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vendredi, 14 février 2014

La farce de Montreux

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Bernhard Tomaschitz:

La farce de Montreux

 

Conférence pour la paix en Syrie: les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ne veulent pas la fin de la guerre civile

 

A Montreux, en Suisse, la “communauté internationale” (ou ce qui en tient lieu...) tente de trouver une paix acceptable qui mettrait fin à la guerre civile qui fait rage depuis trois ans en Syrie et qui a détruit le pays. Ce que l’on met en scène sur les bords du Lac Léman n’est rien d’autre qu’une farce. Dès le départ, ni les puissances occidentales, surtout les Etats-Unis, qui soutiennent les rebelles dits “modérés”, ni l’Arabie saoudite, qui protège les combattants radicaux islamistes, n’ont intérêt à conduire des négociations sérieuses.

 

Ainsi, le ministre américain des affaires étrangères, John Kerry, exige, en méconnaissant ainsi la situation réelle dans le pays, que le Président syrien Bechar El-Assad renonce au pouvoir. D’après Kerry, il serait impensable que l’homme “qui a oppirmé son peuple de manière si brutale” puisse encore continuer à diriger la Syrie. Et comme par miracle, juste avant que ne commencent les négociations de Genève II, les médias ont diffusé des images prouvant soi-disant les massacres d’opposants au régime, perpétrés par les forces de sécurité loyalistes syriennes. Quant à la puissance régionale que constitue l’Iran, elle a d’abord été invitée, puis, sous pression américaine, “dés-invitée” par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov définit cette exclusion de l’Iran comme “une faute impardonnable”.

 

De cette façon, les deux alliés, inégaux entre eux que sont les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, ont constitué une sorte d’Axe dirigé directement contre l’Iran. En effet, les deux Etats poursuivent —pour des motifs certes divergents— un but commun, celui de contenir et d’encercler l’Iran. L’élément-clef de cette stratégie américano-saoudienne est de briser un maillon fort de “l’arc chiite”, espace géographique en forme de croissant qui part de l’Iran, s’étend à l’Irak et à la Syrie pour aboutir finalement aux zones contrôlées par le Hizbollah au Liban. Pour faire tomber Assad, Washington accepte délibérément que l’Arabie saoudite soutienne les combattants djihadistes de Syrie.

 

Nikolaï Bobkin, qui appartient à la “Strategic Culture Foundation”, une boîte à penser russe, met bien la situation en évidence: “Ryad ne met plus de gants quand il s’agit de faire face aux initiatives internationales pour contrôler le programme nucléaire iranien. Les Saoudiens prônent sans fard le changement de régime en Syrie et ne cessent plus de verser des fonds pour armer l’opposition syrienne. Le royaume d’Arabie saoudite entretient des liens avec les adversaires les plus rabiques de Bechar El-Assad et est ainsi le principal soutien du terrorisme en Syrie”. A juste titre, Bobkin pose la question: l’Arabie saoudite ne mériterait-elle pas de subir les mêmes sanctions que l’Iran?

 

L’Occident laisse faire le royaume islamo-fondamentaliste saoudien —dont la religion d’Etat est le wahhabisme (une secte sunnite)— qui peut ainsi intervenir non seulement en Syrie mais aussi dans l’Irak voisin. Ce laxisme est facile à comprendre: les Saoudiens, disposant à profusion de pétrodollars, sont de bons clients, surtout pour acheter du matériel militaire. Bobkin poursuit son raisonnement: rien que pour cette raison, la famille royale saoudienne peut demeurer sûre que “Washington et ses alliés européens continueront à fermer les yeux, quoi que fasse l’Arabie saoudite dans la région”.

 

Fin 2011, Washington et Ryad ont signé un accord d’achat de matériels militaires pour une somme de 60 milliards de dollars. Bobkin démontre que, grâce à cet accord, les Saoudiens peuvent prendre sous leur aile protectrice les Etats qui leur sont loyaux dans la région, en soutenant financièrement leur programme d’armement: “Par exemple, l’Arabie saoudite a promis aux militaires libanais de financer à raison de trois millions de dollars un achat d’armes en France”. Les forces libanaises seront alors en mesure d’agir efficacement contre le Hizbollah, bien armé par l’Iran. Les membres de cette milice chiite libanaise se battent en Syrie aux côtés des troupes d’Assad.

 

Pourtant l’Arabie saoudite ne constitue pas un sujet de conversation dans les milieux influents aux Etats-Unis. On se contente d’y réclamer un “changement de régime” à Damas et d’exercer à cette fin une pression constante sur le Président Obama. Elliott Abrams, conseiller de l’ex-Président George W. Bush, rappelle à Obama, dans une contribution au “Weekly Standard”, que le premier président afro-américain des Etats-Unis avait, il y a deux ans et demi, réclamé la chute d’Assad. Ensuite, Abrams dresse une longue liste de “péchés” commis par le gouvernement syrien. Celui-ci serait un “régime ennemi”, lié à l’Iran et au Hizbollah, qui opprimerait brutalement toute opinion divergente émise dans le pays. L’idéologue néo-conservateur utilise ensuite l’arme propagandiste de l’exagération en affirmant tout de go que le régime de Damas “a du sang américain sur les mains”, parce qu’il y a une dizaine d’années, il aurait favorisé le transit de djihadistes vers l’Irak, où ces derniers auraient tué des Américains. Abrams est aveugle quelque part: il refuse de voir que le régime d’Assad excite la haine des islamistes parce qu’il est séculier et laïque. Abrams ne constate pas cet état de choses, pourtant évident: il se borne à faire feu de tous bois pour attiser la haine anti-syrienne.

 

Genève II n’apportera donc aucun résultat. L’invitation de représentants de la “Syrian National Coalition” (SNC), regroupement d’opposants à Assad, n’y changera rien. Cette SNC n’est rien d’autre qu’un spectre inconsistant qui donne l’illusion qu’existerait une opposition pro-occidentale. Car il ne faut pas se voiler la face: la plupart des rebelles sont des islamistes, dont beaucoup cultivent des liens à peine dissimulés avec le réseau Al-Qaeda. Le “Washington Post” commentait les préparatifs à Genève II comme suit: “L’incapacité de la coalition lui a coûté la sympathie de la plupart des Syriens normaux et de la majorité des groupes rebelles armés. Pour cette raison, on ne sait pas très bien qui cette coalition représente, ce qui pose problème si elle a l’intention de participer aux négociations”.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°5/2014, http://www.zurzeit.at ).

Des communautés européennes en voie de disparition...

Des communautés européennes en voie de disparition...

 

par Robert Steuckers

 

Recension: Karl-Markus GAUSS, Die sterbenden Europäer, Unterwegs zu den Sepharden von Sarajevo, Gottscheer Deutschen, Arbëreshe, Sorben und Aromunen, Mit Photographien von Kurt Kaindl, DTV, München, Nr.30.854, 2011 (5. Ausgabe), ISBN 978-3-423-30854-0.

 

die_sterbenden_europaeer-9783423308540.jpgDans l’ABC politique qui nous est cher, déplorer avec anxiété la disparition des faits communautaires, des communautés humaines réelles, de chair et de sang, est une constante, couplée à une anthropologie pessimiste qui ne voit pas de “progrès” dans leur disparition mais qui constate, amèrement, que ce que l’on baptise “progrès” est en réalité une terrible “régression” dans la diversité humaine. Bon nombre d’ethnologues, d’écologistes, d’anthropologues déplorent, à très juste titre, la disparition de langues et de petites communautés ethniques dans la jungle d’Amazonie ou dans les coins les plus reculés de Bornéo ou de la Nouvelle-Guinée. Mais ce triste phénomène se passe en Europe aussi, sous l’oeil indifférent de toutes les canailles qui donnent le ton, qui détiennent les clefs du pouvoir politique et économique, qui n’ont aucune empathie pour les éléments humains constitutifs d’une réalité charnelle irremplaçable si elle venait à disparaître. Pour se rappeler que le phénomène de la “mort ethnique” n’est pas seulement d’Amazonie ou d’Insulinde, il suffit de mentionner la disparition des Kachoubes, des Polaques de l’Eau ou des derniers locuteurs de la vieille langue prussienne (du groupe des langues baltiques), suite à la seconde guerre mondiale.

 

Karl-Markus Gauss, né en 1954 à Salzbourg, est aujourd’hui le directeur de la revue “Literatur und Kritik”. Ses livres sont traduits en de nombreuses langues et obtiennent souvent des prix très prestigieux. “Die sterbenden Europäer” part d’un axiome philosophique fondamental: l’Europe doit sa dimension plurielle, sa qualité culturelle intrinsèque, à l’existence de ces communautés battues en brèche, laminées sous les effets délétères de la pan-médiatisation —qui, comme l’avait prévu Heidegger, allait induire les hommes à oublier ce qu’ils sont vraiment, à ne plus river leurs regards sur les chemins de leur lieu natal— du “tout-économique”, des idéologies réductrices et universalistes, et, enfin, des avatars du jacobinisme étatique et éradicateur qui ne cesse de sévir.

 

La communauté sépharade de Sarajevo

 

Gauss commence par évoquer la communauté sépharade de Sarajevo, issue de la diaspora venue de l’ancienne Espagne musulmane, après la chute de Grenade en 1492 et les autres expulsions qui se sont succédé jusqu’aux premières années du 17ème siècle. La langue espagnole, castillane, s’est perpétuée à Sarajevo jusqu’en 1878, où une autre communauté juive, celle des Achkenazim germanophones, va donner le ton et administrer la Bosnie auparavant ottomane. Les Sépharades de Sarajevo tombaient de haut, en voyant arriver de drôles de coreligionnaires non hispanophones, et n’ont guère montré d’enthousiasme quand il s’est agi, pour eux, de céder la place à ces nouveaux venus qu’ils ne considéraient pas vraiment comme étant des leurs. La guerre de Bosnie commence le 5 avril 1992 précisément par le coup de feu d’un “sniper” embusqué dans le vieux cimetière juif de la ville, aux innombrables tombes portant des poèmes en “spaniole” et aux quelques tombes achkenazes, évoquant des noms hongrois, autrichiens ou bohémiens. Plus tard, l’artillerie des assiégeants s’y arcboutera pour pilonner la ville. Pour empêcher tout assaut contre les pièces, le cimetière a été miné. Il a fallu six mois à une association norvégienne pour enlever les mines. La guerre de Bosnie, et la guerre de 1999 contre la Serbie, qui s’ensuivit, ont donc éradiqué une communauté ancienne, détentrice d’une certaine mémoire d’Espagne transplantée en terres balkaniques. Des 1500 juifs de Sarajevo, 750, les plus jeunes, ont quitté définitivement la ville. Un témoin issu de cette communauté judéo-spaniole, officier instructeur de l’aviation militaire yougoslave, ingénieur et concepteur de drônes avant la lettre, témoigne du départ de tous les jeunes et dit de lui: “Je ne suis pas Israélien, pourquoi donc irais-je en Israël? Je ne suis pas Américain, pourquoi irais-je maintenant en Amérique ... pour y mourir?”.

 

Gauss tire la conclusion: toutes les factions belligérantes s’étaient mises d’accord pour évacuer les Juifs de Sarajevo sous la protection de l’ONU. Ce ne fut donc pas une nouvelle forme d’antisémitisme mais bien un mode nouveau de “philosémitisme” qui porta la responsabilité de cette éradication ethno-communautaire. Le témoin, Moshe Albahari, est clair: il n’y avait pas d’antisémitisme en Yougoslavie ni au sein des factions qui s’entretuaient dans la guerre inter-yougoslave des années 90. Toutes ses factions entendaient protéger la communauté sépharade: elles se haïssaient tellement, qu’il n’y avait plus de place pour d’autres haines en leurs coeurs, précise Albahari. Mais la Bosnie indépendante et divisée, née des conflagrations inter-yougoslaves, est une “entité à drapeaux”, des drapeaux particularistes, à laquelle Albahari, sépharade, ottoman et yougoslavo-titiste, ne peut s’intéresser. Question: ces “drapeaux particularistes” n’ont-ils pas été, paradoxalement, voulu par les théoriciens de l’universalisme pour installer à terme —car tel était le but véritable de la manoeuvre— l’armée américaine dans les Balkans, plus précisément au Kosovo, autre entité étatique nouvelle à idéologie “particulariste” (islamo-albanaise)? Par voie de conséquence, ces idéologies universalistes, tant prisées par les intellocrates et les médiacrates de la place de Paris, y compris les intellocrates sionistes ou judéophiles, ne sont-elles pas les premières responsables, avec leurs commanditaires de Washington, de la disparition de la vieille communauté sépharade de Sarajevo, en dépit du fait que ces intellocrates chantaient les louanges du modèle unificateur et polyethnique de la ville? Une ville qui deviendra essentiellement musulmane, non pas selon un islam ottoman (et tolérant), au sens ancien du terme, mais, comme le souligne Gauss (p. 42), sur un mode néo-islamiste, djihadiste, financé par les Wahhabites saoudiens qui n’ont pas la moindre affinité avec l’islam “spaniole” en exil. Nous touchons là à l’un des paradoxes les plus tragiques de la dernière décennie du 20ème siècle.

 

Les Allemands du Gottschee

 

Pendant 600 ans, une communauté allemande a défriché la forêt du “petit pays”, le Gottschee, 850 km2, et l’a transformé en terres arables et fertiles. Il n’a pas fallu cinquante ans pour que la forêt reprenne tous ses droits et que les villages, jadis florissants, soient devenus inaccessibles derrière un écran touffu d’arbres et de sous-bois. Le Gottschee n’est pourtant pas loin: il se trouve en Slovénie dans le district administratif de Kocevje, à une heure de route de la capitale Ljubljana (Laibach). Le village de Verdreng, comme beaucoup d’autres, a aujourd’hui disparu, à une ou deux maisons près, où vivent encore une poignée d’Allemands, vestiges humains d’un passé totalement révolu.

 

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Leur communauté, réduite aujourd’hui au minimum du minimum, s’était constituée au 14ème siècle et, à force de défricher une forêt particulièrement dense, avait fini par bâtir 171 villages agricoles où la culture des céréales et des fruits ainsi que l’élevage du bétail étaient pratiqués. Ces paysans venaient de Carinthie ou du Tyrol oriental; il étaient surtout des cadets de famille, condamnés, en d’autres circonstances, à la domesticité ou au mercenariat: s’ils cultivaient leurs terres pendant neuf ans et un jour, elles leur appartenaient définitivement. Une aubaine dont tous voulaient profiter. Après la grande peste de 1348, qui décime la moitié de la population, le recrutement de nouveaux venus s’effectue en des régions germaniques plus lointaines: le reste du Tyrol, la Franconie et même la Thuringe. En 1492, l’Empereur Frédéric III leur accorde le privilège de devenir marchands itinérants dans la zone alpine, ce qu’ils sont restés jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, participant ainsi au désenclavement de leur communauté et en lui apprenant les choses du vaste monde, en modernisant leur allemand médiéval. Leur manière de commercer est demeurée la même au cours de ces cinq siècles: elle était basée sur la seule force physique du colporteur, qui avait sur le dos un “kraxn”, dispositif de bois permettant de porter une charge, un peu comme celui des Franc-Comtois qui transportaient loin vers la Bourgogne, la Champagne ou le Lyonnais des pendules fabriquées à Morteau ou dans les villages du “Pays horloger”. Les natifs du pays de “Gottschee” partaient peut-être au loin mais ils restaient fidèles à leur site d’origine, au “là” de leur Dasein, pour parler comme le Souabe Heidegger.

 

Cette communauté de Gottschee, théoriquement libre, souffrira considérablement du pouvoir des familles qui prendront misérablement le relais des Ortenburg, qui les avaient fait venir en Slovénie, dans l’arrière pays du diocèse d’Apulée, et leur avaient accordé le droit de devenir pleinement libres au bout de quelques années de labeur à peine. Pire: quand les armées ottomanes ravageaient la région, elles pillaient les réserves et emmenaient les paysans allemands en esclavage pour les faire trimer en Anatolie et les y dissoudre dans une population hétéroclite et bigarrée qui n’avait qu’un seul dénominateur commun: l’esclavage. En 1640, les Comtes d’Auersperg héritent du pays et décident de le développer: l’âge d’or du pays de Gottschee vient alors de commencer pour se terminer au lendemain de la Grande Guerre. Au 18ème siècle, les idées éclairées de l’Impératrice Marie-Thérèse et de l’Empereur Joseph II contribuent au développement de ces Allemands de souche exclavés, vivant de leur agriculture traditionnelle et autarcique et de leur commerce réduit à l’aire alpine et véhiculé à dos d’homme. Au 19ème siècle, cette communauté isolée envoie tant de ses enfants en Amérique qu’il y aura plus de “Gottscheer” au-delà de l’Atlantique en 1920 que dans le pays lui-même. Le premier Etat yougoslave commence une politique de “slovénisation” et de “dégermanisation” forcée, tant et si bien que lorsque les autorités nationales-socialistes rassemblent la population pour la déplacer à l’intérieur des frontières du Reich, les jeunes gens du pays ne parlent quasiment plus l’allemand: leur langue natale est si mâtinée de slovène que leurs voisins autrichiens ne les comprennent plus.

 

Pendant l’hiver 1941/1942, Hitler —qui, ici, ne se fait pas le défenseur des communautés allemandes excentrées— donne en effet l’ordre de déplacer la population locale allemande (13.000 habitants) pour offrir le terrain aux Italiens, en passe d’annexer cette partie de la Slovénie; simultanément, les partisans communistes slovènes s’emparent de la région et commencent l’épuration ethnique contre le millier de germanophones qui avaient décidé de rester, en dépit des ordres de Berlin. Quand les Italiens s’emparent d’un village tenu par les partisans, ils le rasent. Quand les partisans chassent les Italiens, ils font sauter toutes les maisons, désormais vides. On estime à 650 le nombre de “Gottscheer Deutsche” qui demeureront en Slovénie au lendemain de la seconde guerre mondiale. Tous contacts avec les “Gottscheer Deutsche” émigrés (de force) vers l’Allemagne ou l’Autriche sera formellement interdit par les autorités titistes jusqu’en 1972.

 

Ni les Allemands ni les Italiens ni les Slovènes ne tireront bénéfice de ces confrontations fratricides entre Européens: 80% de la région sont redevenus forêt. Cette régression est due aussi, explique Gauss (p. 58), à l’idéologie communiste: aucune famille paysanne, d’aucune nationalité que ce soit, n’était prête à se retrousser les manches pour redonner vie au pays, s’il fallait bosser selon les directives d’apparatchiks ignorants. Pire, le gouvernement titiste-communiste ordonne que la moitié de la région, désormais désertée, devienne une zone militaire, d’où les derniers Slovènes sont à leur tour expulsés en 1950. La “vox populi” chuchote que la nomenklatura avait décrété la militarisation de cette micro-région, non pas pour des motifs de défense nationale, mais pour qu’elle soit une réserve de chasse et de pêche exclusive, au bénéfice des apparatchiks, ou une zone de ramassage des meilleurs champignons, fins des fins de la gastronomie slovène et carinthienne.

 

L’ère titiste est désormais définitivement close. Le projet du nouvel Etat slovène et des financiers eurocratiques est de transformer la micro-région, auparavant germanophone, en une zone vouée au tourisme écologique, aux citadins randonneurs et aisés, aux chasseurs d’ours, aux amateurs de kayak sur petites rivières à débit rapide. La région ne retrouvera donc pas son charme d’antan. Après l’effondrement de la Yougoslavie dans les années 90 du 20ème siècle, la Slovénie post-communiste organise un sondage qui demande aux habitants du nouvel Etat à quelle nationalité ils s’identifient: 191 Slovènes se déclareront de nationalité autrichienne, 546 de nationalité allemande et 1543 se définiront comme “germanophones”. Ces quelques deux mille Slovènes germanophones ne sont toutefois pas tous des “Gottscheer Deutsche”, car la Slovénie abritait d’autres minorités allemandes. La répartition des “nationalités” effectives —que l’on distinguera du ridicule concept franco-jacobin de “citoyenneté” (où le citoyen est alors un être totalement désincarné et sans substance, un être fantômatique et zombifié, que tous peuvent devenir par simple déclaration, fussent-ils originaires des antipodes)— est extrêmement complexe dans la région, explique Gauss: Maribor/Marburg, aujourd’hui en Slovénie, comptait 80% d’habitants germanophones en 1910, alors que Klagenfurt/Celovec, aujourd’hui ville autrichienne de Carinthie, comptait bien plus que 20% de slovénophones à la même époque. En 1991, année du sondage slovène sur les nationalités effectives du pays, deux associations regroupant les germanophones de la micro-région de Gottschee se créent pour encadrer vaille que vaille le reste bien chiche d’une population qui avait compté environ 70.000 Allemands. Pourtant, la modestie de cette communauté germanophone résiduaire a fait paniquer les Slovènes qui entrevoyaient tout à coup le retour offensif des Autrichiens et des Allemands, après le départ des Fédéraux yougoslaves et des Serbes. Entretemps, 60.000 citoyens des Etats-Unis se déclarent originaires du “Ländchen” de Gottschee, plus qu’il n’en vivait là-bas, en Slovénie, à l’âge d’or de cette communauté.

 

Les Arbëreshe de Calabre

 

Nous sommes à 250 km de Naples dans le village de Civita, 1200 habitants, pour la plupart de souche albanaise. On les appelle les “Arbëreshe” parce qu’ils ont quitté la région d’Arbënor dans le sud de l’Albanie, il y a 500 ans. Le village semble peuplé de vieux hommes, revenus au pays après avoir bossé partout dans le monde, où leur descendance est dispersée. La Calabre compte une trentaine de villages albanophones, dont les habitants sont allés travailler en Italie du Nord, en Allemagne, en Suisse, en Belgique ou en Scandinavie. Au soir de leur vie, ils reviennent au pays de leurs ancêtres. Ceux-ci sont arrivés en Italie du Sud en 1468, par bateaux entiers, l’année où leur héros national, Gjergj Kastriota, alias Skanderbeg, meurt au combat, invaincu, face aux armées ottomanes. Les réfugiés qui arrivent au 15ème siècle en Italie sont ceux qui refusent l’ottomanisation et l’islamisation. Ils repeupleront les villages de Calabre, ravagés par la peste, la guerre, les séismes. Leur religion est marquée par les formes byzantines que l’Eglise catholique italienne accepte bon gré mal gré d’abord, sans réticence ensuite: même un Paul VI, qui a voulu balancer aux orties toutes les formes traditionnelles, finit par accepter les dérogations cultuelles accordées aux catholiques albanais de rites byzantins. Les prêtres catholiques des “Arbëreshe” sont mariés (mais non leurs évêques); ils donnent du pain et non des hosties à la communion; seule différence: ils reconnaissent tout simplement l’autorité du Pape romain, qui protègeait jadis leur nouvelle patrie contre toute offensive ottomane.

 

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Le Roi espagnol des Deux-Siciles leur accorde des privilèges en Sicile, en Calabre, en Apulie et dans le Basilicat où leur mission est de refertiliser des terres laissées en friche. Sept vagues successives, en deux cents ans, amèneront un demi million d’Albanais en Italie. Ils sont venus en même temps que des Grecs, qui, eux aussi, ont gardé leurs rites orthodoxes, de “Schiavoni” slaves et d’“Epiroti” (d’Epire). L’ancien royaume des Deux-Siciles était certes majoritairement italien mais il comptait aussi de fortes minorités italo-albanaises et italo-grecques, parfaitement intégrées tout en demeurant fidèles à leurs racines et à leur langue. Dans les troupes de Garibaldi, de nombreux Italo-Albanais ont combattu vaillament, au point que le nouvel Etat leur a d’emblée autorisé à créer des écoles où l’on enseignait les deux langues, l’italien et l’albanais. Les Arbëreshe sont donc des “doubles patriotes”, écrit Gauss (p. 106): ils sont albanais par la langue, qu’ils refusent d’oublier, et italiens par patriotisme envers la terre qui les a accueillis jadis. Dans les armées de Garibaldi et dans celles de Mussolini, les Albanais de l’ex-royaume des Deux-Siciles ont répondu “présents”!

 

Gauss a rencontré un certain Emanuele Pisarra qui lui a déclaré: “Nous ne sommes pas les meilleurs des Albanais, nous sommes les vrais Albanais!” Pourquoi? Parce que le stalinisme d’un Enver Hoxha a malheureusement transformé les fiers “Shkipetars” d’Albanie en égoïstes indignes, oublieux de leurs véritables traditions, uniquement soucieux de posséder une belle auto et une télévision, quitte à s’affilier à un réseau mafieux. Le stalinisme, pour Pisarra, avait pris le relais d’un islam ottoman, déjà annihilateur de véritable “albanitude”, de fierté nationale et d’esprit de liberté. En 1991, quand l’Albanie se dégage de la cangue communiste et que des bateaux bourrés de réfugiés abordent les côtes italiennes, Pisarra fut un des premiers à tendre la main à ces compatriotes d’au-delà de l’Adriatique, à proposer des cours, à chercher à favoriser leur intégration: il a vite déchanté. Les réfugiés islamisés et stalinisés ne veulent recevoir aucune formation, n’ont aucune empathie pour l’histoire de leurs frères albanais d’Italie méridionale. Ils veulent devenir vite riches dans le paradis capitaliste. Pire, déplore Pisarra, ils ne parlent plus la belle langue albanaise que les Arbëreshe ont cultivée pendant cinq siècles en dehors du pays d’origine: la langue s’est appauvrie et abâtardie. “Ils ont désormais une autre religion, une autre langue, d’autres valeurs, ils sont différents”, déplore Pisarra. Ils ne partagent pas la vraie culture albanaise. A l’exception, sans doute, des “Arvénites” albanophones de Grèce, qui n’avaient pas traversé la mer au 15ème siècle mais s’étaient dirigés vers le Sud grec-orthodoxe. Les “Arvénites” orthodoxes de Grèce, tout comme les “Arbëreshe” catholiques d’Italie, sont atterrés par le comportement matérialiste de ceux qui quittent l’Albanie ex-communiste ou le Kosovo pro-atlantiste pour venir embrasser de façon si obscène la “civilisation du Coca-Cola et du frigidaire de Tokyo à San Francisco”.

 

La culture albanaise (la vraie!) connaît cependant une réelle renaissance en Italie depuis quelques années. D’abord parce que l’Italie accepte ses propres minorités et promeut le bilinguisme partout où il s’avère de mise. Pour Gauss, le bilinguisme des minorités constitue, au sein de la nouvelle culture italienne, une sorte d’avant-garde capable d’être pleinement et naturellement “diversifiée” et “diversificatrice”, au sens de ce pluralisme ethnique non politisé qui a toujours fait le charme de l’Europe, avec des minorités qui passent avec une aisance stupéfiante d’une langue à l’autre dans les conversations de tous les jours. Le train de lois votées en Italie en 1999 reconnaît aux Albanais le statut de minorité, le droit d’enseigner la langue dans les écoles et d’être servis en “Arbëreshe” dans les services publics. Le temps des jacobinismes est bel et bien terminé en Italie. Un exemple pour d’autres!

 

Les Sorabes d’Allemagne

 

La région s’appelle la Lusace. Elle est longue d’une centaine de kilomètres, à cheval sur les “Länder” du Brandebourg et de la Saxe, à proximité des frontières polonaise et tchèque. Elle englobe les villes de Cottbus, Hoyerswerda et Bautzen, et de nombreux villages pittoresques. Elle est peuplée d’une ethnie slavophone: les Sorabes, dont le parler est proche du tchèque voire du polonais. Les Sorabes résiduaires, les plus ancrés dans leurs traditions, sont catholiques dans un environnement germano-sorabe majoritairement protestant; ils sont fidèle au culte marial, notamment lors des pèlerinages de Rosenthal. Tous les Sorabes portent deux noms: un nom allemand (pour l’état civil), un nom slave (pour la vie quotidienne). Exemples: Lenka Rjelcec est Elisabeth Rönschke, Jan Mlynk est Hans Müller. C’est comme ça. Depuis quelques siècles. Et personne ne s’en formalise.

 

sprachgebiet.jpgEn 805, les armées de Charlemagne s’ébranlent pour convertir les païens saxons et slaves (les “Wenden”), les inclure dans l’Empire franc afin qu’ils paient tribut. Seuls les Sorabes résistent et tiennent bon: de Magdebourg à Ratisbonne (Regensburg), l’Empereur est contraint d’élever le “limes sorbicus”. Assez rapidement toutefois, la tribu est absorbée par le puissant voisin et connaît des fortunes diverses pendant 1200 ans, sans perdre son identité, en dépit des progressistes libéraux du “Kulturkampf”, qui entendaient éradiquer la “culture réactionnaire” et des nationaux-socialistes qui suppriment en 1937 tout enseignement en sorabe et envisagent le déplacement à l’Est, en territoires exclusivement slaves, de cette “population wende résiduaire” (“Reste des Wendentums”).

 

Gauss constate que les éléments sont nombreux qui ont permis à cette identité sorabe de subsister: la langue, bien sûr, mais aussi les coutumes, les pèlerinages et les processions (équestres, mariales et pascales), les costumes traditionnels. Le plus spectaculaire de ces éléments demeure indubitablement la procession équestre de Pâques, à laquelle des milliers de Sorabes prennent part. La RDA communiste, slavophile par inféodation à Moscou, au Comecon et au Pacte de Varsovie, n’a pas interdit ce folklore et cette “chevauchée pascale” (“Osterritt”), au nom du matérialisme dialectique et de l’athéisme officiel, mais les chevaux disponibles s’étaient considérablement raréfiés, vu la collectivisation du monde agricole. Peu de Sorabes possédaient encore un cheval personnel. Des coutumes païennes immémoriales ont survécu en Haute-Lusace, comme celle du “mariage des oiseaux” (“Vogelhochzeit”), où l’on sacrifie des animaux aux ancêtres avant de les consommmer collectivement, ou celle de la “décapitation des coqs” (“Hahnrupfen”), où les garçons doivent décapiter un gallinacé avant de pouvoir danser avec l’élue de leur coeur sur la place du village. Comme dans les Alpes et à Bruxelles, les Sorabes plantent aussi l’“Arbre de Mai”. Ce folklore, marque indélébile de la “culture réactionnaire” des “Wendes résiduaires”, attire cependant de plus en plus d’Allemands, lassés des religions officielles anémiées et “modernisées”. Tous, même s’ils n’allaient plus à l’église ou au temple, y redécouvrent la vraie religion populaire. La messe ou l’office dominical(e) n’épuise pas la religion: celle-ci vit bien davantage dans les pèlerinages ou les processions, expression de la religion vraie et fondamentale, en dépit du vernis chrétien.

 

Les Sorabes ont donc résisté au progressisme du 19ème siècle, au national-socialisme et à sa politique de germanisation totale, au communisme de la RDA. La Lusace est le pays de la lignite, matière première nécessaire à la construction de “la première république allemande des ouvriers et des paysans”. L’industrialisation forcée, tablant en partie sur l’exploitation de ces gisements de lignite, devait englober tout le pays, jusqu’à ses coins les plus reculés. La collectivisation communiste de la Haute-Lusace s’accompagne de drames, d’une vague de suicides sans précédent. Les propriétaires de petites fermes modestes, transmises de père en fils depuis des siècles, se pendent quand les milices communistes viennent saisir leurs patrimoines immobiliers pour les inclure dans le système néo-kolkhozien. Ou quand les camions viennent chercher leurs avoirs pour transplanter leurs familles dans les clapiers des nouvelles banlieues: le parti a veillé à tout, ils ont désormais un centre culturel, une salle de sport et des jardins d’enfants. Mais, ils n’ont plus de terroir, de glèbe. La RDA a certes donné l’autonomie culturelle à ses citoyens sorabes mais l’exode forcé hors des villages vers les clapiers d’Hoyerswerda a contribué à les germaniser avec plus d’efficacité que la politique répressive des nationaux-socialistes. Quant à la RFA, après la réunification, elle a reproché aux Sorabes germanisés par les communistes de s’être insurgés contre le parcage dans leurs villes de vrais ou faux réfugiés politiques venus d’on ne sait où, pour bénéficier des avantages du système social allemand. Ces cibles du national-socialisme, soucieux de se débarrasser enfin des “résidus du ‘Wendentum’”, sont du coup devenus de la graine de néo-nazis, que l’on fustigeait à qui mieux mieux avec le zèle hystérique de la prêtraille médiatique!

 

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Résultat: s’il y avait 200.000 Sorabes recensés au 15ème siècle, et 300 villages bas-sorabes au 18ème, il n’y a plus aujourd’hui que quelques communes sorabes autour de Cottbus; elles sont principalement catholiques, les protestants, majoritaires et moins enclins à pratiquer les rituels ruraux qui donnent aux traditions sorabes tout leur lustre, ayant été rapidement germanisés par les pasteurs, qui, souvent, n’acceptaient que des enfants germanophones pour les préparer à la confirmation.

 

Les Aroumains de Macédoine

 

Les Aroumains sont une ethnie sans terres compactes, dispersée dans une quantité impressionnnante d’isolats semi-urbains ou ruraux ou dans les grandes villes des Balkans méridionaux, essentiellement dans l’actuelle République post-yougoslave de Macédoine. Au départ, ces locuteurs d’une langue romane proche du roumain avaient pour fonction, dans le Sud de la péninsule balkanique, d’escorter les caravanes qui pèrégrinaient entre Venise et Byzance. On évalue leur nombre à un demi-million d’âmes. Seule la Macédoine les reconnaît comme minorité. Au moyen âge, ce peuple de marchands et d’intermédiaires était réputé, hautement apprécié: on le connaissait en Europe du Nord, où ses ressortissants venaient acheter des marchandises, et son centre névralgique était Moschopolis, une ville aujourd’hui en ruine, totalement abandonnée, située en Albanie. Ce peuple porte aussi d’autres noms: le terme français “aroumain” dérive en droite ligne de l’appelation qu’ils se donnent eux-mêmes, les “armâni”; les Albanais les nomment “Remeri”, les Grecs, les “Vlaques”, les Serbes, les “Vlassi”. D’autres noms circulent pour les désigner, comme les Çobanë, la Macedoneni, les Kutzowlachen ou les “Zinzars” (Tsintsars). Les communautés aroumaines ne vivent pas en vase clos, rappelle Gauss, car ils ont participé à tous les mouvements d’émancipation nationaux-populaires dans les Balkans, depuis les temps héroïques de la révolte grecque chantée par Lord Byron, qui rencontrera d’ailleurs bon nombre de “philhellènes” qui étaient en réalité des Vlaques aroumains. Ne désirant pas perdre tout crédit au sein de cette population jugée intéressante, le Sultan turc Abdoul Hamid reconnaît leur nationalité dans un firman de 1905. Cependant, la phase finale des guerres de libération balkaniques s’achève en 1913, quand la Sublime Porte doit abandonner toutes ses possessions européennes, sauf la Thrace entre Andrinople/Edirne et Istanbul. Du coup, les Aroumains sont répartis sur quatre Etats nouveaux qui veulent absolument faire coïncider ethnicité et citoyenneté, ce qui n’est possible que par un alignement inconditionnel et assimilateur sur l’ethnie majoritaire. Les Bulgares et surtout les Grecs seront les plus sévères à l’égard des Aroumains: ces locuteurs d’un parler roman qui sont orthodoxes comme les Roumains auront été finalement mieux reconnus par les Ottomans d’Abdoul Hamid que par leurs frères orthodoxes, aux côtés desquels ils avaient combattu les Turcs!

 

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Leurs revendications actuelles, finalement fort modestes, correspondent tout simplement à ce qu’Abdoul Hamid était prêt à leur accorder le 20 mai 1905: cette date du 20 mai est devenue celle de la fête nationale de tous les Aroumains. La déréliction que vivent les Aroumains, sauf en Macédoine, a fait naître auprès de leurs conteurs une mythologie nationale grandiose: ils seraient les descendants directs des Pélasges préhelléniques et Alexandre le Grand aurait été un des leurs. De ce fait la langue “macédono-aroumaine” n’est pas une forme de néo-latin, née après la romanisation d’une partie des Balkans et surtout de la Dacie: elle est bel et bien la langue originelle de la région, à peine mâtinée de latin d’Italie.

 

Sur le plan politique, les Aroumains regrettent l’ère titiste en Yougoslavie, car le régime les avait autorisés à avoir des associations culturelles propres. Ils reprochent toutefois à Tito d’avoir été un communiste car cette idéologie ne leur permettait plus d’exercer leur fonction traditionnelle de négoce. Aujourd’hui, ils se félicitent des dispositions bienveillantes que leur accordent les autorités macédoniennes mais se méfient de l’albanisation croissante de cette république ex-yougoslave car en Albanie, où les Aroumains sont la minorité la plus importante, ils ne sont nullement reconnus. Au Kosovo, nouvel Etat né par la grâce de l’idéologie américaine et “droit-de-l’hommarde”, les Aroumains sont persécutés par les bandes de l’UÇK, au même titre que les Serbes ou les Roms. En Macédoine, ils peuvent à nouveau “aroumainiser” leurs patronymes. Le peintre aroumain Martin s’est en effet appelé Martinovic en Serbie et Martinov en Bulgarie, avant de devenir Martinovski en Macédoine. Les Aroumains ont certes été respectés pour leur savoir-faire et pour leur niveau culturel élevé mais, dans les Etats ethno-nationaux des Balkans, ils ont toujours été considérés comme “suspects”: les Albanais les prennent pour des “Grecs déguisés” cherchant à arracher le Sud de l’Albanie pour la livrer aux Hellènes. Les Grecs, eux, les considérent comme un reliquat pré-hellénique au niveau de civilisation fort bas ou comme des “agents macédoniens”. Les Bulgares les accusent d’être des “Macédoniens yougoslavistes” refusant de participer à la création d’un “saint royaume bulgaro-macédonien” englobant une bonne part de l’actuelle République de Macédoine. Dans le contexte européen actuel, ces suspicions ne sont évidemment plus de mise.

 

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En Grèce, la plupart des Aroumains/Vlaques vivent dans un isolat de la région des Monts Pindos mais sont soumis à une politique d’assimilation forcenée: le terme qui les désigne, “Vlaque”, est devenu synonyme, en grec, de “primitif”, d’”homme des bois”, d’”inculte”, d’”idiot”. Cette propagande négative incessante fait que bon nombre de Vlaques, aussi pour éviter la déportation vers d’autres régions ou vers des îles arides de l’Egée, abandonnent leur identité romane, ne la transmettent plus à leurs enfants, phénomène navrant que l’on a vu se produire ailleurs en Europe aussi, le jacobinisme français n’ayant pas fait de cadeaux aux Bretons celtophones, jugés “arriérés” comme Bécassine, le britannisme anglais ayant également traité les sujets irlandais de leurs rois et reines de “primitifs” et le système belge ayant considéré parfois sa majorité (!) flamande de la même manière, au nom d’on ne sait trop quelle “excellence”. L’ingénieur “grec” Vasile Barba, de souche aroumaine, lutte pour la survie de son peuple en Allemagne, où il anime un “Zentrum für aromunische Studien” à Fribourg-en-Brisgau. Il est une voix très écoutée et très respectée dans les communautés aroumaines éparses de Grèce, de Bulgarie et de Macédoine.

 

Le sort des minorités aroumaines nous permet de formuler quelques suggestions: 1) la mémoire balkanique ne peut se passer de la mémoire “aroumaine”, d’autant plus qu’elle est romane au beau milieu d’un monde slave, hellénique et illyrien-balkanique; cette spécificité doit donc être protégée; 2) on s’aperçoit que l’immixtion américaine au Kosovo a déjà fortement ébranlé le patrimoine serbe-orthodoxe, suite aux vandalisations des monastères et des bibliothèques par les milices atlanto-wahhabites stipendiées par Washington; le travail de Gauss nous apprend que les communautés aroumaines, parce qu’orthodoxes, subissent là-bas le même sort au nom de l’idéologie des droits de l’homme et du fondamentalisme saoudien. Il est temps, pour les esprits lucides, de dénoncer, au nom du droit concret des minorités et au nom de la défense du patrimoine mondial, cette collusion malsaine que les médias véreux camouflent soigneusement car il est bien entendu que l’Oncle Sam a, pour ces mercenaires, le droit inaliénable de s’allier avec n’importe qui, avec n’importe quel ramassis d’iconoclastes, pour pouvoir à terme disposer de sa grande base au beau milieu de la province serbe du Kosovo afin de contrôler étroitement l’espace pontique, la péninsule balkanique, l’Anatolie et le bassin oriental de la Méditerranée (avec le Canal de Suez).

 

Robert Steuckers.

(février 2014).

Walka Jeana Thiriarta

Claudio Mutti:

Walka Jeana Thiriarta

Ex: http://www.nacjonalista.pl

pjt1Ostatnia myśl, jaką poświęciłem Jeanowi Thiriart, związana jest z listem, który napisał do mnie jakiś miesiąc przed swoją śmiercią: poszukiwał on miejsca w Apeninach, gdzie mógłby przez dwa tygodnie uprawiać trekking. W wieku prawie siedemdziesięciu lat był pełen wewnętrznej siły: nie skakał na spadochronie od kilku lat, ale podróżował na swoim wodolocie po Morzu Północnym.

Spotkałem go kilka razy w latach 70-tych, gdy był młodym aktywistą Młodej Europy, organizacji której przewodził. Poznałem go w Parmie w 1964 roku, nieopodal pomnika, który natychmiast oczarował jego „euroafrykańską” wrażliwość: był to monument Vittorio Bottego, znanego podróżnika w rejony Juby. Później spotkałem go na kilku spotkaniach Młodej Europy i na obozie w Alpach. W 1967 roku, niedługo przed syjonistyczną agresją przeciwko Egiptowi i Syrii, byłem na zatłoczonej konferencji, którą miał w Bolonii, gdzie wyjaśnił on, dlaczego Europa powinna wspierać arabski świat przeciwko syjonizmowi. W 1968 roku uczestniczyłem w spotkaniu zorganizowanym przez Młodą Europę w Ferrarze, gdzie Thiriart całkowicie rozwinął antyimperialistyczną linię: Tu, w Europie, jedynie oś antyamerykańska jest i będzie europejskim lewicowym nacjonalizmem (…) Mam tu na myśli to, że ludowo zorientowany nacjonalizm będzie konieczny dla Europy (…) Jeśli chodzi o entuzjazm, europejski narodowy komunizm przyczyni się do wielkiej reakcji łańcuchowej w tej kwestii (…) Che Guevara powiedział, że potrzebne jest wiele Wietnamów i miał on rację. Musimy przemienić Palestynę w nowy Wietnam. To była jego ostatnia przemowa, której słuchałem.

Jean-François Thiriart urodził się 22 marca 1922 roku w Brukseli w liberalnie zorientowanej rodzinie, która pochodziła z Liege. W młodości był on członkiem Jeune Garde Socialiste Unifiée oraz Antyfaszystowskiej Unii Socjalistów. W czasie niekrótkiego okresu współpracował on z profesorem Kessamierem, przewodniczącym filozoficznego towarzystwa Fichte Bund, pochodzącego z ruchu narodowo-bolszewickiego; następnie, z innymi okołolewicowymi elementami, wspierał sojusz pomiędzy Belgią a narodowo-socjalistyczną Rzeszą, został członkiem stowarzyszenia Amis du Grand Reich Allemand. Z tego powodu został w 1943 roku skazany na śmierć przez belgijskich sprzedawczyków sił anglo-amerykańskich: angielskie radio umieściło jego nazwisko na liście proskrypcyjnej, która została, wraz ze wszelkimi instrukcjami, przekazana ruchowi oporu. Po „wyzwoleniu” został skazany na podstawie przepisów systemu prawa karnego zmienionego przez belgijskich sprzedawczyków atlantyzmu [a więc wbrew hołubionej przez demoliberałów zasadzie lex retro non agit - Red.]. Przebywał w więzieniu kilka lat, a po uzyskaniu wolności sąd zakazał mu publikowania.

W 1960 roku, w czasie dekolonizacji Konga, Thiriart uczestniczył w założeniu Comité d’Action et de Défense des Belges d’Afrique, który następnie przekształcił się w Mouvement d’Action Civique. 4 marca 1962 roku, jako członek tego ruchu, Thiriart spotkał się w Wenecji z wieloma członkami innych europejskich grup politycznych; skutkiem tego spotkania byłą wspólna deklaracja w której zdecydowano o podjęciu wspólnego wysiłku „europejskich partii nacjonalistycznych w budowie idei Zjednoczonej Europy zdolnej do walki z amerykańskim zniewoleniem Europy Zachodniej i wsparcia ponownego zjednoczenia wschodnich narodów, od Polski, przez Węgry, po Bułgarię.”

Jednakże projekt Partii Europejskiej upadł po krótkim czasie, w szczególności z powodu mikronacjonalistycznych tendencji wyrażanych przez włoskich i niemieckich sygnatariuszy manifestu weneckiego.

Lekcja, którą Thiriart odebrał dzięki tej porażce, uczy, że Partia Europejska nie może zostać stworzona przez jakikolwiek sojusz mikro-nacjonalistycznych ruchów, ale, że musi być ona od początku wspólną, europejską organizacją. Z tego powodu, w 1963 roku, narodziła się Młoda Europa; był to ruch silnie zorganizowany i aktywny w Belgii, Holandii, Francji, Szwajcarii, Austrii, Niemczech, Hiszpanii, Portugalii i Anglii. Polityczny plan Młodej Europy został wyjaśniony w Manifeście Narodów Europy, który rozpoczyna się słowami: Pomiędzy blokiem sowieckim a blokiem amerykańskim naszą rolą jest kierować budową wielkiej Ojczyzny: zjednoczonej, potężnej i komunitarystycznej Europy (…) od Brestu do Bukaresztu. Wyborem była silnie zjednoczona Europa: ‚Europa Federalna’ lub ‚Europa Narodów’ są zarówno koncepcjami ukrycie nieszczerymi, jak i uznawanymi przez ludzi, którzy je popierają, za niemożliwe do zrealizowania (…) Potępiamy mikronacjoanlizm, który utrzymuje podział mieszkańców Europy.

Europa musi wybrać silną, zbrojną neutralność i musi osiągnąć własny potencjał atomowy; musi porzucić cyrk Narodów Zjednoczonych i wesprzeć Amerykę łacińską, która walczy o swoje zjednoczenie i niepodległość. Żądając przewagi robotnika nad kapitałem i przewagi człowieka nad tłuszczą, Manifest starał się odnaleźć alternatywny wybór – daleki, w równym stopniu, od dominujących w podzielonej Europie systemów społecznych: chcemy dynamicznej wspólnoty uczestniczącej w pracy wszystkich ludzi, którzy się na nią składają. Nowa koncepcja organicznej reprezentacji była skierowana przeciwko parlamentarnej demokracji: polityczny Senat, Senat Narodów Europy opierający się na europejskich prowincjach i złożony z osób najwyżej postawionych jeśli chodzi o poglądy naukowe, o pracę, o sztukę i literaturę; syndykalistyczna Izba, która reprezentuje interesy wszystkich producentów Europy, nareszcie wolnych od finansowej tyranii i od obcej polityki. Manifest kończył się w ten sposób: Nie zgadzamy się na ‚Europę w teorii’. Nie zgadzamy się na legalną Europę. Potępiamy Europę strasburską z powodu jej zdrady (…) Albo będziemy mieli naród albo nie będziemy niepodlegli. Przeciwko legalnej Europie reprezentujemy Europę prawdziwą, Europę ludzi, naszą Europę. Jesteśmy Narodem Europejskim.

Po założeniu szkoły służącej politycznej edukacji członków (która, od 1966 do 1968 roku, publikowała każdego miesiąca magazyn L’Europe Communautaire) Młoda Europa spróbowała stworzyć Europejski Syndykat Komunitarystyczny i, w 1967 roku, stowarzyszenie uniwersyteckie (Università Europea), które szczególnie silne było we Włoszech. Od 1963 do 1966 roku publikowano nowy francuski magazyn (Jeune Europe), który ukazywał się co tydzień; pośród czasopism w innych krajach warto wspomnieć o włoskim miesięczniku Europa Combattente.

Od 1966 do 1968 roku ukazywał La Nation Européenne, podczas gdy La Nazione Europea, edytowany przez autora tego artykułu, był nadal wydawany nawet w 1969 roku (po raz ostatni ukazał się wysiłkiem Pino Balzano w Neapolu w 1970 roku). La Nation Européenne, tygodnik o dużym formacie i – w niektórych wydaniach – składający się z prawie pięćdziesięciu stron, miał ważnych współpracowników: politologa Christiana Perrouxa, algierskiego eseistę Maleka Bennabiego, deputowanego Francisa Palermo, syryjskiego ambasadora Selima el-Yatiego, irackiego ambasadora Nathera el-Omariego, liderów Algierskiego Frontu Wyzwolenia Chérifa Belkachema, Si Larbiego and Djamila Mendimreda, przewodniczącego OLP Ahmeda Choukeiriego, lidera misji Wietkongu w Algierii Trana Hoaia Nama, lidera Czarnych Panter Stokeleya Carmichaela, założyciela i lidera Centri d’Azione Agraria księcia Sforze Ruspoliego, pisarzy Pierrea Gripariego and Anne-Marie Cabrini. Pośród stałych redaktorów byli profesor Souad el-Charkawi (w Kairze) i Gilles Munier (w Algierii).

W numerze z lutego 1969 roku znalazł się długi wywiad Jeana Thiriarta z generałem Juanem Peronem, który przyznał, że stale czyta La Nation Européenne i, że całkowicie zgadza się z jego ideałami. W czasie swojego pobytu w Madrycie, były prezydent Argentyny zadeklarował, że Castro i Guevara prowadzą walkę dla niepodległej Ameryki Łacińskiej, rozpoczętą wiele lat wcześniej przez ruch justycjalistyczny: Peron stwierdził, że Castro jest promotorem wyzwolenia. Zwrócił się on o pomoc do imperializmu ponieważ istniały inne zagrożenia, które mogły go zniszczyć. Ale kubańskim celem jest wyzwolenie ludów Ameryki Łacińskiej. Nie mają oni żadnego innego zamiaru, tylko ten, żeby zbudować kraj kontynentalny. Che Guevara jest symbolem tej walki. Był wielkim bohaterem, ponieważ służył wielkiej idei zanim sam się nią stał. Jest on człowiekiem ideału.

Jeśli chodzi o wyzwolenie Europy, Thiriart zamierzał zbudować Europejskie Brygady Rewolucyjne, aby rozpocząć zbrojną walkę przeciwko amerykańskiemu najeźdźcy. W 1968 roku, nawiązał on w Bukareszcie kontakt z chińskim ministrem spraw zagranicznych Zhou Enlai i poprosił go o wsparcie dla statutu politycznej i militarnej struktury w Europie, która walczyłaby ze wspólnym wrogiem. W 1967 roku, Thiriart był zajęty w Algierii: Możliwe, ze musimy rozważyć konieczność podobnej akcji i wierzyć w militarną formację europejskich rewolucjonistów na wzór działającej w Algierii Reichswehry. Obecnie, rządy Belgii, Holandii, Anglii, Niemiec i Włoch są – w różny sposób – satelitami Waszyngtonu; a więc my, Europejczycy, europejscy rewolucjoniści, musimy pojechać do Afryki aby formować kadry dla przyszłej polityczno-militarnej struktury, która – po służbie w rejonie Morza Śródziemnomorskiego i na Dalekim Wschodzie, będzie mogła walczyć i pokonać Quislingów Waszyngtonu w Europie. Delenda est Carthago.

Jesienią 1967 roku, Gérard Bordes, przywódca La Nation Européenne, udał się do Algierii aby spotkać się z członkami sekretariatu wykonawczego Narodowego Frontu Wyzwolenia i z Radą Rewolucyjną. W kwietniu 1968 roku Boreds wrócił do Algierii z Mémorandum à l’intention du gouvernement de la République Algérienne podpisanym przez niego i Thiriarta, w którym zawarto pewne propozycje: Europejsko-rewolucyjni patrioci wspierają: utworzenie specjalnych oddziałów do przyszłej walki przeciwko Izraelowi; techniczny trening dla przyszłej akcji, której celem będzie walka przeciwko Amerykanom w Europie; budowę antyamerykańskiego i antysyjonistycznego serwisu informacyjnego dla równoległego wykorzystania w krajach arabskich i w Europie.

Dialog z Algierią nie przyniósł rezultatu w związku z czym Thiriart rozpoczął pewne rozmowy z bliskowschodnimi krajami arabskimi. Faktycznie, 3 czerwca 1968 roku, bojownik Młodej Europy, Roger Coudroy, zginął w bitwie przeciwko armii syjonistycznej gdy próbował dostać się do okupowanej Palestyny wspólnie z grupą członków al-Fatah.

Jesienią 1968 roku Thiriart został zaproszony przez rząd Iraku i Egiptu oraz przez partię Baas. W Egipcie uczestniczył on w spotkaniu z Arabską Unią Socjalistyczną, egipską partią rządzącą; został przyjęty przez kilku ministrów i spotkał się z prezydentem Nasserem. W Iraku spotkał się z pewnymi osobistościami świata polityki, pośród których był lider PLO i udzielił wywiadów dla niektórych gazet i mass mediów.

Tak czy inaczej, pierwszym celem jego podróży była próba uzyskania wsparcia dla stworzenia Brygad Europejskich, które miały uczestniczyć w narodowo wyzwoleńczej walce Palestyny, a później miały się stać podstawową strukturą narodowo wyzwoleńczej armii w Europie. Iracki rząd, pod presją sowiecką, odmówił swojej pomocy, więc cel Thiriarta nie został zrealizowany. Rozczarowany niepowodzeniem, bez ekonomicznych środków służących wsparciu walki politycznej, Thiriart zdecydował wycofać się z politycznej działalności.

Od 1969 do 1981 roku Thiriart całkowicie poświęcił swój czas na swoją zawodową i związkową działalność na polu optometrii, w której uzyskał ważny awans: został przewodniczącym Europejskiego Stowarzyszenia Optometrii, Belgijskiego Narodowego Związku Optometrów i Optyków, Centrum Studiów i Nauki Optycznej oraz został doradcą wielu komisji Europejskiej Wspólnoty Gospodarczej. Poza tym, w 1975 roku udzielił wywiadu (poprowadził go Michel Schneider) dla magazynu Les Cahiers du Centre de Documentation Politique Universitaire z Aix-en-Provence i pomógł Yannickowi Sauveurowi napisać jego uniwersytecką prace badawczą pod tytułem „Jean Thiriart i europejski narodowy-komunitaryzm” (Uniwersytet Paryski, 1978). Inna praca badawcza, na temat Mouvment d’Action Civique, została opublikowana sześć lat wcześniej przez Jeana Beelena na Wolnym Uniwersytecie Brukselskim.

Atak terrorystyczny wymierzony w jego biuro w Brukseli przeprowadzony w 1981 roku przez syjonistycznych bandytów był decydującym czynnikiem, który skłonił Thiriarta do powrotu do działalności politycznej. Ponownie skontaktował się on z byłym współpracownikiem La Nation Européenne, hiszpańskim historykiem Bernardo Gil Mugarza, który, w czasie długiego wywiadu (liczącego 108 pytań), dał mu szansę na nowe i lepsze wyjaśnienie jego myśli politycznej. Dzięki temu mogła powstać nowa książka: była to książka, którą Thiriart chciał opublikować po hiszpańsku i niemiecku, co do tej pory się nie udało.

Na początku lat 80-tych Thiriart pracował nad książką, która nigdy nie została ukończona: Euro-Sowieckie Imperium od Władywostoku po Dublin. Plan tej pracy składał się z piętnastu rozdziałów, które były podzielone na wiele paragrafów. Jak pokazuje tytuł tej książki, opinia Thiriarta na temat Związku Sowieckiego całkowicie się zmieniła. Porzucił on stare motto „ani Waszyngton, ani Moskwa”. Thiriart pochwycił nową ideę, którą możemy podsumować formułą: „z Moskwą przeciwko Waszyngtonowi.” Trzynaście lat wcześniej, de facto, Thiriart wyraził swoje zadowolenie z sowieckiej interwencji zbrojnej w Pradze, w artykule Prague, l’URSS et l’Europe (“La Nation Européenne”, 29 grudzień 1968) gdzie potępił syjonistyczny spisek tak zwanej „praskiej wiosny” i rozpoczął definiowanie „strategicznych uwag” na temat Związku Sowieckiego.

Europa Zachodnia wolna od wpływu USA umożliwiłaby ZSRR przyjęcie roli przeciwnika Stanów Zjednoczonych. Przyłączenie bądź związanie Europy Zachodniej sojuszem z ZSRR oznaczałoby koniec amerykańskiego imperializmu. (…) Jeśli Rosjanie chcą oddzielić Europę od Ameryki – a musi to stanowić ich cel w dłuższej perspektywie – muszą dać nam szansę stworzenia europejskiej organizacji politycznej skierowanej przeciw złotej amerykańskiej niewoli. Jeśli będą się obawiać tej organizacji, najlepiej będzie jeśli się z nią zintegrują.

W sierpniu 1992 Thiriart i Michael Schneider, redaktor naczelny pisma Nationalisme et République pojechali do Moskwy. Powitał ich Aleksandr Dugin, który wcześniej spotkał się z Alainem de Benoist i Robertem Steuckersem (w marcu), w czerwcu zaś przeprowadził wywiad telewizyjny z autorem niniejszego artykułu po spotkaniu z „czerwono-brunatną” opozycją.

Moskiewska działalność Thiriarta, któremu towarzyszyli także Carlo Terracciano i Marco Battarra, reprezentujący Front Wyzwolenia Europy, był bardzo intensywna. Udzielał wywiadów, uczestniczył w konferencjach i obradach okrągłego stołu z Prochanowem, Ligacewem, Duginem i Sułtanowem w redakcji pisma „Dień”, które opublikowało jego artykuł „Europa po Władywostok”. Spotkał się z Ziuganowem i przedstawicielami „czerwono-brunatnej” opozycji, takimi jak Nikołaj Pawłow i Siergiej Baburin. Dyskutował z filozofem i przywódcą Partii Odrodzenia Islamskiego Gejdarem Dżemalem, brał udział w demonstracji studentów arabskich w Moskwie.

23 listopada, trzy miesiące po powrocie z Moskwy, Thiriart doznał zawału serca.

Wydana w języku francuskim w roku 1964 książka Thiriarta „Imperium 400 milionów ludzi – Europa”, doczekała się tłumaczeń na 6 języków. Autorem przekładu włoskiego był Massimo Constanzo (wówczas przywódca Europa Combattente), który we wstępie do książki napisał: Książka Thiriata załuguje na dużą uwagę z racji swojej dokładności. Skąd się ona bierze? Z bardzo prostej rzeczy: autor używa języka w swej istocie politycznego bez wikłania się w niejasne ideologie i abstrakcyjne konstrukty. Po uważnej lekturze można dostrzec w książce elementy ideologiczne, ale wynikają one z postawionej tezy politycznej, a nie odwrotnie, jak to zazwyczaj bywało u europejskich nacjonalistów.

Czytelnik tego drugiego wydania włoskiego zapewne zgodzi się ze słowami napisanymi 40 lat temu przez Constanzo. Dostrzeże, że ta chyba najbardziej znana książka Thiriarta jest dziełem aktualnym, umożliwiającym przewidzenie wielu czynników, nawet mimo swego głębokiego osadzenia w czasie w którym powstała. Zakładała ona upadek Związku Radzieckiego na 10 lat przed powstaniem „euro-komunizmu”. Wyprzedzała swoje czasy, gdyż obecnie amerykańska hegemonia w Europie stała się niekwestionowanym faktem.

W swojej bibliotece przechowuję egzemplarz pierwszego wydania (“édité à Bruxelles, par Jean Thiriart, en Mai 1964”). Dedykacja od autora zawiera słowa które chciałbym przekazać dziś młodszym: Votre jeunesse est belle. Elle a devant elle un Empire à bâtir. [Wasza młodość jest piękna. Ma przed sobą Imperium do zbudowania. - Red.] W odróżnieniu od Luttwaka i Tony’ego Negri, Thiriart doskonale wiedział, że nie ma nic bardziej odległego od Imperium niż imperializm, a Stany Zjednoczone nie są Rzymem, lecz Kartaginą.

Tłumaczenie: Tomasz Panek, Jacek Skup

Tekst pierwotnie ukazał się na Xportal.pl

Sexpolitik gegen Rußland und den Vatikan

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Sexpolitik gegen Rußland und den Vatikan

Martin Lichtmesz

Ex: http://www.sezession.de

[1]„Kindesmißbrauch: UN-Experten kritisieren Vatikan scharf“ [2] lautet die zur Zeit von den Flaggschiffen bis zu den Provinzkanus verbreitete Schlagzeile, natürlich aus der Schmiede „unserer“ Prawda, der allgegenwärtigen dpa. Dabei dient der „Kindesmißbrauch“, den die Medien seit Jahren systematisch mit der Kirche in Verbindung bringen,  vor allem als propagandistisch wohlfeiles Brecheisen, um den Vatikan politisch aufzuknacken.trans Sexpolitik gegen Rußland und den Vatikan

Der hängt nämlich immer noch nicht gänzlich an der Leine des „New World Order“ und des egalitären Globalismus. Das entsprechende Dokument [3] läßt kaum Zweifel daran, daß das „Kindeswohl“ hier in erster Linie als Vorwand dient, um die römische Kirche unter die politische und ideologische Kontrolle der UNO zu bringen. Das Mittel ist die moralische Erpressung: so wird der Widerstand [4] des Heiligen Stuhls gegen die Forderungen auf Massenportalen wie web.de als „Täterschutz“ [5] denunziert, ganz dem Wortlaut und der Wertung des UN-Gremiums folgend.

Was sich mit so einem Apparat wohl alles anstellen läßt:

The Committee recommends that the Holy See develop and implement a comprehensive and systematic mechanism of data collection, analysis, monitoring and impact assessment on all the areas covered by the Protocol. The data should be disaggregated, inter alia, by sex, age, national and ethnic origin, geographical location, indigenous status and socio-economic status, with particular attention to children in the most vulnerable situations, and include information about the follow-up given to these cases (…) the Committee encourages the Holy See to strengthen international cooperation through multilateral, regional and bilateral arrangements, by strengthening procedures for and mechanisms to coordinate with law enforcement authorities and improve prevention, detection, investigation, prosecution and punishment of those responsible for any of the offences covered under the Optional Protocol.

Ein weiteres langfristiges Ziel scheint zu sein, die von der Kirche vertretene Sexualmoral zu brechen [6] (wobei ich ja gespannt wäre, wieviele Fälle von Kindesmißbrauch in ihren Reihen auf das Konto von homosexuell-päderastischen Klerikern gehen, und inwiefern sich diese mit der „Schwulen-Lobby“ im Vatikan überschneiden, deren Existenz letztes Jahr von Papst Franziskus bestätigt wurde). Die Welt [7]schreibt:

«Der Heilige Stuhl hat den Ruf der Kirche und den Schutz der Täter immer wieder über die Interessen der betroffenen Kinder gestellt», sagte die Vorsitzende des UN-Ausschusses für die Rechte des Kindes, Kirsten Sandberg, in Genf. Zugleich bemängelte das Gremium die Haltung des Vatikans zur Homosexualität und zur Abtreibung.

(Sandberg ist übrigens über das „Europäische Hochschulinstitut“ auch in das EU-Netzwerk eingebunden, was nicht sonderlich überraschend ist.)

Das UN-Gremium sieht auch die Haltung des Vatikans zur Homosexualität und zur Abtreibung kritisch. Frühere Äußerungen der Kirche zur Homosexualität hätten zur Stigmatisierung und zur Gewalt gegen homosexuelle Jugendliche beigetragen, sagte Sandberg.

Die Kirche unter dem Diktat der „Zivilgesellschaft“, ein weiterer Schritt in die Neue Weltordnung! Dabei ist wohl gerade diese Gesellschaft am wenigsten berufen, dem Vatikan ihre Sexualmoral zu diktieren. Hier sind wohlgemerkt dieselben politischen Kräfte, Ideologien und Tendenzen am Werk, die gleichzeitig beabsichtigen, Schulkinder ab einem frühen Alter einem übertriebenen und auf Paraphilien konzentrierten Sexualunterricht auszusetzen. Diese Art von Kindesmißbrauch ist gemäß der Moral, die durchgesetzt werden soll, offenbar zulässig.

Klonovsky says: [8]

Aber der unterleibszentrierte Spaß hört auf, wo Kinder ins Spiel kommen. In Baden-Württemberg will das regierende rotgrüne Ressentiment tatsächlich die sogepredigte „sexuelle Vielfalt“ als neue Norm (nicht Normalität) gegen die bislang waltende, diskriminierende Heteronormativität und Familientraditionalität bis in die Unterstufenlehrpläne hinein durchsetzen, auf dass die Kleinen lernen, wer wen im Dienste von Aufklärung, Chancengleichheit und Selbstverwirklichung an welchen Stellen lecken muss, wogegen sich jetzt der Widerstand wackerer Württemberger mehr als nur regt, weil es ja ihre durchweg minderjährigen und überwiegend im präsexuellen Alter stehenden Kinder sind, die in diese Gegenwelt gedanklich hinabsteigen und dort die Freakshows und Darkrooms durchwandern sollen, ohne wenigstens nach Beatrice zu suchen, und ihr Einfühlungsvermögen in die Praktiken von LSBTTI-Menschen am Ende gar noch benotet wird.

Die Sexfront als politisches Druckmittel ist zur Zeit auffällig aktiv. Die von den Medien gehätschelten Tittendummies von „Femen“ – ohne jeden Zweifel eine gezielt eingesetzte, „kontrollierte Opposition“, wenn überhaupt eine „Opposition“ – hüpfen von Köln bis Madrid halbnackt vor diversen kirchlichen Würdenträgern herum, um sie ins Lächerliche zu ziehen und um gegen angebliche „Frauenunterdrückung“ für Abtreibung, ihre Muschi oder was weiß ich was zu demonstrieren.

Damit unterstützen die vermeintlich subkulturellen, in Wirklichkeit völlig mainstreamkonformen „Femen“ den Kulturkampf der herrschenden Klassen, der als eine „Revolution von oben“ geführt wird, gegen den Willen einer nichtsdestotrotz eher passiven Mehrheit (allein in Frankreich scheint es noch wirksamen Widerstand [9]dagegen zu geben).

Daß hier besonders emsige Unterstützung aus der, wie man nicht vergessen sollte, Heimatpartei der politisierenden Pädophilen und Berufsschwulen kommt, ist nicht verwunderlich. Das EU-Parlament fördert offen Programme [10]wie jenes der österreichischen Grünen-Abgeordneten Ulrike Lunacek [11], die der Jagd nach der aktuellen Haupthexe „Homophobie“ gewidmet sind.

Dabei geht es natürlich ein weiteres Mal um die Durchsetzung der „Homo-Ehe“, die Demontage der bürgerlichen Ehe und Familie  und die Installierung einer Art Rosa Gestapo:

Darin werden die EU-Kommission und die Mitgliedsstaaten aufgefordert, Beleidigungen gegen Homo- und Transsexuelle als Haßkriminalität zu verfolgen und zu bestrafen.

Auch verlangt der Plan die europaweite Anerkennung von Personenstandsurkunden. Somit müßten auch EU-Staaten, die selbst keine gleichgeschlechtlichen Ehen erlauben, solche Verbindungen anerkennen, die in anderen Mitgliedsstaaten geschlossen wurden. Darüber hinaus fordert der Bericht entsprechende Schulungen für Polizisten, Strafverfolger und Journalisten, damit diese besser in der Lage wären, „angemessen“ mit dem Thema Homo- und Transsexualität umzugehen.

„Homophobie wird in Europa nicht mehr länger geduldet“, freute sich Lunacek nach der Abstimmung. Nun müsse die EU-Kommission mit einer „Roadmap gegen Homophobie“ ein eindeutiges Zeichen gegen die „alltägliche Verachtung europäischer Werte“ setzen. „Homophobe Gesetze wie homophobe Praxis sind inakzeptabel und dürfen nirgendwo in der Europäischen Union mehr geduldet werden“, forderte Lunacek.

Die Verve, mit der hier ein absurder, quasi-religiöser Kult um eine Minderheit getrieben wird und ihre Exponate zu höheren, unantastbaren Lebewesen und beispielhaften Vorbildfiguren geadelt werden, hat letzten Endes mit realen Schwulen und Lesben kaum etwas zu tun. In Deutschland machen sie kaum 1-2% des Bevölkerungsanteils aus. Der Aufwand wäre in jeder Hinsicht disproportional, wenn er nicht in Wirklichkeit auf ganz andere Dinge zielen würde.

Nochmal Klonovsky [8]:

Die LSBTTI-Propaganda ist nichts weniger als Minderheitenschutz; es handelt sich im Gegenteil um eine der inzwischen zahlreichen quasi molekularen Bürgerkriegserklärungen an die Mehrheit, was diese Mehrheit endlich begreifen sollte, statt sich in falsch verstandener Toleranz an die Pranger der Intoleranten zerren zu lassen. Deren Taktik ist ja stets dieselbe, ob nun bei den geforderten Homosexuellen-Selbstbloßstellungen im Fußball oder der Durchsexung diverser Unterrichtsfächer im Ländle: Die Mehrheit wird mit Zumutungen behelligt, ein paar Trolle reagieren über, ihre Äußerungen werden in den Medien wie Skalpe präsentiert und mit geheuchelter Erschütterung beplärrt, denn sie sollen beweisen, dass die Homo-, Trans-, Xeno-, Gyno- und weiß der Geier welche weitere Phobie aus der sogebellten Mitte der Gesellschaft kommen, auf dass munter weiter die aus der geschmähten Gesellschaftsmitte sprudelnden Steuergelder in die Taschen derer fließen mögen, die sie beschimpfen, bekämpfen, ihnen ihre devianten sexuellen Gepflogenheiten präsentieren, und das alles im Namen der Toleranz. Das Perpetuum mobile existiert also doch!

Die „Homophobie“ ist gerade dabei, den „Rassismus“ als Chiffre für das globale Böse schlechthin abzulösen, und wie dieser ist sie weitgehend ein Phantom. Hier mischen sich wieder einmal diffuse Heilserwartungen und Bekenntnisekstasen mit politischem Kalkül. Am auffälligsten zeigt sich dies natürlich in den Kampagnen gegen Putins Rußland und den offenbar unmittelbar bevorstehenden russischen Homocaust. Auch hier scheint sich die gesamte politische Klasse des Westens über die weltbewegende Dringlichkeit der Agenda einig zu sein, sekundiert von Bataillonen von Pop-, Sport-, Film- und Fernsehstars.

Unlängst verkündete sogar der als „konservativ“ und „rechts“ geltende Fox-News-Moderator Glenn Beck, eine ganz besonders niedrige Lebensform im US-amerikanischen Medienzoo, er stünde firm Seite an Seite mit der schwullesbischen Pressure Group GLAAD [12] gegen Rußlands „Hetero-Faschismus“. Mehr Beweise für die allgemeine Gleichschaltung und den metapolitischen Totaltriumph der kulturmarxistischen Agenda braucht man wohl nicht mehr.

Wenn es bezüglich Rußland wirklich nur um den „Heterofaschismus“ geht, dann frage ich mich, warum sich keine Socke über Länder wie Nigeria, Mauretanien, Somalia, Sudan, die Vereinigten Arabischen Emirate, Jemen, Iran, Afghanistan oder Saudi-Arabien aufregt, wo Homosexualität unter Todesstrafe steht. Überhaupt ist Rußland bei weitem nicht das schwulenfeindlichste Land auf der Welt: siehe hier. [13]

Der Weg der Homosexuellen-Politik von der einst legitimen Forderung nach Entkriminalisierung und Straffreiheit bis zur ihrer Rolle als zentrales goldenes Kalb einer gesellschaftsmessianischen „Toleranz“-Religion, die sich zunehmend ad absurdum führt, und zur Keule der Weltpolitik – das wird einmal, in ein paar hundert Jahren oder auch ein bißchen früher, ein spaßiger Stoff für zukünftige chinesische Historiker werden.

Übrigens, auch Goldman-Sachs-CEO Lloyd Blankfein setzt sich aktiv für „gay marriage“ ein: das sei gut fürs Business. [14] Was habt ihr homophoben Verschwörungstheoretiker eigentlich alle gegen den Laden??? [15]

Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/43338/sexpolitik-gegen-russland-und-den-vatikan.html

URLs in this post:

[1] Image: http://www.sezession.de/43338/sexpolitik-gegen-russland-und-den-vatikan.html/totallygayworldorder

[2] „Kindesmißbrauch: UN-Experten kritisieren Vatikan scharf“: https://www.google.at/search?q=Kindesmi%C3%9Fbrauch:+UN-Experten+kritisieren+Vatikan+scharf&ie=utf-8&oe=utf-8&rls=org.mozilla:de:official&client=firefox-a&gws_rd=cr&ei=VvnyUs6pM4mLtAaT-oDQAQ

[3] entsprechende Dokument: http://tbinternet.ohchr.org/Treaties/CRC-OP-SC/Shared%20Documents/VAT/CRC_C_OPSC_VAT_CO_1_16307_E.pdf

[4] Widerstand: http://press.vatican.va/content/salastampa/de/bollettino/pubblico/2014/02/05/0087/00183.html

[5] „Täterschutz“: http://www.google.at/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&ved=0CDQQFjAB&url=http%3A%2F%2Fweb.de%2Fmagazine%2Fnachrichten%2Fausland%2F18589404-taeterschutz-kindeswohl.html&ei=wfHyUqvJOcGKtAbf5IDABw&usg=AFQjCNERChSn3q97dc8-0CdmKf2L6yBjyw&bvm=bv.60799247,d.Yms

[6] Ein weiteres langfristiges Ziel scheint zu sein, die von der Kirche vertretene Sexualmoral zu brechen: http://www.katholisches.info/2014/02/06/un-kinderrechtskomitee-wie-sich-die-kirche-aendern-sollte-abtreibung-homo-ehe-gender-ideologie/

[7] Welt : http://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/brennpunkte_nt/article124556999/UN-Experten-kritisieren-Vatikan-scharf.html

[8] Klonovsky says: : http://www.michael-klonovsky.de/acta-diurna

[9] wirksamen Widerstand : http://www.pi-news.net/2014/02/frankreich-stoppt-neues-familiengesetz/

[10] EU-Parlament fördert offen Programme : http://http://jungefreiheit.de/politik/ausland/2014/eu-parlament-segnet-lunacek-bericht-ab/

[11] Ulrike Lunacek: http://www.katholisches.info/2014/02/05/homo-lobby-feiert-lunacek-bericht-wer-aber-ist-ulrike-lunacek/

[12] er stünde firm Seite an Seite mit der schwullesbischen Pressure Group GLAAD: http://www.huffingtonpost.com/2014/01/02/glenn-beck-russia_n_4531744.html

[13] siehe hier.: http://25.media.tumblr.com/ddceeb5c4307f49c73615856e5850887/tumblr_n0csf37rtn1rey6pgo1_500.jpg

[14] das sei gut fürs Business.: http://www.cbsnews.com/news/goldman-sachs-ceo-lloyd-blankfein-same-sex-marriage-support-a-business-issue/

[15] habt ihr homophoben Verschwörungstheoretiker eigentlich alle gegen den Laden???: http://ef-magazin.de/2014/02/03/4922-goldman-faz-was-habt-ihr-bloss-gegen-gottspielerei

[16] : http://

[17] : http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/bierbrauer-affaere-die-wichtigsten-fakten-ueber-das-preiskartell-a-943254.html

[18] : http://www.youtube.com/watch?v=Xuz94ZIPfJk

[19] : http://www.welt.de/vermischtes/article114966836/Barbusige-stuerzte-sich-auf-Europaabgeordneten-Brok.html

[20] : http://ef-magazin.de/2010/04/14/2006-aktuelle-nachricht--ueberraschende-wende-im-kinderschaender-skandal-ganz-neue-verbindungen-geraten-ins-visier

[21] : http://www.zombietime.com/...

[22] : http://ernstfall.org

[23] : http://pius.info/archiv-news/892-kirchenkrise/8611-neue-familienpastoral-der-deutschen-bischoefe

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The Importance of Population Structure & Dynamics

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The Importance of Population Structure & Dynamics

By Andrew Hamilton 

Ex: http://www.counter-currents.com

In trying to conceptualize what a current, or indeed ongoing, global head count of whites would look like (no such reliable enumeration exists [2]), it is imperative to keep in mind the age structure and reproductive profile of whatever population exists, as well as the dynamics of rapid change along key vectors. Nothing is stationary or mirrors the past. Habitual patterns of thought quickly become outmoded without anyone being aware of it.

Contemporary demographic statistics conceal racial information. Elites are obsessed by race, and particularly with accelerating in any way possible the decline and disappearance of the white race. But meaningful data on ethnicity do not exist. It is the only major variable not regularly measured or recorded by demographers. If such figures were available, they might jeopardize indefensible policies.

Given replacement migration, exceptionally high non-white birth rates, sub-replacement fertility among whites, and widespread culturally-encouraged hybridization with non-whites in all formerly white homelands around the world, the opposite ends of the national age spectrum everywhere now feature a predominantly white elderly population and an increasingly non-white youth population.

As a consequence, former First World nations are composed more and more of non-whites and hybrids. The process is taking place with lightning speed. Thanks to an indispensable assist from dishonest media, academia, and governments, plus draconian and repressive laws, even white racialists, never mind the public, fail to grasp the urgency of the situation.

The aging and death of baby boomers born between 1946 and 1964, currently in progress, will in short order eradicate a numerically large proportion of the remaining white populace. Despite the lack of precise data, we nevertheless know the overall trends, so revolutionary and sweeping are the top-down social changes that have been imposed.

To better understand the crisis, it is helpful to employ a demographic tool known as the population pyramid. A population pyramid is a graphical representation of the distribution of age groups, usually by country or region, shaped like a pyramid when populations are young and growing.

There are three basic shapes.

The classic pyramid: A young, rapidly growing population with a high birth rate. This is characteristic of many non-white races today, and of vibrant subpopulations such as Orthodox Jews.

The box: A stable, replacement-level population characterized by low infant mortality, little or no demographic growth, and long life expectancy.

The inverted, or upside-down, pyramid: Low birth rate, collapsing population, long life expectancy. This is characteristic of the white race.

Pyramid graphs consist of two back-to-back bar graphs, with population plotted on the X-axis and age on the Y-axis, one showing the number of males and the other females in five-year age cohorts. Males are conventionally shown on the left and females on the right, measured either by raw numbers or as a percentage of the total population. Typically there are more women than men in older age categories due to females’ longer life spans. On the other hand, women have shorter reproductive periods than men, a fact useful in interpreting the graphs though not incorporated directly into them.

Although population pyramids by race cannot be constructed due to lack of relevant statistics, the device is nevertheless useful to illustrate general trends that everyone knows are occurring. Broadly speaking, rapidly expanding nonwhite races both outside and inside the First World are characterized by age structures indicative of growing populations: a “population explosion” with many young and few old, many births and few deaths. The shape of the population pyramid for Angola (an African country) may be taken as representative of nonwhite birthrates, inside and outside the “West,” be they Mestizo, Muslim, or anything else. (There are some notable exceptions.)

Representative Age Pyramid for an Expanding Nonwhite Race (Angolan age pyramid, 2005) [3]

Representative Age Pyramid for an Expanding Nonwhite Race (Angolan age pyramid, 2005)

This is how the white population looked in the 19th and early 20th centuries. But one must go beyond the static snapshot to the underlying dynamics. A race such as this has built-in momentum for future growth because so many young people will reproduce at high rates in the future even if total fertility gradually falls.

Contrast this with the rapidly aging and collapsing white populations of today, characterized by many old and few young, many deaths and few births. A contemporary population pyramid for our people would resemble the following hypothetical construct (not a representation of any actual white population, the data for which is unavailable):

Hypothetical Inverted Age Pyramid of the White Race (demographic collapse) [4]

Hypothetical Inverted Age Pyramid of the White Race (demographic collapse)

A simple head count (census) of living whites, though indispensable, does not convey an accurate picture of what is really happening. Older cohorts constituting the largest chunk of an upside-down pyramid, though still alive, do not directly contribute children to future generations because they are beyond the close of their reproductive period.

Female fertility peaks between ages 18 and the mid-20s. As a woman approaches 30 her hormone levels start to decline and her fertility also begins to slowly decline. After age 35 the decline accelerates.

A Mayo Clinic guide states that female fertility rates “remain relatively stable until the early 30s, and then they decrease to very low levels by the early 40s.” Broken down further by the same source (Robert V. Johnson, M.D., Editor-in-Chief, Mayo Clinic Complete Book of Pregnancy & Baby’s First Year, New York: William Morrow, 1994, p. 5):

  • Ages 18-24: peak female fertility
  • Ages 30-35: fertility is 15%-20% less than maximum
  • Ages 35-39: fertility is 25%-50% below maximum
  • Ages 40-45: fertility falls to 95% below maximum

“Ultimately, age is still the most important factor when it comes to fertility prediction,” Dr. Mark Perloe, an Atlanta fertility specialist says. “If you’re in your early 40s, the odds are against getting pregnant without help, no matter what the tests say. The odds are much better in your late 30s or younger.”

The risk of miscarriage also increases after age 35, and even more after 40, as do numerous other risk factors, including having a child with chromosome abnormalities such as Down syndrome (mental retardation).

Menopause, which occurs in the late 40s or early 50s in most women, marks the end of the natural ability to bear children. However, as the preceding discussion demonstrates, it is necessary to differentiate between fertility and menopause. It is not as clear-cut as “I can have children until I reach menopause.”

Curiously, in other primate species females continue to reproduce until decrepitude or death overtake them. But among humans a woman loses her capacity to reproduce while still in vigorous middle age.

“‘Certain ethnic groups may have menopause at slightly different ages. Hispanic and African-American women reach menopause a little earlier, and Chinese and Japanese women a little later, than the average Caucasian woman, who reaches menopause at about age 51.5.’ Those are averages; every woman is different.” (Source [5].)

Widespread Ignorance About the Biological Clock

Surprisingly, many contemporary women have little idea how rapidly fertility declines with age. By the time a woman hits 44, it is almost nonexistent. Pregnancy beyond 47 is extremely rare, although it has been medically documented as late as 61.

Fertility treatments may extend the reproductive window slightly, but are extremely expensive and subject to age cut-offs. In Canada, fertility specialists generally will not accept women past their mid-40s. At age 40, even with in vitro fertilization (IVF), the success rate is only about 40%.

According to Dr. Roger Pierson, a Canadian fertility specialist, “Everybody in the reproductive world is shocked at how much ignorance there is. Women get their information from the rather dubious magazines that tend to lurk around the checkout counters of grocery stores.”

In 2009, Britain’s Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (RCOG) went so far as to issue a public warning [6] that women should become mothers by the age of 35 or risk infertility, miscarriage, or other health problems:

Our statement has been prompted by concern among obstetricians and gynaecologists because we are seeing more and more [older] women who are confronting the heartbreak of infertility and miscarriage. Every week in my clinic I see women who say ‘if only I had known this, I could have planned for this. I wouldn’t have postponed my plans for pregnancy’.” The college fears too many women still do not understand that their fertility declines after 35.

A University of Calgary professor added: “Women have been given the impression that biology doesn’t matter and they can do whatever they like.”

Male fertility (as distinct from related problems, including erectile dysfunction) likewise declines with age, though far less radically. Some men are biologically capable of having children well into old age. However, as a practical matter this does not happen very often. Therefore, most men by their 50s can probably be considered reproductively irrelevant.

Such information suggests roughly where you should draw an imaginary line through the upside-down pyramid to indicate the age level below which, as a practical matter, the population remains potentially reproductive. Whether it actually reproduces white (non-hybrid) children within stable, nurturing family structures is another matter entirely. Sub-replacement fertility even after large-scale nonwhite and hybrid birthrates are misleadingly factored in strongly suggests that it does not.

In racial terms, selection occurs whenever one ethnic group successfully propagates its genes relative to other groups. “Differential fecundity,” Ukrainian-American geneticist Theodosius Dobzhansky observed, “is, in principle, as powerful a selective agent as differential survival or mortality” (Genetics of the Evolutionary Process, 1970, p. 97).

Human races can expand and contract quickly, both in absolute terms and relative to other races. They grow, shrink, collapse, and become extinct. William Pierce, a physicist steeped in mathematical knowledge, noted that “wherever two racial groups occupying the same territory have different growth rates, the faster-growing group will always overwhelm the slower-growing group numerically, given sufficient time, no matter how much larger the latter may be in the beginning.” (“World’s Deadliest Threat: The Race Bomb,” National Vanguard newspaper, Issue No. 82, 1981; reprinted in Kevin Alfred Strom, ed., The Best of Attack! and National Vanguard Tabloid, 1970–1982 [1984], p. 207)

Italian demographer Massimo Livi-Bacci summed up the dynamics of the present crisis:

We are able to recognize the exceptional nature of the current situation if we keep in mind that a population growing at an annual rate of 4 percent will double in about 18 years, while another declining by 1 percent per year will halve in 70. Two populations of equal size [emphasis added] experiencing these different growth rates will find themselves after 28 years (barely a generation) in a numerical ratio of four-to-one! (A Concise History of World Population, 4th ed., Blackwell Publishing, 2007, p. 20)

The widespread obliviousness to race, or even preference for non-whites (including but not limited to blacks), now observable everywhere, has been culturally-inculcated into the minds (and resultant sexual behavior) of a greatly diminished youth population. Some unspecifiable (but easily seen) proportion of reproduction occurring outside or inside marriage (the term “intermarriage” should be jettisoned as obsolete) is between whites and non-whites. The hybrid offspring of such unions should not be counted as white, and must be rigorously excluded from both the social circle and the gene pool.

In former times, when the white population was large and growing, more introgression of non-white genes could be tolerated (though not on a widespread scale) than is the case when the population is swiftly collapsing.

The connection between demographic strength and political power has long been recognized. As the white population contracted, nations became markedly more tyrannical in the Communist sense—characterized by closed, untouchable, uncriticizable elites not unlike an imperial god cult, universal surveillance, and the criminalization and rigid suppression of thought, speech, association, and authentic political activity.

So overwhelming now is alien control of the culture that even the psychological mores and institutional structures essential to biological and cultural survival have been systematically and efficiently expunged. Diminished numbers, lack of political influence, and the rapid growth of totalitarian-racist institutions have occurred hand in hand. It is a vicious, ever-accelerating cycle that becomes harder and harder to break the more time that passes.

Supplemental Section

As noted, government officials and demographers do not conduct reliable racial head counts. The crucial demographic variable of race is concealed (through non-counting) for ideological reasons. Nevertheless, population pyramids could be constructed from racial data rather than heterogeneous geographical or political units. Such graphical representations would be most enlightening—better than the population projections typically available.

Following are a few illustrative examples of unusual local population pyramids. Keep in mind that the US Census Bureau employs overly-broad definitions of “white [7],” including in this and related categories Jews, Middle Easterners, North Africans, Lebanese, Arabs, Moroccans, etc.

To add to the confusion, large proportions of America’s massive Mestizo population are evidently also classified as “white.” According to the Population Reference Bureau in Washington, D.C. [8], “Since Hispanics or Latinos are considered an ethnic and not a racial group, they are asked on census questionnaires to select a racial category. In the 2000 Census, almost half (48 percent) of Latinos classified themselves racially as ‘white’ while more than two-fifths (43 percent) identified themselves racially as ‘Other.’”

The Census Bureau proceeded to fiddle with the categories:

Changes in the census questionnaire [since then] appear to have changed the way Latinos identify themselves racially. For example, the percentage of Latinos selecting the white racial category increased from 48 percent in the 2000 Census to 63 percent in the 2009 ACS [American Community Survey]. In contrast, the percentage of Latinos preferring the “Other” racial category dropped from 43 percent to 29 percent. This trend is consistent across Latino subgroups.

Clearly, the size of the official “white” population is artificially inflated. It is smaller than census figures indicate.

Ann Arbor, Michigan [9]

Ann Arbor, Michigan, a small city of 116,000 that is home to the University of Michigan. Even the 2010 census could identify only a 70% “white” population in the small Midwestern city. It is obviously less if illegitimate groups are excluded. The bulge caused by students attending the University of Michigan is easily identifiable.

Fort Bragg, North Carolina [10]

The US Army post at Fort Bragg, North Carolina, named for Confederate General Braxton Bragg and home to the US Army airborne forces and Special Forces, the U.S. Army Forces Command and U.S. Army Reserve Command. It had a population of 39,500 in 2010.  In 2000, it was 58 percent “Caucasian,” the rest non-white. Only 1.2% of the population is over 45, the median age is 22, and males significantly outnumber females.

Punta Gorda, Florida [11]

Punta Gorda, a retirement community of 17,000 on Florida’s Gulf coast. In 2000 it was 94% “white,” the rest black, Mestizo, Amerindian, Asian, Pacific Islander, hybrids, and “other.” However, the community has two synagogues, one Chabad [12], the other Reconstructionist, and nearby are 10 more, so some unknown part of the 94% is Jewish. Note the lopsided age structure accounted for by the elderly. In exaggerated form its shape is illustrative of the age structure of the white race as a whole worldwide.

Buffalo Co., SD (Crow Creek Indian Reservation-Sioux) [13]

Buffalo County, South Dakota, home of the Crow Creek Sioux Tribe (Crow Creek Indian Reservation). The 2010 population was 1,900. According to the 2000 census, 82% of county residents were Amerindian, 16% “white,” and 3% other, mostly hybrids and Mestizos. Unemployment is 57%; many homes lack kitchens and/or indoor plumbing. Per capita income was $5,213, the lowest in the nation, with more than half of residents living below the poverty line. Note the classically-shaped pyramid, indicative of a youthful if numerically small population.

Sources (supplemental section only): Lina Trullinger, Bryan Station High School teacher (now evidently a Database Analyst at Mississippi State University), “Understanding Population Pyramids” [14] (2009); Wikipedia.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/02/the-importance-of-population-structure-and-dynamics/

jeudi, 13 février 2014

Samedi 8 février 2014 : “Fuck the EU” by the US State Department

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Samedi 8 février 2014 : “Fuck the EU” by the US State Department

Ex: http://www.realpolitik.tv

 

“Que l’Europe aille se faire e…” a tout simplement déclaré Victoria Nuland (photo), la secrétaire d’État adjointe des États-Unis, en charge des relations avec l’Europe, à son ambassadeur en Ukraine, lors d’une conversation téléphonique enregistrée à l’insu des deux protagonistes le jeudi 6 février. La prise est tellement explicite que la diplomate américaine n’a eu d’autre choix que de s’excuser auprès des diplomates européens. Mais qui a entendu un seul chef d’État, un seul ministre des affaires étrangères européen émettre une quelconque protestation ?

 

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Très bon éclairage sur ce que pensent réellement les Américains de l’Union européenne : qu’elle n’est rien et qu’elle a vocation à rester une périphérie molle des États-Unis. Au passage la conversation est révélatrice, au-delà même de l’insulte faite à l’Union européenne. Elle en dit long aussi sur le rôle que joue l’ONU aux yeux des Américains. Jugez-en plutôt : “Ce type de l’ONU, Robert Serry” explique Victoria Nuland à son ambassadeur, “ce serait super pour aider à coller les choses, d’avoir cette colle ONU et, tu sais quoi, que l’UE aille se faire foutre”. L’ONU ce n’est donc qu’un pot de colle servant à fixer les morceaux du puzzle américain sur le grand tableau mondial.

 

Washington encourage la guerre civile en Ukraine, quand il ne la fabrique pas tout simplement et agite ensuite ses mécanos (l’Union européenne, l’ONU…) afin de tenir sa feuille de route.

 

Quant aux gouvernements européens, ils ont pour seule mission, depuis 1945, que de maintenir les peuples européens dans la dormition en leur faisant croire que la construction européenne avance vers une Europe-puissance, alors même qu’elle ne fait, année après année, que consolider le bloc transatlantique dirigé par Washington autant que les oligarchies mondialistes.

 

Il n’y a désormais qu’une issue unique à l’indépendance de l’Europe : l’effondrement du Système de l’Union européenne au profit d’une authentique Europe des nations, condition sine qua none à la renaissance de la civilisation européenne et donc de la puissance française. Si nous ne sortons pas rapidement de cette trappe, la submersion extra-européenne et l’atlantisation auront raison de nos libertés et de notre identité. La ruine économique en résultera mécaniquement.

 

Aymeric Chauprade

Tegen verkiezingen

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Tegen verkiezingen

Ex: http://www.doorbraak.be

In Tegen verkiezingen legt David Van Reybrouck met veel gevoel voor pathos ('de boel staat op ontploffen') de inefficiënte werking van ons democratisch bestel bloot. Boosdoener daarbij zijn verkiezingen. Volgens de auteur drinken wij net tijdens die hoogmis 'de gifbeker van de democratie'.

Om die pikante stelling wetenschappelijk te staven bestudeerde de auteur onder meer correlaties tussen democratisch wantrouwen en de toename van het aantal twitteraccounts.

Bij wijze van remedie pleit hij voor de stapgewijze herinvoering van de aleatorische democratie: een systeem van loting zoals dat lange tijd in de klassieke stadsstaat Athene in zwang was. Zodra het parlementaire halfrond met lotelingen volloopt, zo beweert Van Reybrouck, keert niet alleen de politieke stabiliteit terug, maar zou ook die brug of die tunnel in Antwerpen er al hebben gelegen.

En indien u zoveel voortvarendheid weigert te geloven, speldt Van Reybrouck u in dit vlotgeschreven boekje enthousiast nog tientallen andere halve waarheden en hele leugens op de mouw. Hoe willekeurige IJslanders hun nieuwe grondwet zelf herschreven bijvoorbeeld.

Bij de verkondiging van zijn democratische onheilsleer botst de lezer op schrale historische inzichten en ergerlijke monocausale analyses over onze  falende democratie. Liefhebbers van historische, bronnen- en statistische kritiek halen met deze fantaisistische 'non-fictie' echter een leerrijk oefenboekje in huis. (FT)

Frank Thevissen

 

L’Ukraine prise en tenailles entre l’Occident et la Russie

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L’Ukraine prise en tenailles entre l’Occident et la Russie

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

La situation de l’Ukraine s’est profondément dégradée pendant le mois de janvier, alors que la résistance aux décrets liberticides votés par les parlementaires en catimini n’avait jamais été aussi forte. Des morts regrettables, des violences militantes autant que policières, ont entaché de sang un mouvement politique complexe, aux formes multiples, regroupant des libéraux occidentalistes aussi bien que des nationalistes radicaux.

La réaction du président Yanoukovitch est celle d’un pouvoir aux abois, sans la légitimité populaire d’un Poutine lui permettant de conserver son calme, et qui a été contraint de reculer. Il a contraint son premier ministre à démissionner, proposant l’ouverture à ses adversaires, à l’exception d’Oleh Tiahnybok, le dirigeant de Svoboda. Les députés ont aboli les lois qui restreignaient le droit de manifester. C’est un recul total ou presque, Yanoukovitch se refusant toutefois pour le moment à modifier le calendrier électoral et ainsi à prendre le risque d’être politiquement balayé, même s’il reste fort dans les zones russophones.

Yanoukovitch risque bien de subir le même désaveu que l’orangiste Sakashvili en Géorgie et pour les mêmes raisons, à savoir la volonté de mettre en place un régime restreignant les libertés. Or le souvenir de l’Union Soviétique n’est pas si loin. Poutine sait d’ailleurs ménager sa popularité en Russie en libérant ses adversaires, comme l’ex-milliardaire Khodorkovski ou les Pussy Riot, et en respectant en tout cas dans les formes les principes de la démocratie moderne. Mais il est vrai qu’il a le peuple derrière lui. Ce n’est pas le cas des tyranneaux des anciennes républiques soviétiques, qu’ils soient pro-USA ou pro-Russie.

L’Ukraine se trouve, on l’a dit, dans un positionnement géo-stratégique difficile, coupé en deux par un tropisme européen à l’ouest et par un tropisme russe à l’est, ravivant cette opposition, fondamentalement factice néanmoins, entre « occidentalistes » (zapadniki) et « slavophiles ». Entre volonté de rejoindre l’Union Européenne et crainte de perdre les avantages acquis de la relation ukraino-russe, le gouvernement en place n’a pas pu faire un choix clair entre deux options qui lui sont apparues comme incompatibles. La Russie a une part de responsabilité dans le sens où elle fait monter la pression vis-à-vis de l’Union Européenne, mais cette dernière a une responsabilité bien plus importante en se faisant le relai des intérêts américains dans la région. Poutine a très bien compris la politique de l’endiguement (« anaconda ») que les USA veulent mener contre la nouvelle Russie, comme ils l’ont fait dans le passé contre l’Union Soviétique.

Formé par le KGB, Vladimir Poutine sait très bien démasquer derrière des stratégies opaques les véritables chefs d’orchestre, ce qui ne veut pas dire qu’il faut tomber dans un autre piège qui est celui du « complotisme » et voir des plans ourdis par de mystérieux commanditaires derrière ce qui se passe aujourd’hui.

Tourner le dos à l’Union Européenne serait pour l’Ukraine une grosse erreur, mais cela en serait également de tourner le dos à la Russie. Ce serait comme tenter de s’unir en commençant par se couper en deux. Ces deux composantes, « europhiles » et « russophiles », ne devraient pas être opposées mais servir pour une synthèse originale, faisant alors de sa géographie une force et non plus une faiblesse.

Un gouvernement ukrainien digne de ce nom devrait se présenter comme un pont entre l’Union Européenne et la Russie, un espace intermédiaire d’échanges, un lieu où surtout Russes et (autres) Européens pourraient se parler et enfin s’entendre. Ceux qui sèment la division, là où les vrais européistes parlent d’unité, ce sont les USA et ceux qui leur servent de courroies de transmission. L’alliance Bruxelles/Moscou (ou Strasbourg/Moscou d’ailleurs) contre Washington, voilà qui aurait une autre « gueule », et dans un tel cadre, la situation de l’Ukraine serait nécessairement pacifiée et le pays en bien meilleure posture.

Yanoukovitch devrait s’en aller, comme Ioutchenko avant lui, et pour la même raison, qui est l’aliénation du pouvoir ukrainien à des intérêts étrangers, qui plus est des intérêts qui instrumentalisent le pays pour mener des manœuvres géopolitiques « conflictuelles ».

Car cette opposition que j’évoquais entre « occidentalistes » et « slavophiles » en Russie, comme en Ukraine, avec la mise en avant du courant « eurasien » qui relève de la seconde idéologie, est une idiotie conceptuelle totale. Les Slaves, et les Russes au premier plan, sont des Européens, tout comme les Français ou les Allemands. En affirmant leur slavité et leur orthodoxie, ils ne tournent pas le dos à l’Europe, mais ils s’y rattachent en vérité. Ivan Groznyi et Pierre le Grand ont toujours été du même camp, celui d’une Russie européenne dans une Europe européenne, une Russie qui certes s’étend à l’est de l’Oural mais toujours au nom d’une Europe expansive. Car si on gratte le russe, on trouve un varègue ou un bogatyr slave mais jamais un tatar.

L’Ukraine devra avoir l’audace de s’inventer un régime nouveau, avec une personnalité courageuse mais restant modeste, capable de maîtriser les dissensions et de susciter un « rêve ukrainien », celui d’une réconciliation entre l’ouest et l’est, mais aussi entre l’Union Européenne et la Russie. Cela implique de bien distinguer la volonté de rejoindre l’UE et tout lien avec l’OTAN. En clair, le gouvernement ukrainien devra veiller à rassurer le frère russe tout en orientant le frère européen (de l’ouest et du centre) dans le sens des intérêts strictement européens, qui sont ceux d’une grande alliance, en attendant une fusion, entre l’Union Européenne et la Russie. Et de la même façon, le tropisme atlantiste de Cameron, comme auparavant celui de Thatcher, de Majors, de Blair et de Brown, qui se cache derrière cette volonté de rupture avec l’UE, n’est pas au service du peuple britannique, ce dernier ayant vocation à restaurer son européanité au sein d’une Europe unie, en rompant avec le Commonwealth. C’est là où des mouvements comme UKiP servent manifestement la stratégie américaine en Europe, au nom d’une souveraineté britannique pervertie.

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

Y aura-t-il une vague eurosceptique en mai 2014 ?

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Y aura-t-il une vague eurosceptique en mai 2014 ?

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Pourquoi l’Union Européenne est impopulaire.

Tous les sondages en Europe annoncent une forte poussée des mouvements eurosceptiques ou europhobes aux élections européennes de 2014. L’Union Européenne est en train de payer son incapacité à parler d’une seule voix et à se placer au service véritable et exclusif des Européens, des indigènes/autochtones du continent européen. Car en vérité, nous n’avons pas bâti l’Europe politique, qui reste à construire. En l’absence de toute transparence démocratique, limitée dans ses pouvoirs d’action par des traités contraignants qui ont maintenu le véritable pouvoir au niveau de chaque état-« nation », état de plus en plus autoritaire au fur et à mesure qu’il devient de moins en moins « national » d’ailleurs, l’Union Européenne ne peut qu’être contestée. Et en outre, elle se refuse à accuser les véritables responsables de son impopularité, les gouvernements des Etats.

L’Union Européenne sert à faire le sale « boulot » pour les gouvernements, qui souhaitent la même politique libérale et atlantiste, mais n’ont pas le courage de l’assumer directement devant le peuple. Qui peut croire ainsi que le PS actuel est « socialiste » et « démocrate » ? Mais il ne l’est pas non parce que la « méchante Union Européenne » l’obligerait à renier son identité, mais parce que l’Union Européenne est à l’image des chefs de gouvernement et de partis. Quel est le pouvoir du président du PPE ou de l’ADSE sur les partis membres ? Strictement aucun. Gustavo Barroso, le président de la Commission, est redevable d’un pouvoir qu’il ne tient que des chefs d’état et de gouvernement, et pas du véritable pouvoir que confère le suffrage universel. Il est la courroie de transmission de Paris et de Berlin… mais aussi de Washington.

L’Union Européenne n’ayant pas de réel pouvoir et n’étant pas dirigée par de véritables européistes, elle est accusée de tous les maux sans avoir les moyens de se défendre efficacement contre une propagande europhobe aussi mensongère que la propagande « euro »-mondialiste à laquelle la dernière prétend s’opposer.

En attaquant l’Union Européenne, « nain politique » par la faute des Etats, on exonère ainsi facilement de toutes responsabilités le gouvernement en place. En accusant l’€ de la ruine économique du continent, alors que l’€ n’a pas empêché le relèvement irlandais, et n’est la cause ni de l’effondrement économique de l’Islande ni de la politique d’extrême rigueur budgétaire appliquée à Londres, on se sert de la monnaie unique comme d’un bouc émissaire afin de ne pas aborder les sujets qui fâchent.

Le nouveau Front National a ainsi troqué le thème de la lutte contre l’immigration, sous-entendue extra-européenne, pour la lutte contre l’Union Européenne. Ce faisant, il trahit ses électeurs qui votaient ou votent pour lui pour la seule raison qu’ils croient que ce parti va résoudre cette question. Le néo-chevènementisme symbolisé par le ralliement opportun de Florian Philippot, mais qui n’est pas nouveau, ne fait que matérialiser l’acceptation d’une définition universaliste et néo-colonialiste de la France. Le mouvement UKiP, qui n’a pas un mot contre l’immigration issue du Commonwealth, s’en prend quant à lui aux travailleurs européens, Polonais, Roumains et Bulgares, comme si c’était eux qui étaient le problème. Cette démagogie europhobe, qui trahit en réalité un ralliement total à l’idéologie mondialiste, celle d’une définition « multiculturelle » de l’identité « nationale » des Etats européens, est évidemment insupportable mais contre elle l’Union Européenne ne fait rien. Elle préfère à l’instar d’une Viviane Reding exciter les colères justifiées des Européens contre une immigration non désirée en exigeant davantage encore d’ouverture des frontières, quand le peuple souhaite le contraire.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, l’Union Européenne est, souvent à juste titre mais parfois fort injustement aussi, impopulaire. C’est donc logique qu’elle suscite en réaction une montée de mouvements hostiles à l’UE, même si pour des raisons malhonnêtes intellectuellement et en trahissant les intérêts de leurs propres électeurs. Le ralliement du FN à l’idéologie souverainiste sera sans doute sa perte mais pour le moment, dans le contexte actuel, ce n’est pas le cas.

Deux types de mouvements nationalistes et/ou eurosceptiques semblent émerger, selon que l’on se trouve en Europe occidentale ou en Europe centrale.

En Europe centrale, deux mouvements se distinguent, à savoir l’Aube Dorée, mouvement néo-fasciste au discours surtout centré sur le problème de l’immigration non-européenne, et le Jobbik, parti national-radical de type « hungariste », favorable à la Turquie et à l’islam au nom d’une définition eurasienne fausse de la magyarité, dans un pays où l’immigration est très réduite. Ces partis, au cœur matriciel judéophobe, connaissent un certain succès, dépassant les 13% dans les sondages. L’Aube Dorée a certes été très fragilisée par l’arrestation et la mise en examen de ses principaux ténors, ce qui n’empêchera pas la progression électorale de ce mouvement, vue la situation de la Grèce.

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Mais dans le reste de l’Europe centrale, les mouvements nationalistes, qui parfois se sont retrouvés au second tour d’élections présidentielles, sont en très net recul. Le « mouvement national » polonais, en pleine reconstruction, sera très loin des scores passés de la Ligue des Familles ou de Samoobrona. En Roumanie, le PRM (« Grande Roumanie ») est en pleine déliquescence, de même qu’Ataka en Bulgarie, le Parti National Slovaque (SNS) comme son homologue slovène ou le HSP croate. Quant à l’allié traditionnel du FN en Serbie, le Parti Radical Serbe (SRS), certes d’un pays qui n’est pas encore membre de l’Union Européenne, il sombre littéralement sondage après sondage.

En revanche, en Europe occidentale, les sondages indiquent une nette progression des mouvements eurosceptiques, toutes tendances confondues, et ce autour de deux coalitions en gestation. Autour du FN de Marine Le Pen et du PVV de Geert Wilders, désormais alliés, s’organise une coalition hétéroclite de mouvements, comme Plataforma y Espana (extension espagnole du mouvement catalan) ou la Ligue du Nord, deux mouvements qui n’auront probablement aucun élu en mai 2014, mais surtout des poids lourds de la mouvance « nationale », à savoir le FPÖ de Strache, premier parti du pays selon certains sondages (autour de 25%), le Vlaams Belang belge et les Sverigedemokraterna, crédités de plus de 10% de voix dans les sondages suédois.

Une deuxième coalition, souverainiste davantage que nationaliste, repose sur la tendance UKiP de Nigel Farage, en tête dans la dénonciation de l’Union Européenne, non sans un succès indéniable, puisqu’il parvient à peser sur les Tories de David Cameron, et pourrait obtenir 20% des voix au Royaume-Uni, faisant disparaître un British National Party qui avait pourtant obtenu près de 6% des voix en 2009. Sur cette ligne, modérée sur la question migratoire, se retrouvent le DFP danois, anciennement dirigé par Pja Kjarsgaard, qui lui aussi pourrait atteindre 20% des voix, mais aussi le Perussuomalaiset finlandais de Timo Soini (16/18%).

La première a peu de chances de créer son propre groupe parlementaire à Strasbourg car il faudrait 25 députés, ce qu’ils auront, mais issus de sept pays de l’UE, ce qu’ils n’auront pas. Malgré ses prétentions, Marine Le Pen ne devrait pas parvenir à créer le dit groupe. Dans ce cadre, Wilders pourrait être tenté de rejoindre la seconde coalition une fois les élections passées. Car le second groupe ne devrait avoir aucun mal à conserver celui dont il dispose déjà.

Mais tout ça part d’un principe un peu douteux, à savoir la confiance qu’on peut avoir envers les sondages. Il est assez ironique de constater que le nouveau FN s’appuie sur des sondages, alors même qu’il avait eu dans le passé comme habitude d’en dénoncer le caractère artificiel et partisan, tant que ceux-ci lui étaient défavorables. Cela amène Marine Le Pen à se vanter de représenter le futur premier parti du pays, si les sondages où le FN est à 23% sont confirmés dans les urnes. Elle oublie que la participation est déterminante dans le résultat des partis. Si son électorat, dont elle attise l’euroscepticisme en permanence, reste chez lui au lieu de manifester son soutien en mai 2014, non seulement elle ne fera pas ses 23% mais le FN pourrait n’obtenir qu’un médiocre 12 ou 13%. Il est en effet paradoxal de dénoncer l’Union Européenne mais de bénéficier de ses institutions, lorsqu’on n’arrive pas à se faire élire député national. Pourquoi un électorat anti-UE irait-il se déplacer dans des élections pour élire le parlement de cette même UE ?

Cette vague eurosceptique, indéniable, pourrait ainsi voir son impact considérablement limité par un électorat qui ne se mobiliserait pas pour une élection dont l’intérêt ne lui sauterait pas nécessairement aux yeux. Même si le gouvernement français est à juste titre extrêmement impopulaire, il n’est pas dit que cela se manifestera dans des élections atypiques où de toute façon PS et UMP font classiquement de mauvais scores. La méthode Coué marche parfois mais il faut faire attention aussi de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

En outre, même si cette poussée électorale avait lieu, dans la plupart des grands pays européens, avec par exemple l’arrivée de députés allemands de l’AfD, et un FN et un UKiP en tête, les groupes eurosceptiques, même s’ils surmontaient leurs divisions historiques, auraient un poids fort limité et seraient incapables de peser. En effet, en refusant de toute façon toute alliance avec les rares mouvements nationalistes d’Europe centrale en mesure de faire rentrer des députés, et même en les acceptant d’ailleurs, ce qui est impensable pour un Geert Wilders, ils seraient trop faibles. Les mouvements nationaux en Europe Centrale ont quasiment disparu, alors même qu’en Espagne, en Irlande ou au Portugal, ils continuent d’être inexistants. Pour qu’il y ait une vague eurosceptique, il faudrait qu’elle soit le fait de partis concertés, présents sur tout le continent, et dans une coalition explicite et revendiquée.

Ainsi peut-on penser que cette « vague eurosceptique » sera très modeste, loin d’un tsunami, même si le nombre de députés eurosceptiques n’aura jamais été aussi important. Cela ne changera rien à la situation du continent, qui continuera de mourir de sa division et non d’une fédéralisation imaginaire, mais cela amènera peut-être au niveau national à quelques modifications à la marge. En effet, un FN devenu premier parti du pays, obligerait peut-être le gouvernement à une légère réorientation mais gênerait davantage la droite parlementaire que la « gauche » mondialiste. Cela reste très hypothétique. Il sera au contraire facile de relativiser un résultat avec un taux de participation qui sera de toute façon faible, donc jugé non représentatif, et le vote de 15 à 25% d’électeurs ne servira une fois de plus à rien.

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

L'IMPRIMANTE 3 D

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L'IMPRIMANTE 3 D
 
La Révolution du travail arrive...

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Il n'y aura plus jamais de plein emploi. Faire croire le contraire et se focaliser sur les courbes du chômage est suicidaire. Mais il y a pire, l'obsolescence technologique, le retard dans les investissements et la ringardise de la formation professionnelle risquent de faire payer encore plus cher aux entreprises françaises la nouvelle révolution technologique en cours. 


Ce qui frappe le plus dans la crise de l'emploi et de l'éducation présente, ce n'est pas le débat sur la théorie du genre mais la résistance de l'institution à repenser son modèle jésuitique inadapté, à mettre à la poubelle tous ses programmes obsolètes face aux nouveaux élèves digitaux. Du coup, elle refourgue son incompétence et son inadaptation aux marchés juteux et quasi mafieux des formations privées. Le monde de l'entreprise n'est guère mieux loti dans les planifications à programmer. On se souvient de la faillite de Kodak qui, pour avoir sous-estimé la photographie numérique sombra corps et âme avec ses vieilles bobines de pellicules. Le développement de nouvelles classes moyennes dans les pays émergents et la recherche de produits à bas prix ont concentré la production industrielle dans les pays asiatiques. Pour combien de temps ?


Une nouvelle technologie somme toute assez simple est en train discrètement de changer toute la donne économique. Il s'agit de l'imprimante 3 D, capable de produire en résine résistante des matériaux en volume. Au fur et à mesure que cette technologie s'étendra, les processus de production et toute la logistique commerciale se trouveront modifiés. Le premier grand changement, c'est que la production se rapprochera au plus près de son point de consommation. Dans certains cas, il suffira même de payer simplement la matière première et le service d'impression pour obtenir son produit tandis que le software qu'on aura utilisé pour le dessiner sera disponible et téléchargeable sur Internet. Si, avec l'imprimante 3D, le coût de production par unité sera en théorie plus élevé que celui d'une production à grande échelle, le coût final tendra à se niveler en raison des économies obtenues dans les coûts de distribution, de stockage et de financement.


Autre grand chambardement de l'expansion de la technologie de l'imprimante 3D, les produits seront singularisés, individualisés, personnalisés en fonction du goût particulier du client. L'ère de l'individualisme marchand sera aussi l'ère de la production individuelle et de la commande-distribution sur mesure. Dans le vieux monde de l'ère industrielle en voie de disparition, on utilise encore de vieux moules très couteux qui tous, demain disparaîtront. L'imprimante 3D est bien une nouvelle révolution industrielle qui doit amener les entreprises à repenser leurs stratégies pour répondre aux nouveaux défis de cette nouvelle technologie.

Le développement de l'imprimante 3D va enfin avoir un impact géopolitique certain qu'il ne faut pas sous-estimer. Il impactera très fortement l'économie chinoise transformée ces dernières années en ''atelier du monde''. Certes, la Chine a développé un gigantesque marché interne qui lui aussi recherchera des produits personnalisés à partir de la technologie 3D mais il y aura un laps de temps d'adaptation à la nouvelle production qui affectera durement l'économie chinoise. Il faudra tenir compte de cette nouveauté dans ses répercutions géopolitiques. L'Asie n'a plus vocation à être le centre du monde. 


A côté d'un modèle de production-distribution hautement flexible à faible échelle, le modèle de production centralisé classique à grande échelle perdurera mais il devrait à long terme réellement disparaître. L'urbanisme concentrationnaire chinois autour des grosses fabriques devrait être du coup révisé car la technologie 3D suscite des postes de travail à proximité des centres de consommation et permet d'envisager l'extension d'un habitat plus diversifié et moins concentré. Il débloque l'opposition de la vieille industrie ou de la vielle ville entre centre et périphérie.


Ainsi, le cas de l'imprimante 3D est emblématique de comment un simple changement technologique quasi anodin, encore perçu comme secondaire peut générer une importante modification en temps réel de la production, de la distribution, du travail et en quelque sorte de toute l'économie. La séparation production/distribution sera demain dépassée, tout le marché rénové et transformé. Penser un tel changement, l'anticiper, le programmer, le planifier, voilà une vraie politique de restructuration industrielle, de réforme éducative bien loin des ABCD de l'égalité homme/femme qui ne poserait même pas problème dans un futur schéma de production industrielle hautement singularisé.    

00:05 Publié dans Science, Sciences | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : science, sciences, technologie, imprimante 3d | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Elementos 61, 62, 63

ELEMENTOS Nº 63. DERECHA-IZQUIERDA: ¿UNA DISTINCIÓN POLÍTICA
 
 




Sumario.-

Más allá de la derecha y de la izquierda: se esfuma la división derecha-izquierda, por Alain de Benoist

 
 
Ni de derechas ni de izquierdas…, sino todo lo contrario,
por Javier Ruiz Portella

Izquierda, derecha y más allá. La cuestión del nuevo paradigma, por Diego L. Sanromán

Definir la frontera derecha/izquierda,
por José Javier Esparza

Sobre las identidades políticas modernas: la izquierda según las tesis de Carl Schmitt,
por Héctor Ghiretti

Izquierda y derecha en política,
por Angel Rodríguez Kauth

Más allá de la derecha y de la izquierda,
por Arnaud Imatz

Derecha e Izquierda: la díada existente,
por Joaquín Estefanía

Más allá de la derecha y la izquierda. Una nueva política para el nuevo milenio,
por Anthony Giddens

Derecha e Izquierda: criterios de una distinción política,
por Norberto Bobbio

Derecha e izquierda: claves del debate,
por Francisco Fernández Buey

Ni Izquierda ni Derecha,
por Alberto Buela
 

ELEMENTOS Nº 62. REVISAR A SPENGLER: EL FUTURO YA ESTÁ AQUÍ

 
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Sumario.-


Oswald Spengler,
por Alain de Benoist

 
 
Oswald Spengler, el hombre que veía más lejos,
por Rodrigo Agulló

Oswald Spengler y la decadencia de la Civilización Faústica,
por Carlos Javier Blanco Martín

Revisar a Spengler. ¿De la filosofía de la vida a la filosofía de la crisis?,
por Javier Esparza

Irracionalismo y culto a la tradición en el pensamiento de Spengler,
por Javier R. Abella Romero

Oswald Spengler: la muerte del “Hombre” a comienzos del siglo XX, por Javier B. Seoane C.


El Socialismo de Oswald Spengler,
por Carlos Javier Blanco Martín

La Decadencia de Occidente y la novela utópica contemporánea, por Paulino Arguijo


Prusianismo y Socialismo en Spengler,
por Javier R. Abella Romero

Decadencia y muerte del Espíritu Europeo. Volviendo la mirada hacia Oswald Spengler,
por Carlos Javier Blanco Martín

Guerra permanente, anti-pacifismo y elitismo en el pensamiento de Spengler,
por Javier R. Abella Romero

Nihilismo, crisis y decadencia: Ortega frente a Spengler,
por Juan Herrero Senés

Años Decisivos: el distanciamiento definitivo del nacionalsocialismo,
por Javier R. Abella Romero

La influencia de Spengler,
por Antonio Martín Puerta
 

ELEMENTOS Nº 61. LA CONDICIÓN FEMENINA. ¿FEMINISMO O FEMINIDAD?

 
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Sumario

Visión ontológico-teológica de lo masculino y lo femenino,
por Leonardo Boff

 
 
El ser oculto de la cultura femenina en la obra de Georg Simmel, por Josetxo Beriain

El feminismo de la diferencia,
por Marta Colorado López, Liliana Arango Palacio, Sofía Fernández Fuente
 
La mujer objeto de la dominación masculina,
por Pierre Bourdieu

Feminidad versus Feminismo,
por Cesáreo Marítimo

Afirmando las diferencias. El feminismo de Nietzsche,
por Elvira Burgos Díaz

La mujer como madre y la mujer como amante,
por Julius Evola

El “recelo feminista” a proposito del ensayo La dominacion masculina de Pierre Bourdieu,
por Yuliuva Hernández García

Friedrich Nietzsche y Sigmund Freud: una subversión feminista,
por Eva Parrondo Coppel

Hombres y mujeres. Un análisis desde la teoría de la polaridad,
por Raúl Martínez Ibars

Identidad femenina y humanización del mundo,
por Rodrigo Guerra

Simmel y la cultura femenina,
por Raquel Osborne

La nueva feminidad,
Entrevista a Annalinde Nightwind

El hombre no es un enemigo a batir,
Entrevista con Elisabeth Badinter
 

mercredi, 12 février 2014

P'tit Père des peuples

La spoliation c’est maintenant

18:23 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caricature | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La NSA pudo haber espiado a Schroeder por oponerse a la guerra de Irak

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Ex: http://elespiadigital.com

La Agencia de Seguridad Nacional de EE.UU. pudo haber vigilado el teléfono del excanciller de Alemania, Gerhard Schroeder, cuando él ocupaba el cargo, informan medios locales.

A esta conclusión han llegado la cadena de radio-televisión pública NDR y el periódico 'Süddeutsche Zeitung' tras llevar a cabo su propia una investigación periodística.

Según sus datos, el motivo de la vigilancia a Schroeder fue su dura postura acerca de la invasión estadounidense de Irak. A más tardar en 2002, la NSA incluyó al excanciller alemán en su lista de personas y organizaciones que eran objetivos previstos para el espionaje (National Sigint Requirements List, en inglés). 

"Entonces yo ni siquiera podía imaginar que los servicios secretos estadounidenses estaban efectuando escuchas de mis conversaciones telefónicas", afirmó el excanciller en una entrevista a la NDR que a su vez asevera que uno de los documentos revelados por Snowden confirma la pesquisa periodística. 

Los documentos filtrados por Snowden revelaron que la NSA espió sin ninguna autorización legal a unos 35 líderes mundiales durante más de cinco años. Las revelaciones han generado indignación y protestas en los gobiernos de varios países aparte de Alemania, entre ellos Francia, México y Brasil, cuyas cúpulas políticas se convirtieron en blanco del espionaje de EE.UU. 

Este escándalo se suma al que sacudió a la política internacional tras conocerse por las filtraciones del excontratista de la CIA que la actual canciller alemana Angela Merkel era víctima de las escuchas de la inteligencia estadounidense. Después de que trascendiera que su teléfono móvil era objeto de escuchas por Washington, Merkel en una conversación con Obama habría comparado las tácticas de espionaje de la NSA "con las de la Stasi", el servicio de inteligencia de la antigua República Democrática Alemana.

Cio che è vivo e cio che è morto in Marx

LE NÉOLIBÉRALISME LAMINOIR

LE NÉOLIBÉRALISME LAMINOIR
 
Le fossoyeur des identités et du vivre ensemble
économie, néo-libéralisme, libéralisme, théorie économique, théorie politique, politologie, sciences politiques,
 
Chems Eddine Chitour*
Ex: http://metamag.fr

Il ne se passe pas de jour sans que l'on constate à travers le monde les dégâts du néolibéralisme qui broie les équilibres sociologiques des peuples, les sédimentations identitaires et même les espérances religieuses. Rien ne doit s'opposer à cette machine du Diable. Dans cette contribution nous allons citer le fonctionnement du néolibéralisme dont les gourous font preuve d'une imagination débordante et font injonction aux dirigeants d'appliquer sans état d'âme leur potion amère sils veulent garder leur fauteuil. Le néolibéralisme revêt les habits de la tentation pour la majorité des «moutons» et la fabrication d'ersatz qui permettent au consommateur sous influence de croire que tout est permis, que c'est un champion, que le monde lui appartient et qu'il a toutes les qualités que lui martèle la publicité, notamment celle du culte du corps auquel il s'identifie.


La culture industrialisée formate les esprits


La massification culturelle, ce que l’on appelle vulgairement la "macdonalisation" de la culture est une réalité. Les langues supports des cultures luttent en vain et à des degrés divers contre  la vulgate planétaire pour reprendre les mots justes de Bourdieu. C’est le cas de la langue française  qui est défendue d’une façon ou d’une autre par tous les locuteurs de cette langue même si le combat est inégal. 

Cependant la langue et la culture ne peuvent résister si elles  ont à faire face  à une offensive visant à imposer une doxa outre-atlantique qui veut l’effritement des identités au profit de la culture Macdo. On comprend que  Jacques-Yves Rossignol s'émeuve que la France s'émiette identitairement et accuse pour sa part, l'Empire. Il prend l'exemple des industries culturelles qu'il trouve débilisantes. Ecoutons son cri du coeur: «A la fin du XXe siècle, il était devenu impossible de poursuivre la réalisation de profits dans les pays civilisés sans attenter à la conscience des consommateurs solvables par l'industrie culturelle (cinéma, musique, art et ainsi de suite). On est passé à la consommation culturelle à cours forcé. Qu'en «libéralisme», la crétinisation par la culture industrialisée soit désormais obligatoire ne heurte pas du tout les consciences. C'est dire ce qu'est réellement le «libéralisme»: une terrifiante aliénation généralisée par une économie de gros argent, une économie accaparée. On observe la généralisation de nouveaux types de mentalités. Mais ces mentalités donnent l'étrange impression d'être comme induites automatiquement, téléguidées». Jacques-Yves Rossignol dénonce les clercs qui ont vocation à trahir au profit d'un néolibéralisme séduisant comme l'écrivait Dany Robert Dufour: «Les bourgeois de la «nouvelle gauche», les bourgeois du catholicisme social, les petits bourgeois convertis à l'activisme mondialiste, les artistes et cultureux participent tous du capitalisme culturel et de son prosélytisme. Populations ahuries, méchantes, hargneuses, ne comprenant pas leur triste état mental et développant une haine insensée vis-à-vis du petit peuple français ». 


Dans le même ordre de l'aliénation pour l'Empire, même les vassaux de l'Empire n'échappent pas. C'est Ignacio Ramonet qui écrivait: «L'Empire n'a point d'alliés, il n'a que des vassaux.» Dans cet ordre, le détricoge sur fond rocheux identitaire français est programmé à en croire cette publication concernant le projet Rivkin ou comment la mondialisation utilise le multiculturalisme pour assujettir des nations souveraines.


«Un document paru en France reprend une étude américaine de 2011 dans laquelle les autorités américaines ont une vision du monde qui en un mot favorise l'émiettement. En France, cela a fait l'objet d'un tollé. Une émission dont le titre «Défrancisation» a diffusé la traduction française d'un article paru le 12 mars 2011 dans le journal américain Foreign Policy Journal. Un document de plus sur l'ingérence des autorités américaines en France, qui pour mener à bien le projet mondialiste, ont clairement décidé de transformer l'ensemble du caractère de la France, à commencer par sa propre identité en utilisant les minorités ethniques et religieuses destinées à servir les intérêts américains.» 


«Le meilleur moyen de résoudre les conflits ethniques en France et de s'assurer que la France ne relèvera pas la tête pour s'opposer aux intérêts mondialistes US, c'est de créer une nouvelle synthèse culturelle dans laquelle il n'y aurait plus de culture française, mais, sous l'étiquette des «droits de l'homme» et de l' «égalité», une culture d'adolescents alimentée par Hollywood, MTV, le cyberespace, McDonald's et Pepsi.»


économie, néo-libéralisme, libéralisme, théorie économique, théorie politique, politologie, sciences politiques, «La France poursuit l'auteur qui a longtemps été une épine dans le flanc de la mondialisation US, à cause de son attachement obstiné aux intérêts français autour du monde, plutôt qu'à ceux d'une «communauté mondiale» préfabriquée.(...) De Gaulle se refusait de jouer la carte américaine de l'après-guerre. (...) Dans le contexte actuel, quel meilleur moyen de saper le nationalisme français et décapiter toute résurgence d'une force anti-mondialiste que d'exploiter la vaste composante islamique non-assimilée de la France. Le but ultime de la mondialisation n'est pas de promouvoir les identités et les cultures ethniques, mais plutôt de les submerger dans un vaste melting-pot de consumérisme global, de déraciner l'individu de son identité et de son héritage, et de remplacer tout cela par le Centre commercial mondial, et le «village global». «Il faut donc, conclut l'auteur, inclure ici une redéfinition de l'Histoire de France, et y mettre l'accent sur le rôle des minorités non françaises dans l'ensemble de cette histoire redéfinie. Cela sous-entend que la génération de jeunes Américains Pepsi/MTV, ainsi que leurs guides/mentors issus des universités, serviront de repères (de phares) en vue d'une transformation (formatage) de la culture française, et une réécriture de l'Histoire de France selon un schéma mondialiste ».


Est-ce que les Français sont les seuls à subir ces assauts contre leur fond rocheux, identitaire ? Souvenons-nous, il y a quelques années les Belges étaient menacés eux aussi,  dans leur unité par la partition. La Belgique est un laboratoire! Tout ce qu'il s'y passe n'est pas anodin et est effectivement à mettre en lien avec le projet d'un «nouvel ordre mondial» (NOM) qui est dans son étape «assassinat des Etats-nations». Cette crise programmée va générer un chaos réorganisateur comme le disait Condoleezza Rice, (Ordo Ab Chaos). Ce qui se passe en Belgique semble être une «expérience de masse» qui ne doit pas nous être indifférente. «Prenez une salle de spectacle à Bruxelles où sont réunis un grand nombre d'artistes du pays. Dans un micro, une voix dit aux Flamands de s'installer à droite, aux Wallons à gauche (ou le contraire, peu importe). Des voix s'élèvent alors: «Et nous les Belges, on se met où?» cette blague belge aussi tragique soit-elle est à propos.» 


Comment, par faiblesse et complaisance, détruire les nations ? 


On le devine, le sacerdoce du néolibéralisme est de Créer le consommateur mondial: homo economicus: le moi universel. On dit qu'il y a sept commandements
1)Promouvoir le pluriculturalisme.2) Valoriser le multiculturalisme. Encourager les immigrants à conserver leurs cultures. Les sociétés multiraciales et multiculturelles doivent consacrer toute leur énergie à maintenir la paix entre les divers groupes qui les composent.3) Faire l'éloge de la diversité plutôt que de l'unité.4) Maintenir le groupe dont la démographie est la plus forte dans l'illettrisme. Une sous-classe en expansion, non-assimilée, sous-éduquée, hostile à la majorité,5) Amener le monde des affaires à soutenir financièrement le multiculturalisme.6) Rendre tabou tout propos allant à l'encontre du culte médiatique de la diversité.7) Rendre impossible l'application des lois sur l'immigration. L'immigration massive est un phénomène normal, qui ne peut être arrêté, et qui serait un bienfait pour la société.


Ce petit mode d'emploi en 7 points-clé permet l'avènement d'une société «diverse», « paisible.» Les adeptes d'une gouvernance mondiale de la Haute Finance Internationale se servent du multiculturalisme comme d'un levier pour fragmenter les nations jusqu'alors culturellement homogènes. Ces ensembles homogènes représentent en effet un obstacle à un gouvernement centralisé. 


Le Rapport Lugano 


Cette offensive contre les identités n’est pas là pour combattre une identité dans l’absolu, elle est pour asseoir et baliser le terrain pour l’avènement définitif du néo-libéralisme. Susan Georges universitaire franco-américaine  ancienne  membre du site Attac, avait  dénoncé dans un ouvrage choc « Le Rapport Lugano » paru aux Ed. Fayard, la stratégie diabolique des grands gourous de la mondialisation  Dans son deuxième ouvrage Le Rapport Lugano II , Susan Georges va plus loin. Pour elle, les experts croient savoir comment procéder pour assurer le triomphe du capitalisme occidental: comment les «décideurs» peuvent-ils à la fois mettre en oeuvre les politiques ultralibérales qui sont le fondement de la mondialisation et prétendre s'attaquer aux conséquences catastrophiques de ces mêmes politiques? 
Depuis trois décennies, Susan George est de tous les combats en faveur des peuples du Sud et contre les effets destructeurs de la mondialisation libérale. Le rapport Lugano, son dernier ouvrage, se présente comme un rapport écrit à la demande des «maîtres du monde», qu'on devine être les élites qui se retrouvent chaque année à Davos. Objectif du rapport: apprécier les menaces qui pèsent sur le capitalisme libéral et trouver les moyens d'assurer sa pérennité.»

 
Quelles sont leurs cibles pour atomiser les solidarités?


 «Une dizaine d'experts triés sur le volet par des commanditaires anonymes, mais ne faisant pas mystère de leur influence sur les affaires du monde, sont réunis dans une luxueuse villa sur les hauteurs du lac de Lugano, en Suisse. Ils ont pour mission de rédiger un rapport qui doit lui-même rester secret. La religion, poursuit l'auteur, peut trop aisément devenir une source de troubles et de révolte quand les gens ont le sentiment que leurs choix «spirituels» sont violés, si stupides ou malavisées que puissent être en réalité leurs croyances. - il ne faut pas, répétons-le, attirer l'attention et la controverse par la censure, alors qu'il est si simple d'écrire des «best-sellers» qui saturent les libraires et célèbrent le mode de vie capitaliste».


De plus, l'auteur nous signale d'autres « gisements potentiels »  sur l'art de diviser et de détourner l'attention «Tout ce qui concerne la sexualité, le corps ou la santé en général peut être judicieusement exploité quand il est urgent de détourner l'attention de questions graves». On peut aussi signaler comme moyens de perturbation: Le déséquilibre écologique: parce que les pressions exercées sur elle par les économies capitalistes sont considérables, Le capitalisme crapuleux: les activités criminelles à grande échelle peuvent saper les fondements de l'activité économique «légitime», «légale» L'effondrement financier: les marchés financiers. Le crime banalisé. Face à ces menaces, le capitalisme doit se prémunir. Il l'envisage sans faiblesse. Diviser: non seulement neutraliser tout effort de solidarité, mais exploiter les suspicions, entretenir la haine, créer l'hostilité entre les groupes, Affamer: une réduction provoquée des réserves contribue à la hausse des prix et rend donc plus difficile l'accès aux denrées alimentaires; Propager la maladie privatiser des services tels que l'approvisionnement en eau... Mettre en oeuvre à grande échelle, évidemment sans le consentement des femmes, des programmes de stérilisation.»


Le néolibéralisme : Destruction du collectif et atomisation de l'humain


Le maître mot est là : Détourner l’attention et avancer masqué, laissant les victimes de cette peste bubonique qu’est le marché, s’interroger sur le sexe des anges, pendant que les affaires se font et se défont, « business as usual » pourrait on dire. Il vient que le cap néolibéral est clair: détruire l'être ensemble. «Le monde économique, s'interroge Pierre Bourdieu, est-il vraiment, comme le veut le discours dominant, un ordre pur et parfait, déroulant implacablement la logique de ses conséquences prévisibles, et prompt à réprimer tous les manquements par les sanctions qu'il inflige, soit de manière automatique, soit - plus exceptionnellement - par l'intermédiaire de ses bras armés, le FMI ou l'Ocde, et des politiques qu'ils imposent: baisse du coût de la main-d'oeuvre, réduction des dépenses publiques et flexibilisation du travail? (...) Ainsi s'instaure le règne absolu de la flexibilité, avec les recrutements sous contrats à durée déterminée ou les intérims et les ´´plans sociaux´´ à répétition, et, au sein même de l'entreprise. (...) Le but, poursuit Bourdieu, étant d'arriver à une armée de réserve de main-d'oeuvre docilisée par la précarisation et par la menace permanente du chômage. Pour Pierre Bourdieu, le libéralisme est à voir comme un programme de «destruction des structures collectives» et de promotion d'un nouvel ordre fondé sur le culte de «l'individu seul mais libre».(Pierre Bourdieu: L'essence du néolibéralisme. Le Monde diplomatique Mars 1998)


L'incitation à l'éphémère et au plaisir 


Dans Le Divin Marché, la révolution culturelle libérale, Dany-Robert Dufour tente de montrer que, bien loin d'être sortis de la religion, nous sommes tombés sous l'emprise d'une nouvelle religion conquérante, le Marché ou le money-théïsme. Il tente de rendre explicite les dix commandements implicites de cette nouvelle religion, beaucoup moins interdictrice qu'incitatrice - ce qui produit de puissants effets de désymbolisation, comme l'atteste le troisième commandement: «Ne pensez pas, dépensez!». Nous vivons dans un univers qui a fait de l'égoïsme, de l'intérêt personnel, du self-love, son principe premier.» (Dany Robert Dufour: L'Art de réduire les têtes, Editions Denoël, Paris. 2003)


«Destructeur de l'être-ensemble et de l'être-soi, écrit Dany Robert Dufour, il nous conduit à vivre dans une Cité perverse.(...) Il célèbre désormais l'alliance d'Adam Smith et du marquis de Sade. La valeur symbolique, écrit le philosophe Dany-Robert Dufour, est ainsi démantelée au profit de la simple et neutre valeur monétaire de la marchandise de sorte que plus rien d'autre, aucune autre considération (morale, traditionnelle, transcendante...), ne puisse faire entrave à sa libre circulation. Sous les coups de boutoir de la post-modernité, la civilisation telle que nous l'avons connue risque de disparaître rapidement. On ne devrait jamais oublier que des civilisations millénaires peuvent s'éteindre en quelques lustres.


* Professeur à l'Ecole Polytechnique enp-edu.dz

De nouvelles révélations sur Stonehenge

De nouvelles révélations sur Stonehenge

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The Assassination That Began the Century of War

   
   

And it isn’t the one that you are thinking of….

1939 – The War That Had Many Fathers, by Gerd Schultze-Rhonhof.

As mentioned in my first post on this book, the author has been dismissed in Germany regarding his historical views on the beginnings of the Second World War. From what I read in the preface, I found no reason to dismiss his views – and in any case, one can hold wrong views on certain subjects while providing valuable insights in others. It is for these hidden gems that I am reading the book. So, I continue.

I found one of those hidden gems in the first few pages – or is it a wacky assertion from a wrong-headed revisionist? If his point is valid, it provides a valuable insight – at least to me – into the manipulations by the elite at the turn of the last century and leading to the century of war.

The British – German Rivalry

The author begins by pointing to two mistakes by the German politicians prior to 1914 that led to the Great War:

They fail to extend the German – Russian Mutual Protection Pact, and they give to the economic upswing in Germany a maritime component.

The author sees in the first the opening for Russia to be drawn to France, and in the second a challenge to Britain on the seas. There is nothing terribly controversial here – many historians, mainstream and revisionist, have pointed to one or both of these factors.

From Britain’s view, Germany – post unification – was becoming the power on the continent with which it should have concern – replacing France. In various measures, Germany was growing into an economic powerhouse – the production of coal, iron, steel, etc. In 1887 in London, the “Merchandise Marks Act” was introduced, with the hope to attach stigma to products thereafter labeled “Made in Germany.”

 

Britain viewed it as good policy to keep a balance of power on the continent, thus freeing its hand elsewhere. Germany threatened not only that balance, but now could even threaten Britain itself. Britain’s views changed from seeing France as the primary continental threat to seeing this in in Germany:

On 1 January 1907 a top official of the British Foreign Ministry, Sir Eyre Crowe, drafts “an analysis of British Relations with France and Germany for his King.” … Now and in the future, Crowe concludes, Germany counts as England’s only opponent. (Page 22)

The British will therefore work to isolate Germany in the field of foreign policy, and the author suggests that German blunders provide the opportunity for this.

As mentioned, England previously saw France as its biggest competitor in the colonies; it now reached agreements with France on such matters. A 1904 treaty would coordinate colonial interests. In 1911, the British military promises France the support of six army divisions in the event of war with Germany. And without a proper treaty with Russia, this would one day place Germany in a strong vice.

Germaniam esse delendam to Protect Trade and Transport

Schultze-Rhonhof identifies comments coming out of England and against Germany almost immediately upon the formation of the German Reich in 1871. For example, he quotes Prime Minister Disraeli in a speech before the Lower House:

“The balance of power has been completely destroyed, and the country which suffers the most from this and feels the effect of this change most strongly, is England.” (Page 33)

Deputy Robert Peel adds that Germany has been united under a military “despotism.” (Page 33)

The author laments: “So Germany – just because unified – has already become a danger, and indeed for all of Europe.” (Page 34)

The press gets in on the act:

The London Saturday Review, an upper class journal, writes on 24 August 1895:

“We English have always waged war against our competitors in trade and transport. Our main competitor today is no longer France, but Germany…. In a war against Germany we would be in a position to win a lot and to lose nothing.” (Page 34)

On 1 February 1896 the same journal writes:

“If tomorrow every German were eliminated, there would be no British business nor any English enterprise which would not profit (lit “grow”). If every Englishman were to vanish tomorrow, the Germans would reap gains…. One of the two must quit the field. Get ready for the fight with Germany, for Germaniam esse delendam.” (Page 34)

Germany must be destroyed….

And again on 11 September 1897:

“Everywhere where the English flag has followed the Bible, and trade [has followed] the flag…the German trader fights the English…. States have waged wars for years over a town or rights to a throne; and should we not wage war when an annual trade of five billion is at stake?” (Page 34)

From the Belgian Ambassador in London to his ministry in Brussels on 24 May 1907, quoting Mr. Harmsworth (Lord Northcliffe), publisher of several daily papers in London:

“Yes we hate the Germans and that from the heart…. I will not allow my newspapers to print even the slightest thing that could hurt France. But I would not want them to carry anything at all that could be pleasant to the Germans.” (Page 38)

 

Is it a surprise to see the press doing the state’s bidding and leading the drumbeats to war?

Finally, Balfour is quoted, in response to the immorality of going to war for the purpose of protecting trade. It is suggested to Balfour: if Britain wants to keep up, work harder!

“That would mean we would have to lower our standard of living. Maybe a war would be easier for us.” (Page 38)

War is most certainly a racket! It is refreshing to know that there was a time when the politicians were more honest about this.

Why Not a British – US Rivalry?

Schultze-Rhonhof also examines the growth of production, trade, and naval resources of several other government powers. He concludes by asking: why does Britain fear Germany, when an even stronger opponent on the other side of the Atlantic, with far greater potential, was beginning to show its fangs?

Thus, the British fears of a threat could just as well have been ignited by North America’s fleet. The USA in regard to its industry and trade is also on track to overhaul England. And since 1898 it is acquiring colonies: Cuba, the Philippines, and Hawaii. (Page 31)

Yes, what gives? Schultze-Rhonhof provides his answer, and in it he identifies the assassination that helped to ensure the upcoming wars would be world wars – meaning the intervention of the United States.

Another reason lies in America’s apparent turning toward England. (Page 32)

By “apparent turning,” Schultze-Rhonhof here is describing what is called The Great Rapprochement:

The Great Rapprochement, according to historians including Bradford Perkins, describes the convergence of diplomatic, political, military and economic objectives between the United States and Great Britain in 1895-1915, the two decades before World War I.

This push for “convergence” was given widespread coverage on both sides of the Atlantic, influencing decision makers in both Britain and the United States.

At the turn of the last century, there was a powerful and well-known book, The Americanization of the World: The Trend of the Twentieth Century, by British celebrity journalist and editor of the Pall Mall GazetteWilliam T. Stead. In it, he predicted America’s inevitable – and providential – domination of the world.

 

From a conference paper outlining the book:

Stead, a tireless champion of Anglo-Saxon expansion, offered his prediction not in fear but in hope. Together, the United States and Britain would rule the world.

A century ago, Stead’s name was known to the public on both side of the Atlantic and to every prominent official in Europe and America.

As early as about 1870, in the immediate context of German unification, Stead advocated union between the British empire and the United States and came to defend what he called a “true Imperialism” aimed at the peace, security, unity, and humanitarian uplift of the world. In 1884 he campaigned for a larger Royal Navy. He wrote an article for the Pall Mall Gazette entitled “The Truth about the Navy,” attempting to provoke enough alarm over Britain’s vulnerability and Germany’s growing navy and colonial adventures to get Parliament to appropriate the necessary funds for a modern navy. Reading Sir John Seeley’s Expansion of England (1883) about this time inspired him with the idea of imperial federation. The scheme further expanded in his mind to bring the United States into an Anglo-Saxon union, reversing the blunder of George III. This proposal was similar to the campaign for Anglo-Saxon unification (or re-unification) waged by Stead’s friend Cecil Rhodes who famously said that he wanted to “paint the map red” with Britain’s empire. Other sympathizers included the industrialist Andrew Carnegie.

Given the determinism of history, Britain and Europe could either cooperate with the inevitable or wage a losing battle and end up Americanized against their will and without their consent. Germany and the Papacy seemed the most resistant to the Americanization of Europe. But the Kaiser’s bluster was as pointless as Canute’s command to the tide.

Stead saw war by the righteous as a means to bring about global peace.

The Assassination

Back to Schultze-Rhonhof:

Until McKinley’s presidency, the relations of the USA with the German Reich were always friendly and balanced. The English-American relationship, on the other hand, up to then is still burdened by the former British Colonial rule and England’s colonial wars in America.

With the assassination of McKinley in 1901 and the change to the presidency of Theodore Roosevelt a new kind of thinking arises in the USA. (Page 32)

Now this is where I struggled. Schultze-Rhonhof suggests that the change in US policy occurred after McKinley, not before. Yet all of the history I read suggests that McKinley is more like his successors than his predecessors – imperialism and all that. To further make this opaque, the Great Rapprochement is commonly dated as beginning in 1895.

Yet, Schultze-Rhonhof suggests this assassination was a turning point for US-German relations and US-British relations. Counter to McKinley:

Roosevelt and his successor Wilson are clearly anglophiles. They seek partnership with Great Britain. (Page 32)

So what gives? At this point, I had to go fishing.

 

McKinley vs. Roosevelt: What’s the Difference?

My first clue came here: Wall Street, Banks, and American Foreign Policy, by Murray Rothbard

William McKinley reflected the dominance of the Republican Party by the Rockefeller/Standard Oil interests. Standard Oil was originally headquartered at Rockefeller’s home in Cleveland, and the oil magnate had long had a commanding influence in Ohio Republican politics. In the early 1890s, Marcus Hanna, industrialist and high school chum of John D. Rockefeller, banded together with Rockefeller and other financiers to save McKinley from bankruptcy, and Hanna became McKinley’s top political adviser and chairman of the Republican National Committee. As a consolation prize to the Morgan interests for McKinley’s capture of the Republican nomination, Morgan man Garret A. Hobart, director of various Morgan companies, including the Liberty National Bank of New York City, became Vice-President.

The death of Hobart in 1899 left a “Morgan vacancy” in the Vice-Presidential spot, as McKinley walked into the nomination. McKinley and Hanna were both hostile to Roosevelt, considering him “erratic” and a “Madman,” but after several Morgan men turned down the nomination, and after the intensive lobbying of Morgan partner George W. Perkins, Teddy Roosevelt at last received the Vice-Presidential nomination. It is not surprising that virtually Teddy’s first act after the election of 1900 was to throw a lavish dinner in honor of J.P. Morgan.

 

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So McKinley was a Rockefeller man, and Roosevelt (McKinley’s vice-president) represented the House of Morgan. This, at least, is one bit of information that differentiates McKinley from Roosevelt. Of course, it would be somewhat irrelevant had not McKinley met his fate on September 6, 1901 (surviving, and believed to be improving, for eight more days). He was assassinated by a lone gunman; a nut, an “anarchist.”

Here again, I turn to Rothbard: “Investigate the Vice President First

Next president to die in office was William McKinley of Ohio, long-time Rockefeller tool. Another lone nut was responsible, the “anarchist” Leon Czolgosz, who, like Guiteau, was quickly tried and executed by the Establishment. Even though Czolgosz was considered a flake and was not a member of any organized anarchist group, the assassination was used by the Establishment to smear anarchism and to outlaw anarchist ideas and agitation. Various obscure anti-sedition and anti-conspiracy laws trotted out from time to time by the Establishment were passed during this post-McKinley assassination hysteria. Beneficiary? The vaulting to power of Teddy Roosevelt, longtime tool of the competing Morgan (as opposed to Rockefeller) wing of the Republican Party. Teddy immediately started using the anti-trust weapon to try to destroy Rockefeller’s Standard Oil and Harriman’s Northern Securities, both bitter enemies of the Morgan world empire. Exhume McKinley, and also start a deep investigation of the possible role of Teddy and the Morgans. Was Czolgosz only a lone nut?

Perhaps something bigger was afoot…. But I still did not find the connection to this changing attitude toward Britain.

 

Surprise, surprise. Rothbard provides the answer here as well, from A History of Money and Banking in the United States:

As the nations moved toward World War II, the Morgans, who had long been closely connected with Britain and France, rose in importance in American foreign policy, while the Rockefellers, who had little connection with Britain and France and had patent agreements with I.G. Farben in Germany, fell in relative strength. Secretary of State Cordell Hull, a close longtime friend of FDR’s roving ambassador and Morgan man Norman H. Davis, took the lead in exerting pressure against Germany for its bilateral rather than multilateral trade agreements and for its exchange controls, all put in place to defend a chronically overvalued mark. (Page 344)

Rothbard is speaking here of World War II, but the relationships fit the scenario suggested by Schultze-Rhonhof.

The assassination of McKinley – a Rockefeller man favorable toward Germany – ensured the replacement by Teddy Roosevelt, a Morgan man. Morgan, favorably disposed toward Britain, had his man in place – a move that would ensure the US moves closer to Britain.

This one action helped to ensure a transition of the tool of global power projection, from Britain to the United States – as I have previously describedhere (in the context of the Second World War). Of course, the roots of World War Two are many and deep – including the Great War, and perhaps including McKinley’s assassination.

This transition from Britain to the US is explored further in “The Peaceful Transition of Power from the UK to the US,” by Feng Yongping. In this, there is also further exploration of the evolving relationships amongst and between the United States, Great Britain, and Germany:

With regard to Great Britain, binding itself in friendship with the United States and avoiding the towering costs of conflict also stands out as extremely significant in preserving the nation’s colonial power, which was seemingly on the verge of decline. Germans were predicting during the 1880s or 1890s that the United States would be drawn into war, with Bismark confidently predicting that Great Britain would confront the American navy in the Atlantic Ocean, generating a British – German alliance with a union of naval and land powers of strategic political benefit. In contrast, Great Britain chose reconciliation with the United States.

In 1905, US President Roosevelt told a British diplomat not to let the nightmare of war between English-speaking democracies keep him up at night. Roosevelt said that in preparing for potential outbreaks of war, a fight against Great Britain was not an issue, since it was an impossibility.

The US also provided similar assistance for the British in the Boer War. After conflict broke out there, Theodore Roosevelt promptly expressed his position of support, saying the war completely aligned the interests of the two English-speaking democracies and in turn, the interests of the civilized world, and that English should become the language of southern Zambezia. During the war, the United States presented Great Britain with great amounts of military supplies and extended credit for about 20% of Great Britain’s war expenses.

Selborne, British Lord of the Admiralty, commented that all subjects of the British Empire knew that war with America would be a colossal failure of British diplomacy. Home Secretary A.H. Lee said that he could not even fathom the possibility of the US and Great Britain actually fighting a war. The US President Theodore Roosevelt spoke nearly the same words in 1905, when he stated his belief that the danger of another British – US dispute had not only passed, but was gone forever. Compared with other large nations, he believed the feeling of friendship to be more genuine with England than with any other.

As previously mentioned, Schultze-Rhonhof’s work was dismissed in Germany. Yet, so far, I am finding that he points to events that have import – events not even found in other revisionist works. This connection – McKinley’s assassination as one of the roots of the Great War – is one that I have not read elsewhere.

It is a connection that is supported by Rothbard’s work. Schultze-Rhonhof seems to keep good company. If he is dismissed for reasons similar to those offered to dismiss Rothbard, I certainly will continue with an open mind.

(I thank Charles Burris for being generous with his comments toward one aspect of this post. Any errors in interpretation or historical fact are completely my own.)

Reprinted with permission from the Bionic Mosquito.

The Best of Jonathan Goodwin

 

mardi, 11 février 2014

Las ocho razones principales ¿Por qué el dólar controla la economía globalizada?

por Manuel Freytas*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Cuando hablamos del dólar, hablamos (por extensión ) de la referencia más significante de un sistema capitalista globalizado que controla gobiernos, países, sistemas económicos productivos, bancos centrales, centros financieros, arsenales nucleares y complejos militares industriales. Las empresas y los grupos transnacionales que controlan los sistemas financieros especulativos y los sistemas económicos productivos a escala mundial (por encima de los gobiernos) realizan mayoritariamente sus volúmenes de negocios, inversiones y tomas de ganancias en dólares. Y este informe, detallamos las 8 razones principales por las que el dólar es el centro de referencia de toda la economía mundial globalizada.

Cuando hablamos de la “moneda patrón”, hablamos antes que nada de un diseño estratégico de poder mundial que lo protege, interactivo y totalizado, que se concreta mediante una red infinita de asociaciones y vasos comunicantes entre el capital financiero, industrial y de servicios que convierte a los países y gobiernos en gerencias de enclave.

EEUU, la primera economía mundial, Europa, la segunda economía mundial (como bloque) y China, la tercera economía mundial realizan la mayoría de su comercio en dólares.

Si la divisa estadounidense colapsara, colapsarían EEUU, la Unión Europea y China (los mayores vendedores y compradores del mundo), que juntos suman más de la mitad de la economía mundial.

Las empresas y los grupos financieros transnacionales que controlan los sistemas financieros especulativos y los sistemas económicos productivos a escala mundial (por encima de los gobiernos) realizan mayoritariamente sus volúmenes de negocios, inversiones y tomas de ganancias en dólares.

En la trama del sistema capitalista globalizado la moneda estadounidense cumple las funciones de reserva mundial, sirve de respaldo para la mayoría de las monedas, interviene en la mayoría de las transacciones comerciales y operaciones financieras, y hace de medio internacional de pago.

En el centro del modelo imperial-económico capitalista globalizado , y a modo de protagonistas centrales, se encuentran EEUU y la Unión Europea (los principales compradores mundiales), y China (el principal vendedor mundial), cuyas economías entrelazadas se proyectan como claves y dominantes en el funcionamiento de todo el sistema capitalista a escala global. Las operaciones se realizan mayoritariamente con el dólar como moneda de transacción. Además, China tiene el 70% de sus reservas en valores y títulos del Tesoro de EEUU.

En este escenario, su caída significaría el fin del patrón dólar, y generaría una mundialización de la crisis en la que ningún Estado capitalista podría sobrevivir. Si se cayeran EEUU y el dólar, sería como si una bomba nuclear estallase en la economía y en el sistema capitalista y nadie podría escapar con vida de la radiación que se desataría a escala planetaria.

Las ocho razones principales

Hay ocho razones principales por las cuales ninguna potencia (central o emergente) podría “desacoplarse” del actual modelo funcional del sistema capitalista estructurado alrededor del dólar como moneda patrón y de la hegemonía de EEUU como primera potencia imperial:

1) El dólar es la moneda de cambio y de reserva internacional, y los países de todos los continentes (Europa, Asia, Latinoamérica, Ausralia y África) la utilizan en sus transacciones comerciales y tienen la mayoría de sus reservas en dólares, por lo que el fin del dólar implicaría un derrumbe mundial generalizado del sistema capitalista de la que ningún país estaría a salvo.

2) Más de un 70% de las reservas mundiales están en dólares, frente a un 25% en euros de la Unión Europea, que también utiliza el dólar. China, la tercera economía mundial, después de EEUU y la UE, tiene sus reservas en dólares, según el Banco Mundial y el FMI.

3) El dólar está involucrado en el 86% de las transacciones diarias de divisas en el mundo, a menudo como paso intermedio en el intercambio de otras dos divisas, según el Banco Internacional de Pagos. Aunque esto constituye un descenso con relación al 90% que representaba en 2001, ninguna divisa se le acerca.

4) Casi dos terceras partes de las reservas de los bancos centrales del mundo están denominadas en dólares, a pesar del temor de que se produzca un éxodo masivo de la divisa. Según el Banco Internacional de Pagos, el banco central de los bancos centrales, el dólar continúa siendo la “moneda favorita de los bancos centrales” y representa un 55% de sus activos y pasivos en moneda extranjera.

5) Un 80% de las transacciones internacionales, un 70% de las importaciones mundiales y la casi totalidad del comercio petrolero se realizan en dólares, según el Banco Mundial y el departamento de Comercio estadounidense.

6) El sistema financiero especulativo internacional está “dolarizado”, y las bolsas y los mercados internacionales del dinero operan mayoritariamente con la divisa estadounidense a través de las acciones y bonos desparramadas a escala global por los grandes bancos y fondos de inversión que tiene su central operativa en Wall Street, EEUU. La Bolsa de Nueva York, o NYSE, es el mayor mercado de dinero del mundo y concentra el mayor volumen de operaciones financieras en dólares que realizan empresas trasnacionales cotizantes a escala global. En la bolsa neoyorquina cotizan las principales empresas trasnacionales de los EEUU y del mundo, y si colapsara el dólar como divisa, estallaría Wall Street y arrastraría consigo a todos los mercados del dinero a escala global.

7) Los países emergentes y las potencias económicas desarrolladas generan más del 75% del PBI mundial en dólares (el resto se genera en euros y otras monedas), según el Banco Mundial. Para los países con una fuerte dependencia de las exportaciones de materias primas como el petróleo, las cifras pueden ser incluso más altas. El dólar también está profundamente arraigado en el comercio mundial. Las empresas reducen sus costos de transacción al usar una divisa común.

8) Las empresas y los grupos financieros transnacionales que controlan los sistemas financieros especulativos y los sistemas económicos productivos a escala mundial (por encima de los gobiernos) realizan mayoritariamente sus volúmenes de negocios, inversiones y tomas de ganancias en dólares, por lo cual un colapso terminal de la moneda estadounidense (como vaticinan los partidarios de la teoría del “desacople”) produciría una parálisis de la actividad económica mundial en cuestión de horas.

En este escenario, una hipotética caída del patrón dólar generaría una mundialización de la crisis en la que ningún Estado capitalista podría sobrevivir. Si se cayeran EEUU y el dólar, sería como si una bomba nuclear estallase en la economía y en el sistema capitalista y nadie podría escapar con vida de la radiación que se desataría a escala planetaria.

(*) Manuel Freytas es periodista, investigador, analista de estructuras del poder, especialista en inteligencia y comunicación estratégica. Es uno de los autores más difundidos y referenciados en la Web. Ver sus trabajos en Google y en IAR Noticias. manuelfreytas@iarnoticias.com

Fuente: IAR Noticias.

The Americanization of the World

 

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The Americanization of the World

The Americanization of the World, by William Thomas Stead.

With this post, I will begin a review of the above titled book, written in 1902.  In order to provide context as to my purpose for and approach in this review, I will begin by re-introducing and expanding upon my working hypothesis under which I have been considering various events over the last century and more.

1) There is a group of elite that operate above politicians and national governments, working through think-tanks and other global foundations and institutions.

2) The elite are not all of one mind, although in many ways their interests are aligned and the tools through which they leverage control are equally beneficial to all.

3) Until the turn of the 20th century, much of this control was exercised through the British government and other British-based institutions.

4) Beginning as early as the late 19th century (and perhaps the mid-nineteenth century), two things were becoming clear to this group:

a.The ability of Great Britain to be an effective tool for global reach would soon reach its limits.

b.The potential reach through the United States was untapped and, relatively speaking, unlimited.

5) The commonality in philosophical heritage and language of the people in Great Britain and the United States made the US population susceptible to similar tools of control – tools already established and proven effective.

6) Actions were taken beginning in the late 19th century to effect the transition of this tool for global control from Great Britain to the United States.

7) These actions, through two World Wars, culminated in the United States moving to the position as the primary tool for control by the elite.

8) Winston Churchill – worshiped despite being the leading political figure during the entire span of the demise of the British Empire – played the key role in supporting this transition: both the decline of Great Britain and the ascendency of the United States as leader of this broader, English-speaking, elite controlled empire.

9) As opposed to looking elsewhere for world government, the United States has been the tool to implement world government – taking a leadership position in establishing the UN, IMF, World Bank, NATO, etc.

10) The good news?  Decentralization will win out: witness the break-up of the artificial conglomerations of the USSR, Czechoslovakia, and Yugoslavia.  Witness similar events unfolding in Iraq, the inability to consolidate in Afghanistan.  Witness tiny Belgium, divided in two – yet somehow the entirety of Europe is going to meld into one?  Much more capable thinkers than I am write of the coming of the end of the nation-state (see especially the sections on Barzun and van Creveld).

Some of the visible actions taken to move the US into this leadership position include:

1) The creation of the Federal Reserve in 1913

2) The engagement of the US into the Great War, despite overwhelming public opinion against getting involved in this European conflict

3) The engagement of the US into the Second World War, again despite overwhelming public opinion against getting involved in this conflict.

4) Various purposeful actions taken by the British government to a) overcome the historical animosities between the two countries, and b) move the US toward the position of global primacy.

If you find this too tin-foil-hat for you, there is little reason to continue reading this post (if you haven’t stopped already).

While reading 1939 – The War That Had Many Fathers, I came across another event that seems to have helped move the US into a position to take the hand-off from Great Britain: the assassination of President McKinley in 1901.  As I explain here, this event helped to move the US from a negative or neutral posture toward Great Britain (and even somewhat favorable to Germany) toward a much more positive relationship with Great Britain through the presidency of Theodore Roosevelt.

This transition was but one step in what is known as the Great Rapprochement, the turning of US policy toward Great Britain in the period 1895 – 1915.

Also while reading the above-mentioned book I came across the name William Thomas Stead, and his book “The Americanization of the World.”  Given the title and description of the book, and that this book was initially published in 1902 (precisely at the beginning of this changing relationship), it seemed to me a worthwhile read given the hypothesis I identify above.

With that lengthy preamble out of the way, I offer an even lengthier introduction of Mr. Stead….

Who was Stead?  “William Thomas Stead (5 July 1849 – 15 April 1912) was an English newspaper editor….”

If his date of death seems familiar, it is because Stead died aboard the Titanic. Before this, he was a tremendously influential newspaper editor and author:

In 1880, Stead went to London to be assistant editor of the Liberal Pall Mall Gazette (a forerunner of the London Evening Standard), where he set about revolutionizing a traditionally conservative newspaper “written by gentlemen for gentlemen”.

Stead early on learned the power that the press could project over government action:

Stead’s first sensational campaign was based on a Nonconformist pamphlet, The Bitter Cry of Outcast London. His lurid stories of squalid life in the slums had a wholly beneficial effect on the capital. A Royal Commission recommended that the government should clear the slums and encourage low-cost housing in their place. It was Stead’s first success.

Despite being able to successfully move government to action, not every endeavor ended well; still, his reach and magnitude knew few limits:

In 1884, Stead pressured the government to send his friend General Gordon into Sudan to protect British interests in Khartoum. The eccentric Gordon disobeyed orders, and the siege of Khartoum, Gordon’s death, and the failure of the hugely expensive Gordon Relief Expedition was one of the great imperial disasters of the period.

 

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Gordon was sent to evacuate British citizens from a troubled region and to otherwise abandon Sudan.  Once Gordon arrived, he apparently pursued a different course: he decided it was best to crush the Muslim uprising for fear that it would eventually spread to Egypt as well.  Gordon, with 6,000 men, began a defense of Khartoum.

On March 18, 1884, the Mahdist army laid siege to the city. The rebels stopped river traffic and cut the telegraph line to Cairo. Khartoum was cut off from resupply, which led to food shortages, but could still communicate with the outside world by using messengers. Under pressure from the public, in August 1884, the British government decided to reverse its policy and send a relief force to Khartoum.

“Under pressure from the public” a relief expedition force was sent, but failed to arrive in time to save Gordon and his men:

On January 26, 1885, Khartoum fell to the Mahdist army of 50,000 men. At that time of year the Nile was shallow enough to cross by wading and the Mahdists were able to breach the city’s defenses by attacking the poorly-defended approaches from the river. The entire garrison was slaughtered, including General Gordon. His head was cut off and delivered to the Mahdi. Two days later the relief expedition entered the city to find that they were too late.

Lord Kitchener later reconquered Sudan.

Forgive my diversion into this tale of late nineteenth century British imperialism; however it serves to demonstrate the power and influence that Stead possessed.  As cited above, “In 1884, Stead pressured the government to send his friend General Gordon into Sudan….”  It seems reasonable that he also was the one to apply pressure to send aid to “his friend” Gordon.

More on Stead and his influence:

1885 saw him force the British government to supply an additional £5.5million to bolster weakening naval defenses, after which he published a series of articles.  Stead was no hawk however; instead he believed Britain’s strong navy was necessary to maintain world peace.

Stead saw peace through war.  He saw the British Navy as a global force for good.  Consider how the tools used by the elite have not had to change a bit over the 125 years since Stead’s time, as the same tools used by Stead to help usurp wealth from the British middle class remain completely effective in the propaganda campaigns designed to usurp wealth from the middle class of the US today.

…he is also credited as originating the modern journalistic technique of creating a news event rather than just reporting it, as his most famous “investigation”, the Eliza Armstrong case, was to demonstrate.

Stead had other passions, showing an ability to understand future global consolidation well before any generally visible steps:

Stead was a pacifist and a campaigner for peace, who favored a “United States of Europe” and a “High Court of Justice among the nations”….

Stead held court in high places:

[Stead] was an early imperialist dreamer, whose influence on Cecil Rhodes in South Africa remained of primary importance; and many politicians and statesmen, who on most subjects were completely at variance with his ideas, nevertheless owed something to them. Rhodes made him his confidant….

Rhodes, of course, cornered the South African diamond market with the help of rather influential friends – call them the elite of the elite.  Rhodes was also quite influential regarding British Imperial policy:

Historian Richard A. McFarlane has called Rhodes “as integral a participant in southern African and British imperial history as George Washington or Abraham Lincoln are in their respective eras in United States history…

And Rhodes was influenced by Stead.

Stead found his influence ever-growing:

The number of his publications gradually became very large, as he wrote with facility and sensational fervor on all sorts of subjects, from The Truth about Russia (1888) to If Christ Came to Chicago! (Laird & Lee, 1894), and from Mrs Booth (1900) to The Americanisation of the World (1902).

And finally, to show the well-rounded character of the man:

Stead claimed to be in receipt of messages from the spirit world, and, in 1892, to be able to produce automatic writing.  His spirit contact was alleged to be the departed Julia Ames, an American temperance reformer and journalist whom he met in 1890 shortly before her death.  In 1909 he established Julia’s Bureau where inquirers could obtain information about the spirit world from a group of resident mediums.

As mentioned, Stead died on the Titanic.  His reputation survived:

Following his death, Stead was widely hailed as the greatest newspaperman of his age…. Like many journalists, he was a curious mixture of conviction, opportunism and sheer humbug. According to his biographer W. Sydney Robinson, “He twisted facts, invented stories, lied, betrayed confidences, but always with a genuine desire to reform the world – and himself.”

Why all of this background on Stead?  Well, it seems he was a rather influential fellow within the British elite at precisely the time when the United States began its turn toward Great Britain: an empire which (to say nothing of the spat in 1776) less than a century before burned the White House and much of the capitol, and only a few decades before, while officially neutral, aided the South in their war for independence – guilty enough to ultimately pay restitution of $15.5 million for building war ships for the Confederacy.

Great Britain was officially neutral throughout the American Civil War, 1861–65. Elite opinion tended to favor the Confederacy, while public opinion tended to favor the United States.

I will suggest it is elite opinion that counts when it comes to matters of politics, for example:

Diplomatic observers were suspicious of British motives. The Russian Minister in Washington Eduard de Stoeckl noted, “The Cabinet of London is watching attentively the internal dissensions of the Union and awaits the result with an impatience which it has difficulty in disguising.” De Stoeckl advised his government that Britain would recognize the Confederate States at its earliest opportunity. Cassius Clay, the United States Minister in Russia, stated, “I saw at a glance where the feeling of England was. They hoped for our ruin! They are jealous of our power. They care neither for the South nor the North. They hate both.”

Yet as early as 1895 – only 30 years after the end of the war – the US and Britain began their courtship.  And in the background was William Thomas Stead.

Finally, on to his book and the first chapter:

As it was through the Christian Church that the monotheism of the Jew conquered the world, so it may be through the Americans that the English ideals expressed in the English language may make a tour of the planet. (Page 3)

Setting aside the exaggeration of the claim, given the religion of statolatry (to borrow a phrase from Charles Burris), the comparison seems quite appropriate.

Stead saw the inevitability of the United States taking the preeminent position among the English-speaking nations.  He looked at population growth over the preceding 100 years (including empire), but also at differentiating the white population from the non-white (a recurring theme in his writing); he felt strongly that it was the white population that was of importance.

We are comparing the English-speaking communities.  The right of leadership does not depend upon how many millions, more or less, of colored people we have compelled to pay us taxes. (Page 5)

Stead, not shy, makes plain one purpose of colonizing people of color – compelling tax payments.  Stead also discounts the millions of British subjects in, for example, India, Africa, and the West Indies when it comes to considering the trends of population and future supremacy.

Population should be weighed as well as counted.  In a census return a Hottentot counts for as much as a Cecil Rhodes; a mean white on a southern swamp is the census equivalent for a Mr. J.P. Morgan or Mr. Edison.

A nation which has no illiterates can hardly be counted off against the Russians, only three per cent of whom can read or write. (Page 9)

He also sees no hope for reversal of this trend in favor of the US and to the detriment of Great Britain – not only in population but also industrial production and therefore capability of global reach.

Having presented this case, he suggests Britain embraces this inevitable change, restoring old bonds:

The philosophy of common sense teaches us that, seeing we can never again be the first, standing alone, we should lose no time in uniting our fortunes with those who have passed us in the race. Has the time not come when we should make a resolute effort to realize the unity of the English-speaking race?  …while if we remain outside, nursing our Imperial insularity on monarchical lines, we are doomed to play second fiddle for the rest of our existence.  Why not finally recognize the truth and act upon it?  What sacrifices are there which can be regarded as too great to achieve the realization of the ideal of the unity of the English-speaking race? (Page 6)

Stead sees continuous contention between the United States and Great Britain for control of global trade, with Britain eventually and ultimately the loser.  Stead is writing during the very early phases of the Great Rapprochement.  As regarding great sacrifices, considering the tremendous work done by Great Britain behind the scenes to create the propaganda in the US necessary to drag the American people into two world wars (as I view these wars as key to formalizing the transition of power), it seems reasonable to conclude that Stead’s suggestion that no sacrifices should be considered too great was taken quite seriously.

Stead goes on to outline the power and control available through a united US and British front: population, land mass, control of the seas and most navigable rivers.  And gold: “With the exception of Siberia they have seized all the best goldmines of the world.” (Page 7) Not a barbarous relic, apparently.

Between the two, they have seized the dominions of Spain, despoiled the Portuguese, the French and the Dutch, and left nothing but scraps to Italy and the Germans. (Page 7)  The only statistic in which these non-English-speaking nations hold the lead is in the amount of national debt! (Page 11)

Stead is looking for a savior, someone to lead in bringing these two – the US and Britain – into one, with the US taking the leading position:

The question arises whether this gigantic aggregate can be pooled.  We live in the day of combinations.  Is there no Morgan who will undertake to bring about the greatest combination of all – a combination of the whole English Speaking race?

The same motive which has led to the building up of the Trust in the industrial world may bring about this great combination in the world of politics.  (Page 12)

Presumably he is writing here of the work done by Morgan in consolidating the US steel industry.  Of course, Morgan also had connections with the same elite family that assisted Rhodes with diamonds in South Africa:

In 1895, at the depths of the Panic of 1893, the Federal Treasury was nearly out of gold.  President Grover Cleveland accepted Morgan’s offer to join with the Rothschilds and supply the U.S. Treasury with 3.5 million ounces of gold to restore the treasury surplus in exchange for a 30-year bond issue.

It should also be kept in mind: McKinley was a Rockefeller man; Rockefeller had ties to Germany.  Teddy Roosevelt, beneficiary of McKinley’s assassination, was a Morgan man; Morgan was a strong friend of Britain.  It seems the “Morgan” that Stead was looking for in the political combination was the same “Morgan” that he was referring to in the industrial combination.

Stead sees the impossibility of the American people accepting a combination where those in America would accept being subservient again to the crown:

It is, of course, manifestly impossible, even if it were desirable, for the Americans to come back within the pale of the British Empire. (Page 15)

Instead, he suggests Britain should accept reunion “on whatever terms may be arrived at.” (Page 15)

While not an overt political reunion, it certainly seems that a reunion was accepted by the British – and ultimately the U.S.  If one visible actor can be placed at the center of this “success,” I will suggest it is Winston Churchill.  For much of the first half of the 20th century, Churchill played a leading role in British politics; even when not in an official position, he was communicating directly with Roosevelt behind the scenes in order to facilitate America’s entry into the Second World War – the final event in ensuring the transition.

During this time, Britain (or more precisely, the British population) certainly paid the price of reunion – “whatever terms necessary,” as Stead suggested in 1902: the terms for the British population can be seen in the blood of two world wars, inflation, a depression, a loss of manufacture and industry.  This price was paid over the next 50 years.  In the end, the United States clearly stood on top of the English-speaking world.

One politician, more than any other, stood in a position of leadership and influence while Britain was economically and physically bled: Winston Churchill.  Presiding (in various roles) over such a massive loss of Empire would normally result in the derision of the leader.  Yet Churchill is exalted.  Perhaps it has little to do with his role in the death of the British Empire, but because of his role in the birth of the larger, Anglo Empire.  For this reason, the gatekeepers of mainstream history frame Churchill in a praiseworthy manner.

And one writer, a man who traveled within and influenced the highest circles of the elite, wrote the book before the events even occurred: William Thomas Stead.

I will continue with further posts regarding this book as I find comments of import.  In the meantime, the examination of this one life and this first chapter has provided insights supportive of my working hypothesis regarding the transition of elite power and control from Great Britain to the United States.

Un atlas géopolitique du monde actuel

Un atlas géopolitique du monde actuel

par Georges FELTIN-TRACOL

Chauprade-2.jpgIl est toujours difficile de recenser un ouvrage qui l’a déjà été par nos soins. Aymeric Chauprade vient de publier la troisième édition, actualisée et augmentée, de sa Chronique du choc des civilisations. Intitulée « Civilisations en collisions » et mis en ligne sur le présent site le 9 octobre 2011, la précédente recension évoquait les qualités de cette deuxième édition qui valut l’éviction de son auteur de toutes les chaires universitaires à la suite d’une campagne de presse malveillante orchestrée par un de ces stipendiés par l’Oncle Sam.

 

 

Depuis 2011, l’ébranlement de la planète se poursuit avec de nouveaux conflits dont les fameuses révolutions arabes et le renversement de plusieurs régimes autoritaires laïques en Afrique du Nord, au Proche-Orient. Mais Aymeric Chauprade prend aussi en compte le déclin relatif des États-Unis d’Amérique, la montée en puissance de la Chine et la renaissance convalescente de la Russie. Il offre par conséquent au lecteur une vaste palette de textes et de cartes très éclairantes.

 

Le temps des civilisations

 

Favorable à une géopolitique culturelle (culturaliste ?), cet esprit aguerri aux sciences dures, les mathématiques en particulier, n’hésite pas à se référer à la longue durée chère à Fernand Braudel. Il replace dans un contexte politico-historique les heurts contemporains. Si l’ouvrage – le terme d’atlas serait plus approprié – s’ouvre sur un planisphère des civilisations, il ne faut pas se méprendre : Aymeric Chauprade n’est pas le disciple français de feu Samuel P. Huntington. Rappelons qu’en 1996, son premier essai portait sur L’Espace économique francophone. Pour une francophonie intégrale, vaine initiative de renouvellement des conceptions du gaulliste de la Francité, Philippe Rossillon. Il discerne ainsi quinze civilisations là où Huntington n’en distinguait que neuf !

 

« Le choc des civilisations, observe Aymeric Chauprade, traverse les siècles, et même, pour certaines civilisations, les millénaires; il s’apaise, qui reprend, et donne à l’histoire des chocs sourds et puissants, comme si des plaques tectoniques venaient à en découdre, causant d’immenses secousses dans l’humanité (p. 8). » Loin de se focaliser sur un seul antagonisme réducteur, il cherche plutôt à dresser un panorama précis de l’ensemble des territoires conflictuels tant aux confins qu’au cœur même des civilisations. Les dix chapitres géo-thématiques balaient dans le détail les cahots actuels.

 

Dégagé de tout subjectivisme, Aymeric Chauprade veut surtout montrer au lecteur la polymorphie des secousses civilisationnelles. Certes, il commence par évoquer l’affrontement islamo-occidental, mais il prend garde de ne pas sombrer dans un quelconque réductionnisme géopolitique ou de plaquer sur les événements ses propres représentations géopolitiques. Oui, l’islam concurrence le monde occidental. Mais, en dépit de l’exécution d’otages en Irak ou au Sahel, cette menace est maintenant moins terroriste – même si les risques persistent – que migratoire et démographique. La forte fécondité des immigrés d’Afrique subsaharienne prépare « une France dont la population serait majoritairement extra-européenne autour de 2040 (p. 58) ». Les bouleversements politiques sur les littoraux méridional et oriental de la Méditerranée font de cette aire géographique tricontinentale le point faible de l’Europe. Mais le péril mahométan se retrouve souvent instrumentaliser par les États-Unis d’Amérique notoirement anti-européens.

 

L’Europe doit lutter contre l’« Islamérique », cette alliance objective entre l’oligarchie étatsunienne, voire nord-américaine, et certaines tendances fanatiques de l’islam. Washington veut affaiblir l’Europe qui demeure la seule véritable rivale globale, d’où une longue et constante politique d’encerclement par des forces musulmanes hostiles soutenues en sous-main par l’hégémonie yankee. « Après l’Afghanistan (durant la guerre froide), puis les guerres de Bosnie, du Kosovo et d’Irak, après le soutien à l’A.K.P. en Turquie et aux Frères musulmans dans le monde arabe, l’Amérique offre en Libye un nouvel épisode de son alliance souterraine avec l’islam radical (p. 58). » Il s’agit par ailleurs d’entraver durablement la Russie qui retrouve son statut de grande puissance. Vladimir Poutine, l’homme le plus puissant du monde en 2013 selon le magazine Forbes, a compris que « l’énergie est le levier du redressement de la puissance russe (p. 101) ». Il faut par conséquent que Washington ou plus exactement l’« État profond » étatsunien – cette « structure de gouvernement à la fois invisible (par rapport à l’administration officielle) et continue (puisqu’elle survit aux changements de président), rassemblant des éléments et des moyens du Pentagone, de la C.I.A. et du F.B.I., des sociétés militaires privées et, plus globalement, du complexe militaro-financier (p. 13) » élimine dès le départ toute menace potentielle. La proximité et la connaissance, entre la haute-administration U.S. et les milieux financiers facilitent la privatisation de la guerre. Souvenons-nous que « la guerre d’Irak est directement à l’origine de l’exploitation capitalistique des S.M.P. Née d’un petit contrat de la C.I.A. de 5,4 millions de dollars en 2001, Blackwater (rebaptisée Xe en 2009) pèse, grâce à l’Afghanistan et l’Irak, 1,2 milliard de dollars. En 1995, Dyn-Corp ne pesait que 30 millions de dollars : c’est aujourd’hui la plus importante S.M.P. au monde, son chiffre d’affaires dépassant les 3 milliards de dollars (p. 25) ».

 

La pluralité de l’islam

 

Cependant, il ne faut pas considérer les islamistes comme de simples marionnettes aux mains des États-Unis. Les djihadistes savent nouer des alliances si l’exigent leurs intérêts. Et puis, l’islam est lui-même très varié, sinon l’Iran chiite, le Hezbollah libanais et leur allié baasiste syrien ne s’opposeraient pas avec un certain succès aux visées sunnites de l’Arabie Saoudite et du Qatar, appuyés par des puissances occidentales toujours aussi aveugles et bien corrompues par le pognon des hydrocarbures. Il traite aussi d’une donnée guère connue, à savoir « Les populations arabes de l’Amérique latine (p. 254) ». Issue de vagues d’immigration successives, cette population latino-américaine d’origine arabe « se situe dans la fourchette de 17 à 25 millions, ce qui représenterait 5 % de la population totale. […] Les Arabes d’Amérique, très majoritairement chrétiens, se sont fortement assimilés et ils se retrouvent même souvent dans les élites économiques, voire politiques, de leur accueil (p. 254) » comme le Mexicain Carlos Slim, le Chilien José Said ou l’Argentin Carlos Menem.

 

Si l’islam fait des convertis en Amérique latine, ce subcontinent, bastion du catholicisme romain, est surtout confronté « au défi des Églises pentecôtistes et évangéliques venues des États-Unis (p. 256) ». L’auteur mentionne les nombreuses méthodes de l’hégémonie yankee : l’action militaire, directe ou non, et/ou l’influence culturelle à travers les films, le non-art contemporain, les musiques dégénérées… Mais il attire aussi l’attention sur leur maîtrise élevée dans la dissimulation, la désinformation et l’intoxication. Tirant le bilan de l’invasion de l’Irak et l’avènement d’un gouvernement chiite proche de Téhéran, il prévient que « les Américains ont l’art de faire croire aux Européens qu’ils cumulent maladresses et erreurs (erreurs de la C.I.A., du Pentagone ou du département d’État), leur seul but étant en réalité de masquer ce que l’on appelle, dans le langage militaire français “ l’effet final recherché ” (p. 168) ».

 

Aymeric Chauprade examine avec soin tous les continents, hormis déplorons-le, l’Océanie dans laquelle est toujours présente au grand dam des Anglo-Saxons (Australie, Grande-Bretagne, États-Unis et Nouvelle-Zélande) la France, deuxième domaine océanique et maritime au monde et donc potentielle thalassocratie. À quand un Jeu de la France dans l’océan Pacifique, en partie traité par feu Hervé Coutau-Bégarie avec sa Géostratégie du Pacifique en 2001 ?

 

Vers l’ère des grands marchés intercontinentaux ?

 

La partie septentrionale de l’océan Pacifique aux portes de l’Extrême-Orient connaît un regain de tensions entre la Chine et le Japon. Y a-t-il un risque de guerre ouverte entre Pékin et Tokyo ? Sans répondre à cette difficile question qui nécessite des facultés de médium, Aymeric Chauprade relève que « les deux pays n’ont jamais été aussi interdépendants économiquement. La Chine est le premier partenaire commercial du Japon (elle représente plus de 20 % de son commerce) et le Japon est le premier fournisseur de la Chine (15 % des importations). Le Japon délocalise en Chine et, déjà, plus de 9 millions de Chinois travaillent pour le capital japonais. Cette intégration économique du Japon et de la Chine se fait de manière plus large dans le cadre du plus grand marché économique en formation dans le monde, le marché dit de l’A.S.E.A.N. + 3 (Chine, Japon, Inde), qui est devenu une réalité le 1er janvier 2010. Plus les années vont passer, plus la réalité économique du Japon va diverger de celle des États-Unis au profit de cette sphère de coprospérité asiatique (pp. 215 – 216) ». L’accélération des négociations entre Bruxelles et Washington pour constituer au plus tôt une grande zone de libre-échange transatlantique se comprend mieux quand on sait l’existence de ce  marché asiatique très étendu.

 

Cet atlas géopolitique est remarquable. Aymeric Chauprade met en perspective les problématiques géostratégiques avec leurs soubassements plus occultes. Pour preuve, depuis 2009, on a trouvé en Méditerranée orientale d’importantes bassins d’hydrocarbures dont la délimitation des zones d’exploitation en haute mer avive les querelles frontalières. La volonté des Occidentaux de contrôler ces ressources à peine découvertes explique leur ingérence en Syrie. Pis, l’atlas rapporte « en Grèce en 2012 et à Chypre en 2013 […] une tentative des milieux de la finance anglo-américaine (qui dominent le F.M.I. et l’Union européenne) de forcer les Grecs surendettés (pourtant assis sur des richesses considérables en hydrocarbures et en or) à céder les actifs qu’ils possèdent dans le secteur énergétique et les ports stratégiques (p. 107) ».

 

Avec un rare talent, Aymeric Chauprade ausculte les continents, explique les enjeux et identifie les manœuvres en coulisse, là où se joue vraiment à chaque instant le sort du monde.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Aymeric Chauprade, Chronique du choc des civilisations. Du 11 septembre 2001 à la guerre de Syrie, actualité, analyses géopolitiques et cartes pour comprendre le monde d’aujourd’hui, Chronique Éditions, (15 – 27, rue Moussorgski 75018 Paris), 2013, 272 p., 31 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3577

Intervention de Jean Haudry


XVIIIe TABLE RONDE de"Terre & Peuple"

Intervention de Jean Haudry

par terreetpeuple

Aymeric Chauprade aux Ronchons

Jeudi 20 février :

Aymeric Chauprade

aux Ronchons

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lundi, 10 février 2014

The Ukrainian Dystopia

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The Ukrainian Dystopia – Domestic and Foreign Factors

by Leonid Savin

Ex: http://www.geopolitica.ru

 
First of all, the situation in Ukraine is not as simple as it is being described by the Western media and Brussels/Washington politicians. The protest was started just before the Vilnius summit of the Eastern Partnership at the end of November 2013. Actually, most of protesters didn’t read the proposed agreement about the association with the EU, but were galvanized by leaders of the oppositional parties (Svoboda, Udar, Batkivschina). The slogan was that Ukraine is part of Europe (yes, of course, there was no doubt about this), but only a few interested individuals knew that such an agreement of association had previously been signed with… Jordan, Morocco, and some other countries.
 
This document was developed as tool of the EU’s soft power for engagement of the African and Eastern European markets. When President Yanukovich did not sign this agreement, the West initiated a colossal campaign against him: from political and diplomatic pressure to direct support of the Ukrainian opposition. We must take into account that the opposition, both nationalistic and liberal, was supported by the EU and USA years before through grant program.
 
Klichko’s Udar party was especially supported by Germany (he is also a resident of Germany). Russia has supported the decision of the Ukrainian president and provided a large discount for gas supplies and a loan of $15 billion. This gesture of good will was interpreted by the opposition and Ukrainian right-wing nationalists as the imperial ambitions of Moscow. From this point of view, Yanukovich is a puppet of Russia.
 
Some Ukrainian oligarchs also started to actually support the opposition because they are not pleased with Yanukovich and have their own funds abroad. Of course, there were long consultations between these oligarchs and Western politicians for how to better increase the pressure against the president, and the protests were intensified. We see that the general frontline of the protests was captured by ultra-radical groups similar to the Black Bloc of the antiglobalist movement a few years ago, but with a different political orientation.
 
These right-wing groups committed most of the violence during the protests (the destruction of Lenin’s memorial, attacks on police with Molotov cocktails, the ‘occupying’ of governmental building), and the political opposition was an umbrella that brought together these radicals. In reality, neo-Nazi radicals are strongly against the EU and European values and have no any road map for the future of Ukraine. They are funded by an umbrella of opposition groups (300 UAH for a day’s stay on Maidan and 2000 UAH for those who attacked police with Molotov cocktails. 1 $ US = 8 UAH) and both structures (the political opposition and neo-Nazi urban insurgents) choose the victims – it is the president, the Party of Regions, and the police.
 
After violent attacks near the ministers’ offices, parliament issued new laws pertaining towards addressing responsibility for such acts of protests and violence. But even these measures did not provide a cure for the crisis. On 25 December, three policemen were captured by extremists (one was wounded by a knife) and illegally held in one of the captured buildings in Kiev. The same day, Yanukovich proposed giving the post of prime minister to the leader of the Batkivshina party (Yatsenyuk) and the post of vice-prime-minister to Klischko (they refused).
 
Despite Western allegations otherwise, there really wasn’t much police violence, and the government does have the legal right to use such power if need be. In two words, we have a conflict between the established legal structures (president, parliament, other governmental structures) and those with self-proclaimed legitimacy (the opposition with mass support), as described by Carl Schmitt. The problem is that the opposition is very active, but the followers of the president, government, and order are passive. When the “Euromaidan” civil activists in Kiev and other regions began their street blockades and use of violence, the majority of Ukrainians did nothing and hoped that the police and the security service would intervene. But a paralyzed police force cannot perform their own standard functions because the opposition describes such measures as “violence against the people”.
 
The current problem is that the opposition umbrella does not have control over the violent neo-Nazi groups in Kiev and other regions, and some opposition leaders are nervous about their own place in any future political system in Ukraine. Another problem is that the “Euromaidan” activists have raised support from abroad (including from the Ukrainian diaspora) under the idea of “the people fighting against an authoritarian regime”. The masses do not usually understand the complexity behind such situations, and thus, they are profitably manipulated by those who are directing the destabilization.
 
The Strategic Landscape
 
The general context of these (and previous) protests may be found in the political system of Ukraine – it is liberal capitalism. For the last ten years, the social sector was destroyed, and Ukraine experienced a rapid rise in unemployment. Many citizens therefore needed to go abroad for work (Russia, Poland, and the European countries) or immigrate. When the “Orange Revolution” started in 2004, there was lots of optimism. The majority believed in changing the status quo and there were many calls of “Yes, we can!”. But this process of reorganization was twisted and stagnant.
 
The leaders were politically impotent, and corruption increased by leaps and bounds. The governmental system became more rotten than it had ever been before, and this process continued to accelerate. When Yanukovich returned to the presidency, he did not do enough to pursue radical changes to this trend. He cares more about his own “clan”, and this began the conflict between the oligarchs.
 
As I wrote above, some of them began to support the opposition (whereas they had supported Yanukovich in the past). The feeling of “yes, indeed” penetrated the minds of some oligarchs and they began to play their own game. Yet, they did not understand that another game was already in effect and that they were simply pawns within it!
 
Yanukovich understood that associating with the EU would be the last major political decision he would make. After the agreement, he would have to release Yulia Timosehnko (the former prime minister) from jail, and there is even a chance that he himself would then be sent to jail! Secondly, EU association would mean the implementation of protective tariffs from Russia. Russian gas would then be sold to Ukraine for the same price as it is to the EU. For example, in 2014 it would be about $370-380 per 1000 cubic meters, but Belarus would only be paying $175!!!
 

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The difference can most certainly be felt, especially when one thinks about the economy’s industrial complex. In the process of building the Customs Union and the Eurasian Union, Russia will be very sensitive about any economic vectors near and around its own space. Ukraine would lose access to the huge Russian (but also Belarusian and Kazakh) market for its own goods, as well as the cheap goods coming out of the Customs Union. But the protesters do not think in geopolitical norms. They only rely on emotions…
 
European Involvement
 
European leaders are really confused. The European and US politicians need to stop and think before they continue to act, as they do not fully understand what it is they are doing. In the EU, we see much more police violence during protests than is the norm. When information about right-wing neo-Nazi groups in Ukraine entered into the Western media, there was cognitive dissonance. When Ukrainian Jews were attacked by the same protesters standing in Maidan, there was a strong reaction from the international Jewish community, but the European establishment once more expressed cognitive dissonance.
 
They wanted a planned and manipulated reality, but real life is different than their constructed images of it. They even wanted to present different images and pictures of what is happening. After two people were killed, new questions emerged: what is happening inside the opposition’s camp, and why can’t the opposition leaders control the radical groups under their own umbrella? I think that the European security services have knowledge and experience in dealing with leaderless resistance movements and insurgent anarchism, but the recognition of this occurring in Ukraine would also lead to the recognition that the Ukrainian government must use force to combat this extremist (even with European assistance)! In actuality, the EU does not have special think tanks or well-educated analysts that focus on Ukraine. Therefore, the European community does not have enough information about what is happening there, what its roots are, and what the possible tree of scenarios could be.
 
The Goals of the Ukrainian Opposition
 
The opposition wants to organize new presidential and parliamentary elections because that is the only legal way to change the power system. Because new presidential elections are scheduled for March 2015, this crisis is a serious test for Yanukovich. For the opposition, it is chance to get more publicity, because until now, they were supported only by some regions. And with the promotional aid of the EU and US, such a goal will be easier. On the other hand, they do not have a single leader to rally behind, so we could see an internal battle be waged inside the opposition’s camp in the future.
 
Ukraine actually has a very clear electoral map where one can see which region votes for the Party of Regions and which support the nationalists’ parties. If confidence in Yanukovich decreases, then he will lose support from the East and South of Ukraine (his classic base of electoral support). Nonetheless, Yanukovich is a legal president and he will not leave office before his term is over – this is certain. His post is guaranteed by the Constitution, and he has already proposed a plan for ending the crisis. The opposition does not have any such constructive ideas, and they speak with the language of ultimatums. This attitude is impossible to use in any normal negotiations, and the EU understands this very well. Therefore, they (the outsiders) cannot propose anything and just have to wait to see what happens.
 
The Role of the Media 
 
Most of the Ukrainian and European media take an incendiary position. There has been a lot of misinformation spread about the events in Kiev. Some US media outlets have used strategic rhetoric, for example, the Foreign Affairs magazine issued by the Council on Foreign Relations used the word “ceasefire” in an article about the process of ongoing negotiations between the authorities and the opposition.
 
Such a discourse is symbolic of a war of conscience against the state of Ukraine. Blogs and social networks are also effective in advancing this campaign. If one looks at a map of the “Euromaidan” hashtag, most activity will be seen as coming from three locations – Kiev, Washington, and London! Alternative media can also be of use in finding out more information about various figures of the opposition, for example, Oleg Tyagnibok of the Svoboda Party (formerly the Social-Nationalist Party of Ukraine), statements from his hate speeches (mostly against Jews, Russians, Poles, and communists), his background, and where he gets his money from to fund his current activities.
 
External Actors 
 
Ukrainian MPs, the prime minister, and even oppositional leaders (Klichko) already recognized that there have been manipulations and interference from abroad. This means that external influence has already happened. If regime change occurs, this will not mean anything good for Ukrainians. Radicals are radicals under any regime. They will use Molotov cocktails again, but this time, the target of their attacks will be the EU’s occupational regime, the degraded culture of the West, banks, and corporations (under the auspices of honor and Ukrainian independence, of course). This type of bourgeois right-wing nationalist that we currently see on Maidan will be emancipated in the near future.
 
Some oppositional leaders will get preferential treatment from the West, while a select few will be used as technical actors during the consequent engagement of Ukraine with the West. European institutionalism is a good tool for gradual reforms, but with the rise of Euroscepticism, especially in the neighboring countries of Hungary and Slovakia, this will no longer be as easy as before. The “Palestine-ization” of Ukraine could worryingly occur. There is a serious present crisis affecting the state system, political processes, national identity, geopolitical thinking, and sovereignty. I think that the key decisions that we see in the upcoming days will address each of these topics. Then we will see a test that can gauge the actual sovereignty of Ukraine.
 
The Geopolitical Scale 
 
In this crisis, the main geopolitical actors are trying to get new experience in order to use it for their own benefits. Russia is following a clumsy strategy of engagement and acts more reactively than proactively. The EU seems to be a timid actor, as the Ukrainian vector had been a fault line in the European strategy for many years. Because of the economic crisis and problems with its own identity within the EU, Ukraine is perceived as a difficult partner.
 
The homogenization of the Ukrainian space would not go as easily as previously planned, and Ukrainian society is divided in their vision of the future. The US continues to battle against Russia and the Eurasian Union. For this reason, Ukraine is a good place to wage such a campaign. The timing is on the side of the US, because the Olympic Games in Sochi may distract the global public (in a similar fashion as the 2008 Olympic Games in China provided a cover for Saakashvili’s regime to begin military aggression against South Ossetia). In this situation, Ukraine loses its geopolitical maneuverability very quickly. The moderate balance that served as a useful political tool for Ukraine’s external activities during the presidency of Leonid Kuchma no longer works. This is because in a geopolitical sense, Ukraine does not understand the necessity of a strong alliance with Russia and the Eurasian bloc, as without it, the country will be slowly devoured by the EU and manipulated by the US. Separatism could also possibly occur in Ukraine.
 
The first mirage of this processes emerged in 2004, but now the situation is more complex and there will be more than two separate pieces if this scenario becomes reality. The Zakarpatie region (bordering Hungary and Slovakia) does not want to be in an independent Western Ukraine. The Crimea has some Tatars who generally supported the “Euromaidan” events, so a conflict in the Crimea Autonomous Republic is also possible there, especially when we take into account that many Tatars have already been waging jihad in Syria and now have experience in military insurgency.
 
Conclusion 
 
Any results of “Euromaidan” will be negative both for the Ukrainian people and regional geopolitics. The society inside of the country is divided, and part of it thinks in the framework of revenge and resentment (both sides of the current conflict). The process of reconciliation will not be fast and easy. The only possible way for a positive political development would be innovation, but the Ukrainian political elites are lazy and do not have enough intellectual skills and experience to devise such innovations, as neither do the opposition. European and US advisors will not bring winning ideas to the Ukrainian opposition. The radical nationalistic sector thinks only about the realization of their own ideas which are similar to xenophobia and Nazism. Because of the activity of these aforementioned elements, there is no possibility to marginalize and “freeze” them.
 
The oligarchs will also try to use radicals as a frontline to further their own profit. It is very strange that the nationalists cooperate so closely with the cosmopolitan oligarchs and the neoliberals in Ukraine, because the doctrine of Ukrainian nationalism is against oligarchy and globalization. This alliance thus symbolizes nothing besides the hypocrisy that is standard for business interests involved in politics. Therefore, the new state of a hypocritical Ukraine is the most plausible scenario that we will have in the future.

Comprendre l'antiracisme

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Non au redressement de la nature humaine !...

Non au redressement de la nature humaine !...

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Bilger consacré à l'enseignement de la théorie du genre à l'école. Philippe Bilger anime le blog Justice au singulier.

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

ABCD de l’égalité: non au redressement de la nature humaine

Cela a commencé avec le mariage pour tous. On pouvait penser que le mimétisme européen avait joué avec un engagement présidentiel à l’évidence plus facile à tenir que l’inversion de la courbe du chômage.

Cela a continué avec l’affaire Dieudonné et les injonctions du ministre de l’Intérieur qui dépassaient, et de très loin, le cadre de sa mission pourtant si difficile à assumer quand on constate les piètres résultats de la lutte contre l’insécurité en 2013. Ce n’était pas à lui d’intimider les spectateurs des représentations de Dieudonné en leur faisant la morale et en les stigmatisant quasiment. Devaient-ils demander à Manuel Valls la permission de sortir le soir?

Cela dure avec la conception de la justice socialiste qui, fuyant le réel et ses incommodités, rêve de l’avenir, fantasme sur le futur et élabore ses projets, qui le demeurent, pour un peuple imaginaire merveilleusement à l’écoute et détaché des misères humaines, des tragédies causées par les crimes et les délits.

Cela s’aggrave avec la théorie du genre et, même si les démentis des ministres sont sincères, il y a une aspiration de ceux qui nous gouvernent à faire de l’école et de l’enseignement tout autre chose que ce qu’ils devraient être. Apprendre, lire, écrire, calculer, s’imprégner de notre Histoire de France, se former à la passion des grands auteurs et de la littérature, apprivoiser les langues étrangères, autant d’objectifs et d’ambitions qui, pour être d’une heureuse banalité, sont aujourd’hui peu ou prou relégués au profit d’une éducation même plus civique mais bouleversante, destinée à constituer les établissements pour des lieux d’expérimentation et d’indifférenciation des sexes.

Dans 600 écoles de dix académies, si on n’apprend pas aux garçons à devenir des filles, les nouveaux ABCD de l’éducation, de la grande section de maternelle au CM2, s’assignent pour but de lutter contre les stéréotypes filles-garçons. “Nous voulons tout de même qu’il y ait égalité entre les hommes et les femmes au sein de la société, dans le choix d’un métier”, a déclaré Vincent Peillon (Le Parisien).

Soit, mais si une telle ambition est légitime, incombe-t-il à l’école de superposer sans cesse à ses missions fondamentales de plus en plus négligées des prises de conscience et des ateliers vecteurs d’une bouillie éthique et sociale difficilement assimilable ? L’enseignement est-il voué à diffuser une certaine conception de la morale qui se résume peu ou prou à un féminisme même plus raisonnable ? Serait-il absurde de laisser aux parents, aux familles, aux vies amoureuses et à l’influence aussi bien forte que subtile des hommes et des femmes dans leurs relations quotidiennes, la charge, l’honneur de se faire progresser, d’avancer en lucidité, en égalité ? La vie privée du président serait sacrée mais les intrusions dans notre sphère d’existence tolérables ? Est-il normal de poser la main de l’Etat, sa volonté orientée, son idéologie plus sectaire – une seule vision, toujours, de l’humain, de sa liberté, de sa responsabilité – qu’équitable, sur un monde qui appelle d’autres démarches, et surtout pas de la politique même déguisée en soie, en velours et en injonctions patelines à suivre ? Pourquoi s’immisce-t-il dans ce qui nous regarde au premier chef ?

Avec ces insensibles ou ostensibles dérives, je perçois l’émergence, dans la démocratie selon François Hollande, d’îlots de totalitarisme mou, d’un caporalisme collectif qui s’en donne d’autant plus à coeur joie qu’à défaut de changer le monde, de réformer la France, le pouvoir n’a plus que la ressource de s’en prendre aux “fondamentaux”, aux permanences, aux stabilités, à l’ordre, aux évidences de la nature.

Il y a de manière dévastatrice, sur tous les plans, une obsession de rupture. Si, en effet, parfois le naturel mérite d’être amendé ou complété par le culturel, nous n’en sommes plus là avec ce gouvernement. Pourquoi a-t-il une telle hantise devant ce qui coule de source, ce qui a été admis durant des siècles, ce qui a fait ses preuves et qui autorise une politique digne de ce nom ? Pourquoi la nature et ses leçons inspirent-elles autant de dégoût à ce pouvoir ? Parce que ce qui est proche, accessible, irréfutable, légitime fait peur ? Qu’on met le désordre et l’agitation là où on peut ? Que, dépassés par la nature, on a pris le parti de lui faire la peau ? Que la culture est un beau mot qui à force d’être exploité tourne à vide mais qu’on prétend s’en servir comme arme de guerre contre l’intolérable pesanteur des comportements et des déterminismes parce que ceux-ci seraient en eux-mêmes pervers ?

Parce que cette gauche ne sait plus quoi faire pour se faire remarquer. Alors elle change l’insupportable cohérence née du passé et du pragmatisme.

Ce totalitarisme qui pointe est soft, certes, mais clair et net. Logique aussi : la liberté est en effet une ennemie. Partout.

Pourquoi prétendre, à toute force ou à coups fourrés, dénaturer, confondre, enjoindre, ne pas succomber à l’immédiate compassion pour les victimes, détourner les institutions et les services de leur but, déséquilibrer une société, dégrader les identités, instiller de la mauvaise conscience dans des liens qui se sont toujours construits en s’opposant, qui s’opposent mais se complètent, quel besoin a l’Etat de venir s’immiscer dans ce qui ne le concerne pas ?

J’écoute, je lis Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem. Le premier : “La lutte contre les stéréotypes de genre – les opinions toutes faites sur les femmes et les hommes – et l’homophobie doit être menée avec force à tous les niveaux d’enseignement”. La seconde : “La théorie du genre, qui explique “l’identité sexuelle” des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie a pour vertu d’aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité et de faire oeuvre de pédagogie sur ces sujets” (Le Figaro).

Pourquoi pas ? Mais il y a des politiques et des ministres pour cela. Ce prêchi-prêcha n’a pas sa place à l’école.

Les homosexuels se marient parce qu’il convenait de fabriquer une égalité artificielle. Des spectateurs sont réprimandés parce qu’ils croyaient avoir le droit, en démocratie, d’assister à des spectacles selon leur bon plaisir. L’angélisme gouvernemental s’obstine à faire céder les évidentes compassions pour les victimes et la rigueur qu’elles appelleraient en retour face aux constructions idéologiques gangrenées par la fuite du réel et fondées sur un autre peuple que celui, insupportable, réclamant sécurité et justice. L’école, les petits enfants et les enseignants sont embarqués dans un processus qui vise à déconstruire et à troubler. Le progressisme niais non seulement accable mais fait perdre son temps à un service public qui devrait pouvoir se concentrer sur l’essentiel.

Le naturel, partout, est chassé au galop.

Je suis contre le RNH. Contre le “redressement de la nature humaine” dont ce pouvoir s’est fait une dangereuse spécialité.

Philippe Bilger (Causeur, 3 février 2014)