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mercredi, 17 juin 2020

Nous, les vrais indigènes d’ici

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Nous, les vrais indigènes d’ici

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

L’américanisation de la France et de l’Europe vient de prendre en une quinzaine de jours un tournant préoccupant. La mort de l’Étatsunien George Floyd aux États-Unis permet la mobilisation dans l’Hexagone d’une foule bigarrée d’experts en agitation et de jeunes nigauds blancs, adeptes précoces de l’ethno-masochisme. De la crèche jusqu’à l’université, l’institution scolaire peut se satisfaire de son bourrage de crâne quadridécennal.

Comparant sans la moindre raison valable les actions policières aux États-Unis et en France, des groupuscules haineux qui recrutent antifas, gendéristes et clients du réseau diplomatique de subversion yankee, accusent les forces de police et dénigrent des personnalités historiques. Le 22 mai dernier, en Martinique, une bande d’excités gauchistes fait tomber deux statues d’un néo-nazi notoire du XIXe siècle, Victor Schœlcher, à l’initiative du crime inexpiable d’avoir fait voter l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies françaises en 1848. On comprend mieux l’exaspération de ces vandales…

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Les manifestants critiquent les policiers, le racisme, le réchauffement climatique, la grippe et la dysenterie. Ils remettent aussi en cause au nom de leur (piètre) morale des pans entiers de l’histoire de France, voire de l’Europe. Ces révisionnistes au petit pied aimeraient imposer leurs dogmes « indigénistes » et « afro-descendants ». Depuis 2005 existe le PIR, acronyme révélateur du Parti des indigènes de la République dont la figure principale reste la Franco-Algérienne Houria Bouteldja, signataire en 2016 aux éditions La fabrique d’un brûlot, Les Blancs, les Juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire, qui aurait valu à tout autre auteur une comparution immédiate devant la XVIIe chambre.

Sous le prétexte du décès de Floyd dans une municipalité historiquement démocrate, donc très mal gérée, ces rassemblements illégaux tolérés par un gouvernement pour la circonstance laxiste, rêvent d’amalgamer l’immigrationnisme, l’islamisme, l’afro-centrisme et le racialisme anti-blanc dans un combat anti-civilisationnel. Encouragées par les médiats centraux d’occupation mentale qui fabriquent une surréalité quasi-magique, ces nouvelles manifestations du cosmopolitisme procèdent du gendérisme sociétal et du discours décolonial si prégnants aujourd’hui dans une société hexagonale abrutie. Résultat : les Français de racines européennes suffoquent; ils n’en peuvent plus d’avoir la parole écrasée par les bottes du politiquement correct. Oui, cette atmosphère les empêche de respirer, les prive de souffle, ce souffle vital qui au cours des cycles récents s’inspire de Dionysos, d’Apollon, de Faust ou de Prométhée.

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Les organisateurs de cette colère artificielle, souvent originaires de terres extérieures à l’Europe, se définissent comme des « indigènes ». Ils jouent sur un mot qui différenciait aux XIXe et XXe siècles les colonisateurs européens des populations locales d’Amérique, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie. Or, ce temps est définitivement révolu. Il est remplacé par celui de la colonisation des anciens colonisateurs culpabilisés. La mouvance activiste commet un inacceptable détournement sémantique. Elle oublie qu’« indigène » désigne d’abord et avant tout une personne ou un peuple originaires du pays où ils vivent enracinés depuis des générations.

Les soi-disant « Indigènes » ne sont en fin de compte que des néo-colonisateurs qui profitent du désarroi profond de l’homme européen ultra-moderne. Quant à ceux qui se revendiquent « afro-descendants » du XXe arrondissement de Paris ou d’un quartier « populaire » de Lille, ils versent dans une étrange schizophrénie. Si la civilisation européenne d’expression française ne leur convient pas, qu’ils se mettent en cohérence avec leur idéal, qu’ils quittent donc notre continent et qu’ils reviennent sur la terre de leurs ancêtres qui en a bien besoin. L’Afrique accepterait-elle cependant ces braillards, ces professionnels de l’indignation automatique, ces licenciés en psychologie trans–binaire (en)culturante ?

« Indigène » n’est pas un gros mot. Les identitaires européens doivent l’utiliser sans hésiter. Les Européens d’origine boréenne sont les indigènes d’ici, du continent européen; c’est leur privilège incontestable, c’est leur fierté indéniable. Ils ont marqué de leur empreinte à travers les âges les paysages et les mœurs. Ils doivent par conséquent reprendre ce marquage et, à l’instar des panafricanistes ivoiriens qui ont débaptisé dans la nuit du 4 au 5 juin à Abidjan le pont Charles-de-Gaulle et le boulevard Valéry-Giscard-d’Estaing en pont Biako-Boda (sénateur panafricaniste assassiné en 1950) et boulevard Thomas-Sankara (homme d’État révolutionnaire du Burkina-Faso lui aussi assassiné en 1987), renommer les établissements scolaires, les rues et les gares Rosa Parks, Martin Luther King et Nelson Mandela en Léonidas de Sparte, Périclès d’Athènes, Caton l’Ancien, Godefroy de Bouillon, Juan d’Autriche, Jean III Sobieski ou Youri Gagarine. Au contraire des trois premiers noms, les sept derniers noms relèvent de l’histoire européenne. Sait-on par ailleurs qu’en Europe vit encore un peuple indigène, le dernier du continent, les Lapons ou, plus exactement, les Samis au-delà du Cercle polaire Arctique ?

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Dans son magnifique Cœur rebelle (Les Belles Lettres, 1994), Dominique Venner lançait un vibrant appel à l’être indigène européen, aux autochtones d’Europe, à – oui, osons le néologisme – l’indispensable « eurotochtonie » qu’il importe de promouvoir à partir des autochtonotopies militantes : « Je suis du pays de l’arbre et de la forêt, du chêne et du sanglier, de la vigne et des toits pentus, des chansons de geste et des contes de fées, du solstice d’hiver et de la Saint-Jean d’été, des enfants blonds et des regards clairs, de l’action opiniâtre et des rêves fous, des conquêtes et de la sagesse (p. 201). »

Cette déclaration fondamentale correspond au sentiment profond des héritiers de Thulé que sont les Albo-Européens, pas aux successeurs du Gondwana qui s’affairent plutôt à reproduire sous nos cieux gothiques et baroques, romans et classiques, une duplication de ce pandémonium cauchemardesque qu’est l’Amérique du Nord.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 176.

La grande mascarade universelle

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La grande mascarade universelle

par Patrice-Hans Perrier
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Comme au Carnaval de Venise, les habitants de la cité virtuelle se cacheront derrière des masques bariolés.
 
Nous assistons au triomphe de la possession des corps et des esprits. Les grands régisseurs du cirque universel ont fabriqué une sorte de théâtre d’ombres à partir de cette « pandémie » de coronavirus qui représente, d’après eux, une occasion en OR afin de mettre en scène la grande Guerre de tous contre tous. Ainsi, tablant sur l’effet de peur et le suivisme des foules pour assigner à résidence des milliards d’être désorientés, les grands régisseurs viennent de confisquer l’espace public de manière définitive. Dorénavant, vous ne pourrez plus circuler comme bon vous semble au beau milieu d’une cité transformée en théâtre d’opérations d’ingénierie socialo-sanitaire.

La prison panoptique

C’est un architecte français, Le Bas, qui esquissera les plans de la prison panoptique de la Petite-Roquette en 1836. Cette « usine à punir » était destinée à l’internement d’enfants délinquants et les instigateurs de cette horreur s’étaient inspirés des thèses de Jérémie Bentham dans un ouvrage intitulé Panoptique – Mémoire sur un nouveau principe pour construire des maisons d’inspection, et nommément des maisons de force. Cette nouvelle approche de l’enfermement des contrevenants faisait la part belle à une approche punitive basée sur une violation complète et constante de l’intimité des détenus. Ainsi, la prison panoptique ressemble à une ruche avec, en son centre, un poste de garde qui permet aux geôliers de pouvoir surveiller les cellules en temps réel puisqu’elles sont disposées en ordre rayonnant autour de ce centre de contrôle qui s’apparente à un « œil qui voit tout ». Il s’agit donc d’aliéner le prisonnier de toute forme de dignité puisqu’il est isolé dans une cellule qui fait l’objet d’une surveillance constante. L’auteur du Panoptique insiste sur « la présence universelle et constante du Gouverneur de l’Établissement ». Cette approche carcérale présenterait l’avantage d’instiller un sentiment de suspicion généralisé puisque les détenus finiront par avoir la « conviction qu’ils vivent et qu’ils agissent incessamment sous l’inspection parfaite d’un homme intéressé à toute leur conduite », toujours selon Bentham. Cet univers carcéral se répandra tout au long du XIXe siècle aux quatre coins de l’occident et un nombre considérable de prisonniers finira par succomber à la tentation du suicide dans un contexte où ce type de privation de liberté peut être assimilé à une forme de viol permanent.

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L’idée gnostique de « l’œil qui voit tout » a été reprise dans Le Seigneur des anneaux avec la mise en scène du tristement célèbre « œil de Sauron », un dispositif de surveillance qui émane de la place forte d’où règne le Seigneur des Ténèbres sur la Terre du Milieu. Le Seigneur des Ténèbres commande une armée d’orques qui terrorisent les populations d’elfes et d’humains qui peuplent la Terre du Milieu et ses environs. On y retrouve le principe du panoptique, c’est-à-dire l’extraordinaire capacité de surveillance et de rayonnement procurée par le fait d’occuper une position stratégique en plein cœur d’une société donnée. Le Seigneur des Ténèbres peut avantageusement être comparé à Georges Soros, puisque de Sauron à Soros il y a bien plus qu’une simple anamorphose en jeu. En effet, ces deux potentats partagent un seul et même appétit pour le contrôle des âmes. La destruction des frontières et des identités représentant pour Soros une véritable quête initiatique à l’instar de l’obsession de Sauron pour l’Anneau Unique, un objet magique qui procure une invincibilité absolue à son porteur.
 

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L’Anneau Unique des globalistes

La quête effrénée pour l’imposition d’un vaccin universel nous fait penser à l’obsession du Seigneur des Ténèbres pour cet Anneau Unique aux pouvoirs illimités. Le vaccin, grâce à l’injection de nanoparticules appropriées, permettra d’utiliser la technologie des antennes 5G afin de suivre à la trace le cheptel humain et, partant, de permettre au Seigneur Soros de pouvoir neutraliser les individus « non-conformes ». Les individus neutralisés pourront donc être soumis à une entreprise de refaçonnage de la personnalité et des affects, à la manière dont le Seigneur des Ténèbres entreprit de créer des Orques à partir des hommes qu’il avait capturés lors de ses entreprises guerrières. Les orques et les trolls sont comparables avec les milices d’antifas et d’influenceurs manipulées afin de détruire la réputation et d’attenter à la vie de quiconque s’aviserait de critiquer l’Ordo Universel mis en scène par les nouveaux régisseurs de la Divine comédie postmoderne. Bill Gates – avec un patronyme qui se rattache à tout ce qui concerne les barrières, le confinement et l’isolement – joue le rôle du grand régisseur des forgerons qui façonnent les Anneaux de Pouvoir, c’est-à-dire les logiciels et les interfaces qui servent à nous réduire en esclavage.
 
Le pacte de l’avatar

Rivés à nos écrans de portable ou de cellulaire, nous avons consentis à perdre notre identité réelle au profit d’un avatar qui représente notre persona publique, à l’instar de notre numéro d’assurance sociale ou numéro d’identité. L’avatar est non seulement un masque, mais représente surtout l’incarnation d’un être dans la peau d’un nouveau personnage. S’il peut être agréable de se forger une image publique, nous jouons avec le feu en manipulant nos avatars puisque ce jeu de dupe nous enchaîne à un dispositif de contrôle panoptique de type « porte dérobée ». Ainsi, les puissants régisseurs du Seigneur des Ténèbres sont en mesure de retracer tous nos déplacements de fourmis à travers les mailles de cette toile d’araignée qui nous sert d’interface quotidien. Notre identité d’esclave-payeur d’impôts est connue des régisseurs du « Grand cirque ordinaire » et nos faits et gestes sont scrutés à la loupe puisque nous devons tous nous brancher à la Toile afin d’effectuer l’essentiel de nos transactions. Le dictionnaire Le Robert nous parle « d’arrangements et de compromis », sous sa rubrique concernant le terme transaction. Communiquer est une affaire de compromis et d’arrangements puisqu’il faut négocier et renégocier en permanence les contrats opérationnels qui nous permettent de survivre à l’heure du numérique.

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Nous sommes devenus des nombres

La traçabilité des individus peut, a fortiori, être comparée à une opération de magie. Cette forme de MAGIE OPÉRATIVE met en scène des marionnettistes qui tirent sur les ficelles des citoyens consommateurs assimilés à de simples effigies, c’est-à-dire la représentation de personnes qui n’existent plus. Puisque nous sommes devenus des NOMBRES, ou NODES énergétiques, manipulés par des régisseurs qui ne sont que des magiciens lorsque l’on prend la peine de regarder l’envers du décor. Les frères jumeaux qui ont réalisé la série THE MATRIX ont poussé le culot jusqu’à mettre en scène une société dystopique où les synapses électriques du cerveau humain sont utilisées en guise d’énergie première par les machines ou interfaces intelligentes. Les proto-humains naissent dans des couveuses, traités comme de la vulgaire chair à machine … un matériau doté d’un précieux potentiel synaptique.

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D’inspiration essentiellement gnostique, la création cinématographique des frères Wachowski – devenus deux sœurs suite à des interventions médicales – brosse les contours d’un futur dystopique où les humains seront totalement asservis à une représentation fictive de la réalité. Enchaîné à son écran d’ordinateur – quand il n’est pas directement connecté par le biais d’une insertion cervicale – le néo-humain passe le plus clair de son temps à se débattre dans les méandres d’une sorte de jeu vidéo, simulacre qui a totalement remplacé la réalité. Ce délire dystopique, mettant à profit des éléments de magie chaotique afin de refaçonner le « matériau humain » à travers des passages initiatiques, constitue la trame ou matrice au service des grands régisseurs de la Divine comédie globaliste actuelle. Incapables de nommer la réalité – c’est ce qui explique pourquoi les régisseurs comme la mairesse de Montréal s’évertuent à vouloir permuter la langue française – à force d’être inféodés à la rectitude politique, nous voilà privés de langage dans un contexte où l’Intelligence artificielle (IA) s’occupera bientôt de rédiger à notre place. Privés de l’écriture et d’une parole libératrice, nous perdrons jusqu’à la capacité primordiale de penser si nous persistons à consentir à l’impensable.
 
L’espace social disparaît

Le langage humain cédant la place au langage machine, nous perdons la capacité de nommer un réel qui nous échappe jusqu’au plus profond de notre intimité. Cédant nos anciennes connaissances pour des jeux vidéo, incapables de raisonner correctement, nous sommes prisonniers de nos affects et devenons, par voie de conséquence, des objets malléables entre les mains des ingénieurs sociaux ou mages virtuels. Chemin faisant, même les médias dits alternatifs font l’objet d’une attention toute particulière de la part des mages qui opèrent depuis l’arrière-scène de notre société virtuelle. Les lecteurs consultant les articles à partir de la plateforme des médias sociaux, c’est un jeu d’enfant que d’orienter leur lecture des évènements en manipulant toute une panoplie de techniques qui permettent de façonner le consentement des internautes. Malgré tout, il nous restait l’espace public afin d’aller faire un tour de piste au soleil, histoire de respirer un peu d’air frais et de nous déconnecter de cette abominable matrice. Rappelons à nos lecteurs aguerris que la matrice représente la « génitrice » dans la phraséologie gnostique et son rôle symbolique permet au mage de façonner des univers parallèles. D’où le concept de réalité virtuelle, une appellation qui sert de SORT ou CONJURATION par le VERBE et qui permet de duper le voyeur. Ainsi, le VOYANT active les ficelles du SPECTACLE ou CONJURATION qui permettra de mystifier la conscience des VOYEURS. Toutes les médiations mises en scène par cette réalité virtuelle nous dépossèdent de nous-mêmes, faisant en sorte de violer notre divine intimité afin de nous réduire à l’état d’objets corvéables à merci.
 

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La danse macabre du confinement

La prison panoptique universelle est sur le point d’être achevée alors que les stratégies de confinement pratiquées par les régisseurs ont permis de récupérer les derniers bastions de résistance à cette dictature virtuelle. Déjà, et au bénéfice de la traçabilité du cheptel humain, le téléphone dit intelligent tient lieu de laisse virtuelle tout en nous permettant de consulter nos interfaces préférées lors d’une promenade à l’extérieur. C’est ce qui explique pourquoi bon nombre de piétons vous passent sur le corps alors qu’ils consultent le contenu de leurs courriels ou tentent de capter l’attention d’un éventuel prospect sexuel. Les mages de la Silicon Valley nous fournissent des casques d’imagerie virtuelle en attendant de pouvoir brancher des interfaces à même notre cerveau qui ne sert plus à grand-chose. Pour dire les choses franchement. Une magicienne, active sur le front culturel montréalais, s’est mise à rire à gorge déployée alors qu’un conférencier était venu nous parler dans un auditorium universitaire du rôle des « objets intelligents » et de la traçabilité pour l’urbanisme de la future société carcérale qui nous attend. L’intervenante montréalaise éructait de joie en lançant « des fourmis, des fourmis … des fourmis ! » Cet évènement anecdotique m’aura permis de comprendre le rôle des antennes émettrices et réceptives dans l’étude comportementale de la société des fourmis et son corollaire dans le monde humain. Un génial chansonnier québécois, Jean Leloup, dans un album éponyme intitulé Les Fourmis, avait déjà pressenti tout le scénario à la fin du siècle dernier. « Dans les rêves des Fourmis, les humains sont très petits », chantait-il … sorte de mage de la chanson, Jean Leloup demeure un des rares intervenants actifs sur la scène culturelle québécoise à avoir tenté de réveiller nos consciences. Comme il le dit si bien dans cette chanson, nous avons une vision très réduite de nos vies et de notre potentiel à force d’avoir été pris en charge par les grands régisseurs d’une Société du spectacle qui a fini par réaliser intégralement les prophéties de Guy Dedord.

La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve accomplie, dans le monde de l’image autonomisé, où le mensonger s’est menti à lui-même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du vivant. – Guy Debord

Désormais, avec l’utilisation de l’arme absolue des VIRUS, les grands régisseurs de l’ORDO MARCHAND seront en mesure d’utiliser le confinement sur ordonnance, comme dans un buffet chinois. C’est à volonté qu’ils pourront délimiter les ZONES autorisées pour le convoiement des fourmis corvéables que nous sommes devenus. Comme au Carnaval de Venise, nous porterons tous un masque arborant les signes distinctifs de notre AVATAR autorisé. Les prostituées et les conseillers en marketing pourront arborer des masques ressemblant à des strings aguichants; tandis que ceux qui bossent pour les entreprises de ramassage des ordures devront se contenter d’un masque arborant un simple « fuck you » ou quelque chose du même acabit. Masqués, casqués et pucés, il ne nous restera plus que les yeux afin d’observer le comportement d’autrui. Histoire de repérer des contrevenants afin de les dénoncer aux régisseurs policiers.

Patrice-Hans Perrier

Quelques réflexions supplémentaires à propos du confinement comme modus operandi de la nouvelle domination des humanoïdes :
 
 

mardi, 16 juin 2020

Covid 19 comme coup d’Etat idéologique et hold-up basés sur la peur et sur le projet du Grand Redémarrage

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Covid 19 comme coup d’Etat idéologique et hold-up basés sur la peur et sur le projet du Grand Redémarrage

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
 
Ex: https://www.lesobservateurs.ch

Il n'y a aujourd’hui plus aucun doute que le virus est bien le symptôme de diverses maladies de la mondialisation : rapidité d’échanges de masse et de circulation de biens et marchandises. Interconnexion et interdépendance globale de l’économie. Agriculture industrielle  intensive, recours massif à des antibiotiques et création de résistances. Création de réservoirs de virus par proximité homme/animal massive et consommation  d’ espèces exotiques. Il ne s’agit pas de contester l’existence d’un nouveau virus, quelle qu’en soit la provenance. Ce n'est pas  la première épidémie, ni la dernière sûrement. La lecture de l’œuvre de D. Raoult,  en particulier son excellent livre de vulgarisation « Arrêtons d'avoir peur ! » est très important pour connaître un discours scientifique empirique de praticien qui a une longue expérience des maladies infectieuses et la tête sur les épaules. Selon lui, la panique, très mauvaise conseillère, aggrave largement les effets d'une épidémie virale , toujours la conséquence d’un déséquilibre interne ou externe. Dans l'affaire de la pandémie actuelle, ce qui choque est l'absence d'un véritable débat neutre d'experts et l’information propagande à flux continu, unique et sans nuances. La vulgarisation dramatisée de statistiques alarmistes et de prévisions catastrophistes est manifestement instrumentalisée pour un agenda politico- économique globaliste.

Je ne peux plus souffler

Une épidémie virale  pas si différente de H1N1, MERS ou SARS, a été utilisée comme un gigantesque stress test qui a mis à l'épreuve les nations en compétition économique avec l’économie globale américaine/européenne. L'hypothèse d'une guerre économique menée à la Chine est bien probable. Il n’est d'ailleurs pas certain que cette dernière ait  vraiment perdu. Parmi les autres gagnants du confinement et du Lock-Down de l'économie réelle et de proximité, on voit distinctement la progression de la nouvelle économie numérique et les GAFAM ( Google,  Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). Ceux-là même qui ont conçu des programmes d'intelligence artificielle qui prédisaient l'apocalypse de la progression virale, qui développent des applications de surveillance et de maintien de la distance sociale, la facilitation de la récolte des informations sur la santé personnelle,  accélérée par la 5G. La centralisation, imposée par l'OMS de la gestion des politiques nationales de la santé publique  entre nations émergentes, pays du tiers monde, médecine  bureaucratique occidentale est redoutable de rigidité. Cette dernière est entièrement formatée par le médicalement correct (usage orwellien comme dans   1984, critique des utopies totalitaires) d’une novlangue qui interdit tout langage de vérité pour ne pas discriminer certains comportements ou certaines minorités, prise de risque zéro, dramatisation des risques. Le  bon sens remplacé par des objectifs moralistes et de contrôle social, médecine préventive visant à soigner, médicaliser, vacciner, des gens en bonne santé qui ne sont pas encore malades, monopole du Big Pharma dans le processus de reconnaissance du traitement et de son remboursement, basé sur des procédures contrôlées par des experts cooptés.

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Parmi les autres gagnants, il ne faut pas oublier le capitalisme devenu total (Jean Peyrelevade, 2005) qui ne permet pas le naufrage d’ entreprises stratégiques, trop grandes pour faire faillite et dont la dette est rachetée, monétisée par les Banques Centrales, dorénavant sous le contrôle total de la finance globale, monétisée par les Banques Centrales.

Big Doctor is watching you

Dans cette crise, le discours médical a été utilisé pour légitimer, obtenir facilement une soumission (par peur et culpabilisation, imposition de gestes barrières et de distance sociale arbitraire, définition quasi hystérique de personnes vulnérables, définition de la santé comme plus importante que l’économie réelle, le PIB) , une auto-assignation à domicile quasiment sans résistance et sans questionnement.Après le choc et la sidération obtenue sous la peur et les injonctions contradictoires ( gardez la distance, restez chez vous pour sauver les autres, évitez les transports publics, attendez l’aide de l’Etat), les dégâts apparaissent : endettement, violences conjugales liées au confinement, vulnérabilisation du travail ( à domicile, en vidéo-conférence, le job peut être délocalisé sans autre, réduit à un temps partiel, dévitalisé du lien), troubles psychiatriques : psychose de la contamination, mécanismes obsessionnels de conjuration, angoisses  diffuses, empêchement de consulter, etc..

En termes d’ingénierie sociétale, la manœuvre apparait clairement. C’est la logique de la nouvelle réalité (plus rien ne sera comme avant), la grande remise à zéro du nouveau business vert, la mise à l’écart des seniors et de leur capacité économique, la promotion du Big Pharma et de l’OMS (où Bill Gates occupe une position importante) qui impose ses normes et médications coûteuses, scientifiquement correctes.

Le changement qui s’installe n’est pas un renforcement du citoyen et de la démocratie mais la dictature des minorités, de la bien-pensance, des Big Data et des multinationales qui privatisent et s’accaparent des tâches de l’Etat. Sous le couvert de l’idéologie « arc-en-ciel » des minorités clivantes (féministes, migrants, minorités sexuelles)   masquent ce hold-up politique et financier par une guerre civile pseudo-égalitariste. L’agenda sociétal qui s’accélère : mariage pour tous, rente-pont, censure sur Internet, féminisme comptable, antiracisme hystérique, est un leurre qui divise et empêche le constat du hold-up économique et financier imposé par les multinationales et les GAFAM. Au lieu de prendre de la hauteur et d’analyser l’accélérateur délétère de changement imposé par le Covid et son management, la gauche sociétale réclame la parité homme/femme dans l’Etat-major de conduite. Si vous aviez un doute sur le fonctionnement de cette propagande, vous voyez comment y échappent les frontaliers tellement indispensables aux hôpitaux, les militants cyclistes anti-bagnole qui manifestent en grand nombre, les manifestations sur l’urgence climatique, l’urgence antiraciste (et son droit subjectif délirant à se sentir humilié), l’urgence féministe, la libre circulation des gens du voyage et les migrants illégaux. Ne sont pénalisés que ceux qui acceptent les directives au pied de la lettre. La démocratie c’est pouvoir s’exprimer, même si ça ne plaît pas aux nouveaux bien-pensants qui utilisent la panique sanitaire pour avancer leurs projets. C’est faire valoir le droit à la critique, au bons sens, au libre arbitre, à la responsabilité individuelle.

Dominique Baettig, ancien conseiller national, militant souverainiste

15.06.2020

 

00:51 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, covid-19, coronavirus, pandémie, épidémie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 15 juin 2020

La France peine à se dégager de l’entrisme technologique américain

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La France peine à se dégager de l’entrisme technologique américain

Les start-up de la défense française manquent cruellement de financement et finissent par se tourner vers les fonds étrangers. Ce problème se caractérise principalement par le fait que tout ce qui touche à la défense est « non grata » pour les demandes de financement. Bien qu’il existe des fonds souverains tel que Definvest ou Ace pour ce type spécifique de start-ups, les fonds alloués ne sont pas à la hauteur des fonds étrangers et sont beaucoup plus difficiles à obtenir. L’installation en décembre 2018 du  fond d’investissement américain In-Q-Tel à Londres a durci le débat sur la souveraineté technologique de la France dans ce domaine.

Le cas d’école In-Q-Tel 

In-Q-Tel (anciennement Peleus), est un fonds américain de capital-investissement à but non lucratif créé et géré par la Central Intelligence Agency américaine.Il cible principalement, à l’international, les entreprises innovantes dans les technologies de pointe du type collecte, analyse et traitement de l’information pouvant être adaptées à la communauté américaine du renseignement.

In-Q-Tel a investi  dans les start-ups les plus connues dans ce type d’expertise :

  • Palantir (2005) : cette société, fondée par Peter Thiel, analyse des données en provenance de multiples sources
  • Kensho (2015) : Logiciel qui analyse les données pour répondre à plus de 65 millions de combinaisons de questions en données de marchés en l’espace de quelques minutes.
  • Algorithmia (2016) : Partage de modèles de machine-learning et d’intelligence artificielle parmi les data-scientistes. Il y a plus de 5 000 algorithmes et a permis au renseignement américain de mettre au point de nouveaux systèmes en intelligence artificielle.
  • Keyhole (2003 / devenu Google Earth) : technologie de visualisation interactive en 3D qui a été fourni à la National Imagery and Mapping Agency (NIMA) en soutien des troupes américaines en Irak.
  • Dataminr (2016) : plate-forme d’analyse de données pondérées en fonction de la crédibilité de leur auteur, du lieu d’où ils sont postés, localise leur auteur. Twitter lui avait demandé de cesser ses relations avec les agences de renseignement.

Échec français dans la copie du modèle In-Q-Tel

Pour améliorer le financement de son écosystème, la Direction générale des armées a annoncé la création d’un fonds public pour l’innovation et la défense en 2016. Sa base ? Le succès américain du fonds In-Q-Tel dont elle rêve de répéter l’écosystème. Relancée par la CIA après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, la société d’investissement, à but non lucratif, a, entre autres, réussi à donner naissance à Google Earth et à l’expert du Big Data Palantir.

Le renseignement militaire s’est allié aux start-ups. C’est dans ce cadre qu’a permis aux agences du renseignement américaines de faire tomber Ben Laden et de fournir régulièrement des services à Wall Street pour l’analyse de leurs données. Fin novembre, l’entreprise américaine a d’ailleurs signé un contrat avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour traiter le Big Data informatique lié au terrorisme. Palantir a ainsi pu former des agents français à ses outils pour extraire et décrypter les données. Un contrat qui a soulevé la polémique de la dépendance de la France vis-à-vis des États-Unis et qui exerce une pression sur la France pour tirer profit de son propre écosystème technologique. Et cela, sans compter la vente de l’expert en biométrie Morpho par Safran, qui a été jugée « regrettable » dans les milieux militaires.

La Direction des armées a donc toute sa concentration sur le modèle d’In-Q-Tel : depuis plus de quinze ans, la CIA identifie des problèmes et In-Q-Tel, les technologies pour y répondre en investissant dans des start-up privées. L’effet de levier est énorme, puisque pour 1 dollar apporté par les fonds publics 15 dollars sont co-investis par des fonds privés dans les tours de table de ces start-ups.

In-Q-Tel investit ainsi en moyenne chaque année 120 millions de dollars, selon des estimations, ce qui laisse entrevoir les capacités investies par les États-Unis dans les nouvelles technologies de défense. Aujourd’hui plus de 200 start-up, allant de la détection chimique à la cyber-sécurité, aux technologies optiques et imageries, et à l’intelligence artificielle, ont ouvert leur capital à In-Q-Tel.

L’investissement tous azimuts dans le monde occidental

En se déployant à partir de Londres puis de Sydney en 2019, In-Q-Tel cherche à profiter des avantages des éco-systèmes qu’il soit scientifique, technologique et aussi en termes de capital-risque de chaque région afin de poursuivre sa mission de sécurité nationale pour les États-Unis et ses alliés. Et pour commencer, en premier lieu, ses alliés du renseignement britannique et australien.

La Grande Bretagne se félicite d’ailleurs de cette arrivée. « In-Q-Tel a l’expérience historique de fournir du capital d’amorçage pour financer des sociétés high-techs innovantes aux États-Unis, et nous attendons d’eux une approche comparable afin d’appuyer des projets similaires au Royaume-Uni », déclare aux Echos un porte-parole de la British Business Bank, qui héberge le Fonds d’investissement de sécurité nationale britannique (The NSSIF).

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Cette nouvelle politique d’investissement à l’international d’In-Q-Tel est orchestrée par Peter Tague, l’ancien coresponsable mondial des fusions-acquisitions de la banque américaine Citi, tout juste recruté comme vice-président exécutif de la firme. Et elle intervient au moment où les agences américaines de renseignement peinent à nouer des coopérations dans la Silicon Valley.

Pour l’administration française cette implantation n’est pas une surprise. « Ce type de fonds américain ou chinois a toujours une phase d’approche, via d’autres fonds ou des rabatteurs », indique une source de l’exécutif. En revanche, elle se dit beaucoup plus vigilante que Londres, et compte protéger les start-up françaises avec des technologies sensibles. « Nous nous intéressons à leur procédure de conformité et sensibilisons l’écosystème digital, en faisant la preuve par l’exemple, qu’ils ne respectent pas, dans certains cas, leurs engagements d’investissement, ou viennent simplement pomper des technologies », indique cette source. Bercy va donc élargir le contrôle des investissements étrangers aux technologies sensibles liées à l’intelligence artificielle, au spatial, au stockage des données et aux semi-conducteurs. « Tout acquisition dans ces domaines par un acteur étranger devra être notifié. Au-delà d’une certaine taille, il fera l’objet d’un contrôle. Mais dans tous les cas, il aura été signalé », indique une autre source. Bercy veut pouvoir ainsi offrir des alternatives aux entrepreneurs. « En amorçage pour les besoins de 5 à 20 millions d’euros, nous poussons les start-up, pour créer une référence de marché avec l’AMF et Bpifrance. Ce sont de bons modèles pour les start-up françaises car ces financements de projets ne dépossèdent pas l’entrepreneur ». Pour les tours de table plus élevés, « nous allons inciter au regroupement de capitaux privés, fonds, family office ou assureurs, avec des acteurs publics ».

Y-a-t-il eu réellement un effet « Palantir »

Pourquoi autant de réserve de la part des autorités françaises ? C’est qu’en Europe, le nom d’In-Q-Tel possède une certaine notoriété. C’est le représentant américain du Big Data Palantir. En France, le choix de sa technologie, née dans le giron du renseignement américain, a été choisie par la DGSI après les attentats de Charlie Hebdo de 2015, et deux ans plus tard par Airbus et a donc soulevé de nombreuses critiques. Le nom de Palantir a notamment été associé au scandale Cambridge Analytica et des inquiétudes sont nées suite au Cloud Act américain permettant à l’administration américaine d’accéder plus facilement à des données stockées à l’étranger.

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En réaction à ces craintes, le Groupement français des industries de défense et de sécurité (GICAT) a lancé le cluster « Data Intelligence » il y a deux ans, avec 22 entreprises dont des start-up comme Aleph-Networks et Linkurious. Cette initiative vise à offrir une solution souveraine sur-mesure et pousser leur déploiement l’export. Son vice-président, Emmanuel Tonnelier, passé par une start-up d’In-Q-Tel (Language Weaver) se fait direct : « Palantir ne propose pas en soi une technologie très moderne. Mais en 2016 il n’existait pas de solution française similaire. Le problème avec les Etats-Unis est que bien que nous soyons alliés historiques, la tentation existe de faire de l’espionnage. Face à leur force de frappe financière colossale et de vraies prises de risque, nous sommes contraints d’être agiles ». L’important, dit-il, est d’identifier ces start-up innovantes, comme Diodon, ce drone flottant transportant un intercepteur de communication développé à Toulouse. « Après, on ne les lâche plus! ».

Ces technologies garantissent notre indépendance sur la scène internationale. Leur financement est donc stratégique. Et plus globalement, la France semble avoir du mal à garder ses atouts. Les banques et les fonds ne veulent pas associer leur image aux technologies militaires. Numalis, qui développe un système correctif de trajectoires pour missiles et fusées, n’a pas su convaincre malgré un partenariat signé avec Airbus.

Ce genre de deeptech demande un temps de développement long (~ 5/10 ans) et ça ne colle pas forcément avec la logique court-termiste des fonds. In-Q-Tel, le fonds d’investissement de la CIA, a fait des propositions à des start-up françaises comme Linkurious (société d’un ancien de l’EGE), qui a aidé à faire éclore les Panama Papers ou Earthcube qui développe une technologie d’imagerie satellite. Et pendant ce temps-là, certaines se financent déjà à l’étranger. Dataiku, utilisé par la cellule luttant contre le blanchiment d’argent Tracfin, vient de boucler une levée de $101 millions auprès du fonds ICONIQ Capital, très proche de Zuckerberg.

Fabrice Villa

La guerre sociale qui vient

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La guerre sociale qui vient

par Franck BULEUX

La globalisation du combat pour Adama Traore, inhumé à Bamako en 2016 à la suite de son refus d’être interpellé par la gendarmerie nationale, est une des particularités du mouvement national initié en sa faveur (les époques ont les héros qu’ils méritent).

Le syndrome Traore (compte-tenu du nombre impressionnant de ses frères et sœurs, dix-sept issus de la lignée paternelle mais on doit dire probablement seulement son prénom, Adama comme une obligation médiatique car c’est tout simplement une méthode pour rendre sympathique toute personne) comprend un ensemble revendicatif, une véritable doxa idéologique. Il n’est pas seulement question d’expertise cardiaque ou de calculer le poids des gendarmes ou la capacité à courir de Traore, non l’affaire est d’une autre importance. On nous fait regarder l’expert ou la couleur du gendarme alors que l’affaire est d’une toute autre nature.

Il s’agit d’un combat du « peuple français » à haranguer, en s’étranglant (non, pas tout à fait, pas d’inquiétude !), la sœur (enfin, une des sœurs) Assa Traore, celle qui lutte contre tout. Celle qui a fait de ce combat sa vie. Concernant le « peuple français », de Gaulle et son RPF initial est vraiment « à la mode ».

Pour Assa Traore, il ne s’agit pas seulement de faire condamner un, deux ou trois gendarmes. Oui, pour arrêter Traore, il a fallu trois gendarmes ! Non, l’ennemi principal est le Système. L’expression « racisme systémique » prend tout son sens ici. La gendarmerie a fait preuve de racisme, mais il ne s’agit que d’une institution parmi d’autres dont font parties la police, l’école, la justice, la télévision…

Cette dénonciation du « racisme systémique » est un terme relativement récent dans la bouche des militants indigénistes et antiracistes. Il permet de mettre en place un combat non individuel mais portant sur des comportements liés à la société. Aussi, il est nécessaire de modifier nos comportements, de substituer un esprit à un autre, bref, de l’intrusion totalitaire !

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Assa Traore a sans doute beaucoup de soutiens, bien au-delà de sa fratrie, mais elle a, depuis 2019, un appui intellectuel de poids, qui explique probablement la présence active, notamment par une parole haineuse contre la police dont il souhaite la disparition pure et simple, vantant une société « sans police » (mais pas sans nervis…), du leader insoumis (quoique…) Jean-Luc Mélenchon, ce samedi 13 juin entre République et… République. Les rassemblements de plus de 10 personnes étant interdits compte-tenu de la crise sanitaire, on peut s’étonner de ces défilés ou rassemblements sans droit. Cet intellectuel de poids est issu d’une bonne famille française.

En effet, en 2019, l’autrice (sic) Traore a publié chez Stock (pas un éditeur de diffusion modeste, merci les soutiens !) Le combat Adama. Un livre écrit à quatre mains. Les deux autres mains appartiennent à une élite française, probablement ethnomasochiste, le ci-devant Geoffroy Daniel de Lagasnerie. Ce philosophe et sociologue, universitaire parisien, est probablement l’instigateur de la théorisation du combat des Traore. Ce très proche de La France insoumise (LFI), qui a encore appelé à voter pour ce mouvement lors des élections européennes de 2019, est l’âme du combat pour Traore.

9782234087392-001-T.jpegMais ce combat pour Traore se situe dans un ensemble politique cohérent dans sa haine contre le système. Ainsi, en 2016, il avait co-signé une lettre ouverte au Premier ministre d’alors, le social-libéral Manuel Valls, l’accusant de ne pas essayer de comprendre les causes du terrorisme, qui ensanglantait alors la France… Encore plus clairement, en septembre 2017, il signe une tribune dans son quotidien de référence Libération intitulée En défense des accusés du quai Valmy, soutenant des individus jugés au pénal pour avoir incendié une voiture de police avec ses occupants, lors d’une manifestation organisée par le collectif « Urgence notre police assassine ».

Ce véritable agent de l’islamo-gauchisme, provocateur anti-forces de l’ordre, a l’oreille de la sœur Traore.

Les suiveurs, qui ne bénéficient pas de la contravention de 135 € liée à l’inobservation des règles imposées par les conséquences de la crise sanitaire, sont, au moins, des naïfs. Ces derniers, pensant lutter contre de supposés violences policières, avancent, sans masques, pour mettre à l’œuvre une idéologie visant à installer un pouvoir fondé sur le renversement des valeurs. Ils commencent par les statues.

Et qui retrouve-t-on parmi les fidèles soutiens, initiateurs de la théorisation ? Des intellectuels mondains poussés par la haine du retour de ce que leur renvoie leur propre miroir.

Un Noir policier sera insulté et traité de « traître » et de « vendu » par les « siens » (d’après l’idéologie racialiste suprématiste noire de ces gens) mais un Blanc qui justifie la violence contre ceux qui nous protègent, c’est quoi ?

Mélenchon traite, ce samedi, le préfet de police de « psychopathe » (y aura-t-il une plainte déposée contre l’ancien ministre socialiste devenu tiers-mondiste ?) mais un universitaire prônant la haine sociale contre la police est un homme sensé.

Les ennemis de l’Occident, quoi que l’on puisse penser de notre système, sont partout chez eux, dans les écoles, dans les rues, dans les urnes…

Le sort de Traore n’est que le prétexte de la mise en place d’un système fondé sur la dénonciation (au sens propre du terme d’ailleurs si l’on écoute les propos de Castaner) du racisme à tout moment et en tout lieu. Pourquoi pas nous installer une application « délation » ?

La formulation du racisme systémique est l’élément majeur de la guerre sociale qui vient. Les meneurs, contrairement à ce que l’on pense, ne viennent pas tous d’une famille malienne, mais de la noblesse du Vivarais. Traître, vous avez dit traître ?

Une Otan visant la Chine ?

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Une Otan visant la Chine ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Des parlementaires provenant de huit grandes puissances viennent de mettre en place, le 5 juin 2020, une Alliance interparlementaire contre la Chine “Inter-Parliamentary Alliance on China (IPAC)”. Elle vise officiellement à contrer les succès économiques de la Chine en Asie et à soutenir Washington dans sa guerre commerciale avec Pékin.

Les Etats représentés sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, le Canada, la Norvège, la Suède, l'Allemagne et l'Australie. Y participent aussi des membres du Parlement Européen. L'IPAC se décrit elle-même sur le site https://www.ipac.global/ auquel on se reportera.

On y lit notamment que la montée en puissance de la République Populaire de Chine sous la direction de Parti Communiste Chinois PRC représente un défi au regard des « valeurs occidentales » telles que la démocratie, les droits de l'homme, le libéralisme ainsi que la sécurité. Il convient donc de développer une réponse coordonnée à ces défis, se substituant aux espoirs d'une coopération économique sur le mode gagnant-gagnant.

L'IPAC est pour le moment dirigée par des membres du Parlement britannique, la chef du Labour Party Helena Kennedy et un des leaders du parti Conservateur Duncan Smith. Des parlementaires représentant les autres Etats ont commencé à s'y inscrire. Dans un premier temps l'IPAC se propose de définir une coopération pour la défense de la sécurité et de l'intégrité nationale, non seulement parmi les membres mais en relation avec les nombreux pays où la Chine développe des investissements et des politiques de crédit importants.

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En Chine, comme parmi certains membres des oppositions politiques au sein des pays membres, la démarche de l'IPAC est vue comme une tentative américaine pour créer une nouvelle organisation militaire semblable à l'Otan, qui cette fois viserait non plus la Russie mais la Chine. Quelles en seraient les conséquences au regard de la sécurité internationale ?

Le fait que les fondateurs de l'IPAC soient des parlementaires et non des militaires pourrait rassurer. Mais en fait, l'IPAC pour le moment ne viserait pas, n'en étant pas capable, de mener une guerre classique contre la Chine. Elle envisage de définir une guerre hybride dite aussi de 4e génération conjuguant différents types d'agressions, économiques, numériques, idéologiques. Mais rien ne garantit que l'IPAC, comme l'Otan à ses débuts, ne bascule pas progressivement du domaine civil au domaine militaire. Le risque de guerre mondiale deviendrait alors maximum.
 

samedi, 13 juin 2020

Propagande et coronavirus : rappel de la grande standardisation des modernes

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Propagande et coronavirus : rappel de la grande standardisation des modernes

Bernays et Céline et la standardisation moderne

par Nicolas Bonnal

Ex: https://voxnr.com

Avant d’étudier Bernays on rappellera Céline. Apparemment, tout les oppose, mais sur l’essentiel ils sont d’accord : le monde moderne nous conditionne…

« Nous disions qu’au départ, tout article à « standardiser »: vedette, écrivain, musicien, politicien, soutien-gorge, cosmétique, purgatif, doit être essentiellement, avant tout, typiquement médiocre. Condition absolue. Pour s’imposer au goût, à l’admiration des foules les plus abruties, des spectateurs, des électeurs les plus mélasseux, des plus stupides avaleurs de sornettes, des plus cons jobardeurs frénétiques du Progrès, l’article à lancer doit être encore plus con, plus méprisable qu’eux tous à la fois. »

Bernays… C’est un des personnages les plus importants de l’histoire moderne, et on ne lui a pas suffisamment rendu hommage ! Il est le premier à avoir théorisé l’ingénierie du consensus et la définition du despotisme éclairé.

Edouard Bernays est un expert en contrôle mental et en conditionnement de masse. C’est un neveu viennois de Freud, et comme son oncle un lecteur de Gustave Le Bon. Il émigre aux États-Unis, sans se préoccuper de ce qui va se passer à Vienne… Journaliste (dont le seul vrai rôle est de créer une opinion, de l’in-former au sens littéral), il travaille avec le président Wilson au Committee on Public Information, au cours de la première Guerre Mondiale. Dans les années Vingt, il applique à la marchandise et à la politique les leçons de la guerre et du conditionnement de masse ; c’est l’époque du spectaculaire diffus, comme dit Debord. A la fin de cette fascinante et marrante décennie, qui voit se conforter la société de consommation, le KKK en Amérique, le fascisme et le bolchévisme en Europe, le surréalisme et le radicalisme en France, qui voit progresser la radio, la presse illustrée et le cinéma, Bernays publie un très bon livre intitulé Propagande (la première congrégation de propagande vient de l’Eglise catholique, créée par Grégoire XV en 1622) où le plus normalement et le plus cyniquement du monde il dévoile ce qu’est la démocratie américaine moderne : un simple système de contrôle des foules à l’aide de moyens perfectionnés et primaires à la fois ; et une oligarchie, une cryptocratie plutôt où le sort de beaucoup d’hommes, pour prendre une formule célèbre, dépend d’un tout petit nombre de technocrates et de faiseurs d’opinion. C’est Bernays qui a imposé la cigarette en public pour les femmes ou le bacon and eggsau petit déjeuner par exemple : dix ans plus tard les hygiénistes nazis, aussi forts que lui en propagande (et pour cause, ils le lisaient) interdisent aux femmes de fumer pour raisons de santé. Au cours de la seconde guerre mondiale il travaille avec une autre cheville ouvrière d’importance, Walter Lippmann.

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Avec un certain culot (une certaine chutzpah ?), Bernays dévoile les arcanes de notre société de consommation. Elle est conduite par une poignée de dominants, de gouvernants invisibles. Rétrospectivement on trouve cette confession un rien provocante et –surtout – imprudente. A moins qu’il ne s’agît à l’époque pour ce fournisseur de services d’épater son innocente clientèle américaine ?

“Oui, des dirigeants invisibles contrôlent les destinées de millions d’êtres humains. Généralement, on ne réalise pas à quel point les déclarations et les actions de ceux qui occupent le devant de la scène leur sont dictées par d’habiles personnages agissant en coulisse.”

Bernays reprend l’image fameuse de Disraeli dans Coningsby: l’homme-manipulateur derrière la scène. C’est l’image du parrain, en fait un politicien, l’homme tireur de ficelles dont l’expert russe Ostrogorski a donné les détails et les recettes dans son classique sur les partis politiques publié en 1898, et qui est pour nous supérieur aux Pareto-Roberto Michels. Nous sommes dans une société technique, dominés par la machine (Cochin a récupéré aussi l’expression d’Ostrogorski) et les tireurs de ficelles, ou wire-pullers (souvenez-vous de l’affiche du Parrain, avec son montreur de marionnettes) ; ces hommes sont plus malins que nous, Bernays en conclut qu’il faut accepter leur pouvoir. La société sera ainsi plus smooth. On traduit ?

Comme je l’ai dit, Bernays écrit simplement et cyniquement. On continue donc:

“Les techniques servant à enrégimenter l’opinion ont été inventées puis développées au fur et à mesure que la civilisation gagnait en complexité et que la nécessité du gouvernement invisible devenait de plus en plus évidente.”

61LEVXGDzkL.jpgLa complexité suppose des élites techniques, les managers dont parle Burnham dans un autre classique célèbre (l’ère des managers, préfacé en France par Léon Blum en 1946). Il faut enrégimenter l’opinion, comme au cours de la première guerre mondiale, qui n’aura servi qu’à cela : devenir communiste, anticommuniste, nihiliste, consommateur ; comme on sait le nazisme sera autre chose, d’hypermoderne, subtil et fascinant, avec sa conquête spatiale et son techno-charisme – modèle du rock moderne (lisez ma damnation des stars).

L’ère des masses est aussi très bien décrite – mais pas comprise – par Ortega Y Gasset (il résume tout dans sa phrase célèbre ; « les terrasses des cafés sont pleines de consommateurs »…). Et cette expression, ère des masses, traduit tristement une standardisation des hommes qui acceptent humblement de se soumettre et de devenir inertes (Tocqueville, Ostrogorski, Cochin aussi décrivaient ce phénomène).

“Nous acceptons que nos dirigeants et les organes de presse dont ils se servent pour toucher le grand public nous désignent les questions dites d’intérêt général ; nous acceptons qu’un guide moral, un pasteur, par exemple, ou un essayiste ou simplement une opinion répandue nous prescrivent un code de conduite social standardisé auquel, la plupart du temps, nous nous conformons.” 

Pour Bernays bien sûr on est inerte quand on résiste au système oppressant et progressiste (le social-corporatisme dénoncé dans les années 80 par Minc & co).

La standardisation décrite à cette époque par Sinclair Lewis dans son fameux Babbitt touche tous les détails de la vie quotidienne : Babbitt semble un robot humain plus qu’un chrétien (il fait son Church-shopping à l’américaine d’ailleurs), elle est remarquablement rendue dans le cinéma comique de l’époque, ou tout est mécanique, y compris les gags. Bergson a bien parlé de ce mécanisme plaqué sur du vivant. Il est favorisé par le progrès de la technique :

« Il y a cinquante ans, l’instrument par excellence de la propagande était le rassemblement public. À l’heure actuelle, il n’attire guère qu’une poignée de gens, à moins que le programme ne comporte des attractions extraordinaires. L’automobile incite nos compatriotes à sortir de chez eux, la radio les y retient, les deux ou trois éditions successives des quotidiens leur livrent les nouvelles au bureau, dans le métro, et surtout ils sont las des rassemblements bruyants. »

La capture de l’esprit humain est l’objectif du manipulateur d’opinion, du spécialiste en contrôle mental, cet héritier du magicien d’Oz.

“La société consent à ce que son choix se réduise aux idées et aux objets portés à son attention par la propagande de toute sorte. Un effort immense s’exerce donc en permanence pour capter les esprits en faveur d’une politique, d’un produit ou d’une idée.”

Concernant la première guerre mondiale, Bernays “révise” simplement l’Histoire en confiant que la croisade des démocraties contre l’Allemagne s’est fondée sur d’habituels clichés et mensonges ! Il a d’autant moins de complexes que c’est lui qui a mis cette propagande au point…

“Parallèlement, les manipulateurs de l’esprit patriotique utilisaient les clichés mentaux et les ressorts classiques de l’émotion pour provoquer des réactions collectives contre les atrocités alléguées, dresser les masses contre la terreur et la tyrannie de l’ennemi. Il était donc tout naturel qu’une fois la guerre terminée, les gens intelligents s’interrogent sur la possibilité d’appliquer une technique similaire aux problèmes du temps de paix.”

On n’a jamais vu un cynisme pareil. Machiavel est un enfant de chœur. La standardisation s’applique bien sûr à la politique. Il ne faut pas là non plus trop compliquer les choses, écrit Bernays. On a trois poudres à lessive pour laver le linge, qui toutes appartiennent à Procter & Gamble (les producteurs de soap séries à la TV) ou à Unilever ; et bien on aura deux ou trois partis politiques, et deux ou trois programmes simplifiés !

41WnYWE6saL.jpgBernays reprend également l’expression de machine de Moïse Ostrogorski (voir notre chapitre sur ce chercheur russe, qui disséqua et désossa l’enfer politique américain), qui décrit l’impeccable appareil politique d’un gros boss. La machine existe déjà chez le baroque Gracian. Ce qui est intéressant c’est de constater que la mécanique politique – celle qui a intéressé Cochin – vient d’avant la révolution industrielle. Le motindustriedésigne alors l’art du chat botté de Perrault, celui de tromper, d’enchanter – et de tuer ; l’élite des chats bottés de la politique, de la finance et de l’opinion est une élite d’experts se connaissant, souvent cooptés et pratiquant le prosélytisme. Suivons le guide en conspiration !

“Il n’en est pas moins évident que les minorités intelligentes doivent, en permanence et systématiquement, nous soumettre à leur propagande. Le prosélytisme actif de ces minorités qui conjuguent l’intérêt égoïste avec l’intérêt public est le ressort du progrès et du développement des États-Unis. Seule l’énergie déployée par quelques brillants cerveaux peut amener la population tout entière à prendre connaissance des idées nouvelles et à les appliquer.”

Comme je l’ai dit, cette élite n’a pas besoin de prendre de gants, pas plus qu’Edouard Bernays. Il célèbre d’ailleurs son joyeux exercice de style ainsi :

Les techniques servant à enrégimenter l’opinion ont été inventées puis développées au fur et à mesure que la civilisation gagnait en complexité et que la nécessité du gouvernement invisible devenait de plus en plus évidente.”

La démocratie a un gouvernement invisible qui nous impose malgré nous notre politique et nos choix. Si on avait su…

Après la Guerre, Bernays inspire le méphitique Tavistock Institute auquel Daniel Estulin a consacré un excellent et paranoïaque ouvrage récemment.

Mais en le relisant, car cet ouvrage est toujours à relire, je trouve ces lignes définitives sur l’organisation conspirative de la vie politique et de ses partis :

« Le gouvernement invisible a surgi presque du jour au lendemain, sous forme de partis politiques rudimentaires. Depuis, par esprit pratique et pour des raisons de simplicité, nous avons admis que les appareils des partis restreindraient le choix à deux candidats, trois ou quatre au maximum. »

Et cette conspiration était n’est-ce pas très logique, liée à l’esprit pratique et à la simplicité :

« Les électeurs américains se sont cependant vite aperçus que, faute d’organisation et de direction, la dispersion de leurs voix individuelles entre, pourquoi pas, des milliers de candidats ne pouvait que produire la confusion ». 

Pour le grand Bernays il n’y a de conspiration que logique. La conspiration n’est pas conspirative, elle est indispensable. Sinon tout s’écroule. L’élite qu’il incarne, et qui œuvre d’ailleurs à l’époque de Jack London, ne peut pas ne pas être. Et elle est trop souple et trop liquide pour se culpabiliser. N’œuvre-t-elle pas à la réconciliation franco-allemande après chaque guerre qu’elle a contribué à déclencher, et que la Fed a contribué à financer au-delà des moyens de tous ?

Elle est aussi innocente que l’enfant qui vient de naître.

Un qui aura bien pourfendu Bernays sans le savoir dans ses pamphlets est Louis-Ferdinand Céline. Sur la standardisation par exemple, voici ce qu’il écrit :

lfc-bd.jpg« Standardisons! le monde entier! sous le signe du livre traduit! du livre à plat, bien insipide, objectif, descriptif, fièrement, pompeusement robot, radoteur, outrecuidant et nul. »

Et d’ajouter sur un ton incomparable et une méchanceté inégalable :

« le livre pour l’oubli, l’abrutissement, qui lui fait oublier tout ce qu’il est, sa vérité, sa race, ses émotions naturelles, qui lui apprend mieux encore le mépris, la honte de sa propre race, de son fond émotif, le livre pour la trahison, la destruction spirituelle de l’autochtone, l’achèvement en somme de l’œuvre bien amorcée par le film, la radio, les journaux et l’alcoolisme. »

La standardisation (j’écris satan-tardisation…) rime avec la mort (mais n’étions-nous pas morts avant, cher Ferdinand ? Vois Drumont, Toussenel même, ce bon Cochin, ce génial Villiers…). Le monde est mort, et on a pu ainsi le réifier et le commercialiser ;

« Puisque élevés dans les langues mortes ils vont naturellement au langage mort, aux histoires mortes, à plat, aux déroulages des bandelettes de momies, puisqu’ils ont perdu toute couleur, toute saveur, toute vacherie ou ton personnel, racial ou lyrique, aucun besoin de se gêner! Le public prend ce qu’on lui donne. Pourquoi ne pas submerger tout! simplement, dans un suprême effort, dans un coup de suprême culot, tout le marché français, sous un torrent de littérature étrangère? Parfaitement insipide?… »

Divaguons sur ce thème de la civilisation mortelle – et sortons du Valéry pour une fois. A la même époque Drieu la Rochelle écrivait dans un beau libre préfacé par Halévy, Mesure de la France :

« Il n’y a plus de conservateurs, de libéraux, de radicaux, de socialistes. Il n’y a plus de conservateurs, parce qu’il n’y a plus rien à conserver. Religion, famille, aristocratie, toutes les anciennes incarnations du principe d’autorité, ce n’est que ruine et poudre. »

Puis Drieu enfonce plus durement le clou (avait-il déjà lu Guénon ?) :

« Tous se promènent satisfaits dans cet enfer incroyable, cette illusion énorme, cet univers de camelote qui est le monde moderne où bientôt plus une lueur spirituelle ne pénétrera. »

Le gros shopping planétaire est mis en place par la matrice américaine, qui va achever de liquider la vieille patrie prétentieuse :

« Il n’y a plus de partis dans les classes, plus de classes dans les nations, et demain il n’y aura plus de nations, plus rien qu’une immense chose inconsciente, uniforme et obscure, la civilisation mondiale, de modèle européen. »

Livre-des-conspirations.jpgDrieu affirme il y a cent ans que le catholicisme romain est zombie :

« Le Vatican est un musée. Nous ne savons plus bâtir de maisons, façonner un siège où nous y asseoir. A quoi bon défendre des banques, des casernes, et les Galeries Lafayette ? »

Enfin, vingt ans avant Heidegger ou Ellul, Drieu désigne la technique et l’industrie comme les vrais conspirateurs :

« Il y aura beaucoup de conférences comme celle de Gênes où les hommes essaieront de se guérir de leur mal commun : le développement pernicieux, satanique, de l’aventure industrielle. »

Revenons à Céline, qui avec ferveur et ire dépeint la faune nouvelle de l’art pour tous :

« Les grands lupanars d’arts modernes, les immenses clans hollywoodiens, toutes les sous-galères de l’art robot, ne manqueront jamais de ces saltimbanques dépravés… Le recrutement est infini. Le lecteur moyen, l’amateur rafignolesque, le snob cocktailien, le public enfin, la horde abjecte cinéphage, les abrutis-radios, les fanatiques envedettés, cet international prodigieux, glapissant, grouillement de jobards ivrognes et cocus, constitue la base piétinable à travers villes et continents, l’humus magnifique le terreau miraculeux, dans lequel les merdes publicitaires vont resplendir, séduire, ensorceler comme jamais. »

Et de conclure avec son habituelle outrance que l’époque de l’inquisition et des gladiateurs valait bien mieux :

« Jamais domestiques, jamais esclaves ne furent en vérité si totalement, intimement asservis, invertis corps et âmes, d’une façon si dévotieuse, si suppliante.

Rome? En comparaison?… Mais un empire du petit bonheur! une Thélème philosophique! Le Moyen Age?… L’Inquisition?… Berquinades! Epoques libres! d’intense débraillé! d’effréné libre arbitre! le duc d’Albe? Pizarro? Cromwell? Des artistes! »

Dans son très bon livre sur Spartacus, l’écrivain juif communiste Howard Fast établit lui aussi un lien prégnant entre la décadence impériale et son Amérique ploutocratique. C’est que l’homme postmoderne et franchouillard a du souci à se faire (ce que Léon Bloy nommait sa capacité bourgeoise à avaler – surtout de la merde) :

« Plus c’est cul et creux, mieux ça porte. Le goût du commun est à ce prix. Le « bon sens » des foules c’est : toujours plus cons. L’esprit banquiste, il se finit à la puce savante, achèvement de l’art réaliste, surréaliste. Tous les partis politiques le savent bien. Ce sont tous des puciers savants. La boutonneuse Mélanie prend son coup de bite comme une reine, si 25.000 haut-parleurs hurlent à travers tous les échos, par-dessus tous les toits, soudain qu’elle est Mélanie l’incomparable… Un minimum d’originalité, mais énormément de réclame et de culot. L’être, l’étron, l’objet en cause de publicité sur lequel va se déverser la propagande massive, doit être avant tout au départ, aussi lisse, aussi insignifiant, aussi nul que possible. La peinture, le battage-publicitaire se répandra sur lui d’autant mieux qu’il sera plus soigneusement dépourvu d’aspérités, de toute originalité, que toutes ses surfaces seront absolument planes. Que rien en lui, au départ, ne peut susciter l’attention et surtout la controverse. » 

Et comme s’il avait lu et digéré Bernays Céline ajoute avec le génie qui caractérise ses incomparables pamphlets :

bf8f384fb468929d3ed15cae77796d75.jpg« La publicité pour bien donner tout son effet magique, ne doit être gênée, retenue, divertie par rien. Elle doit pouvoir affirmer, sacrer, vociférer, mégaphoniser les pires sottises, n’importe quelle himalayesque, décervelante, tonitruante fantasmagorie… à propos d’automobiles, de stars, de brosses à dents, d’écrivains, de chanteuses légères, de ceintures herniaires, sans que personne ne tique… ne s’élève au parterre, la plus minuscule naïve objection. Il faut que le parterre demeure en tout temps parfaitement hypnotisé de connerie. 

Le reste, tout ce qu’il ne peut absorber, pervertir, déglutir, saloper standardiser, doit disparaître. C’est le plus simple. Il le décrète. Les banques exécutent. Pour le monde robot qu’on nous prépare, il suffira de quelques articles, reproductions à l’infini, fades simulacres, cartonnages inoffensifs, romans, voitures, pommes, professeurs, généraux, vedettes, pissotières tendancieuses, le tout standard, avec énormément de tam-tam d’imposture et de snobisme La camelote universelle, en somme, bruyante, juive et infecte… »

Et de poursuivre sa belle envolée sur la standardisation :

« Le Standard en toutes choses, c’est la panacée. Plus aucune révolte à redouter des individus pré-robotiques, que nous sommes, nos meubles, romans, films, voitures, langage, l’immense majorité des populations modernes sont déjà standardisés. La civilisation moderne c’est la standardisation totale, âmes et corps. »

La violence pour finir :

« Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l’or et devant la merde !… Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n’eut jamais dans toutes les pires antiquités… Du coup, on la gave, elle en crève… Et plus nulle, plus insignifiante est l’idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules… mieux la publicité s’accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l’idolâtrie… Ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture. »

Céline est incomparable quand il s’attaque à la foule, lamentable quand il reprend le lemme du juif comme missionnaire du mal dans le monde moderne. Mais c’est cette folie narrative qui crée la tension géniale de son texte. De toute manière, ce n’est pas notre sujet. Et puis c’est Disraeli et c’est Bernays qui ont joué à l’homme invisible un peu trop visible. Comme dit Paul Johnson dans sa fameuse Histoire des Juifs (p. 329): “Thus Disraeli preached the innate superiority of certain races long before the social Darwinists made it fashionable, or Hitler notorious.”

Bibliographie:

Nicolas Bonnal – Littérature et conspiration (Dualpha, Amazon.fr)

Frédéric Bernays – Propagande

Céline – Bagatelles…

Drieu la Rochelle – Mesure de la France

Johnson (Paul) – A History of the Jews

vendredi, 12 juin 2020

La Chine affine son «Art de la guerre (hybride)»

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La Chine affine son «Art de la guerre (hybride)»

par Pepe Escobar

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Le général chinois Qiao Liang affirme que « si nous devons danser avec les loups, nous ne devrions pas danser au rythme des États-Unis ».

En 1999, Qiao Liang, alors colonel chevronné de l’armée de l’air dans l’Armée de libération du peuple (APL), et Wang Xiangsui, un autre colonel émérite, ont provoqué un énorme tumulte avec la publication de Unrestricted Warfare : China’s Master Plan to Destroy America [La guerre totale : le plan stratégique de la Chine pour détruire l’Amérique].
 
Unrestricted Warfare était essentiellement le manuel de l’APL pour la guerre asymétrique : une mise au goût du jour de l’Art de la Guerre de Sun Tzu. Au moment de la publication initiale, alors que la Chine était encore loin de son influence géopolitique et géo-économique actuelle, le livre était conçu pour présenter une approche défensive, loin du sensationnaliste « détruire l’Amérique » ajouté au titre pour la publication américaine en 2004.

Le livre est maintenant disponible dans une nouvelle édition et Qiao Liang, en tant que général à la retraite et directeur du Conseil de Recherche sur la Sécurité Nationale, a refait surface dans une interview très révélatrice publiée à l’origine dans l’édition actuelle du magazine Zijing (Bauhinia), basé à Hong Kong.

Le général Qiao n’est pas un membre du Politburo habilité à dicter la politique officielle. Mais certains analystes, avec lesquels je me suis entretenu, s’accordent à dire que les points clés qu’il fait à titre personnel sont assez révélateurs de la pensée de l’APL. Passons en revue certains de ses points forts.

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Danser avec les loups

L’essentiel de son argumentation se concentre sur les lacunes de l’industrie manufacturière américaine : « Comment les États-Unis peuvent-ils aujourd’hui vouloir faire la guerre à la plus grande puissance manufacturière du monde alors que leur propre industrie est vidée de son contenu ? »

Un exemple, en référence au Covid-19, est la capacité de produire des respirateurs :

« Sur plus de 1 400 pièces nécessaires pour un respirateur, plus de 1 100 sont produites en Chine, y compris l’assemblage final. C’est le problème des États-Unis aujourd’hui. Ils disposent d’une technologie de pointe, mais pas des méthodes ni des capacités de production. Ils doivent donc s’appuyer sur la production chinoise ».

Le général Qiao rejette la possibilité que le Vietnam, les Philippines, le Bangladesh, l’Inde et d’autres nations asiatiques puissent remplacer la main-d’œuvre bon marché de la Chine :

« Réfléchissez : lequel de ces pays a le plus de travailleurs qualifiés que la Chine. Quelle quantité de ressources humaines, de moyen et haut niveau, a été produite en Chine au cours de ces 30 dernières années ? Quel pays forme plus de 100 millions d’étudiants aux niveaux secondaire et universitaire ? L’énergie de tous ces gens est encore loin d’être libérée pour le développement économique de la Chine ».

Il reconnaît que la puissance militaire américaine, même en période d’épidémie et de difficultés économiques, est toujours capable « d’interférer directement ou indirectement dans la question du détroit de Taïwan » et de trouver une excuse pour « bloquer et sanctionner la Chine et l’exclure de l’Occident ». Il ajoute qu’« en tant que pays producteur, nous ne pouvons toujours pas satisfaire notre industrie manufacturière avec nos propres ressources et compter sur nos propres marchés pour consommer nos produits ».

En conséquence, il affirme que c’est une « bonne chose » pour la Chine de s’engager dans la cause de la réunification [avec Taïwan], « mais c’est toujours une mauvaise chose si cela est fait au mauvais moment. Nous ne pouvons agir qu’au bon moment. Nous ne pouvons pas permettre à notre génération de commettre le péché d’interrompre le processus de renaissance de la nation chinoise ».

Le général Qiao affirme :

« Ne pensez pas que seule la souveraineté territoriale concerne les intérêts fondamentaux d’une nation. D’autres types de souveraineté – économique, financière, de défense, alimentaire, des ressources, biologique et culturelle – sont tous liés aux intérêts et à la survie des nations et sont des composantes de la souveraineté nationale ».

Pour stopper le mouvement d’indépendance de Taïwan, « en dehors de la guerre, d’autres options doivent être prises en considération. Nous pouvons réfléchir aux moyens d’agir dans l’immense zone grise entre la guerre et la paix, et nous pouvons même penser à des moyens plus particuliers, comme le lancement d’opérations militaires qui ne conduiront pas à la guerre, mais qui peuvent impliquer un usage modéré de la force ».

Dans une formulation illustrée, le général Qiao pense que « Si nous devons danser avec les loups, nous ne devrions pas danser au rythme des États-Unis. Nous devrions avoir notre propre rythme, et même essayer de casser leur rythme, pour minimiser leur influence. Si la puissance américaine brandit son bâton, c’est parce qu’elle est tombée dans un piège ».

En bref, pour le général Qiao,

« la Chine doit tout d’abord faire preuve de détermination stratégique pour résoudre la question de Taïwan, et ensuite de patience stratégique. Bien sûr, le postulat est que nous devons développer et maintenir notre force stratégique pour pouvoir résoudre la question de Taïwan par la force à tout moment ».

 
Les gants sont enlevés

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Comparons maintenant l’analyse du général Qiao avec le fait géopolitique et géo-économique désormais évident que Pékin répondra par la force des choses à toute tactique de guerre hybride déployée par le gouvernement américain. Les gants sont définitivement enlevés.

L’expression « gold standard » est apparue dans un éditorial sans retenue du Global Times:

« Nous devons être clairs sur le fait que la stratégie nationale de la Chine sera axée sur la lutte contre l’agression américaine. Nous devrions renforcer la coopération avec la plupart des pays. Les États-Unis sont censés contenir les lignes de front internationales de la Chine, et nous devons mettre fin à ce complot américain et faire de la rivalité entre la Chine et les États-Unis un processus d’auto-isolement américain ».

Un corollaire inévitable est que l’offensive tous azimuts visant à paralyser Huawei sera contrecarrée en proportion, en ciblant Apple, Qualcom, Cisco et Boeing, y compris « des enquêtes ou des suspensions de leur droit de faire des affaires en Chine ».

Ainsi, à toutes fins pratiques, Pékin a maintenant dévoilé publiquement sa stratégie pour contrecarrer les affirmations du Président américain Donald Trump du genre « Nous pourrions arrêter l’ensemble du business ».

Un mélange toxique de racisme et d’anticommunisme est responsable du sentiment anti-chinois prédominant aux États-Unis chez au moins 66% de l’ensemble de la population. Trump s’en est instinctivement emparé – et en a fait le thème de sa campagne de réélection, entièrement approuvé par Steve Bannon.

L’objectif stratégique est de s’attaquer à la Chine dans tous les domaines. L’objectif tactique est de forger un front anti-Chine à travers l’Occident : un autre exemple d’encerclement, de style guerre hybride, axé sur la guerre économique.

Cela impliquera une offensive concertée, en essayant de faire respecter les embargos et en essayant de bloquer les marchés régionaux aux entreprises chinoises. La guérilla juridique sera la norme. Même le gel des avoirs chinois aux États-Unis n’est plus une proposition farfelue.

Toutes les ramifications possibles des Nouvelles Routes de la Soie – sur le front énergétique, les ports, la Route de la Soie de la Santé, l’interconnexion numérique – seront stratégiquement ciblées. Ceux qui rêvaient que la Covid-19 pourrait être le prétexte idéal pour un nouveau Yalta – réunissant Trump, Xi et Poutine – peuvent reposer en paix.

L’« endiguement » sera mis à rude épreuve. L’amiral Philip Davidson, chef du Commandement indo-pacifique, en est un bon exemple : il demande 20 milliards de dollars pour un « cordon militaire robuste » allant de la Californie au Japon et le long du littoral du Pacifique, avec « des réseaux d’attaque de précision à haute capacité de survie » le long du littoral du Pacifique et des « rotations de forces interarmées basées sur le front » pour contrer la « nouvelle menace que fait peser la concurrence des grandes puissances ».

Davidson soutient que « sans une dissuasion conventionnelle valable et convaincante, la Chine et la Russie seront encouragées à agir dans la région pour supplanter les intérêts américains ».

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Regardez le Congrès du Peuple

Du point de vue de larges régions du Grand Sud, la tension actuelle, extrêmement dangereuse, ou nouvelle guerre froide, est le plus souvent interprétée comme la fin progressive de l’hégémonie de la coalition occidentale sur la planète entière.

Pourtant, l’hégémon demande encore à des dizaines de nations de se positionner à nouveau dans un impératif de guerre mondiale contre le terrorisme du type « Vous êtes avec nous ou contre nous ».

Lors de la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale, qui débute ce vendredi, nous verrons comment la Chine va gérer sa priorité absolue : se réorganiser sur le plan intérieur après la pandémie.

Pour la première fois en 35 ans, Pékin sera contrainte de renoncer à ses objectifs de croissance économique. Cela signifie également que l’objectif de doubler le PIB et le revenu par habitant en 2020 par rapport à 2010 sera également reporté.

Ce à quoi nous devons nous attendre, c’est un contrôle absolu des dépenses intérieures – et de la stabilité sociale – plutôt qu’une lutte pour devenir un leader mondial, même si cela n’est pas totalement négligé.

Après tout, le président Xi Jinping a clairement indiqué en début de semaine que « le développement et la distribution d’un vaccin Covid-19 en Chine, lorsqu’il sera disponible », ne seront pas soumis à la logique des grandes entreprises pharmaceutiques, mais « deviendront un bien public mondial. Ce sera la contribution de la Chine pour assurer l’accessibilité et le caractère abordable du vaccin dans les pays en développement ». Le Grand Sud est attentif.

Sur le plan interne, Pékin renforcera le soutien aux entreprises publiques qui sont fortes en matière d’innovation et de prise de risque. La Chine déjoue toujours les prédictions des « experts » occidentaux. Par exemple, les exportations ont augmenté de 3,5 % en avril, alors que les experts prévoyaient une baisse de 15,7%. L’excédent commercial était de 45,3 milliards de dollars, alors que les experts prévoyaient seulement 6,3 milliards de dollars.

Pékin semble identifier clairement l’écart grandissant entre un Occident, en particulier les États-Unis, qui plonge de facto dans une Nouvelle Grande Dépression, et une Chine qui est sur le point de relancer sa croissance économique. Le centre de gravité de la puissance économique mondiale continue à se déplacer, inexorablement, vers l’Asie.

Une guerre hybride ? Allez-y.

Pepe Escobar

Traduit par Michel, relu par jj pour Le Saker Francophone

Frédéric Dufoing: “Les huit commandements de la vulgate antifa”

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Frédéric Dufoing: “Les huit commandements de la vulgate antifa”

Ex: https://linactuelle.fr 

Le lancement de Front populaire s’est accompagné d’une campagne de presse à charge contre la nouvelle revue de Michel Onfray, à tel point que les logiques d’amalgame chères à la mouvance antifa ont été reprises par une multitude d’organes de presse tels que Le Monde, Libération ou L’Incorrect – nous espérons qu’ils sont tous heureux d’être ainsi associés. Comment fonctionne cette rhétorique qui, à force de dénoncer le confusionnisme, en vient elle-même à confondre tout et son contraire au nom de procès d’intention dignes à la fois du Politburo et de la cour d’école ? Frédéric Dufoing décrypte le phénomène.


Parlons chocolat. Imaginons que vous aimiez le chocolat et vouliez en manger une tartine. Vous vous mettez alors à discuter avec d’autres amateurs de chocolat pour savoir, disons, lequel est le meilleur (le belge ou le suisse ?), avec quel pain il s’accorde le mieux, etc. L’un de vos interlocuteurs vous annonce qu’il aime aussi la confiture, un autre qu’il mange du chocolat mélangé à de la confiture ; un troisième vous invite à venir parler de votre passion du chocolat sur son site consacré à sa passion du pain où écrivent aussi des passionnés de café ; un quatrième vous explique qu’il aime le chocolat parce que c’est généralement moins sucré que le miel, et un cinquième vous dit qu’un de ses amis lecteur du Point aime le chocolat et qu’Hitler lui-même aimait le chocolat ; un septième vous rappelle que, puisque le chocolat est tout de même sucré, il peut favoriser le diabète. Vous répliquez à un huitième amateur de chocolat, et qui l’est aussi de muffins et de thé à la menthe, que vous n’aimez pas les muffins. Votre petite discussion est alors likée et même relayée sur leur site par des industriels du chocolat en mal de notoriété.

La logique de l’amalgame.

Si cette même petite discussion autour du chocolat arrive aux oreilles d’un journaliste du Monde, d’un politologue publié par Libération ou d’un auteur de L’Incorrect (et de bien d’autres revues, chaînes de télévision et autres sites internet), voire de la revue Lundi Matin ou d’un animateur du blog d’Alain Soral, vous allez apprendre que vous aimez la confiture, que vous mélangez votre chocolat avec de la confiture, que vous êtes passionné de pain et même de café, qu’au moins l’une des raisons pour lesquelles vous aimez le chocolat, c’est qu’il est moins sucré que le miel, que vous lisez le Point ou devriez le lire et que vous avez fort probablement les mêmes opinions qu’Adolf Hitler. Non content de découvrir tant de choses sur vous-même, vous serez paniqué d’apprendre que vous êtes diabétique et que vous détestez non seulement les muffins mais aussi le thé à la menthe, voire que vous détestez les muffins parce que vous détestez le thé à la menthe. Enfin, on vous signalera qu’en entretenant un tel débat, vous avez encouragé la production industrielle de chocolat ou fait, volontairement ou comme « idiot utile » (confusionniste), la promotion de l’industrie du chocolat, qui exploite des enfants et utilise des pesticides – exploitation à laquelle vous êtes sans doute indifférent (ce qui confirmerait  vos tendances hitléristes) et pesticides auxquels vous êtes sans doute favorable (sinon, pourquoi discuter aussi vainement du chocolat, sans d’ailleurs jamais préciser que vous êtes opposé à l’usage des pesticides ?).

Ce type de « raisonnements » complètement faux voire absurdes, que l’on qualifie de sophistiques, sont devenus si courants qu’ils s’imposent comme une méthode commune et banale en vue de dénoncer toute forme de pensée.

Ridicule, n’est-ce pas ? Pourtant, ce type de « raisonnements » complètement faux voire absurdes, que l’on qualifie de sophistiques, sont devenus si courants qu’ils s’imposent comme une méthode commune et banale en vue de dénoncer toute forme de pensée – qu’elle soit d’ailleurs correctement formée ou elle-même sophistique. Le meilleur exemple vient d’en être donné avec la Blitzkrieg lancée par Le Monde, Libération et L’Incorrect contre l’initiative éditoriale de Michel Onfray, la nouvelle revue Front populaire, destinée à renouer le dialogue entre souverainistes. Bien sûr, on peut légitimement reprocher beaucoup de choses à Onfray : ses postures médiatiques, ses références philosophiques, ses incohérences. On peut reprocher beaucoup de choses aussi à la démarche que propose sa revue : par exemple, ne serait-il pas plus intéressant de confronter souverainistes et anti-souverainistes ? Mais la moindre des choses serait de critiquer l’homme et sa revue avec rigueur intellectuelle, c’est-à-dire de respecter les règles qui organisent une argumentation et un débat. La plus élémentaire de ces règles consiste à écouter ce que l’adversaire dit et à ne pas lui prêter des positions ou des intentions qu’il n’a pas ou que d’autres ont eu à sa place.

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Les diverses formes de souveraineté.

Or, non seulement la revue n’est pas encore parue, et donc aucun contenu n’est disponible à ce jour, mais, de surcroît, on se demande comment on peut porter un jugement global, catégorique et uniforme sur une revue dont les contributions sont nécessairement contradictoires – c’est son principe et son très grand intérêt : elle organise un débat. On n’a pourtant pas hésité à affirmer qu’Onfray et sa revue – comme si l’un se réduisait à l’autre – défendraient une souveraineté identitaire, qualifiée « d’extrême droite ».

Comme si toute forme d’identité – objet de recherche de Claude Levi-Strauss, et titre d’un de ses ouvrages – renvoyait mécaniquement à un imaginaire racial, national, essentialiste, par opposition à l’hybridité, au multiculturalisme, à l’universalisme, au bigarré, au métissage – termes du reste opposés ou inassimilables les uns aux autres et présentant des sens très variés.

Comme si l’identité, réduite à l’une de ses versions, était illégitime et sordide face au légitime et noble internationalisme, réduit à… on ne sait plus trop quoi, car l’internationalisme soviétique, celui des anarchistes, celui de la mondialisation du XVIe siècle, celui de la mondialisation du XXe, celui du catholicisme médiéval triomphant, celui de l’islam salafiste, celui de la république des lettres ou celui toujours espéré et jamais construit du syndicalisme, ce n’est pas exactement la même chose… Il en va de même du cosmopolitisme. Lançons un concours :  qui était le plus cosmopolite entre Ivan Illich, Alexandre le Grand, Maïmonide, Gandhi, Magellan, Saartje Baartman, un immigrant wallon au Canada, un immigrant chinois en Indonésie, l’ancien esclave Olaudah Equiano, les paysans français qui demandaient l’abolition de l’esclavage dans leurs cahiers de doléances ou n’importe quel patron de multinationale qui, comme le chantait Brel, a un doigt (c’est-à-dire une villa, une entreprise ou un compte en banque) dans chaque pays ?

La souveraineté populaire n’est ni la souveraineté nationale, ni la souveraineté étatique, moins encore la souveraineté fédérale ou communale.

Comme si la souveraineté elle-même, dont il est justement question de débattre dans la revue, ne pouvait pas relever de plusieurs logiques et définitions très différentes, et pas seulement d’une référence à l’« identité » : la souveraineté populaire n’est ni la souveraineté nationale, ni la souveraineté étatique, moins encore la souveraineté (ou l’autarcie) biorégionale, fédérale ou communale, dont Onfray, en héritier de Proudhon, se dit partisan. Là-dessus, toutes ces souverainetés ne sont pas toujours aisément articulables, compatibles – la nation ayant par exemple été pendant deux cents ans le tombeau des peuples, au sens propre comme au sens figuré : les peuples meurent dans les guerres faites au nom de la nation et se voient écartés du pouvoir par cette fiction hypocrite qui est à son service, la représentation.

Comme si toute forme de compartimentation, de séparation, de distinction entre un « eux » et un « nous » était nécessairement nuisible et artificielle c’est-à-dire, puisque c’est devenu un terme repoussoir, une catégorie de souillure qu’on appelle l’« extrême droite ». On pourrait disserter pendant des heures sur les concepts de « gauche » et de « droite », qui n’ont de légitimité conceptuelle que dans la croyance que l’on a de leur existence et n’ont servi qu’à la dictature des partis et de la militance sectaire, donc de la « démocratie » représentative. On pourrait aussi disserter pendant des heures sur le terme « extrémiste », honteusement hybridé au si beau et si digne « radical ». Cependant, l’expression « extrême-droite » est devenue un tel raccourci dogmatique, un tel automatisme rhétorique, à l’instar du terme « fasciste », qu’il faut s’y arrêter un instant.

Comment avoir l’esprit nazi et prôner l’épuration tout en ayant bonne conscience?

Les huit commandements de la vulgate « antifa ».

Il est des pays où les mouvements, revues, sites, partis, associations, personnalités et produits culturels qualifiés « d’extrême droite » font l’objet d’un « cordon sanitaire », c’est-à-dire d’un refus d’expression dans l’espace public, sous prétexte que leur donner la parole reviendrait à les légitimer, à les reconnaître comme valables et normaux. Dialoguer avec l’« extrême droite », même pour la critiquer, lui permet de répandre ses idées de manière épidémique – ne parle-t-on pas, du reste, de « peste brune » ? – ou littéralement d’activer ses idées dans les cerveaux amorphes des auditeurs passifs… Car ces idées s’y trouvaient déjà, en particulier chez les gens « peu éduqués » : on vous présente régulièrement des études statistiques sur les diplômes des électeurs d’extrême droite. Les gens « peu éduqués », qui ont peu de diplômes (pour ceux qui ne le sauraient pas, on est éduqué lorsqu’on a un diplôme supérieur), c’est la version méprisable du peuple – ceux que les défenseurs de la représentation aux XVIIe et XVIIIe siècle ont réussi à écarter du pouvoir. Ainsi crée-t-on une catégorie marketing, une sorte de jugement ad hominem collectif qui associe : maladie infectieuse, souillure, bêtise, crédulité, manque d’éducation et de culture, « petit peuple » et passivité moutonnière. On ajoutera que les gens qui relèvent de cette catégorie sont irrationnels et passionnels (vieux cliché appliqué au peuple, c’est-à-dire aux pauvres depuis des siècles), tout comme ils sont motivés par la « haine » qu’amène l’« ignorance ». Relèvent donc de cette catégorie aussi bien les contaminants (autrement dit les politiques ou propagandistes) que les contaminés (électeurs ou trolls de comptoirs et de forums), mais aussi ceux qui parlent avec eux, même pour les critiquer (les confusionnistes), ou ceux qui refusent de les mépriser.

Il est des pays où les mouvements, revues, sites, partis, associations, personnalités et produits culturels qualifiés « d’extrême droite » font l’objet d’un « cordon sanitaire ».

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Les huit commandements des préposés à la détection, au fichage et au marquage épidémique des gens censés relever de l’« extrême droite » – préposés qu’on appelle des antifas – sont les suivants :

  1. Si l’on est ami avec quelqu’un qui a les opinions x, on a les mêmes opinions ;
  2. Si l’on est l’ami d’un type qui est ami avec un type qui a les opinions x, on a les mêmes opinions ;
  3. Si l’on a partagé un moment, un événement, ou discuté avec un individu qui a les opinions x, on a les mêmes opinions ;
  4. Si l’on est admiré ou cité par des individus ayant une opinion x, on a les mêmes opinions ;
  5. Si l’on a participé à une émission ou écrit dans une revue, on en partage les opinions, en tout ou en partie, anciennes, présentes et futures ;
  6. Si l’on a défendu les opinions x, on les défend encore et on les a toujours défendues, ou on les défendra toujours ;
  7. Si l’on a la même opinion qu’un individu x, on partage toutes les opinions de cet individu ;
  8. Si l’on partage les opinions d’un individu, on les défend forcément en arguant des mêmes raisons et des mêmes justifications que lui, voire en visant les mêmes buts.

Qu’est-ce qu’un fasciste ?

Quant aux idées de l’extrême droite, ses opposants se gardent bien de les définir clairement, ce ne serait d’ailleurs pas très pratique : ce qui ne s’énonce pas clairement se dénonce d’autant plus facilement. Aussi personne ne sait-il exactement ce qu’est l’extrême droite. Certains mouvements désignés sous ce vocable infâmant optent pour des politiques ultra-libérales, d’autres pour des politiques étatistes et protectionnistes. Certains s’accommodent très bien du parlementarisme, d’autres privilégient plutôt les systèmes oligarchiques.

Et s’il s’agit d’une idéologie raciste, on la retrouve absolument partout, dans tout le spectre des projets politiques. Et puis, qu’entend-t-on pas racisme ? Est-ce l’essentialisation de catégories d’humains (par les genres, les statuts, les caractéristiques physiques ou mentales, etc.) ? La croyance en l’existence de races ou de cultures hiérarchisées, dont certaines auraient comme destin de dominer ou d’exterminer les autres ? La croyance en des races ou des cultures différentes, non hiérarchisées, mais destinées à ne pas entrer en contact faute de quoi le métissage les détruirait ? La croyance en l’existence de races ou de cultures destinées à être finalement mixées, mélangées, ou dans l’idée qu’une culture prétendument plus tolérante que les autres devrait les prendre sous son aile pour les protéger ? La croyance dans la prépondérance du groupe auquel on appartient, quel qu’il soit, et donc l’hostilité viscérale envers les autres groupes, en particulier quand naît une concurrence pour l’utilisation d’un territoire ou de ses ressources ? La croyance en la nation opposée à d’autres nations – ce qui implique, si l’on est aussi raciste, l’adéquation de la nation et de la race, ou de la nation et de la culture, ou encore de l’Etat, de la nation, de la race et la culture ? L’obsession pour l’homogénéité du groupe, quel qu’il soit, et quoi qu’implique cette homogénéité ? S’il s’agit de la forme que prend la structure de la communauté, est-ce que l’on est donc favorable à un Etat totalitaire ? Ou simplement à un Etat autoritaire ? Ou à l’idée d’un chef charismatique ? Ou au contraire aux vertus de traditions rigides, respectables parce qu’elles sont anciennes ? Toutes ces définitions – et il y en a d’autres – peuvent être contradictoires, ou amener à des conclusions opposées…

Tout le monde est-il d’extrême droite ?

A tel point que, si l’on se rend sur les forums internet, on se fera traiter de fasciste si l’on est pour le port d’arme individuel (liberté à laquelle était farouchement opposé le fascisme, ainsi que les régimes les plus pro-capitalistes de l’histoire humaine) ; contre l’avortement (le fascisme y était favorable, même si sa politique nataliste et le concordat l’ont forcé à mettre de l’eau dans son vin) ; pour l’euthanasie (parce qu’on promeut potentiellement l’élimination des faibles, comme le défendaient les nazis) ; contre l’euthanasie (parce qu’on prive l’individu d’une liberté essentielle, comme le défendent les catholiques) ; contre la PMA (parce que l’on prive une femme de la liberté d’utiliser la science pour son bien-être) ; ou pour la PMA (parce que l’on favorise les mères porteuses, ce qui nuit à la liberté de la femme) ; pour la démocratie directe (parce que le peuple est raciste et irrationnel)  ou pour son contraire, à savoir le pouvoir d’un individu ou d’un groupe (parce que cela détruit les libertés individuelles). Et l’on peut continuer ainsi à l’infini.

A peu près tout le monde, sauf eux (?), est potentiellement, par une caractéristique ou par une autre, d’extrême droite, grâce à l’effet de contagion sophistique.

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Les antifas vous expliquent plus volontiers, sans davantage de clarté pour autant, ce que n’est pas l’extrême droite : pour ne pas être d’extrême droite, il faut être pour la démocratie (oui, mais laquelle ? Parlementaire ? Directe ? Participative ? Communale ? Centralisée ? Fédérale ? …), ou contre le racisme, avec ce signe imparable, paraît-il, qu’il faut être « pour les immigrés », posture assimilée au fait d’être « pour l’immigration » (oui mais laquelle ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?… Est-on moins raciste si l’on accepte les immigrés à condition qu’ils abandonnent leur culture d’origine ou qu’on contraire ils vivent dans leurs ghettos ?). Pour ne pas être d’extrême droite, il faut aussi être féministe (oui, mais quel féminisme : l’égalité ou l’équité homme/femme ? Le féminisme différentialiste ? Le féminisme évolutionniste, qui tient compte des données biologiques ? Le féminisme relativiste ou le féminisme universaliste ? Le féminisme qui nie l’existence des genres ou celui qui transformer les contenus de genres ?). Et il faut enfin parfois être contre le capitalisme, mais sans trop savoir ce que c’est, sinon à évoquer la méchante finance et les horribles multinationales. En somme, à peu près tout le monde, sauf eux (?), est potentiellement, par une caractéristique ou par une autre, d’extrême droite, grâce à l’effet de contagion sophistique.

Onfray est-il d’extrême droite ? Pour le savoir, il faut répondre à une double question antifa: est-il clairement favorable à ce qui n’est vaguement pas d’extrême droite ? Et est-il vaguement favorable à ce qui est vaguement d’extrême droite ? Si la réponse est non à la première question, et oui à la seconde, ne lisez surtout pas Front populaire. Vous pourriez être contaminé.

Frédéric Dufoing

Rassenkrawalle, Plünderungen, Antifa-Terror: Werden die Städte unbewohnbar?

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Stefan Schubert:

Rassenkrawalle, Plünderungen, Antifa-Terror: Werden die Städte unbewohnbar?

Ex: https://kopp-report.de

Amerikas Städte brennen: New York, Washington, Chicago, Los Angeles, Boston. In den Millionenstädten der USA wütet ein Mob und zieht brandschatzend, raubend und gewalttätig durch die Straßenschluchten. Die verunsicherte Polizei, die von linken Politikern und Medien zudem mit einem rassistischen Generalverdacht diffamiert wird, weicht aller Orten vor der Gewalt zurück. Experten warnen deswegen vor einer anhaltenden Flucht der Leistungsträger aus den Städten, was wiederum verheerende Folgen für die Wirtschaft haben könnte. Diese Zustände sind längst auch in den Städten Europas und in Deutschland zu beobachten.

Der prominente US-Ökonom Richard Florida prognostiziert in der Welt:

»Viele Menschen werden die Metropolen verlassen. Erst das Coronavirus, nun die Aufstände, das ist eine gefährliche Mischung.«

Vor allem junge (weiße) Familien, darunter meist Besserverdiener, werden laut dem Star-Ökonom ihr Innenstadt-Appartement gegen ein Haus mit perfekt getrimmten grünen Rasen, eingerahmt von einem weißen Zäunchen, eintauschen. Suburbia nennen die Amerikaner jene Vorstadtidylle. Diese Landflucht wurde bereits zuvor durch die Corona-Hysterie verstärkt. Die amerikanische Post musste in nur einem Monat bis zu 81 000 Nachsendeaufträge bearbeiten – viermal so viele wie üblich. Während sich die amerikanischen Großstädte nach dem Corona-Lockdown gerade erst wieder mit Leben füllen und die Boutiquen, Cafés, Restaurants und Buchläden ihren existentiellen Überlebenskampf aufnehmen, rollt durch viele dieser Innenstädte nun eine brutale Gewaltwelle.

Deutsche Medien berichten allerdings kaum über die Gewalt und die Zusammensetzung dieses Mobs aus linksextremer Antifa, Berufsdemonstranten der NGOs, Anarchisten, Sozialisten, grünen Ideologen und schwarzen Gangmitgliedern, die den Tod eines Menschen für ihr kriminelles Treiben instrumentalisieren. Mittlerweile müssen sich Millionen Menschen zu Hause verbarrikadieren, um ihre Familien und ihr Eigentum vor dem plündernden Mob zu schützen.

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In Minneapolis verbrannte die Horde sogar zwei Buchläden, darunter den Uncle Hugo’s Science Fiction Bookstore, der 1974 gegründet wurde und als älteste unabhängige Buchhandlung dieses Genres in Amerika galt.

Der lokale Eigentümer war Teil der örtlichen Kulturszene, doch dies hinderte den terroristischen Mob nicht daran, seine Buchhandlung niederzubrennen. Bücherverbrennungen wie einst 1933 – doch der sonst so vor moralischem Imperativ strotzende Mainstream blieb hier stumm. In Amerika wurde darüber medial berichtet, doch die linksgrünen Journalisten in Deutschland vertuschen diesen bewussten Tabubruch unter dem Hashtag #BlackLivesMatter. Weder berichteten sie darüber, noch kritisierten sie diese Barbarei, im Gegenteil, die Aktivisten in den Redaktionsstuben verherrlichen diese »Proteste«, die in Wirklichkeit immer häufiger wie Pogrome wirken.

Wenn man sich über die ungeschminkten Realitäten und Hintergründe der Ereignisse in Amerika und Europa informieren will, dann ist der interessierte Bürger auf alternative Medien und soziale Netzwerke angewiesen. Dort bekommt man Videos von Hetzjagden zu Gesicht, die von Schwarzen ausgehen und nur schwer zu ertragen sind. Sie dokumentieren den gewalttätigen Rassismus von Schwarzen gegen Weiße.

Doch nicht über einen dieser Mordversuche – anders kann man diese furchtbaren Szenen nicht einordnen – berichtet  die deutsche Lückenpresse. Derweil versuchen linke Medien dem Bürger sogar einzureden, dass es den Rassismus gegen Weiße überhaupt gar nicht gibt, oder auch gar nicht geben könnte.

Linke Städte versinken in Anarchie, Chaos und Gewalt

Es ist zudem zu beobachten, dass besonders in den Städten, die von linken Parteien und Politikern regiert werden, der Hass und die Gewalt der Mobs vollkommen außer Kontrolle geraten ist. Die Polizei wird dort zurückgehalten, am Eingreifen gehindert, um Bürger und deren Eigentum zu schützen. Auf diese Vorkommnisse, die sich bereits in New York, Washington, Los Angeles, Chicago und Minneapolis ereigneten, haben bereits zahlreiche US-Experten hingewiesen. Und auch in Europa: in London, Brüssel, Berlin und Hamburg ist dieses verheerende Zusammenspiel von destruktiven Kräften zu erkennen. Den linken Stadtrat von Minneapolis haben selbst die Bücherverbrennungen nicht zu einem Umdenken bewegt, im Gegenteil. Ganz offen setzen sich diese Politiker an die Spitze des Mobs und beschließen nichts Geringeres als die Auflösung der Polizei in der fast 400 000 Einwohner zählenden Stadt. »Wir haben uns entschieden, die Polizei, wie wir sie kennen, abzulösen. An ihre Stelle sollen Systeme der öffentlichen Sicherheit treten, die uns auch tatsächlich sicherer leben lassen«, erklärte die Ratsvorsitzende Lisa Bender. Sozialarbeiter gegen Plünderer, Brandstifter und Gewalttäter – wie sich diese Realitätsverleugnung auf die sowieso schon schlechte Sicherheitslage der Stadt auswirken wird, mag sich jedermann selbst vorstellen.

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So ist es nicht verwunderlich, dass jeden Tag weiterhin Autos angezündet, Schaufensterscheiben eingeschlagen sowie Brände gelegt werden und viele Amerikaner (und immer mehr Bürger in Berlin, Hamburg und im Ruhrgebiet) die Innenstädte als No-go-Zonen betrachten und entsprechend meiden. Diese Gemengelage hat den prominenten US-Ökonom Richard Florida zu der eingangs zitierten Prognose veranlasst: »Viele Menschen werden die Metropolen verlassen.« Die gerade erst eröffneten Geschäfte sind nun Plünderern zum Opfer gefallen. Doch es droht noch schlimmer zu kommen, dann, wenn die bürgerliche Mitte der Gesellschaft beschließt, dauerhaft aus den Städten abzuwandern. Den Boutiquen, Cafés und Dienstleistungsunternehmen, die ganz bewusst hohe Mieten einkalkuliert haben, um in der Nähe ihrer Kundschaft vor Ort zu sein, würde so die zahlungskräftige Kundschaft dauerhaft verloren gehen. Die momentanen Rassenunruhen sind beileibe nicht die ersten in den USA: 2015 in Baltimore, 2014 in Ferguson und 1992 in Los Angeles nach Rodney King; jedes  Mal, nachdem die Feuer abgeklungen waren, offenbarten sich die verheerenden ökonomischen Folgen. Die Innenstädte verfielen, die Wirtschaft brach ein und niemand wollte in einem Umfeld, in dem er sich nicht mehr sicher fühlt, investieren.

Die weiße Mittelschicht flüchtete regelrecht aus den betroffenen Städten. Laut Untersuchungen des US-Ökonom Victor Matheson verursachten die Rodney King Riots dadurch einen Schaden von 5 Milliarden Dollar. Dabei waren diese Unruhen größtenteils auf eine Stadt konzentriert. Und damals tobten die bürgerkriegsähnlichen Unruhen zudem »nur« mehrere Tage, an deren Ende 53 Tote und tausende verletzte Menschen zu beklagen waren.

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Die George-Floyd-Unruhen ziehen sich dagegen schon 2 Wochen hin, diese haben nicht nur ganz Amerika erfasst, sondern sind auch auf Europa übergesprungen. In Deutschland haben die linksextremen Gewalttäter der Antifa diese »Proteste« für sich entdeckt und versuchen damit ihre Gewalt zu legitimieren. In Berlin wurden 28 Polizeibeamte verletzt und in der No-go-Area Berlin-Neukölln zog eine schwarz-uniformierte Antifa-Horde durch die Straßen, verwüstete Ladenlokale, Autos und Fassaden. Die entsetzten wie verängstigten Anwohner warten vergeblich auf einen Polizeieinsatz, die linken Politik- wie Polizeiführer der Stadt lassen den linksextremen Mob gewähren und die Bürger bleiben schutzlos zurück. »White Flight«, die Flucht der weißen Mittel- und Oberschicht aufs Land ist in Amerika schon so weit verbreitet, dass es einen eigenen Begriff dafür gibt.

Das Jahrzehnt der Städte mit Wolkenkratzern und Penthäusern scheint nun einem gewaltsamen Ende entgegenzusteuern. Statt urbanem Lebensgefühl drohen die Innenstädte zu rechtlosen Zonen zu mutieren. Erst in Amerika, dann in Europa und auch in Deutschland sind die Vorboten so zahlreich und eindringlich, dass der Niedergang der Metropolen unabwendbar zu sein scheint.

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Dienstag, 09.06.2020

jeudi, 11 juin 2020

L’opinion vient se heurter de plein fouet dans la paroi invisible des mensonges d’État

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L’opinion vient se heurter de plein fouet dans la paroi invisible des mensonges d’État

Ex: http://www.geopolintel.fr

Le 30 octobre 1938, Orson Welles, acteur, réalisateur, producteur et scénariste américain bien connu, diffusait une mise en scène radiophonique préenregistrée d’après « La guerre des mondes » roman de H.G. Wells publié en 1898. Autrement dit : « Mars attaque ! »… Le lendemain de l’émission, les journaux évoquent des scènes d’hystérie collective, d’émeutes à travers le territoire des États-Unis et une vague de suicides ! Cette réaction aurait été, dit-on aujourd’hui, largement exagérée pour ne pas dire inventée par des gens de presse en mal de ventes et de sensationnalisme. N’oublions pas cependant que réécrire l’histoire est devenu un sport extensivement pratiqué par toutes les grandes démocraties – populaires ou libérales - toujours en proie au démon tentateur de la dérive totalitaire… Cela a commencé avec la Terreur – de l’échafaud à l’hôpital psychiatrique pour tous – et se poursuit à présent avec le goulag mental dont les médiacrates dominants sont les gardiens avisés… Tenant le haut du pavé dans nos lucarnes ce sont nos commissaires politiques et idéologiques, prêtraille de la pensée unique, conforme et bienséante. 

Ceci d’autant plus que les moyens de communication modernes sont devenus d’extraordinaires instruments pour qui veut redessiner le monde à son image [1]. Ainsi le 9 mai 2020 un rapport interne du service de “protection des infrastructures” du ministère allemand de l’Intérieur, contestant la dangerosité du Covid-19, fuitait et parvenait au magazine libéral-conservateur “Tichys Einblick”. Le document épinglait l’estimation de la dangerosité du virus, laquelle au final se révélait singulièrement fantaisiste et notamment moins létale que la grippe de 2017/2018. Concluant par une mise en garde contre les conséquences désastreuses, sociales et économiques, des mesures générales de confinement [2].

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Reste que, dans l’affaire de « La guerre des mondes », il s’est vraisemblablement agi d’effacer ou de gommer a posteriori ce que le montage hertzien de Welles avait mis en exergue, à savoir l’extrême sensibilité (vulnérabilité) des foules à la peur créée puis véhiculée par les nouveaux grands médias – en l’occurrence la TSF - et la facilité avec laquelle l’effroi était alors susceptible de se répandre jusqu’à se transformer en vent de panique. Mieux valait en effet que les applications pratiques des cogitations d’un Edward Bernays (1891-1995), neveu de Sigmund Freud, relatives à ce qu’il a lui-même appelé « la fabrique du consentement » ne soient pas divulguées hors de propos. Comprenons bien que la négation de la réalité et la révision du déroulé des faits - préalables à leur réaménagement selon un narratif aussi politiquement correct qu’utile - sont les deux mamelles sèches de l’histoire officielle… Car en ce qui concerne le 30 octobre 1934, les témoignages recueillis à chaud ne laissent guère de doute : certaines personnes rapportent avoir ressenti des signes matériels, tangibles comme l’odeur des gaz utilisés par les Martiens ou la chaleur des rayons mortels émis par leurs armes [3]. Ce qui en dit long sur la suggestibilité des humains, animaux sociaux puissamment grégaires pour certains et le goût immodéré de quelques-uns pour la falsification des faits d’histoire.

Justice et guerres sans limites

Autre exemple du fonctionnement peu rationnel du psychisme humain… Dans la nuit du 20 au 21 septembre 2001, George Walker Bush déclarait « une guerre sans limites » aux ennemis de l’Amérique annonçant la guerre éclair qui allait faire mettre un genou en terre à ces gueux d’Afghans accusés d’avoir abattu les orgueilleux symboles de la super puissance financière mondiale… En fait, c’est l’expression “justice sans limites” qui a été utilisée par le président américain, mais d’opportuns tripatouillages sémantiques vont se multiplier dans la confusion générale. L’Amérique, après les attentats de Manhattan, se trouve plongée dans un profond état de stupeur ; en France Le Monde, journal officieux de la République, titre le 13 septembre : « Nous sommes tous Américains » comme plus tard, en janvier 2015, nous serons « Charlie ».

L’onde de choc a parcouru la planète entière avec les images terrifiantes diffusées en boucle de l’écroulement des tours jumelles à la vitesse de la chute libre. Or, dans toutes les oreilles des bipèdes interloqués, résonnaient le chiffre stupéfiant de 20.000 morts… dus aux génies du mal qu’incarnaient à merveille Ben Laden dans sa grotte – une sorte de gourbi et non un formidable complexe digne des Fu Manchu et autres Spectres de Ian Fleming - et Mollah Omar, le borgne, en fuite sur sa mobylette. Ce total extravaguant de 20.000 victimes poursuivit sa carrière au cours des mois suivants avant de se dissoudre dans les sables mouvants de l’inconstante mémoire des foules et des gens de presse. Qui d’ailleurs s’en souvient ? Un bilan qui sera à l’arrivée arrêté à 2977 morts pour l’ensemble des attentats, Pentagone compris. Mais impossible maintenant de retrouver trace du décompte, et surtout pas sur la Toile nettoyée et astiquée quotidiennement par les techniciens de surface du consortium des GAFAM [4] ?

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Le dernier épisode en date de manipulation globale, la pandémie de Covid-19, dont l’Afrique noire - quoique continent réputé sous-développé en matière d’infrastructures sanitaires - est sortie indemne, illustre à merveille l’idée que dans les pays administrés par des technocraties, les opinions publiques n’ont plus de rapport tangible à la réalité qu’à travers la vitre déformantes des écrans médiatiques. Au sens précis du terme, leur rapport au monde est médiatisé (médié) et les images qui s’affichent dans les lucarnes électroniques acquièrent plus de réalité que la réalité elle-même. Le mythe platonicien de la caverne n’aura jamais possédé autant d’actualité et de vigueur que depuis ce fameux 30 octobre 1938. On comprend à ce titre que les pouvoirs soient tentés d’user de l’extrême perméabilité des esprits pour les manier à leur guise et en tant que de besoin… Le 11/9, nouveau Pearl Harbor, a légitimé et autorisé un chapelet de guerres loin encore d’être achevées au prix de millions de morts… Afghanistan, Irak, Syrie, Libye et cætera. Le Covid justifie l’enfermement volontaire des masses, leur contrôle policier et l’inoculation obligée des substances - pour le coup - vénéneuses. L’homme définitivement domestiqué, à l’instar de ses animaux familiers, ne pourra plus franchir les frontières sans son passeport sanitaire.

Guerre globale contre les Nations

Citons un article récent du discret “Jeune-Nation” :Covid : stratégie du choc et chant du cygne du Nouvel Ordre Mondial, 5 juin 2020… Résumé : Avec la pandémie, la Silicon Valley prend ouvertement le relais des États-nations dans des domaines aussi stratégiques que les questions de santé et de surveillance des populations, disposant, et elle seule, d’une force de frappe avec son monopole de la communication numérique à échelle planétaire. Elle colonise actuellement les instances de commandement du monde occidental d’après-guerre : ONU et autres organismes internationaux ou les ONG altermondialistes de la pieuvre Soros, tous concourant et aspirant à la cogestion de la Gouvernance mondiale ; OTAN ; marchés financiers, institutions européennes, Partis politiques, médias, mafias en tous genres nourrissant d’argent noir l’économie visible. Microsoft possède un bureau à l’ONU, Bill Gates dirige de facto l’OMS et le royaume pourri du Danemark nomme un ambassadeur auprès des GAFAM.

À six mois de la prochaine élection présidentielle américaine, le coronavirus est devenu l’alibi idéal pour renforcer le contrôle idéologique de l’information : Twitter censure la parole du Président des États-Unis parce que ses twitts relatifs au virus enfreignent, selon la formule consacrée, les « règles de la communauté  »… Mais de quelle communauté s’agit-il ? Au même moment, Facebook met 130 millions de dollars sur la table pour créer sa propre « Cour suprême » composée de politiciens progressistes (liberal en anglo-américain) à la retraite, épaulés par des universitaires et des journalistes de gauche (pléonasme), soit un conseil de surveillance habilité à exercer une censure souveraine sur les messages non conformes à leurs choix partisans. Cynique et lucide à la fois, la communautariste Susan Wojcicki, directrice générale YouTube (une filiale de Google), admet que sa politique d’étroite surveillance des contenus rebute les usagers, mais elle n’en a cure eu égard à la position dominante de sa « chaîne » ! Le projet avoué de tout ce beau monde : l’identification biométrique ou marquage du bétail humain… autrement dit les bœufs masqués ! Cela associé à des campagnes de vaccinations rendues obligatoires [5] en raison d’un risque pandémique toujours présent ou prêt à ressurgir à chaque virage saisonnier. L’illuminé Bill Gates, fondateur de Microsoft, finance la mise au point de tatouages à points quantiques permettant à la fois de vacciner et d’identifier les vaccinés (voir l’initiative ID2020 visant à imposer l’identification biométrique). La suppression de l’argent liquide est également à l’ordre du jour ce qui permettrait le pistage intégral des contribuables astreints ou réduits aux seules transactions électroniques.

Et pour parachever l’ensemble et afin d’accompagner la censure numérique nous assistons au développement d’un système généralisé de fact-checking – dénonciation et correction en temps réel et sur mesure – prémisse d’un Ministère de la Vérité universelle. Les algorithmes ouvertement biaisés de Google et les armées de fact-checkers de YouTube, Twitter et Facebook font et feront remonter les “vérités” utiles ou opportunes… et disparaître les opinions dérangeantes ou indésirables. Facebook émet déjà des « avertissements » aux utilisateurs imprudents qui ont aimé ou cliqué sur « désinformation coronavirus » ; YouTube supprime les vidéos mettant en cause l’OMS. Bref, les algorithmes de la Silicon Valley aspirent au contrôle de notre carte cognitive et mentale » [AstolpheJN]… et apparemment ils y parviennent sans trop de peine !

cover.tif.jpgLe scandale planétaire de la revue The Lancet

Trois des quatre auteurs de l’article objet du scandale – son maître d’œuvre Mandeep Mehra [6], Amit N. Patel et Franck Ruschitzka – n’ont pas traînés devant la levée de bouclier suscitée par leurs analyses « foireuses » réalisées par des « pieds nickelés » selon le professeur Didier Raoult (vidéo mise en ligne le 2 juin et qui a autorité pour les qualifier en ces termes) pour se rétracter. La télévision publique hexagonale, tout aussi foireuse qualifie ces méthodes inqualifiables d’erreurs… « Ils se sont trompés !  ». Sous-entendu, sans doute de bonne foi ? [7]. Pratiques fâcheuses, très regrettables mêmes et singulièrement inexcusables tant le trucage est patent. Les auteurs « accusent » l’entreprise chargée de collecter les données, Surgisphere Corporation, laquelle refuserait à présent de leur donner un libre accès à l’intégralité des sources utiles à de plus amples vérifications. Que ne s’en sont-ils préoccupés avant ? Avant les décisions politiques (à nouveau inversées depuis) de l’OMS et du ministre Olivier Véran d’interdire aussitôt après la publication de leur article, les tests et l’utilisation de l’hydroxychloroquine. La précipitation du ministre de la santé est aussi désolante que coupable sachant que, si le protocole de Didier Raoult avait été reconnu plus tôt et non âprement combattu, nous aurions certainement à déplorer beaucoup moins de morts.

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Le faisan en chef.
Mandeep R. Mehra membre du conseil consultatif scientifique de Leviticus Cardio. Les titres ronflants ne lui manquent pas avant de passer à l’épidémiologie bidon : directeur du Heart and Vascular Center et du Collaborative Center for Advanced Heart Disease du Brigham and Women’s Hospital de Boston, Massachusetts.

Le 2 juin, l’ex prestigieuse revue médicale The Lancet – que restera-t-il de ce prestige à la fin de la tourmente… lui survivra-t-elle ? – prenait ses distances avec l’étude [8] dénigrant gravement le protocole du Dr. Raoult (utilisé dans le traitement précoce du SRAS-CoV-2)… publication qui en principe avait été soumis à son comité de lecture avant d’être imprimée. The Lancet souhaitait « alerter ses lecteurs - par le truchement d’une “expression of concern”- sur le fait que de sérieuses questions scientifiques ont été portées à [son] attention »… Un dernier mot relatif à Surgisphere, société ayant abondé l’étude du Pr. Mehra… Surgisphere possèdent plusieurs adresses ou boîte aux lettres et ne comptent pas plus de cinq salariés… et très peu d’activité jusqu’à mars 2020 sur son site internet jusqu’à la publication de leur fracassante étude en forme de faux-pas monumental pour BigPharma.

Le faisan et la prostituée

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Ce sont donc, désormais, les ex escort-girls qui dirigent le monde médical ?

Créée le 1er mars 2007 par le Dr. Sapan Desai (l’un des co-auteurs de l’étude du Pr. Mehra), la société se dit spécialisée dans le big data et l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’analyse de données. Une autre société au nom de Sapan Desai, Surgisphere Corporation avait déjà été créée le 28 juin 2012 puis dissoute en janvier 2016 [9]. Personnage folklorique, Ariane Anderson est directrice des ventes de Surgisphere, elle vient des milieux de la prostitution mondaine et de l’industrie pornographique (photos publiques à l’appui). Un détail éclairant quant au contexte de l’article de The Lancet commandés par on ne sait qui (mais on devine pourquoi) en vue de démolir les travaux d’un médecin de province mais internationalement reconnu, qui avait l’immense tort de soigner et guérir ses malades autant que faire se peut ! Faut-il encore insister sur l’amateurisme et l’incompétence du ministre de la Santé – ne vaudrait-il pas mieux parler de stupidité bornée, voire plus ? – lequel a démarré au quart de tour, en toute hâte, sans le moindre recul face à une étude bidon, truquée de À à Z ?

Le 8 juin 2020

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Notes

[1Au chapitre des mensonges sidérants et meurtriers, pensons à l’effondrement spontané le 11 Septembre 2001 de la Tour N°7 du WTC, ou à la fiole d’anthrax que le Secrétaire d’État américain Colin Powell agita le 5 février 2003 sous le nez d’un Conseil de Sécurité médusé… ou encore aux parfaits alunissages à répétition avec des véhicules aérospatiaux qui tous eurent le bon goût de ne jamais tomber en panne durant les dix années du programme Apollo (1961/1972)… Mais qui hélas ne purent jamais y retourner depuis… Jusqu’à ce que l’on salue comme un exploit indescriptible l’envol le 30 mai 2020 de la fusée SpaceX d’Elon Musk après neuf ans d’absence des É-U dans l’espace extra-atmosphérique uniquement occupé par les Soyouz russes qui eux, n’ont jamais déposé que de modestes robots sur le sol poudreux de Séléné.

[2Bundesministerium des Innern, für Bau und Heimat [cf.voltaire.org2juin20] - pdf // KM 4 – 51000/29#2 - KM4 Analyse des Krisenmanagements (Kurzfassung)

[3Handley Cantril (Princeton University) “The Invasion from Mars : A Study in the Psychology of Panic” 1940.

[4GAFAM pour Google/Apple/Facebook/Amazon/Microsoft

[5Depuis 2018 un rapport de l’UE prévoit un plan d’action pour un « passeport de vaccination ». Une véritable et suspecte obsession du vaccin obligatoire… Rappelons qu’à peine nommée au ministère, Mme Buzyn a rendu obligatoire un cocktail de 11 vaccins pour les nouveaux nés français.

[6Petah-Tikva, Israël 16 juillet 2019. Levitecus Cardio annonce la nomination du professeur Mandeep R. Mehra à son conseil consultatif scientifique. Si les laboratoires israéliens sont intervenus pour discréditer à tout prix le travail de cet hurluberlu de Raoult (lequel soigne et guérit sans chichi ni blabla et à moindre frais), c’est bien évidemment en raison des gigantesques enjeux financiers liés à la mise sur le marché du c-vaccin miracle. Ce pourquoi Américains et Hébreux ont soufflé via l’OMS et l’Imperial College de Londres, un vent de panique planétaire, 7 milliards d’humains à vacciner valent bien ça, non ?

[7cf.francetvinfo.fr3mai20

[8L’étude en cause ayant conclu que ce traitement n’était pas bénéfique aux malades et même éventuellement néfaste a déterminé un peu partout dans le monde développé, l’interruption des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine. Publiée le 22 mai dans The Lancet, elle se fonde sur les données de 96 000 patients hospitalisés entre décembre et avril dans 671 hôpitaux de quatre continents. Immédiatement de nombreux chercheurs ont exprimé leur scepticisme, y compris des scientifiques opposés à l’usage de l’hydroxychloroquine : dans une lettre ouverte datée du 28 mai, des dizaines de scientifiques dénonce l’article de The Lancet pour les « inquiétudes liées à la méthodologie [qu’il soulève] et [quant] à l’intégrité des données".

[9Geopolintel3juin20

La sociedad virtual destruye la Comunidad

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La sociedad virtual destruye la Comunidad

Ex: https://www.geopolitica.ru

Se vive pero no se expresa. Hay podredumbre en el ambiente. Un hedor penetrante y difícil de describir. De hecho, no hay "narrativa" al respecto. No sé si es debido a la falta de recursos conceptuales o porque interesa mucho que así sea. Todo cuanto nos pasa "interesa" a alguien. Es la lógica de las cosas desde finales de la II Guerra Mundial. La historia del hombre no es ya sólo la historia de la guerra entre potencias, sino la historia del control, dominación y sumisión de extensos contingentes de la humanidad, alienación hecha a cargo de poderes que no están localizables de manera exacta en un cuartel general, en una potencia nacional, en un locus de control universal. Poderes mundiales cada vez más opacos y que distribuyen falsos discursos para que nuestras reacciones se neutralicen y disipen, para que nuestra irrelevancia e inefectividad sean cada vez más evidentes.

Se siente, pero no se quiere encajar el golpe. El mundo, tal y como lo teníamos concebido y al que nos habíamos acostumbrado, se nos escapa de las manos. Nos cortan los lazos con el suelo, con el sistema de seguridades que todo hombre precisa: una familia, una patria, la fe, una comunidad orgánica local. Lo lazos con aquello que hace humano al hombre, lo convierte en persona, le vincula a una sociedad y no a una manada de simios: el trabajo, la productividad, la responsabilidad y el deber hacia el prójimo. La sociedad virtual, ese sistema de mónadas aisladas, sin verdaderas puertas y ventanas con las que asomarnos al otro, está para quedarse. La más horrenda sociedad panóptica, como la imaginada por Bentham, está aquí para quedarse. Todo acto, pensamiento, palabra y omisión procedente de nosotros puede quedar registrado. ¿Por Dios? Por un Dios que perdona, que habita en lo más íntimo de cada ser, que es un Padre de sus hijos a quienes desea salvos… esa ciencia divina, bien está. Pero si el acto, el pensamiento, palabra y omisión de cada hombre quedan registrados por poderes ocultos, o no tan ocultos, que mueven sus hilos desde 1945 ajenos a toda consideración moral, que actúan de forma extra-humana, diríamos diabólica… entonces la cosa debe movernos a pensar, y a reaccionar.

La pandemia nos traerá un nuevo totalitarismo. Indicios los hay por doquier. Geo-localización, chips incorporados al cuerpo, drones, registros cibernéticos… El mundo entero se ha puesto de rodillas ante unos poderes que parecen omnímodos, y que, al más puro estilo satánico, quieren ser como Dios. En realidad, se trata de la prolongación de políticas que ya llevaban en activo muchos años. Ahora es el momento en que debemos plantearnos por qué se puso tanta carne en el asador a la hora de quitar los libros de las escuelas e institutos, sustituyéndolos por dispositivos electrónicos que no hacen más que dispersar la atención, dificultar la comprensión lectora, separar al joven del mundo de la lectura y la alta cultura. Ahora es la ocasión para que reflexionemos mucho más seriamente sobre el acceso universal y libre de los niños a Internet. Cuando se implantó la red de redes nadie movió un dedo para proteger realmente a nuestros menores ante la avalancha dañina de contenidos que podían penetrar violentamente en sus mentes. Hubo –y sigue habiendo- un proceso de adiestramiento de los niños y jóvenes a la realidad "virtual", donde se les quería ver instalados, ajenos al futuro de esclavitud real que les aguardaba.

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Un futuro de esclavitud, porque esas mónadas, esos entes cada vez más solitarios, cada día más sub-humanos, ajenos a su verdadera condición de personas, no están capacitados para emprender verdaderas rebeliones y subvertir su situación. Los antiguos esclavos y siervos de la gleba intuían de manera más o menos transparente el grado de humillación y pisoteo de sus verdaderos atributos y derechos. Los modernos siervos del mundo digitalizado ya poseen, casi antes de nacer, un cerebro manipulado, una mente con un virus informático que trastoca todos los programas neuronales, y aún más allá, que trastocan las potencias del alma.

Y así vemos, en la sociedad del espectáculo, gestos y puestas en escena que expresan más bien la obediencia a las consignas de los poderes sin rostro antes que auténticos anhelos de liberación. Lo que se ve en las películas y series americanas se quiere llevar a nuestro barrio y ciudad, y Greta Thunberg se vuelve heroína no por el bien que cause al planeta, sino por lo que representa ser famosa y no tener obligación de ir al Instituto y formarse, que es lo que corresponde con su edad. Ahora han salido de los agujeros millares de Martin Luther King, no todos con rostro negro sino de todos los colores, ansiosos de golpear a un Sistema que, de sobra, ha capitalizado el anti-racismo después de haberse beneficiado del propio racismo.

Estamos ante lo que Diego Fusaro denomina una "re-plebeyización" de las clases trabajadoras y populares. Éstas vivían en sus carnes la explotación a través del trabajo, pero ese mismo trabajo las dignificaba, les daba fuerza (paralizándolo, por medio de huelgas, por ejemplo), les creaba un vínculo o punto de inserción con la realidad. Por el contrario hoy se está creando, de forma planificada, una masa humana dependiente, plebeya. Al igual que la plebe romana, o mucho peor, una serie de entretenimientos virtuales y audiovisuales (series, móvil, pornografía, chascarrillos) son suministrados a la masa para que vibre al unísono cuando el Poder lo diga, y se aquieten y se confinen cuando ese mismo Poder lo diga. Con movimientos contráctiles y espasmos inducidos por galvanización mecánica, el monstruo plebeyo simulará tener vida propia. Ayer contra la violencia machista y el fascismo, ahora contra el racismo, mañana contra la carne de cerdo o a favor de los derechos de los pepinillos. Todo da igual, una masa mecánica, en este "turbocapitalismo", se ha formado ya y ese es el punto más bajo de la condición humana. Una combinación de renta básica (paguitas) y aprobados generales, más la ampliación del voto a los que tengan catorce o dieciséis años, para arriba, y a los extranjeros recién venidos, hará el resto. Se destruirá así una sociedad en lo que tiene de lazos orgánicos y afectivos, arraigos y lealtades, es decir, para ser más preciso, se destruirá la Comunidad

mardi, 09 juin 2020

L'Union européenne et l'Otan aujourd'hui

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L'Union européenne et l'Otan aujourd'hui

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Avec l'extension de l'épidémie au coronavirus, notamment aux Etats-Unis, il convient de se demander si ceux-ci sont capables aujourd'hui de s'engager dans des affrontements militaires avec la Russie. Mais dans le cas négatif, à quoi pourrait leur servir l'Otan ?

L'Otan a toujours été une machine de guerre américaine dirigée contre la Russie. Elle le sera sans doute demain aussi contre la Chine. L'armée américaine y joue un rôle prépondérant, mais les Etats-Unis cherchent à y impliquer les forces des autres Etats de l'UE. La France avait jusqu'à présent refusé de jouer ce jeu et gardait une relative  indépendance vis-à-vis de l'Otan. Ceci d'autant plus qu'elle est impliquée dans d'autres conflits, principalement contre Daesh en Afrique.

L'Otan est présentée comme ayant un rôle défensif, principalement contre la Russie. Mais nul ne peut sérieusement croire que la Russie ait le moindre intérêt à attaquer les pays européens, dont la plupart d'ailleurs seraient détruits dans le cas d'une telle guerre. Par contre les Etats-Unis jusqu'à ces derniers mois semblaient préparer des offensives présentées comme limitées dans certaines enclaves russes à la frontière de l'Europe, notamment à Kaliningrad.

Ils avaient annoncé par ailleurs qu'ils cherchaient à doter leurs unités et celles de leurs alliées de l'Otan de moyens nucléaires à l'uranium appauvri, n'ayant pas la force destructrice d'une bombe de grande capacité. Mais la plupart des grandes puissances sont aujourd'hui équipées de telles armes. Manifestement aucun des alliés des Etats-Unis au sein de l'Otan n'envisagerait d'utiliser de telles armes contre la Russie, ni à titre offensif ni même à titre défensif, craignant à juste titre des ripostes aux conséquences catastrophiques pour l'ensemble du continent européen.

Par ailleurs Vladimir Poutine avait indiqué il y a un an que la Russie était en train de se doter  d'armes révolutionnaires, notamment des missiles hypersonique qui pourraient être équipés de têtes nucléaires. Pour le moment ni les Etats-Unis ni leurs alliés européens ne disposent de missiles anti-missiles pouvant leur être opposés. Il y a tout lieu de penser que dans ces conditions, les membres de l'Otan ne voudront pas, ni actuellement ni même plus tard, au nom d'une prétendue défense européenne, affronter la Russie ou demain la Chine.

En d'autres termes et pour simplifier, le concept de défense européenne constamment utilisé pour justifier le rôle de l'Otan ne devrait plus avoir aucun sens à l'égard des Etats européens. En bonne logique, il devrait en être de même du concept d'Otan. On notera par ailleurs que l'armée américaine est pour le moment mobilisée pour réprimer les révoltes de nombreux quartiers populaires voulant venger la mort de George Floyd. Il ne faudra pas compter sur elle avant un certain temps pour contribuer à la « défense européenne ».

Note:

On trouve sur le site de l'Otan les précisions suivantes :

L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) est une alliance politique et militaire de 30 pays d'Amérique du Nord et d'Europe, créée en 1949. Parmi ces États, 21 sont également des membres de l'Union européenne.

Les deux organisations collaborent sur plusieurs terrains.

L'Otan est une organisation internationale dont la mission essentielle est la défense collective. Elle est régie par le Traité de l'Atlantique Nord signé le 4 avril 1949.
L'article 5 du traité, le plus emblématique, implique qu'une attaque contre l'un ou plusieurs de ses 30 membres est considérée comme une attaque dirigée contre tous. 
L'Otan comprend 21 États de l'Union européenne : Belgique, Bulgarie, Croatie, Danemark, République, tchèque, Estonie, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Espagne.
 S'y ajoutent l'Albanie, le Monténégro, le Royaume-Uni, le Canada, l'Islande, la Turquie, la Norvège, les États-Unis et, depuis le 27 mars 2020, la Macédoine du Nord. 

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Les enjeux géopolitiques

La coopération entre l'Alliance atlantique et l'Union européenne est source de débat en Europe

Deux visions s'affrontent : d'un côté, certains pays sont pleinement engagés dans l'Alliance et souhaitent conserver l'assurance de la protection américaine. Ces États – les pays baltes et la Pologne notamment – craignent une résurgence militaire russe et estiment que l'Europe n'a pas les moyens d'y faire face seule.

D'autres pays européens , Hongrie, Serbie , ont retissé des liens particuliers avec la Russie voire la Chine

Par opposition, des pays comme la France et l'Allemagne sont partagés entre cette vision et le besoin de développer une structure de sécurité collective autonome et plus indépendante des États-Unis.

Depuis l'élection de Donald Trump, les Européens doutent en effet de la pérennité de l'engagement américain au sein de l'organisation. Dans une volonté de se désengager des conflits mondiaux, Washington estime que les Européens se reposent trop sur les Etats-Unis pour leur défense, remettant en question la protection américaine

Dès 2006, les membres de l'Alliance ont pris pour règle de consacrer 2 % de leur PIB aux dépenses militaires.

Or en 2018, seuls trois Etats de l'UE sur les vingt-deux étant également membres de l'Otan respectaient cette règle : la Grèce (2,39 %), l'Estonie (2,06 %) et la France

Fin 2019, une crise diplomatique éclate entre les membres de l'Otan. Les tensions se cristallisent lorsque la Turquie lance une offensive contre les forces kurdes au nord de la Syrie.

Ces deux Etats membres de l'Otan, ayant agi unilatéralement sans consulter leurs partenaires, s'attirent les foudres de la coalition internationale, et poussent certains pays européens, la France en tête, à réclamer une réforme des objectifs politiques de l'organisation.

Le Brexit pourrait également changer la donne en matière d'organisation militaire de l'UE : le Royaume-Uni, lorsqu'il était membre de l'UE, avait historiquement été un frein au développement d'une politique européenne de défense, s'opposant à une structure concurrente de l'Otan

Le nouveau visage de l'Empire américain

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Le nouveau visage de l'Empire américain

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Aux Etats-Unis les manifestations violentes contre les autorités se multiplient actuellement à la suite de la mort de George Floyd, étouffé sous le genou d'un officier de police. Y participent de plus en plus de « white americans ».

S'y ajoutent de multiples revendications sociales et économiques. Aussi de nombreux commentateurs, après avoir parlé d'un « american trauma » parlent désormais de « civil war ». Serait-ce la fin de ce qui a été nommé depuis plus d'un siècle l ' « American Empire »  ?

On pourrait le penser, d'autant plus que sur les fronts extérieurs impliquant l'armée américaine, un des plus importants atouts de l'Empire, celle-ci n'a pas réussi à s'imposer. C'est notamment le cas en Syrie ou dans le Pacifique sud vis-à-vis de la Chine. S'ajoutent à cela les accusations, bien ou mal fondées, portées contre Donald Trump de n'avoir pas réagi convenablement face à l'épidémie de coronavirus qui continue à s'étendre sur le territoire américain.

Cependant, à l'analyse, cette crise paraît temporaire. Il semblerait qu'elle corresponde en partie à des manœuvres des Démocrates visant à mettre en difficulté Trump qu'ils haïssent afin d'exercer à sa place le pouvoir à la Maison Blanche, non pas par l'intermédiaire de l'incapable Jo Biden mais par un vice-président et une équipe sous leur contrôle. Le bruit a d'ailleurs couru qu'un certain nombre des « anti-fas » étaient directement financés par des dollars provenant des fonds électoraux du parti Démocrate.

Par ailleurs, le pouvoir réel est détenu aux Etats-Unis par un certain nombre de milliardaires dirigeant les plate-formes Internet dites des Gafas. Le plus connu de ces milliardaires est le jeune Marc Zuckerberg, président de Facebook. Ils peuvent craindre que si les Etats-Unis s'enfonçaient dans la guerre civile et les destructions d'infrastructures de communication qui en résulteraient inévitablement, les millions d'échanges sur Internet et les recettes de publicité dont ils vivent soient inévitablement perturbés.

Donald Trump l'a bien compris puisqu'il aurait selon certaines informations demandé à Marc Zuckerberg de le seconder lors de la campagne présidentielle. Seconder peut vouloir dire notamment supprimer certains échanges qui lui sont hostiles et mettre en valeur ceux qui lui sont favorables. Les techniques pour ce faire sont multiples, y compris générer de faux messages susceptibles d'influencer les électeurs.

Un autre élément favorable à Trump doit être pris en considération. Il semble avoir également compris que l'opinion était particulièrement sensible aux succès américains dans le domaine spatial. Il a mis en place une « space force » qui vise à conserver au profit des Etats-Unis son actuelle « spatial dominance ». On a d'ailleurs pu remarquer que sur les réseaux sociaux américains le récent succès de la société privée SpaceX appartenant au milliardaire Elon Musk ayant envoyé deux astronautes de la Nasa vers la Station Spatiale Internationale a éclipsé le bruit fait autour des manifestations anti-policières.

Dans les prochains mois, la concurrence avec la Chine pour la course à l'espace ne fera que s'intensifier, avec comme objectif la mise en place sur la Lune d'une station habitable. Si Donald Trump a l'habileté d'évoquer ces enjeux, White Americans et Black Americans réunis lui apporteront certainement leurs soutiens. 

L'Empire semble avoir encore de beaux jours devant lui. 

Il faut maintenant répudier l’idéologie républicaine

Chronique de Paysan Savoyard

Ex: https://liguedumidi.com

Pour les peuples français et européens les évolutions de ces dernières décennies ont selon-nous été catastrophiques. Elles ont pour la plupart été initiées par les Américains, vainqueurs de la seconde guerre mondiale, qui ont transformé les États européens en vassaux. La société de consommation a engendré l’exode rural, déstructuré les sociétés et abîmé l’environnement. La mondialisation, lancée dans les années quatre-vingt-dix, à l’instigation des États-Unis, a été également gravement nuisible, en particulier du fait des délocalisations qui, en France notamment, ont en grande partie détruit l’industrie et mis au chômage des régions entières. Quant à « la construction européenne », elle n’est qu’un maillon et un instrument de la mondialisation.

 

Au-delà même de ces évolutions récentes c’est plus fondamentalement la modernité dans son ensemble qui nous paraît néfaste. Les idées modernes se sont imposées en France avec la révolution de 1789, avant d’être diffusées dans le reste de l’Europe. La plupart des aspects de la société moderne et la plupart de ses valeurs nous paraissent mauvaises. L’individualisme, qui détruit les structures et les cadres de la société collective traditionnelle. L’idée de progrès, qui entend congédier le passé. La laïcité, machine de guerre contre le christianisme, qui est la religion des Européens. L’égalité, ce leurre et ce vice. La démocratie, illusion et mensonge là encore.

Il faudrait nous semble-t-il tout à la fois remettre en cause la société de consommation, mettre fin à la mondialisation et à la soi-disant « union européenne », se libérer de la tutelle américaine et combattre la modernité elle-même dans nombre de ses aspects… Voilà qui paraît bien illusoire.

Certaines ruptures pourtant sont urgentes et vitales si nous voulons conjurer le danger immédiat qui nous menace dans notre existence même : l’invasion migratoire en cours qui, si elle se poursuit, va détruire l’Europe, ses peuples et sa civilisation. Cette invasion migratoire est voulue, suscitée et organisée par la classe dirigeante, qui entend par là à la fois accroître ses pouvoirs et ses profits et servir son idéologie mondialiste. Si nous voulons vivre il faut donc nous débarrasser de cette classe dirigeante qui nous trahit. Et au préalable congédier son idéologie, qui est à la source de la politique d’invasion migratoire qu’elle conduit.

Gravure-Le-Héros-dune-Journée-Révolution-Française-Bonnet.jpgRépudier la conception républicaine de la nation

La nation selon-nous ne peut être que « charnelle ». Elle est un territoire, celui sur lequel ont vécu les ancêtres. Elle est une religion commune. Une culture commune. Des mœurs communes. Et elle est une même race. C’est ainsi que les peuples européens, avec leurs différences, appartiennent tous à la civilisation européenne, qui peut se caractériser ainsi : religion chrétienne, culture gréco-romaine, mœurs européennes, race blanche. Avec leurs spécificités, leur histoire particulière, leur territoire propre, les différentes nations européennes partagent ce tronc commun à forte dimension charnelle.

Tenants de l’idéologie moderne, celle des Lumières, les républicains, au pouvoir depuis deux cents ans, promeuvent une autre vision de la nation, non plus « charnelle » mais « idéelle ». Pour les républicains, la nation est la volonté de vivre ensemble autour de valeurs communes, celles de la république.

La nation idéelle présente on le voit plusieurs différences fondamentales d’avec la nation charnelle. Dans le cadre de la nation idéelle, premièrement, il n’y a plus de lien charnel entre les membres de la nation mais une communauté d’idées et de valeurs. Tandis que la nation charnelle, deuxièmement, est un fait, qui préexiste aux individus, c’est volontairement que ceux-ci adhérent aux valeurs de la nation idéelle. Troisièmement, enfin, la nation idéelle n’a plus d’ancrage territorial : elle est hors-sol et désincarnée.

Pour les modernes, la France est donc avant tout une idée – la république – le concept de république précédant et l’emportant sur la référence au territoire : c’est la « république française ». Quant au passé de la France antérieur à l’avènement de la république, il est rejeté dans les poubelles de l’histoire.

Cette conception idéelle de la nation nous paraît profondément fausse. C’est une utopie, désincarnée, arbitraire, artificielle, qui ne correspond en rien à ce qu’est la condition humaine. Mais au-delà de la controverse théorique il faut souligner, et c’est ce qui nous intéresse ici, que cette conception est à la base de la politique d’immigration massive.

En effet c’est leur conception même de la nation comme communauté de valeurs qui incite puissamment les républicains à promouvoir l’immigration. En mixant des populations de toutes origines, l’immigration et le métissage érodent et détruisent le lien charnel et racial qui existait entre la nation, son territoire et sa population. Minant de l’intérieur la nation charnelle, l’immigration dégage le terrain, aux yeux des républicains, pour la construction d’une nation idéelle. C’est pourquoi les républicains sont favorables par principe à l’immigration, quitte affirment-ils à l’encadrer et à la réguler.

Afin de manifester le fait que l’appartenance à la communauté nationale n’a rien à voir avec les liens de sang, les républicains promeuvent en outre une attribution massive de la nationalité à ceux qui sont établis sur le territoire ainsi qu’à ceux qui y naissent, en vertu de ce qu’ils nomment un « droit du sol ».  L’attribution massive de la nationalité leur fournit ainsi un argument d’apparence puissante pour rendre l’immigration irréversible : « les immigrés ayant pour la plupart la nationalité française, ils appartiennent à part entière à la communauté nationale et leur présence définitive en France ne peut plus se discuter » affirment-ils.

aquarelle-decc81tail.pngIl est intéressant de mettre en évidence la façon dont les républicains se sont débrouillés pour concilier leur théorie de la communauté de valeurs avec la réalité de l’immigration non européenne telle qu’elle a commencé à la fin des années cinquante. Dans un premier temps les républicains ont soutenu que les immigrés choisissaient la France parce qu’ils aspiraient à y partager les valeurs d’égalité et de liberté. L’immigration devenant massive, les républicains ont ensuite été forcés d’admettre que les motivations des immigrés n’avaient pas grand-chose à voir avec la volonté d’intégrer une communauté de valeurs : ils ont alors prétendu que, même lorsque l’immigration était motivée par des raisons économiques et sociales, « l’immense majorité des immigrés » n’en acceptaient pas moins les valeurs essentielles et choisissaient par exemple de pratiquer un islam « à la française », républicain et laïc. Mais la réalité des faits rendait de nouveau cette position intenable : les républicains ont dû reconnaître, dans un troisième temps, que de nombreux immigrés, loin de partager les valeurs en question, en rejetaient certaines violemment, à commencer par la laïcité ou l’égalité entre hommes et femmes. C’est alors que les républicains ont procédé à l’une de ces pirouettes conceptuelles et sémantiques dont ils ont le secret : ils se sont mis à affirmer que, si la nation est certes une communauté de valeurs, les valeurs en question ne sont pas pour autant figées ni immuables, mais qu’elles peuvent au contraire évoluer, se renouveler et s’enrichir, grâce notamment à l’apport des personnes originaires de l’immigration. Cette gymnastique conceptuelle osée n’a pourtant pas suffi et un quatrième temps s’est rapidement imposé aux républicains et à leurs illusions. Les faits démontrant chaque jour un peu plus qu’il ne pouvait y avoir ni assimilation, ni intégration, ni communauté de valeurs que celles-ci soient évolutives ou non, l’élite au pouvoir a décidé de prôner désormais le « vivre-ensemble », c’est à dire une simple coexistence, si possible pacifique, entre des communautés ne partageant rien d’autre que la présence sur un même territoire. Notons que ces glissements successifs et ces reculs en rase campagne n’empêchent nullement les républicains de continuer à pérorer sur la conception républicaine de la nation et la communauté que nous constituons « autour des valeurs républicaines qui nous réunissent », ainsi que l’avait fait par exemple l’inénarrable M. Schiappa face à E. Zemmour.

Notons également que les républicains sont désormais débordés sur leur gauche : ils sont en effet en concurrence avec les islamo-gauchistes, qui ont pris fait et cause pour les immigrés et perçoivent les valeurs républicaines et l’objectif d’intégration comme des manifestations insupportables de la domination des blancs.

Si nous voulons vivre, il faut nous débarrasser de la conception républicaine de la nation, qui est au service de la politique d’invasion. Contrairement à ce qu’affirment les républicains et autres utopistes issus des Lumières, les nations d’Europe ne sont aucunement des communautés de valeurs abstraites, mais des territoires ancrés dans le passé et dans la vie concrète des générations qui se sont succédées. Ces nations et ces territoires appartiennent aux peuples européens autochtones, unis par les liens multiples de l’histoire, de la culture et du sang. Quant aux personnes originaires de l’immigration qui possèdent la nationalité du pays d’accueil, elle leur a été donnée par les républicains, dans une perspective idéologique de destruction des Européens d’Europe : elle ne leur octroie dès lors aucun droit de se maintenir sur nos territoires.

zs-antilum.jpgCongédier l’universalisme des Lumières

La république se veut universelle, de même qu’elle juge universelles les valeurs qu’elle promeut. C’est dans cet esprit qu’elle adopte dès 1789 la déclaration universelle des droits de l’homme. L’universalisme vient compléter et renforcer la conception idéelle de la nation : la nation est l’adhésion à des valeurs et ces valeurs sont universelles.

Il en résulte que la nation française a dans l’esprit des républicains un rôle universel : ainsi que l’indique là encore le titre dont elle s’est parée, la « république française » se donne pour mission de répandre partout dans le monde l’idée républicaine et d’y faire partager ses conceptions.

C’est pourquoi également les républicains se vivent comme des « citoyens du monde ». Ils considèrent qu’un monde universel, gouverné par les mêmes valeurs universelles et débarrassé des frontières, se détachera par là-même des haines nationales et des affrontements entre peuples. Le nationalisme, au contraire, doit selon eux être condamné et rejeté parce qu’il porte en lui l’antagonisme, le racisme et la guerre.

Ajoutons cette précision. La révolution française a engendré deux familles d’héritiers, les républicains d’une part, les communistes d’autre part, continuateurs de la révolution « communiste » de 1792-1794. Comme les républicains, les communistes sont eux-aussi universalistes : ils aspirent à l’union des prolétaires de tous pays.

Comme l’est la conception de la nation idéelle, la vision d’une république à vocation universelle constitue également, selon-nous, une utopie abstraite, désincarnée et folle. A l’instar des autres valeurs républicaines, l’universalisme est une idée née en Europe et elle n’est partagée que par une partie des Européens et des Occidentaux. Toutes les autres régions du monde en sont à mille lieues. Aucune ne se voit partie prenante d’un monde de citoyens du monde. C’est pourquoi la « communauté internationale » auxquels les Européens se réfèrent en permanence n’a pas d’existence. Seules existent de grandes zones géopolitiques, souvent dominées par la nation la plus puissante de la région, et en concurrence entre elles. Si l’on souhaite raisonner en fonction du réel il faut donc rejeter l’idée universaliste. Chaque grande région du monde devrait pouvoir se gouverner de façon autonome, notamment sur le plan économique, et selon ses valeurs propres. Quant aux Etats, leur rôle et leur justification sont de s’occuper du sort du peuple dont ils sont l’émanation : ils ne sont aucunement comptables des intérêts d’une soi-disant « communauté internationale », qui n’a pas de réalité.

L’idée universaliste ne constitue pas seulement une utopie, sans lien avec la réalité des sociétés humaines : elle doit être rejetée également parce qu’elle est, pour nous Européens, dangereuse et mortelle. C’est elle en effet qui est à l’origine des deux décisions les plus catastrophiques prises depuis cinquante ans en Europe. La mondialisation et la disparition des frontières économiques tout d’abord, qui comme nous le notions plus haut a bousculé les sociétés européennes, détruit une grande part des activités industrielles, ruiné les équilibres sociaux et déstabilisé la classe moyenne. Surtout l’universalisme et sa volonté d’abolir les frontières – No Border – est à la base de la politique d’immigration massive, qui est en train de déboucher sur l’invasion de l’Europe et la destruction des sociétés européennes.

Si nous voulons vivre, il faut maintenant congédier l’universalisme, se débarrasser des concepts illusoires de valeurs universelles et de communauté internationale et rejeter d’urgence leurs fruits empoisonnés, la mondialisation et l’immigration.

Rejeter le pacifisme

L’universalisme et le mythe de la communauté internationale ont installé le pacifisme et le rejet absolu de la guerre au cœur des mentalités européennes. Le refus de la guerre, l’idéal de paix universelle, le rêve d’un monde pacifié par le doux commerce et le droit sont, là encore, des illusions caractéristiques de l’idéologie des Lumières. Si les Européens conservent cette façon de voir, ils sont condamnés d’avance. Les populations qui nous envahissent, en effet, ne sont nullement pacifistes, ont l’habitude de la violence et sont avides de conquête et de revanche.

Disons les choses autrement. La guerre est partie intégrante de la destinée des sociétés humaines. La guerre destinée à se défendre est légitime. Une société qui refuse la guerre même pour se défendre est d’avance soumise et déjà détruite.

Se délester du sentiment de culpabilité

Depuis la fin de la guerre, et plus exactement depuis les années soixante, les pays européens sont les victimes d’une entreprise de culpabilisation visant à les déstabiliser, à les inhiber, à les désarmer, à les transformer en pays dominés, passifs et soumis. Cette entreprise est menée par les milieux de gauche, en Europe et aux Etats-Unis, et plus généralement par tous les tenants de l’idéologie moderne. Les Européens sont mis en cause pour les croisades. Ils sont dénoncés pour avoir organisé l’esclavage. Ils sont accusés d’avoir procédé à la Reconquista et détruit l’Espagne arabo-andalouse « modèle de tolérance et de haute culture ». Ils sont montrés du doigt pour avoir mené la colonisation. Surtout les Européens sont accusés pour leur collaboration avec le nazisme et le génocide des juifs. La France est l’une des cibles principales de cette entreprise de culpabilisation.

61KVNK9-n4L.jpgCette propagande culpabilisatrice repose sur un grand nombre de contre-vérités. C’est ainsi que les Croisades ont été précédées et provoquées par la conquête arabe de la Méditerranée. Pour ce qui est de l’esclavage, pratiqué partout et de tout temps, ce sont les Européens qui les premiers l’ont aboli, tandis qu’il est toujours bien présent aujourd’hui encore dans la zone arabo-musulmane. La colonisation était sans doute contestable en son principe mais elle n’a pas eu que des aspects négatifs : elle a par exemple empêché les conflits tribaux en Afrique, lesquels ont repris de plus belle après les indépendances. Surtout elle n’explique en rien les difficultés auxquelles les Africains sont aux prises : racisme, guerre, absence de contrôle de la démographie… S’agissant de la France et de la période de la seconde guerre mondiale, le régime de l’Etat français a certes collaboré avec l’Allemagne mais il ne mérite pas pour autant l’opprobre absolu dont il est aujourd’hui accablé. D’abord parce qu’il était à la tête d’un pays vaincu, ce qui limitait par nature sa marge de manœuvre. L’armistice a permis à l’Etat français de rester souverain sur une partie importante du territoire pendant la moitié de la guerre. Enfin, si Vichy a dû livrer aux nazis les juifs de nationalité étrangère, il a en revanche conduit une politique de protection des juifs français.

Bien que globalement mensongère, la propagande accusatrice a été efficace. La plupart des Français se sentent aujourd’hui tellement coupables qu’ils se refusent à réagir contre le processus d’invasion de leur pays qui est en cours. Ils consentent par avance à leur mise en minorité sur leur propre sol, se soumettent d’emblée à l’islam conquérant, supportent sans broncher la délinquance massive née de l’immigration, acceptant toutes ces évolutions mortifères comme des châtiments.

Si nous voulons vivre, il faut en finir avec la culpabilité. Tous ces événements que l’on ressasse et dont on nous accable sont de toute façon anciens et ne sont imputables en rien aux générations de Français vivant aujourd’hui. Il faut aujourd’hui proclamer notre droit à l’existence. Notre droit à la préservation de notre identité. Notre droit d’être nous-mêmes, maîtres de notre destin et de notre territoire. Notre droit d’assurer notre propriété sur nos territoires et ce par tout moyen. Nous devons affirmer que l’Europe nous appartient à nous les Européens et que les personnes originaires d’autres continents devront pour la plupart regagner leurs patries.

***

Redisons-le pour conclure. La politique d’immigration a une motivation mercantile : la classe dirigeante occidentale veut abattre les frontières pour accroître encore ses profits et ses pouvoirs. Mais elle a également une dimension idéologique : l’immigration est un produit et une conséquence de l’idéologie universaliste républicaine.

Si nous voulons vivre nous devrons nous débarrasser de nos dirigeants. Pour ce faire il nous faut d’abord révoquer leur idéologie. Pour nous empêcher de réagir, pour nous inhiber et pour nous soumettre, l’oligarchie nous enferme dans son propre cadre conceptuel : il nous faut désormais nous en défaire.

Avant de pouvoir libérer notre territoire il faut nous libérer de cette idéologie.

Privilège blanc : discrimination positive et démocratie

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Privilège blanc : discrimination positive et démocratie

par Bernard PLOUVIER

La subversion soixante-huitarde a détruit l’État régi par le Droit napoléonien, l’une des rares choses et idées utiles que la soi-disant « Grande » Révolution française nous ait apportée.

Après tout, le christianisme nous avait assez enquiquinés avec les notions d’Égalité et de Fraternité, plus d’un millénaire et demi avant les fous furieux des années 1789-95. Quant à la Liberté, elle fut foulée aux pieds, plus que jamais, de 1792 à 1815… et il n’est pas trop assuré que la Liberté d’exprimer sa pensée aie jamais été présente en France, quel qu’en ait été le régime… depuis 1972, une foule de lois limite la sus-dite « Liberté d’expression », au point qu’elle en paraît une totale utopie en France ripoublicaine.

De la Révolution, l’on peut retenir le système métrique et le camembert (soit la transposition au Pays d’Auge d’une certaine façon de fabriquer le fromage de vache, apprise à une pieuse Normande par un prêtre briard caché des fous furieux sans-culottes… une ancêtre de ces Bas-Normands qui ont caché en 1943-44 une foule de réfractaires au STO).

Revenons à nos prodigieux Soixante-Huitards. Certains de ces beaux esprits (variante : de ces GGG – grandes gueules grotesques, au gré du lecteur), après avoir solubilisé leur marxisme dans l’alcool, l’hédonisme et le consumérisme globalo-mondialiste, après avoir épuisé les joies de leur nouvelle trinité : Haschisch-Cocaïne-LSD-Ecstasy (chacun sait que les Trois Mousquetaires étaient Quatre), ont inventé toutes sortes de nouvelles « béquilles sociales » pour les moins aptes de nos contemporains, dont le plus beau fleuron demeure sans conteste la « discrimination positive ».

De tout temps, il a existé des ascenseurs sociaux. Certains se marient pour épouser une dot ou une influence familiale ; on entre au Grand-Orient, comme autrefois dans l’armée ou en religion ; on se prostitue allègrement : la promotion canapé n’a nullement effrayé le grandiose Jules César lui-même ; on fait dans la Finance ou le Négoce comme d’autres dans la Politique : des activités qui, à toute époque et en tous lieux, ont trop souvent participé de la Grande Truanderie.

Depuis l’An 1945, l’Année Zéro de la réflexion politique et historique, l’on nous a bassiné avec la honteuse discrimination raciale et/ou sexiste : celle des vilains Blancs et des vilains mâles envers les pauvres colorés et les pauvresses du sexe faible. On nous refit le coup avec le couplet sur les « handicapés » de toutes sortes.

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Et, grâce au zèle infatigable des « élus » et « élues » – pires encore que les mâles -, cela se transforma en une grande conquête sociale, officiellement patronnée par Dame Démocratie… soit une donzelle guère plus recommandable et vertueuse que ses sœurs Liberté, Droits de l’Homme ou la fausse Pucelle nommée Demoiselle Écologie.

Dans certaines Universités des USA – il aura fallu une dure campagne électorale entre Démagogues et Républicains pour qu’on l’apprenne en France -, 25% des étudiants sont admis non par ordre de mérite, mais en raison de leur race, de leur couleur de peau ou de la pauvreté de leurs parents… Liberty for all s’est mué en Black and Latinos are beautiful.

En France, dès l’Ancien Régime, existaient des bourses d’études pour les plus pauvres (Napoléon Bonaparte en avait bénéficié) et l’Église catholique a toujours assuré l’enseignement quasi-gratuit pour ses ouailles méritantes les moins riches. Chacun concourrait ensuite selon ses mérites et sa force de caractère.

Mais c’était avant la plus basse démagogie des champions de la revanche des médiocres. De nos jours, on exige des « places réservées » dans les Grandes Écoles ou dans les Universités pour des enfants d’immigrés, quand bien même il faudrait rejeter de brillants fils d’autochtones pour faite de la place aux nouveaux recommandés.

Le même principe de « Discrimination positive » est appliqué à l’octroi de places et de postes financés avec l’argent public.

Une fois de plus, les profonds penseurs, les grandes penseuses et les bizarres de sexe-genre indéterminable, qui sévissent dans les débats télévisés et au Parlement semblent avoir oublié – s’ils les ont jamais sus – les fondements de la Démocratie, la vraie, pas celle des pitres.

Ils sont au nombre de deux sur ce point particulier. La Loi doit être égale pour tous les citoyens (riches et pauvres ; dominants et dominés ; élus et administrés). Toute fonction, toute admission à un poste financé par l’État – gestionnaire du Bien Commun – doit se faire en fonction des mérites du candidat et non par piston racial, religieux ou maçonnique, non par l’effet du népotisme ou du « léchage de bottes » – voire plus si affinités.

Si l’on s’en tient à la stricte définition de la Démocratie – qui n’a rien à voir avec le type de régime politique, n’en déplaise aux sectaires – une discrimination (si l’on préfère un choix biaisé par l’effet d’un quelconque favoritisme) est absolument, totalement, irrémédiablement un non-sens. La discrimination, quel que soit le signe arithmétique qu’on lui attribue, est le triomphe de l’arbitraire.

Les contribuables et les épargnants qui alimentent le budget de l’État, ceux qui créent et entretiennent le Bien Commun, ont un devoir : celui de protester contre des lois iniques, contraires à toute éthique, quelle que puisse être la motivation pseudo-humanitaire affirmée par les clowns qui les proposent et les politicien démagogues qui les votent.

En cas de persistance dans l’erreur, en cas de dénis répétés de Démocratie, la seule démarche citoyenne qui s’impose est de s’insurger contre un Pouvoir abusif, contre des tyrans qui n’ont ni sens moral ni dignité dans l’exercice de leurs fonctions électives.

dimanche, 07 juin 2020

Vivre libre, mourir libre - par la Communauté de la Rose et de l’Épée

« Nous nous battons pour la liberté.
Pour moi, la pire des choses serait de vivre en esclave.
On peut tout avoir : à manger, à boire, de quoi se vêtir, un toit où se loger.
Si on n’a pas la liberté, si on n’a pas la fierté, si on n’est pas indépendant,
cela n’a ni goût, ni valeur. »
Ahmad Shah Massoud (1953 – 2001)

Aujourd’hui et à l’avenir, notre combat va de plus en plus s’axer sur une valeur fondamentale : la liberté. On distingue deux camps dans l’Humanité : ceux qui défendent la liberté, et ceux qui veulent la réduire – bien souvent au nom de prétextes apparemment légitimes.

Voilà pourquoi nous proclamons notre attachement à la Liberté, sans laquelle l’homme n’a aucune dignité et aucune possibilité de grandir en esprit.

Nous nous positionnons :

Pour :

  • La liberté de conscience
  • La liberté d’opinion
  • La liberté d’expression
  • La liberté de mouvement
  • La liberté de réunion

Contre :

  • La censure et la surveillance
  • Les lois sécuritaires liberticides
  • Les restrictions à la liberté individuelle
  • Le nouvel être social standardisé

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Nous reconnaissons comme des droits inaliénables les articles 18, 19 et 20 de la DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME, actuellement bafoués en France ainsi que dans le reste du monde :

« Article 18
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

Article 19
Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.

Article 20
1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d’une association. »

Nous constatons que la France va à l’encontre de ces articles, par les limitations et censures sans cesse grandissantes de la liberté d’expression, ainsi que la diabolisation du discours non-institutionnel. Nous pourrions le démontrer et le détailler ultérieurement, ce qui ne sera pas une chose compliquée tant les exemples liberticides ne manquent pas :
– Censure des discours et informations arbitrairement classés comme fake-news.
– Diabolisation de la pensée critique vis-à-vis du Système en place.
– Condamnation judiciaire des propos opposés à certaines communautés religieuses, ethniques ou sexuelle, alors que dans la majorité des cas ces propos n’incitent pas à la haine mais relèvent de la liberté d’expression.
– Intrusion de l’Éducation Nationale dans la vie privée des familles, afin d’y détecter les idées des parents et d’opposer les enfants à leurs parents (ce qui va aussi à l’encontre du 3ème point de l’article 26 de la Déclaration des Droits de l’Homme).
– Lois utilisées pour interdire les débats sur certains sujets et pour légaliser les procès d’intention, comme la loi Pléven, la loi Gayssot ou la loi About-Picard.
– Mise au ban de la société, grâce aux médias et aux réseaux sociaux, des personnes développant une pensée critique et originale.
– Lutte interministérielle contre des minorités spirituelles et thérapeutiques, considérées comme sectaires pour leurs idées et leur choix de vie, et non pour des faits légalement punissables.
– Etc.

Nous estimons que la dignité d’un être humain est de pouvoir vivre librement, mais aussi mourir librement. Un être humain peut disposer de son corps en fonction de ses opinions et de ses croyances, sans qu’aucune autorité n’intervienne dans sa vie privée, et cela dans le courant de sa vie comme dans le choix de sa mort. Les différentes obligations médicales, le droit de l’État à prélever les organes d’un mort sans son accord ou la marginalisation des personnes refusant l’acharnement thérapeutique, ne sont que des atteintes à la liberté de mourir en fonction de ses convictions. Il n’est pas étonnant qu’un régime qui ôte des libertés fondamentales pour vivre, ôte aussi des libertés fondamentales pour mourir.
Nous condamnons ici le régime matérialiste qui est en place car celui-ci, niant l’existence de l’âme, dénie aux êtres humains le droit de conformer leur vie à leurs conceptions propres de l’âme, et par conséquent nie la liberté de conscience.

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La République Française est ainsi opposée aux libertés fondamentales qui permettent à un être humain d’accorder sa vie à ses conceptions spirituelles.

Si la France est particulièrement concernée par ces accusations, celles-ci s’appliquent néanmoins, à quelques détails près, à la plupart des pays du monde et à l’Union Européenne dans sa totalité. Nous considérons donc comme un devoir d’entrer en insurrection morale contre l’Ordre mondial en place, c’est-à-dire contre son oligarchie dirigeante dont les intérêts économiques ne seront jamais compatibles avec la liberté.

Les répressions qui pourraient se durcir et se généraliser à l’avenir contre les opposants, démontreront encore plus la nature liberticide du régime en place. Évidemment, ces répressions seront justifiées par des prétextes qu’ils soient sanitaires, scientifiques, sociaux, humanistes ou écologiques afin d’obtenir l’assentiment de l’opinion publique.

Que tous ceux qui se reconnaissent dans ces principes et dans ce combat diffusent ce message.

Nous n’avons pour le moment que l’insurrection de conscience comme possibilité, et si nous ne pouvons pas changer le Système, nous pouvons néanmoins montrer un exemple pour ceux qui réfléchissent encore librement.

samedi, 06 juin 2020

The Ultra Orthodox vs. The IDF: Israel's Other Religious War

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The Ultra Orthodox vs. The IDF: Israel's Other Religious War

 
 
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Since Israel's inception, the Haredi — ultra-Orthodox adherents of Judaism —have been exempt from the country's military conscription laws. But their growing population, coupled with their high unemployment rate and dependence on state benefits, sparked outrage within the country's secular majority. After years of demanding that the Haredi share the responsibility of serving in the armed forces, the Israeli government passed an unprecedented law in March 2014 that requires Haredi men to serve in the military. The decision resulted in major opposition from the Ultra Orthodox community, from violent protests to religious leaders demanding that no one should comply. VICE News travels to Israel to speak with hardline members and leaders of the Ultra Orthodox community as well as soldiers in the Netzah Yehuda, the IDF's Ultra Orthodox Battalion, to get their take on the government's decision.
 
 
War Games: Israeli Urban Warfare - http://bit.ly/1oykW0C
The Israeli-Palestinian Conflict: Rockets and Revenge: http://bit.ly/1wv2PK2
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vendredi, 05 juin 2020

En Italie, Facebook condamné pour censure et atteinte à la liberté d’expression

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En Italie, Facebook condamné pour censure et atteinte à la liberté d’expression

Secolo d’Italia (Italie) 

Ex: http://www.zejournal.mobi

Fin de l’impunité pour Facebook ? Ce qui vient de se passer en Italie revêt une importance considérable : un État européen fait prévaloir ses lois sur l’arbitraire des « standards de la communauté ». Nous reprenons un article publié sur le site de la fondation Polémia le 30 mai 2020. Cette victoire italienne pourrait être la première d’une série en Europe au moment où la loi Avia va rentrer en vigueur en France.

C’est un revers historique pour Facebook en Europe. La justice italienne a en effet confirmé la supériorité de la loi nationale sur l’arbitraire des règles privées de Facebook dans le cadre d’un litige entre l’entreprise américaine et le mouvement politique CasaPound. Laurent Solly, l’ancien préfet hors-cadre nommé directeur de Facebook pour la zone Europe du Sud — comprenant l’Italie et la France — voit la censure de Facebook fragilisée par cette décision judiciaire de première importance. Nous proposons aux lecteurs de Polémia la traduction d’un article du site Secolo d’Italia : Casapound gagne encore en justice. Facebook condamné à garder leur page ouverte.

Le Tribunal civil de Rome a rejeté le recours déposé par le réseau social contre l’ordonnance [à effet immédiat] qui ordonnait la réactivation de la page principale de CasaPound Italia.

Une réponse est arrivée après plus de trois mois. L’audience au cours de laquelle Facebook a déposé la plainte s’est tenue le 14 février.

C’est le site du Primato Nazionale qui révèle le dernier épisode du bras de fer.

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Davide di Stefano.

« Nous savons donc aujourd’hui que cette plainte a été rejetée. Et que les dispositions de la juge Stefania Garrisi ont été confirmées. Cela signifie que la page CasaPound et le profil de Davide Di Stefano, défendus par les avocats Augusto Sinagra et Guido Colaiacovo, restent actifs. Facebook est également condamné à payer des frais de justice pour 12 000 euros. »

Dans une intervention signée par lui, Davide Di Stefano explique que les attendus de la sentence confirment la supériorité hiérarchique des principes constitutionnels et du droit italien par rapport aux « normes de la communauté » du géant social et aux contrats privés.

Dans la disposition du collège composé des juges Claudia Pedrelli, Fausto Basile et Vittorio Carlomagno, est indiquée « l’impossibilité de reconnaître à une entité privée, telle que Facebook Ireland, sur la base de dispositions marchandes et donc en raison de la disparité de la force contractuelle, des pouvoirs ayant substantiellement incidence sur la liberté d’expression de pensée et d’association, et qui dépasseraient ainsi les limites que le législateur lui-même s’est fixées en droit pénal ».

« L’arrêt — explique la Cour – se trouve conforté dans le fait que, comme indiqué dans l’ordonnance attaquée, CasaPound est ouvertement présent dans le paysage politique depuis de nombreuses années ».

« L’exclusion de CasaPound de la plateforme — écrivent les magistrats — doit donc être considérée comme injustifiée sous tous les profils mentionnés par Facebook Ireland ».

« Le periculum in mora [danger/dommage causé par le retard, NdT] doit être considéré comme subsistant sur la base des considérations formulées dans l’ordonnance contre laquelle il a été fait recours, qui méritent d’être pleinement partagées, sur le rôle prééminent et relevant joué par Facebook dans les réseaux sociaux. Et, donc, objectivement aussi dans la participation au débat politique ».

N’appartient donc pas à Facebook « la fonction d’attribuer de manière générale à une association une “licence” établissant le caractère licite d’une association. Étant donné que la condition et la limite de l’activité de toute association est le respect de la loi. Dont la vérification est laissée au contrôle juridictionnel général ».

Dans l’ordonnance des juges du Tribunal civil de Rome, il est fait référence aux articles 18 et 21 de la Constitution, sur la liberté d’association et la liberté de pensée. Par conséquent, et peu importe que CasaPound soit un parti ou non, la priorité de la primauté nationale, la liberté d’association et de pensée doit être garantie.

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« Il n’a pas trouvé que CasaPound relève de la définition d’une organisation incitant à la haine telle que prévue par les Standards de la Communauté [Facebook], c’est-à-dire “engagée dans la violence” par des actions de ”haine organisée” et ”de violence organisée ou d’activité criminelle” », peut-on toujours lire dans l’ordonnance.

Qui conclut en expliquant comment, « en l’absence de violations constatées et de ne pas pouvoir apprécier le caractère préventif des objectifs de l’association au regard des principes constitutionnels, la désactivation de la page Facebook est injustifiée. Elle est à l’origine d’un préjudice non susceptible de réparation en contrepartie, relatif à la participation de CasaPound au débat politique, ayant incidence sur des biens protégés par la Constitution ».

Traduction Polémia

Lire aussi:

Italie – Qui sont ces

Gilets Oranges anti-euro

et « corona-sceptiques » ?

jeudi, 04 juin 2020

Le Traditionalisme en Turquie

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Tibet DIKMEN:

Le Traditionalisme en Turquie

Il est difficile de dire que le traditionalisme a été suffisamment discuté et diffusé dans la sphère intellectuelle turque. Malgré le fait qu’une majorité des livres traditionalistes importants aient été traduits en turc, la conscience de ce courant philosophique est assez limitée à une «élite» particulière. Bien que la plupart des œuvres de René Guénon, Frithjof Schuon, Seyyed Hossein Nasr, Martin Lings, Titus Burckhardt et Julius Evola soient toujours publiées par 'İnsan Yayınları', de nombreux Turcs ignorent à quel point l'école traditionaliste est un mouvement politico-philosophique actif, comment les traditionalistes sont connectés les uns aux autres, jusqu’où s'étendent les grandes et petites veines qui les alimentent, et à quelle distance les vaisseaux qui en résultent se propagent.

Rene Guenon - Modern Dünyanın Bunalımı.jpgRené Guénon est naturellement le premier nom traditionaliste à atteindre la Turquie. Le plus ancien document portant son nom remonte à 1938, dans l'intitulé d'un article de journal affirmant: «René Guénon, le philosophe français perdu depuis sept ans a finalement été retrouvé à la célèbre université Al-Azhar au Caire. Tout le monde à Paris est étonné par l’aventure étrange et curieuse du philosophe. » Cependant, cet article s'avère peu pertinent. Les œuvres intellectuelles de Guénon n'atteindront les intellectuels turcs qu'au début des années 80. Cela a commencé par la publication de petits articles dans un magazine conservateur appelé «Résurrection», appartenant à un parti islamo-conservateur qui a ensuite été fermé pour avoir refusé de participer aux élections trois fois d'affilée. À la suite de cette introduction, la traduction de ses livres a été entamé par Nabi Avcı, chroniqueur aux journaux Yeni Şafak, conseiller principal du Premier ministre Erdogan en 2003, ministre de l'Éducation nationale entre 2013-2016, puis ministre de la Culture et Tourisme jusqu'en 2017. Nous constatons déjà que des universitaires et intellectuels particulièrement bien placés ont tenté d'être les «précurseurs» du Traditionalisme en Turquie.

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Nabi Avci.

Après les traductions d'Avcı, des deuxièmes éditions ont été publiées, toutes chez 'les éditions ‘Insan', sous la direction du Prof. Dr. Mahmut Erol Kılıç, également écrivain à Yeni Şafak et académicien célèbre pour son travail sur Ibn-Arabi et René Guénon, actuellement ambassadeur de Turquie en République d'Indonésie. Jusqu'à très récemment, on pouvait observer que le contenu traditionaliste ne se trouvait que dans les arènes islamo-conservatrices telles que les facultés de théologie. Cependant, le courant anti-moderne vit, à ce jour, son apogée en Turquie. De nombreuses nouvelles traductions s'additionnent et les idées gagnent chaque jour plus d'interlocuteurs.

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Mahmut Erol Kiliç.

Outre que le traditionalisme devient une énorme influence pour les ordres soufis actifs, certains conservateurs ont commencé à essayer d'utiliser le traditionalisme comme une philosophie rigide et forte contre l'opposition laïque.

Un effort accru peut également être remarqué pour introduire l'école de la pensée à la jeune génération. GZT (la section jeunesse du journal Yeni Şafak que nous avions abordé plus tôt, un quotidien conservateur connu pour son soutien intransigeant au président Erdogan, entretenant des relations étroites avec le régime de l'AKP et fréquemment accusé pour discours de haine excessif et antisémitisme) a écrit un article approfondi et bien documenté sur le Traditionalisme destiné à la jeune génération, et a même réalisé une vidéo YouTube de 20 minutes expliquant l'héritage de Guénon. Cette `` gazette de la jeunesse '' qui, avec Yeni Şafak, appartient à Albayrak Holding, un conglomérat d'un milliard de dollars impliqué dans les télécommunications, l'immobilier, la production de moteurs, le textile et le papier, a également organisé une diffusion en direct avec Ibrahim Kalin (l'actuel conseiller en chef du président Erdogan), où il a sévèrement critiqué la modernité et recommandé à la jeune population turque de lire «L'Homme et la Nature» de Seyyed Hossein Nasr. De nouveaux articles sur les écrivains traditionalistes paraissent très fréquemment dans les revues de jeunesse de nombreuses universités allant d'Istanbul à Erzurum. On peut donc constater que, contrairement à l'Europe où il apparaît comme un courant dissident, le traditionalisme en Turquie se retrouve entrelacé dans la classe dirigeante, l'endroit auquel on s'attendrait le moins.

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Compte tenu de tous les différents facteurs, même si elles s’avèrent inconscientes et imprévues, une renaissance se produit dans la branche conservatrice de la Turquie et cela est directement liée au point de vue traditionaliste. Alors que les soufis et les ordres religieux ont tendance à se concentrer sur la tangente ‘pérennialiste’ plus passive, la "Révolte contre le Monde moderne'' de Julius Evola gagne en popularité auprès des militaristes: ceux qui adhèrent fermement à la devise "la Turquie n'est pas un pays avec une armée, l'armée turque est une armée avec un pays".

La croissance de l'influence traditionaliste a atteint une telle ampleur que Abdul-Wahid Yahya Guénon, fils de René Guénon, a été invité à Istanbul en 2015 pour recevoir le prix d'honneur de “Ami spécial” (décerné à ceux qui auraient grandement servi et contribué l'Islam) par une fondation soufie aux racines profondes (Kerim Vakfı). Au cours de son discours, le fils de Guénon a partagé des faits inédits sur son père. Le plus étonnant d’entre eux est le fait qu'un élève d'Albert Einstein aurait écrit une lettre à René Guénon déclarant que «son professeur était fortement influencé par ses travaux sur la métaphysique» et «qu'il les recommandait à ses élèves». Le fils de Guénon a également déclaré que même s'il était heureux que les œuvres de son père soient louées en Turquie, seulement 13 de ses 28 livres ont été traduits à ce jour.

N'oublions pas non plus l'opposition. L’opposition la plus forte à Guénon est venue de Zübeyir Yetik (du Milli Görüş d’Erbakan) qui a consacré tout un livre sur la critique des positions ésotériques et «suprareligieuses» de Guénon, intitulé «La suprématie de l’homme et l’ésotérisme guénonien».

Yetik affirme avec force que «les résultats des efforts visant à faire revivre le« patrimoine commun de l'humanité »sous le nom de« tradition », qui est constamment porté à l'ordre du jour par René Guénon et ses disciples, comme moyen alternatif de salut, est une triche et une escroquerie à ce sujet, portant préjudice à l’individu et à la société ». A côté de ces critiques, on peut également constater que les francs-maçons turcs ne sont pas non plus satisfaits de sa popularité. Selon une recherche effectuée par Thierry Zarcone, bien que la bibliothèque de la Grande Loge d'Istanbul disposait de nombreux livres de Guénon, ils l'ont délibérément ignoré et ont même fait preuve de consternation envers sa philosophie.

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Nous pouvons facilement remarquer l'attention croissante envers le traditionalisme, en particulier avec l'arrivée d'Ernst Jünger sur les étagères turques. Jünger est le plus récent penseur qui est entré dans cette «renaissance intellectuelle» en cours et, curieusement, le premier livre traduit était «Gläserne Bienen» (Abeilles de verre) en 2019, suivi de «In Stahlgewittern» (Orages d’acier) plus tard cette année-là. Ainsi, il a fallu 99 ans à Ernst Jünger pour atteindre un public turc. Nous pouvons donc conclure que le traditionalisme s'installe et crée des changements intellectuels significatifs dans différentes parties du monde, chacun dans des contextes indépendants et que la Turquie n'embrasse que récemment mais complètement cette vision du monde éternelle.

Sources :

https://www.gzt.com/mecra/gelenekselci-ekol-3426042v

http://www.insanyayinlari.com/

https://www.youtube.com/watch?v=3nseIBrYVhY

https://www.youtube.com/watch?v=13K4--Hdup0

https://www.aa.com.tr/tr/kultur-sanat/einstein-babamdan-cok-etkilenmis/496404

https://en.wikipedia.org/wiki/Nabi_Avc%C4%B1

https://tr.wikipedia.org/wiki/Albayrak_Holding

https://www.yenisafak.com/hayat/rene-guenon-ve-krizdeki-dusunce-2532911

https://www.religion.info/2003/01/26/rene-guenon-influence-en-iran-et-en-turquie/

https://books.google.be/books?id=zesfgcT_xtUC&pg=PA131&lpg=PA131&dq=traditionalisme+turquie+gu%C3%A9non&source=...

Arnaud de Robert: L'effondrement : mythe incapacitant ou réalité dynamique ?

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L'effondrement : mythe incapacitant ou réalité dynamique ?

Conférence d'Arnaud de Robert

 
 
 
ArnaudDeRobert.jpg"L'effondrement : mythe incapacitant ou réalité dynamique" : conférence donnée par Arnaud de Robert lors de l'université d'été 2019 d'Academia Chistiana à Sées. 2020 : la civilisation européenne est en déclin, le christianisme semble en voie de disparition, notre jeunesse subit la crise de la transmission (spirituelle, morale, politique, culturelle). Sans armature intellectuelle solide, il est impossible d'avancer. Puisqu'il n'existe aucune formation traditionnelle, alliant spirituel et politique, donnant le minimum de principes nécessaires, Academia Christiana est née ! Des rendez-vous réguliers dans l'année et durant l'été pour créer de la cohésion et en finir avec l'individualisme. Une solide formation intellectuelle pour guider l'action et désintoxiquer les esprits. La mise en valeur d'un catholicisme authentique et viril pour lutter contre notre propre embourgeoisement. Le recours réguliers à des prêtres pour nourrir nos âmes et nous fortifier dans le combat. Participer au renouveau spirituel et moral de notre génération. Faire redécouvrir aux jeunes Français leur patrimoine intellectuel. Initier un mouvement puisant aux ressources du passé pour éclairer notre avenir. Donner un élan spirituel et éclairer les intelligences par la philosophie et une bonne formation politique. Promouvoir l'engagement dans la société, au service du bien commun et de la vérité. Former une génération de catholiques identitaires, autonomes et enracinés !
 

mercredi, 03 juin 2020

Sur les illusions de la démocratie et le renouveau des élites

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Sur les illusions de la démocratie et le renouveau des élites
 
Irnerio SEMINATORE

Sécession du peuple ou sécession des élites?

Ce sont là les deux extrêmes du débat en cours sur la pratique et les illusions de la démocratie.

L'exemple le plus parlant de la sécession actuelle du peuple est, en France, le mouvement des "Gilets jaunes" et l'expression la plus contestée de la sécession des élites, l'émergence et l'accès au pouvoir de Macron, il "Valentino" de la Cinquième République, le "Borgia" des temps modernes.

La sécession du peuple ou de la plèbe, autrement dit, l'auto-institution d'un sujet sans statut politique en acteur de son destin, réclamant sa participation à la liberté et à la délibération politique, n'est pas d'aujourd'hui.

Mais c' est d'aujourd'hui sa parole publique, sa recherche de "sens" et sa dénonciation de la démocratie, orpheline du débat et de l'écoute du Prince.

D'où la révolte du peuple, semblable à celle des sans culottes parisiens et des jacobins anglais du XVII anglais.

Cependant, qu'on l'appelle sécession ou retrait de la vie publique, la "sécession" est toujours un moment de contestation du pouvoir, à partir de la république romaine et du retrait de l'Aventin (de 494 a.J.C.).

C'est un changement du personnel de gouvernement qui est réclamé, plébéien ou patricien, national ou globaliste!

Ce changement est aujourd'hui en cours en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne.

Les plébéiens ou néo-nationalistes contestent les patriciens, élitistes ou globalistes, ou encore, néo-progressistes et ce renouveau se présente, à la surface, comme un changement de la représentation politique et donc comme une crise de la démocratie moderne, tandis qu'il est, en son fond, un bouillonnement anti-système de la société en révolte et une crise de subversion, au relents violents.

Ce changement s'affiche publiquement comme une dénonciation des élites et de leur sécession.

C'est un changement de fond de l'ordre social, porteur d'insubordination et de révolte et il appartient comme tel, à l'histoire discontinue de la liberté politique.

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Cependant il se range du côté des mouvances identitaires et des droites néo-conservatrices et souverainistes et il est résolument contre les "divers gauches", cosmopolites et globalistes.

Le renouvellement des élites dirigeantes, qui est en cours partout en Europe,est signalée par le refus de l'égalitarisme et du gauchisme des élites privilégiées et par la révolte contre la subordination atlantiste de la politique nationale et de celle-ci au modèle culturel de l'Amérique.

Dans le cadre de conceptions rénovées, s'affirme ainsi la conscience que les conflits ne naissent plus des idéologies désincarnées, mais de la politique d'affirmation néo-nationale et populaire.

A l'intérieur des pays occidentaux, les régimes démocratiques, laïcisés et ouverts, deviennent dépolitisés, obsolètes et totalitaires, tandis que les régimes anti-systèmes se commuent en perturbateurs ou en révolutionnaires et sont ouvertement combattus, dénigrés et déstabilisés.

La Révolte néo-nationale contre la "Révolte des Élites"

18982430389.jpgLa menace à l'ordre social a été perçue autrefois, comme une des réponses à la "Révolte des masses"(Ortega y Gasset - 1930). Cette menace, venant de la social- démocratie, du marxisme théorique et de la révolution russe, fut à la racine d'une réflexion, sur la théorie des élites, représentée, autour des années 1920, par Pareto, Mosca et Michels, en réponse au dysfonctionnement du régime libéral et de son système parlementaire.

Qu'en est il aujourd'hui?

La sécession des élites precède-t-elle et explique-t-elle la "Sécession des masses"de nos jours?

Les mouvements souverainistes et populistes et les droites politiques en Europe s'inspirent elles des mêmes sources et des mêmes objectifs?

Christopher Lasch a analysé, aux États-Unis, au courant des années 1990, les raisons de fond de l'émancipation des "élites" du peuple et a essayé d'expliquer leur sécession, intellectuelle et morale, de l'ordre social existant.

En critique de fond du progressisme et d'une modernité, qui a rompu toute forme de tradition et d’enracinement au profit du "melting pot", C.Lasch tâche de comprendre pourquoi les élites occidentales se sont éloignées du peuple et ont fait sécession de leurs sociétés.

Ces élites, qui ne se limitent pas aux dirigeants politiques,se sont déconnectées de la réalité et méprisent les citoyens et les préoccupations des masses.

Or, la menace à l'ordre social vient désormais des élites globalistes et de leurs objectifs manichéens et guère de la révolte sociale.

La menace vient du rôle des médias,de l'idéologie des universités (le gauchisme), du rapport à la religion, du sexisme,des militants LGBT (la théorie du gendre) et des fausses réponses données aux questions raciales.

"La révolte des Élites" de C. Lasch (1993), marque désormais l'avènement de l'individualisme narcissique et met à nu les illusions de la démocratie.
Ainsi le problème n'est donc plus celui du dysfonctionnement du système politique, mais d'une profonde réforme de la société.

De la "révolte" à la "faillite des élites"

La-faillite-des-elites-poche.jpgEn effet une époque s'achève, celle du rationalisme moderne, matérialiste, technocratique et instrumental, qui avait perdu sa relation au "sens" de la vie et au tragique, la mort, conduisant à la finitude de l'aventure humaine, imbue du destin et des valeurs ancestrales.

Cette fin d'une époque et cette dégénérescence du tragique et de la finitude humaine est bien le sentiment dominant de notre temps de crise ou d'une transition qu'il faudrait définir désormais comme "La faillite des Élites"(M. Maffesoli).

Contre cette faillite les réalités actuelles nous font présager une énième et possible révolte des masses, autrement dit des soulèvements larges et diffus, que les intellectuels et les hommes politiques de droite annoncent et prévoient depuis longtemps.

Dans ce contexte, la perte de confiance dans le progressisme matérialiste et dans le système démocratique se manifeste partout en Europe par la fragmentation des partis politiques traditionnels. On ajoutera que le rejet des élites encourage les mouvements souverainistes et populistes à approfondir leur bataille et que l'insécurité grandissante aggrave la crainte d'une perte d'identité, due à une invasion migratoire massive.

Le triomphe du néo-nationalisme et du néo-conservatisme semble ainsi assuré de succès par la montée en puissance des droites européennes.

Ernst Lohoff, analyse clairement, dans une perspective critique, le ressentiment des citoyens contre l'UE et qualifie ce ressentiment de force historique.

Il rappelle que la gauche allemande surfe contre l'UE, à l'image de Podemos en Espagne et que l'égérie de Die Linke, Sahra Wagenknecht, avant garde du néo-nationalisme de gauche, identifie l'espace démocratique à l’État Nation et prône un globalisme décentralisé, comme base d'une utopie, qui demeure au fond passive et non pro-active.

V. Orban, Salvini, Marine le Pen, Vox et AfD, interprètent collectivement, bien que différemment les sentiments de révolte qui traversent la société européenne selon des clivages ethniques et religieux, d'autant plus intenses et profonds que la société a été forcée à devenir communautaire et tribale et donc multiculturelle, multiconflictuelle et pré-moderne, encouragée et contrainte par des pouvoirs irresponsables.

La dissolution du corps politique est manifeste désormais par le vote "sur la loi d'urgence" en Hongrie, qui représenterait, au yeux de la Commission européenne,une dérive absolue des "valeurs européennes" et de l’État de droit, déjà périmées depuis longtemps.

Le grand abus, égalitariste et mondialiste de la gauche radicale et du djihadisme compassionnel se poursuivra, à l'aide des globalistes occidentaux, par un travail génocidaire et méthodique contre les peuples d'Europe, pour confiner, soumettre, traiter, uniformiser et diffuser le mal du métissage et de l'aliénation.

Restauration du passé historique et affirmations identitaires

Or, le rôle fondamental de la mémoire et des récits historiques représente une tâche politique primordiale, que les droites conduisent en Europe, pour mobiliser les "énergies vitales du passé", menacées par le modèle anglo-saxon, d'empreinte américaine et par une immigration massive, de peuplement et de remplacement.

Le temps présent est par conséquent aux résurgences et aux affirmations identitaires, que seule la pensée néo-nationale poursuit par le refus sacro-saint de l'égalitarisme politique et racial, de la subordination de la politique nationale au globalisme et de la priorité du modèle anglo-saxon sur le modèle européen.

En repensant la politique en termes de siècles et l'espace en termes de continents, la conscience historique des pays européens d'aujourd'hui ne peut occulter une même identité de civilisation et, de ce fait, les origines franques de la nation française, la germanité commune du passé carolingien, ainsi que la Chrétienté latine de l'Europe occidentale et byzantine, des Balkans, de l'aire slavo-orthodoxe et de l'espace russo-sibérien.

Ces rappels ethno-linguistiques et religieux opposent l'aire européenne à l'aire anglo-saxonne. Cette dernière, orientée par la stratégie globale d'hégémon, exercée en termes de Sea Power (ou pouvoir de la mer), comme modèle culturel fondé sur l'individualisme et l'échange, contribue au déracinement de nos sociétés, fondées sur les traditions anciennes de la terre et de ses mythes ancestraux.

L'issue de cette opposition entre modèles culturels contrastants, peut conduire tout droit à l'annihilation de l'histoire continentale et à la négation de toute renaissance. Or, le rôle fondamental de la mémoire et des récits nationaux représente une tâche politique primordiale, que les droites conduisent en Europe, pour mobiliser les "énergies vitales du passé", menacées par le modèle anglo-saxon d'empreinte américaine.

Le temps présent est donc aux résurgences, aux affirmations identitaires et à la revendication des pays d'antan du vieux continent, de vouloir dessiner un nouvel avenir du monde, bien ancré, moderne et à nouveau mythique.

5G, nouveau terrain de la course aux armements

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5G, nouveau terrain de la course aux armements

 
 
Auteur : Manlio Dinucci
Ex: http://www.zejournal.mobi

À la base aérienne Nellis au Nevada -annonce le Pentagone- commencera en juillet la construction d’un réseau expérimental 5G, qui deviendra opérationnel en janvier 2021.

Dans cette base s’est déroulée en mars dernier la Red Flag, la plus importante manoeuvre aérienne des États-Unis, à laquelle ont participé des forces allemandes, espagnoles et italiennes. Ces dernières étaient composées aussi de chasseurs F-35 qui -communique l’Aéronautique militaire- ont été “intégrés aux meilleurs dispositifs de l’aviation militaire américaine” afin d’”exploiter au maximum les potentialités des aéronefs et des systèmes d’armes en dotation”, y compris à coup sûr les nucléaires. À la Red Flag de 2021 seront probablement déjà en fonction, pour être testés dans un environnement réel, des réseaux mobiles 5G formés de tours montables et démontables en moins d’une heure pour être rapidement transférés selon l’opération en cours.

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La base Nellis.

La base Nellis est la cinquième sélectionnée par le Pentagone pour expérimenter l’utilisation militaire de la 5G : les autres se trouvent dans l’Utah, en Georgie, en Californie et dans l’Etat de Washington.

Un document du Service de recherche du Congrès (National Security Implications of Fifth Génération 5G MobileTechnologies, 22 mai 2020) explique que cette technologie de cinquième génération de la transmission mobile de données peut avoir “de nombreuses applications militaires”. L’une d’elles concerne les “véhicules militaires autonomes”, c’est-à-dire les véhicules robotiques aériens, terrestres et navals en capacité d’effectuer de façon autonome les missions d’attaque sans même être pilotés à distance. Ceci requiert le stockage et l’élaboration d’une énorme quantité de données qui ne peuvent pas être effectuées uniquement à bord du véhicule autonome. La 5G permettra à ce type de véhicule d’utiliser un système extérieur de stockage et élaboration de données, analogue à l’actuel Cloud pour le stockage personnel de dossiers. Ce système peut rendre possibles de “nouveaux concepts opérationnels militaires”, tel celui de l’”essaim” dans lequel chaque véhicule se relie automatiquement aux autres pour effectuer la mission (par exemple d’attaque aérienne d’une ville ou attaque navale d’un port ).

La 5G permettra de rendre plus puissant tout le système de commandement et contrôle des forces armées étasuniennes à une échelle mondiale : actuellement -explique le document- il utilise les communications par satellite mais, à cause de la distance, le signal prend un certain temps pour arriver, provoquant des retards dans l’exécution des opérations militaires. Ces retards seront pratiquement éliminés par la 5G. Celle-ci aura un rôle déterminant notamment dans l’utilisation des armes hypersoniques qui, dotées aussi de têtes nucléaires, circulent à une vitesse supérieure à 10 fois celle du son.

La 5G sera aussi extrêmement importante pour les services secrets, rendant possibles des systèmes de contrôle et d’espionnage beaucoup plus efficaces que les actuels. “La 5G est vitale pour conserver les avantages militaires et économiques de l’Amérique”, souligne le Pentagone.

Particulièrement avantageux est le fait que “la technologie émergente 5G, commercialement disponible, offre au Département de la Défense l’opportunité de bénéficier à moindres coûts de ce sytème pour ses propres exigences opérationnelles”. En d’autres termes le réseau commercial de la 5G, réalisé par des sociétés privées, se trouve utilisé par les forces armées étasuniennes avec une dépense beaucoup plus basse que celle qui serait nécessaire si le réseau était réalisé uniquement à des fins militaires. Ceci se passe aussi dans d’autres pays.

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On comprend donc que le contentieux sur la 5G, en particulier entre États-Unis et Chine, ne fait pas partie de la seule guerre commerciale. La 5G crée un nouveau terrain de la course aux armements, qui se déroule moins sur le plan quantitatif que qualitatif. Ceci n’est pas abordé par les médias et largement ignoré même par les critiques de cette technologie, qui concentrent leur attention sur les possibles effets nocifs pour la santé. Engagement certes de grande importance, mais qu’il faut unir à celui s’opposant à l’utilisation militaire de cette technologie, financée à leur insu par les utilisateurs ordinaires des téléphones portables de cinquième génération.

Traduit par Marie-Ange Patrizio

08:32 Publié dans Actualité, Défense, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, chine, défense, armement, 5g | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 02 juin 2020

Pourquoi la distanciation sociale est elle acceptée ?

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Pourquoi la distanciation sociale est elle acceptée ?

Ex: https://www.geopolintel.fr

La distanciation sociale est nécessaire « jusqu’à ce qu’un vaccin soit trouvé ».
Neil Ferguson

Voilà le mot est lâché, tout est fait pour que des milliards d’êtres humains soient vaccinés comme le souhaite Bill Gates.

Cette réduction des libertés qui a accouché d’un état policier qui colle des amendes à tour de bras à tous les « mauvais français » nous interroge sur la responsabilité de cet anglais inconnu au bataillon.

Alors qu’il a eu des relations sexuelles avec sa maîtresse en plein confinement, le mathématicien anglais nous impose des « rapports » distanciés qui sont faux.

Aucun état n’a purgé cette idiotie sociale qui d’ailleurs n’a jamais été démontrée médicalement. Si l’on veut éviter tout contact pourquoi a-t-on exempté les supermarchés de cette foutaise ?

La course au vaccin ne peut pas justifier toutes les fausses publications médicales et ces précautions dignes du moyen âge.

  • « On doit maintenir un »niveau significatif« de distanciation sociale jusqu’à ce qu’un vaccin contre le coronavirus soit trouvé »

Dr.-Neil-Ferguson-Worldnews.net-image.jpgLe professeur Neil Ferguson (photo) a déclaré qu’il y avait « peu de marge de manœuvre » pour assouplir les mesures sans « quelque chose... à la place » comme les tests de masse et la recherche des contacts.

Passé le déconfinement physique on maintien un confinement psychologique pour une dictature de l’esprit qui nous empêche de comprendre comment un mathématicien qui n’est absolument pas médecin, puisse ordonner de restreindre la liberté des gens.

Les ministres sont tenus par la loi d’évaluer si ces dispositions fonctionnent, sur la base d’avis d’experts que l’on ne connait toujours pas, toutes les trois semaines. Mais en aucun cas il nous est fait la démonstration de l’utilité de la distanciation sociale.

Pire dirons nous, cette ânerie, propage la dénonciation comme pendant la seconde guerre mondiale scindant la population en deux camps : les collabos et les résistants.

Ferguson estime que « nous avons relativement peu de marge de manœuvre », en oubliant les résultats obtenus avec le traitement de Didier Raoult.

Le lobbying anglais qui inclus le MI6, le Journal of England Medicine, l’Imperial College et la revue The Lancet continuent de mentir sur la crise du coronavirus sans que personne ne vienne les affronter.

En dehors de Raoult aucun scientifique n’ose hausser le ton devant tant de bêtises.
C’est à croire qu’il sont tous corrompus et que toucher des « pot de vin » est plus important que la santé de la population.

Ferguson a déclaré :

  • « Ce dont nous avons vraiment besoin, c’est la capacité de mettre quelque chose à leur place. Si nous voulons ouvrir des écoles, laisser les gens retourner au travail, alors nous devons maintenir la transmission à un niveau bas d’une autre manière. »
  • « Et je dois dire que cela ne va pas revenir à la normale. Nous devrons maintenir un certain niveau de distanciation sociale, un niveau important de distanciation sociale, probablement indéfiniment jusqu’à ce que nous ayons un vaccin disponible ».

Etant donné que la mise au point d’un vaccin peut prendre des années, nous allons devoir attendre le second semestre 2021 pour espérer que cette distanciation sociale s’annule.
Et pour finir, autant prendre « perpète » comme on dit puisque le mathématicien nous dit

  • « N’oubliez pas qu’il y a quatre coronavirus qui circulent déjà chez les êtres humains. Ils provoquent le rhume et nous n’avons pas de vaccin pour aucun d’entre eux »

Quel est le bilan des prédictions de Ferguson ?

En 2001, son modèle et celui de l’équipe de l’Imperial College ont imposé l’abattage de 6 millions de bovins. En 2000, Ferguson a prédit jusqu’à 136 000 décès dus à la maladie de la vache folle, 200 millions de la grippe aviaire et 65 000 de la grippe porcine.

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La fabrique perpétuelle de la peur a encore de beaux jours pour nous maintenir en laisse comme un gentil toutou.

Des experts estiment que le programme informatique de Neil Ferguson responsable du confinement est « peu fiable » et qu’il s’agit d’un « beau gâchi ».

Le programme, écrit par Neil Ferguson et son équipe de l’Imperial College de Londres, est impossible à lire, d’après les scientifiques

La modélisation Covid-19 qui a mis la Grande-Bretagne en quarantaine, fermé l’économie et laissant des millions de personnes au chômage, a été critiqué par bon nombre d’experts.

Le codage informatique de Neil Ferguson a été qualifié de « peu fiable » par des personnalités de premier plan, qui ont averti qu’il s’agissait de « quelque chose sur lequel vous ne miseriez pas votre propre vie ».

D’après David Richards, co-fondateur de la société WANdisco, le modèle, qui a poussé le gouvernement à faire volte-face et à introduire un blocage national, est un « bogue qui ressemble plus à un plat de spaguettis qu’à un programme abouti ».

« Dans notre contexte commercial, nous virerions n’importe qui pour avoir développé un programme de ce type et toute entreprise qui s’en servirait pour produire des logiciels destinés à la vente ferait probablement faillite »...

The Telegraph

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Long entretien avec Mathieu Bock-Côté sur sa vision de l'éducation, l'assimilation, la culture

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Long entretien avec Mathieu Bock-Côté sur sa vision de l'éducation, l'assimilation, la culture

 
Mathieu Bock-Côté a accordé une interview exclusive à Educ'France : Une leçon aussi édifiante qu'elle est porteuse d'espoirs.
 
Propos recueillis par Axelle Girard
 
1/ Vous êtes un auteur prolifique, et avez choisi d’inscrire votre action au cœur de plusieurs champs, parfois jugés incompatibles – à tort d’ailleurs. Comment définiriez-vous votre action ; êtes-vous d’abord un militant, un chercheur, un enseignant ou tout à la fois ?
 
Comme sociologue (j’enseigne à HEC Montréal) et comme chroniqueur (Journal de Montréal et Figaro). Je me suis toujours intéressé, à travers mes livres, à la configuration de l’espace public en démocratie. À quelles conditions peut-on y avoir accès ? À partir de quels critères peut-on y être reconnu comme un interlocuteur légitime ? En d’autres termes, c’est la question de la légitimité qui m’obsède. C’est ce qui m’a amené à m’intéresser à ce qu’on pourrait appeler la grande mutation idéologique occidentale engagée à partir des années 1960. Nous vivons aujourd’hui sous le régime diversitaire, qui prétend donner la seule interprétation possible de l’expérience démocratique – alors qu’à mon avis, il la dénature. Je m’intéresse beaucoup à la manière dont le régime diversitaire se représente ses adversaires et ses ennemis. C’est ce qui explique notamment mon intérêt pour le conservatisme, et plus largement, pour les différentes formes de dissidences au sein de la modernité. Car si la modernité émancipe l’homme, elle le mutile aussi, et il faut prendre la révolte contre cette mutilation au sérieux. La modernité porte aussi en elle une tentation totalitaire, et il vaut la peine, encore aujourd’hui, de voir de quelle manière elle s’actualise pour mieux y répondre. Au nom de quoi les hommes ont-ils résisté au totalitarisme, au siècle dernier, et au nom de quoi pourraient-ils y résister, aujourd’hui ?
 
Pour ce qui est de mon travail de chroniqueur, il consiste essentiellement à penser l’histoire qui se fait, pour le dire avec les mots de Raymond Aron. J’essaie, à travers mes chroniques, de décrypter l’époque derrière l’actualité, de situer les événements dans un contexte plus large pour les rendre intelligibles, en dévoilant dans la mesure du possible leur épaisseur historique et sociologique. Suis-je militant ? Je ne le crois pas. Je tiens beaucoup trop à ma liberté intellectuelle pour me définir ainsi. Cela dit, je suis militant d’une cause, une seule, mais qui me tient à cœur plus que tout : l’indépendance du Québec.

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2/ Comme étudiante en administration publique, j’ai lu vos travaux sur le multiculturalisme assimilé par vous à une religion. Et je vous rejoins presque systématiquement mais, au fond, j’ai envie de vous demander pourquoi la France a échoué à imposer l’assimilation ?
 
Il y a des raisons internes et externes à cela. Parmi les premières, on trouve la mise en place d’un dispositif politico-médiatique inhibiteur qui se réclame de l’antiracisme mais qui a véritablement eu pour fonction, depuis 40 ans au moins, de faire le procès de la nation : ceux qui résistaient à cette dénationalisation de la France étaient disqualifiés moralement, extrême-droitisés, fascisés, nazifiés, même. Ils étaient ostracisés, traités en paria. Le progrès des sociétés était associé à leur dénationalisation. La nation devenait une référence au mieux vieillotte, au pire maudite, et qui s’en réclamait risquait une très mauvaise réputation. La référence nationale a été refoulée dans les marges de la cité ou ne survivait dans le discours public que dans sa forme la plus diminuée.
 
À travers tout cela, la définition de la nation n’a cessé de s’affadir : on a cessé de parler de la France comme une réalité historique et substantielle, pour la définir exclusivement à travers des valeurs républicaines, certes honorables et admirables et auxquelles je tiens comme tout le monde, mais qui ne la caractérisent pas. À ce que j’en sais, la démocratie, l’égalité, la justice sociale ne sont pas exclusives à la France. En fait, les références incandescentes à la République ont de plus en plus servi à masquer la désubstantialisation de la nation, comme si la première devait finalement se substituer à la seconde.
 
1601450_452998644801297_243350480_n.jpgC’est dans ce contexte que la France est ainsi passée de l’assimilation à l’intégration à la «société inclusive». Elle a suivi son propre chemin vers le multiculturalisme, même si le corps social y résiste, tant les mœurs françaises demeurent vivantes. La définition de l’identité nationale tend à se retourner contre les Français, dans la mesure où on leur reproche de verser dans la crispation identitaire et la xénophobie dès qu’ils refusent de pousser plus loin leur conversion au multiculturalisme qui repose, je l’ai souvent dit, sur l’inversion du devoir d’intégration.
 
Dans la logique du multiculturalisme, ce n’est plus au nouvel arrivant de prendre le pli de la société d’accueil mais à cette dernière de transformer ses mentalités, sa culture, ses institutions, pour accommoder la diversité – l’islamisme, nous le savons, verra là une occasion de faire avancer son programme politique, en le formulant dans le langage du droit à la différence. Et plus la France est pénitente, honteuse d’elle-même, occupée à s’excuser dès qu’on l’accuse de quelque chose, moins elle est attirante, évidemment. Il est difficile d’aimer un pays qui maudit ses héros et veut les faire passer pour des monstres. L’État lui-même, perdant confiance en sa légitimité, a progressivement renoncé à assimiler en ne posant plus la culture française comme culture de convergence : elle ne devenait, en France, qu’une culture parmi d’autres, devant renoncer à ses «privilèges» historiques pour qu’advienne le vivre-ensemble diversitaire. Autrefois, plus on envoyait des signes ostentatoires d’assimilation ou d’intégration, plus on avant de chance de profiter des avantages de la coopération sociale. Il n’en est plus ainsi puisque les mécanismes sociaux poussant à l’assimilation sont désormais diabolisés au nom d’une fantasmatique «lutte contre les discriminations». D’ailleurs, l’État n’ose même plus défendre les frontières, au point de célébrer ceux qui ne les respectent pas au nom d’une conception particulièrement dévoyée de la fraternité.
 
On mentionnera aussi la dynamique de l’individualisme propre à toutes les sociétés modernes, mais qui s’est radicalisée avec les années 1960 et qui pousse l’individu à se désaffilier du cadre national comme si ce dernier était écrasant, étouffant, illégitime. Cette dynamique pousse à la désassimilation de la population française historique – et de toutes les populations occidentales, évidemment. L’individu ne se voit plus comme un héritier : il en vient même à rêver à son autoengendrement. Le progressisme contemporain déréalise l’individu et l’arrache aux appartenances les plus fécondes : il le décharne en croyant l’émanciper. Il le condamne pourtant à la nudité existentielle.
 
C’est ainsi qu’on doit comprendre la fameuse théorie du genre qui pousse l’individu à vouloir s’autodéterminer au point de choisir lui-même son propre sexe, s’il s’en choisit un, parce qu’il peut aussi avoir la tentation de demeurer dans un flux identitaire insaisissable : c’est la figure du queer, associée, par ses promoteurs, à une forme d’émancipation absolue, la subjectivité ne se laissant plus instituer et se définissant exclusivement sous le signe de la volonté et de l’auto-représentation. Qui questionne cette théorie est immédiatement accusée de transphobie, comme s’il fallait bannir intégralement ce qu’on pourrait appeler l’anthropologie fondatrice de la civilisation occidentale. L’être humain ne naît plus homme ou femme, apparemment : par décret théorique, on abolit l’humanité réelle pour en fantasmer une nouvelle, fruit d’un pur modelage idéologique.
 
therapos.jpgLe réel est condamné, proscrit, maudit : le réel est réactionnaire. Mais puisque le réel résiste, il faut toujours plus loin l’entreprise de rééducation des populations, qui ne parviennent pas à voir leur réalité à travers les catégories privilégiées dans les sciences sociales universitaires. L’État social se transforme alors en État-thérapeutique qui multiplie les campagnes de sensibilisation à la différence et à la diversité, pour neutraliser ce qui, dans la population, la pousse à ne pas s’enthousiasmer pour cet univers orwellien.
 
Cela dit, l’individu ne peut pas durablement vivre dans un monde aussi mouvant, donc il en vient à se replier sur des identités de substitution paradoxalement bien plus contraignantes que l’identité nationale. On constate aujourd’hui, par exemple, une remontée du racialisme, qui vient essentiellement de la gauche, et qui cherche à relégitimer un concept régressif, la race, que nos sociétés avaient travaillé à neutraliser depuis plusieurs décennies. Ne soyons pas surpris : dès le début des années 1990, les plus lucides le disaient déjà, si vous renoncez à la nation, vous aurez pendant un temps l’individu, mais très vite, vous retomberez vers la tribu.
 
Quant aux facteurs externes, j’en identifierais rapidement quatre.
 
Il faut d’abord mentionner l’américanisation des mentalités, qui déstructure l’imaginaire national en imposant un univers conceptuel absolument étranger à l’histoire française, qui la rend inintelligible aux nouvelles générations. On le voit avec la promotion délirante d’un racialisme venu tout droit des universités américaines et qui pousse à la tribalisation des appartenances. Ce racialisme déstructure profondément les rapports sociaux. La France en vient à ne plus comprendre ses propres mœurs et intériorise, du moins dans son appareil médiatique, la critique de l’intelligentsia anglo-saxonne, qui la présente comme une Union soviétique bulldozant ses minorités. La gauche radicale universitaire et les mouvements sociaux qui s’en réclament jouent un grand rôle dans cette américanisation, et pas seulement le capitalisme, comme on a tendance à le croire. Le commun des mortels résiste à cette dynamique, mais il y résiste peut-être de moins en moins.
 
La mondialisation, aussi, transforme les conditions mêmes de l’existence des sociétés. Il n’est plus nécessaire de s’assimiler pour fonctionner en société. Les métropoles et leurs banlieues connaissent une hétérogénéité identitaire de plus en plus marquée et la révolution technologique permet de vivre dans une société sans vraiment chercher à y appartenir, en continuant d’habiter mentalement son pays d’origine. On ne saurait sous-estimer les effets politiques de cette dynamique sociologique qui devrait nous amener à examiner avec lucidité ce qu’on pourrait appeler nos capacités d’intégration comme société.

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La construction européenne, aussi, qui n’a pas grand-chose à voir avec la civilisation européenne, et qui a même tendance à se construire contre elle, a contribué à disqualifier la référence nationale, en la décrétant inadaptée aux temps nouveaux. L’UE prétendait transcender les nations en les invitant à constituer politiquement la civilisation européenne : en fait, elle s’est construite contre la civilisation européenne, en la vidant de son épaisseur historique. On se rappellera son refus de reconnaître ses racines chrétiennes. La souveraineté nationale était jugée réactionnaire, et ceux qui la défendaient passaient pour les nostalgiques du nouvel ancien régime, centré sur la figure de l’État-nation. L’européisme s’accompagnait aussi d’un discours sur la mondialisation où l’intérêt de l’humanité était associée au mouvement perpétuel – Taguieff a parlé pour cela de bougisme. La mode, il y a quelques années encore, était à la déterritorialisation des appartenances et aux identités hybrides, engendrées par des métropoles mondialisées, se présentant comme tout autant d’espaces privilégiées pour favoriser le déploiement du régime diversitaire.
 
Il faut aussi parler de la pression migratoire. L’historien québécois Michel Brunet disait que trois facteurs pesaient dans le destin des civilisations : le nombre, le nombre, et encore le nombre. L’immigration massive déstructure profondément les sociétés qui la subissent. Le phénomène n’est pas nouveau : il se déploie depuis plusieurs décennies, même si le maquillage de la réalité par une démographie lyssenkiste a tout fait pour en minimiser la portée. Ou alors, on présente les grandes migrations d’aujourd’hui comme des flux démographiques naturels appartenant aux lois de l’histoire, auxquels on ne pourrait rien faire. On joue du droit, de l’histoire et de la statistique pour faire croire que ce qui arrive n’arrive pas et les médias, trop souvent, participent à ce recouvrement idéologique de la réalité.
 
Plus encore, ils jouent un rôle central dans cette négation du réel. Nous vivons une forme d’écartèlement idéologique : la mutation démographique des sociétés occidentales est reconnue lorsqu’il faut la célébrer, mais niée lorsqu’on pourrait être tenté de la critiquer. Les tensions associées à cette société fragmentée sont constamment relativisées. Lorsque le réel pèse trop fort, on le maquillera ou on le traitera sur le mode du fait divers : on se souvient tous du traitement des agressions de Cologne, en 2016. On pourrait évoquer bien d’autres exemples, plus récent, mais celui-là est resté dans nos mémoires. Sur le fond des choses, l’immigration massive tend progressivement à rendre de plus en plus difficile l’assimilation et favorise plutôt la constitution de communautés nouvelles, qui se définissent à travers l’action d’entrepreneurs idéologiques associés à la mouvance indigéniste et décoloniale, comme des victimes intérieures de la communauté nationale.
 
81fWtW5Z5BL.jpgLa laïcité française est ainsi présentée comme une forme de néocolonialisme intérieur destinée à étouffer les populations immigrées. Amusant paradoxe : autrefois, le colonialisme consistait à imposer sa culture chez les autres, aujourd’hui, cela consiste à imposer sa propre culture chez soi. Les nations occidentales sont expropriées symboliquement de chez elles, et lorsqu’elles protestent contre cette dépossession, on juge qu’elles basculent dans le suprémacisme ethnique. On leur explique que leurs racines ne comptent plus : nous sommes tous des immigrants, telle est la devine du régime diversitaire. L’histoire nationale est appelée à se dissoudre dans la mystique diversitaire : tel était le projet qui animait, il y a quelques années, l’ouvrage L’histoire mondiale de la France. Le régime diversitaire cherche alors à imposer de toutes les manières possibles la fiction du vivre ensemble, quitte à devenir de plus en plus autoritaire dans la maîtrise du récit médiatique pour éviter que des voix discordantes ne viennent troubler la fable de la diversité heureuse. Il cherche à contrôler les paroles dissidentes au nom de la lutte contre les propos haineux, mais on comprend qu’à ces derniers sont assimilées toutes les critiques du progressisme.
 
3/ Parlons d’école : quelles grandes similitudes voyez-vous entre le combat pour la liberté scolaire en France et au Québec ?
 
La question de l’autonomie scolaire me semble moins centrale, si je puis me permettre, que celle de la soumission du ministère de l’Éducation, chez nous, mais aussi, je crois, chez vous, à un pédagogisme débilitant qui a progressivement sacrifié les savoirs – j’ajoute toutefois que le phénomène est allé beaucoup plus loin de notre côté de l’Atlantique que du vôtre, où survit encore une conception exigeante de la culture.
 
Cela dit, dans toutes les sociétés occidentales, une forme d’égalitarisme a poussé à la déconstruction de la culture parce qu’elle est verticale, et censée légitimer, dans l’esprit de ses détracteurs, certains mécanismes de reproduction sociale au service d’une élite masquant ses privilèges ses références culturelles. Alain Finkielkraut, dans La défaite de la pensée, et Allan Bloom, dans L’âme désarmée, ont analysé et critiqué ce discours dès la fin des années 1980. L’école ne devait plus transmettre le monde mais le recommencer à zéro : l’héritage était réduit à un stock de préjugés condamnables.
 

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Par ailleurs, le pédagogisme a voulu transformer l’école en laboratoire idéologique devant moins transmettre un patrimoine de civilisation que fabriquer à même les salles de classe une société nouvelle, dans la matrice du progressisme contemporain. Le pédagogisme invite moins à admirer et explorer les grandes œuvres, par exemple, qu’à les démystifier pour voir comment elles sont porteuses d’intolérables préjugés comme le racisme, la xénophobie, l’homophobie, la transphobie, la grossophobie, et ainsi de suite. Et cela quand on leur parle de ces œuvres. Car l’élève est aussi invité à exprimer son authenticité et à construire lui-même son propre savoir : c’était la lubie du socio-constructivisme. Le ministère de l’Éducation déséduque, ce qui ne veut pas dire, évidemment, qu’on ne trouve pas des milliers de professeurs compétents qui résistent à la bureaucratie pédagogique et qui cherchent à assumer pleinement, et de belle manière, leur fonction.
 
Dans un monde idéal, il faudrait transformer complètement le logiciel dominant le système éducatif. J’aimerais y croire, mais j’y crois de moins en moins. L’appareil administratif de nos sociétés est de plus en plus difficilement réformable. Si je suis favorable, de plus en plus, à une certaine autonomie scolaire, c’est justement parce qu’il me semble nécessaire de créer des oasis de culture, je dirais même, des oasis de civilisation, où il sera possible de résister au pédagogisme au nom d’une conception élevée de notre patrimoine à transmettre. La dissidence peut constituer, aujourd’hui, à transmettre notre patrimoine de civilisation, tout simplement.  [Note du carnet: Une saine évolution de la pensée de Bock-Côté, plus réaliste devant la force de l'appareil pédagogiste.]
 
4/ Un système scolaire “fédéral”, ou décentralisé, fonctionne-t-il nécessairement mieux que celui dont nous faisons l’expérience ici, en France ?
 
Permettez-moi de corriger un peu votre perception des choses. Au Canada, l’éducation est une compétence provinciale et non pas fédérale. C’est une nécessité vitale, pour tenir compte de la diversité profonde du pays, qui trouve son origine dans les revendications, en 1867, au moment de la création de la fédération, des Canadiens-français qui voulaient administrer leurs propres institutions scolaires dans la province de Québec où ils formaient une majorité.
 
C’était, en quelque sorte, une concession culturelle accordée aux francophones alors que les élites anglaises qui fondèrent le pays rêvaient d’un État unitaire sous le signe de l’anglo-conformité. Pour les francophones, c’était évidemment une question de survie culturelle. Mais à l’intérieur même du Québec, nous avons un système scolaire très centralisé, qui tourne autour du ministère de l’Éducation. Il s’est développé comme tel depuis les années 1960, avec ses grandeurs et ses misères. Il a permis à tout un peuple d’accéder à l’éducation [Note du carnet: il aurait eu accès à l'éducation sans le monopole de ce ministère, c'était en bonne voie dans les années 50], et à une société d’opérer un formidable rattrapage collectif, mais il a sacrifié, au même moment, les humanités classiques qui autrefois, étaient au cœur de la formation des élites.
 
5/ Quel est votre avis sur l’utilité, et l’intérêt des nouvelles technologies éducatives ?
 
En gros, je m’en méfie. Je veux bien croire qu’en période covidienne, il faille se tourner vers la béquille technologique pour enseigner à distance, mais la béquille ne devrait pas devenir la norme. Plus exactement, je me méfie de la technicisation de l’enseignement qui s’accompagne, à tout le moins de mon côté de l’Atlantique, d’un rapport de moins en moins intime au monde des livres.
 
Je vois de moins en moins d’étudiants se perdre dans les rayons des bibliothèques universitaires. Souvent, les étudiants souhaitent utiliser exclusivement des ressources disponibles sur internet pour faire leurs travaux de session. L’enseignement est un art et le bon professeur est toujours aussi un peu à sa manière un homme de théâtre, qui transforme sa matière en savoir passionnant, parce qu’il est lui-même passionné par elle. Pour le dire à l’hollywoodienne, il devrait être à lui-même son propre effet spécial et être capable de capter l’attention des élèves.
 

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Mais pour nos pédagogistes, qui reprennent comme d’habitude la rhétorique progressiste, le cours magistral relève d’une conception réactionnaire de l’éducation. Encore ! Je suis effaré par la colonisation de l’école primaire et secondaire, chez nous, par les nouvelles technologies – et plus largement, par la véritable dépendance qu’elles engendrent. L’intelligence capitule devant la facilité technique : on croit plaire aux jeunes alors qu’on les enfonce dans un monde qui les aliène et les aliènera toujours plus. Trop de gens, aujourd’hui, ne peuvent voir le monde qu’à travers un écran et se sentent en détresse quand on les éloigne de leur téléphone portable. L’école ne devrait pas se rallier à ce mouvement mais y résister, en apprenant à ceux qui la fréquentent la valeur de la concentration, du travail de fond, et même, dans les périodes de lecture, du silence. Reste à voir si un tel programme est encore possible dans un monde colonisé par Facebook, Instagram et compagnie.
 
6/ Quelles seraient vos 3 grandes idées pour former les jeunes Français à l’amour et à la défense de leur pays, de son histoire – de toute son histoire – et pour leur donner envie de partir à l’assaut du monde tel qu’il est et qu’il se transforme, loin des tentations nostalgiques ?
 
Trois idées, quatre, cinq, je me vois mal construire ainsi un programme en quelques slogans. Mais je m’y risque ! Il importe d’abord de rompre, mais de rompre très clairement, avec la pensée décoloniale qui s’impose de plus en plus dans l’esprit public et prend une grande place dans l’enseignement universitaire. Le décolonialisme, nous le savons, pousse à la repentance, à la haine de soi, à une relecture diabolisante de l’histoire de France. On doit rompre avec lui si nous voulons renouer avec nos nations. L’enseignement de l’histoire, de ce point de vue, devrait retrouver le sens de la nuance, en restaurant le sens de la complexité historique, en évitant d’en faire un simple affrontement entre le Bien et le Mal. L’existence historique est infiniment plus complexe et il faut se tenir loin de la tentation de l’anachronisme qui nous amène à surplomber les époques passées du haut de nos certitudes actuelles. Il ne devrait pas être interdit, non plus, de célébrer le patriotisme.
 
Il importe aussi, me semble-t-il, de revaloriser ce qu’on appelait autrefois les humanités, qui nous mettent en contact avec les sources de notre civilisation. C’est à travers elle qu’on peut réapprendre à admirer ce qui est admirable.
 
La France doit aussi retrouver confiance en son génie propre. Il y a quelque chose d’un peu triste, peut-être même de lamentable, à voir la France se comporter quelquefois comme le 51e État américain, en cherchant par exemple à s’angliciser à tout prix, comme si la conversion à l’anglais était un gage de modernité. Il y a une universalité de la civilisation française et de la langue française. Quand une partie des élites françaises traitent ce qui est proprement français comme un résidu franchouillard entravant la pleine participation à la mondialisation, elles se retournent en fait contre leur pays.
 
Et permettez-moi enfin de dire un mot sur la nostalgie, qui m’inspire moins de la sévérité que de la tendresse : la nostalgie de nos contemporains se porte moins vers un passé mythifié, vers lequel on aimerait se réfugier pour se mettre à l’abri d’un monde devenu trop froid, qu’elle cherche à nous rappeler que nous avons, en cours de route, certains trésors spirituels et culturels, porteurs d’un rapport au monde qui n’était pas sans valeur, et qu’il n’est pas insensé de chercher à les retrouver.