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mardi, 07 avril 2020

Rome brûle, et demain sera un nouveau monde

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Rome brûle, et demain sera un nouveau monde

par Luc Brunet
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Cet article est de Luc Brunet, consultant à Moscou, et membre du comité de rédaction de Europe Solidaire. L'original est sur son blog, référencé ci-dessous

https://www.lbs-letter.com/

Rome brûle, et demain sera un nouveau monde

J'ai constaté une évolution étonnante dans la musique que j'écoute au cours des dernières semaines. Beaucoup de chansons et de groupes de la vague Punk sont revenus dans à mémoire et j'ai recommencé à les écouter, comme par exemple les Stranglers. Rome is burning, No Future, etc ... 

Ce retour de vieilles chansons est-il lié au COVID-19? Je pense que oui. Ce que nous voyons actuellement n'est pas simplement un virus qui se propage à travers le monde, sans etre vraiment un tueur en termes absolus. Au mieux, il tue les personnes âgées et les personnes ayant un problème de santé majeur existant. Dans une certaine mesure, quelque chose qui pourrait être bien accueilli par les gestionnaires de fonds de pension ou les eugénistes qui plaident pour une réduction de la population.

Si le monde ne comprenait que la Chine et la Corée du Sud, l'épidémie serait deja terminée, et des efforts futurs seraient faits pour trouver un remède suffisamment bon pour éviter une deuxième vague l'hiver prochain, et ce serait tout. Mais COVID-19 n'est pas seulement un virus. C'est un catalyseur social et économique qui nous ramènera dans les chansons des Stranglers - COVID-19 a mis le feu à Rome ou Milan, mais le sens est le même. L'empire occidental a commencé à brûler, et les virus sont les allumettes.

D'abord sur le front des virus, la Chine, le Japon, la Corée et Taïwan devraient maintenant être presque sortis de la crise et devraient maintenant se concentrer sur la recherche de moyens d'éviter une nouvelle infection, en particulier au début de l'hiver. On ne sait pas encore comment la Russie évoluera, mais le scénario le plus probable est une évolution comme le Japon, moins efficace qu'en Corée du Sud, mais en maintenant l'impact à un niveau acceptable. Malheureusement, je suis beaucoup moins positif à propos de l'Europe et des États-Unis, pour un certain nombre de raisons, dont certaines sont discutées plus loin dans cet article. L'Italie et l'Espagne ont déjà atteint un niveau dramatique en termes de morts, et en termes d'effondrement de leur système médical, qui n'a nullement la capacité de traiter toutes les personnes en situation critique. Plusieurs spécialistes ont déjà évoqué un possible chaos médical jusqu'au milieu ou à la fin de 2021, et je pense qu'ils ont raison, à moins qu'un remède efficace ne puisse être trouvé très rapidement. La désormais célèbre Chloroquine pourra-t-elle gagner rapidement contre le virus, personne ne le sait encore.

Donc, encore une fois si nous supposons qu'aucun remède n'est trouvé très rapidement, l'Europe et les États-Unis devront rester dans une situation sanitaire très difficile, et des frontières entre les pays, et en particulier entre les États-Unis / Europe (Ouest) d'un côté, et la Chine / Le Japon / Taïwan / Corée (Eurasie) de l'autre côté resteront fermées longtemps.

Une si longue période d'isolement international aura des implications énormes dans tous les domaines de la vie des gens, y compris la politique, l'économie et le comportement et les valeurs sociales. L'impact sur les sociétés occidentales sera beaucoup plus important que sur les sociétés eurasiennes. Au cours des dernières décennies, de nombreux déséquilibres sociaux et économiques se sont développés en Europe et aux États-Unis. Un écart plus large et toujours plus grand entre les riches et la masse de la population a créé des problèmes sociaux importants, qui n'ont jamais été résolus. La qualité de vie globale des plus pauvres et de la classe moyenne a baissé et de nombreux emplois ont été exportés vers d'autres pays, dans le cadre du processus de mondialisation. L'Europe et, dans une certaine mesure, les États-Unis ont subi de fortes pressions ces dernières années pour accepter de plus en plus de migrants, avec une situation proche de l'implosion juste avant le début de la crise COVID-19. Aux États-Unis, un profond fossé entre démocrates et républicains a amené la vie politique du pays dans une situation de conflit constant, et cela sur toutes les grandes questions sociales et économiques, de la législation sur les armes à feu aux toilettes transgenres.

Sur le plan économique, le niveau d'endettement de tous les pays occidentaux a atteint des niveaux incroyables, gonflés année après année depuis la crise financière de 2007/2008. Cette crise a été stoppée et l'effondrement total du système financier a été évité grâce à l'énorme injection d'argent des banques centrales, maintenant l'économie virtuelle (financière) sous respiration artificielle, comme de nombreuses victimes de COVID aujourd'hui. L'écart entre le secteur financier et l'économie réelle a également atteint une taille critique depuis 2007/2008 et tout aurait pu continuer à fonctionner de cette façon pendant encore des années, même si certains geneurs avaient prédit qu'un cygne noir déclencherait l'effondrement.

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Nous savons maintenant à quoi ressemble ce cygne noir.

Au contraire, les pays eurasiens sont tous beaucoup plus stables sur les plans social, économique et financier. Je n'entrerai pas dans les détails, mais par exemple, la Chine et la Russie ont un modèle politique très stable, peu de dettes, d'importantes réserves de devises et un contrôle sur des secteurs d'activité clés, comme le système médical ou la production de produits clés. Bien sûr, rien n'est idéal, mais ces pays peuvent 1) rassembler les énergies et obtenir une discipline adéquate de la population pour gagner contre les épidémies, 2) maintenir la paix sociale avec un réel soutien à la population et à l'économie réelle, le tout contrôlé par un leadership décisif.

Les pays occidentaux sont et seront cependant confrontés à de nombreux problèmes découlant de l'épidémie elle-même, car leurs sociétés fragilisees ne peuvent pas rassembler l'énergie et n'ont pas de loin le niveau de leadership nécessaire pour passer la tempête en bon ordre.

Beaucoup de choses, tout ou partie, peuvent mal tourner.

- Économie

Le principal danger à court terme est la bulle de la dette, proche de l'implosion depuis 2007. Les gouvernements et les banques centrales ont déjà commencé à injecter de l'argent dans le système financier, pour éviter un crash rapide des bourses et une ruée sur les banques. Cependant, la perspective est d'avoir un PNB en baisse de 10 ou 30%, pour être réaliste, et il est difficile de croire qu'aucun acteur majeur (Deutsche Bank par exemple mais il y a beaucoup d'autres candidats) n'évitera l'effondrement et l'effet domino tant redouté.

Parallèlement, les banques centrales et le gouvernement seront poussés par des populations impatientes à soutenir l'économie réelle - PME, secteur public, consommateurs - plutôt que de sauver les dinosaures financiers.

Il en résultera potentiellement que la dette elle-même sera en majorite reduite a zero apres des defauts en serie des entreprises et surtout des Etats. Cela signifie une énorme somme d'argent, et nous parlons ici de 250T $ (250 000 milliards de dollars), sans tenir compte des pertes provenant de la chute des bourses. La bonne nouvelle est cependant que cet argent evapore n'a que très peu à voir avec l'économie réelle et la vie de la population. Ce sera plutôt une «réinitialisation» de la richesse pour les plus riches, tout comme les guerres ou les épidémies au Moyen Âge ont regulierement créé une réinitialisation de la richesse pour les seigneurs locaux.

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Encore une fois, le virus jouera ici le rôle de catalyseur, car la destruction de cet argent virtuel, coeur et poumon du capitalisme financier, était due depuis 2008, et a été évitée depuis lors par la création d'argent ou le transfer de l'argent de l'economie réelle vers l'economie virtuelle.

- Société et politique

Ce n'est pas un fait nouveau qu'au moins une partie de la population occidentale a commencé à avoir des doutes sur la légitimité de leurs dirigeants, mais chaque fois, après une première vague de mécontentement, chacun est revenu a ses routines de travail et de divertissement, oubliant tout et se remettant a consommer.

La seule vague de protestation vraiment durable a été vue en France avec les Gilets Jaunes, un mouvement qui a permis à un grand nombre de personnes de mieux comprendre la situation actuelle. Le Corona jouera à nouveau ici le rôle de catalyseur et changera les règles du jeu.

Premièrement, la réponse de la plupart des gouvernements occidentaux à Corona a été au mieux lente et incompétente, au pire purement criminelle. Deuxièmement, une grande majorité de gens sont maintenant assis chez eux et ont une occasion unique de lire des médias indépendants et de discuter, non seulement des actions des dirigeants, mais aussi de les mettre en perspective.

La société était déjà malade, frappée pendant de nombreuses années par la destruction systématique de l'économie réelle locale, au profit d'une économie financière virtuelle et d'une mondialisation des moyens de production. Sur le plan psychologique, les sociétés ont également perdu leurs racines, subissant une soupe multiculturelle. Tout ce qui concernait les traditions, les racines, la souveraineté était considéré comme des idées obscènes à interdire par tous les moyens par la foule des personnalités des médias, des journalistes, des experts et autres. Les valeurs fondamentales comme la solidarité, l'empathie ou l'intérêt général ont également été systématiquement remplacées par la concurrence, la liberté individuelle ou la nécessité de permettre aux 'marchés' de se développer et de 'décider', tandis que la plupart des services publics étaient vendus à des intérêts privés.

Une forte opposition s'est développée dans la plupart des pays occidentaux entre les groupes sociaux, avec des tensions et des violences croissantes, verbales et parfois plus. Chaque pays est différent, mais pour n'en citer que quelques-uns:

Les États-Unis ont connu un niveau de conflit croissant entre les deux principaux partis politiques. Le spectacle des démocrates accusant Trump et des républicains accusant les démocrates de tous les maux possibles a été un divertissement pour beaucoup en Europe. Une Europe qui elle-même devenait divertissante pour les Américains, regardant les exploits de Boris Johnson et son pari sur le Brexit, ou comment l'UE et l'Allemagne ont pris un plaisir apparent à amener la nation grecque à une catastrophe sociale pour plaire aux gourous financiers de Francfort et éviter un effondrement de Banques européennes.

Une société malade frappée par une catastrophe sanitaire ne laisse pas beaucoup l'espoir d'une issue positive et pacifique. Rome s'effondre sous ses propres péchés et commence maintenant à brûler.

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À l'heure actuelle, le système médical dans plusieurs pays est totalement surchargé et proche de l'implosion, avec une grande partie du personnel médical infecté étape par étape. La situation ira de pire en pire. Beaucoup de gens mourront, bien que je ne pense pas que des millions de personnes mourront, mais beaucoup resteront handicapés (perdre 20% ou 30% de la fonction pulmonaire est un handicap, bien que non visible).

Une autre victime du Corona sera la confiance. La population avait une confiance limitée dans son élite et ses gouvernements, mais la crise ramène ce niveau à peu près à zéro. Trop d'erreurs ont ete faites et trop de mensonges ont ete dit.

Comment sera le monde après Corona? Très différent, et je risque quelques prévisions ci-dessous. Rien n'est sûr bien sûr, car les prévisions impliquent de nombreux aspects de la vie et de nombreuses géographies. Elles peuvent aussi être, comme toutes les prévisions, influencées par mes propres opinions. Prenez-les telles quelles sont et construisez votre propre vision!

Encore une fois, je crois que tous les aspects de notre vie seront modifiés, parfois radicalement, parfois légèrement.

En termes de valeurs, nous devrions voir un retour de valeurs comme l'empathie et le respect de l'intérêt commun de la communauté, en particulier au niveau local. Les gens qui ont chanté ensemble sur leur balcon en Italie verront leurs voisins différemment quand tout sera fini. L'attitude envers le personnel médical doit également changer. Pensez à votre propre communauté et je suis sûr que vous trouverez des tonnes d'autres exemples. Les crises sont aussi malheureusement des moments où les etres les plus detestables se révèlent. Les personnes qui ont profité de la situation devraient mieux garder un profil bas après la crise, comme celles en France qui écrirevent à leur voisine travaillant comme infirmière, lui demandant de déménager ailleurs, car elle représente un risque. De telles choses se sont déjà produites à quelques reprises et nous rappellent que des gens de la Seconde Guerre mondiale ont écrit de telles lettres à la police pour dénoncer des voisins juifs car ils pouvaient être 'un risque pour eux'. Bien sûr, le monde ne sera pas en un jour peuplé d'anges, mais la tendance sera là pour une pensée plus humaine et communautaire.

De la même manière, un retour à un sentiment plus positif pour les religions traditionnelles doit avoir lieu. Ne vous attendez pas à un retour au XVIIe siècle religieux, mais à un retour au respect supérieur des traditions religieuses et à une renaissance de ses valeurs.

En ce qui concerne la géopolitique, le tsunami peut être total et spectaculaire. L'absence totale d'action positive de l'UE la condamne à un effondrement, peut-être même pendant l'épidémie. Non seulement l'UE n'a pas aidé des pays désespérés comme l'Italie en mars, mais elle n'a pas trouvé gênant de punir d'amende ce pays alors que la situation y était déjà terrible. L'UE a démontré son inutilité, ainsi que son manque total d'intérêt pour la vie de ses citoyens. L'accord de Schengen bien sûr ne survivra pas, également pour des raisons de sécurité sanitaire.

Les pays verront également de grands changements à l'intérieur de leurs frontières et dans les relations entre eux. Pour en mentionner quelques-uns:

- La France, déjà dans une situation très tendue entre les élites parisiennes, les migrants et le noyau de la population va voir de grands changements. Fin mars, l'élite et les 'bobo' (voir ma récente lettre) sont très calmes et se cachent, les migrants refusent le confinement et envoient des pierres à la police, tandis que le noyau de la nation maintiennent le pays en marche, parfois au risque leur vie. De nombreuses personnes qui, au cours des derniers mois, n'ont pas rejoint les Gilets jaunes par inertie ou n'ont pas compris la raison de manifester, sont maintenant totalement bouleversées par la gestion désastreuse de la crise et demandent des têtes. On peut s'attendre egalement à des actions violentes de la part des migrants et le développement que j'ai prévu dans la lettre mentionnée ci-dessus se produira beaucoup plus tôt que prévu. La France est définitivement le pays le plus instable et le plus dangereux d'Europe a mon avis. L'élite présente (et pas seulement Macron) va sentir le vent du boulet.

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- les États-Unis sont également l'un des pays les plus divisés de l'Occident, et une crise aiguë, comme elle semble avoir commencé à se développer au cours des dernières semaines, déclenchera une réaction en chaîne, déclenchant des conflits endormis qui existent depuis la fin de la guerre civile. Personne ne peut prédire comment les événements se développeront, en particulier dans un pays où la plupart des gens ont au moins une arme à feu, mais le résultat sera, je crois, l'effondrement de la Fédération, tout comme l'effondrement de l'URSS au début des années 90, et une scission en plusieurs pays, essentiellement la côte ouest, gardant des liens plus étroits avec la Chine et le Japon, la côte est, et le centre / sud plus conservateur.

L'effondrement de l'UE et des États-Unis ouvrira la porte à un rééquilibrage complet des pouvoirs et à un passage à l'Eurasie. La Chine a commencé à aider de nombreux pays d'Europe et d'autres continents. Je crois que la Chine peut sortir de la crise dans la même position que les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, a la difference qu'elle n'aura pas de véritable concurrent comme l'URSS pour les États-Unis en 1948. L'aide apportée pour se débarrasser du virus et sauver des vies donnera une légitimité morale certaine à la Chine, combinée à une légitimité économique, qui jouera le même rôle que le plan Marshal à la fin des années 40.

- le retour de la fonction publique

Les privatisations de nombreux services publics dans le cadre de la période éco-libérale ont déjà fait l'objet de nombreuses critiques ces dernières années. Quelles que soient les tendances politiques qui survivent après la crise, il est très probable que de nombreuses branches de l'économie reviennent sous le contrôle de l'État, avec des segments clés comme:

. tous les transports, y compris les compagnies aériennes et les aéroports

. tout le système de santé, y compris les hôpitaux, les grandes sociétés pharmaceutiques et les laboratoires de recherche

- local contre mondial: une plus grande partie des biens de consommation et des aliments doit être produite localement, au moins pour les articles critiques comme les produits liés à la santé. Ce n'est pas la fin de la mondialisation, mais le début d'une nouvelle mondialisation, non motivée uniquement par l'optimisation du profit privé, mais celle de la chaîne d'approvisionnement et de production pour une plus grande efficacité.

- bien que le travail à domicile n'ait pas été largement accepté par le passe, nous verrons certainement une utilisation plus large de cette option, accompagnée par un certain temps de travail au bureau. L'occupation des centres d'affaires diminuera, ce qui sera un problème dans de nombreux pays où de nombreux bureaux sont déjà inutilisés.

- le développement des achats en ligne sera accéléré, car beaucoup préfèreront utiliser ce service plutôt que d'aller dans un magasin dans un centre commercial ou un supermarché bondé. Même chose pour la livraison de nourriture a la maison. Plus de restaurants virtuels s'ouvriront, offrant une nourriture de qualité à un prix raisonnable, libérée du coût de l'espace et du service d'un restaurant physique

- dans le paysage politique du pays, la plupart des anciens partis et structures de décision peuvent ne pas survivre, ayant souvent montré une incompétence totale dans la gestion de la crise. Les nouveaux dirigeants sortiront de la période de crise elle-même, en raison du rôle qu'ils ont joué dans la lutte contre Corona. Une gouvernance nettement plus 'populiste' et socialement orientée sera dominante, un peu comme en Chine ou en Russie aujourd'hui, mais bien sûr adaptée à la culture et aux traditions de chaque pays.

Peut-être que tout ce qui précède n'aura pas lieu, et il peut se produire des événements encore inattendus. Mais Rome brûle, et demain sera un nouveau monde.

Nous serons tous comme Alice et nous passons a travers le miroir MAINTENANT.

Luc Brunet

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lundi, 06 avril 2020

„Das Corona-Virus kann uns wirklich den Buckl runterrutschen“

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„Das Corona-Virus kann uns wirklich den Buckl runterrutschen“ 

Helmut Müller

Ex: https://helmutmueller.wordpress.com

Es bedarf keines Verstandes, um alle Meinungen und Kommentare in Politik und Medien für bare Münze zu nehmen, aber es bedarf  – Aug´ in Aug´ mit der veröffentlichten Meinung – anscheinend eines großen, um die dahinter liegenden Ungereimtheiten und Halbwahrheiten  zu erkennen. Das war schon bei der derzeit in der Pause sich befindlichen Anti-CO2-Kampagne  so und ist erst recht so bei der aktuell inszinierten Corona-Hysterie. Gewiss, so ein Virus ist gefährlich, aber das ist der jährlich in neuem „Outfit“ auftretende Influenza-Virus ja auch. Wie kommt es dann, daß man demselben, der immerhin jedes Mal tausende Opfer fordert, nicht mit ähnlichen, aber hoffentlich weniger überschiessenden Maßnahmen als jetzt begegnet?

Ja, es ist, auch aus anderen Gründen, etwas faul an der ganzen Corona-Geschichte, weshalb immer mehr von Konzernen, finanziellen Zuwendungen oder Preisen unabhängige Ärzte und Wissenschaftler sich zu Wort melden und mit ihrer ehrlichen Meinung nicht hinter dem Berg halten. Ist es denn nicht so, dass es Zustände und Krankheiten gibt, welche zu gewissen Zeiten durch verordnete Maßnahmen und Mittel verschlimmert werden? Genau das passiert jetzt, in Spitälern, Altenheimen und Betrieben, nicht zuletzt im eigenen Heim. Viele werden später Bilanz ziehen und erkennen, dass man fahrlässig gehandelt und über das Ziel geschossen hat. Aber hätte man denn, auf Österreich bezogen, von dieser an Lebens- und/oder  Berufserfahrung eher spärlich ausgestatteten Regierungsspitze mehr erwarten können? Eher schon anmaßend-gönnerhafte  Sager wie:  „Wollen hier jetzt großzügig sein“ .(Finanzminister Blümel zur Milliardenhilfe).

coronavirus-oesterreich-350x227.jpgWenn die österreichische Regierungsspitze, dabei sich selbst lobend, jetzt betont, man möchte keine Zustände wie in Italien, nun gut. Aber was läuft dort wirklich? Hören wir doch was die italienische Virologin Prof.Marita Rita Gismondo in einem dramatischen Appell an den Gesundheitsdienst ihres Landes uns verrät: „Ich rufe Sie dazu auf, keine Zahlen über Sars-CoV-2 Infizierte und Tote zu veröffentlichen. Diese Daten sind aus wissenschaftlicher Sicht falsch.“ So, und nur weil wir keine italienischen Zustände haben, sind die „Fakten“ unserer oder auch der deutschen  Bundesregierung deshalb alle richtig? Da bekomme ich gleich einen Lachanfall, könnte aber auch gleich grantig werden, wenn ich an gewise Lobbyarbeiten dahinter denke, und richtig böse, wenn ich die die seelischen, sozialen und ökonomischen Folgen der Panikmache für abertausende Menschen vor mir sehe.

Stellen wir noch einer Panik machenden Einschätzung von Österreichs erfolgreichsten Studienabbrecher, Sebastian Kurz, die da lautet „Bald kennt jeder wen, der am Virus gestorben ist“ , jene eines gestandenen Mannes und verdienten Arztes, des von mir geschätzten ehemaligen Leiters für Tropenmedizin und Immunolgie des Allgemeinen Krankenhauses in Wien, Professor Wolfgang Graninger, gegenüber: „Das Corona-Virus kann uns wirklich den Buckl runter rutschen. Es hat keine klinische Konsequenz. Die Grippe ist viel wichtiger.“ Prächtig gesagt. Doch unsere Politiker reagieren – auf welche befugten oder nicht befugten Zurufe und Ratschläge auch immer – wie Angsthasen und Dilettanten, und so wird am Ende auch das Ergebnis ihrer Politik aussehen. Und trotzdem könnten sie noch eine Weile als Gewinner aussteigen, solange der Masse die Angst im Nacken sitzt (und diese geschürt wird).

Um nun noch größeren Schaden von Land und Bevölkerung abzuwenden, fordert jetzt die Initiative Heimat und Umwelt  in einerm Aufruf eine Beendigung aller Zwangsmaßnahmen, wobei natürlich nicht allgemeine, vernünftige Vorsichtsmaßnahmen, wie sie auch in normalen Grippezeiten angebracht wären, gemeint sind. Siehe: https://www.ots.at/presseaussendung/OTS_20200325_OTS0110/... und auch https://www.youtube.com/watch?v=xpI3IbmmUww&feature=y...

Besonders interessant und wichtig die nachfolgenden Stellungnahmen, die mehr Licht in das Dunkel bringen:

Aufklärer https://youtu.be/PtzHH8DhgZM 

Kritiker  https://youtu.be/ga-y4Uc5EjU 

Erhellend https://youtu.be/zqYNvm0K-N8 

Aufdecker https://www.youtube.com/watch?v=gSn_YaOYYcY

Was meine Person betrifft, so möchte ich damit das Kapitel Corona erst einmal beenden, nicht ohne abschließend noch einen libertären sloewenischen Blogger, Marko Marjanovic, zu dem Thema zu Wort kommen zu lassen.

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Die große Hysterie-Pandemie

Von Marko Marjanovic*

Was für ein unglaublich nützlicher kleiner Virus das für die Machtelite gewesen ist Anstatt die Schuld für den globalen Wirtschaftscrash zu übernehmen, dürfen sie das Kriegsrecht spielen. Ich sage nicht, dass es eine Verschwörung ist. Aber wenn ja, was wäre anders?

Weihnachten kam für unsere Herrscher, die Machtelite, in diesem Jahr früh. Zählen wir alle „Goodies“ auf, die die Covid-Pandemie-Hysterie  mit sich bringt:

> Sie können Hunderte von Milliarden, sogar Billionen von Dollar, Euro und Pfund unter ihren Freunden verteilen, um eine wirtschaftliche Abkühlung inmitten von Virus-Ausbrüchen und Gegenmaßnahmen auszugleichen.                                                                    > Sie können sich als entscheidende Männer des Augenblicks positionieren, die drastische Maßnahmen ergreifen, wenn die Umstände dies erfordern. Und wenn sich die Frühlingssonne wie jedes Jahr um die Viren kümmert, können sie sich als unsere Retter positionieren.                                                                                                                                          > Sie dürfen uns von der Straße in unsere Häuser drängen. Vergessen Sie Kim Jong-il, Stalin oder das afrikanische Kriegsrecht, das ist der wahre Deal. Es ist ein Maß an Unterdrückung, mit dem selbst Nordkorea nicht durchkommen könnte. Es dient dazu, die populistische Revolte zu entlasten und möglicherweise zu brechen (Gilet jaunes oder sonst irgendjemand?), Aber mehr als das vergessen Sie nicht die unkomplizierte Freude, die diese Menschen daran haben, Macht auszuüben und sich wichtig zu fühlen.                           

> Sie können sich vor der Schuld für den bevorstehenden wirtschaftlichen Zusammenbruch drücken. Ein Zusammenbruch, der ohnehin bald geschehen sollte, da das eine oder andere die globale Schuldenblase, die ihre Zentralbanken und ihre Geldpolitik zum Platzen gebracht hatte, zum Platzen bringen sollte, was nun aber dem Corona angelastet werden soll. Was für ein Ausweichmanöver!

Diese Hysterie-Pandemie war für sie ein Glücksfall. So sehr, dass ich, wenn ich an ihrer Stelle wäre, versuchen würde, sie so lange wie möglich zu verlängern. Ich würde sicherstellen, dass jeder, der starb, während er an Coronavirus litt, als Opfer gezählt wird. Und ich würde das Land mit Corona-Tests überschwemmen (wen interessiert es, wie sie so schnell als zuverlässig zugelassen wurden), um sicherzustellen, dass die Anzahl der Infizierten so lange wie möglich steigt, indem ein immer größerer Anteil der üblichen saisonalen Patienten mit grippeähnlichen Symptomen mit dem gefürchteten Covid-19 identifiziert wird.

Wenn Trump klug ist, wird er die USA nach Vorbild Europas unter ein  Kriegsrecht  stellen, um die Krise zu verlängern. Je größer die Virushysterie und je größer die Auswirkungen von Antivirenmaßnahmen sind, desto glaubwürdiger wird seine Behauptung im November sein, dass es bis zum unglücklichen Akt der Natur / Gottes eine großartige Wirtschaft war.

samedi, 04 avril 2020

Geistiger Bürgerkrieg: Die Sprache muss zurückgewonnen werden!

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Torsten Groß:

Geistiger Bürgerkrieg: Die Sprache muss zurückgewonnen werden!

Ex: https://kopp-report.de

Das linksgewirkte Establishment will durch die »Disziplinierung von Sprache« und Begriffsumdeutungen Sprechverbote und Gedankenbarrieren in Deutschland errichten. Wir befinden uns in einem geistigen Bürgerkrieg, den die freiheitlichen Kräfte nur gewinnen können, wenn sie die Herrschaft über ihre Sprache zurückgewinnen.

In einer repräsentativen Umfrage gaben 2019 knapp 80 Prozent der Deutschen an, sie würden es außerhalb des engeren persönlichen Umfeldes vermeiden, sich zu bestimmten Themen frei zu äußern. Ein erschreckendes Ergebnis, das für totalitäre Staaten wie die untergegangenen DDR oder Kuba erwartbar ist, nicht aber für das laut Grundgesetz freiheitliche Deutschland.

Doch leider gibt es hierzulande längst informelle Sprechverbote, die im Namen der politischen Korrektheit auf eine Uniformierung der öffentlichen Meinung hinauslaufen. Viele Menschen empfinden geradezu physisches Unwohlsein, wenn sie faktisch zutreffende Aussagen zu »heiklen« gesellschaftspolitischen Fragen wie Zuwanderung, Kriminalität oder Islam machen. Dahinter steckt die unterschwellige Angst, für seine Äußerungen an den Pranger gestellt und sozial geächtet zu werden, bis hin zu Rufmordkampagnen und dem Verlust der bürgerlichen Existenz.

Diese »Schere im Kopf« wird in der real existierenden Bundesrepublik mit sehr viel subtileren Methoden erzeugt, als das in der DDR der Fall war, wobei das wichtigste Instrument die »Disziplinierung der Sprache« (Bundespräsident Steinmeier) ist. Durch die Skandalisierung und Tabuisierung bestimmter Begriffe und Wortfelder soll die sprachliche Bandbreite beschnitten werden. Man will die Menschen davon abhalten, so zu reden, wie ihnen der Schnabel gewachsen ist, um ihren Empfindungen über gesellschaftliche Missstände Ausdruck zu verleihen.

Unbequeme Sachverhalte dürfen nicht mehr offen beim Namen genannt, sondern müssen sprachlich verbrämt werden, um sie zu verschleiern. Linksgewickelte Politiker gehen dabei mit »gutem Beispiel« voran, etwa Kölns Oberbürgermeisterin Henriette Reker. Die empfahl Frauen nach den sexuellen Übergriffen von Migranten in der Silvesternacht 2015/2016:

»von sich aus (…) keine große Nähe (zu) suchen zu Menschen, die einem fremd sind (…) und eine Armlänge Abstand zu halten«.

Diese Wortwahl suggeriert, dass es die Geschädigten selbst waren, die sich an die Täter herangemacht hätten und die Notzucht-Attacken der zumeist aus Nordafrika stammenden Männer zu verhindern gewesen wären, hätten die betroffenen Frauen nur mehr Abstand gehalten. Indirekt wird den Opfern also unterstellt, dass sie wegen ihres angeblich »unpassenden« Verhaltens eine Mitschuld für das erlittene Unrecht trügen.

Eine zentrale Rolle bei der Maskierung und Zerstörung von Sprache spielen die Medien. Sie sind es, die in unserer Demokratie maßgeblichen Einfluss auf die politische Willensbildung ausüben. Um die Massen in die gewünschte politische Richtung zu lenken, wird die Realität so lange entstellt, bis sie in das von linksgrünem Mainstream vorgegebene ideologische »Wahrheitssystem« passt. In seinem gerade veröffentlichten Buch Das Wörterbuch der Lügenpresse schreibt Bestsellerautor Thor Kunkel:

»Die von den staatstragenden Medien vorangetriebene Infantilisierung der deutschen Sprache (einst eine der präzisesten Sprachen der Welt) hat inzwischen groteske Ausmaße erreicht. Ein Blick in die deutschen Gazetten zeigt: Sie quellen über von Worthülsen, Täuschwörtern (im Sinne von Begriffsumdeutungen), halbwahren Floskeln, Meliorationen, wohlfeilen Mustersätzen, linguistischen Simplifizierungen, Kampfbegriffen und ewig gleichen, ‚linkspädagogischen‘ Argumentationsmustern, die das Denken der Menschen ‚normieren‘, ja ausschalten sollen.«

Neusprechvokabeln, die den gesunden Menschenverstand eliminieren und Gedankenblockaden errichten sollen, finden sich in den Medien zuhauf: Da werden Wirtschafts- und Armutsmigranten, die Monat für Monat zu Tausenden illegal nach Deutschland strömen, zu »Flüchtlingen« oder »Geflüchteten« umgelogen. »Weltoffenheit« wird zum Synonym für »offene Grenzen«, ein verslumtes Mietshaus als »Problemimmobilie“ beschönigt. Und No-Go-Areas sind jetzt »Gebiete mit erhöhtem Aufmerksamkeitsbedarf« oder »sensible Wohngegenden«. Die Liste der Begriffsumdeutungen zur ideologisch gelenkten Manipulation der Öffentlichkeit ließe sich beliebig fortsetzen.

Thor-Kunkel_L-GENPRESSE_720x600.jpgWer sich das Denken nicht verbieten lässt und seine Meinung abweichend vom linken Mainstream äußert, wird mit Holzhammerbegriffen wie rassistisch, sexistisch, islamophob oder rechtspopulistisch belegt. Ziel der inflationären Verwendung solcher und ähnlicher Verbalinjurien ist es, Andersdenkende zu diskreditieren und jeden inhaltlichen Diskurs über ihre Argumente abzuwürgen. Eine neuere Entwicklung in der Medienlandschaft ist der verstärkte Einsatz von Pejorativen, also die Abwertung ursprünglich positiver oder neutral besetzter Begrifflichkeiten. Man denke etwa an die Wendung »alter, weißer Mann«, die heute negativ konnotiert ist und als Synonym für Menschen steht, die sich gegen den von linker Seite betriebenen »gesellschaftlichen Wandel« stellen.

Wir befinden uns mitten in einem geistigen Bürgerkrieg, wie es Thor Kunkel in seinem neuen Buch Das Wörterbuch der Lügenpresse ausdrückt. Diesen Kampf wird das freiheitliche Lager nur gewinnen können, wenn es gelingt, die Deutungshoheit über die Begriffe und damit die Herrschaft über die Sprache zurückzugewinnen. Viel Zeit bleibt dafür nicht mehr!

Bestellinformationen:

» Thor Kunkel: Das Wörterbuch der Lügenpresse, 383 Seiten, 22,99 Euro – hier bestellen!

Freitag, 03.04.2020

Le déploiement des nouvelles technologies pour lutter contre le coronavirus menace-t-il nos libertés individuelles ?

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Le déploiement des nouvelles technologies pour lutter contre le coronavirus menace-t-il nos libertés individuelles ?

Ex: https://www.iris-france.org


Pour lutter efficacement contre la pandémie de Covid-19, certains États comme la Corée du Sud et la Chine ont choisi de mettre à contribution les nouvelles technologies pour mieux cibler le virus et localiser les individus contaminés. Si certaines mesures commencent à inspirer d’autres États, cette traque de l’information pose un certain nombre de questions quant aux libertés individuelles et la protection des données. Entretien avec Charles Thibout, chercheur associé à l’IRIS.

Afin de lutter contre le coronavirus, la Corée du Sud a notamment mis en place un traçage des individus via internet, leur carte bancaire et leur portable. En Chine, les individus doivent, notamment via l’application Alipay, renseigner un questionnaire à propos de leur santé. Si ces mesures semblent faire leur preuve quant au confinement du virus, que doit-on penser de ces mesures sanitaires qui priment sur la protection de la vie privée ? Doit-on craindre que cela devienne une tendance lourde de nos sociétés à venir ?

Il faut insister sur l’incommensurabilité des cas cités. D’un côté, la Corée du Sud, une démocratie libérale, fût-elle imparfaite, fonde la légitimité d’une action publique restrictive des libertés individuelles sur un système électoral modérément pluraliste ; de l’autre, la Chine, un régime totalitaire où l’effectivité du pouvoir émane du Comité permanent du Parti communiste chinois, voire de Xi Jinping lui-même, et où le peuple n’a pas voix au chapitre.

Par ailleurs, nous avons affaire à des cultures très différentes de la nôtre, marquées par le confucianisme qui, au fil des siècles, manié par les autorités à leur guise, en est venu à promouvoir le strict respect de l’autorité et la mise en sommeil des intérêts individuels au profit du groupe, puis de la nation. Cette conception de la société a été réactivée avec force par le régime chinois, ces dernières années, et s’est matérialisée par l’extension de dispositifs de surveillance à toute la société, fondés en particulier sur les technologies de traitement de données, dont les systèmes d’intelligence artificielle. Pour une raison simple : Pékin craint plus que tout l’« instabilité sociale ». Le fait qu’Alipay, filiale d’Alibaba, concourt à la surveillance de la population en temps d’épidémie n’a rien d’étonnant. Les firmes numériques chinoises sont étroitement liées à la politique de contrôle social du régime, qui se manifeste déjà « en temps normal » par la lutte contre les opposants politiques, la répression des minorités ethniques, en particulier les minorités musulmanes de la province du Xinjiang, et, plus largement, par la mise en place des systèmes de crédit social.

Mais ce type d’utilisation des technologies émergentes est-elle réservée à ces seuls États ? Non, bien entendu. Chacun se souvient des révélations d’Edward Snowden quant aux programmes de surveillance de masse, menés par la NSA aux États-Unis, et dans le monde. La tendance naturelle d’un État ou de tout système de gouvernement, a fortiori lorsque son personnel politique et administratif pâtit d’un manque de légitimité et de représentativité, est d’employer tous les moyens à sa disposition pour se perpétuer. Il existe certes des garde-fous, mais ils sont régulièrement outrepassés et les périodes de crise sont des moments propices en la matière. La politique de surveillance de masse des autorités américaines, à l’endroit de leur propre population, s’est ainsi particulièrement intensifiée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, avec le Patriot Act. La surveillance de la population est une caractéristique intrinsèque de l’État ; les nouvelles technologies de traitement de données viennent simplement renforcer son arsenal.

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Thierry Breton a également annoncé vouloir exploiter les données mobiles des Européens pour mieux lutter contre l’expansion du Covid-19. Ces mesures vous semblent-elles justifiées ? Cela n’ouvre-t-il pas la voie d’une utilisation systématique des données à l’avenir ?

Ces annonces posent beaucoup de questions. Qui récolte ces données ? Dans quelles conditions ? Sont-elles centralisées ou non ? Qui les gère : l’État, une entreprise européenne, américaine, chinoise ? Seront-elles détruites ? Au bout de combien temps ? Les réponses se font attendre. En tout cas, ce n’est pas le Règlement général sur la protection des données (RGPD) [] qui viendra contrecarrer les objectifs du commissaire, puisqu’il permet déjà de déroger au principe de consentement à des fins de protection de la santé publique (art. 9-2 i), y compris en cas d’épidémie (point 46). De plus, si Thierry Breton affirme que ces données seront anonymisées, il faut tout de suite ajouter que les méthodes d’anonymisation sont très médiocres, comme l’ont montré des chercheurs de l’Imperial College London et de l’Université catholique de Louvain, dans une étude parue dans la revue Nature Communications, en parvenant à réaliser correctement un traçage inversé de données anonymisées dans 99,98 % des cas.

Par ailleurs, le traitement plus que contestable des données personnelles des Européens par les pouvoirs publics n’est pas une nouveauté. Les différentes législations antiterroristes sont venues renforcer l’arsenal sécuritaire des États européens au fil des années, comme en Chine ou aux États-Unis, où les mesures de surveillance fondées sur le traitement des données personnelles ont presque toujours été justifiées de cette manière. Il est normal que les autorités prennent les dispositions nécessaires à la sécurité des populations. Mais il est tout aussi nécessaire de rappeler que les restrictions de liberté et les dispositifs de surveillance, toujours plus intrusifs, qui se sont multipliés depuis le début des années 2000, d’abord censés répondre à des crises sécuritaires majeures, ont fini inlassablement par entrer dans le droit commun et s’appliquer à des situations fort éloignées de leur but initial.

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Cette crise du coronavirus ne signe-t-elle pas encore davantage notre dépendance aux nouvelles technologies et à l’intelligence artificielle, à l’heure où notamment les réseaux se retrouvent saturés en raison du confinement ?

Elle signe surtout une tendance lourde dans l’histoire contemporaine – même si l’on en retrouve les origines aux XVIIe et XVIIIe siècle – de volonté de rationalisation scientifique et technique de l’action publique. En postulant la capacité des technologies de traitement de données et, notamment, de l’intelligence artificielle – qui en dernière analyse est un ensemble d’outils statistiques et probabilistes – à traiter des quantités phénoménales de données, avec une rapidité et un niveau de précision sans équivalent, le personnel politique des principales puissances se considère en mesure de gouverner scientifiquement les populations, dans la longue tradition de l’« administration technicienne » (Michel Antoine). L’idée est d’extraire de ces technologies des instruments de gouvernementalité, qui permettraient de prévoir l’évolution future des comportements individuels et collectifs, et d’en inférer logiquement les politiques publiques adéquates.

C’est l’accomplissement de ce que Stanley Hoffmann appelle la « pensée experte » ou de ce que le chercheur américano-biélorusse Evgeny Morozov qualifie de « solutionnisme technologique » : la technique, en l’occurrence les technologies de traitement de données, est vue non seulement comme un instrument efficace de résolution des problèmes sociaux, mais elle instille également, dans l’esprit des décideurs politiques, l’idée suivant laquelle tous les problèmes afférents à l’activité humaine seraient réductibles, en dernière instance, à un dysfonctionnement, à un grippage dans la mécanique sociale, conçue sur le mode d’une harmonie préétablie qu’il conviendrait de faire advenir à nouveau. Là où l’intelligence humaine du personnel politique atteint ses limites, la machine viendrait ainsi suppléer à ses défaillances.

Ce tropisme techniciste n’est évidemment pas sans poser de difficultés. D’abord, il suggère la possibilité d’ériger le gouvernement des Hommes au rang de science, débarrassé des oripeaux de la confrontation idéologique, pourtant centrale dans une démocratie. Ensuite, l’usage extensif de ces technologies ouvre la voie à une délégitimation complète du politique, puisque face à la parfaite « rationalité » de la machine, ses émotions et ses affects ne peuvent qu’être considérés comme des faiblesses. Enfin, par conséquent, il accentue en retour la légitimité des principaux acteurs technoscientifiques à prendre une part plus importante dans la gestion des affaires publiques. Or, il se trouve que ces acteurs sont essentiellement étrangers, chinois et surtout américains. La gestion technophile de la crise sanitaire nous conduit donc à reposer, à nouveaux frais, la question de notre régime politique et de sa capacité ou non à combiner une action publique efficace, démocratiquement légitime et – donc – souveraine.

jeudi, 02 avril 2020

Semer la panique ?

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Semer la panique ?

Lettre de Frank Beckers à l’hebdomadaire flamand ‘t Pallieterke (n°13/2020) :

Cher Pallieterke,

A mon grand étonnement, je dois constater que ‘t Pallieterke informe ses lecteurs sur la crise du coronavirus de la même manière que les médias conventionnels, en poursuivant apparemment le même but : semer la panique dans la population ! Dans vos articles, je ne perçois pas la moindre nuance. Belgique, 2017 : 3.300 personnes meurent de… la grippe saisonnière. Y a-t-il eu panique ? Confinement ? Non. En 2018, du 26 février au 4 mars, 2.900 personnes meurent de la grippe en Belgique, en une seule semaine ! Le nombre de morts dus au coronavirus est actuellement de 513 en Belgique. A la date du 30 mars, le monde entier compte 34.997 morts du coronavirus et 119.271 morts dus à la grippe saisonnière.

Je trouve également très choquant que vous, Pallieterke, prenez à la légère les mesures prises à l’endroit de notre population, lesquelles, de mon point de vue, sont totalement disproportionnées. Vous ne semblez pas comprendre qu’ôter le liberté aux gens est la pire chose qu’un gouvernement peut infliger à sa population. Ensuite, je dois également déplorer que les politicards de droite, dans ce pays, plaident pour un confinement encore plus drastique. J’attendais de ces gens-là plus de lucidité et de bon sens ou bien ont-ils décidé de jouer un jeu politicien ?

« La Chine est en train de battre de vitesse l’Amérique et plus encore l’Europe ! »

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Caroline Galactéros :

« La Chine est en train de battre de vitesse l’Amérique et plus encore l’Europe ! »

Ex: https://www.bvoltaire.fr

La a-t-elle définitivement enrayé la pandémie ? Quelle est sa stratégie ? Le point avec Caroline Galactéros, docteur en science politique et géopolitologue, présidente du think tank GeoPragma. Egalement fondatrice du cabinet de conseil privé Planeting elle a bien voulu répondre à nos questions

La Chine a proclamé l’efficacité de son système contre la propagation du coronavirus (avec une méthode de comptage qui interroge…), accusant les États-Unis et autres démocraties occidentales d’« arrogance profonde » ayant « toujours un temps de retard » (Global Times). S’agit-il là d’une guerre de la communication lancée aux autres puissances ? Est-elle rattrapée par la réalité des chiffres qui indiquent, aujourd’hui, une recrudescence de l’épidémie ?

En effet, l’épidémie peut rebondir en Chine comme ailleurs, et ni les Chinois ni les Russes ne devraient trop fanfaronner. Bien que, pour l’instant, les chiffres aient été ou non falsifiés, leur approche de la crise a été remarquable comparée à la nôtre. Ce que vous appelez « la guerre de communication » n’est qu’une modalité de la « Guerre hors limites » qu’ont décrite, dès 2006, les colonels chinois Qiao Liang et Wang Xiangsui dans le livre éponyme lumineux que j’invite chacun à lire. Nous y sommes. La Chine est en train de battre de vitesse l’Amérique (et plus encore l’Europe qui est le terrain de jeu sacrificiel de leur duel), qui entre tout juste dans la pandémie et va subir un contrecoup économique important tandis que Pékin, qui a pris les grands moyens coercitifs pour empêcher l’extension du Covid-19 à tout son territoire, fait déjà repartir énergiquement son économie pour voler au secours du monde et le soigner… Sans parler de la guerre des grands producteurs de pétrole (dont la Chine est la cible ultime) qui bat son plein.

Donald Trump est désormais obligé de baiser la babouche poutinienne et celle de Riyad pour ne pas noyer définitivement son industrie du schiste dans la marée noire saoudo-russe. L’OPEP le tient. Russes et Saoudiens sont en convergence tactique sur ce dossier (sur fond de lutte de palais à Riyad et d’affaiblissement de Mohammed ben Salmane poussé par certains à Washington) et d’accord pour l’amener à Canossa. Peut-être les sanctions américaines contre la Russie seront-elles partiellement levées contre un effort de Moscou pour limiter la production et enrayer la chute vertigineuse du prix du baril. Mais la nouvelle guerre froide reprendra dès que Washington se relèvera. Les Américains sont pragmatiques mais pas stratèges. Ils ne sont malheureusement pas près de comprendre qu’ils auraient tout à gagner à faire basculer Moscou dans le camp occidental. Cette erreur stratégique dure depuis trente ans et il est bien tard, maintenant. Les Russes ne le veulent plus.

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Cela dit, Pékin a raison. Cette crise aura fait tomber les masques : nous mourrons en Occident, et notamment en Europe, de notre « arrogance profonde » et de notre indifférence vis-à-vis du reste du monde. Nous avons toujours les mêmes réflexes : accuser, critiquer, diaboliser, punir. Nous n’avons pas aidé Pékin quand ils étaient affaiblis par le virus (pas plus que l’Italie ou la Grèce) et n’avons su que critiquer leurs méthodes drastiques de contrôle social, de confinement, de triage et de traitement. Maintenant, les complotistes de tout poil tentent d’accréditer l’idée que la Chine aurait sciemment contaminé le monde pour le prendre de vitesse économiquement et l’humilier politiquement. On ferait mieux de se demander comment mettre à profit ce drame qui affecte la planète pour faire baisser le niveau de conflictualité et conforter les idées de respect et de coopération au lieu de celles d’écrasement et de vengeance. On peut rêver.

Sur le plan économique, où se situe la Chine, actuellement ? Doit-elle craindre une restructuration mondiale après cette crise épidémique ? Ou, au contraire, en tirera-t-elle profit ?

Géopolitiquement, l’Occident a déjà perdu la partie. Cette pandémie va juste accélérer la bascule du leadership mondial vers l’Asie au profit du « contre-monde » chinois, ainsi que j’aime le nommer. Une bascule en cours depuis vingt ans. La roue tourne. C’est tragique, mais c’est de notre faute. Nous ne croyons pas à nos grands principes moraux, nous ne cherchons ni le sens ni le dialogue ni la coopération ni l’harmonie. À l’occasion de cette pandémie, ce déficit éthique crève l’écran et se retourne contre nous. C’est Pékin et Moscou (Cuba et Caracas !) qui aident l’Italie et la France, pas l’inverse (même si, enfin, nous allons sortir de notre servilité et porter secours à l’Iran) ; et ce n’est pas Moscou qui divise l’Europe mais l’Europe qui, sans l’aide de personne, a fait la preuve de son absence totale de solidarité interne durant plus de deux mois.

Économiquement, si, naturellement, la croissance chinoise déjà ralentie va pâtir de la crise comme le monde entier, la remise en ordre de bataille de l’appareil économique chinois en avance de phase sur le reste du monde va leur profiter, et notamment leur permettre aussi de racheter en Australie, en Europe ou ailleurs des cibles économiques qu’ils lorgnaient et qui sont désormais vulnérables. L’heure des grandes manœuvres est arrivée.

Cette pandémie aura été le révélateur d’une double crise : celle de la gouvernance mondiale et celle de l’hubris occidentale. Mais elle aura été aussi un révélateur de souveraineté sans pareil. Tandis que nos démocraties molles européennes tergiversent et démontrent que l’ultra-individualisme conduit à la vulnérabilité collective et, in fine, à la dépression économique, ce sont les États forts, les « démocratures libérales » auxquelles nous aimons tant faire la leçon – qui ont très vite pris la mesure de la gravité des enjeux sanitaires pour la survie de leur nation, fermé leurs frontières terrestres et aériennes et contraint leur population à jouer collectif – qui s’en sortent le mieux et le plus vite et peuvent, aujourd’hui, voler au secours des autres, donc emporter la mise globale en termes d’influence et de puissance. Nous devrions en prendre de la graine. Évidemment pas pour devenir des démocratures, mais pour cesser de détruire nos dernières défenses par pure idéologie.

Le gouvernement de la Peur

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Le gouvernement de la Peur

Ex: http://www.geopolintel.fr

Dans la nuit du 28 au 29 mars 2020, le chiffre officiel, si sinistrement symbolique, de 666 000 cas de coronavirose due au SRAS-CoV-2 était atteint. Au matin du 29 mars, pour 177 pays, l’on comptait 666 300 cas prouvés, chiffre à multiplier par mille en ce qui regarde les contaminés asymptomatiques… 30 900 morts et 142 000 guérisons définitives. Le taux de mortalité moyen à travers la planète serait, à titre indicatif, de 4,6%. En France, 6%, soit le double de ce qui avait été initialement estimé pour les classes d’âge des plus de soixante-dix ans ; en Grande-Bretagne 5,8% ; aux Pays-Bas 6,5%, et en Allemagne de 7 pour mille.

Au désastre sanitaire que représentent en France 2606 décès ce lundi 30 mars, vient se surajouter en France les conséquences économiquement catastrophiques des décisions prises à contretemps par un gouvernement paralysé par ses contradictions… Sempiternellement condamné qu’il est à se heurter de plein fouet au mur de la réalité physique, celle-ci venant contredire les partis-pris idéologiques qui rendent impuissantes nos élites de papier-mâché à prévoir les conséquences en cascade de décisions prises sous l’empire d’une consistante insuffisance intellectuelle et prévisionnelle. Aujourd’hui, en France, et ce ne sont que des ordres de grandeur, 220 000 entreprises prévoient de mettre en chômage partiel quelque 2,2 millions de salariés, ce qu’annonçait sans frémir le 29 mars, la ministre du Travail Muriel Pénicaud au cours du « Grand Jury » RTL/Le Figaro/LCI… « On est à plusieurs milliers de demandes par minute… Les principaux domaines concernés sont l’industrie, l’hébergement et restauration, la construction et le commerce non alimentaire… comme les garages, qui sont très touchés ». On appréciera au passage (et à sa juste valeur) la qualité, la fluidité de l’expression verbale de cette politique de haut-vol !

L’actuelle casse sociale en accélération constante et la démolition en dominos de l’économie française (mais également européenne), n’est au fond que l’aboutissement d’un demi-siècle de laisser-faire/laisser-passer libéraliste porté à son paroxysme et légitimé dans et par le culte des droits-de-l’homme. Un mix idéologique ayant accouché d’un anarcho-capitaliste suppresseur de frontières, promoteur de la délocalisation des industries avec, en fin de parcours, dans le cadre d’une économie de services vulnérable à tous les vents mauvais de la conjoncture, la transformation de la France et de l’Europe en un vaste parc à la Disneyland dépendantes en tout de l’Asie profonde, depuis l’informatique jusqu’aux panneaux solaires (si coûteux à produire pour la planète, mais si chers à nos écolos-bobos), des substances médicamenteuses de base…aux masques chirurgicaux.

Heureusement que la Chine marxiste-léniniste (c’est-à-dire très officiellement stalinienne) vient au secours de l’Europe moribonde… Comme par exemple en vendant à l’Espagne 640.000 tests de dépistage défectueux [1] ! L’entreprise, Shenzen-Bioeasy-Biotechnology, avait été pourtant directement sélectionnée par le gouvernement de Pedro Sanchez qui, sorti du même tonneau euro-mondialiste que celui d’Édouard Philippe, montre que les classes dirigeantes de l’Union européenne (exception faite de la Hongrie ou de l’Italien Salvini) se ressemblent à s’y méprendre à l’instar de celles du Canada si bien incarnées par le clone de M. Macron, Justin Trudeau… Cela au point qu’elles en seraient presque interchangeables ! Espérons donc que l’Union européenne qui a failli en tout et quasiment partout, ne survivra pas à cette crise, laquelle aura révélé – Apocalypse signifie étymologiquement “Révélation” – à la fois sa totale impuissance et son extraordinaire potentiel de nuisance. L’histoire gardera en mémoire pour l’anecdote, l’image de la présidente de la Commission européenne Mme von der Leyen, qui devant son lavabo, se lavant soigneusement les mains et l’entre doigts tout en chantonnant l’Hymne à la joie de Ludwig van Beethoven, se réjouit apparemment d’avoir suspendu les absconses règles budgétaires de l’Union. Tout un poème et tout un programme…

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Un état de droit intégralement policier

Le 16 mars, le président macron imposait aux Français un confinement général, tout à fait inédit n’ayant d’équivalent que les blocus sanitaires imposés en Afrique de l’Ouest, au Liberia en août 2014 et dans une moindre mesure, au Sierra-Leone durant le mois septembre suivant. Ceci afin de bloquer la progression du virus Ebola cause d’une fièvre hémorragique presque toujours mortelle et sans traitement connu. Reste que le taux de létalité du SRARS-CoV-2 n’est en rien comparable (de 1 à 3% nous a-t-on dit jusqu’à présent… un mensonge parmi d’autres) à celui d’Ebola qui peut atteindre 90%. L’actuelle mise en quarantaine de la France – qui s’allonge et se resserre au fil des discours présidentiels et des interventions de Matignon – était-elle cependant indispensable pour juguler l’épidémie ? Nous connaissons tous la réponse : évidemment non !

Nous avons présent à l’esprit les contre-exemples de la Suède [2] (jamais mentionnée par les honnêtes médias grands menteurs professionnels, à commencer par omission), de Singapour, de la Corée du Sud et du Japon. Dans l’empire du Soleil levant, la population est douée - il est vrai – d’une intense discipline sociale (ne parlons pas de civisme), et continue de vaquer à ses occupations comme à l’accoutumée et surtout s’emploie à ne pas laisser sombrer une économie déjà lourdement plombée par une dette publique culminant à 238% du PIB (Produit intérieur brut) en 2018… mais avec les circonstances atténuantes de l’après Fukushima. Sachant aussi que cette dette est détenue à plus de 90 % par des investisseurs nationaux, en particulier par la Banque du Japon !

À comparer avec le pharamineux endettement hexagonal, sans autres causes que la démagogie, le laxisme et l’incompétence des gouvernements de Gauche successifs (ceux du “front républicain” dit UMPS), et ce, depuis Raymond Barre. En septembre 2019, la dette de l’État français dépassait les 100,4 % du PIB soit 2 415 milliards d’euros (en hausse de 39,6 mds par rapport au trimestre précédent)… et c’était avant le Covid-19, avant que l’État ne s’ingénie à mettre le pays en panne en ruinant les strates intermédiaires du tissu productif national, le bon exemple étant celui des petits commerçant laminés par des fermetures contraintes pendant la quarantaine générale au profit exclusif de la grande distribution. À croire que, profitant de la conjoncture de crise, il ferait durement payer la fronde des Gilets jaunes, réprimée dans la violence mais dont les braises continuent à rougeoyer sous la cendre chaude d’une légitime contestation sociale (salaires, régime des retraites…).

Or que nous dit donc “Le Monde” du 20 mars à propos de Singapour : « très tôt infecté par le virus venu de Chine, ce confetti territorial de l’Extrême-Orient [“confetti” mais néanmoins 4e place financière mondiale], a su réagir à la menace avec rapidité et efficacité : dépistage systématique ; établissement du parcours précis des patients dans les jours et les heures qui ont précédé leur infection pour remonter la piste du virus ; suivi étroit, méthodes policières rigoureuses à l’appui, des personnes en quarantaine forcée ». On notera la remarque suggestive par le ton, relative aux méthodes policières rigoureuses d’un régime semi-autoritaire… On ne le sait que trop bien, le quotidien vespéral Le Monde, largement subventionné par l’argent des contribuables et organe du grand capital [3], n’aime pas l’ordre politique et social des régimes semi-autoritaire (“semi” n’étant qu’une concession langagière semi-diplomatique), à l’instar de ceux du Hongrois Viktor Orban ou du Biélorusse Alexandre Loukachenko. À Singapour parler une autre langue que le mandarin est réprouvé et depuis 1992, horresco referens, importer, vendre, mâcher du chewing-gum sont interdits et le cas échéant sévèrement pénalisés.

Est-ce à dire que la vie publique de la Cité-État soit particulièrement asphyxiante ? Sans doute moins que celle des Français confinés dans leur résidence pour une durée indéterminée pendant que les Singapouriens – bien qu’interdits de polluer les villes avec des galettes de gomme visqueuses - continuent d’aller et venir librement, de se réunir et de vivre comme à l’ordinaire… Au contraire des Hexagonaux, qui, eux, se retrouvent ces jours-ci soumis à un très réel régime policier et incarcérés à domicile au moment même où le Garde des Sceaux, l’échevelée Mme Belloubet, prévoit la libération de 5 à 6000 délinquants et criminels en fin de peine (d’autres envisagent de vider les camps où sont retenus les migrants clandestins). Ainsi quand l’écume du monde bénéficie de sa liberté de mouvement, et lorsque les frontières ont été délibérément maintenues ouvertes (en perte totale du sens commun), le citoyen lambda en est réduit à se retrancher chez lui… Demeure, propriété privée, denier espace de liberté ! Et certes, quand les magistrats exonèrent le crime et vident les prisons, celui qui respecte les lois et paie ses amendes (parce qu’il est solvable), se voit infliger une double peine : contraint qu’il est de se barricader à la fois contre l’épidémie importée d’Asie sous les semelles de vent du mondialisme et contre la caillera non astreinte à respecter les couvre-feux dans ses “territoires” où fleurissent les mille et une start-up du narcotrafic.

Et tandis que la France d’en bas ronge son frein, qu’elle se débat, confinée, souvent dans des logements trop étroits pour des marmailles exubérantes, et que les petits commerces périclitent… les géants de la distribution (Amazon-Leclerc-Carrefour-Metro-Auchan-Casino-Monoprix-Lidl-SystèmeU-Intermarché) demeurent autorisés à vendre sans interruption pendant la grande panne nationale. On voudrait liquider les classes moyennes rétives à la mondialisation heureuse (dernier avatar de la Révolution universelle et du paradis prolétariens des rêves sanglants de Lénine) et leurs supports économiques, que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Nous savons par ailleurs que les milieux financiers ne se sont pas privés de spéculer sur une éventuelle crise sanitaire mondiale avec les “obligations sur les pandémies” (pandemic bonds) émises en juillet 2017 par la Banque mondiale qui ont permis de lever 320 millions de dollars sur les marchés… même si au final, en raison de l’extension planétaire du virus coronal, le pari pourrait s’avérer une assez mauvaise affaire !

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Mensonge et impotence

Notre si fragile économie nationale est de toute évidence appelée à très vite payer – d’ici quelques mois - les ruineux effets de son arrêt forcé orchestré sous l’empire de la peur et sous les auspices de l’improvisation qui sont le substrat des décisions de politique de sécurité sanitaire des dirigeants de la Gauche plurielle (droite libérale et socialistes grand teint - bonnet blanc et blanc bonnet). Une classe politique qui usurpe le pouvoir et qui devrait retourner au néant d’où elle sort. Déjà parce que l’évolution de la crise nous administre la démonstration que ces gens se sont bien contre fichus non seulement de prévoir la survenue d’une vague pandémique (malgré de multiples avertissements de la part des spécialistes et de diverses récentes alertes : H1N1, SRAS-Cov, etc.)… Mais encore de faire entreposer par avance des quantités suffisantes d’équipements, de matériels et de produits les plus nécessaires et les plus élémentaires tels que masques de protection, trousses de dépistage, respirateurs, gel hydro alcoolique… ou de disposer des capacités de production utiles à répondre à tous besoins d’urgence.

Tant et si bien, que ce n’est pas la lutte contre la pandémie elle-même qui a déterminé les choix déplorables que nous connaissons en matière de sécurité sanitaire (confinement généralisé et arrêt subséquent de la vie économique), mais bien l’improvisation (eu égard également à la haute contagiosité du SRAS-CoV-2) la plus catastrophique dictée par une situation devenue immaîtrisable en raison d’un déferlement de pathologies dans une forme aiguë et en passe de saturer les possibilités hospitalières d’accueil en soins intensifs. Même si les autorités annoncent – mais ne font-elles pas qu’annoncer ? – le doublement des lits de réanimation, de 5000 à 10.000.


Ces mesures de pis-aller ont de cette façon été présentées comme salvatrices par les pompiers pyromanes de la haute Administration et ont valu au président Macron – au moins pour un temps – l’aura du chef de guerre sauveur de la Nation. Sans rire, des comiques involontaires ont été jusqu’à le grimer en Clémenceau, le Père la victoire ! Un travestissement rendu possible grâce à la peur injectée à hautes doses dans les têtes de spectateurs tétanisées par les commissaires politiques (de quinquas-sexagénaires dont beaucoup sont issus des rangs trotskistes) qui se bousculent sur les plateaux télévisuels… experts improvisés et Monsieur Je-sais-tout ferraillant à tout-va pour tresser dans la débâcle, des couronnes à une Macronie failli, mais toujours triomphale dans la déconfiture [4].

D’ailleurs ne gouverne-t-on pas la plèbe, le Démos, avec la peur viscérale, Phobos [5]… Tous deux affiliés à la guerre dans nos démocraties en passe de devenir concentrationnaires tant les libertés réelles, concrètes, rétrécissent comme peau de chagrin. À entendre Nicolas Machiavel « Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes »… De nos jours, la peur rend les foules trop souvent étrangères à la lucidité, et le climat anxiogène soigneusement entretenu par les médias rend d’inappréciables services à un gouvernement dont il transmute les fautes (crimes et trahisons) en vertus rédemptrices…

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L’empire de la jactance

Dispositions coercitive - sans exagération aucune - destinée à voiler les carences prévisionnelles d’un État défaillant sur tous les plans… mais très apte à entourer sa poly-incompétence dans le brouillard des mots, les mensonges éhontés [6] et la jactance hypnotique tient lieu de seconde nature pour nos autorités responsables au premier rang desquels le chef de l’État, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, le Premier ministre Édouard Philippe et les deux titulaires de l’Intérieur Christophe Castaner et Laurent Nunez, le remplaçant de Mme Buzyn à la Santé, Olivier Véran ou encore M. Gilles Bloch, grand patron de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)… tous protagonistes d’une tragédie que leur incompétence fondamentale à soigneusement préparée, organisée et au-delà, prolongée… Dont les conséquences immédiates est de reléguer au second plan toutes les interventions chirurgicales décrétées non essentiellement nécessaires… Et chose affreuse, si les dons de sang peuvent continuer (ils ne requièrent pas de dispositifs lourds et leur utilité est indéniable), par contre : « les greffes non urgentes et les projets de procréation médicalement assistée doivent être reportés »… Houlala ! Les vitales greffes d’organes et la PMA étant mises sur le même plan dans les priorités médicales par l’Agence de biomédecine dont les préoccupations majeures se portent (d’abord) sur « les dons d’ovocytes et de sperme » sans lesquels la société transgendérisée serait à l’évidence en grande perdition [7].

C’est - résumons-nous - dans l’urgence la plus cruelle que ces gens ont dû adopter des textes [8] transcrivant une stratégie de sauve-qui-peut essentiellement dictée par les défaillances d’un État tout entier asservi à l’idéologie libérale-libertaire, celle de la permissivité la plus vile, du sans-frontiérisme et de la négation des réalités physiques et biologiques les plus élémentaires. La stratégie de combat contre la pandémie adoptée par nos élites, celles de la politique et du complexe sciencio-industriel (laboratoires et pontes médicaux formant la technostructure de l’industrie de la santé), bien représenté en l’occurrence par l’Inserm déjà nommé… cette sorte de monstrueuse féodalité à la charnière de l’État et du secteur privé : institué établissement public en 2018, il jouit d’un budget de 908 millions d’euros dont 68 % sous forme de subventions et 32 % en ressources externes… C’est aussi une chasse-gardée pour une certaine caste oligarchique du monde médical et certains réseaux passionnément confraternels : dirigé jusqu’à l’automne 2018 par Yves Lévy (conjoint de Mme Buzyn alors mirobolante ministresse de la Santé), Gilles Bloch prenait sa succession le 2 janvier 2019. Suspect de passe-droit entre époux et de conflit d’intérêt, Yves Lévy – l’homme du laboratoire de haute sécurité P4 de Wuhan - a été discrètement poussé vers la sortie en échange d’une juteuse sinécure au Conseil d’État [9] où il est nommé conseiller extraordinaire. La République reconnaissante à ses grands serviteurs, est également une prodigue vache-à-lait (et dire que les rentiers sont honnis et vomis par la Sociale) !

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Le centre contre la périphérie… Lévy versus Raoult

Le retard à l’allumage quant aux justes décisions qui devaient être prises pour prévenir la crise et la gérer, nous ne devons évidemment pas imputer ces manquements à la seule incompétence de nos élites, à leur soumission aux oukases bruxellois ou à leur inféodation aux injonctions intéressées des grands groupes pharmaceutiques lancés dans la course au vaccin et aux prodigieux profits qui en découleront… Toutes choses pouvant expliquer en partie – mais pas entièrement - l’ostracisme dont a été l’objet le Pr. Didier Raoult (inventeur du traitement à base de chloroquine contre le coronavirus), pas plus que la rivalité personnelle l’opposant à Yves Lévy, ex patron de l’Inserm (avant que le relais ne soit assuré par son coreligionnaire idéologique, Gilles Bloch) et son épouse Agnès Buzyn. Il n’est en effet que trop facile de rapporter certains grands fiascos ou des grandes cabales, uniquement à des questions de personnes en oubliant que les hommes incarnent des dimensions, des enjeux et des positions qui à certains moments peuvent entrer en conflit idéologiques et stratégiques. C’est certainement le cas ici car la France est rongée par un autre virus, politique celui-là, qui n’est autre que le jacobinisme, lequel se développe à échelle planétaire : le jacobinisme est en cours de recombinaison (ou de reconversion) avec le mondialisme et tend dorénavant à servir un système global multipolaire dont les divers pouvoirs autonomes qui le composent se développent en arborescence indépendamment des États qu’ils absorbent. Comprenons par exemple que l’Inserm – l’un des organes, avons-nous dit, du complexe international industriel et scientifique de l’ingénierie génétique et de la chimie organique (Big Pharma) – pèse plus lourd en matière de Santé publique que le ministère affublé de ce nom et qui n’est là que pour s’agiter sur la scène du théâtre d’ombres de la politique spectacle.

On le sait Raoult, expert en maladie tropicale et infectiologue réputé au plan international, a proposé en début de crise un traitement simple, peu coûteux et efficace en dépit du nombre réduit d’essais cliniques (une vingtaine au départ). À ce sujet il lui fut reproché avec maints sarcasmes par tous les Diafoirus et Purgon du landernau parisianiste (soutenus et relayés par les médic-journalistes à l’instar du ludion médiatique, Michel Cymes, (fils de fripier dont il a gardé la mentalité adaptative et mimétique) de soi-disant n’avoir respecté les protocoles inhérents à la vraie science, la médecine de terrain, empirique n’ayant plus droit de cité… sauf qu’aujourd’hui les malades de virose coronale ne sont pas imaginaires et requièrent des soins attentifs et immédiats, très au-delà de la logorrhée médiatique.

Raoult pour faire définitivement taire ses détracteurs a publié le 28 mars les résultats sans appel d’un complément d’essais cliniques : cette deuxième étude portait cette fois non plus sur vingt patients mais sur 80 et visait à démontrer « l’efficacité et la pertinence » de la prise d’hydroxychloroquine (un substitut synthétique de la quinine parfaitement connu dans ses effets et contre-indications, utilisé depuis soixante-dix ans) associée à un antibiotique, l’azithromycine destiné à bloquer des infections respiratoires opportunistes. Sur 80 personnes hospitalisées entre le 3 et le 21 mars ayant reçues une combinaison d’hydroxychloroquine les équipes de l’IHU du Pr. Raoult ont constaté « une amélioration clinique chez tous les patients, sauf un patient de 86 ans décédé, et un patient de 74 ans maintenu en soins intensifs.« Concernant la charge virale, au jour 7 « 83% des patients étaient négatifs. Un taux qui monte à 93% au jour 8 pour atteindre 100% au jour 12. L’âge médian des 80 patients était de 52 ans (situé entre 18 et 88 ans) et 57,5% de ces patients présentaient une comorbidité (hypertension, diabète, maladie respiratoire chronique »...) [10]. Aucun effet secondaire important n’a été constaté chez les malades contrairement aux cris d’alarmes lancée par les scientistes tenant le crachoir dans l’œil de bœuf télévisuel ! Ces braves gens soucieux de la santé physique de leurs contemporains étaient parvenus à faire inscrire cette molécule au tableau des substance vénéneuse en janvier… sous le ministériat de dame Buzyn.

Depuis la Chloroquine a été propulsée en tant que solution d’urgence (à défaut d’autres) aux États-Unis, en Chine, en Suisse, en Israël et adoptée à Paris par l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ce qu’il y a d’extraordinaire est bien que la cabale dirigée contre les infectiologues appartenant à l’équipe de Didier Raoult de l’IUH marseillais - quoique Lauréat du grand prix de l’Inserm en 2010 – se sont vus retirer l’agrément de la susdite institution… Par conséquent, en dépit des démentis nationaux et internationaux, la caste de médicastres parisianistes, relais de puissants enjeux de pouvoir financier et géopolitique, n’en démord pas et s’entête, en déployant leur méga artillerie médiatique, de couler – avec une indécence extravagante - le seul remède actuellement en mesure de sauver des vies. Quelle leçon quant au cynisme et au mépris des hommes témoigné par des élites qui prétendent ne vouloir que notre plus grand bien et mieux, notre bonheur.

30 mars 2020

Notes

[1rfi28mars20

[2Alors que la Finlande a déclaré l’état d’urgence le 16 mars, que la Norvège et le Danemark sont en « lockdown » (blocage), le royaume scandinave des Bernadotte n’a toujours pas fermé ses écoles, ni bannis les rassemblements de moins de 500 personnes [lemonde.fr18 mars20].

[3Encore subventionné en 2017 à hauteur de 5 millions 438 216 €, cet organe est surtout celui du grand capital en la personne de MM. Xavier Niel (Pdg de l’entreprise de téléphonie mobile Free et créateur en 1984 du Minitel rose à l’origine de sa fortune, l’un des premiers supports électroniques de libre-échangisme sexuel), Matthieu Pigasse (directeur général délégué de la banque Lazard) et du Tchèque Daniel Kretinsky, un oligarque producteur et distributeur d’électricité d’origine thermique (gaz/charbon/fuel lourd)… et président du club sportif Sparta Prague.

[4L’État annonce en fanfare le 28 mars – avec quatre mois de retard, la crise ayant démarré fin novembre 2019 - une commande d’un milliard de masques à la Chine communiste, et que finalement, au bout du mois d’avril – avec ainsi donc encore un mois en sus – le pays sera en mesure d’effectuer 50.000 tests quotidiens de contamination pour 20.000 hebdomadaires actuellement… tandis que l’Allemagne en réalise déjà de son côté 500.000 chaque semaine.

[5Les deux satellites de la planète Mars, elle-même baptisée du nom du dieu de la Guerre, sont Phobos et Deimos (terreur)… une troublante homophonie avec démos.

[6Compilation de quelques grossiers mensonges du ministre Véran qui affirme les 18 et 23 février puis le 3 mars que « La France est prête », archi prête, pas un bouton de guêtre ne manque ! Patatras le 20 mars il passe aux aveux devant l’Assemblée nationale, le 16 mars encore le président Macron annonce des livraisons de masques en quantité suffisante dans les deux jours, ils n’arriveront qu’au compte-goutte. Il faudra attendre le 27 du mois pour que soit “annoncé” des livraisons chinoises encore à venir. https://www.youtube.com/watch?fbcli...

[7En ce qui concerne la PMA, « aucune stimulation ovarienne ne débutera pendant la durée du confinement mais les patientes en cours de traitement non atteintes par le Covid-19 pourront le poursuivre afin de congeler les ovocytes ou les embryons et de reporter le transfert embryonnaire après l’épidémie ». “Recommandations mises à jour concernant les activités d’assistance médicale à la procréation durant l’épidémie de SARS-CoV-2” [agence-biomedecine.fr25mars20].

[8La loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 destinée à contenir l’épidémie de Covid-19, est adoptée en modification de loi de 1955 relative à l’état d’urgence. Le rafistolage juridique au secours de l’impéritie. Resterait à valider la légalité (indépendamment de l’opportunité sur le fond) des laisser-passer exigés pour les déplacements personnels, purs produits de bricolages juridiques.

[9Agnès Buzyn est nommée ministre de la Santé le 17 mai 2017 devenant de ce fait le ministre de tutelle de l’Inserm. Épouse d’Yves Lévy, son directeur, et pour éviter toute suspicion ou risque de conflits d’intérêts, le Premier ministre, Édouard Philippe, prend un décret disposant que le Secrétariat général du gouvernement que l’Inserm sera directement placé sous sa tutelle. Le Conseil d’État est une sorte de cimetière des éléphants rassemblant, parmi les trois cents titulaires d’une charge, beaucoup de copains recasés après bons et déloyaux services (à l’égard du bien commun), ainsi le jeune Arno Klarsfeld (par sa mère petit fils d’un soldat de la Wehrmacht) est-il nommé conseiller au tour extérieur par le conseil des ministres du 27 octobre 2010.

[10yahoo.com28mars20

 

mardi, 31 mars 2020

Coronavirus et technocratie bruxelloise

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Coronavirus et technocratie bruxelloise

Par Salon Beige

On ne peut pas dire qu’AGEFI soit une officine “populiste” (filiale de “L’Opinion”, cette lettre est spécialisée dans les informations financières). L’article du Dr Youri Popowski, médecin et entrepreneur, qui a été publié hier, n’en est que plus intéressant. Intitulé “Coronavirus et réglementation européenne”, il apporte un éclairage original sur la pénurie de masques et de gel hydroalcoolique dont nous souffrons actuellement:

On ne trouve plus de masques, plus de solution hydro-alcoolique dans les pharmacies; on manque cruellement d’appareils d’assistance respiratoire dans certains hôpitaux.
Pour quelle raison? L’une des raisons est le CE marquage des produits médicaux. La communauté européenne a concocté des lois qui freinent considérablement la mise à disposition de tous les produits médicaux, en règle générale.
Bloquer? Non, protéger la population, vous répondra-t-on dans les instances européennes.

La réaction [à la crise des prothèses mammaires frauduleuses] a été totalement inappropriée. Le ministère de la santé en France, coupable de négligence grave, n’a pas du tout été incriminé. En revanche, ce sont les 27 000 producteurs de produits médicaux européens, qui se démènent pour servir au mieux, dans leur écrasante majorité, les patients et les médecins, qui ont été punis. Des règlements absurdes ont été édictés depuis par la communauté européenne. Des tests innombrables, chers, très souvent inutiles ont été demandés aux fabricants. Ainsi, une SME de 20 personnes, qui commercialise 5-6 produits médicaux, peut devoir rédiger des centaines de milliers de documents (!) pour enregistrer ses produits, ce qui gèle considérablement le développement, l’innovation et le soin des malades. Vous trouverez beaucoup d’entreprises qui emploient un seul ingénieur pour la recherche et le développement et quatre personnes pour rédiger des documents de certification. C’est totalement déséquilibré. Certains tests identiques devront être reproduits plusieurs fois le long de toute la chaîne de production (par le fabriquant de la matière première, et par chaque intermédiaire). Cela induit des pertes énormes de temps, d’argent, d’efficacité.

Aujourd’hui, un malade ne peut avoir accès à un produit innovant, prêt à l’emploi, que 3 à 4 années après sa mise au point finale. Aux USA, la FDA a une obligation de réponse de 3 mois à une demande d’enregistrement de nouveau produit médical. En Europe, un organisme notifié n’a pas de délai de réponse imposé. Ce délai peut être d’une année ou deux!


Dans la nouvelle réglementation de mai 2020, contenant quelques centaines de pages, le mot innovation se retrouve cité 9 fois, et le mot sécurité, plus de 500 fois.
Cela définit la philosophie du document: celle de fonctionnaires législateurs qui se protègent de plaintes futures de la part de la population (cfr. le scandale du sang contaminé), et ne pensent nullement à l’impact, très négatif, sur l’accès aux nouveaux traitements.

Décidément, ce virus est un révélateur puissant de nombreux maux de notre époque!

Ce sera 1929, puis l’hyperinflation et l’effondrement du Système

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Ce sera 1929, puis l’hyperinflation et l’effondrement du Système

Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

La remontée passagère des Bourses est due uniquement à l’intervention immédiate, et beaucoup plus rapide qu’en 2008, des banques centrales et des gouvernements, celle de la Fed pour les achats de bons du Trésor et les titres hypothécaires n’ayant plus de limites, avec des innovations telle que le rachat de créances privées (obligations gagées sur des prêts à la consommation). La Fed ouvre les vannes monétaires et fait tapis face à la crise du coronavirus. C’est ce que fait, également, la BCE lorsqu’elle rachète les dettes publiques irremboursables de la France et de l’Italie. La BCE, avec son nouveau bazooka de 750 milliards d’euros, porte son effort de rachat de titres, pour 2020, à 1.000 milliards d’euros. Quant aux règles comptables pour les banques, elles disparaissent ou sont assouplies.

L’ensemble des mesures gouvernementales des pays du G20 représente 5.000 milliards de dollars. Les mesures du gouvernement américain s’élèveront à 2.000 milliards de dollars et, si l’on additionne l’ensemble des mesures des États européens, dont 1.100 milliards d’euros pour l’Allemagne, un plan sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale, on se rapproche du chiffre américain. Les États-Unis, qui n’ont pas les lois sociales du chômage partiel, ont décidé de se rallier à la politique de « l’argent par hélicoptère, » avec un chèque du gouvernement fédéral d’environ 3.000 dollars pour une famille avec deux enfants.

Aux États-Unis, le chômage augmente à la verticale. À très court terme, selon James Bullard, président de la Réserve fédérale de Saint Louis, 46 millions d’Américains pourraient se trouver au chômage. Le taux de chômage pourrait atteindre 30 %, un chiffre plus élevé que lors de la Grande Dépression de 1929 et trois fois supérieur à celui de la récession de 2008-2009. Goldman Sachs anticipe un plongeon du PIB américain de 24 % au deuxième trimestre, alors que Morgan Stanley l’évalue à 30 %. Pendant le dernier trimestre de la crise 2008, la contraction n’avait été que de 8 %. On est donc clairement dans les années 1930.

À Wuhan, la diminution d’activité a été de 42 % au premier trimestre 2020. En France, selon l’INSEE, un mois de confinement coûte 3 % de PIB. Le coût du confinement en France pour deux mois serait donc, au minimum, de 140 milliards d’euros, soit une perte d’activité de 35 %, plus vraisemblablement 200 milliards d’euros, soit une réduction d’activité de 50 %, qui viendront s’ajouter à notre endettement déjà démentiel de 2.400 milliards d’euros. Il ne faudrait pas que la France meure, guérie du coronavirus, car les milliards distribués pour le chômage partiel vont être empruntés et il faudra les rembourser ! De même l’endettement public de l’Italie devrait passer, fin 2020, de 135 % à 161 % du PIB, selon Goldman Sachs. La BCE, « prêteur en dernier ressort », va se retrouver avec des montagnes de créances irrécouvrables, comme dans les économies de guerre, ce qui entraînera la perte de confiance dans la monnaie et l’inflation.

Sur les marchés obligataires, il y a aussi risque de tempête, style 1929, pour les dettes des entreprises zombies hyperendettées en raison de la baisse des taux. Les banques centrales essaient d‘intervenir sur les marchés à risque high yield mais les digues pourraient céder dans la durée et les taux s’envoler, avec risque de krach obligataire. L’écart du taux public d’emprunt français avec l’Allemagne s’élargit, tandis que celui avec l’Italie grimpe d’une façon accélérée. Une crise dans la zone euro n’est pas à exclure, d’autant plus que les Allemands, réalistes, ne veulent pas entendre parler à juste titre des emprunts mutuels « coronabonds » rêvés par Macron.

Les napoléons d’or, en France, sont en pénurie totale ou se vendent avec des primes très élevées par rapport au cours officiel. Il est probable que l’or va s’envoler très bientôt, comme en 2008, dans les trois années suivantes, au fur et à mesure que des dépressions économiques apparaîtront et que les banques centrales se rapprocheront de la faillite, de la perte de confiance dans la monnaie, avec des taux d’inflation qui pourront être élevés.

La stagflation pourrait, à terme, laisser la place à l’hyperinflation. Les États-Unis inquiètent et la Chine, avec un système financier branlant et une possible nouvelle contamination, ne rassure pas, d’autant plus que sa reprise sera très vite freinée par la récession si le reste du monde se met à l’arrêt. Il est probable que nous assistions au début de la pire dépression économique mondiale jamais survenue en temps de paix, tant les dettes des États, des entreprises et des particuliers sont démentielles partout dans le monde, et tant les bilans des banques centrales (Fed, BCE, Japon) ont de plus en plus à leur actif des créances gigantesques irrécouvrables.

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lundi, 30 mars 2020

Voir au-delà de l’épidémie. Lettre aux lecteurs et amis de l’Antipresse

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Voir au-delà de l’épidémie.

Lettre aux lecteurs et amis de l’Antipresse

par Slobodan Despot

Version vidéo sur YouTube.


Ramenons les choses à leur juste mesure. Un tremblement de terre d’où vous êtes sorti indemne restera moins profondément gravé dans votre souvenir qu’une mauvaise chute dans l’escalier qui vous a estropié. Nous pouvons nous faire contaminer par la fièvre collective en lisant les nouvelles de l’épidémie, c’est en définitive notre destin personnel, et celui de notre famille et de nos proches, qui nous préoccupe vraiment.

Cette épidémie, au jour où je parle, aurait contaminé un demi-million de personnes et fait 26’000 morts dans le monde, dont 200 en Suisse. Dans ce même pays, en 2017, une vague de grippe a causé, les six premières semaines de l’année, près de 1500 décès supplémentaires chez les personnes de plus de 65 ans par rapport aux chiffres normalement attendus à cette époque de l’année. Je cite des chiffres du gouvernement.

Ce n’est pas pour minimiser ce qui nous arrive, c’est pour le replacer dans un cadre rationnel et ne pas céder à l’envie de malheur. De toute façon, je l’ai dit, tout ce qui nous frappe dans notre propre vie et notre sécurité a la dimension d’un cataclysme, qu’il s’agisse d’une pandémie ou d’un drame familial. Des gens qui me sont proches ont été contaminés. Certains luttent avec leurs dernières énergies pour s’en sortir, pour d’autres c’est une grosse grippe.

Mais tout le monde est accroché aux nouvelles, alarmantes, approximatives, contradictoires. On essaie de deviner son propre sort dans des statistiques. Autant le chercher dans le marc de café.

Protégeons-nous comme il se doit, ne laissons aucune précaution de côté mais n’oublions pas que la meilleure armure n’a jamais empêché personne de mourir au combat. C’est la loi de la lutte et c’est la loi de la vie. Cette société s’effondre sous nos yeux pour avoir voulu l’oublier.

Ancrons-nous donc dans notre fragilité et essayons de garder les yeux grands ouverts. Nous sortirons de cette épidémie tôt ou tard. Si la mortalité du virus ne grimpe pas en flèche, l’immobilisation forcée des sociétés devra être levée avant la fin de l’alerte, parce que les dégâts du confinement, économiques, psychologiques, humains, dépasseront les risques de la contagion. Il va bien falloir sortir à l’air libre.

A ce moment-là, sans doute, nous remettrons en marche notre cerveau. Nous essaierons de comprendre ce qui s’est produit. Nous verrons un millier de choses qui dans la panique actuelle nous échappent — même des choses positives. Nous demanderons des comptes.

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Car pendant que nous guettons les chiffres et attendons les thérapies miracles, les affaires continuent, et bien plus fort qu’avant. Sous couvert d’état d’urgence, on adopte des mesures qui ne seront pas levées avec le confinement. Au contraire: qui vont définir le monde où nous vivrons demain.

En France et ailleurs, on adapte les lois sur le travail à la situation de crise… sans aucune intention de revenir en arrière. En Allemagne, on a fermé les frontières pour tout le monde, sauf pour les migrants. Pourquoi? Sont-ils moins contagieux? En Suisse, en Autriche, partout, on vous propose de troquer votre liberté contre de l’hygiène, on trouve formidable de recopier le système de contrôle social chinois, absolu et totalitaire, fait pour une civilisation qui n’a rien à voir avec la nôtre, qui ignore l’autonomie de l’individu. En Orient, le divorce entre les États-Unis et la Chine est devenu agressif et irréversible. En Europe, ces mêmes États-Unis profitent de manœuvres militaires qu’ils n’ont pas annulées à cause du virus pour renucléariser l’Europe avec des armes tactiques tournées vers la Russie. En Russie, justement, on officialise l’autocratie. Partout, c’est déjà très visible, le citoyen est en train de se faire déposséder de ses droits et de ses avoirs au profit de l’État tout puissant ou des multinationales. Ou plutôt, d’une alliance des deux.

A l’issue de cette crise, des millions de gens vont se trouver dans la rue, des entreprises seront par terre et d’autres, comme Amazon, auront prospéré comme jamais de leur vie. Pourquoi la pandémie ne serait-elle une opportunité que pour les puissants et pas pour nous, pas pour les gens ordinaires?

Si nous devons saisir cette opportunité, ou au moins défendre ce qui est à nous, ce n’est pas après la crise que nous pouvons le faire. C’est maintenant, tout de suite. C’est le moment de nous demander comment nous avons pu nous laisser gouverner par des gens d’une telle incompétence, d’une telle lâcheté, d’une telle indécision. C’est le moment de nous demander comment il se fait que les systèmes de santé les plus sophistiqués, les plus coûteux au monde se soient effondrés en quelques jours devant cette épidémie, alors que des pays bien moins riches ont pu réagir et au moins se procurer les moyens de base, pourquoi les courbes de contagion grimpent en flèche dans les pays les plus développés et les plus aseptisés. C’est le moment de comprendre pourquoi la malheureuse Italie a été secourue par la Chine, Cuba et la Russie alors que ses voisins de l’UE n’auront pas bougé le petit doigt. C’est le moment de s’interroger pourquoi les neuf dixièmes des morts du virus dans le monde se situent dans l’Occident ultralibéral. C’est le moment d’admettre que les sociétés contaminées par l’ultralibéralisme n’en réchapperont pas.

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A l’issue de cette crise, l’Union européenne n’existera plus sinon comme une survivance administrative d’un autre temps, à la fois oppressante et superflue. L’État de droit ne sera plus que du passé. C’est maintenant qu’il nous faut réfléchir comment nous allons protéger nos libertés et nos biens dans ce monde-là, non une fois qu’on nous aura dépouillés de tout.

Nous devons aujourd’hui, tout à la fois, nous ancrer dans le présent et nous projeter dans l’avenir, de toutes nos forces. Nous devons penser comme des auteurs de science-fiction. Les romanciers auront vu plus juste que tous les administrateurs et tous les analystes. Nous comprendrons très vite qu’il faut investir non seulement notre cerveau, mais encore notre cœur, notre âme et toute notre vie dans la compréhension de ce qui nous arrive. Parce que le prix de la survie, demain, risque d’être plus coûteux que la vie elle-même.

Vous voulez rester des individus libres, des citoyens, plutôt que de devenir une masse obéissante et manipulée? Nous aussi. Sortons de cette hypnose! Lisons ensemble, réfléchissons ensemble, restons critiques et mal élevés. Les masques qu’on nous fait porter ne doivent pas devenir des bâillons! Le grand poète Pouchkine, mis en quarantaine pendant trois mois à cause du choléra (qui était autrement plus meurtrier), n’a pas passé ses journées à feuilleter la chronique des décès ni à attendre le traitement qui sauve. Il en a profité pour produire des dizaines d’œuvres. Ce fut la période la plus fertile de sa courte vie. Et c’est le meilleur moyen de faire du miel avec la sueur de l’angoisse et de l’amertume.

L’Antipresse a été créée à cause de la crise des médias et pour les temps de crise. Ce n’est pas maintenant que nous allons bêler comme des moutons. A l’heure même où le système médiatique fondé sur la publicité s’effondre, la soif d’information et d’explication du public n’a jamais été aussi grande — et la confiance dans les médias transformés en porte-parole du pouvoir ne survivra pas à la peur qu’ils diffusent.

Nous invitons tous nos lecteurs à diffuser nos textes et nos dossiers, à faire connaître notre travail autour d’eux, à poster chaque article qui les a frappés sur les réseaux sociaux et à lever leur fronde contre tous les écrans de Big Brother. Nous sommes là pour leur servir les cailloux!

Slobodan Despot

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dimanche, 29 mars 2020

Géopolitique d'après... par Richard Labévière

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Géopolitique d'après...

par Richard Labévière

Ex: https://prochetmoyenorient.ch

L'envers des cartes

Inédite, cette pandémie n’est vraisemblablement pas la fin du monde, mais signe assurément la fin d’« un » monde : celui de la mondialisation libérale, néo-libérale et ultra-libérale ; en dernière instance, celui du village planétaire de Marshall McLuhan. En 1967, dans son ouvrage Le Médium est le message1, le sociologue canadien (1911 – 1980) affirmait que les médias de masse fonderaient l’ensemble des micro-sociétés en une seule et même « famille humaine », un « seul village » où « l’on vivrait dans un même temps, au même rythme et donc dans un même espace ».

On sait – au moins depuis le sommet de la terre de Rio de 1992 – qu’on va droit dans le mur si l’on continue à détruire la planète (exploitation exponentielle des ressources naturelles, rejets massifs des gaz à effet de serre et autres vecteurs de réchauffement climatique, extinction de la biodiversité), et on y va sûrement… mais à un rythme lent, étalé dans le temps. De la même inexorable manière, l’actuelle pandémie nous fait basculer dans l’inconnu, mais c’est tout de suite, brusquement, globalement – ici et maintenant -, sans que l’on sache très bien comment tout cela va se terminer et si cela va se terminer vraiment… dans la mesure où plus rien ne pourra être comme avant !

DARWINISME SOCIAL « COMPRESSE »

A Beyrouth, Walid Charara écrit dans le quotidien Al-Akhbar qu’on savait depuis longtemps que « les mécanismes du capitalisme libéral induisent un darwinisme social généralisé rendant les plus pauvres toujours plus pauvres, les plus faibles toujours plus faibles allant jusqu’à disparaître pour laisser place aux plus riches et aux plus forts. Cette implacable logique suivait le rythme lent des cycles économiques, alors qu’aujourd’hui la pandémie provoque un darwinisme social ‘compressé’, brutal et d’une violence décuplée ».

Le cas du prince Albert de Monaco ne doit pas cacher la forêt et il restera à dresser une sociologie précise des contaminés pour constater que le virus aura contribué à aggraver les inégalités sociales – les confinés sont tous égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres -, les confrontations et les crises internationales.

Derrière le réflexe immédiat de fermer les frontières, moult questions se posent et continueront à se poser à l’encontre de dirigeants redécouvrant subitement les bienfaits régaliens de l’Etat-nation, aux accents mélancoliques d’un Conseil national de la Résistance (CNR) dont il était de bon ton de proclamer – il n’y a pas si longtemps encore – que son programme n’était qu’une collection de vœux pieux à remiser au cabinet des curiosités historiques. On entendit même tout récemment Angela Merkel recommander la « nationalisation » – oui, la nationalisation ! – de plusieurs « secteurs sensibles » de l’économie allemande. Il se passe vraiment quelque chose d’inédit !

D’une soudaine grande sagesse, le président de notre République a remisé à plus tard sa grande réforme des retraites. Bravo ! Et l’on peut d’ores et déjà imaginer que son hypothétique remise en route ne pourra s’effectuer à l’identique de son dernier lancement… Transposée sur le plan international, cette soudaine clairvoyance devrait remettre aussi à plus tard toutes les expéditions militaires, les guerres asymétriques et toutes les sanctions économiques, quels que soient leurs fondements ! En effet, une trêve des confiseurs généralisée devrait être la règle sur l’ensemble de la planète.

Au lieu de cela, on assiste impuissant et dans l’incompréhension la plus totale à un durcissement, sinon à une accélération d’un darwinisme géopolitique aggravé.

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DES CRISES INTERNATIONALES AGGRAVEES

Dans son « Bulletin quotidien Covid-19 », l’excellent général Dominique Delawarde – dont la veille est l’une des meilleures qui soient – nous indique que s’agissant de l’Iran, « il faut rappeler que ce pays est sous sanctions des gouvernances occidentales qui se soumettent aux pressions des lobbies pro-israéliens (Etats-Unis, Union européenne, OTAN). Ces sanctions affectent l’approvisionnement en médicaments et matériel médical et contraint le pays à se tourner toujours plus vers la Chine et la Russie. Cette prise en otage de la population iranienne pour des raisons politiques ne peut être que contre-productive pour le quatuor « Etats-Unis/Israël, UE, OTAN» pour deux raisons principales : 1) elle ne grandit pas l’image de cette « coalition occidentale » dont les gouvernances se targuent en permanence d’humanité, de « droits de l’homme », de devoir « d’ingérence humanitaire » et qui, au nom de ces principes à géométrie variable, sèment le chaos sur la planète depuis un quart de siècle. Le cynisme des gouvernances EU-UE dans cette affaire d’épidémie (embargo sur les médicaments) restera dans la mémoire des peuples. 2) favoriser consciemment, pour des raisons de basse politique, le maintien d’un foyer épidémique dans le monde, n’est bon pour personne. D’ailleurs, par une triste ironie du sort, ce sont, entre autres, des soldats américains déployés sur l’ensemble de la planète pour y assurer l’hégémonie américaine, qui ont été y contracter ce virus pour le ramener chez eux. Au rythme où vont les choses, les Etats-Unis pourraient bien être classés, in fine, devant l’Iran et, peut-être même devant la Chine et l’Italie au palmarès du nombre des victimes ».

Ce même constat affligeant peut être dressé pour la bande de Gaza, confinée puis des décennies par la soldatesque israélienne qui renforce actuellement l’isolement de ce territoire palestinien en y aggravant sciemment les conditions d’approvisionnement et d’assistance sanitaire. Les partisans et soutiens de la prétendue unique « démocratie » du Proche-Orient devraient s’interroger aussi sur les conséquences de l’instauration de « l’Etat juif » de Benjamin Netanyahou, imposition d’un véritable apartheid qui n’a fait que s’accentuer depuis la généralisation de la pandémie. Là, plus qu’ailleurs, les confinés sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres…

Quant au Yémen, plusieurs sources militaires et diplomatiques de prochetmoyen-orient.ch confirment – qu’avec le développement de la pandémie – les autorités saoudiennes ont intensifié les bombardements des infrastructures civiles et sanitaires du sud de cette péninsule arabique, abritant les populations les plus pauvres de la planète. Hallucinant !

Plutôt que de réorienter ses capacités militaires contre l’extension du virus (comme cela se fait dans la plupart des pays), la dictature wahhabite – avec la bénédiction d’Allah et de la Maison Blanche – renforce, au contraire, ses offensives meurtrières à l’encontre des populations civiles du Yémen. Pionniers en la matière, les mêmes responsables s’étaient réjouis d’une pandémie de choléra qui ravage ce même pays depuis un an et demi, s’efforçant de « canaliser » le mal vers les « régions ennemies ».

On pourrait tout aussi bien insister sur les effets contaminants du maintien des sanctions et de l’embargo à destination de Cuba (qui ne menace plus personne depuis longtemps) et d’un Venezuela exsangue qu’il faudrait aider aussi, plutôt que punir pour faire main basse sur son pétrole!

GOUVERNANCE MONDIALE

OU COOPERATION INTERNATIONALE ?

Face à ces effets aggravants de la pandémie sur les crises internationales en cours, que faire ou plutôt comment imaginer l’après ? Vaste point d’interrogation… Une fois de plus l’Union européenne aura démontré son incapacité à peser sur le réel et ses défis les plus urgents. D’autres organisations régionales comme l’Union africaine ou la Ligue arabe n’ont guère été plus brillantes, restant aux abonnés absents.

Reste l’Organisation des nations unies, cette bonne vieille ONU et ses agences spécialisées (OMS, HCR, PNUD, etc.) sans lesquelles le monde actuel serait encore plus mal en point qu’il n’est aujourd’hui.

Sachant d’ores et déjà que plus rien ne sera comme avant, c’est-à-dire qu’une fois sorti de cette pandémie du Covid-19, pourraient survenir d’autres menaces de Covid-20, 21, 22, 23 jusqu’à l’infini – les spécialistes estimant qu’on doit s’attendre à une pandémie de type viral tous les cinq ans -comment envisager la défense, sinon la riposte, en tout cas l’organisation, voire la régulation du nouveau monde ?

Aujourd’hui on le sait, le multilatéralisme – ce luxe de temps de paix, pour reprendre les mots de Guillaume Berlat – est en crise profonde. Et il faut rappeler ici que cette crise ne tombe pas du ciel, mais qu’elle a, belle et bien, été consciemment provoquée et fabriquée par l’invasion anglo-américaine de l’Irak au printemps 2003, totalement illégale et illégitime, contournant sciemment l’avis du conseil de sécurité. Rappelons aussi qu’à l’époque, dans leur entreprise de démolition de l’ONU, Londres et Washington ont enchaîné les mensonges d’Etat grâce à la grande presse affirmant que les armes de destruction massive de Saddam Hussein pouvaient menacer la planète entière en moins de 45 minutes et que le dictateur de Bagdad était le meilleur copain d’Oussama Ben Laden… Quelle foutaise !

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Toujours est-il qu’aujourd’hui l’ONU est par terre… Par extension, après avoir déchiré l’accord sur le nucléaire iranien, le traité des missiles de portée intermédiaire et les avancées de la COP-21 sur le réchauffement climatique entre autres, Donald Trump et son clan ont fragilisé, sinon anéanti les acquis des multilatéralismes politique, économique et judiciaire patiemment tricottés depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Dans ces conditions, refonder l’ONU ou une nouvelle ONU ne va pas être simple.

Dimanche dernier (15 mars) sur France-Culture, une brève passe d’armes entre Bertrand Badie (éminent professeur de relations internationales) et l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, résume bien le dilemme : le premier estime que l’actuelle pandémie va fatalement amener les dirigeants de la planète à partager les grandes lignes directrices d’une « gouvernance mondiale » afin de faire face aux menaces globales : pandémies, réchauffement climatique, terrorisme, etc. Hubert Védrine réplique en soulignant que le premier réflexe des dirigeants des grandes puissances a été de fermer leurs frontières, et appelant chaque gouvernement à s’efforcer d’exercer ses responsabilités afin d’être à même de développer efficacement une « coopération internationale », visant à fixer des « normes communes » sur les grands dossiers d’intérêts globaux. Comme la communauté internationale qui n’existe pas , pour Védrine , la gouvernance mondiale est un mythe.

REFONDER L’ONU ?

L’évolution des différents traitements nationaux de la pandémie font plutôt pencher la balance en direction du réalisme d’Hubert Védrine. En l’occurrence, ce ne sont pas les G-7 ou G-20 successifs, qui servent surtout de « photo-opportunities », plutôt que d’expression d’une gouvernance mondiale en acte, qui vont régler nos problèmes… Et la nécessité de nouvelles formes de coopération internationale nous renvoie inévitablement à l’ONU, créée aux lendemains de la Seconde guerre mondiale pour remplacer la SDN (Société des Nations) qui n’avait pu empêcher le déclenchement d’un nouvel embrasement mondial.

De fait et même si elle fixe l’égalité des Etats souverains, la Charte de l’ONU n’a jamais pu être pleinement respectée et elle n’a pu empêcher la multiplication d’une multitude de guerres régionales – le plus souvent asymétriques – organiquement liées à la Guerre froide et encadrées par l’affirmation de la dissuasion nucléaire. Mais toujours est-il – pour reprendre les propres termes du regretté Stéphane Hessel -, que « le monde sans ONU serait bien pire »…

Nous vivons en fait une nouvelle rupture historique majeure comparable à celles de la fin de la Seconde guerre mondiale, de la fin de la Guerre froide et d’un terrorisme global. Cela dit, les conditions et les contraintes dans lesquelles a été adoptée la Charte de San Francisco2 furent très différentes de celles qui président maintenant aux jours d’aujourd’hui. L’interdépendance entre Etats membres est plus grande – infiniment plus grande – qu’en 1945 : réchauffement climatique, terrorisme, malnutrition, accès à l’eau, pauvreté, analphabétisme, pandémies, hyper-communication, réseaux a-sociaux, etc. Ajoutons à ces évolutions proprement rhizomatiques, une multiplication incontrôlable des acteurs, de leurs financements et de leurs agendas.

Gouvernance mondiale ou coopération internationale, les deux discours de la méthode ramènent l’un et l’autre à l’existant, ou plutôt à ce qui subsiste de l’Organisation des Nations unies et c’est sans doute, à partir de ses fondamentaux qu’il faudra remettre l’ouvrage sur le métier et inversement. Parce qu’il est parfaitement évident qu’une fois le Covid-19 jugulé, le monde ne pourra pas repartir comme s’il ne s’était rien passé. Gouvernance ou coopération, un minimum de nouvelles règles sanitaires, sécuritaires, politiques et économiques devront être adoptées. Comment celles-ci pourront-elles être appliquées et respectées avec un minimum d’efficience ? Quelles nouvelles instances pourront veiller au grain et ramener les moutons noirs dans les troupeaux de Camargue et d’ailleurs ? Quelles forces et quelles puissances pourront ramener les « salopards » à une raison minimale, garantie de sécurité collective ? C’est toute la question…

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UN SALOPARD !

Justement, à la rubrique des faits divers les plus aberrants, on apprend que Donald Trump a cherché à acquérir auprès d’un laboratoire allemand l’exclusivité d’un probable vaccin contre le coronavirus. Sursaut de dignité nationale, le laboratoire d’outre-Rhin l’a – heureusement – proprement éconduit. Et l’empressement du président américain ne s’explique pas, semble-t-il, par souci de venir au secours de la planète, mais bien pour que les Etats-Unis soient les premiers et les seuls à ainsi bénéficier d’une solution viable et immédiate de survie et à faire avec cela un maximum d’argent…

En dépit de ses foucades d’agent immobilier et au-delà de toutes considérations politiques, philosophiques ou autres, on sait désormais avec certitude que Donald Trump est un authentique salopard, qu’il peut exprimer et mettre en œuvre le pire dont est capable le genre humain… oui, un vrai salopard !

Au sortir de la crise, le confinement durable d’un tel individu et de son clan s’avèrera plus que nécessaire et salutaire. En effet, l’une des tâches prioritaires des systèmes multilatéraux de demain sera bien de se prémunir contre les malveillances des Etats-Unis et de leurs dirigeants, de trouver les mécanismes pour isoler ce pays dangereux du reste de l’humanité et surtout de traîner ses dirigeants devant une cour de justice internationale.

En attendant, la rédaction de prochetmoyen-orient.ch – elle-aussi confinée -n’en poursuivra pas moins ses livraisons hebdomadaires. Restant loin de Facebook et des autres réseaux numériques a-sociaux, elle ne s’abonnera pas non plus à Netflix pour attendre des jours meilleurs, préférant chaque semaine vous proposer une lecture ou relecture de choix.

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Cette semaine, nous avons opté pour Le Temps des cathédrales de Georges Duby3. Extrait : « Dans la pensée sauvage qui dominait toutes les consciences et celles des plus savants (au XIème siècle), l’univers se montre comme une sorte de forêt mystérieuse dont nul ne peut faire le tour. Pour le pénétrer, pour se défendre des dangers qu’il renferme, il convient de se comporter comme le font les chasseurs, de suivre des pistes sinueuses, de se fier à des traces et de se laisser guider par un jeu de coïncidences illogiques. L’ordre du monde repose sur un tissu de liens ténus, pénétré d’influx magiques. Tout ce que les sens perçoivent est signe : le mot, le bruit, le geste, l’éclair. Et c’est en débrouillant patiemment l’écheveau complexe de ces symboles que l’homme parvient à progresser peu à peu, à se mouvoir dans le taillis touffu où la nature l’emprisonne ».

On pourrait se croire revenu au XIème siècle, au temps des cathédrales. Bonne lecture et à la semaine prochaine. Prenez soin de vous et des autres.

Richard Labévière
23 mars 2020

1 Marshall McLuhan : The Medium is the Massage : An Inventory of Effects, Bantam Books, New York, 1967.
2 La Charte de San Francisco est le traité qui définit les buts et les principes de l’Organisation des Nations unies ainsi que la composition, la mission et les pouvoirs de ses organes exécutifs (le Conseil de sécurité), délibératifs (l’Assemblée générale), judiciaires (la Cour internationale de justice) et administratifs (le Conseil économique et social, le Conseil de tutelle et le Secrétariat général). Elle a été adoptée à la fin de la conférence de San Francisco, le 26 juin 1945.
3 Georges Duby : Le Temps des cathédrales – L’art et la société 980-1420. Editions Gallimard – Bibliothèque des histoire, mai 1980.

samedi, 28 mars 2020

Coronavirus, avènement et défaite du monde global

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Coronavirus, avènement et défaite du monde global

par Karine Bechet-Golovko

Ex: https://russiepolitics.blogspot.com

Coronavirus: avènement et défaite du monde global. Ce n'est pas paradoxal: les Etats se sont pliés aux exigences des organes globaux, mais cette gouvernance ne propose qu'un monde carcéral déshumanisé, répressif et chaotique. Fin du libéralisme.

A première vue paradoxalement, même si à la réflexion il n'y a pas forcément paradoxe, le coronavirus est à la fois l'avènement et la défaite du monde global. Avènement, parce que, que ce soit avec enthousiasme ou avec réticence, les puissances se sont soumises, la plupart des pays ont introduit des mesures liberticides, les Etats ont suivi des impératifs extérieurs et abdiqué leur souveraineté. Défaite, car le monde global se présente comme une société carcérale, faible, chaotique et barbare. Mais il n'y a pas forcément paradoxe, car l'idéologie néolibérale, qui porte le monde global, est une déconstruction, elle n'est pas porteuse d'une vision positive, ni de l'homme qu'elle a réduit à l'individu, ni de l'Etat qu'elle combat. Mais elle tente de modifier le système de valeurs et les comportements sociaux, de modifier donc l'homme de l'intérieur. Ce qui en fait un totalitarisme. Et pose la question de la fin du libéralisme.
 
A plusieurs points de vue, le coronavirus est le visage du monde global. 
 
Sa prolifération a été rendue possible par le culte du mouvement incessant, par cette manie des masses de passer le week-end à Venise, les vacances d'hiver pour les Chinois à Paris par exemple, quand les habitants des pays tempétés ou froids cherchent le soleil et la chaleur. S'étalant sur une plage, marchant sur des montagnes ou dans des rues, agglutinés derrière des guides. Pour des vacances culturelles ou extrêmes. Pour vivre quelques jours des rêves de Photoshop. Echangeant leurs appartements à travers le monde, car ce monde est Un, il est donc le Tout. Devenu indifférencié. La circulation intempestive des individus ... et des virus. En pleine spirale d'acculturation.
 
Son ancrage a été redu possible par le monopole du discours médiatique, qui est largement répercuté et amplifié par les réseaux sociaux, caisse de résonance de la globalisation, où la plupart des gens réagissent. C'est-à-dire se placent sur le plan de l'instinct et du sentiment, ces points faibles par lesquels ils sont magnifiquement manipulables. Et il faut reconnaître que la communication de masse a été élevée au niveau de l'art.
 
La capitulation des puissances et des Etats a, pour sa part, été rendue par les décennies d'affaiblissement et de démantèlement. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Etat, en tant que tel, est devenu l'incarnation du Mal et lui ont été accolés tous les qualificatifs à connotations négatives, tels que l'ordre, la règle, la force. Face à lui, le culte de l'individu, faisant passer la société du holisme à l'individualisme, s'est structuré autour de la société civile, sacralisée comme espace de réalisation des libertés. Les politiques publiques ont suivi le mouvement, sur la vague de la fausse rationalité du management, les services publics ont été déstructurés : car le privé fait a priori mieux que l'Etat, surtout lorsque des conditions défavorables sont mises en place pour les structures publiques. Après déstructuration, évidemment, l'Etat fonctionne mal, il perd donc de sa légitimité, il est affaibli et petit à petit intégré dans un maillage de structures supra-nationales - régionales et internationales, qui sans fondement démocratique, développent une supra-gouvernance. Ce mécanisme était parfaitement bien huilé et l'Etat même lui était nécessaire : ce qui était mal fait, était de la responsabilité de cet Etat encombrant, mais que l'on gardait par habitude, heureusement les organismes supra-nationaux étaient là pour compenser. L'image-type en Europe est la CEDH, présentée comme le seul lieu de justice indépendante, qui va apporter la Justice aux populations sous le joug de leur justice étatique. Ce mythe a été particulièrement développé dans l'espace post-soviétique, pour des raisons idéologiques évidentes. Le rapport récent démontrant les liens entre cette Cour "indépendante" et les ONG, principalement du réseau Soros, soulève de nombreuses questions (voir notre texte sur le dysfonctionnement des temples du monde globalisé).

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Et le coronavirus est une démonstration formidable de tout cela. Les Etats ont suivi, certains en traînant la patte, d'autres en premiers de cordée, mais ils l'on fait. Sans aucune, évidemment, réévaluation des réformes néolibérales ayant conduit, notamment, à la désorganisation du système de santé. Ponctuellement, on peut refinancer, mais aucune réflexion systémique n'est admise. Le point culminant est le confinement de la population. Qui de toute manière est limité par l'impossibilité de confiner les SDF, qui se heurte aux masses de migrants, aux quartiers où la loi républicaine n'est même plus un vieux souvenir. L'on en arrive à l'Afrique du Sud, premier Etat africain à décider du confinement. Et comme tout nouveau converti, veut être plus sain que le Pape. Même les chiens ne doivent pas être sortis. Pourtant, 20% de la population vie dans des bidonvilles. 
 
Sauf, que certaines structures surpra-étatiques sont inefficaces, comme l'UE. En revanche d'autres, comme l'OMS, ont pris du galon. L'on passe ici encore d'un cran : de la régionalisation à la globalisation. En ce sens, c'est la fin du rêve d'un monde multipolaire. Par manque de résistance politique.
 
Dans le même temps, le coronavirus est le signe de la défaite du monde global.

Certains des mythes globalistes viennent de tomber. Celui du citoyen du monde. Aux poubelles de l'histoire, il est rentré sur un territoire, restreint à son logis. Faisant chuter avec lui le culte du déplacement incessant, Je bouge donc je suis. Remplacé par Je me terre donc je vis. La liberté tant attendue, qui soi-disant n'était restreinte que parce que l'Etat était fort, vient d'être sacrifié sur l'autel du dieu global. Il n'est ni le premier, ni le dernier des dieux, et finalement est aussi exigeant que ses prédécesseurs. Et comme eux, sa jeunesse a besoin de beaucoup de sang et de chair fraîche. Et comme les temps ont changé, l'armée est utilisée non pas pour combattre un ennemi extérieur, mais pour que les populations se sacrifient elles-mêmes, sacrifient leur liberté. A ce nouveau dieu. Sans demander la restauration de l'Etat. Et comment les grands mouvements de migrants vont-ils se poursuivre? Où en sont-ils au fait? Plus personne ne coule? Il n'y a plus de conflit à fuir, de régime totalitaire et sanguinaire, qui pousse ces jeunes hommes forts sur les routes d'Europe? L'on a même vu des phénomènes de réimmigration à partir de la France.
 
Par ailleurs, les rares contenus de ce monde globaliste, par exemple la virtualisation, se heurtent aux difficultés de la vie réelle, même dans les pays où le numérique est un culte incontesté. Ainsi, en Russie, la tentative de numériser totalement l'enseignement et la recherche vient de s'écraser contre le mur de la réalité. L'enseignement à distance dans les facs s'est transformé par la mise en vacances des étudiants et des professeurs, qui après une première phase d'engoûement (pour ceux qui croyaient enfin avoir accès à la technologie du futur - tout est question de croyance) ils ont été fortement déçus et regrettaient un véritable enseignement. A l'école, la situation n'est pas meilleure. Au Conseil de la Fédération, l'on envisage le prolongement de la période scolaire après cette poussée globale, car, je cite :
"Il y a forcément un moment où une communication directe est indispensable. Il est impossible de tout enseigner à distance"
Pour autant, il n'est pas forcément paradoxal de considérer concomittantes l'avènement et la défaite du monde global avec le coronavirus. 

Tout d'abord, parce que ce virus n'est qu'une phase de transition. Si l'on sait d'où l'on vient, l'on ne sait pas où l'on va. D'autant plus que la peur a fait abandonner aux populations les rênes du contrôle de la gouvernance et les pouvoirs nationaux, rendus à leur inexistence, suivent aveuglément les recommandations globalistes. Ils ne sont plus des espaces de décision, mais d'exécution. Plus ils sont faibles, et plus ils sont radicaux, sur le fond et sur la forme.


Nous assistons à une transformation de certaines valeurs. Ainsi, la liberté est le crime; la réclusion est la responsabilité; etc. De la même manière, certains comportements sociaux doivent être modifiés. Dans nos  sociétés, traditionnellement, les jeunes générations doivent prendre soin des générations plus anciennes, ce qui garantit le cycle de la vie et la transmission intergénérationnelle. A Moscou, le maire a mis les personnes de plus de 65 ans à domicile, demandant aux membres de leur famille de ne pas aller les voir, car ils pourraient les contaminer. Il vaut mieux garder le contact à distance, par téléphone ou par internet. A la place du contact humain et rassurant de ses proches, des siens, un service de bénévoles est prévu, qui peut les aider pour leurs courses, les médicaments, etc. Car il est bien connu que les volontaires, eux, ne sont pas porteurs de maladies. Ce sont des volontaires. A la différence des enfants et petits-enfants, qui sont extrêmement dangereux. Pour le modèle idéologique.
 

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Mais surtout, parce que ce monde finalement n'a rien à proposer aux gens. La solitude pour une durée indéterminée. Des visites virtuelles de musées ? Regarder les spectacles à la maison ? Vous pensez réellement que des metteurs en scène vont créer des spectacles qui ne seront jamais joués devant des spectateurs? Que de véritables acteurs de théâtre vont transformer leur art en préparation de séries pour la télé ou le net ? Vous pensez vraiment que de véritables écrivains n'ont pas envie de tenir leur livre dans leurs mains? Comme toutes les idéologies, celle-ci est une négation de la nature humaine.
 
Finalement, combien de temps la police et l'armée vont-elles pouvoir contenir les populations ? La société globale n'est donc finalement qu'un rêve carcéral pour la majorité. Dès que la population va relever la tête, l'on pourra toujours trouver un virus pour la confiner. Reste la question économique. C'est aussi la fin du libéralisme économique et à côté de ce qui se profile, la vision communiste était un doux rêve. Au moins, il voulait créer un homme meilleur, dégager des contingences du matérialisme pour l'élever spirituellement et culturellement. C'est pourquoi il y a eu l'enseignement de masse, l'industrialisation massive, ce qui obligeait l'Europe. Ce mouvement, qui a fait des puissances, une période qui est marquée par une création littéraire, cinématographique, musicale, bref artistique que les fadaises actuelles ne peuvent faire oublier. C'est la fin du libéralisme, comme le communisme a pris fin. Mais si l'on savait dans les années 90 que les pays de l'Est étaient pris en main par l'Occident dit libéral, l'on ne sait pas très bien ce qui s'est emparé de nos sociétés. Ce n'est pas la fin des idéologies, plutôt la fin de ce que l'on connaît. 
 
Et l'avenir proche, avec ses crises sans fin, sa récession historique, ses crashs, son chaos, sa barbarie, est loin de l'image des lendemains qui chantent. C'est finalement à nous de décider si c'est la vision du monde que l'on soutient.

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La division de l’Occident une chance pour l’Europe puissance

Article de Caroline Galactéros* publié dans Courrier de Russie le 25/03/2020

Avec le Coronavirus, le monde traverse une crise inédite dont les conséquences politiques, économiques et sociales sont encore imprévisibles, tant sur le plan intérieur, pour chaque État, que dans les relations internationales. Nul doute que cette épidémie historique redessine la carte politique de la planète, les zones d’influence pouvant, par exemple, esquisser, demain, une géographie macabre où les gagnants seront ceux qui, démontrant leur cohésion et leur efficacité, auront su le mieux résister à la maladie. 

Le Courrier de Russie a donc décidé de lancer un débat vif, sans détours, en ouvrant ses pages à des personnalités de tous bords – russes et françaises notamment ‒ connues pour la qualité de leurs analyses géopolitiques et la force de leur engagement.  


L’Europe existe-elle en dehors de sa fonction économique ? Mérite-t-elle d’être défendue comme un ensemble cohérent ? Peut-elle, doit-elle produire de la puissance et de l’influence, devenir un acteur stratégique à part entière sur la scène du monde, faisant jeu égal avec les autres puissances majeures qui, aujourd’hui, la tiennent ouvertement pour quantité stratégique négligeable ? Ou bien la diversité des perceptions, des ambitions et des calculs des États membres et son pacifisme hors sol, plombé d’idéalisme moralisateur, rendent-ils à jamais cette ambition utopique ? Peut-elle seulement avoir une évaluation propre de ses risques sécuritaires et de défense, ou ne sera-t-elle toujours qu’un appendice de l’OTAN que, pour ne pas trop humilier, on nomme pompeusement « le pilier européen de l’Alliance » ?

Toutes ces questions vitales restent sans réponse à ce jour. Nous sommes toujours des enfants gâtés qui ne veulent pas grandir, des « Tanguy » indécrottables refusant de quitter le nid d’une vassalité qui pourtant nous met en danger. Si nous continuons à nier l’évidence ‒ le découplage grandissant entre nos intérêts économiques, sécuritaires et stratégiques, et ceux de Washington, la claire nécessité de comprendre notre avenir comme eurasien, ce qui suppose de nous rapprocher de Moscou, donc de régler la question ukrainienne ‒, nous sommes promis à l’engloutissement stratégique définitif et nos succès économiques ne nous protégeront pas longtemps d’un dépècement sino-américain qui a déjà commencé… Nous adorons manifestement être humiliés, chaque gifle nous fait du bien. Notre pleutrerie est telle qu’elle donne raison à ceux qui en profitent. Ils ont tout à gagner à nous faire rendre gorge au nom de nos grands principes, qui nous tuent, et de notre renoncement stupide au seul promoteur possible de survie : la souveraineté.

La crise du Coronavirus en donne une fois encore une belle illustration. Pour ne pas paraître discriminants et manquer de solidarité, ou renoncer à l’ouverture généreuse du bel espace européen, nous avons perdu de précieuses semaines à hésiter sur les mesures de confinement territorial. Finalement, chaque pays agit pour lui-même dans une éloquente cacophonie. Donald Trump a beau jeu de nous le reprocher désormais. Bref, nous mélangeons tout et avons complètement perdu la mesure de la gravité des questions sécuritaires européennes au sens le plus large.

Retrouvez l’intégralité de l’article sur le site “Courrier de Russie” en cliquant sur le lien ci-dessous.

https://www.lecourrierderussie.com/opinions/2020/03/coronavirus-et-geopolitique-la-division-de-loccident-une-chance-pour-leurope-puissance/

*Caroline Galactéros, Présidente de Geopragma

Alexandre Prokhanov : la mobilisation ou la mort

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Alexandre Prokhanov : la mobilisation ou la mort

(Club d'Izborsk, 26 mars 2020)

26 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

 

https://izborsk-club.ru/19009

 

 

Au cours des cinq premières années, en installant des usines géantes de défense en Ukraine, en Biélorussie, en Russie centrale, Staline avait un plan pour évacuer ces usines à l'est, au-delà de l'Oural, en cas d'attaque immédiate de l'ennemi. D'énormes terrains vagues ont été choisis pour ces usines, les premiers pieux ont été enfoncés, du matériel a été acheté à l'Ouest, les futurs travailleurs ont été formés dans des écoles professionnelles, et il y avait déjà un plan d'évacuation stratégique. Les voies ferrées sont posées, le nombre nécessaire de plates-formes et de wagons est préparé, des brigades sont sélectionnées pour démonter le matériel, le charger et l'envoyer vers l'est. Et là, à l'est, il y avait déjà des lieux équipés pour recevoir ces usines, qui n'avaient même pas encore été construites, réunir des équipes d'ouvriers, déterminer les sources de matières premières. L'évacuation de l'industrie la plus puissante vers l'est dans les premiers jours de la guerre a assuré la Victoire.

 

En 1941-1942, l'Armée rouge a perdu la moitié de ses effectifs, mais l'industrie de la défense a survécu et a fourni à l'armée des chars, des canons et des avions de combat. Le plan de mobilisation mis en œuvre dans l'industrie a fonctionné dans d'autres branches de la société soviétique. Des branches scientifiques ont également été prévues et des universités, des laboratoires ont été construits, des étudiants ont été recrutés pour de futures études. Les terres arables de Sibérie ont également été préparées en cas de perte des terres fertiles d'Ukraine, du Kouban, de Biélorussie. En outre, dans un pays pacifique, des groupes de combattants clandestins se sont formés dans les territoires menacés de saisie. Le compositeur Isaac Dunayevsky s'est également vu proposer d'écrire des chansons telles que "The wide country is my native". L'Union soviétique était un projet de mobilisation, était une organisation unique et énorme créée par un grand concepteur, une organisation qui était plus efficace et plus précise que celle d'Hitler.

 

Aujourd'hui, dans les conditions de la guerre bactériologique déclarée à toute l'humanité, la Chine fait preuve de merveilles de résilience. La population d'un milliard et demi d'habitants, toutes ses divisions - science, armée, médecine, organisations publiques - mènent de manière coordonnée et synchrone une tâche stratégique grandiose et mortelle qui sauve la Chine de la perdition. Pendant toutes ces décennies, la Chine a vécu dans les conditions d'un projet de mobilisation : un État puissant, un parti inébranlable qui est l'intellect de la nation, un régulateur de toutes les contradictions du pays. La planification stratégique, la capacité de mobilisation de l'immense population, la subordination des intérêts personnels, les caprices et les lubies d'un but et d'un objectif communs, et la confiance dans l'État permettent à la Chine de faire face à une terrible épidémie parmi d'autres nations non préparées à ce fléau, dominées par l'hédonisme, la consommation aveugle, la soif de plaisir, l'idée d'une liberté individuelle débridée et l'abandon de l'État.

 

La Russie a connu une épidémie de personnes démobilisées. La démobilisation est le mot qui peut décrire l'existence de la Russie post-soviétique. L'égoïsme individuel et collectif, les intérêts des citoyens individuels ou des groupes privilégiés qui sont placés au-dessus des intérêts de l'État et de la société dans son ensemble, la philosophie de la consommation, du plaisir, la recherche inlassable de nouveaux divertissements toujours plus nombreux, le rejet d'une culture mobilisatrice qui éveille chez l'homme la ténacité, le sacrifice pour la famille, pour la Patrie.

 

Pendant des décennies, la population russe a été délibérément malmenée par les principales chaînes de télévision, offrant au téléspectateur des images de délabrement, de chute et de destruction suprême. Brillants, incomparables, inimitables prêcheurs du nihilisme, de l'ironie, du ridicule et du renversement de tout ce qui était autrefois considéré comme précieux et inébranlable. Ksenia Sobchak ou Andrei Malakhov, qui ont créé une puissante industrie multicolore de décomposition et de désintégration, ont fait apparaître plusieurs générations de bourgeois démantelés, sales, nihilistes, pour qui l'État est, au mieux, une abstraction, mais plus souvent - l'ennemi, avec lequel il faut se battre et se battre constamment. La Russie a fait face à cette attaque universelle sans préparation, sans organisation. Nous pouvons voir comment cette organisation se construit sous nos yeux - en parties contradictoires, hâtives, séparées, et une partie nie l'autre, créant un mouvement absurde et turbulent de contradictions. Créer une organisation est un art supérieur, un type supérieur d'ingénierie sociale. Il est plus facile de construire des vaisseaux spatiaux pour aller sur Mars que de concevoir, concevoir une organisation capable de créer et de lancer de telles super-machines.

 

Poutine se réserve le droit de gouverner à vie, de ne pas remplir les comptes bancaires étrangers avec des pétrodollars. Ne pas poursuivre un jeu fascinant et sans égal sur la scène internationale, en équipant des joueurs habiles dans l'Ancien et le Nouveau Monde. Il consacrera son énergie à la création d'une organisation étatique dans laquelle il y aura un nouveau type de gestionnaire, différent des gouverneurs et ministres inutiles et inefficaces. La création de ces gestionnaires s'inscrit dans un nouveau projet de mobilisation.

 

Le projet de mobilisation n'est pas les fossés de tir de Butovo, ni les tibias qui nous ont été jetés par les opposants à la mobilisation, les partisans de l'hédonisme. La mobilisation est la création d'une telle organisation capable de répondre instantanément aux défis dans toutes ses parties : au centre et à la périphérie la plus éloignée. Synchroniser ces réactions, concentrer les ressources disponibles, toujours pauvres, sur les principales orientations du développement, planifier et opérer non seulement avec le pétrole, les systèmes bancaires ou le taux de change du rouble, mais aussi avec la culture, l'idéologie, où l'idée de l'État prend la première place. L'intelligence artificielle, pour la création de laquelle tant d'argent est permis, est impuissante s'il n'y a pas d'organisation. Seule une organisation équipée d'intelligence artificielle est capable d'obtenir de grands résultats en matière de développement. Cette même intelligence artificielle, lancée dans une société lâche remplie de chaos et de mauvaise énergie, conduira à une destruction catastrophique.

 

En entrant dans une bataille contre le coronavirus, des gens effrayés, non préparés, socialement disparates, nous sortirons de cette lutte, bien qu'avec de grandes pertes, mais un peuple qui a trouvé une organisation, créé un projet de mobilisation, sans lequel la Russie ne survivra pas parmi les défis historiques croissants, l'un plus sérieux que l'autre. Au cœur de l'organisation de la mobilisation de la Russie peut et doit se trouver l'idéologie du rêve russe.

 

La mobilisation ou la mort.

 

Alexander Prokhanov

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc

 

 

Alexander Prokhanov

http://zavtra.ru

Alexander Andreevich Prokhanov (né en 1938) - éminent écrivain, publiciste, homme politique et personnalité publique soviétique russe. Il est membre du secrétariat de l'Union des écrivains russes, rédacteur en chef du journal Zavtra. Président et l'un des fondateurs du Club d'Izborsk.

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La politique industrielle après le Coronavirus

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La politique industrielle après le Coronavirus

par Nadine Levratto

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
La crise sanitaire nous aura appris quelque chose. Les chaînes globales de commodités (1), de valeur et autres réseaux de production globaux sont des colosses aux pieds d’argile dont la sensibilité aux chocs appelle un changement de modèle de production.

Dès les premiers signes de ralentissement économique en Chine au mois de janvier, la presse française a rendu compte des risques pour les entreprises des autres pays, tout en soulignant que les stocks devraient suffire pour traverser la crise. De fait, dès le début du pic de l’épidémie, 80 % des entreprises américaines implantées dans l’est de la Chine déclaraient ne plus avoir suffisamment d’ouvriers pour faire tourner normalement leurs lignes de production, mises à mal par le prolongement des congés du nouvel an chinois. La Harvard Business Review mentionnait qu’avec une diminution de 20 % du nombre de départs des ports chinois, le risque d’interruption d’activité des entreprises françaises serait une réalité dès la mi-mars. Le cabinet Euler Hermès a également attiré l’attention sur la mise à l’arrêt de certains sites, ainsi que sur l’apparition de goulots d’étranglement pour le transport de marchandises à l’entrée et à la sortie de la Chine, qui risquaient de pénaliser l’industrie européenne.

Ces prévisions se sont avérées exactes. A partir du 10 mars, les fermetures de sites de production font la une des journaux. La baisse de l’activité est également lisible dans la diminution de la consommation d’électricité, inférieure de 10 à 25 % aux niveaux habituels à la même période.

Trois révélations

La plus spectaculaire des révélations concerne le niveau – terrible – de dépendance des industriels et consommateurs européens à la production hors Europe, tout particulièrement la production chinoise. Cette forme d’organisation de l’économie repose sur des activités de production dispersées à l’échelle mondiale, stratégie guidée par une focalisation marquée sur les grandes entreprises et leur performance financière. Elle attise la concurrence entre les différents sites mondiaux à travers l’investissement direct, la sous-traitance et l’externalisation de l’approvisionnement.

La crise liée au Covid-19 met ensuite en relief les effets négatifs des délocalisations et de l’essor de la sous-traitance. Celles-ci, motivées par la recherche de gains d’efficacité, sont à l’origine de nombreuses pertes d’emplois industriels, non compensées par les créations d’emplois dans les services au cours des trente dernières années. Cette déstructuration du tissu économique a aggravé les pertes de compétences locales et accentué la fragilité de l’industrie européenne. On se retrouve au point où le Ministre de l’économie Bruno Le Maire se dit prêt à aller jusqu’à nationaliser des entreprises pour « protéger notre patrimoine industriel ». Ce revirement idéologique n’est pas spécifique à la France : le gouvernement italien envisage de débloquer 600 millions d’euros pour sauver le secteur aérien, en vertu d’une clause exceptionnelle de « calamité naturelle ».

L’industrie se révèle ainsi de plus en plus dépendante du transport et de la logistique, qui génèrent d’importants dommages environnementaux

Cette crise met enfin en lumière l’asservissement de l’industrie aux secteurs de la logistique et des transports de marchandises, générateurs de multiples dommages environnementaux. Le recul de l’industrie en France et plus généralement en Europe, combinée à la réduction des stocks résultant de la généralisation des techniques de lean management et de juste-à-temps ont intensifié les flux d’échanges entre les pays producteurs et les pays assembleurs ou utilisateurs. L’industrie se révèle ainsi de plus en plus dépendante du transport et de la logistique, qui ont été totalement intégrés aux chaînes d’approvisionnement et sont désormais générateurs de valeur ajoutée. Les cartes comparant les niveaux actuels de pollution (très faibles) à ceux de la même période l’an passé, mettent bien en évidence la contribution au changement climatique de ce mode d’organisation du système productif. 

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Le retour de l’État stratège ?

Cette combinaison de crise sanitaire et de crise économique remet au goût du jour un principe déjà esquissé à l’époque de l’épidémie du SRAS : celui de l’Etat stratège. Le moment est peut-être propice à la réactivation du décret dit Montebourg de 2014, jamais utilisé, qui avait élargi le champ d’application d’un décret de Dominique de Villepin de 2005 soumettant certains investissements étrangers en France à l’autorisation préalable de l’Etat. Les secteurs de la défense, de la santé, de l’eau, de l’énergie, des transports et des télécoms, sévèrement touchés par les difficultés actuelles, faisaient déjà partie de la liste. La loi Pacte en 2019 l’a étendue à la production de semi-conducteurs, au secteur spatial, aux drones et, s’ils sont en lien avec la sécurité nationale, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la robotique et le stockage de données. L’Etat doit encore définir ce qu’est une entreprise indispensable à notre économie, à en dresser la liste et à définir un cadre pour renforcer leurs fonds propres par le biais d’un organisme ou une agence nationale.

Le rêve d’une France sans usine a montré ses limites et ses dangers

La crise engage également à renouveler la réflexion sur l’organisation spatiale du secteur productif de manière à rapprocher les lieux de production des lieux de consommation, celle des individus (consommation finale) comme celle des entreprises (consommation intermédiaire). Avant la crise financière de 2008, les territoires dominés par l’économie résidentielle1 tiraient mieux leur épingle du jeu que les territoires industriels. Mais la dernière décennie a révélé que les territoires qui ont su préserver une activité industrielle étaient plus dynamiques et créateurs d’emplois que ceux qui se sont spécialisés dans les services, plus encore quand il s’agit de services aux ménages. Le rêve d’une France sans usine a montré ses limites et ses dangers.

Réhabiliter l’industrie

La réhabilitation de l’industrie est devenue un enjeu par le potentiel de création d’emplois directs et indirects qu’elle recèle, son rôle clé dans la compétitivité nationale et sa place centrale dans les dynamiques territoriales. Favoriser la relocalisation de la production et rapprocher lieux de production et de consommation des biens est nécessaire à la transition écologique.

Une réflexion doit s’engager sur les manières de réimplanter des activités productives dans les territoires urbains

Pour cela, il est essentiel de structurer la réflexion sur les conditions de la présence des activités de production dans les territoires urbains. Il faut également définir les formes industrielles – au sens large – compatibles avec cette réorganisation des espaces économiques2. Le concept de ville productive3, qui trouve son illustration dans certains quartiers de Bruxelles, les banlieues sud et est de Lyon, Flers en Normandie ou des territoires comme Grand-Orly Seine Bièvre, invite à regarder la manière dont des territoires s’y prennent pour réimplanter des activités de production en milieu urbain.

Les accidents tels que l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen ont montré que le retour d’activités industrielles concentrées correspondant au modèle de production de masse n’est plus envisageable. Cependant, les nouveaux modes d’organisation de la production rendent possible la présence d’activités de fabrication, de maintenance et de services liés à l’industrie dans les milieux urbains. Cela marquerait le retour du tissu productif en ville, un enjeu important pour tous les territoires urbains, notamment en termes d’emplois. 
 

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Pandémie : le jour d’après sera celui des comptes, radical et sans concession

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Pandémie : le jour d’après sera celui des comptes, radical et sans concession

Le dévoilement : tous les rois sont nus

Ainsi que nous l’avions pressenti, la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 est la révélatrice de toutes les autres. Très rapidement, chacun y est allé, à juste titre, de son domaine d’expertise pour considérer l’évidence qui allait promptement s’imposer : remise en question cette fois-ci rédhibitoire d’une Union européenne parfaitement inutile voire nuisible, incapable de protéger qui que ce soit et occupée, pendant que chacun tente de survivre, à intégrer en son sein déjà obèse l’Albanie et la Macédoine du Nord (on comprend vraiment l’urgence du dossier). Remise en question du modèle, une nouvelle fois en crise grave, d’une économie mondialisée, financiarisée et déshumanisée, irrespectueuse des peuples, de l’environnement mais aussi source d’insécurité profonde pour ceux-ci. Prise de conscience subite, comme d’autres découvrent la lune, des vertus de l’État providence –encore faudrait-il que celui-ci soit aux mains d’hommes d’Etat dignes de ce nom et non de valets de la finance, lesquels découvrent subitement que le pays tourne encore, malgré le confinement, grâce aux éboueurs, aux personnels soignants, aux caissières, aux livreurs, à tous ceux que l’enseigne Intermarché a récemment et fort justement qualifiés de « héros discrets », sur lesquels le pouvoir macronien n’aura pourtant eu de cesse de taper pendant des mois, depuis la crise des Gilets Jaunes jusqu’aux mobilisations contre la réforme des retraites, et qui continuent de faire tourner la boutique, enfin, pour ceux qui auront réussi à conserver leurs deux yeux.

La fulgurante débandade

On avait donc rapidement compris que tout allait s’écrouler, mais on n’avait pas imaginé que la débandade serait aussi rapide et fulgurante, quand bien même pour des raisons conjoncturelles évidentes, la machine tient encore debout, rafistolée avec du scotch, comme elle-même placée sous un respirateur artificiel de fortune: la France retient son souffle avant que des comptes soient demandés, rendus et que les responsables soient amenés à répondre de leurs nombreuses et coupables errances. Car l’heure viendra de rendre des comptes, quoi qu’en pensent ceux qui tentent, sous prétexte d’une Union nationale qu’ils n’ont cessé de déconstruire méthodiquement (le mot même de nation était devenu péjoratif) de faire taire les esprits libres et critiques et les personnes qui s’efforcent, en dépit des circonstances, de réfléchir.

Les improvisations n’ont cessé de succéder aux mensonges qui eux-mêmes ont fait place à d’autres improvisations, mises en scènes et choix coupables, dissimulations, manipulations. La pénurie de masques, de respirateurs, de protections, de tests est flagrante, quand bien même les habituels amuseurs publics d’un exécutif aux abois se succèdent pour déclarer que tout ceci ne sert à rien et que si les soignants tombent malades c’est certainement à cause des transports en commun. La somme des déclarations grotesques, ineptes et coupables est telle qu’on ne saurait ici la restituer dans sa totalité. Sans compter l’appréciation même de l’ampleur de la crise qui vire au grotesque puisque dans notre pays, pour être testé, il faut être soit élu soit quasi mort. Les chiffres qui sont donnés sont donc aussi fiables que ceux d’une République bananière, d’autant que, concernant les personnes décédées elles-mêmes, on ne comptabilise ni les membres des Ehpad dont on constate une nouvelle fois l’extrême dénuement, ni les personnes qui décèdent à domicile.

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L’Histoire avec sa grande hache

La désorganisation, l’impréparation, l’absence d’anticipation deviennent chaque jour plus manifestes, alors même que la France possédait l’un des systèmes de santé publique parmi les plus performants du monde. On découvre peu à peu l’ampleur des dégâts et l’on hésite, en raison du confinement, entre le rire nerveux et une colère immense qui, peu à peu, en chacun, en chaque foyer, dans chaque maison, est en train de monter et dont on se dit que lorsqu’elle va sortir et s’exprimer, elle risque de laisser quelques traces dans l’Histoire avec sa grande hache, comme disait Perec.

Ces dégâts étaient pourtant prévisibles et annoncés par les personnels soignants depuis des années, et particulièrement depuis des mois, à qui l’on préférait répondre à grands renforts de gaz lacrymogènes, tant il semblait plus judicieux à cet exécutif de prévoir des stocks de grenades de désencerclement et autres matériels répressifs plutôt que du matériel sanitaire qui, à présent, manque cruellement.

La bataille autour des travaux pourtant prometteurs et indispensables du Professeur Raoult est un des exemples les plus calamiteux de cette incurie coupable des pouvoirs publics. On déclare l’état de guerre mais on prend des précautions de jouvencelles pour tenter, sans attendre, d’administrer dans de bonnes conditions, de la chloroquine aux patients, si possible avant leur mise en bière  (selon le protocole mis au point au CHU de Marseille, et non pas en avalant du produit pour nettoyer les aquariums comme l’ont fait deux imbéciles aux Etats-Unis, ce dont se sont immédiatement et stupidement emparés les détracteurs macroniens de notre original druide marseillais aux allures de Panoramix), que l’on s’arrange dans le même temps pour rendre aussi rare et efficace que l’extrême onction. On s’aperçoit que la Nivaquine, distribuée à des milliards de doses depuis plus de 70 ans, a été classée subitement parmi les substances vénéneuses par Agnès Buzyn au début de l’année, au moment même où se déclenchait la crise du coronavirus (il faut croire que l’application du principe de précaution est à géométrie très variable selon les intérêts poursuivis) et sachant que les Chinois étaient sur la piste de plusieurs protocoles incluant cette molécule. On découvre par ailleurs que la seule usine française fabriquant ce médicament, FAMAR, près de Lyon, a été placée en redressement judiciaire suite à sa revente par le fonds d’investissement américain KKR, tandis que le seul site européen fabriquant des bouteilles d’oxygène médical, LUXFER, près de Clermont-Ferrand, a quant à lui fermé sur décision de son actionnaire britannique et malgré une activité parfaitement rentable (quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir). Il semble qu’on ait perdu l’intérêt général quelque part dans le vaste delta qui sépare la start-up nation de l’Etat-stratège…

Aujourd’hui, les membres d’un exécutif qui n’a eu de cesse de mépriser cette économie locale, territoriale, de vanter les mérites d’un néo-libéralisme sans âme, d’une financiarisation brutale de l’économie, de dogmes bruxellois irresponsables et hostiles à toute forme de souveraineté, y compris sanitaire, pharmaceutique, médicale, des États-nations, découvrent subitement les dégâts que causent leurs choix coupables, sans pour autant, du reste, s’en excuser le moins du monde.

Alors, mentir semble la seule solution. Tenter de décrédibiliser les travaux du professeur de Marseille qui ne goûte pas les joies vaines de la haute administration parisienne, mentir au sujet des protections, mentir sur l’anticipation qui n’a pas été faite, mentir sur les mesures qui n’ont pas été prises. Mentir, aussi, sur les raisons pour lesquelles ces mesures n’ont pas été prises, alors que, comme l’indique Agnès Buzyn elle-même, tout ce qui allait advenir était clair depuis deux mois.

Tous ceux qui sont responsables de ce délitement et de cette désorganisation demandent désormais, aux abois, de l’aide. Alors, bien sûr, chacun va retrousser ses manches et aider, à sa manière, aider les soignants, aider les agriculteurs, aider de toutes les façons possibles tous ceux qui en ont besoin, mais l’heure des comptes, ensuite, sera de mise. Elle sera radicale et sans concessions.

Parce qu’il faudra juger jusqu’au dernier tous ceux qui auront été responsables du fait qu’en 2020, en France, on ne puisse plus même enterrer dignement ses morts, à l’heure où Georges Steiner et ses Antigones nous ont adressé un dernier salut du monde civilisé.

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vendredi, 27 mars 2020

La vraie crise

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La vraie crise

Ex:

par Marc ROUSSET

Les Bourses européennes ont rebondi, ce vendredi, mais le Dow Jones a perdu 4,55 %, soit 17,3 % sur la semaine, pour finir à 19.173,98 points, c’est-à-dire sa pire semaine depuis la crise financière de 2008, les milliards de Trump et de la Fed, des gouvernements européens et de la BCE ne parvenant pas à éloigner les craintes d’une récession, tandis que le prix du baril de pétrole WTI continuait de dégringoler. L’indice VIX de la peur s’est élevé, le lundi 19 mars, jusqu’à 83, pour retomber à 74,8 mardi, soit un chiffre proche de 2008. Lundi, les bourses européennes dévissaient de nouveau entre 3 et 5%.

Emmanuel Macron a d’ores et déjà perdu la première bataille contre le coronavirus, alors que la Corée, Singapour et Taïwan ont endigué le virus sans mettre leur pays et leur population à l’arrêt. Il a stupidement envoyé 17 tonnes de matériel médical à Wuhan en février et perdu un temps précieux de deux mois avant de réagir, tout en se refusant, pour des raisons idéologiques, à fermer et contrôler sanitairement les frontières nationales. La France de Macron n’a pas en nombre suffisant un stock stratégique de masques pour le personnel soignant, et encore moins pour les Français, ni de tests, ce qui représente un gain budgétaire de seulement 15 millions d’euros. L’impréparation de l’État est évidente, le verbe de la Macronie abondant, l’action impuissante et les résultats catastrophiques !

Après avoir appelé massivement les entreprises à recourir au chômage partiel avec un coût inacceptable pour les finances publiques et qui risquait d’arrêter complètement l’économie du pays, le gouvernement a changé de stratégie en durcissant les conditions de validation du chômage partiel pour les entreprises. Il est anormal que les chantiers de BTP s’arrêtent ou que les artisans ne puissent pas faire des travaux s’ils le souhaitent, nonobstant le problème des masques et des tests qui sont en nombre insuffisant. Comme l’indiquent le MEDEF et la CFDT, sous peine d’accélérer la faillite de la France, il faut « trouver un juste milieu entre ceux qui appellent les entreprises à fermer par précaution et ceux qui veulent envoyer tout le monde bosser ».

L’inefficace Bruxelles s’affole et suspend sine die le pacte de stabilité qui limite les déficits des États à 3 % du PIB et la dette publique à 60 %. Malgré l’action de la BCE, les taux d’intérêt allemands, français et surtout italiens ont remonté. Il y a un risque potentiel de divergence des taux d’intérêt d’emprunts à long terme par pays et d’éclatement de la zone euro.

Le monde, y compris les États-Unis triomphants de Trump et la Chine, va plonger dans la récession et, selon l’OIT à Genève, 25 millions d’emplois sont menacés. Les politiques monétaires de liquidités de la Fed et de la BCE sont nécessaires pour éviter les faillites et l’explosion immédiate, mais impuissantes pour régler des problèmes d’insuffisance de l’offre et de la demande des économies réelles, tandis que l’indice manufacturier « Empire State » s’effondre en mars à -21,5, au plus bas depuis la crise financière de 2008. Goldman Sachs estime que le PIB de la Chine pourrait se contracter de 9 % au premier trimestre et celui des États-Unis de 5 % au deuxième trimestre.

Comme la France, l’Europe n’a d’autre solution que de continuer à travailler malgré le coronavirus car le bazooka illusoire des 750 milliards d’euros déversés par la BCE, d’ici 2020, ne représente que trois semaines de travail pour un PIB de 12.500 milliards de la zone euro, d’autant plus que va bientôt se poser le problème de la confiance dans une monnaie de singe. Mais en Italie aussi, l’accord pour maintenir l’activité des usines, suite aux risques sanitaires, montre des signes de fragilité, avec des grèves perlées.

Le grand point d’interrogation qui peut tout faire basculer est l’intensité et l’extension de la crise sanitaire aux États-Unis, la Californie dont la Silicon Valley et l’État de New York étant maintenant en confinement.

Le coronavirus ne fait que précipiter la crise, annoncée depuis longtemps, de la bulle des actions et de l’hyperendettement ; il l’aggrave, mais ne la cause pas. De 1980 à 2019, la capitalisation boursière mondiale des entreprises a augmenté de 113 % alors que le PIB mondial n’a augmenté que de 35 % ! Les marchés vont se préoccuper beaucoup plus des courbes des infections et des décès dans le monde, des déficits publics, de l’augmentation de l’hyperendettement des États, des entreprises et des particuliers, ainsi que de la perte de confiance dans la monnaie et dans le Système plutôt que des impuissants bazookas des dépenses publiques des États et de l’artillerie monétaire inefficace, à long terme, des banques centrales.

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Impensable virus

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Impensable virus

par François-Bernard Huyghe

Publié sur Marianne.net & http://www.huyghe.fr

« Nous sommes en guerre », répété six fois... Dans son discours « à la Clemenceau» du 16 mars, le Président de la République annonce le rétablissement des frontières (de Schengen), le confinement des citoyens, des réquisitions, la suspension des réformes, des ordonnances, bref la mobilisation... Registre dramatique après des semaines de rhétorique rassurante. C’était il y a si peu...

Les réseaux sociaux sont cruels ; il y circule des traces irréfutables ; les déclarations démenties par les faits reviennent en boucle quelques jours ou semaines après. Une ex-ministre expliquant que le risque de coronavirus restera confiné en Chine, une Secrétaire d’État que notre situation n’est en rien comparable à celle de la bordélique Italie, un président de la République allant au théâtre ou sur les Champs-Élysées pour démontrer qu’il ne faut avoir peur que de la peur, des experts ricanant sur la gripette, sur le dépistage systématique, sur les masques ou le confinement, des penseurs commentant l’absurdité du contrôle aux frontières, mesure digne des pays fascisants (les virus n’ont pas de passeport), des hauts dirigeants prédisant l’effondrement vers lequel allait la Chine (où notre devait envoyer des stocks stratégiques). Et tout le monde redisant sa confiance dans l’Europe salvatrice et le civisme des Français (nos valeurs...).

L'IMPOSSIBLE QUI ADVIENT, autre nom du réel

Depuis, les confidences de Mme Buzyn dans le Monde laissent planer le soupçon, sinon que tous nos dirigeants savaient depuis le début, du moins qu’il y a eu un déni du réel, qui n’est pas loins de ressembler à de la doublepensée que décrivait Orwell : penser simultanément que blanc est noir.

Il est toujours fascinant de se demander pourquoi les élites n’arrivent à comprendre à temps ni le retour du conflit (Gilets jaunes et luttes sociales), ni celui de l’accident (un tout petit virus qui secoue le monde). Quitte à constater comme le Président que « des choses que nous pensions impossibles adviennent ». L’inattendu comme d’habitude, cela s’appelle la réalité. Pourquoi ce déni ou ce délai ?

Pour une part, cela tient à des habitudes mentales. Ainsi, de confondre un risque (fréquence d’un danger connue plus ou moins par expérience, comme la grippe) et l’incertitude qu’apporte un danger nouveau obéissant à d’autres règles. En l’occurrence, il est facile de mal calculer entre taux de létalité du virus, taux de contagion, et capacité soutenable de traiter les symptômes graves. Le tout compliqué par le facteur temps (les fameuses courbes d’extension qu’il faudrait aplatir) et les effets des mesures qui ne se font sentir qu’après décalage. Sans oublier un second facteur bête comme chou : faute de dépistage systématique (seulement sur les cas les plus probables en France), nous sous-estimons probablement le nombre de porteurs, bombes à retardement.

Face à cette indéniable complexité, semblent se dessiner deux doctrines : une « orientale » (Chine, Taiwan, Corée) : on dépiste, on confine et on arrête vite. Et une «européenne » : ralentissons, laissons filer doucement pour ne pas détraquer l’économie et le système sanitaire et naviguons vers le cap d’une population progressivement immunisée.

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Globalement, nous avons été dressés à croire que des tendances se développaient de façon linéaire (le PIB augmenterait mais peu-être le taux de carbone aussi), mais sommes toujours surpris par les ruptures d’une trajectoire que l’on croyait uniforme: la guerre, le jihadisme, les révoltes populaires, comme les très archaïques épidémies font rupture dans un changement certes perpétuel (ce dont personne ne doute) mais univoque.

Par définition, un virus agit de façon surprenante (il mute) mais il est aussi opportuniste : il lui faut un hôte pour se répliquer et passer de Pierre à Paul. Il joue de nos faiblesses et de notre confiance, à commencer par notre confiance en nous ou en la sécurité de notre environnement familier. Plus vous êtes mobile, ouvert, désireux d’échanger, plus il en profite. Et il semblerait qu’une bonne vieille autorité territoriale qui oblige le citoyen à se préserver et à ne pas menacer les autres par individualisme puisse l’arrêter. Et ne parlons pas de frontières... Ce virus est réac.

La peur (nous a-t-on assez répété : ne pas céder aux peurs et aux fantasmes) pourrait bien être la meilleure conseillère. Le virus épargne plutôt les isolés, les paranos, les routiniers et les enracinés. Bref, il est l’agent le plus récent et le plus puissant de l’anti-modernité. Est-ce pour cela, et parce qu’il menace ce en quoi ils ont foi (l’Europe, l’ouverture, la communication) que les dirigeants sont les plus lents à comprendre ?

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jeudi, 26 mars 2020

Aïkido stratégique – Poutine ouvre les portes de l’enfer devant les États-Unis

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Aïkido stratégique – Poutine ouvre les portes de l’enfer devant les États-Unis


Par Tom Luongo

Source Strategic Culture

Je suis un grand joueur de jeux de société. Je ne suis pas trop pour les classiques comme les échecs ou le go, préférant les plus modernes. Mais, quoi qu’il en soit, en tant que personne qui apprécie le délicat équilibre entre stratégie et tactique, je dois dire que la maîtrise des horloges par le président russe Vladimir Poutine m’impressionne.

Car s’il y a jamais eu un moment où Poutine et la Russie pouvaient infliger un maximum de souffrance aux États-Unis via leur talon d’Achille, les marchés financiers et leur soif inextinguible de dette, c’est ce mois-ci, juste au moment où le coronavirus atteignait ses côtes.

Comme je l’ai dit, je suis un grand joueur de jeu de société et j’aime particulièrement les jeux où il y a un équilibre délicat entre la puissance des joueurs, qui doit être maintenue pendant que ce n’est pas leur tour. Les attaques doivent être contrecarrées, mais juste assez pour empêcher la personne d’avancer, et pas au point où vous ne pourriez plus vous défendre lors du tour du joueur suivant.

Tout cela au bénéfice de la survie du jeu jusqu’à ce que vous trouviez le moment idéal pour percer et remporter la victoire. Après avoir regardé Poutine jouer à ce jeu au cours des huit dernières années, je crois fermement qu’il n’y a personne, en position de pouvoir aujourd’hui, qui le comprenne mieux que lui.

Et je crois que cette décision de briser l’OPEP+ et ensuite de regarder Mohammed bin Salman briser l’OPEP était le grand mouvement de renversement du style judo de Poutine. Et ce faisant, en moins d’une semaine, il a complètement paralysé le système financier américain.

Le vendredi 6 mars, la Russie a dit niet à l’OPEP […pour une réduction de la production de pétrole pour maintenir les cours]. Le mercredi 11, la Réserve fédérale avait déjà doublé ses interventions quotidiennes sur le marché des REPO, le refinancement des banques au jour le jour, pour maintenir la liquidité bancaire à un niveau suffisant, car les banques ne voulaient plus prendre en pension les bons du Trésor US qui affichaient des taux d’intérêt trop élevés.

Le 12 à midi, la Fed a annoncé 1 500 milliards de dollars de nouvelles facilités de REPO, y compris des contrats à trois mois. À un moment donné pendant la négociation ce jour-là, l’ensemble du marché du Trésor américain s’est tari. Personne n’a fait d’offre pour les actifs financiers les plus liquides et recherchés au monde.

Pourquoi ? Les prix étaient si élevés que personne n’en voulait.

Non seulement nous avons eu une expansion massive des interventions sur le marché REPO par la Fed, mais en plus pour une durée plus longue. C’est un signe clair que le problème est presque sans issue. Les opérations sur le marché  REPO de plus de trois jours sont dans ce contexte une rareté.

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La Fed qui a besoin d’ajouter 1 500 milliards de dollars en pensions sur trois mois signifie clairement qu’elle envisage le prochain problème à la fin du trimestre, et même au-delà.

Cela signifie, en bref, que les marchés financiers mondiaux sont complètement paralysés.

Et pire que ça…. L’intervention de la Fed n’a pas marché.

Les actions ont continué à fléchir, l’or et d’autres actifs refuges ont été durement touchés par une inversion des flux de capitaux à partir des États-Unis. Dans la foulée immédiate de la décision de Poutine, le dollar a été chahuté alors que les investisseurs européens et japonais, qui avaient empilé les actions US comme refuge, ont liquidé leurs positions et ramené le capital à la maison.

Cela a duré quelques jours avant que Christine Lagarde n’organise son show, à la foire de la Banque centrale européenne, pour dire à tout le monde qu’elle n’avait pas de réponses autres que d’augmenter les achats d’actifs et de continuer à faire ce qui a échoué dans le passé.

Cela a déclenché la phase suivante de la crise, où le dollar commence à se renforcer. Et c’est là que nous en sommes maintenant.

Et Poutine comprend qu’un monde inondé de dettes est un monde qui ne peut plus se payer la devise nécessaire pour rembourser la dette, libellée dans cette devise, dont le coût est en forte augmentation.

Cela exerce une pression supplémentaire sur les rivaux géopolitiques de la Russie en les obligeant à se concentrer sur leurs préoccupations nationales plutôt que sur celles de l’étranger.

Pendant des années, Poutine a supplié l’Occident de mettre fin à sa folle belligérance au Moyen-Orient et en Asie. Il a fait valoir avec éloquence aux Nations Unies et dans des interviews que le moment unipolaire était révolu et que les États-Unis ne peuvent maintenir leur statut de seule superpuissance mondiale si longtemps. La dette finirait par saper sa force qui, au bon moment, se révélerait bien plus faible qu’elle ne le croyait.

Cela ne convient pas au président Trump, qui croit à l’exceptionnalisme américain. Il se battra pour sa version de « America First » jusqu’au bout, en utilisant toutes les armes à sa disposition. Le problème avec cette attitude de «ne jamais reculer» est que cela le rend très prévisible.

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L’utilisation par Trump de sanctions contre l’Europe pour arrêter le gazoduc Nord Stream 2 était stupide et à courte vue. Il s’est ainsi assuré que la Russie serait impitoyable dans sa réponse, et ne retarderait son projet que de quelques mois.

Trump était facile à contrer sur ce coup là. Signer un accord avec l’Ukraine, désespérément à court d’argent, pour faire transiter le pétrole, et rediriger le navire poseur de tuyaux vers la Baltique pour terminer le pipeline Nord Stream 2.

Et avec les prix du gaz naturel en Europe, déjà dans les chaussettes à cause d’une offre excédentaire et d’un hiver doux, il n’y a finalement pas beaucoup de temps ou d’argent perdu. Mieux vaut faire baisser le prix mondial du pétrole bien en dessous des coûts de production aux États-Unis, ce qui garantit que le précieux Gaz Naturel Liquéfié de Trump reste hors du marché européen, alors que le mythe de l’autosuffisance énergétique des États-Unis disparaît dans les cendres des produits financiers dérivés […de la dette astronomique accumulée pour financer la fracturation de l’huile de schiste non rentable.]

Maintenant, Trump fait face à un effondrement du marché bien au-delà de sa capacité à y répondre, et même à le sonder. Alors que la Russie est dans la position unique de réduire les coûts du pétrole pour un grand nombre de personnes, tout en surmontant le choc du système globalisé grâce à ses économies.

Parce que l’argent se déplace là où se trouvent les meilleurs rendements, les prix élevés du pétrole et du gaz étouffent le développement des autres industries. La baisse du prix du pétrole, non seulement dégonfle toutes les bulles financières gonflées par les États-Unis, mais elle dégonfle également une partie de la puissance de l’industrie pétrolière du pays. Cela donne à Poutine la possibilité de continuer à diriger l’économie russe selon des axes moins ciblés que l’énergie. Le pétrole et le gaz bon marché signifient une baisse du retour sur investissement dans les projets énergétiques, ce qui, à son tour, permet au capital disponible de se déployer dans d’autres domaines de l’économie.

Poutine vient de dire au monde qu’il n’exploite pas les ressources pétrolières et gazières de son pays comme une vache à lait, mais plutôt comme un élément important d’une stratégie économique différente pour le développement de la Russie.

C’est comme regarder quelqu’un jouer la première mi-temps d’un jeu avec une stratégie, et passer ensuite à une autre à mi-parcours, profitant de la négligence de son adversaire.

Cela se voit rarement, mais quand ça marche, les résultats peuvent être spectaculaires. Jeu, set, et match, Poutine.

Tom Luongo

Traduit par jj, relu par Kira pour le Saker Francophone

Corona-Krise: Wie ein Überwachungsstaat installiert wird

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Stefan Schubert:

Corona-Krise: Wie ein Überwachungsstaat installiert wird

Ex: https://kopp-report.de

Millionen Menschen sind vom Tode oder schwerster Erkrankung bedroht. Nichts Geringeres bricht seit Wochen auf allen Kanälen auf die Bevölkerung ein. Währenddessen wirkt Deutschland wie von einer Einheitspartei regiert. Eine politische Opposition findet nicht statt und die Medien unterlassen, trotz politisch verschuldeter Versorgungsengpässe (z.B. ärztliches Personal), jegliche Kritik an der Regierung. Die überwiegende Mehrheit im Volk bejaht durch diesen Umstand selbst schwerste Einschnitte in ihre Freiheitsrechte.

Um es klarzustellen, der Autor teilt die pessimistischen Auswirkungen durch Coronavirus/COVID-19, wie durch die Mehrzahl der Wissenschaftler vertreten wird. Doch, dies sollte nicht den Blick trüben über den beispiellosen Abbau von Bürgerrechten und der Installierung eines massiven Überwachungsstaates in Rekordzeit.

Was den Bayern ihre Ausgangssperre ist, auch das Saarland und Sachsen setzen das bayerische Modell um, wird im Rest der Republik als Kontaktsperre benannt. Die Unterschiede sind allenfalls marginal. Das öffentliche Leben wird zum Erliegen gebracht und der Staat bestimmt, wie der Bürger sich in seiner Freizeit zu verhalten hat.

Ansammlungen von mehr als zwei Personen sind seit dem 23.03.20 deutschlandweit verboten, ausgenommen sind lediglich Angehörige, die im eigenen Haushalt leben. Die verhängten Maßnahmen basieren auf einem Gesetz, dessen Existenz den wenigsten Menschen zuvor bekannt gewesen sein dürfte, dem Infektionsschutzgesetz (IfSG). Dort wird in 77 Paragrafen das staatliche Handeln geregelt. Es umfasst unter anderem die Überwachung des Gesundheitssystems, die Bekämpfung der übertragbaren Krankheiten, die Aufgaben der Bundeswehr und Straf- und Bußgeldvorschriften. Der dort vorgehaltene Sanktionsapparat des Staates reicht von Bußgeldern bis zu Freiheitsstrafen in Höhe von zwei Jahren. Darunter fallen Verstöße gegen eine Quarantäne-Anordnung oder gegen das berufliche Tätigkeitsverbot.

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Rechtsmittel gegen die Sanktionen, wie auf dem Klageweg beim Verwaltungsgericht, sind zwar möglich, aber »diese haben keine sogenannte aufschiebende Wirkung, so dass eine Anordnung erst einmal befolgt werden muss«, so der Gelsenkirchener Strafrechtler Arndt W. Kempgens.

Der NRW-Ministerpräsident Armin Laschet, der sich um den CDU-Vorsitz wie das Kanzleramt bewirbt, markiert in der Krisensituation nun plötzlich den Law-and-Order-Mann: »Null Toleranz gilt auch gegenüber Rechts-Brechern im Kampf gegen das Coronavirus«.

Wie ein Überwachungsstaat installiert wird

Die Weltwirtschaft wird kontrolliert heruntergefahren und im Grundgesetz garantierte Rechte wie Meinungs- und Versammlungsfreiheit und das Recht auf körperliche Unversehrtheit werden im Handstreich abgeschafft oder in Zweifel gestellt. Im Schatten der Pandemie wird gleichzeitig ein gigantischer Überwachungsstatt aufgebaut.

Auch wird durch staatliche Akteure unter dem Deckmantel der Corona-Bekämpfung offen eine Bargeldabschaffung gefordert. Dazu werden Schreckensszenarien verbreitet, die eine Übertragung des Virus über Geldnoten implizieren. Der so gezielt erzeugten Panik widersprechen jedoch renommierte Wissenschaftler.

Mark Witchi, einer der obersten Seuchenschützer der Schweiz warnt im Zuge der Corona-Krise öffentlich vor mit Krankheitserregern belasteten Banknoten.

Doch Christian Drosten, Virologe an der Berliner Charité und weitere Forscher widersprechen hier und stufen eine Ansteckung über Bargeld als unwahrscheinlich ein.

Doch das aufgestellte Schreckensszenario droht im Kopf vieler Menschen haften zu bleiben und das Image vom Bargeld wird durch Äußerungen wie von Mark Witchi so gezielt zerstört.

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Eine Bargeldabschaffung würde den vollkommen gläsernen Bürger erschaffen und einem repressiven Staat eine allmächtige Kontrolle ermöglichen: Wer kauft sich einen Gasrevolver zur Selbstverteidigung ohne einen kleinen Waffenschein zu beantragen? Wie viel Alkohol trinkt ein Arbeiter, ein Beamter abends, wie viel Gläser in der Mittagspause? Welche Online-Shops nutzt er, welche Zeitungen und politischen Magazine kauft er ein und welche Bücher von welchem Verlag liest der Bürger zurzeit? Ein Bargeldverbot unter dem Deckmantel der Corona-Krise würde unweigerlich zu einem repressiven Staat und dem ausgelieferten, gläsernen Bürger führen. So hat China in betroffenen Regionen Banknoten eingesammelt, desinfiziert und für bis zu 14 Tage eingelagert, vermeldet das China Securities Journal. Ob diese Maßnahme medizinisch erforderlich ist oder die Bargeldabschaffung vorbereitet, bleibt unklar.

China als Blaupause eines totalitären Staates

Das kommunistische China, das wie kein anderes Land bereits die lückenlose Kontrolle aller Bürger durch Smartphone, Überwachungskameras mit automatischer Gesichtserkennung und Big Data perfektioniert hat, argumentiert genauso wie die Bargeldabschaffer in Deutschland und könnte dadurch als Blaupause eines totalitären Staates in Europa dienen.

Und auch bei der Massenüberwachung durch Handydaten werden in Deutschland handstreichartig chinesische Verhältnisse eingeführt. Die Deutsche Telekom teilte mit, dass im Namen der Coronavirus-Eindämmung Standortdaten seiner Handynutzer an das Robert Koch Institut (RKI) übermittelt werden. Doch der Überwachungsstatt denkt längst in Kategorien, wie in Science-Fiction-Filmen. Der Unfallchirurg Dominik Pförringer fordert über Focus Online seit geraumer Zeit, dass Menschen ein RFID-Chip unter die Haut eingepflanzt werden soll. Damit soll dann die digitale Krankenakte gespeichert und bei Bedarf ausgelesen werden. Natürlich wäre, rein technisch gesehen, auf so einem RFID-Chip noch genügend Platz für das polizeiliche Führungszeugnis, die Schufa-Einschätzung des Trägers oder die Information über eine Parteizugehörigkeit.

Der weitreichende Eingriff wurde unter anderem mit folgendem Argument versucht zu begründen: »Das wäre sehr hilfreich, wenn wir bewusstlose Patienten in die Notaufnahme bekommen«, so Pförringer.

Nun gehören bewusstlose Menschen, die alleine auf Bürgersteigen liegen, ohne Angehörige, die im kurzen Arztgespräch die Vorerkrankungen mitteilen können, sicherlich zu den absoluten Ausnahmefällen im medizinischen Alltag. Doch kein Argument scheint hier zu abwegig. Wahrscheinlich kann man die angenommene Cartier-Uhr von Dr. Pförringer danach stellen, wann eine flächendeckende RFID-Einpflanzung mit dem Kampf gegen das Coronavirus gefordert wird.

Pförringer arbeitet unter anderem für Bain & Company, eine der weltweit größten Unternehmensberatungen mit Hauptsitz in Boston, USA, die 2019 rund 4,5 Milliarden US-Dollar umsetzte. Zurzeit sitzt Dr. med. Dominik Pförringer auch im Beirat der Investment-Firma cannonball capital.

In einem Werbetext heißt es dort über Pförringer:

»Im Rahmen dieser Tätigkeit (Bain & Company) beriet er Krankenhäuser, Pharma-Unternehmen, Versicherungen und Private Equity Teams im Gesundheitswesen. 2010 wurde Dr. Pförringer für das Young Leaders-Programm der Atlantikbrücke, eines transatlantischen Bündnisses zur Stärkung ökonomischer und politischer Beziehungen, ausgewählt.«

Inwieweit dieser offensichtliche Interessenskonflikt Pförringer als neutralen Ratgeber disqualifiziert, mag jeder Bürger für sich selbst beurteilen. Auch dass dieser bei Focus Online als unabhängiger Experte, ohne jegliche Einordnung, Dutzende Artikel verfasst oder in diesen zitiert wurde – all dies gleicht einem journalistischen Offenbarungseid des Focus.

51KC3YfKQiL._SX318_BO1,204,203,200_.jpgMilitär setzt Zwangsbehandlungen durch

Eine weitere Eskalation eines totalitär agierenden Staates in der Krise findet bei unserem nördlichen Nachbarn bereits statt. In Dänemark können Mithilfe des Militärs, der Polizei und privaten Sicherheitsdiensten seit dem 19.03.2020 Zwangstests, Zwangsimpfungen und Zwangsbehandlungen angeordnet und durchgesetzt werden.

Diese Notstands-Dekrete wurden selbst in linksliberalen Medien, wie im dänischen Blatt Politiken, nicht etwa kritisiert, sondern beklatscht. »Dänemark ist nicht im Krieg, aber kurz davor«, war ein Leitartikel betitelt.

In Deutschland wurde 2019 eine Zwangsimpfung gegen Masern eingeführt und es bedarf wenig Vorstellungskraft, welcher Druck aufgebaut würde, wenn die Pharmaindustrie in kürzester Zeit, ohne langwierige Studien auf Nebenwirkungen, einen Impfstoff gegen das Coronavirus auf dem Markt bringen würde. Eine bundesweite, wahrscheinlich sogar weltweite Impfpflicht, ohne kritische Debatte droht dann im Schnellverfahren beschlossen zu werden.

Im elitären Spiegel fürchtet man hingegen augenscheinlich eine breite Re-Globalisierungs-Bewegung, die im Zuge der Coronavirus-Pandemie entstehen könnte. Ganz offen wird dort in einem Meinungsbeitrag, der als »Analyse« bezeichnet wird, eine Weltregierung als Lösung der Corona-Krise gefordert: »Falls es der Klimawandel und die Migrationstragödien der letzten Jahre noch nicht bewiesen haben – Covid-19 beweist es uns jetzt von Tag zu Tag: Krisen wie diese bräuchten eine Art Weltregierung…«, so der Spiegel.

Die »Verschwörungstheorie«, wonach eine globale Elite den Abbau der Souveränität von Nationalstaaten betreibt, deren Zwischenstopp eine Verschmelzung in supranationalen Organisationen wie der EU ist, um diese am Ende in einer UN-Weltregierung zu vereinen – diese Theorie wird unter dem Deckmantel im Kampf gegen das Coronavirus nun ganz offen propagiert.

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Dienstag, 24.03.2020

De la prostate de Mitterrand au coronavirus sous Macron : vingt-huit ans d’enfermement idéologique

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De la prostate de Mitterrand au coronavirus sous Macron : vingt-huit ans d’enfermement idéologique

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

En septembre 1992, à quelques jours du référendum sur le traité de Maastricht, s’inquiétant de la dynamique favorable au « Non » et craignant que les Français rejettent l’œuvre de sa vie, François Mitterrand rendit public son cancer de la prostate. En 1996, son médecin personnel, le Dr. Claude Gubler, révéla dans son livre co-écrit avec le journaliste Michel Gonod, Le Grand Secret (très vite interdit par une justice aux ordres !) que le premier président socialiste de la Ve République souffrait de cette maladie depuis… 1980.

En redoutable tacticien politique, Mitterrand instrumentalisa son mal afin de culpabiliser les indécis. Le coup réussit puisque le traité de Maastricht fut adopté avec une courte avance de 539 410 voix. Des Français, bien incapables de comprendre un traité illisible, prirent pitié pour le locataire de l’Élysée et votèrent « Oui ». Avec l’épidémie de coronavirus, leurs descendants ne les remercient pas.

Lors de son allocution radio-télévisée du 16 mars dernier, Emmanuel Macron a répété à six reprises que la France était « en guerre » sanitaire. Il a même ordonné l’installation en Alsace d’un hôpital militaire de campagne. Or, mutatis mutandis, 2020 ressemble à 1914. Les premiers mois de la Grande Guerre sur le front occidental voient un nombre de pertes considérables dans l’armée française. Pourquoi ?

– L’affaire scandaleuse des fiches remontant à 1905, bien des officiers supérieurs, en particulier les ganaches étoilées, sont certes de bons républicains francs-maçons, mais ils se montrent de piètres commandants sur le terrain, guère soucieux de la vie de leurs hommes, souvent venus de ces campagnes profondes restées catholiques et traditionnelles qu’ils méprisent tant. Ils se focalisent sur la priorité accordée à l’offensive.

– Malgré le vote en 1913 du service militaire de trois ans, l’armée française est mal préparée. L’incessant bourrage des esprits autour de la « Revanche » et les guerres coloniales ininterrompues amoindrissent paradoxalement la combativité effective des troupes.

– Un équipement inapproprié favorise enfin des pertes françaises élevées. Le soldat français est visible de très loin avec son calot rouge, sa veste bleu foncé et son pantalon rouge garance pour le plus grand bonheur des tireurs d’élite allemands.

Rien n’a changé ! Les médecins, les infirmières, les aides-soignants, les pharmaciens ne disposent pas d’une réserve suffisante de masques sanitaires, de blouses de protection, de gants… En outre, le nombre d’appareils de réanimation et de lits est limité. L’hôpital pâtit de plein fouet de la réduction des coûts imposée par les critères de Maastricht. Ce n’est pas sans raison que le service des urgences a mené une grève de presque d’un an !

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Non contents de subventionner en vain la lutte fantasmatique contre toutes les discriminations, de financer sur fonds publics les partis politiques, les syndicats et certaines associations, et d’inciter au clientélisme, y compris migratoire, tous les gouvernements depuis 1992 ont imposé au secteur hospitalier, à l’Éducation nationale et aux forces armées et de police une cure d’austérité qui se traduit par la diminution draconienne des effectifs, des moyens et des coûts, d’où un sous-dimensionnement général chronique, criminel en temps de crise majeure.

Pourquoi l’Italie, la France, l’Espagne ou la Belgique se confinent-elles ? Non pas pour des motifs sanitaires immédiats : le coronavirus ne circule pas dans l’air; il se propage de personne à personne par la salive, les postillons et le contact physique. Le confinement est décidé afin de retarder au maximum la contagion de la population. Les autorités savent que leur système de santé rationné se révèle incapable de surmonter l’afflux des victimes virales. En Italie, en Espagne et en Belgique, la fédéralisation et la régionalisation de l’hôpital ont favorisé l’embauche massive partisane d’agents administratifs inutiles, des détournements de fonds et une corruption systémique. Une vision comptable étriquée a primé sur l’intérêt des patients et du personnel médical. Résultat : en Lombardie et en Alsace, les services de santé doivent maintenant trier les patients à sauver des autres souvent d’un âge avancé. Nos sociétés « ouvertes » qui dénoncent sans cesse toutes les ségrégations pratiquent dans le réel une féroce et terrible discrimination. Un « gériocide » s’annonce…

Par ailleurs, les frontières retrouvent leur pertinence (l’île d’Yeu est sur décision préfectorale séparée du continent !). L’Allemagne, la Suisse, l’Italie réactivent les douanes et les contrôles frontaliers. L’Espace Schengen se ferme pour trente jours renouvelables. Bien trop tardive, cette mesure reste timorée. Avant le début du confinement, le mardi 17 mars à Midi, des centaines de Franciliens ont fui la capitale pour se réfugier dans leurs résidences secondaires auprès des ploucs. Quelle sacrifice de la part des chantres du « vivre ensemble » ! Les bo-bo risquent ainsi d’infecter des zones jusque-là épargnées.

En 2000 – 2001, l’Union dite européenne a connu l’épizootie de la vache folle. À l’époque, les gouvernements réagirent avec vigueur peut-être parce que ce n’était que du bétail. En parallèle à l’élimination de tous les troupeaux (horrifiés, les Indiens s’horrifièrent de ce zoocide), les États rétablirent non seulement les frontières nationales, mais imposèrent un confinement régional, voire départemental. Pour quelle raison, l’actuel gouvernement français, un ramassis de pense-petits, n’a-t-il pas pris des dispositions similaires assorties d’autres mesures spécifiques telles un couvre-feu et l’instauration de strictes barrières cantonales, communales, voire entre les quartiers d’une même ville dès la mi-janvier ?

Darwiniste social, le gouvernement hexagonal n’entend pas tester toute la population. Les tests manquent en raison des réductions budgétaires exigées par la règle pseudo-scientifique des 3 % que la Commission européenne vient d’abandonner dans l’urgence. L’Allemagne semble au contraire miser sur le dépistage systématique de ses habitants. Pis, les médiats centraux qui répercutent et amplifient les mensonges gouvernementaux n’évoquent jamais le contre-exemple de la Corée du Sud. Malgré un effort militaire important qui grève son budget et sans se confiner, la République de Corée parvient à juguler la pandémie par des tests nombreux et fréquents. Le régime macronien trouve son intérêt à dramatiser la situation.

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Contesté par les Gilets jaunes et une forte opposition à la réforme des retraites, le régime veut éviter toute nouvelle réaction populaire. Il plonge le pays via un puissant « bobardement » médiatique dans une ambiance anxiogène. Il en profite pour placer tout l’Hexagone en résidence surveillée. Les militaires du plan Vigipirate deviennent des auxiliaires de la police. S’opère sous nos yeux la fusion sécuritaire des policiers, des gendarmes, des militaires, voire des vigiles privés. Si Internet ne se plante pas avant, le verrouillage des réseaux sociaux parachèvera l’avènement d’une tyrannie douceâtre aux forts relents cosmopolites.

Il ne faut pas croire les beaux discours de Macron et de ses sbires. La crise sanitaire donne à son gouvernement cynique l’occasion de revenir en catimini dans le cadre de l’« état d’urgence sanitaire » (en attendant l’« état de siège climatique » et la « loi martiale financière », c’est-à-dire la spoliation légale des comptes des particuliers et des entreprises par la pègre financiariste) sur les acquis sociaux. Le coronavirus constitue bien le stade ultime du traité de Maastricht. Nos amis de CasaPound – Italie ont raison d’afficher partout que « le patient zéro est la mondialisation ».

Georges Feltin-Tracol.

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 165.

mercredi, 25 mars 2020

Giorgio Agamben: coronavirus et état d'exception

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Coronavirus et état d'exception

Giorgio Agamben

Ex: https://acta.zone

Face aux mesures d’urgence frénétiques, irrationnelles et totalement injustifiées pour une supposée épidémie due au coronavirus, il faut partir des déclarations du CNR (Consiglio Nazionale delle Ricerche), selon lesquelles «  il n’y a pas d’épidémie de Sars-CoV2 en Italie » .

Et ce n’est pas tout : «  l’infection, d’après les données épidémiologiques disponibles aujourd’hui sur des dizaines de milliers de cas, provoque des symptômes légers/modérés (une sorte de grippe) dans 80 à 90 % des cas. Dans 10 à 15% des cas, une pneumonie peut se développer, mais l’évolution est bénigne dans la majorité absolue. On estime que seulement 4 % des patients doivent être hospitalisés en soins intensifs » .

Si telle est la situation réelle, pourquoi les médias et les autorités s’efforcent-ils de répandre un climat de panique, provoquant un véritable état d’exception, avec de graves limitations des mouvements et une suspension du fonctionnement normal des conditions de vie et de travail dans des régions entières ?

Deux facteurs peuvent contribuer à expliquer un tel comportement disproportionné.
Tout d’abord, on constate une fois de plus une tendance croissante à utiliser l’état d’exception comme paradigme normal de gouvernement. Le décret-loi immédiatement approuvé par le gouvernement «  pour des raisons de santé et de sécurité publiques » entraîne une véritable militarisation «  des municipalités et des zones où a été contrôlée positive au moins une personne dont la source de transmission est inconnue ou dont le cas n’est pas imputable à une personne provenant d’une zone déjà infectée par le virus » . Une formule aussi vague et indéterminée permettra d’étendre rapidement l’état d’exception dans toutes les régions, car il est presque impossible que d’autres cas ne se produisent pas ailleurs.

Considérez les graves restrictions à la liberté prévues par le décret : interdiction de sortir de la municipalité ou de la zone concernée pour toute personne présente dans la municipalité ou la zone ; interdiction d’accès à la municipalité ou à la zone concernée ; suspension des manifestations ou initiatives de toute nature, des événements et de toute forme de réunion dans un lieu public ou privé, y compris culturel, récréatif, sportif et religieux, même s’ils ont lieu dans des lieux fermés ouverts au public ; suspension des services éducatifs pour les enfants et des écoles de tous les niveaux, ainsi que de la fréquentation des activités scolaires et d’enseignement supérieur, à l’exception des activités d’enseignement à distance ; suspension des services pour l’ouverture au public des musées et autres institutions culturelles et des lieux visés à l’article 101 du code du patrimoine culturel et du paysage, conformément au décret législatif du 22 janvier 2004, n. 42, ainsi que l’efficience des dispositions réglementaires sur l’accès libre et gratuit à ces institutions et lieux ; suspension de tous les voyages éducatifs, tant dans le pays qu’à l’étranger ; suspension des procédures collectives et des activités des bureaux publics, sans préjudice de la prestation des services essentiels et d’utilité publique ; application de la mesure de quarantaine avec surveillance active des personnes ayant été en contact étroit avec des cas confirmés de maladie infectieuse généralisée.

La disproportion face à ce qui, selon le CNR, est une grippe normale, peu différente de celles qui se répètent chaque année, est évidente.
Il semblerait que, le terrorisme étant épuisé comme cause de mesures d’exception, l’invention d’une épidémie puisse offrir le prétexte idéal pour les étendre au-delà de toutes les limites.

L’autre facteur, non moins inquiétant, est l’état de peur qui s’est manifestement répandu ces dernières années dans les consciences des individus et qui se traduit par un réel besoin d’états de panique collective, auquel l’épidémie offre une fois de plus le prétexte idéal.
Ainsi, dans un cercle vicieux et pervers, la limitation de la liberté imposée par les gouvernements est acceptée au nom d’un désir de sécurité qui a été induit par ces mêmes gouvernements qui interviennent maintenant pour le satisfaire.

Giorgio Agamben

Cet article a initialement paru en italien sur le site du journal Il Manifesto.

Capitalisme et écologie …

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Capitalisme et écologie …


… L’écologiste, nouvel idiot utile du « grand capital » ? Comment et pourquoi le capitalisme a fait main basse sur l’écologie


Par Sébastien Leblet

Ex: https://lesakerfrancophone.fr

« Je te soutiens et je t’admire. Je suis de ton côté. »

Christine Lagarde, ancienne patronne du FMI et actuelle gouverneur de la BCE, à Greta Thunberg au Forum Économique Mondial de Davos / Janvier 2019

Que sera l'année sera 2020 ? 
Probablement l'une des plus mouvementées depuis longtemps…
Celle de la plus grande crise économique depuis 1945 ?
Celle du déclenchement d'une 3ème guerre mondiale ?
Celle d'une gigantesque pandémie mondiale de coronavirus ?
Analyses hebdomadaires d'un entrepreneur
et investisseur fin connaisseur des politiques.

Préambule

Le but de cet article n’est pas de débattre de la théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique, ni du bien-fondé de l’écologie. Aux abus et aux excès des hommes, réels, doivent naturellement correspondre des réflexions et des actions visant à ce que l’Homme vive en harmonie avec son environnement.

Cet article décrit seulement ce que chaque personne honnête ne peut manquer de constater si elle s’éloigne un instant du bruit et qu’elle fait l’effort d’observer les faits.

Ces faits sont sourcés et publics. Il serait donc inopérant et ridicule d’évoquer un quelconque complotisme.

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Ceci étant écrit…

L’écologie est désormais tellement soutenue par les puissances d’argent, que même les journaux les plus aux ordres s’interrogent et trouvent cela suspect…

En 2019, la récupération de l’écologie par « la finance » n’est donc plus une thèse complotiste, puisque ceux dont la fonction est de nous informer « officiellement » s’étonnent de cet amour paradoxal des grands capitalistes pour Greta Thunberg et autres Extinction Rebellion.

Certains écologistes dénoncent aussi ce phénomène.

Mais, pourquoi ce soutien ne serait-il pas sincère ? Ne pourrions-nous pas, plutôt, parler « d’adhésion » ?

Pourquoi c’est bien une récupération…

Examinons quelques exemples trouvés récemment dans la presse du soutien manifeste du pouvoir et de l’argent à l’écologie politique :

Nous apprenons que Greta Thunberg est une icône marketing créée par l’organisation We don’t have time dont les deux familles actionnaires sont des financiers pur jus.

Un bug Facebook révèle en janvier 2020 que les véritables auteurs des posts de Greta Thunberg sont en fait son père et un ancien communicant de l’ONU.

L’organisation « révolutionnaire » Extinction Rebellion est notamment financée par l’omniprésente Open Society de Georges Soros – 22ème fortune mondiale en 2012 selon le magazine Forbes – et le milliardaire, lui aussi, Chris Hohn, gérant de fonds spéculatif à la City de Londres.

La lecture quotidienne des titres de presse du milliardaire Bernard Arnault ou de son gendre, autre milliardaire, Xavier Niel font désormais référence systématiquement à l’écologie, que le sujet traité soit économique, politique ou culturel.

Blackrock, le plus grand fonds d’investissement du monde, désormais célèbre en France depuis les polémiques autour de la réforme des retraites de Macron, Goldman Sachs, « la banque qui dirige le monde » selon le journaliste du Monde à Londres Marc Roche,  la Banque centrale européenne… Toutes les plus grandes institutions financières mondiales créent des produits financiers « verts » et investissent massivement dans le Green business qui convient à leurs objectifs.

Comme nous le voyons, les puissances d’argent ne se contentent pas d’endosser un mouvement extérieur à elles, par suivisme, opportunisme ou par vertu : elles l’organisent conformément à leurs intérêts – en opérant une sélection sélective des valeurs dans les porte-feuilles financiers – et elles en font la publicité. C’est tout à fait différent.

Cette récupération est-elle récente ? Non, absolument pas. Elle est simplement plus médiatisée car, au fil des années, ce sont chaque jour de plus en plus de puissances et de lobbys qui rejoignent cette récupération.

Rappelons-nous que ce ne sont pas quelques révolutionnaires illuminés qui ont poussé ou présidé à la création d’une organisation non gouvernementale de lutte contre le réchauffement climatique, mais bel et bien les chefs d’État Ronald Reagan et Margaret Tatcher qui ont confié cette mission, et l’exclusivité, à l’organisation supra-nationale de l’ONU lors de la réunion du G7 de novembre 1988 – le GIEC.

Ou que c’est encore Neva Goodwin Rockefeller, la 3ème fille de David Rockefeller – dont la fortune familiale est issue… du pétrole – qui a fondé, en accord avec sa famille le GDEA, organisme dont l’une des principales activités est l’étude du réchauffement climatique anthropique.

Qu’enfin, c’est par exemple Bernhard de Lippe-Biesterfeld, cofondateur du groupe Bilderberg qui réunit chaque année les personnes les plus puissantes de la planète issues du monde des affaires, de la politique ou de la diplomatie – et ancien nazi !  – qui est le président fondateur du Fonds mondial pour la nature (WWF) en 1962. ONG très subventionnée, notamment par les États-Unis, régulièrement accusée d’être plus utile aux entreprises qu’à l’environnement…

Soit, mais dans quel but ?

Pourquoi les capitalistes sont-ils devenus les plus fervents sponsors de l’écologie politique…

Les raisons sont nombreuses, évoluent et dépendent des acteurs en présence.

Greta-TIME-cover-Greta-ThunbergTwitter-375x400@2x.jpgA titre d’exemple, dans les années 1980, Margaret Thatcher a initié la création du GIEC afin de promouvoir l’énergie nucléaire – alors fortement développée en France mais peu en Grande-Bretagne – et contrer ainsi les syndicats très puissants du charbon qui s’opposaient à ses réformes libérales. Diminuer la dépendance de la Grande-Bretagne à l’égard des pays riches en hydrocarbures était un second objectif.

Ainsi, dès l’origine, lutter contre le réchauffement climatique n’a été qu’un prétexte à la création du GIEC par les sept pays les plus riches, donc les plus industrialisés du monde à l’époque …

Les différentes raisons de ce soutien sont encore très peu développées dans la presse aux ordres. Cela viendra probablement. Elles ne constituent pas pour autant des théories du complot. Il suffit par exemple de lire les articles hebdomadaires de Jacques Attali sur son blog ou par exemple aussi le rapport de Simon Linnett, Vice-Président de Rothschild Londres, pour en voir plusieurs exposées très clairement.

Les raisons …

D’un point de vue strictement économique, la raison la plus ancienne probablement…

But n°1 : Contrôler l’opposition au capitalisme

Augmenter les rendements de la terre agricole, déforester, forer des puits de pétrole, produire de l’électricité, refroidir des turbines, vendre des voitures à essence ou au gazole, etc. Mais aussi et surtout, acheter toujours plus de produits finis : vêtements, meubles, disques, téléphones, ordinateurs… Produire et consommer est nécessairement polluant et/ou émetteur de CO2. En réaction à l’essor technologique et à la consommation de masse, des mouvements écologistes spontanés ont émergé depuis le milieu du XIXème siècle. Contrôler cette opposition au capitalisme fut probablement la première raison pour les capitalistes de créer ou de financer des organisations environnementales.

A l’inverse, compte tenu du défaut structurel de croissance de l’Occident depuis une quinzaine d’années, la raison la plus récente …

But n°2 : Ouvrir de nouveaux marchés

La réglementation contraignante sur un fondement écologique permet incontestablement d’ouvrir de nouveaux débouchés à des entreprises dans tous les domaines de l’économie, financés essentiellement par la planche à billets, ces secteurs étant rendus économiquement viables par des participations fiscales de l’État ou des obligations de rachat par des opérateurs nationaux : isolation des bâtiments, construction de voitures électriques, de panneaux solaires, d’éoliennes, etc. On constate, et on déplore, que la révolution de l’internet est une révolution de moyens, et non de fins, c’est à dire qu’elle permet de faire pareil, mais autrement, par des simulacres d’innovations – disruption / uberisation – mais pas de faire autre chose – contrairement à la révolution agricole puis industrielle. Ainsi, à l’inverse de la révolution de l’internet qui est peu créatrice de croissance, la transition écologique permet, elle, d’offrir aux multinationales et aux PME des relais de croissance.

D’un point de vue plus politique, voire complètement idéologique, la raison qui a émergé quand l’élite mondiale a commencé à se désolidariser du destin des États-Unis d’Amérique, promis au déclin

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But n°3 : Mettre en place une gouvernance mondiale dominée par une élite mondialisée

Ce n’est pas un fantasme : dans beaucoup de pays, des membres de l’élite exècrent la démocratie car elle permet au crétin sans diplôme, sans culture et sans argent de voter au même titre que le génie, sur-diplômé, savant et riche.

De nombreux exemples montrent en effet que l’élite considère régulièrement que le peuple vote mal et que la démocratie actuelle lui donne trop de pouvoir : du referendum de 2005 sur la constitution européenne où l’élite a voté Oui et le peuple Non, à l’élection de Trump en passant par le Brexit.

Ces personnes souhaitent mettre en place des structures supra-nationales qui viendraient remplacer la démocratie parlementaire née en Angleterre au XVIIème siècle puis aux États-Unis et en France aux XVIIIème siècle par une post-démocratie technocratique légèrement autoritaire et multi-polaire où chaque pays siégerait à due proportion de son PIB, et qui serait gérée par une élite apatride.

La première ébauche de ce projet constructiviste est l’Union Européenne, qui fait figure de test pour les « mondialistes », dont les inspirateurs ou institutions les plus connues sont : Richard Coudenhove-Kalergila Commission Trilatérale ou encore la Fabian Society. Cette union conçue d’abord comme un simple espace économique libre-échangiste est dirigée par des commissaires européens très bien rémunérés et non élus par les peuples, qui décident seuls des sujets dont le Parlement européen peut débattre.

Pour ceux qu’il est désormais convenu d’appeler « mondialistes », expression utilisée par le président des États-unis lui-même, ce gouvernement mondial serait nécessairement plus efficient car non tributaire de l’incurie et de l’instabilité des peuples et de leurs élus, et nous éviterait « les pires heures de l’Histoire » où les nationalismes exacerbés auraient été la cause des drames du XXème siècle.

Dans ce but, tout problème qui ne peut se résoudre seul à l’échelle des nations est une opportunité pour justifier la mise en place d’un tel gouvernement mondial. L’écologie en est un, assurément. Pollutions et CO2 ne connaissant pas de frontières.

Enfin, la raison budgétaire ou technocratique, qui existe déjà dans une vingtaine de pays sous le nom de taxe carbone …

But n°4 : Créer un impôt mondial dont le bien fondé ne soit pas contestable

Qui est contre le sauvetage de la planète ? Qui souhaite la fin du monde ? Personne.

Dans les social-démocraties que nous connaissons en Occident, lever l’impôt s’avère de plus en plus délicat. Nos taux de prélèvements obligatoires approchent dangereusement des 50%, en particulier en France, et les dettes contractées par les États pour « pousser » jusqu’à presque 60% les dépenses publiques deviennent quasiment impossibles à rembourser. Sauf à créer une taxe carbone demain unifiée, comment financer la transition écologique ?

Les plus grandes organisations mondiales que sont la Banque Mondiale ou bien le Fonds Monétaire International (FMI) sont pour cette taxe carbone.

Mais enfin, pourquoi lever des impôts supplémentaires ?

Le déclin de l’Occident a déjà commencé, mais tout est fait pour que les peuples ne le voient pas

La crise de 2008 se prolonge sans solution jusqu’à maintenant, en 2020. Car, ce n’est pas une crise, en fait c’est un changement de paradigme.

Cette crise, ou plutôt ce changement de paradigme, c’est le déclin de l’Occident qui a déjà commencé du fait de sa démographie.

La seule catégorie de la population de nos pays qui s’accroît est celle des plus de 65 ans, du fait de l’augmentation du niveau de vie – alimentation, hygiène, médecine – et de la baisse de la natalité.

Or, la consommation représente la plus grande part du PIB des pays occidentaux, environ les deux tiers et les plus de 65 ans ne consomment pas autant que les générations plus jeunes.

Hors l’endettement, permis artificiellement par les taux d’intérêt quasi nuls pour que le système survive encore un peu, la croissance est déjà nulle voire négative en France, comme dans la plupart des pays d’Europe et du monde Occidental.

Or, si les inégalités sont acceptées par les peuples quand la croissance est là- voir la Chine où la dictature du Parti Communiste ne tient que par la persistance d’une croissance forte – elles deviennent intolérables quand la croissance stagne ou que les populations s’appauvrissent.

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Résumons…

Le réchauffement climatique actuel – qu’il soit d’origine anthropique ou non ! – est devenu avant tout un sujet politique, et non scientifique.

Éluder cette réalité serait stupide. Nul ne prétend ici « en complotiste » que « les grands capitalistes » ont fabriqué ce réchauffement (bien réel) pour servir leurs intérêts. Le sens de la causalité est inverse : ce réchauffement est simplement utilisé comme une opportunité de façonner un nouvel ordre mondial conforme à leurs objectifs.

Aujourd’hui, l’écologie politique est soutenue par la majorité des grands capitalistes et par la majorité des pouvoirs politiques qui n’en sont généralement qu’une émanation, dans l’espoir qu’elle leur permette de sauver – non pas la planète – mais le système qui leur profite : une vague démocratie parlementaire chapeautée par une technostructure supra-nationale qui organise le monde comme un immense marché libre-échangiste.

L’écologisme vise en effet à empêcher que l’inéluctable déclin de l’Occident débouche sur une véritable révolution qui mettra fin à ce système.

Quand l’écologisme succède à l’européisme …

D’une certaine manière, l’Histoire se répète.

Communisme, européisme, écologisme : en réalité, à chaque génération occidentale correspond son idéologie, son utopie. Là où ses adaptes s’imaginent en visionnaires, ils s’avèrent en fait n’être que des idiots utiles. Idiots utiles de l’URSS pour le communisme, puis du grand capital américain pour l’européisme et désormais du grand capital mondialisé avec l’écologisme. Au nom du progressisme, chaque fois, les gens qui se disent « de gauche » se retrouvent in fine à servir des intérêts qui ne sont pas ceux qu’ils imaginent.

Le communisme…

Le communisme a bercé pendant environ 70 ans, jusqu’à la chute de l’URSS, l’imaginaire révolutionnaire des parents des baby-boomers du monde Occidental. « Bien au chaud » du bon côté du rideau de fer, ils ont vomi sur l’imparfait capitalisme qui les nourrissait, et encensés jusqu’à son effondrement, un système totalitaire qui a fait près de 100 millions de morts [Merci aux démocraties occidentales qui ont aidé les bolcheviques et ensuite les nazis, NdSF].

L’européisme…

Contrairement au storytelling diffusé jusqu’à la nausée par l’Éducation nationale et les médias, pendant près de 70 ans aussi, la construction européenne est avant tout une construction initiée conjointement par des idéologues « mondialistes » et par les États-Unis – notamment au travers des fondations Rockefeller et Ford, faux-nez du Département d’État américain – pour créer un grand marché économique d’écoulement des produits américains et pour étendre la zone d’influence géopolitique des États-Unis d’Amérique, et non par et pour le bien des peuples européens.

Les baby-boomers ont crû que l’Union Européenne était née de leur souhait, pour leur assurer paix et prospérité, en les rendant plus forts face à l’empire américain. En réalité, l’Europe n’a jamais été menacée d’une guerre interne depuis 1945 puisque tous ces pays appartenaient à la même alliance dirigée par les Etats-Unis (OTAN), mais aussi que la France possédait la bombe nucléaire et que l’Allemagne était démilitarisée. L’Europe est au contraire devenue un marché sans frontières, ouvert à tous les vents de l’immigration, à la concurrence déloyale des autres puissances, etc., au bénéfice exclusif des multinationales et financiers, américains puis chinois à compter de 2001, et au détriment du niveau de vie des européens dont le PIB par habitant était le même en France qu’aux États-Unis encore jusqu’aux années 1970. Il est désormais inférieur de 20%.

Aujourd’hui, les enfants et surtout les petits-enfants des baby-boomers qui ont été communistes puis européistes embrassent la nouvelle utopie médiatisée à dessein : l’écologisme.

Pendant le temps que durera cette idéologie, de bonnes choses émergeront, et émergent déjà, c’est certain. Le communisme à l’Est a obligé les élites de l’Ouest à se soucier des conditions de vie du peuple. Les baby-boomers doivent aux miséreux de l’Est leurs congés payés, leur assurance maladie et leur assurance chômage [surtout, et bien avant,  grâce au Conseil national de la Résistance , NdSF]. Les élites occidentales avaient tellement peur que le monde entier tombe aux mains des communistes ! L’européisme, lui, nous a donné… ERASMUS…

Des choses moins bonnes nous attendent aussi avec l’écologisme. Nul ne sait si cela ressemblera davantage au Goulag des communistes ou à l’appauvrissement lent de l’européisme. Nul ne sait, non plus, combien de temps il faudra pour que cette nouvelle utopie disparaisse, elle aussi, sous le poids du réel ? 70 ans ? Combien d’extrémismes, d’atteintes aux libertés, voire aux personnes, faudra-t-il pour que les éternels utopistes de gauche comprennent qu’ils ont été une nouvelle fois les meilleurs amis du grand capital ?

Une nouvelle fois : l’écologisme ne rend pas service à l’écologie mais aux puissants et aux riches.

Sébastien Leblet, relu par Camille pour le Saker Francophone

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COVID 19, la guerra biológica y terrorista del liberal-capitalismo

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COVID 19, la guerra biológica y terrorista del liberal-capitalismo

Eduardo Núñez

La pandemia del Covid-19 declarada por la OMS ha mostrado durante su propagación una virulencia que, desgraciadamente, se ha cebado con los colectivos de población más vulnerables a todo tipo de infecciones víricas, pero ante la ausencia de registros de la totalidad real de contagios parece que, a la luz de las tasas de mortalidad resultantes, podría inferirse que estas ratios son asimilables e incluso muy inferiores a las que arrojan otras epidemias comunes y recurrentes. Se estima que solo en España, en la temporada 2017-2018, la epidemia de la gripe supuso el contagio de cerca de 800.000 personas, 52.000 ingresos hospitalarios y el fallecimiento de alrededor de 15.000. La vida de nuestros compatriotas es valiosa, independientemente de su edad y estado de salud y debe ser protegida y preservada siempre, recurriendo a las capacidades del sistema sanitario, haciendo prevalecer la salud pública. Pero el coronavirus no muestra ser especialmente letal per se. 


Lo que sí resulta deletéreo de esta pandemia es la gestión de la misma, más allá del ámbito del sistema sanitario. Se ha desarrollado una campaña de terror en el manejo de cifras y la cobertura mediática de la información respecto a la extensión del virus, así como mediante las medidas excepcionales y radicales adoptadas por los gobiernos frente a la emergencia sanitaria que, en España y otros países de nuestro entorno, como Italia y Francia, imponen el confinamiento masivo de sus poblaciones y paralizan la actividad de todo un país sumiéndolo en un clima apocalíptico de psicosis e histeria colectiva. Contrastan estas medidas con las adoptadas por otros gobiernos europeos como Alemania, prácticamente a la par en número de contagios que España hace unos días, y Reino Unido, que también podrían considerarse drásticas en algún supuesto pero, en cualquier caso, mucho más laxas por el momento y con otro enfoque de la situación. No obstante, independientemente del grado de severidad de las medidas y de dosificación del terror por parte de los gobiernos, de modo generalizado, se ha propalado un inusitado alarmismo, inoculado y contagiado por gobiernos, autoridades sanitarias y medios de comunicación a escala mundial. Asistimos a un imponente despliegue de ingeniería social y control de masas sin precedentes para el adocenamiento masivo de la población en el miedo ante una situación inédita.


El sistema liberal-capitalista “refundado” tras la Gran Recesión de 2008 parece haber reaccionado preventivamente al estallido incontrolado de una inevitable crisis económica, inminente, de proporciones colosales y efectos devastadores (que estaba por llegar antes de la propagación de la pandemia) en el marco de la reordenación multipolar del sistema de relaciones internacionales que esta cristalizando con potencias en pugna en la concurrencia por el dominio de los mercados a escala planetaria.

¿Crisis sanitaria o gran crisis económica?

Ante todo, lo que prima y va por delante bajo la coartada de paliar el impacto de la pandemia, es escudar tras el virus la propia incapacidad del sistema liberal-capitalista para atajar un nuevo crack y rescatar a todo coste la economía de las finanzas y los oligopolios. Así, no es de extrañar que con la extensión de los gritos de alarma por la expansión del Covid-19, cual si se tratara de la nueva peste del siglo XXI, ésta haya venido como anillo al dedo para que la FED norteamericana y el BCE de la U.E. hayan realizado actuaciones para preservar la liquidez del sistema financiero, por ejemplo, vía inyecciones directas y bajadas de tipos de interés como primeras actuaciones de emergencia.


El sistema económico ha colapsado, no a consecuencia del coronavirus, sino bajo el pretexto y a pesar del mismo. Algunos indicadores macroeconómicos o las previsiones de instituciones internacionales del capitalismo, como el FMI o la OCDE, pronosticaban para 2020 una más que probable desaceleración o ralentización de la economía mundial, forma eufemística para referirse a la que va a caer. Los gobiernos de las principales potencias económicas y las grandes sociedades y fondos inversores que operan bajo diferentes formas societarias en el capitalismo han demostrado en los últimos años su absoluta insolvencia para establecer un nuevo modelo de crecimiento ilimitado, a salvo del reparto de dividendos a espuertas y los regalos al sistema financiero.

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La última intentona del liberal-capitalismo para, si no dar un empujón, al menos mantener el tinglado ha estado basada en la creación de expectativas y panaceas en torno a recientes adelantos tecnológico-científicos como la revolución robótica, la Inteligencia Artificial y los cochecillos eléctricos sostenibles, todo ello en fase incipiente todavía, y han resultado un fiasco del todo insuficiente para el relanzamiento de una economía en permanente estado de recesión desde hace más de una década.

Guerra total al virus, guerra sin cuartel al pueblo.


Así que la guerra contra la pandemia lo justifica y santifica todo: un sistema sanitario de guerra que cual hospital de campaña en el frente, ante la saturación y escasez de recursos decidirá que pacientes o usuarios serán salvados de la muerte; medidas excepcionales de economía de guerra, limitación y suspensión de derechos de la ciudadanía, restricciones de movimiento y enclaustramiento forzoso de la población bajo toque de queda, propaganda de trinchera, consignas y arengas hacia la población de las autoridades al mando de la campaña… No es casual el deliberado recurso retórico al lenguaje bélico de algunos líderes políticos europeos. Pero si realmente estamos inmersos en alguna guerra es justo la que libra el liberal-capitalismo, principalmente, contra los pueblos europeos a través de sus propios gobiernos mediante una guerra ofensiva psicológica y de terror desencadenada para conmocionarlos, infundirles el pánico y amansar cualquier conato de resistencia que puedan oponer a la despiadada guerra económico-social que inexorablemente se va a desatar a continuación.

El eje de la Tierra


La pandemia ha permitido proclamar a algunos el fin de la era globlalizadora con el cierre de fronteras y la irrupción de un virus que retrotrae a oscuras épocas pretéritas. Deberíamos decir más bien que, quizá, lo que sí queda clausurado es el relato de la globalización, funcional a la pretensión de hegemonía norteamericana en un orden unipolar incontestable para todo lo que queda de centuria. El centro de gravedad planetario se está desplazando invariablemente del océano Atlántico al Pacífico ante el irremisible ascenso de China que, de ser concebida por EE.UU. y “Occidente” como un mercado-continente, ha pasado a su vez a concebir el mundo con sus continentes como su propio mercado, trazando nuevas rutas de la seda para colocar sus productos y aprovisionarse de materias primas.


La rivalidad comercial y geopolítica de USA y China es una realidad. No en vano, en medio del choque, las autoridades chinas, a través de su portavoz del Ministerio de Asuntos Exteriores, han denunciado abiertamente a los Estados Unidos de originar el coronavirus. Por su parte, el presidente norteamericano Trump, no ha dudado en referirse al Covid-19 como “virus chino”, que más que una expresión xenófoba sobre el foco del contagio que escandaliza a la progresía políticamente correcta de USA y Occidente, es una acusación velada dirigida a una supuesta autoría del gigante asiático en la difusión intencionada del virus.

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Sea cual sea el periodo en el que nos hallemos, con otros muchísimos más que ya lo han dicho y lo están diciendo, no será el mismo que ayer. Y además, estará presidido por la triada pánica del terrorismo global, el cambio climático y las pandemias para pavor de las masas, como entretenimiento y distracción de los verdaderos asuntos de fondo tras la debacle económica en curso. Algunos, por mor del Covid-19, prevén que propiciará el desenlace de una crisis sistémica que pondrá fin al mismísimo sistema capitalista en estado terminal. Quizá, al igual que en el relato de ciencia-ficción de H.G. Wells, “La guerra de los mundos”, algún optimista creerá que al final un virus será lo que salvará a la civilización humana de su fatal destino.

Eurolandia, la inanidad


Para estupor de los euroburócratas de Bruselas, su mayor preocupación ante la extensión de la pandemia en Europa era que el sacrosanto principio neoliberal de libre circulación de mercancías, bienes y personas no se viera afectado por medidas de protección de los Estados miembros con cierres de fronteras. A los pocos días, Alemania cerraba las suyas a sus vecinos y, en la práctica, uno de los pilares de la UE, el espacio Schengen, ha saltado por los aires.


Con el estallido de la crisis del coronavirus, que ha convertido, ni más ni menos, a la U.E. en el epicentro mundial de la pandemia, las soflamas europeístas, las invocaciones a la solidaridad y gobernanza europea se han evidenciado, una vez más, como pura verborrea hueca. No existe una entidad europea que aúne una respuesta en común a la calamidad, y brilla por su ausencia, la asistencia y apoyo siquiera entre Estados miembros. Antes bien, mientras Alemania prohíbe la salida de material de protección sanitario como mascarillas, éstas llegan a Italia y España mediante la ayuda de China. No son equipos médicos europeos los que asisten a los Estados miembros, sino chinos y cubanos y ya van de camino hacia las regiones italianas más golpeadas por el virus los vehículos militares especializados en desinfección, no procedentes de un euro-ejército fantasma, sino prestados por el ejército de la Federación Rusa.


La U.E. vuelve a mostrar su verdadera faz ante los efectos de la doble crisis, sanitaria y económica, y de la misma manera que con la crisis del Euro, pese a la imagen de solidez y fortaleza con el rápido anuncio del BCE para sostener momentáneamente las primas de riesgo de los Estados más endeudados de la UE, vuelven los mismos debates paralizantes y los posicionamientos inamovibles que entonces, arrecia y queda patente la división entre Estados prósperos del norte y pobres del sur y regresan las disputas respecto a la necesidad de mutualizar las deudas soberanas mediante eurobonos, denominados para la ocasión como “coronabonos”, el recurso a los bazucas financieros y al Fondo de Rescate Europeo (MEDE).

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Sin duda, tras la crisis del Euro y las políticas presupuestarias y fiscales criminales impuestas por Bruselas y Berlín a los socios más débiles, entre ellos España, después del Brexit y ahora como consecuencia de la pandemia y el inexorable crash económico, sería todo un motivo de júbilo y celebración el hundimiento de este irrelevante espacio liberal-capitalista de mercaderes llamado Unión Europea.
 

El “Reinito de Expaña” al borde del precipicio. La guerra de Sánchez


Desde el llamamiento a la ciudadanía del gobierno de Sánchez a secundar las movilizaciones en la calle del 8 de Marzo y transmitir el tranquilizador mensaje de que todo estaba controlado con el virus, al decreto de estado de alarma por emergencia sanitaria, apenas ha transcurrido una semana. Es obvio que con un Sistema Nacional de Salud conformado por 17 administraciones distintas el caos y el desbordamiento del sistema sanitario estaba servido de antemano y las medidas de coordinación del decreto que implican la subordinación de aquellas a la autoridad del Ministerio de Sanidad no pueden revertir la inoperancia de base para una situación de emergencia como la actual de un sistema sanitario que es reflejo del sistema competencial autonómico, una verdadera plaga que sufren los españoles bajo el régimen borbónico y partitocrático de las oligarquías del gran capital.


En una de sus recientes y ya habituales comparecencias, el presidente Sánchez, afirmaba que el gobierno había dictado el confinamiento generalizado, y alardeaba de estar en vanguardia en la radicalidad de medidas restrictivas para combatir el virus. Es un acierto por su parte señalar el “dictado”, porque en la práctica se ha impuesto una dictadura de facto prorrogable. La institución dictatorial surge en lo reciente del liberalismo parlamentario y conlleva la concentración excepcional del poder de forma transitoria. Por mucho que lo avalen algunos doctos constitucionalistas, las medidas de restricción de movimientos y confinamiento generalizado y forzoso de la ciudadanía tienen difícil encaje en la excepcionalidad de carácter limitado prevista en la Constitución para el estado de alarma e implican, además, una extralimitación que conlleva indirectamente la suspensión de derechos fundamentales como el de reunión.


Sánchez ha devenido así en dictador ocasional fáctico que exige cerrar filas en la lucha a la leal oposición, paladín de la guerra total y redentora contra el Covid-19, que causará muchas bajas pero no por la infección, y jinete apocalíptico a lomos de una pandemia que ha amedrantado a los españoles y que ha revelado que como sociedad, la española es una de las más blanditas de Europa y “Occidente”, presta a ser presa del pánico envuelto en papel higiénico y a seguir dócilmente las consignas de distanciamiento social del líder de quédate en casa para aplanar la curva porque este virus lo paramos todos, mientras de los ya 300.000 empleados afectados por Expedientes de Regulación Temporal de Empleo (ERTE) y los cientos de miles de empresas, negocios y comercios que han bajado la persiana como consecuencia del decreto, no se sabe cuántos volverán a reincorporarse a sus puestos de trabajo o reemprender la actividad y por cuánto tiempo sobrevivirán en un paisaje económico desolado tras casi 30 días de paralización forzosa. Porque los 200.000 millones de € prometidos para mitigar las consecuencias económico-sociales y reactivar la economía no forman más que parte de la propaganda de guerra de Sánchez y son insuficientes para conjurar una crisis que iba a estallar igualmente. Este ensayo de control social en aras de victoria final que promete el belicoso presidente del Gobierno, está siendo un éxito con el beneplácito de la población confinada, concitado a partes iguales por el miedo al contagio y la moralina buenista autorresponsable que, en última instancia, cuenta con los mecanismos de reprobación gregaria hacia potenciales conductas transgresoras de la cuarentena y la presencia disuasoria y represora en la calle de las Fuerzas y Cuerpos de Seguridad.


Si se airea en estos días aciagos el conocido oficio de conseguidor y chanchullero del emérito Rey que salpica a su sucesor y a la corona, posiblemente, no sea fortuito ya que serviría como as en la manga para que el mismo régimen de las oligarquías del gran capital vigente pueda continuar, si fuera menester, sin monarca en estos tiempos convulsos, para que todo cambie para que siga igual bajo la fórmula gatopardista. Y con el retorno del Leviatán se enzarzan en la arena los defensores de marras, unos de lo público y los otros de lo privado. Es decir, los liberales de tomo y lomo que defienden el Estado mínimo y claman su intervención cuando los negocios van mal y los socio-liberales que postulan el Estado de Bienestar como negocio clientelar y enajenan porciones del mismo en manos privadas con tanta fruición como los anteriores. Unos y otros, izquierda, derecha, sus extremos y centro del régimen del gran capital son los mismos que golpearán a los españoles a diestro y siniestro.

La reconstrucción de la que habla Sánchez tras la pandemia no es la que requieren los españoles. Llegan momentos muy difíciles.

Eduardo Núñez

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Le retour brutal du réel et un effondrement prévisible

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Le retour brutal du réel et un effondrement prévisible

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

C’était annoncé et personne ne voulait vraiment y croire. La grande réinitialisation de l’Economie globale ( Big Reset), la limitation de la croissance « infinie » pour des raisons écologiques, démographiques, l’éclatement de la domination mondiale des USA en un monde multipolaire, l’insoutenabilité de la dette, tous les signes étaient visibles. Personne ne voulait agir, freiner, s’adapter, relocaliser l’économie, renforcer la souveraineté citoyenne et nationale. On discutaillait sur les taxes de billet d’avion, on laissait pérorer les experts scientifiques sur le réchauffement et on diabolisait les critiques des solutions « globalistes/mondialistes ».Rien n’était possible en dehors du renoncement volontaire et des nouvelles start-ups de l’Economie verte (green business).

Brutalement tout se freine, tout s’arrête. Grâce à un nouvel ennemi invisible (comme le terrorisme autrefois), un redoutable virus responsable d’une pandémie, dont la propagation est rapide et globale, facilitée par les échanges et la libre circulation des marchandises, des personnes.

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La classe politique dominante qui avait tout fait pour éviter la limitation et le freinage de ce processus (libre circulation, libre-échange, abolition des frontières, minage de la démocratie de proximité « discriminatoire », immigrationnisme culpabilisateur) doit avaler son chapeau, sans vergogne. Tout d’un coup on contrôle les frontières, on se rend compte de la fragilité de l’économie à cause des délocalisations, du recours massif à la main-d’œuvre frontalière, à la pénurie de biens de première nécessité sanitaire ou économique. Le « vivre ensemble » impératif de la pensée unique bobo/libérale/gauche moraliste est tout d’un coup annulé et remplacé par le « restez chez vous pour sauver des vies, surtout celles des plus vulnérables âgés ». Un revirement à 180% avec toutes les incohérences politiques et doubles contraintes d’un modèle qui s’effondre. Restez chez vous ( sauf les migrants !) mais il faut que certains puissent sortir pour soigner les victimes, faire marcher l’économie indispensable, protégez-vous mais cela ne sert à rien, il ne faut pas contrôler les frontières  car l’économie pourrait aussi s’effondrer, les masques ne sont pas utiles ( ils auraient été exportés d’ailleurs et manqueraient). Les mesures collectives et préventives que l’Etat aurait pu anticiper sont directement et autoritairement imposées  (autoconfinement, décisions administratives arbitraires : distance sociale, nombre de personnes pouvant se rassembler sans risque, isolement social, spirituel) laissant chacun seul, culpabilisé comme vecteur potentiel du problème, à la merci de la propagande mouvante de l’Etat et les informations alternatives des réseaux sociaux. Plus grave, l’économie réelle de proximité, (les petits commerçants, indépendants, marchés) est bloquée et la dépendance aux grandes surfaces et aux entreprises qui utilisent commandes et ventes sur Internet se développe massivement.

Il est évident que le changement, dans une sorte d’urgence qui deviendra chronique, un état d’exception avec suspension des libertés politiques et individuelles est irréversible et qu’il faudra s’y adapter et surtout anticiper les dérives autoritaires et les moyens de contrôle social massifs amplifiés par la 5G. Il faudra plus d’autonomie, d’autarcie, de relocalisation des entreprises, de réindustrialisation, de freinage des migrations et du phénomène transfrontalier. Il faut s’y préparer et ne pas permettre à ceux qui en sont responsables, les globalistes de gauche et de droite, l’économie financiarisée d’imposer leur agenda autoritaire et leur gouvernance de plus en plus directive, unique et centralisée.

Les citoyens devront s’organiser, pour le moment encore à travers l’Etat national souverain, avoir leur mot à dire, bénéficier directement de l’hélicoptère financier de la BNS qui se prépare à être mis à contribution et ne pas permettre le captage des ressources qui devront obligatoirement être injectées. Pas de nouvel endettement supplémentaire, pas d’arrosage des multinationales. Et réactiver en priorité les réseaux de soutien locaux, familiaux, l’économie de proximité. Ne nous laissons pas culpabiliser ni accuser d’être responsables de la difficulté du freinage d’un virus. Ne nous laissons pas isoler. Préparons activement l’après effondrement, décidons de l’avenir librement et souverainement

Dominique Baettig  ancien conseiller national, militant souverainiste