Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 19 novembre 2020

Aperçu sur l’idée d’ordre politique dans la philosophie européenne

Minerva-Goddess.jpg

Aperçu sur l’idée d’ordre politique dans la philosophie européenne

par Jean Galié

Ex: https://rebellion-sre.fr

La politique a pour fonction de s’occuper du politique, de la chose politique, c’est-à-dire de ce qui concerne l’ensemble des citoyens ou la vie collective de la cité. Mais dans quel but?

Une réponse classique se tourne vers l’idée de Bien commun. Aussi faut-il retenir cette idée que le Bien est notre but. C’est le Souverain Bien, bon en lui-même, par rapport auquel tous les autres ne sont que moyens. Il est le but de toute activité dans le monde. “N’est-il pas exact que, par rapport à la vie humaine, la connaissance de ce bien a une importance considérable et que, la possédant, comme des archers qui ont sous les yeux le but à atteindre, nous aurons des chances de découvrir ce qu’il convient de faire?”1

La recherche de ce bien sera conduite par une science : “science souveraine et au plus haut point organisatrice. Apparemment, c’est la science politique.”2 Aristote nous plonge au coeur des relations entre la morale et la politique. Selon sa conception eudémoniste, le bonheur est la fin suprême de la vie. Mais comme l’homme est un “animal politique” sa vraie nature ne pourra s’accomplir que dans la cité. Celle-ci est “née en quelque sorte du besoin de vivre, elle existe pour vivre heureuse. C’est pourquoi toute Cité est dans la nature.”3

Aristote distingue bien le bonheur de chacun du bonheur de l’ensemble de la vie collective. Le premier s’identifie à l’activité de contemplation dans la mesure où en tant qu’esprit, l’homme pourra cultiver cette partie de l’âme le rapprochant du divin.

unnamedath.jpgLe loisir, période de temps échappant à l’empire de la nécessité et des activités en relation avec celle-ci (travail, économie, etc) s’identifie au bonheur personnel. Néanmoins sa condition de possibilité réside dans le bien de l’Etat. Ce dernier à son tour permet par son existence d’actualiser les capacités et les facultés spirituelles et morales de l’homme. Le but de la politique n’est pas la morale mais de rendre possible l’existence de celle-ci. C’est en ce sens que la morale dépend de la politique et non au sens où cette dernière dicterait les fins de la morale (tentation de la Pensée Unique contemporaine…). Pas plus qu’il ne s’agira de résorber le bonheur individuel dans un hypothétique bonheur collectif. “Même si le bien de l’individu s’identifie avec celui de l’Etat, il paraît bien plus important et plus conforme aux fins véritables de prendre en mains et de sauvegarder le bien de l’Etat. Le bien, certes, est désirable quand il intéresse un individu pris à part ; mais son caractère est plus beau et plus divin quand il s’applique à des Etats entiers.”4

Aux antipodes de l’individualisme moderne, c’est en ce sens que s’impose l’idée d’un Bien commun. Mais cette idée, bien que raisonnable pour le sens commun, ne saurait se fonder elle-même. Pour les Anciens, la Nature était l’Ordre du monde, la loi innervant le kosmos, chaque chose tendant naturellement à son épanouissement conformément à cette loi ; ainsi de la nature de l’homme se conformant à l’ordre de la cité. De même, c’est pour cette raison que la “cité est dans la nature”.

Le politique trouve en réalité son fondement dans la métaphysique, autrement il serait incompréhensible que le politique soit le lien de manifestation des facultés spirituelles de l’homme. “Le fondement premier de l’autorité et du droit des rois et des chefs, ce grâce à quoi ils étaient obéis, craints et vénérés, était essentiellement, dans le monde de la Tradition, leur qualité Transcendante et non uniquement humaine (…) La conception purement politique de l’autorité suprême, l’idée qu’elle a pour fondements la force brutale et la violence, ou bien des qualités naturalistes et séculières, comme l’intelligence, la sagesse, l’habilité, le courage physique, la sollicitude minutieuse pour le bien commun matériel – cette conception fait totalement défaut dans les civilisations Traditionnelles, elle n’apparaît qu’à des époques postérieures et décadentes”.5

C’est dans ce contexte de pensée qu’il est possible de lire les doctrines politiques des Anciens dont quelque chose – l’essentiel – se transmettra jusqu’au Moyen-Age, pour lequel le pouvoir temporel était une délégation de l’autorité divine. Pour Platon, par exemple, la politique tend à pérenniser une stabilité quasi ontologique. La science du Politique vise à contenir l’usure exercée par le temps sur tout ce qui est éphémère, et en particulier sur une juste hiérarchie établie dans la Cité et à l’intérieur des diverses instances de l’âme humaine.

istockphoto-650528588-612x612.jpgDans son dialogue “le Politique”, Platon rapporte le mythe selon lequel, dans un temps originel – celui de Cronos – toute chose fonctionnait en sens inverse de celui de l’ordre actuel, c’est-à-dire dans le sens originel. Cet ordre s’appliquait aussi bien aux cycles astronomiques qu’aux cycles vitaux,ainsi l’homme rajeunissait tout au long de sa croissance. Le temps de Cronos a laissé place à celui de Zeus qui renverse l’ordre originel pour faire place à un ordre inversé avec lequel nous devons composer, éloignés que nous sommes du temps mythique des origines. L’homme archaïque vit dans un univers protégé dont le sens lui est naturellement acquis. “L’attitude mythique – naturelle comprend d’avance et d’emblée non seulement des hommes et des animaux, et d’autres êtres infra-humains et infra-animaux, mais aussi des êtres surhumains. Le regard qui les englobe comme un tout est un regard politique”.6

En d’autres termes, le destin de l’homme y dépend de la manière dont règnent ces puissances mythiques au sein d’un cycle où se perpétue l’éternel retour de la configuration initiale de l’ordre des choses, assurant ainsi un retour perpétuel du même dans un monde qui vieillit jamais, ne subissant pas l’érosion du temps historique7.

Platon connaît bien la Tradition. Pour lui, la politique consistera à garder son regard porté sur le modèle Transcendant instituant l’ordre de la Cité juste, cette cité idéale décrite dans “La République” obéissant à la loi d’équilibre situant chaque catégorie de citoyens à la place correspondant à ses qualités intrinsèques, du Roi au producteur en passant par le guerrier. Cette loi est l’axe ontologique grâce auquel une telle hiérarchie est rendue légitime, faute de quoi chaque forme de gouvernement sera susceptible de dégénérer, la monarchie régressant en timocratie (gouvernement de l’honneur), celle-ci en oligarchie (petit nombre), cette dernière en démocratie (tous) dont le sort ultime sera la tyrannie. De la perfection à la confusion des pulsions inférieures de l’âme humaine, de la loi à l’informe. “ Spécialement dans les formulations aryennes, l’idée de loi est intimement apparentée à celle de vérité et de réalité, ainsi qu’à la stabilité inhérente “à ce qui est”. Dans les Védas, rta signifie souvent la même chose que dharma et désigne non seulement l’ordre du monde, le monde comme ordre – kosmos -, mais passe à un plan supérieur pour désigner la vérité, le droit, la réalité, son contraire, anrta, s’appliquant à ce qui est faux, mauvais, irréel. Le monde de la loi et, par conséquent, de l’Etat, fut donc l’équivalent du monde de la vérité et de la réalité au sens éminent”.8

Minerva-Vedder-Highsmith.jpeg

Pour Platon et ses successeurs au sein de la philosophie politique classique, la science politique a donc pour fonction d’imposer une “forme” métaphysique au chaos toujours possible et resurgissant, en incarnant une idée de stabilité et de justice propre à l’ordre traditionnel qui avait trouvé son expression initiale dans le système des castes dont l’homme moderne ne peut saisir le sens et la portée spirituels. Tel a été l’univers mental indo-aryen, et dont Georges Dumézil a longuement déchiffré les structures idéologiques. Ainsi chez Platon ordre et hiérarchie sociale reflètent-ils un ordre et une hiérarchie internes à l’âme humaine. Les ordres de citoyens correspondent à des puissances de l’âme et à certaines vertus. Aux chefs de la cité, les magistrats, archontes correspondent l’esprit, noûs et la tête ; aux guerriers l’animus et la poitrine ; aux producteurs, la faculté de désir, partie concupiscible de l’âme et la partie inférieure du corps, sexe et nourriture.

Les castes, les catégories de citoyens, les ordres définissaient des modes typiques d’être et d’agir, de la matérialité à la spiritualité. Platon s’était donné pour objectif politique d’instituer par l’éducation un plan de sélection des élites capable de conduire la Cité. Tel homme appartient à telle catégorie de citoyens non pas à cause de conditions arbitraires mais parce que le caractère de son âme – décelé par les magistrats ou les éducateurs – le destine à remplir telle ou telle fonction, selon la symbolique de l’âme au caractère d’or, à celle d’argent, d’airain ou de fer, dans un ordre de valeur décroissant ; de la capacité de commandement éclairé à celle de fidélité d’exécution.

Que reste-t-il de ce bel édifice conceptuel et métaphysique dans la pensée politique moderne?

Peu de choses, depuis que Machiavel (1469-1527) a rompu avec la philosophie politique classique, dont celle du Moyen-Age qui pensait le politique en se référant à Saint Augustin pour qui la “cité terrestre” se distinguait, tout en la reflétant, de la “cité céleste”. Dans les conditions d’existence, marquées du sceau du péché originel, l’Etat se devait d’être le soutien et le glaive de l’autorité spirituelle. Cela n’allant d’ailleurs pas de soi, puisque dans les faits – querelle des Guelfes et des Gibelins – il s’agissait de savoir qui de l’Empereur ou du Pape incarnait au mieux cette idée d’autorité spirituelle, cette dernière ne devant pas se dégrader en simple pouvoir temporel.

aed2e29c2b2e35e7a026212cc5b09200.jpgMachiavel, lui, a désacralisé la politique, il en fait un simple instrument humain, profane, elle n’est plus ordonnée à une fin supérieure, transcendante. La question est de savoir comment prendre le pouvoir et le conserver. L’essentiel est la stabilité de l’Etat, ce qui est une redondance puisque “Lo Stato” est ce qui tient debout.

En soi, l’homme de pouvoir, le Prince n’est pas immoral, mais il doit savoir mener les hommes et jouer des circonstances. Se faire “renard” ou “lion” selon le cas où primera la ruse ou la force, se faire tour à tour aimer et craindre, sachant qu’il n’est pas totalement maître de

l’histoire puisque celle-ci pour moitié peut se laisser guider par sa “virtù”, puissance et virtuosité, et pour autre moitié est “fortuna”, à l’image du fleuve impétueux dont on ne peut arrêter le cours mais seulement l’endiguer.

En ce sens la grande découverte de Machiavel est que la politique est un artifice. Telle est l’essence de la conception moderne de la politique, qui, historiquement verra toujours subsister à ses côtés la conception classique, et se développera selon cet axe de l’artifice pensé rationnellement, par un calcul, et dont les théories du contrat seront très largement tributaires.

Dès lors, l’ordre politique est essentiellement humain, dérivé de l’accord, du pacte d’obéissance qu’un peuple passe avec son Souverain. L’autorité de ce dernier n’est plus réputée être naturelle, ainsi chez ces libellistes appelés monarchomaques au 16ème siècle, contestant l’autorité du Roi. Souvent protestants – parfois catholiques – ils justifient leur rébellion en rejetant un ordre politique jugé comme étant illégitime.

C’est dans ce contexte que sera pensé le concept de Souveraineté et discutée la question de la légitimité de l’institution politique. Si l’idée de Souveraineté existe depuis l’Antiquité puisqu’elle est inhérente à toute forme d’exercice du commandement politique, la conceptualisation qu’en fait Jean Bodin (1520-1596) sera reprise dans la philosophie politique moderne.

Dans les “Six livres de la République” il la définit comme “puissance absolue et perpétuelle d’une république”. C’est ainsi qu’une nation se constitue en Etat, s’identifie à celui-ci. La Souveraineté devient puissance absolue fondant la République, c’est son âme même. Le lien unissant un peuple à son gouvernement réside dans la loi, le Souverain fait les lois, la puissance de gouverner s’identifie au pouvoir de légiférer. De ce fait le prince sera au-dessus des lois, idée reprise ultérieurement au 17ème siècle par Hobbes pour qui le Souverain ne saurait être soumis à la loi. Si le Souverain ne peut plus être fondé par le recours immédiat à la transcendance, il est néanmoins resacralisé sous une forme profane dans la figure de la souveraineté absolue de l’Etat : “tous les concepts prégnants de la théorie moderne de l’Etat sont des concepts théologiques sécularisés” (Carl Schmitt).

L’autre volet de la discussion repose sur la théorie du contrat. Ce dernier s’enracine dans la doctrine du droit naturel. Envisagé du point de vue de la légitimité des fondements de l’Etat, comme artifice produit par l’homme, le droit naturel est conçu soit comme droit de la force, soit comme droit idéal.

dea55beb8881c2083dd6ca31f0873655.jpg

Le première conception est représentée par Hobbes et Spinoza. A l’état de nature – fiction idéologique – règne un droit de nature défini “par le désir et la puissance” (Spinoza), comme étant “le droit de chaque homme de faire ou de posséder tout ce qui lui plaît” (Hobbes). Rien n’y est injuste ou juste avant l’établissement de la loi civile. Pour Hobbes, l’état d’insécurité résultant de l’exercice du droit naturel (“guerre de chacun contre chacun”) pousse l’homme, par une loi naturelle inhérente à l’être de raison qu’il est, à faire un calcul afin de quitter cette situation. Ce sont les termes du contrat, du pacte qui fait disparaître cette situation arbitraire (analogue à la guerre civile, ou au désordre régnant à l’intérieur de certains Etats…) afin d’établir un Etat rationnel.

L’idée d’un droit naturel “idéal” est représentée par l’Ecole du droit naturel au 17ème siècle. Elle a servi de base à ce qu’on a appelé Droit des Gens. Ainsi le philosophe et juriste hollandais Grotius (1583-1645) dit que le droit naturel émane de la nature sociale de l’homme : c’est d’elle que la raison humaine, observant les diverses pratiques, dégage les principes d’un droit universel, immuable. Il est distinct du choix volontaire, arbitraire.

Il peut cependant être rattaché au droit divin “puisque la divinité a voulu que de tels principes existassent en nous” (Grotius). Cependant, cette distinction atteste un passage de l’ordre de la Providence à celui de l’humanité. C’est un droit rationnel. Cette doctrine peut aboutir sur une vision individualiste – Locke pense que les hommes à l’état de nature sont libres, égaux, éclairés par la raison, peuvent donc respecter les préceptes du droit naturel ; l’organisation politique n’étant nécessaire que pour préserver les prérogatives naturelles de l’homme (liberté, égalité, propriété), vision anarcho-libérale – ou bien sur un humanisme rationnel (Kant) pour lequel la raison triomphe à travers une légalité propre à régir les peuples libres, car le droit est la notion se dégageant des conditions dans lesquelles la faculté d’agir d’autrui d’après une “loi universelle de liberté”. Kant défendra grâce à cette théorie, l’idée problématique d’une Société des Nations à partir d’un point de vue cosmopolitique.

31_big.jpgPoussée à l’extrême la thèse d’un droit naturel idéal débouche sur la conception d’un idéal de justice existant au-dessus du droit positif. “Il existe un Droit universel et immuable, source de toutes les législations positives, il n’est que la raison naturelle en tant qu’elle gouverne les hommes” (Avant-projet du Code Civil de l’An VIII). Le droit naturel a pour but la protection de ces droits imprescriptibles qui sont, aux termes de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 : liberté, propriété, sûreté et résistance à l’oppression.

Mais que dire si le Droit universel s’incarne adéquatement dans la loi positive, si ce n’est celui qui dispose de la puissance inhérente à cette loi. Cette théorie se traduit en particulier dans ce que Carl Schmitt appelle l’Etat législateur. “L’Etat législateur, à cause de la rigueur de son système de légalité, ne peut pas admettre la coexistence de plusieurs sources de droit, comme en droit romain, les lois, les plébiscites, les sénatus consultes ou les constitutions impériales, les édits de magistrats, les réponses des “prudents”, etc”9

Cet universalisme abstrait n’est pas sans dangers, et Carl Schmitt de nous mettre en garde : “Si la notion de loi perd un jour toute relation interne avec la raison et la justice et qu’on conserve néanmoins l’Etat législateur avec son sens propre de la légalité, qui concentre dans la loi tout ce qu’il y a de supérieur et de respectable dans l’Etat, – à ce moment-là, n’importe quelle ordonnance, commandement ou mesure…, n’importe quelle instruction à un juge pourra devenir, grâce à une décision du Parlement ou d’une autre instance préposée à l’élaboration des lois, légal et conforme au droit en vertu de la souveraineté de la loi. Le formalisme poussé à l’extrême finit par (…) abandonner ses relations avec l’Etat de droit”.10

Ainsi la fameuse “indépendance” des juges ne masque-t-elle pas son contraire, une hégémonie idéologique instrumentalisant le formalisme de la loi? “On suppose qu’en vertu des liens semblables qui rattachent tous les citoyens à un même peuple, tous doivent être, en raison de ces traits communs, essentiellement semblables les uns aux autres. Or, que cette hypothèse, supposant une harmonie nationale parfaite, vienne à disparaître, on verra immédiatement le pur “fonctionnalisme” sans objet et sans contenu, résultant des données de la majorité arithmétique, exclure toute neutralité et toute objectivité.”11

athena-nike-mark-forte.jpg

Ainsi l’idéologie actuelle de la “citoyenneté” suffit-elle à définir un peuple, à dégager ces “traits communs”, à établir “l’harmonie nationale”? Un simple contrat, formel suffit-il à fonder une identité? Celle-ci n’a t-elle pas été forgée au cours de notre histoire? De là l’amnésie dont les mondialistes veulent frapper tous les peuples et en particulier le nôtre. Avons-nous oublié que les morts gouvernent les vivants (Auguste Comte)? De nos jours, au nom de la loi, il est possible d’éradiquer toute forme d’opposition à “l’Avenir radieux” que nous promet le Nouvel “Ordre” Mondial.

Dans ces conditions le peuple est devenu une notion abstraite, le citoyen n’est plus enraciné au sein d’une identité singulière qui pourrait être vécue à divers niveaux (occitan, français, européen, par exemple).

En France resurgit le débat sur les identités locales, régionales, nationales, avec une remise en question du centralisme jacobin et la discussion sur la question de la Souveraineté. S’il est évident que dans le camp SRE nous ne voulons pas d’une Europe élaborée par les mondialistes, Europe de carton-pâte aux antipodes d’une Europe de la puissance, le débat est plus nuancé en fonction des diverses sensibilités et des stratégies proposées en l’occurrence. De même le débat est faussé sur le plan sémantique lorsqu’il est présenté sous la forme de la dichotomie entre “souverainistes” et “non souverainistes”.

Si l’on n’est pas souverain c’est que l’on est sous la dépendance de quelqu’un d’autre, que l’on existe plus en tant qu’entité politique! Certes, c’est le rêve des mondialistes, mais il est possible de concevoir – grâce au principe de subsidiarité bien appliqué en corrélation avec les forces vives du pays – un emboîtement de divers étages de souveraineté.

A l’opposé de la théorie libérale qui décourage la participation du peuple à la vie publique et qui rejette toute initiative allant à l’encontre des normes juridiques et constitutionnelles du moment, a été formulée une autre conception par Johannes Althusius (1557-1638) adversaire de J.Bodin en philosophie politique.12

47f4e8622b26d1f50a6eaacdb4db8747.jpg

Le philosophe allemand revient à Aristote, à sa conception de l’homme comme être social, enclin à la solidarité et à la réciprocité. Dans une démarche de type symbiotique, Althusius affirme que la société est première par rapport à ses membres, et se constitue par une série de pactes politiques, sociaux, conclus successivement de la base au sommet, par associations (“consociations”) naturelles, publiques, privées telles que familles, guildes, corporations, cités, provinces, etc. Modèle d’emboîtements allant du simple au complexe. Les individus sont membres de diverses communautés successives et il n’y a pas de contrat entre le souverain qui est le peuple et le prince qui se borne à administrer. Le contrat social est une alliance, communication symbiotique des individus définis par leur appartenance. Il est formé entre les communautés restreintes qui se fédèrent pour former un corps politique plus vaste et un Etat. Le peuple peut déléguer sa souveraineté mais ne s’en dessaisit jamais. Cela permet un respect des identités particulières, dont on rappellera qu’elles n’étaient point admises par Rousseau dans “Du contrat social” (“Il importe donc, pour avoir bien l’énoncé de la volonté générale, qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’Etat, et que chaque citoyen n’opine que d’après lui”. Livre II, Chapitre III), et qu’elles furent réellement abolies durant la célèbre nuit du 4 août 1789 et empêchées de se constituer par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791 interdisant toute forme d’association entre gens d’un même métier et toute coalition.

Dans le système d’Althusius chaque niveau tire sa légitimité et sa capacité d’action du respect de l’autonomie des niveaux inférieurs, le principe de souveraineté est subordonné au consentement associatif, celle-ci est répartie à des niveaux différents de la vie politique.La clef de voûte du système est le principe de subsidiarité par lequel les décisions sont prises au niveau le plus bas possible grâce à des unités politiques ayant des compétences autonomes substantielles, et en étant représentées collectivement aux niveaux de pouvoir supérieurs. Le niveau local ne délègue au niveau supérieur que les tâches et responsabilités qu’il ne peut accomplir, telles que par exemple les fonctions régaliennes de l’Etat. La Nation serait donc une communauté de communautés.

Encore ne faudrait-il pas interpréter cette idée dans les termes du “communautarisme” véritable juxtaposition de communautés linguistiques, ethniques, religieuses ou autres qui n’auraient en commun qu’une proximité d’ordre géographique et de destin commun que la simple survie économique.

En dernier lieu la question d’un ordre politique et social se résume au fait de savoir qui détient la puissance et pour quoi faire. Aussi un peuple ne doit-il pas ignorer qui il est, quelle est sa nature profonde, quelles sont ses attaches essentielles. Ces thèmes fondamentaux ne sauraient être écartés par l’idéologie éradicatrice des Droits de l’Homme qui désubstantialise tout ce qu’elle touche13.

Il n’y a rien en effet de plus libre, et de plus facile à promouvoir sur le plan idéologique qu’une forme vide. Il est bien plus difficile de résister à ce courant homogénéisant du mondialisme et de nommer l’identité à laquelle nous devons nous référer pour être nous-mêmes.

Pour autant face au chaos actuel, à la véritable entropie générée par le système mondialiste, notre peuple ne pourra faire l’impasse sur ce choix décisif.

Delenda est Carthago!

Jean Galié

  1. 1) Aristote : Ethique à Nicomaque. Livre I.
  2. 2) idem.
  3. 3) Aristote. Politique
  4. 4) Aristote. Ethique à Nicomaque. Livre I.
  5. 5) Julius Evola. Révolte contre le monde moderne. Editions L’Age d’Homme p.41-42.
  6. 6) Husserl. La crise des sciences européennes en la phénoménologie transcendantale. p.364.
  7. 7) Cf. Le mythe de l’éternel retour (Mircea Eliade).
  8. 8) Julius Evola. Révolte contre le monde moderne. p.61.
  9. 9) Carl Schmitt. Du politique. “Légalité et légitimité” et autres essais. p.53. Editions Pardès.
  10. 10) idem p.54.
  11. 11) idem p.60.
  12. 12) Lire à ce sujet l’excellente contribution à ce débat dans le n°96 – novembre 1999, de la revue “Elements”, à laquelle nous empruntons ces informations.
  13. 13) Ainsi, par exemple, la doctrine Monroe conçue sur la base de l’espace concret, transformée par Theodore Roosevelt en principe impérialiste commercial devenant un principe universaliste s’étendant à la Terre entière, et conduisant à l’ingérence de tous en tout. “Alors que, dans l’idée d’espace, il y a celle de limiter et de répartir l’intervention donc un principe de droit et d’ordre, la prétention universaliste à l’ingérence mondiale abolit toute limitation et toute distinction raisonnables” Carl Schmitt. Ouvrage cité, p.127-28. “Le fait que la doctrine de Monroe ait ainsi pu être trahie et transformée en un principe impérialiste commercial demeurera, pour longtemps, un exemple bouleversant de l’effet que peuvent produire des slogans vides” Carl Schmitt, idem p.129.

Quelques réflexions sur le Ragnarök

ragnarok.jpg

Robert Steuckers :

Quelques réflexions sur le Ragnarök

Le Ragnarök est un récit récurrent de la mythologie scandinave dont les sources se trouvent dans la Völuspa (littéralement, la « prophétie de la voyante ») et dans l’Edda de Snorri Sturluson (1179-1241). Le Ragnarök évoque une fin du monde catastrophique que l’on retrouve certes dans l’Apocalypse de la Bible mais aussi dans bon nombre de traditions indo-européennes, zoroastriennes et bouddhistes. La Völuspa a été rédigée vers l’an 1000 de l’ère chrétienne, à l’époque où l’humanité européenne s’attendait à une fin de monde. On a parlé de la « terreur de l’an 1000 », où l’on pensait que le monde allait s’effondrer en 1033, soit mille ans après la crucifixion du Christ. Cette vision eschatologique a été exprimée par Raoul le Glabre, moine né en Bourgogne vers 985. Georges Duby utilisera ses écrits pour prouver qu’il existait, vers l’an 1000, une crainte généralisée de voir disparaître le monde dans un scénario proche de l’Apocalypse. Comme dans la Völuspa, Raoul le Glabre imaginait que cet effondrement serait précédé d’un bouleversement calamiteux de l’ordre des saisons. L’interprétation de Duby est remise en cause aujourd’hui : nos ancêtres, en l’an 1000, n’auraient pas été aussi tourmentés par l’idée d’une fin du monde.

indexeddda.jpgSnorri Sturluson, poète et homme politique islandais, né à la fin du 12ème siècle, a étudié le latin, la théologie, la géographie et le droit islandais. Son Edda est un livre destiné à la formation des scaldes et des poètes, véritable institution dans l’Islande de son époque qui exportait des chansons de geste et des poésies à la gloire de hauts seigneurs, principalement norvégiens et anglais.

Avant la rédaction de la Völuspa, qui fait directement référence au panthéon scandinave préchrétien, le monde littéraire germanique a produit le Muspilli, fragment de 103 vers, dont le manuscrit a été retrouvé en Bavière et date de la seconde moitié du 9ème siècle, copié vraisemblablement d’une version originale venue des Iles Britanniques. Elle est une christianisation des thèmes eschatologiques païens voire mithraïques, où l’Ange et le Démon s’affrontent pour le salut des âmes des hommes, lors d’un Jugement dernier. Finalement, une armée arrive depuis les étoiles du ciel pour en affronter une autre, issue du feu de l’enfer. Jusqu’ici l’inspiration est biblique-mithraïque voire zoroastrienne. Elias (Odin) affronte l’Antéchrist (Fenrir). Mais, dans la suite du récit, les thématiques cosmiques du paganisme se révèlent clairement : quand le sang d’Elie (Odin) coule sur le sol de la Terre, « les montagnes se mettent à trembler, plus aucun arbre ne demeure debout sur la Terre, les eaux s’assèchent, les marais s’engloutissent eux-mêmes, le ciel se consume dans les flammes et la lune tombe, l’espace de la Terre brûle ». Les 103 vers du Muspilli, et l’antériorité du manuscrit par rapport à la Völuspa et à l’Edda de Snorri Sturluson, attestent d’une pérennité de thématiques eschatologiques que le christianisme n’a pas pu éradiquer.

3275549574_1_8_stqN3LFT.jpg

La caractéristique de ces récits est d’exagérer considérablement les catastrophes qui surviennent, à intervalles réguliers, dans l’histoire de l’humanité : bouleversements climatiques, éruptions volcaniques, déluges, etc. Dans l’histoire européenne qui a immédiatement précédé l’apparition du Muspilli et de la Völupsa (l’Edda de Snorri est plus récente, de même que le Chant des Nibelungen), des catastrophes ont marqué les esprits. Ainsi, la crainte de voir s’installer un hiver interminable a-t-elle été renforcée par les événements de l’année 536, où, inexplicablement pour les contemporains en nos régions du Nord-Ouest de l’Europe, le soleil se brouille, le ciel s’obscurcit, les étoiles ne sont plus visibles la nuit et les choses n’ont plus d’ombre. L’astre apollinien n’est plus un disque rayonnant mais une tache informe et jaunâtre qui marque vaguement le ciel. Les quartiers de lune ne sont plus visibles et les hommes ne peuvent donc plus mesurer le temps. L’archéologue anglais David Keys a pu démontrer qu’un volcan avait fait irruption quelque part en Indonésie, probablement le Krakatoa, en cette année 536, lâchant dans l’atmosphère d’épais nuages de cendres et de cristaux de glace sulfureux, provoquant une catastrophe climatique sans précédent et sans suite, à part les éruptions du Tambora en 1815 (expliquant le climat exécrable lors de la bataille de Waterloo et l’année sans hiver de 1816, où il a neigé en juin sur la côte Est des Etats-Unis) et du Krakatoa en 1883. L’éruption de 536 aurait été bien plus considérable et conséquente que les deux autres, observées au 19ème siècle. L’angoisse générée par cet « hiver » permanent aurait incité Médard, évêque franc-mérovingien de Tournai, à envoyer une expédition vers l’Est pour « aller chercher le soleil  absent », expédition qui aurait également entraîné la soumission au pouvoir franc des tribus installées entre Rhin et Thuringe. Les années sans soleil de 535-536 marquent donc les esprits au point de s’ancrer immanquablement dans l’imaginaire mythologique.

fantasy-winter-696x394.jpg

De même, l’idée d’une grande bataille finale, certes présente dans de nombreux récits mythologiques indo-européens, a dû apparaître plausible en Europe centrale et occidentale suite à l’invasion hunnique. Le fameux manuscrit frison « Oera-Linda », souvent jugé faux mais décrypté par le professeur Frans J. Los, évoquerait des faits historiques des 4ème et 5ème siècles. Des invasions hunniques et finno-ougriennes ravagent l’Europe orientale, l’Est de l’Allemagne actuelle, le territoire aujourd’hui polonais mais aussi la Scandinavie, plus exactement la Scanie (le Sud de la Suède actuelle). La « mère du peuple », la « Volksmutter » des Frisons, dont le système était matrilinéaire, est tuée. Un combat oppose les Danois et les Huns sur mer. La Frise est menacée car les Huns et les Finno-Ougriens s’installent à l’est de la Weser. L’anarchie règne. Aucune nouvelle Volksmutter ne peut être nommée. Les raids ennemis se succèdent, où les familles des Volksmütter sont décimées. Finalement, en 450-451, le pays frison est inondé par un raz-de-marée. Seul demeure intact, le fortin de l’île de Texel. La mer détruit les forêts (dans le Muspilli et la Völuspa : plus aucun arbre ne reste debout sur la Terre). Le souvenir de ce raz-de-marée dans un pays assiégé par des ennemis assimilés à des démons (parce que foncièrement étrangers) et la destruction des forêts servent à renforcer concrètement les images déjà véhiculées par les récits mythologiques.

oeralindaboek-cartes-mercator-frise-688po.jpg

Les trois récits évoquent aussi une destruction du monde par le feu. Dans l’espace grec-égéen, on a le souvenir de l’éruption antique du Santorin. Pour les spécialistes de la mythologie scandinave Hilda Ellis Davidson et Bertha Phillpotts, l’idée d’une destruction par le feu est tributaire d’une observation par les Islandais, récemment arrivés sur leur île de l’Atlantique Nord, des activités sismiques et volcaniques qui y ont cours en permanence. La figure de Surtr, dirigeant des colonnes infernales qui prennent l’Asgard d’assaut, est celui qui, à la fin du récit mythologique de la Völuspa, détruit le monde par le feu. Pour Bertha Phillpotts, Surtr est un démon volcanique car la scène qui le décrit en train de bouter le feu au monde évoque des fumées et des flammes qui atteignent les étoiles. En 1783, un volcan islandais entre en éruption, le Skaptar Yökul. La description qu’en firent les contemporains correspond aux images léguées par la Völuspa : d’abord des secousses sismiques qui ébranlent les montagnes puis l’obscursissement du soleil par les nuages de cendres, puis les flammes qui jaillissent, la fonte des glaces et un raz-de-marée.

ragnarok-histoire.jpg

vidars11.jpg

La fin du monde est donc une convergence de catastrophes naturelles et sociales car, rappelle Klaus Bemmann, en décrivant les linéaments de la vision de la fin du monde chez les Germains : « D’inquiétants signes avant-coureurs laissaient deviner le mal. Durant trois longs hivers successifs, de grandes batailles furent livrées dans le monde entier. Les hommes s’ensauvageaient, les mœurs entraient en déliquescence, les liens dans les clans n’étaient plus respectés. Les frères s’entretuaient, les fils levaient leurs épées sur leurs pères et les pères assassinaient leurs fils. Personne ne craignaient plus l’adultère et le vice ».

Nous avons donc un mixage entre des éléments mythologiques locaux, scandinaves et germaniques, des éléments mythologiques indo-européens très anciens (comme nous allons le voir) et des éléments de l’Apocalypse et de l’eschatologie chrétienne, surtout dans le Muspilli, rédigé forcément par des clercs. Au 13ème siècle, Snorri Sturluson lui-même est un clerc : il a donc été formaté par la religion du pouvoir à son époque. Il n’empêche que les traditions populaires prennent malgré tout le dessus : Hilda Ellis Davidson rappelle qu’Axel Olrik (1864-1917), spécialiste des traditions populaires danoises, pionnier dans l’étude des sources orales, a signalé, dans ses recherches, que les narrations populaires au Danemark contenaient des récits similaires à ceux de la Völuspa et de l’Edda : un monstre qui dévore le soleil, la Terre qui finit par sombrer dans la mer, un géant entravé qui se libère pour déchainer le chaos. Ce qu’Olrik découvre dans les campagnes du Jutland ou de la Scanie suédoise au 19ème siècle devait encore être plus prégnant dans les siècles où le christianisme venait à peine de s’imposer. L’héritage mythologique est inamovible sauf peut-être à notre époque où il n’est pas défié par une religion concurrente mais par un consumérisme omnidévorant, dont les effets pervers correspondent à la description de Bemmann.

3ccafb63392b6ac3cb6a831b0fa06d04.jpg

Ces thèmes mythologiques ne sont pas le propre des peuples scandinaves : on les retrouve dans d’autres traditions indo-européennes. Pour Mircea Eliade ou Rudolf Simek, le récit de la Völuspa et de l’Edda relève du temps cyclique. Dans le récit du Ragnarök, les figures régénérantes qui président au renouveau cosmique après l’effondrement total du monde et son incendie sont Lîf et Lîfthrasir, soit la vie et le principe vital. Nous avons là ce que les mythologues appellent une « anthropogénie dupliquée », la genèse du monde et des hommes se répète une seconde fois et le cycle recommence. Lîf et Lîfthrasir émergent de troncs d’arbre : là encore, le folklore populaire rappelle que ce mythe d’une (re)naissance post-catastrophique est indestructible. En effet, une légende bavaroise évoque un berger qui vit dans un tronc d’arbre et dont les descendants repeuplent la Terre après une peste dévastatrice.

simurghcombat-between-isfandiyar-and-simurgh-from-firdawsis-book-of-kings-circa-1330-1.jpg

L’idée d’un hiver cosmique interminable ou de trois hivers consécutifs aux effets calamiteux, telle celle du Fimbulwinter scandinave se retrouve dans la mythologie iranienne. Les récits du Bundahishn et de Yima en attestent, y compris dans leurs transpositions zoroastriennes où les forces bénéfiques d’Ahura Mazda affrontent celles d’Angra Mainyu, qui se soumet et sombre dans l’inertie pendant trois mille ans. Ahura Mazda profite de l’inertie d’Angra Mainyu pour créer Ewagdad, la vache primordiale, et Gayomard, l’homme primordial, et pour organiser le monde selon les critères de l’Ard, de la Vérité, laquelle doit faire barrage contre les manigances d’Angra Mainyu qui cherche à détruire le monde. Le mythe de Yima, quatrième roi de la dynastie perse des Pishdadian, nous campe un roi lumineux qui, selon Henry Corbin, crée le château, le Var, où se rassemblent les élus parmi tous les êtres, les plus nobles et les plus gracieux, pour qu'ils soient préservés de l’hiver mortel que provoquent les puissances démoniaques qui ravageront la Terre. Après l’oeuvre de destruction de ces forces maléfiques, les vertueux du Var repeupleront la Terre et transfigureront le monde. Persépolis, dans l’empire perse, devait être à l’image du Var de la mythologie.

Dans le bouddhisme, l’ère du « bon savoir », du dharma, va prendre fin cinq mille ans après la mort du Bouddha. Une ère nouvelle commencera après, avec un nouveau Bouddha, le Bouddha Maitreya, dont le règne adviendra après une période de dégénérescence complète de l’humanité, marquée par la violence, l’impiété, la dépravation sexuelle, l’effondrement social.

Pendant-Legged-Buddha-Maitreya-with-a-Removable-Crown-and-a-Water-Bottle-Copper-Alloy_Q640.jpg

Cette vision bouddhique doit nous faire réfléchir, aujourd’hui, où notre monde part totalement en quenouille. Les manifestations du déclin, bien visibles, surtout depuis deux décennies, où elles ont pris des proportions démesurées par rapport à ce que nous connaissions déjà comme affres du déclin, sont justement les manifestations évoquées par nos mythologies, correspondent à la convergence des catastrophes dont elles craignaient la survenance. Au bout de cet effondrement dramatique, nous périrons tous mais Lîf et Lîfthrasir reviendront. Et l’herbe reverdira, percera la cendre des feux volcanique déchaînés par Surtr.

Bibliographie :

  • Klaus BEMMANN, Der Glaube der Ahnen – Die Religion der Deutschen bevor sie Christen wurden, Phaidon, Essen, 1990.
  • R. Ellis DAVIDSON, Gods and Myths of Northern Europe, Penguin, Harmondsworth, 1963-1971.
  • Hans Jürgen KOCH, Die deutsche Literatur in Text und Darstellung – Mittelalter I, Reclam, Stuttgart, 1976 (pour le texte du Muspilli).
  • Frans J. LOS, Die Ura Linda Handschriften als Geschichtsquelle, J. Pieters, Oostburg (NL), s. d.
  • Reinhard SCHMOECKEL, Deutschlands unbekannte Jahrhunderte – Geheimnisse aus dem Frühmittelalter, Lindenbaum Verlag, Schnellbach, 2013.
  • Rudolf SIMEK /Hermann PALSSON, Lexikon der Altnordischen Literatur,Kröner, Stuttgart, 1987.

Voici l’équipe chargée de la politique étrangère de Joe Biden

JA20-Guyer-1.JPG

Voici l’équipe chargée de la politique étrangère de Joe Biden

Par Moon of Alabama

Comme ce blog s’intéresse souvent à la politique étrangère américaine et aux dommages qu’elle cause, un regard sur l’équipe chargée de la politique étrangère de Biden semble adéquat.

En deux mots, c’est horrible.

Accusee-d-avoir-ecoute-Donald-Trump-l-ex-conseillere-d-Obama-Susan-Rice-dement.jpg

Susan Rice, célèbre à cause de Benghazi, conseillère à la sécurité nationale sous Obama, deviendrait secrétaire d’État.

FlournoyM_WEB_HIGH.jpg

Michele Flournoy, co-fondatrice du Centre pour une nouvelle sécurité américaine (CNAS), deviendrait Secrétaire à la défense. Flournoy est un faucon une buse. Le CNAS est financé par les dons du « who’s-who » du complexe militaro-industriel. Elle a également co-fondé WestExec Advisors, une société de conseil qui tire les ficelles pour aider les entreprises à obtenir des contrats avec le Pentagone.

tony_blinken.jpeg

Tony Blinken, qui est sur le point de devenir le conseiller à la sécurité nationale, est également actif chez WestExec Advisors. Il a été conseiller à la sécurité nationale pour le vice-président Biden, conseiller adjoint à la sécurité nationale pour Obama et secrétaire d’État adjoint.

Tous les trois, avec Joe Biden, ont poussé à la guerre de 2003 contre l’Irak et soutenu celles que l’administration Obama a lancées ou poursuivies contre sept pays différents.

Ils continueront ces guerres et en ajouteront probablement quelques nouvelles.
Joe Biden a déclaré qu’il rétablirait l’accord nucléaire avec l’Iran, mais avec des « amendements ». Une analyse réaliste montre que l’Iran est susceptible de rejeter toute modification de l’accord initial :

L'administration Biden sera confrontée à la dure réalité quand elle réalisera que 
les amendements au JCPOA dont elle a besoin pour rendre son retour à l'accord
politiquement viable sont inacceptables pour l'Iran. La nouvelle administration
américaine se trouvera plus que probablement dans une situation où les sanctions,
y compris celles sur les exportations de pétrole, doivent être maintenues dans un
effort pour faire pression sur l'Iran afin qu'il cède aux demandes américaines de
modification du JCPOA.

Les faucons libéraux exerceront une forte pression pour terminer la guerre qu’ils avaient lancée contre la Syrie en l’intensifiant à nouveau. Trump avait mis fin au programme d’approvisionnement des djihadistes par la CIA. L’équipe de Biden pourrait bien réintroduire un tel programme.

bc9e1f7_GGGBAG590_USA-AFGHANISTAN-TALIBAN_0229_11.JPG

Susan Rice a critiqué l’accord de Doha que Trump a signé avec les talibans. Sous l’administration Biden, le niveau des troupes américaines en Afghanistan risque donc d’augmenter à nouveau.

Un changement possible pourrait intervenir dans le soutien américain à la guerre saoudienne contre le Yémen. Les Démocrates n’aiment pas Mohammad bin Salman et pourraient essayer d’utiliser la question du Yémen pour le pousser à quitter son poste de prince héritier.

Biden et son équipe ont soutenu la tentative de coup d’État au Venezuela. Ils l’ont seulement critiqué pour ne pas avoir été bien menée et vont probablement trouver leur propre « solution ».

Après quatre années de non-sens autour du RussiaGate, que Susan Rice a contribué à lancer, il est impossible de « réinitialiser » les relations avec la Russie. Biden pourrait accepter immédiatement de renouveler le traité New START qui limite les armes nucléaires stratégiques, mais il est plus probable qu’il voudra ajouter, comme dans le cas de l’accord nucléaire avec l’Iran, certains « amendements » qui seront difficiles à négocier. Sous Biden, l’Ukraine pourrait être poussée vers une autre guerre contre ses citoyens de l’Est. La Biélorussie restera sur la liste des pays visés par un « changement de régime ».

L’Asie est l’endroit où la politique de Biden pourrait être moins conflictuelle que celle de Trump :

La Chine pousserait un grand soupir de soulagement si Biden choisissait Rice comme 
secrétaire d'État. Pékin la connaît bien, car elle a joué un rôle actif dans la
refonte de la relation, de l'engagement à la concurrence sélective, qui pourrait
bien être la politique post-Trump de la Chine.

im-180926.jpg

Pour le public indien, qui est obsédé par la politique de Biden à l'égard de la 
Chine, je recommande la vidéo YouTube suivante sur l'histoire de Rice, quand elle
raconte son expérience à la NSA et la façon dont les États-Unis et la Chine ont pu
se coordonner efficacement, malgré leur rivalité stratégique, et comment la Chine
a réellement aidé l'Amérique à combattre Ebola. Il est intéressant de noter que l'enregistrement a été réalisé en avril de cette
année, dans le contexte de la pandémie du "virus de Wuhan" aux États-Unis et de la
guerre commerciale et technologique de Trump avec la Chine. En bref, Mme Rice a mis
en évidence une relation productive avec Pékin tout en partageant probablement,
avec de nombreux experts et législateurs américains en matière de politique étrangère,
un scepticisme envers la Chine.

En gros, le régime Biden/Harris sera la continuation du régime Obama. Sa politique étrangère aura des conséquences terribles pour beaucoup de gens sur cette planète.

Sur le plan intérieur, Biden/Harris ravivera tous les mauvais sentiments qui ont conduit à l’élection de Donald Trump. La démographie de l’élection ne montre aucun signe de majorité durable pour les Démocrates.

Il est donc très probable que Trump, ou un Républicain populiste plus compétent et donc plus dangereux, remportera à nouveau la victoire en 2024.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone

Douze bonnes raisons de ne pas nous révolter

740_espacebuzz5447757b0b9a4.jpg

Douze bonnes raisons de ne pas nous révolter

par Nicolas Bonnal

Certains voient le peuple réagir, tout casser. Et de trembler… On sent que ces gentils Cassandre voudraient mettre en garde le pouvoir contre nous, comme s’il n’était pas déjà prêt à nous atomiser ce pouvoir, surtout avec la facile élection truquée de Biden qui va confiner les États-Unis pour l’hiver et imposer le masque et le vaccin partout.

Mais je vois moi plein de raisons pour ne pas bouger du tout. Désolé, je serai féroce.

  • La dictature des chaines info est totale, tenant la plupart des gens sous contrôle. Aucune rébellion chez les jeunes, aucune sagesse chez les anciens qui ont l’âge des soixante-huitards et ont toujours gobé le storytelling médiatique.
  • Nous avons avalé le poison de leur techno-dictature et nous nous en contentons. L’addiction à l’écran et à la technologie a été voulue par nos maîtres certes, mais aussi par nous-mêmes.
  • Nous-mêmes résistants (ou se croyant tels) nous nous contentons de cliquer. Nous faisons de la résistance liquide (Bauman), le système nous ayant liquidés. Nous ne sommes pas capables d’opposer une résistance solide à la dictature.
  • Nous avons intégré le fait que nous sommes trop nombreux, pollueurs. Les gens iront au crématoire croyant faire une bonne action.
  • La menace qui nous paraît à nous réelle : Reset, Blockchain, vaccins, camps, dépopulation, paraît farfelue non pas aux médias mais à tout le monde.
  • L’être humain adore la servitude volontaire : voyez ici mes textes sur La Boétie. Ce que je veux dire c’est qu’il est facile de soumettre 90% du populo. Platon rappelle que le tyran ne prend pas le pouvoir contre le peuple mais avec lui (République, VIII).
  • Le putsch est mondial, et aucun pays ne montre l’exemple : pourquoi la France le ferait-elle ?
  • Les Gilets Jaunes ont constitué une gifle phénoménale à la face du peuple. Il n’ose plus bouger par peur de se ridiculiser, et comme on le comprend ! L’épisode mériterait son histoire sérieuse comme mai 68.
  • Les gens passent tous dans la rue le pif dans le smartphone. Y ajouter un masque sur ce même pif ne change pas grand-chose. Les contraintes actuelles accélèrent un vieux comportement entropique, ne le créent pas.
  • On espère ici ou là que le confinement sera rétribué (le fameux revenu universel) et on ne s’en trouvera pas si mal.
  • Le système a des alliés naturels : les retraités, les fonctionnaires, les « farces de l’ordre », les syndicats, les partis politiques, les médias, qui sont tous financés par lui et par la planche à billets de la BCE.
  • Le monde moderne est hallucinatoire (Guénon) : on a la médecine, la liberté, le progrès, la science, tout un tas de mots hypnotiques avec des majuscules qui nous tiennent sur l’éteignoir. Tout cela rend difficile le réveil.

mercredi, 18 novembre 2020

Tocqueville et la démocratie comme prison historique

Goldhammer-toqueville_img.jpg

Tocqueville et la démocratie comme prison historique

par Nicolas Bonnal

Ex: https://reseauinternational.net

Depuis 1815 l’humanité vit dans un présent permanent ; c’est une peine perpétuelle, que j’ai compris jeune en découvrant la conclusion des Mémoires d’outre-tombe. Une génération plus tard, un autre aristocrate français, Tocqueville, devine dans sa Démocratie en Amérique et surtout ailleurs que les carottes sont cuites ; il sera suivi par une certain Kojève, qui analyse tout lui à partir de Hegel et deux dates françaises : 1792 et 1806. Même un matheux dont j’ai parlé ici même et nommé Cournot comprend vers 1860 que nous entrons dans la posthistoire. Raison pourquoi nous pouvons appliquer aussi facilement Marx et d’autres analystes du dix-neuvième siècle (Michels, Engels, Drumont, Sorel, Pareto…) aux situations que nous vivons en ce moment ; tout semble bouger alors que tout est immobile. Tout est devenu de l’actualité, pas de l’histoire. Même les guerres mondiales voulues par l’empire britannique n’ont fait que renforcer un état de choses devenu universel et inévitable. Il fallait mettre l’aristocratie prussienne au pas, a dit Alexandre Kojève (« démocratisation de l’Allemagne impériale »).

Je relisais Tocqueville l’autre nuit en attendant mon vaccin, mon badge et le NWO qui datent de 1815 ; et je me disais : « vous n’avez jamais été vaccinés ? Vous n’avez jamais été massacrés lors des guerres truquées ? Vous n’avez jamais été victimes des banquiers ? Vous n’avez jamais été cocufiés aux élections ? Vous n’avez jamais lu Octave Mirbeau ? Vous n’avez jamais été désinformés par la presse ? Allez, le monde moderne est une colossale tromperie pour zombis. Et comme on ne peut pas tuer ce qui est mort (dixit Michelet), on n’en a pas fini avec lui et sa démocratie, et sa dette immonde, et sa laideur pantomime. »

la-da-de-tocqueville-2.jpgPour imposer cela il a fallu rendre les gens bêtes. On est passé de Racine et Mozart au rap et au rock. Tocqueville écrit :

« Ils aiment les livres qu’on se procure sans peine, qui se lisent vite, qui n’exigent point de recherches savantes pour être compris. Ils demandent des beautés faciles qui se livrent d’elles-mêmes et dont on puisse jouir sur l’heure ; il leur faut surtout de l’inattendu et du nouveau. Habitués à une existence pratique, contestée, monotone, ils ont besoin d’émotions vives et rapides, de clartés soudaines, de vérités ou d’erreurs brillantes qui les tirent à l’instant d’eux-mêmes et les introduisent tout à coup, et comme par violence, au milieu du sujet. »

Et Tocqueville  évoque ensuite notre sujet – le présent permanent –  ici : « comment l’aspect de la société, aux États-Unis, est tout à la fois agité et monotone ».

Sous l’impression d’agitation, Tocqueville note l’immobilité :

« Il semble que rien ne soit plus propre à exciter et à nourrir la curiosité que l’aspect des États-Unis. Les fortunes, les idées, les lois y varient sans cesse. On dirait que l’immobile nature elle-même est mobile, tant elle se transforme chaque jour sous la main de l’homme. À la longue cependant la vue de cette société si agitée paraît monotone et, après avoir contemplé quelque temps ce tableau si mouvant, le spectateur s’ennuie. »

Après c’est l’éternel retour et il me semble qu’on comprendrait mieux Nietzsche en appliquant cette notion à notre situation démocratique, si lucidement dénoncée par Zarathoustra (le dernier homme…) :

« Ils sont sujets, il est vrai, à de grandes et continuelles vicissitudes ; mais, comme les mêmes succès et les mêmes revers reviennent continuellement, le nom des acteurs seul est différent, la pièce est la même. L’aspect de la société américaine est agité, parce que les hommes et les choses changent constamment ; et il est monotone, parce que tous les changements sont pareils. »

L’homme moderne ou démocratique fabrique des objets industriels. Et avant Chaplin, Ellul ou Taylor, Tocqueville comprend que cela le transforme en mécanique industrielle :

« Or, l’industrie, qui amène souvent de si grands désordres et de si grands désastres, ne saurait cependant prospérer qu’à l’aide d’habitudes très régulières et par une longue succession de petits actes très uniformes. Les habitudes sont d’autant plus régulières et les actes plus uniformes que la passion est plus vive. »

Plus sinistre, l’unification du monde. Chateaubriand posait déjà une question :

« Quelle serait une société universelle qui n’aurait point de pays particulier, qui ne serait ni française, ni anglaise, ni allemande, ni espagnole, ni portugaise, ni italienne ? Ni russe, ni tartare, ni turque, ni persane, ni indienne, ni chinoise, ni américaine, ou plutôt qui serait à la fois toutes ces sociétés ? »

Tocqueville remarque de même :

« Ce que je dis de l’Amérique s’applique du reste à presque tous les hommes de nos jours. La variété disparaît du sein de l’espèce humaine ; les mêmes manières d’agir, de penser et de sentir se retrouvent dans tous les coins du monde. Cela ne vient pas seulement de ce que tous les peuples se pratiquent davantage et se copient plus fidèlement, mais de ce qu’en chaque pays les hommes, s’écartant de plus en plus des idées et des sentiments particuliers à une caste, à une profession, à une famille, arrivent simultanément à ce qui tient de plus près à la constitution de l’homme, qui est partout la même. »

75810b374bc1a86311acdee063179394.jpgEt Tocqueville de conclure sur cette mondialisation industrielle et marchande des médiocrités partagées :

« S’il était permis enfin de supposer que toutes les races se confondissent et que tous les peuples du monde en vinssent à ce point d’avoir les mêmes intérêts, les mêmes besoins, et de ne plus se distinguer les uns des autres par aucun trait caractéristique, on cesserait entièrement d’attribuer une valeur conventionnelle aux actions humaines ; tous les envisageraient sous le même jour ; les besoins généraux de l’humanité, que la conscience révèle à chaque homme, seraient la commune mesure. Alors, on ne rencontrerait plus dans ce monde que les simples et générales notions du bien et du mal, auxquelles s’attacheraient, par un lien naturel et nécessaire, les idées de louange ou de blâme. »

La dramatique tragédie (qui est en fait une absence de tragédie bien au sens médical-démocratique) que nous vivons en ce moment couronne le piège historique et terminal que représente l’avènement de la démocratie sur cette planète. C’est bien Tocqueville qui a parlé du pouvoir tutélaire et doux, et du troupeau bien docile, pas vrai ? Avec comme modèle non plus l’occident aristocratique anéanti en 1945 (dixit Kojève), mais la Chine et son totalitarisme basé sur la gouvernance eunuque depuis des siècles.

Nicolas Bonnal

Chroniques sur la Fin de l’Histoire

Pierre Le Vigan sur Achever le nihilisme

maxresdefaultplvnih.jpg

Pierre Le Vigan sur Achever le nihilisme

"Nietzsche et le nihilisme"

 
 
Autour de mon livre ACHEVER LE NIHILISME, paru chez SIGEST en 2019.
 
 
81s3i-l9v1L.jpg

Transcaucasie: après le cessez-le-feu du 5 novembre...

1200px-Caucasus-political-fr.svg.png

Transcaucasie: après le cessez-le-feu du 5 novembre...

Entretien avec Robert Steuckers

Propos recueillis par Zaur Medhiyev

L’Arménie a signé un accord de cessez-le-feu, prévoyant le retrait de ses forces d’occupation hors des territoires azerbaïdjanais. Le problème est que l’Arménie a dû franchir ce pas après une défaite militaire. Du point de vue du droit international, quelles pourraient être les responsabilités de la partie perdante d’une guerre ?

Les responsabilités d’un désastre, comme une défaite militaire, ne peuvent être réglées qu’entre les vaincus eux-mêmes. Trancher quant à ces responsabilités est désormais un problème intérieur arménien. Les Arméniens doivent exiger des comptes au gouvernement Pachinian et aux réseaux qui l’ont amené au pouvoir et qui l’ont soutenu. L’hebdomadaire français « Le Courrier International » vient d’évoquer cette semaine une thèse aujourd’hui répandue dans la presse russe et dans l’opposition arménienne à Pachinian. La révolution de couleur, qui a amené celui-ci au pouvoir en 2018, aurait été soutenue en secret par les services secrets britanniques qui poursuivent la vieille politique de semer la zizanie en Transcaucasie. D’un point de vue européen, russe et transcaucasien, ce type d’immixtion bellogène est inacceptable. Il faut plaider pour la nécessité d’une Transcaucasie pacifiée sinon le statu quo ante aurait été préférable. On voit ce que donnent les immixtions occidentales dans les Balkans : le chaos ! Le principe énoncé pendant l’entre-deux-guerres par Carl Schmitt demeure valable, demeure un axiome indépassable de toute pensée politique réaliste : pas d’immixtion de puissances extérieures à un espace donné dans ce même espace (Interventionsverbot für raumfremde Mächte).

En quittant les territoires occupés, les Arméniens détruisent tout ce qu’ils peuvent détruire. Ils brûlent les forêts, détruisent des bâtiments, détruisent des espèces rares de plantes et d’animaux. L’Azerbaïdjan doit-il inclure ces actions dans la liste des crimes commis par les Arméniens, dans le but d’exiger des compensations financières à l’Arménie ?

Les Arméniens pratiquent là une vieille stratégie russe, celle de la terre brûlée, appliquée devant les armées de Napoléon et Hitler. Le système des indemnités est pervers comme l’ont montré les clauses aberrantes du Traité de Versailles de 1919. L’Allemagne s’est radicalisée suite à des crises financières de grande ampleur, accentuée par l’obligation de payer des dettes de guerre à la France, qui en vivait sans ressentir la nécessité de se moderniser. Certes, l’Arménie n’a pas le poids de l’Allemagne, même vaincue, mais des exigences trop importantes susciteraient une solidarité quasi spontanée pour l’Arménie dans le monde orthodoxe, surtout en Russie où le poids du Patriarche de Moscou n’est pas négligeable, ce qui aurait pour résultat d’isoler l’Azerbaïdjan, en dépit de la solidarité turque sur laquelle il pourrait compter mais seulement si la Turquie d’Erdogan parvient à court terme à surmonter sa crise financière. Ensuite l’Iran, en dépit du fait qu’il partage avec l’Azerbaïdjan la foi islamique chiite, montre des velléités pro-arméniennes par méfiance à l’endroit de la Turquie sunnite et par crainte de voir les mercenaires djihadistes demeurer à proximité de ses frontières pour éventuellement s’infiltrer dans le Nord de l’Iran et y commettre des sabotages pour le compte des Etats-Unis.

imagehkdest.jpg

Les autorités de l’Azerbaïdjan ont annoncé qu’elles exigeraient 50 milliards de dollars à l’Arménie pour les dégâts causés. Mais nous savons pertinemment bien que l’Arménie ne dispose pas de cette somme, et ne dispose même pas du dixième de celle-ci. Comment, à votre avis, le droit international règle-t-il le recouvrement de compensations pour un pays qui n’en a pas les moyens ?

Dans de tels cas, il n’y a pas de solution. Les beaux principes juridiques s’évanouissent comme neige au soleil devant les réalités. A l’impossible nul n’est tenu. L’Azerbaïdjan a récupéré des terres, ce qui vaut plus, in fine, que la somme de 50 milliards de dollars, chiffre abstrait. Qui plus est, la Russie n’accepterait pas qu’une querelle sans fin pour les compensations envenime la situation en Transcaucasie. Autre possibilité, l’Arménie, comme la Serbie dans les Balkans, pourrait tabler sur une aide chinoise, la politique de Pékin étant d’assurer, par tous moyens pacifiques, la fluidité des communications terrestres en Eurasie.

Comme tout un chacun le sait, la signature de l’accord de cessez-le-feu, qui camoufle la reddition de l’Arménie, a été rendue possible par la participation directe de Moscou. Si l’Arménie, en rejetant le gouvernement de Pachinian, amène au pouvoir des extrémistes et reprend les hostilités, comment réagira le pouvoir russe ? Les suspicions, à mon avis, ne tombent pas du ciel : il suffit de voir quel état d’esprit prévaut aujourd’hui à Erivan…

C’est le pouvoir de Pachinian qui a rendu la guerre possible, aussi parce qu’il a démantelé partiellement les forces armées arméniennes et desserré les liens militaires qui existaient avec la Russie, suscitant la méfiance de celle-ci. Cette méfiance serait justifiée si l’hypothèse, avancée dans « Le Courrier international » s’avérait exacte. Rappelons-les grandes lignes de cette hypothèse : Richard Moore, chef du MI6 britannique, ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Turquie, ami d’Erdogan, également ami d’Armen Sarkissian qui est arménien mais sujet britannique, aurait orchestré la déstabilisation de la Transcaucasie. L’indice le plus patent qui tend à soutenir cette hypothèse est le fait que Londres, dans le cadre de l’ONU, s’est opposé au cessez-le-feu décidé le 5 novembre dernier. Précédemment, Londres a financé bon nombre d’ONG en Arménie, qui ont soutenu les initiatives de Pachinian. La stratégie, mise au point par les Britanniques sous les auspices de Richard Moore, vise à utiliser la Turquie et le nouveau pouvoir arménien, issu de la révolution de couleur de 2018, pour créer un foyer de turbulences en Transcaucasie. Les racines historiques de cette volonté de créer le chaos sont anciennes. Elles datent de 1805, année où le Karabakh est entré dans la sphère d’influence russe. A Moscou, on connait ce type de stratégies et c’est la raison qui explique que les troupes russes sont présentes aujourd’hui dans cette région revendiquée par l’Arménie. Les Russes avaient perdu leur confiance dans les Arméniens parce que le gouvernement Pachinian, appuyé en secret par les Britanniques, lorgnait vers l’OTAN, comme son voisin géorgien. Moscou se méfie donc d’une Arménie et d’une Géorgie, agitées par un tropisme occidentaliste, se méfie aussi de l’Azerbaïdjan pour sa participation au système de défense GUAM et pour son alliance avec la Turquie, membre de l’OTAN. Moscou et Téhéran voient aussi d’un très mauvais œil la présence de mercenaires djihadistes qui, finalement, travaillent toujours pour l’Occident américanisé.

nikol-pashinyan-banak.jpg

Le Président de l’Azerbaïdjan a d’ores et déjà déclaré, pendant les négociations et après le retrait des forces arméniennes, la question du statu quo ne sera pas discutée. Le Karabakh n’aura aucun statut d’autonomie. Qui plus est, cette déclaration n’a pas été contestée par les Russes. Uti possidetis ?

Le Karabakh est désormais de jure azerbaïdjanais et son statut dépend donc de Bakou. Cependant il est autonome de facto (et non de jure) parce que les troupes russes et sont stationnées et protègent le monastère de Dadivank, exigence de l’orthodoxie russe qui approuve le pouvoir de Poutine. Moscou n’a pas contesté le rejet de toute autonomie du Karabakh car Poutine et Lavrov entendaient bien l’occuper et le protéger.

Une dernière question : on soupçonne les Arméniens de vouloir organiser des provocations contre les forces russes de la paix afin que celles-ci ripostent. Tout cela consiste, très logiquement, à vouloir ramener l’Arménie dans le giron de l’OTAN. Existe-t-il des mécanismes pour empêcher les provocations contre les forces russes de pacification ?

Dans une Transcaucasie que l’Occident britannique et américain veut en état de déstabilisation permanente, toutes les provocations sont désormais possibles. Cela fait partie des aléas lorsqu’une puissance étrangère à un espace intervient dans ce même espace. Les forces russes sont exposées à ce danger comme elles l’ont été en Afghanistan et comme elles le sont en Syrie depuis quelques années. Le scénario de provocations répétées est plausible. L’implosion totale de la Transcaucasie est le but final des puissances qui entendent saboter les nouvelles grandes voies de communication terrestres en Eurasie, notamment celle qui traversera le territoire de l’Azerbaïdjan et reliera la Russie à l’Océan Indien, vieille hantise de l’Empire britannique depuis la fin du 18ème siècle. Non, il n’existe pas de mécanismes pour éviter ce type de provocations : nous sommes face à des réalités concrètes, à des clivages nationaux et religieux résilients, réalités et clivages qui ne sont en rien des « mécanismes » mais des forces organiques. Une force organique ne se laisse jamais brider par des « mécanismes ».

La democracia del miedo y la ingenuidad

20190412164932-miedos.jpeg

La democracia del miedo y la ingenuidad

Gaston Pardo Perez

Articulo de Opinion

“Las raíces del Trust” es un capítulo del libro inédito con pocas probabilidades de salir al público, titulado “Volve vs volpi”. “El lobo contrra los lobos”. Ese capítulo atribuye sin más a Fiodor Dostoyevski, en falso, por supuesto, la responsabilidad de haber convertido al Trust, o sección exterior de la Ojranka, policía secreta del zar, en una agencia criminal al servicio de la “aristocracia negra”. Esta aristocracia heredada del zarismo por el stalinismo no tardaría en convertirse en el puntal del padre de todos los puebles, a cargo de trasladar a todos los rincones del planeta la política destructora del antiguo pope de la ortodoxia uniata y jesuítica José Stalin.
 
Esa estructura devastadora no fue inspirada por F. Dostoyevski. Este escritor ruso, máximo, traductor al buen idioma la realidad rusa como lo fue Benito Pérez Galdós en España, se limitó a dar una forma novelesca a las extravagancias de los nihilistas rusos de mediados del siglo XIX en un formato que podría ser el de un largo reportaje. Su obra maestra que lleva el título de “Los endemoniados”, es un antecedente indiscutible, según los autores de “Volpe vs volpi” de una extraordinaria operación criminal encaminada por el talento de Félix Edmundovich Dzerzhinski.
 
En este sentido, la acción criminal sin restricción alguna, de los operativos a cargo de la policía secreta soviética, que es analizada por investigadoras de distinta nacionalidad y procedencia ideológica, es vista  por la investigadora francesa Rumiana Ugarchinska, de origen balcánico. Su libro capital lleva por título “KGB y Cia. Al asalto de Europa”, que es un análisis de las mutaciones no muy de fondo que se operaron en los servicios secretos rusos y del área de Europa oriental que quedó bajo bajo la influencia rusa por un tiempo, después del desmantelamiento del régimen soviético degenerado.
 
La obra de Ugarchinska tiene una importancia capital para la comprensión de la apertura de la Rusia postsoviética y cómo se asomó por el balcón de la nueva realidad llevada de la mano de los antiguos servicios secretos stalinistas, convertidos de la noche a la mañana en portavoces de la apertura rusa a la terapia de Schock, que es analizada en muchos países por la socialdemócrata Naomi Klein.
 
En 1966 en México tuvo lugar un congreso auspiciado por organizaciones judías en las que destacó el Frente Mexicano pro derechos humanos, que exigieron al gobierno soviético la puesta en libertad de los judíos que quisieran emigrar a Israel. Las resoluciones del congreso fueron entregadas a la diplomacia rusa en la ciudad de México. Los soviéticos abrieron las puertas a la salida de los migrantes rusos en 1970, que comenzaron a salir en trenes de la URSS llenos de judíos que se dispersaban con distintos destinos en Viena. Este tipo de emigración terminó en 1981. Y la abrumadora mayoría de los migrantes no se dirigió a Israel como se suponía sino a Estados Unidos, a Los Angeles y Nueva York. Muchos de ellos con proyectos mafiosos poco recomendables.
 
Con la misma intención criminal, Ugarchinska apunta los servicios secretos rusos y los de Europa oriental sobre la que influían los rusos comenzaron a asistir a escuelas de formación de cuadros para ocupar posiciones dirigentes en la nueva economía que habría de edificarse en esa zona del mundo. Se formó así el personal para la administración de las nuevas empresas y para manejar el crimen organizado.
 
Este párrafo con dedicatoria para una mujer ejemplar, Rumiana Ugrachinska, es el último de los estudios que un grupo de investigadoras se echaron a cuestas antes que ella, a veces con muchos años de diferencia. Su obra permite una visión retrospectiva del acontecer stalinista y neostalinista.
 
Mercader_Caridad_agee-a569e.pngEn 1938 a un año de terminar la Guerra Civil española, el coronel del KGB Leonid Eitingon, empezó a formar con su colaboradora Caridad del Río Mercader (foto), comunista catalana y madre de Ramón Mercader del Río, un equipo de asesinos controlados por el Trust o sección exterior de la inteligencia soviética.
 
El equipo
 
Destacaban por sus antecedentes criminales y su fidelidad indiscutible al régimen controlado por Stalin el comunista italiano Vittorio Vidal; Iosif Griguliévich, joven soviético experto en asuntos latinoamericanos y espía de primer nivel; David Alfaro Siqueiros, muralista mexicano y teniente coronel de la brigada formada por comunistas mexicanos que combatieron al lado de las Brigadas internacionales y el Quinto Regimiento, y otros más haciendo un total de 50 militantes decididos a poner punto final a la vida del revolucionario ruso León Trotski, fundador del Ejército Rojo y adversario de José Stalin. Desde 1929 éste había conseguido el control de la Internacional comunista, fuente de todo poder de los soviets diseñado por Lenin.
 
Probablemente en los 21 años transcurridos desde la transformación de la policía secreta zarista denominada Ojranka en Comisión extraordinaria pan-rusa de lucha contra la contrarrevolución (Cheká) no había funcionado un equipo de la calidad destructora del que fue confiado a Eitingon, quien disponiendo de recursos ilimitados dirigió en la capital mexicana la orquesta que en agosto de 1940 privó de la vida al mayor adversario de Stalin.
 
La cheká
 
Fue Félix Edmundovich Dzerzhinski, lituano nacido en 1877 y estudiante en el Instituto de Vilna, quien desde que ingresó en 1895 en el Partido socialdemócrata mantuvo la fidelidad al marxismo de Plejanov y más tarde a la concepción de Lenin del partido revolucionario centralizado. En 1917 se hizo bolchevique si bien Lenin ya tenía conocimiento de él desde que fue lugarteniente de Rosa Luxemburgo.
 
Dividido entonces entre dos lealtades, a Lenin y a Rosa, Dzerzhinski apoyó a Lenin en los asuntos rusos y a Luxemburgo en los temas poloneses. Apoyó la consigna de Lenin por la insurrección contra Kamenev y Zinoviev y se le encargó la vigilancia del gobierno provisional.  Su siguiente paso fue la fundación de la Cheká.
 

5af1685f15e9f949591deca2.jpg

Aproximadamente entre 1922 y 1927 la organización del espionaje y la inteligencia al servicio del poder soviético dejó atrás el nombre de Cheká y adoptó en su lugar el nombre de Administración Política del Estado como parte del Comisariado del Pueblo para Asuntos Internos (GPY/NKVD). En 1934 entra en acción la Administración Política Unificada del Estado (GUGB/NKVD) que termina su actividad en 1941. Esta es la estructura de espionaje y acción que se encarga de la operación contra el jefe de la Oposición de Izquierda.
 
Las clásicas operaciones desinformativas
 
En esos años el servicio de inteligencia soviético, el OGPU, y específicamente su sección de contrainteligencia la KRO (Контрразведывательный отдел) tomaron es sus manos las operaciones desinformativas basadas en el engaño y la penetración de los servicios del otro lado del telón. La estructura creada recibió el nombre de El Trust.
 
El funcionamiento de la nueva estructura de inteligencia estaba destinado a poner al descubierto las operaciones llevadas a cabo en Europa, Asia y América contra todo tipo de oposición al control bolchevique de Rusia. El Trust dirigió sus primeras operaciones a la vigilancia de la emigración rusa blanca (anticomunista), en especial a quienes frecuentaban al general blanco Pyotr Nicolayevich Wrangel en Yugoslavia y al Supremo Consejo Monárquico (VMS) refugiado en Berlín.
 
Además, el Trust tuvo a su cargo la captación de divisas extranjeras de la mayor parte de los países europeos que los supuestos desertores del espionaje soviético vendían como “inteligencia rusa” a los servicios de esos países occidentales.
 
Las perspectivas estratégicas del Trust
 
Varios operadores del Trust trabajaban simultáneamente para los nacionalsocialistas y los comunistas locales en el occidente europeo. Incluso ocasionalmente servían a los servicios británicos.
 
El Trust estaba encabezado por una compleja red de familias notables rusas, tan bien descritas en el ya mencionado libro Los endemoniados (o Los poseídos) de Fiodor Dostoyevski y rescatadas por este escritor, que no fue un sostén de las ideas nihilistas en boga en la Rusia como algunos creen. La función del escritor se limitó a que la aristocracia pudiera llevar su pensamiento al lector, contenido en párrafos sobresalientes de las ideas revolucionarias que penetraron en los círculos privilegiados del zarismo:
“Soy nihilista pero amo la belleza ¿Acaso los nihilistas son incapaces de amar la belleza? Lo que no aman son los ídolos, pero yo amo a un ídolo. ¡Usted es mi ídolo! Usted no hace nada a nadie y sin embargo todos lo detestan. Usted considera a todos iguales y todos lo detestan. Usted considera a todos iguales y todos le temen. Eso está bien. Nadie se acercará a usted para darle una palmada en el hombro. Un aristócrata partidario de la democracia es irresistible”.
 
O bien: “…el maestro que se ríe con los niños del Dios de ellos y de su cuna es ya de los nuestros. El abogado que defiende a un asesino educado porque éste tiene más cultura que sus víctimas y tuvo necesariamente que asesinarlas para agenciarse dinero también es de los nuestros. Los alumnos que matan a un campesino por el escalofrío de matar son nuestros… Los funcionaros, los literatos ¡oh muchos de ellos son nuestros y ni siquiera lo saben”.
 
Inna Vasilkova exhibe las derivaciones criminales de Siqueiros
 
En la revista mexicana Siempre la periodista rusa Inna Vasilkova escribió por primera vez hasta entonces la pertenencia de Siqueiros al grupo internacional de intelectuales que se incorporó a las encrucijadas asesinas del Trust. Stephen Schwartz había asegurado otro tanto en su artículo Intellectuals and Assassins. Annals of Stalins killerati, dedicado en gran medida a explicar el involucramiento del doctor Max Eitingon, hermano de Leonid Eitingon en el Trust y la disposición del psicoanalista integrante del grupo de los Siete, que encabezó Sigmund Freud, con quienes inició la aventura del análisis de procesos inconcientes.

img_1549_original.jpg

Eitingon en 1937 fue el instrumento en la preparación de los procesos en los que la élite militar soviética, afín a Trotski, fue acusada de traición. Nueve generales fueron condenados a muerte, entre ellos Tujachevski. Eitingon había enlazado con el servicio secreto alemán (SD) encabezado por Reinhard Heydrich para el servicio directo del Fuhrer. Un equipo de Heydrich contribuyó a elaborar las pruebas cuya contundencia favoreció que el proceso culminara con una sentencia condenatoria de los indiciados.
 
Siqueiros aparece en el artículo presentándolo en una serie fotográfica al lado del poeta chileno comunista Pablo Neruda, quien participó en el intento de asesinato de Trotski, en la noche del 20 al 21 de mayo de 1940.
 
Volviendo a Inna Vasilkova, dice categóricamente que Siqueiros fue agente del KGB y que firmaba con la clave de “Caballo”.  (Revista Siempre, 22.05.1996). La periodista indica que el grupo destinado a llevar a cabo el atentado asesino estaba formado desde 1938 y que en 1939 llega a México y comienza los preparativos del atentado que, como es sabido, fracasó. Trotsky sobrevivió al ataque.
 
Siqueiros y sus acompañantes, en cuanto tuvo a la vista  el dormitorio de Trotski dispararon a la cama, pero éste se había ocultado en otro lado de la línea de fuego, bajo la cama. El libro Trotski en Méxicoimpuso la falsa idea de que había sido Ramón Mercader, que para esa fecha ya era bien conocido de los pistoleros que protegían al líder soviético, quien abrió la puerta de la casona para que pudieran entrar unos sesenta agresores disfrazados de policías y soldados.
 
harte.jpgEn realidad fue Roberto Sheldon Harte, que era uno de los infieles pistoleros de Trotski, un recién llegado que había sido reclutado en Nueva York por el dirigente del grupo sionista Socialist Workers Party, Joseph Hansen, a quien el portal World Socialist Web Site puso en evidencia como agente del FBI, lo mismo que a su esposa Rebeca.
 
Trotski hizo colocar una placa conmemorativa de esa noche, en la que Harte abordó el automóvil que lo condujo a la muerte en el Desierto de los leones. En la placa destaca el nombre de Robert Sheldon. Trotski aseguró todo el tiempo que Harte era inocente, que nada tenía que ver con el atentado, una falta de visión que el libraco Trotski en México intenta perpetrar. No fue así. Harte tenía antecedentes como militante estalinista en Nueva York y el testimonio de Siqueiros – Caballo lo demuestra.
 
Dice la periodista rusa: “Según el expediente secreto de los archivos del KGB, Siqueiros fue reclutado por la inteligencia rusa en los años veinte y le asignaron el apodo Caballo. Así firmó todos sus informes enviados de México a Moscú. “El atentado, dice la escritora rusa, fue la noche del 20 de mayo de 1940. Uno de los guardias de Trotski, a una señal que recibió (Sheldon) a las cuatro de la mañana, abrió las puertas” de la casona de Coyoacán.
 
El secreto encanto del KGB, según Marjorie Ross
 
marross.jpgEl libro de la destacada escritora costarricense Marjorie Ross, mencionado en este subtítulo, tiene de todo, incluidas las respuestas cruciales a las preguntas que se hicieron en todos los países los enterados de las discrepancias entre los dos beneficiarios eventuales de cara al poder que dejaría vacante Lenin al morir y que fueron mencionados en su “testamento”. Lenin  destacó la inclinación de Trotski por el aspecto administrativo de los asuntos, y de Stalin su deslealtad y su poca delicadeza en el tratamiento de sus camaradas.
 
Comienza la autora refiriéndose a Iósif Griguliévich, miembro del grupo dirigente (con Alexander Orlov y Leonid Eitingon) del  operativo que se encargaría del asesinato de Trotski, que desembarcó en el puerto de Tampico el 9 de enero de 1937 para permanecer en México hasta el día de su muerte 42 semanas más tarde. Griguliévich se desempeñaría en el servicio diplomático de Costa Rica y ambularía por todos los círculos cerrados incluso los eclesiásticos.
 
Los días 18, 19 y 21 de junio de ese año, 1937, los espías soviéticos presentes en España interrogaron a Andreu Nin, dirigente del Partido Obrero de Unificación Marxista (POUM) que había sido detenido en Cataluña para ser llevado a una prisión en Alcalá de Henares.
 
La detención del dirigente del POUM había tenido lugar porque su presencia impedía el dominio absoluto de los comunistas en una parte del campo logístico de la república española. De tal manera, echaron a andar la Operación Nikolai, nombre codificado con que la GPU reconocía a Nin. Orlov, dice la doctora Ross, dio instrucciones  al comunista Ricardo Burillo de detener al dirigente poumista y sus allegados y cerrar el hotel Falcón situado en Las Ramblas, Barcelona. Más tarde fue llevado a Alcalá de Henares para ser interrogado los días mencionados arriba.

poum2.jpg

Hay un documento en circulación en el Internet titulado “El proceso del POUM”, en el que por cierto no cabe la menor duda de que al defenderse el detenido catalán de una carta que él, Nin, había dirigido un año atrás al presidente mexicano Lázaro Cárdenas para pedirle el otorgamiento del derecho de asilo a León Trotski.
 
Esta moción aclaratoria que nos permite la doctora Ross en su libro sale al paso de los ataques que los cortesanos trotskistas de México han lanzado contra Bartomeu Costa Amic porque éste ha reclamado que las memorias del entonces presidente mexicano Lázaro Cárdenas organizadas para su edición por el estalinista  y lombardista (seguidor de Vicente Lombardo Toledano, fundador de la CTM, la Universidad Obrera de México y la Confederación de Trabajadores de América Latina), Gastón García Cantú, no mencionan la carta de Nin. Los cortesanos, defensores de las mentirillas propagadas por el libro Trotski en México prefirieron atacar a Costa Amic que a los estalinistas asociados que pusieron punto final a la vida de Trotski.
 
La autora de “Trotski en México” sostiene que fue Ramón Mercader quien se presentó en la casa de Trotski antes del amanecer del día del primer asalto, de mayo de 1940 para pedir su entrada en la casona que sería asaltada por el grupo de comunistas mexicanos que que protagonizaron el asalto criminal fallido.
 
La preocupación de la autora del libro que comentamos es la de pasar a Trotski como un personaje incapaz de equivocarse, mucho menos cuando ordena que se coloque una placa reconociendo la lealtad de Robert Sheldon Harte, diletante comunista alistado por Joseph Hansen en Nueva York. Harte era un estalinista ferviente y su complicidad con los asaltantes de mayo es indiscutible. Pero, sobre todo, la evidencia a la vista actúa en el sentido de que Trotski se equivocó con mucha más frecuencia de lo deseable entre su salida de Siberia hacia Turquía, donde comienza una cadena de errores en la selección de guardaespaldas y secretarios en todo su periplo europeo.
 

viewtrot.jpg

León Trotski, la presa embaucada por la NKVD
 
Rita T. Kronenbittere es la autora del análisis de las peripecias sufridas por León Trotski entre su salida de Rusia y su asesinato en México, que le fue encargado por la Agencia central de inteligencia, en el que dio una visión general de las causas políticas y psicológicas que condujeron al desenlace fatal de los primeros meses de vida de la “Cuarta Internacional”. El documento fue desclasificado el 2 de julio de 1996.
 
Dice la investigadora que el imperativo de los servicios secretos soviéticos en los años treinta era el de destruir físicamente a Trotski, su familia, sus colaboradores y los promotores de la Cuarta Internacional. Dentro de Rusia, “donde el trotskismo habría tenido la oportunidad de desarrollarse como tendencia política, tenía sólo una presencia imaginaria”.
 
La persecución de Trotski y los trotskistas dio cabida a la convicción de que bastaba con hacer públicas unas declaraciones acusatorias de trotskismo, dirigidas contra saboteadores, asesinos y espías para tener una explicación, prefabricada por cierto, para la represión y, de ser necesario, el asesinato individual o en serie. En el documento fundacional de la “Cuarta Internacional” en París en 1938, se condenó la política de socialismo en un solo país, con lo que los asistentes a la reunión se colocaron a sí mismos bajo la mira telescópica de los servicios estalinistas.
 
Desde antes de llegar a la isla de Prinkipo que sería el lugar de su residencia como asilado, los servicios secretos estalinistas  se dieron cuenta de un comportamiento característico de Trotski: su preferencia porque sus colaboradores cercanos incluidos sus guardianes fueran judíos, de puro linaje jázaro. Los estalinistas se entregaron de inmediato a la tarea de colocar a integrantes de la etnia jázara a cada paso que daba Trotski. No había salvación posible para el “profeta sin visado”.

08:38 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, communisme, trotskisme, services soviétiques | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 17 novembre 2020

Sur les Loups Gris

arton1066.jpg

Sur les Loups Gris

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Suite aux incidents survenus à la fin du mois d’octobre en banlieue lyonnaise et à Valence entre Français d’origine arménienne et Franco-Turcs au sujet du conflit arméno-azéri dans le Caucase, le gouvernement français a ordonné, le 4 novembre dernier, la dissolution des « Loups Gris ».

Par « Loups Gris », il faut entendre la branche jeune, paramilitaire et activiste de la nébuleuse nationaliste turque. Aussi appelés « Foyers idéalistes » apparus vers 1968, les « Loups Gris » sont l’équivalent bien plus puissant, plus radical et plus influent des fameux « Rats noirs » et autres « Rats maudits » français. Dans les années 1970 – 80, les étudiants idéalistes affrontaient dans la rue et dans les couloirs des universités les gauchistes, les communistes et les Kurdes. Hostiles à la fois à la Russie, à l’Iran, à la Syrie baasiste, à Israël, à la Grèce, à l’Arménie ainsi qu’aux communautés alévie et juive, les Loups Gris appartiennent pendant la Guerre froide aux « armées secrètes » de l’OTAN, en particulier aux réseaux clandestins du type Gladio et Stay Behind même si l’ancien Loup Gris Mehmet Ali Ağca tente d’assassiner le pape Jean-Paul II, le 13 mai 1981, à la demande des services secrets bulgares pro-soviétiques. Les Loups Gris collaborent parfois avec l’état-major turc et nouent des contacts étroits avec certains clans de la pègre stambouliote et anatolienne.

alpaslanturkes-foto-aa_16_9_1574663326.jpg

Implantés dans les communautés turques d’Europe occidentale, les Loups Gris installent leur premier foyer idéaliste dès 1978 en Allemagne de l’Ouest avant de les encadrer au sein d’une fédération des associations des idéalistes turcs démocrates en Europe. À l’instar de leur référence politique, le général et homme politique Alparslan Türkeş (1917 – 1997), les Loups Gris opposent aux « Six Flèches » fondamentales du kémalisme (républicanisme, populisme, laïcité, révolutionnarisme, nationalisme et étatisme) leur doctrine des « Neuf Lumières » (nationalisme, idéalisme, défense de la morale publique, défense de l’intégrité sociale, rationalisme scientifique, défense des libertés civiques, respect et encouragement à la paysannerie, soutien au populisme et au développement économique, incitation à l’industrialisation et au développement technique).

EPwybB3WoAE-eC8.jpg

En prenant pour symbole le loup gris, les militants idéalistes se réclament par-delà l’islam du bestiaire propre aux peuples des steppes d’Eurasie. Le loup est en effet l’animal mythique des Mongols et des peuples turcophones. L’animal relève aussi d’Ergenekon, la vallée mythique des monts de l’Altaï, berceau de la « turcité ». La légende veut qu’une louve au pelage gris-bleu aurait incité les premiers Turcs à en sortir afin de conquérir le monde entier. De ces références mythologiques découle une vision du monde panturquiste, voire pantouranienne, qui entend rassembler dans un même grand espace géopolitique et culturel la turcophonie et ses annexes historiques, de la mer Adriatique et des Balkans (Albanie, Kossovo, Bosnie, Turcs de Bulgarie, musulmans de Macédoine du Nord, Pomaks en Grèce…) à la Muraille de Chine (dont les Ouïgours). Il arrive qu’en Turquie ou dans les anciennes républiques soviétiques centre-asiatiques turcophones, des militants panturquistes ou pantouraniens soutiennent l’idée que les Turcs descendent directement des Huns d’Attila, et pratiquent en toute discrétion le tengrisme, une spiritualité chamanique adaptée à l’âme steppienne.

Dotés d’une organisation souple et hiérarchisée, les Loups Gris représentent un vaste vivier de militants pour diverses formations politiques. On les associe en général au MHP (Parti d’action nationaliste) de Devlet Bahçali. Depuis le lancement de l’« Alliance du peuple », le MHP et les Loups Gris travaillent avec l’AKP du président Erdogan au dessein de plus en plus néo-ottoman. Les Loups Gris ne se limitent toutefois pas au MHP et à l’AKP. Certains se retrouvent dans le troisième parti de l’« Alliance du peuple », le Parti de la Grande Unité (BBP). Scission du MHP en 1993, le BBP insiste plus sur l’héritage musulman et valorise très tôt une synthèse nationaliste turco-ottomane, voire nationale-islamiste.

Parti_otuken.jpg

Par ailleurs, hors de Turquie, les Loups Gris coopèrent avec les expatriés du Parti de la Patrie de Dogu Perinçek. Nouveau nom du Parti des Travailleurs à l’origine d’orientation maoïste, le Parti de la Patrie, classé à l’extrême gauche, se distingue par ses positions laïques et eurasistes. En Turquie, les Loups Gris les plus exaltés ont fondé en décembre 2017 le Parti de l’Union Ötüken du nom d’une ville elle aussi légendaire d’Ergenekon. Présidé par Mehmet Hakem Semerci, ce Parti de l’Union Ötüken a pour emblème un loup noir hurlant. Racialiste, le groupuscule n’hésite pas à proclamer la supériorité du peuple – race – nation turc sur tous les autres groupes humains. Bien des journalistes y ont vu la cristallisation du premier parti ouvertement suprématiste en Turquie.

Disposant d’une kyrielle d’associations professionnelles (paysans, enseignants, fonctionnaires, médecins, policiers), culturelles (peintres, étudiants, musiciens), féminines et syndicales (la Confédération des syndicats des travailleurs nationalistes), les Loups Gris réalisent une entreprise métapolitique réfléchie et efficace couplée à des manifestations revendicatives qui s’apparentent souvent à de véritables actions – coups de poing… Leur dissolution en France où ils n’existent pas formellement ne sert donc strictement à rien si ce n’est à faire de la communication ministérielle. Elle survient par une étrange coïncidence au lendemain d’un référendum au Colorado pour lequel les électeurs devaient se prononcer en faveur ou non de la réintroduction dans les Montagnes Rocheuses du… loup gris.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 190, mise en ligne sur TVLibertés, le 12 novembre 2020.

Haut-Karabagh, lien entre guerre territoriale et guerre économique

000_8v37tt_1.jpg

Haut-Karabagh, lien entre guerre territoriale et guerre économique

par Alexandre Correia Gentile

Ex: https://www.infoguerre.fr

Véritable théâtre de confrontation entre puissances régionales, le Haut-Karabagh laisse apparaître en son sein un rapport de force – maintenant récurrent – entre la Turquie et la Russie. La multiplication des confrontations entre Ankara et Moscou ne cesse de croître, avec des stratégies et des positionnements diplomatiques différents : entre hard power et soft power.

Le sud du Caucase, embourbement d’un différend centennal

Arène dans laquelle se joue une guerre d’influence et d’escarmouches quotidiennes depuis 3 décennies, le Haut-Karabagh est un territoire rattaché à l’Azerbaïdjan depuis 1921 mais peuplée à 97 % d’arméniens dans le sud du Caucase. Voyant s’affronter l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ce conflit séculaire remonte à la guerre de 1988 à 1994. Arménie victorieuse, indépendance auto-proclamée du Haut-Karabagh (dès 1991 et soutenu par Erevan), occupation militaire arménienne d’une partie du territoire azéri. La relation entre Erevan et Bakou est plongée dans une situation de « conflit gelé », « statu quo », « impasse diplomatique » ou encore de « stagnation politique » comme l’explique Matthieu Petithomme (1).

Pour comprendre les tenants et les aboutissants, il faut préciser que le Haut-Karabagh est conventionnellement décrit comme un espace orographique ne « présentant » aucune ressource (énergie fossile, hydrocarbure, minerais) ni richesse particulière. Cela pose la question de l’intérêt qu’ont les autres nations à prendre parti.

Néanmoins, cela reste la partie émergée de l’iceberg. Effectivement, deux entités sont devenues rapidement des acteurs clefs.

Ankara et Moscou, entre interventionnisme et tentative d’apaisement 

Dès Juillet 2020, la Russie mène un exercice militaire de grande envergure en Arménie à la frontière turque, déployant peu ou prou 80 000 hommes. De tels exercices ont déjà été menés auparavant dans d’autres territoires. C’est un moyen de montrer sa capacité opérationnelle et sa présence militaire dans le Caucase.

5f71e575264e3.jpg

Voyant cela comme une action hostile, Ankara déploie de la même manière un grand dispositif en août 2020 en Azerbaïdjan, à la frontière arménienne. De plus, la Turquie a laissé son matériel d’aviation (drone et F16) et d’artillerie à l’issue de l’exercice, matériel qui est utilisé depuis le 27 septembre par les Azéris pour avoir une supériorité technologique et une force de frappe importante.

La Turquie a rapatrié une partie de son aviation et de ses forces armées de Lybie pour la déployer directement en Azerbaïdjan. Le président Erdogan n’a pas hésité à annoncer son soutien indéfectible pour son allié turcique, mettant en avant l’occupation illégale de l’Arménie dans le Haut-Karabagh. Le président Recep T. Erdogan menace de prendre part pleinement au conflit contre l’Arménie en cas de refus d’obtempérer.

De son côté, la Russie prône une stratégie de Soft power. Apaisement du conflit et mise en place d’un cessez-le-feu : remettre la discussion au centre du débat. Selon le président Vladimir Poutine, c’est l’occasion de laisser du répit aux populations meurtries et de pouvoir soigner les blessés. Etant co-président du groupe de Minsk, la Russie se place en médiateur à deux reprises en octobre 2020 : deux tentatives qui échouent.

indexmanrusarm.jpg

Dans la continuité de ses échanges, le Kremlin appelle son homologue turc à entamer une désescalade du conflit. Moscou se place en tant que pays allié de l’Arménie, annonçant que la Russie n’hésitera pas à défendre les intérêts politiques et militaires de son allié au sein de l’Union Eurasiatique, au nom de l’OTSC (l’Organisation du Traité de Sécurité Collective).

Quels sont les intérêts derrière les prises de positions de chacun des belligérants ?

La Turquie et la Russie suivent des « pattern » bien particuliers et traçables.

L’intérêt géopolitique

La Turquie et l’Azerbaïdjan font partie du « conseil turcique », un rapport entre les deux pays décrit souvent par l’expression turque « iki devlet , bir millet » (« Deux Etats, une seule Nation »).
En stratégie militaire il est important de contrôler les altitudes : transmission, surveillance, défense, commandement. La région du Karabagh est dans l’axe routier de la mer caspienne à la mer noire mais aussi entre la Turquie et l’Azerbaïdjan. C’est d’ailleurs par cette route que l’Azerbaïdjan a accès à l’eau potable.

imagepetroeleazer.jpg


L’intérêt énergétique 

L’Azerbaïdjan – et notamment sa capitale Bakou – est connu depuis un siècle pour être une mine d’or noir (2)et de gaz. Les constructions du gazoduc BTE (Bakou-Tbilissi-Erzurum) et de l’oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan) terminées aux abords de l’année 2006, relie Bakou à la Turquie en passant par la Géorgie (en évitant l’Arménie, la Russie et l’Iran). Pour la Turquie il est important de défendre et de pérenniser cette infrastructure : il existe une taxe de passage qui permet à la Turquie de s’octroyer une partie le gaz et le pétrole en grande quantité, rapidement.
La Russie entend plutôt défendre les intérêts arméniens notamment pour des raisons politico-commerciales et de souveraineté. La faillite du projet de pipeline Nabucco (qui devait relier l’Iran à l’Europe) a empêché de laisser s’échapper l’Europe du giron énergétique Russe (80 % du gaz en Europe est russe (3).


L’intérêt stratégique

La Russie possède des intérêts stratégiques en Arménie. La base 102 à Gyumri, en marge de la Turquie et de la Géorgie est la seule base militaire de la Russie dans le sud Caucase, proche de la mer noire. Il est important – à l’instar de la base militaire de Tartous en Syrie – de défendre ce carrefour stratégique.
La Russie vend énormément d’armement à l’Azerbaïdjan depuis plusieurs années, ce qui en fait un « partenaire » commercial.


Les risques d’un dérapage du conflit ?

Qu’elles concernent l’Arménie ou l’Azerbaïdjan – certaines cibles sont stratégiques, pouvant mener à des conséquences dramatiques : une centrale nucléaire arménienne et des tronçons de pipelines azéris. L’on pourrait se questionner sur les réels instigateurs de ces attaques ?

Recep T. Erdogan, la course derrière le spectre d’un Empire Ottoman fort et réunifié ?

Cela pose la question des conflits dans lesquels Ankara s’est investi récemment militairement et politiquement (Lybie, Syrie, Grèce). La Turquie use du hard power, montrant les muscles afin de pouvoir faire régner son agenda, d’affirmer sa puissance. La crise de la Covid-19 a mis en évidence la fragilité des institutions et du multilatéralisme.

5f78da161f000015090c135f.jpeg

Pour mettre en exergue l’inefficacité des organisations internationales vieillissantes et trop souples, Recep T. Erdogan court-circuite l’ONU (qui n’a jamais mis ses menaces à exécution concernant l’occupation illégale du Haut-Karabagh) et le groupe de Minsk.

En outre, des mercenaires syriens « pro-turcs » ont pris part au combat. La Turquie pourrait utiliser la même stratégie qu’en Libye : en plus d’offrir une supériorité technologique à son allié, il crée de l’ingérence au niveau de l’Arménie. Il justifie par ailleurs que les quelques 300 Syriens viennent se battre au nom d’une idéologique religieuse et non pour la Turquie (4).

La Russie, entre jeu de pouvoir et maintien d’un idéal postsoviétique

Le Kremlin use du soft power. Il n’’intervient pas militairement. La Russie est le plus gros vendeur d’armes pour l’Azerbaïdjan, ce qui en fait un « partenaire » commercial. Pour la Russie, toute la ruse reste dans « l’impasse diplomatique » et le « conflit gelé ». Plus le conflit persiste, plus Moscou pourra poursuivre son commerce, profiter d’une base militaire de premier choix, une déstabilisation de la région et ainsi empêcher la diversification du carnet de fournisseur européen en énergie.

Vladimir Poutine se place à son tour comme un acteur indispensable et incontournable pour la gérance du Caucase et le montre en prenant en main les négociations, en « terrain neutre » à Moscou.

Alexandre Correia Gentile

Notes

1- Article Cairn Mathieu Petithomme « Revue d’études comparatives Est-Ouest » 2011/4 N° 42, pages 83 à 106 «  Etatisation  et nationalisation du territoire contesté de la République du Haut-Karabagh, vivre et évoluer sans reconnaissance internationale ». 

2- Auzanneau, M. Or noir : La grande histoire du pétrole.  Paris, La Découverte 2016.

3- Julien Zarifian, La Découverte « Hérodote » 2008/2 n° 129 | pages 109 à 122 « La politique étrangère américaine en Arménie : naviguer à vue dans les eaux russes et s’affirmer dans une région stratégique ».

4-  Déplacement du président Emmanuel Macron à Bruxelles pour le Conseil européen extraordinaire.

Après le covid, les deux voies de sortie de la crise

Coronavirus-economie-lecons-Designer-1.jpg

Pierre Le Vigan:

Après le covid, les deux voies de sortie de la crise

  « Tous les hommes cherchent d’être heureux », disait Pascal (même ceux qui vont se pendre, ajoutait-il. Selon Aristote, le bonheur est le but de la vue humaine. Pour John Locke, « la plus haute perfection d’une nature raisonnable réside en la poursuite attentive et constante du bonheur authentique et ferme ». La cause est entendue : le bonheur est souhaitable. Mais lequel ? Les leçons des Anciens sont oubliées. Nous avons confondu le bonheur avec le bien-être, et celui-ci avec le confort et l’abondance des biens de consommation. Il nous faut donc remettre le bonheur à l’endroit. De même que l’on distingue justement la liberté des Anciens, qui consiste à faire son devoir civique, et à se bien comporter dans la cité, et la liberté des Modernes, qui consiste à faire ce que l’on veut, sous réserve de ne pas nuire à autrui, sans la moindre prise en compte d’une éthique commune, il faut distinguer le bonheur des Anciens (eudaimonia) et le bonheur des Modernes. Le premier est la recherche d’une félicité dans la sobriété, le second est le culte du toujours plus.

   La crise du covid nous fait-elle sortir de la conception moderne du bonheur ? Rien n’est moins sûr. Bien entendu, cette crise a montré l’absurdité de la mondialisation. Mais bien d’autres indices la faisaient apparaitre, à qui savait voir, comme ce qu’elle est : une prison des peuples, une aliénation de la liberté des hommes. Disons que la crise du covid a montré spectaculairement les faiblesses d’une économie mondialisée à la recherche de toujours plus de croissance : nous avons à profusion des téléphones portables, nous n’avions pas de masques, qui ne sont pourtant pas des produits de haute technologie. Mais la réponse au covid ne traite pas une seconde les problèmes à la racine. Ainsi, en France, les GAFAM (google-apple-facebook-amazon-microsoft) sont les grands gagnants de la réponse étriquée donnée par  Macron à la crise – à moins qu’il ne s’agisse d’une stratégie délibérée. Les faillites de nombre de PME sont tout bénéfice pour les grands groupes qui n’auront plus qu’à ramasser les acquis technologiques qui les intéressent et seront plus encore en situation dominante face à un monde du travail « éparpillé, façon puzzle ».  La fermeture des petits commerces, librairies et autres, jugés « non essentiels », tandis que les rayons télévision des grandes surfaces restent généreusement achalandés, en dit long sur ce que nos « élites » considèrent comme « essentiel ». C’est en fait assez simple : l’ « essentiel », c’est ce qui rapporte aux grands groupes proches du pouvoir, ceux qui ont coproduit Macron.

   Tout cela nous dit très bien ce qu’est la réalité du bonheur moderne, du bonheur consumériste, de ce que Jean Baudrillard appelait, dès les années 60, « le système des objets ». La réalité du bonheur moderne, c’est toujours  plus d’objets plus rapidement périssables. C’est aussi une « paupérisation psychologique ». C’est un appauvrissement de la vie personnelle, de la vie relationnelle, qui en est le cœur, maintenant aggravée par le masque généralisé, de manière paranoïaque, et par la volonté, réaffirmée par Macron, de numériser toujours plus l’économie, c’est-à-dire de digitaliser la vie humaine et de la dématérialiser. C’est en vérité à un défi de civilisation que nous sommes confrontés avec la crise du covid : encore plus de « bonheur moderne », faisant de nous les esclaves de la Grande machine numérique censée nous « protéger », ou le recours au bonheur Ancien, celui du local, celui des peuples et des hommes différenciés. Nous sommes au carrefour de deux voies de sortie de la crise dite « du covid ».

PLV

19:29 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, covid-19, pandémie, coronavirus | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Communiqué de la revue Rébellion : Le Virus c'est le Capital !

 
 
Rébellion Diffusion <rebelliondiffusion@gmail.com>

Notre société est malade. Nous traversons une pandémie de peur sans précédent et cette angoisse est savamment entretenue par nos gouvernants. C'est le système capitaliste et son modèle mondialiste qui sont la source du mal ; ce sont eux qui propagent l'infection. Nous avons tous les symptômes et nous n'avons aucun traitement pour les combattre. Les bonnes consciences peuvent se pencher à notre chevet et pleurnicher sur les ravages de la maladie, cela ne sert à rien. Nous devons trouver la force de vaincre cette maladie en nous-mêmes.

Faisons d'abord le bon diagnostic. Les menaces qui se déversent sur la France et l'Europe ont des causes précises.

Durant des années, les puissances occidentales ont fermé les yeux sur les agissements des islamistes quand ils servaient leurs intérêts. À l’origine en Afghanistan contre les Soviétiques, puis dans le Caucase contre les Russes. En Bosnie et au Kosovo, ils furent les alliés des « guerres humanitaires » contre les Serbes. Hier encore, on les retrouvait comme troupes de choc du chaos en Libye et en Syrie. Cette utilisation géopolitique de ces courants dans la déstabilisation des ennemis du Nouvel Ordre Mondial explique la complaisance affichée pour leurs réseaux en Occident et pour les pays et les clans de la péninsule arabique qui les financent jusque dans les années 2000. Cela se doublant par un clientélisme communautaire des élus dans certaines zones urbaines avec des objectifs purement électoraux. 

Pourquoi notre territoire est-il devenu , dès lors, un champ de bataille ? Simplement du fait de la politique migratoire et d'ouverture des frontières voulue par les classes dominantes depuis 50 ans. L'idéal d'un monde ouvert et multiculturel cachait la froide logique d'une oligarchie qui voulait détruire le cadre populaire européen et exploiter toute la misère du monde pour son profit. Les beaux discours humanistes n'étaient qu'un argument publicitaire pour vendre cette entreprise. Ils volent en éclats aujourd'hui et nous laissent avec une société en miettes. 

La désintégration de la France est aussi la conséquence de l'application de la doctrine du turbo-capitalisme. Exploser les communautés authentiques et les liens sociaux pour les remplacer par la lutte de tous contre tous. La loi du « Diviser pour mieux régner » arrive à sa conséquence finale de l'éclatement de la société. Ne partageant plus aucune référence commune, les différentes populations se regardent comme étrangères entre elles. Chacun s'enferme dans une bulle numérique peuplée uniquement par ses fantasmes et ses illusions. Les réseaux sociaux et les clashs médiatiques alimentent ces communautarismes identitaires low cost. 

hqdefaultrevreb.jpg

Les appels à la défense des valeurs républicaines ne sont qu'une mauvaise blague. Le fallacieux discours sur la liberté d'expression en France, et l'injonction à être encore ( et toujours) Charlie, est la preuve de l'épuisement de la bien-pensance bourgeoise. Elle n'a plus rien à opposer aux barbares que la défense du droit au blasphème et au nihilisme de ses valeurs de consommation rapide. Mourir pour cette « République » ? Non merci ! Si nous défendons une certaine  « idée de la France » ( Spirituelle, populaire, révolutionnaire et enracinée) nous ne l'associons absolument pas avec ce système qui en est la négation. 

Au final, le traitement du « terrorisme séparatiste » proposé par le bon docteur Macron est un faux deal : soit un conflit civil destructeur, soit la soumission à son Nouvel Ordre Moral. Cette stratégie libérale-sécuritaire est un moyen pour permettre la survie du système. Elle ne garantit plus la sécurité aux citoyens dans aucun domaine. En aucun cas, cela ne va dans le sens d’une émancipation de l'aliénation et de l'exploitation.  

Dans le cadre de la sécurité sanitaire face au Covid 19, nous avons la même logique à l'œuvre. Ne voulant pas sacrifier les fondements du libéralisme à la protection du pays devant ce danger, le gouvernement a laissé ouvertes nos frontières et a désarmé nos barrières sanitaires. Son inconséquence et son incohérence lors de la « première vague » furent à l'origine de la catastrophe sanitaire et économique que nous subissons. Rappelons le encore une fois, l'incapacité à protéger les plus vulnérables et à mettre en place une politique sanitaire efficace est liée à l'application de la doctrine du turbo-capitalisme (destruction des services de protection sociale et sanitaire, liquidation de l'hôpital public, privatisation de la recherche médicale, délocalisation d'industries stratégiques, adoption des règles du commerce international et des législations transnationales). 

On culpabilise les individus aujourd'hui pour cacher les vraies causes de cette crise. Le discours méprisant et l'infantilisation des Français par le gouvernement contribuent à faire naître une méfiance légitime face aux mesures de l'État. Ce ne sont pas les fake news ou les théories complotistes qui sapent le moral des gens, c'est l'incohérence des gouvernements. L'oligarchie fait semblant que tout est sous contrôle et que la vie (surtout économique) continue . Mais des bombes plus dangereuses sont déjà en préparation 

Rébellion78-glissées.jpg

Confinement, couvre-feu, reconfinement : l'interdiction des rapports humains familiaux et amicaux aura des conséquences terribles sur une psychologie collective déjà fragile. Dans le même temps, on laisse la culture aux bons soins des GAFA et de Netflix. On ferme les lieux de cultes et on laisse ouvert les hypermarchés... Les transformations économiques qui vont naître du Covid 19 vont laisser des millions de travailleurs sur le carreau et ubériser les conditions de ceux qui sauveront leur emploi. Nous allons vers un plan de décroissance radicale qui ne sera ni très conviviale, ni volontaire pour le coup . La dégradation des conditions de vie et de travail de la majorité de la population mondiale s'accompagne de l’élévation vers les sommets du confort technologique d'une élite oligarchique mondiale .

Retrouvez sur notre site plus de textes : http://rebellion-sre.fr/

Vous pouvez participer à notre campagne d'autocollant " Le Virus c'est le capital":

http://rebellion-sre.fr/boutique/50-autocollants-le-virus...

 
 
Rébellion Diffusion
 
 
 

12:19 Publié dans Actualité, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, virus, coronavirus, revue, revue rébellion, covid-19 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 16 novembre 2020

Revista de historia, metapolítica y filosofía Nihil Obstat, n.º 35

portada-no-35.png

Revista de historia, metapolítica y filosofía Nihil Obstat, n.º 35

Cada número de esta revista se debe leer y meditar, no por estar de acuerdo con todo, sino por poder debatir los temas con un cierto nivel de calidad.

Revista de historia, metapolítica y filosofía.
Pedidos: edicionesfides@yahoo.es
192 págs. 20€.

Vamos a comentar solo algunos de sus textos:

Editorial: El coronavirus y los mitos de la posmodernidad. No hay que caer en conspiraciones, pero es evidente que este tema del virus ha servido para probar medidas de control extremas sobre la población, logrando que acepten lo que sea, aterrorizándola con datos y con propaganda.

Y si este virus fuera mucho más letal hubiera provocado la creación de un Estado Policía mundial, un Estado del Terror.

La crisis además servirá para endeudarnos a todos aún más y ver la fragilidad del sistema financiero capitalista, ya endeudado hasta las nubes ANTES de esta crisis.

maxresdefaultprotanim.jpg

– Las leyes pioneras para la protección de los animales en España, por Jordi Garriga Clavé. Un texto magnífico que deberíamos leer todos, sobre cómo ha evolucionado, lenta y con atrasos, las relaciones humanas y los animales. Solo muy tarde, hace menos de un siglo, se empezaron a tener legislaciones donde los animales tuvieran ciertos ‘derechos’, aunque era más por no herir la sensibilidad de los humanos que por ellos mismos. En 1929 sale la primera legislación española sobre maltrato animal algo seria, que se reproduce en el texto.

Recordemos que fue el III Reich el primero en legislar que los animales tienen derechos por sí mismos.

AVT_Pierre-Vial_7152.jpeg– Entrevista a Pierre Vial. Los años del GRECE (1968-1987). En la escuela de Gramsci. Este es un texto fundamental para entender las posiciones de eso que llamamos ‘metapolítica’.

El único problema es que esta entrevista es del año 1990, se publicó en el año 2000, o sea hace 20 años, y no relata la continuación de la lucha de Pierre Vial, cosa fundamental.

El GRECE nace en 1968, tras comprobar el fracaso de la acción política directa y la necesidad de basar los valores e ideas esenciales de una alternativa al Sistema.

Era como un camino contra el activismo sin cabeza y el intelectualismo sin acción.

Los valores esenciales antisistema eran claros, ya los había definido el ‘fascismo’ genérico, pero su concreción en posiciones, ideas, política, cultura, arte, etc. debían actualizarse a los problemas tras 30 años de acabada la guerra.

La posición de Gramsci en el marxismo había sido algo similar, era preciso una cultura además de una lucha política. Pero para Gramsci la lucha cultural era solo una ayuda a la lucha política. En cambio, para nosotros la lucha cultura y arte es un fin, la lucha política es el medio para dar al pueblo cultura y arte.

Así pues, lograr una conquista cultural social era esencial, no solo como medio.

Primer fracaso: el Grece trató de entrar en los medios de masas, en diarios, radio, Tv incluso… con la ayuda de Pauwels en Figaro-Magazine, y Benoist usando pseudónimo en otros medios.

Eso llevó a dos problemas: uno, la traición de muchos que se pasaron a ideas del Sistema más aceptables, o se intelectualizaron contra toda acción. Y dos: no iban a tolerar esa actuación y amenazaron a Pauwels con un boicot económico y publicitario. Denunciaron como fascistas y nazis a todos los de Grece, y siguieron con ataques físicos.

Eso ya era evidente, había ya pasado en USA con gente como Eysenck, Jensen, etc. que fueron expulsados de las universidades y relegados del todo como ‘fanáticos racistas’, etc.

Grece siguió su lucha con Elements y Nouvelle Ecole, en temas como Ecología, genética, indo europeísmo, derecho a la diferencia, etc.

Como dice Vial, es mejor ser discreto en esas etapas de lucha, no creerse que el sistema va a permitir ‘democráticamente’ nuestra presencia.

El segundo cambio de Vial fue en 1987, la invasión inmigratoria era enorme ya, y consideró que debía trabajar con el Front National de JM Le Pen para tratar de parar esa destrucción racial de Francia.

Desgraciadamente la entrevista pasa en ese momento los años 90. No se describe como el FN inició una tremenda decadencia de valores e ideas a cambio de votos, que ha acabado con su cambio de nombre y de sentido, ya tipo VOX, y Vial se marchó del FN para formar Terre&Peuple, un frente de ideas y lucha sin concesiones.

RBN.jpg– In memoriam, por Juan Antonio Llopart. Un recuerdo necesario ante el inesperado fallecimiento de una gran camarada y persona, Carmen Padial, no solo luchadora con el MSR sino una persona dedicada a la maternidad, la ecología y naturaleza, vegetariana, que deja dos hijos pequeños de 9 años y otros dos ya mayores.

– La Cuarta Teoría Política y el problema del diablo, por Aleksander Duguin. Este texto tiene dos facetas, una absolutamente discutible y otra que no sabría ni como discutirla.

Empecemos por esta última, lo de ‘el problema del diablo’. Concuerdo en que el mayor éxito del diablo es hacer que la gente niegue la existencia de Dios y luego presentar sus antivalores como el nuevo dios de esa sociedad. Pero tras ello se lanza a una extravagancia sobre la Madre (la modernidad), el Padre (platonismo) y el Hijo (Aristóteles) que francamente es mejor dejar de intentar explicarla.

Veamos la parte discutible pero comprensible:

Cada vez que oigo la palabra ‘Cuarta Teoría Política’ miro a ver dónde se definen sus valores, principios, teorías, propuestas…. En este texto solo expone ‘contra que está’, pero no en favor de que.

Contra la modernidad, vale, los NS también, aunque diga que no. Contra el individualismo, más aún los NS que fomentan la comunidad absolutamente. Contra el materialismo, absolutamente un punto NS donde la economía está al servicio del pueblo y bajo control del Estado. Dice que los fascismos y comunismo han sido eliminados, bueno, el comunismo cayó por sus propios errores y desastres, los propios dirigentes comunistas no creyeron ya en el comunismo. Pero los fascismos fueron un enorme éxito, y cayeron militarmente por la alianza de comunistas y demócratas, no políticamente.

Pero no dice una sola palabra de sus propuestas de esa 4ª Teoría, y es que las veces que he escuchado algunas son copia muy poco maquillada de las propuestas Nacional revolucionarias y de los fascismos.

coronavirus-mundo-1440x808.jpg

– Consecuencias geopolíticas de la crisis del coronavirus. Una propuesta para España, por José Alsina Calvés. Aunque personalmente creo que este tema del coronavirus no va a cambiar substancialmente nada del sistema una vez superado el tema sanitario, fuera de demostrar cómo se puede dominar y tiranizar a la sociedad con el miedo, y como lograr una enorme crisis económica sobre la ya enorme deuda anterior, lo que pase es algo que no podremos afirmar hasta dentro de unos años.

Pero vayamos a las propuestas muy razonables de geopolítica en España, dejando aparte el virus.

Las propuestas son básicamente:

  1. Hispanoamérica o Latinoamérica junto a Portugal
  2. Reformar la industria frente a la propuesta global de convertir España en un cetro de servicios. Aranceles y proteccionismo en parte.
  3. Los países del Sur de Europa, mediterráneos. Un polo que podría relacionarse con los países de Visegrado y Rusia.

Me parece un buen resumen de posibilidades, cada una con serios problemas de realización, que voy a resumir:

  1. Como ya dice el propio texto, Latinoamérica primero deberían liberarse del dominio USA y unirse. La división y la intromisión dura y forzada de USA es el principal problema para ello. Y los indigenismos y algunas reticencias ‘anticolonialistas’ es otra.
  2. Eso es perfecto si logramos eliminar la UE y su poder, pues la política globalista de la UE impide estas medidas proteccionistas. Personalmente creo que el pueblo está con la UE y el Euro, éste es el problema. Creen que ser europeísta es la UE. Y adoran el Euro.

Y francamente ni siquiera en Grecia lograron despegarse de la UE, la deuda nos oprime y elimina la libertad.

Sin duda es la mejor solución, un grupo fuerte de países sí que podría resistir frente a la finanza, la UE y USA-Israel. Una pega: Rusia debe abandonar la idea de ser continuación o alabanza de la URSS. Los de Visegrado y los españoles, italianos, etc. no tienen ningunas ganas de soportar una sombra de la URSS. Rusia debería condenar a la URSS.

indexdiefus.jpg– Para algunos, la seguridad sanitaria se convertirá en una parte fundamental de las estrategias políticas liberales, por Diego Fusaro. Un texto que indica que las urgencias sanitarias se van a convertir en un arma de dominación de las poblaciones. Curiosamente ya un francés* en el gobierno, Attali, dijo en el 2009 que las crisis sanitarias eran un mejor método de dominio y miedo para imponer medidas para un gobierno mundial a la población.

Con datos bien dosificados y manipulados, con apoyo de algunos científicos sanitarios, con los medios de masas, se obliga mentalmente a que todos asuman las medidas más extremas como razonables y necesaria, colaborando con las medidas limitadoras de toda oposición, hasta el punto de llamar locos, o peligrosos a los que se opongan.

– Los monumentos conmemorativos en Dresde tras la IIGM en el 75 aniversario de la destrucción. Un artículo muy bien documentado y completo de los pocos y malos monumentos que se han levantado para conmemorar a los cientos de miles de civiles asesinados en Dresde con bombas de fósforo.

Describe como incluso esos monumentos no tienen normalmente imágenes o esculturas, solo frases, algunos muestran cierta culpa de los alemanes, y se han puesto al lado de otros donde se celebran a las victimas judías, o de otros temas para mezclar, de este modo las cosas.

frauenkirche-2354211_960_720.jpg

– Entrevista con Martí Teixidor, por Jordi Garriga. Genial entrevista a este pintor que yo llamaría anarco-fascista, un rebelde, un revolucionario, un activista artístico contra el basurero del llamado arte actual. Poco conocido fue un ariete anti Tapies, anti la basura actual con sus cuadros y textos.

b68zfa25cjx21.jpg

En Cedade pintó el cuadro ‘Dresde’, que llevamos a exponer en Austria, con enorme escándalo de las izquierdas.

Le peuplier à taille d’ogive 

838_gettyimages-966802604.jpg

Luc-Olivier d’Algange:

Le peuplier à taille d’ogive 

« Pour l’aurore, la disgrâce, c’est le jour qui va venir ; pour le crépuscule c’est la nuit qui engloutit. Il se trouva jadis des gens d’aurore. A cette heure de tombée, peut-être, nous voici. Mais pourquoi huppés comme des alouettes ? » 

René Char

 

A Jacques Delort

         Si la poésie est bien, selon la formule de René Char, de toutes les eaux claires celle qui s’attarde le moins au reflet de ses ponts, le commentateur, si pontifical qu’il se veuille, se trouve d’emblée récusé, à moins de se risquer à répondre à la mise en demeure matutinale, présocratique, de la pensée européenne, celle des « gens d’aurore », des « alouettes huppées » qui volent vers la pointe du jour, vers la source dont nous parle la rivière aimée, cette  Sorgue héraclitéenne «  rivière où l’éclair finit et où commence ma maison, qui roule aux marches d’oubli la rocaille de ma raison ». La rivière féconde les paysages où elle passe, - comme les mots eux-mêmes éveillent notre pensée, ravivée par leurs étymologies, leurs palimpsestes généalogiques, leurs figures héraldiques accordées aux pierres, aux arbres, aux essaims et aux éclairs.

         imagesrchar.jpgDe cette aurore de la pensée européenne, René Char fut le témoin, à l’égal d’Hölderlin, de Nietzsche ou d’Heidegger. Pour lointaine qu’elle soit, cette aurore nous dit cependant une proximité extrême, une souveraineté sise dans l’instant, dans l’éclair : « Nous sommes ingouvernables. Le seul maître qui nous soit propice, c’est l’Eclair, qui tantôt nous illumine et tantôt nous pourfend ». L’œuvre de René Char ne s’apparente pas seulement aux présocratiques par la vitesse, la concision et l’intensité aphoristique  «  Luire et s’élancer – prompt couteau, lente étoile » mais aussi par le refus de l’abstraction, de la logique linéaire ou binaire qui caricature l’éthique en « moraline » et nous livre, harassés et soumis, à la banalité mauvaise de la « pensée calculante » dont parle Heidegger.

         Retour amont. Le titre de René Char, il faut l’entendre comme un mot d’ordre, non sans violence, ni précision. Ce n’est pas vers une origine vague que se tourne la pensée de René Char mais vers ce point (qui, pour quelques-uns n’a jamais cessé d’être) où le Mythe et le Logos n’étaient pas encore séparés, où le Tragique n’étant pas encore enseveli sous la fugace féerie publicitaire, les mots venaient à nous, « légers mots immortels, jamais endeuillés » pour exalter la beauté d’un devenir commun, d’une « commune présence ».

         Ce qui s’est perdu perdure, l’aube oubliée, terrassée, s’accentue et délivre, le soir venu, sa vérité inaperçue dans le naufrage de la civilisation. La société peut triompher de la civilisation, les œuvres demeurent, et cet « en amont » dont elles surgissent : «  Quand le navire s’engloutit, sa voilure se sauve à l’intérieur de nous. Elle mâte sur notre sang. Sa neuve impatience se concentre pour d’autres obstinés voyages. N’est-ce pas vous qui êtes aveugles sur la mer ? Vous qui vacillez dans tout ce bleu, ô tristesse dressée aux vagues les plus loin ? ».

         De tous les poètes français de son temps, René Char fut sans doute celui qui demeura au plus près de sa conversation originaire avec Hölderlin. C’est « en touchant la main éolienne d’Hölderlin » qu’il devance en le récusant, en nous léguant sa « parole en archipel », un avenir où le Logos et le Mythe, disjoints, s’étioleront dans leur vaine spécificité, l’un ratiocinant dans son exil, son absence au beau cosmos miroitant, et l’autre glissant vers la pénombre des mondes virtuels. Or, pour René Char, s’il est un « au-delà nuptial », il ne peut être que parmi les choses du monde, dans les bruissements et les silences de la nature, dans son immanence irisée : «  Ne permettons pas qu’on nous enlève la part de la nature que nous enfermons. N’en perdons pas une étamine, n’en cédons pas un gravier d’eau. »

         unnamedrchfmy.jpgAccordé l’un à l’autre, le Logos et le Mythe, la certitude de la raison d’être et les images qui la voilent et la révèle, disent une amitié, une entente sacrée entre la terre, le ciel, les hommes et les dieux : «  Notre amitié est le nuage blanc préféré du soleil. Notre amitié est une écorce libre. Elle ne se détache pas des promesses de notre cœur ». Pour René Char, le discord entre le Logos et le Mythe ne persiste que par notre soumission à ce qu’il nomme « l’âge bas » qui nous incline à passer à côté de toutes les preuves étincelantes de l’être. Mais du scintillement, que l’ombre des ponts ne peut atteindre, la rivière, tradition et devenir, porte, en son courant, les inextinguibles vertus : « Rivière des pouvoirs transmis et du cri embouquant les eaux, de l’ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau… »

Ce rebelle, dont on voit mal ce que lui trouvent de si aimable les commémorations officielles, trouve son bien, son beau et son vrai, tantôt dans la douceur, tantôt dans l’anathème et ne cesse de s’interroger là où d’autres ne répondent plus de rien : «  La lumière a un âge. La nuit n’en a pas. Mais quel fut l’instant de cette source entière ? ». Si, pour René Char, rompant avec le chauvinisme temporel qui nous fait apologistes mécaniques du siècle où nous vivons, l’homme fut, au vingtième siècle au plus bas, ce pessimisme toutefois, forgé par le tragique, n’ôte rien à la beauté de l’instant, bien au contraire : «  La graduelle présence du soleil désaltère la tragédie ». L’amitié, l’amour, l’entente sacrée ne cèdent pas : «  Où l’esprit ne déracine plus mais replante et soigne, je nais. Où commence l’enfance du peuple, j’aime »

         Sans méconnaître les vertus éminentes de la stylistique et d’autres science du langage, force est de reconnaître (et nous préciserons de quelle nature est cette « force ») que loin d’être seulement le résultat d’un « travail du texte », d’un jeu de vocables et de syntaxe plus ou moins harmonieux ou original, le poème est le témoin d’une vue du monde et qu’il forge le poète au moins autant que le poète le compose. Le poète est le témoin de son poème, parfois son martyr, il doit en répondre ; d’où cette force, ce mouvement, qui, si bref qu’il soit, confond sa signature avec la signature des choses elles-mêmes. Entre le Dire et la chose à dire, entre la chose à dire et la chose dite, il n’y point d’espace, sinon d’un point : «  Mon métier, écrit René Char, est un métier de pointe ». Point d’avant ni d’après, point d’écart entre le symbole et le symbolisé. L’un et l’autre adviennent en même temps, à la fine pointe du mot qui est pure éclosion. Mieux qu’à l’opinion, mieux qu’à la philosophie, mieux qu’aux divers préceptes de l’art littéraire, la poésie de Char s’accorde à la rose « sans pourquoi » d’Angélus Silésius.

 Pour René Char dont la pensée, il faut y revenir, sans peine se hausse aux horizons présocratiques, horizons qui nous restituent aux embruns d’un « l’ici même », que nous persistons à ne pas déserter, le monde est un et chaque chose, en son irréductible singularité, en son écorce rugueuse, en son pollen impondérable, témoigne de cette unité compacte, resserrée, violente. Poème de résistance, autant que de désillusion, le poème de Char laisse revenir sur nous ces immémoriales houles européennes de la tragédie dans un monde qui s’évertue, par tous les moyens, à nier le Tragique, à nous emprisonner dans une dérisoire féerie publicitaire. Or, toute singularité est tragique, et l’on ne peut nier le Tragique qu’en inventant un règne d’hommes sans visages, un monde d’objets de série, dissocié des dieux et des morts. Pour René Char, toute conquête n’est que reconquête de ce qui est. Et c’est au cœur du temps que l’énigme heureuse nous empoigne. « L’Etre et le Temps » : la connivence de René Char avec Heidegger s’explique par ce mouvement de retour vers la source du temps, vers cette intelligence sensible du temps : « les tendres preuves du printemps » sont préférées aux « buts lointains».

arton795.jpg

Nous évoquions une « vue du monde ». Celle de René Char, tournée vers les frémissements du temps, les abysses, les palimpsestes, se distinguera radicalement de cette autre vue du monde qui aspire, par exemple, à la maîtrise de l’espace.  Si l’homme du tradere est un homme qui ordonne et sanctifie le temps, le Moderne est l’homme de la maîtrise de l’espace. «  L’homme de l’espace, écrit René Char en 1959, dont c’est le jour natal sera un milliard de fois moins lumineux et révèlera un milliard de fois moins de choses cachées que l’homme granité, reclus et recouché de Lascaux, au dur membre débourbé de la mort ». Toutes les phrases écrites par René Char (on serait tenté de dire gravées, comme des runes, sur des pierres offertes aux érosions du vent, du sel et de l’océan) témoignent de cette volonté farouche de sauvegarder la singularité immémoriale des êtres et des choses. Le poème est à ce service, s’il n’est pas un poème « engagé », au sens rhétorique ou idéologique, ni servile.  Mais d’un combat à mener, la conscience aiguë, presque lancinante, poursuit le poème, le frappe, comme d’un sceau, voire comme d’une masse d’arme. Pour René Char, d’une certaine façon, la littérature et la philosophie doivent rendre l’âme pour que cette âme puisse rétablir le lien entre l’être et la vie : «  Pourquoi poème pulvérisé ? Parce qu’au terme de son voyage vers le Pays, après l’obscurité pré-natale et la dureté terrestre, la finitude du poème est lumière, apport de l’être à la vie. »

Toute la poétique de René Char se joue dans ce rapport direct, immédiat, de l’être à la vie qui est à la fois la chose la plus ingénue du monde, la plus certaine, et la plus rare.  Or de cette rencontre nuptiale de l’être et de la vie, tout nous détourne, à commencer par ces lieux communs philosophiques qui, par exemple, nous veulent persuader que le moment présent, aussitôt détruit que perçu, n’existe pas et que nul ne saurait y établir sa demeure. Tout nous détourne du resplendissement de l’être : ces morales serves qui prétendent que la fin justifie les moyens, ce temps linéaire, pure fiction, mais despotique, qui nous subjugue aux seules logiques de la production et de la reproduction. Pour René Char, l’existence ne précède point l’être, elle est pure disparition dans le contact éperdu de l’être et de la vie. «  Obéissez à vos porcs qui existent. Je me soumets à mes dieux qui n’existent pas. Nous restons gens d’inclémence ». Mais ces dieux qui n’existent pas vivent et reviennent : «  Les dieux sont de retour, compagnons. Ils viennent à l’instant de pénétrer dans cette vie ; mais la parole qui révoque, sous la parole qui déploie, est réapparue, elle aussi, pour ensemble nous faire souffrir ».

115748209.jpg« A l’instant », cela n’est rien, cela n’existe pas encore, les porcs n’en sauront rien, mais c’est, déjà et à jamais, un monde, exactement présent et prodigieusement hors d’atteinte : «  L’âge du renne, c’est-à-dire l’âge du souffle. O vitre, ô givre, nature conquise, dedans fleurie, dehors détruite ». De l’avers et de l’envers, de la floraison et de la destruction, le poète dit l’entre-deux. « Faire un poème, c’est prendre possession d’un au-delà nuptial qui se trouve bien dans cette vie, très-rattaché à elle, et cependant à proximité des urnes de la mort. » A ne point vouloir se défaire du Tragique comme le « dernier des hommes » dont parle Nietzsche, mais, au contraire à le renouer en soi jusqu’à la douleur exquise, le poème sauvegarde ce qui n’est, en aucune façon, interchangeable, cette seconde pure, cet instant où les dieux apparaissent, cet instant qui se tient, cet instant d’âge immense, soleil : «  frais soleil dont je suis la liane ».

On répute les poèmes de René Char difficiles ou obscurs comme s’il fallait au lecteur des clefs extérieures au poème ou au monde, une science particulière, réservée. Il n’en est rien, sauf à prendre cette « science réservée » comme un privilège de la pauvreté, une simplicité d’âme et d’accueil qui consent à l’approfondissement de l’heure. C’est à ne pas approfondir le temps, qui est le temps du cosmos non moins que celui de notre âme à fleur de peau, que le poème de Char nous demeure scellé. Pour l’entendre et le voir, il faut s’attarder, non point jusqu’à l’hypnose ou la manie interprétative, non point au détriment de l’élan et de l’essor, mais juste le temps de rendre aux mots leur dignité concrète, de les laisser s’épanouir, choisir leurs courants intimes, leurs rapports de forces singuliers, leurs destinées florales, pierreuses ou brumeuses. Les mots sont là, avec leur halo, leur rugosité, leur éclat. Le poème de René Char n’exige de nous rien d’autre que ce consentement au temps qui laisse affleurer les étymologies, les analogies, et cette irréductible compacité de la chose dont le mot se revêt pour dire son immatérialité et peut-être, sa divinité. Cette divinité confond en une seule requête l’aurore et l’orée. Il vient un moment où le mot, redevenu l’égal de la chose qu’il nomme, comme un idéogramme ou un hiéroglyphe, nous précipite vers une connaissance première : «  Seule est émouvante l’orée de la connaissance. » Le poème de Char est bien pur poème et non pas « poème philosophique » comme certains l’ont dit, dans la mesure où il apporte les réponses avant les questions : «  Aucun oiseau n’a le cœur de chanter dans un buisson de questions ».

Si les dieux reviennent, ainsi que l’écrit René Char, c’est par les mots rendus à leur densité physique, à leur immanence enchantée. Tel est le beau paradoxe du poème que de nous offrir la transcendance du Sens, son ciel le plus haut à partir du mot revenu, après un long périple, à son immanence, à sa force de chose et de cause. Telle est exactement la « Recherche de la base et du sommet ». Point d’espace entre l’être et la vie, sinon celui de nos abandons, de nos craintes, de nos atermoiements, de nos illusions communicatives, de nos enrichissements factices. Le recueil de René Char, Pauvreté et privilège, dont le titre à lui seul est un manifeste, puisque tout privilège essentiel se paye désormais de pauvreté (comme le savait aussi Charles Péguy disant « l’éminente pauvreté des dignes »), s’ouvre sur une dédicace qui suffit à écarter d’emblée des meutes de tricheurs : «  Pauvreté et privilège est dédié à tous les désenchantés silencieux, mais qui, à cause de quelque revers, ne sont pas devenus pour autant inactifs. Ils sont le pont. Ferme devant la meute rageuse des tricheurs, au-dessus du vide et proche de la terre commune, ils voient le dernier et signalent le premier rayon. ».

1267300473.jpgAussitôt faut-il préciser que l’ontologie de René Char n’a rien de quiétiste, qu’elle n’ouvre pas à l’indifférence, à ce « pareil au même » qui, quelquefois, se prétend sagesse ! Ontologie guerroyante, impérative, ne résorbant pas le Tragique dans l’effusion vague mais le rendant à la guerre d’où il vient, à laquelle nous ne pouvons nous dérober, l’ontologie poétique de René Char s’accomplit dans la fidélité au foyer secret des mots et des choses, rendant caduque la querelle théologique du nominalisme et du réalisme. Entre le dernier rayon et premier, toute la nostalgie se change en pressentiment. Toutefois, René Char n’ignore pas que nous vivons un « cycle bas » où « l’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant ».

«  J’ai, de naissance, la respiration agressive. » Ce Résistant, qui ne fut ni de pacotille ni de dernière minute, tenait en réserve, dans sa fidélité inconsolée, ce regain de lucidité qui permet au pessimisme d’être actif sans se tromper : «  Ce monde contemporain nous a déjà retiré le dialogue, la liberté et l’espérance, les jeux et le bonheur ; il s’apprête à descendre au centre de même de notre vie pour éteindre le dernier foyer, celui de la Rencontre. » Célébrer l’être et la vie en leurs resplendissements divers, ce n’est point alors se départir de la puissance du refus, ni de la brûlure de la lucidité, mais en ressaisir le chance imparable. Ce monde contemporain, moderne ou post-moderne, est illégitime. Son espace, en ce cycle bas, est strictement équivalent à ce qui nous fut arraché, dérobé, à ce qui fut souillé et pillé, à ce qui fut profané et détruit. Ce monde immonde dont le mouvement fondamental est l’expropriation de toute légitimité supérieure, René Char ne se contente pas de le déplorer, il lui oppose un autre monde, une cohérence ignorée, mais vivante encore, renaissante à la pointe du dernier rayon qui est peut-être aussi le premier : «  Je me révolte donc je me ramifie. Ainsi devraient parler les hommes au bûcher qui élève leur rébellion » et ceci encore :  « Nous sommes forts. Toutes les forces sont liguées contre nous. Nous sommes vulnérables. Beaucoup moins que nos agresseurs qui, eux, s’ils ont le crime, n’ont pas le second souffle. »

Donc, un combat fait rage, dont la plupart ne savent rien, et dont, méprisants, ils ne se soucient : « Pour un être de mépris, toutes les sources sont polluées et à sa charge, encore que leurs abords soient propices à son jeu ». Hostile au Tragique comme à la joie, l’être de mépris domine le monde en proclamant la relativité de tout, qui elle-même travaille à l’indifférenciation et à la planification.  Or, Pour René Char, vivre en poète, c’est vivre au diapason des vertus irréductibles des êtres et des choses, de leurs singularités exaltées, sensibles autant que « talismaniques ». Le « multiple » dont parle René Char, est sacré, il est une manifestation dont les hommes ne peuvent disposer à leur guise, et dont le poète  reconnaît la précellence : «  De si loin que je me souvienne, je me distingue penché sur les végétaux du jardin désordonné de mon père, attentif aux sèves, baisant des yeux formes et couleurs que le vent semi-nocturne irriguait mieux que la main infirme des hommes. » Depuis, combien de paysages massacrés, d’arbres coupés au bon vouloir des êtres de mépris, pour satisfaire à leur inclination à jouer aux abords en ignorant la reconnaissance ? «  Moi qui jouis du privilège de sentir tout ensemble accablement et confiance, défection et courage, je n’ai retenu personne sinon l’angle fusant d’une rencontre. » 

120213223.jpg

Mais est-il encore possible de rencontrer quelqu’un, lorsque dans une société devenue la première ennemie de la civilisation, les êtres humains ne se rencontrent plus que par l’entremise de représentations abstraites ? Tout nous donne à penser que l’homme n’est plus au monde, que dissocié de son paysage sensible et intelligible, sa valeur, sa réalité même se réduisent à ce qu’il représente. Entre accablement et confiance brûle donc la lucidité qui honore le passé et l’exil : « Jadis l’herbe, à l’heure où les routes de la terre s’accordaient dans leur déclin, élevait tendrement ses tiges et allumait ses clartés. Les cavaliers du jour naissaient au regard de leur amour et les châteaux de leurs bien-aimées comptaient autant de fenêtres que l’abîme porte d’orages légers… » Ce passé, certes, on ne saurait le réduire à un passé historique ou, pire encore, sociologique. Passé, pour reprendre le mot de Heidegger, « historial » et poétique, il est cet « autre temps », cette temporalité féconde, ce « vent semi-nocturne » qui irrigue le paysage réel que l’aujourd’hui idéologique veut à tout prix ignorer.  La résistance de René Char ne s’explique sans doute pas autrement ; il est l’homme d’un pays, c’est à dire qu’il consent à appartenir à une multiplicité vivante, à un cours parfois tumultueux, celui de la Sorgue : «  Rivière des pouvoirs transmis et du cri embouquant les eaux, de l’ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau ». Nous sommes encore quelques uns à penser que la prière qu’un homme adresse à sa rivière est plus importante, pour nous tous, que l’accélération du TGV ou la fabrication faramineuse d’autres engins ou édifices titanesques, où la navrante impuissance des modernes sur leur propre destin croit trouver une sorte de compensation. Les dieux reviennent ; nous en acceptons l’augure s’ils viennent à se loger dans ces rivières, ces pierres, ces arbres qui nous tiennent à cœur. L’œuvre de Char nous montre qu’un homme qui rompt, se rebelle, s’obstine et va vers son risque avec bienveillance est aussi un homme de prière : «  Rivière au cœur jamais détruit dans ce monde fou de prison, garde-nous violent et ami des abeilles de l’horizon. »

22643674772.jpg

Le propre du monde des titans et de la technique est de tout dévaster puis de nous dire, au cœur du désastre, lorsque nous ne sommes plus nulle part (mais qui est partout !) comme il est bon d’être convivial et pacifique ! Ceux qui n’y consentent, bien sûr, seront nommés « réactionnaires », ou « passéistes », encore serait-il plus juste de les dire poètes, tout simplement, amis des sentes forestières : «  Jadis l’herbe était bonne aux fous et hostile aux bourreaux. Elle convolait avec le seuil de toujours. Les jeux qu’elle inventait avaient des ailes à leurs sourires (jeux absous et également fugitifs). Elle n’était dure pour aucun de ceux qui perdant leur chemin souhaitent le perdre à jamais. ». Cet « à jamais » et ce « toujours » s’opposeront à la permanente obsolescence des « nouveautés » que les Modernes adulent en les jetant les unes après les autres.  Ils s’opposeront de toute la force de la prière qui épouse « le ralenti du lierre à l’assaut de l’éternité ». Ils s’opposeront, sous l’apparence du « peuplier à taille d’ogive », du peuplier des pays de France, arbre divaguant au ciel profond, à « la laideur qui décompose sa proie ».

Luc-Olivier d’Algange

Tour d'un monde en feu

 
par Jean-Gilles Malliarakis
 
Ex: https://www.insolent.fr
 

Princes frondeurs et derniers mousquetaires dans une France uchronique

imagemousqu.jpg

Princes frondeurs et derniers mousquetaires dans une France uchronique

par Georges FELTIN-TRACOL

La collection de bandes dessinées « Jour J » repose sur des scénarii d’uchronie. Les Thèmes qu’elle aborde déçoivent régulièrement. Cependant, certains albums sortent de ce lot médiocre. C’est le cas pour les volumes 38 et 40 qui constituent une seule histoire. Leurs auteurs rendent hommage à leur manière aux Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas en faisant du Sieur Charles de Batz de Castelmore dit « d’Artagnan », le personnage principal d’une passionnante trame d’histoire contrefactuelle.

Le point de bifurcation se passe à l’automne 1651 en pleine « Fronde des Princes ». Le jeune roi Louis XIV se rend à Poitiers en compagnie de sa mère, l’ancienne régente Anne d’Autriche, et de son frère le duc Philippe d’Anjou. Le convoi royal s’arrête dans une auberge. Les mousquetaires n’empêchent pas l’attaque des brigands. D’Artagnan échappe au massacre, découvre les corps de Louis XIV et de la reine-mère. Il ramène le nouveau roi Philippe, sain et sauf, au Louvre.

Victime de la Fronde

La minorité de Philippe VII entraîne une nouvelle régence assumée par son oncle paternel, Gaston d’Orléans. Ce dernier se garde bien de rappeler le cardinal Mazarin banni et exilé. Les Frondeurs princiers du prince de sang Condé parviennent à abattre le pouvoir royal proto-absolutiste forgé par François Premier, Henri IV et le cardinal de Richelieu. Cette régence favorise ainsi la reféodalisation du royaume.

Forts de leur victoire, les princes frondeurs lorgnent sur le trône et se divisent. Le roi Philippe IV d’Espagne arrête leurs ambitions. Il les oblige à conclure la Paix d’Évreux. Condé obtient un vaste domaine de l’Aquitaine jusqu’à la vallée de la Loire. Son frère Armand de Bourbon – Conti s’attribue les duchés de Bourgogne et de Provence. Leur beau-frère Longueville gagne la Bretagne et la Normandie. L’Artois, le Charolais, la Franche-Comté, le Roussillon demeurent des territoires habsbourgeoises d’Espagne. Philippe VII devient un souverain nominal, non sacré à Reims, qui ne règne que sur l’Île-de-France. Le roi d’Espagne exprime toute sa ruse. « Mettre un roi, même bâtard, à la tête du royaume de France, c’était recréer un ennemi; couver un nain sous son aile protectrice était plus avisé ! (tome 1, p. 27) ».

jourJ-T38.jpg

L’aventure se déroule – autre clin d’œil à Dumas – vingt ans plus tard. L’ancien maître d’arme D’Artagnan reçoit d’un Mazarin mourant, revenu en cachette à Paris, la mission d’apporter un document important à Nicolas Fouquet. Un protégé du défunt cardinal, Antoine de Mombéliard (tome 1, p. 52) ou de Montbéliard (tome 2, p. 56), fils d’un catholique et d’une Huguenote, l’accompagne dans un périple relativement dangereux. Cet Antoine serait – autre clin d’œil au Dumas du Vicomte de Bragelonne – son double uchronique. Retranché sur l’île fortifiée de Belle-Île par Vauban, Fouquet est conseillé par Louvois, commande le capitaine Jean Bart et exerce la piraterie contre les galions espagnols. Il commerce aussi avec l’Amérique du Nord. Il y « possède même une île que les Algonquins appellent “ Manna-Hata ” (tome 2, p. 11) ».

Arrivés à bon port, D’Artagnan et Antoine passent par l’intermédiaire de son fidèle aubergiste, Vatel. D’Artagnan retrouve à Belle-Île ses vieux amis, Aramitz et Portau, qui en bons protestants se battent désormais pour le roi d’Angleterre. L’ancien mousquetaire remet finalement à Fouquet le précieux message de Mazarin : le cardinal lui lègue toute son immense fortune. En échange, Fouquet s’engage à poursuivre sa politique anti-habsbourgeoise. Mazarin a en effet consacré les deux dernières années de sa vie à négocier avec l’Angleterre du roi catholique Charles II Stuart. À l’initiative posthume du cardinal, Belle-Île accueille un émissaire de Sa Très Gracieuse Majesté, Antoine, le représentant du roi de France, Fouquet et Louvois. Ils parachèvent l’alliance. Contre l’Espagne et les princes félons, l’Angleterre recevra le duché de Normandie, les Provinces-Unies calvinistes prendront les Flandres espagnoles, y compris Lille, Belle-Île accédera l’indépendante et pourra commercer avec la Bretagne elle-aussi indépendante et le Nouveau Monde.

La fin du royaume des Lys

Ces négociations se font dans l’urgence, car le nouveau roi d’Espagne, Charles II, rompt la paix d’Évreux. Il est prêt à accorder à Philippe VII et à sa Cour « une retraite dans son château d’Estrémadure avec une rente annuelle (tome 1, p. 53) ». Il veut s’emparer de la France et en devenir le nouveau monarque. Cette intention, peu secrète, ravit maints Parisiens hispanophiles plus que jamais hostiles à leur roi légitime qualifié de « giton de Lorraine (tome 1, p. 37) ». Ils savent qu’il a pour amant le chevalier de Lorraine qui meurt au cours d’une émotion populaire. Philippe VII rejette avec hauteur l’offre espagnole. Le roi d’Espagne ordonne alors à Condé de fondre sur Paris.

333016.jpg

L’uchronie est une narration imaginaire qui nécessite une maîtrise pointue de l’histoire. On peut accepter que Mazarin décède en 1671 (et non en 1661). L’absence de pression due à la lourde charge de gouverner le royaume le ménage de dix années d’existence supplémentaire. En revanche, les scénaristes se fourvoient au sujet de Charles II d’Espagne dessiné en adulte en 1671. Or, né en 1661 et roi dès 1665, il n’a que dix ans au début de cette intrigue uchronique, ce qui la gâte en partie.

Déjà composée de nombreux tercios, l’armée de Condé assiège la capitale française et bénéficie des renforts de Conti, figure principale des dévôts et de la Compagnie du Saint-Sacrement. Antoine et les trois mousquetaires décident de rentrer à Paris. Ils traversent les lignes espagnoles et préviennent le roi de France des risques élevés de régicide. Portau et D’Artagnan se sacrifient pour sauver leur roi blessé et évacué sur un navire de Fouquet.

Antoine se met finalement au service de l’ancien surintendant des Finances bien dépité par la tournure des événements. La prise de Paris par les troupes de Condé incite les Anglais à renier l’accord de Belle-Île. Après bien des combats et des discussions, Londres et Madrid s’entendent sur le partage du royaume de France. L’Angleterre prend la Bretagne, la Normandie, l’Île-de-France, l’Orléanais, le Maine et la Champagne. L’Espagne s’empare du reste du territoire. Dans cette nouvelle configuration géopolitique, la Lorraine, d’une part, conserve son indépendance et s’étend non seulement aux Trois-Évêchés (Metz, Toul et Verdun) ainsi qu’à l’intégralité du Barrois, y compris « mouvant ». Les États de Savoie, pour leur part, reprennent leurs droits sur la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex perdus en 1601 au traité de Lyon. Ils arrivent peut-être à gagner le Dauphiné… Quant à l’Alsace, la Décapole perdure et se renforce dans le cadre d’un Saint-Empire romain germanique requinqué qui renoue avec ses frontières occidentales et méridionales initiales.

Les navires de Fouquet cinglent pour leur part avec Philippe VII vers l’Amérique du Nord où le maître de Belle-Île fonde à Manna-Hata un comptoir commercial et une ville. Philippe VII s’investit dans la fondation d’un « grand royaume de la Nouvelle-France (tome 2, p. 56) ». On peut poursuivre à partir de là une trame historico-uchronique en parallèle avec les scénaristes qui prévoient déjà une suite autour d’Antoine. Retrouvant avec la France du Nord une assise continentale perdue en 1453, l’Angleterre se désintéresse de ses premières colonies d’Amérique. Les possessions françaises aux Antilles, en Inde et aux Mascareignes reviennent à titre de dédommagements aux Provinces-Unies.

Des temps uchroniques troublés

Outre Philippe VII, roi d’au-delà de l’océan, il existe dorénavant deux autres porteurs du titre de roi de France : Charles II d’Espagne qui devient Charles X de France, voire Charles XI s’il reconnaît la royauté fictive du cardinal Charles de Bourbon, oncle d’Henri IV et vrai roi de France selon la Ligue, et le roi d’Angleterre, lui aussi Charles X de France. Malgré une forte émigration des familles françaises vers la Nouvelle-France, la présence d’une majorité catholique dans le royaume de « Grande-Angleterre » permet à la dynastie Stuart de mieux résister au Parlement de Westminster. Sans verser dans l’absolutisme propre à la « Grande Espagne », son frère et successeur, Jacques II Stuart, devenu roi d’Angleterre, de France, d’Écosse et d’Irlande, noue une alliance avec son gendre protestant, Guillaume d’Orange, le Stathouder des Provinces-Unies et favorise bon gré mal gré une relative tolérance religieuse.

PlancheA_370815.jpg

Avant de mourir en 1700, Charles II d’Espagne fait de son parent, l’archiduc autrichien Charles de Habsbourg, son seul et unique héritier. L’équilibre européen reste préservé jusqu’en 1711 quand Charles III d’Espagne est élu empereur du Saint-Empire – Charles VI – et hérite de toutes les possessions de la Maison d’Autriche. Nouveau Charles Quint à la puissance considérable, l’empereur Charles VI promulgue en 1713 la Pragmatique Sanction qui fait de sa fille aînée Marie-Thérèse son héritière. Cette décision testamentaire anticipée déclenche un conflit généralisé avec l’Angleterre et d’autres puissances européennes, un mélange redoutable des guerres de succession d’Espagne et d’Autriche : la « Guerre de Succession du Habsbourg ». Pendant ce temps, en Amérique, les Nouveaux-Français contractent des alliances avec des tribus amérindiennes, s’assurent de la maîtrise des bassins hydrauliques du Saint-Laurent et du Mississippi et se dirigent vers l’Ouest et le Sud…

Revenons aux deux volumes du Dernier mousquetaire. Malgré quelques détails erronés, cette aventure uchronique n’en demeure pas moins plaisante tant il est rare que l’Époque moderne y soit traité.

Georges Feltin-Tracol

Le dernier mousquetaire, bande dessinée en deux tomes, scénario de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau (assisté de Fred Blanchard), dessin de Vladimir Aleksic, couleur de Nuria Sayago, couverture d’Ugo Pinson et Fred Blanchard, éditions Delcourt, Série B – coll. « Jour J », tome 1, n° 38, 2019, 56 p., 14,95 €, tome 2, n° 40, 2020, 56 p., 14,95 €.

dimanche, 15 novembre 2020

Les escroqueries commises en France par des criminels africains

imagesvvvv.jpg

Les escroqueries commises en France par des criminels africains
 
par Jean-Paul Baquiast
 
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Nous republions ici les principaux extraits d'une note du Ministère de l'intérieur destinée à informer les services compétents (y compris les polices municipales) au sujet du développement rapide actuel des escroqueries et vols en bande organisée provenant d'individus résidents en Afrique francophone ou en provenant et connaissant parfaitement les possibilités offertes par l'internet.

Depuis plus d'une dizaine d'années, des individus originaires d'Afrique de l'Ouest, notamment du Bénin, du Cameroun, de Côte d'Ivoire, du Nigéria, de la RDC ainsi que de la République du Congo, agissant en bande organisée, sont régulièrement impliqués dans la réalisation d'escroqueries en France et à partir de leur pays d'origine. Leur recours au vecteur Internet repose sur plusieurs facteurs :

• la francophonie, qui permet de cibler des victimes, physiques ou morales, situées sur notre territoire 

• l'utilisation  de moyens d'anonymisation tels que des proxys ou des VPN (Virtual Private Network) qui assurent l'anonymat et rendent l'identification par les services de police particulièrement longue et difficile ;

• un réseau communautaire actif sur le territoire français, qui se révèle être une source de main d'œuvre non négligeable, disposée à réaliser les tâches indispensables au bon fonctionnement de leurs activités.

3b1af00fa4aa8c370cdf1439b81adc3b_w855_h571_cp.jpg

La population ouest-africaine se passionne pour ces escrocs nationaux, appelés « Feymen » au Cameroun, « Brouteurs » en Côte d'Ivoire, « Yahoo Boys » / « Yahoo Yahoo » au Nigeria ou encore « Gaymen » au Bénin. Leurs prétendus exploits se propagent à travers la presse et une série télévisée à leur effigie a même été réalisée en Côte d'Ivoire (« Brouteurs.com»). Un terme est également consacré pour désigner les victimes, « Mougous ».

De manière générale, des réseaux locaux recrutent et gèrent de jeunes compatriotes à la recherche d'argent facile, avides de montrer leur richesse naissante. Les escrocs agissent depuis les nombreux cybercafés ou boutiques de téléphonie mobile et lieux privés. Les réseaux locaux sont dirigés par des chefs qui ont la charge de payer les heures d'abonnement et de recruter des profils spécifiques.

En effet, les escrocs ont chacun des fonctions différentes, certains pouvant extraire des adresses mails alors que d'autres développent des sites (ex : faux sites bancaires). Ils font également appel à un grand nombre d'intermédiaires en France et en Afrique, tels que les collecteurs, en charge du retrait des gains. Il est à noter que certains se spécialisent en suivant des formations techniques au Maroc.

Plusieurs techniques sont utilisées pour réaliser ces escroqueries

* L'utilisation frauduleuse des coordonnées bancaires sur internet.

phishing gdpr 16 9.jpg

Des Camerounais, Béninois et Ivoiriens effectuent des commandes frauduleuses sur internet à l'aide de cartes bancaires appartenant à des tiers. L'acquisition des références de cartes s'effectue selon divers procédés : • subtilisation des coordonnées bancaires, à travers le monde, à l'insu du titulaire ; • achat sur des forums étrangers (de 20 à 50€) ou sur le darknet, parfois réalisé à l'aide de bitcoins, eux-mêmes acquis par des cartes prépayées PCS ; • recours à la technique de l'hameçonnage (ou « phishing ») consistant à envoyer un mail en se faisant passer pour un opérateur officiel et légitime, par exemple un fournisseur de services internet ; • échange par messageries de données bancaires, notamment via l'application WhatsApp.

Munis des références bancaires, certains effectuent les commandes (via des adresses IP étrangères) et d'autres récupèrent la marchandise (vêtements, alcool, meubles, etc.) puis la revendent. Les objets sont in fine destinés à un usage personnel, à la vente en ligne ou au marché noir en France, mais aussi à la vente en Afrique.

* Les escroqueries via les sites d'annonces en ligne. 

Des escrocs, majoritairement béninois, mettent en vente des articles sur des sites d'annonces et demandent au futur acquéreur, un acompte ou un paiement par mandat cash, sans jamais fournir le bien acheté. Ils mettent en confiance les acheteurs en envoyant des photocopies de cartes d'identité, généralement volées.

Le site Leboncoin est particulièrement prisé via des annonces de vente de voiture, de matériel multimédia et de billets de parcs d'attraction. Il leur arrive aussi d'escroquer un vendeur, en envoyant un chèque (avec ou sans provision) supérieur au montant du produit, en lui demandant ensuite un remboursement de la différence.

* Les escroqueries dites « à la romance »

Celle-ci consiste à mettre en confiance une victime afin qu'elle transmette des fonds à un escroc prétendument épris d'elle. A cette fin, les malfaiteurs créent un profil attrayant sur un site de rencontre et correspondent ensuite pendant plusieurs mois avec la future victime. Plusieurs personnes peuvent entretenir les échanges, aussi bien en France qu'en Afrique. Deux types d'escroqueries sont réalisées une fois la confiance établie : • la sollicitation d'une aide financière pour diverses raisons (billets d'avion, maladie, etc.), la victime pouvant être harcelée si besoin ; • la transmission d'un chèque volé et falsifié à la victime afin qu'elle l'encaisse puis qu'elle fournisse le montant équivalent en créditant des cartes PCS ou en réalisant des transferts PayPal/Western Union. L'escroquerie peut aussi se transformer en « sextorsion », les malfaiteurs menaçant de diffuser des enregistrements vidéo ou photos compromettantes aux contacts de la victime ou sur YouTube. Toutes ces escroqueries sont commises par des Ivoiriens, Nigérians ou Béninois.

5d9612be82588_sextorsion-716213.jpg

*Les escroqueries dites « à la nigériane » ou « fraude 419 »

Afin de récupérer directement des fonds, des escrocs tentent d'appâter des victimes par l'envoi de mails leur indiquant être les gagnants d'un billet de loterie ou les bénéficiaires d'un héritage. Ils se font alors passer pour de prétendus avocats ou huissiers, et invitent les victimes à compléter un formulaire et à le renvoyer pour obtenir leur numéro de compte bancaire et leur signature, pour effectuer des ordres de virement frauduleux. Ils tentent aussi d'obtenir le paiement de frais de dossiers. Ces attaques sont réalisées par des Béninois, Camerounais, Ivoiriens et Nigérians.

* L'arnaque à l'encontre de sociétés dite escroqueries « à la carambouille » Ce terme désigne le fait que des ressortissants ivoiriens, sous couvert d'une entreprise localisée en Côte d'Ivoire, d'une grande enseigne française ou d'une société-écran, les escrocs tentent de passer des commandes auprès d'entreprises localisées en Europe. Ils utilisent le nom de l'entreprise française en le transformant légèrement. Ou bien ils créent des noms de domaine internet proches des identités existantes (phénomène dit « typosquatting »). Le plus souvent, les escrocs demandent un paiement différé (30 à 60 jours suivant la réception de la commande) sans s'en acquitter in fine. Les préjudices peuvent être très importants pour les entreprises, allant parfois jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros.

Untitled_design_7_ydafnj.png

On notera que les groupes criminels africains s'adaptent aisément à leur environnement. Ainsi la crise sanitaire du COVID 19 peut offrir une zone de prédation nouvelle pour la réalisation de leurs cyber-escroqueries. 1

1 Note de JP Baquiast
Certains se vantent de procéder ainsi à une "colonisation à l'envers

 
 
 

Sarrazin: Der Staat an seinen Grenzen

Thilo-Sarrazin-SPD-arbitration-commission-confirms-party-exclusion.img.jpeg

Sarrazin: Der Staat an seinen Grenzen

(JF-TV Interview)

 
Coronakrise, Asylkrise, islamischer Terror: auf immer mehr Themenfeldern gerät „der Staat an seinen Grenzen“, wie der Titel des neuen Buches von Bestseller-Autor Thilo #Sarrazin lautet. Im JF-TV Interview mit Moritz Schwarz erläutert er seine Thesen.
 
UNTERSTÜTZEN SIE JF-TV, GANZ EINFACH MIT EINER SPENDE VIA PAYPAL! DAMIT FÖRDERN SIE DIE PRODUKTION ZUKÜNFTIGER JF-TV FILME: https://jungefreiheit.de/service/foer... 
 
 
„Der Staat an seinen Grenzen“ von Thilo Sarrazin finden Sie im JF-Buchdienst unter: https://jf-buchdienst.de/Buecher/Poli...
 
9783784435725coverm.jpg
 
Die Junge Freiheit abonnieren: jf.de/abo

Progressistes et populistes face-à-face

Biden Trump illustration MEE.jpg

Progressistes et populistes face-à-face 

Chronique de Paysan Savoyard

(n°238 – novembre 2020)

Ex: http://linformationnationaliste.hautetfort.com

Que Trump soit définitivement battu ou qu’il réussisse à renverser la situation sur le plan judiciaire, que sa défaite soit intervenue au terme d’un processus électoral régulier ou qu’elle soit le résultat d’une fraude massive, tout cela ne change rien à la situation qui est aujourd’hui celle des Etats-Unis : il y a deux Amérique, probablement irréconciliables. L’Amérique des Américains blancs de la classe moyenne et de la classe populaire, opposés à l’immigration et au libre-échange mondial qui ont bouleversé et dégradé leurs conditions de vie et détruit leurs emplois. Et l’Amérique de la classe supérieure, alliée aux minorités raciales, toutes deux favorables à l’immigration et à la mondialisation, par idéologie et parce qu’elles en tirent profit. Ces deux Amérique, l’Amérique populiste et l’Amérique progressiste, n’ont plus rien en commun. Elles pèsent le même poids démographique. Et elles sont face à face.

La situation est peu ou prou la même en France et en Angleterre. Elle est en train de devenir identique dans presque tous les pays d’Europe.

usgr.jpg

  • La révolution libérale-libertaire

S’étendant sur une période d’une trentaine d’années entre la fin des années soixante et la fin des années quatre-vingt-dix, une révolution a touché le monde occidental, tenant à la fois aux mœurs et à l’organisation économique et sociale : la révolution libertaire et économiquement libre-échangiste. Partie des Etats-Unis, avant de se diffuser en Europe, elle a bouleversé et déstructuré les sociétés et les économies traditionnelles.

La révolution libertaire commence dans les années soixante, déclenchée par les milieux de la gauche américaine, particulièrement implantés dans les universités. Aux Etats-Unis comme ensuite en Europe, des groupes militants efficaces ont combattu les cadres de la société traditionnelle : la religion, la famille, le principe d’autorité ou encore la distinction des rôles traditionnels entre l’homme et la femme. Sous l’action de ces mouvements libertaires, féministes, LGBT et athées, relayés par les médias et les juges, les minorités ont été installées en position de force dans les différents lieux de pouvoir, des lois novatrices radicales sont intervenues et la société a été bouleversée et modifiée en profondeur dans ses structures, ses mœurs et ses croyances. Les mêmes mouvements, au nom de l’idéologie libertaire, qui récuse la légitimité de toute frontière, ont également soutenu l’immigration et l’antiracisme. L’immigration a constitué un autre bouleversement majeur dans plusieurs pays occidentaux : les sociétés homogènes, religieusement, culturellement et racialement, qui existaient jusque-là en Occident ont été remplacées par des sociétés multiraciales et multiculturelles.

Sur le plan économique, la révolution libre-échangiste, initiée elle-aussi par les Etats-Unis, date des années 90. Dès l’après-guerre les Etats-Unis avaient cherché à développer et à libéraliser le commerce mondial, qu’ils dominent notamment grâce au rôle du dollar, en négociant avec les autres pays occidentaux un abaissement général des droits de douanes. De même, en s’appuyant sur les politiciens européens, qui sont pour la plupart sous leur tutelle, les Etats-Unis ont favorisé la mise en place d’un marché commun européen ouvert et intégré au marché mondial. Le pas décisif a été franchi dans les années quatre-vingt-dix, grâce à une double évolution : la volonté des gouvernants chinois à partir de cette date de participer au jeu du marché mondial ; et la décision des Etats-Unis d’accueillir la Chine au sein de l’OMC. A partir de ce moment se sont engagées des évolutions économiques majeures : extension considérable du marché mondial ; financiarisation ; dumping social et fiscal ; délocalisations d’une grande partie de l’industrie et d’une partie des services occidentaux en Chine et dans d’autres pays à bas coûts…

John-Locke.jpgLa révolution libertaire et mondialiste a des racines philosophiques : dès le 18e siècle, la Modernité, c’est-à-dire le courant d’idées issu des Lumières, a contesté les fondements de la société traditionnelle. Ce courant d’idées a plusieurs composantes liées entre elles : l’athéisme, le matérialisme, le progressisme et le rejet de toute tradition, l’universalisme, l’individualisme, ce dernier concept étant le pivot autour duquel les autres s’articulent.

De la même manière les deux aspects de la révolution sociétale et socio-économique intervenue en Occident dans la dernière partie du 20e siècle sont intrinsèquement liés, se répondent et se renforcent : ils débouchent sur la position politique « libérale-libertaire ». On l’a vu en France par exemple ou d’éminents soixante-huitards sont devenus des patrons du CAC 40. Aux Etats-Unis les patrons de la Silicon Valley incarnent brillamment cette convergence. En France comme en Allemagne la figure emblématique de la position libérale-libertaire est D. Cohn-Bendit. 

  • La révolution libérale-libertaire a fracturé les sociétés occidentales en trois groupes

Cette révolution libérale-libertaire a entraîné dans de nombreux pays occidentaux le bouleversement de la société mais également sa fracturation en deux puis en trois groupes, à la situation et aux intérêts profondément dissemblables. La couche supérieure de la société, a tiré le plus grand profit des évolutions économiques récentes, à commencer par les délocalisations, qui l’ont enrichie dans des proportions sans précédent historique. Elle dispose d’autre part des moyens matériels et immatériels de profiter pleinement des ressources et des attraits des sociétés libérées de toute contrainte.

Au contraire l’évolution économique a bouleversé en quelques années, aux Etats-Unis comme en Europe, la situation des classes moyenne et populaire, qui ont été les victimes du chômage massif, de la dévitalisation de régions entières et du remplacement des emplois industriels relativement rémunérateurs par des emplois de services peu qualifiés et mal payés. La classe moyenne en particulier a dans ce contexte entamé un processus de déclin rapide. On le voit ces jours-ci avec les reportages sur les Etats de la Rust Belt, victimes de la désindustrialisation. Sur le plan sociétal, les évolutions libertaires ont également été préjudiciables à la plupart des membres des classes moyenne et populaire, en détruisant ou en affaiblissant les cadres sociaux structurants et protecteurs, la famille et le cadre religieux en particulier, et en précipitant de nombreuses personnes dans l’isolement, la perte de repères et l’anomie. En France par exemple, de nombreux indices, tels que la consommation de tranquillisants, montrent qu’un grand nombre de Français moyens sont en difficulté morale et psychologique. Depuis plus de trente ans les sondages indiquent qu’une majorité des Français sont pessimistes et convaincus que l’avenir sera sombre.

us-flag-population-400x210.jpg

L’immigration massive a encore accru l’impact et la portée de ces évolutions. Elle a amélioré la situation des plus riches, en tirant vers le bas les salaires et les conditions d’emploi dans les secteurs non délocalisables et en augmentant fortement, grâce notamment aux prestations sociales, le nombre des consommateurs solvables. Elle a bouleversé encore un peu plus la situation des classes moyenne et populaire, qu’elle a notamment chassées, en France du moins, des banlieues des métropoles.

Cette immigration est devenu tellement massive qu’un troisième groupe s’est constitué au sein des sociétés occidentales : dans de nombreux pays occidentaux, les personnes originaires de l’immigration, le plus souvent musulmanes, constituent progressivement une contre-société, qui se distingue nettement de la classe supérieure d’une part et des classes moyenne et populaire de souche d’autre part. L’Europe rejoint ainsi la situation des Etats-Unis qui comptent depuis l’origine une forte communauté afro-américaine, à laquelle viennent s’ajouter désormais les immigrants latinos et asiatiques. Ce troisième groupe constitué par les minorités raciales est pour l’instant l’allié de la classe supérieure, puisqu’il a comme elle intérêt à la poursuite de l’immigration. C’est ainsi que la quasi-totalité des Afro-Américains et une grande majorité des Latinos viennent de voter pour le candidat démocrate, représentant de la classe supérieure. La situation est identique en France et en Angleterre et dans la plupart des pays d’Europe occidentale : la classe supérieure mène une politique immigrationniste approuvée par les immigrés. Cette évolution entraîne l’apparition et la montée en puissance de partis « populistes » anti immigration, qui recueillent les suffrages d’une partie grandissante des populations de souche de classe populaire et moyenne. De toute évidence l’alliance de la classe supérieure et des minorités raciales est provisoire. En Europe occidentale en particulier, les immigrés sont engagés dans une guerre de conquête et exigeront le moment venu, quand ils seront suffisamment nombreux, l’exercice du pouvoir et la soumission des autochtones.

unnamedfamnorm.jpg

Ajoutons cette précision. Au sein des sociétés occidentales, on trouve également le ventre-mou des personnes « de souche » qui refusent de se positionner dans un camp ou un autre et se prétendent neutres ou indifférents. D’autres, par peur de la guerre civile et du chaos, se résignent sans enthousiasme aux politiques mondialistes et immigrationnistes suivies par la classe dirigeante, en espérant le maintien d’un certain statu quo le plus longtemps possible : ces « résignés » essaient de se protéger pour eux-mêmes des conséquences catastrophiques de l’invasion migratoire, dont ils ont parfaitement conscience, espérant que la dégradation, qu’ils savent inéluctable, sera suffisamment progressive pour les épargner à titre personnel. Dans la pratique les résignés et les soi-disant centristes sont dans le camp du pouvoir. Quand ils travaillent dans les administrations et les services publics ils appliquent ses ordres sans sourciller. Sur le plan électoral ils favorisent le maintien au pouvoir de la classe dirigeante, en votant pour elle ou en s’abstenant hypocritement.

  • Ce sont les extrémistes qui dénoncent l’extrémisme, les incendiaires qui crient « Au feu », les criminels qui hurlent à la haine

Il y a lieu de mettre en évidence et d’insister sur cette situation remarquable. En organisant la mondialisation et les délocalisations, d’une part, l’invasion migratoire de l’Europe d’autre part, la classe dirigeante mène les politiques les plus extrêmes et les plus provocatrices qui soient. Elles sont contraires aux intérêts vitaux de la population de souche des pays occidentaux et font courir un danger mortel à leurs Etats, à leurs territoires et à leur civilisation : ces politiques criminelles constituent donc sans conteste des politiques de haute trahison.

La classe dirigeante occidentale y ajoute des politiques sociétales destructrices et provocatrices : la discrimination positive et les quotas de race et de sexe, le mariage homosexuel et la PMA en attendant la GPA, l’euthanasie active et bientôt le clonage et le transhumanisme. Tout montre que ces « réformes » bousculent les structures anthropologiques fondamentales et déboucheront sur des monstruosités.

Tout en menant ces politiques de bouleversement, la classe dirigeante parvient à se présenter comme le camp de la modération contre les extrêmes, le camp de la Raison contre les passions mauvaises, le camp du juste-milieu contre les extrémistes, islamistes d’une part, populistes de l’autre. A sa tête le Système place des figures souriantes à costume-cravate, dents blanches et bronzage ajusté, qui parviennent à donner l’image de la raison, de la mesure et de la compétence, comme Macron, Merkel ou Biden. Dans le même temps il réussit à présenter ses adversaires « populistes » comme des agités incontrôlables et dangereux autant que ridicules : Jean-Marie Le Pen pendant toute sa carrière a fait les frais de cette diabolisation. Trump, Johnson, Salvini ou encore Orban incarnent aujourd’hui cette catégorie des fous dangereux à tendance fascitoïde. Alors qu’ils mènent les politiques les plus extrêmes et les plus scandaleuses qui se puissent imaginer, les boutes-feu qui sont à la tête de la plupart des pays occidentaux réussissent à apparaître comme des dirigeants modérés et responsables : même si le contrôle presque absolu qu’il exerce sur les médias lui facilite grandement la tâche, ce tour-de-force du Système est particulièrement remarquable.

ap_20230775835532_wide-b6038a009f2c228cb72239d335d986c910f13c82-s800-c85.jpg

La classe dirigeante ne se contente pas de dénoncer les leaders populistes. Elle met en accusation également les Européens moyens qui renâclent ou résistent aux évolutions en cours. Elle dénonce leur tendance à propager la haine, notamment sur les réseaux sociaux. Elle met en cause leur égoïsme et leur manque d’ouverture d’esprit : les médias insistent d’ailleurs fréquemment sur le fait que les électeurs populistes sont souvent peu diplômés.

Or les populistes ne font qu’essayer de défendre ce qui reste de la société traditionnelle, c’est à dire la société qui existait encore il y a cinquante ou soixante ans et faisait l’objet d’un consensus quasi général. Une société qui dans ses grandes lignes datait de plus de mille ans… Et ce sont les défenseurs des moeurs et des modes d’organisation traditionnels et pluriséculaires qui sont présentés comme des extrémistes et des provocateurs…

L’inversion accusatoire opérée par la classe dirigeante mérite d’être saluée. En menant des politiques extrêmes et criminelles tout en parvenant à accuser d’extrémisme et de pensées haineuses ceux qui s’y opposent, la classe dirigeante occidentale accède à un sommet sans doute jamais atteint jusqu’ici dans l’art de la propagande, de la manipulation et de l’amoralisme. 

Dans tous les pays occidentaux les deux camps se font face : les progressistes et les minorités raciales qui leur sont alliées d’un côté ; les populistes de l’autre. Ces deux camps sont désormais séparés par une hostilité, un mépris et une haine réciproques et grandissantes. Tout les oppose désormais : les intérêts économiques et sociaux, la vision de l’avenir, la conception même de ce que doit être la société. Comme on le sait leur opposition a également une dimension spatiale marquée : aux Etats-Unis comme en France, la classe supérieure habite les métropoles tandis que les classes moyenne et populaire résident le plus souvent dans les régions périphériques et rurales. En France, les immigrés sont désormais majoritaires dans les banlieues des agglomérations.

L’affrontement des deux camps est total et sur tous les terrains : l’idéologie, la culture, les médias, l’école, le judiciaire… Comme on le voit ces jours-ci aux Etats-Unis, c’est une lutte à mort qui s’est engagée. Les règles du temps de paix bientôt seront caduques. Dans les guerres civiles, on le sait, même les lois de la guerre n’ont plus cours. 

Voir également les chroniques suivantes :

La guerre civile tiède a commencé

Trois France désormais, qui se haïssent

« Peureux, incultes, méchants et dépressifs » : comment le Système s’efforce de discréditer les Dissidents

https://leblogdepaysansavoyard.wordpress.com/2020/11/10/c...

Élections aux USA: lettre de Dominique Delawarde à ses amis

image_0932250_20201114_ob_812925_trump-bident.jpeg

Élections aux USA: lettre de Dominique Delawarde à ses amis

13 novembre 2020

Mes chers amis,

    Général-Dominique-Delawarde-300x292.jpgNombre d'entre vous m'ont demandé quel était mon opinion sur les événements qui se sont déroulés aux USA entre le 3 novembre et ce jour dans le cadre de l'élection présidentielle américaine. Ma double casquette d'expert du renseignement et de spécialiste des États-Unis m'a valu de nombreuses questions que je résumerai en deux grandes séries:

     1 – Y-a-t-il eu fraude électorale et l'hypothèse d'un coup d'état visant à inverser le résultat  de l'élection est -elle crédible ?

   2 – Si Biden devait être élu le 8 décembre prochain et intronisé le 20 janvier 2021, quelles conséquences faudrait-il attendre de sa prise de pouvoir.

    Je vais m'efforcer de répondre clairement à ces deux questions dans les lignes qui suivent.

***

Conflits d'intérêt de l'auteur ?

    Il est important pour chacun d'entre vous de savoir, avant d'entamer la lecture de ma lettre, si son auteur a un quelconque conflit d'intérêt pouvant orienter son propos sur le sujet traité.

    Ma réponse est non. J'ai bien vécu aux USA, dans le Kansas, sous administration démocrate (Clinton) entre 1995 et 1998,  époque dont je garde un excellent souvenir. J'ai effectué de multiples autres séjours aux USA, avant et après cet épisode professionnel, pour rendre visite à ma nombreuse famille proche qui compte 3 de mes sœurs et 48 de leurs descendants directs, tous  citoyens américains et résidant dans divers états gouvernés tant par les démocrates que par les républicains. J'ai visité 46 des 50 états de l'Union. La «Meritorius Service Medal» US m'a été remise à l'été 1998 dans un pays sous leadership démocrate. Je ne suis membre d'aucun des principaux partis politiques français (LR, PS, RN, Insoumis, LREM-Modem, EELV).

    Si ma sévérité s'exerce parfois avec véhémence sur les «gouvernances» américaines, démocrates ou républicaines, elle ne s'adresse jamais au peuple américain qui, comme beaucoup d'autres peuples, est plutôt généreux et sincère, mais naïf et manipulé.

    Je suis devenu très réservé, voire hostile à l'OTAN, ayant constaté ses dérives depuis 1990, dans le cadre de mes fonctions: http://www.revuemethode.org/m042017.html

    Mon expérience du renseignement m'a conduit à n'accorder qu'une crédibilité de plus en plus faible à l'énorme majorité des agences de presse et des médias mainstream, occidentaux en particulier. https://reseauinternational.net/le-grand-naufrage-des-med...

    Je n'apprécie pas l'action et/ou «l'influence puissante et nocive des lobbies» transnationaux sur la marche du monde, que ces lobbies soient financiers, médiatiques, communautaires, ou de toute autre nature.

    L'auteur ayant mis les choses au clair, passons au vif du sujet.

_114606887_index_promo_simple_guide_976_v7.jpg

Contexte pré-electoral de la présidentielle américaine.

    Depuis l'échec d'Hillary Clinton à l'élection de 2016, les USA se sont profondément divisés en 2 camps irréconciliables, qui se détestent et sont désormais engagés dans un combat «à mort». Contrairement à ce que les gens pensent en France ou en Europe, ces deux camps ne sont pas les camps républicain et démocrate qui ne constituent que les parties émergées de l'iceberg. Ces deux camps sont les tenants de deux conceptions du monde opposées: les «souverainistes» et les «mondialistes». On retrouve les représentants des «mondialistes» majoritairement chez les démocrates, mais on en trouve aussi, en  moindre proportion, chez les républicains.

    A la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le 24 septembre 2019, Donald Trump a clairement choisi son camp, exprimé sa vision du monde et déclaré la guerre aux mondialistes en déclarant: «Comme mon pays bien-aimé, toutes les nations présentes dans cette enceinte  ont une histoire, une culture et un héritage qu'elles   chérissent et qui méritent d'être défendus et célébrés, et qui nous donnent une force et un potentiel particulier. Le monde libre doit embrasser ses fondations « nationales». Il ne doit pas chercher à en faire table rase et à les remplacer…..»

    Il a ajouté quelques secondes après: «Si vous voulez la liberté, soyez fiers de votre pays, si vous voulez la démocratie, accrochez vous à votre souveraineté, si vous voulez la paix, aimez votre nation. Les  chefs d'état avisés font toujours passer l'intérêt de leur propre pays en premier. L'avenir n'appartient pas aux mondialistes, l'avenir appartient aux patriotes. L'avenir appartient aux nations indépendantes et souveraines qui protègent leurs citoyens, respectent leurs voisins et acceptent les différences qui rendent chaque pays spécial et unique. 

https://www.youtube.com/watch?v=dxNkhsihHHg&feature=y...

    Chacun peut comprendre qu'un tel discours puisse susciter l'adhésion d'une large part de la population américaine: plus de 73 millions de votes «Trump» comptabilisés en novembre 2020 soit 10 millions de plus qu'en 2016 où il avait obtenu moins de 63 millions de suffrages)….. Pour tous ceux qui croyaient que Trump était en perte de vitesse, ce +15% est une immense surprise, comme en 2016.

2020-09-10-vote-correspondace-1920x1080-1-1200x675.jpg

Le camp des mondialistes ne peut évidemment pas accepter un tel «discours-programme». Il va donc faire tout ce qui est en son pouvoir pour barrer la route de la ré-élection au président sortant. Majoritaire dans «l'état profond US» (deep state), contrôlant la finance et les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazone, Microsoft et Tweeter), contrôlant aussi la quasi-totalité des médias mainstream et des agences de presse anglo-saxonnes et européennes, le camp des mondialistes va coordonner l'action de ses «bras armés» pour tenter de sortir Donald Trump de la présidence des USA.

    Le président Trump, de son côté, n'est ni stupide, ni seul. Il dispose d'un très fort soutien populaire, d'une majorité au Sénat, à la Cour Suprême et 27 des 50 gouverneurs des États de l'Union sont républicains. A la chambre des représentants, il vient de réduire l'écart qui séparait son camp républicain du camp démocrate de 12 sièges (pour l'instant…) Il a mis en place une administration fédérale qui lui est majoritairement fidèle (pas totalement …). Il a changé une majorité des juges fédéraux. Il a résisté victorieusement à deux tentatives de l'état profond et des démocrates de le destituer (L'affaire du Russiagate montée de toute pièce dès 2016 et qui a fait flop ….. parce qu'elle était «bidon» et que les enquêteurs, les juges et l'opinion publique US ont fini par s'en apercevoir,  et la tentative de destitution par la Chambre des représentants qui a tourné court au Sénat en 2019…..

    Par ailleurs Trump est lucide lorsqu'il dit dans son dernier discours électoral du 2 novembre 2020, en Caroline du Nord : «S'il y a une chose que j'ai faite au cours de mon mandat, c'est de mettre en évidence la malhonnêteté des médias.» Les médias mainstream US ont toujours suscité et soutenu les actions anti-Trump.     https://www.realclearpolitics.com/video/2020/11/02/trump_...

    C'est donc dans ce contexte de tensions extrêmes et au terme d'une campagne électorale au cours de laquelle tous les coups les plus tordus ont été observés, de part et d'autre, que survient le scrutin du 3 novembre 2020.

B9725149634Z.1_20201104130449_000+G7FH0MD6S.2-0.jpg

Les médias et les instituts de sondage américains ont-ils été honnêtes, lors de la campagne électorale ou ont-ils cherché à manipuler l'opinion ?

    Les médias mainstream US, tout comme les médias européens d'ailleurs, ne brillent pas par leur honnêteté, leur pluralité et leur impartialité. Contrôlés par une poignée de milliardaires, ces médias défendent les causes et les intérêts qui sont ceux de leurs «patrons», membres actifs ou simples collaborateurs de l'état profond. Tous les moyens sont bons, y compris, les mensonges les plus éhontés. On met en évidence tout ce qui porte préjudice à l'adversaire (Trump), on occulte tout ce qui pourrait porter préjudice au camp que l'on défend (Biden). Les journalistes ne peuvent faire carrière que s'ils se soumettent et/ou s'autocensurent. On se trouve aujourd'hui dans une situation de «guerre de l'information» électorale:  https://reseauinternational.net/la-guerre-de-linformation/ . Le commun des mortels a beaucoup de difficultés à s'informer correctement. https://reseauinternational.net/etre-bien-informe-ca-se-m...

    Depuis 4 ans déjà, ces médias US, parfaitement relayés par les médias «frères» européens n'ont eu de cesse, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, de noircir l'image du président Trump dans l'opinion publique US, occidentale et mondiale. Dans les mois précédant l'élection, ils se sont appuyés sur des sondages largement biaisés pour faire croire au peuple américain et au monde, comme en 2016, que l'élection était «pliée» et qu'une grande vague démocrate allait submerger le pays. Pour ne donner que l'exemple de la Floride, une forte majorité des sondages dans les 4 jours précédant le scrutin donnait Biden gagnant de 1 à 5 points. C'est Trump qui l'a emporté de 3,4 points. Les écarts constatés entre ces derniers sondages et le résultat du scrutin sont tels qu'ils ne relevaient pas de la marge d'erreur, mais du mensonge manipulateur, intéressé, et ...éhonté. Ces sondages et articles mensongers ont été appliqués à la quasi totalité des états de l'Union. Les scores de Trump et du parti républicain, au jour de l'élection, ont révélé l'ampleur de ces «mensonges-manipulateurs» médiatiques et sondagiers pré-électoraux.

L'Hypothèse d'une fraude importante appliquée à quelques états clefs le jour du scrutin est-elle crédible?

    Mon intime conviction me dit que oui car il y a, à mes yeux, trop d'indices concordants pour permettre à la meute «médiatique» occidentale, dont nous savons qui la contrôle, de me convaincre du contraire. Les présidents chinois et russes ne s'y sont pas trompés en attendant la proclamation du résultats officiels, qui n'interviendra que le 8 décembre, avant de féliciter le vainqueur, lorsqu'il sera vraiment connu.

MODE_D-EMPLOI-USA2020.jpg

Voici les éléments qui me font douter de l'honnêteté du scrutin.

1 - Il y a eu cette précipitation curieuse, voire suspecte de la meute médiatique US, suivie par la meute «soeur» de l'UE dont nous savons qui la contrôle, à vouloir imposer un vainqueur alors que les résultats officiels de 5 ou 6 états ne sont pas encore connus. Nous savons tous que ces médias US sont «partisans» et qu'ils sont les plus farouches adversaires de Trump. Nous connaissons leur habitude récurrente à vouloir critiquer, contester, modifier, ne pas reconnaître, remettre en cause tous les résultats électoraux qui ne leur conviennent pas sur la planète (Syrie 2014, Venezuela 2018, Bolivie 2019, Biélorussie 2020 pour n'en citer que quatre). Nous connaissons aussi leur propension à vouloir promouvoir, voire imposer le candidat qui leur convient même lorsque celui ci est très minoritaire dans le pays (France 2017, Bolivie 2019, Biélorussie 2020, Navalny qui ne représente strictement rien en Russie, mais qui nous est «vendu», par nos médias, comme le challenger numéro un de Poutine.)

2 – Il y a ces actions très inhabituelles de Google, Face book, You tube, Twitter censurant purement et simplement le Président en exercice des États-Unis, en agissant de concert et simultanément. Cette collusion évidente de ces grandes sociétés de service, dont nous savons qui les contrôle, n'est tout simplement pas «naturelle», ni démocratique ….

3 – Pour la première fois dans l'histoire des USA, le vote par correspondance a été massivement utilisé puisque plus de 42% des électeurs qui se sont exprimés l'ont fait par correspondance (plus de 64 millions). Il est mondialement reconnu que ce type de vote favorise la fraude électorale. 

bc0e20d9-1a9d-11eb-b8ad-02fe89184577.jpg

Le vote par correspondance a d'ailleurs été supprimé en France en 1975 parce qu'il était jugé propice à la fraude électorale. https://www.lemonde.fr/archives/article/1975/11/13/pour-r...

    Il est, soit dit en passant, étrange que des députés de la majorité LREM

cherchent aujourd'hui à rétablir, en France, le vote par correspondance,

en profitant de l'opportunité «Covid».

http://www.francetvinfo.fr/elections/regionales/des-deput...

Auraient-ils l'intention, eux aussi, de rouvrir plus largement les possibilités

de fraude en France et de faire bourrer les urnes de leur circonscription

pour se faire réélire au prochain scrutin ?…..

    Prétendre aujourd'hui qu'il n'y a pas eu la moindre fraude électorale aux USA avec 64 millions de votes par correspondance n'est tout simplement pas crédible.   

    Sans reprendre à mon compte l'ensemble des fraudes dénoncées par les républicains,  et énumérées dans cet article: http://www.profession-gendarme.com/etats-unis-la-tempete-...   je retiendrai, tout de même, un seul exemple, reconnu par les deux partis, démocrate et républicain, et qui est donc ni contestable, ni contesté.

    Selon son propre aveu au New York Times, Abigail Bowen, la greffière des élections du comté de Shiawassee dans le Michigan a ajouté, par erreur selon elle, un zéro en trop au décompte des voix de Joe Biden. Au lieu d’entrer 15.371 voix en faveur du démocrate, son équipe a ajouté 150.371. La touche 0 n'étant pas, sur un clavier d'ordinateur, voisine de la touche 5 ou de la touche 3, plaider l'erreur involontaire paraît bien étrange …. Elle ajoute avoir été notifiée de l’erreur 20 minutes plus tard et l’avoir corrigée ensuite. (Heureusement que quelqu'un s'est aperçu de cette erreur dont tout semble indiquer qu'elle était volontaire…..)

    C'est très bien que cette erreur ait été rectifiée, mais cela pose tout de même questions : 

Combien d'«erreurs» de 0 de ce genre ont-elles été commises, volontairement ou non ? …..

Combien d'«erreurs» de ce genre ont elles été repérées, notifiées et corrigées ? …..

Combien de ces «erreurs» ont-elles été validées dans le décompte final ?

838_20201022_105554-01.jpg

Un candidat, démocrate ou républicain, est-il fondé ou non à demander un recomptage lorsque l'écart dans le résultat est dans la marge des 1% dans un des États de l'Union ? Cela ne se fait-il pas dans toutes les démocraties dignes de ce nom ? Est-ce aux médias de proclamer un vainqueur sans disposer de résultats validés ?

    J'observe que, dans cette marge de 1%, se trouvent les résultats de 5 états qualifiés de swing states: L'Arizona, la Georgie, le Wisconsin, la Pensylvanie et le Nevada. http://nypost.com/2020/11/08/if-theres-fraud-in-the-2020-... Dans ces 5 états, Trump était en tête mais Biden aurait repris l'avantage de quelques milliers de voix dans tous ces états grâce à l'arrivée opportune, miraculeuse, massive et soudaine, en fin de dépouillement du scrutin, de votes par correspondance qui lui auraient été très, très, très favorables.

    Vous l'aurez compris le vote par correspondance est, pour moi, la porte ouverte à la fraude. Lorsque ce vote par correspondance est massif, la fraude peut être importante et largement suffisante pour inverser un résultat dans la marge des 1%. Il est infiniment peu probable qu'il n'y ait pas eu de fraudes. Je me garderai bien de dire à qui cette fraude a profité et je ne suis pas sûr qu'on puisse en avoir un jour toutes les preuves. Je dis simplement que les médias mainstream «bisounours» US et européens qui aimeraient refuser à Trump le droit aux recomptages, aux enquêtes et aux vérifications mais qui, lorsqu'il s'agit d'autres pays, sont très regardants sur les comptages, et crient facilement «à la fraude électorale» ne se grandissent pas. Nous savions que la France et ses journalistes qui se moquent du perdant présumé, parce qu'il s'appelle Trump, donnaient l'image d'une «médiocre'atie», mais doit-elle devenir aussi une média'cratie qui tente de nous imposer nos Présidents et tout ce qu'il faut penser, sur tous les sujets ?

    Il est, soit dit en passant, étrange que des députés de la majorité LREM

cherchent aujourd'hui à rétablir, en France, le vote par correspondance,

en profitant de l'opportunité «Covid».

http://www.francetvinfo.fr/elections/regionales/des-deput...

Auraient-ils l'intention, eux aussi, de rouvrir plus largement les possibilités

de fraude en France et de faire bourrer les urnes de leur circonscription

pour se faire réélire au prochain scrutin ?…..

    Prétendre aujourd'hui qu'il n'y a pas eu la moindre fraude électorale aux USA avec 64 millions de votes par correspondance n'est tout simplement pas crédible.

    Sans reprendre à mon compte l'ensemble des fraudes dénoncées par les républicains,  et énumérées dans cet article: http://www.profession-gendarme.com/etats-unis-la-tempete-...   je retiendrai, tout de même, un seul exemple, reconnu par les deux partis, démocrate et républicain, et qui est donc ni contestable, ni contesté.

    Selon son propre aveu au New York Times, Abigail Bowen, la greffière des élections du comté de Shiawassee dans le Michigan a ajouté, par erreur selon elle, un zéro en trop au décompte des voix de Joe Biden. Au lieu d’entrer 15.371 voix en faveur du démocrate, son équipe a ajouté 150.371. La touche 0 n'étant pas, sur un clavier d'ordinateur, voisine de la touche 5 ou de la touche 3, plaider l'erreur involontaire paraît bien étrange …. Elle ajoute avoir été notifiée de l’erreur 20 minutes plus tard et l’avoir corrigée ensuite. (Heureusement que quelqu'un s'est aperçu de cette erreur dont tout semble indiquer qu'elle était volontaire…..)

    C'est très bien que cette erreur ait été rectifiée, mais cela pose tout de même questions : 

Combien d'«erreurs» de 0 de ce genre ont-elles été commises, volontairement ou non ? …..

Combien d'«erreurs» de ce genre ont elles été repérées, notifiées et corrigées ? …..

Combien de ces «erreurs» ont-elles été validées dans le décompte final ?

Un candidat, démocrate ou républicain, est-il fondé ou non à demander un recomptage lorsque l'écart dans le résultat est dans la marge des 1% dans un des États de l'Union ? Cela ne se fait-il pas dans toutes les démocraties dignes de ce nom ? Est-ce aux médias de proclamer un vainqueur sans disposer de résultats validés ?

    J'observe que, dans cette marge de 1%, se trouvent les résultats de 5 états qualifiés de swing states: L'Arizona, la Georgie, le Wisconsin, la Pensylvanie et le Nevada. https://nypost.com/2020/11/08/if-theres-fraud-in-the-2020... Dans ces 5 états, Trump était en tête mais Biden aurait repris l'avantage de quelques milliers de voix dans tous ces états grâce à l'arrivée opportune, miraculeuse, massive et soudaine, en fin de dépouillement du scrutin, de votes par correspondance qui lui auraient été très, très, très favorables.

cover-r4x3w1000-5f86ddfc48027-715e368d94fb5a0061e4e6c4dd8b4f275b318059-jpg.jpg

Vous l'aurez compris le vote par correspondance est, pour moi, la porte ouverte à la fraude. Lorsque ce vote par correspondance est massif, la fraude peut être importante et largement suffisante pour inverser un résultat dans la marge des 1%. Il est infiniment peu probable qu'il n'y ait pas eu de fraudes. Je me garderai bien de dire à qui cette fraude a profité et je ne suis pas sûr qu'on puisse en avoir un jour toutes les preuves. Je dis simplement que les médias mainstream «bisounours» US et européens qui aimeraient refuser à Trump le droit aux recomptages, aux enquêtes et aux vérifications mais qui, lorsqu'il s'agit d'autres pays, sont très regardants sur les comptages, et crient facilement «à la fraude électorale» ne se grandissent pas. Nous savions que la France et ses journalistes qui se moquent du perdant présumé, parce qu'il s'appelle Trump, donnaient l'image d'une «médiocre'atie», mais doit-elle devenir aussi une média'cratie qui tente de nous imposer nos Présidents et tout ce qu'il faut penser, sur tous les sujets ?

Dominique Delawarde: général (2s), ancien chef du bureau Situation-Renseignement-Guerre Électronique de l’Etat-major Interarmées de Planification Opérationnelle.

Par Dominique Delawarde, sur "France-Irak Actualité":  Cliquer ici

 

samedi, 14 novembre 2020

Jérôme Fourquet’s The French Archipelago

Naisance-d-une-France-multiculturelle-600x400.jpg

Jérôme Fourquet’s The French Archipelago
 
A Statistical Portrait of a Nation in Decay

Jérôme Fourquet, L’archipel français: Naissance d’une nation multiple et divisée (Paris: Seuil, 2019)

Jérôme Fourquet is a mainstream pollster with the venerable French Institute of Public Opinion (IFOP), the nation’s leading polling agency. He made a splash last year with his book, The French Archipelago: The Birth of a Multiple and Divided Nation, which presented a fine-grain statistical analysis of socio-cultural changes in French society and, in particular, fragmentation along ethno-religious and educational lines.

The book persuasively makes case that the centrist-globalist Emmanuel Macron’s election to the presidency and the collapse of the traditional parties of government in 2017 were not freak events, but the reflection of long-term trends which finally expressed themselves politically. The same can be said for the growing popularity of anti-establishment movements like Marine Le Pen’s National Rally (RN) and the yellow-vests.

Following the works of many sociologists and historians, Fourquet sees French politics as historically divided between a Catholic Right and secularist Left. This divide had been highly stable since the French Revolution, if not earlier, with a dechristianizing core stretching out from the greater Parisian basin into the Limousin, with most of the periphery remaining relatively conservative. These subcultures united people of different classes within particular regions and corresponded politically with the conservative and Socialist parties who have taken turns governing France since World War II.

en_France_en_1791.png

Percentage of Catholic priests swearing loyalty to the Constitution in 1791, a good marker of secularism.

1936L_elus.png

 
Political party of representatives elected in the 1936 parliamentary elections. Supporters of the Popular Front Socialist-Communist coalition in red, pink, orange and yellow.

Since 1945, the collapse of Catholicism and the steady cognitive/economic stratification of French society have destroyed the reach and unity of the Catholic-right and secularist-left blocs. Macron was able to tap into the latent political demand of the wealthiest, most educated, and mobile 20% of French society, while the increasingly alienated and déclassés lower classes of French Whites have been falling out of the mainstream political system altogether.

Fourquet meticulously documents the social trends of the past 70 years: the decline of Catholicism, the Communist Party, and traditional media, the triumph of social liberalism, the division of cities into gentrified areas, crime-ridden ghettos, and the (self-)segregation of individuals along educational and ethnic lines. In all this, Fourquet’s book serves as an excellent statistical companion piece to Éric Zemmour’s Le Suicide français, which looks at many of the same themes through the lens of political and cultural events.

What’s in a first name? Quite a lot, actually

Fourquet uses a wealth of socio-economic and polling data to make his case. Some of the most innovative and striking evidence however is the big-data analysis of first names in France’s birth registries since 1900. This looks into the trends for numerous different types of names: Christian, patriotic, regional (Breton and Corsican), Muslim, African, and . . . Anglo. Far from being random, Fourquet shows that the trends in first-name giving correlate with concurrent social and political phenomena. For example, the number of people giving their girls patriotic names like France and Jeanne spiked during moments of nationalist fervor, namely the first and second world wars (p. 35).

More significantly, Marie went from being the most common name for girls (20% of newborns in 1900) to 1-2% since the 1970s. Unsurprisingly given the Virgin Mary’s importance in the Catholic religion, Marie was more popular in more religious regions and declined later in the conservative periphery. Marie’s decline thus seems to be a solid temporal and geographical marker of dechristianization (mass attendance and traditional Christian values, such as marriage and opposition to abortion and gay marriage, also collapsed during this period).

First names also provide a marker for assimilation of immigrant groups. Fourquet shows how Polish first names exploded in the northern mining regions of France in the 1920s and then fully receded within two decades. He shows the same phenomenon for Portuguese immigrants and first names in the 1970s. This assimilation is in accord with sociological data showing that European immigrants tend to rapidly converge in terms of educational and economic performance with the native French population.

FrenchMuslimNames.png

Percentage of new-born males with a Muslim first name.

By contrast, Fourquet shows that people with Muslim last names almost never choose to give their children traditional French first names. He documents a massive increase in the proportion of newborns given Muslim first names from negligible in the 1960s to around a fifth of the total. There is also an increase in the number of people with Sub-Saharan African names.

Somewhat similarly to Europeans, Asian immigrants (disproportionately from the former Indochina) are much more likely to adopt French first names and perform comparably in economic and educational terms.

Beyond these stark ethno-religious demographic changes, Fourquet also highlights more subtle trends that often fall below the radar. First names also provide a marker for the degree to which the French have a common culture or, conversely, of heightened individual or sectoral identities.

Fourquet identifies an explosion in the number of different names used by the French. This figure was stable around 2000 from 1900 to 1945, rising to over 12,000 today. And this does not count the proliferation “rare names” – those for which there are less than 3 people with that name – among all populations. Fourquet takes this as evidence of increased individualism and “mass narcissism,” more and more people wishing to differentiate themselves.

In principle, until recently the French were forced by Napoleonic-era legislation to choose their first names from the Christian calendar, medieval European names, or Greco-Roman antiquity. All of France proper used a common corpus of names, with little local variation. The list of acceptable names was extended by ministerial instruction to regional and mythological names in 1966, while in 1993 the restriction was abolished. However, the trend of more-and-more names in fact long predates these legal changes. Evidently municipal authorities already were tolerating unusual names more and more.

What are the names in question? All sorts. The use of Breton (Celtic) names in Brittany has more tripled from 4% to around 12% (p. 127), with sharp rises corresponding to moments of heightened Breton regionalist politics in the 1970s.

Similarly, Italian-Corsican first names have risen from virtually nil in the 1970s to 20% of Corsican newborns today, coinciding with the rise of the Corsican nationalist vote on the island to 52.1% in 2017 (p. 130). Corsican nationalism has risen despite the fact that use of the French language has largely supplanted the Corsican dialect. Many Corsicans resent colonization both by wealthy metropolitan French buying up properties on the fair isle and by Afro-Islamic immigrants.

There has also been a steady increase of the use of markedly Jewish first names like Ariel, Gad, and Ephraïm – which were virtually unheard of in 1945 (p. 213)

One of the most intriguing trends is the proliferation of Anglo first names from a mere 0.5% of newborns in the 1960s to 12% in 1993, today stabilized around 8% (p. 120). Names like Kevin, Dylan, and Cindy became extremely popular, evidently influenced by American pop stars and soap operas (The Young and the Restless was a big hit in France under the title Les Feux de l’Amour). Significantly, Anglo names are more popular among the lower classes, going against the previous trend of French elites setting top-down fashion trends for names. Indeed, many yellow-vest and RN cadres in France have conspicuously (pseudo-)Anglo first names, such as Steeve [sic] Briois (mayor of the northern industrial city of Hénin-Beaumont), Jordan Bardella (RN youth leader and lead candidate in the 2019 EU parliamentary elections), and Davy Rodriguez (youth deputy leader).

A fragmented France: Globalists, populists, and Muslims

Fourquet sees France as an “archipelago” of subcultures diverging from one another. Among these: Macron-supporting educated metropolitan elites, the remaining rump of practicing Catholics (6-12% of the population), conservative-supporting retirees, expats outside of France (whose numbers have more than tripled to around 1.3 million since 2002), alienated lower-class suburban and rural Whites (often supporting the yellow-vests and/or Marine Le Pen), and innumerable ethnic communities, mostly African or Islamic, scattered across France’s cities.

The French are less and less united by common schools, media, and life experiences. The fifth or so of most educated, wealthy, and deracinated French finally manifested politically with Macron’s triumph in 2017. But will these other subcultures become politically effective? Fourquet concludes that

Thus, over the past 30 years, many islands of the French archipelago are becoming politically autonomous and obey less and less the commands of the capital-island and its elites. Though indeed the scenario in which the [subculturally] most distant islands or provinces would declare their independence does not seem to be on the order of the day. (pp. 378-79)

Still, we can see major subcultural blocs consolidating. In the immediate, the most important is the vast suburban and rural bloc of alienated Whites. Support for Marine Le Pen correlates with distance from city-centers, the presence of Afro-Islamic immigrants (until these overwhelm the natives), and/or chronic unemployment. Fourquet says that “the yellow-vest movement has been particularly revealing not only of the process of archipelization underway but also of the peripheries’ inability to threaten the heart of the French system” (379). It seems probable the bloc of alienated Whites will continue to grow and develop politically.

LC-20170424-France-Presidentielle-Dep-LePen-T1_0_579_579.jpg

Vote for Marine Le Pen in the first round of the 2017 presidential elections.

 

carte-2.jpg

Unemployment rate in 2016 by territory.

The White “popular bloc” is not coherent politically but is basically entropic. The yellow-vests, themselves not an organized group at all, did not so much have a political program but a set of concerns essentially revolving around purchasing power, public services declining areas, and direct democracy. The most clear and political demand of the yellow-vests was the famous Citizen Initiative Referendum (RIC), similar to practices in Switzerland or California. This measure, whatever its merits, is more about means than ends and is entropic as such.

Marine Le Pen’s National Rally, the other great manifestation of this bloc, is characterized by a mix of socialistic civic nationalism and political opportunism. Given the travails of the Brexit and Trump experiences, one wonders how an eventual National Rally administration would or could govern, especially if virtually the entire French educated class would similarly rise in opposition.

The other great emerging bloc(s) is that made up of France’s fast-growing African and Islamic communities. I would have liked more information on this group. There is data indicating that French Muslims are considerably endogamous (most marry within their own ethny, though there is some variation by community). While the French overwhelmingly support abortion and homosexuality, only small majorities of Muslims do, an important marker of limited convergence. He also observes that a significant minority of Muslims are entering the middle and upper classes, and indeed that the more educated a Muslim is the more likely he or she is to be married to a native French.

However, other indicators of “assimilation” have if anything gone into reverse since the early 2000s: more Muslim women are wearing headscarves, Muslim youth are more likely to say sex before marriage is immoral than their elders (75% to 55%), and two thirds of young Muslims support censorship blasphemy and one quarter condones the murder of cartoonists mocking Mohamed. The War on Terror and renewed Arab-Israeli conflict appear to have rekindled Muslim identity in France. What’s more the sheer number of Muslims and the unending flow from the home country appear to be making them more confident in rejecting assimilation.

In the coming decades, we can reasonably expect French society to become polarized between an Afro-Islamic bloc, united by economic interests and ethno-religious grievances, and a middle/lower class White bloc. And I use the word White, rather than native French, advisedly: many prominent French nationalists and their supporters are of Italian, Polish, or Portuguese origin.

To his credit, Fourquet repeatedly emphasizes the scale and unprecedented nature of the ethno-religious changes in the French population. He also discretely observes the potential for conflict, saying of Paris: “This great diversity is the source of tensions (the demographic balance within certain neighborhoods is changing according to the arrival or reinforcement of this or that group)” (p. 377). And then hidden away in a footnote: “In a multiethnic society, the relative weight of different groups becomes a crucial matter, as individuals seek a territory in which their group is the majority or at least sufficiently numerous.” Indeed.

Fourquet concludes:

At the heart of the capital-island [Paris], the elites reassure themselves in the face of their opponents’ impotence. In so doing, they think that they can rely on the traditional exercise of authority without having to draw the consequences of the birth of a France with a new form and new drives: a multiple and divided nation. (p. 379)

This book left me curious, but also unnerved, about the further social transformations in store for our societies, even beyond the ethnic factor. The disturbing trends in France very much have their analogues in other Western nations. White proles – vilified by their own ruling class or left to their own devices – are in sorry shape. Western elites have lost their collective minds. Looking further afield, how will individualism and social fragmentation manifest in other nations, such as Israel or Japan? Will authoritarian states like China be better able to manage these tendencies, or not? To what extent will these trends intensify? What new trends will emerge in coming decades with advent of yet more new technologies? Amidst this uncertainty, there will certainly also be political opportunities.

Actu et Débats: Chemins de Combats - Elections U.S

7800844766_joe-biden-et-donald-trump-illustration.jpg

Actu et Débats: Chemins de Combats - Elections U.S

 
Chemins de Combats un peu particulier en ce mois de novembre 2020 qui reviendra sur l'actualité du moment avec les présidentielles américaines. Alors que des résultats douteux permettraient au candidat démocrate Joe Biden d'accéder au bureau ovale, son opposant républicain Donald Trump a lancé de nombreux recours pour invalider l'election. Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir David Teuscher, professeur et spécialiste des questions nord-américaine, NeoSalva, membre du réseau Quanon, l'ami Karl de la radio Méridien Zéro, et le fidèle Amazir. Tour d'horizon des institutions américaines, du système électoral, du populisme américain, de la possible partition du pays ou encore les réseaux d'infos alternatifs comme Quanon, et bien d'autres choses. Bonne écoute !
 
 
Sommaire: 1ère partie
- Les résultats
- Les institutions
- Une possible partition
- L'Etat profond: 0:00 - 59:50
Pause musicale: 59:50 - 1:03:50
 
2ème partie
- Covid: le meilleur argument électoral ? Impérialisme américain
- Quanon, l'info alternative
- Sortir du grand confinement ?: 1:03:50 - 2:01:36
 
 
✅ Abonnez vous si ce n'est pas encore fait !
Pour soutenir la radio, notre Tipee ► https://fr.tipeee.com/radio-lorraine-...
 
Pour en savoir plus sur Quanon: https://qactus.fr/?fbclid=IwAR2gGb93-...
Pour aller plus loin, l'ouvrage de David Teuscher est disponible ici: https://www.babelio.com/livres/Teusch...
 
Également disponible sur Soundcloud: https://soundcloud.com/user-640188530...
 
Réalisation: Radio Lorraine Enragée
©2020 Musique: ©Creedence Clearwater Revival- Someday Never Comes (1972)
©The Rolling Stones -You can't always get what you want (1968)

Victor Hugo et le retour des « Âges éclatants »

hugo1-819x1024.jpg

Luc-Olivier d’Algange:

Victor Hugo et le retour des « Âges éclatants »

Notes pour desservir à une commémoration

         Nous vivons en des temps commémoratifs et quelque peu funéraires. Le présent nous échappe, faute de réelle présence au monde, l'avenir nous semble incertain et le passé incompréhensible. Ce qui fut autrefois tradition, c'est-à-dire transmission de vivant à vivant des formes, des sagesses et des visions, sous le signe de la reconnaissance et de la « métamorphose » (selon le mot d'André Malraux) n'est plus qu'une répétition morne, un ressassement cauchemardesque de disque rayé.

Nos commémorations ne sont plus des hommages, qui impliqueraient que nous relevions à notre tour quelque défi essentiel, mais des autopsies. Nos critiques littéraires, lorsqu'ils n'empruntent pas la rhétorique du procureur ou de l'avocat adoptent la méthodologie de la médecine légale. Tout se passe comme s'il s'agissait de s'assurer que nos défunts le demeurent, qu'ils ne risquent plus, par leurs œuvres, d'animer nos ardeurs, de susciter de nouvelles flambées de poésie et de songe dans nos âmes dévastées. Nous recyclons ces cadavres augustes et nous les nommons, avec une outrecuidance infinie, « nos précurseurs ».

Je doute fort que nous fassions honneur à nos hommes illustres en les retournant ainsi dans leurs tombes, à intervalles réguliers, selon la logique, chronologiquement rigoureuse mais philosophiquement hasardeuse, des anniversaires, dont on peut dire qu'ils sont, pour paraphraser Lautréamont, la rencontre sur une pièce montée, du scalpel du dissecteur et de la clef à molette du ferrailleur. Entre la nouvelle critique et le nouveau journalisme, chacun peut y aller de bon cœur dans le charcutage ou dans la récupération...

         unnamedvhlegs.jpgPrenez ces quelques lignes comme un refus de souffler les bougies d'un poète qui allume encore dans la nuit de nos cœurs des flambeaux. Non, Victor Hugo n'est pas ce poète « moderne », « démocrate », « progressiste », précurseur de la monnaie unique et du monde mondialisé ! Victor Hugo n'est pas davantage ce paillard sympathique, ce républicain jacobin où d'autres trouvent leur miel et leur fiel. Victor Hugo, s'il vous en souvient, est l'auteur de La Légende des Siècles.

Tout ce que le monde moderne abomine se trouve dans Victor Hugo: le chant patriotique, la célébration des héros, la vision légendaire et épique, les cosmogonies et les théogonies, le sens du tragique et de l'amour sublime, l'âpreté de la nature et des combats, la vision impériale... Est-il même nécessaire de préciser, en passant, que Les Misérables sont bien plus proche de Léon Bloy que de l'idéologie social-démocrate ? Certes, quelques esprits chagrins, de tendance intégriste, peuvent encore considérer Hugo comme un hérésiarque, mais il n'échappera à personne que, dans sa poésie, Hugo ne parle que de Dieu.

Ce Dieu est en toute chose et en même temps en dehors de toute chose. Les ombres et les nombres, qui riment infiniment dans la poésie hugolienne, les brins d'herbe, les pierres, les arbres, les cieux sereins ou en folie, la geste des paladins, l'Océan et les profondes forêts de nos songes font, dans les poèmes de Victor Hugo, honneur au Dieu qui les créa. Ce n'est point Saint-François ni Maître Eckhart qui contrediront Hugo, mais l'agnostique moderne, avec sa tiédeur pseudo-sceptique.

AnticStore-Large-Ref-74405.jpg

Hugo trouve Dieu partout: dans les hauteurs du Ciel comme dans les profondeurs de la mer. Ennemi acharné de la platitude, qu'il voyait triompher dans la monarchie bourgeoise, Hugo ne cessa de nous mettre en demeure de partager sa vision verticale et vertigineuse de l'âme humaine et du monde. La « république » d’Hugo est héroïque et panthéiste, et sa « démocratie » est cosmique. Loin d'opposer aux despotes et aux tyrans l'idéologie procustéenne, qui en est à la fois la cause et la conséquence, Hugo invoque les puissances secrètement détenues dans la vision des Mages et des Prophètes. Hugo célèbre la magnanimité de l'Aède et la subtile, mais imparable, ambassade du Symbole:

« Qu'on pense ou qu'on aime

Sans cesse agité,

Vers un but suprême

Tout vole emporté;

L'esquif cherche le môle,

L'abeille un vieux saule,

La boussole un pôle

Moi la vérité. »

         En ces quelques vers rimbaldiens Hugo précise son dessein: ce ne sont point le relatif ou l'éphémère, ces idoles modernes, qu'il courtise, mais le pôle de l'être, « Vérité profonde/ Granit éprouvé. ». Logocrate, comme Steiner le disait de Pierre Boutang, Hugo se livre à une herméneutique générale du monde. Pour lui tout est signe et intersigne. Le monde, écriture divine, se laisse déchiffrer. Le visible est l'empreinte de l'Invisible. Le poème hugolien participe d'une théologie du Verbe incarné. Le monde sensible est un livre ouvert au poète qui sait le contempler:

« Saint livre où la voile

Qui flotte en tous lieux

Saint livre où l'étoile

Qui rayonne aux yeux

Ne trace, ô mystère !

Qu'un nom solitaire

Qu'un nom sur la terre

Qu'un nom dans les cieux... »

         On nous répète qu’Hugo est « novateur » en idéologie. Nous le voyons surtout novateur en poésie: certain de ses vers semblent frappés par Mallarmé, d'autres, nous l'avons vu, semblent forgés dans la forge philosophale de Rimbaud. Le Surréalisme est beaucoup moins surréaliste qu’Hugo. A les comparer à Dieu et à La fin de Satan, les cadavres exquis font figure d'une tempête dans un verre d'eau. La Bouche d'Ombre n'est point exquise, elle est grandiose. Toute l'œuvre d’Hugo se place sous le signe de la grandeur.

01-008475.jpg

Ce qui n'est point grand toujours l'offusque; ce qui est grand presque invariablement le ravit. Hugo est le poète qui veut introduire d'autres ordres de grandeur dans l'intelligence humaine, ou, plus exactement, œuvrer  à leur recouvrance. Pour Victor Hugo, radicalement antimoderne à cet égard, la grandeur et l'éclat sont à l'origine de notre cycle historique. Comme Hésiode, dont La Légende des siècles semble l'interprétation magnifique, Hugo croit au déclin des puissances, selon une logique que l'on pourrait presque dire « guénonienne ». Cette évidence, soigneusement occultée par les adeptes de la « modernité » n'a pas échappée à Gustave Thibon, qui savait, au sens littéral, la poésie de Victor Hugo, par cœur, et par le cœur:

« Toutes les vérités premières sont tuées.

Les heures qui ne sont que des prostituées,

Viennent chanter pour eux, montrant de vils appas

Leur offrant l'avenir sacré, qu'elles n'ont pas. »

         la-legende-des-siecles-25031-264-432.jpgGustave Thibon voit à juste titre dans ces quatre vers, qui résument le projet de La Légende des siècles, une condamnation radicale du progressisme. Cet « avenir sacré qu'elles n'ont pas », comment ne pas y reconnaître la fallacieuse promesse des lendemains qui chantent, internationalistes ou « mondialistes », de tous les totalitarismes progressistes ? Ce qui importe par-dessus tout c'est: « la sombre fidélité pour les choses tombées ». La victoire appartient aux heures menteuses, mais seulement pour un temps, dans l'interrègne: « Pour les vaincus la lutte est un grand bonheur triste/ Qu'il faut faire durer le plus longtemps qu'on peut ». Rien n'est plus étranger à la mentalité progressiste que ce pessimisme actif qui se transfigure en espérance platonicienne: « Qu'est-ce que tout cela qui n'est pas éternel ? ». Suivons encore Gustave Thibon, lorsqu'il nous fait remarquer, dans ses entretiens avec Philippe Barthelet, que « tout Platon est là: des trois transcendantaux, la beauté seule a le privilège de l'apparence sensible »:

« Mon péristyle semble un précepte des cieux,

Toute loi vraie étant un rythme harmonieux...

Nul homme ne me voit sans qu'un dieu l'avertisse (...)

Je suis la vérité bâtie en marbre blanc;

Le beau c'est, ô mortels, le vrai plus ressemblant.

         Si Victor Hugo est novateur, c'est précisément par ce sens de la recouvrance, qui relève le défi de l'Age Noir, par la remémoration des « âges éclatants », et la promesse que leur présence en nous laisse transparaître. Victor Hugo fut, avec Novalis, Leconte de Lisle et Schopenhauer, l'un des premiers à opérer au retour  de l'hindouisme traditionnel dans la culture européenne, dans son poème Suprématie, adaptation-traduction d'une upanishad, initiant ainsi le retour au « mystérieux sanscrit de l'âme » de nos origines les plus lointaines dont parlait Novalis. « L'impossible à travers l'évidence transparaît » écrit Hugo. L'Age d'or bruit et scintille dans nos âmes avec le souvenir des « vérités premières » assassinées.

Luc-Olivier d'Algange.

Parution de la revue Sparta, dirigée par Philippe Baillet

13c7d50dacf29dc67ced4bc60d004991.jpg

Parution de la revue Sparta, dirigée par Philippe Baillet
 
Sparta, nom de l’épouse d’un fils de Zeus qui renvoie bien sûr à la célèbre cité grecque, est le titre d’une publication sans périodicité fixe des éditions Aidôs. Sparta n’a aucun équivalent dans l’espace francophone et n’a eu que très peu de devancières dans la culture européenne depuis 1945: la revue romaine Ordine Nuovo, essentiellement évolienne; Nouvelle École (dans une certaine mesure); et Mars Ultor, dirigée en Allemagne par Pierre Krebs. Sparta est une publication ouvertement païenne, racialiste et identitaire, qui naît sous le triple parrainage augural du Rig-Veda, de Nietzsche et de Savitri Devi. Sparta, dès son premier volume, fait le pari de la qualité, tant sur le plan graphique, sobre et soigné, que sur celui du contenu. Grâce à Sparta, vos idées sont enfin défendues et affirmées avec rigueur et érudition ; vous y trouverez une écriture élégante, des références dûment vérifiées et complètes, des traductions (de l’allemand, de l’anglais, de l’italien) vraiment fiables. Sparta reflète le professionnalisme et la compétence de collaborateurs qualifiés, qui ont fait leurs preuves depuis longtemps : Jean Haudry, Philippe Baillet, Pierre Krebs, Jean Plantin, David Rouiller, auxquels viendront bientôt s’ajouter d’autres noms.
 

sparta-vol-1.jpg

Au sommaire du volume 1:
 
Un article de J. Haudry sur la notion d’aidôs, « respect, révérence », qualités indispensables aux membres d’une même sodalité.
 
Deux longues études de Ph. Baillet: l’une sur la « généalogie » et l’origine des valeurs dans la philosophie de Nietzsche; l’autre sur « le mythologue du romantisme », le Suisse Johann J. Bachofen, sa réception considérable dans la culture germanique, l’opposition-complémentarité Apollon-Dionysos, avec des aperçus relatifs à Alfred Rosenberg et à des penseurs völkisch comme Alfred Baeumler et Ludwig Klages.
 
Des textes d’Evola sur Bachofen, par qui il fut fortement influencé. Un inédit du théoricien italien : « Soldats, société, État ».
 
Trois textes d’un sociologue des arts visuels, Raimondo Strassoldo, sur l’entrée dans l’art moderne et contemporain non moins que sur la subversion organisée des canons esthétiques européens.
 
Un article de P. Krebs sur le mouvement Der Dritte Weg, véritable « communauté militante identitaire ».
 
Et un index pour vous repérer facilement dans cette matière.
 
Sparta entend remplir une fonction décisive d’approfondissement doctrinal et de transmission de notre héritage ancestral indo-européen. Mais Sparta ne vivra et ne grandira qu’avec le généreux concours financier de ses lecteurs.
 
Alors, soutenez Sparta !
 
Pour toutes commandes: https://www.akribeia.fr/paganisme/2107-sparta-vol-1.html?fbclid=IwAR0Cak5sA5YmqdBiSoII3MpHWDXGHTKCbp8LWplL97-xMrCFqLYKnWGTGy4
 
264 p.

vendredi, 13 novembre 2020

»Ernst von Salomon« - Erik Lehnert und Götz Kubitschek live aus Schnellroda

cbce6b913a474c22163014d1e142a5f3.png

»Ernst von Salomon« Erik Lehnert und Götz Kubitschek live aus Schnellroda

 
Unsere Veranstaltung zu »125 Jahre Ernst Jünger« war als Live-Schaltung aus Schnellroda ein großer Erfolg. Hier geht es nun in die zweite Runde: Kubitschek und Lehnert sprechen über den bedeutenden Kultautor Ernst von Salomon.
 
 
51JX3tOsj7L._SX349_BO1,204,203,200_.jpg
 
Hier die Sezession abonnieren: https://sezession.de/abo
Das Netztagebuch der Sezession: https://sezession.de
Götz Kubitschek bei Sezession im Netz: https://sezession.de/author/goetz-kub...
Benedikt Kaiser bei Sezession im Netz: https://sezession.de/author/benedikt-...
Sezession bei Twitter: https://twitter.com/SiNetz
Benedikt Kaiser bei Twitter: https://twitter.com/benedikt_kaiser
Ellen Kositza bei Twitter: https://twitter.com/EKositza
Zum Podcast auf AnchorFM: https://anchor.fm/kanalschnellroda