
Gouverner par le chaos
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Salan/’t Pallieterke :
Le dernier coup de Jarnac de François Mitterrand
Naguère, nous avions évoqué dans cette rubrique française l’avalanche de livres récemment publiés à l’occasion du vingtième anniversaire du décès de l’ancien Président français François Mitterrand. Dans cette masse de bouquins, un seul n’a pas vraiment été recensés mais il mérite une attention toute particulière : Dites-leur que je ne suis pas le diable (Plon, 2016, 188 p.). Ce livre est dû à la plume de Georges-Marc Benamou. Ce journaliste a suivi Mitterrand de très près au cours des dernières années de sa vie. Juste après la mort du Président, Benamou avait écrit Mémoires interrompues, soit les mémoires incomplètes de Mitterrand. En 1997, parait Le dernier Mitterrand, ouvrage consacré aux mille derniers jours de la vie du président socialiste. Dites-leur que je ne suis pas le diable en est une sorte de complément. On y trouve un florilège de commentaires et d’analyses posés par Mitterrand dans ses dernières années. Il s’agit de citations non encore publiées à ce jour. Benamou analyse en profondeur une série de controverses relatives au Mitterrand âgé, malade et mourant. Ainsi, Benamou analyse la dernière allocution de Mitterrand à la télévision, à la fin de l’année 1994. Mitterrand avait dit qu’il « croyait en les forces de l’esprit ». Et qu’à la fin de l’année 1995, il écouterait le message du Nouvel An du nouveau Président du « lieu où il se trouverait ». Ce fut donc un discours à connotations religieuses évidentes. En France, où l’église et l’Etat sont strictement séparés, ce ton religieux était inédit. Mitterrand avait éprouvé du plaisir en assistant au tollé que son discours avait suscité. « Vous avez vu ? », demandait à Benamou un Mitterrand rigolard, « j’ai osé ! ». A la fin de sa vie, Mitterrand était fasciné par la mort. Ou mieux : par le passage de la vie après la mort. Il en parlait à des médecins, des philosophes, des théologiens.
La controverse des ortolans
Le nouveau livre de Benamou nous apprend que Mitterrand a cessé de s’alimenter le jour du Nouvel An, 1 janvier 1996. Il ne prit plus aucun médicament. Le 8 janvier, il mourut. Le soir de la Saint-Sylvestre, il avait pris un ultime repas. Benamou l’avait déjà évoqué dans Le dernier Mitterrand. L’ancien président avait d’abord ingurgité quelques bonnes huîtres. Ensuite, il prit une délicatesse du Pays des Landes, une région du Sud-ouest de la France, où Mitterrand possédait une résidence, à Latche, où il passa sa dernière Saint-Sylvestre.

Cette délicatesse du dernier repas de Mitterrand consistait en ortolans. Ce sont de petits oiseaux que l’on capture, que l’on engraisse et puis que l’on noie vivants dans l’armagnac. Ils sont ensuite rôtis au four. On doit les manger tout entiers, os et viscères compris. Pour manger ce met de manière traditionnelle, on doit se pencher sur le récipient contenant les ortolans, se placer une serviette sur la tête pour se régaler des odeurs de l’armagnac.
Lorsque Benamou raconta cette anecdote pour la première fois, cela provoqua une avalanche de critiques. Quelques personnages de l’entourage de Mitterrand se sont empressés de dire que le Président moribond n’avait nullement avalé ces oiseaux. Car les ortolans sont une espèce désormais protégée. Ce démenti est faux, affirme Benamou dans son dernier ouvrage de 2016. Les faits sont exacts, nous dit-il. Ce fut par ailleurs un camarade du PS français, Henri Emmanuelli, qui fit livrer à temps les ortolans à Latche. Benamou voit dans ce plat traditionnel des Landes tout un symbole : les ortolans, dans les œuvres de La Fontaine et de Balzac sont un repas de roi.
Les avocats de province
Mitterrand n’aurait pas été lui-même s’il n’avait pas donné, en ses heures ultimes, quelques coups de canifs, bien acérés, à la classe politique. Le livre Dites-leur que je ne suis pas le diable contient quelques belles perles à ce niveau. Quand il s’agit du PS, Mitterrand est vraiment assassin. Dans le lot des socialistes français, il ne voit personne capable de lui succéder. Il ne cite même pas le Président actuel, François Hollande. Les dirigeants du PS sont, selon les Mitterrand des derniers mois, des « avocats de province », ce qu’il était lui-même dans ses jeunes années, dans sa Charente natale. En 1995, lors des Présidentielles, il a soutenu implicitement le néo-gaulliste Jacques Chirac contre le candidat socialiste Lionel Jospin. Mitterrand n’avait pas une haute opinion des autres dirigeants socialistes, comme Pierre Mendès-France. Quant à l’agitation gauchiste de mai 68, il eut ces mots : « Tous des fous ! » ou « Des enfants gâtés de la petite bourgeoisie catholique ».
A propos du jeune homme qu’était encore Nicolas Sarkozy en 1995, Mitterrand disait qu’il fallait s’en méfier : « C’est un grand cynique ». Alain Juppé, disait-il, « avait certes les allures d’un homme d’Etat ». Mais il n’y aurait plus jamais de grand président, selon Mitterrand. Il disait de lui-même qu’il était le dernier grand président de la France. Ultérieurement, l’Europe dominera tout, pensait-il. Il ne pouvait évidemment pas prévoir la crise actuelle qui frappe l’Europe.
10.000 Français seulement ont entendu De Gaulle en juin 1940
A la fin de sa vie, Mitterrand donna également un coup de canif au prestige de son grand rival, Charles De Gaulle. Selon Mitterrand, son appel du 18 juin 1940, lancé depuis Londres pour inciter les Français à reprendre le combat contre l’Allemagne nationale-socialiste, n’a eu aucun impact au départ. Seulement 10.000 Français l’auraient entendu, affirmait Mitterrand. Et : « entendu par hasard. Le 18 juin en soi, ce ne fut rien. C’est plus tard qu’on en fit un mythe ». Mitterrand a toujours indirectement défendu le Maréchal Pétain et le régime de Vichy, jusqu’à la fin de sa vie. Il considérait la résistance intérieure, dont il fit partie, comme plus importante que celle orchestrée depuis Londres.
Salan/’t Pallieterke.
(article paru dans « ‘t Pallieterke », Anvers, 25 février 2016).
00:05 Publié dans Histoire, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois mitterrand, france, histoire, biographie, hommage, livre |
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Le mind control ou contrôle mental

00:05 Publié dans Manipulations médiatiques, Psychologie/psychanalyse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mind control, contrôle mental, psychologie, manipulations |
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Dottor. Vattani, quest’anno ricorre il 150° anniversario delle relazioni italo-giapponesi, un rapporto che è cominciato ufficialmente nel 1866, pochi anni dopo l’Unità. Come si spiega questa storica amicizia tra due paesi così distanti geograficamente e culturalmente?
Il 1866 è un momento importantissimo nella storia delle relazioni tra Italia e Giappone ma va anche contestualizzato. Sono due paesi che a quella data hanno subito delle profonde trasformazioni: uno si è unificato e sta diventando un protagonista internazionale, l’altro sta attraversando una fase interna di cambiamento strutturale volta alla modernizzazione, all’industrializzazione e, in parte, all’occidentalizzazione proiettandosi anch’esso, con la volontà di potenza tipica della fine dell’Ottocento, sullo scacchiere internazionale. Da quel momento le loro storie hanno seguito un percorso parallelo nelle rispettive regioni. L’Italia fa parte dell’Europa continentale solo perché la unisce un lembo di montagne, ne fa parte ma ne è anche in qualche modo isolata, in competizione con i propri vicini immediati. Questo spinse i governi post-unitari a cercare alleanze con chi fosse più simile alla nostra posizione come il Regno Unito. Per il Giappone lo status quo era molto simile, proiettato in Asia nel tentativo di costruire stabili relazioni con i vicini ma in forte competizione con la Cina e la Russia zarista. A questi fattori di similitudine geopolitica possiamo aggiungerne altri interni come la scarsità di risorse, di materie prime e una popolazione concentrata in modo non omogeneo sul territorio. Ma non sarebbe corretto dire che l’Italia e il Giappone arrivano a conoscersi solo in questo momento di trasformazione. I loro rapporti erano infatti di lunga data. Abbiamo prontezza di importanti missioni risalenti a più di cinquecento anni fa, così come è accertata la presenza italiana a Yokohama con i corallari di Torre del Greco e i semai piemontesi molto tempo prima della rivoluzione Meiji. L’Italia in qualche mondo c’era sempre stata e con interessi commerciali fortissimi. Si andava a comprare i bachi da seta e, sebbene non avessimo ancora firmato un accordo diplomatico, avevamo degli inviati come Fe’ d’Ostiani e Sallier de La Tour, piemontesi del Regno di Sardegna, i quali impostarono fin da subito un rapporto da pari tra i nostri due paesi, a differenza di quanto fecero gli altri europei. C’era un profondo rispetto da parte nostra che si era radicato già nell’incontro avuto nel 1615 da papa Paolo V con Hasenura Tsunenaga, inviato dell’Imperatore; il Pontefice riconobbe non dei pagani semiselvaggi da convertire ma interlocutori colti, raffinati, poliglotti e questo mutuo rispetto si è saldato e sviluppato nel tempo. Riprendendo le fila della domanda iniziale, la data del 1866 è importantissima ma ricordiamoci che ci conoscevamo già da prima, ci rispettavamo a vicenda e riuscivamo già ad avere accesso alle zone chiuse del paese. I semai, per esempio, potevano girare tranquillamente per il paese accompagnati dai nostri diplomatici in posti dove altri europei non erano ammessi. In una dichiarazione del 1887 il primo ministro Inoue disse: “L’Italia, vera amica del Giappone, senza secondi fini, è la Gran Madre delle nazioni occidentali dalla quale esempi debbono essere cercati”. Un riconoscimento notevole al ruolo del nostro Paese.
Del resto l’opinione pubblica italiana in un momento delicato come la guerra russo-giapponese del 1905 si schierò dalla parte di Tokyo e a Tsushima erano presenti due navi da guerra costruite a Genova. Così come il Regno Sardo aveva combattuto contro il gigante austriaco allo stesso modo il Giappone affrontava il gigante zarista.
Certamente, le navi furono armate dai genovesi e vendute al Giappone nel 1903. Erano la Kasuga e la Mikasa, progettate dall’ingegnere italiano Salvatore Positano. Emilio Salgari inoltre, proprio in quel periodo, scrisse un libro dal titolo L’eroina di Port Arthur, ambientato nella guerra russo-giapponese da cui emerge il suo incondizionato appoggio alle ragioni nipponiche. Nel libro descrive “il buono e bravo giapponese”, le “forze armate splendidamente organizzate, in marce meravigliose per celerità”. Gli italiani simpatizzavano per il Giappone insomma, cosa strana perché non bisogna dimenticarsi che in Europa questo era il periodo del pericolo giallo. C’è un interessante quadro di Hermann Knackfub del 1895 che descrive bene questa nuova paura verso i popoli asiatici agli inizi del Novecento. In questo senso possiamo dire che l’Italia ha un credito nei confronti del Giappone per il suo sostegno durante la guerra russo-giapponese. Ma questi fatti purtroppo sono stati oscurati da quanto avvenuto negli anni ’30 e ’40 e questa sorta di special relationship che avevamo costruito venne, se non dimenticata, messa in secondo piano. Se ne approfittarono i francesi che, ad esempio, sotto il governo Chirac investirono fortemente nel paese del Sol Levante quasi a reiventare un rapporto di amicizia stretta che non c’era mai stato. Un francese avrebbe da ridire su questo, ma c’è da precisare che ad esempio quando lo Shogun (signore della guerra N.d.R.) perse il suo potere durante la rivoluzione Meiji, i francesi rimasero fedeli agli accordi con il Bakufu (governo militare, N.d.R.) e si trovarono anche a sostenere i ribelli contro l’Imperatore come nella battaglia di Hakodate. L’Italia invece era riuscita a capire la profondità del cambiamento e firmò un accordo con il governo imperiale di Mutsuhito.
D’Annunzio raccontava di non saper resistere alla cultura giapponese e di aver speso una fortuna nell’acquisto di opere, vasi, dipinti. Puccini colse a piene mani dalla lirica nipponica, Edoardo Chiossone fu direttore nel 1872 dell’Ufficio Valori del Ministero delle Finanze di Tokyo. Al contrario, che cosa trovavano, e trovano ancora oggi, i giapponesi nell’Italia?
Se parliamo di questioni pratiche, dal punto di vista giapponese l’Italia era vista a quei tempi come una specie di banca culturale. C’era tutto. Bastava venire a Roma, Torino, Firenze per vedere quelle che erano le arti e l’eccellenza dell’architettura, del disegno, dell’arte figurativa, della scultura; tutto ciò che aveva quei caratteri occidentali, possiamo dire le radici dell’Occidente, loro sentivano di trovarlo in Italia. Bisogna anche considerare che i giapponesi, ieri come oggi, hanno sempre attuato una politica di “shopping culturale” diversificato. Il sistema educativo, per esempio, fu ispirato a quello tedesco e ancora oggi se leggiamo Mori Ogai, uno scrittore del primo Novecento, notiamo questo tipo di impostazione nei suoi scritti, così come nelle uniformi militari ispirate a quelle scolastiche e di servizio della Prussia di Bismarck. Tutto quello che era tecnica della navigazione, marina militare fu preso dagli inglesi. Quanto aveva a che fare invece con urbanistica, architettura, organizzazione amministrativa, cultura in senso ampio, il modello di riferimento era, come detto, l’Italia. Oggi, saltando un attimo al presente, fanno un altro tipo di “shopping culturale” che, nel bene e nel male, tende a semplificare forse eccessivamente la loro visione dell’Occidente. L’Italia è associata con il classico, il romano, il Barocco ma soprattutto il Rinascimento. E si fermano qui. Dunque è necessario uno sforzo, specialmente da parte nostra, per far conoscere ai giapponesi anche l’Italia che è venuta dopo il Rinascimento. Quest’anno festeggiamo i 150 anni delle relazioni italo-giapponesi; i grandi sponsor nipponici che organizzano esposizioni, mostre, in generale l’offerta culturale italiana nel Sol Levante, sono i grandi media nipponici (spesso proprietari degli spazi museali ed espositivi) che guadagnano sulla vendita di biglietti. Trasferiscono l’oggetto d’arte, creano la domanda, vendono il biglietto. Così l’Italia continuerà a vendere e mostrarsi sempre per le stesse cose sminuendo un patrimonio immenso e non attecchendo come potrebbe su un pubblico che non comprende solo visitatori e turisti ma anche potenziali investitori, imprenditori, politici. Se la società civile giapponese continua ad avere una visione dell’Italia che è sempre la stessa, il nostro lavoro consiste nel continuare a promuovere la multiforme varietà dell’offerta italiana. Questa secondo me è la sfida del futuro da vincere. Molti giapponesi, per fare un esempio, non si rendono conto che noi siamo grandi esportatori di macchinari e alta tecnologia, pensano unicamente ai vini, ai prosciutti, alla moda dimenticando che produciamo parti di aerei e satelliti. Il 150° anniversario è una occasione proprio per farci conoscere meglio.
Riprendendo un attimo le fila del percorso storico parallelo dei due paesi, non si può non menzionare il Patto Tripartito del settembre 1940. Quell’alleanza fu in qualche modo il logico risultato del rapporto costruito negli anni oppure fu una sorta di tragico errore o di tragica patologia delle relazioni internazionali come si stavano strutturando agli inizi del Novecento?
Secondo me bisogna distinguere tra l’alleanza italo-tedesca, l’alleanza italo-giapponese e quella giapponese-tedesca. Sono tre componenti diverse. Non sono uno storico, ma semplificando possiamo dire che l’alleanza italo-giapponese era quella più “tradizionale”, cioè una alleanza militare stretta da paesi che stavano tentando la carta coloniale in un momento in cui era impensabile riuscire a sostenere ancora quel tipo di politica. Ma era un accordo che si basava sul nemico comune cioè gli inglesi, in quanto ostacolo all’espansione fascista in Africa e giapponese in Manciuria. In quel periodo, nonostante Tokyo avesse interessi in Etiopia, decisero di rinunciarvi come contropartita al riconoscimento italiano del Manciukuò. Due paesi che si alleano condividendo progetti e problemi simili. I tedeschi avevano una visione opposta, gli inglesi fino al 1940 non erano il nemico principale quindi la loro alleanza con i giapponesi ebbe premesse diverse. Roma, Berlino e Tokyo furono in qualche modo attirate nell’orbita di una alleanza, che sfocerà nel Patto Tripartito, sebbene le rispettive condizioni storico-politiche iniziali fossero del tutto differenti. Alcuni ambienti diplomatico-militari italo-giapponesi fino ad un certo momento avevano sperato in una alleanza difensiva e quasi neutralizzante tra Roma e Tokyo. Invece l’accordo con la Germania nazista era di per sé molto pericoloso, immediato e aggressivo. Quindi c’era una differenza tra l’alleanza italo-giapponese e quello che fu il Patto Tripartito, una tragica decisione foriera di grandi drammi e orrori. E in questa tragedia ci sono però degli aspetti umani molto profondi che sono stati dimenticati, come quando i sottomarini italiani oceanici combatterono a fianco dei giapponesi a Kobe fino allo sgancio delle bombe atomiche, quando l’Italia si era già arresa da tempo. E’ vero quindi che quella della Seconda Guerra Mondiale è una storia triste e dolorosa, ma se raccontata in modo sano e senza forzature ideologiche, come storia di uomini, possiede anche tratti commoventi. Gli stessi giapponesi quando vengono a sapere del sacrificio dei marinai italiani a Kobe per combattere insieme a loro finiscono per commuoversi, rendendosi conto che, dopo tutto, non erano rimasti soli.

Il Giappone e l’Italia sembrano per alcuni versi molto distanti tra loro ma per altri più vicini di quanto possa sembrare. Una popolazione che invecchia progressivamente, una economia che ha difficoltà a ritrovare una crescita slanciata, un alto debito pubblico. I governi Kan, Noda e Abe hanno tentato di invertire la tendenza con varie riforme di cui l’ultima è la nota Abenomics che sembrava aver avuto successo ma adesso sta rallentando. Dati questi fattori comuni, c’è qualcosa che l’Italia potrebbe prendere ad esempio per invertire la propria tendenza?
Senz’altro esistono queste similitudini e se osserviamo i nostri due Paesi con la lente del 150° anniversario ci rendiamo conto che il loro percorso storico parallelo è stato un insieme di sfide e opportunità comuni. Abbiamo parlato della guerra ma possiamo guardare anche al dopoguerra, quando Giappone e Italia dovettero superare la sfida della ricostruzione economico-sociale a fronte delle devastazioni lasciate dal conflitto. Per quanto riguarda i problemi contemporanei, è vero che abbiamo entrambi un alto debito pubblico ma il Giappone può ancora agire sulle leve delle politiche monetarie cosa che l’Italia non può più fare. Quindi dovrebbe essere l’UE nel suo insieme a prendere di esempio alcune misure della Abenomics. Ma sul fronte di altre sfide importanti l’Italia più che ispirarsi dovrebbe collaborare. Il nostro paese soffre l’afflizione ad esempio del dissesto idrogeologico e sismico, i quali sono connessi a loro volta al progressivo inurbamento e all’abbandono delle campagne. L’invecchiamento della popolazione infatti non ha effetti solo su fisco, economa, assistenza sociale e sanitaria ma anche sul territorio. Il Giappone deve affrontare le stesse difficoltà che però, se interpretate nell’ottica di una mutua collaborazione, possono diventare delle opportunità. Pochi altri paesi industrializzati al mondo hanno i nostri stessi problemi in tema di prevenzione dei disastri, alluvioni, terremoti. L’Italia può presentarsi in questo settore con ottime credenziali dal punto di vista della tecnologia satellitare, aerospaziale e di controllo del territorio e dovremmo farlo conoscere ai giapponesi: il mio ufficio sta lavorando proprio a questo nell’anniversario dei 150 anni di relazioni bilaterali. Esso deve essere infatti non solo un momento di celebrazione culturale ma anche proattivo strumento di promozione. In questo senso poi lo scambio è ovviamente bilaterale: i giapponesi sono i maggiori esperti di prevenzione alluvionale e terremoti. Sull’invecchiamento della popolazione si può agire tramite domotica e tecnologia quotidiana per migliorare la vita di anziani e disabili. Design, architettura, robotica, medicina, farmaceutica, settori in cui entrambi siamo all’avanguardia possono intersecarsi e trovare soluzioni tanto per una popolazione che invecchia quanto per le necessità economiche e lavorative dei più giovani. Se riuscissimo a costruire un rapporto ancora più stretto in questi settori il Giappone e l’Italia potrebbero creare una partnership strategica di notevole valore.
Con questo ha risposto alla mia domanda successiva che partiva dalle dichiarazioni del Presidente Renzi durante il suo viaggio in Giappone. Dopo l’incontro con l’Imperatore Akihito e il Primo Ministro Abe aveva infatti dichiarato che “Le relazioni tra i nostri due paesi sono cruciali”.
Certamente, non dimentichiamo che oltre ad essere un partner commerciale in tutti i settori che abbiamo enumerato il Giappone è anche un partner politico in Asia. E’ un paese che in un contesto regionale molto differenziato, anche con problemi di sicurezza, ha una costituzione democratica, vicino ai valori fondamentali che anche noi riconosciamo, con un sistema di welfare simile al nostro. E’ uno Stato con cui mantenere sempre rapporti immediati, diretti. Siamo già ad un ottimo livello soprattutto dal punto di vista culturale e politico, ma si può sempre fare di più ed è bene impegnarsi per questo. Cercare di accelerare e potenziare i nostri scambi su alta tecnologia, aerospazio, farmaceutica e sulle sfide che ci accomunano. Yukio Mishima è stato uno dei romanzieri più conosciuti in Occidente, rimasto indissolubilmente legato, in modo forse anche un po’ fuorviante, alla critica che aveva mosso contro la perdita delle tradizioni, delle radici culturali e quella che lui chiamava la “svendita” dell’anima giapponese all’Occidente. Si uccise nel 1970 proprio nel momento in cui il suo Paese era nella fase ascendente di sviluppo. Oggi, arrivati nel XXI secolo, come vive il Giappone il rapporto con l’Occidente e quanto le tradizioni sono riuscite a riequilibrare e bilanciare la società tra queste due sponde? Io su questo ho una mia personale opinione che si basa sulla mia osservazione e sulle mie esperienze anche famigliari con il Giappone. Secondo me è difficile parlare di una occidentalizzazione del Sol Levante; fin dai tempi della rivoluzione Meiji i giapponesi sono sempre stati molto pragmatici. Quando vedono che c’è un sistema migliore del loro lo assorbono ma lo fanno senza mai incidere sul nocciolo della loro struttura identitaria. Ci sono stati momenti in cui questo nocciolo influenzava di più i comportamenti esterni e altri dove i comportamenti esterni hanno attecchito di più ma nella sostanza i giapponesi sono rimasti giapponesi e solo loro possono essere giapponesi. Quello che vediamo però è che ci sono state delle fasi importanti nella storia giapponese in cui il paese ha guardato molto all’esterno mantenendo però una forte identità interna, forse anche come meccanismo difensivo. Si prendeva dagli inglesi, dagli olandesi, dai tedeschi e si rielaborava assorbendo e superando. Quando dopo la Seconda Guerra Mondiale ci fu l’occupazione americana i giapponesi capirono che accettare lo status quo era un modo per sopravvivere liberi. Non hanno assunto quindi comportamenti occidentali perché gli piaceva l’occidente ma per salvarsi dall’occidente e dopo pochi anni, grazie a quei sistemi, sono rimasti indipendenti, liberi e con una Costituzione democratica che, anche se imposta dall’esterno, hanno accettato in quanto prodotta da un sistema, quello americano, che aveva vinto e quindi doveva essere per forza di cose funzionante. Oggi il primo ministro Abe rappresenta ancora una volta una fase nuova; egli si è posto, rispetto alla Storia, e lo si è visto nell’anniversario della fine della guerra del Pacifico lo scorso 14 agosto, un obiettivo di riassorbimento nella coscienza collettiva e di superamento. E non si tratta solo di narrativa politica ma di un cambiamento di posizione che nulla toglie al rimorso per quanto occorso nell’ultimo conflitto; si sono accettati gli errori e le responsabilità ma ci si è posti allo stesso tempo la necessità di guardare al futuro. Questo si riflette in tutti i comportamenti giapponesi che, una volta identificato un obiettivo, si impegnano fino al suo completo raggiungimento. L’Abenomics, il nuovo sistema di sicurezza regionale con gli Stati Uniti, l’introduzione dell’inglese nelle università, le Olimpiadi del 2020 e tutto ciò che queste riforme significano come processo di modernizzazione non eliminano nulla dal nocciolo identitario. Ma è certamente un momento in cui si sta pensando ad un Giappone diverso, nuovo, e ciò si è visto anche nella rimodulazione dei rapporti regionali e in una politica estera più attenta ai paesi dell’Asean.

Proprio in connessione al tema delle riforme, il primo ministro sta portando avanti una dura battaglia con la Dieta Imperiale per riformare l’art. 9 e dare alle Jieitai, le forze di autodifesa, la possibilità di essere impiegate all’estero in operazioni di peacekeeping. Da un lato vuole rimettere il Giappone in linea con altre nazioni, dall’altro però c’è un timore di possibili inasprimenti delle tensioni presenti nell’area. Come mai allora, nonostante queste tensioni nel Pacifico con la Corea del Nord, con la Cina e le dispute sulle Senkaku, Abe sta incontrando così tante resistenze nella società giapponese?
E’ difficile dirlo da osservatori esterni. Innanzitutto c’è il dibattito politico interno, perché si tratta di un tema costituzionale talmente radicato nel sistema educativo giapponese che, nel bene e nel male, coinvolge quasi tutti. E’ ovvio che se questa riforma viene presentata con toni sbagliati, come una sorta di ritorno indietro allora può creare numerose difficoltà al governo. Ma è comunque un dibattito aperto e c’è chi perfino sostiene che non c’è bisogno di modificare l’art. 9 per partecipare a missioni di peace-keeping, che Tokyo in sostanza possa già intraprendere buona parte delle azioni richieste dalla comunità internazionale. Questo tema, tuttavia, rischia di polarizzarsi su un argomento, guerra-pace, molto delicato che però finisce per diventare fuorviante rispetto al problema. Soprattutto per noi è infatti più interessante cercare di capire, al di là del dibattito interno, quali siano gli effetti di questa riforma in Asia. E paradossalmente, a parte per qualche rimostranza cinese più diretta agli americani che non al Giappone, nella regione tutto tace. Tendenzialmente infatti, l’idea che nella regione ci sia un altro giocatore di peso militare importante è in realtà rassicurante per molti paesi più piccoli i quali, più che un riarmo giapponese, temono un disengagement americano. Questo è il vero problema: la paura che ci possa essere un reflusso isolazionista americano dalla regione asiatica. Il dibattito interno alla società giapponese è complesso, articolato, riguarda le loro motivazioni e il loro rapporto con la storia recente. Ma come si può ben vedere se la riforma dell’art. 9 dovesse passare non ci sarebbero alterazioni degli equilibri o un aumento critico delle tensioni, tutt’altro. Poiché ciò che preoccupa è come detto un ritiro progressivo degli Stati Uniti dall’Asia, l’idea di una potenza militare navale che ha uno stretto rapporto con Washington potrebbe anzi dare un senso di bilanciamento rafforzando l’equilibrio regionale.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, italie, japon, europe, affaires européennes, asie, affaires asiatiques, politique internationale, diplomatie, géopolitique, eurasisme |
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Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com
La psychologie... Voilà une science qui provoque de furieuses crises d'acné à bon nombre d'entre nous qui auraient tendance à tout rejeter en bloc et ne voir dans les sciences cognitives qu'un inutile bavardage de divan soumis aux désirs de psychologues et autres psychiatres qui "prêtrisent" leur profession en exigeant du patient qu'il se confie intégralement. Tel un abbé, le psy reçoit toute information sans broncher et absout l'Homme de ses déviances et psychopathologies. Il est vrai que le legs quasi-monopolistique de Siegmund Freud dans ces domaines laisse perplexe. De même que la situation de maître-à-penser de son disciple français en la personne du théoricien néo-marxiste Jacques Lacan. N'évoquons même pas les ravages des ouvrages de Laurence Pernoud, à qui on préfèrera les écrits de sa belle-sœur Régine Pernoud. "Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste", ne manquait pas d'indiquer Freud, "pape" imposteur de la psychologie, sur le navire qui l'emmenait aux Etats-Unis. L'intérêt de l'étude des profondeurs de l'âme ne naît pourtant pas des élucubrations freudiennes au 19ème siècle et est attesté depuis l'antiquité gréco-romaine avant d'être développé, un siècle avant Freud, par Franz-Anton Mesmer et le marquis de Puységur. Alors ? Au feu la psychologie ? La redécouverte dans nos milieux de Carl-Gustav Jung a considérablement modifié cet état de choses. Jung qui demandait à son mentor Freud d'avoir la bonté de le considérer comme son fils spirituel, prend progressivement ses distances avant de "tuer le père" en rompant définitivement l'année 1914 ; la théorie de l'interprétation des rêves consommant la genèse de cette césure. Jung réfute bientôt la rigidité des axiomes freudiens concernant son schéma d'interprétation qui accorde une place prépondérante au refoulement aliénant des conflits affectifs hérités de la petite enfance et à la sexualité. L'Homme sera excusé d'être incapable d'affirmer complètement son Moi. Ainsi, pour ne citer qu'un seul exemple, le tabou de l'inceste par la seule décision du père de voir en son fils un concurrent sexuel, soumis à un complexe œdipien, et manifestant un désir sexuel réel pour sa mère. Selon Jung, la psyché est moins déterminée par le désir sexuel que par des réminiscences conscientes ou non des symboles et des mythes. Ainsi, Jung refuse-t-il l'individualisation de l'individu en le rattachant dans un inconscient qui contient la mémoire de l'Humanité. Et Mircea Eliade, avec lequel il entretenait une relation épistolaire, ne manqua pas de louer grâce à Jung d'avoir dépassé l'inconscient personnel freudien pour l'inscrire dans un inconscient collectif. Si, dans la pensée jungienne, la sexualité acquiert une importance non négligeable dans la psyché de l'être humain, elle ne représente pas toute sa psyché. Grâce à Jung et d'autres, l'apport des sciences cognitives est aujourd'hui parfaitement reconnu dans notre doxa et il est admis qu'elles contribuent à une meilleur connaissance de l'Homme par le biais de l'ethnologie, l'anthropologie et l'éthologie humaine dans sa double dualité entre identités innée et acquise d'un côté et identités individuelle et collective de l'autre. Mais passons au cinéma ! Le thriller, par sa représentation des comportements humains devant l'angoisse de l'existence, peut être considéré comme la typologie-maître des films psychologiques, mais celui-ci accorde une place trop prépondérante à l'action. Et puisqu'il se trouve que quelques réalisateurs ont eu le bonheur de sonder la profondeur des âmes... Vous pensez que ces films constituent d'ennuyeuses jacasseries ? Et bien, détrompez-vous !

A DANGEROUS METHOD
Film canado-anglo-germano-suisse de David Cronenberg (2011)
Zurich en 1904. A 18 ans, Sabina Spielrein est une jolie jeune femme russe et cultivée souffrant de crises d'hystérie et de troubles sadomasochistes. Elle intègre la patientèle du psychiatre Jung, alors âgé de 29 ans, et qui n'en est qu'au début de sa brillante carrière. S'inspirant des travaux de son auguste prédécesseur Freud, Jung tente sur la jeune femme un traitement expérimental alors peu connu et qualifié de psychanalytique. Bien que marié à Emma, Jung oublie bientôt toute éthique et entame une relation adultère avec la jeune femme. Afin d'être aidé dans ses recherches, Jung entame une correspondance épistolaire avec le mentor Freud que Spielrein rencontre bientôt. Les conséquences de sa rencontre avec Freud se font ressentir sur la relation entre les deux psychanalystes ; relation qui oscille de la collaboration scientifique à la rupture irréconciliable...
Cronenberg, passé maître dans le film fantastique ou de science-fiction, prend un risque énorme, dans ce film à costumes, en retraçant cette libre évocation de l'aube de la psychologie analytique par le truchement des relations tumultueuses entre Jung, autour duquel le film est autocentré, Freud et Spielrein. Et le pari est plus que réussi ! Le spectateur est captivé dès les premières scènes qui montrent la déformation des traits et du corps de la jeune femme qui deviendra elle-même une future grande psychanalyste assassinée prématurément en 1941 par les troupes allemandes. Les dangers de cette nouvelle discipline sont remarquablement exprimés par un réalisateur pourtant profane en montrant à quel point elle affecte aussi bien le praticien que le malade. L'évolution de la brouille entre Jung et Freud est parfaitement rendue. Viggo Mortensen, Keira Knightley et Michael Fassbender rivalisent de talent. La mise en scène et les décors retranscrivent merveilleusement la Confédération helvétique du début du 20ème siècle. La critique de ce film mériterait encore de très nombreuses lignes. Il est supérieur à L'Âme en jeu, réalisé par Robert Faenza et adaptant la même histoire. A voir absolument !

AUGUSTINE
Film français d'Alice Winocour (2012)
Paris à la fin du 19ème siècle, Augustine travaille comme domestique dans une famille bourgeoise de la capitale. Alors qu'elle sert le dîner, la jeune fille est prises de violentes convulsions incontrôlables. Internée à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, elle rencontre le professeur Jean-Martin Charcot qui entend soutenir devant l'Académie de médecine que l'hypnose facilite le déclenchement de tous les symptômes de l'hystérie, maladie alors mal connue et encore taxée de signe de possession diabolique. La pratique de l'hypnose permet de constater que les traumatismes émotionnels sont responsables de l'installation des maladies psychiques, au moins partiellement. Le professeur démontre également que les symptômes nerveux dont Augustine est victime ont une valeur psychodynamique qui ne peut se ramener à des lésions anatomiques précises. Augustine devient bientôt le sujet d'étude favori de Charcot. Et de désir...
Une peinture est à l'origine du film. Dans sa toile Une leçon clinique à la Salpêtrière, André Brouillet peint, en 1887, des hommes habillés en costume fixant une femme comme un animal de foire. Le film, inspiré d'une histoire réelle, est parfaitement maîtrisé de bout en bout. Chaque plan-séquence est méticuleusement étudié, au point de paraître trop académique, ce qui est peu surprenant s'agissant du premier long-métrage de la jeune réalisatrice. La reconstitution de l'univers hospitalier du début du 20ème siècle est, en tout cas, merveilleusement rendu. Un univers cruel au sein duquel le scientifique espère la pérennité de la pathologie de sa patiente pour mieux l'étudier et satisfaire sa gloire. Sans trop en montrer, Winocour distille une pointe d'érotisme lors de séances qui, sous couvert médical, constituaient des séances de voyeurisme sexuel. Car c'est en effet grâce à la découverte de sa sexualité qu'Augustine va maîtriser son corps convulsif. Intéressant !

CASANOVA 70
Film franco-italien de Mario Monicelli (1965)
Andrea Rossi-Colombotti occupe une haute fonction d'attaché militaire au sein de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Il a un talon d'Achille : les femmes, dont il tombe éperdument amoureux très rapidement. Ce curieux mal frappe l'officier. Il ne résiste à aucune femme et aucune ne résiste non plus au Don Juan de l'O.T.A.N. En revanche, s'il entreprend de toutes les séduire, las de conquêtes trop aisées, sa libido ne s'éveille que lorsqu'il se trouve dans des situations rocambolesques. Par exemple, lui faut-il pénétrer par effraction dans la chambre de sa petite amie afin que le désir s'éveille en lui, mais encore provoquer lui-même la découverte de sa relation extraconjugale par le mari cocu en lui faisant parvenir un télégramme. Andrea ne voit bientôt plus que la psychanalyse pour l'aider à s'extirper de ses curieuses relations. Le psychanalyste conseille à l'officier de ne plus entretenir que des relations platoniques et de se marier...
Chacun aura compris que la psychanalyse est utilisée à des fins de divertissement dans cette évocation contemporaine du célèbre libertin vénitien. La réalisation de Monicelli est caractéristique du cinéma transalpin des années 1960 et 1970. A cet égard, on pourrait presque le qualifier d'un film à sketches dont Casanova-Andrea serait le fil rouge. Marcello Mastroianni qui campe le héros est très à l'aise en séducteur invétéré de femmes bourgeoises, épouses modèles ou jeunes ingénues facilement corrompues. Le film manque néanmoins d'un peu d'âme, surtout de profondeur dans sa critique sociale, et donne un air de déjà vu pour qui est familier du cinéma italien. Mais il s'avère finalement assez drôle et pétillant. Une comédie de mœurs antiromantique par excellence !

ELEMENT OF CRIME
Titre original : Forbrydelsens element
Film danois de Lars von Trier (1984)
Fisher est un détective anglais et vit désormais au Caire. Avec l'aide d'un psychanalyste ventripotent, il est maintenu sous hypnose afin de soigner de terribles maux de tête issus des traumatismes de son expérience passée. Dans son souvenir, alors qu'il officiait en Europe, le Vieux continent constituait une dystopie, dont les sociétés étaient en pleine décomposition. L'utopie avait viré au cauchemar. Ses réminiscences se précisent lorsqu'il se remémore avoir inlassablement poursuivi un assassin insaisissable, coupable de crimes effroyables, et surnommé le Meurtrier Loto. A son tableau de chasse, de nombreuses jeunes femmes étranglées et sauvagement mutilées et dont le seul tort était de vendre des billets de loterie. Afin d'arrêter le serial-killer, Fisher s'inspire des méthodes controversées contenues dans le livre Element of crime, écrit par Osborne, le mentor de Fisher tombé en disgrâce. Selon la méthode Osborne, Fisher doit s'identifier au criminel pour mieux le confondre. Mais le comportement de Fisher s'amalgame de plus en plus avec celui du criminel. Et Osborne qui mène son enquête parallèle, s'est si bien identifié à celui-ci, qu'il est devenu lui-même un assassin...
Premier long-métrage de ce réalisateur inclassable qu'est von Trier et qui constitue le premier volet de la trilogie européenne du cinéaste. Qu'en penser ? Tout d'abord que l'intrigue, constituée en un long flash-back psychanalytique et hypnotique, est encore plus difficile à suivre qu'à résumer en quelques lignes. Ensuite, que visuellement, c'est sublime ! Tout en tons feu et ocre. Une diarrhée ! Tant il s'agit bien d'une plongée dans un cloaque labyrinthique puant jonché de canalisations suintantes. Enfin, que l'intrigue, qui vise une allégorie de la décadence européenne, est délirante et déroutante. On s'y perd. A plus forte raison au regard de l'avarice des dialogues. Voilà une œuvre post-expressionniste qui ne fera pas l'unanimité et ne manquera pas de refiler la migraine à quelques-uns. C'est esthétiquement aussi glauque qu'Irréversible de Gaspard Noé ! Element of crime est néanmoins à voir, ne serait-ce que pour apprécier ce qu'est une descente aux enfers.

ET NIETZSCHE A PLEURE
Titre original : When Nietzsche wept
Film américain de Pinchas Perry (2007)
Vienne à la fin du 19ème siècle. Le docteur Josef Breuer compte parmi les pères de la psychanalyse. L'écrivain Lou Andreas-Salomé lui demande d'accepter de rencontrer un certain Friedrich Nietzsche. Alors totalement méconnu du grand public, le futur Philosophe au marteau traverse une grave crise identitaire et existentielle. Breuer accepte d'aider Nietzsche à lutter contre ses angoisses doublées d'une profonde mélancolie. Nietzsche s'avère être un cas d'une complexité extrême. Aussi, le docteur applique-t-il une curieuse méthode en se laissant analyser par le philosophe qu'il croit guérir ainsi. Les rôles s'inversent bientôt. Le médecin est confronté à ses propres fractures et se mue progressivement en patient...
Issu du livre éponyme du psychothérapeute Irvin Yalom, Perry livre ici une très libre évocation de la relation entre Salomé et un Nietzsche amoureux transi et faible. De cette œuvre, l'apôtre du surhomme ne sort pas grandi. Dénué de tout charisme, indécis, craintif, nu de toute volonté, encore moins de puissance. Voilà de quelle manière le philosophe est-il perçu par le réalisateur et l'écrivain qui exigent le crépuscule de l'idole. Il est certain qu'on ne peut nier l'esprit torturé du philosophe mais il y a un fossé que l'écrivain et le cinéaste franchissent allégrement. On devine que Nietzsche n'est pas leur penseur de référence. C'est dommage tant l'intrigue semblait passionnante. Notons quand même la performance du jeu des acteurs. Yalom et Perry, humains, trop humains ?

HOMME REGARDANT AU SUD-EST
Titre original : Hombre mirando al sudeste
Film argentin d'Eliseo Subiela (1987)
Le docteur Julio Denis est psychiatre et chef de service dans un hôpital neuropsychiatrique. Séparé de sa femme, il ne voit ses deux enfants qu'à de trop rares occasions. Denis se définirait lui-même comme rationaliste et désabusé tant il a vu passer de pathologies diverses dans ses couloirs. Mais arrive un jour Rantès, un homme qui débarque presque d'une d'autre planète puisque celui-ci se dit descendre d'un vaisseau spatial pour déchiffrer l'ensemble des mécanismes offrant à l'être humain la capacité de ressentir des émotions. Un fou simulateur bien évidemment, pense le médecin ! Mais le résultat des premiers tests pratiqués s'avère surprenant. Les empreintes digitales de Rantès ont des caractéristiques inconnues et il est doté d'une intelligence supérieure. Pour la première fois depuis longtemps, le cas atypique de Rantès pique la curiosité du médecin. Pendant d'interminables heures, Rantès se tient immobile dans le jardin, fixant la direction du sud-est...
Très intéressante réflexion sur la folie et la foi analysées à l'angle de la médecine par le truchement d'un psychiatre analysant son malade. L'astuce de Subiela est d'en offrir plus au spectateur qu'au psychiatre toujours absent lors des manifestations paranormales développées par Rantès. Aussi, le cinéaste incorpore-t-il des éléments fantastiques dans son intrigue dramatique. Rantès symbolise-t-il une figure christique ? Charitable, il fait preuve d'écoute, recouvre chaudement les patients transis de froid et alimente les affamés. L'origine mystérieuse du patient est également préservée en même temps qu'il se dit être investi d'une mission et connaîtra un funeste destin. C'est plus que réussi ! Mais c'est lent également !

ZELIG
Film américain de Woody Allen (1983)
Les années 1920. Leonard Zelig a une singulière particularité : il est un homme-caméléon et possède la faculté de transformer son apparence et sa personnalité en fonction des interlocuteurs avec lesquels il se trouve. Le mimétisme physique se double d'un mimétisme mental. Aussi, grossit-il en présence d'un obèse ou son teint se fonce-t-il lorsqu'il se trouve en compagnie d'un noir. Aux côtés de médecins, il indique avoir collaboré avec Freud à Vienne et est capable de débiter le jargon lexical de la profession dans un discours intelligible. Une métamorphose le conduit à se faire arrêter et conduire à l'hôpital. Sans succès, le corps médical cherche à percer le mystère jusqu'à ce que le docteur Eudora Fletcher s'intéresse de très près au cas Zelig qu'elle parvient à soigner en lui faisant supporter sa judaïté et admettre son mal d'amour. Mais Ruth, sœur cupide de Zelig, l'enlève bientôt et le promène tel un phénomène de foire à travers tous les Etats-Unis. De nouvelles péripéties l'amènent dans le Reich hitlérien dans lequel il se mue en véritable national-socialiste parmi les plus hauts dirigeants du régime...
Il y a à prendre et à laisser dans la filmographie déjantée d'Allen. Le présent film, tourné à la façon d'un documentaire, compte parmi ses plus originaux, réussis et moins connus. Allen mélange allégrement interviews de pontes de la psychologie et des documents historiques trafiqués avec brio pour y incorporer Zelig, personnage parfaitement fictif bien entendu. Le réalisateur aborde dans ce faux film biographique deux thèmes chers à la psychanalyse : la démultiplication schizophrène des personnalités et la peur paralysante du rejet amoureux. De même, le film contient un thème plus personnel et qui transparaît en filigrane dans bon nombre de réalisations du cinéaste : le Moi juif d'Allen qui a toujours déterminé son Surmoi et son Ça. Il y aurait de nombreuses autres choses à dire au sujet de ce petit bijou mais le mieux est, bien évidemment, de le découvrir.
Virgile / C.N.C.
Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.
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Premier Erna Solberg: ‘Wij zijn op het ergste voorbereid’
Dankzij de massa immigratie staat Zweden op de rand van instorten. Zodra dat gebeurt trekt Noorwegen zich terug uit Schengen en sluit zijn grenzen.
De totaal falende bewaking van de EU-buitengrenzen, waardoor lidstaten gedwongen werden weer controles aan hun eigen grenzen in te stellen en het Schengen Verdrag daarmee feitelijk buitenspel zetten, noopt Erna Solberg, premier van Noorwegen (foto), tot de waarschuwing dat als Zweden binnenkort instort onder het gewicht van de migrantencrisis –en dat lijkt nauwelijks meer te voorkomen-, Noorwegen zijn grenzen sluiten en zich daarnaast terugtrekt uit het vluchtelingenverdrag van de Geneefse Conventie.
Premier Solberg verklaarde gisteren dat Noorwegen ook het Schengen Verdrag opzegt en zijn grenzen sluit ‘zodra alles instort en de stroom (vluchtelingen) blijft komen en ze allemaal in Noorwegen terechtkomen –omdat wij het eindpunt van Europa zijn... Wij zijn op het ergste voorbereid.’
De Noorse Orde van Advocaten wijst er echter op dat Noorwegen gebonden is aan ‘internationale verplichtingen’ om (onbeperkt) migranten te accepteren, zonder naar hun asielkansen te kijken.
Sociale systeem wankelt door massa immigratie moslims
In oktober 2015 erkende Margot Wallstrom, minister van Buitenlandse Zaken van buurland Zweden, dat de overheid door de aanhoudende migrantentoestroom onstabiel is geworden, en de sociale zekerheid dreigt in te storten omdat bijna alle 190.000 moslims die jaarlijks naar Zweden komen permanent afhankelijk zullen zijn van een uitkering. ‘Op de lange duur zal ons systeem daardoor instorten,’ waarschuwde de minister.
De Zweedse regering is nu al in grote financiële problemen gekomen, en overweegt om extra geld in het buitenland te lenen en de belastingen, die toch al tot de hoogste van Europa behoren, verder te verhogen om de massa immigratie nog enkele jaren te kunnen blijven betalen.
Op 9 oktober bevestigde de Zweedse premier Stefan Löfven dat de migranten een crisis in Zweden hebben veroorzaakt. Na een spoedzitting van zijn linkse kabinet verklaarde hij dat Zweden zich ‘voor één van de grootste humanitaire opgaven’ ooit gesteld ziet.
Deense historicus: Zweedse economie zal instorten
De Deense historicus en auteur Lars Hedegaard schreef dat het links-liberale open-grenzenbeleid van Zweden, wat te vergelijken is met dat van Duitsland en Nederland, het voortbestaan van het land in gevaar heeft gebracht. ‘Het uiteindelijk gevolg van het Zweedse immigratiebeleid is dat de economie zal instorten. Want wie moet dat alles gaan betalen? En economische instortingen, als ze eenmaal komen, vinden altijd heel erg snel plaats.’
Daniel Vesterhav, interim hoofd van het Zweedse bureau van criminaliteitsstatistieken, had al in juni de noodklok geluid over de snelle groei van criminele Marokkaanse bendes die almaar meer geweld gebruiken, vooral tegen rivaliserende groepen. Net als de rest van Europa worstelt Zweden met de razendsnelle islamisering en daaraan verbonden radicalisering van de reeds lang in het land wonende moslims.
Zwedens enige integratie politie-inspecteur Ulf Boström zei vandaag dat in grote steden zoals Göteborg ‘zeer sterke Wahhabistische leiders en centra bestaan, die als religieuze motoren’ van het internationale jihadisme werken. Officieel zijn 299 Zweedse moslims naar het Midden Oosten afgereisd om zich aan te sluiten bij ISIS, maar hun werkelijke aantal is vermoedelijk een veelvoud hiervan.
Xander
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Pas de philosophe plus sombre que Schopenhauer. Maupassant l’appelait le plus grand saccageur de rêve qui ait passé sur la terre. Pour Schopenhauer en effet, nous sommes mus par une force impersonnelle qui ne nous conduit nulle part et que nous ne pouvons pas comprendre. Mais nous croyons comprendre cette force en nous forgeant des représentations qui nous donnent l’illusion de vouloir par nous-mêmes, d’aimer par nous-mêmes, d’aller quelque part ! En réalité, pour Schopenhauer nous n’allons nulle part, nous ne voulons pas vraiment ce que nous croyons vouloir et, surtout, nous n’aimons pas. Lorsqu’un homme s’approche d’une femme qu’il dit aimer, il est en réalité l’instrument d’une force qui le dépasse et qui va simplement l’amener à perpétuer la race humaine par accouplement puis procréation. Difficile d’être plus cynique !
Schopenhauer est le premier à avoir dit cela, mais aujourd’hui, me semble-t-il, presque tout le monde le dit. Combien de fois n’avons-nous pas entendu quelqu’un s’exclamer ? « Je ne crois pas en Dieu mais en une grande force qui nous dépasse ! » Schopenhauer applaudirait. C’est cette grande force qui nous pousserait à nous reproduire, à travailler, à voyager, bref à vivre. Elle nous pousserait, littéralement, ne nous demanderait rien et, surtout, ne nous amènerait nulle part. Elle n’aurait pas de finalité. Elle serait là, indifférente, telle une énorme machine qui ferait tourner l’humanité, le cosmos, les nuages.
Jusqu’à aujourd’hui, jamais les hommes n’ont vu le cosmos et les nuages comme une immense machine. C’est seulement maintenant, avec la cop21 entre autres, que cette vision s’est plus ou moins imposée. Est-ce à Schopenhauer que nous devons cette triste et mécanique vision de l’univers ?
Oui et non ! Il a donné un coup de pouce, mais seulement un coup de pouce. Tout était déjà en place pour l’éclosion d’une philosophie désenchantée comme la sienne. C’est en effet la science moderne qui, trois siècles avant Schopenhauer, a construit le socle sur lequel ce désenchantement s’est édifié. Ce socle, c’est le principe d’inertie et c’est très simple à comprendre.
En mars 1641, un prêtre de Digne, passionné de science et contemporain de Descartes, monte sur un vaisseau dans le port de Marseille. Lorsque ce vaisseau parvient à une vitesse élevée, un marin monte au sommet du mât et lâche un boulet de canon qui tombe exactement au pied du mât. Gassendi en conclut que ce boulet serait tombé exactement de la même manière s’il avait été lâché dans la galère amarrée au port et donc parfaitement immobile. Il n’y a pas de différence entre le mouvement et le repos. C’était la vérification expérimentale du principe d’inertie déjà esquissé par Galilée.
Un corps au repos ne va nulle part, ne manifeste aucune intention, ne s’inscrit dans aucune finalité. Et donc, s’il n’y a plus de différence entre mouvement et repos, un corps en mouvement, lui non plus, ne manifeste aucune intention. La physique moderne est née : rien de ce qui bouge, dans l’univers, n’a de finalité, de but, de terme. La vie elle-même ne va nulle part. Ce qu’expliquera Darwin deux siècles plus tard.
A ce point nous retrouvons Schopenhauer qui, pour le dire un peu méchamment, ne fait qu’expliciter les ultimes conséquences du principe d’inertie. Ce n’est plus seulement une boule de canon qui ne manifeste aucune intention, mais tout ce qui bouge, tout ce qui vit. Et moi-même qui bouge, je ne vais nulle part. Tout est absurde. Il n’y a plus rien à vouloir, à poursuivre.
Pouvons-nous donner notre adhésion à une telle vision de l’univers et de l’humanité ? Oui, si nous considérons les hommes de science comme des nouveaux prophètes qui nous disent ce qu’il faut penser. Oui, si nous considérons la science comme une religion.
Mais non, pour tous ceux qui n’aiment pas que les hommes de science leur disent comment il faut penser. Il ne s’agit pas de contester le principe d’inertie, mais de voir que son application est limitée à des corps inertes.
Hélas, nombreux sont ceux qui ne veulent pas voir cette limite. Pour eux, il n’y a que des corps inertes qui n’ont pas de volonté, ne poursuivent rien. Ils sont poussés de-ci de-là. L’idée de tels corps fait saliver tous ceux qui sont avides de puissance et de contrôle. Car un corps qui ne poursuit rien, un corps sans intention, est aussi un corps manipulable à partir d’un centre de contrôle.
C’est à partir de là qu’on commence à comprendre ce qu’est le totalitarisme. Il n’est pas une dictature qui vise à soumettre toutes les volontés à une seule. Il est la réduction des êtres humains à des choses « schopenhaueriennes », inertes, sans volonté et sans projet. Alors, on peut tout contrôler.
Aujourd’hui, nous sommes emportés dans un grand mouvement visant un tel contrôle, à une gestion universelle. Même les individus veulent gérer leur vie. Où cela va-t-il nous conduire. Nous ne le savons pas. Dès lors, inutile de trop s’angoisser.
Jan Marejko, 26. 2. 2016
00:05 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, arthur schopenhauer, schopenhauer |
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Ex: http://www.juanasensio.com
Le lecteur qui, comme moi, viendrait à peine d'achever la lecture de Tuer de Richard Millet pour lire ou relire les Orages d'acier (1) d'Ernst Jünger, un récit remarquable qu'André Gide tenait pour le plus beau des livres de guerre, serait presque immédiatement saisi par la différence de nature entre ces textes qui évoquent pourtant, tous deux, une expérience commune, la guerre, la mort vue, contemplée, donnée, évitée, méditée. D'un côté, un lyrisme lacrymalo-martial débité à l'hectolitre chez l'éditeur Pierre-Guillaume de Roux, peut-être désireux d'en remplir sa baignoire et de s'y prélasser, l'érotisme propre à quelque vieil eunuque fatigué dont les chromos criards n'émoustilleraient même pas les reins d'une première communiante, l'esthétisation en toc de celui qui se rêve si volontiers guerrier et n'est même pas capable de mettre sa plume au garde-à-vous. De l'autre, la sécheresse et même la froideur parfois inhumaine de celui dont le corps compte pas moins de vingt cicatrices et qui reçoit, tout jeune officier de pas même 24 ans, la Croix Pour le Mérite, le feld-maréchal Hindenburg estimant qu'il était imprudent qu'un homme si jeune fût décoré d'une pareille distinction, donnée, outre à Jünger, à 13 autres lieutenants dans toute l'armée allemande.
La guerre est étrange, du moins certaines de ses phases. Nous pourrions dire d'elle qu'elle est l'étrangeté même, le tout autre, le plus souvent démoniaque, parfois la déhiscence d'un mystérieux au-delà du bien et du mal et pourtant, l'homme, toujours l'homme réduit à de la chair à canon, des cadavres horriblement torturés ou bien des guerriers impavides et courageux, est au centre du théâtre des opérations, au sens métaphysique et même religieux que nous pourrions donner à cette expression, comme si l'expérience de la Grande Guerre était comparable à la scène des vieux mystères du Moyen Âge : le boqueteau 125, bien connu des lecteurs de Jünger, «n'était jamais tenu que par quelques hommes, mais il prolongeait sa résistance, et c'est ainsi qu'il devenait, visible au loin dans ce paysage de mort, un exemple de ce que même le plus colossal affrontement n'est jamais que la balance où l'on pèse, aujourd'hui comme toujours, le poids de l'homme» (p. 349).
L'expérience du combat, surtout lorsqu'elle a lieu dans un théâtre des opérations où se déchaîne la Machine, surtout lorsque approche une «bataille telle que le monde n'en avait encore jamais vue (p. 121, j'ajoute le e manquant dans le texte), est la certitude de pénétrer dans un monde qui n'est pas celui, qui ne peut être celui de notre expérience quotidienne. Plus d'une fois, Ernst Jünger affirme ainsi qu'il a pu estimer se trouver dans une terre maudite (cf. p. 273) peuplée de démons, où il «errait comme sur un immense tas de décombres au-delà des bords du monde connu» (p. 151), terre maudite dont il remarque «la méchanceté spectrale» (p. 161) ou bien comparable à quelque contrée «des premiers âges» (p. 155), en bref, cette zone élémentaire dont j'ai parlé plus haut.
00:05 Publié dans Littérature, Livre, Livre, Révolution conservatrice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ernst jünger, révolution conservatrice, première guerre mondiale, allemagne, littérature, littérature allemande, lettres, lettres allemandes |
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par Thierry Jolif
Ex: http://www.unidivers.fr
Né en Russie en décembre 1931, Youri Mamleev aura eu le parcours, quasi anonyme et pourtant, intérieurement flamboyant, des ses héros.
Dès les années 1960, celui qui était alors jeune diplômé et enseignait les mathématiques va se retrouver au cœur des cercles d’une jeunesse soviétique en quête de renouveau spirituel. Rien d’étonnant à ce que dans un environnement religieux réduit à néant la soif a étancher ait été grande. Ces groupes vont dès lors chercher tous azimuts, d’une façon bien différente de leurs contemporains américains de la contre-culture, évidemment. Toutefois, en parallèle des intérêts et des personnalités singulières y trouveront des échos fort importants.
L’ésotériste René Guénon, bien sûr est de ceux-ci. Les groupes auxquels Youri Mamleev prit part sont souvent considérés comme les premiers propagateurs du corpus guénonien en Russie, mais également, pour certains, d’une version plus alarmante, sinistre et corrosive de la spiritualité. Dévoiement pervers selon les uns, voie de la main gauche, nécessaire folie en esprit selon les autres. Côtoyant les esprits et les traditions les plus diverses, Youri Mamleev avant de se jeter corps et âme dans l’écriture, se fait fort d’étudier et d’expérimenter les voies spirituelles les plus diverses. Dans un éden athée, il se forge une connaissance non seulement livresque mais également intérieure et physique des grands courants religieux du monde et de leur frange : occultisme, hermétisme, non-dualisme, trantrisme…
Sans doute n’est-ce pas un hasard si c’est au milieu de ce melting-pot religieux que Mamleev pourra s’exiler aux États-Unis à la faveur d’une loi autorisant les citoyens soviétiques de confession juive à émigrer, loi paradoxale et facilitatrice d’un pouvoir machiavélique qui favorisera le départ de nombreux dissidents et esprits forts qui, à l’image de Youri Mamleev, n’étaient absolument pas et en aucune manière juifs. Là-bas il travaillera à l’Université Cornell avant de s’installer en France en 1983 et d’y enseigner la littérature russe à L’Institut national des langues et civilisations orientales. Dix ans plus tard, il retourne en Russie et se consacre principalement à l’écriture théâtrale, il enseignera également la philosophie hindoue à l’Université d’Etat Lomonossov.
Publiant dès 1956 Youri Mamleev ne tarde pas à heurter les autorités soviétiques par une prose qui, si elle se veut réaliste, propose toute autre chose que celle dite socialiste. Le réalisme littéraire de Mamleev se veut métaphysique. Son dernier ouvrage traduit et publié en France, Destin de l’être, est en définitive moins la base de sa fusée théorique que son lanceur. Ces pages renferment tout ce qui humainement et théoriquement anima toujours l’art littéraire de Mamleev :
Pour un écrivain métaphysicien, la tâche consiste en la réorientation de sa vision spirituelle vers la face invisible de l’homme. Par conséquent il ne doit s’intéresser à l’homme « visible » qu’à cause de sa capacité à refléter les réalités de l’homme secret, transcendant et insaisissable. (Destin de l’être, p. 147)
Selon le critique russe Volodymyr Bodarenko, la mort de Mamleev constitue une grande perte pour la littérature en Russie, mais sa mort va sans doute guider plus de personnes encore vers cette œuvre si étonnante, redoutable, véritable renouvellement des lettres russes à la fois profondément ancrée dans la tradition littéraire du pays et totalement novatrice.
Une œuvre qui aura su dans le même geste détruire et ressusciter la geste romanesque elle-même. D’abord et avant tout, par le rire… Un rire sacré et désacralisant. Bien que tout à fait moderne la prose de Mamleev est contemporaine du sens ancien de la comédie, celle de Dante, ou, à tout le moins, de Balzac. En France, et en Occident en général, il semble bien que l’on est pas pris la juste mesure de ce que l’on s’est empressé de définir comme comique, grotesque, absurde dans l’œuvre écrite de cet écrivain qui à la mesure d’un Gogol, d’un Poe, d’un Lovecraft ou plus proche de nous d’un Thomas Ligotti a le plus sérieusement du monde mis sa peau au bout de sa plume pour révéler les failles métaphysiques abyssales qui se camouflent dans les réalités trop fictives, restreintes et restrictives pour être honnêtes, du monde moderne.
Rassasié d’au-delà, Izvitski se fixait à présent sur le rire de l’Absolu ; comme quoi ce rire, s’il existait, était une chose inouïe, sauvage, inconcevable, car rien ne pouvait lui être opposé ; et dont la cause n’était point un décalage avec la réalité, mais ce qu’il ne nous était pas donné de savoir. (Chatouny, p. 203)
Dans le second de ses textes publié en français (La Dernière comédie) le monde offert à nos regards, dans le chapitre « En bas c’est pareil qu’en haut » (version familière et dérisoire du fameux adage hermétique), l’auteur évoque une atmosphère dont le comique renvoie à l’état désaxé et bouffon qui s’empare de la société moscovite lors de la visite du professeur Woland (dans Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov) – un caractère « post-apocalyptique » et ordurier en plus ! L’inversion est poussée à son paroxysme et met en avant les tares spirituelles d’un monde pour lequel le salut ne saurait être pensé sans être violemment dégradé. Panarel (le personnage « central » de ce chapitre), nouvelle et déjà très singulière incarnation du Fils de Dieu, le constate et l’accepte lui-même amèrement. L’aspect platement anthropophage de sa fin (et de la fin du chapitre) suggère bien ce terrible abaissement négatif de toute soif spirituelle dans l’orientation ultra-matérialiste de notre époque.
Quant à l’ambiance générale qui se dégage de Le Monde et le rire, elle n’est pas moins fantasque et lugubre. C’est le monde surnaturel lui-même qui y perd la tête. Et au cours de l’enquête surréaliste que nous fait suivre l’auteur nous croisons différents personnages psychiquement perturbés, fort différents du psychisme lambda en tout cas. Les personnages de cette galerie de portraits sont d’ailleurs regroupés génériquement et significativement sous le terme de « chamboulés ». Ici, le parallèle le plus signifiant avec la littérature russe antérieure serait sûrement le groupe de personnages évoqué par Pilniak dans son récit L’Acajou. Pilniak avait nommé cette troupe hétéroclite de clochards volontaires, de quasi fols mystiques, « okhlomon » (« emburelucoqués » dans la belle traduction française de Jacques Catteau).
En outre, cette assemblée de marginaux volontairement déclassés n’est pas sans rappeler celle du souterrain qui occupe une place centrale dans Les Couloirs du temps de Mamleev. Scientifiques « originaux », intellectuels déclassés, penseurs « bizarres » tous ont en commun une forme, plus ou moins obscure, de… « refus ». Ayant tous perçu intuitivement un « inconcevable », un « mystère » dépassant la commune, admise et plate raison « réaliste » et raisonnable, ils forment, bon gré mal gré, une société recluse de refuzniks… Mais également, en raison de cet intuitionnisme mal venu, un groupement qui laisse pénétrer au cœur endurcis du monde les prémisses d’un « outre-entendement » trop longtemps mis sous le boisseau… Mais :
Le mystère est partout jusque dans le marasme. (Le Monde et le rire)
Vous parlez d’or Lena : que la vie ordinaire ne se distingue en rien de l’Abîme ! Que l’on meure et ressuscite aux yeux de tous ! Que les hommes tiennent conciliabule avec les dieux ! L’inconcevable doit faire irruption dans le monde ! L’inconcevable et, au milieu : une gaieté sans frein ! Marre de l’ordre en vigueur : ici le royaume des vivants, là celui des morts, on naît ici, on meurt là et pas ailleurs ! Que la ténèbre envahisse les cieux et que retentisse la Voix de Dieu : « Allez-y, les gars, bringuez ! Fais la noce Mère Russie, advienne ce que tu voudras ! Amuse-toi tout ton saoul, pays où l’impossible devient possible ! Je te donne toute liberté, mort aux démiurges et à tous les rêves dorés ! » (Le Monde et le rire)
Malheureusement, en France, sur la vingtaine d’ouvrages parus de Mamleev seule une poignée est traduite et éditée :
Chatouny, Robert Laffont, 1986, réédition Le Serpent à plumes, 1998
La Dernière comédie, Robert Laffont, 1988
Fleurs du mal, Albin Michel, 1997
Les Couloirs du temps, Le Serpent à plumes, 2004
Le Monde et le rire, Le Serpent à plumes, 2007
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Wo bleibt Prinz Eugen?
Der Multikultiwahnsinn und das Ende Europas
Alles dreht sich um die richtige oder falsche Kennzeichnung politischer Begriffe. Wir alle hier nennen uns freiheitsliebende Menschen, die heute sehr besorgt sind über die Zukunft der europäischen Identität. Unsere selbsternannten „antifaschistischen“ Gegner hingegen nennen uns Fremdenfeinde, Rassisten oder Nazis. Unserer eigenen Erfahrung nach – und meiner Erfahrung nach, die ich im ehemaligen Multkulti-Jugoslawien und in Multkulti-Amerika gesammelt habe, sowie aufgrund der Forschung vieler Soziologen, haben Multikulti-Staaten keine lange Lebensdauer. Früher oder später zerfallen sie alle in einem Bürgerkrieg. Ich kann hier wieder auf den ehemaligen zusammengeschusterten jugoslawischen Staat verweisen, der trotz aller akademischer Schönrederei unter der Vielfalt der Interessen seiner verschiedenen Völker zusammenbrechen musste.
Das heutige Migrationschaos trägt einen verlogenen Namen, nämlich „Flüchtlingskrise“. Von den tausenden und abertausenden Migranten, die nach Österreich hineinströmen, sind die meisten keine Flüchtlinge. Sie sind „Flüchtlinge“, nur insofern als sie von den Etablierten in den österreichische Medien schon im voraus als „Flüchtlinge“ bezeichnet wurden. Merkwürdigerweise stellen alle diese Migranten ihren Asylantrag nicht in der Türkei oder einem anderen Staat entlang der Balkanroute. Sie wollen alle unbedingt in die BRD. Sie bilden sich ein, Österreich, Deutschland und Schweden seien Schlaraffenländer, wo man gut leben und sich eine schöne Frau aussuchen kann. Aber – nein! Diese Migranten sind gar nicht schuld an ihren falschen Vorstellungen; es sind unsere Politiker mit ihren falschen Versprechungen, die wiederum bei den Einwanderern diese falschen Wunschvorstellungen hervorrufen.
Die Multikultiutopie unserer Politiker trägt einen anderen falschen Namen, nämlich das Unwort „Willkommenskultur“, obwohl der richtige Name auf gut Deutsch „Kultur der Selbstabschaffung“, „Schuldkultur“ oder „Selbsthasskultur“ heißen sollte. Was heute mit dem Wort „Willkommenskultur“ bezeichnet wird, hat gar nichts zu tun mit der althergebrachten europäischen Willkommenskultur. Die heutige Willkommenskultur ist bloß ein liberalistischer Ersatz für das gescheiterte kommunistische Projekt. Was einst die Kommunisten in Osteuropa mit ihrer Gewaltherrschaft nicht erzwingen konnten, will das heutige System mit seiner Ersatzideologie des Multikulturalismus erreichen. Der Kommunismus ging in Osteuropa zugrunde, weil er der Liberalismus seine materialistischen Heilsversprechungen besser umsetzen konnte. Das System glaubt, dass alle europäischen Völker in einem Multikulti-Superstaat von nichteuropäischen Zuwanderern ersetzt werden können und wie Ersatzteile ständig reproduziert werden können.

Fragen wir unsere Politiker und Befürworter des Multikulturalismus, ob sie in Multikulti-Bezirken wie Wien-Favoriten oder in Neukölln in der BRD leben möchten! Sie werden „Nein!“ sagen. Sie predigen gerne von der Multkulti-Gesellschaft, so lange sie selbst von den Einwanderern fern bleiben und in ihren golden Ghettos in Sicherheit leben. Wenn sich eines Tages die Etablierten und ihre Gutmenschen doch entschuldige ich mich gerne bei Ihnen. Ich habe in den Multkulti-Bezirken in den USA sehr lang lange gelebt und habe dort sehr gut den Wortsinn der Doppelverriegelung an meiner Wohnungstür und Schusswaffen gelernt.
Historisch und philosophisch gesehen ist der heutige Multikulti-Wahn, bzw. die Willkommenskultur in Österreich, Deutschland und der EU, eine Abart der Ideologie der Hypermoral nach Arnold Gehlen. Es kann auch wissenschaftlich bewiesen werden, dass, je mehr die Bevölkerung eines Staates ethnisch und kulturell homogen ist, wie zum Beispiel in Japan, je mehr ein Staat von ethnisch und kulturell verwandten Bürgern bewohnt wird, desto größer ist die Überlebensdauer dieses Staates – und auch die Solidarität. Bei den nichteuropäischen Völkern in Afrika und Asien zum Beispiel ist es nicht vorstellbar, andere Völker massenweise ins eigene Land zu importieren. Nur bei den lebensmüden europäischen Völkern kann man diese selbstmörderischen Willkommenszüge beobachten, nicht jedoch bei den nichteuropäischen reichen Staaten wie Saudi Arabien. Dieser pathologische Hypermoralismus und Altruismus führt Europa letztendlich in den Selbstmord. Wenn ein Volk, wie die Deutschen, lebensmüde geworden ist, bedeutet das nicht das Ende der Politik; es bedeutet nur das Ende des schwachen Volkes.
Warum ist dieser Hyper-Altruismus, bzw. diese Selbstabschaffungs-Willkommenskultur heute besonders in Deutschland und in Österreich derart ausgeprägt und weniger inmitten anderer europäischen Staaten? Der Grund dafür ist nicht schwer zu erraten. Jegliche Kritik am Multikulturalismus kann einem Politiker oder einem Akademiker in Österreich oder BRD das Stigma des „Faschismus“ einbringen. Und das bedeutet quasi den Tod im öffentlichen Leben. Herr Faymann und Frau Merkel, aus Furcht vor der Nazikeule müssen sich jetzt mit dem massenhaften Import von Zuwanderern gegenüber jeglichen Nazivorwürfen versichern. Die Ideologie des Multikulturalismus ist heute eine Art Negativlegitimation ganz Europas geworden insbesondere inmitten der deutschen und österreichischen politischen Klasse. Dementsprechend wird jede Debatte, die sich kritisch mit dem Multikulturalismus befasst, mit dem Schlagwort „Fremdenfeindlichkeit“ etikettiert. Dieses Unwort „Fremdenfeindlichkeit“ dient heute der politischen Klasse in Europa als Alibi zum Fortbestehen ihres immerwährenden politischen Status quo.

Im Gegensatz dazu werden Multikulti-Kritiker von den Medien zu absoluten Bösewichten und sogar zu Kriminellen erklärt. Damit wollen die Multikulturalisten jede Fehlentwicklung in ihrem eigenen System rechtfertigen und ihr eigenes System als das geringere Übel darstellen. Dessen sind sich auch die Politiker in Österreich und der BRD bewusst und deswegen müssen sie sich in den Augen der Weltöffentlichkeit päpstlicher als der Papst zeigen, bzw. müssen sie die massive Migrantenflut nach Deutschland und Österreich weiterhin befürworten. In diesem Sinne sind sie dazu gezwungen die Einwanderer besser zu behandeln als diese das überhaupt von ihnen erwarten würden. Es ist naiv zu glauben, dass die heutigen Befürworter der Willkommenskultur in Österreich mit Argumenten widerlegt werden können. Das deutsche Wort „Gutmensch“ schildert am besten diese selbstzensierende und hypermoralistische Multikulti-Spezies. Sollte jemand heute in Österreich zufällig wagen, seine wissenschaftlichen Quellen gegen den Multikulti-Mythos zu nennen, gerät er prompt ins Visier der Gesinnungswächter. Die etablierten Parteien und ihre Medien können ihre Macht nur durch die Dämonisierung der Andersdenkenden beibehalten, wie zum Beispiel im ehemaligen kommunistischen Jugoslawien, wo jeder Dissident automatisch als Faschist oder Krimineller etikettiert wurde. Die Politiker in Österreich, aber auch anderswo in Europa, sind in politischen Selbsttäuschungen verstrickt, die sich einerseits mit der Idealisierung der außereuropäischen Leute und anderseits mit der Abwertung der Einheimischen befassen.
Die sogenannte Willkommenskultur ist jedoch langfristig nicht haltbar. Sie führt nicht zum gegenseitigen Völkerverständnis, sondern verursacht bzw. vertieft nur den gegenseitigen Hass zwischen Völkern. Das haben wir unzählige Male in allen Multikulti-Gesellschaften gesehen. Zum Beispiel asiatische Amerikaner in den USA mögen nicht die Afro-Amerikaner und die Afro- Amerikaner sind gar nicht beliebt bei den hispanischen Latinos in Amerika. Die Krawalle zwischen Mitglieder der verschiedenen Völker inmitten heutiger Zuwanderer werden gar nicht in unserer Öffentlichkeit debattiert. Auch wenn die „bösen Deutschen“ und alle „bösen Nazis“ und alle „Faschsiten“ verschwinden würden, wird es keinesfalls den gegenseitigen Hass und Krieg inmitten verschiedener nichteuropäischen Gruppen und Völker verhindern. Rassismus und Fremdfeindlichkeit sind kein Privilegium der Österreicher oder der Deutschen oder anderer europäischen Völker.
Die heutige verlogene Willkommenskultur verlangt von uns deswegen, unseren politischen Feind zu erkennen. Wichtig ist: Nicht die vorderasiatischen oder afrikanischen Einwanderer tragen Schuld an dem Niedergang Europas, sondern die Systempolitiker und ihre kapitalistische „Superklasse“. Um unsere deutsche und unsere österreichische bzw. die gesamte europäische Identität wiederherzustellen, müssen wir zunächst den schrankenlosen globalen Kapitalismus in dieser Form demontieren und andere Werte an die oberste Stelle setzen. Multikulturalismus ist ein Mythos, der an das grenzenlose Wirtschaftswachstum und dementsprechend auf den grenzenlosen Zustrom von Migranten anknüpft. Nichteuropäische Einwanderer wissen derzeit genau, dass sie im selbsthassenden Europa sorglos leben können. Gefühle des Selbsthasses gibt es gar nicht bei den Politikern in ihren Heimatländern. Das Finanzkapital der Oligarchen in Europa, gepaart mit Schuldgefühlen der Europäer auf der einen Seite – und linke Multkulti-Prediger auf der anderen Seite, sorgen für weitere Zuwanderung der Abermillionen von nichteuropäischen Einwanderern. Wenn die Europäer wieder ihre eigene Identität aufbauen wollen, sollten sie zuerst den entfesselten Kapitalismus abschaffen. Die Auslandsimmigration würde dann sofort gestoppt werden. Einwanderer hätten dann keinen Grund mehr, in unseren Ländern zu leben und sich falsche Hoffnungen zu machen.
Wir werden bald sehen, wie sich die Geschichte weiter entwickelt. Im Rückblick stellt sich auch die Frage: Wozu hat Prinz Eugen seine langen Kriege gegen die türkischen Eroberer geführt? Zum Glück bleibt die Geschichte immer offen und es liegt nur an uns unsere Geschichte aufs Neue zu gestalten. Nicht die Jahre, sondern die Tage der Entscheidung liegen vor uns. Wir alle wissen die größte politische Weisheit aller Zeiten nur zu gut: Wer sich zum Schaf macht, den fressen bald die Wölfe. Also meine Damen und Herren, seien wir keine Schafe. Der Kampf geht weiter.
Ich danke für Ihre Aufmerksamkeit.
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Dans Les derniers jours de Drieu la Rochelle, Aude Terray relate les ultimes mois de la vie de l’écrivain phare de la collaboration, de son suicide raté d’août 1944 à celui réussi de mars 1945. La dernière vie de Drieu pousse au paroxysme les mystères de sa personnalité, qui fascinent aujourd’hui plus que son œuvre. Car ces mois de planque et de dépression mettent en tension toute les ambiguïtés de ses rapports à l’engagement intellectuel, aux femmes et à la mort.
Rarement autant de tragique et de pathétique se sont retrouvés dans un même être à la fois. Il est vrai que Pierre Drieu la Rochelle a vécu à une époque où les événements ne permettaient pas aux médiocres de se cacher. Né en 1893 dans une famille dont il détestait le père et méprisait la mère, il a fait partie de la génération des « 20 ans en 14 ». L’expérience de la Grande Guerre, comme PHILITT l’avait écrit, sera destructrice pour le jeune homme ; il en reviendra avec une haine de son propre corps, souillé par la maladie et le manque d’hygiène, le rejet de son époque, où l’on s’envoie de la ferraille dans la tête pour se battre, et l’obsession de la décadence – sorte de synthèse entre son corps dégradé et l’aversion à son époque.
Trente ans plus tard, c’est cette obsession de la décadence qui l’a jeté dans une impasse : Drieu s’est fourvoyé dans tous ses engagements. Après avoir quitté les surréalistes dans les années 1920, il s’est converti au fascisme après les émeutes du 6 février 1934 et a adhéré un temps au parti du collaborationniste exalté Jacques Doriot, le Parti populaire français (PPF). Surtout, il est devenu la principale figure de la collaboration intellectuelle en tant que directeur de la Nouvelle revue française (NRF) de Gallimard – que son ami et ambassadeur nazi à Paris, Otto Abetz, considérait comme l’une des trois puissances du pays, avec le Parti communiste français (PCF) et la haute finance. À la fin de la guerre, il fait le constat amer de son manque de lucidité politique et, après Hitler, est un temps tenté par Staline.
Les Alliés reprennent du terrain et, à l’été 1944, leur victoire ne devient plus qu’une question de semaines. Chaque jour accable un peu plus Drieu, qui tente de se suicider le 11 août 1944 en ingérant du luminal. C’est en décrivant ce « suicide féminin, propre et lent », qu’Aude Terray commence sa biographie de l’ultime Drieu, dans un livre qui a la qualité de replonger avec fluidité dans sa vie antérieure et de dresser un tableau du Paris intellectuel de la période.
Rendez-vous ratés avec la mort
Une fois de plus, Drieu a pathétiquement raté un rendez-vous avec la mort. Il en a pourtant eu beaucoup. Notamment durant la Grande Guerre, comme il le racontera dans La comédie de Charleroi (1934), lorsque, enfermé dans un cabanon, harassé par des jours de marche sous un soleil de plomb, il ôte sa chaussure pour placer son orteil sur la gâchette de son fusil chargé et regarde le trou du canon. « Je tâtai ce fusil, cet étrange compagnon à l’œil crevé, dont l’amitié n’attendait qu’une caresse pour me brûler jusqu’à l’âme. » Quelques mois plus tôt, en 1913, il voulut se jeter dans la Seine après avoir raté l’examen final de Sciences Po – lui que ses camarades voyaient comme le major assuré. « Vaticinations autour du sujet qui n’est ni posé, ni traité. Style atroce » et 8,5/20 : voilà l’humiliante récompense de sa composition d’histoire sur les traités de 1815. C’est cet échec qui précipita son engagement dans l’armée, doublant la mobilisation de 1914.
Une histoire tirée de l’enfance de Drieu résume son rapport ambigu avec la mort. En vacances dans la maison de ses grands-parents, il s’attache à une poule qu’il appelle Bigarette. Un jour, pour la « nettoyer », il lui arrache les écailles des pattes et la tue. Il écrira plus tard qu’il a découvert ce jour-là sa capacité à faire le mal et les sentiments de honte et de culpabilité – son père le sommant de s’expliquer le soir même en lui exhibant le cadavre. L’obsession hygiéniste du corps et le sadisme de faire souffrir un être aimé, déjà ancrés dans son enfance, seront deux moteurs qui détermineront son rapport aux femmes.
Et il en eut beaucoup. Beloukia – comprendre Christine Renault, la femme du constructeur automobile –, les deux sœurs Ocampo, Kiszia la dernière maîtresse, Olesia Sienkiewicz, sa seconde épouse… En cet été 1944, un ballet d’anciennes – et actuelles – conquêtes s’occupent de « l’homme couvert de femmes ». Surtout une : Colette Jéramec. Sa première épouse, par ailleurs scientifique à l’Institut Pasteur, est d’un dévouement absolu. C’est elle qui s’occupe de lui pendant son séjour à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine après son suicide manqué d’août, qui organise son exfiltration vers la demeure de campagne de Noel Haskins Murphy, une riche américaine que Drieu a sauvé des camps, dans la vallée de Chevreuse où il passera l’essentiel de ses derniers mois. Colette supporte ses sautes d’humeur, sa santé de plus en plus chancelante et, surtout, son mépris.
Aragon, adulé et détesté
Il faut dire qu’elle a un double défaut : elle est juive et bourgeoise. Soit le type de femme que Drieu a toujours recherché et qu’il a en même temps toujours abhorré. Le coup le plus dur qu’il lui portera est, à coup sûr, le personnage de Myriam dans Gilles (1937), dans les traits de laquelle elle se retrouve. Mais Colette sait aussi qu’elle a une dette inextinguible envers Drieu : il a joué de ses relations pour la faire sortir, avec ses deux enfants, du camp de Drancy d’où elle devait être déportée en Allemagne.
Durant ses derniers mois, Colette est omniprésente. L’écrivain, lui, broie du noir. Sa santé empire, il s’entend de moins en moins avec celle qui l’accueille et, surtout, il a peur. Les mois passent et l’épuration se met en place, notamment sous l’égide du Comité national des écrivains (CNE) qui publie des listes noires. Aragon en est le puissant secrétaire général. Avec Colette, Aragon est l’autre relation clef de la vie de Drieu. C’est d’ailleurs sa première femme qui lui présente le jeune étudiant en médecine, en 1916.
À travers son amitié avec Aragon, il se lie avec les surréalistes qu’il quittera au bout de quelques mois – sans doute était-il trop sérieux pour eux. Et rompra avec l’auteur communiste du même coup. Leur amitié fut ambiguë, et peut-être même homosexuelle, laissa entendre l’auteur d’Aurélien. Surtout, il jalouse le succès littéraire d’Aragon. L’aigreur s’est en particulier aiguisée en 1937, lorsque lui essuyait les critiques acerbes pour Rêveuse bourgeoisie tandis que son ancien ami cueillait le Renaudot pour Les beaux quartiers. « Je l’ai admiré, je l’admire encore, mais ce qu’il est à travers ce qu’il écrit me répugne profondément : cette chose femelle […] », écrivait Drieu dans son journal en 1944.
L’éternel Gille(s)
Malgré sa réclusion, il trouve encore la force de se lancer dans des projets littéraires : Les mémoires de Dirk Raspe, biographie inspirée de la vie de Van Gogh en qui il voyait un compagnon, et Récit secret, une énième introspection. Mais ses projets tâtonnent, l’ennuient et il les couche dans la douleur. À l’image de sa carrière, où Drieu a voulu toucher à tout mais ne s’est imposé en rien. Tiraillé entre la poésie, le roman, le théâtre et l’essai, « il s’en veut de s’être toujours dispersé en jonglant avec les genres », souligne la biographe.
Tragique et pathétique. Là se croisent les deux fils qui ont tissé la vie de Drieu, ce mégalomane qui a passé sa carrière littéraire à jalouser les grands et qui n’a jamais écrit le roman qu’il ambitionnait. Une question se pose, capitale : Drieu était-il un grand écrivain ? Ses œuvres et leur postérité en apportent la réponse : il n’est qu’un petit parmi les grands. Un jeune poète prometteur et remarqué avec son premier recueil, Interrogation (1917), qui ne fut jamais à la hauteur de son ambition – être de la trempe des Malraux, Aragon, Céline… En rappelant que Drieu était fasciné par le Gilles de Watteau dans lequel il s’est reconnu, Aude Terray évoque une clef de son œuvre. Devant ce tableau, écrit-elle, « il s’est contemplé des heures ». Comme dans ses livres, où il ne s’est en somme que regardé lui-même en inventant d’innombrables doubles – la plupart du temps nommés Gilles (ou Gille) – expérimentant sa propre relation à la mort, aux femmes ou à la guerre. Il n’est jamais parvenu à mettre son talent au service d’une ambition littéraire supérieure à sa personne.
Tragique et pathétique, Drieu l’est aussi face à son destin, dans ces derniers mois de guerre. Il a eu le courage de refuser une extradition, comme Céline et Chateaubriant. L’exil le dégoûte ; il a trop le sens de sa responsabilité intellectuelle. Mais il ne pousse pas la bravoure jusqu’à choisir l’une des deux solutions qui s’offrent à lui : se rendre et assumer lors d’un procès certainement joué d’avance, ou se suicider une fois pour de bon. Son procès, il en a pourtant rêvé dans L’Exorde, l’un de ses tout derniers textes. « Oui je suis un traître. […] Oui, j’ai été d’intelligence avec l’ennemi. […] Mais nous avons joué. J’ai perdu. Je réclame la mort. » Aurait-il eu le cran de tenir ces propos lors d’un procès ? En ne choisissant pas, Drieu agit une nouvelle fois à rebours de l’héroïsme qu’il fantasme.

« Auto-épuration »
S’il devait advenir, il sait que son procès serait un symbole car il est la figure de la collaboration intellectuelle. Toutefois, la pression faiblit un peu, fin janvier 1945, lorsque Charles Maurras échappe à la mort. L’idéologue de l’Action française – qui avait piqué Drieu en le méprisant dans les années 20 – a seulement écopé d’une réclusion à perpétuité et d’une dégradation nationale. Mais la condamnation à mort de Robert Brasillach, exécuté le 6 février malgré l’intervention de plusieurs écrivains dont François Mauriac, plonge Drieu dans la détresse.
Désormais revenu à Paris, planqué une nouvelle fois par les soins de Colette, il se morfond seul dans son appartement du XVIIe arrondissement. Il vit désormais comme un reclus – les sorties dans la rue devenant trop risquées – et passe ses journées à noircir des pages blanches et fumer. La lecture du Figaro, le 15 mars, le sort de sa torpeur pour l’envoyer dans le néant. Il y apprend qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Le lendemain, sa domestique Gabrielle le retrouve gisant au milieu de trois tubes de gardénal, dans une odeur de gaz. Drieu est dans le coma ; il mourra une heure après.
Même pour sa mort, Drieu a oscillé entre le tragique de l’intellectuel tirant les leçons de ses fourvoiements et le pathétique du froussard effrayé par la prison. De tous les titres de journaux qui se réjouirent du décès – Le Populaire saluant une « auto-épuration » –, François Mauriac montra une nouvelle fois son sens de la mesure en signant dans Le Figaro un article évoquant « l’amère pitié » inspirée par cette « fin de bête traquée ». Une manière de montrer que, pour juger le cas Drieu, l’essentiel réside dans l’interprétation du niveau de l’eau dans le verre. À moitié vide, ou à moitié plein.
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Ex: http://www.juanasensio.com

C'est sans doute la plus grande originalité de Boualem Sansal que d'avoir imaginé une espèce de novlangue irrigué par le sacré, à la différence du langage vicié, étique, détaillé par George Orwell : «Ati et Koa croyaient à ceci, qu'en transmettant la religion à l'homme la langue sacrée le changeait fondamentalement, pas seulement dans ses idées, ses goûts et ses petites habitudes mais dans son corps en entier, son regard et sa façon de respirer, afin que l'humain qui était en lui disparaisse et que le croyant né de sa ruine se fonde corps et âme dans la nouvelle communauté» (p. 95). Ainsi l'abilang ne poursuit-il qu'un seul but, qui est de destruction : «Elle ne parlait pas à l'esprit, elle le désintégrait, et de ce qu'il restait (un précipité visqueux) elle faisait de bons croyants amorphes ou d'absurdes homoncules» (p. 96).
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Ces dvié-là ont leur importance, surtout le viokcho, qui n'est autre qu'un de ceusses qui sont capables d'écrire des livres, et ce livre porte un titre étrange, qui est L'Orange mécanique, et, oui, en fait de titre, c'est plutôt gloupp. Qui est-ce qui a jamais entendu parler d'une orange mécanique ?, le livre se mirant dans le livre, le livre ittant dans le livre, façon de skaziter, sans doute, que nul, pas même celui qui a écrit un livre sur la violence, n'est à l'abri de la violence, et qu'il est bien évidemment ridicule et faux par-dessus le marché, ô mes frères, l'espoir de mâter celle-ci sur une base purement thérapeutique ou béhavioriste (tiens, Laurent Obertone serait intéressé), par d'aussi pauvres moyens que ceux imaginés par Burgess à l'époque où il écrivit son roman pour vider un oum, le tout étant de tuer le réflexe criminel. Éradication totale en un an [puisqu'il] est clair que le châtiment n'a aucun sens pour cette sorte d'individus, cette sorte de vecks comme Alex le vicieux et ses drougs vonnant la méchanceté, bratchnis de peu de foi qui du reste le trahiront, avant qu'il ne soit enfermé dans une prison, puis quand, excédé par les avances d'un nouveau plenni, il tuera ce dernier, ce qui lui vaudra de goûter aux joies d'un traitement spécial, censé le dégoûter à tout jamais de la violence, fouailler jusqu'au plus profond de ses kishkas pour y ouster chercher les racines du mal.
Alex, rien de plus qu'un malenky animal vicieux amateur de langues anciennes, redeviendra-t-il un homme ? Alex, ses dix-huit ans juste passés, changera, oui, après avoir tenté de se suicider en se jetant du haut d'une fenêtre, après que l'État, qui a prétendu le rendre inoffensif en l'abreuvant d'horreurs filmées et de methcath, l'a soigné et lui a offert un emploi. Il recroisera certains de ses vieux amis, dont l'un est devenu flic, un autre encore de ses anciens drougs, Pierrot, accompagné de sa femme, et soli solo, avec son tché au lait presque froid maintenant, à réfléchir et à se poser comme qui dirait des questions, il se dira que, à son âge, décidément, ce vieux Wolfgang Amadeus avait composé des concertos, des symphonies, des opéras, des oratorios et tout le gouspin – non, pas gouspin mais toute une céleste musique, et il se dira que, à son âge encore, avant l'âge de ses quinze ans même, Arthur, de son petit nom avait écrit toute sa meilleure poésie, alors que lui n'a rien fait de sa jeunesse, sinon insulter, voler, violer et tuer, et se dire qu'il n'est rien de plus qu'une orange vonneuse et grassouse dans les énormes roukes du vieux Gogre, le roman de Burgess mimant ce perpétuel recommencement sans aucune direction (et ce n'est pas le dernier chapitre, classique à souhait, qui nous présente un Alex en mal de tchina, de domie, de famille et d'enfant, qui infléchira cette impression, puisqu'il est assez peu convaincant, comme avait raison de le penser Stanley Kubrick), la langue que parle Alex, le parler nadsat composé de bribes et bouts de vieilles rengaines argotiques ainsi que d'un rien de parler manouche aussi bien que toutes les racines soient slaves, cette langue étant peut-être, plus qu'une visible déformation due à la violence, la seule preuve qu'une création est encore possible dans un monde si visiblement pourri qu'il n'en finit pas de tourner en rond, répétant Bon alors, ce sera quoi ? dans la notché sans fin, cornant sans relâche, mais aucune réponse ne vient, même si ce n'est pas par la langue reconquise qu'Alex se sauvera, ce qui eût été une magnifique conclusion pour L'Orange mécanique, le parler nadsat étant peu à peu abandonné pour un langage d'homme qui eût enfin signifié que le bratchni crasteur fût devenu un homme capable de parler correctement, le langage qui n'est un critche que chez les animaux, devenu, lui aussi, adulte, mais cette fin-là n'est pas celle qu'a choisie Anthony Burgess, qui nous laisse confrontés à une violence sans origine, purement machinale et immotivée, seulement réduite (et encore, pour un temps) par les traitements appropriés, le Mal, lui, étant décidément sans litso, perdu dans la banda bolchoï, se contentant d'investir, pour un temps, tel ou tel veck qu'il empêchera de zaznouter trop longtemps, parce que, dans le roman de Burgess (tout comme dans le livre d'Obertone qui en singe le sujet), l'homme n'est plus un homme mais une fourmi sartrienne, une chose, un pantin réifié. Amen. Et tout le gouspin.
11:28 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anthony burgess, orange mécanique, littérature, littérature anglaise, lettres, lettres anglaises |
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There are two purposes for this article. The first is to introduce the ideas of Nicolás Gómez Dávila to the English-speaking American and European Right. The second is to motivate a more profound approach to his works, in their original Spanish editions and in Italian and German translations. (Sadly, the English translation is deficient.)
His Life
Colombia, like most South American countries, is a state with a high level of miscegenation; we can safely say that less than 15% of the total population could be considered white. This group includes mostly descendants of white Spaniards and descendants of other Europeans, like Italians and Germans, who chose to settle in Colombia instead of migrating to countries with more European population like Argentina or Chile.
This small white population usually — but not always — occupies the upper economic and social levels of Colombian society. The ones who don’t belong to these levels can be found in Colombia’s southwest and central small towns. Needless to say, this white population is not racially conscious, and they are marrying and procreating with non-whites prolifically.
Nicolás Gómez Dávila was born on May 18, 1913, in the city of Bogota, into a white family that belonged to the upper socio-economic levels of the city. He was a descendant of Antonio Nariño, one of the white leaders of the independence movement in Colombia (then known as Nueva Granada). When he was six years old his family moved to Paris, where he studied in a Benedictine school until a severe case of pneumonia forced him to be home schooled with private tutors. He obtained a solid classic education by learning classic languages (Latin and Greek) and modern languages (English, French, and German). When he was 23 years old he came back to Bogota, married, and never left the country again (with the exception of a six months stay in Europe), until his death in May 17, 1994.
He spent his whole life in a voluntary seclusion inside his home library, surrounded by a collection of more than 30,000 volumes, where he employed his time reading and writing. The Italian Franco Volpi, one of the most devout promoters of Gómez Dávila’s thought in Europe, condensed his life in this sentence: “Nació, escribió, murió”[1] (Born, Wrote, Died).
His Works
Almost all of Gómez Dávila’s writings are collections of aphorisms called — in Spanish — Escolios. Escolios comes from the Greek scholión, which literally means commentary. This term was used in old manuscripts for commentaries made between the lines by someone other than the original author of the text. These escolios have been compiled into his main works: Escolios a un Texto Implícito I, Escolios a un Texto Implícito II, Nuevos Escolios a un Texto Implícito I, Nuevos Escolios a un Texto Implícito II, and Sucesivos Escolios a un Texto Implícito.
Gómez Dávila himself gives us two reasons for this type of writing. The first is a quote used as a kind of warning on the first page of his complete works:
“A hand, a foot, a leg, a head,
Stood for the whole to be imagined”
— William Shakespeare, The Rape of Lucrece
The intention of this quote is clear. Gómez Dávila gives the reader fragments and pieces, and it’s the reader’s job to assemble them into a coherent body of thought.
We can find the second reason in Escolios I, in which he affirms “Escribir corto para concluir antes de hastíar”[2] (write curtly to conclude before weariness). This type of writing might be short in length but it is deep in content. An educated reader inevitably recalls Nietzsche’s aphorisms while reading Dávila’s Escolios.
His Thought
The influences on Gómez Dávila’s thought are easy to trace from the books in his library, the most notorious being Niccoló Machiavelli, Friedrich Nietzsche, Justus Möser, Konstatin Leontiev, Joseph de Maistre, Donoso Cortés, Maurice Barrès, and Charles Maurras.
Nicolás Gómez Dávila describes his own position as reactionary. Reaction could be described as a Weltanschaaung because it encompasses attitudes about every aspect of the world and human life. Gómez Dávila describes it in a certain number of escolios, but the most beautiful definition is given with a highly poetical twist: “El reaccionario neto no es soñador de pasados abolidos, sino cazador de sombras sagradas sobre colinas eternas”[3]: “The pure reactionary is not a dreamer of abolished pasts, but a hunter of holy shadows upon eternal hills.”
Is the reactionary a man of the Right? Gómez Dávila gives us the answer: “Aún la derecha de cualquier derecha me parece siempre demasiado a la izquierda”[4]: “Even the Right of any Right looks to me always too far on the Left.” From this Escolio we can see that he believed in the traditional Right/Left political dichotomy, wherein the Right represents order, hierarchy, and aristocracy, and the Left chaos, equality, and democracy.
Franco Volpi describes the Reactionary as “. . . aquel que está en contra de todo porque no existe nada que merezca ser conservado”[5]: “. . . he who’s against everything because there is nothing that deserves to be preserved.” We partially agree with this definition because, while the reactionary is indeed against everything, he’s not a nihilist because everything that he’s against comes from the modern world. The modern world, in all his forms, is the reactionary’s number 1 enemy. Democracy, humanism, equality, atheism, socialism, Marxism, Capitalism, vulgarity, and decadence are the tangible manifestations of this world.
The modern world is a cesspool of vices and decadence, which wants to establish them as the norm: “. . . el mundo moderno nos exigue que aprobemos lo que ni siquiera debería atreverse a pedir que toleraramos”[6]: “. . . the modern world requires us that we approve what it shouldn’t ask us to tolerate.” This escolio, written sometime before 1977, has become truer with every passing day, as every form of depravity and corruption is promoted by the modern world and those who are behind it . . . and the final goal of this agenda is very clear [5].
Modern man is a vulgar being who lacks all virtue and heroism. He is the mass-man, using the term of José Ortega y Gasset. He’s the Untermensch: “Los antiguos veían en el héroe histórico o mítico, en Alejandro o en Aquiles, el módulo de la vida humana. El gran hombre era paradigmático, su existencia ejemplar. El patrón del demócrata, al contrario, es el hombre vulgar. El modelo democrático debe rigurosamente carecer de todo atributo admirable”[7]: “The ancients saw in the historical or mythical hero, in Alexander or Achilles, the center module of human life. The great man was a paradigm and his existence exemplary. On the contrary, the democratic pattern is the vulgar man. The democratic model must rigorously lack of any admirable attribute.”
Modernity and its golem, modern man, are literally the destroyers of worlds: “El moderno destruye más cuando construye que cuando destruye”[8]: “The modern [man] destroys more when [he] builds than when [he] destroys.” We can see in this escolio that the agenda and final goal of the modern world were clear in Nicolás Gómez Dávila’s mind.
Of course, modernity’s favorite form of government is democracy, which is “. . . el regimen politico donde el ciudadano confía los intereses públicos a quienes no confiaría jamás sus intereses privados”[9]: “. . . the political regime where the citizen trusts the public interest to those who he will never trust his private interests”; and in the eyes of Gómez Dávila, Democracy is even “a metaphysical perversion.”[10]
But, what is the ultimate goal of the Reactionary in this world that he despises? Gómez Dávila couldn’t be more clear about it: “. . . izquierdistas y derechistas meramente se disputan la posesión de la sociedad industrial. El reaccionario anhela su muerte”[11]: “. . . leftists and rightists only argue about the ownership of the industrial society. The Reactionary yearns for its death.” The reactionary wants nothing less than the destruction of the modern world.
Nicolás Gómez Dávila, being a devout Catholic, was also highly critical of modern atheism by affirming that “todo fin diferente de Dios nos deshonra”[12]: “every goal different from God dishonors us” and that we must “Creer en Dios, confiar en Cristo”[13]: “Believe in God, trust in Christ.” This spiritual aspect of life is what provides an adequate interpretation of it: “si no heredamos una tradicion espiritual que la interprete, la experiencia de la vida nada enseña”[14]: “if we do not inherit a spiritual tradition which interprets it, life experience teaches nothing.”
Also on the subject of religion, there is a highly suggestive escolio that says “Más que cristiano, soy un Pagano que cree en Cristo”[15]: “Rather than a Christian, I am a Pagan who believes in Christ.” This immediately brings to mind Julius Evola’s “Catholic paganism” and James C. Russell’s writings about Germanized Christianity [6], which present something very different from the creed of universalism, equality, tolerance, and love.
Was Nicolás Gómez Dávila racially conscious or aware of the Jewish problem? The only escolio that could hint at an answer is: “El antropólogo actual, bajo la mirada severa de los demócratas, trota rápidamente sobre las diferencias étnicas como sobre ascuas”[16]: “The modern anthropologist, under the severe gaze of democrats, scampers quickly over ethnic differences as over hot coals.” The first aspect of this escolio to keep in mind is that he uses the term ethnic instead of the real term, race. Ethnic is the usual euphemism used for people when they don’t want to upset those who are not of our race. We can only speculate that Gómez Dávila didn’t want to hurt the feelings of some cafe au lait acquaintance, because he lived in a highly mongrelized country, and it is plausible that there was even some miscegenation in his own family.
Conclusions
The reactionary is different from modern humanity; he is strong, spiritual, religious, and aristocratic. He stands above and looks down upon the common beliefs, thoughts, wishes, and desires of modern man. He hates the modern world and wants its destruction. Despite not being explicitly aware of race or the Jewish problem, Gómez Dávila’s writings are valuable and insightful. He is obligatory reading for every man of the Right.
Bibliography
In Spanish:
Nicolás Gómez Dávila, Escolios a un Texto Implícito, Selección (Bogotá, Colombia: Villegas Editores, 2002).
___________, Escolios a un Texto Implícito, Obra Completa , 4 vols. (Bogotá, Colombia: Villegas Editores, 2005). This includes the following works: Escolios a un Texto Implícito I, Escolios a un Texto Implícito II, Nuevos Escolios a un Texto Implícito I, Nuevos Escolios a un Texto Implícito II and Sucesivos Escolios a un Texto Implícito.
___________, Textos 1 (Bogotá, Colombia: Villegas Editores, 2002).
In German:
___________, Einsamkeiten. Glosen und Text in einem (Vienna: Karolinger Verlag, 1987).
___________, Auf verlorenen Posten. Neue Scholioen zu einem inbegriffenen Text (Vienna: Karolinger Verlag, 1992).
___________, Aufzeichnungen des Besiegten. Fortgesetzte Scholien zu einem inbegriffenen Text (Vienna-Leipzig: Karolinger Verlag, 1994).
In Italian:
___________, In Margine a un Testo Implicito (Milan: Adelphi Edizioni S.P.A, 2001).
Notes
1. Franco Volpi, El Solitario de Dios (Bogotá, Colombia, Villegas Editores, 2005), 19. This is a little book in which the author write a short biography and a short introduction for the ideas of Gómez Davila; and was published together with Davila’s complete works.
2. Nicolás Gómez Dávila, Escolios a un Texto Implícito I (Bogotá, Colombia, Villegas Editores, 2005), 42.
3. Escolios a un Texto Implícito I, 73.
4. Nicolás Gómez Dávila, Escolios a un Texto Implícito II (Bogotá, Colombia, Villegas Editores, 2005), 221.
5. Franco Volpi, Un Ángel Cautivo en el Tiempo (Bogotá, Colombia, Villegas Editores, 2002), 489.
This short text is the epilogue of Gómez Davila’s Escolios a un Texto Implícito Selección, a short (400 pages) selection of some Escolios.
6. Escolios a un Texto Implícito II, 102.
7. Escolios a un Texto Implícito I, 237.
8. Escolios a un Texto Implícito I, 204.
9. Escolios a un Texto Implícito II, 164.
10. Escolios a un Texto Implícito II, 336.
11. Nicolás Gómez Dávila, Nuevos Escolios a un Texto Implícito I (Bogotá, Colombia, Villegas Editores, 2005), 189.
12. Escolios a un Texto Implícito I, 82.
13. Escolios a un Texto Implícito I, 25.
14. Escolios a un Texto Implícito II, 333.
15. Escolios a un Texto Implícito I, 201
16. Escolios a un Texto Implícito I, 372.
Thanks to R.H for the proofreading.
10:57 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas gomez davila, colombie, amérique latine, amérique du sud, réaction, conservatisme, philosophie, traditionalisme |
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Entretien avec Gilles Munier, par Cherif Abdedaïm (La Nouvelle République – Algérie – 25/2/16)
Ex: http://www.leblancetlenoir.com
Récemment, le ministre Jaafari a estimé que le soutien international et régional n’est pas à la hauteur des défis auxquels fait face l’Irak. D’une part, quels seraient ces défis dont par le ministre irakien ; et d’autre part, quelles seraient les attentes du gouvernement irakien en matière de soutien international ?
Gilles Munier : En Irak, quand un dirigeant prend position, il faut commencer par se demander qui il est. Ibrahim al-Jaafari, actuel ministre des Affaires étrangères - de son vrai nom al-Eshaiker, une famille originaire d’Arabie - représentait le parti Al-Dawa à Londres du temps de Saddam Hussein. Il a été choisi par les Américains et les Britanniques – donc aussi par la CIA et le MI6 - pour présider le Conseil de gouvernement mis en place dès la chute de Bagdad en 2003. La coalition l’a ensuite nommé vice-président du Gouvernement intérimaire, puis Premier ministre. Un homme de confiance donc, jusqu’à ce que George W. Bush qui ne supportait pas ses timides récriminations le remplace en 2007 par Nouri al-Maliki, jugé – à tort - plus arrangeant. Afin de se rester dans la course au pouvoir, Jaafari a alors créé un parti concurrençant Al-Dawa. Pour lui, le principal défi de l’Irak est – cela va de soi - le maintien de son intégrité territoriale. Mais, y croit-il vraiment ? Est-ce bien son but ? Il est bien placé pour savoir ce que son ami Joe Biden attend de lui. Le vice-président des Etats-Unis, ordonnateur de sa carrière, est un des artisans du projet de démembrement de l’Irak.
Autre défi – cela va aussi de soi - la stabilité du pays. Mais Jaafari est aussi bien placé pour savoir que le confessionnalisme a totalement déstabilisé l’Irak… puisqu’il y contribue depuis 2003 !
L’Irak, par la faute de Jaafari et consort, est à feu et à sang. Ce sont des pompiers-pyromanes. Le mur de sécurité qu’ils construisent autour de Bagdad symbolise leur échec, d’où leurs « attentes »: un accroissement du soutien étranger - occidental, russe et iranien – à leur régime toujours plus d’armes, la formation de miliciens chiites camouflés en militaires ; le bombardement des zones sous contrôle de l’Etat islamique.
L’éclatement de l’Irak a été le plus grand bouleversement stratégique au Moyen-Orient, dans la deuxième moitié du XXe siècle. Il a déstructuré la politique régionale et internationale au Moyen-Orient. D’un Etat que les Américains considéraient comme Etat-voyou, nous nous trouvons maintenant avec un Etat défaillant. Ce que souhaitent nombre de puissances régionales et notamment la Turquie et même une partie des leaders politiques américains, le dépeçage de l’Irak et sa division en trois entités chiites, sunnites et Kurdes. D’après-vous, y -aurait-il une possibilité pour les Irakiens de déjouer ce plan ?
Je crains que la situation soit irrattrapable. Le régime de Bagdad n’a rien fait pour déjouer le plan de partition du pays. Il en fait partie. Les Américains - et les Britanniques qui ont une grande expérience en matière de manipulation des ethnies et des communautés religieuses - savaient ce qu’ils faisaient en portant au pouvoir des individus connus pour leur sectarisme. Nouri al-Maliki a fait le lit de l’Etat islamique en refusant de partager le pouvoir avec les sunnites de la région d’Al-Anbar, en les réprimant sauvagement et en ordonnant la retraite de l’armée gouvernementale stationnée à Mossoul. Son successeur Haïdar al –Abadi, qui vient de Manchester, n’arrive pas à ses faire obéir dans son propre camp. En janvier dernier, il a dû envoyer des troupes et des chars à Bassora pour rétablir un semblant d’ordre. Il parle de reconquérir Mossoul d’ici l’été. On verra. Mais cela signifie détruire la ville – comme cela a été le cas pour Tikrit et Ramadi – et peupler les camps du Kurdistan et de Turquie de centaines de milliers de nouveaux réfugiés.
Pendant ce temps, Massoud Barzani annonce d’ici la présidentielle américaine un referendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, un projet soutenu officiellement par Israël. S’y opposer déclencherait une nouvelle guerre arabo-kurde…
Pour déjouer les manœuvres visant à partitionner l’Irak, il faudra d’abord que les chiites parlent d’une seule voix, celle d’un homme à poigne. Je ne vois que Hadi al-Amiri, chef de la Brigade Badr, qui puisse remplir ce rôle.
Entre ceux qui instrumentalisaient un chaos contrôlé et ceux qui prêchaient les vertus d’un chaos constructif, on se trouve actuellement devant un chaos chronique en Irak dont les répercussions dangereuses dépassaient les frontières de ce qui était un Etat fort. Si jamais le plan de partition préconisé par certains réussissait, quelles seraient ses répercussions sur le plan régional, et notamment la Syrie ?
Sans les interventions militaires russe et iranienne, Damas serait tombée. Il n’est pas dit que Bachar al-Assad arrive à reconquérir le nord de son pays. Mais s’il y parvient : qui reconstruira les villes, villages et infrastructures détruits ? Avec quels moyens ? Quelle sera l’attitude des millions de réfugiés à l’égard du régime ? Trop de questions demeurent en suspens. Rien n’est joué car la Turquie – et donc l’Otan – ne laisseront pas l’influence russe se développer aux portes de l’Europe.
Qui sait si le projet de reconfiguration du Proche et Moyen-Orient ne comprend pas aussi la « dé-saoudisation » de l’Arabie, la partition de la Turquie et de l’Iran ? L’ayatollah Khamenei a raison de dire que les Gardiens de la Révolution combattent en Irak et en Syrie pour ne pas avoir à le faire un jour en Iran.
En l’absence d’acteurs politiques transcommunautaires éliminés ou affaiblis par la politique américaine, le champ est resté entièrement libre aux partis et aux mouvements communautaires de tous genres. Pensez-vous que ces forces politiques arriveraient un jour à un consensus qui pourrait « replâtrer » l’Irak ? Dans ce cas précis, quelles sont les options pour l’Irak pour sortir de cette logique de l’unilatéralisme américain ?
Un consensus permettant de « replâtrer » l’Irak ? Un jour, peut-être, dans deux ou trois générations. Il n’y a rien espérer des hommes politiques irakiens actuels.
Pour sortir de la logique de l’unilatéralisme américain, les peuples de la région n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers Moscou. L’Europe est un nain politique et la Chine prudente. Mais, attention danger ! Si la confrontation USA-Russie dérape en Syrie ou en Irak, il faut s’attendre au pire, y compris une guerre mondiale. Ce n’est pas moi qui le dit, mais Dimitri Medvedev, Premier ministre russe, il y a quelques jours…
La guerre froide à laquelle nous assistons entre Ryad et Téhéran ne risque-t-elle pas de se répercuter sur la scène irakienne avec notamment un regain de violence entre chiite et sunnites ?
Elle se répercute sur la scène irakienne depuis 2003. Des centaines de milliers d’Irakiens sont morts ou ont été déplacés parce qu’ils étaient sunnites ou chiites. La violence sectaire a débordée en Syrie, au Liban, au Yémen, et même au Pakistan et au Nigéria. A qui la faute ? Aux Etats-Unis qui ont envahi l’Irak.
Les Saoudiens obsédés par le « croissant chiite » et la « menace chiite safavide » jettent de l’huile sur le feu en permanence, tandis que l’Iran temporise. Le Proche et le Moyen-Orient semblent entraînés - contre le gré de ses peuples - dans une guerre sunnite/chiite. Si elle éclate – comme cela a été le cas de la guerre Iran-Irak - personne n’en sortira vraiment vainqueur.

Quelle nouvelle configuration pour l’Irak pourrait-on envisager dans la période de l’après- Daech ?
En juin 2014, le parti Baas clandestin envisageait de déclarer à Mossoul la formation d’un « Gouvernement provisoire de la République irakienne » auquel auraient participé des représentants des organisations de la résistance anti-américaine, des tribus et des minorités religieuses et ethnies du pays. Daech l’en a empêché. Depuis, l’Etat islamique s’est structuré et fonctionne comme un véritable Etat.
L’après- Daech n’est donc pas pour demain. Certes, les armées locales et étrangères stationnées dans la région et leurs aviations ont les moyens de raser la province d’Al Anbar, d’éliminer Abou Bakr Al-Baghdadi, mais pas celui de « reconquérir les cœurs et les esprits », faute de projet alternatif viable. C’est pourtant ce qui risque de se passer. Mais, l’occupation de la région de Ninive - comme elle l’était par l’armée gouvernementale avant la prise de Mossoul par Daech - déboucherait sur un Daech II, avec la réactivation de toutes les organisations islamiques lui ayant prêté allégeance. Au Proche-Orient et dans le monde par voie de conséquence, le terrorisme a malheureusement encore de « beaux jours » devant lui. Pauvre Irak…
http://www.france-irak-actualite.com/2016/02/a-bagdad-il-...
10:24 Publié dans Actualité, Entretiens, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualités, gilles munier, politique internationale, irak, moyen orient, monde arabe, monde arabo-musulman, chiites, sunnites, géopolitique, entretien |
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Yves-Marie Laulan, essayiste, démographe, économiste et géopoliticien
♦ Le 15 mai 2015, l’Institut de géopolitique des populations organisait un colloque sur le thème « Afrique : le cauchemar démographique ». Les actes en ont été publiés aux éditions L’Æncre dans un opuscule qui mérite de retenir l’attention.
La plupart des orateurs sont connus pour leur expertise des questions relatives à l’Afrique et à la démographie. A tout seigneur tout honneur, Yves-Marie Laulan, en sa qualité de président de l’IGP, situe en introduction, avec son talent habituel, les certitudes mais aussi les incertitudes et les enjeux du problème de l’explosion démographique de l’Afrique Noire : baisse continue de la mortalité, poids croissant de la population jeune, montée de l’islamisme radical, rôle encore insuffisant des diasporas.
Philippe de Parseval, qui intervient sur les diagnostics et les remèdes au mal africain, partage avec Yves-Marie Laulan la conviction que la solution au problème de l’Afrique réside dans la mise en place d’un partenariat entre des fondations privées et les structures locales pour favoriser l’investissement sur place, plutôt que leur recours aux organisations internationales et aux Etats trop souvent corrompus. Tous les deux se réfèrent au « plan Marshall Borloo », qui reposait précisément sur cette orientation.
Mais on ne manquera pas de relever que Jean-Paul Gourévitch, grand spécialiste s’il en est des questions de migration, est loin de communier dans cet optimisme, puisqu’il va jusqu’à qualifier le plan Borloo de « rêve »… Avec Denis Garnier, président de Démographie responsable, c’est un tableau nettement moins engageant qui se dessine, données statistiques précises à l’appui.
Parmi les autres interventions, deux autres méritent d’être signalées, bien qu’elles ne soient pas directement des analyses démographiques, car elles apportent des compléments utiles et très documentés au thème central du colloque :
– la première est celle de Bernard Lugan, qui dans une intervention intitulée « Osons dire la vérité à l’Afrique », souligne que toute analyse de ce continent doit reposer sur une approche ethno-historique, et qui rejoint Laulan et Gourévitch sur l’importance des diasporas, même si tous sont convaincus qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir ;
– la seconde émane d’Aristide Leucate, qui présente un tableau très documenté de la situation de « l’islam en Afrique ». On comprendra, bien sûr, que cette intervention n’est qu’en apparence hors sujet, tant le facteur de la montée de l’islam dans les pays d’Afrique subsaharienne contribue de toute évidence à l’exacerbation des tensions au sein même du continent et, bien entendu, à la pression croissante des flux migratoires vers l’Europe.
***
Un autre ouvrage, Africanistan, de Serge Michaïlof, apporte un autre éclairage sur la question des rapports avec le continent africain. Beaucoup plus développé et technique que le petit livre cité précédemment, et axé essentiellement sur les problèmes du Sahel, il se définit comme un cri d’alarme, et son sous-titre, L’Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ?, rejoint celui du précédent. Il pourrait tout aussi bien s’intituler : « Demain, un nouveau Camp des Saints ? »
Mais l’auteur, ancien expert de haut niveau auprès de l’Agence française de développement, n’a pas voulu écrire pour faire peur. Il analyse de façon très circonstanciée, mais sans approche technocratique, les atouts et les risques qui pèsent sur l’Afrique subsaharienne, et dresse la liste des conditions d’un possible redressement, en tirant notamment les leçons, a contrario, de l’échec des politiques menées par l’Occident en Afghanistan.
Il considère en effet, à l’instar des orateurs de l’Institut de géopolitique des populations, que les faiblesses inhérentes aux spécificités ethno-historiques du continent africain (corruption des régimes, désintérêt pour le secteur rural, cannibalisation des budgets par les besoins de financement du secteur militaire, pour faire face aux nombreux conflits interethniques, économiques et désormais politico-religieux, etc.) sont renforcées par la méconnaissance de ces spécificités par les pays occidentaux.
Quelques succès ayant été enregistrés dans certains pays, il est de bon ton, depuis quelques années, d’afficher un « afro-optimisme » après avoir pendant des décennies vécu dans l’idée reçue que « l’Afrique Noire est mal partie », pour reprendre le titre de l’emblématique ouvrage de René Dumont de 1962.
Serge Michaïlof montre bien que ces succès sont le plus souvent des trompe-l’œil : il en va ainsi de la Côte d’Ivoire, dont le boom économique appartient au passé, du Nigeria, ou d’autres Etats dont l’économie repose sur une ressource dominante, généralement le pétrole, et qui démontrent rapidement leur extrême fragilité. Au total, nous dit l’auteur, « les défis pour l’Afrique sont tout à fait spécifiques et proviennent de ce que la transformation structurelle de son économie est en retard par rapport aux autres régions du monde ».
Mais, là où on s’attend à un énième pensum sur la faute du colonialisme ou sur les méfaits de la « Françafrique » et des multinationales pétrolières – à cet égard, le bandeau annonçant qu’Eric Orsenna a vu dans le livre « un portrait qui fascine et dérange » n’incite guère à en entreprendre la lecture – on est au contraire frappé par le caractère objectif et équilibré de l’analyse.
En effet, à aucun moment l’auteur ne laisse entendre que la solution serait de mener une politique de « portes ouvertes » forcenée, telle que la préconisent les Merkel et les Juncker. S’il refuse les incantations simplistes du type « Ils repartiront » ou « Boutons-les hors de nos frontières », les conclusions de son chapitre XIV « Intégrer tous les migrants ? » sont claires : non, l’immigration venue d’Afrique (mais cela vaut tout autant pour celle du Moyen-Orient), compte tenu de l’écart économique, n’est pas une chance pour la France ; oui, la société multiculturelle, compte tenu précisément des écarts culturels, est un germe de désagrégation de nos sociétés. Cela rejoint l’idée qui nous est familière, parce que confirmée quotidiennement par la réalité, que les sociétés multiculturelles sont multiconflictuelles.
Serge Michaïlof conserve malgré tout l’espoir que les atouts incontestables dont dispose l’Afrique subsaharienne – abondance des ressources minières et agricoles, main-d’œuvre disponible, accès largement répandu aux nouvelles technologies, progrès technologiques, etc. – puissent être mis en valeur à la fois par des réformes internes, et surtout par une modification radicale de la posture des pays les plus favorisés : cela signifie, par exemple, la remise en valeur de l’économie agricole, la fin du pillage des ressources énergétiques, et l’augmentation de l’aide à des investissements réalisés sur place et utilisant la main-d’œuvre locale.
Il est inutile de préciser que de telles orientations supposent la mise en place de procédures et de contrôles qui ne plairont ni aux « élites » des pays concernés, ni aux entreprises transnationales dont la seule règle de conduite est la maximisation du profit, et dont les dirigeants – la superclasse mondiale – ne sont guère sensibilisés aux désagréments provoqués par l’irruption de migrants dans leur banlieue sécurisée.
Par ailleurs, Serge Michaïlof ne s’étend guère sur la dimension démographique de la situation, sinon pour constater son importance. Or, la prégnance dans la mentalité des peuples africains de l’idée qu’il n’est de richesse que d’hommes, qui leur vient du fond des âges, mais qui est renforcée tant par l’influence du christianisme (catholique ou « évangéliste ») que par celle de l’islam, freine considérablement toute possibilité de politique de maîtrise de la natalité. On rejoint ici les réflexions du colloque de l’Institut de géopolitique des populations.
Malgré ses limites, lisez Africanistan, car ce sont des ouvrages comme celui-là qui esquissent des pistes de réflexion et d’action dans un domaine où la bien-pensance et les idées reçues se donnent généralement libre cours.
Bernard Mazin
23/02/2016
Yves-Marie Laulan (Présenté par), Afrique : le cauchemar démographique, Ed. L’Æncre 2015, 135 p.
Serge Michaïlof, Africanistan, Ed. Fayard 10/2015, 365 p.
Correspondance Polémia – 26/02/2016
08:19 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, affaires africaines, démographiqe, politique internationale |
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par Sylvain Métafiot
Ex: http://www.mapausecafe.net
Pour Pier Paolo Pasolini, l'art n'était pas un mot doux susurré aux oreilles des bourgeois et ouvrant miraculeusement les vannes des fontaines à subventions. C'était une matière vivante, radicale et désespérée. Une pâte à modeler les désirs et les rêves issues de la triste réalité. Une exception fragile face au règne de la culture. Ou tout du moins de la nouvelle culture moderne.
En effet, dans l'Italie d'après-guerre, la culture humaniste (l'art) – celle qui mettait à l'honneur Dante et Léopardi, Rossini et Puccini – a laissé place à une culture plus en phase avec les préoccupations matérielles du moment, une culture tournée vers l'avenir électroménager et le divertissement télévisuel : la culture hédoniste de consommation. Une culture qui impose un tel impératif de jouir des biens matériels que Pasolini parle de « fascisme de la société de consommation », le « désastre des désastres ». Un désastre car cette révolution capitaliste impose aux hommes, quelle que soit leur classe sociale, de se couper des valeurs et des passions de l'ancien monde, comme il l'explique dans ses Lettres Luthériennes (1975) : « Elle exige que ces hommes vivent, du point de vue de la qualité de la vie, du comportement et des valeurs, dans un état, pour ainsi dire, d’impondérabilité – ce qui leur permet de privilégier, comme le seul acte existentiel possible, la consommation et la satisfaction de ses exigences hédonistes. »
Le nouveau pouvoir consumériste impose ainsi un conformisme en accord avec l'air du temps utilitariste : la morale, la poésie, la religion, la contemplation, ne sont plus compatibles avec l'impératif catégorique de jouir du temps présent. L'art qui se nourrit des passions humaines les plus tragiques et les plus violentes n'a plus sa place dans un monde soumis aux stéréotypes médiatiques et aux discours officiels. À quoi servent encore des livres qui transmettent une représentation d'un monde passé dans une société exclusivement tournée sur elle-même ?
Ainsi, si le mot « culture » avait encore un sens à cette époque-là (un sens dépréciatif on l'aura compris : les artistes appartenant au « monde d'avant ») il est aisé de constater qu'il ne désigne désormais qu'un objet de consommation parmi tant d'autres et dont l'inoffensive transgression subventionné de l'art contemporain est en l'emblème souverain. Une transformation due, en partie, à la volonté de l'intelligentsia de gauche de « désacraliser et de désentimentaliser la vie », se croyant la porte-drapeaux d'un antifascisme fantasmé alors qu'elle contribue à développer, selon la nouvelle logique conformiste, le véritable fascisme moderne, celui de la consommation irrépressible : « Venant des intellectuels progressistes, qui continuent à rabâcher les vieilles conceptions des Lumières, comme si elles étaient passées automatiquement dans les sciences humaines, la polémique contre la sacralité et les sentiments est inutile. Ou alors, elle est utile au pouvoir. »
Poète irréductible, cinéaste enragé, Pasolini s'est toujours élevé contre les normes oppressantes du vieux régime cléricale-fasciste, bouleversant les codes et les styles. Mais tout à son irrespect aux désuètes hiérarchies imposées par le pouvoir il est un des rares à avoir compris que le sacré (l'art), débarrassé de sa léthargie bourgeoise, possédait une aura de subversion scandaleuse. Que dans un monde spirituellement desséché et ricanant, il ne faut « pas craindre la sacralité et les sentiments, dont le laïcisme de la société de consommation a privé les hommes en les transformant en automates laids et stupides, adorateurs de fétiches. »
Dans la lutte cruelle, et pourtant vitale, de l'art contre la culture (le cinéma contre la télévision, le poète contre l'animateur, le théâtre contre les créatifs, l'érotisme contre la transparence, la transcendance contre le matérialisme) la voix de Pasolini, tranchant l'air vicié de la publicité et de la vulgarité, rejoint celle d'un autre grand cinéaste mécontemporain italien, Federico Fellini : « Je crois que l’art est la tentative la plus réussie d’inculquer à l’homme la nécessité d’avoir un sentiment religieux. »
Sylvain Métafiot
Article initialement publié sur le site Profession Spectacle
09:54 Publié dans Cinéma, Film, Littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pier paolo pasolini, italie, cinéma, film, littérature, littérature italienne, lettres, lettres italiennes, 7ème art |
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L'Allemagne perd-elle la main en Europe?

Pendant ce temps-là, l'Europe du Sud non plus n'est pas immobile. Les gauches y grignotent du terrain jour après jour, ce qui ne manquera pas, à terme, de faire resurgir le volet économique d'une crise européenne désormais globale. Bien sûr, l'acharnement, entre janvier et juillet 2015, de la Banque centrale européenne et d'un Eurogroupe largement dominé par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, ont réussi à briser Syriza en Grèce. D'ailleurs, la situation désespérée d'Athènes permet à Berlin de se livrer à présent à un marchandage indigne, en proposant à la Grèce plus de souplesse dans la mise en œuvre du troisième mémorandum contre davantage d'efforts dans le contrôle des frontières extérieures de Schengen.
09:25 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualtié, politique internationale, allemagne, europe, affaires européennes, géopolitique, europe centrale, mitteleuropa |
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Brexit: la Grande-Bretagne fait-elle du "chantage"?
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09:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brexit, actualité, europe, affaires européennes, union européenne, politique internationale, grande-bretagne, royaume-uni |
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hd. L’appel suivant résulte de la coopération internationale d’un mouvement pour la paix venant de plusieurs pays européens et d’outre-mer. Ce texte – il existe en version courte et en version longue, reproduite ci-dessous, – a été traduit dans plusieurs langues européennes et extra-européennes et plus d’une centaine de personnalités et organisations du monde entier l’ont déjà signé. Sur le site Internet de cet appel (www.multipolare-welt-gegen-den-krieg.org) vous trouverez les noms des signataires, les diverses traductions et d’autres informations. Vous pouvez également y signer ce texte.
Notre monde se trouve à un tournant critique et dangereux. La politique destructrice d’interventions militaires unilatérales et de changements de régime illégaux pratiqués par les Etats-Unis et leurs alliés a conduit à la possibilité d’une confrontation militaire entre les grandes puissances mondiales et nucléaires pouvant déclencher une nouvelle guerre mondiale.
Ceci est un appel urgent adressé à toutes les nations, organisations et individus au monde, de se regrouper pour former une coalition mondiale cherchant à éviter une catastrophe en renforçant la coopération multipolaire, la diplomatie pacifique et le droit international, tout en rejetant catégoriquement l’interventionnisme et l’agression unilatérale.
Le monde en est arrivé là en raison de politiques étrangères menées sans vergogne, de violations flagrantes des droits de l’homme et de destruction délibérée de cultures entières. Depuis la fin de la guerre froide, la nouvelle politique agressive des Etats-Unis est ancrée dans un rapport du PNAC (Projet pour le nouveau siècle américain), publié en septembre 2000. Il est intitulé «Reconstruire les défenses de l’Amérique» et on y trouve le passage révélateur:
«…Si une paix américaine doit être maintenue et élargie, il faut qu’il y ait comme base solide une prééminence militaire incontestée des Etats-Unis….»
Sous le couvert des médias et avec des slogans tels «la guerre contre le terrorisme», «les armes de destruction massive» ou «l’humanisme», les Etats-Unis (avec ses alliés) exécutent ouvertement cette doctrine impérialiste à l’aide de l’expansion de l’OTAN, du déclanchement de multiples guerres pour le contrôle des ressources étrangères et la création de centaines de bases militaires outre-mer. Ils renversent des chefs d’Etat insoumis par des interventions militaires illégitimes ou des révolutions de couleur. Ils contaminent des régions entières avec de la munition cancérigène à l’uranium appauvri. Ils justifient l’utilisation de la torture, de la surveillance électronique, de drones tueurs, de la cyber-guerre et du recul des libertés civiles au sein du pays – alors que les donneurs d’alerte [«Whistleblower»] dénonçant ces crimes sont menacés et criminalisés.
On déclenche même une guerre économique à l’aide de sanctions et d’un capitalisme sauvage à l’aide d’accords commerciaux exigés par le Fonds monétaire international (FMI), secrètement négocié à l’instar du TTIP et par des manipulations financières contre des Etats hostiles, voire même contre ses propres alliés pour les forcer à se soumettre.
Le monde est-il devenu plus sûr? Quels sont les résultats de ces actions unilatérales? Les promesses du renforcement de la démocratie, de la sécurité nationale et du bien-être économique suite aux interventions occidentales n’ont laissé qu’un héritage meurtrier d’Etats défaillants et des résultats désastreux.
En outre, cette politique unilatérale vise désormais la Russie et la Chine, ce qui expose l’humanité au risque d’une guerre thermonucléaire globale.
En Asie de l’Est, Washington voit l’émergence dynamique de la Chine comme une menace stratégique pour ses intérêts, et a répondu militairement par de l’agitation et en encerclant la Chine, tout en alimentant les conflits territoriaux avec ses voisins. Parallèlement, les Etats-Unis négocient en secret des accords de libre-échange néolibéraux, tel l’Accord de partenariat transpacifique (PTP), mis en œuvre pour limiter l’influence économique de la Chine, tout en permettant aux entreprises de continuer à exploiter les travailleurs, à négliger la protection de l’environnement et à rendre des nations entières impuissantes.
Pendant ce temps, les Etats-Unis et l’OTAN soutiennent un régime corrompu avec des liens nazis en Ukraine qu’ils ont mis au pouvoir par un coup d’Etat. La politique répressive de ce régime a déclenché une guerre civile qui a créé plus d’un million de réfugiés. Les habitants de la Crimée, opposés au coup d’Etat, ont décidé de rejoindre la Russie suite à un référendum. Bien que plus de 90% des électeurs aient voté en faveur de la réunification, les puissances et les médias occidentaux ont accusé la Russie d’ingérence, choisissant d’appliquer des sanctions économiques sévères et de stationner du personnel militaire et des armes de l’OTAN le long des frontières russes. L’Occident envisage même le redéploiement d’armes nucléaires «contre la menace russe». Cela rend-il le monde plus sûr?
En Syrie, une coalition constituée des Etats-Unis, des pays membres de l’OTAN et des Etats du Golfe persique mène parallèlement des campagnes illégales, d’une part en prétendant combattre le terrorisme et d’autre part en poussant à un changement de régime en Syrie, bien que ce président d’Etat ait été démocratiquement élu. Cependant, cette coalition dirigée par les Etats-Unis soutient des mercenaires extrémistes liés à al-Qaïda et Daesh en les surnommant «opposition modérée» pour faire tomber le gouvernement syrien. Elle condamne donc officiellement le terrorisme et s’engage à le combattre, mais en même temps elle continue à entrainer, financer, armer et soutenir ces groupes.
Le fait que la coalition dirigée par les Etats-Unis mène des opérations militaires spécifiques sans mandat de l’ONU et sans permission du gouvernement syrien sur territoire syrien est illégal et poursuit un tout autre objectif que les activités de la coalition entre la Syrie, la Russie et l’Iran, officiellement mandatée et soutenue par une grande majorité des Syriens craignant pour leur vie.
Au lieu de regrouper toutes les forces pour combattre le terrorisme, les pays occidentaux accélèrent la crise par une rhétorique belliqueuse, des provocations dangereuses et un mépris flagrant du droit international. Cela rend-il le monde plus sûr?
Le rôle des médias dans la promotion de ces guerres et de ces politiques destructrices est prépondérant. Indépendamment qu’on diabolise un chef d’Etat, une religion ou toute une nation, – les médias occidentaux renforcent les thèses et les slogans occidentaux pour alarmer le public et justifier les guerres au lieu de présenter les faits réels. On utilise des critiques politiquement motivées pour discréditer la Russie et la Syrie parce qu’elles luttent «véritablement» contre le terrorisme ou défendent légalement leurs frontières. Des accusations douteuses sont régulièrement avancées contre la Russie et son président, sans aucune preuve, et les médias occidentaux légitiment ces affirmations erronées – ce qui fausse encore davantage la réalité. Ainsi, la Russie est souvent considérée comme une menace tout aussi dangereuse qu’EI/Daesh!
N’oublions cependant pas qui a diabolisé Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi et qui est responsable du chaos qui prévaut actuellement en Afghanistan, en Irak, au Nigeria, en Libye, au Yémen, en Syrie et en Ukraine. Et qui continue à menacer d’autres pays – y compris la Russie, la Chine et l’Iran? Dans le contexte de l’augmentation des crises écologiques, de l’extrême pauvreté et des tensions sociales et religieuses croissantes, cette politique étrangère extrêmement dangereuse poursuivie par l’Occident et ses médias crée davantage de terroristes, de victimes, de réfugiés, de pauvreté et de déstabilisation – menant le monde toujours plus au bord du précipice.
Le temps est venu pour contrer cette grave menace pour l’humanité. Il est nécessaire de restituer le respect des principes de la souveraineté, de l’autodétermination et du non interventionnisme – pour cela le respect du droit international est primordial. Bien que la plupart des populations respectent ces principes, la Russie et la Chine sont les grandes puissances mondiales qui soutiennent le concept de la multipolarité et agissent en tant que contrepoids global à l’hégémonie occidentale. Indépendamment d’éventuels problèmes de politique intérieure, leur approche coopérative est soutenue par la majorité des nations ainsi que par des alliances mondiales, telles que le Mouvement des pays non-alignés, le Groupe des 77, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les alliances latino-américaines (UNASUR, ALBA et CELAC ).
En outre, ces nations orientées vers la multipolarité fournissent des alternatives aux institutions contrôlées par l’Occident et à leurs pratiques néocoloniales. Leurs institutions multilatérales et leurs projets de développement, tels les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), et l’important «Projet eurasien de développement de la nouvelle Route de la soie» sont construits sur le fondement du non-interventionnisme et du respect mutuel. Au contraire des accords commerciaux occidentaux, la coopération bilatérale avec ces pays du monde multipolaire apporte des résultats gagnant-gagnant pour de nombreux pays industrialisés et en développement en Afrique, en Amérique latine, en Asie et en Europe. Tout compte fait, la majorité des nations du monde soutiennent une approche multipolaire pour les affaires mondiales, fondée sur les principes de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Voilà donc la raison pour laquelle l’Occident ne veut pas de ce projet: il est clairement une menace pour son hégémonie mondiale.
Par conséquent, tous ceux qui cherchent la paix – que ce soient des nations, des organisations, des mouvements ou des individus de tout le spectre politique, économique, social et culturel - doivent se rassembler et élever leur voix commune à l’appui de la multipolarité. Cette voix doit être plus forte que les distorsions des faits présentés dans les médias occidentaux. Il faut qu’elle soutienne les médias transmettant des informations véridiques, multipolaires et indépendantes.
Ces voix pourraient s’organiser par de grandes conférences en une coalition créant des initiatives, des positions politiques et finalement une plate-forme commune.
Cette coalition multipolaire doit se développer en une force pouvant amener l’Occident à abandonner ses politiques destructrices et apporter son soutien politique et économique à des pays désireux de poursuivre une politique équilibrée de coopération et de diplomatie. Même en tant qu’individus, nous pouvons exercer une certaine pression sur les autorités et les médias en modifiant nos habitudes d’électeur et de consommateur, en utilisant l’art, la musique, le cinéma ou la littérature pour soutenir les partisans de la multipolarité. L’appel à la solidarité ne suffit pas, il faut développer un mouvement de base capable de créer des changements positifs.
Depuis l’Assemblée générale de l’ONU du 15 septembre 2015 et les événements qui ont suivi, deux formes distinctes de la diplomatie nous ont été clairement affichées. Elles offrent au monde deux choix: voulons-nous vivre dans un monde unipolaire où les guerres des puissances occidentales définissent le destin du monde, ou préférons-nous un monde multipolaire où les pays souverains collaborent dans un environnement pacifique, coopératif et respectueux? Il est clair que la majorité des populations du monde choisissent la seconde variante.
Pour cette raison, nous, la majorité des populations du monde, déclarons ensemble dans la solidarité et sur le fondement de la paix et de la diplomatie, ce qui suit:
Réunissons-nous pour signer cet appel, pour diffuser largement cette déclaration et pour soutenir tous les efforts allant dans la même direction.
Source: www.multipolare-welt-gegen-krieg.org (L’appel peut être signé sur ce site.)
(Traduction Horizons et débats)
00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, paix, multipolarité, monde multipolaire |
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Vice-président Biden a comparé avec l’OTAN ce que les Américains et leurs multinationales appellent «Accord de libre échange» (TTIP). Cet accord sert à soumettre l’Europe à la dominance économique américaine et à leurs intérêts. Il y a un aspect intérieur et un aspect extérieur:
La prise du pouvoir économique et juridique en Europe à l’aide du TTIP est accompagnée d’attaques contre des bastions économiques avant tout allemands qui ne sont pas encore gérées par les Américains. Actuellement, c’est le tour de VW.
General Motors a essayé à deux reprises d’acquérir le «gros morceau VW» à l’aide de crédits illimités de la FED. La première fois la famille Porsche les a devancés. La deuxième fois ils ont échoué avec leur plainte contre le droit de Veto de la Basse-Saxe. Maintenant, ils tentent une troisième fois de saigner, voire de déprécier VW à l’aide d’autorités et d’avocats mandatés par eux aux Etats-Unis, pour après les racheter à bon marché.
Si VW essayait la même chose aux Etats-Unis, le gouvernement américain interviendrait immédiatement sous le prétexte de l’intérêt national et sécuritaire. Le vrai scandale concernant VW est que le gouvernement allemand ne défend pas VW et qu’il se sent visiblement obligé plutôt à la puissance américaine qu’aux 100?000 employés de VW.
Si nous tolérons que les Américains détruisent VW pour favoriser ses deux concurrents américains Ford et Opel (General Motors), l’Allemagne perdra un de ses phares dont l’éclairage rayonne loin au-delà de ses frontières. Ainsi, nous commençons à comprendre ce que les Américains entreprendront contre nos autres grandes entreprises et monopolistes du savoir-faire, à l’aide du droit américain sur sol allemand créé avec TTIP.
Il n’est donc pas étonnant qu’un gouvernement qui se tait face à la destruction de VW, soit tolérant envers, voire favorise activement, la prise de pouvoir des multinationales américaines sur l’économie allemande (TTIP). Une guerre d’anéantissement, telle que les Américains la mène contre VW, serait impossible pour les Allemands aux Etats-Unis et ne serait tolérée par aucun gouvernement ou congrès américain. On voit donc bien ce que vaut un accord entre un puissant (USA) et un impuissant (UE) conclu par un pouvoir mondial avec des fonctionnaires téléguidés par lui (Commission européenne). De plus, les fonctionnaires de l’organisation patronale représentent les intérêts des multinationales contre la grande majorité de ses membres qui sont des PME.
La teneur de la prise de pouvoir économique des Etats-Unis en Europe est bien illustrée par l’itinéraire et l’agenda d’Obama. Celui-ci inaugurera avec Mme Merkel la Foire de Hanovre pour «aligner la politique et l’économie sur l’accord TTIP».
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(Traduction Horizons et débats)
18:25 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, allemagne, union européenne, volkswagen, économie, politique internationale, états-unis, traité transatlantique |
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Il est un fait évident que la littérature russe compte parmi le fleuron des arts littéraires du Vieux continent, au sein duquel le 19ème siècle fait figure d'âge d'or. Jugeons-en plutôt à la lecture de l'école romantique d'Alexandre Pouchkine, Nicolas Gogol, Ivan Tourgueniev, Fiodor Dostoïevski, Léon Tolstoï ou Anton Tchekhov ! Avec moins de faste, le début du 20ème siècle poursuit un certain classicisme russe dont Maxime Gorki constitue la figure de proue. L'avènement du bolchévisme au pays du Grand Ours marque un coup d'arrêt dans la magnificence de la littérature russe, tant il est vrai que si le génie personnel de tout écrivain est la condition première à la réalisation d'un chef-d'œuvre, il est des climats politiques qui compliquent la tâche, voire la rendent impossible. Notons tout de même les œuvres de Boris Pasternak, Mikhaïl Boulgakov et Mikhaïl Cholokhov. Ces listes ne sont, bien entendu, pas exhaustives. Et comment pourrions-nous évoquer les lettres russes sans évoquer le caractère plus fiévreux des ouvrages d'Alexandre Soljenitsyne, bien sûr, dissident politiquement incorrect qui renvoie dos à dos le communisme et le capitalisme, mais également les théoriciens de l'anarchisme Mikhaïl Bakounine et Pierre Kropotkine ? Et plus proche de nous, l'inclassable écrivain franco-russe, fondateur du parti national-bolchévique, Edouard Limonov. Si comme toutes les littératures nationales, les lettres moscovite et saint-pétersbourgeoise furent très influencées par la littérature occidentale, plus particulièrement française, elles n'en conservent pas moins des aspects particuliers. Plus que tout autre, la littérature russe est certainement déterminée géographiquement et psychologiquement par l'âme de sa Nation, dont la construction identitaire est marquée par la violence des soubresauts de son Histoire récente. Le lecteur profane en Histoire russe pourrait rapidement se heurter à une littérature absconse qui lui ferait manquer la dimension charnelle de l'œuvre. Littérature pessimiste, voire nihiliste, dans laquelle les cicatrices et fractures morales de l'individu constituent des aliénations, littérature dense faisant figurer de nombreux protagonistes, acteurs d'une intrigue diffuse et compliquée, la littérature russe est très difficilement transposable sur une pellicule. Il est d'ailleurs à noter que ce ne sont pas des cinéastes russes qui s'attaquèrent aux monuments littéraires de leur patrie éternelle. Adapter, c'est trahir dit-on ! Cela vaut certainement encore plus pour Dostoïevski et Tolstoï ! Aussi, qui est exégète de ces œuvres littéraires, dont la force et la beauté demeurent un apport incommensurable à l'identité européenne, sera déçu des films présentés. Pour les autres, il s'agira d'une formidable découverte.
Anna Karénine
Film américain de Clarence Brown (1935)
La Russie tsariste dans la seconde moitié du 19ème siècle. Anna Karénine est l'épouse d'un sombre et despotique noble, membre du gouvernement. Prisonnière d'un mariage de raison, l'épouse délaissée n'a jamais vraiment manifesté de sentiment amoureux pour son mari, à la différence de son jeune garçon Sergeï qui constitue son seul rayon de soleil. L'amour qu'elle porte à son enfant ne lui suffit néanmoins pas. Sa vie faite de convenances bourgeoises et de respectabilité sociale l'ennuie terriblement. Aussi, lors d'un voyage à Moscou, succombe-t-elle aux avances du colonel Comte Vronsky, jeune cavalier impétueux. Vronsky ne tarde pas à suivre Anna à Saint-Pétersbourg. L'idylle adultère est bientôt découverte et provoque un scandale. Anna est chassée de la maison sans possibilité de revoir son enfant. Elle va tout perdre, d'autant plus que si le Comte est un fougueux prétendant, sa véritable maîtresse est l'armée du Tsar...
Fait rare ! Greta Garbo interprètera à deux reprises l'héroïne du roman éponyme de Tolstoï, après une première adaptation muette d'Edmund Goulding sept années plus tôt. La présente adaptation de Brown est soignée mais la retranscription hollywoodienne de la Russie tsariste a un côté "image d'Epinal" très décevant. On n'y croit guère ! On ne peut que se rendre compte qu'adapter à l'écran la richesse d'une œuvre dense de plusieurs centaines de pages est une gageure. Egalement, peut-être la volonté du réalisateur était-elle justement de gommer le caractère russe de l'œuvre de Tolstoï afin de délivrer une vision plus universelle de cet amour interdit. A cet égard, la mise en scène est impeccable, de même que les décors et les costumes. Garbo et Fredric March ont un jeu impeccable.

LE DOCTEUR JIVAGO
Titre original : Docteur Zhivago
Film américain de David Lean (1965)
Moscou en 1914, peu avant que la Première Guerre mondiale n'achemine la Russie tout droit vers la Révolution bolchévique. Le docteur Youri Jivago est un médecin idéaliste dont la véritable passion demeure la poésie. Jivago mène une vie paisible auprès de son épouse Tonya et leur fils Sacha, que vient bientôt bousculer Lara, fiancée à un activiste révolutionnaire, dont le médecin tombe immédiatement amoureux. Lorsqu'éclate la guerre, Jivago est enrôlé malgré lui dans l'armée russe et opère sans relâche les blessés sur le front. Sa route croise de nouveau celle de Lara devenue infirmière. D'un commun accord, ils se refusent mutuellement cette histoire sans lendemain. Après la Révolution d'octobre 1917, la vie devient précaire dans la capitale moscovite. Jivago se réfugie dans sa propriété de l'Oural avec sa famille afin d'échapper à la faim, au froid et à une terrible épidémie de typhus qui ravage le pays...
Film librement inspiré du roman éponyme de Pasternak et là aussi, un pavé de plusieurs centaines de pages à porter à l'écran. Lean s'en sort à merveille au cours de ces trois heures-et-demi, en retranscrivant magnifiquement l'épopée de ce jeune médecin en quête de vérité dans le tumulte de l'aube du vingtième siècle. Aussi, à la différence du livre, le film est-il recentré sur les protagonistes principaux. Pour que celui-ci soit à la hauteur, les producteurs y ont mis les moyens et ne se sont pas montrés avares en dépenses ! Le film, longtemps censuré au pays des Soviets, reprend bien évidemment avec la plus grande fidélité la critique du régime bolchévique par Pasternak. Ce qui n'est pas très surprenant non plus, concernant une production américaine en pleine période de guerre froide. Omar Sharif est convaincant. Une fresque grandiose qui a quand même un peu vieilli.

LE JOUEUR
Film franco-italien de Claude Autant-Lara (1958)
En 1867, Le général Comte russe Alexandre Vladimir Zagorianski prend du bon temps avec sa famille à Baden-Baden en attendant le décès de sa riche tante Antonina dont il espère l'héritage prochain. Le général est accompagné d'Alexeï Ivanovich, précepteur des enfants. L'oisiveté à laquelle la vie du général est toute dévouée le pousse à s'abandonner dans les bras de Blanche, habile intrigante. Quant à sa fille Pauline, elle est la maîtresse du marquis des Grieux, un riche aristocrate français qui entretient toute la famille du général tant qu'Antonia n'a pas expiré. Et la tante ne semble guère pressée de trépasser. Certes en fauteuil roulant, elle rend visite à son général de neveu en Allemagne. Ivanovich, qui avait prévu de retourner à Moscou après qu'il se soit fait éconduire par Pauline, change ses plans à l'arrivée de la riche tante qui le prend à son service. Antonia épouse le démon du jeu et a tôt fait de dilapider la fortune qui faisait tant l'espoir de Zagorianski...
Autant-Lara ne tire pas son meilleur film de sa libre adaptation du roman éponyme de Dostoïevski. Loin de là... Et Liselotte Pulver, Gérard Philipe et Bernard Blier ne sont pas au mieux de leur forme. Certes, Dostoïevski n'est pas l'auteur dont les personnages sont les plus simples à camper... Le film d'Autant-Lara est plus proche du Vaudeville que de la restitution de l'hédonisme russe en Allemagne. Néanmoins, cette fantasque description de l'univers du jeu au 19ème siècle, parfois trop caricaturale et mièvre, revêt des caractères plaisants bien rendus par les décors et l'atmosphère des villes d'eaux du duché de Bade. A réserver aux inconditionnels du réalisateur de La Traversée de Paris.

LOLITA
Film anglais de Stanley Kubrick (1962)
C'est l'été dans la petite ville de Ramslade dans le New Hampshire. Humbert Humbert est un séduisant professeur de littérature française récemment divorcé qui cherche une chambre à louer dans la ville. C'est dans la demeure de Charlotte Haze, veuve érudite en mal d'amour, qu'il trouvera son bonheur, surtout après avoir entraperçu Dolorès, quatorze ans, surnommée Lolita, la charmante fille de Charlotte. La propriétaire essaye par tous les moyens de s'attirer les faveurs du professeur bien plus tenté par le charme de la juvénile Lolita. Afin de pouvoir continuer à demeurer chez les Haze à l'issue de sa location, et ainsi à proximité de l'adolescente , Humbert n'hésite pas une seconde et épouse la mère. Le bonheur marial est de courte durée. Charlotte ne tarde pas à démasquer les véritables intentions de son nouveau mari...
Réalisation très librement inspirée du roman éponyme de Vladimir Nabokov qui ne fit pas l'unanimité. Certains allèrent jusqu'à hurler à la trahison de l'œuvre du moins russe des écrivains russes, dont la famille s'exila après la Révolution d'octobre 1917. Il est vrai que le film de Kubrick, qui n'a pourtant jamais craint d'érotiser son œuvre, contient une sensualité moindre que le roman. Il est vrai aussi que la censure exerçait encore de nombreuses contraintes à l'orée de la décennie 1960. Kubrick avait d'ailleurs déclaré, après avoir dû couper plusieurs scènes, qu'il aurait préféré ne pas tourner cette adaptation critique de la libéralisation sexuelle outre-Atlantique. La jeune Sue Lyon est merveilleuse, de même que James Manson. Il est difficile de juger si Lolita figure parmi les meilleurs Kubrick. Mais ça reste du grand Kubrick !

LES POSSEDES
Film français d'Andrzej Wajda (1987)
Vers 1870, dans une ville de province de l'Empire russe, un group d'activistes révolutionnaires tente de déstabiliser la Sainte-Russie. Aux réunions, grèves et diffusions de tracts, succède bientôt l'action clandestine. Conduits par l'exalté fils d'un professeur humaniste, Pierre Verkhovenski, la cellule nihiliste confie la direction du mouvement à Nicolas Stavroguine, de condition aristocrate, mais cynique et désabusé. Fanatique et charismatique, Stavroguine exerce un pouvoir sans pitié sur le groupe. Aussi, ordonne-t-il l'exécution de Chatov, ouvrier honnête qui manifestait ses distances avec la bande au sein de laquelle les tensions s'exacerbent. Verkhovenski intrigue afin que Kirilov, un athée mystique, endosse le crime. Kirilov est contraint au suicide...
Au risque de se répéter, une nouvelle fois, le film est inférieur au roman, bien que la présente réalisation de Wajda conserve un intérêt majeur et de splendides images. Le fond de l'intrigue est survolé et perd, ainsi, en intensité, au regard des centaines de pages de l'œuvre de Dostoïevski, mais comment pourrait-il en être autrement ? Si Omar Sharif incarne, de nouveau et de manière satisfaisante, un héros de la littérature russe, les personnages du film pourront être perçus comme excessifs à l'exception de Sjatov, révolutionnaire qui garde raison plus que les autres. Wajda semble assez peu à l'aise dans sa représentation de l'esprit révolutionnaire qu'il apparente trop vulgairement à une soif de violence gratuite. A voir quand même !

LE PREMIER CERCLE
Titre original : The First circle
Film américain d'Aleksander Ford (1972)
En 1949, un jeune diplomate découvre, à la lecture d'un dossier, l'arrestation imminente d'un grand médecin. Le diplomate prend la décision de prévenir anonymement le futur embastillé, ne se doutant que des oreilles mal intentionnées enregistrent la conversation téléphonique. La mise sur écoute n'est pas encore jugée suffisamment au point par les services secrets. Nombre de savants s'ingénient ainsi à perfectionner le système dans une charachka, laboratoire de travail forcé, de la banlieue moscovite. L'un des ingénieurs, conscient que l'écoute téléphonique est une arme coercitive précieuse pour les services secrets, entreprend de détruire sa création perfectionnée. Ce sabotage n'a d'autre issue que sa déportation en Sibérie. De même pour le diplomate bientôt identifié qui avait tenté de sauver la liberté du médecin. Parmi tout l'appareil répressif communiste, les laboratoires dans lesquels sont mis au point les armes de répression massive constituent le premier cercle de l'Enfer stalinien.
Il est surprenant que ce soit le cinéaste polonais rouge Ford qui se soit porté volontaire pour adapter à l'écran un roman de Soljenitsyne... Certainement revenu de ses illusions sur la nature du régime stalinien, Ford livre un plaidoyer en faveur de la liberté et de la dignité humaines. Soucieux d'une recherche esthétique, celle-ci n'est pourtant pas toujours réussie mais livre des passages intéressants que magnifie le noir et blanc. Le film est malheureusement tombé dans les oubliettes du Septième art. Quant au titre du récit éponyme et largement autobiographique de Soljenitsyne, il fait référence aux neufs cercles de l'Enfer de la Divine comédie de Dante Alighieri.

UN DIEU REBELLE
Titre original : Es ist nicht leicht ein Gott zu sein
Film germano-franco-russe de Peter Fleischmann (1989)
La Terre dans un futur loin de plusieurs siècles. Les Terriens sont parvenus à une parfaite maîtrise de leurs émotions afin de vivre dans une paix perpétuelle. A des fins d'étude, une équipe de chercheurs est envoyée en observation d'une autre civilisation humaine sur une lointaine planète. Afin de ne pas dévoiler leur présence, seul Richard est choisi parmi les siens pour aller à la rencontre des habitants. Un seul impératif guide son action : la non-ingérence dans les affaires autochtones. Le temps passe et Richard ne donne plus aucun signe de vie au reste de l'équipage demeuré dans le vaisseau spatial. Inquiet, Alan fait à son tour le voyage vers la planète semblable à la Terre mais sur laquelle les mœurs des habitants, brutales et cruelles, et la technologie accusent plusieurs siècles de retard...
Délaissons quelque peu l'univers de la littérature classique russe pour nous intéresser à un chef-d'œuvre méconnu de la littérature de science-fiction. Le présent film est une adaptation du roman Il est difficile d'être un Dieu des frères Arcadi et Boris Strougatski et est supérieur à la seconde adaptation éponyme d'Alexeï Guerman. Le présent film ne manque pas d'être subversif et peut être considéré comme une vive critique du soviétisme et, dans une perspective plus large, de la barbarie de la soumission à autrui qu'exerce la violence. La mise en scène est néanmoins faible, les cadrages serrés curieux au regard de l'immensité du décor et les effets spéciaux peu travaillés. Et pourtant ! Voilà un petit bijou que les passionnés de science-fiction considéreront comme culte. Les plus rationnels des spectateurs pourraient, quant à eux, s'endormir longtemps avant la fin. Tourné au Tadjikistan pour les décors naturels, il offre, en outre, de splendides paysages.
Virgile / C.N.C.
Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.
14:53 Publié dans Cinéma, Film, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, film, cinéma, 7ème art, littérature, lettres, lettres russes, littérature russe |
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Source : CounterPunch
Par PAUL CRAIG ROBERTS – MICHAEL HUDSON
Il y a deux ans, des officiels russes discutaient de plans d’action pour privatiser un groupe d’entreprises nationales dirigées par le producteur de pétrole Rosneft, la banque VTB, Aeroflot, et Russian Railways. L’objectif de départ était de moderniser la gestion de ces sociétés, et aussi d’inciter les oligarques à commencer à ramener leurs capitaux expatriés depuis deux décennies pour les investir dans l’économie russe. La participation étrangère était sollicitée dans les cas où le transfert de technologie et les techniques de gestion pouvaient aider l’économie.
Toutefois, les perspectives économiques russes se sont détériorées, à mesure que les États-Unis poussaient les gouvernements de l’Ouest à imposer des sanctions économiques contre la Russie et que les prix du pétrole baissaient. Cela a rendu l’économie russe moins attractive pour les investisseurs étrangers. Dès lors la vente de ces sociétés aujourd’hui rapporterait des montants bien inférieurs à ce qu’ils auraient pu représenter en 2014.
Entre-temps, la combinaison d’une hausse du déficit budgétaire intérieur et du déficit de la balance des paiements a donné aux défenseurs de la privatisation un argument pour pousser davantage aux ventes. Le défaut dans leur logique est leur hypothèse néolibérale selon laquelle la Russie ne peut pas seulement monétiser son déficit, mais a besoin pour survivre de liquider plus d’éléments majeurs de son patrimoine. Nous mettons en garde la Russie d’être assez crédule pour accepter ce dangereux argument néolibéral. La privatisation n’aidera pas à la ré-industrialisation de l’économie russe, mais aggravera sa transformation en une économie rentière dont les profits seront extraits au bénéfice de propriétaires étrangers.
Pour s’en assurer, le président Poutine a mis en place le 1er février un ensemble de modalités dont le but est d’empêcher les nouvelles privatisations d’être aussi désastreuses que les ventes réalisées sous l’ère Eltsine. Cette fois les biens ne seront pas vendus en dessous du prix du marché, mais devront refléter la réelle valeur potentielle. Les firmes vendues resteront sous la juridiction russe, et ne seront pas gérées par des propriétaires étrangers. Les étrangers ont été invités à participer, mais les sociétés devront rester soumises aux lois et réglementations russes, y compris les restrictions concernant le maintien de leurs capitaux en Russie.
De plus, les firmes destinées à être privatisées ne peuvent être achetées grâce à un emprunt auprès d’une banque publique nationale. L’objectif est d’obtenir de “l’argent comptant” des rachats – idéalement de devises étrangères détenues par des oligarques de Londres et d’ailleurs.
Poutine a judicieusement écarté de la vente la plus grande banque de Russie, Sberbank, qui détient la plupart des comptes épargne de la nation. Les activités bancaires doivent évidemment rester largement un service public, et cela parce que la capacité de création monétaire par le crédit est un monopole naturel et de caractère intrinsèquement public.
Malgré ces protections ajoutées par le président Poutine, il y a de sérieuses raisons de ne pas poursuivre avec ces privatisations récemment annoncées. Ces raisons vont au-delà du fait qu’elles seraient vendues en période de récession économique résultant des sanctions économiques de l’Ouest et de la chute du prix du pétrole.
Le prétexte cité par les officiels russes pour vendre ces sociétés à l’heure actuelle est le financement du déficit du budget intérieur. Ce prétexte montre que la Russie ne s’est toujours pas remise du désastreux mythe de l’Ouest atlantiste selon lequel la Russie doit dépendre des banques étrangères et des porteurs d’obligations pour créer de l’argent, comme si la banque centrale russe n’était pas capable de monétiser elle-même son déficit budgétaire.
La monétisation des déficits budgétaires est précisément ce que le gouvernement des États-Unis a fait, et ce que les banques centrales de l’Ouest ont fait dans l’ère post-Seconde Guerre mondiale. La monétisation de la dette est une pratique courante à l’Ouest. Les gouvernements peuvent aider à relancer l’économie en imprimant de la monnaie au lieu d’endetter leur pays auprès de créanciers privés qui drainent les fonds du secteur public via le paiement des intérêts aux créanciers privés.
Il n’y a pas de raison valable de recueillir des fonds de banques privées pour fournir au gouvernement de l’argent lorsqu’une banque centrale peut créer le même argent sans avoir à payer les intérêts de prêts.
Néanmoins, il a été inculqué aux économistes russes la croyance occidentale selon laquelle seules les banques commerciales devraient créer de l’argent et que les gouvernements devraient vendre des obligations portant intérêt dans le but de recueillir des fonds. La fausse croyance selon laquelle seules les banques privées devraient créer de l’argent via des prêts mène le gouvernement russe sur le même chemin qui a conduit l’Euro-zone dans une impasse économique.
En privatisant la création monétaire par le crédit, l’Europe a fait passer la planification économique des mains des gouvernements démocratiquement élus vers celles du secteur bancaire.
La Russie n’a pas besoin d’accepter cette philosophie économique pro-rentière qui saigne un pays de ses revenus publics. Les néolibéraux l’ont promu non pas pour aider la Russie, mais pour mettre la Russie à genoux.
Essentiellement, ces russes alliés de l’Ouest – “intégrationnistes atlantistes” – qui veulent que la Russie sacrifie sa souveraineté pour l’intégration dans l’empire occidental utilisent les sciences économiques néolibérales pour prendre au piège Poutine et ouvrir une brèche dans le contrôle qu’a la Russie sur sa propre économie, rétablie par Poutine après les années Eltsine où la Russie était pillée par les intérêts étrangers.
Malgré quelques succès dans la réduction du pouvoir des oligarques résultant des privatisations d’Eltsine, le gouvernement russe a besoin de conserver les entreprises nationales comme pouvoir économique compensateur. La raison pour laquelle les gouvernements gèrent les réseaux de chemins de fer et les autres infrastructures fondamentales est de baisser le coût de la vie et celui de faire des affaires. Le but poursuivi par les propriétaires privés, au contraire, est d’augmenter les prix aussi haut qu’ils le peuvent. Cela est appelé “appropriation de la rente”. Les propriétaires privés dressent des postes de péage pour élever les coûts des services d’infrastructure qui ont été privatisés. Ceci est l’opposé de ce que les économistes classiques entendent par “libre marché”.
Il est question d’un marché qui a été conclu avec les oligarques. Les oligarques deviendront actionnaires dans des sociétés publiques avec l’argent des précédentes privatisations qu’ils ont caché à l’étranger, et obtiendront une autre “affaire du siècle” lorsque l’économie russe aura suffisamment récupéré pour permettre que d’autres gains excessifs soient faits.
Le problème est que plus le pouvoir économique passe du gouvernement au contrôle du secteur privé, moins le gouvernement a de pouvoir compensateur face aux intérêts privés. Sous cet angle, aucune privatisation ne devrait être permise à l’heure actuelle.
Des étrangers devraient encore moins être autorisés à acquérir des biens nationaux russes. Afin de recevoir un unique paiement en monnaie étrangère, le gouvernement russe remettra aux étrangers des sources de revenus futurs qui peuvent, et qui vont, être extraites de Russie et envoyées à l’étranger. Ce “rapatriement” des dividendes se produira même si la gestion et le contrôle restent géographiquement en Russie.
Vendre des biens publics en échange d’un paiement unique est ce que le gouvernement de la ville de Chicago a fait lorsqu’il a vendu contre un paiement unique les 75 ans de source de revenus de ses parcmètres. Le gouvernement de Chicago a obtenu de l’argent pour l’équivalent d’une année en abandonnant 75 ans de revenus. En sacrifiant les revenus publics, le gouvernement de Chicago empêchait les biens immobiliers et le patrimoine privé d’être taxés et permettait par la même occasion aux banques d’investissement de Wall Street de se faire une fortune.
Cela suscitat également un tollé public contre ce cadeau. Les nouveaux acheteurs augmentèrent brusquement les tarifs des stationnements de rue et poursuivirent le gouvernement de Chicago en dommages et intérêts lorsque la ville ferma les rues lors de parades publiques et pendant les vacances, en ce que cela “interférait” avec la rente d’exploitation des parcmètres. Au lieu d’aider Chicago, cela aida à pousser la ville vers la banqueroute. Il ne faut pas s’étonner que les atlantistes aimeraient voir la Russie subir le même sort.
Utiliser la privatisation pour couvrir à court terme un problème de budget crée un plus grand problème à long terme. Les profits des sociétés russes s’écouleraient en dehors du pays, réduisant le taux de change du rouble. Si les profits sont payés en rouble, les roubles pourraient être dopés par le marché de change étranger et échangés contre des dollars. Cela déprécierait le taux de change du rouble et augmenterait la valeur d’échange du dollar. En effet, autoriser les étrangers à acquérir les biens nationaux russes aide les étrangers à spéculer contre le rouble russe.
Bien sûr, les nouveaux propriétaires russes des biens privatisés pourraient aussi envoyer leurs profits à l’étranger. Mais au moins le gouvernement russe réalise que les propriétaires soumis à la juridiction russe sont plus facilement réglementés que ne le sont les propriétaires qui sont capables de contrôler les sociétés depuis l’étranger et de garder leurs fonds de roulement à Londres ou dans d’autres centres bancaires étrangers (tous soumis au levier diplomatique américain et aux sanctions de la nouvelle guerre froide).
A la racine de la discussion sur la privatisation devrait se trouver la question de ce qu’est l’argent et de la raison pour laquelle il devrait être créé par des banques privées plutôt que par des banques centrales. Le gouvernement russe devrait financer le déficit de son budget grâce à la banque centrale qui créerait l’argent nécessaire, tout comme les USA et le Royaume-Uni le font. Il n’est pas nécessaire au gouvernement russe d’abandonner pour toujours des sources de revenus futures simplement pour couvrir le déficit d’une année. Ceci est le chemin qui conduit à l’appauvrissement et à la perte d’indépendance économique et politique.
La globalisation a été inventée comme un outil de l’empire américain. La Russie devrait se protéger contre la globalisation, et non s’y ouvrir. La privatisation est le moyen pour diminuer la souveraineté économique et maximiser les profits en augmentant les prix.
Tout comme les ONG financées par l’Occident qui officient en Russie sont la cinquième colonne qui opère contre les intérêts nationaux russes, les économistes néolibéraux de Russie font de même, qu’ils le réalisent ou non. La Russie n’échappera pas aux manipulations de l’Occident tant que son économie ne sera pas hermétique aux tentatives occidentales de reformatage de l’économie russe dans l’intérêt de Washington et non dans celui de la Russie.
Source : CounterPunch, le 08/02/2016
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
14:13 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, russie, affaires européennes, états-unis, privatisations, économie, politique internationale, subversion |
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The Need to Read Better!
By Linda Schrock Taylor
Ex: http://www.lewrockwell.com
In 1930, 3 million American adults could not read. Most of those 1 million white illiterates and 2 million black illiterates were people over age fifty who had never been to school. (Regna Lee Wood)
In 2003, 30 million American adults could not read. Most had been to school for many years. (70% of prison inmates could not read; 19% of high school graduates could not read) (Illiteracy Statistics)
In 2003, The U.S. Department of Education’s National Institute of Literacy completed a National Assessment of Adult Literacy (NAAL) and concluded:
NUMBER OF ADULTS IN EACH PROSE LITERACY LEVEL
Below Basic: 30 million adults (14% of population)
no more than the most simple and concrete literacy skills
Basic: 63 million adults (29% of population)
can perform simple and everyday literacy activities
Intermediate: 95 million adults (44% of population)
can perform moderately challenging literacy activities
Proficient: 28 million adults (13% of population)
can perform complex and challenging literacy activities
———————————————————————————————————————
It can safely be assumed that during the twelve (12) years since this shocking news was released, little has been done to slow the rate of decline in literacy levels, and next-to-nothing has been done to decrease the numbers of illiterates and functional illiterates. The cost of this ever-growing national disaster is heartbreakingly high, both for the compromised individuals and for the nation as a whole. NAAL’s definition of literacy: “The ability to use printed and written information to function in society, to achieve one’s goals, and to develop one’s knowledge and potential.” The noninstitutional population of adults and teens aged 16 and over (not seasonally adjusted) not in the workforce during January of 2016, was 95,051,000. One cannot help but wonder about a correlation between the 2016 unemployment figures and those 93,000,000 illiterates and functional illiterates counted by NAAL in 2003.
In January of 2015, Dr. Sandra Stotsky said that most US college freshmen read at 6-7 grade levels. The assigned reading selections in today’s public schools are written at such low reading levels that the students using those materials fail to develop the vocabulary base, reading fluency, and content reading experiences necessary to prepare them for college/university complex reading and thought processes. I observed the same problems when I taught freshmen reading and English classes at a state university in Michigan. The vast majority of my students read at a fifth-grade level when tested with reading materials written in the 1920s. The students were quite offended when informed of their actual reading levels. As they were provided with additional materials to read, they had to admit that, indeed, they could not read classic academic fare. They then became angry at their high school teachers for not expecting more of them. These students could not write about their readings, either. One Detroit student explained how he became an “A” composition student: “Almost no one turned in homework so just by writing something, anything, and turning it in, I was an A student.”
Such students, when faced with traditional academic standards and teacher expectations, flounder, drop out, fail to perform at their potential, waste tuition money and time, further compromising their lives and their value to America. If our best and brightest are costing America so dearly, consider the great numbers of compromised readers enrolled in remedial classes in middle and high schools; in community colleges, colleges, and even in universities. Consider the expenses for those of all ages receiving remedial help in classes for English as a second language. Count up the hundreds of millions of dollars spent supporting those who, because they cannot read so cannot or will not support themselves, depend on taxpayer dollars for housing, food, utilities, health care, as well as for child rearing costs for their offspring.
With great discouragement, consider the public and personal costs for those sitting in reform schools, jails, and prisons where inmates receive little academic remediation and cannot look for jobs or report to work; and think of the tens of millions of people who work in jobs far beneath their intellectual levels, earning incomes far beneath their value, all because of their inferior reading abilities.
If a count were to be made of all individuals whose lives are less valued and less valuable because their schools failed to teach them to read by using the correct method for a phonetic language, the total would probably reach 90% or more of the American population. As Don Potter recently reminded people, “Even if every school in America started teaching the alphabet code today and every child was taught to read well with phonics, that would not solve the massive problem of teen and adult illiteracy that we have on our hands now.”
I had no choice but to write a book to help adults and teens improve their reading levels…and thus their lives…because few educators will admit to the breadth of the problem, and fewer still have any idea how to go about solving it.
Americans became a highly literate people beginning in Colonial times because the ability to read the Bible was encouraged and expected at all ages, five and above. Schooling was valued so a book like Noah Webster’s “Blue-Backed Speller” became a best seller found in nearly every home. Historically, for 3,500 years, countries with languages with alphabets have successfully taught their citizens to read by using sound-to-letter correspondence, i.e. phonics. But in 1929-30, John Dewey began training America’s elementary teachers to teach reading by the memorization of sight words. The abject failure of American schools to teach children to read began then and continues unabated to this day, even in the face of that appalling 2003 finding of 93,000,000 functional illiterates age 16 and over! THAT alone should have slapped both shame and sense into educators at all levels, from first-grade teachers through university teacher training professors, all across the nation. But it did not. How telling; how utterly shameful that they all were able to disregard the findings; to never look at themselves in any mirrors; and to continue doing what they have been doing since Dewey set them on the oh, so, erroneous path.
Dewey had observed deaf children being taught to read by memorizing sight words on flash cards. Dewey erroneously inferred that if deaf children could learn to read using such a method, one could only imagine how well it would work for hearing children! “One could only imagine” was exactly right because neither deaf nor hearing children learn to read using sight word memorization. Deaf students, including my own brother, dependent upon flash card instruction, usually graduate from high school with, at best, a 3rd-grade reading level. American prisons are filled with individuals who read at or below a 3rd-grade level, 70% of whom do not read at all. In all probability, most individuals dependent on welfare read below a 3rd-grade level, if at all. My mother always maintained that “In today’s schools, the only children who learn to read well do so in spite of the curriculum and the instruction, not because of it!” She was so right.
Thomas Jefferson said, “Educate and inform the whole mass of the people…They are the only sure reliance for the preservation of our liberty.” I look about and see America on the downslide with our liberties being the first things to go over the proverbial cliff. Wise advice abounds but if only 13% of our voting-age citizens can read, evaluate, and act upon complex explanations and suggestions, it is no wonder that we are losing both our liberties and our country.
Both adults and teenagers need an easy, manageable way to improve their reading skills so they not only improve their own lives but also save our liberties in America and thus improve the lives us all.
With that goal foremost; with remedial instruction as my knowledge base; with my career spent teaching and tutoring teens and adults in schools, universities, even in jail, I set about planning a book of methodical, short, essential, incremental lessons that my target populations could handle alone or with the help of a friend, relative or tutor. The lessons first teach, then give practice in the use of those small parts of the “code” in which English is written down into print. Our teachers forget to explain that English has been written down in a Code, and our teachers also forget to tell us that in order to read English, we must first be taught to understand and use the different pieces of the Code. Instead, we are left to guess! We do pretty well when we only have to guess that an ‘f’ is used to represent the /f/ sound. But, oh, how we need someone to explain that the spelling ‘wr’ “is only used at the beginning of words which convey the concept of twisting”! I have a master’s degree in English and I never guessed that clue! Actually, I never even thought about the ‘wr’ situation until Dr. Joseph Stomberg taught it to me about ten years ago. (That was after I had been teaching for about 35 years, unfortunately.)
But we need not dwell on what we do not know. Just understand that the schools let us all down, then use my book to learn the aspects of English that you never learned. Your reading skills will be all the better for the new knowledge and the practice stories included in the book will improve reading speed and mental agility. A life improves when a person can read better!
The Best of Linda Schrock Taylor
Linda Schrock Taylor [send her mail] is a reading specialist, writer, and retired teacher. She is the author of Read Better! For Adults and Teens, a manual for those wanting to read better with greater ease and more efficiency. The book includes short important lessons for use of the code in which English is written, followed by 80 practice stories arranged incrementally, ranging in difficulty from mid-elementary through college levels, with graded scoring for charting progress. Linda is now writing Spell Better, her second in a series for teens and adults. Visit Linda’s website to see lesson samples: http://www.ReadWriteSpellBetter.com.
creativecommons.org
Previous article by Linda Schrock Taylor: Here’s How To Teach Reading
08:41 Publié dans Actualité, Ecole/Education, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, école, enseignement, éducation, lecture, sociologie, pédagogie |
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