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L’hypocrisie de la « communauté occidentale des valeurs » face aux régimes qu’elle n’aime pas
Quand l’appel à la « démocratie » n’est qu’un prétexte…
Entretien avec le porte-parole de la FPÖ en politique étrangère au Parlement autrichien, le Dr. Johannes Hübner
Propos recueillis par Bernard Tomaschitz
Q. : Dr. Hübner, les Turcs se sont prononcés le 16 avril dernier en faveur de la modification constitutionnelle voulue par le Président Erdogan. Assiste-t-on à l’avènement d’un nouvel Etat autoritaire voire d’une nouvelle dictature aux portes de l’Europe ?
JH : S’il faut croire les médias, il y a toute une série d’Etats autoritaires et de dictatures aux portes de l’Europe. On peut dire à la rigueur que le Maroc est sur la bonne voie démocratique mais on ne peut affirmer la même chose pour l’Algérie et certainement pas pour la Libye qui est devenu un Etat failli. L’Egypte est une dictature. Si on prend les Etats du Golfe, nous découvrons parmi eux des monarchies absolues, quasi féodales. Quant à l’Irak, la Syrie et l’Afghanistan, mieux vaut ne rien en dire.
La Turquie n’est pas un Etat autoritaire : elle conserve toutes ses institutions démocratiques. La république présidentialiste, qui vient d’être établie suite au référendum d’avril, est taillée en fait sur le modèle français car, désormais, les prérogatives du président turc équivalent désormais à celles de son homologue de Paris. Reste à voir, bien sûr, si ce présidentialisme turc demeurera dans un cadre bien policé, semblable à celui de la France, ou s’il basculera dans la dictature comme en Egypte.
Q. : Le président américain Donald Trump a félicité Erdogan par téléphone, alors que ce même président américain adopte un ton nettement plus ferme et plus critique à l’égard du président russe Vladimir Poutine. Comment doit-on juger Erdogan d’une part, Poutine d’autre part, à l’aune de la démocratie et de l’autoritarisme ?
JH : Il faut savoir une chose dès le départ : la démocratie et les droits de l’homme ne sont que des prétextes pour la politique extérieure américaine, pour une bonne part de la politique extérieure des Etats européens et pour les médias dominants. Un prétexte pour mettre en scène une confrontation à l’échelle internationale. C’est évident quand on regarde ce qui se passe : Poutine est critiqué en permanence, il est diffamé et traité d’ « autocrate », on lui inflige des sanctions alors que les monarchies du Golfe ou l’Egypte, qui sont des alliées importantes des Etats-Unis ne sont nullement importunées ; et dans le cas de l’Egypte, reçoivent des subsides s’élevant à des milliards de dollars par an. Le but recherché est de pouvoir punir des régimes mal aimés ou des régimes qui refusent de se laisser aligner de force, en trouvant des prétextes qui cadrent plus ou moins avec les principes de cette « communauté occidentale des valeurs ». Je ne crois pas qu’Erdogan sera dans l’avenir mieux traité que Poutine : j’en veux pour preuves les dernières proclamations de certains hommes politiques européens et américains et les campagnes médiatiques contre la Turquie. Je pense qu’Erdogan finira bientôt par figurer sur la même liste que les dirigeants iraniens, russes ou ressortissants d’autres pays mal aimés.
Q. : Tout dépendra, bien sûr, de la façon dont se comportera Erdogan vis-à-vis de la politique de l’OTAN…
JH : Exact. C’est ainsi que j’interprète les félicitations adressées par Trump au Président turc. Elles équivalent à un dernier avertissement, qui exhorte la Turquie à rester dans les rangs. Quant à savoir si la Turquie y restera, je ne le pense pas vraiment. Si vous vous souvenez, le premier geste d’Erdogan, après le putsch manqué de juillet dernier, a été d’appeler Poutine pour s’excuser suite à la destruction de l’appareil russe par l’aviation turque, au-dessus du territoire syrien. Ce premier geste en politique extérieure équivaut à dire qu’en Turquie on part désormais du principe que les Etats-Unis n’ont peut-être pas soutenu activement le putsch mais l’ont au moins toléré tacitement ou n’ont pas fourni les renseignements qu’ils possédaient sur les putschistes aux autorités turques.
Je pars de l’hypothèse que la Turquie, à moyen terme, quittera l’OTAN et abandonnera son alliance avec les Etats-Unis, du moins si Erdogan se maintient au pouvoir. Reste à savoir si ce nouvel infléchissement de la politique extérieure turque conduira ou non à une alliance solide avec la Russie et avec l’Iran, que craignent les médias occidentaux. Toutefois, vu les configurations qui se dessinent dans la région et vu les conflits d’intérêts divergents et convergents qui s’y opposent, cet infléchissement anti-occidental semble parfaitement inscrit dans les astres…
Q. : Quant à la rage contre Poutine, elle n’est pas due aux discriminations qu’il imposerait soi-disant aux homosexuels, mais à ses tentatives constantes d’empêcher tout élargissement de l’OTAN vers l’Est…
JH : Les motifs invoqués pour imposer les sanctions et pour marginaliser la Russie sont de pures fabrications. L’affaire de la Crimée et le conflit en Ukraine orientale relèvent également de mises en scène tout comme, il y a quelques années, les procès intentés aux Pussy Riots ou à l’oligarque Mikhail Chodorkovski, et l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa. Ce sont là des types d’événements qui sont instrumentalisés sans arrêt au fil du temps pour servir de coups de bélier contre un régime qui déplait. Ces coups de bélier sont assénés par des politiciens et des médiacrates portant hypocritement le masque de défenseurs des droits de l’homme, de la démocratie, du pluralisme, de la liberté d’opinion, etc. Cela permet de se donner bonne conscience. S’il n’y avait pas eu la Crimée, on aurait trouvé autre chose.
Q. : S’il faut croire les médias dominants, un autocrate règnerait également aux portes de l’Autriche, dans un pays de l’Union européenne : c’est Viktor Orban, le Hongrois. Comment percevez-vous cette hostilité au dirigeant de notre pays voisin ?
JH : S’il faut croire ces médias, l’autocratisme se répandrait encore ailleurs en Europe, en Pologne, par exemple. Partout où le catalogue des « belles valeurs » de l’Union européenne n’est pas repris tel quel et in extenso, il y aurait autocratie. Pour la nomenklatura eurocratique, les choses sont très simples : qui n’est pas avec nous (à 100%), est un autocrate. Car seul un autocrate a la toupet de vouloir pratiquer une autre politique que celle que préconisent les dirigeants de l’UE, Angela Merkel et les partis qui les soutiennent.
Q. : Cette hostilité à l’endroit de la Pologne et de la Hongrie ne vient-elle pas du fait que ces pays jettent un autre regard sur la politique eurocratique relative aux réfugiés ?
JH : Permettre une immigration massive et incontrôlée est une valeur désormais cardinale dans les canons imposés par la mauvaise élite européenne. Tous sont obligés de l’accepter. Mais ce n’est pas seulement cette volonté malsaine de vouloir faire accepter cette politique migratoire délirante : on reproche aux Hongrois et aux Polonais de ne pas s’aligner sur certaines politiques sociales abracadabrantes, on leur reproche aussi leur politique culturelle, de ne pas prolonger les subsides à des théâtres de gauche véhiculant la junk culture occidentale, de ne pas soutenir des médias de gauche pro-européens. On leur reproche notamment de développer des « structures parallèles » à l’Union européenne comme le « Groupe de Visegrad ». On n’aime pas non plus les politiques en faveur de la famille traditionnelle que développent ces pays. On s’insurge devant leurs réticences à accepter les élucubrations du gendérisme, devant leur rejet des « alternatives sociétales » (c’est-à-dire homosexuelles, etc.) et ainsi de suite… Le parti de Kaczynski en Pologne et Viktor Orban en Hongrie sont ouvertement en état de confrontation avec les lignes préconisées par la fausse élite européenne.
Q.: On craint aussi, en haut lieu, que le Président serbe Aleksandar Vucic, nouvellement élu, révèlerait des tendances autoritaires et serait prêt à suivre les exemples d’Orban et de Poutine. Que faut-il en penser ?
JH : Cette crainte vient du fait que Vucic a tenté naguère de se détacher de la tutelle que cherchaient à lui imposer l’OTAN et l’UE. Il a multiplié les contacts avec la Russie, notamment pour obtenir des armes. La Serbie va recevoir des Mig-29, presque gratuitement. Tout cela sont de entorses infligées aux règles de bienséance imposées par la « communauté occidentale des valeurs ». Qui enfreint ces règles reçoit automatiquement l’étiquette d’ « autocrates », est considéré comme « un danger pour la démocratie » parce que de telles accusations permettent de miner son pouvoir et son crédit.
Lier un adversaire ou un récalcitrant à l’idée d’autocratisme et répéter ces accusations interminablement est un bon expédient pour amener le consommateur moyen à dénigrer les hommes politiques visés, à les prendre pour des « mauvais », sans devoir utiliser son intelligence critique. Et puisqu’il s’agit de « mauvais », on peut tout leur faire, on peut mobiliser contre eux des moyens que l’on n’oserait pas utiliser autrement.
C’est une victoire étroite, lourde d’inconnues, que celle remportée par Recep Tayyip Erdogan dimanche 16 avril lors du référendum destiné à instaurer une « hyperprésidence », donnant au chef de l’Etat des pouvoirs sans précédent, lui permettant de contrôler l’exécutif mais aussi très largement le législatif et le judiciaire. Le oui l’a emporté avec 51,3 % des suffrages, selon des résultats non encore définitifs. Loin du plébiscite escompté il y a encore quelques mois par celui que ses partisans appellent « reis » – le chef – et qui se sentait renforcé après l’échec du coup d’état militaire de juillet 2016. Près de 25 millions d’électeurs turcs ont voté pour les dix-huit amendements à la Constitution, soit 1,5 million de plus que ceux qui les ont rejetés. Selon des résultats quasi-définitifs, 51,3% des Turcs ont approuvé dimanche la réforme transformant leur pays en République présidentielle, après neuf décennies de régime parlementaire. Le chef de l'Etat, Recep Tayyip Erdogan, a revendiqué sa victoire, qu'il a qualifiée de «moment historique», appelant «les autres pays à respecter la décision du peuple turc» et s'engageant à lancer «immédiatement» les travaux sur le rétablissement de la peine de mort - une promesse de campagne. Devant des milliers de partisans réunis à Ankara, le Premier ministre et chef du parti au pouvoir (Parti de la justice et du développement, AKP), Binali Yildirim, a quant à lui salué «la plus belle réponse» aux commanditaires de la tentative de putsch de juillet 2016, aux séparatistes kurdes et aux «forces étrangères hostiles à la Turquie». Plus de 86 % des électeurs ont participé au scrutin.
Cette victoire étriquée, le pouvoir turc la doit à ses bastions conservateurs d'Anatolie centrale et de la mer Noire, tandis que le non l'emporte dans les plus grandes villes du pays: Istanbul, Ankara et Izmir. . Il devra surtout justifier sa décision de dernière minute d'accepter comme valides de nombreux bulletins normalement considérés comme irréguliers - car exempts de sceau officiel. L'opposition devrait utiliser cette procédure discutable pour remettre en cause le résultat. «Le référendum a montré qu'au moins 50 % de la société disait non» à cette réforme, a dénoncé le leader de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu. «Nous respectons le verdict du peuple mais le YSK a jeté une ombre sur le résultat», a poursuivi le chef du Parti républicain du peuple (CHP). La deuxième formation d'opposition, le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde), a fait savoir qu'il allait contester les votes provenant de «deux tiers» des urnes, dénonçant des «manipulations».
L'opposition refuse donc de s'avouer vaincue. Et pour cause: pendant toute la campagne, le non a nargué le oui dans les intentions de vote. Ignorés par les grands médias (y compris les chaînes publiques), privés des ressources de l'Etat, assimilés aux terroristes, séparatistes et putschistes, invisibles sous les kilomètres de banderoles du oui qui ceinturaient l'espace public, les partisans du non - soit tous les partis politiques à l'exception de l'AKP et de son allié ultranationaliste MHP - ont cru à la victoire. Il a fallu attendre les dernières semaines pour que la machine du pouvoir achève vraisemblablement de convaincre les indécis - ou de les effrayer.
«Si le non l'emporte, nous entrerons dans une période de chaos ou d'instabilité», avait prévenu le ministre du Commerce, Bülent Tüfenkci, tandis que le Premier ministre, Binali Yildirim, promettait d'en finir avec le terrorisme en cas de victoire du oui. Des peurs et des promesses agitées pendant la campagne par le chef de l'Etat qui, dix jours avant le vote, appelait même les électeurs tentés par un refus à «ne pas mettre en danger leur vie après la mort». «On se demande ce que le résultat aurait pu être si les conditions de campagne avaient été équitables», écrivait l'éditorialiste Murat Yetkin dans le quotidien Hürriyet à la veille du référendum.
La Turquie, plus polarisée que jamais, ne sort pas non plus indemne de ces deux mois de campagne. «Des choses ont été dites qui ne l'avaient jamais été et ont aggravé la dimension Kulturkampf au sein de la société», estime le politologue Ahmet Insel. Comme lorsque le président a accusé ses opposants d'être du côté des terroristes. Ou lorsqu'un éditorialiste influent et proche d'Erdogan, Hayrettin Karaman, a écrit que le oui était un «devoir religieux» et que les musulmans devraient désormais traiter les électeurs du non comme les juifs et chrétiens auxquels on accorde le droit de vivre. Ailleurs, un imam leur a promis l'enfer. A Istanbul, un employé municipal a assimilé sur Facebook - avant d'être mis à pied - les femmes et les filles des partisans du non à des «butins de guerre». Pour Ahmet Insel, qui tient une chronique dans le quotidien d'opposition laïque Cumhuriyet, «on a vu pour la première fois un discours musulman dominant, autoritaire, sûr de lui et agressif. Cela va probablement aggraver la peur mutuelle des deux côtés.»
Quant à la réforme en elle-même, elle n'entrera pas en vigueur avant les prochaines élections législatives et présidentielle, censées se tenir le même jour de novembre 2019. D'ici là, Recep Tayyip Erdogan - qui a semblé écarter dimanche la perspective d'élections anticipées - continuera d'user de tous les pouvoirs dont il dispose déjà. A deux nouvelles exceptions près: le président pourra reprendre immédiatement sa carte de l'AKP, qu'il avait dû quitter en août 2014 au nom de l'impartialité de sa fonction. Quant au Conseil des juges et procureurs (HSK), qui nomme et révoque les magistrats, il sera remodelé sous 30 jours par le chef de l'Etat, qui achèvera ainsi d'asseoir son autorité sur l'appareil judiciaire.
S’adressant à plusieurs centaines de ses supporteurs réunis devant son palais de Tarabya, sur la rive européenne du Bosphore, M. Erdogan a évoqué une « victoire historique » en insistant sur le rôle « décisif » du vote des Turcs de l’étranger. « Le 16 avril est une victoire pour la Turquie pour ceux qui ont voté oui et pour ceux qui ont voté non », a-t-il clamé.
« Le pays a pris une décision historique », s’est félicité le chef de l’Etat tout en mettant en garde tous ceux qui contesteraient le résultat de la consultation. « Tout le monde devrait respecter la décision de notre nation, en particulier nos alliés », a-t-il insisté alors que les Européens n’ont pas caché leurs inquiétudes sur une réforme constitutionnelle qui remet en cause nombre des principes de l’Etat de droit et notamment la séparation des pouvoirs.
Le caractère pour le moins étriqué de la victoire du oui représente un véritable camouflet pour l’homme fort de la Turquie. Le non gagne en effet dans les grandes villes du pays, à commencer par Istanbul, dont M. Erdogan fut le maire, et Ankara. C’est un signal fort car ces deux villes votent majoritairement depuis 1994 pour les partis islamistes, d’abord le Refah (Parti de la prospérité, interdit en 1998) et depuis 2002 pour l’AKP (Parti de la justice et du développement).
Les habitants de plusieurs quartiers d’Istanbul acquis au non – entre autres à Besiktas, du côté européen du Bosphore, à Kadikoy et à Maltepe, côté asiatique – sont descendus dans la rue pour protester contre la victoire proclamée de M. Erdogan. A Sisli et à Cihangir, d’autres partisans du non se sont livrés à un concert de casseroles depuis leurs fenêtres et leurs balcons, peu après la tombée des résultats.
Ce retournement représente un avertissement pour le leader de l’AKP, qui disposait déjà d’un pouvoir sans équivalent depuis Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République turque. L’AKP et le MHP – le parti de la droite ultranationaliste dont le leader, Devlet Bahceli, appelait aussi à voter oui – représentaient lors des scrutins de novembre 2015 63 % des électeurs d’Ankara et 62 % de ceux d’Istanbul. A peine 48 % des électeurs de ces deux métropoles ont voté pour le oui, soit une perte de plus de 10 points. Au sein même de l’AKP, cette concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme suscitait une réelle inquiétude.
Le référendum a accru les divisions du pays et la polarisation toujours plus extrême entre partisans et adversaires de M. Erdogan. « Il a gagné officiellement mais il a perdu politiquement », relève l’universitaire Ahmet Insel, directeur de la prestigieuse revue Birikim. Si légalement le président peut et va mettre en œuvre sa réforme constitutionnelle, sa légitimité est sérieusement écornée par le résultat du vote. « Une réforme d’une telle ampleur qui bouleverse les fondamentaux de la république ne peut s’appuyer sur une si courte majorité, de surcroît contestée », relevait sur les ondes de CNN Türk Murat Yetkin, directeur du quotidien Hurriyet Daily News.
L’étroitesse de la victoire du oui attise les polémiques sur les irrégularités du scrutin de la part de l’opposition, le CHP (Parti républicain du peuple, laïque) et le HDP (Parti démocratique des peuples, pro-kurde). Le CHP, la principale force de l’opposition, a annoncé qu’il allait demander un nouveau décompte de la moitié des bulletins en dénonçant des « actes illégaux ». La controverse porte sur les bulletins de vote non tamponnés par les scrutateurs présents dans les bureaux.
Quand le décompte a commencé, la Haute Commission électorale (YSK) a fait savoir que les bulletins dépourvus de tampons seraient considérés comme valides, contrairement à ce qui prévalait jusqu’ici. Cette décision, véritable entorse à la pratique habituelle, a été prise « à la demande de représentants de l’AKP », a précisé Sadi Güven, le président de la YSK. « Plus d’un million et demi de votes douteux ont ainsi été validés », a accusé Erdal Aksunger, un des vice-présidents du CHP. « Celui qui a pris le cheval est déjà parti », a lancé M. Erdogan, laissant entendre, par le biais de ce proverbe populaire, qu’il était trop tard pour contester quoi que ce soit.
Dans le sud-est du pays, à majorité kurde, et notamment dans les bastions historiques du Parti démocratique des peuples (HDP), le non l’emporte sans surprise mais sans éclat avec des scores contrastés, allant selon les provinces de 57,2 % à 72,6 % des voix.
Le scrutin de dimanche intervient après une série de bouleversements majeurs dont le mouvement kurde ne s’est pas relevé. En deux ans, il a eu à subir l’échec des guérillas urbaines menées par sa branche armée, qui s’est prolongé par la destruction ou la mise sous coupe réglée par les forces de sécurité de villes qui lui étaient acquises, des vagues d’arrestations massives au sein de son encadrement, l’emprisonnement du leader du HDP, le très populaire Selahattin Demirtas, et la perte de 80 des 102 municipalités kurdes dont il s’était emparé par les urnes au profit d’administrateurs nommés par l’Etat.
Malgré ce contexte défavorable et une campagne qui n’a pas été menée à armes égales contre le camp du oui, la carte du non dans le sud-est dessine encore un territoire cohérent, à majorité kurde. « La victoire du non dans des régions kurdes montre qu’elles conservent leur identité politique, que nous existons en tant que Kurdes et que le changement constitutionnel n’est pas légitime », estime Osman Baydemir, porte-parole du HDP, ancien maire de Diyarbakir, la capitale officieuse des Kurdes de Turquie.
Cependant, le rejet du projet constitutionnel ne se confond pas avec un vote d’adhésion pour le HDP et la persistance d’une enclave kurde hostile au pouvoir ne vaut pas sécession. Au sein même de cette zone et bien que la mesure des irrégularités qui ont entaché le scrutin ne soit pas encore connue, les scores du non restent inférieurs à ceux obtenus par le HDP lors des élections de novembre 2015.
Si M. Erdogan gagne, il n’en est pas moins politiquement affaibli, y compris sur la scène internationale. La campagne électorale a fortement dégradé les relations entre le président turc et plusieurs dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, qu’il a accusée de « pratiques nazies » pour avoir refusé aux officiels d’Ankara de mener campagne dans son pays. Et il relance le défi.
Face à la foule de ses partisans qui à Istanbul scandait des slogans en faveur de la peine de mort, le président turc, accompagné par sa femme, Emine, a promis de « discuter au plus vite de ce sujet avec le premier ministre [Binali Yildirim] ». « Nous pourrions organiser un référendum », a-t-il lancé. Le retour en vigueur de la peine capitale en Turquie donnerait le coup de grâce au processus d’adhésion à l’Union européenne, déjà plongé dans un coma irréversible.
Les relations entre la Turquie et les pays de l’Union européenne se sont détériorées après l’annulation de plusieurs meetings turcs sur le sol européen début mars, notamment aux Pays-Bas et en Allemagne. Les ministres turcs ont été envoyés défendre devant la diaspora le projet de réforme constitutionnelle qui renforcerait les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. C’est à partir de ce lundi 27 mars que les Turcs de l’étranger peuvent commencer à voter pour le référendum du 16 avril en Turquie.
Depuis dix jours, les dirigeants turcs dénoncent la dérive fasciste de leurs homologues européens. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a même directement accusé la chancelière allemande Angela Merkel de pratiques « nazies ». En campagne électorale et sur fond de vives tensions avec Bruxelles, Recep Tayyip Erdogan a évoqué samedi un possible référendum sur la candidature turque à l’UE. « En ce qui concerne les négociations (d’adhésion), nous pourrions prendre la voie d’un référendum et obéir à la décision que prendrait la nation ». Lors d’un déplacement à Antalya, dans le sud du pays, Recep Tayyip Erdogan a indiqué samedi 25 mars qu’il envisageait la tenue d’un possible référendum sur la poursuite de la candidature de la Turquie à l’Union européenne. Ces déclarations surviennent alors que les relations entre la Turquie et l’UE se sont fortement tendues ces dernières semaines après l’interdiction de meetings pro-Erdogan dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.
Le président turc, qui avait déjà évoqué l’an dernier une possible consultation populaire sur le processus d’adhésion, a ajouté samedi qu’un éventuel vote de ce type se tiendrait après un autre référendum constitutionnel, le 16 avril. Après le coup d’Etat raté en juillet 2016 et la violente répression qui s’est abattue sur la société (40 000 personnes emprisonnées, 125 000 fonctionnaires suspendus, des journalistes poursuivis…), M. Erdogan a proposé une réforme constitutionnelle qui vise à renforcer ses pouvoirs.
Entamées en 2005, les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE ont progressé très lentement du fait de désaccords sur Chypre, les droits de l’homme et d’autres dossiers et sont au point mort depuis des années. Plus tôt dans la journée, samedi, M. Erdogan avait déclaré que l’UE lui « simplifierait la tâche » si elle décidait elle-même d’abandonner les négociations d’adhésion de la Turquie.
« Ah ! Si seulement ils pouvaient prendre une telle décision ! Cela nous simplifierait la tâche », a lancé M. Erdogan, ajoutant qu’une victoire au référendum du 16 avril marquerait un « point de rupture » avec l’UE. Pour séduire l’électorat nationaliste, dont il a besoin pour remporter le référendum, le président turc a répété à plusieurs reprises ces dernières semaines qu’il soutenait le rétablissement de la peine capitale. Une ligne rouge pour Bruxelles.
En dépit des tensions, la Turquie et l’Union européenne restent des partenaires importants, notamment sur le dossier migratoire et la lutte antiterroriste.
La crise diplomatique se creuse donc entre la Turquie et l'Union européenne. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi qu'un oui au référendum du 16 avril sur le renforcement de ses pouvoirs marquerait un « point de rupture » avec l'Europe. « Qu'entend-on ? Que si le oui l'emporte (au référendum), l'Union européenne ne nous acceptera pas. Ah ! Si seulement ils pouvaient prendre une telle décision, cela nous simplifierait la tâche », a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Antalya (sud). « De toute façon, le 16 avril est pour nous un point de rupture. C'est pour cela que le oui est si important. Nous allons mettre tout cela sur la table. Car la Turquie n'est le souffre-douleur de personne », a-t-il poursuivi, sous les acclamations de son auditoire.
Ces déclarations surviennent alors que les relations entre la Turquie et l'UE se sont fortement tendues ces dernières semaines après l'interdiction de meetings pro-Erdogan dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas. Malgré les tensions, la Turquie reste un important partenaire de l'UE, notamment sur le dossier migratoire.
Rhétorique nationaliste
Les analystes s'interrogent pour savoir si cet accès de fièvre traduit une réelle volonté de rupture avec l'UE de la part de la Turquie ou s'il s'agit d'un orage passager, lié à la flambée de la rhétorique nationaliste en période électorale. Pour séduire l'électorat nationaliste, sans lequel il n'a aucune chance de remporter le référendum, Erdogan a ainsi répété à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'il soutenait le rétablissement de la peine capitale, une ligne rouge pour Bruxelles.
«Que disent-ils ? Que la Turquie n'aura pas sa place en Europe si nous rétablissons la peine de mort. (...) Fort bien!» a lancé le président turc samedi. Le chef de l'État turc avait évoqué jeudi un possible « passage en revue » des relations avec l'UE, soulignant toutefois l'importance des rapports économiques avec le Bloc, premier partenaire commercial de la Turquie.
Hoppla, ist es schon wieder soweit? War doch erst 1526 und 1683, daß türkische Armeen vor Wien standen. Und jetzt droht der türkische Außenminister Mevlüt Çavuşoğlu Europa schon wieder mit „heiligen Kriegen“?
Çavuşoğlu ist die Stimme seines Herrn: Staatspräsident Recep Tayyip Erdoğan warf dem Europäischen Gerichtshof in einer im Fernsehen übertragenen Rede vor, er habe mit seinem Kopftuch-Urteil „einen Kreuzzug gegen den Halbmond“ gestartet. Seine begeisterten Anhänger werden’s schon richtig verstanden haben: Wir schlagen zurück.
„Wo ist die Glaubensfreiheit? Wo ist die Religionsfreiheit?“ schimpfte Erdoğan. Heißt das, Europa soll sich ein Beispiel an der „Religionsfreiheit“ in der Türkei nehmen, wo Christen in bester osmanischer Tradition wie „Schutzbefohlene“ und Untertanen zweiter Klasse mit bürokratischer Verfolgung überzogen werden und die Behörden achselzuckend wegschauen, wenn mal wieder einer massakriert wird?
„Die Türkei befiehlt“
Natürlich nicht. Çavuşoğlu spricht ja Klartext: „Die Türkei befiehlt“, sie steht für die „Umma“, die weltweite Gemeinschaft von „zwei Milliarden“ Muslimen. Wer was will, soll gefälligst demütig bitten.
Man kann das in dieser Häufung nicht einfach nur als überzogenes Wahlkampfgetöse eines hochnervösen Autokraten und seiner Paladine abtun. Der Propagandafeldzug verschärft die Tonlage, da wird schon mal offen ausgesprochen, was man sich sonst nur bei sich denkt, solange man diplomatisch schöntut. So gesehen muß man Erdoğan und seiner Truppe geradezu dankbar sein, daß sie mal aus ihrem Herzen keine Mördergrube machen.
Denn der „Krieg“ hat längst begonnen. Er wird nur nicht mit Krummsäbel, Pauken und Janitscharenmusik geführt wie zu Zeiten Süleymans des Prächtigen. Sein Epigone Erdoğan setzt lieber auf die Migrationswaffe, mit der er mal mehr, mal weniger offen droht. In letzter Zeit eher aggressiv und unverblümt.
Grenzen selbst schützen
Erdoğan ist, wie man schon lange weiß, ein in der Wolle gefärbter Islamist. Er fühlt sich in der Nachfolge der osmanischen Sultane als Schutzherr des Islam, der die Grenzen der muslimischen Welt weiter ausdehnt. Jeder illegale Einwanderer, den er als „Flüchtling“ nach Europa weiterreichen kann, ist ein Beitrag zu diesem Werk.
Das bedeutet nicht, daß Europas Staatenlenker jetzt die großspurige martialische Rhetorik des Möchtegern-Sultans kopieren und mit gleicher Münze zurückgeben sollten. Wohl aber sollten sie die entlarvenden Tourette-Anfälle der Erdoğan-Crew zum Anlaß nehmen, die Lage nüchtern zu überdenken und daraus die richtigen Konsequenzen zu ziehen.
Heißt: Nicht auch noch kollaborieren, wenn die hier lebenden Türken zur „Fünften Kolonne“ aufgestachelt werden. Wer türkische Innenpolitik treiben will, kann das gern in der Türkei tun. Keine törichten Abkommen schließen, die die muslimische Masseneinwanderung auch noch institutionalisieren. Und vor allem: Die Grenzen selbst schützen, statt noch länger den Bock zum Gärtner zu machen.
Bei der Gelegenheit kann man ja daran erinnern, daß auch frühere „Heilige Kriege“ gegen das Abendland am Ende doch immer gescheitert sind – obwohl Europa da noch viel zerstrittener war als heute.
Le 9 mars dernier je marquais mon étonnement dans un communiqué reproduit ce dessous, du silence des Etats européens qui restaient sans voix alors que le sieur Erdogan traitait l’Allemagne de Nazie, certaines communes allemandes ayant interdit des réunions politiques présidées par des ministres turcs.
L’affaire se reproduit quelques jours plus tard cette fois-ci avec les Pays-bas qui refuse d’accueillir le ministre turc des affaires étrangères, ce qui suscite les mêmes accusations de nazisme de Recep Erdogan.
Mais l’affaire ne s’arrête pas à cette nouvelle salve d’insultes parfaitement inadmissibles et scandaleuses, les Français apprennent avec stupéfaction que le-dit ministre turc refusé d’accès aux Pays-Bas s’est posé à Metz où il a tenu sa réunion : incroyable mais vrai !
Paris en autorisant cette réunion commet une triple faute :
1) Le gouvernement foule au pied la plus élémentaire solidarité à l’égard de l’un de nos alliés et partenaires européens alors même que le tandem Hollande-Cazeneuve nous rabâche leur sempiternel pathos pro-européen : belle hypocrisie !
2) La réunion politique turque est une violation directe de la souveraineté de la France en ce qu’elle est un acte d’une puissance publique étrangère effectué sur le territoire national. Si le droit international public autorise des étrangers à voter pour des élections nationales la France encadre ce droit rigoureusement afin d’éviter les dérives politiques et débordements: en réponse à ma question écrite que je lui ai posée, le ministre de l’intérieur m’indique au JORF le 7 Octobre 2014 notamment:
« Tout État étranger qui souhaite organiser en France une élection nationale se voit rappeler de façon systématique l’interdiction : d’afficher en dehors des locaux diplomatiques et consulaires ; de réunion dans des lieux publics ouverts ; de distribution de tracts, profession de foi… »
La réponse souligne aussi l’exigence de réciprocité… À ce titre on peut se montrer un peu curieux….
Dans ces conditions la liberté d’expression évoquée par le secrétaire général de la Préfecture, sans doute sur ordre, est un argument hors de propos car ce qui est en jeux c’est le respect de notre souveraineté qui doit conduire un Etat étranger à la retenue !
3) Mais le gouvernement en s’écartant des principes réaffirmés en 2014 et en lâchant la bride à un homme qui n’en restera pas là – ce dernier a parfaitement compris la lâcheté d’un gouvernement à bout de course – a commis une faute diplomatique qu’il sera très difficile de corriger sauf au prix d’une crise majeure .
La diplomatie demande du courage et surtout de la lucidité !
Le 9 mars 2017
La Turquie n’est plus la Sublime Porte !
Les péripéties de notre élection présidentielle nous font parfois oublier les enjeux réels du monde dont les conséquences peuvent être beaucoup plus dramatiques sur notre destin que nos querelles internes.
La radicalisation islamique de la Turquie est, à l’évidence, une tendance structurelle, de fond, qui est en passe d’éradiquer toutes les forces laïques.
Plus graves encore sont les prétentions arrogantes du régime de diffuser sa propagande en Europe auprès de ses expatriés en violation de la souveraineté des États où ils se trouvent.
En application de la souveraineté de chaque État, le droit international public interdit à un Etat étranger de conduire des actions politiques auprès de ses nationaux expatriés.
Erdogan viole ce principe et, en accusant l’Allemagne de nazisme, il insulte notre voisin alors que des communes décident de refuser que des Ministres turcs viennent faire campagne pour la gloire du régime turc.
Il n’est pas admissible qu’il n’y ait eu aucune protestation des États européens au motif qu’il ne faut pas « froisser » Ankara en raison de son rôle dans la question des migrants.
C’est là une lâcheté sans pareille, que nous allons payer cher, car Erdogan a bien l’intention de pousser son avantage et d’utiliser les diasporas turques à des fins politiques pour peser sur les choix des Européens dans tous les domaines, internes et externes.
Il sera alors trop tard, mais nous aurons été prévenus !
Jacques Myard, Député-Maire de Maisons-Laffitte, Président du Cercle Nation et République, Membre de la commission des affaires étrangères et européenne.
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Not long ago, a democratizing Turkey, with the second-largest army in NATO, appeared on track to join the European Union.
That’s not likely now, or perhaps ever.
Last week, President Recep Tayyip Erdogan compared Angela Merkel’s Germany to Hitler’s, said the Netherlands was full of “Nazi remnants” and “fascists,” and suggested the Dutch ambassador go home.
What precipitated Erdogan’s outbursts?
City officials in Germany refused to let him campaign in Turkish immigrant communities on behalf of an April 16 referendum proposal to augment his powers.
When the Netherlands denied Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu landing rights, he exploded, saying: “The Netherlands … are reminiscent of the Europe of World War II. The same racism, Islamophobia, xenophobia, anti-Semitism.”
When Turkey’s family and social policies minister, Betul Sayan Kaya, drove from Germany to Rotterdam to the campaign, Dutch police blocked her from entering the Turkish consulate and escorted her back to Germany.
Liberal Europeans see Erdogan’s referendum as a power grab by an unpredictable and volatile ruler who has fired 100,000 civil servants and jailed 40,000 Turks after last summer’s attempted coup and is converting his country into a dictatorship.
This crisis was tailor-made for Geert Wilders, the anti-EU, anti-Muslim Dutch nationalist who is on the ballot in Wednesday’s Dutch general election.
Claiming credit for the tough stance of conservative Prime Minister Mark Rutte, Wilders tweeted: “I am telling all Turks in the Netherlands that agree with Erdogan: GO to Turkey and NEVER come back!”
“Wilders is a racist, fascist Nazi,” replied Cavusoglu.
Wilders had been fading from his front-runner position, but this episode may have brought him back. While no major Dutch party would join a government led by Wilders, if he runs first in the election March 15, the shock to Europe would be tremendous.
Rutte, however, who dominated the media through the weekend confrontation with the Turks, could be the beneficiary, as a resurgent nationalism pulls all parties toward the right.
All Europe now seems to be piling on the Turks. Danes, Swedes, and Swiss are taking Europe’s side against Erdogan.
Marine Le Pen, the leader of the populist National Front in France, called on the socialist regime to deny Turkish leaders permission to campaign in Turkish communities. She was echoed by conservative party candidate Francois Fillon, whose once-bright hopes for the presidency all but collapsed after it was learned his wife and children had held do-nothing jobs on the government payroll.
On April 23 comes the first round of the French elections. And one outcome appears predictable. Neither of the major parties — the socialists of President Francois Hollande or the Republicans of ex-President Nicolas Sarkozy — may make it into the May 7 finals.
Le Pen, the anti-EU populist who would lift sanctions on Putin’s Russia, is running even with 39-year-old Emmanuel Macron, a socialist running as the independent leader of a new movement.
Should Le Pen run first in April, the shock to Europe would be far greater than when her father, Jean-Marie Le Pen, made the finals in 2002.
At the end of 2017, neither Wilders nor Le Pen is likely to be in power, but the forces driving their candidacies are growing stronger.
Foremost among these is the gnawing ethnonational fear across Europe that the migration from the South — Maghreb, the Middle East, and the sub-Sahara — is unstoppable and will eventually swamp the countries, cultures, and civilization of Europe and the West.
The ugly and brutal diplomatic confrontation with Turkey may make things worse, as the Turks, after generous payments from Germany, have kept Syrian civil war refugees from crossing its borders into Europe. Should Ankara open the gates, a new immigration crisis could engulf Europe this spring and summer.
Other ethnonational crises are brewing in a familiar place, the Balkans, among the successor states born of the 1990s breakup of Yugoslavia.
In Bosnia, secessionists seek to pull the Serb Republic away from Sarajevo toward Belgrade. The Albanian minority in Macedonia is denouncing political discrimination. The Serbs left behind after Kosovo broke loose in 1999, thanks to 78 days of U.S. bombing of Serbia, have never been reconciled to their fate.
Montenegro has charged Russia with backing an attempted coup late last year to prevent the tiny nation from joining NATO.
The Financial Times sees Vladimir Putin’s hand in what is going on in the Western Balkans, where World War I was ignited with the June 1914 assassination of the Austrian archduke in Sarajevo.
The upshot of all this:
Turkey, a powerful and reliable ally of the U.S. through the Cold War, appears to becoming unmoored from Europe and the West and is becoming increasingly sectarian, autocratic and nationalistic.
While anti-immigrant and anti-EU parties across Europe may not take power anywhere in 2017, theirs is now a permanent and growing presence, leeching away support from centrist parties left and right.
With Russia’s deepening ties to populist and nationalist parties across Europe, from Paris to Istanbul, Vlad is back in the game.
If the “Islamic State” would have managed to quickly capture the territories controlled by Afghan-Pakistani Taliban and make these territories a part of their proclaimed “caliphate”, the threat of destabilization would be right on China’s doorstep
The latest months showed how deeply Turkey is absorbed by everything that has to do with ISIL. Turkey was behind the stage of the events developing around the “Islamic State” for a long time, aiding its activities only indirectly or unofficially. However, an official statement was made in autumn 2015 in Istanbul, which could be viewed as a sort of Turkish declaration regarding the “Islamic State”.
The statement was made by the head of National Intelligence Organization of Turkey Hakan Fidan, who usually doesn’t make public appearances. Fidan stated: ” ‘Islamic State’ is a reality. We must acknowledge that we can’t eradicate such a well-organized and popular organization such as the “Islamic State”. Which is why I urge our Western partners to reconsider their former notions of the political branches of Islam and put aside their cynical mindset, and together frustrate the plans of Vladimir Putin to suppress the Islamic revolution in Syria.”
Based on the reasoning above, Hakan Fidan makes the following conclusion: it is necessary to open an office or a permanent embassy of ISIL in Istanbul — “Turkey strongly believes in this“.
The story with the date of the statement of National Intelligence Organization head is a curious one. First it appeared in online media on October 18, 2015, but didn’t get much attention back then. The statement of Hakan Fidan became famous after it got republished on the websites of news agencies on November 13 — on the eve of Paris terror attacks, which happened on the night between November 13 and November 14.
It so happened that Turkey urged the West to recognized a quasi-state, which, on its part, refuses to recognize the right of other states for existence. In essence, we see a call to accept the demands of ISIL as a global terrorist. Its demand is well-known — an oath of allegiance to it as the new caliphate.
What does the live participation of Turkey in the life of the “Islamic State” promise to the Islamic world and its neighbors (including Russia)? This question becomes more important in this very moment, after thousands of refugees were transported not without Turkey’s participation from the Middle East to Europe, after the incident with the Russian plane, which was bombing ISIL, downed by Turkey, after the far-reaching claims of Turkish officials. In this regard it is worth to recall another important aspect of Middle Eastern politics.
The fall of Mubarak’s regime in Egypt and the destruction of Gaddafi’s state in Libya in the beginning of the “Arab Spring” almost collapsed the economic communication of these countries with China. China’s economic presence in these countries was rapidly growing. This way, it is understandable that the events of the “Arab Spring” created a barrier for the Chinese economic expansion to Middle East and Africa, which threatened the United States. In other words, “Arab Spring” was also an effective tool in the hands of the USA in its global competition with People’s Republic of China.
Now, studying the connections between Turkey and ISIL, it is necessary to discuss what the expansion of the “Islamic State” means for China.
In autumn 2015 media reported that Turkish intelligence agencies are preparing terrorists among Chinese Uighurs. One could think that the reason here is the traditionally strong ties between Turkic peoples, as well that Turkey is interested in strengthening its influence over the Easternmost part of the Turkic world – Turkestan. All of this is, of course, true. But this isn’t everything that this is about. It is also about Uighur groups being trained and becoming battle-hardened in the ranks of ISIL. There is more and more evidence of the presence of such groups in Syria.
Therefore, ISIL is a new tool, improved after the “Arab Spring“, capable of destabilizing the primary competitor of the USA — China. If the “Islamic State” would have managed to quickly capture the territories controlled by Afghan-Pakistani Taliban and make these territories a part of their proclaimed “caliphate”, the threat of destabilization would be right on China’s doorstep. The capabilities of the caliphatist organization which would have appeared this way — with the prospect of Uighurs joining it — would have made such destabilization inevitable.
However, ISIL failed to quickly advance into the Afghan-Pakistan area. Recall what The Daily Beast newspaper wrote in October 2015 in an article titled “A Taliban-Russia Team-Up Against ISIS?” The newspaper wrote that the representatives of Taliban went to China several times to discuss the problem of Xinjiang Uighurs living in southern Afghanistan. The Daily Beast quoted one of Taliban representatives: “We told them they (to Uyghurs – Author) are in Afghanistan, and we could stop them from making anti-Chinese activities“.
Experts insist that Pakistan (the intelligence agencies of which played a decisive part in creating Taliban) significantly reorients from USA to China. Because the prospects of surrendering its own and Afghani Pashtun areas to the “Islamic State”, which won’t stop at that, is unacceptable for Pakistan. This is what, obviously, caused the turn of Pakistan towards China. And this turn was so drastic that its consequences create a new threat to the USA of expanding China’s influence.
During the Xiangshan Security Forum, which took place in October 2015, Pakistani Minister of Defense, Water and Power Khawaja Muhammad Asif announced the banishment of Uighur militants of the “East Turkestan Islamic Movement”. He said: “I think there (were) a small number in tribal areas, they’re all gone or eliminated. There are no more there.” Asif added to this that Pakistan is ready to fight against the “East Turkestan Islamic Movement”, because this is not only in the interests of China, but in Pakistan’s own interests.
Next, in the first half of November 2015, Chinese newspaper China Daily announced that the Chinese state company China Overseas Port Holding received 152 hectares of land on lease in Gwadar port from Pakistani government for 43 years (!). Perhaps it is time to admit that China has almost reached the Arabian sea through the strategically important Pakistani region Balochistan (that is where Gwadar is) and that the planned expansion of ISIL to the east didn’t make it in time to prevent this? It is obvious that the struggle of the USA against China will continue on this direction, which is why China hurries to secure the reached results and create its own economic zone near the Strait of Hormuz.
China Daily wrote: “As part of the agreement, the Chinese company, based in Hong Kong, will be in full charge of Gwadar Port, the third-largest port in Pakistan.”
There is a noteworthy detail in this story: Gwadar is considered to be the southern tip of the large Chinese-Pakistani economic corridor. This corridor starts in the Xinjiang Uyghur Autonomous Region of People’s Republic of China. This means that the necessity to destabilize China from there becomes more acute for its competitors.
Since Pakistan and Talibs refuse to radicalize Chinese Uighurs (more than 9 million of whom live in China), this role goes to, on the one hand, Turkey as the Turkic patron of Uighurs, one the other hand — to ISIL as Islamist ultra-radicals. Next, if this Afghan-Pakistani corridor for supplying radical groups to China is blocked for now, it means there is a need for another one. Which one? Obviously, the Turkic world — from Turkey to Turkic countries of Central Asia and Chinese Uighurs. It is more than likely that Russian Volga region and North Caucasus will have to be made a part of the corridor which Turkey and ISIL need to communicate with Uighurs.
Chinese media point out to this since the end of 2014. Back then the news website Want China Times published an article titled ” ‘East Turkestan’ separatists get trained in ISIL and dream of returning to China“. The website referred to the data already published by the Chinese news outlet Global Times. According to this data, Ethnic Uighur radicals flee from the country to join ISIL, receive training and fight in Iraq and Syria. Their goals are to win wide acknowledgement among international terrorist groups, establish contact channels and acquire real combat experience before bringing their knowledge back to China.
Global Times reported, citing Chinese experts, that Xinjiang Uighurs join ISIL either in Syria and Iraq, or in the divisions of ISIL in South-East Asian countries. Next the publication informed that, since the international community launched the anti-terrorist campaign, ISIL now avoids recruiting new members right on its “base”, preferring to separate them by sending to smaller cells in Syria, Turkey, Indonesia and Kyrgyzstan.
The Uighur problem caused the complication in the Turkish-Chinese relations in summer 2015.
Everything started in Thailand. The authorities made the decision to deport over 100 Uighurs to China. On the night between July 8 and July 9, Turkish Uighurs attacked Chinese embassy in Istanbul, protesting against this decision.
In response, Thailand authorities changed their position and declared that Uighur emigrants will not be deported to China without evidence pointing to their criminal activity. Instead… they will be deported directly to Turkey! This wasn’t a novel decision, deportations of Uighurs to Turkey happened before. A total of 60 thousand Uighurs live in Turkey. This means that we are not talking about separate cases of deportation here, but about consistent concentration of Uighur groups scattered around Asian countries in Turkey.
In July the Arab news website “Al-Qanoon” quoted Tong Bichan, a high-ranking China’s Public Security Ministry official. He said: “The Turkish diplomats in Southeast Asia have given Turkish ID cards to Uyghur citizens of Xinjiang province and then they have sent them to Turkey to prepare for war against the Syrian government alongside ISIL.”
Finally, only recently the propagandist resource of the “Islamic State” posted a song in Chinese language. The song contains the call to wake up, adressed to Chinese Muslim brothers. Such calls are a part of the anti-Chinese campaign launched by ISIL. Another video of caliphatists features an 80-year old Muslim priest from Xinjiang urging his Muslim compatriots to join ISIL. The video then shows a classroom of Uighur boys, one of whom promises to raise the flag of ISIL in Turkestan.
All of this leads to the conclusion that among the goals ISIL tries to reach in cooperation with Turkey is the warming up and launching of the “Chinese Spring” in quite observable terms. Such a goal demands “cooperators” to use the territories near China — first and foremost, Turkic states of Central Asia. For example, Kyrgyzstan in this regard is clearly supposed to become the place of accumulation and training of radical groups.
The large world-rebuilding Middle Eastern war is seeking its way towards East, in the direction of China. Which means that new large phases of this war are not too far ahead.
This is the translation of an article (first published in “Essence of Time” newspaper issue 160 on December 30, 2015) by Maria Podkopayeva of a series on rebuilding of Middle East and Africa by the West. This rebuilding was launched to give rise to the most violent and bloody regime, such as IS “caliphate”, which is supposed to eventually attack and conquer Russia, China and Europe.
We encourage republishing of our translations and articles, but ONLY with mentioning the original article page at eu.eot.su (link above).
Septembre 1955 : pogrom contre les Grecs d’Istanbul
Par Erich Körner-Lakatos
Le souvenir de septembre 1955 est un souvenir d’horreur pour tous ceux qui se revendiquent « Rhoméens » ou « Romains », c’est-à-dire descendants des habitants autochtones de la ville de Constantinople, capitale et point focal de l’Empire romain d’Orient. Ces Grecs sont environ 150.000 et vivent autour de leur chef spirituel, le Patriarche Œcuménique de Phanar, le quartier nord-ouest de l’actuelle Istanbul. Les Turcs les appellent les « Roums ».
En l’espace d’une seule génération, les Grecs de la capitale ottomane ont subi des changements considérables de statut. Pendant la première guerre mondiale, ils ont risqué de subir le même sort que les Arméniens. Comme de notoriété, le ministre ottoman de l’intérieur Mehmed Talaat Pacha avait ordonné l’élimination totale des Arméniens en avril 1915, ce peuple de négociants et d’artisans qui, selon les écrits mêmes du ministre, « auraient sapé les fondements de l’Etat ottoman depuis des siècles ». Les autorités ottomanes soupçonnent ces Caucasiens de sympathiser avec les Russes et d’être prêts à collaborer avec eux, au cas où ils débouleraient dans l’Empire ottoman et le vaincraient.
Mais les « Rhoméens » en furent quitte pour la peur, au contraire des Arméniens et des Grecs du Pont (les habitants orthodoxes de la côte méridionale de la Mer Noire). En août 1922, Atatürk bat les armées grecs entrées en Anatolie, provoquant ce que l’on appelle à Athènes la « Grande Catastrophe ». Les « Rhoméens », une nouvelle fois, craignent le pire. Leur sort est effectivement incertain. Mais ils y échappent : le Traité de Lausanne comporte une clause prévoyant un échange de populations : 1,5 millions de Grecs d’Anatolie deviennent du coup des apatrides. Les négociateurs du Traité parviennent à un accord : selon l’article 40, les 70.000 « Rhoméens » de Constantinople peuvent rester dans la grande ville.
Fin 1942, début 1943, les Grecs sont visés par une loi spéciale concoctée par le successeur d’Atatürk, Ismet Inönü. Foulant aux pieds le principe kémaliste de la laïcité, le gouvernement turc impose une rétrocession sur la fortune pour tous les citoyens non musulmans, la fameuse « Varlik Vergisi ». Ceux qui ne parviennent pas à verser la somme exigée au bout de deux semaines, voit ses biens et ses propriétés saisis par l’Etat.
En 1955, ce fut pire encore. Istanbul compte alors à peu près un million d’habitants, dont un peu plus que cent mille « Rhoméens ». En plus de cette population grecque et orthodoxe, on trouve dans la ville d’autres groupes ethno-religieux, tels les juifs espagnols et les Arméniens qui, malgré les atrocités qu’ils ont subies, n’ont pas voulu quitter leur ville d’origine. A ces deux minorités, s’ajoutent quelques milliers de Russes fidèles au Tsar. En effet, en novembre 1920, quand la guerre civile russe se terminait, les résidus des armées blanches, battues, commandées par un général d’origine allemande, Peter Wrangel, avaient abandonné la Crimée à bord de navires de guerre français, qui mouillaient à Sébastopol. Une partie de ces réfugiés s’étaient définitivement fixés à Constantinople. Les autres avaient pris le chemin de l’exil, principalement vers la France.
Que s’est-il passé à la fin de l’été 1955 ?
Le 5 septembre, des camions amènent des hommes jeunes et vigoureux dans la vieille cité grecque, dominée par la Haghia Sophia. Sans se faire remarquer, ces hommes, en apparence anodins, se dirigent vers les quartiers abritant les commerces et les ateliers des minorités. Le lendemain, tous les journaux turcs répandent la nouvelle d’un attentat à la bombe contre la maison natale d’Atatürk à Salonique. La radio d’Etat confirme la nouvelle à 13 h. Les émotions vont crescendo. Puis, tout d’un coup, des bâtons amenés le matin sont distribués dans les mains des émeutiers potentiels. Ils passent à l’action : ils brisent les vitrines des magasins grecs, molestent violemment les boutiquiers qui protestent. En hurlant, ils pénètrent dans les magasins, cassent tout et jettent les débris dans les rues. L’artère commerçante d’Istiklal est particulièrement touchée. Les bandes de sauvages brandissent des drapeaux turcs. Les pillards profitent de l’occasion. Tous manient le gourdin. On tire la barbe des moines orthodoxes, on les traînent dans les rues en les battant. On en brûle un vif : il avait plus de 90 ans.
La police n’intervient nulle part. Certes, des Turcs, habitant Istanbul depuis des générations, aident leurs concitoyens orthodoxes, les cachent, surtout les femmes et les jeunes filles. Il faut attendre minuit pour que les premiers détachements de la police se manifestent et arrêtent des fanatiques, occupés à déterrer les corps des anciens patriarches pour les profaner.
Bilan des troubles de la journée : seize morts, entre 20 et 30 blessés graves, des centaines de viols, 73 églises profanées, 4383 commerces dévastés, plus d’un millier de maisons détruites.
Le gouvernement du premier ministre Menderes décrète que cette colère populaire a été la réponse à l’attentat de Salonique. Il a fallu attendre des années pour que la vérité se fasse connaître, ainsi que le confirme le général Sabri Yirmibesoglu, président d’une « Commission spéciale de guerre » : les événements des 6 & 7 septembre 1955 relèvent de la responsabilité des autorités turques.
Une série de faits s’avèrent toutefois frappante : les responsables initiaux des incidents dont les chrétiens furent victimes sont tous morts de mort violente. L’ancien ministre de l’intérieur de l’Empire ottoman, Talaat Pacha, qui s’était exilé à Berlin, est assassiné à coups de couteau par un Arménien. Quant au premier ministre turc Menderes, qui avait manigancé le progrom de septembre 1955, le bourreau lui passera la corde au cou : il avait été condamné à mort le 15 septembre 1961. L’exécution eut lieu deux jours plus tard.
Face au pogrom antigrec, quelle fut la réaction de Washington ?
La Turquie n’avait pas à craindre de sanctions de la part du monde occidental car Washington demeurait pour elle un allié fidèle. Après la seconde guerre mondiale, les Américains aident le pays et s’opposent à la volonté de Staline d’annexer la région de Kars (que Lénine avait cédée à Atatürk en 1921). En effet, en avril 1946, le gouvernement des Etats-Unis envoie à Istanbul le puissant navire de guerre USS Missouri, navire amiral de la flotte américaine en Méditerranée. Ankara paiera sa dette pendant la guerre de Corée. La Turquie est l’un des seize pays qui enverront des troupes dans le sud de la Corée. Le plus petit contingent fut celui du Luxembourg : 85 hommes. La brigade turque était forte de 5000 hommes sous le commandement du Général Tahzin Yazici. Elle avait débarqué à Pusan en octobre 1950. Elle s’est très bien battue. Lors d’une bataille, les Américains et les Britanniques se replient dès qu’une vague impressionnante de volontaires communistes chinois passe à l’attaque. Les Turcs, eux, ne cèdent pas. Ils fixent leurs baïonnettes aux canons de leurs fusils et se lancent à l’assaut. Le Général Douglas MacArthur chante leurs louanges : « Les Turcs sont l’incarnation de l’héroïsme ». 765 soldats turcs sont tombés au combat en Corée. 5247 d’entre eux ont été blessés ou portés disparus. Le 18 février 1952, la Turquie devient membre de l’OTAN, envers et contre l’avis des Grecs et de leurs protecteurs britanniques. Le Danemark aussi s’était prononcé contre l’adhésion turque. Motif : la dynastie grecque est d’origine danoise. D’où l’alliance entre Athènes et Copenhague.
Trump a été élu Président des Etats-Unis, Erdogan a bâti un système autoritaire après un putsch militaire manqué
L’année 2016 a pris fin et cette fin d’année a été ponctuée d’événements qui auront immanquablement des répercussions sur l’année à venir et sur le futur plus lointain. Le 8 novembre 2016, après une campagne électorale longue, pénible et vicieuse, Donald Trump, Républicain, a été élu 45ème Président des Etats-Unis. L’« opinion publique », c’est-à-dire l’opinion fabriquée par les médias dominants, avait compté sur une victoire claire et nette de la candidate démocrate, Hillary Clinton.
On ne peut prédire d’avance si Trump tiendra effectivement ses nombreuses promesses électorales. Il a notamment annoncé qu’il renoncerait au traité de libre-échange transpacifique qui aurait lié les Etats-Unis à douze pays de l’espace asiatique/pacifique. Au lieu d’accords multilatéraux comme les traités transpacifique et transatlantique (avec l’UE), Trump veut réhabiliter la pratique des traités commerciaux bilatéraux et « ramener les emplois et les industries productrices aux Etats-Unis ». Le traité transpacifique n’était pas un simple traité de libre-échange. Ce traité était la pierre angulaire d’une géopolitique dirigée contre une Chine montante, mise au point sous la présidence d’Obama.
Contrairement à Hillary Clinton, favorite des néoconservateurs et du complexe militaro-industriel, Trump a promis, lors de sa campagne électorale, de pratique une politique étrangère mesurée. Cependant, cette promesse ne signifie pas pour autant que la politique étrangère américaine va opérer un changement de cap à 180°, malgré les propos apaisants à l’endroit de Moscou qu’a prononcés le fringant candidat républicain, entrepreneur immobilier dans le civil. Il a déclaré en substance qu’il voulait résoudre le conflit syrien en accord avec le Président russe Vladimir Poutine. Ensuite, sa promesse d’investir des milliards dans les infrastructures défaillantes des Etats-Unis ne signifie pas qu’il négligera totalement la chose militaire. « Nous commencerons par dépenser de l’argent pour nous-mêmes mais nous demeurerons aussi forts qu’auparavant sur le plan militaire », a-t-il dit lors de l’un de ses discours. Il ne faut pas oublier que Trump vient d’accueillir dans sa future équipe gouvernementale quelques faucons en politique étrangère, sans doute pour apaiser la fureur de ses critiques néoconservateurs qui s’insurgent face à sa « nouvelle politique internationale ». Le futur ministre de la défense, James Mattis, est considéré comme un « chien fou ». Quant à son futur conseiller en matière de sécurité, Michael Flynn, c’est un ancien directeur des services secrets et un ancien général qui a toutefois gardé de bonnes relations avec les Russes. Flynn considère que les Etats-Unis « sont en guerre contre l’islamisme radical ». C’est là un langage que « peu d’Américains vont réellement comprendre; ils auront encore moins d’idées quant à la façon de la gagner, cette guerre ». Flynn a déjà conseillé Trump pendant la campagne électorale pour les questions militaires et de politique étrangère. C’est lui qui exercera sans nul doute une influence prépondérante sur l’attitude intransigeante qu’adoptera peut-être Trump face à l’Iran. Trump a défini l’accord conclu avec l’Iran pour mettre un terme à la querelle nucléaire, comme « l’accord le plus stupide de tous les temps », dont l’abandon devrait constituer sa priorité première.
Par ailleurs, dans un discours tenu début décembre, Trump a déclaré « vouloir renforcer des amitiés anciennes et s’efforcer de créer des amitiés nouvelles » et « vouloir aussi renoncer à la politique du gouvernement d’Obama qui, par des mises en scène et des coups d’Etat, entendait provoquer des « changements de régime » dans des pays tiers. Sous sa présidence, laissait-il entrevoir, les Etats-Unis « cesseraient de vouloir renverser des régimes étrangers, dont ils ne connaissent rien ».
Le coup d’Etat perpétré en Ukraine au début de l’année 2014 avec le soutien déterminant des Etats-Unis, s’est avéré une source particulièrement pernicieuse d’instabilité en Europe orientale.
Quelques indices permettent toutefois de croire que les relations entre Washington et Ankara s’amélioreront légèrement. Elles s’étaient considérablement refroidies depuis l’échec du putsch du 15 juillet 2016. Le Président Recep Tayyip Erdogan en avait profité pour faire arrêter quelque 36.000 opposants. Il reproche aux Etats-Unis d’héberger le chef d’orchestre présumé de cette tentative de coup d’Etat, le prédicateur islamiste Fetullah Gülen. Trump a plusieurs fois laissé sous-entendre qu’il autoriserait une extradiction vers la Turquie de ce nouvel ennemi d’Erdogan. C’est sans surprise que l’on a entendu Erdogan se réjouir de la victoire électorale de Trump : « Il accèdera officiellement à la présidence le 20 janvier 2017. Si c’était possible, j’aimerais bien le rencontrer avant cette date ».
A cela s’ajoute qu’Erdogan ne devra pas trop craindre l’immixtion d’un gouvernement Trump dans les affaires intérieures turques, en matière de droits de l’homme ou de démocratie, si ce n’est pour la forme. Ainsi, il pourra consolider le système présidentiel qu’il a taillé sur mesure pour sa propre personne en Turquie. C’est dans le même sens que s’exprime dans une interview Ekin Alptekin, président du conseil économique américano-turc : « Le gouvernement d’Obama n’a pas suffisamment tenté de nous comprendre et n’a pas manifesté d’empathie à l’égard de nos préoccupations ».
Entretemps, on devine de plus en plus clairement quelles allures prendra le système présidentiel turc concocté par Erdogan. Le premier ministre Binali Yildirim a fait savoir qu’Erdogan, à la façon d’un sultan ottoman, pourra désormais énoncer des décrets qui auront force de loi. L’état d’exception, toujours décrété aujourd’hui, suite au putsch militaire avorté, deviendrait ainsi un dispositif permanent. Erdogan ne doit pas trop craindre les critiques de l’étranger, surtout en provenance d’Europe, car l’UE a négocié avec lui un compromis sur les réfugiés. Finalement, les mesures draconiennes qu’il a prises après le putsch raté ne l’ont nullement conduit à l’isolement international.
Turanism is one of many tools used by Western intelligence agencies to achieve their goals. And indeed the Turanist groups play a certain role on the side favoured by Western intelligence.
By Samer Hussein
Ex: http://balkanspost.com
One of the many examples of how far the multinationalist establishment is ready to go, is perfectly demonstrated in the case of so-called "Turanism".
Initially coined by the heads of some nationalist-minded high-ranking Ottoman military officials during their stay in the former German Empire (which in the second half of 19th century witnessed a rise of German nationalism), the concept and idea were later picked up by Western intelligence, and in particular by the British, who became aware of Turanism after making contact with Arminius Vambery, a Hungarian philologist who at the time served as an advisor of the Ottoman Sultan Abdülmecid I and who would later become an associate of Lord Palmerston. In Turanism, British intelligence saw an excellent opportunity that would help to cause provocations and destabilization in Iran, the Russian empire and China (mainly due to fact that all these nations had certain Turkic-speaking populations that often professed other faiths), as well as to counter certain ideological movements that they considered dangerous for their interests, namely pan-Syrianism and Pan-Iranism.
Since then, Turanism has been used as a tool of manipulation and destabilization in a large number of conflicts throughout the Eurasian basin (Chechnya, Karabagh, Syria, Xinjiang, etc..). It has also become an internet phenomenon among uneducated youths living in particular countries who often do not have a basic knowledge and understanding of history, geopolitics, linguistics, ethnology, genetics and anthropology. The adherents of the Turanic school of geopolitical nonsense are, for example, unable to understand the simple fact that the Japanese language and Altaic languages do not belong in the same group as they are not related. Even though there are indeed some words in Japanese language whose origin most likely is Altaic, this is all as relevant as is the fact that there are at least couple of hundred Arabic words in English. Obeying the logic of the Turanists it would also make sense to create an Anglo-Arab fraternal union.
Although Turanism might seem like a dangerous, chauvinist ideological movement at first, one quickly realizes that reading its basic principles and core tenets can be a cheap and very effective natural alternative to PROZAC (without any visible side-effects in people whose IQ can at least barely stand on two digits).
Turanism seeks a fraternal brotherhood and unity between Hungarians, Turks, Finns, Mongolians, Koreans, Estonians, Kazakhs, Uzbeks, Azeris, Turkmens, Tatars and the Japanese (even Native Americans in some recent incarnations).
So, Native Americans, Estonians, Koreans, Turks and Japanese. Onions, Strawberries, Eggplants, Olives and Pineapples. An eclectic mixture that would certainly assure spending the rest of the day in a bathroom when consumed due to the "conflicting nature" of the ingredients included.
Let's not kid ourselves: what exactly do the Estonian Protestant Christian, Turkish Sunni Muslim, Tuvan Shamanist and Japanese Shintoist have in common? Apart from the fact that they are all humans and live on the same planet, definitely not much. For comparison: Italy and Syria are considerably more connected to each other than Hungary and Turkey. Both Italy and Syria go all the way back to Antiquity. Once, the coastal Levantine Syrians known as the Phoenicians briefly colonized the Southern Italian shores. To this day, a considerable number of Southern Italians are carrying the Phoenician DNA.
Centuries later, Romans conquered Syria. Not only did Syria become the main supplier of grain in the whole Roman empire, it was also an important political and judicial center. Despite this and the fact that Syria is the cradle of Christianity (which is nowadays the dominant religion in Italy) and the fact that it still has a seizable Christian minority, not much has been done to create a form of ethno-cultural fraternal union. Why? Because despite the fact that certain ties indeed do exist (and which are stronger than those between the traditionally Catholic Hungary and the predominantly Sunni Muslim Turkey, that is slowly turning itself into a totalitarian Sharia state and whose predecessor, the Ottoman Empire, was a bitter political foe of Hungary for many centuries), they are not strong enough to allow the creation of such union. But, if influental political powers were behind its introduction to the general public, then this would be an entirely different story. And this is exactly what happened in the case of Turanism. It was politics and its tools that helped to shape it and introduce it into mainstream. After years and years of propaganda, brainwashing and manipulation, people eventually start believing tales about things they previously had no clue about or would never have accepted. The people who pulled the strings in that case were not some curious, misled, deluded or uneducated people that were just trying to experiment. Rather, they were well-informed and did everything with particular purpose in order to achieve the goals which I already mentioned earlier.
As said before, Turanism is one of many tools used by Western intelligence agencies to achieve their goals. And indeed the Turanist groups play a certain role on the side favoured by Western intelligence. The most widely used Turanist assets are, without a single shred of doubt, the Turkish Grey Wolves. They are an ultra-nationalist terrorist group that was first formed by the Turkish colonel Alparslan Turkes in the late 1960s and acted as the armed wing of the extremist nationalist political party MHP. They are perhaps best remembered for their failed assassination attempt against the late Pope John Paul ll. The group's goal is to unite all Turkic people under one banner, using any means at its disposal. Presently their ideology is an obscure mix of radical pan-Turkist oriented Turkish nationalism and Sunni muslim fundamentalism, including Salafism and Wahhabism in some. In the last few decades the group has been active in several global conflicts, including the 1974 Cyprus crisis, the Karabagh war (present-day escalations including), the Chechnya war and more recently the Syrian war where the group is aiding Syrian Turkmen, Uyghur and other Turkic Islamist terrorist groups in their fight against the Syrian army.
It is estimated that, since 2011, more than 360,000 foreign terrorists have entered Syria. Although most of these have come from the surrounding Arab countries, there is also a significant presence of certain Turanist groups, namely the Turkish Grey Wolves and the Uyghur East Turkestan Islamist Movement. Both groups are currently active in Aleppo, Idleb and the Lattakia countryside. In December 2015 there were fierce clashes between the Syrian Army and the Turkish Grey Wolves in the Lattakia countryside, which gradually stopped in February 2016 after Syrian forces managed to liberate pretty much all areas that were formerly under the occupation of Turkmen gangs (and in which the Grey Wolves were stationed). At this very moment, the Grey Wolves are very much active in the outskirts of Aleppo where they engage in fierce clashes with the Syrian military on an almost daily basis. The East Turkestan Islamist movement also has a visible presence in Syria, especially in the province of Idleb. In the town of Jisr Al Shoghour there is a colony of more than 3500 Uyghur terrorists and their families, including elderly, who violently took over the homes of former Syrian locals. As a result, the former Syrian residents of the town were forced to flee the area and thus became refugees.
Without a single shred of doubt, the Syrian conflict is so far the first global conflict to have witnessed the widespread participation of the Turanist groups as combatants on such a scale; and the results have been less than stellar.
Turanism just doesn’t seem to have as great a following as some might expect. When it comes to daily politics, of all the countries that are supposed to be affected by this particular ideological nonsense, there is only some following in Hungary (Jobbik) and Turkey (MHP) and far from majority-public opinion. Various groups of Turanists also have different opinions and beliefs when it comes to certain things. For example, some Hungarian Turanists openly detest Islam and many are displeased with the presence of the Turkish Grey Wolves, especially because the latter are known for their proximity to Radical Islamism as well as the fact that some of the revenue of that group is being made from drug smuggling and the human trafficking business, not to mention the traditional anti-Christian and anti-European attitude that the Grey Wolves have (Jobbik stand for preserving the values of Christian Europe).
The most alarming thing about Turanism are terrorist groups who associate themselves with its ideology. They have played an extremely destructive role in pretty much all the conflicts that they have been involved in so far (especially in Syria). Luckly they always get involved fighting on a side that loses or is about to lose.
ISIS, which was artificially created to redraw the borders of Middle East, is about to be defeated in Iraq and Syria by the ongoing military operations in Mosul and Raqqa, the center of ISIS. After ISIS’s end, there can be a sort of temporary break in military clashes in the Middle East. Thanks to the military intervention of Russia in support of the Syrian government and the military involvement of Turkey, with the undeclared consent of Russia, to prevent a YPG-led Kurdish corridor in the North Syria and to fight against ISIS, the US’ aim of dissolving the territorial unity of Syria has failed.
The US will have two options: either deepening its efforts to provoke new clashes between Turkey and Iraq, Turkey and Iran, or Turkey and Syria (thanks be to God that US plans to start a war between Russia and Turkey already failed) or changing its focus to another part of Eurasia to spread instability and incite clashes between the regional actors of Eurasia.
The US may select the second option thanks to the balancing and mediating Russian efforts to prevent any direct clashes among the Middle Eastern countries. The Balkans may be the most appropriate candidate for the US due to its geopolitical structure, historical conflicts, and ethnic and religious diversity. The word “Balkan” is a Turkish word which means steep and forested mountains. On the other hand “Bal” means honey and “Kan” means blood in Turkish. Therefore peace and conflict have always coexisted in the Balkans, as the name of the peninsula points out.
An Overview Of Geopolitics In The Balkans
Lying in the east of Europe, the Balkans is inhabited by mostly Slavic and Orthodox nations. With 19 million residents, Romania is the most populated country in the region, but the other countries are all below 10 million and diversified into small countries and ethnicities. In the west the Germans, in the north the Russians, and in the east the Turks surround the peninsula as great nations.
The recent history of Balkans also confirms the geopolitical truth that the potential actors that can clash or cooperate in the upcoming crisis are the Germans (EU), the Russians, and the Turks. After six centuries of Ottoman rule, the Balkan nations became separated countries. Then Nazi Germany invaded the entire peninsula. After the Second World War, with the exception of Greece, all the Balkan countries were under the influence of the USSR or communism. After the collapse of the iron curtain, by either joining the EU or NATO, most of the Balkan countries fell under the influence of the EU and US.
Greece, Romania, Bulgaria, Croatia and Slovenia are EU members; Turkey, Albania, Serbia, Montenegro, Macedonia and Bosnia-Herzegovina are candidates. On the other hand, Turkey, Greece, Romania, Bulgaria, Albania, Croatia, Slovenia are already NATO members, while Montenegro, Macedonia, and Bosnia-Herzegovina are candidates for NATO membership. Therefore at first glance, the current political situation might seems very united and stable in the region. All the countries are members of NATO and the EU or candidates. But as explained below, the reality on the ground is very different than it appears, and the EU- and US-oriented countries may go to war with each other.
Diversified Ethnicity and the Problems of Religion and Minorities
The US always uses ethnic and religious differences as a tool for provoking instability. Unfortunately ethnicity and religion is a very sophisticated complexity in the Balkans. Bulgarians and all the ex-Yugoslavian nations (Serbs, Montenegrins, Croats, Slovenes, Bosnians, and Macedonians) are Slavic, while Romanians, Greeks, and Albanians have distinct nationalities. The Romanians are Latin origin, the Greeks have Hellenic roots, and the Albanians have genetic ties to Italians. Bulgarians, Serbs, Montenegrins, Macedonians, Romanians, and Greeks are Orthodox, while Croatians and Slovenes are Catholic. Bosnians and two thirds of Albanians are Muslim, the rest being Orthodox.
Although all the nations in Balkans have independent states, almost all of the countries have internal minority problems. Hungarians living in the west (Transylvania) of Romania constitute 7% (1,4 million) of Romania’s population. Bulgaria also has a 10% Muslim-Turkish (900 thousand) minority. In Greece, there are 250 thousand Macedonians, 370 thousand Albanians, and 200 thousand Muslim Turks. Albanians with a population of 500 thousand constitute 25% of Macedonia’s population and 1.8 million Albanians are living in Kosovo. Montenegro’s population consists of 45% Montenegrins, 29% Serbs, %12 Bosnians, and %5 Albanians. 250 thousand Hungarians live in Serbia. Bosnia and Herzegovina is a loose Bosnian, Croatian, and Serbian confederation. On the Bosnian-Croatian side, 70% of the population is Bosnian and the rest is Croatian, while on the Serbian side 80% is Serbian and the rest is Bosnian.
Historical, Religious, and Ethnic Ties with Turkey and Russia
When the Balkan nations achieved their independence from the Ottoman Empire, starting from the late 19th century and lasting up to 1989, many Turks, Muslim Albanians, and Bosnians immigrated to Turkey. Currently, 12 million people of Balkan origin are living in Turkey. Among immigrants, 7 million are of Turkish origin who immigrated from Bulgaria, Greece, Albania, Macedonia, Kosovo, and Bosnia. Although 2.2 million Bosnians live in Bosnia-Herzegovina, 2 million Bosnians also live in Turkey as a kind of second motherland. Moreover 3.2 million Albanians live in Albania, while as a second motherland 2 million Albanians live in Turkey. Therefore, in Turkey, the Balkan-originated community has a strong lobby and in the government and business cycles is very influential. Moreover, most of them still have strong ties with their relatives in The Balkans.
On the other hand, the Slavic nations have historic, religious, and ethnic ties with Russia. Besides Romanians, Greeks, and Albanians, the rest of the Balkan nations are Slavic in origin. Moreover, besides Croatians, Slovenians, Albanians and Bosnians, the others are of the Orthodox belief. During these peoples’ independence struggle, Russia gave strong support and came to represent an elder brother.
Turkey’s Increasing Potential to Surpass the Balkans
Compared to Turkey, the Balkan countries’ populations are decreasing dramatically. Not only low fertility rates but also migration to developed EU countries have caused the population to decrease. In 1990, the population of Turkey (53 million) was 75% of all the Balkan countries’, while Turkey’s present population (80 million) exceeds all of the Balkan nations combined (63 million) and has reached 125% of the whole Balkans’ population. Economic growth rates are also in favor of Turkey. In 2000, Turkey’s GDP was 107% of that of all the Balkans, and presently the figure has reached 123%, and this despite the fact that the EU member Balkan countries attract EU direct investment and EU funds to restructure national economies. For the top three economies of the Balkans (Greece, Romania, and Bulgaria), Turkey is an important export destination.
Souring Relations between Turkey and the EU
Turkey has souring relations with EU. Although Turkey chose Westernization as a type of modernization at its founding in 1923 and has been a NATO member since 1952, its application for full membership in the EU is still on stand-by. In recent years, Turkish President Recep Tayyip Erdoğan has faced an opposition campaign by the Western media. He is accused of being a dictator even though he won 11 democratic elections in 14 years including municipal, parliamentary, and presidential ones.
Moreover, even though the Kurdish Workers Party (PKK) is declared a terrorist organization by the EU, their obvious support for Kurdish separatists in Turkey increases anti-EU sentiments among Turks. The PKK cavalierly propagates its views, organizes demonstrations, and is provided financial resources in Europe. The recent arrest of the leader and ten parliamentarians of the PKK-affiliated political party HDP may deteriorate the EU-Turkish relations to an irreparable extent.
Moreover, nine columnists and directors of the pro-Western newspaper Cumhuriyet were also arrested last week under accusations of cooperating with the terrorist organization FETÖ, a US proxy that attempted the coup d’état on July 15th in Turkey. The editor of the newspaper, Can Dündar, has fled to Germany and receives support from Germany.
EU representatives and the foreign minister of Luxembourg have announced their concern over the recent arrests and have even proposed to impose economic sanctions like the ones they have against Russia, arguing that 60% of the foreign investment in Turkey is of EU origin. The Italian prime minister said that Turkey cannot be a member of theEU under these circumstances. Additionally Moody’s and Standard & Poor’s, Western rating companies, lowered Turkey’s rating after the coup d’état, asserting that political instability is on the rise.
On the other hand Turkish President Erdoğan accuses the EU of supporting terrorism in Turkey and the Middle East (PKK, FETÖ and ISIS), attempting to divide Turkey by supporting Kurdish separatists, attempting to overthrow the democratically elected government and president, and spreading Islamophobia and Turkophobia. He has declared that the EU’s attitude is akin to the second phase of World War 1 when Turkey, Syria, and Iraq were divided on the basis of ethnicity and sect.
Turkish Stream
Germany, Turkey and Italy are the top three importers of Russian natural gas. The South Stream project was canceled due to the EU’s blocking two years ago. The new Turkish Stream pipeline for transporting Russian natural gas directly to Turkey, bypassing Ukraine, strengthens Russian-Turkish cooperation and both of their positions against the EU, despite the opposition of US. The possible extension of the Turkish Stream from Greece to Germany and Italy via the Balkans could provide strategic advantage to Turkey and Russia. Therefore, while Russia and Turkey want stability in order to guarantee the route of pipeline, the US might provoke instability and clashes in the Balkans in order to prevent Russia’s increasingly position and block the possible extension of the Turkish Stream pipeline.
Russia and Turkey’s new military approach
Russia, seeing the encirclement policy of the US, has begun to use hard power as a “preemptive” strategy as seen in Georgia and Ukraine. The military intervention of Russia in Syria is a “policy making” strategy and a clear offer to regional actors to cooperate against the US. On the other hand, Turkey, like Russia, has begun to use hard power, such as in Syria and to some extent in Iraq. Turkey reaped the fruits of the use of hard power through the Turkish-Russian alliance in Syria. Therefore, in order to break encirclement, Turkey, knowing that Russia can offer support against US, would be much more eager to militarily intervene in any conflict in Balkans.
Potential Conflicts
The first potential unrest could be in Bosnia-Herzegovina. Composed of Bosnian-Croatian and Serbian Republics and as a weak confederation founded after the Dayton Peace Agreement, Bosnia’s future mainly depends on the support of the EU. Any change in Serbian politics away from the pro-EU approach could motivate the Serbian side to strive for independence. It is no doubt that an anti-EU movement in Serbia would also affect Montenegro, which has a considerable Serbian population. But the Bosnian-Serbian-Croatian dispute is far away from inciting military clashes due to the artificial creation of the confederation and the lack of a Bosnian army.
Another problem is posed by the Albanians. The desire to establish “Greater Albania” has historic roots among Albanians. Attempts to unite Albania, Kosovo, and the Albanian-populated areas of Macedonia could directly pull Macedonia, Greece, and Serbia into a conflict. On the other hand, Bulgaria will not be silent if Macedonia falls into unrest. It is worth remembering that Macedonia was the cause of the Second Balkan War. The US military base in Kosovo can be the center for US provoking of the Albanians in the region. Moreover, radical Islamic ties dating back to the Yugoslav Civil War and the Kosovo uprising are a perfect starting point for the US to exploit the situation with the use of terrorist attacks.
Moreover, Turkey has countless disputes with Greece. The Cyprus issue, the Turkish minority in the Western Thrace, and the 12 islands and sea mile disputes in the Aegean Sea are all alarming conflicts that could provoke a military clash between Turkey and Greece. When the US and EU’s pressure on Turkey increased, Erdoğan put the existing conflicts with Greece on the agenda and clearly declared that if the US and EU try to redraw the boundaries in the Middle East, then Turkey will turn to the Balkans and question the boundaries with Greece, and use hard power to solve the disputes if needed. Therefore, if Greece militarily intervenes in any clash arising from the Albanians, Turkey will not be silent.
Concluding Thoughts
Turkey and Russia face political, military, and economic attacks from the US and EU. Both countries are regarded as two great obstacles preventing the West’s domination in Eurasia. The US-backed coup attempt in Turkey, the toppling of the democratically elected government in Ukraine, Russia’s and Turkey’s military intervention in Syria, and Turkey’s military alliance with Russia in Syria have changed the attitudes of Turkey and Russia from using soft power to hard power, from defensive strategies to a preemptive one. In order to set up a new confrontation between Russia and Turkey by exploiting ethnic and religious contradictions and preventing the extension of the Turkish Stream pipeline to Europe in order to block Russia, the Balkans is a very suitable region for the US. Moreover, as seen in the Ukraine case, provoking unrest in the Balkans by attracting Turkish and/or Russian military intervention is a very convenient justification for increasing the US’ military presence and political domination in Europe. Albanians’ desires for unification or the Turkey-Greece border disputes are the most attractive tools for flaring up unrest in the Balkans. If Turkey, as in Syria, can cooperate with Russia in order to preserve stability and peace in the Balkans, then the result of the US’ incitements will not be those intended. Turkey and Russia could not only break the the US’ encirclement, but almost the entire Balkans could be consolidated into a great Eurasian block.
WikiLeaks: Hillary Clinton wil Turkije binnen EU om aan TTIP toevoegen
Ex: http://xandernieuws.punt.nl
Gehackte mails: Hillary wil als president wereldwijd vrij verkeer van goederen en personen invoeren, wat betekent dat Amerika en Europa tientallen miljoenen economische migranten zullen moeten accepteren
Uit een nieuwe serie door WikiLeaks gepubliceerde gehackte emails blijkt dat Hillary Clinton als president van plan is om wel degelijk het omstreden TTIP vrijhandelsverdrag –waar vandaag in Amsterdam tegen wordt gedemonstreerd- met de EU te ondertekenen, en daarna buiten de Europese parlementen om Turkije eraan toe te voegen. Hierdoor zal de islamistische Turkse dictator Recep Tayyip Erdogan nog veel meer macht over de lidstaten van de Europese Unie krijgen dan nu al het geval is.
Amerika’s voormalige ambassadeur in Brussel schreef dat Erdogan gepikeerd zou zijn omdat Turkije niet in de onderhandelingen over het TTIP wordt betrokken. Erdogan zou erop aandringen om Turkije er alsnog aan toe te voegen, en het IMF manipuleren om nog meer miljarden in de kwakkelende economie van het land te steken.
Volgens The Express zullen deze ‘schokkende onthullingen woede veroorzaken in Europese hoofdsteden’, en dat terwijl steeds meer politici het door Brussel gewenste Turkse lidmaatschap toch al niet meer zien zitten, omdat Erdogan zijn land als een ware dictator is gaan regeren, en zich aan vrijwel niet één afspraak blijkt te houden.
‘Na het verdrag de Turken toevoegen’
Hillary Clinton paait de publieke opinie door te suggereren dat ze als president het TTIP wel eens zou kunnen blokkeren. Achter de schermen blijkt ze –zoals met alle gevoelige onderwerpen het geval is- totaal andere plannen te hebben. Uit de gelekte privé emails komt naar voren dat ze juist een groot voorstander van het TTIP is, en zelfs wil toewerken naar een wereldwijd vrij verkeer van goederen en personen. Dat laatste houdt in dat Europa en Amerika onbeperkte aantallen migranten zullen moeten toelaten.
In een email aan Hillary’s adviseur buitenlands Beleid, Jake Sullivan, schreef de oud ambassadeur voor de EU, Stu Eizenstat, dat Clinton als president het TTIP gewoon door zal laten gaan. ‘Turkije is boos niet bij de onderhandelingen te zijn. Ze zijn bang om markten in Europa en de VS te verliezen. We kunnen hen niet toevoegen, maar we moeten hen duidelijk maken dat ze na het verdrag kunnen toetreden.’
‘Mijn droom: Open handel en open grenzen’
In tal van duur betaalde toespraken voor Wall Street topmanagers heeft Hillary Clinton gezegd dat het opheffen van de grenzen tussen landen één van haar belangrijkste doelstellingen als president zal zijn. Tijdens haar verkiezingscampagne houdt ze haar aanhangers echter het tegenovergestelde voor, omdat ze weet dat vrijhandelsverdragen en open grenzen, waardoor de Verenigde Staten (en Europa) overspoeld zullen worden door tientallen miljoenen economische gelukszoekers, erg impopulair zijn.
‘Mijn droom is een hemisferische gemeenschappelijke markt met open handel en open grenzen, ergens in de toekomst en met zo groen en duurzaam mogelijke energie, waardoor we groei aanjagen en iedereen een kans geven,’ citeerde Tony Carkk, research directeur van haar campagne, Hillary Clinton. Daarom wil ze zoveel mogelijk barrières voor het vrije verkeer van goederen en personen permanent opheffen.
Trump wil banen terughalen naar Amerika
Het globalisme heeft in de Verenigde Staten juist een verlies van miljoenen banen veroorzaakt, die allemaal naar lage lonenlanden werden verplaatst. Donald Trump doet het erg goed onder deze werkloze en meestal sterk verarmde mensen, omdat hij belooft de weggesluisde banen weer naar het land terug te brengen.
Ook op basis van het laatste pakket gehackte emails kan de conclusie worden getrokken dat Hillary Clinton het Amerikaanse volk voortdurend voorliegt en bedriegt, en ze als president op alle belangrijke beleidsterreinen een totaal ander beleid gaat voeren dan ze nu aan hen belooft.
Deux mois et demi se sont écoulés depuis l’échec de la tentative de coup d’État soutenue par les Étasuniens en Turquie. L’objectif était de renverser le Président turc, Recep Tayyip Erdoğan, à cause de sa tendance à mettre en pratique une politique étrangère indépendante de celle de l’OTAN et de l’UE. Sa vision de la politique étrangère est plutôt d’associer économiquement la Turquie à ses voisins et de former des alliances politiques régionales bénéficiant à tous les membres, tout en souhaitant par ailleurs un partenariat sur pied d’égalité avec les USA et l’UE. Refusant que les politiques soient imposées par les USA et l’UE, Erdoğan veut plutôt que les pouvoirs soient partagés afin de créer un monde plus juste et équilibré. Le refus de la Turquie de s’associer à l’embargo économique imposé à la Russie et à l’Iran, a particulièrement irrité les USA et l’UE.
Après que la Turquie a rejoint l’OTAN, en 1952, les USA ont perçu la Turquie comme un poste de police à leur service. Les priorités sécuritaires US n’ont jamais pris en considération les intérêts de la Turquie. Pour les USA, il était en général préférable que la plus faible Turquie accepte leurs exigences, même s’ils étaient contraires à ses intérêts jusqu’en 2002. Mais la détérioration des relations entre les USA et la Turquie a été finalisée quand, avec le consentement de la Russie, l’armée turque a lancé dans le nord de la Syrie l’opération militaire visant à faire complètement disparaître ISIS de la frontière turque. Ironiquement, la Turquie a entamé cette opération le 24 août, le jour de la visite en Turquie du vice-président US, Joe Biden. Il ne fait aucun doute que l’accord sur le conflit syrien, dont le but est de préserver l’unité territoriale et de régler l’avenir de la Syrie en comptant uniquement sur les forces autochtones, a été conclu entre la Russie et la Turquie lors de la visite d’Erdoğan en Russie, le 9 août.
Le but premier des USA, morceler la Syrie, une stratégie US très classique visant à attiser l’instabilité au Moyen-Orient en soutenant des groupes ethniques (YPG) et sectaires (Al-Nusra), est sur le point d’être anéanti par l’alliance retrouvée entre un membre de l’OTAN, la Turquie, et le principal rival des USA, la Russie !
L’arrogance US et l’endurance et la prescience russes, ont créé une alliance non déclarée entre la Russie et la Turquie. Cette alliance n’a pas seulement modifié l’équilibre des forces en Syrie, mais aussi la grande stratégie pour à la fois les USA et les puissances eurasiennes.
L’UE considère la Turquie comme un grand marché pour ses produits (38% des importations turques) et comme un tampon entre elle et les pays du Moyen-Orient. Tout comme la russophobie vide de sens, la turcophobie est encore très banale chez les Européens. Après le coup d’État manqué, au lieu de soutenir le gouvernement légitime démocratiquement élu, l’UE a gardé le silence et les médias dominants européens ont grossièrement accusé le Président turc d’avoir conçu la mise en scène d’un coup d’État pour consolider son pouvoir autoritaire. En outre, ne tenant aucun compte de la guerre asymétrique en cours en Turquie orientale contre les terroristes séparatistes, l’UE a tenté de forcer le gouvernement turc à assouplir sa loi antiterroriste et a retardé la règle d’abolition des visas pour les Turcs [visitant l’UE]. Pendant ce temps-là, l’UE ouvre grand ses portes aux Ukrainiens dirigés en ce moment par un « gouvernement pro-européen ». C’est pourquoi, lors de la cérémonie d’ouverture du Parlement turc, le 1er octobre, Erdoğan a déclaré que les trente années de négociations sur l’adhésion à l’UE étaient juste une diversion et que la comédie avec l’UE touchait presque à sa fin.
Comprenant que l’avenir du pays se trouve dans les politiques eurasiennes, le Président et le gouvernement turcs prennent des mesures pour réassigner les engagements du pays. Néanmoins, après la fondation de la Turquie moderne en 1923, les élites dirigeantes et une partie importante de la nation turque, ont considéré, en tant que descendants d’un grand empire ayant régné pendant plus de six siècles, que s’occidentaliser était le principal objectif pour le rétablissement de la puissance de l’État. Les institutions gouvernementales, les structures économiques, et les formations militaires ont donc été copiées sur celles des USA et de l’UE. Le peuple turc considérait les USA et l’UE comme des alliés et des exemples, et espéraient et croyaient qu’un jour futur, leur pays intégrerait l’axe occidental.
Le coup d’État militaire raté du 15 juillet a marqué la fin des rêves d’intégration à l’Occident en Turquie. Le soutien des USA et de l’UE aux auteurs du coup d’État a réveillé le peuple turc qui en est venu à considérer que cette manœuvre était une attaque étrangère directe.
Les opinions opposées aux USA et à UE ont monté en flèche. Le mois dernier, deux sondages d’opinion sur les USA et l’UE ont été publiés par une société de recherche indépendante et une fondation. L’enquête d’opinion faite par MAK Consulting s’est axée sur l’opinion de la population turque concernant les relations entre les USA et la Turquie. Les résultats sont choquants. Quatre-vingt dix pour cent des sondés considèrent que l’on ne peu pas compter sur les USA, bien que la Turquie soit membre de l’OTAN. Seulement 50% des Turcs avaient cette opinion avant la tentative de coup d’État. Selon le PDG de la société de sondage, le peuple turc pense pouvoir vaincre les USA et, si la loi martiale n’était pas décrétée, il se pourrait que l’ambassade US soit attaquée par des citoyens en colère.
Une autre enquête d’opinion très intéressante a été faite par TAVAK (fondation pour l’éducation et la recherche scientifique en Turquie et dans l’UE) sur les relations entre la Turquie et l’UE. Seulement 22% des participants estiment que la Turquie deviendra membre à part entière de l’UE. Près de la moitié des sondés ont suggéré que l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont une voie novatrice pour la Turquie, à la place de l’UE. Malheureusement, 60% des sondés révèlent que l’islamophobie est la première raison du refus de l’UE d’intégrer la Turquie en tant que membre à part entière.
Il est très intéressant de noter que les Turcs, qui sont des musulmans, envisagent leur destin au sein d’alliances avec d’autres pays non-musulmans (OCS & BRICS).
Après la faillite du monde bipolaire, nous avons tous été témoins d’un nouvel épisode de l’impérialisme US déguisé sous les mots magiques, mais vides : mondialisation, libéralisme, humanitarisme, démocratie et autodétermination, qui ne visaient qu’à déployer dans le monde l’hégémonie US qui s’oppose aux intérêts de toutes les autres nations. Les objectifs irresponsables et vaniteux des USA seront sans doute déjoués par la collaboration des grandes nations eurasiennes. La fin de l’histoire viendra, comme le dit l’idéologie protestante US, mais les USA ne seront pas les vainqueurs ! L’intervention militaire russe en Syrie et l’alliance secrète entre Russie et Turquie visant à préserver l’unité territoriale de la Syrie, ont stoppé les plans US au Moyen-Orient. En intensifiant la collaboration entre les nations eurasiennes, nous verrons de nouvelles défaites US dans d’autres régions du monde.
Obama voert voorstel Donald Trump uit en geeft Syrië over aan Rusland en Turkije
Ex: http://xandernieuws.punt.nl
Geen verrassing: Amerikaanse regering laat voorheen gesteunde moslimrebellen in de steek, en levert de Koerden uit aan Erdogan
Turken mogen van Rusland 4000 km2 stuk Syrië bezetten
De Russische minister Sergei Lavrov en zijn Amerikaanse collega John Kerry. Op aandringen van de Amerikanen werden de details van de Syriëdeal niet bekend gemaakt. Dat is met duidelijke reden, want dan zou blijken dat de VS een feitelijke nederlaag heeft moeten slikken.
De media berichten met grote koppen dat Rusland en de VS akkoord zijn over een wapenstilstand in Syrië. Lezen we de artikelen, dan blijken die verbijsterend weinig details te bevatten en blijft het bij algemene termen zoals het mogelijk maken van het geven van humanitaire hulp in de belegerde gebieden, waaronder Aleppo. Dat president Obama niets loslaat over de inhoud van de deal is begrijpelijk als bedacht wordt dat hij met zijn 180 graden ommekeer niet de lijn van zijn gedroomde opvolger Hillary Clinton volgt, maar exact de voorstellen van de door hem zo gehate Republikeinse kandidaat Donald Trump heeft overgenomen.
Trump zei maanden geleden al dat het de Russische president Vladimir Putin zou moeten worden mogelijk gemaakt de oorlog in Syrië te beëindigen. Hij wees terecht op de harde feiten dat de Russen in veel kortere tijd vele malen effectiever bleken te zijn in hun strijd tegen ISIS dan de Amerikanen, die in werkelijkheid niet de jihadisten, maar de Syrische president Assad probeerden te verslaan.
Obama laat rebellen in de steek
De doorgaans goed ingelichte inlichtingen- en defensiespecialisten van het Israëlische DEBKAfile schrijven dat het geen wonder is dat de details van de Syriëdeal niet naar buiten worden gebracht, omdat daaruit zou blijken dat de moslimrebellen in het gebied rond Aleppo en misschien zelfs wel in heel Syrië, door Obama in de steek zijn gelaten. ‘De Syrische rebellen zitten nu in de val tussen zowel de Russisch-Turkse overeenkomst als de Russisch-Amerikaanse overeenkomst, waarbij de strop om hun nek schijnbaar wordt aangetrokken.’
Turken mogen van Russen groot stuk van Syrië bezetten
De eerstgenoemde Russische deal met de Turken werd beklonken in de gangen van de G20 top in het Chinese Hangzhou, waar Putin en zijn Turkse collega Erdogan besloten om gezamenlijk de Amerikanen feitelijk uit Syrië te stoten. Putin gaf Erdogan het groene licht om een circa 4000 vierkante kilometer groot stuk van het noorden van Syrië te bezetten, zogenaamd als een ‘veiligheidszone’ die onder totale controle van het Turkse leger zal komen te staan. Putin beloofde Erdogan dat de Russen daar niet langer militair zullen optreden.
In ruil daarvoor beloofde Erdogan zijn steun aan de pro-Amerikaanse en pro-Saudische rebellengroepen, die tegen het leger van Assad en diens bondgenoten vechten, op te geven. Met deze Turkse concessie in de hand kon Putin de deal aan zijn bondgenoot Assad verkopen, die zelf moest beloven om in het afgesproken gebied geen bombardementen meer uit te voeren (2). Erdogan hield het immer naïeve Europa vervolgens voor het lapje door te beweren dat de bezette zone bedoeld is als veilige haven voor Syrische vluchtelingen, waardoor de migrantenstroom naar Europa zou kunnen verminderen.
Koerden overgegeven aan Erdogan
Misschien wel de grootste slachtoffers naast de Syrische bevolking zijn de Koerden, want die worden nu ook officieel aan hun lot overgelaten door Obama, en uitgeleverd aan de Turkse dictator. De seinen stonden al op rood voor de Koerden nadat vicepresident Joe Biden de Koerden vorige maand beval om zich ten oosten van de Eufraat terug te trekken. De Koerden zijn de afgelopen jaren juist één van de meest effectieve krachten in de strijd tegen ISIS geweest. Nu worden deze bondgenoten ook door de Amerikanen plotseling ‘terroristen’ genoemd, precies waar Erdogan op uit was.
Putin behaalt successen op Obama
Dat de Russen geen Amerikaanse bemoeienis meer dulden bleek uit een niet gerapporteerd incident boven de Zwarte Zee, waar een Russisch SU-25 gevechtsvliegtuig een Amerikaanse P8, ontwikkeld voor elektronische oorlogsvoering tegen grond- en zeedoelen, dwong om zijn koers te wijzigen.
Putin behaalde nog een succes op Obama, namelijk door de Israëlische premier Netanyahu en Palestijnse leider Abbas zover te krijgen om onder Russische supervisie opnieuw te gaan praten over een eventueel vredesverdrag.
‘Zolang ze het met elkaar uithouden’
De conclusie van de Israëlische specialisten is overigens veelzeggend: ‘Alle spelers in de regio zullen zonder twijfel nauwlettend volgen hoe het ‘Russische pad’ van Turkije zich zal ontvouwen, en hoe lang de verstokte opportunisten het met elkaar uithouden.’ (1)
Dat brengt ons bij een herhaling van wat we al vaker schreven, namelijk dat de samenwerking tussen Rusland en Turkije –al eeuwen gezworen vijanden- er hoogstwaarschijnlijk enkel is gekomen omdat beide partijen zoveel mogelijk gebruik van elkaar willen maken om de eigen doelstellingen te verwezenlijken. Vooral Erdogan is in vrijwel al zijn internationale afspraken een uitermate onbetrouwbare partner gebleken. Hij zal de deal met Putin dan ook net zo makkelijk weer lozen als dat hij deze nu gesloten heeft.
Staakt-het-vuren maakt weinig kans
De overeenkomst moet op maandag ingaan. Dit weekend blijkt door de strijdende partijen in Aleppo te worden gebruikt om er nog eens een schepje bovenop te doen, en te proberen om een zo goed mogelijke positie te behalen zodra het staakt-het-vuren in werking treedt. Omdat diverse groepen al hebben laten weten geen enkel vertrouwen in de afspraken te hebben, vermoeden we dat er al vanaf maandag continu schendingen zullen zijn, en de burgeroorlog feitelijk gewoon doorgaat.
Les musulmans soufis sont très nombreux mais mal connus. Ils n’ont pas les moyens financiers des missionnaires wahhabites qui inondent les chaînes de télévision et les mosquées. Leur « islam de tolérance et d’amour laissant sa liberté à l’individu. » est raillée par les ignorants.
Pour les soufis, le wahhabisme est une dégénérescence de l’islam
Le soufisme est une variante individualiste de l’islam, répandue à ma connaissance au moins en Afrique du nord et de l’ouest ainsi qu’en Turquie, mais probablement aussi dans l’ensemble du monde musulman. Elle n’est pas recensée, étant souvent discrète s’agissant d’une opinion personnelle et non d’un culte public. Ses confréries sont toutefois visibles là où elles sont très majoritaires, par exemple au Sénégal.
Laissons les soufis se présenter via l’un d’entre eux, Zaïm Khenchelaoui (EHESS, Paris), membre du comité de rédaction de plusieurs publications scientifiques relatives au soufisme et membre fondateur de l’Union mondiale du soufisme qui vient d’être créé en Algérie. Il résume le soufisme par les fameux vers d’Ibn Arabi, dont on fête le 850e anniversaire :
« Mon cœur devient capable de toute image / Il est prairie pour les gazelles / Couvent pour les moines / Temple pour les idoles / Mecque pour les pèlerins / Tablettes de la Torah et livre du Coran / Je suis la religion de l’amour / Partout où se dirigent ses montures / L’amour est ma religion et ma foi.».
Cette citation explique l’existence de l’affirmation, souvent entendue avec scepticisme : « l’islam est une religion de tolérance et d’amour ». Elle est surtout répandue dans le monde soufi ou son environnement dans certaines populations maghrébines ou turques.
Zaïm Khenchelaoui précise que le soufisme prône l’acceptation de l’autre dans sa différence et le devoir de miséricorde, « rahma ». La prière de tous les musulmans se fait d’ailleurs au nom d’Allah le miséricordieux. Il estime que le soufisme serait le véritable islam originel. Privilégiant la recherche en soi-même, il n’est pas un mouvement prosélyte, contrairement au wahhabisme qui appuie sa diffusion par les importants moyens financiers des pays de la péninsule arabique. Ce qui fait que la destruction militaire de l’État Islamique, bien sûr utile, ne résoudra pas le problème.
Pour Zaïm Khenchelaoui, le wahhabisme est la matrice idéologique commune à toutes les sectes exterminatrices soi-disant musulmanes. Il estime urgent de s’attaquer au discours takfiriste (« les autres musulmans sont des apostats qu’il est légitime de tuer ») diffusé par les wahhabites. Ce discours est répercuté à travers les mosquées, les chaînes de télévision et internet, « et jusqu’à nos salles de sport (en Algérie) » ; c’est la secte la plus dangereuse qu’ait connue l’histoire de l’humanité. Elle devrait être prohibée en France, comme la secte de scientologie ou celle du Temple solaire. Elle est d’ailleurs interdite en Russie.
Le géopolitologue français Jean-Michel Vernochet, auteur de Les égarés : le wahhabisme est-il un contre-islam ?, confirme cette analyse :
« Nous sommes face à une Internationale wahhabite qui échappe désormais à tout contrôle. Avec le temps, cette mouvance est devenue une forme de religion autocéphale disposant de son livre sacré qui a supplanté même le Coran : le Tawhid d’Al Wahhâb, fondateur du wahhabisme. »
Wahhabites contre Frères musulmans dans les pays du Golfe
Les émirats sont wahhabites, et à ce titre opposés aux Frères musulmans, car ces derniers sont des sunnites plus classiques, souvent nationalistes et opposés aux régimes des monarchies du Golfe. Cette vieille opposition vient de se réveiller : les officiels de ces pays estiment que leur chef, Qaradhawi, est « le mufti des attentats-suicides » et devrait être traduit en justice. Bien sûr, ces officiels pensent aux attentats qui ont eu lieu en Arabie, et non ailleurs dans le monde. Je laisse les théologiens apprécier si ceux de l’État Islamique sont d’inspiration wahhabite ou non.
Quelle liberté de conscience au Maroc ?
Le Maroc est un cas à part dans le monde musulman, le roi étant commandeur des croyants et l’influence soufie présente, bien que difficile à évaluer. Sa constitution garantit les libertés de pensée, d’opinion et d’expression. Il a signé la résolution sur la liberté de conscience et de religion du Conseil des droits de l’homme. Mais son Code pénal condamne le prosélytisme des autres religions, et la pratique policière n’est pas toujours indulgente envers certains comportements « immoraux » qui nous paraissent totalement anodins. Voir par exemple l’article de Figaro Madame sur l’immoralité du bikini largement repris sur l’Internet marocain.
C’est dans ce contexte que l’association Bayt Al Hikma, qui reprend l’appellation des « maisons de la sagesse » de l’âge d’or de l’islam, a remis en février dernier au ministre de la Justice du gouvernement (modérément) islamiste un mémorandum en faveur de la liberté de conscience, à l’initiative de son président Fettah Bennani.
Les écoles coraniques maintenant sur Internet
Les écoles coraniques sont les lieux où l’on apprend à lire et réciter le Coran.
D’après un reportage au Pakistan de The Economist du 20 août 2016, elles multiplient les cours à distance, surtout à destination des croyants européens, mieux équipés et plus riches que les populations locales (environ 15 $ la demi-heure). Mais la concurrence s’est intensifiée et il y a des prix d’appel.
À mon avis, s’agissant de Pakistanais, l’islam enseigné est celui de la variante déobandie, que l’on peut grossièrement qualifier de « wahhabisme local », bien qu’elle se soit développée indépendamment. Il faut toutefois préciser que l’arabe coranique est nettement différent de l’arabe standard d’aujourd’hui, ce qui ne permet pas aux non-arabophones d’acquérir une pratique de la langue et exclut d’autres matières, scientifiques par exemple. Ce ne sont donc pas des écoles au sens occidental du terme, ce qui entraîne des malentendus dans les statistiques de scolarisation de certains pays à certaines époques.
« Je suis triste et révolté face au carnage perpétré par les groupes terroristes du soi-disant État islamique. Je partage la frustration du milliard et demi de musulmans (qui les voient) draper de religion leurs idéologies perverties. Nous, musulmans, avons une responsabilité particulière ; il nous incombe non seulement de joindre nos mains à celles des autres humains pour sauver notre monde du fléau du terrorisme et de la violence extrémiste, mais encore de restaurer l’image ternie de notre foi… le véritable test pour la croyance, ce ne sont ni les slogans, ni le fait de s’habiller de telle manière… c’est de vivre en conformité avec les principes fondamentaux communs à toutes les grandes religions du monde, tels que la préservation du caractère sacré de la vie humaine et le respect de la dignité de tous les êtres humains. »
Apparemment Moscou attendait beaucoup d'un rapprochement avec Erdogan. Comme nous l'avions montré dans des articles précédents, Poutine espérait détacher la Turquie de l'Otan et de l'influence américaine, ceci au profit d'une nouvelle alliance Syrie, Turquie et Iran soutenant la présence russe en Syrie. Nous mêmes ici y avions cru, parlant naïvement d'un recul peut-être décisif de l'influence américaine au Moyen-Orient, tout au moins dans la partie chiite.
Mais il semble aujourd'hui que Erdogan, plus sultan que jamais, soit en train selon l'expression familière, de rouler tout le monde dans la farine, Moscou, Ankara, Damas et sans doute aussi Washington. Il a obtenu d'eux qu'il laisse faire l'offensive turque à Jarabius en Syrie et au delà. Or, loin de s'en prendre à Daesh, comme initialement affirmé, cette offensive elle dirigée essentiellement contre les Kurdes, eux-mèmes adversaires déclarés de Daesh. Bien plus, elle vise la mise en place le long de la frontière turco-syrienne d'une zone d'exclusion, aérienne mais aussi terrestre, qui serait interdite aux Kurdes et aux soutiens qu'ils pourraient recevoir d'autres pays.
On ne voit pas aujourd'hui ce que gagne la Russie en fermant les yeux sur cette offensive turque, sinon s'attirer l'hostilité, non seulement des kurdes eux-mêmes mais de tous ceux, notamment en Europe, pour qui les revendications kurdes à l'autonomie représentent un facteur d'équilibre au Moyen-Orient et un élément important de la lutte contre l'islamisme radical.
Après avoir rencontré brièvement Poutine au G20 à Hangzou, Erdogan a longuement discuté avec Obama de la possibilité d'une opération militaire conjointe visant à libérer Raqqa, dans le nord de la Syrie, de la présence de l'Etat islamique. La démarche ne serait pas critiquable en soi, sauf qu'elle est manifestement dirigée contre l'Iran et la Russie. Elle vise sinon à éliminer, du moins sensiblement atténuer leur présence militaire dans la région. Comme la nature a horreur du vide, ce seraient les Etats-Unis et leurs alliés, notamment l'Arabie saoudite, qui assureraient la relève. Dans le même temps, Erdogan confirmerait, aux yeux du monde entier, y compris de l'Europe, le caractère incontournable de son influence au Moyen Orient et même auprès des Etats du Caucase.
Les Russes devraient dans ces conditions mieux tenir compte des avertissements de Téhéran leur conseillant de rester prudents avec Erdogan. Les Iraniens, d'après ce que l'on sait, avaient averti Moscou du fait que Erdogan, maître du double jeu, avait certainement un agenda (selon le mot à la mode) qu'il cachait de Poutine. Dans celui-ci figure la volonté de rester actif à l'Otan, ce qu'a confirmé la toute récente visite à Ankara du secrétaire général de celle, Jens Stoltenberg. Le ministre des affaires étrangères saoudien Adel al-Jubeir doit se rendre également à Ankara. L'un et l'autre veulent, selon les informations, négocier avec la Turquie un nouveau plan pour chasser Bashar al Assad. Dans le même temps, il semblerait que la Turquie, se prévalant de ses bonnes intentions occidentales, se prépare à relancer son entrée dans l'Union européenne et dans l'immédiat, l'obtention de visas pour les voyageurs turcs.
De l'observation des experts militaires, Moscou et Damas n'ont plus d'autres choix que chasser définitivement Daesh d'Alep, quelles que soient les pertes collatérales. Sans cela, ce sera la Turquie qui prétendra faire le travail, pour le meilleur bénéfice de son allié renouvelé, l'Amérique – sans pour autant renoncer aux aides diverses qu'elle a toujours prodigué, non sans contreparties financières, à ce même Daesh.
Ismail Selvi over DENK, Erdogan en de AKP in Turkije
“DENK is een club protofascisten,” stelt Ismail: “want in Turkije stemmen ze voor rechtse, monoculturele partijen en in Nederland profileren ze zich als links. De pogroms in Turkije bagatelliseren ze, en hier voelen ze zich gediscrimineerd.” Ismail behoort tot de Alevitische liberale minderheid en kent de bijbehorende retoriek. Hij schiet met scherp op de Turks- Nederlandse collumnist Özcan Akyol, op de linkse partijen en op de gefeminiseerde mannen van het Westen. Ismail wijst op de Yavuz Sultan Selimbrug – de bouw en vooral de naamkeuze van de brug ziet hij als voortekenen dat de vlag van Ottomaanse Rijk spoedig weer zal wapperen.
DENK bestaat uit twee afgesplitste Turkse PvdA 'ers die zich afsplitsten toen Lodewijk Asscher de remmende invloed aankaartte van Turkse lobbygroepen op integratie. Een Marokkaanse activist en de anti-Zwarte Piet demonstrant Sylvana Simons sloten zich bij hen aan. Zij geven het signaal af dat allochtonen op een eigen partij moeten stemmen en zo werken zij segregatie in de hand. Alsof allochtonen per definitie bij één partij horen en niet net als Nederlanders van mening kunnen verschillen over eigen conservatieve, liberale of socialistische denkbeelden.
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Sinan Can is een Turks-Nederlandse documentairemaker. Hij is het meest bekend van de zesdelige documentaireserie 'Bloedbroeders' over de Armeense genocide, waarin hij samen met de Armeens-Nederlandse musicalacteur Ara Halici een reis door Turkije en Armenië ondernam. Daarna heeft hij een driedelige documentaireserie over de nadagen van de Arabische Lente, 'de Arabische Storm' , gemaakt. Eerder werkte hij onder andere aan de Zembla-uitzendingen 'De heilige Ayaan' en 'Gijzeling in Almelo', waarvoor hij de VVOJ Loep-prijs ontving. Voor de VARA-documentaireserie 'Uitgezet' kreeg hij de Clara Meijer-Wichmann Penning. De serie 'Bloedbroeders' werd genomineerd voor een IDA Award
Ismail Selvi is een Turks-Nederlandse columnist en ex-militair. Hij publiceert op verscheidene nieuwswebsites en schrijft met name over integratie van minderheden, de islam en de Turkse politiek vanuit een liberale invalshoek. Selvi is gevraagd voor Café Weltschmerz een serie interviews te maken over de integratie en nuances binnen de Turks-Nederlandse gemeenschap. Dit eerste interview met Sinan Can gaat o.a. over Alevieten en Soennieten, en de Armeense genocide.
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Turquie musulmane ou Russie chrétienne: l’heure du choix pour l’UE et l’OTAN
par Roland DesjardinsEx: http://www.lesobservateurs.ch
Résumé :
La politique étrangère américaine, centrée depuis la guerre froide sur une hostilité envers la Russie et une alliance contre-nature avec le monde musulman pour nuire à Moscou, se trouve de plus en plus malmenée par le retour en force d’une réalité millénaire et implacable: celle de l’affrontement entre les civilisations chrétienne et islamique. Depuis deux décennies, les évolutions en Turquie et en Russie ont contribué de manière décisive à dissoudre les fondements du modèle géopolitique conçu par Washington il y a septante ans et aujourd’hui caduc. La Turquie d’Erdogan assume à nouveau pleinement l’atavisme de l’hégémonie religieuse et territoriale ottomane. De son côté, la Russie de Poutine renoue avec son identité européenne et chrétienne tout en renonçant à ses ambitions impériales. La prise de conscience de ces profonds changements devrait permettre l’avènement d’un nouveau paradigme où la Russie combattrait à nos côtés la menace musulmane.
La Turquie négocie son entrée dans l’UE depuis onze ans
En 2005 démarraient officiellement les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, lesquelles consacraient les efforts d’Ankara au cours des décennies précédentes pour se rapprocher des valeurs démocratiques, laïques et humanistes de l’UE. Cette année-là, la Turquie, déjà membre du Conseil de l’Europe depuis 1949, de l’OTAN depuis 1952 et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) depuis 1973, n’avait jamais été aussi proche du destin européen ardemment désiré et méthodiquement préparé par Atatürk.
Atatürk voulait faire converger son pays vers le modèle européen
Mustafa Kemal – dit Atatürk – rêvait d’une Turquie moderne. Adepte du positivisme d’Auguste Comte, admirateur du modèle politique français et persuadé que l’islam était responsable du déclin de l’empire ottoman, il imposa à marche forcée la sécularisation et l’occidentalisation de son pays. Légitimé par ses victoires sur les troupes d’occupation européennes stationnées en Turquie depuis la fin de la première guerre mondiale, Atatürk entreprit dès son accession au pouvoir en 1920 des réformes visant à faire sortir son pays du sous-développement où l’avait conduit l’obscurantisme islamique. En 1922, il instaura la séparation entre pouvoir politique (Sultanat) et pouvoir religieux (Califat). L’année suivante, le Sultanat fut dissout et céda la place à la République de Turquie. En 1924, le Califat fut aboli ainsi que les tribunaux religieux. L’année 1926 vit l’adoption du Code civil suisse. En 1928, l’alphabet latin remplaça les caractères arabes. Les femmes accédèrent au droit de vote et à l’éligibilité en 1934. L’année 1937 marqua le point d’orgue de ces réformes : l’article de la première Constitution de 1923 qui proclamait l’islam religion d’Etat fut aboli. Atatürk mourut en 1938 avec la conviction du devoir de modernisation accompli, persuadé qu’en seulement dix-huit ans, il avait réussi à irrémédiablement faire évoluer l’identité turque d’islamique et impériale à laïque et nationale. Le désir obsessionnel d’associer le passé et l’avenir de son peuple à la civilisation européenne le poussa même à manipuler l’histoire : il décréta que les Hittites, peuple indo-européen ayant vécu en Anatolie au deuxième millénaire avant J.-C., étaient les ancêtres des Turcs, se démarquant ainsi de la vérité historique qui rattache ces derniers au groupe ethnique des Turco-mongols dont la lointaine origine se situe en Sibérie orientale.
Ankara incitée par les USA à rejoindre l’OTAN pour contrer l’URSS
Quand le processus de rapprochement entre la Turquie et l’Europe démarre à la fin des années 1940, la guerre froide vient d’éclater. L’objectif prioritaire des Américains est alors de chercher de nouveaux alliés permettant d’élargir l’endiguement de Moscou. La Turquie qui contrôle le détroit du Bosphore est particulièrement indiquée pour renforcer l’alliance antisoviétique. Ce détroit a en effet une grande valeur stratégique : son blocage permet d’interdire le passage en Méditerranée de la flotte militaire russe la plus dangereuse : celle de la Mer Noire qui est stationnée dans le port de Sébastopol dont les eaux ne sont pas gelées en hiver.
Premiers succès politiques des islamistes turcs dans les années 1990
La candidature de la Turquie à l’UE date de 1987 mais ce n’est qu’en 1999 que Bruxelles reconnait l’éligibilité du pays à l’adhésion. Ni le premier succès retentissant des islamistes du Refah Partisi aux élections municipales d’Istanbul en 1994, qui permet à Erdogan de devenir maire de la ville, ni les législatives de 1996 que ces mêmes fondamentalistes remportent également, n’auront inquiété l’UE. Certes, le Refah Partisi a pour projet d’abattre la laïcité et de renouer avec les lois coraniques du temps du Califat. Cependant, les militaires qui au seuil du nouveau millénaire défendent efficacement la laïcité, l’ont contraint à abandonner le pouvoir en 1997. Et ils ont le soutien de la Cour constitutionnelle qui dissout ce parti en 1998 pour atteinte à la laïcité. Un an plus tard, quand la candidature de la Turquie est finalement acceptée par Bruxelles, c’est un rassurant parti de centre-gauche qui dirige le pays. L’UE se dit alors que la poussée électorale islamiste n’aura été qu’un contretemps dans l’inexorable processus de convergence d’Ankara vers le modèle politique européen. Que la Turquie ne soit pas un pays européen du point de vue de la géographie ou de la civilisation ne choque nullement Bruxelles car l’idéologie universaliste hors-sol s’y est alors solidement établie. Comme nous l’avons écrit dans un précédent article, l’UE essaie de construire depuis plusieurs décennies une identité post-historique à partir de dogmes mondialistes détachés de notre héritage européen. Son idéologie prétend dépasser non seulement l’histoire et la personnalité de chacun des pays la composant, mais également la civilisation européenne. La prétention à l’universalité de l’UE va au-delà des frontières européennes. L’UE se conçoit comme un modèle de gouvernance pour le monde entier, et ambitionne d’accueillir en son sein des pays non européens afin d’authentifier son discours.
Erdogan a brisé le rêve laïc de Kemal
Cependant, beaucoup de choses ont changé en Turquie depuis 1999. Tout d’abord le pays est dirigé depuis 2002 par l’AKP, le parti islamiste créé en 2001 par Erdogan et qui prit la suite du Refah Partisi. Quatorze ans après son accession au sommet de l’Etat, l’AKP a déjà défait l’essentiel du travail de laïcisation de Mustafa Kemal. Son fondateur et leader avait pourtant, dans son fameux discours de Siirt de 1999, clairement annoncé ses intentions en reprenant l’appel au djihad du poète Ziya Gökalp : « Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats ! ». Atatürk est très probablement le personnage politique le plus détesté d’Erdogan : le « père des Turcs » n’était pas seulement athée, il méprisait l’islam comme en témoigne cette citation sans appel : « [...] les règles et les théories d'un vieux cheikh arabe, et les interprétations abusives de générations de prêtres crasseux et ignares ont fixé, en Turquie, tous les détails de la loi civile et pénale. Elles ont réglé la forme de la Constitution, les moindres faits et gestes de la vie de chaque citoyen, sa nourriture, ses heures de veille et de sommeil, la coupe de ses vêtements, ce qu'il apprend à l'école, ses coutumes, ses habitudes et jusqu'à ses pensées les plus intimes. L'islam, cette théologie absurde d'un Bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies ». Malheureusement, la Turquie du Frère musulman Erdogan-- lequel n’hésite pas à exhiber dans son bureau la main de Tamkine, symbole de la confrérie -- renoue avec l’obsession islamique et les lois liberticides du Califat ottoman. Elle s’est considérablement éloignée des règles européennes en matière de séparation entre Etat et religion, de droits des femmes et des minorités, de pluralisme politique et de liberté d’expression (avec notamment 90% du temps de parole politique à la TV réservé à l’AKP, le pays se classe 151e sur 180 d’après l’étude 2016 de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse). Concernant la place des femmes dans la société, le dévot mahométan Erdogan ne peut concevoir qu’elle aille au-delà de la maternité et de l’éducation des enfants. Force est de constater que ce pays n’a plus rien à voir avec celui qui fit sa demande d’adhésion à l’UE en 1987.
La Turquie n’a rien à faire ni dans l’UE ni dans l’OTAN
Sous l’impulsion d’Erdogan et de l’AKP, la Turquie a retrouvé son vrai visage, celui d’une puissance islamique totalitaire aux visées hégémoniques sur les plans territorial et religieux, qui détruisit l’empire byzantin, qui est l’ennemie jurée de la civilisation européenne et cherche à lui nuire par tous les moyens. Comment expliquer autrement qu’Ankara laisse autant de migrants quitter son territoire afin de rejoindre l’UE par mer ou par terre ? Son intention n’est-elle pas de plonger l’Europe dans le chaos en y laissant pénétrer une multitude de jeunes hommes musulmans méprisant les valeurs européennes, et pressés d’y répliquer par l’intimidation et la violence le modèle sociétal islamique ? Par ailleurs, le secret de Polichinelle que constitue l’aide tous azimuts d’Erdogan à l’Etat Islamique dans les domaines logistiques, commerciaux, militaires et du renseignement, ainsi que sa tolérance pour l’ignoble trafic de femmes pratiqué entre l’EI et les proxénètes turcs 1, montrent à quel point Ankara s’est éloignée des valeurs européennes de respect de la personne humaine. Pour renouer avec l’influence de jadis de La Sublime Porte au Proche et Moyen Orient et affaiblir les minorités kurdes, chiites et chrétiennes de la région, les successeurs de Mehmed II collaborent aujourd’hui activement avec la théocratie inhumaine de Daesh. L’appartenance de la Turquie à l’OTAN et son maintien dans un processus d’adhésion à l’UE ne sont plus simplement incongrus, ce sont de véritables scandales.
Russie et Europe ont vocation à se rapprocher
La Russie, elle aussi, a connu de profonds bouleversements depuis l’écroulement de l’empire soviétique en 1989. Ses ambitions internationales ont été revues nettement à la baisse. Elle n’est plus un empire aux visées mondiales. Ses objectifs stratégiques sont très majoritairement régionaux et centrés sur la défense du territoire national. Son intervention en Syrie est exceptionnelle et ne marque pas un retour à des ambitions planétaires. Pour Poutine, le but de sa campagne militaire dans ce pays est d’y éradiquer par des bombardements intensifs les nombreux groupes islamistes armés et financés par les pays du Golfe, d’Al-Qaïda à l’Etat Islamique en passant par le Front Islamique et le Front Ansar Dine, qui menacent le régime laïque d’Assad, à présent seul allié de Moscou dans le monde arabe. En s’en prenant à tous les djihadistes, Poutine a montré qu’il avait le sens des responsabilités, au contraire des USA, de la France et de la Grande Bretagne qui en soutiennent une partie. De plus, la Russie revendique à nouveau fortement son héritage culturel européen et chrétien, ne menace plus l’Europe et souhaiterait s’en rapprocher si cette dernière prenait son indépendante vis-à-vis des USA.
Les USA prisonniers d’une grille d’analyse géopolitique dépassée
Vingt-sept ans après la chute du mur de Berlin et la fin de l’Union Soviétique, les Américains, architectes et maîtres de l’OTAN, considèrent toujours la Russie comme leur principale rivale. Ils persistent à contrecarrer Moscou par tous les moyens. Il leur a non seulement échappé que la Russie a vraiment changé, mais également qu’un ennemi plus dangereux pour eux et pour tout le camp occidental se renforce : l’islam. Malgré les attentats spectaculaires perpétués par Al-Qaïda sur le sol américain en 2001, en Espagne en 2004, en Grande-Bretagne en 2005. En dépit des récentes attaques terroristes d’envergure perpétrées par l’EI et Al-Qaïda en France et en Belgique.
Washington tarde à saisir qu’une nouvelle ligne de fracture géopolitique se met en place depuis plusieurs décennies : celle qui oppose le monde musulman au monde issu de la civilisation chrétienne. Il faut dire que les Etats-Unis se sont lourdement compromis avec les islamistes qu’ils ont activement utilisés pour contrer les Russes depuis la guerre d’Afghanistan en finançant et armant les Talibans. Leur soutien aux musulmans bosniaques et kosovars pendant la guerre civile yougoslave des années 1990 était aussi une conséquence de leur volonté de nuire indirectement à la Russie en affaiblissant la Serbie, vieille alliée de Moscou. L’aide apportée aux islamistes tchétchènes indépendantistes jusqu’au début des années 2000 participait de la même logique. Tous ces soutiens ont été de graves erreurs car ils ont affaibli la Russie et nourri chez elle une méfiance à l’égard de l’Occident dont elle aurait pu se rapprocher après la désastreuse expérience soviétique. Ils ont de plus renforcé le camp islamique en donnant un nouvel élan au djihad pour des générations de jeunes musulmans en mal de réalisation identitaire. La déstabilisation des régimes laïques par les Américains en Irak, en Lybie et en Syrie a également contribué au renforcement des islamistes les plus violents et à l’essor de l’EI qui a su profiter du chaos pour prendre pied dans ces trois pays.
Les Européens à la merci d’Erdogan
Comment expliquer que c’est précisément au moment où la collusion entre Erdogan et l’EI est révélée, où le voile se lève sur l’orchestration par Ankara de la crise des migrants en Europe, où s’accentue la répression contre les démocrates laïcs turcs, où Erdogan a l’outrecuidance de vanter le modèle d’organisation politique de l’Allemagne national-socialiste, bref au moment où il y a accumulation de preuves accablantes de l’incompatibilité totale de la Turquie avec les valeurs de l’UE, que Bruxelles décide de reprendre les négociations d’adhésion, d’accorder aux Turcs la libre circulation dans l’espace Schengen, et de verser plusieurs milliards d’euro d’aide supplémentaire à Ankara en contrepartie de son engagement à protéger les frontières orientales de l’UE contre le flot incontrôlé des migrants? Confier la défense des frontières européennes en mer Egée et en Thrace orientale à la Turquie, c’est mettre sa tête dans la gueule du loup. Ankara va bénéficier des milliards de l’UE mais n’a aucun intérêt à ce que le flux des migrants se relâche durablement. La menace de l’irruption massive et continue de nouveaux clandestins doit rester réelle afin de pouvoir être utilisée pour faire chanter l’Europe. La Turquie gère très habilement la crise des migrants afin d’obtenir le silence de l’UE sur l’islamisation à marche forcée des institutions séculières turques, la régression des libertés et l’oppression des minorités, mais aussi pour gagner en influence en Europe tout en la déstabilisant et en l’islamisant.
Par ailleurs, l’accès imminent à l’espace Schengen accordé aux détenteurs de passeports turcs va aggraver les désordres migratoires et augmenter le risque d’infiltration de terroristes en Europe. Tout d’abord, la fin des visas signifie que l’émigration d’authentiques Turcs souhaitant s’implanter en Europe pour y bénéficier de meilleurs salaires et d’aides sociales généreuses va s’accélérer. Ensuite, l’émigration illégale vers l’UE de personnes qui ne sont pas d’origine turque mais établies en Turquie ou transitant par ce pays va aussi s’intensifier. En effet, d’après les spécialistes de l’antiterrorisme, les passeports turcs peuvent être aisément obtenus et falsifiés par les réseaux du crime organisé 2. Enfin, le manque de fiabilité des passeports turcs permettra à de nombreux islamistes terroristes de pénétrer sans encombre dans Schengen.
La Turquie a toujours été l’ennemie de la civilisation européenne
Enfermés dans un schéma géopolitique dépassé, accrochés à leur vision d’une Turquie laïque qui n’existe plus, les dirigeants des USA et de l’UE, en s’obstinant à traiter le nouveau sultanat ottoman en pays ami, se décrédibilisent et mettent l’Europe en péril. La Turquie d’Erdogan est notre ennemi. La Turquie a toujours été l’adversaire du camp occidental depuis le XIe siècle. Il faut se rendre à l’évidence : avec Erdogan, lequel vient de se faire construire le plus grand palais jamais bâti et de fêter en grande pompe entouré de centaines de milliers de compatriotes le 563ème anniversaire de la prise de Constantinople, elle vient de renouer avec son esprit de conquête qui en fit le fer de lance de l’impérialisme musulman et l’empire le plus puissant du monde du XVe au XVIIe siècle.
Américains et Européens doivent impérativement tirer les conséquences de la duplicité et de la dangerosité d’Erdogan. La Turquie de 2016 est entrée dans une nouvelle phase de son histoire. La parenthèse kémaliste est bien refermée. Ce pays est redevenu une force islamiste hostile à notre civilisation qui fait tout ce qu’elle peut pour affaiblir et subjuguer l’Europe.
Un nouveau paradigme géopolitique mûrit sa formation et devrait bientôt survenir
Aujourd’hui, il y a concordance entre ce que l’histoire de la longue durée nous enseigne sur la vocation des Turcs à travers le temps, à savoir l’impérialisme territorial et religieux, et l’observation des agissements d’Ankara depuis l’avènement du néo-sultan Erdogan. Le manque de clairvoyance des dirigeants actuels de l’UE et de l’OTAN confine à la sottise. Les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE sont insensées et doivent être annulées. La candidature d’Ankara doit être rejetée pour incompatibilité civilisationnelle radicale. La Turquie doit également être expulsée de l’OTAN avant que ses provocations de l’armée russe en Syrie ne déclenchent un affrontement contre-nature entre l’OTAN et la Russie.
Quant aux relations entre l’Occident et la Russie, elles doivent être, à l’initiative des Européens, repensées en profondeur. Ces derniers, qui ont le plus à perdre du statu quo actuel, doivent impérativement se libérer de l’absurde russophobie imposée par Washington qui les conduit à percevoir Moscou comme un ennemi héréditaire et non comme un allié potentiel contre l’adversaire commun qu’est l’islam conquérant.
Ces décisions lucides et courageuses devront être prises par une nouvelle génération de responsables politiques en Europe et aux USA. Elles permettront au nouveau paradigme géopolitique en cours de maturation de finalement s’imposer dans un éclair au terme du long processus d’émiettement progressif de l’ancien ordre mondial hérité de la guerre froide. Seul un tel basculement pourra empêcher la Turquie de devenir sur le long terme la puissance démographique et politique dominante au sein de l’UE, ce qui lui permettrait alors de réaliser son objectif ancestral de soumettre l’Europe et de lui imposer l’islam.
Roland Desjardins (nom connu de la rédaction), 2 juin 2016
1 : L’Etat Islamique, Samuel Laurent, éditions du Seuil, 2014
2 : Valeurs Actuelles, No 4147 du 19 au 25 mai 2016
La Turquie serait- elle devenue la nouvelle maîtresse de l’Europe ?
L’air dit « du catalogue » est l’un des plus célèbres du Don Giovanni de Mozart. Rappel de la situation : Donna Elvira, séduite et abandonnée par Don Giovanni, le cherche pour se venger. Don Giovanni s’enfuit, laissant son valet Leporello lui dire la vérité. Pour ce faire, le valet se réfère à une liste des noms des conquêtes de son maître. Il propose à Donna Elvira de la lire avec lui. Donna Elvira découvre qu’elle n’est qu’un élément de la longue liste de femmes séduites et abandonnées. Le texte chanté par Leporello ne contient aucun nom propre, mais des noms collectifs ou des catégories : « En Italie six cent quarante, en Allemagne deux cent trente, une centaine en France, en Turquie quatre-vingt-onze « .
Or, la dernière partie de la phrase vient d’être censurée à Berlin, au Komische Oper qui programme actuellement Don Giovanni. La « Turquie » a été remplacée par la « Perse ». Cette initiative de la direction a été prise pour ne pas offenser la sensibilité des millions de citoyens turcs vivant en Allemagne, mais surtout pour ne pas créer de malentendus diplomatiques avec Erdogan, qui ces derniers mois a exercé de fortes pressions auprès des autorités allemandes et des médias en ce qui concerne l’image de la Turquie dont il convient de ne pas se moquer publiquement.
L’ordre de modifier le texte du livret écrit par Lorenzo da Pont, et donc de censurer le chef d’œuvre de Mozart (ou plutôt, est venu des responsables du théâtre en question, mais la demande émane directement du gouvernement fédéral. Comme si les négociations en cours avec le gouvernement turc pour la gestion des flux migratoires impliquaient l’obligation de ne pas créer une source de tension avec Erdoğan. Même au prix de la censure. La demande du gouvernement était d’effacer complètement la partie « fautive » l’opéra, le théâtre a négocié un compromis, en remplaçant la Turquie par la Perse.
La priorité du gouvernement allemand est, en ce moment, de satisfaire les demandes de la Turquie et la « diplomatie » de Madame Merkel est prête à tout. Même à censurer notre patrimoine culturel.
Cette initiative est choquante a priori et rappelle des souvenirs nauséabonds. Mais le côté ridicule de l’affaire devrait l’emporter et recadrer les auteurs d’une telle décision dans les limites étroites de leur champ de vision, car si les autres chefs d’état sont aussi médiocres, il faut s’attendre à des conséquences tragiques :
L’Italie, la France et les mouvements féministes allemands vont demander la suppression du début de la phrase.
L’Iran va faire valoir que tout le monde sait que la Perse, c’est eux et qu’une fois de plus l’occident a choisi le camp des Sunnites contre les Chiites.
Les Lettres Persanes de Montesquieu vont remplacer « turqueries » dans le Bourgeois Gentilhomme de Molière.
Les atlas devront être refondus car La Marche Turque va devenir le Marché Persan.
« Le respect que tu veux obtenir, c’est toi qui en décideras ». Proverbe turc.
Si Erdogan est en position de force vis-à-vis des europloucs grâce à son efficace chantage au terrorisme, il perd le nord sur tous les autres dossiers, dont certains tournent même au cauchemar pour lui.
Revenons un an en arrière... Son bébé daéchique et ses protégés qaédistes sont en pleine bourre en Syrie, Assad est en mauvaise posture, les Kurdes syriens sont sur le point d'être asphyxiés voire génocidés. Et puis patatrac ! Les Russes interviennent en septembre et se retournent contre la Turquie après l'incident du Sukhoï, les Etats-uniens tournent lentement casaque et s’acoquinent avec les Kurdes syriens sous la pression de l'opinion publique internationale. Forts du double soutien américano-russe, les YPG prennent le contrôle de la quasi-totalité de la frontière turco-syrienne, l'EI voit ses routes d'approvisionnement en provenance de maman Turquie réduites à peau de chagrin. Plus personne ne parle du départ d'Assad et le sultan a réussi l'insigne exploit de transférer une partie de la guerre civile syrienne sur son propre territoire.
Deux récentes évolutions semblent indiquer qu'il est bien parti pour boire le calice jusqu'à la lie.
Pour la première fois, Erdogan a accusé la Russie de fournir des armements (notamment anti-aériens) directement au PKK et non plus seulement aux YPG syriennes. Si Moscou a mollement démenti - "Donnez des preuves" -, la plainte turque n'est peut-être pas infondée. Nous en évoquions d'ailleurs la possibilité après la bourde du 24 novembre.
Du coup, le sultan est en mode panique et ne "sait plus quoi faire" pour renouer avec les Russes. Il sait, bien évidemment - et le Kremlin ne se prive pas de le lui rappeler : excuses publiques et réparations. Mais ça, le mamamouchi mégalomane ne peut l'accepter sous peine de perdre la face, alors qu'il s'est récemment lancé dans l'autoritarisme.
Fait intéressant, notons la grande ambiguité de ses mots lorsqu'il se demande "comment le président russe Vladimir Poutine a pu sacrifier les très bonnes relations entre les deux pays à cause de l’erreur d'un pilote". Quel pilote : le russe ou le turc ? De cela découle, soit une obstination indécrottable, soit un début de reconnaissance de sa terrible erreur.
L'autre grande info est que les YPG kurdes et les quelques conseillers militaires US qu'elles trimbalent dans leurs fourgons avancent contre l'EI. Mais ce qui est intéressant, c'est la direction. Les gains de terrain modérés en direction de Raqqah ont été surcommentés par la MSN occidentale. Or, c'est l'arbre qui cache la forêt. La véritable avancée stratégique se fait vers l'ouest, c'est-à-dire au-delà de l'Euphrate, la ligne rouge fixée par Erdogan.
Un excellent article montre la dissonance entre les objectifs des Kurdes syriens et ceux de Washington. Les Américains aimeraient canaliser l'avancée kurde vers le sud et Raqqah, la capitale de Daech, afin de mettre le pied dans le sunnistan post-EI et peser ainsi sur le futur de la Syrie tout en ménageant l'encombrant allié turc.
Mais les Kurdes ne l'entendent pas de cette oreille, eux qui ne rêvent que de faire la jonction avec leurs frères du canton d'Afrin à l'ouest d'Alep, scellant du même coup la frontière turque. La libération de Raqqah, ville arabe sunnite où ils seront de toute façon détestés, les laissent totalement froids.
Derrière la très médiatisée avancée de quelques kilomètres en direction de la capitale califale, c'est l'établissement de têtes de ponts à l'ouest de l'Euphrate qui doit retenir notre attention. Une véritable gifle à Erdogan qui ne peut doublement pas réagir (S400 russes et conseillers US "imbombardables").
Bon gré mal gré, les Américains ont suivi puisque, aux dernières nouvelles, leur aviation a apporté son soutien à la progression kurde vers Manbij tandis que des ingénieurs du génie civil aidaient à la construction de ponts. C'est le sultan qui sera content...
Sin lugar a dudas, a primera vista, el ojo inexperto sería incapaz de distinguir a una persona aleví del resto de musulmanes. Incluso sus centros de culto, decorados en ocasiones con cúpulas y minaretes, podrían pasar, vistos desde el exterior, como una mezquita más. No obstante, a medida que se curiosea con mayor detalle, se dará cuenta de las enormes diferencias existentes entre la comunidad alevi y los suníes y shiíes. Pero, ¿quiénes son los alevíes?
Una fe nacida en las montañas
Los alevíes son fieles pertenencientes a una de las ramas no ortodoxas del Islam. Su tradición bebe de las enseñanzas del místico Hacı Bektaş, que vivió en la península de Anatolia entre 1209 y 1271 d.C. Su filosofía se basaba en el respeto hacia el resto de seres humanos y en la modestia y la equidad como formas de demostrar el amor por Dios y purificar la propia alma. No obstante, lo cierto es que no era teólogo ni llevó a cabo estudios en ninguna madrasa –escuela coránica–, sino que sus conocimientos los adquirió en sus viajes, por sus contactos con diferentes cofradías sufíes y por herencia de las tradiciones de tipo chamánico de su propia tribu, de origen turconamo. De hecho, siempre se mantuvo más cerca de la gente común que de los doctores de la ley islámica.
A Bektaş se le atribuirían poderes de inspiración divina, tales como la adivinación o la sanación, lo que poco a poco iría congregando una cofradía a su alrededor. Así se configuraría un culto que mezclaba ritos islámicos con prácticas chamánicas procedentes de Asia central, a lo que se añadían prolongados períodos de meditación y el uso de sustancias alucinógenas como forma de liberar al espíritu del cuerpo y acercarse a Dios. Todo ello características comunes entre las ramas gnósticas de la religión de Mahoma, presentes en todo el mundo islámico.
De las tribus turcomanas que seguirían las enseñanzas de Bektaş surgiría la comunidad aleví, la cual se impregnaría, de una forma u otra, de influencias de otros cultos y sectas que arraigarían en la dinámica península de Anatolia. Allí confluirían el shiismo en sus diversas corrientes y el sunismo, además de prácticas ancestrales de origen tribal y procedentes de toda Asia, traídas por las tribus nómadas en sus desplazamientos por el continente. Entre estas influencias se encontraría la de los Ahi, una cofradía religiosa-gremial, creada por el gran maestro Ahi Evren Veli, que bebía de la tradición de la futuwwa, la caballería islámica. Y también los hurufíes, una doctrina islámica cabalística con claras influencias shiíes y con elementos preislámicos.
Posteriormente, diversos acontecimientos reforzarían la autoconciencia de los alevíes como una secta particular. En primer lugar las matanzas de shiíes que el Sultán Selim I el Severo llevó a cabo en la Anatolia ante la amenaza de los persas safávidas –los cuales harían del shiísmo la religión oficial de Irán– y que afectarían a las comunidades alevíes por sus semejanzas doctrinales con esa rama del islam. En segundo término, también en este período, los dirigentes otomanos reforzarían el sunismo y su ortodoxia, hasta ese momento algo ambigua. Todo ello obligaría a los alevíes a huir y esconderse en las zonas montañosas. Allí, separados del resto de la comunidad musulmana, a salvo de la represión imperial y sin influencias de otros cultos, desarrollarían su fe y consolidarían la doctrina aleví. No obstante, es notable comprobar que no se les llamaría como tal hasta el siglo XIX, siendo hasta entonces considerados herejes, blasfemos o, simplemente, ateos.
Un culto particular
En definitiva, en la forja de Anatolia se configuraría una fe muy especial, que si bien compartiría infinidad de creencias, símbolos y prácticas con alguna de las ramas del Islam, diferiría en muchas otras. Así pues, los alevíes creen –de manera similar al Islam shií– en la trinidad formada por Dios, Mahoma y Alí –yerno del profeta–, además de divinizar a diversos personajes, como el propio Hacı Bektaş o el Shah Ismail. Por otra parte, algo curioso de los alevíes es que no creen en la muerte como un hecho definitivo, ni en Dios como un juez que condena al cielo o al infierno en función de los actos en el mundo terrenal, sino en la reencarnación del alma en otro cuerpo tras el fin de cada vida, y en la unidad del mundo con la divinidad. En función de ello consideran a sus grandes héroes y heroínas como reencarnaciones del propio Alí. Asimismo, y aunque como el resto de musulmanes también consideran sagrados la Biblia o la Torá, no usan el mismo Corán que los musulmanes suníes, sino el Corán que supuestamente fue memorizado por Alí.
Por otro lado, no practican rituales fundamentales del Islam suní, tales como el ramadán o las cinco oraciones diarias, sino que tienen su propio ayuno, los doce primeros días del mes de muharram –el primer mes del calendario musulmán–, y además practican ayunos para purificarse cuando sufren alguna dolencia física o espiritual. De la misma forma, el ritual de la oración aleví es distinto, cumpliendo la función tanto de ceremonia religiosa como de reunión social, y llevándose a cabo en medio de bailes y al son de la música. Todo ello configurando un rito cuya función es tanto la de unirse con Dios como la de purificarse del mundo material.
Además, algo muy característico de los alevíes, que remarcaría sus enormes diferencias con el resto de musulmanes, es la concepción igualitaria entre hombres y mujeres dentro del espacio para el culto. Y es que, a diferencia de los que ocurre en las mezquitas suníes o shiíes, no existen espacios separados para cada género en el ineterior de los templos, y tanto mujeres como varones pueden encargarse de dirigir la oración de la comunidad.
Los otros hijos de Atatürk
En 1919, tras la Primera Guerra Mundial, lo que quedaba del mesmembrado Imperio Otomano, y que constituiría el territorio de la futura República de Turquía, quedaría dividida y ocupada por las potencias vencedoras de la contienda. No obstante, esta situación no iba a durar mucho, pues la resistencia nacionalista, dirigida por Mustafa Kemal Atatürk –padre de los turcos–, se reagruparía en el noroeste, iniciando la guerra de independencia. Los alevíes también se unirían a la guerra, atraídos por los valores que promulgaba el líder turco, tales como el laicismo, el republicanismo o la igualdad de género, el cual además rendiría respetos a su querido santo Hacı Bektaş.
Los turcos saldrían victoriosos del enfrentamiento contra los invasores y en 1923 se proclamaría la República. No obstante, y si bien el Estado turco se construiría impulsado por un nacionalismo de tipo secular, en el cual política y religión debían estar separados en dos ámbitos diferenciados, en la práctica no todas las religionas vendrían a gozar del mismo respeto. El objetivo de Mustafa Kemal no sería tanto el erradicar la religión, consciente de la importancia que tenía ésta para muchos de los habitantes del Estado que pretendía diseñar, construir y gobernar, sino someterla al control burocrático del aparato estatal, adecuándola así a su propósito de configurar una conciencia nacional desde cero. Las instituciones creadas para ello fueron el Directorio de Asuntos Religiosos y el Directorio de Fundaciones Religiosas. No obstante, estas instituciones no representarían la pluralidad religiosa de la nueva república, sino que impondrían el Islam suní mayoritario como la versión verdadera de la fe. Con ello, las comunidades no suníes, entre ellas los alevíes, quedarían totalmente excluidas, los cuales, a pesar de conformar alrededor de un 20% de la población hasta nuestros días, serían obligados a reprimir su identidad cultural, haciéndose pasar por suníes si querían ser tratados como miembros iguales de la nación turca en la esfera pública.
A partir de ese momento los alevíes, que se habían visto sometidos a diversos tipos de persecución, comenzarían a experimentar discriminación a muchos niveles. Por ejemplo, sería muy difícil encontrar alevíes en puestos prominentes de la burocracia o el ejército. Y, por supuesto, la educación religiosa que se llevase a cabo en los colegios sería exclusivamente suní. Además, los clérigos suníes y sus mezquitas recibirían sueldos y financiación estatal, un privilegio del que jamás gozarían las comunidades alevíes, cuyos centros de culto, las llamadas cemevis, ni siquiera serían considerados como tal.
Posteriormente, durante las primeras décadas de la república, se producirían una serie de levantamientos protagonizados por el pueblo kurdo, que reclamaba para sí la autodeterminación y la formación de un Estado propio, algo que los tratados internacionales del fin de la guerra les habían negado. Muchos kurdos-alevíes participarían en dichas revueltas –las cuales serían brutalmente aplastadas–, lo que llevaría a que a lo largo de las sucesivas décadas el discurso hegemónico kemalista equiparara a los alevíes con los kurdos, justificando así ataques contra los primeros. Si tenemos en cuenta la articulación del nacionalismo kemalista alrededor de una fuerte identidad étnica turca, que considera a los kurdos como un pueblo atrasado y oscurantista o, en el mejor de los casos, como turcos que han olvidado su turquicidad y que hay que reeducar, podemos entender el estigma con el que los alevíes fueron marcados.
A pesar de todo, lo cierto es que los alevíes fueron de los grupos más receptivos a la hora de aceptar la nueva coyuntura, viendo el proceso de secularización impulsado por el Estado como un avance, y no cuestionaron su posición dentro del orden político hasta décadas recientes. De hecho, con la llegada del sistema pluripartidista en los años 40 muchos alevíes votarían al Partido Democrático (DP), heredero de la tradición republicana. Asimismo, aún a día de hoy continúan siendo uno de los apoyos sociales más amplios de los partidos políticos kemalistas.
Cuando las calles se tiñeron de rojo
Más adelante, el aumento de las libertades propiciado por la constitución de 1961 llevaría al desarrollo de organizaciones alevíes, impulsadas además por unas élites intelectuales que comenzarían a fomentar el desarrollo de una identidad particular. No obstante, sería en los 70 cuando la polarización política turca alcanzara su punto culmimante, la época en que los alevíes adquirirían un mayor y más determinante peso político. Durante este tiempo, los partidos conservadores turcos se inclinarían cada vez más hacia la derecha, identificándose política e ideológicamente con el espectro reiligioso suní. A su vez, los partidos de izquierdas de inspiración marxista también se radicalizarían, atrayéndose hacia sí a los grupos nacionalistas kurdos, y también a los alevíes. Serían los particulares años de plomo para Turquía, que vio como las guerrillas de uno y otro bando tomaban las calles, con el ejército y las fuerzas de seguridad del estado participando activamente en las batallas urbanas, apoyando a los grupos de extrema derecha, y con más de 20 asesinatos al día durante la mayor parte de la década.
Todo ello vendría a ligar irremediablemente a la comunidad aleví con el eje político de la izquierda radical, siendo considerados un grupo subversivo; además se reforzaría su equiparación con el pueblo kurdo, que además en las décadas siguientes vendría a adquirir la connotación de terrorista. Esto tendría una enorme importancia especialmente a partir del golpe de estado de 1980, cuando la represión estatal hacia los movimientos de izquierda, de los kurdos y de cualquier tipo de oposición política se dispararía. Pero de hecho, incluso antes, durante los propios años 70, los grupos de extrema derecha llevarían a cabo progroms contra comunidades alevíes, como es el caso de la masacre ocurrida en 1978 en la ciudad de Kahramanmaraş, perpetrada por los Lobos Grises y que acabaría con la vida de más de cien personas. Este tipo de sucesos se repetirían en las décadas siguientes, como en la masacre de Sivas de 1993, esta vez a manos de un grupo de radicales salafistas.
La síntesis turco-islámica
En definitiva, de nuevo los alevíes se verían definidos por el discurso dominante de las instituciones del Estado como una amenza para la estabilidad de la nación. Un hecho que se uniría a la potenciación por parte de los militares de la síntesis turco-islámica a partir del golpe de Estado de 1980, que pretendía movilizar la religión para combatir la movilización política antiestatal, y que desarrollaría una conciencia nacional turca reforzada con una buena dosis de conservadurismo religiosos de tipo suní, que volvería a situar a la comunidad aleví ante una encrucijada: asimilar el Islam suní mayoritario como propio o verse abocados a la marginación. Los alevíes volvían así a la casilla de salida de los primeros días de la república con Mustafa Kemal.
No obstante, a su vez sería el proceso de neoliberalización económica iniciado en los 80 el que pondría en cuestión el modelo estatocéntrico de modernización, impulsando las posturas que favorecían a los individuos frente al Estado. Una situación fomentada también por las cada vez más estrechas relaciones con la Unión Europea (UE) y la Organización para la Seguridad y la Cooperación Europea (OSCE) en las sucesivas décadas, que pedirían a Turquía aplicar de manera progresiva una serie de criterios fundamentales en materia de derechos humanos. En este contexto, los alevíes, los cuales se sumarían también al éxodo rural hacia los grandes núcleos urbanos turcos, donde les sería complicado seguir con sus rituales tradicionales, empezarían a reclamar con mucha más fuerza su reconocimiento oficial como un colectivo diferenciado de la mayoría suní, lo que llevaría asociado la demanda de una serie de derechos políticos y sociales determinados.
Los alevíes y el nuevo sultán
Posteriormente, tras la década de 1990, los movimientos islamistas articularían una identidad nacional alternativa que definiría la nación como una civilización otomana esencialmente islámica, en contraste con la identidad oficial, laica y occidentalizada. De esta nueva concepción de la república turca nacería, en agosto de 2001, el Partido de la Justicia y el Desarrollo (AKP por sus siglas en turco), liderado por el actual presidente, Recep Tayyip Erdogan. Quince meses después se celebrarían las elecciones, iniciándose una nueva era para la política de la república. Y es que cuando en 2002 el partido AKP se alzara victorioso en las elecciones, se iniciaría un proceso que cambiaría la política turca hasta la actualidad. Por un lado, el poder que los militares habían ostentado hasta el momento sería puesto bajo control de una forma que no había ocurrido en los casi 70 años de la república turca. Por otro, la cuestión kurda se pondría sobre la mesa con el diálogo de por medio, un cambio fundamental tras una guerra de casi 20 años que se había cobrado decenas de miles de vidas. En definitiva, los discursos frente a temas fundamentales en la historia política turca cambiarían radicalmente.
También respecto a la cuestión aleví habría novedades, pues sería el primer gobierno de la historia de Turquía en tomarse en serio oficialmente el problema aleví. Esta postura se vería plasmada en lo que se denominó el “Alevi Opening” (la Apertura Aleví), celebrándose distintos talleres y reuniones entre los representantes de la comunidad aleví y los miembros del gobierno, llegando a participar el propio Erdogan en una de las celebraciones de ruptura del ayuno aleví. No obstante, las verdaderas intenciones del líder turco pronto saldrían a la luz, comprobándose que la verdadera voluntad del partido AKP era más la asimilación dentro de la mayoría suní que el reconocimiento de los derechos de la minoría. Así, las cemevi siguen siendo consideradas meros centros culturales –a pesar de que el Directorio de Asuntos Religiosos se financia con los impuestos de todos los habitantes de Turquía, alevíes incluidos– y las llamadas de atención que el Tribunal Europeo de Derechos Humanos ha dado a Turquía respecto a esta cuestión –por ejemplo, respecto a la discriminación que sufren los alevíes en las escuelas al ser obligados a aceptar el programa educativo de religión, exclusivamente suní– no han tenido ningún resultado. Asimismo, la identidad religiosa de los alevíes continuaría utilizándose como arma política contra la oposición y las protestas sociales, dándose casos de puros insultos hacia la comunidad.
Por último, la masiva participación de los alevíes en las protestas sociales que estallaron en 2013, las llamadas protestas de Gezi, su posicionamiento junto a los partidos de izquierda y de oposición frente al conservadurismo de Erdogan, así como la perseverancia de la comunidad en seguir reclamando sus derechos y la postura contraria que han manifestado respecto a la postura del gobierno turco en Siria, han acentuado el antagonismo entre los alevíes y el AKP.
En definitiva, la lucha de la comunidad aleví deberá continuar. No obstante, los esfuerzos asimilatorios de un partido AKP cada vez más beligerante contra el disentimiento interno, dispuesto a fomentar fracturas sociales de todo tipo para asegurar su mantenimiento en las estructuras de poder, no parece presentar un panorama optimista a corto plazo para las reivindicaciones de los alevíes.
Ahmet Davutoglu has served Recep Tayyip Erdogan loyally for over a decade, first as his chief advisor (2003-2009), then as foreign minister (2009-2014), and finally as prime minister until his forced resignation on May 5. Loyalty is no longer enough: Erdogan now demands unquestioning obedience from his team, and Davutoglu’s willingness to provide it has become uncertain.
The new tone of public discourse in Turkey is vividly summarized in a recent Al Monitor article. “Obedience to the leader is a must,” Ankara Mayor Melih Gokcek thus wrote on May 10: “The concept of a leader and absolute obedience to this leader exists in our faith, in our state tradition.” Three days earlier a pro-AKP columnist praised the nation’s unbreakable love for Erdogan, thanks to his “manliness, faith, success, courage,” which could not be weakened by sinister criticism “such as authoritarianism, patriarchy, cult of the leader, dictatorship or corruption.” Another pro-Erdogan pundit used Islamic religious imagery to condemn Davutoglu for not being fully obedient to Erdogan: “He saw obedience as being low, just like Satan.” Various Kuranic references are now used to assert that those who do not obey Erdogan “will lose both this world and the afterlife!” Such notions, which would have seemed eccentric if not insane but a few years ago, are now commonplace in the Erdoganist camp.
Davutoglu’s “disobedience” was detected primarily in his insufficient enthusiasm for Erdogan’s plan to change Turkey’s constitution and to secure sweeping executive powers for himself as president. Erdogan is determined to make this happen by hook or by crook. To that end he is likely to appoint a compliant prime minister who will follow his plan for securing a constitution-changing supermajority by removing the predominantly Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP) deputies from parliament on charges of collusion with the Kurdistan Workers Party (PKK), and having AKP loyalists elected in their stead. As prominent columnist Amberin Zaman has noted,
Coming on top of the collapse of a two-year cease-fire in August and a sharp escalation in violence between Turkish security forces and the PKK, the ouster of the HDP deputies would deal an additional blow to the country’s fraying democracy. It would also increase political instability and deepen the chasm between Turks and Kurds, perhaps even thrusting them into the intra-ethnic conflict [HDP leader Selahattin] Demirtas recently warned against.
Davutoglu is said to have warned of the dangers of following so reckless a course, but Erdogan is now prepared to play va banque. He feels emboldened by the absence of public criticism of his actions in the United States and in the European Union. The former need his help—however reluctantly provided thus far—in fighting the Islamic State, while the latter has succumbed to his blackmail over the migrant crisis. As a New Eastern Outlook columnist noted on May 13, “It seems that after Merkel’s and Obama’s continuous and fruitless attempts to deal with the migrant crisis by striking a deal with Erdogan, various EU politicians are starting to wake up to the fact that complicated matters cannot be solved by simply paying ransom.”
That awakening may come in the fulness of time, but for the time being Erdogan feels that he has a strong hand—and Chancellor Merkel has been untypically supine, even to the point of allowing prosecution of a German satirist for “insulting” the Turkish leader. He is gleefully asserting that the EU needs Turkey more than Turkey needs the EU. It is no exaggeration to say that Recep Tayyip Erdogan has brought the EU to heel; “while the suppression of freedoms within Turkey is a tragedy, the extension of Erdogan’s repression inside the EU is a scandal.”
That scandal may end if Erdogan overplays his hand by treating close to three million refugees in Turkey like a loaded gun. Thanks in large part to Davutoglu’s complex and often crafty strategizing, for a decade after the AKP victory in November 2002 Erdogan had followed a successful “neo-Ottoman” strategy of expanding Turkey’s regional influence, while gradually dismantling the secularist legacy of Kemalism at home. To Davutoglu, neo-Ottomanism was more than ideology; as my friend, prominent Serbian islamologist Darko Tanaskovic summed it up in 2011, “it was a philosophy of history, a civilizational paradigm and a world outlook which reflects the views of many in today’s Turkish nation, especially among its intellectual elite.” As such, it had provided an effective strategic roadmap for Turkey’s foreign policy in the 2000’s. It was characterized by Davutoglu’s pragmatism and skill in pursuing twin objectives Turkey’s re-Islamization at home, and asserting a prominent geostrategic role in the region.
With Davutoglu’s demise Erdogan will be able to enforce complete obedience within his inner circle, but his decisions will no longer be subjected to critical scrutiny and strategic analysis. He will be less inclined to balance the risks and benefits of specific policy decisions. This tendency has been the fateful flaw of autocrats over the centuries, from Persia’s King of Kings to our own time.
Europe is historically a group of different nations with Christian background, now banded together as an economic unit known as the European Union. On the other hand, Turkey is a non-European nation with 75 million Muslim population, on the edge of the European continent, with a long stated goal of entering the EU, but consistently denied for several reasons, most importantly is Turkey’s record in Human Rights. Turkey’s President Erdogan decided to invest in the Syrian crisis, by using migrants flooding into Europe as a method to change the demographics to Turkey’s favor.
Turkey has been sending boat loads of asylum seekers and economic migrants from Syria, and other countries, such as Iraq and Afghanistan. Promises of benefits are inferred, but not stated by the Europeans. Turkey did not empty their Syrian refugee camps, as they profit by the donations and international pledges for the upkeep of the refugees. Systematically, the money which comes pouring in for the refugees is only partially spent on the refugees. The Turkish authorities: from the highest office holder, to the lowest guard on duty at the camps, are benefiting financially from the refugees. They even encouraged Syrians not living in the refugee camps to go on the boats to Greece. The migrants did not go free of charge. Each boat person paid between 1-3 thousand Euros to make the short crossing in inflatable rafts. Many of the migrants came from safe and peaceful areas, such as the Syrian coast. Those persons did not leave death and destruction behind them, but sold homes, cars and furniture to pay for their new life in Germany, at the expense of the German taxpaying citizen. The people in the camps, who could have benefited the most out of a new European life and welfare benefits, could not sail away, because they had no money for the voyage. Migrants followed migrants encouraged by jealousy, envy and greed. They asked themselves, “Why should my neighbor get all those free benefits in Germany? I deserve my slice of the pie. I will follow him.” Certainly, there were refugees who had suffered greatly in Syria and elsewhere and did, and still do, deserve help in starting a new life, in a safe place. The Turkish people smugglers: aka “Boat-Men”, have worked and profited unabated. The Turkish police, intelligence services, security forces, Coast Guard, and Military have all been trained, well paid, and on duty in large numbers. Yet, the “Boat-Men” have gone on operating without fear of obstruction. The “Boat-Men” pay a large fee to the government authorities to turn a blind eye. The population of Europe had been dwindling, due to a low birth rate, which is the opposite of Middle Eastern countries, because of the culture of large families. Erdogan’s plan was to invade Europe through the Tsunami of refugees, and eventually Turkey would be the winner at the long term, as the objection due to religion could no longer be used by some European parties. The plan would depend on the new migrants eventually becoming citizens, and future generations might even be government office holders and officials. It is estimated that over 2 million refugees have entered Europe in the last year. This huge influx will have drastic consequences inside Europe and globally.
Le départ forcé d’Ahmet Davutoglu du poste de premier ministre de Turquie présage-t-il d’autres détériorations dans la la politique extérieure de ce pays proche (en termes géographiques uniquement) de la Russie ou, au contraire, signe-t-il l’abandon des rêves néo-ottomans ? Les deux options sont, probablement, valables.
La démission forcée de M. Davutoglu a été précédée par une charge virulente menée par le chef d’Etat assiégé contre cet ancien professeur devenu homme politique. « Vous ne devez pas oublier qui vous a donné ce poste », lançait le président Recep Tayyip Erdogan à l’homme qu’il avait personnellement choisi pour être d’abord son ministre des Affaires étrangères, puis, en août 2014, son commandant en second.A une époque, M. Erdogan disait : « C’est l’ère du président fort et du premier ministre fort ». Cela n’est plus vrai.
La divergence profonde entre les deux hommes est apparue sur fond de quête de pouvoir absolu par M. Erdogan, quête menée en brisant le système parlementaire et en introduisant un régime présidentiel. Plus il devenait autoritaire, moins il montrait de tolérance pour la dissidence et les contestations.
Malgré la loyauté démonstrative de M. Davutoglu au Numéro 1, le premier ministre n’a pu cacher ses divergences avec Erdogan sur la manière de gérer les graves crises intérieure et extérieure auxquelles le pays est confronté. Certains blogueurs ont scrupuleusement compilé 27 dossiers que le tandem ne voyait pas du même œil.
Zèle moral du professeur livresque
Sur de nombreux points, l’ancien professeur de sciences politiques d’une université de la banlieue d’Istanbul s’est montré comme un modéré flexible, réticent aux décisions brutales et précipitées.
Contrairement au président Erdogan, qui voit rouge face aux critiques à son encontre, Ahmet Davutoglu n’approuvait pas l’emprisonnement des journalistes et des universitaires partageant d’autres valeurs. Le premier ministre ne souhaitait pas étiqueter les écologistes d’« agent provocateurs » ni les malmener. Une « mauviette » typique, comme aurait dit Margaret Thatcher.
Par ailleurs, M. Davutoglu semblait réellement déterminé à combattre la corruption de haut niveau. En duo avec son adjoint Ali Babacan, il a élaboré le « paquet transparence », qui agaçait certains hauts fonctionnaires du Parti pour la justice et le développement (AKP) au pouvoir.
L’année dernière, le premier ministre Davutoglu a refusé de protéger quatre anciens ministres convoqués en justice pour des affaires de corruption. Il a été cité disant : « Nous casserons les bras de tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de corruption, même s’il s’agit de mon frère ». Selon une rumeur, le « reis » (« chef »), c’est-à-dire M. Erdogan, n’appréciait pas spécialement le zèle moral de son premier ministre.
Diplomate mais pas guerrier
Cet épisode aurait pu marquer un tournant dans la relation au sein du tandem. Suite aux élections du 7 juin 2015, l’AKP a perdu la majorité parlementaire. Ahmet Davutoglu n’était opposé à l’idée de former une coalition gouvernementale avec le principal parti d’opposition. Cela a sans doute été perçu comme un blasphème par les conservateurs purs et durs de l’AKP et équivalait pour eux à une trahison.
Les récentes interactions avec les dirigeants européens ont renforcé le réputation du premier ministre Davutoglu en tant qu’homme pragmatique avec lequel il est possible de négocier. Pourtant, lorsqu’il a proposé de reprendre tous les réfugiés et migrants économiques ayant traversé la mer d’Egée pour entrer illégalement en Grèce, Erdogan a immédiatement désavoué la proposition.
Davutoglu a peut-être franchi la ligne rouge en proposant de reprendre les négociations avec les militants kurdes. Cette proposition allait à l’encontre de la diabolisation délibérée de l’ensemble des Kurdes par les responsables et les médias pro-Erdogan déterminés à attiser les sentiments nationalistes.
Enfin, alors que M. Erdogan est devenu la cible de critiques constantes dans les médias occidentaux, son premier ministre a été largement épargné et parfois même loué pour sa flexibilité. Cela pourrait être l’une des principales causes des récentes accusations d’un blogueur anonyme prétendant qu’Ahmet Davutoglu conspirait avec l’Occident et les ennemis de la Turquie pour défier Erdogan, régulièrement dépeint comme un dirigeant autoritaire à l’ego gonflé et aux habitudes erratiques.
Purges sans retour de flammes
La démission précipitée du premier ministre dans le contexte de multiples problèmes intérieurs et extérieurs qui accablent la Turquie confirme que les querelles internes à l’AKP sont la conséquence directe de nombreuses frustrations accumulées. On peut raisonnablement supposer que les divisions au sein du parti au pouvoir révèlent des fractures intérieures profondes, qui ne se résument pas à la figure du théoricien universitaire moustachu.
Les purges sont inévitables. Il est clair que les membres du « cercle intime » proche d’Akmet Davutoglu seront congédiés. Parmi les victimes ciblées, on indique Mehmet Simsek, vice-premier ministre de l’Economie qui semble jouir d’une excellente réputation auprès des investisseurs internationaux. Cela affaiblirait le pragmatisme relatif de l’AKP et aggraverait les désaccords sur la crise des réfugiés.
Les spéculations sur les chances d’Ahmet Davutoglu de rallier des soutiens parmi les parlementaires de même esprit et de créer un nouveau centre de pouvoir au sein de l’AKP sont infondées. Dénué de tout soutien populaire, M. Davutoglu est un simple responsable qui doit son envol à Erdogan.
Il n’est, dès lors, pas étonnant que sa démission n’ait pas provoqué de vagues massives, la livre turque ne s’étant dépréciée que de 4% par rapport au dollar. Davutoglu a sagement indiqué que « personne n’a entendu ni n’entendra un seul mot contre notre président sortir de ma bouche ».
La révolution qui dévore ses enfants
En Europe, les interlocuteurs habituels de Davutoglu le regretteront en tant que personne avec qui ils parlaient la même langue, à de nombreux égards. Mais le processus est irréversible : aujourd’hui, comme l’a formulé un commentateur turc, l’ex-premier ministre est déjà « en train d’entrer au panthéon des cadavres politiques ».
La Russie a dûment pris note de cette « révolution de palais », mais sans aucun soupir de soulagement (Ahmet Davutoglu avait initialement indiqué avoir ordonné la destruction de l’avion russe Su-24) ni regret. Moscou sait qu’une seule personne mène la danse en Turquie, et que M. Erdogan est intransigeant lorsqu’il s’agit d’admettre ses erreurs.
Pourtant, la fin de l’ère de Davutoglu mettra un point final à l’initiative diplomatique ratée baptisée « zéro problèmes avec les voisins », élaborée par l’ancien universitaire. Son départ en outre sonne le glas du mythe d’un Empire néo-ottoman renaissant avec la Turquie comme centre de gravité et arbitre du pouvoir.
En réalité, la montée en puissance de l’islam politique, largement sponsorisée et promue par l’AKP, l’islamisation rampante de l’appareil d’Etat et son débordement dans la société, tout comme les ambitions gonflées d’Erdogan pour un règne présidentiel digne d’un sultan, constituent des développements emblématiques marquant une rupture claire avec l’héritage d’Ataturk.
Fondamentalement, c’est une révolution en bonne et due forme. Et l’on sait que les révolutions ont une fâcheuse tendance à dévorer leurs propres enfants…