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mercredi, 15 juin 2016

Sept films à voir ou à revoir sur l'Adolescence

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Sept films à voir ou à revoir sur l'Adolescence

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Plus tout à fait un enfant, pas encore un adulte, l'adolescence a très certainement toujours été l'âge le plus difficile à vivre pour l'entourage, surtout pour l'entourage, mais également, soyons de bonne grâce, pour l'adolescent en question. Ainsi François Truffaut clamait-il que "l'adolescence ne laisse un bon souvenir qu'aux adultes ayant mauvaise mémoire". Mais est-on encore adolescent aujourd'hui ? Soucieux de s'accaparer une part de marché numériquement très nombreuse, le capitalisme n'a pas manqué de lorgner sur ces proies faciles, extirpées de la tutelle parentale depuis 1968, que le mimétisme social oblige aux épousailles avec une société de consommation parfaite dans ses capacités d'adaptation du marketing. La cigarette, le rap, le sexe précoce et les vêtements de marque constituent un uniforme de la jeunesse tandis que les nouvelles technologies, téléphone et jeux vidéos, ouvrent grandes les portes des interdits sociaux. L'adolescent est aujourd'hui un adulte comme les autres et l'adulte commun se revendique un enfant comme les autres. La déresponsabilisation individualiste de chacun devient un programme existentiel favorisant le triomphe du système dictatorial de la masse. Peut-être est-il faux d'écrire, d'ailleurs, que l'on n'est plus adolescent tant on l'est peut-être désormais toute notre vie. C'est finalement l'âge adulte qui a disparu. Oh bien évidemment, tous les boutonneux pubères et lolitas qui se maquillent comme une voiture volée ne sont pas à jeter dans le même sac. Personne ne doute que vous ayez été vous-même un adolescent différent ! Ben voyons ! Thème majeur du Septième art, le cinéma sur l'adolescence, à ne pas confondre avec le teen movie à destination des adolescents, dresse un large panel de cet âge, passage rituel obligé, duquel n'est jamais absent la quête de la première fois et les tourments des premiers émois. Le cinéma entend agir ici comme un miroir qui reflète à celui devenu adulte ce qu'il a été. A l'analyse des jeunes portraitisés dans les films suivants, on se fera immanquablement la remarque : avoir des enfants, pourquoi pas ?, mais pourvu qu'ils ne deviennent jamais adolescents !

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A DERIVA, UN DERNIER ETE

Titre original : A Deriva

Film brésilien de Hector Dhalia (2009)

Dans les années 1980. Filipa est âgée de quatorze ans. Cet été, c'est sur la plage brésilienne de Buzios que la jolie adolescente passera ses vacances avec ses parents, son frère et sa sœur cadets. La jeune fille est extrêmement proche de son père Mathias tandis qu'elle entretient des rapports plus tendus avec sa mère Clarice, dépendante à l'alcool. A cet âge, ce sont les premiers émois amoureux qui doivent tenir lieu d'actualités estivales. Mais Filipa surprend l'adultère de son père, célèbre romancier frappé du syndrome de la page blanche qui trompe son épouse avec Angela, une américaine établie à proximité du village. Certes Filipa avait bien deviné la morosité qui gagnait l'union de ses parents mais l'adultère lui semblait impensable. La découverte de l'infidélité est la première d'une série de désillusions qui feront entrer l'adolescente dans le monde des adultes. S'initiant maladroitement aux problèmes des adultes, l'adolescente tient Angela pour responsable de la séparation de ses parents...

Les tourments de l'adolescence..., voilà un thème que le cinéma n'aura pas manqué de traiter. La présente réalisation tire pourtant largement son épingle du jeu.  La localisation de l'intrigue dans une partie sauvage de la côte brésilienne brûlée par le Soleil plutôt que sur les grandes étendues de Copacabana y est très certainement pour beaucoup. Quels paysages magnifiques ! La jeune Laura Neiva est époustouflante dans son rôle d'adolescente sensuelle qui apprend le monde des adultes à l'aune de la trahison qui fait s'écrouler son monde enfantin rempli de certitudes en même temps que l'éveil à l'émoi sentimental auquel s'oppose la complexité des rapports amoureux entre adultes. Dhalia évite tous les écueils mélodramatiques du genre et livre un film au charme indéniable malgré quelques longueurs, disons plutôt langueurs, et quelques scènes inutiles.

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L'AMOUR, C'EST LA HONTE

Film français de Bruno Bontzolakis (2010)

La Gironde est agréablement baignée de Soleil cet été. A quinze ans, Mélissa vient d'emménager dans un lotissement résidentiel lorsqu'elle fait la connaissance d'Océane et Jessie avec lesquelles elle se lie d'amitié. Le pavillon de Mélissa devient un lieu de villégiature. S'ennuyant fermement, les trois jeunes filles invitent un groupe de cinq garçons, qui traînent dans le quartier, à profiter des lieux. Il y a Fred qui dirige le petit groupe de mâles, mais aussi Omar, Arthur, Tom et son grand frère Bruce. Mélissa tombe bientôt amoureuse de ce dernier, âgé de 17 ans. L'idylle naissante est soumise à rude épreuve de la part de la bande nouvellement formée. Bruce éprouve bien des sentiments réciproques à l'égard de Mélissa mais il subit l'ascendant de Fred qui estime qu'aimer, c'est la honte...

De la même manière qu'il vaut mieux boire un bon crémant qu'un mauvais champagne, il est préférable de regarder un bon téléfilm qu'un mauvais film ! Produit pour la télévision, la réalisation de Bontzolakis manque évidemment de moyens que le réalisateur a le génie de compenser par un procédé narratif d'une remarquable originalité et efficacité. Les 86 minutes du film sont divisées en deux parties de durée sensiblement égales présentant la même histoire par le prisme de Mélissa puis de Bruce. Une adolescente s'éveille à l'amour en compagnie d'amis qui font l'apprentissage des jeux sensuels. Passées les quarante premières minutes qui s'apparentent à une banale bluette "téléfilmique", l'histoire prend une toute autre tournure, ô combien plus tragique, lorsque Bruce prend le contrôle de la narration. La bluette se transforme progressivement en drame sordide et désenchanté à l'atmosphère pesante parfaitement entretenue. Le film est puissamment servi par une kyrielle de jeunes acteurs jusqu'alors inconnus. A voir !

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EKA ET NATIA, CHRONIQUE D'UNE JEUNESSE GEORGIENNE

Titre original : Grzeli nateli dgeebi

Film géorgien de Nana Ekvtimishvili et Simon Groẞ (2013)

Au lendemain de l'effondrement du régime soviétique en 1992, Eka Khizanishvili et Natia Zaridze sont deux amies inséparables âgées de quatorze ans. Si la mère de Natia pense que sa fille subit la mauvaise influence d'Eka, elle est bien impuissante à les faire se séparer. A Tbilisi, les deux jeunes filles mènent une adolescence normale partagée entre la famille, l'école et les copains avec lesquels elles se promènent dans les rues de la capitale. Les deux amies ne se sentent pas toujours libres dans une société postsoviétique dans laquelle la pénurie alimentaire se fait ressentir et qui conserve l'ensemble de ses attributs patriarcaux. Natia est harcelée par le jeune Kote qui souhaite l'épouser. L'amoureux-voyou éconduit ne supporte pas de voir sa courtisée décliner ses avances. La tradition veut que les jeunes filles se fassent enlever en vue d'être mariées. Aussi, Natia l'est. Pour fuir son père violent, elle épousera finalement bien Kote...

S'inspirant des propres souvenirs de son adolescence passée dans une Géorgie indépendante faisant chemin depuis le communisme vers le capitalisme et encore en guerre avec la province sécessionniste d'Abkhazie, Ekvtimishvili cosigne une remarquable œuvre d'une vérité sociologique sans aucun défaut bien que l'on s'attarde parfois trop sur quelque détail. La Géorgie est filmée elle-même telle une adolescente en même temps que le duo de réalisateurs sublime une tendre amitié entre deux jeunes filles obligées de se débrouiller dans une société qui a perdu tous ses repères. Loin de sombrer dans la réalisation dramatique, le film se veut léger et espiègle. Les deux héroïnes sont stupéfiantes de fraicheur empreinte de gravité. Un film qui sonne fort et juste sur un pays largement méconnu en Europe.

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NAISSANCE DES PIEUVRES

Film français de Céline Sciamma (2007)

L'été à Cergy-Pontoise. Trois adolescentes se croisent à la piscine municipale. Toutes gravitent autour du club de natation synchronisée et c'est dans le vestiaire qu'elles apprennent à mieux se connaître. Entraineuse des poussines, Anne est boulotte et complexée par ses formes. Amoureuse de François, joueur de l'équipe locale de water-polo, elle espère être aimée en retour. Son amie Marie, quant à elle, est troublée par Floriane, la capitaine des minimes. Et Floriane, si une réputation de vertu légère lui colle au maillot, elle appréhende en réalité sa première fois aussi désirée que terrifiante. Floriane s'en confie à Marie. En plus de la pratique sportive, toutes ont pour point commun d'être submergées par ce désir qui doit faire de cet été un moment inoubliable. Les espoirs et les drames se jouent. Au cours d'une soirée, c'est Floriane qui sort avec François, laissant Anne effondrée...

Premier long-métrage de la jeune réalisatrice qui révèle Adèle Haenel. Si la pratique de la natation synchronisée constitue le thème central du film, ceux que cette pratique ne révulse pas fanatiquement regarderont l'essai sans déplaisir. Si le rythme peut paraître parfois trop lent, il est à l'image de ses héroïnes ennuyées et ennuyeuses, aussi seules que leur cité de Cergy-Pontoise est morne. Dans ce film liquide, naïades, sirènes et poissons moins fluides se confrontent à leurs doutes en matière de sexualité. Leur première fois pourrait être synonyme de noyade et dans ce cas, il n'est pas toujours facile de se jeter à l'eau. Parfois drôle, parfois émouvant, chaque femme y retrouvera une partie de ses quinze ans dans ce portrait complexe et abouti de l'adolescence. Une première réalisation intéressante malgré ses défauts.

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NOCE BLANCHE

Film français de Jean-Claude Brisseau (1989)

A Saint-Etienne en 1989. Mathilde Tessier est une adolescente écorchée vive, solitaire et mal dans sa peau. Son professeur de philosophie, François Hainaut, découvre la jeune fille évanouie à proximité d'un arrêt de bus. Le professeur pense pouvoir venir en aide à son élève en développant ses qualités intellectuelles qu'il croit certaines. François a raison de défendre son élève devant le conseil de discipline car Mathilde devient en effet plus assidue aux cours et ses notes progressent en même temps que baisse sa consommation de drogue. Mais le professeur quinquagénaire n'avait pas prévu que la lycéenne tombe follement amoureuse de lui et manque de pudeur en sa compagnie. Lui-même ne tarde d'ailleurs pas à succomber et se détacher de son épouse. François sait bien que cette aventure ne peut durer éternellement...

Le film révéla au cinéma Vanessa Paradis, alors âgée de seize ans, dans cette réalisation naturaliste de Brisseau qui résonne comme une tragédie grecque. Talentueux cinéaste sexualisant, Brisseau fait se transcender son héroïne à la dérive qui ne remonte difficilement la pente que pour mieux chuter jusqu'à son dénouement le plus extrême et entrainant dans sa chute son Roméo qui, s'il survivra, demeurera à jamais meurtri de cette voluptueuse rencontre empoisonnée. Une provinciale histoire d'amour interdit, plaisamment localisée dans une cité stéphanoise, dont l'âpreté colle aussi durement que majestueusement à l'intrigue. Doit-on condamner ce professeur sur ses gardes qui succombe malgré lui à la fragilité de cette femme-enfant incapable d'être aimée ? Il se pourrait que le débat déchaîne les passions. En se privant de tout jugement moral, Brisseau a décidément réussi son film.

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NOS 18 ANS

Film français de Frédéric Berthe (2007)

Le baccalauréat 1990, c'est dans quelques jours ! Profitant de ces derniers instants au lycée, Lucas conspue le professeur qu'il hait le plus, en la personne de Monsieur Martineau qui enseigne la philosophie. Pas de chance ! Martineau fera partie des membres du jury de la session de rattrapage orale et Lucas devine qu'il n'aura pas la moyenne à la session écrite. Le soir de la dernière épreuve, le jeune homme tombe éperdument amoureux de Clémence qu'il rencontre dans une soirée. Les choses se compliquent un peu plus lorsqu'il comprend que la jolie jeune fille n'est autre que celle du professeur qu'il a insulté de raté et de salaud. Les deux lycéens se séparent et passent les jours suivants, en compagnie de leurs amis respectifs, à réviser pour les rattrapages et mener de front leur vie sentimentale qui semble aussi compliquée qu'une leçon de physique quantique...

Si on devient adulte à 18 ans, on ne l'est pas pour certains qui peinent à quitter l'insouciance de leur adolescence. Le thème des lycéens drôles, pas méchants, un peu branleurs et que rien ne préoccupe, Berthe n'est pas le premier à s'y essayer et de ce point de vue, Nos 18 ans ne révolutionne pas le genre. Les lycéens potaches sont plus préoccupés par les travaux pratiques de leurs cours d'anatomie que par leurs classeurs. Le film manque autant de profondeur que le cerveau de nos jeunes sous-doués et on les jugera bien énervants en priant ne pas avoir été comme eux. En teen movie qu'il est, le film n'évite pas les clichés tant de fois rebattus, mais met en scène un pléiade de sympathiques acteurs. Des scènes sont drôles. Pour la petite histoire, il est rare qu'un film français soit un remake d'un film étranger. En voici un ! Berthe retranscrit en France la réalisation Notte prima degli esami, tourné une année auparavant par Fausto Brizzi.

UN POISON VIOLENT

Film français de Katell Quillévéré (2010)

poison-violent.jpgCet été, plus rien ne sera comme avant pour Anna, quatorze ans. Fraichement rentrée de l'internat, elle découvre que son père a quitté le domicile conjugal. Sa mère, effondrée, trouve quelque réconfort auprès du jeune prêtre du village breton qui ne la rend pas insensible. Quant à Anna, la consolation, c'est son mécréant de grand-père qui la lui procure. Anna prépare pieusement sa confirmation qui constitue la prochaine étape de sa foi catholique. Mais surgit Pierre qui fait chavirer le cœur de l'adolescente. Déboussolée par ses déboires familiaux et sentimentaux, Anna se met à fréquenter les enterrements. Ses croyances religieuses sont d'autant plus ébranlées que le regard des autres sur son corps en pleine puberté change. Pierre éprouve un désir ardent pour Anna, loin d'être insensible, tandis que sa mère, succombant à la crise de la quarantaine, la jalouse. C'est au prêtre qu'il reviendra de palier l'absence du père et tentera de prodiguer ses meilleurs conseils pour qu'Anna reste dans le droit chemin...

Douce mélancolie... Quillévéré dresse un tendre et délicat portrait d'Anna, immergée dans une famille bretonne très pieuse, très croyante elle-même, dont l'harmonie vole soudainement en éclat lorsque le démon de minuit enlève la figure paternelle. A cet âge, est-on armée pour faire face aux convoitises qui se font pressantes lorsqu'il faut privilégier la toute première foi à la toute première fois ? Une mère qui maîtrise mal le sacerdoce de chasteté cléricale, un grand-père mourant qui confond sa petite-fille et un tableau de Gustave Courbet. L'adolescente tourmentée se confronte au feu démoniaque de la puberté et Anna s'autorise quelques écarts avec le dogme. Le prêtre fait figure de phare bienveillant dans cet océan passionnel déchainé. C'est assez rare pour être souligné ! "Un poison violent, c'est ça l'amour"..., chantait Serge Gainsbourg. Un premier long-métrage encourageant qui embrasse plusieurs thèmes mais peine à les approfondir.

Virgile / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

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Éric Zemmour devrait lire Dominique de Roux

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Éric Zemmour devrait lire Dominique de Roux

par Georges FELTIN-TRACOL

Éric Zemmour fait débuter son célèbre Suicide français à la présidence de Georges Pompidou. Dans son entreprise bienvenue de déconstruction des déconstructeurs de notre civilisation, le journaliste – polémiste conserve de ces temps éloignés une nostalgie certaine, celle de la fin des « Trente Glorieuses », corroborée par de multiples témoignages de Français qui en gardent le souvenir ému du plein emploi et de la prospérité économique. Années bénies de la présidence du natif de Montboudif qui gouvernait une France enfin apaisée.

 

Cette ère relative de sérénité collective se clôt, le 2 avril 1974, par la mort de Pompidou. Deux mois auparavant sortait le film de Jean Yanne, Les Chinois à Paris; quelques jours après la présidentielle disparition paraissait La France de Jean Yanne par Dominique de Roux. Mort en 2003 à l’âge de 69 ans, Jean Yanne fut un chanteur, un humoriste, un acteur, un auteur et un réalisateur qui participait volontiers aux émissions télévisées et radiophoniques de Jacques Martin et de Philippe Bouvard. Impertinent, caustique et gouailleur, Jean Yanne ne se privait jamais de se moquer des tares de la société française en recourant à toutes les subtilités de notre belle langue. Son film, Les Chinois à Paris, hautement corrosif parce qu’il s’attaquait à la fois au résistancialisme muséal installé et à la mode Mao en cours au Quartier latin, devenu l’antichambre en bord de Seine de la Révolution culturelle à Pékin, souleva déjà l’indignation des bien-pensants.

 

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Les bien-pensants, Dominique de Roux les méprisait souverainement et s’en gaussait régulièrement. Il faut reconnaître qu’il avait payé cher cette impertinence depuis Immédiatement (1971) et les sévères critiques à l’encontre de Maurice Genevoix et Roland Barthes. Ostracisé d’une République des Lettres faisandée, Dominique de Roux s’apprêtait à partir pour le Portugal et ses interminables guerres coloniales africaines. Avant son départ et en guise de solde pour tout compte, il laissa à ses compatriotes ce nouvel ouvrage. Jean Yanne accepta d’ailleurs de le préfacer, préface qu’on ne retrouve pas dans la présente réédition pour des questions de droits d’auteur.

 

Dominique de Roux et Jean Yanne ne pouvaient que se rencontrer tant ils suffoquaient dans la société pompidolienne, cette société qui essayait péniblement – et sans le moindre succès ! – de combler le vide abyssal laissé par l’absence définitive de l’homme de Colombey-les-Deux-Églises. Dominique de Roux en veut beaucoup à Pompidou, « lui qui avait mis tant de hâte à tomber le Général, à le finir, et à interpréter le gaullisme (p. 18) ». Cette hostilité à l’égard de l’ancien Premier ministre se rencontrait aussi chez de cette figure du gaullisme de gauche et ancien des « relèves des années 1930 », Louis Vallon, auteur en 1969 d’un terrible pamphlet, L’Anti-de Gaulle.

 

France_de_Jean_Yanne.jpgNouveau préfacier de La France de Jean Yanne, l’écrivain Richard Millet comprend cette colère contre le responsable d’un « appel de Rome » en janvier 1969. Il se trompe néanmoins sur un point politique précis. Il évoque la candidature à la présidentielle du président du Sénat, Alain Poher, chef de l’État par intérim. Il confond le second intérim de Poher avec son premier en 1969 au cours duquel il fut effectivement battu au second tour par Pompidou.

 

Comme pour L’Ouverture de la chasse (1968) et Immédiatement, La France de Jean Yanne rassemble des réflexions et des aphorismes. Rédigées à la fin des années 1960 et au début de la décennie 1970, les sentences gardent encore une fraîcheur pour 2016. « Le reste, tout le reste ne concerne pas la France, mais les habitants actuels d’un espace géographique qui à partir de 1918 ont commencé à se perdre dans les sables de la carambouille et des bégaiements hémiplégiques, nouveaux tenanciers de quelques phantasmes culturels, à la limite de la convulsion (p. 93). »

 

Gaulliste singulier et avant-gardiste, Dominique de Roux éprouve un vif attachement pour Charles de Gaulle. « Qualités et défauts, il restera un général républicain de tradition aristocratique. Aristocrate : qui sait se prononcer contre ses propres intérêts (p. 99). » La définition s’applique aussi à l’auteur lui-même puisque, plutôt que de profiter d’une notoriété certaine, il se met volontiers à dos tout le petit monde de l’édition. Il constate bien avant Éric Zemmour que « les écrivains français devraient reprendre les classiques en faveur de la France (p. 145) ». Grande persiste son inquiétude pour l’avenir de la France. « Tout ce qui touche à la France est investi séance tenante d’une indifférence à l’essentiel. Instinct, inspiration personnelle sont empoisonnés aux sources. Il s’agit de coller au subalterne, de tourner à cloche-pied dans les cases des vertus de bourgeoisie, ce phare crétinisant du découragement collectif (p. 168). »

 

Dominique de Roux ajuste ses coups. Paria au sein des éditeurs, il se montre juste et cruel. « Quand on voit ce que devient l’édition en France ! Si souvent gargote, elle laisse échapper ses mesures : confusion des valeurs, glose lugubre, énorme amas de chansonnettes, commercialisation du clerc; l’atmosphère intellectuelle des baignoires de la rue Lauriston, grisaille de la porno ou le gosier glouton des femmes aux ailes de bécasse (pp. 50 – 51). » Il prévient en outre le lecteur de la censure implicite qui se manifeste dorénavant en maîtresse absolue sur les Lettres. « Les Amalrik, les Boukovsky sont des milliers en Occident, pas même étouffés, mais ignorés, balayés au niveau de manuscrit (p. 50). » Et si vous arrivez à dénicher un éditeur et que vous ne vous conformez pas aux injonctions néo-puritaines cosmopolites du moment, vous risquez de figurer sur une liste de proscription éditoriale. Richard Millet s’y est retrouvé dessus à l’initiative de la dénommée Annie Ernaux dont le dernier bouquin, salué par une grasse presse unanime et consanguine, raconterait ses déflorations répétées… La préhistoire du politiquement correct à la française date de cette période. N’oublions pas que René Pleven fit passer sa funeste loi en 1972. Un an plus tard, une autre loi aux conséquences financières désastreuses était entérinée.

 

ciqn410795-uk-300.jpgDepuis, « nous ne sommes pas le tiers-monde. Notre richesse, nous allons devoir la rembourser (p. 104) ». Dominique de Roux assène ici une remarquable fulgurance, confirmée par l’actualité quarante ans plus tard avec l’emprise bancaire de l’endettement et la ruine sciemment fomentée des États par quelques minorités ploutocratiques mondialistes. Cette saillie n’est pas anodine : Dominique de Roux avait côtoyé Ezra Pound, rédacteur d’ouvrages hostiles à l’usure, et il s’en inspirait.

 

L’auteur du Cinquième Empire (1977) semble avoir lu très en avance les nouveaux et affligeants programmes de géographie proposés en collège et au lycée. « Ainsi, nous avons perdu la France. Bientôt on n’enseignera plus l’Hexagone, nous guérissant de la conscience des frontières et du reste (p. 35). » En effet, l’idéologie sans-frontiériste qui exalte le « migrant » et conspue le paysan s’élabore à cette époque.

 

On pourrait multiplier les citations. Dominique de Roux exprime dans ce livre une déception (une amertume ?) qu’il épanchera dans la saudade de Lisbonne. La France de Jean Yanne contredit certains thèmes d’Éric Zemmour. Les ferments du déclin français agissent dès les années 1960 avant de proliférer, stimulés par le côté dévastateur du « libéralisme avancé » promu et entériné par le calamiteux duo Giscard – Chirac. L’Hexagone étouffe Dominique de Roux qui le quitte avec joie : La France de Jean Yanne décrit l’avilissement complet d’un Hexagone plus que proche.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Dominique de Roux, La France de Jean Yanne, préface de Richard Millet, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2015, 181 p., 19,50 €.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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The Ancient Greeks: Our Fashy Forefathers

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The Ancient Greeks:
Our Fashy Forefathers

Nigel Rodgers
The Complete Illustrated Encyclopedia of Ancient Greece [2]
Lorenz Books, 2014

“Western civilization” is certainly not fashionable in mainstream academia these days. Nonetheless, the ancient Greek and Roman heritage remains quietly revered in the more thoughtful and earnest circles. Quite simply, virtually all of our social and political organization, to the extent these are thought out, ultimately go back to Greek forms, reflected in the invariably Greek words for them (“philosophy,” “economy,” “democracy” . . .). Those who still have that instinctive pride of being European or Western always go back to the Greeks, to find the means of being worthy of that pride.

Thus I came to the Illustrated Encyclopedia produced by Nigel Rodgers. Life is short, and lots of glossy pictures certainly do help one get the gist of something. Rodgers does not limit himself to pictures of ancient Greek art, though that of course forms the bulk. There are also photos of the sites today, to better imagine the scene, and many paintings from later epochs imagining Greek scenes, the better show Greece’s powerful influence throughout Western history. The Encyclopedia is divided into two parts: First a detailed chronological history of the Greek world, second a thematic history showing different facets of Greek life.

GST2.jpgThe ancient Greeks are more than strange beings so far as post-60s “liberal democracy” is concerned. Certainly, the Greeks had that egalitarian and individualist sensitivity that Westerners are so known for.

Many Greek cities imagined that their legendary founders had equally distributed land among all citizens. As inequality and wealth concentration gradually rose over time, advocates of redistribution would cite these founding myths. (Rising inequality and revolutionary equality seems to be a recurring cycle in human history.)

Famously, Athens and various other Greek cities were full-fledged direct democracies, a kind of regime which is otherwise astonishingly rare. This was of course limited to only full male citizens, about 10 percent of the population of this “slave state.” (Alain Soral, that eternal mauvaise langue, once noted that the closest modern state to democratic Athens was . . . the Confederate States of America.)

The Greeks were individualists too, but not in the sense that Americans are, let alone post-60s liberals. Their “kings” seem more like “chiefs,” with a highly variable personal authority, rather than absolute monarchs or oriental despots.

In all other respects, the Greeks were extremely “fash”: misogynistic, authoritarian, warring, enslaving, etc. One could say that, by the standards of the United Nations, the entire Greek adventure was one ceaseless crime against humanity.

The most proto-fascistic were of course the Spartans, that famous militaristic and communal state, often idealized, as most recently in the popular film 300. Sparta would be a model for many, cited notably by Jean-Jacques Rousseau and Adolf Hitler (who called the city-state “the first Volksstaat). Seven eighths of Sparta’s population was made of helots, subjects dominated by the Spartiate full-time warriors.

The Greeks generally were enthusiastic practitioners of racial citizenship. Leftists have occasionally (rightly) pointed to the fact that the establishment of democracy in Athens was linked to the abolition of debt. But one should also know that Pericles, the ultimate democratic politician, paired his generous social reforms with a tightening of citizenship criteria to having two Athenian parents by blood. (The joining of more “progressive” redistribution with more “exclusionary” citizenship makes sense: The more discriminating one is, the more generous one can be, having limited the risk of free-riding.)

In line with this, the Greeks practiced primitive eugenics so as to improve the race. The most systematic in this respect was Sparta, where newborns with physical defects were left in the wilderness to die. By this cruel “post-natal abortion” (one can certainly imagine more human methods), the Spartans thus made individual life absolutely secondary to the well-being of the community. This is certainly in stark contrast to the maudlin cult of victimhood and personal caprice currently fashionable across the West.

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Athenian democracy was also known for the systematic exclusion of women, who seemed to have had lives almost as cloistered and private as that of pious Muslims. The stark limitations on sex (arranged marriages, the death penalty for adultery) may have also contributed to the similar Greek penchant for pederasty and bisexuality. Homosexuals were not a discrete social category (how sad for anyone to make their sexual practices the center of their identity!). Homosexual relationships, in parallel to wives, were often glorified as relations of the deepest friendship and entire regiments of male lovers were organized (e.g. the Sacred Band of Thebes [3]), with the idea that by such bonds they would fight to the death.

To this day, it is not clear if we have ever matched the intellectual and moral level of the Greeks (and I do not confuse morality with sentimentality, the recognition of apparently unpleasant truths is one of the greatest markers of genuine moral courage). Considering the education, culture (plays), and politics that a large swathe of the Greek public engaged in, their IQs must have been very high indeed.

Some argue we have yet to surpass Homer in literature or Plato in philosophy. (In my opinion, our average intellectual level is clearly much lower and our educated public probably peaked in consciousness and morality between the 1840s and 1920s. Our much superior science and technology is of no import in this respect, we’ve simply acquired more means of being foolish, something which could well end in the extinction of our dear human race.)

Homer’s influence over the Greeks was like “that of the Bible and Shakespeare combined or to Hollywood plus television today” (29). (Surely another marker of our catastrophic moral and intellectual decline. Of course, in a healthy culture, audiovisual media like cinema and television would be propagating the highest values, including the epic tales of our Greek heritage, among the masses.)

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Homer glorified love of honor (philotimo) and excellence (areté), a kind of individualism wholly unlike what we have come to know. This was a kind of competitive individualism in the service of the community. They did not glorify individual irresponsibility or fleeing one’s community (which, to some extent, is the American form of individualism). If the hoplite citizen-soldiers did not fight with perfect cohesion and discipline, then the city was lost.

Dominique Venner has argued [4] that Homer’s Iliad and Odyssey should again be studied and revered as the foundational “sacred texts” of European civilization. (I don’t think the Angela Merkels and the Hillary Clintons would last very long in a society educated in “love of honor” and “excellence.”)

Plato, often in the running for the greatest philosopher of all time, was an anti-democrat, arguing for the rule of an enlightened elite in the Republic and becoming only more authoritarian in his final work, the Laws. Athenian democracy’s chaos, defeat in war with Sparta, and execution of his mentor Socrates for thoughtcrime no doubt contributed to this. Karl Popper argued Plato, the founder of Western philosophy, paved the way for modern totalitarianism, including German National Socialism.

The Greek city-states were tiny by our standards: Sparta with 50,000, Athens 250,000. One can see how, in a town like Sparta, one could through daily ritual and various practices (e.g. all men eating and training together) achieve an incredible degree of social unity. (Of course, modern technology could allow us to achieve similar results today, as indeed the fascists attempted and to some extent succeeded.) Direct democracy was similarly only possible in a medium-sized city at most.

The notion of citizenship is something that we must retain from the Greeks, a notion of mutual obligation between state and citizen, of collective responsibility rather than the selfish tyranny of ethnic and plutocratic mafias. Rodgers argues that polis may be better translated as “citizen-state” rather than “city-state.” The polis sometimes had a rather deterritorialized notion of citizenship, emigrants still being citizens and in a sense accountable to the home city. This could be particularly useful in our current, globalizing age, when technology has so eliminated cultural and economic borders, and our people are so scattered and intermingled with foreigners across the globe.

The ancient Greeks are also a good benchmark for success and failure: Of repeated rises and falls before ultimate extinction, of successful unity in throwing off the yoke of the Persian Empire (with famous battles at Thermopylae and Marathon . . .), and of fratricidal warfare in the Peloponnesian War.

The sheer brutality of the ancient world, as with the past more generally, is difficult for us cosseted moderns to really grasp. Conquered cities often (though not always) faced the extermination of their men and the enslavement of their women and children (often making way for the victors’ settlers). Alexander the Great, world-conqueror and founder of a still-born Greco-Persian empire, was ruthless, with frequent preemptive murders, hostage-taking, the razing of entire cities, the crucifixion of thousands, etc. He seems the closest the Greeks have to a universalist. (Did Diogenes’ “cosmopolitanism” extend to non-Greeks?) The Greeks thought foreigners (“barbarians”) inferior, and Aristotle argued for their enslavement.

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The Greeks’ downfall is of course relevant. The epic Spartans gradually declined into nothing due to infertility and, apparently, wealth inequality and female emancipation. Alexander left only a cultural mark in Asia upon natives who wholly failed to sustain the Hellenic heritage. One Indian work of astronomy noted: “Although the Yavanas [Greeks] are barbarians, the science of astronomy originated with them, for which they should be revered like gods.”

One rare trace of the Greeks in Asia is the wondrous Greco-Buddhist statues [5] created in their wake, of serene and haunting otherworldly beauty.

The Jews make a late appearance upon the scene, when the Seleucid Hellenic king Antiochus IV made a fateful faux pas in his subject state of Judea:

Not realizing that Jews were somehow different form his other Semitic subjects, Antiochus despoiled the Temple, installed a Syrian garrison and erected a temple to Olympian Zeus on the site. This was probably just part of his general Hellenizing programme. But the furious revolt that broke out, led by Judas Maccabeus the High Priest, finally drove the Seleucids from Judea for good. (241)

No comment.

There is wisdom: “Nothing in excess,” “Know thyself.”

So all that Alt Right propaganda using uplifting imagery from Greco-Roman statues and history, and films like Gladiator and 300, and so on, is both effective and completely justified.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/06/WarriorStele.jpg

[2] The Complete Illustrated Encyclopedia of Ancient Greece: http://amzn.to/1tfxVr3

[3] Sacred Band of Thebes: https://en.wikipedia.org/wiki/Sacred_Band_of_Thebes

[4] Dominique Venner has argued: http://www.theoccidentalobserver.net/2016/04/the-testament-of-a-european-patriot-a-review-of-dominique-venners-breviary-of-the-unvanquished-part-1/

[5] Greco-Buddhist statues: https://www.google.be/search?q=greco-buddhist+art&client=opera&hs=eHN&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwiyte7tipvNAhWKmBoKHfcVCaAQ_AUICCgB&biw=1177&bih=639

[6] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/06/IdentityEuropa.jpg

Carl SCHMITT, La guerra d'aggressione come crimine internazionale

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Teodoro Klitsche de la Grange: Recensione a

Carl SCHMITT, La guerra d'aggressione come crimine internazionale

Ex: http://civiumlibertas.blogspot.com

Carl Schmitt La guerra d’aggressione come crimine internazionale. Il Mulino Bologna 2015 pp. 142, € 16,00.

schmittzzzzzz.jpgNel 1945 il grande industriale tedesco Friedrick Flick, che aveva fondate ragioni di credere di venire accusato dagli alleati per la collaborazione a guerra d’aggressione, richiese a Carl Schmitt un parere per la difesa da tale (eventuale) accusa. Accusa che non venne mai mossa a Flick, il quale fu tuttavia condannato per un “capo d’imputazione” diverso: lo sfruttamento di manodopera straniera deportata dalle S.S..

Schmitt in tale promemoria distingue tra i crimini di guerra tra classi le “violazioni delle regole e degli usi della guerra, commesse principalmente da appartenenti alle forze armate di uno Stato belligerante. Si tratta d’infrazioni del cosiddetto diritto in guerra, lo jus in bello … Tale regole presuppongono che la guerra sia permessa e legale”; “Di natura essenzialmente diversa è il secondo tipo di crimini di guerra che qui deve essere distinto. Si tratta delle atrocities in un senso specifico: uccisioni pianificate e crudeltà disumane, le cui vittime erano uomini inermi”. Neppure la “esimente” dell’esecuzione di un ordine superiore può escludere in tali casi l’imputabilità e la punibilità. Infine la terza “Crimini di guerra nel terzo significato del termine è la guerra di aggressione, concepita come un crimine in sé, vale a dire come un crimine secondo il diritto internazionale. Qui, dunque, la guerra stessa è un crimine e non si tratta propriamente di un crimine di guerra ma, più precisamente, del «crimine di guerra»”.

aggre6cover25992.jpegSchmitt valuta queste tre classi alla luce sia del “politico” che dei principi dello jus publicum europaeum. In primo luogo se la guerra è, nel sistema westphaliano, non solo un fatto pubblico ma che presuppone la distinzione tra pubblico e privato, allora non può farsi carico a un privato (come Flick) di aver concorso ad una guerra di aggressione.

Come scrive Galli nella presentazione, Schmitt considera “la guerra come un atto di sovranità di cui sono responsabili gli Stati – una responsabilità politica soprattutto – e non certo i singoli cittadini, tenuti solo ad obbedire al potere legale. Schmitt recupera quindi l’ordine moderno che egli invece ha descritto, già da una decina d’anni, come periclitante: ovvero lo jus publicum europaeum all’esterno, per cui la guerra è affare di Stato, che non può essere processata; e, all’interno, un rigido positivismo giuridico statocentrico”.

D’altra parte il giurista di Plettenberg distingue tra il pensiero giuridico inglese (e in larga misura anche americano) da quello continentale in relazione alla guerra d’aggressione come crimine: “si pone anche per la concezione americana la questione di che cosa propriamente sia la novità di un crimine. La conseguenza è che qui si giunge spesso a una sintesi e a una mescolanza di punti di vista morali e giuridici. Per il modo di pensare del giurista di formazione positivistica, continentale, la separazione del punto di vista giuridico da quello morale è familiare da quasi due secoli, proprio rispetto alla questione della penalizzazione di nuove fattispecie di reato. Negli Stati Uniti d’America l’unione dei due punti di vista potrebbe far sì che gli ostacoli che derivano dal principio nullum crimen sine lege siano addirittura meno presenti per il giurista americano di quanto lo siano per un giurista della tradizione inglese pura”.

Per la guerra d’aggressione prosegue: “In questo caso, sia la fattispecie stessa (atto di aggressione e guerra di aggressione) sia la connessione tra il carattere internazionale e quello criminale, rappresentano davvero un novum, la cui particolarità deve essere portata a consapevolezza per mostrare come il principio nullum crimen abbia qui il significato di un limite alla punizione”.

È chiaro che poi l’argomentazione di Schmitt va sul concetto di giusta causa, la quale cancella il requisito dello justus hostis che nel pensiero dei teologi (da Suarez a Bellarmino) andava con quello di conserva: ambedue, insieme allo jus in bello e alla recta intentio, condizioni dello justum bellum.

Nel complesso un libro interessante che completa i numerosi scritti dedicati da Schmitt alla modificazione del concetto di guerra nel XX secolo.

Teodoro Klitsche de la Grange

mardi, 14 juin 2016

The Moral Sense in Joseph Conrad’s Lord Jim

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The Moral Sense in Joseph Conrad’s Lord Jim

jos91E7tiZerIL.jpgLord Jim (1900), Joseph Conrad’s fourth novel, is the story of a ship which collides with “a floating derelict” and will doubtlessly “go down at any moment” during a “silent black squall.” The ship, old and rust-eaten, known as the Patna, is voyaging across the Indian Ocean to the Red Sea. Aboard are eight hundred Muslim pilgrims who are being transported to a “holy place, the promise of salvation, the reward of eternal life.” Terror possesses the captain and several of his officers, who jump from the pilgrim-ship and thus wantonly abandon the sleeping passengers who are unaware of their peril. For the crew members in the safety of their life-boat, dishonor is better than death.

Beyond the immediate details and the effects of a shipwreck, this novel portrays, in the words of the story’s narrator, Captain Marlow, “those struggles of an individual trying to save from the fire his idea of what his moral identity should be…” That individual is a young seaman, Jim, who serves as the chief mate of the Patna and who also “jumps.” Recurringly Jim envisions himself as “always an example of devotion to duty and as unflinching as a hero in a book.” But his heroic dream of “saving people from sinking ships, cutting away masts in a hurricane, swimming through a surf with a line,” does not square with what he really represents: one who falls from grace, and whose “crime” is “a breach of faith with the community of mankind.” Jim’s aspirations and actions underline the disparity between idea and reality, or what is generally termed “indissoluble contradictions of being.” His is also the story of a man in search of some form of atonement once he recognizes that his “avidity for adventure, and in a sense of many-sided courage,” and his dream of “the success of his imaginary achievements,” constitute a romantic illusion.Jim’s leap from the Patna generates in him a severe moral crisis that forces him to “come round to the view that only a meticulous precision of statement would bring out the true horror behind the appalling face of things.” It is especially hard for Jim to confront this “horror” since his confidence in “his own superiority” seems so absolute. The “Patna affair” compels him in the end to peer into his deepest self and then to relinquish “the charm and innocence of illusions.” The Jim of the Patna undergoes “the ordeal of the fiery furnace,” as he is severely tested “by those events of the sea that show in the light of the day the inner worth of a man, the edge of his temper, and the fibre of his stuff; that reveal the quality of his resistance and the secret truth of his pretences, not only to others but also to himself.” Clearly the Patna is, for Jim, the experience both of a moment and of a lifetime.

This novel, from beginning to end, is the story of Jim; throughout the focus is on his life and character, on what he has done, or not done, on his crime and punishment, his failure of nerve as a seaman. It is, as well, the story of his predicament and his fate, the destiny of his soul—of high expectations and the great “chance missed,” of “wasted opportunity” and “what he had failed to obtain,” all the result of leaving his post, and abdicating his responsibility. Thus we see him in an unending moment of crisis, “over- burdened by the knowledge of an imminent death” as he imagines the grim scene before him: “He stood still looking at those recumbent bodies, a doomed man aware of his fate, surveying the silent company of the dead. They were dead! Nothing could save them!”

For Jim the overwhelming question, “What could I do—what?”, brings the answer of “Nothing!” The Patna, as it ploughs the Arabian Sea (“smooth and cool to the eye like a sheet of ice”) on its way to the Red Sea, is close to sinking, with its engines stopped, the steam blowing off, its deep rumble making “the whole night vibrate like a bass ring.” Jim’s imagination conjures up a dismal picture of a catastrophe that is inescapable and merciless. It is not that Jim thinks so much of saving himself as it is the tyranny of his belief that there are eight hundred people on ship— and only seven lifeboats. Conrad’s storyteller, Marlow, much sympathetic to Jim’s plight, discerns in him an affliction of helplessness that compounds his sense of hopelessness, making Jim incapable of confronting total shipwreck, as he envisions “a ship floating head down, checked in sinking by a sheet of old iron too rotten to stand being shored up.” But Jim is a victim not only of his imagination, but also of what Conrad calls a “moral situation of enslavement.” So torn and defeated is Jim that his soul itself also seems possessed by some “invisible personality, an antagonistic and inseparable partner of his existence.”

Jim’s acceptance of the inevitability of disaster and his belief that he could do absolutely nothing to forestall the loss of eight- hundred passengers render him helpless, robbing him of any ability to take any kind of life-saving action—“…I thought I might just as well stand where I was and wait.” In short, in Jim we discern a disarmed man who surrenders his will to action. The gravity of Jim’s situation is so overwhelming that it leaves him, his heroic aspirations notwithstanding, in a state of paralysis. His predicament, then, becomes his moral isolation and desolation, one in which Jim’s “desire of peace waxes stronger as hope de- clines…and conquers the very desire of life.” He gives in at precisely the point when strenuous effort and decisive actions are mandated, so as to resist “unreasonable forces.” His frame of mind recalls here Jean-Paul Sartre’s pertinent comment, in The Age of Reason (1945), “That’s what existence means: draining one’s own self dry without a sense of thrust.”

Everything in Jim’s background points to his success as a career seaman. We learn that, one of five sons, he originally came from a parsonage, from one of those “abodes of piety and peace,” in England; his vocation for the sea emerged early on and, for a period of two years, he served on a “‘training-ship for affairs of the mercantile marine.’” His station was in the foretop of a training ship chained to her moorings. We learn that, on one occasion, in the dusk of a winter’s day, a gale suddenly blew forth with a savage fury of wind and rain and tide, endangering the small craft on the shore and the ferry-boats anchored in the harbor, as well as the training-ship itself. The force of the gale “made him hold his breath in awe. He stood still. It seemed to him he was whirled around. He was jostled.” We learn, too, that a coaster, in search of shelter, crashed through a schooner at anchor. We see the cutter now tossing abreast the ship, hovering dangerously. Jim is on the point of leaping overboard to save a man overboard, but fails to do so. There is “pain of conscious defeat in his eyes,” as the captain shouts to Jim. “‘Too late, youngster….Better luck next time. This will teach you to be smart.’”

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This incident, related in the first chapter of the novel, serves to prepare us for Jim’s actions later on the Patna, and also suggests a kind of flaw in Jim’s behavior in a moment of danger. Early on in his career, then, Jim had displayed a willingness to “flinch” from his obligations, thus revealing a defect in the heroism about which he romanticized and which led him to creating self-serving fantasies and illusions. “He felt angry with the brutal tumult of earth and sky for taking him unawares and checking unfairly a generous readiness for narrow escapes.” Jim, as a seaman, refuses to admit his fear of fear, and in this he shows an inclination to escape the truth of reality by “putting out of sight all the reminders of our folly, of our weakness, of our mortality.” Clearly the episode on the training-ship serves both as a symptom and as a portent, underscores an inherent element of failure and disgrace in Jim’s character that, in the course of the novel, he must confront if he is to transcend the dreams and illusions that beguile him, and that he must finally vanquish if he is to find his “moral identity.” His early experience on the training-ship makes him a marked man. It remains for his experience later on the Patna to make him a “condemned man.”

That nothing rests secure, that, in the midst of certitude, danger lurks, that peace and contentment are at the mercy of the whirl of the world, are inescapable conditions of human existence. These daunting dichotomies, as we find them depicted in Lord Jim, are forever teasing and testing humans in their life-journey. Conrad sees these dichotomies in the unfolding spectacle of man and nature. To evince the enormous power of this process Conrad chooses to render time in a continuum which fills all space. Time has no end, no telos; it absorbs beginnings and endings—the past, present, and future not only in their connections but also in their disconnections.

Conrad’s spatial technique is no less complex, and no less revealing, than his use of time. Hence, he employs spatial dimension so as to highlight Jim’s sense of guilt in jumping from the Patna. A “seaman in exile from the sea,” Jim is constantly in flight when his incognito is repeatedly broken by the knowledge of his Patna connection. For years this “fact followed him casually but inevitably,” whenever and wherever he retreated. Jim’s “keen perception of the Intolerable” finally drives him away for good from seaports and white men, “into the virgin forest, the Malays of the jungle village.” The “acute consciousness of lost honour,” as Conrad expresses it in his Author’s Note, is Jim’s burden of fate. And wherever he retreats he is open to attack from some “deadly snake in every bush.” Time as memory and place as torment be- come his twin oppressors.

The specificities of the Patna episode were to come out during a well-attended Official Court of Inquiry that takes place for several days in early August 1883. Most of the details, in the form of remarks and commentaries, are supplied by Marlow in his long oral narrative, especially as these emerge from Jim’s own confession to Marlow when they happen to meet after the proceedings, on the yellow portico of the Malabar House. Humiliated and bro- ken, his certificate revoked, his career destroyed, Jim can never re- turn to his home and face his father—“‘I could never explain. He wouldn’t understand.’” Again and again, in his confession, Jim shows feelings of desperation and even hysteria: “Everything had betrayed him!” For him it is imperative to be identified neither with the “odious and fleshly” German skipper, Gustav, “the incarnation of everything vile and base that lurks in the world we love,” nor with the chief and the second engineers, “skunks” who are extensions of the captain’s coarseness and cowardice.

But that, in fact, Jim does jump overboard—“a jump into the unknown”—and in effect joins them in deserting the Patna ultimately agonizes his moral sense and impels him to scrutinize that part of his being in which the element of betrayal has entered. By such an action he feels contaminated, unclean, disgraced. How to separate himself morally from the captain and his engineers is still another cruel question to which he must find an answer. In this respect, Jim reminds us of the tragic heroes in ancient Greek drama whose encounters with destiny entail both risks and moral instruction. “We begin to live,” Conrad reminds us, “when we have conceived life as a tragedy.”

How does one “face the darkness”? How does one behave to the unknowable? These are other basic questions that vex Jim. He wants, of course, to answer these questions affirmatively, or at least to wrestle with them in redeeming ways, even as he appears to see himself within a contradiction—as one who can have no place in the universe once he has failed to meet the standards of his moral code. Refusing to accept any “helping hand” extended to him to “clear out,” he decides to “fight this thing down,” to expiate his sin, in short, to suffer penitently the agony of his failure: “He had loved too well to imagine himself a glorious racehorse, and now he was condemned to toil without honour like a costermonger’s donkey.” Jim’s innermost sufferings revolve precisely around his perception of his loss of honor, of his surrender to cowardice. The crushing shame of this perception tortures Jim, without respite. “’I had jumped—hadn’t I?’ he asked [Marlow], dismayed. ‘That’s what I had to live down.’”

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Jim’s moral sense is clearly outraged by his actions. This out- rage wracks his high conception of himself, compelling him in time to see himself outside of his reveries that Conrad also associates with “the determination to lounge safely through existence.” What clouds Jim’s fate is that such a net of safety and certitude has no sustained reality. Within the serenity that seemed to bolster his thoughts of “valorous deeds” there are hidden menaces that assault his self-contentment and self-deception and abruptly awaken Jim to his actual condition and circumstances. In one way, it can be said, Jim is a slave of the “idyllic imagination” (as Irving Babbitt calls it), with its expansive appetites, chimeras, reveries, pursuit of illusion. Jim’s is the story of a man who comes to discern not only the pitfalls of this imagination but also the need to free himself from its bondage. But to free himself from bondage requires of Jim painstaking effort, endurance. He must work diligently to transform chimeric, if incipient, fortitude into an active virtue as it interacts with a world that, like the Patna, can be “full of reptiles”—a world in which “not one of us is safe.”

Conrad uses Jim to indicate the moral process of recovery. Conrad delineates the paradigms of this process as these evolve in the midst of much anguish and laceration, leading to the severest scrutiny and judgment of the total human personality. Jim pays attention, in short, to the immobility of his soul; it will take much effort for him to determine where he is and what is happening to him if he is to emerge from the “heart of darkness” and the affliction within and around him to face what is called “the limiting moment.” It is, in an inherently spiritual context, a moment of repulsion when one examines the sin in oneself, and hates it. His sense of repulsion is tantamount to moral renunciation, as he embarks on the path to recovery from the romantic habit of day- dreaming.

In the end Jim comes to despise his condition, acceding as he does to the moral imperative. He accepts the need to see his “trouble” as his own, and he instinctively volunteers to answer questions regarding the Patna by appearing before the Official Court of Inquiry “held in the police court of an Eastern port.” (This actually marks his first encounter with Marlow, who is in attendance and who seems to be sympathetically aware of “his hope- less difficulty.”) He gives his testimony fully, objectively, honestly, as he faces the presiding magistrate. The physical details of Jim’s appearance underscore his urge “to go on talking for truth’s sake, perhaps for his own sake”—“fair of face, big of frame, with young, gloomy eyes, he held his shoulders upright above the box while his soul writhed within him.” Marlow’s reaction to Jim is instinctively positive: “I liked his appearance; he came from the right place; he was one of us.” In striking ways, Jim is a direct contrast to the other members of “the Patna gang”: “They were nobodies,” in Marlow’s words.

It should be recalled here that Jim adamantly refused to help the others put the lifeboat clear of the ship and get it into the water for their escape. Indeed, as Jim insists to Marlow, he wanted to keep his distance from the deserters, for there was “nothing in common between him and these men.” Their frenzied, self-serving actions to abandon the ship and its human cargo infuriated Jim—“‘I loathed them. I hated them.’” The scene depicting the abandonment of the Patna is one filled with “the turmoil of terror,” dramatizing the contrast between Jim and the other officers— between honor and dishonor, loyalty and disloyalty, in short, between aspiration and descent on the larger metaphysical map of human behavior. Jim personifies resistance to the negative as he tries to convey to Marlow “the brooding rancour of his mind into the bare recital of events.” Jim’s excruciating moral effort not to join the others and to ignore their desperate motions is also pictured at a critical moment when he felt the Patna dangerously dip- ping her bows, and then lifting them gently, slowly—“and ever so little.”

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The reality of a dangerous situation now seems to be devouring Jim, as he was once again to capitulate to the inner voice of Moral imperative to see “trouble” as one’s own weakness and doubt telling him to “leap” from the Patna. Futility hovers ominously around Jim at this last moment when death arrives in the form of a third engineer “clutch[ing] at the air with raised arms, totter[ing] and collaps[ing].” A terrified, transfixed Jim finds himself stumbling over the legs of the dead man lying on the bridge. And from the lifeboat below three voices yelled out eerily—“one bleated, another screamed, one howled”—imploring the man to jump, not realizing of course that he was dead of a heart attack: “Jump, George! Jump! Oh, jump….We’ll catch you! Jump!…Geo-o-o-orge! Oh, jump!” This desperate, screeching verbal command clearly pierces Jim’s internal condition of fear and terror, just as the ship again seemed to begin a slow plunge, with rain sweeping over her “like a broken sea.” And once again Jim is unable to sustain his refusal to betray his idea of honor. Here his body and soul are caught in the throes of still another “chance missed.”

The assaults of nature on Jim’s outer situation are as vicious at this pivotal point of his life as are the assaults of conscience on his moral sense. These clashing outer and inner elements are clearly pushing Jim to the edge, as heroic aspiration and human frailty wrestle furiously for the possession of his soul. What happens will have permanent consequences for him, as Conrad reveals here, with astonishing power of perception. Here, then, we discern a process of cohesion and dissolution, when Jim’s fate seems to be vibrating unspeakably as he experiences the radical pressures and tensions of his struggle to be more than what he is, or what he aspires to be. Jim, as if replacing the dead officer lying on the deck of the Patna, jumps: “It had happened somehow…,“ Conrad writes. “He had landed partly on somebody and fallen across a thwart.” He was now in the boat with those he loathed; “[h]e had tumbled from a height he could never scale again.” “‘I wished I could die,’” he admits to Marlow. “‘There was no going back. It was as if I had jumped into a well—into an everlasting deep hole.’”

A cold, thick rain and “a pitchy blackness” weigh down the lurching boat; “it was like being swept by a flood through a cavern.” Crouched down in the bows, Jim fearfully discerns the Patna, “just one yellow gleam of the masthead light high up and blurred like a last star ready to dissolve.” And then all is black, as one of the deserters cries out shakily, “‘She’s gone!’” Those in the boat remain quiet, and a strange silence prevails all around them, blurring the sea and the sky, with “nothing to see and nothing to hear.” To Jim it seemed as if everything was gone, all was over. The other three shipmates in the boat mistake him for George, and when they do recognize him they are startled and curse him. The boat itself seems filled with hatred, suspicion, villainy, betrayal. “We were like men walled up quick in a roomy grave,” Jim confides to Marlow.

The boat itself epitomizes abject failure and alienation from mankind. Everything in it and around it mirrors Jim’s schism of soul, “imprisoned in the solitude of the sea.” Through the varying repetition of language and images Conrad accentuates Jim’s distraught inner condition, especially the shame that rages in him for being “in the same boat” with men who exemplify a fellowship of liars. By the time they are picked up just before sunset by the Avondale, the captain and his two officers had already “made up a story” that would sanction their desertion of the Patna, which in fact had not sunk and which, with its pilgrims, had been safely towed to Aden by a French gunboat, eventually to end her days in a breaking-up yard. Unlike the others, Jim would choose to face the full consequences of his actions, “to face it out—alone for my- self—wait for another chance—find out….“

“Jim’s affair” was destined to live on years later in the memories and minds of men, as instanced by Marlow’s chance meeting in a Sydney café with a now elderly French lieutenant who was a boarding-officer from the gunboat and remained on the Patna for thirty hours. For Marlow this meeting was “a moment of vision” that enables him to penetrate more deeply into the events surrounding the Patna as he discusses them with one who had been “there.” The French officer, at this time the third lieutenant on the flagship of the French Pacific squadron, and Marlow, now commanding a merchant vessel, thus share their recollections, from which certain key thoughts emerge, measuring and clarifying the entire affair. The two men here bring to mind a Greek chorus speaking words of wisdom that explain human suffering and tragedy. In essence it is Jim’s predicament that Conrad wants to diagnose here so as to enlist the reader’s understanding, even sympathy. “‘The fear, the fear—look you—it is always there,’” the French officer declares. And he goes on to say to Marlow—all of this with reference to Jim: “‘And what life may be worth…when the Fear vs. honor is gone….I can offer no opinion—because—monsieur—I know nothing of it.’”

jostyph537012.jpgFor Conrad the task of the novelist is to illuminate “Jim’s case” for the reader’s judgment, and he does this, from diverse angles and levels, in order for the reader to consider all of the evidence, all the ambivalences, antinomies, paradoxes. If for Jim the struggle is to ferret out his true moral identity, for the reader the task is to meditate on what is presented to him and, in the end, to attain a transcendent apprehension of life in time and life in relation to values.[1] Jim is, to repeat, “one of us,” and in him we meet and see ourselves on moral grounds, so to speak.

In the final paragraph of his Author’s Note, Conrad is careful to point out that the creation of Jim “is not the product of coldly perverted thinking.” Nor is he “a figure of Northern mists.” In Jim, Conrad sees Everyman. In short, he is the creative outgrowth of what Irving Babbitt terms “the high seriousness of the ethical imagination,” and not of the “idyllic imagination,” with its distortions of human character. In other words, this is the “moral imagination” which “imitates the universal” and reveres the “Permanent Things.” In Jim we participate in and perceive a normative consciousness, as we become increasingly aware of Jim’s purposive function in reflective prose and poetic fiction, aspiring as it does to make transcendence perceptible.[2] Conrad testifies to the force and truth of the principles of a metaphysics of art when, in the concluding sentence of his Author’s Note, he writes about his own chance encounter with the Jim in ourselves: “One morning in the commonplace surroundings of an Eastern roadstead, I saw his form pass by—appealing—significant—under a cloud—perfectly silent. Which is as it should be. It was for me, with all the sympathy of which I was capable, to seek fit words for his meaning. He was ‘one of us.’”

A man of “indomitable resolution,” Jim strikes aside any “plan for evasion” proffered to him by a “helping hand” like Marlow’s. Nothing can tempt him to ignore the consequences of both his decisions and indecisions, which surround him like “deceitful ghosts, austere shades.” Any plan to save him from “degradation, ruin, and despair” he shuns, choosing instead to endure the conditions of homelessness and aloneness. He refuses to identify with any schemes or schemers of a morally insensitive nature. The “deep idea” in him is the moral sense to which he somehow hangs on and the innermost voice to which he listens.

Unfailingly Conrad reveals to us the nature of Jim’s character and will in a “narrative [which] moves through a devious course of identifications and distinctions,” as one critic observes.[3] Thus in the person of Captain Montague Brierly we have a paragon sailing ship skipper, and an august member of the board of inquiry, whose overarching self-satisfaction and self-worth presented to Marlow and to the world itself “a surface as hard as granite.” Unexplainably, however, Brierly commits suicide a week after the official inquiry ended by jumping overboard, less than three days after his vessel left port on his outward passage. It seems, as Marlow believes, that “something akin to fear of the immensity of his contempt for the young man [Jim] under examination, he was probably holding silent inquiry into his own case.” Jim will not go the way of Brierly, whose juxtaposition to Jim, early on in the novel, serves to emphasize the young seaman’s fund of inner strength needed to resist perversion of the moral sense. Unlike Brierly, Jim will not be unjust to himself by trivializing his soul.

joshod4427591.jpgNor will Jim become part of any business scheme that would conveniently divert him from affirming the moral sense. A far- fetched and obviously disastrous business venture (“[a]s good as a gold-mine”), concocted by Marlow’s slight acquaintance, a West Australian by the name of Chester, and his partner, “Holy-Terror Robinson,” further illustrates in Jim the ascendancy of “his fine sensibilities, his fine feelings, his fine longings.” Jim will not be identified with the unsavory Chester any more than he would be identified with the Patna gang. Marlow himself, whatever mixed feelings he may have as to Jim’s weaknesses, intuits that Jim has nobler aspirations than being “thrown to the dogs” and in effect to “slip away into the darkness” with Chester. Jim’s destiny may be tragic, but it is not demeaning or tawdry, which in the end sums up Marlow’s beneficent trust in Jim.

In a state of disgrace, Jim was to work as a ship-chandler for various firms, but he was always on the run—to Bombay, to Calcutta, to Rangoon, to Penang, to Bangkok, to Batavia, moving from firm to firm, always “under the shadow” of his connection to the Patna “skunks.” Always, too, the paternal Marlow was striving to find “opportunities” for Jim. Persisting in these efforts, Marlow pays a visit to an acquaintance of his, Stein, an aging, successful merchant-adventurer who owns a large inter-island business in the Malay Archipelago with a lot of trading posts in out- of-the-way trading places for collecting produce. Bavarian-born Stein is, for Marlow, “one of the most trustworthy men” who can help to mitigate Jim’s plight. A famous entomologist and a “learned collector” of beetles and butterflies, he lives in Samarang. A sage, as well, he ponders on the problems of human existence: “Man is amazing, but he is not a masterpiece…man is come where he is not wanted, where there is no place for him…,“ he says to Marlow. He goes on to observe that man “wants to be a saint, and he wants to be a devil,” and even sees himself, “in a dream,” “as a very fine fellow—so fine as he can never be….“ Solemnly, he makes this observation, so often quoted from Conrad’s writings: “A man that is born falls into a dream like a man who falls into the sea….The way is to the destructive element submit yourself, and with the exertions of your hands and feet in the water make the deep, deep sea keep you up.”

Lord-Jim_portrait_w858.jpgMarlow’s meeting with Stein provides for a philosophical probing of some of the fundamental ideas and life-issues Conrad presents in Lord Jim. The human condition, no less than the kingdom of nature, is the province of his explorations. His musings on the mysteries of existence ultimately have the aim of enlarging our understanding of Jim’s character and soul. These musings also have the effect of heightening Jim’s struggles to find his true moral identity. Inevitably, abstraction and ambiguity are inherent elements in Stein’s metaphysics, so to speak, even as his persona and physical surroundings merge to project a kind of mystery; his spacious apartment, Marlow recalls, “melted into shapeless gloom like a cavern.” Indeed Marlow’s visit to Stein is like a visit to a medical diagnostician who possesses holistic powers of discernment—“our conference resembled so much a medical consultation—Stein of learned aspect sitting in an arm-chair before his desk….” Stein’s ruminations, hence, have at times an oracular dimension, as “…his voice…seemed to roll voluminous and grave—mellowed by distance.” It is in this solemn atmosphere, and with subdued tones, that Stein delivers his chief pronouncement on Jim: “‘He is romantic—romantic,’ he repeated. ‘And that is very bad—very bad….Very good, too,’ he added.”

The encounter with Stein assumes, almost at the mid-point of the novel, episodic significance in Jim’s moral destiny, and in the final journey of a soul in torment. Stein’s observations, insightful as they are, hardly penetrate the depths of Jim’s soul, its conditions and circumstances, which defy rational analysis and formulaic prescriptions. The soul has its own life, along with but also beyond the outer life Stein images. It must answer to new demands, undertake new functions, face new situations—and experience new trials. The dark night of the soul is at hand, inexorably, as Jim retreats to Patusan, one of the Malay islands, known to officials in Batavia for “its irregularities and aberrations.” It is as if Jim had now been sent “into a star of the fifth magnitude.” Behind him he leaves his “earthly failings.” “‘Let him creep twenty feet underground and stay there,’” to recall Brierly’s words. In Patusan, at a point of the river forty miles from the sea, Jim will relieve a Portuguese by the name of Cornelius, Stein & Co.’s manager there. It is as if Stein and Marlow had schemed to “tumble” him into another world, “to get him out of the way; out of his own way.” “Disposed” of, Jim thus enters spiritual exile, alone and friendless, a straggler, a hermit in the wilderness of Patusan, where “all sound and all movements in the world seemed to come to an end.”

The year in which Jim, now close to thirty years of age, arrives in Patusan is 1886. The political situation there is unstable—“utter insecurity for life and property was the normal condition.” Dirt, stench, and mud-stained natives are the conditions with which Jim must deal. In the midst of all of this rot, Jim, in white apparel, “appeared like a creature not only of another kind but of another essence.” In Patusan, he soon becomes known as Lord Jim (Tuan Jim), and his work gives him “the certitude of rehabilitation.” Patusan, as such, heralds Jim’s unceasing attempt to start with a clean slate. But in Patusan, as on the Patna, Jim is in extreme peril, for he has to grapple with fiercely opposing native factions: the forces of Doramin, Stein’s old friend, chief of the second power in Patusan, and those of Rajah Allang, a brutish chief, constantly locked in quarrels over trade, leading to bloody outbreaks and casualties. Jim’s chief goal was “to conciliate imbecile jealousies, and argue away all sorts of senseless mistrusts.” Doramin and his “distinguished son,” Dain Waris, believe in Jim’s “audacious plan.” But will he succeed, or will he repeat past failures? Is Chester, to recall his earlier verdict on Jim, going to be right: “‘He is no earthly good for anything.’” And will Jim, once and for all, exorcise the “unclean spirits” in himself, with the decisiveness needed for atonement? These are convergent questions that badger Jim in the last three years of his life.

During the Patusan sequence, Jim attains much power and influence: “He dominated the forest, the secular gloom, the old man kind.” As a result of Jim’s leadership, old Doramin’s followers rout their sundry enemies, led not only by the Rajah but also by the vagabond Sherif Ali, an Arab half-breed whose wild men terrorized the land. Jim becomes a legend that gives him even super- natural powers. Lord Jim’s word was now “the one truth of every passing day.” Certainly, from the standpoint of heroic feats and sheer physical courage and example, Jim was to travel a long way from Patna to Patusan. Here his fame is “Immense!…the seal of success upon his words, the conquered ground for the soles of his feet, the blind trust of men, the belief in himself snatched from the fire, the solitude of his achievement.” If his part in the Patna affair led to the derision that pursued him in his flights to nowhere, fame and adoration now define his newly-won greatness. The tarnished first mate of the Patna in the Indian Ocean is now the illustrious Lord Jim of the forests of Patusan.

The difficult situations that Jim must now confront in Patusan demand responsible actions, which Conrad portrays with all their complexities and tensions. There is no pause in Jim’s constant wrestle with responsibilities, whether to the pilgrims on the Patna or the natives in Patusan. The moral pressures on him never ease, requiring of Jim concrete gestures that measure his moral worth. Incessantly he takes moral soundings of himself and of the outer life. The stillness and silences of the physical world have a way of accentuating Jim’s inner anguish. He is profoundly aware that some “floating derelict” is waiting stealthily to strike at the roots of order, whether of man or of society.

LordJimLobby.jpgIn the course of relating the events in Patusan, where he was visiting Jim, Marlow speaks of Jim’s love for a Eurasian girl, Jewel, who becomes his mistress. Cornelius, the “awful Malacca Portuguese,” is Jewel’s legal guardian, having married her late mother after her separation from the father of the girl. A “mean, cowardly scoundrel,” Cornelius is another repulsive beetle in Jim’s life. The enemies from without, like the enemy from within, seem to pursue Jim relentlessly. In Patusan, thus, Cornelius, resentful of being replaced as Stein’s representative in the trading post, hates Jim, never stops slandering him, wants him out of the way: “‘He knows nothing, honourable sir—nothing whatever. Who is he? What does he want here—the big thief?…He is a big fool….He’s no more than a little child here—like a little child—a little child.’” Cornelius asks Marlow to intercede with Jim in his favor, so that he might be awarded some “‘moderate provision—suitable present,’” since “he regarded himself as entitled to some money, in exchange for the girl.” But Marlow is not fazed by Cornelius’s imprecations: “He couldn’t possibly matter…since I had made up my mind that Jim, for whom alone I cared, had at last mastered his fate….“ Nor is Jim himself troubled by Cornelius’s unseemly presence and the possible danger he presents: “It did not matter who suspected him, who trusted him, who loved him, who hated him…. ‘I came here to set my back against the wall, and I am going to stay here,’” Jim insists to Marlow.

The concluding movement of the novel, a kind of andante, conveys a “sense of ending.” Marlow’s long narrative, in fact, is now coming to an end, confluent with his “last talk” with Jim and his own imminent departure from Patusan. The language belongs to the end time, and is pervaded by deepening sorrow and pity, and by an implicit recognition “of the implacable destiny of which we are the victims—and the tools.” A poetry of lamentation takes hold of these pages, and the language is brooding, ominous, recondite. Concurrently, the figure of Cornelius weaves in and out and gives “an inexpressible effect of stealthiness, of dark and secret slinking….His slow, laborious walk resembled the creeping of a repulsive beetle….” We realize that Marlow and Jim will never meet again, as we witness a twilight scene of departure. Having accompanied Marlow as far as the mouth of the river, Jim now watches the schooner taking Marlow to the other world “fall off and gather headway.” Marlow sees Jim’s figure slowly disappearing, “no bigger than a child—then only a speck, a tiny white speck…in a darkened world.”

At the end of the novel, Jim finds himself a prisoner and ultimately a victim of treachery as he fights against invading outcasts and desperadoes who, for any price, kill living life—cutthroats led by “the Scourge of God,” “Gentleman Brown,” a supreme incarnation of evil that Jim must confront. Conrad renders the power of evil in unalleviating ways, even as he sees man’s moral poverty as an inescapable reality. Indeed, what makes Jim’s fate so overpowering is that he never stops struggling against the ruthless forces of destruction that embody Conrad’s vision of evil. What Jim has accomplished in Patusan by creating a more stable social community will now be subject to attack by invaders of “undisguised ruthlessness” who would leave Patusan “strewn over with corpses and enveloped in flames.” If Jim’s inner world, in the first part of the novel, is in turmoil, it is the outer world, in the second part of the novel that is collapsing “into a ruin reeking with blood.” What we hear in the concluding five chapters of Lord Jim is the braying voice of universal discord, crying out with a merciless conviction that, between the men of the Bugis nation living in Patusan and the white marauders, “there would be no faith, no compassion, no speech, no peace.”

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The last word of the story of Jim’s life is reserved for one of Marlow’s earlier listeners, “the privileged man,” who receives a thick packet of handwritten materials, of which an explanatory letter by Marlow is the most illuminating. A narrative in epistolary form provides us, two years following the completion of Marlow’s oral narrative, with the details of the last episode that had “come” to Jim. What Marlow has done is to fit together the fragmentary pieces of Jim’s “astounding adventure” so as to record “an intelligible picture” of the last year of his life. The epistolary narrative here is based on the exploit of “a man called Brown,” upon whom Marlow happened to come in a wretched Bangkok hovel a few hours before Brown died. The latter was thus to volunteer information that helped complete the story of Jim’s life, in which Brown himself played a final and fatal role.

The son of a baronet, Brown is famous for leading a “lawless life.” He is “a latter-day buccaneer,” known for his “vehement scorn for mankind at large and for victims in particular.” We learn that he hung around the Philippines in his rotten schooner, which, eventually, “he sails into Jim’s history, a blind accomplice of the Dark Powers.” Their meeting takes place as they face each other across a muddy creek—“standing on the opposite poles of that conception of life which includes all mankind.” This encounter is of enormous consequence, as Jim, “the white lord,” contends verbally with the “terrible,” “sneering” Brown, who slyly invokes their “common blood, an assumption of common experience, a sickening suggestion of common guilt….” The conversation, Marlow was to recall in his letter, appeared “as the deadliest kind of duel on which Fate looked on with her cold-eyed knowledge of the end.” Brown, with his “satanic gift of finding out the best and the weakest spot in his victims,” seems to be surveying and staking out Jim’s character and capability. Jim, on his part, intuitively feels that Brown and his men are “the emissaries with whom the world he had renounced was pursuing him in his retreat.”

Perceiving the potential menace of Brown and his “rapacious” white followers, Jim approaches the entire situation with caution; he knows that there will be either “a clear road or else a clear fight” ahead. His one thought, as he informs Doramin, is “for the people’s good.” Preparations for battle now take place around the fort, and the feeling among the natives is one of anxiety, and also of hope that Jim will somehow resolve everything by convincing Brown that the way back to the sea would be a peaceful one. Jim is convinced “that it would be best to let these whites and their followers go with their lives.” Unwavering as always in meeting his moral obligations, he is primarily concerned with the safety of Patusan. But he underestimates the calculating Brown, again disclosing the propensity that betrays him. Quite simply Jim does not mistrust Brown, believing as he does that both of them want to avoid bloodshed. In this respect, illusion both comforts and victimizes Jim, as the way is made clear for Brown, with the sniveling Cornelius at his side providing him with directions, to withdraw from Patusan, now guarded by Dain Waris’s forces.

Brown’s purpose is not only to escape but also to get even with Jim for not becoming his ally, and to punish the natives for their earlier resistance to his intrusion. When retreating towards the coast his men deceitfully open fire on an outpost of Patusan, killing the surprised and panic-stricken natives, as well as Dain Waris, “the only son of Nakhoda Doramin,” who had earlier acceded to Jim’s request that Brown and his party should be allowed to leave without harm. It could have been otherwise, to be sure, given the superior numbers of the native defenders. Once again, it is made painfully clear, Jim flinches in discernment and in leadership, naïvely trusting in his illusion, in his dream, unaware of the evil power of retribution that impels Brown and that slinks in human-kind. That, too, Brown’s schooner later sprung a bad leak and sank, he himself being the only survivor to be found in a white long-boat, and that the deceitful Cornelius was to be found and struck down by Jim’s ever loyal servant, Tamb’ Itam, can hardly compensate for the destruction and the deaths that took place as a result of Jim’s failure of judgment. Marlow’s earlier demurring remark has a special relevance at this point: “I would have trusted the deck to that youngster [Jim] on the strength of a single glance…but, by Jove! It wouldn’t have been safe.”

Lord-Jim.jpgJim’s decision to allow free passage to Brown stems from his concern with preserving an orderly community in Patusan: he did not want to see all his good work and influence destroyed by violent acts. But clearly he had misjudged Brown’s character. Neither Jim’s honesty nor his courage, however, are to be impugned; his moral sense, in this case, is what consciously guided his rational conception of civilization. But a failure of moral vision, induced perhaps by moral pride and romanticism, blinds him to real danger. When Tamb’ Itam returns from the outpost to inform Jim about what has happened, Jim is staggered. He fathoms fully the effects of Brown’s “cruel treachery,” even as he understands that his own safety in Patusan is now at risk, given Dain Waris’s death and Doramin’s dismay and grief over events for which he holds Jim responsible. For Jim the entire situation is untenable, as well as perplexing: “He had retreated from one world for a small matter of an impulsive jump, and now the other, the work of his own hands, had fallen in ruins upon his head.” His feeling of isolation is rending, as he realizes that “he has lost again all men’s confidence.” The “dark powers” have robbed him twice of his peace.

To Tamb’ Itam’s plea that he should fight for his life against Doramin’s inevitable revenge, Jim bluntly cries, “‘I have no life.’” Jewel, too, “wrestling with him for the possession of her happiness,” also begs him to put up a fight, or try to escape, but Jim does not heed her. “He was going to prove his power in another way and conquer the fatal destiny itself.” This is, truly, “‘a day of evil, an accursed day,’” for Jim and for Patusan. When Dain Waris’s body is brought into Doramin’s campong, the “old nakhoda” was “to let out one great fierce cry…as mighty as the bellow of a wounded bull.” The scene here is harrowing in terms of grief, the women of the household “began to wail together; they mourned with shrill cries; the sun was setting, and in the intervals of screamed lamentations the high sing-song voices of two old men intoning the Koran chanted alone.” The scene is desolate, unconsoling, rendered in the language of apocalypse; the sky over Patusan is blood-red, with “an enormous sun nestled crimson amongst the treetops, and the forest below had a black and forbidding face.” Jim now appears silently before Doramin, who is sitting in his armchair, a pair of flintlock pistols on his knees. “‘I am come in sorrow,’” he cries out to Doramin, who stared at Jim “with an expression of mad pain, of rage, with a ferocious glitter….and lifting deliberately his right [hand], shot his son’s friend through the chest.”

At the end of his explanatory letter Marlow remarks that Jim “passes away under a cloud, inscrutable at heart, forgotten, unforgiven, and excessively romantic.” Such a remark, of course, must be placed in the context of Marlow’s total narrative, with all of the tensions and the ambiguities that occur in relating the story of Jim’s life as it unfolds in the novel. Nor can Marlow’s words here be construed as a moral censure of Jim. What exemplifies Marlow’s narrative, in fact, is the integrity of its content, as the details, reflections, judgments, demurrals emerge with astonishing and attenuating openness, deliberation. There is no single aspect of Jim’s life and character that is not measured and presented in full view of the reader. If judgment is to be made regarding Jim’s situation, Conrad clearly shows, then affirmations and doubts, triumphs and failures will have to be disclosed and evaluated cumulatively.

No one is more mercilessly exposed to the world than Jim. And no one stands more naked before our judgment than he. The scrutiny of Jim’s beliefs and attitudes, and of his actions and inactions, is relentless in depth and latitude. He himself cannot hide or flee, no matter where he happens to be. Marlow well discerns Jim’s supreme aloneness in his struggles to find himself in himself, to master his fate, beyond the calumnies of his enemies and the loyalty and love of his friends—and beyond his own rigorous self-judgments. The anguish of struggle consumes everything and every- one in the novel, and nothing and no one can be the same again once in contact with him. In Jim, it can be said, we see ourselves, for he is “one of us,” he is our “common fate,” which prohibits us to “let him slip away into the darkness.”

From a moral perspective the Official Court of Inquiry literally takes place throughout Lord Jim. Jim never ceases to react to charges of cowardice and of irresponsibility; never ceases to strive earnestly to prove his moral worthiness. He seems never to be in a state of repose, is always under pressure, always examining his pensive state of mind and soul. Self-illumination rather than self- justification, or even self-rehabilitation, is his central aim, and he knows, too, that such a process molds his own efforts and pain. He neither expects nor accepts help or absolution from others, nor does he blame others for his own sins of commission or omission. His character is thus one of singular transparency, acutely self-conscious, and vulnerable.

Jim’s moral sense weighs heavily on him and drives him on sundry, sometimes contradictory, lines of moral awareness and behavior. In this respect he brings to mind the relevance of Edmund Burke’s words: “The lines of morality are not like the ideal lines of mathematics. They are broad and deep as well as long. They admit of exceptions; they demand modifications.”[4] Gnostic commentators who view the moral demands of this novel as confusing or uncertain fail to see that the lines of morality, even when they take different directions and assume different forms, inevitably crystallize in something that is solid in revelation and in value.[5]

Clearly Jim’s high-mindedness and character are problematic, and his scale of human values is excessively romantic. Thus he romanticizes what it means to be a sailor, what duty is, even what cowardice is. The fact is that he is too “noble” to accommodate real-life situations. In essence, then, Jim violates what the ancient Greeks revered as the “law of measure.” And ultimately his pride, his lofty conception of what is required of him in responsible leadership and duty, his high idealism, mar the supreme Hellenic virtue of sophrosyne. Jim’s conduct dramatizes to an “unsafe” degree the extremes of arrogance, and of self-delusion and self-assertion. Above all his idealism becomes a peculiar kind of escape from the paradoxes and antinomies that have to be faced in what Burke calls the “antagonist world.”

In the end, Jim’s habit of detachment and abstraction manifestly rarefies his moral sense and diminishes and even neutralizes the moral meaning of his decisions and actions. His self-proclaimed autonomy dramatizes monomania and egoism, and makes him incapable of harmonious human interrelations, let alone a redeeming humility. His moral sense is consequently incomplete as a paradigm, and his moral virtues are finite. And his fate, as it is defined and shaped by his tragic flaw, does not attain true grandeur. In Jim, it can be said, Conrad presents heroism with all its limitations.[6]

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Despite the circumstances of his moral incompleteness, Jim both possesses and enacts the quality of endurance in facing the darkness in himself and in the world around him. Even when he yearns to conceal himself in some forgotten corner of the universe, there to separate himself from other imperfect or fallen humans, from thieves and renegades, and from the harsh exigencies of existence, he also knows that unconditional separation is not attainable. He persists, however erratically or skeptically, in his pursuit to reconcile the order of the community and the order of the soul; and he perseveres in his belief in the axiomatic principles of honor, of loyalty, prescribing the need to transcend inner and outer moral squalor. His death, even if it shows the power of violence, of the evil that stalks man and humanity, of the flaws and foibles that afflict one’s self, does not diminish the abiding example of Jim’s struggle to discover and to overcome moral lapses.

Jim can never silence the indwelling moral sense that inspires and illuminates his life-journey. Throughout this journey the virtue of endurance does not abandon him, does not betray him, even when he betrays himself and others. He endures in order to prevail. In Lord Jim, Joseph Conrad portrays a fitful but ascendant process of transfiguration in the life of a solitary hero whose courage of endurance contains the seeds of redemption. Such a life recalls the eternal promise of the Evangelist’s words: “He that endureth to the end shall be saved.”[7]

Books by George Panichas and Joseph Conrad may be found in The Imaginative Conservative Bookstore. Reprinted with the gracious permission of Modern Age (Spring 1986).

Notes:
  1. See the chapter “Toward a Metaphysics of Art,” in my book The Reverent Discipline: Essays in Literary Criticism and Culture (Knoxville, Tenn., 1974), 185- 204.
  2. See Russell Kirk, “The Perversity of Recent Fiction: Reflections on the Moral Imagination,” Redeeming the Time (Wilmington, Del., 1996), 68-86.
  3. See Dorothy Van Ghent, The English Novel: Form and Function (New York, 1953), 229-244.
  4. The Philosophy of Edmund Burke: A Selection from His Speeches and Writings, edited and with an introduction by Louis I. Bredvold and Ralph G. Ross (Ann Arbor, 1960), 41.
  5. See, for example, Douglas Hewitt, “Lord Jim,” Conrad: A Reassessment (Chester Springs, Pa., 1969), 31-39.
  6. My explication of the ideas found in this and the preceding paragraph owes much to Professor Claes G. Ryn’s discerning and detailed critique of my appraisal of Lord Jim, as found in his letter to me dated March 4, 2000.
  7. Matthew, 10:22.

États-Unis : les Présidents passent, les néoconservateurs restent

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États-Unis : les Présidents passent, les néoconservateurs restent

Par Karel Vereycken

Ex: http://www.agora-erasmus.be

Vendredi 3 juin 2016 - Wall Street et la City veillent depuis toujours sur la pensée stratégique américaine. Dans un monde où tout le système financier frôle la faillite, affirmer avec détermination et arrogance sa puissance militaire devient en définitive l’ultime caution permettant au système de « tenir ».

Certains se rappellent sans doute du Project for a New American Century (Projet pour le Nouveau Siècle Américain, PNAC) ce think-tank washingtonien d’où sont sortis les plus va-t-en guerre des néoconservateurs américains de l’administration Bush : Richard Perle, John Bolton, Donald Rumsfeld, Frank Gaffney, Paul Wolfowitz, William Kristol et Robert Kagan, un ancien de l’administration Reagan.

L’Amérique, disaient-ils, agissant sous les auspices de Mars, dieu de la guerre, se doit de faire « le sale boulot » contre les puissances émergentes que sont la Russie et la Chine, alors que la vieille Europe, endormie par Venus, la déesse de la paix, sombre dans un pacifisme hautement suspect et coupable.

Les guerres « contre le terrorisme », lancées après le 11 septembre, avec l’inévitable Tony Blair, pour imposer des changements de régime en Afghanistan, en Irak, et ailleurs, c’est eux. Les révolutions de couleur, c’est eux encore.

Si en novembre 2008, le peuple américain, en élisant comme président Barack Obama, avait espéré un moment pouvoir se débarrasser de cette folie guerrière, amère fut la déception.

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Robert Kagan, chef du clan des neoconservateurs, et son epouse, l’ancienne secretaire de Dick Cheney, Victoria Nuland, pressentie pour devenir la prochaine secretaire d’Etat americaine, en cas de victoire d’Hillary Clinton.

Une équipe néoconservatrice à la Maison Blanche

Obama n’a pas seulement nommé en 2013 Susan Rice (sans parenté avec Condoleeza Rice), une louve néoconservatrice « déguisée en mouton » partisane enthousiaste de la guerre contre l’Irak et favorable à ce que les États-Unis fassent un coup d’État au Honduras, comme sa conseillère nationale de Sécurité.

Avec Samantha Power, l’ambassadrice US aux Nations Unies intime de George Soros, et Hillary Clinton, la Secrétaire d’État, c’est Susan Rice qui a organisé la guerre contre la Libye en 2014 et a ordonné la mise à mort barbare de Kadhafi. Rappelons que c’est Mme Clinton, sur l’insistance de Madeleine Albright, qui a fait embaucher la secrétaire de Dick Cheney Victoria Nuland (l’épouse de Robert Kagan). Avec Rice, c’est Nuland qui a organisé le coup d’État en Ukraine pour intimider la Russie en s’appuyant sur les mouvances néo-nazies.

Ainsi, comme des cafards qui auraient pondu leurs œufs dans les murs plâtrés de la Maison Blanche, cette fine équipe est déjà à la manœuvre pour façonner la politique étrangère de la prochaine administration. Les Présidents changent, la politique de Wall Street demeure.

Si le PNAC fut dissout en 2006, dès 2009 le « clan Robert Kagan », sous l’étiquette « Center for a New American Security (Centre pour une nouvelle sécurité américaine – CNAS) », a mis sur pied un nouveau think-tank dont les objectifs diffèrent en rien avec ceux du PNAC. Parmi la trentaine de permanents du CNAS, un bon nombre cumule cette fonction avec un poste dans l’administration Obama.

Hillary Clinton pressentie par le clan Kagan

Pour sa part, Robert Kagan, un ancien de l’administration Ronald Reagan, vient de déclarer que Donald Trump et les Républicains lui donnent la nausée au point qu’il s’oriente désormais vers Mme Clinton dont la politique étrangère lui convient a merveille. Reconnaissante, cette dernière a fait savoir quelle n’exclut pas de nommer son épouse, Victoria Nuland, comme secrétaire d’État !

Le dernier rapport du CNAS, « Étendre la puissance américaine » « Des stratégies pour étendre l’engagement américain dans un ordre mondial compétitif » (mai 2016) vise à fixer le cadre pour cette perspective. Et le 21 mai, un éditorial signé par la rédaction du Washington Post intitulé « L’ordre international de liberté est sous attaque. Les États-Unis doivent le défendre », se réjouit du rapport du CNAS, en défense, comme lors de la guerre froide, du « monde libre ».

En voici quelques extraits :

« Pas un jour ne se passe sans que la démonstration soit faite que l’ordre international de liberté des sept dernières décennies est érodé. La Chine et la Russie tentent de façonner un monde à l’image de leur propre ordre sans liberté ; l’Angleterre se débat pour partir de l’UE ; le candidat en tête aux élections autrichiennes craint les migrants, le commerce et la globalisation et les parties d’extrême droite montent en Europe. Daech répand une violence sans merci sur son propre territoire en Irak et en Syrie et exporte le terrorisme ailleurs. Aux États-Unis, celui qui risque de devenir le candidat républicain Donald Trump a capté des millions de voix en faisant campagne contre quelques uns des fondements du leadership américain tels qu’une alliance défensive avec le Japon et la Corée du Sud, alors que le candidat démocrate Bernie Sanders a attiré des millions d’électeurs en leur promettant des mesures protectionnistes.

Cela mettra au défi le prochain président américain. Car peu importe celui qui occupera le bureau ovale, cela nécessitera du courage et des décisions difficiles pour sauver l’ordre de liberté international. Comme le précise le nouveau rapport du CNAS, cet ordre mérite d’être sauvé et cela vaut la peine de rappeler pourquoi : il a généré une prospérité globale sans précédent, il a sorti des millions de gens de la pauvreté et a permis à des gouvernements démocratiques, jadis rares, de s’installer dans plus de 100 pays et d’empêcher durant sept décennies des guerres cataclysmiques entre les grandes puissances. Ces réalisations impressionnantes nécessitent une nouvelle impulsion des États-Unis et de l’Europe, et pourtant, le débat public va dans l’autre direction. Comme le précisent les auteurs du rapport, beaucoup de gens s’inquiètent du repli sur soi des États-Unis et demandent qu’ils fassent plus et pas moins. Ils ne veulent pas succomber aux valeurs des présidents Vladimir Poutine de Russie et Xi Jinping de Chine, qui rejettent la démocratie, ne sont redevables à personne et rejettent la dignité humaine.


Comment réagir ?

En renforçant toutes les composantes de la puissance américaine : diplomatique, économique et militaire, une solution chère, mais faisable. En Asie, le partenariat transpacifique (TPP), c’est-à-dire l’accord de libre échange doit être ratifié. Les États-Unis doivent continuer à tenter d’intégrer la Chine dans les règles et les traditions de l’ordre international de liberté – un effort de huit administrations américaines – tout en déployant des forces pour affronter les confiscations unilatérales de territoires en mer de Chine méridionale. De la même façon, stabiliser l’Ukraine et la sauver économiquement feront d’elle un bastion contre la subversion violente russe. Plus doit être fait pour protéger les pays baltes… »

 

Tout ceci démontre que tout citoyen qui, au lieu de s’engager dans un combat de fond sur les idées, se satisfait à « voter utile » ou pour « le moindre mal », manque gravement de sérieux en ce qui concerne sa survie et de celle de sa progéniture.

Source : Solidarité & Progrès

Iran-Afghanistan-Inde ouvrira l’Asie centrale à l’Inde

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Iran-Afghanistan-Inde ouvrira l’Asie centrale à l’Inde

Par Karel Vereycken

Ex: http://www.agora-erasmus.be

Vendredi 10 juin 2016 - A l’occasion de leur visite officielle à Téhéran les 22 et 23 mai 2016, le Premier ministre indien Narendra Modi et le président afghan Achraf Ghani ont conclu, avec le président iranien Hassan Rohani, un important accord tripartite Iran-Afghanistan-Inde pour l’agrandissement du port de Chabahar, une ville de 85000 habitants dans le golfe d’Oman.

Le projet portuaire, dans lequel l’Iran investira au total 20 milliards de dollars, est destiné à devenir un pôle de transit entre ces trois pays, et plus généralement « un hub sur l’océan Indien ». Pour accélérer le projet, l’accord conclu prévoit que la banque indienne d’exportation-importation débloque une première ligne de crédit de 500 millions de dollars pour le développement et l’exploitation de la phase 1 du port, qui comprend le développement de 2 terminaux et de 5 postes à quais polyvalents.

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Le Premier ministre indien Narendra Modi (à gauche), le président iranien Hassan Rouhani (au centre) et le président afghan Ashraf Ghani (à droite) se réjouissent des accords de coopération signés le 23 mai 2016 à Téhéran.

 

Une portée économique, politique et régionale

Le port de Chabahar a une portée stratégique pour l’Inde. Il lui permettra d’accéder aux marchés centrasiatique et afghan en contournant le Pakistan qui pour l’instant bloque le transit des produits indiens.

Pour améliorer les échanges commerciaux, New Delhi prévoit également 100 millions de dollars pour la construction d’une route de 220 km dans la province de Nimroz au nord de l’Afghanistan, route qui pourrait être prolongée jusqu’à Chabahar. Prévus également, 100 millions de dollars pour la construction d’une ligne ferroviaire reliant l’Afghanistan au golfe d’Oman.

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A cela il faut ajouter que l’Inde, dont l’Iran était le deuxième fournisseur d’hydrocarbures jusqu’en 2012, pourrait, grâce à la levée des sanctions, envisager de doubler ses importations de pétrole iranien.

Pour le président iranien Hassan Rohani, l’accord constitue un levier de développement autant politique qu’économique « nous pouvons coopérer dans de nombreuses industries comme l’aluminium, l’acier et la pétrochimie. » Selon lui, « l’accord n’est pas seulement économique, il est politique et régional ».

Le Japon s’est montré également intéressé dans le projet. Une délégation de chefs d’entreprises japonaises, emmenée par l’ambassadeur japonais en Iran a visité les installations pétrochimiques et sidérurgiques l’année dernière. Et selon la presse japonaise, le Premier ministre japonais Abe Shinzo espère concrétiser un accord lors de sa visite à Téhéran cet automne.

Une complémentarité avec le port de Gwadar

Bien qu’en Occident on préfère y voir avant tout la réponse indienne à la décision chinoise d’investir 46 milliards de dollars dans le couloir économique Chine Pakistan (CPEC) qui comprend le port pakistanais de Gwadar, à une centaine de kilomètres à l’est de Chabahar, c’est justement la complémentarité des deux projets qui dépasse leur imagination.

Bien que, pour l’instant, les gouvernements pakistanais et chinois, bien que sollicités à cet effet par l’Iran, ont décliné toute participation au projet de Chabahar, l’économiste pakistanais Kaiser Bengali, un ancien conseiller du gouvernement de l’État du Baloutchistan, installé à Karachi, souligne la complémentarité des deux ports.

Car, dit-il, l’expansion du port de Chabahar en Iran ne va pas réduire mais augmenter l’activité de celui de Gwadar au Pakistan. Et ceci pour une raison toute simple : Gwadar est un port en eau profonde ce que Chabahar ne sera jamais. Les très gros navires déchargeront donc obligatoirement leurs marchandises à Gwadar. De là, elles repartiront vers l’Asie centrale via Chabahar.

Avis partagé par Ikram Sehgal, le rédacteur en chef de la revue Defense Journal of Pakistan qui affirme que l’expansion du port de Chabahar « va rapporter au Pakistan sans que ce dernier dépense le moindre centime ». Soulager le réseau du transport pakistanais, par où passe aujourd’hui tous les échanges avec l’Afghanistan serait plutôt une bonne chose : « A l’heure actuelle, tout le commerce afghan passe par le Pakistan, ce qui empiète sur nos priorités domestiques ». Pour lui, c’est Dubaï qui perdra un peu mais il ne croit pas que cela fera du tort à Gwadar. Et il incite son gouvernement à ne pas s’enfermer dans un partenariat exclusif avec la Chine.

Comme quoi construire la paix par le développement mutuel, dans le cadre de la Nouvelle route de la soie, reste un combat quotidien pour tous les hommes de bonne volonté !

Carl Schmitt, Un giurista davanti a se stesso

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Teodoro Klitsche de la Grange: recensione a:

 
Carl Schmitt, Un giurista davanti a se stesso
Neri Pozza Editore, Vicenza 2012, pp. 312, € 16,50.
 
Ex: http://civiumlibertas.blogspot.com

Questa non è una delle molte raccolte di scritti di Schmitt tradotti e pubblicati in Italia negli ultimi quarant’anni, ma si prefigge, attraverso i testi e le interviste raccolte (alcuni dei quali già pubblicati in italiano), di “fornire una chiave di lettura per una delle figure più discusse e contraddittorie del ventesimo secolo” e l’“esercizio di lettura che il libro propone assomiglia pertanto alla decifrazione di quelle figure nascoste dentro un paesaggio o in altro disegno che appaiono improvvisamente se si tiene lo sguardo fisso sull’immagine abbastanza a lungo” (così Giorgio Agamben nell’introduzione).

cs-$_35.JPGSchmitt è stato uno dei maggiori interpreti della crisi del XX secolo; la sua peculiare concezione del diritto ha fatto si che lui, giurista come si considerò sempre fino alla morte – ma come tutti i grandi giuristi portatore di una visione che trascende il mero orizzonte giuridico – sia stato in Italia apprezzato prevalentemente come politologo e filosofo della politica.

Tuttavia come scrive Agamben nell’attenta introduzione “non si comprende nulla del pensiero di Schmitt, se non lo si situa innanzitutto in una concezione del diritto che poggia su un elemento antagonistico rispetto alla legge”. E tale considerazione è del tutto condivisibile; ancor più a considerare che la polemica anti-normativista di Schmitt è essa stessa rivolta ad indagare la crisi dell’Europa (e del pensiero europeo) del XX secolo, di cui il normativismo di Kelsen – e ancor più quello dei suoi epigoni è stato, ad un tempo, la conseguenza e anche la rappresentazione (forse) più coerente. Risolvere la legittimità nella legalità, l’esistente nel normativo, l’ordinamento nella norma, la decisione sovrana nella coscienza dell’interprete, espungendo (i primi termini) dal diritto è la sintesi giuridica e politica di una concezione che ha perso i riferimenti (e la dipendenza) dalla concretezza e dalla storia. E così da quello che Maurice Hauriou chiamava le fond théologique, al quale la couche juridique è ancorata (e senza la quale diventa ondivaga).

D’altra parte i contributi del giurista di Plettemberg hanno il pregio d’interpretare non solo il tempo a lui contemporaneo, ma anche il futuro. Come si legge nell’introduzione “A quasi trent’anni di distanza, le analisi di Schmitt sono divenute ancora più pertinenti. Si prenda il problema della costituzione europea, che oggi è al centro del dibattito politico. Ciò che il «no» dei cittadini francesi e olandesi è venuto a ricordare è che una nuova costituzione non può essere insediata attraverso accordi «legali» fra governi, ma deve passare attraversi una fase costituente. Un nuovo potere costituito senza un potere costituente può essere legale, ma non legittimo. E nulla è più sconcertante dell’incoscienza con cui le democrazie occidentali, dopo essere scivolate tra le due guerre legalmente nel fascismo, pretendono oggi di trapassare altrettanto legalmente in prassi e forme di governo per le quali ci mancano i nomi e che non sono certo migliori di quello”. Schmitt ha buon gioco nel dimostrare che un potere costituente europeo implica “qualcosa come un patriottismo europeo”. Il quale a sua volta presuppone un sentire comune e un patrimonio che, in omaggio ad un legalismo burocratico il trattato naufragato, col rifiuto delle “radici giudaico-cristiane”, dimenticava e respingeva.

Non sorprende perciò quanto ancora si legge nell’introduzione del saggio Staat, bewegung, volk, tradotto da Cantimori con il titolo Principi politici del Nazionalsocialismo, indovinato perché Cantimori aveva ben capito che Schmitt intendeva ivi delineare i principi del nuovo ordine nazionalsocialista. Come scrive Agamben “Ma, per i lettori attenti di oggi, l’interesse è raddoppiato dalla scomoda, ma ineludibile consapevolezza che questo testo delinea, in realtà, i principi costituzionali delle società postdemocratiche del secolo ventesimo nel cui solco ancora oggi ci muoviamo. Se l’interpretazione che di questo testo proponiamo è corretta, allora esso conterrebbe il centro esoterico e per così dire l’arcanum della teoria schmittiana del diritto pubblico”. Tuttavia oltre che alla biopolitica e al criterio del politico/impolitico il collegamento con le costituzioni novecentesche, del c.d. Stato sociale (o pluriclasse), è, ad avviso di chi scrive, dato dalla continuità (dialettica) dello Stato totale come “autorganizzazione della società”. Stato totale quantitativo nella Repubblica di Weimar, che diviene (anche e soprattutto) qualitativo col Terzo Reich (v. Der Hüter des Verfassung, saggio di Schmitt, peraltro precedente l’ascesa di Hitler al potere).

La stessa capacità di comprensione dell’attualità emerge (tra gli altri) dal saggio sulla “Rivoluzione legale mondiale”, nel quale l’ormai anziano (1978) Schmitt applica all’eurocomunismo - che appartiene di pieno diritto alla fase senescente, ideologica e politica, del comunismo – le proprie considerazioni sull’uso politico della legalità e sul cambiamento legale della costituzione della rivoluzione, già enunciate negli anni ’20 sulla dottrina (e la prassi) leninista e sul costituzionalismo di Kelsen.

Valutando la tesi di Santiago Carillo che i metodi violenti della rivoluzione bolscevica sono “oggi antiquati e si troverebbero nel posto giusto e nel momento giusto solo laddove si trattasse di fare il salto da una società agrario-contadina a una moderna ed industriale. In quanto metodi di una rivoluzione comunista erano legittimi ma non legali. Oggi invece sono superati, perché adesso a essere in questione nelle società industrialmente sviluppate è la potenza statale. Quei metodi, pertanto, non possono più essere un modello appropriato di rivoluzione comunista e devono essere sostituiti da metodi pacifici, vale a dire statali-legali”. Lo Stato peraltro è “il portatore della legalità, la quale realizza quel miracolo che è una rivoluzione pacifica. La rivoluzione, dal canto suo, legittima lo Stato in cambio dell’atto di beneficenza con cui esso permette che abbia luogo una rivoluzione statale-legale. La rivoluzione legale diviene permanente e la rivoluzione statale permanente diviene legale”. Il che significa per gli eurocomunisti condividere la tesi kelseniana sull’abrogazione legale della Costituzione. Schmitt ricorda che proprio le ascese del fascismo in Italia e del nazismo in Francia avvennero osservando le procedure costituzionali, pure quelle dettate in omaggio alla “superlegalità” (concetto di Maurice Hauriou). Quindi, in sostanza nulla di nuovo. Solo che il tutto non elimina il problema della legittimità dell’ordinamento e del potere costituente, ambedue non riconducibili alla legalità.

Daumier_Avocats_avec_toques_m.jpgIn particolare il potere costituente ha generato una prassi per il cambiamento di costituzione: “ogni rivoluzionario di professione ha imparato a maneggiarle: si destituisce il governo legale esistente, si convoca un «governo provvisorio» e si indice un’assemblea nazionale costituente… attraverso rivoluzioni grandi e piccole, europee e non europee, è sorta nell’arco di due secoli una prassi legittimante nella legalizzazione del colpo di stato e delle rivoluzioni”. Tuttavia è “difficile immaginare il trasferimento di un potere costituente dalla nazione all’umanità…L’organizzazione attuale della pace mondiale non è utile solo all’unità, ma anche allo status quo dei suoi numerosi membri sovrani. Dovremmo forse prospettarci un’assemblea plenaria dell’ONU p almeno una seduta del Consiglio di sicurezza che si svolga similmente a quella della notte del 4 agosto 1789, in cui i privilegiati rinunciarono festosamente a tutti i loro privilegi feudali?”.

A cercare il “filo di Arianna” in questi saggi e contributi (uno di questi fili perché, data la ricchezza delle riflessioni di Schmitt, ve ne sono parecchi) pare a chi scrive di ricondurlo alla formula che “l’esistente prevale sul normativo”, la quale, pur nelle differenze, accomuna Schmitt non solo ai concetti ed alla dottrina dello jus publicum europeaeum, ma anche al pensiero di Hauriou e di Santi Romano. Al contrario della dottrina del diritto prevalente nel secondo dopoguerra, dove è il normativo che più che prevalere, non considera l’esistente.

Così i rapporti forza/diritto, legittimità/legalità, costituente/costituiti, comando/obbedienza sono più che risolti, occultati da un normativismo che ha la funzione della notte di Hegel: di rendere grigie tutte le vacche. E così di nascondere il potere sotto la couche di una legalità autoreferenziale. La quale è come il barone di Munchaüsen il quale evitava di cadere nella palude sostenendosi per il codino della parrucca. Prima o poi il tonfo è assicurato.
Teodoro Klitsche de la Grange

Jean-Yves Le Gallou à Nice

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lundi, 13 juin 2016

L'Union Européenne déclare la guerre à la liberté d'expression sur Internet

  • Les opposants affirment que cette initiative est, en réalité, une offensive contre la liberté d'expression en Europe. La définition bruxelloise des expressions « discours de haine » et « incitation à la violence » est si vague qu'elle inclut virtuellement tout ce qui relève du politiquement incorrect aux yeux des responsables européens, y compris la critique de la politique migratoire, de l'islam ou de l'UE elle-même.

  • Certains membres du Parlement européen ont qualifié le code de bonne conduite en ligne de l'UE –les contenus « choquants » seront retirés de l'Internet dans les 24 heures - d'« Orwellien ».

  • « En décidant qu'un commentaire 'xénophobe' sur la crise des migrants peut être qualifié de 'raciste', Facebook considère que la majorité des peuples européens... à une perception « raciste » de la situation ; la majorité des Européens a donc être condamnée comme 'raciste' » — Douglas Murray.

  • En Janvier 2013, Facebook a suspend le compte de Khaled Abu Toameh après qu'il ait écrit sur la corruption au sein de l'Autorité Palestinienne. Le compte a été réouvert le jour suivant, mais sans les deux posts incriminés et sans explication.

L'Union européenne (UE), en partenariat avec Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft, a rendu public, le 31 mai 2016, un « code de conduite » pour lutter « contre la diffusion en ligne de discours de haine illégaux en Europe ».

Les partisans de cette initiative ont fait valoir que les récents attentats terroristes à Paris et à Bruxelles, obligent à réprimer les « discours de haine » qui sont au cœur de la propagande djihadiste en ligne.

Les opposants affirment que cette initiative est, en réalité, une offensive contre la liberté d'expression en Europe. Les définitions bruxelloises du « discours de haine » et de l' « incitation à la violence » sont si vagues qu'elles incluent virtuellement à peu près tout ce qui relève du politiquement incorrect aux yeux des responsables européens, y compris la critique de la politique migratoire, l'islam ou l'UE elle-même.

Certains membres du Parlement européen ont qualifié d'« Orwellien » le nouveau code européen de bonne conduite en ligne de l'UE, lequel exige que les contenus « choquants » soient retirés de l'Internet dans les 24 heures pour être remplacés par un « contre discours».

Ce « code de conduite » a été rendu public le 31 mai par un communiqué de la commission européenne, l'exécutif non élu de l'Union européenne. Le « code de conduite » indique :

« Les entreprises des technologies de l'information signataires de ce code de conduite s'engagent à continuer la lutte contre les discours de haine illégaux en ligne. Elles poursuivront notamment la mise au point de procédures internes et assureront la formation du personnel pour que la majorité des signalements valides puissent être examinés en moins de 24 heures et, s'il y a lieu, pour retirer les contenus visés ou en bloquer l'accès ».

« Les entreprises concernées s'efforceront aussi de renforcer leurs partenariats actuels avec les organisations de la société civile, lesquelles contribueront à signaler les contenus favorisant les incitations à la violence et à la haine. Par ailleurs, les entreprises des technologies de l'information et la Commission européenne entendent poursuivre leurs travaux pour élaborer et promouvoir des contre-discours indépendants, ainsi que des idées et des initiatives nouvelles, et pour soutenir les programmes éducatifs qui encouragent l'esprit critique ».

Des extraits du « code de conduite » précisent :

« Les entreprises des technologies de l'information partagent également la volonté de la Commission européenne et des États membres de l'UE de lutter contre les discours haineux illégaux en ligne. Au sens de la décision-cadre 2008/913/JAI du Conseil du 28 novembre 2008 sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal et des lois nationales qui la transposent, on entend par discours haineux illégaux toute incitation publique à la violence ou à la haine visant un groupe de personnes ou un membre d'un tel groupe, défini par référence à la race, la couleur, la religion, l'ascendance, l'origine nationale ou ethnique...

« Les entreprises des technologies de l'information soutiennent les efforts déployés par la Commission européenne et les États membres de l'UE pour relever le défi consistant à garantir que les plateformes en ligne n'offrent pas de possibilités de propagation virale des discours haineux illégaux diffusés en ligne. La propagation des discours haineux illégaux en ligne a des répercussions négatives non seulement sur les groupes ou les personnes qu'ils visent, mais aussi sur ceux qui s'expriment en faveur de la liberté, de la tolérance et de la non-discrimination dans nos sociétés ouvertes, et nuit au discours démocratique sur les plateformes en ligne.

« Si l'application effective des dispositions qui criminalisent les discours haineux dépend de l'existence d'un système solide d'application de sanctions pénales aux auteurs de ce type de discours, elle doit être complétée par des actions visant à garantir que, dès réception d'un signalement valide, les intermédiaires en ligne et les plateformes de médias sociaux agissent rapidement, dans un délai approprié, pour contrer les discours haineux en ligne. Pour être considéré comme valide dans ce contexte, un signalement ne devrait pas être trop imprécis ou indûment justifié.

« Les entreprises des technologies de l'information, agissant en fer de lance contre la propagation des discours haineux illégaux en ligne, sont convenues avec la Commission européenne d'un code de conduite qui définit les engagements publics ci-après :

  • « Les entreprises des technologies de l'information mettent en place des procédures claires et efficaces d'examen des signalements de discours haineux illégaux diffusés via leurs services de manière à pouvoir retirer les contenus concernés ou à en bloquer l'accès. Elles établissent des règles ou des lignes directrices internes précisant qu'elles interdisent la promotion de l'incitation à la violence et aux comportements haineux.
  • « Les entreprises des technologies de l'information examinent la majorité des signalements valides en moins de 24 heures et, s'il y a lieu, retirent les contenus visés ou en bloquent l'accès.
  • « Les entreprises des technologies de l'information et la Commission européenne, conscientes de la valeur des voix indépendantes qui s'élèvent contre la rhétorique haineuse et les préjudices causés par celle-ci, entendent poursuivre leurs travaux pour élaborer et promouvoir des contre-discours indépendants, ainsi que des idées et des initiatives nouvelles, et pour soutenir les programmes éducatifs qui encouragent l'esprit critique ».

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L'accord prévoit également que les entreprises des technologies de l'information mettent en place, dans chacun des 28 Etats membres de l'Union européenne, un réseau de « rapporteurs de confiance » pour signaler des contenus en ligne qui font la promotion « de la violence et des comportements haineux ».

Vĕra Jourová, commissaire européenne pour la justice, les consommateurs et l'égalité des genres, a soutenu cette initiative :

« Les récentes attaques terroristes nous rappellent à quel point il est urgent de lutter contre les discours de haine en ligne. Les médias sociaux font malheureusement partie des moyens utilisés par les groupes terroristes pour radicaliser des jeunes, et par les racistes pour répandre la violence et la haine. L'accord conclu constitue une avancée importante pour qu'Internet reste un lieu d'expression libre et démocratique, dans lequel les valeurs et les législations européennes sont respectées. Je me félicite de l'engagement pris par les leaders mondiaux des technologies de l'information d'examiner la majorité des signalements valides en moins de 24 heures et, s'il y a lieu, de retirer les contenus visés ou d'en bloquer l'accès ».

Tous ne sont pas d'accord. En Grande Bretagne, l'Association laïque nationale (National Secular Society ; NSS) a averti que les projets de l'Union européenne « reposent sur une définition vague du 'discours de haine' et représentent une menace pour les débats en ligne qui critiquent la religion ». La NSS a ajouté :

Cet accord intervient au beau milieu d'accusations répétées de la part d'ex-musulmans qui se plaignent d'être constamment censurés par les réseaux sociaux. Le Conseil des ex-musulmans de Grande Bretagne a commencé la collecte des cas de personnes censurées sur Facebook pour des propos « athées, laïques ou relevant de leur position d'ex-musulmans » à la suite de notifications de masse organisées par des « cyber djihadistes ». Ils ont demandé à leurs adhérents de rapporter les détails et les preuves de tous les types de pages et groupes qui ont été « bannis ou suspendus de Facebook pour avoir critiqué l'islam et l'islamisme.

Le responsable de la communication de NSS, Benjamin Jones a déclaré :

Loin de lutter contre le cyber djihad, l'accord risque d'avoir exactement l'effet inverse et de piéger tout débat critique sur la religion avec une étiquette de « discours de haine ». Les équipes peu ou mal formées de Facebook et Twitter, elles-mêmes en butte à leurs propres a priori idéologiques, peuvent considérer une critique acerbe de l'islam comme un discours de haine, surtout si des cyber-islamistes agissant en bande organisée, ciblent certaines pages ou certains utilisateurs.

Dans un entretien accordé au média en ligne Breitbart London, le président de l'ONG Index on Censorship, Jodie Ginsburg, a déclaré :

« Dans la plupart des pays d'Europe, les lois qui prétendent lutter contre le discours de haine sont trop larges et ambiguës. L'accord ne propose pas de définition satisfaisante du "discours de haine" et ne garantit pas la protection de la liberté d'expression.

« Une fois de plus, le pouvoir de déterminer et de sanctionner ce qui relève du discours de haine est délégué à des entreprises non élues. On étouffe ainsi la liberté d'expression en croyant rendre le monde plus sûr, Mais le monde ne deviendra pas plus sûr. Les idées et les opinions inacceptables deviendront souterraines, là où il deviendra plus difficile de les réprimer - ou de les questionner.

« La suppression de points de vue jugés impopulaires ou offensants a eu des précédents. Mais l'accord qui vient d'être signé risque d'amplifier le nombre de controverses concernant des suppressions de contenus – certes légales –mais qui se produiront via un abus ou un mauvais usage du processus de notification»

Deux collectifs d'associations de défense de la liberté d'expression, European Digital Rights et Access Now, ont annoncé leur décision de ne plus participer aux discussions avec la Commission européenne en raison de leur manque « de confiance dans le code de conduite irréfléchi qui a été mis au point ». Un communiqué en forme d'avertissement a été rendu public :

« En résumé, le "code de conduite" fait de la loi une règlementation de seconde zone, et confère un "rôle moteur" aux entreprises privées qui se voient priées de mettre en œuvre arbitrairement leurs conditions de service. Cette procédure, établie en dehors de tout cadre démocratique, met en place des règles de responsabilité peu claires pour les entreprises du Net. Elle crée également des risques sérieux pour la liberté d'expression, dans la mesure ou des contenus légaux, mais controversés, courront le risque d'être supprimés en raison de ce mécanisme de désactivation volontaire et déresponsabilisé ».

« Cela signifie que cet "accord" entre une poignée d'entreprises et la Commission européenne est susceptible d'entrer en violation avec la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (en vertu de laquelle toute restriction sur un droit fondamental doit être prévue par la loi), et jettera à bas, toute la jurisprudence construite par la Cour européenne des droits de l'homme sur la liberté de parole. »

Janice Atkinson, députée européenne indépendante de la région sud-est de l'Angleterre, a résumé les choses ainsi : « C'est Orwellien. Quiconque a lu 1984, voit la fiction devenir réalité ».

Avant même de signer le code de conduite de l'Union européenne, les grands réseaux sociaux ont allègrement réprimé la liberté d'expression, souvent à la demande des gouvernements étrangers.

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En Septembre 2015, la chancelière allemande Angela Merkel a été entendue - grâce à un micro laissé ouvert – demander en direct au PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, ce qu'il comptait faire pour bloquer les critiques de sa politique de porte ouverte à l'immigration.

En janvier 2016, Facebook a lancé une « Initiative de courage civique en ligne » (Online Civil Courage Initiative) pour inciter les usagers de Facebook en Allemagne « à combattre les discours de haine et l'extrémisme sur Internet ».

Sur le site de Gatestone Institute, le commentateur anglais Douglas Murray a remarqué que l'assaut lancé par Facebook contre « la parole raciste » semble « inclure la moindre critique de l'actuelle politique d'immigration catastrophiques de l'Union européenne ».

Il écrit :

« En décidant que des commentaires "xénophobes" , faits en réaction à la crise, sont également "racistes", Facebook fait de l'opinion de la majorité des Européens (qui, il faut le souligner, sont contre la politique de la Chancelière Merkel,) une opinion "raciste" et condamne donc la majorité des Européens considérés comme "racistes". C'est une politique qui va contribuer à pousser l'Europe vers un avenir désastreux ».

Facebook a également ciblé les contributeurs du Gatestone Institute. En Janvier 2013, Facebook a suspendu le compte de Khaled Abu Toameh après qu'il ait rendu compte de la corruption qui règne au sein de l'Autorité Palestinienne. Le compte a été réouvert le jour suivant, mais sans les deux posts incriminés et sans explication.

Abu Toameh écrit :

« C' est encore de censure dont il est question. Ils décident de ce qui est acceptable. Maintenant, nous devons faire attention à ce que nous postons et sur ce que nous partageons. Cela signifie-t-il que nous ne pouvons plus critiquer les gouvernements arabes ? »

En Juin 2016, Facebook a suspendu le compte d'Ingrid Carlqvist, expert suédois de Gatestone, après qu'elle ait posté une vidéo Gatestone intitulée « Migrants : une épidémie de viols en Suède ».

Dans un éditorial, Gatestone a écrit :

.. « L'énorme pression exercée par les lecteurs a attiré l'attention des médias suédois qui ont à leur tour critiqué la censure rigide exercée par Facebook. Le rapport de forces s'est alors inversé et Facebook est devenu plus conciliant. Ils ont rétabli le compte d'Ingrid, sans aucune explication, ni excuse. Ironie du sort, l'audience de la vidéo d'Ingrid en a été accrue.

« Facebook et l'UE ont reculé - pour le moment ! Mais leur projet de stopper la diffusion des idées qu'ils n'aiment pas est implacable. Ils reviendront. »

 

L'Union européenne (UE), en partenariat avec Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft, a rendu public un « code de conduite » pour lutter « contre la diffusion en ligne de discours de haine illégaux en Europe. Le jour suivant, le compte Facebook d'Ingrid Carlqvist, l'expert suédois de Gatestone a été suspendu, après qu'elle ait posté une vidéo Gatestone intitulée : « Migrants : l'épidémie de viols s'étend en Suède ».

 

Soeren Kern est Senior Fellow au Gatestone Institute de New York. Il est aussi Senior Fellow dans le domaine des politiques européennes au Grupo de Estudios Estratégicos / Strategic Studies Group de Madrid. Suivez le sur Facebook et sur Twitter. Son premier livre, Global Fire, sera publié en 2016.

Onze signes pour reconnaitre une opération sous fausse bannière

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Onze signes pour reconnaitre une opération sous fausse bannière (false flag)
 
Ex: http://www.alterinfo.net
 
En savoir plus sur http://www.alterinfo.net/11-signes-pour-reconnaitre-une-operation-sous-fausse-banniere-false-flag_a97263.html#gwALpgDyQsBFrYLu.99
 
Tout au long de l'histoire, diverses versions d'attentats sous fausse bannière ("false flag" en anglais, terme que je garderai dans la traduction) ont été utilisées avec succès par les gouvernements pour diriger la force du peuple vers la finalité recherchée par la classe dirigeante. Selon les époques, la finalité peut être la guerre ou la restriction des libertés civiles privées et des droits humains basiques ou un agenda économique.

En fait, les false flags peuvent prendre toute une variété de formes – nationales ou en rapport avec la politique étrangère, à petite ou grande échelle, économiques ou politiques, et avec de nombreux autres buts qui peuvent souvent se fondre les uns dans les autres. Chacun peut servir un dessein spécifique et peut être ajusté et adapté en vue de ce dessein spécifique selon ce qu'exigent les conditions de la communauté.

Par exemple, l'attaque aux armes chimiques qui a eu lieu en août 2013 en Syrie peut servir d'exemple pour un false flag à l'étranger prévu pour stimuler la ferveur des américains vers la guerre, sur la base de laResponsability to Protect (ou R2P, le Devoir de Protection, établi en 2005 par les Nations-Unies, NdT) comme pour le golfe du Tonkin.

Au plan national, un false flag à grande échelle comme celui du 11 septembre peut servir à susciter un soutien massif du public pour la guerre et une volonté populaire d'abandonner des libertés civiles, une procédure constitutionnelle et les droits humains. Les false flags économiques peuvent prendre la forme de "paralysies du gouvernement" fabriquées ou de "défauts de paiement du gouvernement" conçues pour créer une demande d'austérité ou autres solutions en faveur de Wall Street. Enfin, les false flags nationaux à petite échelle comme Sandy Hook ou Aurora, impliquent souvent la mise en place de mesures de contrôle des armes ou un état policier plus important.

Il existe, bien sûr, de nombreuses versions différentes d'attentats par false flags et aucun ne correspondra exactement à un classement précis dans la rubrique "false flags". Comme exposé ci-dessus, certains false flags peuvent en fait contenir un élément de chacune des différentes versions listées précédemment, aussi bien en termes de méthodologie que de but.

Cela dit, il est également vrai, malgré une possibilité constante d'attentats par false flags massifs, qu'on en voit se produire à petite échelle sous l'apparence de "tireurs" (le plus souvent la variété des "tireurs isolés" ou "tireurs fous"), que la classe dirigeante et ses porte-paroles médiatiques ont utilisé avec beaucoup d'efficacité ces dernières années. Bien que l'échelle des attaques ait diminué, leur fréquence a rapidement augmenté.

Cependant, en raison d'une recrudescence de médias alternatifs et d'une communauté de recherche, au fur et à mesure du lancement des attaques, il se publie une volée de démolition des récits officiels. À côté de nombreuses critiques absolument non crédibles de la version officielle des événements, frisant la paranoïa et l'invraisemblance, on trouve des articles de chercheurs qui peuvent exposer le false flag pour ce qu'il est. D'ailleurs, c'est pour cette raison que les false flags ont dernièrement essuyé de sérieux revers en terme d'efficacité et que c'est toujours le cas.

Comme l'attaque est prévue pour instiller la peur, la panique et une réponse téléguidée de la part du public, il est important de déconstruire le récit de cette attaque tel qu'il est présenté. Nous ne pouvons cependant pas passer simplement notre temps à tenter d'exposer et déconstruire toutes les attaques par false flag. Nous ne pouvons ignorer les grands problèmes, les batailles où l'on sort vainqueurs et les revendications qui doivent être faites simplement pour exposer tous les false flags. Nous ne pouvons ignorer le feu de forêt en éteignant un feu de broussailles occasionnel. Le false flag, après tout, n'est qu'un symptôme de la maladie.

Il est important pour cette raison de permettre au public de reconnaître le false flag lui-même, pas uniquement les éléments contestables d'un false flag en particulier qui sera bientôt suivi d'un nouveau. Nous devons nous former et former le public à reconnaître les signes d'un false flag quand il se produit et ainsi rendre l'attentat neutre.

Ce qui suit est une liste des éléments les plus courants d'un attentat par false flag auxquels on devrait prêter immédiatement attention dans le cas d'un nouvel accident qui jouera sur la corde sensible et les émotions des gens.
 

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1. Envergure de l'événement : 

 
la première question à se poser sera "Est-ce un accident à haut profil ?" La réponse, bien sûr, est tout à fait évidente. Si l'attaque se passe au World Trade Center avec explosion et effondrement des bâtiments, ou à la Maison Blanche ou au Pentagone, c'est clairement un haut niveau. Donc le lieu peut être pris en considération. Dans d'autres circonstances, l'acte-même peut être un facteur majeur comme dans le cas de l'école primaire de Sandy Hook, endroit sans importance au plan national, mais acte horrible qui a fait néanmoins les gros titres nationaux. Le facteur le plus important est sans conteste l'attention des médias. Quel que soit le lieu ou l'acte, si les médias récupèrent l'histoire et la répandent en simultané sur toutes les grandes chaînes majeures, l'accident peut être vu comme un "événement à haut profil".

2. Récits qui changent : 

 
dans les cercles informés de recherche, il est bien connu que l'information qui sort peu après l'événement est en général la plus fiable. Il faut aussi tenir compte de la confusion qui règne à cause de l'affolement des témoins. Malgré tout, l'information primitive n'a pas été sujette à une révision complète des médias, ce qui se produira forcément quand l'histoire sera moulée pour s'adapter au récit mis en avant par les individus qui ont dirigé l'attaque aux plus hauts niveaux ou qui ont au moins des liens avec ceux qui peuvent contrôler le moyen de faire rapporter l'événement par les divers médias.

Par exemple, au moment des attentats, les rapports initiaux peuvent signaler 5 tireurs. Très peu de temps après, on peut n'en mentionner que deux. Rien que quelques heures après l'attentat, toute référence à plus d'un tireur a entièrement disparu, il ne reste plus dans l'affaire qu'un "tireur isolé". On ridiculise toute mention ultérieure d'autres tireurs comme une "théorie de la conspiration".

3. Manœuvres d'entraînement en simultané : 

 
une marque de fabrique d'une opération false flag est le déroulement de manœuvres d'entraînement peu de temps avant ou pendant l'attaque. Ces manœuvres impliqueront souvent une séquence d'événements qui se passent pendant l'attentat proprement dit. Ces manœuvres d'entraînement ont eu lieu pendant des false flags à grande échelle comme le 11 septembre ainsi que pendant des attaques à plus petite échelle comme la tuerie d'Aurora.

Par exemple, comme le documente Webster Tarpley dans son livre 9/11 Synthetic Terror : Made in USA(11 septembre, Terreur de synthèse, fabriqué aux USA), au moins 46 manœuvres étaient en cours dans les mois précédant le 11 septembre et le matin même de l'attaque. Ces 46 manœuvres avaient toutes un rapport d'une manière ou d'une autre avec les événements qui se sont passés le 11 septembre. De même pendant les attentats à la bombe du 7 juillet 2005 à Londres, des manœuvres étaient en cours avec exactement le même scénario que ce qui s'est produit exactement aux mêmes heures et aux mêmes endroits.

Bien qu'un prétexte puisse l'emporter sur l'autre selon la nature et le but de l'opération, les manœuvres d'entraînement sont utiles aux créateurs de false flag pour au moins deux raisons. La première est de provoquer une confusion intentionnelle quand les manœuvres se passent pendant l'attaque réelle. L'autre, d'un aspect plus rentable, est de se servir des manœuvres comme d'une couverture pour programmer l'attaque ou même donner le "feu vert" quand c'est le moment de lancer l'événement. Qui plus est, elles fournissent aux auteurs du programme un élément de couverture, surtout avec la structure compacte de la chaîne hiérarchique de commande de l'agence de renseignements/de l'armée et le besoin de rester informé. Si un officier de l'armée ou un agent des services secrets tombe par hasard sur le planning de l'attaque, on peut toujours dire que ces individus n'étaient que des témoins du programme de l'exercice d'entraînement. Cette réfutation se poursuit jusqu'au "feu vert" des manœuvres. Après achèvement de l'attentat false flag, l'hypothèse de la coïncidence servira à expliquer les tragiques résultats.

4. Cui bono ? 

 
La question la plus importante à se poser immédiatement après un accident à haut profil est "cui bono ?" ou "à qui bénéficie le crime ?" Si on peut voir un évident bénéfice du gouvernement, d'une société ou d'une banque, l'observateur devient alors capable d'y voir clair immédiatement. On peut répondre à nombre de ces questions en regardant de plus près le comportement de ces organisations avant l'attaque et peu de temps après.

Par exemple, la présence d'une loi qui n'aurait eu que peu de chance de passer avant l'attaque mais qui est vite passée (ou au moins lourdement suggérée) après, est un indice que l'attentat qui tombe à pic est en fait un false flag. La loi du type Patriot Act avait été en réalité rédigée avant le 11 septembre mais n'avait que peu de chance de passer au Congrès en raison du climat politique de l'époque aux US. Après le 11 septembre, le Patriot Act est rapidement passé sans virtuellement aucune discussion et avec la bénédiction du peuple américain.

En parlant du 11 septembre, c'est un fait qu'au moment de l'attentat, beaucoup d'individus au pouvoir au sein du gouvernement américain voulaient désespérément envahir plusieurs pays du Moyen-Orient. Après les attentats, une psychose guerrière s'est emparée de la classe dirigeante des US et le public américain a suivi sans tarder.

Après le "Underwear Bombing" (Le terroriste aux sous-vêtements piégés), nous avons vu l'inauguration des scanners corporels de la TSA (agence de sécurité des transports, NdT), technologie qui aurait été acceptée de mauvaise grâce avant l'incident et sa campagne de propagande. Les scanners avaient été pourtant achetés un an auparavant par une firme dont le propriétaire était l'ancien patron de la Homeland Security (département de la sécurité intérieure, NdT), Michael Chertoff.

Dans le même registre, parlant de la fusillade de LAX (à l'aéroport international de Los Angeles, le 1er novembre 2013, où un employé de la TSA a été tué, NdT), la TSA a acheté en août 2013 pour 3,5 millions de dollars de munitions. Pourtant en août, la TSA n'était pas une agence armée. Après la fusillade de Los Angeles, le discours s'est orienté vers un armement de l'agence, indiquant donc que quelqu'un de haut placé dans la structure du gouvernement avait eu une connaissance préalable de l'événement.

On peut dire bien sûr la même chose pour l'explosion de fusillades meurtrières par des tireurs fous qui se sont produites dans tous les US accompagnant la propagande qui poussait à des mesures accrues de contrôle des armes.

5. Questions sans réponse : 

 
une autre marque de fabrique d'une opération false flag est relativement évidente – la présence de questions sans réponse concernant les détails de l'attaque, les auteurs, le mobile etc. Bien que les récits des médias qui prennent forme peu après l'attaque veulent ignorer ces questions, elles subsisteront inévitablement si les observateurs peuvent réfléchir par eux-mêmes et se concentrer uniquement sur l'information. Un exemple de ces questions serait le bâtiment 7 pour le 11 septembre ou les questions des tireurs supplémentaires à Aurora et à Sandy Hook.

6. Le dossier est rapidement bouclé : 
 
une fois le choix fait par les médias d'un bouc-émissaire acceptable et d'un scénario de couverture, toute autre opinion ou question se voit refusée à l'antenne. Tout ce qui pourrait contredire légèrement l'histoire officielle est reconnu illégitime. Ceci fait, le bouc-émissaire, s'il est toujours en vie (dans de rares circonstances) est inculpé, poursuivi et reconnu coupable dans un vague procès à huis clos. Dans la plupart des cas, le suspect est tué dans l'affaire ou peu de temps après, ce qui réduit à néant toute contradiction de première main dans le récit officiel. Quoi qu'il en soit, le dossier est très rapidement bouclé après l'événement.

7. Lien des suspects avec la CIA, le FBI ou autre agence de renseignements :

 
un aspect-clé qui suggère un false flag à rechercher rapidement après l'attaque est une quelconque connexion du suspect ou du groupe de suspects avec des agences de renseignement. Un lien avec l'une de ces organisations et institutions peut rendre difficile une explication sur la manière dont l'attaque a été coordonnée, la motivation des participants, l'implication réelle (ou non) des suspects et l'auteur véritable de l'opération. Par exemple, le 11 septembre, les nombreux pirates de l'air supposés auraient eu de proches contacts avec le FBI, la CIA et autres agences de renseignement de haut niveau (autant intérieures qu'étrangères). De même, les frères Tsarnaev qui ont été accusés de l'organisation de l'attentat de Boston avaient des liens avec le FBI avant l'attaque.

Dans de nombreux exemples, les connexions à certaines agences et communautés de l'armée devraient autant servir de signal d'alarme que les liens aux agences de renseignement car ces institutions ont été largement mélangées.

8. Bouc-émissaire commode : 
 
un indice conduisant un observateur informé à suspecter un attentat false flag est l'existence d'un bouc-émissaire commode. Toute opération de false flag comportera un récit soigneusement ficelé réalisé par le groupe d'individus mis en place pour la diabolisation. L'attentat d'Oklahoma City (1995) avait McVeigh et donc des "extrémistes de droite" et la "milice". Pour le 11 septembre, le groupe était les musulmans. Dans de nombreuses fusillades à l'intérieur du pays, la diabolisation se faisait sur des propriétaires d'armes. Avec le récent attentat de Los Angeles, "l'auteur" était un "théoricien de la conspiration opposé au gouvernement." À l'occasion d'un false flag, un "pigeon" facilement identifié montrera tous les aspects du groupe ou du moins la plupart, ainsi que l'environnement démographique social à diaboliser.
 

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9. Les médias encouragent des récits en défaveur des groupes de bouc-émissaires, et/ou un agenda qui confisque les libertés :
 
un indice qui suggère un false flag est qu'immédiatement après l'attentat et après "identification" des auteurs par les "officiels" et les médias, la corporation médiatique commence non seulement à diaboliser le groupe démographique auquel appartient "l'auteur", mais commence aussi à promouvoir des "solutions" pour empêcher qu'une telle attaque ne se reproduise un jour. Ce récit comportera toujours l'érosion des libertés, une plus importante mise en œuvre d'un état policier, une politique économique spécifique ou une marche vers la guerre.

Dit simplement, les médias mettent en avant le PROBLÈME, autorisent et guident une RÉACTION et ensuite fournissent une SOLUTION déterminée à l'avance.

10. Le gouvernement commence à "passer à l'action" contre le bouc-émissaire ou s'oriente dans le sens du récit des médias :
 
après une saine dose de propagande des médias dominants qui repassent en boucle l'attentat pour entretenir la terreur, montrent l'auteur et présentent les solutions de l'état policier, le gouvernement commence alors à passer à l'action. Des discours politiques sont faits pour capitaliser la peur et l'angoisse ressenties par le public et pour renforcer l'idée que le gouvernement est là pour le protéger. On offre ensuite des solutions sous forme de lois, d'ordres d'exécution ou de mandats politiques, en vue soit d'une réduction du 4ème amendement, un contrôle des armes ou des frappes militaires dans un pays étranger.

11. Indices dans les médias populaires : 
 
les indices dans les médias populaires, qu'on peut définir plus précisément de programmation prédictive, sont plus facilement identifiés après coup. Cela implique souvent de mettre en scène un incident qui apparaîtra dans un film ou dans une émission de télévision. Dans d'autres cas, des détails fortuits de l'attaque sont insérés de manière visible ou même moins visible dans des films et à la télévision. Par exemple, le scénario d'un épisode de The Lone Gunman (en français "Au cœur du complot", NdT), une série dérivée de X-Files, montrait un avion piraté par contrôle à distance qu'on envoyait dans les tours du WTC. Dans The Dark Knight Rises (film de 2012, série Batman 3), il y avait une très curieuse référence à Sandy Hook avec une carte de Newtown, Connecticut, sur le mur.

Conclusion

Bien qu'il soit extrêmement important d'éduquer le public quant à la nature et au but des false flags, l'éducation ne peut être un but en soi. Le public a besoin non seulement de connaître la vérité autour des événements spécifiquement false flags lorsqu'ils apparaissent, mais il a besoin de comprendre la méthodologie pour les identifier par eux-mêmes et en temps réel.

Créer une culture où le public est capable de reconnaître une attaque false flag sans recourir à l'aide des sources médiatiques, des chercheurs ou des activistes, est la première étape pour rendre la tactique inutile et rassembler la force des gens vers une action réelle ou en dernier ressort, créer une culture dans laquelle cette force ne peut être rassemblée par la classe dirigeante.

Bien que devant aborder les attentats false flag, nous ne devons pas nous permettre d'être si facilement détournés d'une voie d'action politique, d'une mobilisation de masse et de formuler de vraies demandes réalisables.


Liens connexes:

Attentats de Boston: 18 incohérences majeurs

 
 

Londres: encore une mise en scène?

 


Source:
 Activist post.

Traduction:
En savoir plus sur http://www.alterinfo.net/11-signes-pour-reconnaitre-une-operation-sous-fausse-banniere-false-flag_a97263.html#gwALpgDyQsBFrYLu.99

Les étudiants américains et leur lutte contre les «auteurs blancs décédés»

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Les étudiants américains et leur lutte contre les «auteurs blancs décédés» (suite et non fin)

Ex: http://www.pouruneecolelibre.com

Une pétition lancée par des élèves de la prestigieuse université américaine veut « décoloniser » le programme de littérature anglaise qui ne ferait étudier que des auteurs blancs, morts de surcroît.

Étudier Shakespeare serait-il une forme de discrimination ? C’est ce que suggère une pétition lancée par des étudiants de la très prestigieuse université américaine de Yale. Ils veulent « décoloniser » les programmes universitaires. En cause, le cours d’« introduction aux « grands poètes de la langue anglaise », obligatoire en première année de littérature anglaise, qui ne met au programme que des auteurs blancs. Au menu, on trouve en effet les plus grands noms du corpus canonique de la langue anglaise : Geoffrey Chaucer, Edmund Spenser, William Shakespeare, John Donne, John Milton, Alexander Pope, William Wordsworth, et T.S. Eliot.

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W. Shakespeare, son étude obligatoire sera préjudiciable
pour tous les étudiants en littérature anglaise de Yale

« Il est temps pour la licence de littérature anglaise de décoloniser — et non pas diversifier — ses cours. Il est inadmissible qu’un étudiant de Yale voulant étudier la littérature anglaise ne lise que des auteurs blancs » écrivent les pétitionnaires. [Note : ceci est faux. Il existe des cours optionnels où l’on étudie des auteurs de couleur, voir par exemple ENGL 306 (Afro-américains), ENGL 352 (Asiatico-américains), etc.] Les élèves demandent l’abolition de l’étude des principaux auteurs anglais, pour « inclure des littératures en rapport avec le genre, la race, le capacitisme [Note : discrimination liée au handicap] et l’ethnicité ». « Une année passée autour d’une table de séminaire où les contributions littéraires des femmes, des personnes de couleur, des queer sont absentes sont néfastes pour tous les étudiants, peu importe leur identité », arguent les pétitionnaires qui parlent un peu vite pour tous les étudiants. S’ils insistent sur le fait que ce programme créerait « une culture spécialement hostile aux personnes de couleur », ils déclarent bien que le programme est nocif, néfaste (harmful) envers tous les étudiants. On aimerait bien en savoir plus sur les étranges raisons qui permettent aux pétiionnaires d’affirmer cela.

La pétition, qui aurait recueilli 160 signatures (la liste est anonyme), n’est pas du goût de tout le monde. « Je suis trop las de commenter de telles sottises », soupire Harold Bloom, un prestigieux professeur d’Humanités de Yale dans le Daily Beast. Kim Holmes, auteur conservateur a, quant à lui déclaré, dans le Washington Times : « Ce n’est pas seulement une offense au savoir, mais à l’idée même d’une éducation libérale. » « Ces gens ne sont pas intéressés par la diversité, mais par la conformité », déplore-t-il. « C’est un mouvement idéologique qui a pour but de fermer les gens à la grande richesse de savoir et de sagesse de la civilisation occidentale. »

Ironie du sort, les étudiants qui réclament un Yale plus « inclusif » intellectuellement ne semblent avoir aucun problème avec le manque patent de diversité politique à l’université Yale. Selon un article écrit en 2012 dans le Yale Daily News, 97 pour cent des contributions politiques des employés de Yale sont allées au Parti démocrate.

Chasse aux « mâles blancs européens morts »

La chasse aux « mâles blancs européens décédés » ne date pas d’hier. C’est une polémique qui revient régulièrement sur le tapis aux États-Unis, en particulier sur les campus américains où le « politiquement correct » règne en maître. L’impératif de « décolonisation » des savoirs universitaires ou de la culture tire ses origines des études dites « postcoloniales ». Née aux États-Unis dans les années 80 sous l’influence notable d’Edward Saïd, cette branche de la sociologie prétend déconstruire l’héritage culturel laissé par la colonisation pour donner une part plus visible aux minorités. En 1992 déjà, le professeur de littérature Bernard Knox avait pris la défense des « Plus anciens mâles blancs européens décédés » dans un livre du même nom où il plaidait pour la préservation des grands classiques.

Yale est à la pointe de ce combat censément antiraciste qui s’apparente à la police de la pensée. En décembre 2015, une professeur avait dû démissionner après avoir envoyé un courriel critiquant la position de l’université sur les déguisements d’Halloweeen.

Les petits Robespierre de Yale

Comme c’est le cas depuis des années, le comité des affaires interculturelles de Yale avait auparavant envoyé un courriel appelant les étudiants à faire preuve de discernement pour les costumes d’Halloween. Il est désormais de mauvais ton aux États-Unis d’arborer un visage noirci au charbon pour incarner un loup-garou, car cela pourrait être interprété comme un dénigrement des Noirs ; ou il est peu recommandé pour les blondes de se déguiser en Mulan ou de porter une coiffe à plumes, car les étudiants indiens américains ou chinois pourraient percevoir ces choix comme « l’appropriation d’une autre culture ». C’est dans ce contexte miné qu’Ericka Christakis a appelé dans son mail les étudiants « à juste détourner la tête » si quelque chose ne leur plaît pas, ou à exprimer leur désaccord. « Les universités américaines… deviennent de plus en plus des lieux de censure… Sommes-nous d’accord ? » écrit-elle. Des mots qui vont déclencher la tempête.

« Sentiment d’invisibilité »

Du coup, son mari est venu à la rencontre des « indignés » de Yale. Mais l’entretien dégénère. « Vous devez vous excuser ! » lance une étudiante qui hurle de plus en plus fort. « Non, je ne suis pas d’accord », répond Christakis, qui écoute avec une patience infinie. Il répète qu’il comprend « la souffrance » des étudiants de couleur, mais qu’il ne s’excusera pas. « Alors, qu’est-ce que vous foutez à ce poste ? » continue l’étudiante afro-américaine, perdant son sang-froid. « Votre boulot ne consiste pas à créer un débat intellectuel… Comment faites-vous pour dormir la nuit ? Vous êtes répugnant », conclut-elle. Scène stupéfiante. Est-on vraiment à l’université de Yale, ce haut lieu de culture ? L’étudiante ne sera ni renvoyée ni réprimandée. Des manifestations vont au contraire démarrer, pour demander la démission… des Christakis.
 
 


Quand Le Figaro s’est rendu sur place quelques jours plus tard, un calme trompeur plane sur Yale. En face de la bibliothèque Sterling, véritable cathédrale d’architecture néogothique, les étudiants s’attardent sur les bancs. Mais la plupart restent silencieux sur la fronde qui couve. Les rares qui parlent ne donnent pas leur nom et s’empressent de souligner à quel point ils se sentent « en phase » avec les revendications des « insurgés ». Ce qui frappe, c’est que leur langage est idéologique et codé. Ils parlent « racisme institutionnel », « privilèges blancs », « sentiment d’invisibilité ». Mais ils restent vagues sur tout exemple concret de racisme. Seul incident évoqué, en dehors du courriel : le fait qu’une étudiante noire aurait été laissée à la porte d’une soirée organisée par la fraternité Sigma Alpha Epsilon. Le videur aurait déclaré que seules « les filles blanches » étaient acceptées. La Fraternité a nié catégoriquement l’incident et rappelé que nombre de ses membres sont noirs. Mais le doute, véhiculé par les réseaux sociaux, persiste. Les étudiants sont également nombreux à penser que les Christakis devraient quitter Silliman, parce qu’ils n’ont pas « protégé » les sensibilités des jeunes dont ils ont la charge. « Ils ont profité de leur position de pouvoir », répètent-ils.

Zachary Young, 20 ans, qui préside une association dédiée à la libre parole, a recueilli 800 signatures pour défendre le couple. Membre du collège Silliman, cet étudiant se dit indigné de la manière dont Nicholas Christakis, « un libéral, très à l’écoute », a été traité : « Les étudiants disent être déstabilisés de le croiser à la salle de gym ! C’est puéril ! » « S’ils veulent se battre pour la justice sociale, qu’ils aillent voir les discriminations qui persistent dans les ghettos noirs de New Haven, à quelques kilomètres. Ils parlent du “privilège blanc”, mais ne voient-ils pas qu’ils font aussi partie des privilégiés ? » renchérit une étudiante étrangère qui taira son nom de peur d’être « lynchée » par ses pairs…

« Règne du politiquement correct »

Ces deux jeunes conservateurs — une rareté sur les campus — disent aussi « ne pas être surpris par la révolte » vu « le règne du politiquement correct ». Zach Young mentionne la vague récente d’annulations d’invitations de conférenciers jugés « non conformes », comme la musulmane laïque Ayaan Hirsi Ali ou la directrice du FMI, Christine Lagarde, au nom « du droit à ne pas être offensé ». « Je ne suis pas d’accord avec l’idée qu’il existe ici une oppression raciale systémique vis-à-vis des minorités. Cette université est certainement l’une des plus inclusives du pays », dit-il, notant en riant que les conservateurs sont peut-être les plus discriminés. L’avocat Floyd Abrams, ancien de Yale et spécialiste du premier amendement, estime qu’« il faut répondre au malaise des étudiants de couleur ». Mais il met en garde « contre la tendance grandissante à exiger des limitations à la liberté de parole, notamment dans les salles de classe ». « Exiger de mettre au rancart des œuvres intellectuelles majeures sous prétexte qu’elles pourraient offenser certains, c’est très dangereux. Si les Christakis étaient poussés à partir, ce serait un signe terrible envoyé par l’université. »

Yale cède et embauche davantage de professeurs afro-américains

Après avoir pris son temps, Yale a finalement refusé l’ultimatum étudiant et conforté les Christakis à leur poste. Acceptant en revanche d’autres revendications, comme l’embauche de davantage de professeurs afro-américains, la mise en place d’un soutien psychologique plus actif et de formations des enseignants aux questions de discrimination.

Cette navigation prudente traduit l’inquiétude des autorités, alors que les protestations se sont répandues comme une traînée de poudre à travers d’autres universités du pays, touchant plus d’une centaine de campus. Le président de l’université du Missouri a dû par exemple démissionner sous la pression d’associations étudiantes noires et de l’équipe de football universitaire, pour ne pas avoir eu une politique d’inclusion des minorités suffisamment « active » après les émeutes de Ferguson. La grève de la faim d’un étudiant inspiré par ces événements a visiblement joué un rôle déclencheur. Mais ce qui frappe, comme à Yale, c’est qu’aucun fait précis de discrimination n’a motivé la « révolte », juste des sentiments diffus d’isolement et la découverte d’une croix gammée dessinée avec des excréments dans des toilettes…

« Déconstruction du modèle occidental »

Signe du vent révolutionnaire qui souffle, un professeur « coupable » de ne pas avoir annulé un examen pendant les manifestations a failli être forcé à la démission pour avoir manqué d’« empathie »…

Rapporter à a police tout « discours haineux »  

L’administration évoque désormais la création de règles enjoignant aux étudiants de rapporter à la police tout « discours de haine » qu’ils pourraient entendre en classe. « Une mesure très dangereuse », dit l’avocat Floyd Abrams. À Claremont McKenna College, en Californie, la doyenne a dû quitter son poste parce qu’elle avait proposé de faire plus pour intégrer « ceux qui ne sont pas dans le moule CMC », une formule jugée… raciste ! Au prestigieux collège Amherst, les étudiants exigent de débaptiser l’établissement — qui doit son nom à un général britannique de l’époque prérévolutionnaire — au motif qu’il avait suggéré de combattre les Indiens avec des couvertures infectées. Ils ont aussi réclamé des « excuses de la direction » pour « l’héritage institutionnel de la suprématie blanche » ainsi que pour « l’hétérosexisme, le cissexisme, la xénophobie » et autres discriminations. À Princeton, un débat féroce a surgi à propos d’un panneau mural mettant en scène l’ancien président Woodrow Wilson, soudain décrété infréquentable en raison de son passé esclavagiste…

Nombre de voix conservatrices comme libérales soulignent en revanche que les griefs des étudiants semblent largement nourris de la revanche identitaire véhiculée par le corps enseignant « progressiste » qui a fait main basse sur les humanités dans les facultés, faisant des études critiques et de la « déconstruction du modèle occidental » sa doxa.

Des universités de moins en moins blanches 
 
Ce mouvement s’étend en même temps que la clientèle des universités américaines devient de moins en moins blanche. Les blancs sont ainsi désormais minoritaires à Yale (voir ci-dessous) alors qu’ils formaient encore 77,4 % de la population américaine en 2014. Et pourtant Yale n’est classé que n° 124 au palmarès de la diversité ethnique des universités américaines.
 
Diversité ethnique de Yale (étudiants, 1er degré)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« Les héritiers postmodernes des marxistes ont ressuscité le prisme dominant-dominé en remplaçant simplement les ouvriers par les minorités sexuelles ou raciales. Le but est resté le même : lire le monde comme une éternelle bataille entre l’homme blanc, colonialiste et machiste, et ceux qu’il aurait toujours et seulement opprimés », regrettait ce printemps le professeur de théorie politique de l’université de Georgetown Joshua Mitchell. En écho à sa préoccupation, d’autres intellectuels s’inquiètent d’une révolution « culturelle » si préoccupée de diversité qu’elle annihile tout espoir de créer un socle commun entre communautés. Ainsi le New York Times rapporte-t-il la contre-attaque des anciens d’Amherst, qui se sont vigoureusement opposés en interne au changement de nom de leur alma mater. « Nous stérilisons l’histoire en éliminant les anciennes mascottes, a noté William Scott, diplômé de 1979, sur un site internet des anciens étudiants. C’est comme de brûler les livres. »

Nous assistons à la révolte de « petits Robespierre », avertit le Wall Street Journal. Clairement, la révolution culturelle des plus jeunes et leur tendance à la victimisation systématique commence à inquiéter les aînés.

Voir aussi

Des universités politiquement correctes qui doivent « protéger » leurs étudiants


Canada — Liberté d’expression et d’opinion menacée dans les universités

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Ten Fascinating Theories Regarding The Ancient Sea Peoples

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Ten Fascinating Theories Regarding The Ancient Sea Peoples

Benjamin Welton 

Ex: http://www.listverse.com

Between 1276 and 1178 BC, a confederation of pirates known collectively as the Sea Peoples terrorized the coastal cities and civilizations of the eastern Mediterranean. For the most part, these pirates, who were the Bronze Age precursors to the Vikings of Scandinavia, preyed upon Egypt, which at that time was in its New Kingdom period.

What followed was a series of destructive raids that culminated in two major battles—the Battle of Djahy and the Battle of the Delta. The former, a land battle, was won by the army of Pharaoh Ramses III. The latter, a naval battle, not only repulsed one of the last major invasions by the Sea Peoples but may very well have saved ancient Egyptian civilization.

Despite their important role in history and the widely held notion that they were responsible for the Late Bronze Age Collapse, a near-catastrophic decline in civilization throughout the Aegean and eastern Mediterranean, the Sea Peoples remain the subject of controversy.

Although there are many areas of consensus, some historians and archaeologists continue to discover new interpretations. The following 10 theories present a spectrum of the many different theories regarding the Sea Peoples.

10 The Philistines

Depicted as the archvillains of the ancient Israelites in the Old Testament, the Philistines settled the southern coast of Israel (which today includes the Gaza Strip). After establishing settlements, the Philistines formed a confederation of city-states that included Gaza, Ashkelon, Ashdod, Gath, and Ekron.

The Philistines came into conflict with the Israelites once they started expanding their power beyond their coastal domains. Because of this conflict, the Israelites not only demonized the Philistines but made actual demons out of their gods, including the fish god Dagon. Elsewhere in the Bible, the Philistines were synthesized in the form of the giant Goliath, a proud, loutish warrior who is bested by the small and humble fighter David.

Outside of the Bible, the Philistines are mentioned in several Syrian, Phoenician, and Egyptian letters. While it is generally considered that the Philistines were a group of Sea Peoples who settled the area, not everyone agrees on their exact origins.

One of the more common theories is that the Philistines were originally from the Aegean Sea region, with many more people claiming that the Philistines were Mycenaean Greeks. Archaeological digs near the ancient Philistine city of Gath uncovered pieces of pottery that bear close similarities to ancient Greek objects. Furthermore, a red-and-black ceramic bear taken from one of the excavations almost certainly points to the influence of the Mycenaean culture.

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9 The Sardinian Connection

In the Medinet Habu, a mortuary temple dedicated to Ramses III, there is carved into the stone the most famous depiction of the Sea Peoples. Showing several battles, the relief closely identifies the Sea Peoples with several different types of headwear.

The most striking group is depicted wearing horned helmets. It is commonly believed that these fighters belong to the Sherden, one of nine groups named by Egyptian records. Again, because the ancient Egyptians were mostly interested in fighting and defeating the Sea Peoples, they did not keep detailed records concerning their origins.

However, several researchers have concluded that the Sherden people were from Sardinia. Specifically, the Sherden are considered part of the island’s Nuragic civilization, a little-known civilization that left behind numerous stone sites, including towers, houses, and burial complexes. The Nuragic people (so named because of their stone structures, or “nuraghe”) also left behind statues, including Bronze Age figurines showing Sardinian warriors wearing horned helmets.

8 The Sicilian Connection

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Photo credit: Soprani

Following the age of the Sea Peoples, the island of Sicily was divided between three major tribes—the Elymians, the Sicani, and the Siculi (sometimes referred to as the Sicels). While the Sicani were indigenous to the island, the Elymians are believed to have originally come from Asia Minor and had deep connections to the Greek city-states of the Aegean Sea.

The Sicels, on the other hand, were likely an Italic tribe from the mainland. All three tribes may have connections to the Sea Peoples, but it is believed that marauders from Sicily were part of the invasions by the Sea Peoples. Specifically, these Sicilian pirates were called the Shekelesh by the Egyptians.

For their part, the later Greek conquerors of ancient Sicily believed that the Sicels had fled to Troy after being defeated by the Egyptians. From there, they traveled to southern Italy and finally to Sicily. Modern historians seem to corroborate this belief that the Sicels and the Elymians were both defeated members of the Sea Peoples confederation who found shelter in Sicily.

7 The Etruscans

Few European civilizations remain as mysterious as the Etruscans. These inhabitants of northern and central Italy left behind a still mostly indecipherable alphabet and language, thereby forcing historians to rely for further information on Roman records as well as the colorful tombs that the Etruscans built for one another. The question of Etruscan origins is far from new because the ancient Greeks pondered the issue themselves.

While some ancient Greeks believed that the Etruscans were related to the Pelasgians, an Aegean tribe who spoke a dialect of Mycenaean Greek, Dionysius of Halicarnassus claimed that the Etruscans were in fact the native inhabitants of Italy. The most often repeated assertion comes from Herodotus, however. Herodotus (and later Virgil) believed that the Etruscans came from the Anatolian region of Lydia and were led to Italy by King Tyrrhenus.

Interestingly enough, one of the Sea Peoples were the Teresh, whom some ancient historians also called the Tyrrhenians. According to this theory, the forefathers of the Etruscans were originally Greek pirates who sacked and settled Lydia before being pushed out of Anatolia by a famine. This origin might explain the similarities between Etruscan and Greek religions.

6 Connection To The Balkans

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Photo credit: Bratislav

While most of the Sea Peoples came from either the Aegean or the wider Mediterranean, many historians argue that groups from the Adriatic Sea also joined the migration. Specifically, Austrian historian Fritz Schachermeyr asserted in 1982 that the Sherden and Shekelesh were originally from the Adriatic and had connections to the ancient Illyrians.

Today, little is known about the Illyrians besides the fact that they were a tribal confederation that ruled much of modern-day Croatia, Slovenia, Montenegro, Bosnia, Serbia, and Albania. Furthermore, it is also believed that certain Illyrian tribes settled the Italian peninsula and intermixed with local Italic tribes. Recently, two researchers with Vienna University dispelled another notion about the Illyrians—that their language directly influenced modern Albanian.

Although Schachermeyr’s theory is not commonly held among students of the Sea Peoples, there are those who continue to believe that a famine in the Balkans drove several tribes, including the Illyrians, to migrate over land and over water.

5 The Battle Of Troy

The Battle of Troy is the heart of The Iliad, one of the Western world’s oldest works of literature. The epic poem describes the protracted siege of Troy by several armies representing the many different tribes of Greece. Three of these tribes—the Danoi, the Teucrians, and the Achaeans—may have participated in the Sea Peoples invasions.

In the Great Karnak Inscription and the Merneptah Stele, these Greek tribes are called the Denyen, the Tjeker, and the Ekwesh, respectively. However, none of this is set in stone, even though the Aegean region certainly provided a majority of the pirates involved in the Sea Peoples confederation.

Insofar as the Trojan War is concerned, many believed that Homer’s poem was a fictional rendering of a real confrontation between a Greek confederation and the native inhabitants of Troy (who may be the ancestors of the Etruscans). Tantalizingly, the Tawagalawa letter, which was written by an unnamed Hittite king (generally believed to be Hattusili III) to the king of Ahhiyawa (an ancient Anatolia kingdom just south of Troy), speaks of an incident involving Wilusa.

Specifically, the letter tells of a recent war between the Hittites and Ahhiyawa over Wilusa. Many believe that Wilusa, which belonged to the kingdom of Arzawa, was the Hittite name for Troy while Ahhiyawa was the name the Hittites gave to the Mycenaean Greek civilization of Asia Minor. This isn’t mere speculation because archaeological evidence recovered from western Turkey certainly points to the fact that Bronze Age Greeks developed city-states not far from lands claimed by the Hittites.

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4 The Minoan Connection

Although a majority of the Sea Peoples may have come from the Greek mainland, it has been speculated that the island of Crete, which was then home to the powerful Minoan civilization, also produced raiders who participated in the conquests of the Sea Peoples. At times, Crete has been connected to the Tjeker and Peleset peoples, both of whom were lumped in with the Sea Peoples confederation by ancient Egyptian authors.

Prior to the Late Bronze Age Collapse, the Minoans traded widely with the Egyptians and the civilizations of the Levant. Furthermore, in the Amarna Letters, Crete, which is called Caphtor, is included as one of the great regional powers that suffered under the constant attacks of the Sea Peoples. That being said, Minoan pirates, along with Mycenaean colonists who had settled both Crete and Cyprus, may have joined the Sea Peoples to capture livestock, booty, and slaves.

3 The Dorian Invasion

Although it has been argued that the Sea Peoples undertook their voyages for plunder, some historians have claimed that the Sea Peoples were fleeing from invasions in their own homelands.

Regarding Mycenaean Greece, Carl Blegen of the University of Cincinnati proposed the idea that the Greek people of the central coast were forced to flee their homes due to the Dorian invasion from the mountainous south. While most contend that the various Mycenaean city-states collapsed due to natural disasters, there are many who still contend that Mycenaean Greeks fled burning city-states and joined the Sea Peoples confederation to find new homes.

The entire concept of the Dorian invasion comes from ancient Greek legend, specifically the Heracleidae, or the sons of Hercules. In the story, the exiled descendants of Hercules, who had been promised all of Greece, started a war to recapture their father’s lost land.

From this, certain historians proposed a theory concerning the successful conquest of Mycenaean Greece by Greek-speaking tribes from Laconia. Accordingly, Doric Greek, which was spoken by the inhabitants of Sparta and Pylos, became the ruling language of post-Mycenaean Greece, better known as the Greek Dark Age.

There are many problems with this theory, especially considering the dearth of archaeological evidence supporting it. But it does offer an interesting answer as to why the once-powerful city-states of Mycenaean Greece collapsed.

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2 A Greater Indo-European East

Considering that most of the Sea Peoples came from Europe, it has been proposed that their incursions into the eastern Mediterranean form a sort of Indo-European migration period. Although it is not certain, it is likely that most of the Sea Peoples spoke different Indo-European languages, from Mycenaean Greek to the various Italic languages of Italy and Sicily.

Similarly, the degree to which the Sea Peoples created permanent settlements in the eastern Mediterranean is in dispute, but they were likely joined by a concurrent land migration coming from both Europe and Asia Minor. Some have proposed the dubious theory that “Land Peoples” from as far north as the Carpathian Mountains joined this migration, while others have noticed that the Lukka, one of the named Sea Peoples, seem similar to the Lydians or Luwians, two Indo-European peoples from western and central Asia Minor.

Indeed, the Anatolian kingdom of Kizzuwatna, which is today located in southwestern Turkey, may have included settlers from both Phoenicia and Mycenaean Greece. Furthermore, Hittite records may point to some Indo-European migrations predating the Sea Peoples, such as the conquests of Attarsiya, a Mycenaean Greek general who not only helped to establish the Greek kingdom of Ahhiya but also invaded Cyprus and various Hittite vassal states, including Arzawa.

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1 Outsized Influence On Greek Mythology

As previously mentioned, some scholars believe that The Iliad recalls an ancient war between the Mycenaean Greek state of Ahhiyawa and the Hittite Empire. Similarly, The Odyssey details the attempts of the Greek general Odysseus to return to the island of Ithaca after serving in the Trojan War. Although these are the most famous examples of Greek legends dealing with the eastern Mediterranean, other legends point to a possible Greek memory of settlement in the Near East.

For instance, the story of Zeus, the chief god of the Olympians, and his battle with the monster Typhon likely comes from Cilicia, a kingdom in southern Anatolia controlled by the Hittites. Before the collapse of Mycenae, Greeks settled Cilicia in large numbers. From there, the Greeks absorbed Hittite and Cilician legends, including the story of a sea dragon defeated by a thunder god.

The Greek story of Teucer, one of the heroes of the Trojan War, similarly showcases a familiarity with the ancient Near East. It is said that Teucer and his men settled Crete and Cyprus and then set out on many voyages that took them through Canaan and Phoenician cities such as Sidon. It is possible that the story of Teucer, as well as other stories concerning the travels of Greek heroes following the Trojan War, may be parables about Mycenaean Greek settlement in the Near East during the age of the Sea Peoples.

Benjamin Welton is a freelance writer based in Boston. His work has appeared in The Weekly Standard, The Atlantic, Listverse, Metal Injection, and other publications. He currently blogs at literarytrebuchet.blogspot.com.

Die Rache der Arbeiter

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Die Rache der Arbeiter

Rechtspopulismus Wie ticken die Arbeiter, die europaweit als rechtsextremes Wahlklientel von sich hören lassen? Didier Eribon, selbst Arbeiterkind, schrieb ein faszinierendes Buch darüber

Ein Blog-Beitrag von Freitag-Community-Mitglied Johnny H. Van Hove

Ex: https://www.freitag.de

ruckher.PNGIn Österreich wählten 86% der Arbeiter den rechtsextremen Bundespräsidentschaftskandidaten Norbert Hofer. In Frankreich, Belgien, den Niederlanden und Deutschland heißen die populären rechten Kandidaten Le Pen, Dewinter, Wilders und Petry. Warum werden sie so häufig von der Arbeiterschaft unterstützt? Eribons Rückkehr nach Reims – ein Buch aus dem Jahr 2009, das nun in der hervorragenden Übersetzung von Tobias Haberkorn auf Deutsch vorliegt –, bietet sowohl eine biographische wie auch eine politische Auseinandersetzung mit der französischen Arbeiterklasse und wandelt dabei kontinuierlich und scharfsinnig auf den Spuren ihrer gesellschaftspolitischen Umbrüche: Von Kommunisten hin zu Front National-Anhängern.

Die Ausgangslage des Buches ist ein persönliches Drama. Als sein Vater stirbt, ist Eribon nach jahrzehntelangem selbstgewählten Exil gezwungen, das alte Arbeiterviertel in der Nähe von Reims zu besuchen. Den Ort hatte der Soziologe als Jugendlicher mit voller Überzeugung für Paris eingetauscht. Die Rückkehr in die Provinz löste bei Eribon eine „Umkehr, eine Rückbesinnung, ein Wiedersehen mit einem ebenso konservierten wie negierten Selbst“ aus. Was auf den ersten Blick in eine psychologische Nabelschau über eine „Gegend seiner selbst“ abzudriften droht, mündet im Gegenteil in eine vielschichtige, wundervoll kritische Reflexion über den Einfluss der sozialen Welt auf die Subjektkonstitution sowie über die konkrete politische Entwicklung und Lage der Arbeiterschaft innerhalb der französischen Gesellschaft.

Gegen die Massenoligarchie

Anhand seiner Rückkehr fragt der Autor, welchen Anteil die „offizielle Linke“ an der Tatsache trägt, dass seine Familie nun das Front National wählt, während sie in seiner ganzen Kindheit die Kommunisten unterstützten. Das Versagen der Linken sei ein wichtiger Teil der Antwort, besonders das der Parti Socialiste. Erst leugneten die Sozialdemokraten die Existenz von Klassen und sozio-ökonomischer Unterdrückung, die zunehmend durch das Konzept der individuellen Verantwortung im politischen Diskurs abgelöst wurden. Daraufhin schrieb sich die Partei gänzlich in das Projekt des Sozialabbaus ein – eine Politik, die bis heute konsequent verfolgt werde.

Radikale linke Kreise, wiederum, die sich vehement gegen die Sozialdemokratie wehrten, reduzierten Arbeiterinnen und Arbeiter all zu häufig auf politische Chiffren. Linke Intellektuelle betteten sie in hoch komplexe Theoretisierungen ein, mit dem Ergebnis, dass die historische Arbeiterbewegung lediglich mit ihren Kämpfen und Traditionen erhalten bleibe; die individuellen ArbeiterInnen hingegen – die Tatsache, dass sie „existieren, dass die leben, dass sie etwas denken und wollen“ – verschwanden zunehmend. Es ist sicherlich kein Zufall, dass Eribons Beschäftigung mit linker Klassentheorie zur endgültigen Befremdung gegenüber seinen Eltern führt, deren Verständnis von linker Politik eher pragmatischer Natur war und das sich fast ausschließlich an lokalen Alltagsproblemen orientierte. Nicht ohne Bedauern gibt der Autor zu: „Mein jugendlicher Marxismus war also ein Instrument meiner eigenen sozialen Desidentifikation. Ich glorifizierte die Arbeiterklasse, um mich leichter von den realen Arbeitern abgrenzen zu können.“

Eribon geht gnadenlos kritisch mit den französischen Salonsozialisten ins Gericht. Auch wenn er manchmal zu pessimistischen Verallgemeinerungen über die anti-linke Stimmung vieler Arbeiter und Arbeiterinnen neigt, gibt ihm die politische Realität zunehmend recht: Die linke Wählerschaft läuft heute scharenweise zum rechtspopulistischen Klassenfeind über. Sie tue das primär aus Notwehr und Opposition gegenüber der dominanten Massenoligarchie, wie Emmanuel Todd die Klassen oberhalb der traditionellen Arbeiterklasse in seinem sehr lesenswerten Buch Wer ist Charlie? nennt, die ihr akzeptables Bildungsniveau und Einkommen auf Kosten der populären Schichten durchsetze. Ein weiterer Grund ist, so führt Eribon an, dass die Arbeiterklasse keineswegs dazu prädestiniert sei, links oder progressiv zu wählen: Ein Denkfehler, der bis heute unter vielen Linken herrsche. Am Ende seien Rechtspopulisten in erster Linie sehr erfolgreiche Einfänger und Verstärker der negativen Passionen der Arbeiterklasse, die im Kontext ihrer zunehmend schwierigen sozio-ökonomischen Lage entstehen. Dieser Umstand wird besonders vor dem Hintergrund Eribons eigener Familiengeschichte deutlich.

retour_a_reims_livre.jpgUnterwerfung als Rettung

Eribon zeigt sich als ein differenzierter Chronist seiner Familiengeschichte, die er harsch und liebevoll wiedergibt und durch den sozio-politischen Fleischwolf zieht. Seine Eltern, Fabrikarbeiter mit homophoben und rassistischen Tendenzen, lebten vor den Augen ihrer Kinder einen hysterischen „Ehewahnsinn“ aus. Dadurch verkörpern sie, so verlautbart der Autor, nichts weniger als „eine Art negatives soziales Modell“. Besonders auf den Vater treffe das zu, dessen Aggressionen, psychotisches Gehabe und alkoholische Ausbrüche nichtsdestotrotz vom Autoren empathisch reflektiert werden. Unerbittlich und ehrlich sind Eribons Geschichten, und dennoch wird die Leserschaft nicht zum Voyeur einer Geschichte eines Selbsthassers gemacht. Dafür ist Eribons Gangart einfach zu analytisch, auch wenn die Geschichte eine persönliche ist.

Das Leitthema des biographischen Narratives ist die Zerrissenheit, die Persönlichkeitsspaltung, das doppelte Bewusstsein des Arbeiterkindes. Durch einen Filter aus literarischen, theoretischen und politischen Referenzen wird dieser Umstand bestechend aufgearbeitet. Der Autor ist kein politischer Held, so viel wird deutlich, sondern ein Mensch aus Fleisch und Blut, der versucht zu überleben und etwas aus dem zu machen, was man aus ihm gemacht hat. Vermenschlichung ist ein sorgfältig erzeugter Effekt, der sich im ganzen Buch manifestiert. Auch in der Frage, warum ausgerechnet er den Bildungs- und Berufsaufstieg geschafft hat (Eribon ist zur Zeit Professor an der Universität von Amiens), trotz seines eingetrichterten Sarkasmus', seiner Verachtung gegenüber bürgerlichen Selbstverständlichkeiten und seiner oppositionellen Haltung? Seine persönliche Antwort: Entweder konnte er seinen widerspenstigen Reflexen freien Lauf lassen, und riskierte damit potentiell eine sinnvolle berufliche Karriere, oder er musste sich dem Wertekanon, der Redeweise und den Argumentationsmustern der Bürgerlichen beugen und anpassen. „Widerstand hätte meine Niederlage bedeutet. Unterwerfung war meine Rettung“, schreibt der Autor folgerichtig.

Die Rückkehr zur Arbeiterklasse muss erfolgen, so Eribon, aber es werde ein steiniger Weg. Dieses Buch ist ein wichtiger Schritt, indem es zu radikaler Selbstkritik und - Reflexion aufruft. Gleichzeitig errichtet es ein literarisches Monument für die Ursprungsklasse – ambivalent, deprimierend, hoffnungsvoll, nachdenklich und menschlich. Wie die Arbeiterklasse selbst, kurzum.

Rückkehr nach Reims Didier Eribon Suhrkamp 2016, 240S., 18€

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