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samedi, 21 décembre 2024

L'UE rouvre ses relations diplomatiques avec le nouveau gouvernement djihadiste du Califat syrien

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L'UE rouvre ses relations diplomatiques avec le nouveau gouvernement djihadiste du Califat syrien

Source: https://dissident.one/eu-gaat-diplomatieke-betrekkingen-m...

L'Union européenne va bientôt engager un dialogue formel avec les nouveaux dirigeants islamistes en Syrie et rouvrir sa délégation diplomatique dans le pays, ont annoncé mardi 18 décembre Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère du bloc, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, rapporte l'EC.

Cette décision fait suite à des annonces de plusieurs pays occidentaux, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, visant à rétablir leurs relations diplomatiques avec Damas après la chute du régime d'Assad.

La délégation de l'UE en Syrie, qui fonctionnait en pratique comme l'ambassade du bloc, n'a jamais été officiellement fermée, mais le dialogue avait été suspendu en raison de l'absence d'ambassadeur accrédité à Damas durant la guerre civile commencée en 2011.

« Nous souhaitons que cette délégation redevienne pleinement opérationnelle », a déclaré Kallas, ancienne Première ministre d'Estonie, mardi dernier devant le Parlement européen. Elle a ajouté avoir déjà ordonné lundi à la délégation de se rendre à Damas et d'établir des contacts avec tous les principaux groupes rebelles, y compris le dirigeant du Hayat Tahrir al-Sham (HTS).

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Le HTS, issu du Front al-Nosra, une scission d'Al-Qaïda, est désigné depuis 2018 comme une organisation terroriste par le Conseil de sécurité des Nations unies. Toutefois, étant donné qu'il a joué un rôle de premier plan dans les efforts visant à renverser le régime d'Assad et qu'il est désormais la faction dominante dirigeant le pays, l'ONU envisage de le retirer de la liste pour faciliter les interactions futures.

« À ce que l'on sait, ils ont agi avec prudence jusqu'à présent », a expliqué un porte-parole allemand, justifiant pourquoi Berlin fut l'une des premières capitales à établir des liens avec le HTS.

La stabilité régionale est actuellement la priorité de l'UE, Bruxelles craignant qu'un éventuel effondrement de la fragile situation actuelle ne provoque une nouvelle guerre civile et une crise migratoire similaire à celle de 2015-2016.

De plus, soutenir la direction sunnite du HTS pourrait être le seul moyen d'empêcher d'autres acteurs, comme l'Iran, la Russie ou même Daech (ISIS), de combler le vide laissé par Assad.

Mohammad al-Joulani était effectivement un émir de l’État islamique. Les mensonges de l'UE tentent désormais de faire comme si cela n'avait jamais été le cas.

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« L'imprévisibilité de la situation exige une prudence extrême », a déclaré von der Leyen le même jour lors d'une visite au président turc Recep Tayyip Erdoğan à Ankara. « Le risque d'une résurgence de Daech (État islamique), notamment dans l'est de la Syrie, est réel. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire », a affirmé la cheffe de la Commission.

Un autre objectif est de garantir que la Russie ne regagne pas une position d'influence dans le pays. Lundi, Kallas a déclaré qu'une des principales exigences que l'UE adressera à la direction du HTS sera la fermeture des bases militaires russes restantes en Syrie.

« De nombreux ministres des Affaires étrangères ont souligné que cela devrait être une condition pour la nouvelle direction: se débarrasser également de l'influence russe, car c'est une base où ils mènent aussi leurs activités vers l'Afrique et les pays voisins du Sud », a déclaré Kallas. « Nous aborderons donc cette question avec la direction lors de nos réunions. »

Comment un dialogue énergétique entre la Russie, l'Inde et la Chine (RIC) peut déboucher sur un réseau électrique panasiatique

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Comment un dialogue énergétique entre la Russie, l'Inde et la Chine (RIC) peut déboucher sur un réseau électrique panasiatique

Le super-réseau asiatique peut devenir une réalité si la Russie, l'Inde et la Chine parviennent à un consensus.

Atul Aneja

Source: https://atulaneja.substack.com/p/how-a-russia-india-china...

L'idée d'un grand réseau électrique panasiatique a germé en 2011, dans le contexte du tsunami qui a frappé l'Asie cette année-là.

La triple catastrophe du tremblement de terre, du tsunami et de la fusion nucléaire qui a frappé le nord-est du Japon en mars 2011 a servi de signal d'alarme pour Masayoshi Son, fondateur, président et directeur général de SoftBank Group, une multinationale japonaise spécialisée dans les télécommunications et l'internet.

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Ayant perçu les dangers des centrales nucléaires de Fukushima, M. Son (photo) a ressenti le besoin de remplacer l'énergie nucléaire par des énergies renouvelables plus sûres et plus propres pour un avenir meilleur. L'aversion pour la technologie nucléaire est d'autant plus compréhensible qu'elle se nourrit de la mémoire collective des horreurs vécues lors des attaques nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki.

Pour accélérer le déploiement d'énergies renouvelables propres, sûres et abordables, Son a fondé le Renewable Energy Institute (REI). Cela a conduit à la conceptualisation de l'« Asia Super Grid (ASG) » en septembre 2011.

Parallèlement, une avancée technologique majeure avait eu lieu en Chine, qui allait jouer un rôle clé dans la concrétisation des rêves de Son.

Au début des années 2000, la Chine était confrontée à d'importantes pannes d'électricité dues à des pénuries d'énergie. Le nœud du problème était la transmission. Alors que les ressources énergétiques telles que le charbon et le gaz se trouvaient dans le nord, le nord-ouest et le sud-ouest du pays, les centres de la demande majeure d'énergie se trouvaient dans les zones industriels le long des côtes est et sud, dans et autour de villes animées telles que Shanghai et Guangzhou.

1200px-Liu_Zhenya,_(SGCC).jpgLa solution a été imaginée par Liu Zhenya (photo), alors directeur du StateGrid chinois. Liu a proposé de résoudre le problème de transmission en établissant des lignes électriques à ultra-haute tension (UHV). Contrairement aux lignes conventionnelles, les lignes de transport à très haute tension peuvent transférer de grandes quantités d'énergie sur de longues distances. En effet, cette technologie permet de réduire au minimum les pertes d'énergie pendant le transport.

En 2006, le transport d'électricité à très haute tension a été intégré au plan quinquennal de la Chine. La Chine a donc commencé à construire une liaison de 640 km entre le centre charbonnier de Shanxi, au nord, et la province centrale de Hubei, en passant par un point d'arrêt au milieu. En 2009, cette ligne est devenue opérationnelle.

D'autres projets plus ambitieux ont suivi. Par exemple, la ligne Xiangjiaba-Shanghai a été achevée en 2010. Il s'agissait alors du système de transmission le plus long et le plus puissant au monde. En transmettant 6,4 gigawatts, la ligne répondait à près de 40 % de la demande d'électricité de la ville.

En avril 2024, la Chine avait mis en place 38 lignes à très haute tension, capables d'acheminer de l'énergie conventionnelle et renouvelable sur de vastes distances.

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Les avancées chinoises en matière de transport à longue distance ont rendu le projet ASG de Son réalisable.

Une fois la transmission à longue distance en place, SoftBank a recherché des centres de production d'énergie sur de vastes territoires. Le groupe SoftBank a donc créé la SB Energy Corp. pour mettre en place des centrales de production d'électricité renouvelable au Japon.

L'entreprise a également cherché des partenaires en dehors du Japon pour renforcer l'approvisionnement en énergie renouvelable. La Mongolie a été retenue en raison de son énorme potentiel en matière d'énergie éolienne. C'est ainsi que SB Energy Corp. a créé Clean Energy Asia LLC avec Newcom LLC, un conglomérat mongol, comme partenaire. La coentreprise a obtenu un droit de location de terres dans le désert de Gobi pour les 100 prochaines années afin de développer et d'exploiter des parcs éoliens d'une valeur de 7 GW. L'entreprise a également créé une coentreprise appelée SBG Cleantech Ltd en Inde, avec l'entreprise indienne Bharti Enterprises Pvt. et le groupe technologique taïwanais Foxconn, pour développer un parc photovoltaïque solaire de 350 MW dans l'État indien de l'Andhra Pradesh.

Après avoir obtenu une capacité suffisante en matière d'énergie renouvelable, le prochain défi pour Son était d'acheminer l'énergie renouvelable au Japon et dans toute l'Asie. L'entrepreneur japonais a trouvé en Liu Zhenya, pionnier chinois de la transmission UHV, un partenaire de choix. Le duo s'est associé à Hwan-Eik Cho, président-directeur général de Korea Electric Power Corp. (KEPCO), une compagnie d'électricité publique sud-coréenne. En mars 2016, ces trois organisations ont été rejointes par Rosseti, un opérateur russe d'énergie électrique et de réseau.

Le quatuor a signé un protocole d'accord pour mener des études de faisabilité technique et économique en vue de la création d'un réseau de transmission international en Asie du Nord-Est.

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L'accord a débouché sur l'idée de créer un « anneau d'or » desservant la majeure partie de l'Asie. Pour concrétiser cette idée, il est envisagé de transmettre l'énergie éolienne produite en Mongolie au Japon, en passant par la Chine et la Corée du Sud, via des câbles de transmission sous-marins. Par ailleurs, l'énergie hydroélectrique produite en Russie pourrait être acheminée vers le Japon et d'autres pays. Son qualifie ces deux voies de transport d'énergie d'« anneau d'or » en Asie du Nord-Est.

Tirer parti de la diversité des charges et des ressources

Mika Ohbauashi, directeur de REI, a déclaré que cette intégration interrégionale du réseau peut contribuer à maximiser l'utilisation des énergies renouvelables, qui sont dispersées géographiquement. Une fois les réseaux reliés, il sera possible de tirer parti des différents modèles de charge, y compris des périodes de pointe. En tirant parti de la diversité des charges et des ressources, l'ASG peut accroître la flexibilité des réseaux dans chaque pays.

Les énergies renouvelables s'avèrent également rentables. Par exemple, le coût de l'acheminement de l'hydroélectricité de la Russie vers le Japon par des câbles de transmission sous-marins est inférieur à 10,5 cents/kWh, soit le coût de l'électricité produite par une centrale au charbon au Japon. De même, le coût de l'acheminement vers le Japon de l'énergie éolienne produite en Mongolie via la Chine puis la Corée du Sud est également estimé à moins de 10,5 cents/kWh.

« Les énergies renouvelables sont propres et sûres, mais elles étaient auparavant très chères », aurait déclaré Son de SoftBank. Il ajoute : « En partageant l'énergie renouvelable avec d'autres: « En partageant l'énergie renouvelable entre nous, les énergies renouvelables sont désormais propres, sûres, stables et peu coûteuses ».

Alors que le Japon s'est concentré sur les énergies renouvelables, en particulier après Fukushima, Liu Zhenya, anciennement du StateGrid de Chine, semble plus neutre en termes de sources d'énergie. Liu a proposé un réseau mondial qui tirerait l'électricité des éoliennes du pôle Nord et des vastes réseaux solaires dans les déserts d'Afrique, puis la distribuerait aux quatre coins du monde. Selon M. Liu, ce système produira, entre autres avantages, « une communauté de destin commun pour toute l'humanité, avec un ciel bleu et des terres vertes ».

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L'Inde peut devenir un point d'appui majeur dans le super-réseau asiatique. SoftBank a déjà déclaré que la construction d'une centrale solaire de 350 mégawatts dans l'État indien de l'Andhra Pradesh était en cours, et que l'entreprise visait à établir un projet de 20 GW dans le pays, à terme.

Selon une carte du super-réseau asiatique publiée par la REI, l'électricité éolienne produite en Mongolie serait acheminée vers Pékin. De la capitale chinoise, elle sera envoyée à Chengdu, la capitale de la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine. Chengdu devient le point de jonction à partir duquel l'électricité est transmise à travers le Tibet jusqu'au Bhoutan, d'où elle se dirige vers Delhi et est vendue à un coût de 0,14 $ par KW/h. Selon les projections d'ASG, Dhaka est un autre point de jonction à partir duquel l'électricité serait transmise à Chennai au coût de 0,1 dollar par KW/h. Le nœud de réseaux en constante expansion envisage également le rôle de l'Inde en tant que méga-consommateur et plateforme de fourniture et de transit d'électricité pour le Sri Lanka. D'autres opportunités peuvent être explorées dans ce sens.

En fait, à l'instar de la communauté européenne du charbon et de l'acier, qui est devenue le précurseur de l'Union européenne (UE), le GSA peut devenir le noyau d'une Union asiatique (UA) dans les années à venir.

Si l'économie d'un GSA semble être en place, la réflexion géopolitique accuse un sérieux retard. Par exemple, la méfiance entre l'Inde et la Chine risque de faire obstacle, car le projet implique le développement d'infrastructures essentielles.

Si l'Inde et la Chine peuvent entamer un dialogue bilatéral sur l'énergie à la suite de la rencontre décisive du Premier ministre Narendra Modi pour trouver une solution, il serait peut-être prudent d'impliquer la Russie dans la conversation, car Moscou est un acteur majeur de la constellation ASG. Par conséquent, le partenariat énergétique pourrait être un sujet majeur de délibération avec le sous-groupe Russie-Inde-Chine (RIC), qui a déjà tenu des réunions institutionnalisées au niveau des ministres des affaires étrangères avant que la pandémie de Covid ne frappe.

Le RIC peut à son tour inviter le Japon en tant que partenaire dans la discussion sur le projet ASG, qui peut décoller sur la base de la bonne volonté, de l'interdépendance et de l'évaluation des avantages géoéconomiques, qui sont suffisamment importants pour l'emporter sur les différences géopolitiques.

vendredi, 20 décembre 2024

L'UE adopte un 15ème train de sanctions qui, une fois de plus, ne touche guère la Russie

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L'UE adopte un 15ème train de sanctions qui, une fois de plus, ne touche guère la Russie

La nouvelle responsable des affaires étrangères, Kaja Kallas, a présidé lundi sa première réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles.

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2024/12/eu-beschliesst-15-sanktio...

Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE s'est réuni lundi sous la direction de la nouvelle haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, l'Estonienne Kaja Kallas. Il était déjà clair à l'avance que Kallas n'adopterait pas une ligne plus modérée. Au contraire, sous sa direction, l'UE poursuit son escalade, sa politique de sanctions et sa confrontation ouverte - surtout contre la Russie.

Le quinzième train de sanctions a été adopté, qui doit soi-disant frapper la « flotte fantôme » russe. Selon la lecture occidentale, cette flotte sert à contourner le plafonnement des prix du pétrole imposé par les pays du G7. Les sanctions visent 27 pétroliers russes ainsi que 52 autres navires battant d'autres pavillons. Ils se voient désormais interdire l'accès aux ports européens et l'accès aux services européens.

Ce qui est salué à Bruxelles comme une « étape nécessaire » s'avère toutefois, à y regarder de plus près, être une politique symbolique qui ne touche guère la Russie. Le commerce du pétrole s'est depuis longtemps déplacé vers l'Asie, où la Chine, l'Inde et d'autres marchés émergents ont remplacé l'Occident. Les dégâts restent du côté de l'Europe, qui continue de s'affaiblir elle-même en raison de la spirale des prix de l'énergie et des désavantages économiques.

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L'UE étend la spirale des sanctions à la Chine et à l'Inde

Mais les sanctions ne s'arrêtent pas là: 54 personnes supplémentaires, dont des représentants des services de sécurité russes, ainsi que 32 entreprises de Chine, d'Inde et d'Iran ont été ciblées. C'est la première fois que Bruxelles s'en prend aussi ouvertement aux entreprises de ces pays. Le fait que l'UE étende désormais sa spirale de sanctions à la Chine et à l'Inde montre à quel point cette orientation est dangereuse.

Tout en croyant imposer sa « politique des valeurs », Bruxelles met en péril les relations européennes avec les puissances économiques émergentes et rend l'Europe encore plus dépendante de partenaires transatlantiques dont les intérêts ne coïncident pas toujours avec ceux de l'Europe. Une diplomatie réellement souveraine serait différente.

Kallas elle-même profite de son nouveau poste pour augmenter la pression sur l'espace post-soviétique. Dans la perspective des prochaines élections présidentielles en Biélorussie, elle a annoncé que l'UE soutiendrait le « peuple biélorusse » et élaborerait de nouvelles sanctions contre le « régime de Loukachenko ». A Bruxelles, cela sonne comme une noble intention. En réalité, cela signifie une ingérence dans les affaires souveraines qui pourrait déstabiliser davantage le pays.

Ceux qui ne se soumettent pas à Bruxelles seront isolés

La Géorgie s'est également retrouvée dans le collimateur. Le gouvernement de ce pays a annoncé qu'il suspendait le processus d'adhésion à l'UE jusqu'en 2028 - un acte de décision souverain. Pour Kallas et les dirigeants de l'UE, c'est apparemment inacceptable. En guise de sanction, les projets de l'UE financés par le budget doivent être gelés et la circulation sans visa doit être limitée. Une fois de plus, Bruxelles montre ce qu'il faut penser du « partenariat » : celui qui ne se soumet pas sera isolé.

L'Ukraine reste le pilier central de la politique étrangère de Kallas. Outre un soutien militaire supplémentaire, l'intégration de l'industrie de l'armement ukrainienne dans la base européenne est poursuivie. En outre, l'UE revendique un rôle de premier plan dans un futur processus de paix - une revendication remarquable alors que, dans le même temps, on continue à livrer des armes et à ignorer les pourparlers de paix.

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Quelques jours avant le Conseil des ministres, Kallas et des ministres des Affaires étrangères comme Annalena Baerbock se sont rencontrés pour adopter la « Déclaration de Berlin ». Cette déclaration se veut une réponse aux éventuels changements de cap des Etats-Unis sous la présidence de Trump. Des garanties de sécurité à long terme pour l'Ukraine doivent pousser l'UE dans un rôle qui n'est ni durable ni dans l'intérêt de l'Europe.

La politique étrangère de Kallas : conflictuelle, peu diplomatique et chargée d'idéologie

La critique de Kallas à l'encontre d'Olaf Scholz et de Viktor Orbán a montré à quel point il reste peu de place pour une diplomatie autonome. Tous deux avaient téléphoné à Poutine - Scholz probablement par calcul de politique intérieure, Orbán avec des propositions concrètes pour une offre de cessez-le-feu à Noël et un échange de prisonniers. Mais Kallas remet en question la légitimité de tels contacts au nom de l'UE.

Derrière cela se cache la prétention de Bruxelles de saper la souveraineté nationale et de monopoliser ses propres canaux diplomatiques. Celui qui agit de manière indépendante est immédiatement remis à sa place par Kallas et ses collègues.

Kaja Kallas incarne le nouveau style de la politique étrangère européenne: conflictuelle, non diplomatique et chargée d'idéologie. Elle agit comme une fauconne politique qui se voit volontiers dans le rôle d'une politicienne de pouvoir - alors qu'elle amène l'UE toujours plus profondément dans une zone de risques économiques et de dépendances politiques.

Kallas pousse l'Europe sur une voie qui coûte cher aux citoyens: des prix en hausse, des désavantages économiques et une paix de plus en plus fragile sont les conséquences de cette politique.

L'Europe n'a pas besoin aujourd'hui d'une « Lady Hawk », mais d'Etats souverains prêts à rechercher le dialogue, à défendre leurs propres intérêts et à ne pas perdre de vue la paix pour des raisons idéologiques. Le temps est venu pour une politique qui ramène l'Europe à la force économique et à l'autonomie politique - au-delà des dogmes de Bruxelles et d'un cours qui ne fait qu'affaiblir l'Europe.

Du badge de l'État islamique au relooking médiatique: comment le courant dominant pratique la cosmétique de guerre

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Du badge de l'État islamique au relooking médiatique: comment le courant dominant pratique la cosmétique de guerre

Source: https://report24.news/vom-isis-patch-zum-pr-makeover-wie-...

Dans le monde surréaliste du reportage de guerre, un phénomène remarquable se répète: les médias occidentaux jouant les conseillers en image pour des groupes de combat aux comportements problématiques. Le dernier exemple en date est celui d’un correspondant d’ABC qui attire subtilement l’attention des "rebelles modérés" en Syrie sur leur symbolique liée à l'État islamique (ISIS), rappelant étrangement une mise en scène similaire observée en Ukraine.

En 2021 encore, les médias occidentaux rapportaient de manière critique l’utilisation ouverte de symboles d’extrême droite par le régiment Azov. Cette unité, arborant le symbole du Wolfsangel – un emblème connu de l’époque nazie – dans son insigne, était qualifiée d’extrémiste dans de nombreux reportages. En 2018, le FBI l’avait désignée dans un rapport comme une "organisation paramilitaire nationaliste".

Cependant, avec le début de l'opération militaire spéciale de l'armée russe, une métamorphose médiatique notable s’est opérée. Les "combattants d’extrême droite" sont soudain devenus des "défenseurs héroïques de Marioupol". Le symbole du Wolfsangel a disparu – tout comme la "Soleil noir" et d’autres emblèmes similaires – peu à peu des reportages, tandis que les critiques s’atténuaient. Un exemple typique de recodage médiatique.

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Ce schéma se répète maintenant en Syrie. James Longman, correspondant en chef d’ABC News pour les affaires internationales, démontre involontairement comment cette correction d’image fonctionne en pratique. "Le logo de l’État islamique pourrait être mal interprété en Occident" – une façon diplomatique de dire : "Changeons l’apparence". Ali Abunimah, d’Electronic Intifada, résume bien la situation: "Les combattants interprètent ses commentaires comme un conseil amical sur leur présentation". La comparaison avec le régiment Azov s’impose, ce dernier ayant également adapté son apparence extérieure, tout en maintenant une orientation idéologique largement inchangée.

Cette forme de cosmétique journalistique suit un schéma inquiétant : ce qui était considéré hier comme extrémiste devient aujourd’hui acceptable grâce à une mise en scène médiatique habile. Le symbole du Wolfsangel disparaît, l’emblème ISIS est retiré – mais le problème de fond demeure. Des changements cosmétiques ne constituent pas des réorientations profondes.

C’est une forme de journalisme qui masque davantage la réalité qu’elle ne la révèle. Alors qu’en Ukraine, le régiment Azov a été réhabilité par les médias, nous assistons désormais en Syrie à un processus similaire de requalification des jihadistes les plus brutaux. Les médias occidentaux semblent agir moins comme des observateurs critiques que comme des conseillers en relations publiques. Ironiquement, tandis que la Russie exploite évidemment cette évolution à des fins de propagande, les médias occidentaux sapent leur propre crédibilité. Une chose est claire : un loup déguisé en mouton reste un loup – que ce soit à Marioupol ou en Syrie.

Grande-Bretagne: relations diplomatiques avec les rebelles syriens

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Grande-Bretagne: relations diplomatiques avec les rebelles syriens

Source: https://unser-mitteleuropa.com/154204

Selon David Lammy, chef du ministère britannique des Affaires étrangères, la nouvelle organisation dirigeante syrienne, « Hayat Tahrir al-Sham » (HTS), reste inscrite sur la liste noire du gouvernement britannique. Cependant, cela n’exclut pas que Londres ait établi des relations diplomatiques avec cette organisation, ce qui est désormais le cas.

Lammy a déclaré à la « BBC »: « La Grande-Bretagne souhaite instaurer un gouvernement représentatif et non exclusif en Syrie, mais également sécuriser les stocks d’armes chimiques syriens afin que personne ne puisse les utiliser. Londres vise aussi à mettre fin à la violence en Syrie. »

Ainsi, le gouvernement britannique s’efforcera de… « communiquer avec HTS par tous les canaux possibles, y compris diplomatiques et de renseignement, dans les domaines où cela est nécessaire » – a ajouté le ministre britannique des Affaires étrangères.

Bien que le « HTS » reste pour le moment sur la liste des organisations interdites, car le groupe « est issu du réseau terroriste Al-Qaïda », responsable de la mort de nombreuses personnes en Grande-Bretagne, Londres souhaite désormais juger le « HTS » sur ses actes, a poursuivi Lammy.

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Groupe terroriste interdit depuis 2012

En 2012, le gouvernement britannique avait désigné le « HTS » comme une organisation terroriste en vertu de la loi antiterroriste et interdit toutes ses activités au Royaume-Uni, le groupe ayant été lié par le passé à Al-Qaïda. Cependant, le « HTS » a rompu ses liens avec ce réseau terroriste en 2016.

Selon la législation antiterroriste britannique, il est illégal d’être membre d’un groupe figurant sur la liste des interdictions ou de soutenir activement ses activités. Ces infractions sont passibles de peines pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison.

Parmi les 79 groupes figurant sur la liste des interdictions, on trouve, en plus du « HTS », le mouvement islamiste radical « Hamas » dans la bande de Gaza, la milice chiite libanaise « Hezbollah », alliée à l’Iran, le groupe jihadiste « État islamique » et le groupe de mercenaires russe « Wagner ».

Rapprochement prudent

Pat McFadden, ministre britannique chargé des relations intergouvernementales, a également déclaré récemment à la « BBC » que le gouvernement britannique « envisageait », s’il était nécessaire, de continuer à classer le groupe syrien comme une organisation terroriste.

McFadden, le deuxième plus haut fonctionnaire du Cabinet Office après le Premier ministre Sir Keir Starmer, a ajouté que le chef du « HTS », Abu Mohammed al-Julani, s’était…

…« distancé de certaines déclarations qu’il avait faites dans le passé »…

…et avait désormais fait des « déclarations appropriées » concernant la protection des minorités et le respect des droits humains.

Cependant, Starmer a rapidement précisé que « retirer le HTS de la liste des organisations terroristes n’est absolument pas à l’ordre du jour ».

Il y a déjà des contacts personnels

Des images diffusées par « HTS » montrent désormais son dirigeant, Ahmad al-Sharaa, lors d’une rencontre avec des hauts responsables dans la capitale syrienne, Damas. Parmi les personnes présentes sur ces photos figure notamment Ann Snow, envoyée spéciale britannique pour la Syrie.

jeudi, 19 décembre 2024

Argentine: chute libre

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Argentine: chute libre

La consommation s'effondre en Argentine: elle a chuté de 9,6% en novembre

Pablo J. Davoli (*)

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2024/12/reporte-argen...

Récemment, un rapport de la société de conseil Scentia, basé sur les ventes des principales chaînes de supermarchés et de magasins en libre-service du pays, a été rendu public. Ce rapport confirme l'évolution d'un grave problème que plusieurs économistes et hommes d'affaires ont mis en garde depuis plusieurs mois: la consommation en Argentine est en chute libre.

En effet, selon l'enquête contenue dans le rapport, en octobre 2024, la baisse de la consommation, en général, a atteint 20,4% en glissement annuel, accumulant une baisse de 12,8% depuis le début de l'année ([1]) Plus précisément, dans le cas des supermarchés, la rétraction a atteint 20,7% (zone métropolitaine de Buenos Aires: 18,2%; reste du pays: 22,8%), avec une accumulation de 12,8% depuis le début de l'année. Pendant ce temps, dans les magasins de libre-service de gros, la dynamique a atteint 20,2% et 11,8%, respectivement.

De plus, l'évolution mensuelle des volumes de vente ne montre aucune reprise. Au contraire, depuis le mois d'avril de cette année, on observe une stagnation des volumes vendus ([2]). La chute de la consommation est si prononcée que, dans les hypermarchés, des rabais de 25% ont été fixés sans plafond de remboursement, tandis que, dans le secteur du commerce de gros, des ventes aux enchères spéciales de marchandises à bas prix ont été lancées pour voir la possibilité de réduire les pertes ([3]).

En outre, le rapport indique que les chutes brutales ont été vérifiées dans la totalité des catégories de produits contrôlées. Néanmoins, les baisses les plus importantes ont été observées dans la catégorie des produits que Scentia classe comme impulsifs. Cette catégorie a enregistré une baisse de 29,1% et, compte tenu de l'ampleur de la diminution, elle est suivie des catégories suivantes:

- Hygiène et cosmétique:25,8%

- Boissons alcoolisées: 22,3%.

- Boissons non alcoolisées: 17,1%.

- Petit-déjeuner et snacks: 19,3%.

- Ménage et nettoyage du linge: 18,2%.

- Denrées périssables: 17,2%.

- Alimentation: 17,1%.

Face à ce panorama, les grandes entreprises de consommation de masse ne prévoient d'atteindre les niveaux de vente de 2022 et 2023 que dans deux ou trois ans, selon un homme d'affaires qui s'est confié à un portail d'information numérique argentin bien connu ([4]).

En privé, les entrepreneurs reconnaissent que, pour retrouver le niveau des ventes, il est nécessaire de récupérer le pouvoir d'achat des salaires ([5]). En même temps, les analystes de la consommation affirment qu'avec les fortes augmentations des prix des services qui se sont produites à la fin de l'année dernière, les dépenses des ménages ont été reconfigurées, réduisant la disponibilité de l'argent à dépenser pour les aliments consommables ([6]). En outre, dans la période du 23 octobre au 24 octobre, la variation des prix a été de 197,9% ([7]).

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Certes, depuis l'arrivée de Javier Milei au gouvernement, jusqu'en octobre 2024, le salaire minimum, vital et mobile a été réduit de 28,4%, en termes réels. Cela représente une diminution de près d'un tiers par rapport à la fin de l'année dernière et d'environ la moitié par rapport à la fin de l'année 2015, selon le dernier rapport du Centre de recherche et de formation de la République argentine (C.I.F.R.A.).

Concrètement, ce rapport arrive aux conclusions suivantes, qui sont reproduites presque mot pour mot, en reprenant exactement toutes les données statistiques :

* Le salaire minimum, vital et mobile a subi une perte brutale de pouvoir d'achat, dès l'entrée en fonction du gouvernement actuel. C'est la conséquence de la dévaluation de la monnaie et de son impact sur les prix. Dans les mois qui ont suivi, au sein du Conseil national pour l'emploi, la productivité et le salaire minimum, vital et mobile, c'est le ministère du Travail qui a déterminé les augmentations nominales, ce qui fait qu'il est resté pratiquement figé à cette valeur déprimée. Il n'y a eu aucun redressement du salaire minimum. Ce salaire qui, en octobre, à 0,271,571 $, affichait une valeur réelle inférieure de 28,4% à celle de novembre 2023.

* Cette perte se cumule avec les reculs des années précédentes: le salaire minimum a vu son pouvoir d'achat diminuer de plus de 10% pour chacune des années 2018, 2019 et 2020. En octobre 2024, le pouvoir d'achat du salaire minimum était inférieur de 39,9% à celui de novembre 2019, à la fin du gouvernement Cambiemos, et de 54% à celui de novembre 2015.

* Le recul historique est tel que la valeur réelle du salaire minimum est déjà inférieure à ce qu'elle était pendant la majeure partie des années 1990 et même pendant la crise finale du régime de convertibilité des monnaies, qui s'est produite en 2001-2002.

* Une comparaison du salaire minimum avec les seuils de pauvreté et d'indigence révèle une situation pire que celle de l'année critique 2001.

En octobre, le salaire minimum ne permet d'acheter que 54,3% du panier alimentaire de base qui définit le seuil d'indigence pour une famille typique et un peu plus d'un quart du panier correspondant au seuil de pauvreté.

* Si la perte de pouvoir d'achat du salaire minimum qui s'est produite depuis la fin de l'année 2015 jusqu'à aujourd'hui n'avait pas eu lieu, en octobre dernier, le salaire minimum aurait été supérieur à 590.000 dollars (mesuré en pesos de ce mois) et aurait représenté plus de 143% du panier alimentaire de base mentionné ci-dessus.

À la lumière de ces observations, il est clair que nous sommes confrontés à une double chute, étroitement liée: celle de la consommation de masse et celle du pouvoir d'achat. Ceci est en consonance inquiétante avec une autre chute brutale: celle de l'activité industrielle. A cet égard, M. Carlos Aga rappelait il y a quelques jours que :

- En novembre 2024, la moyenne de l'ensemble de l'industrie, selon l'indice d'activité industrielle de l'Institut national de la statistique et des recensements (INDEC), est de -12% (soit une baisse de 12%).

- Plus de 50% de la capacité industrielle installée du pays est inactive.

- En moyenne, 12,5 PME (petites et moyennes entreprises) ferment leurs portes... par heure ! Cela signifie qu'environ 80 employés perdent leur emploi... Toujours par heure !

Bref, il s'agit d'un phénomène dramatique, aussi implacablement logique que hautement problématique, qui constitue une facette supplémentaire de ce nouveau maillon de la chaîne déjà longue (et lourde !) d'échecs politico-économiques ostensibles que subit le peuple argentin depuis au moins une décennie ([8]).

Malgré tout, l'Argentine est toujours debout... Et, dans les entrailles de ses terres et de ses mers, comme dans les profondeurs de l'âme de son peuple, elle conserve -en état de semi-dormition- une énorme capacité de récupération... Du moins, pour l'instant...

Principales sources consultées:

* Article non signé. Chute de la consommation : les ventes dans les supermarchés ont baissé de 20,4 % par rapport à l'année précédente. Ámbito Financiero. 16/11/24.

https://www.ambito.com/economia/caida-del-consumo-las-ven...

* Glezer, Luciana. Le côté obscur du modèle : la consommation s'effondre et le salaire minimum est pire qu'en 2001. La Política Online. 03/12/24.

https://www.lapoliticaonline.com/economia/el-consumo-no-m...

* González, Mariana. Informe sobre la evolución del Salario Mínimo, Vital y Móvil. Centre d'information et de formation de la République argentine. 26/11/24.

https://centrocifra.org.ar/informe-sobre-la-evolucion-del...

* Maza, Agustín. La consommation de masse a chuté de 20,4 % d'une année sur l'autre en octobre et les ventes stagnent depuis avril. Infobae. 15/11/24.

https://www.infobae.com/economia/2024/11/15/el-consumo-ma...

* Interview télévisée du Lic. Juan Manuel Soaje Pinto au Lic. Carlos Aga, dans le programme Contracara de la chaîne TLV1, le 04/12/24.

https://www.youtube.com/watch?v=hG-euNlJx1s

Tous ces documents ont été vérifiés pour la dernière fois par l'auteur le 07/12/24.

(*) Pablo J. Davoli est avocat, analyste politique, professeur d'université et écrivain. Il est également conseiller législatif au Sénat de la République argentine et représentant de l'Association d'amitié euro-sud-américaine (A.A.E.S.A.) en Argentine.

Notes:

[1] En septembre, une baisse de 22,3% avait été enregistrée, la plus forte des vingt dernières années (dans le domaine des grandes chaînes de supermarchés, elle était de 21,2%).

[2] « Une donnée très consultée par différents secteurs est ce qui s'est passé par rapport au mois précédent et, bien qu'il ne s'agisse pas d'un indicateur suivi par les questions saisonnières, exceptionnellement nous le suivons et nous pouvons dire que depuis avril il y a une situation de stabilité des ventes et pour avoir un regard plus précis, il en va de même pour les ventes quotidiennes moyennes », a expliqué le directeur de « Scentia », Osvaldo del Río (Infobae, 15/11/24).

La fin de l'année approche, c'est la haute saison pour les supermarchés, et seules quelques chaînes affirment qu'au cours du dixième mois de l'année, elles ont vendu plus qu'en septembre, en analysant la moyenne journalière. D'autres, en revanche, insistent sur le fait que les unités vendues sont restées stables au cours des derniers mois. En fait, selon des sources du cabinet Scentia, qui mesure l'évolution des ventes de produits alimentaires, de boissons, d'hygiène et de nettoyage sur une base mensuelle, les unités vendues en octobre sont restées « flat » - inchangées - depuis avril (Infobae, 12/11/24).

[3] La Política Online, 03/12/24.

[4] Idem ci-dessus.

[5] Idem ci-dessus.

[6] Infobae, 15/11/24.

[7] Ámbito Financiero, 16/11/24.

(8] Nous avons analysé d'autres aspects problématiques de la phase actuelle de la crise argentine dans nos précédents rapports sur l'Argentine, n°1 et 2, datés respectivement du 24/08/24 et du 13/10/24.

Bienvenue dans la post-démocratie européenne

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Bienvenue dans la post-démocratie européenne

Salvatore Bravo

Le cas roumain n'est pas un « cas » isolé et le roi (en l'occurrence l'Occident) est de plus en plus nu. Recommençons à penser et à travailler dur pour sauver la démocratie en regardant Toyland en face, c'est le premier pas pour nous sauver de l'abîme...

La Cour constitutionnelle de Roumanie a annulé le premier tour de l'élection présidentielle. Le candidat Călin Georgescu est accusé d'être un pro-russe, car pendant la campagne électorale, il a promis de suspendre l'aide militaire à l'Ukraine. Il s'agit d'une Europe démocratique tenue en laisse par les atlantistes. Nous sommes en démocratie tant que nous élisons des représentants alignés sur les politiques de la ploutocratie transnationale. Le premier fait indiscutable est que la démocratie bourgeoise en Europe est désormais un héritage du passé. Nous sommes désormais dans la post-démocratie, une nouvelle forme de totalitarisme qu'il faut comprendre et définir.

Nous savions que la volonté du peuple ne compte pas. Le peuple n'est qu'un pion dans la lutte entre les oligarchies capitalistes. Les médias et les moyens superstructurels sont utilisés pour manipuler et inoculer l'opium avec lequel on domine les consciences. La transformation des Russes en monstres, avec les peurs et les terreurs qui y sont associées, est un moyen efficace de diviser les peuples, de les fragmenter et de les conduire à l'abattoir.

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La Roumanie, dont les voisins sont l'Ukraine et la Russie, semble reproduire, d'une manière différente, ce qu'a vécu l'Ukraine. Annuler les élections pour mettre au pouvoir un candidat pro-OTAN, c'est créer les conditions d'une possible guerre civile et, en même temps, ouvrir potentiellement un nouveau front de guerre pour « expulser les Russes qui sont entrés en Roumanie avec Tiktok ».

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Ils ne disent rien du fait que la Roumanie abrite l'une des plus grandes et des plus importantes bases de l'OTAN dans le monde, de sorte que la présence de cette base de l'OTAN ne peut qu'influencer la politique de la Roumanie ; en outre, présenter le peuple roumain comme conditionnable par Tiktok dénote un racisme subtil. Les Roumains doivent être protégés d'eux-mêmes et n'ont donc pas la capacité de résister aux pressions extérieures, c'est pourquoi la loi intervient pour les protéger des probables influences russes. En bref, les Roumains doivent être protégés et mis sous tutelle sous l'aile de l'OTAN, une aile bourrée de missiles.

Nous sommes tous incapables de nous opposer aux oligarchies transnationales. Nous vivons un nouveau chapitre du mépris des élites pour le peuple. Un mépris marqué par le désespoir, alors qu'une opposition aux politiques européennes, encore sans projet clair, s'organise dans les entrailles des peuples. Les processus de déréalisation échouent face à un quotidien de plus en plus invivable et irrationnel. La réduction des dépenses publiques et la réduction de la population à des consommateurs silencieux de biens et de visions du monde préemballées ne peuvent que conduire à des « surprises électorales ».

La répétition d'élections contestées et de coups d'État (comme en Corée du Sud) dénote également une tentative tragique de contrôler des parties de l'empire qui se dirigent désormais vers un dangereux état de guerre perpétuelle, parce qu'il ne veut pas mourir. Nous sommes à un carrefour de l'histoire et nous n'avons pas d'hommes politiques capables de faire face à ce tournant de l'histoire. Les gens sont seuls, c'est un fait. La solitude est la condition émotionnelle des peuples et de cette condition émotionnelle nous devons espérer que renaîtra un sens de la communauté et de l'identité, respectueux de la social-démocratie et de toutes les identités.

Assiéger la Russie par une série de conflits, telle semble être la stratégie atlantiste désespérée, la menace d'ouvrir de nouveaux fronts de guerre devrait amener les Russes à craindre d'épuiser leurs énergies et les conduire à des intentions plus clémentes à l'égard de l'Ukraine.

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Il s'agit d'une stratégie visant à encercler la Russie et à affaiblir la capacité critique des peuples européens par le biais de la russophobie. Terroriser pour que nous ne comprenions pas les dynamiques et les contradictions qui secouent la mondialisation, telle semble être l'intention ultime. Dans le même temps, les peuples européens, de moins en moins éduqués et de plus en plus conditionnés par le contrôle incessant des médias, deviennent l'objet d'une opération de manipulation psychologique sans précédent.

La destruction de l'éducation, remplacée par un parcours éducatif sans contenu et sans solidité critique et sociale, prédispose à une acceptation passive des contingences et des besoins historiques. La famille, lieu d'autonomie et de réflexion, a été dissoute au nom des droits individuels illimités. L'aversion culturelle pour toute forme de libre échange social se manifeste dans le démantèlement culturel. C'est un scandale car elle repose, au moins idéalement, sur la gratuité de l'amour et la stabilité.

La précarité des migrants n'est pas secondaire, les individus perpétuellement déracinés à la recherche d'un salaire de subsistance ne peuvent qu'être indifférents aux événements qui affectent leurs communautés nationales.

En toile de fond, des décennies de destruction du sens de la politique par la déconstruction étudiée des personnalités par le truchement de l'hédonisme de masse. Le capitalisme a régné avec l'utopie Toyland qui a transformé les individus en « ânes braillards », selon Collodi, sans pensée et sans langage. La pensée est le langage de la complexité qui permet de dépasser le manichéisme binaire. C'est la force nihiliste du système qui fait tout s'évaporer lentement.

Ce vide est une opportunité pour nous, les subordonnés, malgré le danger apocalyptique du moment historique, de reconstruire la planification politique sur des bases onto-axiologiques. La volonté éthique de chacun peut faire la différence, si chacun devient un « point de lumière optique » dans la nuit du monde. Si nous nous laissons dominer par le désespoir et les attitudes millénaristes, ils ont déjà gagné.

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La guerre en cours est avant tout une bataille culturelle à laquelle nous ne devons pas échapper ; chaque contribution est pertinente pour sauver la civilisation de l'abîme. Commençons à penser différemment et travaillons dur pour sauver la démocratie en regardant Toyland en face, c'est le premier pas pour nous sauver de l'abîme :

« Dans ce pays béni, on n'étudie jamais. Il n'y a pas de cours le jeudi, et chaque semaine se compose de six jeudis et d'un dimanche. Imaginons que les vacances d'automne commencent le premier janvier et se terminent le dernier décembre. Voilà un pays tel que je l'aime beaucoup ! Voilà ce que devraient être tous les pays civilisés ! [1].

L'espoir désespéré est préférable à l'acceptation passive qui devient une complicité avec les destructeurs.

Note:

[1] C. COLLODI, Les aventures de Pinocchio, in Œuvres, édité par D. Marcheschi, Milan, Mondadori « I Meridiani », 1995, p. 479.

Source: https://www.girodivite.it/Benvenuti-nella-postdemocrazia....

16:57 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, post-démocratie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le monde anglo-saxon se réclame du Grand Israël

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Le monde anglo-saxon se réclame du Grand Israël

par Valentin Katasonov

Source: https://telegra.ph/Il-mondo-anglosassone-pretende-di-esse...

Aujourd'hui, le mot « Occident » apparaît dans les médias russes aussi fréquemment que le mot « Russie ». Il en va de même pour les dérivés du mot « Occident »: « civilisation occidentale », « sanctions occidentales », « culture occidentale », « domination occidentale », etc. Wikipédia explique que l'Occident désigne les pays d'Europe occidentale, l'Amérique du Nord, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et quelques autres pays. Les historiens, les politiciens et les philosophes essaient de trouver un dénominateur commun qui unit les pays qui sont ainsi mentionnés. Ils appellent la somme de ces pays la « civilisation occidentale ». Elle réunirait dès lors des pays qui ont une idéologie commune. Le noyau de cette civilisation occidentale est le monde anglo-saxon. En effet, l'idéologie occidentale est née dans les pays anglo-saxons. Le monde anglo-saxon est le regroupement idéologique, politique, militaire et financier de cinq pays: la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. La formation du monde anglo-saxon a commencé au départ de la Grande-Bretagne. Pendant plusieurs siècles, elle a étendu son influence à d'autres parties du monde. Elle a colonisé le Nouveau Monde et créé l'Empire britannique, dans lequel « le soleil ne se couchait jamais ». Il faut d'abord parler de l'influence idéologique de la Grande-Bretagne, puis de son influence politique, militaire, financière et économique.

Au 20ème siècle, le noyau du monde anglo-saxon est devenu les États-Unis d'Amérique. Ils dominent le monde anglo-saxon et l'ensemble du monde occidental par leurs positions géopolitiques, militaires, financières, économiques et idéologiques. J'en viens maintenant à l'idéologie du monde anglo-saxon. Le plus souvent, on dit qu'il s'agit de l'idéologie du libéralisme. Mais le mot « libéralisme » est un terme mal compris. À l'époque soviétique, il existait une définition plus claire de l'idéologie occidentale en général et de l'idéologie anglo-saxonne en particulier: « idéologie du capitalisme », « idéologie de l'impérialisme », « idéologie de la domination mondiale », etc. En outre, on a constaté à l'époque soviétique que dans les pays occidentaux non inclus dans le monde anglo-saxon (comme la France, l'Allemagne, l'Italie, etc.), c'est-à-dire dans les pays d'Europe continentale, l'idéologie est légèrement différente de celle de la Grande-Bretagne, des États-Unis, du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.

L'idéologie anglo-saxonne se distingue nettement des autres idéologies. Et ces différences se retrouvent dans les racines religieuses du monde anglo-saxon. Il convient de noter que dans les cinq pays du monde anglo-saxon mentionnés ci-dessus, le protestantisme a été la religion dominante pendant plusieurs siècles. Au moment de la Réforme (au 16ème siècle), le protestantisme est apparu dans de nombreux pays d'Europe, avec des orientations et des nuances différentes. Mais dans les îles de la brumeuse Albion, il avait des nuances bien spécifiques.

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Les causes de nombreux événements actuels dans le monde anglo-saxon et dans le monde entier sont à rechercher dans l'Angleterre des 16ème et 17ème siècles. Sans remonter plus loin dans le temps, je rappellerai que certaines mouvances protestantes (en fait des sectes) prêchaient la doctrine de l'exclusivité de leurs membres. Dans le sens d'être les élus de Dieu. Ils partaient du fait qu'eux, les habitants de la Foggy Albion, sont les descendants des tribus d'Israël. Plus précisément, des tribus qui avaient été chassées de la Terre promise. Selon certaines versions, ils sont les descendants de ceux qui ont été expulsés lorsque les Assyriens, au 8ème siècle avant J.-C., ont conquis la partie nord d'Israël avec ses dix tribus de descendants de l'Ancien Testament, soit de Jacob, fils d'Isaac et petit-fils d'Abraham. Il y avait aussi quelques « charismatiques » qui se considéraient comme les descendants des deux tribus restantes, ces Juifs de l'Ancien Testament qui avaient été expulsés de Judée (le royaume du sud) par les armées romaines des empereurs Vespasien et Titus au premier siècle avant J.-C. et qui, après la révolte de Bar Kokhba (132-136 avant J.-C.), avaient été expulsés de la Palestine tout entière. En bref, les protestants britanniques pensaient être les descendants des Israélites de l'Ancien Testament, qui avaient erré à travers le monde en empruntant différentes routes pendant de nombreux siècles. Et finalement, par la volonté du Tout-Puissant, ils se sont retrouvés sur les Iles britanniques.

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Comme nous le racontent les historiens, l'idée d'avoir des racines dans l'Ancien Testament n'a pas seulement séduit les Anglais, mais aussi d'autres protestants. Par exemple, en 1590, le huguenot français Pierre Le Loyer a publié un livre intitulé « Les dix tribus perdues ». Il y exprime sa conviction que les Anglo-Saxons, les Celtes, les Scandinaves, les Allemands et d'autres peuples apparentés sont les descendants directs des Israélites de l'Ancien Testament. Au bout d'un certain temps, presque tous les Européens ont abandonné ces théories, n'en ont plus parlé et les légendes sur leur « élection par Dieu » ont été progressivement oubliées.

A l'exception des Anglo-Saxons, tous se sont calmés en ce domaine. Les protestants britanniques les plus « charismatiques » ont continué à se considérer comme le peuple d'Israël. Avec toutes les conséquences que cela implique pour ces « charismatiques » eux-mêmes et pour leur entourage. L'un de ces « charismatiques » était le roi Jacques VI d'Écosse, alias Jacques Ier d'Angleterre (1566-1625), qui se considérait comme le roi d'Israël. Il affirmait avec assurance que le peuple britannique était le descendant direct des dix tribus perdues d'Israël et que le monarque britannique était le véritable héritier du royaume de David, l'ancien roi d'Israël le plus célèbre.

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Bien entendu, l'un des représentants les plus éminents du protestantisme pro-israélien était Oliver Cromwell. Le talmudiste juif portugais Menasseh ben Israel (de son vrai nom Manoel Dias Soeiro) a eu une grande influence sur la formation des sentiments pro-israélites de Cromwell. Cromwell n'a jamais caché ses sympathies pour les Juifs et a favorisé par tous les moyens la réinstallation des Juifs de Hollande dans la brumeuse Albion. Bien entendu, Cromwell était également guidé par des considérations économiques: il voyait dans les riches maisons de commerce juives de puissants alliés.

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John Sadle (1615-74), ami et secrétaire personnel d'Oliver Cromwell, a publié en 1649 Rights of the Kingdom, qui expose « la généalogie israélite du peuple britannique ».

Au 19ème siècle, les protestants britanniques avaient leurs propres "théologiens" et "scientifiques", qui prouvaient déjà sur une base dite « scientifique » que les habitants de la Grande-Bretagne étaient « génétiquement, racialement et linguistiquement des descendants directs » des tribus perdues de l'ancien Israël. On parlait avec assurance des dix tribus. La période de travail littéraire et scientifique actif sur le sujet de la Grande-Bretagne et d'Israël a probablement été ouverte par le livre de Richard Brothers de 1794, A Revealed Knowledge of the Prophecies and Times (Une connaissance révélée des prophéties et des temps).

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Un livre de l'Anglais John Wilson, Our Israelitish Origin, publié en 1840, a suscité un grand intérêt chez les Anglais. De même, un livre de 1879, de John Pym Yeatman, The Shemetic Origin of the Nations of Western Europe (L'origine shemétique -sémitiques- des nations de l'Europe occidentale).

En 1890, le livre de John Garnier Israel in Britain : a brief statement of the evidence proving the Israelite origin of the British race (Israël en Grande-Bretagne: un bref exposé des preuves prouvant l'origine israélite de la race britannique) sort de presse. Ce livre était particulièrement populaire sur le sujet qui nous occupe ici. Il a été réimprimé à plusieurs reprises en Angleterre et dans plusieurs pays anglophones. A lasuite de ce livre, les termes « British Israelism » ou « Israelitism » et « Anglo-Israelism » sont apparus.

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Dans la seconde moitié du 19ème siècle, l'israélisme en Angleterre commence à prendre des formes organisationnelles. Les partisans de l'israélisme, qui appartenaient à différents courants du protestantisme, se devaient de trouver des personnes partageant les mêmes idées. En effet, dans certaines églises anglaises, tout le monde n'était pas disposé à partager les vues de l'israélisme. Beaucoup pensaient que les racines israélites du peuple britannique étaient une pure fiction, un mythe. Dans certaines églises protestantes, il y a même eu des schismes à ce propos. Par exemple, le cardinal catholique John Henry Newman (1801-1890) avait été membre de l'Église anglicane pendant la première moitié de sa vie. Cependant, en 1845, il a quitté cette Église anglicane pour rejoindre l'Église catholique romaine. John Henry expliqua la raison de ce choix en déclarant qu'il existait un danger très réel de voir les partisans de l'israélisme britannique « prendre le contrôle de l'Église d'Angleterre ».

À la fin du 19ème siècle, Edward Hine, Edward Wheeler Bird et Herbert Aldersmith fondent le mouvement israélite britannique. L'Anglo-Israel Association est créée et compte, en 1886, 27 branches dans toute la Grande-Bretagne. En 1880, la publication de l'Anglo-Israel Almanach est apparu pour la première fois et a été distribué non seulement dans les îles de la brumeuse Albion, mais aussi dans d'autres pays de l'Empire britannique. L'édition de 1914 contient un aperçu intéressant des groupes qui soutiennent l'idéologie de l'israélisme britannique non seulement dans les îles de la brumeuse Albion, mais aussi en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, au Canada et aux États-Unis d'Amérique.

L'édition de 1906 de l'Encyclopédie juive indique qu'au début du 20ème siècle, il y avait environ deux millions d'adeptes de l'israélisme britannique en Grande-Bretagne et aux États-Unis d'Amérique.

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En 1919, la British-Israel-World Federation (BIWF) est fondée à Londres. En 1922, Covenant Publishing a été fondée pour servir la Fédération. La Fédération existe toujours aujourd'hui et couvre de nombreux pays du Commonwealth britannique.

L'une des pierres angulaires de la plate-forme idéologique de la BIWF est l'affirmation selon laquelle la famille royale britannique est l'héritière par le sang et par l'esprit du roi David d'Israël. Il n'est donc pas surprenant que la Fédération ait toujours eu des mécènes de premier plan. Voici la liste des premiers mécènes (1920): Son Altesse Royale la Princesse Alice, Comtesse d'Athlone (elle est restée sur cette liste jusqu'à sa mort en 1981) ; l'Honorable Comtesse douairière de Radnor ; le Duc de Buckclough ; l'Honorable Lord Guisborough ; l'Honorable Lord St John of Bletsoe ; Son Eminence, l'Evêque des Iles Falkland ; le Révérend Evêque John D. M. McLean et d'autres encore.

Un grand nombre de livres sont publiés en Russie et à l'étranger sur le contexte mondial, la conspiration mondiale, l'élite mondiale. Presque tous les auteurs de ces livres s'accordent à dire que le noyau de l'arrière-scène mondiale (de l'élite) est constitué par les Anglo-Saxons. Leur principale caractéristique n'est même pas leur lieu de résidence, mais leur appartenance religieuse. Ils appartiennent tous à différentes branches du protestantisme et adhèrent à l'idéologie de l'israélisme britannique. Les porteurs de cette idéologie et même les fanatiques de l'israélisme britannique étaient Benjamin Disraeli (premier ministre britannique en 1868 et 1874-1880), Cecil Rhodes (magnat du diamant qui a fondé De Beers), Lord Alfred Milner et d'autres. Ils croyaient fermement à la supériorité des Anglo-Saxons, considérant les autres peuples comme, au mieux, arriérés, voire comme des communautés de sous-hommes, presque des animaux. D'où la conviction totale que le pouvoir sur terre leur a été donné par le Tout-Puissant, à eux, les descendants d'Israël. Et que les autres devaient servir les Anglo-Saxons « choisis par Dieu », être leurs esclaves. Ceux qui ne veulent pas être esclaves doivent être tués sans pitié, car ce sont des sous-hommes, des animaux aux traits humanoïdes.

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Ainsi, les Anglo-Saxons ont remplacé Dieu par la race, le sang. Comme l'a écrit la chercheuse Hannah Arendt, Benjamin Disraeli, juif baptisé, s'est soudain souvenu à l'âge adulte qu'il était plus sémite qu'anglais. Et tous les « sémites », selon lui, méritaient le titre d'« aristocrates par nature ». Disraeli, comme l'écrit Arendt, fut « le premier idéologue qui osa remplacer le mot “Dieu” par le mot “sang” ». "La race est tout, et sa base est le sang", "Tout est race, il n'y a pas d'autre vérité". "La question raciale est la clé de l'histoire du monde" : tels sont les points clés de l'idéologie du Premier ministre britannique. Cependant, dans les îles de la brumeuse Albion, selon Disraeli, Juifs et Anglo-Saxons n'ont rien à partager. Ils doivent remplir ensemble leur mission historique, qui est de dominer le monde. Pourquoi n'y a-t-il rien à partager? Parce que les Juifs sont les descendants des deux tribus expulsées de Judée (le royaume du Sud) et les Anglo-Saxons sont les descendants des dix autres tribus (celles qui furent expulsées du royaume du Nord, appelé Israël). La City de Londres, le quartier des plus grandes banques britanniques et internationales, est un symbole frappant de cette unité des descendants des douze tribus d'Israël (celles qui provenaient à l'origine de Jacob, fils d'Isaac et petit-fils d'Abraham). De nombreux Anglo-Saxons modernes partagent le point de vue de Disraeli et pensent donc qu'il est plus correct d'utiliser le terme « paix anglo-juive » plutôt que « paix anglo-saxonne ».

L'israélisme britannique est une idéologie raciste pure, sur laquelle l'Empire britannique a été construit. C'est sur la base de cette idéologie raciste anglo-saxonne que naîtra plus tard le fascisme britannique (apparu avant même les versions italienne et allemande). L'idéologie raciste britannique sera ensuite implantée en Allemagne et prendra la forme du national-socialisme du Troisième Reich (où le rôle de surhommes est attribué aux soi-disant « Aryens »).

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Une description assez compacte de l'histoire et de l'essence de l'israélisme britannique peut être trouvée dans l'ouvrage suivant: William H. Brackney, Historical Dictionary of Radical Christianity.

Au 20ème siècle, un grand nombre de livres sur le sujet de l'israélisme britannique ont continué à être publiés en Angleterre, ainsi que dans d'autres pays du Commonwealth britannique. Alexander James Ferris a été particulièrement prolifique dans ce domaine. Je citerai quelques-uns de ses ouvrages les plus significatifs :

Armageddon is at the doors (Armageddon est aux portes, 1933) ;

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The British-Israeli Teaching on the 'Signs of the Approaching End of the Age' (1933) ;

Why the British are Israel : nine conclusive facts showing that the Anglo-Saxons represent the House of Israel of the Scriptures (Pourquoi les Britanniques sont Israël : neuf faits concluants montrant que les Anglo-Saxons représentent la Maison d'Israël des Ecritures) (1934) ;

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L'enseignement israélo-britannique sur la grande pyramide de Gizeh (1934) ;

Le trône éternel de David (1935) ;

The Great Pyramid : A Simple Explanation of the Great Pyramid's Divine Message to the Anglo-Saxon Race (1935) ;

Le couronnement et le trône de David, 1940 ;

The British Commonwealth and the United States of America Foretold in the Bible (cover only).jpg

Great Britain & The U.S.A. Revealed as Israel. The New Order (La Grande-Bretagne et les États-Unis révélés en tant qu'Israël. Le nouvel ordre, 1941).

When Russia invades Palestine (Quand la Russie envahit la Palestine, 1945) ;

Palestine for Jews or Arabs (Palestine pour les Juifs ou les Arabes? 1946).

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Une grande partie des propos de cet adepte fanatique de l'israélisme britannique devient évidente dès que l'on lit le titre de ses livres. Il exalte la famille royale britannique en tant qu'héritière du roi David. Il parle des racines israélites des Britanniques, faisant d'eux le « peuple élu de Dieu ». Citant l'Apocalypse, il est certain de la fin imminente de ce monde « pécheur », qui sera suivie d'un millénaire de règne de la couronne britannique. Enfin, il conclut que les « élus » de Dieu ne vivent pas seulement sur les îles de la brumeuse Albion. On les trouve dans d'autres pays du Commonwealth britannique. Et ils sont particulièrement nombreux dans le Nouveau Monde.

Il y a environ 400 ans, 30.000 puritains charismatiques se sont installés en Nouvelle-Angleterre pour y créer une société théocratique. Puritains, baptistes, méthodistes et autres colons britanniques à tendances religieuses particulières ont impitoyablement massacré les Indiens. La colonisation active du Nouveau Monde par les Britanniques s'est poursuivie pendant plus de deux siècles. Bien entendu, les colons ne venaient pas seulement des îles de la brumeuse Albion, mais aussi d'Europe continentale: de France, de Hollande, de Suisse, d'Allemagne, de Belgique et d'autres pays. Mais l'épine dorsale de l'État américain restait les charismatiques natifs de Grande-Bretagne (d'Angleterre, du Pays de Galles, d'Écosse, d'Irlande). C'est leur protestantisme teinté d'israélisme britannique qui est devenu l'idéologie dominante dans le Nouveau Monde. Sans tenir compte de cette base idéologique et religieuse ancrée en Amérique, il est difficile de comprendre la politique étrangère des États-Unis dans le Nouveau Monde et surtout durant l'époque moderne. Et de comprendre l'invisible communauté de vues entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui forme un seul monde anglo-saxon cherchant à soumettre le reste de l'humanité. 

La Russie et son double

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La Russie et son double

Ouvrage édité par "Perspectives libres", novembre 2023

Exposé liminaire

par Gérard Conio

J’ai écrit ce livre pour donner de la Russie une autre image que celle propagée par une russophobie délirante fondée sur l’ignorance et le dénigrement systématique.

J’ai voulu montrer tout d’abord l’état rédhibitoire de la Russie que j’ai constaté en 1996 pour qu’on puisse le comparer à l’essor qu’elle connaît aujourd’hui grâce au redressement opéré par Vladimir Poutine, depuis son accession à la présidence.

Ce que j’ai observé d’une manière subjective est confirmé par les statistiques objectives des économistes et des politologues indépendants qui ont refusé de se plier à la doxa officielle.

 

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Le conflit entre la Russie et l’Occident est avant tout un choc des civilisations qui oppose des visions du monde et on peut comprendre que les adorateurs de la démocratie regrettent une évolution qui écarte la Russie de la sacro-sainte liberté individuelle au nom de laquelle elle a été entraînée dans un paradis qui s’est révélé pour elle un enfer.

Les débats fondés sur des axiomes et des pétitions de principe engendrent le déni des réalités vécues par le peuple russe dans son adhésion à une autorité qui lui rendait sa souveraineté et son indépendance en lui apportant une sécurité et une stabilité retrouvées ainsi que l’amélioration de ses conditions de vie détériorées par l’emprise de quelques prédateurs sur la société russe.

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Le narratif occidental sur « l’opération spéciale » a le tort de se polariser sur un moment isolé de son contexte, sans tenir compte de tous les facteurs qui ont pesé sur une rupture dont les conséquences n’ont été sérieusement envisagées ni dans une décision que le président russe jugeait inévitable ni dans les «  sanctions » qu’elle a suscitées et qui se sont retournées contre leurs auteurs.

Une « agression »  aux objectifs limités a provoqué « le basculement du monde », parce qu’elle avait des origines très anciennes.

Ce moment n’est pas né «  par hasard », il s’inscrit dans un devenir historique.

C’est pourquoi j’ai jugé bon de relater mon expérience des stades successifs d’une évolution dont j’ai été le témoin.

Mais, pour éclairer une opinion abusée par la fausse parole, il importe en tout premier lieu de remettre la Russie à sa place sur la carte du monde. 

L’histoire de la Russie est déterminée par «  le fait géographique » qui l’ouvre vers l’Ouest et vers l’Est, l’Europe et l’Asie. Dépourvue de frontières naturelles, elle a dû se défendre contre les invasions qui, depuis des siècles, sont venues se briser contre le Heartland, le coeur du monde, ainsi nommé par Mackinder, le fondateur de la géopolitique au 19ème siècle qui avait déduit le résultat de ses observations dans une formule restée célèbre: «Qui contrôle l’Europe de l’est, contrôle le Heartland, qui règne sur le Heartland, règne sur le monde». Mackinder désignait ainsi l’Empire russe couvrant « la plaine qui s’étend  de l’Europe centrale à la Sibérie occidentale et rayonne sur la mer Méditerranée, le Moyen Orient, l’Asie du Sud et la Chine ». 

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Un géopoliticien américain, Nicolas Spykman (photo), appliquera cette théorie à la deuxième guerre mondiale. Il ajoute au Heartland la bande de terre côtière qu’il appelle le Rimland et il critique Mackinder en parodiant sa formule:  « Qui contrôle le Rimland contrôle   l’Eurasie, qui règne sur l’Eurasie contrôle le destin du monde ». Et il souhaite que les Américains contrôlent le littoral européen afin de contenir l’expansion du Heartland.

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La  vision de Spykman est à la base de la "politique d'endiguement" formulée par le diplomate Georges Kennan (photo) dans son article, The Sources of Soviet Conduct  (juillet 1947) et mise en œuvre par les États-Unis dans la guerre froide.

Il s’agissait « d’endiguer » le Heartland en contrôlant  la zone tampon du Rimland, auquel appartenaient les satellites de la Russie soviétique, dont l’Ukraine était le maillon fondamental.

On tient dans ce schéma tous les paramètres de l’évolution qui a mené la Russie de la chute de l’URSS sous Gorbatchev à sa déliquescence sous Boris Eltsine, puis à son redressement sous Vladimir Poutine. 

La chronologie de cette évolution s’inscrit entre deux catastrophes, la fin de l’URSS et la guerre en Ukraine.

Mais on doit inscrire en filigrane de cette évolution une continuité dans la pensée  géopolitique occidentale manifestée par Mackinder, Spykman, Kennan, et plus tard Brzezinski.

Mackinder se disait convaincu de la suprématie des Anglo-Saxons qui leur donnait le droit de dominer le monde et donc de s’emparer du Heartland. Il opposait les puissances de la terre aux puissances de la mer et redoutait l’émergence d’une Allemagne forte pouvant s’allier à l’Empire russe.

Or, cette obsession a été partagée par les dirigeants américains qui n’ont cessé d’oeuvrer pour empêcher une alliance aussi favorable au développement de l’économie européenne que nuisible à leurs intérêts. Ils l’ont sapée définitivement en détruisant le Nordstream 2 et en privant l’Allemagne d’une source d’énergie indispensable pour son industrie. Aujourd’hui, les entreprises allemandes sont contraintes, pour exister, de se délocaliser aux Etats-Unis.

Spykman, en donnant la primauté au Rimland sur le Hearland, posait déjà la question du rapport de force entre la Russie et l’Union européenne. En se concentrant sur les choix de l’Ukraine, cet antagonisme est à l’origine d’un conflit localisé qui, en s’aggravant, met à présent le monde au bord de l’escalade nucléaire.

Les stratèges américains ont fait fausse route  en misant sur la supériorité du Rimland et en minimisant la puissance du Heartland  russe.

Au lieu d’affaiblir la Russie en instrumentalisant l’Ukraine, l’Occident a démontré sa propre faiblesse dont visiblement il n’avait pas conscience et en s’infligeant des échecs imputables à ses erreurs de calcul.

51ycA9nCaQL._AC_SY780_.jpgMon témoignage sur une Russie qui, dans les années 90, sombrait dans l’anarchie et le chaos, trouve un éclairage paradoxal dans Le Grand Echiquier de Brzezinski  paru en 1997, la veille de la faillite financière de l’État russe sous le gouvernement de Boris Eltsine.

En cette même année 1998, où la Russie a été sur le point de disparaître, Soljénitsyne consignait dans La Russie sous l’avalanche un constat analogue sur le désespoir d’une population décimée par les privatisations et par l’emprise des oligarques qui avaient pris le pouvoir, ces oligarques n’étant que les prête-noms des « bandits dans la loi » qui sévissaient déjà à l’époque soviétique.

En dépit de cette situation désespérée qui semblait ôter tout soupçon de velléité impérialiste,  Brzezinski reprend les idées de Mackinder et de Spykman en les actualisant et il considère que, malgré la disparition de sa puissance,  la Russie, par sa position dominante dans le Heartland, restait une menace pour l’ordre du monde instauré par les Etats-Unis.

Il en avait conclu qu’il fallait séparer l’Ukraine de la Russie pour enlever à celle-ci toutes les chances de redevenir une grande puissance.

Si l’on admet que les analyses de Mackinder et de Spykman trouvaient un fondement dans un empire qui détenait le Heartland en couvrant la moitié de l’Europe, il est plus difficile de sonder les motivations de Brzezinski quand il souhaitait la destruction d’une Russie qui s’était déjà détruite elle-même.

Et il  convient de rappeler que Kennan, pourtant promoteur de la politique d’« endiguement » contre l’URSS, a été très circonspect sur les « guerres humanitaires » menées par des politiciens incompétents et aventureux qui prenaient leurs désirs pour des réalités. On le donne même en exemple aujourd’hui en Russie en l’opposant à la courte vue des dirigeants qui lui ont succédé.

Il a fortement  désapprouvé l’élargissement de l’Otan qui a été le coup d’envoi d’une escalade dont il prévoyait les dangers pour la paix du monde.

On ne saurait comprendre le processus qui a mené de la fin de l’URSS à la guerre en Ukraine, sans faire état du « syndrome occidental » qui a pesé de tout temps sur la mentalité et la politique russe.

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La Russie a été sans cesse confrontée à son double par son désir passionné d’être reconnue par l’Occident comme un partenaire à part entière. Et Vladimir Poutine lui-même n’a pris conscience que fort tard du péril auquel il exposait la sécurité de la Russie en accordant sa confiance à des interlocuteurs qui après la réunification de l’Allemagne, ont refusé la main tendue par les Russes dans l’espoir d’une coopération économique qui devait se substituer à leurs yeux au conflit entre les deux idéologies en lice dans la guerre froide.

En sacrifiant son empire, sans contre partie, la Russie avait donné un gage de sa volonté de devenir une démocratie qui entrerait de plain-pied dans le concert européen.

Et cette coopération s’appuyait sur des intérêts réciproques qui auraient assuré la consolidation de la paix et une meilleure prospérité dans le continent européen.

Mais les passions idéologiques ont pris le pas sur les intérêts économiques et cet espoir a été battu en brèche à trois reprises, lorsque l’Otan n’a pas tenu la promesse de ne pas s’étendre à l’est, lorsque les accords de Maïdan, garantis par la signature de trois ministres européens, ont été violés sans autre forme de procès, et enfin quand les accords de Minsk, destinés à réintégrer à l’Ukraine les républiques séparatistes, ont été signés sans la volonté de les appliquer pour réarmer le gouvernement de Kiev, issu d’un putsch, et continuer la guerre inaugurée par «l’opération contre- terroriste » déclenchée en 2014 par le gouvernement de Kiev contre des populations civiles.

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Même si on juge obsolètes aujourd’hui les prophéties de Fukuyama sur la fin de l’histoire et les assertions de Brzezinski, en 1997, sur la nécessité de mettre un terme au danger potentiel représenté par la Russie, il n’en reste pas moins que ces convictions triomphalistes étaient conformes à la doctrine Wolfowitz (photo) qui, dès 1992, avait annoncé l’invasion de l’Irak pour pérenniser la domination des Etats-Unis sur le monde. 

Si le bellicisme des néo-conservateurs peut s’expliquer du point de vue des Etats Unis, il apparaissait alors contraire aux intérêts de l’Europe, c’est pourquoi la France et l’Allemagne, en accord avec la Russie et la Chine, ont dénoncé une violation du droit international qui ne pouvait mener qu’à un désastre humanitaire.

Mais on est en droit de s’interroger sur les raisons qui poussent aujourd’hui les Européens à ruiner leur économie en participant à fonds perdus à la guerre en Ukraine en se soumettant, contre leurs intérêts, au diktat des Etats-Unis et en reprenant à leur compte les arguments des anciens satellites de l’URSS qui brandissent le spectre d’une menace russe.

L’agression de l’Ukraine confirme à leurs yeux cette menace, qui apparaît d’autant plus irréelle que, nonobstant la supériorité militaire acquise par Vladimir Poutine, la Russie n’aurait pas les moyens de la mettre en exécution, du fait de sa démographie et des rapports de force avec la coalition de l’Otan. 

Et pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la rupture consommée le 24 février 2022, il n’est pas inutile de revenir a posteriori sur les raisons qui poussaient Wolfowitz en 1992 et Brzezinski en 1997 à se lancer dans une confrontation qui met aujourd’hui le monde au bord du gouffre.

On assiste, en effet, à une fuite en avant de la part des néo-conservateurs qui, malgré leurs échecs successifs refusent de voir en face les conséquences planétaires de leur aventurisme. A cause de leurs tentatives mal calculées, mal engagées, ils ont provoqué la méfiance croissante des trois quarts de la planète à l’égard des Etats-Unis qui ne sont plus en mesure d’imposer au monde leur hégémonie par la suprématie du dollar.

Le réveil de la Russie a été le facteur principal de ce renversement du monde unipolaire auquel l’Occident reste attaché comme le pendu à sa corde.

L’Occident démocratique subit aujourd’hui la même psychose qui a entraîné l’Union soviétique à sa perte.

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On assiste à une inversion des rôles et il faut considérer que, pour redevenir une puissance « normale », uniquement soucieuse de son indépendance et de sa souveraineté, sans céder à la mégalomanie messianique, la Russie devait passer par la cure d’une démocratisation ratée qui alimente encore les rêves de sa minorité libérale.

Après avoir, dans cette première partie, évoqué, à des fins pédagogiques, ce passé douloureux, je me suis appuyé sur quelques-uns de mes travaux pour montrer l’apport de la Russie au patrimoine culturel, artistique et scientifique de l’humanité.

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Dans « La vision russe du cosmos », j’ai indiqué les sources spirituelles du cosmisme russe fondé par le philosophe Nicolas Fiodorov, qui a été le mentor de Tsiolkovski, dont les travaux sur les fusées ont abouti au vol de Gagarine.

Au moment où l’on glose sur la renaissance de la religion pour compenser le vide idéologique, j’ai retracé dans « L’Empire russe et Moscou Troisième Rome », les relations ambivalentes entre l’orthodoxie et l’autocratie.

Dans « La dialectique du double chez Dostoïevski », j’ai analysé dans le thème du double la parodie romanesque de la dialectique de Hegel dans une esthétique de la création verbale qui trouvera son accomplissement chez les futuristes.

Dans « Le dernier dialogue de Bakhtine », j’ai tiré la quintessence des mémoires parlés du grand philosophe russe dans ses entretiens avec Douvakine, professeur de Siniavski et Daniel dont il a pris la défense lors de leur procès.

Puis, j’ai analysé longuement le thème du MLB ( « la plongée dans le sein maternel »)  dans Ivan le Terrible d’Eisenstein et dans sa mise en scène de la Walkyrie au Bolchoï en 1940.

En raison du rôle controversé de la Pologne dans le conflit ukrainien, j’ai tenu à rendre hommage à Wat et Mlosz, deux auteurs polonais que j’ai traduits et commentés pour mettre en exergue leur russophilie qui n’était pas incompatible à leurs yeux avec leur critique du communisme totalitaire. Cette largeur de vue chez ces «dissidents » antisoviétiques tranche sur l’amalgame raciste et imbécile pratiqué aujourd’hui entre la culture et la politique vis-à-vis de la Russie.

Enfin j’ai cité mes interventions à un colloque sur « L’URSS, un paradis perdu ».
Et j’ai mis en conclusion une réflexion sur les deux Russies qui s’opposent aujourd’hui à propos de la guerre en Ukraine.

Chaque livre est une bouteille à la mer et j’espère que celui-ci trouvera les bons lecteurs qui sauront en tirer la substantifique moelle.

 

mercredi, 18 décembre 2024

L'Allemagne perd du terrain: sa «souveraineté numérique» est désormais en danger

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L'Allemagne perd du terrain: sa «souveraineté numérique» est désormais en danger

Berlin. Pas un jour ne passe sans de nouvelles annonces inquiétantes concernant l’Allemagne en tant que site économique et technologique. Désormais, c’est aussi la « souveraineté numérique » qui est menacée. Cela s’explique par le fait que l’Allemagne perd rapidement du terrain sur le marché des centres de données. Les détails ont été fournis dans une étude présentée récemment par l’association numérique Bitkom. Selon ce rapport, environ dix milliards d’euros sont investis chaque année en Allemagne dans les infrastructures, les nouvelles capacités et les technologies des centres de données. Cependant, les taux de croissance enregistrés restent nettement inférieurs à ceux de pays comme l’Irlande, la Chine ou les États-Unis.

En Allemagne, il existe environ deux mille centres de données de taille moyenne et 100 grands centres (serveurs) auxquels sont connectés 2,4 millions d’ordinateurs en réseau. À l’échelle mondiale, on compte environ 100 millions de serveurs de ce type – principalement aux États-Unis et en Chine – qui stockent les données des utilisateurs privés, des administrations et des entreprises.

Avec la numérisation croissante dans les sociétés modernes, les centres de données prennent une importance toujours plus grande. Mais, avertit l’association numérique Bitkom dans son étude : l’Allemagne néglige depuis dix ans l’expansion nécessaire de ses capacités. Ainsi, le pays est en passe de perdre son lien avec les sites internationaux en forte croissance. L’Allemagne risque de perdre progressivement sa « souveraineté numérique », met en garde Bernhard Rohleder, directeur général de Bitkom.

L’État doit désormais agir pour améliorer les conditions d’implantation en Allemagne. La loi sur l’efficacité énergétique doit être révisée, et de manière générale, les procédures de planification, d’autorisation et de construction doivent être raccourcies. Dans d’autres pays, il ne faut que quelques mois entre la planification et la mise en service d’un centre de données, alors qu’en Allemagne, cela prend souvent des années. Il est douteux que Habeck et ses collègues soient réceptifs à de tels arguments (st).

Source: Zu erst, décembre 2024.

Lorsqu'un coup d'Etat échoue, il faut en essayer un autre...

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Lorsqu'un coup d'Etat échoue, il faut en essayer un autre...

par Andrea Zhok (*)

Lorsqu'un coup d'État échoue, on en tente un autre.

Après le retrait de la loi martiale en Corée du Sud - le président Yoon Suk-yeol n'a pas pu surmonter l'obstacle de la démission du ministre de la défense, qui lui avait retiré le soutien de l'armée - nous voici face au coup d'État « légal » préparé par la Cour constitutionnelle roumaine, qui a annulé les résultats du premier tour des élections présidentielles et reporté les élections à une date ultérieure.

Comme on le sait, le candidat C. Georgescu est arrivé en tête au premier tour et les sondages le donnaient gagnant au second tour (63% contre 37% pour l'autre candidate, Elena Lasconi). Georgescu n'est pas aligné sur les positions de l'OTAN et c'est bien là le problème.

Les motivations de la Cour constitutionnelle roumaine sont dignes du meilleur numéro d'un cabaret: le candidat Georgescu aurait bénéficié d'une campagne Tik-Tok qui « ressemblait » (sic) aux tactiques russes.

En substance, le soupçon d'une possible influence étrangère marginale suffirait à annuler les élections.

(Pour un pays comme l'Italie, qui a voté de 1948 à aujourd'hui, toujours sous une pression internationale colossale, de Washington à la BCE, selon ce critère, toutes les élections pourraient être invalidées, sans exception).

Qu'est-ce que ces retours autoritaires ont en commun ?

C'est très simple. C'est l'autoritarisme officiellement mis au service des libéraux.

Naturellement, le court-circuit n'est qu'apparent.

Depuis que le libéralisme est devenu la colonne vertébrale de la politique européenne au 19ème siècle, il a toujours joué la carte de l'appel à la liberté démocratique lorsqu'il devait se défendre contre la perspective de voir revenir l'étatisme, et la carte de la répression paternaliste lorsque le demos ne votait pas dans le sens qui plaisait aux maîtres du navire.

Ce que ces secousses autoritaristes indiquent, c'est l'état dangereusement fragile dans lequel se trouve le récit démocratique libéral, qui, malgré ses énormes efforts pour manipuler l'opinion publique, n'est plus en mesure de persuader - pas toujours - la majorité de la population que les vexations et les répressions violentes qu'on lui assène si généreusement sont "pour son bien".

Le jeu consistant à gouverner l'opinion publique dans une démocratie formelle est toujours risqué.

Au 19èmee siècle, on a longtemps cru que seul le suffrage universel permettrait d'établir des régimes fonctionnant dans l'intérêt du peuple. Ainsi, depuis l'instauration du suffrage universel, tous les efforts des classes dirigeantes libérales ont toujours visé à convaincre la majorité que les sacrifices constants imposés à cette majorité, afin de maintenir les privilèges de quelques-uns, étaient la seule chose à faire.

La stratégie narrative utilisée pour parvenir à ce résultat, le seul considéré comme essentiel, peut varier. Mais en général, le résultat est obtenu en persuadant la majorité qu'une menace bien plus grave rôde que celle qui consiste à maintenir les privilèges oligarchiques, et que les seuls capables de défendre le pays contre cette menace sont précisément les membres de l'élite libérale.

Moins ce discours s'impose, plus la nature des démocraties libérales apparaît clairement: le pouvoir réel réside uniquement dans la sphère « libérale », c'est-à-dire dans la grande propriété, où la « démocratie » n'est que la variable dépendante, utilisable comme couverture idéologique tant qu'elle peut être manipulée, mais librement subordonnée dès qu'elle s'avère réfractaire aux souhaits des élites.

(*) Poste paru sur Facebook, 7 décembre 2024.

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-andrea_zhok__fal...

La démocratie, c'est ce qui profite aux écosocialistes

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La démocratie, c'est ce qui profite aux écosocialistes

Par Conny Axel Meier

Source: https://www.pi-news.net/2024/12/demokratie-ist-was-den-oe...

« Cela doit avoir l'air démocratique, mais nous devons tout avoir en main » (Walter Ulbricht début mai 1945).

L'émission de ZDF-Heute de samedi dernier était très révélatrice à un égard. Il s'agissait de la Corée du Sud. On sait que le président Yoon Suk Yeol y avait déclaré la loi martiale pour une raison futile (il s'agissait du budget à venir) et qu'il avait ensuite dû se dégonfler et lever cette loi martiale. Cela n'a pas suffi à l'opposition de gauche du « Parti démocratique » qui a demandé au Parlement le remplacement du président qui avait été démocratiquement élu par le peuple. Pour cela, ils avaient d'abord besoin, avant que la Cour constitutionnelle n'intervienne, d'une majorité des deux tiers des voix des députés, c'est-à-dire 200 sur un total de 300 qui peuvent déposer la demande auprès de la Cour constitutionnelle. Parallèlement, l'opposition a envoyé ses partisans dans la rue pour manifester en faveur de la destitution. La proclamation de la loi martiale étant également allée trop loin pour une partie du parti au pouvoir, Yoon a été destitué par 204 voix. Cela a suffi de peu pour obtenir une majorité des deux tiers.

La gauche entend définir seule ce qu'est la démocratie

Ce qui frappe ici, c'est le commentaire de la ZDF. Ils citent comme seule voix à ce sujet Park Chan Dae, le président du groupe parlementaire du Parti démocrate (DP), un parti d'opposition, situé à gauche. Celui-ci a qualifié le vote des parlementaires de « victoire pour le peuple et la démocratie ».

A retenir: si la gauche gagne, c'est une victoire pour le peuple et la démocratie ! Si cinq des 300 députés démocratiquement élus avaient voté différemment, la proposition aurait échoué. Selon la ZDF, ce ne serait alors pas une victoire pour la démocratie. « Démocratique », c'est seulement ce qui profite à l'oligarchie de gauche. Si le vote n'est pas conforme aux souhaits des rouges-verts, il ne s'agit plus de démocratie.

C'est nous qui décidons de ce qu'est la démocratie, disent-ils ! Les exploiteurs socialistes du peuple en sont convaincus. Partout où ils sont au pouvoir, ils gonflent les ministères et les institutions avec leurs partisans inutiles. Les tribunaux, les commissariats de police, les parquets et les dirigeants de la "protection de la Constitution" (Sûreté allemande) sont tous fidèles à l'extrême gauche.

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Démocratie et "mur coupe-feu" (Brandmauer ou "cordon sanitaire")

La conception de la démocratie du cartel des partis écosocialistes a déjà été abordée dans nos colonnes à plusieurs reprises. Conformément à leur doctrine d'exclusion, celle du « mur coupe-feu » (Brandmauer, équivalent du "cordon sanitaire" belge, ndlr), la démocratie n'est pas simplement la volonté du peuple, mais exclusivement ce qui correspond à leurs fixations idéologiques. Lorsque, au Bundestag, les représentants des « partis du bloc » parlent de « notre démocratie » et des « partis démocratiques », cela rappelle la conception de la démocratie qu'avaient les communistes au 20ème siècle.

L'ancien président du Conseil d'État de la « République démocratique ( !) allemande », Walter Ulbricht, aurait été fier de ses petits-enfants spirituels de la CDU/CSU, de la SPD, de la FDP et des Verts. Les communistes du parti de gauche (Die Linke) et les adhérents de la Ligue de Wagenknecht sont de toute façon en phase. Tous sont d'accord et chantent en chœur: nous sommes les « démocrates » et l'AfD est « antidémocratique ». Les faits ne jouent aucun rôle dans leurs raisonnements, seule l'idéologie compte. On vient de voir comment cela fonctionne en Thuringe. La queue communiste remue désormais même si elle est celle du chien pseudo-conservateur.

La CDU/CSU peut écrire ce qu'elle veut dans son programme électoral, même si elle copie le modèle de l'AfD à l'identique. Ils n'appliqueront rien de tout cela. Ils ne le veulent d'ailleurs pas. Celui qui, comme Friedrich Merz, veulent absolument former une coalition avec les Verts, ne veulent et ne peuvent rien changer à la situation désastreuse de l'Allemagne. Merz ne veut pas quitter la grande coalition des écosocialistes, mais en devenir la mascotte.

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Vous voulez d'autres exemples ?

Géorgie

Cette situation complexe n'existe pas seulement en Corée du Sud et en Allemagne. En Géorgie, les écosocialistes veulent se débarrasser du gouvernement patriotique récemment élu en toute bonne pratique démocratique, organisent des manifestations violentes et recourent au chantage financier, avec le soutien de la Commission européenne. Ce gouvernement n'est pas, comme le prétendent les gauchistes dans les médias, favorable à la Russie. Il est favorable à la Géorgie !

Moldavie

En Moldavie, les marionnettes de l'UE ont rapidement exclu de l'élection presque tous les Moldaves expatriés en Russie, de peur que les élections ne se déroulent pas comme prévu par la tutelle de l'UE. En revanche, les Moldaves résidant dans les pays occidentaux ont pu voter sans encombre, car ces derniers ont largement fait pencher la balance en faveur des vassaux de l'UE.

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Roumanie

En Roumanie, c'est également un patriote, Calin Georgescu, qui a remporté le premier tour des élections présidentielles. Lui non plus n'est pas un ami de la Russie, comme on le prétend. Il a gagné parce qu'il a fait passer les intérêts roumains avant les intérêts de l'OTAN. Bruxelles a obtenu que l'élection soit annulée.

Pour cela, il a fallu « convaincre » la Cour constitutionnelle roumaine qu'une prétendue influence russe s'était exercée, car quelques jours auparavant, a contrario, la régularité des élections avait été confirmée.

Les bureaucrates de gauche autoproclamés de Bruxelles, Berlin et Paris préfèrent qu'à l'avenir, dans toute l'Europe, les candidats et les partis qui ne sont pas favorables à l'UE et à l'OTAN soient exclus des élections. Il ne sera alors plus possible de voter « mal ». Tout cela avec la prémisse suivante: cela doit avoir l'air démocratique, mais nous, les écosocialistes, voulons tout avoir en main.

conny.jpgQui est Conny Axel Meier?

Conny Axel Meier (né en 1956) est actif depuis plus de 20 ans en tant que publiciste, défenseur des droits de l’homme et critique de l’islam. Depuis 2004, il a été secrétaire de la "Fédération des mouvements citoyens" (BDB). En 2006, il faisait partie des premiers membres de "Pax Europa". En 2008, il a joué un rôle clé dans la fusion des deux associations pour créer le "Mouvement citoyen PAX EUROPA" (BPE) et en est devenu le premier directeur général à plein temps jusqu’en 2016. En 2019, il a déménagé avec son épouse et est parti en exil politique en Hongrie, d’où il écrit régulièrement pour PI-NEWS.

Politique énergétique et instabilité en Syrie

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Politique énergétique et instabilité en Syrie

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/12/10/energiapolitiikkaa-ja-...

La chute du régime d’Assad et le passage (du moins pour l’instant) de la Syrie aux mains des rebelles islamistes ont surpris beaucoup de monde. Dans une tentative de comprendre ces événements qui furent rapides, toutes sortes de théories et d’hypothèses ont été avancées, mais la majorité des informations reste pure spéculation, faute de faits concrets.

Il y a des années déjà, on estimait que la « guerre civile » syrienne avait éclaté lorsque Assad avait refusé le projet de gazoduc soutenu par l’Occident, le Qatar et la Turquie. Ainsi est née la narration médiatique dominante d’un « régime tyrannique » contre lequel luttait « l’opposition syrienne », avec ses casques blancs. Dans cette théorie, la Russie serait intervenue pour consolider ses propres intérêts en matière de politique énergétique.

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Tout le tumulte dans la région trouve ses origines dans le programme américain Timber Sycamore, qui a financé et armé divers groupes combattant le gouvernement syrien. Les vassaux occidentaux, à savoir l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et la Jordanie, ont également soutenu les rebelles. Israël, fidèle à sa politique, a soigné dans ses hôpitaux des terroristes qui combattaient Assad.

Après la chute de Damas ce week-end, les forces israéliennes se sont empressées de pénétrer plus profondément en Syrie. L’armée de l’air israélienne a déjà effectué plus d’une centaine de frappes aériennes contre des cibles militaires. L’armée sioniste a détruit des avions de combat, des hélicoptères, des systèmes de défense aérienne et des dépôts d’armes, sous prétexte d’assurer sa propre sécurité.

Il s’agit de l’une des plus grandes opérations offensives de l’histoire de l’armée de l’air israélienne. Contrairement à ce que les États-Unis avaient fait en se retirant d’Afghanistan, aucun équipement militaire fonctionnel n’a été laissé au nouveau gouvernement. Il est donc probable que les rebelles islamistes ne puissent pas établir un émirat en Syrie à l’image de ce que fit le mouvement taliban.

Israël ne souhaite ni une Syrie forte ni unifiée. Son plan serait plus compatible avec une région plongée dans l’instabilité. La Syrie pourrait devenir une nouvelle Libye, où des seigneurs de guerre et divers groupes s’affronteraient, tandis qu’à proximité, un État sécuritaire extrémiste juif étendrait ses colonies. Qu’adviendra-t-il alors des ambitions ottomanes d’Erdoğan dans cette équation?

Selon l’Arabie saoudite, les sionistes cherchent à saboter les possibilités pour les Syriens de retrouver des conditions de vie sûres. L’Irak et le Qatar ont également condamné les actions d’Israël, mais qui pourrait réellement empêcher le régime de Tel Aviv d’agir ? L’administration Biden prétend soutenir le nouveau gouvernement syrien.

Les hauteurs du Golan, illégalement occupées, sont désormais considérées par les sionistes comme une « partie intégrante de l’État d’Israël ». Israël a annexé les hauteurs du Golan syrien en 1981, après quoi la compagnie énergétique américaine Genie Energy, appartenant à des intérêts judéo-américains, a commencé à y forer du pétrole. L’intérêt de diverses parties pour la Syrie semble être lié non seulement à des objectifs géopolitiques, mais aussi à des projets énergétiques, notamment pétroliers et gaziers.

Quel que soit l’avenir de la Syrie, les 54 années de règne de la famille Assad ont pris fin. Né en 1965, Bachar al-Assad a au moins évité le sort de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi, obtenant un refuge en Russie, où lui et sa famille pourront mener une vie luxueuse à l’abri de la politique.

mardi, 17 décembre 2024

Le gouvernement globaliste du Canada s'effondre

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Le gouvernement globaliste du Canada s'effondre

Source: https://report24.news/kanadas-globalisten-hoerige-regieru...

Le gouvernement canadien, fidèle au Forum Économique Mondial (WEF), se désintègre. Le ministre du Logement Fraser et la ministre des Finances Freeland ont annoncé leur démission. Même le Premier ministre Trudeau semble en avoir assez. Le Canada pourrait bientôt organiser de nouvelles élections – avec une victoire très probable des conservateurs.

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Dans la capitale canadienne Ottawa, les événements se précipitent. La femme la plus puissante du cabinet de Justin Trudeau, Chrystia Freeland (photo), ministre des Finances, a annoncé hier, à la surprise générale, sa démission – un coup de tonnerre qui secoue le paysage politique canadien.

La raison du départ de Mme Freeland est aussi simple qu’explosive : Trudeau voulait la reléguer à un autre poste. Mais au lieu d’accepter un simple transfert, la politicienne, fidèle au WEF, tout comme Trudeau, a tiré la sonnette d’alarme. Dans une lettre de démission remarquablement cinglante publiée sur X (anciennement Twitter), elle a clairement indiqué qu’il s’agissait d’un conflit interne au parti.

« Depuis quelques semaines, vous et moi sommes en désaccord sur la meilleure voie à suivre pour le Canada », écrit-elle à l’adresse de Trudeau. Le véritable point de rupture : les droits de douane menaçants de 25 % imposés par le futur président américain Trump. Alors que Trudeau semble vouloir continuer à distribuer des cadeaux électoraux, Freeland plaide pour une politique stricte d’austérité afin de se préparer à la guerre commerciale imminente.

Les marchés financiers ont réagi immédiatement : le dollar canadien a chuté à son plus bas niveau depuis la crise du Covid. Mais ce n’est pas tout. Le ministre du Logement, Sean Fraser, a lui aussi jeté l’éponge ce week-end et ne se présentera pas aux prochaines élections. Deux poids lourds quittent le cabinet – cela ressemble fort à des rats qui abandonnent un navire en perdition.

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Mais ce n’est pas encore tout : selon les informations de la chaîne canadienne CTV News, Trudeau envisagerait désormais lui-même de démissionner ou de dissoudre le Parlement. Selon certaines sources, il aurait déjà informé son cabinet et prévoit de prononcer un discours devant le Parlement dans la journée. Si cela se confirme, le Canada serait, après la France, l’Allemagne et la Corée du Sud, la quatrième démocratie occidentale à voir son gouvernement sombrer dans une crise existentielle. Les démocraties autrefois stables de l’Occident ressemblent de plus en plus à des châteaux de cartes politiques.

Le plus grand défi reste encore à venir pour le Canada : une possible guerre commerciale avec les États-Unis pourrait mettre le pays à l’épreuve. Les provinces riches en pétrole de l’Ouest, notamment l’Alberta et la Saskatchewan – bastions de l’opposition conservatrice – pourraient alors devenir des poudrières.

Pour Justin Trudeau, autrefois l’enfant chéri de la politique progressiste et globaliste, cela pourrait bien marquer la fin de sa carrière politique. Comme l’avait si justement dit Margaret Thatcher : « Le problème avec le socialisme, c’est qu’à un moment donné, on finit par manquer de l’argent des autres. » Dans le cas de Trudeau, on pourrait ajouter : et à un moment donné, on manque aussi de ministres loyaux.

Le premier narco-État du monde: l’«État failli» de Haïti

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Le premier narco-État du monde: l’«État failli» de Haïti

Peter W. Logghe

Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°195, décembre 2024

Voici l’histoire d’une île qui s’est finalement divisée en deux parties. Des parties qui ont pris des directions totalement opposées. Une seule île, un même climat, et pendant un certain temps, une histoire commune. Mais aussi deux réalités politiques et socio-économiques diamétralement opposées. Il s’agit de l’île d’Hispaniola dans la mer des Caraïbes.

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L’île a été divisée en deux. Une partie, Haïti, est devenue une colonie française avant de proclamer son indépendance en 1804, l’une des premières colonies au monde à le faire. Quarante ans plus tard, la partie orientale de l’île, sous tutelle espagnole, proclame à son tour son indépendance. Cette partie devient la République dominicaine.

À partir de ce moment-là, les deux États connaissent des trajectoires historiques diamétralement opposées, selon Helena Voukolsky dans le magazine français de géopolitique Conflits (novembre/décembre, n°54). Haïti a connu coup d’État sur coup d’État. Entre 1957 et 1986, le pouvoir était entre les mains du père et du fils Duvalier: d’abord Papa Doc jusqu’en 1971, puis Baby Doc (Jean-Claude Duvalier) jusqu’en 1986, année où Baby Doc a été contraint de fuir le pays. Le pays et le régime des Duvalier étaient mondialement célèbres pour leurs escadrons de la mort et leur terreur. Cette époque prit heureusement fin, mais les décennies suivantes ne furent guère meilleures: les bandes criminelles se sont multipliées, les trafiquants de drogue ont pris le contrôle de l’île, qui a sombré encore davantage dans une pauvreté structurelle et endémique.

La maigre industrie qui existait était concentrée sur le commerce du bois. Par conséquent, de vastes portions du territoire autrefois forestier ont été déboisées. Cela a rendu le pays vulnérable aux catastrophes climatiques et aux tempêtes, une vulnérabilité aggravée par la pauvreté et l’absence de développement économique. Cette combinaison fatale a été révélée lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui a coûté la vie à 300.000 personnes. Le séisme a atteint une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter. À titre de comparaison, dans la ville chilienne de Concepcion, en février de la même année, un tremblement de terre d’une magnitude de 8,8 n’a causé que 525 morts.

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La combinaison du vaudou et de la violence des bandes armées

« On ne peut pas comprendre Haïti sans voir l’omniprésence du vaudou, apporté sur l’île par les esclaves africains », explique Mme Voukolsky dans Conflits. Le vaudou s’est mélangé au christianisme, en adoptant ses rites tout en les complétant parfois par des sacrifices humains, des rituels sexuels et d’autres pratiques qui échappent totalement à l’esprit rationnel des Occidentaux. Le vaudou est l’une des explications de la violence extrême des chefs de bandes et des familles de narcotrafiquants.

Jusqu’en 2021, le président Jovenel Moïse était au pouvoir en Haïti. En 2021, il a été assassiné par une bande criminelle restée jusqu’ici inconnue. Le meurtre n’a jamais été élucidé. Depuis lors, l’île sombre dans un chaos politique et social sans précédent. Le Premier ministre Ariel Henry est devenu chef d’État par intérim après cet assassinat, avec l’accord qu’il resterait en fonction jusqu’à l’organisation d’élections présidentielles. Mais en avril 2024, il s’est avéré qu’en raison du chaos politique et socio-économique et de la violence des bandes, Haïti était tout simplement incapable d’organiser des élections. Entre-temps, il est apparu que des quartiers entiers de la capitale, Port-au-Prince, étaient de facto sous le contrôle de bandes de trafiquants de drogue.

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Le Premier ministre Ariel Henry (photo) s’est rendu au Kenya pour négocier l’envoi de troupes kényanes en Haïti afin de rétablir l’ordre. Mais juste avant son retour, il a appris que les autorités haïtiennes ne lui permettaient pas de revenir. Son avion est resté bloqué à Porto Rico. Quelques semaines plus tard, il a présenté sa démission et la présidence a été transférée à un collectif, un soi-disant "Conseil stratégique". Depuis 2021, la fonction de président en Haïti est vacante, un exemple parfait d’un État en pleine faillite.

Haïti n’a ni gouvernement de droit ni direction. Une administration gangrenée par la corruption et un tissu social en décomposition. Ce qu’il reste, ce sont quelques forces de police et de sécurité qui, faute d’être payées par un État fonctionnel, se retournent contre la population et se mettent au service des chefs de drogue et des chefs de bandes qui, eux, les paient.

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L’un de ces chefs de la police haïtienne, Jimmy Cherizier (photo), s’est, comme beaucoup d’autres, retourné contre l’État et a organisé sa propre bande criminelle (composée en grande partie d’anciens policiers). Il sème la terreur dans les rues de la capitale et s’est vu attribuer le surnom de « Barbecue » – une référence aux nombreuses maisons qu’il a incendiées, et aussi à son supposé cannibalisme. Selon les croyances vaudou, il s’approprierait ainsi les forces de ses adversaires. Cherizier a lancé plusieurs campagnes militaires contre les derniers vestiges de l’État haïtien. On pourrait le qualifier de dirigeant de facto d’un État qui n’existe même plus. Le cancer de la drogue s’est infiltré partout. Les drogues, provenant d’Amérique latine, transitent par Haïti pour être exportées via les Caraïbes vers les États-Unis, les îles touristiques et, bien sûr, l’Europe.

La République dominicaine (la partie orientale de l’île) surveille évidemment en permanence ses frontières avec Haïti et suit de près la situation dans le pays voisin. Il est difficile d’ignorer la « bombe sociale » qui existe sur l’île d’Hispaniola: le PIB en Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, s’élève à 1750 dollars par habitant, contre 10.500 dollars en République dominicaine.

La faillite d’Haïti crée des tensions dans toute la région des Caraïbes (Martinique, Antilles, Guadeloupe, et plus largement les deux Amériques). Haïti est aussi le symbole de l’échec d’un certain courant tiers-mondiste de gauche, ce qui explique peut-être en partie pourquoi on entend si peu parler de cet échec dans nos médias traditionnels.

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Un monde sans paix à cause des convoitises américaines

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Un monde sans paix à cause des convoitises américaines

Luca Bagatin

Source: https://electomagazine.it/mondo-senza-pace-per-le-brame-s...

En 2011, la Libye laïque et socialiste, dirigée par Mu'Ammar Kadhafi, a été plongée dans le chaos, comme la Syrie aujourd'hui. Déjà à l'époque, les islamistes avaient déstabilisé le pays, tué Kadhafi et détruit toutes les formes de laïcité, de socialisme et de démocratie dans le pays.

C'est ce qui vient d'arriver à la Syrie laïque et socialiste, dirigée par Bachar el-Assad, qui avait été réélu à une large majorité en 2021.

Déposé par les habituels islamistes, des déstabilisateurs, improprement appelés « rebelles » par nos médias.

Adieu la laïcité, adieu le socialisme arabe, seul rempart contre l'islam radical.

Après tout, le même scénario s'est déroulé en Yougoslavie, alors socialiste et laïque, au début des années 1990.

Et les pays capitalistes libéraux, les États-Unis en premier lieu, ont soufflé sur les braises au lieu d'éteindre le feu.

Seules la Russie et la Chine ont été en première ligne contre le terrorisme déstabilisateur en Syrie.

Aujourd'hui, les États-Unis et l'Union européenne craignent à juste titre la radicalisation de la Syrie aux mains des islamistes, mais qu'ont-ils fait jusqu'à présent ?

Qu'ont-ils fait, ces dernières années, à part soutenir et envoyer des armes à des gouvernements bellicistes et plus ou moins d'extrême droite, ainsi que sanctionner des pays laïques et socialistes (la Syrie elle-même, ainsi que Cuba, le Venezuela, et pas seulement ces pays-là...)?

Laissant de côté la politique abyssale et irréfléchie de Biden, le nouvel élu Trump serait d'ailleurs mal avisé de vouloir que les États-Unis quittent l'OTAN, mais il devrait se faire le promoteur d'un renouveau de l'OTAN et d'un changement total de rythme de l'Alliance.

Promouvoir l'entrée dans l'Alliance atlantique de la Russie (qui l'a demandé dans les années 2000) et de la Chine (il y a des dirigeants chinois qui, en 1999, ont émis cette hypothèse), ainsi que d'autres pays, les BRICS in primis, œuvrant ainsi à l'arrêt de tous les conflits et différends internationaux.

Rendre l'Alliance capable de travailler, par conséquent, sur des choses sérieuses et réellement utiles et nécessaires: la sécurité internationale, la lutte contre le terrorisme et le cyberterrorisme, la prévention des catastrophes naturelles en premier lieu.

Le monde a changé et les Etats-Unis, comme l'UE tout aussi irresponsable, devraient s'en rendre compte.

Il n'y a plus d'hégémonie mondiale et il est juste et naturel qu'il y en ait plus.

Le monde est multipolaire et fait face à de nouveaux défis et dangers. Il s'agit notamment du fondamentalisme religieux et de nouvelles manifestations d'intolérance, ainsi que de conflits inimaginables, même pendant la terrible guerre froide.

Des situations que les dirigeants actuels des États-Unis et de l'UE ne semblent pas du tout en mesure d'aborder sérieusement et habilement ; au contraire, ils semblent continuer à attiser les flammes.

En outre, Trump parle encore de droits de douane, une autre mesure totalement idéologique et économiquement désavantageuse pour tout le monde.

Les divisions en bloc, les idéologies, les oppositions, ne font qu'empêcher ce qui est vraiment nécessaire, et jamais autant que dans ces années-ci, années de folie et d'insouciance: le dialogue, la coopération, la stabilisation, la prospérité commune, la sécurité.

Verrons-nous à nouveau la lumière dans cette obscurité ?

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lundi, 16 décembre 2024

Kiev a directement aidé les rebelles syriens

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Kiev a directement aidé les rebelles syriens

Par Guido Olimpio

Source : Guido Olimpio & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/kiev-ha-aiutato-i...

C’est une information qui refait surface, cette fois dans le Washington Post: Kiev aurait apporté une aide directe aux rebelles syriens en leur fournissant des drones utilisés lors des premiers assauts. Une contribution “limitée”, écrit David Ignatius, un commentateur bien informé, mais qui confirmerait une stratégie annoncée depuis plus d’un an par l’Ukraine.

Un groupe de conseillers ukrainiens est arrivé dans la région d’Idlib quelques semaines avant l’offensive sur Alep et a livré environ 150 “drones-kamikazes”, des modèles similaires à ceux utilisés contre les Russes. Cette opération aurait été supervisée par une vingtaine de militaires de l’unité spéciale Khimik, relevant du GUR, le service de renseignement de Kiev.

Le journaliste retrace également plusieurs étapes ayant précédé cette mission. En avril 2023, Kyrylo Budanov, chef des services de renseignement militaire ukrainiens, déclarait ouvertement que ses agents frapperaient la Russie “partout dans le monde”. Une affirmation suivie de signalements sur le terrain, suggérant des interventions possibles d’“opérateurs” en soutien aux forces gouvernementales au Soudan contre les milices soutenues par Wagner, ainsi qu’au Mali pour assister les rebelles dans des embuscades visant des mercenaires et des forces gouvernementales alliées au Kremlin.

En juin de cette année, le Kiev Post avait consacré un long article à l’engagement de l’Ukraine en faveur des insurgés syriens, illustré par des photos et vidéos de raids utilisant des drones. Quelques mois plus tard, des rumeurs faisaient état de l’envoi de 75 appareils de ce type. Ces révélations se sont entremêlées aux accusations explicites des Russes sur une coopération entre l’opposition syrienne et Kiev. En septembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait publiquement formulé ces accusations. Toutes les indications pointaient dans la même direction: un présumé accord entre Kiev et HTS (Hayat Tahrir al-Sham) dans la région d’Idlib. Toutefois, des blogueurs militaires russes ont minimisé le rôle de l’Ukraine, tandis que certains observateurs occidentaux exprimaient des doutes.

L’histoire, au-delà de l'article du Washington Post, soulève plusieurs points :

    - Les insurgés utilisaient déjà des drones bien avant les Ukrainiens, comme de nombreux mouvements au Moyen-Orient.

    - Il ne fait aucun doute que Kiev a acquis une grande expertise dans ce domaine et aurait pu aider ses alliés ponctuels à perfectionner une arme qui s’est avérée très efficace. En effet, les insurgés auraient mis en difficulté les loyalistes grâce à une utilisation massive de ces systèmes contre les blindés.

    - Le GUR a un intérêt propagandiste à démontrer sa capacité à poursuivre l’adversaire sur des fronts éloignés. Il est également clair que les services de renseignement ukrainiens privilégient des actions spectaculaires, dont l’impact stratégique peut être limité, mais qui servent à maintenir le moral.

    - Enfin, il reste à savoir si le renseignement de Kiev agit réellement (le Washington Post semble en être certain) ou s’il entretient simplement les rumeurs sur son implication.

C’est un jeu toujours risqué, comme le rappelle le sabotage du Nord Stream. Cet incident, initialement imputé aux Russes, a par la suite été attribué aux services ukrainiens, qui auraient agi, selon les versions, de manière autonome ou avec l’accord des autorités politiques en s’appuyant sur un commando. Cette ambiguïté fait partie du “schéma” classique de la guerre de l’ombre entre services secrets.

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Folie climatique de l'UE: 1300 milliards d'euros par an pour rien

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Folie climatique de l'UE: 1300 milliards d'euros par an pour rien

Source: https://report24.news/eu-klimawahn-1-300-milliarden-euro-...

C’est la plus coûteuse illusion de l’histoire européenne: l’UE veut se propulser dans un paradis vert en investissant des sommes astronomiques. Une nouvelle analyse du groupe de réflexion Bruegel révèle désormais la vérité choquante sur les véritables coûts de la politique climatique européenne – et elle dépasse tout ce que l’on pouvait imaginer jusqu’ici.

Imaginez que vous jetiez chaque année 1300 milliards d’euros par la fenêtre – pour un projet dont l’utilité est, au mieux, discutable. C’est exactement ce que prévoit l’UE d’ici 2030. Après cela, ce sera encore plus cher: 1540 milliards d’euros. Par an. Jusqu’en 2050. Des chiffres qui font pâlir même les eurocrates les plus endurcis.

Le groupe de réflexion bruxellois Bruegel a pris la peine de calculer le véritable coût de cette folie verte. Le résultat est une note de politique qui a de quoi faire réagir. Elle se lit comme un aveu de faillite, celle de la raison européenne. Et ce n’est que le début: les coûts réels pourraient être encore plus élevés. Bruegel souligne que des facteurs importants, comme les coûts de financement, n’ont même pas été pris en compte dans le calcul. C’est comme si l’on achetait une maison en ne tenant compte que du prix d’achat, tout en oubliant les intérêts.

La réalité rattrape déjà les rêves écologiques. La demande de voitures électriques s’effondre, les pompes à chaleur prennent la poussière dans les entrepôts, l’industrie solaire gémit sous la concurrence chinoise, et personne ne veut plus construire d’éoliennes. Le citoyen ordinaire a depuis longtemps compris ce que Bruxelles refuse d’admettre: cette « transition énergétique » est non seulement inabordable, mais aussi insensée.

Tandis que la Commission européenne rêve d’un avenir vert radieux, une résistance massive se manifeste déjà dans les États membres. De la Hongrie à la France, de la Slovaquie à l’Allemagne – partout, les citoyens se rebellent contre les coûts croissants de cette politique idéologique.

Le plus absurde: aux États-Unis, le Project Veritas a révélé comment l’Agence de protection de l’environnement, avant Trump, a injecté des milliards dans des organisations activistes pour le climat – comme une sorte « d’assurance » contre une politique jugée d'avance indésirable, qui pourrait être déployée sous le nouveau président. En Europe, des opérations similaires existent également.

L’étude de Bruegel tente certes de qualifier les critiques de « populistes », mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Cette politique ne détruit pas seulement la prospérité des citoyens européens, elle menace aussi la compétitivité des entreprises européennes. Tandis que la Chine et les États-Unis agissent de manière pragmatique, l’Europe se perd dans un rituel climatique coûteux.

Au final, une question simple se pose : qui va payer ? La réponse est aussi simple que déconcertante: vous, le contribuable, le simple citoyen – et les entreprises. Par des taxes plus élevées, des prix de l’énergie en plein essor et un pouvoir d’achat en baisse. Bienvenue dans le nouveau monde merveilleux de la politique climatique européenne.

L’ironie de tout cela ? Tous ces billions n’auront pas la moindre influence sur le climat. Car les changements climatiques sont principalement déterminés par le soleil et d’autres facteurs astronomiques – une vérité dérangeante que personne à Bruxelles ne veut entendre.

États-Unis : l'incertitude de l’ère post-libérale

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États-Unis: l'incertitude de l’ère post-libérale

Alexander Douguine

Il existe des situations où les prédictions et les plans établis à l’avance se réalisent dans le champ des faits. Vous pouvez alors les suivre, les comparer et vérifier leur réalité en corrélation avec les prévisions: ceci est correct, cela est faux, ceci est une déviation.

Mais il existe aussi des situations où les faits contredisent toute prévision et tout plan, renversant la table et prouvant que le paradigme précédent était erroné. Totalement. Pas seulement en ce qui concerne l'avenir, mais en lui-même. Si quelque chose se produit alors que, normalement, cela ne pourrait arriver dans aucune circonstance, cela signifie que la structure même de la normalité était fausse et que l’analyse reposait sur une erreur profonde. Lorsque vous échouez à prévoir et à contrôler l’avenir, cela signifie que vous vous trompez aussi sur le présent et le passé.

C’était le cas de l’URSS tardive. Selon l’interprétation marxiste dogmatique de l’histoire, le socialisme suit le capitalisme. Et il ne peut y avoir de retour en arrière. Jamais. Le retour au capitalisme était donc considéré comme strictement impossible. Lorsque cela est arrivé, le socialisme en tant que doctrine a explosé. L’URSS tardive a échoué à prédire l’avenir et a disparu - en tant que pays et en tant qu’idéologie. À jamais. Ce n’était pas simplement la manifestation d’un cygne noir. C’était une implosion interne de la structure idéologique. "C'est la fin, mon ami."

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La même chose arrive aujourd’hui avec le libéralisme. Après l’effondrement de l’URSS, la Fin de l’Histoire selon Fukuyama est arrivée. La victoire mondiale du libéralisme a été perçue et interprétée comme quelque chose d’irréversible. Le gouvernement mondial était (presque) déjà là. Le globalisme a commencé à régner. Le libéralisme occidental avait vaincu tous ses ennemis historiques - le catholicisme, les empires, les classes sociales, les États-nations, le fascisme, le communisme - tous les systèmes basés sur une identité collective. Ne restait plus qu’à se libérer des identités collectives liées au genre. D’où la politique de genre. Les préparatifs pour l’ère post-humaniste ont commencé.

Selon la doctrine libérale, le retour en arrière était jugé strictement impossible. Seul le progrès était possible. C’est ainsi que sont apparues les politiques woke, la culture de l’annulation, le libéralisme de gauche, le postmodernisme, le post-humanisme, l’IA forte, la Singularité et l’accélérationnisme optimiste.

Lorsque Trump est apparu à l’horizon en 2016, cela a été perçu comme un court-circuit, comme si l’ordinateur avait buggué. Juste une erreur. Il ne devait pas gagner. Jamais. Une simple erreur technique. Cygne noir. La théorie des probabilités admet que de telles choses arrivent. En 2020, les progressistes ont fait tout leur possible pour corriger cela. Par tous les moyens. Y compris le mensonge, la fraude et la violence. Les élections de 2024 approchaient. Fukuyama et Harari ont averti : si Trump gagne, cela signifie la fin du monde (libéral). Il ne devait pas gagner.

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Mais Trump a gagné. La fin du monde libéral a eu lieu. Comme un fait accompli. C’est là. La vérification des faits dément les prédictions libérales. Et tous leurs efforts pour arrêter Trump ont échoué. Trump est plus que Trump. Il est l’Histoire. Dans son virage illibéral, post-libéral.

Le second avènement de Trump était impossible selon le dogme libéral. Pas deux fois. Ce n’est plus un court-circuit ni un cygne noir. C’est comme la fin du système soviétique - quelque chose d’impossible, renversant toutes les prévisions, plans et anticipations. Les libéraux ont perdu l’avenir.

Les libéraux ont perdu le contrôle de l’avenir. Mais pas seulement cela. Ils ont aussi perdu le contrôle du passé. Toute la doctrine idéologique du libéralisme s’est révélée erronée. Le libéralisme a échoué. Le champ des faits a rayé le cadre de la doctrine libérale. Exactement comme dans le cas de l’URSS avec le marxisme.

La deuxième arrivée de Trump, celle de Vance et des trumpistes, était strictement impossible et imprévue. C’est pourquoi ils ont essayé de tuer Trump. Deux fois. Ils ont tenté de sauver l’avenir en corrigeant artificiellement les faits. Ils ont échoué. Le futur post-libéral est là. Totalement inconnu. Imprévu.

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Dans le cas de l’effondrement de l’URSS, la situation était un peu plus simple. L’idéologie socialiste avait implosé, et la Russie avait adopté maladroitement l’idéologie libérale. Mais vaille que vaille, comme elle le pouvait. L’un des deux pôles avait disparu, et la Russie avait repris l’idéologie du pôle encore existant. Une méthode de copier-coller. Cela a permis d’effacer le dogme socialiste tout en renforçant celui du libéralisme. Les Russes ont accepté Fukuyama. La Russie a capitulé idéologiquement, totalement. Géopolitiquement, elle a néanmoins préservé (en partie) sa souveraineté. Lorsque Poutine est arrivé au pouvoir, il s’est appuyé sur cette souveraineté et a commencé à réaffirmer l’indépendance russe en mettant de plus en plus l’accent sur l’État, dans une perspective réaliste. Cela a marqué le début des contradictions entre la Russie et le libéralisme globaliste.

Avec la fin du système libéral - qui se produit en ce moment aux États-Unis - les choses sont plus complexes. Il n’y a plus de pôles en dehors de l’Occident libéral collectif. Du moins, la conscience hégémonique américaine ne reconnaît aucun modèle pouvant servir de référence idéologique. La stratégie du copier-coller est impossible. Les États-Unis ont dépassé leur propre moment libéral.

En faveur de quoi ? Personne ne le sait. C’est la beauté de la situation actuelle. Et le défi. Et le danger.

C’est ici qu’apparaît le phénomène du trumpo-futurisme. Les valeurs traditionnelles américaines combinées à la colonisation de Mars et au dépassement du Grand Filtre. Une révolution cyber-conservatrice. Un Empire spatial. Une IA rééduquée par l’équipe de War Room de Steve Bannon et Alex Jones. Les Lumières noires et l’accélérationnisme sombre.

Excitant. N’oublions pas de publier la liste Epstein et d’arrêter Alexander Soros.

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Le progressisme est aussi un libéralisme (et c'est pourquoi il n'a pas de critiques fondamentales à formuler à l'encontre de Milei)

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Le progressisme est aussi un libéralisme (et c'est pourquoi il n'a pas de critiques fondamentales à formuler à l'encontre de Milei)

Andrés Berazategui, diplômé en relations internationales et analyste géopolitique, a analysé dans POLITICAR les implications du progressisme dans le libéralisme et le rôle qu'il joue dans l'opposition au gouvernement de Javier Milei.

Andrés Berazategui

Source: https://politicar.com.ar/contenido/344/el-progresismo-tam...

Le progressisme est aussi un libéralisme

Lorsque l'on examine les critiques formulées par les progressistes à l'encontre du président Javier Milei, on constate que les questions qu'ils posent à son gouvernement sont peu approfondies. En général, au-delà de la polémique relatives à des mesures concrètes, comme cela se produit dans tous les systèmes politiques où il y a une opposition, il n'y a pas de jugements contre les piliers idéologiques du libertarisme, c'est-à-dire les fondements philosophiques sur lesquels Milei agit et qui expliquent ses prises de décisions - qui ne sont pas aussi irrationnelles que le croient ses ennemis les plus acharnés -.

Les critiques formulées par les progressistes se limitent aux manières et aux expressions habituelles du président dans ses déclarations publiques, le qualifiant d'autoritaire, d'agressif, de dérangé, etc. C'est peut-être tout cela et même pire, mais ce qui doit nous importer, pour une critique féconde qui permette de démonter les erreurs et les faussetés libertaires, c'est d'analyser la rationalité qui guide Milei et la structure mentale qui sert de cadre à l'émergence de cette rationalité. Et là, le progressisme n'a pas grand-chose à dire.

Il se trouve que le progressisme est aussi une sorte de libéralisme. C'est la raison principale qui explique l'incapacité d'une grande partie de la gauche à mener une critique radicale du libertarisme. Nous entendons par là la gauche postmoderne en général et la gauche qui vit dans et de l'appareil culturel en particulier. Cela ne veut pas dire que le libertarianisme et le progressisme sont exactement les mêmes, mais en tant que deux variantes du libéralisme, ils ont plus en commun que ce qu'ils veulent bien reconnaître.

Certes, ils sont différents dans leurs stratégies respectives de croissance politique et dans les sujets sociaux qu'ils cherchent à « interpeller », comme ils le disent aujourd'hui. Ils ont donc des revendications et des symboles différents. Néanmoins, nous pouvons constater qu'il s'agit dans les deux cas de différentes manières de participer au jeu  à partirdu même point de départ: l'individualisme anthropologique, un aspect crucial qui conduit les libéraux de droite et de gauche à partager les dynamiques qui sont le produit de l'intronisation de l'autonomie individuelle, de la confiance aveugle dans le progrès et d'une rationalité calculatrice orientée vers la maximisation des profits, que ceux-ci naissent de l'appât du gain, comme dans le cas des néolibéraux et des libertariens, ou de la recherche de la reconnaissance, comme dans le cas des progressistes.

Pour revenir aux différences, la droite libérale - dans sa variante néolibérale ou libertaire plus radicale - recherche un Etat minimal, la maximisation du profit et une vision punitive de la sécurité. Ce dernier point est logique: une croissance économique sans répartition équitable des richesses et un État faible ou absent pour garantir l'accès aux biens et services fondamentaux génèrent nécessairement une inégalité irritante; une inégalité qui produit non pas un monde où certains ont beaucoup et d'autres moins, mais un monde où peu ont presque tout et où beaucoup n'ont même pas accès aux biens, aliments et services de base qui leur permettent de vivre dignement.

Qu'est-ce qui peut en résulter, sinon des zones de forte tension interpersonnelle, de marginalité et de surpeuplement ? Un scénario idéal pour la propagation de la violence nuisible et de la criminalité dans ses pires manifestations. Dans ce contexte, il est logique que les libéraux de droite réclament plus de police et de prisons. Ils ne sont pas prêts à s'atteler à la tâche pour mettre fin au terreau social dans lequel la violence se manifeste sous son plus mauvais jour. La droite libérale a souvent aussi une branche conservatrice, ce qui est absurde puisque le conservatisme, en promouvant aussi le libéralisme, défend un système qui sape les fondements communs (c'est-à-dire collectifs) des valeurs qu'il prétend défendre. Le conservatisme est donc impuissant, préoccupé par sa morale de pacotille de défense d'une identité nationale faite de poncho et de matelot, et indigné par ce qu'il perçoit comme des atteintes à des « traditions » qu'il ne définit jamais.

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Le progressisme, quant à lui, interroge l'exclusion sociale en faisant appel à la construction de sujets qui expriment des singularités identitaires, c'est-à-dire à une multiplicité de minorités où c'est précisément l'individualité qui s'exprime. La gauche postmoderne défend autant de minorités et de diversités que possible, c'est-à-dire toutes les exclusions qui existent, et pas seulement (ni même principalement) celles qui sont le produit de la détérioration du travail et de l'économie.

Ainsi, ce qui a commencé comme la lutte des LGBT en référence à la diversité des genres, par exemple, est aujourd'hui désigné par l'acronyme LGBTIQ+ et, de temps à autre, une nouvelle lettre est ajoutée en guise de revendication. Les personnes qui intègrent des identités diverses ne manquent pas, puis apparaissent les trans afro-mapuches, les gros bruns ou autres. 

Mais comme l'émergence de singularités fondées sur l'expression individuelle n'en finit pas, les minorités sont finalement prises au piège de la dynamique logique de ceux qui cherchent à maximiser les bénéfices: la dynamique de la concurrence. En l'occurrence, il s'agit de savoir qui est le plus singulier, le plus exclu ou le plus opprimé. En d'autres termes, la gauche post-progressiste est en compétition pour la visibilité et la reconnaissance, raison pour laquelle toute une stratégie de victimisation est née de ces secteurs: plus je suis exclu, plus j'ai besoin de me rendre visible et plus j'exige des demandes d'« extension des droits ».

Ainsi, il est récurrent de voir dans cette gauche un certain anti-ouvriérisme qui étonne les marxistes d'antan, puisque les travailleurs s'intéressent encore à la défense de communautés éthiques comme la famille, les groupes d'amis ou leurs syndicats, et n'ont apparemment pas encore parmi leurs priorités le multiculturalisme et les débats sur la déconstruction du genre.

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Il semble que l'on se moque de l'histoire. Les Grecs anciens enseignaient que les hommes sont motivés par trois finalités: l'intérêt personnel, la reconnaissance et la survie. Dans le monde contemporain, les libéraux de droite mettent l'accent sur la recherche de l'intérêt personnel et les libéraux de gauche sur la recherche de la reconnaissance, tandis que des foules immenses luttent pour survivre. Cependant, il est clair pour nous que l'autonomie individuelle est l'alpha et l'oméga de la vision libérale du monde, et cela est partagé par tous les libéralismes occidentaux, qu'ils soient conservateurs, néolibéraux, libertaires, progressistes, postmodernes, défenseurs des minorités, etc. Le philosophe russe Alexandre Douguine a raison: en Occident, on peut être tout sauf que l'on reste libéral. On peut être de gauche, de droite, du centre, mais tous, dans le statu quo des systèmes politiques occidentaux, sont libéraux.

La critique fondamentale à l'encontre du gouvernement de La Libertad Avanza ne peut donc pas venir des secteurs progressistes parce qu'ils partagent avec Javier Milei les fondements anthropologiques individualistes du libéralisme. Comme si cela ne suffisait pas, la gauche post-moderne, au-delà de quelques questions purement esthétiques, a même laissé de côté le vieux marxisme. Certes, le communisme était lui aussi une idéologie issue des Lumières, mais cela leur aurait au moins permis de se rendre compte que les idéologies dominantes sont les idéologies des classes dominantes.

Et le progressisme préfère ignorer cette vérité fondamentale, si bien que loin de remettre en cause le système actuel et ses piliers - primauté de l'autonomie individuelle, maximisation rationaliste, confiance dans le progrès - il se consacre à essayer de construire des sujets qui lui permettront de se mouvoir dans ce système, qu'il reconnaît au fond comme triomphant. Pour la gauche déconstruite, la lutte pour le prolétariat, la classe ou même le peuple, sujets d'un passé tissé de « grands récits » qu'elle a fini par abandonner, a été jetée aux orties. Le progressisme interpelle de nouveaux acteurs fondés sur la reconnaissance et l'identité, des collectifs qui expriment des singularités et revendiquent une visibilité, s'inscrivant parfaitement dans le monde de la concurrence et du profit. Le monde que le capitalisme a construit et façonné.

 

vendredi, 13 décembre 2024

Assez de rhétorique occidentaliste!

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Assez de rhétorique occidentaliste!

Dans le régime d'anarchie internationale où vivent les États-nations et les empires, il serait plus sage de diviser ceux qui sont différents de nous, et non de les inciter à s'unir sous la menace de la « guerre des civilisations » que les nostalgiques de la guerre froide voudraient déclencher.

par Dino Cofrancesco (*)

Source: https://www.barbadillo.it/117392-il-commento-di-d-cofranc...

Pour les libéraux de notre temps - universalistes, rationalistes, individualistes - la Russie est irrémédiablement anti-occidentale et, de fait, elle est le chef de file des moyennes et grandes autocraties qui voudraient anéantir notre modèle de vie. Cette thèse est pour le moins étonnante si l'on pense à la contribution fondamentale que la littérature, l'art, la musique et la science russes ont apportée à la formation culturelle et à l'éducation sentimentale de l'Europe. Cependant, on peut se demander ce qu'est l'Occident et quelles sont les valeurs qui le définissent.

En réalité, l'Occident est tout ce qui y a été produit : Saint François et les bûchers de l'Inquisition, les révolutions atlantiques et les réactions aristocratiques, Voltaire et Joseph de Maistre (le grand théoricien contre-révolutionnaire appelé le "Voltaire de la réaction"), l'absolutisme et le constitutionnalisme, Ludwig van Beethoven - auteur de l'Ode à la joie, choisie comme hymne de l'Union européenne - et Richard Wagner - dont la Chevauchée des Walkyries dans Woody Allen a engendré l'impulsion d'envahir la Pologne -, Bertrand Russell et Friedrich Nietzsche, Mussolini et Lénine, Hitler et Léon Blum.

Lorsque nous parlons de la défense de l'Occident, nous ne faisons pas référence à l'Occident tout entier, mais seulement à l'aile du château euro-atlantique dans laquelle sont nés la démocratie libérale et le constitutionnalisme, la limitation de la politique et la division des pouvoirs, la liberté de conscience et la laïcité. Ces valeurs sont certes inaliénables, pour être optimiste, mais seulement pour un tiers de la planète: elles ne suscitent qu'indifférence pour les deux autres tiers. En effet, les démocraties ne s'exportent pas et dans les pays mêmes qui les ont vues naître, elles sont, de l'aveu unanime, en crise profonde.

Voulons-nous en découvrir les raisons profondes ou devons-nous songer à organiser une croisade contre les infidèles (autocrates et Co.) et leurs « cinquièmes colonnes » au sein des démocraties assiégées? Dans le régime d'anarchie internationale où vivent les États-nations et les empires, il serait plus sage de diviser ceux qui sont différents de nous, et non de les inciter à s'unir sous la menace de la « guerre des civilisations » que les nostalgiques de la guerre froide voudraient déclencher, en feignant d'ignorer que la guerre ne serait plus froide, mais chaude et atomique (extrait de Il Giornale).

(*) Professeur émérite d'histoire des doctrines politiques, Université de Gênes.

 

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Risques d'escalade dans le conflit ukrainien. Les Européens veulent la paix!

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Risques d'escalade dans le conflit ukrainien. Les Européens veulent la paix!

Sous les auspices du Centro Studi Eurasia e Mediterraneo et de SpecialEurasia

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2024/12/report-escalation-ris...

Introduction

Le 6 décembre 2024, le CeSEM - Centro Studi Eurasia Mediterraneo, en collaboration avec SpecialEurasia, a accueilli un événement pivot intitulé «Risques d'escalade dans le conflit ukrainien : Les Européens veulent la paix!». L'événement a rassemblé un panel impressionnant de professionnels de la chose militaire, d'analystes politiques, de diplomates et d'experts dans divers domaines pour aborder l'escalade actuelle dans le conflit ukrainien et pour explorer des solutions potentielles. Les organisateurs ont structuré l'événement autour de trois thèmes principaux : la défense, la politique et la diplomatie. Chaque section a permis de discuter des multiples facettes de la crise et de ses implications profondes pour l'Europe et l'ordre mondial.

L'appel urgent à la désescalade et à l'identification de stratégies pragmatiques pour atténuer les conséquences humanitaires, économiques et géopolitiques dévastatrices du conflit a été au cœur de l'événement. Les discussions ont abouti à la rédaction d'une proposition de paix préliminaire, reflétant les idées et les perspectives collectives des participants. Ce projet offre un cadre pour un cessez-le-feu et des négociations politiques, tout en équilibrant les besoins de sécurité de toutes les parties concernées et en promouvant la paix et la stabilité à long terme en Europe.

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Panel sur la défense : Analyse et préparation militaires

Le panel sur la défense, modéré par Giuliano Bifolchi, directeur de recherche de SpecialEurasia, a fourni un examen détaillé des vulnérabilités militaires de l'Europe compte tenu du conflit ukrainien.

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L'analyse du général Francesco Cosimato (photo) était une critique serrée des mécanismes de défense fragmentés de l'Europe. Il a plaidé pour la mise en place d'une stratégie militaire européenne cohérente et indépendante afin que l'Europe puisse sécuriser ses frontières et protéger ses citoyens sans dépendre uniquement d'acteurs extérieurs, tels que les États-Unis.

Le général Cosimato a mis en évidence des lacunes importantes dans l'infrastructure militaire de l'Europe, notamment des systèmes d'artillerie obsolètes, l'absence de capacités suffisantes en matière de missiles à longue portée et une capacité de transport aérien stratégique inadéquate. Selon lui, ces lacunes exposent l'Europe à des menaces conventionnelles et non conventionnelles. Il a noté que, si la défense collective de l'OTAN est solide dans certains domaines, elle s'est avérée insuffisante pour faire face à la nature dynamique de la guerre moderne, en particulier avec l'avènement des tactiques de guerre hybrides.

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Le lieutenant-colonel Fabio Filomeni (photo) a développé ces préoccupations, soulignant que la nature de la guerre a considérablement changé au 21ème siècle. La guerre électronique, les cyberattaques et l'utilisation de drones et de missiles hypersoniques définissent de plus en plus les conflits modernes. M. Filomeni a mis en garde contre le fait que si les armes de pointe peuvent modifier l'équilibre des forces sur le champ de bataille, la technologie à elle seule ne garantit pas le succès stratégique. Il a souligné l'importance d'une planification globale, d'une formation solide et de capacités logistiques. Il a critiqué la gestion de la crise ukrainienne par l'Union européenne, soulignant que Bruxelles n'avait pas réussi à adopter une politique cohérente à l'égard de la Russie. M. Filomeni a décrit l'approche de Bruxelles comme un double standard, prônant d'une part la diplomatie et soutenant d'autre part des mesures militaristes qui ont entraîné une escalade du conflit. Selon lui, cette attitude a exacerbé les tensions avec la Russie et n'a pas permis d'engager les négociations nécessaires à la résolution de la crise.

La discussion a pris une tournure plus féconde lorsque le panel a examiné les risques d'escalade du conflit vers une guerre plus large impliquant l'OTAN. Les intervenants ont souligné que l'utilisation potentielle par l'Ukraine d'armes à longue portée fournies par les États-Unis et le déploiement par la Russie de missiles hypersoniques étaient la preuve que les enjeux s'intensifiaient. Ces armes ne menacent pas seulement les capacités défensives de l'OTAN, mais soulignent également la fragilité de l'architecture de sécurité de l'Europe. Les experts ont averti que toute nouvelle provocation pourrait conduire à une confrontation directe entre l'OTAN et la Russie, avec des conséquences catastrophiques pour la sécurité européenne.

Le groupe d'experts a également examiné les implications de la guerre hybride, en soulignant l'importance croissante des cyberattaques, des campagnes de désinformation et d'autres formes de guerre non traditionnelles. Selon eux, ces tactiques pourraient avoir un impact déstabilisant sur les infrastructures critiques, les systèmes politiques et la confiance du public dans les institutions gouvernementales. Les intervenants ont souligné la nécessité d'un cadre de sécurité global qui prenne en compte non seulement les menaces militaires conventionnelles, mais aussi la nature évolutive de la guerre hybride et de la cyberguerre.

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Panel politique : Les erreurs stratégiques de l'Europe

Le panel politique, modéré par Stefano Vernole, responsable des affaires étrangères au CeSEM, s'est concentré sur l'approche politique de l'Europe dans le conflit ukrainien et a critiqué son incapacité à agir en tant que médiateur neutre.

Gianni Alemanno et Roberto Vannacci ont tous deux affirmé que l'Union européenne n'avait pas réussi à s'affirmer en tant qu'acteur indépendant dans cette crise, choisissant au contraire de s'aligner inconditionnellement sur les politiques américaines. Cet alignement, selon les intervenants, a exacerbé les vulnérabilités économiques de l'Europe, en particulier dans le secteur de l'énergie, tout en négligeant les intérêts stratégiques plus larges de l'Europe.

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La critique de Gianni Alemanno (photo) sur le cadre géopolitique et politique intérieur actuel de l'Italie met en lumière la complexité et les contradictions de son orientation stratégique. Il affirme que le gouvernement italien, en particulier sous Giorgia Meloni et Mario Draghi, a adopté une position ouvertement pro-atlantique, s'alignant sur les États-Unis et les intérêts occidentaux plus larges. Cet alignement a été motivé, en partie, par des considérations économiques, telles que le maintien de faibles écarts obligataires, facilité par les notations favorables des agences basées aux États-Unis. Toutefois, M. Alemanno affirme que les coûts d'un tel alignement dépassent les avantages, l'Italie subissant d'importants revers industriels et stratégiques en raison de son éloignement de la Russie. La perte des approvisionnements énergétiques russes, qui constituaient autrefois le fondement de la croissance industrielle européenne, a précipité la désindustrialisation - une préoccupation bien plus grave que la récession cyclique, étant donné ses implications à long terme pour la structure économique de l'Italie.

Alemanno critique également les fondements idéologiques des politiques italiennes qui, selon lui, sont influencées par les objectifs géopolitiques de l'administration Biden et par l'agenda Green Deal de l'Union européenne. Selon lui, ces politiques induisent non seulement une confrontation avec la Russie, mais aussi une attaque contre la souveraineté économique européenne. Le retour potentiel de Donald Trump à la présidence des États-Unis introduit d'autres incertitudes, avec des divisions au sein des cercles politiques américains sur la façon de traiter la Russie - qu'il s'agisse de l'isoler et de la vaincre de manière décisive ou de s'engager avec elle de manière stratégique pour affaiblir les liens sino-russes. M. Alemanno suggère qu'une approche pragmatique et pacifique devrait prévaloir, contrebalançant les tendances militaristes des appareils de défense et de renseignement américains.

En ce qui concerne la situation en Ukraine, M. Alemanno prévoit un règlement éventuel impliquant un cessez-le-feu, suivi d'un processus de négociation réaliste et non idéologisé. Il défend le principe de l'autodétermination et propose la tenue de référendums sous contrôle international dans les régions contestées, comme le Donbass, afin de déterminer leur alignement. Il estime que cette approche permettrait non seulement de refléter la volonté des populations locales, mais aussi de jeter les bases d'un compromis durable. En outre, il souligne la nécessité pour la Russie d'obtenir des garanties contre l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, une concession essentielle pour les préoccupations stratégiques de Moscou en matière de sécurité. M. Alemanno étend cet argument à une vision plus large, appelant à la dissolution de l'OTAN en faveur d'une capacité de défense européenne véritablement indépendante, éloignant le continent de l'agenda militariste de l'alliance atlantique.

Enfin, M. Alemanno déplore l'érosion de la crédibilité internationale de l'Italie, qu'il attribue à ce qu'il perçoit comme une position de soumission à l'égard de Washington. Il soutient que cet alignement a compromis à plusieurs reprises les intérêts nationaux de l'Italie avec des interventions militaires dirigées par l'OTAN, qu'il considère comme contraires aux priorités stratégiques du pays. M. Alemanno reproche au gouvernement Meloni d'avoir encore affaibli la position de l'Italie, comparant la nation à un État de « troisième rang » et appelant à la fin rapide du mandat de M. Meloni. Sa vision implique un recalibrage stratégique vers un cadre politique européen plus autonome, permettant à l'Italie de recouvrer sa souveraineté et de réaffirmer sa pertinence sur la scène mondiale.

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Vannacci a développé ce point en décrivant la guerre en Ukraine comme faisant partie d'une lutte géopolitique plus large entre l'Occident dirigé par les États-Unis et la Russie. Selon lui, cette rivalité a transformé l'Ukraine en un champ de bataille par procuration plutôt qu'en une nation souveraine capable d'agir de manière indépendante sur la scène mondiale. Il a noté que l'Europe, plutôt que d'agir en tant que médiateur, s'est empêtrée dans un conflit qui sert les intérêts de puissances extérieures tout en négligeant son propre bien-être économique et politique.

Les panélistes ont également discuté de l'impact négatif de la décision de l'UE d'adopter des sanctions contre la Russie. M. Alemanno a fait valoir que ces sanctions, qui avaient pour but d'affaiblir la Russie, ont au contraire nui aux économies européennes en perturbant le commerce et en faisant grimper les coûts de l'énergie. M. Vannacci a ajouté que la décision de l'Europe de prendre parti sans comprendre clairement les conséquences à long terme a affaibli sa position géopolitique, réduisant sa capacité à négocier en position de force.

Panel sur la diplomatie : Le vide diplomatique

Le panel diplomatique, modéré par Federico De Renzi, analyste au CeSEM, s'est concentré sur l'absence d'engagement diplomatique efficace dans le conflit ukrainien.

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L'ambassadeur Bruno Scapini (photo) présente le conflit actuel en Ukraine non pas comme une question bilatérale entre la Russie et l'Ukraine, mais comme une manifestation d'une lutte géopolitique plus large impliquant des entités puissantes au-delà de la région immédiate. Il décrit la situation comme une tentative délibérée de déstabilisation des systèmes mondiaux, facilitée par l'érosion des valeurs traditionnelles telles que la famille et la paix. Selon M. Scapini, cette déstabilisation est due à la domination du « capital mondialisé » et au remplacement de la gouvernance politique par une élite technocratique. Il affirme en outre que la prévalence croissante des conflits militaires dans le monde - plus de 350 au total, dont 250 sont actuellement en cours - reflète l'ascendant de la militarisation sur le désarmement et la paix. Dans son analyse, la rhétorique contre la Russie et la Chine sert de mécanisme pour soutenir les moteurs économiques alimentés par les intérêts militaro-industriels, faisant du conflit ukrainien un champ de bataille idéologique pour les élites américaines qui cherchent à saper la souveraineté territoriale et politique de leurs adversaires.

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L'ambassadeur Marco Carnelos (affiche, ci-dessus) situe le conflit dans le contexte du déclin de l'hégémonie de l'Occident, marquant un moment charnière qui rappelle la crise des missiles de Cuba en 1962 ou le prélude à la Seconde Guerre mondiale en 1938. Il affirme que l'issue de la guerre déterminera non seulement le sort de l'Ukraine, mais aussi l'équilibre mondial des pouvoirs, et qu'une victoire russe est le scénario le moins préjudiciable. M. Carnelos critique la fourniture d'armes à longue portée à l'Ukraine, suggérant qu'elle découle de calculs politiques intérieurs américains sous la direction du président Biden, visant à contraindre ses rivaux politiques. Il souligne également que la crise de la dette mondiale est un facteur qui entrave la prise de décision stratégique. M. Carnelos met en garde contre l'absence d'options de cessez-le-feu viables et souligne l'intérêt de la Chine dans le conflit, affirmant qu'une défaite russe laisserait Pékin isolé et en concurrence avec l'Union européenne.

Les deux diplomates ont souligné les conséquences profondes du conflit sur le paysage géopolitique européen. M. Scapini met l'accent sur la dimension idéologique, suggérant que les récits occidentaux contre la Russie et la Chine renforcent la militarisation et servent les intérêts des élites. Carnelos, quant à lui, critique le rôle de plus en plus fragmenté de l'Union européenne, la décrivant comme une entité géographiquement limitée, façonnée par l'influence balte et polonaise, la Grande-Bretagne continuant à dicter les orientations stratégiques malgré son départ du bloc qu'est l'UE. Il établit des parallèles historiques avec les moments de menace existentielle du 20ème siècle, affirmant que l'UE doit redéfinir sa position stratégique pour éviter l'escalade et délimiter une frontière durable entre elle et la Russie.

En fin de compte, les deux points de vue convergent sur l'idée que la guerre en Ukraine illustre les crises systémiques plus larges du monde moderne. Ils soulignent l'érosion des structures de pouvoir traditionnelles, la montée en puissance de la technocratie et la militarisation croissante des relations internationales. Les réflexions de Scapini et Carnelos soulignent la nécessité de repenser les cadres de gouvernance mondiale et de s'attaquer aux forces sous-jacentes à l'origine de ces conflits. En l'absence de tels efforts, le système international semble prêt à s'enfoncer davantage dans la déstabilisation et la confrontation.

Conclusion

L'événement s'est conclu par la formulation d'un projet de proposition de paix destiné à répondre à l'escalade du conflit en Ukraine et à préparer le terrain pour une stabilité à long terme. La proposition, qui est le fruit d'un effort collectif des participants, comprend plusieurs recommandations clés visant à désamorcer le conflit et à favoriser une paix durable.

Principaux éléments de la proposition

    - Cessez-le-feu immédiat : Un appel à toutes les parties concernées pour qu'elles s'engagent immédiatement dans un cessez-le-feu afin d'éviter de nouvelles pertes humaines et destructions.

    - Négociations en vue d'un accord politique : Après le cessez-le-feu, un processus de négociation global devrait être lancé pour répondre aux préoccupations territoriales et sécuritaires de la Russie et de l'Ukraine.

    - Adhésion de l'Ukraine à l'UE sous conditions : L'Ukraine devrait être autorisée à adhérer à l'Union européenne, ce qui renforcerait ses liens économiques et politiques avec l'Europe. Toutefois, l'accord devrait explicitement stipuler que l'Ukraine n'adhérera pas à l'OTAN et qu'elle n'accueillera pas de bases militaires de l'OTAN sur son territoire.

    - Suppression des sanctions et renouvellement des relations commerciales : Les sanctions occidentales à l'encontre de la Russie devraient être progressivement levées, sous réserve du respect de l'accord. Parallèlement, Bruxelles et Moscou devraient envisager de nouvelles relations commerciales et économiques afin de rétablir la confiance mutuelle et la coopération.

    - Il est nécessaire de comprendre et de prendre en compte les intérêts de la Russie. Il est nécessaire de procéder à une évaluation indépendante complète des raisons objectives de l'escalade militaire de la Russie.

Ce cadre reflète le consensus entre les participants selon lequel une solution durable doit équilibrer les préoccupations légitimes de toutes les parties en matière de sécurité, tout en favorisant l'interdépendance économique et la stabilité régionale. En privilégiant le dialogue et le pragmatisme à la confrontation, la proposition offre une voie pour mettre fin au conflit et prévenir une nouvelle escalade. La proposition de paix n'est pas seulement un appel à la fin des hostilités, mais une vision à long terme pour une Europe plus équilibrée et plus pacifique.

jeudi, 12 décembre 2024

«L'Incertitude Internationale de 2025». Les hypothèses d'Alexandre Douguine

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«L'Incertitude Internationale de 2025». Les hypothèses d'Alexandre Douguine

Alexandre Douguine

Voici les thèses de mon discours à la conférence de MGIMO intitulée «L'Incertitude Internationale de 2025».

Dans l'ordre mondial contemporain, plusieurs niveaux d'incertitude (indétermination) sont identifiables :

  1. 1) Incertitude de la transition de phase entre l’unipolarité et la multipolarité

Il est difficile de dire avec certitude si nous vivons déjà dans un monde multipolaire ou si nous sommes toujours dans un monde unipolaire. Le concept heideggérien de "noch nicht" (« pas encore ») s’impose ici comme une problématique philosophique aiguë.

La multipolarité est en pleine ascension, tandis que l’unipolarité est en déclin. Cependant, l'agonie de l’unipolarité pourrait être fatale.

Les récentes attaques désespérées – et parfois réussies – des globalistes contre la Russie (en Ukraine, Géorgie, Moldavie, Roumanie, Syrie) montrent qu’il est prématuré de reléguer l’unipolarité au passé. Le dragon du globalisme est mortellement blessé, mais toujours vivant.

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Kenneth Waltz, Robert Gilpin et Fabio Petito.

Dans les relations internationales, la bipolarité a été théorisée par Kenneth Waltz, qui, même après l’effondrement de l’URSS, voyait la Chine comme un second pôle. L’unipolarité a été conceptualisée par Robert Gilpin, tandis que la multipolarité a été esquissée par Samuel Huntington et Fabio Petito.

  1. 2) Incertitude sur la description théorique de la multipolarité

Qu'est-ce qu'un « pôle » ? S'agit-il d’un État souverain (comme dans le système westphalien et le réalisme classique) ? Ou bien d’une civilisation ? Mais dans ce cas, quel est le statut politique d’un concept à la fois culturel et religieux ?

Le spécialiste chinois des relations internationales Zhang Weiwei propose la notion d’État-Civilisation. Cette notion est également utilisée par le président Vladimir Poutine et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Un État-Civilisation est une civilisation (dotée de valeurs traditionnelles développées et d’une identité forte) organisée comme un super-État, capable d’attirer des constellations de peuples et d’États partageant une même vision civilisationnelle.

Cependant, aujourd’hui, le terme « pôle » ou « centre » (dans un cadre polycentrique) est compris différemment selon les contextes :

    - Des États (grands et indépendants),

    - Des civilisations (politiquement non intégrées),

    - Et des États-Civilisations à part entière.

Actuellement, il existe quatre États-Civilisations achevés :

    - L’Occident collectif (NATO-land),

    - La Russie,

    - La Chine,

    - L’Inde.

D’autres civilisations, comme celles du monde islamique, africain et latino-américain, existent également, mais elles doivent encore s’intégrer en super-États. L’Occident pourrait aussi se diviser en Amérique du Nord et en Europe. Une civilisation bouddhiste est également potentiellement envisageable.

À cette incertitude conceptuelle s’ajoute l’ouverture du processus de transformation des civilisations et des États en États-Civilisations, ainsi que la question des frontières (frontiers). Ce dernier point est crucial pour l’élaboration de la théorie du monde multipolaire. Une frontière est une zone de chevauchement entre deux ou plusieurs civilisations, où des États souverains de petite taille peuvent exister ou non. Les frontières relèvent ainsi de cette deuxième incertitude.

  1. 3) Incertitude liée à Trump et sa stratégie

Donald Trump est peu enclin à accepter la multipolarité, étant partisan de l’hégémonie américaine. Cependant, il la conçoit de manière radicalement différente des globalistes qui ont dominé les États-Unis ces dernières décennies (démocrates et républicains confondus).

Les globalistes associent la domination politico-militaire, la supériorité économique et une idéologie libérale fondée sur l’imposition des valeurs anti-traditionnelles à tous, y compris aux États-Unis. Cette hégémonie n’est pas celle d’un pays, mais d’un système idéologique libéral international.

Trump, en revanche, insiste sur les intérêts nationaux des États-Unis, soutenus par des valeurs traditionnelles américaines. Il s’agit donc d’une hégémonie conservatrice de droite, idéologiquement opposée à l’hégémonie libérale de gauche (Clinton, Bush Jr., Obama, Biden).

Les conséquences du trumpisme sur les relations internationales restent imprévisibles. Cela pourrait accélérer la multipolarité ou, au contraire, la freiner.

Conclusion : Les incertitudes de 2025

En 2025, nous serons confrontés simultanément à ces trois niveaux d’incertitudes. Ainsi, il convient de donner au terme « incertitude » un statut conceptuel autonome et polysémique, essentiel pour une compréhension correcte des processus mondiaux.

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Lutte sur le front de l’automatisation: la Chine progresse, l’Allemagne recule

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Lutte sur le front de l’automatisation: la Chine progresse, l’Allemagne recule

Francfort/Main. Une donnée économique intéressante: pour la première fois, la Chine a dépassé l'Allemagne en matière d’automatisation. L’Empire du Milieu s’est hissé à la troisième place mondiale pour l’utilisation de robots dans l’industrie, un rang occupé jusqu’alors par l’Allemagne. « C’est particulièrement remarquable, car la Chine n’avait intégré le top 10 du classement mondial qu’en 2019 », a expliqué mercredi Takayuki Ito, président de la Fédération Internationale de Robotique (IFR). Actuellement, la "densité robotique" en Chine s’élève à 470 machines pour 10.000 employés.

Le dépassement de l’Allemagne par la Chine suscite des inquiétudes dans les milieux industriels allemands. « C’est un signal d’alarme lorsque d’autres pays progressent plus vite », a déclaré Susanne Bieller, secrétaire générale de l’IFR, au Handelsblatt. En effet, pour préserver leur compétitivité, l’automatisation est indispensable. Face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les petites et moyennes entreprises, en particulier, devront de plus en plus recourir aux robots. « C’est le seul moyen de maintenir la production industrielle en Allemagne et de garantir des emplois. »

À l’échelle mondiale, la densité robotique a atteint un niveau record l’année dernière, avec 162 unités pour 10.000 employés. La Corée du Sud reste largement en tête, suivie par Singapour. Les États-Unis, en revanche, accusent encore un retard, occupant seulement la dixième place avec 295 robots pour 10.000 employés.

Le changement de position entre l’Allemagne et la Chine s’annonçait depuis plusieurs années. De 2018 à 2023, le nombre de nouvelles installations de robots en Allemagne a augmenté en moyenne de 1% par an, tandis qu’en Chine, cette croissance atteignait plus de 12% par an.

Avec cette manœuvre de dépassement, les craintes de longue date de l’industrie allemande se confirment. L’expansion de la robotique et de l’automatisation en Allemagne doit être considérablement accélérée, avait déjà exigé l’association de l’ingénierie mécanique VDMA en 2023, dans une lettre adressée au gouvernement fédéral. Le VDMA critique notamment le fait que d’autres pays soutiennent beaucoup plus fortement l’utilisation des robots. Ainsi, la Chine poursuit rigoureusement son plan quinquennal, tandis qu’aux États-Unis, des déductions fiscales spécifiques pour l’installation de robots et des aides ciblées pour les investissements sont en place (tw).

Source: Zu erst, déc. 2024.

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mercredi, 11 décembre 2024

L'UE et la cour constitutionnelle roumaine annulent les élections roumaines: un futur mode d'action pour la dictature des eurocrates ?

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L'UE et la cour constitutionnelle roumaine annulent les élections roumaines: un futur mode d'action pour la dictature des eurocrates?

Bucarest/Bruxelles. Après l'annulation surprise du premier tour des élections présidentielles roumaines par la Cour constitutionnelle roumaine, l'état d'urgence politique règne dans ce pays du sud-est de l'Europe. En réaction immédiate à l'arrêt de la Cour suprême, le président Klaus Johannis, dont le mandat devait normalement s'achever le 21 décembre, a annoncé son intention de continuer à exercer ses fonctions jusqu'à une date indéterminée.

L'arrêt de la Cour constitutionnelle a également annulé les résultats des élections législatives du 1er décembre - le scrutin doit désormais être entièrement remis en jeu. Aucune date n'est prévue à cet effet. Lors des élections législatives, trois partis de droite avaient réussi à entrer au Parlement de Bucarest avec un total d'environ 30 pour cent, soit trois fois plus que lors des dernières élections.

Les observateurs s'accordent à dire que le jugement de la Cour constitutionnelle, sans précédent dans l'histoire roumaine, est un jugement de complaisance à l'égard de l'UE. Peu de temps auparavant, la Commission européenne avait dénoncé une prétendue influence russe sur les élections et accusé le vainqueur surprise, le candidat indépendant de droite Călin Georgescu, d'avoir été manipulé à l'aide du média social TikTok. La Cour constitutionnelle de Bucarest a repris cette accusation, mais n'a fourni aucune preuve dans sa motivation pour l'annulation des élections.

L'opinion publique roumaine est désormais indignée par la mise à l'écart de fait du peuple souverain. Même la concurrente défaite de Georgescu, Elena Lasconi du parti technocratique néolibéral « Union Sauve la Roumanie » (USR), qui avait obtenu 19,7 pour cent au premier tour des élections, a protesté énergiquement contre l'annulation du scrutin. « Aujourd'hui, le moment est venu où l'Etat roumain a bafoué la démocratie. Dieu, le peuple roumain, la vérité et la loi l'emporteront et trouveront les coupables de la destruction de notre démocratie », a-t-elle commenté sur Youtube, invoquant la “volonté légitime” et le droit des plus de neuf millions d'électeurs à pouvoir voter pour le candidat de leur choix. La décision de la Cour constitutionnelle est « illégale, immorale et destructrice de la démocratie ».

La suite des événements est totalement ouverte. On ne sait pas non plus si Georgescu sera à nouveau sur les listes électorales lors du nouveau scrutin - une enquête a été ouverte à son encontre.

Les observateurs soulignent le caractère de précédent que revêtent les événements en Roumanie. Un scénario roumain pourrait également se produire en Allemagne, où les nouvelles élections du Bundestag sont prévues début 2025, si un bon résultat de l'AfD à Bruxelles suscite également la désapprobation des pontes de l'eurocratie. Maximilian Krah, eurodéputé non inscrit de l'AfD, a résumé la situation sur X: "Si l'establishment en Roumanie réussit son coup d'Etat, aucune élection dans l'UE ne sera plus à l'abri d'une annulation. Georgescu et ses partisans se battent désormais non seulement pour la Roumanie, mais aussi pour la démocratie dans toute l'Europe" (mü).

Source: Zue rst, Dec. 2024.