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vendredi, 20 juin 2025

La rigueur d'une politique de retenue : pourquoi la Chine n’interviendra pas

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La rigueur d'une politique de retenue : pourquoi la Chine n’interviendra pas

Source: https://dissident.one/de-brutaliteit-van-terughoudendheid...

Une question qui m’est posée à plusieurs reprises – récemment en lien avec Gaza ou l’Iran – est la suivante : pourquoi la Chine n’intervient-elle pas ? Ou, si elle ne participe pas directement sur le plan militaire, pourquoi ne cesse-t-elle pas au moins le commerce avec Israël ou ne soutient-elle pas l’Iran avec en fournissant des armes pour son autodéfense ?

Honnêtement, je n’ai pas de réponses simples, écrit Arnaud Bertrand. Et je mentirais si je prétendais en avoir. La règle de base est: quiconque affirme avoir une compréhension de la pensée stratégique des dirigeants chinois est un hâbleur. Ces stratégistes chinois ne lâchent rien – littéralement personne en dehors de leur cercle intérieur ne sait ce qu’ils pensent. Donc, toute personne dans les médias occidentaux citant des sources anonymes prétendument proches des délibérations secrètes qui se tiennent à Pékin diffuse probablement des absurdités. Même des employés de haut rang de Xinhua, l’agence de presse officielle de la Chine et porte-voix du Parti communiste, n’ont pas un accès privilégié aux délibérations de la direction du parti. Il est totalement exclu que des journalistes occidentaux en aient.

Ce que nous pouvons toutefois savoir – et cela pourrait être découvert par quiconque fait un peu de recherche – c’est l’histoire de la Chine et ce que le pays a lui-même rendu public au sujet de sa politique étrangère. Quiconque s’y intéresse sérieusement trouvera des réponses étonnamment claires.

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Historiquement, la Chine a été impliquée dans précisément cinq conflits armés internationaux depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale: la guerre de Corée (1950-1953), dans laquelle elle a combattu aux côtés de la Corée du Nord contre les États-Unis ; la guerre du Vietnam, où 300.000 soldats chinois ont soutenu le Nord-Vietnam ; la guerre de la frontière avec l’Inde en 1962, provoquée par des incursions indiennes dans des zones contestées comme l'Aksai Chin ; des conflits militaires avec l’Union soviétique à la fin des années 1960, par exemple lors de l’incident de l'Oussouri ; et la courte mais sanglante guerre contre le Vietnam en 1979, suite à l’invasion vietnamienne du Cambodge.

D’autres événements, comme la crise à Taïwan, l’invasion du Tibet en 1950-1951 ou les récents incidents frontaliers dans la vallée de Galwan avec l’Inde, sont considérés selon le droit international comme des différends internes ou locaux, et non comme des interventions militaires.

Le modèle est clair: la Chine n’intervient militairement que lorsque sa propre intégrité territoriale ou sa sécurité est menacée. Dans son histoire millénaire, elle n’a jamais mené d’intervention militaire en dehors de son environnement immédiat – surtout pas dans des conflits qui ne touchent pas directement à sa sécurité. Il est extrêmement improbable qu’un dirigeant chinois rompe ce schéma profondément ancré dans l’histoire.

Il est également intéressant de noter que deux des cinq guerres menées par la Chine l'ont été contre les États-Unis – et qu’elle a gagné dans les deux cas, malgré le fait qu’à l’époque, elle était encore l’un des pays les plus pauvres du monde. Un souvenir qui pourrait ne pas déplaire aux faucons chinois à Washington.

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Cela nous amène aux principes. Au cœur de la politique étrangère chinoise se trouve un principe de stricte non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États. Même lorsqu’il y a un agresseur évident, la Chine refuse toute ingérence, car cela violerait la souveraineté – même si moralement, elle prend le parti de la victime. Ce qui est souvent perçu comme un cynisme pragmatique dans la politique occidentale, est, dans la vision de la Chine, l’expression d’un principe cohérent : les principes s’appliquent, même quand cela ne leur profite pas.

La question qui se pose est dès lors la suivante: respectez-vous la souveraineté d’un pays uniquement si vous êtes d’accord avec sa politique? Ou même si vous n’êtes pas d’accord? La Chine tente la dernière option. Elle maintient sa souveraineté, même si cela est difficile – par exemple dans le cas d’Israël ou de l’Iran.

Ce comportement crée une paradoxe: en n’intervenant pas, la Chine facilite la tâche aux autres États pour le faire à leur tour. Pourtant, la Chine croit que les principes prévalent par la crédibilité et l’exemplarité – pas par la force ou la contrainte. Une intervention sélective ferait de la Chine une nouvelle puissance hégémonique qui violerait à volonté les règles.

La Chine veut projeter une image d’un ordre mondial dans lequel un État peut exercer son influence sans recourir à la puissance militaire. Le modèle occidental – selon la contre-image chinoise – repose sur la violence, l’hypocrisie et les doubles standards. L’alternative chinoise: respecter les principes, faire preuve de patience et de retenue. L’objectif est la crédibilité à long terme, pas le gain à court terme.

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La Chine rejette également toute politique de blocs. Le président Xi Jinping a répété à plusieurs reprises la condamnation de la pensée qui régentait le monde pendant la Guerre froide, avec l'établissement de zones d’influence et de la confrontation. Une aide militaire à l’Iran ou à Gaza placerait immédiatement la Chine dans un bloc anti-américain – exactement selon la logique bipolaire qu’elle veut éviter. Cela minerait non seulement la quête chinoise d’un ordre mondial multipolaire, mais aussi sa crédibilité en tant que puissance non-hégémonique – surtout dans le Sud, où elle est vue comme une alternative à la domination occidentale.

Une parabole historique de 288 av. J.-C. illustre la pensée stratégique de la Chine: deux royaumes chinois rivaux, Qin et Qi, se sont tous deux proclamés détenteurs de l'impérialité chinoise. Cependant, l’État le plus bienveillant, Qi, a perdu son avantage moral à cause de cette démarche – et a finalement été détruit par Qin. La leçon à retenir: celui qui agit en tant que co-hégémon perd son statut spécial.

Le multilatéralisme est également un principe central de la politique étrangère chinoise. La Chine vise à une véritable organisation multilatérale soutenue par l’ONU. Elle n’interviendra pas unilatéralement, même si le système est bloqué. Quiconque ignore le système de l’ONU détruit toute autorité qu’il pourrait utiliser pour le défendre.

Stratégiquement, la Chine évite également l’expansion excessive, qui a jadis conduit l’Union soviétique à sa chute et affaibli les États-Unis aujourd’hui. Plutôt que de gaspiller des ressources dans des interventions lointaines, la Chine se concentre sur le développement national – un modèle réussi qu’elle souhaite préserver. Des aventures militaires au Moyen-Orient donneraient aussi aux États-Unis des munitions pour lutter contre la présence chinoise en Asie de l’Est et autour de Taïwan – ce qui nuirait à Pékin.

La réunification avec Taïwan, objectif stratégique supérieur de la Chine, exige une image de stabilité et de supériorité – pas celle d’un hégémon agressif. Quiconque s’engage militairement partout dans le monde perd cette image.

En résumé : que ce soit d’un point de vue historique, principiel ou stratégique, tout milite en faveur de la non-intervention de la Chine. Cela irait à l’encontre de son identité politique, compromettrait sa crédibilité et mettrait en danger ses objectifs stratégiques. Reste à voir si cette approche sera plus efficace à long terme que les démonstrations de puissance occidentales. Mais c’est une alternative réaliste à un système qui se termine trop souvent par la violence, l’intervention et l’hypocrisie.

Et aussi douloureux que cela soit de voir l’inaction face à des tragédies humaines comme celle de Gaza, la tentative de la Chine de modeler un rôle différent en tant que grande puissance mérite au moins du respect. Peut-être même de l’admiration – pour la cohérence radicale et le courage de résister à la spirale de la violence.

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La politique étrangère des États-Unis est-elle hors du contrôle de Trump ?

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La politique étrangère des États-Unis est-elle hors du contrôle de Trump ?

par Davide Malacaria

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/la-politica-estera-usa-e...

« Voici la réalité de ce qui est en jeu, de ce que nous affrontons aujourd’hui, car pendant que nous sommes ici, plus que jamais, nous sommes tout proches de l’annihilation nucléaire, tandis que les guerres de l’élite politique alimentent imprudemment la peur et la tension entre les puissances nucléaires. » C’est ainsi que Tulsi Gabbard s’est exprimée dans une vidéo inhabituelle, publiée sur YouTube après sa visite à Hiroshima, où elle appelle les peuples à faire entendre leur voix pour arrêter cette dérive.

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Gabbard sait de quoi elle parle, puisqu’elle dirige le renseignement national américain et a accès aux informations les plus confidentielles des agences fédérales. Ce n’est pas une plaisanterie de mauvais goût, mais la réalité dramatique, qui s’est encore accentuée après l’attaque contre les bombardiers stratégiques russes la semaine dernière.

Cette attaque cache des arrière-plans inquiétants, au-delà des motifs évoqués que j'ai évoqués dans une note précédente, à savoir faire échouer le processus de paix d’Istanbul prévu pour le lendemain, et déclencher une réaction russe pour amorcer un conflit direct avec l’Occident.

Alastair Crooke en parle dans un article publié sur le site du Ron Paul Institute, où il décrit ces arrière-plans. La première, qui découle du fait que les Ukrainiens ne pouvaient pas mener une opération aussi sophistiquée en solitaire, est que c’est l’Amérique qui a coordonné l’opération, évidemment en collaboration avec la Grande-Bretagne (Londres dirige également l’Union européenne, en tirant les ficelles des marionnettes placées au sommet de l’UE et de l’Allemagne).

Le Silence des Ours

Ce contrôle extérieur de l’attaque est évident, mais Crooke explique que peut-être Trump a donné son feu vert en croyant à ce que lui ont rapporté ses conseillers, selon lesquels la Russie était proche de l’effondrement, et qu’en augmentant la pression — par des attaques stratégiques visant à dégrader le moral russe — Moscou serait contrainte de céder.

Dans ce cas, Trump aurait été victime du manque de réalisme de ses conseillers, perdus dans leurs rêveries et incapables de comprendre la véritable force économique et militaire de la Russie. Crooke ne le précise pas explicitement, mais en citant un tweet de Trump — « Des choses terribles, si ce n’était pas moi, des choses VRAIMENT TERRIBLES arriveraient à la Russie » — il est clair que, si cette approbation existait, elle aurait été limitée.

La seconde hypothèse plus crédible, selon Crooke, est que « peut-être ses conseillers, involontairement ou délibérément, ont ‘trompé’ Trump et son programme de normalisation des relations avec la Russie ». L’initiative d’attaquer les bombardiers russes aurait été prise à l’insu du président, et justifiée par la suite sous le prétexte que « la CIA a simplement agi en fonction d’une vieille directive présidentielle autorisant des attaques en profondeur à l’intérieur du territoire russe. »

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Au-delà de nos considérations, selon Crooke, dans les deux cas, ce qui s’est passé signifie « une seule chose : que Trump n’a pas le contrôle. » Il l’éclaire davantage en expliquant qu’un objectif stratégique de l’attaque — qui a réussi et a prouvé qu’elle était « réalisable » — est que cela a « imposé à Trump la dure réalité de ne pas avoir le contrôle de la politique étrangère des États-Unis […]. Le Deep State collectif lui a fait comprendre cela. »

À ce propos, il cite le général Michael Flynn, qui explique : « L’État profond agit désormais en dehors du contrôle de la direction élue de notre nation… les hommes de l’État profond s’efforcent de provoquer la Russie pour ouvrir un affrontement à grande échelle avec l’Occident. »

L’alerte lancée par Gabbard, sous une forme si inhabituelle, semble confirmer les difficultés de Trump, qui aurait pu lui demander de prendre cette initiative surprenante.

Crooke explique aussi que l’attaque contre la Russie a exploité une vulnérabilité du Traité Salt-Start sur les armes nucléaires, en particulier l’article XII du traité START qui exige que les puissances signataires « exposent visiblement » tous les bombardiers lourds à l’intérieur de leur base aérienne. Ceci afin qu’ils puissent être surveillés par des satellites ennemis pour empêcher tout “premier coup” d’une des parties.

L’attaque contre les bombardiers russes fragilise donc un des piliers de l’accord sur la dissuasion nucléaire mutuelle, avec toutes les conséquences qui en découlent.

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Selon Crooke, la Russie préparerait une réaction différente de celles qu’elle a déjà menées, qui s’est traduite par une intensification des attaques conventionnelles en Ukraine, mais cela pourrait ne pas être le cas.

Il est évident que Trump, lors de l’appel apaisant avec Poutine, lui aurait demandé d’être patient, de répondre de manière mesurée pour ne pas le mettre entre les mains de ses ennemis (des ennemis extérieurs pour le tsar, des ennemis intérieurs pour le président américain).

Et, en même temps, il lui aurait assuré qu’il ferait tout pour éviter de telles initiatives. Il est probable que Poutine ait accepté, conscient des marges de manœuvre limitées de son interlocuteur et de la nécessité de ne pas le livrer aux ennemis communs.

Mais Trump doit agir rapidement pour changer les choses s’il veut prendre le contrôle d’un système géré par d’autres. Un petit, mais non négligeable, signal vient du nouveau programme de financement de la Défense élaboré par le Secrétaire de ce ministère, Pete Hegseth, l’un des rares hommes fidèles à Trump dans son administration (lui aussi a dû lutter pour être confirmé par le Congrès, tout comme Tulsi Gabbard).

Ce plan, développé par Hegseth, fait l’objet d’un article dans Responsible Statecraft, dont le titre est évocateur : « Le Secrétaire à la Défense déclare la guerre au complexe militaro-industriel. » En expliquant les coupes dans la défense, Hegseth a déclaré que certaines grandes industries de l’armement pourraient faire faillite en un ou deux ans. Le texte prévoit également une réduction de l’aide directe à Kiev…

Lobbying : la guerre contre le complexe militaro-industriel

En réalité, il ne s’agit pas d’un affrontement direct avec une des composantes du Deep State, et il ne semble pas, du moins pour le moment, que l’Ukraine reste totalement sans aide made in USA, mais cela signale une inversion de tendance qui inquiète beaucoup ces cercles, car ils ne supportent aucune limitation.

Il reste que le texte doit être approuvé par le Congrès, où de nombreux membres ont plus ou moins ouvertement des liens avec l’industrie militaire. L’approbation sera très difficile, et il est probable que le plan subisse des modifications pour le rendre moins désagréable, voire même plus acceptable pour ceux qui profitent des guerres faites par les États-Unis ( déclarées ou non).

jeudi, 19 juin 2025

La révolution du thorium en Chine : une technologie américaine oubliée qui devient une arme géopolitique

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La révolution du thorium en Chine: une technologie américaine oubliée qui devient une arme géopolitique

Source: https://report24.news/chinas-thorium-revolution-vergessen...

La Chine pourrait-elle devenir une puissance mondiale en matière de politique énergétique grâce aux centrales à thorium qui sont actuellement en construction ? Le vent et le soleil sont dépassés ; à la place, la République populaire travaille à une fourniture d’énergie stable, abordable et durable pour l’avenir. Et l’Occident ? Il reste simplement spectateur.

Alors que l’Europe lutte dans le cadre de la transition énergétique, s’embourbe dans des réglementations, et que les États-Unis semblent coincés dans une impasse de stagnation politique et de lobbying, la véritable révolution se produit ailleurs: profondément dans le désert de Gobi, loin de l’attention occidentale. Là, s’opère un saut quantique technologique et géopolitique qui pourrait ébranler les fondements de l’ordre énergétique mondial.

La Chine a — presque à l’insu de l’opinion internationale — mis au point une technologie qui a été développée autrefois au cœur du programme nucléaire américain, puis abandonnée: le réacteur à sels de thorium. En octobre 2024, des scientifiques chinois ont réussi pour la première fois à faire fonctionner en continu un tel réacteur avec un nouveau combustible. Une étape décisive — non seulement pour la science, mais aussi pour l’agenda géopolitique de Pékin.

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Une technologie oubliée, réactivée en Chine

L’ironie de l’histoire: le principe des réacteurs à sels fondus a déjà été testé avec succès dans les années 1960 au Oak Ridge National Laboratory dans le Tennessee. Mais le Pentagone a décidé de ne pas poursuivre ses expérimentations avec le thorium. La raison n’était pas technique, mais stratégique: les réacteurs à uranium sous pression produisaient du plutonium — la base des armes nucléaires. Le thorium, lui, est peu utile pour la destruction massive. Le projet a donc été abandonné — archivé, délaissé, oublié.

La Chine, en revanche, a fait preuve d’une patience stratégique. Dès 2011, la République populaire a commencé à développer ses propres technologies, en se basant sur la recherche américaine accessible au public. Pas de campagnes de relations publiques, pas de vitrines pour investisseurs. Au contraire, la construction, le développement et les tests se sont faits dans le silence du désert — avec une vision à long terme, presque étrangère à la mentalité occidentale qui ne privilégie que le court terme. En 2024, le premier réacteur a commencé sa pleine exploitation. Et une percée dans le rechargement en fonctionnement a rapidement suivi — une innovation technologique.

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Le thorium : la clé de la souveraineté énergétique de la Chine

Autrefois phénomène marginal dans la recherche nucléaire, le thorium devient aujourd’hui une ressource géopolitique de premier plan. Ce combustible est trois à quatre fois plus abondant que l’uranium, disponible mondialement, et moins susceptible d’être utilisé pour la prolifération. Dans les réacteurs à sels fondus, il permet d’atteindre des températures élevées à pression atmosphérique — ce qui élimine pratiquement les risques d’explosions ou de catastrophes comme Fukushima. En cas de coupure de courant, il n’y a pas de perte de contrôle, mais une extinction automatique et passive en toute sécurité. Enfin, la méthode réduit significativement les déchets radioactifs, et peut même recycler les déchets issus des réacteurs à uranium.

En janvier 2025, Pékin a annoncé la découverte d’un gigantesque gisement de thorium dans la région de Bayan-Obo, en Mongolie intérieure. Selon des géologues chinois, ces réserves suffiraient à couvrir la consommation énergétique du pays pendant environ 60.000 ans, à consommation constante. La Chine détient donc non seulement la technologie des réacteurs, mais aussi la ressource en combustible — devenant ainsi un potentiel exportateur d’énergie de première importance.

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Géopolitique de l’énergie: la nouvelle arme atomique, l’électricité

Alors que les États occidentaux misent sur l’éolien et le solaire dans leur hystérie climatique, la Chine construit une nouvelle réalité: un modèle énergétique nucléaire, déconnecté des éoliennes et panneaux solaires dépendants des conditions météorologiques. Déjà en Wuwei, un prototype de 10 MWe pour la production combinée d’électricité et d’hydrogène est en construction. La température du réacteur lui confère un avantage pour les procédés thermochimiques, rendant même l’hydrogène « vert » économiquement compétitif — un autre coup porté au récit énergétique occidental.

Simultanément, la Chine développe des navires à thorium. Sa vision est la suivante : des porte-conteneurs capables de fonctionner sans ravitaillement pendant des années — indépendants du prix du pétrole, des accès portuaires ou d’autres restrictions. Selon des rapports récents, la République aurait lancé des projets concrets pour construire de tels navires. Le contrôle du commerce maritime international pourrait ainsi intégrer une composante nucléaire.

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L’Occident regarde et se tait

Les États-Unis détenaient autrefois la clé de cet avenir — et l’ont laissée tomber. Le réacteur à thorium opérationnel à Oak Ridge a été abandonné au profit de technologies militaires plus exploitables. Depuis lors, les stratégies énergétiques occidentales s’embrouillent dans des contradictions d'ordre réglementaire, dans du lobbying et des querelles idéologiques.

Aujourd’hui, il est presque tragico-comique de constater que la source d’énergie qui pourrait alimenter les centres de données pour l’intelligence artificielle avancée — avec ses besoins électriques gigantesques — provient d’une technologie américaine elle-même abandonnée par Washington. La Chine, elle, avance: IA, automatisation industrielle, ordinateurs quantiques — tout cela nécessite une énergie constante, dense, fiable. Et c’est là que Pékin agit.

Thorium : l’indépendance énergétique comme levier géopolitique

La question reste en suspens quant à savoir si le thorium deviendra réellement la principale source d’énergie dans les décennies à venir. Mais, dès maintenant, il offre à la Chine des options stratégiques qui dépassent la seule dimension technique. L’énergie n’est pas qu’un facteur économique — c’est une projection de puissance géopolitique. Qui fournit de l’électricité fiable et abordable, contrôle la production, le traitement des données, la numérisation — en bref : l’avenir.

L’Occident a longtemps cru que sa suprématie technologique était assurée pour toujours. Or, Pékin prouve que la vision à long terme, la stratégie et le savoir-faire technologique ne peuvent pas être éternellement compensés par des sanctions, barrières commerciales ou campagnes de relations publiques. La grande question demeure : l'Occident continuera-t-il à regarder la Chine faire prospérer une technologie née dans ses propres laboratoires — et à la transformer en fondement d’un nouvel ordre mondial, communiste ?

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Les voies de la guerre

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Les voies de la guerre

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/le-vie-della-guerra/

Une guerre peut nous sembler lointaine. Etre un conflit entre pays situés à des milliers de kilomètres de chez nous. Avec des cultures et des mentalités différentes des nôtres. Des réalités étrangères donc. Qui ne nous concerneraient pas.

Et pourtant, ce n’est pas le cas. Ou plutôt, ce n’est plus le cas, du moins pas autant qu’auparavant, même si dans le monde d’hier les choses étaient peut-être différentes. Mais, bien sûr, aujourd’hui, la connexion entre les différents pays, les réseaux d’intérêts, les alliances sont tels que même le conflit le plus éloigné et le plus petit peut constituer une menace générale.

Ou mieux, représenter un épisode d’un affrontement plus vaste. Global.

Et ce qui se passe actuellement entre Israël et l’Iran, n’est pas peu de choses. En soi, même pris isolément, cela représente le conflit entre la puissance la mieux armée et organisée de la région du Moyen-Orient, Israël, d'une part, et la puissance la plus peuplée, forte de ses chiffres et dotée d’une technologie compétitive, l’Iran, d'autre part. Et il y aurait déjà de quoi s’inquiéter. De beaucoup s'inquiéter.

Cependant, ce qui inquiète vraiment, ce sont les liens, les réseaux de soutien qui se profilent derrière les deux protagonistes. Des réseaux vastes, qui s’étendent bien au-delà des frontières du Grand Moyen-Orient. Des réseaux mondiaux.

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Israël bénéficie du soutien américain. Un soutien sans aucune exception. Et même si Netanyahu a agi de son propre chef, attaquant Téhéran sans presque en informer ses “amis”, Trump ne peut que le soutenir sans réserve. Bibi le savait bien, et il a agi en conséquence.

Au soutien américain, s’ajoute celui du Royaume-Uni, de la France, et, en substance, de toute l’Union européenne. Où certains peuvent s’opposer à l'une ou l’autre chose, condamner les positions de Netanyahu et l’accuser de crimes… mais ce ne sont que des déclarations de façade. La substance ne change pas. La Grande-Bretagne et l’UE soutiennent l’attaque d’Israël. Et cela, à Téhéran, ils le savent bien.

De l’autre côté, les amis de l’Iran. Qui ne sont pas les pays arabes, des poissons des mêmes eaux, qui déplorent la situation à voix haute, mais espèrent qu’Israël les libérera de la présence iranienne, qui leur est gênante. La Jordanie est plus explicite en ce domaine. Mais, en sous-main, ce sont surtout les pays arabes, en tête l’Arabie Saoudite, qui exercent l'influence la plus prépondérante.

Les vrais amis, ou plutôt les alliés des Iraniens, sont d’autres puissances. Le Pakistan, par exemple, qui s'est ouvertement déclaré comme tel. Qui envoie déjà des armements, peut-être même nucléaires, à Téhéran. Et se déclare prêt à intervenir avec son aviation.

Et derrière le Pakistan, il y a Pékin. Qui ne veut pas d’un changement de régime à Téhéran, qui soit provoqué par Israël et favorisé par Washington. Un changement de régime qui pourrait facilement nuire à l’économie chinoise. La Chine a besoin du gaz et du pétrole iraniens.

Ensuite, bien sûr, il y a la Russie. Moscou semble plus en retrait, surtout en raison de son engagement militaire en Ukraine, qui concentre ses ressources et son attention.

Cependant, le Kremlin est un allié étroit de Téhéran. Et il ne peut accepter un changement radical de direction, passant d’un gouvernement des ayatollahs à un autre, qui serait la “marionnette” d’Israël et des États-Unis. Que ce gouvernement soit géré par l’héritier du Shah ou soit sous la forme d'une quelconque république.

À l’heure actuelle, le front pro-iranien préférerait éviter la guerre. Cependant, Israël a lancé l'opération à tous points de vue. En mettant ses alliés, en premier lieu Washington, face à un fait accompli.

Il est difficile de trouver, maintenant, une solution diplomatique.

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La seule lueur d’espoir est la forte réaction de Téhéran à l’attaque israélienne. Qui a montré la perméabilité des défenses de Jérusalem, et semé la panique dans un pays peu habitué à subir de telles répercussions.

Ce à quoi semble se rattacher une initiative conjointe Moscou-Washington. La proposition de Poutine de faire de lui un médiateur dans le conflit Téhéran-Jérusalem.

Une proposition qui semble avoir trouvé l’approbation de Trump.

Une hypothèse, cependant, qui reste à vérifier. Vu l’attitude peu disposée de Netanyahu. Et, parallèlement, le fait qu'Ali Khamenei s’est, en substance, arrogé le rôle de commandant en chef. En écartant le gouvernement trop conciliant de Pezechkian.

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mercredi, 18 juin 2025

Le Slovaque Fico contre l'euthanasie des peuples européens due à la russophobie de Bruxelles

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Le Slovaque Fico contre l'euthanasie des peuples européens due à la russophobie de Bruxelles

Luca Bagatin

Source: https://electomagazine.it/lo-slovacco-fico-contro-leutana... 

Le socialiste slovaque Robert Fico ne lâche pas prise et refuse catégoriquement les diktats d'une UE dirigée par la "majorité Ursula", peu responsable et de droite.

Il avait d'ailleurs déjà, et récemment, renvoyé à l'expéditeur les demandes absurdes de la représentante de la droite estonienne, Kaja Kallas, chargée des affaires étrangères de l'UE, en déclarant: « La haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, a mis en garde les dirigeants européens contre toute participation aux célébrations du Jour de la Victoire qui se tiendront à Moscou en mai. (...)

Je partirai pour Moscou le 9 mai. L'avertissement de Mme Kallas est-il une forme de chantage ou un signe que je serai puni à mon retour de Moscou ? Je ne sais pas. Mais je sais que nous sommes en 2025, pas en 1939.

L'avertissement de Mme Kallas confirme la nécessité d'un débat au sein de l'UE sur l'essence même de la démocratie. Parmi les problématiques à traiter figurent les événements qui se sont déroulés en Roumanie et en France lors des élections présidentielles, lors des « Maidan » organisés par l'Occident en Géorgie et en Serbie, et la manière dont les abus du droit pénal contre l'opposition en Slovaquie ont été ignorés.

Madame Kallas, je tiens à vous informer que je suis le Premier ministre légitime de la Slovaquie, un pays souverain. Personne ne peut dicter mes mouvements. Je me rendrai à Moscou pour rendre hommage aux milliers de soldats de l'Armée rouge tombés pour la libération de la Slovaquie, ainsi qu'aux millions d'autres victimes de la terreur nazie. Tout comme j'ai rendu hommage aux victimes du débarquement en Normandie ou dans le Pacifique, ou comme j'ai l'intention d'honorer les pilotes de la RAF. Et permettez-moi de rappeler que je suis l'un des rares dans l'Union européenne à affirmer constamment la nécessité de la paix en Ukraine et à ne pas soutenir la poursuite de cette guerre insensée.

Les commentaires de Mme Kallas sont irrespectueux et je m'y oppose fermement".

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Aujourd'hui, le socialiste Fico rejette une fois de plus les diktats de la direction de l'UE concernant l'absurde paquet de sanctions contre la Russie, qui nuirait une fois de plus à l'UE elle-même en mettant fin aux approvisionnements énergétiques russes.

Le nouveau paquet de sanctions préparé par la Commission européenne propose d'interdire les transactions avec les gazoducs Nord Stream de Russie. La Commission a également proposé d'abaisser la limite de prix fixée par le G7 pour le pétrole brut russe à 45 dollars le baril.

Le Premier ministre slovaque Fico s'est toujours opposé à ce qu'il a qualifié de « suicide économique » et a écrit à ce sujet sur les réseaux sociaux :

« La République slovaque ne soutiendra pas le prochain 18ème paquet de sanctions contre la Fédération de Russie à moins que la Commission européenne n'apporte une véritable solution à la situation de crise dans laquelle se trouvera la Slovaquie après un blocage complet de l'approvisionnement en gaz, en pétrole et en combustible nucléaire provenant de Russie ».

Robert Fico dirige le parti socialiste démocratique SMER, qui recueille environ 25% des suffrages et dont le programme rejette les recettes économiques libérales et promeut une économie fondée sur l'intervention publique, la souveraineté nationale, l'euroscepticisme et les politiques anti-immigration, comme l'ont toujours fait tous les partis socialistes historiques du siècle dernier (dont beaucoup ont totalement disparu en Europe ou du moins ont perdu leur leadership), qui refusaient l'exploitation de la main-d'œuvre étrangère à bas coût et promouvaient des politiques de coopération et de partenariat avec les pays du tiers monde et du sud.

On pourrait dire que Fico est le seul véritable leader socialiste de l'UE, avec l'ancien leader travailliste Jeremy Corbyn, aujourd'hui député indépendant au Parlement britannique et très actif dans les luttes pour la paix et contre toute forme d'impérialisme, tout comme l'ancien travailliste George Galloway – tous deux, sans surprise, très critiques à l'égard des pseudo-travaillistes de Starmer, dignes héritiers du pseudo-travailliste Blair; et il faut ajouter l'Irlandais Mick Wallace et l'Allemande Sahra Wagenknecht.

Le socialisme dans l'UE est absent, mais heureusement, il n'est pas totalement inexistant. Ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas représenté par la soi-disant « Alliance progressiste des socialistes et démocrates », qui soutient la majorité belliciste et irresponsable d'Ursula.

Roumanie, Portugal et Pologne: trois rendez-vous électoraux importants pour la reconfiguration du paysage politique européen

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Roumanie, Portugal et Pologne: trois rendez-vous électoraux importants pour la reconfiguration du paysage politique européen

Enric Ravello Barber 

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2025/06/rumania-portu... 

En Roumanie, le processus électoral, qui fut compliqué et controversé, s'est conclu par la victoire du candidat libéral Nicusor Dan sur le nationaliste George Simion au second tour du 18 mai dernier. Le processus électoral roumain a été très contesté en raison de l'annulation du premier tour qui s'était tenu le 24 novembre, lors duquel le candidat nationaliste Calin Georgescu l'avait emporté avec 22% des voix, puis de sa disqualification alors que les sondages le donnaient toujours vainqueur tant au premier qu'au second tour.

Après l'interdiction très controversée de Georgescu de se présenter, le nationalisme roumain a proposé comme candidat George Simion, qui a remporté le premier tour avec une large avance, 40,6% contre 21% pour Nicusor Dan. Le second tour a été marqué par une campagne constante de tous les médias en faveur du libéral Dan, qui n'a pu l'emporter que grâce à la forte mobilisation des électeurs abstentionnistes qui se sont prononcés en sa faveur, après une pression médiatique et une campagne « de la peur » concernant le maintien de la Roumanie dans l'UE.

Simion a dénoncé les ingérences manifestes du gouvernement français dans la campagne électorale, demandant l'annulation de ce second tour, mais le tribunal roumain a rejeté la plainte du candidat nationaliste. La victoire libérale prive les nationalistes de la présidence, mais elle pourrait s'avérer être une victoire à la Pyrrhus, car dans les premiers sondages pour les élections législatives, après les résultats des présidentielles, le parti nationaliste AUR présidé par Simion obtient son plus haut score de popularité avec 35% des intentions de vote (il avait obtenu 18% lors des précédentes législatives). La situation reste ouverte en Roumanie.

Les élections législatives portugaises du 18 mai peuvent se résumer en trois points:

La consolidation de la coalition Alliance démocratique, de centre-droit, comme première force du pays (32,72%), ce qui signifie la reconduction de Luis Montenegro au poste de Premier ministre.

La débâcle de la gauche, extrême et modérée, dans un pays qui a traditionnellement voté dans ce sens, et une évidence. Le signe le plus patent en est l'effondrement du Parti socialiste, autrefois tout-puissant, qui, avec 22,83% des voix et 58 députés, est la deuxième force en termes de votes, mais la troisième en termes de sièges.

L'importante ascension du parti nationaliste CHEGA, avec 22,76% des voix et 60 députés, en fait la deuxième force parlementaire et le premier parti d'opposition. CHEGA est devenu un acteur majeur de la scène politique portugaise quelques années seulement après sa création. Avant les élections actuelles, les sondages ne lui donnaient pas un résultat aussi important, jusqu'à ce que son président André Ventura décide de durcir le message anti-immigration et d'utiliser le concept qui est devenu central dans le discours nationaliste européen : la remigration.

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Karol Nawrocki (50,89 %) (photo), soutenu par le PiS (nationalisme conservateur), sera le prochain président de la Pologne après avoir battu le libéral Tizas Kowski (49,11 %) lors des élections présidentielles du mois de mai dernier.

Sur le plan interne, ce résultat pourrait conduire à une impasse politique, car la cohabitation entre un président nationaliste et le gouvernement libéral de Varsovie dirigé par Tusk pourrait contraindre ce dernier à convoquer des élections. Les résultats obtenus au premier tour par les candidats nationalistes les plus radicaux, Slawomir Mentzen (14%) et Grzegorz Braun (6,7%), sont particulièrement remarquables, car sans leurs voix, Nawrocki, qui est arrivé deuxième au premier tour (29,54%), n'aurait pas pu devenir président de la Pologne.

L'Anneau de Gygès et l'horizon de la violence illimitée

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L'Anneau de Gygès et l'horizon de la violence illimitée

Par Andrea Zhok

Source: https://infoposta.com.ar/notas/14172/el-anillo-de-giges-y...

Après l'agression glaçante d'Israël contre l'Iran et la réponse énergique de ce dernier, et avant que de nouveaux événements ne nous submergent, nous pouvons déjà procéder à quelques évaluations. Je pense notamment que deux considérations premières peuvent être tirées des événements en cours.

La première: l'échec manifeste de la politique de Donald Trump est la dernière confirmation (et elle est définitive) que rien ne peut changer le cours de la collision entre l'Occident dirigé par les États-Unis et le reste du monde. Trump n'a jamais été un chevalier blanc animé par des idéaux de pacification, mais il s'est retrouvé à incarner le rôle de représentant de cette Amérique profonde qui ne s'intéresse pas aux projections de puissance au niveau international et qui cherche à régler les choses d'abord et uniquement chez elle.

La série de fiascos de l'administration Trump, des pourparlers russo-ukrainiens aux affrontements à Los Angeles et à l'attaque israélienne contre l'Iran, montre clairement la non viabilité de toutes les promesses de Trump en matière de pacification internationale et de relance du marché intérieur. Je ne pense pas que Trump ait délibérément trompé son électorat. Je pense plutôt que ni les États-Unis ni l'Europe ne sont gouvernés par la classe politique qui les dirige nominalement. Il ne s'agit même pas ici de l'« État profond », car nous sommes juste en dehors du périmètre étatique, qui ne sert que de relais pour des décisions prises ailleurs.

Maintenant, je sais très bien que chaque fois que l'on aborde ce sujet des « pouvoirs occultes », une foule d'idiots, qui se croient intelligents, commencent à s'agiter sur leurs sièges, face à leur écran, et e mettent à crier au complot.

Malheureusement, le fait qu'aujourd'hui le véritable pouvoir réside dans la gestion des flux monétaires et que l'oligarchie qui les gouverne exerce son influence en coulisses sont des faits simples, assez évidents si on les analyse attentivement.

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Nous sommes souvent surpris par la pauvreté culturelle, la misère humaine et la contradiction flagrante des personnages que nous voyons, en apparence, au sommet du pouvoir mondial. Que Trump soit un personnage des Simpson, Baerbock une gaffeuse ambulante, Kallas une nullité dan le cadre de la russophobie actuelle, Merz un éternel perdant qui se rattrape par la différenciation politique, Starmer un charlatan détesté même par ceux qui l'ont élu, Macron l'incarnation des communautés BDSM (sadomasochistes), etc., sont des choses qui sont visibles par tous, et que nous persistons souvent à ne pas voir parce que les voir clairement nous effraierait trop. Nous préférons penser que ces marionnettes « ont une stratégie ». Mais non, ce sont des marionnettes, point final. Et certaines ont une stratégie, mais ce sont celles qui sont au sommet qui tirent les ficelles.

L'Occident, en raison du long processus de prise de pouvoir réel par les oligarchies financières, a atteint un point de non-retour en ce qui concerne la dégénérescence de sa classe politique. Le problème est unique : étant donné que ceux qui exercent le pouvoir agissent dans l'ombre et ne peuvent être appelés à assumer aucune responsabilité, nous nous trouvons aujourd'hui dans la situation de la déresponsabilisation la plus extraordinaire des classes dominantes dans l'histoire de l'Occident: ceux qui commandent ne sont en aucun cas responsables de leurs actes, ni formellement, ni institutionnellement, ni moralement.

Et l'exercice du pouvoir à l'abri du regard des autres conduit inévitablement à l'abjection, comme le rappelait Platon dans l'histoire de l'anneau de Gygès.

C'est ainsi que la crise interne de la société occidentale, sa perte progressive d'hégémonie économique et politique, génère une tendance totalement incontrôlée vers la dégénérescence perpétuelle des comportements, le recours de plus en plus effronté à la violence, la double morale et le mensonge instrumental.

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Israël en est un exemple parfait: avant la « diversion du Mossad » du 7 octobre, Israël était un pays fragmenté, divisé en deux depuis des années, incapable de former des gouvernements qui ne soient pas éphémères. La sortie de cet état de paralysie et de crise a été l'adoption d'une série de relances continues, d'abord vers Gaza, puis vers le Liban, la Syrie et l'Iran. Et je crains que les relances ne soient pas terminées: comme un joueur qui doit récupérer une grosse somme, chaque perte est une invitation à remonter en ligne dans l'espoir de pouvoir clôturer la partie par un grand coup final. Souvent, pour les joueurs, ce coup final est fatal pour eux-mêmes, mais entre-temps, ils auront semé la misère autour d'eux.

Mais Israël n'est qu'un exemple parmi d'autres. Cette dynamique qui consiste à tenter de sortir d'une impasse par des relances continues est la même pratique que nous observons en Europe à l'égard de la Russie. La séquence presque incroyable d'erreurs (c'est-à-dire celles qui seraient des erreurs si l'intérêt de son propre peuple était l'objectif réel) se poursuit dans une relance continue. L'Europe a perdu sa compétitivité, s'est appauvrie et continue d'appauvrir sa propre population, met tout le monde en danger d'une guerre totale et encourage même ouvertement cette tendance.

Tout cela a d'abord été considéré comme un hommage à la prédominance américaine.

Mais ce n'est pas le cas. Même lorsque les États-Unis ont commencé à se retirer, l'UE a continué et continue d'aggraver la situation. En effet, comme nous l'avons dit, ni les États-Unis ne sont gouvernés par Trump, ni l'UE par ces quatre figures de la Commission. Ce ne sont que des marionnettes ventriloques dirigées par des oligarchies multinationales qui détiennent, elle, l'anneau de Gygès.

Cette image nous amène à la deuxième et brève réflexion.

Étant donné que le manque de fiabilité, les doubles standards, le manque de responsabilité et de crédibilité de l'Occident dans son ensemble sont perçus dans le monde entier (à l'exception de cette partie de l'Occident qui se nourrit encore des informations les plus vendues de l'histoire), il s'ensuit que l'espace pour les accords, les pactes d'honneur, les calculs fiables grâce à l'équilibre des intérêts, a disparu. Tout le monde en dehors de l'Occident – et aujourd'hui, la Russie et l'Iran sont au premier plan, mais la Chine n'est pas loin derrière – ne croit plus un mot de nos ventriloques, car il a compris qu'il s'agit d'acteurs et de prête-noms, de masques qui doivent jouer un rôle pour leurs électeurs, mais qui doivent répondre à des stratégies complètement différentes pour satisfaire le véritable pouvoir en coulisses.

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Cette totale absence de crédibilité des classes dominantes occidentales n'est pas un crime sans victimes, ce n'est pas quelque chose que nous pouvons éviter en haussant les épaules et en disant « de toute façon, nous ne tomberons pas dans le piège ». La principale conséquence du manque flagrant de fiabilité de l'Occident actuel est que la parole sera de plus en plus aux mains des armes, de la violence extérieure et du contrôle intérieur, car c'est la seule chose qui reste lorsque les mots ont perdu leur valeur. Et ce processus dégénératif impliquera tout le monde, sceptiques et naïfs, rusés et naïfs.

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mardi, 17 juin 2025

Israël et Ukraine: Etats voyous selon Noam Chomsky?

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Israël et Ukraine: Etats voyous selon Noam Chomsky?

Pierre-Emile Blairon

Cet article est dédié à Eric Denécé qui nous a quitté brutalement dans la nuit du 11 au 12 juin 2025. Il se trouve que l’une des dernières entrevues qu’il a accordée à un média alternatif est consacré presqu’entièrement au sujet que je vais traiter [1], me permettant ainsi de vous faire profiter de l’analyse de ce brillant spécialiste de politique internationale, docteur en sciences politiques. Les circonstances de sa mort sont plus que troublantes à tel point ses proches excluent la thèse du suicide malgré les éléments découverts près du corps (dont un fusil de chasse).

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« Ancien officier du renseignement, il avait fondé en 2000 le CF2R, acronyme du Centre français de recherche sur le renseignement, qu’il dirigeait depuis. Eric Denécé était également expert en intelligence économique et en géopolitique. Il livrait toujours des analyses étayées par un œil libre et acéré. Il marquera par son courage de défendre une France réarmée par une diplomatie forte et indépendante. Éric Denécé laisse derrière lui des travaux prolifiques et une certaine idée de la France. Eric Denécé avait 62 ans » (TVL, 13 juin 2025)

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Qu’est-ce qu’un Etat voyou ?

Nos lecteurs ne seront pas surpris d’apprendre que les premiers Etats à avoir mérité le qualificatif d’Etats voyous sont les Etats-Unis et leurs alliés, tel le Royaume tout aussi Uni, ou Israël, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui ont inventé l’expression pour nommer les nations qu’ils ne pouvaient contraindre par d’autre moyen que de les désigner à la vindicte internationale en les accusant de tous les maux, maux le plus souvent inventés [2]. Ce sont les Américains, tourmentés par leur manichéisme originel judéo-biblique [3], qui ont séparé le monde en deux camps : le camp du bien et le camp du mal, eux-mêmes se plaçant, évidemment, dans le camp du bien.

Un État voyou est un Etat qui ne respecte pas les lois internationales, les traités qu’il a signés, qui érige le mensonge en valeur de tractation normalisée que les parties doivent feindre de considérer comme authentique, qui organise des attentats, qui viole les principes contenus dans la Charte universelle des Droits de l’Homme de 1948 et les règles de la guerre, qui se rend coupable de massacres de civils, plus exactement de meurtres de masse, de crimes de guerre, de crime contre l’humanité, voire de génocide, et qui doit être mis finalement, si ça tourne mal, au ban de la « communauté internationale » pilotée par… les Etats-Unis, évidemment.

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Le célèbre linguiste américain Noam Chomsky définit les Etats-Unis et Israël [4] comme les premiers Etats voyous (Rogue States) dans un article de décembre 2013  : « Il y a en fait deux Etats voyous au Moyen-Orient, ils recourent à l’agression et à la terreur et ils violent à l’envi le droit international : les Etats-Unis et leur Etat client, Israël. » (L’Obs, 19 novembre 2016).

Le mantra orwellien : « Israël a le droit de se défendre »

On a vu ces jours-ci l’ensemble de la « communauté internationale » se ranger d’une manière pavlovienne derrière Israël comme si elle obéissait à des slogans orwelliens (du genre: la guerre, c’est la paix) que même Israël n’a pas osé lancer comme celui qui consiste à répéter le mantra « Israël a le droit de se défendre » ; en l’occurrence, il n’y a qu’une seule des deux parties qui attaque, et c’est bien Israël et non pas l’Iran, sans parler du massacre des Palestiniens par Tsahal qui est en cours, ce qui est loin d’être un détail puisque le nombre des victimes, la plupart civiles, y compris femmes et enfants, qui sont de loin les plus nombreux, se monte aux alentours de 60.000.

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En France, il n’y eut qu’une seule note discordante à cet unanimisme, ce fut le groupe LFI, qui pratique une autre sorte de psittacisme à l’envers qui n’est pas plus honorable que l’autre, ses desseins étant tout aussi cantonnés à la ligne bleue des prochaines élections qui lui fait privilégier l’électorat musulman qu’ils suppose pouvoir influencer grâce à son positionnement ; mais c’est mal connaître les mentalités arabes qui ne respectent que la loi du plus fort, sachant parfaitement détecter et se défier des salamalecs [5] occidentaux.

Nous n’avons pas été étonnés de la position du gouvernement français dans cette affaire, qui ne manque jamais une occasion de s’inscrire dans le politiquement correct, afin de tenter de rattraper la nullité de ses représentants et diplomates qui commettent bévue sur bévue, ne sachant plus où donner de la tête, courant d’un côté et de l’autre comme un canard qui l’aurait perdue.

C’est ainsi que Macron a déclaré solennellement (enfin, dans la mesure du possible) que « si Israël devait être attaquée dans le cadre d’une représaille (est-ce une « attaque » ou une « représaille » ? qui est d’ailleurs un mot qui ne s’emploie qu’au pluriel, NDLR) par l’Iran, la France participerait aux opérations de protection et de défense d’Israël. »

En tentant de nous extraire de l’actualité dense qui voit émerger rebondissement sur rebondissement, heure après heure, nous pouvons faire le parallèle entre la situation actuelle et celle que nous avons connue pendant la période de dictature sanitaire, pendant laquelle la quasi-totalité des cerveaux semblait avoir été atteinte d’une incapacité totale à penser d’une manière sereine les événements ahurissants que les promoteurs de cette guerre psychologique nous forçaient à vivre sans que nous puissions émettre la moindre objection.

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Heureusement, il reste quelques esprits en état de fonctionnement normal, en Europe comme aux Etats-Unis, et c’est ainsi que Douglas Mac Gregor (photo), ancien colonel de l’armée américaine devenu chroniqueur, interpelle Donald Trump, après l’agression d’Israël contre l’Iran:

"Au cours des dernières 72 heures, Israël a lancé une attaque préventive contre l'Iran alors que les négociations entre Washington et Téhéran étaient toujours en cours. L'Iran a été pris au dépourvu. Mais l'Iran s'est remis de son Pearl Harbor plus rapidement qu'Israël ne l'avait prévu.

Moins de 18 heures après l'attaque surprise d'Israël, l'Iran a réagi en tirant des centaines de missiles balistiques, y compris des missiles hypersoniques, sur le centre de Tel-Aviv et sur l'ensemble du territoire israélien.

Pendant ce temps, le Dôme de fer israélien n'a pas fonctionné. Les services de renseignement israéliens ont échoué. Aujourd'hui, Netanyahou supplie Washington d'intervenir avec la puissance militaire américaine pour sauver Israël d'une défaite certaine, une défaite que Netanyahou a préparée avec les encouragements de Washington. Dans le même temps, la Russie, la Chine, le Pakistan et la majeure partie du monde musulman se rallient à la défense de l'Iran. Les fournitures, l'équipement et l'assistance technique affluent en Iran.

Il est temps de revenir à la réalité : Washington a dépensé 12.000 milliards de dollars au Moyen-Orient depuis 2003. Résultat ? 7000 Américains morts. 50.000 blessés, des frontières ouvertes et 100.000 Américains qui meurent chaque année d'un empoisonnement au Fentanyl. Aujourd'hui, les États-Unis sont endettés à hauteur de 37.000 milliards de dollars, une somme qui n'inclut pas ce que l'on appelle la "dette des agences". 77 millions d'Américains ont voté pour le président Trump parce qu'il a promis de mettre fin aux conflits à l'étranger et d'arrêter la marche vers la Troisième Guerre mondiale. Le mandat de Trump est inchangé: sécuriser les frontières, les ports et les eaux côtières de l'Amérique. Expulser les étrangers en situation irrégulière, écraser les criminels qui rackettent et assassinent les Américains. Rétablir l'État de droit. Mais plus une goutte de sang américain pour les guerres étrangères. »

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Le célèbre journaliste américain Tucker Carlson (photo), jusqu’à ce jour soutien de Donald Trump, est sur la même longueur d’onde, il « dénonce la collaboration des USA avec Israël et traite Trump de « complice » de la récente attaque contre l’Iran. Il dit que la participation des USA dans des guerres étrangères est une trahison des millions d’électeurs qui ont voté pour une politique qui serve d’abord les intérêts des Américains. Il demande au gouvernement US de cesser toute aide militaire à Israël et dit ne pas vouloir de guerre contre l’Iran dont les conséquences seront un embrasement de la région, la mort de milliers d’Américains et la radicalisation de l’islam. » (Nicola Mirkovic)

Aux dernières nouvelles, Netanyahou a fait appel à Trump afin qu’il intervienne pour soutenir Israël, mais Trump a, heureusement, refusé, en dépit de ses nombreuses déclarations contradictoires dont l’une lui avait fait trouver « excellente » la décision israélienne d’attaquer l’Iran.

La blague du petit pays sans défense attaqué par l’ours russe

L’Amérique aura tout fait pour détacher la Russie de l’Europe; l’union de ces deux mastodontes aurait porté un coup fatal au monopole américain et aurait permis d’envisager un monde multipolaire libéré économiquement du dollar et spirituellement des menées pédo-satanistes qui subsistent toujours au sein de l’Etat profond américain qui n’a pas perdu toutes ses capacités de nuisance, même si une grande partie de son activité néfaste s’est « délocalisé » en Europe. Le bombardement de la Serbie et la création de l’Etat-fantoche du Kosovo n’auront été qu’un épisode tragique de cette lutte à mort de l’Ordre mondial avant l’attaque massive de l’Otan contre la Russie par Ukraine interposée.

L’Amérique s’est servie du gouvernement corrompu de Zelensky pour envoyer le peuple ukrainien au casse-pipe, l’utilisant comme un bouclier humain pour tenter de forcer les portes russes. Contre toute attente, elle a subi un revers terrible.

J’ai montré plus haut comment l’Ordre mondial représenté par les Occidentaux avait procédé pour détruire l’Irak par le mensonge et la manipulation de l’opinion mondiale (c’était un exemple, et je pourrais en citer des dizaines d’autres) ; les Américains, ou l’Ordre mondial, ou l’Occident, ou la « communauté internationale », n’ont guère d’imagination ; ils se servent toujours des mêmes procédés, espérant avec beaucoup d’obstination passer en force avec les mêmes méthodes ; finalement, leur stratagème lourdingue et éculé n’a réussi qu’à de rares occasions tout en semant la misère et le chaos partout où ils sont intervenus, comme l’ont bien compris Mac Gregor et Carlson que je citais plus haut.

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Netanyahou et Zelensky sont sur le même bateau qui prend l’eau ; on ne sait pas lequel va se noyer avant l’autre.

Ce sont tous les deux des psychopathes mégalomanes, Netanyahou rêvant de reconstituer « le grand Israël » qui engloberait tous les pays qui entourent Israël [6], Zelensky, qui pensait défier la Russie, se sentant pousser des ailes grâce au soutien de l’Otan, de l’Amérique et de l’Union européenne, voit s’effondrer tous ses rêves de gloire et ne peut plus espérer quelque aide de qui que ce soit, à moins de se contenter des promesses de l’Union européenne qui, si elle s’avisait d’entrer en guerre contre la Russie, ne tiendrait guère que quelques jours face à ce rouleau compresseur.

Ils sont tous les deux rejetés par leurs peuples, Netanyahou discrédité par le massacre des Gazaouis, massacre que n’approuvent pas les Israéliens, Zelensky par les méthodes mafieuses que ses sbires emploient pour enrôler de force les Ukrainiens qui ne veulent pas de cette guerre.

La Cour Pénale Internationale a lancé un mandat d’arrêt contre Netanyahou pour crime de guerre et crime contre l’humanité ; Zelensky craint que ses propres amis néo-nazis au sein du gouvernement ne le liquident s’il consent à arrêter la guerre.

Ils sont tous les deux à quémander l’aide des Etats-Unis, Netanyahou pour se sortir du bourbier iranien dans lequel il vient stupidement de s’engouffrer, Zelensky pour financer une guerre qu’il a déjà perdue.

Enfin, l’un et l’autre ont été assez stupides pour s’attaquer sans précaution à des civilisations indo-européennes multimillénaires, vivant sur des territoires immenses, l’Iran et la Russie, comme on s’attaquerait à des principautés d’opérette.

Trump réussira-t-il à se libérer totalement des liens néo-conservateurs qui semblent encore l’emprisonner et qui l’empêchent d’adopter une attitude claire et forte ?

Nous le saurons très bientôt à la façon dont il aura résolu ces deux énormes problèmes générés par l’ancienne administration américaine.

Pierre-Emile Blairon

Notes: 

[1] https://www.youtube.com/watch?v=kaaKgro85i8 (Tocsin, 3 juin 2025)

powell1-un-2886991059.jpg[2] On se rappelle la petite fiole que brandissait à la tribune de l’ONU Colin Powell, ancien secrétaire d’Etat, un geste loin d’être anodin, puisqu’il a permis aux Américains de déclencher une deuxième guerre meurtrière contre l’Irak motivée par un intérêt bien matériel: les puits de pétrole irakiens, et pressés par Israël qui voyait là l’occasion de se débarrasser d’un voisin qu’il considérait comme encombrant, comme tous ses voisins: « Le 5 février 2003, devant le conseil de sécurité des Nations unies, Colin Powell présente un dossier sur un programme de fabrication d'arme de destruction massive. Il fait défiler des images de camions qui seraient des prototypes de laboratoire mobile de recherche biologique, des photos satellites qui représenteraient des usines d'armes chimiques. Pour appuyer son propos, il brandit même une capsule d'anthrax. » (Les mensonges qui ont changé le cours de l'histoire : les supposées armes de destruction massive,13/08/2021, BFMTV).

La première guerre du golfe, en 1990, avait été déclenchée, elle aussi, à la suite d’une manipulation sordide, une infirmière qui prétendait avoir été témoin d’une scène horrible : « Pendant que j'étais là, j'ai vu les soldats irakiens entrer dans l'hôpital avec leurs armes. Ils ont tiré les bébés des couveuses, ils ont pris les couveuses et ont laissé mourir les bébés sur le sol froid. J'étais horrifiée. » Ce « témoin » était en fait la fille de l’ambassadeur du Koweit à Washington à qui les Américains avaient demandé de raconter cette histoire entièrement fabriquée par Michael Deaver, ancien conseiller en communication de Ronald Reagan, passé au service du président Bush.

[3] Voir à ce sujet mon article : L’Europe est morte, vive l’Europe ! du 6 avril 2025, qui précise les options religieuses de Donald Trump. https://nice-provence.info/2025/04/06/europe-morte-vive-europe/

[4] J’ai, à plusieurs reprises, expliqué que ce qu’on appelle l’Occident pouvait se définir comme l’alliance de trois composantes: Les Etats-Unis + Israël (qui constitue le pivot religieux et idéologique des Etats-Unis) + l’Union européenne en complète perdition et soumise au bon vouloir des deux autres composantes de ce triptyque maléfique. Nous pouvons rajouter à ce trio infernal le Royaume-Uni, qui ne fait plus partie de l’Union européenne, mais qui reste un partenaire efficace de l’Ordre mondial quand il s’agit de monter des coups tordus.

[5] Selon le dictionnaire de l’Académie française, « Le mot salamalec est d'origine arabe, il désigne les paroles hypocrites, une déférence ou une politesse exagérée à l'égard de quelqu'un ».

[6] Voir mon article : Syrie : les racines du chaos du 22 décembre 2024

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Donald Trump a échoué

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Donald Trump a échoué

Par Franz Ferdinand

Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/169698

Donald Trump s'est présenté en annonçant qu'il mettrait fin à la guerre en Ukraine et ne déclencherait pas d'autre guerre. Il a échoué sur ces deux points. Il est évident qu'il n'a pas pu s'imposer face à « l'État profond » et au « lobby israélien » :

  1. 1. Guerre en Ukraine :

L'attaque partiellement réussie de l'Ukraine contre la flotte de bombardiers stratégiques russes le 2 juin 2025, planifiée et menée avec l'aide des États-Unis pendant 18 mois, a détruit la confiance entre Poutine et Trump. Il convient notamment de souligner que, conformément au traité START II, ces avions doivent être visibles par satellite et ne peuvent être cachés dans des hangars. Ces coordonnées ont été transmises aux Ukrainiens, ce qui a montré que Trump et les États-Unis étaient partiaux dans cette guerre et inaptes à jouer le rôle de médiateurs.

  1. 2. Attaque d'Israël contre l'Iran :

Cette attaque a également été planifiée pendant un an et menée avec l'aide des États-Unis et de leurs alliés dans cette région (Arabie saoudite, Irak, Oman, etc.). Une opposition interne coopérant avec Israël a certainement participé à cette attaque. Sinon, il aurait été impossible de connaître les lieux de séjour des personnes assassinées.

Le renversement du régime syrien, au cours duquel Assad a été remplacé par une bande de coupeurs de têtes pro-occidentaux, faisait manifestement partie de ces préparatifs, avec le recul.

Il est particulièrement piquant de noter que le négociateur en chef iranien pour les négociations entre l'AIEA et l'Iran (Amirhossein Faghihi) a été assassiné. Ces négociations auraient dû avoir lieu le 15 juin 2025 et ont manifestement été empêchées de manière délibérée.

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Cette attaque est clairement contraire au droit international, car la menace que représente l'Iran pour Israël a été tout autant fantasmée que l'étaient autrefois les armes de destruction massive irakiennes, qui ont servi de prétexte à la deuxième guerre en Irak. L'affirmation selon laquelle l'Iran posséderait déjà de l'uranium de qualité militaire ou serait sur le point d'enrichir de l'uranium à ce niveau est un mensonge éhonté.

Lors de l'attaque des bombardiers israéliens, des informations provenant de l'AIEA ont apparemment été utilisées, ce qui montre clairement que cette organisation n'est pas neutre.

Ce qui est vraiment en jeu dans ce conflit :

Le conflit entre Israël et l'Iran est une guerre par procuration, tout comme la guerre entre l'Ukraine et la Russie. L'ingérence des États-Unis et de la Grande-Bretagne en Iran remonte à 1953, lorsque le premier ministre démocratiquement élu, Mossadegh, a été renversé par la CIA. Après le renversement du Shah, qui a ensuite été exilé, la République iranienne et les États-Unis sont entrés dans un conflit permanent. Israël n'a ici qu'un rôle de chien de garde.

Tout ce débat autour du programme nucléaire iranien n'est qu'un écran de fumée. En réalité, il s'agit de maintenir l'ordre mondial unipolaire.

Le contrôle de l'Occident sur l'Iran pourrait bloquer le développement économique de l'Asie et ainsi défendre l'ordre mondial unipolaire. À l'inverse, l'Iran, en tant que plaque tournante du transport, joue un rôle clé dans le développement d'un ordre mondial multipolaire :

    - En 2021, la Chine a conclu un partenariat stratégique avec l'Iran, qui permet à ce dernier de contourner les sanctions occidentales. La Chine obtient du pétrole bon marché et investit des milliards en Perse (La Chine conclut un pacte à long terme avec l'Iran – DiePresse.com: https://www.diepresse.com/5958091/china-schliesst-langfristigen-pakt-mit-dem-iran ). Le transport du pétrole iranien bon marché s'effectue par chemin de fer. La «nouvelle route de la soie» promue par la Chine traverse également la Perse.

    - Une deuxième ligne de transport importante est le corridor nord-sud (corridor nord-sud, commerce : le coup géopolitique de Poutine: https://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/520992/putins-schachzug-geostrategisch-bedeutende-handelsroute-in-betrieb-genommen), qui est en service depuis 2022. Il est destiné à transporter des marchandises de la Russie à l'Inde en passant par l'Iran. Ce corridor, cauchemar des puissances maritimes et concurrent du canal de Suez, permet également à la Russie de contourner les sanctions économiques.

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Comme on peut le constater, la Perse est une plaque tournante pour le trafic nord-sud et est-ouest, contournant les routes maritimes. Les puissances maritimes occidentales perdent automatiquement leur importance. L'ordre mondial unipolaire avec ses « règles » imposées par les élites occidentales perd alors tout son sens.

L'objectif de l'attaque israélienne est donc un renversement politique en Iran afin d'entraver le développement économique de l'Asie.

L'attaque d'Israël contre l'Iran est donc encore plus dangereuse que la guerre par procuration menée par l'Ukraine contre la Russie, car elle affecte les intérêts de toute l'Asie. On peut donc supposer que les pays du BRICS, à savoir la Russie, la Chine et l'Inde, n'accepteront pas sans réagir un renversement du régime iranien orchestré par l'Occident. Toute la démarche de l'Occident rappelle le coup d'État de Maïdan. Il semble que l'on veuille porter au pouvoir un petit groupe d'opposants. Un tel coup d'État ne fonctionnera probablement pas une deuxième fois.

On peut également considérer toute l'action d'Israël comme faisant partie de la guerre contre la Chine, sans cesse fantasmée. Israël et les États-Unis risquent ainsi que la Chine s'écarte de sa politique jusqu'ici réservée et soutienne directement l'Iran.

Outre le soutien militaire à l'Iran, la Chine dispose toutefois d'autres options:

En réaction aux droits de douane punitifs imposés par Trump, la Chine a décrété un embargo sur les exportations d'aimants et de terres rares. La Chine produit environ quatre fois plus de terres rares que les États-Unis (Terres rares » Utilisation, gisements et investissement: https://finanzwissen.de/rohstoffe/kritische-metalle/seltene-erden/). La Chine met ainsi en péril la production dans le secteur de l'électronique et, par conséquent, la production d'armements, de voitures électriques et bien d'autres choses encore (La Chine suspend ses exportations de terres rares | Telepolis: https://www.telepolis.de/features/China-stoppt-Export-Seltener-Erden-10352326.html#:~:text=Eine%20Fabrik%20zur%20Verarbeitung%20seltener%20Erden%20in%20Chinas,allem%20US-Schl%C3%BCsselindustrien%20von%20Elektroautos%20bis%20Milit%C3%A4rtechnik.%20Ein%20%C3%9Cberblick).

La victoire d'Israël lors de son attaque contre l'Iran peut donc être comparée à la victoire de l'Allemagne hitlérienne sur la Pologne, qui n'a fait que créer de nouveaux ennemis à Hitler. Il pourrait en être de même pour Israël. Israël a remporté une victoire à la Pyrrhus, qui porte déjà en elle les germes de la défaite.

À l'origine, avec sa politique « America first », Trump poursuivait l'idée d'abandonner la prétention unipolaire de l'Amérique et d'accepter un monde multipolaire. Cela aurait été la solution au problème le plus urgent de l'Amérique, à savoir la question de la dette. Les dépenses pour des guerres inutiles auraient été supprimées et de nouvelles opportunités commerciales, par exemple avec la Russie, auraient été possibles pour augmenter les recettes. Mais tout cela est désormais terminé. Les États-Unis sont toujours sur la voie de la ruine. Les besoins annuels de refinancement des États-Unis s'élèvent actuellement à 10.000 milliards de dollars. Les investisseurs étrangers ne sont plus disposés à les financer. En fin de compte, la FED doit intervenir et simplement imprimer de l'argent pour sauver le budget. Cela creuse encore davantage la tombe du dollar américain et accélère la dédollarisation de l'économie mondiale. La hausse actuelle du cours de l'or confirme cette tendance.

Le sauvetage des États-Unis par la voie démocratique a donc échoué. Le « Deep State » ne peut être destitué et continuera à entraîner les États-Unis vers leur perte.

Appel: des activistes marxistes veulent coopérer ponctuellement avec l'AfD

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Appel: des activistes marxistes veulent coopérer ponctuellement avec l'AfD

Des intellectuels marxistes réclament un élargissement du mouvement pacifiste, notamment par une coopération ponctuelle avec l'AfD. Les anciennes frontières entre les camps seraient dépassées.

Berlin. – Peu après l'initiative interne de la SPD visant à entamer des négociations de paix avec la Russie, un nouvel appel lancé par le camp de gauche attire l'attention. Des intellectuels marxistes, dont les journalistes Marianne Linke et Sabine Kebir (photos), y réclament un « élargissement du front de la paix », notamment par une coopération ponctuelle avec les forces de l'AfD.

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Soutien aux pacifistes de la SPD

Alors que les politiciens de la SPD qui plaident en faveur de négociations avec la Russie sont critiqués dans leurs propres rangs, le co-président de l'AfD, Tino Chrupalla, a salué cet appel. À peine un jour plus tard, un rapprochement inhabituel s'est produit. Dans un appel signé par des auteurs marxistes, des journalistes et d'autres personnalités, il est demandé de remettre en question les anciennes frontières politiques et de coopérer ponctuellement avec l'AfD afin d'éviter une escalade nucléaire.

Les auteurs remettent ouvertement en question la pertinence actuelle des catégories politiques classiques: même des concepts scientifiques tels que la « gravitation » ont été soumis à des vérifications au cours de l'histoire. « Pourquoi alors la « gauche » et la « droite » [...] seraient-elles immuables ? » Tout comme « rouge », « gauche » est devenu un terme sans signification claire: «susceptible d'être détourné, ambigu et sans fondement scientifique». Compte tenu de la situation politique, il serait plus approprié de parler de visions du monde plus précises.

« Ceux qui ne coopèrent pas maintenant se rendent complices »

Au cœur de l'appel se trouve la crainte d'une troisième guerre mondiale: «Nous, marxistes, nous battons contre ce capitalisme posé comme « dernier mot de l'histoire ». Les signataires sont particulièrement critiques à l'égard de la position de l'OTAN vis-à-vis de la Russie et du « tournant historique » allemand. La confrontation avec la Russie sert à maintenir la domination occidentale. « Cette course à la guerre mondiale risque de plonger l'Allemagne dans un enfer nucléaire. »

Dans ce contexte, il serait erroné d'exclure d'emblée toute coopération avec l'AfD. « Ceux qui renoncent aujourd'hui à explorer les possibilités d'une coopération ponctuelle avec les forces de l'AfD se rendent complices ! »

Accent mis sur les intérêts communs en matière de paix

Sur la question russe, l'électorat de l'AfD apparaît comme un allié potentiel: 86% des électeurs de l'AfD sont favorables à la « paix avec la Russie ».

Les auteurs de l'appel plaident pour que les divergences ne soient ni occultées ni considérées comme un obstacle à des actions communes: «Si, en tant que «gauche», nous manifestons alors aux côtés de la «droite», nous n'hésiterons pas à débattre de manière civilisée des questions en suspens [...] ! »

Le point de référence des marxistes pacifistes reste le prolétariat, y compris pour les non-prolétaires tels que les artistes ou les scientifiques qui, « dans la bonne tradition de Friedrich Engels et Bertolt Brecht », adoptent un « point de vue pro-prolétarien ».

Le patriotisme réévalué

L'appel souligne également un changement dans l'utilisation de termes tels que « patriotisme ». Il rappelle des modèles antifascistes tels que le « Comité national pour une Allemagne libre » ou les combattants espagnols pour la liberté. Les auteurs rejettent l'assimilation réflexive de la conscience nationale au fascisme. Ils affirment: «L'internationalisme n'est pas un blanc-seing pour accuser à la légère les dissidents du mouvement pacifiste de crimes fascistes lorsqu'ils se disent patriotes, attachés à leur nation et fiers de leur patrie».

Défense des droits civils, y compris pour la droite

L'appel ne s'arrête pas aux questions relatives à la manière dont l'État traite les détracteurs de droite. Les auteurs se demandent si la répression étatique contre les militants pacifistes de droite doit être simplement acceptée: «Ne devrions-nous pas aussi nous ranger ponctuellement aux côtés de la «droite» dans les conflits publics et juridiques contre l'arbitraire des autorités?». La pluralité doit, selon eux, s'appliquer également aux dissidents politiques.

À la fin de l'appel, un appel est lancé au mouvement pacifiste pour qu'il se concentre sur le fond : « Ceux qui agissent vraiment à gauche aujourd'hui peuvent parfois se passer du beau mot « gauche » sur leurs stands d'information, s'ils contribuent plus souvent par leurs actions à élargir le front de la paix contre les profiteurs de guerre. » Et il est souligné avec insistance : « « Plus jamais la guerre », c'est maintenant ! »

La députée européenne du FPÖ Petra Steger: « Les discussions à huis clos entre l'UE et les grandes entreprises sont un scandale démocratique ! »

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La députée européenne du FPÖ Petra Steger: « Les discussions à huis clos entre l'UE et les grandes entreprises sont un scandale démocratique ! »

Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/169501 

La députée européenne du FPÖ Petra Steger a réagi avec virulence lors de la réunion de la commission de la défense SEDE qui s'est tenue le 3 juin, au cours de laquelle une rencontre avec Brad Smith, vice-président de Microsoft, a eu lieu à huis clos et sans la participation de la majorité des députés.

« Le fait que la commission de la défense de l'UE participe à une réunion secrète et opaque avec un haut représentant d'une entreprise technologique américaine, tout en excluant les députés élus et donc l'opinion publique européenne, est un scandale démocratique sans précédent ! De telles discussions en coulisses sapent la confiance dans les institutions de l'UE », a déclaré Mme Petra Steger.

Les voix critiques sont « exclues »

Selon Petra Steger, le fait que seuls les coordinateurs des groupes politiques aient été invités montre une tendance croissante à éliminer le contrôle parlementaire: « Il s'agit ici manifestement d'une tentative délibérée d'écarter les voix critiques, en particulier lorsqu'il s'agit de questions sensibles liées à la cybersécurité et à l'influence de puissantes entreprises sur notre infrastructure de sécurité. Cela n'a plus rien à voir avec la transparence démocratique. »

Petra Steger, elle-même membre suppléante de la commission SEDE, met également en garde contre l'influence croissante des entreprises transnationales sur les décisions de politique de sécurité dans l'UE : « Si des géants technologiques multinationaux tels que Microsoft sont autorisés à discuter de questions militaires avec des instances européennes à huis clos, sans obligation de rendre des comptes au public, cela constitue un pas dangereux vers une politique pro-technocratique occulte. Il faut une transparence totale et un contrôle parlementaire, pas des accords élitistes conclus en coulisses. »

En conclusion, Petra Steger demande la fin de cette pratique antidémocratique et un retour aux principes fondamentaux du parlementarisme: «L'UE doit se décider: veut-elle une Europe des citoyens ou une Europe des entreprises? Au FPÖ, nous sommes clairement en faveur d'une transparence totale, d'une participation démocratique et de la défense de la souveraineté nationale contre le lobbying des entreprises. »

lundi, 16 juin 2025

Israël/Iran: Quels sont les intérêts de l'Allemagne et de l'Europe?

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Israël/Iran: Quels sont les intérêts de l'Allemagne et de l'Europe?

Quels sont les intérêts politiques et économiques allemands et européens dans le conflit Israël/Iran?

par Wolfgang Hübner 

Quelle: https://pi-news.net/2025/06/israel-iran-was-ist-das-deuts...

Si les équipes nationales de football d’Israël et d’Iran jouaient l’une contre l’autre, les spectateurs allemands pourraient sans problème manifester leur sympathie pour l’une ou l’autre équipe. Les intérêts allemands spécifique, au-delà de la gestion ordinaire du pays, ne seraient en rien affectés. La situation est tout autre si un conflit armé éclate entre ces deux États. Alors, en Allemagne, le conflit ne doit pas forcément être accompagné, du point de vue de l’observateur centre-européen qui, par la force des choses, est éloigné de la zone de grande turbulence, par une sympathie pour l’une ou l’autre partie; la problématique doit dès lors être abordée en posant une question bien précise: dans quelle mesure ce conflit touche-t-il les intérêts allemands (et/ou européens), quel est l’intérêt politique et économique allemand/européen dans ce conflit ?

C’est en tout cas la position et l’approche que devraient adopter les patriotes allemands/européens. Pour eux, la priorité doit demeurer la suivante: les guerres qui peuvent nuire à notre pays ne vont en principe jamais dans l’intérêt allemand/européen. L’attaque israélienne contre l’Iran, selon la version officielle qu'en donne l’administration Trump, sans encore apporter son soutien, comporte un fort potentiel de dommages et d’escalade, aussi pour l’Allemagne et pour les nations européennes. Non seulement cela entraînera des coûts énergétiques plus élevés pour tous les ménages et pour l'industrie, mais apportera aussi de nouveaux flux de réfugiés et des troubles internes venant de la minorité musulmane, entre Flensburg et Constance (entre Dunkerque et Brest-Litovsk, entre Copenhague et Palerme).

Indépendamment des deux gouvernements de Jérusalem et Téhéran, qui posent aujourd'hui problème, il est dans l’intérêt allemand/européen d’entretenir de bonnes relations à la fois avec Israël et avec l’Iran. Les relations particulières, historiquement dues, avec Israël n’imposent en aucune façon de soutenir des attaques et des raids contre d’autres États. L’Iran doit demeurer un interlocuteur à part entière de l’Allemagne et des autres Etats européens  qui doivent lui demander de ne pas propager leur volonté, autodestructrice en ultime instance, de détruire l’État juif. Mais nous ne pouvons pas non plus empêcher l’Iran de se défendre vigoureusement contre une attaque et de rendre coup pour coup.

C’est un signe d’immaturité politique et d’ignorance de ses propres intérêts nationaux que d'énoncer des déclarations unilatérales de sympathie et de soutien dans ce conflit actuel et de les diffuser, notamment par le biais de représentants de l’extrême droite extra-parlementaire ou du parti national-conservateur qu'est l’AfD. Quatre-vingts ans après la fin de la guerre, dans un monde qui évolue rapidement et de manière dramatique, ce ne doivent jamais être des motivations émotionnelles ou morales qui doivent prévaloir, mais l’intérêt national à long terme. Seuls les vrais patriotes doivent décider.

Trump, Musk et le conflit interne au capitalisme américain

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Trump, Musk et le conflit interne au capitalisme américain

par Alessandro Volpi (*)

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30662-ales...

Le conflit entre Donald Trump et Elon Musk, entre le président des États-Unis et l'homme le plus riche du monde, qui a été son principal bailleur de fonds pendant la campagne électorale, a commencé discrètement et a explosé de manière retentissante, quand ils se sont lancé les pires accusations. Musk est allé jusqu'à mettre en cause l'implication de Trump dans la très controversée « affaire Epstein » et à envisager la création d'un nouveau parti pour battre le président actuel. Les raisons de cette explosion sont multiples et difficiles à résumer. Je vais essayer d'en énumérer quelques-unes.

La première, à mon avis très importante, est le signal que Trump a voulu envoyer aux Big Three, BlackRock, Vanguard et State Street, et plus généralement à ce type de finance, qui n'est certainement pas en bons termes avec Musk. Ces trois fonds ont été, et sont toujours, de grands actionnaires de Tesla, mais ils ont toujours manifesté une certaine hostilité envers Musk, qu'ils voulaient remplacer à la tête de Tesla, malgré ses 13% de parts, dès 2018, et à qui ils ont reproché la mauvaise opération d'achat de Twitter, cause d'importantes pertes de valeur pour la société.

Ces mêmes grands fonds n'ont certainement pas apprécié le positionnement ferme de Musk en faveur de Trump et, paradoxalement, après l'élection de Trump, lorsque les actions Tesla ont grimpé en flèche, atteignant une capitalisation de mille milliards de dollars, ils ont commencé à réduire leur participation dans la société.

En effet, aux yeux de BlackRock et consorts, Trump représentait un grand danger d'instabilité pour les cours boursiers, comme le montraient les données des premiers mois suivant son investiture, et contre lequel il fallait lutter, en frappant bien sûr aussi son principal soutien. De plus, l'instabilité générée par Trump et la surévaluation atteinte par Tesla dans le sillage de son lien avec le président des États-Unis ont effrayé certains grands clients de BlackRock, comme le fonds des enseignants américains, qui ont demandé à Larry Fink de faire preuve d'une plus grande prudence dans l'exposition à ce titre.

Ainsi, au cœur du conflit entre la haute finance des grands gestionnaires et des grandes banques, à commencer par Jp Morgan de Jamie Dimon, et Trump, qui a culminé avec la partie cruciale que fut l'achat des titres de la dette fédérale américaine, qui est de plus en plus précaire, dont les fonds eux-mêmes ont menacé de vente éventuelle, avec des effets dévastateurs sur le coût des intérêts, la figure de Musk est devenue de plus en plus encombrante.

Pour être encore plus clair, dans le conflit interne au capitalisme financier américain, les Big Three ont compris qu'ils pouvaient demander la tête de Musk à un Trump également attaqué par la Réserve fédérale.

À cet égard, un deuxième élément, partiellement lié au premier, a toutefois pesé dans la balance. Le renvoi de Musk, après sa démission du Doge, signifie son redimensionnement drastique dans le domaine fondamental de l'intelligence artificielle, où d'autres personnalités proches de Trump, avec lesquelles Musk a vu ses relations se détériorer, font pression pour jouer un rôle crucial. Il s'agit, entre autres, de Peter Thiel et Larry Ellision, qui aspirent à jouer un rôle décisif dans la perspective d'un financement fédéral important dans ce secteur.

L'hostilité de Thiel envers Musk s'inscrit également - et c'est là un troisième facteur - dans l'aversion que la droite américaine, résolument pro-Trump, a toujours nourrie envers le Sud-Africain ; une droite radicale, dirigée par Steve Bannon, qui a toujours condamné la nature « techno-féodale » du capitalisme de Musk et ses origines « immigrées ».

Ces réserves sévères à l'égard du milliardaire s'expliquent également par les attaques des ministres clés de l'administration Trump, à commencer par Bessent et Lutnick, et des dirigeants des départements fédéraux très influents, touchés par l'action brutale du Doge, à commencer par celui de la Défense, certainement hostile à l'idée de Musk d'accélérer le processus, déjà en cours depuis un certain temps, de sa privatisation. Enfin, il faut tenir compte des traits de caractère de Trump, qui n'a pas apprécié les déclarations excessives de Musk, ses critiques souvent peu modérées à l'égard de diverses lois émises par le Président, en particulier celle du Big Beautiful Bill.

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Trump ne veut en aucun cas être considéré comme le chef d'une équipe et a bâti sa fortune électorale sur sa capacité à se présenter comme le seul et unique interprète de l'« esprit américain », sans aucune médiation.

En ce sens, l'adhésion à la vision Maga a, pour Trump, des traits fidéistes, les seuls capables de rendre moins évident le détachement de la réalité en cas d'échec. Musk était trop envahissant, même dans le rôle du grand prêtre du culte trumpien, et, de plus, la solidité de sa relation avec Trump aurait compromis l'autre grand élément de la stratégie trumpienne, à savoir l'imprévisibilité absolue: ce n'est que grâce à la possibilité de tout changer à tout moment que l'ancien magnat pense pouvoir être interprété comme le faiseur du destin collectif, politique et surtout financier.

Une dernière considération concerne l'avenir de Musk, très incertain en raison de sa forte dépendance à la présidence Trump. Avec la victoire de Trump, Tesla a explosé et est maintenant en chute libre, tout en conservant des indicateurs largement surévalués, comme un ratio cours/bénéfices de 161, qui devront tenir compte de la fin des subventions annoncée dans le déjà mentionné le texte de la Big Beautiful Bill, qui n'est pas sans raison critiquée par Musk, et de l'agressivité des agences de notation. L'homme le plus riche du monde risque sérieusement de s'effondrer rapidement, ce qui témoigne également de la crise abyssale du capitalisme.

(*) Post Facebook du 6 juin 2025

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Glenn Greenwald démasque Palantir: «C'est le nouveau Deep State de Donald Trump»

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Glenn Greenwald démasque Palantir: «C'est le nouveau Deep State de Donald Trump»

Roberto Vivaldelli

Source: https://it.insideover.com/media-e-potere/glenn-greenwald-...   

Une enquête du journaliste Glenn Greenwald, lauréat du prix Pulitzer, diffusée sur sa chaîne System Update, soulève des questions inquiétantes sur le rôle de Palantir, une entreprise technologique fondée en 2002 par Peter Thiel (ancien bailleur de fonds du vice-président J. D. Vance) et Alex Karp, et spécialisée dans le domaine de la surveillance et du renseignement aux États-Unis.

Définie par Greenwald comme le nouveau « Deep State », Palantir semble avoir conquis une position de prééminence sans précédent dans l'administration Trump, soulevant des inquiétudes quant à une privatisation de plus en plus marquée des fonctions comme la sécurité nationale et quant à un éventuel abus de pouvoir. Ce qui, d'ailleurs, suscite de nombreuses tensions au sein de la base trumpienne, comme nous l'avons souligné sur InsideOver ces derniers jours (trad. franç.: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/06/14/palantir-et-la-surveillance-de-masse.html ).

Palantir, de start-up à géant

Fondée en 2002 pour tirer parti des opportunités offertes par la « guerre contre le terrorisme », Palantir s'est imposée comme une puissance technologique dans le domaine du renseignement. Greenwald souligne que l'entreprise est devenue « pratiquement toute-puissante » au sein de l'administration Trump, grâce à un décret exécutif du 20 mars 2025 intitulé «Mettre fin au gaspillage, à la fraude et aux abus en éliminant les silos d'information». Selon Greenwald, ce décret vise à «centraliser toutes les informations sous une seule autorité», en éliminant les barrières qui fragmentaient les données entre les différentes agences. Un responsable de l'administration Trump, cité par CNN le 25 avril 2025, a déclaré: «Tout le monde passe à Palantir», indiquant que l'entreprise gérera «toute la collecte de données, l'analyse des données et l'accès aux informations» du gouvernement.

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Comme l'a déjà observé InsideOver, la croissance de l'influence de Palantir au sein du gouvernement fédéral a suscité des inquiétudes parmi les partisans « libertaires » du président américain, qui craignent la création d'une base de données centralisée basée sur l'intelligence artificielle, capable d'intégrer des données gouvernementales sur les activités politiques, la possession d'armes à feu et d'autres informations sensibles sur les citoyens américains. Cette centralisation, justifiée comme un moyen d'éliminer « les doublons bureaucratiques et les inefficacités », soulève de vives inquiétudes quant à l'influence démesurée qu'exercerait alors l'entreprise.

Greenwald met en garde: «Personnellement, je préférerais que, dans la mesure où le gouvernement collecte des données sur les citoyens américains, celles-ci restent fragmentées et isolées, et donc affaiblies». Au contraire, le décret garantit que «les employés fédéraux ne rencontreront plus d'obstacles pour accéder aux données gouvernementales», conférant à Palantir un contrôle sans précédent. Le New York Times a également souligné l'ampleur de cette transformation. Depuis 2008, Palantir collabore avec le gouvernement américain et, depuis l'arrivée au pouvoir de Trump, l'entreprise a reçu plus de 113 millions de dollars en contrats gouvernementaux, sans compter un récent contrat de 795 millions de dollars avec le ministère de la Défense (DoD).

Un passé controversé

L'histoire de Palantir est marquée par des épisodes inquiétants. Greenwald se souvient d'un cas en 2010, lorsque l'entreprise a collaboré avec la Bank of America pour contrer une publication imminente de WikiLeaks. Un document de Palantir, rendu public par des hackers, proposait de « discréditer WikiLeaks » par des « attaques contre la réputation professionnelle » de ses partisans, y compris Greenwald lui-même. Le document suggérait : « Vous pouvez choisir de continuer à défendre la cause en laquelle vous croyez, ou vous pouvez choisir de préserver votre réputation professionnelle, mais vous ne pouvez pas choisir les deux ». Le journaliste lauréat du prix Pulitzer qualifie cette stratégie de « sinistre », exprimée en « jargon d'entreprise », mais révélatrice de la nature de Palantir. Bien qu'Alex Karp se soit excusé publiquement, cet épisode révèle « ce qu'était déjà Palantir à l'époque, alors que l'entreprise jouissait encore d'une réputation relativement bonne ».

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L'idéologie néoconservatrice d'Alex Karp

Au cœur de l'ascension de Palantir se trouve Alex Karp, décrit par Greenwald comme « un néoconservateur acharné » et « un loyaliste dévoué à Israël ». Ces dernières années, Karp est devenu plus explicite sur ses convictions. Lors d'un événement organisé à la Fondation présidentielle Ronald Reagan le 7 décembre 2024, il a déclaré: «Nous devons nous assurer que les personnes que nous considérons comme des adversaires aient peur de nous», un langage que le célèbre journaliste compare à « un discours de méchant dans les films avec James Bond ».

Dans une interview accordée à CNBC le 20 juin 2024, Karp a qualifié les manifestations universitaires contre Israël de « l'une des plus grandes menaces » aux États-Unis, affichant « mépris et haine » envers les manifestants.

Greenwald se demande: «Semble-t-il enclin à utiliser ce pouvoir de surveillance ou ces données de manière neutre et apolitique? Ou s'agit-il d'une personne qui, étant donné son engagement passionné sur des questions telles qu'Israël, utilisera très certainement ces informations contre ceux qu'elle considère comme dangereux ?

La réponse à cette question semble émerger d'un autre épisode: en 2023, Palantir a annoncé 180 postes réservés exclusivement aux étudiants juifs qui se sentent « en danger », une politique que Greenwald compare aux programmes de diversité et d'inclusion tant critiqués par la droite américaine, mais qui a été saluée par des personnalités telles que le commentateur conservateur pro-israélien Ben Shapiro. De plus, dans un discours prononcé à l'Economic Club of Chicago le 22 mai 2025, Karp a déclaré une autre phrase inquiétante: «Le changement social se produit en humiliant vos ennemis et en les appauvrissant».

Loin d'être une réforme structurelle de l'« État profond », l'ascension de Palantir marque une privatisation qui trahit les idéaux du mouvement Maga, n'en déplaise au célèbre slogan trumpien « Drain the swamp » (assécher le marais).

L'Ukraine et la perte insidieuse de la souveraineté allemande en matière de défense - Entretien avec Gerold Otten

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L'Ukraine et la perte insidieuse de la souveraineté allemande en matière de défense

Entretien avec Gerold Otten

Propos recueillis par Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/06/die-ukraine-und-der-schleiche...

« Le financement de la production d'armement d'un autre État est quelque chose d'inouï », déclare Gerold Otten, député AfD au Bundestag et ancien pilote de chasse de la Bundeswehr, dans une interview accordée à PI-NEWS.

Selon les médias, le gouvernement fédéral allemand finance le développement de missiles ukrainiens à longue portée pouvant atteindre 2500 km, fabriqués sur le sol ukrainien, sans technologie allemande, mais avec des fonds allemands. Elena Fritz, rédactrice chez PI-NEWS, s'est entretenue à ce sujet avec Gerold Otten, député AfD au Bundestag et ancien pilote de chasse de la Bundeswehr.

PI-NEWS : Monsieur Otten, seriez-vous d'accord pour dire que le gouvernement fédéral allemand entre délibérément dans une zone grise en finançant des missiles ukrainiens à longue portée afin de contourner le contrôle classique des projets d'armement militaire ? Et comment évaluez-vous cela au regard du droit international, notamment en ce qui concerne l'effet contraignant du traité 2 + 4 et de la Charte des Nations unies ?

GERALD OTTEN : Le financement de la production d'armement d'un autre État est quelque chose d'inouï, car cela n'a jamais été fait auparavant. Le contrôle parlementaire classique (appelé « BMF-Vorlagen ») ne concerne que les achats pour la Bundeswehr. Il s'agit donc effectivement d'une zone grise, même si le Bundestag allemand a théoriquement la possibilité d'empêcher ce paiement grâce à son droit en matières budgétaires. Je me demande si ce n'est pas une manière détournée de vendre des technologies de pointe à l'Ukraine ou s'il ne s'agit pas d'un moyen de contourner le débat public sur la livraison de missiles. De ce point de vue, la mesure annoncée par le chancelier Merz revêt avant tout une importance politique au niveau national.

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En ce qui concerne les implications en matière de politique étrangère, le financement ne devrait pas enfreindre le traité 2 + 4. Certes, celui-ci interdit à l'Allemagne réunifiée de mener des guerres d'agression, mais cette disposition est directement tirée de la Charte des Nations unies et ne s'applique pas spécifiquement à l'Allemagne. L'Allemagne ne mène pas non plus de guerre d'agression. Au contraire, dans ce cas également, l'opinion selon laquelle cette mesure, tout comme les livraisons d'armes à un État attaqué, est conforme au droit de légitime défense prévu par la Charte des Nations unies (art. 51), lequel devrait prévaloir. Si la Russie invoquait cette mesure pour dénoncer le traité 2 + 4, cela n'aurait aucune conséquence juridique, car le traité ne contient aucune clause de dénonciation et la Russie n'agirait pas en accord avec les trois autres parties au traité. En droit international, la responsabilité de l'utilisation de systèmes d'armes à longue portée incombe à l'Ukraine, tant qu'elle sert à la légitime défense d'un État attaqué. Ce droit à la légitime défense inclut objectivement la destruction des infrastructures militaires sur le territoire de l'agresseur.

Le cofinancement actif par l'Allemagne d'armes offensives ukrainiennes ne peut-il pas être interprété comme un « danger renaissant », en particulier par la Russie, et conduire ainsi théoriquement à une escalade en matière de politique de sécurité en invoquant la clause relative aux États ennemis ?

De manière générale, la clause relative aux "États ennemis (des Nations Unies - dont l'Allemagne fait toujours partie, ndt)" est obsolète sur le plan juridique et politique. En tant que membre de l'ONU, l'Allemagne bénéficie, comme tout autre membre de l'ONU, d'une protection juridique contre les attaques militaires (conformément à l'interdiction du recours à la force, art. 2, al. 4). Il est vrai que la clause des États ennemis (art. 53 et 107) fait toujours partie de la Charte des Nations unies. Si tel est toujours le cas, c'est en raison de la complexité d'une modification (il faudrait l'accord de tous les membres à part entière et des deux tiers de tous les membres). De plus, bien que la suppression de cette clause soit un objectif de la politique allemande, elle n'est pas prioritaire, car la clause des États ennemis n'a plus d'importance politique ou juridique au niveau international. À cet égard, il est fait référence à une résolution de la 50ème Assemblée générale des Nations unies du 11 décembre 1995, selon laquelle « les clauses relatives aux « États ennemis » figurant aux articles 53, 77 et 107 de la Charte sont devenues caduques compte tenu des changements profonds qui se sont produits dans le monde ».

La clause des États ennemis ne fournit aucune base pour mener des actions militaires contre un membre de l'ONU qui, comme beaucoup d'autres membres de l'ONU, agit dans le cadre de la Charte des Nations unies. Il s'agirait d'une interprétation unilatérale, et une action militaire contre l'Allemagne serait interprétée par l'OTAN comme un acte d'agression contre un allié, ce qui entraînerait l'application de l'article 5 du Traité de Washington (OTAN).

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Jusqu'à présent, l'OTAN s'est toujours efforcée d'éviter toute escalade, en particulier en ce qui concerne les systèmes d'armes susceptibles de menacer le cœur du territoire russe. En soutenant la fourniture d'armes offensives ukrainiennes dont la portée dépasse largement les frontières de l'Ukraine, l'Allemagne n'est-elle pas en train de s'écarter du consensus de l'alliance en matière de politique de sécurité, risquant ainsi une rupture stratégique avec les États-Unis ?

Le fait est que l'Allemagne n'est pas le seul pays à avoir fourni des systèmes d'armes à longue portée à l'Ukraine, d'autres pays de l'OTAN l'ont également fait. La Grande-Bretagne et la France ont fourni des Storm Shadow/Scalp à l'Ukraine et les États-Unis des missiles ATACMS, qui ont déjà été utilisés contre le territoire russe. Dans ce contexte, on ne peut pas parler d'un abandon du consensus de l'OTAN en matière de politique de sécurité, mais plutôt d'une confirmation officielle par Merz de ce qui est déjà la pratique des partenaires de l'OTAN qui soutiennent l'Ukraine dans sa lutte défensive contre la Russie.

En finançant un programme ukrainien et indépendant prévoyant l'utilisation de missiles, Berlin ne se contente pas de donner de l'argent, mais cède également de facto le contrôle à un tiers. Partagez-vous l'avis selon lequel nous ne saurons même plus à l'avenir contre qui les armes développées avec des fonds allemands seront utilisées ? Et n'est-ce pas là la perte de contrôle la plus dangereuse en matière de politique de sécurité depuis la création de la Bundeswehr ?

En droit international, la situation est telle que l'Ukraine, en tant qu'État souverain, peut utiliser les armes financées ou transférées comme le prévoit la Charte des Nations unies (art. 51). Il n'est pas possible d'exercer un contrôle direct sur l'utilisation des armes, d'autant plus si l'argent est utilisé pour développer les capacités de production des missiles ukrainiens ou pour les perfectionner. La condition imposée jusqu'à présent pour les exportations d'armes, à savoir la clause dite de destination finale, qui oblige les acheteurs à accepter des contrôles sur la destination finale des équipements militaires allemands, ne s'applique pas dans le cas présent.

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Officiellement, l'Allemagne aide l'Ukraine « à se défendre ». Mais en réalité, elle finance désormais des armes offensives qui permettent également des frappes préventives, risquant de provoquer une dangereuse escalade. Selon vous, avons-nous depuis longtemps franchi le seuil d'une participation cachée à la guerre et, si oui, quelles pourraient en être les conséquences en matière de droit international et de politique de sécurité ?

La distinction entre armes défensives et offensives est une chimère. Tous les systèmes d'armes peuvent être utilisés dans les deux scénarios, c'est pourquoi c'est l'acte d'utilisation qui détermine s'ils sont utilisés à des fins offensives ou défensives. En ce qui concerne la participation à la guerre, les documents pertinents du droit international public fournissent un cadre clair: l'article 2, paragraphe 4, de la Charte des Nations unies interdit en principe le recours à la force militaire, sauf dans le cadre de la légitime défense (article 51 de la Charte des Nations unies), auquel cas même les États neutres peuvent soutenir un État attaqué en fournissant des moyens financiers et des équipements militaires. Les Conventions de La Haye de 1907 (ici explicitement la « Convention concernant les droits et devoirs des puissances et des personnes neutres en cas de guerre terrestre ») ne peuvent s'appliquer à la guerre en Ukraine, car l'Assemblée générale des Nations unies a condamné la Russie en tant qu'agresseur. C'est pourquoi de nombreux États membres de l'OTAN et de l'UE, y compris l'Allemagne, ne se sont pas déclarés neutres, mais ont apporté leur soutien à l'Ukraine dans le cadre de l'article 51 de la Charte des Nations unies.

Il est donc légal et légitime, au regard du droit international, de soutenir un État attaqué en lui fournissant de l'argent et des armes. Quant à savoir si cela est politiquement opportun, c'est une autre question.

Depuis 1945, la raison d'État allemande consistait à ne pas déclencher d'escalade militaire indépendante, à ne pas promouvoir de systèmes d'attaque et à ne pas mener de projets d'armement sans contrôle parlementaire. Diriez-vous que ce gouvernement, avec la bénédiction du chancelier fédéral, est en train d'abolir ces principes fondamentaux – et que l'AfD a non seulement le droit, mais aussi le devoir de s'y opposer haut et fort et publiquement ?

Notre opposition doit être politique et avoir pour objectif de parvenir à une paix négociée sur la base de la reconnaissance des intérêts légitimes des parties. Il est positif que l'on discute désormais concrètement des conditions d'un cessez-le-feu, même si les points de vue des deux parties belligérantes sont très divergents. La politique allemande sous Merz s'inscrit dans la politique de l'OTAN et de l'UE et ne peut donc être considérée comme une particularité. En même temps, en réduisant son influence en matière de politique étrangère, l'Allemagne se prive de la possibilité de jouer le rôle de médiateur honnête entre les parties belligérantes et de soutenir de manière crédible les éventuelles initiatives du gouvernement américain.

dimanche, 15 juin 2025

Israël-Iran: même dans une telle crise, l’Europe pusillanime sombre dans l'insignifiance

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Israël-Iran: même dans une telle crise, l’Europe pusillanime sombre dans l'insignifiance

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/guerra/israele-iran-anche-in-qu...

Des contributions à la désescalade ? Des négociations diplomatiques sérieuses ? Des activités effervescentes pour défendre ses intérêts ? Rien de tout cela. L’Europe s’arrête sur le conflit Iran-Israël, écrasée entre la crainte de démentir la position américaine et le réflexe conditionné de l’interventionnisme.

Il en résulte une position difficilement compréhensible : les mêmes pays qui, depuis plusieurs semaines, ont adopté des positions de plus en plus critiques contre Tel-Aviv en raison de l’escalade des bombardements sur Gaza et des privations imposées par Israël aux civils dans la Bande de Gaza, approuvent désormais, pour l'essentiel, les attaques unilatérales lancées par l’État hébreu contre l’Iran, auquel Washington accorde tacitement son blanc-seing. Ce qui est sans influence aucune sur les deux camps.

Une courte revue de déclarations aide à le comprendre. Emmanuel Macron, président français : « La France réaffirme le droit d’Israël à se défendre et à garantir sa sécurité. » Friedrich Merz, chancelier allemand : « L’objectif doit rester d’empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires. » Des paroles similaires des porte-paroles de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En passant, David Lammy et Antonio Tajani, ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni et de l’Italie, ont invité à la modération… pour l’Iran !

Dire que ces déclarations ne signifient rien ne signifie pas forcément défendre le régime iranien, mais plutôt montrer un principe politique clair : l’Europe est totalement inaudible, insignifiante et prévisible dans ses déclarations. Simplement elle demeure une note marginale dans le monde des relations internationales.

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Il est paradoxal de voir Macron parler du droit à la défense d’Israël tout en étant promoteur de la reconnaissance par la France de la Palestine ; les appels européens à la modération et à la dénucléarisation de l’Iran restent inaudibles, tandis que des bombes tombent sur Natanz, Fordow, Ispahan et d’autres centres après qu'aucun pays européen n’a saisi l’aimant avancé par Abbas Aragchi (photo), ministre iranien des Affaires étrangères, qui, après le début des négociations avec les États-Unis sur le nucléaire en avril, a souligné la froideur diplomatique totale du Vieux Continent, en particulier des pays du groupe E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni), signataires du Joint Comprehensive Plan of Action (Jcpoa), l’accord de 2015 négocié par Barack Obama et Hassan Rouhani, avec l’Union européenne, la Chine, la Russie et les États-Unis.

Aragchi, diplomate réservé et certainement pas extrémiste, demandait une audience aux diplomaties européennes: «ambassadeur ne porte pas préjudice». Elle ne lui a pas été accordée par les pays de l’E3, et il faut souligner que même l’unique État européen qui avait tenté de jouer le rôle de médiateur, l’Italie, s’est trouvée également dépourvue de toute marge de négociation.

Au moins, Giorgia Meloni a, dans une note du Palazzo Chigi, « réaffirmé le plein soutien aux négociations entre les États-Unis et l’Iran pour un accord sur le programme nucléaire iranien », mais il reste incertain que ces négociations, prévues pour demain en Oman, auront lieu comme prévu. Et la décision de Benjamin Netanyahu de tenir de nombreux pays européens, dont l’Italie, dans l’ignorance de l’imminence des raids montre la faible considération de son gouvernement pour des États amis de Tel-Aviv.

« Les gouvernements européens devraient intensifier la coordination avec l’administration Trump et les États du Conseil de coopération du Golfe pour préserver le canal diplomatique avec l’Iran, en maintenant à court terme un canal secondaire pour la résolution des conflits avec Téhéran », a déclaré à Euractiv Ellie Geranmayed du Conseil européen pour les relations étrangères (Ecfr). Une vision qui présuppose une Europe qui soit puissance de dialogue, mais qui aujourd’hui se heurte à une réalité beaucoup plus désolante, qui parle plutôt d’un Vieux Continent faible et pusillanime, dépourvu de capacité d’influence sur ses voisins, contraint à subir les événements dans chaque dossier: cela vaut pour Gaza, la crise en Libye, la mer Rouge et l'affrontement entre les États-Unis et les Houthi, cela vaut bien sûr pour la guerre en Ukraine et, apparemment, pour la guerre Iran-Israël.

Au final, peut-être que l’opinion de l’Europe est tout simplement insignifiante. Sur la scène mondiale, la position d’une Turquie, d’une Arabie Saoudite, d’une Inde et d’un Pakistan sur une crise comme celle qui s’est ouverte entre l’Iran et Israël a plus d’impact que celle de toute l’Europe, communautaire ou non. Nous sommes prévisibles, marginaux et périphériques. Et nous ne faisons rien pour inverser la tendance. Le déclin du rôle de l’Europe dans le monde en est la conséquence logique et inévitable.

Douche glacée à Varsovie

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Douche glacée à Varsovie

par Georges Feltin-Tracol 

Les plumitifs de la presse subventionnée de grand chemin jubilaient le mois dernier. Satisfaite de la victoire présidentielle du maire libéral de Bucarest, le 18 mai, grâce à une forte ingérence numérique occidentale, française en particulier, la cléricature médiacratique souhaitait que le poulain de l’actuel premier ministre polonais, l’extrême centriste Donald Tusk, Rafal Trzaskawski, déjà candidat battu en 2020, évinçât le candidat national-conservateur présenté par PiS (Droit et Justice), Karol Nawrocki (photo).

L’espoir du système médiatique d’occupation mentale était fondé au soir du premier tour, ce même jour. Avec 31,36 %, Rafal Trzaskawski arrivait en tête. Mais Karol Nawrocki le talonnait à 29,54 %, soit un écart de 1,82 point ! Le report des suffrages pour le second tour du 1er juin se révélerait décisif. Outre cette maigre différence, deux enseignements supplémentaires rendaient les spéculations électorales bien hasardeuses.

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Les trois candidats de gauche ne recueillent que 10,18 %. Aucun ne dépasse 5 %. La gauche tant dans sa version sociale-démocrate que dans sa variante radicale devient une force marginale d’appoint guère certaine. Quant aux trois candidats de droite radicale, ils cumulent à 21,92 % des voix. Ce résultat constitue la grande surprise du premier tour.

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Troisième au soir du 18 mai, Slawomir Mentzen (photo) récolte 14,81 %. Il représente la Confédération Liberté et Indépendance. Fondée en 2018, cette coalition politique compte seize députés et cinq euro-députés dont trois membres à l’Europe des nations souveraines et deux aux Patriotes pour l’Europe. Elle regroupe Nouvel Espoir, le Parti des chauffeurs, la Ligue nationale, l’Union des familles chrétiennes et le Mouvement national. Des différences programmatiques entre les alliés ne nuisent pas à l’entente: le Mouvement national tend vers le national-populisme alors que Nouvel Espoir se veut libéral-conservateur. Mentzen a séduit un électorat jeune ou primo-votant lassé du bipartisme entre la Plateforme civique d’extrême centre et PiS, et intéressé par ses propositions libertariennes en prenant exemple sur Elon Musk et la TechnoBro d’inspiration minarchiste (un État limité à ses seules fonctions régaliennes).

Arrivé en quatrième position avec 6,34 %, Grzeorgorz Braun représente la Confédération de la Couronne polonaise (deux députés et un euro-député non-inscrit). Créée en 2019 et alliée à la Confédération Liberté et Indépendance avant d’être exclue cette année pour radicalité élevée, cette Confédération de la Couronne polonaise a bénéficié de l’appui du Congrès de la Nouvelle Droite. Non, les rédactions d’Éléments, de Nouvelle École et de Krisis n’ont pas déménagé à Varsovie ! Lancé en 2011 par l’excentrique Janusz Korwin-Mikke (photo, ci-dessous), ce Congrès de la Nouvelle Droite, affilié au Parlement européen à Identité et Démocratie, s’affiche libéral et conservateur. Son libéralisme est parfois surprenant avec sa volonté de légaliser toutes les drogues. Usant d’un argumentaire libertarien, Braun perd 78.918 voix par rapport à Krzysztof Borak, candidat en 2020 (6,78 %).

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N’obtenant que 0,77 %, Marek Jakubiak anime les Républicains libres, une scission nationaliste du PiS. Héritier du nationaliste russophile ethno-polonais Roman Dmowski (1864 – 1939), ce candidat ne cache pas son scepticisme envers les idées libertariennes et le conservatisme libéral. Il faut toutefois rappeler qu’à l’occasion de la première élection présidentielle à l’automne 1990, le futur président Lech Walesa affronta au second tour l’homme d’affaire canadien, Stanislaw Tyminski, par ailleurs chef du groupusculaire Parti libertarien du Canada.

Acceptant de discuter sur Internet avec Slawomir Mentzen, les deux finalistes démontrent leur envie de draguer ses électeurs. Si Trzaskawski reste lui-même face à son contradicteur et déroule son discours libéral-progressiste destiné en premier lieu à ses électeurs urbains, Nawrocki, ouvertement atlantiste et fan du MAGA trumpiste, diaspora polonaise outre-Atlantique oblige, accepte toutes les conditions de son interlocuteur devenu faiseur de président dont le refus que l’Ukraine adhère à l’Union dite européenne, que l’armée polonaise intervienne là-bas et le rejet d’introduire l’euro en Pologne.

Il faut attendre la matinée du lundi 2 juin pour apprendre l’élection de Karol Nawrocki à la présidence à 50,89 % contre 49,11 % pour Trzaskawski, soit la plus faible différence de l’histoire de l’élection présidentielle en dépit d’une diminution de l’abstention (28,37 % au lieu de 32,69 % au 1er tour). Certes, Nawrocki a su attirer vers lui la grande majorité des électeurs de droite radicale. Il a aussi su catalyser la colère des catégories populaires irritées par la campagne de presse anti-Nawrocki. En effet, pendant la campagne électorale, la presse menteuse n’a pas cessé de dénigrer le candidat du PiS au point de pratiquer un racisme de classe. Elle a accusé le directeur de l’Institut de la mémoire nationale de proxénétisme et de s’être battu lors de quelques rixes. Cette campagne négative s’est retournée contre ses auteurs.

Investi le 6 août prochain, Karol Nawrocki entend saper le gouvernement de Donald Tusk et de favoriser le retour au pouvoir du PiS. Le futur chef d’État polonais dispose d’un droit de véto sur toutes les lois. Ce véto ne peut être annulé que par un vote de la Diète à la majorité qualifiée des trois cinquièmes. La cohabitation va donc se poursuivre et elle risque de devenir électrique d’autant que le gouvernement Tusk repose sur une alliance instable entre la gauche, les centristes agrariens et les libéraux. Toutefois, la faible avance montre l’existence d’un antagonisme intérieur qui s’apparente à une guerre culturelle majeure, voire à une « guerre civile froide ». PiS appartient cependant aux Conservateurs et réformateurs européens. L’audience continentale de l’Italienne Giorgia Meloni s’accroît par conséquent.            

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 160 , mise en ligne le 10 juin 2025 sur Radio Méridien Zéro.

Conflictualité sans boussole : pourquoi une politique de paix stratégique n'est pas un recul

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Conflictualité sans boussole : pourquoi une politique de paix stratégique n'est pas un recul

Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/06/konflikt-ohne-kompass-warum-s...   

Dans un article récent publié sur Apollo News, Max Mannhart évoque « l'erreur de la droite sur l'Ukraine » (cf. https://apollo-news.net/der-historische-ukraine-irrtum-von-rechts/ ), reprochant aux voix conservatrices de méconnaître la situation stratégique et de se réfugier dans une dangereuse illusion irénique

Dans le débat sur les politiques étrangère et de sécurité allemandes, un consensus remarquable s'est établi: ceux qui ne soutiennent pas l'aide militaire à l'Ukraine sont considérés comme naïfs, bercés d'illusions ou virtuellement « pro-Poutine ». Ce cadre discursif se déplace de plus en plus vers les milieux conservateurs du centre.

Récemment, un article très remarqué a évoqué « l'erreur de la droite sur l'Ukraine », reprochant aux voix conservatrices de méconnaître la situation stratégique et de se réfugier dans une dangereuse illusion irénique. Une telle critique est légitime. Elle mérite toutefois une analyse précise, non pas pour des raisons tactiques, mais pour des raisons stratégiques. Car derrière la demande de fournir toujours plus d'armes, d'exercer de plus en plus de pression, de montrer de plus en plus de « fermeté » se cache un discours sur la politique de sécurité qui n'est plus que partiellement compatible avec la réalité.

La faisabilité militaire comme dogme

Le point central de l'argumentation est la thèse selon laquelle la Russie ne serait prête à négocier que sous la pression militaire. Cette affirmation n'est pas nouvelle: elle imprègne la communication officielle de l'OTAN depuis le début de la guerre. Elle suppose qu'une Ukraine militairement inférieure, équipée de systèmes d'armes occidentaux, pourrait améliorer ses conditions de négociation face à une grande puissance continentale européenne disposant d'une couverture nucléaire et d'une défense stratégique en profondeur. Cette prémisse contredit toutefois la situation stratégique sur le terrain.

Depuis l'automne 2023, le conflit se meut dans une large mesure dans une impasse opérationnelle. Malgré un soutien occidental massif, les forces armées ukrainiennes n'ont pas réussi à inverser la tendance sur le plan opérationnel. Les contre-offensives de l'été 2023 n'ont eu aucun effet structurel. Malgré tous ses problèmes internes, la Russie a consolidé sa position le long des lignes de front. L'idée selon laquelle il serait possible d'« amadouer » la Russie sur le plan militaire et de la contraindre à négocier est donc dénuée de fondement factuel. À y regarder de plus près, elle est davantage motivée par des considérations politico-psychologiques que stratégiques.

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La question cruciale : dans quelles conditions la Russie serait-elle disposée à négocier ?

Un deuxième point problématique dans le débat actuel est l'objectif implicite. La demande de livraisons d'armes n'a de sens sur le plan stratégique que si l'on sait clairement à quoi elles doivent servir et quel est l'objectif final qui serait politiquement réaliste. Or, c'est précisément là que le discours reste vague.

Faut-il chasser complètement la Russie des territoires occupés depuis 2014? L'Ukraine doit-elle être intégrée à l'OTAN, malgré les risques systémiques? Ou s'agit-il d'obtenir la meilleure position de négociation possible dans le cadre d'un cessez-le-feu à définir? Sans définition d'objectifs, toute mesure en reste à une sorte de politique symbolique. Or, une stratégie qui ne nomme pas ouvertement ses objectifs perd de sa légitimité, tant sur le plan intérieur qu'extérieur.

La Russie en tant qu'acteur systémique, et non en tant que variable

Un troisième angle mort perceptible en de nombreuses analyses sur l'Ukraine réside dans l'idée que la Russie est un partenaire de négociation prévisible et rationnel au sens occidental du terme. En réalité, l'action russe suit sa propre logique stratégique, ancrée dans une structure géopolitique profonde. Pour Moscou, l'Ukraine n'est pas un « État voisin », mais un tampon en matière de politique de sécurité – sur les plans historique, culturel et militaire.

L'adhésion de Kiev à l'OTAN n'est pas considérée en Russie comme une décision diplomatique, mais comme une menace existentielle. Que l'on partage ou non ce point de vue est secondaire. Ce qui est déterminant, c'est que ceux qui l'ignorent ne mènent pas une politique étrangère, mais se livrent à une projection de nature morale. Une solution à la guerre en Ukraine passe par la reconnaissance de cette perception stratégique, et non par sa délégitimation.

La perspective conservatrice : une politique d'intérêts plutôt qu'une illusion

Dans ce contexte, la position des acteurs conservateurs, qui sont sceptiques à l'égard des livraisons d'armes et misent sur la diplomatie, n'apparaît pas comme une « erreur », mais comme une tentative de ramener le conflit dans le cadre de la Realpolitik.

Le recours à la pensée classique en termes d'intérêts, de zones d'influence et de perceptions liées à la sécurité ne constitue pas un retour en arrière, mais une correction nécessaire du moralisme qui remplace le contrôle politique par l'indignation publique.

Ceux qui exigent que la Russie « perde » ne donnent pas de réponse concrète à la question de savoir ce que cela signifie exactement et comment cet objectif peut être atteint avec des moyens calculables sans franchir le seuil d'une escalade systémique. Ce sont précisément les positions conservatrices qui mettent en garde contre une extension du conflit sur le sol européen et misent sur des formes d'intervention diplomatique. Ces voix sont peut-être sous-représentées dans le discours médiatique. Mais contrairement à la rhétorique belliciste, elles apportent ce qui compte dans la crise: des options d'action.

Conclusion : la sécurité ne vient pas des vainqueurs, mais de l'équilibre

La guerre en Ukraine n'est pas un duel moral, mais un conflit stratégique entre deux systèmes ayant un impact mondial. Elle ne peut être résolue par des déclarations d'intention, mais par la gestion des intérêts, la minimisation des risques et la marge de manœuvre dans les négociations. Ceux qui présentent la politique de paix conservatrice comme un abandon de responsabilité méconnaissent le fait que la capacité à s'imposer des limites stratégiques n'est pas un signe de faiblesse, mais l'expression d'une sagesse politique. Dans une situation où aucun objectif militaire ou politique ne peut être clairement défini, continuer à s'armer n'est pas courageux, mais irresponsable.

Voir aussi :

« Alexander Wallasch : l'erreur historique de la gauche concernant l'Ukraine - https://www.alexander-wallasch.de/gastbeitraege/der-historische-ukraine-irrtum-von-links-dieser-krieg-wird-deutschland-ruinieren

samedi, 14 juin 2025

"Oréznikom" à Los Angeles: Douguine nomme les conditions pour sauver Trump grâce à la Russie

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"Oréznikom" à Los Angeles: Douguine nomme les conditions pour sauver Trump grâce à la Russie

Alexandre Douguine

L’ampleur de cette opération, à laquelle, apparemment, les démocrates, grands perdants des élections, se seraient préparés depuis plusieurs mois, indique qu’elle pourrait marquer le début d’une véritable guerre civile. Exactement selon le scénario du film Civil War ("Guerre civile"). La société américaine, naïve et d’une crédulité presque enfantine, est déjà prête à une telle évolution, surtout après avoir vu un film où le président était en fait Trump ou son équivalent.

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Il est intéressant de noter que l’accent actuellement mis sur les protestations ne se porte pas sur le mouvement BLM. Tout a commencé avec une révolte des Latino-Américains. C’est un point crucial, car cette population représente une masse énorme au sein de la société américaine. Samuel Huntington, auteur de The Clash of Civilizations ("Le Choc des civilisations"), avait raison sur beaucoup de sujets. Dans son dernier livre Qui sommes-nous? (2004), il évoquait de manière perspicace les menaces pesant sur l’identité américaine. Huntington soulignait que les Latinos aux États-Unis représentent une identité que les WASP (blancs anglo-saxons protestants) ne peuvent pas "digérer". Ils sont trop nombreux et ont une identité très solide.

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L’accent mis sur les protestations ne se focalise pas sur le mouvement BLM. Tout a commencé avec la révolte des Latino-Américains. Collage de Tsargrad

Il s’agit d’une civilisation différente, catholique, si bien que le protestantisme anglo-saxon n’y pénètre pas en profondeur. La population latino-américaine est une masse explosive qui détruit le melting pot américain. Ce "melting pot" a longtemps fonctionné efficacement, intégrant tous les immigrés et toutes les minorités. Mais les vagues latino-américaines, surtout via l’immigration clandestine de ces dernières décennies, sont devenues trop nombreuses.

Huntington, décédé en 2008, n’a pas eu le temps de prévoir tout ce qui se passe actuellement aux États-Unis. Le flux énorme, incessant, de Latino-Américains passant la frontière sud, est impossible à arrêter. Ils ne sont pas simplement nombreux, ils sont extrêmement nombreux, presque tous en situation irrégulière, et ils remplissent petit à petit le pays. C’est pourquoi le drapeau de la révolte n’est pas celui du mouvement BLM, mais celui du Mexique. C’est en fait un symbole de mobilisation pour la population latino dans le cadre des actuelles protestations. Désormais, les communautés latino-américaines sont au centre de l’attention, présentes dans toutes les villes américaines.

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Après cela, le mouvement "Antifa" s’arme de pierres, dresse des barricades et commence à provoquer des troubles, qui dégénèrent inévitablement en pillages. Photo : Qiu Chen/Globallookpress

Bien sûr, il existe aussi des structures anarchistes aux États-Unis, communément appelées "Antifa". Ces prétendus "antifascistes" ne sont qu’un instrument des gauches libérales et des mondialistes. Ils déclarent: "Trump est fasciste, il faut le tuer". Ensuite, "Antifa" s’arme de pierres, dresse des barricades et commence à provoquer des troubles, qui dégénèrent inévitablement en pillages. Probablement, le mouvement BLM sera-t-il également activé. Et, en fin de compte, cela pourrait conduire à une guerre civile à grande échelle.

Il n’est pas surprenant que Gavin Newsom et Karen Bass, respectivement gouverneur de Californie et maire de Los Angeles, soutiennent des orientations sexuelles non conventionnelles. Ils accusent tous deux Trump et ont en fait rejoint le camp des rebelles. Il est tout à fait possible que les protestations prévues pour le samedi 14 juin dégénèrent et deviennent le premier acte d’une guerre civile.

Par ailleurs, le conflit entre Elon Musk et Donald Trump n’a plus guère d’importance. Si, il y a quelques jours, il faisait la une, aujourd’hui cela ne vaut plus rien rien face à la perspective qu’aux États-Unis, dans les prochains jours, tout puisse s’effondrer. C’est une situation extrêmement grave.

Dans ce cas, la Russie semble plutôt soutenir Trump. Mais ce dernier ne se dépêche pas de retirer son aide à l’Ukraine et hésite sur beaucoup de questions. Nous pourrions aider Trump à réprimer cette révolte, mais pas dans la situation présente où il continue d’alimenter le régime terroriste ukrainien/bandériste/wokiste, incarnant précisément ce contre quoi il lutte chez lui — soit les mêmes réseaux sorosiens. Trump ne prévoit pas de couper l’alimentation artificielle que Washington procure au régime kievien. C’est pourquoi la Russie adoptera probablement une position neutre, en observant de loin cette guerre civile.

Bien sûr, Trump nous plaît en tant que défenseur des valeurs traditionnelles. Et Musk, apparemment, va bientôt se réconcilier avec lui face au nouveau danger. Car aujourd’hui, il ne s’agit plus du "Beautiful Big Bill" (BBB), c'est-à-dire du projet de loi qui a tant exaspéré Musk. La situation est vraiment plus interpellante.

Il est intéressant de constater que les mêmes manuels d’enseignement subversif, utilisés par les mondialistes pour déstabiliser les régimes dans d’autres pays — en Europe et en Asie — sont maintenant appliqués aux États-Unis. Cette "science politique" a été conçue pour renverser le "roi", discréditer la verticalité de tout pouvoir, de qualifier celle-ci d’autoritarisme ou de totalitarisme. Et ces leçons de "politologie libératrice", cette "science de la démocratie", diffusée par le biais de manuels, par la censure et par le martellement de "critères de scientificité", sont maintenant intégrés dans le quotidien des Américains. Nous avons, nous, en gros, commencé à lutter contre cela à temps, même quand tout cela avait déjà été lancé.

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Mais aujourd’hui, les Américains récoltent le fruit de leurs propres enseignements. Photo : Maximilian Haupt Dpa/Globallookpress

Aujourd’hui, les Américains récoltent le fruit de leurs propres enseignements. Ils ont systématiquement, délibérément, préparé pendant des décennies une génération de personnes qui haïront le patriotisme, la force, l’ordre, et soutiendront toutes sortes de tendances anarchistes. Voilà ce qu’ils récoltent maintenant, car ils ont élevé toute une génération d’individus totalement insipides, corrompus, chaotiques, narcissiques, déviants, qui se soulèvent contre les restes d’un certain ordre encore existant aux États-Unis.

Bien sûr, on pourrait se réjouir en tant qu'ennemis de l’Amérique en tant que telle, mais cela ne me semble pas tout à fait adéquat dans notre logique russe. Et si Trump arrêtait rapidement de soutenir l’Ukraine, nous pourrions probablement exiger le maintien de l’ordre et le soutenir diplomatiquement et civilisationnellement. Et, si nécessaire, en soutenant la Garde Nationale à Los Angeles, contre Gavin Newsom et Karen Bass, afin d’effacer ces hurluberlus de la vie politique internationale. Quant à Trump, qu’il restaure l’ordre constitutionnel et punisse les rebelles.

Dans cette guerre civile, mes préférences vont au camp MAGA, celui de Trump. Mais attendons et voyons ce que tout cela donnera.

Palantir et la surveillance de masse

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Palantir et la surveillance de masse

par Roberto Vivaldelli

Source : Insideover & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/palantir-e-la-sor...

Alors que des querelles éclatent entre le président américain Donald Trump et Elon Musk, un autre sujet suscite du mécontentement parmi la base fidèle MAGA du locataire de la Maison Blanche. Il s’agit de l’alliance entre l’administration de Donald Trump et Palantir, le géant technologique spécialisé dans l’analyse de données et la surveillance de masse. Selon un récent article du New York Times, l’administration Trump intensifie l’utilisation du logiciel Palantir dans au moins quatre agences fédérales, avec pour objectif déclaré « d’améliorer l’efficacité opérationnelle » grâce à la modernisation des données. Cependant, cette collaboration de plus en plus étroite entre l’appareil étatique et la société, combinée à un décret exécutif de mars favorisant le partage des données entre agences fédérales, alimente les soupçons et les craintes d’un plan visant à créer un système de surveillance unifié et interconnecté.

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Palantir, un géant controversé

Fondée en 2003 par Alex Karp et Peter Thiel, un allié bien connu de Trump, Palantir s’est imposée comme leader dans l’analyse de données, utilisant des technologies avancées, y compris des éléments d’intelligence artificielle, pour détecter des modèles et simplifier la présentation des informations. Bien que Thiel soit un conservateur déclaré, soit un soutien de J. D. Vance, Karp, qui se décrit comme « socialiste » et a admis avoir voté pour Hillary Clinton en 2016, s’est aussi vanté d’avoir combattu l’avancée des forces nationalistes et conservatrices à travers toute l’Europe. Pour cette raison, la base MAGA n’apprécie pas du tout l’ingérence de Karp dans la politique de la Maison Blanche.

Depuis 2008, Palantir collabore avec le gouvernement américain, et depuis l’arrivée de Trump, l’entreprise a reçu plus de 113 millions de dollars en contrats publics, hors un récent contrat de 795 millions de dollars avec le Département de la Défense (DoD). Selon le Times, citant six sources parmi des responsables gouvernementaux et des employés de Palantir, l’entreprise est également en négociation avec la Social Security Administration et l’Internal Revenue Service (qui collaborait déjà avec Palantir sous l’administration Biden). De plus, la semaine dernière, un partenariat avec Fannie Mae, organisme financier supervisé par la Federal Housing Finance Agency (Fhfa), a été annoncé pour utiliser la technologie Palantir dans la détection des fraudes hypothécaires.

Alerte parmi les supporters de Trump

La montée en puissance de l’influence de Palantir dans le gouvernement fédéral a suscité des inquiétudes parmi les partisans « libertariens » du président américain, craignant la création d’une base de données centralisée basée sur l’intelligence artificielle, capable d’intégrer des données gouvernementales sur les activités politiques, la possession d’armes à feu et d’autres informations sensibles concernant les citoyens américains. Sur Twitter, WikiLeaks a souligné cette affaire : « Trump contre Musk: la présidence Palantir? Le président Trump renforce son alliance avec Palantir, le géant de la surveillance technologique lié à Israël et à la CIA, alors qu’il menace d’annuler les contrats d’Elon Musk en raison de leur récent conflit sur la loi de finances».

Selon WikiLeaks, un déplacement potentiel du soutien de Trump vers l’empire de la surveillance de Thiel est en cours, au détriment de la branche technologique plus « libertarienne » du mouvement Maga, représentée par Musk. À tel point que Nick Fuentes, commentateur conservateur influent émanant de la base trumpienne, a exprimé son mécontentement sur X en écrivant : « Mettre chaque ‘extrémiste Maga’ dans une base de données IA contrôlée par une entité liée à la CIA et au Mossad… Sérieusement, si Palantir n’est pas l’État profond, alors qu’est-ce que c’est ? »

États-Unis: la ligne de faille de la régression civile

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États-Unis: la ligne de faille de la régression civile

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/stati-uniti-la-li...

Les affrontements en cours aux États-Unis entre ceux qui contestent les mesures préconisées par l'ICE (Immigration and Customs Enforcement) et les forces de l'ordre envoyées par le président Trump représentent d'ores et déjà une ébauche de cette "deuxième guerre civile américaine" qui plane depuis longtemps à l'horizon.

Si cela devait dégénérer en un conflit civil total ou s’éteindre, ce seront les prochaines semaines qui le révéleront, mais il est toutefois important d’en observer dès aujourd'hui la signification radicale.

Il ne s’agit pas simplement de protester contre une législation préconisant un durcissement contre l’immigration clandestine.

Les lignes politiques en jeu ici sont, de façon assez claire, les héritières directes des lignes de contraste qui avaient émergé juste avant la Guerre de Sécession (1861-1865).

Lors de la Guerre de Sécession, le Sud, agricole, était lié à une vision politique et économique intrinsèquement conservatrice, tellurique, identitaire, tandis que le Nord, industriel ou en voie d’industrialisation, se projetait dans une dimension progressiste, en rapide mutation.

Concernant la question des relations interethniques, la divergence n’a pas pu être plus nette: le Sud restait ancré dans une perspective où l’esclavage résidentiel et héréditaire jouait un rôle économique fondamental, alors que le Nord, grâce à la rapide industrialisation, continuait d’attirer une large population migrante venue d’Europe, ce qui faisait sa richesse.

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Dans la seconde moitié du 19ème siècle, l’esclavage était un anachronisme, et les rapports de force entre zones urbaines industrielles et zones rurales penchaient entièrement en faveur des premières. La suprématie du Nord était évidente.

Mais un siècle et demi plus tard, la dynamique de l’urbanisation industrielle, devenue économie financière, est en crise ; la libre circulation de la main-d’œuvre, depuis toujours une caractéristique des États-Unis, pose plus de problèmes que la contribution économique des travailleurs à bas coût ne peut en résoudre.

En ce moment, les fronts de la Guerre de Sécession se retrouvent, mais avec de nouvelles fonctions historiques.

La ligne de fracture aujourd’hui n’est plus aussi nette entre le Nord et le Sud géographiques, mais entre grandes zones urbaines, liées à l’internationalisation financière et avec un électorat majoritairement démocrate, et la campagne profonde, qui cherche à recevoir une protection économique et à retrouver une identité perdue, et qui vote principalement pour le parti républicain.

Que cette fracture soit objectivement profonde et perçue comme telle aux États-Unis est évident.

On le voit dans la radicalisation de l’affrontement institutionnel, où par exemple la maire de Los Angeles et le gouverneur de Californie alimentent constamment une rhétorique de "démocratie contre dictature", soutenant de facto le caractère subversif et anticonstitutionnel des décisions de la présidence.

Et Trump a tout intérêt à renverser ces accusations, en accusant à son tour  les institutions californiennes de se livrer à des activités subversives et insurrectionnelles.

Cette fracture se propage rapidement dans toutes les grandes villes du pays: Seattle, Chicago, Philadelphie, etc., où les autorités démocrates soutiennent cette lecture-là d’un "choc des civilisations".

Je doute que des acteurs politiques ayant des ambitions de faire carrière, tels que les maires, les gouverneurs, les députés, etc., soient prêts à un affrontement risqué au moment où Trump pourrait rappeler l'Insurrection Act, qui donne au président le pouvoir d’utiliser l’armée et la garde nationale pour des missions de police.

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Mais il n’est pas du tout certain qu’une fois évoquée dans une partie de la population l’image d’un affrontement vital, entre conceptions différentes de la civilisation, où il n’y a pas de place au compromis avec l’adversaire, on puisse faire rentrer le troupeau dans l’enclos.

Si nous étions ailleurs, les médias parleraient tous d’une "révolution de couleur" contre le pouvoir établi et pour les valeurs de liberté et de démocratie.

Mais par rapport aux "révolutions de couleur" habituelles dans d’autres pays, ici, il manque un élément déterminant: le rôle que joue le financement de telles activités, sous une coordination orchestrée par les Américains eux-mêmes. (On peut seulement imaginer ce qui arriverait ici si, comme en 2014 en Ukraine, un équivalent russe ou chinois de l’ancienne porte-parole du Département d’État américain, Victoria Nuland, distribuait vivres et argent liquide, ou haranguait la foule des insurgés à Los Angeles...)

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Le grand nettoyage

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Le grand nettoyage

Karl Richter

Source: https://www.facebook.com/karl.richter.798

Le volte-face de la politique américaine en Ukraine est le premier grand coup du gouvernement Trump contre les Européens. Le fait que Washington leur tourne soudainement le dos, qu’il arrête toutes les ventes d’armes à Kiev et laisse les régimes européens seuls face à la guerre revient à une ultime perte de signification politique – et le président américain ne s’arrêtera pas au changement de cap en Ukraine.

Les Européens peuvent désormais signer leur capitulation, en même temps que Kiev. Que vont faire les Ukrainiens avec les 700 milliards d’euros des fonds européens, que Baerbock leur a fait miroiter, en cas de capitulation ? Quel rôle veulent jouer Londres, Paris, Berlin et les autres régimes marionnettes sur le champ de bataille dans le Donbass ? Ont-ils l’intention de sacrifier 30.000 soldats – pas plus – pour Kiev ? Merz, Kiesewetter et Baerbock, qui ont récemment halluciné à propos d'une attaque russe sur le Brandebourg, sont capables de commettre cette folie. Il ne leur reste qu’à le leur conseiller chaleureusement. Cela accélérerait leur suicide.

Au final, les Européens n’auront atteint aucun – en chiffres : zéro – de leurs objectifs en Ukraine. Ils ne « ruineront » ni la Russie (dixit Baerbock), ni ne défendront leurs « valeurs », ni l’Ukraine elle-même. Si tout va bien, il ne restera qu’un État fantôme démilitarisé de la partition de l'Ukraine. Au lieu de cela, ils auront infligé à leurs peuples des dégâts immenses et provoqué une faillite historique sans précédent des « valeurs européennes », qui ne laisseront que haine, hostilité et nouvelles incitations à la guerre.

Si je ne me trompe pas, la domination de Trump, qui ne s’arrêtera pas devant l’Europe, pourrait maintenant ouvrir des possibilités pour faire apparaître des criminels de guerre sur la scène internationale. La manœuvre de Trump, encore peu appréciée, a consisté à qualifier récemment Zelensky de « dictateur » sans élections. La façon dont on traite les dictateurs – à juste titre ou à tort – a été concrétisée et approuvée par Uncle Sam au cours de ces dernières décennies, et jusqu’à l’excès. Il les laisse finir sur la lame de la guillotine, une fois leur tâche accomplie. La liste est infinie. Zelensky pourra se réjouir s’il parvient encore à prendre le dernier avion pour Tel-Aviv.

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Mais les Européens ne sont pas pour autant tirés d’affaire : ils ont soutenu le régime illégal de Zelensky. Pendant trois années entières, avec des milliards d’euros venus des poches de leurs contribuables, avec du matériel de guerre et au prix de centaines de milliers de vies humaines. Un véritable crime de guerre, en plus, en ce qui concerne l’Allemagne, une violation du traité Deux Plus Quatre et la préparation d’une guerre d’agression (art. 26 GG). Selon la nouvelle administration américaine, cela pourrait avoir des conséquences. La jeune porte-parole de Trump, Karoline Leavitt, a déjà indiqué la direction vers laquelle cela pourrait aller : en citant le chancelier Scholz, elle a dit : « Chancelier fédéral, choisissez soigneusement vos mots. La seule place que l’Allemagne mérite dans ces négociations est le box des accusés ». Exactement !

La deuxième ligne d’attaque est formée par le vice-président de Trump, J. D. Vance. Après son brillant discours lors de la Conférence de sécurité à Munich, il se concentre également sur l’État de droit allemand. Quelques jours après, il a approfondi ses arguments contre le régime allemand d'injustice, à travers un documentaire américain sur la justice idéologique en Allemagne. La pratique quotidienne, désormais banale, selon laquelle toute opinion dissidente dans cette « meilleure Allemagne que l’on ait jamais connue » (Steinmeier) aboutit à des perquisitions et à de lourdes amendes,. Cette situation a été commentée par Vance : « Tout le monde en Europe et aux États-Unis doit rejeter cette folie ». Et : « La criminalisation de la parole sera un poids énorme pour les relations transatlantiques ». Espérons-le.

Le prochain gouvernement devra se préparer sérieusement, car ce sera probablement le dernier, avant que l’AFD – avec l’aval de Washington – ne prenne le contrôle. La manière dont on orchestre les coups d’État de Maidan, les printemps arabes et autres changements de régime, Uncle Sam en connaît quelque chose. Peut-être essaiera-t-il aussi en Allemagne ?

Mais évitons tout malentendu : il faut mettre nos lecteurs en garde contre toute illusion. Ceux qui observent la situation de plus près se rendront compte que l’offensive américaine pour la liberté d’expression vise principalement à semer le trouble en Europe. Aux États-Unis, Trump a en même temps, parmi ses premières mesures, ordonné une répression accrue contre les « délits antisémites ». Il ne faut pas continuer à en discuter interminablement, mais il faut le savoir, en prendre acte.

Et surtout, pour les Allemands, ce développement, aussi louable qu’il puisse paraître en soi, n’est pas une gloire. Nous n’avons pas eu notre mot à dire sur tout ce qui se passe dans l’hémisphère occidental ces derniers temps. Nous n’avons jamais été autant vassaux depuis 1945, un résultat des politiques irresponsables et criminelles de nos gouvernements fédéraux successifs. Le peu de consolation, c’est que les autres Européens ne vont guère mieux. Pour le moment, nous ne pouvons faire que regarder le régime des vieux partis mourir, et, autant que possible, contribuer à sa chute. La suite, on verra.

vendredi, 13 juin 2025

Israël bombarde l’Iran : vague de raids contre le programme nucléaire, hauts commandements militaires tués

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Israël bombarde l’Iran : vague de raids contre le programme nucléaire, hauts commandements militaires tués

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/guerra/israele-bombarda-liran-o...

Benjamin Netanyahu a franchi le Rubicon dans la nuit du 12 au 13 juin : Israël a lancé une campagne massive de bombardements contre l’Iran et son programme nucléaire, touchant également plusieurs hauts commandants militaires à Téhéran. La possibilité de ces raids était évoquée depuis longtemps, et Netanyahu a toujours envisagé cette option depuis 2009, année de son retour au pouvoir, où il est resté jusqu’à aujourd’hui.

Cinq vagues d’attaques : l’installation principale d’enrichissement nucléaire à Natanz a été ciblée, comme l’a confirmé l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique, ainsi que le centre de recherche nucléaire de Tabriz, et des bases à Kermanshah, Arak et Ispahan, au cœur du pays, sans oublier la capitale. Lors d’attaques ciblées, le général de brigade Mohammad Bagheri, commandant en chef des Forces armées et second après le Guide suprême, son principal afjoint Gholamali Rashid, et Hossein Salami, commandant des Gardiens de la Révolution, auraient été tués. Deux scientifiques nucléaires de haut niveau, Mohammad Mehdi Tehranchi et Fereydoun Abbasi, ont également été tués.

La manœuvre d’Israël semble être une combinaison d’une version à la puissance maximale de la campagne déjà en cours d’élimination ciblée contre les dirigeants ennemis, menée contre des hauts responsables des Pasdaran à l’étranger, ainsi que des leaders du Hezbollah et du Hamas au Liban et à Gaza, avec la différence que, cette fois, il s’agissait de frapper des hauts gradés d’un État souverain, dans le cadre d’attaques stratégiques sur des sites situés dans des zones reculées du territoire de la République islamique. Ces attaques sont encore plus significatives si l’on considère qu’Israël aurait agi en solo, tandis que les États-Unis, engagés dans des négociations avec l’Iran, ont déclaré ne pas être impliqués dans ces raids.

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Fait notable, Ali Shamkhani (photo), conseiller du Guide suprême Ali Khamenei, qui menait souvent directement les négociations avec Washington, a été gravement blessé lors de l’attaque. Il y a un mois, Shamkhani déclarait que l’Iran était prêt à signer l’accord nucléaire dans sa version renouvelée.

Les renseignements étendus du Mossad semblent avoir conduit Tel-Aviv à cibler des objectifs systémiques dans tout le pays, et la complexité de cette opération laisse penser qu’un plan élaboré depuis des années a été mis en œuvre, couronné par la décision de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique ce jeudi : “Selon le renseignement israélien, l’Iran poursuit un programme secret pour assembler une arme nucléaire, et dispose de suffisamment de matériel pour assembler 15 bombes nucléaires en quelques jours”, a déclaré un haut responsable du gouvernement israélien au New York Times, évoquant explicitement la résolution selon laquelle Téhéran ne respecte pas ses obligations de non-prolifération nucléaire.

Netanyahu a affirmé que les raids se poursuivraient “aussi longtemps que nécessaire”. La Force de défense israélienne a qualifié cette opération d’“attaque préventive”. Pour le chef d’état-major Eyal Zamir, l’enrichissement nucléaire à Téhéran avait “atteint un point de non-retour”. Ces mots traduisent un climat d’urgence, mais aussi un message politique clair. L’objectif principal de ces raids est, en plus d’affirmer la supériorité tactique israélienne, de creuser une tranchée infranchissable dans les négociations médiatisées par l’Iran. Un sabotage à grande échelle dans un Moyen-Orient en flammes. Et l’on attend désormais la réaction de Donald Trump et des États-Unis. Opposés, en principe, aux raids de Tel-Aviv. Mais désormais confrontés à la nécessité de décider s’ils soutiennent leur allié le plus fidèle dans sa campagne la plus risquée.

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La Chine et les États-Unis peuvent-ils échapper au «piège de Thucydide»? 

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La Chine et les États-Unis peuvent-ils échapper au «piège de Thucydide»? 

Le « Piège de Thucydide » sino-phobe de Graham Allison… sans intelligence artificielle

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/pueden-china-y-eeuu-esc...

Une couverture conceptuelle fragile, avancée par les États-Unis face à la montée irrésistible de la Chine, s’est tissée à l’Université Harvard, aujourd’hui en crise, bastion du Parti démocrate, via le schéma très simpliste du « piège de Thucydide », schéma sinophobe élaboré par le géopolitologue Graham Allison (GA), 85 ans, ancien doyen de la Harvard Kennedy School.

GA est conseiller du Pentagone depuis les années 60 et a été conseiller « spécial » du secrétaire à la Défense Caspar Weinberger ; il a également dirigé le think tank militariste Belfer Center. Par son bagage académique, son célèbre livre Le Piège de Thucydide est un instrument de propagande militariste et géopolitique, plus qu’une recherche rigoureuse, qui sous-entend l’inévitabilité d’une guerre entre les États-Unis et la Chine.

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La couverture militariste proposée par GA, déguisée en discours académique, est évidente, comme dans un article de 2012 pour le Financial Times, qu’il a ensuite développé dans son célèbre livre Destinés à faire la guerre (https://bit.ly/3HrOYSp ), où il reprend une phrase plus actuelle que jamais 13 ans plus tard: « La question déterminante pour l’ordre mondial dans les prochaines décennies sera: la Chine et les États-Unis peuvent-ils échapper au piège de Thucydide ? », cité par Gideon Rachman ( https://bit.ly/3QqemJr  -  https://bit.ly/3FwifLh ).

La thèse de GA comporte de nombreux trous noirs, depuis les aspects chronologiques jusqu’à la réalité présente du nouveau leadership dans les technologies critiques, lorsqu’il extrapola de manière optimiste, basé sur le célèbre livre La Guerre du Péloponnèse de Thucydide (5ème siècle av. J.-C.), la collision belliqueuse entre une puissance maritime « émergente » (Athènes) et une puissance terrestre « dominante » (Sparte) (https://bit.ly/4kBZ9lR ).

Athènes prit le contrôle de la Ligue de Delos: vaste alliance navale qui domina la Méditerranée et encercla Sparte. Un fait pourtant patent a cependant été boycotté par la propagande cosmopolite qui domine l’Occident: en 405 av. J.-C., la flotte athénienne fut détruite par la flotte spartiate de Lysandre, qui avait reçu l’aide des Perses. C’est pourquoi Hollywood ne montrera jamais la défaite d’Athènes face à la double alliance Sparte/Perse.

GA extrapole la bataille entre Athènes et Sparte pour démontrer la fragilité et faire avancer sa thèse, alors qu’en 12 cas sur 16 de « situations similaires », la rivalité a fini en guerre, ce qui implique que « la Chine et les États-Unis se trouvent actuellement sur la voie d'une collision vers la guerre ».

L’exemple matriciel de GA est catastrophique, car Sparte a vaincu Athènes et aujourd’hui, dans presque tous les domaines, sauf le militaire — ce qui serait très discutable en raison du G-2 entre la Russie et la Chine —, Pékin est la puissance « émergente » face à la puissance « dominante » des États-Unis, qui est en déclin. C’est le contraire de la théorie de GA ! À moins que cela n’implique subliminalement que la puissance « émergente » qu’est aujourd’hui la Chine, comme l’était Athènes, succombera à la puissance toujours « dominante », que sont les États-Unis, comme l’était Sparte.

Le réductionnisme militariste et idéologisé de GA l'a obnubilé au point de très mal percevoir la réalité environnante, en ne prenant pas en compte la montée inexorable de l’intelligence artificielle (IA) et en se basant sur une extrapolation fragile basée sur des événements du 5ème siècle av. J.-C. et transposée au 21ème siècle ap. J.-C., siècle qui marque le début du règne de l’IA.

Cette banalisation de la dichotomie puissance émergente/dominante est réfutable puisque, dans de nombreux aspects et selon la manière dont on les calcule, il semble que la Chine est déjà la puissance « dominante », sauf dans le domaine militaire, où domine encore les États-Unis, alors que Pékin possède déjà un réel avantage en IA — nié par les classements américains, notamment par l’indice commercial fallacieux de Stanford —, et qu’un ancien directeur de la cybersécurité du Pentagone a démissionné en raison de son retard militaire de 20 ans dans un secteur qui transforme (ou transformera) le visage humain de la planète (https://bit.ly/42taz3m ).

Le pire : le livre de GA, très en vogue en Occident, est une invitation à concevoir l’inévitabilité de la guerre, alors qu’aujourd’hui, les livres des universités et des think tanks devraient élaborer des théories innovantes pour préserver la vie de tous les êtres vivants de la biosphère et de la noosphère.

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Porteur de drones géant en phase d’essai: la Chine révolutionne la guerre par drones

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Porteur de drones géant en phase d’essai: la Chine révolutionne la guerre par drones

Pékin. La Chine établit une fois de plus des standards en matière de conduite de guerre pour le 21ème siècle. La République populaire prépare actuellement le déploiement du plus grand porte-drones au monde, le « Jiu Tian », qui doit être testé pour la première fois d’ici la fin juin. Ce système, surnommé « mère des drones », avec un poids de 11 tonnes, pourra transporter jusqu’à 100 petits drones, ce qui continuera à révolutionner les opérations par drones, qu'elles soient militaires ou civiles. Selon des rapports spécialisés, ce porte-drones sans pilote, avec une charge utile de 6 tonnes, pourrait parcourir des distances allant jusqu’à 7000 kilomètres.

Présenté lors du salon aéronautique de Zhuhai en novembre, le « Jiu Tian » a été conçu spécifiquement pour le déploiement d’essaims de drones — y compris des drones kamikazes, qui attaquent de manière autonome après reconnaissance de la cible. Selon le South China Morning Post, ce système pourrait, grâce à des attaques coordonnées en essaim, même dépasser les systèmes de défense aérienne modernes. L’expérience en Ukraine montre déjà l’importance croissante de telles technologies.

Ce projet revêt une importance particulière en raison de l’intelligence artificielle dont sera dotée l’essaim de drones, IA qui peut être produite à moindre coût que les systèmes de défense déployés contre eux. Cependant, des questions subsistent quant à leur efficacité dans des zones à haut risque, car le porte-drones lui-même constitue une cible facilement identifiable. Les experts militaires doutent de sa capacité à survivre dans des zones de conflit intense.

Outre ses applications militaires, le « Jiu Tian » possède également un potentiel civil important, notamment pour l’aide à apporter lors de catastrophes. Ses essaims de drones pourraient accélérer considérablement les opérations de recherche et de sauvetage après des catastrophes naturelles. Les tests prévus en juin permettront de mieux comprendre comment intégrer ce système dans la flotte existante de drones que possèdent déjà les forces armées chinoises.

Techniquement, cette innovation repose sur une intelligence collective avancée: des groupes de drones contrôlés par IA, capables de communiquer et de répartir leurs tâches de manière autonome. Cela permet de prendre des décisions en temps réel sans intervention humaine. Cependant, la communication et la prévention des collisions entre plusieurs centaines de drones présentent des défis techniques importants — mais les développeurs chinois ont une longueur d’avance sur leurs homologues occidentaux pour résoudre ces problèmes.

Les drones kamikazes (« munitions loitering ») combinent la précision des missiles avec la flexibilité des systèmes sans pilote. Leur faible coût et leur capacité à choisir le moment d’attaque optimal en font une arme redoutable dans les conflits modernes. Le projet « Jiu Tian » pourrait accélérer de manière significative cette évolution (mü).

Source: Zu erst, juin 2025.

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