Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 13 mars 2019

L'Europe, usine à gaz...

Nord-Stream-i-OPAL-bez-podpisów.jpg

L'Europe, usine à gaz...

par Caroline Galactéros

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur son blog Bouger les lignes et consacré à l'absence de politique énergétique de l'Europe. Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et intervient régulièrement dans les médias. Elle vient de créer, avec Hervé Juvin, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

L'Europe, usine à gaz

La toute récente révision, permise par le revirement français, de la « Directive gaz » de 2009 étendant l’applicabilité des normes communautaires à l’extérieur du territoire de l’Union européenne (UE) est un nouveau coup (auto)porté par le Conseil européen à l’indépendance énergétique de l’UE. Les motifs invoqués sont, comme toujours, au cœur des « valeurs » européennes : concurrence loyale et accès équitable au marché européen. C’est beau comme l’Antique ! Exactement le corpus idéologique idéal qui a motivé, quelques jours auparavant, l’avis négatif de la Commission sur la fusion Siemens-Alstom… Sur deux chantiers d’importance stratégique évidente, Bruxelles s’est donc une fois encore trompée de cible, d’ennemi, d’enjeu et d’alliés…

L’Europe est décidément hors sol, et surtout, se croit seule au monde ! Nous agissons comme si notre marché était strictement européen, comme si nous avions la vie devant nous et nul besoin de nous mettre en ordre de bataille pour projeter notre puissance de frappe commerciale collective vers le reste de la planète, afin de ne pas nous faire dévorer tout crus par Pékin et Washington. Bref, on a tout faux, mais on fonce dans le mur avec l’assurance d’un taureau au front court se précipitant sur une muleta rouge pour finir lardé de banderilles meurtrières. Aucune vision stratégique, plutôt une myopie suicidaire angoissante de la technocratie communautaire, paralysée par ses propres règlementations anachroniques. L’Europe, une nouvelle fois, consent à son effacement de la carte des grands ensembles.

Cette révision vise évidemment le projet North Stream 2, affligé, aux yeux de Washington, donc de Paris, d’une tare insupportable : il permet à Moscou de contourner l’Ukraine…qui vient d’inscrire dans sa Constitution, cinq ans après « la révolution-coup d’État » de Maïdan, son intégration dans l’UE et l’OTAN comme objectifs prioritaires de sa politique étrangère…. La « guerre froide » n’a jamais été aussi brûlante et stupide.

La volte-face française est un « coup de pied de l’âne » de Paris à Berlin, sous prétexte de « ne pas accroître la dépendance vis-à-vis de la Russie et nuire ainsi aux intérêts de pays de l’Union européenne tels que la Pologne et la Slovaquie ». Comme si Paris était en charge de la défense des intérêts de ces deux pays… Pour l’Allemagne, cette révision est dramatique. Avec North Stream 2, Berlin doublait la quantité de gaz déjà acheminée. Gerhard Schröder, à la tête du projet, témoigne de l’importance stratégique pour l’Allemagne de la construction d’une seconde ligne de pipelines. Le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmeier, a d’ailleurs rapidement réagi en rappelant que « chaque pays de l’Union européenne a le droit de maintenir les relations économiques et commerciales qu’il estime de son intérêt. »

ns2.jpg

Ainsi, pourquoi cette agression française ? Alors que le couple franco-allemand est déjà au bord du divorce, Paris cherche-t-elle à nuire à son ancienne dulcinée, quelques jours seulement après la signature laborieuse du Traité d’Aix-la-Chapelle, dont l’article 1 stipule que « Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique européenne » ?

Sur le plan diplomatique, soutenir les Allemands dans un projet qui leur tient à cœur revenait à accompagner d’actes concrets nos grandes envolées lyriques sur « le couple franco-allemand » et nous permettait également d’entretenir des relations, certes vigilantes mais des relations tout de même, avec la Russie. Même sur les plans strictement énergétique et économique, cette renégociation de dernière minute n’est pas dans notre intérêt. North Stream 2 nous sert objectivement. Nous en attendons une baisse du prix du gaz, nous anticipons l’épuisement des réserves norvégiennes dans deux décennies (la Norvège est notre premier fournisseur de gaz naturel, à hauteur de 40 %), nous nous positionnons pour bénéficier de la production du deuxième exploitant de gaz au monde, la Russie, et de pouvoir pallier une éventuelle coupure des exportations de gaz algérien.

Qu’a-t-on cru pouvoir gagner, à Paris, en tombant dans le piège grossier de Washington, qui nourrit la division européenne pour asseoir son influence et empêcher tout rapprochement de l’UE avec Moscou ? Quid de nos motivations ? Un besoin de nous faire « pardonner » notre refus de participer au récent sommet de Varsovie, voulu par Washington pour réunir une coalition ouvertement anti-iranienne, prélude à une agression de la République islamique dont le projet gagne du terrain dans les esprits et les États-majors ? Un entêtement suicidaire dans une politique étrangère frappée d’inconséquence chronique ? Une tentative maladroite de prise d’ascendant dans le cœur de Washington- (évidemment vouée à l’échec) ? Un peu de tout cela sans doute. Mais il semblerait que ce changement radical de position soit surtout le fruit de la peur. D’une part, celle de l’augmentation de la dépendance par rapport à la Russie, entretenue par la diabolisation lancinante et interminable de ce pays ; d’autre part, la peur des pressions américaines considérables qui se manifestent depuis le début du projet.

Tout récemment encore, Richard Grenell, ambassadeur des États-Unis à Berlin, mettait en garde les entreprises allemandes contre toute participation au financement du North Stream 2. Elles prenaient le « risque de sanctions importantes », avertissait-il. L’extraterritorialité dans toute sa splendeur ! Puis il déclarait que le Parlement européen, la Commission et seize pays d’Europe « partageaient le point de vue des États-Unis ». Enfin, le 7 février, les ambassadeurs américains auprès du Danemark, de l’Union européenne et de l’Allemagne s’exprimaient dans la Deutsche Welle en ces termes : « Nord Stream 2 augmentera la sensibilité de l’Europe aux tactiques de chantage énergétique de la Russie. » Nouveau rappel à l’ordre pour une Allemagne jugée décidément un peu trop « autonome ». Paris crut-il déceler là une chance à saisir de plaire au « maitre » ? On voit ici combien l’Europe est l’outil direct (et la victime) de la manœuvre américaine contre Moscou, et combien la desservir sert la convergence objective des intérêts américains et chinois. Rappelons que les États-Unis sont les premiers producteurs de gaz au monde, les troisièmes exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), mais que ce produit n’est pas encore suffisamment compétitif sur les marchés européen et asiatique pour rivaliser avec le gaz russe. Les États-Unis cherchent donc à se positionner pour s’insérer prochainement sur le marché européen…et chinois.

nséééé.png

Tout en portant le fer dans la plaie, les diplomates français ont cherché à s’entendre avec leurs homologues allemands sur une directive qui réunirait leurs deux votes. Le cœur du compromis finalement adopté par le Conseil européen est le suivant : « l’application des règles européennes pour les gazoducs avec des pays tiers comme la Russie incombe aux pays de l’Union européenne où ils sont reliés pour la première fois au réseau européen ». En d’autres termes, l’Allemagne peut, par exception, décider de ne pas appliquer la directive révisée au projet North Stream 2 sans que la Commission soit en mesure de s’y opposer. Si ces pourparlers ultimes n’avaient pas abouti, il aurait fallu revoir la distribution du contrôle sur les pipelines avec les Russes, ce qui aurait entraîné un retard important dans la réalisation du projet, des coûts et une renégociation ardue des termes du contrat pour toutes les parties. Ces risques ne seront pas écartés tant que la directive ne sera pas entérinée par le Parlement européen. Certains acteurs intéressés pourraient en profiter pour jouer la montre et utiliser ce répit pour mieux se positionner sur le marché européen.

On en comprend moins encore l’attitude de la France. Pourquoi avoir pris un tel risque vis-à-vis de l’Allemagne en cherchant à empêcher ou limiter l’expansion du North Stream 2, lorsque, in fine, on signe un accord en demi-teinte et que l’on n’atteint pas la moitié de son objectif initial tout en en recueillant l’opprobre ?

L’Allemagne, en effet, garde la main sur le projet et les Russes ne semblent pas traumatisés par cette péripétie, comme en témoignent les déclarations du porte-parole de la présidence russe, Dimitri Peskov : « Nous sommes catégoriquement en désaccord avec l’affirmation selon laquelle cela entraînerait une augmentation de la dépendance de l’Europe vis-à-vis du gaz russe, car de tels projets n’engendreraient pas la dépendance (…) mais assureraient principalement une interdépendance. Les Européens dépendent du gaz russe, et la Russie, en tant que fournisseur, dépend de la demande européenne ». Et Igor Chatrov, directeur adjoint de l’Institut national pour le développement de l’idéologie moderne, de dire : « En fait, le tout début de la mise en œuvre du projet Nord Stream 2 a montré à lui seul que l’Allemagne définissait elle-même sa politique énergétique. Et, plus encore, que cela ne dépendrait pas des États-Unis. » Sublime coïncidence ‒ et ultime affront pour Paris ‒, le 12 février, Peter Altmaier recevait à Berlin le Secrétaire américain adjoint à l’Énergie, Dan Brouillette. Les deux intéressés juraient n’avoir conclu aucun deal quant à une prochaine exportation de GNL en Allemagne, mais Peter Altmaier insistait sur la nécessité pour l’Europe de « se protéger, d’être moins vulnérable et, par conséquent, de se diversifier », citant, outre les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et Israël.

L’Allemagne se sort donc de ce traquenard par une belle pirouette concernant ses relations diplomatiques avec les États-Unis, tandis que nous pâtissons d’avoir joué le proxy américain pour ne recueillir, in fine, que le mépris de notre Grand Allié et la défiance de notre indispensable comparse européen. La France s’est démarquée… mais à son détriment. Elle a fait affront à l’Allemagne mais n’a plus un atout en main. Après cet impair, il lui faudra tabler sur la seule patience du grand frère allemand. Qui est à bout.

Caroline Galactéros (Bouger les lignes).

Mark Sedgwick’s Key Thinkers of the Radical Right

ms-portrait.jpg

Mark Sedgwick’s Key Thinkers of the Radical Right

Mark Sedgwick, ed.
Key Thinkers of the Radical Right: Behind the New Threat to Liberal Democracy
Oxford: Oxford University Press, 2019

ms-key.jpgMark Sedgwick is an English scholar of Western Esotericism and Islam. He is Professor of Arab and Islamic Studies at Aarhus University in Denmark. He is the author of six books, including Against the Modern World: Traditionalism and the Secret Intellectual History of the Twentieth Century (Oxford University Press, 2004), which I can highly recommend, and Western Sufism: From the Abbasids to the New Age (Oxford University Press, 2016).

Given the overlap between Traditionalism and other Western Esoteric thought currents and the contemporary radical Right, Sedgwick’s decision to edit this volume makes perfect sense. One simply cannot study contemporary Western Esotericism without encountering and grappling with the far Right.

The book is divided into three parts: Classic Thinkers (Oswald Spengler, Ernst Jünger, Carl Schmitt, and Julius Evola), Modern Thinkers (Alain de Benoist, Guillaume Faye, Paul Gottfried, Patrick Buchanan, Jared Taylor, Alexander Dugin, and Bat Ye’or), and Emergent Thinkers (Mencius Moldbug, Greg Johnson, Richard Spencer, Jack Donovan, and Daniel Friberg).

I found the section on Classic Thinkers to be the best in the book. Each chapter is written by a highly accomplished scholar.

The Spengler chapter is written by David Engels, who has published books in French on historical decline and cycles.

The Jünger chapter is by Elliot Neaman, author of A Dubious Past, Ernst Jünger and the Politics of Literature after Nazism (University of California Press, 1999).

The Schmitt chapter is by Reinhard Mehring, author of the definitive 700-page doorstop Carl Schmitt: A Biography (Polity, 2014). I especially appreciate Mehring’s attention to Schmitt’s mystical and heretical religiosity. (In 1942, Schmitt told Mircea Eliade [2] that René Guénon is “the most interesting man alive today.”) This dimension of Schmitt’s thought is usually glossed over by biographers who simply refer to him as a Catholic thinker. (A very good recent book on Schmitt that foregrounds his heretical theological interests is Peter Uwe Hohendahl’s Perilous Futures: On Carl Schmitt’s Late Writings [Cornell University Press, 2018].)

The Evola chapter is by Thomas Hakl, author of Eranos: An Alternative Intellectual History of the Twentieth Century (McGill-Queen’s University Press, 2013).

My main quarrels with this section have to do with what it leaves out. There should be chapters on Nietzsche and Heidegger, and at the very least the Evola chapter should have dealt with Guénon as well.

Nietzsche had an immense influence on the entire Conservative Revolutionary movement in Germany, which included Spengler, Jünger, and Schmitt. He also influenced Evola, Benoist, Faye, Dugin, Donovan, Spencer, and me. There simply would not have been a modern radical Right without Nietzsche.

Heidegger was also influenced by Nietzsche and went on to influence Benoist, Faye, Dugin, and me. Indeed, I have argued that Heidegger’s project, beginning in the 1930s, of fashioning a post-nihilist, post-technological, post-totalitarian alternative to National Socialism was the outline of what we call the New Right today.

Guénon belongs because he did more than influence Evola. He is a distinct thinker who made his own impact on the interwar and post-war Right.

The section on Modern Thinkers is also quite informative. I don’t have any major quarrels with the chapters on Benoist, Faye, Gottfried, Buchanan, or Taylor.

I have read only two books by Dugin, but Marlene Laruelle’s essay on his certainly coincides with my impressions. Laruelle describes Dugin as “a chameleon thinker” who can “adapt his discourse to different publics” without commenting upon whether this is consistent with intellectual honesty or ideological consistency. She firmly debunks the idea that he is an influential member of the Kremlin inner circle.

MSedgwick_web.jpgI cannot evaluate the accuracy of Sindre Bangstad’s chapter on “Bat Ye’or and Eurabia,” because I have never read Ye’or. But must note that this chapter has a carping and tendentious attitude that violates Sedgwick’s stated desire to maintain a neutral and scholarly tone. The running heads of the chapter also read “Bay Ye’or and Eurabia.”

There are two major omissions in the Modern Thinkers section: Samuel Francis — who is an original thinker who influenced Gottfried, Buchanan, Taylor, Spencer, and me — and Kevin MacDonald, whose work on the Jewish question is single-handedly responsible for moving this topic from the margins to the center of contemporary far-Right discourse.

The section on Emergent Thinkers is the worst part of the book.

I can’t comment on Joshua Tait’s “Mencius Moldbug and Neoreaction” because I don’t recall ever finishing a Moldberg essay. I did, however, find Tate’s overview fascinating, although I was puzzled that he referred to Evola and Benoist as “irrationalist thinkers” (p. 188). (Is Tate an Objectivist?) I especially appreciated his point that “The overall effect of the language and style of [Moldbug’s] blog is of joining a conspiracy and entering a world of illicit knowledge” (p. 193). There is a definite neoreactionary mystique, and there is no question that such non-intellectual factors contribute to the success and influence of intellectual movements, at least initially.

Naturally, I am flattered that Graham Macklin’s chapter “Greg Johnson and Counter-Currents” was written and included in the book. The author has ably surveyed my works and hits a lot of the highlights. But he tries to paint me as more Old Right than New Right, which is really not accurate or fair, and flatly contradicts the whole tendency of my work, in which I take pains to differentiate my New Right metapolitical approach from Old Right politics. See, for instance, “New Right vs. Old Right [3]”  and “The Relevance of the Old Right [4].”

Macklin and I seem to disagree on what differentiates the New Right and the Old Right. I see the distinction as primarily a matter of approach rather than doctrine. New Right and Old Right share a lot of the same political ideas, but they have very different approaches to actualizing them. The primary vehicle of the Old Right is the militant, hierarchical, totalitarian political party. The New Right’s primary vehicle is metapolitics: the transformation of culture to create a consensus supporting the ethnonationalism for all nations. As I conceive it, New Right metapolitics is also consistent with maintaining a large measure of democratic pluralism and respecting the human rights of all people.

Macklin wants to treat the Old Right and the New Right as bodies of ideas. He takes the European New Right as normative and points out my departures from it: my emphasis on race as a biological concept and the legitimacy of the Jewish question as revived by Kevin MacDonald. I am, of course, quite candid about these differences with the European New Right. But that does not alter in any way the fact that I embrace and advocate a New Right metapolitical approach to political change.

What’s more, I have always taken a New Right approach. This fact is implicit in some of the sources that Macklin cites, but I need to make it crystal clear.

I first took an intellectual interest in aspects of the Old Right within the context of scholarly debates about Heidegger. My outlook then as now was essentially (late) Heideggerian. Even in the 1990s, before the publication of Heidegger’s Black Notebooks, it was clear that Heidegger initially thought that National Socialism was an alternative to modern technological nihilism, but eventually he came to see it as just another expression of the same underlying worldview. For Heidegger, nihilism is basically having a false vision of man as being uprooted from nature and history and capable of controlling and consuming them.

The only way to avoid this trap is to move the battle from the political to the metapolitical plane. We need a fundamental transformation of our view of ourselves and our relationship to history and nature. But it is not as simple is manufacturing and promulgating a correct alternative worldview, for such a project itself is a form of technological nihilism. It assumes that the human mind and its machinations can stand behind culture and history and manufacture them according to its designs. Whereas the truth is that history and culture stand behind us. We are shaped by cultural and historical forces we can neither understand nor control.

But once we recognize this fact, i.e., that we are finite beings, rooted in a particular time and place, rather than rootless cosmopolitan citizens of nowhere, the spell of nihilism is broken, which clears a space in which a new dispensation — a new fundamental worldview — can emerge.

Thus Heideggerian metapolitics is not the construction of systems of ideas, ideologies, or -isms. Any worldview we can construct is simply an expression of nihilism, not an alternative to it. But that does not mean that we are impotent. We might not be able to manufacture an alternative, but we can still help one to emerge, first and foremost by owning up to our finitude and rootedness, then by clearing away the detritus of nihilism to create a space in which an alternative might grow.

ms-trad.jpgOne can create political policies. One can create legal codes. One can build the damned wall. But it is not in our power to manufacture a new culture. But neither can we manufacture a simple tomato. We can, however, work with forces we ultimately do not understand or control — nature itself — to grow tomatoes. We can clear a space, plant a seed, weed, water, and fertilize — and then wait. We can do the same in the metapolitical realm: clear spaces by deconstructing false ideas, plant identitarian and ethnonationalist seeds, and tend what grows.

That’s what we do here at Counter-Currents. We help people envision new answers to the questions “Who are we?” “What is the right way to live together?” and “How can we get there from here?”

Heidegger did not believe that philosophers or poets are the hidden legislators of mankind, whose machinations create history. But that doesn’t mean we have to shut up and let history do the talking, or sit back and let history do the work. Rather, Heidegger believed that history speaks and acts through us. Philosophers and poets are the first people to become aware of fundamental changes in the Zeitgeist. Thus dissident thinkers and artists proceed historical change not as its creators but as its prophets, awakening and leading people to changes that are already underway. The very fact that we can conceive of fundamentally different ideas may mean that a new dispensation is nearing.

This is the larger context in which my intellectual work has to be placed. Because Macklin has a fuzzy understanding of this, he tends to treat my thinking as a grab bag of Old Right and New Right ideas. When he sent a draft of his chapter to me, I confess I did not think this was particularly problematic. But when I read Mark Sedgwick’s Editor’s Introduction, my blood pressure spiked at the sentence “Among contemporary thinkers of the radical right, only one of any importance (Greg Johnson) expresses any sympathy for Nazism” (p. xiv). This, mind you, is the Introduction to a book which contains a chapter on Richard “Hail Victory” Spencer.

When I asked Sedgwick what gave him this idea, he cited Macklin’s essay.

I have taken great pains to differentiate my New Right approach from the Old Right and to argue that neo-Nazism is a self-marginalizing and self-defeating ideology which, outside of Germany and Austria where it is illegal in any case, is also deeply inauthentic — a symptom of modern rootlessness, not an alternative to it. I hope that Sedgwick sees fit to change this highly misleading remark in the second edition of his book. (Honestly, I would be glad to cede my place in the volume to essays on more deserving figures like Nietzsche, Heidegger, Francis, and MacDonald.)

Tamir Bar-On’s chapter “Richard B. Spencer and the Alt Right” is by far the sloppiest production in the book, and it is also marred by tendentious editorializing.

  • Francis Parker Yockey and Alexander Dugin are “European theorists.”
  • Spencer is a “controversial star on the university lecture circuit.” He is “known for his numerous speaking engagements, especially to university audiences.” I can think of exactly six times that Spencer has spoken on university campuses since 2010. Even if we double the number, we don’t get “numerous” engagements or anything approaching stardom.
  • Spencer is “owner” of Washinton Summit Publishers. (Really?)
  • Spencer “hosts a weekly podcast called Vanguard Radio.” The present tense is a bit out of date.
  • In 2014 “Spencer was deported from Budapest, Hungary.” Not just Budapest, all of Hungary, and not just Hungary, the whole Schengen Zone.
  • “A key contributor on AltRight.com is Jared Taylor, the author of the seminal white nationalist tract White Identity . . .” I am sure Taylor would be quite surprised to know that he was a key contributor to AltRight.com. Perhaps Bar-On was confusing him with Vincent Law.
  • “Spencer is married to Nina Kouprianova, who has translated numerous books written by Alexander Dugin. Those books have been published by Spencer’s Washington Summit Publishers.” “Numerous” meaning exactly one book, Martin Heidegger: The Philosophy of Another Beginning [5] (Radix, 2014).
  • Spencer’s “major work” is his “Alt-Right Manifesto [6]” (it is neither major nor entirely Spencer’s work).

We learn that “blood and soil” is a “discredited” idea, that Spencer has an “obsession” with race and Jews, and that one aim of Spencer’s “Alt-Right Manifesto” and Unite the Right in Charlottesville is “to intimidate Jews, blacks Mexicans, and other minorities to leave the U.S.”

But Bar-On isn’t wrong about everything, noting for instance that “Spencer is more known for his YouTube videos, tweets, television and newspaper interviews, and university speaking engagements than for any substantive body of intellectual work” (p. 228).

ms-ws.jpgTo top it off, the whole essay reads like a hastily assembled and barely edited draft, with occasional fragments of Yoda-like syntax.

“Jack Donovan and Male Tribalism” by Matthew N. Lyons is a well-written and fair-minded overview of Donovan’s masculinist and tribalist ideas, including his one-time association with and subsequent estrangement from White Nationalists and the Alt Right. The essay is marred by a bizarre typesetting error in which the name of the tribal group to which Donovan belongs, the Wolves of Vinland is rendered “wolf of Vinland” at least eight times. This is frankly an embarrassment to Oxford University Press. They really should pull the current edition and reprint it. (Preferably with some edits to Mark Sedgwick’s Introduction as well — hint, hint.)

The last essay, Benjamin Teitelbaum’s “Daniel Friberg and Metapolitics in Action,” quite frankly strikes me as unethical. Teitelbaum is an American Jewish scholar of ethnomusicology and the far Right. He admits that he is a personal friend of Friberg: “I have dined, drunk, and lived with him” (p. 260). But even if he had not mentioned it, it would have been obvious to any reader. Unlike every other chapter in the book, his essay reads like a puff piece.

Indeed, some of it seems to have been written by Friberg himself.  Sentences like the following definitely have his bombastic self-promotional touch:

  • “He had assembled a media, literature, and music empire whose expansion seemed exponential . . .” (p. 259)
  • “Though rooted in the thinking of neo-Marxist Antonio Gramsci, metapolitics as a theorized concept entered the radical Right via the French New Right. Daniel Friberg, however, emerged as its foremost strategist and implementer.” (p. 260)
  • “If you study an anti-immigrant political party, militant organization, think tank, retail outlet, or festival in 1990s or early 2000s in Sweden you are likely to find [Friberg’s] hand in it, and projects for which he was centrally responsible later became mainstays for radical rightists throughout the globe.” (p. 259)

No mention is made, however, of Friberg’s typical departures from these projects under clouds of recriminations about embezzlement, sabotage, doxing, and suspicious contacts with police and antifa. Of course one would not expect Friberg to mention such things, but perhaps an objective scholar would. There is no point in listing all of Teitelbaum’s factual errors, most of which are highly flattering to Friberg. He obviously believed everything that Friberg told him and did not bother to check any of his assertions.

I have no doubt that most of the essays in Sedgwick’s collection would have turned out rather differently if they had been written by personal friends of the subjects, not to mention ghost-written by the subjects themselves. But then the book would have forfeited even the pretense of objectivity, and I doubt very much that Oxford would have chosen to publish it. Frankly, this essay is a carbuncle on the whole project, and Sedgwick should not have included it.

Key Thinkers of the Radical Right is flawed in conception and botched in production. But it does contain a number of excellent essays, and its very existence is a further sign that New Right, White Nationalist, and National Populist ideas are now being taken seriously enough to merit the attention of academic scholars. (Lyons is merely an antifa researcher, but at least he’s well-behaved.) Let’s hope that there is sufficient demand for a new edition so that some of its more egregious flaws can be remedied.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2019/03/key-thinkers-of-the-radical-right/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2019/03/KeyThinkers.jpg

[2] Schmitt told Mircea Eliade: https://www.counter-currents.com/2013/07/mircea-eliade-carl-schmitt-and-rene-guenon/

[3] New Right vs. Old Right: https://www.counter-currents.com/2012/05/new-right-vs-old-right/

[4] The Relevance of the Old Right: https://www.counter-currents.com/2016/11/the-relevance-of-the-old-right-2/

[5] Martin Heidegger: The Philosophy of Another Beginning: https://www.counter-currents.com/2014/11/dugin-on-heidegger/

[6] Alt-Right Manifesto: https://altright.com/2017/08/11/what-it-means-to-be-alt-right/

mardi, 12 mars 2019

Hommage à Guillaume Faye par Thierry Durolle

gf-kv.jpg

Hommage à Guillaume Faye

par Thierry Durolle

Guillaume Faye vient de rejoindre la grise escadre des oies sauvages. Son départ pour d’autre aventures ne fut pas un choc, du moins pour beaucoup d’entre nous, qui l’avions vu dépérir physiquement vidéos après vidéos. Ainsi je ne fus pas surpris quand mon camarade et ami Robert Steuckers me révéla l’ampleur réel des dégâts. Comme bien trop souvent dans ces cas-là, ce n’était plus qu’une question de temps.

Je refuse néanmoins de garder l’image d’un homme affaibli. Au contraire, et bien que n’ayant jamais eu la chance de le rencontrer, l’impression qu’il me donnait, en vidéo ou sur papier, était celle d’une énergie, d’un volcan bouillonnant, d’un type animé par un feu sacré -celui-là même que nos peuples en dormition ont laissé s’éteindre dans leurs foyers. Même mort, Guillaume Faye me donne toujours cette impression. Elle réchauffe les cœurs dans les moments de doute.

A l’instar d’un Dominique Venner, certes dans un style bien différent, Guillaume Faye suscitait l’admiration. Il n’était pas juste un intellectuel de plus au sein de la Droite radicale, encore moins un compilateur ou un recenseur. Faye était un créateur (notamment de concepts), incarnation de l’esprit faustien, doué d’une curiosité et d’un talent qui ont de toute évidence fait des jaloux. Personne d’autre que Guillaume Faye aurait pu écrire L’archéofuturisme, son livre le plus important à côté du Système à tuer les peuples et La colonisation de l’Europe.

Inutile de s’appesantir sur un parcours qui fit couler beaucoup d’encre et baver de nombreuses limaces. Ces dernières oublient trop souvent – voire volontairement – que le quatrième âge n’épargne rien ni personne. Du point de vu des idées, ses prises de position quant au sionisme n’étaient pas les miennes. Et il est vrai que son avant-dernier livre le faisait passer à mes yeux pour un idiot utile d’une cause qui, non seulement n’est pas la nôtre, mais qui s’y oppose farouchement. Quant à son libéralisme, un brin crédule, il était la porte ouverte au pire de la société marchande.

gf-globalcoup.jpgCes points de désaccord ne suffisaient pas à rendre le personnage infréquentable et persona non grata. Ce qui me liait avant tout à Guillaume Faye, c’était son combat pour sauver notre civilisation, c’est-à-dire avant tout la race blanche. On aura beau nommer nos enfants et nos petits-enfants Sigurd ou Leonidas, et leur transmettre tout notre patrimoine d’Européens, comment pourrons-nous nous reconnaître en eux si nous avons affaire à des métèques et des mulâtres ? Je voue à Guillaume Faye un immense respect pour être resté fidèle à cette cause primordiale, à savoir défendre notre droit à demeurer ce que nous sommes.

Une page vient de se tourner avec la disparition de Guillaume Faye. Celui-ci, j’en suis convaincu, appartient dorénavant non pas à notre histoire, mais à l’Histoire. Le flambeau qu’il a emprunté aux Dieux (par défi?) est maintenant entre nos mains. Lourde responsabilité. Je me tourne vers mes enfants, la torche à la main. Leur transmettre ce feu sacré qui animait Guillaume Faye, les éclairer sur ces sentiers qui mènent parfois à la perdition et surtout, leur donner envie de tout brûler, comme Surtr, pour purifier ce monde vermoulu afin qu’un nouvel Âge d’Or fasse son apparition, voilà ma façon d’honorer la mémoire de cet homme.

Guillaume Faye marche avec nous !

 

Vaj: “Vi racconto Guillaume Faye, esteta armato per l’Europa libera”

gf-gfmicro.jpg

L’intervista. Vaj: “Vi racconto Guillaume Faye, esteta armato per l’Europa libera”

Stefano Vaj

Ex: http://www.barbadillo.it

Ricordare Guillaume Faye senza retorica, ma andando al fondo delle tesi intellettuali che hanno caratterizzato l’opera del pensatore francese: è questo il senso dell’intervista che Barbadillo ha realizzato a Stefano Vaj, noto professionista milanese legato allo scrittore transalpino, dal 2001 docente di diritto delle nuove tecnologie all’università di Padova, già collaboratore di quotidiani e periodici disparati, dalla Gazzetta Ticinese a Rinascita alla Padania, da Nouvelle Ecole a The Ring a l’Uomo libero, con vari saggi ed articoli in materia di movimento delle idee, metapolitica e divulgazione scientifica, che si affiancano ad un’altrettanto intensa attività di conferenziere e traduttore. Già segretario del circolo culturale futurista Quarto Tempo e responsabile per l’Italia del Sécretariat Etudes et Recherches del GRECE, è autore tra l’altro di: Biopolitica. Il nuovo paradigma (SEB, Milano 2005), Indagine sui diritti dell’uomo. Genealogia di una morale (LEdE, Roma 1985), La tecnica, l’uomo e il futuro (l’Uomo libero, Milano 1984), L’uomo e l’ambiente (l’Uomo libero, Milano 1982), Legalità e legittimità nell’ordinamento giuridico italiano (ContrOpinione, Milano 1980).

Stefano Vaj, quando ha conosciuto la prima volta Faye?

“Ho conosciuto Guillaume Faye a Parigi nel 1978, durante l’undicesimo congresso annuale del GRECE, il Groupement de Recherche et Etudes pour la Civilisation Européenne, e mi colpì subito l’incredibile passione e vitalità che metteva sia nella lettura di un intervento scritto nell’atmosfera ovattata di un palazzo dei congressi, sia in ciò scriveva, in cui la formazione nietzschana che è uno dei nostri tratti comuni lo portava a ricercare soprattutto l’apertura di nuove piste, la rilettura mobilitante della realtà. I rapporti si rafforzarono poi sia nell’occasione delle università d’estate dell’associazione di cui è stato animatore, e in cui abbiamo passato innumerevoli ore a discutere dei temi più diversi, sia delle mie visite a Parigi, all’epoca molto frequenti, nel quadro dell’attività del Sécretariat Etudes et Recherches da cui è nata l’idea di tradurre in italiano Il sistema per uccidere i popoli (https://guillaumefayearchive.wordpress.com/2007/07/14/il-sistema-per-uccidere-i-popoli/), un testo pubblicato prendendo “per stanchezza” i curatori di Copernic, la casa editrice di Alain de Benoist, e che pure influenzerà drasticamente lo scenario intellettuale europeo indicando con quarant’anni di anticipo nella globalizzazione oligarchica e nella distruzione di sovranità e culture il vero tema cruciale della nostra epoca”.

E’ incasellabile nella categoria degli esteti armati?

“Sicuramente nell’opera e nella attività di Faye non c’è una singola riga o frase o pensiero che non abbia un senso militante, uno scopo polemico, una valenza strategica ai fini non del fatto di comprendere il mondo, ma di cambiarlo. Per usare un’altra espressione tipica marxista, per Faye l’attività intellettuale si risolve nel brandire l’arma della critica per definire il “che fare”. La domanda implicita è: in cosa pensare in un modo diverso ad un certo processo storico, all’eredità di un autore, ad un fenomeno culturale, ad un trend sociale, può essere utile in funziona ad un certo progetto? Su cosa dobbiamo puntare? Tutto il resto semplicemente non gli interessava, in particolare l’erudizione compiaciuta o l’accuratezza filologica o lo specialismo erano mille miglia lontane dalle sue preoccupazioni. E alla base di questo c’è sempre stata una fondamentale intuizione estetica a favore di tutto ciò che rappresenta superamento di sé, affermazione titanica, sfida di civiltà, ricchezza nella diversità… Un tratto che trascende l’attendibilità o meno delle singole varie prese di posizione vulcanicamente generate, ma che non esitava a rimettere in discussione specie nel confronto con chi, come vale anche per me, condivideva la suddetta Weltanschauung e sensibilità fondamentale”.

Il suo contributo alle idee della nuova destra?

“Guillaume Faye è stato l’unico esponente del GRECE che non provenisse da qualche ambiente della destra francese, fascista o antifascista, moderata o estrema, centralista o autonomista, colonialista, bonapartista o legittimista o liberale che fosse. Ha certo subito, senza entusiasmo ma disciplinatamente, la decisione dell’associazione (con il senno del poi più o meno suicida) di accettare la definizione di Nouvelle Droite e rinchiudersi in un recinto da cui era condannato a parlare, nella migliore delle ipotesi, solo a metà della società francese ed europea, e non necessariamente la migliore, rendendo più facile la propria marginalizzazione. Ma Faye ha sempre coltivato a livello personale e informale relazioni con contatti intellettuali molto più trasversali, e la sua opera è stata a lungo poco criminalizzabile, venendo talora, come nel caso di NSC, La nuova società dei consumi (https://guillaumefayearchive.wordpress.com/2007/07/14/nsc-la-nuova-societa-dei-consumi/), ripresa anche da ambienti di estrema sinistra, o nel caso di Nouveau Discours à la Nation Européenne da ambienti gollisti e sovranisti ante litteram – cosa che cambierà solo nel momento in cui comincerà ad occuparsi dell’immigrazione di massa come sfida esistenziale alla sopravvivenza dell’Europa, divenendo allora popolare in ambienti di destra classica che del suo pensiero per altro hanno sempre capito poco. Perciò direi che il suo contributo non si è certo limitato alle idee della Nuova Destra, anzi. Rispetto alla nuova destra stessa diciamo che ne ha ritardato la deriva talora accademica, talora neoprimitiva, talora misticheggiante, insistendo su un approccio futurista ed iconoclasta, oltre che tecnofilo, ai problemi della nostra società”.

L’attualità di Archeofuturismo?

“Archeofuturismo, il libro del “ritorno sulla breccia” di Faye alla fine del novecento dopo una sparizione decennale, è soprattutto un bilancio sui limiti e sugli equivoci dell’esperienza della Nouvelle Droite, ed è un’apertura sulle questioni e sulle sfide più immediate del mondo che conosciamo tuttora, dalle prospettive transumaniste aperte dalla tecnologia moderna alla minaccia della fine della storia e dell’instaurazione di un melting pot mondialista. Mentre lo scenario disegnato nella novella “archeofuturista” che conclude il libro, e che mette in scena a Milano un mio ipotetico… discendente diretto (!), è stata presa erroneamente come una sorta di utopia raffigurante l’unica alternativa probabile o desiderabile al Brave New World che incombe, in realtà non si tratta d’altro che di un gioco intellettuale per dimostrare la possibilità di dare una risposta non passiva, difensiva, e sterilmente reazionaria, alle trasformazioni in corso, in cui ad ogni problema e ad ogni rischio corrisponde dal punto di vista di Faye anche una opportunità., che non conoscevamo prima. L’attualità di Archeofuturismo perciò direi che è soprattutto metodologica. Ed è comunque un libro pertinente e interessante anche rispetto alla situazione del 2019″.

gfaffiche.jpgAveva stroncato il gesto del gendarme Beltrame, morto per fermare un islamista. Che ne pensa?

“Sono fondamentalmente d’accordo. Nell’episodio (http://www.gfaye.com/lofficier-arnaud-beltrame-etait-un-bon-militaire-et-un-exemple-ni-lun-ni-lautre/), un gendarme francese si è offerto come vittima sacrificale ad un jihadista per salvare la vita di un civile, lasciandoci prevedibilmente la pelle e non “fermando” proprio nessuno. Ciò che da esponente del “romanticismo d’acciaio” aborre Faye dell’episodio, o meglio della narrativa retorica che ad esso ha fatto seguito, è lo spreco di buoni sentimenti per quello che va considerato come un totale fallimento militare e propagandistico nei confronti del jihadismo; laddove semmai sarebbe lo spirito combattivo, la capacità tecnica e la volontà di resistenza che andrebbero additati come obbiettivi ed esempi”.

Cosa resta della testimonianza di Faye?

“Resta certamente la sua abbondante anche se non alluvionale produzione scritta, di cui assolutamente sottovalutata è la parte meno immediatamente “politica” ma altrettanto e più provocatoria, come Per farla finita con il nichilismo (https://guillaumefayearchive.wordpress.com/2007/07/14/per...), analisi non troppo attendibile quanto geniale del pensiero di Heidegger, o Futurismo e Modernità (https://guillaumefayearchive.wordpress.com/2010/01/21/fut...). E ancora e soprattutto l’esempio e l’influenza che ha esercitato sulle persone che hanno avuto la ventura di conoscerlo. I miei due libri principali, Indagine sui diritti dell’uomo (http://www.dirittidelluomo.org/) e Biopolitica. Il nuovo paradigma (http://www.biopolitica.it/) non sarebbero mai usciti o sarebbero stati completamente diversi senza lo stimolo rappresentato dal pensiero e dagli scritti di Faye. Un terzo testo che mi ha procurato qualche noia, anche per l’idea colorita di chi l’ha originariamente pubblicato di intitolarlo Per l’autodifesa tecnica totale, è costituito pressoché interamente da una discussione serrata, e in gran parte critica, di La colonisation de l’Europe, saggio per cui Faye è stato condannato, il cui anti-islamismo primario tuttora non condivido, ma che rappresenta tutt’oggi un testo fondamentale con cui confrontarsi nel discutere di immigrazione extraeuropea nel nostro continente”.

@barbadilloit

Remembering Guillaume Faye with Jared Taylor

Interregnum

Remembering Guillaume Faye with Jared Taylor (S03E06)

 
 
Jared Taylor joins us to commemorate the life and work of Guillaume Faye. Jared, to whom Faye’s last published book is dedicated, discusses Faye’s life, work and irrepressible spirit.
 
 

Guillaume Faye, Rest in Peace

Guillaume_Faye_par_Claude_Truong-Ngoc_février_2015.jpg

Guillaume Faye, Rest in Peace

Jared Taylor,

American Renaissance, March 11, 2019

Ex: https://www.amren.com

We have lost a brilliant and impassioned champion for our people.

Guillaume Faye died during the night of March 6 and 7. I knew he was battling cancer and that the end was near, but it was still a great shock to know that his fiery spirit had finally flickered out. It was my great privilege to have known Faye for more than 15 years; our movement has lost one of its most powerful voices, and I have lost a friend. I know no one who spoke for our people with more passion, insight, and conviction.

Faye was born in 1949 in the southeastern French city of Angoulême, to a middle-class family that was conservative, even Bonapartist. He would later note that the natural trajectory of his thinking was from French chauvinism to a pan-European patriotism that included whites wherever they live.

Faye and I attended the same school—the Paris Institute of Political Studies—though he was five years ahead of me and we did not know each other. While in school, he was already one of the key figures in the Study and Research Group of European Civilization—the French acronym, GRECE, means “Greece”—which is associated with the New Right philosopher Alain de Benoist. As a GRECE member from 1970 to 1986, he not only contributed to publications such as Éléments and Nouvelle École, but wrote two important books: Le Système à tuer les peuples (The System that Kills Peoples, 1981) and Nouveau discours à la nation européenne (New Discourse to the European Nation, 1985). Already in the early 1980s, Faye was writing about the impending death of Europe and how to save it. Even though Third-World immigration was a fraction of what it is today, he argued that non-Europeans must return to their homelands.

Nevertheless, at this time, Faye also believed that cultural and economic dominance by the United States was the greatest threat to Europe, and he proposed an alliance between Europe and the Muslim world to fight American influence. He saw the Islamic republic of Ayatollah Khomeini as a possible model for fundamentalist European nationalism and as an ally against American hegemony.

Faye broke with GRECE in 1987, mainly because he thought its leaders were too often lost in abstractions and refused to grapple with real problems. Faye then spent a period of nearly 10 years as a pop journalist and radio personality. His byline—sometimes his own, sometimes a pen name—appeared in center-right publications such as Figaro-Magazine, Paris-Match, Magazine-Hebdo, and Valeurs Actuelles. He was a popular DJ on the start-up radio station, Voice of the Lizard, and adopted the name of Skyman when the station went on to become the commercially successful Skyrock. He was a joker and prankster, and seemed to have left politics behind.

Guillaume Faye as Skyman, and in the photo to the right.

gf-sky.jpgDuring the 1990s, Faye wrote or co-wrote pop-culture titles. He was a pick-up artist well before anyone had heard of the manosphere.

Faye has never denied that he was something of a libertine in this period. He drank hard, took drugs, and even appeared in a few pornographic movies. But by the time I met him in 2003, he had returned to his true love: fighting for Europe. He had burst back onto the nationalist scene with Archeofuturism (1998), The Colonization of Europe (2000), and Why We Fight (2001). These three books alone would have secured him an honored place in our movement but, of course, he went on to write many more.

I will never forget our first meeting. Because I speak French and had visited France several times, I had met many of the great figures in French nationalism, but Faye was the one who most impressed me from the start. Sixteen years ago, even ardent French patriots hesitated to talk openly about race. Europeans can make ethnic/nationalist appeals without raising the vexed question of race, whereas Americans cannot. For us, cleavages are inescapably racial.

Faye understood race. He knew that European identity was both cultural and biological, and he welcomed me unreservedly as a fellow European fighting for our people. At the same time, I was struck by Faye’s erudition, the power of his mind, his facility for words, and his unwavering commitment.

Three years later, I invited Faye to what was his first appearance before an American audience. He spoke at the seventh American Renaissance conference, where his subject was “The Threat to the West.” He also spoke in 2012, on a theme that came to be one of his favorites: “America and Europe: Brothers in Arms.” Some in the audience struggled with his French accent, others were charmed by it, but everyone was caught up in his passion for our people.

gf-deuxliv.jpg

In Europe, Faye became one of the most important intellectual leaders of the identitarian movement, which first took root in France, and is helping create a pan-European loyalty to the West. Identitarians from all over Europe are always present in the torchlight parades that mark the nationalist, independence-day celebrations that are especially popular in Eastern Europe.

Faye long ago discarded the view that Islam could help Europe resist America. At a 2006 conference in Moscow on “The Future of the White World,” he instead proposed a “Eurosiberian” federation for white nations. He called for the resurrection of the ancient Latin concept of the “Septentrion,” or a northern “ethnosphere” of white people.

In his personal life, Faye was a proponent of free sexual expression, which he sometimes linked to pre-Christian forms of morality. He identified with the spirit of paganism without being part of any movement to revive it as a living religion. Faye did not, however, limit his alliances. He was happy to make common cause with traditional Christians, royalists, young Catholics, neo-pagans, and even Americans if they shared his love for Europe and the people who created it.

In 2010, Arktos Media began translating Faye’s books into English, and now offers eight titles that cover the breadth of his work since Archeofuturism. Now the entire English-speaking world can marvel at Faye’s rhetorical power and mordant insights. Faye finally has the global audience he deserves, and distinctive Faye expressions such as “ethnomasochism,” “xenophilia,” devirilization,” and “archeofuturism” are now part of a world-wide vocabulary of racial consciousness.

Arktos will soon be publishing an English translation of Faye’s latest book, Racial Civil War. Faye asked me to write a preface for the original French version, which has just appeared. Our last conversations were by telephone from his hospital bed. I thanked him for the opportunity to render a final service to a brilliant man who threw himself into the greatest struggle of our time, and I was reassured to know that in his last days he was warmly cared for by family and by comrades young and old.

Racial Civil War is Faye at his most powerful and eloquent. He warns that Europe has only two choices: submission or racial civil war. His beloved France is at the center of the book, but Faye’s pitiless dissection of the servile mentality of French elites applies word for word to every white country from Germany to Canada to New Zealand. Racial Civil War is the final blast of a mighty trumpet, a glittering capstone to a life of struggle and commitment.

Faye dedicated this book to me and to my dear friend Sam Dickson, a Faye “co-combatant” of 40 years. This dedication underscores Faye’s conception of the global dimension of our fight, and his recognition that not all Americans are part of “the system that kills peoples.”

I will close with words from Faye’s introduction to Racial Civil War, which reflect the clarity and intensity of his commitment to France:

The autochthonous people—let us use the word, THE WHITES—live in exasperated misery, dispossessed in their own land. An unexpected spark could unleash righteous self defense and, at last, a counter-offensive. I don’t just talk about such a will to survive; I wish it.

The first duty of an intellectual is to be honest with his readers. . . . Yes, I want my people to rise up, to rekindle the pride they should never have lost, and to go on to final victory. I want this more than anything.

About Jared Taylor

View all posts by Jared Taylor
 
Jared Taylor is the editor of American Renaissance and the author of White Identity: Racial Consciousness in the 21st Century.

L'illusoire programme pour l'Europe d'Emmanuel Macron

macronfaz2.jpg

L'illusoire programme pour l'Europe d'Emmanuel Macron

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Programme pour l'Europe (voir référence ci-dessous) que viennent de proposer Emmanuel Macron et La République en Marche est-il autre chose qu'une opération électorale ? Celle-ci viserait les prochaines élections européennes, mais aussi à plus long terme la future élection présidentielle française.

Tous ceux qui ont milité dans le passé pour la construction européenne et l'adoption au niveau du Parlement de Strasbourg et de la Commission de Bruxelles d'ambitieux programmes communs à l'ensemble de l'Union Européenne (UE) ou tout au moins à l'ensemble des membres européens de la zone euro devraient se réjouir. Ils y retrouveraient l'essentiel des objectifs que selon eux l'UE devrait se donner pour devenir entre les Etats-Unis et le Brics (Russie-Chine) une puissance mondiale équivalente.

Ainsi, dans l'indispensable domaine d'une défense européenne autonome par rapport à un OTAN dominé par Washington, les propositions du programme pour l'Europe devraient donner satisfaction. On y trouve la création d'un Fonds européen de défense qui financera des équipements militaires communs et des programmes conjoints de recherche développement en matière militaire, d'un État-major ou Quartier Général européen permanent chargé d'assurer une planification et un contrôle des opérations de défense européenne, l'établissement d'une coopération entre les Etats membres qui souhaitent se regrouper sur les questions de défense sans attendre la participation de tous les pays de l'UE.

Tout ceci est bel et bon. Mais comme dans l'ensemble du Programme pour l'Europe il s'agit d'intentions, certains diront de vœux pieux, sans aucune précision de ce que pourrait faire la France pour concrètement entraîner d'autres pays européens, sinon toute l'UE, dans la mise en œuvre concrète de ces programmes. Il est évident que si ces pays refusent de s'engager au service de tels objectifs, ce n'est pas sans raisons. En matière de défense, par exemple, ils ne veulent pas affecter les crédits budgétaires qui seraient nécessaire. Plus gravement, ils refusent d'affronter les Etats-Unis et le Pentagone qui ont toujours visé à faire des Etats européens des supplétifs passifs de leurs projets visant à dominer militairement la Russie.

Il est évident que le programme militaire pour l'Europe proposé par Emmanuel Macron suscitera l'indifférence, sinon une hostilité ouverte, de la part des pays européens qui ont toujours voulu faire reposer la défense de l'Europe sur la seule armée américaine, au lieu de construire une véritable force de défense européenne. Emmanuel Macron serait bien en peine de faire changer ce rapport de force. Il ne donne d'ailleurs aucune précision sur la façon dont la France pourrait s'y prendre pour faire avancer cette défense européenne, soit au sein de l'UE, soit même au sein de quelques Etats européens qui se regrouperaient au service de cet objectifs.

Ceci n'a rien d'étonnant. Pour faire des propositions concrètes dans ce domaine de la défense, comme dans tous les autres Programmes pour l'Europe d'Emmanuel Macron, il faudrait engager en France même de très importants travaux préparatoires. Il faudrait aussi, dans la mesure du possible,lancer dès maintenant des négociations avec un minimum d'Etats européens qui pourraient adhérer à ces programmes. Il est évident qu'Emmanuel Macron n'a ni les moyens ni même l'intention de le faire.

Comme quoi il devrait apparaître clair, même au sein de la République en Marche, que le programme pour l'Europe d'Emmanuel Macron est simplement un programme électoral, pour ne pas dire une gesticulation électorale. Tout laisse penser que les autres gouvernements européens l'ont compris depuis longtemps. L'indifférence avec laquelle, si l'on en croit des sources diplomatiques, ils ont reçu le Programme pour l'Europe en est la preuve.

Référence

https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/europe

Note

Le 10/02 au soir , Jean Luc Mélenchon a publié dans Libération une tribune incitant à sortir de l'Europe. Cela sera sans doute dorénavant le réflexe salutaire de beaucoup d'Européens scandalisés par l'hyper-libéralisme économique et l'atlantisme de l'UE. Bien évidemment il a suscité l'indignation au sein de ce que l'on nomme désormais la macronerie.

Hervé Juvin : "L'Europe va changer de cap"

hjphoto.jpg

Hervé Juvin : "L'Europe va changer de cap"

 
 
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
 
Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec Hervé Juvin, réalisé par Edouard Chanot pour son émission Parade - Riposte, et diffusé le 6 mars 2019 sur Sputnik, dans lequel il évoque la nécessité de changer les objectifs et le fonctionnement de l'Union européenne. Économiste de formation, vice-président de Géopragma, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).
 

 

Manifeste pour une vraie renaissance européenne

tf-draplouve.png

Manifeste pour une vraie renaissance européenne

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Prolégomènes.

Emmanuel Macron dans une tribune a évoqué une renaissance européenne. Pour qu’il faille une renaissance européenne, il faudrait déjà préciser en quoi il y a décadence. Or son propos passe sous silence tous les maux qui rongent l’Europe et tous les périls qui s’annoncent. Sa « renaissance » n’est qu’un linceul blanc posé sur le corps de l’Europe en voie d’agonie.

Les maux qui rongent l’Europe ? La dénatalité endémique qui ravage notre continent. Les flux migratoires de substitution, issus notamment des anciennes colonies et/ou des sociétés islamiques, qui la dénaturent, engendrant crise identitaire et crise sécuritaire sur le sol de l’Europe. Les périls qui s’annoncent ? Que les Européens (Russie incluse) finissent minoritaires sur leur propre sol au cours du XXIème siècle. Que leur civilisation s’éteigne. Quels autres maux ? La guerre froide larvée entre l’Europe et la Russie, par le biais de la stratégie américaine de division des Européens, jouant les uns contre les autres, et d’encerclement de la Russie par des états hostiles.

La tutelle américaine, par le biais de l’OTAN, par le biais aussi de son influence diplomatique et culturelle, et enfin par la menace de sanctions économiques contre nos entreprises si elles ne jouaient par son jeu, a même contraint les Européens à exercer des sanctions économiques contre la Russie. Pire, nos dirigeants vont encore plus loin dans la soumission aux USA, au point de souhaiter une domination encore plus forte en soutenant les interventionnistes du parti démocrate au lieu de préférer profiter de l’isolationnisme de Trump pour se libérer de leur tutelle.

Illusions et mensonges.

Lorsque ces périls ne sont pas purement et simplement niés par nos dirigeants, et même lorsqu’un constat honnête, comme la déclaration d’Angela Merkel sur l’échec de la société multiculturelle, est énoncé, qui n’est pas le moins du monde suivi d’actes ou qui est démenti dans les faits quelques mois après pour accueillir des centaines de milliers de migrants, ils sont ignorés. Dans la tribune d’Emmanuel Macron, pas un mot n’est consacré à l’immigration ou à l’islam.

Les mondialistes qui nous dirigent ne veulent rien changer à leur gouvernance mais ils veulent renforcer les moyens de museler l’opposition. Au nom des droits de l’homme, ils restreignent les libertés du peuple. Le projet Macron pour l’Europe se limite à créer des gadgets institutionnels supplémentaires, parfaitement inutiles et sans doute destinés à récompenser ses affidés en créant des postes bien rémunérés grâce à nos impôts. C’est l’Europe de l’impotence et de la stagnation. L’Europe politique est renvoyée aux calendes grecques. Aucune avancée significative n’est proposée. Il s’agit seulement de l’empêcher. Macron consolide ainsi l’aspect technocratique et mondialiste de l’Europe en créant des institutions parasitaires et en fermant l’horizon d’une véritable renaissance.

Les souverainistes en face, s’ils nient moins ces périls, les placent de toute façon au second plan au nom de leur obsession économique consistant à tout voir par ce seul prisme, rassurant car il ne demande pas le courage politique que serait celui consistant à dénoncer le péril migratoire. Le péril pour eux vient davantage du voisin européen qu’ils regarderont en chiens de faïence, que de l’immigration extracontinentale et de ses conséquences. Ils restent dans un cadre politique qui était celui d’une Europe qui pesait 25% de l’humanité et qui dominait les trois-quarts de la planète. Les temps ont changé mais ils ne veulent pas le voir, de peur de devoir franchir des Rubicons idéologiques qu’ils refusent par nostalgie incapacitante. Ils prêtent à une UE impuissante un pouvoir exorbitant, exonérant à bon compte les gouvernements de leurs responsabilités, et accusent l’euro de tous les maux. Que l’immigration post-coloniale ait été organisée en France depuis 1946, au Royaume-Uni depuis 1948 ou en Allemagne depuis 1963, sans le moindre rôle joué par la CEE puis par l’UE, ne les intéresse pas. Ils rêvent justement de renvoyer au voisin européen le dernier migrant entré.

thomas ferrier.jpg

Notons enfin que l’émergence des populismes et des nationalismes centrifuges est d’abord un symptôme de l’échec de cette Union européenne là et des principes qui la président depuis l’origine. Il ne faut donc pas s’opposer à eux par principe mais prendre acte du fait que leur existence est le reflet de politiques désirées par les peuples européens et que l’oligarchie leur refuse par dogme mondialiste, et notamment du rejet croissant des flux migratoires par ces mêmes peuples, à qui les premiers flux de travail depuis les années 50 avaient été présentés comme temporaires et dont la pérennité n’a jamais été ni désirée ni acceptée.

Trois pactes pour le salut et l’avenir de l’Europe.

Au plus tôt…

Un pacte de liberté.

Un pacte pour finaliser la décolonisation et émanciper réellement les anciennes colonies. Commençons par émanciper complètement les départements et territoires d’outre-mer afin d’affirmer notre destin européen et de rendre la souveraineté à des peuples dont l’identité est autre.  Abandonnons le franc CFA et les politiques de francophonie, d’anglophonie et de lusophonie. Si l’identité de l’Europe nous importe, nous devons admettre que l’identité de l’Afrique importe aux Africains et la respecter.  Dans ce cadre, les pays émetteurs de flux migratoires de l’Afrique vers l’Europe doivent aussi respecter notre identité et encourager leurs ressortissants expatriés à retourner dans leur pays. Pour ce faire, il faut bien sûr que l’Europe agisse en cohérence en coupant l’appel d’air et en arrêtant les pompes aspirantes, en recentrant ses politiques publiques sur ses propres citoyens. L’Europe se désengagera totalement des affaires africaines et arrêtera d’influencer les politiques de ce continent.

L’avenir de l’Europe n’est pas lié à celui de l’Afrique et réciproquement. L’avenir des Européens est en Europe et l’avenir des Africains est en Afrique. Liberté pour les uns comme pour les autres de demeurer eux-mêmes sur la terre de leurs ancêtres.

Un pacte d’égalité.

Les Européens doivent assumer leur destin par eux-mêmes sans la tutelle d’une puissance étrangère qui se veut amie mais qui les oppresse notamment depuis la chute du bloc soviétique. L’OTAN aurait dû disparaître en 1991 au moment où l’URSS redevenait la Russie et où Gorbatchev proposait de faire de l’Europe une « maison commune ». Il est donc temps que l’Europe dénonce le traité de l’Atlantique-nord et bâtisse une véritable armée européenne indépendante. La présence des forces américaines en Europe, qui déstabilise notre relation avec la Russie et aliène notre souveraineté, doit cesser. A terme, cette armée européenne intégrera jusqu’à l’armée russe.

Ce pacte d’égalité, c’est que l’Europe sera respectée par les USA comme un égal, que les USA ne mèneront pas de rétorsions économiques contre l’Europe sans réponse en retour de sa part, qu’ils respecteront notre richesse culturelle, dont ils s’inspirent pour leur cinéma du fait de leurs origines européennes, et qu’un cinéma européen digne de ce nom, qui reste à rebâtir, sera accueilli aussi largement aux USA que le cinéma américain l’est en Europe.

Un pacte de fraternité.

Nous refusons cette guerre froide larvée entre l’Union européenne et la Russie qu’attisent tactiquement les USA. Nous proposerons donc un pacte de fraternité à l’ensemble des pays de l’Europe orientale et en particulier à la Russie. Mais nous tiendrons compte aussi des légitimes inquiétudes des pays d’Europe centrale qui ont subi jadis le joug du bolchevisme, qu’ils confondent à tort avec la Russie.

Il s’agira dans le cas des pays baltes de rassurer ces derniers sur leur identité en encourageant la Russie à faire revenir les russophones de ces pays, dont la présence trop forte attise une russophobie nocive, et dans ce cadre l’Union Européenne devra engager un plan d’investissement économique important en partenariat avec la Russie.

Toutes les sanctions économiques contre la Russie, qui en plus nuisent à l’économie ouest-européenne, seront levées et les visas entre l’Union Européenne et la Russie, comme avec l’Ukraine et le Belarus, seront levés. Une réconciliation Ukraine/Russie sous l’égide de l’Union européenne, à partir de la situation établie, sera engagée. Un plan européen d’action économique sur le Donbass, qui restera en Ukraine, sera mis en place.

A terme, l’intégration complète à une Union européenne refondée de manière simultanée de l’Ukraine, du Belarus et de la Russie, est envisagée comme un objectif fondamental. Nous n’avons pas à craindre l’élargissement de l’Union européenne à des pays européens, que ce soit ceux des Balkans occidentaux, Serbie en tête, ou que ce soit ceux de l’Europe orientale.

Une vraie ambition pour l’Europe.

A plus long terme…

Une Europe unie et démocratique.

L’Union européenne sera réorientée dans un sens démocratique et toutes les institutions non élues seront abrogées. Les deux conseils et la commission de Bruxelles seront supprimés. Le parlement européen de Strasbourg deviendra l’institution principale de cette Union refondée. A partir de lui, sera proposée une véritable constitution européenne aux citoyens d’Europe, qui permettra de doter le continent européen d’institutions démocratiques fortes.

Aigle-euro.jpg



Cette Union européenne refondée sera une « nouvelle Athènes ». Une nationalité européenne définie par l’ascendance sera instituée afin de pérenniser l’identité native de l’Europe et de garantir un espace européen de libertés, de droits et de devoirs, entre personnes ayant un destin commun par leur origine commune. Une présidence élue au suffrage universel direct sera institué. Un sénat européen représentera les régions et les nations d’Europe.

L’euro deviendra la monnaie nationale de l’Union européenne puis de l’Europe unie. Il sera contrôlé par la Banque nationale européenne (ex-BCE) elle-même pilotée par le ministère européen des finances. Le budget européen se substituera intégralement aux anciens budgets nationaux, permettant ainsi une politique de meilleure répartition de la ressource en Europe et des économies d’échelle massives. La bonne gestion budgétaire impliquera un plan européen d’économies sur toutes les dépenses supplémentaires de nature « humanitariste » que l’Europe s’est imposée à elle-même pour plaire aux globalistes et sur toutes les dépenses liées à la question migratoire et qui n’auront plus lieu d’être.

Une Europe unie et identitaire.

Il s’agira d’affirmer le caractère européen de l’Europe et de toutes les nations et régions qui la composent, l’Europe elle-même étant considérée comme une nation par l’unité de peuplement et de civilisation qui la caractérise depuis des millénaires.

Il faudra également empêcher la propagande consistant à encourager l’aliénation et le remplacement de l’Europe, à laquelle on opposera une grande politique continentale de réaffirmation identitaire.

Par le biais de la nationalité européenne et des droits et devoirs exclusifs dont disposeront ses détenteurs, des politiques encourageant des logiques remigratoires seront mises en place afin de garantir le caractère européen de l’Europe pour l’avenir et démentir ainsi les prospectives sombres annoncées pour l’Europe au cours du XXIème siècle selon les paradigmes actuels.

Il s’agira enfin de relancer la natalité européenne et non d’encourager une natalité de substitution. La détention de la nationalité européenne conditionnera les aides sociales et les allocations en ce domaine, mais aussi dans le domaine de l’emploi et de l’éducation.

Une Europe unie et continentale.

L’objectif est que l’Europe soit unie, dotée de son Etat unitaire stratège et de son gouvernement légitime, sur un espace compris entre l’Islande et la Russie. Aucune nation d’Europe, aucun peuple d’Europe, ne sera laissé à nos portes.

En revanche, les pourparlers d’adhésion avec la Turquie, même s’ils sont actuellement au point mort, seront officiellement abandonnés.

Cet espace continental unitaire respectera les identités de chaque région et nation historique par l’adoption d’un principe de subsidiarité identitaire et si la liberté de circulation à l’intérieur de cet espace sera absolue, le droit d’installation en revanche sera conditionné à l’acceptation pleine et entière au préalable des habitants, au niveau de la cité ou de la région. Les cultures d’Europe n’ont pas vocation à disparaître par fusion mais au contraire à se renforcer mutuellement.

Conclusion.

Il est temps d’engager une véritable renaissance de l’Europe en osant doter cette dernière des institutions européennes puissantes et efficaces dont elle manque cruellement, et d’affirmer une souveraineté européenne réelle, qui ne se limite pas à des paroles mensongères de politiciens en berne dans les sondages.

Ce n’est pas par des petits pas ou par des déclarations que l’Europe s’unira mais par une volonté politique de fer, une vision d’avenir, et le soutien des Européens, alors réveillés et convaincus. Pour que l’Europe en 2050 soit toujours l’Europe, il faut l’unir mais sur les bonnes bases et la doter d’une tête et d’un cadre.

Pour l’Europe éternelle, pour l’Europe européenne, agissons et forgeons à nouveau notre destin en hommes libres, en Européens !

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Meilleurs extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (11 mars 2019)

pressebérard.jpg

Meilleurs extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (11 mars 2019)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

Selon Vincent Lapierre présent à Paris pour l’acte XIII des Gilets Jaunes il ne fait plus de doute que les casseurs, antifa et autres black-block présents depuis quelques semaines  dans toutes les manifestations ne sont là que pour pourrir le mouvement, lui donner une image violente dont les médias raffolent et accessoirement y exercer leur talents de kapo en en chassant tous ceux qui ont la réputation de nourrir des sympathies pour un « fascisme » imaginaire. Les quelques centaines de miliciens antifa se montrent ainsi des auxiliaire précieux de la police pour détruire un mouvement qui, surgi d’une France invisible jusqu’alors en dormition, n’a pas su se structurer afin d’éliminer de ses rangs un cancer qui risque d’en venir à bout :  

Vincent Lapierre à l’acte XIV des GJ perturbé par les ratonnades des antifa :
 
 
Autre reportage incisif au coeur de la manifestation parisienne des Gilets Jaunes pour l’acte XV. Il montre une réalité bien différente de celle qui à cours dans les médias de grand chemin :
 
 
La piste des « fascistes » semeurs de haine et de violence refuse de se démentir. Il est vrai qu'elle a tellement servi depuis des décennies quelle est devenue le réflexe conditionné des médias pavloviens autant que des politiques qu’on appelle non sans ironie « responsables ». C’est pourquoi cet article du Point se lit comme l’exception qui confirme la règle. Bon, il n’était pas très difficile de conclure comme le fait l’hebdomadaire à la culpabilité de l’extrême gauche puisque les antifa signent leurs forfaits avec, il faut bien le reconnaitre, une mansuétude des forces de police et de ceux qui les commandent qui ne doit étonner que les demeurés de la politique et de ses coups bas :
 
 

dracnb.jpg

Michel Drac trace à gros traits dans une courte vidéo les différences majeures entre la situation de la France en 1968 et en 2018, et les dissemblances qui s’ensuivent entre la révolte étudiante et celle des Gilets Jaunes. Il distingue cinq différences essentielles dont la plus importante lui parait être l’existence de l'euro qui nous interdit toute dévaluation alors qu’après les cadeaux offerts aux syndicats en juin 1968 Pompidou devenu président avait pu dévaluer fortement le franc :
 
 
Toujours dans Le Point, un article de Jérôme Fourquet intitulé « France, le grand bouleversement » qui annonce ce que des esprits affutés avaient révélé depuis une quarantaine d’années à savoir le grand remplacement en marche, vécu alors comme un succession de fake news tout juste bonnes pour les rustres amateur de conspirations :
 
 
Alain Finkielkraut témoignait sur Bfm-Tv au lendemain de l’incident auquel il a été confronté en marge du quatorzième acte de Gilets Jaunes. L’indignation justifiée qu’a soulevé cette agression verbale a constitué le point d’orgue d’une campagne contre l’antisémitisme qui prend des allures dantesques (alors que la hausse des actes réputés antisémites s’inscrit tendanciellement dans une baisse de 8,5% depuis 18 ans). On notera que le philosophe sait voir ce qu’il voit et le dit tranquillement : le petit groupe de manifestants qui s’en est pris à lui était constitué de salafistes fanatisés dont l’un au moins, le plus véhément, est connu du renseignement et a été arrêté depuis. Il fréquente la galaxie Milli Gorus, un réseau de mosquées turques. Contre cette montée de l’antisémitisme, surtout marquée par des graffitis de pissotière, la gauche divine, comme toujours a appelé à des manifestations qui mobilisent le banc et l’arrière banc des bonnes consciences « antifascistes ». Finkielkraut n’est pas dupe de cette récupération de la mémoire juive dans une démonstration au cours de laquelle il s’est agi d’accuser le Rassemblement National (alors que Marine Le Pen fut l’une des première à marquer sa solidarité avec l’académicien) et de refuser de comprendre d’où vient présentement l’essentiel du nouvel antisémitisme. Les organisateurs, intellectuellement déficients ou paresseux, présenteront cette nouvelle vague d’antisémitisme comme un avatar de celui des années trente qui était endogène contrairement à celui d’aujourd’hui qui est exogène et se présente sous les traits avantageux de l'antiracisme. Pour toutes ces raisons Alain Finkielkraut se montrait dubitatif  par rapport à cette manifestation qui rameutait dans le cortège des pleureuses nombre de maires de banlieue qui n’ont de cesse d’alimenter le clientélisme communautariste afin d’y gagner, espère-t-ils, leur réélection. Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes :
 
Alain Finkielkraut, extraits d’un entretien revigorant à Die Welt :
 

michel-onfray.jpg

Michel Onfray n’est pas dupe des manoeuvre et des coups bas qui accompagnent les insultes qu’a dû endurer Alain Finkielkraut lors de sa rencontre inopinée avec l’acte quatorze des Gilets Jaunes : 
 
 
L’historien israélien (de gauche) Shlomo Sand remet en place le président Macron concernant son amalgame entre « anti-sionisme » et « antisémitisme ». Texte de 2017 publié par Mediapart :  
 
 
Alors que l’on s’interroge en haut lieu sur les accointances supposées entre anti-sionisme et antisémitisme, un article de l’historien Henry Laurens vient justement montrer que de 1933 à1939 les sionistes n’hésitèrent pas à « collaborer » avec l’Allemagne nazie au grand dam de ceux qui mettaient en avant la lutte contre l’antisémitisme du national-socialisme par l’arme du boycott. Le travail d’historien pratiqué scrupuleusement montre une fois de plus que la réalité des faits se distancie grandement des schémas manichéens qui ont cours dans notre bel aujourd'hui  :
 
 
Une revue de presse consacrée à l’antisémitisme par l’OJIM. L’ensemble des articles collationnés mettent en cause le RN et LFI alors que la totalité des homicides judéophobes relevés en France depuis une dizaine d’années désigne des criminels issus de l’immigration arabo-musulmane. De même le lien entre islamisme et antisémitisme est passé sous silence. Comment résoudre un problème grave si l’on ne sait ou l’on ne veut pas en poser correctement toutes les données ? :
 
 
Du RIFifi à la Nouvelle Librairie, tel est le titre de la très récente émission produite par Radio Méridien Zéro. Avec François Bousquet qui explique parfaitement le projet de ZAR (zone à reconquérir) que constitue pour lui la librairie et l’ensemble des initiatives qui s’articulent à elle (les 34 premières minutes de l’émission). Xavier Eman ensuite. Il anime la revue papier de Zentropa, un fanzine paraissant tous les deux mois. Il publie par ailleurs un deuxième livre Terminus pour le hussard (éd Auda Isarn) et en dehors de sa chronique régulière dans Éléments co-dirige l'excellente revue Livr’arbrites dont la dernière livraison est consacrée à Ernst Jünger. Thierry Bouzard conclut l'émission avec une réflexion sur le Rock Identitaire Français :
 
 

ej-ir.jpg

Concernant Ernst Jünger on peut lire également une étude de la germaniste Isabelle Grazioli-Rozet parue sur le site Philitt et consacrée à la rencontre intellectuelle entre Jünger et Mircea Eliade. Rencontre qui aboutit à la création de la revue Antaios, première version. Une deuxième version paru plus tardivement dans les années 90, dirigée par Chritopher  (deux parties) :
 
 
 
Michel Drac présente La doctrine du fascisme publiée en 1932. Ce livre écrit partiellement par le philosophe Giovanni Gentile et signé de Benito Mussolini condense la vision du monde telle que la percevait le Duce une dizaine d’années après la marche sur Rome. Le résumé qu’en fait Drac est concret, précis et objectif et nous éloigne très rapidement des simplifications polémiques dont les discours contemporains sur le fascisme se sont gavés. Les clichés dont témoignent ces lieux communs doivent beaucoup à la réthorique stalinienne des années trente. Leur persistance est une des marques du succès de la stratégie gramsciste mise en œuvre dès cette époque par l’internationale communiste. Ce compte rendu lumineux signale aussi bien les insuffisances que les réussites de ce régime qui prétendait soumettre l’individu à l’État. Il souligne également la résurgence païenne que représentait cette conception du monde, pour aussi bizarre et inattendue que cela paraisse. Pour Drac elle fut incubée tout au long de l’existence du Saint Empire Romain Germanique qui comprenait une large partie de l’Italie contemporaine. Pour terminer Michel Drac se livre à un exercice amusant, celui de fachomètre  consistant à classer les forces politiques françaises en fonction de leur facho attitude.  
Macron s’en sort premier de la liste, ce qui n’étonnera personne :
 
 
Pourquoi Viktor Orban mène-t-il une politique résolument nataliste ? :
 
 
La social-démocrate Annika Strandhäll, ministre suédoise de la Sécurité sociale, a déclaré dans un tweet que la politique nataliste hongroise mise en place par le gouvernement Orban « ressemblait aux années 30 ». « Ce qui se passe en Hongrie est alarmant. Orban souhaite que davantage d’ « authentiques » enfants hongrois naissent. Cette politique ressemble à celle des années des années trente ». Afin d’en juger plus objectivement, ce qui n’est pas difficile, voici le discours sur l’état de la nation hongroise prononcé au mois de février de cette année où Orban détaille les mesures prises pour réveiller la natalité hongroise. Un crime odieux, apparemment, pour les tenants de l’idéologie libérale-libertaire qui recourent sans mesure à la reductio ad hitlerum
 
 

surkov.jpg

La machine politique russe en quête de « volonté longue ». Une étude magistrale de Vladislav Surkov, l’un des conseillers de Poutine, qui s’exprime avec un sens accompli des réalités présentes :
 
 
Excellente critique par la démographe Michèle Tribalat  du livre de Paul Collier Exodus. Immigration et multiculturalisme au XXI siècle qui vient d’être traduit de l’Américain aux éditions de L'artilleur :
 

Pour Paul-Francois Schira, juriste et énarque : « Il n’y a pas de destin commun sans enracinement ». Interview accordée au Figaro Vox à l’occasion de la sortie de son dernier essai La demeure des hommes paru chez Tallandier. Dans ce très intéressant entretien qui s’articule autour d’une citation empruntée à Polybe « Aucune civilisation ne cède à une agression extérieure si elle n’a pas d’abord développé un mal qui l’a rongée de l’intérieur » l’auteur instruit intelligemment le procès du libéralisme et de l’individualisme :
 
 

juvincr.jpg

Point de vue d'Hervé Juvin sur l’idéologie du progrès qui se place au coeur de la doctrine politique d’Emmanuel Macron qui s’en veut le représentant exclusif face aux forces « obscurantistes » du conservatisme et du nationalisme. « L’avenir tel que la République en Marche veut y conduire la France a été écrit en 1990, explique Juvin. Libre échange, entreprises mondiales, sociétés multiculturelles, règne du droit et uniformisation du monde sur le modèle américain ». Aucune des promesses énoncées dans les années 90 par ce programme n’ont été tenues, et Juvin en tire lucidement les leçons argumentées. Selon lui, le globalisme c’est le passé, et le localisme l'avenir :
 
 
Jean-Paul Demoule qui avait connu il y a quelques années un relatif succès de librairie en publiant Mais où sont passés les Indo-européens se voit aujourd’hui « corrigé »  par trois linguistes spécialisés dans l’étude des langues indo-européennes. La thèse centrale soutenue par Demoule suggérait que les Indo-européens étaient une vue de l’esprit essentiellement soutenue par les cerveaux maniaques du nazisme. Cette politisation outrancière d’une question historique très mal comprise lui vaut cette fois un blâme bien mérité. Article difficile qui pour être pleinement savouré exige que l’on appréhende les bases de la linguistique :
 
 
L’étonnant parcours de la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg, coqueluche internationale de l’environnement (et de la société multiculturelle). Une fabrication du capitalisme vert bien décidé à ne pas renoncer à la « croissance ». Elle sert ainsi de label aux spin-doctor d'un réseau créé par le Forum économique mondial en 2011. Les jeunes qu’elle embrigade savent-ils qu’ils marchent pour la davocratie ? :
 
 

rlab.jpg

Richard Labévière spécialiste du Proche-Orient était l’invité d’Élise Blaise sur le plateau  de Samedi Politique (TVL). Il rend compte de la situation militaire en Syrie et explique pourquoi la diplomatie française vidée de tous ses experts en islamologie et d’arabisants s’est mise à la remorque d’idéologues néo-conservateurs qui obéissent d’abord aux intérêts américains au dépens de nos propres atouts dans la région. La France a eu tout faux depuis les débuts de la crise en 2011 et se trouve désormais exclue du jeu (première référence). Il est largement question dans cette vidéo de l’article du colonel Legrier qui commandait l’artillerie française dans la zone Irakienne. Cet article qui a fait l’objet d’un interdit du gouvernement Macron constitue la seconde référence  :
 
 
 
Entretien de Thibault Isabel avec le philosophe et mathématicien Olivier Rey sur Pasolini à propos de l’ouvrage de ce dernier intitulé « Le chaos. Contre la terreur » dont il a écrit la préface. Le livre est édité chez RN  :
 
 
Toujours sur le même site un article plus ancien de Falk van Gaver sur l’effondrement à venir. De manière générale les dizaines d’articles publiés sur L’inactuelle sont très intéressants et apportent un complément 
de réflexion à une revue comme Krisis :
 
 
L’une des plus récentes interviews de L’inactuelle est celle de l'excellent Dany-Robert Dufour, spécialiste de la critique du libéralisme. Il aborde ici la notion de peuple et la difficulté de le représenter. Il décrypte également l’anthropologie libérale toute entière fondée sur le paradigme de l’agent individuel cherchant en permanence à maximiser son meilleur intérêt. Ce modèle apparait pour le première fois chez le penseur anglais du XVIII siècle Mandeville, auteur de La Fable des abeilles (« les vices privés fondent l’harmonie sociale »). Une telle approche ne peut déboucher que sur la généralisation de la pléonexie que l’on voit s’étaler partout de nos jours. Dufour vient de publier Le code Jupiter. Philosophie de la ruse et de la démesure aux éditions des Equateurs, sous le pseudonyme de Démosthène : 
 
 

Between Buddha & Führer: The Young Cioran on Germany

Cioran_in_Romania.jpg

Between Buddha & Führer:
The Young Cioran on Germany

ecioran-barbarie.pngEmil Cioran
Apologie de la Barbarie: Berlin – Bucharest (1932-1941)
Paris: L’Herne, 2015

This is a very interesting book released by the superior publishing house L’Herne: a collection of Emil Cioran’s articles published in Romanian newspapers, mostly from before the war. Besides becoming a famous aphorist in later years, before the Allied victory, Cioran was still free to be a perceptive and biting cultural critic and political analyst.

While reading the book, I was chiefly interested in understanding the motivations behind Cioran’s support for nationalism and fascism. We can identify a few recurring themes:

  • A sense of humiliation at Romania’s underdevelopment, historical irrelevance, and cultural/intellectual dependence with regard to the West: “That is why the Romanian always agrees with the latest author he has read” (22).
  • A pronounced Germanophilia, appreciating German artists’ and intellectuals’ intensity, pathos, and diagnostic of Western decadence.
  • Frustration with democratic politics as leading selfish individualism and political impotence.
  • A marked preference for belief and irrational creativity over sterile rationalism and skepticism.

Cioran, who had already been well acquainted with German high culture during his studies in Romania, really took to Hitlerian Germany when he moved in 1933 there on a scholarship from the Humboldt Foundation. He writes:

In Germany, I realized that I was mistaken in believing that one can perfectly integrate a foreign culture. I hoped to identify myself perfectly with the values of German history, to cut my Romanian cultural roots to assimilate completely into German culture. I will not comment here on the absurdity of this illusion. (100)

The influence of Cioran’s German sources clearly shines through, including Nietzsche, Spengler, and Hitler himself.[1] [2] Cioran’s infatuation proved lasting. He wrote in 1937: “I think there are few people – even in Germany – who admire Hitler more than I do” (240).

On one level, Cioran’s politics are eminently realistic, frankly acknowledging the tragic side of human existence. He admires Italian Fascism and especially German National Socialism because these political movements had restored strong beliefs and had heightened the historical level and international power of these nations. If liberties must be trampled upon and certain individuals marginalized for a community to flourish, so be it. On foreign policy, he favors national self-sufficiency and Realpolitik as against dependence upon unstable or sentimental alliances.

Cioran is extremely skeptical of pacifist and universalist movements, convinced that great nations each have their own historical direction. Human history, in his view, would not necessarily converge and ought to remain pluralistic. If Europe was to converge to one culture, this would tragically require the triumph and imposition of one culture on the others. In particular, he believed Franco-German peace would be impossible without the collapse of one nation or the other (little did he suspect both would be crushed). Diversity and a degree of tension between nations and civilizations were good, providing “the essential antinomies which are the basis of life” (98).

Alongside these rather realistic considerations, spoken in a generally detached and level-headed tone, Cioran’s politics and in particular his nationalism were powerfully motivated by a sense of despair at the state of Romania. Cioran viscerally identified with his nation and intensely felt what he considered to be its deficiencies as a bucolic and peripheral culture. He then makes an at once passionate and desperate plea a zealous nationalist and totalitarian dictatorship which could spark Romania’s spark geopolitical, historical, and cultural renewal. Only such a regime, on the German model, could organize the youth and redeem an otherwise irrelevant nation. The continuation of democracy, by contrast, would mean only the disintegration of the nation into a collection of fissiparous and spoiled individuals: “Another period of ‘democracy’ and Romania will inevitably confirm its status of historical accident” (225).

Cioran_Reichsausländer_01-200x300.jpgA rare and stimulating combination in Cioran’s writings: unsentimental observation and intense pathos.

Cioran’s nationalism was highly idiosyncratic. He writes with amusing condescension of the local tradition of nostalgic and parochial patriotic writing: “To be sure, the geographical nationalism which we have witnessed up to now, with all its literature of patriotic exaltation and its idyllic vision of our historical existence, has its merits and its rights” (150). He was also uninterested in a nationalism as merely a moralistic defensive conservatism, defined merely as the maintenance of the borders of the Greater Romania which, with the annexation of Transylvania, had been miraculously established in the wake of the First World War.

For Cioran nationalism had to serve a great political project, it had to have a set of values and ambitions enabling a great historical flourishing, rather than be merely a sentimental or selfish end in itself. He writes of A. C. Cuza, a prominent politician who made anti-Semitism his signature issue:

Nationalism, as a sentimental formula, lacking in any ideological backbone or political perspectives, has no value. The dishonorable destiny of A. C. Cuza has no other explanation than the agitations of an apolitical man whose fanaticism, which has never gone further than anti-Semitism, was never able to become a fatality for Romania. If we had had no Jews, A. C. Cuza would never have thought of his country. (214)

Similarly, Cioran argues that the embrace of nationalism is dependent on time and purpose:

One is a nationalist only in a given time, when to not be a nationalist is a crime against the nation. In a given time means in a historical moment when everyone’s participation is a matter of conscience. The demands of the historical moment also mean: one is not [only] a nationalist, one is also a nationalist. (149-50)

Cioran was also – at least in this selection of articles – uninterested in Christianity and aggressively rejected Romania’s past and traditions, in favor a revolutionary project of martial organization, planned industrialization, and national independence. For Cioran, Romania needed nothing less than a “national revolution” requiring “a long-lasting megalomania” (154).

All this seems far removed from the agrarian traditionalism and Christian mysticism of Corneliu Zelea Codreanu’s Iron Guard. Cioran did, however, hail the Guard as a Romanian “awakening” and after Codreanu’s murder wrote a moving ode to the Captain [3]. By contrast, Cioran excoriates the consensual Transylvanian politician Iulia Maniu as an ineffectual and corrosive “Balkan buddhist,” peddling “political leukemia” (220).

A friend of mine observed that at least some aspects of Cioran’s program resembles Nicolae Ceaușescu’s later formula: perhaps late Romanian communism did seek to reflect some of the nation’s deep-seated aspirations concerning its place in the world.

One is struck by the contrast between Cioran’s lyricism on Germany, his desperate call to “transfigurate” Romania, and his perfectly lucid and quite balanced assessment of Fascist Italy [4]. There is something quite unreasonable in Cioran’s revolutionary ambitions. Fascism, certainly, is an effective way of instating political stability, steady leadership, and civil peace, annihilating communism, maximizing national power and independence, and educating and systematically organizing the nation according to whatever values you hold dear.

cioranherne.jpgBut fascism cannot work miracles. Politics must work with the human material and historical trajectory that one has. That is being true to oneself. To wish for total transformation and the tabula rasa is to invite disaster. Such revolutions are generally an exercise in self-harm. Once the passions and intoxications have settled, one finds the nation stunted and lessened: by civil war, by tyranny, by self-mutilation and deformation in the stubborn in the name of utopian goals. The historic gap with the ‘advanced’ nations is widened further still by the ordeal.

In the case of Romania, I can imagine that a spirited, moderate, and progressive authoritarian regime might have been able to raise the country’s historical level, just as Fascism had in Italy. Romania could aspire to be a Balkan hegemon. Beyond this, raising Romania would have required generations of careful and steady work, not hysterical outbursts, notably concerning population policy. The country had a comparatively low population density – a territory twice the size as England, but with half the population. There was a vigorous and progressive eugenics movement in interwar Romania [5] which also sought to improve the people’s biological stock, but this came to naught.

Another very striking aspect of Cioran’s fascism and nationalism is that he does not take race seriously. He says in his first article written from Germany (November 14, 1933):

If one objects that today’s political orientation [in Germany] is unacceptable, that it is founded on false values, that racism is a scientific illusion, and that German exclusivism is a collective megalomania, I would respond: What does it matter, so long as Germany feels well, fresh, and alive under such a regime?

Reducing National Socialism’s appeal to mere emotional power, although that is important, will certainly puzzle progressive racialists and evolutionary humanists.[2] [6] In the same vein, Cioran occasionally expresses sympathy for communism, because of that ideology’s ability to inspire belief. There is something irresponsible in all this. And yet, living in an order of rot and incoherence, we can only share in Cioran’s hope: “We have no other mission than to work for the intensification of the process of fatal collapse” (51).

One wonders how Cioran’s disenchantment with Hitlerian Germany occurred. The fact that he wrote his conversion note [7]On France [7] in 1941, before the major reversals for the Axis, is certainly intriguing.

Cioran’s comments on Romania’s ineptitude are striking and sadly well in line with the current state of the Balkans. Cioran hailed from Transylvania, which though having a Romanian majority, had significant Saxon and Hungarian minorities and a tradition of Austro-Hungarian government. Cioran contrasts the stolid Saxons with the erratic Romanians, the staid Transylvanian “citizens” with the corrupt “patriots” of the old-Romanian provinces (Wallachia, Moldova). So while he rejected any idea of Romania becoming merely a respectable, prosperous “Switzerland,” Cioran also desired some good old-fashioned (bourgeois?) competence. He indeed calls Transylvania “Romania’s Prussia.”

To this day, besides Bucharest, the wealthier and more functional parts of the country are to be found in Transylvania. In the 2014 presidential elections, there was an eerie overlap [8] between the vote for the liberal-conservative candidate Klaus Iohannes and the historical boundaries of Austria-Hungary.

What I find most stimulating in Cioran is his dialectic between his concerns as a pure intellectual – lucidity, the vanity of things, universal truth – and his recognition of and desire for the intoxicating needs of Life: belief, action in the here-and-now, ruthlessness, and passion. Cioran writes:

The oscillation between preoccupations that could not be further from current events and the need to adopt, within the historical process, an immediate attitude, produces, in the mind of certain contemporary intellectuals, a strange frenzy, a constant irritation, and an exasperating tension. (117)

I was shocked to encounter the following passage and yet the thought had also occurred to me:

In Germany, I began to study Buddhism in order not to be intoxicated or contaminated with Hitlerism. But my meditation on the void brought me to understand, by the contrast, Hitlerism better than did any ideological book. Immediate positivity and the terror of temporal decision, the total lack of transcendence of politics, but especially the bowing before the merciless empire of becoming, all these grow in a dictatorship to the point of exasperation. A suffocating rhythm, alternating with a megalomaniacal breath, gives it a particular psychology. The profile of dictatorship is a monumental chiaroscuro. (233-34)

Nature, ‘red in tooth and claw,’ and the inevitable void: a fertile dialectic, from which we may hope Life with prevail.

Notes

[1] [9] E.g. Cioran observes that fears surrounding Hungary’s ambition to reconquer Transylvania from Romania only existed due to Romania’s own internal political weakness: “[There is an] unacceptable illusion among us according to which foreign relations could compensate for an internal deficiency, whereas in fact the value of these relations depends, at bottom, on our inner strength” (171). A classic Hitlerian point.

[2] [10] Elsewhere, Cioran denounces, in the name of a lucid Realpolitik, overdependence on the unreliable alliance with France and sympathy for the “Latin sister nation” Italy, which was then supporting Hungary: “Concerning affinities of blood and race, who knows how many illusions are not hidden in such beliefs?” (172). Certainly, people have often confused linguistic proximity with actual blood kinship.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2019/03/between-buddha-and-fuhrer/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2019/03/Cioran_Reichsausländer_01.jpg

[2] [1]: #_ftn1

[3] ode to the Captain: https://www.counter-currents.com/2016/10/ode-to-the-captain/

[4] Fascist Italy: https://www.counter-currents.com/2019/01/italy-mussolini-fascism/

[5] eugenics movement in interwar Romania: https://www.upress.pitt.edu/books/9780822961260/

[6] [2]: #_ftn2

[7] conversion note : https://www.counter-currents.com/2019/02/ciorans-on-france/

[8] eerie overlap: https://www.reddit.com/r/MapPorn/comments/8cv6cf/the_map_of_the_austrohungarian_empire_18671918/

[9] [1]: #_ftnref1

[10] [2]: #_ftnref2

lundi, 11 mars 2019

Pierre Vial: Salut Guillaume !

guillaume-fayeDESSIN.jpg

Salut Guillaume

Eté 1973, en forêt bourguignonne. Le camp d’été d’Europe Jeunesse se termine par un raid destiné à initier nos jeunes camarades, tous citadins, à la magie de la forêt. En fin de journée je fais le compte des troupes, arrivées échelonnées au point de rendez-vous. Il manque un homme. J’épluche la liste des effectifs et fais l’appel. Le manquant est un certain Guillaume Faye. Alors que la consigne, stricte, que j’avais donnée à chaque patrouille était qu’on ne laisse, jamais, quelqu’un derrière soi, il a disparu sans que personne ne le remarque, comme un feu follet. L’image me restera ensuite en tête : Guillaume, un feu follet.

Je suis parti à sa recherche, craignant qu’il ait eu un accident l’immobilisant en terrain isolé. Rien. Pas une trace. Je m’apprêtais à mobiliser un maximum d’effectifs pour organiser les recherches quand j’ai vu arriver au point de rendez-vous un gars épuisé, hirsute. Il m’a dit avoir voulu prendre un raccourci et s’être perdu… Je l’ai envoyé manger et dormir car il en avait grand besoin. J’ai voulu, le lendemain, mieux connaître cet étrange gars. Et j’ai découvert quelqu’un dont les paroles ont révélé un esprit curieux de tout, d’une intelligence aigüe. J’ai donc fait en sorte, fidèle à ma vocation de pêcheur d’âmes, qu’il travaille, très vite, dans le cadre du Secrétariat Etudes et Recherches du GRECE, où ses talents ont fait merveille. Peut-être trop au goût de certains egos surdimensionnés, à qui il faisait (sans le vouloir) de l’ombre. Lesquels ont fini par écoeurer Guillaume, qui a pris le large, à peu près au moment où j’en fis autant, en 1986.

Mais tout au long de son passage au GRECE Guillaume avait donné toute la mesure de son talent, qui était grand. Agitateur d’idées, créateur de concepts originaux et dérangeants, animateur hors pair alliant de solides connaissances et un humour dévastateur, Guillaume a été, pour beaucoup de jeunes camarades, un éveilleur au plein sens du terme. Et il avait un sens de l’amitié toujours prêt à se manifester.

Mais, derrière la façade du blagueur génial, auteur de farces mémorables quand il était devenu Skyman, il y avait un homme en fait très sensible. Et donc fragile. Quand le divorce avec certains hiérarques de la Nouvelle Droite est devenu inévitable, il a été touché au plus profond de son être et nous avons été peu nombreux à nous en rendre compte. Il y avait en lui des blessures qui ne se sont jamais refermées. Les dérives dans lesquelles il s’est noyé, ensuite, ont largement là leur explication, j’en suis persuadé.

Je ne veux garder de lui que l’image de l’homme brillantissime qu’il fut pendant un pan de sa vie, l’auteur de livres-clefs comme « Le Système à tuer les peuples », qui resteront des balises . Alors, il faut oublier le reste.

Salut Guillaume !

Pierre VIAL

È morto Guillaume Faye, l’uomo che ha cambiato il pensiero non conforme europeo

gf-ed.jpg

È morto Guillaume Faye, l’uomo che ha cambiato il pensiero non conforme europeo

 
Ex: https://www.ilprimatonazionale.com

Parigi, 7 mar – Con il decesso di Guillaume Faye, morto nella notte tra 6 e 7 marzo, scompare dalla scena metapolitica europea uno dei pochi intellettuali che ha davvero cambiato il modo in cui tutti noi pensiamo, anche chi non l’ha mai letto, anche chi lo ha letto pensandola diversamente su tanti temi. Gravemente malato da tempo, accudito da un pugno di sodali devoti, Faye ha mostrato sino all’ultimo più interesse per il mondo delle idee che per la propria persona, anche a costo di trascurare la propria salute pur di continuare a scrivere. Pur non avendolo mai conosciuto, negli ultimi tempi avevo provato diverse volte a contattarlo, scrivendo alla mail del suo sito. Una prima volta mi aveva risposto, acconsentendo a un’intervista. Ma, quando gli avevo mandato le domande via mail, aveva dichiarato di non aver ricevuto nulla, chiedendomi di inviargliele nuovamente… via lettera. Cosa invero singolare, per un profeta della tecnoscienza. Avevo fatto un secondo tentativo, al fine di cooptarlo sul Primato Nazionale, in cui una sua rubrica fissa sarebbe stata più che gradita. Non mi rispose mai, probabilmente perché stava già male.

La Nuova Destra francese

Faye era nato il 7 novembre 1949 ad Angoulême, il capoluogo del dipartimento della Charente, situato nella regione Nuova Aquitania. In un’intervista aveva detto: «Sono stato allevato nel culto del nazionalismo francese, di tendenza bonapartista, e il risultato paradossale fu un patriottismo europeo. Il mio ambiente sociale d’origine è quello della grande borghesia parigina, che conosco perfettamente dall’interno e di cui non ho mai condiviso gli ideali conformisti e materialisti». Diplomato all’Institut d’études politiques di Parigi e titolare di un dottorato in scienze politiche, è stato uno dei principali teorici del Groupement de Recherches et Etudes pour la Civilisation Européenne (Grece), e dell’ambiente più tardi noto come Nuova Destra francese, nel periodo che va dal 1970 al 1986. Faye si avvicina al Grece su invito di Dominique Venner, senza un pedigrée pregresso particolarmente legato alla destra. Tra le figure che lo hanno segnato fino a quel momento c’è semmai il marxista e situazionista Henri Lefebvre. In questa fase, Faye propone un pensiero volontarista, faustiano, marcatamente nietzscheano e portatore di un neopaganesimo postmoderno. La sua visione del mondo esalta la tecnoscienza visionaria dello spirito europeo. Non sono rare le provocazioni, soprattutto in tema etico e sessuale.

In un articolo di qualche anno fa, Stefano Vaj, amico di lunga data del francese, così descrive il primo impatto con il personaggio Faye, nell’ambito di un convegno del Grece: «Oratore eccezionale, ipnotico persino nel leggere una relazione scritta nell’atmosfera ovattata di un convegno di studi in un palazzo dei congressi, Guillaume Faye assomigliava un po’ fisicamente e nelle movenze al giovane Feddersen, interpretato da Gustav Froelich, protagonista di Metropolis di Fritz Lang; ed era già indiscutibilmente l’astro nascente del movimento. […] Faye lasciava un’impressione di “lucido fanatismo” in cui si mescolavano reminiscenze di Che Guevara, D’Annunzio, Ignazio di Loyola e Goebbels, alquanto lontane dal materiale umano settario e arrivista, conformista e reazionario, che dominava la mia esperienza politica italiana dell’epoca. Le notti passate a discutere delle questioni fondamentali della nostra epoca e del futuro dell’Europa nella campagna provenzale delle Université d’Eté del GRECE diventarono anzi ben presto una benvenuta boccata di ossigeno".

Il sistema per uccidere i popoli

Figlio di questa fase è l’eccezionale Le Système à tuer les peuples, puntuale diagnosi della globalizzazione scritta… nel 1981, quando l’agenda politica dell’Occidente era interamente occupata dalla Guerra fredda. In un mondo diviso in due, con le varie destre spesso preoccupate di rappresentare con il dovuto zelo il ruolo di sentinelle dell’Occidente, Faye si preoccupava dell’uniformità del pianeta all’insegna di un’unica ideologia consumistica, smobilitante, borghese, universalistica. Libro profetico se mai ve ne fu uno, Il sistema per uccidere i popoli – di cui esiste una traduzione in italiano, realizzata dallo stesso Vaj, più volte riproposta in diverse edizioni, l’ultima recentemente da Aga editrice – aveva inoltre il merito di proporre una lettura del potere totalmente aliena da schemi complottistici e semplificazioni settarie. La caratteristica principale del Sistema descritto da Faye era anzi proprio il fatto di «funzionare» in modo meccanico, impersonale, acefalo. Una lezione da ripassare, proprio oggi che gli spettri di mega cospirazioni tornano a dominare la scena di coloro che vorrebbero opporsi al medesimo Sistema.

Definito l’«antipapa della Nouvelle Droite» rispetto al «pontefice» riconosciuto dell’ambiente, Alain de Benoist, Faye non potrebbe aver avuto una personalità più diversa da quella dell’autore di Visto da destra: tanto meticoloso, enciclopedico, «intellettuale» de Benoist, quanto estroso, polemico, «militante» il secondo. Caratteristiche che comportano, in entrambi i casi, tanti pregi quanti difetti. Nel 1986, Faye rompe con l’ambiente del Grece, parallelamente ad altri esponenti illustri del medesimo ambiente, come lo storico Jean-Claude Valla. Per un decennio, Faye sta lontano dalla politica e dalla cultura: partecipa a programmi radio, fa provocazioni mediatiche, avrebbe persino preso parte, secondo una leggenda metropolitana da lui stesso alimentata, a dei film porno in qualità di attore.

Archeofuturismo

Nel 1998, il grande ritorno alla battaglia delle idee con Archeofuturismo, uno dei testi più importanti degli ultimi 30 anni. Lo scorso marzo, in occasione della riedizione del testo, ancora per i tipi di Aga, scrivevo che l’opera «incise fortemente sull’immaginario dei due decenni che seguirono, non perdendo sostanzialmente di attualità. […] La tesi del libro è nota, anche solo per essere stata orecchiata qua e là: bisogna unire Evola e Marinetti, il sacro e la tecnoscienza, la potenza dell’arcaico e le suggestioni avveniristiche. […] Ma era soprattutto il discorso sull’islam che era destinato a sconvolgere i vecchi ammiratori di Faye e a creare dibattito nel suo pubblico naturale. Il vecchio cantore della ‘causa dei popoli’ contro il sistema americanocentrico riemergeva dal nulla chiamando alla guerra contro i musulmani. Eresia, tradimento, zampino della Cia o del Mossad? Sul tema, come al solito, la visione fayana tendeva a portare i concetti all’estremo, con non poche forzature e qualche argomento tagliato con l’accetta».

Proprio nel numero di febbraio 2019 del Primato Nazionale è presente un’intervista a Guillaume Faye dai caratteri semi-testamentari.

Con il passare degli anni, l’accetta si era fatta sempre più affilata, anche se le vette visionarie, originali, mobilitanti di Archeofuturismo non sarebbero più state toccate. Tra le sue opere di questo secondo periodo, merita una menzione il misconosciuto Pourquoi nous combattons?, operetta minore, sorta di breviario militante davvero ricco di spunti. Tra i libri che più avevano fatto parlare e sparlare di sé c’era invece La nouvelle question juive, per cui era ovviamente stato bollato come agente del sionismo internazionale. L’ultimissimo saggio, uscito proprio in questi giorni, testimoniava un ulteriore, controverso passo verso una radicalità sempre più accentuata, a cominciare dal titolo: Guerre civile raciale. Un testo su cui sarebbe stato bello discutere e magari anche litigare. Non ce n’è stato il tempo.

Adriano Scianca

Guillaume Faye, l’uomo delle provocazioni vulcaniche. Il ricordo di Stefano Vaj

gf-arktos.jpg

Guillaume Faye, l’uomo delle provocazioni vulcaniche. Il ricordo di Stefano Vaj

Ex: https://www.ilprimatonazionale.it

Roma, 11 mar – “Soltanto il pensiero radicale é fecondo. Perché esso solo crea concetti audaci che spezzano l’ordine ideologico egemonico, e permettono di sfuggire al circolo vizioso di un sistema di civiltà rivelatosi fallimentare. Per riprendere la formula del matematico Rene Thom, autore della Teoria delle catastrofi, soltanto i ‘concetti radicali’ possono far crollare un sistema nel caos — la ‘catastrofe’ ovvero cambiamento di stato violento e repentino — al fine di dar vita a un altro ordine”.

Guillaume Faye ha rappresentato la declinazione intellettuale e polemica, e l’esempio, di un nietzschanesimo pratico che non vede un senso nello stare nel mondo se non per capirlo, e non vede un senso nel capirlo se non per cambiarlo. Il rispetto museale per esperienze passate, l’erudizione compiaciuta, l’accuratezza filologica, la paura del cambiamento, la ricerca della popolarità personale, l’accorta navigazione tra i pregiudizi del proprio pubblico, il moralismo lugubre del militante severo, non hanno mai avuto alcuna cittadinanza in questo entusiasmo panico che è ciò che mi ha sempre attirato di un amico e un interlocutore la cui attività e pensiero hanno fortemente condizionato la mia propria parabola intellettuale.

Un condizionamento largamente dialettico, perché una formazione e sensibilità largamente comuni non ci hanno mai impedito di difendere conclusioni spesso diverse, talora opposte, su vari argomenti, a partire comunque da presupposti e sensibilità condivisi, a cominciare dall’idea che le provocazioni vadano accettate e affrontate seriamente a prescindere dalla loro provenienza, e che in ogni problema, in ogni sviluppo passato o presente, si celi a fianco del pericolo un’opportunità che diversamente non si sarebbe mai aperta. Ma un condizionamento tanto significativo che non sarebbe una grande esagerazione dire che ho imparato davvero il francese per tradurre Il sistema per uccidere i popoli.

 

gf-af.jpgCosì, anche dopo che i nostri contatti personali e telefonici si sono fatti più sporadici, i miei due scritti principali, Indagine sui diritti dell’uomo  e Biopolitica. Il nuovo paradigma oltre ad essere farciti di citazioni fayane, non fanno altro che rappresentare sviluppi paralleli di preoccupazioni comuni, e un terzo testo – che mi ha creato qualche problema anche in connessione alla decisione di chi l’aveva originariamente pubblicato di intitolarlo Per un’autodifesa etnica totale – rappresenta in realtà una rilettura critica delle questioni sollevate in La colonisation de l’Europe, di cui continuo a non condividere le valutazioni inerenti al ruolo dell’Islam, ma che rappresenta ancora oggi uno dei testi fondamentali con cui è necessario confrontarsi nell’approfondire il tema della immigrazione extraeuropea nel nostro continente.

Ugualmente, il mio impegno più recente nel mondo transumanista, e in particolare nella AIT e in quello dell’associazionismo identitario e federalista di Terra Insubre, i cui esponenti oggi rivestono in Italia posizioni istituzionali ed accademiche di grande rilievo, rappresentano a loro volta riflessi di interessi condivisi, che proprio nel momento della morte di Faye giungono in qualche modo a maturazione nella coscienza collettiva almeno di minoranze significative della nostra società, con esiti che cominciano a trascendere la sociologia e il movimento delle idee per entrare nella storia.

In questo quadro, le posizioni e le provocazioni vulcanicamente espresse e promosse da Faye nel corso di più di quarant’anni non sono state estranee al mutamento di prospettiva in essere, anche se lui stesso non prendeva più sul serio tutto quello che diceva di quanto da parte loro facessero Nietzsche o Marinetti, lo scopo essenziale essendo quello di chiamare il lettore o l’ascoltatore a “mettere il pensiero in moto”, e ad esplorare percorsi che lo portino a considerare in una luce diversa quello che crede di sapere o di avere capito sui processi passati e su quelli in corso, anziché perdersi in dettagli o preoccupazioni documentarie, per cui l’autore dimostrava la propria noncuranza anche attraverso il vezzo di introdurre regolarmente in tutte le sue opere…una singola fonte falsa, inventata di sana pianta!

Perciò, poco mi convince chi puntigliosamente non gli perdona di associare, soprattutto nelle opere più direttamente riconnesse all’attualità politica, intuizioni profonde ad ipotesi od approcci implausibili e balzani quando non pericolosamente ambigui, e talora contraddittori rispetto a tesi contemporaneamente sostenute nel medesimo testo – come è il caso per buona parte del libro sulla Nouvelle question juive, che gli ha attirato gli strali di buona parte del mondo ebraico e della totalità di quello dell’antisemitismo primario, e che mi sono visto a sorpresa e con un certo imbarazzo dedicare. E continuo perciò a considerare prezioso e decisivo il suo ruolo anche nella sua produzione più discutibile, e fortunato il caso che ha fatto sì che ci conoscessimo e stringessimo un’amicizia fatta soprattutto di un impegno attorno a valori comuni.

Valori che restano espressi soprattutto nella parte più teorica e meno nota, ma non meno provocatoria, della sua opera, come come Per farla finita con il nichilismo, analisi non sempre attendibile ma geniale del pensiero di Heidegger uscita in italiano grazie a Francesco Boco, o Futurismo e Modernità, originariamente pubblicata da Divenire. Rassegna di studi interdisciplinari sulla tecnica e il postumano, e che meriterebbe certamente una riscoperta.

Stefano Vaj

Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?...

5g.jpg

Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?...

par Christopher Th. Coonen

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christopher Coonen cueilli sur Geopragma et consacré aux enjeux pour l'Europe de la technologie 5G. Membre de Geopragma, Christopher Coonen a exercé des fonctions de directions dans des sociétés de niveau international appartenant au secteur du numérique.

Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?

Le mot « 5G » sera sur toutes les lèvres lors du « Mobile World Congress » du 25 au 28 février prochains, grand-messe mondiale annuelle de la téléphonie mobile à Barcelone. Pourquoi ? Car c’est l’héritier tant attendu du standard actuel, la 4G.

Nous utilisons nos smartphones en France et en Europe depuis 2012 à leur plein potentiel grâce à la 4G. Ce fut alors une petite révolution, car la 4G offrait deux atouts : premièrement, elle permettait la circulation des appels vocaux directement par Internet et non plus par le réseau téléphonique. Deuxièmement, la 4G s’appuyait sur le « multiplexage » (passage de différents types d’information par le même canal) permettant d’augmenter les flux d’informations et des données.

Le réseau 4G donne un aspect superlatif au terme haut débit. A juste titre : ses débits théoriques sont nettement supérieurs à la génération précédente (3G), allant de 42 Megabits / seconde à 300 Megabits / seconde pour la « LTE » (Long Term Evolution). La « LTE Advanced » va au-delà de 1 Gigabit/seconde.

Les inventeurs de WhatsApp ne s’y étaient pas trompés, lançant en 2009 une application Android et iOS permettant un service de messagerie, de MMS (envoi de messages enrichis de photos, vidéos et messages vocaux), et d’appels vocaux, tous gratuits sous réseau WIFI, faisant trembler les opérateurs traditionnels de téléphonie mobile qui voyaient déjà leurs millions d’abonnés les déserter. Pour la petite histoire, ces démissionnaires de Yahoo! avaient postulé chez Facebook et vu leurs candidatures rejetées, avant de se faire racheter à prix d’or quelques années plus tard en 2014 par le même Facebook pour la modique somme de 19 milliards de dollars…Facebook impliqué dans le scandale de l’usurpation de données via Cambridge Analytica, et décrié par certains de ses anciens employés pour une insoutenable légèreté de l’être s’agissant du traitement des données personnelles. Facebook a 1,7 milliard d’abonnés au niveau mondial, WhatsApp 1,5 milliard – de lourds enjeux.

Nous voici au cœur du sujet : avec la 5G, le débit de données sera 10 à 100 fois plus puissant qu’avec la 4G. Au-delà des calculs et des quantités de débit, il existe un calcul de pouvoir, d’influence et de renseignement qui devrait inquiéter au plus haut point tous dirigeants politiques, militaires et d’entreprises. En effet, contrairement à la 4G, les données ne seront plus uniquement transportées d’un point A vers un point B, mais bien interactives dans tous les sens et depuis de multiples sources, rendant la gestion des villes connectées, les utilisations des voitures autonomes ou encore des drones civils et militaires bien plus efficaces avec des réactions en contexte et en temps infiniment réel. C’en sera fini de la « latence technologique ».

Or, face à ces enjeux de souveraineté colossaux, comme d’ailleurs sur bien d’autres sujets, l’Europe se retrouve de nouveau coincée entre les Etats-Unis et la Chine.

Les grandes manœuvres ont débuté pour l’attribution des licences 5G à l’échelle mondiale, ainsi que les appels d’offre organisés pour la construction de ce réseau révolutionnaire qui comprendra des « backbones » de fibre optique terriens et sous-marins, des routeurs et des réseaux du dernier kilomètre. Les entreprises qui les installeront auront à gérer leur part de réseau et les données y transitant, et pourraient assez facilement créer des « portes arrière » pour capter et potentiellement copier celles-ci.

Imaginons le revers de la médaille. Ces applications tellement plus puissantes et versatiles auront aussi leur talon d’Achille : les hackers d’Etat, petits ou grands, ou des pirates informatiques privés, pourront créer de véritables crises et failles en déréglant la circulation de véhicules en ville, paralysant totalement ces mêmes villes, ou encore en faussant le ciblage de la livraison d’un colis ou d’un missile…Il n’existe pas pour le moment de standard de cryptographie et de sécurité associé à la 5G.

Entre temps, sur l’autre rive de l’Atlantique, le Président Trump a pourtant adressé aux agences fédérales en octobre 2018 l’un de ses « Memorandum » : « il est impératif que les Etats-Unis soient les premiers dans la technologie cellulaire de cinquième génération (5G) », soulignant que la course à la 5G avec la Chine était une priorité de sécurité nationale. Mais en oubliant de mentionner l’importance de la cyber-sécurité de ces nouveaux réseaux et abrogeant même des dispositions prises par la « Federal Communications Commission » de l’administration du Président Obama pour que les réseaux de la 5G soient sécurisés en amont par des standards pour réduire les risques d’intrusions et de cyberattaques…

C’est donc un vide sidéral de part et d’autre face à des dangers très tangibles et incroyablement destructeurs. S’affrontent sur cette question de standards gouvernements et acteurs privés, et ces derniers ont bien plus de chance d’innover rapidement et de se mettre en ordre de bataille avant que ne le fassent les bureaucraties d’Etat ou pire la bureaucratie communautaire avec telle ou telle « directive » ; notre regard peut s’arrêter sur l’impuissance et même l’inconscience des nations sur ces sujets depuis vingt ans sur toutes sortes de questions liées à la technologie… En l’absence de standards et de supervision, tout est possible.

Avec la 5G se dessine donc un combat mondial entre les géants qui construisent et gèrent déjà nos réseaux 4G en Europe : Cisco (US), Ericsson, Nokia et Alcatel (EU) –qui tous trois possèdent des parts de marché minoritaires aujourd’hui – et deux géants chinois, ZTE et Huawei. Cette dernière a fait les choux gras des quotidiens récemment, avec la détention de sa DAF (surtout fille du fondateur) au Canada sous mandat d’arrêt des Etats-Unis pour violation potentielle des sanctions mises en place contre l’Iran. Huawei s’est vue qualifiée par la Commission Européenne de société « inquiétante » car les terra datas qu’elle traite pourraient tomber dans la nasse des services de renseignements chinois. Huawei est en pleine ascension en Europe, ayant doublé ses effectifs entre 2013 et 2018 pour atteindre 14.000 employés, avec une part de marché des infrastructures de réseaux européens estimée à 15-20%. Son chiffre d’affaires en 2018 s’est établi à 100 milliards de dollars, plus que Cisco et même IBM. Elle a détrôné Apple pour devenir le deuxième vendeur de smartphones au monde, derrière Samsung.

Contre ce mastodonte, les Etats-Unis mènent une campagne de pressions notamment envers les opérateurs télécom en Europe, ainsi qu’envers nos gouvernements pour sortir Huawei de cette « course aux armements » du 21ème siècle d’un nouveau genre. L’Administration américaine a dépêché des émissaires au Royaume-Uni, en Allemagne, et en Pologne en 2018 pour faire passer un message très clair : les gains de coûts associés au fait d’utiliser un prestataire tel que Huawei sont sans commune mesure avec les risques (et coûts) d’intrusions chinoises dans les infrastructures de l’OTAN…et la possible remise en cause de la construction d’une base de l’armée américaine en Pologne évaluée à USD $ 2 milliards. L’effet de cette campagne s’est même fait ressentir jusqu’en Australie qui a sorti Huawei des appels d’offres liés à la 5G.

Lorsque Huawei et ZTE ont remplacé les puces américaines par des chinoises dans leurs smartphones, le gouvernement des Etats-Unis a sommé ses deux plus importants opérateurs de téléphonie mobile, AT&T et Verizon, d’arrêter la vente de ces smartphones dans leurs boutiques. Ils s’y sont pliés sans broncher.

La crainte des Etats-Unis repose en partie sur une loi de l’Empire du Milieu datant de 2017, la « Loi Nationale d’Intelligence », qui enjoint les sociétés chinoises de soutenir et de coopérer avec les services de renseignement chinois, où qu’elles opèrent.

Mais cette posture du gouvernement américain est imprégnée d’une hypocrisie sans vergogne. Car dans cette affaire, il existe aussi un angle « NSA » (National Security Agency), les « Grandes Oreilles » de notre grand allié qui sont allées jusqu’à épier les téléphones mobiles de chefs d’Etat « amis ». En 2013, son directeur, l’Amiral Michael S. Rogers, avait interdit aux dirigeants des opérateurs télécom américains d’inclure Huawei ou tout autre acteur chinois dans leurs appels d’offre. Ensuite, grâce aux révélations d’Edward Snowden, nous savons qu’une opération de piratage conduite à partir de 2010 par cette même agence, nommée « Shotgiant », lui a permis de s’immiscer dans les systèmes d’information du géant à son QG à Shenzhen. Cette intrusion n’aurait apparemment pas révélé l’existence de codes sources « malins » ou de programmes systématiques de collecte de données.  Le gouvernement américain continue à ce jour de démentir l’existence d’une telle opération.

Et l’Europe, où est-elle dans tout cela ? Elle est loin sur son propre territoire, de reconstruire et même simplement de rénover son propre réseau avec les seuls acteurs nordiques et français. Elle se retrouve coincée entre les acteurs publics et privés chinois et américains. Peut-être pourrait-elle donner l’exemple comme elle l’a fait avec la RGPD, encore faudrait-il qu’il y ait une véritable prise de conscience et une ambition stratégique de la part de nos leaders politiques pour « sécuriser » cette révolution technologique, protéger les données confidentielles de nos entreprises et de nos gouvernements, et même pour s’en emparer. Il y a urgence. La mise en place de la RGPD est en effet d’ores et déjà elle-même menacée par le « Cloud Act II » voté par le Congrès américain en 2018.

Christopher Th. Coonen (Geopragma, 11 février 2019)

Lille : Conférence de Iurie Rosca et Robert Steuckers

Rosca Steuckers 1-0.jpg

Moldavie, la virgule euro-russe

Samedi 23 mars 2019 à Lille :

Conférence de Iurie Rosca et Robert Steuckers

Ancien vice-premier ministre de Moldavie, journaliste et éditeur, Iurie Rosca est le principal coordinateur des colloques eurasistes de Chisinau, qu’il présente comme un anti-Davos. Persécuté par les oligarques qui dirigent son pays, il avait été menacé en 2018 d’une peine de 7 ans de prison.

C’est donc un authentique dissident anti-mondialiste que l’équipe d’ER Lille accueillera le samedi 23 mars prochain pour une rencontre avec l’historien belge Robert Steuckers sur le rôle géopolitique de la « Moldavie, la virgule euro-russe ».

Réservations : reservation.erlille@outlook.fr

Le Président des ultra-riches. Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron

présriches.jpg

Le Président des ultra-riches Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron

par Frédéric Stévenot

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

« Macron, c’est moi en mieux », confiait Nicolas Sarkozy en juin 2017. En pire, rectifient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Huit ans après Le Président des riches, les sociologues de la grande bourgeoisie poursuivent leur travail d’enquête sur la dérive oligarchique du pouvoir en France.

Au-delà du mépris social évident dont témoignent les petites phrases du président sur « ceux qui ne sont rien », les auteurs documentent la réalité d’un projet politique profondément inégalitaire. Loin d’avoir été un candidat hors système, Emmanuel Macron est un enfant du sérail, adoubé par les puissants, financé par de généreux donateurs, conseillé par des économistes libéraux. Depuis son arrivée au palais, ce président mal élu a multiplié les cadeaux aux plus riches : suppression de l’ISF, flat tax sur les revenus du capital, suppression de l’exit tax, pérennisation du crédit d’impôt pour les entreprises… Autant de mesures en faveur des privilégiés qui coûtent un « pognon de dingue » alors même que les classes populaires paient la facture sur fond de privatisation plus ou moins rampante des services publics et de faux-semblant en matière de politique écologique.
Mettant en série les faits, arpentant les lieux du pouvoir, brossant le portrait de l’entourage, ce livre fait la chronique édifiante d’une guerre de classe menée depuis le cœur de ce qui s’apparente de plus en plus à une monarchie présidentielle ».

Si le titre de l’ouvrage évoque à dessein l’une des précédentes publications des « Pinçon-Charlot »[1] , l’attention du lecteur doit se concentrer sur le sous-titre. Car le projet du livre y est défini très clairement. Le couple de sociologues utilise les connaissances acquises au cours de leurs nombreuses enquêtes au sein des élites pour analyser le parcours de l’actuel président de la République, mais aussi les mesures prises en l’espace d’une année et demie.

Les cent-soixante seize pages de cet ouvrage se lisent sans aucune difficulté, l’humour n’y étant pas pour rien. Les mieux informés ne trouveront pas de révélations inédites sur le personnage du président de la République, ce qui n’est d’ailleurs pas l’objectif des auteurs. En revanche, ils nous offrent une synthèse qui permet de mettre en relation tout ce que l’on sait sur lui, très précisément informée. Encore s’agit-il d’une analyse de type sociologique bâtie autour d’une problématique : en quoi E. Macron est-il représentatif de la classe sociale dont il est issu et dont il porte les intérêts ?

Si l’on se fie à ce que les auteurs disent en préambule, leur « Président des ultra-riches » est une réponse au défi lancé implicitement par E. Macron, dont les propos avaient été rapportés par Le Canard Enchaîné, à l’automne 2017. Il réfutait le fait qu’on puisse le qualifier de « président des riches », comme l’avait été N. Sarkozy : « personne ne peut me relier à cette image ». À défaut de cela, les sociologues devaient pouvoir démontrer facilement le mépris et la condescendance exprimés par le candidat puis par le président, en s’appuyant sur les premières mesures qui venaient appuyer les « macronades ». Ils rappellent toutefois les conditions de son élection : 24 % des votes exprimés, mais seulement 18,2 % des inscrits au premier tour, soit le plus mauvais résultat de toute la Cinquième République. Ce qui inciterait à la modestie laisse au contraire place à l’arrogance, au nom de la légitimité sortie des urnes. Ils rappellent également les conditions de la campagne électorale, et la construction d’un candidat « hors système », alors que son parcours démontre à l’envi qu’il se place parfaitement dans le système. On se dit alors que, finalement, avec une base populaire aussi restreinte, les mesures prises par le nouveau président sont en parfait accord avec ceux qui le soutiennent réellement. C’est justement la conclusion à laquelle parvient les Pinçon-Charlot, « en croisant le contenu de sa politique sociale et économique avec sa trajectoire sociobiographique et le maillage oligarchique de son pouvoir » (p. 155).

Quand la rédaction du livre s’est achevé, le mouvement des « gilets jaunes » avait commencé. La reprise de deux récits publiés dans L’Humanité (26 nov. et 11 déc. 2018) s’imposait pour confirmer le bien-fondé du propos du livre. En effet, l’un des thèmes exprimés par les manifestants concernait sinon la personne du président de la République, au moins le mépris de classe qu’il n’avait cessé d’exprimer.

Frédéric Stévenot, pour Les Clionautes

[1] Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Le Président des riches. Enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy, La Découverte, coll. « Zones », 2010, rééd. La Découverte, coll. « Poches/Essais », 2011.
 

Lumière de la Tradition

tradition-1.jpg

Lumière de la Tradition

par Alastair Crooke
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Nous présentons rapidement un texte d’Alastair Crooke avant de revenir sur certaines réflexions qu’il suscite nécessairement, certes par son contenu, mais encore plus par sa chronologie qui renvoie à d’autres réflexions sur le même thème. Ce thème, c’est celui de l’interrogation fondamentale sur ce qu’on nomme la Tradition, comme orientation majeure qui pourrait nous suggérer des élans, des conceptions, des perceptions permettant d’aborder l’immense question du véritable “Grand Remplacement” qui devrait nous importer : qu’est-ce qui remplacera cette immense et infâme Système qui entend conduire la civilisation, la terre et tout le reste à un destin catastrophique anthropisation, et qui ne peut que s’effondrer lui-même, qui est d’ores et déjà en cours d’effondrement comme un s’affaisse un immense concentré de pourriture.

Alastair Crooke, qui introduit sa réflexion en faisant explicitement allusion à la Tradition et à l’un des philosophes du XXème siècle qui a illustré ce courant de pensée (Julius Evola), expose un aspect de la situation américaine (cette fois, nous écartons le qualificatif “américaniste”) où se développe une réflexion autour de cette référence qui est par définition “primordiale” et “principielle”. On voit que des esprits et des plumes sont au travail dans ce sens, éclairant une intuition qui éclaire notre temps parcouru des “Signes de la Fin des Temps”.

D’autre part, à partir de cette introduction avec ses données fondamentales, Crooke décrit, à partir d’auteurs essentiels, leurs interférences opérationnelles dans la situation politique actuelle aux USA, dans la “guerre civile en cours”. En même temps, on comprend bien la précision qui est faite selon laquelle cette interprétation essentielle de la situation US, notre “Rome postmoderne”, peut évidemment être étendue à d’autres territoires, d’autres ensembles, d’autres communautés et d’autres nations, parce qu’il s’agit du destin commun de l’effondrement d’une civilisation universelle et absolument perverse et de son remplacement. Tout cela fait une excellente illustration de l’évolution accélérée des dimensions catastrophiques de l’époque eschatologique que nous vivons.

Le titre original de Alastair Crooke sur Strategic-Culture.org du 4 mars 2019 était « US Conservatives Pursue a ‘Ben Option’ of Global Ramification ». Nous lui avons substitué la première phrase du texte.
dde.org
_______________________

« Sommes-nous Rome ? »

Sommes-nous ‘Rome’? La question prend aujourd’hui une place considérable dans l'esprit des conservateurs, des libertaires et des catholiques américains lors de leurs diverses conférences. L’Amérique suit-elle le destin de l’empire romain ? Décadence bureaucratique, dette publique massive, armée surchargée, système politique apparemment incapable de relever les défis ; « l’empire romain sur sa fin a souffert de ces maladies, et certains craignent que ce soit également le cas de l'Amérique contemporaine », note The American Conservative, une publication qui poursuit cette “ligne” éditoriale avec constance et avec un lectorat en constante augmentation depuis plusieurs années. (Notez que ce n’est pas la conception du vice-président Pence, qui argumente avec insistance à propos de ce qui est littéralement une Rédemption évangélique imminente, avec la politique dite de Rapture.)

The American Conservative choisit de façon très différente de sonner l’alarme :

« Si les libertaires de droite s'inquiètent de l’effondrement structurel, les conservateurs culturels et religieux ajoutent une dimension morale et spirituelle au débat. La montée de l'hédonisme, le déclin de l'observance religieuse, la séparation continue de la famille et la perte générale de cohérence culturelle, – pour les traditionalistes, ce sont les signes annonciateurs d’un âge des ténèbres. »

Et voici leur narrative en réponse à ces craintes : Vers l’an 500, une génération après la déposition du dernier empereur romain par les Francs, un jeune homme ombrien (originaire de la province de l’Ombrie, en Italie), fut envoyée à Rome par ses riches parents pour terminer ses études. Dégoûté par la décadence de Rome, il s’enfuit dans la forêt pour se faire ermite et choisir un destin de prière et de méditation.

Il s'appelait Benoît. Il fonda ensuite une douzaine de communautés monastiques et écrivit ses fameuses “règles” auxquelles on attribue le mérite d'avoir aidé la culture menacée et ses valeurs à survivre dans ces temps difficiles. Le professeur Russell Hittinger a résumé la leçon de Benoît dans l’âge des ténèbres : « Comment vivre la vie pleinement et complètement ? En écartant la recherche du succès dans le monde, au profit de la recherche du succès humain. »

Comment l’exemple d’un moine médiéval pourrait-il être pertinent pour notre époque laïque ? Parce que, dit le philosophe de la morale Alasdair MacIntyre, cette référence démontre qu'il est possible de construire « de nouvelles formes de communauté au sein desquelles la vie morale pourrait se maintenir » pendant un âge des ténèbres, – y compris, peut-être, un âge comme le nôtre.

MacIntyre propose la « suggestion inquiétante » selon laquelle la teneur du débat moral d'aujourd'hui (sa stridence et son interminabilité) est le résultat direct d'une catastrophe par rapport à notre passé ; une catastrophe si grande que son examen critique moral a été presque effacée de notre culture et de notre vocabulaire, exorcisé dans notre langue. Il fait référence aux “Lumières européennes”. Ce que nous possédons aujourd'hui, soutient-il, ne sont que des fragments d'une tradition plus ancienne. En conséquence, notre discours moral, qui utilise des termes tels que “bien”, “justice” et “devoir”, a été dépouillé du contexte qui le rend intelligible.

« Pour MacIntyre », écrit Rod Dreher, auteur de The Benedict Option, « Nous vivons une catastrophe semblable à celle de la chute de Rome, dissimulée par notre liberté et notre prospérité ». Dreher poursuit: « Dans son livre capital, ‘After Virtue’, publié en 1981, MacIntyre affirmait que le projet des Lumières avait coupé l’homme occidental de ses racines dans la tradition, mais il n’était pas parvenu à produire une morale contraignante fondée sur la seule raison. De plus, les Lumières vantaient l'individu autonome. Par conséquent, nous vivons dans une culture de chaos moral et de fragmentation dans laquelle de nombreuses questions sont tout simplement impossibles à régler. MacIntyre dit que notre monde contemporain est une forêt plongée dans l’obscurité et que, pour retrouver notre juste chemin, il faudrait créer de nouvelles formes de communauté ».

« L’‘option Benedict’ [‘option Benoît’] fait donc référence à [ceux] qui, dans l’Amérique contemporaine cessent d’identifier la continuation de la civilité et de la communauté morale avec le maintien de l’Empire américain et qui, par conséquent, souhaitent construire des formes de communauté locales en tant que lieux de résistance chrétienne contre ce que représente l'empire. En d’autres termes, l’option Benedict, – ‘BenOp’ – est un terme générique pour les chrétiens [et les conservateurs américains], qui acceptent la critique de MacIntyre sur la modernité ».

Le BenOp n’appelle pas le monachisme. Il est envisagé, en quelque sorte, comme un moyen plus pratique pour les Américains qui ont cette perception fondamentale de gérer la modernité d’aujourd’hui. Et… Où avons-nous entendu quelque chose comme ça auparavant ? Eh bien, dans les réflexions du philosophe politique italien Julius Evola, dans ses réflexions d’un traditionalisme radical de l’après-guerre, – L’homme au milieu des ruines, – dans lequel il plaide pour une défense et une résistance contre le désordre de notre époque. Ce sont les écrits d’Evola et d’autres auteurs du même genre [de défenseurs de la Tradition primordiale] qui ont soutenu les intellectuels russes tout au long de leur période sombre du communisme tardif, puis du néolibéralisme sauvage. Des impulsions largement similaires ont contribué à faire avancer le concept d'eurasianisme (bien que ses racines remontent aux années 1920 en Russie).

acrooke.jpg

Alastair Crooke
 
Ce dernier point reflète la tendance contemporaine, manifestée plus particulièrement par la Russie, mais allant bien au-delà de la Russie, au soutien du pluralisme (l’axe principal du “populisme” contemporain) ; autrement dit, la “diversité” qui privilégie précisément la culture, les récits nationaux, la religiosité et les liens de sang, de terre et de langue. Cette idée est tout à fait conforme à l'argument de MacIntyre, à savoir que seule la tradition culturelle donne un sens à des termes tels que “bien”, “justice”, etc. « En l'absence de traditions, le débat moral est dissocié et devient un théâtre d'illusions dans lequel la simple indignation et la simple protestation occupent le devant de la scène. »

L’idée est qu’il s'agit plutôt d'un groupe de “nations” et de “communautés”, chacune renouant avec ses cultures et ses identités primordiales, – c'est-à-dire que l'Amérique est “américaine” dans sa propre “voie culturelle” américaine (ou russe, dans sa propre voie), – et se refusant d’être absorbée et dissoute en succombant à la coercition d’un ensemble où les diversités se dissolvent, d’un empire cosmopolite.

Il est clair que cela ne va pas du tout dans le sens de la tendance générale américaine d’un ordre globaliste conforme aux règles de cette dynamique. C’est aussi un rejet catégorique de l’idée que le cosmopolitisme du “melting pot” puisse créer toute identité véritable ou tout fondement moral. En effet, « sans la notion de telos (directionnalité et détermination de la vie humaine) servant de moyen de triangulation morale, les jugements de valeur morale perdent leur caractère factuel. Et, bien sûr, si les valeurs sont privées de “faits” pour les substantiver, aucun appel à des faits ne pourra jamais régler un désaccord sur une valeur ».

Dreher est explicite à propos de cette opposition radicale. Il dit de BenOp : « Vous pourriez même dire que c’est une appréciation des possibilités progressives de la tradition et un retour aux racines, – contre une époque sans racines. »

Et pour ne laisser planer aucune ambiguïté, il est noté que les conservateurs américains qui pensent avoir trouvé un allié “facile” dans MacIntyre montrent qu’« ne parviennent pas à comprendre le type de politique nécessaire pour préserver les vertus [toute qualité requise pour se frayer un chemin dans la vie]. »

« MacIntyre précise que son problème avec la plupart des formes de conservatisme contemporain est que les conservateurs reflètent les caractéristiques fondamentales du libéralisme. L'engagement conservateur envers un mode de vie structuré par un marché libre aboutit à un individualisme, et en particulier à une psychologie morale, aussi antithétique à la tradition des vertus que le libéralisme. En outre, conservateurs et libéraux tentent tous deux d’utiliser le pouvoir de l’État moderne pour soutenir leurs positions d’une manière qui est totalement étrangère à la conception de MacIntyre des pratiques sociales nécessaires au bien commun ».

Ce qui est très intéressant pour un étranger, c’est la façon dont l'auteur de BenOp, Dreher, le situe dans le contexte politique américain :

« Beaucoup d’entre nous de droite qui avons été consternés par le Trumpening(sic) et qui ont été durement frappés par la débâcle de Kavanaugh ont conclu [néanmoins] que nous n’avions d’autre choix que de voter républicain en novembre [2018] par réflexe d’auto défense. »

benedict.jpgMais permettez-moi de citer deux passages de The Benedict Option :

« La gauche culturelle, – c'est-à-dire le courant dominant américain, – n'a pas l'intention de vivre dans la paix d’un après-guerre. Elle entend exercer une pression continue comme si elle exerçait une occupation dure et implacable du pays, aidée en cela par l’inconscience des chrétiens [i.e. ceux qui reflètent le libéralisme], qui ne comprennent rien à ce qui se passe. Ne vous laissez pas berner: la victoire à la présidentielle de Donald Trump nous a au mieux laissé un peu plus de temps pour nous préparer à l’inévitable » [souligné ajouté].

« [Ceux] qui croient que la politique seule suffira ne seront pas préparés à ce qui va se passer lorsque les républicains perdront la Maison Blanche et / ou le Congrès, ce qui est inévitable. Notre politique est devenue si furieuse qu’il y aura une surenchère vicieuse et méchante, et cette surenchère s’exercera principalement contre les conservateurs sociaux et religieux. Lorsque les démocrates reprendront le pouvoir, les chrétiens conservateurs vont connaître des temps extrêmement durs. ».

BenOp, en d’autres termes, est une autre façon de décrire de ce que le professeur Mike Vlahos a décrit comme “un regroupement” pour un prochain chapitre de la “guerre civile” non résolue de l’Amérique : « L’Amérique aujourd’hui est divisée en deux visions du mode de vie futur de la nation : le “Rouge”, dont la vertu est constituée de la continuité de famille et de la communauté au sein d'une communauté nationale affirmée publiquement. La vertu du “Bleu” envisage des communautés choisies individuellement et régies par des médiations déterminées par les relations entre l’individu et l’État. Certes, ces deux visions antagonistes de l'Amérique s’opposent depuis des décennies et contrôlent jusqu'à présent plus ou moins la violence potentielle de cette opposition mais il existe désormais [aujourd’hui] le sentiment de la nécessité de se rassembler de chaque côté pour la lutte finale ».

« Aujourd’hui, deux chemins qui se jugent également vertueux sont enchaînés dans une opposition irréversible… Rouge et Bleu représentent déjà un schisme religieux irréparable, plus profond en termes doctrinaux même que le schisme catholique-protestant du XVIe siècle. Ici, la guerre porte sur la faction qui réussit à conquérir l’étendard des médias sociaux, pour se proclamer comme le véritable héritier de la vertu américaine. Tous deux se considèrent comme des champions du renouveau national, de la purification des idéaux corrompus et de la réalisation de la promesse de l’Amérique. Tous deux croient fermement qu'ils sont les seuls à posséder la vertu. »

Nous pourrions en conclure que cette formule du BenOp n’est qu’une manifestation exclusivement américaine, d’un intérêt réduit pour le reste du monde. Nous aurions tort. Tout d'abord, MacIntyre identifie l’origine de la tradition morale dans la littérature Traditionaliste Homérique (c'est-à-dire jusqu'à ses racines présocratiques) et dans cette “société héroïque” comme dépositaire des appréciations morales liées aux valeurs éternelles. Il s’agit de Grands Récits avec la singulière vertu de s’incarner dans la vie de la communauté qui les chérit, et faisant de cette communauté “un personnage” dans un récit moral historiquement étendu.

En d'autres termes, BenOp n'est pas du tout rattaché exclusivement au christianisme. MacIntyre suggère plutôt que le récit fournit une meilleure explication de l’unité d’une vie humaine particulière. Le moi a une continuité parce qu'il a tenu le rôle du personnage unique et central dans une histoire particulière : c’est le récit de la vie d’une personne. MacIntyre exprime cela de cette façon : « En assumant ces rôles, nous devenons simultanément des sous-parcelles dans les histoires de la vie des autres, tout comme ils deviennent des sous-parcelles dans la nôtre. De cette manière, les histoires de la vie des membres d’une communauté sont enchevêtrées et imbriquées. L’enchevêtrement de nos histoires est le tissu de la vie en commun… Car l’histoire de ma vie est toujours enracinée dans l’histoire de ces communautés dont je tire mon identité. » Ici, nous sommes directement renvoyés à Homère.

Mais deuxièmement, si nous faisions de l’ethnicité et du genre un choix personnel (et par conséquent jamais définitif) il nous manquerait quelque chose d’essentiel qui lie l’impulsion de BenOp à la résistance plus large contre les globalistes millénaires d’aujourd’hui qui fondent leur “rédemption” dans un processus téléologique consistant à “dissoudre” leur identité culturelle.

Cette critique, émanant d’un importante groupe conservateur américain qui vote Trump mais qui est conscient de ses inconvénients, est susceptible de s’étendre plus largement vers d’autres groupes non américains. Comme le note Rod Dreher, qui a lancé cette campagne dès 2006, des membres de ses groupes différents comprennent déjà sa portée plus large. Dreher observe :

« Au fait, je ne suis pas catholique non plus. Et alors? Nous, les orthodoxes, réclamons [Benoît] comme l'un des nôtres, comme le sont tous les saints du pré-schisme. Mais peu importe. [Les chrétiens] doivent approfondir l'histoire de l'Église pour trouver les ressources nécessaires pour résister aux pressions de la modernité. Saint Benoît est l’un d’entre eux. En raison de la diversité de nos ecclésiologies, un BenOp catholique serait différent d'un protestant et un orthodoxe serait également différent. Cela n’importe pas. En fonction de telos de chaque interprétation du BenOp, nous devrions pouvoir travailler ensemble de manière œcuménique. » 

Alastair Crooke

Remembering Guillaume Faye: November 7, 1949–March 7, 2019

gf-speaking.jpg

Remembering Guillaume Faye:
November 7, 1949–March 7, 2019

I was deeply saddened to learn today of the death of French New Right philosopher and polemicist Guillaume Faye after a battle with cancer. Faye had been sick for some time, but he was so focused on writing what will now be his last book that he postponed seeing a doctor until it was complete. When he finally sought medical attention, he was diagnosed with stage four cancer. There is no stage five. Guillaume Faye gave his life for his work, and his work for Europe.

Faye, like New Rightists and White Nationalists in European societies around the globe, was motivated by a sense of danger: the reigning system — liberal, democratic, capitalist, egalitarian, globalist — has set the white race in all of its homelands on the path to extinction through declining birthrates and race replacement through immigration and miscegenation. If we are to survive, we must understand this system, critique it, and frame an alternative that will secure the survival and flourishing of our race. Then we need to figure out how we can actually implement these ideas.

I like Faye’s approach for a number of reasons.

First, Faye thinks big. He wants to take all of Europe back for Europeans. I completely agree with this aim. Furthermore, to secure the existence of Europe against the other races and power blocs, Faye envisions the creation of a vast “Eurosiberian” Imperium, stretching from Iceland to the Pacific, with a federated system of government and an autarkic economy. He believes that only such an imperium will be equal to the challenges posed by the other races in a world of burgeoning populations and shrinking resources. As I argue in my essay “Grandiose Nationalism [2],” I think that such ideas are neither necessary nor practical and they entail dangers of their own. But nobody can fault them for visionary boldness.

Second, Faye thinks racially. His answer to the question “Who are we?” is ultimately racial, not cultural, religious, or subracial: white people are a vast, extended family descending from the original inhabitants of Europe after the last Ice Age. There are, of course, cultural and subracial identities that are also worth preserving within a federated imperium, but not at the expense of the greater racial whole.

Third, Faye is not a Luddite, primitivist, or Hobbit. He values our heritage, but he is attracted less to external social and cultural forms than to the vital drives that created them and express themselves in them. He also wishes to do justice to European man’s Faustian drive toward exploration, adventure, science, and technology. His “archeofuturism” seeks to fuse vital, archaic, biologically-based values with modern science and technology.

Fourth, Faye turns the idea of collapse into something more than a deus ex machina, a kind of Rapture for racists. We know a priori that an unsustainable system cannot be sustained forever and that some sort of collapse is inevitable. But Faye provides a detailed and systematic and crushingly convincing analysis of how the present system may well expire from a convergence of catastrophes. Of course, we need to be ready when the collapse comes. We need a clear metapolitical framework and an organized, racially conscious community to step into the breach, or when the present system collapses, it will simply be replaced with a rebranded form of the same ethnocidal regime.

Fifth, Faye is a strong critic of Christianity as the primary fount of the moral universalism, egalitarianism, and individualism that are at the root of our decline.

The only really fundamental disagreement I have with Faye was on the Jewish question. His views are closer to those of Jared Taylor, whereas mine are closer to those of Kevin MacDonald.

gf-couvCOLO.jpg

I only met Faye once, at the 2006 American Renaissance conference, where we had a couple of enjoyable conversations. We corresponded occasionally before and after that meeting. One of my treasured possessions is a copy of Faye’s first book, Le Système à tuer les peuples (Copernic, 1981), which he had given to Savitri Devi. Unfortunately, he was never able to locate his brief correspondence with Savitri. Perhaps it will come to light in his papers, which should be carefully preserved. If European man has a future, it will be due in no small part to Faye’s works. He belongs to history now, and future European generations will look dimly upon us if we fail to conserve and carry on his legacy.

Counter-Currents will publish several memorial tributes to Faye in the coming days. In the meantime, I wish simply to draw your attention to many pieces by and about Faye at Counter-Currents.

By Guillaume Faye:

About Guillaume Faye:

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2019/03/remembering-guillaume-faye/

dimanche, 10 mars 2019

In Memoriam. Guillaume Faye (1949-2019), artisan du réveil de l’Europe colonisée

gf-bretagne.jpg

In Memoriam. Guillaume Faye (1949-2019), artisan du réveil de l’Europe colonisée

par YV

Ex: https://www.breizh-infos.com

Le polémiste Guillaume Faye a rendu les armes. Les dieux lui réservent à coup sûr une place de choix au banquet des héros. En attendant, l’Europe vient de perdre un artisan de son réveil, lui qui avait annoncé, avant tout le monde, la colonisation de l’Europe, le grand remplacement, l’immigration massive venue d’Afrique et d’Asie, et le scénario qui se trame aujourd’hui sous nos yeux.

C’est en 2002 que j’ai été foudroyé à la lecture du livre La Colonisation de l’Europe, discours vrai sur l’immigration et l’islam, paru en 2000 (L’Aencre). À peine âgé de 18 ans alors, j’ai littéralement bu cet ouvrage, qui a profondément remué le militant de la gauche nationaliste bretonne que j’étais à l’époque et qui a été l’un des déclics de mon engagement au sein de la mouvance identitaire par la suite. Quelques années plus tard, lors d’un congrès d’Adsav, le parti du peuple breton, j’ai eu l’immense honneur, à l’époque, de précéder l’allocution de Guillaume Faye à la tribune. Une allocation, qui, elle aussi, par son dynamisme, par son humour, par son entrain, par son efficacité, par son éthylisme également, avait subjugué la salle.

Je ne pourrai pas parler de Guillaume Faye avant cette période, ne l’ayant pas connu. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, licencié d’histoire et de géographie, Guillaume Faye a également fait des études de lettres classiques et de philosophie. Il a travaillé comme journaliste au Figaro-Magazine, à Paris-Match, à VSD, à Magazine-hebdo, à Valeurs actuelles et à la radio « libre » La Voix du Lézard. Il fut un théoricien de la Nouvelle droite,  « un pourfendeur virulent de la société établie, de l’Occident et des idéologies occidentales, ainsi qu’un chaud partisan d’une alliance entre l’Europe et le tiers-monde » peut-on lire sur la fiche Metapedia le concernant.

C’est surtout à partir de 1998, période à laquelle il commence à publier plusieurs livres de réflexion, qu’il devient penseur identitaire reconnu. C’est également à cette période que sa route se sépare du GRECE.

Je ne rentrerai pas dans des débats que les gens de même pas 20 ans à l’époque ne pouvaient pas connaître. Le fait est que Guillaume Faye, par sa plume incisive, par son franc-parler, par la manière de décrire simplement des situations sans perdre son temps en philosophie abstraite, a su parler à une jeunesse qui se voulait militante, activiste, et rebelle.

De Pourquoi nous combattons à L‘Archéofuturisme (et à sa deuxième version, 2.0) en passant par son programme politique ou par un Sexe et Dévoiement d’anthologie, tout chez Guillaume Faye était inventif, provocateur, créatif, percutant. Guillaume Faye était l’anti-réactionnaire par excellence. Il avait compris qu’il fallait regarder vers le futur, et qu’il ne fallait pas être réfractaire à l’évolution, au progrès technique, aux nouvelles technologies. Qu’il fallait juste s’en servir, les faire évoluer, les dompter, les rendre utile, pour notre civilisation.

Je n’ai pas encore lu son dernier livre Guerre civile raciale, mais il est évident que ce vieux loup de Guillaume Faye a sans doute continué à balancer quelques obus politiques dans ces pages !

Depuis que je l’ai connu, j’ai eu plusieurs fois l’occasion, l’honneur de discuter et d’échanger avec lui, notamment lors de ses venues à Ti-Breizh, la maison de l’identité bretonne de Guerlesquin. Guillaume Faye, esprit curieux et ouvert, a toujours suscité des critiques, des remarques. Qui m’ont toujours profondément agacé. Oui, il buvait plus que de raison. Peut-être même se droguait-il. Oui, il a eu une vie totalement débridée. J’ai envie de dire, et alors ? Ce génie laisse derrière lui une œuvre complète qui, dans plusieurs siècles, permettra peut-être d’expliquer pourquoi notre civilisation est morte ou bien alors, ce que j’espère, comment est-ce qu’elle a réussi à faire face aux maux qu’elle traversait… Et aux génies, on se doit de pardonner tous les excès, puisqu’ils font eux aussi partie des traits du génie !

Pour commander le dernier livre de Guillaume Faye, c’est ici

Guillaume Faye était un génie politique, quoi qu’en disent ses détracteurs, parfois sans doute par jalousie inavouée. Certains de ses livres, comme La Nouvelle question juive ou Comprendre l’islam, ont suscité des grosses critiques politiques, ou moins d’intérêt ? Gardons de lui ce qu’il est essentiel de garder.

La Colonisation de l’Europe, bien avant le succès plus grand public de Laurent Obertone. L’Archéofuturisme, sans que quiconque n’ait réussi à produire depuis une synthèse entre notre longue mémoire et notre avenir. Il faut lire, faire lire, faire relire Guillaume Faye autour de soi. Il avait écrit ce qui se passe aujourd’hui, et l’avait dénoncé, avant tout le monde, tandis que d’autres, pour ne pas saborder de modestes carrières, se planquaient.

Ce n’est qu’un Au Revoir Guillaume. Tu dois enfin pouvoir te reposer là où tu es. Sans doute encore un verre de vin à la main, mais l’alcoolisme n’est plus une maladie là où tu es, c’est certain ! Nous, de notre côté, nous continuerons de parcourir tes livres, nous les lirons, nous les transmettrons. Ils nous permettront de garder les yeux grands ouverts, et d’affronter, dès aujourd’hui, les menaces auxquelles l’Europe est confrontée.

Un Européen libre et rebelle nous a quittés.

YV

« Non, le voyage ne s’achève pas ici. La mort n’est qu’un autre chemin qu’il nous faut tous prendre. Le rideau de pluie grisâtre de ce monde s’ouvrira et tout sera brillant comme l’argent. Alors, vous les verrez (…) Les rivages blancs. Et, au-delà, la lointaine contrée verdoyante sous un fugace lever de soleil. »

J. R. R. TOLKIEN – Le Seigneur des Anneaux – tome 3, Le retour du Roi (Gandalf)

Bibliographie de Guillaume Faye

  • Le Système à tuer les peuples, Paris, Copernic, coll. « Théoriques », , 189 p. (ISBN 2-85984-069-9, notice BnF no FRBNF36602545) — traduit en italien.
  • Contre l’économisme : principes de l’économie politique, Paris, Le Labyrinthe, coll. « Orientations », , 67 p. (notice BnF no FRBNF34730368)
  • Sexe et Idéologie, Paris, Le Labyrinthe, , 29 p.
  • La NSC, la nouvelle société de consommation, Paris, Le Labyrinthe, coll. « Orientations », , 59 p. (notice BnF no FRBNF34771989)
  • L’Occident comme déclin, Paris, Le Labyrinthe, coll. « Orientations », , 85 p. (notice BnF no FRBNF36624054)
  • Avant-guerre (ill. Éric et Jean-Marc Simon) (roman graphique), Paris, Carrère, , 48 p. (présentation en ligne [archive])
  • Europe et Modernité, Eurograf, 
  • Nouveau discours à la nation européenne (préf. Michel Jobert), Paris, Albatros, , 164 p. (notice BnF no FRBNF36630219)
  • Les Nouveaux Enjeux idéologiques, Paris, Le Labyrinthe, coll. « Les Cahiers de la Nouvelle Droite », , 135 p. (notice BnF no FRBNF34986164)
  • Avec Pierre Freson et Robert SteuckersPetit lexique du partisan européen, Esneux, Eurograf, , 107 p. (lire en ligne [archive])
  • « Pierre Barbès » et François-Bernard HuygheLa Soft-idéologie, Paris, Robert Laffont, coll. « Essais », , 214 p. (ISBN 2-221-05537-3, notice BnF no FRBNF34987137)
  • Avec Jean-Philippe Serrano, Le Guide de l’engueulade, Paris, Presses de la Cité, coll. « Hors collection », , 191 p. (ISBN 2-258-03501-5, notice BnF no FRBNF35502936)
  • « Professeur Skyman » et Jean-Christophe Florentin, Viol, pillage, esclavagisme, Christophe Colomb, cet incompris : essai historico-hystérique, Paris, Grancher, , 246 p. (notice BnF no FRBNF35539655)
  • « Skyman » et Jean-Philippe Serrano, Le Manuel du séducteur pressé, Paris, Presses de la Cité, coll. « Hors collection », , 180 p.
  • L’Archéofuturisme, Paris, L’Æncre, , 264 p. (présentation en ligne [archive]) — traduit en plusieurs langues.
  • Les Extraterrestres de A à Z, Paris, Dualpha, coll. « Vérités pour l’histoire », , 190 p. (ISBN 2-912476-19-4, notice BnF no FRBNF37624062)
  • La Colonisation de l’Europe : discours vrai sur l’immigration et l’Islam, Paris, L’Æncre, , 350 p. (ISBN 2-911202-30-9, notice BnF no FRBNF37191425) — traduit en anglais.
  • Pourquoi nous combattons : manifeste de la résistance européenne, Paris, L’Æncre, 237 p. (ISBN 2-911202-38-4, notice BnF no FRBNF37642181) — version refondue du Petit lexique du partisan européen. — traduit en anglais.
  • Chirac contre les fachos (ill. Chard), Paris, GFA (chez l’auteur), , 47 p. (notice BnF no FRBNF39154328)
  • Avant-guerre : chronique d’un cataclysme annoncé, Paris, L’Æncre, , 382 p. (ISBN 2-911202-52-X, notice BnF no FRBNF38901720)
  • « Guillaume Corvus », La Convergence des catastrophes, Paris, Diffusion international édition (DIE), coll. « Vérité », , 221 p. (ISBN 978-2914295123présentation en ligne [archive]) — traduit en anglais.
  • Le Coup d’État mondial : essai sur le nouvel impérialisme américain, Paris, L’Æncre, , 311 p. (ISBN 2-911202-61-9, notice BnF no FRBNF39166347) — traduit en anglais.
  • La Nouvelle Question juive, La Fosse, Le Lore, , 396 p. (ISBN 978-2-35352-008-4, notice BnF no FRBNF41088554)
  • Sexe et Dévoiement, La Fosse, Le Lore, , 370 p. (ISBN 978-2353520299) — traduit en anglais.
  • L’Archéofuturisme V2.0 : nouvelles cataclysmiques, La Fosse, Le Lore, , 208 p. (ISBN 978-2353520343) — traduit en anglais.
  • Mon programme : un programme révolutionnaire ne vise pas à changer les règles du jeu mais à changer de jeu, La Fosse, Le Lore, , 226 p.
  • Comprendre l’islam, Paris, Tatamis, , 325 p. (ISBN 978-2371530270) — traduit en anglais.

R.I.P. Guillaume Faye !

gf-imetnom.jpg

R.I.P. Guillaume Faye !

par Togirix

Ainsi le crépuscule l’a-t-il englouti. Mais l’aube, demain, aura une lueur nouvelle…

« Dans la société marchande, tout a un prix mais rien n’a de valeur. »

Sous une forme ou sous une autre, prochainement ou dans quelques siècles – qu’importe, car le temps est un ressac infini où l’écume du passé se mélange à celle d’aujourd’hui et de demain -, nous le reverrons.

Son souffle continuera d’animer cette flamme si particulière, si honnie par les hordes lucifuges, qui crépite chez beaucoup d’entre nous.

Et quand les Européens se relèveront, quand les Dieux dans leur sang auront terminé d’y bouillonner et d’y réveiller la sagesse et la sainte fureur, alors les Européens auront bien des légions ; il y aura une légion Robert Dun, une légion Saint Loup, une légion Jean Mabire, une légion Dominique Venner, et tant d’autres… et une légion Guillaume Faye, désormais.

Il est mort mais sa vie fut pleine et il fut un homme bon, car bien des esprits (dont le mien) auront trouvé, et continueront de trouver grâce à lui un chemin haut et clair dans l’obscurité qui s’épaissit à l’entour.

Il ne faut pas pleurer Guillaume Faye. Il faut crier son nom comme un cri de guerre. Aujourd’hui nous sommes tristes mais ses écrits et sa parole résonnent en nous comme de solides viatiques, ils nous rendent plus forts, et plus joyeux jusques et y compris dans l’adversité. Surtout dans l’adversité.

« C’est le soir qu’il faut louer le jour » (Hávamál, 81).

Louons Guillaume Faye.

Que Lug le bénisse,
Qu’il chevauche aux côtés d’Epona,
Que le tonnerre et le fracas de Taranis grondent pour lui,
Que sa verve et sa plume soient reconnues par Ogmios,
Que Lug le porte sur ses rais lumineux,
Que Kernunos le baigne en ses eaux lustrales.
Que les Hommes honorent sa mémoire.

Adieux Guillaume !

Écrit par : Togirix | 07/03/2019

« La tolérance, la commisération, la pitié pour l’Autre, le lointain ; l’indifférence pour ceux de son clan, pour ses proches : telle est la logique de l’esprit bourgeois, cette peste qu’il faut combattre selon l’ordre nietzschéen » – Guillaume Faye

gf-livresanc.jpg

Guillaume Faye overleden; afscheid van een zachtzinnige, intellectuele provocateur

GF-artNL.jpg

Guillaume Faye overleden; afscheid van een zachtzinnige, intellectuele provocateur

doot Roeland van Walleghem

Droevig nieuws uit het nationalistische kamp. Woensdag jl. overleed Guillaume Faye (Angoulême 1949-2019) op 69-jarige leeftijd ten gevolge van kanker. Veel te jong uiteraard.

Van opleiding was Guillaume Faye doctor in de politieke wetenschappen, maar raakte voor het grote publiek voornamelijk bekend als journalist voor Le Figaro, Paris Match en als schrijver van vele essays. In de jaren 90 van de vorige eeuw nam hij deel aan de uitzendingen van Radio Skyrock als Skyman en was hij vaak te zien in het programma Telematin van France2. Zijn medewerking aan Skyrock, een vrije radio gesticht in 1986, waar hij mensen telefonisch beetnam – vergelijkbaar met de Capriolen van Walter Capiau in Vlaanderen – riep bij velen vragen op: ‘Hoe kan een intellectuele nationalist zijn medewerking aan een populaire radio verlenen’? Daarop antwoordde hij met de nodige humor: “Men kan toch jachtpiloot of visser zijn, en toch goede boeken schrijven.”

Maar wij, nationalisten, onthouden zijn immense inzet voor de ‘goede zaak’. Met Guillaume Faye verdwijnt immers een van de belangrijkste theoretici en bezielers van la Nouvelle Droite (Nieuw Rechts). Faye was als dusdanig lang actief bij GRECE (Groupement de Recherche et d’Études de la Civilisation Européenne). Talrijk zijn de Vlamingen (en anderen) die in de Domus van Ventabren (Aix-en-Provence) van zijn uiteenzettingen konden genieten.

Faye stond ook bekend als een provocateur, waarvoor hij trouwens met overtuiging uitkwam. Hij genoot met volle teugen wanneer hij de politiekcorrecte meute de gordijnen kon injagen. Zo was hij een van de weinigen die kritiek had op de houding van Arnaud Beltrame, de Franse militair die om het leven kwam bij een gijzelingsactie in de Franse gemeente Trèbes nadat hij de plaats had ingenomen van een gegijzelde vrouw. Zijn daad wordt beschouwd als heldendaad. Faye bekeek dat anders: “een militair moet zijn (terroristische) vijand uitschakelen, en niet de vergevingsgezindheid of opoffering, ingegeven door zijn christelijk geloof, laten primeren”.

Het paganisme (heidendom) van Faye, was naar eigen zeggen positief: “ik ben geen antichrist, wel een pre- en post christen. Ik schiet niet op de ambulance, ik heb geen rekeningen te vereffenen. Het paganisme ging het christendom vooraf en zal – wanneer het verdwijnt – in het hart van de Europeanen blijven bestaan”.

We zullen je scherpe analyses missen, Guillaume. Doe de groeten aan Dominique Venner en Maurice Rollet, die je naar de eeuwige jachtvelden voorafgingen.

Al de boeken van Guillaume Faye zijn verkrijgbaar bij onze vrienden van La Librairie Francaise in Parijs.

L'hommage de Richard Roudier à Guillaume Faye

gf-midi.jpg

L'hommage de Richard Roudier à Guillaume Faye

Richard Roudier, Président de la Ligue du Midi

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Photo: Guillaume Faye à Béziers en 1983, entre Maryvonne Roudier et Raymond Morell

Triste nouvelle que d’apprendre le départ d’un homme qui aura tant fait pour la cause, pour notre cause, pour la grandeur de cette Europe que nous chérissons, au point d’y laisser la peau…

Car Guillaume était un être entier qui aura mis sa substance vitale au service de son idéal ! Je plains les personnes qui ne l’auront pas connu car il ne leur restera qu’une seule facette du personnage que la lecture de ses ouvrages leur permettra d’appréhender. Car oui, Guillaume était un génie et il aura laissé une œuvre qui aura marqué une génération.

Le Système à tuer les peuples, l’Archéofuturisme, la Colonisation de l’Europe -et demain, sort « Guerre civile raciale » -… Ces lecteurs n’auront que la version de Guillaume en 2D et il leur manquera éternellement le contact avec l’homme. Car Guillaume était un penseur, mais loin de l’image de l’intellectuel éthéré, il était une véritable torche. Il embrasait son auditoire et touchait au cœur par son inspiration magnétique. Son charisme a marqué tous ceux qui l’ont côtoyé.

Je me souviens de ce débat organisé en novembre 1983 à Béziers où, en pleine possession de ses facultés, il avait présenté sa vision futuriste d’un Empire Européen face aux démons de la société de consommation américaine. Il est vrai que l’Europe était loin de la colonisation qu’elle subit actuellement. Aussi, c’est un tout autre discours qu’il avait tenu voici dix ans lorsque nous l’avions reçu à Lunel.

Guillaume, rejoins donc la place qui te revient au panthéon des Maîtres aux côtés de Jean, Maurice, Dominique et les autres !

Fallece el pensador francés Guillaume Faye

Guillaume-Faye-678x381.png

Necrológica

Fallece el pensador francés Guillaume Faye

El ensayista y pensador francés Guillaume Faye murió el pasado 7 de marzo, a los 69 años de edad, después de luchar contra el cáncer.

Nacido en Angulema en 1949, Faye había recibido una sólida formación en ciencias políticas. Fue muy conocido como intelectual, autor de numerosos libros y artículos, periodista y activista. Fue uno de los fundadores, junto con Alain de Benoist y Robert Steuckers, del GRECE, el Grupo de Investigaciones y Estudios sobre la Civilización Europea. El GRECE, a su vez, fue el núcleo a partir del cual se originó todo un movimiento intelectual europeo de tipo metapolítico, la corriente conocida como Nouvelle Droite (Nueva Derecha) que pretendía contrarrestar la hegemonía cultural de la izquierda y del liberalismo.

Algunos de los temas estrella abordados por Faye y por la Nueva Derecha europea fueron la inmigración masiva y la colonización cultural de Europa, tanto la proveniente del islam como la americana, así como el estudio de las raíces paganas indoeuropeas de nuestra civilización, y el combate contra los tópicos de la izquierda y el progresismo (igualitarismo, complejo de culpa ante el problema del tercer mundo, feminismo, etc.).

Guillaume Faye fue evolucionando en sus posiciones ideológicas, y la advertencia contra la colonización islámica de Europa fue cobrando cada vez más protagonismo. En tal sentido, propuso una firme alianza de cristianos, judíos y laicos contra la invasión mahometana de nuestro continente. Precisamente, su acercamiento a Israel y a los judíos europeos le valió enemistades entre una Nueva Derecha marcada a veces por un irracional antisemitismo.

Faye también fue muy original y arriesgado en sus propuestas económicas y geopolíticas, propugnando una economía política "de grandes espacios", en la cual Europa pueda ser de nuevo soberana, autosuficiente e inatacable, con una ruralización de extensos territorios suyos que pudieran mantener, sin importaciones extraeuropeas relevantes, un centro altamente tecnologizado y puntero. Faye proponía una Europa no agresiva ni expansionista ante el resto de los continentes e imperios extra-europeos, pero fuertemente defendida y autosuficiente.

Descanse en paz, señor Faye. Nuestros respetos y memoria hacia usted.

Hommage à Guillaume Faye, ami disparu et penseur de la renaissance de l'Europe

FAYEportraitEurope.jpg

Hommage à Guillaume Faye, ami disparu et penseur de la renaissance de l'Europe

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Guillaume Faye n'est plus. Il a rejoint la cohorte des veilleurs de l'Europe au royaume des morts. Il entre dans la légende en figure tutélaire d'une cause qui le mérite et d'un combat qui fut le sien et qui est le nôtre.

Pincé par le crabe, face à un combat dont comme aux Thermopyles on ne pouvait sortir vivant, il aura lutté. Son dernier ouvrage, qui sonne comme une invocation à Mars vengeur, "Guerre civile raciale", sera son testament.

Guillaume Faye a été l'auteur d'ouvrages fondateurs qui bien sûr déclenchèrent le feu de la critique systémique. "La Colonisation de l'Europe", au titre si évocateur, si révélateur aussi, lui aura valu bien des inimitiés, sans parler d'un vil procès. la "Nouvelle question juive", audace subtile, lui aura valu aussi la perte de soutiens qui n'ont pas pu ou pas su comprendre la rupture intellectuelle à laquelle il nous invitait.

Le "Nouveau discours à la nation européenne", revu et augmenté par le Guillaume Faye des années 2000, profondément durci également, rappelle qu'avant tout l'Europe était sa nation, et sa passion. Dans "Pourquoi nous combattons", il rappelait qui nous sommes et quelle est notre mission. Il fournissait aussi de précieuses armes dialectiques à la résistance.

"L'Archéofuturisme" fut et demeure son ouvrage majeur. La nouvelle qui clôt son livre, vision d'une Europe ayant triomphé au prix de pertes immenses, est le révélateur d'une vision prométhéenne de l'homme européen, mais aussi de cette leçon de vie qui est que le monde est une arène de combat, et que le soleil inonde de sa lumière une vallée de larmes qu'il assèche ainsi. Loin d'un simple "vieux-neuf" ressuscité d'une figure du passé, mais en revanche conforme au Nietzsche le plus féroce, que Guillaume n'aura cessé d'honorer, l'auteur ne cessa de nous appeler à nous relever. Car nous tombons certes mais pour nous relever plus fort, encore. En tout cas, tant que la troisième Moire, ne décide pas de mettre fin à l'aventure. Atropos coupa le fil. L'ami s'en alla en Elysion.

Guillaume Faye n'est plus, mais sa mémoire lui survivra. La gloire impérissable des héros ne l'a pas oublié. Comme nous ne l'oublierons pas. Il fut un professeur d'énergie, un maître de sagesse. Guillaume me disait il y a encore un an que Dominique Venner était la figure qui l'avait amené à rentrer au GRECE. Il rejoint celui qui l'a inspiré dans le royaume d'Hadès.

Tu as été de nos hérauts. Nous serons les réalisateurs de ton œuvre.

Requiescat in Elysio.

Per Iouem, nom de Zeus, c'était Guillaume Faye. A l'ami, salut !

Thomas FERRIER