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lundi, 04 août 2025

Chantage, impuissance, déshonneur: comment l'Europe est devenue le jouet des États-Unis

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Chantage, impuissance, déshonneur: comment l'Europe est devenue le jouet des États-Unis

Günther Burbach

Source: https://overton-magazin.de/hintergrund/politik/erpressbar...

En 2025, l'Europe se trouve à un tournant géopolitique, mais personne ne semble vouloir vraiment l'admettre. Le nouvel accord commercial avec les États-Unis, négocié par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et approuvé par le chancelier allemand Friedrich Merz, montre sans détour ce qui est depuis longtemps une réalité : l'Europe n'est plus un partenaire, mais un suppliant.

Et Donald Trump n'en fait pas mystère. Au contraire, il nous ridiculise devant les caméras, sans courtoisie diplomatique, sans se soucier de perdre la face. Et le pire, c'est que nos gouvernements applaudissent. Cela aurait pu être pire, telle est l'idée générale, mais est-ce vraiment le cas ? Il ne s'agit plus de droits de douane qu'un certain monsieur à Washington juge bon de claironner devant les caméras de télévision. Il s'agit de l'Europe en tant qu'ancienne puissance économique mondiale. Il s'agit du fait que cette ancienne puissance économique n'a rien d'autre à offrir qu'une Ursula von der Leyen qui nous vend une humiliation totale comme une bonne affaire.

  1. 1. Le nouvel accord : une capitulation annoncée

Le 27 juillet 2025, Trump et von der Leyen ont présenté un accord commercial censé protéger l'UE contre des droits de douane plus élevés. En réalité, il s'agit d'un accord unilatéral en faveur des États-Unis. Alors que l'Europe devra désormais acheter pour 750 milliards de dollars de gaz de schiste américain et s'engager à investir 600 milliards aux Etats-Unis, les produits américains resteront en grande partie exempts de droits de douane.

En contrepartie, l'UE accepte des droits de douane punitifs de 15% sur ses principaux produits d'exportation: les voitures, les machines et les semi-conducteurs. Trump appelle cela « l'équilibre », mais en réalité, il s'agit d'un tribut. Il reste à voir comment notre industrie automobile, déjà en difficulté, va pouvoir s'en sortir.

Cet « accord » a été salué comme un compromis par les médias atlantistes. En réalité, il s'agit d'un chantage absolu. L'Europe paie pour ne pas être punie et vend cela comme un succès en matière de politique étrangère.

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  1. 2. La protection militaire comme arme – La menace du parapluie

Les États-Unis assurent la sécurité militaire de l'Europe, en particulier nucléaire, ce qui était un consensus tacite depuis des décennies. Mais Trump a publiquement démantelé ce consensus. Dès 2020, il a remis en question l'OTAN, et en 2024, il a exigé que « les pays qui ne paient pas soient livrés à eux-mêmes ». Aujourd'hui, il exige clairement que l'Europe paie, sinon le parapluie sera retiré.

Qu'est-ce que cela signifie ?

- L'accès aux armes nucléaires américaines reste entièrement entre les mains de Washington.

- Les garanties en matière de cybersécurité sont également dictées par des considérations politiques.

- La logistique militaire, les satellites, les systèmes d'alerte précoce sont pratiquement inaccessibles sans l'accord des États-Unis.

Militairement, l'Europe est sous perfusion. Et cette perfusion est désormais utilisée pour imposer une docilité politique et économique. Mieux encore, les nouveaux contrats d'armement rendront l'Europe encore plus dépendante des États-Unis. On se demande vraiment dans quelle tête de tels contrats peuvent avoir un sens. Les logiciels américains contrôlent tout et Big Brother est présent dans chaque PC, chaque caméra et tous les autres systèmes à travers l'Europe. Trump nous montre actuellement ce que cela signifie. Mais apparemment, tout cela reste sans effet, non, cela conduit à se rapprocher encore plus du grand frère. L'Europe semble attendre que Trump la punisse par de nouvelles frasques.

  1. 3. La séparation prévue : comment les États-Unis ont détaché l'Europe de la Russie

Ceux qui pensent que la guerre en Ukraine est une escalade fortuite méconnaissent les intérêts stratégiques de Washington. Depuis 2014 déjà, la politique étrangère américaine s'efforce de couper la Russie de l'Europe, à grands renforts de moyens.

Après le Maïdan, plus de 5 milliards de dollars américains ont été investis dans la « promotion de la démocratie » en Ukraine (Victoria Nuland, 2014).

Les États-Unis ont fourni des armes, formé l'armée ukrainienne aux tactiques occidentales et ancré la doctrine de l'OTAN dans l'appareil sécuritaire du pays.

De nombreuses ONG, think tanks et conseillers proches des États-Unis ont été systématiquement installés à Kiev. Le pays a été aligné sur l'Occident sur les plans politique, économique et médiatique, sans adhérer à l'OTAN, mais avec une orientation claire.

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Depuis 2016, des centaines de millions de dollars d'aide militaire ont été versés chaque année. Avec la guerre de 2022, ce montant est passé à plusieurs dizaines de milliards, y compris les bombes à sous-munitions, les systèmes Patriot et la formation Black Hawk.

La Russie a été isolée, Nord Stream a été détruit, les canaux diplomatiques ont été coupés, l'objectif étant de séparer définitivement l'UE de Moscou. Gagnant : les États-Unis. Perdant : l'Europe, qui achète depuis lors du gaz de schiste américain à des prix exorbitants et perd sa base industrielle.

  1. 4. La classe politique : gestion de l'impuissance

Que font les dirigeants européens ? Ils gèrent, dissimulent, voilent, mais ne contredisent pas. Ursula von der Leyen, qui dispose d'un excellent réseau transatlantique, se comporte comme une ambassadrice de Washington. Friedrich Merz, ancien de BlackRock, aujourd'hui chancelier, défend les droits de douane de Trump comme une « impulsion modernisatrice ». Emmanuel Macron critique prudemment, mais reste finalement muet. Critiques à l'égard de l'OTAN, des sanctions américaines ou de la désindustrialisation due aux prix de l'énergie ? Aucune.

Les élites européennes font ce qu'elles perfectionnent depuis des années : elles affichent une position sans agir. Elles utilisent un vocabulaire bien intentionné qui se heurte à la réalité. Et elles confondent loyauté transatlantique et irresponsabilité envers leur propre population.

  1. 5. Dépendance totale dans tous les secteurs

L'Europe utilise presque exclusivement des infrastructures logicielles américaines : Microsoft, Amazon Web Services, Palantir.

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Armement : avions de combat F-35, systèmes de défense antimissile, avions de transport, tout vient des États-Unis.

Énergie : le gaz liquéfié américain domine les projets de construction à Wilhelmshaven, Brunsbüttel et ailleurs.

Finances : le dollar reste la monnaie de référence, tandis que SWIFT et les sanctions américaines dictent aux banques européennes ce qu'elles ont le droit de faire.

Chacun de ces domaines constitue un moyen de pression potentiel, et Trump le sait. Il ne menace même pas de manière subtile. Il le dit ouvertement. Et l'Europe ? Elle se tait.

  1. 6. Et si demain, c'était vraiment la fin ?

Imaginons que Trump exige: « Deux mille milliards d'euros par an, sinon il n'y aura pas de protection ». Pas d'accès aux infrastructures militaires. Pas de dissuasion nucléaire. Pas de bouclier cybernétique. Pas de satellites. Pas d'accès aux plateformes économiques américaines. Pas de coopération militaire en matière de renseignement.

Que resterait-il à l'Europe ? Une dépendance totale. Pas de plan B, pas d'autonomie stratégique, pas d'alliance en dehors de la sphère américaine. La France ? Seule. L'Allemagne ? Désarmée sur le plan militaire. L'OTAN ? Une coquille vide sans noyau américain.

  1. 7. L'Europe doit agir maintenant, sinon elle disparaîtra

Le temps de l'hésitation est révolu. Soit l'Europe comprend enfin qu'elle ne survivra qu'en tant qu'acteur indépendant, soit elle restera un protectorat. Les mesures à prendre :

- Mise en place d'une structure de défense souveraine avec la France, l'Italie et la Scandinavie.

- Création d'un cybercommandement européen sans technologie américaine.

- Autonomie énergétique grâce à des partenariats stratégiques avec l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine.

- Souveraineté numérique grâce à nos propres clouds, puces et normes.

- Sobriété en matière de politique étrangère : reprise des relations diplomatiques avec la Russie, sans œillères idéologiques.

Conclusion : Trump n'est pas le problème. Il est le miroir d'une Europe qui a oublié comment fonctionne l'indépendance. Nous nous sommes relégués au rang de partenaire junior, par peur, par commodité, par inertie idéologique. Il est désormais trop tard pour les politesses.

L'Europe doit sortir de sa dépendance, sinon elle deviendra une coquille vide sur le plan géopolitique. L'Europe ne doit rien à personne, sauf à ses citoyens.

Sources:

Victoria Nuland, 2014 : https://2009-2017.state.gov/p/eur/rls/rm/2014/mar/222718....

RAND Corporation, 2019 : « Extending Russia » https://www.rand.org/pubs/research_reports/RR3063.html

AP News, juillet 2025 : https://apnews.com/article/cb323423c4317c89410c0dee3d389753

FT zu US-Zollpolitik: https://www.ft.com/content/11aa3964-5460-405f-981b-9d284f...

The Guardian, 28/07/2025 : https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/jul/28/eu-...r

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Sur l'auteur: Günther Burbach, né en 1963, est informaticien, journaliste et auteur. Après avoir tenu sa propre chronique dans un hebdomadaire, il a travaillé à la rédaction du groupe Funke Mediengruppe. Il a publié quatre livres consacrés à l'intelligence artificielle et à la politique intérieure et étrangère allemande. Dans ses textes, il allie connaissances techniques et vision sociopolitique, toujours dans le but de susciter le débat et d'aiguiser le regard sur l'essentiel.

Plus d'articles de Günther Burbach → https://overton-magazin.de/author/guenther-burbach/

dimanche, 03 août 2025

La menace yéménite

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La menace yéménite

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-minaccia-yemenita/

Yémen. Le général de brigade Saree semble extrêmement déterminé. Les forces armées yéménites ne permettront plus le passage d'aucun navire marchand destiné à traverser ensuite les eaux et le territoire israéliens. Et ce, indépendamment de leur cargaison, de leur destination et de leur pavillon.

Car il est désormais clair pour Saree que la guerre sans merci menée par Israël contre ses « frères » palestiniens signifie une guerre contre tout le monde arabe. Qui ne peut et ne doit pas accepter sans réagir ce qui se passe à Gaza. À savoir un nettoyage ethnique systématique.

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Aujourd'hui, la menace de Saree (photo) doit être prise très au sérieux. Même si le général représente l'une des deux factions qui divisent l'armée yéménite. À savoir celle qui soutient les Houthis, les chiites pentésimains, en lutte depuis longtemps contre les sunnites soutenus par l'Arabie saoudite et la coalition du Golfe.

Un conflit qui dépasse largement les limites, pourtant cruciales, de la péninsule arabique. Et qui implique, d'un côté, l'Iran, devenu le bastion de tous les chiites, quelles que soient leurs origines, souvent très différentes.

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Comme c'est le cas des Houthis. Qui sont « pentésimains ». C'est-à-dire qu'ils suivent la tradition du cinquième imam. Et présentent des formes rituelles qui ne sont pas très éloignées de celles communes aux sunnites.

De l'autre côté, derrière les Saoudiens, se profilent les États-Unis. Qui soutiennent la tentative, vieille de plus de dix ans, d'arracher une grande partie du Yémen au contrôle iranien.

Il s'agit en substance d'une guerre locale, causée par des raisons historiques et religieuses particulières. Mais elle est devenue un terrain d'affrontement pour des puissances qui agissent et évoluent dans des dimensions bien différentes.

Il s'agit donc d'un nouvel épisode de cette guerre mondiale asymétrique qui, pour ceux qui observent attentivement un planisphère, semble en cours depuis un certain temps déjà.

Cependant, la force des Houthis et de la faction de l'armée yéménite à laquelle appartient le général Saree est considérable. Comme ils l'ont démontré en résistant pendant des années à la tentative de conquête saoudienne.

Tellement considérable qu'elle est devenue une véritable menace pour le commerce international.

Car la menace que représente Saree doit être prise au sérieux. Très au sérieux. De nombreuses compagnies de transport international ont déjà commencé à détourner leurs cargos vers d'autres itinéraires. Cela les oblige à effectuer une longue et coûteuse circumnavigation de l'Afrique. Ce qui, bien sûr, entraînera à court terme une augmentation considérable des prix de toutes les marchandises transportées, du pétrole aux denrées alimentaires.

Aujourd'hui, il est en effet impossible, voire impensable, de considérer un conflit régional comme une entité distincte du contexte mondial.

Certes, la guerre au Yémen est un conflit de longue date dont les racines sont anciennes. Mais les alliances et les intérêts en jeu vont bien au-delà.

Ils finissent inévitablement par influencer nos vies. Et les conditionner de manière extrêmement lourde.

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Le Japon se rapproche davantage de l'Occident collectif

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Le Japon se rapproche davantage de l'Occident collectif

Leonid Savin

Au début du mois, le Japon a franchi une nouvelle étape importante dans l'approfondissement de ses relations avec certains membres du groupe de renseignement « Five Eyes » en concluant un accord avec le Canada sur l'échange d'informations classifiées. L'accord sur la protection des informations (SIA) a été signé par le ministre des Affaires étrangères Takeshi Iwaya et son homologue canadienne Anita Anand lors d'une cérémonie à Tokyo le 8 juillet.

Ce document juridiquement contraignant, qui doit encore être ratifié par le Parlement, régira les modalités d'échange, de traitement, de stockage et de destruction des informations confidentielles par les deux parties. Bien que l'accord en soi n'autorise pas l'échange d'informations et ne précise pas quelles données seront échangées, il est considéré comme une étape importante vers l'approfondissement des relations bilatérales dans le domaine de la défense et de la sécurité.

En novembre 2024 le Japon a organisé pour la première fois une réunion de hauts responsables militaires du partenariat de renseignement « Five Eyes », sans être membre de cette structure qui rassemble les pays anglophones.

Cela souligne clairement la coopération croissante entre Tokyo et ses alliés occidentaux dans un contexte de préoccupations communes concernant l'évolution de la situation internationale en matière de sécurité. La réunion avec les membres du groupe, qui comprend les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, s'est tenue dans le cadre d'une conférence plus large organisée à Tokyo entre des militaires de haut rang des Forces d'autodéfense japonaises.

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En décembre 2024, Bloomberg a noté : « L'intégration de Tokyo dans ce club était attendue depuis longtemps, d'autant plus que la région est confrontée à l'assertivité croissante de la Chine et à l'imprévisibilité des ambitions nucléaires de la Corée du Nord. Le groupe ne doit plus perdre de temps pour tirer parti de l'expérience de Tokyo. Il dispose de l'une des plus grandes agences de renseignement au monde et surveille depuis longtemps la Chine et la Corée du Nord, considérées comme l'une des menaces les plus graves pour la sécurité nationale. Ces connaissances seraient inestimables pour la coalition dirigée par Washington, qui subit la pression d'un environnement de plus en plus hostile.

Cependant, la question de l'adhésion du Japon à cette coalition de services de renseignement a été soulevée bien avant. Le Centre pour la politique de sécurité de Washington a fait pression sur cette question dès 2020, soulignant que « l'intégration du Japon dans les « Cinq yeux » constituerait une avancée majeure tant pour les pays membres des « Cinq yeux » que pour les Japonais. Mais la situation en Asie de l'Est devient de plus en plus complexe, et cela semble devoir se poursuivre. C'est un pari risqué, mais le moment est peut-être venu de transformer les Cinq Yeux en Six Yeux ».

Il n'est un secret pour personne que les États-Unis ont tout intérêt à s'assurer la participation du Japon dans la contenir la Chine.

Comme l'a souligné l'Institut allemand pour les affaires internationales et la sécurité dans son analyse de juin, « le Japon considère l'influence croissante de la Chine en Asie du Sud-Est comme un problème majeur de politique étrangère. Il souhaite empêcher l'émergence d'un ordre régional hiérarchisé, fondé sur une asymétrie des pouvoirs et centré sur la Chine. Elle a des intérêts économiques et sécuritaires en Asie du Sud-Est, ainsi que dans le domaine de la coopération multilatérale et des structures institutionnelles de la région. L'action de Tokyo en Asie du Sud-Est vise à maintenir un ordre multilatéral fondé sur des règles dans la région, soutenu par la participation des États-Unis. Son attachement aux règles, principes et normes communs, dont il a fait preuve notamment lors des négociations sur les accords régionaux de libre-échange, mérite d'être souligné. Dans sa politique de sécurité, Tokyo est attachée au respect des normes et règles communes consacrées par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer... »

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Le Japon renforce également activement ses relations tant avec les pays qui se montrent plus critiques à l'égard de la Chine, comme les Philippines, qu'avec ceux qui sont considérés comme plus loyaux envers la Chine, comme le Cambodge. Par ses propositions de coopération, le Japon offre aux pays d'Asie du Sud-Est une alternative aux initiatives chinoises et empêche ainsi la Chine de monopoliser la région.

C'est pourquoi les États-Unis et leurs satellites, y compris l'UE, saluent l'intérêt du Japon pour le maintien d'un « ordre fondé sur des règles » en Asie du Sud-Est, y compris en ralliant à leur cause les États de l'ASEAN.

Dans le même temps, les États-Unis misent davantage sur la dissuasion militaire de la Chine et, potentiellement, de la Corée du Nord. Après la rencontre entre Donald Trump et Shigeru Ishiba le 7 février 2025 à Washington, le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, a rencontré le ministre japonais de la Défense, le général Nakatani, le 29 mars à Tokyo. La question de Taïwan a été abordée, et le secrétaire d'État Hegseth a déclaré que « le Japon serait en première ligne dans tout conflit auquel nous pourrions être confrontés dans l'ouest de l'océan Pacifique » et a réaffirmé l'engagement des États-Unis à maintenir « une dissuasion fiable, opérationnelle et crédible dans la région indo-pacifique, y compris de l'autre côté du détroit de Taiwan ». Le ministre Nakatani a réaffirmé que « la paix et la stabilité dans l'ensemble du détroit de Taiwan sont importantes pour la sécurité nationale du Japon ».

Néanmoins, Tokyo ne dépend pas à 100 % des États-Unis dans le domaine des technologies à double usage. La veille, il a été annoncé que le Japon et l'Union européenne prévoyaient de créer un vaste réseau de satellites de communication, comme l'indique le projet d'accord préparé pour le sommet Japon-UE du 23 juillet (dans le cadre des efforts visant à réduire la dépendance vis-à-vis des entreprises américaines telles que SpaceX). À l'issue de la réunion, l'Union européenne et le Japon ont convenu d'une coopération dans le domaine militaire et industriel et ont entamé des négociations sur un accord dans le domaine de la sécurité de l'information, a déclaré le Premier ministre Ishiba.

Il n'est pas exclu que le Japon envoie ainsi un message à l'administration de Donald Trump, qui a promis d'introduire à partir du 1er août des droits de douane de 25% sur toutes les importations de voitures japonaises et de pièces détachées.

153972800125_20181018-2849930279.JPGQuoi qu'il en soit, le Japon est à la merci des États-Unis, qui disposent au total de 90 bases militaires et installations sur son territoire, où sont stationnés 53.700 militaires américains.

20:23 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, japon, asie, affaires asiatiques | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 02 août 2025

Accord douanier: l'UE capitule, l'Amérique triomphe

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Accord douanier: l'UE capitule, l'Amérique triomphe

L'accord commercial entre l'UE et les États-Unis révèle une fois de plus la faiblesse de la construction bruxelloise. La RFA en est la principale victime.

par Elena Fritz

Source: https://www.compact-online.de/zoll-deal-eu-kapituliert-am...

Il y a quelques jours, le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont signé à Turnberry, en Écosse, un accord commercial présenté comme un compromis économique. En réalité, il s'agit d'un tournant géopolitique: un pacte économiquement asymétrique qui n'a pas été négocié, mais dicté, dans des conditions qui n'ont pas été élaborées en Europe, mais qui nous ont une fois de plus été imposées de l'extérieur. 

Le contenu de l'accord: des droits de douane forfaitaires de 15% sur presque toutes les exportations de l'UE, des obligations d'importation de plusieurs milliards d'euros pour le gaz liquéfié et les équipements militaires américains, une ouverture de facto des marchés européens, tout en maintenant des barrières commerciales unilatérales telles que les droits de douane de 50% sur l'acier et l'aluminium.

L'accord entre l'UE et les États-Unis est un aveu de faillite de la structure bruxelloise, qui reconnaît avoir perdu sa capacité d'action en matière de politique économique. Plus encore, il prouve une fois de plus que l'Union européenne ne définit plus elle-même son rôle géopolitique, mais se laisse reléguer par Washington à un rôle économique marginal.

Pas un partenaire à part entière

L'UE n'a jamais été une simple zone commerciale. Elle a toujours été une idée, ou du moins elle a prétendu l'être. Mais à chaque série de sanctions, à chaque « diplomatie fondée sur des valeurs », à chaque centrifugeuse réglementaire qui a privé les États membres de leur souveraineté nationale, le projet s'est éloigné de sa fonction initiale: unir l'Europe au lieu de l'administrer. L'accord de Turnberry montre désormais ouvertement ce qui n'était jusqu'à présent que subliminal: l'UE n'est pas respectée sur le plan géopolitique, elle est exploitée.

Pour les États-Unis, et en particulier sous la présidence de Donald Trump, l'UE n'est pas un partenaire à part entière. Son importance ne réside plus dans sa force d'intégration, mais dans son utilité économique. Bruxelles n'est pas considérée comme un contrepoids, mais comme une avant-garde, contrôlable, faible et fragmentée. L'accès se fait de manière bilatérale, ciblée et transactionnelle.

L'Allemagne sombre

La Chine considère de plus en plus l'UE comme une entité volatile, incapable de suivre une ligne claire. Les accords d'investissement échouent, les mécanismes d'exportation s'effondrent, les canaux diplomatiques s'enlisent dans des discours sur la morale et les droits de l'homme. C'est pourquoi l'accent est mis depuis longtemps sur les contacts bilatéraux, là où il reste encore un semblant de réalisme politique.

La Russie, quant à elle, a classé l'UE comme un bloc idéologique de domination occidentale, comme une agence des intérêts américains et non comme une voix continentale. La question cruciale qui se pose avec Turnberry est toutefois la suivante: quel rôle reste-t-il à un pays comme l'Allemagne si l'UE est dévalorisée en tant que cadre géopolitique ?

Car une chose est claire: l'accord touche le plus durement l'Allemagne, en tant que nation exportatrice, importatrice d'énergie et État à la structure fortement industrialisée, qui dépend de marchés prévisibles. Et il touche un pays dont l'élite politique s'est systématiquement appuyée depuis des décennies sur Bruxelles pour protéger son espace politique, parce qu'elle ne veut ou ne peut plus mener une politique de puissance. Avec un échec de cet ordre, un vide se crée, qui sera soit comblé de l'extérieur, soit reformulé de l'intérieur.

Retour à la géopolitique

La fin de l'aveuglement atlantiste ne génère pas le chaos, mais ouvre une fenêtre pour la réflexion stratégique. Non pas dans le sens d'une action unilatérale agressive, mais dans celui d'une refondation intellectuelle du politique. Il faut un ordre fondé sur la culture, l'espace, la responsabilité et la souveraineté, et non sur les mécanismes du marché et la prétention normative.

L'Allemagne n'est pas un pays isolé, mais une force structurelle centrale de l'Europe centrale, située entre l'Atlantique et l'Eurasie. Un tel espace ne peut être géré de manière technocratique: il doit être interprété intellectuellement, compris historiquement et repensé stratégiquement.

La machine de guerre ukrainienne grince et craque. Il en va de même pour nos médias et leur couverture de la guerre

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Ça grince et ça craque

La machine de guerre ukrainienne grince et craque. Il en va de même pour nos médias et leur couverture de la guerre

Joachim Van Wing

Source: https://joachimvanwing.substack.com/p/het-piept-en-het-kr...

Il y a quelques mois, une information est sortie de nulle part selon laquelle Moscou aurait perdu 1 million d'hommes (1). Personne ne savait d'où le président Trump tirait ces chiffres hyperboliques. Nos médias ne se sont pas posé de questions et ont amplifié et diffusé la rumeur. Les pertes ukrainiennes n'étaient mentionnées qu'en passant, comme si elles étaient nettement moins importantes. Aucune de ces affirmations n'a été corroborée par des analystes ou des observateurs militaires.

Les analystes occidentaux, les inspecteurs en désarmement à la retraite et les anciens militaires qui comprennent le conflit et ont accès aux chiffres ont toujours affirmé le contraire. À savoir que les pertes russes sont effectivement très élevées, avec 150.000 à 200.000 soldats tués ou invalides à vie. Et que les pertes ukrainiennes sont bien plus importantes, atteignant 1.200.000 hommes, dont la moitié sont morts ou portés disparus. Ces chiffres sont d'ailleurs corroborés par des « rapports de renseignement » et par la réalité sur le champ de bataille.

« Chaque semaine, plus de 10.000 personnes sont tuées ou blessées dans tous les camps en Ukraine.

Plus d'un million de victimes depuis février 2022 »,

- Mark Rutte, événement Carnegie Europe, 12 décembre 2024

Il y a quelques semaines, Moscou a lancé une offensive aérienne sans précédent à l'aide de missiles balistiques, de missiles hypersoniques, de drones et de bombes glissantes. Cette fois-ci, elle ne vise pas la ligne de contact ou le front, mais toutes les infrastructures militaires essentielles et les centres névralgiques administratifs à Kiev et dans ses environs. Dans le même temps, il est évident que Kiev et l'OTAN ne disposent d'aucun moyen d'interception ou de défense aérienne pour contrer les vagues d'attaques russes.

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Hier, nos médias grand public ont publié une information alarmante faisant état de la capacité de production irrésistible (2) des drones russes. Aujourd'hui, De Morgen publie un article sur les jeunes seniors (3) sur lesquels l'armée ukrainienne compte désormais pour renforcer ses rangs. Cela confirme l'affirmation faite en novembre dernier... lorsque des analystes fiables avaient remarqué que l'âge moyen dans l'armée ukrainienne était passé à 43 ans (4). Avec de plus en plus de jeunes Ukrainiens qui fuient le service militaire ou trouvent la mort au combat, ce chiffre n'a fait qu'augmenter. À l'époque, pas un mot à ce sujet. Aujourd'hui,  on peut lire cela dans De Morgen.

Au début, en 2022 et 2023, Kiev manquait de pièces d'artillerie et de munitions. Au début du conflit, Moscou tirait 10 salves sur les positions ukrainiennes pour chaque rare salve d'artillerie avec laquelle Kiev répondait aux barrages russes. Après le manque d'artillerie, la pénurie de chars et de véhicules blindés est apparue. Un an plus tard, l'attention s'est reportée sur les avions de combat. Jusqu'à récemment, l'attention s'est soudainement portée sur la défense aérienne et les drones. Et aujourd'hui, après 40 mois de tromperie et de morts inutiles, notre presse fait état d'une pénurie criante d'effectifs. L'OTAN a fourni toutes les pièces d'artillerie et toutes les munitions disponibles, elle a livré tous ses chars et véhicules blindés et, il y a un an, tous les anciens F-16 ont été transférés vers des bases aériennes ukrainiennes. Entre-temps, les entreprises européennes d'armement ont commencé à produire des drones aériens. Mais aujourd'hui, après 41 mois de violence guerrière, l'Ukraine se retrouve sans hommes, sans chair à canon. La question est donc de savoir si, après avoir envoyé tous ses canons, ses munitions, ses chars, ses avions et ses drones, l'OTAN va maintenant envoyer nos garçons.

Sommes-nous arrivés à un tournant ? Nos médias grand public ne vantent plus les mérites de l'empereur, mais se voient de plus en plus contraints d'injecter avec parcimonie un peu de vérité et de réalisme dans le récit de guerre grotesque des 41 derniers mois. Espérons que cela conduise à une nouvelle réalité qui mettra fin aux pertes humaines. Comment ? Par une capitulation sans condition qui fera de l'Ukraine un État neutre et un no man's land militaire entre l'OTAN et la Russie.

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Cela peut aller dans deux directions. Soit Kiev signe une capitulation inconditionnelle, soit l'Europe mise tout sur une seule carte et envoie des millions de jeunes fantassins dans une guerre terrestre. L'Allemagne prévoit de soumettre tous les garçons de 18 ans à un test d'aptitude au service militaire à partir de 2028 (5). En Finlande, toute la société se prépare à la guerre avec la Russie. En Suède, le service militaire a été réintroduit. En Belgique, il n'a jamais été aboli, seulement suspendu, et le ministre de la Défense, Theo Franken, a envoyé une lettre à tous les jeunes de 18 ans les invitant à s'engager volontairement dans l'armée.

Tout cela laisse supposer qu'une capitulation inconditionnelle de l'Ukraine n'est pas envisagée pour l'instant et que nos cabinets de guerre travaillent d'arrache-pied à la prolongation et à l'extension de ce conflit lucratif. Après des années de peur artificielle et exagérée face à des phénomènes insaisissables tels qu'Al-Qaïda, le changement climatique et les virus, l'heure est venue de créer une image anthropomorphique de l'ennemi. Nous n'avons pas vraiment de souci à nous faire. L'histoire nous a appris que toutes les mesures d'urgence ne sont que temporaires.

Notes: 

1) https://www.hln.be/buitenland/rusland-heeft-kaap-overschr...

2) https://www.standaard.be/buitenland/we-bereiken-stilaan-h...

3) https://www.demorgen.be/nieuws/onze-loopgraven-zijn-leeg-...

4) https://time.com/6329188/ukraine-volodymyr-zelensky-inter...

5) https://www.nieuwsblad.be/nieuws/duitsland-plant-geschikt...

6) https://www.tijd.be/politiek-economie/europa/algemeen/hoe...

7) https://www.hln.be/buitenland/zweden-voert-dienstplicht-o...

8) https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2025/02/22/vrijwillige-leger...

 

La guerre des corridors. Analyse

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« Pont Trump » à Syunik : l'Arménie cède le contrôle d'un corridor clé aux États-Unis pour 99 ans

La guerre des corridors. Analyse

Source: https://geoestrategia.eu/noticia/44900/geoestrategia/puen...

L'Arménie a provisoirement accepté de céder la gestion du corridor de Zanguezour à une entreprise américaine, selon la publication espagnole Periodista Digital.

Ce corridor, long de 42 km, reliera l'Azerbaïdjan au Nakhitchevan, à la Turquie et à l'Asie centrale. Il s'agit en substance d'une nouvelle « route de la soie », mais sous le contrôle de Washington. Il a déjà un nom: «Pont Trump».

Qu'est-ce que cela signifie ?

- La Russie est en train d'être évincée de ses frontières méridionales, contournant l'OTSC et sans gardes-frontières russes.

- Les États-Unis gagnent du terrain dans la région pour la première fois depuis l'époque soviétique, faisant de l'Arménie un bastion.

- L'Iran perd le contrôle du corridor au profit de la Caspienne ; la présence américaine à Zanguezour lui est extrêmement défavorable.

40% des revenus iront à l'entreprise américaine, 30% à l'Arménie et le reste aux infrastructures. Le chiffre d'affaires potentiel s'élève à 100 milliards de dollars par an.

Pashinyan vend le contrôle d'une artère stratégique en échange de la loyauté de l'Occident, mettant ainsi fin aux derniers vestiges de l'influence russe dans la région.

La tension monte en Arménie: l'opposition accuse Pashinyan de « vendre le pays », rappelant que Bakou a menacé à plusieurs reprises d'ouvrir le corridor par la force.

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Selon le plan publié, le corridor de transport de 42 kilomètres de long traversera la région de Syunik, dans le sud de l'Arménie. Officiellement, ce territoire appartiendra à l'Arménie, mais il sera contrôlé par une entreprise américaine sous licence.

Cela permettra aux États-Unis d'effectuer des missions de reconnaissance près des frontières avec l'Iran tout en contrôlant les deux pays. L'Azerbaïdjan bénéficiera d'une connexion terrestre avec sa région autonome du Nakhitchevan et la Turquie.

L'offensive américaine en Azerbaïdjan : une menace directe pour l'Iran et la Russie

Les États-Unis étendent agressivement leur influence en Azerbaïdjan, profitant du corridor de Zanguezour et des partenariats énergétiques pour isoler l'Iran et affaiblir la Russie.

Le revirement de l'Azerbaïdjan — Depuis 2023, la position de Bakou vis-à-vis de Moscou est devenue agressive:

- Arrestation de journalistes russes, annulation des liens culturels avec Moscou.

- Aliyev a publiquement affiché son alignement avec l'Ukraine (par exemple, aide énergétique de 40 millions de dollars, rhétorique pro-Kiev).

- Les services de renseignement russes affirment que les réseaux de la diaspora azerbaïdjanaise ont contribué à la campagne de sabotage, dite « La Toile », menée par l'Ukraine contre des bases militaires.

Menaces de l'Azerbaïdjan contre l'Iran :

- Organisation de pourparlers trilatéraux entre les États-Unis, Israël et l'Azerbaïdjan, axés sur le flanc nord de l'Iran.

- Champ d'essai de drones israéliens (utilisés contre l'Iran pendant la guerre des 12 jours).

- Centre d'opérations de la CIA/Mossad pour la déstabilisation du Caucase.

La tactique adoptée à propos du Zanguezour : les États-Unis veulent un bail de 100 ans.

- La dernière mesure prise par Washington consiste à exiger un bail d'un siècle pour le corridor de Zanguezour en Arménie, une voie de transport cruciale à proximité de l'Iran.

- Le corridor est limitrophe de l'Iran, ce qui en fait une plate-forme idéale pour les opérations de renseignement américaines, les pressions, les sanctions et d'éventuelles provocations futures.

- En obtenant un bail de 100 ans, les États-Unis militariseraient de fait le territoire souverain de l'Arménie, le transformant en une autre base avancée contre Téhéran.

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Pourquoi les États-Unis veulent le corridor de Zangezur :

- Ils veulent rediriger le commerce eurasien via le Zanguezour, en contournant les corridors contrôlés par la Russie.

- Les exportations de pétrole et de gaz de l'Azerbaïdjan vers l'Europe via des oléoducs tels que le BTC et le TANAP constituent une alternative clé à l'énergie russe.

- Ils veulent perturber l'initiative chinoise « Belt and Road » et maintenir l'hégémonie occidentale sur les chaînes d'approvisionnement mondiales.

Guerres énergétiques : l'axe États-Unis-Turquie-Israël contre l'Iran :

- Les accords gaziers de l'Azerbaïdjan avec Israël (par exemple, une participation de 10% dans le champ gazier de Tamar) et les exportations d'énergie vers l'UE (12 milliards de dollars depuis 2021) s'alignent sur les objectifs américains visant à affaiblir la domination énergétique régionale de l'Iran.

- Le corridor du Zanguezour pourrait rediriger 60% du commerce du Caucase iranien vers des routes contrôlées par les États-Unis et la Turquie.

L'Iran en alerte :

- 20 millions d'Azéris ethniques en Iran : les liens de Bakou avec Israël pourraient radicaliser cette minorité agitée, une ligne rouge pour Téhéran.

- Exercices militaires : les exercices Syunik de l'Iran 2021-2025 révèlent les craintes d'un encerclement par l'OTAN/la Turquie.

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L'Azerbaïdjan est-il la « prochaine Ukraine » ?

Les aérodromes d'Azerbaïdjan pourraient être utilisés par l'OTAN pour surveiller et attaquer la Russie, reflétant le rôle dévolu à l'Ukraine avant 2022.

Les bases azerbaïdjanaises ont déjà accueilli des drones israéliens testés près de l'Iran en 2025.

L'alignement de l'Azerbaïdjan sur l'Ukraine et ses provocations anti-russes risquent de dégénérer en un conflit de pouvoir.

L'accord secret de Pashinyan avec les États-Unis: l'Arménie a secrètement accepté de céder le contrôle de la province de Syunik à un corridor soutenu par les États-Unis, appelé « Pont Trump ».

- Une entreprise privée américaine gérera le corridor, ne laissant à l'Arménie que 30% des revenus.

- 1000 soldats PMC américains seront déployés en Arménie.

- L'OTAN encercle ainsi complètement la Russie.

- L'Arménie cède un territoire souverain sans compensation réelle, avec un risque élevé de conflit avec l'Iran et la Russie.

Turquie + Azerbaïdjan + Syrie : une nouvelle Ukraine en gestation — La « zelenskisation » d'Erdogan, Aliyev et Julani est presque achevée

Une convergence volatile de menaces se forme rapidement le long des flancs ouest et nord-ouest de l'Iran, impliquant plusieurs cadres hostiles. D'une part, la sécurité des frontières iraniennes est soumise à une nouvelle offensive des factions séparatistes kurdes telles que le PJAK, avec des attaques meurtrières dans des zones sensibles près de la frontière irakienne. Dans le même temps, l'Azerbaïdjan a intensifié ses activités de reconnaissance près de la frontière iranienne, tout en s'armant et en armant la Turquie avec des armes lourdes, dont une grande partie provient directement d'Israël ou a été détournée d'armes américaines initialement destinées à Tel-Aviv. Ces développements reflètent un axe croissant de militarisation contre l'Iran et le camp de la résistance irakienne, Ankara et Bakou servant de points avancés d'escalade.

Ils se rapprochent maintenant de l'Arménie pour la tromper, afin d'ouvrir le corridor de Zanguezour et de construire un autre axe de menace contre l'Iran.

Au Kurdistan irakien, le complexe sécuritaire américain basé à Erbil serait en train d'organiser des provocations avec des attaques de drones préfabriqués afin de faire porter la responsabilité aux factions de la résistance irakienne. Dans le même temps, la Turquie a lancé une répression politique et religieuse ouverte sous le prétexte d'un « nettoyage islamique » interne, réprimant les militants pro-palestiniens en les accusant et en les désignant comme partisans d'Imamoglu et d'Atatürk afin de masquer la réalité. Erdogan exige également des serments informels d'allégeance aux imams dans les mosquées, craignant une réaction idéologique contre son alignement de plus en plus profond avec la brutalité sioniste à venir.

Pendant ce temps, la pression politique s'intensifie au Liban, où plus de 2000 ressortissants syriens sont toujours emprisonnés, dont beaucoup sans inculpation. La question a désormais dégénéré en un conflit diplomatique, le nouveau gouvernement intérimaire syrien dirigé par Julani menaçant d'intensifier ses mesures contre Beyrouth si les détenus ne sont pas jugés ou renvoyés. Ces prisonniers se divisent en trois grandes catégories: les détenus politiques anciennement opposés à Assad, les suspects liés aux djihadistes, pour la plupart sans procès, et les criminels pris au piège du système judiciaire défaillant du Liban. Julani utilise cette carte pour attaquer politiquement le Liban.

Au-delà de ces développements, un tableau stratégique plus large se dessine: la Turquie, l'Azerbaïdjan et le nord de la Syrie sont en train d'être façonnés pour devenir la prochaine Ukraine, non pas pour viser l'Europe, mais comme une zone tampon avancée destinée à affaiblir l'Iran, l'Irak et l'Axe de la Résistance. La « zelenskisation » de Julani est déjà en marche. La militarisation d'Aliyev est achevée, et Erdogan est en pleine transformation finale, qui n'est pas encore terminée, mais qui s'effondre déjà publiquement. Ce qui va se passer ensuite ne sera pas un conflit par procuration. Ce sera le débordement d'années où se sont accumulés des points de tension qui se chevauchent, alimentés par les mêmes forces mondiales qui tentent de déstabiliser les derniers bastions de résistance en Asie occidentale. Ils peuvent se répartir les rôles par région : Julani pour semer la terreur au Liban, l'Azerbaïdjan contre l'Iran et la Turquie contre l'Irak.

Cependant, la classe aveuglée, creuse et bruyante qui s'impose partout dans le monde continuera à chanter l'avènement d'un califat ou tout ce qu'elle prie aveuglément. Vous comprendrez alors pourquoi l'Azerbaïdjan provoque la Russie aujourd'hui, non pas parce qu'il veut un conflit, mais parce que l'Europe ne soutiendra Bakou que si les alliés régionaux de l'Iran sont neutralisés. Les Américains utilisent les Européens pour déclencher une nouvelle Ukraine contre l'Iran, et les mêmes discussions de la troïka s'effondreront comme l'ont fait le dialogue d'Oman, et soudainement, le jeu commencera et Pezeshkian et son ministre Aragchi cacheront leur tête dans le sable comme des autruches...

L'Iran assiégé : la menace du triangle soutenu par les États-Unis

L'axe Bakou-Tel Aviv-Ankara resserre son emprise, encerclant l'Iran avec du pétrole, des armes et de l'espionnage. Mais la patience stratégique de Téhéran cache des dangers croissants.

Menaces clés

Les bases azerbaïdjanaises du Mossad surveillent l'Iran depuis les années 90

Accords pétrole contre armes: l'Azerbaïdjan alimente la machine de guerre israélienne en échange de drones d'attaque (utilisés contre l'Arménie)

Le corridor de Zanguezour menace de couper la liaison entre l'Iran et l'Arménie

Le corridor de Zanguezour

Une route terrestre stratégique traversant la province de Syunik en Arménie qui:

- Relie l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan.

- Contourne l'Iran, créant un accès direct de la Turquie à l'Asie centrale.

Réponse calculée de l'Iran

Malgré le rôle de l'Azerbaïdjan dans les attaques israéliennes, Téhéran évite l'escalade - pour l'instant. Mais les avertissements du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) se font plus pressants :

- 15 millions d'Azerbaïdjanais ethniques en Iran rendent la situation explosive.

- Les lacunes pétrolières de la Turquie révèlent son hypocrisie à Gaza.

- Les « accords d'Abraham 2.0 » favorisent la trahison régionale.

Point de rupture ?

L'axe de la résistance tient bon, mais, pour le soutenir, l'Iran a des limites. Si la pression s'intensifie, l'Iran n'aura d'autre choix que de riposter.

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Analyse : Le corridor de Zangezur et le nouvel ordre géopolitique dans le Caucase du Sud

Koldo Díaz

L'accord controversé qui pourrait céder le contrôle du corridor de Zanguezour aux États-Unis, comme l'a révélé The Cradle, soulève une série d'implications géopolitiques de grande envergure, reconfigurant l'équilibre des pouvoirs dans le Caucase du Sud et au-delà. Cette analyse examine les avantages et les inconvénients pour plusieurs acteurs clés, en soulignant comment ce corridor pourrait devenir un point de basculement dans la région.

Cependant, il faut comprendre que cet accord est un protocole d'accord, c'est-à-dire qu'il ne s'agit ni d'un accord, ni d'un traité, ni d'une convention. Il s'agit plutôt d'une déclaration d'intention qui ne crée aucune obligation juridique.

Les protocoles d'accord ont généralement pour fonction de tâter le terrain ou d'établir des relations qui n'ont pas le caractère contraignant d'un traité, c'est-à-dire qu'ils s'apparentent à un pré-accord dont la fonction est de faire connaître une idée ou un projet, mais sans le niveau d'exigence, le protocole et le caractère contraignant d'un accord international. En fait, ils servent de préliminaire à celui-ci.

En outre, l'Azerbaïdjan est engagé dans une guerre diplomatique claire et ouverte contre l'Iran en apportant son soutien à Israël dans la guerre contre la République islamique d'Iran et contre la Fédération de Russie à la suite du démantèlement des mafias azéries sur son territoire, qui a poussé l'Azerbaïdjan à lancer une campagne absurde et disproportionnée contre Moscou.

La Turquie : le grand bénéficiaire

La Turquie apparaît comme l'un des principaux bénéficiaires de cet accord. La connexion Turquie-Nakhitchevan-Zanguezour-Azerbaïdjan-Caspienne-Asie centrale représente une ambition de longue date d'Ankara.

En effet, ce corridor est tout aussi important pour la Turquie que le fait d'avoir placé ses djihadistes d'Idlib au pouvoir en Syrie. Pour la Turquie, il s'agit désormais d'une réédition des guerres ottomanes contre les safavides perses pour le contrôle de l'Euphrate (qui est déjà sous contrôle turc) et de la Transcaucasie (également). La prochaine étape pour la Turquie sera Bagdad, Erdogan voulant imiter Murad IV Bagdad Fatihi. Ce corridor consoliderait non seulement son influence dans le monde turc, mais lui apporterait également :

- Un accès direct à l'Asie centrale : en éliminant la dépendance vis-à-vis de pays tiers pour le transit des marchandises et de l'énergie.

- Un hub énergétique : en renforçant sa position en tant que centre clé pour le transport des ressources énergétiques de la région caspienne vers l'Europe, réduisant ainsi la dépendance européenne vis-à-vis de la Russie.

- Approfondissement de l'alliance avec l'Azerbaïdjan: en renforçant ses relations stratégiques et militaires avec Bakou, projetant ainsi sa puissance dans le Caucase du Sud.

États-Unis : stratégie d'endiguement et présence renforcée

La présence des États-Unis dans le corridor de Zanguezour, par l'intermédiaire d'une société militaire privée (PMC), a des implications stratégiques importantes:

- Endiguement de l'Iran: établir un point d'appui militaire à la frontière iranienne, permettant une plus grande capacité de surveillance et potentiellement d'influence dans la région.

- Projection de puissance dans la Caspienne : assurer une présence dans une région riche en ressources énergétiques et stratégique pour la concurrence avec la Russie et la Chine.

- Soutien à ses alliés : Renforcer la sécurité de l'Azerbaïdjan et, par extension, de la Turquie, deux alliés clés dans la région.

Israël, consolidation de son pouvoir et de son influence contre l'Iran

L'alliance entre Israël et l'Azerbaïdjan, fondée sur la coopération en matière de sécurité, d'énergie et de technologie, serait renforcée par le corridor de Zanguezour. Ce corridor garantirait non seulement l'approvisionnement énergétique d'Israël via l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, mais aussi:

- Élargirait la portée de son influence: en fournissant une plate-forme pour projeter sa puissance dans le Caucase du Sud et vers l'Asie centrale.

- Permettrait de contrer l'influence iranienne : dans une région où l'Iran cherche à étendre son influence, la présence israélienne en Azerbaïdjan sert de contrepoids stratégique.

En effet, avec les accords d'Abraham dans le sud (Bahreïn et Émirats arabes unis), cela ferait géographiquement les pinces à l'Iran.

Les perdants : la France, l'Iran et la Russie

Cet accord porte un coup aux intérêts de la France, de l'Iran et de la Russie dans la région:

Pour la France: perte d'influence en Arménie, traditionnellement alliée, en raison de l'influence croissante des États-Unis et de la Turquie dans la région.

Pour l'Iran: l'établissement d'une présence militaire américaine à sa frontière, menaçant sa sécurité nationale et limitant sa capacité à projeter son influence dans le Caucase du Sud. La connexion directe de la Turquie avec l'Azerbaïdjan via le Nakhitchevan sape l'importance stratégique de l'Iran en tant que voie de transit alternative.

Pour la Russie : la perte d'influence en Arménie serait définitive, car l'accord pousserait Erevan dans l'orbite occidentale. L'accord limiterait sa capacité à servir de médiateur dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et son rôle de garant de la sécurité dans la région serait compromis. La présence américaine dans le corridor de Zanguezour remet directement en cause son hégémonie dans le Caucase du Sud.

Conclusion

Le corridor de Zanguezour pourrait marquer un tournant dans la géopolitique du Caucase du Sud. Pour la Turquie, il représente la réalisation d'une ambition de longue date. Pour les États-Unis et Israël, c'est une occasion de projeter leur puissance et de contrer l'influence de l'Iran et de la Russie. Pour la France, l'Iran et la Russie, cet accord représente toutefois un coup porté à leurs intérêts et une reconfiguration de l'équilibre des pouvoirs dans la région. La mise en œuvre et les conséquences à long terme de cet accord seront déterminantes pour l'avenir du Caucase du Sud.

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Routes commerciales à travers l'Afghanistan: projets clés

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Pakistan, Ishaq Dar, arrive à Kaboul pour la signature de l'accord-cadre sur l'étude de faisabilité conjointe du projet ferroviaire Ouzbékistan-Afghanistan-Pakistan (UAP).

Selon les autorités, la réunion réunira les autorités ferroviaires des trois pays et l'accord-cadre trilatéral pour le chemin de fer UAP sera officiellement signé.

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a également déclaré que le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ishaq Dar, accompagné d'une délégation de haut niveau, rencontrera des responsables ferroviaires afghans afin de renforcer la coopération.

Le chemin de fer UAP est un projet stratégique qui relie l'Ouzbékistan au Pakistan via l'Afghanistan, dans le but de relier l'Asie centrale aux ports maritimes pakistanais.

La délégation pakistanaise devrait également s'entretenir avec le ministre des Affaires étrangères par intérim de l'Afghanistan, Mawlawi Amir Khan Muttaqi, sur la future collaboration liée au projet.

Le projet ferroviaire Ouzbékistan-Afghanistan-Pakistan (UAP) comprendra des trains de passagers et de marchandises, ce qui facilitera les déplacements entre les trois pays. Ce projet vise à améliorer la connectivité et le commerce régional, avec une ligne ferroviaire conçue pour transporter à la fois des passagers et des marchandises. Le projet est encore en cours d'élaboration, et les efforts se concentrent sur la finalisation du tracé et la résolution de problèmes techniques tels que les différences de largeur des voies.

Le coût du projet est estimé à environ 4 milliards de dollars.

Après la reconnaissance de l'autorité des talibans par la Russie, l'Afghanistan est devenu un maillon essentiel des chaînes logistiques et commerciales en Asie centrale et du Sud.

Principales routes logistiques traversant l'Afghanistan :

- Le corridor transafghan

Longueur : 1200 km. Il relie l'Asie centrale au Pakistan et à l'Inde. Il s'agit d'une route stratégique pour le transport de marchandises, notamment le pétrole et le gaz, du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan vers le Pakistan et l'Inde.

- Le chemin de fer Dosti-Kulm

Reliant l'Afghanistan à l'Ouzbékistan, cette ligne ferroviaire de 75 km a été inaugurée en 2018. Une augmentation du volume de fret de 1 à 3 millions de tonnes par an est prévue.

- Port de Chabahar

Chabahar est un port clé situé sur la côte sud-est de l'Iran, qui donne accès à l'océan Indien.

Le port est activement utilisé pour la livraison de marchandises vers l'Afghanistan et d'autres pays d'Asie centrale.

À partir de 2024, l'Iran et l'Inde investiront 120 millions de dollars dans le développement des infrastructures portuaires.

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- Transports via le Turkménistan

Un nouveau corridor de transport via le Turkménistan vers l'Afghanistan a été inauguré en 2023, permettant la livraison de marchandises depuis la région de la Caspienne vers l'Asie du Sud.

- Le Corridor international de transport nord-sud (INSTC)

L'INSTC est une route commerciale multimodale qui relie l'Inde, l'Iran, la Russie et d'autres pays d'Asie centrale, conçue pour réduire le temps et le coût du transport des marchandises entre les régions.

L'Afghanistan joue un rôle crucial dans ce réseau, car il sert de centre de transit entre l'Iran et l'Asie centrale.

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Les Houthis font sombrer les rêves néocoloniaux européens

The Economist vient de confirmer ce que les Houthis démontrent depuis des mois: la très médiatisée « opération Aspides » de l'Europe s'est soldée par l'arrivée de deux frégates isolées et d'un seul hélicoptère. Lorsque le Magic Seas et l'Eternity C ont été bombardés et coulés, un officier a appelé à l'aide, mais n'a entendu que l'écho :

« Aspides n'avait tout simplement pas de navires dans la zone. »

Bruxelles avait prévu un budget de 17 millions d'euros pour toute l'année, soit environ ce que Washington dépense en café de marque pour un groupe de porte-avions. Le contre-amiral Vasileios Gryparis a averti qu'il faudrait « au moins dix navires » et une couverture aérienne supplémentaire. Bruxelles a haussé les épaules.

Bilan de la marine européenne: trois porte-avions. Celui des États-Unis : onze... mais même cette armada n'a pas réussi à briser le contrôle des Houthis sur les routes maritimes.

Résultat ? Le trafic dans le canal de Suez a chuté de 60%, les primes d'assurance ont grimpé de 0,2-0,3% à 1% de la valeur d'un navire, et les pétroliers brûlent des semaines de carburant plus du carburant supplémentaire en contournant le cap de Bonne-Espérance, tout cela parce qu'un mouvement yéménite armé d'ingéniosité (et de missiles relativement bon marché) continue d'attaquer les navires sionistes.

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L'offre de BlackRock sur les ports se heurte à la puissance maritime de la Chine

Le différend en cours, concernant l'offre de BlackRock visant à acquérir des infrastructures portuaires mondiales clés, concerne un conglomérat basé à Hong Kong et n'est que la partie émergée de l'iceberg d'une tendance mondiale qui montre que les fortunes maritimes du 21ème siècle appartiennent à la Chine.

Une nouvelle carte du WSJ illustre l'énorme puissance portuaire de la Chine en Europe, en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Amérique latine, avec une propriété chinoise variant de 25 à 100%.

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Les participations de CK Hutchinson (drapeau en photo, ci-dessus), basé à Hong Kong, et du géant chinois des transports maritimes et de la logistique COSCO en Europe s'étendent de la Grèce, l'Italie et l'Espagne au Benelux, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les pays baltes.

Dans les pays en développement, la Chine a contribué à la création d'un tout nouveau réseau d'infrastructures maritimes qui s'intègre à de nouveaux réseaux routiers et ferroviaires.

Le WSJ a rapporté en début de semaine que la Chine avait menacé de bloquer les projets menés par BlackRock et MSC visant à acheter plus de 40 ports appartenant à CK Hutchison, à moins que COSCO ne fasse partie de l'accord.

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Un appel filtré: pourquoi la Thaïlande et le Cambodge ont-ils commencé à se battre?

Koldunova Ekaterina Valerievna

Tôt dans la matinée du 24 juillet, la Thaïlande et le Cambodge ont engagé des combats dans une zone frontalière contestée. Les deux parties ont échangé des tirs et se sont mutuellement accusées d'avoir déclenché le conflit, et des pertes ont été signalées, y compris parmi la population civile. Des informations sur l'affrontement armé entre les deux États bouddhistes, ses causes et les risques pour les touristes sont disponibles dans le matériel de RTVI.

Comment les combats ont-ils commencé ?

L'escalade à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande a commencé le 24 juillet par des tirs nourris entre les forces terrestres dans plusieurs zones frontalières. Le porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense, Surasant Kongsiri, a déclaré que des combats avaient eu lieu à au moins six points frontaliers, selon l'agence AP .

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Selon Reuters , les affrontements ont éclaté près du complexe du temple Ta Moan Thom, un monument de l'empire khmer et objet d'un différend territorial entre la Thaïlande et le Cambodge. Les parties ne se sont pas limitées à l'utilisation d'armes légères : le Cambodge a lancé une attaque dans la zone frontalière de la province de Sisaket avec un missile balistique intercontinental BM-21 Grad, et la Thaïlande a riposté par une attaque aérienne avec des chasseurs F-16.

Les combats ont éclaté après une détérioration significative des relations diplomatiques entre les deux pays. Le 23 juillet, la Thaïlande a rappelé son ambassadeur au Cambodge et expulsé son homologue cambodgien de Bangkok pour protester contre l'explosion d'une mine à la frontière qui a blessé plusieurs soldats thaïlandais. Bangkok a accusé le Cambodge d'avoir placé d'autres engins explosifs, ce que Phnom Penh nie.

Les autorités cambodgiennes ont admis que des militaires thaïlandais avaient marché sur des mines non explosées datant du siècle dernier et ont convenu de réduire mutuellement le niveau de leurs relations diplomatiques en retirant leur personnel de l'ambassade du Cambodge à Bangkok.

Les relations entre les deux pays asiatiques se sont considérablement détériorées en mai, lorsqu'un soldat cambodgien a été tué lors d'un conflit frontalier. Cet incident a déjà provoqué une montée du sentiment nationaliste, souligne The Guardian .

D'où vient ce conflit ?

Le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge existe depuis les années 1960 et trouve son origine dans un différend territorial concernant le temple de Preah Vihear et les terres adjacentes, selon Ekaterina Koldunova, directrice du Centre ASEAN à l'IMI et professeure associée au département d'études orientales de l'université MGIMO du ministère russe des Affaires étrangères, qui s'est exprimée sur RTVI. En 1962, la Cour internationale de justice a donné raison au Cambodge, mais de nombreuses forces politiques thaïlandaises contestent cette décision.

À l'époque, les opposants à l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra l'avaient accusé, lui et ses protégés, de soutenir le Cambodge, car jusqu'à récemment, le politicien entretenait des liens d'amitié étroits avec le Premier ministre cambodgien Hun Sen (en 2023, il a cédé son poste à son fils Hun Manet). Mme Koldunova a souligné que ce fait avait été utilisé pour attiser les sentiments nationalistes et les conflits politiques internes.

La situation actuelle rappelle en partie l'escalade précédente, a déclaré l'expert. Elle reflète également la division politique interne en Thaïlande, où l'armée est en conflit avec la Première ministre Phetontan Shinawatra, fille de Thaksin. Le 1er juillet, la Cour constitutionnelle thaïlandaise a suspendu ses pouvoirs dans l'attente d'une enquête sur le scandale entourant la fuite de la conversation téléphonique entre Shinawatra et Hun Sen.

 « Lors d'une conversation téléphonique avec Hun Sen, elle a commis l'imprudence d'accuser l'armée d'inciter à un conflit frontalier. La conversation a été rendue publique et des affrontements ont éclaté à la frontière », a résumé Mme Koldunova dans une interview accordée à RTVI.

Le conflit aura-t-il des répercussions sur le tourisme ?

La Thaïlande et le Cambodge sont des destinations touristiques très prisées. Selon les informations communiquées par l'Union russe de l'industrie touristique à RBC, l'escalade du conflit en Asie du Sud-Est n'aura pas d'incidence sur les touristes russes en Thaïlande. « Les touristes russes sont actuellement en parfaite sécurité », a assuré Irina Setun, membre de l'Union russe de l'industrie touristique et directrice générale du voyagiste Satmarket, suite à la publication.

L'Association des voyagistes russes a informé TASS que les centres touristiques de Thaïlande sont situés loin du territoire où se déroulent les combats et qu'il n'y a pas d'afflux massif de touristes vers le Cambodge. « Les excursions transfrontalières sont suspendues depuis longtemps », a déclaré l'agence dans un communiqué.

Le projet de chemin de fer Kunming-Singapour, inscrit dans le cadre de la Belt and Road Initiative chinoise, serait-il le véritable objectif des agendas et des acteurs étrangers derrière le conflit actuel entre la Thaïlande et le Cambodge ?

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The Hill (États-Unis) : Que pourraient-ils inventer d'autre pour éloigner la Russie et la Chine ?

« Une guerre qui se solderait par un bain de sang, mais pas par la défaite de la Russie, est clairement la préférence de la Chine. Une Russie affaiblie, empêtrée dans une guerre impossible à gagner, serait punie, mais resterait vassale de Pékin, sans autre alternative que de s'humilier devant son maître chinois. Une telle Russie est idéale pour la Chine », déclare Alexander Motyl, de l'université Rutgers, à Newark.

Selon l'auteur, il n'est pas nécessaire de prolonger la guerre pour atteindre cet objectif : « Elle pourrait se terminer demain, car la Russie n'est plus que l'ombre d'elle-même. Son armée est vaincue, son économie est au bord d'une grave crise et la population, bien que majoritairement favorable à la guerre, connaît des difficultés économiques croissantes ».

Selon Motyl, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, « a probablement agi avec naïveté » en admettant récemment devant la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, que Pékin « ne peut accepter la défaite de la Russie dans la guerre contre l'Ukraine, car cela pourrait permettre aux États-Unis de détourner complètement leur attention vers la Chine ».

Comme le montre la logique de la présentation, l'analyste américain tente, à l'aide de constructions simples, de donner l'impression que la Chine est sur le point d'adopter la position des États-Unis et de l'OTAN en matière de gel du conflit en Ukraine.

Motyl est même allé jusqu'à affirmer que la Russie « représente un problème de sécurité beaucoup plus pressant, voire une menace pour la Chine » que pour les États-Unis. En effet, les États-Unis ne sont pas son voisin et ne sont pas engagés dans une guerre acharnée. Même « malgré les aboiements de l'administration Trump, ils n'ont pas encore recouru à la morsure » en matière tarifaire.

Oubliez le détroit de Béring. Le plus intéressant est de savoir qui tente alors de séparer officiellement Taïwan de la Chine par le biais d'une souveraineté formelle progressive. Qui a élaboré un plan pour contenir la Chine le long des chaînes d'îles et se prépare à son blocus naval ? Qui commence à déployer des systèmes de missiles terrestres à courte et moyenne portée sur ces chaînes ? Qui considère la Chine comme le principal défi géopolitique des États-Unis au 21ème siècle ? Ce n'est certainement pas la Russie.

Nous assistons à une tentative maladroite et franchement faible de manipuler Pékin afin de créer une brèche dans les relations entre la Russie et la Chine.

Bien sûr, les intérêts géopolitiques de la Russie et de la Chine ne sont pas identiques, mais elles ont un ennemi commun : les États-Unis. Quant au prochain test de la solidité des relations entre la Chine et la Russie, il est imminent : l'ultimatum de 50 jours de Trump sur les sanctions secondaires expire le 2 septembre.

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vendredi, 01 août 2025

L’Europe est pareille à une nouvelle dynastie Qing en plein déclin

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L’Europe est pareille à une nouvelle dynastie Qing en plein déclin

Hua Bing

Source: https://dissident.one/europa-is-de-nieuwe-late-qing-dynas...

En tant que Chinois, on nous enseigne dès notre plus jeune âge les humiliations que la Chine a dû endurer pendant un siècle à cause des puissances coloniales, d’abord les Européens, puis les Japonais, écrit Hua Bing.

Pendant les cours d’histoire, chaque élève chinois apprend quels furent les traités inégaux et les énormes réparations de guerre que la dynastie Qing a dû accepter après ses défaites humiliantes lors des deux guerres de l’Opium et de la guerre sino-japonaise de 1894/95, lorsque Taïwan a été cédé aux Japonais jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Nous n’avions aucune idée qu’en l’absence d’une guerre perdue, nous vivrions une répétition de telles humiliations, qui seraient infligées à la plupart de nos anciens colonisateurs eux-mêmes. Cette fois, ce sont les traités inégaux que les Européens sont contraints de signer avec les États-Unis dont ils sont pourtant les « alliés » ; et les réparations de guerre consistent en l’achat obligatoire de gaz américain, facturé trop cher, pour une somme totale 750 milliards de dollars à payer par l’Europe, auxquels il faut ajouter des centaines de milliards supplémentaires pour l’achat, tout aussi obligatoire, d’armes américaines, et encore 600 milliards de dollars en investissements européens promis aux États-Unis.

Ursula von der Leyen, qui, comme une concubine obéissante, siégeait à côté d’un Trump victorieux, a signé, abandonnant ainsi les dernières bribes de dignité et de souveraineté européennes.

Elle a joyeusement annoncé que « nous avons fait quelque chose contre le déficit commercial… nous pouvons au moins continuer à faire des affaires avec les États-Unis », alors que l’Europe est contrainte d’offrir aux États-Unis un tarif zéro en échange d’une taxe américaine générale de 15% sur les importations européennes et d’une exemption pour les produits pharmaceutiques, qui devraient même accepter des taxes encore plus élevées.

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Il y a un mois, nous avons vu le spectacle triste et hilarant d'un Mark Rutte, chef de l’OTAN et ancien Premier ministre néerlandais, qui appelait Trump affectueusement « papa » et écrivait une lettre d’amour et de soumission pour se réjouir de la façon dont les États-Unis incitent avec succès les Européens à dépenser plus d’argent pour préparer la guerre. Trump a filmé cela sans pitié et l’a montré au monde. Cela amène à se demander ce qui pousse un Néerlandais, un peuple généralement fier, à se dégrader d'une aussi pénible façon.

Plus tôt, au début de l'ère Trump 2, nous avons vu un Keir Starmer soumis, démuni et contrit, venir humblement se prosterner devant Trump dans le bureau ovale (et toucher le bras de Trump comme un domestique affectueux). J’en ai la chair de poule rien qu’en en parlant. Il y a des choses qu’on ne peut pas ignorer, et, là, c’en est une.

Trump a décrit sommairement comment les dirigeants d’autres pays « baisent mon cul… tout en quémandant "s’il vous plaît, monsieur, s’il vous plaît" »  dès qu’il a lancé la guerre commerciale tarifaire. Maintenant, nous savons à qui il faisait référence.

La vassalisation de l’Europe est achevée.

Les États-Unis ont réussi à démolir et à soumettre l’Europe à grande échelle. Leurs agents, soigneusement préparés par le Conseil de l’Atlantique et autres, ont pris le relais des organisations comme l’OTAN et l’UE. L’Europe est tout simplement la dernière victime d’une révolution de couleur sans effusion de sang, menée contre les pays européens par leurs propres maîtres.

Avec une prétention aux « valeurs partagées » et un zèle idéologique qui ferait rougir les fondamentalistes religieux, l’Europe a abandonné son autonomie et ses intérêts nationaux sans tirer un seul coup de feu. Les anciens colonialistes sont maintenant les nouveaux colonisés.

Von der Leyen, Rutte, Starmer, Macron et Merz sont en fait des agents américains, tout comme Trump, Wolfowitz et Cruz sont des agents israéliens.

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De tels vassaux sont accueillis avec mépris et relégués en dehors des affaires d’État. La froide réception réservée à von der Leyen et ses complices par Pékin la semaine dernière montre au monde la faible position que l’Europe occupe désormais dans le monde – il n’y eut ni cérémonie d’accueil, ni déclaration commune, ni accord substantiel, et les dirigeants européens ont été transportés en bus comme des invités indésirables, ce qu’ils sont de fait.

L’Europe est comme la dynastie Qing tardive d’il y a 170 ans. Elle est technologiquement en retard et militairement faible. Elle s’accroche encore à un sentiment de supériorité culturelle et à un passé glorieux, mais semble ne pas réaliser à quel point elle est limitée dans le monde.

L’Europe considère encore le reste du monde comme des barbares (ou comme la Jungle, ainsi que l’a appelé le dernier chef de la diplomatie étrangère), mais le reste du monde voit l’Europe comme un bande de vieillards malades et incohérents, l'UE comme un empereur sans vêtements.

Contrairement à la dynastie Qing, qui a au moins essayé de lutter contre les envahisseurs et n’a abandonné qu’après plusieurs défaites, l’Europe semble embrasser avec enthousiasme son statut de vassal.

Après la Seconde Guerre mondiale, il n’y a jamais eu de coopération égalitaire entre les États-Unis et l’Europe. Cependant, une apparence de souveraineté et d’indépendance a été maintenue, bien que timidement.

Maintenant, le voile est tombé et une soumission nue et sans caractère est visible pour tous.

jeudi, 31 juillet 2025

Ursula von der Leyen a simplement subordonné l’UE aux Etats-Unis.  L'UE est ainsi devenue le plus grand vassal jamais connu 

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Ursula von der Leyen a simplement subordonné l’UE aux Etats-Unis.  L'UE est ainsi devenue le plus grand vassal jamais connu 

Andrew Korybko

Source: https://korybko.substack.com/p/von-der-leyen-just-subordi...

Le résultat de cette subordination place les États-Unis sur la voie de la restauration de leur hégémonie unipolaire via des accords commerciaux séquentiels et déséquilibrés, alors qu’ils semblent viser les Amériques en priorité avant de finalement s’attaquer à l’Asie.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a accepté un accord-cadre avec les États-Unis selon lequel l’UE sera soumise à des tarifs de 15% sur la plupart des importations, s’engagera à acheter pour 750 milliards de dollars d’exportations énergétiques américaines, et investira 600 milliards de dollars dans l’économie américaine, dont une partie sera consacrée à des achats militaires. Les tarifs américains sur les exportations européennes d’acier et d’aluminium resteront à 50%, tandis que l’UE s’est engagée à ne pas appliquer de tarifs à l’égard des États-Unis. L'alternative à cet arrangement déséquilibré aurait été que Trump impose ses menaces de tarifs de 30% d’ici le 1er août.

La force macroéconomique de l’UE s’est considérablement affaiblie au cours des 3 à 4 dernières années en raison des sanctions anti-russes qu’elle a imposées en solidarité avec les États-Unis, alors que la Russie avait été jusqu’alors son fournisseur d’énergie le plus économique et le plus fiable. L'UE présentait donc déjà un désavantage critique dans toute éventuelle guerre commerciale. L’échec de l’UE à conclure un accord commercial majeur avec la Chine depuis le retour de Trump au pouvoir, notamment lors de leur sommet la semaine dernière, a fait que le résultat des conciliabules de dimanche est devenu un fait accompli si on le regarde avec le recul voulu.

Le résultat final est que l’UE s’est tout simplement subordonnée aux Etats-Unis pour devenir, en un tourne-main, le plus grand État vassal jamais connu au cours de l'histoire. Les tarifs de 15% sur la plupart des importations américaines en provenance de l'UE réduiront la production et les profits européens, rendant ainsi une récession plus que probable. L’engagement du bloc à acheter une énergie plus coûteuse aux États-Unis deviendra encore plus pesant dans ce cas. De même, son engagement à acheter plus d’armements américains affaiblira le « plan de réarmement de l’Europe », avec pour effet combiné que les concessions susmentionnées continuent de réduire la souveraineté déjà limitée de l’UE au profit des États-Unis.

Cela pourrait, le cas échéant, encourager les États-Unis à obtenir de meilleures conditions dans leurs négociations commerciales en cours avec d’autres partenaires. Sur le front nord-américain, Trump envisage de réaffirmer l’hégémonie des États-Unis sur le Canada et le Mexique par des moyens économiques, ce qui pourrait lui permettre d’étendre plus facilement sa « Fortress America » vers le sud. S’il parvient à subordonner le Brésil, alors tout ce qui se trouve entre ce dernier et le Mexique tombera tout naturellement sous leur influence. Cette série d’accords, conjuguée à celui conclu la semaine dernière avec le Japon, renforcerait la position de Trump face à la Chine et à l’Inde.

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Il espère idéalement reproduire ses succès en Asie, avec pour modèle ce qu'il a réussi avec le Japon et l’Europe. Il compte soumettre de la même manière ces deux piliers asiatiques des BRICS, qui représentent ensemble environ un tiers de l’humanité, mais rien ne garantit qu’il y parviendra. La meilleure chance de Trump de contraindre ces deux pays à accepter des arrangements tout aussi déséquilibrés nécessite de positionner les États-Unis dans la position géoéconomique la plus avantageuse possible durant leurs négociations, d’où la nécessité de construire rapidement la « Fortress America » via une série d’accords commerciaux, et de prouver que ses menaces tarifaires ne sont pas des bluffs.

« La rivalité sino-indienne façonnera la décision de Trump sur les sanctions secondaires anti-russes », comme je l'ai expliqué dans une analyse précédente, cette variable et la politique triangulaire à la Kissinger des États-Unis détermineront de manière cruciale l’avenir de leurs négociations commerciales. En cas d’échec, Trump pourrait ne pas imposer de tarifs à 100% sur la Chine et/ou l’Inde, mais certains tarifs seraient tout de même attendus. Néanmoins, avec le Japon, l’UE et probablement la « Fortress America » à ses côtés, cet « Occident global » pourrait isoler les États-Unis de certaines conséquences.

L’importance stratégique majeure de la subordination de l’UE en tant que plus grand État vassal des États-Unis réside donc dans le fait qu’elle met les États-Unis sur la voie de la restauration de leur hégémonie unipolaire via des accords commerciaux séquentiels, alors qu’ils semblent viser en priorité les Amériques avant de finalement s’attaquer à l’Asie. Il n’y a aucune garantie que les États-Unis réussiront, et une série d’accords commerciaux déséquilibrés avec des grandes économies ne restaurerait que partiellement l’unipolarité dirigée par les États-Unis, mais les mouvements de Trump représentent toujours une menace potentiellement existentielle pour le multipolarisme.

mercredi, 30 juillet 2025

«La guerre comme fuite face à l’effondrement»: l’économiste Armstrong annonce une escalade mondiale

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«La guerre comme fuite face à l’effondrement»: l’économiste Armstrong annonce une escalade mondiale

New York. Martin Armstrong, l’économiste américain controversé et inventeur de l'« Economic Confidence Model », met en garde, dans un article récent de son blog, contre une crise mondiale sans précédent qui culminerait en 2026. Ses systèmes informatiques, qui ont prédit avec précision de nombreuses crises économiques et guerres dans le passé, montrent des parallèles inquiétants avec les années 1930 – avec une différence essentielle: cette fois, ce n’est pas un seul pays, mais l’ensemble de l’Occident qui fait face à l’effondrement financier et politique. 

Armstrong critique sévèrement la politique allemande: « Merz implique toute l’Allemagne. Son désir de guerre avec la Russie le rend même inapte à gérer des parcmètres pour une municipalité ». Il compare la situation actuelle à l’atmosphère pré-guerre de 1914 et met en garde: « La première obligation de tout chef d’État est de protéger son peuple et de ne pas le jeter dans une guerre sous la pression de l’OTAN et d’autres fauteurs de guerre. » Le modèle d'Arnstrong prévoit une escalade dramatique à partir de juillet 2025, avec des vagues d’intensité croissante en août et en octobre. 

Les calculs d’Armstrong montrent pour l’euro un « cycle de panique » parallèle au cycle de guerre américain – tous deux culminant en 2026. La cause en est l’échec du modèle économique européen: « Les taux d’intérêt négatifs ont pillé les fonds de pension et les banques. » La Commission européenne, sous la direction d'Ursula von der Leyen, tente désespérément de gagner du temps en confisquant des actifs – une erreur historique : « Si Ursula prend simplement 10% de l’argent des gens, ce sera pareil qu’avant » – comme l’hyperinflation allemande de 1923 qui a conduit directement à une radicalisation politique. 

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Armstrong critique également les plans actuels de l’OTAN pour l’Ukraine: «J’ai entendu en coulisses que l’envoi de 250.000 soldats en Ukraine est en préparation». Cela fait partie d’une stratégie perfide: « Ils veulent que Poutine attaque un quelconque objectif sur le territoire de l’OTAN – pour pouvoir prétendre qu’il est l’agresseur. » Son modèle montre clairement que l’Occident a délibérément franchi toutes les lignes rouges pour provoquer la Russie. En même temps, il met en garde contre le rôle de la Chine : « Ils soutiendront la Russie contre l’Europe. Pourquoi ? Parce qu’ils veulent aussi éliminer la Russie mais d'une autre façon – et ensuite ils seront derrière vous, Européens. » 

Armstrong exprime également une grande déception face au président américain Donald Trump : « Je ne sais pas s’ils ont drogué Trump ou quoi. Il n’est clairement pas l’homme que j’ai connu en 2020. » La nomination du faucon Marco Rubio comme ministre des Affaires étrangères est pour lui « une tentative de réconciliation avec les néoconservateurs ». Mais avec cela, Trump aurait trahi sa véritable mission. 

Au centre de l’analyse d’Armstrong se trouve la prévision de l’introduction des monnaies numériques des banques centrales (CBDC) : « Le système n’est pas durable. » Les gouvernements du monde entier sont confrontés au même problème qu’en 1923 en Allemagne ou en 1863 dans la Confédération du sud des États-Unis : ils ne peuvent plus rembourser leurs dettes. Le « GENIUS Act » aux États-Unis et des plans similaires en Europe ne sont que des tentatives désespérées de garder le contrôle via un système monétaire numérique. 

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Le système informatique d’Armstrong, qui aurait prévu avec précision chaque crise majeure depuis 1987, signale également une autre évolution inquiétante: « Les taux d’intérêt à long terme montent – comme avant 1914 et 1939. » La Réserve fédérale a perdu le contrôle tandis que la machine de guerre tourne à plein régime : « Les obligations de guerre deviennent sans valeur – demandez à n’importe quel détenteur d’obligations fédérales. » 

Sa conclusion est accablante : « Notre modèle ne montre plus de solution. Les élites n’ont plus qu’une option : la guerre, pour détourner l’attention de l’effondrement économique. Si ces élites n’entrent pas en guerre, les gens prendront les parlements d'assaut avec des fourches. » Si les prédictions parfois absurdes d’Armstrong deviennent réalité, seul l’avenir le dira (mü).

Source: Zu erst, juillet 2025.

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mardi, 29 juillet 2025

Bruxelles paie – Washington encaisse. Accord commercial à fort potentiel de déstabilisation pour l’UE

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Bruxelles paie – Washington encaisse. Accord commercial à fort potentiel de déstabilisation pour l’UE

Elena Fritz

Un nouvel accord transatlantique, signé par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ressemble à une déclaration de dette et de soumission géopolitique de l’Europe envers les États-Unis :

  • Les produits américains ont un accès libre au marché de l’UE — sans droits de douane.
  • Les produits européens continueront d’être soumis à des droits de douane allant jusqu’à 15% aux États-Unis.
  • Engagement d’acheter de l’énergie américaine: 750 milliards de dollars.
  • Investissements prévus de l’UE dans l’économie américaine: encore 600 milliards de dollars.
  • Achat supplémentaire (non quantifié) d’armes américaines.

Formellement, l’accord ressemble à une convention commerciale classique. En réalité, c’est un levier stratégique pour détourner financièrement les fonds européens vers l’économie américaine — en pleine période d’instabilité économique pour l’Europe. Et ce n’est pas Bruxelles qui paiera, mais les gouvernements nationaux. 

L’Allemagne, comme toujours, portera probablement le poids principal. Le dogme non écrit "Les Allemands paient pour tout" reste fiable — même si l'industrie allemande faiblit, que la situation budgétaire y est tendue et que les infrastructures fondamentales s’y effritent. 

Mais avec la France et l’Italie, ce modus operandi sera difficile à reproduire. À Paris, cela fait déjà des mois que des tensions existent sous la surface, à Rome, on parle ouvertement d’une réorientation nationale. 

Le contenu géopolitique de l’accord ne réside pas dans le commerce, mais dans son impact explosif sur la cohérence interne de l’UE. Car ces engagements sont à peine réalisables politiquement. Et c’est là le germe d’une rupture imminente. 

Ursula von der Leyen a — volontairement ou par négligence — signé un pacte qui pourrait mener à la désintégration de l’Europe. 

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Le plan est clair, bien que non formulé :

  • L’UE devient le gestionnaire des intérêts américains.
  • L’Europe paie pour l’énergie, les armes et la dette américaines.
  • En même temps, l’administration Trump souhaite réduire ses dépenses en Ukraine — et tirer profit de la guerre.

L’Ukraine demeure un puits sans fond mais, dorénavant, sans garantie de crédit de la part des Etats-Unis. La pression qui s’exerce sur les caisses européennes croît, tandis que les Etats-Unis se ré-industrialisent avec l’appui de capitaux européens.

Conclusion :

Cet accord n’est pas un traité entre partenaires égaux: c’est un mécanisme de redistribution de nature géopolitique. Ce qui nous est vendu comme un « renforcement des relations transatlantiques » se révèle être un renoncement auto-mutilant de l’Europe qui refuse ainsi de s’affirmer.

Conséquence logique :

Nous assisterons à un affrontement entre la Commission de Bruxelles et les gouvernements nationaux.

Il ne s’agit plus de réformes. Il s’agit de la survie du projet européen en sa forme actuelle.

Lire la suite ici : https://t.me/global_affairs_byelena/2651?single

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L’avenir de la Russie au-delà de l’Occident - L’Europe a disparu, la Russie s’éveille

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L’avenir de la Russie au-delà de l’Occident

L’Europe a disparu, la Russie s’éveille

Alexander Douguine

Alexander Douguine déclare qu’à mesure que l’Occident dépérit, la Russie doit s'efforcer de devenir un Etat-civilisation en reprenant la voie qu’elle avait empruntée lorsqu’elle s’était séparée de l’Europe.

Aujourd’hui, beaucoup citent la remarque d’Alexey Gromyko selon laquelle « la Russie ressemble actuellement plus à l’Europe traditionnelle que les pays d’Europe eux-mêmes ». Je pense qu’il voulait exprimer quelque chose de très précis. Un jour, alors que j’étais en Argentine, j’ai crié : « Quel excellent pays européen, c’est ! » Plus tard, lorsque j’ai visité la France (avant même les sanctions), j’ai été horrifié par l'état dans lequel elle se trouvait : « Quel dépotoir, c’est ! ».

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Le fait est que beaucoup d’Européens qui viennent en Russie sont ravis. Cela leur rappelle l’Europe, mais dans une phase passée, disparue. C’est l’Occident qui n’existe plus dans l’Occident. On peut le rencontrer en Amérique latine ou ici chez nous. De plus, bientôt, certaines sociétés asiatiques pourraient être plus "occidentales" que l’Occident lui-même. La dégénérescence, l’échec total, la transgression et le déclin qui ont frappé les sociétés occidentales ne leur permettent plus d’être considérées comme des civilisations occidentales traditionnelles.

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Bien sûr, cela ne signifie pas que nous avons échangé nos places. Il faut faire très attention ici. Gromyko veut clairement dire que l’Occident s’est perdu, alors que nous ne le sommes pas encore. Mais en vérité, nous sommes à une étape de l'occidentalisation et de la modernisation qui paraît encore relativement convenable, précisément en raison de notre "retard". Si nous étions entrés davantage dans la logique de la civilisation occidentale, si nous l’avions suivie de plus près, je pense que nous vivrions à peu près la même chose: un cauchemar, une dégénérescence, un grand nombre de migrants sales et sans but qui réclament des droits, une population locale terrorisée, des pervers libéraux totalitaires qui échappent à la loi tout en commettant des crimes horribles. Tout cela nous a également menacés, jusqu’à l'effondrement final et la disparition de cette gabegie.

Le fait que nous ayons freiné à un certain moment et refusé de suivre davantage encore l’Occident est ce qui crée ce sentiment d’un Russie confortable, sympathique, en développement, ce que Gromyko a noté. Il n’y a rien de mal à cela ; c’est une observation très précise.

Comme Tucker Carlson l’a dit : si quelque chose ressemble encore à l’Occident, c’est la Russie, Moscou et Saint-Pétersbourg.

Oui, cela ressemble vraiment à cet Occident révolu. Pendant ce temps, Rome, Paris et Londres sont devenues des dépotoirs, où il est souvent difficile de trouver un Blanc ou des valeurs traditionnelles. Nous ne parlons pas des pays asiatiques ou africains. Bien que l’Afrique elle-même soit un monde magnifique avec sa propre culture. Les pays islamiques sont aussi admirables ; les musulmans traditionnels sont tout simplement merveilleux. Mais chacun devrait vivre dans son propre pays. Pourtant, ils sont délibérément amenés en Europe par les mondialistes pour effacer la population locale jusqu’à l’invisibilité, puis pour la remplacer simplement par des robots.

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En même temps, je tiens à souligner que la déclaration de Gromyko (photo) n’est pas un argument qui devrait nous guider tous. Elle ne peut pas servir de base à la mission de la Russie, à sa stratégie ou à notre souveraineté. C’est simplement une observation facile, énoncée par un membre de l’élite russe, par un héritier d’une famille soviétique bien connue, qui profite de la vie et remarque que tout fonctionne bien ici, alors que tout s’est effondré et fonctionne de mal en pis en Occident. En d’autres termes, ce n’est qu’un commentaire fugace d’un observateur extérieur.

En réalité, c’est une remarque aux assises très fragiles et instables. Car en vérité, la Russie est une civilisation distincte. Nous nous sommes séparés de la civilisation occidentale au 11ème siècle et sommes devenus une civilisation indépendante au 15ème siècle. Nous avons pris conscience de nous-mêmes aux 16ème et 17ème siècles, et puis, suite à des succès variés, nous avons tenu bon — parfois nous avons reculé, parfois nous sommes revenus à l'avant-plan. Aujourd’hui, c’est l’ère du retour à la conscience que nous sommes un État-civilisation. Notre président en parle, et de nombreux hauts responsables aussi.

En résumé, je trouve la remarque de Gromyko quelque peu déplacée. Il ne s’agit pas de se réjouir d’être en retard par rapport à l’Occident, et que tout ici soit propre et en ordre, que tout fonctionne, et que les gens normaux demeurent en place — alors que tout cela a disparu en Occident. Après tout, c’est aussi ce que beaucoup de nos invités d’Amérique et d’Europe disent — ceux qui soutiennent un monde multipolaire et rejettent la dictature libérale qui règne en Occident.

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Les choses peuvent être « merveilleuses » pour nous, d’une certaine façon, mais ce n’est pas encore une merveille à la russe. Nous avons suivi l’Europe, mais nous avons pris du retard. Et il s’est avéré que prendre du retard était mieux que de suivre sans délais. Regardez simplement où tout cela a conduit l’Ukraine et beaucoup d’autres pays.

Ce dont nous avons besoin, c’est de notre propre civilisation. Nous devons nous reconnaître comme un État-civilisation. Nous devons construire une Grande Russie. Une Russie qui, même esthétiquement, sera différente — technologiquement aussi, en apparence extérieure à l'Occident et surtout psychologiquement différente. Elle ne peut pas être une autre Europe hédoniste qui serait à la traîne et à la périphérie, elle doit essayer de se couper des formes les plus toxiques que l’Occident adopte désormais. Cette approche ne durera pas longtemps.

Avancer vers l’Europe maintenant, c’est s’engager vers l’abîme, vers la décharge — vers le LGBT, vers d’autres formes de transgression, vers le féminisme, vers la chirurgie transgenre, vers le remplacement des humains par des biorobots, et vers le transfert du pouvoir à l’intelligence artificielle. Toutes ces formes de déchéance totale que nous voyons aujourd’hui en Occident devraient être in fine adoptées si nous avancions dans la direction de l’Europe. Et s’arrêter simplement à ce point médian ne fonctionnera pas longtemps.

Rester comme l’Europe d’autrefois n’est pas un projet. Ce n’est pas une vision d’avenir. L’avenir de la Russie est quelque chose de tout à fait différent.

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La Russie doit devenir elle-même. Et répondre à la question « Qu’est-ce que c’est, exactement, la Russie ? »: ce n’est pas simple. Mais une chose est claire: ce n’est pas l’Occident. Même nos Occidentalistes et libéraux ont commencé à comprendre que notre Russie, ce n’est pas l’Occident moderne. Pourtant, ils pensent encore: « Restons comme ça, figeons ce moment — il est si beau. »

Mais cela ne fonctionnera pas. Nous avons besoin de ressources pour l’avenir, nous avons besoin d’énergie, nous devons faire renaître des forces, nous avons besoin de visions — des visions d’un avenir spécifiquement russe. Sans cela, notre moment présent ne sera qu’une pause avant de tomber plus profondément dans l’abîme. Une chute vers laquelle nous nous précipitons déjà depuis 100 ans — surtout dans les années 1990.

Aujourd’hui, nous avons besoin d’un changement stratégique profond qui devrait nous mener vers un État-civilisation. Heureusement, notre président parle dans ces mêmes termes. Mais cela doit être élaboré en détail, décrit, et mis en œuvre. C’est le chemin que nous devons suivre.

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Thaïlande-Cambodge : Guerre des frontières comme prétexte à un changement de régime ?

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Thaïlande-Cambodge: Guerre des frontières comme prétexte à un changement de régime ?

Source: https://report24.news/thailand-kambodscha-grenzkrieg-als-...

Le conflit à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge s’intensifie. Bangkok pourrait tenter de provoquer un changement de régime à Phnom Penh. Les États-Unis, la Chine et le Vietnam sont également impliqués en coulisses.

Une fois de plus, les conséquences des délimitations des frontières, datant de l'ère coloniale, provoquent un conflit militaire. Les différends frontaliers qui durent depuis des décennies entre le Cambodge et la Thaïlande s’enveniment à nouveau, débouchant sur des affrontements armés entre ces deux pays voisins d’Asie du Sud-Est. Des cartes imprécises et des accords contradictoires entre la puissance coloniale française dans l’actuel Cambodge et le royaume de Siam, alors en vigueur, ont permis en 1962 à la Cour Internationale de Justice de statuer en faveur de Phnom Penh, mais Bangkok refuse de reconnaître cette décision.

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Les combats actuels à la frontière thaïlando-cambodgienne semblent, à première vue, le résultat de ce conflit territorial, mais le problème est plus profond. Selon certains rapports, l’armée thaïlandaise aurait provoqué cette escalade pour redorer sa réputation ternie par un scandale politique. Le gouvernement thaïlandais parle ouvertement d’un danger de guerre, tout en rejetant toute médiation internationale.

La ligne officielle de Bangkok est que ces incidents relèvent d’une légitime défense contre une prétendue agression cambodgienne. Cependant, plus les combats durent, plus le risque que les objectifs changent augmente. La dynamique d’une « creep mission » est manifeste: ce qui commence comme une défense du territoire pourrait rapidement se transformer en une tentative de « démilitarisation » du Cambodge, voire de changement de régime à Phnom Penh.

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Cela s’explique aussi par le fait que l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen (photo), dont le fils Hun Manet gouverne actuellement le pays, est considéré comme un maître chanteur dans l’ombre. En Thaïlande même, Hun Sen, qui est également diabolisé en Occident, est de plus en plus perçu comme une menace, ce qui pourrait justifier d’éventuelles tentatives de changement de régime. À Washington ou à Bruxelles, cela serait probablement toléré, d’autant plus que l’actuelle direction cambodgienne collabore étroitement avec Pékin. Un régime marionnette pro-occidental et favorable à la Thaïlande serait alors un coup géopolitique que l’Occident, en toute probabilité, accueillerait favorablement.

Les spéculations sur un changement de régime sont renforcées par l’opinion publique en Thaïlande. Beaucoup de Thaïlandais considèrent la direction actuelle du Cambodge comme une menace permanente pour la sécurité nationale. La hiérarchie militaire thaïlandaise pourrait donc chercher à profiter de l’occasion pour régler le « problème Cambodge ». La supériorité des forces armées thaïlandaises est un atout, et une avancée ciblée et directe vers Phnom Penh n’est pas hors de question. Cependant, cela impliquerait que les troupes thaïlandaises doivent parcourir plus de 400 kilomètres à travers un terrain hostile, ce qui laisserait le temps aux forces cambodgiennes de préparer une ligne de défense.

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Bien que l’armée thaïlandaise dispose d’environ trois fois plus de soldats que celle du Cambodge, et soit aussi nettement mieux équipée et technologiquement avancée, la perspective d’une guerre de guérilla prolongée serait plus difficile. D’autant plus que le Vietnam, qui a également renversé les Khmers rouges en 1979, a ses propres intérêts en Cambodge et ne souhaite pas voir une administration pro-occidentale y prendre racine. Hanoi regarde aussi la présence croissante de la Chine dans le pays voisin avec méfiance.

Après les crises militaires en Ukraine et au Moyen-Orient, une nouvelle escalade majeure en Asie du Sud-Est pourrait se développer. La seule incertitude réside dans la mesure où Washington et Pékin interviendront dans ce conflit pour le faire évoluer dans la direction qu’ils souhaitent.

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lundi, 28 juillet 2025

Le département d'État américain accuse l'UE de manque de liberté d'expression et de censure

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Le département d'État américain accuse l'UE de manque de liberté d'expression et de censure

Par Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/07/us-aussenministerium-wirft-eu...

« Tout ce que le Digital Services Act (DSA) protège vraiment, ce sont les élites européennes contre leurs propres peuples », écrit le département d'État américain sur X.

Le 2 juillet dernier, la Commission européenne a discrètement adopté un acte juridique dont les conséquences seront graves: le « Delegated Act on Data Access » relatif au « Digital Services Act » (DSA) précise quel sera l’accès des chercheurs politiquement approuvés aux données internes des plateformes.

Simultanément, un échange diplomatique ouvert s'est effectué entre la France et les États-Unis – non pas dans des instances officielles, mais sur X. Deux publications visuellement presque identiques, un espace numérique, deux récits opposés. Le message: la lutte pour la liberté d’expression a atteint une nouvelle phase – et l’UE se trouve de plus en plus au centre des critiques.

La représentation permanente de la France auprès de l’ONU a loué le Digital Services Act, applicable à toute l’UE, comme une loi qui ne viole pas la liberté d’expression mais garantit la sécurité numérique.

Mais le département d’État américain a réagi de façon exceptionnellement dure: « En Europe, des milliers de personnes ont été condamnées pour avoir critiqué leurs propres gouvernements. Ce message orwellien ne trompe pas les États-Unis. La censure n’est pas une liberté. Tout ce que le DSA protège vraiment, ce sont les élites européennes contre leurs propres peuples. »

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Le message original, lui, a été rayé. La forme visuelle reste, mais le contenu sémantique change. Les États-Unis accusent ouvertement l'Europe de pratiquer la censure – ce qui entraîne une rupture diplomatique. La ligne transatlantique en matière de démocratie et de droits fondamentaux n’existe plus.

Le socle juridique : le Delegated Act du 2 juillet

Tandis que la symbolique diplomatique devenait virale, l’UE établissait parallèlement la base formelle de ce que critiquent les États-Unis. Le nouveau « Delegated Act » oblige les grandes plateformes à permettre un accès interne aux données pour les chercheurs dits « vetting ».

Ces "chercheurs" doivent être politiquement approuvés, leur sujet doit correspondre au catalogue européen des risques systémiques, leur institution doit être accréditée, leur objectif conforme à la visée européenne de « sécurisation de la démocratie ».

Ce qui est présenté comme une offensive pour la transparence apparaît, à y regarder de plus près, comme un régime d’accès sélectif: seuls ceux qui sont autorisés peuvent faire de la recherche. Seuls ceux qui sont considérés comme « pertinents » par l’UE ont accès. Le public dans son ensemble reste exclu. L’accès à la recherche n’est pas vérifié juridiquement, mais attribué administrativement.

La nouvelle architecture du pouvoir doxographique

En conséquence, une double structure de contrôle se met en place: les plateformes doivent expliquer comment elles limitent, suppriment ou rendent invisibles les contenus via des algorithmes – mais elles le font en dialogue avec les autorités, pas avec les utilisateurs.

Simultanément, la recherche et la critique sont canalisées. Ceux qui n’obtiennent pas de permission officielle restent aveugles face aux mécanismes de manipulation de l’opinion numérique.

La maîtrise de la définition des termes comme « désinformation », « discours haineux » ou « débat civique » reste entre les mains d’institutions soumises à une pression légitimante. La Commission européenne – qui n’est pas un gouvernement élu officiellement – contrôle l'espace numérique européen, sans contrôle public, sans équilibre juridique. La critique à ce sujet est structurellement compliquée: les chercheurs ne peuvent étudier que ce que la Commission permet. La connaissance scientifique devient une fonction sous licence et déterminée par l’agenda politique.

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USA contre l’Europe : intérêts plutôt que valeurs

Le fait que ce soient précisément les États-Unis qui attaquent publiquement ce mécanisme s’explique géopolitiquement. Sous Trump, Washington définit sa politique extérieure strictement par ses intérêts – et exploite chaque faiblesse de l’adversaire pour se positionner mondialement.

Une Europe qui régule les opinions est vulnérable – non militairement, mais moralement. Et ceux qui poursuivent leurs critiques perdent la maîtrise de la signification de termes tels démocratie, liberté, pluralisme.

Dans ce nouvel ordre, l’UE ne se présente plus comme un partenaire d’alliance, mais comme un acteur doté de sa propre infrastructure – mais elle est sans crédibilité. Le DSA devient ainsi un instrument de défense, mais aussi une faiblesse stratégique: ce qui était conçu comme une protection devient une cible d’attaque.

Les États-Unis montrent ouvertement que l’UE parle de liberté, mais agit selon la logique du contrôle. Et cela est politisé – non pas malgré, mais à cause du fondement des valeurs occidentales.

Conclusion : Le DSA comme symbole d’un modèle qui s’effrite

Le « Digital Services Act » n’a jamais été davantage qu’une loi, mais est simultanément l’expression d’un paradigme politique: la crise de l’Occident ne se décide plus par la violence, mais par les récits/les narratifs.

Les institutions européennes font tout pour stabiliser ces récits – même si cela coûte la vie à la liberté d’expression.

L’échange entre la France et les États-Unis montre que le récit de la démocratie libérale n’est plus évident. Il doit être activement défendu – pas contre des ennemis extérieurs, mais contre des fissures internes.

Le DSA doit aider à colmater ces fissures. Mais à chaque nouveau paragraphe, il devient de plus en plus clair: les façades tiennent, mais la structure sous-jacente s’effrite.

Ce qui reste, c’est d'abord un espace discursif géré, encadré, avec une apparence démocratique – et, ensuite, la méfiance de ceux qui ne peuvent plus y entrer. 

L’ère du post-journalisme. Pourquoi plus personne ne croit aux journaux

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L’ère du post-journalisme. Pourquoi plus personne ne croit aux journaux

Le discrédit de l'information se traduit par une dépendance à des algorithmes « sans maîtres »

par Alice Carrazza

Source: https://www.barbadillo.it/123233-lera-del-post-giornalism...

Tout est en ordre et pourtant rien n’est organisé. Il ne sert à rien non plus de se faire des illusions: l’idée que l’opinion publique puisse encore se mobiliser autour de quelque chose est dépassée. La majorité a cessé de lire les journaux. On ne les feuillette plus, on ne les ouvre plus, on n’y croit plus. Nous sommes dans l’ère du post-journalisme.

L’ère de l’homme ordinaire

Aujourd’hui, on cherche l’info sur TikTok. Les commentaires arrivent via Instagram. Les résumés circulent sur Telegram. Si vous demandez pourquoi, les gens répondent: « Là-bas, les infos ne sont pas manipulées. » Ainsi, la voix de l’éditorialiste, du politicien, du présentateur en costume-cravate, ne compte plus pour personne. Mieux vaut l’homme ordinaire, avec un micro USB et trois petits spots LED. Celui qui parle depuis sa voiture ou sa petite chambre. Qui fait des erreurs de conjugaison, mais qui paraît « vrai ». On dit qu’il n’a pas de maîtres, ou du moins, qu’il regarde dans tes yeux — en réalité, sur l’écran.

Idéologie sans réalité

La pensée critique s’évapore donc aussi vite que la vidéo suivante. C’est décourageant, de fait. Pourtant je comprends ce glissement. Car c’est précisément là le problème: le journalisme a perdu de sa crédibilité. Il a abandonné son rôle d’observateur. Il a pris position, souvent sans savoir le faire ou sans en être vraiment convaincu. Il a adopté l’idéologie ambiante, perdu la réalité concrète. Il a accepté de devenir algorithme, contenu ou « sujet tendance ». Ainsi, en cherchant sans cesse à capter l’attention, il a perdu son autorité. Et ceux qui lisent l’ont remarqué.

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Tout le monde parle de tout

Autrefois, une parole était vraie si elle était prononcée par quelqu’un qui en avait le droit, le rôle, la responsabilité. C’est ce qu’a expliqué, il y a des décennies, le philosophe français Michel Foucault: il existe un ordre qui détermine qui peut parler et avec quelle légitimité. Aujourd’hui, avec l’illusion démocratique des réseaux sociaux, tout le monde parle de tout. Mais dans ce chaos général, personne ne sait vraiment plus rien. Attention, ce n’est pas parce qu’il manque des informations, mais parce qu’il n’y a plus d’espace consacré pour y réfléchir. Il n’y a plus de hiérarchie entre vrai et faux, entre ce qui est vérifié et ce que l'on a entendu dire. Entre auteur et personnage. Il ne reste que ce qui fonctionne. Ce qui tourne. Ce qui « perce ». Résultat ? La parole n’a plus de poids. Tout est discours, et donc rien n'existe vraiment. Tout est visible, mais en réalité, on ne voit rien. Nous sommes à une époque où l’opinion précède les faits. Où la réaction vaut plus que la réflexion. Où l’on ne cherche plus ceux qui savent, mais ceux qui confirment ce que l’on pense déjà.

Tais-toi, personne ne t’écoute

C’est le post-journalisme: ce n'est pas la mort de la presse, mais la rupture irrémédiable entre l’écrivain et le lecteur. Entre celui qui doit expliquer et celui qui ne veut plus écouter. Pourquoi ? Parce qu’il est fatigué. Et il ne sert à rien de parler plus fort, plus longtemps ou plus souvent. Peut-être faut-il parler moins, mais mieux. Il faut même se taire. Ou donner au discours un mot à la fois.

 

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dimanche, 27 juillet 2025

Syrie : le conflit par procuration entre la Turquie et Israël

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Syrie: le conflit par procuration entre la Turquie et Israël

par Davide Malacaria

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/siria-il-conflitto-per-p...

Les affrontements en Syrie – au centre desquels il convient d'évoquer ceux qui se sont déroulés dans la région de Sweida, habitée par les druzes – ont causé plus de 500 victimes, avec la menace d’une forte augmentation, car le fragile cessez-le-feu, obtenu avec difficulté, vacille.

Tout a commencé avec le chaos qui a suivi la chute d’Assad, lorsque le terroriste de confiance de l’Occident, Ahmed Al-Sharaa, anciennement Mohammad al Golani, a été porté au pouvoir à Damas. Il était d’abord le chef d’une faction de l’État islamique, puis d'Al-Nusra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, un terroriste formé, comme le leader de l’État islamique al-Baghdadi et beaucoup d’autres, dans les prisons américaines, dont il a été libéré en 2011, au début des événements qui visaient le changement de régime en Syrie.

Après la chute d’Assad, Ahmed Al-Sharaa, aidé par Ankara qui l’avait guidé pour le compte de l’Occident lors du changement de régime, a eu du mal à recoller les morceaux de la Syrie, largement causés par sa propre action. Mais peu à peu, grâce à Ankara, il a réussi à rétablir une apparence d’État, même si beaucoup ne faisaient pas confiance à ce terroriste en costume-cravate, et refusaient de lui remettre les armes.

Cela a donné lieu, en mars dernier, aux pogroms de Latakia et Tartus, où plus de mille alaouites, branche dissidente du chiisme ayant soutenu le président Assad, ont été brutalement massacrés par ces anciens terroristes qui avaient pris le pouvoir.

Une partie aussi de la communauté druze, minorité avec une religion très particulière, a évité la consigne, mais leur insubordination a été en partie tolérée, car cette communauté bénéficiait de la protection israélienne qui, après la chute d’Assad, a étendu son influence dans le Golan et les régions environnantes, déclarées unilatéralement zones démilitarisées.

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Tous les druzes ne sont pas heureux de recevoir cette protection intéressée, bien au contraire. Beaucoup la rejettent comme une ingérence indue, mais pour les ambitions expansionnistes de Tel Aviv, déterminée à devenir une puissance mondiale grâce à sa mainmise sur le Moyen-Orient, cela ne représente qu’un détail secondaire.

Passons aux derniers événements: ce qui a déclenché le chaos actuel, qui a commencé, incidemment, un autre 11, funeste, précisément le vendredi 11 juillet, lorsqu’un jeune druze a été enlevé alors qu’il se rendait à Damas. Un événement plutôt fréquent dans cette région, où depuis longtemps, il y avait des frictions et des affrontements entre druzes et bédouins locaux.

Mais cette fois, les combats ont été de plus grande ampleur, obligeant Damas à intervenir en force. Mais au lieu d’éteindre l’incendie, l’intervention l’a en fait enflammé, les druzes accusant les forces de Damas de protéger leurs amis bédouins, également musulmans sunnites, et de déclencher des affrontements plus vastes entre druzes et l’armée syrienne, qui ont fait plus de 100 victimes.

Un conflit inégal, où les druzes sont voués à souffrir. Mais comme il était évident, Tel Aviv a envoyé ses forces pour défendre les druzes, qui constituent aussi une minorité bien intégrée dans l’État israélien.

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Et voici que la situation se retourne: l’armée syrienne ne pouvait rien contre l’aviation israélienne, qui non seulement a bombardé Damas, mais a également lancé des attaques contre la capitale, frappant le ministère de la Défense, en guise d’avertissement aux maîtres du jeu.

Une intervention qui a fait s’effondrer le réseau, que Washington a patiemment tissé ces derniers mois, espérant faire de la Syrie une sorte de pont entre la Turquie et Israël, consolidant la mainmise d’Ankara sur le pays tout en renforçant celle d’Israël sur le Golan, avec, pour couronner le tout, l’adhésion de Damas aux Accords d’Abraham, ce qui constitue un autre cadeau pour Tel Aviv. Le tout financé par l’argent du Qatar et d’autres monarchies sunnites, à qui Washington a confié la reconstruction du pays, dont bénéficieraient les intérêts turcs et israéliens.

Tous heureux, en apparence. Si ce n’est que le chaos créatif, soit la stratégie des néoconservateurs américains déployée depuis longtemps pour remodeler le Moyen-Orient, fonctionne peu lorsqu’on l’applique à la réalité, car le chaos est par nature destructeur.

Ni les convergences parallèles entre Netanyahu et Erdogan, évidentes dans de nombreux dossiers au Moyen-Orient malgré leur antagonisme joué pour la galerie, ne peuvent suivre un parcours non conflictuel comme d’autres partenariats à distance. L’expansionnisme d’Israël ne peut que entrer en conflit avec le rêve néo-ottoman d’Erdogan.

Si le fragile cessez-le-feu actuel, déjà brisé par des affrontements localisés risquant de déclencher de nouveaux incendies, a été une petite victoire de Washington, qui a négocié entre les parties en rassurant la Turquie qui voyait vaciller son influence sur le pays voisin, il est également vrai que cette fois la Russie et la Chine sont entrées en jeu pour préserver un minimum d’ordre dans la région.

Car elles savent toutes deux que l’objectif d’Israël est toujours le même: provoquer le chaos aux portes de l’Iran. Si la Syrie tombe dans le chaos, celui-ci se propagera inévitablement en Irak, qui redoute depuis longtemps cette possibilité, au point d’avoir renforcé ses frontières.

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Sans compter que la situation menace aussi le fragile Liban, déjà confronté aux incursions israéliennes incessantes et illégitimes, ainsi qu’aux pressions de l’envoyé américain pour le Liban et la Turquie, le funeste Tom Barrack, qui opère en tant que gouverneur colonial dans la politique du pays des cèdres.

Sa mission est d’éliminer le Hezbollah du Liban, en commençant par son désarmement, pour le livrer ensuite aux mains d’Israël. Il agit avec une certaine agressivité, allant jusqu’à proférer des menaces: si la milice chiite ne respectait pas les diktats de Washington, le pays reviendrait à l’époque de Bilad al-Sham, quand il faisait partie de la Grande Syrie.

Un projet qui, bien qu’il soit démenti, est toujours chuchoté par les néoconservateurs et par Ankara, comme le montre un article de The Cradle sur l’influence turque croissante, par le biais d’un bureau spécial à Damas et dans la ville libanaise de Tripoli, dont le port constitue une infrastructure éminemment stratégique. À cela s’ajoutent des rumeurs recueillies par i24NEWS sur la demande des autorités syriennes aux États-Unis de prendre le contrôle de la ville en échange de leur adhésion aux Accords d’Abraham. Telle est la sinistre nature du chaos créatif, qui a déjà causé beaucoup de souffrances dans la région.

Est-ce la fin de Zelensky?

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Est-ce la fin de Zelensky?

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-fine-di-zelensky/

Zelensky, le petit, minuscule et envahissant tyran de Kiev, semble arrivé à la fin de sa route.

Beaucoup de signaux indiquent qu’il perd presque tout soutien.

À commencer par celui, évidemment essentiel, de Washington.

Trump ne l’a jamais estimé. Et ne l’a jamais considéré comme utile. Au contraire, il l’a toujours vu comme une créature de Biden. Et comme un obstacle concret à ses propres stratégies.

Des stratégies qui visent à détendre les relations avec Moscou. Et cela pour des raisons économiques – l’importation de matières premières dont la Russie est un grand producteur – ainsi que pour des raisons purement politiques.

Le problème de Trump, c’est Pékin. Un rival commercial de première importance. Et le président américain sait bien qu’en isolant la Chine de Moscou, il pourra tenter d’affaiblir la concurrence chinoise dans la guerre en cours. Une guerre commerciale, du moins pour l’instant, mais une guerre quand même.

Donc Zelensky doit être houspillé hors des sphères du pouvoir à Kiev. D’une manière ou d’une autre. Parce qu’il a trop souvent dépassé les limites, instauré une dictature personnelle, s’est enrichi, lui et son cercle, aux dépens des Ukrainiens. Qu’il a envoyés à la boucherie.

Et il doit aussi être chassé parce que Poutine n’a aucune intention de négocier avec lui. Il le considère, non sans raison, comme illégitime. Et si Zelensky restait en place à Kiev, il n'y aurait aucune possibilité de rétablir la situation.

Il n’y a donc que deux solutions: soit les Russes arrivent jusqu’à Kiev et effacent l’Ukraine des cartes géographiques, soit il y aura la guerre totale. Que Trump ne veut absolument pas.

Donc Zelensky doit partir. En douceur ou par la force. Et à Kiev, quelqu’un, probablement un militaire, doit prendre le pouvoir et négocier officiellement avec le Kremlin. Et il faut aussi que ce nouveau personnage soit accepté par Poutine.

Le petit, minuscule, tyran de pacotille, cependant, ne semble pas vouloir se rendre. Il s’est probablement trop identifié à son rôle, et tente, désespérément, de s'accrocher au pouvoir. En espérant le soutien des Anglais et des Européens.

Un espoir vain. Car, malgré leurs discours et leurs promesses (n'es-ce pas, Madame Meloni ?), les Européens, sans les États-Unis, ne sont tout simplement pas capables d’affronter la Russie.

Et Poutine le sait très bien.

En attendant, la rue à Kiev s’enflamme. Elle demande, à haute voix, la démission de Zelensky.

Je peux me tromper, mais il me semble que cette mobilisation est fabriquée. Préparée et provoquée par des centres de pouvoir occidentaux. Emanant de Washington. De Trump, pour être clair.

Zelensky a toujours contrôlé le pays, en déployant une censure stricte et une répression violente.

Et cette politique, disons, s’est accentuée au cours des deux dernières années.

Il est donc très peu probable que les manifestations demandant sa démission soient « spontanées ».

Il est plutôt envisageable de les voir comme un signal clair de Washington. Qui veut un changement de personnage dans la triste farce que les Américains ont mise en scène à Kiev.

Pour lui, pour cet acteur jadis forcé à se hisser au pouvoir, c’est désormais la dernière cloche qu'il entend sonner.

Et s’il ne le comprend pas, en se retirant dans l’un des paradis fiscaux où il a amassé des fortunes volées à l’Ukraine, ce sera peut-être le glas.

samedi, 26 juillet 2025

Le nouveau “Général Armageddon” de la Russie et la peur de la guerre totale en Occident

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Le nouveau “Général Armageddon” de la Russie et la peur de la guerre totale en Occident

Les négociations s’évanouissent ; le conflit reprend

Alexander Douguine

Alexander Douguine présente les pourparlers d’Istanbul comme un théâtre sans avenir et déclare que l’ère de la guerre totale a commencé.

Examinons comment le troisième tour de négociations à Istanbul a été couvert cette fois-ci par les médias. Tout à fait différemment des premier et deuxième tours.

Cette fois, l’information était chiche et laconique, comme si elle concernait une routine qui mènerait clairement nulle part. Les deux premiers tours étaient essentiellement les mêmes sur le plan du contenu, mais ils ont provoqué un frisson nerveux au sein de la société russe: les patriotes craignaient la trahison comme si c’était une sentence de mort, tandis que les libéraux silencieux et les occidentalisés de l’élite aspiraient à cette trahison avec un plaisir pervers. Cette tremblote ne pouvait être dissimulée. Maintenant, tout le monde comprend que la trahison n’arrivera pas, et pour le reste — personne ne s’y intéresse particulièrement.

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Dans les premiers tours, tout le monde, directement ou indirectement, était à l’écoute de la réaction de Trump. À tout moment, il pouvait venir lui-même, s'emporter furieusement contre Zelensky, exploser de rage face à la détermination de Poutine, et ainsi de suite. Il n’est allé nulle part, s’est énervé contre tout le monde, a vitupéré contre tout le monde, insulté tout le monde, puis est retourné à ses affaires — en l'occurrence dissimuler la liste d’Epstein et tenter de faire arrêter Obama.

Malgré l’excentricité de Trump, le comportement des États-Unis s’est avéré, curieusement, plutôt prévisible et peu différent de celui de Biden et des néocons — et nous avons appris à vivre et à fonctionner dans de telles circonstances. Ce n’est pas que Trump se soit complètement retiré, mais il ne semble pas prêt à faire quelque chose d’extrêmement mauvais (ni même quelque chose de bon) en ce moment. Cela signifie que la situation perdurera sur le long terme. Les 50 jours que Trump a déjà abandonnés ne signifient rien du tout. D’où l’attitude générale envers le troisième tour: le facteur Trump s’est estompé, et donc les négociations n’ont plus beaucoup de poids. Il n’y aura pas de miracle. Les nazis ukrainiens ne sont toujours pas prêts à se rendre, donc il n’y a rien à discuter.

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Il vaut la peine de s’arrêter sur le facteur Vladimir Medinsky (photo). Beaucoup croyaient à tort, faute de détails, qu’il était responsable de l’échec des premières négociations d’Istanbul en 2022, qui ont été suivies de réelles difficultés sur le champ de bataille pour la Russie. Il n’était pas en tort et, alors, comme maintenant, poursuivait une ligne fortement patriotique. C’est un homme intelligent qui ne vendra pas sa patrie. Le premier tour des nouvelles négociations a clairement montré cela. Ainsi, dans l’œil de ses alliés comme de ses ennemis, il est perçu comme un nouveau “Général Armageddon” ou quelque chose comme ça. Le fait qu’il soit historien ne fait qu’ajouter à la gravité: nous forgeons maintenant l’histoire de la Russie, et pour cela — pour obtenir la victoire — cette histoire doit être connue et comprise. C’est ainsi qu'apparaît le bon type d’historien.

En même temps, il ne faut pas surévaluer les protestations qui se déroulent actuellement à Kiev, afin d’éviter de retomber dans la panique. Tout d’abord, le nombre de personnes impliquées dans ces manifestations reste relativement faible, et ce n’est guère une tendance généralisée. Beaucoup restent fidèles au régime. C’est regrettable, mais c’est la réalité. Deuxièmement, le NABU (Bureau anti-corruption national de l’Ukraine) et le SAP (Procureur anti-corruption spécialisé) ne sont jamais que des structures soutenues par Soros. Elles ne feront jamais rien d’utile ou de bénéfique pour nous. C’est une évidence. Par conséquent, il est prématuré de considérer la position de Zelensky comme catastrophique ou même fragile. Ce qui signifie que Kiev n’est pas encore prête pour un dialogue substantiel avec nous.

Pendant ce temps, l’Europe se prépare à faire la guerre contre nous [la Russie] de manière directe et plus dure. Cela aussi ne doit pas être ignoré.

En un mot, il faut maintenant comprendre que la grande guerre est chose sérieuse, car elle se prolongera et sera totale. Il est temps de transformer la Russie en un pays sur pied de guerre. Combien de temps continuerons-nous à crier “Nous sommes pour la paix” ? Même si nous désirons effectivement la paix (mais certes pas à n’importe quel prix !), ils veulent surtout la guerre, eux, et ne cherchent pas à le cacher. L’Occident a pris sa décision: si l’Ukraine ne peut pas vaincre la Russie, alors l’Union européenne essaiera, et ce qui se passera ensuite, ils le découvriront plus tard. Une apocalypse nucléaire est tout à fait possible. L’état des sociétés occidentales s’est tellement dégradé que l’autodestruction atomique ne paraît plus une idée si terrible à leurs esprits tordus. Télécharger la conscience sur des serveurs dans le cloud puis s'autodétruire. Cela semble fou, mais ce n’est plus aussi invraisemblable qu’il y a quelques décennies.

Dans une telle situation, les négociations avec Kiev sont tout simplement dépourvues de sens — pour l’instant, du moins. Qu'elles se poursuivent ou soient mises en pause, cela ne change rien. Des assistants de Medinsky ou du personnel purement technique peuvent être envoyés au prochain tour. La nouvelle version de “Général Armageddon” a accompli sa mission. Brillamment. La prochaine étape est la signature d’un acte de reddition inconditionnelle. Cela peut très bien être fait par le président lui-même lors d’une rencontre avec Zelensky, qui a déjà commencé à rechercher une telle rencontre.

Mais pour que tout cela devienne réalité, nous devons commencer à convertir le pays de manière plus intensive à une économie de guerre. On disait autrefois que personne n’est prêt pour la guerre jusqu’à ce qu’elle commence. Cela dure déjà quatre ans et durera encore beaucoup plus longtemps, durement, terriblement. Il est temps de l’ouvrir dans nos cœurs et nos âmes.

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Un ancien commissaire de l’UE démantèle les sanctions contre la Russie – “une idée extrêmement dangereuse” 

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Un ancien commissaire de l’UE démantèle les sanctions contre la Russie – “une idée extrêmement dangereuse” 

Source: https://report24.news/ex-eu-kommissar-demontiert-russland...

Vouloir ruiner la Russie est une idée quasi fatale, a récemment déclaré l’ancien commissaire européen Günter Verheugen (SPD) dans la “Weltwoche”: il critique vivement la politique de l’UE et dénonce la politique de sanctions ainsi que le refus de tout dialogue et de toute diplomatie. Il semble que les Européens soient obsédés par l’idée qu’une attaque russe est une chose décidée depuis belle lurette et que tout ce qui reste à faire, c’est d’augmenter la production d’armements.

L’article ci-dessous a été publié pour la première fois par Deutschlandkurier:

Dans une contribution à la “Weltwoche” suisse, l’ancien commissaire européen Günter Verheugen (SPD) dénonce la folie des sanctions de l’UE contre la Russie. Les 18 paquets de sanctions en place affaibliraient davantage l’Union européenne qu’ils ne font de mal à la Russie. En outre, Verheugen critique le fait que l’UE ne prenne pas en compte les conséquences de cette politique de sanctions. Une éventuelle dislocation de la Fédération de Russie aurait des répercussions négatives pour l’Europe de l’Ouest.

Les sanctions de l’UE, visant à affaiblir l’économie russe et à isoler politiquement le pays, se sont retournées contre elle, constate l’ancien vice-président de la Commission européenne, après qu'Euro-Bruxelles ait récemment imposé son 18ème paquet de sanctions. Celui-ci cible notamment les secteurs russes de l’énergie et de la banque.

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Verheugen, qui a été commissaire européen pour l’industrie et les entreprises de 2004 à 2010, écrit dans la “Weltwoche” que ces sanctions de l’UE équivalent quasiment à se tirer une balle dans le pied. Elles affectent surtout leurs propres auteurs, le coût le plus élevé étant supporté par l’Occident.

Verheugen critique sévèrement la politique de sanctions de l’UE: “L’objectif de ruiner la Russie par des sanctions sévères et celui d’isoler politiquement la Russie n’ont pas été révisés. Ces deux objectifs n’ont pas été atteints. Il n’y a pas beaucoup d’exemples où un objectif politique, à savoir mettre un adversaire économiquement à genoux et le détruire ‘comme en temps de guerre’, se retourne aussi complètement contre lui. La guerre économique contre la Russie en est un exemple.”

L’ancien politicien de la SPD socialiste allemande, qui a été secrétaire général des Démocrates libres de 1978 à 1982, pense, à propos du conflit en Ukraine: “Indépendamment de ce qui sera décidé à Washington et à Moscou, nous devons, en tant qu’Allemands et Européens (et pas seulement les pays qui sont dans l’Union européenne), nous poser la question de savoir où nous en sommes réellement et quelle est notre responsabilité, notre intérêt et notre rôle potentiel. Si nous nous posons effectivement cette question, nous devrons alors reconnaître que la politique de l’UE et celle de la plupart de ses États membres, y compris et surtout l’Allemagne, ont complètement échoué et que l’UE risque de passer, sur la scène internationale, du rôle d’un figurant marginal à celui d'un serviteur remercié”. 

Le parti « Japon d'Abord » l’un des grands gagnants des élections sénatoriales

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Le parti « Japon d'Abord » l’un des grands gagnants des élections sénatoriales

Source: https://www.freilich-magazin.com/welt/gegen-migration-jap...

Avec une ligne claire contre la migration et une orientation nationale, Sanseito devient une force sur laquelle il faudra compter dans la politique japonaise.

Tokyo – Lors des élections sénatoriales au Japon dimanche dernier, le parti Sanseito a enregistré sa plus grande victoire à ce jour. Avec 14 sièges, il entre de manière nettement renforcée dans le parlement de 248 membres, rapporte la plateforme Market Screener. Auparavant, il ne comptait qu’un seul siège. Au sein de la Chambre basse, il est toujours représenté par trois députés. Le parti s’était présenté avec la promesse de réduire les impôts, d’augmenter les dépenses sociales et de se concentrer davantage sur les questions migratoires. Il avait notamment mis en garde contre une « invasion silencieuse » de migrants. 

Du format en ligne aux institutions

Sanseito a été fondé pendant la pandémie de Covid-19 et s’est fait connaître principalement par des contenus vidéo sur YouTube. Avec sa campagne « Japon d'Abord» et sa visibilité numérique croissante, il a réussi à faire le saut dans la politique nationale. 

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Dans une interview avec Nippon Television, le chef du parti, Sohei Kamiya (photo), a expliqué la pensée directrice du mouvement : « L’expression "Japon d'Abord" doit signifier que nous voulons reconstruire les bases de la vie de la population japonaise en résistant au mondialisme. Je ne dis pas que nous voulons totalement bannir les étrangers ou que tout le monde doit quitter le Japon. » Le parti a été souvent critiqué, a poursuivi Kamiya, mais l’image publique a désormais changé : « Nous avons été qualifiés de racistes et de fauteurs de discriminations. Mais le public a compris que les médias avaient tort et que Sanseito avait raison. » 

Pour le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, dirigé par Shigeru Ishiba, les résultats n’ont pas été favorables: avec son partenaire de coalition Komeito, il a perdu sa majorité au Sénat. Après la défaite à la Chambre basse en octobre dernier, le PLD dépend aujourd’hui plus que jamais de la coopération avec des partis d’opposition. 

La migration comme thème marginal mais avec un impact

Selon un sondage NHK avant le scrutin, 29% des répondants citaient la sécurité sociale et la baisse des naissances comme les sujets les plus importants, 28% évoquaient la hausse du coût des voyages. La migration se plaçait en cinquième position avec 7%. Pourtant, le sujet a eu un impact politique: quelques jours avant le scrutin, le gouvernement a annoncé la création d’une nouvelle task force pour traiter des « délits et comportements antisociaux » des étrangers. La LDP a également promis de poursuivre l’objectif de « zéro étranger illégal ». 

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Avant le scrutin, Kamiya a déclaré à Reuters s’être inspiré du « style politique courageux » du président américain Donald Trump. Les observateurs comparent Sanseito à des partis européens comme l’AfD allemande ou Reform UK au Royaume-Uni, mais soulignent que de tels courants politiques sont encore peu établis au Japon. Après l’élection, Kamiya a annoncé qu’il travaillerait avec d’autres petits partis. Il a exclu toute coopération avec la LDP. Au contraire, il souhaite s’inspirer de mouvements européens à succès. 

Les préoccupations économiques renforcent le soutien

Les thèmes politiques du parti ont rencontré un large écho auprès de nombreux électeurs. Les observateurs attribuent cela à une combinaison d’incertitude économique, d’inflation et de l’afflux accru de touristes dû à la faiblesse du yen. Aujourd’hui, le Japon compte environ 3,8 millions d’habitants nés à l’étranger, ce qui constitue un record, mais ils ne représentent que 3% de la population totale. 

Kamiya, le lendemain du scrutin, s’est dit optimiste quant au rôle futur de son parti : « Nous grandissons étape par étape et répondons aux attentes des gens. Si nous construisons une organisation solide et obtenons 50 ou 60 sièges, nos revendications politiques deviendront enfin réalité. »

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Orthodoxie ou Extinction - Pas d’immigrants, pas d’athéisme — Seulement la Russie

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Orthodoxie ou Extinction

Pas d’immigrants, pas d’athéisme — Seulement la Russie

Alexander Douguine

Alexander Douguine déclare que seul un retour à l’orthodoxie, le démantèlement des villes en hauteur et le rejet de la main-d’œuvre immigrée peuvent arrêter l’extinction planifiée du peuple russe.

Les villes comme « abattoirs » pour les nouvelles générations

Récemment, notre Président Vladimir Poutine parle de plus en plus fréquemment du problème démographique. Cependant, il semble qu’il trouve peu de compréhension parmi les responsables, qui proposent seulement des mesures palliatives. Les approches existantes ne donnent pas seulement des résultats nuls, elles sont fondamentalement incapables d'en obtenir. La situation est catastrophique: même si toutes les mesures proposées par les responsables étaient mises en œuvre, nous serions toujours confrontés à la disparition rapide du peuple russe. Le président ne souhaite bien sûr pas un tel résultat, mais jusqu’à présent, il n’y a eu aucun progrès réel dans la résolution du problème.

Je propose trois mesures évidentes qui sont depuis longtemps discutées dans notre société, notamment à l’Institut Tsargrad, au Conseil mondial du peuple russe et à la Société Tsargrad. Mes propositions résument le travail de milliers d’experts — médecins et docteurs en sciences — qui ont passé des années à étudier les problèmes démographiques.

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Voici trois de leurs conclusions : 

Premièrement. Nous devons revenir aux formes traditionnelles de vie, car seule une société traditionnelle permet la croissance démographique. La voie de la modernisation, basée sur l’individualisme, mène à l’effondrement démographique, car elle est incompatible avec la procréation.

Plus une société devient moderne, moins d’enfants y naissent. Si nous voulons arrêter l’extinction de la population russe, nous devons changer la nature même de la société. Elle doit redevenir religieuse, traditionnelle, avec des mariages précoces, une interdiction des avortements et des divorces, et où avoir beaucoup d’enfants devient la norme. Cela doit être affirmé à tous les niveaux — du plus haut au plus bas. Sans cela, la Russie et le peuple russe cesseront d’exister.

Deuxièmement. Les villes doivent être reconstruites. Les villes sont des « abattoirs » pour les nouvelles générations: alors que la première génération de villageois arrivés en ville a encore tendance à avoir beaucoup d’enfants, la deuxième en a moins, et la troisième diminue presque à zéro. C’est une loi absolue de la démographie et de la sociologie. Si nous voulons empêcher la disparition du peuple russe, nous devons passer de la construction en hauteur à la construction d'immeubles bas. À cette fin, d’excellents plans ont déjà été élaborés par Konstantin Valerievitch Malofeev et de nombreux experts de l’Institut Tsargrad.

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Troisièmement. Si nous voulons préserver le peuple russe spécifiquement, et ne pas le remplacer par d’autres éléments, il faut réduire l’immigration de travail à zéro. Comment compenser alors la pénurie de main-d’œuvre? Par un saut dans le développement de la robotique et en appliquant les deux premières mesures: cultiver une vision du monde religieuse traditionnelle, qui doit être imposée comme un impératif absolu, et reconquérir les villes. Si nous parvenons à atteindre ces deux objectifs, si nous arrêtons l’immigration et commençons à produire des robots, nous aurons une chance de sauver le peuple russe.

Totalement incompatible

Question : comment les autorités réagiront-elles à ces mesures? Je pense qu'elles réagiront avec horreur, car elles sont convaincues que des résultats peuvent être obtenus par d’autres moyens. Les autorités n’ont pas encore compris qu’il n’y a pas d’autres moyens: ce sont ces mesures ou alors il ne restera pratiquement plus de Russes dans quelques décennies. Dans un pays aussi vaste et riche, si nous ne disparaissons pas nous-mêmes, on nous « aidera » à disparaître. Remplacer la population russe par des immigrants n’est certainement pas une solution, car alors ce ne serait plus la Russie, mais quelque chose d’inconnu. Par conséquent, ceux qui prônent l’immigration commettent un crime contre le peuple. Alors que nos propositions plaisent ou non aux autorités, les mesures qu'elles impliquent sont nécessaires pour sauver le peuple. Il n’y a pas d’autre choix: si vous voulez sauver le peuple, adoptez ce modèle.

Mais notre population elle-même est-elle prête à cela ? Je peux d’ores et déjà dire: non. Ni pour la reconquête des villes, ni pour la construction de familles religieuses fortes, ni pour travailler jusqu’à l’épuisement afin de remplacer les immigrés. Notre société n’est pas encore prête. Pendant l’époque soviétique, nous étions éduqués différemment — au moins alors il y avait une éthique du travail, de la solidarité et un sens de la justice. Mais à partir des années 1980 et 1990, toutes les orientations mentales ont changé radicalement: individualisme, carrière personnelle, déménagement du village à la ville, ne penser qu’à soi, aspirer à aller à l’Ouest. La tâche, selon cette mentalité, est de mener une vie de plaisir et de confort. Et cela est totalement incompatible avec la résolution du problème démographique.

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« Voilà : à partir d’aujourd’hui commence la reconquête des villes »

C’est pourquoi il est absolument essentiel maintenant de changer l’idéologie dominante. Nous avons déjà changé notre orientation, en passant de l'occidentalisme au patriotisme, du libéralisme et du mondialisme aux valeurs conservatrices et traditionnelles. Certaines démarches ont déjà été entreprises dans cette direction. Mais il faut aller plus loin encore et abandonner complètement le concept de laïcité. La laïcité, le parasitisme individualiste — tout cela doit être éliminé. Nous n’avons besoin que d’une société religieuse, uniquement structurées par des normes religieuses, inculquées dès la naissance à travers la maternelle, l’école, l’université, les formations professionnelles, l’académie des sciences — tout doit être reconstruit sur des bases orthodoxes traditionnelles. C’est la garantie de la survie de notre peuple, et la loi doit être modifiée en conséquence.

Quant à la reconquête des villes, cette décision doit également être prise sans délai. C’est ça: à partir d’aujourd’hui commence la reconquête des villes. Nous enterrons les barres d'appartements, les gratte-ciel, et nous passons à la construction d'immeubles de basse hauteur. Que les villes s’étendent vers l’extérieur, pas vers le haut. Nous avons d’immenses terres à disposition.

La construction de maisons individuelles est essentielle. Il faut construire des « hubs » entre les villages ruraux à distance de marche des écoles, hôpitaux et infrastructures sociales, afin que tout soit accessible depuis chaque village. Bien sûr, les grandes villes doivent être aussi peu peuplées que possible.

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En général, nos gens sont beaux, ont le sens du sacré, mais pour qu’ils retrouvent leur raison vitale, ils doivent être guidés. Le gouvernement doit conduire le peuple vers le salut — et le salut commence par un retour à l’orthodoxie, par le souci du salut de l’âme, du salut de la famille, et par là, du salut de tout le peuple. Ce chemin vers le salut inclut la reconquête des grandes villes et l’arrêt de l’importation de masses de personnes étrangères à nous idéologiquement, spirituellement et culturellement — des gens qui occupent non seulement nos emplois, mais qui agissent en fait comme des « machines vivantes ». C’est dégradant pour eux comme pour nous. De plus, ils créent des tensions sociales, car ils refusent d’accepter nos valeurs.

Mais le problème est aussi que nous ne sommes pas encore totalement prêts à affirmer ces valeurs. Pour nous, elles restent encore abstraites. Si nous avions une identité forte enracinée dans des valeurs, tout outsider rebondirait simplement en se heurtant à elles. Mais pour que cela se produise, notre société doit elle-même redevenir orthodoxe. La question est: veut-elle vraiment le redevenir?

Ensuite, il est difficile de dire si les habitants de la Rus’ de Kiev ont voulu être baptisés dans le Dniepr. Peut-être oui — ils ont été éclairés par le Christ. Quant au reste, ils ont simplement été immergés trois fois, baptisés, et on leur a dit :

À partir de maintenant, vous êtes un peuple chrétien.

Depuis lors, ils sont chrétiens depuis plus de mille ans. Combien d’âmes ont été sauvées ! Des cieux entiers pourraient être peuplés d’âmes russes, car un Sacrement sacré et salvateur leur a été conféré à cette époque.

Maintenant, nous devons faire la même chose — ramener le peuple dans l’Église. Qu’ils veuillent ou non, qu’ils veuillent étudier la Loi de Dieu ou non, en fin de compte, cela n’a pas tellement d’importance. Si nous voulons avoir un pays, le garder, nous devons faire cela. La même chose pour les villes. Si nous commençons à agir de manière plus décisive et ferme dans cette direction — et il y a déjà une tendance — je crois que, avec le temps, tant les autorités que le peuple s’adapteront à ces initiatives salvatrices.

vendredi, 25 juillet 2025

L'OTAN menace le Brésil de sanctions

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L'OTAN menace le Brésil de sanctions

Incapable de reconnaître sa défaite face à la Russie, l'OTAN, désormais impuissante, profère des menaces qui prêtent à rire.

Wellington Calasans

Source: https://jornalpurosangue.net/2025/07/15/otan-ameaca-o-bra...

Les menaces de l'OTAN envers le Brésil ne sont qu'un chapitre supplémentaire de l'histoire de l'impérialisme en crise. Victimes de leur propre corruption, les pays membres de l'OTAN n'ont pas eu le courage d'assumer qu'ils ont utilisé l'Ukraine pour mener une guerre par procuration contre la Russie, qu'ils ont perdu et qu'ils veulent maintenant blâmer les pays du bloc BRICS pour cet échec embarrassant.

L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) a récemment élargi sa stratégie de pression mondiale en incluant le Brésil dans une liste de pays-cibles susceptibles d'être soumis à des représailles économiques.

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Le larbin de Trump, Mark Rutte, qui joue le rôle clownesque de secrétaire général de l'alliance, a publiquement menacé le pays, ainsi que la Chine et l'Inde, de sanctions « massives » s'ils ne faisaient pas pression sur la Russie pour qu'elle avance dans les négociations sur le conflit ukrainien.

Cette déclaration, faite au lendemain de l'annonce hilarante par Donald Trump de droits de douane supplémentaires de 100% contre les nations qui commercent avec Moscou, révèle une escalade inquiétante, car elle découle de la jactance des désespérés, dont l'ego a été passablement écorné.

L'OTAN instrumentalise la guerre pour imposer son programme, traitant les pays non alignés comme de simples pions géopolitiques. Une stratégie vouée à l'échec, car même si le Brésil est dirigé par un président faible, il sera difficile de l'isoler de ses partenaires du groupe BRICS, car les intérêts en jeu sont très nombreux.

La position de l'OTAN reflète une expansion de son rôle historique. Créée en 1949 comme alliance défensive, elle agit aujourd'hui comme le bras politico-militaire d'un ordre international en plein effondrement.

Malheureusement, le Brésil, qui a toujours recherché l'autonomie dans ses relations extérieures, est devenu une sorte de « pomme pourrie du bloc BRICS », en particulier avec les derniers présidents qui n'ont pas compris que les Occidentaux ne recherchent pas un partenariat, mais visent plutôt l'exploitation.

Aujourd'hui, après avoir offert des jabuticabas à Trump, Lula expose sa fragilité et le pays devient une cible pour ne pas avoir adhéré aux sanctions contre la Russie. Il suffisait d'un coup de poing sur la table pour mettre fin à la mascarade des lions édentés de l'OTAN, mais Lula, tout comme Bolsonaro, est le toutou de l'Occident et préfère raconter des blagues et faire des imitations.

Les menaces telles que celles proférées par Rutte ignorent la souveraineté brésilienne et exposent l'hypocrisie d'un bloc qui, tout en prônant la « sécurité collective », agit pour étouffer les voix critiques à l'égard de ses propres intérêts.

Comme le soulignent les analyses sur la démocratie au 21ème siècle, l'absence de soutien à l'OTAN peut transformer les pays réfractaires en « parias », soumis à un chantage systémique. Cependant, la Chine et la Russie étaient prêtes à affronter un tel chantage et vont remettre les ratés de l'OTAN à leur place.

Le discours de l'OTAN sur l'Ukraine mérite également d'être critiqué. L'alliance, qui depuis 2014 a alimenté la crise en étendant ses opérations à l'Europe de l'Est, utilise désormais le conflit comme justification pour étendre encore davantage son pouvoir coercitif.

Dans le même temps, des pays comme le Brésil sont accusés de « ne pas faire pression sur Poutine » — une exigence cynique, puisque c'est le Kremlin lui-même qui a récemment proposé la reprise des pourparlers de paix à Istanbul.

L'incapacité à reconnaître sa responsabilité dans le conflit révèle le caractère unilatéral de l'OTAN, qui préfère menacer des tiers et promouvoir des politiques néocolonialistes. Il est temps que le peuple brésilien exige de ses dirigeants une position souveraine ancrée dans les institutions.

Depuis les années 2000, le Brésil a renforcé son action sur les questions mondiales, défendant une politique étrangère indépendante. Cependant, la pression de l'OTAN cherche à saper cette autonomie, en imposant le dilemme suivant: « soit vous vous alignez, soit vous serez punis ».

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La menace de sanctions secondaires, telles que les tarifs douaniers de Trump, montre comment le bloc OTAN instrumentalise l'économie pour contraindre les gouvernements. Il s'agit d'une stratégie qui combine des « mesures défensives » ambiguës et une coercition ouverte, consolidant un ordre où la souveraineté des pays périphériques est subordonnée aux intérêts des puissances qui, pour le plus grand bonheur du monde, sont en déclin.

Enfin, il est crucial de dénoncer et de rejeter l'impérialisme structurel de l'OTAN. En menaçant le Brésil, l'alliance atlantique expose non seulement son visage autoritaire, mais met également en évidence la crise d'un système international qui traite la guerre comme un simple outil de domination.

Alors que l'OTAN refuse de dialoguer avec la réalité multipolaire émergente, des pays comme le Brésil et d'autres membres des BRICS doivent résister à ces chantages, en réaffirmant que la paix n'est possible que dans le respect de la souveraineté et du droit international — et non sous les menaces d'un bloc obsolète et belliciste.

Mark Rutte n'a même pas d'autonomie chez lui. En tant que larbin de Trump, il ne sert qu'à faire du bruit. Il aboie beaucoup, mais n'a même pas de dents pour mordre.

mercredi, 23 juillet 2025

Elon Musk, théorie et pratique d'un génie égoïste

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Elon Musk, théorie et pratique d'un génie égoïste

Un essai de Paolo Bottazzini consacré au magnat, l'un des protagonistes mondiaux de l'industrie et de la politique

par Giovanni Sessa

Source: https://www.barbadillo.it/123021-elon-musk-teoria-e-prati...

Elon Musk est la personnalité du moment. On en parle partout, sans cesse, mais pas toujours de manière pertinente. L'intérêt pour sa personne a d'abord été porté par sa proximité politique avec Trump, tandis que, dernièrement, on est revenu sur son rôle car il avait pris ses distances avec la présidence américaine. Nous venons de terminer la lecture d'un livre critique et intéressant consacré à ce magnat américain. Il s'agit de l'essai de Paolo Bottazzini, The Musk. Teoria e pratica di un genio egoista (The Musk. Théorie et pratique d'un génie égoïste), paru dans le catalogue des éditions Bietti.

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Le volume est divisé en trois chapitres. Dans le premier, l'auteur, professeur à l'Université de Milan et journaliste, présente les traits constitutifs de la psyché de Musk en s'attardant notamment sur sa formation et sur les idées qui ont façonné son imaginaire. Les deuxième et troisième chapitres, en revanche, explorent de manière organique les succès et les échecs de ce génie original de l'entreprise. Dans ces brèves notes, nous aborderons les points les plus importants du premier chapitre, car ils permettent au lecteur de se faire une idée de la vision du monde de ce protagoniste de l'histoire contemporaine.

Le récit de Bottazzini s'appuie, d'une part, sur une documentation abondante et une connaissance hors du commun des sources, comme cela transparaît dans les meilleurs essais, et, d'autre part, sur une prose captivante et engageante qui facilite la lecture.

Le portrait de Musk  est, en résumé, celui d'un héros postmoderne qui fait de la science et de la technologie les instruments salvateurs vers lesquels l'humanité doit se tourner pour se protéger d'une catastrophe historique possible et probable. Paradoxalement, le caractère postmoderne du magnat américain s'appuie sur une vision solide de l'entreprise, qui renvoie au capitalisme des origines et en rien au capitalisme cool et smart de la phase actuelle, marquée par l'informatique et la mondialisation.

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Des acteurs importants du monde de la communication et de larges couches sociales ont été attirés par certains aspects de la personnalité de Musk. Ces aspects ont exercé une influence considérable sur les masses: « L'ampleur spectaculaire de ses gains, sa tendance à la provocation à travers des déclarations lapidaires sur X.com (anciennement Twitter) [...] son excentricité de nerd ou d'autiste dans ses relations avec les autres, son projet de colonisation de Mars [...], sa prolificité record » (p. 13). Musk a déclaré à plusieurs reprises avoir trouvé un modèle archétypal de référence en Samvise Gamgee, personnage du Seigneur des Anneaux, car celui-ci découvre dans le monde un sens (« Il y a du bon dans ce monde ») pour lequel il faut se battre.

Action optimiste

Ce choix l'a conduit à une action optimiste et déterminée, en phase avec la « folie » des premiers capitalistes, qui opéraient dans une réalité hostile à leurs idées. Avec Carlyle, il est convaincu que la réflexion théorique n'est pas apte à dissiper tout doute cognitif: seule l'action volontaire du héros peut mettre de l'ordre dans la réalité: « Le travail [...] est la méthode par laquelle on vainc le manque de sens du réel et on conquiert une signification qui innerve [...] l'espace social commun » (p. 15). Ce modèle actif renvoie à la philosophie individualiste d'Ayn Rand, pour qui « l'égoïsme se réduit au droit civil de propriété privée et au droit naturel d'exercer une liberté d'entreprise  qui ne doit s'arrêter devant rien » (p. 18).

581937000-2051660347.jpgMusk est donc le porte-parole d'un capitalisme démesuré. Diplômé en physique, il a très vite  épousé la primauté de l'ingénierie, fondant ce choix sur la perspective science-fictionnelle d'Asimov et de Douglas Adams. Ce n'est pas un hasard si un personnage d'Asimov, Hari Seldon, est « capable de deviner l'imminence de l'effondrement de l'humanité » (p. 25). Le héros Musk se considère investi de la mission de sauver l'humanité. Dans la situation historique actuelle, on courrait en effet le risque de perdre « l'encyclopédie des connaissances dans laquelle se distille la conscience de notre civilisation » (p. 25). Sa prolificité (quatorze enfants !), tout comme l'idée de coloniser Mars, sont les conséquences de la terreur que ressent Musk face à l'appréhension pour la continuité de l'humanité dans le futur.

« Altruisme efficace »

Il confie la tâche de penser l'avenir à la secte de l'« altruisme efficace », dirigée par son dauphin, William MacAskill (photo, ci-dessous). Ce dernier a développé les concepts de longtermisme et de risque existentiel. Le premier concept désigne la nécessité de penser également aux « générations futures », à leur bien-être et, pour que cela se réalise, il est nécessaire d'éviter les risques existentiels, tels que les épidémies, les catastrophes nucléaires, le changement climatique.

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En particulier, Musk et ses collaborateurs sont convaincus qu'il est indispensable de contrôler les phases de récession qui marquent l'histoire afin d'éviter des drames sociaux tels que ceux provoqués par la crise de 2008. Souvent, il faut le noter, les initiatives de ces groupes ont eu des effets néfastes, comme le montre le cas de la spéculation sur les cryptomonnaies perpétrée par Sam Bankmann-Fried (photo, ci-dessous), proche de l'« altruisme efficace ».

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La prévisibilité statistique domine la vision du monde de Musk. Cette tendance l'a conduit à une vision déformée des risques inhérents au renforcement de l'intelligence artificielle, centrée, en fait, sur l'article de foi qui pose l'apparition de propriétés émergentes qui se manifesteraient lorsque certains seuils de puissance de calcul sont atteints. Dans l'état actuel des choses, tout cela n'est pas prévisible. Il s'agit d'une erreur de perspective dictée par le fait que, pour Musk, la solution à la situation actuelle devrait naître dans le même horizon de pensée qui a conduit à la situation actuelle: le paradigme logique et opérationnel du capitalisme libéral qui se manifeste dans le Ge-Stell, dans l'Installation de la techno-science.

Volonté de corriger le monde

En substance, la proposition de Musk est un nouvel historicisme eschatologique néo-gnostique motivé par la volonté de corriger le monde et la vie, au nom d'un état final de l'histoire. Son intention réelle est de préserver l'état actuel des choses, la gouvernance, en prévenant les risques auxquels le système actuel est exposé. Musk, comme on l'a vu, est un lecteur attentif de fantasy et de science-fiction, mais son exégèse de ces genres littéraires est partielle. Il nie que la vie et l'histoire sont le royaume du possible qui tend, en permanence, à déjouer les prévisions statistiques et déterministes. Le livre de Bottazzini peut être, en ce sens, un outil indispensable pour ceux qui veulent revenir avec un regard critique sur notre actualité et ses mythes.

Paolo Bottazzini, The Musk. Teoria e pratica di un genio egoista (Théorie et pratique d'un génie égoïste), Bietti, Milan 2025, 181 pages, 16,00 euros.

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Protestations de masse dans plusieurs villes ukrainiennes

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Protestations de masse dans plusieurs villes ukrainiennes

Source: https://www.facebook.com/zannekinbond

Hier, des protestations massives ont éclaté dans plusieurs villes ukrainiennes, après que le président Zelensky ait signé une loi qui limite fortement la Brigade anticorruption nationale NABU et le parquet SAPO qui y est associé. Déjà en début de semaine, sous prétexte d'une « ingérence russe », au moins 70 perquisitions ont été menées chez des employés de NABU. L’un d’eux a été accusé d’espionnage, d’autres de liens avec ce qu’on appelle des « partis interdits ». Depuis mars 2022, le gouvernement Zelensky a interdit de nombreux partis politiques, principalement à gauche et dans la sphère socialiste, comme la Plateforme de l’Opposition – Pour la vie, le Parti socialiste d’Ukraine et le Parti socialiste progressiste. Les partis communistes sont interdits depuis 2015.

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À Kiev, une grande foule s’est rassemblée sur la rue Bankova, où se trouve l’administration présidentielle. La forte présence de jeunes manifestants était notable. Les slogans appelaient à la révocation de la loi et à une lutte authentique contre la corruption. Pour beaucoup d’Ukrainiens, la patience a des limites. Le pays reste sous le contrôle des mêmes élites post-soviétiques corrompues qui tirent les ficelles depuis les années 1990. Des investisseurs étrangers sont prêts à prendre le contrôle de secteurs stratégiques, tandis que le coût énorme des armes américaines implique une vente aux enchères des ressources naturelles. Lors de sorties quotidiennes — même au supermarché —, des hommes sont arrêtés par des brigades de mobilisation et envoyés directement au front. Par ailleurs, les taxes générales et taxes militaires sur les salaires ont été fortement augmentées pour financer la guerre. En vertu de la loi martiale, le gouvernement adopte à la hâte des lois néolibérales sur le travail, tandis que les syndicats sont presque marginalisés. Que NABU — une institution créée justement à la demande de partenaires occidentaux — soit maintenant menacée de démantèlement parce qu’elle enquête trop près des pratiques népotistes du régime, constitue pour beaucoup le dernier coup, celui qui est de trop.

Bien que certains médias occidentaux tentent encore de dépeindre les manifestants comme des « patriotes libéraux préoccupés » et mentionnent que « l’UE s’inquiète également », ce qui est surtout frappant, c’est ce qui manque : les drapeaux ukrainiens, et surtout les drapeaux de l’UE et des États-Unis, qui sont habituellement très présents lors de ce genre de manifestations: désormais, ils font totalement défaut. C’est une douche froide pour de nombreux journalistes et propagandistes de NAFO, qui, sur la base de voyages organisés à Lviv ou Kiev et accompagnés de fidèles de Zelensky, ont présenté pendant des années le « peuple ukrainien » comme un bloc homogène pro-européen, motivé par une haine pure et dure envers la Russie et exempt de toute opposition de classe.

Ceux qui se soucient réellement de l’Ukraine savent depuis longtemps que les campagnes de mobilisation deviennent de plus en plus impopulaires — et aussi de plus en plus violentes — et que la critique de la corruption et du gouvernement autoritaire ne cesse de croître. Il était écrit dans les astres que cette crise finirait par éclater. Que ce soit la première fissure dans un mur qui n’a apporté que souffrance au peuple ukrainien depuis 2014, espérons que ce soit le début de quelque chose de plus ample.

Effondrement touristique et progression du Grand Reset

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Effondrement touristique et progression du Grand Reset

Nicolas Bonnal 

On découvre que plus personne ne séjourne en France et que Trump a chassé le touriste en Amérique : on voit d’ailleurs bien que le bougre orange idolâtré ici par tant d’antisystèmes sert les intérêts de la clique mondialiste, et ce quel que soit le sujet (épuisement US, fin du dollar, guerre orwellienne, fermeture des frontières, missiles ultra-sionistes, flicage fasciste-raciste de tout le monde, censure généralisée, etc.)

Mais j’ai remarqué que cette crise frappait tout le monde en Europe (pas mal de vidéos sur le sujet…) et même ailleurs, la Thaïlande ou l’Inde par exemple, pour ne pas parler de la Chine et la Russie réduites à l’autarcie par les sanctions. La mondialisation prend un tour revêche et totalitaire qui est renforcé par le multilatéralisme cher à nos imbéciles. On crée en effet des camps géopolitiques comme dans Orwell et il est plus facile après de contrôler tout ce monde, un monde condamné à l’immobilité et à l’énième dénonciation médiatique du complotiste…

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Nous voyageons moins et d’ailleurs on nous met de plus en plus de bâtons dans les rues (elles deviennent hostiles) pour nous inciter à NE PLUS VOYAGER, des bâtons géopolitiques, cybernétiques, financiers ou autres, des bâtons physiques (l’insoutenable cruauté des personnels d’aéroports…), psychologiques aussi : voyager pollue, ne pratique pas le sur-tourisme, surveille ta conso carbone, l’avion tue, ta bagnole aussi, crève vite tu peux, etc. Le tourisme est devenu un péché cardinal. La chasse au touriste rejoint l’agenda carbone et la disparition de la bagnole maquillée en bagnole électrique : car si la bagnole électrique ne permet plus au pauvre de circuler (car trop chère), elle ne permet plus au riche de voyager. Il faut être super-riche et voyager en jet, c’est tout, avec les fonctionnaires de l’ONU et les députés et ministres achetés (pléonasme).

Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai a priori : car il faut voir ce qu’il est devenu le touriste depuis Chateaubriand, Nerval ou Agatha Christie... Ceci dit, je commence  à redouter l’an 2030 : pas d’argent (puis pas d’électricité, d’eau, etc.), pas de nourriture, pas de moyens de transports, etc. Philippot a évoqué le contenu des rapports de l’ONU-Davos-Club-de-Rome qui veulent imposer des carnets de rationnement. Privé de tout, sauf si tu es milliardaire. Le malthusianisme GB a toujours rimé avec la ploutocratie officieuse.

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You Tube m’envoie des sujets sur cette destination américaine que tout le monde fuit. Paris, c’est fini… New York aussi (ouf d’ailleurs). On évoque aussi ETIAS, preuve que le Lager de l’euro-zone ne cesse de progresser : il devient compliqué, cher et risqué (on peut se faire refouler à la frontière) de voyager y compris pour des voyageurs de pays amis qui n’avaient pas besoin de visa. Trump multiplie lui les obstacles financiers et techniques en Amérique. Même la télé démocrate (NBC) s’en plaint: les Asiatiques ont peur d’être pris dans des rafles en entrant en Amérique. Les petits blancs (ceux qui ne circulent pas en jet donc) rasent les murs. Tout le monde est racketté à l’entrée: 250 dollars pour commencer. Ils sont ruinés ou ils nous en veulent vraiment ?

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Une vidéo intéressante était celle sur l’espace américain qui tue l’Amérique. Ce pays est SUBITEMENT DEVENU trop grand et trop cher donc à couvrir et à nourrir, les gens donc en crèvent. Il se vide et on agglutine des populations appauvries et mélangées dans des métropoles invivables ; c’était le modèle anglais primitif, voir le Canada ou l’Australie où tout le monde vit DANS CINQ OU SIX VILLES dont on ne sort plus ou presque ; tout cela ressemble bien à un film réaliste de science-fiction. Le reste est dans les Body Snatchers (film d’horreur de Don Siegel réalisé contre la télé en 1955): la population est tellement altérée par la technologie qu’elle est devenue légume, disait Siegel.

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On constate depuis Internet et les smartphones un énième effondrement cognitif de populations abruties comme jamais par la technologie dans l’Histoire, le Grand Reset progresse formidablement cette année, s’appuyant sur l’intelligence artificielle et sur Twitter. Maupassant dénonçait l’alphabétisation : que dira-t-on de l’informatisation…

Mais j’en reviens aux médias. Ils ne servent qu’à conditionner le troupeau et leur mission est de déclasser l’industrie touristique en ce moment, comme le veulent les hommes/femmes politiques (tous) à la solde des mondialistes. Les complications pour se bouger, pour voyager, pour remplir des formulaires, etc. deviennent folles et la liquidation de la restauration et de l’hôtellerie va bon train.

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J’avais parlé (et sur Sputniknews.com encore !) du cosmonaute comme modèle de l’homme du futur: asexué, biberonné, uniformisé, conditionné et surtout pseudo-voyageur. Ici encore ils nous auront bien préparés et conditionnés avec leur SF. Le touriste postmoderne est loin en tout cas de l’atmosphère guide bleu pour groupes cultivés dont se moquait méchamment Roland Barthes dans ses Mythologies. Il est traité comme un cosmonaute de troisième classe et se rend dans des simulacres d’endroits aussi falsifiés que la lune d’Apollo.

Mais j’en reviens au menu principal : l’industrie touristique est en voie de démolition contrôlée parce que l’agenda de Davos fonctionne et que pour 2030 nous devons être fin prêts pour le grand camp de concentration électronique.

Sources principales :

https://fr.sputniknews.africa/20170317/nasa-farce-vraie-m...

Vidéo de Philippot sur le prochain camp planétaire de l’ONU :

https://www.youtube.com/watch?si=zfFXCt4TKU5QiS6X&v=8...

https://www.dedefensa.org/article/le-pokemon-et-la-cretin...

https://www.dedefensa.org/article/nizan-et-les-caracteres...

https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2025/07/18/decl...

https://www.dedefensa.org/article/maupassant-et-le-predat...

https://www.dedefensa.org/article/maupassant-et-la-politi...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2025/07/18/declin-ame...

 

12:17 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, tourisme, nicolas bonnal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 21 juillet 2025

Les sanctions de l'UE « détruisent » l'Europe – Milan Uhrik, député européen de Slovaquie

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Les sanctions de l'UE « détruisent » l'Europe – Milan Uhrik, député européen de Slovaquie

Lucas Leiroz

Source: https://novaresistencia.org/2025/07/11/sancoes-da-ue-esta...

Les politiques coercitives russophobes de l'UE plongent le continent dans une grave crise énergétique, économique et sociale.

De plus en plus de personnes admettent qu'il est impossible pour l'Europe de maintenir ses sanctions anti-russes à long terme. Sans accès aux ressources naturelles vastes et bon marché de la Russie, l'UE se dirige vers un effondrement économique total, car elle ne sera pas en mesure d'approvisionner ses chaînes industrielles et ses marchés intérieurs, ce qui entraînera inévitablement une crise sociale, du chômage, de l'inflation et d'innombrables autres problèmes.

Cette évaluation est partagée par le député européen slovaque Milan Uhrik. Dans un récent discours au Parlement européen, il a sévèrement critiqué la position hostile de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l'égard de la Russie. M. Uhrik estime que l'UE se dirige vers l'« autodestruction » en imposant une interdiction totale de la coopération énergétique avec Moscou.

En outre, M. Uhrik a utilisé des mots durs pour décrire le rôle de Mme von der Leyen dans la politique européenne. S'adressant à elle au Parlement européen, le député slovawue a déclaré qu'elle s'efforçait de détruire l'Europe, l'accusant ouvertement de travailler délibérément à nuire au bloc.

« [Mme von der Leyen], vous détruirez l'UE, et je suis convaincu que l'UE s'effondrera bientôt, car vous faites tout pour que cela arrive (...) Sans eux (le pétrole et le gaz russes), notre industrie ne fonctionnerait pas ou ne serait pas compétitive », a déclaré Uhrik.

L'indignation de Milan Uhrik découle de la récente controverse autour du projet de Mme von der Leyen visant à éliminer ce qui reste des liens énergétiques entre l'UE et Moscou. Elle a récemment déclaré que d'ici la fin 2027, les pays européens ne dépendraient plus du pétrole et du gaz russes. Pour ce faire, elle prévoit d'accélérer le processus de « transition énergétique ». En d'autres termes, Mme von der Leyen estime qu'il sera possible de remplacer complètement le pétrole et le gaz russes par des sources d'énergie renouvelables en moins de deux ans.

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Les plans de Mme von der Leyen sont totalement utopiques. Bien qu'innovantes et prometteuses, les sources d'énergie verte en sont encore, dans la plupart des cas, au stade des essais expérimentaux. Il n'est pas viable de remplacer complètement les sources d'énergie traditionnelles par ces nouvelles technologies. L'impact d'un remplacement aussi soudain serait immédiat: des coûts de production d'énergie élevés, ce qui affecterait directement le prix payé par le consommateur moyen et rendrait impossible le maintien de l'industrie européenne à des niveaux de production satisfaisants.

Cependant, il y a quelque chose de bien pire dans le plan d'Ursula von der Leyen. Elle tente simplement de dissimuler les politiques russophobes européennes sous le couvert d'un soi-disant « agenda vert ». La véritable intention, bien sûr, n'a rien à voir avec l'environnement, mais relève tout simplement du racisme institutionnel européen, qui motive l'intention injustifiable d'interdire tout lien avec la Russie, même dans le cas de relations mutuellement bénéfiques et hautement stratégiques pour les Européens eux-mêmes.

En outre, Mme von der Leyen propose également l'adoption d'un nouveau train de sanctions contre la Russie – le dix-huitième depuis le début de l'opération militaire spéciale. Les nouvelles mesures se concentreraient sur le boycott des secteurs énergétique et financier russes. Jusqu'à présent, la proposition a été bloquée par la position dissidente ferme du leader slovaque Robert Fico – un leader qui, tout comme le Hongrois Viktor Orban, continue d'exiger la fin de la politique des sanctions et le rétablissement des liens économiques de l'Europe avec Moscou.

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Malheureusement, la position rationnelle et souverainiste de la Slovaquie et de la Hongrie reste minoritaire au sein du bloc européen. Sur le plan politique, les pays de l'UE restent contrôlés par des élites russophobes disposées à aggraver les sanctions. Cependant, ce scénario ne reflète pas la mentalité réelle de la population européenne, de plus en plus insatisfaite des résultats concrets qu'apportent ces mesures coercitives.

L'augmentation du coût de la vie, la désindustrialisation, le chômage, l'inflation et diverses autres questions poussent les citoyens européens à adopter des opinions toujours plus eurosceptiques, ce que l'UE tente de combattre par le sabotage politique et des méthodes dictatoriales et illégitimes contre les politiciens et les partis politiques dissidents.

Dans ce contexte, il est clair que les sanctions répétées contre la Russie représentent une menace existentielle pour la stabilité économique et sociale de l'UE elle-même. En insistant sur une politique étrangère guidée par des idéologies libérales extrémistes et des ressentiments anti-russes, les dirigeants du bloc ignorent les impacts directs des sanctions sur leurs populations et leurs industries.

Ce manque de pragmatisme menace la compétitivité européenne à l'échelle mondiale, tandis que les citoyens paient le prix de décisions impopulaires. Ainsi, à moins d'un changement dans les politiques actuelles, l'UE risque d'aggraver son isolement, d'accélérer sa fragmentation interne et de compromettre son avenir en tant que puissance mondiale.