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dimanche, 02 novembre 2014

Les Etats-Unis ont créé ce Daesh

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«Les Etats-Unis ont créé ce Daesh, s’ils voulaient le détruire, il suffirait d’un mot»

Entretien avec Pierre Merjaneh, député d'Alep

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

Excellente interview réalisée par Reinformation.tv qui éclaire un peu plus sur la situation syrienne et le rôle déterminant des USA, d’Israël et des monarchies du Golfe dans ce conflit qui tourne au génocide.

Pierre Merjaneh est chrétien et député de la ville d’Alep, dans le nord de la Syrie, depuis 2012.
Ancien joueur de basket et conseiller municipal, il bénéficie d’une excellente réputation à Alep comme partout en Syrie, et chose plus rare, chez les partisans de Bachar el Assad comme dans l’opposition…
De passage par la France, il répond aux questions de Réinformation.tv au sujet de la guerre qui ravage son pays depuis presque quatre ans.

Quelle place a eu la majorité des Syriens dans cette guerre ?

Au début, beaucoup de Syriens étaient avec ceux qui réclamaient des réformes, beaucoup ont même manifesté mais petit à petit, ils ont compris que ce n’étaient pas les réformes qui étaient prioritaires dans le combat, mais bien la destruction de l’Etat syrien et de l’armée syrienne. Ceux qui ont compris que ces manifestations allaient finalement conduire au chaos se sont retirés de ce combat qu’ils pensaient juste.
D’ailleurs, lors des dernières élections présidentielles, les Syriens ont été très nombreux à venir voter, mais tous ne sont pas venus voter pour la personne de Bachar el Assad mais pour dire : « l’Etat syrien existe, laissez-nous discuter nous-même notre avenir ».

Y avait-il à Alep des manifestations comme ailleurs en Syrie dès le début ?

Non pas tellement, il y avait quelques vagues manifestations ici où là de temps en temps. Mais la ville d’Alep est plus ou moins encerclée par des zones d’habitats illégaux dans lesquelles se sont déroulées les premières manifestations.
Il semblait alors que quelque chose se passait là-bas, il y a eu des trahisons à plusieurs niveaux de sorte qu’ils ont pu faire entrer des armes et lorsque les « rebelles » ont voulu attaquer la ville d’Alep c’était donc plus facile…
La première manifestation a été provoquée dans le quartier An-Ansari avec un but bien précis… Il y avait des snipers « rebelles » sur les toits de la place par laquelle la manifestation devait passer.
Et lorsque la police est arrivée, sans aucune autre arme que les matraques habituellement prises lors de manifestations, les manifestants se sont soudainement dispersés. Dix-sept policiers ont alors été tués par les hommes postés sur les toits.
Je peux l’assurer, je me suis immédiatement rendu sur les lieux.
Et c’est exactement l’inverse qui a été raconté par Al Jazeera, Al Arabiya et France 24…

Vous dites que les manifestations « ont été créées », pouvez-vous nous préciser, selon vous, le rôle des Etats-Unis ?

C’est exactement la même chose que ce qu’il s’est passé en Tunisie, en Lybie, en Egypte et même au Soudan, en Irak, au Yemen… Dans toute la région.
L’économie joue toujours un rôle essentiel dans de tels conflits et les Etats-Unis s’intéressent au pétrole et au gaz de la région.
Les Etats-Unis sont les plus à mêmes de savoir les quantités et les capacités pétrolières et gazières de la Syrie…
Ils cherchent donc à placer un gouvernement qui travaille à 100 % pour les Etats-Unis.
Sinon, il lui suffirait de dire un seul mot à la Turquie pour que cette dernière ferme les frontières et cesse d’envoyer armes et djihadistes et ce serait fait.

Et Israël ?

Israël entretient désormais des relations amicales avec Al Nosra ! Ses frontières sont désormais ouvertes pour leurs combattants. Israël les protègent, les soignent et le Premier Ministre va même leur rendre visite à l’hôpital…
Al Nosra qui a été se mettre dans la zone du Golan dans laquelle ni l’armée syrienne ni l’armée israélienne ne peuvent pénétrer…
Que voulez-vous que je dise de plus ? La destruction de l’armée syrienne réjouit Israël qui est d’ailleurs le grand profiteur de tout ce qui se passe dans la région et de l’effondrement des Etats…

Quel est donc le but de l’Etat Islamique ? Et celui de la coalition partie le combattre ?

Le but de l’EI est de créer un Califat dans la région et même au delà, jusqu’en Espagne d’ailleurs…
Les Etats-Unis, par l’intermédiaire du Qatar, de l’Arabie Saoudite, des pays du Golfe présents dans cette coalition, ont créé ce Daesh…
S’ils voulaient le détruire, il leur suffirait d’un mot pour fermer le robinet financier, les arrivées d’armes et de djihadistes… Il leur suffirait d’exiger la fermeture des frontières et de donner un an à l’armée syrienne.

samedi, 01 novembre 2014

Soros and CIA Suffer Huge Defeat in Brazil

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Wayne MADSEN
Strategic-Culture.org

Soros and CIA Suffer Huge Defeat in Brazil

The Central Intelligence Agency and its George Soros-funded «democracy manipulators» in Brazil suffered a major defeat with the re-election as president of Brazil of Workers’ Party standard bearer and ex-Marxist guerrilla Dilma Rouseff. In the hours prior to Rousseff’s handy re-election, the corporate Western media was still reporting that the election was «too close to call» even as exit polling indicated that Rousseff would trounce her CIA- and Soros-backed conservative opponent Aecio Neves by at least 2 percentage points. The New York Times, Globe and Mail, Reuters, and other corporate media outlets were obviously disappointed by Rousseff’s victory, with many of these pro-Wall Street contrivances that masquerade as journalistic enterprises referring to Neves as a «centrist» who «narrowly» lost to Rousseff. 

The Associated Press wistfully wrote, «There are not enough outstanding votes left to be counted to allow her [Rousseff] rival [Neves] to catch up with her». And Alberto Ramos, Goldman Sachs’s chief economist for Latin America, warned that Rousseff should abandon her policies that help Brazil’s poor or «market confidence» in Brazil will continue to suffer. Bloomberg News predicted the value of Brazil’s real currency would continue to be weakened with Rousseff’s win and when the markets opened on October 27, Bloomberg’s wishes were realized. The Financial Times of London happily reported that the real slumped 3.1 percent in value against the U.S. dollar and that its performance was worse than that of the Mozambican metical, which also was deflated by the global vulture bankers after the long-governing leftist Mozambique Liberation Front (FRELIMO) won the election against the Soros- and banker-backed and CIA-created Mozambique National Resistance (RENAMO). For the democracy manipulators of Soros and the CIA, the election news from the Lusophone capitals of Brasilia and Maputo was hardly encouraging.

The «usual suspects,» Goldman Sachs, Bloomberg, and The New York Times, all wailed in anger over Rousseff’s decisive win over Neves. The neo-conservative Rupert Murdoch-owned Wall Street Journal lamented that Brazil had opted to stick with «statism,» which for the Wall Street vulture capitalists who worship the Journal as if it were a Talmudic scroll, is a blasphemy.

Neves was advised on economic policy during the campaign by Arminio Fraga Neto, a former executive for Soros’s Quantum hedge fund and on foreign policy by Rubens Barbosa, the senior director in the Sao Paulo office for former U.S. Secretary of State Madeleine Albright’s Albright Stonebridge Group (ASG).

The reaction of Wall Street and London to immediately devalue Brazil’s currency after Rousseff’s victory indicates the strategy of the global capitalists in dealing with Brazil. Undoubtedly, Brazil is to be subjected to the same type of economic warfare that has been meted out to Venezuela since the re-election victory last year of Venezuelan Socialist President Nicolas Maduro. Venezuela has been pressured by artificially-created shortages of basic commodities and foreign transaction problems as a result of Wall Street’s – and the CIA’s -- sabotage of the Venezuelan economy.

The CIA’s and Soros’s heavy interest in defeating Rousseff was aimed at derailing the emerging BRICS economic alliance of Brazil, Russia, India, China, and South Africa that threatens to weaken the domination that global bankers and their inherently corrupt World Bank and International Monetary Fund (IMF) contrivances wield over the world economy. The bankers and their CIA centurions believed that with Neves or Marina Silva, a Green Party operative groomed by Soros, in charge, Brazil would withdraw from BRICS and re-enter the global banker community with Brazilian state assets such as the Petrobras oil company being sold off in a «fire sale». Soros and his CIA friends failed to understand that Brazil’s poor owe their relative new social standing to the state-led economic policies of Rousseff and before her, those of Workers’ Party icon Luiz Inácio Lula da Silva.

With Rousseff now re-elected, the BRICS will continue to develop the New Development Bank (NDB) and its $100 billion currency reserve arrangement (CRA), or currency basket, that member countries can loans draw from, thus weaning themselves away from the Western political controls of the World Bank and IMF. Rousseff’s re-election will also permit BRICS, which faced losing Brazil as a member had Rousseff lost the election, to expand its membership base. 

Argentina, which has faced a concerted economic campaign from New York vulture capitalist, right-winger, and committed Zionist Paul Singer to seize Argentine assets, has expressed a strong interest in joining BRICS. Argentine Foreign Minister Héctor Timerman has stated that Argentine intends to join BRICS and recent trade agreements between Argentina on one hand, and China, Russia, and India, on the other, indicate that Argentine would be welcome in the anti-U.S. «club» of emerging economic powerhouses. Iran, Indonesia, and Egypt have also expressed an interest in joining BRICS. Indonesia’s new president Joko Widodo is a member of the party of former president Megawati Sukarnoputri, the daughter of President Sukarno, ousted by the CIA in a bloody 1965 coup d’état aided and abetted by President Barack Obama’s Indonesian stepfather Lolo Soetoro and his USAID/CIA mother Ann Dunham Soetoro. Indonesia’s Sukarnoist foreign policy makes its alliance with BRICS a natural alignment. 

The interventionist forces of the CIA and Soros will now look to obtain a consolation electoral victory in Latin America in order to apply pressure on both Brazil and Argentina. Uruguay’s president José «Pepe» Mujica, a former Marxist Tupamaro guerrilla, is barred from running for re-election and his Broad Front’s standard bearer is his predecessor Tabare Vasquez. Winning 45 percent of the vote in the first round election on October 26, the same day of Brazil’s election, Vasquez is now forced into a run-off with right-wing National Party presidential candidate Luis Lacalle Pou, the son of former Uruguayan conservative president Lacalle Herrera, who placed Uruguay under the economic control of the World Bank and IMF. Just as the CIA banked on Neves, the grandson of Brazil’s former elected president Tancredo Neves, who died from a suspicious ailment just prior to being sworn in as president in 1985, the CIA and Soros are now placing their bets on Pou to defeat Vasquez to be able to brag that Latin America’s progressive base of nations is not permanent. Pedro Bordaberry, the third place finisher in Uruguay, who has now endorsed Pou in the same manner that the Soros-financed Silva endorsed Neves in Brazil after losing the first round, is the son of the brutal CIA-installed Uruguayan dictator Juan Maria Bordaberry, arrested in 2005 for ordering the assassination of two Uruguayan legislators.

Ironically, Vasquez, who like Mujica, favors legalization and government regulation of marijuana sales is facing opposition from his Soros-financed opponent who is against marijuana legalization, citing nebulous and unfounded statistics on a rise in crime under the Broad Front presidencies. Soros is on record as favoring the legalization of marijuana. However, Soros compromises on his stance in countries like Uruguay where his and the CIA’s interests dictate opposition to marijuana legalization.

In Brazil and Uruguay, the CIA- and Soros-backed candidates and their major supporters represent reactionary forces who wish to turn Latin America’s clock back to the days of fascist rule. The Brazilian election threw a spanner in the CIA’s and Soros’s works. The November 30 Uruguayan run-off will provide the deadly duo of the CIA’s John Brennan and George Soros with another opportunity to place a roadblock not only in Latin America’s steady march toward steady progressive rule but also in the plans of the BRICS alliance to expand into a permanent economic and political force to challenge the neo-imperialism of the Washington-London-Brussels-Israeli true «axis of evil».




Republishing is welcomed with reference to Strategic Culture Foundation on-line journal www.strategic-culture.org.

Destruction de l’Armée française et sacrifice de la Défense

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Destruction de l’Armée française et sacrifice de la Défense

Depuis maintenant près de trente ans, sous les gouvernements de droite de gauche, l’Armée française est sacrifiée. Dans ses effectifs, ses équipements, son budget. Analysons ce drame, le sacrifice de la Défense, son ampleur, ses causes, ses conséquences et ce qu’il faudrait faire pour y remédier. Bien entendu, les autres pays européens suivent la même voie funeste de diminution drastique des budgets de Défense. Ce qui donne l’impression que l’Europe, aux frontières ouvertes, baisse la garde.  Au moment même où les menaces intérieures et extérieures s’accroissent.

Sacrifier la Défense : une constante politique droite/gauche.

Chirac a été le premier à restreindre le budget militaire et a entamer la réduction du format des armées et même, à réduire les vecteurs de la dissuasion nucléaire aux composantes sous marines et aériennes en supprimant  les composantes  fixes et mobiles terrestres. Chirac, le pseudo-gaulliste, a entamé la démolition de l’armée française. Non pas tant en supprimant le service militaire qu’en inaugurant une diminution des effectifs et des budgets des armées professionnelles.

Aucune des LPM (lois de programmation militaire) n’a vraiment été respectée depuis trente ans. Non seulement on baisse régulièrement les crédits de l’armée française, mais les promesses de ”sanctuarisation” du budget de la défense n’ont jamais été tenues. Tous les gouvernements, adeptes du mensonge élastique,  se sont assis sur les besoins des armées. Avec à peine 1,9% du PIB, leur budget est ridiculement insuffisant.  

 Moins naïfs que les Européens et pas si bêtes, les Américains maintiennent leurs capacités militaires. Le budget du Pentagone représente 50% de tous les autres budgets militaires internationaux. Partout dans le monde, on réarme, sauf en l’Europe où l’on désarme. Depuis 30 ans,  l’armée ne cesse de fondre comme peau de chagrin ; un tiers des départements n’a plus de garnison ; cette désertification militaire provoque à la fois un délitement du tissu social et un recul de l’activité économique locale. Entre 2009 et 2019, au terme de la loi de programmation militaire en cours, l’armée professionnelle aura perdu 80.000 hommes, soit un quart des effectifs.  Beau suicide, accompli au nom de la ”rationalisation”. La loi de programmation militaire 2008-2014, votée par l’UMP et le PS, a sabré 54.000 postes. Les socialistes prévoient encore 23.500 suppressions d’ici 2019. Dissoudre des régiments, couper dans les budgets d’équipement ou les reporter, voici les principales missions des ministres de la Défense successifs. Aucun(e) n’a osé protesté, droite et gauche confondues, puisque leur carrière politicienne passe avant tout.

À la paupérisation des unités s’ajoute l’obsolescence des matériels. L’armée accomplit ses opérations dans des conditions acrobatiques. Les réformes successives de réduction du format des armées les ont affaiblies dans leurs capacités et minées dans leur solidité psychologique. On se dirige vers une situation de rupture, de la troupe comme de l’encadrement. L’armée est employée à 120% de ses capacités. Chaque année, la liste des régiments dissous s’accroit.. On s’attaque même maintenant à l’hôpital militaire du Val de Grâce ! Cette réduction globale des moyens et du format des trois armées avait commencé avec Chirac, preuve qu’il s’agit bien d’une politique (suicidaire) consensuelle partagée par la classe politicienne de droite comme de gauche.

Nos voisins et amis européens belges, néerlandais, italiens, espagnols, allemands,  scandinaves, portugais, etc. suivent la même politique de baisse des budgets de la Défense, négligeant leurs capacités militaires. La situation des armées allemandes, Bundeswehr, Luftwaffe et Bundesmarine, (seulement 1,4% du PIB ) est dramatique : plus de 50% des matériels des trois armes, déjà très réduits, sont hors d’usage, faute de crédits de renouvellement et de maintenance. Bien sûr, en tout, les Européens entretiennent 1,5 millions de militaires. Mais ces chiffres sont fallacieux et cachent une autre réalité : de moins en moins de soldats capables de se battre, des matériels hors d’usage, des moyens de transports déficients.  

Sacrifier la Défense : une ineptie économique.

 Sacrifier les dépenses et investissements de la Défense, en les considérant comme variables d’ajustement budgétaire est d’une stupidité économique totale à notre époque. Car le secteur de la Défense, porteur de hautes technologies aux retombées importantes multisectorielles, est capital pour les exportations et l’emploi. Restreindre les crédits d’achats et d’équipements pour l’Armée française induit une baisse des exportations de notre industrie de Défense, aéronautique, maritime,  terrestre, électronique, équipementière, etc. L’industrie de la Défense assure, de manière directe ou indirecte, par sous-traitance et retombées technologiques civiles, environ un million d’emplois. Et pas n’importe lesquels : des emplois hautement qualifiés, pas des balayeur ou des livreurs de pizzas. Sacrifier le budget de la Défense, c’est torpiller un peu plus l’industrie et la recherche françaises. Comme politique ”anti-croissance”, il n’y a pas plus efficace que de sabrer dans le budget de la Défense. Le programme spatial européen Ariane est la retombée directe de budgets militaires français sur les missiles.

Internet (dont la domination mondiale est américaine) est né grâce aux budgets de la défense du Pentagone. Les commandes du complexe militaro-industriel américain alimentent toujours le dynamisme des grands groupes américains, notamment informatiques et numériques. Idem en Chine. Le budget d’équipement de nos armées est le seul budget d’État qui soit  créateur, en termes de retombées technologiques dans tous les secteurs innovants. Et c’est le seul que l’on sacrifie. Cherchez l’erreur. Elle est le fruit de la bêtise idéologique.

Sacrifier la Défense : un ineptie idéologique et stratégique

Derrière cette diminution constante du budget de la Défense et de la réduction de la taille de l’outil militaire se cachent des relents d’idéologie antimilitariste et antipatriotique. Ainsi qu’une vision  pacifiste et irénique du monde, naïve et irréaliste. Mais il faut mentionner aussi une inconscience géopolitique : on s’imagine que le XXIe siècle sera pacifique, dominé par les négociations, les petites crises gérables, les interventions humanitaires des armées. Après l’effondrement de l’URSS, on s’est dit que toutes les guerres étaient finies et que seules ne compteraient plus sur une planète globalisée que les opérations de police ponctuelles. Or les conflits majeurs, les guerres de haute intensité ont autant de chance  de disparaître que le soleil de cesser de se lever chaque matin. 

Au moment où le monde s’arme, la France et l’Europe désarment. Très intelligent ! La Russie est le seul pays européen à accomplir un effort de défense et à essayer d’augmenter ses capacités. Mais on présente la Russie de Poutine comme agressive, comme un danger, un contre-exemple. C’est au contraire un exemple

Pour s’amuser, les chefs d’État (Sarkozy, puis Hollande) lancent des OPEX (Opérations extérieures), mini-guerres inefficaces, improvisées, en Afrique ou au Proche-Orient, avec de moins en moins de moyens, puisqu’ils coupent eux mêmes dans les budgets.  Pour ces OPEX, l’armée est à bout de souffle, en capacités ou en moral.  Moins on lui donne de moyens, plus on la sollicite sur des terrains extérieurs, et souvent pour des missions stupides et contre productives, lancées par des présidents de la République avides de se poser, de manière immature, en ”chefs de guerre”. Ces opérations inutiles et précipitées réduisent d’autant plus les budgets.

Prendre le budget militaire comme variable d’ajustement sacrificielle constitue une quadruple faute : sur le plan de la cohésion nationale, du rang international de la France (et de l’Europe), de la croissance économique et de la sécurité face aux menaces prévisibles et imprévisibles. Quand le ministre de la Défense, Le Drian, raconte qu’ « il faut faire porter aux armées leur part dans l’effort budgétaires du pays », il se moque du monde. Car, en réalité, seules les armées sont appelées à faire des efforts.

Où sont les efforts sérieux d’économie dans l’Éducation nationale pachydermique et impotente, les dépenses sociales délirantes de l’État Providence, les aides et allocations aux migrants clandestins, etc. ? En réalité, deux catégories ont été sacrifiées : les familles des classes moyennes (par hausses fiscales et coupes dans les allocations familiales) et les armées. Tout un symbole : la famille et l’armée. Tout ce que déteste sans l’avouer vraiment une oligarchie formatée selon certains dogmes idéologiques officialisés depuis Mai 68.

Les deux seuls secteurs qui ne devraient pas ”faire d’effort” dans la rigueur budgétaire mais au contraire bénéficier de crédits accrus sont précisément la politique familiale et la Défense ! Et c’est sur eux qu’on s’acharne ! Toujours ce suicide français. Les bla-blas politiciens flatteurs sur l’ ”armée, symbole de la République et de la Nation” ne doivent tromper personne.  Ils sont destinés à prévenir une possible révolte (sous forme de démissions d’officiers et de rébellion gréviste ?) des forces armées.

Questions polémologiques prédictives et inquiétantes

Il est facile de sacrifier le budget de la Défense, puisqu’on s’est habitué à ce les militaires (de tout rang) se taisent, obéissent, se sacrifient. Mais à un moment, trop c’est trop. La corde casse à partir d’un certain seuil de tension. Un risque d’implosion des armées existe, ce qui, depuis que nous connaissons ce qui s’est produit dans les légions romaines au IVe siècle, se nomme d’un terme dévastateur : la désobéissance. Les chefs militaires sont souvent tentés de créer un clash et de dire les choses clairement. Mais les dirigeants de la ”grande muette” renoncent et, en bons fonctionnaires obéissants, pratiquent la langue de bois ou se taisent. Pour combien de temps ?

L’armée est la colonne vertébrale de la Nation – de toute Nation pourvue d’une ambition de rang et de rayonnement, d’indépendance et de souveraineté –  parce qu’elle représente, d’un point de vue pratique et moral, l’organe de sa sécurité et de sa crédibilité. De plus, répétons-le, au XXIe siècle, les budgets de défense sont devenus des facteurs  centraux de cristallisation et de retombées technologiques et économiques de pointe dans la recherche et innovation (R&D) et les exportations. Les grandes et moyennes puissances mondiales l’ont parfaitement intégré.  Apparemment pas les gouvernements européens, ni les opinions publiques. Ce genre d’indifférence peut devenir dramatique. 

Au XXIe siècle, nous sommes entrés dans un monde ”plurimenaçant”. Les menaces sont polymorphes et viennent de partout.  La chute de l’URSS en 1991 a joué comme une gigantesque illusion pour les Européens. Qui peut savoir  – au delà de la ”menace terroriste” et de la ”cyberguerre” souvent exagérées – si l’Europe au XXIe siècle ne risque pas une guerre civile ethnique, une ”attaque intérieure” armée sur son propre territoire ? Voire même une agression extérieure sous une forme classique, voire nucléaire ? Les armées européennes seront-elles capables d’assurer la défense du territoire ? Au rythme actuel d’embâcle et de fonte des moyens, certainement pas. Et inutile de faire un dessin : la menace physique ne vient plus du tout de l’Est européen slavo-russe, mais du Sud et du Moyen-Orient. 

Et ce ne sont pas les Etats-Unis qui nous défendront. Notre seul véritable allié serait la Russie.

Faute d’une armée robuste et disciplinée, suffisamment nombreuse et équipée, la France ajoute encore un handicap aux autres. Pour l’instant, elle n’a pas encore, comme la Grande Bretagne, sacrifié sa dissuasion nucléaire, mais qui sait si nos politiciens pusillanimes ne vont pas être tentés de le faire ? La logique suicidaire est une pente savonneuse. D’autre part, un autre problème lourd se pose : le recrutement très important dans l’armée de personnels issus de l’immigration, notamment musulmane. Cette question, c’est le tabou absolu. Je n’aborderai pas ce point ici mais un parallèle éclairant doit être fait avec les légions romaines du Bas-Empire qui engageaient pour défendre Rome les frères de ceux qui l’assaillaient. On sait  comment la tragédie s’est terminée.  

La constitution d’une armée européenne, serpent de mer récurrent depuis la CED des années 50,  faussement revigorée depuis vingt ans par toutes les tentatives d’”euroforces”, franco-allemandes ou autres, est une impossibilité, qui s’appuie sur des gadgets. L’Europe n’a aucune politique étrangère commune, mis à part la blague des Droits de l’homme et la soumission volontaire à Washington et à l’OTAN.

Le Front National  a raison de protester contre le sacrifice du budget des armées. Il demande un minimum de 2% du PIB consacré à la Défense – ce qui est d’ailleurs encore insuffisant, il faudrait 3%. C’est un point positif dans son programme, par rapport à ses positions erronées socialo-étatistes dans l’économie. Mais il se méprend quand il affirme que c’est ”Bruxelles” qui oblige les pays européens à tailler dans leurs dépenses militaires ; même l’Otan incite au contraire à les augmenter !  Ce qui  pousse la classe politicienne française à tailler dans les budgets de Défense, c’est un mélange d’indifférence, de solutions de facilités à court terme et d’ignorance des enjeux stratégiques et économiques.  Il est tellement plus facile de sacrifier des régiments ou des commandes d’équipement que de s’attaquer à la gabegie de l’ État Providence.   

Les sept pistes à suivre

Examinons maintenant ce qu’il faudrait faire, dans l’absolu:

1) Rétablir le budget de la Défense à 3% du PIB minimum.

2) Honorer et augmenter les commandes de l’armée à l’industrie nationale de défense, dans les domaines terrestres, aéronautiques/spatiaux et  maritimes, mais aussi dans les budgets R&D.

3) Mettre en chantier un second porte-avion à propulsion nucléaire.

4) Rétablir les régiments dissous et durcir les conditions de recrutement.

5) Effectuer les commandes promises à la Russie de navires BPC.

6) Construire un ensemble techno-industriel européen de défense indépendant, avec obligation pour chaque pays de l’UE de pratiquer la préférence de commandes à l’industrie européenne et non plus américaine.   

7) Travailler  intelligemment à moyen terme, avec pragmatisme et  avec diplomatie à une dissolution de l’OTAN au profit d’une organisation militaire intra-européenne puis euro-russe. Sans que, bien entendu, les USA n’aient rien à craindre et ne soient désignés comme ennemis. Au contraire, ils pourraient être des alliés s’ils ont l’intelligence de comprendre qui sont les véritables ennemis communs.

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mercredi, 29 octobre 2014

Water Pressures in Central Asia

Water Pressures in Central Asia

International Crisis Group

Ex: http://moderntokyotimes.com

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EXECUTIVE SUMMARY AND RECOMMENDATIONS

Water has long been a major cause of conflict in Central Asia. Two states – Kyrgyzstan and Tajikistan – have a surplus; the other three say they do not get their share from the region’s great rivers, the Syr Darya and Amu Darya, which slice across it from the Tien Shan, Pamir Mountains, and the Hindu Kush to the Aral Sea’s remains. Pressures are mounting, especially in Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan. The population in Central Asia has increased by almost ten million since 2000, and limited arable land is being depleted by over-use and outdated farming methods. Extensive corruption and failing infrastructure take further toll, while climate change is likely to have long-term negative consequences. As economies become weaker and states more fragile, heightened nationalism, border disputes, and regional tensions complicate the search for a mutually acceptable solution to the region’s water needs. A new approach that addresses water and related issues through an interlocking set of individually more modest bilateral agreements instead of the chimera of a single comprehensive one is urgently needed.

The root of the problem is the disintegration of the resource-sharing system the Soviet Union imposed on the region until its collapse in 1991. Kyrgyzstan and Tajikistan provided water to Kazakhstan, Turkmenistan and Uzbekistan in summer and received Kazakh, Turkmen and Uzbek coal, gas and electricity in winter. The system had broken down by the late-1990s, and a plethora of bilateral and regional agreements and resolutions concluded in that decade failed to fix it. The concerns Crisis Group identified in 2002 – inadequate infrastructure, poor water management and outdated irrigation methods – remain unaddressed, while the security environment is bleaker.

Regional leaders seem disinclined to cooperate on any of their main problems. Suspicion is growing between the most directly affected countries, Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan. Personal relations between Tajik President Emomali Rahmon and Uzbek President Islam Karimov have been icy for years, and Karimov and his ministers are increasingly prone to make bellicose statements. International partners, including Russia, the European Union (EU) and the U.S., say they can do little if the countries remain fixated on a narrow interpretation of national interests. Differences over upstream hydropower projects require intensive, high-level resolution. Though some localised efforts to improve water supply have worked, usually with donor aid, corruption has undermined more ambitious ones. Yet, the failure of the Kyrgyz, Tajik and Uzbek governments to modernise water-dependent sectors such as energy and agriculture increases their mutual dependence.

For all its complexity, the water issue is probably the one that offers some opportunity for solution. As a Swiss water specialist observed, “water can be a driver of conflict but it can also be a driver of peace”. It is an objective problem, and equitable distribution and a concomitant energy exchange would produce tangible benefits for all. Removal of the water factor from the more intractable problems of borders and enclaves, meanwhile, might mitigate conflicts and perhaps even help solve them. Improved water infrastructure and management projects could thus be crucial for building peace and political stability, while promoting development and economic growth.

Attempts at comprehensive regional solutions have foundered on mistrust. Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan (and their international backers) should act now in the border areas of the Ferghana Valley to end the annual cycle of competition and conflict over water by dividing the water issue into more manageable portions – seeking gradual, step-by-step solutions along conceptual and geographical lines rather than one all-inclusive resource settlement. If Uzbekistan will not participate, Kyrgyzstan and Tajikistan should work bilaterally. Meanwhile, high-level mediation should be sought to address Uzbekistan’s objections to upstream hydropower projects.

There is no guarantee this would work, but it could give these three states an opportunity to modernise infrastructure and the management of water resources as well as train a new generation of technical specialists. The agreements would also set a modest precedent for other spheres in which cooperation is sorely needed and might help defuse tensions in the region, while improving the grim living conditions of most of its population.

RECOMMENDATIONS

To develop a modern, corruption-free, and efficient water management system in the region firewalled from other disputes between Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan

To the governments of Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan, the UN and the donor community, including Russia, the European Union (EU) and China:

  1. Recognise that the Syr Darya and Amu Darya rivers should be the subject of separate water-sharing agreements.
  2. Promote and mediate individual bilateral water and energy sharing agreements between Kyrgyzstan and Uzbekistan and Uzbekistan and Tajikistan, pending a comprehensive agreement on their management.

To the donor community, including Russia, the EU and China:

  1. Expand infrastructure modernisation programs:
  2. a) in urban areas regarding water meters and improved sanitation; and
  3. b) in agricultural areas regarding modern techniques such as drip irrigation.
  4. Prioritise water issues at the highest levels of engagement with the Kyrgyz, Tajik and Uzbek governments and use international and local media to publicise the need for progress.
  5. Work with the smallest units of government, or directly with local communities, to mitigate corruption; and make further funding conditional on the implementation of anti-corruption measures.
  6. Build energy sector reform, including anti-corruption measures, into financing plans for large hydropower projects.

To the governments of Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan:

  1. Commit to resolving border demarcation problems without using water or energy as a coercive factor; facilitate cross-border cooperation between police forces and form a tripartite intra-regional council to oversee day-to-day management of water and land resources parallel to high-level border delimitation negotiations.
  2. Investigate and prosecute corruption and misuse of donor money.
  3. Embark on large-scale public education programs highlighting the extent of water wastage.
  4. Ask donors to design and implement cross-border economic development projects focusing on border and enclave issues, including the management and maintenance of shared water resources for agriculture.

Bishkek/Brussels, 11 September 2014

Europe and Central Asia Report N°233

The International Crisis Group kindly allows Modern Tokyo Times to publish their esteemed articles based on important research. Please check the website of this highly valued international organization at http://www.crisisgroup.org/

https://twitter.com/CrisisGroup International Crisis Group on twitter

http://www.crisisgroup.org/en/regions/asia/central-asia/233-water-pressures-in-central-asia.aspx

Asia, Energy Issues, Geopolitics

lundi, 27 octobre 2014

William Engdahl on the Ukraine

 

William Engdahl on the Ukraine

L’avenir appartient au monde multipolaire

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L’avenir appartient au monde multipolaire

Entretien avec le Prof. Robert Charvin
Propos recueillis par Ioulia Pavlova
Ex: http://zejournal.mobi

Le colloque international sous le nom « Russie-Occident : une nouvelle guerre froide, pour quoi faire » a eu lieu au Centre de la science et de la culture russes à Paris à l’initiative de l’Association « Rassemblement pour l’Organisation de l’Unité Européenne » et un groupe de scientifiques, de juristes et de politologues sous la direction de Robert Charvin, professeur émérite de droit à l’Université de Nice. Le programme du colloque incluait plusieurs questions d’actualité comme données historiques, désinformation, aspects économiques et juridiques de la crise, ses éléments sociaux et idéologiques et le contexte international.

Le professeur Robert Charvin a bien voulu parler à la Voix de la Russie du déroulement du colloque :

Robert Charvin: On a tout d’abord essayé de s’intéresser à ce sujet Russie - Occident et à l’éclosion éventuelle d’une nouvelle guerre froide, parce que un certain nombre des universitaires, dont je fais partie, ont été stupéfaits de la partialité des médias occidentaux, des médias officiels. On avait le sentiment, que l’antisoviétisme était réapparu contre la Russie, comme si rien avait changé et on ne comprenez pas exactement, pourquoi la Russie était systématiquement présentée comme agressive, comme belliciste, alors qu’on avait le sentiment strictement inverse sur la base non pas seulement des informations prépartielles, que l’on recevait, mais sur la base du raisonnement, que la crise ukrainienne etait au contraire une crise, suscitée par l’Occident, comme il a suscité d’autres crises en d’autres régions, en d’autres ex-républiques soviétiques, y compris aussi dans ce qu’on appelle fruitorévolutions arabes. On a l’impression, que l’Occident développe des politiques aventuristes, et j’étais le premier surpris, lorsque j’ai contacté d’autres collègues universitaires, de leur avis quasi général et de leur accord pour participer à ce colloque, qui a eu lieu le 10 octobre dernier sur Russie-Occident: une nouvelle guerre froide, pour quoi faire.

LVdlR: Vous êtes professeur de droit, et qu’est-ce que vous pouvez dire du droit international, qui est souvent l’objet de manipulation?

Robert Charvin: Absolument. mais je dois vous dire d’abord, que ce colloque a rassemblé des universitaires de toutes disciplines, des historiens, des sociologues, des politistes, des juristes et que tous étaient à peu près sur la même longueur d’ondes, considérant que l’Occident devenait dangereux pour la planète, avec notamment l’axe essentiel, qui sont les avancées successives de l’OTAN, alors que la politique russe est une politique réactive, qui soit défend les principes classiques du droit international, soit reprend les argumentaires des états occidentaux.Par exemple, il est tout à fait clair, que les russes jusqu’à ce jour ont défendu le principe de légale souveraineté des états, ont défendu le principe de la nécessité d’une intervention du Conseil de sécurité pour ce qui est recours à la force. C’est à dire, la position la plus classique qui soit dans le domaine du droit international, ce qui ne peut que satisfaire les juristes, quels qu’ils soient, et lorsqu’ils sortent de ce droit classique, ils ne reprennent pas que les thèses, que les occidentaux ont déjà utilisé dans d’autres occasions, mais qu’ils n’acceptent pas de voir se retourner contre eux. Je pense à l’affaire du Kosovo, qui est une affaire assez symptomatique de l’évolution de politique occidentale et qui dans tous les arguments se retourne contre l’Occident aujourd’hui à propos de l’Ukraine, à propos de la Crimée ou à propos même des provinces de l’Est de l’Ukraine. Je crois, que l’imaginaire occidental juridique, politique, est débordant dans ce moment. Par exemple, sur la notion de devoir de protéger les populations civiles, c’est une invention, qui ne fait en fait, que reprendre la thèse de l’ingérence, qui est une violation du droit international sous la formule de l’humanitaire. Devoir de protéger, ça permet de démolir la Libye, ça faillit de démolir la Syrie et c’aurait pu déclencher une nouvelle guerre à l’intérieur de la relation pour la Russie et l’Occident.

Je crois, que les juristes aujourd’hui ont une responsabilité particulière, les juristes occidentaux en particulier, qui doivent dénoncer systématiquement tout ce que font aujourd’hui les juristes de Cour, ceux, qui sont liés au système occidental et qui argumentent pratiquement n’importe quoi. Pratiquement, les américains sont à la tête de tout cela. En fait, il y a la création d’une nouvelle coutume de droit international, c’est à dire, que la violation du droit fabrique du nouveau droit. Je pense, que c’est un mécanisme de penser extrêmement dangereux pour la paix, pour l’échange économique, pour les échanges culturelles, pour tout le monde, car on a vu, que cette affaire de l’Ukraine coûte cher à tout le monde, à la Russie, aux économies occidentales. J’avoue, que bon nombre de juristes, dont moi-même, apprécions le caractère réaliste et raisonnable de la politique de l’état russe d’aujourd’hui, qui ne semble pas du tout satisfaire les américains, mais les français aussi. Et les français sont en pointe dans cette affaire, on a l’impression, qu’ils sont vraiment devenus des «va-t-en guerre» particulièrement actifs sans constat, sans qu’on sache exactement, quel est l’objectif poursuivi, si ce n’est peut-être de dissimuler les difficultés de politique intérieure.

LVdlR: Tout à fait récemment, au cours de sa conférence ouverte, Sergue? Lavrov le ministre russe des Affaires étrangères a dit, que l’étape actuelle des relations internationales est caractérisée par la concurrence, et ce n’est pas seulement dans le domaine de l’économie et des finances, mais aussi en valeurs fondamentales et modèles du développement.

Robert Charvin: Sur ce sujet, je suis totalement d’accord. Je pense par exemple, que l’Afriqie, que je connais bien, attend la Russie même plus active, pour défendre des valeurs par exemple de souveraineté, qui sont actuellement mises en cause de plus en plus par des ingérences multiples, qu’elles soit françaises, ou américaines, ou anglaises, ou italiennes. Je pense, qu'effectivement il y a une compétition des valeurs, mais le paradoxe est qu’aujourd’hui les valeurs les plus classiques, les plus traditionnelles et les plus respectueuses de la légalité, sont défendues par la Russie et sont mises en cause par le monde occidental. Et l’Occident n’en a plus besoin, il est gêné même par ces règles traditionnelles, parce que je crois, que la mondialisation, les intérêts des firmes transnationales sont embarassés par ces règles de droit, qui limitent leur activité, leur possibilité d’intervention. Je crois, que l'égale souveraineté des états c’est encore un principe fondamental, il est le plus moderne des droits. Les occidentaux veulent imposer une hégémonie, balayant tous les contrefaits, tous les contre pouvoirs.

Alors, je crois que l’avenir de la paix et l’avenir de la coopération, c’est la création de plusieurs pôles de pouvoir des puissances, un pôle européen peut-être, un pôle américain, un pôle euroasiatique, un pôle africain, qui permettent d’équilibrer les rapports et d’empêcher les ingérences multiples et donc les risques des conflits.


- Source : Ioulia Pavlova

América Latina y Rusia frente a la reforma del Consejo de Seguridad

 

 

Desde hace varios años se debate la necesidad de reformar el órgano máximo de las Naciones Unidas debido a que ya no representa la estructura de poder dominante. Sin embargo, aún no se ha logrado ningún avance ya que los que deben decidir sobre su reforma son los mismos que tienen el poder de vetarla.

El Consejo de Seguridad es el órgano encargado de velar por el mantenimiento de la paz y la seguridad internacionales, según la Carta de Naciones Unidas, que data de 1945. Cuenta con cinco miembros permanentes y diez no permanentes (que rotan cada dos años). Lo particular del asunto es que los miembros permanentes tienen poder de veto, es decir, que se necesita de su aprobación para tomar cualquier decisión de fondo. Esos países son los que resultaron ganadores de la Segunda Guerra Mundial (Estados Unidos, Reino Unido, Francia, Rusia y China), lo que significa que sigue imperando hoy un orden internacional que se corresponde a la posguerra y que nada tiene que ver con la lógica de poder actual.

El mencionado “poder de veto” impide el tratamiento efectivo de los temas urgentes que amenazan la estabilidad y la seguridad internacionales cuando alguna de las potencias se ve involucrada. De esta manera, el Consejo se ve imposibilitado para tratar temas como el conflicto palestino-israelí (veto estadounidense) o la crisis en Ucrania (veto ruso), e incluso algunas otras cuestiones como el status político del Tíbet y Taiwán (veto de China); el reclamo argentino por la soberanía de las Islas Malvinas (veto del Reino Unido); o la protección de los Derechos Humanos en Sahara Occidental (veto de Francia).

En cuanto a los países de América Latina, en su rol de miembros no-permanentes, se han caracterizado por promover los valores de la paz y la estabilidad dentro del Consejo de Seguridad.

Colombia y México, por ejemplo, desde sus presidencias temporales instaron a fortalecer la ayuda humanitaria a Haití y en el continente africano, mientras que Argentina y Panamá hicieron hincapié en las medidas en contra de la proliferación de energía nuclear con fines no pacíficos, entre otras cuestiones.

Brasil, por su parte, además de haber participado activamente en el Consejo promoviendo la solución pacífica de controversias y el fortalecimiento de las misiones de paz de Naciones Unidas, se destaca por ser uno de los países que aspira a conseguir un asiento permanente dentro el Consejo en caso de que se logre implementar una reforma que lo permitiese.

Brasil se encuentra junto con Japón, Alemania y la India en un grupo conocido como G4, que promueve la adaptación del órgano ejecutivo de la ONU a un esquema representativo del poder mundial actual. Los casos de Japón y Alemania son paradigmáticos debido a los altos índices de desarrollo que lograron luego de haber sido vencidos en la Segunda Guerra Mundial, hecho que les impidió originalmente formar parte del selecto grupo de potencias con derecho a veto.

Por otro lado, India y Brasil, además de Sudáfrica, han acordado junto con Rusia y China promover una “reforma integral” del Consejo de Seguridad desde el bloque BRICS, cuyo objetivo fundacional es justamente el de proponer un cambio en el esquema geopolítico mundial. Todos estos países aspiran a que se amplíe la cantidad de miembros permanentes dentro del Consejo para poder ocupar un asiento.

Los estados latinoamericanos, en general, están de acuerdo con la necesidad de llevar adelante una reforma, sin embargo, no se logra definir en qué consistirá. En caso de ampliarse la cantidad de miembros, ¿con qué status ingresarán?, ¿por cuánto tiempo?, ¿se mantendrá el derecho a veto?, ¿habrá representación geográfica o se guiarán por variables económicas?

Mientras que Chile, Uruguay y Perú apoyan la incorporación de Brasil como miembro permanente, Argentina, Colombia y México proponen la eliminación de esa categoría pensando que un sistema de bancas semi-permanentes o rotativas con representación geográfica sería más democrático y eficiente a la hora de garantizar la paz y la seguridad internacionales.

Además, México propone aumentar la cantidad de miembros no permanentes con derecho a reelección inmediata y Argentina hace hincapié en que las decisiones deberían ser tomadas por consenso. La propuesta de Bolivia, por otro lado, consiste directamente en la eliminación del Consejo de Seguridad, otorgándole todas las responsabilidades a la Asamblea General.

En cuanto a la Federación de Rusia, el ministro de Asuntos Exteriores, Serguéi Lavrov, ya ha aclarado que está dispuesto a aceptar cualquier tipo de reforma que sea consensuada por la comunidad internacional. Sin embargo, como vimos más arriba, se prefiere la propuesta de la ampliación de los miembros permanentes, ya que de esa forma no perdería su preciado derecho a veto.

Aunque no existe vínculo directo entre la posición rusa y las diferentes posturas de América Latina (más allá de aquella del grupo BRICS), cierto es que se comparte con la región la voluntad de fortalecer un orden internacional multilateral donde prime el consenso entre las naciones. En palabras del presidente ruso Vladímir Putin: "El multilateralismo en los asuntos mundiales, el respeto al derecho internacional, el fortalecimiento del papel central de la ONU y el desarrollo sostenible son los principios que nos unen [con los países de América Latina]".

En este sentido, la modernización de la estructura de las Naciones Unidas sería sumamente útil para profundizar los vínculos de cooperación que han surgido en los últimos años entre Rusia y América Latina, no sólo en materia comercial, sino logrando convertirse en importantes aliados políticos.

Lea más: Los BRICS, la semilla de un nuevo orden financiero internacional>>>

Moscou veut noyer les sanctions dans le libre-échange

Moscou veut noyer les sanctions dans le libre-échange

Crédit : Alexey Malgavko / RIA Novosti

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a remis sur la table le thème de la création d’une zone de libre-échange (ZLE) entre l’Union européenne et l’Union économique eurasienne (Russie, Kazakhstan, Biélorussie et Arménie). Mi-octobre, le ministre russe a déclaré que Moscou était prêt à proposer des discussions concernant ce projet à l’Union européenne, avec laquelle la Russie réalise environ 60% de ses échanges.

Les dernières discussions bilatérales portant sur la création d’une zone de libre-échange (ZLE) allant « de Lisbonne à Vladivostok » (comme l’a défini le président russe Vladimir Poutine) remontent au sommet Russie-UE de janvier 2014, avant le rattachement de la Crimée et l’introduction des sanctions occidentales. Une ZLE est une forme d’intégration internationale : ses pays-membres suppriment les droits de douane, taxes et impôts, ainsi que les quotas – restrictions quantitatives à l’importation. Poutine a repris les discussions sur la ZLE fin août, quand l’Ukraine a signé le volet économique de l’accord d’association avec l’UE. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a alors déclaré que si la Russie acceptait l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine, les deux parties se rapprocheraient de la création d’une ZLE. 

L’heure est venue

« L’idée de créer une zone de libre-échange entre les pays de l’Union européenne et de l’Union économique eurasienne est aujourd’hui particulièrement pertinente. Outre son caractère économique, elle possède également une connotation politique forte », soulignent les représentants de Commission économique eurasienne.

« Les efforts dans ce domaine peuvent être liés au désir de la Russie d’adoucir les positions réciproques au sujet des sanctions : la déclaration de Lavrov peut être perçue comme un pas en avant, prélude à l’adoucissement de la rhétorique mutuelle », nous explique le directeur général du groupe Alor Sergueï Khestanov. 

« La création d’une zone de libre-échange avec l’Union européenne exclut les autres pays du processus de négociation, les États-Unis en premier lieu », précise l’analyste d’IFC Markets Dmitri Loukachev.

En outre, cette démarche permet à Moscou d’indiquer que la Russie n’a pas l’intention de rompre ses relations économiques avec l’UE et que toutes ces sanctions pourront être considérées comme un malentendu si les restrictions sont rapidement levées.

« C’est un pas logique pour le ministère russe des Affaires étrangères, car toutes les discussions sur la création éventuelle d’une zone de libre-échange entre notre pays et l’UE soulèveront inévitablement la question des sanctions antirusses en vigueur actuellement. Cela permettrait d’alléger leur impact négatif sur l’économie russe sur fond de baisse simultanée des prix de pétrole », explique Dmitri Loukachev.

Avantages et inconvénients

La création d’une zone de libre-échange entre la Russie et les pays de l’UE doit supprimer les barrières douanières pour les produits russes, ce qui favoriserait la compétitivité des produits et services russes à l’étranger. Cela pourrait stimuler la croissance économique de la Russie et provoquer l’augmentation des revenus de la population, estime Tamara Kassianova, première vice-présidente de l’association « Club russe des directeurs financiers ».

Cependant, les entreprises russes axées sur le marché intérieur pourraient avoir du mal à résister face à la concurrence accrue de la part des acteurs étrangers.

« L’agriculture russe sera confrontée à une rude concurrence de la part des producteurs européens, qu’elle ne pourra vaincre que grâce aux subventions de l’État », estime Sergueï Khestanov.

 Les produits importés sont moins onéreux en raison des gigantesques subventions que l’UE accorde à ses agriculteurs (considérablement plus élevées qu’en Russie) et des taux de crédit incommensurablement plus faibles.

Pour l’UE, la création d’une zone de libre-échange est encore plus avantageuse. « Les économies de nombreux pays de l’UE sont encore très éloignées des indicateurs d’avant-crise. L’augmentation du chiffre d’affaires des entreprises grâce au commerce sur le marché russe permettrait de surmonter cette situation », explique Tamara Kassianova.

Par ailleurs, un tel partenariat apportera sans doute plus d’avantages aux producteurs européens qu’aux fabricants russes, estime Dmitri Loukachev. Premièrement, l’ouverture des frontières ralentira immédiatement le processus de substitution des importations en Russie. Deuxièmement, 85% des exportations russes portent sur les matières premières, dont les hydrocarbures, qui sont très demandées sur le marché mondial, même sans l’OMC et la ZLE. L’Union européenne, pour sa part, exportera des biens manufacturés rivalisant avec les produits asiatiques et américains.

« Avant la crise, une union avec l’Europe était beaucoup plus avantageuse pour la Russie, assure le directeur d’Alor Sergueï Khestanov. La métallurgie ferreuse et la pétrochimie étaient confrontées à des restrictions à l’importation en Europe et à des droits de douane ». Aujourd’hui, les prix des métaux ferreux ont chuté et une union avec l’Europe est beaucoup moins pertinente, estime l’expert.

Sources : Vzgliad, Kommersant

L’”État islamique” : une multinationale qui brasse des millions

L’”État islamique” : une multinationale qui brasse des millions

Ex: http://fortune.fdesouche.com

L'organisation djihadiste prospère via des réseaux d’économie informelle pour subvenir aux besoins quotidiens de son “califat” autoproclamé en juillet.

 

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C’est le groupe terroriste le plus riche de l’histoire. À la tête d’une fortune colossale évaluée à plusieurs centaines de millions de dollars, l’organisation État islamique (EI) a tout loisir de poursuivre son avancée en Syrie et en Irak, et [de] payer les quelque 30.000 djihadistes qui l’ont rejointe.

D’où tire-t-elle ce pactole ? Les regards se tournent en premier lieu vers le Golfe, où de riches donateurs ont profité de la guerre en Syrie pour financer les groupes rebelles les plus extrémistes, avec la bénédiction de leur pouvoir pressé de voir Bachar el-Assad tomber.

Or, ces dons ne représenteraient en réalité qu’une infime partie des revenus de l’État islamique. “L’EI ne reçoit qu’une proportion marginale de donations extérieures qui ne correspondent plus qu’à 2 % de leurs revenus générés annuellement“, affirme Jean-Charles Brisard, consultant international spécialiste du terrorisme, qui vient de rendre un rapport sur les sources de financement de l’EI. “Cette organisation est aujourd’hui autosuffisante.


Or noir

En s’emparant, entre 2013 et 2014, de vastes pans de territoires en Syrie et en Irak, l’EI a fait main basse sur une dizaine de champs pétrolifères qu’il a immédiatement exploités. D’après le cabinet américain IHS, sa production lui rapporterait deux millions de dollars par jour, soit 800 millions de dollars par an.

Les djihadistes ont poussé les fonctionnaires de chaque champ à poursuivre leur travail sur le site en continuant à les payer“, explique Romain Caillet, chercheur et consultant sur les questions islamistes au cabinet NGC Consulting.

Et il ne faut pas oublier que l’EI est formé d’anciens cadres de Saddam Hussein, et qu’il a été rejoint par des diplômés en provenance du Golfe.

Conscients que le pétrole brut, qui est plus facilement traçable, ne leur apporte aucun revenu, les djihadistes sont allés jusqu’à construire de petites raffineries artisanales afin de produire leur propre carburant. Qui sont les acheteurs ? “Une grande partie est consommée pour leurs propres besoins, décuplés en tant de guerre, et le reste est vendu“, indique Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques.

L’EI ne disposant pas de réseaux propres, il est allé chercher ceux qui existaient déjà dans la région sous l’embargo irakien et iranien. Il s’agit d’intérêts économiques et de groupes criminels s’achetant des complicités et profitant de la porosité de la région pour réaliser leur business.

“Pétrole contre nourriture”

À la baguette, des négociants moyen-orientaux peu scrupuleux qui se sont notamment enrichis dans le cadre du programme “pétrole contre nourriture” sous Saddam Hussein, et qui profitent de la percée de l’EI pour réactiver leurs réseaux.

Surtout que, plus le commerce est risqué – et c’est le cas avec l’EI -, plus la décote est forte“, souligne Francis Perrin. Et avec un baril vendu de 25 à 30 dollars – une misère comparé aux 85 dollars du cours normal -, le pétrole “État islamique” est très prisé.

Il transite ainsi via le Kurdistan irakien, la Turquie ou la Jordanie.

En Syrie, d’où ils tirent la majorité de leur or noir, les djihadistes s’appuient sur les tribus locales qui géraient déjà les champs pétroliers sous Bachar el-Assad. “Celles-ci activent donc les mêmes réseaux commerciaux, mais à des prix inférieurs“, affirme Jean-Charles Brisard.

Pour contrer ce commerce lucratif , l’aviation américaine vise depuis fin septembre les raffineries de l’État islamique en Syrie. Une initiative indispensable pour tarir le financement de l’organisation, mais qui ne suffira en aucun cas à la mettre à terre. Car, bien au-delà du pétrole, l’”État islamique” se comporte en véritable multinationale.

Myriade d’impôts

Extraction de gaz naturel ou de phosphate, production de blé, d’orge ou de ciment, les djihadistes ont repris le parc industriel du vaste territoire – plus grand que le Royaume-Uni – dont ils disposent. “En Syrie, ils produisent assez de pain pour nourrir chaque jour un million de personnes“, souligne Romain Caillet. “De fait, même si l’EI n’est pas reconnu comme un État, il en a les capacités, et demeure aujourd’hui plus organisé que certains pays africains.” Une analyse que tempère Jean-Charles Brisard pour qui ces ventes de produits à prix coûtant visent avant tout à “s’attacher la sympathie des populations locales“.

En échange, les “habitants de l’État islamique” sont tenus de s’acquitter d’une myriade d’impôts – la “jebaya” (la collecte en vigueur sous les anciens califats, NDLR) -, répondant chacun à un impératif islamique.

Impôts sur le revenu directement ponctionné sur le salaire, prélèvements lors des retraits d’argent, droit de protection des minorités, taxe pour le transit des véhicules de marchandise, dîme sur le gaz, l’électricité, les transactions des commerçants, tout est bon pour financer le nouvel État autoproclamé.

Le tout contrôlé par un vrai ministère des finances disposant dans chaque région de comités et publiant ses résultats, graphiques à l’appui. Soit une somme totale de 360 millions de dollars par an, ce qui représente, selon Jean-Charles Brisard, environ 12 % des revenus annuels de l’EI. Même si ces impôts, prélevés sous la contrainte, demeurent inférieurs à ceux en vigueur sous les États syrien et irakien.

Casse-tête pour l’Occident

Un véritable casse-tête pour l’Occident, peu armé pour sanctionner cette économie informelle qui contourne le système financier international.

D’autant qu’à cette manne financière s’ajoutent les recettes des rançons d’otages, des vols (comme les 425 millions de dollars dérobés dans la banque centrale de Mossoul en juin), du racket et des extorsions de fonds.

Un pactole qui permet à l’EI d’assumer pour l’heure toutes ses dépenses (ses meilleures armes ayant été puisées dans l’arsenal américain de l’armée irakienne déliquescente), mais qui risque bientôt de ne pas suffire pour gérer les besoins (électricité, salaires des fonctionnaires) de son “État“, surtout si celui-ci est amené à s’étendre.

L’EI a beau se comporter comme un État, il ne dispose certainement pas des ressources suffisantes pour faire fonctionner durablement tous les services publics de ses régions“, pointe Jean-Charles Brisard. Car, après avoir proclamé son “califat” en juillet, l’organisation État islamique doit maintenant s’atteler à une tout autre mission : gérer le quotidien de ses 8 millions d’habitants.

Le Point

dimanche, 26 octobre 2014

Jean-Michel Vernochet à propos de l’Ukraine : conférence et interview

 

 

C’est avec grand plaisir que le Cercle des Volontaires a pu rencontrer et interviewer Jean-Michel Vernochet, à l’occasion de la conférence « La Russie face à l’OTAN », organisée ce mois-ci par l’association « France – Russie- Convergence », à Saint Gély du Fesc près de Montpellier.

 

Cet ancien grand reporter au Figaro magazine et membre de l’académie de géopolitique retrace dans son dernier livre « Ukraine, l’engrenage » (sorti chez Sigest) l’émergence du conflit ukrainien, déclenché essentiellement par l’expansionnisme américain via l’OTAN, et sa confrontation de plus en plus ouverte aux puissances émergentes que représente la Russie et la Chine en vue d’instaurer son Nouvel Ordre Mondial.

 

Ukraine l'engrenageAutant dire que nous avons ici a faire à un livre d’une grande qualité, puisqu’il parvient à expliquer la réalité géopolitique actuelle,sans entrer dans des simplifications réductrices, et tout en restant facile d’accès grâce a un style clair et agréable .

 

La dislocation des nations européennes, l’abandon du dollar, la guerre des ressources, la résistance de Poutine, le jeu des alliances, et surtout, la cascade d’événements qui ont eu lieu en Ukraine dès novembre 2013, tous les liens de causalité sont décrits, remis dans leur contexte global et expliqué en détail.

 

Un livre à ne pas rater si vous souhaitez parfaire vos connaissances en géopolitique.

 

Théo Canova

 

 

 

Voici notre interview (05’48) :

 

 

Voici la conférence « La Russie face à l’OTAN », et les questions du public (01h21) :

 

 

Les égarés

L’outil indispensable pour qui veut comprendre les crimes commis par les djihadistes d’Irak et du Levant. Ouvrage qui contient des informations inédites sur les alliances secrètes entre le sionisme, le wahhabisme et l’ultracapitalisme et leurs sources messianiques communes.

 

La verdad oculta tras el ébola: la guerra entre EEUU y China

 

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La verdad oculta tras el ébola: la guerra entre EEUU y China

Por Aaron Klein

Ex: http://www.elespiadigital.com

La Casa Blanca siempre se enorgullece de no desaprovechar una buena crisis en su propio beneficio.

Y parece que el brote de Ébola que azota África occidental es la oportunidad perfecta para alcanzar uno de sus más ansiados objetivos: construir una presencia militar estadounidense en África que contrarreste la creciente inversión China y su influencia en el continente.

No deja de ser curiosa la forma en que EEUU ha ofrecido ayuda a la región ante el desastre del Ébola: un incremento de personal militar en la región, formado por 3000 fuerzas estadounidenses que se unirán al Mando de África de EEUU, también conocido como AFRICOM.

El objetivo declarado de esas fuerzas, de acuerdo con un comunicado de la Casa Blanca, es establecer un Comando Conjunto de la Fuerza con sede en Monrovia, Liberia, para “proveer un mando regional y un apoyo de control… y facilitar la coordinación con el gobierno de Estados Unidos y los esfuerzos internacionales de socorro”

El plan de Obama para luchar contra el Ébola en África occidental implicará una inversión de 500 millones de dólares, que se añadirán a los gastos de las conocidas como “Operaciones de Contingencia en Ultramar”. Incluso algunas estimaciones dicen que el coste real se elevará a los 750 millones de dólares.

Ciertamente, el personal militar enviado a África puede ayudar a contener el brote de Ébola, pero también es evidente que puede haber otros motivos ocultos para su despliegue…

LA GUERRA ECONÓMICA POR CONTROLAR ÁFRICA Y SUS RECURSOS

Recordemos que en agosto, el Banco Mundial declaró que el crecimiento económico en la zona del África Sub-Sahariana, rica en recursos naturales, aumentó en un 4,7% en 2013 y se estima que se elevará hasta un 5,2% a finales de 2014. Ese crecimiento económico se ha debido, en gran parte, a la inversión internacional en recursos naturales e infraestructura, según señala el Banco Mundial.

Por su parte, el Washington Post informó en agosto que en los últimos años, China “se ha convertido, sin lugar a dudas, en el más formidable de los inversores extranjeros en África”, pues en 2009 China superó a los EE.UU. como mayor socio comercial de África.

Los datos son reveladores: el comercio de China con los países africanos doblaba prácticamente al de los EE.UU. en 2013. China realizó negocios por un valor de 200 mil millones de dólares ese año, en comparación con los alrededor de 110 millones de dólares en negocios entre África y los EE.UU. en el mismo periodo.

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En agosto, el ex presidente Bill Clinton apuntó las posibilidades de crecimiento de Estados Unidos en África durante una mesa redonda con los principales ejecutivos de Wal-Mart, General Electric, Dow, el conglomerado industrial Dangote Group con sede en Nigeria y el holding de inversión Sudafricano Shanduka Group.

“Me parece que sólo hemos arañado la superficie acerca de lo que podríamos y deberíamos estar haciendo en la región y creo que estamos perdiendo el tren”, dijo Clinton, según informa el Washington Post. “Debemos entender que ésta es una gran oportunidad para las empresas estadounidenses”

El gobierno de Obama ya trató de ampliar la influencia de EE.UU. en los países Africanos, cuando se convirtió en el anfitrión de una cumbre de África y viajó al continente el año pasado.

Paralelamente, la secretaria de Comercio, Penny Pritzker, dobló la presencia de su departamento en África, llevando oficinas de Comercio a un total de ocho países africanos.

Sin embargo, esa cifra palidece en comparación con las oficinas comerciales de China, establecidas en 54 naciones africanas.

¿SERÁ UTILIZADO AFRICOM PARA EXPANDIR LA INFLUENCIA DE EEUU EN ÁFRICA?

Oficialmente, la misión de Africom debe ser: “colaborar con socios internacionales y otras agencias para desarrollar las capacidades de defensa, responder a crisis y disuadir y derrotar amenazas transnacionales, con el fin de promover los intereses nacionales de EEUU y promover la seguridad regional, la estabilidad y la prosperidad”

Pero como señaló en 2012 el periodista Dan Glazebrook, del periódico The Guardian, el vicealmirante Robert Moeller, declaró en una conferencia del año 2008 que Africom puede tener otros objetivos establecidos.

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Moeller declaró en una conferencia del Africom en Fort McNair, el 18 de febrero de 2008, que la misión también tenía como objetivo principal: “preservar el libre flujo de los recursos naturales de África hacia el mercado global”

En un artículo de opinión del año 2010, en la revista Foreign Policy, titulado “La verdad sobre Africom”, Moeller afirmó: “Que nadie se lleve a error. El trabajo de AFRICOM es proteger las vidas estadounidenses y promover los intereses estadounidenses”

Aún así, y de forma un poco contradictoria, Moeller escribió que la misión principal del Africom era coordinarse con las naciones africanas y expresó su temor de que la misión fuera expandir el dominio estadounidense en la región.

“No, el ejército estadounidense no está tratando de apoderarse de África”, escribió Moeller.

Algunas personas hablan asimismo de una conspiración por derrocar a Muammar Gaddafi en Libia, pues sería el líder de facto del movimiento panafricano y representaba un obstáculo importante a la hora de ampliar la influencia occidental en el continente.

Gaddafi fue el mayor inversor africano en la región y ayudó a impulsar la creación de la Unión Africana, que se compone de 54 estados africanos. También pretendía crear una moneda africana común y un pasaporte común.

La revolución en Libia del año 2011 que acabó con Gaddaffi, fue asistida por la OTAN y dirigida en gran parte por AFRICOM.

Glazebrook reivindica en su artículo en The Guardian que “echando a Muammar Gaddafi, Africom había eliminado al adversario más feroz de su proyecto”

Continúa Glazebrook: “Se estima que la Libia de Gaddafi había invertido unos 150 mil millones de dólares en África, a menudo en proyectos de infraestructura y desarrollo social y esta generosidad le sirvió para comprar muchos amigos, particularmente en las naciones más pequeñas. Mientras Gaddafi mantuviera este nivel de influencia en África, el Africom estaba destinado al fracaso”

¿EL ÉBOLA MARCA EL COMIENZO DEL PROYECTO DE AFRICOM?

Hasta que apareció el brote de Ébola en África occidental, el Africom sólo contaba con aproximadamente 2,000 efectivos asignados, con la sede del comando ubicada en Stuttgart, Alemania.

Gracias a la Directiva del Ébola de Obama, ahora se enviarán 3.000 efectivos a una base en África, estableciendo específicamente un nuevo Mando Conjunto de la Fuerza en Monrovia, Liberia, en colaboración con socios internacionales.

Un logro largamente ansiado, pues el objetivo a largo plazo de Africom siempre fue establecer una base importante y permanente en territorio Africano.

Recordemos que la expansión de las misiones de Africom también fue considerada a principios del año 2012, cuando los EE.UU. enviaron 100 Fuerzas Especiales con la supuesta misión de cazar al infame criminal de guerra James Kony (enmedio de una gran maniobra de propaganda mediática en EEUU, de la que poco llegamos a oir hablar en Europa).

Curiosamente, una reciente encuesta realizada acerca de la actitud de los países africanos, mostró que tan sólo una crisis como la del Ébola podía ayudar a persuadir a los países escépticos del continente a aceptar una mayor presencia de AFRICOM.

Y casualmente, eso es exactamente lo que ha sucedido…

En el año 2010, el encuestador y politólogo A. Carl LeVan analizó más de quinientas noticias sobre África, descubriendo, tal y como expone en sus conclusiones que “el apoyo de los diferentes países a AFRICOM, se correspondía con una mayor dependencia de éstos a la ayuda externa y que los países que disfrutaban de mayores niveles de crecimiento con menor ayuda extranjera, eran los más críticos con la presencia de AFRICOM”

LeVan destacó la fuerte influencia que tenían los medios de comunicación Africanos a la hora de apoyar u oponerse a un aumento de la presencia de Africom.

Pero sin embargo, esa influencia puede tener los días contados.

El mes pasado, la agencia de noticias All Africa informó que los países africanos estaban tomando medidas enérgicas contra los medios de comunicación, enmedio del actual brote de Ébola, lo que conllevó las quejas de la prensa y de los activistas locales por los derechos civiles.

Fuentes:

http://www.wnd.com/2014/10/militarys-ebola-mission-to-edge-out-china-in-africa/

http://www.theguardian.com/commentisfree/2012/jun/14/africom-imperial-agenda-marches-on

La Russie restera l’une des régions privilégiées pour le groupe Total

 

La Russie restera l’une des régions privilégiées pour le groupe Total

La Russie restera l’une des régions privilégiées pour le groupe Total

Par Eugène Zagrebnov

Ex: http://french.ruvr.ru

Par La Voix de la Russie | En pleine révision de la stratégie, la société pétrolière française devrait poursuivre sa collaboration avec Moscou, malgré le changement de direction.

Ce serait dommage si Total abandonne ses projets en Russie. Telle est l’opinion d’Olivier Appert, président de l’IFP Nouvelles énergies.

« C’est un enjeu tout à fait majeur, dont peut rêver toute compagnie pétrolière », confie-t-il dans un entretien accordé au quotidien Les Echos. « Je n’imagine pas que le successeur de Christophe de Margerie ne chausse pas ses bottes ».

Une collaboration qui remonte à la fin des années 1990

Cela fait déjà 15 ans que Total a des activités en Russie. Et à partir de 2007, lorsque Christophe de Margerie est devenu PDG, la Russie s'est transformée en une région clé pour le géant pétrolier français. En 2013 la production pétrolière de Total en Russie a augmenté de 16% par rapport à l’année précédente. Et il s'agit de la région la plus dynamique parmi toutes les activités étrangères de la société.

En Russie, Total participe notamment dans un projet d'exploration et de construction d’une usine de production du gaz naturel liquéfié (GNL) en collaboration avec le producteur russe de gaz naturel NOVATEK sur la péninsule du Yamal et la mise en valeur du gisement pétrolier de Khariaguinskoïé (district autonome de Iamal-Nenets) ensemble avec le groupe norvégien Statoil, le groupe russe Zaroubejneft et la Société pétrolière Nenetskaïa. La société détient également 20% dans le projet GNL au Yamal. L’usine de production du GNL avec une capacité de 16,5 millions de tonnes devrait être mise en service vers 2018-2019.

Les sanctions imposées par l’Union européenne contre la Russie ont sensiblement freiné la réalisation du projet au Yamal. Et Total a arrêté pour la même raison l’acquisition des titres de NOVATEK, arrêtant l'achat à 18% au lieu des 20% prévus.

Christophe de Margerie s’opposait fermement aux sanctions européennes, mais le groupe Total était obligé de céder et respecter la loi lorsque les sanctions ont été adoptées. Selon les experts, sous le son successeur, Patrick Pouyanné, cette collaboration avec Moscou va se poursuivre.

La stratégie de Total est orientée sur l’augmentation de la production, et l’une des régions, où la société peut réaliser cette stratégie – c’est la Russie, explique au quotidien économique Vedomosti l’analyste de Sberbank CIB Valeri Nesterov.

Le groupe pétrolier en pleine révision de stratégie

Le décès du PDG de Total dans un accident d’avion survient au moment, où une révision de la stratégie du groupe a été lancée. En se fixant un programme ambitieux d’accroissement de la production de pétrole (jusqu’à 3 millions de barils par jour en 2017), Total fait actuellement face à des retards dans la réalisation des projets et des augmentations de coûts. C’est pourquoi Christophe de Margerie avait annoncé des économies cumulées de 4 milliards d’euros sur les années 2015-2017, et une cession de 10 milliards de dollars d’actifs sur la même période. Et pour garantir la croissance au cours de ces trois années à venir, le groupe devrait se concentrer sur la réalisation des projets qui sont en cours, et notamment ceux qui ont été lancés en Russie, conclut Ahmed ben Salem, analyste du cabinet Oddo&Cie.

Le président du parti Solidarité et Progrès Jacques Cheminade espère qu’en perspective, le groupe pétrolier français pourra étendre cette coopération Est-Ouest.

« Malgré les sanctions occidentales, Total a toujours coopéré avec les autorités russes dans un esprit d’intérêt mutuel », précise-t-il dans une déclaration publiée sur son site. « J’espère que cette coopération s’étendra, dans la perspective d’une détente, d’une entente et d’une coopération avec la Russie, en ne se laissant pas détourner de cette politique par les pressions venues des gouvernements anglais et américain actuels, et de l’oligarchie financière qui les contrôle ».
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2014_10_23/La-Russie-restera-l-une-des-regions-cles-pour-le-groupe-Total-7796/

samedi, 25 octobre 2014

Une Chine qui résiste et innove

 

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L’EMPIRE CÉLESTE
 
Une Chine qui résiste et innove

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
La Chine résiste aux provocations japonaises et Pékin a dépêché samedi 18 octobre trois vedettes de gardes-côtes pour patrouiller aux abords d'îlots de la mer de Chine orientale revendiqués par le Japon. Une réponse à l'offrande faite vendredi par le premier ministre nippon au sanctuaire de Yasukuni à Tokyo, où est honorée la mémoire des Japonais tués au combat que la Chine considère comme des criminels.

Une Chine qui résiste à la crise et à la récession 

L'économie chinoise semble gérer en douceur son ralentissement économique. Elle est repartie au deuxième trimestre sur une croissance à 7,4 %. Le premier ministre Li Keqian est plutôt satisfait même si, selon lui, il ne faut pas baisser la garde. Face à la crise, les mesures du gouvernement chinois ont été efficaces. Le salaire minimum a été augmenté. Au cours du premier semestre 2014, seize villes et provinces du pays dont Pékin ont relevé le salaire minimum en moyenne de 14,2 % (Agence China News). Pour faire face à une éventuelle récession, la Chine a décidé d'un plan quinquennal pour la période 2011-2015 qui prévoit que le minimum salarial soit rehaussé de 13 % en moyenne par an. Le niveau le plus élevé est atteint à Zhejiang où le salaire minimum est désormais équivalent à 220 euros, un montant qui dépasse celui de certains pays d'Europe de l'Est, comme la Bulgarie et la Roumanie, où il s'établissait à 160 euros en 2013 (Le Monde du 6 août 2014). Ce n'est pas pour rien que les Etats-Unis et l'Europe visaient l'Ukraine et ses champs de blé. C'est parce que ruinée, l'Ukraine pourrait avoir et en particulier pour l'Allemagne, une main d'œuvre plus bon marché que la main d'œuvre chinoise mais les Chinois s'en moquent car les Chinois parient désormais plus sur leur marché intérieur que sur l'exportation.  En augmentant les salaires, la Chine souhaite voir émerger une classe moyenne qui lui permettra d'accroître sa demande intérieure au cas où l'international continuerait de se refroidir. Selon les chiffres du Bureau national chinois des statistiques, la consommation domestique chinoise a compté pour plus de la moitié du PIB au cours du premier semestre (52,4 %) marquant ainsi une progression de 0,2 point par rapport à l'an passé.
 

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Le secteur chinois à l'exportation a été aussi en hausse en juin : 10,2 % par rapport au 7 % du mois de mai. Comment expliquer cette saine réaction économique chinoise ? Le gouvernement  a tout simplement augmenté les salaires, baissé les impôts, demandé aux gouvernements régionaux d'entreprendre des grands travaux d'aménagements et exigé aux banques nationales et locales de diminuer l'argent en espèces qu'ils gardent en réserves  pour activer la circulation de la monnaie. Alors la Chine est-elle un contre modèle économique ?  Ne faudrait-il pas créer en économie une nouvelle école, l'Ecole de Pékin ?

Sur le plan énergétique, le nucléaire chinois continue aussi de progresser avec 60 réacteurs en cours de construction. La Chine se montre particulièrement volontariste dans le domaine nucléaire tout en conduisant en parallèle une démarche de développement des énergies renouvelables. Après avoir marqué une pause de 2011 à 2013, elle vient de finalement conduire un audit sur les enjeux de sûreté nucléaire et a relancé sa politique industrielle en la matière. Et puis, la Chine est l'un des rares pays à s'intéresser sérieusement aux centrales au thorium . Or cela fait des décennies qu'il a été prouvé que cette technologie fonctionne, même s'il reste des améliorations à effectuer pour passer à très grande échelle. Les centrales au thorium sont moins chères, consomment moins de combustible et produisent moins de plutonium. Si la filière thorium est actuellement absente du développement des pays les plus puissants, c'est qu'elle est peu intéressante pour produire des armes nucléaires mais la Chine ne mélange pas les problèmes et elle aurait décidé de se lancer dans le thorium à grande échelle et à court terme. Les autres grands pays utilisateurs de l'électricité nucléaire comme la France auraient du investir dans cette filière parce que si les Chinois réussissent à industrialiser la technologie du thoriun à grande échelle, ils seront les seuls à le faire et pourront alors vendre cette technologie au monde entier. Mais la France en est, elle, aux moulins à vent, aux éoliennes qui déforment le paysage !

Illustration en tête d'article : au centre le nom du pays en sinogrammes traditionnels

¿Un nuevo desorden geopolítico en Rusia?

 

Por Dr. Alberto Hutschenreuter*

Ex: http://www.elespiadigital.com

En Rusia la expresión “desórdenes” alude a situaciones o períodos de disputas de poder y crisis internas que sucedían casi en simultáneo con amenazas provenientes del exterior. Se registran los años finales del siglo XVI y comienzos del siglo XVII como el inicio del “período de los desórdenes” o “tumultos”, cuando, tras la muerte de Iván IV el Terrible, el país cayó en la anarquía, sobrevino una etapa de hambruna, al tiempo que tropas polacas ocuparon Moscú.


La simultaneidad de crisis internas y externas es acaso una de las “regularidades” que distinguen a Rusia de otros actores, e incluso quizá se podría afirmar que dicha situación fue, en parte, la que mantuvo a Rusia en un estado de lateralidad en relación con los procesos que ocurrieron en Europa y que fueron centrales para su “modernización” (más allá de las observaciones o reservas que puedan realizar importantes pensadores rusos contemporáneos, por caso, Nicolás Danilevsky, acerca de ese fenómeno europeo).


Las amenazas provenientes del exterior no solamente implicaron “desórdenes” en Rusia, sino que determinaron una marcada “sensibilidad” en relación con el espacio nacional.
En su obra “El drama ruso”, la experta Hélène Carrère d’Encausse sostiene que en gran parte la historia de Rusia se puede explicar desde la violencia ejercida desde el poder: “los momentos en que no se asesina son paréntesis muy breves en Rusia”. Pero más allá de esta particularidad trágica que sin duda modeló la conciencia de los rusos, acaso la historia de Rusia también puede ser recorrida desde la percepción de inseguridad o tragedia geopolítica que casi ininterrumpidamente experimentó el poder.


A primera vista Rusia se destaca por su vastedad territorial sin igual, condición que hace de este actor un singular Estado-continental. Sin embargo, dicha vastedad geográfica ha implicado una fatalidad geopolítica prácticamente insalvable.


En su reciente y pertinente trabajo “La venganza de la geografía”, el estadounidense  Robert Kaplan nos recuerda que la inseguridad es el sentimiento ruso por excelencia; y esa inseguridad está relacionada con lo que aparenta ser un activo mayor del poder nacional de Rusia: el territorio.


Las concepciones geopolíticas tradicionales consideran que los poderes preeminentes continentales que no cuentan con grandes espacios marítimos u oceánicos como amparo frente a otros poderes desarrollan una fuerte percepción de inseguridad. En este sentido, a diferencia del espacio territorial de Estados Unidos guarecido en la seguridad que siempre le proporcionaron los océanos, el espacio netamente terrestre de Rusia, es decir,  sin mares que lo preserven, siempre implicó para este país una debilidad que afectó su condición de inexpugnable, propia de la profundidad territorial.


El almirante Alfred Mahan fue uno de los geopolíticos que como nadie supo advertir esta situación geopolítica rusa que combinaba al mismo tiempo fortaleza y debilidad: en efecto, Rusia era un poderío terrestre sin igual, pero se encontraba rodeado por poderes marítimos que no solamente podían contener sus pulsos expansionistas, sino adentrase desde sus vulnerables periferias.


Desde esta singularidad geopolítica, de “poder ser atacada desde todos lados” según la observación de un geopolítico británico, Rusia históricamente sólo conservó dos opciones: conquistar o ser conquistada, opciones que, siguiendo al célebre experto estadounidense del poder naval, obligaron a los zares a asumir una permanente posición defensiva que no implicaba una actitud estática frente al invasor, sino el despliegue o adelantamiento preventivo a fin de preservar la supervivencia del Estado.


Esta condición o singularidad geopolítica de Rusia implica una situación de “desorden geopolítico” muy presente a lo largo de la historia del país, y que se extiende hasta la fecha. Sin considerarla es imposible abordar el conflicto actual en Ucrania, como así concluir que una resolución del mismo bajo términos en los que las reservas geopolíticas de Rusia no sean consideradas significará, lisa y llanamente, el fracaso de Putin; o, para decirlo de otro modo, el capítulo final de la victoria de Occidente en la Guerra Fría (algo así como una “victoria II”, tras la “victoria I” de 1991).

 

En efecto, si finalmente Ucrania fuera alcanzada por la cobertura política-militar de la OTAN, que jamás dejó de considerar a Rusia como un posible nuevo reto, Putin será a Rusia lo que fue Gorbachov a la Unión Soviética: el responsable de su fracaso, habiendo sido ungido para evitarlo; aunque, claro, no estaremos ahora en una situación de desplome y desaparición de un país como en 1991, sino ante una situación en la que Rusia vuelva a quedar geopolíticamente indefensa, aislada y con amenazas inmediatas en su frontera Oeste, prácticamente como lo estaba en el 1600.


De predominar este escenario, Rusia habrá sufrido otro revés o “desorden geopolítico de escala”, como sufriera la Rusia zarista ante Japón a principios del siglo XX; como la Rusia del “soviet” en 1917 en Brest Litovsk ante Alemania; como en 1941 cuando Hitler puso en marcha “la ambición geopolítica del siglo”, es decir, un plan para convertir a Rusia en su “espacio vasallo”; o como en los años setenta, cuando la notable expansión soviética global careció de las necesarias bases de sustentación económica, situación que fue decisiva para la continuidad de la URSS como superpotencia; o, finalmente, como en 1991, cuando la desaparición de la Unión Soviética produjo una alteración en el mapa mental de los rusos, no solamente por dejar de existir su país, sino por la extraordinaria contracción de las fronteras en el Este, el Sur y el Oeste, fenómeno que recreó la tradicional sentido de inseguridad geopolítica rusa.


Un escenario semejante difícilmente implique estabilidad para el orden interestatal. No sólo se tratará de un “nuevo desorden geopolítico” en Rusia, sino un desorden a escala regional y global que será muy difícil de reparar.

 

*Académico – Analista Internacional

The Ukraine, Corrupted Journalism, and the Atlanticist Faith

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The Ukraine, Corrupted Journalism, and the Atlanticist Faith
 

The European Union is not (anymore) guided by politicians with a grasp of history, a sober assessment of global reality, or simple common sense connected with the long term interests of what they are guiding. If any more evidence was needed, it has certainly been supplied by the sanctions they have agreed on last week aimed at punishing Russia.

One way to fathom their foolishness is to start with the media, since whatever understanding or concern these politicians may have personally they must be seen to be doing the right thing, which is taken care of by TV and newspapers.

In much of the European Union the general understanding of global reality since the horrible fate of the people on board the Malaysian Airliner comes from mainstream newspapers and TV which have copied the approach of Anglo-American mainstream media, and have presented ‘news’ in which insinuation and vilification substitute for proper reporting. Respected publications, like the Financial Times or the once respected NRC Handelsblad of the Netherlands for which I worked sixteen years as East Asia Correspondent, not only joined in with this corrupted journalism but helped guide it to mad conclusions. The punditry and editorials that have grown out of this have gone further than anything among earlier examples of sustained media hysteria stoked for political purposes that I can remember. The most flagrant example I have come across, an anti-Putin leader in the (July 26) Economist Magazine, had the tone of Shakespeare’s Henry V exhorting his troops before the battle of Agincourt as he invaded France.

One should keep in mind that there are no European-wide newspapers or publications to sustain a European public sphere, in the sense of a means for politically interested Europeans to ponder and debate with each other big international developments. Because those interested in world affairs usually read the international edition of the New York Times or the Financial Times, questions and answers on geopolitical matters are routinely shaped or strongly influenced by what editors in New York and London have determined as being important. Thinking that may deviate significantly as can now be found in Der Spiegel, the Frankfurter Allgemeine Zeitung, Die Zeit and Handelsblatt, does not travel across German borders. Hence we do not see anything like a European opinion evolving on global affairs, even when these have a direct impact on the interests of the European Union itself.

The Dutch population was rudely shaken out of a general complacency with respect to world events that could affect it, through the death of 193 fellow nationals (along with a 105 people of other nationalities) in the downed plane, and its media were hasty in following the American-initiated finger-pointing at Moscow. Explanations that did not in some way involve culpability of the Russian president seemed to be out of bounds. This was at odds right away with statements of a sober Dutch prime minister, who was under considerable pressure to join the fingerpointing but who insisted on waiting for a thorough examination of what precisely had happened.

The TV news programs I saw in the days immediately afterwards had invited, among other anti–Russian expositors, American neocon-linked talking heads to do the disclosing to a puzzled and truly shaken up audience. A Dutch foreign policy specialist explained that the foreign minister or his deputy could not go to the site of the crash (as Malaysian officials did) to recover the remains of Dutch citizens, because that would amount to an implicit recognition of diplomatic status for the “separatists”. When the European Union en bloc recognizes a regime that has come into existence through an American initiated coup d’état, you are diplomatically stuck with it.

The inhabitants and anti-Kiev fighters at the crash site were portrayed, with images from youtube, as uncooperative criminals, which for many viewers amounted to a confirmation of their guilt. This changed when later reports from actual journalists showed shocked and deeply concerned villagers, but the discrepancy was not explained, and earlier assumptions of villainy did not make way for any objective analysis of why these people might be fighting at all. Tendentious twitter and youtube ‘news’ had become the basis for official Dutch indignation with the East Ukrainians, and a general opinion arose that something had to be set straight, which was, again in general opinion, accomplished by a grand nationally televised reception of the human remains (released through Malaysian mediation) in a dignified sober martial ceremony.

Nothing that I have seen or read even intimated that the Ukraine crisis – which led to coup and civil war – was created by neoconservatives and a few R2P (“Responsibility to Protect”) fanatics in the State Department and the White House, apparently given a free hand by President Obama. The Dutch media also appeared unaware that the catastrophe was immediately turned into a political football for White House and State Department purposes. The likelihood that Putin was right when he said that the catastrophe would not have happened if his insistence on a cease-fire had been accepted, was not entertained.

As it was, Kiev broke the cease-fire – on the 10th of June – in its civil war against Russian speaking East Ukrainians who do not wish to be governed by a collection of thugs, progeny of Ukrainian nazis, and oligarchs enamored of the IMF and the European Union. The supposed ‘rebels’ have been responding to the beginnings of ethnic cleansing operations (systematic terror bombing and atrocities – 30 or more Ukrainians burned alive) committed by Kiev forces, of which little or nothing has penetrated into European news reports.

It is unlikely that the American NGOs, which by official admission spent 5 billion dollars in political destabilization efforts prior to the February putsch in Kiev, have suddenly disappeared from the Ukraine, or that America’s military advisors and specialized troops have sat idly by as Kiev’s military and militias mapped their civil war strategy; after all, the new thugs are as a regime on financial life-support provided by Washington, the European Union and IMF. What we know is that Washington is encouraging the ongoing killing in the civil war it helped trigger.

But Washington has constantly had the winning hand in a propaganda war against, entirely contrary to what mainstream media would have us believe, an essentially unwilling opponent. Waves of propaganda come from Washington and are made to fit assumptions of a Putin, driven and assisted by a nationalism heightened by the loss of the Soviet empire, who is trying to expand the Russian Federation up to the borders of that defunct empire. The more adventurous punditry, infected by neocon fever, has Russia threatening to envelop the West. Hence Europeans are made to believe that Putin refuses diplomacy, while he has been urging this all along. Hence prevailing propaganda has had the effect that not Washington’s but Putin’s actions are seen as dangerous and extreme. Anyone with a personal story that places Putin or Russia in a bad light must move right now; Dutch editors seem insatiable at the moment.

There is no doubt that the frequently referred to Moscow propaganda exists. But there are ways for serious journalists to weigh competing propaganda and discern how much veracity or lies and bullshit they contain. Within my field of vision this has only taken place a bit in Germany. For the rest we must piece political reality together relying on the now more than ever indispensable American websites hospitable to whistleblowers and old-fashioned investigative journalism, which especially since the onset of the ‘war on terrorism’ and the Iraq invasion have formed a steady form of samizdat publishing.

In the Netherlands almost anything that comes from the State Department is taken at face value. America’s history, since the demise of the Soviet Union, of truly breathtaking lies: on Panama, Afghanistan, Iraq, Syria, Venezuela, Libya and North Korea; its record of overthrown governments; its black-op and false flag operations; and its stealthily garrisoning of the planet with some thousand military bases, is conveniently left out of consideration. The near hysteria throughout a week following the downed airliner prevented people with some knowledge of relevant history from opening their mouths. Job security in the current world of journalism is quite shaky, and going against the tide would be almost akin to siding with the devil, as it would damage one’s journalistic ‘credibility’.

What strikes an older generation of serious journalists as questionable about the mainstream media’s credibility is editorial indifference to potential clues that would undermine or destroy the official story line; a story line that has already permeated popular culture as is evident in throwaway remarks embellishing book and film reviews along with much else. In the Netherlands the official story is already carved in stone, which is to be expected when it is repeated ten-thousand times. It cannot be discounted, of course, but it is based on not a shred of evidence.

The presence of two Ukrainian fighter planes near the Malaysian airliner on Russian radar would be a potential clue I would be very interested in if I were investigating either as journalist or member of the investigation team that the Netherlands officially leads. This appeared to be corroborated by a BBC Report with eyewitness accounts from the ground by villagers who clearly saw another plane, a fighter, close to the airliner, near the time of its crash, and heard explosions coming from the sky. This report has recently drawn attention because it was removed from the BBC’s archive. I would want to talk with Michael Bociurkiw, one of the first inspectors from the Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE) to reach the crash site who spent more than a week examining the wreckage and has described on CBC World News two or three “really pock-marked” pieces of fuselage. “It almost looks like machine gun fire; very, very strong machine gun fire that has left these unique marks that we haven’t seen anywhere else.”

I would certainly also want to have a look at the allegedly confiscated radar and voice records of the Kiev Air Control Tower to understand why the Malaysian pilot veered off course and rapidly descended shortly before his plane crashed, and find out whether foreign air controllers in Kiev were indeed sent packing immediately after the crash. Like the “Veteran Intelligence Professionals for Sanity”, I would certainly urge the American authorities with access to satellite images to show the evidence they claim to have of BUK missile batteries in ‘rebel’ hands as well as of Russian involvement, and ask them why they have not done so already. Until now Washington has acted like a driver who refuses a breathalyzer test. Since intelligence officials have leaked to some American newspapers their lesser certainty about the American certainties as brought to the world by the Secretary of State, my curiosity would be unrelenting.

To place European media loyalty to Washington in the Ukraine case as well as the slavish conduct of European politicians in perspective, we must know about and understand Atlanticism. It is a European faith. It has not given rise to an official doctrine, of course, but it functions like one. It is well summed up by the Dutch slogan at the time of the Iraq invasion: “zonder Amerika gaat het niet” (without the United States [things] [it] won’t work). Needless to say, the Cold War gave birth to Atlanticism. Ironically, it gained strength as the threat from the Soviet Union became less persuasive for increasing numbers among European political elites. That probably was a matter of generational change: the farther away from World War II, the less European governments remembered what it means to have an independent foreign policy on global-sized issues. Current heads of government of the European Union are unfamiliar with practical strategic deliberations. Routine thought on international relations and global politics is deeply entrenched in Cold War epistemology.

This inevitably also informs ‘responsible’ editorial policies. Atlanticism is now a terrible affliction for Europe: it fosters historical amnesia, willful blindness and dangerously misconceived political anger. But it thrives on a mixture of lingering unquestioned Cold War era certainties about protection, Cold War loyalties embedded in popular culture, sheer European ignorance, and an understandable reluctance to concede that one has even for a little bit been brainwashed. Washington can do outrageous things while leaving Atlanticism intact because of everyone’s forgetfulness, which the media do little or nothing to cure. I know Dutch people who have become disgusted with the villification of Putin, but the idea that in the context of Ukraine the fingerpointing should be toward Washington is well-nigh unacceptable. Hence, Dutch publications, along with many others in Europe, cannot bring themselves to place the Ukraine crisis in proper perspective by acknowledging that Washington started it all, and that Washington rather than Putin has the key to its solution. It would impel a renunciation of Atlanticism.

Atlanticism derives much of its strength through NATO, its institutional embodiment. The reason for NATO’s existence, which disappeard with the demise of the Soviet Union, has been largely forgotten. Formed in 1949, it was based on the idea that transatlantic cooperation for security and defense had become necessary after World War II in the face of a communism, orchestrated by Moscow, intent on taking over the entire planet. Much less talked about was European internal distrust, as the Europeans set off on their first moves towards economic integration. NATO constituted a kind of American guarantee that no power in Europe would ever try to dominate the others.

NATO has for some time now been a liability for the European Union, as it prevents development of concerted European foreign and defense policies, and has forced the member states to become instruments serving American militarism. It is also a moral liability because the governments participating in the ‘coalition of the willing’ have had to sell the lie to their citizens that European soldiers dying in Iraq and Afghanistan have been a necessary sacrifice to keep Europe safe from terrorists. Governments that have supplied troops to areas occupied by the United States have generally done this with considerable reluctance, earning the reproach from a succession of American officials that Europeans do too little for the collective purpose of defending democracy and freedom.

As is the mark of an ideology, Atlanticism is ahistorical. As horse medicine against the torment of fundamental political ambiguity it supplies its own history: one that may be rewritten by American mainstream media as they assist in spreading the word from Washington.

There could hardly be a better demonstration of this than the Dutch experience at the moment. In conversations these past three weeks I have encountered genuine surprise when reminding friends that the Cold War ended through diplomacy with a deal made on Malta between Gorbachev and the elder Bush in December 1989, in which James Baker got Gorbachev to accept the reunification of Germany and withdrawal of Warsaw Pact troops with a promise that NATO would not be extended even one inch to the East. Gorbachev pledged not to use force in Eastern Europe where the Russians had some 350,000 troops in East Germany alone, in return for Bush’s promise that Washington would not take advantage of a Soviet withdrawal from Eastern Europe. Bill Clinton reneged on those American promises when, for purely electoral reasons, he boasted about an enlargement of NATO and in 1999 made the Czech Republic and Hungary full members. Ten years later another nine countries became members, at which point the number of NATO countries was double the number during the Cold War. The famous American specialist on Russia, Ambassador George Kennan, originator of Cold War containment policy, called Clinton’s move “the most fateful error of American policy in the entire post-cold-war era.”

Historical ignorance abetted by Atlanticism is poignantly on display in the contention that the ultimate proof in the case against Vladimir Putin is his invasion of Crimea. Again, political reality here was created by America’s mainstream media. There was no invasion, as the Russian sailors and soldiers were already there since it is home to the ‘warm water’ Black Sea base for the Russian navy. Crimea has been a part of Russia for as long as the United States has existed. In 1954 Khrushchev, who himself came from the Ukraine, gave it to the Ukrainian Socialist Republic, which came down to moving a region to a different province, since Russia and Ukraine still belonged to the same country. The Russian speaking Crimean population was happy enough, as it voted in a referendum first for independence from the Kiev regime that resulted from the coup d’état, and subsequently for reunification with Russia.

Those who maintain that Putin had no right to do such a thing are unaware of another strand of history in which the United States has been moving (Star Wars) missile defense systems ever closer to Russian borders, supposedly to intercept hostile missiles from Iran, which do not exist. Sanctimonious talk about territorial integrity and sovereignty makes no sense under these circumstances, and coming from a Washington that has done away with the concept of sovereignty in its own foreign policy it is downright ludicrous.

A detestable Atlanticist move was the exclusion of Putin from the meetings and other events connected with the commemoration of the Normandy landings, for the first time in 17 years. The G8 became the G7 as a result. Amnesia and ignorance have made the Dutch blind to a history that directly concerned them, since the Soviet Union took the heart out of the Nazi war machine (that occupied the Netherlands) at a cost of incomparable and unimaginable numbers of military dead; without that there would not have been a Normandy invasion.

Not so long ago, the complete military disasters of Iraq and Afghanistan appeared to be moving NATO to a point where its inevitable demise could not to be too far off. But the Ukraine crisis and Putin’s decisiveness in preventing the Crimea with its Russian Navy base from possibly falling into the hands of the American-owned alliance, has been a godsend to this earlier faltering institution.

NATO leadership has already been moving troops to strengthen their presence in the Baltic states, sending missiles and attack aircraft to Poland and Lithuania, and since the downing of the Malaysian airliner it has been preparing further military moves that may turn into dangerous provocations of Russia. It has become clear that the Polish foreign minister together with the Baltic countries, none of which partook in NATO when its reason for being could still be defended, have become a strong driving force behind it. A mood of mobilization has spread in the past week. The ventriloquist dummies Anders Fogh Rasmussen and Jaap de Hoop Scheffer can be relied upon to take to TV screens inveighing against NATO member-state backsliding. Rasmussen, the current Secretary General, declared on August 7 in Kiev that NATO’s “support for the sovereignty and territorial integrity of Ukraine is unwavering” and that he is looking to strengthen partnership with the country at the Alliance’s summit in Wales in September. That partnership is already strong, so he said, “and in response to Russia’s aggression, NATO is working even more closely with Ukraine to reform its armed forces and defense institutions.”

In the meantime, in the American Congress 23 Senate Republicans have sponsored legislation, the “Russian Aggression Prevention Act”, which is meant to allow Washington to make the Ukraine a non-NATO ally and could set the stage for a direct military conflict with Russia. We will probably have to wait until after America’s midterm elections to see what will become of it, but it already helps provide a political excuse for those in Washington who want to take next steps in the Ukraine.

In September last year Putin helped Obama by making it possible for him to stop a bombing campaign against Syria pushed by the neocons, and had also helped in defusing the nuclear dispute with Iran, another neocon project. This led to a neocon commitment to break the Putin-Obama link. It is hardly a secret that the neoconservatives desire the overthrow of Putin and eventual dismemberment of the Russian Federation. Less known in Europe is the existence of numerous NGOs at work in Russia, which will help them with this. Vladimir Putin could strike now or soon, to preempt NATO and the American Congress, by taking Eastern Ukraine, something he probably should have done right after the Crimean referendum. That would, of course, be proof of his evil intentions in European editorial eyes.

In the light of all this, one of the most fateful questions to ask in current global affairs is: what has to happen for Europeans to wake up to the fact that Washington is playing with fire and has ceased being the protector they counted on, and is instead now endangering their security? Will the moment come when it becomes clear that the Ukraine crisis is, most of all, about placing Star Wars missile batteries along an extensive stretch of Russian border, which gives Washington – in the insane lingo of nuclear strategists – ‘first strike’ capacity?

It is beginning to sink in among older Europeans that the United States has enemies who are not Europe’s enemies because it needs them for domestic political reasons; to keep an economically hugely important war industry going and to test by shorthand the political bona fides of contenders for public office. But while using rogue states and terrorists as targets for ‘just wars’ has never been convincing, Putin’s Russia as demonized by a militaristic NATO could help prolong the transatlantic status quo. The truth behind the fate of the Malaysian airliner, I thought from the moment that I heard about it, would be politically determined. Its black boxes are in London. In NATO hands?

Other hindrances to an awakening remain huge; financialization and neoliberal policies have produced an intimate transatlantic entwining of plutocratic interests. Together with the Atlanticist faith these have helped stymie the political development of the European Union, and with that Europe’s ability to proceed with independent political decisions. Since Tony Blair, Great Britain has been in Washington’s pocket, and since Nicolas Sarkozy one can say more or less the same of France.

That leaves Germany. Angela Merkel was clearly unhappy with the sanctions, but in the end went along because she wants to remain on the good side of the American president, and the United States as the conqueror in World War II does still have leverage through a variety of agreements. Germany’s foreign minister, Frank-Walter Steinmeier, quoted in newspapers and appearing on TV, repudiated the sanctions and points at Iraq and Libya as examples of the results brought by escalation and ultimatums, yet he too swings round and in the end goes along with them.

Der Spiegel is one of the German publications that offer hope. One of its columnists, Jakob Augstein, attacks the “sleepwalkers” who have agreed to sanctions, and censures his colleagues’ finger-pointing at Moscow. Gabor Steingart, who publishes Handelsblatt, inveighs against the “American tendency to verbal and then to military escalation, the isolation, demonization, and attacking of enemies” and concludes that also German journalism “has switched from level-headed to agitated in a matter of weeks. The spectrum of opinions has been narrowed to the field of vision of a sniper scope.” There must be more journalists in other parts of Europe who say things like this, but their voices do not carry through the din of vilification.

History is being made, once again. What may well determine Europe’s fate is that also outside the defenders of the Atlanticist faith, decent Europeans cannot bring themselves to believe in the dysfunction and utter irresponsibility of the American state.

 

Karel van Wolferen is a Dutch journalist and retired professor at the University of Amsterdam. Since 1969, he has published over twenty books on public policy issues, which have been translated into eleven languages and sold over a million copies worldwide. As a foreign correspondent for NRC Handelsblad , one of Holland’s leading newspapers, he received the highest Dutch award for journalism, and over the years his articles have appeared in The New York Times , The Washington Post , The New Republic , The National Interest , Le Monde , and numerous other newspapers and magazines.

UPDATE 2: Scott Horton has a podcast interview of Karel van Wolferen regarding his article at: http://scotthorton.org/interviews/2014/08/15/081514-karel-van-wolferen/

L’Ungheria guarda ad Oriente (e al South Stream)

 

L’Ungheria guarda ad Oriente (e al South Stream)

Sia il Presidente che la sua principale opposizione sono d’accordo su quella keleti fordulat (svolta ad Oriente), grazie alla quale gli ungheresi potrebbero ricostruire un sistema agricolo e industriale invidiabile nel panorama est-europeo. L’Ungheria si appresta a dare ascolto alla parola d’ordine di Pál Teleki, geografo e primo ministro magiaro dal 1920 al 1921 e dal 1939 al 1941: Keletre, magyar! A oriente, Ungherese!
 
 
Ex: http://www.lintellettualedissidente.it
 

A pochi giorni dalle elezioni ungheresi, che hanno visto una netta riconferma della fiducia dell’elettorato in Fidesz (al governo nella maggioranza delle contee), si assiste all’eterno ritorno delle polemiche sull’amato presidente Viktor Orban. Già lo scorso 26 settembre aveva fatto discutere la notizia dell’interruzione del transito di gas dal Paese magiaro verso l’Ucraina, dopo l’accordo del governo ungherese con la compagnia russa Gazprom. Motivo ufficiale era stato l’aumento della domanda interna, che non avrebbe permesso alla compagnia ungherese Fgsz l’esportazione di risorse energetiche verso il vicino pari a 6,1 miliardi di metri cubi all’anno, non pochi in tempo di visite del Generale Inverno. Gli ucraini della Neftogaz avevano replicato con disappunto che “una decisione del genere va contro i principi base di un mercato unico europeo dell’energia”. Ma con Orban non si scherza: ha dimostrato spesso di anteporre le necessità dello Stato a quelle dell’Unione europea e del suo abietto mercato, riformando la Banca Centrale Ungherese (tuttora statale), rifiutandosi di entrare nell’Eurozona e combattendo a suon di leggi «contro i burocrati che vogliono comandare in casa d’altri».

Gli accordi con Gazprom e l’aumentata tensione con gli Stati Uniti – dopo che lamministrazione Obama ha negato il visto per gli States a sei funzionari magiari, sospettati di corruzione – sono coevi all’agognata distensione dei rapporti con la Federazione Russa. Nei mesi scorso Viktor Orban non aveva fatto attendere il suo disappunto verso quella «zappata sui piedi» delle sanzioni europee contro Mosca. La Commissione economia del Parlamento, guidata dal parlamentare Antal Rogan, parlamentare di Fidesz, ha presentato un emendamento a una legge energetica nazionale che – come riportato il 22 ottobre dall’agenzia TMNews, riprendendo il giornale economico online Portfolio.hu – permetterebbe la costruzione del gasdotto South Stream, nonostante il blocco imposto dall’Ue.

Lo «Stato-Fidesz», come titolava dopo le ultime elezioni il Népszabadság, il giornale della sinistra ungherese, prosegue nella direzione indicata da Viktor Orban e condivisa da Jobbik, il partito di destra radicale che attualmente tiene lo scettro dell’opposizione. Gábor Vona, leader di Jobbik, ha mostrato da una parte interesse verso l’euràzsianizmust (eurasiatismo) e la Russia di Putin, dall’altra la consapevolezza che la «fascia turanica», estesa dall’Ungheria alla Cina, sia oggi uno scacchiere geopolitico di importanza mondiale, attraverso il quale l’Ungheria potrebbe giocare mosse intelligenti per smarcarsi dall’Unione europea e dagli odiati burocrati[1]. In breve, sia il Presidente che la sua principale opposizione sono d’accordo su quella keleti fordulat (svolta ad Oriente), grazie alla quale gli ungheresi potrebbero ricostruire un sistema agricolo e industriale invidiabile nel panorama est-europeo. L’Ungheria si appresta a dare ascolto alla parola d’ordine di Pál Teleki, geografo e primo ministro magiaro dal 1920 al 1921 e dal 1939 al 1941: Keletre, magyar! A oriente, Ungherese!

[1] Claudio Mutti, “A oriente, Ungherese!”, “Eurasia”, 3/2012, pp.201-204.

 

vendredi, 24 octobre 2014

Plaidoyer pour l’histoire et la géographie

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LE REEL, MATRICE DE L’ANALYSE GÉOPOLITIQUE

Plaidoyer pour l’histoire et la géographie

Jean-François Fiorina*
Ex: http://metamag.fr
L’actualité suggère de s’intéresser à deux disciplines soeurs, l’histoire et la géographie, parfois quelque peu méprisées par les décideurs alors qu’elles sont indispensables à toute analyse géopolitique sérieuse. Les 3 et 5 octobre derniers, le 25e Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges avait retenu pour thème « Habiter la Terre », en partenariat avec Diploweb.com.

Et jusqu’au 12 octobre 2014 se sont ouverts, les Rendez vous de l’Histoire de Blois. Avec pour sujet de cette 17e édition « Les Rebelles », et une affiche qui fait indubitablement penser à l’ouvrage majeur d’Ernst Jünger, Traité du rebelle. Des manifestations qui ont su trouver leur public, attestant d’un intérêt toujours vif pour l’histoire et la géographie. Lesquelles apparaissent aussi comme de précieuses clés d’interprétation du réel. A fortiori lorsque les événements semblent s’accélérer et le monde renouer avec son instabilité naturelle.

« Un État fait la politique de sa géographie »,  pensait Napoléon. « C’est une évidence pour qui observe l’histoire des relations internationales », confirme Olivier Zajec dans Les secrets de la géopolitique (Tempora, 2008) – un petit ouvrage très éclairant réédité l’année dernière chez Artège. Saint-Cyrien et diplômé de Sciences Po Paris, agrégé et docteur en histoire, enseignant aujourd’hui à l’Université Lyon III, Zajec propose d’approcher la géopolitique par un retour aux sources, aux fondamentaux de la discipline : « La géopolitique étudie les inerties physiques et humaines qui affectent le comportement interne et externe des États. Elle éclaire ainsi les fondements politiques des actions pacifiques ou guerrières qui, par la conquête ou la défense de territoires, cherchent à assurer, par le biais de stratégies militaires, économiques et politiques, la pérennité d’une communauté dans l’Histoire ».

La géographie, premier outil d’analyse géopolitique

Contrairement à ce qu’elle a pu être parfois dans le passé, et aujourd’hui encore chez des auteurs anglo-saxons, la géopolitique ne se confond pas avec le déterminisme – que celui-ci soit de nature géographique ou historique. Toujours, les hommes font l’histoire et contribuent à modeler leur environnement.

Il existe cependant des permanences et des contraintes qu’imposent les conditions naturelles. Ce n’est pas un hasard si c’est un géographe qui a réintroduit la géopolitique en France (cf. CLES HS n°38, entretien avec Yves Lacoste, 09/2014), ni si l’ouvrage de géopolitique qui a été le plus remarqué récemment est La revanche de la géographie de Robert D. Kaplan.

Dans Les secrets de la géopolitique, Olivier Zajec rappelle que les principaux outils d’analyse géopolitique sont issus de la géographie physique, autour de deux dualités structurantes : celle de l’ouverture ou de la fermeture des espaces (renvoyant aux notions d’enclavement et de frontières), et celle de la terre et de la mer (où l’on retrouve l’influence géopolitique de l’insularité, des isthmes et détroits, des routes maritimes et canaux, jusqu’à l’avènement de « systèmes-mondes maritimes »). « Dans le système maritime et océanique, on remarque des domaines – lacs intérieurs, mers fermées – particulièrement denses du point de vue géopolitique. Ces espaces ‘saturés,’ constellés d’archipels et d’îles, concentrent les jeux de puissance et d’influence des États riverains et des puissances maritimes mondiales ».

Ainsi de la Mer des Caraïbes, considérée par Washington comme un « lac américain », du Golfe persique, où s’exprime la vieille « rivalité géo-historique entre Perses et Arabes » sur fond de jeu pétrolier mondial, ou encore de la Mer de Chine méridionale, où « s’entrelacent d’innombrables îles et archipels, au croisement des routes d’approvisionnement en hydrocarbures de toute l’Asie, et des cultures chinoise, malaise et vietnamienne » – théâtre d’une stratégie chinoise aujourd’hui en pleine expansion.

Si le contentieux avec le Japon autour des îles Senkaku (Diaoyutai en chinois) est connu, Pékin s’écharpe aussi avec tous les pays riverains à propos des îles Spratly (Nansha pour les Chinois) et de l’archipel des Pratas (Dongsha), ainsi qu’avec le Vietnam et Taïwan pour les Paracels (Xisha)…

N’en déplaise à Alfred Korzybski, on serait tenté de penser que la carte fait bien le territoire. Justement parce qu’elle en est une représentation. Il suffit parfois de changer l’angle de son regard pour voir apparaître une autre réalité. Ainsi, la dernière livraison de la revue Conflits (n°3, octobre-novembre-décembre 2014) propose un article consacré au réveil de la Chine, de l’Inde et de la Russie dont l’illustration est une carte intelligemment centrée sur l’immense région que ces trois pays forment ensemble. Où apparaît de manière crue toute la puissance potentielle, notamment au regard de l’isthme occidental européen, de ce Heartland eurasiatique déjà repéré par Mackinder au début du XXe siècle. Mais aussi le sentiment d’encerclement que peuvent nourrir ces nations face aux territoires contrôlés par les États-Unis et de leurs alliés militaires (OTAN, Thaïlande, Philippines, Corée du Sud et Japon). Un « complexe obsidional » qui explique bien mieux que tout argument idéologique l’opposition du Kremlin, par exemple, à l’élargissement de l’OTAN, ou sa volonté récemment exprimée de renforcer encore ses relations économiques et commerciales avec la Chine voisine.

Géopolitique : constantes et changements dans l’Histoire

« La géographie est la fille de l’histoire », estimait au début du XXe siècle le géographe Paul Vidal de la Blache. De fait, les deux matières sont intimement imbriquées, tout particulièrement dans l’effort d’analyse géopolitique. Il s’agit ici de dépasser l’histoire événementielle, voire l’événement lui-même – ou ce qui se prétend tel -, pour puiser plus en profondeur la généalogie de ce qui advient. L’histoire, d’un point de vue géopolitique, est braudélienne par essence.

C’est dans sa thèse sur La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, publiée en 1949, que Fernand Braudel introduit la notion des « trois temps de l’histoire ». Le premier est un temps quasi structural, presque « hors du temps », où s’organisent de façon immémoriale les rapports de l’homme et du milieu. Le deuxième temps est animé de longs mouvements rythmés : c’est celui des économies et des sociétés.
Le dernier temps est celui de l’événement – ce temps court qui monopolise l’espace médiatique mais ne constitue qu’« une agitation de surface » dans la mesure où il ne fait sens que par rapport à « la dialectique des temps profonds ». Pour Braudel, à raison, c’est en effet le temps long qui importe le plus, car c’est dans la longue durée historique que se comprennent réellement les événements.

C’est notamment ce qui explique, au moins pour partie, la pugnacité des conflits qui ont déchiré l’ex-Yougoslavie, ainsi que l’opposition de Belgrade à l’indépendance du Kosovo. Comme l’explique Olivier Zajec :« Les hommes ont toujours été prêts à se battre pour le prestige ou les souvenirs attachés à tel ou tel espace ou haut lieu : le Kosovo n’est pas une région riche ou géographiquement très stratégique, mais les Serbes le regardent comme le berceau de leur Histoire ; mentalement, il devient pour eux inaliénable ».

De même, l’agitation actuelle à Hong Kong s’explique par l’attachement de la population locale au statut très particulier et « non chinois » de ce territoire minuscule – héritage direct de l’histoire coloniale britannique.

Temps et lieux, les « deux mamelles » de l’analyse géopolitique

Il existe bien sûr bon nombre de facteurs qui peuvent expliquer les événements géopolitiques – lesquels ne sont jamais « monocausaux ». L’identité et la dynamique démographique des peuples en premier lieu, la religion et plus largement les constructions ou représentations idéologiques aussi, les facteurs économiques bien sûr, la volonté ou la faiblesse des hommes enfin. Mais peut-on prétendre que ces facteurs n’ont aucun lien entre eux, ni surtout avec l’histoire et la géographie, c’est-à-dire avec le temps et le lieu – le contexte – qui les font naître ?

Ainsi de l’économie, dont on sait par ailleurs depuis longtemps la relation qu’elle entretient avec les stratégies de puissance des États. Dès le XVIe siècle, le navigateur anglais Walter Raleigh affirme : « Qui tient la mer tient le commerce du monde, qui tient le commerce tient la richesse ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ». Quelle plus belle preuve de l’intégration naturelle des préoccupations économiques à l’analyse géopolitique ?

Pour Olivier Zajec, la géoéconomie s’apparente d’ailleurs à une « géopolitique des ressources », c’est-à-dire à une quête de l’accès aux ressources telles que le pétrole, l’eau, les minerais, les terres rares…«Territoires, populations, richesses : même si la mondialisation fluidifie et complique les appartenances et les réseaux, on en revient systématiquement pour les États à la notion de ‘contrôle’. Les matières premières par exemple, de plus en plus prégnantes dans une économique mondialisée avide de consommer, sont liées indissolublement au territoire et à son contrôle étatique ».

Ce qui permet notamment à Christian Harbulot d’analyser ainsi la nature des rapports de forces à l’oeuvre sur l’échiquier géoéconomique (La machine de guerre économique, Economica, 1992)  : « La guerre économique ressemble à toutes les guerres. Un peuple est d’autant plus motivé à se battre qu’il défend sa terre nourricière ». « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France », aimait à répéter Sully.

C’est pour paraphraser l’ami et le ministre du roi Henri IV, qui est aussi le restaurateur de la concorde dans le royaume, que nous pouvons affirmer sans crainte d’être démentis que l’histoire et la géographie sont les deux mamelles de la géopolitique. Et que la géopolitique, comme voie d’accès à une connaissance fine de la réalité, de la complexité et de la diversité du monde, ça sert aussi à faire la paix !

Pour aller plus loin :
Introduction à l’analyse géopolitique, par Olivier Zajec, Argos Editions, 140 p., 28 € ;
Grammaire des civilisations, par Fernand Braudel, Champs Flammarion, 752 p., 12 € ;
Dictionnaire de géopolitique, par Yves Lacoste, Flammarion, 1993 (épuisé),
Dictionnaire de géopolitique et de géoéconomie, sous la direction de Pascal Gauchon, coordonné par Sylvia Delannoy et Jean-Marc Huissoud, Puf, 564 p., 49 €.

Les Etats-Unis et les ONG : une alliance politique contre la souveraineté des Etats

Les Etats-Unis et les ONG : une alliance politique contre la souveraineté des Etats

Auteur : Julien Teil 
Ex: http://zejournal.mobi

Lorsque la Russie a décidé de légiférer sur la question des ONG financées par l’étranger, les ONG et les médias occidentaux ont présenté ce projet de loi, depuis adopté, comme une « loi anti-ONG ». Ils annoncèrent même que cette loi constituait une atteinte à la « liberté d’expression », usant pour ce faire de tout un tas d’approximations et de mensonges sur sa finalité.

Après l’avoir combattue dans les médias, les ONG, encadrées par l’administration Obama se sont engagés dans une véritable lutte politique contre la décision souveraine de l’Etat russe.

Au nom de ce combat, le président Obama a tenu un discours révélateur sur le rôle accordé aux ONG dans la diplomatie américaine, confirmant ce que de nombreux chercheurs affirment depuis très longtemps : à savoir que les Etats-Unis cherchent à dissimuler leurs liens financiers avec les ONG dans le monde et qu’ils s’ingèrent effectivement dans les affaires intérieures des Etats par ce biais.

Les Etats-Unis affirment depuis près de 30 ans que le « respect pour les droits de l’homme » est la « pierre angulaire de la paix mondiale ». C’est en ces termes que Ronald Reagan présentait l’engagement diplomatique des Etats-Unis devant l’assemblée générale des Nations Unies le 22 septembre 1986. C’est également sous l’Administration Reagan que fut créée la National Endowment for Democracy(NED) quelques années plus tôt. Elle a pour mission officielle de « promouvoir la démocratie à l’échelle internationale » comme elle l’indique son site internet et dispose d’un impressionnant réseau mondial d’ONG auxquelles elle accorde de généreux subsides.

Mais l’organisation, financée presque intégralement par le congrès des Etats-Unis, s’est surtout illustrée par des ingérences répétées dans des processus politiques étrangers. Un de ses fondateurs, Allen Weinstein, déclarait en 1991 « ce que la NED fait aujourd’hui, nous le faisions avec la CIA vingt ans auparavant. ». Si une organisation avec de telles perspectives finance des centaines d’ONG dans le monde, comment ne pas s’attendre à ce que les Etats victimes de ces ONG s’y opposent ?

La chambre basse du parlement russe (Douma) a donc adopté en 2012 un projet de loi qui qualifie les ONG recevant un financement étranger et qui ont une activité politique d’«agents de l’étranger» et les a désormais placé sous contrôle gouvernemental.

Selon les associations concernées, cette initiative vise à réduire toute critique du gouvernement russe au silence. Mais ces mêmes associations ne disent jamais que cette loi est est en partie calquée sur une loi états-unienne, assez ancienne d’ailleurs, le Foreign Agents Registration Act, dans laquelle elles ne voient manifestement aucune forme de censure. De plus, la loi russe n’entrave en rien la liberté d’expression des ONG. Elle ne fait que leur imposer un certain statut mais sans aucune restriction sur leurs activités. Elle leur impose simplement de se déclarer comme financées par l’étranger lorsque cela est le cas.

Aujourd’hui, ce n’est pas moins de 20 Etats dans le monde qui pensent à légiférer sur la question ou qui l’ont déjà fait. Il ne s’agit donc pas d’un phénomène isolé et exclusivement russe mais plutôt du résultat de la saturation éprouvée par les Etats victimes de ces ONG.

Depuis 2012 et la loi russe, les ONG s’agitent : Amnesty International déclare que cette loi est « sinistre », la FIDH publie des rapports, les ONG s’organisent et créent des alliances pour dénoncer cette loi. Mais aucune de ces nombreuses associations ne dit mot de la stratégie politique qui a été développée par les Etats-Unis et leurs ONG vassales pour la contourner.

Car ce n’est pas en éditant des rapports et en faisant des discours dans les médias que les ONG vont pouvoir continuer à s’ingérer dans les affaires intérieures d’Etats qui sont désormais protégés par leurs juridictions.

Dés 2011, les Etats-Unis ont mis sur pied avec quelques Etats partenaires un énième chantier sur les droits de l’homme. Il s’agit de l’Open Government Partnership (OGP) – (Partenariat pour un Gouvernement Transparent ) dans lequel s’est particulièrement investie Hillary Clinton. Il consiste en la création d’un énième collège intergouvernemental financé par ses Etats membres et par des fondations états-uniennes (la Fondation Ford, l’Open Society Institute, etc.). Le but recherché est de rassembler un maximum d’Etats sur une vision dont les Etats-Unis sont les auteurs. Par la même occasion, ils s’assurent que leur projet sera défendu par tous ses membres devant les institutions internationales.

Lors d’une table ronde sur la société civile à New York en 2013, le président Barack Obama a rappelé à son assemblée l’effort conjointement fourni par les 60 membres de l’OGP afin de « promouvoir des institutions transparentes, efficaces et responsables, en partenariat avec la société civile ».

Les « lois anti-ONG » étant à l’ordre du jour, Barack Obama n’a pas dissimulé l’importance accordée aux ONG dans la diplomatie états-unienne, déclarant « En pratique, chaque fois que je voyage à l’étranger, je fais tout pour trouver le temps de rencontrer les citoyens qui s’engagent face à toute une gamme de problèmes. Et, je m’efforce de soulever la qualité de leur travail et de leur affirmer que les Etats-Unis soutiennent leurs efforts ». Quel soutien les Etats-Unis apportent ils à ces citoyens « engagés » ? Et quelle solution peut leur apporter Barack Obama face aux lois qui répriment les ingérences étrangères par l’intermédiaire des ONG ?

Les « organisations de la société civile » présentent attendaient avant tout les réponses à ces questions qui demeurent en suspend depuis la loi russe. Barack Obama déclara : « Il est vrai que de nombreux pays qui tentent de limiter l’action des ONG peuvent adopter des lois et qu’ils vont ensuite soutenir que des ONG ne respectent pas ces lois. C’est pourquoi je pense qu’il est si important de développer des structures institutionnelles qui contraignent les décisions des gouvernements ».

Autrement dit, les Etats-Unis se moquent complètement des décisions juridiques des autres Etats. Ils aimeraient qu’ils soient « contraints » de suivre leur vision et accessoirement celle des militants des ONG qu’Obama rencontre « en pratique, chaque fois qu’il fait un voyage à l’étranger ». Tant que ces contraintes n’existent pas, les Etats-Unis ne peuvent faire qu’une chose et le président Obama n’y va pas par quatre chemins : « Nous devons faire en sorte de trouver des moyens pour financer les ONG de manière à les rendre plus difficilement identifiables comme des outils des États-Unis ou des puissances occidentales ». Comme les fameuses « lois anti-ONG » s’intéressent en priorité aux ONG financées par des gouvernements occidentaux, Barack Obama propose tout simplement de rendre les sources de financements des ONG plus opaques.

Il n’y a là rien de nouveau si ce n’est qu’Obama admet cette pratique et que cette dissimulation volontaire trouve désormais une justification.

En quoi le secret, tant cultivé par les ONG et les Etats qui les financent, serait porteur de « transparence » comme le suggère pourtant l’intitulé du « Partenariat pour un Gouvernement Transparent » ? En pratique, Obama souhaite l’ internationalisation de l’aide financière aux ONG afin qu’on ne puisse déterminer l’origine des fonds. Quant au « Partenariat pour un Gouvernement Transparent », n’a-t-il pas pour finalité de coaliser des Etats qui, dans les institutions internationales parleraient d’une voix pour défendre le projet de Barack Obama et d’Hilary Clinton, à savoir « développer de structures institutionnelles qui contraignent les décisions des gouvernements » ?

En quoi contraindre un Etat à soumettre son système juridique aux volontés états-uniennes serait une forme de « partenariat » pour un « gouvernement transparent » ?

De même que l’OTAN a globalisé sa puissance militaire en normalisant les systèmes politiques des Nations européennes par l’intermédiaire de l’Union Européenne, les Etats-Unis ne cherchent-ils pas tout simplement à normaliser les systèmes juridiques des autres Etats afin de globaliser la portée de leur propre modèle juridique, sociétal et humanitaire ?

 - Source : Julien Teil

jeudi, 23 octobre 2014

L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

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LA FORET PLUTÔT QUE LE DÉSERT
 
L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

Laurent Mercoire
Ex: http://metamag.fr

Ernest Renan, opposait le désert à la forêt, l’envie d’absolu résultant des cultures monothéistes à la nature plus ouverte des cultures polythéistes. Or, ce sont deux religions éprises d’absolu qui s’affrontent cet automne 2014 en Orient, où les droits de l’homme défendus par l’Occident prétendent s’opposer à un intégrisme prôné par l’Etat islamique [EI]. Oui, deux religions, car la curieuse alliance construite par les Etats-Unis [USA] avec certains Etats arabes n’est que de circonstance. Si les USA ont des intérêts dans une région où ils ont introduit un certain désordre depuis la Seconde guerre mondiale, l’Europe en a peut-être moins. Les USA n’ont guère de population musulmane, n’appartiennent pas au même hémisphère que l’Europe (Western Hemisphere est le terme désignant le continent américain), et ils se tournent vers le Pacifique. L’impact de leur action en Orient se fera d’abord sentir en Europe, raison pour laquelle l’Union européenne [UE], ainsi que son Haut-Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, devraient avoir une attitude autre qu’un simple suivisme basé sur l’émotion et la vassalité.


Guerre préventive ou intervention  punitive ?

La guerre menée par les USA (Operation Inherent Resolve) a été déclenchée pour deux raisons : préserver une unité irakienne en état de réanimation avancée (objectif politique) et protéger des minorités menacées par le nouvel EI (Responsability to Protect ou R2P). Quelques décapitations ont émotionnellement renforcé la caution morale d’une intervention dirigée contre des ennemis qualifiés de Barbares. Notons au passage la différence de perception existant aux USA, si on compare l’exécution de citoyens américains, mais appartenant à un pays devenu l’ennemi de l’EI après les premiers bombardements en Irak, aux centaines de victimes civiles, provoquées par Israël lors de la destruction d’objectifs dans la bande de Gaza. Utiliser la modernité de l’arme aérienne, sans risque pour l’attaquant, contre un ennemi qui en est dépourvu, renforce l’archaïsme de ce dernier, ne lui laissant que l’arme du terrorisme basée sur le sacrifice, aspect particulièrement étudié dans un ouvrage récent à lire absolument.


Le premier motif, défendre l’unité de l’Etat irakien est du ressort des USA, qui portent la responsabilité exclusive de son organisation actuelle et du désordre qui y règne. Même si l’Etat islamique ne peut prendre Bagdad, croire en la survie de l’Etat irakien dans sa forme actuelle est faire preuve de beaucoup d’optimisme. En 2003, certains Etats de l’Union européenne n’étaient guère favorables à l’intervention américaine ; aujourd’hui, des unités militaires missionnés par des pays de l’UE sont associées aux combats. Le second motif, défendre les membres persécutés des religions minoritaires est sans doute un devoir, mais sa nature est mal définie : intervient-on au profit de civils menacés, ou de pratiquants d’une religion chère à l’Europe ? Dans le second cas, l’image même du Croisé occidental légitime la guerre menée par l’EI, et encourage le recrutement de combattants fondamentalistes. Si l’UE a désigné l’EI comme un ennemi, elle peut en retour être légitimement perçue comme tel par les Musulmans, dont beaucoup appuient la création d’un Etat islamique sur le fond, même si la majorité n’en partage pas certains excès quant à la forme.

L’Europe réclame aujourd’hui l’universalité des droits de l’homme, tels qu’ils ont été définis par elle-même, et veut les diffuser si nécessaire par la force, exactement comme elle a autrefois diffusé le christianisme. Mais au final, quel est le droit, quelle est la légitimité dont dispose l’Europe pour définir ce qui est bien, ou ce qui est mal ? La réponse à cette question détermine la nature de la guerre menée, par la force contre le droit, ou par le droit contre le mal, alternative très éloignée des conceptions de Clausewitz ou de Bismarck ; pas de Realpolitik ici…


Un double-jeu de la plupart des acteurs régionaux

La Turquie (77 millions d’habitants) préférerait restaurer un califat à Istanbul plutôt qu’à Mossoul. Son président Erdoğan est doté du même profil, et de la même compétence, que le président russe Poutine, cimentant son peuple autour d’une vision politico-religieuse. Non seulement Ankara est en conflit avec son importante minorité kurde, mais toutes les confessions ne sont pas officiellement reconnues en Turquie, particulièrement celle pratiquée par les Alevis. En clair, la Turquie préfèrerait à sa frontière Sud un Etat islamiste mais sunnite, et en aucun cas un régime affilié au chiisme comme l’est celui des Alaouites de Syrie, ou pire, un Etat kurde contrôlé par le Parti syrien de l’union démocratique [PYD]. Au total, la Turquie se satisfait de voir le PYD décimé par l’EI, et n’interviendra en Syrie que pour créer une zone servant de base à des opposants combattant le régime alaouite. Jeu de dupes vraiment, car l’Occident qui semblait hésiter après avoir dénoncé la répression féroce d’Assad, devra peut-être céder aux pressions des ennemis du régime, s’il veut maintenir son alliance contre l’EI.


Les Etats sunnites du Golfe persique (30 millions d’habitants dans la seule Arabie saoudite) veulent assurer leur sécurité intérieure, contre les Frères musulmans qui n’y sont guère aimés, et extérieure, contre l’Iran chiite, honni tout comme le Hezbollah ; ils financent avec l’argent du pétrole les mouvements islamistes. Certes, depuis que l’EI revendique une expansion territoriale sur la péninsule arabique, leurs gouvernants hésitent, car il existe une différence entre wahhabisme et salafisme. Pour simplifier le premier autorise plusieurs Etats conformes à la charia, comme la royauté saoudienne, alors que le second ne se reconnait que dans un califat, donc un seul Etat islamique. Vouloir former dans ces pays intégristes des forces militaires de l’armée syrienne libre [ASL] conformes aux canons de l’Europe est un non-sens.

L’Iran (77 millions d’habitants) se veut une puissance régionale dotée d’alliés dans le Croissant fertile (Hezbollah au Liban, Alaouites en Syrie, Chiites en Irak). Le maintien de cet arc chiite est pour l’Iran l’enjeu majeur des combats en Irak, en Syrie et au Liban, c’est là que se décidera l’affrontement avec les Etats sunnites. Une sécurité garantie par l’arme nucléaire lui est refusée; or, dans la décennie 1980, l’Iran a résisté seul contre l’Irak appuyé par l’Occident et les autres pays sunnites. L’emploi de missiles balistiques contre les villes iraniennes, et l’utilisation d’armes chimiques sur le terrain ont alors marqué l’actuel Guide suprême Khamenei.

Israël (8 millions d’habitants) ne souhaite que des acteurs faibles autour de lui, voire une certaine anarchie, à défaut d’Etats l’ayant reconnu par traité, à l’exemple de l’Egypte (1979) et de la Jordanie (1994). Ses inquiétudes face à l’Irak, autrefois comparé à la Prusse du Moyen-Orient, ont disparu. La situation en Syrie est davantage incertaine, car le régime affaibli d’Assad est sans doute préférable à un Etat islamiste unifié. Tel-Aviv veut rester la seule puissance régionale disposant du feu nucléaire, afin que le pouvoir égalisateur de l’atome compense son différentiel territorial et démographique. On peut comprendre les Israéliens, si on se souvient que l’implantation franque en Terre sainte a duré moins de deux siècles (1099-1291), alors qu’Israël n’a guère plus de soixante années d’âge. Au final, Israël fait réaliser le travail par son allié américain, et sourit sous cape en voyant l’UE qui finance d’un côté la reconstruction de Gaza, tout en jetant quelques bombes en Irak…


Reconsidérer les intérêts vitaux de l’Union européenne


Est-il vraiment de l’intérêt de l’UE de combattre l’EI, malgré le battage fait autour d’une menace qualifiée de djihadiste au sein de ses populations allogènes ? L’Union européenne ne se veut pas d’ennemis ; certes, mais cela ne suffit pas à n’avoir que des amis.


Aujourd’hui les citoyens européens, s’ils ne sont menacés ni par Israël, ni par le peuple palestinien, subissent cependant les conséquences de leur mésentente. L’Iran et la Syrie ont pu froisser la France voici quelques années, mais l’UE n’a que peu à craindre d’eux. Par contre, deux Etats ont une position plus ambigüe. Le premier est la Turquie, seul état proclamé islamiste de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord [OTAN]. Cet Etat ne pourra à la fois rester dans l’OTAN (qui est en lutte contre le terrorisme islamique), avoir une attitude pour le moins mitigée envers Israël (soutenu par la seule puissance militaire réelle de l’OTAN), et préférer l’EI aux Kurdes ou au régime alaouite syrien. Le second est la Russie, le plus grand pays du monde (mais peuplé de seulement 146 millions d’habitants), qui devrait être le complément naturel de l’Union européenne (premier PIB mondial avec un demi-milliard de citoyens) face à des menaces qui leur sont communes. Malheureusement, ne comprenant pas plus l’UE que l’UE ne la comprend, la Russie est perçue comme une menace - malgré le différentiel de puissance cité ci-dessus - sa récente attitude en Ukraine offrant une nouvelle légitimité à l’OTAN. Enfin, les Etats sunnites du Golfe Persique, notamment l’Arabie saoudite et le Qatar ne sont pas des alliés, et encore moins des amis. Ils exportent leur doctrine religieuse fondamentaliste et achètent des acquis européens. Cet équivalent de soft power est une réelle menace pour les intérêts de l’UE, où une importante communauté musulmane souffre parfois d’une triple incertitude économique, sociale et religieuse. Quel Etat musulman doté d’une minorité chrétienne tolèrerait que l’UE exerce une action idéologique au sein de celle-ci ? A l’inverse, l’UE n’a rien osé entreprendre à l’encontre de ces régimes qui ne partagent pas ses valeurs, particulièrement envers les femmes ;comment défendre leur émancipation tout en autorisant une forme de religion qui les brime ? L’UE est assez optimiste pour accepter ce soft power tout en criant au loup devant la présence de djihadistes dans ses banlieues. Pour paraphraser Lénine, l’argent du pétrole est la corde avec laquelle les Européens se pendent.

Gouverner, c’est prévoir toujours, et parfois seulement faire pleuvoir des bombes. A l’extérieur, l’Union européenne doit considérer l’Orient comme une poudrière à éviter. Il faut cesser de participer à des guerres idéologiques opposant laïcité généreuse et islamisme étroit, pour revenir, quitte à renverser quelques alliances, à la politique consistant à soutenir des Etats ou des acteurs compatibles avec les intérêts européens.L’Europe peut laisser l’Etat islamique s’installer là où il le pourra, mais doit soutenir diplomatiquement tous les éléments chiites ou apparentés du Croissant fertile, sans oublier le fait que les langues kurdes et iraniennes appartiennent à la famille indo-européenne. Le chiisme, par sa nature même et par l’existence d’un clergé hiérarchisé, offre des possibilités d’évolution théologique, et donc un espace de négociation politique. A l’inverse, la rigidité des Etats prônant le wahhabisme ou le salafisme, ainsi que la mise à l’écart des femmes,font qu’aucune puissance moderne ne sera capable de s’y développer ; quand l’Irak était fort, c’était sous un régime plutôt laïc. Par contre, pour sécuriser son espace intérieur, l’UE doit fidéliser ses populations allogènes en supprimant tout communautarisme incompatible avec ses valeurs, mais en échange d’une intégration sociale offrant dignité et fierté.
Pour conclure, le discours évoquant une protection de l’Europe grâce à une guerre en Orient est au mieux un non-sens, au pire un mensonge. Il suffit de regarder le bilan de plus de dix ans de guerre contre le terrorisme islamiste sous commandement américain.

Que l’UE laisse régner la guerre en Orient, un magnifique abcès de fixation pour quelques décennies où disparaîtront les apprentis terroristes. Et si Etat islamique il doit y avoir, il deviendra comme tous les Etats : soit un interlocuteur du concert des nations (on en a connu des pires), soit un ennemi vulnérable car alors identifié par un territoire. Certes, la région est riche en pétrole, mais puisque l’Europe l’achète à des monarchies arabes qui ne partagent pas ses valeurs, elle devrait pouvoir le faire avec tout Etat désireux de le vendre, fusse-t-il islamique.

L’UE doit abandonner aux seuls USA la gestion de la crise qu’ils ont créée en Orient depuis plus d’un demi-siècle, en se rappelant d’abord qu’ils n’ont guère soutenu le Royaume-Uni et la France lors de leur intervention à Suez en 1956, ensuite que leur soutien à Israël interdit de résoudre la question palestinienne, laquelle est la source d’une profonde hostilité au sein du monde arabe. Si les USA profitent de la situation en Ukraine pour renforcer leur suzeraineté sur l’Europe, l’Europe doit rétorquer en laissant les USA s’arranger de l’Orient. Que l’UE regarde de loin les USA se confronter à la Chine dans le Pacifique, ce qui tranquillisera davantage la Russie, exactement comme elle l’avait été en décembre 1941 quand le Japon avait choisi les Indes néerlandaises plutôt que la Sibérie.

Au final, dans cette logique, l’UE devrait développer ses liens avec la Russie, là où sont ses intérêts vitaux pour le siècle à venir, ainsi qu’en Arctique (son exploitation posera moins de problèmes que l’Orient, puisque les ours blancs, s’ils survivent, ne deviendront sans doute pas des Islamistes). Cette Europe, allant bien au-delà de l’Oural, disposant d’une masse critique en ressources et en territoire, passerait du statut de nain politique à celui de géant mondial. Le ministre russe des affaires étrangères a d’ailleurs proposé le 14 octobre dernier « la construction d’un espace économique et humanitaire commun de Lisbonne à Vladivostok, sur la base d’une sécurité égale et indivisible ». L’idéal serait même de construire une alliance, un nouvel OTAN plus équilibré sur ses deux piliers européen et nord-américain, regroupant autour de l’Arctique les Etats partageant la même histoire et la même culture, face aux deux puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde. Ceci fait, il sera toujours temps de se soucier de quelques arpents désertiques au Sud…


Les termes désignant les entités politiques ne sont pas neutres. Puisque le terme Daech a été choisi en France pour éviter de reconnaître l’Etat islamique, que le terme Europe remplace celui d’Occident afin de faire la preuve d’une nouvelle orientation, cette fois vers le Nord !

mercredi, 22 octobre 2014

Iran and the Proxy War in Kurdistan

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Author: Eric Draitser

Iran and the Proxy War in Kurdistan

In the midst of the war against ISIS (Islamic State) now taking place in both Iraq and Syria, a possible shifting of alliances that could fundamentally alter the balance of power in the region is taking place, and no one seems to have noticed. Specifically, the burgeoning relationship between the Islamic Republic of Iran and the semi-autonomous Kurdistan region of Northern Iraq has the potential to remake the political landscape of the Middle East. Naturally, such a development is part of a broader geopolitical gambit by Iran, and it will have significant ramifications for all regional actors. However, it is Turkey, the gulf monarchies, and Israel that potentially have the most to lose from such a development.

While Iran has long-standing disputes with elements of its own Kurdish minority, it has demonstrably taken the lead in aiding Iraqi Kurds in their war against extremist fighters loyal to ISIS. As Kurdish President Massud Barzani explained in late August, “The Islamic Republic of Iran was the first state to help us…and it provided us with weapons and equipment.” This fact alone, coupled with the plausible, though unconfirmed, allegations of Iranian military involvement on the ground in Kurdish Iraq, demonstrates clearly the high priority Tehran has placed on cooperation with Barzani’s government and the Kurdish people in the fight against the Saudi and Qatari-backed militants of ISIS. The question is, why? What is it that Iran hopes to gain from its involvement in this fight? Who stands to lose? And how could this change the region?

The Iran Equation

While many eyebrows have been raised at Iranian involvement on the side of the Kurds in the fight against ISIS, perhaps it should not come as a much of a surprise. Tehran has steadily been shoring up its relations with Erbil, both out of a genuine desire to form an alliance, and as a counter-measure against the ouster of their close ally and partner, former Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki.

Since the US war on Iraq began in 2003, and especially after US troops left in 2011, Iran had positioned itself as a key, and in some ways dominant, actor in Iraq. Not only did it have significant influence with Maliki and his government, it also saw in Iraq an opportunity to break out of the isolation imposed upon it by the US, EU and Israel over its disputed nuclear program. For Iran, Iraq under Maliki was a bridge both physically (linking Iran with its allies in Syria and Southern Lebanon) and politically (serving as an intermediary with the West in negotiations). In addition, Maliki’s Iraq was to be the linchpin of a new economic strategy which included the proposed Iran-Iraq-Syria pipeline, a project which would have provided Iran overland access to the European energy market, thereby allowing the Islamic Republic to overtake Qatar as the region’s dominant gas exporter to Europe.

Additionally, Iraq was in many ways the front line in Iran’s continued struggle against western-backed terror groups, the most infamous of which is the Mujahideen-e-Khalq (MEK). It was Maliki’s government which closed down Camp Ashraf, the notorious base from which the MEK operated, conducting their continued terror war against Iran. It is of course no secret that MEK is the darling of the neocon establishment, lauded by nearly every architect, supporter, and enabler of Bush’s Iraq War.

Seen in this way, Iraq was both an economic and political necessity for Iran, one that could not simply be allowed to slip back into the orbit of Washington. And so, with the emergence of ISIS, and the subsequent toppling of the Maliki government through behind-the-scenes pressure and a comprehensive propaganda campaign that portrayed him as a brutal dictator on par with Saddam Hussein, Iran clearly needed to recalculate its strategy. Knowing that it could not trust the new government in Baghdad, which was more or less handpicked by the US, Tehran clearly saw a new opportunity in Kurdistan.

Why Kurdistan?

While the imperatives for Iran to engage in Iraq are clear, the question remains as to what specifically Kurdistan offers Tehran both in terms of strategic necessity and geopolitical power projection. To understand the Iranian motive, one must examine how Kurds and Kurdistan fit into Iran’s national and international relations.

First and foremost is the fact that Iran, like Iraq, Syria and Turkey, is home to a considerable Kurdish minority, one that has consistently been manipulated by the US and Israel, and used as a pawn in the geopolitical chess match with the Islamic Republic. With the chaos in Iraq and Syria, and the continued oppression and marginalization of the Kurdish minority in Turkey, it seems that an independent Kurdistan, one that could fundamentally alter the map of the region, is becoming an ever more viable possibility. So, in order to prevent any possible destabilization of Iran and its government from the Kurds, Tehran seems to have begun the process of allying with, as opposed to aligning against, Kurdish interests in Iraq. Likely, Iran sees in such an alliance a tacit, if not overt, agreement that any Kurdish independence will not be used as a weapon against Tehran.

Secondly, by siding with Barzani’s government and providing material and tactical support, Iran is clearly jockeying for position against its regional rivals. On the one hand, Iran recognizes the threat posed by NATO member Turkey whose government, led by Erdogan and Davutoglu, has been intimately involved in the war on Syria and the arming and financing of ISIS and the other terror groups inside the country. While Ankara has publicly proclaimed its refusal to participate in military action in Syria, its actions have shown otherwise. From hosting terrorists to providing space to CIA and other intelligence agencies involved in fomenting civil war in Syria, Turkey has shown itself to be integral to the US-NATO-GCC attempt to effect regime change.

It is, of course, not lost on the Kurds precisely what Turkey has done, and continues to do. Not only has Turkey waged a decades-long war against the Kurdish Workers Party (PKK), it has steadfastly refused to treat its Kurdish minority as anything other than second class citizens. And now, given the central role that Erdogan, Davutoglu & Co. have played in fomenting the war in Syria, they allow their terrorist proxies of ISIS to massacre still more Kurds. It should therefore come as no surprise that many Kurds view Turkey, not Syria or Iran, as the great threat and enemy of their people. And so, Iran steps into the vacuum, offering the Kurds not only material, but political and diplomatic support.

From Tehran’s perspective, Turkey continues to be the representative of the US-NATO-GCC agenda; Ankara has played a key role in blocking Iranian economic development, particularly in regard to energy exports. It should be remembered that Turkey is one of the principal players in the Caspian energy race, providing the requisite pipeline routes for both the TANAP (Trans-Anatolian Pipeline) and Nabucco West pipeline project, among a basket of others. These projects are supported by the US as competition to both Russia’s South Stream (a pipeline which would bring Russian gas to Southern Europe) and the proposed Iran-Iraq-Syria pipeline. Essentially then, Turkey should be understood as a powerful chess piece used to block Iranian moves toward economic independence and regional hegemony.

Iranian overtures toward the Kurds, and involvement in the fight against ISIS generally, must also be interpreted as a check against Iran’s other regional rivals in Saudi Arabia and Qatar. Both countries have been implicated in organizing and financing many of the terror groups and networks that now operate under the “ISIS” banner, using them as proxies to break the “Resistance Axis” that includes Hezbollah, Syria’s Baath Party, and Iran.

The economic and political interests of Saudi Arabia and Qatar, more specifically the families ruling those countries, are self-evident; maintaining their grip on power is only possible by maintaining dominance over the energy trade. In Iran, the gulf monarchies see a powerful, resource-rich nation that, given the opportunity to develop economically, would likely displace them as the regional leader. And so, naturally, they must activate their jihadi networks to deprive Iran of its two strategic allies in Iraq and Syria, thereby severing the link with Hezbollah and breaking the arc of Shia dominance. It is basic power politics, only it is now Kurds paying with their lives for the petty aspirations of gulf monarchs.

Finally, Iranian moves in Kurdistan represent a new phase of the long-standing proxy war between Iran and Israel. It is no secret that, as mentioned above, certain Kurdish factions and organizations have long been quite close with Tel Aviv. In fact, the decades-long relationship between the two is one of the primary reasons for Kurdish acquiescence to western designs against both Iraq and Iran. As pro-Israeli blogger and self-proclaimed “prodigious savant” Daniel Bart wrote:

There was very close cooperation between Israel and the KDP in the years 1965-75. During most of that time there were usually some 20 military specialists stationed in a secret location in southern Kurdistan. Rehavam Zeevi and Moshe Dayan were among Israeli generals who served in Kurdistan…The Israelis trained the large Kurdish army of Mustafa Barzani and even led Kurdish troops in battle…The “secret” cooperation between Kurdistan and Israel is mainly in two fields. The first is in intelligence cooperation and this is hardly remarkable as half the world including many Muslim states have such relationships with Israel. The second is influence in Washington. 

Bart, relying on the work of noted Israeli author and researcher Shlomo Nakdimon, is quite correct to point out that Israeli intelligence, including some of the most celebrated (or infamous, depending on one’s perspective) Israeli leaders, have had intimate ties with the Kurdish leadership for more than half a century. Though the documented evidence is scanty, those who follow the relationship closely generally believe that the level of cooperation between Tel Aviv and Erbil has increased dramatically, particularly since the US invasion of Iraq in 2003. Indeed, Israel likely has covert operatives and intelligence officers on the ground in Kurdistan, and has for some time. This is certainly no secret to the Iranians who are convinced (and are likely correct) that many of the assassinations, bombings, and other terrorist acts perpetrated by Israel have been planned and organized from Kurdish territory.

Such thinking is backed up by the investigative reporting of Pulitzer Prize-winning journalist Seymour Hersh who noted in 2004:

“The Israelis have had long standing ties to the Talibani and Barzani clans [in] Kurdistan and there are many Kurdish Jews that emigrated to Israel and there are still a lot of connection. But at some time before the end of the year [2004], and I’m not clear exactly when, certainly I would say a good six, eight months ago, Israel began to work with some trained Kurdish commandoes, ostensibly the idea was the Israelis — some of the Israeli elite commander units, counter-terror or terror units, depending on your point of view, began training — getting the Kurds up to speed.”

Iran’s leaders have been keenly aware of the presence of Israeli Special Forces and intelligence on the ground in Kurdistan, knowing that ultimately it is Tehran in the crosshairs. And so, Iran has clearly taken this brief window as an opportunity to assert its own influence in Kurdistan, inserting itself into what had been, until now, the domain of the Israelis. It remains to be seen how Tel Aviv will respond.

While the world watches with horror the continued advance of ISIS in both Iraq and Syria, there is another story unfolding. It is the story of how Iran, long since demonized as the regional pariah, has turned the chaos meant to destroy it and its allies into a possible springboard for future cooperation. It is the story of how terrorism and proxy war has brought former enemies closer together, while exposing before the world the treachery of governments once seen as Iranian allies. It is the story of alliances shifting like desert sands. But in this story, the next chapter has yet to be written.

Eric Draitser is an independent geopolitical analyst based in New York City, he is the founder of StopImperialism.org and OP-ed columnist for RT, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.


First appeared: http://journal-neo.org/2014/10/16/iran-and-the-proxy-war-in-kurdistan/

Decoding Erdogan’s shift on IS

Decoding Erdogan’s shift on IS

 

by M. K. Bhadrakumar

Ex: http://blogs.rediff.com

politique internationale, géopolitique, turquie, erdogan, levant, eiil, levant, syrie, irak, kurdistan, histoire, proche orient, moyen orient, The Turkish Parliament vote on Thursday authorizing the government to send troops across the border into Iraq and Syria is a historical reversal of the legacy of Kemal Ataturk that the country would never again get entangled with the Muslim Middle East. 

Ankara has trotted out various reasons to justify its U-turn over Turkey’s role in the fight against the Islamic State [IS]. The thrust of the reasoning is that Turkey is hell bent on fighting terrorism. But Turkish motives are highly suspect. 
 
The US Vice-President Joe Biden said in a speech at Harvard University on Thursday that Turkish Prime Minister Recep Erdogan is genuinely repentant about Turkey’s covert support for the IS in the recent years. Biden was inclined to forgive Erdogan for past sins and was delighted that Turkey would now allow the US to use its military bases for launching air strikes in Iraq and Syria, which indeed is a ‘game changer’ of sorts for the American military operations. Biden gave the impression that born-again Erdogan is raring to go against the IS. 
 
But Erdogan himself says his real reason is that his pious heart bleeds at the sight of the carnage and human suffering in Iraq and Syria and he cannot stand by idly. 
 
Both Biden and Erdogan are hundred-pound gorillas in the world of politics. What could be Erdogan’s calculus like? 
 
One thing can be said at the outset, namely, Erdogan has been expounding ‘neo-Ottomanism’, harking back to Istanbul’s destiny as the capital of the Muslim Middle East and north Africa. The ruins of Ottoman citadels as far away as Kenya in east Africa testify to that glorious past. 
 
Baghdad, Cairo and Damascus have been systematically ravaged and weakened in the past decade, thanks to a combination of covert US regional regional strategies and the folly of the Gulf countries (especially Saudi Arabia) to serve in their self-interests as America’s poodles in regional politics. Suffice to say, there is no Arab power today that can pretend to be capable of playing a leadership role in its region. 
 
The Arabs are down on their knees. At any rate, Turks have always considered the Gulf Arabs as a lower form of life. Thus, Erdogan could be sensing that Turkey’s hour of reckoning has come as by far the most powerful Sunni Muslim country.
 
Tactically, of course, Turkey stands to gain by occupying the Kurdish homelands in northern Iraq and Syria from where the PKK separatists operated and bled Turkey. Turkey is also dead against the formation of any Kurdish entities in Iraq and Syria. 
 
But beyond all that comes another question — Turkey’s expansionist dreams. Turkey is an ‘unsatiated’ regional power. Its present borders were thrust upon it by Imperial Britain and France. But it has no scope to expand toward the Balkans or Greece. 
 
But Erdogan would have heard the tantalizing remark by President Barack Obama in a recent interview with Tom Friedman that the Sykes-Picot agreement of 1916 is unraveling. Turkey has never reconciled with the loss of territory in Iraq and Syria following the Anglo-French settlement. 
 
Particularly galling has been the loss of territory under the Treaty of Sevres (1920) and the developments that immediately followed — Britain denying the oil-rich regions of present-day northern Iraq from beyond Mosul (which is now under IS control) to be part of the Turkish state. Britain insisted that those regions (where oil was stuck in the early 1920s) should be part of the newly-created state of Iraq (so that they remained under British control, of course). 
 
If anyone is interested in reading up on the breathtaking historical background to the momentous developments unfolding in the Middle East today on the pretext of the fight against the Islamic State, I would recommend the brilliant book (which I just finished reading a second time) by David Fromkin titled “A Peace to End All Peace.” 
 
Indeed, the pitiless vultures have begun circling in the skies above the Levant and Mesopotamia to pick on the carcasses that will be littered on those bleached lands as the US-led fight against the IS runs its course. 
 
But how much share will the US and Britain concede to Turkey? In the 1920s, the US was a bystander while Britain dictated the terms to Turkey. Today what is unfolding is an Anglo-American enterprise and they also have an agenda of their own. Then, there are the Kurds who are close to Israel. 
And unlike in the early 1920s, when the Bolsheviks were preoccupied at home — it was the Soviets who disclosed the very existence of the top secret Sykes-Picot pact (1916) — Russia has returned to the Middle East. 
 
Besides, will the Arabs countries countenance the Turkish surge into Sunni Arab territories — on whatever pretext? The humiliating memory of the despotic Ottoman rule still rankles, especially in Saudi Arabia. Baghdad has already voiced protest. So has Syria. How long will Cairo and Riyadh keep silent? Again, how can Turkey’s historical rival, Iran, stand back and watch Erdogan ordering troops to occupy territoriee in its neighborhood? 
 
The interplay of these factors becomes hugely relevant. For the present, though, it pleases Washington to no end that Turkey has followed the laudable example of Australia and is joining the fight against the IS. No doubt, militarily, Turkey will be a strategic asset for the US operations, but politically it can become a liability tomorrow. 
 
Erdogan has given shelter to the Muslim Brotherhood leadership that was evicted recently by Qatar (under Saudi pressure.) Erdogan still probably hopes that if there is a political transition in Syria, Brothers have a fighting chance to capture power. 
 
But then, the Brothers are the sworn enemies of the Egyptian regime. They happen to pose an existential threat to the autocratic Gulf monarchies — and Jordan. It is unclear how far Obama can travel with Erdogan once the latter begins pushing the envelope on the democratic transformation of the Muslim Middle East (Arab Spring), starting with Syria. All in all, Turkey’s entry into the US-led war against the islamic State introduces yet another contradiction.

mardi, 21 octobre 2014

Geopolitica delle religioni

LA GEOPOLITICA DELLE RELIGIONI

LA GEOPOLITICA DELLE RELIGIONI

Ecco di seguito l’elenco degli articoli presenti in questo numero, con un breve riassunto di ciascuno di essi

EDITORIALE
Claudio Mutti, La geopolitica delle religioni

LA TRADIZIONE CONFUCIANA NELLA CINA SOCIALISTA
di Marco Costa

Nella storia della Cina moderna, nata dalla lotta rivoluzionaria culminata con la fondazione della Repubblica Popolare Cinese del 1949, confucianesimo e socialismo hanno vissuto, un rapporto tanto controverso quanto originale. Se in epoca maoista – ed in particolare nella fase della Rivoluzione Culturale alla metà degli anni Sessanta – le due filosofie parevano porsi su orizzonti culturali ed ideologici antitetici, con l’affermarsi della linea riformatrice in seno al PCC si è assistito ad un recupero parziale e corretto di alcuni elementi del confucianesimo. Basti pensare a concetti quali “sobrietà”, “armonia”, “unità”, ai quali la quinta generazione di dirigenti del PCC sembra affidarsi per governare la complessità sociale di una Cina sempre più proiettata verso un ruolo da protagonista sullo scenario globale.

NARENDRA MODI E IL RISORGIMENTO INDUISTA
di Parama Karuna Devi

La salita al potere di Narendra Modi, oggi a capo del governo indiano come Primo Ministro, è il risultato di un’evoluzione culturale e politica della maggioranza indù della popolazione che è iniziata negli anni Ottanta. Dopo aver ottenuto l’indipendenza dal regime coloniale britannico, l’India ha iniziato un lungo percorso di recupero e integrazione della propria identità nazionale, ma solo in tempi relativamente recenti si è arrivati alla consapevolezza della necessità di una radicale decolonizzazione della mentalità popolare. Il Risorgimento induista ha dovuto e dovrà ancora superare grandi difficoltà interne ed esterne, nonché momenti di violenza e di tensione, anche a causa della mancanza di informazione adeguata e addirittura della propaganda ostile degli schieramenti politici convenzionali e del negazionismo storico e religioso delle istituzioni accademiche. Ma se l’esperimento riuscisse, come sembra probabile, sarebbe una svolta epocale, non solo per l’India ma anche per il resto del mondo.

RELIGIONI IN ASIA CENTRALE
di Ermanno Visintainer

Parlando di religione in Asia centrale è importante evitare il fraintendimento che, quasi automaticamente, scaturisce dall’apparente sinonimia di Islam e islamismo. Il primo termine si riferisce alle modalità in cui questa religione si è manifestata nella storia, il secondo alla sua reificazione in feticcio da parte delle moderne categorie di pensiero. Col passaggio di consegne dalle antiche credenze dei Turchi preislamici alla sintesi rappresentata dal sufismo di Ahmed Yassawi, l’Islam ha assunto una sua forma specifica e caratteristica della regione centroasiatica. L’odierno Kazakhstan, con le iniziative fautrici del dialogo interreligioso e interculturale volute dal presidente Nursultan Nazarbayev, intende essere un modello per l’intera regione.

GEOPOLITICA DELL’ISLAM SCIITA
di Ali Reza Jalali

Dopo alcuni secoli di oblio politico, preceduti però dallo splendore dell’epoca safavide e non solo, l’Islam sciita è tornato alla ribalta, prima grazie alla rivoluzione iraniana del 1979, poi per via di una rete di alleanze regionali con movimenti e paesi guidati dalla componente sciita. La diffusa presenza sciita è quindi la principale risorsa cui può ricorrere, per esercitare la propria influenza, una nazione come quella iraniana, volenterosa di riprendere il suo storico ruolo imperiale. Il principale concorrente geopolitico dell’Iran nel mondo musulmano è il governo neoottomano di Ankara, determinato anch’esso a svolgere di nuovo, come in passato, un ruolo centrale nella regione che fu culla della religione islamica.

L’ISLAM RUSSO: IL TATARSTAN
di Giuseppe Cappelluti

“Gratta un Russo e troverai un Tataro”, dice un proverbio russo. Sovente descritto come un luogo di convivenza pacifica tra Cristiani e Musulmani, il Tatarstan sembra smentire i paradigmi sullo “scontro di civiltà” e sull’indigeribilità dei Musulmani. Va però detto che il clima di tolleranza che caratterizza il Tatarstan odierno è il frutto di secoli di convivenza e talora di contrasti fra Russi e Tatari.

LE CONFRATERNITE SUFICHE IN SENEGAL
di Vittoria Squillacioti

Gli ordini sufici Tijaniyya e Muridiyya hanno svolto in Senegal un ruolo molto importante, non solo nell’ambito propriamente religioso, ma anche come mediatrici nei rapporti con il potere politico, prima con quello coloniale e poi con quello instaurato dopo l’indipendenza (1960). I discepoli di queste confraternite dedicano la loro vita alla comunità religiosa prendendo come punto di riferimento spirituale il capo religioso, chiamato serign, shaykh o marabut. I discepoli credono che solo attraverso il rispetto delle regole della confraternita impartite dal Serign sarà possibile ottenere il perdono di Dio e di conseguenza il Paradiso. L’influenza della Muridiyya, in particolare, è vasta e si estende ad ogni campo della vita di chi ne fa parte e in alcuni casi la parola del Marabut arriva ad essere legge indiscutibile.

IL PILASTRO ORTODOSSO DELLO STATO RUSSO
di Ivelina Dimitrova

La plurisecolare storia russa, che trae origine dalla trasformazione dei principati russi nel grande impero zarista, evidenzia l’importanza dell’Ortodossia come pilastro dell’identità nazionale e culturale. Pur tuttavia, da sole la crescita economica russa e la dirigenza politica russa non sono sufficienti per riaffermare una comune identità per le popolazioni slave ed ex comuniste, un tempo riconducibili all’ideologia sovietica ed oggi attratte dalle sirene del capitalismo occidentale e dalla globalizzazione atlantica. Il recupero della centralità dell’Ortodossia assume quindi fondamentale importanza per la rinascita russa, oggetto di continui attacchi identitari e socioculturali fin dal disfacimento dell’Unione Sovietica.

CHIESA ORTODOSSA RUSSA, STATO E SOCIETÁ
di Leonid Savin

In Russia la salvaguardia dei fondamenti delle religioni tradizionali e il sostegno governativo alle istituzioni ecclesiastiche hanno una stretta relazione con la stabilità politica e sociale. Studiosi di dottrina dello Stato, teologi ed esperti di relazioni internazionali negli ultimi tempi dibattono sul tema del rapporto fra le autorità dello Stato russo e la Chiesa Ortodossa Russa. Il presente articolo prende in esame l’interazione tra le istituzioni della Chiesa Ortodossa, il governo dello Stato e la società russa.

L’INFLUENZA DELL’ORTODOSSIA SULLA GEOPOLITICA SERBA
di Stefano Vernole

Che l’Ortodossia rimanga oggi un fattore geopolitico di primaria importanza lo si constata facilmente nell’ambito geopolitico della Serbia. Nella stessa ultima Costituzione di quella nazione, promulgata il 15 giugno 2008, si afferma che il Kosovo e Metohija è parte integrante della Serbia e non se ne riconosce l’indipendenza. Le ragioni di questa “ostinazione” si spiegano con la storia secolare di quel popolo, per il quale le radici cristiano-ortodosse e i relativi riferimenti simbolici rimangono un fattore identitario ineludibile.

DOCETE OMNES GENTES. LA GEOPOLITICA DEL VATICANO
di Andrea Turi

Il ritorno del fattore religioso sulla scena internazionale ha portato al ripensamento delle relazioni tra Stati sulla base dell’inserimento dell’azione – morale e politica – esercitata dalle istituzioni religiose quale variabile primaria. Per il Cattolicesimo, l’elezione di Papa Francesco ha rinnovato l’interesse per gli affari vaticani e spinto a interrogarsi sul ruolo (geo)politico della Chiesa di Roma, che in questo scritto (breve e senza presunzione di essere esaustivo) viene trattato in una prospettiva storica: partendo dalle origini sino ad arrivare ai recenti sviluppi, analizziamo i ripetuti spostamenti spaziali, geografici e politici che hanno caratterizzato l’evoluzione della Chiesa Cattolica.

LA PERSECUZIONE DEI CRISTIANI IN SIRIA E IN IRAQ
di Mahdi Darius Nazemroaya

Le linee di confine di quelle che vengono percepite e presentate come aree di diverse civiltà sono spesso artificiali. La persecuzione dei cristiani della Siria e dell’Iraq è finalizzata ad eliminare la funzione dell’Asia sudoccidentale quale ponte fra diverse civiltà e a tracciare una invalicabile linea di frontiera tra il mondo islamico e quello cristiano, nel quadro della strategia statunitense dello “scontro delle civiltà”.

PROTESTANTESIMO E OCCIDENTE
di Aldo Braccio

La rappresentazione dell’Occidente imposta dall’egemonia statunitense e supinamente accettata dall’Europa prevede generalmente l’adozione di una mentalità laica e secolarizzata, alla cui formazione hanno però contribuito l’etica protestante e particolarmente la dottrina delle chiese riformate di impronta calvinista e puritana. Si tratta di una contraddizione solo apparente, perché tali disposizioni di carattere religioso hanno determinato l’adozione di comportamenti e di stili di vita contraddistinti dall’affermazione del primato dell’economia e dalla ricerca del successo mondano, nonché da quella “autonomizzazione dell’individuo” che è alla base dell’individualismo moderno. Indipendentemente dal giudizio che si voglia dare complessivamente sulla Riforma luterana e singolarmente sulle diverse declinazioni del protestantesimo, l’importanza degli apporti considerati ci sembra costituisca un tratto caratteristico di quella entità geopolitica strumentale e ambigua denominata Occidente.

DEUS VULT. SETTE PROTESTANTI E IMPERIALISMO STATUNITENSE
di Alessandra Colla

La particolare aggressività dell’imperialismo statunitense è sempre stata una caratteristica della “Nazione sotto Dio”, a partire da quando i primi emigranti inglesi sbarcarono sulla costa atlantica dell’America settentrionale per impiantarvi quelle che sarebbero poi divenute le Tredici Colonie. Motivato da solidi agganci nella tradizione veterotestamentaria, riportata in auge dalle sette protestanti e in particolare dal Puritanesimo, l’espansionismo americano ha assunto ben presto caratteri messianici che nel corso del tempo l’hanno reso, più che una minaccia, un pericolo concreto per il mondo libero.

L’ISLAM COME CONTROCULTURA AMERICANA
di Kevin Barrett

Mentre la maggior parte dei musulmani americani è costituita di immigrati di prima, seconda o terza generazione, in America c’è una comunità islamica vecchia di secoli, quella afroamericana, che si ritiene rappresenti un terzo o anche una metà della popolazione musulmana d’America. Di solito questa comunità viene trascurata da chi si occupa dell’Islam americano: o per motivi d’ordine razziale o per la volontà di presentare l’Islam come un fenomeno straniero e non americano. Eppure nell’Islam statunitense i musulmani afroamericani costituiscono il gruppo di gran lunga più numeroso.

I FONDAMENTI TEOLOGICI DELL’IMPERIALISMO SIONISTA
di Gian Pio Mattogno

Il Sionismo non è solo “nazionalismo ebraico”. Ridurre l’ideologia sionista ad una mera questione di politica territoriale è un errore politico, storico e storiografico. Anche se il Sionismo è un fenomeno moderno, le sue radici più autentiche vanno rinvenute nella Bibbia ebraica, nel Talmud e nella letteratura rabbinica. L’imperialismo sionista è una conseguenza dei principi fondamentali della religione giudaica e delle aspirazioni messianico-imperialistiche di Israele. Il suo obbiettivo specifico immediato è la pulizia etnica della Palestina (imperialismo regionale), ma esso mira soprattutto a spianare la strada all’avvento del “Messia” e all’impero universale di Israele.

UNA SETTA SIONISTA IN UNGHERIA
di Ábel Stamler

A partire dagli anni Duemila, la setta neoprotestante “Chiesa della Fede” (Hit Gyülekezete) esercita sulla vita politica ungherese una tale influenza che, senza una conoscenza dei suoi orientamenti fondamentali, la politica interna ed estera dell’Ungheria sarebbe alquanto incomprensibile. La setta, dichiaratamente sionista, esercita sui governi ungheresi una pressione univoca a favore di una sempre più stretta dipendenza da Israele e dagli Stati Uniti. La Chiesa della Fede, che agisce dal 1979, in seguito all’approvazione della nuova legge sulle comunità religiose (2011), si è venuta a trovare sullo stesso piano della Chiesa Cattolica Ungherese, della Chiesa Riformata d’Ungheria e della Chiesa Evangelica d’Ungheria, delle quali è indiscutibile l’importanza storica nel Paese danubiano. Ciò è dovuto ad un parlamento in cui è largamente maggioritario il Fidesz, un partito conosciuto come conservatore e di destra.

INTERVISTA A GUGLIELMO DUCCOLI
a cura di Aldo Braccio

Esperto in materie storiche, Guglielmo Duccoli ha legato il suo nome alla direzione editoriale di riviste quali “Civiltà” e “L’Illustrazione Italiana”, di cui ha anche curato la ricerca e la digitalizzazione della collezione storica completa. Attualmente collabora al “Progetto Sinapsi” del Ministero dei beni e delle attività culturali e del turismo per la gestione e la valorizzazione del patrimonio culturale digitale delle biblioteche e degli archivi italiani.

RECENSIONE di Eurasia, Vladimir Putin e la grande politica, di Aleksandr Dugin e Alain de Benoist
a cura di Giacomo Gabellini

Eurasia, Vladimir Putin e la grande politica è un saggio di grande spessore sia sotto il profilo filosofico-culturale che sotto quello geopolitico-strategico, perché spiega in maniera piuttosto esauriente i presupposti, i contenuti e le finalità che l’eurasiatismo si propone di ottenere, smontando un pezzo alla volta le teorie statunitensi riguardo alla cosiddetta “fine della storia”, che secondo i suoi promotori avrebbe inesorabilmente fatto scivolare il pianeta verso un ordine mondiale democratico e liberale.

Terrorism and Turmoil: US Containment of China

Terrorism and Turmoil: US Containment of China
 
Global Research

With Hong Kong’s “Occupy Central” fully exposed as US-backed protest movement, readers should be aware that this latest turmoil is but one part of a greater ongoing campaign by the United States to contain and co-opt the nation of China.

As early as the Vietnam War, with the so-called “Pentagon Papers” released in 1969, it was revealed that the conflict was simply one part of a greater strategy aimed at containing and controlling China.

Three important quotes from these papers reveal this strategy. It states first that:

“…the February decision to bomb North Vietnam and the July approval of Phase I deployments make sense only if they are in support of a long-run United States policy to contain China.”

It also claims:

“China—like Germany in 1917, like Germany in the West and Japan in the East in the late 30′s, and like the USSR in 1947—looms as a major power threatening to undercut our importance and effectiveness in the world and, more remotely but more menacingly, to organize all of Asia against us.”

Finally, it outlines the immense regional theater the US was engaged in against China at the time by stating:

“there are three fronts to a long-run effort to contain China (realizing that the USSR “contains” China on the north and northwest): (a) the Japan-Korea front; (b) the India-Pakistan front; and (c) the Southeast Asia front.”

While the US would ultimately lose the Vietnam War and any chance of using the Vietnamese as a proxy force against Beijing, the long war against Beijing would continue elsewhere.

This containment strategy would be updated and detailed in the 2006 Strategic Studies Institute report “String of Pearls: Meeting the Challenge of China’s Rising Power across the Asian Littoral” where it outlines China’s efforts to secure its oil lifeline from the Middle East to its shores in the South China Sea as well as means by which the US can maintain American hegemony throughout the Indian and Pacific Ocean.

The premise is that, should Western foreign policy fail to entice China into participating in Wall Street and London’s “international system” as responsible stakeholders, an increasingly confrontational posture must be taken to contain the rising nation.

This proxy war has manifested itself in the form of the so-called “Arab Spring” where Chinese interests have suffered in nations like Libya that have been reduced to chaos by US-backed subversion and even direct military intervention. Sudan also serves as a proxy battleground where the West is using chaos to push Chinese interests off the continent of Africa.

More recently, political turmoil has hit Southeast Asia. Thailand has only just recently ousted a US-proxy regime headed by dictator Thaksin Shinawatra, while neighboring Myanmar attempts to stave off sedition headed by US-British political fronts led by Aung San Suu Kyi.

Within China itself, the US wields terrorism as a means to destabilize and divide Chinese society in an attempt to make the vast territory of China ungovernable. In the nation’s western province of Xianjiang,the United States fully backs violent separatists.

Indeed, first and foremost in backing the Xinjiang Uyghur separatists is the United States through the US State Department’s National Endowment for Democracy (NED). For China, the Western region referred to as “Xinjiang/East Turkistan” has its own webpage on NED’s site covering the various fronts funded by the US which include:

International Uyghur Human Rights and Democracy Foundation $187,918
To advance the human rights of ethnic Uyghur women and children. The Foundation will maintain an English- and Uyghur-language website and advocate on the human rights situation of Uyghur women and children.

International Uyghur PEN Club $45,000
To promote freedom of expression for Uyghurs. The International Uyghur PEN Club will maintain a website providing information about banned writings and the work and status of persecuted poets, historians, journalists, and others. Uyghur PEN will also conduct international advocacy campaigns on behalf of imprisoned writers.

Uyghur American Association $280,000
To raise awareness of Uyghur human rights issues. UAA’s Uyghur Human Rights Project will research, document, and bring to international attention, independent and accurate information about human rights violations affecting the Turkic populations of the Xinjiang Uyghur Autonomous Region.

World Uyghur Congress $185,000
To enhance the ability of Uyghur prodemocracy groups and leaders to implement effective human rights and democracy campaigns. The World Uyghur Congress will organize a conference for pro-democracy Uyghur groups and leaders on interethnic issues and conduct advocacy work on Uyghur human rights.

It should be noted that the above list was taken from NED’s website in March 2014 – since then, NED has deleted several organizations from the list, as it has done previously regarding its support in other nations ahead of intensified campaigns of destabilization it wished to cover up its role in.

All of these NED-funded organizations openly advocate separatism from China, not even recognizing China’s authority over the region to begin with – referring to it instead as “Chinese occupation.”

Of the March 2014 terror attack in Kunming, the US-funded World Uyghur Congress would even attempt to justify it by claiming Chinese authorities have left the separatists with little other choice. The US State Department’s “Radio Free Asia” report titled, “China’s Kunming Train Station Violence Leaves 33 Dead,” reported:

World Uyghur Congress spokesman Dilxat Raxit said in an emailed statement that there was “no justification for attacks on civilians” but added that discriminatory and repressive policies provoked “extreme measures” in response.

From full-blown proxy wars in the 1960′s spanning Southeast Asia, to the US-engineered “Arab Spring” in 2011, to terrorism in Xinjiang and turmoil in Hong Kong today – what is taking place is not a battle for “democracy” or “freedom of expression,” but an existential battle for China’s sovereignty. For whatever problems the Chinese people have with their government, it is their problem and theirs alone to solve in their own way. Using the promotion of “democracy” as cover, the US would continue its attempts to infect China with US-backed institutions and policies, subvert, co-opt, or overthrow the political order in Beijing, and establish upon its ashes its own neo-colonial order serving solely Wall Street and Washington’s interests – not those of the Chinese people.

 

Image: Protest leader Benny Tai - fully entwined with the US State Department’s National Democratic Institute - sitting as a director for years of the Centre for Comparative and Public Law (CCPL) which collaborates with and receives funding from the US government – calls for the “occupation” of Hong Kong.

Hong Kong was already occupied – by Britain from 1841 to 1997. For the mobs of “Occupy Central,” many have good intentions, but the leadership is knowingly in league with foreign interests seeking to subvert, divide, and destroy the Chinese people – not unlike what China had suffered at the hands of European powers in the 1800′s to early 1900′s.

lundi, 20 octobre 2014

Ankara et la hantise kurde

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Ankara et la hantise kurde

 
par Marie Bethanie
 
Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com
 
Un point de vue intéressant sur les mobiles de la Turquie :
(Erratum: sur la carte ci-dessus, le territoire marqué "Israël" n'est pas l'Etat d'Israël mais le Liban)
"Pour certains et il n’y a pas si longtemps, la Turquie était une sorte de pays européen comme les autres. Surtout pour ceux, pour qui l’Europe sans frontières ni civilisation identifiée, n’était pas plus chrétienne et gréco-romaine qu’autre chose… il fallait simplement partager son  idéal mercantile et ses valeurs idéologiques du moment. Alors pourquoi pas la Turquie avant le Zimbabwe? Eh oui, ce serait formidable, l’Europe aurait maintenant une frontière commune avec l’Etat islamique du Levant.  
Comment réagiraient les démocrates impeccables qui, pour sauver des populations civiles à Benghazi, ont détruit un pays et assassiné son chef d'Etat? Jugeraient-ils les populations civiles de Kobané aussi dignes d’intérêts et méritant une vraie guerre plutôt que quelques bombardements de bonne conscience?
Le moins qu’on puisse dire tout de même, c’est que leur sort indiffère les islamistes présentés comme conservateurs et démocrates au pouvoir à Ankara. Des islamistes qui ont financés ceux de l’EIIL par haine du régime laïc de Bagdad et qui laissent massacrer des Kurdes qui représentent tout de même 25 % de leur propre population. Plutôt que de bombarder les islamistes arabes, les Turcs bombardent les Kurdes turcs qui veulent porter secours à leurs frères de sang.
Cela se comprend. Les Turcs ne craignent pas les djihadistes mais redoutent la création d’un Kurdistan indépendant. Ils veulent bien maintenant voir frapper des islamistes qui égorgent un peu trop mais pas au profit des Kurdes, surtout pas au profit des Kurdes.
Ce positionnement racial (les kurdes sont des indo-européens) et religieux- les mouvements kurdes ne sont pas islamistes- serait-il jugé compatible avec les merveilleuses valeurs de l’Europe de Bruxelles et de son maître américain ? On en arriverait à regretter que les Turcs ne soient pas membres de l'Union européenne pour en juger sur pièce.
Voilà tout de même qui devrait faire réfléchir les idiots utiles du mondialisme qui pensent que l’Europe peut être un espace sans épine dorsale, sans identité et sans références à l'histoire, aux ethnies et aux religions.
Ce qui se passe aux frontières de la Turquie qui seraient celles de l’Europe si on avait écouté les belles âmes en apporte la preuve. Les Turcs sont dans une logique d’un autre monde, fidèle eux à leur peuple et leur vision d’une histoire nationale et de mémoire ottomane. Ils ne crachent pas sur leurs racines musulmanes et leurs origines asiatiques. Ils savent que les Européens peuvent prendre les Turcs pour des européens mais les Turcs ne considéreront jamais les Kurdes comme un peuple à part entière ayant le droit à un territoire sur le sol de cette Anatolie qui ne fut pas toujours turque, loin s'en faut,et qui fut de civilisation européenne. Mais qui s'en souvient ou plutôt qui veut s’en souvenir ?"

dimanche, 19 octobre 2014

50 preguntas y respuestas sobre el Tratado de Libre Comercio entre EEUU y Europa

por Alberto Garzón Espinosa y Desiderio Cansino Pozo

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

El debate público sobre el Tratado de Libre Comercio (TLC) que se está negociando entre la Unión Europea y Estados Unidos es casi inexistente. Y eso a pesar, o quizás debido a, su importancia.  Se trata de una serie de 50 preguntas y respuestas que de forma pedagógica intentan desvelar la importancia de un Tratado negociado de espaldas a la ciudadanía y que apoyan los principales grupos de poder económico y político. Esperamos que sea útil.

1. ¿Qué es un tratado de libre comercio?

Un tratado de libre comercio es un acuerdo que se firma entre dos o más países y que tiene como objetivo ampliar el mercado de bienes y servicios entre los países firmantes. Para ello se busca la reducción o eliminación de las barreras arancelarias y no arancelarias que existen en un determinado momento entre espacios económicos. Es decir, busca la reducción o eliminación de los impuestos a la importación y de la regulación relativa a la comercialización internacional de bienes y servicios. Cuando el acuerdo se firma entre dos países es conocido como acuerdo bilateral mientras que cuando se firma entre más de dos países se denomina acuerdo multilateral. En el mundo hay más de 3.000 acuerdos internacionales de inversión, la mayoría de ellos bilaterales.

2. ¿Cuándo se ha empezado a negociar el tratado entre EEUU y la UE?

El 28 de noviembre de 2011 durante encuentro entre líderes europeos y estadounidenses se creó el Grupo de Trabajo de Alto Nivel sobre Empleo y Crecimiento (HLWG, por sus siglas en inglés). Este grupo tenía como objetivo estudiar las políticas necesarias para incrementar el comercio y la inversión entre EEUU y la UE, haciendo recomendaciones a los diferentes gobiernos. En junio de 2013 la Unión Europea y los Estados Unidos anunciaron el inicio de negociaciones para llegar efectivamente a un Acuerdo Transatlántico de Comercio e Inversión (TTIP, por sus siglas en inglés), también conocido simplemente como Tratado de Libre Comercio (TLC). Las conversaciones comenzaron finalmente durante el mes de julio de 2013, y se prevé que se pueda aprobar finalmente durante 2014.

3. ¿Por qué no me he enterado antes?

Aunque la Comisión Europea ha insistido en que la negociación es transparente, lo cierto es que el proceso de negociación es prácticamente secreto. No se conocen detalles concretos de las negociaciones y sólo algunos documentos filtrados desde las propias instancias europeas han permitido ir desgranando los pilares del futuro acuerdo. El negociador principal de la parte europea reconoció en una carta pública que todos los documentos relacionados con las negociaciones estarían cerrados al público durante al menos treinta años. Concretamente aseguró que esta negociación sería una excepción a la Regla 1049/2001 que establece que todos los documentos de las instituciones europeas han de ser públicos[1]. Asimismo, el comisario De Gucht aseguró en el Parlamento Europeo que la negociación del TLC debía tener grado de confidencialidad y negó la función de negociación al Parlamento[2]. Lo que supone un ataque más a la ya escasa democracia en el seno de la Unión Europea.

4. ¿Entonces qué principio guía la redacción del documento?

Son los intereses económicos de las multinacionales los que están dictando las negociaciones. De hecho, la Comisión Europea se embarcó en más de 100 encuentros cerrados con lobistas y multinacionales para negociar los contenidos del tratado. La Comisión Europea tuvo que reconocer esos encuentros a posteriori, y más del 90% de los participantes resultaron ser grandes empresas[3].

5. ¿Quién apoya este TLC en España?

Dado que no hay debate público, es muy difícil conocer la opinión de la ciudadanía o de las organizaciones civiles. Sin embargo, la mayoría de los partidos del Congreso de los Diputados sí se han posicionado ya. El acuerdo firmado en junio de 2013 entre el Partido Popular y el Partido Socialista en el Congreso recogía una petición expresa al Gobierno para «apoyar un rápido comienzo de las negociaciones de un acuerdo de libre comercio entre los Estados Unidos de América y la Unión Europea ambicioso y naturalmente beneficioso»[4].

6. Al menos podremos votar los ciudadanos…

No, dado que la aprobación final del TLC corresponde al Parlamento Europeo. Sólo en caso de que las autoridades nacionales quisieran consultar a sus ciudadanos podríamos participar de forma directa en la decisión. Sin embargo, el 6 de mayo de 2014 el Congreso de los Diputados rechazó la convocatoria de un referéndum sobre el TLC, como proponía Izquierda Unida, con los votos en contra de PP, PSOE, CIU, PNV y UPyD.

7. ¿Son muy altas las barreras arancelarias entre EEUU y la UE?

No. La propia Comisión Europea ha reconocido que «las relaciones económicas entre los Estados Unidos y la Unión Europea pueden ser consideradas entre las más abiertas del mundo»[5]. Asimismo, la Organización Mundial del Comercio ha estimado que las tarifas promedio rondan el 3,5% en Estados Unidos y el 5,2% en la Unión Europea. Estamos hablando de niveles extraordinariamente reducidos.

8. ¿Entonces qué se busca con el TLC?

La Comisión Europea considera que «las medidas regulatorias constituyen el mayor obstáculo para incrementar el comercio y la inversión entre Estados Unidos y la Unión Europea»[6]. Así, el propósito no es la reducción de los ya bajos niveles arancelarios sino la modificación de la regulación existente en las relaciones comerciales entre ambos espacios económicos, favoreciendo únicamente a las grandes empresas transnacionales que son las únicas interesadas.

9. ¿De qué tipo de regulación estamos hablando?

Se trata de la regulación relacionada con el control sanitario de determinados productos, con los estándares medioambientales, con los convenios laborales, con la propiedad intelectual e incluso con la privatización de servicios públicos. Se argumenta que estas normas suponen costes adicionales para las empresas, todo lo cual sería una pérdida de potencial económico para las distintas economías.

10. ¿Y cómo afectaría un TLC al crecimiento económico y el empleo?

Según informes económicos favorables al acuerdo, el TLC crearía en EEUU y UE hasta dos millones de nuevos puestos de trabajo y estimularía el crecimiento económico incluso un 1% anual. Sin embargo, el propio informe de la Comisión Europea apunta a un posible crecimiento económico del 0,1% anual en uno de las mejores escenarios posibles. Por otro lado, la Comisión Europea también señala entre los beneficios de este Tratado la bajada de precios.

11. Menos es nada. ¿Son creíbles esas predicciones?

En absoluto, dado que se han extraído de modelos econométricos que dependen de unas hipótesis poco realistas. Siempre es posible torturar los modelos estadísticos y los propios indicadores para que nos digan lo que queremos. Es mucho más riguroso basarse en la experiencia pasada de tratados similares que en esbozar milagros sobre el papel.

12. ¿Hay experiencias pasadas que sean equiparables?

Sí, por ejemplo el conocido como Acuerdo de Libre Comercio de Norte América (NAFTA, por sus siglas en inglés). Cuando se firmó por Canadá, Estados Unidos y México en 1993 se anunció que crearía un total de 20 millones de empleos. Pasado el tiempo la propia Cámara de Comercio de EEUU ha reconocido que tal promesa no se materializó[7]. De hecho, las estimaciones independientes más razonables apuntan a que finalmente hubo una pérdida neta de empleos cercana al millón de personas debido a las deslocalizaciones[8].

13. ¿Es posible que el TLC destruya puestos de trabajo?

Por supuesto, y de hecho incluso la Comisión Europea asume que va a ocurrir. Lo que sucede es que la Comisión considera que será un efecto parcial circunscrito a algunos sectores económicos y zonas geográficas y que será compensado por efectos positivos en otros sectores económicos y regiones. También algunos pensadores liberales sostienen que los efectos perjudiciales sobre el empleo serán compensados por el desplazamiento productivo hacia líneas de actividad más eficientes[9].

14. Entonces… ¿aumentar la oferta de bienes y servicios va a crear empleo en España?

No. Nuestro problema no es la oferta sino la demanda. Si nuestros ingresos y rentas disponibles son menores, lógicamente compramos menos. Es decir, cada vez somos más pobres y no se incrementan las ventas. Por lo tanto, lo que se va a producir es un trasvase de ventas desde las empresas locales hacia las grandes empresas que son las pueden mantener estructuras de costes y precios reducidos a lo largo del tiempo hasta que hayan logrado eliminar a la competencia local.

15. ¿Quiere decir eso que se destruirán empresas y sectores?

Efectivamente. Cuando se amplían los mercados la competencia se incrementa y las empresas nacionales se ven obligadas a competir con las extranjeras. Y en esa pugna acaban victoriosas las empresas más competitivas. Todas las que no puedan competir y ofrecer precios más bajos tendrán que desaparecer junto con todos sus puestos de trabajo. De hecho, la Comisión Europea ha reconocido que la ventaja competitiva de algunas industrias estadounidenses generarán un notable impacto negativo en sus homólogas en la Unión Europea, pero asume que los gobiernos tendrán fondos suficientes para mitigar los costes que ello genere[10].

16. ¿Cómo se verá afectada la agricultura europea?

El modelo agrario europeo es muy diferente al estadounidense, tanto en su organización como sobre todo en su tamaño. En EEUU hay 2 millones de granjas, mientras que en la Unión Europea hay 13 millones. En promedio una granja estadounidense es 13 veces más grande que una europea, lo que permite a las empresas estadounidenses competir en mejores condiciones. Por eso los agricultores europeos están tan preocupados: la amenaza de una concentración de poder y riqueza en el sector es muy alta.

17. ¿Mayor concentración?

Sí, el efecto final de un proceso como el descrito es siempre un aumento de la concentración y centralización de las empresas. Dicho de otra forma: el pez grande se come al pez chico. El TLC implicará un duro golpe a la mayoría social del tejido empresarial europeo, que está constituido en su 99% por pequeñas y medianas empresas. Hasta ahora, los desarrollos normativos en los distintos países de la Unión Europea buscaban equilibrar las condiciones en el juego de la economía de mercado defendiendo a las pequeñas empresas para que tuvieran la oportunidad de competir en igualdad de condiciones con las grandes. Con el TLC este equilibrio se rompe para inclinarse la balanza a favor de las grandes corporaciones.

18. ¿Y ello conducirá a una UE más homogénea?

No, lo que es más probable es que se produzca una ampliación de la brecha centro-periferia que ya existe en la Unión Europea. La estructura productiva de los países de la periferia (Portugal, Grecia, España…) está mucho menos desarrollada y es mucho menos competitiva, de modo que una mayor competencia proveniente de las empresas estadounidenses será un golpe mortal a las frágiles industrias de la periferia europea. Además, no sólo se conducirá hacia una UE menos homogénea, sino que la brecha entre economías ricas y pobres, entre el norte y el sur, a escala mundial no haría más que aumentar. Dicho de otro modo, el norte se alía con el norte.

19. ¿Supone eso el fin de las posibilidades de reindustrialización?

Sí, porque se establece una camisa de fuerza que limita enormemente la capacidad de desarrollar una industria propia y competitiva para los gobiernos de las economías menos desarrolladas. Al fin y al cabo, los países que primero se industrializaron lo hicieron a través de medidas totalmente contrarias a las apuntadas por los tratados de libre comercio.

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20. ¿Es eso cierto? ¿Es posible el desarrollo sin libre comercio?

Por supuesto. Como afirma el trabajo del reputado economista Ha-Joon Chang, «los consejos dados a los países en desarrollo durante las dos últimas décadas no sólo han sido básicamente erróneos sino que también ignoran la experiencia histórica de los propios países industrializados cuando se esforzaban por alcanzar el desarrollo»[11]. Concretamente, los países que primero se desarrollaron lo lograron a través de políticas de protección a la industria naciente y subsidios a la exportación, hoy prácticas consideradas muy negativas por los organismos internacionales.

21. ¿Significa eso estar en contra del comercio?

En absoluto. El comercio es muy positivo para las relaciones económicas y sociales, pero debe enmarcarse en un conjunto de reglas que impidan la concentración de poder y riqueza o la vulneración de los derechos humanos. El propio Adam Smith, a menudo símbolo del capitalismo industrial, fue partidario de establecer topes al libre comercio al percibir que un mercado desenfrenado y carente de la acción del Estado podía atacar la esencia humana.

22. ¿Entonces por qué se nos recomienda medidas erróneas?

El economista alemán Friedrich List lo resumió con una metáfora. Según él, «un ardid muy común e inteligente que practica quien ha alcanzado la cumbre de la grandeza es retirar la escalera por la que ha trepado para impedir a otros trepar tras él»[12]. Ello quiere decir que los países más desarrollados, que tienen industrias de alto valor añadido muy competitivas recomiendan al resto la apertura de fronteras comerciales porque saben que la victoria de sus empresas está asegurada. El propio List ya apoyó la idea según la cual «en presencia de países más desarrollados, los países [económicamente] atrasados no pueden desarrollar nuevas industrias sin contar con la intervención estatal, especialmente con protección arancelaria». Dicho de otra forma, en ese terreno de juego será imposible para España encontrar otro modelo productivo sostenible y equilibrado.

23. ¿Y qué pasará durante la lucha competitiva entre las empresas?

Cuando varios países abren sus fronteras para crear un mercado común de bienes y servicios se da un fenómeno de competencia hacia la baja o carrera hacia el fondo en el que se desploman los estándares laborales, los medioambientales e incluso los democráticos. Eso es lo que supondrá la aprobación del TLC. Aunque la retórica oficial de la Comisión Europea habla de «armonización de la regulación», se trata en realidad de un proceso en el que la igualación viene dada a la baja. Así, se habla de un proceso de mínimo denominador común en el que el resultado de la armonización será la igualación al nivel de la regulación más laxa.

24. Entonces, ¿pueden verse afectados los derechos laborales?

Sí. EEUU se ha negado a ratificar convenios de la Organización Internacional del Trabajo (OIT), incluyendo aquellos que se refieren a la libertad de asociación y a las prácticas sindicales. Su legislación -irónicamente llamada derecho al trabajo- es en realidad una legislación contra la negociación colectiva y el sindicalismo, y ha modelado en EEUU un sistema de competencia a la baja en materia laboral entre los Estados. Todos pugnan por atraer inversiones internacionales y nacionales por la vía de reducir aún más las condiciones laborales. Una igualación de la regulación hacia el sistema estadounidense es compatible con la cruzada que la Comisión Europea ha iniciado contra los salarios y el peso salarial en la renta. El TLC podría servir de catalizador del acercamiento de las normas laborales europeas a los estándares estadounidenses. Una generalización de la carrera hacia el fondo.

25. ¿Y a qué tipo de trabajo conducen estas normas?

En un escenario de incremento de la competencia, y en el que opera una tendencia de carrera hacia el fondo, el trabajo se va precarizando cada vez más y se disipan las posibilidades de un trabajo indefinido o estable. Las empresas siempre estarán dispuestas a deslocalizarse hacia las regiones donde se den menos salarios y costes laborales –entre los cuales cabe incluir los derechos laborales-, de tal forma que la amenaza es permanente. Esa amenaza, junto con la del desempleo, presiona a la baja todos los estándares. Incluido el del salario, cuestión que ya teorizaron los economistas clásicos (Marx, Ricardo, Smith) al hablar de una tendencia hacia el salario de subsistencia, esto es, hacia un nivel verdaderamente ínfimo.

26. ¿Significa eso que habrá nuevas reformas laborales?

Efectivamente. Una vez aprobado el TLC todos los Gobiernos tendrán que adaptar sus normativas nacionales a los nuevos acuerdos internacionales, lo cual implicará una nueva ola de reformas laborales, financieras, fiscales, etc. que sirva a esa armonización regulatoria propuesta en el tratado.

27. ¿Van a pagar las empresas menos impuestos?

Las grandes empresas ya tienen mecanismos para eludir el mayor pago de impuestos posibles. Los aranceles se repercuten al consumidor final de los bienes o servicios. La eliminación de los mismos suponen una merma en los ingresos públicos de los Estados, que podrían destinarse para compensar el impacto ecológico de la actividad económica o los costes sociales de las deslocalizaciones empresariales.

28. ¿El tratado también regulará el sector sanitario?

Toda la regulación está sujeta a ser modificada por el tratado, pero los negociadores de Estados Unidos han señalado particularmente a la regulación sobre sanidad y productos fitosanitarios como principales objetivos a armonizar[13]. Y es que la regulación de la Unión Europea en esta materia está mucho más desarrollada y es más rígida que la de Estados Unidos, razón por la cual una armonización a la baja será especialmente lesiva para los ciudadanos europeos.

29. ¿Eso quiere decir que estará en riesgo mi salud?

Muy probablemente. La Unión Europea utiliza actualmente un principio de precaución que impide que determinados productos puedan comercializarse a pesar de que no haya suficiente investigación científica que revele su peligrosidad. El sistema funciona porque son las empresas las que tienen que demostrar que sus productos no representan un problema para la salud del consumidor. Y ese proceso es largo, lo que los empresarios estadounidenses consideran que es un coste que hay que evitar.

30. ¿Y si finalmente se produce esa armonización?

Pues entre otras cosas los supermercados europeos se inundarán de productos que son habituales en Estados Unidos y que sin embargo a día de hoy están prohibidos en la Unión Europea por motivos sanitarios o ecológicos. Por ejemplo, el 70% de toda la comida vendida en Estados Unidos contiene ingredientes modificados genéticamente, algo impensable actualmente en la Unión Europea.

31. ¿Y por qué a día de hoy están prohibidos tantos productos?

En las décadas de los ochenta y noventa la Unión Europea introdujo restricciones a la importación de muchos productos estadounidenses por motivos de salud. Por ejemplo, las granjas estadounidenses suelen incrementar su productividad a través de la implantación a los animales de hormonas que les hacen engordar y crecer más rápido. Dichas hormonas, aplicadas sobre las reses o los pollos, están bajo sospecha tras vincularse con la proliferación del cáncer en humanos. Por eso la Unión Europea ha bloqueado sistemáticamente tantas importaciones, a pesar de las duras críticas de la industria estadounidense.

32. ¿También el medio ambiente se verá afectado?

Sí, y no sólo porque la regulación medioambiental será modificada sino también porque el incremento del volumen de intercambio de bienes y servicios afectará al medio ambiente. La propia Comisión Europea prevé un incremento de hasta 11 millones de toneladas métricas de dióxido de carbono emitidas a la atmósfera, lo que obviamente contraviene todos los protocolos internacionales de medio ambiente. Si finalmente se incrementa el comercio, se incrementarán también los recursos materiales, hídricos y energéticos necesarios para su producción, así como residuos, emisiones y desechos. Eso sí, en un alarde de hipocresía y economicismo, la Comisión Europea espera que «las ganancias asociadas con el incremento del comercio sean en principio suficientemente grandes como para pagar los costes necesarios para la disminución de la polución»[14]. Pero cabe advertir que la lógica monetarista y de mercado son ineficaces para dar solución a los problemas ecosistémicos, ya que éstos se rigen bajo otros principios.

33. Y la armonización de la regulación medioambiental, ¿cómo afectará?

De la misma forma que ocurría en el aspecto sanitario, con una armonización a la baja y la ruptura del principio regulatorio de precaución que actualmente usa la Unión Europea. Por ejemplo, hoy en día la Unión Europea bloquea más de 1.200 sustancias que se utilizarían en cosméticos, mientras que Estados Unidos sólo bloquea poco más de diez. Además, la armonización de la regulación sobre prácticas que dañan al medio ambiente podría abrir la puerta al fracking en Europa.

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34. ¿Qué es el fracking?

Esta práctica permite extraer gas o petróleo del subsuelo pero dejándolo prácticamente inutilizable y plagado de sustancias tóxicas, alergénicas y cancerígenas. Además, es un proceso vinculado a la generación de terremotos de diferente magnitud. De ahí que esta práctica esté siendo frenada legislativamente en la Unión Europea, algo criticado duramente por las grandes empresas y por sus partidarios. Y es que las grandes empresas estadounidenses de exportación de gas y petróleo están buscando formas de superar la normativa europea respecto a la fracturación hidráulica (fracking) para poder incrementar sus beneficios. El primer ministro del Reino Unido, sin ir más lejos, denunció que la legislación europea permitía que «nuestros competidores vayan por delante de nosotros en la explotación de estos recursos»[15].

35. ¿Qué ocurrirá con la propiedad intelectual?

El Tratado incluirá disposiciones para promover los llamados derechos digitales, es decir, supuestamente para proteger a las empresas de la piratería digital. Pero en realidad esto puede suponer la restricción del acceso al conocimiento y la puesta de obstáculos a la innovación.

36. Eso me suena… ¿no se debatió ya en el Parlamento Europeo?

Efectivamente, el TLC busca recuperar el espíritu del Acuerdo Comercial Antifalsificación (ACTA, por sus siglas en inglés). Aquel acuerdo fue debatido y felizmente rechazado en el Parlamento Europeo en el año 2012, pero las grandes empresas y sus lobbies no se han rendido y buscan ahora incluir los aspectos fundamentales dentro del TLC.

37. ¿Y cómo afectará a los ciudadanos esa inclusión?

Hay que recordar que en Estados Unidos las grandes empresas pueden acceder sin límites a toda la información privada de sus clientes. Así, empresas como Facebook, Google o Microsoft tienen capacidad de utilizar esa información como deseen. Sin embargo, en la Unión Europea hay límites que protegen ese espacio personal. ACTA y ahora el TLC buscan romper esa regulación europea para armonizarla con la falta de límites de Estados Unidos. Y ello incluye la posibilidad de que los proveedores de internet puedan dar toda la información -incluido el historial de navegación- a los gobiernos y grandes empresas. En definitiva, con la excusa de querer proteger los derechos de propiedad intelectual de las grandes empresas se vulneran claramente los derechos individuales de los ciudadanos.

38. ¿Y eso afecta a las medicinas?

Exacto, pues el TLC busca reforzar los derechos de propiedad intelectual. Y ello incluye el fortalecimiento de las patentes de las empresas farmacéuticas. Esta política supone un mayor coste para los presupuestos públicos en sanidad, retraso en la incorporación de genéricos y mayor coste de los medicamentos para los hogares. Hay que recordar que cuando un medicamento con patente compite con un medicamento genérico se produce una disminución del precio de los medicamentos en cuestión, todo lo cual beneficia no sólo a los hogares sino también a la administración pública.

39. ¿Y a los servicios públicos?

El Tratado alcanza a todos los sectores de la economía, incluido el sector público. Muchos de los sectores públicos en Europa son fundamentalmente privados en Estados Unidos, y existe la amenaza real de que las grandes empresas estadounidenses vean Europa como un gran mercado para su expansión. Al coincidir esto con las políticas de austeridad promovidas por la Comisión Europea, hay un riesgo más que evidente de que el deterioro de la calidad de los servicios públicos sea la excusa de una futura ola de privatizaciones en numerosos sectores públicos. Ello apunta a una reducción del Estado y su capacidad de intervenir en la economía.

40. Eso interpela a la democracia…

Sí. La democracia en su definición procedimental implica una serie de reglas que permiten a los ciudadanos elegir a los representantes que tomarán las decisiones políticas. Pero entre los requisitos previos se encuentra asimismo la igualdad ante la ley de todos los ciudadanos, que es en quienes reside la soberanía nacional. Sin embargo, este tratado de libre comercio atenta directamente contra este requisito al conceder una mayor protección legal a las grandes empresas que a los propios ciudadanos o a los Estados.

41. ¿Quiere decir que las grandes empresas se sitúan por encima de los Estados?

Desgraciadamente así es, dado que el TLC incluirá una cláusula de protección de los inversores extranjeros (conocida como Investor-State dispute settlement, ISDS) que permitirá a las multinacionales demandar a los Estados cuyos gobiernos aprueben leyes que afecten a sus beneficios económicos presentes o futuros.

42. ¿Entonces el TLC estará por encima de la Constitución de cada país?

Sí, será como una supraconstitución. Y los tribunales internacionales de arbitraje, que no están constituidos por jueces independientes, tendrán un nivel judicial más alto que los tribunales nacionales. Así, un Estado puede ser condenado por un tribunal internacional por haber vulnerado los posibles beneficios de una multinacional. Pero además las grandes empresas pueden obviar los tribunales locales y directamente demandar a los Estados a través de tribunales internacionales, algo que ningún ciudadano puede hacer.

43. ¡Eso ni en la ciencia ficción!

Ojalá sólo fuera parte de una novela distópica. Pero la realidad es que estas cláusulas y los tribunales internacionales de arbitraje ya existen en el mundo desde hace mucho tiempo, pues han llegado de la mano de muchos otros tratados de libre comercio. Lo que sucede es que esta vez llegan a la Unión Europea de una forma mucho más clara.

44. ¿Y ya hay empresas que hayan demandado a los Estados?

Sí, por ejemplo la multinacional estadounidense Phillip-Morris ha demandado a Uruguay por 2.000 millones de dólares por haber puesto alertas sanitarias en las cajetillas de tabaco. Otra multinacional como Vattenfall ha demandado a Alemania por 3.700 millones de dólares por haber apagado sus centrales nucleares. Otra como Lone Pina ha demandado a Canadá por 250 millones de dólares canadienses por la moratoria de fracking que aprobó el Gobierno de Quebec.

45. ¿Se han dado sentencias condenatorias contra los Estados?

Hay muchos ejemplos. Ecuador fue sentenciado a pagar 2.300 millones de dólares a la petrolera Occidental Petroleum por abandonar la construcción de un pozo de petróleo en el Amazonas. E incluso Libia tuvo que pagar 900 millones de dólares de ”beneficios perdidos” por un proyecto turístico en el que sólo se habían invertido 5 millones de dólares.

46. ¿Cuál es la base de esas denuncias que ganaron las multinacionales?

Fundamentalmente argumentan que las decisiones de los gobiernos les han quitado la expectativa de beneficios futuros. Es decir, se trata de un concepto que se extiende hasta las supuestas ganancias perdidas a causa de determinadas políticas.

47. Eso quiere decir que los gobiernos están en indefensión…

Claro, porque el comportamiento de los Gobiernos cambia en la medida que existe una amenaza permanente de demandas multimillonarias por parte de las multinacionales. Por ejemplo, el ministro de Salud de Nueva Zelanda anunció el retraso de la aprobación de un pack sanitario hasta que se conociese la sentencia de Phillip Morris contra Australia.

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48. Si un gobierno cambia y quiere aplicar otra política, ¿qué ocurre?

Pues que es carne de cañón para todas las multinacionales que crean que ese cambio afecta a sus beneficios presentes y futuros. El caso paradigmático es Argentina, que tras la crisis de 2001 cambió radicalemente de política económica para intentar proteger a sus ciudadanos y desde entonces ha recibido más de 40 denuncias por parte de multinacionales…

49. Bueno, los Estados siempre pueden ganar en un juicio

Difícilmente en muchos casos. Hay que pensar que las multinacionales cuentan además con gabinetes de abogados especializados en la materia que generalmente están mucho más preparados que los abogados de los propios Estados. Pocos Estados se pueden permitir pagar la alta remuneración que reciben los abogados de las grandes multinacionales, y mucho menos mantener un equipo entero especializado en el tema.

50. ¿Podríamos decir que es un negocio económico en crecimiento?

Sí, a finales de 2013 había un mínimo de 268 demandas pendientes contra 98 países (UNCTAD). En los noventa sólo había una docena. Se trata de un nuevo negocio en sí mismo, lo que ha hecho que muchas empresas de abogados se hayan especializado y estén dispuestas a litigar por cualquier evento que crean puede servir para sacarle dinero a los Estados, desviándose como consecuencia grandes cantidades de recursos y fondos públicos hacia las grandes empresas, en lugar de dedicarse a los servicios públicos fundamentales que garanticen la vida digna de las personas.

[1] Carta de I. García Bercero a L. Daniel Mullany con fecha 5 de julio de 2013 y titulada “arrangements on TTIP negotiating documents”. http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2013/july/tradoc_151621.pdf

[2] Intervención durante el debate en el Parlamento Europeo de 22 de mayo de 2013: “EU trade and investment agreement negotiations with the US”.

[3] http://corporateeurope.org/trade/2013/09/european-commission-preparing-eu-us-trade-talks-119-meetings-industry-lobbyists

[4] http://www.pp.es/sites/default/files/documentos/8030-20130613142939.pdf

[5] Comisión Europea (2013): “Impact Assesment Report on the future of EU-US trade relations”.

[6] Comisión Europea (2013): “Impact Assesment Report on the future of EU-US trade relations”.

[7] U.S. Chamber of Commerce (2012): “NAFTA Triumphant. Assesing two decades of gains in Trade, Growth and Jobs”. Disponible en https://www.uschamber.com/sites/default/files/legacy/reports/1112_INTL_NAFTA_20Years.pdf

[8] Economic Policy Institute (2003): “NAFTA-related job losses have piled up since 1993”. Disponible en http://www.epi.org/publication/webfeatures_snapshots_archive_12102003/

[9] Schwartz, P. (2013): “El deseado acuerdo transatlántico sobre comercio e inversión: un buen proyecto difícil de llevar”, en Revista de Economía ICE, nº 875, noviembre-diciembre 2013.

[10] Comisión Europea (2013): “Impact Assesment Report on the future of EU-US trade relations”.

[11] Chang, H-J. (2002): Retirar la escalera. La estrategia del desarrollo en perspectiva histórica. Catarata, Madrid.

[12] Ibidem.

[13] Executive Office of the President. The United States trade representative (2013). Carta a John Boehner, portavoz.

[14] Comisión Europea (2013): “Impact Assesment Report on the future of EU-US trade relations”.

[15] ElMundo.es (16/04/2014): “Cameron acusa a la Unión Europea de frenar el fracking”. Disponible en http://www.elmundo.es/ciencia/2013/12/17/52b0419761fd3d1e328b4575.html

Fuente: ATTAC

Extraído de: Círculo Viriato