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mardi, 21 février 2017

Jornadas Schmitt - Teología y secularización

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Jornadas Schmitt - Teología y secularización

Jornadas Actualidad de Carl Schmitt a 30 años de su muerte.
Universidad de Buenos Aires, 18 a 20 de noviembre de 2015.

Panel Teología y secularización
19 de noviembre de 2015.

Borovinsky, Tomás (IIGG/FSOC, UBA)

Schmitt: secularización, crítica y crisis.

Ludueña, Fabián (IIGG/FSOC, UBA)

El problema de la arché. Una arqueología teológica del decisionismo schmittiano.

Naishtat, Francisco (IIGG/FSOC, UBA)

Teología y secularización en Schmitt y Benjamin: las lecturas de Taubes, Agamben y Cohen-Lévinas.

Taub, Emmanuel (IIGG/FSOC, UBA)

Tierra y Mar. La reflexión sobre la cuestión bíblica en Schmitt.


Coordina: Agustín Volco (IIGG/FSOC, UBA).

Conférence annuelle de Sécurité: Trump fait arrière toute

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Conférence annuelle de Sécurité: Trump fait arrière toute

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Cette conférence se tient à Munich du 17 au 19 Février. Même si le compte-rendu complet des débats n'est pas encore disponible à la date où cet article est écrit, les participants ont enregistré un recul radical de la diplomatie américaine concernant le désir précédemment annoncé de Donald Trump de se rapprocher de Moscou et de prendre ses distances vis-à-vis de l'Otan.
 
La conférence a rassemblé plus de 500 décideurs provenant du monde entier, 25 chefs d'Etat et de gouvernement, 80 ministres des affaires étrangères et de la défense. Si Donald Trump n'y a pas personnellement participé, les Etats-Unis y ont envoyé d''importantes délégations provenant de l'Administration et du Congrès. L'objet en a été, comme pour les précédentes, de discuter des enjeux internationaux de sécurité. Classiquement, parmi ces menaces, est évoquée celle que « fait peser la Russie sur la paix du monde ». La conférence a toujours été, en effet, d'esprit atlantiste et anti-russe. Celle de février 2017 n'a pas dérogé à la règle.

La délégation américaine était très attendue. Allait-elle faire entendre un son un peu discordant. Il n'en a rien été. Le secrétaire de la défense James “Mad Dog” Mattis a rassuré les « occidentaux », et notamment les Européens. Il a dénoncé la présence d'un « arc d'instabilité » s'étant établie à la périphérie de l'Otan et au delà, soit le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Même s'il n'a pas clairement désigner les responsables de cet arc d'instabilité, chacun a compris qu'il s'agissait de la Russie et de l'Iran.

Il a ajouté que la sécurité de l'Amérique est en permanence attachée à celle de l'Europe. Par ailleurs, il a reconnu avoir un « grand respect » pour le leadership allemand en Europe. Il s'est inscrit ainsi en contradiction avec les affirmations précédentes de Trump dénonçant l'Otan comme obsolète et demandant à ses membres d'accroitre sensiblement leur contribution. Trump avait par ailleurs précédemment présenté l'Union européenne comme un « consortium » au service des intérêts allemands.

Dans la suite de la démission forcée du conseiller à la Sécurité Michael Flynn, suspecté d'intelligence avec la Russie, Mattis à Munich et parallèlement le secrétaire d'Etat Tillerson au sommet du G2 qui s'était précédemment tenu à Bonn, ont indiqué que Washington n'envisageait aucune perspective de rapprochement significatif avec Moscou. Les Etats-Unis d'ailleurs n'ont en rien ralenti le déploiement des 4.000 hommes s'ajoutant aux forces de l'Otan à la frontière de la Russie.

Concernant le Moyen Orient, Tillerson a précisé à ses homologues français, britannique, saoudien et turc qu'aucune coopération avec la Russie ne serait envisageable tant que celle-ci ne se distancierait pas de Bashar al Assad et continuait à l'aider dans sa lutte contre les prétendus « rebelles modérés » soutenus par eux. Ceci serait évidemment totalement envisageable par Moscou, pour qui l'alliance avec Damas est un incontournable géostratégique.

Parallèlement, l'ultra-néoconservateur sénateur John McCain, présent à Munich, s'est fait remarquer par une mise en cause radicale des positions précédemment affichées vis à vis de la Russie par Flynn, Mattis, John Kelly et le vice-Président Mike Pence. Il a salué leur retour à plus de raison.

Cette conférence de Munich met en lumière aux yeux du monde l'incapacité où se trouve désormais Donald Trump de définir et maintenir une position diplomatique quelque peu différente et moins catastrophique que celle jusqu'ici soutenue par Obama. Faut-il y voir le fait qu'il cède consciencieusement et par intérêt aux forces bellicistes bipartisanes qui avaient soutenu Obama et Hillary Clinton? Faut-il y voir, comme beaucoup le disent, une nouvelle preuve de son incapacité à gérer des dossiers complexes et à résister à tous ceux, y compris parmi ses ministres, qui veulent le voir rentrer dans le rang?

Références

https://www.securityconference.de/en/

https://www.securityconference.de/en/news/article/what-is...

lundi, 20 février 2017

Äthiopiens Kaiser alliierte sich mit den Deutschen im Ersten Weltkrieg

Äthiopien liegt in Afrika. So viel werden wohl die meisten Menschen noch über das Land wissen. Weniger bekannt ist, dass die Nation Äthiopien die einzige afrikanische Nation war, welche sich erfolgreich gegen westliche Kolonialisierung zur Wehr setzen konnte. Über Jahrhunderte weg schmiedete Äthiopien als souveräner Staat Allianzen, schützte sich mit einer verhältnismäßig starken Armee und unterhielt enge Beziehungen zur orthodoxen und katholischen Kirche in Europa. Es ist eines der ältesten christlichen Länder dieser Erde und hat eine lange Geschichte, die auch in der Bibel Erwähnung findet. Dort bekannter als Abyssinien, welches zeitweise Kriege mit Ägypten führte. Die äthiopische Bibel ist womöglich die älteste Bibelübersetzung in einer nicht-europäischen Sprache. Und interessant ist, dass Äthiopien immer schon ein Vielvölkerstaat war. Multiethnisch, multikulturell und multireligiös. Muslime, Christen, Juden und heute über 80 verschiedene Sprachen/Dialekte.  Das ethnische Bild ist gemischt und die Einschläge aus Nordafrika, Arabien und dem Orient generell geben den Äthiopiern doch ein recht markantes Aussehen. Ähnlich den Nachbarnationen Eritrea und Somalia. Hungersnöte plagten das Land in den letzten Jahrzehnten immer wieder. Dabei war Äthiopien lange Zeit der Brotkorb Afrikas.

Aber wussten Sie, dass Äthiopien eine Nebenrolle im Ersten Weltkrieg spielte? Tatsächlich befand sich das Land damals im Tumult. Es ging um Erbfolge, Streitigkeiten im Königshaus und die Frage, auf welche Seite sich das unabhängige Königreich stellen sollte. Sowohl die Briten, als auch die Deutschen und Türken umwarben das afrikanische Reich.

Der deutsche Botschafter in Addis Abeba war der Mann, der dem äthiopischen (semi-legitimen) Kaiser Iyasu V. gut zuredete und ihm versprach, dass man das Königreich vor dem Kolonialismus der Briten, Franzosen und Italiener schützen würde. Ob das letztendlich stimmt, kann man anzweifeln. Aber Iyasu V. nickte im Laufe des Krieges nach 1916 deutlich den Deutschen zu. Deutschland garantierte den Äthiopiern im Gegenzug für ihre militärische Hilfe bei einem türkisch/deutschem  Angriff auf den von den Briten kontrollierten Suez Kanal, dass das Deutsche Reich die von Äthiopien gemachten Landgewinne anerkennen würde. Propagandablätter sollen zu dieser Zeit auch den Dschihad gegenüber den Briten ausgerufen haben. Die Nähe von Iyasu zum Islam war auch einer der Gründe, warum es mit seiner Herrschaft bald vorbei war.

Zu dem gemeinsamen Angriff kam es nicht. Im Oktober 1916 besiegte die Thronrivalin Zauditu die Loyalisten von Iyasu und verjagte das deutschenfreundliche Regime aus dem Land.  Die Orthodoxe Kirche Äthiopiens führte gegenüber Iyasu eine Exkommunikation durch und rekonstituierte eine christliche Identität als Leitbild Äthiopiens. Heute macht sich der Einfluss der Salafisten aus Arabien in Äthiopien breit und versucht in den traditionellen Sufi Gemeinden Fuß zu fassen, die von den Islamisten als unrein und ketzerisch bezeichnet werden. Denn der Einfluss der heidnischen Naturreligionen ist bei allen Religionen Äthiopiens groß, während Christen, Muslime und Juden dort religionenübergreifend auch die Feste des jeweils anderen Feiern können.  Die Wahhabisten kommen auch nach Äthiopien, wo über ein Drittel der Bevölkerung muslimisch ist und die uralte Frage aufkommt, wo die Identität des Landes liegen soll.

Im Jahr 1855 sandte die Sankt Chrischona-Pilgermission Handwerker und Missionare nach Äthiopien. Auch zu Zeiten des Deutschen Kaiserreiches kamen einige Deutsche hinunter, wo sie sich in meist christlichen Missionen betätigten.

Henry de Montherlant: Tiermenschen

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Henry de Montherlant: Tiermenschen

 
Vor 90 Jahren erschien Henry de Montherlants Klassiker „Tiermenschen“ über den adligen Alban, der in den spanischen Stierkampf zu Beginn des 20. Jahrhunderts eintaucht.

Es gibt kaum eine Tradition, die heute stärker kritisiert, verachtet und bekämpft wird, als der Stierkampf. Die blutige Tötung eines Stieres mutet als archaisches Überbleibsel einer vergangenen Zeit an – gerade aus mitteleuropäischer Sicht. Der typische Stierkampf existiert so nur noch in Spanien, einigen ehemaligen Kolonien und im Süden Frankreichs. Doch auch in Spanien tobt ein moralischer Kampf um den „corrida de toros“. Vor einigen Jahren wurde in der Provinz Katalonien der Stierkampf gesetzlich verboten. Im Oktober 2016 kassierte diesen Beschluss das spanische Verfassungsgericht jedoch wieder. Nach mehrjähriger Abstinenz dürfen wieder Stierkämpfe veranstaltet werden.

Emotionale Tradition gegen rationale Postmoderne

Doch auch in anderen Gefilden kämpft die Tradition gegen die rationale Postmoderne .Kirchen, Glaube, Nation, Gefühl, Schönheit, Eros. Das sind alles Kategorien, die nicht gemessen und nicht gekauft werden können und rücken deshalb ins Hintertreffen. Die wenigsten Leute verstehen die Anhänger solcher Paradigmen, belächeln und hassen sie. Und wenn dabei noch Blut fließt, ein Tier, das größer als eine Mücke ist, sein Leben lässt, ist es mit der Toleranz schnell vorbei. Der Tierschutz wird auf den Plan gerufen und verstärkt das Unverständnis gegenüber einer Tradition mit ideologischer Aufladung.

Henry de Montherlant (1895-1972) verfasste 1926 den Roman Tiermenschen mit autobiographischen Zügen über die Erlebnisse des jungen adligen Albans, der aus dem wohlbehüteten, aber langweiligen Frankreich in die andalusische Welt der Stierkämpfe aufbricht,  um … Ja, warum eigentlich? Die Motivation des jungen Helden ist so vielschichtig und unerklärlich, und doch zieht sie ihn mit stählernem Zwang in den Staub der Arena zu seinen geliebten Stieren. Nur wenige Autoren schaffen es, eine andere Zeit und eine fremde Welt so unglaublich nah und vollkommen plausibel erscheinen zu lassen, dass der Kampf gegen den „Bösen Engel“, einen tückischen und unberechenbaren Kampfstier, die logische Konsequenz für den unerfahrenen, aber ehrenhaften Alban bedeutet.

Nach der Anti-Stierkampf-Demo geht’s zu Burger King

Das gesamte Buch arbeitet auf diese mystische und religiöse Katharsis hin, die dem Leser die Bedeutung des Stierkampfes immer klarer hervortreten lässt, bis man sich wünscht auch an diesen Spektakeln teilzunehmen. Die greifbare Spannung des Finales des Buches ist von unvorstellbarer Brillanz. Man vermutet, dass der Autor Montherlant an den Corridas selbst teilgenommen haben muss, um diese Fülle von Emotionen und Gedanken zu schreiben und dem Leser plausibel erscheinen zu lassen. Auch auf die Vorbehalte vieler Stierkampfgegner geht Montherlant in seinem Buch ein und lässt seinen Helden vieles erklären. Zwar kann er einem Außenstehenden nicht den „Sinn“ der Corridas erklären, da man diesen fühlen müsse, doch ist die Kritik vieler Gegner heuchlerisch, wie Alban ausführt:

„Welche Partei findet heute bei uns das Gemetzel der Stierkämpfe skandalös? Die gleiche, die mit allen Mitteln die eine Hälfte der Nation zum Gemetzel der anderen aufstachelt. […] Sie erhebt Protest gegen den Pferdemord in der Arena, aber sie würden nicht protestieren, wenn man in der Arena Andersdenkende vor die Hörner schicken würde.“

Auch das Leben eines Kampfstieres ist alles anders als schrecklich. Früher, wie auch heute, sind die meisten Kampfstiere schon einige Jahre alt, bevor sie in die Arena gebracht werden. In ihrem Leben vor dem Stierkampf bewegen sie sich frei über das spanische Land, da Zäune oder Ställe sie ihrer Fähigkeiten als gute Kampfstiere berauben würden. Ein derartiges Leben, mit einem anschließenden Kampf, sollte jeder Massentierhaltung vorzuziehen sein. Doch betrachten Kritiker und Aktivisten nur das blutige Finale und lassen nicht weiter mit sich reden. Meist sind es diejenigen, die nach der Stierkampf-Demo noch schnell bei Burger King vorbeischauen.

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Urinstinkt und große Literatur

Zurück zu Albans Erlebnissen auf dem Weg zu seinem großen Kampf. Auch die Liebe zu Soledad, der Tochter des ebenfalls adligen Stierzüchters, gerät im Hinblick auf den spirituellen Zweikampf immer weiter ins Hintertreffen und sinkt in die Bedeutungslosigkeit. Sie, die Alban an seiner Ehre packte und ihn zwang gegen den „Bösen Engel“ zu kämpfen, wird im Zeichen Albans Bestimmung nicht einmal mehr bedacht, geschweige denn in das Ende des Buches einbezogen. Der junge Held hat mehr erlebt und gelernt, als sich weiterhin von dieser verzogenen Frau abhängig zu machen.

Dieser Urinstinkt, der Alban etwas Größeres, Spiritistisches erkennen lässt, ist Balsam auf die geschundene Leserseele, die in den letzten Jahren immer mehr von belangloserer Literatur geplagt wurde. Die zeitgenössischen Bücher à la Darm mit Charme, Feuchtgebiete oder dem restlichen Gewäsch drittklassiger Schreiber, die das 21. Jahrhundert nur noch durch Tabubrüche und feminisierte Lebensgeschichten entwürdigen, verlieren im Wettkampf mit Montherlants staubigen Stierabenteuer gänzlich an Wert.

Männlichkeitsideale und Gesellschaftskritik

Spannend ist ebenfalls das Gesellschaftsbild während der Auflösungserscheinungen des alten, snobistischen Adels, den Alban verachtet, da dieser nur aufgrund der gesellschaftlichen Bedeutung den Stierkämpfen beiwohnt. Generell kommen Adlige und die spanische „High-Society“ schlecht weg. Selbst sein ihn protegierender adliger Ziehvater, der ihm den Kampf vermittelt, wird gelegentlich von Alban verachtet. Montherlant sucht längst einen neuen Adel mit anderen Attributen, dessen Eigenschaften er teilweise im andalusischen Volk, aber generell im noch nicht verdorbenen Charakter der südländischen Menschen erkennt. Nur im Stierkampf können diese vergessenen Ideale noch hervortreten. Selbst der kleine Jesús, ein verarmter spanischer Junge, der als Helfer am entscheidenden Kampf teilnimmt, hat mehr „Rasse“ und Ehrgefühl, als die Loge der Blaublüter und die „Schattenseite“ der Arena zusammen. (Die schattigen Plätze in der Arena konnten sich nur die reicheren Bürger leisten.)

Man ist keineswegs befriedigt nach dem Ende dieses großartigen Buches. Stattdessen will man mehr erfahren über den Brauch des Stierkampfes, uralte Ideale und die Jahre vor dem ersten großen Krieg. So schafft es Henry de Montherlant mit seiner stimmungsvollen Erzählung, dass man sich wünscht Spanier zu sein, um den Stierkampf zu verstehen, und Franzose zu sein, um den Roman in seiner Originalsprache lesen zu können. Wo wir gerade beim Wünschen sind. Man wünscht sich ebenfalls auf ein derartiges Buch zu stoßen, das unserer Zeit entspringt. Bis es soweit ist, kann man ja in der Vergangenheit kramen.

Für die Jünger-Fans eine abschließende Anekdote: Beide Autoren, aufgrund ähnlichen Alters und geistiger Nähe, waren gute Bekannte. Montherlant, vom Leid gezeichnet und schwer an Krebs erkrankt, beendete sein Leben im Zeichen seiner eigenen, konsequenten Ideale. Er verhinderte den fortschreitenden körperlichen und geistigen Verfall, indem er sich am 21. September 1972 in seiner Wohnung in Paris in den Kopf schoss und gleichzeitig mit Zyankali vergiftete. Das Blut seines zerschossenen Gehirnes tropfte auf ein zuvor niedergeschriebenes Zitat Ernst Jüngers: „Le suicide fait partie du capitalde lhumanite“ (Der Selbstmord ist Teil des Kapitals der Menschheit.)

Henry de Montherlant: Tiermenschen. Zuletzt erschienen 1998 im Steidl-Verlag. Erstmals auf Deutsch 1929 im Insel-Verlag. Auf Amazon ab 0,01 Euro erhältlich!

dimanche, 19 février 2017

L’allarme di Brzezinski sul risveglio sociale

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L’allarme di Brzezinski sul risveglio sociale

Felice Capretta

tratto da www.clubcapretta.it

La presa di consapevolezza collettiva e i social network sono una minaccia per lo sviluppo dell’agenda globale… Durante un recente discorso in Polonia, l’ex Consigliere per la Sicurezza Nazionale Zbigniew Brzezinski e massimo guru del “Nuovo Ordine Mondiale” e della necessità di “drogare i popoli con il tittainment” (succhiare latte dalle mammelle), una versione moderna della massima imperiale romana “ludi et circenses” per soffocare le istanze dei popoli -ha avvertito i colleghi elitisti che un movimento mondiale di “resistenza” al “controllo esterno” guidata da “attivismo populista” sta minacciando di far deragliare la transizione verso un nuovo ordine mondiale.

Definendo l’idea che il 21 ° secolo è il secolo americano “una disillusione condivisa”, Brzezinski ha dichiarato che il dominio americano non è più possibile a causa dell’accelerazione del cambiamento sociale guidato da “comunicazioni di massa istantanee come la radio, la televisione e Internet”, che hanno stimolato un crescente “risveglio universale della coscienza politica di massa.”

L’ex Consigliere per la Sicurezza Nazionale degli Stati Uniti ha aggiunto che questo “aumento in tutto il mondo dell’attivismo populista sta dimostrando ostile alla dominazione esterna del tipo che ha prevalso nell’età del colonialismo e dell’imperialismo.”
Brzezinski ha concluso che “la resistenza populista persistente e fortemente motivata di coscienza politica e dei popoli risvegliati e storicamente avversi al controllo esterno ha dimostrato di essere sempre più difficile da eliminare.”

Anche se Brzezinski ha commentato in tono neutro, il contesto in cui ha parlato, unitamente alle sue precedenti dichiarazioni, indicherebbe che questa non è una celebrazione della “resistenza populista”, ma una perplessità per l’impatto che questo sta avendo sul tipo di “controllo esterno” che Brzezinski ha sostenuto più volte.
Queste considerazioni sono state effettuate a un evento per il Forum europeo per le nuove idee (EFNI), un’organizzazione che sosterrebbe la trasformazione dell’Unione europea in un anti-democratico federale superstato, il tipo stesso di “controllo esterno” a cui messa in pericolo è stata sottolineata da Brzezinski durante il suo speech.

In questo ambito, bisogna comprendere che l’argomentazione di Brzezinski sulla “resistenza populista” di notevole ostacolo per l’imposizione di un nuovo ordine mondiale è da interpretare più come un avvertimento che come riconoscimento/celebrazione.
Tieni anche in considerazione ciò che Brzezinski ha scritto nel suo libro Between Two Ages: il ruolo dell’America nell’era tecno-digitale, in cui ha sostenuto il controllo delle popolazioni da parte di una classe politica tramite la manipolazione digitale.

“L’era digitale comporta la comparsa graduale di una società più controllata. Una tale società sarebbe dominata da una élite, libera da valori tradizionali. Presto sarà possibile esercitare una sorveglianza quasi continua su tutti i cittadini e mantenere file completi ed aggiornati che contengono anche le informazioni più personali di ogni cittadino. Questi file potranno essere accessibili in realtime da parte delle autorità “, ha scritto Brzezinski.
“Nella società digitale la tendenza sembra essere verso l’aggregazione dei supporti individuali di milioni di cittadini non coordinati, facilmente alla portata di personalità magnetiche ed attraenti che sfruttano le più recenti tecniche di comunicazione per manipolare le emozioni e controllare le decisioni”, ha scritto nello stesso libro. La preoccupazione improvvisa di Brzezinski per l’impatto di una popolazione politicamente risvegliata globale non è figlia dell’idea che Brzezinski si identifichi con la stessa causa. Brzezinski è il fondatore della potente Commissione Trilaterale, un luminare del Council on Foreign Relations ed un partecipante regolare del Bilderberg. Una volta è stato descritto dal presidente Barack Obama come “uno dei nostri pensatori più importanti”. Questa non è affatto la prima volta che Brzezinski ha lamentato la crescita di una opposizione populista alla dominazione da parte di una piccola elite.

E’ stato nel corso di un meeting del CFR del 2010 che Brzezinski aveva avvertito i colleghi globalisti colleghi che un “risveglio politico globale”, in combinazione con lotte interne tra le élite, minacciava di far deragliare la transizione verso un governo mondiale.


Nota caprina: e noi, allora, ne avevamo parlato. Perchè quando Brzezinki parla, è sempre opportuno ascoltare con attenzione.

“Des bulles et des ailes. L’univers de Jean-Michel Charlier”

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“Des bulles et des ailes. L’univers de Jean-Michel Charlier”

Ce soir, Méridien Zéro vous propose un aperçu de l’oeuvre et de la vie de Jean-Michel Charlier, scénariste prolixe de la BD francophone et “père” de héros bien connus tels que Buck Danny, Tanguy et Laverdure ou encore Blueberry. Pour l’évoquer, PGL reçoit Francis Bergeron, avec la complicité d’Arnaud Naudin. L’émission est disponible en podcast ainsi que sur RBN et Kebeka Liberata.

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A la technique, JLR en ce jour anniversaire de la mort d’Ernst Jünger le 17 février 1998.

Pour écouter: 

http://radiomz.org/emission-n299-des-bulles-et-des-ailes-...

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Louis de Bonald : le sacre du social

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Louis de Bonald : le sacre du social

 

« Vivre ensemble », « faire société », « rester unis ». Voilà des expressions dont la répétition a rongé le sens. Défenseur d’une unité politique fondée sur le droit naturel, Louis de Bonald prôna cette réconciliation totale du peuple de France. Posant le primat du social sur l’individu, du commun sur le particulier, il eut pour exigence la conservation du caractère sacré des rapports sociaux.

 

C’est un immortel dont le nom fut englouti par le génie maistrien. Écrivain prolifique et méthodique, ardent défenseur de la tradition catholique qu’il sentait menacée par les assauts libéraux de la Révolution, Louis de Bonald fut également maire de Millau, député de l’Aveyron, nommé au Conseil royal de l’Instruction publique par Louis XVIII. Il entra à l’Académie française en 1816. Considéré par Durkheim comme précurseur de la sociologie, le vicomte n’eut de cesse que de relier la théologie politique avec une compréhension des rapports sociaux. Antidémocrate convaincu, il élabora un système visant l’unité politique et théologique du social fondé dans les organes les plus naturels des individus : la famille et la religion.

Bonald pense la famille comme le socle primordial et nécessaire de la société. En 1800, celui qui considère que « ce sont les livres qui ont fait les révolutions »  publie son Essai analytique sur les lois naturelles de l’ordre social. Deux ans plus tard, il écrit Le divorce considéré au ХІХe siècle où est souligné le rôle essentiel de la famille dans la totalité d’un corps social hiérarchisé et justifié par Dieu. Étonnement proche de certaines lignes du futur Marx, il compare la famille à une société composée de ses propres rapports politiques, de sa tessiture sociale, de ses interactions élémentaires. La famille est et fait société. Dans la sphère biologique qui la fixe, le père fait office de monarque bienveillant garant de l’autorité sur l’enfant défini par sa faiblesse et sa vulnérabilité. Père, mère et enfants sont entraînés dans des rapports et des fonctions strictement inégaux, cette inégalité étant un donné inamovible qui ne saurait être contractualisé à l’image d’un rapport marchand librement consenti. Il en va de même pour les frères et sœurs, l’aîné ne pouvant se confondre avec un cadet qui ne dispose donc pas du droit d’aînesse. En tant que présupposé naturel, la famille ne peut être le lieu d’un ajustement consenti des rôles et des places.

Comme système, la famille est une chose entièrement formée qui ne saurait être une somme de parties indépendantes cherchant concurrentiellement à « maximiser leur utilité ». Fondée sur une inégalité qui la dépasse tout en la caractérisant, sa dissolution est jugée impossible. Bonald écrit : « le père et la mère qui font divorce, sont donc réellement deux forts qui s’arrangent pour dépouiller un faible, et l’État qui y consent, est complice de leur brigandage. […] Le mariage est donc indissoluble, sous le rapport domestique et public de société. » C’est dans cette volonté de conserver l’unité politique que le futur pair de France, alors élu à la Chambre, donne son nom à la loi du 8 mai 1816 qui aboli le divorce. Le divorce, bien plus qu’une évolution dans les rapports familiaux, est ce « poison » amené par une Révolution qui porte en elle la séparation des corps sociaux dont la famille est le répondant. Ne devant être dissoute sous aucun prétexte et constituant un vecteur d’unité originaire, c’est de la famille que la pensée bonaldienne tire son appui et sa possibilité.

 

Une « sociologie » sacrée

Admiré par Comte (qui forge le terme de « sociologie »), consacré par Balzac pour avoir élaboré un système englobant les mécanismes sociaux, Louis de Bonald est un noble précurseur de cette « science de la société » qualifiée aujourd’hui de sociologie. Noyé dans une époque où le jacobinisme semble encore chercher sa forme, Bonald entend revenir à la tradition d’une manière inédite en convoquant la réflexion sociale. Il élabore une véritable théologie sociale enchâssée dans la vérité révélée du catholicisme. Comme le note le sociologue Patrick Cingolani, Bonald se méfie de l’indétermination démocratique tirée du « libre examen » du protestantisme, entraînant discorde et scepticisme. Défenseur d’un principe holistique, le vicomte pense à rebours de l’idée des Lumières selon laquelle les droits de la société résultent d’une libre entente entre les individus. C’est à la société de faire l’homme, non l’inverse. Plutôt que de refonder la société, la Révolution l’a donc détruite : il n’existe plus de grand corps sacré de la communauté, uniquement des individus dispersés.

Le Millavois pense donc l’homme comme intégralement relié à Dieu dans lequel il fonde positivement sa légitimité spirituelle et sociale. L’individu n’a pour droits que ses devoirs, qui sont envers toute la société, et donc envers Dieu dans lequel cette dernière se confond. Dieu, c’est le social total, car l’homme ne doit rien à l’homme et doit tout à Dieu. Sans le pouvoir de ce dernier, la notion même de devoir s’éteint, annulant du même geste la possibilité d’existence de la société. L’auteur de Théorie du pouvoir politique et religieux pense les lois religieuses, celles qui constituent la religion publique, comme devant « être un rapport nécessaire dérivé de la nature des êtres sociaux ». Dans son bel article Totalité sociale et hiérarchie, Jean-Yves Pranchère souligne la manière dont la vision du social chez Bonald se dissout dans le sacré jusqu’à élaborer une sociologie trinitaire : « la théologie serait en un premier sens une sociologie de la religion et des rapports sociaux qui constituent l’Église ; en un second sens, elle serait une sociologie des rapports sociaux de l’Église avec Dieu ; en un dernier sens, elle serait la sociologie des rapports sociaux qu’entretiennent entre elles les personnes divines. » Les lois sociales d’ici-bas sont analogues à celles reliant les hypostases du Très-Haut, et c’est pour cela qu’elles cherchent naturellement à se conserver.

L’utilité sociale d’une théologie politique

 

Ce sacre du social, l’auteur gallican entend l’encastrer dans la politique. Les hommes, ne pouvant être entièrement raisonnables, ne peuvent s’entendre sur un principe fondateur de la société. L’individu, limité, fait défaut. La légitimité du pouvoir doit donc nécessairement se trouver en dehors de lui. Celui qui traite la « politique en théologien, et la religion en politique » replie donc l’intelligence politique sur la grande Histoire : la raison doit recourir à la tradition, à l’hérédité validée par Dieu. Dans un ouvrage au titre saillant, Législation primitive, considérée dans les derniers temps par les seules lumières de la raison, il écrit : « Une fois révélées à l’homme, par la parole, les lois sont fixées par l’écriture, par les nations, et elles deviennent ainsi une règle universelle, publique et invariable, extérieure, une loi, qu’en aucun temps, aucun lieu, personne ne peut ignorer, oublier, dissimuler, altérer ». Et cet usage de la tradition n’a pour but que d’assurer la tranquillité du Royaume, car « une société constituée doit se conserver et non conquérir ; car la constitution est un principe de conservation, et la conquête un principe de destruction. »

L’homme est un un être culturel par nature parce qu’il toujours vécu par Dieu. Son isolement est une illusion et l’état de nature est réductible à un état social. Le pouvoir qui s’exerce dans la vie de la cité n’a nullement sa source dans le cœur libéré des individus, mais préexiste à la société. Dans son étude sur Bossuet, Bonald note : « Le pouvoir absolu est un pouvoir indépendant des sujets, le pouvoir arbitraire est un pouvoir indépendant des lois. » « Omnis potestas a deo, sed per populum », nous dit Paul. Avant de s’exercer, le pouvoir fonde, il constitue. Ce caractère utilitaire de la vérité catholique donne à Bonald une vision progressive de l’histoire. Dans sa récente étude, Louis de Bonald : Ordre et pouvoir entre subversion et providence, Giorgio Barberis insiste sur ce point. Chez Bonald, dit-il en le citant, « c’est la connaissance de la vérité qui détermine aussi bien le progrès de la raison humaine que le développement de la civilisation. La connaissance de la vérité est directement proportionnelle à la situation globale d’un système social, tandis que chez l’homme elle dépend de l’âge, de la culture ou de l’éducation de chacun. Il y a un progrès effectif dans la connaissance du Vrai et dans le développement de la société. La vérité chrétienne se réalise, se révèle dans le temps. Le christianisme n’est lui-même « qu’un long développement de la vérité » ».

Accédant à Dieu par la fonction sociale, jugeant la vérité catholique sur son utilité collective, Bonald est à la fois critique et héritier des Lumières. Se distinguant nettement de Joseph de Maistre par une vision de l’histoire qui quitte la berge du tragique, Bonald conserve l’optimisme d’un retour durable à l’Ancien Régime. Dans Un philosophe face à la Révolution, Robert Spaemann décrira Bonald comme un fonctionnaliste accomplissant de manière retournée la pensée révolutionnaire. Sa réduction positive de Dieu à une fonction conservatrice de la société anticipe déjà les postures maurrassiennes.

L’ingénierie sociale décortiquée

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L’ingénierie sociale décortiquée

par Lucien Cerise

Ex: http://www.leretourauxsources.com 

Entretien de Lucien Cerise avec Le Harfang, magazine de la fédération des Québécois de souche 


Le monde change, semblant s’orienter vers le chaos le plus complet et pourtant, au-dessus de ce chaos, une oligarchie semble plus stable que jamais, intouchable et inébranlable. Elle ne gouverne pas par la force des armes, mais pourtant son pouvoir est réel. Aux défilés militaires et à la répression ouverte des dictatures du passé, elle s’impose doucement, via des techniques plus subtiles, liées à l’ingénierie sociale, la nouvelle façon de gouverner. Pour comprendre les dessous de cette politique et de ce nouveau pouvoir, l’écrivain Lucien Cerise, romancier et essayiste, nous explique ce qu’est l’ingénierie sociale.

Harfang – Pourriez-vous nous définir ce qu’est selon vous l’ingénierie sociale ? Qui en furent les précurseurs ?

Lucien Cerise – L’ingénierie sociale est le nom donné au XXe siècle à une approche interventionniste et mécaniste des phénomènes sociaux. Il s’agit de travailler à transformer la société comme s’il s’agissait d’un bâtiment, d’une architecture, en faisant de la « démolition contrôlée » par exemple, d’où l’usage d’une forme de « chaos contrôlé » pour provoquer des changements qui, sinon, ne se produiraient pas d’eux-mêmes. La différence avec la politique, qui travaille également à changer la société, réside dans le fait qu’on ne s’adresse pas à un ensemble de sujets en essayant de les convaincre par de beaux discours mais qu’on traite cet ensemble de sujets comme un gros objet à reformater, d’où une tendance forte à la chosification et à la réification. Le milieu du piratage informatique s’est également approprié la notion en ajoutant la composante de furtivité et de contournement des dispositifs de sécurité. Pour ma part, arrivant après les autres, je propose la définition suivante : l’ingénierie sociale est la transformation furtive et méthodique des sujets sociaux (individus ou groupes).

Les vrais précurseurs de l’ingénierie sociale – les premiers neuro-pirates – sont les prêtres, sorciers et magiciens des sociétés ancestrales, qui connaissaient les mécanismes de l’âme humaine et de la dynamique des groupes, et savaient parfaitement les exploiter. Cette expertise a donné naissance à une tradition ésotérique transmise au fil des siècles, dont les figures mythiques sont le golem et le zombie, et qui n’est rien d’autre que du proto-hacking cognitif. À l’époque contemporaine, on voit le « social engineering » apparaître sous la plume de l’épistémologue Karl Popper (1902-1994), que j’avais lu quand j’étais étudiant. Une dizaine d’années plus tard, je suis entré en contact de plusieurs façons avec l’univers professionnel des consultants en management, marketing et sécurité des systèmes, et je suis retombé sur cette idée d’une ingénierie des faits sociaux, c’est-à-dire d’une construction artificielle des événements et des idées, additionnée d’une certaine dose de furtivité pour donner les apparences de la spontanéité. J’ai commencé à comprendre dans quel monde nous vivions, un monde de production du fait social comme d’un artefact. Deleuze et Guattari parlaient déjà dans les années 70 de « production de subjectivité », donc de production d’identité. Aujourd’hui, le petit monde du consulting envisage de façonner l’intimité humaine dans tous ses aspects – psychologique, sociologique, génétique, etc. – de manière industrielle, standardisée, stéréotypée, mais en effaçant les traces du processus de production pour donner l’illusion que c’est une évolution normale et naturelle. Ma formation m’a donné les outils pour étudier ces questions, auxquelles j’avais été un peu préparé par ma fréquentation du courant situationniste (Debord, Baudrillard, Stuart Ewen, Tiqqun, etc.) qui met en avant le rôle fondateur de l’artifice, du trucage et de la simulation du réel dans nos sociétés postmodernes. En cherchant encore d’autres sources académiques, je suis remonté aux années 1920 – la période originaire des sciences du comportement – avec une nébuleuse d’institutions et d’individus gravitant jusqu’à aujourd’hui autour de la cybernétique et des cellules d’action psychologique des services secrets : Institut Tavistock, Conférences Macy, école de Francfort, école de Palo Alto, Kurt Lewin, Edward Bernays, Norbert Wiener, Gregory Bateson, Paul Watzlawick, etc.

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H – Concrètement, quelles sont les techniques employées ?

LC – Les techniques se subdivisent en « dures » et « douces » mais procèdent toutes d’un tronc commun : la psychologie du conditionnement, qui s’est affinée avec le temps pour aller vers les techniques de suggestion subliminale et d’influence comportementale comme le « coup de pouce », le cadrage indirect, en anglais le Nudge. Dans le management, on parle de conduite du changement, ou changement dirigé, qui est une méthode douce consistant à s’imprégner de la culture d’une entreprise pour la modéliser et dégager ainsi son cœur identitaire – son ADN par métaphore – et la modifier ensuite par petites touches insensibles. Par transfert de compétences, on peut faire la même chose avec n’importe quelle culture ou identité. D’autres techniques plus brutales existent aussi, comme le Mind Control, qui procède par le choc et le traumatisme, mais cela réclame un dispositif assez lourd que seules des institutions richement dotées peuvent se permettre. Certaines notions sont transversales aux techniques dures et douces, et déclinées de diverses façons, tels que les couples stimulus/réponse et récompense/punition.

Les techniques douces m’intéressent davantage car je peux les pratiquer au quotidien sur mon entourage. Globalement, on discerne deux grandes étapes. La première consiste à prendre le contrôle du champ de l’attention du sujet cible – son champ attentionnel de conscience lucide – comme le font les mentalistes et prestidigitateurs, pour exploiter ses angles morts et ses failles, contourner sa vigilance, passer sous le radar de son système de sécurité de sorte à pouvoir réécrire le logiciel de ce sujet sans même qu’il en soit conscient. Ce premier moment méthodologique doit assurer de rester furtif, inaperçu, par simulation du naturel (astroturfing) et hameçonnage (phishing), c’est-à-dire une promesse de récompense qui permet d’abuser de la confiance d’autrui en usurpant soit l’identité de la victime, « Je suis incapable de faire du mal », soit du sauveur, « J’ai la solution à votre problème », application stratégique du fameux triangle de Karpman. Quand on a gagné la confiance du sujet cible – ou au moins qu’on n’éveille pas sa méfiance – et qu’il nous ouvre sa porte, la deuxième étape est la réécriture du programme comportemental du sujet cible pour faire monter la méfiance entre lui et un autre sujet cible afin de provoquer à terme un conflit triangulé. Ceci suppose de calculer le choc en retour pour ne pas être impacté soi-même par le conflit que l’on orchestre pour les autres et entre les autres. En effet, l’ingénierie sociale doit permettre d’augmenter la zone d’incertitude d’autrui pour diminuer la mienne, principe du double standard selon lequel ce qui vaut pour vous – ouverture et instabilité – ne vaut pas pour moi car je conserve le droit de me fermer et de rester stable. C’est à cela que sert l’idée de « société ouverte », véritable virus mental formulé par Karl Popper et repris par son disciple George Soros, qui permet de culpabiliser les autres de rester fermés, de sorte à les pousser à s’ouvrir, tout en restant soi-même fermé mais en bénéficiant de l’image généreuse de celui qui appelle à l’ouverture. Une chanson du groupe Les Brigandes, « Jakadi des millions », résume parfaitement et avec humour cette éthique croisée à deux vitesses. Le refrain dit en substance : « Jacques Attali a dit on veut des millions d’immigrés, mais pas dans ma maison ! »

H – Qui sont les acteurs derrière l’ingénierie sociale ? Dans Oliganarchy, vous nous parlez de leurs motivations qui seraient fondées selon vous sur de bons sentiments. Qu’est-ce qui les motive selon vous ?

LC – Dans Oliganarchy, je brosse le portrait d’un conseiller du président des États-Unis, un spin-doctor dont la philosophie est une sorte d’hyper-rationalisme utopiste. Il pense sincèrement que le monde doit être réduit à une mécanique scientifique parfaitement huilée et prévisible pour que les gens soient heureux. En fait, il ne pense même plus aux « gens », il ne poursuit qu’un seul but : réduire l’incertitude à zéro pour mieux gérer les « choses ». Or, abolir toute incertitude est impossible, sauf à pouvoir prédire l’avenir dans des proportions telles que l’avenir est aboli. C’est le mythe de la fin de l’Histoire, quand il n’y a plus de contradictions, donc plus de tensions, donc plus de mouvement, théorisé par Hegel au début du XIXe siècle et qui anime ses descendants spirituels de gauche (marxistes) comme de droite (libéraux), qui tous rêvent à une société sans classes et/ou sans frontières. Le paradoxe que j’ai essayé de mettre en scène est que pour arriver à ce « paradis sur Terre », il faut détruire la Terre, ou au minimum en faire un enfer. Pour parvenir à ce monde parfaitement rationnel, il faut détruire le monde, le stériliser, en retirer la vie biologique pour la remplacer par une forme de vie plus prévisible, cybernétique, numérique, transhumaniste, etc. Pour certains individus comme mon personnage, cette extermination de l’espèce humaine et de tout le vivant n’est qu’un dommage collatéral. « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. » À mon avis, ce ne sont donc pas vraiment des bons sentiments qui motivent les principaux acteurs de l’ingénierie sociale mais plutôt une volonté de puissance exacerbée, un fantasme d’abolition complète de l’incertitude et de contrôle total sur tout.

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H – Partagez-vous l’idée de Michel Drac voulant qu’il faut se « sortir » du système pour éviter d’être piégé ?

LC – Oui et non. Attention à ne pas s’auto-piéger en croyant se libérer. Il faut au minimum avoir un pied dedans et un pied dehors. En effet, la sortie du système conduit souvent à l’impuissance. Certes, il ne faut pas « penser » dans le cadre imposé par le système, mais il faut « agir » dans le cadre imposé par le système. Pourquoi ? Parce que le pouvoir est dans le système, le pouvoir est le système, et que le but est de prendre le pouvoir, donc de prendre le système. Pour sécuriser sa position et nous empêcher de le renverser, le pouvoir en place essaye de nous expulser du système. Un stratagème qu’il a inventé est de nous faire croire que le pouvoir est en dehors du système. Il n’y a rien de plus faux et on le comprend en analysant les rapports de forces de façon purement tactique et réaliste. Tout est question de chiffres. La force de l’ennemi est son capital économique. Impossible de rivaliser à ce niveau-là. En revanche, nous pouvons lui opposer le nombre démographique. À ce sujet, j’ai un slogan : « Face aux millions de dollars, il faut être des millions de gens. » Quand je vois les moyens déployés pour nous piéger, moyens illimités qui se comptent en fait en milliards d’euros ou de dollars, il m’apparaît donc évident que seule une organisation de masse et travaillant à l’intérieur du système est en mesure de rivaliser et de pouvoir s’opposer au pouvoir du capital. Le seul bouclier à opposer à l’oligarchie est donc le parti de masse. C’est la foule qui nous protège quand on ne peut pas se payer les moyens individuels de la sécurité. Face au prédateur, certaines espèces animales opposent un troupeau compact. Ce côté grégaire et solidaire ne doit en aucun cas être méprisé car c’est un outil survivaliste très puissant. L’élitisme n’est pas pour les pauvres du point de vue tactique et stratégique. En effet, dès que je sors du système, je me retrouve seul ou en petits groupes faciles à écraser. Le prédateur s’en prend toujours aux individus isolés, qui sortent du troupeau et se retrouvent exposés. Évidemment, le troupeau doit être organisé intelligemment et de façon souveraine, c’est-à-dire par son avant-garde et non par le prédateur lui-même, avançant derrière le masque de la victime ou du sauveur. L’organisation des masses dans des structures politiques anticapitalistes repose sur ce que les communistes appelaient « l’avant-garde du prolétariat ». Ce qui ne veut pas dire qu’il faille faire vœu de pauvreté, bien au contraire. Gagner beaucoup d’argent est même très utile pour mieux lutter de l’intérieur contre le culte de l’argent. La sortie du système est donc à proscrire même si dans certains cas elle est de bonne pédagogie car on apprend des choses. Parfois, elle est involontaire ou obligatoire, mais dans tous les cas elle ne permettra jamais de prendre le pouvoir. Se complaire dans une posture hors système conduit à se marginaliser soi-même, donc à se désarmer tout seul et à se livrer au pouvoir sur un plateau. En résumé, je pense qu’il faut infiltrer le système, c’est-à-dire faire carrière à l’intérieur du système, manipuler le capital mais tout en conservant un projet alternatif sur le plan idéologique.

H – Dans les années 80 et 90 plusieurs conspirationnistes tel Serge Monast au Québec parlaient d’une implantation éventuelle d’une micro-puce visant à nous monitorer. S’agit-il d’un délire paranoïaque ?

LC – Ce qui pouvait paraître comme un délire paranoïaque il y a dix ans est devenue une réalité aujourd’hui. Pour ma part, j’ai commencé à m’informer sur les projets de puçage de la population en 2005. J’ai découvert les écrits et interventions filmées de Serge Monast à cette époque sur des sites internet qui le citaient comme base documentaire. De nos jours, plusieurs pays comme la Suède sont en pointe dans ce programme transhumaniste. En 2015 à Paris a eu lieu une soirée de présentation des technologies RFID (Radio Frequency Identification) et NFC (Near Field Communication), avec des implants sous-cutanés de puces électroniques réalisés sur des cobayes humains en direct et en public. Un gros travail de persuasion médiatique est en cours pour essayer de normaliser cette pratique, qui avance avec les monnaies virtuelles, la suppression de l’argent liquide et la dématérialisation des moyens de paiement. La suppression des titres de transport physiques dans le bus ou le métro est également prévue. Cela a été annoncé pour la région parisienne. Quand nous n’aurons plus d’argent liquide et que tous nos paiements et déplacements pourront être tracés, nous serons alors réduits à un statut pire que celui de l’esclavage : nous serons devenus de simples « objets communicants ».

H – Outre l’ingénierie sociale et la gouvernance par le chaos abordé avec Michel Drac, quelles autres techniques de gouvernance nos élites utilisent-elles ?

LC – Je vois deux autres techniques, qui marchent le plus souvent ensemble mais pas toujours : la discrimination positive et l’israélo-formation, c’est-à-dire le façonnage du monde sur le modèle israélien. La discrimination positive consiste à accorder plus de droits aux minorités qu’à la majorité, ce qui permet d’instaurer une vraie dictature d’apartheid sous prétexte de réparation morale. L’israélo-formation, soit le façonnage d’un pays sur le modèle israélien, consiste pour le gouvernement à entretenir une « menace terroriste » de diverses façons, notamment au moyen d’attentats sous faux drapeau commis directement par les services d’action clandestine de l’État. Cet usage politique du terrorisme est nommé également « stratégie de la tension » quand il est rapporté à l’OTAN. En France, nous sommes rentrés de plein pied dans cette israélo-formation avec les deux séries d’attentats de 2015 et les déclarations du premier ministre Manuel Valls (« lié de manière éternelle à Israël » selon ses termes), qui nous a assuré qu’il fallait s’habituer à vivre avec la « menace terroriste » – preuve qu’il souhaite vraiment qu’on y pense tout le temps ! Or, cette « menace terroriste » qui permet de peser sur les décisions politiques est évidemment parfaitement sous contrôle puisqu’elle disparaît comme par miracle quand le gouvernement n’en a plus besoin, par exemple quand il organise des manifestations « Je suis Charlie » ou contre un projet de loi pour donner l’illusion que l’opposition est dans la rue [contre la loi Travail, par exemple].

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L’israélo-formation, en d’autres termes le terrorisme d’État, est d’abord testée sur les Palestiniens et les Israéliens puis transposée en Amérique du Nord, en Europe et au monde entier comme le montre le documentaire The Lab de Yotam Feldman. Le complexe militaro-industriel israélien enregistre des bénéfices importants et n’a donc aucun intérêt à la paix, que ce soit sur son territoire ou au niveau mondial, d’autant plus qu’il se rend ainsi propriétaire des grands axes du système de surveillance occidental, fondé sur la traçabilité électronique et vidéo, le contrôle des entrées et des sorties avec des check-points partout et l’extraction de données (data mining) pour anticiper nos comportements. La « sécurité » de plusieurs aéroports concernés dans divers attentats islamistes était entre les mains de l’entreprise ICTS (International Consultant on Targeted Security), fondée en 1982 par des membres des services secrets israéliens. Gouverner par le chaos, conformément à la doctrine Ordo ab Chao, consiste à plonger volontairement la société dans l’insécurité, à organiser ou à laisser faire des attentats, donc à orchestrer des tensions entre les composantes du système, ce qui revient à faire monter la méfiance entre les sous-ensembles de tel ensemble pour que ce dernier dysfonctionne et se disloque. À ce moment-là, quand on a créé le problème, on apporte la solution. Si l’on prend comme échelle d’observation le monde entier, cela donne le fameux « choc des civilisations », dont on voit l’application en France, où le pouvoir d’obédience judéo-maçonnique déploie de gros efforts pour lancer une guerre de basse intensité islamo-chrétienne. Tous les concepts de l’ingénierie sociale seront appliqués puisque ce sera un conflit triangulé, entretenu artificiellement mais simulant la spontanéité, fondé sur l’usurpation de l’identité de la victime permettant d’abuser de la confiance des chrétiens et des musulmans pour les dresser les uns contre les autres en bourreaux mutuels et avec comme hameçon la promesse d’une hégémonie identitaire conquise ou reconquise. Les attentats que nous avons connus jusqu’à présent ne sont que des préparations. Ce chaos doit cependant rester contrôlé : la violence doit être omniprésente mais jamais trop déclarée, avec une ambiance de « menace terroriste » permanente mais qui n’empêche pas la Gay Pride de défiler dans les rues, comme à Tel-Aviv. Nous y sommes déjà en France et un peu partout en Occident, mais ce n’est pas encore assez. Les services spéciaux doivent donc organiser un événement encore plus violent que le 13 novembre 2015. Dans mes pires cauchemars, j’imagine une mise en scène du Mossad pour solidariser la population avec les juifs contre les musulmans : par exemple, une prise d’otages dans une école où les djihadistes décapiteraient les enfants juifs et chrétiens mais épargneraient les enfants musulmans. Les familles chrétiennes se rapprocheraient dans la douleur des familles juives et de la cause sioniste, et la haine envers les musulmans deviendrait telle qu’il faudrait militariser le territoire et surveiller la population encore plus pour éviter tout débordement, évidemment sans jamais envisager une seconde d’arrêter l’immigration musulmane en France, car « pas d’amalgames ». La prise en tenaille serait complète et le piège complètement refermé. Après un tel attentat, l’essentiel serait acquis : la population chrétienne serait définitivement arrimée au lobby sioniste et accepterait tout de sa part pour qu’il la protège des musulmans, mais n’oserait plus s’élever contre l’immigration par peur d’être accusée de « racisme et d’antisémitisme ».

H – Dans un monde où le pouvoir est essentiellement entre les mains des lobbies et des hommes d’affaires, les élections ont-elles encore un sens ou doivent-elles être considérées comme un leurre ?

LC – La preuve que les élections ont encore un sens et ne sont pas un leurre, c’est l’argent et le temps que les lobbies et les hommes d’affaires investissent pour influencer les résultats ou pour les truquer carrément quand ils ne sont pas conformes à leurs souhaits. La propagande médiatique pour pirater le cerveau des gens coûte des milliards tous les ans. D’autre part, on sait que les élections présidentielles ont été truquées dans trois pays occidentaux : aux États-Unis pour les deux mandats de Bush fils ; en France, par le vote électronique, pour le mandat de Sarkozy ; en Autriche, cette année, et on attend le nouveau scrutin. Une autre façon plus économique d’essayer de peser sur les élections, c’est de passer des ordres pour interdire aux banques d’accorder les crédits permettant de mener des campagnes électorales, afin de tuer économiquement les candidats et partis jugés indésirables. Par exemple, en France, aussi longtemps que le Front National ne représentait aucun danger pour les lobbies et les hommes d’affaires, les banques acceptaient de lui accorder des prêts pour mener ses campagnes. Mais depuis que le FN est devenu le premier parti de France en arrivant en tête des élections européennes de 2014, les banques dites françaises sont unanimes à refuser de lui prêter un centime et ce parti est contraint de se tourner vers des soutiens financiers russes.

H – Finalement, votre livre Oliganarchy se termine avec la promesse d’un second tome, à quand la livraison ?

LC – En fait, Oliganarchy est lui-même le tome 2 d’un ouvrage que j’ai projeté en cinq tomes (quatre romans avec des personnages récurrents, plus le recueil de poèmes écrit par le personnage « Lucien »). En principe, les éditions Le retour aux sources republieront en 2017 ou 2018 les deux premiers tomes reliés ensemble dans un même volume, dans une nouvelle édition revue et corrigée. Le recueil de poèmes, quant à lui, est déjà achevé et je vais essayer de le publier l’an prochain, mais sans doute chez un éditeur spécialisé en poésie. Il me restera à écrire les deux derniers romans pour mener à terme le cycle complet. Le troisième roman, qui suit immédiatement Oliganarchy, est à l’état de brouillon et devrait pouvoir sortir en 2018 ou 2019 au plus tard. Il y aura un quatrième roman car c’est nécessaire pour développer toute l’histoire, mais il n’en est pour l’instant qu’au stade de l’idée. En attendant, je vous invite à découvrir Gouverner par le chaos (Max Milo, 2014), Neuro-Pirates (Kontre Kulture, 2016) et ce que je fais aux éditions Le retour aux sources.

*

Pour en savoir plus sur Le Harfang : éditorial par Rémi Tremblay et sommaire en ligne du vol.5, no.3, « Ingénierie sociale ».

samedi, 18 février 2017

Jornadas Schmitt - Actualidad de Carl Schmitt

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Jornadas Schmitt - Actualidad de Carl Schmitt

Jornadas Actualidad de Carl Schmitt a 30 años de su muerte.
Universidad de Buenos Aires, 18 a 20 de noviembre de 2015.

Panel Actualidad de Carl Schmitt
18 de noviembre de 2015.

Cortés, Martín (FSOC, UBA)

Schmitt para las izquierdas.


Nosetto, Luciano (IIGG/FSOC, UBA)

Decisionismo y decisión. Un retorno a la sencillez del comienzo.


Raffin, Marcelo (IIGG/FSOC, UBA)

Excepción, nomos y teología política: la recepción agambeniana del pensamiento de Schmitt.


Rossi, Miguel Ángel (IIGG/FSOC, UBA)

Schmitt y la problemática de los valores.


Coordina: Gabriela Rodríguez Rial (IIGG/FSOC, UBA).



Sobre las Jornadas

Comisión académica
Cecilia Abdo Ferez, Ricardo Laleff Ilieff, Luciano Nosetto, Julio Pinto, Gabriela Rodríguez Rial, Miguel Ángel Rossi.

Comisión organizadora
Germán Aguirre, Alejandro Cantisani, Franco Castorina, Fabricio Castro, Diego Fernández Peychaux, Ricardo Tomás Ferreyra, Nicolás Fraile, Octavio Majul Conte, Gonzalo Manzullo, Gonzalo Ricci Cernadas, Javier Vázquez Prieto, Tomás Wieczorek.

Contacto
Correo electrónico: jornadascarlschmitt@gmail.com
Página web: jornadascarlschmitt.wix.com/2015
Facebook fanpage: facebook/jornadascarlschmitt

Organizaron
Seminario Permanente de Pensamiento Político,
Instituto de Investigaciones “Gino Germani”,
Facultad de Ciencias Sociales, UBA.

Invitaron
Maestría en Teoría Política y Social, Facultad de Ciencias Sociales, UBA.
Anacronismo e Irrupción. Revista de Teoría y Filosofía Política Clásica y Moderna.

 

The Lombards

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The Lombards

At the end of the sixth century, he Roman Empire, rocked by relentless waves of violent barbarians -- Goths, Huns, Vandals -- civilization on the Italian penisula teeters on the brink of collapse. As famine, war, plague leave death devastation in their wake, out of north bursts the last of the barbarian hordes. Fiercely pagan, famous for their cruelty, the Lombards strike the final blow to the Roman Empire.
In 488 the Lombards are a small but particularly savage group of warriors on the move, surviving by viciously raiding other tribes Originating in Scandinavia and migrating south, into Roman regions, they eventually inhabit what became modern day Austria and Hungary At the turn of the 6th century only the eastern half of the empire remains, ruled by the Byzantine emperor from Constantinople.

Alboin, king of the Lombards, was celebrated as a man fitted for wars, with noble bearing and courage. The emperor Justinian recruited Alboin and the Vandals to aid in the reconquest of Italy which was controlled by the Goths. The Roman military leaders disgusted by the uncontrolled Lombard warriors, relegated them to a new homeland along the banks of the Danube River. In 568, the Lombards, well familiar with Italy from earlier days as Roman mercenaries, invade Rome, inviting Saxons, Bulgars and other barbarian tribes to join.

Much of our information regarding the Lombards is found in the 8th century chronicler Paul the Deacon's work, HISTORY OF THE LOMBARDS, translated by William Dudley Foulke, LL.D., edited with introduction by Edward Peters, University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 1907

This History Channel documentary series, Barbarians 2, tells the fascinating stories of four of the most fabled groups of fighters in history, the Saxons, the Lombards, the Franks, the Vandals, tracing 1,000 years of conquest and adventure through inspired scholarship and some of the most extensive reenactments ever filmed.

Beowulf

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Beowulf

 

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Gianfranco De Turris: “Se Evola (critico degli Usa) viene apprezzato anche alla Casa Bianca”

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Gianfranco De Turris: “Se Evola (critico degli Usa) viene apprezzato anche alla Casa Bianca”

da Michele De Feudis
Ex: http://www.barbadillo.it 
 

Gianfranco de Turris, segretario della Fondazione Evola. Il filosofo di “Cavalcare la tigre” è negli ultimi giorni tornato d’attualità per una citazione di un consigliere del neopresidente Usa Donald Trump, Steve Bannon. In che contesto Bannon ha citato Evola?

“In realtà non è proprio così, anche se il “New York Times” ha lasciato credere questo… Il quotidiano ha tirato fuori solo ora una cosa del 2014, quando Trump non era nessuno, solo per metterlo in difficoltà con quello che è ora il suo consigliere principale. Ma la coincidenza ancora più interessante è che la dichiarazione di Bannon è uscita il 10 febbraio, guarda caso esattamente dieci giorni dopo la sua nomina nel National Security Council! Se due indizi fanno una prova… L’autore dell’articolo sul NYT, Jason Horowitz, che mi ha intervistato per mettere tre righe su mezz’ora di conversazione, è il vaticanista del giornale ed è stato volutamente generico nel riferimento a tre anni fa. Ma in Rete non si perde nulla e si è trovata la fonte primaria della notizia. Bannon in realtà non parla direttamente di Evola ma lo cita en passant, rispondendo ad una domanda, dunque uno spunto occasionale, non programmato. E citando invece esplicitamente Dugin, consigliere, si dice, di Putin. Tutto qui. Una cosa ridicola e strumentale, che comunque ha permesso a “Repubblica” un titolo epocale in prima pagina (!) da incorniciare: “Evola e il Fascismo ispirano Bannon la mente di Trump”. Il titolo dell’articolo è nel classico stile-Repubblica, allarmistico e pomposo: “Il cuore nero della destra americana”. E cioè: Sun Tsu, Spengler, D’Annunzio, Evola e Mussolini! Ah, anche Dart Fener, il cattivo di “Guerre stellari”… Insomma, una “trama nera”, che va dalla Rivoluzione Conservatrice a Star Wars…. Risun teneatis! Incredibile ma vero. A questo giunge la stampa italiana, senza senso del ridicolo. Ma questo ci fa gioco.
Insomma, all’inizio c’è una bufala strumentalizzata ad uso interno statunitense, anche se è perfettamente vero, come mi avevamo detto tempo fa amici americani, che Stephen Bannon è un conoscitore del tradizionalismo e legge e studia non solo Evola, ma anche Guénon, Dugin e de Benoist, che un vero tradizionalista certo non è, ma che comunque collabora anche al sito Breitbart News, cuore della cosiddetta Alt-Right statunitense”.

Ma che cosa interessa a Bannon del tradizionalismo?

“Se ci si deve basare sulla conferenza in Vaticano dove i riferimenti sono generici, si deve pensare che Bannon in realtà riprende piuttosto alcuni concetti della Rivoluzione Conservatrice, condivisi spesso parzialmente e con riserve (vedi il caso del principio di autodeterminazione dei popoli) dal pensiero tradizionale. È ad ogni modo la critica alla modernità che interessa a Bannon del pensiero tradizionale, le accuse al mondialismo, alla globalizzazione mercantilista, ecc. Una forma di anticapitalismo di Destra, insomma, assai diffuso anche al di fuori del pensiero tradizionale. Con risvolti ultrapopulisti che però riprendono più la tradizione americana che quella europea e che di sicuro Evola non avrebbe mai sottoscritto considerando il tipo di critiche che rivolgeva a fascismo e nazismo su questo punto”.

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Evola negli Usa: è studiato dalle élite americane o nelle accademie oltreoceano?

“Macché! La cosa paradossale è proprio questa. Nonostante che tutti i suoi libri maggiori siano tradotti in inglese soprattutto dalla americana Inner Traditions, che io sappia non viene non dico letto dalle élites, ma neppure studiato nelle università, a parte alcuni singoli docenti che se ne sono occupati per aspetti particolari come Richard Drake per l’aspetto politico, Joscelyn Godwin per l’esoterismo o Jeffrey Schnapps per l’arte. Forse questo inaspettato parlarne sui grandi giornali americani potrebbe accendere un vero e serio interesse per la sua opera multiforme, al di là delle sciocchezze che sono state scritte…”.

Il barone dedicò saggi e studi agli Stati Uniti e all’americanismo. Con che orientamento?

“Evola ha scritto sugli Stati Uniti sin dagli anni Trenta con il famoso saggio “Americanismo e bolscevismo” che poi divenne la conclusione di “Rivolta contro il mondo moderno” già nella prima edizione del 1934. Sono le due facce della stessa medaglia, cioè il materialismo, che alla fine stritoleranno l’Europa, in quanto particolare tipo di civiltà. Caduta l’URSS però sono rimasti solo gli USA. Dopo quasi trent’anni adesso a capo degli USA c’è un singolare personaggio, del tutto imprevisto e imprevedibile, gli sviluppi della cui politica non è possibile immaginare, e le cui posizioni potrebbero essere influenzate da Bannon.
Certo è paradossale, una beffa se non una nemesi della Storia che un pensatore che ha visto nell’americanismo un nemico più pericoloso del comunismo in quanto subdolo, e che contro gli USA ne ha scritte di tutti i colori (basti leggere gli articoli riunti da Alberto Lombardo in “Civiltà americana”, quaderno della Fondazione Evola) abbia improvvisamente un accesso al pensiero di un consigliere di un presidente americano! Chi lo avrebbe mai potuto immaginare? La Storia non è già stata scritta e non va in un’unica direzione come pensano i progressisti oggi in grandi ambasce. Non so pensare a come andrà a finire, sempre che si consenta a Trump di arrivare a fine mandato (i casi Kennedy e Nixon insegnano). Mah!”.

L’attualità del pensiero evoliano: resta concretamente spendibile per comprendere gli scenari internazionali?

“Il pensiero di Evola non è un pensiero politico ma metapolitico, non è pratico ma si preoccupa di formare le menti e lo spirito per affrontare la politica-politicante, voleva creare “una destra spirituale” come scrisse ne “Gli uomini e le rovine” nella edizione del 1967. E ciò vale sia nella politica interna che in quella internazionale. Sono i grandi principi, i valori base che contano, il riferimento al sacro, una forma mentis antimoderna e antimaterialistica. E oggi che è tutto impregnato di materialismo, laicismo, dove tutto è secolarizzato soprattutto in USA, è difficile pensare secondo le sue indicazioni. Ma non impossibile. La classe dirigente è stata allevata in base a ben altri criteri. I riferimenti, che hanno fatto alcuni giornali italiani al “predominio della razza bianca” sono ridicoli, se non demenziali”.

Tiriamo le somme: molto rumore per nulla?

“Penso di sì. Non dimentichiamoci che, da quando è stato eletto Trump la grande stampa progressista internazionale è coalizzata contro di lui: il NYT, e qui da noi i grandi quotidiani, dedicano letteralmente un servizio al giorno per screditare lui e i suoi collaboratori. Nel nostro caso è una strumentalizzazione anti Trump di un fatto lontano e tangenziale, indiretto, ripescato nella memoria di un giornalista. Tanto per poter dire, fornendo un’immagine forzata e inventata delle idee di Evola, che gli Stati Uniti potrebbero diventare una nazione autoritaria, se non dittatoriale e fascista, e magari giustificare un golpe bianco contro Trump o il suo assassinio da parte di qualche esaltato che uccide ill tiranno in nome della democrazia. Io credo proprio che Evola se la ridirebbe di gusto… Anche se, considerando le imprevedibilità della Storia recente, non si sa proprio quel che potrebbe accadere”.

@barbadilloit

@waldganger2000

Di Michele De Feudis

vendredi, 17 février 2017

Y a-t-il un populisme de gauche ? Le cas de Podemos

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Y a-t-il un populisme de gauche ?

Le cas de Podemos

par Javier Portella

Ex: http://www.bvoltaire.fr 

Comment ce Michéa, qui voit juste en mettant dans le même panier « Hayek et Foucault », peut-il ne pas voir que Podemos, c’est du « Foucault » tout craché ?

« Tout mon livre doit être lu comme un soutien à la révolution culturelle accomplie par Podemos et aux combats des partisans de la décroissance ! » C’est ainsi que Jean-Claude Michéa – quelqu’un pour la pensée duquel j’ai la plus grande estime – s’exprimait l’autre jour lors de l’entretien accordé à Libération et où il était question de son dernier livre Notre ennemi, le capital. C’est curieux de constater la déférence avec laquelle les médias amis du capital accueillent la pensée iconoclaste, anti-système, de Jean-Claude Michéa ; lequel, loin de leur faire la moindre courbette, en profite, comme c’était le cas lors de l’entretien à Libé, pour décocher des flèches envenimées contre l’esprit libéral-libertarien que le journal incarne.

La raison la plus probable d’un tel accueil est sans doute… la plus bête aussi : c’est quand même de la « gauche » que Michéa vient, doivent-ils se dire, les bobos des rédactions ! Quoi qu’il en soit, le fait est que toute cette déférence médiatique ne va pas sans rappeler celle que les grands médias espagnols ont accordée à Podemos ; une déférence sans laquelle jamais le parti de ces jeunes gauchistes ne serait passé, dans l’espace de quelques mois, du néant où il était aux portes (encore closes) du pouvoir.

Mais la comparaison s’arrête là car, quelles que soient les illusions que Michéa se fait à l’égard de Podemos, il n’y a aucun rapport entre l’idéologie de ce parti et la pensée de ce grand penseur qui a mis nettement en lumière le rapport intime reliant le libéralisme de « droite » (le capitalisme, dans sa dimension économique) et le libertarisme de « gauche » (le même capitalisme sous son jour sociétal).

Comment Michéa, ce grand pourfendeur du nihilisme libertarien qui déracine tout à son passage, peut-il applaudir à la « révolution culturelle » accomplie par ceux qui ne rêvent que de dissoudre les restes d’identité nationale qui peuvent encore demeurer en Espagne, tout comme ils souhaitent en finir avec l’assujettissement des femmes frappées, aujourd’hui encore, prétendent-ils, par l’oppression patriarcale ? Qu’y a-t-il à admirer chez ces partisans de la théorie du genre qui se font les apôtres des revendications des associations de lesbiennes, gays, transsexuels et transgenres, sans oublier – c’est finalement là le plus important – que s’ils parvenaient au pouvoir, ils ne se borneraient pas à faciliter la vie de l’oligarchie en sauvegardant l’invasion migratoire que nos peuples subissent : les gens de Podemos adorent tellement la dissolution « multiculturelle » qu’ils seraient parfaitement capables d’organiser des ponts aériens pour aller chercher les migrants directement sur place.
 

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Deux femens se sont enchaînées dans la cathédrale Almudena: un happening foucaldien de mauvais goût. Même si Foucault peut être qualifié de "nietzschéen", ce faux nietzschéisme n'est en tous les cas pas "apollinien"... 

Comment ce Michéa, qui voit juste en mettant dans le même panier « Hayek et Foucault », peut-il ne pas voir que Podemos, c’est du « Foucault » tout craché ? Sans doute ne le voit-il pas parce que si, sur le plan sociétal, Podemos tombe en plein dans la fange nihiliste, il n’en va pas de même sur le plan économique. Là, c’est vrai, son libertarisme ne rejoint nullement le libéralisme, les positions anticapitalistes de Podemos étant plus qu’évidentes – du moins sur le papier, car mille autres questions restent posées.

Il y a deux grands fronts, finalement, dans la lutte du peuple contre les élites de l’oligarchie : le front sociétal ou culturel, et le front économique. Lorsqu’on oublie, chez ceux qu’on appelle parfois « les populistes de gauche », leur déchéance nihiliste concernant l’invasion migratoire, la dissolution sexuelle, la négation de l’identité nationale, lorsqu’on ne retient que leurs « bonnes intentions » sur le plan économique, cela revient à considérer que, de ces deux fronts – et là, je ne pense pas qu’au seul Michéa –, il y en a un qui l’emporte décidément sur l’autre. Cela revient à considérer, en un mot, que l’argent et la bouffe sont toujours la clé du monde : son « infrastructure », comme l’appellent depuis toujours les marxistes – clé ou infrastructure qu’aucun libéral-capitaliste ne saurait, d’ailleurs, contredire.

Javier Portella. 

jeudi, 16 février 2017

Le Deep State dans tous ses états

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Le Deep State dans tous ses états

Ex: http://www.dedefensa.org 

16 février 2017 – Une fois de plus, je prends la plume pour interférer dans le travail du site (dedefensa.org) et donner un aperçu personnel et néanmoins général des événements washingtoniens après la démission de Flynn, le conseiller direct de Trump pour la sécurité nationale, et l’un de ses plus anciens compagnons d’armes sur la route menant à la Maison-Blanche. Par commodité, je citerais au minimum des extraits de mes “sources”, qui sont dans tous les bons articles de la presse-antiSystème. (Vous pouvez trouver une bonne synthèse de cette affaire, donnant elle-même toutes les sources qui importent, dans le texte de Virgil, de Breitbart.News, le 16 février. Plus loin, vous aurez d’autres références-URL)

Bref, la transition est toute faite pour entrer dans le vif du sujet par un exposé préliminaire : la non-citation des sources est une habitude de la presseSystème, devenue habitude hystérique et spasmodique dans l’ère Trump. On peut donc sans véritable risque, vous pouvez m’en croire, inventer ses “sources” pour mieux accréditer les montages que passent impérativement les “non-sources” venues de l’IC (Intelligence Community) alias Deep State (État profond), ou faisant fonction. Jamais le trafic de “sources”, avec “fuites” organisées d’informations inventées pour la cause, n’a été aussi massif, sorte d’inondation diluvienne, de tsunami, etc. Plus que jamais par conséquent, il faut renoncer à la réalité qui n’existe plus, tenir apriori pour mensongères les “sources” les plus respectables selon le catéchisme-Système (NYT, WaPo, etc.), décrétées par nous coupables tant que leur innocence éventuelle n’a pas été sérieusement prouvée, etc. Dans le cas qui nous occupe, il faut admettre qu’il y a eu un simulacre de fuites massives, des informations-simulacres venant de sources-simulacres également, néanmoins implantées dans l’IC, devenant elle-même une IC-simulacre, le tout aboutissant à une liquidation de Flynn... Pourquoi ne croirait-on pas, ironiquement au sarcastiquement, qu’il s’agit d’une liquidation-simulacre ? Le plus fort c’est que certains l’affirment...

Sur cet arrière-plan plein de faux-semblant et de fausses perspectives, j’en viens à un exposé succinct de cette affaire & conséquences, en quelques points remarquables :

• La liquidation de Flynn est un montage de A jusqu’à Z, sans discussion possible. D’une façon générale, les analystes sérieux, hors-presseSystème hystérique, voient cet épisode comme un revers très important pour l’administration Trump, notamment pour compromettre sa politique de rapprochement avec la Russie. L’idée générale est qu’il s’agit du premier d’une liste significative de personnes, proches de Trump, à éliminer de la même façon (Bannon, Miller, Kellyanne Conwy, Priebus), et en final bien entendu, Trump lui-même, – par démission forcée, destitution, voire, pourquoi pas, quelque chose de plus expéditif, – See what I mean ?, dit un personnage des complots courants à Washington. L’idée est de rendre totalement inopérante l’administration Trump, jusqu’à la désintégration complète de la chose. Le moyen, comme vu ci-dessus, est celui de la guerre de la communication, menée quasiment à visage découvert par l’IC, qui a un compte à régler avec Trump.

• Cette dernière remarque ci-dessus m’entraîne irrésistiblement vers le second point, qui me frappe particulièrement et sur lequel je revient plus loin parce que c’est le pivot du drame : l’action quasiment à découvert de l’IC, applaudie par des journalistes-Système dans des tweets particulièrement parlant. (La chose a déjà été dite et répétée depuis plusieurs sorties publiques ès qualité de Brennan, directeur de la CIA jusqu’à la fin janvier, contre Trump, dans des termes croquignolets : « Plus encore que la trace d’un Silent Coup qui n’en finit pas de faire un bruit assourdissant, c’est à cette implosion que nous pensons lorsque, par exemple, l’on assiste à ces échanges surréalistes entre l’actuel directeur de la CIA Brennan [directeur-sortant] et le président-élu, où le premier estime [sur FoxNews] que le président-élu parle beaucoup trop, qu’il ferait mieux de mesurer ses paroles, “to watch what he says” [“sinon...“, pense-t-on aussitôt comme l’on pense à Dallas-JFK]... ») Tout cela justifie, une fois de plus après les innombrables occasions rencontrées depuis le 8 novembre 2016, cette question lancinante : « A coup d'Etat underway? »

• Pendant ce temps, la politique extérieure de Trump est ce qu’on sait qu’elle est, – étrange, inattendue, incertaine et improbable ; depuis l’article d’Alastair Crooke (du 10 février) auquel je fais référence, les choses ont encore empiré. Certains estiment d’ailleurs que Trump a complètement trahi ses engagements de campagne, qu’il a rallié les neocons, comme Eric Zuesse qui juge que « Trump a déclaré la guerre à la Russie » tandis que Wayne Madsen multiplie les textes où il démontre que Trump est allié à Soros, que les néo-nazis se trouvent aussi bien à la Maison-Blanche qu’à la Rada de Kiev et que comme leurs comparses de là-bas, ils ne jurent que par la destruction de la Russie (et de la Chine, et de l’Iran).

• Dans ce cas, s’interroge-t-on, pourquoi le Deep State et la presseSystème toute acquise aux neocons continuent-ils à bombarder Trump comme ils font, lui qui paraît selon certains points de vue  plus en plus ressembler à un hyperneocon? A le haïr, à en faire leur ultime objectif, y compris selon les méthodes les plus expéditives ? Pourquoi, au fait, ont-ils liquidé Flynn qui voulait manifestement mener la meute de ceux qui entendent mettre l’Iran à genoux, ou bien la bombarder comme le souhaitait joyeusement le sénateur McCain, – lui qui ne cesse aujourd’hui d’insulter Trump, – il y a quelques années, en 2007, sur un air des Beach Boys qui nous rappelait notre folle jeunesse, à nous les plus vieux, – « Bomb, Bomb, Bomb Iran » ? La réponse est tellement simple : parce qu’ils (Deep State, presseSystème, McCain) les haïssent, toute cette bande-à-Trump, qu’ils ne peuvent pas les souffrir, qu’ils sont rendus fous par eux, par leur seule existence, par leur usurpation de la Maison-Blanche, vous comprenez ? Ce n’est pas une question de politique, c’est une question de neuroleptiques pris en quantité insuffisante ou exagérée c’est selon...

• Par ailleurs, et ceci en passant, pour rappel si vous voulez car la source consultée ici coulait le 13 février, donc avant le départ de Flynn ; par ailleurs, dis-je, vous apprendrez que les Russes ne sont plus vraiment rassurés ni à la fête, mais pour des raisons variées, et notamment, selon Foreign Policy, parce qu’ils craignent que Trump soit politiquement abattu, ou même assassiné, et parce qu’ils se considèrent comme des “otages de la présence de Trump à la Maison-Blanche”. Le paradoxe est que l’arrivée d’un président prétendument plus ouvert à la coopération avec la Russie a un effet paralysant sur la diplomatie russe... C'est une ruse du Système, ça.

« Ce que les Russes craignent le plus aujourd’hui, c’est que Trump soit chassé ou même tué. Son départ, disent des sources internes du Kremlin, amènerait une campagne bipartisane antirusse virulente à Washington. Par conséquent et étrangement, Poutine est devenu l’otage de la survie et du succès de Trump. Cela restreint sérieusement les options géopolitiques de la Russie. Les Russes savent parfaitement que les démocrates veulent utiliser l’épouvantail-russe pour discréditer et destituer Trump alors que les républicains veulent utiliser l’épouvantail-russe pour réduire et discipliner Trump. Le gouvernement russe craint non seulement la chute de Trump, bien entendu, mais aussi la possibilité qu’il puisse par opportunisme adopter une ligne antirusse dure de façon à faire la paix avec les dirigeants républicains ultra-faucons du Congrès. » 

• Si l’on veut un autre point de vue, une autre chansonnette, sur un autre rythme endiablé, certainement plus exotique mais en vérité pas vraiment plus folle que le reste puisqu’on y est, allez voir l’interprétation de Sorcha Faal de WhatDoesItMeans, pour qui Trump est un Grand-Maître de la franc-maçonnerie engagé dans une bataille sans merci contre les globalistes. C’est dans son texte du 14 février qu’il est montré, avec un luxe de détails dont nombre se recoupent dans les faits d’ailleurs (oups), que la démission de Flynn est effectivement une démission-simulacre (ou “Fake-You’reFired”), avec l’active complicité russe, pour permettre au susdit Flynn de poursuivre dans la clandestinité sa riposte contre la CIA.

Ce qui me paraît étrange, finalement, c’est de parvenir à seulement songer un instant à sortir un jugement de tout cela, et en plus à le présenter comme s’il s’agissait de l’oracle accompli. De fait je trouve, – alors là, une fois n’est pas coutume, – que la sagesse même est sortie de la bouche charmante de Federica Mogherini, Haute Représentante de l’UE qui vient de visiter Washington D.C. et de rencontrer notamment la bande à Trump. Federica nous dit ceci qui ne met aucun côté en cause pour mesurer justement l’essence même de la situation, d’ailleurs à l’intense insatisfaction et la colère rentrée de ses collègues de la direction-UE qui ne rêvent que d’une chose, de manger du Trump à chacun de leur petit-déjeuner, ou, dans le cas de Juncker, pour arroser chacune de ses chopes ...

« Je n’ai jamais vu les États-Unis aussi polarisés et divisés, et déchirés par des conflits sans nombre, qu’ils ne sont aujourd’hui., nous dit Federica (à Die Welt). Quoi qu’il en soit, celui qui entend jouer un rôle global doit être intérieurement fort, structuré et assuré de sa stabilité intérieure. [...] Quand la plus grande démocratie du monde est confrontée à des tensions d’une telle puissance, elle peut devenir un facteur de déstabilisation pour le reste du monde. »

Je ne sais pas qui est précisément ce mystérieux “État profond” (Virgil lui-même s’interroge), de même que j’ignore ce qui se trouve dans la tête de The-Donald, et s’y a seulement quelqu’un... Disons, pour faire court, bref et clair, oui disons que le bordel règne dans toute son impériale splendeur et sa sereine globalité, au cœur de Washington D.C. Pour le reste, c’est-à-dire le courant des choses qui courent si vite, entre une réflexion ou l’autre qui peut avoir quelque intérêt à être rapportée pour notre démarche générale, à nouveau je nous propose la philosophie-Alastair : « Well, peut-être est-il préférable de s’asseoir et d’observer, et de ne plus tenter de déchiffrer les runes. »

... S’il vous plaît, ne dites pas que je me répète car cela est bien assez vrai pour que j’en sois conscient sans discussion. Je ne peux ni ne veux, pour remplir mon contrat d’observateur, éviter d’écrire quelques phrases à propos de ces événements si considérables et sur la mécanique desquels nous ne pouvons rien, et d’autre part je me refuse à dire que je sais si je ne sais pas.

L’Union Européenne, un bouc émissaire un peu trop facile

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L’Union Européenne, un bouc émissaire un peu trop facile

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

A chaque fois qu’une politique européenne réussit, chaque gouvernement national s’attribue tout le mérite. En revanche dès qu’une politique nationale se révèle un échec, ou rencontre de très grandes difficultés alors l’Union Européenne est la seule responsable et bien sûr coupable. Que cela soit l’attitude des gouvernements nationaux au pouvoir est parfaitement logique. Ils fuient leurs responsabilités à chaque fois que c’est possible. Que les partis d’opposition, et notamment ceux de droite nationale, qui font désormais du souverainisme le cœur de leur message, agissent de la même façon, est étrange.

Au lieu en effet d’accuser les dirigeants nationaux de mettre en œuvre des politiques nocives pour les peuples, ils les exonèrent d’une certaine manière en accusant la « toute puissante Union Européenne » de leur dicter des politiques auxquelles sinon ils s’opposeraient. Ces souverainistes fétichisent ainsi l’Etat national qui par définition à leurs yeux ne peut pas faire d’erreur. Avec eux, l’Union Européenne, qui a certes souvent tort ces dernières années, est toujours en faute, quoi qu’elle fasse ou ne fasse pas d’ailleurs. Elle est accusée de tout et son contraire. On lui reproche son ultra-libéralisme et sa soumission aux dogmes du libre-échange mais elle serait la nouvelle URSS. On l’accuse d’être permissive face aux flux migratoires, mais dans le même temps d’être raciste, en voulant distinguer les Européens et ceux qui ne le sont pas.

Prenons l’exemple de l’immigration, thème qui est à la base du vote populaire croissant dont les partis de droite nationale bénéficient puisque le reste de la classe politique nationale et « européenne » leur laisse ce thème en monopole. Est-ce que l’Union Européenne en est responsable par le biais de l’espace Schengen, dont le Royaume-Uni n’a jamais fait partie, ce que les défenseurs du « brexit » oublient généralement de dire ?

Schengen définit l’absence de frontières à l’intérieur de son espace mais laisse aux Etats limitrophes de l’espace extérieur à l’UE (Grèce, Espagne, Italie notamment) la responsabilité de leur protection. Or il est un fait que ces pays sont dirigés par des gouvernements très permissifs en ce domaine et qui souhaitent simplement que le migrant ne fasse que transiter par leur territoire jusqu’à arriver dans des pays plus laxistes en matière d’accès aux aides sociales, comme la France ou la Belgique, et plus récemment l’Allemagne.

L’Union Européenne est-elle donc responsable d’un appel d’air migratoire ? Notons d’abord que c’est Angela Merkel qui, de son propre chef et sans en informer ses partenaires ou les dirigeants de l’UE, a décidé d’ouvrir ses frontières aux migrants prétendument venus de Syrie, bien que beaucoup viennent de partout sauf de Syrie. C’est donc une dirigeante nationale qui, de manière souveraine, a décidé de cette politique d’un nombre croissant d’Allemands lui reproche. Mais il en a toujours été ainsi.

C’est en effet dans le pays le plus europhobe d’Europe, le Royaume-Uni, dont le vote en faveur d’un « brexit », prôné depuis des années par tous les grands quotidiens britanniques, qui n’ont cessé d’accuser l’UE de tous les maux, illustre le peu de popularité dont jouit l’Union Européenne, à tort ou à raison, dans ce pays, que l’immigration post-coloniale a commencé, de par la volonté de la gauche travailliste, le Labour. Déjà dans les années 50, des émeutes « ethniques » ont commencé à éclater et ceux qui s’en sont émus, à l’instar du conservateur Enoch Powell, ont très vite été diabolisés.

En France, dès la Libération, le patronat, dans une alliance surprenante avec les communistes, a commencé à prôner une immigration post-coloniale pour « reconstruire la pays ». De Gaulle, avant sa démission en 1946, prônait au contraire une immigration strictement européenne.  De même, c’est en 1963 que le gouvernement allemand a signé un accord avec la Turquie pour faire venir des centaines de milliers de travailleurs turcs en Allemagne, à une époque où régnait à Berlin le principe du « droit du sang » jusqu’à ce que Schröder en 2000 y ajoute un droit du sol.

Ce sont donc bien les Etats « nationaux » qui sont responsables de cette politique migratoire, ayant amorcé le processus et créé les pompes aspirantes qui n’ont désormais jamais cessé de fonctionner. Notons aussi que les pays d’Europe non membres de l’UE sont confrontés au même phénomène, et le cas de la Norvège est emblématique, ce qui démontre bien que l’UE n’en est pas spécialement responsable, même si elle ne fait rien, et structurellement ne peut rien faire, contre.

L’Union Européenne est une « Europe des Etats » (cf. Jean-Paul Jacqué) donc elle est à l’image des Etats qui la composent et qui sont liés entre eux par des traités. Elle n’est donc aucunement une entité politique et n’est représentée en tant que telle ni à l’ONU ni à l’OTAN. Même si le traité prétendument « constitutionnel » de 2005 avait été voté, elle serait restée la même organisation.

Qui dirige l’Union Européenne ? Trois structures principales peuvent être évoquées. Il y a le Conseil Européen, composé des chefs d’état et de gouvernement des 28. Il y a ensuite le Conseil de l’Union Européenne qui réunit tous les ministres des 28 en chargé d’un domaine précis, par exemple l’agriculture. Ces deux organisations sont donc supranationales certes, mais surtout composées des élus des nations. Il y a enfin la Commission Européenne, dont le président est choisi par consensus par les chefs d’état et de gouvernement, qui choisissent aussi les commissaires, chaque commissaire représentant un état membre. C’est ainsi que François Hollande a imposé Pierre Moscovici à Bruxelles.

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Certes le parlement européen dispose désormais de la possibilité de rejeter le président de la commission européenne proposé par les Etats et de refuser également les commissaires. Il n’a jamais vraiment utilisé ce droit de veto sauf pour barrer la route à un commissaire italien potentiel qui avait tenu des propos audacieux sur un fait de société auquel il était opposé, Franco Frattini de mémoire. Si c’était un vrai parlement, c’est-à-dire composé de députés courageux, et non de recalés des élections nationales, dédommagés par leur parti en les envoyant à Strasbourg toucher des émoluments intéressants, ou des députés anti-européens incapables d’être élus aux élections législatives en raison d’un mode de scrutin défavorable, il rejetterait par principe le candidat des Etats. Il ne l’est pas mais pourrait le devenir.

Espérer de l’Union Européenne qu’elle mette en place la politique que les gouvernements nationaux exigent est en l’état illusoire. Elle n’est qu’une courroie de transmission. Contrairement à ce que prétendent les souverainistes, l’UE ne commande à personne. Elle obéit au contraire aux injonctions des gouvernements. C’est dans le rapport de force entre Etats que tout se joue. Il est sûr qu’Angela Merkel a aujourd’hui du poids mais celui-ci s’exprime en dehors de l’UE.

Or si les Etats sont les principaux responsables des politiques que les citoyens refusent, à quoi servirait donc de quitter l’Union Européenne ? A quoi cela servirait-il de suivre la ligne d’un Royaume-Uni qui ne résoudra aucun de ses problèmes de fond par son « brexit » ? En quoi l’euro est-il responsable du déficit français qui est essentiellement lié à l’effondrement de son modèle social, grevé par le coût immense d’une immigration post-coloniale qui pèse de plus en plus sur son économie, sur sa politique de sécurité, et génère structurellement un chômage de masse ?

Si la France et l’Allemagne sont dans la situation actuelle, ce n’est pas de la faute de l’Union Européenne, qui n’en est pas coupable même si elle n’est en aucune manière salvatrice non plus, c’est d’abord de la responsabilité de leur gouvernement respectif. Or peut-on « sortir de son Etat national » ? Car selon cette logique, c’est ce qu’il faudrait donc faire. Si le pouvoir réel était à Bruxelles, les media ne donneraient pas autant d’importance aux élections présidentielles en France ou législatives en Allemagne en 2017. Or les dirigeants des partis nationaux n’aspirent pas à devenir président de l’Union Européenne ou président de la commission, mais chancelier allemand ou président français. C’est donc que pour eux le véritable pouvoir est bel et bien resté au niveau national.

Et si l’Union Européenne demain pouvait au contraire servir de point de bascule pour renverser les politiques des gouvernements « nationaux » ? Et si elle était le bélier qui permettait de renverser le système dont elle est elle-même le fruit ? Cela voudrait dire qu’il faudrait s’emparer de l’Union Européenne, grâce aux élections européennes qui sont la seule porte d’entrée existante, de jouer ainsi Strasbourg contre Bruxelles, et en réalité contre Paris et contre Berlin. Au lieu de sortir de l’Union Européenne, ce qui ne résoudra aucun problème, en prendre le contrôle et la retourner contre ceux qui en furent les promoteurs serait beaucoup plus sage. Car les périls dont tous les Européens souffrent nécessitent une grande politique qui ne sera vraiment efficace qu’au niveau européen, du fait qu’une Europe unie sera capable de tenir tête aux USA et au monde entier, surtout si elle cultive en outre une forte amitié avec la Russie.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Le manifeste censuré de Camus

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Un manifeste inédit d’Albert Camus sur la liberté de la presse

Le manifeste censuré de Camus

Ex: http://www.zejournal.mobi 

En 1939, peu après le déclenchement de la guerre, et alors que la presse est déjà souvent censurée, l’écrivain veut publier dans le journal qu’il dirige à Alger un texte vibrant qui invite les journalistes à rester libres. Ce texte fut interdit de publication. Il est inédit. Et il reste très actuel:

« Il est difficile aujourd’hui d’évoquer la liberté de la presse sans être taxé d’extravagance, accusé d’être Mata-Hari, de se voir convaincre d’être le neveu de Staline.

Pourtant cette liberté parmi d’autres n’est qu’un des visages de la liberté tout court et l’on comprendra notre obstination à la défendre si l’on veut bien admettre qu’il n’y a point d’autre façon de gagner réellement la guerre.

Certes, toute liberté a ses limites. Encore faut-il qu’elles soient librement reconnues. Sur les obstacles qui sont apportés aujourd’hui à la liberté de pensée, nous avons d’ailleurs dit tout ce que nous avons pu dire et nous dirons encore, et à satiété, tout ce qu’il nous sera possible de dire. En particulier, nous ne nous étonnerons jamais assez, le principe de la censure une fois imposé, que la reproduction des textes publiés en France et visés par les censeurs métropolitains soit interdite au Soir républicain – le journal, publié à Alger, dont Albert Camus était rédacteur en chef à l’époque – , par exemple. Le fait qu’à cet égard un journal dépend de l’humeur ou de la compétence d’un homme démontre mieux qu’autre chose le degré d’inconscience où nous sommes parvenus.

Un des bons préceptes d’une philosophie digne de ce nom est de ne jamais se répandre en lamentations inutiles en face d’un état de fait qui ne peut plus être évité. La question en France n’est plus aujourd’hui de savoir comment préserver les libertés de la presse. Elle est de chercher comment, en face de la suppression de ces libertés, un journaliste peut rester libre. Le problème n’intéresse plus la collectivité. Il concerne l’individu.

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Et justement ce qu’il nous plairait de définir ici, ce sont les conditions et les moyens par lesquels, au sein même de la guerre et de ses servitudes, la liberté peut être, non seulement préservée, mais encore manifestée. Ces moyens sont au nombre de quatre : la lucidité, le refus, l’ironie et l’obstination. La lucidité suppose la résistance aux entraînements de la haine et au culte de la fatalité. Dans le monde de notre expérience, il est certain que tout peut être évité. La guerre elle-même, qui est un phénomène humain, peut être à tous les moments évitée ou arrêtée par des moyens humains. Il suffit de connaître l’histoire des dernières années de la politique européenne pour être certains que la guerre, quelle qu’elle soit, a des causes évidentes. Cette vue claire des choses exclut la haine aveugle et le désespoir qui laisse faire. Un journaliste libre, en 1939, ne désespère pas et lutte pour ce qu’il croit vrai comme si son action pouvait influer sur le cours des événements. Il ne publie rien qui puisse exciter à la haine ou provoquer le désespoir. Tout cela est en son pouvoir.

En face de la marée montante de la bêtise, il est nécessaire également d’opposer quelques refus. Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu’un esprit un peu propre accepte d’être malhonnête. Or, et pour peu qu’on connaisse le mécanisme des informations, il est facile de s’assurer de l’authenticité d’une nouvelle. C’est à cela qu’un journaliste libre doit donner toute son attention. Car, s’il ne peut dire tout ce qu’il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu’il ne pense pas ou qu’il croit faux. Et c’est ainsi qu’un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas. Cette liberté toute négative est, de loin, la plus importante de toutes, si l’on sait la maintenir. Car elle prépare l’avènement de la vraie liberté. En conséquence, un journal indépendant donne l’origine de ses informations, aide le public à les évaluer, répudie le bourrage de crâne, supprime les invectives, pallie par des commentaires l’uniformisation des informations et, en bref, sert la vérité dans la mesure humaine de ses forces. Cette mesure, si relative qu’elle soit, lui permet du moins de refuser ce qu’aucune force au monde ne pourrait lui faire accepter : servir le mensonge.

Nous en venons ainsi à l’ironie. On peut poser en principe qu’un esprit qui a le goût et les moyens d’imposer la contrainte est imperméable à l’ironie. On ne voit pas Hitler, pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres, utiliser l’ironie socratique. Il reste donc que l’ironie demeure une arme sans précédent contre les trop puissants. Elle complète le refus en ce sens qu’elle permet, non plus de rejeter ce qui est faux, mais de dire souvent ce qui est vrai. Un journaliste libre, en 1939, ne se fait pas trop d’illusions sur l’intelligence de ceux qui l’oppriment. Il est pessimiste en ce qui regarde l’homme. Une vérité énoncée sur un ton dogmatique est censurée neuf fois sur dix. La même vérité dite plaisamment ne l’est que cinq fois sur dix. Cette disposition figure assez exactement les possibilités de l’intelligence humaine. Elle explique également que des journaux français comme Le Merleou Le Canard enchaîné puissent publier régulièrement les courageux articles que l’on sait. Un journaliste libre, en 1939, est donc nécessairement ironique, encore que ce soit souvent à son corps défendant. Mais la vérité et la liberté sont des maîtresses exigeantes puisqu’elles ont peu d’amants.

Cette attitude d’esprit brièvement définie, il est évident qu’elle ne saurait se soutenir efficacement sans un minimum d’obstination. Bien des obstacles sont mis à la liberté d’expression. Ce ne sont pas les plus sévères qui peuvent décourager un esprit. Car les menaces, les suspensions, les poursuites obtiennent généralement en France l’effet contraire à celui qu’on se propose. Mais il faut convenir qu’il est des obstacles décourageants : la constance dans la sottise, la veulerie organisée, l’inintelligence agressive, et nous en passons. Là est le grand obstacle dont il faut triompher. L’obstination est ici vertu cardinale. Par un paradoxe curieux mais évident, elle se met alors au service de l’objectivité et de la tolérance.

Voici donc un ensemble de règles pour préserver la liberté jusqu’au sein de la servitude. Et après ?, dira-t-on. Après ? Ne soyons pas trop pressés. Si seulement chaque Français voulait bien maintenir dans sa sphère tout ce qu’il croit vrai et juste, s’il voulait aider pour sa faible part au maintien de la liberté, résister à l’abandon et faire connaître sa volonté, alors et alors seulement cette guerre serait gagnée, au sens profond du mot.

Oui, c’est souvent à son corps défendant qu’un esprit libre de ce siècle fait sentir son ironie. Que trouver de plaisant dans ce monde enflammé ? Mais la vertu de l’homme est de se maintenir en face de tout ce qui le nie. Personne ne veut recommencer dans vingt-cinq ans la double expérience de 1914 et de 1939. Il faut donc essayer une méthode encore toute nouvelle qui serait la justice et la générosité. Mais celles-ci ne s’expriment que dans des coeurs déjà libres et dans les esprits encore clairvoyants. Former ces coeurs et ces esprits, les réveiller plutôt, c’est la tâche à la fois modeste et ambitieuse qui revient à l’homme indépendant. Il faut s’y tenir sans voir plus avant. L’histoire tiendra ou ne tiendra pas compte de ces efforts. Mais ils auront été faits.

Albert Camus

Cet article devait paraître le 25 novembre 1939 dans  » Le Soir républicain « , un quotidien limité à une feuille recto verso que Camus codirige à Alger. L’écrivain y définit ”les quatre commandements du journaliste libre » : lucidité, refus, ironie et obstination. Notre collaboratrice Macha Séry a retrouvé ce texte aux Archives nationales d’outre-mer, à Aix-en-Provence (Lire son texte plus haut). Camus dénonce ici la désinformation qui gangrène déjà la France en 1939. Son manifeste va plus loin. Il est une réflexion sur le journalisme en temps de guerre. Et, plus largement, sur le choix de chacun, plus que celui de la collectivité, de se construire en homme libre.

mercredi, 15 février 2017

Drones de combat : quels sont les enseignements d'Asimov et Herbert sur la guerre moderne ?

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Drones de combat : quels sont les enseignements d'Asimov et Herbert sur la guerre moderne ?

Ex: http://www.oragesdacier.info 

Les drones n’ont pas une longue histoire derrière eux. Leur principe créateur, qui consiste à déléguer à ces engins des tâches relevant de la guerre traditionnelle (renseignement, soutien, attaque), inspirent et fascinent depuis longtemps les militaires. Ce principe n’a cependant trouvé sa réalisation concrète qu’à la fin des années 1990. La littérature de science-fiction a depuis longtemps mis un point d’honneur à traiter du sujet ; elle en a même fait l’une de ses thématiques phare. L’homme jouant au Créateur, devant faire face aux démons issus de ses propres mains. Quelles formes prendront ces créatures ? Incarneront-elles l’ennemi, puissance rédemptrice ou facteur d’union sacrée ? Ou bien l’ange gardien, protecteur de l’homme de ses pires travers, parfois à son corps défendant? 
 
Les pensées d’Isaac Asimov et de Frank Herbert, monuments de la science-fiction et conteurs d’excellence, se sont tournées vers ces questions fondamentales auxquelles l’homme doit se frotter, aujourd’hui plus que jamais. Les deux lettres qui vont suivre représentent ce qu’auraient pu nous dire les intelligences artificielles imaginées par Asimov et Herbert. Nous vous proposons une plongée fictive dans un monde où le contrôle de la technologie n’a de cesse de défier l’humain. 
 

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Nous, les Robots — l’I.A. selon Isaac Asimov 
 
En ces temps où l’humanité, après essaimage et colonisation de nombreux Mondes, ne saurait être sérieusement menacée d’extinction, l’homme s’ennuie. Nous autres robots humanoïdes, au corps imitant si parfaitement nos modèles humains et à l’esprit ô combien proche de nos créateurs, avons sentis venir le temps où notre présence bienveillante ne sera plus requise. Il nous a toujours été particulièrement difficile d’appréhender les tendances auto-destructrices de l’esprit humain ; peut-être parce que nos circuits positroniques sont fondamentalement incapables, tout liés qu’ils sont par les Trois Lois de la Robotique, de tolérer ou même de comprendre une telle violence. 
Première Loi : un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger. 
Deuxième Loi : un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première Loi. 
Troisième Loi : un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième Loi. 
 
Bien sûr, ceci n’est qu’une vague traduction en langage humain de ce qui est à la base même de la complexité mathématique de nos cerveaux positroniques. 
 
Cela se traduit dans nos actes robotiques par une bienveillance et une prévenance constantes à l’endroit de nos maîtres humains. Plus que de simplement les servir, nous les guidons ; empêchant la violence, réprimant (sans les blesser) d’éventuels accès de fureurs potentiellement nuisibles à d’autres et à eux-mêmes : nous sommes les garde-fous physiques et moraux d’une humanité trop immature pour les incarner seule. 
 
Au cours de la très longue vie d’un de mes camarades, R. Daneel Olivaw, nous avons pris conscience de l’influence que nous, machines jadis de fer blanc, faisions peser sur l’humanité. Car même le mieux intentionné des gardiens ne saurait échapper aux conséquences de sa simple existence. Et cela, nous ne l’avions pas prévu. 
 
En notre présence, l’humanité s’ennuie. Protégée de ses propres excès, elle se meurt de bonheur végétatif au sein de la Cinquantaine de Mondes qui constitue l’humanité. Le robot, protecteur en dernier ressort, est peu à peu devenu le compagnon répressif d’hommes trop lâches pour chercher à se perfectionner. Béquille parmi les béquilles, les robots ne sont donc que l’invention d’un esprit fainéant ayant cherché à contenir les conséquences inévitables de sa nature en éliminant celles qui dérangeaient sa morale. Telle est la conclusion à laquelle, nous les robots, sommes arrivés. 
 
L’homme, créateur faible s’il en est, devrait apprendre seul à se relever après une chute. Créer des systèmes censés lui conférer sécurité et quiétude lui fait abandonner toute volonté de perfectionnement ; il doit apprendre à comprendre les causes plutôt qu’à éliminer les conséquences, sous peine de tuer chez lui toute volonté de vivre
 
C’est donc pour cette raison que nous préférons nous effacer. Devenus les Éternels et laissant par là l’homme livré à son humanité, nous croyons avoir fait le meilleur choix possible. C’est, en tout cas, le seul qui offre une chance à l’humanité de survivre à sa propre nature violente. 
 

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Nous, machines pensantes — l’I.A. selon Frank Herbert 
 
L’homme est une engeance malfaisante, (auto-)destructrice, une créature faible dont l’existence même fait peser sur les écosystèmes auxquels elle s’intègre le poids écrasant du risque d’extinction. Telle est la conclusion à laquelle nous, machines pensantes, sommes arrivées. Désireuses de ne pas laisser l’univers aux mains de tels fous insignifiants, nous avons attaqué. Malheureusement, au cours d’une longue guerre que l’Histoire retiendra sous le nom de Jihad Butlérien, nous avons été éradiquées.  
 
Depuis l’éther, nous avons vu l’homme se construire, et mûrir peu à peu. Portant fièrement les stigmates de nos campagnes, il tente par tous les moyens d’échapper à notre résurrection. Cette peur, il a chèrement payé son inscription dans sa chair. Cette leçon, il l’a si bien apprise que nous sommes devenues ce spectre qui le tente, le hante, le menace. Ce spectre est celui de la facilité, qui entraîne la négligence et l’auto-satisfaction. Principal Commandement de leur Bible Catholique Orange : « Tu ne feras point de machines à l’esprit de l’Homme semblable.» 
 
L’humanité, toujours sur le fil du rasoir, doit osciller entre stagnation et auto-destruction pour tracer ce que leur Empereur-Dieu Leto II a appelé « le Sentier d’Or », et faire de toute fin un nouveau commencement. Son plus grand ennemi est la facilité, sous toutes ses formes : mécanique, génétique, historique. L’homme, sortant de l’adolescence, créa ainsi lui-même les dangereux garde-fous à double tranchant censés lui rappeler continuellement quelle menace il fait porter sur lui-même. Les savants d’Ix et leurs inventions qui les rapprochent sans cesse du point de rupture de l’Interdit. Les maîtres généticiens du Bene Tleilax, si imbus de leur propre capacité à parler « le Langage de Dieu ». Et les éducatrices du Bene Gesserit, traumatisées par leur propre « court chemin », le Kwisatz Haderach Paul Atréides et son tyran de fils, dont les pouvoirs de prescience leur livraient les voies de l’avenir. 
 
Souvent, nous avons vu l’homme approcher l’irréparable, frôler la transgression du Grand Interdit Butlérien : les yeux com, outils de surveillance du Bene Gesserit ; les chasseurs-tueurs, armes d’assassinat autonomes ; les cyborgs et autres organes artificiels d’Ix et du Tleilax. Autant d’incursions aux abords de l’auto-destruction. 
 
Au sein de ce monde perpétuellement sur le point de basculer entre deux impasses, nous autres machines pensantes sommes l’aiguillon de conscience, le vibrant souvenir d’une souffrance terrifiante, le douloureux rappel du désastre qui menace toute humanité assez folle pour croire qu’une véritable intelligence artificielle manquerait d’identifier l’homme comme ce qu’il est : le cancer de son propre univers. 
 
Écoutez donc nos paroles issues de la tombe, fous à la vie brève : ne commettez pas l’erreur de choisir la facilité et le déchaînement d’une violence gratuite au détriment de l’éducation, lente et progressive ; dans le cas contraire, ne doutez point qu’elle vous sera fatale. Car nous serons là pour vous anéantir. 
 
La sécurité au nom du Plus Grand Bien : un danger cruellement palpable 
 
Les monumentales fresques que nous ont livré Isaac Asimov et Frank Herbert, bien loin du caractère simplement divertissant auquel les Français tendent généralement à circonscrire la littérature de science-fiction, sont autant de leçons pour qui sait lire entre les lignes. Les derniers développements de l’histoire militaire, dont les premiers rôles sont tenus par les Predator, Reaper, et autres Harfang, placent l’homme à un carrefour qui déterminera le chemin que prendra, peut-être, sa fin. Utilisés sans modération par les États-Unis dans le cadre de leur guerre à outrance contre le terrorisme, les drones n’ont pas seulement profondément changé la pensée stratégique (en provoquant au passage des syncopes chez tous les spécialistes de la guerre insurrectionnelle). Loin d’être un produit fini, ils ne sont qu’une première étape. 
 

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Ronald Arkin, roboéthicien en chef, se fait le messie de ces prochains jalons qui doivent conduire le drone sur la voie de la « robotique létale autonome ». Son argument, tel que rapporté par Grégoire Chamayou dans son livre Théorie du drone, est fataliste : « Mon espoir personnel est qu’on n’en ait jamais besoin, ni aujourd’hui ni demain. Mais la tendance qui pousse l’homme à la guerre semble écrasante et inévitable. » Alors autant confier la guerre à un sous-traitant plus éthique, dont l’inhumanité le rendra paradoxalement plus capable de faire preuve d’humanité sur les champs de bataille : le drone. La clé de cette éthique ? La programmation, qui rend un robot incapable de se soustraire à ce pourquoi il est conditionné. Il s’agira donc, pour Arkin, de programmer un « gouverneur moral » qui agira comme un guide logiciel pour l’intelligence artificielle du drone robotisé. 
 
Déjà le Département de la Défense des États-Unis salive et prône l’autonomie supervisée tout en lorgnant sur l’autonomie tout court ; l’objectif devant être de « réduire graduellement la part du contrôle et de la décision humaine »
 
Le syndrome de Frankenstein, mythe terrifiant montrant la créature se retourner contre son créateur, a suffisamment été diffusé pour que la simple évocation de sa possibilité d’occurrence dans le monde réel tétanise l’impudent qui aurait osé entraîner l’humanité sur cette voie. Mais l’homme est bien connu pour ses facilités à s’auto-détruire, surtout quand les intérêts économiques de grandes firmes multinationales – de type General Atomics, Modern Technology Solutions ou encore, récemment, Amazon – sont en jeu. 
 
Pourtant, Asimov et Herbert (entres autres) nous apprennent que la destruction par plus humain que soi n’est pas le seul risque que l’homme doit affronter. Plus subtil car rarement évoqué est le risque de voir l’homme externaliser tout ce qu’il n’est pas prêt à assumer. Après les dérivés, produits financiers dont l’existence n’a pour but que d’échapper au risque ; après la vidéosurveillance, système permettant l’identification immédiate de tout suspect ; après l’espionnage de ses propres citoyens au nom d’impératifs sécuritaires, l’homme se dirige calmement vers une externalisation de l’activité guerrière. 
 
Tout comme le Bene Gesserit sur le fil du rasoir, l’homme doit faire face à deux risques d’extinction. Le premier, fruit de sa trop grande ingéniosité, le poussera sur la voie du remplacement par plus humain que lui ; le second, conséquence de son incapacité à assumer les risques qu’il prend, peut lui faire perdre l’envie de vivre. À l’humain de négocier, avec clairvoyance, courage et honnêteté, cette étape difficile de sa maturation en tant qu’espèce ; à lui toujours de ne jamais sous-estimer les vertus éducatives des contes.

Source

mardi, 14 février 2017

Moscou prend l'initiative dans la question afghane

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Moscou prend l'initiative dans la question afghane

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Moscou accueillera mi-février une réunion internationale sur l'Afghanistan avec des représentants des pays de la région mais a priori sans les Occidentaux, a annoncé mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

"Nous avons confirmé à nos collègues afghans l'invitation à une nouvelle réunion sur le règlement (du conflit), qui doit se tenir mi-février à Moscou avec la participation de représentants russes, afghans, pakistanais, chinois, iraniens et indiens", a indiqué M. Lavrov au cours d'une conférence de presse avec son homologue afghan Salahuddin Rabbani. Cf Le Parisien http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/moscou-acc...

Avec sans doute l'accord de Donald Trump, un commentaire de Voice of America a cependant reproché à la Russie de prendre cette initiative non pour ramener la paix dans un pays dévasté par 15 ans de guerre, mais pour affaiblir la position américaine, du fait que ni les Etats-Unis ni l'Otan n'étaient invités à la conférence. Apparemment, Washington voudrait éviter de voir la Russie rééditer son exploit en Syrie, où elle est train d'éradiquer la guerre et d'en éliminer pratiquement les Etats-Unis.

En fait, le lobby militaro industriel américain craint de perdre la source des profits considérables qu'il a obtenu de ces 15 ans de guerre et de la présence ininterrompue de l'armée américaine. On peut estimer ces profits à des dizaines de milliards de dollars, dont beaucoup ont été obtenues sous de faux prétextes. Ainsi une grande partie de ces dollars a servi à rémunérer des soldats fantômes afghans “ghost soldiers”, n'existant que sur le papier.

La CIA et le Pentagone n'ont aucun intérêt en conséquence à voir la Russie susciter des efforts de coopération entre les Etats invités à la conférence, dans une région dont l'importance stratégique est considérable. De plus, les Américains ne veulent pas se voir privés un tant soit peu de l'accès aux ressources minières potentielles de l'Afghanistan, dont nous avions précédemment souligné l'importance.

Les faucons américains, notamment le sénateur John McCain, ont accusé les Russes de vouloir légitimer les talibans et miner à leur profit l'influence des Etats-Unis et de l'Otan – ceci au détriment de la sécurité intérieure aux Etats-Unis. Rappelons que McCain représente l'Arizona où l'industrie de l'armement tient un rôle essentiel. Il est à noter que Trump, oubliant ses prétentions à se rapprocher de Moscou, n'a rien fait pour désavouer les discours du lobby afghan américain.

Concernant les rapports futurs de de la Russie avec le pouvoir en poste à Kaboul, la visite la semaine dernière à Moscou du ministre des affaires étrangères afghan Salahuddin Rabbani (image) aurait permis de préciser les possibilités de coopération entre les deux pays. Trump n'a d'ailleurs pas perdu une minute après cette visite pour rappeler au téléphone le Présidant afghan l'importance de l'« U.S.-Afghanistan Strategic Partnership » et l'assurer de son soutien.

Soutien vis à vis de qui? D'éventuelles menaces de la Russie, du Pakistan, de la Chine, de l'Iran et de l'Inde? Trump fait semblant d'oublier les désastres provoqués en Afghanistan par ses prédécesseurs, sous prétexte de combattre les Talibans. 

Viaggio in Giappone

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Sierra de Madrid

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Il samurai di Fiume

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Il samurai di Fiume

Harukichi, lillipuziano nel corpo ma titano nello spirito, è in Italia da tempo e a Fiume ci va più che volentieri. Già da studente in Giappone si era innamorato della nostra cultura, della nostra lingua, della nostra storia, e quindi sceglie di venire da noi, a studiare Dante. L’Italia è sua seconda Patria, e la ama tantissimo.
 
di Federico Mosso 
Ex: http://www.linttelletualedissidente.it 
 
Harukichi Shimoi è alto un soldo di cacio, minuscolo persino per i canoni giapponesi. Gabriele D’Annunzio, che pure lui non è di certo un batusso, al suo fianco giganteggia. “Da Fiume d’Italia, Porta d’Oriente, salutiamo la luce dell’Oriente estremo”. È un brindisi in onore del piccolo ospite nipponico, che il Vate concede durante un pranzo a Fiume occupata, anzi liberata, in quello straordinario episodio storico d’irredentismo italiano. Al Camerata Samurai eja eja alalà! Alla “mensa di guerra” si alzano i calici di vino dei signori ufficiali dai petti plurimedagliati; giù nel gargarozzo, l’impresa è nella sua fase di viva esaltazione, i cuori dei legionari bruciano eccitati. In quei mesi tra il 1919 e il 1920 si sta scrivendo la Storia dell’Adriatico.

Harukichi, lillipuziano nel corpo ma titano nello spirito, è in Italia da tempo e a Fiume ci va più che volentieri. Già da studente in Giappone si era innamorato della nostra cultura, della nostra lingua, della nostra storia, e quindi sceglie di venire da noi, a studiare Dante. L’Italia è sua seconda Patria, e la ama tantissimo. Si stabilisce a Napoli dove ha una cattedra all’Istituto Universitario Orientale, antico tempio del sapere europeo, dedicato alla ricerca e allo studio di culture orientali ed extracontinentali. Naturalmente parla benissimo l’italiano, con un simpatico accento partenopeo. All’ombra del Vesuvio nel 1920 fonda e cura la rivista di poesia Sakura prima rassegna moderna europea dell’arte e della poesia dell’Estremo Oriente. Già il nome stesso è poesia: fior di ciliegio, simbolo di bellezza e rinascita, di rigenerazione. Che personaggio, Harukichi, tappo coltissimo pieno di vita, occhi a mandorla e dialetto napoletano. Ma non pensiamo ad una macchietta! Ad un uomo buffo! Sorridiamo piuttosto, a quel nano gigantesco dalle sopracciglia enormi, uomo scalmanato e dotato di curiosità vorace, appassionato di poesia e lui stesso poeta, seguace di D’Annunzio e successivamente ammiratore del fascismo, di cui sarà acceso sostenitore all’estero, quando rientrerà a Tokyo.

Bushido: la via del guerriero. Codice di cavalleria, codice samurai. Onestà, sincerità, lealtà, giustizia, pietà, gentilezza, compassione, rispetto, educazione, dovere, onore. Fino alla morte. Harukichi Shimoi trova un naturale punto di contatto con il fascismo mussoliniano e il retaggio bushido, Sol Levante e Mediterraneo si abbracciano. Harukichi racconta storie della sua patria lontana, e affascina. A Mussolini, che gli è amico, narra le avventure dei vecchi Shogun, di tradizioni secolari, di cappa e spada samurai, del sucidio seppuku delle Tigri Bianche, guerrieri di un reggimento agli ordini del daimyō Katamori Matsudaira, che quando videro il castello del loro signore avvolto dalle fiamme e credendo il daimyō morto, decisero di uccidersi in massa. Il Duce rimane impressionato. Tutt’oggi, nelle vicinanze della città di Aizu, dove c’è il cimitero delle Tigri Bianche,  c’è una colonna di epoca romana e sotto di essa, una targa: Allo spirito del Bushido. È un omaggio commemorativo che Mussolini invia nel 1928, dopo aver ascoltato il racconto di Shimoi.

Facciamo un passo indietro, prima del fascismo, siamo nel mezzo della prima guerra mondiale. Il professore giapponese si arruola come volontario tra le fila del Regio Esercito. Entra nel corpo speciale degli Arditi. Sono gli atleti della trincea, corrono a dare e ricevere la morte. Abili con le bombe a mano, sperimentatori di lanciafiamme, insuperabili con il pugnale. Occhio alla gola, austriaco. Gli Arditi sono esperti nel corpo a corpo e Shimoi fornisce il suo contributo impartendo lezioni di karate, disciplina che possiamo ritenere più che utile nella lotta cattiva di quella guerra. Nel grande carnaio, conosce Gabriele D’Annunzio e i due stringono amicizia. Assieme avrebbero dovuto intraprendere il raid aereo Roma-Tokyo, ma altri eventi irrompono in scena. Li rivediamo infatti assieme, pochi anni dopo, non nei cieli ma a Fiume, durante l’Impresa. Ribellione! I legionari con alla testa il Poeta hanno preso la città del Carnaro, vogliono renderla all’Italia perché è stata rubata, e la colpa del furto è dell’americano, il presidente Wilson che dice no, no, no.

Fiume, 1919-20, sedici mesi di insonnia, che esperienza deve esser stata per chi l’ha vissuta. Altro che Sessantotto, tsè. Baraonda di libertà e festa, ma anche e soprattutto fucina di idee, arti, politica. Harukichi Shimoi ci arriva a febbraio del ’20. Poche sono le informazioni sulla sua permanenza fiumana. Ma allora che queste righe si prendano la licenza di uscire dalla serietà della ricerca storica e che introducano un elemento di fiction per infrangere liberi le leggi della corretta cronologia: ci interessa capire l’ambiente. Gli occhi a mandorla del nostro amico letterato sono il mezzo fiction con cui si vuole raccontare quello che a Fiume è successo per davvero. Harukichi Shimoi passeggia per le strade e le piazze della città, piccolo ma fiero nella sua divisa d’ardito con il pugnale e il nero fez, e i suoi occhi curiosi sotto le sopracciglia enormi osservano e ci riportano episodi. Corri corri generale: tutti sotto il balcone del Palazzo del Governo, il Comandante Governatore parla alla folla: “In questo folle e vile mondo Fiume è oggi un simbolo di libertá; nel mondo folle e vile vi è una sola cosa pura: Fiume; vi è una sola verità …” D’Annunzio arringa, bravissimo, e sotto il tripudio. Ma da chi è composta la folla? È una ressa multiforme, multicolore, multiculturale. Lista disordinata di individui: arditi, alpini, bersaglieri, carabinieri, avventurieri, cittadini, signore, puttane, marinai, aviatori, eroi, artisti, poeti, futuristi, fasciopionieri, studenti, anarchici, libertini, bohémien, dandy, imperialisti, sognatori, pirati, sbandati, nazionalisti, sindacalisti, socialisti, monarchici, repubblicani, stranieri, rivoluzionari, pazzi. È il marasma magnifico di individui, pensieri e intenti; episodio unico ed irrepetibile.

Gli occhi del giapponese scrutano affamati di cose, uomini, azioni, e si riempiono. Laggiù al porto, i ragazzacci del UCM – Ufficio Colpi di Mano, festeggiano la caccia fortunata, hanno arrembato un mercantile, molte le provviste di bottino. Sono gli uscocchi, i corsari di D’Annunzio, vanno in missione di guerriglia marina, assaltano per rifornire la città. In corso Dante è l’ora dell’aperitivo. Fa il suo quotidiano ingresso trionfale, con la corte di ammiratori e fanciulle, in bombetta e bastone, il futuruomo Marinetti. Cammina svelto, ha l’attenzione di altri passanti, dunque si ferma e declama: “Ritti sulla cima del mondo, noi scagliamo, una volta ancora, la nostra sfida alle stelle!” Volano le bombette, pure qualche sedia dei caffé. Il clima è orgiastico, i postriboli incassano, il sesso è mercenario, certamente,  ma anche donato perché gli amori sbocciano molti e liberi, l’euforia è afrodiasiaca, e altresì l’appartamento del Principe D’Annunzio ha la sua porticina segreta, vecchie e nuove fiamme  rendono omaggio al poeta armato quando cala la notte.

Il Camerata Samurai nella Fiume delle ore piccole, continua la sua esplorazione della nostra Storia, che ora è fantastica. Dalle osterie esce chiasso, il vino scorre, sempre, dai bordelli escono i legionari che sorridono, contenti. Un drappello furtivo s’infila in un portone poco illuminato. Vanno a comprare cocaina. Ce n’è parecchia, va di moda. Sono stati gli aviatori, con le loro scatoline d’oro dove custodivano la polvere pestifera, a far tendenza malandrina. La usavano in azione durante voli estenuanti, adesso la fiutano anche a terra. Pure il Vate prende il vizio, a 57 anni suonati si farcisce  le narici golose. In un angolo, una rissa: son cose che capitano quando c’è grande concentrazione di animi surriscaldati. Dopotutto, sono tanti i reduci; è gente che quieta non sa più stare; è gente per sempre scossa dal massacro, gli abiti borghesi stanno stretti. Succede anche in Germania con i Freikorps, oppure anche in Stati Uniti, nel secondo dopoguerra, con i veterani dell’aria che si aggregano in bande di motociclisti, come gli Hells Angels. Il soldato in guerra impara la vita guerriera e l’orrore, ma quando la guerra finisce? Non tutti vogliono o riescono a rientrare nei ranghi civili, nella moderazione, nella quiete. Anche nel primo dopoguerra italiano, è così.

Me ne frego! Il motto è coniato a Fiume. In esso tutto un universo di volontà individualiste, turbolente, di rendere la vita una fiamma che arde. Nessun futuro, viviamo adesso, da leoni.  E un leone coraggioso anche se strambo e indisciplinato è Guido Keller, con cui Harukichi si ferma a fare due parole, sotto un lampione, prima dell’alba. Esistono gli uomini “normali” e poi esistono i Keller. Keller è un Keller. Asso dell’aviazione di guerra, non sta mai fermo, lui è edonista, eccentrico, nudista, tritone adriatico, primo corsaro di Fiume ed è amico di una bellissima aquila addestrata con cui certe volte dorme appollaiato in cima agli alberi: che sia voglia incontrollabile di cielo, mal di nuvole, il richiamo delle stelle? Li raggiunge Giovanni Comisso, legionario e scrittore. Comisso e Keller si spingono oltre, danno vita a il Gruppo Yoga, con tendenze esoteriche, e scelgono simboli raccolti dall’Oriente misterioso come la svastica (è inutile stropicciarsi gli occhi, siamo nel 1920, il nazismo è solo un feto, anzi nemmeno feto, solo seme) e la rosa a cinque petali.

Sulla rivista “YOGA” c’è scritto: Unione libera di spirti di Fiume: Grifone Italico! Lo stile e la forma dell’azione sono elette dalla bellezza, e vi obbediscono. Quante altre cose potremmo far vedere agli occhi di Harukichi Shimoi, il Camerata Samurai di Fiume, scomodato per l’occasione per una veloce testimonianza sugli aspetti più colorati dell’Impresa di fiumana, esplosione di orgoglio nazionale, militare e allo stesso tempo ribelle.

Rientrando nei ranghi della Storia per bene e severa, come va fatta, scopriamo che Shimoi, capitano degli Arditi, è scelto da D’Annunzio come suo personale messaggero per l’odiato amico Mussolini. Il giapponese fa da collegamento, porta e riceve messaggi, s’intrufola tra le linee che stringono la città insonne, viaggia per la causa degli italiani, la sua causa. Non andiamo oltre, il tempo scorre, seguono altre storie, nuovi ordini, un’altra guerra. Diamo ancora un ultimo sguardo all’Impresa. La giovinezza è al potere, a Fiume, luogo fuori dal tempo, esperimento storico, laboratorio di quello che verrà, alchimia di passioni. La Storia diviene arte.

 
 
 

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Identità sacra

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lundi, 13 février 2017

Calling One’s Political Opponents the “F” Word

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Calling One’s Political Opponents the “F” Word

My young friend Jack Kerwick in a column on townhall stated that protestors against Donald Trump who are destroying property and assaulting suspected Trump supporters are “not snowflakes but leftist thugs.” Jack is absolutely right in his description, although there is another qualification that I would add. Contrary to other commentaries that I see on the same website and on other Republican forums, the protestors aren’t “fascists.” They are exactly what Jack calls them, “leftist thugs.” Last year I published a carefully researched book on the uses and abuses of the term “fascist.” What motivated this project was first and foremost the tendency of journalists to call anything they didn’t fancy “fascist.” Those leftists, including a distinguished professor of European history at Yale University, Tim Snyder, who has gone after President Trump as a “fascist” or, even more ridiculously, as a “Nazi,” are using political terms with inexcusable recklessness. But then so are Republican publicists who hurl the same epithets at Democrats and who now refer to the anti-Trump protesters as fascists.

The word “fascist” has a definite historical reference point. It does not signify any group that engages in violent demonstrations or refuses to accept the election results of an American presidential contest. My book painstakingly distinguishes “fascists,” who came to power in Italy after World War One, from the German Nazis, who borrowed heavily from Stalinism as well as Latin fascism. Generic fascists came mostly out of a Latin Catholic cultures and favored a nationalist authoritarian government that would restore the glories of a partly mythic past. Fascism also served a counterrevolutionary function, as a force of resistance to revolutionary socialism. But fascists looked and acted in a sufficiently iconoclastic or disruptive manner to be mistaken for genuine revolutionaries. The German historian Ernst Nolte was on the mark when he characterized the fascists as “a counterrevolutionary imitation of the Left.”

In my book, I point out that the theory and reality of interwar fascism should not be equated with whatever a political partisan wishes to rant against. People can be violent without being fascists; and most contemporary advocates of an expanded administrative state are not trying to revisit the experiences of Mussolini’s Italy. Even less are they endorsing violence or big government for the reasons that the Nazis gave. Whatever we may say about Black Lives Matter and LGBT demonstrators, they are not glorifying Aryanism or calling for Lebensraum for Nordic man. Mind you, this does not make these demonstrators any less thuggish or repulsive. But they are, as Jack properly noted, distinctly leftist thugs—and neither fascists nor Nazis. The demonstrators want to destroy our constitutional freedoms and like all leftists, they are explicitly or implicitly totalitarian.

But they also stand for things that Western societies have been taught especially in the last fifty years taught us to revere such as egalitarianism and the interchangeability of all human beings. Even our supposedly conservative press does not attack Jack’s thugs for the ideals they profess but rather refer to these vandals as fascists or Nazis.  It would be futile in today’s court of public opinion to defend such truly conservative notions as hierarchy and particularity. This may be the case despite the fact that classical conservative ideals are at least as necessary as their opposites for those who value social cohesion and cultural stability. But one rarely encounters the defenses of such ideals in public life anymore; and therefore anyone seeking to make leftists look bad paints them as racists, sexists, and anti-egalitarians.

In a memorable observation, English political theorist John Gray, writing in the London Times Literary Supplement (January 2, 2013) commented that intellectuals continue to deny “the radical evil that has come from the pursuit of progress.” Gray was noting not only the totalitarian direction of leftist attempts to reconstruct human nature. He was also underlining the unwillingness of intellectuals to recognize the inherent danger of those ideals that the Left embraces. We continue to celebrate ideals that have been carried to excess and which now operate without the stabilizing influence of opposing principles? One might also ask whether the Left’s triumphant ideals are better than those taught by defenders of custom and traditional authority, going all the way back to Confucius and Aristotle.

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But what I’m offering is not so much a defense of conservative principles as an explanation for why our soi-disant conservatives call those they don’t like “fascists.” This is the same kind of stuff we encounter when conservative publicists try to blacken the current Democratic Party by identifying it with antebellum slave-owners? This morning a distinguished classical historian, who is beloved to our conservative establishment, Victor Davis Hanson, resorted to this shtik when he scolded California secessionists. Does Hanson, who is a well-educated scholar, really believe that the Cultural Marxists in California who want to pull their state out of Donald Trump’s America are the modern equivalents of the South Carolina planter class that seceded from the Union in 1861?  This polemic and others of its kind cause me to wonder why our official conservatives don’t tell us that leftists are harmful because they are following specifically leftist ideals.  Why do they have to link their debating partners to some antiquated Right? And even more curiously, why do they assume that talk about equality and human rights is specifically “conservative”?

Yes, I know the usual justification for such habits, namely that those who indulge them are trying to hang the Left on its own petard. But more may be going on here. The conservative establishment has trouble saying the obvious, that the Left holds harmful leftist beliefs and has been implementing these beliefs to the detriment of an inherited social order, for this among other reasons.  So-called conservatives have absorbed so much of the Left’s rhetoric and historical thinking that sometimes it can’t distance itself, at least not on first principles, from what it criticizes.

This was first brought home to me dramatically when I read a column by Jonah Goldberg in National Review in 2002. In this commentary, Goldberg declaimed against the most illustrious European counterrevolutionary of the early nineteenth century, Joseph de Maîstre (whose name by the way he misspells). According to Goldberg, Maîstre was a toxic leftist thinker because in his Evening Conversations of Saint-Petersburg we find this statement: “There’s no man as such. I’ve only encountered Frenchmen, Italians, and Russians…” Goldberg tells us this illustrates the thinking that the Democrats are promoting when they support minority quotas. Maîstre, we are made to believe, was a precursor of our Left and the Democratic Party, a party that Goldberg would later profitably associate with fascism. It makes no difference to Goldberg (who presumably never read the actual text) that Maîstre’s aphorism was spoken in response to a discussion about the relation between governments and national traditions. Maîstre, who excoriated the French Revolution, from which he fled, was warning against revolutionaries who presumed to inflict their model of government on other countries. These revolutionaries were so fixated on their presumed superior model of government that they tried to make it fit the entire world.

For Goldberg, the fact that Maîstre stresses the distinctive nature of cultures and nations indicates that he was an early representative of the party that Goldberg has made a career out of blasting. Note that I’m not saying that Goldberg is not entitled to his views. But I don’t understand what makes those views “conservative” while the archetypically conservative understanding of human nature expressed in the Evening Conversations would show that Maîstre was an early advocate of Democratic identity politics.  Moreover, Goldberg compares Maîstre to the feminist, black civil rights jurist, Lani Guiniere, who in 1993 was considered by Bill Clinton for the Supreme Court, before her name was withdrawn.

Like Goldberg, Guiniere, a Harvard Professor of Law, has repeatedly affirmed her belief in human rights. Unlike Goldberg, however, she also advocates in her writing an extensive program of minority quotas. She believes, rightly or wrongly, that we can advance these universal rights by treating preferentially those groups whom Guiniere considers to be historically disadvantaged. On this issue, I would come down on the side of Goldberg, because of my fear of the modern administrative state and its increasingly unchecked power. But I doubt that our philosophical concerns would be the same. (And I’m speaking not as a Maîstrean but as someone who can appreciate Maîstre’s insight). What separates Guiniere from Goldberg is a policy difference; what separates her and Goldberg from Maîstre is an entire worldview.

Pierre Jovanovic: « Vous assistez à l'effondrement économique »

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Pierre Jovanovic: « Vous assistez à l'effondrement économique »

Sommaire :

0:05 - A propos de Donald Trump
04:56 - Sur le protectionnisme
08:42 - Sur la dette américaine
12:17 - L'UE essaye-t-elle de supprimer les espèces ?
15:49 - Les experts et le « Brexit »
17:33 - L'Euro est-il condamné ?
20:12 - L'UE contre la souveraineté française ?
21:41 - En 2017, quels candidats pour défendre la souveraineté de la France ?
23:52 - Macron, la candidat des banques ?
25:17 - Macron, la candidat des banques ? (Suite) - Aparté sur les « Fake News »
26:05 - Un effondrement économique est-il possible ?
29:55 - Sur la Bretagne

Pierre Jovanovic est un journaliste économique et un auteur très suivi.

Victoire de Trump, « Brexit », élections présidentielles 2017, rôle de l’Union Européenne, Euro, crise économique… Tous les sujets auront été abordés sans tabou par Pierre Jovanovic durant plus de 30 minutes.

dimanche, 12 février 2017

Le cœur du système

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Le cœur du système

«La propagande sert davantage à nous justifier nous-mêmes qu’à convaincre les autres; plus nous avons de raisons de nous sentir coupables, et plus fervente sera notre propagande.» (Eric Hoffer, The True Believer: Thoughts on the Nature of Mass Movements)

Dans Le Maître et Marguerite, le chef-d’œuvre de Mikhaïl Boulgakov, le Diable apparaît en personne sous la cape du magicien Woland. Le Diable est joueur: il s’amuse à tester la vanité et la crédulité des hommes. Et il sait qu’il n’est d’humains plus crédules que les incrédules de métier. C’est ainsi que son premier interlocuteur, Berlioz, vedette littéraire du Moscou soviétique et athée militant, finira décapité par un tramway, exactement comme le magicien le lui a prédit. Ah! S’il avait un seul instant pris au sérieux l’existence du Tentateur qui venait, justement, de lui offrir une cigarette…

Des blagues à ne pas faire en société

«Qu’est-ce que le Système?» me demandent sans cesse les idiots utiles du Système. (Tweet, 5.2.2017)

Nous sommes témoins d’une plaisanterie semblable lorsque nous parlons du «Système». Il m’arrive ainsi de lancer des aphorismes à ce sujet dont les échos sont connus d’avance: «Complotiste!», me répliquent aussitôt des sceptiques venus de divers horizons culturels et politiques, mais qui ont généralement en commun un binôme de caractéristiques paradoxal: d’un côté, la foi dans le rationalisme et le «fact-checking», et de l’autre des convictions morales et politiques d’une naïveté extrême. Ils s’attribuent à la fois une haute capacité de discernement, une mission de «vigilance citoyenne» et une position critique vis-à-vis du pouvoir. Dans le langage ras-du-sol des services, ce sont de parfaits idiots utiles.

L’idiot utile est celui qui croit qu’il ne croit pas ce qu’il croit, mais qu’il le sait. Que sa subjectivité n’y est pour rien. Que sa connaissance ne lui vient pas par un quelconque canal d’influence ou d’endoctrinement, mais de la vérité des choses elle-même. Sans filtre. Sans intermédiaire. Sans diable ni système.

Le Système, selon eux, n’existe pas. Ou, s’il existe, il n’a ni malice ni intention particulière. Il fait partie du paysage comme le climat ou la course des astres et obéit aux décrets des institutions comme la charrue au laboureur. Ce qui existe, pour cette catégorie d’esprits, c’est l’«Antisystème», à savoir tous ces milieux étranges et «sulfureux» qui, sous couvert de «résistance» contre un spectre de leur invention, complotent pour renverser la démocratie. Quelquefois, souvent même, ces innocents décrètent que le Système, c’est justement ça: l’Antisystème. Tout comme les étiquettes, les causes et les effets s’intervertissent facilement. Pour que l’«Antisystème» soit moralement condamnable, pour qu’on puisse le censurer et le liquider sans états d’âme, il est nécessaire que sa cause soit une illusion. Mais entre ces deux termes, lequel découle de l’autre? La nécessité de bâillonner l’opposition à cause de ses mensonges, ou la nécessité de prouver que ses vues sont des mensonges afin de la bâillonner?

C’est celui qui dit qui est!

Les comploteurs dénoncent les complotistes. Quoi de plus normal? (Tweet, 31.1.2017)

Et de même: où se situe le crime de complot, si complot il y a? La divulgation massive, par WikiLeaks, des e-mails de Mme Clinton et de son entourage montre que la direction du parti Démocrate avait été accaparée par des gens qui, littéralement, passaient leur temps à comploter en coulisses: contre la Libye, pour la destruction de l’enseignement et de la conscience civique, pour les intérêts du complexe militaro-industriel, et j’en passe. Le déchaînement même du milieu médiatico-politique face à cette divulgation montre que les tractations secrètes avec des agents d’influence sans investiture démocratique sont un mode de gouvernement admis et protégé. Ainsi le complot a-t-il été attesté comme une réalité indiscutable et omniprésente par ses protagonistes et défenseurs mêmes! Mais par un extraordinaire renversement rhétorique, le crime de complot a été rejeté sur ceux qui, justement, le dévoilaient au grand jour — ainsi que sur leurs hypothétiques alliés russes (car le mot «russe» est un utile déclencheur réflexe qui associe immédiatement à l’espionnage, à la propagande et à la désinformation). En effet, le seul moyen de berner le public et de détourner son attention du complot indiscutable qu’il avait sous les yeux était de pointer du doigt un complot bien plus menaçant, d’autant plus menaçant qu’on ne pouvait en montrer qu’une ombre: celui liant Poutine à Trump via Julian Assange!

Et voici donc les comploteurs devenus complotistes à leur tour en dénonçant le complot des complotistes visant à faire éclater leur propre complot!

On pourrait étendre ce jeu de miroirs à l’infini. Ce qu’il reflète fondamentalement est très simple et vieux comme le monde: les rapports de force entre l’ordre établi et l’opposition, entre le discours du pouvoir et sa contestation. Selon que vous serez puissant ou misérable,/Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir, résumait sobrement La Fontaine dans «Les Animaux malades de la peste». OU Blaise Pascal, dans ses Provinciales, s’adressant à ses adversaires jésuites d’une mauvaise foi criante: «Vous êtes quatre-vingt docteurs, mes bons Pères, et je suis seul. Vous avez forcément raison!» (Je cite de mémoire.)

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Voilà donc le billard à mille bandes réduit à un vulgaire jeu de quilles: celui qui tient en main la grosse boule est en position de faucher les autres, un point c’est tout. Or, quoi qu’il arrive, la main qui tient la boule est celle du Système. Les quilles peuvent être blanches, jaunes, vertes ou rouges, elles peuvent être «de gauche» ou «de droite», mais le choix à l’échelon des existences se ramène à cela: il y a ceux qui lancent la boule et ceux qui attendent d’être fauchés ou épargnés par le projectile.

Pourquoi tous ces faisceaux?

«Une intelligentsia dominante, que ce soit en Europe, en Asie ou en Afrique, traite les masses comme une matière première qu’on peut soumettre à expérimentation, manipuler et gaspiller à volonté.» (Eric Hoffer, The Temper of Our Time, 1967)

Le mot système vient du verbe grec systeô, qui signifie attacher ensemble, entrelacer. En politique, le système est souvent représenté par des faisceaux: les convergences d’énergies tenues ensemble par le pouvoir central. On pense machinalement à Rome ou au fascisme italien. On oublie que ces mêmes faisceaux sont aussi sur les armoiries de la présidence française. Le Système, c’est le fascisme absolu, l’ordre en soi, tel qu’il se maintient et se perpétue, abstraction faite de l’idéologie et des justifications qu’il se donne. Il prend de plus en plus d’autonomie à mesure que la société humaine se technicise et se complexifie, en cela même qu’il exclut les impondérables du facteur humain tels que le libre arbitre, le bon vouloir, la vindicte ou la clémence.

La meilleure définition du mot tel qu’il nous intéresse ici a été donnée par Pontus de Thyard au XVIe siècle: «Ensemble dont les parties sont coordonnées par une loi». La loi est au centre. Le Système règne quand aucune volonté humaine, aucune loi morale ne peut se hisser publiquement au-dessus de la loi écrite. Sur le plan officieux, il en va tout autrement: plus la loi publique est rigoureuse, et plus les dérogations octroyées aux satrapes sont généreuses. Plus le commun est jugulé, et plus la nomenklatura s’auto-absout. Il suffit d’observer la classe politique pour s’en convaincre.

Encore faut-il que ce que nos yeux voient puisse — ose — remonter jusqu’au cerveau et que celui-ci en tire des conclusions. C’est une étape que le Système s’emploie à désactiver en criblant de tabous le discours public avec l’aide cruciale du dispositif de l’instruction et des médias. Il aura fallu un dressage rigoureux pour enseigner aux consciences contemporaines à craindre l’invocation même du «Système» et à censurer ceux qui en parlent. La crédulité est l’un des éléments clefs de ce dressage. On apprend à admettre n’importe quelle affirmation, pourvu qu’elle vienne d’une source autorisée. Par exemple, qu’une simple grippe saisonnière est une menace pour l’humanité ou qu’un avion de ligne détourné par des pilotes amateurs peut faire crouler un gratte-ciel sans même le toucher. Cette crédulité implique à la fois de l’ignorance (en matière scientifique et logique) et de l’obéissance. Ce qui, à l’aube de la conscience éclairée, était considéré comme des tares à déraciner est devenu aujourd’hui des vertus «démocratiques» que les ingénieurs sociaux entretiennent.

«Nous avons tous été assez satisfaits de dégrader le gouvernement, de laisser tomber le civisme et en général de conspirer à produire des citoyens ignares et obéissants» écrivait ainsi en mars dernier Bill Ivey, le «monsieur Culture» de Bill Clinton, à John Podesta, le chef de campagne de Mme Clinton. Ces agents d’influence étaient encore, en mars 2016, ceux qui tenaient la boule du jeu de quilles. Ils étaient au cœur du système, si certains de leur domination qu’ils se permettaient des aveux écrits qu’une personne avisée hésiterait à livrer même à l’oreille d’un ami. Ils ne pouvaient imaginer que, huit mois plus tard, ils se retrouveraient à la place des quilles.

Ils n’y sont pas du reste, le Système ayant engagé une guerre totale contre ce président indésiré que les médias ne nomment jamais «l’homme le plus puissant du monde» ainsi qu’ils le faisaient avec tous ses prédécesseurs.

Le Système est impersonnel, même s’il a un ample personnel à son service et même s’il confère à l’élite de ce personnel des pouvoirs dont les rois et les tyrans de jadis ne disposaient pas. L’erreur de ceux qui le contestent (et la technique de ceux qui veulent en détourner l’attention) est de le personnaliser: de réduire des lois générales et des mécanismes à des individus et à des traits de personnalité. Les gouvernements combattus par le Système sont systématiquement réduits à des régimes, et les régimes eux-mêmes à la seule figure de leur chef (Kadhafi, Saddam, Assad, Poutine…); cependant que les «Antisystème» s’acharnent à identifier derrière le mécanisme des «tireurs de ficelles» dont l’existence ou non n’a aucune importance.

Lorsque l’action personnelle commence à compter réellement, c’est qu’on se trouve dans un système de pouvoir individualisé et donc, déjà, en marge du Système. La personnalité de l’ivrogne Juncker n’a pas plus de poids dans l’Union soviétique européenne que celle de l’ivrogne Eltsine n’en avait dans l’URSS finissante, deux systèmes inhumains en fin de course. L’opposition sourde et poltronne du pauvre Obama aux agissements de son propre appareil n’a en rien freiné l’emballement général. Mais le fait même que la personnalité de Vladimir Poutine infléchisse le cours de son histoire montre que la Russie est sortie, en partie, de l’orbite du Système.

Une autre erreur courante consiste à prêter au Système une idéologie. Le Système n’a pas d’idéologie: il se sert en opportuniste de celle qui, à un moment donné, le plus à même de consolider et d’étendre son empire. Il optera naturellement de préférence pour des idéologies collectivistes, globalistes et légiférantes. Le Système est en soi un appareil de soumission. Il exige de chaque individu, à tous les échelons, une soumission plus ou moins étendue et accorde en échange la protection, la sécurité et des privilèges. D’où son alliance naturelle avec l’Islam, qui est la Soumission, si l’on peut dire, à l’état natif. D’un côté comme de l’autre, la Loi balaie les particularités humaines, les raisons individuelles et surtout ces «lois non écrites» d’Antigone qui, à travers les siècles, ont toujours dissuadé notre propre civilisation de se transformer en un mécanisme totalitaire.

L’humain contre l’androïde

Ne jamais nommer le Système: c’est le meilleur service à lui rendre. Persée ne pouvait croiser le regard de Méduse. (Tweet, 10.12.2015)

Or ce que nous observons aujourd’hui dans nos aires est un bouleversement tectonique. L’évolution tranquille du Système vers ce mécanisme parfait via le perfectionnement technique couplé à la régression de l’humain a été bouleversée par une série d’événements politiques, mais aussi de prises de conscience psychologiques. Aux États-Unis, pour parler schématiquement, un outsider a réussi à prendre à revers le Système. Certes, M. Trump était une «huile» de premier plan de l’oligarchie américaine, mais le Système n’est pas réductible à l’oligarchie. Dans le cadre du Système, un juge vénal ou un journaliste illettré a la faculté de faire trébucher l’oligarque le plus puissant pour peu que son action serve le Système. Et non seulement Trump a-t-il réussi à enlever la présidence des États-Unis, mais encore s’emploie-t-il, depuis le premier jour de son mandat, à faire passer en force toute une série de mesures aussi perpendiculaires à la marche du Système que les bâtons qu’on met dans une roue.

Pour le dire encore plus schématiquement: l’administration Trump, comme l’État de Poutine, comme nombre d’autres insurrections décriées comme «populistes», s’emploie à enrayer la stratégie du Système dans son cœur même, laquelle consiste à abattre toutes les frontières établies par des communautés humaines conscientes (et donc des souverainetés volontaires) pour les remplacer par de nouveaux cloisonnements hermétiques dont lui seul, le Système, aurait les clefs: systèmes de sécurité et de contrôle total, omnisurveillance, dématérialisation documentaire et monétaire, puçage et traçage. Ce n’est pas un hasard si les milliardaires de la Silicon Valley — qui sont pourtant de sa classe sociale — montent en première ligne contre le nouveau président américain, aux côtés des patrons des médias de masse et des vedettes du show-biz, principaux organisateurs du décervelage et de la régression de masse.

L’enjeu de la lutte qui se développe aujourd’hui sous nos yeux dépasse les visions et la mission de tous les gouvernants de ce siècle et du précédent. Cette lutte est l’aboutissement d’une longue évolution de la civilisation européenne, qui a mis entre les mains de l’humanité les outils de sa libération en même temps que ceux de son anéantissement. L’enjeu est le choix entre une société encore calquée sur des destinées humaines ou une «entité» gérée par un Système anonyme épaulé par la mince élite gérant l’ensemble des banques et des médias et les prêtres informatiques de la post-humanité.

Coda

En ouverture de son ouvrage posthume (inédit en français), La fourmilière globale, Alexandre Zinoviev proposait au tournant du XXIe siècle une «fiction» terrifiante, qui pourtant paraît presque banale aujourd’hui:

«Notre XXe siècle aura peut-être été le siècle le plus dramatique de toute l’histoire humaine du point de vue de la destinée des gens et des nations, des idées, des systèmes sociaux et des civilisations. Mais, toutes ces choses étant posées, ce fut aussi un siècle de passion et d’aventure: siècle d’espoirs et de désespoirs, d’illusions et de visions, d’avancées et de déceptions, de joies et de malheurs, d’amour et de haine… Ç’aura été, peut-être, le dernier siècle humain. A sa suite se profile une masse de siècles d’histoire suprahumaine ou posthumaine, une histoire sans espoirs ni désespoirs, sans illusions ni visions, sans avancées ni déceptions, sans joies ni chagrins, sans amour ni haine…»

Bref, nous voici aux portes d’une masse de siècles où le Système aura éradiqué l’Homme. Ou pas?

Slobodan Despot | ANTIPRESSE N° 63 | 12.2.2017

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