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lundi, 17 novembre 2008

Europe-Russian Relations Heat Up

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Europe-Russian Relations Heat Up

Submitted by Alex Birch on Sat, 11/15/2008 - 22:05.

At Corrupt we've consistently pointed out the passive-aggressive game going on between the West and Russia. America failed to neutralize the Russian threat after WWII, which we've now paid back in the form of geopolitical sanctions and realpolitikal rhetoric ever since:

With Russian tanks only 30 miles from Tbilisi on August 12, Mr Sarkozy told Mr Putin that the world would not accept the overthrow of Georgia’s Government. According to Mr Levitte, the Russian seemed unconcerned by international reaction. “I am going to hang Saakashvili by the balls,” Mr Putin declared.

Mr Sarkozy thought he had misheard. “Hang him?” — he asked. “Why not?” Mr Putin replied. “The Americans hanged Saddam Hussein.”

Mr Sarkozy, using the familiar tu, tried to reason with him: “Yes but do you want to end up like [President] Bush?” Mr Putin was briefly lost for words, then said: “Ah — you have scored a point there.”

The Kosovo independence triggered Russia to recognize it was standing alone against Western pressure. When the indirect actions taken by America suddenly became direct, following the suggestion to help Georgia join NATO, Russia decided to respond with the same tactics. What makes Europe vulnerable today is its disunity over how to manage the situation. America is a worn out empire, responding pragmatically in the neo-conservative tradition the Bush-Cheney Administration established as a foreign policy ethos, but so is not Europe. Living out its post-socialist dream of embracing globalization and still maintaining world political status, it's waiting out further action from America, although some leaders are already seeing the situation clearly for what it is:

Italian Prime Minister Silvio Berlusconi stated yesterday that the deployment of the US antimissile shield in Poland and the Czech Republic is a “provocation” against Russia.

Italy’s PM reminded that the Russian president Dmitrij Medvedev’s response to that plan was to announce the deployment of missiles in – as Berlusconi put it – “the Russian enclave in the Balkans, Kaliningrad.”

According to the Italian PM, “putting the two arsenals against each other would be a mistake, which could lead to the destruction of the world.”

As another example of provocation against Russia, Silvio Berlusconi mentioned also acknowledging Kosovo’s independence, as well as “speeding up the process of entering NATO by Ukraine and Georgia.”

Berlusconi called for a renewed agreement between NATO and Russia and for ending the arms race.

Berlusconi, although being right about the provocation from the West, is still off course when he fails to realize that this conflict will not be resolved through conventional international agreements. Russia is not going to back down, because it knows that would mean it'd have to downplay its current position, which is not an option if you want remain a strong and powerful nation. Russia knows it's sitting on an ace of spades--energy:

A supergrid of power supplies to protect Europe’s energy from the threat of a Russian stranglehold will be announced today.

The building blocks of the proposed supergrid would be new cables linking North Sea wind farms, and a network patching together the disparate electricity grids of the Baltic region and the countries bordering the Mediterranean, according to a blueprint drawn up by the European Commission and seen by The Times.

EU states will also be asked to pay for at least two ambitious gas pipelines to bring in supplies from Central Asia and Africa. The plans also call for a Community Gas Ring, or a network allowing EU countries to share supplies if Russia turns off the taps.

Europe is acting correctly: Historically it's been a mistake to trust its Russian neighbour, and the situation hasn't change today. It's clear now more than ever that the (aspiring or already confirmed) super powers of the world struggle for prestige and empire-building. We lost the ideological dimension when finance replaced fidelity to ideas instead of lifestyles, which means any empire losing this game will become labour for industrial expansion. If the West manages to defend itself, we have time over to change status-quo and return to sensible community building--if we lose, there's Change coming ahead that would silence even the most dogmatic supporter of Obama.

dimanche, 16 novembre 2008

La Résistance revisitée...

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La Résistance révisée

 

«Et dans cette nuit de Provence, dans la maison au milieu des oliviers, parmi le joyeux bruit des enfants, je songeais que les lieux de bonheur et de paix ne peuvent éclore et durer si ne se dresse en eux la détermination virile de les défendre. Les lieux de paix ne survivent que par les vertus exigées dans la guerre».

Dominique Venner, Le cœur rebelle, 1994.

 

Dominique Venner était plus que qualifié pour retracer tout au long d'une brillante synthèse ce que fut réellement la Résistance française à l'occupation allemande. Tant de témoignages hagiographiques, tant de livres aux intentions suspectes ont été publiés qu'un nettoyage s'imposait. Et Venner, qui a connu le feu et la prison avant de devenir un historien chevronné (voir Baltikum, ses livres sur les armes et sa belle revue, Enquête sur l'Histoire), est bien the right man in the right place. François de Grossouvre, ce conseiller très spécial de Mitterrand qui se suicida dans son bureau de l'Elysée pour encore mieux marquer le mépris infini que lui inspirait le premier menteur de France et sa clique, avait d'ailleurs encouragé l'ancien activiste dans cette tâche salubre.

 

Venner rend l'hommage qui convient à un homme parti debout et qui retrouva le geste des héros de l'ancienne Irlande ou de l'lnde védidue: la mort volontaire comme ultime gifle à l'ennemi indigne. Grossouvre avait confié à Venner, au cours de multiples rencontres à l'Elysée, que “ce qui fut affreux pour la France après la Libération, c'est le refus de réconciliation du Général de Gaulle avec ceux qui avaient cru placer leur confiance dans le Maréchal Pétain”. Il avait ajouté: «Pendant que les purs patriotes se battaient, les communistes et les ambitieux prenaient les places, réglaient leurs comptes, éliminaient leurs adversaires, devenaient les nouveaux maitres». Avec pareil mentor, authentique résistant, Dominique Venner ne pouvait, avec son talent et sa combativité, que bouleverser la vision manichéenne des années sombres. Car le plus horrible, dans cette période tragique, c'est précisément cette impitoyable guerre civile que se livrent des Français, souvent au service de l'étranger (anglais, allemand, américain ou soviétique).

 

Le jeu d'Albion et les erreurs de Hitler

 

Venner revèle toutes les ambiguïtés, les mensonges sur lesquels repose encore le régime actuel. Pour ce faire, il a rencontré de grands acteurs du drame: Rémy, Frenay, Fourcade,... Et surtout il a reéuni une masse étonnante de témoignages passés sous silence. Les deux premiers chapitres analysent très lucidement les causes de cette Deuxième Guerre civile européenne: le jeu nuisible à notre continent de la puissance anglo-saxonne (et de son futur maître américain) est parfaitement expliqué. Pour les USA, les vues hégémoniques sur l'Europe remontent à 1911 au moins... Les nombreuses erreurs fatales tant de l'Etat-Major allemand sont révélées ainsi que celles de Hitler, qui apparalt ici piètre politique. Si 200.000 Anglais et 100.000 Français ont pu rembarquer à Dunkerque, c'est parce que Hitler désirait encore signer une paix rapide avec l'Angleterre pour pouvoir faire face à Staline. Erreur ahurissante de naïveté politique que de s'attendre au moindre cadeau venant de Londres, qui en acceptant pareille paix, aurait signé son arrêt de mort! Autre erreur monumentale: avoir laissé à la France de Vichy son empire, sa flotte (les Anglais s'en chargeront) et ses troupes coloniales. En fait, l'armistice de 1940 est une défaite allemande sur le plan politique... et le fin renard est ici Pétain. Mais, le livre de Venner, s'il reconsidère le rôle du Maréchal, ne verse pas pour autant dans l'hagiographie larmoyante.

 

Les causes morales de la défaite française de 1940

 

Venner s'étend sur les causes de la défaite de 1940; 100.000 tués en 42 jours de retraite quasi ininterrompue, un pays plongé dans le chaos, un régime effondré. La thèse, rassurante, de l'infériorité matérielle est balayée. Non, la défaite est d'ordre philosophique et idéologique: la IIIième République, qui apparait comme le pire des régimes subi par le peuple français (né et mort d'une défaite, quel symbole!), n'a préparé ni ses cadres ni ses hommes à faire preuve des qualités guerrières indispensables à toute victoire. Officiers encroûtés et conformistes (les bandes molletières!), troupe veule et hyper-individualiste (“J'ai ma combine”): on peut parler d'un effondrement biologique, d'une défaite totale car causée par un manque et d'intelligence et d'instinct. Le philosophe Alain, penseur quasi officiel de ce régime vermoulu, ne s'exclame-t-il pas en 1940: «J'espère que l'Allemand vaincra; car il ne faut pas que le genre de Gaulle l'emporte chez nous. Il est remarquable que la guerre revient à une guerre juive; c'est-à-dire une guerre qui aura ses milliards et aussi des Judas Macchabée» (paroles terribles pour un chantre de l'idéologie républicaine, très éloigné du fascisme en vogue à l'époque). Paul Claudel, qui n'est pas davantage fasciste, le 24 septembre 1940, va encore plus loin: «Ma consolation est de voir la fin de cet immonde régime parlementaire qui, depuis des années, dévorait la France comme un cancer généralisé. C'est fini ... de l'immonde tyrannie des bistrots, des francs-maçons, des métèques, des pions et des instituteurs...» (!!).

 

Quand Vichy préparait la revanche

 

C'est pourtant dans les milieux les plus hostiles au régime parlementaire que se recrutent, dès l'été 40, les premiers chefs de réseaux actifs: cagoulards, royalistes et autres lecteurs fanatiques des Réprouvés  de von Salomon. Les communistes, à ce moment, bougent peu, ordres du PC obligent; seuls quelques-uns désobéissent et planquent des armes en attendant de les utiliser. Les premiers groupes de renseignement et d'action sont tous issus du personnel administratif et militaire de Vichy, et couverts par le Maréchal. Vichy prépare en fait la revanche, tout comme l'Allemagne d'après Versailles. Ainsi Pucheu, Ministre de l'Intérieur de Vichy (fusillé après une parodie de procès à Alger) rencontre Henri Frenay, l'un des grands résistants, et cela à deux reprises en 1942. De même, la fantastique évasion du Général Giraud, qui rendra Hitler furieux, a été préparée à Vichy, au plus haut niveau. Pétain reçoit même l'illustre évadé à déjeuner.

 

Venner montre bien qu'en 42-43, résister ne signifie pas obligatoirement s'inféoder au clan gaulliste ou communiste. Comme information étonnante, Venner cite aussi le cas Canaris, chef de l'Abwehr, qui trahit son pays, manipulé par les Anglais: «Au-dessus de l'Allemagne, il y a la Chrétienté. Cela vaut bien un million d'Allemands», dira-t-il pour se justifier. Effarante naïveté, surtout de la part d'un officier de renseignement! Autre élément bien analysé: la difficulté éprouvée par les polices allemandes et françaises pour infiltrer l'underground communiste, composé d'apatrides réfugiés: Espagnols et juifs d'Europe orientale, milieu qui servira de vivier aux groupes terroristes du PC (la MOI, etc). En quelque sorte, les banlieues de l'époque, déjà quasi imperméables. Le jeu des communistes est bien analysé. Les camarades d'Aragon («Nous sommes les défaitistes de l'Europe (...) Nous sommes ceux qui donnent toujours la main à l'ennemi») attendent sagement les ordres de Moscou pour résister, c'est-à-dire juin 41. Dès cette date, ils se lanceront dans une politique d'attentats sanglants, dans le but de déclencher une répression impitoyable. Ils suivent en cela les directives de Churchill: Mettez l'Europe (continentale) à feu et à sang! Mais n'oublions pas que Molotov, le 18 juin 1940, adresse à Hitler “les plus chaudes félicitations du gouvernement soviétique pour le succès splendide des forces armées allemandes”. Splendide en effet: la Wehrmacht entre dans Paris... Le médecin Thierry de Martel, ami de Drieu la Rochelle, se tue. Peu après l'Humanité reparait et Elsa Triolet publie. Il y aurait encore bien des pages à citer de ce livre exemplaire de courage intellectuel. Venner, tout en exaltant à juste titre l'esprit de résistance, remet les pendules à l'heure en démontrant que toute une caste politico-médiatique, celle de la IIIième République, a annexé sans vergone une Résistance largement mythifiée. Les vrals, les purs, sont morts ou se sont tus, dégoûtés par ce vacarme que nous subissons depuis un demi-siècle. Leur avoir rendu la parole, et leur honneur, est une belle œuvre.

 

Patrick CANAVAN.

 

Dominique VENNER, Histoire de la Résistance, Pygmalion/Watelet, 159 FF.

vendredi, 14 novembre 2008

Russie: arrière-cour de l'Europe ou avant-garde de l'Eurasie?

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Archives de "Synergies Européennes" - 1995

 

Russie: arrière-cour de l'Europe ou avant-garde de l'Eurasie?

Wladimir WIEDEMANN

 

Intervention lors de la “Freideutsche Sommeruniversität”, août 1995

 

Lorsque nous évoquons la notion d'Empire, nous devons nous rappeler que ce concept, au sens classique, se manifeste sous deux formes historiques légitimées: une forme occidentale (ou “romaine occidentale”) et une forme orientale (ou “romaine orientale”, byzantine). Ainsi, l'idée authentique d'Empire est liée indubitablement à une perspective téléologique: la réunifica­tion finale de deux parties provisoirement séparées d'un Empire originel. Du moins sur le plan des principes. Car il est bien évident que cette “réunification de l'Empire” ne peut se réduire au niveau d'accords politiques purement formels dans l'esprit d'une diplomatie utilitaire et profane. Néanmoins, ce problème peut et doit être discuté par les deux parties concernées au ni­veau d'une idéologie impériale actualisée voire d'une théologie impériale. Mais qu'en est-il de ces deux parties?

 

La dernière héritière des traditions impériales romaines-occidentales a été la Germanie, tandis que la dernière héritière des traditions romaines-orientales ou byzantines a été la Russie. Comme le philosophe allemand Reinhold Oberlercher le re­marque très justement, les Allemands et les Russes sont les deux seuls peuples d'Europe capables de porter à bout de bras de véritables grandes puissances politiques. Dans son ouvrage Lehre vom Gemeinwesen, il écrit: «En tant qu'Empire (Reich) porté par les tribus de souche germanique, la forme politique propre du peuple allemand a pour mission de constituer un Reich englobant tous les peuples germaniques, lequel devra, de concert avec l'Empire des peuples russes (Grands-Russes, Petits-Russiens et Biélorusses), constituer un Axe de sécurité nord-asiatique et établir l'ordre sur la plus grande masse continentale du monde» (1).

 

Permettez-moi d'étudier plus en détail les thèmes de l'idée impériale en son stade actuel et de la politique impériale de la Russie. L'effondrement de l'Etat communiste a conduit en Russie à un vide idéologique, à la perte de toute orientation géné­rale. Mais on sait pourtant que la nature ne tolère aucun vide. Ainsi, l'antique idée impériale, l'idée d'un Empire religieux-or­thodoxe, dans le contexte d'un nouveau sens historique, doté d'un nouveau contenu social et géopolitique, est en passe de re­naître. De quoi s'agit-il?

 

Bien évidemment, la Russie nouvelle, post-communiste, n'est plus la vieille Russie féodale, tsariste, avec son servage. Aujourd'hui, il n'y a en Russie ni aristocratie ni classe moyenne. Il y a toutefois des intérêts historiques, objectifs et nationaux bien tangibles: ce sont les intérêts d'une nation qui compte dans le monde, les intérêts d'un peuple porteur d'Etat, et ces inté­rêts sont clairement délimités: il faut du pain pour le peuple, du travail pour tous les citoyens, de l'espace vital, un avenir as­suré. Mais pour concrétiser ces intérêts, il y a un hiatus de taille: la nomenklatura paléo-communiste demeurée au pouvoir jusqu'ici n'avait aucun projet social “créatif” et ne voulait que se remplir les poches avec l'argent volé au peuple et, pire, placer cet argent sur des comptes à l'étranger, dans des banques fiables. En d'autres mots: ce nouveau capitalisme spéculateur montre les crocs en Russie: il est incarné par cette nomenklatura, liée à la caste corrompue et bigarrée des “hommes d'affaire”, et parasite sans vergogne le corps d'une Russie devenue “libérale-démocrate” et dépouillée de toutes ses protec­tions. Ainsi, depuis le début de la perestroïka, un capital de 500 milliards de dollars américains a quitté le pays. Le gouverne­ment Eltsine ne dit pas un mot sur ce “transfert”, mais dès que quelques misérables milliards sont offerts à titre de crédit par la Banque Mondiale, il fait battre tambour et sonner buccins!

 

Mais le temps est proche où ces crocs mafieux recevront l'uppercut définitif qui les mettra hors d'état de nuire. Ce coup, ce sont les forces intérieures de la Russie qui le porteront et ces forces sont actuellement incarnées par les nouveaux proprié­taires du capital industriel et producteur. Bien entendu, il s'agit ici, en première instance, du complexe militaro-industriel qui se trouvait jusqu'ici, à titre formel sous contrôle étatique. Quelle sera l'intensité du processus de privatisation dans ce domaine? C'est une question de temps et cela dépend aussi des circonstances globales, politiques et économiques, qui détermineront l'histoire prochaine de la Russie. Mais une chose est claire d'ores et déjà: tôt ou tard, le pays générera une classe de véri­tables industriels et c'est à ce moment-là que naîtra la future grande puissance russe.

 

Je voudrais maintenant parler des fondements géopolitiques, économiques et idéologiques de la grande puissance russe. C'est connu: le bien-être du peuple et la puissance réelle d'un Etat dépend des placements en capital domestique, parce que ces placements garantissent la création de nouveaux emplois et augmente le pouvoir d'achat de la population. Ensuite, il est clair qu'au stade actuel de développement de la production, ce ne sont pas les entreprises moyennes et petites qui s'avèreront capables de générer et de placer de tels capitaux. Seules les très grandes entreprises d'envergure internationale sont en me­sure de le faire, car elles peuvent financer une recherche très coûteuse et une formation de personnel adéquate. Ce sont sur­tout les Américains et les Japonais qui possèdent aujourd'hui des sociétés disposant de telles masses de capitaux et sont ca­pables de faire face dans le jeu de la concurrence planétaire. Ces entreprises sont celles qui créent dans le monde la majeure partie des nouveaux emplois, bien rémunérés.

 

Les centres principaux de production de haute technologie moderne se concentrent de plus en plus dans les zones autour des grandes métropoles des côtes pacifiques, parce que la base du développement d'une production de ce type, c'est l'accès au commerce planétaire. Aujourd'hui, dans ce domaine, c'est le commerce maritime qui joue le rôle-clef, dont les voies de communication sont contrôlées par la politique militaire américaine dans toutes les zones stratégiquement importantes. C'est en constatant ce centrage sur le Pacifique qu'est née la thèse du “Pacifique comme Méditerranée du XXIième siècle”, c'est-à-dire du Pacifique comme nouvel espace où se développe actuellement la civilisation du progrès technique. Si les choses con­tinuent à se développer dans ce sens, les conséquences en seront fatales pour tous les pays européens; ceux-ci seront con­traints, sur le plan économique, à se soumettre à l'hégémonie américaine dans toutes les questions-clefs de la dynamique de la production moderne et aussi pour tous les mécanismes socio-politiques. Ce sera également le problème de la Russie. Mais ce sera justement le “facteur russe” qui permettra aux autres Européens de prendre une voie alternative, qui permettra de libérer toutes les initiatives russes et européennes des diktats américains. Cette alternative, c'est le “commerce continen­tal”.

 

Imaginez un instant que les grandes voies de communications du commerce mondial  —ou du moins celles qui relient l'Europe à l'Asie méridionale et à l'Extrême-Orient (surtout l'Inde et la Chine)—  deviennent continentales. Ce serait là un ac­cès direct et alternatif aux grands marchés qui sont déjà prospères aujourd'hui et qui sont potentiellement de longue durée. Cet accès par voie continentale serait d'abord plus rapide et offrirait des avantages non négligeables à certains technologies qui sont en train de se développer. Sur le plan théorique, tout cela semble séduisant, mais, en pratique, l'essentiel demeure ab­sent, c'est-à-dire un système réellement existant de communications transcontinentales.

 

Pourquoi un tel système de communication n'est-il pas déjà disponible? Parce que la politique extérieure de la Russie bol­chévique-stalinienne a commis une erreur fondamentale. En effet, les communistes ont été perpétuellement induits en erreur par un pronostic illusoire d'origine idéologique, prévoyant une évolution sociale conduisant à une révolution mondiale, qui, elle, allait réaliser l'“Idée” sur la Terre. En d'autres mots, au lieu de détruire la société bourgeoise, l'élite révolutionnaire russe au­rait dû la consolider, afin de concentrer les énergies des masses sur la construction réelle du pays et sur l'exploitation “civilisée” de ses espaces et de ses richesses. La chimère de la révolution mondiale a englouti en Russie de colossales ri­chesses, mais, simultanément, son importance géopolitique en tant que puissance continentale ne pouvait être détruite sur l'échiquier international.

 

L'ancien Empire russe avait justement émergé autour d'un axe constitué par une voie commerciale traversant l'Europe orien­tale, soit la voie ouverte par les Scandinaves et “conduisant des Varègues aux Grecs”. Par une sorte de constance du destin, le devenir actuel de la Russie dépend une nouvelle fois  —et directement—  de l'exploitation efficace d'un commerce transconti­nental, de la croissance de marchés intérieurs au Grand Continent eurasien. Ce destin géopolitique, grand-continental et eu­rasien, les forces réellement productrices de la Russie commencent à la comprendre. Ces forces sont potentiellement géné­ratrices d'Empire et peuvent être définie comme telles. Elles commencent aussi à formuler des exigences politiques propres. Et, à ce propos, Sergueï Gorodnikov, qui a consacré beaucoup d'attention à cette problématique, écrit:

 

«Notre besoin est le suivant: nous devons rapidement construire des structures de transport commerciales paneurasiatiques qui relieront toutes les civilisations créatrices; ensuite, notre besoin est de garantir militairement la sécurité de ces civilisa­tions, ce qui correspond aussi complètement aux intérêts de l'Europe, je dirais même à ses intérêts les plus anciens et les plus spécifiques, tant dans le présent que dans l'avenir. C'est la raison pour laquelle le nationalisme russe ne doit pas seule­ment compter sur une neutralité (bienveillante) de l'Europe dans sa politique d'Etat. Mieux, il trouvera en Europe des forces très influentes qui pourront et devront devenir ses alliés. C'est toute particulièrement vrai pour l'Allemagne qui s'est renforcé par sa réunification et désire en secret retrouver toute son indépendance en tant qu'Etat et toute sa liberté de manœuvre» (2).

 

La nouvelle alliance stratégique paneurasiatique entre l'Est et l'Ouest aura pour élément constitutif l'alliance géopolitique inter-impériale entre l'Allemagne et la Russie, les deux détenteurs de la légitimité impériale romaine en Europe. Ce recours à l'antique légitimité romaine est une chose, la tâche actuelle de cette alliance en est une autre: il s'agit pour elle de fédérer les intérêts économiques et politiques dans une perspective de progrès tecnologique global. Il s'agit de rassembler toutes les forces intéressées à développer l'espace économique eurasiatique. Pour réaliser ce programme, il faudra créer des unités économiques suffisamment vastes pour obtenir les moyens nécessaires à développer des projets de telles dimensions et pour se défendre efficacement contre les résistances qu'opposeront les Américains et les Japonais. Construire des entités écono­miques de cette dimension implique une coopération étroite entre les potentiels techniques russes et européens.

 

Le combat qui attend Russes et Européens pour établir un nouvel ordre paneurasiatique sera aussi un combat contre les rési­dus de féodalisme et contre les formes politiques dépassées à l'intérieur même de ce grand continent en gestation, c'est-à-dire un combat contre les forces qui se dissimulent derrière une pensée tribale obsolète ou derrière un fondamentalisme is­lamique pour freiner par une résistance douteuse la progression d'une culture et d'une économie grande-continentale. Comme le développement de notre civilisation postule des exigences globales, ce combat devra être mené avec tous les moyens di­plomatiques et militaires, jusqu'à la destruction totale des forces résiduaires. Seule une lutte sans merci contre les résidus d'un féodalisme millénaire, contre le “mode de production asiatique”, nous permettra de détruire les derniers bastions du vieux despotisme tyrannique et de la barbarie, surtout sur le territoire de la Russie où, aujourd'hui, ces forces se manifestent sous les aspects de la criminalité caucasienne et asiatique, des sombres bandes mafieuses, résultats de cette peste léguée par le bolchevisme: l'absence de toute loi et de tout droit.

 

Sur ce thème, je me permets de citer une fois de plus Sergueï Gorodnikov: «Il est clair qu'une tâche de ce type ne pourra être menée à bien que par un Etat fortement centralisé selon les conceptions civiles. Un tel Etat ne pourra exister que si l'armée marque la politique de son sceau, car l'armée, de par son organisation interne, est la seule institution étatique capable de juger, étape par étape, de la valeur politique des choses publiques et dont les intérêts sont identiques à ceux de la bourgeoisie indus­trielle en phase d'émergence. Seule une alliance étroite entre l'armée et la politique est en mesure de sauver l'industrie natio­nale de l'effondrement, les millions de travailleurs du chômage et de la faim et la société toute entière de la dégradation mo­rale, d'extirper le banditisme et le terrorisme, de faire pièce à la corruption et de sauver l'Etat d'une catastrophe historique sans précédent. L'histoire du monde dans son ensemble a prouvé qu'il en est toujours ainsi, que les efforts d'une bourgeoisie entreprenante et industrielle ne peuvent reposer que sur l'institution militaire; ensuite, dans la société démocratique, il faudra accroître son prestige social au degré le plus élevé possible et l'impliquer dans l'élite effective de la machinerie étatique» (3).

 

Certes, cet accroissement du rôle socio-politique de l'armée, garante de la stabilité globale de l'Etat dans la situation présente, mais aussi de la stabilité de cette société civile en gestation, implique une légitimisation du statut particulier qu'acquerront ainsi les forces armées. En d'autres termes, il s'agit de créer une forme d'ordre politique où les autorités militaires et les au­torités civiles soient des partenaires naturels sur base d'une séparation de leurs pouvoirs respectifs. Ensuite, un tel régime, qui pourrait être défini comme “régime de salut national”, postule l'existence d'une troisième force, une force intermédiaire, investie de la plus haute autorité dans cette tâche aussi important que spécifique consistant à fixer des normes juridiques. Une telle force pourrait s'incarner dans l'institution que serait la puissance même de l'Empereur, exprimant en soi et pour soi, et en accord avec les traditions historiques dont elle provient, l'idée d'un “compromis mobile” entre les intérêts de toutes les couches sociales. Ainsi, la dignité impériale à Byzance, qui s'est également incarnée dans les réalités de l'histoire russe, pré­sentait quatre aspects fondamentaux. Ce qui revient à dire que l'Empereur russe-orthodoxe devrait être:

1) Protecteur de l'Eglise d'Etat en tant qu'institution sociale (C'est le pouvoir de l'Empereur en tant que Pontifex Maximus).

2) Représentant dans intérêts du peuple (Pleins pouvoirs de l'Empereur en tant que tribun populaire).

3) Chef des forces armées (Pleins pouvoirs d'un Proconsul ou du Dictateur au sens romain du terme).

4) Autorité juridique supérieure (Pleins pouvoirs du Censeur).

 

L'autorité et la stabilité d'un véritable pouvoir d'Imperator dépend directement de la fidélité de l'Empereur aux principes fon­damentaux de la Tradition, au sens théologique comme au sens juridique du terme. C'est pourquoi ce pouvoir dans le contexte russe signifie que, d'une part, le rôle social de l'Eglise orthodoxe devra être fixé et déterminé, de même que, d'autre part, les traditions de la société civile. Une particularité de l'idée impériale russe réside en ceci qu'elle a repris à son compte l'idéal byzantin de “symphonie” entre l'Eglise et l'Etat, c'est-à-dire de la correspondance pratique entre les concepts d'orthodoxie et de citoyenneté, sur laquelle se base également la doctrine russe-byzantine d'un Etat éthique qui serait celui de la “Troisième Rome”, d'un nouvel Empire écouménique.

 

Dans quelle mesure ces idéaux sont-ils réalisables à notre époque? Question compliquée, pleine de contradictions, mais que les Russes d'aujourd'hui sont obligés de se poser, afin de s'orienter avant de relancer le traditionalisme russe et d'en faire l'idéologie de la grande puissance politique qu'ils entendent reconstruire. Le retour de ces thématiques indique quelles sont les tendances souterraines à l'œuvre dans le processus de formation de la société civile russe. Si, en Europe, c'est la culture qui a été porteuse des traditions antiques et donc des traditions civiles, en Russie c'est la religion qui a joué ce rôle, c'est-à-dire l'Eglise orthodoxe; c'est elle qui a fait le lien. En constatant ce fait d'histoire, nous pouvons avancer que la renaissance réelle de la société civile en Russie est liée inévitablement au déploiement de l'héritage antique véhiculé par l'Eglise orthodoxe. Il me semble que l'essentiel des traditions politiques antiques réside justement dans les traditions qui sous-tendent la puissance im­périale au sens idéal et qui sont proches du contenu philosophique de l'Etat idéaliste-platonicien.

 

Quelles sont les possibilités d'une restauration concrète de l'idée impériale civile et d'un ordre impérial en Russie? Ce pro­cessus de restauration passera sans doute par une phase de “dictature césarienne”, parce que, comme l'a un jour pertinem­ment écrit Hans-Dieter Sander, on ne peut pas créer un Empire sans un César. En effet, seul un César, élevé légitimement au rang de dictateur militaire, est capable de consolider les intérêts des forces les plus productives de la Nation à un moment historique précis du développement social et d'incarner dans sa personne les positions morales, politiques et socio-écono­miques de ces forces et, ainsi, sous sa responsabilité personnelle en tant que personalité charismatique, de jeter les fonde­ments d'une nouvelle société, représentant un progrès historique.

 

Le but principal en politique intérieure que devrait s'assigner tout césarisme russe serait de préparer et de convoquer une re­présentation de tous les “états” de la nation, en somme une Diète nationale, qui, en vertu des traditions du droit russe, est le seul organe plénipotentiaire qui peut exprimer la volonté nationale génératrice d'histoire. Cette Diète nationale détient aussi le droit préalable de déterminer la structure générale de l'Etat russe et de réclamer l'intronisation de l'Empereur. La Diète natio­nale est ainsi en mesure de légitimer la restauration de l'Empire et, s'il le faut, de constituer un régime préliminaire constitué d'une dictature de type césarien (Jules César avait reçu les pleins pouvoirs du Sénat romain qui avait accepté et reconnu offi­ciellement sa légitimité).

 

Toute restauration cohérente de l'Empire, au sens traditionnel, métaphysique et politique du terme, n'est possible en Russie, à mes yeux, que si l'on accroît le rôle socio-politique de l'armée et de l'Eglise, mais aussi si l'on consolide l'autorité des juges. Car ce sont précisément les juges (et en premier lieu les juges à l'échelon le plus élevé de la hiérarchie et de la magistrature impériales) qui pourront jouer un rôle médiateur important dans la future restructuration totale de la société russe, en travail­lant à créer des institutions juridiques stables. D'abord parce que cette valorisation du rôle des juges correspond à la tradition historique russe, à l'essence même de l'Etat russe (par exemple: dans la Russie impériale, le Sénat était surtout l'instance juridique suprême, disposant de pleins-pouvoirs étendus et normatifs, dans le même esprit que le droit prétorien romain). Ensuite, cette revalorisation du rôle des juges constitue également la réponse appropriée à l'état déliquescent de la société russe actuelle, où règne un nihilisme juridique absolu. Ce phénomène social catastrophique ne peut se combattre que s'il existe au sein de l'Etat une caste influente de juristes professionnels, disposant de pouvoirs étendus.

 

Lorsqu'on évoque une société reposant sur le droit  —ce qui est d'autant plus pertinent lorsque l'on se situe dans le contexte général d'un Empire—  on ne doit pas oublier que tant l'Europe continentale que la Russie sont héritières des traditions du droit romain, tant sur le plan du droit civil que du droit public. Lorsque nous parlons dans la perspective d'une coopération globale entre Européens et Russes, nous ne pouvons évidemment pas laisser les dimensions juridiques en dehors de notre champ d'attention. Le droit romain, dans sa version justinienne, a jeté les fondements de l'impérialité allemande et de l'impérialité russe. C'est donc cet héritage commun aux peuples impériaux germanique et slave qui devra garantir une coopération har­monieuse et durable, par la création d'un espace juridique et impérial unitaire et grand-continental. En plus de cet héri­tage juridique romain, Allemands et Russes partage un autre leg, celui de la théologie impériale. A ce propos, j'aimerai termi­ner en citant un extrait du débat qu'avaient animé le Dr. Reinhold Oberlercher et quelques-uns de ses amis:

OBERLERCHER: «Dans le concept de Reich, le processus de sécularisation n'est jamais véritablement arrivé à ses fins: le Reich demeure une catégorie politico-théologique. Dans la notion de Reich, l'au-delà et l'en-deçà sont encore étroitement liés». Lothar PENZ: «Cela veut donc dire que nous devons retourner au Concile de Nicée!» (approbation générale) (4).

 

Je pense aussi que le Concile de Nicée a effectivement jeté les bases véritables d'une théologie impériale, même si, à l'Ouest et à l'Est celle-ci a été interprétée différemment sur les plans théorique et liturgique. Il n'en demeure pas moins vrai que le lien subtil entre au-delà et en-deçà demeure présent dans l'existence de l'Empire (du Reich) comme un mystère déterminé par Dieu.

 

Vladimir WIEDEMANN.

(texte remis lors de la “Freideutsche Sommeruniversität” en août 1995; également paru dans la revue berlinoise Sleipnir, n°5/95; trad. franç. : Robert Steuckers).

mardi, 11 novembre 2008

Le clivage gauche/droite dans l'histoire politique belge (1830-1900)

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Frédéric KISTERS:

Le clivage Gauche/Droite dans l'histoire politique belge (1830-1900).

 

 

"La distinction entre gauche et droite est d'ordre polémique et électoral, elle ne détermine pas des catégories politiques essentielles. En effet, la classification en droite et gauche est assez récente, contemporaine de l'apparition de la conscience idéologique au siècle dernier. En plus, elle est essentiellement européenne et même localisée aux pays latins, bien qu'elle ait été reprise, il y a quelques temps par les pays anglo-saxon (...)

 

En effet, les notions de gauche comme de droite sont des agrégats de logique et de sophismes volontiers dogmatiques, qui servent de raisonnement à ceux qui ne raisonnent pas. En effet, une fois que l'on a choisi le camps de la droite ou de la gauche, on se trouve "casé ' dans une routine qui fait que l'on ne sera plus sensible qu'aux arguments de sa famille."

FREUND (Julien), L'essence du politique, 3e éd., Paris, Sirey, 1986 (ler éd. 1965), p. 825.

 

L'UNIONISME

 

Comme le lecteur l'aura subodoré en lisant l'exergue, notre propos sera de montrer, au travars de l'exemple belge, l'ineptie du classement gauche/droite, qui doit sans doute son succès séculaire à sa simplicité.

 

La distinction entre droite et gauche remonte aux assemblées d'Etats de l'Ancien Régime, dans lesquelles les ordres privilégiés, la noblesse et le clergé, siégeaient à la droite du souverain, tandis que les représentants du Tiers Etat s'asseyaient à sa gauche. Le 28 août 1789, les députés de la Convention qui se prononçaient sur la question du veto royal des lois se répartirent en deux groupes afin de faciliter le décompte des voix: à droite se positionnèrent les partisans d'un veto absolu (les conservateurs); à gauche, se placèrent les adeptes du veto suspensif (les progressistes). Depuis, cette répartition spatiale est devenue un concept politique... dont il semble impossible de donner un définition satisfaisante, universelle et intemporelle, car le classement gauche/droite varie d'un pays ou d'une époque à l'autre.

 

En 1795, la France avait annexé les Pays-Bas autrichiens, l'évêché de Liège, le duché de Bouillon et le comté de Chiny. Nous demeurâmes français jusqu'en 1814. Après, les grandes puissances qui avaient vaincu Napoléon, désireuses d'affaiblir la France, offrirent nos neuf départements au roi des Pays-Bas, Guillaume d'Orange, créant ainsi un glaci entre le royaume recouvré par Louis XVIII et les Allemagnes. Quinze ans plus tard, les Belges chassèrent manu militari leur nouveau maître. Pour la première fois, l'on put écrire le nom "Belgique" sur les cartes de géographiel.

Or les vieilles monarchies ne craignaient rien moins qu'une nouvelle révolution. Elles voulaient préserver l'ordre établi en 1815 après la défaite de Napoléon Ier. Quelques régiments eussent balayé nos brouillons bourgeois révolutionnaires, mais aucune des grandes puissances ne voulaient compromettre la paix et l'équilibre de l'Europe. La Belgique existerait donc, n'en déplaise à Guillaume d'Orange. Néanmoins, l'apparition au milieu de l'Europe d'une petite république leur répugnaient. Ils n'avaient pas écrasé l'Ogre pour laisser la place à un Petit Poucet ! Il fallait donc un roi pour ce nouveau trône, n'importe lequel pourvu qu'il régnât, fût-ce sans gouverner. Après quelques tergiversations, le consensus se fit autour de la personne du prince Léopold de Saxe Cobourg Gotha.

 

La révolution belge avait été rendue possible par une convergence des oppositions au roi Guillaume Ier: les libéraux aspiraient à un gouvernement constitutionnel plus libre, basé sur le suffrage censitaire; les catholiques ne se reconnaissaient pas dans un roi qui menait une politique de centralisation et de laicisation. Les catholiques, autrefois farouchement opposés au libéralisme, évoluèrent vers une attitude plus pragmatique et conciliante. En concédant le principe de constitutionalité, ils consentirent à un grand sacrifice.

 

Notre Constitution était un amalgame original de la "Grondwet" néerlandaise (40%), de la Charte constitutionnelle de la France (35%), de droit constitutionnel anglais (5%), additionné de quelques éléments nouveaux (10%: le Sénat non héréditaire, la liberté de l'enseignement, les rapports de l'Eglise et de l'Etat, la liberté d'association).

 

Dans son encyclique "Mirari Vos", le pape Grégoire XVI condamna le modèle belge. Il ne s'attaquait pas au principe d'Etat constitutionnel, qui relevait du temporel, mais au contenu de la Constitution qui instaurait la séparation de l'Eglise et de l'Etat, garantissait les libertés de conscience, de presse et d'opinion, principes qui se conciliaient difficilement avec le dogme et l'Index. Les différents courants catholiques réagirent de manière variable, mais aucune des attitudes adoptées ne menaçait le concensus:

- les ultras rejetèrent l'unionisme, mails obéirent à la Constitution puisqu'en bons traditionalistes ils devaient respecter l'autorité et la loi, même en maugréant;

- les catholiques libéraux ne croyaient pas ou ne voulaient pas croire que la condamnation papale les touchât puisque les résultats de l'unionisme étaient favorables à l'Eglise.

Quant aux libéraux, ils étaient presque comblés par le nouveau régime.

 

Peu apres l'indépendance de la Belgique, il n'existait pas encore de partis organisés, mais l'on distinguait deux grands groupes de députés aux contours fort imprécis il est vrai, les catholiques (les "conservateurs") et les libéraux (la "gauche progressiste"). Toutefois, aucune ligne de fracture nette et profonde ne séparait les deux mouvances.

 

Du fait du régime électoral censitaire2, la composition du Parlement était remarquablement homogène, les représentants de la nation étaient issus de la classe la plus aisée de la population belge. Au Sénat, presque tous les élus, dont une large majorité était noble, se déclaraient favorables aux intérêts de l'Eglise et de la grande propriété foncière3. A la Chambre, le nombre de propriétaires fonciers et de représentants de l'industrie domestique excédaient largement celui des membres de la nouvelle bourgeoisie industrielle. La bourgeoisie intellectuelle (professions libérales) s'était introduite en nombre dans l'assemblée. La présence de nombreux hauts fonctionnaires et magistrats dans l'hémicycle renforçait encore la cohésion.

 

Non seulement les parlementaires appartenaient à la même classe sociale et partageaient des intérêts économiques communs, mais, de plus, ils s'exprimaient tous en français, et, de ce fait, baignaient dans une culture commune.

 

Quant à la religion, elle ne constituait pas encore un facteur de division, car les radicaux anticléricaux ne formaient qu'une infime minorité. Les libéraux avaient adopté à l'égard de l'Eglise une attitude très conciliante; la plupart d'entre-eux, qu'ils fussent croyants, déistes ou athées, reconnaissaient l'utilité sociale d'une religion qui était un facteur d'ordre: elle apaisait les pauvres et leur inculquait le respect de l'autorité et de la morale.

 

Un dernier facteur parfaisait la cohésion de l'ensemble: l'existence d'un ennemi commun, les orangistes, partisans du roi Guillaume d'Orange et du rattachement de la Belgique aux Pays-Bas, qui se recrutaient dans la bourgeoisie industrielle des grandes villes comme Anvers et Gand. La menace hollandaise incitait les députés à maintenir leur rangs serrés. L'ennemi nous unit.

 

Le roi Léopold Ier, qui par son éducation et ses idées demeurait un roi d'Ancien Régime, abhorrait la Constitution qu'on lui avait imposée. Il favorisa la formation de gouvernement d'union alliant catholiques et libéraux modérés. Les gouvernements unionistes qui se succédèrent de 18~1 à 1847 se préoccupèrent surtout d'asseoir et de consolider le nouvel ordre établi. Il s'agissait d'un gouvernement de notables.

 

Parler de gauche et droite à propos de cette période n'a donc guère de sens. Les événements de 1839 montre qu'un classement pro et anti-gouvernement serait plus adéquat.

 

Lors des élections de 1839, les orangistes, les catholiques progressistes et les radicaux s'allièrent contre les catholiques conservateurs et les libéraux doctrinaires. Les progressistes, orangistes ou non, provenaient surtout de la bourgeoisie industrielle, financière ou intellectuelle, tandis que la plupart des unionistes jouissaient d'importants revenus fonciers. La coalition anti-gouvernementale fut laminée.

 

La reconnaissance de l'Etat belge par Guillaume enleva aux orangistes toute raison et moyen de poursuivre leur lutte; la plupart rejoignirent la mouvance libérale dont ils partageaient, entre-autre, l'anti-cléricalisme. Mais l'opposition progressiste fut muselée durant des lustres.

 

La disparition de l'ennemi orangiste et le peu de succès des radicaux permit une bipolarisation de la vie politique belge entre catholiques et libéraux.

 

LA NOUVELLE GENERATION LIBERALE

 

L'unionisme portait en lui-même les germes de sa destruction; l'antagonisme entre libéraux et cléricaux se révéla fatal. En effet, la montée en puissance de l'Eglise provoqua l'appréhension de certains bourgeois et le parti libéral s'érigea alors en défenseur du Tiers Etat contre le clergé et la noblesse. Profitant des mesures favorables à son essor prises par les gouvernements unionistes, l'Eglise avait rapidement accru son patrimoine et le nombre d'écclésiastiques était passé de 4791 à 11 968 de 1829 à 1846. La presque entièreté de l'enseignement était sous sa coupe.

 

Au début des années 1840, émergea une nouvelle génération de politiciens libéraux, moins conservateurs que leurs aînés. Nouvelle par l'âge d'abord: la plupart de leurs représentants n'avaient pas trente ans, ils avaient donc peu ou pas connu le régime hollandais. Ils étaient issus de la petite bourgeoisie, des classes moyennes et appartenaient à l'élite intellectuelle: la plupart, contrairement aux premiers conventionnels, avaient accompli des études secondaires ou universitaires. Beaucoup exerçaient une profession libérale (avocat, médecin), d'autres étaient ingénieurs, journalistes, professeurs, négociants, petits industriels ou fonctionnaires subalternes. Ils étaient animés par un optimisme irrésistible; ils croyaient au progrès et à la perfectibilité de l'homme. Démocrates, ils prônaient le suffrage universel ou du moins l'extension du droit de vote. D e par leur position sociale, ils étaient plus proches du peuple et de ses problèmes. Certains d'entre-eux ne jouissaient pas du droit de vote, car leur revenus n'atteignaient pas le cens.

 

Mais, les réformes qu'ils proposaient paraissent aujourd'hui bien timides au regard de la condition ouvrière du l9è siècle. Pour l'améliorer, ils réclamaient la réglementation du travail des femmes et des enfants, l'impôt progressif, la suppression du livret d'ouvrier, la liberté de coalition, le développement de sociétés d'épargne, coopératives et assurances. En effet, ils ne désiraient aucunement bouleverser les structures établies; ils croyaient aux vertus du capitalisme et du libre-échange. Pour eux, c'était l'ignorance et non les structures sociales ou économiques, qui était la cause de la pauvreté des masses. Quant à la moralité, elle était liée au niveau d'éducation, ce qui était raisonnable était nécessairement moral. Donc, il ne fallait pas modifier la société mais éduquer le peuple. En conséquence, ils voulaient établir un enseignement obligatoire, gratuit et laic. Cette volonté, alliée à la conviction que sciences modernes et dogme de l'Eglise s'excluaient, engendra la "Guerre scolaire".

 

LA NAISSANCE DU PREMIER PARTI

 

Le 14 juin 1846, sous la présidence de DEFACQZ, conseiller à la Cour de Cassation et grand maître du Grand Orient de Belgique, les libéraux fondèrent le premier parti de l'histoire de Belgique. Il regroupait aussi bien des doctrinaires que des radicaux ou d'anciens orangistes. Il se posait comme le parti de gauche, réformateur, soutenu par la bourgeoisie anti-cléricale, l'adversaire de la droite catholique.

 

Toutefois, il ne faut pas oublier que, malgré les dissensions entre catholiques et laics, la classe politique demeurait solidaire au niveau de la politique économique: le libéralisme dominait sans partage.

 

La formation du parti libéral n'excluait pas l'existence en son sein d'une tendance "doctrinaire" et d'une tendance "radicale" qui mettait l'accent sur l'idéal égalitaire hérité des Lumières mais ne renonçait pas pour autant aux valeurs liée à la propriété.Les élections de 1847 ouvrirent la longue ère de domination libérale (1847-1874). Notons qu'à cette époque, nombre de députés dits "libéraux" n'étaient pas affiliés au parti.

 

Durant cette période, le classement gauche/droite, selon un axe allant du plus réformateur au plus conservateur, se justifie. D'un côté à l'autre de l'hémicycle, nous pouvons aligner les radicaux, les libéraux modérés, les libéraux doctrinaires, les catholiques libéraux, les catholiques conservateurs et les ultramontains.

 

Le gouvernement Rogier-Frère Orban, formé le 12 août 1847, se composait entièrement de d'élus libéraux4.

 

LES TROUBLES DE 1848.

 

Vers 1848, un nouvelle vague révolutionnaire agita l'Europe. Afin que les troubles ne s'étendissent pas dans notre paisible royaume, le nouveau gouvernement libéral abaissa le cens électoral à son minimum constitutionnel, de ce fait le nombre d'électeurs passa ainsi de 47 000 à 79 000 pour une population d'environ 4 500 000 habitants et le cens différentiel entre les campagnes et les villes disparaissait. Dans la foulée, les fontionnaires furent rendus inéligibles. Sous la pression conjuguée de la vague révolutionnaire et de la crise économique, il étendit le champ d'action de l'Etat au domaine économique, ce qui allait pourtant à l'encontre du credo libéral; le Parlement vota des "crédits pour la subsistance" et "pour le maintien du travail", créa la Banque Nationale de Belgique (1850). La loi du 3 avril 1851 définit le cadre légal dans lequel les sociétés de secours mutuels pouvaient oeuvrer.

 

Vraisemblablement suite aux troubles révolutionnaires et à l'inquiétude qu'ils avaient engendrés, les catholiques bénéficièrent d'un certain regain aux élections partielles de 1850 et 1852 (à l'époque on renouvelait les députés par moitié tous les deux ans). Le roi profita de l'occasion pour appuyer une demière tentative de constitution d'un gouvernement unioniste qui échoua. La bipolarisation de la vie politique était confirmée.

 

GUERRE SCOLAIRE

 

La constitution belge contenait deux principes apparemment contradictoires et ne prévoyait aucune hiérarchie entre ces deux valeurs: la liberté de culte et la liberté de conscience. L'Eglise belge avait toléré les libertés constitutionnelles tant que le gouvernement avait favorisé son culte. Avec l'accession au pouvoir des libéraux, la période d'entente s'achevait. Le laicisme de plus en plus intransigeant des libéraux effraya les catholiques, comme la morgue des ultramontains alarma les libéraux. Le fossé s'approfondissait. Peu à peu, sous l'effet des attaques laiques, nombre de catholiques rejetèrent le principe d'un Etat constitutionnel et aspirèrent à un retour aux valeurs de l'Ancien Régime.

 

De leur c8té, les libres-exaministes, malgré leur maître-mot "tolérance", admettaient difficilement l'adhésion à une religion. Selon eux, les religions niaient le principe supérieur de la liberté de conscience puisqu'elles imposaient des dogmes exclusifs. En fait, les libéraux doctrinaires défendaient le principe de tolérance dans la mesure où les critiques de l'adversaire se basait sur la Raison et la Science et ne remettait pas en cause les fondements éthico-politiques de la société libérale.

 

Le laicisme pouvait être plus ou moins virulents, les plus durs voulant exclure tous les prêtres de l'enseignement, les modérés désirant en conserver quelques uns comme professeurs de religion. La lutte se concentra autour de l'enseignement.

 

Durant l'ère libérale, la tension entre les deux p81e politique alla crescendo. En 1842, une loi sur l'enseignement avait imposé à chaque commune l'entretien d'une ou plusieurs écoles primaire, mais elle leur avait laissé la faculté d'adopter une école privée, et donc le plus souvent catholique. Un autre texte créa, en 1850, 50 écoles moyennes et 10 athénées, mettant ainsi fin, du moins ~n théori, au quasi-monopole de l'Eglise sur l'enseignement moyen. Enfin, la loi VAN HUMBEECK (1879), qui avait pour objectif la laicisation de l'enseignement, engendra ce que l'on a nommé "la guerre scolaire". Les catholiques usèrent de moyens de pression religieux: les sacrements étaient refusés au professeurs des écoles officielles, aux élèves et à leurs parents, les curés haranguaient les paroissiens du haut de leurs chaires... Ils créèrent de nombreuses nouvelles écoles grâce au fonds récolté lors de quêtes. Par contre, le financement de la politique libérale nécessita la levée de nouveaux imp8ts, ce qui forcément fit des mécontents. En 1884, les catholiques remportèrent les élections. Cette victoire marqua une rupture entre l'Eglise et la bourgeoisie libérale qui cessa de fréquenter les lieux de culte.

 

FIN DE SIECLE TROUBLEE POUR LES IDEES SIMPLES

 

Dans la seconde moitié du l9e siècle, trois mouvements, minoritaires mais très actifs, troublèrent l'impeccable ordonnancement gauche/droite.

 

a) Entre 1875 et 1884, les ultramontains constituèrent le principal groupe de pression catholique. Ils voulaient transformer le mouvement catholique en un parti confessionnel, organisé et centralisé, alors que les catholiques libéraux rejetaient l'idée de parti et refusaient le mandat impératif, c'est-à-dire la soumission des élus à un pacte, au contraire des libéraux dont les élus étaient tenus de respecter le programme commun. Leur idéal était un retour à la société d'Ancien Régime; les plus extrémistes voulaient créer un Etat catholique dans lequel le Parlement aurait fait place à une représentation par ordre.

 

Les ultramontains déployaient une grande activité dans le domaine de la charité patronale, ainsi naquit, en 1867, la "Fédération des sociétés ouvrières catholiques belges" qui rassemblait les oeuvres de charité ouvrière catholique. Les ultramontains voulaient créer à l'aide de cette fédération, une organisation hiérarchisée d'ordres ou corporation qui aurait barré la route à la progression de l'individualisme libéral, la hiérarchie des ordres transcendants les oppositions de classes et de partis.

 

La guerre scolaire (1879-1884) et l'accession de Léon XIII à la dignité papale facilitèrent le rapprochement des ultramontains et des catholiques-libéraux, qui fondèrent ensemble un parti confessionnel capable de contrebalancer la formation laique. Après 1885, les ultramontains, naguère élément moteur du renouveau catholique, disparurent presque entièrement de la vie politique belge. Ils conservèrent néanmoins une certaine influence au sein des organisations caritatives ouvrières.

 

Par de nombreux aspects de leur idéologie, les ultramontains peuvent être classés à l'extrêmedroite, mais d'après leurs activités sociales et leur volonté de transformation de la société, même si cette mutation est un retour à d'anciennes valeurs, il faudrait les classer à gauche.

 

b) L'extension progressive du droit de vote amena au flamingantisme des électeurs non francisés issus de la classe moyenne. Peu après 1860, le mouvement flamand, jusqu'alors essentiellement intellectuel et littéraire, trouva sa première expression politique dans le Meetingspartij, une dissidence de la mouvance radicale qui s'implanta surtout à Anvers dont la classe moyenne était restée majoritairement néerlandophone. Le parti se disloqua en 1868, victime de la bipolarisation croissante de la politique belge entre libéraux et catholiques. La scission consommée, plus aucun parti ne représentait le flamingantisme, mais on trouvait de ses adeptes aussi bien au sein du parti libéral qu'au parti catholique. Les flamingants "libéraux" rendaient l'Eglise responsable de l'infériorité culturelle flamande et désiraient émanciper la Flandre grâce à la libre-pensée et à l'enseignement; tandis que les flamingants "catholiques", souvent moins virulents, estimaient au contraire que la religion catholique faisait partie intégrante de la culture flamande, au même titre que sa langue. Il fallut attendre l'entre-deux-guerres pour que le nationalisme flamand retrouvât une concrétisation sous forme de parti. Mais, entre-temps, il avait remporté quelques succès notables5.

 

c) Le troisième trouble-fête allait mettre fin au bipolarisme. Au départ, les revendications ouvrières furent surtout relayées par les radicaux. En effet, la première génération d'ouvriers était constituée de ruraux déracinés, de travailleurs non-qualifiés, le plus souvent illettrés. Le prolétariat de 1840 était atomisé; il fallut quelques décennies pour qu'il se structure.

 

Entre 1850 et 1880, les conditions de vie de la classe ouvrière se dégradèrent. Les industriels disposaient d'une main d'oeuvre abondante et peu qualifiée; ils répondaient à chaque baisse de la demande par des licenciements ou des baisses de salaire, celui-ci pouvant descendre endessous du minimum vital. Les journées duraient de 12 à 14 heures. Le travail des femmes et des enfants se généralisa, on les employait jusque dans les mines, pour un salaire équivalent au tiers de celui des hommes. Vu la modestie de leurs revenus, les familles de travailleurs avaient besoin de ce maigre appoint pour survivre, mais l'extension de l'emploi des femmes et des enfants favorisait la baisse des gages alloués aux adultes mâles. Grâce au "truck System", les patrons récupéraient une bonne part des salaires octroyés aux familles ouvrières, qui dépensaient environ 80 % de leurs revenus à la nourriture et vivaient entassés dans des logements exigus, sans la moindre notion d'hygiène. L'homme ne fut jamais autant exploité qu'au siècle du Progrès; les serfs et esclaves des époques précédentes jouissaient d'un niveau de vie plus élevé.

 

Vers 1880, la population ouvrière dépassa la population occupée dans l'agriculture. Entre 1873 et 1895, l'économie capitaliste connu une longue crise, l'amélioration de l'équipement industriel se poursuivait, la production de certains produits augmentait, mais les profits, les prix et les salaires stagnaient ou baissaient. Le chômage crût, ce qui accentua les tensions sociales.

 

En 1884, deux phénomènes favorisèrent l'émergence d'un parti socialiste en Belgique:

- la victoire catholique aux législatives provoqua en réaction une agitation anti-cléricale;

- les grèves de l'hiver 1884-1885 virent naître un ensemble d'associations de solidarité (syndicats, coopératives d'achat, caisses de soutien, mutualités...).

Les 5 et 6 avril 1885, 59 organisations ouvrières fusionnèrent avec le parti ouvrier socialiste belge (principalement implanté en Flandre) pour former le Parti ouvrier de Belgique (POB).

 

La bipolarisation catholiques/libéraux prenait fin. En effet, le POB était bien un parti anticlérical, mais il ne s'adressait pas au même public, il s'opposait aux conceptions économiques et sociales des deux autres partis bourgeois et, surtout, avait des visées révolutionnaires.

 

RECOMPOSITION DU PAYSAGE POLITIQUE A LA FIN DU SIECLE

 

1894 est une année charnière sous plus d'un aspect. C'est l'année de la rédaction de la Charte de Quaregnon6 (5/26 mars) et de l'instauration du suffrage universel tempéré par le vote plural7.

 

Après la publication de l'encyclique Rerum Novarum et l'adoption du suffrage universel tempéré par le vote plural (1894), le parti catholique devint peu à peu un parti oeucuménique. Rejetant le l'individualisme libéral comme la lutte des classes, il développa une théorie corporatiste. Les corporations, inspirées du système d'Ancien Régime, devaient regrouper ouvriers et patrons au sein d'un même corps, sous le patronage de l'Eglise et des notables. Soucieux de maintenir sous sa coupe un maximum d'ouvriers, devenus électeurs, il développa un ensemble d'oeuvres sociales, mutuelles, caisses de crédit et de syndicats pour concurrencer le POB.

 

Chacun des trois partis, quoique les libéraux dans une moindre mesure, avaient développé un ensemble d'associations permettant d'encadrer ses sympathisants dans tous les aspects vie quotidienne (loisirs, travail, éducation...). En ce sens, le système belge est totalitaire. Comme l'objectif de ces trois piliers de la société est sa pérennisation, les politiciens éludent les véritables problèmes, ils les écartent par des compromis provisoires, renoncent à toute adaptation structurelle. Ils distraient l'électorat en créant de fausses problématiques ou en grossissant des problèmes secondaires.

 

A la fin du siècle, un parti confessionnel inter-classe faisait donc face à deux formations laiques chacun défenseur d'une classe sociale; en même temps, un parti prolétarien combattaient les deux mouvements bourgeois.

 

En 1884, le nouveau-venu, le POB se classa naturellement à l'extrême-gauche; le parti libéral devenait de ce fait un mouvement de centre-gauche... Après la Première Guerre mondiale, le il se mua en un mouvement social-démocrate qui n'avait plus rien de révolutionnaire; ses revendications s'atténuèrent jusqu'à l'atonie. Une guerre plus tard, le parti catholique prit le nom de "Parti Social Chrétien" signifiant ainsi son recentrage, un centre que l'on situe d'ailleurs assez difficilement puisque l'on trouve dans cette formation des membres du Mouvement Ouvrier chrétien aussi rouges que nos socialistes comtemporains, aux côtés d'hyper-libéraux néanmoins catholiques. Les partis catholiques belges possèdent le don d'ubiquité. Enfin, le Parti Réformateur Libéral, qui a glissé à droite au cours du siècle, demeure le dernier parti de classe comme le démontre l'étude de son électorat.

 

Ce repositionnement s'explique par le changement du référent qui sous-tend le classement gauche/droite. Depuis la Révolution française, les analystes politiques opposaient les progressistes, réformateurs ou révolutionnaires (la gauche) aux conservateurs (la droite). En 1886, les révolutionnaires du POB furent rangés suivant cet axiome à l'extrême-gauche. Suivant un principe identique, on plaça les ultramontains à l'extrême-droite malgré que leurs actions sociales allassent plus loin que celles des radicaux puisqu'ils appelaient à un changement de la structure de la société.

 

Actuellement, le référent qui détermine la distinction entre gauche et droite est le niveau d'intervention de l'Etat dans l'économique; ainsi retrouvons nous à droite les libéraux partisans du retrait plus ou moins prononcé de l'Etat et à gauche les socialistes soi-disant protecteurs des acquis sociaux (à nouveau nous constatons une inversion de valeurs, voilà un parti de renouveau qui vire au conservatisme). En ce sens le terme d'extrême-gauche s'appliquerait aux tenants de vastes nationalisations ou d'une économie dirigiste, tandis que "extreme-droite" dé~ignerait les hypers-libéraux. Dans ce cas, le Front National (belge) mériterait son qualificatif d'extrême-droite, mais il faudrait verser le Parti Communautaire National-Européen (PCN) dans la catégorie extrême-gauche, quoique les journalistes et les "anti-fascistes" fissent fi de la différence.

 

La confusion naît du fait que l'on utilise un critère économique pour distinguer des attitudes politiques.

 

D'autres référents interviennent sur un mode mineur. L'autoritarisme est habituellement attribué à la droite qui a peu confiance en a nature humaine et désire donc l'encadrer. La gauche qui croit en la "bonté naturelle " ou la perfectibilité de l'homme, s'affirme plus libertaire. Pourtant, il existe encore des libéraux qui défendent ces valeurs. Si l'on donnait une importance primordiale à ce référant, les communistes deviendraient des extrémistes de droite! Enfin, la dextre postule le primat de l'individu sur le collectif, contre les hommes de gauche qui parlent plus souvent qu'à leur tour de "solidarité" et "d'intérêt général". Pourtant, peu d'auteurs classent les fascistes, grand défenseurs des valeurs communautaires, à l'extrêmegauche...

 

Il appert que le classement gauche/droite n'est pertinent que dans une société où il n'existe pas d'opposi~ion fondamentale au régime. Il ne s'applique qu'aux partis gouvemementaux à l'intérieur du syst~me. C'est un concept endogène. La seule discrimination valable semble celle qui sépare les ennemis d'un système de ceux qui en vivent. Toutefois, il existe une position intermédiaire, ou plutôt de transition, entre ces deux attitudes: telles formations, comme le Vlaams Blok ou, jadis, les écolos, s'institu~ionalisent peu à peu; en sens conaaire, d'au~es mouvements quittent l'orbe du système dont ils sont issus (Rex, par exemple, provient du parti catholique).

 

L'histoire politique belge a débuté par une période d'indifférenciation de 17 ans: l'unionisme. De 1846 à 1860, la bipolarisation entre conservateurs catholiques et réformateurs libéraux atteignit sa perfection, nonobstant quelques mouvements, tels que les orangistes, le Meetingspartij, ou les ul~amontains qui brisaient la perspective classique. Nous vivons depuis 1945 une sorte d'unionisme: les partis gouvernementaux, ainsi que d'autres plus petits comme la VU et les écologistes qui pa~icipent déjà aux pouvoirs locaux, partagent une pensée commune (le libéralisme au sens large, le primat de l'économie sur le politique, les DH, le renoncement au projet à long terme) et des intérets et objectifs communs

(maintenir le statu quo). Chacun constate une convergence programmatique de la droite et de la gauche, les socialistes appliquent des recettes libérales, dénationalisent, et les partis de droite, en France corr~ne en Wallonie (Gol singe Chirac), adoptent un discours social et mettent en avant leur "volonté de changement" (thème de gauche). Pa~allèlement, de nombreux partis ou mouvements actuels nient l'essence du politique en défendant les intérêts particuliers de classes d'âge (WOW, Plus ou Jeunes), de classe économique (PIB, libéraux), ou régionaux (Happart, VU...) contre ceux de la Cité.

 

Ces deux tendances ne sont qu'apparemment contradictoires; elles révèlent l'ambiguité du système: d'une part, nous voyons une classe dirigeante de plus en plus fermée, solidaire mais égoïste, d'autre part se développent des discours qui émiettent les oppositions potentielles en multiples courants rivaux: jeunes contre vieux, ouvriers con~e patrons, Flamands contre Wallons... Rema~q~z que chacun de ces antagonismes est fondé sur une revendication commune ~ Janus sème la zizanie, le citoyen élit son ennemi, l'ennemi le domine.

 

OUVRAGES UTILISES

 

MAsLLE (Xavier), Histoire politique de la Belgique. Facteurs et acteurs de changement, sruxelles~ CRISP, 1992 (édition complétée), 428 p.

 

wrrTE (E.), cRAEYsEcKx (F.), La Belgique politique de 1830 d nos jours, sruxelles~ Labor, 1987 (ler éd. en néerlandais 1985), XIII-639 p.

 

LORY (J.), Libéralisme et instruction primaire 1842-1879. Introduction d l'étude de la lutte scolaire en Belgique, Louvain, 1979, 2 t. LXXXI-839 p. (Université de Louvain. Recueil de travaux d'histoire et philologie, 6e série, fascicules 17-18)

 

HAAG (H.), Les origines du catholicisme libéral, sruxelles~ 1950, 300 p.

 

GILISSEN (J.), Le régime représentatif en Belgique,

 

ERsA

 

PIRENNE (H.), Histoire de Belgique, sruxelles~ (1950), t. IV

 

 

1 Jusqu'au début du l9e siècle, le mot "belgique" fut employé comme adjectif. On parlait de "Gaule belgique", "provinces belgiques"...

 

2 Le cens était, en 1831, de 20 à 30 florins d'impôts directs pour les campagnes et de 50 à 80 pour les villes. Il n'y avait que 55 000 électeurs pour 4 079 000 habitants, c est-adire proportionnellement plus que dans les autres Etats européens.

 

3 Pour être éligibles au Sénat, il fallait payer 1000 florins d'impôts directs. De ce fait, le nombre d'éligibles se réduisait à six ou sept cents grands propriétaires, presque tous nobles.

 

4 En 1847, la Chambre comptait 55 libéraux et 53 catholiques, en 1848, 85 libéraux

 

 

5 1873: le néerlandais est accepté en droit pénal; 1878: usage du néerlandais dans l'administration flamande; 1880; le néerlandais devient la langue de l'enseignement moyen officiel et de quelques disciplines; 1898: une loi établit l'équivalence des deux langues sur le plan juridique.

 

6 Ce texte très court était la base idéologique dans laquelle tous les socialistes de l'époque se reconnaissaient. Il comprenait quatre points:

- la source des richesses est le travail;

- la richesse doit être équitablement partagée selon l'utilité sociale;

- la société ne doit plus être partagée entre une classe de propriétaires oisifs et une classe de travailleurs obligé de céder à la première une partie du fruit de son travail;

- il faut assurer l'usage libre et gratuit des moyens de production.

 

7 Les socialistes avaient provoqué une série de grèves pour forcer le Parlement, dans lequel ils n'avaient aucun représentant, de voter le suffrage universel. Après de longs débats et tergiversations, les parlementaires adoptèrent un système hybride:

- tous les citoyens mâles, âgé de 25 ans, domiciliés depuis un an dans une commune, obtenait le droit de vote;

- une deuxième voix était accordée aux pères de famille de 35 ans occupant un habitation représentant 5 francs d'impôts; aux propriétaires d'un immeuble de 2000 F ou d'une rente de 1000 francs;

- deux voix supplémentaires étaient octroyées aux "capacitaires", détenteurs d'un diplôme d'humanité ou universitaire.

Le maximum de voix par électeurs fut fixé à trois (il eût été possible de jouir de 5 voix).

Le nombre des électeurs passait de 136 775 à 1370 687 dont 850 000 électeurs à une voix, 290 000 à deux voix, et 220 000 à trois voix (dont 40 000 capacitaires, parmi lesquels 20 000 ecclésiastiques) pour une population 6 342 000.

 

dimanche, 09 novembre 2008

Cinquemila anni fa in Europa...

Cinquemila anni fa in Europa...

“Cucuteni-Trypillya. Una grande civiltà dell’antica Europa” è il titolo di una mostra dedicata a quella che è considerata dagli esperti la più antica civiltà del Vecchio Continente fiorita tra il 5000 e il 3000 a.C. in un’area che oggi fa da confine a Romania, Ucraina e Moldavia. Il nome di questa civiltà, estesa su circa 350mila Kmq, è stato deciso dagli archeologi in base ai nomi dei villaggi Cucuteni in Romania, vicino a Iasi, e Trypillya in Ucraina, vicino a Kiev, dove, alla fine del XIX secolo sono state rinvenute per la prima volta ceramiche dipinte e statuette di terracotta.

Nell’insediamento di Nebelivka, vicino a Maydanetsky in Ucraina, gli archeologi portarono alla luce quello che può essere considerato il più antico set di ceramiche dell’Est Europa, con piatti, ciotole e coppe riportanti lo stesso decoro. I metallurgici della civiltà Cucuteni-Trypillya conoscevano diversi metodi di lavorazione del rame, e perfino i metodi per ottenere le leghe metalliche, compresi rame e argento. In proporzione inferiore lavoravano anche l’oro con cui realizzavano gioielli. Gli oggetti di metallo erano accumulati quali tesori (come quelli scoperti a Ariusd, Habasesti, Brad, Carbuna, Horodnica). Il tesoro di Ariusd (Romania) conteneva ben 1.992 oggetti di rame, il tesoro di Carbuna (Repubblica di Moldavia) 444 oggetti di metallo, mentre i tesori di Ariusd e Brad (Romania) contenevano anche oggetti in oro.

Gli insediamenti di Cucuteni-Trypillya (denominati “piccole fortezze” per via della posizione dominante) mostrano sistemi di fortificazione che consistono in fossati, terrapieni e palizzate. Nell’ultima fase di sviluppo della civiltà Trypilliana, le città di tipo proto-urbano dell’area est (Trypillia) estendevano le fortificazioni fino a tutto il perimetro dell’abitato, innalzando, talvolta, anche muri di pietra. Queste fortificazioni avevano lo scopo di difendere gli insediamenti dagli attacchi delle comunità vicine e dalle tribù nomadi infiltrate nell’area attraverso le regioni delle steppe.

Gli archeologi, i fisici e i paleo-botanici, impegnati nello studio della civiltà Cucuteni-Trypillya, presumono (in linea con l’ecologismo odierno più rigoroso) che uno dei fattori che determinarono il declino di questa civiltà agli apici del suo sviluppo fu il progressivo peggioramento della situazione ecologica, sentita in tutta l’area dell’Eurasia. Ma le vere ragioni della scomparsa della civiltà Cucuteni-Trypillya non sono ancora chiare. Né si conosce l’idioma parlato pur se, secondo varie opinioni, è fra la popolazione di Cucuteni-Trypillya che andrebbe cercata l’origine della lingua Indo-Europea.

Gli insediamenti erano di varie dimensioni, proto-città che si sviluppavano su centinaia di ettari, elaborate fortificazioni, abitazioni che variavano da capanne interrate a costruzioni fino a due piani, oggetti in ceramica la cui utilità si abbina in modo armonioso all’aspetto estetico, una religione affascinante le cui tracce sono marcate fra idoli e oggetti cultuali dall’incredibile simbolismo, oggetti rituali la cui funzionalità è ancora in fase di interpretazione. Ma più si conosce su questa cultura, più essa appare misteriosa, soprattutto per ciò che riguarda i luoghi e il suo ruolo ricoperto nella storia universale; vi è anche l’ipotesi che questi luoghi potrebbero essere il punto di partenza della civiltà dei Sumeri se non, addirittura, che a questi luoghi sia riferibile il mito di Atlantide.

Gli scavi archeologici provano l’eccellente grado raggiunto dalla popolazione nell’agricoltura e confermano come non solo vi erano solo villaggi comuni, ma anche centri abitati di dimensioni impressionanti, con superfici che variavano dai 150 fino ai 450 ettari, vere e proprie città preistoriche. In particolare l’insediamento del bacino del Bugo Meridionale mostrava strutture urbane con abitazioni poste in cerchi concentrici oppure disposte in linee parallele o gruppi, tese a formare piazze e luoghi destinati ad attività pubbliche o comunitarie. Alcune abitazioni erano molto grandi, da 300 a 600 metri di lunghezza, composte da molte stanze. I muri ed il soffitto erano decorati con disegni neri e rossi. I letti e altri arredamenti d’interni erano decorati con disegni complicati realizzati con colori brillanti.

Alcune delle statuette ritrovate negli scavi archeologici rappresentavano personaggi importanti che vivevano nelle costruzioni appartenenti a queste città preistoriche. I volti maschili sono allungati, con nasi pronunciati. La maggior parte delle statuette femminili sono aggraziate, con lunghe gambe, alcune nude e altre avvolte in quello che sembra un abito da festa. I corpi delle donne sono tatuati in diversi punti, soprattutto sullo stomaco e sulla schiena. I disegni ornamentali più diffusi erano spirali, rombi e serpentine (l’Albero della Vita). Alcune statuette recano ancora tracce di colore rosso e nero che riprendono i dettagli degli abiti. Tra i culti più sviluppati vi è quello della Madre Terra (che assicurava fecondità e fertilità), del Toro Celeste e del Fuoco (come attributo celeste).

Le occupazioni di base della popolazione di Cucuteni-Trypillya erano l’agricoltura e l’allevamento di suini, ovini e bovini; verosimilmente addomesticavano i cavalli. Gli specialisti di paleo-botanica hanno dimostrato l’esistenza di alcuni tipi di grano, orzo, cereali, legumi, viti, ciliegi e pruni. Usavano aratri a trazione animale e sofisticati forni per cuocere la ceramica. I vasi erano di diversi tipi e stili, decorati in almeno 20 modi diversi.

A questi popoli è dedicata la mostra che si tiene al Palazzo della Cancelleria di Roma fino al 31 ottobre. L’importante rassegna è promossa dall’Ambasciata d’Ucraina presso la Santa Sede, dal ministero della Cultura e degli Affari religiosi di Romania, dal ministero della Cultura e del Turismo della Repubblica di Moldavia, dal ministero della Cultura e del Turismo d’Ucraina.


samedi, 08 novembre 2008

A actualidade de Tintim

A actualidade de Tintim

ex: http://pt.no-media.info/

A actualidade de Tintim

O Mundo vive uma crise económico-financeira de proporções ainda não quantificáveis, porque está para ficar e durar. Começou nos Estados Unidos da América, rapidamente chegou à Europa, e neste momento não há Continente ou País que já não sinta os seus efeitos. Sete anos de Capitalismo Selvagem, selvática e criminosamente fomentado e protegido pela Administração liderada por George W. Bush, são os responsáveis por tudo o que se está a passar. E a impunidade da Plutocracia é evidente em todo o processo!

Wall Street é o símbolo da usura, tão bem definida por Ezra Pound. A ela se devem as maiores crises, desde o Crash de 1929. Com o fim de Primeira Guerra Mundial, o centro económico-financeiro passou de Londres para Nova Iorque, da City para Wall Street, e nunca a instabilidade dos mercados foi tantas vezes posta à prova. E tudo por culpa da Oligarquia Financeira Transnacional!

Em 1942, o repórter Tintin envolve-se em mais uma aventura. Naquela noite fazia um calor insuportável. Passeando com Milu, Tintin percebe que uma enorme estrela brilhava na constelação da Ursa Maior. A estrela misteriosa aumentava a cada instante, tornando mais forte o calor.
No Observatório, Tintim descobre que se tratava de um gigantesco meteorito vindo em direcção à Terra. A colisão acarretaria o fim do mundo! Contudo, o mundo não termina, porque o meteorito passa a raspar a Terra. Mas um pedaço dele cai no oceano Árctico, originando um pequeno terramoto.

Um astrónomo descobre no meteorito um metal desconhecido - o calystène. Então, uma expedição científica, comandada pelo capitão Haddock, vai atrás do precioso meteorito.

Mas o interesse pela exploração económica do calystène leva também uns aventureiros sem escrúpulos a tentar apossar-se dele. Tintin e seus amigos terão de enfrentá-los nessa corrida, em que seus inimigos usam de toda sorte de golpes baixos para chegar na frente.

Os inimigos da expedição organizada pelos Fonds Européen de Recherches Scientifiques, F.E.R.S., da qual faz parte o Físico e Professor da Universidade de Coimbra Pedro João dos Santos, estão representados, originalmente, pelo Banco Blumenstein, do banqueiro Blumenstein que financia e dirige à distância a expedição do PEARY.

E quando o Kentucky Star se aproxima do meteorito, desce um escaler, no qual, originalmente, é bem visível a bandeira dos EUA! Mas do Aurore já tinha sido um hidroavião com Tintin a bordo que vai descer em pára-quedas no solo do meteorito em primeiro lugar, ficando a posse do dito nas mãos da F.E.R.S..

Nada de mais simbólico e actual. Hergé, ao escrever esta aventura, em plena Segunda Guerra Mundial, como que antecipa o futuro. O Capitalismo é o vencedor da contenda, quer o Capitalismo de Mercado simbolizado pelos EUA, quer o Capitalismo de Estado simbolizado pela então URSS.

Nesta batalha pela posse do meteorito não são os EUA e a sua Banca que ganham. Aqui a lei do mais forte não venceu!

E agora, como será?

In A Voz Portalegrense, 25 de Setembro de 2008

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Mircea Eliade et la Garde de Fer

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Mircea Eliade et la Garde de Fer

 

par Giovanni MONASTRA

 

Analyse:

Claudio MUTTI, Mircea Eliade e la Guardia di Ferro,  Ed. All'Insegna del Veltro, Parma, 1989, 57 p., lire 8.000.

 

Au-delà des mythes de signes contraires qui cir­culent sur la Garde de Fer, au-delà des apologies ou des démonisations, on peut affirmer que le mou­vement de Codreanu était profondément lié à la culture et à l'âme de la Roumanie; tentant de se mettre au diapason de cette culture et de cette â­me, d'en épouser toute la complexité, cherchant à s'i­dentifier à elles, le mouvement de Codreanu lut­tait pour faire sortir la nation roumaine de son é­tat de décadence, de ces conditions d'existence ju­gées inférieures et propres aux pays balka­ni­ques marqués par l'esprit levantin. La Roumanie était sujette aux influences extérieures les plus dis­parates, qui aliénaient ses racines les plus an­ciennes, niées purement et simplement par une cer­taine culture de tendance «illuministe» qui s'in­crustait dans une société roumaine aux ré­fle­xes largement ruraux et intacts. L'action de la Gar­de de Fer, dans cette perspective, apparaît com­me une entreprise titanesque, parfois velléi­tai­re, vu la disproportion entre les forces en pré­sen­ce (les ennemis de la Garde de Fer détenaient le pouvoir absolu en Roumanie). Les légionnaires voulaient faire renaître leur peuple en très peu de temps, par le biais d'un activisme radical, portant sur de multiples niveaux: existentiel, éthique, spi­ri­tuel, où la politique n'était, finalement, qu'un ins­trument de surface, utilisé par une stratégie d'u­ne ampleur et d'une épaisseur bien plus vastes et profondes.

 

Dans les faits, la plupart des militants du mouve­ment s'exprimaient dans un style volontariste, en­tendaient témoigner de leur foi, faisaient montre d'un activisme fébrile, parfois aveuglé­ment a­gres­sif: lumières et ombres se superposent inévi­ta­blement dans le phénomène légionnaire. Cepen­dant, la force de ces militants profondé­ment sin­cè­res a attiré la sympathie des intellec­tuels atta­chés à la patrie roumaine, à sa culture nationale et populaire, à sa substance ethnique; parmi ces in­tel­lectuels: Mircea Eliade, un jeune chercheur, spé­cialisé dans l'histoire des religions et du fol­klore.

 

Stefan Viziru, est-il Mircea Eliade?

 

Récemment, la publication posthume en français et en anglais d'une partie des journaux d'Eliade a jeté une lumière nouvelle sur cette période et sur l'attitude du grand historien des religions. Clau­dio Mutti a analysé ces journaux, offrant à ses lecteurs, condensées en peu de pages, de nom­breu­ses informations inédites en Italie. Ce travail était nécessaire parce qu'en effet nous avons tou­jours été confrontés à une sorte de «trou noir» dans la vie d'Eliade, sciemment occulté par l'au­teur du Traité d'histoire des religions. Mutti, pour sa part, croit discerner les indices d'un en­ga­ge­ment dans l'un des romans d'Eliade, La forêt in­ter­dite,  aux accents largement autobiogra­phi­ques, qui se limite toutefois aux années 1936-1948.

 

Le protagoniste principal de l'intrigue du roman, Stefan Viziru, pourrait, d'après Mutti, dissimuler Eliade lui-même, mais sous un aspect qui, au pre­mier abord, n'est pas du tout crédible. Viziru, en effet, se manifeste dans le roman comme un an­ti­fasciste démocratique, bien éloigné des posi­tions de la Garde de Fer, mais qui est néanmoins arrêté pendant la répression anti-gardiste de 1938, parce qu'il a donné l'hospitalité à un légionnaire. Dans un tel contexte, Mutti estime très significatif le ju­gement exprimé par Viziru quand il s'adresse à un autre prisonnier de son camp d'internement: «Vous et votre mouvement accordez une trop gran­de importance à l'histoire, aux événements qui se passent autour de nous. La vie ne mérite­rait pas d'être vécue si, pour nous, hommes mo­dernes, elle ne se réduisait exclusivement qu'à l'histoire que nous faisons nous-mêmes. L'his­toi­re se déroule exclusivement dans le Temps, et, avec tout ce qu'il a de meilleur en lui, l'homme cherche à s'opposer au Temps [...]. C'est pour cette raison que je préfère la démocra­tie, parce qu'elle est anti-historique, je veux dire par là qu'el­le propose un idéal qui, dans une cer­taine me­sure, est abstrait, qui s'oppose au mo­ment de l'histoire». Sous bien des aspects, nous retrou­vons, dans ce jugement de Viziru, tout Eliade, a­vec son refus d'un devenir linéaire, ab­solu, quan­titatif, totalisant.

 

Justement, Mutti nie que l'identification Viziru-Eliade puisse être poussée au-delà d'une certaine limite. Pour appréhender la position réelle d'Elia­de vis-à-vis de la Garde de Fer  —on a af­firmé qu'il lui avait été totalement étranger—   il faut li­re le volume posthume de ses mémoires, concer­nant les années 1937-1960, où Eliade dé­ment ef­fectivement que le héros central de La fo­rêt in­terdite  est son alter ego, tout en donnant d'in­téressantes précisions pour comprendre quelles furent ses positions politiques et idéolo­giques à l'époque. Eliade nous livre en outre d'intéres­san­tes informations sur le climat qui rè­gnait en Rou­manie à la fin des années 30, au moment où le mouvement légionnaire connaissait un véritable triomphe. L'historien des religions nous décrit le sombre tableau des répressions gouvernementales contre la Garde de Fer: le roi et l'élite libérale-con­servatrice au pouvoir cher­chaient, par tous les moyens, à arrêter les progrès du mouvement lé­gion­naire. Pour éviter toute pro­vocation, Co­drea­nu avait choisi la voie de la non-violence, mais le gouvernement, vu l'insuccès électoral des listes qui le soutenaient et vu l'augmentation continue du prestige légionnaire  —comme l'écrit Eliade—  op­te pour le recours à la force: des milliers de mem­bres de la Garde de Fer furent emprisonnés, à la suite de procédures d'une brutalité inouïe, qui semblent propres aux gouvernants roumains de tou­tes tendances, comme l'a prouvé encore l'his­toire récente.

 

Mircea Eliade, assistant

de Nae Ionescu

 

Pendant la répression de 1938, plusieurs intellec­tuels qui avaient adhéré au mouvement de Co­drea­nu furent arrêtés, tandis que le Capitaine était assasiné, la même année, par des sicaires du ré­gime. Parmi les intellectuels embastillés, il y avait Nae Ionescu, un professeur d'université célèbre, dont Eliade était l'assistant. A propos de cette ar­restation, il écrit: «De manière directe ou indi­rec­te, nous étions tous, nous ses disciples et colla­borateurs, solidaires avec les conceptions et les choix politiques du professeur». Cette «syntonie» a duré  —même si Mario Bussagli a dissimulé une divergence de vue précoce entre les deux hom­mes—  car Eliade a prononcé le dis­cours fu­nèbre aux obsèques de son maître en 1940.

 

Au cours de la répression anti-gardiste, Eliade lui-même a été interné dans un camp de concen­tration, mais pour une période assez brève. Il re­fu­sa de signer une abjuration pré-rédigée du mou­ve­ment légionnaire, malgré les fortes pres­sions qui étaient exercées sur les prisonniers (et face aux­quelles un certain nombre d'entre eux cé­daient). Eliade affirme dans ses mémoires: «Je ju­geai qu'il était inconcevable de me dissocier de ma génération en plein milieu de la terreur, quand on poursuivait et persécutait des innocents». Une an­née auparavant, répondant à une question po­sée par le journal légionnaire Buna Vestire,  Elia­de avait déclaré: «Le monde entier se trouve au­jour­d'hui sous le signe de la révolution, mais, tan­dis que d'autres peuples vivent cette révolution au nom de la lutte des classes et du primat de l'é­conomie (communisme) ou de l'Etat (fascisme) ou de la race (hitlérisme), le mouvement légion­naire est né sous le signe de l'Archange Michel et vaincra par la grâce divine [...]. La révolution lé­gionnaire a pour fin suprême la rédemption du peu­ple». Dans cette phrase, transparait une adhé­sion au projet global de la Garde de Fer, qui n'est pas purement épidermique, de même qu'une men­talité bien différente de celle du personnage Stefan Viziru.

 

Après avoir consulté d'autres sources, Mutti sou­tient qu'Eliade a été candidat sur les listes électo­rales du parti de Codreanu et aurait été élu député peu avant la répression de 1938. Cette affirmation nous apparaît étrange, parce que si tel avait été le cas, si, effectivement, Eliade avait occupé un pos­te officiel et public, on l'aurait su depuis long­temps, sans même avoir eu besoin de recou­rir aux informations parues dans des publications jus­qu'ici méconnues et rédigées par des légion­nai­res en exil, publications auxquelles Mutti pou­vait accéder. Parmi les diverses mises au point pré­sentées dans ce petit volume, signalons la par­tie visant à démontrer qu'Eliade était antisémite, ce qui est un mensonge et ne peut servir qu'aux détracteurs fanatiques de sa pensée. Toutes cho­ses prises en considération, le travail de Mutti est équilibré quant au fond, en dépit de certains ex­traits qui idéalisent outrancièrement la Garde de Fer. Nous pouvons considérer que ce livre est une première contribution  —qu'il s'agira d'ap­pro­fondir—  à l'étude d'un segment de la vie d'E­liade, tenue par lui-même dans l'ombre, pour des raisons somme toute bien compréhensibles. D'un segment de vie étroitement lié à l'une des plus tragiques périodes de l'histoire roumaine.

 

Giovanni MONASTRA.

(trad. franç.: Robert Steuckers)

vendredi, 07 novembre 2008

Ook aan het uitkijken naar de Amerikaanse verkiezingen?

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Ook aan het uitkijken naar de Amerikaanse verkiezingen?

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Dem "Obama-Rausch" könnte schnelle Ernüchterung folgen...

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Den "Obama-Rausch" könnte schnelle Ernüchterung folgen

http://www.deutsche-stimme.de/

Die etablierte Politik und die Medien kannten gestern nur ein Thema: Die Wahl Barack Obamas zum Präsidenten der USA. Schnell beeilten sich Politiker, dem künftigen US-Präsidenten eine Kooperation bei der Überwindung der globalen Krisen anzubieten. Bundespräsident Horst Köhler sicherte dem Senator aus Illinois schon am Morgen zu, daß er „auf Deutschland als einen verläßlichen Partner und langjährigen Freund zählen“ könne. Deutschland und die USA seien durch gemeinsame Werte fest miteinander verbunden.

Allerdings ist es doch gerade die Finanzkrise, zu der Obama in den letzten Wochen wenig überzeugende Lösungsansätze vermitteln konnte. Vielmehr gefiel er sich in Wahlkampfrhetorik und versprach den Amerikanern alle möglichen Verbesserungen.

Versprochen hat er ein Investitionsprogramm, das die Nutzung erneuerbarer Energien in Amerika fördern soll. Kosten: 150 Milliarden Dollar in zehn Jahren. Aber es geht noch besser: In derselben Zeitspanne sollen 60 Milliarden Dollar in die amerikanische Infrastruktur gesteckt werden. Zudem sind steuerliche Förderprogramme für die Ausbildung der Kinder oder die Anschaffung umweltfreundlicher Autos geplant. Kleinere Unternehmen sollen steuerlich begünstigt werden und natürlich auch 95 Prozent aller amerikanischen Steuerzahler. Nicht zuletzt sollen die Amerikaner endlich eine vernünftige Krankenversicherung bekommen. Das geplante amerikanische Konjunkturprogramm von 200 Mrd. Dollar dürfte sich unter einem Präsidenten Obama auch noch einmal auf 300 Mrd. erhöhen.

Betrachtet man sich die wirtschaftspolitische Realität in den USA, dann ist die Frage zu stellen, wo das ganze Geld eigentlich herkommen soll. Der Verschuldungsgrad der USA hat unter der Bush-Regierung bedrohliche Entwicklungen angenommen. Im Bereich der Privatverschuldung der Bürger sieht es nicht viel besser aus. Ein ganzes Land hat in den letzten Jahrzehnten erheblich über seine finanzielle Möglichkeiten gelebt und hat nun einen hohen Preis zu zahlen. Selbst die von der Bush-Regierung vor kurzem ausgegebenen Steuerschecks, die eigentlich den privaten Verbrauch ankurbeln und damit zur volkswirtschaftlichen Konjunkturbelebung führen sollten, haben die erhoffte Wirkung nicht gebracht. Im Gegenteil, viele Amerikaner haben die Gelder, zum Nachsehen der amerikanischen Wirtschaft, in ihre Schuldentilgung investiert. Der erhoffte Aufschwung und die Abfederung des zu erwartenden Konjunktureinbruches sind bisher ausgeblieben. Neue Impulse hat Obama bisher auch noch nicht geben können, so daß die Versprechungen wohl eher Traumtänzereien des Präsidenten in spe sind.

Wie sieht es aber außenpolitisch aus? - Immer wieder wurde mit der Wahl Obamas eine Veränderung der aggressiven amerikanischen Außenpolitik verbunden. Auch hier könnte es für manchen Europäer zu einem bösen Erwachen kommen. Politikexperten für transatlantische Beziehungen gehen fest davon aus, daß ein Präsident Obama die Europäer zukünftig mehr in die Verantwortung nehmen wird. Eine stärkere Beteiligung von Europäern an amerikanischen Kreuzzügen dürfte aber gerade nicht in der Erwartung derer liegen, die einen Wahlsieg Obamas so lauthals bejubelten.
Bei der Wiedereingliederung der USA in internationale Prozesse versprach Obama in der Vergangenheit viel, ohne je konkret zu werden. Er ist z. B. für eine Anerkennung des Internationalen Strafgerichtshofes, aber nicht ohne die Einschränkung, daß US-Soldaten ihm nicht unterstehen. Eine Ratifizierung des Kyoto-Abkommens lehnt Obama ab.

Auch das Verhalten Obamas im Irak-Krieg macht deutlich, daß ein Präsident Obama nicht der gefeierte Friedensfürst ist, wie die Medien ihn immer wieder versuchen darzustellen. Vor Beginn des Irak-Kriegs positionierte sich Obama eindeutig gegen den Krieg. Auf Protestveranstaltungen der Anti-Kriegs-Bewegung bezog er deutlich und unmißverständlich Position: „Eine Invasion Iraks ohne stringente Gründe und ohne eine solide internationale Unterstützung wird das Feuer im Nahen Osten nur zusätzlich entfachen und nicht zum Besseren, sondern zum Schlimmsten in der arabischen Welt führen und al-Qaida jede Menge Zulauf bescheren.“ Richtigerweise stellte er auch fest, daß „Saddam keine direkte Bedrohung für die USA oder seine Nachbarn darstellt“ und es das Beste sei, „die UN-Inspektoren ihre Arbeit fortführen zu lassen“. Kaum wurde Obama in den Senat gewählt, verstummte seine Anti-Kriegs-Rhetorik jedoch merklich. Er stimmte in den Jahren 2005 und 2006 der Vorlage Bushs zu, ihm unbegrenzte Mittel zur Verfügung zu stellen. Anders als die Mehrzahl seiner demokratischen Kollegen, bestätigte er auch die Fürsprecherin des Irak-Krieges Condoleezza Rice in ihrem Amt. Im Präsidentschaftswahlkampf nahm er nun eine Zwitterfunktion ein, die einen sofortigen Abzug ablehnt und den Abzug größerer Kontingente an Vorbedingungen knüpft, die Hintertüren offenlassen, durch die auch weiterhin Truppen spazieren könnten. Ein Abzug der Amerikaner aus dem Irak unter Präsident Obama ist also alles andere als sicher.

Gerade im Hinblick auf die Militärpräsenz der USA und den Militärhaushalt bezieht Obama eine eindeutige Position. Er tritt für eine Ausweitung des Militärs um 92.000 Mann ein und will den gigantischen Militär-Etat noch weiter erhöhen. Den Krieg in Afghanistan unterstützt er vorbehaltlos, er will die amerikanische Truppenpräsenz dort aufstocken und das Operationsgebiet auf Nordpakistan ausdehnen. Wenn man demgegenüber seine innerpolitischen Heilsversprechen im Hinterkopf hat, fragt man sich noch einmal, wie Obama das alles finanzieren will.

Allerdings ist Obama derjenige, der den jüdischen Lobbyorganisationen am entferntesten steht. Während McCain für eine kompromißlose Pro-Israel Linie stand, ist Obama in diesem Punkt wesentlich differenzierter. Er spricht beim Nahost-Problem von einer „Gewalt-Spirale“, kritisiert die israelische Siedlungspolitik und hat bereits mehrfach seine Sympathien für das Konzept der Genfer Initiative gezeigt, die von progressiven israelischen und palästinensischen Politikern entworfen wurde. Er vertritt auch den Standpunkt, daß Israel diplomatische Verhandlungen mit Syrien beginnen sollte und „schmerzhafte Konzessionen eingehen müsse, um den Friedensprozeß neu zu beleben“. Auf der anderen Seite kritisierte er während des israelisch-libanesischen Krieges im letzten Jahr die Hisbollah einseitig und nahm die israelische Regierung in Schutz. Bei der Begründung verwies sein Büro auf einen Artikel eines jüdischen Think-Tanks, der die Lüge von Zivilisten, die als Schutzschild mißbraucht werden, erfand. Diese Kriegslüge wurde allerdings schnell als eine solche enttarnt, Obamas Büro blieb allerdings bei dieser Erklärung.

Bei allen Jubelarien, gerade von Europäern und allen voran den Deutschen, sollte man nicht vergessen, daß Obama in aller erster Linie amerikanische Interessen zu vertreten hat. Diese Interessen – solange sie weiterhin mit einem Weltherrschaftsanspruch verbunden sind -, stehen einem freien, selbstbestimmten Deutschland und Europa entgegen. Ein amerikanischer Rollenwechsel weg vom Weltpolizisten hin zu einer partnerschaftlich und vernünftig agierenden Großmacht wäre sehr begrüßenswert. Eine Anerkennung Europas, Rußlands und auch Chinas als gleichberechtigte Partner wäre ein erster Schritt in die richtige Richtung. Das bisherige amerikanische Selbstverständnis, welches Europa lediglich als Vasallen betrachtet, gilt es schnellstmöglich über Bord zu werfen. Ob Obama tatsächlich den Mut hat, diesen grundlegenden amerikanischen Politikwechsel einzuleiten, wird sich nun in den nächste Monaten zeigen müssen. Eine herbe Enttäuschung seiner amerikanischen und vor allem europäischen Fans ist jedenfalls nicht ausgeschlossen.

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jeudi, 06 novembre 2008

Euro-mondialisme; Kouchner pour un partenariat tous azimuts avec les Etats-Unis

Ces 2 révolutionnaires d'opérette, à l'aise dans les lambris dorés des ministères ou des assemblés, sont d'authentiques néo-conservateurs américanolâtres

Ces deux révolutionnaires d'opérette, à l'aise dans les lambris dorés des ministères ou des assemblées, sont d'authentiques néo-conservateurs américanolâtres

Euro-mondialisme: le néo-conservateur Kouchner prône un renforcement du partenariat dans tous les domaines avec les USA

Ex: http://www.nationspresse.info

Le lundi 3 novembre, 27 ministres des Affaires Étrangères de l’Union Européenne se sont réunis à Marseille afin d’élaborer une politique de partenariat privilégié et étroit avec les Etats-Unis. Alors que l’Union Européenne (UE) prétendait incarner  un contrepoids efficace face à l’hégémonie nord-américaine, nous assistons à une nouvelle progression de l’euro-mondialisme et de l’effacement consenti de nos diverses nations européennes.

On sait que le frénétique et versatile Nicolas Sarkozy assure la présidence tournante de l’Union Européenne pour une durée de 6 mois avant de la passer à son homologue tchèque, l’eurosceptique Vaklav Klaus. Lors de ce sommet “européen” de Marseille, le bouillant et médiatique Bernard Kouchner s’est fait remarquer par des déclarations dithyrambiques vis à vis des Etats-Unis. Lors de la rencontre informelle d’Avignon en septembre 2008, le néo-conservateur Bernard Kouchner nous avait expliqué avec emphase que “le monde avait évolué et changé”. Son but était d’élaborer un document commun aux 27 pays de l’UE, dans lequel l’Europe s’engageait à renforcer son partenariat transatlantique.

Lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec l’espagnol Javier Solana, haut représentant de l’UE pour la Politique Étrangère et de Sécurité Commune (PESC) et l’autrichienne Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne en charge des Relations Extérieures avec l’UE, Bernard Kouchner a dévoilé 5 axes majeurs de ce document de 6 pages. Pourtant ce document ne devait pas être rendu public avant sa finalisation et avant de connaître le nom du futur locataire de la Maison Blanche à Washington. Les 5 axes en question sont : le multilatéralisme, (un leurre hypocrite), le Moyen-Orient (toujours les mêmes obsessions), l’Afghanistan et le Pakistan (tiens donc, un nouveau champ de bataille en perspective), la relation avec la Russie (avec Poutine et Medvedev, il y a du pain sur la planche !)  et enfin l’attitude vis à vis de nations émergentes comme la Chine, l’Inde, le Brésil (les délocalisations dans ces contrées se multiplieront inéluctablement). Ce document est qualifié par Kouchner “de boîte à outils” que les Européens utiliseront à leur guise selon leurs conceptions propres.

Examinons maintenant le contenu de la logorrhée pro-américaine du bon Docteur Kouchner. Il évoque une notion floue et mensongère : le “multilatéralisme”. Ce néologisme barbare et hypocrite ne parvient pas à masquer la réalité géopolitique des Etats-Unis dont l’hégémonie impérialiste et belliqueuse ira en s’accroissant. Ce néo-conservateur flatte outrageusement les Etats-Unis : “un très grand pays”, “une puissance majeure mais non dominante”. En même temps il nous présente ce “multilatéralisme” comme une issue inéluctable avec la mondialisation et la crise financière. Continuant son charabia creux et soixante-huitard, Kouchner a déclaré “qu’aucun pays ne décide seul”, “les pays se concertent”, “nous n’imposons pas”, “nous sommes des partenaires qui exposent notre vision”. Pourtant il a eu le culot de nous parler “d’une vraie existence physique de l’Europe”.

Les euro-mondialistes Javier Solana et Benita-Ferrero-Waldner ont évoqué benoîtement une réunion “consensuelle” et ont de nouveau exprimé leur souhait qu’Européens et Américains continuent d’entretenir des relations privilégiées afin d’intensifier un travail commun sur les dossiers internationaux.

Bref, l’Union Européenne est un gadget coûteux et dangereux qui accélère la dissolution de nos États nations dans un magma mondialiste et internationaliste, dans lequel notre facteur bobo de Neuilly se retrouve comme un poisson dans l’eau.

mercredi, 05 novembre 2008

Le parti turc de Bulgarie accusé d'attiser un conflit ethnique

Le parti turc de Bulgarie

accusé d’attiser un « conflit ethnique »

 

Ahmed Dogan

Trouvé sur : http://www.nationspresse.info

En Bulgarie, le LDP (Mouvement pour les droits et les libertés), le fameux parti turc, qui entretient des liens étroits avec l’AKP de l’islamiste turc Erdogan, est accusé d’attiser un « conflit ethnique ».

L’accusation ne vient pas de la mouvance nationaliste d’Ataka, mais du très européiste Boïko Borisov, maire de Sofia et figure emblématique du mouvement des Citoyens pour le Développement Européen de la Bulgarie (GREB). Ahmed Dogan, le chef du LDP, est ouvertement mis en cause depuis quelques jours. Il préparerait une sorte de stratégie de la tension, comparable à celle utilisée par les extrémistes albanais du Kosovo dans les années 80 contre les Serbes, afin de riposter contre sa possible mise à l’écart du pouvoir dans les mois à venir.

Cette affaire intervient après qu’Ahmed Emin, chef du cabinet politique du chef de file du LDP ait été retrouvé mort, vraisemblablement suicidé, le 17 octobre dernier. De son côté, Dogan a pour sa part accusé des proches du gouvernement de Sofia d’être à l’origine de ces tensions, voire d’un complot anti-turcs : « Le scénario monstrueux est en cours : une tension ethnique monte, une campagne anti-turque est attisée, on évoque l’idée des turcs voleurs opposés à l’Etat », a-t-il affirmé au journal Troud.

Voilà qui remet clairement en cause le « modèle ethnique bulgare » de « cœxistence intercommunautaire apaisée » avancé par les réseaux européistes comme la Fondation Robert Schuman. La Bulgarie, pays de plus de 6,6 millions d’âmes, présente une minorité turcophone musulmane forte d’environ 800.000 personnes, et qui revendique un statut ethno-religieux particulier.

dimanche, 26 octobre 2008

Du sang et des larmes

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Du sang et des larmes

La récession pourrait durer jusqu’en 2011, annonce notre ami William Emmanuel sur son site Globalix.

C’est un fait : la crise financière qui a débuté au début de l’été 2007 s’est transformée en crise économique majeure. Les économies occidentales sont déjà entrées en récession où sont sur le point de le faire. Le coup de frein a été si brutal que personne n’entrevoit un redémarrage avant 2010 au mieux. Pis, il se pourrait, de l’avis de nombreux économistes, que 2009 enregistre une récession globale, ce qui serait une première depuis la crise de 1929. Dans une note d’avril 2008 sur les "Perspectives de l’économie mondiale", le Fonds monétaire international (FMI) tablait sur une croissance mondiale de 3,7% en 2008 comme en 2009. Les services de l’institution évaluaient alors à "25% la probabilité d’un ralentissement de la croissance mondiale à 3% ou moins en 2008 et en 2009, ce qui équivaudrait à une récession mondiale". Le FMI a annoncé début octobre qu’il attendait pour 2009 une croissance mondiale de 3% avec une progression de 0,5% pour les pays développés, dont 0,1% pour les Etats-Unis et 0,2% pour la zone euro.

Selon certains experts, les indicateurs récents montrent que le choc devrait être si violent qu’il est pratiquement acquis que le Produit intérieur brut (PIB) devrait être en recul sur l’ensemble de l’année en Europe et aux Etats-Unis. Les optimistes estiment que le relais pourrait être pris par les pays émergents. Après tout, le FMI table sur une croissance de 6,1% pour eux (contre 6,7% en juillet). Il prévoit 9,3% pour la Chine contre 11,4% en 2007 et 10,4% au premier semestre 2008. Mais ces chiffres sont à prendre avec précaution. Malgré son développement accéléré ces dernières années, la Chine n’est pas en mesure d’être le moteur principal de l’économie mondiale. En 2007, son PIB était de 3.430 milliards de dollars quand celui des Etats-Unis dépassait les 14.000 milliards. Surtout, outre le fait que les statistiques officielles sont sujettes à caution, rien ne dit que le ralentissement ne sera pas plus important qu’anticipé. Car, l’économie chinoise est tirée par les exportations, en particulier vers les Etats-Unis. En cas de récession dans ce pays, les exportations chinoises ne peuvent que baisser de manière très importante, ce qui ne peut que peser sur la situation économique et sociale intérieure. Dans ce contexte, la récession globale est quasiment acquise pour 2009 et elle pourrait même s’aggraver. Quelle sera sa durée ? Comme on l’a déjà expliqué ici (voir chronique "Refonder le capitalisme ?" du 26 septembre), après un choc économique on commence à parler de reprise quand les prix de l’immobilier se stabilisent. Pour le moment, ce n’est le cas ni aux Etats-Unis ni en Europe. L’opinion la plus répandue est que l’économie en Occident stagnera jusqu’en 2010 et qu’une vraie reprise n’est pas attendue avant 2011.

Une régulation plus stricte du secteur financier

Mais de quelle reprise s’agira-t-il ? Cette crise partie du marché américain du crédit hypothécaire pour ébranler toute la finance internationale va, par la force des choses, aboutir à un nouveau modèle économique. Si les Etats-Unis ont connu une croissance du PIB de 3% à 4% en moyenne par an depuis le milieu des années 1990, ils le doivent au formidable développement des technologies de l’information et de la communication, qui ont permis d’améliorer significativement la productivité, mais aussi aux innovations dans le secteur financier. Les banques ont élaboré des outils permettant aux entreprises de se financer à un coût acceptable, ce qui a permis de doper l’investissement. Ces outils sont les produits dérivés. L’impact de ces instruments a été tel que le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a encouragé leur développement et s’est opposé à leur régulation au nom de la croissance américaine. Ces produits dérivés, qui concernent aussi bien les actions que les obligations et les monnaies et les crédits d’entreprises, représentaient un montant notionnel de 106.000 milliards de dollars en 2002 et devraient totaliser 531.200 milliards cette année, selon les données de l’International Swaps and Derivatives Association publiées récemment par le New York Times.

Avec l’éclatement de la bulle immobilière et l’explosion du marché des prêts hypothécaires à risque (subprime), nombreux sont ceux qui pensent que les innovations sont allées trop loin. Le secteur financier va être régulé de manière plus stricte. A l’occasion de l’entrée de l’Etat au capital des banques américaines, il est question de renforcer sensiblement les ratios de solvabilité et de durcir les conditions d’octroi de crédit, cette dernière mesure pesant directement sur la consommation puisque les foyers pouvaient jusqu’ici "gager" en quelque sorte leur bien immobilier pour obtenir de nouveaux crédits. Cette régulation plus stricte conduira forcément à un abaissement de la rentabilité. Fini le temps où les banques pouvaient afficher un taux de retour sur fonds propres de 25% voire plus. La norme devrait être désormais de 15%, selon des analystes. Cela change tout pour la valorisation des établissements concernés et cela change aussi beaucoup pour l’économie américaine. Car les entreprises ayant besoin d’argent devront apporter des garanties pour obtenir des prêts. Tout le monde ne pourra pas financer son développement à crédit.

Moins de croissance, moins de richesses, moins d’emplois…

C’est un changement radical aux Etats-Unis. Et la croissance du Produit intérieur brut devrait en pâtir. A moyen terme, "les taux de croissance moyens seront significativement moins élevés qu’entre 1995 et 2008", expliquait Andreas Hoefert, chef économiste chez UBS Wealth Management, lors d’un passage à Paris la semaine dernière. On pourrait ainsi avoir un taux moyen de 1,5% à 2% contre 3% à 4%. Cela signifie que les Etats-Unis auraient à peu près le même rythme que l’Europe. Cela ne va pas sans poser des problèmes : une économie américaine tournant au ralenti va-t-elle séduire les investisseurs étrangers qui ont alimenté sa croissance ces dernières années ? Selon les chiffres d’UBS, sans le capital venant de l’étranger, le taux de croissance du PIB américain serait amputé de 0,4 point. Quel serait l’impact sur l’économie mondiale sachant que les Etats-Unis sont le premier moteur de la croissance ? Les pays émergents ne peuvent pas prendre le relais et l’Europe sera moins encline à adopter les réformes libérales que réclamaient les experts américains pour "doper" sa croissance.

D’ où un ralentissement général dont on ne mesure pas encore les effets. Une croissance moindre signifie moins de création de richesses et moins d’emplois. Pour des pays pauvres, c’est un problème social inquiétant qui se profile. La Chine et l’Inde, par exemple, ont réussi à sortir des dizaines de millions de personnes de la pauvreté ces dernières années grâce à leur développement rapide. Qu’en sera-t-il demain si ces pays perdent des débouchés américains alors que leur marché intérieur n’est pas en mesure de tirer leur croissance ? De fait, après s’être mobilisés pour sauver le système financier international, les dirigeants politiques doivent se pencher sur la question du modèle de développement acceptable aussi bien par le monde développé que par les pays émergents.

(chronique publiée sur le site Globalix.fr)

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samedi, 25 octobre 2008

Destin

Destin

trouvé sur : http://metanoia.hautetfort.com

 

Beaucoup d'efforts, de déceptions, parfois de souffrances. Et pour quel objectif, pour quel espoir ? L'avenir sera guerre ou esclavage. Ou fuite - repli vers d'autres terres, colonisation d'un sol, amour de ma compagne et mes enfants. Amour et prospérité de mon sang. Participation à un projet plus vaste, y compris, si plus rien ne nous reste, au service d'un autre peuple demeuré digne. Un peuple d'hommes debout.
*
Car tout cela précisément, n'a rien d'un choix. Sinon celui de la force ou de la faiblesse pour qui peut plus, celui de l'affirmation de sa forme intérieure, de son type ou de son reniement. L'Histoire ne naît pas des débats d'idées, et sans doute, il faut compter sur l'Elémentaire et les puissances plus que sur les hommes pour assurer qu'elle soit encore ouverte. Que choisit-on ? De s'assumer ou de se plier, encore que Juda se soit contenté de jouer son rôle. Le traître non plus ne choisit pas, pas toujours. Les hommes n'agissent que par intérêt, ils n'agissent pour une cause qu'en tant qu'ils identifient cette cause à leur essence.
*
026d6fbaeb1d8b2eef794c25ae2a30b8.jpgLutte des classes, lutte des idéologies, lutte des cultures, luttes des peuples, l'Histoire se résume aux rapports entre les identités, et principalement à leur lutte. Leur lutte à mort dès lors que les prétentions croissent et que l'espace se restreint. Le déconstructionisme ambiant lui-même tient du combat identitaire: la tentative d'extermination par un type humain particulier, d'un autre type humain. Car le multiculturalisme est tout sauf une idée. La théorie de la libre sélection des traditions et des repères n'est sécrétée qu'à posteriori, pour légitimer un penchant naturel qui ne tient pas du choix. Pour sacraliser la simple expression d'un organisme, un organisme faible; ce demos auquel les hiérarchies donnent un cadre et une forme. Nous assistons à l'affrontement mortel entre une humanité dont le propre est de ne pouvoir s'identifier à rien, de ne produire aucune haute culture, et pour qui le multiculturalisme n'est que la traduction intellectuelle d'une nécessité vitale - et le camp de ceux qui sont ou aspirent à être.
*
Il ne s'agit pas d'une lutte idéologique, ou bien secondairement, par extension, mais d'abord d'une lutte des types au sein d'une même race. Entre ceux, d'un côté, inaptes à assumer leur Européanité, et ceux de l'autre, tout aussi inaptes, mais cette fois à renoncer à cette identité - car il en est à qui la médiocrité coûte. Non que les premiers soient dans ce cas supérieurs; ils sont bien au contraire de ceux qui, de tout temps, n'ont jamais mérité aucun droit d'expression dans les affaires de la Cité. La guerre des cultures n'est qu'une conséquence de cet affrontement interne, rendu possible par l'éloigement de la source de la Tradition, rendu possible par la révolte des 3e et 4e Etats - ceux de la Masse. Et en ce sens, la guerre des peuples, ou plus exactement des populations, n'est pas le fait d'une quelconque haine du camp identitaire, mais bien une extension du domaine de la lutte hors du simple cadre de notre sang et de notre Civilisation. Une extension souhaitée, théorisée, par le type humain en révolte du demos, de l'informe, contre tout ce qui est encore différencié. Contre ce qui en Europe peut encore se dire Européen. Et seul l'inconscience de constituer un type, c'est à dire d'être porteur d'une essence, de quelque chose qui détermine et échappe au choix, permet la naïveté des discours légitimant la colonisation de l'Europe. 
*
Je conçois que ces rapides considérations puissent apparaître comme quelque chose de monstrueux aux yeux de nombreux européens. Monstrueux comme une pure abstraction extirpée de l'esprit pour être formulée et portée dans l'existence, comme quelque chose de tout simplement inconcevable. Mais je dois dire qu'il s'agit d'abord, et avant tout, d'une intuition - et j'ose penser qu'elle doit être laissée aussi libre qu'il est possible. L'intuition est l'instinct de l'esprit, elle surgit d'une profondeur, et cette profondeur ne peut être rien d'autre que la source, un espace incorruptible. Ceux qui sont les plus choqués par le propos comprendront tout simplement, a priori, instinctivement eux aussi, qu'il est un danger pour leur domination dans le monde. Sans souvent avoir l'intelligence nécessaire à la distance, ils attaqueront comme des animaux de la savane protégeant leurs petits. Ils réagiront comme le fait l'homme lorsque l'on touche sans fard à ses facultés vitales, par un élan lui-même vital, animal. Des espèces contre d'autres espèces, des groupes à jamais distincts dans la lutte, une loi universelle. S'il est vrai que la vie de l'esprit puisse entraver ou au contraire décupler les facultés somatiques, il est tout aussi évident que le bios possède sa part d'influence sur tout ce que l'homme est censé produire. N'a-t-on jamais remarqué que cette nouvelle génération d'européens voue une certaine détestation à tout ce qui, dans la tenue, peut inspirer la rigueur d'hommes individués au point qu'ils en recherchent une impersonnalité apparente ? Des organismes et des esprits dégénérés ne pourront jamais supporter le contraste dès lors qu'ils sont ceux d'une majorité de la population - et que le système politique entend précisément tirer sa légitimité d'elle.
*
Mon propos, et je ne nie pas qu'il soit excessivement schématique ainsi succintement exposé, choquera d'abord tout ceux qui ont besoin de l'idée de choix pour supporter leur existence, c'est à dire tous ceux qui cherchent en dehors d'eux même ce qu'ils sont. Il est bien sur inutile de préciser que ceux-ci ne trouveront rien correspondant à leur nature propre, précisément parce qu'ils procèdent par inversion et confusion. Nous ne sommes pas notre existence, comme un navire n'est pas l'océan sur lequel il se meut. Ce fétichisme de l'existence révèle une crainte de l'essence, et cette recherche grotesque de soi hors de soi n'est le plus souvent pas autre chose qu'une fuite. Alors que les populations deviennent apatrides en fuyant la guerre, désertant les régions qui forgèrent âmes et corps, l'existentialiste ne s'habite pas lui-même parce qu'il n'y a rien à habiter: c'est le propre terrifiant d'un grand nombre d'individus - mais sans doute est-ce aussi l'un des traits de la Modernité - de ne pouvoir être autre chose que des apatrides, parce qu'ils n'ont tout simplement aucune forme intérieure. Ils constituent la Masse, un bout de bois vulgaire abîmé par les rochers qui surgissent à la surface du torrent. L'existence est pour eux un flux, très exactement, qui vient les occuper et parvient finalement à constituer ce que le fétichisme contemporain nomme abusivement une personnalité. Mais l'on ne peut pas dire pour autant que ces individus, ces atomes, soient faits par leur existence. Plus surement, ils deviennent l'existence, ils deviennent flux, s'identifient au devenir même, pour s'affaisser à mesure de la mort de leur organisme. C'est cela, qui s'oppose à ce que telle ou telle intuition puisse être partagée.
*
Le choix est sans aucun doute une abstraction rassurante, en remplaçant toute essence par un devenir qui justifie que l'on ne se trouve jamais. Il est le meilleur garant de toute les irresponsabilités, de toutes les anarchies qui se répandent en son nom et en celui de la liberté individuelle. C'est à l'inverse un tempérament viril qui peut seul se résoudre à la découverte de sa forme propre, qui confère une mission pouvant parfaitement s'insérer dans le cadre d'une société organique et hiérarchisée; connaissant l'ordre. Le choix est l'adversaire du sens, il est par essence négativement nihiliste et se complaît dans le flot confus des sensations et actes illusoires - il détache totalement l'individu pour ne lui faire connaître que le présent suspendu. Il est l'attitude d'esprit de tous ceux qui ne peuvent se développer en l'absence d'injonctions venus d'en Haut, et qui n'ont de fait dans la vie d'autres activités que de marcher ou de jouir sur place. Choisir revient à ne participer à rien, de telle sorte que dans le système politique, cette disposition se traduit par un fort penchant collectiviste sensible aux césarismes et aux politiques de la perfusion; quand bien même ce collectivisme est-il atomiste et que la non-perception remplace la terreur. Au contraire, celui qui est dispose d'un point qu'il peut mouvoir dans l'existence afin de naviguer et de trancher en elle: il est comme un parachutiste et non pas comme une feuille morte que le vent ferait virevolter. Deux objets en chute, mais une chute qui pour l'un peut être transcendée, et devenir même un objectif.
*
Parce qu'il ignore totalement la Mort, le choix ignore totalement la Vie. Il ignore tout de la nature tragique de l'Homme à laquelle il trouve cependant une illusion de réponse, à la manière d'une drogue: la suspension du temps, l'assimilation de cet état à la Vie et à la nature de l'Homme lui permettent de nier la réalité même de la Mort, en transformant la Vie elle même en un éternel instant sans aucune signification. Pourtant, tous meurent, et cela n'a rien d'un choix. Cela a tout d'un destin, et l'on ne peut que l'assumer si l'on entend être véritablement humain, si l'on entend véritablement être un peuple - car ce qui vaut sur un plan vaut pour l'autre.
*
Si un Européen entend vivre dignement, s'il entend être selon sa forme intérieure, la première de ses nécessités vitales se nomme Europe. Cela non plus, n'est pas un choix, et si nous nous engageons aujourd'hui dans la défense de la Tradition sur notre continent, ce n'est rien d'autre qu'un ordre impérieux de l'organisme. Une communauté nous est nécessaire, et ceux qui nous combattent sentent que notre renouveau signifierait leur fin; la fin du règne de l'existence au profit d'une Vie pour laquelle ils seraient de pathétiques espèces inadaptées.  

 

vendredi, 24 octobre 2008

Des Corps Francs à la révolution allemande

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Des Corps Francs à la révolution allemande

 

 

Le renouveau des idées nationales dans le monde entier semble avoir inspiré l'ancien chef charismatique d'Europe Action:  fini (provisoirement?) les excellents livres sur les armes, il faut dire aussi que son ami intime et spécialiste ès-vennerie François de GROSSOUVRE est maintenant décédé.

 

Par contre, nous avons assisté au lancement avec succès de sa luxueuse et toujours intéressante revue Enquête sur l'histoire, à la publication d'un livre autobiographique Le cœur rebelle  et de plusieurs essais historiques Gettysburg, Histoire critique de la Résistance (voir NdSE n°16) et maintenant cette Histoire d'un fascisme allemand, version remaniée et enrichie de son maître-ouvrage Baltikum paru en 1974. Ce livre d'une grande profondeur philosophique est également une synthèse de bonne facture sur la “Révolution allemande”.

 

L'action se déroule durant la République de Weimar et la situation politique, économique et sociale rappelle la situation d'aujourd'hui: culture cosmopolite et composite, corruption à tous les niveaux, crise économique grave se traduisant par notamment un chômage de masse, la présence humilante pour les citoyens allemands des années 20 des soldats français et sénégalais sur les rives du Rhin, anticipant le phénomène actuel de l'immigration ou de l'occupation américaine...

A mon sens cependant deux différences essentielles:

* Les pathologies de la civilisation étaient bien moins présentes (voir en ce moment la montée de la petite délinquence, de la consommation de psychotropes, et autres divers échappatoires de la société qui se décompose).

* L'inexistence (hormis la presse) du système médiatique qui abrutit les masses en pensant évidemment au premier d'entre eux, la télévision.

Et c'est ce qui explique que les populations ne réagissent plus, n'aient plus cette envie instinctive de se battre les armes à la main afin de pouvoir encore exister en tant qu'entité culturelle et biologique. C'est la raison pour laquelle le lecteur du livre de Venner peut parfois avoir du mal à comprendre que des milliers et des milliers de combattants des Corps Francs aient pu mourir au combat, le plus souvent contre la volonté de leur propre armée et de leurs gouvernants pour défendre leur patrie.

 

Pour l'instant ce phénomène de guerre civile semble nous être épargné dans ses épisodes les plus sanglants et nous ne pouvons que constater que le système médiatique et l'opulence matérielle annihilent la volonté des protagonistes d'en découdre manu militari, le combat se déroulant à “fleurets mouchetés”, de bons nerfs étants plus utiles que le courage physique. De toutes manières, dans de telles époques, l'individu actif conserve son autonomie et son pouvoir pour accroître le désordre, agir dans le sens de la destruction, mais ce pouvoir lui est refusé pour bâtir.

 

Les écrits de ce temps reflètent cette violence et tout cela le Jünger de la période nationale-révolutionnaire l'avait bien compris: Dominique Venner nous rapporte une de ses citations qui le rapproche de l'esprit d'un soldat politique: «L'ordre est l'ennemi commun... La destruction est le seul programme qui remplisse les exigences nationalistes». Le célèbre chef de Corps Francs, Roßbach lui-même, en termes encore plus crus, ne disait pas autre chose: «Rassembler des hommes pour en faire des soldats, se quereller, boire, rugir et casser des fenêtres, détuire et mettre en pièces ce qui doit être détruit. Etre sans scrupules et inexorablement dur. L'abcès doit faire couler beaucoup de sang rouge. Et il faut le laisser couler un bon moment, jusqu'à ce que le corps soit purifié». Et c'est vrai qu'un certain nombre de responsables de la République de Weimar finissent leur vie éxécutés par des groupes armés: Gareis, Rathenau, Erzberger, etc...

 

A la lecture de ce livre, aussi minutieux que vivant, nous comprenons d'une manière très complète l'état d'esprit des Corps Francs: le guerrier de la première guerre mondiale laisse la place à une sorte de lansquenet des temps modernes, influencé par l'image toujours présente des Wandervögel; rarement ils haïssent les communistes et ne les méprisent jamais. En revanche, leur dégoût pour les bourgeois, les politiciens, les intellectuels et les Juifs (Zeitgeist  oblige...) est certain. Ils savent aussi faire preuve d'une grande adaptabilité dans leur comportement. Pour ne citer qu'un seul exemple, certains Corps Francs, lorsque leur existence légale est menacée, se transforment alors en communauté de travail agricole, sorte de phalanstères guerrières mais aussi réponse au penchant germanique pour la colonisation militaire.

 

L'auteur situe la fin de la Révolution des Corps Francs le jour du putsch de Munich, le 9 novembre 1923. Après le temps de ces lansquenets viendra le temps des politiques. En effet, Adolf Hitler veut utiliser la légalité pour arriver au pouvoir. Beaucoup de Corps Francs vont le lui reprocher: ils se perdront irrévocablement dans ce combat politique.

 

Ainsi Venner aime ces périodes troubles et agités qui permettent à des chefs de bande de donner la pleine mesure de leur capacité. Clin d'oeil de l'histoire: comme les Corps Francs se sont levés après l'humiliation du traité de Versailles, la France, après avoir cédé l'Algérie, verra une bande de jeunes gens se dresser face à la décadence: son chef en était Dominique Venner, la bande c'était Europe-Action. Beaucoup d'entre eux continuent une carrière brillante non seulement au sein du mouvement national mais aussi ailleurs. Venner a été d'une certaine manière leur guide spirituel comme Ernst Jünger celui des anciens des Corps Francs. Venner entretient depuis quelque temps une correspondance avec celui, centenaire aujourd'hui, qui a été la conscience politique et philosophique de la “Révolution Conservatrice”.

 

Et aussi comme Jünger l'avait fait à partir de 1929, Venner, dans les années 70, s'est retiré de tout militantisme politique pour se consacrer à son œuvre. Mais le bon grain avait été semé. Il est vrai également que tous les deux éprouvaient le besoin de faire une pause dans ce parcours commencé si tôt par un engagement dans la légion dès l'âge de 15 ans. Etrange parallèle de ces deux destins à un demi siècle de distance.

 

Sans doute, est-ce la raison pour laquelle Venner a rajouté deux très beaux chapitres sur la Révolution Conservatrice, sorte d'espace métapolitique allemand des années 20, et une analyse très fine de l'œuvre de Jünger, hommage de l'élève à son maître.

 

Pascal GARNIER.

 

Dominique VENNER, Histoire d'un fascisme allemand. Les Corps Francs du Baltikum et la Révolution Conservatrice, Pygmalion/Gérard Watelet, Paris,1996, 380 p., 139 FF.

 

jeudi, 23 octobre 2008

P; Vial: la Méditerranée n'est pas notre mère

La Méditerranée n'est pas notre mère

Terre & Peuple n°37 : "En mettant sur orbite médiatique son fumeux projet d'Union méditerranéenne, Sarkozy a voulu, bien sûr, réaliser un de ces "coups" de communication grâce auxquels il prétend exister —ou au moins faire semblant. Mais, derrière l'opération politicienne, se situe en fait une opération beaucoup plus importante, de nature idéologique. Il s'agit en effet d'affirmer à la face du monde que le monde méditerranéen est un bloc uni, soudé par une commune appartenance à une ethnoculture unique et voué à s'intégrer, tel quel, à l'Europe. Ou, plus exactement, à cette utopie qu'est l'Eurafrique. En arrière-plan, bien entendu, il s'agit
de justifier l'immigration africaine en Europe comme étant un phénomène, inévitable mais bénéfique, qui va permettre l'installation d'une civilisation métisse, portée par une population au sein de laquelle Européens et Africains vont se fondre en un mélange harmonieux, dont l'exemple est donné par le monde méditerranéen.

Il faut constater, non sans regret (car cette revue a apporté beaucoup au débat idéologique, même si nous ne partageons pas toutes ses opinions) , que le numéro 129 (été 2008) de la revue Eléments s'inscrit dans la même perspective, en publiant un dossier intitulé "Méditerranée notre mère ". Un titre peut-être inspiré de celui que Thierry Maulnier avait donné à son beau livre Cette Grèce où nous sommes nés (Flammarion, 1964). D'autant que dans son éditorial Robert de Herte, c'est-à-dire Alain de Benoist, fait abondamment référence à la Grèce pour exalter les vertus méditerranéennes. En "oubliant" qu'élargir à l'ensemble de la Méditerranée l'apport décisif, evidemment incontestable, de la Grèce à la civilisation européenne est un non-sens historique. Inspiré peut-être par les propos de Danilo Zolo, professeur de droit international à Florence, qui, dans un entretien donné à Eléments, souhaite voir "renaître une Europe enracinée dans sa culture millénaire, avec ses racines méditerranéennes ". Faut-il rappeler à ce distingué universitaire que les racines de l'Europe sont au moins autant celtiques, germaniques et slaves que gréco-romaines ? Et, quand Robert de Herte-Alain de Benoist écrit de la Méditerranée qu'elle "est espace entre les terres, ce qui signifie qu'elle unit autant qu'elle sépare", il introduit forcément l'idée, si les mots ont un sens, que la Méditerranée unit, en un même ensemble, les populations installées, depuis des millénaires, sur les terres baignées par elle : Espagne et Catalogne, Languedoc et Provence, Italie, pays balkaniques, Grèce, Turquie, Syrie, Liban, Israël, Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc. Ce que confirme la présentation du carnet de route d'Ange-Marie Guerrini (intitulé très significativement "De Tolède à Carthage "): la Méditerranée "est un ensemble de peuples, reliés entre eux d'un lien aux accents marins et lumineux".

Or au cours de l'histoire la Méditerranée, loin d'être un trait d'union, un "lien", a été une ligne de front. Même lorsque l'Empire romain fit l'unité politique, provisoire, de ce que les Romains appelaient avec fierté Mare nostrum, ce fut à l'issue de mortels affrontements entre Rome et Carthage sur le plan politique et militaire, Athènes et Jérusalem sur le plan philosophique et religieux. Affrontements opposant des conceptions du monde inconciliables —et qui le sont restées dans un empire romain miné par le poison oriental. Affrontements qui reprirent lorsque l'islam entreprit de soumettre l'Europe à la loi coranique. Comment concevoir qu'appartiennent à un même espace culturel et civilisationnel Rome et Carthage, Athènes et Jérusalem, la Provence et le Maghreb ? Il faut, pour affirmer l'unité culturelle du monde méditerranéen, s'appuyer sur un postulat idéologique qui, comme tous les postulats idéologiques, a été, est et sera contredit, totalement, par le poids des réalités ethniques. Car c'est là le fond du problème : il n'y a pas d'unité ethnique en Méditerranée : il n'y a, depuis toujours, que confrontation ethnique. Les illusions de la période coloniale (avec la trop fameuse "intégration", de Dunkerque à Tamanrasset) ont volé en éclats dans les années 1950-1960, la guerre d'Algérie venant rappeler le poids des réalités ethniques.

C'est au milieu de la Méditerranée que passe la frontière entre deux mondes : le Nord et le Sud. On sait quelle est la thèse des tiers-mondistes (qui comptent dans leurs rangs Alain de Benoist, depuis la partition,en 1986, de son livre Europe, Tiers monde même combat) : le Nord – c'est-à-dire le monde blanc – est responsable des misères du Sud – c'est-à-dire le monde non-blanc. Le Nord doit donc faire repentance et expier ses péchés – en particulier en subventionnant largement et, mieux, en accueillant et en entretenant chez lui les populations du Sud (qu'à son époque la revue Europe-Action appelait très justement non des "sous-développés" mais des sous-capables). Chaque observateur un tant soit peu attentif et lucide sait que le XXIe siècle sera celui de l'affrontement Nord-Sud, bien sûr déjà commencé puisque la frontière méditerranéenne est allègrement violée par l'immigration. Bien sûr, aussi, le camp occidental aligné sur Washington et Tel-Aviv trahit les hommes du Nord en justifiant, par l'idéologie des "droits de l'homme", l'invasion venue du Sud. Raison de plus pour refuser tout ce qui contribue à justifier cette invasion. Par exemple l'exaltation d'un islam qui apporterait les raffinements d'une vraie civilisation aux Barbares du Nord.

Ce cliché idéologique, qui bénéficie d'une large orchestration médiatique –voir le tollé suscité par le solide ouvrage de Sylvain Gouguenheim – a séduit certains intellectuels (c'est-à-dire des gens trop souvent coupés des réalités), depuis le XIXè siècle, en Allemagne ou ailleurs. Ce fut le cas de Nietzsche, à l'autorité duquel fait appel Robert de Herse pour étayer sa position. Nietzsche qui vantait la "merveilleuse civilisation maure d'Espagne"... Comme quoi personne n'est parfait et qu'il est arrivé, même à Nietzsche, d'écrire des âneries – on peut être un grand philosophe et ne pas avoir de solide culture historique. Le pourfendeur du christianisme n'a pas compris, ou pas voulu comprendre, que christianisme et islam sont frères ennemis car issus de la même matrice sémitique, qu'il faut chercher du côté du Sinaï. Quant au Grand Midi nietzschéen, mis lui aussi à contribution par Robert de Herse, il faut rappeler, tout de même, qu'il n'a rien à voir avec le Sud puisqu'il s'inscrit dans une perspective purement spirituelle. Il suffit, pour le savoir, de lire sérieusement l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra. Ce qui évite de fâcheux contresens, d'autant plus gênants lorsqu'ils sont instrumentalisés pour justifier l'injustifiable."

dimanche, 19 octobre 2008

La volonté d'impuissance

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Archives de "Synergies Européennes" - 1996

 

 

La volonté d'impuissance

 

Recension: Pascal BONIFACE, La volonté d'impuissance, Seuil, collection «L'histoire immé­diate», Paris, 1996, 203 p., 110 FF.

 

Dénoncée comme perversité par les idéologies modernes, la puissance  —que on définit classiquement comme étant la capacité à faire triompher sa volonté—  n'en est pas moins au cœur des relations inter­nationales. Directeur de l'Institut des relations internationales et stratégiques, Pascal Boniface a pré­cédemment dirigé un ouvrage portant sur cette notion-clé (1). Il prolonge aujourd'hui ces travaux en in­sistant sur les perspectives d'anarchie internationale, autrement plus probables à ses yeux qu'un quel­conque Nouvel ordre mondial (2). La thèse centrale est la suivante. Régi selon une logique paradoxale, le monde post-guerre froide est de plus en plus global sur le plan économique, financier et médiatique, et fragmenté sur le plan géopolitique et stratégique. Ainsi les différents conflits armés qui se déroulent simultanément aux quatre coins de la planète ne sont-ils plus reliés aux puissances centrales du sys­tème-Monde et susceptibles de mener à un embrasement général. Les grands de ce monde peuvent bien manier des rhétoriques universalistes et les intellectuels faire dans le "stratégiquement correct"  —ces derniers ont transféré leurs utopies salvatrices du champ politique interne à l'international—  le chaos n'en est pas moins borné. En conséquence, aucune menace massive ne pesant sur les pays riches, on s'y prend à rêver de “cocooning stratégique”. Loin d'avoir été conjuré par les présidences Reagan et Bush, le fameux “Syndrôme vietnamien” frappe aujourd'hui l'ensemble de l'hémisphère Nord (c'est-à-dire des pays développés à la démographie stagnante). Déjà présentée dans La puissance in­ternationale (cf. note 1), cette thèse est ici développée dans une langue claire et accessible, force exemples à l'appui, et Pascal Boniface se montre convaincant. Quelques griefs cependant. On aurait aimé que l'auteur s'attarde sur les rapports dialectiques existant entre le processus de mondialisation et la fragmentation géopolitique/géostratégique de la planète selon la “loi” édictée par Régis Debray voici quinze ans, mondialisation des objets/tribalisa­tion des sujets (3).

 

De même, on admettera que le thème de la menace-Sud et la version plus intellectualisée du “Clash of Civilizations” formulée par l'Américain Samuel P. Huntington sont par trop simplistes. Le “Nord” et le “Sud” sont des métaphores spatiales ne renvoyant à aucune entité politique identifiable et l'axe isla­mico-confucéen sencé menacer l'“Occident” est une fiction. Doit-on pour autant faire l'impasse sur les possibles conséquences des évolutions divergentes entre les deux rives de la Méditerranée (4)? Enfin, Pascal Boniface n'insiste pas suffisamment, à notre sens, sur le caractère illusoire et dangereux du “rêve helvétique”. On peut préférer la prospérité à la puissance, celle-ci n'en constitue pas moins un impératif. Violence maîtrisée et ordonnée, elle seule peut tempérer Behémoth (l'état de nature).

 

L'ouvrage est agréable à lire et apporte sa contribution au déchiffrement du monde post-guerre froide mais, on le voit, il n'épuise pas le sujet.

 

Louis SOREL.

 

Notes:

(1) Cf. La puissance internationale, IRIS-Dunod, Paris, 1994. Si nombre de contributions méritent d'être lues, on s'attachera particulièrement à l'étude de Hervé Le Bras sur les rapports entre guerre et population.

(2) En l'absence d'un Léviathan international, c'est-à-dire d'un centre de pouvoir disposant effectivement du monopole de la violence physique légitime, la scène mondiale est par nature anarchique. Les perspectives d'anarchie internationale dres­sées par Pascal Boniface renvoient à l'absence, depuis la fin du système Est-Ouest, de puissance hégémonique. Une puis­sance hégémonique est une puissance assumant des responsabilités internationales et dont la domination est par là-même perçue comme légitime par ses alliés. Les Etats-Unis sont aujourd'hui une puissance dominante à la recherche d'avantages unilatéraux.

(3) Cf. Régis Debray, Critique de la raison politique, Gallimard, Paris, 1981 (réédité en 1987).

(4) Dans son dernier ouvrage, Pierre Lellouche, chargé de mission auprès du Président la République française, s'inquiète du “formidable déséquilibre entre une Europe riche et vieillissante qui, ne renouvelant plus ses générations, se suicide len­tement, et un Sud pauvre, politiquement instable, en pleine expansion démographique”. Cf. Pierre Lellouche, Légitime dé­fense. Vers une Europe en sécurité au XXI° siècle, Editions Patrick Banon, 1996.

vendredi, 17 octobre 2008

Wallonie: futur nouveau département mosan de la Jacobinie?

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Brecht ARNAERT:

La Wallonie: futur nouveau département mosan de la Jacobinie

 

Le grand titre du “Soir”, le 29 juillet 2008: “Un Wallon sur deux se verrait bien Français”. Jubilation générale dans les cercles flamingants! Moi, qui en fait partie, je n’ai nullement jubilé! Je trouve très triste que les citoyens de Wallonie croient si peu en eux. La Wallonie a tous les atouts qu’il faut pour devenir une république indépendante en Europe  —une population en générale plus jeune, beaucoup d’espace pour les entreprises, un bon paquet de sites attrayants pour les touristes. Et voilà qu’une moitié de cette population choisit le rattachement à la France si la Belgique venait à éclater. Une mauvaise idée...

 

L’idée que la France s’adjoindrait un 101ème département n’est pas vraiment neuve.  L’idée est de fait française à l’origine. Les recherches des historiens ont pu prouver que la France, ou tous les autres sujets politiques qui ont donné le ton dans ce pays à différentes époques de l’histoire, a tenté non moins de cinquante-quatre fois de s’emparer du territoire qui fait aujourd’hui la Belgique. Ces efforts relèvent d’une pensée stratégique à laquelle les Flamands ne comprennent absolument rien: la géopolitique.

 

La ligne directrice que les dirigeants de la France ont suivie au cours de toutes ses années est la volonté de se doter de frontières naturelles. Dans le Sud le processus d’unification de la France s’est arrêté aux Pyrénées; à l’Est, il a buté contre les Alpes et à l’Ouest, forcément, il s’est arrêté à l’Océan Atlantique.  Mais le Nord a toujours posé problème dans ce processus d’unification. Le rêve constant de la France a été de consolider les frontières de son territoire en l’étendant jusqu’au Rhin. D’où la querelle pour la maîtrise de la Lorraine et de l’Alsace, qui n’a été réglé que récemment, ce bloc territorial étant riverain du Rhin sur une distance de 200 km, de Bâle à Karlsruhe.

 

Aux Pays-Bas, l’entreprise a toujours échoué.  Les régions des Pays-Bas ont sans cesse été le théâtre de dizaines de petites et grandes guerres. C’est surtout par l’intervention de l’Angleterre, qui a toujours voulu empêcher la France de s’adjoindre le delta du Rhin, que Paris n’a jamais pu satisfaire ses vieilles ambitions. A la fin du 16ième siècle, les Pays-Bas du Nord ont pu se maintenir en tant que république indépendante, si bien que la France a dû adapter et limiter ses ambitions. Dorénavant, ce ne serait plus le Rhin que l’on viserait directement, mais l’Escaut.

 

Plus tard, l’industrialisation prit son envol. Le sol, en tant que facteur économique, et donc en tant que facteur politique, perdait sans cesse de son importance. Dorénavant, ce n’était plus la superficie d’un pays qui comptait, mais son importance en tant que débouché. Acquérir du territoire, pour devenir plus puissant, n’était plus une nécessité: conquérir des marchés en proposant des produits moins chers, concurrencer des entreprises étrangères ou les reprendre, et, par toutes ces manoeuvres, contrôler l’économie du territoire visé, telles étaient les nouvelles stratégies mises en oeuvre pour annexer subrepticement un pays.

 

C’est dans un tel cadre qu’il faut placer l’histoire de la Belgique. Le pays semble avoir été impossible à conquérir militairement et politiquement pendant des siècles; en revanche, sur le plan économique, il paraissait bien plus vulnérable. Les Wallons l’ont toujours su. La SA Belgique, je veux dire la “Société Générale”, qui, au départ, était une société néerlandaise, a été rapidement infiltrée et noyautée par des éléments français. En accord avec les fondateurs français de la Belgique, du style d’un Charles Rogier, qui fournissaient les licences étatiques pour l’exploitation des mines, la Wallonie a très vite été littéralement pompée et vidée. Par conséquent, nous pouvons dire, à ce stade-ci de notre modeste démonstration, que la Wallonie n’a jamais montré beaucoup de solidarité pour la Flandre et n’a guère délié sa bourse, mais, pour sa défense, on peut dire que nos frères wallons n’ont jamais vraiment été riches.

 

Les bénéfices apportés par le sous-sol wallon ne sont jamais tombés dans la propre escarcelle des Wallons, mais coulaient allègrement vers le centre de l’établissement belge, soit la bourgeoisie bruxelloise qui, par la grâce de ses nouvelles richesses, espérait entrer triomphalement dans le panthéon du gotha français. Jusque tard dans le dix-neuvième siècle, ces milieux demeuraient convaincus que la Belgique, vidée économiquement, dépouillée ainsi de sa réelle indépendance, allait finir annexée par la France. Cette annexion n’a cependant jamais eu lieu car la bourgeoisie bruxelloise francophile a dû compter avec l’émergence de divers mouvements démocratiques et populaires, hostiles à cette perspective. Tandis que cette bourgeoisie si situait elle-même dans le cadre de “l’opinion publique” française, les classes populaires, moins fortunées, développèrent deux opinions publiques différentes, la flamande et la wallonne. La bourgeoisie bruxelloise et une partie importante de la noblesse demeurèrent ainsi des “Français de seconde main”, réchignant devant l’évolution des mentalités au sein du peuple.

 

A l’heure actuelle, il ne faut pas aller chercher bien loin le lien avec la France. La vente de la Société Générale au groupe français Suez en 1988 et la conquête récente d’Electrabel entrent dans ce schéma: la Belgique doit rester la petite soeur de la “Grande Patrie”. Maintenant que le dernier espoir d’obtenir le tout gros pactole est perdu, on s’aperçoit combien l’économie belge est fragile et vulnérable: dans tous les secteurs utilitaires, comme l’eau, le gaz et l’électricité, les décisions sont prises à Paris. Ou alors, y a-t-il une autre explication pour cette augmentation subite de 20% des prix de l’énergie? L’uranium serait-il tout d’un coup devenu 20% plus cher? Ou les centrales d’Electrabel n’étaient-elles quand même pas sorties de la comptabilité? Je pensais le contraire.

 

L’option, que prend la Wallonie sur la France, au cas où la Belgique disparaîtrait, ne me paraît donc pas une bonne idée. Quel intérêt la population wallonne aurait-elle à être gouvernée à nouveau depuis une ville qui se situe en dehors de son propre territoire? Et pourquoi voudrait-elle se rendre dépendante d’une grande puissance qui, dans le passé, et en dépit de sa parenté culturelle et linguistique, l’a toujours exploitée, pompée et vidée, par l’intermédiaire d’une bourgeoisie belge? Namur pourrait tout aussi bien devenir la capitale d’un pays voisin de la Flandre, où il fait bon vivre, avec ses forêts, ses grottes et ses rivières, autant d’atouts touristiques. Et quel pays, mieux que la Flandre, pourra soutenir la Wallonie quand elle se constituera comme le vingt-huitième Etat d’une Europe unie?

 

Brecht ARNAERT.

(article paru dans  la revue “Meervoud”, Bruxelles, n°139 – septembre 2008; trad. franç.: Robert Steuckers).

dimanche, 12 octobre 2008

Désordre. Quel désordre?

Désordre. Quel désordre ?

Le billet de Patrick Parment

Le Journal du chaos

Bon, il paraîtrait que le système se casse la gueule. Mais de vous à moi, ça  change quoi à vos finances présentement ? Pour l’instant, pas grand chose. De toute manière, vous n’avez pas grand chose non plus, juste un peu de blé à la Caisse d’épargne, quelques sicavs ? Là, en revanche, vous avez dû perdre un peu de pognon. Et encore, faut voir. Mais tout ce tintouin qu’ils sont en train de faire, j’avoue qu’on n’y comprend pas grand chose et, d’ailleurs, on s’en moque.

Mais les politiques ont la trouille, ça pourrait foutre en l’air leur business, leurs combines, leurs privilèges, voire tout le pognon qu’ils ont mis de côté et qui risque de fondre comme neige au soleil. Déjà qu’on vient de piquer l’appartement de ce zombie de Poncelet. Il est furax, ce con de franc-mac. Vous saviez qu’il était propriétaire de deux appartements à Paris ? Le Canard l’a pas loupé. Et il vient crier au règlement de compte. Il se fout de la gueule de qui, ce mec ?

Tiens, en passant, profitons-en pour faire campagne : supprimons le Sénat. Ce truc ne sert à rien, il nous coûte très cher et ça suffit amplement de nourrir une équipe de députés tous aussi trisomiques 21 les uns que les autres et qui pondent des lois à la con qu’ils ne comprennent pas en général. 

Bon, revenons aux choses sérieuses. Cette crise – je vais quand même pas chialer sur les banques et encore moins sur ces enfoirés de banquiers français – si elle pouvait, je ne dis pas moraliser (faut pas rêver) le capitalisme, c’est-à-dire réduire le nombre des escrocs, mais le recentrer sur les réalités, ce serait une bonne chose. Et c’est quoi la réalité ? La réalité, c’est l’entreprise, l’industrie, petite ou grande, les PMI-PME et tous ces artisans qui contribuent à la richesse de ce pays. Il faut investir dans la recherche et surtout rétablir la sélection à l’école, ce qui va rehausser illico son niveau et surtout permettre à des mômes d’être mieux orientés et de ne pas perdre leur temps avec des études dont la plupart ne veulent pas. Car en matière de sélection, ceux qui font très forts, ce sont les Chinois et les Indiens. Ils ont tout compris.

En Europe, on a encore de la matière grise et une très haute technicité dans de nombreux métiers. Cette richesse-là, il ne faut pas la perdre. Ensuite, il est aussi des domaines où l’on est leader, comme le nucléaire. Aussi n’est-ce pas le moment de brader nos technologies en poursuivant une pure logique marchande au détriment des réalités géopolitiques sur le long terme. On est en train d’installer des chaînes de montage d’Airbus en Chine ? Est-ce bien nécessaire ? Question. Et puis, ce n’est peut-être pas de discuter avec les Chinois notre priorité, mais plutôt les Russes, non ? Bref, cette crise du capitalisme est salutaire, mais encore faut-il en profiter pour emprunter les bonnes voies,  sinon le XXIème siècle risque fort d’être austère pour une Europe qui existera de moins en moins. Notre destin, que nous le voulions ou non, est continental. Ce qui veut dire qu’il faut porter nos regards vers l’Est.

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lundi, 06 octobre 2008

Europe: terre d'empires?

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Europe: terre d'empires?

 

Dans le numéro 14 de notre bulletin, je lisais avec satisfaction une étude, assez longue, de notre ami Lucien Favre, intitulée «Géopolitique, Politique étrangère, sécurité et défense en Eurasie». L'auteur a là une démarche tout-à-fait “synergétiste”: il guide notre réflexion sur les points essentiels de la future puis­sance que nous souhaiterions devenir. Mais l'audace de sa démonstration se fonde, on l'aura senti en la lisant, sur l'usage affirmé du terme “Eurasie”. Mis à part quelques spécialistes de l'histoire diplomatique, quelques officiers des services spéciaux, quelques slavistes qui connaissent le vieux rêve “eurasiste” de certains philosophes, écrivains et publicistes russes, personne, en Occident, ni dans les médias qui ne racontent plus rien d'essentiel, ni a fortiori dans le vaste public, n'est capable de définir correctement cette notion. Ce flou recèle bien des dangers. Ce qui nous oblige à prendre des précautions. Afin qu'il ne soit pas utilisé n'importe comment, ressassé comme une incantation ou une formule magique, comme le prisent les sectaires et les angoissés qui cherchent à tout prix des prétextes pour se rendre intéressants et pour attirer sur eux l'attention de quelques pâles journalistes manipulés et foireux, en mal de copies et désireux de découvrir un nouveau “Grand Satan”.

 

En effet, le mouvement SYNERGIES EUROPÉENNES n'a nullement l'intention de fabriquer un ersatz de romantisme, de manier un leitmotiv pour choquer le public et le prendre à rebrousse-poil. Un séminaire de SYNERGIES décidera cet hiver de l'usage que nous ferons du terme “Eurasie” dans nos discours à con­notations géopolitiques.

 

D'ores et déjà, nous orienterons nos réflexions sur les faisceaux de faits suivants:

 

* Le terme Eurasie est une notion géographique désignant les terres sibériennes, nord-asiatiques et centre-asiatiques où la Russie a exercé sa souveraineté, qui ont été peuplées de Russes. Et où la Russie est sciemment revenue, par la force des armes et par l'audace de ses cosaques, sur des territoires qui avaient été indo-européanisés à un moment ou un autre de l'histoire (Scythes, Parthes, Sakhes, Pré-Indiens, Tokhariens, etc.). La Russie a été la puissance mo­derne qui a sécurisée ces terres, afin qu'elles ne servent plus de tremplin aux invasions turco-mongoles. Personne en Europe n'a d'ailleurs intérêt à ce que cet espace redevienne la zone de rassemblement d'adversaires de notre famille de peuples.

 

* Il existe une institution internationale, garante de l'application des “droits de l'Homme”, qui couvre tout le territoire de l'Eurasie, c'est-à-dire de l'Europe et de l'ancienne URSS: c'est l'OSCE. Il convient de ren­for­cer prioritairement cette institution. François Mitterrand et Jacques Attali avaient naguère appelé de leurs vœux un espace de paix dans cette très vaste région du monde. Attali parlait plus exactement de «Marché Commun Continental» (MCC). Même si leurs visions n'ont pas été suivies d'effets, à cause d'événements comme ceux de Tchétchénie ou du Tadjikistan, il convient de revenir sur leurs discours, de les dépouiller des niaiseries idéologiques qu'ils ont été obligé de prononcer, political correctness oblige et parce qu'ils n'ont pas eu le courage de briser la dictature des médias, de dénoncer leur travail de manipu­lation au profit de la seule superpuissance subsistante. Tout cela pour dire que les spéculations sur l'Eurasie ne sont pas le seul fait de groupuscules “extrémistes”, comme aiment à le faire accroire les con­servateurs atlantistes et les petits journalistes médiocres qui leur servent de relais. L'«Eurasisme» préoccupe les chanceleries. Tout autant que nous.

 

* Récemment, les Presses universitaires d'Oxford en Angleterre ont sorti ou ressorti les ouvrages de l'historien britannique Peter Hopkirk sur le travail incessant des services secrets de tous les pays pour contrôler les masses continentales centre-asiatiques. Russes, Allemands, Japonais, Turcs et Britanniques ont, au moment de la révolution bolchevique, tenté de se rendre maîtres de l'espace turco­phone et des espaces immédiatement adjacents. Les prodigieuses aventures de Ungern-Sternberg, d'Enver Pacha, de Wilhelm Wassmuss, de von Niedermayer, de MacDonnell, etc. hantent toujours les imaginations, depuis John Buchan (Greenmantle)  jusqu'au livre de Jean Mabire sur Ungern-Sternberg. Les puissances ont toujours voulu se rendre maîtresses de la “Route de la Soie”: lors de l'effondrement de l'Empire tsariste, elles ont joué ce que Hopkirk nomme le “Grand Jeu”, afin de s'emparer de cette zone stratégique de première importance. Avec l'effondrement de l'URSS, le “Grand Jeu” peut à nouveau se jouer et bien fol serait celui qui refuserait d'en prendre acte et de tenter d'y avancer ses pions. Inutile de vous dire que les livres de Hopkirk retiendront toute notre attention.

 

* Enfin, comme cette “Route de la Soie” traverse un territoire musulman, les puissances qui tentent de la contrôler, jouent forcément une “carte musulmane”, développent un “discours islamophile”. Dans un tel contexte, une islamologie, fondée sur un sens aigu de la Realpolitik et des impératifs géopolitiques, est indispensable. Et doit impérativement se démarquer de cette islamophilie marginale, maniée par des ser­vices spéciaux tentant de compléter leurs fiches, de repérer les fanatiques niais capables de commettre n'importe quelles bavures et de recruter, si besoin s'en faut, des poseurs de plastic, afin de démontrer aux yeux des masses, qui ignorent tout du “Grand Jeu”, que le Diable est parmi eux. SYNERGIES EUROPÉENNES sera donc très attentive au dis­cours du ministre allemand des affaires étrangères, Klaus Kinkel (cf. Der Spiegel, 45/1995), qui entend développer un “dialogue critique” avec l'Iran et les autres puissances islamiques. Cette notion de “dialogue critique” s'ancre bien dans la logique de l'OSCE et vise à jouer le “Grand Jeu” en gardant la tête froide, en refusant certains a priori idéologiques, en respectant les convictions religieuses des peuples concernés, en apaisant les passions vectrices de chaos. Toute politique de discussion avec l'une ou l'autre puissance musulmane, dont l'Iran, doit s'inscrire dans un cadre aussi rigoureusement dé­fini que celui que nous propose Kinkel, tenir compte de cette institution qu'est l'OSCE. Les politiques de boycott absolu sont des gamineries politiques et géopolitiques, au même titre que tous les discours issus de l'éthique de la conviction, contraire diamétral de l'éthique de la res­ponsabilité. Et tant pis pour les puissances européennes qui n'ont pas la maturité de pratiquer un “dialogue critique”. Elle rateront le train de l'histoire. Et imploseront lamentablement en croyant détenir une vérité, “rationnelle” et “politiquement correcte”.

 

Dans le cadre de SYNERGIES, deux questions se posent: l'Eurasie est-elle une terre européenne et asiatique, est-elle plus vraisemblablement une terre d'Europe incluant la partie asiatique de la Russie, au­quel cas il faudrait parler d'Empire Eurasien? On sent très bien que deux écoles coexistent dans le réseau SYNERGIES: Pour l'une, il n'est pas de bloc européen qui n'incluerait à la fois son Occident et son Orient, de Reykjavik à Vladivostok. L'autre estime que les différences, à tous niveaux, sont telles entre l'Orient et l'Occident de ce vaste espace, qu'elles excluent un avenir maîtrisé conjointement et préfère envisager un continent “bicéphale”, régi par deux blocs impériaux, l'un européen, l'autre russe/eurasiatique, liés en­semble par d'étroits accords culturels, défensifs et économiques.

 

Quoi qu'il en soit, pour tous les “synergétistes”, une chose est certaine: notre avenir réside dans la cons­titution et la consolidation d'un bloc aux dimensions impériales, mais organisé par des structures fédé­rales, maintenant les identités comme ciment cohésif des sociétés, et vivifié par une paedia insufflant des valeurs fortes, garantes de l'indépendance et de la puissance du bloc politique. Ces propositions sont toutes réalisables dans une OSCE, débarrassée des discours larmoyants et obsolètes de l'idéologie soft. Car toujours nous maintiendrons les deux dimensions de notre programme: IMPÉRIUM et SUBSIDIARITÉ.

 

Gilbert SINCYR.

K. Radzimanowski over geopolitiek in Europa

Kersten Radzimanowski over geopolitiek in Europa

“Duitsland is door de NAVO, die door de USA gedomineerd wordt, in steeds sterkere mate van vazal tot knechtje van de Amerikanen verworden. In deze evolutie en dit verbond kan ik niet in de geringste mate iets positiefs zien. Het is duidelijk te zien, met welke zware druk de USA proberen om de opname van Georgië in de NAVO erdoor te drukken, om zo met het breekijzer haar belangen in de regio veilig te stellen. Nadat president Saakaschvili met zijn militaire offensief een fiasco leed, is het geween bij de USA en NAVO groot. (…) In de EU zijn het vooral Oost-Europese staten zoals Polen, maar ook Groot-Brittannië, Denemarken en Nederland die meer in de USA dan in het continentale Europa geïnteresseerd lijken. Dat is hun goed recht, maar dan moeten de basisfundamenten van de EU veranderd worden in een meer losse Statengemeenschap. Met een land als Groot-Brittannië of Polen die deelneemt aan een agressieoorlog aan de zijde van de USA, tegen het volkenrecht in, kan ik niet de zoveel geprezen waardegemeenschap erkennen.”

Dr. Kersten Radzimanowski, voormalig DDR-staatssecretaris voor Buitenlandse zaken, voormalig CDU-politicus, vandaag NPD-militant. Bron: Deutsche Stimme, sep. 2008, p.3

Het citaat toont de grote geopolitieke kwestie voor Europa aan het begin van de 21ste eeuw duidelijk aan: welk Europa willen wij? Een Atlantisch slaafje van de USA dat ons meesleurt in imperialisme om de Amerikaans-kapitalistische en zionistische belangen veilig te stellen, en daarbij Europeanen als kanonnenvlees gebruikt? Of een continentaal sterk Europa dat zelfstandig zijn eigen belangen kan verdedigen? N-SA kiest onomwonden voor het laatste. Als “Groot-Nederland” betekent dat wij nog meer in de Angelsaksische, Atlantische invloedssfeer terechtkomen, dan kan dit Groot-Nederland à la Geert Wilders maar beter oplossen in het zoute Noordzeewater.

dimanche, 05 octobre 2008

De doodstrijd van de hidige machtskaste

De doodsstrijd van de huidige machtskaste

Weer groot nieuws op het politieke front: de politieke nepwereld heeft zichzelf weer in extase gebracht door het feit dat de N-VA haar steun aan de federale regering heeft opgezegd. Dat de N-VA niet in die regering zat, is blijkbaar een verwaarloosbaar detail. De N-VA verhuurde alleen maar haar 5 parlementairen aan een fractie van de Belgische kaste, met name de CD&V-fractie, zolang ze daar brood in zag. In de andere Belgische deelregering, die men ook wel eens Vlaamse regering durft te noemen, blijven de separatisten van de N-VA leuk zitten, broederlijk naast die andere “echte” separatisten van het VB, maar dan met een bonus in de vorm van een ministerpost. Ze hebben uit financiële en carrièreoverwegingen zichzelf wijsgemaakt dat de Vlaamse regering los zou staan van de Belgische machtkaste, nochtans zijn die Vlaamse regering en dat Vlaamse parlement gewoon een onderdeel van die Belgische machtstructuur.

Maar er zijn een paar ernstige problemen binnen de huidige Belgische machtkaste: de centen en procenten moeten herverdeeld worden en de verschillende clans en belangengroepen hebben eindelijk door (of zouden ze het nog niet echt begrijpen?) dat hun geliefde vaderland al is verkocht aan een derde partij: de Europese. De verkoop van dit land is al lang bij de notaris vastgelegd in contracten en wettelijke verplichtingen, en neergelegd bij de Europese commissie, die de begunstigden zijn van de staatsoverdracht. België bestaat in die zin niet echt meer. Wij van het N-SA noemen ons dan ook een post-Belgische beweging. Natuurlijk is er een Belgische regering en een Belgische volksvertegenwoordiging nodig om de uitverkoop van onze soevereiniteit zo ongemerkt mogelijk te laten verlopen en ook om dat volksverraad een legitieme waarde te geven. Europa dicteert hier in ons land de wet en de sociale consensus. Het bepaalt welke begrotingstekorten kunnen, maar ook in hoeverre er staatssteun in de economie of de sociale structuren al dan niet mogen worden gepompt. Het ultraliberale Europees zakenconcern dat men Europese commissie noemt en haar uitvoerders - “de commissarissen” - willen dat de sociale structuur van een overgenomen land, zoals België, wordt afgebroken.

De deelregeringen van de staat in vereffening - “de Belgische staat” - willen de Europese bonzen zeer ter wille zijn en vooral de Vlaamse wil graag tegemoet komen aan de eisen van de Eurostaat? Daarom wil men het tewerkstellingsbeleid en het loonbeleid - en dus de economische mechanismen - in handen nemen. Niet om Vlaanderen sterker te maken en al zeker niet om Vlaanderen onafhankelijker te maken, want Vlaanderen is al doorverkocht en zit in het globale Belgische pakket dat aan de Euromanagers en de Europese kapitaalgroepen is verkwanseld. De deelelite in de vijf parlementen en dito regeringen voelen nu al aan hun ellebogen dat ze overbodig zijn geworden in de Europese context en dat er een herverkaveling van de macht op til is. Er zal op bevel van de eurobazen gesnoeid moeten worden in die wildernis aan politieke mandaten en machtposities. Het besef dat ze machteloos zijn geworden en misschien binnenkort een job zullen moeten gaan zoeken waar ze moeten werken voor hun geld verlamt de heren en dames van die politieke klasse met angst. Daarom dat de politieke klasse zo euforisch doet als er weer iemand van hun bende een stout woordje durft te zeggen, zoals mijnheer Dewever. Dat is voor die heren en dames parlementairen zo revolutionair en zo zelfbevestigend dat ze daarna weer allen druk bezig kunnen zijn met hun onnuttige bestaan.

Op 11 oktober zullen we onze standpunten verder verduidelijken op ons eerste congres. Aan de links-liberale stoottroepen willen we duidelijk zeggen: jullie zijn niet welkom. In tegenstelling tot die grote burgerlijke rechtse partijen moeten wij geen rekening houden met kiezers. Mocht het Blokbuster-terreurcommando dat niet goed begrijpen, dan zouden ze het wel eens tot in Keulen kunnen horen donderen.

Eddy Hermy
Algemene Coördinator

samedi, 04 octobre 2008

Les finances européennes contaminées par la crise américaine

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ECONOMIE ET MONDIALISATION
Ex:
http://www.polemia.com

Les finances européennes contaminées par la crise américaine

Après les messages d’apaisement lancés par notre ministre des Finances –  « Nous avons un système bancaire extrêmement sain qui ne sera pas touché », « La crise financière américaine est derrrière nous », etc. –, le président de la République, à l’occasion de son discours de Toulon le 25 septembre, n’a pas hésité, à son retour de New York, à annoncer aux Français que cette crise mondiale aurait des répercussions en France touchant la croissance, le chômage et le pouvoir d’achat. A vrai dire, son objectif n’était pas facile à atteindre : les crises de confiance sont redoutables pour les politiques, ils n’ont que les mots à leur disposition. A Toulon, Nicolas Sarkozy aura-t-il su parler aux Français ? Aura-t-il rassuré par les mesures qu’il entend prendre, à savoir une réglementation des rémunérations et des parachutes dorés des grands patrons (on n’est jamais très loin de la démagogie !), son « engagement solennel » à suppléer tout établissement financier défaillant afin que pas un seul épargnant ne perde un seul euro, à assurer la stabilité « des impôts et des taxes » en excluant toute hausse, une meilleure « réglementation » du système bancaire pour écarter tout esprit de spéculation au profit d’un meilleur développement économique… ? En un mot, il s’aligne sur le discours de George Bush ; il a voulu éviter que l’inquiétude ne se transforme en « panique ».
Comme toujours dans les périodes de crise politico-institutionnelle, nos médias restent assez discrets sur les risques encourus par les établissements financiers français. Néanmoins, le séisme qui frappe les banques et les marchés financiers pourrait faire les affaires d’Axa. Henri de Castries, président du directoire de l’assureur, a en effet indiqué jeudi matin sur Europe 1 que son groupe pourrait profiter de la baisse des cours de Bourse pour opérer des rachats de sociétés : « La situation d’aujourd’hui nous offrira, dans quelques mois, les opportunités de conforter encore nos positions», a-t-il précisé. Comme quoi le malheur des uns fait encore le bonheur des autres. Rien de changé sous le soleil ! Souhaitons qu’il soit de bon augure, car ce n’est déjà pas le cas de certaines banques européennes qui, comme le décrit ci-après Stéphen Steinberg, sont déjà sous perfusion.

Polémia

La crainte d’un krach financier mondial plane sur l’Europe

L’élite dirigeante européenne est sous le choc et considère avec incrédulité ce qu’elle craint être la plus sérieuse crise du capitalisme mondial depuis le krach de Wall Street en 1929.

La Banque centrale européenne (BCE) a réagi à la faillite de la banque d’affaires américaine, Lehman Brothers, en injectant des liquidités massives afin de soutenir les marchés boursiers européens. Lundi, la BCE avait procédé à des appels d’offres rapides pour injecter 30 milliards d’euros dans les marchés monétaires en déclarant dans un communiqué qu’elle était « prête à contribuer à des conditions ordonnées sur le marché monétaire en euros ».

La démarche de la BCE fut suivie de celle de la Banque nationale suisse (BNS) qui a également fourni des liquidités supplémentaires alors que les marchés boursiers d’Europe et d’Asie poursuivaient leur plongée.

Anticipant une baisse brutale des cours de la Bourse anglaise, la Banque d’Angleterre est intervenue lundi à hauteur de 5 milliards de livres (6,3 milliards d’euros) pour apaiser les marchés.

Le ministère allemand des Finances, la Bundesbank (banque centrale allemande) et la Bafin (autorité allemande des marchés financiers) ont tous tenté de restaurer le calme sur les marchés allemands en publiant un communiqué conjoint disant que l’exposition des banques allemandes à Lehman serait gérable.

Ni les efforts entrepris par les banquiers des banques centrales européennes pour rassurer les esprits ni les injections massives de liquidités n’ont réussi à apaiser les craintes des marchés. Lundi, l’indice des valeurs européennes FTSE Eurofirst 300 britannique a chuté de 5 pour cent alors que le Dax allemand est tombé de 4,7 pour cent, pour atteindre son plus bas niveau depuis deux ans. Les valeurs bancaires ont été le plus durement touchées.

Lundi, après les pertes considérables sur les marchés boursiers et la crainte de l’effondrement du plus grand assureur américain, l’American International Group (AIG), les banques européennes intervenaient une fois de plus mardi, la BCE injectant 70 milliards d’euros supplémentaires et la Banque d’Angleterre 20 milliards de livres (25,1 milliards d’euros) de plus.

Une fois de plus, les injections massives de liquidités ne sont pas parvenues à stabiliser les marchés. Mardi, le FTSE 100 de Londres a plongé en dessous de 5.000 points pour la première fois depuis sept ans. Les valeurs allemandes ont poursuivi leur chute. L’indice Dax 30 [indice de référence des valeurs des trente blue chips allemandes] a baissé de 98,99 points à 5.965,17, soit un recul de 1,63 pour cent. Le principal indice français, le CAC, a enregistré lundi une forte baisse de 3,78 pour cent et mardi de 1,96 pour cent.

Contrairement aux déclarations officielles faites en Allemagne, l’ampleur totale de l’implication des principales banques européennes dans Lehman Brothers est énorme. Mardi, par exemple, il a été rapporté que la banque publique allemande Kreditanstalt für Wiederaufbau (Banque pour la reconstruction, KfW) avait transféré par erreur 300 millions d’euros à Lehman Brothers le jour même où la banque américaine déposait son bilan, tandis que l’établissement bancaire helvétique UBS annonçait qu’il s’attendait à des pertes identiques d’au moins 300 millions d’euros en raison de son implication avec Lehman Brothers. UBS, le numéro 1 de la gestion de fortune, avait déjà dû rayer 37 milliards de dollars d’actifs liés à la crise du crédit hypothécaire des subprimes américains.

Selon le journal économique allemand « Handelsblatt » il est possible que la totalité du fonds d’urgence mis sur pied par un consortium de banques allemandes pour s’assurer contre les crises soit absorbée par l’effondrement de Lehman. Le Fonds de garantie de dépôt de la fédération des banques allemandes (BdB) est évalué à 4,6 milliards de dollars, une somme qui sera entièrement engloutie pour éponger 6 milliards d’euros de dettes des filiales de Lehman en Allemagne. Les pertes de 6 milliards d’euros provenant de l’effondrement de Lehman représentent la plus grosse perte de l’histoire de la finance allemande.

La Grande-Bretagne est encore plus exposée à la crise financière américaine. Après l’effondrement de la banque Northern Rock en début d’année, le premier établissement de crédit immobilier de Grande-Bretagne, la Halifax Bank of Scotland (HBOS) se trouve également au bord de la faillite. Ses actions en Bourse ont dégringolé mardi de 40 pour cent et il semblerait qu’elle puisse être rachetée par Lloyds TSB.

D’autres importantes banques européennes pourraient être entraînées dans le tourbillon financier dans des conditions où entre avril et juin l’ensemble des économies de l’Union européenne avait déjà rétréci de 0,2 pour cent. La Grande-Bretagne et l’Espagne qui avaient aussi été durement touchées par une grave crise immobilière connaîtraient déjà la récession. Selon l’Institut économique de Kiel, la première économie d’Europe, l’Allemagne, sera également affectée par la récession cette année.

Face à la montée de l’inflation de par l’Europe, et dont les taux dépassent 4 pour cent dans de nombreux pays, les analystes économiques redoutent déjà la stagflation au sein de l’Union européenne.

Les politiciens français et allemands ont lancé des platitudes euphorisantes à la ronde en déclarant que les données fondamentales des économies et du système bancaire européens étaient saines et en meilleur état que les données américaines. Mais les analystes ont émis des avertissements sombres indiquant tout le contraire en soulignant qu’il n’est pas possible que l’Europe ne soit pas touchée par l’effondrement continu des institutions financières américaines.

En signalant les implications d’une menace de faillite imminente de l’assureur AIG, le « New York Times » a relevé que les banques européennes possédaient trois quarts des 441 milliards de dollars d’actifs de l’AIG liés aux crédits immobiliers à risque assurés et détenus par un consortium de banques. Ces titres exposent les institutions financières européennes à d’énormes risques en cas de défaillance de l’AIG.

Dans son article, paru lundi dans le quotidien « Frankfurter Rundschau », Jan Pieter Krahnen parlait du « grand danger d’une onde de choc » qui pourrait ensevelir les banques allemandes et européennes au cas où en Allemagne la confiance placée dans le genre de contrat assurant le risque de crédit (credit default swaps, CDS) préconisé par Lehman Brothers et AIG serait ébranlé. Mercredi, le journal « Süddeutsche Zeitung » intitulait son interview avec un expert financier « Le pire est à venir. »

Un certain nombre de commentaires quasi apocalyptiques ont paru dans la presse britannique, disant que la crise actuelle est au moins comparable à l’effondrement financier de 1929.

Larry Elliot, rédacteur en chef des pages Economie du « Guardian » a intitulé son papier « Cette semaine, le krach est nucléaire et la Grande-Bretagne va ressentir les pires retombées. » Il a écrit : « Il est clair que les événements du week-end rendent bien plus probable une récession prolongée et profonde. Oublions tout ce qui a été dit d’un atterrissage en douceur ou d’une récession si forte et courte qu’on la remarquerait à peine. Comme les choses se présentent actuellement, la question est de savoir à présent s’il s’agit d’un effondrement total du système financier avec les institutions s’écroulant comme un jeu de quilles ou si un resserrement rigoureux du crédit sur une période prolongée entraînera une baisse des prix immobiliers, une chute des dépenses à la consommation, de plus faibles investissements et une hausse du chômage. »

« Il ne fait aucun doute qu’il s’agit du choc financier le plus grave depuis 1929, » poursuivit-il.

Dans un article paru dans le journal de droite « Daily Mail », Alex Brummer rappelle que les premiers signes de gonflement de la crise internationale remontaient aux problèmes qu’a connus une banque européenne : « La crise du crédit a débuté », écrit-il, « le 9 août de l’année dernière après que l’une des premières banques privées françaises, BNP Paribas, eut annoncé la suspension du calcul des valeurs liquidatives de deux de ses fonds d’investissement parce qu’ils contenaient des titres toxiques. » Il poursuit en se référant à « des dizaines sinon des centaines de milliards de pertes sur des titres basés sur des produits dérivés liés aux subprimes », pour conclure : « Ce n’est que maintenant que la taille véritable du trou noir est reconnue chez Lehman, Merrill Lynch, AIG et ailleurs. Chez Lehman par exemple, le chiffre des dépréciations a plus que doublé en passant de 17 milliards de livres sterling à 44 milliards de livres sterling en l’espace de la seule semaine passée. »

L’éditorial du journal « Mail » précise : « Des décennies durant, nous avons adoré l’idole or. Les premiers ministres et les présidents se sont agenouillés devant ses gardiens. Les monarques de l’argent, les courtiers de la richesse, les prétendues sources de la sagesse ont tenu en bride l’Europe et les Etats-Unis, rabaissant tous ceux qu’ils croisaient sur leur chemin… Aujourd’hui, nous nous réveillons pour découvrir que pareils à de nombreux magiciens d’Oz, ces personnalités pleines d’assurance sont en réalité de vieux hommes insensés, parfois aussi des jeunes, marmonnant en coulisse des incantations vides de sens. » « Une façon de voir le capitalisme est à présent discréditée », conclut-il.

Willem Buiter, professeur d’économie politique européenne à la London School of Economics, a fait la déclaration la plus claire sur les implications de l’effondrement financier aux Etats-Unis. Dans le « Financial Times », Buiter a dit en parlant des 85 milliards de dollars de renflouement de l’AIG par le gouvernement américain : « Le plus grand supermarché d’assurance du monde, dont le bilan dépasse mille milliards de dollars, a été nationalisé parce qu’on le suspectait d’être trop gros et trop interconnecté mondialement pour faire faillite ! »

Il a poursuivi en précisant : « Derrière cette décision extraordinaire se cachait le fait que l’échec de l’AIG aurait accru les risques, réels et supposés, des contreparties de par le système financier des Etats-Unis et du reste du monde, au point qu’aucun établissement financier n’aurait voulu accorder un crédit à un quelconque autre établissement financier. Les crédits aux ménages et aux entreprises non financières auraient été le domino suivant à tomber, et voilà ! Un Armageddon financier parfait. »

par Stefen Steinberg
Mondialisation.ca, le 25 septembre 2008
Article original, WSWS, paru le 18 septembre 2008.

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=10335

Correspondance Polémia
26/09/08

vendredi, 03 octobre 2008

H.Chr. Strache: vainqueur à Vienne

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Hans B. von SOTHEN:

 

Heinz-Christian Strache: vainqueur à Vienne

 

Heinz-Christian Strache a réussi un véritable exploit que l’on aurait jugé tout-à-fait impossible en avril 2005, lorsque Jörg Haider venait de quitter la FPÖ et de fonder sa nouvelle liste électorale, “Bündnis Zukunft Österreich” (“Alliance pour l’Avenir de l’Autriche”), tout en laissant, à l’aile nationale, la FPÖ résiduaire, vouée en apparence à la disparition définitive. Né en 1969 à Vienne, Strache est technicien-dentiste, père de deux enfants et divorcé; il a non seulement préservé les “Freiheitlichen” du déclin mais a tiré ce parti, qui n’avait alors plus que 4%, de l’insignifiance et a refait de lui le troisième parti d’Autriche, cette fois en concurrence avec Jörg Haider. En peu de temps, il a su redonner une identité et de l’optimisme à la FPÖ.

 

Mais les blessures du temps de la rupture sont loin d’être cicatrisées. Strache et la FPÖ ne peuvent pas pardonner Haider d’avoir voulu détruire le parti et, avec lui, l’ensemble de ce que l’on appelle en Autriche le “Troisième Camp” (“Dritter Lager”), rien que pour former un “mouvement” tourné vers lui seul, vers sa seule personne. La déception face à l’infidélité du “père fondateur” était née, toutefois, un peu avant cette rupture, lorsque Haider avait déclaré, au début de l’année 2005, qu’il n’avait rien à redire quant à une éventuelle adhésion turque à l’UE.

 

C’est pourquoi Strache a toujours rejeté abruptement toutes les tentatives de rapprochement, émanant de Haider. Lors d’un débat à l’ORF, le nouveau chef de la FPÖ a refusé le tutoiement que lui proposait Haider. Lors d’autres rencontres fortuites, l’Obmann (= chef de parti en Autriche) de la FPÖ ignore ostensiblement la présence de Haider.

 

La recette de Strache est simple: retour aux origines, retour aux thèmes propres de la première FPÖ. La formule, qu’il a trouvée, pour désigner son parti, “Die soziale Heimatpartei”, “Le parti social de la patrie (charnelle)”, attire l’électeur. L’élément proprement national ne constitue plus un thème habituel mais demeure indubitablement le facteur de cohésion dans les groupes de base de la FPÖ. En Autriche, contrairement à ce qui se passe en République Fédérale allemande, il n’existe pas seulement un parti “freiheitlich”, mais aussi un vivier politique de tradition “freiheitlich”, le “Dritte Lager”, le “Troisième Camp”. Camp auquel appartiennent également les frères devenus ennemis du BZÖ. Ce camp, tous clivages confondus, est devenu, dimanche dernier, et pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la principale force politique d’Autriche. Mais cette situation, grisante en apparence, recèle bien des dangers.

 

Strache, le soir après le scrutin, a dû constater que Haider était le second vainqueur des élections et pouvait, lui aussi, fêter un succès inattendu. Strache a adressé ses meilleurs voeux de succès au Carinthien mal aimé, ce que quelques médias ont interprété comme une première tentative de rapprochement. Ce que Strache et les grands de la FPÖ ont démenti avec véhémence. Ils savent qu’en politique un et un ne font pas toujours deux et fort souvent moins de deux. Les cabrioles erratiques prévisibles de Haider deviendraient rapidement, en cas de rabibochage, les germes d’une nouvelle crise du “Troisième Camp”. Toute négociation en vue d’une réunification causerait des lézardes internes au sein de la FPÖ. De ce fait, à court ou moyen terme, Strache n’acceptera pas de retour en arrière.

 

Hans B. von SOTHEN.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°41/2008; trad. franç.: Robert Steuckers). 

jeudi, 02 octobre 2008

Europäer sollen US-Wirtschaft retten

Europäer sollen US-Wirtschaft retten

Ex: http://www.deutsche-stimme.de

Das Ende der Investmentbanken in den USA ist eingeläutet: Die beiden verbliebenen Investmentbanken Goldman Sachs und Morgan Stanley wollen nun „normale“ Banken werden. Die amerikanische Notenbank hat in der Nacht zum Montag dem Begehren der beiden letzten der bis vor kurzen fünf großen Investmentbanken stattgegeben, zu Bank-Holdings zu werden. Das erleichtert es ihnen, durch die staatliche Federal Deposit Insurance Corporation versicherte Kundeneinlagen entgegenzunehmen. Bisher finanzierten sie sich hauptsächlich durch kurzfristige Mittelaufnahmen auf den Finanzmärkten, eine Geldquelle, die in den letzten Tagen zunehmend zu versiegen drohte. Die Vorteile dieser Statusänderung haben allerdings ihren Preis. Die beiden Finanzinstitute werden strengeren Eigenkapitalvorschriften unterliegen und außerdem einer erheblich strikteren regulatorischen Aufsicht unterstehen. Die Diskussion, wie Investmentbanken künftig zu beaufsichtigen sein werden, ist mit dieser Statusänderung praktisch über Nacht weitgehend gegenstandslos geworden.
Der Liberalkapitalismus und sein immer wieder gepriesenes Wirtschaftssystem pfeifen aus dem letzten Loch. Der amerikanische Staat greift nun mit Verstaatlichung von Banken und einem „Rettungsplan“ in Milliardenhöhe in den Markt ein. Mit dem weitreichendsten Eingriff in das Finanzsystem seit der großen Depression der 30iger Jahre versucht die US-amerikanische Regierung, den Zusammenbruch des Finanzmarktes zu stoppen.

Das Rettungspaket für die Wall Street wird täglich größer. Der Finanzminister der USA, Paulson, der zuvor als Chef der Investmentbank Goldman Sachs kräftig beim Spekulationsroulett mitgespielt hat, möchte nun gerne auch Europäer und Asiaten an den Kosten zur Rettung der US-Wirtschaft beteiligen. Erst hat die USA die Finanzkrise in die Welt exportiert, nun sollen europäische Steuerzahler den Schaden abfedern. Diese Forderungen sind eigentlich als schamlos zurückzuweisen.
Viele europäische Banken haben nämlich schon die fragwürdigen Kreditersatzpapiere gekauft und müssen nun den erheblichen Wertverlust tragen. Da sich aus Deutschland vor allem öffentlich-rechtliche Banken am Monopoly der Weltwirtschaft beteiligt haben, sind deutsche Steuerzahler nun ohnehin schon an den Kosten der Finanzkrise beteiligt. Das ist traurig genug und als Beitrag zur Finanzierung der Krise wirklich ausreichend.

Das amerikanische Schatzamt will nun aber „Rettungsanleihen“ im Wert von 700 Milliarden Dollar ausgeben. Diese Anleihen werden dann wohl wieder zu großen Teilen von Ausländern aufgekauft werden, die so schon seit Jahren den Lebensstil der Amerikaner auf Pump finanzieren. Deutschland wäre aber in Zeiten wie heute gut beraten, das Geld zusammenzuhalten und nicht wieder dem windigen „Großen Bruder“ in den Rachen zu schmeißen.

Die Weltwirtschaft ist nämlich durch die Krise in eine Rezession gestürzt, die die nächsten Jahre auch auf Deutschland durchschlagen wird. Die Steuerzahlungen der Unternehmen dürften auch in Deutschland in den Keller gehen, die Arbeitslosenzahlen hingegen wieder ansteigen. Angesichts dieser Aussichten ist es unverantwortlich, sich auf Kosten des deutschen Steuerzahlers als Retter der Wall Street aufzuspielen.

mercredi, 01 octobre 2008

Gespräch mit Dr. K. Radzimanowski

»Für Kohl waren wir Luft«

Ex: http://www.deutsche-stimme.de

Dr. Kersten
Radzimanowski

Dr. Kersten Radzimanowski wurde 1948 in Altlandsberg, Kreis Niederbarnim, geboren, war nach dem NVA-Grundwehrdienst ab 1969 Volontär und später Redakteur bei der Neuen Zeit. Ab Ende der 70er Jahre Mitarbeiter beim CDU-Parteivorstand (Internationale Beziehungen, ab 1989 Abteilungsleiter), ab Herbst 1989 Berater von Lothar de Maizière, ab Dezember 1989 Leiter der Abteilung Außen- und Deutschlandpolitik und der gleichnamigen Kommission des CDU-Parteivorstandes. Ab Mai 1990 Mitarbeiter im Ministerium für Auswärtige Angelegenheiten, zuletzt als Staatssekretär und geschäftsführender Minister (nach dem Weggang von Markus Meckel). 1991 Landesgeschäftsführer der CDU im Land Brandenburg unter de Maizière. 1992 bis 1997 Leiter eines Bildungswerkes, derzeit freier Autor, Historiker, Publizist und Herausgeber von Publikationen mit Ostpreußen-Schwerpunkt.

DS: Herr Dr. Radzimanowski, welche Gründe bewegen Sie als langjähriges Mitglied der CDU in Ost und West, als Staatssekretär und letzten geschäftsführenden Außenminister der DDR, als Christ und auch als sozial engagierten Menschen, sich jetzt öffentlich und vernehmbar in der NPD zu engagieren?

Radzimanowski: Ich habe erlebt, wie in der DDR im Frühjahr und Sommer 1989 immer mehr Menschen ausgegrenzt und zu Staatsfeinden erklärt wurden. Auf die zumeist berechtigten Forderungen und Anliegen der Bürger konnten die Herrschenden keine Antwort mehr geben, so wurde Diffamierung, Druck und selbst das Mittel der Inhaftierung eingesetzt, um Herr des Geschehens zu bleiben.

Vieles erinnert mich bei der heutigen Hysterie über die »Gefahr von rechts« an die damalige Zeit. Mit einem Unterschied: Die heutigen Herrscher verfügen über weit mehr Ressourcen und über einen Verbund von Medien, von dem man zu DDR-Zeiten gleichgeschaltet gesagt hätte.

Ich habe damals den Kontakt und das Gespräch mit den Verfemten der DDR gesucht und innerhalb und mit meiner früheren Partei, der CDU, für weitreichende gesellschaftliche Veränderungen in der DDR hingewirkt. Was damals für mich ganz selbstverständlich war, ist mir jetzt nicht leicht gefallen. Die bürgerliche Gesellschaft hat ziemlich hohe Hürden aufgebaut. Doch angesichts der Situation in unserem Land war dieser Schritt überfällig.

DS: Als ehemaliger Christdemokrat werden Sie in Brandenburg den extremen und verleumderischen Umgang des Ex-Generals und jetzigen Innenministers Schönbohm mit der NPD seit geraumer Zeit beobachtet haben. Schreckt Sie nicht die Vorstellung, durch Ihre künftigen Aktivitäten für unsere deutschen Interessen in ähnlicher Weise gebrandmarkt und verleumdet zu werden?

Radzimanowski: Ich muß Ihnen gestehen, daß ich zunächst Hoffnung für die CDU in Brandenburg schöpfte, als Herr Schönbohm Landesvorsitzender wurde. Doch sehr schnell festigte sich der Eindruck, daß auch dieser Westimport in entscheidenden Fragen ein gestörtes Wahrnehmungsvermögen der gesellschaftlichen Realität gegenüber besitzt. Viele seiner Äußerungen empörten nicht nur die Brandenburger, sondern nahezu alle Bürger der ehemaligen DDR. Nicht zuletzt aufgrund seiner unzutreffenden Analysen war er für die CDU in Brandenburg nicht mehr tragbar. Es ist schwer vorstellbar, daß diese heillos zerstrittene Partei überhaupt noch ein Brandenburger wählt.

Was meine Befürchtungen vor Brandmarkung betrifft, so sind mir diese nicht fremd. Als mein Gemeindepfarrer in Berlin-Niederschönhausen, zu dem ich ein sehr enges und freundschaftliches Verhältnis hatte, im Auftrage der Staatssicherheit mich als angeblichen Stasi-Spitzel denunzierte, war das schon ein Schlag. Zu diesem Zeitpunkt wußte ich noch nicht, daß er es war, einer jener IM, die an der Front der psychologischen Kriegsführung wirkten. Und ich habe ein SED-Mitglied kennengelernt, das mir zumindest eine Vorwarnung in diese Richtung gab.

In vieler Hinsicht war ich Ziel von Verleumdungen. Doch als Preuße, als der ich mich fühle, kann man sich der Verantwortung für sein Land und dem deutschen Volk nicht entziehen. Ich habe mich bereits zu lange weggeduckt, wie so viele andere. Wir brauchen endlich das entschlossene Aufbegehren der Anständigen gegen den Ausverkauf Deutschlands.

DS: Als Christ und Historiker haben Sie sich zunächst in der DDR mit der lateinamerikanischen Befreiungstheologie, ausgewiesen durch mehrere Publikationen, auseinandergesetzt. War das für Sie eher eine akademische Nische oder haben sie damals schon einen Zusammenhang zwischen nationaler Befreiungsbewegung, der Herstellung von staatlicher Souveränität, und ethnisch oder religiös fundierter sozialer Verantwortung gesehen?

Radzimanowksi: Von beidem etwas. Natürlich eine Nische, aber eine, die mir die Möglichkeit zur Beschäftigung mit einem sehr interessanten und für die Völker Lateinamerikas existenziellen Problem ermöglichte. Ich habe gelernt, wie, warum und für wen sich Priester und Pfarrer dort einsetzen und welche Bedeutung die Theologie im Prozeß der Befreiung im Kampf der Völker aus sozialer Versklavung, aus dem Bildungsnotstand, aus der nationalen Unterdrückung und Ausbeutung durch die USA und multinationale Konzerne hat.

DS: Werden Ihrer Ansicht nach die Geistlichen der beiden großen christlichen Kirchen in Deutschland ihrer Verantwortung gegenüber diesem Land und seinen Menschen gerecht, oder sollte man Elemente dieser Befreiungstheologie auch auf Deutschland anwenden können?

Radzimanowski:
Als evangelischer Christ bin ich von der Institution Kirche, insbesondere vielen Geistlichen sehr enttäuscht. Ein Geistlicher kann in einer gesellschaftlichen Ausnahmesituation auch einmal Partei für eine Partei ergreifen. Doch es drängt sich der Eindruck auf, daß viele Pfarrer die Kirche als Unterstützungsverein der SPD umfunktionieren wollen. Doch ein Geistlicher hat Antworten des Glaubens zu den Rahmenbedingungen des irdischen Lebens zu geben und nicht die Gläubigen parteipolitisch zu reglementieren. Wie sich hier die evangelische Kirche für die Tagespolitik vereinnahmen läßt, finde ich schon skandalös.

DS: Im Verlauf der Wende 1989 wurden Sie unter der Regierung de Maiziere schnell in hohe Positionen ins DDR-Außenministerium getragen. Wie muß man sich den außenpolitischen Spielraum vorstellen, den Sie im Rahmen der »Zwei plus Vier Verhandlungen« hatten?

Radzimanowski: Zwischen Kohl und Gorbatschow waren die Bedingungen für die Vereinigung der Bundesrepublik und der DDR ausgehandelt worden. Die DDR-Seite hatte so viel Spielraum wie ein Zwillingsreifen bei einem großen Lkw, der ohne Ladung fährt.

DS: Wie haben Sie die Vereinigung der CDU erlebt? War der innerparteiliche Zusammenschluß einfacher und weniger »besserwisserisch« als der von BRD und DDR?

Radzimanowski:
Leider ist das Gegenteil richtig. Der Führung der West-CDU war kein Mittel zu primitiv, um uns zu schaden. Zuerst wurde als Voraussetzung für eine Zusammenarbeit gefordert, daß sich die CDU in der DDR umbenennt. Als sie sich damit nicht durchsetzen konnten, hat man ständig den anderen Partnern in der »Allianz für Deutschland« den Vorzug gegeben. Übrigens kommt auch die heutige Bundeskanzlerin nicht aus der Ost-CDU, sondern vom »Demokratischen Aufbruch«. Sie war enge Mitarbeiterin von Rechtsanwalt Wolfgang Schnur, wie sie mir einmal bei einem Gang »Unter den Linden« erzählte.

Bei der West-CDU gab es auch positive Ausnahmen. Ich möchte ausdrücklich Eberhard Diepgen und seinen damaligen engen Mitarbeiter Thomas de Maizière oder den damaligen hessischen Ministerpräsidenten Walter Wallmann nennen.

Nach den Volkskammerwahlen vom 18. März 1990 konnten auch der Vorsitzende der West-CDU und sein Generalsekretär nicht umhin, dem Votum der Bevölkerung für die DDR-CDU Rechnung zu tragen. Nach eigenem Erleben würde ich jedoch sagen, daß dies nur oberflächlich, man kann vielleicht treffender sagen, berechnend war.

Hintergründig wurde die alte Linie weitergeführt. Bei einer Tagung in England im Frühjahr 1990 beispielsweise, an der Margaret Thatcher und Helmut Kohl teilnahmen, nahm sich die britische Premierministerin viel Zeit für ein Gespräch mit mir und zeigte sich sehr interessiert für die Befindlichkeiten der DDR-Bevölkerung.

Für Helmut Kohl war ich Luft, was die mitreisenden konservativen Pressevertreter schon als deutlichen Affront werteten. Ich habe damals viel in Sachen »Demokratie« gelernt. So auch, als unsere Kommission für Außen- und Deutschlandpolitik beim Parteivorstand der DDR-CDU zum Vereinigungsparteitag eine Reihe von Anträgen einreichte. Faktisch waren wir Aussätzige, deren Anliegen in keiner Weise erörtert oder gar berücksichtigt wurde.

DS: Als versierter Außenpolitiker haben sie sicherlich eine Meinung zu den militärischen Einsätzen der Bundeswehr in Afghanistan, Somalia, dem Libanon und so weiter. Welche Konsequenzen kann eine solche Politik für Deutschland zeitigen?

Radzimanowski:
Die immer wieder von Regierungsvertretern geäußerte Meinung, unsere Freiheit werde am Hindukusch oder am Horn von Afrika usw. verteidigt, halte ich schon im Ansatz für falsch. Unsere Freiheit wird zunächst einmal durch unser Grundgesetz verteidigt, und eine äußere Bedrohung liegt weder durch Afghanistan, noch dem Sudan oder Libanon vor. Viel mehr sind deutsche Soldaten Kanonenfutter für Kriege der USA zur Aufrechterhaltung ihrer inzwischen arg ramponierten Hegemonie.

Unsere Beteiligung am Feldzug gegen die Völker Afghanistans und unsere flankierenden militärischen Maßnahmen beim Überfall der USA auf den Irak haben verständlicherweise die traditionell freundschaftlichen Gefühle dieser Völker zu Deutschland schwer geschädigt, ja lassen unser Land zum Ziel von Terroranschlägen werden.

Insofern bringen die Einsätze der Bundeswehr in diesen Regionen nicht mehr Sicherheit für unser Land, sondern haben im Gegenteil als Reaktion eine Bedrohung für Leib und Leben der deutschen Bevölkerung bewirkt. Die Bundeswehr muß schleunigst dort raus.

DS: Den Stiefel der Sowjets hat man in der DDR immer als Zeichen der Besatzung aufgefaßt. Mit welcher außenpolitischen Ausrichtung könnte man denn für Deutschland eine wirkliche nationale Souveränität herbeiführen? Und wer sind unsere »natürlichen« Verbündeten?

Radzimanowski: Deutschland ist durch die von den USA dominierte NATO in immer stärkerem Maße vom Vasallen zu einem Büttel der Amerikaner geworden. Dieser Ausrichtung und diesem Bündnis kann ich nicht im geringsten etwas Gutes abgewinnen.

Es zeigt sich ja, mit welchem Druck die USA die Aufnahme Georgiens in die NATO vorantreiben, um mit der Brechstange ihre Interessen in der Region durchzusetzen. Nachdem Präsident Saakaschwili mit seiner Militäroffensive ein Fiasko erlitt, ist das Geschrei der USA und der NATO groß. Georgien muß einem Gewaltverzicht zustimmen, sonst haben wir demnächst die gleiche Katastrophe.

In der EU sind es vor allem die osteuropäischen Staaten wie Polen, aber auch Großbritannien, Dänemark, die Niederlande, die ebenfalls mehr an den USA als an Kontinentaleuropa interessiert scheinen.

Das ist ihr gutes Recht, nur sollte dann die Geschäftsgrundlage der EU hin zu einer mehr oder weniger lockeren Staatengemeinschaft verändert werden. Mit einem Land wie Großbritannien oder Polen, die sich an einem völkerrechtswidrigen Aggressionskrieg an der Seite der USA beteiligen, kann ich nicht die vielgepriesene Wertegemeinschaft erkennen.

Aber es gibt durchaus Staaten innerhalb und außerhalb der EU, denen Deutschland in kultureller, historischer oder auch politischer Sicht nahe steht und eng zusammenarbeiten sollte. Dazu würde ich unbedingt auch Rußland zählen. Rußland ist ein ganz bedeutender »natürlicher Partner« Deutschlands, wenn es auch in unserer gemeinsamen Geschichte zumindest eine große Katastrophe gegeben hat. Doch für eine Politik der nationalen Souveränität benötigen wir diese Partnerschaft, die uns zudem den Rücken freihält bei dem heftigen Druck, den das »Reich des Bösen« dann auf Deutschland ausüben wird.

Auf längere Sicht sollten wir uns auch um China als Partner bemühen. Ein Land, das vom Westen wie ein dummer Schuljunge behandelt wird, ein Land, das nicht nur kulturell unbeschreiblich reich ist, sondern sich in einer einzigartigen Weise trotz aller äußeren Bedrohungen seinem Wesen gemäß und wirtschaftlich sehr erfolgreich entwickelt hat.

DS: Zum Schluß noch eine Frage zu den politischen Schwerpunkten, die sich für Ihre Arbeit in der NPD setzen wollen und welche Aufgaben beziehungsweise Ämter Sie sich zutrauen würden?

Radzimanowski: Ich möchte das allgemeiner formulieren. Wir sollten alles versuchen, damit die NPD in möglichst vielen Parlamenten vertreten ist, ganz besonders im Zentrum der politischen Macht, im Bundestag. Das eröffnet der Partei eine Vielzahl neuer Möglichkeiten und kann den Mitbürgern vor Augen führen, wie engagiert die NPD für Deutschland und die Deutschen wirkt.

DS: Herr Dr. Radzimanowski, wir danken Ihnen für das Gespräch und freuen uns, mit Ihnen einen kompetenten Mitstreiter für Deutschland gewonnen zu haben.

Das Gespräch führte Dr. Olaf Rose.

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