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dimanche, 15 février 2015

Geneviève Dormann: les jeux de l’amour et des hussards

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Geneviève Dormann: les jeux de l’amour et des hussards
 
Mais dites-moi, elle n’était pas un peu insolente, Geneviève Dormann?
 
Journaliste et écrivain
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
Ex: http://www.bvoltaire.fr

dodo82253058168-T.jpgMais dites-moi, elle n’était pas un peu insolente, Geneviève Dormann ? Un peu insolente, vous plaisantez ? Elle était l’insolence en personne. Elle toisait du même regard bleu comme l’acier à la fois froid et rigolard, elle méprisait et elle bravait avec la même assurance, elle rejetait avec le même haussement d’épaule les bienséances, les conventions, les ridicules, les hiérarchies, les lâches, les complaisants, les décorations, les promotions, les récompenses, le politiquement correct et la pensée inique, le qu’en-dira-t-on, le qu’en-pensera-t-on. Elle était libre, Max, dans sa vie privée comme dans ses propos publics, dans ses jugements, dans ses indulgences comme dans ses éreintements, elle assumait avec une imperturbable assurance ses partis pris, et était prête à se faire hacher menu pour ceux qu’elle aimait comme à mordre jusqu’à les déchiqueter ceux dont la tête ou le comportement ne lui revenaient pas. Fidèle comme un dogue, féroce comme un pitbull, elle était la première à rire du surnom de « Dobermann » que lui avaient valu ses excès de franchise et de pugnacité. Ses ennemis, nombreux (je me souviens que nous étions tombés d’accord pour voir dans le proverbe espagnol « Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur » la plus belle devise dont puisse s’orner le blason d’un journaliste ou d’un écrivain), ne mettaient systématiquement en avant son caractère bien trempé que pour n’avoir pas à reconnaître le talent qu’elle avait mis dans les romans où elle laissait caracoler sa plume allègre et désinvolte, à la hussarde. C’était une cavale sauvage.

Les hussards, c’étaient ses dieux, et elle ne cessait de maudire le hasard qui l’avait fait naître trop tard, dans un monde trop vieux, vingt ans après ses quatre idoles – Nimier, Laurent, Blondin, Déon – dans la compagnie desquels elle aurait tant aimé être le cinquième mousquetaire. Fumant comme un sapeur, buvant comme un Polonais, jurant comme un cuirassier de la belle voix rauque et sensuelle que le tabac fait à certaines femmes, elle imitait ces modèles jusque dans leurs travers. Garçon manqué ? Mais non, femme réussie, entière, passionnée et qui, bien au-dessus de l’argent, de la gloire, de la famille et même de la littérature, mettait l’amour et l’amitié.

Elle se faisait du tort à plaisir et avec fierté. Il y eut une brève période où la radio et la télévision faisaient fréquemment appel, pour pimenter certaines émissions, à Geneviève Dormann, à cause de son insolence. C’est à cause de cette insolence même qu’elle disparut progressivement de l’antenne et de l’écran. On s’étonna de lui voir cosigner avec Régine Deforges un petit ouvrage sur le point de croix, qui tenait plus du canular que de la profession de foi. Ces dernières années, la maladie l’avait réduite au silence.

Adieu, Geneviève…

Corporativismo del III Millenio

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Que reste-t-il de l'armée française?...

Que reste-t-il de l'armée française?...

La revue Réfléchir et agir publie dans son dernier numéro (n°49 - hiver 2015), disponible en kiosque, un dossier sur l'armée française...

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Au sommaire du dossier :

De livres blancs en lois de programmation

Une armée au format stade de France ?

Harkis des Yankees ? Merci Sarkozy !

Entretien avec Magnus Martel

Messieurs les généraux, vous devez parler maintenant !

Quels ennemis ?

Entretien avec le colonel Jacques Hogard

Mourir pour ça ?

L'armée dernière société féodale

On trouvera aussi un entretien avec Farida Belghoul, , des articles sur la répression antinationaliste aux Etats-Unis, sur Claude Seignolle, sur les précurseurs de l'écologie politique, sur la folk irlandaise ou sur John Ford, ainsi que de nombreuses notes de lectures et une rubrique musique

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Si, si, l’Égypte achète bien des Rafale!

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Si, si, l’Égypte achète bien des Rafale!
 
Le contrat d’armement avec l’Égypte est confirmé ce jeudi et doit être paraphé lundi prochain par les chefs d’État respectifs.
 
Ancien pilote de chasse
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Donc, le contrat d’armement avec l’Égypte est confirmé ce jeudi et doit être paraphé lundi prochain par les chefs d’État respectifs. La rapidité de la conclusion – moins de 6 mois depuis les premiers contacts – et la signature au niveau étatique suggère une double signification.

C’est le « client » qui semble être venu solliciter l’acquisition des matériels. Procédé qui bouscule les longues manœuvres de promotion et transactions commerciales habituellement nécessaires en cas de besoin annoncé et qui se conjuguent avec de redoutables défis face à la concurrence internationale.

Soit l’Égypte a choisi la France pour des raisons politiques et/ou financières, soit les performances des systèmes répondent au mieux aux menaces et objectifs présents, voire nouveaux, retenus par l’état-major égyptien.

Dans les déclarations officielles et dans les médias, on parle toujours et seulement des avions et bateaux, c’est-à-dire des « porteurs », ceux qui font de belles photos et vidéos de démonstration publique ou de revue navale. Mais ce qui en fait l’efficacité offensive réelle, les systèmes d’armes, n’est que peu révélé. C’est pourtant ce critère qui détermine une sélection judicieuse quand les pressions politiques n’y font pas obstacle.

Les missiles de MBDA et EADS qui arment chasseurs et frégates associés aux électroniques Thales ou autres sont les vrais outils d’efficacité et de supériorité. L’avenir dira, peut-être, si ce sont ces qualités opérationnelles qui ont précipité les Égyptiens sur le marché français.

David Herbert Lawrence: vers un paganisme solaire

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David Herbert Lawrence: vers un paganisme solaire

Un auteur maudit?

par Jean-Christophe Mathelin

Ex: http://www.archiveseroe.eu

L’écrivain — et peintre — britannique David Herbert Lawrence (1885-1930), que l’on ne confondra pas avec son compatriote et contemporain T.E. Lawrence, alias Lawrence d’Arabie, est essentiellement connu des lecteurs de langue française pour deux romans : L’Amant de Lady Chatterley et Le Serpent à plumes. Le premier participa aux émois de quelques générations d’adolescents (j’en suis !) qui l’empruntaient clandestinement dans la bibliothèque de leurs parents. Ajoutons que le film de J. Jaeckin (1981) avec Sylvia Christel (Emmanuelle) dans le rôle de lady Chatterley renforçait l’impression du grand public selon laquelle D.H. Lawrence n’était qu’un auteur érotique (1). Pourtant le public cultivé savait que cet écrivain “osé”, dont certaines œuvres furent interdites dans son pays, avait aussi écrit Le Serpent à plumes, du nom de la divinité aztèque Quetzalcoatl. Ce roman d’aventures mexicaines connut un grand succès de librairie dans les années 50, et passa même en épisodes quotidiens radiodiffusés sur France Culture, à l’occasion du cinquantenaire de sa publication, en 1976. D.H. Lawrence a écrit, outre une douzaine de romans, à peu près autant d’essais, 70 nouvelles, quatre pièces de théâtre et quatre recueils de poèmes.

Compte tenu de sa mort relativement précoce — il avait 45 ans —, l’œuvre est donc considérable. Lorsque l’on s’y plonge, on découvre que l’aspect sensuel de Lawrence n’est qu’une des composantes de sa conception philosophico-religieuse, beaucoup plus vaste, “païenne”, c’est-à-dire traditionnelle et cosmique.

En effet, Lawrence ne renoue-t-il pas avec l’idéal grec antique lorsqu’il affirme : « la vie n’est supportable que quand le corps et l’esprit sont en harmonie, qu’un équilibre naturel s’établit entre eux et que chacun des deux a pour l’autre un respect naturel ». Selon lui, « l’amour physique (…) permet de renouer avec les forces instinctives et naturelles de l’existence », forces éteintes dans l’homme occidental par le mode de vie moderne. De même, il reproche au Christianisme (dans lequel il a été élevé) d’être dépourvu du sens vital, d’être, comme l’avait vu Nietzsche, une religion du ressentiment collectif. À l’inverse, la sacralisation de la sexualité par le Paganisme permettait, en reconnaissant à l’homme et à la femme leur complémentarité, par-delà leurs différences, de participer à l’Ordre du Monde (2). Lawrence, pour qui la sexualité n’est pas synonyme d’orgies, écrit : « La communion des deux fleuves de sang de l’homme et de la femme, dans le sacrement du mariage, parachève la création : elle complète le rayonnement du Soleil et le rutilement des étoiles ».

Dans le présent article, nous nous intéresserons particulièrement à l’aspect païen et surtout solaire de l’écrivain car dans la conception cosmique flamboyante de Lawrence, le Soleil occupe une place centrale, comme nous le verrons à travers quelques-uns de ses ouvrages.

Un roman païen : “Le Serpent à plumes”

dhl2268068633.jpgCette fresque mystico-politique a été écrite dans un village du Nouveau-Mexique en 1925. L’action se passe au Mexique, riche de son passé, mais usé, décadent, vidé de sa substance par les trois grands maux apportés par l’homme blanc, qui sont (selon Lawrence) le Christianisme, l’américanisme, le socialisme. Un homme est particulièrement conscient de cette déchéance, c’est l’archéologue-historien Don Ramon. Cet aristocrate de l’esprit sait pourtant qu’une chose pourra sauver son pays : le retour, aux anciennes valeurs, incarnées par le Dieu Quetzalcoatl, fils du Soleil, Seigneur de la Sagesse et de l’étoile du matin. Don Ramon ne se dissimule pas les difficultés de l’entreprise : pour amener le Mexique à renouer avec ses traditions glorieuses, il lui faudra combattre à la fois l’amour universel de la religion trompeuse, le culte du dollar et la classe politique corrompue. Tâche immense dans laquelle il sera aidé par Don Cipriano, un général auquel ses hommes ont voué leur vie pour rétablir le culte de Huitzilopochtli, Dieu du Soleil et de la guerre. Unis par un idéal commun et une amitié sans faille, « l’homme de Quetzalcoatl » (Ramon l’Européen) et « l’homme de Huirzilopochtli » (Cipriano l’indien) mènent une sorte de croisade païenne, qui connaît un succès croissant auprès du peuple. Celui-ci est en effet sensible aux beaux hymnes de Ramon, qui annoncent que Jésus ayant fait son temps, les anciens Dieux vont renaître. Une Irlandaise, Kate, se joint à eux. Fascinée par ce retour d’un pays à sa culture ancestrale, déçue par la société moderne, elle ira jusqu’à épouser Cipriano (bien qu’il lui reste toujours étranger) et devenir ainsi Malitzi, la Déesse de la végétation. Mais le jour où la religion de Quetzalcoatl sera déclarée religion officielle du Mexique, Kate repartira vers l’Europe. Don Ramon la charge d’une mission : « Dites aux gens de votre Irlande de faire comme nous ici ». C’est là que le livre de Lawrence prend tour son sens. À travers Ramon, c’est aux Européens que Lawrence s’adresse, car, malgré ses errances aux quatre bouts du monde (motivées par les persécutions subies en Angleterre), il n’a jamais cessé de penser au salut de l’Europe. Ramon, bâtisseur d’une nouvelle histoire, jette un pont entre le plus lointain passé et le plus lointain futur, là où l’homme atteindra à la plus grande vie. À l’opposé du cosmopolitisme uniformisant, il souhaite que chaque peuple retrouve ses racines spirituelles, chacun invoquant son Hermès, son Wotan ou son Mithra.

La solarité au féminin : “L’Amazone fugitive”

Deux ans après Le Serpent à plumes, paraissait ce recueil de nouvelles, du titre de la plus longue et de la plus connue d’entre les nouvelles. L’Amazone fugitive est inspirée, elle aussi, du séjour de Lawrence au Nouveau-Mexique, et de son admiration pour ces Indiens Pueblos, adeptes du culte solaire (3). Lawrence met à nouveau en scène une femme blanche au Mexique. Comme Kate, elle est désillusionnée par une vie terne. Elle décide un jour d’abandonner le ranch de son mari et ses enfants pour rejoindre une mystérieuse tribu indienne, censée avoir conservé l’antique religion aztèque. Au terme de son périple, l’amazone fugitive rencontre trois Indiens qui la conduisent enfin dans la fameuse tribu.

« Il dit : Pourquoi a-t-elle quitté sa maison et les hommes blancs ? Veut-elle apporter le Dieu de l’homme blanc aux Chilchuis ? Non, répliqua-t-elle avec témérité. J’ai quitté moi-même le Dieu de l’homme blanc. Je suis venue chercher le Dieu des Chilchuis. (…) Il demande si vous avez apporté votre cœur aux Dieux des Chilchuis, traduisit le Jeune Indien. Dites-lui que oui, répondit-elle automatiquement. »

Traitée avec égard par ses hôtes, dont elle est néanmoins prisonnière, elle découvre peu à peu l’importance fondamentale du culte solaire pour ces Indiens. Elle réalise ainsi le sens inconscient de sa fuite : venir s’offrir en sacrifice au Dieu-Soleil. Même si cette idée lui fait parfois horreur, elle comprend qu’elle doit aller jusqu’au bout de sa quête, sans regrets :

«  Faut-il que je meure et que je sois livrée au Soleil ? demanda-t-elle.

- Un jour, dit-il avec un sourire évasif. Un jour ou l’autre nous mourrons tous. »

Nous trouvons ici un autre thème lawrencien : plutôt une mort glorieuse et volontairement choisie (on pense ici aux kamikaze) que de vivre en mort-vivant , comme la société moderne nous l’impose. Pendant les mois précédant le solstice d’hiver, où elle sera sacrifiée, elle sentira se développer en elle les mille liens la reliant à l’Univers. Lawrence est un animiste et un panthéiste convaincu ; il décrit admirablement « ce sentiment exquis (…) de se fondre dans la beauté et l’harmonie des choses » : 

« Alors elle entendit les grandes étoiles, qu’elle voyait au ciel dans l’encadrement de sa porte ouverte, parler par leur mouvement et leur éclat, faire des confidences au Cosmos tandis qu’elles dansaient en formant de parfaites figures pareilles à des clochettes au firmament et se croisaient et se groupaient dans la danse éternelle, séparées par des espaces sombres. Et, les jours froids et nuageux, elle entendait les flocons de neige qui gazouillaient et sifflaient timidement dans le ciel comme des oiseaux qui s’assemblent et s’envolent en automne, puis brusquement poussaient un cri d’adieu vers la lune invisible et s’esquivaient des plaines de l’air en dégageant une douce chaleur. Elle-même criait à la Lune invisible de ne plus être en colère, de refaire la paix avec le Soleil invisible comme une femme qui cesse d’être irritée dans sa maison. Et elle sentait que la Lune se radoucissait pour le Soleil dans le ciel hivernal quand la neige tombait avec un abandon languissant et glacé, tandis que la paix du Soleil se mêlait dans une sorte d’unisson à la paix de la Lune ».

dhl214.jpgEt le jour venu, c’est sans état d’âme qu’elle accomplira son destin. Une autre nouvelle du même recueil, intitulée Soleil, reprend encore ce thème de la femme mûre insatisfaite de son existence, mais il est traité de manière beaucoup plus pacifique, comme un conte naturiste. Juliette quitte les États-Unis, où elle dépérit, pour le Soleil de la Méditerranée. Là commencera pour elle une nouvelle existence à travers un face à face quotidien avec l’Astre divin (évoquant l’expérience d’Anna de Noailles [4]). Elle s’épanouira enfin sous ses rayons qui harmonisent à la fois le corps et l’âme :

« À sa connaissance du Soleil, à la certitude que le Soleil la connaissait dans le sens cosmique et charnel du mot, s’ajoutait une impression de détachement et un certain mépris pour tous les êtres humains. Ils étaient si loin des éléments primordiaux, si privés de Soleil. Ils étaient pareils aux vers des cimetières. »

Le jugement très dur de Lawrence sur ses contemporains résulte de sa conception selon laquelle « la seule raison de vivre est d’être pleinement vivant ». Or Lawrence reproche à la civilisation moderne de tuer l’étincelle divine dans l’individu, qui apparaît, dès lors, comme incomplet, endormi. Seul l’homme “primitif”, qu’il a rencontré notamment chez les Indiens, est pleinement humain car il se fie à son instinct. Cet homme a de plus à ses yeux l’immense avantage « d’avoir conservé avec l’Univers des liens mystérieux ».

Le nouveau Discours sur Hélios-Roi : “Apocalypse”

dhl19613.jpgCette pensée, que Lawrence exprime de manière allégorique dans ses romans et nouvelles, sera explicite dans son dernier ouvrage, paru un an après sa mort, et qui représente son testament spirituel. Apocalypse est l’étude fouillée du texte de Jean de Patmos, qui clôt le Nouveau Testament. Si la notion même d’apocalypse lui répugne, à cause de cet « ignoble désir de fin du monde », Lawrence s’intéresse à cet écrit car il y découvre deux influences opposées. Tout d’abord, le message de ceux qui « ne peuvent même pas supporter l’existence de la Lune et du Soleil », mais par-delà la strate judéo-chrétienne, il y trouve une strate païenne. Car pour faire passer de manière frappante cette vision apocalyptique, le ou les auteurs ont eu recours à un langage, à une symbolique cosmiques, donc païens (5). L’étude de l’Apocalypse est ainsi pour Lawrence prétexte à comparer entre elles ces deux conceptions du monde antagonistes :

« Ne nous figurons pas que nous voyons le Soleil comme le voyaient les civilisations anciennes. Nous ne voyons qu’un petit luminaire scientifique, réduit à un ballon de gaz enflammé. Dans les siècles précédant Ézéchiel et Jean, le Soleil était encore une réalité magnifique. Les hommes en tiraient force et splendeur, et lui rendaient hommage, lustre et remerciements. À l’époque de Jésus, les hommes ont fait du ciel une machine de destin et de fatalité, une prison. Les chrétiens s’évadaient de cette prison en reniant radicalement le corps. Mais hélas, quelles petites évasions, ces évasions par reniement ! — ce sont les plus fatales des évasions. La chrétienté et notre civilisation idéaliste n’ont été qu’une longue évasion, cause de stagnation infinie et de misère — la misère que les gens connaissent aujourd’hui, qui ne vient pas d’un manque physique, mais d’une façon plus mortifère, d’un manque de désir vital. Mieux vaut manquer de pain que manquer de vie — grande évasion dont le seul fruit est la machine ! »

Lawrence développe sa vision d’un Paganisme solaire, qui rejoint l’expérience des grands mystiques et anticipe l’inconscient jungien :

« Et certaines des grandes images de l’Apocalypse remuent en nous d’étranges profondeurs, nous procurent une étrange et sauvage vibration pour la liberté, la vraie liberté : fuite vers quelque chose et non fuite vers nulle part. Fuir la petite cage exiguë de notre univers, exiguë car elle n’est qu’une extension à sens unique, une suite morne sans aucune signification ; la fuite vers le Cosmos vital, vers un Soleil à la vie grande et sauvage, qui abaisse ses regards pour nous raffermir, ou bien, foudroyant, merveilleux, passe son chemin. Qui dit que le Soleil ne peut pas me parler ! Le Soleil a une vaste conscience flamboyante, moi j’en ai une petite. Quand j’arrive à me débarrasser de mon fatras d’idées et de sentiments personnels, et à descendre jusqu’à mon être solaire dépouillé (6), alors le Soleil et moi pouvons nous entretenir sur l’heure, échange flamboyant, il me donne vie, Soleil de vie, et je lui envoie un peu d’une vivacité nouvelle venue d’un monde au sang vif — le grand Soleil (…) aime le sang rouge et vif de la vie, et peut l’enrichir à l’infini si nous savons comment le recevoir.  »

Ce Paganisme solaire est naturellement complémentaire d’un Paganisme lunaire :

« Et nous avons perdu la Lune, la Lune fraîche, brillante et changeante. C’est elle qui peut toucher nos nerfs, les polir de son rayonnement soyeux et les policer par sa fraîche présence. Car la Lune est la maîtresse et la mère de nos corps aquatiques, le corps pâle de notre conscience nerveuse et de notre chair moite. La Lune pourrait nous apaiser et nous guérir entre ses bras comme une grande et fraîche Artémis. Mais nous l’avons perdue, nous l’ignorons dans notre stupidité, et rageuse, elle nous fixe et nous cingle de coups de fouet nerveux. Oh ! prenons garde à la coléreuse Artémis des cieux nocturnes, prenons garde à la rancune et au croissant d’Astarté.  »

Mais attention, prévient Lawrence, le culte solaire n’a rien à voir avec la moderne “bronzette” :

«  Nous ne pouvons nous assimiler le Soleil en nous couchant tout nus comme des cochons sur une plage. Le Soleil lui-même qui nous bronze nous désagrège du dedans (…) il ne peur que fondre sur nous et nous détruire (…) dragon de destruction et non plus faiseur de vie. (…) Nous ne pouvons nous assimiler le Soleil que par une sorte de culte, de même avec la Lune — en décrétant un culte au Soleil ».

Il s’agit d’un état de conscience et d’un vitalisme (7) :

« Il y a une éternelle correspondance vitale entre notre sang et le Soleil : il y a éternelle correspondance vitale entre nos nerfs et la Lune. Si nous perdons le contact et l’harmonie avec la Lune et le Soleil, tous deux se retournent contre nous comme deux grands dragons de destruction. Le Soleil est une source de vitalité sanguine, il rayonne de force à notre égard. Mais si une fois nous lui résistons en disant : ce n’est qu’un ballon de gaz ! — alors la vraie vitalité rayonnante de sa lumière se change en subtile force désagrégeante et nous défait. Même chose pour la Lune, les planètes, les grandes étoiles. Ce sont nos producteurs ou nos destructeurs, il n’y a pas d’échappatoire. »

Ce Paganisme est aussi un panthéisme (8) :

« Le Cosmos et nous-mêmes ne faisons qu’un. Le Cosmos est un grand organisme vivant dont nous faisons toujours partie. Le Soleil est un grand cœur dont les pulsations parcourent jusqu’à nos veines les plus fines. La Lune est un grand centre nerveux étincelant d’où nous vibrons sans cesse. Qui peut dire le pouvoir que Saturne a sur nous, ou Vénus ? C’est un pouvoir vital, ondoiement extrême qui nous traverse sans interruption. Et si nous renions Aldébaran, Aldébaran nous transperce d’infinis coups de poignards. Celui qui n’est pas avec nous est contre moi ! — c’est la loi cosmique. Et tout ceci est vrai à la lettre, comme le savaient les hommes du temps passé, et comme ils le sauront à nouveau ».

Malheureusement, le lien cosmique s’est dégradé depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours :

« Or la connexion en nous est rompue, les centres sont morts. Notre Soleil, tellement plus banal, est tout autre chose que le Soleil cosmique des Anciens. Nous pouvons voir ce que nous appelons Soleil, mais nous avons perdu Hélios pour toujours, et plus encore le grand globe des Chaldéens. Nous avons perdu le Cosmos, nous en avons déconnecté notre sensibilité, c’est notre principale tragédie. Qu’est-ce que notre minable petit amour de la nature — la Nature — comparé à une ancienne et magnifique vie commune avec le Cosmos, honorée du Cosmos ! (…) Le Soleil ne nous nourrit plus, ni la Lune. En langage mystique, la Lune s’est obscurcie et le Soleil est devenu noir. Quand j’entends des gens modernes se plaindre d’être seuls, je sais ce qui est arrivé. Ils ont perdu le Cosmos ».

Il nous faut donc retrouver une sensibilité, une conscience cosmiques :

«  Nous ne manquons ni d’humanité ni de subjectivité ; ce dont nous manquons, c’est de vie cosmique, du Soleil en nous et de la Lune en nous. (…) Maintenant, il nous faut retrouver le Cosmos, et ça ne s’obtient pas par un tour de passe-passe mental. Il nous faut revivre tous les réflexes de réponse qui sont morts en nous. Les tuer nous a pris deux mille ans. Qui sait combien de temps il faudra pour les ranimer ?  »

Nous avons ici l’ouvrage capital de la pensée lawrentienne, qui expose dans un style éblouissant son Paganisme panthéiste et solaire. Un des plus beaux discours sur Hélios-Roi depuis celui de l’Empereur Julien ! On peut considérer cet écrit inclassable (9), mais sublime, comme le successeur du Zarathoustra de Nietzsche, auquel il s’apparente par le style et la recherche de valeurs supérieures (10).

Les poèmes solaires de Pensées

Parues également à titre posthume, quelques années après Apocalypse, on retrouve dans ce recueil les différentes facettes de l’auteur. Le Soleil y est omniprésent, comme dans le charmant poème « Femmes solaires  », qui rejoint totalement le personnage de Juliette :

« Comme ce serait étrange si des femmes s’avançaient et disaient :

Nous sommes les femmes solaires !
Nous n’appartenons ni aux hommes ni à nos enfants ni à nous-mêmes
Mais au Soleil.
Ah ! quel délice de sentir le Soleil sur moi !
Quel délice de s’ouvrir comme une fleur
Lorsqu’un homme vient et vous regarde
Le visage plein de lumière, de sorte qu’une femme
Ne peut que s’ouvrir comme une fleur
Percée par les rayons étincelants ».

Les préoccupations sociales de Lawrence apparaissent dans le poème « Les classes moyennes », où il proclame son mépris pour la bourgeoisie :

« Les classes moyennes
Sont sans Soleil.
Elles n’ont que deux étalons,
L’homme et l’argent,
Elles n’ont absolument aucune parenté avec le Soleil. »

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En politique, sa conception aristocratique l’amène à se situer en dehors des partis classiques. Il s’en exprime dans « Démocratie » :

« Je suis démocrate dans la mesure où j’aime dans l’homme sa liberté solaire.
Je suis aristocrate dans la mesure où je hais l’étroit esprit de possession.
J’adore le Soleil en tous les hommes
Lorsque je vois briller sur un front
Clair et sans peur, si petit soit-il.
Mais lorsque je vois ces ternes hommes qui arrivent à la puissance
Si laids, pareils à des cadavres, absolument privés de Soleil
Et qui se dandinent machinalement
Comme de gros esclaves victorieux,
Alors je suis plus que radical,
J’ai envie d’amener la guillotine.
Et lorsque je vois des travailleurs
Pâles, vils, semblables à des insectes
Machinalement affairés
Qui vivent comme des poux sur une maigre pitance
Et ne regardent jamais plus haut,
Alors je voudrais, comme Tibère, que la foule n’eût qu’une tête
Pour que je pusse la trancher.
Lorsque les êtres sont totalement dépourvus de Soleil
Ils ne devraient pas exister »

Dans « l’Espace » reparaissent les conceptions panthéistes d’Apocalypse :

« L’espace, bien sûr, est vivant,
C’est pourquoi il bouge ;
Et c’est ce qui le rend éternellement spacieux et aéré.
Quelque part en lui est un cœur sauvage
Dont les battements me transpercent
Et je l’appelle le Soleil ;
Et je me sens aristocrate, plein de noblesse,
Lorsqu’un battement me traverse
Venant du cœur sauvage de l’espace, que je nomme Soleil suprême. »

Pour Lawrence comme pour Nietzsche, la morale chrétienne n’est qu’une morale d’esclaves, avec sa comptabilité anxieuse du péché. La vraie immoralité est pour lui très différente, ainsi qu’il l’a exprimée dans le poème du même nom :

« Il est immoral
D’être mort-vivant,
Éteindre en soi le Soleil
Et l’éteindre dans les autres »

Lawrence, héraut du Soleil

Initié, visionnaire, Lawrence l’a certes été. Comme tous les prophètes, il fut d’abord incompris, à commencer dans son propre pays. Précurseur de la révolution sexuelle, il avait aussi dénoncé les dangereux mirages de la société industrielle. En cette fin de millénaire, où l’homme occidental met toute la planète en danger, où nos systèmes sans âme génèrent toutes sortes de pathologies abjectes, combien les faits ont abondé dans son sens ! Sa vie illustre parfaitement les mots de Teilhard de Chardin : « Ceux qui ont raison trop tôt s’exposent à finir en hérétiques ». Lawrence avait aussi prévu la renaissance du Paganisme, ce qui lui fut reproché. Cette renaissance païenne, aujourd’hui évidente, est pour nous indissociable d’un réveil de la solarité, auquel nous travaillons. Lawrence, chantre du Soleil, nous montre la voie : par la hauteur de ses visions, par la force de son art, il doit être considéré comme l’un des grands représentants de la solarité du XXe siècle.

► Jean-Christophe Mathelin, Antaios n°14, 1999.

Docteur en géologie, JC Mathelin est professeur. Depuis 1992, il anime la revue Solaria et le Cercle de Recherches sur les Cultes Solaires. Il prépare une anthologie des hymnes et prières au Soleil.

Notes :

  • (1) Le génie littéraire de D.H. Lawrence est aujourd’hui largement reconnu et ses audaces érotiques ont été dépassées depuis, par des auteurs qui n’ont pas son talent.
  • (2) A. Maupertuis, Le sexe et le plaisir avant le christianisme : L’érotisme sacré, Retz, Paris 1977.
  • 3) Voir à ce sujet C.G. Jung, Ma vie, Gallimard, 1962.
  • 4) Notamment les poèmes « La Prière au Soleil » et « L’Accueil au Soleil » : cf. Solaria n°7.
  • 5) Le succès historique de la Bible auprès des populations européennes, a priori peu réceptives aux religions du désert, pourrait entre autres s’expliquer par le fait qu’elles y auraient reconnu des éléments indo-européens : un message apollinien dans l’Évangile de Jean (le Prologue par ex.), une eschatologie iranienne dans l’Apocalypse, etc.
  • 6) Pour Jung, lorsque le mystique descend au fond de son âme, il y trouve le « Soleil de l’au-delà ». Voir C.G. Jung, Métamorphoses de l’âme et ses symboles, Librairie de l’Université - Georg et Cie, Genève, 1983.
  • 7) La théorie du vitalisme solaire fut soutenue notamment par le stoïcien Posidonius. Voir F. Cumont, La Théologie solaire du paganisme romain, Mémoires présentés à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l’Institut de France, II, 2, Paris, 1913.
  • 8) Vieille théorie stoïcienne. Voir l’article « Panthéisme » dans l’Encyclopaedia Universalis.
  • 9) Osons une comparaison avec Citadelle de Saint-Exupéry, livre posthume et philosophique, un peu décousu, mais profond et poétique.
  • (10) Notamment le très solaire Prologue.


A lire :

  • Le Serpent à plumes, Stock, 1957, (Londres, 1926).
  • L’Amazone fugitive, Stock, 1976, (Londres 1928).
  • Apocalypse, Balland, 1978, (Londres 1931).
  • Matinées mexicaines - Pensées, Stock, 1986 (Londres 1935).

Five Reasons Congress Should Reject Obama’s ISIS War

No More Rubber Stamps

Five Reasons Congress Should Reject Obama’s ISIS War

by PETER CERTO

Ex: http://www.counterpunch.org

clear.jpgAt long last, the Obama administration has submitted a draft resolution to Congress that would authorize the ongoing U.S.-led military intervention against the Islamic State, or ISIS.

The effort comes more than six months after the U.S. began bombing targets in Iraq and Syria. Since then, some 3,000 U.S. troops have been ordered to Iraq, and coalition air forces have carried out over 2,000 bombing runs on both sides of the border. Better late than never? Maybe not. The language proposed by the White House would authorize the president to deploy the U.S. military against the Islamic State and “associated persons or forces” for a period of three years, at which point the authorization would have to be renewed. In an attempt to reassure members of Congress wary of signing off on another full-scale war in the Middle East, the authorization would supposedly prohibit the use of American soldiers in “enduring offensive ground combat operations.” It would also repeal the authorization that President George W. Bush used to invade Iraq back in 2002.

The New York Times describes the draft authorization as “a compromise to ease concerns of members in both noninterventionist and interventionist camps: those who believe the use of ground forces should be explicitly forbidden, and those who do not want to hamstring the commander in chief.” As an ardent supporter of “hamstringing the commander in chief” in this particular case, let me count the ways that my concerns have not been eased by this resolution.

1. Its vague wording will almost certainly be abused. For one thing, the administration has couched its limitations on the use of ground forces in some curiously porous language. How long is an “enduring” engagement, for example? A week? A year? The full three years of the authorization and beyond? And what’s an “offensive” operation if not one that involves invading another country? The resolution’s introduction claims outright that U.S. strikes against ISIS are justified by America’s “inherent right of individual and collective self-defense.” If Obama considers the whole war “inherently defensive,” does the proscription against “offensive” operations even apply? And what counts as “combat”?

In his last State of the Union address, Obama proclaimed that “our combat mission in Afghanistan is over.” But only two months earlier, he’d quietly extended the mission of nearly 10,000 U.S. troops in the country for at least another year. So the word seems meaningless. In short, the limitation on ground troops is no limitation at all. “What they have in mind,” said California Democrat Adam Schiff, “is still fairly broad and subject to such wide interpretation that it could be used in almost any context.” Any context? Yep. Because it’s not just the ISIS heartland we’re talking about.

2. It would authorize war anywhere on the planet. For the past six months, we’ve been dropping bombs on Iraq and Syria. But the draft resolution doesn’t limit the authorization to those two countries. Indeed, the text makes no mention of any geographic limitations at all. That could set the United States up for war in a huge swath of the Middle East. Immediate targets would likely include Jordan or Lebanon, where ISIS forces have hovered on the periphery and occasionally launched cross-border incursions. But it could also rope in countries like Libya or Yemen, where ISIS knockoff groups that don’t necessarily have any connection to the fighters in Iraq and Syria have set up shop. This is no theoretical concern. The Obama administration has used Congress’ post-9/11 war authorization — which specifically targeted only the perpetrators of the 9/11 attacks and their patrons and supporters — to target a broad array of nominally “associated forces” in a stretch of the globe reaching from Somalia to the Philippines.

In fact, the administration has used the very same 2001 resolution to justify its current intervention in Iraq and Syria — the very war this new resolution is supposed to be authorizing. How does the new resolution handle that?

3. It leaves the post-9/11 “endless war” authorization in place. Yep. That means that even if Congress rejects his ISIS resolution, Obama could still claim the authority to bomb Iraq and Syria (not to mention Lebanon, Jordan, Yemen, Libya, and beyond) based on the older law. It also means that if Congress does vote for the war but refuses to reauthorize it three years from now, some future president could fall back on the prior resolution as well.

Obama is explicit about this point. In his accompanying letter to Congress, the president claims that “existing statutes provide me with the authority I need to take these actions” against ISIS. Yes, you read that right: Obama claims he doesn’t even need the authority he’s writing to Congress to request. And he’s saying so in the very letter in which he requests it. So what does that say about this authorization?

obama_isis_war_460.jpg4. It’s a charade. Obama says that the war resolution is necessary to “show the world we are united in our resolve to counter the threat posed by” ISIS. Secretary of State John Kerry added in a statementthat an authorization would send “a clear and powerful signal to the American people, to our allies, and to our enemies.” But as any kid who’s taken middle school civics could tell you, the point of a war resolution is not to “show the world” anything, or “send a signal” to anyone.

The point is to encourage an open debate about how the United States behaves in the world and what acts of violence are committed in our name. Most importantly, it’s supposed to give the people’s representatives (such as they are) a chance to say no. Without that, it’s little more than an imperial farce. Which is a shame. Because an empty shadow play about the scope of the latest war leaves out one crucial perspective…

5. War is not going to stop the spread of ISIS. ISIS has flourished almost entirely because of political breakdown on both sides of the Iraq-Syria border.

That breakdown has been driven by a mess of factors — local sectarian tensions and a brutal civil war in Syria, assuredly, but also the catastrophic U.S. invasion of Iraq, ongoing U.S. support for a sectarian government in Baghdad that has deeply alienated millions of Sunnis, and helter-skelter funding for a variety of Syrian rebel groups by Washington and its allies. Military intervention fixes precisely none of these problems, and indeed it repeats many of the same calamitous errors that helped to create them. A better strategy might focus on humanitarian assistance, strictly conditioned aid, and renewed diplomatic efforts to secure a ceasefire and power-sharing agreement in Syria, equal rights for minority populations in Iraq, and a regional arms embargo among the foreign powers fueling the conflict from all sides. But as Sarah Lazare writes for Foreign Policy In Focus, saying yes to any of those things requires saying no to war. That means not just rejecting the ISIS authorization the administration wants now, but also the 2001 law it’s used to justify the war so far. If you feel similarly, I’d encourage you to write your member of Congress immediately and let them hear it: No more rubber stamps. No more shadow play.

Peter Certo is the editor of Foreign Policy In Focus.

Io, Limonov. Noi siamo l’Europa. E l’Ucraina è un’invenzione

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Io, Limonov. Noi siamo l’Europa. E l’Ucraina è un’invenzione

di Paolo Valentino

Fonte: Corriere della Sera

«Nell’ultimo anno la società russa è cambiata radicalmente. Abbiamo vissuto più di due decenni di umiliazioni, come Paese e come popolo. Abbiamo subìto sconfitta dopo sconfitta. Il Paese che i russi avevano costruito, l’Unione Sovietica, si è suicidato. È stato un suicidio assistito da stranieri interessati. Per 23 anni siamo stati in piena depressione collettiva. Il popolo di un grande Paese ha un costante bisogno di vittorie, non necessariamente militari, ma deve vedersi vincente. La riunione della Crimea alla Russia è stata vista dai russi come la vittoria che ci era mancata per così tanto tempo. Finalmente. È stata qualcosa di paragonabile alla Reconquista spagnola».

vol07.jpgÈ stato tutto nella sua vita, Eduard Veniaminovich Savenko, alias Eduard Limonov. Teppista di periferia, giornalista, forse agente del Kgb, mendicante, vagabondo, maggiordomo di un nababbo progressista americano, poeta, scrittore à la page nei salon parigini, dissidente, irresistibile seduttore, cecchino nelle Tigri di Arkan durante la decomposizione della Jugoslavia, leader politico, fondatore del Partito nazional-bolscevico, prima di vederlo sciolto e di creare L’Altra Russia.

Ma Limonov, aspro come l’agrume da cui viene il suo pseudonimo, è soprattutto un antieroe, un esteta del gesto, un outsider che ha sempre scelto di proposito la parte sbagliata, senza mai essere un perdente. Al fondo, Eduard Limonov è un grande esibizionista, che però non ha mai avuto paura di rischiare e di pagare prezzi anche molto alti, per tutti i due anni di prigionia, culminati nel 2003 nei due mesi trascorsi nella colonia penale numero 13, nelle steppe intorno a Saratov. Può quindi sembrare paradossale che, per la prima volta nella sua vita spericolata, il personaggio reso celebre dall’omonimo libro di Emmanuel Carrère si ritrovi non più ai margini, non più nelle catacombe della conversazione nazionale russa, eccentrico carismatico in grado di appassionare poche decine di desperados, ma sia in pieno mainstream, aedo dell’afflato nazionalista, che i fatti d’Ucraina e la reazione dei Paesi occidentali hanno acceso nello spirito collettivo della nazione.

Limonov riceve «la Lettura» nel suo piccolo appartamento nel centro di Mosca, non lontano dalla Piazza Majakovskij. Un giovane alto e robusto viene a prenderci per strada, accompagnandoci su per le scale. Un altro marcantonio ci apre la porta blindata. Sono i suoi militanti, che gli fanno da guardie del corpo. Avrà anche 71 anni, ma a parte i capelli argentei, ne dimostra venti di meno. Magro, il volto affilato, il famoso pizzo, l’orecchino, è tutto vestito di nero, pantaloni attillati e giubbotto senza maniche su golf a collo alto. Parla con una voce sottile, leggermente stridula. Ha modi molto miti e gentili, totalmente fuori tema con i furori che hanno segnato la sua vita. «Voi occidentali non state capendo nulla », esordisce, mentre offre una tazza di tè.

Che cosa non capiamo?
«Che il Donbass è popolato da russi. E che non c’è alcuna differenza con i russi che abitano nelle regioni sud-occidentali della Federazione, come Krasnodar o Stavropol: stesso popolo, stesso dialetto, stessa storia. Putin sbaglia a non dirlo chiaramente agli Usa e all’Europa. È nel nostro interesse nazionale».

Quindi l’Ucraina per lei è Russia?
«Non tutta. L’Ucraina è un piccolo impero, è composta dai territori presi alla Russia e da quelli presi a Polonia, Cecoslovacchia, Romania e Ungheria. I suoi confini sono le frontiere amministrative della Repubblica Socialista Sovietica dell’Ucraina. Non sono mai esistiti. È territorio immaginario che, ripeto, esisteva solo a scopi burocratici. Prenda Leopoli, cosiddetta capitale del nazionalismo ucraino: lo sapeva che l’Ucraina l’ha ricevuta nel 1939 per effetto della firma del Patto Molotov-Ribbentrop? In quel momento il 57% della popolazione era polacca, il resto erano ebrei. Di ucraini poche tracce. Il Sud del Paese poi venne dato all’Ucraina dopo essere stato conquistato dall’Armata Rossa. Questa è la storia. Ma quando l’Ucraina ha lasciato l’Urss non ha restituito quei territori, a cominciare dalla Crimea ovviamente, che le era stata regalata da Krusciov nel 1954. Non capisco perché Putin abbia ancora paura di dire che Donbass e Russia sono la stessa cosa».

Forse perché ci sono confini riconosciuti a livello internazionale.
«A nessuno fregò nulla dei confini internazionalmente riconosciuti nel 1991, quando l’Unione Sovietica fu sciolta. Qualcuno disse qualcosa? No. Questa è la mia accusa all’Occidente: applica due standard alle relazioni internazionali, uno per i Paesi come la Russia e uno per se stesso. Non ci sarà pace in Ucraina fin quando non lascerà libere le colonie, intendo il Donbass. L’errore di Putin è non dirlo apertamente».

Forse Putin fa così perché non vuole annettere il Donbass come ha fatto con la Crimea, perché sono solo problemi.
«Forse lei ha ragione. Forse non avrebbe voluto neppure la Crimea. Ma il problema è suo, gli piaccia o meno. È il capo di Stato della Russia. E rischia la reputazione».

Non si direbbe, a giudicare dalla sua popolarità, che rimane superiore all’80%.
«È ancora l’effetto inerziale della Crimea. Ma se abbandonasse il Donbass al suo destino, lasciandolo a Kiev, con migliaia di volontari russi sicuramente destinati a essere uccisi, la sua popolarità si scioglierebbe come neve al sole. Non sembra, ma Putin è in un angolo».

Che cosa farà, secondo lei?
«Reagisce bene. Si sta radicalizzando. Ha capito che gli accordi di Minsk sono una balla, aiutano solo il presidente ucraino Poroshenko. Anche se controvoglia, dovrà agire. Quando un anno fa emerse il problema della Crimea, Putin era preso dall’Olimpiade di Sochi, che considerava l’impresa della vita. Era felice. Ma fu obbligato a usare i piani operativi dell’esercito russo, che ovviamente esistevano da tempo. Certo la Crimea è stata la sua vittoria, anche se malgré lui. Il Donbass non era affatto nel suo orizzonte. In Occidente tutti lo accusano di volerlo annettere, in realtà è molto esitante».

Limonov-mes-prisons.jpegDopo l’Ucraina quale sarà il prossimo territorio da riconquistare, i Paesi baltici?
«Intanto non penso che i Paesi baltici abbiano nulla a che fare con la Russia. Quanto all’Ucraina, credo che dovrebbe esistere come Stato, composto dalle nove province occidentali che possono essere considerate ucraine. Non sarò io a negare la loro cultura eccezionale e la loro bella lingua. Ma, ripeto, lascino i territori russi».

Lei lo ha attaccato molto in passato: Putin è o no il leader giusto per la Russia?
«Siamo un regime autoritario. E Putin è il leader che ci ritroviamo. Non c’è alcuna possibilità di mandarlo via. Ma c’è una differenza tra il Putin dei due primi mandati e quello di oggi. Il primo fu pessimo, soprattutto impegnato a gestire il suo complesso d’inferiorità del piccolo ufficiale del Kgb. Gli piaceva la compagnia dei leader internazionali, Bush junior, Schröder, Berlusconi. Ma nel tempo ha imparato. È migliorato. Ha detto addio alle luci del varietà e si è messo al lavoro sul serio. Vive tempi difficili, ma fa ciò che è necessario. E non è possibile oggi chiedergli di non essere autoritario».

Ma la Russia può non essere un Paese autoritario?
«Se Obama continua a dire che ci devono punire, ci costringe a darci dei leader autoritari».

Che cos’è per lei la Russia?
«La più grande nazione europea. Siamo il doppio dei tedeschi. A dirla tutta, noi siamo l’Europa. La parte occidentale è una piccola appendice, non solo in termini di territorio, ma anche di ricchezze».

Per la verità l’Ue è la prima potenza commerciale al mondo.
«Ci sono cose più importanti del commercio e dei mercati».

Ma se siete la più grande potenza europea, perché siete così nazionalisti?
«Non siamo più nazionalisti di francesi o tedeschi. Siamo una potenza più imperiale che nazionalista. Le ricordo che in Russia vivono più di 20 milioni di musulmani, ma non sono immigrati, sono qui da sempre. Noi siamo anti-separatisti. Certo, in Russia c’è anche un nazionalismo etnico, per fortuna minoritario, ma per noi significa soltanto guai. Io non sono un nazionalista russo, non lo sono mai stato. Mi considero un imperialista, voglio un Paese con tante diversità ma riunito sotto la civiltà, la cultura e la storia russe. La Russia può esistere solo come mosaico».

Ma siete o no parte del mondo occidentale?
«Non è importante. È una questione dogmatica, senza significato reale. La Corea del Sud è parte del mondo occidentale? No, eppure viene considerata come tale. Dov’è la frontiera dell’Occidente? Non è rilevante per i russi».

Che cosa contraddistingue l’identità russa?
«La nostra storia. Noi non siamo migliori degli altri, ma non siamo neppure peggiori. Non accettiamo di essere trattati come inferiori, snobbati o peggio umiliati. Questo ci fa molto arrabbiare. È il nostro stato d’animo attuale».

Ma, per esempio, l’Occidente si richiama ai valori della Rivoluzione francese, democrazia, divisione dei poteri, diritti umani. La democrazia è parte dei vostri valori?
«Per i russi la nozione più importante e fondamentale è quella di spravedlivost, che significa giustizia, nel senso di giustizia sociale, equità, avversione alle disuguaglianze. Penso che la nostra spravedlivost sia molto vicina a quella che voi chiamate democrazia».

Le sanzioni e la crisi economica possono minacciare il consenso di Putin?
«Penso che l’economia nel mondo di oggi sia sopravvalutata. Il motore della storia sono le passioni. Alle pressioni economiche si può resistere. E resisteremo. Certo Putin deve fare la sua parte in Donbass. Guardi alla nostra storia: l’assedio di Leningrado, la battaglia di Stalingrado. Possiamo farcela. In molti hanno provato a colpirci, da Napoleone a Hitler. Ma l’orgoglio nazionale russo pesa più delle politiche economiche e credo di conoscere bene il carattere del mio popolo».


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The Necessity of Anti-Colonialism

The Necessity of Anti-Colonialism

By Eugène Montsalvat 

Ex: http://www.counter-currents.com

Colonialisme-et-litterature_9666.jpegAnti-colonialism must be a component of any ideology that attempts to defend rooted identities. It is necessary to oppose the uprooting of peoples in the pursuit of power and wealth. In both its historical imperial form and in its modern financial guise, colonialism has warped both the colonist and colonizer, mixing, diluting, and even annihilating entire cultures and peoples. We know about the negative impact of colonialism on the colonized. However, its consequences for the people of colonial nations are rarely discussed, in order to reinforce a narrative that demonizes European history. 

Unfortunately, many patriotic, average whites feel some sort of pride in their imperial history. They do not realize that they are its victims as well. Hidden from the historical record are the poor and working class whites who served as cannon fodder for the agenda of plutocrats intent on extending their empire of wealth. They were forced to compete against foreign labor, occasionally even against slave labor. Consider how the suffering of thousands of Irish, Scottish, and English people forced to serve as indentured servants–that is, frankly, white slaves–by the British Empire in America has been conveniently erased from public knowledge. How many people know of the struggle of white Australian laborers who stood up to the English colonial power that wanted to undercut their wages with Indian and Chinese immigrants? These facts are hidden from our consciousness by our leaders, the end result being a suicidal support for an exploitative system or a guilt complex that feeds modern neocolonialism in the guise of “human rights” and “progress.”

If there is any nostalgia for the empires of the past among patriotic whites, it should be wiped away when they realize what those empires have transmogrified into. When vast empires no longer maximized profit, their controllers saw the borders between them dissolved to ensure a truly global financial oligarchy. Today the agenda behind colonialism is laid bare: it was never about bravery and exploration but about the economic exploitation of all the peoples of the world. It is not Faustian courage, but mercantile greed that drives the will to consume the entire earth.

While colonialism is not a distinctly European phenomenon, for our purposes we’ll look at how European colonialism evolved into the global neo-colonialism that plagues us today. Before what is called the “Age of Exploration” that saw the rise of European colonial empires overseas, there was a significant shift in the values of Europe. Before the Renaissance, Western Europe was dominated by feudal values, which were essentially religious in nature. Here we see superpolitical ideas dominate the political discourse. To quote Julius Evola on the feudal regime:

In this type of regime the principle of plurality and of relative political autonomy of the individual parts is emphasized, as is the proper context of the universal element, that unum quod non est pars [one that is not part of, i.e. God] that alone can really organize and unify these parts, not by contrasting but by presiding over each of them through the transcendent, superpolitical, and regulating functions that the universal embodies.

In this quote we see that the foundation of the polity is religious, its parts unified by divine power. As the feudal system declined, what was seen as the holy vocation of statecraft became replaced by simple, humanistic diplomacy. In place of spiritual unity, the emergence of the nation state and its absolutism provided the bonding forces of politics. From this great upheaval we see the rise of the mercantile classes, especially in Italy, as the feudal Holy Roman Empire receded from the peninsula. This lead to the Renaissance. While some may think of the Renaissance as the revival of Classical virtues lost under the domination of Christian despotism, it was superficial, exalting a decadent humanism and individualism not found in healthy pagan societies. Sparta it was not.

Evola recounts the consequences:

In the domain of culture this potential produced the tumultuous outburst of multiple forms of creativity almost entirely deprived of any traditional or even symbolic element, and also, on an external plane, the almost explosive scattering of European populations all over the world during the age of discoveries, explorations, and colonial conquests that occurred during the Renaissance and age of humanism. These were the effects of a scattering of forces resembling the scattering of forces that follows the disintegration of an organism.

colonExpo_1931_Affiche1.jpgEuropean colonialism began when the soul of Europe died. In place of God, stood greed and human self-adulation. The domination of materialist values we see today is a direct consequence of the inversion of values that resulted from the death of feudalism.

Like all systems where money is the highest good, the new colonial regime was dominated by mercantile forces. The financial power behind the Spanish empire was the Fugger banking dynasty, which was later replaced by Genoese merchants after Spain went bankrupt several times during the reign of Phillip II. In a manner similar to America’s foreign adventurism, Spain’s imperial dreams drove the state to ruin and left them at the mercy of avaricious creditors. This would certainly not be the last time that the benefits of colonialism have gone into the pockets of bankers at grievous expense to the people of the nation. The financial troubles of Spain lead one its erstwhile territories to declare independence and pursue its own colonial ambitions.

That would be the Netherlands, which created a mercantile empire through international banking. Much like how modern creditors hold entire nations, such as Greece, in their thrall, the Dutch merchants lent to foreign governments and then demanded concessions when they couldn’t pay. In addition, the Dutch created what is often considered the first multinational corporation to pursue their colonial profiteering, the Dutch East India Company. This corporation was imbued with great power, even the power to declare war. Thus common Dutch men would go off to die for their corporate masters. No, George Bush was not the first man to slaughter his countrymen for corporate greed. However, not to be outdone by the Dutch. The British created their own East India Company. Intense rivalry in the spice trade and over the territories of the crumbling Spanish Empire fueled violence. In 1623 agents of the Dutch East India Company massacred ten British in the employ of the British East India Company in Indonesia during the Amboyna Massacre. Eventually, their economic tensions would grow into full blown warfare, culminating in Three Anglo-Dutch wars in the 1600s. In 1688, the James II of England was overthrown by the Dutch backed William of Orange and his English wife Mary.

This so called Glorious Revolution was a coup for Dutch finance. William of Orange, who became William III upon assuming the English throne, was heavily indebted to Dutch bankers. Under his regime, the Bank of England was established to lend the throne money at interest. Thus England’s colonial empire was now the agent of capital. The Bank of England was modeled after the Dutch Wisselbank, which backed the Province of Holland, the City of Amsterdam, and the Dutch East India Company. Therefore, the public debt of the people became the private profit of the banks. If an expensive colonial war was fought, the bank always won, for either way its loans are repaid with the spoils or forcibly extracted from the indebted through foreclosures and credit restrictions. While we may think of these struggles as glorious feats of courage and daring, ultimately it was the blood sacrifice of honest men that fattened the Golden Calf of usury. One of the families profiting from this global web of sovereign debt was the infamous Rothschild family.

Originating in Frankfurt, in what is now Germany and establishing the branches in the imperial capitals of Paris, Naples, Vienna, and London. Nathan Rothschild became involved in financing the British war against Napoleon, using his international connections to funnel information on the continent to London. We should note that Napoleon’s economic policies sought to achieve autarky and limit usury through low interest rate loans given through the Bank of France. However, Napoleon was defeated and the forces of international finance reigned over Europe. Nathan’s grandson, Natty, saw the British Empire as a vehicle for his commercial interests. He became a friend of British imperialist, Cecil Rhodes. However, he was a fair weather friend, even floating loans to the Boer government, playing both sides in the colonial game.

It is clear that to the Rothschilds, the British Empire was merely the best mechanism for protecting their profits; they had no loyalty to it. Yet, it was not just the Rothschilds who were willing to use the empire as grist for their mills. In Australia, British colonial interests sought to displace white gold miners with cheap labor from China and India. Against the greed of their rulers, the Australian workers rose up, organizing and agitating against immigration from other parts of the Empire. William Lane, a founder of the Australian Labor Party said:

Here we face the hordes of the east as our kinsmen faced them in the dim distant centuries, and here we must beat them back if we would keep intact all that can make our lives worth living. It does not matter that today it is an insidious invasion of peaceful aliens instead of warlike downpour of weaponed men. Monopolistic capitalism has no colour and no country.

In the sheep shearing industry W. G. Spence fought against free trade policies of Joseph Chamberlain, who sought to allow waves of Asian labor to lower the wages of white laborers. The rising of the Australian workers led to the formulation of a White Australia Policy to prevent the Empire from using foreign labor to challenge white workers. As the 19th century drew to a close, the imperialism of kings, flags, and exploration was becoming passé. The capitalists were no longer content with vast empires. They wanted the entire world. The rise of American power would give them that opportunity.

The financial powers saw the old model of a world divided into regional powers as a barrier to their goal of a global economy. In the Fourteen Points Woodrow Wilson advocated free trade and the self determination of the former colonial territories. While self-determination may sound vaguely nationalistic, in reality its goal was to dissolve the old empires and assimilate them in bite sized pieces into the new American led global economy, replacing “Great Power” colonialism with international neocolonialism. The Atlantic Charter devised after the Second World War reiterated these points. In the wake of the Second World War, America’s seemingly anti-colonial foreign policy is exposed as merely a fig leaf for financial imperialism. In Africa, the US sought to break down the old colonial empires and impose American lackeys as their new leadership. I quote from a previous essay of mine:

In 1953 the Africa-America Institute was created to train a pro-American leader class for the post-colonial African nations. The AAI has received funding from the US government’s USAID and as of 2008 it counts Citibank, Coca-Cola, De Beers, Exxon Mobil, and Goldman Sachs among its sponsors. The AAI’s East Africa Refugee Program, which ran from 1962-1971, and the Southern African Training Program supported the training of FNLA terrorists against the Portuguese, ostensibly to prevent the Soviet backed MPLA from gaining power. The resulting civil war killed 500,000 over 27 years. With the Portuguese, whose Catholic social policies limited involvement in the global economy, removed from the picture, global corporations were free to strike deals with the newly installed government of Mozambique. Anglo-American Corporation negotiated a sale of chrome loading equipment the day Mozambique’s Samora Machel proclaimed the beginning of nationalization.

coloniales-affiche.jpgAs we see, the hidden hand behind these allegedly anti-colonial movements in Africa was American cash. These newly “independent” nations were merely puppets for Western financial interests.

However, true nationalist alternatives existed. Consider Libya’s Muammar Gaddafi, who articulated a nationalist and eventually pan-Africanist vision of self-determination. Gaddafi nationalized Libya’s oil industry, taking it out of the hands of foreign corporations, using the money to provide health-care and education for his people. First promoting Pan-Arabism and then Pan-Africanism, he sought to form a geopolitical bloc against foreign domination, as each nation by itself was too weak to challenge the full might of the United States.

Gaddafi’s vision was inspired by another Arab revolutionary, Egypt’s Gamal Abdel Nasser, who promoted a pan-Arab socialism. What he sought to do was assert the sovereignty of the people against both British and French colonialism and American neocolonialism. He saw the chaos they produced, especially through their support of Israel and their puppets in Saudi Arabia, who had been installed by the English for aiding them against the Ottomans in the First World War. Nasser was quite keen in recognizing this Saudi-Israeli alliance of American puppets, which wreaks all havoc in the Middle East to this day, stating, “To liberate all Jerusalem, the Arab peoples must first liberate Riyadh.”

Among Nasser’s supporters was Francis Parker Yockey, the author of Imperium, who wrote anti-Zionist propaganda in Egypt. A man of vision who saw the old powers fading away into an American Jewish dominated global empire, he sought allies who resisted America’s Zionist New World Order. He saw Western Europe devolving into an American colony after the Second World War and called for it to assert itself in his Proclamation of London. With Nasser, he saw the Arabs asserting themselves in a similar manner.

Across the Atlantic, Juan Domingo Perón of Argentina, pursued a geopolitical agenda intended to foil American backed neocolonialism, seeking to unite South America as a bloc for the independent development of its peoples. During his exile, he sought contacts with European nationalists who sought to resist American domination following the Second World War, including Jean Thiriart and Oswald Mosley. Perón saw South American anti-colonialists and European nationalists as natural allies, stating in a letter to Thiriart, “A united Europe would count a population of nearly 500 million, The South American continent already has more than 250 million. Such blocs would be respected and effectively oppose the enslavement to imperialism which is the lot of a weak and divided country.” During his final term in office, Perón, also pursued alignment with Gaddafi’s Libya.

By the 1960s, the complete dissolution of the European empires, combined with the rise of the US backed Zionist power in the Middle East, required European patriots to realign with third world anti-imperialists. The previously mentioned Jean Thiriart stated, “European revolutionary patriots support the formation of special fighters for the future struggle against Israel; technical training of the future action aimed to a struggle against the Americans in Europe; building of an anti-American and anti-Zionist information service for a simultaneous utilization in the Arabian countries and in Europe.”1 Ultimately, Thiriart’s goal of creating European Brigades to aid in the liberation of Palestine went unrealized. However, Thiriart’s goal to transform Palestine into Israel’s Vietnam may yet still be possible, as the Israeli war machine’s utter brutality towards the Palestinians gains increasingly negative exposure. As their excuses for brazen cruelty begin to lose power, we will once again see heroes rally to their standard to free Jerusalem.

Our current situation offers several outlets to continue to struggle. Firstly, we must realize that the creed of greed, which has infected our own people, is the enemy. Therefore, it is necessary to reform the right in America, it must be intransigently anti-liberal. The decline of our people did not begin in 1960. Simple opposition to the New Left is not going to solve our problems. It is foolish to praise the 19th century, one of industrial exploitation of our own working class, petty nationalism tearing ancient kingdoms asunder, and scientific rationalism de-sacralizing the world. The Enlightenment and its fruits must be rejected outright, for they brought an end to the domination of religious institutions and replaced them with the rule of gold. Ultimately, we must affirm spiritual values over materialistic ones. We must first win the spiritual battle before the political battle can begin. To defeat the global rule of the merchants, we must destroy the merchant in our souls. We must affirm Tradition, in the sense of Julius Evola, before we can become politically radical.

Once we have overcome the parasite in our own spirit, we must meet its external manifestations. That is the US/EU/NATO/Israel axis. This is the heartland of liberal capitalism, the new Carthage, that seeks to turn the peoples of the world into their raw material. It is in the interest of big business to destroy the traditions of a people and replace them with consumerism, to eliminate the borders that prevent the flow of cheap labor. The capitalist seeks little more than to turn the world into their private plantation. This mercantile virus, which first implanted itself through the colonial empires of old will become truly fatal if capitalist neocolonialism is allowed to pursue full globalization. Thus we must recognize our allies. Indeed, our enemies have already pointed them out, calling any nation that seeks to retain its sovereignty against the dictates of American imperialism a rogue state that hate’s freedom and democracy. The old adage “the enemy of my enemy is my friend” holds true.

One leader fighting the global system today is Syria’s Bashar al-Assad. He is facing down US and Saudi backed Wahhabists who seek to topple an Arab nationalist regime that has stood since the days of Thiriart. He is backed by two other organizations that have undergone American demonization, Hezbollah and Iran. Just recently we have witnessed the audacity of Israel’s imperialist regime, killing an Iranian general and Hezbollah fighters on Syrian soil on January 19th. While it may seem that radical Islam and Zionism are at odds, in the case of Syria they are two heads to the same coin, minted in the US I may add. Both the Israelis and the Wahhabists seek to destroy the Arab nationalists like Assad, while taking millions of dollars from the United States. If we wish to combat radical Islam, we must combat liberalism and Zionism as well. We must stand with Arab socialists and nationalists who wish to provide a nation that puts people before profits, we must stand against Israeli and Saudi backed warmongering that drives people from their ancestral homes, and we must stand against the capitalists who seek to use foreign labor to undercut their native working class. Nationalists and socialists of all nations must recognize that they are locked in a common struggle.

coloFRCAOM08_9FI_00473R_P.jpgOne nationalist and socialist figure, similarly hated by the American establishment, was Hugo Chávez. Inspired by both Perón and leftists such as Castro, he sought to unite South America against neo-liberalism, that is the financial colonialism of the United States. Thus he created the Bolivarian Alliance for the People of our America (ALBA), which consists of Antigua and Barbuda, Bolivia, Cuba, Dominica, Ecuador, Grenada, Nicaragua, Saint Kitts and Nevis, Saint Lucia, Saint Vincent and the Grenadines and Venezuela. These organization seeks to aid the nations of South America to improve themselves through social welfare and mutual aid. Moreover, Chávez was also a resolute anti-Zionist, even going so far as to claim that “the descendants of those who crucified Christ . . . have taken ownership of the riches of the world, a minority has taken ownership of the gold of the world, the silver, the minerals, water, the good lands, petrol, well, the riches, and they have concentrated the riches in a small number of hands.” Chávez died of cancer in 2013, but his movement lives on.

Among the leaders who carry the torch of Bolivarian Revolution is Bolivia’s Evo Morales, a socialist who has pursued a redistribution of his nation’s wealth from the hands of multinational corporations to his own people. In 2008, Morales successfully fought off a coup engineered with the support of US Ambassador Philip Goldberg. While many of the American right still harbor their Cold War fears of Latin American nationalism, this only serves to line the pockets of men like Goldberg. Nationalists must stand in solidarity with one another.

And finally, target number one of globalism, Russia. America is clearly waging economic warfare on Russia through its sanctions, through the IMF support for the Kiev junta, through attempts by Western credit agencies to downgrade Russia. Russia’s refusal to bow to Western liberal standards in regards to sexuality, religion, and culture has earned America’s enmity. Putin’s refusal to become the glorified serving boy at the international table has drawn the ire of NATO. Putin has realized that the attempts at rapprochement with the Western led global economy had led to disastrous consequences for the Russian people. Growing from his role of cleaning up the utter ruin left by Yeltsin he has reasserted a Russian identity as the basis of his superpower. In his speech to Valdai Club, Putin defends Russia’s traditions, and the traditions of all peoples, against Western liberalism:

Another serious challenge to Russia’s identity is linked to events taking place in the world. Here there are both foreign policy and moral aspects. We can see how many of the Euro-Atlantic countries are actually rejecting their roots, including the Christian values that constitute the basis of Western civilization. They are denying moral principles and all traditional identities: national, cultural, religious and even sexual. They are implementing policies that equate large families with same-sex partnerships, belief in God with the belief in Satan.

The excesses of political correctness have reached the point where people are seriously talking about registering political parties whose aim is to promote paedophilia. People in many European countries are embarrassed or afraid to talk about their religious affiliations. Holidays are abolished or even called something different; their essence is hidden away, as is their moral foundation. And people are aggressively trying to export this model all over the world. I am convinced that this opens a direct path to degradation and primitivism, resulting in a profound demographic and moral crisis.

What else but the loss of the ability to self-reproduce could act as the greatest testimony of the moral crisis facing a human society? Today almost all developed nations are no longer able to reproduce themselves, even with the help of migration. Without the values embedded in Christianity and other world religions, without the standards of morality that have taken shape over millennia, people will inevitably lose their human dignity. We consider it natural and right to defend these values. One must respect every minority’s right to be different, but the rights of the majority must not be put into question.

At the same time we see attempts to somehow revive a standardised model of a unipolar world and to blur the institutions of international law and national sovereignty. Such a unipolar, standardised world does not require sovereign states; it requires vassals. In a historical sense this amounts to a rejection of one’s own identity, of the God-given diversity of the world.2

In this speech, Putin demonstrates the influence of geopolitical theorist Alexander Dugin, who is stridently opposed to the homogenized, unipolar world that Western globalist capitalism seeks to impose through financial neo-colonialism. In his Fourth Political Theory he asserts the identities of various civilizations as models for their respective geopolitical blocs in an alignment against the decadence of the modern world.

We know our allies, those who wish to preserve a rooted identity for their own people, and we know our enemies, those who wish to destroy all traditions in favor of a global consumer society. For hundreds of years we have seen our sons been shipped off to die for the profit of those who feel no love for their nation, we have seen our culture warped by greed. Deceived by promises of glory and disingenuous patriotism, we have marched off far too many times to count so that the gold lust of traitors could be satisfied. This is what colonialism has wrought, a global sweatshop where people from all the races of the earth can compete for the lowest wages, while our leaders count their 30 pieces of silver. Now, we must be the vanguard of a global conflict, the rebels in the heart of the empire. We must join our brothers in the fight for global liberation. The North American New Right must be resolutely anti-colonial. For the freedom of our people, and all the peoples of the world.

Notes

1. http://www.eurasia-rivista.org/the-struggle-of-jean-thiriart/13850/ [2]

2. http://eng.kremlin.ru/news/6007 [3]

 

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[2] http://www.eurasia-rivista.org/the-struggle-of-jean-thiriart/13850/: http://www.eurasia-rivista.org/the-struggle-of-jean-thiriart/13850/

[3] http://eng.kremlin.ru/news/6007: http://eng.kremlin.ru/news/6007

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samedi, 14 février 2015

Autoriser Obama à faire usage de la force militaire est un chèque en blanc pour la guerre mondiale

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Autoriser Obama à faire usage de la force militaire est un chèque en blanc pour la guerre mondiale

Ron Paul,  a siégé longtemps à la Chambre des représentants des USA. Il s’est même présenté à deux reprises à l’investiture du Parti Républicain pour les élections présidentielles de 2008 et de 2012. Partisan du libertarianisme, il prône une politique étrangère non interventionniste. Il s’est souvent distingué pour s’être opposé aux interventions militaires des États-Unis.

Le président demande au Congrès de voter une résolution autorisant l’usage de la force militaire contre l’Etat islamique. Le Congrès n’a pas émis de résolution similaire depuis 2002, quand le président Bush avait reçu l’autorisation de faire la guerre en Irak. L’objet de cette résolution est de donner au président l’autorité officielle pour faire ce qu’il fait depuis six ans. Cela peut paraître étrange mais c’est typique de Washington. Le président Obama affirme qu’il n’a pas besoin de cette autorité. Il fait valoir, comme l’ont fait les présidents récents, que l’autorité de faire la guerre au Moyen Orient est accordée par les résolutions votées en 2001 et 2002 et par l’article II de la Constitution. Demander cette autorité à présent est une réponse à la pression publique et politique.

On rapporte que le président va demander que l’autorité limite l’usage de forces terrestres. Toutefois, ceci ne s’appliquerait pas aux milliers de soldats déjà engagées en Syrie et en Irak. Cette nouvelle autorité reconnaîtra que davantage de conseillers seront envoyés. Plus significativement, elle paraîtra donner une sanction morale à des guerres en cours depuis des années.

Il est intéressant de noter qu’elle va réellement élargir la capacité pour le président de mener la guerre alors même que lui-même indique publiquement qu’il souhaiterait la restreindre. La nouvelle autorisation n’impose pas explicitement de limites géographiques à l’usage de forces armées où que ce soit dans le monde et elle élargit la définition de l’Etat islamique à toutes « les forces associées ». Accorder cette autorité ne fera rien pour limiter notre dangereuse participation à ces guerres constantes du Moyen Orient.

Les propagandistes de la guerre sont très actifs et gagnent le soutien de bien des citoyens américains non avertis. Il n’est pas difficile de motiver la résistance à une organisation telle que l’Etat islamique qui se livre à de tels déploiements maléfiques de violence horrible.

Nous nous battons au Moyen Orient depuis vingt-cinq ans. Il n’y a eu ni victoires ni « missions accomplies ». En dépit de beaucoup de morts et de dépenses inutiles, nous n’avons jamais reconsidéré notre politique d’interventionnisme à l’étranger. On pourrait penser qu’après l’humiliante défaite des Républicains en 2008 en réaction à la politique étrangère désastreuse de George W Bush, le peuple américain se montrerait plus prudent quant à apporter son soutien à une expansion de notre présence militaire dans la région.

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Même si notre politique n’entraînait pas davantage de bottes sur le terrain, les conséquences non voulues d’un retour de bâton et de l’obtention par l’ennemi de davantage d’armes américaines continuera. La CIA a dit que 20.000 étrangers sont en route vers l’Irak et la Syrie pour rejoindre l’Etat islamique. Notre gouvernement n’est pas plus crédible pour nous dire la vérité sur les faits qui nous forcent à accroître notre présence militaire dans cette région que ne l’est Brian Williams*. La guerre de propagande constante s’est trop souvent avérée être notre Némésis dans le soutien à la guerre permanente promue par les néo-conservateurs et le complexe militaro-industriel.

A mon avis, donner davantage d’autorité à la poursuite de la guerre au Moyen Orient est une erreur grave. A la place, l’autorité accordée en 2001 et 2002 devrait être abrogée. Une solution simple et correcte serait que nos dirigeants élus suivent les règles de la guerre telles qu’elles sont définies dans la Constitution.

L’ironie, c’est qu’il se trouvera bien quelques Républicains au Congrès pour s’opposer à cette résolution en raison de leur désir de guerre à tout va et de n’être limités en aucune façon par le nombre de combattants que nous devrions envoyer dans cette région. La seule façon de convaincre le Congrès de faire marche arrière dans notre dangereux interventionnisme, que ce soit au Moyen Orient ou en Ukraine, est que le peuple américain exprime haut et fort son opposition.

Il ne fait pas de doute que l’Etat islamique constitue un problème monstrueux – un problème que doivent résoudre les millions d’Arabes et de musulmans dans la région. L’Etat islamique ne peut exister sans le soutien du peuple dans la région. A l’heure actuelle on estime ses effectifs dans les 30.000. Ceci n’est pas la responsabilité des soldats américains ni des contribuables américains.

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Déclarer la guerre à l’Etat islamique c’est comme déclarer la guerre au communisme ou au fascisme. L’ennemi ne peut être identifié ou circonscrit. Il s’agit là d’une idéologie et les armées sont incapables d’arrêter une idée, bonne ou mauvaise, à laquelle le peuple ne résiste pas ou qu’il soutient. En outre, ce sont nos efforts qui ont renforcé l’Etat islamique. Notre engagement au Moyen Orient est utilisé comme un très efficace instrument de recrutement pour augmenter le nombre de djihadistes radicaux prêts à se battre et mourir pour ce qu’ils croient. Et malheureusement nos efforts ont aggravé la situation, les armes que nous envoyons finissant entre les mains de nos ennemis et utilisées contre nos alliés, avec des Américains pris entre deux feux. Les bonnes intentions ne suffisent pas. Une politique sage et le bon sens contribueraient grandement à œuvrer pour la paix et la prospérité au lieu de promouvoir une escalade de la violence et de motiver l’ennemi.

Ron Paul | 11 février 2015

* Présentateur de NBC limogé le 11 février pour sa version fantaisiste des dangers qu’il aurait encourus en Irak en 2003.

Article original: ronpaulinstitute.org

Traduit par Marcel Barang pour Arrêt sur Info

Source: http://arretsurinfo.ch/autoriser-obama-a-faire-usage-de-la-force-militaire-est-un-cheque-en-blanc-pour-la-guerre-mondiale/

T&P n°62: le réveil des patries charnelles

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Communiqué de "Terre & Peuple"/Wallonie

Le réveil des patries charnelles

Sur le n°62 de la revue "Terre et Peuple"

Le numéro 62 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur thème 'Le réveil des patries charnelles', thème qui nous est cher entre tous.  Comme l'est le mot populisme qui, Pierre Vial le souligne dans l'éditorial, donne aujourd'hui la colique aux prébendiers du système.  Pour se défendre, ils n'ont que le mensonge, mais les peuples européens ne les écoutent plus.  Voyez la jeunesse allemande qui crie : « Nous sommes le peuple. »  et les Alsaciens qui refusent d'être regroupés avec la Champagne-Lorraine-Ardenne.

Ouvrant le dossier central, Pierre Vial cite Saint-Loup : « Aux patries charnelles qui, dans leur diversité, conféraient à la France capétienne un génie intense et particulier, votre révolution de 1793 a substitué une patrie jacobine située dans l'abstrait des concepts de liberté et d'égalité. »  Il complète cet hommage en y associant Jean Mabire, avec sa patrie normande, et Dominique Venner, qui a sacrifié sa vie pour le réveil de la conscience identitaire des Européens.  Il proclame notre maître-mot : Fidélité !

Alain Cagnat ausculte les réveils écossais et catalan.  Malgré l'union sacrée de la City et des multinationales avec les deux grands partis du Royaume-Uni et avec les Eurocrates, et même avec Obama, et malgré l'exclusion, dans cette consultation, du vote des Ecossais 'expatriés' dans le reste des îles britanniques (mais y compris celui des immigrés électeurs en Ecosse!), l'indépendance n'a été manquée qu'à 300.000 voix.  Deux mois après l'échec, le nombre des adhérents du Scottish National Party est passé de 25.000 à 80.000 et le SNP est devenu le troisième parti britannique.  Même rejet de la classe politique dans le reste de l'Angleterre, où l'UKIP de Nigel Farage rafle 15% des voix et réclame un referendum pour sortir de l'UE. Le 9 novembre 2014, la Catalogne a voté à 80% pour son indépendance et Barcelone a vu descendre dans ses rues un million et demi de manifestants : la partition n'est plus qu'une question de temps.  En France, le calamiteux redécoupage des régions a réveillé les Alsaciens et les Bretons.

Llorenç Perrié Albanell offre un aperçu historique détaillé de la naissance de la nation catalane tout au long des sept siècles de la reconquête sur les Sarasins, depuis le légendaire Otger Catalo, venu de Gascogne aider ses frères Wisigoths accrochés à la muraille pyrénéenne.  L'auteur est lui aussi un Catalan du nord, qui se consacre à tenir en éveil la conscience identitaire des siens.  Il les invite à voter pour une Catalogne gibeline impériale européenne, qui dit oui à l'indépendance et non à la sécession.

Pierre Vial et Guillaume Lenoir, rédacteur en chef de L'Unité normande, notent que la réunification de la Normandie est le seul point positif du redécoupage des régions voté à l'Assemblée nationale.  Elle était l'objectif du Mouvement normand créé par Pierre Godefroy et Jean Mabire.  Guillaume Lenoir déshabille la mauvaise foi de l'hisorien Jean Quellien qui conteste l'existence de la Normandie : dans les consciences (sinon pour le jour J du Débarquement et de la Libération!) ; dans la géographie (il n'y aurait plus que les îles qui soient unes, et encore!) ; dans l'histoire (il ne voit d'unité normande que de 911 à 1204!).  C'est ignorer l'unicité de la Coutume de Normandie et la Charte aux Normands d'application jusqu'en 1789, le Parlement et les Etats de Normandie.  Mais ce curieux historien rappelle, bien sûr, que c'est Vichy qui réunifie la Normandie et oublie que le gouvernement provisoire du Général De Gaulle y crée ensuite un Commissaire de la République.

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Pierre Vial se félicite des manifestations colorées du mois de décembre dernier à Strasbourg pour l'abrogation de la loi de redécoupage des régions, qui réunit l'Alsace à la Champagne-Ardenne-Lorraine.  Des banderoles 'Paris, nous n'avons pas besoin de toi', une débauche de drapeaux rouges et blanc (Rot un Wis), sur la façade du Théâtre National et de la gendarmerie et entourant un enterrement, non pas celui de l'Alsace qui est bien vivante, mais de la démocratie française. Un recours est d'ailleurs déposé devant le Conseil constitutionnel, car on a oublié de consulter les conseillers régionaux.  On connaissait leur avis, car l'identité alsacienne est forte et Paris rêve de la diluer.

Robert Dragan savoure une visible affection pour l'identité tranquille de la Slovénie, marche septentrionale des Balkans au carrefour de l'Italie, de la sphère slave et du monde germanique.  Cette petite nation européenne survit là depuis douze siècles et ne dispose d'un état que depuis vingt-trois ans.  Elle a fait partie de l'Empire romain germanique sous le nom de Carniole et, au nord, de Carinthie ou Kärnten (et sa roche calcaire a donné son nom aux reliefs karstiques des géographes).  Plus qu'à la race, qui regroupe de nombreux phénotypes, elle doit son identité plus à sa langue, du groupe slave, mais qui se distingue nettement du serbo-croate.  Elle s'est conservée de manière centralisée grâce à l'Eglise catholique, qui a évangélisé et enseigné dans une langue unitaire.  Au XIXe siècle, les nationalistes locaux ont été, comme bien d'autres, les idiots utiles des franc-maçons, soucieux de créer des petites nations souveraines pour affaiblir les grands états.  Après 1945, la Yougoslavie de Tito massacra dans les gouffres du Karst les mal-pensants qualifiés de kollabos.  La Slovénie illustre deux vérités de base de la condition identitaire : la préservation des patries charnelles doit plus au maintien de la culture populaire qu'à des institutions politiques et la petite superficie de terre et des effectifs modestes renforcent l'homogénéité et les mariages endogames, alors qu'une nation importante sur un territoire vaste, condamnée à croître, devient impérialiste par nécessité.

Robert Dragan encore, dont on doit se demander s'il n'est pas breton, s'émeut qu'il soit à exclure que la Bretagne, dont l'identité est des plus forte, connaisse une mobilisation comme celle de l'Ecosse.  Elle avait pourtant conservé une autonomie de fait jusqu'en 1789.  La pastorale catholique s'y accomplissait dans la langue locale.  Pays d'Etat, son parlement disposait d'un grand pouvoir.  Elle était confortablement riche. La Révolution, elle l'avait bien accueillie jusqu'au soulèvement vendéen de 1793.  A partir de ce moment, elle devient une barbare réticente au progrès.  Terre ingrate travaillée par des paysans pauvres, mais prolifiques, elle rate le virage de la révolution industrielle et elle voit ses enfants s'expatrier.  Avec Jules Ferry et l'école laïque obligatoire, la langue bretonne est persécutée et les bretonnants passent pour arriérés.  La grande boucherie de 1914 a été un désastre humain pour les 'ploucs' venus de leurs paroisses (plou), qui 'baragouinaient' en quémandant pain et vin (bara et guin).  Déterminé à lutter contre la république, marâtre ingrate, le Parti nationaliste breton se fractionna et, en 1940, une fraction crut favorable un rapprochement avec l'Allemagne.  L'épuration fut terrible au point que, vingt ans après, il n'était pas toujours réalisable de donner un prénom celtique à un enfant !  Plus qu'aucune action politique, c'est le tourisme de masse qui a revitalisé le folklore, reformé des bagadous, relancé la danse traditionnelle dans les fest-noz, permis la renaissance avec Alan Stivell et le festival interceltique.  Mais la langue n'est plus maintenue en vie que par les 3500 élèves du réseau scolaire Diwan, qui impose le bilinguisme.  Economiquement, la Bretagne est entre temps devenue dynamique, ce qu'elle paie avec les nuisances de la culture intensive et sa pollution, depuis les nappes phréatiques jusqu'aux plages, avec celle aussi de la bétonnisation des côtes, de la marée pavillonnaire des résidences secondaires, de l'immigration-invasion en provenance notamment d'Afrique noire.  C'est sur ce terreau, dans le climat de crise et avec le détonateur de l'écotaxe, que le mouvement de Bonnet Rouges a pu fédérer les ouvriers et les petits  entrepreneurs.  Depuis lors, le redécoupage des régions à réuni 20.000 manifestants dans un pays où la cause nationale ne mobilisait jusqu'ici que deux poignées d'extrémistes.  Avec le label Produit en Bretagne, les autonomistes réussissent à mobiliser de nombreux entrepreneurs, mais un mouvement d'indépendance demandera encore un long combat.

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Claude Perrin dévoile l'avancée du totalitarisme dans les sociétés occidentales, découverte qui n'est pas une surprise, mais n'en est pas moins démoralisante.  Comme n'est pas réconfortant le constat que le mal n'est pas récent : il rappelle notamment l'autodafé de dix millions de livres à la place Vendôme en 1792.  Et l'obéissance perinde ac cadaver qu'impose aux miliciens de son ordre militaire le fondateur des Jésuites saint Ignace de Loyola,  discipline qu'évoquait aux prisonniers français du Vietminh le lavage de cerveaux jusqu'à la soumission totale.  Jusqu'à la transformation des hommes vers un nouveau type humain qui n'a plus d'opinion personnelle sur rien, la personne étant noyée dans la collectivité.  Il souligne comment ce collectivisme aboutit inéluctablement à la dictature d'un seul, Staline, Mao, la dynastie de Kim coréens.  Nos sociétés modernes n'en sont pas là, mais elles y vont sûrement et, en temps de guerre civile et de régime d'exception, elles n'en seraient pas loin.  Si elles sont ultra permissives, elles sont également hypermorales.  Et sur-systématisées suivant des chaînes mécanistes, qui réduisent les personnes à des mécaniques, en attendant de les produire par clonage. Et d'ordonner ensuite le parc humain au seul meilleur rendement, en le contrôlant par géolocalisation et l'éduquant à doses subliminales.  La liberté n'est plus qu'une attitude : aux USA, le Bill of Rights, modèle de la démocratie, a été aboli en fait le 31 décembre 2011 et de nombreux camps militaires sont déjà réhabilités pour y garer les couches turbulentes de la population.

Poursuivant sa captivante chronique sur les 'Racines et rhizomes du monde blanc', Claude Valsardieux établit une corrélation entre l'architecture mégalithique et la technique de la métallurgie.  La seconde vague mégalithique (-2800 à -1200) a commencé avec l'âge du bronze et s'est terminée avec l'apparition du fer.  Alors que la première semble avoir été pacifique, la seconde, cyclopéenne, a dû être guerrière.  Les sites sont des camps retranchés perchés haut.  La métallurgie est matière à commerce.  Le nouvel omphalos est Stonehenge, entre la Manche et la mer d'Irlande.  Au début du Ve millénaire AC, alors que la première vague mégalithique léchait les côtes atlantiques de l'Europe, la métallurgie prenait son essor sur les bords de la Mer Noire.  Une carte géographique montre que la même association entre district minier et sanctuaire peut se vérifier dans toute la région entre la Mer Rouge et Haïfa.

Fabrice Hadjadj: les djihadistes, le 11 janvier et l'Europe du vide

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Fabrice Hadjadj: les djihadistes, le 11 janvier et l'Europe du vide
 
Ex: http://www.lefigaro.fr 

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'écrivain et philosophe estime que l'islamisme profite de la faiblesse d'une Europe techno-libérale qui a rejeté ses racines gréco-latines et ses ailes juive et chrétienne.


Fabrice Hadjadj est écrivain et philosophe, directeur de l'Institut européen d'études anthropologiques Philanthropos. Son dernier essai, «Puisque tout est en voie de destruction», a été publié chez Le Passeur Éditeur (avril 2014).

Ce texte est celui d'une intervention donnée par le philosophe en Italie à la Fondation de Gasperi devant les ministres italiens de l'Intérieur et des Affaires étrangères, le président de la communauté juive de Rome, le vice-président des communautés religieuses islamiques de la ville.


Chers Djihadistes -c'est le titre d'une lettre ouverte publiée par Philippe Muray- un de nos plus grands polémistes français- peu après les attentats du 11 septembre 2001. Cette lettre s'achève par une série d'avertissements aux terroristes islamiques, mais ceux qu'elle vise en vérité, par ricochet et par ironie, ce sont les Occidentaux fanatiques du confort et du supermarché. Je vous cite un passage dont vous allez tout de suite capter l'heureuse et cinglante raillerie: «[Chers Djihadistes], craignez la colère du consommateur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car! Vous nous imaginez vautrés dans des plaisirs et des loisirs qui nous ont ramollis? Eh bien nous lutterons comme des lions pour protéger notre ramollissement. […] Nous nous battrons pour tout, pour les mots qui n'ont plus de sens et pour la vie qui va avec.» Et l'on peut ajouter aujourd'hui: nous nous battrons spécialement pour Charlie Hebdo, journal hier moribond, et qui n'avait aucun esprit critique -puisque critiquer, c'est discerner, et que Charlie mettait dans le même sac les djihadistes, les rabbins, les flics, les catholiques, les Français moyens- mais nous en ferons justement l'emblème de la confusion et du néant qui nous animent!

Cette lettre s'achève par une série d'avertissements aux terroristes islamiques, mais ceux qu'elle vise en vérité, par ricochet et par ironie, ce sont les Occidentaux fanatiques du confort et du supermarché.

Voilà à peu près l'état de l'État français. Au lieu de se laisser interpeler par les événements, il en remet une couche, il en profite pour se payer sa bonne conscience, remonter dans les sondages, se ranger du côté des victimes innocentes, de la liberté bafouée, de la moralité outragée, pourvu qu'on ne reconnaisse pas le vide humain d'une politique menée depuis plusieurs décennies, ni l'erreur d'un certain modèle européocentrique selon lequel le monde évoluerait fatalement vers la sécularisation, alors qu'on assiste presque partout ailleurs, et au moins depuis 1979, à un retour du religieux dans la sphère politique. Mais voilà: cette trop bonne conscience et cet aveuglement idéologique sont en train de préparer pour bientôt, sinon la guerre civile, du moins le suicide de l'Europe.

Cette trop bonne conscience et cet aveuglement idéologique sont en train de préparer pour bientôt, sinon la guerre civile, du moins le suicide de l'Europe.

La première chose qu'il faut constater, c'est que les terroristes des récents attentats de Paris sont des Français, qu'ils ont grandi en France et ne sont pas des accidents ni des monstres, mais des produits de l'intégration à la française, de vrais rejetons de la République actuelle, avec toute la révolte que cette descendance peut induire.

En 2009, Amedy Coulibaly, l'auteur des attentats de Montrouge et du supermarché casher de Saint-Mandé, était reçu au palais de l'Élysée par Nicolas Sarkozy avec neuf autres jeunes choisis par leurs employeurs pour témoigner des bienfaits de la formation par alternance: il travaillait alors en contrat de professionnalisation à l'usine Coca-Cola de sa ville natale de Grigny —Les frères Kouachi, orphelins issus de l'immigration, furent recueillis entre 1994 et 2000 dans un Centre d'éducation en Corrèze appartenant à la fondation Claude-Pompidou. Au lendemain de la fusillade au siège de Charlie Hebdo, le chef de ce Centre éducatif marquait sa stupéfaction: «On est tous choqués par l'affaire et parce qu'on connait ces jeunes. On a du mal à s'imaginer que ces gamins qui ont été parfaitement intégrés (ils jouaient au foot dans les clubs locaux) puissent comme ça délibérément tuer. On a du mal à y croire. Durant leur parcours chez nous, ils n'ont jamais posé de problème de comportement. Saïd Kouachi […] était tout à fait prêt à rentrer dans la vie socio-professionnelle.» Ces propos ne sont pas sans rappeler ceux du maire de Lunel -petite ville du Sud de la France- qui s'étonnait que dix jeunes de sa commune soient partis faire le djihad en Syrie, alors qu'il venait de refaire un magnifique skate park au milieu de leur quartier…

Comment leurs espérances de pensée et d'amour ne se sont-elles pas réalisées en voyant tous les progrès en marche, à savoir la crise économique, le mariage gay, la légalisation de l'euthanasie?

Quelle ingratitude! Comment ces jeunes n'ont-ils pas eu l'impression d'avoir accompli leurs aspirations les plus profondes en travaillant pour Coca-Cola, en faisant du skate board, en jouant dans le club de foot local? Comment leur désir d'héroïcité, de contemplation et de liberté ne s'est-il pas senti comblé par l'offre si généreuse de choisir entre deux plats surgelés, de regarder une série américaine ou de s'abstenir aux élections? Comment leurs espérances de pensée et d'amour ne se sont-elles pas réalisées en voyant tous les progrès en marche, à savoir la crise économique, le mariage gay, la légalisation de l'euthanasie? Car c'était précisément le débat qui intéressait le gouvernement français juste avant les attentats: la République était toute tendue vers cette grande conquête humaine, la dernière sans doute, à savoir le droit d'être assisté dans son suicide ou achevé par des bourreaux dont la délicatesse est attestée par leur diplôme en médecine…

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Comprenez-moi: les Kouachi, Coulibaly, étaient «parfaitement intégrés», mais intégrés au rien, à la négation de tout élan historique et spirituel, et c'est pourquoi ils ont fini par se soumettre à un islamisme qui n'était pas seulement en réaction à ce vide mais aussi en continuité avec ce vide, avec sa logistique de déracinement mondial, de perte de la transmission familiale, d'amélioration technique des corps pour en faire de super-instruments connectés à un dispositif sans âme…

Les Kouachi, Coulibaly, étaient «parfaitement intégrés», mais intégrés au rien, à la négation de tout élan historique et spirituel, et c'est pourquoi ils ont fini par se soumettre à un islamisme qui n'était pas seulement en réaction à ce vide mais aussi en continuité avec ce vide.

Un jeune ne cherche pas seulement des raisons de vivre, mais aussi, surtout -parce que nous ne pouvons pas vivre toujours- des raisons de donner sa vie. Or y a-t-il encore en Europe des raisons de donner sa vie? La liberté d'expression? Soit! Mais qu'avons-nous donc à exprimer de si important? Quelle Bonne nouvelle avons-nous à annoncer au monde?

Cette question de savoir si l'Europe est encore capable de porter une transcendance qui donne un sens à nos actions -cette question, dis-je, parce qu'elle est la plus spirituelle de toutes, est aussi la plus charnelle. Il ne s'agit pas que de donner sa vie; il s'agit aussi de donner la vie. Curieusement, ou providentiellement, dans son audience du 7 janvier, le jour même des premiers attentats, le pape François citait une homélie d'Oscar Romero montrant le lien entre le martyre et la maternité, entre le fait d'être prêt à donner sa vie et le fait d'être prêt à donner la vie. C'est une évidence incontournable: notre faiblesse spirituelle se répercute sur la démographie; qu'on le veuille ou non, la fécondité biologique est toujours un signe d'espoir vécu (même si cet espoir est désordonné, comme dans le natalisme nationaliste ou impérialiste).

Cette question de savoir si l'Europe est encore capable de porter une transcendance qui donne un sens à nos actions est aussi la plus charnelle.

Si l'on adopte un point de vue complètement darwinien, il faut admettre que le darwinisme n'est pas un avantage sélectif. Croire que l'homme est le résultat mortel d'un bricolage hasardeux de l'évolution ne vous encourage guère à avoir des enfants. Plutôt un chat ou un caniche. Ou peut-être un ou deux petits sapiens sapiens, par inertie, par convention, mais au final moins comme des enfants que comme des joujoux pour exercer votre despotisme et vous distraire de votre angoisse (avant de l'aggraver radicalement). La réussite théorique du darwinisme ne peut donc aboutir qu'à la réussite pratique des fondamentalistes qui nient cette théorie, mais qui, eux, font beaucoup de petits. Une amie islamologue, Annie Laurent, eut pour moi sur ce sujet une parole très éclairante: «L'enfantement est le djihad des femmes.»

Ce qui détermina jadis le Général de Gaulle à octroyer son indépendance à l'Algérie fut précisément la question démographique. Garder l'Algérie française en toute justice, c'était accorder la citoyenneté à tous, mais la démocratie française étant soumise à la loi de la majorité, et donc à la démographie, elle finirait par se soumettre à la loi coranique. De Gaulle confiait le 5 mars 1959 à Alain Peyrefitte: «Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante? Si nous faisions l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées!»

La réussite théorique du darwinisme ne peut donc aboutir qu'à la réussite pratique des fondamentalistes qui nient cette théorie, mais qui, eux, font beaucoup de petits.

Il y a certes une libération de la femme dont nous pouvons être fiers, mais lorsque cette libération aboutit au militantisme contraceptif et abortif, la maternité et la paternité étant désormais conçus comme des charges insupportables pour des individus qui ont oublié qu'ils sont d'abord des fils et des filles, cette libération ne peut que laisser la place, après quelques générations, à la domination en nombre des femmes en burqa, car les femmes en mini-jupes se reproduisent beaucoup moins.

Nous avons beau jeu de protester: «Oh! la burqa! quelles mœurs barbares!» Ces mœurs barbares permettent, par une immigration compensant la dénatalité européenne, de faire tourner notre civilisation du futur -enfin, d'un futur sans postérité…

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Au fond, les djihadistes commettent une grave erreur stratégique: en provoquant des réactions indignées, ils ne réussissent qu'à ralentir l'islamisation douce de l'Europe, celle que présente Michel Houellebecq dans son dernier roman (paru aussi le 7 janvier), et qui s'opère du fait de notre double asthénie religieuse et sexuelle. À moins que notre insistance à «ne pas faire d'amalgame», à dire que l'islam n'a rien à voir avec l'islamisme (alors qu'aussi bien le président égyptien Al-Sissi que les frères musulmans nous disent le contraire), et à nous culpabiliser de notre passé colonial -à moins que toute cette confusion nous livre avec encore plus d'obséquiosité vaine au processus en cours.

Au fond, les djihadistes commettent une grave erreur stratégique: en provoquant des réactions indignées, ils ne réussissent qu'à ralentir l'islamisation douce de l'Europe qui s'opère du fait de notre double asthénie religieuse et sexuelle.

Il est en tout cas une vanité que nous devons cesser d'avoir -c'est de croire que les mouvements islamistes sont des mouvements pré-Lumières, barbares comme je le disais plus haut, et qui se modéreront sitôt qu'ils découvriront les splendeurs du consumérisme. En vérité, ce sont des mouvements post-Lumières. Ils savent que les utopies humanistes, qui s'étaient substituées à la foi religieuse, se sont effondrées. En sorte qu'on peut se demander avec raison si l'islam ne serait pas le terme dialectique d'une Europe techno-libérale qui a rejeté ses racines gréco-latines et ses ailes juive et chrétienne: comme cette Europe ne peut pas vivre trop longtemps sans Dieu ni mères, mais comme, en enfant gâtée, elle ne saurait revenir à sa mère l'Église, elle consent finalement à s'adonner à un monothéisme facile, où le rapport à la richesse est dédramatisé, où la morale sexuelle est plus lâche, où la postmodernité hi-tech bâtit des cités radieuses comme celles du Qatar. Dieu + le capitalisme, les houris de harem + les souris d'ordinateur, pourquoi ne serait-ce pas le dernier compromis, la véritable fin de l'histoire?

On peut se demander avec raison si l'islam ne serait pas le terme dialectique d'une Europe techno-libérale qui a rejeté ses racines gréco-latines et ses ailes juive et chrétienne.

Une chose me paraît certaine: ce qu'il y a de bon dans le siècle des Lumières ne saurait plus subsister désormais sans la Lumière des siècles. Mais reconnaîtrons-nous que cette Lumière est celle du Verbe fait chair, du Dieu fait homme, c'est-à-dire d'une divinité qui n'écrase pas l'humain, mais l'assume dans sa liberté et dans sa faiblesse? Telle est la question que je vous pose en dernier lieu: Vous êtes romains, mais avez-vous des raisons fortes pour que Saint-Pierre ne connaisse pas le même sort que Sainte-Sophie? Vous êtes italiens, mais êtes-vous capable de vous battre pour la Divine Comédie, ou bien en aurez-vous honte, parce qu'au chant XXVIII de son Enfer, Dante ose mettre Mahomet dans la neuvième bolge du huitième cercle? Enfin, nous sommes européens, mais sommes-nous fiers de notre drapeau avec ses douze étoiles? Est-ce que nous nous souvenons même du sens de ces douze étoiles, qui renvoient à l'Apocalypse de saint Jean et à la foi de Schuman et De Gasperi? Le temps du confort est fini. Il nous faut répondre, ou nous sommes morts: pour quelle Europe sommes-nous prêts à donner la vie?

The New Market Ideology

 

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Jure Vujic:

The New Market Ideology

Conference about ideological tendencies in contemporary society, Zagreb, Croatia, december 2014.

"Ideological Tendencies” Gathered A Few Hundred Inquiries

The big hall of ‘Matica Hrvatska’ (MH) was packed on a Thursday 11th december with those whose attention had been drawn by the topic of a round table which had been organized by World Youth Alliance Croatia in cooperation with Politology Department of MH .

Ideological tendencies in contemporary society do not only relate to totalitarian regimes which naturally spring up when we talk about ideology as a commonly accepted term, said the head of Politology Department of MH, political scientist Jure Vujić who started the polemic. Market ideologists, thinks Vujić, brace the myth of continuous progress which as a goal has a fulfillment of some kind of lost paradise for which every man is yearning. They succeed in their means following a distorted human consciousness which holds that the progress is exclusively maintained by market development.

A viewpoint that science is the only means to the genuine knowledge about the world is what differs science from scientism, said prof. Stipe Kutleša, physicist and a philosopher, pointing to the snare to which modern science falls in. In the same manner as every ideology does not permit the existence of truth claims outside of her own system, some scientist do not think there is genuine knowledge apart of empirically verifiable one.

Professor Tomislav Kovač from the Faculty of Catholic Theology in Zagreb spoke about religious fundamentalism in the context of ideologies, which attracts the most attention in the public square. Albeit public recognition is generally restricted to fundamentalist acts of some Islamic fractions, the notion as it is has its roots in American Protestantism, which had, two centuries ago, brought forth few groups which were against the modernization and secularization of society. In that sense, Kovač holds, we shall rather speak in plural – religious fundamentalisms. They start off from principally positive things, stoping the overwhelming secularization of society, but the way they act takes the ideological forms.

When it comes to neo-liberalism, dr. sc. Neven Šimac again reflected upon market component and warned, whilst presenting a survey of modern economical crisis, that in mentality which justifies indebtedness as an effect of stance that we ought to be greedy, crisis is being understood as “normal”.

Young doctoral student , Marina Katinić, appeared with the feminism topic, citing the works of 16-th century male Croatian novelists. Katinić tried to define, using the historical review, settings in modern feminism movements which have ideological tendencies. She emphasized cyber-feminism as a means to the end in redefining gender using cyber space.

After lectures, discussion emerged. Judging by the questions posed, we can conclude that the topic audience was the most interested in was neo-liberalism. Lecturers agreed that “mercantile logic unifies all critically analyzed ideologies”.

 

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Hrvoje Vargić, World Youth Alliance Croatia’s Vice President, M.A. in Economics and philosophy student moderated the event. The entire event was of humanitarian character, hence participants, whilst the admission was free, could contribute to youngsters living in Home for orphans at Vrhovac, Zagreb.

World Youth Alliance Croatia is a branch of the global organization World Youth Alliance which is dedicated to promoting and defending human dignity and solidarity among youth, by means of educational and cultural content and youth impact on public policies. WYA has been in Croatia for little over a year. In that time, several cultural and educational events have been carried out.

Jure Vujic :

The new market ideology

(memory-speech)

The market is everyday life became unquestionable paradigm and part of our mental habit. As a term that represents the place where the supply and demand, the market has also become part of our social imaginary that runs through advertisements, phones, internet, and the ubiquity of talking about the status of socio-political dogma which imperatively associated democracy with a market system. But despite being a market mechanism to regulate relations between buyer and seller (and there is nothing objectionable), it is highly questionable paradigm when it became the dominant model of social, political and cultural organization. We should not forget that the market always involves the quantification of value, services and goods, and that, as such, impose ideological terms criterion and inevitably reduces all human dimension to the utilitarian equation. In fact the market, as pointed out by economist Roger Guesnerie, "great abstraction", which colonized all other cultural and philosophical dimensions of life. The Hungarian-American economist Karl Polanyi rightly distinguishes between the "market society" from "market economy". The market economy is formed when strategic public wealth, and there is talk about the work, land and natural resources, are destined for sale. The market economy in turn becomes a market society when the market dictates its legality social and political institutions. Polanyi in this case speaks of a society that is built into the economy, although the economy should be integrated into society. In this way, under the pressure of conceptual confusion democracy itself became a "market" and thus should replace all other forms of social democracy.

It is true that the market has never been independent of society. Smith's laissez-faire dogma fact is fiction and not a natural category. The market never establishes itself, because free markets never have existed if left to market anarchy and spontaneous course of things. The Company provides and restricts his place, and when the market disappeared, will not be forgotten and society, which means that market disappeared just as the organ of economic autoregulation. Another prejudice widespread belief that the market determines and understood democracy as though the market really comes to the pluralism of social life, it should be noted that it is very well adapted to each other form of political regime and order. It is now scientifically accepted that the market is not the only pattern of democracy, and Polanyi believes that fascism is a direct result of dysfunction of market societies. The greatest weakness of the market is that it is not tied to any parent ethical norm, and sociologist Jean Gadrey points out that what actually impoverishes social relations based on reciprocity and solidarity. Moreover, Polanyi points out, under the trade policy of the poor can "starve".

The Enlightenment's sources of market ideology

To better understand this paradigm change (transition from a market economy to a market society) should first determine which are the philosophical roots of the market and point to his close connection with the liberal philosophy of the Enlightenment. It could be said that the paradigm of economic growth from the eighties replaced paradigm of sustainable growth, while the advent of neo-liberalism ideology of the market is becoming a new global paradigm that humanity should usher in a new golden age, the lost paradise "welfare society". This is a new secular religion that through competition and material success actually offers a new salvation and redemption. The market is as a social model has undergone fate similar to that of reason and rationality, which are mutated during the Enlightenment of human cognitive powers of the instrument calculated utilitarianism which calculate the most economical application of resources for a particular purpose. Instrumental market as an interchange framework and its idolatry turned into a kind of epistemological goal (not as a framework trade) that the law of supply and demand applies to all social, cultural and political segments of human society. Market neoliberal global uniformisa- and fetishization of the free market (free market) on a planetary scale is actually an offshoot of a postmodern utopia unified humanity which is found in Tomasso Campanella, Thomas Moore, Kant, Fourier and Saint-Simon, and later in the Wilsonian ideals of world rule. In this sense, the global unified market should unite mankind in planetary consumer society in which should disappear ethnic and religious conflicts. The ideology of the market, therefore, is the main engine of spreading the ideology of sameness.

Liberal economic and political ideology was created with the philosophy of the Enlightenment, and the economic, monetary and political dimension of the market can not be reviewed or evaluated outside the framework of understanding the world and society based on the Enlightenment, ie the piLiberalosophy of John Locke, David Hume, Mandeville ("private vices are the source of virtues "), Voltaire, Adam Smith and others. It is no coincidence that identities are formed as part of the Enlightenment and become problematic in the modern era. And that in turn means that the holder of a modern changes that directly damage identities. This change is primarily related to the growth of individualism, whose origins go back to the philosopher Descartes. For Descartes, there are "sublimation of man", as the author states in advocating a kind of "ontological loneliness", where a man now do not need any more communities. One of the consequences of political atomism which appears in the 17th century, especially in the theories of the social contract, as well as reducing the individual to socially isolated and replaceable atom.

A society without institutions

The ideology of the market belongs to constructivist conceptual matrix that does not recognize the reality of the natural and organic base of society and as such stems from the mechanical conception of society that are opposed to the idea of the community. The ideology of liberalism, which touched economy somewhat during the 19th century and the advent of modern spread its epistemological impact on the field of social sciences and humanities. The radicalization of the new liberal political philosophy after the First and Second World War led to the legacy of economic and social democracy (Catholic social teaching). There is the vision of a world reduced to a market that promotes a new cultural model. This new liberal "vision of the world" is gradually incline the Social Democrats, the right and left liberals, Democrats and part of the labor unions. In parallel with the rise of monetarism seventies created a new tendency in the form of the liberal faction, which is based on microeconomic principles of synthesis that wants to integrate "the overall social and human behavior". Representative current and Gary Becker, who in economic theory introduces traditional sociological elements: racial and sexual discrimination, education, consumption and distribution of time and family. Its synthesis is based on two pillars: market equilibrium hypothesis and maximize profits.

Becker's approach radicalizes liberal thesis in relation to the neoclassical school, which accepts the possibility of dysfunction of the market because the market at Becker ubiquitous phenomenon. This understanding of the market advocates the application of instrumental rationality. According to him all the individual and social behavior deductively derived from the same rationality and the individual is abstract being no liability in relation to community and others. Therefore, every social interaction determines the economic interest. Such flow products postulate that paved the way neoliberal era: it is possible to establish a society without institutions. Family, businesses, interest groups, states and schools are just derivatives of interest games of different actors, and every form of historical genesis and sedimentation, which explains the development is considered from this perspective useless. The symbolic narrative repertoire of world views, perceptions, traditions and culture thrown in favor of maximizing profits, and microeconomics becomes a social link and the main principle. These are difficult and led to further economization of all the other dimensions of human existence. The neoliberal school even criticized Milton Freedman or Friedrich Hayek that are not radical enough on the criticism of state interventionism as to her state should completely disappear and give way to the market. Michel Foucault is so lucid that neoliberalism is gradually becoming a "technique of government economic and social policy that expands the market mechanisms and laws to all other segments".

Market and culture

The new libertarian vision of society promotes the idea of the market as an ideal model of social relations, and the ubiquity of market logic is colonized and the sphere of culture. Indeed, his commercialization and industrialization of culture, but do need to point out that the man as a social being in its entirety has become a mechanism to renew logic instrumentalized reason, the logic of profit and interest. Market promotes ideology through visual culture while trying to win over society and individuals because it denies other forms of symbolic exchange and social relations based on ritual dimensions and other cultural codes. The concept of network markets was coined by Robert Leroy to describe the market in the form of a network that connects the whole society in which it is difficult to identify what the Economic and what the cultural sphere. Capitalism has gradually adapted to such cultural dimension of the market and in its contemporary ludic and cognitive form of manipulating consumption. Modern form of capitalism is no longer, as in the 19th century, subject only to market forces in the sphere of production, but now is a part  of private life in the sphere of consumption, ideas, art, education and private life. Created by a new form of fatalistic resignation that assumes that the capitalist system is invariable and that encourages a kind of escapism in the form of the pleasures of sex, drugs and can be derived from this model of one-dimensional man. What is visible in the political arena is that the ideology of the market and neoliberalism shook the entire ideological tradition and structure of the Left and the Right, social democracy, Christian democracy and communist tradition and that prevented the emergence of alternative non-market social and economic model. It could, finally, to say that the historical irony that Marxist materialist homo economicus project actually leads to the end and improved roller economization of neoliberal ideology of the market.

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L’obsolescence programmée: Symbole d’une société du gaspillage

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L’obsolescence programmée: Symbole d’une société du gaspillage

Auteur : Pr. Chems Eddine Chitour 
Ex: http://zejournal.mobi

L’impact écologique direct est beaucoup plus préoccupant. La surconsommation crée un surplus de déchets, indépendamment de l’état de fonctionnement effectif des produits techniques mis au rebut ou de l’état d’usure des objets d’usage. L’exportation en masse de produits d’occasion en fin de vie, mais aussi de déchets, des pays de grande consommation vers des zones géographiques demandeuses de produits même périmés, ou bien où le stockage est négociable à moindre coût, est d’autant plus problématique et expose classiquement les pays receveurs à des nuisances spécifiques sur les sites de décharge de grande envergure. Le problème est aggravé du fait que cette pollution peut menacer les ressources en eau potable de ces zones, certaines régions étant encore alimentées en eau potable par des puits.

Pour Brooks Stevens, designer industriel américain, 1954, «c’est inculquer à l’acheteur le désir de posséder quelque chose d’un peu plus récent, un peu meilleur et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire». C’est le consommateur sous influence dont parle si bien le philosophe Dany Robert Dufour. Pour The Economist: «L’obsolescence programmée est une stratégie d’entreprise dans laquelle l’obsolescence des produits est programmée depuis leur conception. Cela est fait de telle manière que le consommateur ressent le besoin d’acheter de nouveaux produits et ser-vices que les fabricants proposent pour remplacer les anciens.»

En France, l’Agence pour les économies d’énergie (Ademe), a publié en juillet 2012 une «Étude sur la durée de vie des équipements électriques et électroniques», dans laquelle elle précise la notion d’obsolescence programmée. L’obsolescence par incompatibilité est principalement observée dans le secteur de l’informatique, cette technique vise à rendre un produit inutile par le fait qu’il n’est plus compatible avec les versions ultérieures. On retrouve encore une fois ce type d’obsolescence dans les imprimantes, dans lesquelles les cartouches qui ne sont pas ou plus produites par le fabricant ne peuvent être remplacées efficacement.

Obsolescence. Qui est le vrai coupable?

Damien Ravié tente de situer les responsabilités: «Depuis 2011 écrit-il, et la sortie du documentaire Prêt à jeter, l’obsolescence programmée sur Arte, on a vu se former un front de protestation contre ces pratiques non seulement coûteuses pour nos porte-monnaies. Tout le monde sait que les téléphones fixes duraient beaucoup plus longtemps que les téléphones mobiles (…) Damien Ravie fait le procès du fabricant en premier lieu et du consommateur bien sûr! «Le consommateur (surtout occidental) est un enfant gâté. Qui veut tout, tout de suite, et moins cher. Il veut tout, question de confort trois télés, deux tablettes, deux ordinateurs, deux voitures, et tant pis s’il ne les utilise pas, il a juste besoin de posséder… il veut tout de suite: Il veut moins cher (…) Enfin, on n’arrête pas de lui répéter qu’il faut consommer, alors il obéit. A qui? Qui commande sournoisement les comportements des citoyens pour les transformer en vulgaires consommateurs? Vous avez deviné, c’est «la publicité», servie en abondance par «les médias» qui en vivent: on nous promet une vie plus belle, une santé de fer, un couple heureux, des enfants sages, des amis vraiment sympas, une vie tellement plus remplie. Difficile de résister. (…) Et si la responsabilité était partagée?»

L’obsolescence programmée des produits désormais sanctionnée en France

Il va être désormais possible en France écrit Laetitia Van Eeckhout, de saisir la justice sur certaines pratiques industrielles visant à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit afin d’en augmenter le taux de remplacement. Dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique, adopté par l’Assemblée nationale mardi 14 octobre, les députés ont décidé que l’obsolescence programmée pourra être punie comme une tromperie. «Une fois cette définition introduite dans le code de la consommation, explique Nadia Boeglin de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), cette pratique, devenant un délit, pourra désormais être sanctionnée au même titre que les autres types de tromperies.» Elle pourra alors entraîner jusqu’à deux ans de prison et 300.000 euros d’amende. (…) La loi oblige désormais le fabricant ou l’importateur de produits à informer le vendeur de la période pendant laquelle, ou de la date jusqu’à laquelle les pièces détachées indispensables à l’utilisation des produits sont disponibles sur le marché. Et elle a porté de un à deux ans le délai de garantie légale.

Il reste que nous ne sommes qu’au début , l’application  n’a pas eu lieu soit par inapplicabilité soit par retour à une position vertueuse des fabricants …

Réparation citoyenne: la parade à l’obsolescence programmée

Comment lutter contre l’obsolescence programmée? Deux pistes écrit Damien Ravié ont, peut-être, la capacité de changer les choses à une échelle suffisante: ce sont les solutions qui privilégient l’usage des biens plutôt que leur possession. D’un côté on a l’économie de fonctionnalité, où une entreprise ou une collectivité propose des services (le transport, par ex.) au lieu d’un bien (une automobile). Le consommateur devient usager: il ne s’attache pas à l’objet (qui est interchangeable). En second lieu, la consommation collaborative constitue un secteur prometteur et en pleine expansion, comme en témoigne le succès d’Uber (services de taxi/covoiturage). D’autres start-up visent à partager/louer toutes sortes de biens: outillage, appareils à fondue, machine à laver, et même son chez soi. Dans ce modèle, on divise les consommateurs en deux espèces: les propriétaires qui mutualisent leur bien et en retirent des bénéfices, et les utilisateurs qui ne possèdent pas de bien, mais qui s’en fichent du moment qu’ils peuvent en profiter. Un état d’esprit qui pourrait bien s’imposer en douceur, chez les jeunes générations. Le bien cesse d’être un objet de fierté qu’on affiche, ou qu’on garde jalousement à l’abri; il redevient… un simple objet, dont on cherchera à maximiser l’utilité.

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Une start-up de covoiturage mondiale serait en capacité de créer un label «consommation collaborative» pour certains véhicules adaptés, mais aussi pour les machines à laver «à partager». Des produits qui seraient plus durables donc meilleurs pour l’environnement et moins coûteux pour le propriétaire. De nombreuses alternatives émergent pour répondre et réagir à l’obsolescence programmée. Des plateformes d’échanges entre utilisateurs s’organisent autour de la réparation à l’instar du site américain iFixit. En parallèle, de nouveaux modèles économiques fondés sur l’écoconception se développent et les labels environnementaux commencent à prendre en compte la durée de vie du produit pour informer le consommateur. Lorène Lavocat propose de faire appel à l’expertise citoyenne! Damien Ravié a créé Commentreparer.com, un site web participatif pour apprendre à restaurer, dépanner, ou raccommoder nos objets. Lancé en 2011, le site Commentreparer.com marche comme un forum. Chaque mois, près de 300.000 personnes visitent le site. «Les entreprises ne sont pas seules responsables de l’obsolescence rapide des produits.» Il souligne que les consommateurs acceptent… et même encouragent «la stratégie commerciale de course aux prix les plus bas». Autrement dit, en plébiscitant des objets moins chers, en guettant les nouveautés, nous favorisons l’essor de produits peu durables.

La civilisation du toujours plus: est-il trop tard pour sauver la planète?

Le bonheur est désormais assimilé à consommation. Jamais au cours de l’histoire il n’a été produit autant de richesses, mais 80% des ressources de la planète sont consommées par seulement 20% de la population. Les spécialistes du marketing s’efforcent de nous vendre de plus en plus d’objets inutiles, pour faire croire aux consommateurs que l’accumulation matérielle est une fin en soi. Pourtant, il existe une possibilité de s’en sortir en tant qu’humain en allant vers le développement durable, en partageant, en allant vers la sobriété énergétique et la frugalité, en respectant les rythmes de la nature. Misons sur un avenir apaisé, misons sur le développement durable. Il ne faudrait plus «maximiser» la croissance, mais le bien-être et le bonheur. Avec raison en 1997 et dans un autre cadre plus large qui est celui de la dicature du marché, , Pierre Bourdieu, avec sa lucidité coutumière, se posait la question «des coûts sociaux de la violence économique et avait tenté de jeter les bases d’une économie du bonheur.»

Posséder ou partager: la seconde vie des choses

Faut-il continuer à amasser de l’éphémère coûteux et générateur de déchets? Martin Denoun et Geoffroy Valadon en parlent: «Dans le nouveau monde qui se dessine caractérisé par une pénurie inexorable d’énergie, des changements climatiques de plus en plus récurrents et catastrophiques, faut-il continuer au nom de la boulimie du consommer éphémère, voire inutile? La solution ne passe-t-elle pas par le partage et surtout l’impérieuse nécessité de donner du temps aux choses. Et si l’usage ne correspondait pas nécessairement à la propriété? (…) Nous avons dans nos foyers de nombreux biens que nous n’utilisons pas: la perceuse qui dort dans un placard et ne servira en moyenne que treize minutes dans sa vie, les DVD visionnés une ou deux fois qui s’entassent, l’appareil photo qui attrape la poussière plus que la lumière, mais aussi la voiture que nous utilisons en solitaire moins d’une heure par jour ou l’appartement vide tout l’été. La liste est longue. Et elle représente une somme impressionnante d’argent comme de déchets futurs.» Telle est, en substance, l’approche des théoriciens de la consommation collaborative. Car, assène avec un grand sourire Rachel Botsman, l’une de leur chef de file: «Vous avez besoin du trou, pas de la perceuse; d’une projection, pas d’un DVD; de déplacement, pas d’une voiture!».

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Comment mieux utiliser et partager ce qui existe plutôt que posséder davantage. Dans le même ordre du partage: «Est-il indispensable de posséder une voiture que l’on utilise 2 à 5% du temps plutôt que de louer son usage où et quand on en a besoin? Est-il judicieux de se déplacer «en solo» quand on peut covoiturer? L’Ademe (Agence française pour les économies d’énergie) donne des pistes de «sobriété». Nous lisons: «Comment le consommateur peut-il réduire significativement la quantité de déchets qu’il produit et participer ainsi à la mise en place d’une économie circulaire? Les Français semblent en 2010 98% à avoir déjà donné une seconde vie à un objet quelconque. Ainsi, le réemploi n’est plus exclusivement associé à des situations de grande pauvreté et se pare d’une image positive, celle du consommateur «malin». En 2012, près de la totalité des Français (98%) déclarent avoir déjà pratiqué le réemploi et l’on estime à 1 250 millions d’euros par an le chiffre d’affaires lié au réemploi et à la réutilisation. L’impact sur l’environnement s’en fait d’ailleurs sentir: on estime qu’en 2011,825.000 tonnes de déchets ont été évitées grâce au réemploi et à la réutilisation, participant ainsi au développement de l’économie circulaire.

Et en Algérie?

Obsolescence.jpgUn constat: les Algériens ont perdu le sens de l’économie, la disponibilité excessive de tout, stérilise toute recherche tendant à éviter le gaspillage; l’Algérien de 2015 pense que tout lui est dû. Nous avons perdu le sens de l’économie et de la durabilité des choses. Nous avons 35 millions de portables dont la durée de vie est de trois ans en moyenne. Cela veut dire qu’il a un moyen de recycler 3 millions de portables/an.

Nos greniers périclitent d’équipements inutilisés qui peuvent avoir une seconde vie si cette philosophie du partage que nous nous vantons d’avoir de par notre culture et notre religion existait réellement. Justement, nous ambitionnons de mettre en place une transition énergétique vers le développement durable. Nous ne savons pas ce que sont les économies du fait d’une consommation débridée où les utilités sont gratuites et il est dangereux de continuer à dire que la vérité des prix n’est pas à l’ordre du jour. Il nous faut compter le moindre centime et rompre avec le gaspillage.

Nous «produisons», 12 millions de tonnes de décharges. Les décharges sont des trésors si on sait y faire!  Ce sont des milliers de tonnes de produits recyclables à l’infini qui peuvent être extraits notamment le verre, les métaux , les plastiques et même le papier. Sans compter la possibilité de mettre en place des installations de biogaz

Il en est de même   de la récupération de l’eau de pluie. Nos aînés récupéraient l’eau de pluie au nom de l’autosuffisance Il existe des dispositifs  où chacun peut recueillir jusqu’à 25 %de l’eau qu’il consomme dans l’année

S’agissant e l’optimisation de la ressource est-il nécessaire aussi de construire de nouveaux bâtiments et équipements publics quand ceux existants sont sous-utilisés? Dans ce cadre le système éducatif algérien dans son ensemble possède un parc de bâtiments le plus important du pays sous-utilisé avec un entretien coûteux pour une faible rentabilité A taille égale une université occidentale reçoit deux fois plus d’étudiants que nos universités, elle est opérationnelle deux fois plus de temps dans la journée. Ce qui est demandé à l’école ou à l’université c’est d’améliorer constamment le niveau.

Conclusion

Jamais au cours de l’histoire il n’a été produit autant de richesses, mais 80% des ressources de la planète sont consommées par seulement 20% de la population. Les spécialistes du marketing s’efforcent de nous vendre de plus en plus d’objets inutiles, pour faire croire aux consommateurs que l’accumulation matérielle est une fin en soi. Une société qui consomme toujours plus ne peut respecter l’environnement et épuise tôt ou tard les ressources essentielles à la vie. Il ne s’agit pas de se priver ou de vivre dans la frustration. Vivre simplement, c’est de ne pas succomber aux tentations inutiles et de résister au diktat des marques. C’est vivre mieux avec moins, c’est être responsable. (…) Nous possédons de plus en plus de biens matériels, sommes-nous de plus en plus heureux?

L’alternative est dans la sobriété, ne pas s’éblouir de la nouveauté, ne pas faire dans le mimétisme de l’Occident; rouler en 4×4, un portable vissé à l’oreille, ce n’est pas cela le développement. L’éco-citoyenneté est un combat qui commence à l’école et se poursuit par la suite dans la vie de tous les jours de chacun d’entre nous. C’est à ce titre que les générations futures trouveront une Algérie prospère qui réhabilite le travail en le mettant à l’honneur.

Can Syria’s Cultural Heritage be a Fulcrum for Ending its Civil War?

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We Can Help Stop the Destruction

Can Syria’s Cultural Heritage be a Fulcrum for Ending its Civil War?

by FRANKLIN LAMB
Ex: http://www.counterpunch.org

For visitors to Syria these days, certainly this one, it’s almost become a cliche to shake ones head and mumble, “this is not your normal civil war.” Meaning that in spite of the dangerous environment for families and enormous sacrifices being paid daily, the Syrian people go about their lives with amazing resilience.

Yesterday, 2/5/15, was the latest example. Rebel mortars started raining on downtown at 7 a.m. after a rebel commander Zahran Alloush of the “Islam Army” tweeted that his forces would keep firing mortars and rockets “until the capital is cleansed.” An estimated nine people were killed, and dozens wounded in downtown Damascus from roughly 60 rebel mortars. By the end of the day more than seventy, most of them rebel forces, died as the Syrian army and rebel fighters trading salvos of rockets and mortar bombs.

Despite the bombardment, most office workers showed up for work, students arrived for classes at Damascus University, and the public schools were open although many were dismissed early. This observer had appointments at three different Ministries and only one person I was to meet stayed home because it was near the fighting and he chose not to tempt fate.

One government minister smiled knowingly when his visitor commented that between the Dama Rose hotel and his office, although the streets were at that point nearly empty and the sound of mortars was loud, the street cleaners and trash collectors were nonchalantly going about their work. Students of Syrian culture say examples such as this one reflect the deep and unique connections among Syrians for their country–present and past.
It is becoming commonplace, as the world learns more and becomes more distressed about Syria’s Endangered Heritage to speak of this country as the crucible or cradle of human civilization which spans hundreds of thousands of years. This country is home to some of the world’s first cities, as well as globally important sites from the Akkadian, Sumerian, Hittite, Assyrian, Persian, Greco-Roman, Ummayyad, Crusader, and Ottoman civilizations and to some of the oldest, most advanced civilizations in the world.

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The area saw our evolution – for example, at the Middle Acheulian occupation site at Latamne northern Syria between 800 – 500,000 years old, stone tools and possibly even early hearths have been identified as belonging to a civilization hundreds of thousands of years before modern humans evolved 120,000 years ago. 10,000 years ago, the first crops and cattle were domesticated in Syria and the subsequent settlements gave rise to the first city states, such as Ebla and Mari. Writing developed here and the creation of literary epics, art, sculpture, and the expansion of trade soon followed. At the crossroads of the Mediterranean, the destined to become modern Syria was invaded by the rise of the great Southern empires emerging from Ur, Bablyon, Assur, Akkad and Sumer. From the East the Persians invaded and occupied the area and then the Mongols and the Arabs. From the North came the Hittites and from the West, the Greeks, the Romans and the Byzantines to be followed by the Crusading forces of the Kings of Europe. Nomadic tribes, known from the Christian Bible, such as the Canaanites and Arameans, arrived and all conquered the area for varying periods and settled. For 400 years Syria was absorbed into the Ottoman Empire and her people revolted and occupation was passed to French after World War I until Syria finally achieved her independence following World War II.

Nowhere else has the world witnessed this complex and unique meeting of states, empires and faiths as Syria. Who can imagine that the great Umayyad Mosque in Damascus was originally a temple to Jupiter? Later converted to a Christian basilica to John the Baptist, and in turn became what some consider the fourth-holiest place in Islam.

Salahdin, the enemy of King Richard the Lionheart, is buried there. And as history continues to leave its ever-changing imprint, in the last thirty years UNESCO has declared six sites in Syria– Syria has 6 such sites including the ancient City of Damascus and a further 12 on the list for Tentative consideration on its World Heritage List. It is from this this rich and diverse history, that Syria’s people have a reputation for tolerance and kindness. Yet now this history, and the peace built upon it, is threatened as never before, and the cultural heritage of all of us, these cross-roads of civilization are quite literally caught in the cross-hairs of war.

Religion has also indelibly marked Syria. This observer has walked through some of the area where Abraham, who influenced three monotheistic religions, pastured sheep at Aleppo and gave the city its Arabic name – Halab. Other visits to religious landmarks have included the old city of Damascus and Straight Street, where tradition holds that the conversion of Saul to Paul the Apostle occurred. Shortly before the events of March 2011, mass was still being held in the house he reputedly inhabited almost 2,000 years ago. The head of the John the Baptist, cousin of Jesus, is said to be enshrined in the Great Mosque in Damascus. The village Maloula is amongst the last places in the world where Aramaic, the language spoken at the time of Jesus, can still be heard – part of a living, breathing, spoken history. Khalid ibn al-Walid, companion to the Prophet Muhammad, founder of Islam, is buried in Homs in his namesake mosque. Muhammad’s successors left a legacy of beautiful mosques: several are now part of World Heritage sites.

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When many of us ponder destruction of cultural heritage, we tend to think first of great monuments burning or blasted into rubble. Yet these monuments are about people, and it is with people that all discussions of heritage must begin and finish. Heritage is built by them. It is used and reused by them. Cultural Heritage is also about more than built structures, it is about the intangible beliefs and practices associated with them, and the values assigned to them, including those which may have no material manifestation at all. An analysis of the destruction of Syria’s cultural heritage necessarily encompasses many expressions.

This observer has experienced firsthand locations in Syria where heritage is sometimes at the forefront of the conflict, most notably in the Citadel and Al-Madina Souk in the heart of the Ancient City of Aleppo, a World Heritage site. Conflict in this area has been particularly heavy and damage extensive. The Citadel has taken on a symbolic status to those involved. To militarily control the Citadel is to own the heart of Aleppo, one of the oldest cities in the world.

Yet, ironic as it may seem at first brush, it is during conflict we often see the true, enduring power of heritage to heal and build peace. We have seen in Syria cases where after looters tried to break into the Museums or were caught doing illegal excavations, or trying to sell looted artifacts, that local citizens objected and in some cases risked their lives while confronting criminals and sometimes even blocking access to archeological sites. Such patriotic acts are not just about the protection of the past, but also about the present. We have seen in Syria that after a series of bombings at religious sites, Christians have protected Muslims so that their sisters and brothers can worship in peace, and Muslims in Syria do the same for Churches. These acts of solidarity in Syria, for Syria, are not only bringing the two communities closer together, but they resonates around the world, showing people that peace is possible, and that people of all faiths can work together and are even willing to risk their lives for one another for their shared past- for our shared past, and for each other’s beliefs.

But there is another view. Islamic jihadists have several times explained in great detail to this observer that they want to ruin the artifacts of non-Muslim civilizations, because doing so testifies to the truth of Islam. They always explain that the Qur’an suggests that ruins are a sign of Allah’s punishment of those who rejected his truth. Many were the Ways of Life that have passed away before you: travel through the earth, and see what the end was for those who rejected Truth. (Qur’an 3:137) This is one of the foundations of the Islamic idea that pre-Islamic civilizations, and non-Islamic civilizations, are all jahiliyya — the society of unbelievers, which is worthless. Scores of examples, including ISIS (Da’ish) destroying Assyrian statues and artifacts believed to be 3000 years old which they illegally excavated from the Tell Ajaja site. Museums at Apamea, Aleppo, and Raqqa experienced thefts, and the archaeological sites of Deir ez-Zor, Mari, Dura Europos, Halbia, Buseira, Tell Sheikh Hamad and Tell es-Sin have all been damaged by looters and as of February 2015, five out of six UNESCO world heritage sites in Syria have been damaged by war. Damage to sites like the ancient city of Aleppo and the ruins of Palmyra, Crac des Chevalier and so many others. Nowhere worse than the destruction of the minaret of al-Umayyad mosque in Aleppo in May of 2013.

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Daunting as the restoration and repairing these sites may appear, it is a crucial process to foster reconciliation while protecting the heritage that unites all Syrians. People need to rebuild trust and for that to happen, they must have shared memories together. It was a Syrian PhD student, who teamed up with a Dutch archaeology professor, who began documenting the damage to Syrian heritage sites shortly after March of 2011. Soon the work expanded to become a peace-building initiative across Syrian civil society. One of the most remarkable social society NGO’s, now doing many amazing projects is the Spain based Heritage for Peace. (www.heritageforpeace.org ) HFP, like several other private politically neutral groups are working on restoring and repairing these sites as a way to foster reconciliation and it has been achieving much, if on a small scale so far.

The local restoration and repair of damaged sites where security conditions allow will foster reconciliation. As archeological sites are rebuilt so will trust be rebuilt. This observer has experienced this inspiring phenomenon among officials, student volunteers, Syrian army personnel and even rebels. Participants in Syria’s civil war and regular citizens trying to survive the carnage need a basis to rebuild trust and shared memories matter. Hugely. They unite Syrians, pro or anti regime, Syrian locals who refused to leave their home or the three million ex-pats who have fled and want to come home.

The NGO, Heritage for Peace (HFP), is one among others that has studied the destruction in Syria and that believes that heritage can serve as a key focus of dialogue among communities and ethnic and religious groups who have been pitted against one another over the past four years. As part of this process, heritage can become scaffolding for constructing peace in Syria by concentrating on protecting cultural heritage and mitigating damage by galvanizing the public, both local and international, to support heritage protection. Studies show that when citizens caught up in civil war, a movement focused on protecting common cultural heritage fosters compatibility between communities and hastens the postwar phase. Protesting our shared cultural heritage in Syria is showing signs for becoming a peace-building initiative across civil society.

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And there is an important role for the global community. What needs to be done now to protect our cultural heritage in Syria which can also help end the conflict are the following measures which all of us can and must participate in. All people of good can work to promote the safeguarding and protection of our cultural heritage in Syria irrespective of religious or ethnic identity. To this end they hopefully will work for goals include the following:

*Document and preserve knowledge of the damages to cultural heritage in Syria during the present conflict while developing long-term policies to protect Syria’s heritage in conflict;

*Raise global awareness of the importance for Syria’s heritage of ending the fighting and stopping its destruction;

*Encourage the co-operation of national and international NGOs who are already working to protect Syria’s heritage and liaise with Syrian heritage workers operating during a current conflict; and the international heritage community;

*Raise global awareness of and campaign against the illicit trade in looted Syrian artifacts globally focusing on the neighboring countries Lebanon, Turkey, Iraq and Jordan and expose those dealers, auction houses and museums who profit from theft of our global heritage in Syria;

*Promote understanding across diverse communities in Syria of the communal value of heritage and encourage foreign archeologists who have previously worked in Syria to provide information and assistance during and after the conflict;

*Promote the return of tourism to Syria and assist in preparations for reconstruction and preservation in the post-conflict phase and the return of international archeologists.

We can help stop the continuing destruction of our global heritage in Syria by this solidarity work. And it can function as a sort of fulcrum to bring an end to Syrian conflict by demonstrating that the people of Syria, custodians of the past of all of us, value this heritage over politics or bizarre religious applications which command that our heritage be destroyed.

Franklin Lamb’s most recent book, Syria’s Endangered Heritage, An international Responsibility to Protect and Preserve is in production by Orontes River Publishing, Hama, Syrian Arab Republic. Inquires c/o orontesriverpublishing@gmail.com. The author is reachable c/o fplamb@gmail.com

vendredi, 13 février 2015

La Gauche des valeurs est le problème avec l’Islam

La Gauche des valeurs est le problème avec l’Islam

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

Parti-Socialiste-Islam-perso.jpgLes activistes islamistes violents, boostés par les guerres américaines en Afghanistan, en Irak et les conséquences du « Printemps arabe » qui ont déstabilisé la Libye, la Syrie, la moitié de l’Afrique marquent des points.

Etonnamment, en dépit de la force de frappe militaire adverse, des zones entières de la Syrie, de l’Irak sont livrées à l’arbitraire d’un mélange détonnant d’illuminés, de mercenaires, de brigands, de partisans humiliés de minorités ou de régimes renversés, d’islamoracailles recyclées dans une cause religieuse ou transformés en adversaires redoutés et diabolisés (repoussoirs utiles) par les medias.

En Europe, la gauche des valeurs moralistes (victimaire, antiraciste, progressiste partout sauf dans le domaine de la souveraineté économique et démocratique) découvre, après avoir systématiquement favorisé l’immigration de masse et diabolisé toute critique, toute question ou toute proposition de limite, que l’Islam littéral peut poser problème pour les valeurs dites républicaines.

Les événements de "Charlie Hebdo", routine journalière au Moyen-Orient ou en Ukraine, effraient tout d’un coup ceux qui se réjouissaient du départ de jeunes djihadistes pour goûter au sang de l’atroce conflit syrien et y acquérir des compétences de guerre civile terroriste qu’ils vont bientôt ramener à domicile. La gauche porte une lourde responsabilité dans la manière dont les politiques ont fermé les yeux sur l’immigration de peuplement et l’installation de la logique antiraciste qui interdit toute critique et toute exigence d’intégration et de respect des lois, par repentance et culpabilisation.

Or la confrontation brutale et massive, sans transition progressive suffisamment longue, d’individus portant des valeurs culturelles plus archaïques, plus traditionalistes, avec le monde individualiste, du marché de la consommation effrénée, féminisé, sans autorité traditionnelle leur fait perdre la tête. Délinquance, implication dans le marché rapidement lucratif de la drogue, phénomènes de bandes ultraviolentes, repli communautaire, abus de prestations sociales de l’Etat providence. Construction, face à la laïcité qui n’est que l’évacuation forcée du religieux et de la morale hors de la vie publique, d’un modèle de rébellion identitaire du djihad avec des valeurs dorénavant barrées de notre modèle culturel (esprit de sacrifice, violence, complémentarité des rôles sexuels). Violence du droit à se défendre pour les musulmans victimes des guerres américaines et israéliennes, pureté morale, idéal d’une société à valeurs viriles et  à autorité verticale.

Les Droits de l’Homme individualistes ne sont pas un antidote  suffisant pour ceux qui explosent en perdant leurs points de repère dans le vide d’une société fondée sur l’autocontrôle, l’autocensure, l’effacement de soi face à l’Autre, le déséquilibre idéologique unilatéral culpabilisé de la relation à l’Autre, le vivre-ensemble imposé comme modèle du Paradis mondialiste, la susceptibilité paranoïaque comme système de pensée défensif. Or la gauche, malgré tout ce qui se passe, considère toujours que le problème le plus grave est l’islamophobie.

Pegida est un souci plus grand pour ces intellectuels liberticides et totalitaires que les actions violentes de Paris. La pression de la gauche des valeurs est double : maintenir à tout prix l’imposition d’un modèle multiculturel qui repose sur les droits à migrer et à imposer des valeurs  au pays d’accueil,  garantit une stratégie du chaos démontant les dernières institutions souverainistes et démocratiques locales,  fournit une clientèle électorale captive et reconnaissante.

L’Islam deviendra aussi, sur le modèle des groupuscules communautaristes qui s’autoproclament représentatifs, un lobby inquisitorial qui dénoncera, terrorisera toute critique ou allusion non élogieuse. A mon humble avis, les pratiquants musulmans devraient éviter ce piège et ne pas confier des revendications disproportionnées et non respectueuses à ce genre de groupes communautaristes qui sont sous le contrôle pyramidal de la gauche des valeurs : imposer le modèle multiculturel en favorisant la disparition des repères traditionnels et de bon sens (la droite des valeurs) tout en diabolisant l’Islam automatiquement considéré comme radical. Le problème c’est la migration imposée, le vide politique et culturel imposé par la gauche, l’évacuation des valeurs traditionnelles et religieuses de la vie quotidienne (laïcisme agressif), la paralysie du système immunitaire politique et démocratique des communautés locales.

La schizophrénie des valeurs de gauche déclenche la terreur et la soumission. Ne nous trompons pas d’adversaire : la migration imposée par les forces politiques qui déconstruisent les institutions, le bon sens commun, les valeurs spirituelles ne serait pas un problème aussi inquiétant si l’équilibre se faisait naturellement, réciproquement, avec respect et retenue. Or des forces laissent faire et incitent, sans permettre et oser s’y opposer, à exprimer et faire réaliser  des revendications indécentes ou de type deux poids, deux mesures. Susciter la peur et paralyser le dialogue. Ceci n’est pas acceptable.

Dominique Baettig, 8 février 2015

L'Ukraine : une bombe géopolitique à retardement

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L'Ukraine : une bombe géopolitique à retardement
 
Ex: http://www.lamarseillaise.fr

Docteur en économie, enseignant à l’Université Pierre Mendès France à Grenoble, chercheur indépendant spécialiste des questions  économiques et géostratégiques russes, Jean Geronimo est l’auteur de La pensée stratégique russe et s’apprête à publier un nouvel ouvrage sur l’Ukraine. Il propose ici une analyse structurelle de la crise ukrainienne… loin des discours dominants

La bataille d’Ukraine se présente comme un enjeu géopolitique majeur entre les deux superpuissances de la Guerre froide, dans le cadre d’une partie stratégique jouée sur l’Echiquier eurasien et activant les Etats-pivots de la région comme des pions internes à cette partie.

Le contrôle de l’Ukraine, perçue par les deux adversaires comme un Etat clé de cet Echiquier, s’inscrit dans la poursuite d’un double objectif tenant d’une part, à l’extension des zones d’influence idéologique et d’autre part, à la conquête du leadership politique en Eurasie post-communiste. Associée à sa capacité de nuisance sur les grands acteurs de la région, la nature stratégique de l’Ukraine sur les plans politique (au cœur des grandes alliances) et énergétique (au cœur du trajet des tubes), explique son rôle fondamental dans la ligne anti-russe de Z. Brzezinski reprise par l’administration Obama.

La cooptation de l’Ukraine – définie par E. Todd comme une « périphérie russe » – permettrait, en effet, de briser la pierre angulaire de la stratégie eurasienne de reconstruction de la puissance conduite par Moscou depuis la fin des années 90. Cette reconstruction russe s’opère sur la base du recouvrement de sa domination régionale et sera concrétisée, en 2015, par l’émergence de l’Union économique eurasiatique. Au final, cette configuration justifie, selon la terminologie de Brzezinski, le statut de « pivot géopolitique » de l’Ukraine à la source du conflit actuel – issu d’un véritable coup d’Etat, selon J. Sapir.

Un coup d’Etat national-libéral, manipulé

Dans ce cadre, le coup d’Etat préalable au contrôle d’une république majeure de l’ex-URSS a justifié une stratégie manipulatoire axée sur la désinformation continue en vue du formatage de l'opinion publique internationale et, surtout, l’amorce d’un processus « révolutionnaire » - inspiré du modèle syrien, dans sa phase initiale. L’objectif de ce processus a été de précipiter la chute du président en place, Victor Ianoukovitch, en lui donnant un habillage légitime confirmé par le blanc-seing occidental. En cela, ce coup d’Etat national-libéral – acté le 22 février 2014 – s’insère dans la logique des scénarios « colorés » de la décennie 2000, construits par l’Occident dans l’espace post-soviétique à partir de relais locaux et d’ONG « démocratiques » s’appuyant sur de puissants réseaux politiques, liés aux élites oligarchiques et aux principaux opposants aux pouvoirs pro-russes en place.

A l'époque, ces « évènements » ont été interprétés par le Kremlin comme des signaux d'une offensive plus globale qui ciblera, à terme, la Russie – et dont les prémisses, via l'ingérence occidentale, ont été observées lors des dernières élections russes (présidentielles) de mars 2012. Selon une inquiétante certitude et en dépit de l'absence de preuves réelles, l’ONG Golos à financement américain (!) a alors accusé Vladimir Poutine de « fraudes électorales massives ». L’objectif de Golos était d’alimenter le mécontentement de la rue pour, in fine, créer – en vain – une effervescence « révolutionnaire » à visée déstabilisatrice, contre le nouveau « tsar rouge ». Comme une redondance médiatique, routinière et manipulatrice – observée, un peu plus tard, lors du Maïdan.

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Cette vision russe « complotiste » est parfaitement résumée par H. Carrère d'Encausse dans son livre de 2011, « La Russie entre deux mondes ». Elle rappelle que pour Poutine, c'est alors une « vaste entreprise de déstabilisation de la Russie qui se dessine, dans laquelle des Etats étrangers et des organisations de tous types de l'OSCE à diverses ONG, sont associés pour l'affaiblir ». Issues de technologies politiques occidentales visant, à terme, à éroder l'influence de l’ancienne superpuissance dans sa périphérie post-soviétique, ces « révolutions de couleur » ont montré leur redoutable efficacité à travers l’élimination des dirigeants pro-russes – en Géorgie, en Ukraine et au Kirghizstan. Ce faisant, on a alors assisté à l’émergence d’une nouvelle idéologie implicite, la Démocratie libérale, utilisée comme levier légal d’ingérence dans la vie politique interne des Etats ciblés. Ce levier est considéré par V. Poutine comme un élément essentiel du nouveau soft power occidental de déstabilisation des régimes « ennemis » et, par ce biais, comme une menace potentielle contre son propre pouvoir.

Etrangement, comme l’a rappelé J.M. Chauvier, cette même Démocratie a fermé les yeux sur le rôle décisif des courants extrémiste et nationaliste, proches des idéologies néo-nazies, dans le basculement et la réussite finale du processus  « révolutionnaire » de l’Euromaïdan, précipitée par de mystérieux snipers. Catalysée par sa haine du russe et de l’idéologie communiste, ce réveil en Ukraine de la pensée ultranationaliste d’inspiration néo-nazie s’inscrit dans une évolution plus générale à l’échelle de l’Europe, observée avec justesse par A. Gratchev, dernier porte-parole et conseiller du président de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev.

Dans son livre de 2014 « Le passé de la Russie est imprévisible », Gratchev affirme que cette « montée de la popularité des nationalistes, de l’extrême droite et des néo-fascistes (…) » démontre les limites et, en définitive, l’échec de notre système démocratique : « Il est de plus en plus évident que le mécanisme bien rodé de la démocratie (…) commence à se bloquer ». Un constat amer au fondement, déjà, de la Perestroïka de Gorbatchev – et qui interroge sur la nature réelle de la « révolution » kiévienne.

Les nouvelles menaces révolutionnaires, « colorées »

Dans ce contexte géopolitique sensible, les « révolutions de couleur » sont considérées comme des menaces majeures pour la stabilité des Etats supposés a-démocratiques de la zone post-soviétique – en particulier, pour la Russie de Poutine structurellement visée et qui redoute un « scénario ukrainien ». L’universalisation de la Démocratie dans le monde, par le soft power – ou la force s’il le faut –, semble faire aujourd’hui partie des « intérêts nationaux » des Etats-Unis et de leur fonction régulatrice prioritaire en tant que superpuissance unique légitimée par l’histoire. Ce postulat scientifiquement (très) douteux a été proclamé en 2000, avec une euphorie condescendante, par l'ancienne secrétaire d'Etat de George W. Bush, Condoleezza Rice, convaincue de la fonction messianique de son pays : « C’est le travail des Etats-Unis de changer le monde. La construction d’Etats démocratiques est maintenant une composante importante de nos intérêts nationaux. » Comme une forme d’autolégitimation néo-impériale, au nom – bien sûr – des idéaux démocratiques, constitutifs d’une idéologie globale à visée expansionniste. Troublant.

Face à ces nouvelles menaces « colorées », les Etats membres des structures politico-militaires de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et de l’Organisation de coopération de Shangaï (OCS) ont décidé, sous l’impulsion de la Russie, de coordonner leurs efforts en vue de définir une stratégie commune préventive. L'objectif déclaré est de mutualiser, à l’échelle régionale, différents moyens pour neutraliser cette nouvelle arme politique désormais privilégiée par l’Occident et s’appuyant, de plus en plus, sur des coups d’Etat habilement construits. En d'autres termes, il s'agit d'ouvrir un front commun eurasien face aux futures « révolutions » national-libérales. De manière indéniable, l'imbroglio ukrainien a favorisé cette prise de conscience politique et, en conséquence, justifié le leadership sécuritaire de la Russie dans sa zone d’intérêt prioritaire, la Communauté des Etats indépendants (CEI) – tout en y accélérant les processus d'intégration régionale. Pour Washington, un effet pervers non programmé – une maladresse stratégique.

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Toutefois, certains effets post-révolutionnaires sont désastreux pour la Russie. Un premier effet géopolitique de la « révolution » kiévienne est l’extension de la sphère euro-atlantique à l'ex-URSS traduisant, de facto, la poursuite du recul russe dans son Etranger proche – considéré par sa doctrine stratégique comme une menace pour ses intérêts nationaux. Un second effet plus psychologique de cette curieuse « révolution » est d’alimenter la peur russe devant la progression irresponsable des infrastructures d'une OTAN surarmée à proximité de ses frontières – qui, à terme, posera la question politiquement délicate du bouclier anti-missiles américain. En raison de cette montée accélérée des menaces, on assiste aujourd’hui en Russie au retour du « syndrome de la citadelle assiégée », ressuscité des abimes idéologiques de la Guerre froide. Pour la Russie, contrainte de réagir, la crise ukrainienne laissera des traces indélébiles dans sa mémoire stratégique et, au-delà, dans sa vision de l’Occident. De ce point de vue, Maïdan exprime une rupture géopolitique – radicale.

La réaction défensive russe, via l’axe eurasien

Portée par la propagande médiatique sur la « menace russe » et illustrée par l'escalade des sanctions, la stratégie anti-russe de l’axe euro-atlantique a d’une part, accéléré l’inflexion asiatique de la politique russe et d’autre part, favorisé la montée en puissance de l’axe eurasien sous leadership sino-russe – nouveau contre-pouvoir géopolitique à l’hégémonie américaine. Sur longue période, cette hostilité occidentale va inciter le gouvernement russe à autonomiser son développement – reflexe soviétique – pour réduire sa dépendance extérieure.

Dans le prisme soviéto-russe, cette dépendance économique est perçue comme une faiblesse politique, au sens où les adversaires potentiels l'utilisent comme une opportunité stratégique : renforcer la pression sur Moscou, en l’isolant davantage sur le plan commercial, via un embargo sélectif touchant les technologies sensibles. L'objectif ultime de cet embargo est de freiner le développement de la Russie et, par ce biais, le renforcement de sa puissance militaire – comme au bon vieux temps de la lutte anti-communiste. Cette configuration négative a été aggravée par la chute du rouble consécutive au triple impact des sanctions, de la fuite des capitaux et de l’effondrement du prix du pétrole manipulé par Washington – dans l’optique de déstabiliser V. Poutine, via l’amorce d’une récession économique nourrissant la contestation populaire, potentiellement « révolutionnaire ». Tous les coups sont permis, sur le Grand échiquier.

Dans la perception stratégique russe et, dans la mesure où Moscou est stigmatisée comme « l’ennemi de l’Occident », héritier de l'axe du mal, la crise ukrainienne montre le maintien d’un esprit de Guerre froide. En réalité, cette guerre latente n’a jamais cessé, en dépit de la brève lune de miel américano-russe observée après le drame du 11 septembre 2001 – suite à la main tendue de V. Poutine à G.W. Bush et à sa volonté de coopérer dans la lutte anti-terroristes. L’attitude menaçante et provocante de l’Occident dans la gestion de cette crise, très vite transformée en diatribe anti-Poutine, a conduit à la renaissance politique de l’OTAN – tout en légitimant son extension – et, en définitive, obligé Moscou à infléchir sa ligne stratégique. Un sous-produit géopolitique de l'Euromaïdan.

Après la provocation otanienne, l'inflexion doctrinale russe

Par la voix du chef de sa diplomatie, Sergueï Lavrov, la Russie a vivement réagi et condamné cette regrettable erreur, le 27 septembre 2014 : « Je considère comme une erreur l'élargissement de l'Alliance. C'est même une provocation (…) ». En conséquence, en vue d’intégrer ces « nouvelles menaces », l’administration russe a programmé un durcissement radical de sa doctrine militaire, dans un sens plus anti-occidental – ce que Moscou appelle une « réponse adéquate ». Dans l’optique de rendre possible cette inflexion doctrinale, et parce que « (…) la Russie a besoin de forces armées puissantes capables de relever les défis actuels », une hausse très importante (d’un tiers) des dépenses militaires russes est prévue en 2015, selon le projet de loi budgétaire. De facto, c’est bien l’idée d’un rééquilibrage géostratégique qui se joue au cœur du conflit ukrainien et, par ricochet, au cœur de l'Eurasie post-communiste. Avec, comme ultime conséquence, l'émergence d'un conflit gelé – potentiellement déstabilisateur pour la région.

Au final, dans le cadre de la crise ukrainienne et en dépit des accords de Minsk du 5 septembre, l’exacerbation de l’opposition américano-russe alimente une forme rénovée de la Guerre froide, la Guerre tiède, structurée à partir d’une bipolarisation idéologique renaissante. Désormais, cette dernière est nourrie par la contagion mondiale des « révolutions » national-libérales guidées, de l'Etranger, par la conscience démocratique de la docte Amérique – au nom de sa légitimité historique, ancrée dans sa victoire finale contre le communisme.

Dans son discours annuel – très offensif – du 4 décembre 2014, devant le parlement russe, Poutine a dénoncé cette dangereuse dérive dont une conséquence inquiétante est d'accélérer la montée des idéologies néo-nazies dans l'espace post-soviétique, notamment en Ukraine. Le 29 janvier 2015, Mikhaïl Gorbatchev a reconnu que l'irresponsabilité de la stratégie américaine avait entraîné la Russie dans une « nouvelle Guerre froide ». Terrible aveu.

Dans ses implications stratégiques, la fausse révolution du Maïdan est donc une véritable bombe – géopolitique – à retardement.

Jean Geronimo 

Ruim 12.000 Turkse extremisten aangesloten bij IS in Syrië

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Ruim 12.000 Turkse extremisten aangesloten bij IS in Syrië

FNA – TEHERAN – 11 januari 2015 – Volgens een Turkse onderzoeker hebben tot nu toe duizenden Turkse extremisten zich aangesloten bij de Islamitische Staat van Irak en de Levant (ISIS, kortweg IS).

 “Minstens 12.000 Turkse staatsburgers hebben zich bij de takfiri-terroristen gevoegd in de strijd tegen de Syrische regering”, aldus Umit Ozdaq (foto), directeur van het Turkse onderzoekscentrum 21 Century.

Sommigen zijn alleen naar Syrië gereisd; anderen hebben zich samen met familieleden aangesloten bij IS.

Ozdaq zei eveneens dat 400 extremisten uit het noorden van Kazakhstan aan de kant van IS in Syrië strijden.

In november 2014 meldden verschillende bronnen dat grote groepen takfiri-terroristen uit verschillende landen met Turkish Air naar Syrië en Irak vlogen.

“Op 2 juli waren er 91 takfiri-strijders aan boord van de Turkish Air-vlucht 254 van Dushanbe naar Istanbul”, aldus een bron die uit angst voor zijn leven anoniem wilde blijven.

In oktober 2014 meldde een Koerdische bron dat er meerdere ontmoetingen waren geweest tussen functionarissen van de Turkse inlichtingendienst (MIT) en IS-leiders in een Syrische grensstad om gezamenlijke oorlogsplannen tegen de Koerdische bevolking te bespreken.

“We hebben sterk en onweerlegbaar bewijs dat de MIT meerdere ontmoetingen heeft georganiseerd met IS-leiders in een stad in het noorden van Syrië en dat zij daar een overeenkomst hebben getekend om samen tegen de Koerden te strijden”, zo zei een lid van de Koerdische Arbeiderspartij (PKK), die zichzelf Howal Veria noemde.

Hij voegde hieraan toe dat “een deel van de overeenkomst gaat over de etnische zuivering van Syrisch Koerdistan en het verdrijven en uitmoorden van de Koerden”.

Veria zei dat Turkije moet stoppen met hun beleid tegen de Koerden en dat als de regering van minister-president Recep Tayyip Erdogan dit niet doet meer dan 45 miljoen Koerden, Alevieten en iedereen die tegen Ankara’s IS-beleid is de straat op zal gaan om hun macht te tonen.

In september 2014 zei een PKK-leider dat de Turkse regering onder één hoedje speelt met IS-rebellen in Syrië en Irak.

“Ankara werkt samen met de IS-terroristen en roept Koerdische strijders op naar Syrië te gaan om de Koerdische stad Kobani nabij de Turkse grens te verdedigen,” aldus Dursun Kalkan.

In september 2012, berichtte de website DEBKAfile dat Turkse legerofficieren directe bevelen gaven aan buitenlandse terroristen in het noorden van Syrië, onder andere in Idlib en Aleppo.

Volgens de website ontvingen strijders in Idlib en Aleppo bevelen vanuit hoofdkwartieren in de stad Gaziantep, in het zuidoosten van Turkije.

Bron: Fars.

Reagan, Iran and the Descent into Darkness

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Author: Gordon Duff

Reagan, Iran and the Descent into Darkness

The organization isn’t a new one, the basis for the Islamic State come from the Reagan presidency, the banking mechanisms used during Iran Contra when 123 Reagan appointees were convicted of crimes from Treason to Obstruction of Justice. ISIS is also a descendant of Gladio, the “stay behind” terror worldwide terror network controlled by Freemasons responsible for attacks across Europe and Latin America for over 3 decades.

Reagan’s real goal was taking down two enemies, the Soviets and Iran. His personal war on Iran, both economic and military nearly sent him to prison were he not able to prove he was mentally unfit for office while serving as president, as evidence in his testimony at the Iran Contra hearings.

Terror Funding Origins

The financial network used to back the terror organizations, Gladio, Al Qaeda and their current incarnations along with dozens of contrived “national fronts began with the moves against world banking.

In the US it began with the deregulation of “thrifts,” locally owned Savings and Loans quickly bankrupted through fraud, a move led by the Bush family and Senator John McCain but set up by the Reagan Treasury Department. 1.5 trillion US dollars were stolen from these financial organizations with only Charles Keating, close friend of Senator John McCain, and 40 low level operatives to go to prison.

McCain escaped prison and suffered only minor rebukes for his part in the Keating scandals.

Reagan’s domestic agenda rocked America, destroying unions, sent millions of skilled jobs overseas, ran up trillions in debt and destroyed America’s middle class. Reagan’s restructuring of the US economy eliminated over 5 million skilled labor and management jobs and millions of American families were set adrift, living in automobiles, sleeping under bridges and in makeshift “communities” much as during the Great Depression.

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The closing of mental hospitals send nearly 500,000 patients into communities unprepared to deal with the influx. When you combined this population with the burgeoning “crack cocaine” epidemic begun by the Reagan White House operatives and CIA, America had become a festering hell hole.

The response was to begin a massive campaign of building prisons and a restructuring of the legal system with longer sentences for drug offenses and life imprisonment for petty crimes making America the most imprisoned society in the world. Reagan did this.

With cutbacks in aid to education, the typical American home became multi-generational and home ownership was no longer considered the “norm” for an American family.

Many remember iconic issues, one in particular when school lunch programs needed to be cut to finance a tax cut for the wealthiest 1%. Rules were changed to change dietary requirements and condiments such as catsup and mustard were allowed to replace fresh vegetables and salads.

What wasn’t mentioned is that orange juice was replaced by colored water with corn sweetener and carcinogenic food coloring. Food safety became a thing of the past as a massive influx of undocumented workers from Mexico were allowed to enter the US, part of Reagan’s plan to kill labor unions. They took over food processing jobs first, particularly slaughterhouse and meat packing jobs. E.coli outbreaks began sweeping the nation.

More Progress

Dangerous untested pharmaceuticals were released, killing thousands, industrial pollution of water and air was legalized and workplace safety measures were overturned. Reagan was a champion of “big agriculture,” and GMO became a national cause.

Thousands of other examples of government cruelty and corruption were buried beneath the trials and hearings over drug running and fraud.

Defenders of the Reagan government have blinders on and very short memories. Lauding the destruction of the Soviet Union, it was really America that died under Reagan. Paul Craig Roberts, champion of America’s right, speaks glowingly of Reagan.

He cites “liberals” as criticizing Reagan’s divisive policies and “trickle down” economics. I worked for the Carter administration and stayed on when Reagan took office.

The CIA and Organized Crime

time850225_400.jpgA parallel version of the CIA was set up under Lt. Colonel Oliver North and members of the Bush family, and ratlines were created from the cocaine centers of Colombia, through Noriega’s Panama to the secret landing fields in Costa Rica and ending in America’s cities.

An epidemic of crack cocaine, aimed at America’s African-American population, as reported by Gary Webb and Mike Ruppert, financed Reagan initiatives, done in partnership with Israel, key Saudi figures and American organized crime.

Wanted members of the drug cartels bought up luxury condominiums in Miami and openly used CIA safehouses for meetings. CIA personnel were quietly “made aware” that things had changed, that a new administration had come to power and that drug cartels had become the close allies of the administration in Washington. Anyone that objected was threatened or worse.

Drug running was the “go to” solution for any black money shortfall during Reagan’s rule. Increasingly, financial institutions beginning with the breakaway Mormon communities of the South West, all “Red States” today. A “marriage” was consummated, tying these states, Arizona, New Mexico, Colorado, Utah, Nevada and regions of Texas to the drug cartel run regions of Mexico. Over the next 3 decades, county by county, town by town, state by state, drug cartels took control of government operations and financial institutions, eventually controlling several US Senators, state governors, prosecutors, sheriffs and countless judges. Those who failed to play along were killed.

Middle East Policy

Reagan represented an end to efforts to seek justice for the Palestinian people and stability in the Middle East. Reagan’s real focus was on Iraq and their war against Iran, a keystone to his foreign policy.

The Reagan administration’s goal was control of not just narcotics but world oil markets. The aftermath of the 1973 war had shown the power oil pricing had on the world economy. Oil could be used as a tool of war as much as any army and Reagan’s economic advisors pushed for seizure of Iran’s oil field as a lynchpin to that policy. To do that, Iran had to be destroyed. From Wikipedia:

“Starting in 1982 with Iranian success on the battlefield, the United States made its backing of Iraq more pronounced, normalizing relations with the government, supplying it with economic aid, counter-insurgency training, operational intelligence on the battlefield, and weapons.

President Ronald Reagan initiated a strategic opening to Iraq, signing National Security Study Directive (NSSD) 4-82 and selecting Donald Rumsfeld as his emissary to Hussein, whom he visited in December 1983 and March 1984. According to U.S. ambassador Peter W. Galbraith, far from winning the conflict, “the Reagan administration was afraid Iraq might actually lose.”

To think America would go to war to eliminate weapons of mass destruction given to Iraq by the United States is no secret. From the 1970s onward, the partnership between Israel, South Africa and Libya, fostered by the Reagan CIA, would develop and test, in Angola and elsewhere, new biological and chemical weapons later to be used by Saddam against Iran.

The Reagan administration, in order to facilitate the destruction of Iran, made it possible to supply Iraq with anything imaginable.

In 1982, Iraq was removed from a list of State Sponsors of Terrorism to ease the transfer of dual-use technology to that country. According to investigative journalist Alan Friedman, Secretary of State Alexander Haig was “upset at the fact that the decision had been made at the White House, even though the State Department was responsible for the list. I was not consulted,” Haig is said to have complained.

The Intel Partnership

What Wikipedia fails to tell of the 1983 Teicher/Rumsfeld meeting with Aziz in Baghdad is that they were sent there by the Israeli government, not America. Teicher presented a letter from Shamir to Saddam which was refused by Tarik Aziz, Iraq’s Foreign Minister.

Howard Teicher served on the National Security Council as director of Political-Military Affairs. He accompanied Rumsfeld to Baghdad in 1983. According to his 1995 affidavit and separate interviews with former Reagan and Bush administration officials, the Central Intelligence Agency secretly directed armaments and hi-tech components to Iraq through false fronts and friendly third parties such as Jordan, Saudi Arabia, Egypt and Kuwait, and they quietly encouraged rogue arms dealers and other private military companies to do the same:

Wikipedia also fails to mention the “ratline” for not just poison gas but biological agents as well, the German companies represented by Vice President George Herbert Walker Bush’s older brother, Prescott, nominally an “insurance executive,” in reality the largest arms trader in the world, and their role in arming Saddam against Iran.

Donald Rumsfeld meets Saddām on 19–20 December 1983. Rumsfeld visited again on 24 March 1984, the day the UN reported that Iraq had used mustard gas and tabun nerve agent against Iranian troops. The NY Times reported from Baghdad on 29 March 1984, that “American diplomats pronounce themselves satisfied with Iraq and the U.S., and suggest that normal diplomatic ties have been established in all but name.”

Conclusion

Torturing history is perhaps one of the greatest failings of our era. The abuses of wartime propaganda or the ideological struggles of the Cold War now permeate every aspect of our lives, creating a mythological unreality sustained only through considerable effort. It has gone far beyond repeating past mistakes but has become an organic movement of contrived entropy fueled through systematic denialism.

The Reagan era in the United States is cited for a reason. An actor was elected president, someone who played president and in some ways did so better than anyone in the past, with tremendous success, were reality a “play.”

Political theatricality had always been with us. However, it was once assumed that ideology and men of conscience would engage in meaningful conflicts, guns or ideas, but moving, once believed inexorably, toward human advancement. This is a failed hypothesis.

Gordon Duff is a Marine combat veteran of the Vietnam War that has worked on veterans and POW issues for decades and consulted with governments challenged by security issues. He’s a senior editor and chairman of the board of Veterans Today, especially for the online magazine “New Eastern Outlook
First appeared: http://journal-neo.org/2015/02/09/reagan-iran-and-the-descent-into-darkness/

Unterwerfung als Option

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Unterwerfung als Option

von Felix Menzel

Ex: http://www.blauenarzisse.de

2001 sagte der Bestsellerautor Michel Houellebecq: „Die dümmste Religion ist doch der Islam.“ Ist sein Mitte Januar auf Deutsch erschienener Roman „Unterwerfung“ folglich ein Anti-​Islam-​Pamphlet?

Um es gleich vorwegzunehmen: Nein, das ist er nicht. Vielmehr überrascht der Franzose Houellebecq mit einem recht positiven Bild des Islam. Im Gegensatz zur atheistischen, toleranten und weltoffenen Gesellschaft bewundern viele Figuren in Unterwerfung diesen Glauben für seine religiöse Stärke. Er habe die Fähigkeit, der Gesellschaft eine klare, einfach zu verstehende Ordnung zu geben.

Warum „Unterwerfung“ Islam-​Hasser enttäuschen wird

Insofern hat Houellebecq seine Meinung zum Islam überhaupt nicht geändert: Gerade das „Dumme“, das Antiliberale und tendenziell Totalitäre machen diese Religion so attraktiv. Das ist auch der Grund, warum es vielen Muslimen schwer fällt, sich von religiösen Fanatikern zu distanzieren. Denn das Vereinfachende gehört zu den Grundprinzipien des Islam.

Houllebecqs Buch erschien auch in Frankreich genau zum richtigen Zeitpunkt: Anfang des Jahres griffen Islamisten die französische Satirezeitschrift Charlie Hebdo an und brachten 17 Menschen um. Damit trugen sie den Terror endgültig nach Europa. Und es war sofort klar, daß Unterwerfung zum ersten großen Buchereignis des Jahres 2015 werden mußte. Sowohl in Deutschland als auch Frankreich stand das Buch umgehend auf dem ersten Platz der Amazon-​Bestsellerliste. Es spielt dabei keine Rolle, daß dieser Roman definitiv nicht sein bester ist. Houellebecq hat nach Die Möglichkeit einer Inselseinen Zenit überschritten. Und er weiß das auch.

Relativ am Anfang des Romans läßt Houellebecq seine Hauptfigur, den Literaturwissenschaftler François, referieren, wie der Schriftsteller Joris-​Karl Huysmans mit dem Verfall seiner eigenen Leistungsfähigkeit umgegangen ist. Er habe einfach einen enttäuschenden Roman über eine Enttäuschung geschrieben und so doch noch einen „ästhetischen Sieg“ davon getragen. Da nun Houellebecq schon immer über Enttäuschungen geschrieben hat, entfiel für ihn diese Strategie.

Politische Literatur: Fast immer schlecht

Er hat aber eine andere Lösung für dieses Dilemma gefunden und einfach einen politischen Roman geschrieben. In dem wird ein Szenario beschrieben, das sich nah an der Realität bewegt. Mit Michael Klonovsky könnte man nun einwenden: „Wenn Literatur politisch wird, ist sie fast immer schlecht.“ Das stimmt auch. Betrachtet man einzig die literarische Qualität, ist Unterwerfung im Vergleich zu den früheren Romanen von Houellebecq wirklich schlecht.

Aber was hätte Houellebecq, der seinen eigenen Verfall als Person regelrecht inszeniert, denn tun sollen? Nichts mehr schreiben? Nein, natürlich nicht! Er hat – wieder einmal – alles richtig gemacht. Frankreich, Deutschland und Europa haben einen Roman wie Unterwerfung gebraucht, um über die eigene Dekadenz und das mögliche Ende des modern-​aufklärerischen Zeitalters debattieren zu können.

Islamisierung, die Houellebecq in seinem Roman skizziert, läuft dabei anders ab, als sich dies die üblichen Islam-​Hasser so denken. Nach einem Bürgerkrieg zwischen Islamisten auf der einen Seite sowie Rechtsradikalen und Identitärenauf der anderen gelangt der charismatische Muslimbruder Mohammed Ben Abbes an die Macht. Denn alle etablierten Parteien wollen verhindern, daß der Front National in Zukunft das Sagen hat. Abbes ist ein Visionär, der das Gravitationszentrum Europas nach Süden verschieben will. Er strebt eine eine Mittelmeer-​Union mit arabischen Staaten an. Sein Vorbild ist dabei das Römische Reich.

Ein Islamisch-​Römisches Reich: Alptraum oder Zukunftsvision?

Innenpolitisch gelingt es ihm, eine neue soziale Solidarität durch die Kraft des Religiösen zu stiften. Das fällt Abbes deshalb so leicht, weil vor seiner Herrschaft die offene Gesellschaft daran gearbeitet hatte, die Familie als Kernstruktur jeder Gemeinschaftsbildung zu zersetzen. Wenn man so will, macht Houellebecq also darauf aufmerksam, daß die Vorstellungen der Muslime und der Rechten zur Bewahrung traditioneller Werte und Gemeinschaftsstrukturen sehr ähnlich sind – mit dem feinen Unterschied freilich, daß der Islam die Polygamie erlaubt.

Die Rechten – so könnte man seinen Gedankengang weiterspinnen – haben jedoch das Problem, daß von den christlichen Institutionen kein Impuls zur bewahrenden Erneuerung ausgehen wird. Das europäische Christentum könnte von der aufklärerischen Moderne dermaßen vergiftet worden sein, daß es unfähig ist, der Unterwerfung durch den Islam überhaupt etwas entgegensetzen zu wollen.

Ohne Religion überleben wir nicht

Wie geht es also weiter? Der Roman gibt keine klare Prognose ab. Im Gespräch mit der ZEITsagt Houellebecq, ein Happy-​End habe es nicht geben können. Denn sein Verlag hätte ihm keine Recherchereise nach Israel ermöglicht. Und ansonsten? „Eine Gesellschaft ohne Religion ist nicht überlebensfähig. Der Laizismus, der Rationalismus und die Aufklärung, deren Grundprinzip die Abkehr vom Glauben ist, haben keine Zukunft“, betont Houellebecq. Er könne sich vorstellen, in einem moderaten islamischen Staat zu leben.

Ist das nur Provokation? Vielleicht. Vielleicht bereitet uns Houellebecq aber auch nur darauf vor, daß es mit dem Christentum sowieso nichts mehr wird. Auch das ist die zentrale, bittere Botschaft von Unterwerfung.

Michel Houellebecq: Unterwerfung. Roman. Köln: Dumont 2015. Hardcover. 280 Seiten. 22,99 Euro.

Anm. d. Red.: Hier geht es zu unserem nach Michel Houellebecq benannten Jugendkulturpreis. Es gab fast 300 Einsendungen junger Nachwuchskünstler.

L’ère du travail est-elle révolue ?

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L’ère du travail est-elle révolue?
 
Voulons-nous d’un monde qui tangue entre Orwell et Asimov?
 
Journaliste
Ex: http://www.bvoltaire.fr

La lubie de la semaine de travail de quatre jours a refait son apparition dans la bouche du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, et de la présidente du Mouvement des jeunes socialistes, Laura Slimani, qui préconise soit un passage aux 32 heures hebdomadaires, soit la prise d’une année sabbatique par les salariés. Quand on constate le foutoir qu’ont déjà semé les 35 heures dans certaines branches, tel que le secteur hospitalier, on en rigole à l’avance.

Le gouvernement Jospin espérait que les 35 heures créeraient 700.000 emplois. À peine la moitié ont vu le jour entre 1998 et 2002, en grande partie grâce à la croissance vigoureuse de l’époque. Mais combien ont été détruits par des licenciements ou des faillites de PME et TPE devenues moins compétitives et perdant des parts de marché face à leurs concurrentes étrangères ? Après la Finlande, la France est le deuxième pays d’Europe où l’on travaille le moins. Sa balance commerciale est déficitaire depuis 2003.

L’aménagement du temps de travail coûte en moyenne 12 milliards par an à l’État en exonération de charges aux entreprises. Il a, par ailleurs, entraîné une explosion du nombre de fonctionnaires : +45 % dans la fonction publique territoriale. Passer aux 32 heures ne ferait qu’empirer les choses sans garantie de résorber le chômage, au vu de la conjoncture actuelle.

Une problématique plus complexe se profile à l’horizon : la « troisième révolution industrielle » inhérente à la robotisation. Rien qu’en France, elle créerait trois millions de chômeurs supplémentaires en 2025. La Chine devrait compter un robot pour 3.000 habitants en 2017. Les emplois pénibles et peu qualifiés sont les premiers menacés, tandis que les ingénieurs, techniciens et programmeurs auront le vent en poupe. Plus que jamais, une formation professionnelle ad hoc devra être engagée, mais beaucoup d’actifs se retrouveront sur le carreau. Un robot humanoïde coûte en moyenne 53.000 euros, ne réclame ni salaire… ni RTT.

 

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Hypothèse Bisounours : de ces gains de productivité naîtra une société de surabondance, provoquant donc une baisse des prix. Plus besoin de trimer comme un damné ni d’avoir un salaire mirobolant. Les loisirs se développeront et inspireront de nouveaux métiers. Grâce à la redistribution, chacun aura un revenu de base assuré. Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du travail, affirme que chaque grande transformation de l’économie a généré « plus d’emplois que précédemment ».

Hypothèse Terminator : seuls les détenteurs de ces nouvelles machines et technologies s’enrichiront. Le pouvoir des grosses boîtes sera décuplé et celui des États affaibli. 80 à 90 % des emplois disparaîtront à terme. Les inégalités s’accentueront, la demande s’effondrera et la croissance avec. Les tensions sociales seront d’autant attisées. David Autor, économiste au MIT, observe que l’évolution technologique aux USA et en Europe a débouché sur un effritement de la classe moyenne et une hausse du nombre de précaires.

32 heures ou 35, nous serons vraisemblablement confrontés à une raréfaction de l’emploi et un changement de paradigme dans les décennies à venir. Voulons-nous d’un monde qui tangue entre Orwell et Asimov ? Pour Bill Gates, Elon Musk et Stephen Hawking, un déploiement irraisonné de l’intelligence artificielle pourrait même signer la fin de l’humanité.

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jeudi, 12 février 2015

Saudi Fingerprints on 9/11?

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Saudi Fingerprints on 9/11?

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Ex: http://www.lewrockwell.com

Claims that Saudi Arabia was behind the 9/11 attacks on America have  been circulating  since 2001. The Saudis have denied all such claims even though 15 of the 19 aircraft hijackers were Saudi citizens.

This week, allegations of Saudi involvement reignited as one of the men convicted in the 9/11 plot, Zacarias Moussaoui, reasserted the allegations. Moussaoui, who is in US maximum security prison, charges senior Saudi princes and officials bankrolled the 9/11 attacks and other al-Qaida operations. He may have been tortured and has mental problems.

Among the Saudis Moussaoui named are Prince Turki Faisal, Prince Bandar bin Sultan, two of the kingdom’s most powerful and influential men. Turki was head of Saudi intelligence; Bandar ambassador to Washington during the Bush administration.

These accusation come at a time when there is a furious struggle in Washington over releasing secret pages of the Congressional Intelligence Committee report on the 9/11 attacks that reportedly implicated Saudi Arabia. The White House claims the report would be embarrassing and damage US-Saudi relations.  

I have been following this twisted tale since the 1980’s when I was in Pakistan and Afghanistan. In Peshawar, Pakistan’s wild border city, I met with Sheik Abdullah Azzam, founder of al-Qaida.

At the time, al-Qaida was a tiny, store-front information bureau supporting the “mujahidin” fighters being sent by Saudi Arabia and the US to fight the Soviets occupying Afghanistan.

Sheik Abdullah, a renowned exponent of “jihad,” told me something that shook me: “when we have liberated Afghanistan from Soviet colonialism, we will go on and liberate Saudi Arabia from American colonial rule.” This was the first time I had ever heard America called a colonial power.

Azzam was assassinated soon after. But his star pupil, one Osama bin Laden, carried on Azzam’s quest to drive western influence from the Muslim world.

At the time, “our” Muslims fighting Soviet occupation were hailed as “freedom fighters” by President Ronald Reagan. Today, in a re-writing of history, they are widely called “terrorists.”

What Moussaoui reportedly said is that the two aforementioned senior Saudi princes, Turki and Bandar, donated money to the Afghan mujahidin during the 1980’s, not to al-Qaida. Many Americans will fail to understand the distinction

Saudi Arabia funneled  large sums of money to militant groups in the Mideast, Balkans, Caucasus, Africa, and South Asia. The purpose was twofold: first, to keep young hotheads as far as possible from the kingdom; second, to combat Iran’s spreading influence. Washington gave tacit backing.

Iran, gripped by Islamic revolutionary zeal, was sending preachers and teachers all over Asia and Africa, notably so in Pakistan and Afghanistan. The Saudis, deathly afraid of the Islamic revolution in Tehran that called for sharing oil wealth with the Muslim world’s poor, waged a long proxy war against Iran that pitted Wahabi Sunnis against Shia. Washington, gripped by anti-Iranian fever, backed the Saudi religious offensive.

In the midst of this religious-political conflict arose the Saudi exile bin Laden. Though his father was one of the kingdom’s wealthiest men, bin Laden opposed the Saudi ruling princes whom he charged were stealing the Muslim world’s wealth and helping enable continued American domination of the Muslim world – what I called in my second book, “The American Raj.

Having followed bin Laden’s career since the late 1980’s, I am convinced that he had no direct support from the ruling Saudi princes – nor from CIA. The Saudis were even more afraid  of him than Iran.  But I have no doubt, as I said on CNN back in 2001, that numerous wealthy Saudis and Kuwaitis were giving private donations to al-Qaida and other militant groups.

To the Americans, cutting off al-Qaida’s finances was a primary objective. They never understood – and still do not – that resistance to US influence may be facilitated by money but is not driven by it. The US’s enemies are motivated by ideology and revolutionary fervor, not cash. It’s hard for some westerners to understand that money is not behind everything.

What the media never talks about is that there has long been boiling dissent in Saudi Arabia, perhaps the world’s most rigid, reactionary nation. It comes from both the nation’s second-class Shia as well as the growing numbers of young Saudis who yearn to break out of the stultifying society in which they live. There are even rebels among the kingdom’s 22,000 princes.

A sizeable number of  Saudis believe their nation is occupied by the United States. This is no chimera. There are some 40,000 American “technicians” and “contractors” in Saudi serving the oil industry and military. US forces in Qatar, Bahrain, Kuwait, and Diego Garcia overwatch Saudi Arabia. There are secret US bases in Saudi. Israel is a secret ally of the Saudi royal family.

The Saudi royal family is protected by America’s CIA, FBI, NSA, and military intelligence. This, however, is not a guarantee of absolute security: the same arrangement was in place to guard Egypt’s military dictator, Husni Mubarak, yet failed. In the 1980’s, a full division of Pakistan’s crack army guarded the royal family. “The Saudis don’t trust their own military,” Pakistan’s late leader Zia ul-Haq told me after being  seconded to Saudi Arabia.

Saudi Arabia maintains two parallel armed forces: a feeble army, which is denied ammunition, and the Bedouin or “White Army,” that protects the royal family. Most of the tens of billions of US and British arms bought by the kingdom sit rusting in warehouses, or are operated by western mercenaries. US mercenary firms direct the White Guard.

As far as I’m concerned, there is no reason for the Saudi royal elite to have funded Osma bin Laden or the 9/11 hijackers. But the attack was clearly an attempt by Saudi dissidents to strike back at US domination of their country.

In fact, the reasons for the 9/11 attacks have been all but obscured by a torrent of disinformation and hysteria. The attackers were quite clear in their reasons: to punish the US for supporting Israel and oppressing the Palestinians; and for its “occupation” of Saudi Arabia and keeping a tyrannical regime there in power.

The Bush administration claimed the attacks were caused by religious fanaticism and hatred of western values, a false dialogue that continues to this day as we just saw with the Charlie Hebdo shootings in Paris. Muslims are to have no legitimate political motivations; they are all mad dogs. Even if we attack their homelands, they have no right to attack us.

Saudi Arabia remains at a low boil, as western intelligence services hunt for opponents of its feudal government. The intense US preoccupation with remote Yemen reflects Washington’s deep concern that millions of Yemeni expatriates in Saudi could become a revolutionary vanguard. The bin Laden’s, of course, were of Yemeni origin.

Yes,  men and funds for the 9/11 attacks likely came from Saudi Arabia; yes, the royal family knew about this – after the fact – but remains mum to this day; yes, Washington knows the Saudi princes knew, but remains mute and keeps trying to censor Part 4 of the damning 9/11 report. Too many senior US officials and legislators have been on the Saudi payroll.

While in office, Britain’s former prime minister, Tony Blair quashed a major report by the Serious Fraud Office into tens of millions in illicit kickbacks by British arms makers to Saudi royals…for “national security reasons.”   Expect the same from Washington.

Few in official Washington want to know that America’s key ally, Saudi Arabia, was involved in 9/11. Even fewer want to reopen the 9/11 investigation, which was full of holes and omissions and perhaps likely to raise questions about some of America’s other allies.

The change of ruler in Saudi has so far made little difference. The song remains the same. But behind the scenes, pressure is growing.

Eric Margolis [send him mail] is the author of War at the Top of the World and the new book, American Raj: Liberation or Domination?: Resolving the Conflict Between the West and the Muslim World. See his website.

Copyright © 2015 Eric Margolis

Previous article by Eric Margolis:

Pakistaanse IS-leider: “Amerika betaalt de recrutering van terroristen voor Syrië”

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Pakistaanse IS-leider: “Amerika betaalt de recrutering van terroristen voor Syrië”

FARS – 30 januari 2015 – Een vooraanstaande Pakistaanse krant meldde dat een man die beweert een Pakistaanse commandant van de terroristische groep Islamitische Staat (IS) te zijn, aan wetgevers  in Pakistan heeft bekend fondsen te ontvangen via de Verenigde Staten (VS).

“Tijdens het onderzoek maakte Yousaf al-Salafi bekend dat hij gefinancierd werd via de VS  om de organisatie in Pakistan aan te sturen en jongeren te werven om te vechten in Syrië,” aldus  de bron op voorwaarde van anonimiteit dicht bij het onderzoek aan het in het Urdu verschijnende medium Daily Express.

De krant beweerde ook dat al-Salafi vorig jaar in december werd gearresteerd.

Al-Salafi bekende naar verluidt ook het ronselen van terroristen om ze naar Syrië te sturen en ontving daarvoor ongeveer 600 Amerikaanse dollar per persoon. Hij gaf ook toe dat hij had gewerkt met een Pakistaanse medeplichtige.

“De VS veroordeelden de activiteiten van IS, maar slaagden er helaas niet in om de financiering van deze organisatie via de VS te stoppen. De VS gaf de indruk dat het de terreurgroep financiert uit eigen belang en organiseerde daarom het offensief tegen de organisatie in Irak, en niet in Syrië,” zei een bron.

Het is echter niet duidelijk waar in de Verenigde Staten het geld precies vandaan kwam.

“Ja, het is correct dat dit probleem verschillende keren aan bod kwam in de lokale media en zelfs in de diplomatieke contacten tussen de VS en Pakistan. Journalisten suggereerden dat honderden rekruten werden overgebracht naar Pakistan,” vertelde een veiligheidsbron in Pakistan aan het persbureau Sputnik.

De bronnen die spraken met Express Tribune openbaarden ook de onhandige aanpak door de Amerikaanse minister van Buitenlandse Zaken John Kerry op zijn recente reis naar Islamabad in Pakistan.

“De zaak werd ook doorgenomen met de leider van CENTCOM (US Central Command), generaal Lloyd Austin, tijdens zijn bezoek aan Islamabad eerder deze maand,” zei een bron.

Een andere bron vertelde het Britse persagentschap Reuters vorige week dat al-Salafi een Pakistaans-Syrische man is die vijf maanden geleden naar Pakistan kwam via Turkije en dat hij de terreurgroepering IS in Pakistan oprichtte.

Bron: Fars.

Emir Kusturica : « L’Ukraine, un remake de la Yougoslavie »

bih1.jpgEmir Kusturica : « L’Ukraine, un remake de la Yougoslavie »

 
Le Cinéaste, musicien, écrivain, acteur serbe, Emir Kusturica

Rencontrer le cinéaste franco-serbe, c’est l’assurance d’un entretien nourri par l’actualité, les questions de géopolitique internationale et les méfaits de la mondialisation capitaliste. Emir Kusturica, auteur d’un recueil de nouvelles paru le 7 janvier, « Étranger dans le mariage », n’est jamais avare de lumineuses digressions.

D’ordinaire, Emir Kusturica exploite sa fibre artistique dans la musique et le cinéma : le guitariste du No Smoking Orchestra est aussi le lauréat de deux palmes d’or pour « Papa est en voyage d’affaires » et « Underground ». Le cinéaste franco- serbe s’était déjà essayé à la littérature dans une autobiographie, « Où suis-je dans cette histoire ? ». Il tente aujourd’hui une incursion dans la fiction avec « Étranger dans le mariage », un recueil de six nouvelles autour de la famille, de la guerre et de l’absurdité du quotidien dans la Yougoslavie des années 1970. Certes, les récits apparaissent très inégaux et la truculence de Kusturica, pourtant très cinématographique, peine à provoquer les mêmes émotions qu’à l’écran. Reste que s’il ne réussit pas tout à fait son passage à l’écrit, il demeure une voix singulière incontournable face au formatage des choses de l’esprit.

HD. Pourquoi avez-vous choisi de vous exprimer par le biais de la littérature ?

EMIR KUSTURICA. J’ai compris que je pouvais être créatif en réalisant mon film « Guernica » pendant mes études à l’école de cinéma de Prague. Depuis, ma créativité n’a jamais cessé. J’ai eu la chance de me trouver. Je peux mettre en place ma vie en rapport avec mes différents projets. Depuis mes premiers films, j’ai une bonne relation avec le public. C’est probablement parce que je ne cherchais pas à communiquer mais à faire mes films. J’explore au plus profond mon histoire familiale. J’essaie d’aller vers l’obscurité. Mais cela tient d’abord à un désir. L’art est certes l’aboutissement d’une communication mais l’artiste ne communique pas avec le public mais avec son propre besoin de créer.

HD. Pour quelles raisons vos histoires sont-elles si personnelles ?

E. K. Je suis très lié au langage cinématographique du début des années 1970. Ce sont des années dorées pour le cinéma et l’art en général. Les États-Unis, qui façonnent le monde militairement et artistiquement, étaient dans les années 1970 beaucoup plus libres qu’aujourd’hui. Après le Vietnam, il y a eu beaucoup de films sur la guerre perdue des Américains. Depuis, l’expression libre est devenue une expression contrôlée. Aujourd’hui, la NSA (Agence nationale de sécurité – NDLR) écoute tous les citoyens américains. C’est effrayant. Dans les années 1970, l’Amérique parlait du fascisme, du nazisme. Souvenez-vous de « Cabaret », le film de Bob Fosse, de « Macadam Cowboy », de « Cinq pièces faciles ». Il y avait presque une philosophie existentialiste, parlant librement de la vie, de la défaite au Vietnam, écrivant des livres. Et puis patatras, au cinéma, George Lucas a commencé à recréer l’univers, Spielberg a fait ses « ET ». La conception de Ronald Reagan de divertir l’esprit, en particulier des Américains pour les éloigner d’une position critique, et de transformer les films en pur divertissement l’a emporté. Les gens qui ont continué à faire ce qu’ils voulaient ont été marginalisés, leurs films peu ou mal diffusés. Aujourd’hui, nous en subissons toujours les conséquences. En Europe, le cinéma est davantage tourné vers le cinéma d’auteur. Mais la pression économique rend les auteurs de plus en plus politiquement corrects.

« L’UKRAINE MARQUE UN TOURNANT. LA RUSSIE N’ACCEPTE PLUS SON ENCERCLEMENT AVEC L’ÉLARGISSEMENT CONTINU DE L’OTAN. »

HD. Que vous inspirent les événements en Ukraine ?

E. K. La guerre humanitaire est en fait une légalisation de la guerre. Wall Street dépend de la guerre. La valeur psychologique d’une action dépend de la manière dont vous êtes agressif dans certaines parties du monde. Plusieurs guerres, de tailles réduites, se déroulent un peu partout à travers la planète. Désormais, l’option des conflits de basse intensité apparaît épuisée. Et l’Ukraine marque un tournant. La Russie n’accepte plus son encerclement avec l’élargissement continu de l’OTAN. L’idéologue américain Zbigniew Brzezinski a largement écrit sur « l’enjeu eurasien », capital à ses yeux, à savoir la maîtrise et la colonisation de la Russie et de l’espace ex-soviétique. L’Ukraine est donc une première étape vers ce démantèlement imaginé par Brzezinski.

HD. Ne vous rappelle-t-il pas ce qui s’est produit en ex-Yougoslavie ?

E. K. À Kiev, l’histoire des snipers qui ont ouvert le feu sur la place Maïdan ressemble de manière troublante aux événements de Sarajevo en 1992. Durant le siège de la ville, des tireurs isolés ont terrorisé les habitants et personne à Sarajevo ne savait d’où venaient ces snipers. Exactement comme à Kiev. On ne sait toujours pas qui a ouvert le feu sur les manifestants et les forces de l’ordre. Aujourd’hui, une autre vérité que celle imposée par les médias apparaît. C’est ce que tentait de décrire mon film « Underground » : une autre réalité. Il a été réalisé en 1995. La vérité sur ces deux événements, les dirigeants la connaissent. Ils en sont même parties prenantes et essaient de nous abuser en feignant d’être des imbéciles. Les grandes puissances jouent sur un échiquier où l’Ukraine et l’ex-Yougoslavie apparaissent comme des pions. Il s’agit d’une répétition d’un scénario qui s’est produit en Yougoslavie et a mené à son éclatement pour des enjeux similaires : l’extension de l’OTAN et de l’UE. La construction de l’UE est responsable des deux drames. Afin de s’agrandir et accroître son influence, elle divise les États pour imposer sa loi à de petits territoires. Pour moi, ce qui est inacceptable, c’est que les gens s’en accommodent. Heureusement, il y a des instants d’espoir.

« LES ÉTATS-UNIS ET LE CAMP ATLANTISTE IMPOSENT LEUR VÉRITÉ ET SE COMPORTENT EN VAINQUEURS DE LA GUERRE FROIDE. »

L’arrivée au pouvoir des communistes en Grèce en fait partie. Leur victoire est historique et peut, comme en Amérique latine, porter un véritable élan. Ce phénomène se répétera dans les années qui viennent. La montée de l’extrême droite et des partis fascistes, voire nazis comme en Ukraine où ils sont au pouvoir, créera en face une résistance. Le clash est inévitable.

HD. L’hystérie de la presse à l’égard de la Russie et de Poutine vous rappelle le traitement médiatique à l’égard des Serbes durant la guerre de Yougoslavie ?

milo60360.jpgE. K. Cela a été le point de départ. En 1992, les divers acteurs ont mis en avant certains aspects pour créer une atmosphère favorisant un conflit. Ils ont ensuite légalisé une intervention au nom de l’aide humanitaire. Toute possibilité de paix a été écartée et la Yougoslavie a été démembrée à leur guise, laissant Slobodan Milosevic pour seul responsable. Le Kosovo est un bel exemple de leur mensonge et de leur justice aléatoire. Ils ont soutenu la séparation de cette région au nom du droit des peuples mais la refusent à la Crimée ! Les États-Unis et le camp atlantiste imposent leur vérité car ils se comportent en vainqueurs de la guerre froide. Ils estiment avoir triomphé du marxisme et tué le communisme.

Tous les événements qui ont suivi la chute du mur de Berlin révèlent les fausses promesses faites à Mikhaïl Gorbatchev sur la non-extension de l’OTAN. Cela résume leur conception de la diplomatie pour assurer leur suprématie. L’extension de l’orbite euro-atlantique est impérative. Le siècle qui vient pour les États-Unis sera un tournant. L’accroissement de leur richesse et de leur influence dépend de leur domination du modèle libéral. Ce modèle qu’ils ont imposé au reste de la planète à travers la mondialisation est fondé sur la compétition, l’exploitation et les inégalités. Cette compétition, les États-Unis ne pourront plus la remporter indéfiniment avec la montée de puissances émergentes. Devant cette phase de déclin, ils trichent. Mais ils n’avaient pas prévu que l’Eurasie se dresserait contre la domination de l’euro-atlantisme. La proximité géographique compte et la Russie et la Chine finiront par coopérer.

HD. Vous critiquez beaucoup le capitalisme, pourquoi alors avoir participé à une fête à Davos ?

E. K. J’étais à Davos pour une banque russe. J’avais besoin d’argent pour payer les musiciens de mon festival de Kunstendorf. On m’a donné beaucoup d’argent, avec lequel j’ai pu financer ce festival.

Entretien réalisé par VADIM KAMENKA et MICHAËL MÉLINARD

L’Humanité Dimanche, 5 FÉVRIER, 2015

KUSTURICA EN CINQ FILMS
1985. « Papa est en voyage D’affaires ». Pour son deuxième long métrage, le réalisateur, alors yougoslave, décroche sa première palme d’or, à seulement 31 ans.
1989. « Le temps des gitans ». il reçoit le prix de la mise en scène à Cannes.
1993. « Arizona Dream ». Pour sa première expérience américaine, Emir Kusturica s’offre un casting de rêve (Johnny Depp, Jerry Lewis, faye Dunaway) et fait voler des poissons sur une chanson d’iggy Pop. il est récompensé par un ours d’argent à Berlin.
1995. « UnDergroUnD ». il obtient sa deuxième palme d’or avec cette fresque historico-familiale de la Yougoslavie sur 50 ans, des années
1940 jusqu’à son éclatement dans les années 1990. Le film déclenche une polémique autour du caractère supposé pro-serbe de l’oeuvre.
1998. « CHat noir, CHat BLanC ». après avoir un temps songé à arrêter de tourner, Kusturica revient à la réalisation avec un film apaisé et décroche le lion d’argent du meilleur réalisateur à Venise.
A Lire :
« ÉTRANGER DANS LE MARIAGE », D’EMIR KUSTURICA, TRADUIT DU SERBO-CROATE PAR ALAIN CAPPON. ÉDITIONS JC LATTÈS, 270 PAGES, 20 EUROS.
 

Mer du Nord. Découverte d’une forêt engloutie entre France et Angleterre

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Mer du Nord. Découverte d’une forêt engloutie entre France et Angleterre

Hervé HILLARD

Ex: http://www.ouest-france.fr

Une plongeuse scientifique vient de découvrir les vestiges de l'immense forêt engloutie voici 6 000 ans entre France et Angleterre. Une jolie promenade dans le temps.

Pas de ferry. Encore moins de tunnel sous la Manche. Pensez : pas de Manche du tout...

Voici 10 000 ans, le niveau de la mer était plus bas qu’aujourd’hui. Au moins 100 mètres plus bas.

Les hommes du Mésolithique pouvaient donc traverser à pied sec ce qui deviendra le Channel. Et installer des campements sur les sommets qui s’élevaient de la plaine entre Bretagne et Normandie, et qui deviendront Jersey, Guernesey, Sercq, Aurigny et Chausey.

Un cercle de pierres vieux de 5 000 ans

Chausey, où un cercle de pierres mégalithique a été découvert dans la vase voici quelques années, vieux d’environ 5 000 ans – et à l’époque évidemment réalisé sur ce qui était alors de la terre ferme.

Le cercle de pierres mésolithique découvert à Chausey, aujourd'hui posé sur la vase et recouvert à marée haute.

Voici 10 000 ans, en tout cas, une immense forêt couvrait la cuvette formée par la Manche, au fond de laquelle coulait un grand fleuve – la future Tamise.

Cette forêt, une plongeuse scientifique vient d’en découvrir des traces irréfutables.

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Troncs d'arbres et branches recouverts d'algues

A l'occasion d'une plongée, Dawn Watson, océanographe a fait une découverte surprenante, rapportée par le Washington Post : les vestiges de cette forêt, engloutie voici environ 6 000 ans.

« J'ai d'abord pensé que c'était des morceaux d'épaves », a expliqué Dawn Watson à la BBC. Avant qu'elle se rende compte qu'il s'agissait de troncs d'arbres et de branches recouverts d'algues.

Les géologues connaissent cette forêt qui, à une période de glaciation (donc de bas niveau des océans), se dressait entre la France et l'Angleterre sur une terre appelée Doggerland (voir l'illustration ci-dessous).

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Un vrai « paradis »

« Il y a 10 000 ans, cet espace était un des plus riches en matière de chasse, de capture d'oiseaux et de pêche en Europe », raconte Bernhard Weninger de l'université de Cologne. On y trouvait « un bassin important d'eau de source, alimenté par la Tamise à l'ouest et par le Rhin à l'est », explique le scientifique, qui n’hésite pas à comparer l’endroit à un « paradis ».

Cette forêt a été peu à peu engloutie lors de la dernière fonte des glaces, il y a environ 6 000 ans. Qui a aussi submergé ce qui deviendra la baie du Mont-Saint-Michel, isolant les îles Anglo-Normandes et Chausey.

Mais au fait, pourquoi ces traces n'ont-elles été trouvées qu'aujourd'hui ? L'océanographe Dawn Watson pense que si les vestiges de la forêt sont désormais visibles, c'est grâce à une tempête qui a touché la côte du comté de Norfolk en 2013. Et qui permet, aujourd'hui, de se promener dans les bois.

Hervé Hillard

Ancient underwater forest discovered off Norfolk coast

Nature experts have discovered a remarkable submerged forest thousands of years old under the sea close to the Norfolk coast.
The trees were part of an area known as 'Doggerland' which formed part of a much bigger area before it was flooded by the North Sea.
It was once so vast that hunter-gatherers who lived in the vicinity could have walked to Germany across its land mass.
The underwater forest was discovered by Dawn Watson and Rob Spray from Sea Search on a diving trip to study marine life.
The prehistoric forest lay undiscovered until it was exposed by the extreme storms along the east of England coast in December 2013.
BBC Inside Out's David Whiteley reveals exclusive underwater footage of the submerged forest which experts believe could date back more than 10,000 years.

Diver finds 10,000 year old FOREST stretched as far as Europe hidden under the North Sea

Diver finds 10,000-year-old FOREST which originally stretched as far as Europe hidden under the North Sea Diver Dawn Watson found incredible ancient forest under the North Sea The 45-year-old discovered oak trees with eight-metre branches off Norfolk 10,000-year-old trees appear to have been hidden underwater since Ice Age Experts believe pre-historic forest uncovered during recent stormy weather Ms Watson said she was 'absolutely thrilled' with find off Cley next the Sea

A shocked diver has found an incredible 10,000-year-old pre-historic forest under the North Sea and experts believe it could have once stretched as far as Europe.

Diver Dawn Watson, 45, discovered the remarkable 'lost forest' when she was diving just 300 metres off the coast of Cley next the Sea, Norfolk.

She found complete oak trees with branches measuring eight metres long under the sea and experts believe they have been hidden off the coast of Norfolk since the Ice Age.

The forest is believed to have become exposed following the stormy weather last winter.

Ms Watson, who runs the Marine Conservation Society's survey project, Seasearch in East Anglia with partner Rob Spray, said she was 'absolutely thrilled' with the find.

She said: 'I couldn't believe what I was seeing at first.

'The sea was quite rough by the shore so I decided to dive slightly further out and after swimming over 300 metres of sand I found a long blackened ridge.

'When I looked more closely I realised it was wood and when I swam further along I started finding whole tree trunks with branches on top, which looked like they had been felled.

'It was amazing to find and to think the trees had been lying there completely undiscovered for thousands of years. You certainly don't expect to go out for a quick dive and find a forest.'

Ms Watson, who has been diving in the North Sea for about 16 years, said the trees are thought to have formed part of a huge forest, measuring thousands of acres.

But it is believed the forest was drowned when the ice caps melted and the sea level rose 120 metres.

The fallen trees are now lying on the ground where they have formed a natural reef, which is teaming with colourful fish, plants and wildlife.

I created this video with the YouTube Slideshow Creator (http://www.youtube.com/upload)

Miyamoto Musashi: un esprit sans entraves

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Miyamoto Musashi

Un esprit sans entraves

Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr
Si il existe une personnalité japonaise à la renommée mondiale, c'est bien Miyamoto Musashi (1584-1645), ce rônin, maître-escrimeur hors-pair, artiste et philosophe, auteur des Écrits sur les Cinq Éléments, couramment et improprement appelé Traité des Cinq Roues.  Sa postérité est telle que ce que nous connaissons réellement de sa vie fraye avec le romanesque et le légendaire, et bien sûr ce personnage atypique a ses adulateurs et détracteurs chez les amoureux de la culture japonaise et des arts martiaux. Ce qui est certain, à la lecture des Écrits sur les Cinq Éléments, c'est que Musashi était un esprit libre en phase avec la vie. Ces cinq rouleaux rédigés à l'extrême fin de sa vie étaient destinés à transmettre l'essence de son art à ses élèves.

Toutefois, cet enseignement dépasse le simple cadre des techniques du combat au sabre et de la stratégie, ceux-ci ne sont que des voies parmi tant d'autres menant à l'accomplissement de soi. Mais, les Écrits sur les Cinq Éléments, sont teintés d'amertume : Musashi règle ses comptes. Il aspirait  à devenir l'instructeur d'un puissant seigneur voire du shôgun, mais comme bon nombre de japonais du XVIIe siècle, ses perspectives réelles d'ascension sociales se sont éteintes sur le champ de bataille de Sekigahara (20-21 octobre 1600). Il était du mauvais côté, celui des perdants : les Toyotomi et leurs alliés seront tenus éloignés des postes honorifiques ou les plus importants. Musashi s’est battu sous la bannière du seigneur Ukita, suzerain du seigneur Shinmen Sôkan. Ce clivage pèsera lourd ; les haines se raviveront au moment des guerres civiles qui précèdent et succèdent l’instauration de l'ère Meiji en 1868. 
 
Il sera l’invité du clan Ogasawara (1616-1617), puis du Hosokawa, famille apparentée au Tokugawa, mais n’aura ni le titre ni les émoluments d’un maître-d’armes de son niveau. Le clan Hosakawa l’a recruté en 1611 pour régler un différend polititique : il tue Sasaki Kojiro en combat singulier sur l’île de Funajima (avril 1612). Il sera un satellite du clan jusqu’à sa mort. Musashi participe comme soldat ou comme conseiller militaire aux guerres conduites par le shôgun contre les derniers partisans des Toyotomi (sièges d’Osaka, 1614-1615) et les Chrétiens de l’île de Shimabara conduits par Shirō Amakusa (1637-1638). Surtout, il mène à partir de 1618 (ou 1620) une politique d’adoption, certainement mêlé à un sincère désir de paternité, lui servant à placer des soutiens politiques. 
 

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miyllivre.jpgMiyamoto Mikinosuke deviendra un vassal de la seigneurie de Himeji (1622), mais le jeune homme suivra son seigneur dans la mort en pratiquant le suicide rituel (1626). Miyamoto Iori, qui serait peut-être un sien neveu, entrera au service du seigneur Ogasawara (1626). Surtout, en 1624, il séjourne à Edo, la capitale, et noue d’étroites relations avec Hayashi Razan, un célèbre savant confucéen, ce dernier proche du Shôgun l’aurait proposé comme maître de sabre, mais le Shôgun disposant déjà de deux maîtres d’armes de renom, Yagyû Munenori (école shinkage ryû) et Ono Jiroemon (Ono-ha Ittō-ryū),  déclinera l’offre. 

Nous savons peu de choses authentiques sur les duels de Miyamoto Musashi, le premier se serait déroulé au village de Hirafuku-mura en 1596, contre un élève de l’école Shînto-ryû. Musashi n’avait que 12 ans. En 1604, il gagne une série de duels contre le clan Yoshioka dans la banlieue de Kyôtô. Il aurait ensuite formé Tada Hanzaburô, un moine du temple d’Enkôji, qu’il autorisa à enseigner à la fin de son apprentissage. En 1607, il gagne un duel contre Shishido Baiken, un expert en kusari-gama (une faucille liée à une chaîne se terminant par un poids en acier). De passage dans la capitale, il vainc deux adeptes de la shinkage-ryu, mais surtout échange avec Musô Gonnosuke, un expert du combat au bâton, celui-ci fera évoluer son art au contact de Musashi et créé une école (Shintô-Muso-ryû).

Que pouvons-nous avancer sur cet homme ? 

Son art est tout d’abord un héritage familial. Son père biologique (ou adoptif, selon d’autres hypothèses), Miyamoto Munisai, était un maître d’arme pratiquant le sabre et le jitte

Le jitte est une arme de neutralisation, sa lame est non-tranchante et effilée avec une griffe latérale au niveau de la garde. Le jitte était une arme d’appoint complétant le sabre. Toutefois, selon d’autres sources le jitte manipulé par Musashi aurait été un modèle à dix griffes. Le jitte et le sabre court (wakizashi) servaient à immobiliser ou à parer la lame de l’adversaire offrant une ouverture pour une frappe au sabre long (katana). Toutefois, pour Musashi, l’emploi des deux sabres est circonstancielle comme l’affirme les Écrits sur les Cinq Éléments, mais cette technique fait l’originalité de son école. C’était peut-être, outre les aspects techniques, un moyen de se différencier et de « séduire » un seigneur en quête d’instructeur. L’école de Musashi, la Hyōhō Niten Ichi ryū (“l’École de la stratégie des deux Ciels comme une Terre”) existe encore de nos jours, mais l’usage des deux sabres n’était guère prisé pendant l’époque d’Edo. La manipulation de deux armes nécessite un entraînement particulier et le dégainé n’est pas aisé, surtout en espace clos (De même, le retour des deux lames dans leurs fourreaux nécessite que l’on se dessaisisse de l’une d’entre-elle). Les samouraïs préféreront de loin, l’usage du katana ou du wakizashi et rarement les deux en même temps.
  
miy2020861069_1_75.jpgCe qui reste de Musashi : l’empreinte spirituelle d’un homme, qui n’était probablement pas le meilleur artiste martial du Japon (la vie se réduit-elle aux arts martiaux ? Musashi était par ailleurs artiste et philosophe), mais d’un homme libre (ou pour le moins qui a pu se construire une marge d’autonomie plus importante que la moyenne au regard de sa situation sociale) qui se contentait d’être pleinement, de transmettre et de construire. Ayant atteint la maturité spirituelle et technique, Miyamoto Musashi vainquait sans tuer.  Les Écrits sur les Cinq Éléments respirent la vie, c’est un modèle de pensée aux antipodes du caractère morbide et étriqué du hagakure de Yamamoto Tsunetomo. Le livre de Musashi est important car, il révèle les techniques gardées généralement secrètes par les autres écoles, à savoir les techniques corporelles (respiration, distance, postures, etc.). Pour une lecture approfondie, il est vivement recommandé de lire la traduction des Écrits sur les Cinq Éléments et la biographie de Miyamoto Musashi par Kenji Tokitsu (Miyamoto Musashi. Maître de sabre japonais du XVIIe siècle, Points Sagesse, 1998). Le texte est analysé en profondeur et les cinq formules techniques (utilisant les deux sabres) sont complétées par une présentation des katas tels qu’ils sont encore pratiqués de nos jours (Imai Masayuki, 10e successeur de la branche principale de l’école de Musashi). 

Ces techniques sont visibles sur le site de la branche française de l’école

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