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dimanche, 06 mars 2016

Fin du monde et apocalypse : l’hypothèse électromagnétique

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Fin du monde et apocalypse: l’hypothèse électromagnétique

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

La Terre n’est pas principalement menacée par le réchauffement atmosphérique mais par un autre phénomène bien plus inquiétant qui, lui, ne dépend absolument pas de l’homme. Serait-ce l’impact d’un géocroiseur de plusieurs kilomètres de diamètre arrivant à 70.000 km/h, comme cela s’est déjà produit et qui a éliminé 80% des espèces ? Vous n’y êtes pas. Certains scientifiques commencent à s’inquiéter. Cela s’appelle l’hypothèse électromagnétique.

Un petit matin désagréable 

panne-délectricité.jpgVous vous réveillez un matin d’hiver en retard pour votre travail : parce que votre radio–réveil n’a pas sonné. Il est éteint. Vous avez froid : vous constatez que votre chauffage électrique ne fonctionne plus. Votre lampe de chevet non plus. Vous essayez d’allumer votre PC, puis votre tablette et votre smartphone : écran noir. Vous prenez votre téléphone fixe : ça ne marche pas et la télé non plus, pas plus que la radio, le grille–pain, le four à micro-ondes ou l’ascenseur du palier. Vous essayez de vous rassurer : panne d’électricité dans le quartier ou l’immeuble, dites-vous. Vous réfléchissez : si c’était le cas, pourquoi le smartphone, alimenté par une batterie indépendante du réseau ne fonctionne-t–il plus ? La panique vous prend. Car vous commencez à deviner ce qui se passe réellement et qui est proprement terrifiant. Qui est responsable de ce cauchemar ? Vous devinez le nom du coupable : le soleil. Sol invictus.

Au même moment, à 20 km de la piste 2 de Roissy, à 3.500 pieds, en ce petit matin, un Airbus A 380 chargé jusqu’à la gueule de plus de 400 passagers, en approche, s’apprête à atterrir. C’est un vol de nuit en provenance de Chicago. Soudain, dans le cockpit, les deux pilotes constatent que le tableau de bord vient entièrement de s’éteindre. Les communications radio avec la tour de contrôle sont muettes. L’ILS (1) a cessé d’émettre et un épais brouillard d’hiver empêche toute visibilité. Il est impossible de passer en mode manuel hydraulique parce que ça n’existe plus, malheureusement, comme jadis dans les avions, et que les commandes électriques ne répondent plus. Il y a des pilotes dans l’avion, certes, mais il n’y a plus d’électricité. Les réacteurs, eux, continuent de rugir comme des fous. L’A 380 est devenu incontrôlable.

– Qu’est-ce qu’on fait, commandant, qu’est-ce qui se passe ? 

– On ne peut rien faire. Toutes les commandes sont mortes. On prie.

L’énorme avion va s’écraser quelque part, quand les moteurs s’arrêteront faute de kérosène, comme des centaines d’autres vols dans le monde au même moment.

– Mais qu’est-ce qui se passe ?! hurle le second en essayant de manipuler les commandes mortes du géant des airs.

Le bouclier électromagnétique terrestre

Ce qui se passe, c’est que les échanges électriques – donc électroniques aussi – ne fonctionnent plus sur la planète Terre. Parce que le bouclier électromagnétique terrestre vient subitement de cesser de fonctionner, de descendre en dessous d’un seuil fatal. Ce scénario ne risque pas de se produire. Pas pour l’instant, pas tout de suite. Mais il est possible dans un futur indéterminé. Pourquoi ? Que s’est-il produit ?  

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 Le soleil est la condition même de la vie terrestre : énergie et chaleur. Il présente un inconvénient : l’émission de particules électromagnétiques, dévastatrices, notamment des neutrons lourds. Ils s’additionnent aux rayonnements cosmiques Heureusement, la Terre est protégée par son champ magnétique qui fonctionne comme un bouclier.

Au centre de la Terre, il y a la ”graine”, une boule solide métallique. Elle est entourée par une enveloppe liquide composée de fer et de nickel en fusion à 4000°. Ce magma, en fluctuation permanente, par son « effet dynamo », du fait notamment de la rotation terrestre, crée le champ magnétique de notre planète, condition de notre survie contre les bombardements de particules solaires et cosmiques.

Or ce bouclier électromagnétique terrestre est en train de se dégrader, de se fissurer à grande vitesse, pour des raisons totalement inconnues jusqu’à une date récente mais qu’on commence à deviner.

Le champ magnétique qui enveloppe la Terre forme donc un bouclier contre les rayonnements cosmiques et les particules solaires fortement cancérigènes et destructeurs pour tous les échanges électriques et circuits électroniques. Sans lui, l’atmosphère aurait été soufflée, comme cela s’est produit sur Mars qui n’est plus qu’une planète aride et désolée.

La panne électrique géante

Malheureusement, depuis 1840 environ, l’intensité de ce champ magnétique vital ne cesse de diminuer au rythme moyen (énorme) de 5% par siècle. Si cela continue, le bouclier aura disparu dans moins de deux mille ans et toute vie végétale ou animale sera éteinte sur notre planète, qui ressemblera à Mars ou à la Lune. Mais le plus inquiétant, c’est que, au cours de ce siècle, la protection du bouclier électromagnétique risque de s’abaisser au dessous d’un seuil fatal : les liaisons électriques et les circuits électroniques tomberaient brutalement en panne, partout dans le monde. Or, toute notre civilisation est fondée sur l’électricité… La fée électricité est une petite fille fragile, menacée par le Soleil.

Cette hypothèse vient d’être formulée par une équipe franco-danoise de physiciens publiée dans Nature Communications, en janvier 2016. Une autre étude, publiée par le Geophysical Journal International (décembre 2015) a établi que la chute de protection du bouclier électromagnétique terrestre risque de se poursuivre à grande vitesse au cours de ce siècle. À cause de tourbillons dans le noyau liquide en fusion. Pour quand la rupture, le jour où l’électricité ne fonctionnera plus, brutalement ? M. Julien Aubert, directeur de recherche à l’Institut de physique du globe de Paris, a fait cette déclaration peu rassurante : «  on ne sait pas très bien ce qui risque de se passer ».

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On le devine, néanmoins. Cela va commencer par des pannes locales à répétition sur les satellites et les appareils électroniques et puis cela va se poursuivre jusqu’à une panne globale. On fait quoi ?     

Mais, objectera-t-on, sur Mars, pourquoi, les robots envoyés n’ont pas subi de pannes électriques alors que cette planète n’est pas protégée par le même bouclier solaire ? Parce les systèmes électriques des robots martiens sont blindés et protégés par des alliages, avec un coût mille fois supérieur à nos appareils terrestres. Impossible à reproduire sur Terre pour protéger nos millions de circuits électriques et électroniques.   

Second danger : les orages solaires

De plus, à ce risque global d’affaiblissement du bouclier électromagnétique, s’en ajoute un autre, plus conjoncturel : les orages solaires. Par périodes, pendant une dizaine d’années, Sol invictus connaît une poussée d’émissions de particules qui percent le bouclier électromagnétique terrestre. On pense que ce phénomène se produit tous les deux siècles. Le dernier épisode en date aurait eu lieu sous le Second Empire. Mais, à cette époque, cela n’avait pas de conséquences puisque la dépendance à l’électricité n’existait pas. Il n’y avait ni TGV ni smartphones, et les locomotives à vapeur pas plus que les lampes à pétrole et les fiacres hippomobiles n’avaient besoin de courant électrique…

En cas d’orage solaire aujourd’hui, pendant une dizaine d’années, les systèmes électriques – et électroniques – du monde entier seraient soumis à d’incessantes pannes, perturbations, baisses de tension. Rappelons qu’en cas de panne, même partielle, ou de dysfonctionnements répétés des installations électriques et des circuits électroniques, c’est toute l’économie et la civilisation mondiales qui s’effondrent. Fin des transports terrestres, maritimes, aériens ; extinction des communications, arrêt des usines, et chacun peut imaginer le reste.

Les Titans contre les Dieux

Fondée sur la fée électricité, notre civilisation prométhéenne s’en est remise à sa baguette magique. Mais celle–ci est très fragile. Elle dépend de forces à la fois telluriques (la rotation du noyau liquide de la Terre), solaires surtout (les émissions de particules lourdes) et cosmiques (les rayonnements). Philosophiquement, c’est intéressant : en s’en remettant à l’électricité, l’espèce humaine a mis son sort entre les mains des entrailles de la Terre, du Soleil et du Cosmos, que les Grecs anciens nommaient Héphaïstos, Apollon et Zeus. L’homme, qui suit Prométhée, le roi des Titans, l’inventeur du feu, doit affronter des Dieux parfaitement indifférents au sort de l’humanité, infime atome dans l’immensité cosmique. Les religions monothéistes nous disent que notre âme est immortelle. Comme l’électricité ?

  1. ILS : Instrumental landing system. Procédé d’atterrissage sans visibilité par guidage de l’appareil dans l’axe de la piste et en hauteur.

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Von-Ungern-Sternberg took many wrong ideological turns, and his self-imposed mission ended in failure. Yet, this strange and enigmatic character represents some of the darker aspects of the convergence of the early twentieth century fascination with Tibetan legend, mysticism, and magic with geopolitical aims.

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La teoria del “nomos” in Carl Schmitt: la geopolitica come baluardo contro il nichilismo?

Ugo Gaudino

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org

nomos,203,200_.jpgLa complessa produzione di Carl Schmitt, tanto affascinante quanto labirintica, ha dato un contributo fondamentale alla comprensione del nichilismo e ai processi di secolarizzazione e neutralizzazione che l’hanno provocato. Spinto da un’inesorabile volontà di esorcizzare la crisi e la negatività in cui stava precipitando la decadente Europa d’inizio Novecento, il giurista tedesco si confronta impavidamente con la “potenza del Niente” – esperienza cruciale per la comprensione di quell’epoca e per restare dentro alla filosofia, come ammonivano Jünger ed Heidegger in Oltre la linea –, tentando di opporre all’horror vacui soluzioni di volta in volta sempre più solide, concrete ed elementari, nel corso di un itinerario intellettuale lungo, tortuoso e per certi aspetti contraddittorio.

1. Intellettuale eclettico dalla penna sottile e dai molteplici interessi, nonché figura di primissimo piano tra i malinconici testimoni della crisi di un’epoca (quella dell’Europa degli Stati sovrani e della sua migliore creazione, il cosiddetto ius publicum europaeum), l’ambiguità di un personaggio definito non a torto ”la sfinge della moderna scienza giuspubblicistica tedesca” non pregiudica la grandezza della sua prestazione, frutto di una visione del mondo disincantata che tenta di addomesticare il caos senza pretendere di neutralizzarlo completamente.

Il nucleo propulsivo della produzione schmittiana sta nel suo essere situato nel contesto di crisi dell’Europa di inizio Novecento, tanto storico-politica quanto logico-teorica. In questa sede si cercherà di far chiarezza sul secondo aspetto, analizzando i tentativi dell’autore di far fronte alla crisi del razionalismo moderno e della mediazione tra Idea e Realtà. Di fronte alle minacciose lande aperte dal nichilismo, Schmitt non reagisce affidandosi a procedimenti antitetici e costruendo edifici metafisici ormai obsoleti nell’età della tecnica né tantomeno crogiolandosi nello spleen come molti intellettuali sedotti dal “Niente”: il giurista di Plettenberg cerca invece di forzare la crisi, di radicalizzarla risalendone alle origini, decostruendola e provando a cogliervi il momento genetico di nuovo, possibile ordine per l’Occidente decadente.

Di qui la prima fase del suo percorso, quella del “decisionismo”, primo tentativo di opposizione al nichilismo. Partendo dalla consapevolezza dell’origine contraddittoria della politica, basata sulla coappartenenza originaria di violenza e forma, Schmitt afferma l’innegabilità degli aspetti entropici e distruttivi della stessa. Tramontata ogni pretesa di mediazione definitiva tra ideale e contingente da parte della ragione, la politica resta in balìa di questa frattura genealogica, in una dialettica in cui la trascendenza dell’Idea non è mai ontologicamente piena ma permeata da un’assenza originaria, immersa nelle sabbie mobili del cosiddetto “stato d’eccezione” che rispetto all’ordine si pone come ombra ed eventualità che può rovesciarlo da un momento all’altro.

La via d’uscita per imporsi sull’eccezione è individuata nella “decisione”, che nasce dal Nulla e tenta di costruire un edificio politico-giuridico nonostante le basi estremamente fragili: l’eccezione, per quanto pericolosa, è realisticamente considerata necessaria per partorire e mantenere l’ordine. Una prospettiva agli antipodi delle utopie dei normativisti, i quali trascurano la possibilità che l’ordine possa auto-rovesciarsi e restano ciecamente aggrappati alla regola ignorando che essa vive “solo nell’eccezione”, come affermato in Teologia politica. Chi decide sullo “stato d’eccezione” è per Schmitt “sovrano”, inteso come colui che riesce a compiere il salto dall’Idea alla Realtà e che ha l’ultima parola su quelle situazioni liminali in cui l’ordinamento è minacciato da gravi crisi che possono sconvolgerne le fondamenta.

Per quanto suggestiva, la fase del decisionismo sembra eccessivamente legata alla categoria dello Stato moderno, di cui il giurista appare profondamente nostalgico (pur non essendo uno “statolatra” tout court come vorrebbero farlo apparire alcuni: lo Stato è soltanto un “bel male” prodotto dalla cultura europea onde evitare la dissoluzione delle guerre civili). Pertanto, vista la crisi dei “Leviatani”, cui Schmitt assiste in prima persona nell’agonizzante Repubblica di Weimar, le strade da percorrere per neutralizzare il “Niente” sono quelle che conducono a istanze pre-statali, sopravvissute alla crisi della razionalità moderna – di cui lo Stato era un prodotto – e nelle quali ricercare l’essenza del “politico” dopo il tracollo della statualità.

2. Si apre così la seconda fase del pensiero schmittiano, incentrata sulla teoria degli “ordini concreti”: questa, ancorandosi alla concreta storicità e spazialità, rappresenta un passo in avanti rispetto alla fluidità dello “stato d’eccezione” e un ponte di collegamento con le successive elucubrazioni sul nomos. Vanificata l’illusione statocentrica, Schmitt dirige la sua lente d’ingrandimento sulle Ortungen dei popoli, soggetti in grado di decidere sulla propria esistenza politica – e quindi sulla dicotomia “amico/nemico” – anche andando “oltre” lo Stato.

Così come l’essenza del politico è ricercata al di là dello Stato, anche il diritto è ormai slegato da questo, che ha perso definitivamente il monopolio della politica che Weber gli riconosceva: pertanto, riprendendo l’istituzionalismo di Maurice Hauriou e di Santi Romano, Schmitt arriva a sostenere che le norme non coincidono né con universali astratti né con decisioni sovrane ma costituiscono il prodotto di determinate situazioni storico-sociali e di contesti in cui si articola il corpo di una nazione. Questa evoluzione ordinamentalista è una tappa necessaria per la costruzione di un edificio giuridico svincolato dallo Stato e fondato sulla concretezza di una normalità non più dipendente dal prius della decisione – in quanto creata dal sovrano – ma preesistente nella prassi di un “io sociale” sedimentatosi col tempo intorno alle consuetudini e allo ius involontarium. La decisione finisce per essere assorbita completamente in “ordinamenti concreti” dai tratti comunitaristici, emotivi ed irrazionali che sembrano avvicinarsi di molto alla concezione del Volk propugnata dal nazionalsocialismo, con cui nel corso di questi anni Schmitt ebbe un rapporto controverso. Negli ultimi anni di Weimar, infatti, il giurista si era fermamente opposto ai movimenti estremisti che avrebbero potuto mettere in pericolo la vita pubblica del Reich, tanto da denunciare l’incostituzionalità del partito nazista nel 1930. Nell’ottica schmittiana, “custode” della Costituzione era solo il Presidente del Reich, il cui ruolo fu difeso strenuamente fino all’ascesa di Hitler. Allora, principalmente per ragioni di opportunismo legate alla carriera prima ancora che per presunte affinità ideologiche, diventò membro del partito, da cui comunque fu allontanato nel 1936, accusato di vicinanza ad ambienti reazionari, conservatori e non ariani da Alfred Rosenberg.

Nonostante la palese eterodossia di un cattolico romano che rifiutava tanto il razzismo biologico quanto il tracotante imperialismo di marca hitleriana (da cui diverge il suo concetto di Grossraum), è innegabile che Schmitt in quegli anni abbia tentato, invano, di rendere compatibili le sue idee con la dottrina nazionalsocialista. Di qui l’ambizioso proposito, contenuto nel saggio del 1934 Stato, movimento, popolo, di delineare un modello costituzionale per il Terzo Reich, visto come la possibile realizzazione del “ordine concreto” in cui l’unità è assicurata dalla combinazione di questi tre elementi – probabilmente anche con l’obiettivo di arginare gli eccessi del Führer. Tuttavia, queste analogie non fanno di Schmitt un Kronjurist ma dimostrano solo la volontà dell’autore di svincolarsi dall’apparato teorico ancora legato alla dimensione statale e la necessità di elaborare un novus ordo capace di fungere da baluardo per il nichilismo.
La valorizzazione delle coordinate spazio-temporali, l’esaltazione del popolo e dell’elemento terrigno, uniti ai saggi di diritto internazionale maturati nel corso degli anni Venti e Trenta non sono dunque da considerare come tratti apologetici del regime quanto piuttosto come preludio alla teoria del nomos e ad una nuova idea di diritto priva di caratteri astratti e legata alla concretezza degli eventi storici, in cui si situa per diventare ordinamento e si orienta per modellare un ambiente, non sottraendosi alla storicità e alla temporalità ma rappresentando anzi un fattore che li co-determina.

Una riflessione dai tratti fortemente geopolitici che sembra neutralizzare la “potenza del Niente” valorizzando l’elemento spaziale in cui collocare l’idea politica, ormai lontana dagli abissi dello “stato d’eccezione”.

3. Il termine nomos viene impiegato nel suo senso originario e ricondotto alla prima occupazione di terra e a quelle attività pratico-sociali di appropriazione, divisione e sfruttamento della medesima. Il diritto è quindi unità di ordinamento e localizzazione (Ordnung und ortung) che non nasce con strumenti razionali ma neppure dalla decisione quanto dalla conquista del territorio: nella terra è situato il nesso ontologico che collega giustizia e diritto.

1a88f221e2fe7df09f12f25e91dff6f8_w600_h_mw_mh_cs_cx_cy.jpgDi qui la necessità avvertita dal giurista esperto del mondo classico di recuperare l’etimologia autentica del termine νεμειν, che si articola in tre significati: “prendere, conquistare” (da cui i concetti di Landnahme e Seenahme, sviluppati in Terra e mare nel ’42); “dividere, spartire”, ad indicare la suddivisione del terreno e la conseguente nascita di un ordinamento proprietario su di esso; “pascolare”, quindi utilizzare, valorizzare, consumare. Soffermandosi sulla genesi della parola nomos Schmitt vuole restituirle la “forza e grandezza primitiva” salvandola dalla cattiva interpretazione datale dai contemporanei, che l’hanno “ridotta a designare, in maniera generica e priva di sostanza, ogni tipo di regolamentazione o disposizione normativistica”, come afferma polemicamente ne Il nomos della terra, pubblicato nel 1950 e summa del suo pensiero giuridico e politico. L’uso linguistico di “un’epoca decadente che non sa più collegarsi alle proprie origini” funzionalizza il nomos alla legge, non distinguendo tra diritto fondamentale e atti di posizione e facendo scomparire il legame con l’atto costitutivo dell’ordinamento spaziale.

Bersaglio di Schmitt è il linguaggio positivistico del secolo XIX che in Germania aveva reso nomos con Gesetz, ossia legge, errore d’interpretazione ricondotto all’abuso del concetto di legalità tipico dello Stato legislativo centralistico. Il nomos indica invece la piena immediatezza di una forza giuridica non mediata da leggi, di un atto di legittimità costitutivo che conferisce senso alla legalità delle stesse, di una violenza non indiscriminata né indeterminata ma ontologicamente ordinatrice. Il riferimento al celebre frammento 169 di Pindaro sul nomos basileus e al nomos sovrano in Aristotele non fanno che rinforzare la tesi secondo cui la dottrina positivistica, malgrado l’ammonimento degli esponenti della scuola “storica” come Savigny, sarebbe rimasta intrappolata nel quadro nichilistico del suo tempo, da cui Schmitt tenta di uscire riallacciandosi a quegli elementi primordiali che rappresentano una risorsa simbolica fondamentale, da cui l’uomo nasce e a cui s’aggrappa per organizzare la sua vita. Assumendo la piena consapevolezza di essere “animali terrestri” si cerca di evitare la disgregazione dell’epoca contemporanea.

4. Partendo dalla terra, che salva dall’oblio filosofico, coadiuvato da Heidegger e Junger, lo Schmitt di Terra e mare e de Il nomos della terra ritorna alla dimensione ctonia e tellurica dell’individuo, ripercorrendo la storia del mondo e armandosi contro due minacce che rappresentano facce della stessa medaglia: da un punto di vista metafisico il nichilismo della tecnica, che ha prodotto la drastica separazione tra ordinamento e localizzazione, eliminando le differenze e trasformando il nomos in legge, si rispecchia geopoliticamente nell’universalismo di stampo angloamericano, che con la sua weltanschauung utopistica ha provocato la dissoluzione dello ius publicum europaeum, cardine dell’ordine politico dell’Europa moderna.

È opportuno segnalare che questa teoria non riposa su basi radicalmente antitetiche rispetto alle elaborazioni precedenti: l’idea di Giustizia che si manifesta nel nomos è ordine che si rende visibile attraverso il disordine, presa di possesso, recinzione e nel contempo esclusione, radicamento nello sradicamento. L’ultimo Schmitt, in altre parole, traduce in termini spaziali i concetti chiave elaborati negli anni ’20. La sovranità, collocata in precedenza nel tempo concreto della modernità come epoca dell’eccezione ma ancora in uno spazio astratto, ora si radica intensamente nella concretezza spaziale e più precisamente nel vecchio continente. In seguito alla prima rivoluzione spaziale moderna, con l’irruzione sulla scena storica del mare (spazio liscio, vuoto, anomico) e con la scoperta e l’occupazione dell’America prende forma l’ordine europeo degli Stati: il nuovo nomos è riorganizzazione dello spazio, rivolgimento, rivoluzione.

Così come lo Stato moderno non espunge davvero da sé il caos, ma ne è anzi attraversato e continuamente ferito, il nuovo ordine moderno prende forma confinando questo disordine al di fuori di sé, nello spazio extraeuropeo, ma mai cercando di neutralizzarlo in via definitiva.


2347592565.jpgL’irrazionalità della guerra viene dunque confinata nelle amity lines del mare mentre sul suolo continentale, a mo’ di razionalizzazione effettiva del sacrificio, resta la guerre en forme tra Stati che si riconoscono reciprocamente come sovrani e che non mirano all’annichilimento o alla criminalizzazione del nemico. Una delle maggiori conquiste del diritto pubblico europeo è stata infatti la limitazione della guerra (Hegung des Krieges) e la trasformazione dal bellum iustum delle guerre civili di religione in conflitti “giusti” tra pari, tra hostes aequaliter iusti. Quest’atto di contenimento non è stato frutto delle ideologie razionalistiche, bensì della particolare condizione di equilibrio di cui l’Europa moderna ha goduto fino al 1914. Un assetto fondato non solo sulla dialettica vecchio/nuovo mondo – strumentalizzata da Schmitt, secondo alcuni, per difendere l’imperialismo e il colonialismo europeo -, ma anche sul rapporto tra terraferma e libertà del mare che ha fatto in primis le fortune dell’Inghilterra, che ha scelto di diventarne “figlia” trasformando la propria essenza storico-politica ed arrivando a dominare lo spazio liscio e uniforme.

Ma è nello stesso humus culturale anglosassone che le logiche di neutralizzazione passiva proliferano: il culto del razionalismo, ignaro d’eccezione e di localizzazioni e che tutto uniforma con i suoi sterili meccanismi, che impone la soppressione degli elementi irrazionali ignorando che l’Es, per citare un celebre Freud, prima o poi riesploderà in forme ancor più brutali. Torna infatti la iusta bella, che mira al totale annientamento del nemico, rappresentato stavolta dai soggetti che non si piegano al mondialismo informe e ad una condizione “utopica” che in realtà è guerra civile globale: lo sradicamento dell’u-topos conduce alla deterritorializzazione, che è perdita del nomos in quanto orientamento e ricaduta nel vortice nichilistico che l’ottimismo positivista cercava di esorcizzare con l’uso astratto della ragione.

Ciò che Schmitt cerca di affermare, pertanto, è che solo assumendo consapevolmente la propria origine abissale, la negatività di base e la possibilità della fine inscritta in sé stesso un ordinamento può sperare di sottrarsi al nichilismo: lo ius publicum europaeum ha perduto concretezza trasformando il nomos in astratta legge globale ed abbracciando ideologie internazionaliste e pacifiste che hanno solo gettato il continente in conflitti drammatici e devastanti. Facendogli perdere, inoltre, la sua specificità ed inglobandolo in quella nozione di Occidente tanto indeterminata quanto adatta per un’epoca in cui l’ordine politico sembra esser stato ingabbiato dai gangli del Niente.

Bibliografia essenziale

AMENDOLA A., Carl Schmitt tra decisione e ordinamento concreto, Edizioni Scientifiche Italiane, Napoli, 1999
CASTRUCCI E., Nomos e guerra. Glosse al «Nomos della terra» di Carl Schmitt, La scuola di Pitagora, Napoli, 2011
CHIANTERA-STUTTE P., Il pensiero geopolitico. Spazio, potere e imperialismo tra Otto e Novecento, Carocci Editore, Roma, 2014
GALLI C., Genealogia della politica. Carl Schmitt e la crisi del pensiero politico moderno, Il Mulino, Bologna, 2010
PIETROPAOLI S., Schmitt, Carocci, Roma, 2012
SCHMITT C., Politische Theologie. Vier Kapitel zur Lehre der Souveränität, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1922, trad it. Teologia politica. Quattro capitoli sulla dottrina della sovranità, in Le categorie del ‘politico’ (a cura di P. SCHIERA e G. MIGLIO), Il Mulino, Bologna, 1972
ID., Verfassungslehre, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1928, trad. it. Dottrina della costituzione, Giuffrè, Milano, 1984
ID., Der Begriff des Politischen, in C. SCHMITT et al., Probleme der Demokratie, Walther Rothschild, Berlino-Grunewald, 1928, pp. 1-34, trad. it. Il concetto di ‘politico’. Testo del 1932 con una premessa e tre corollari, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972
ID., Land und Meer. Eine weltgeschichtliche Betrachtung, Reclam, Lipsia 1942, trad. it. Terra e mare. Una considerazione sulla storia del mondo raccontata a mia figlia Anima, Adelphi, 2011
ID., Der Nomos der Erde im Völkerrecht des Jus Publicum europaeum, Greven, Colonia 1950, trad. it. Il Nomos della terra nel diritto internazionale dello “ius publicum europaeum”, Adelphi, Milano, 1991
VOLPI F., Il nichilismo, GLF editori Laterza, Roma, 2009

Drieu: chroniques des années 30

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“ « La Vénus de Milo », « Le Camping », « Le cas Violette Nozières », « La Parisienne », « L'Affaire Hanau », « La solitude de Buenos Aires », « Les Bords de la Seine », « Le corps des Français », « Goya », « Soutine », « Jorge-Luis Borges » ou « Lindbergh », voici, entre tant d'autres, quelques-unes des chroniques semées par Pierre Drieu la Rochelle dans les journaux et revues des années 30, au choix, dans Le Figaro, Marianne ou la NRF. Critiques littéraires ou artistiques, comptes rendus de procès, reportages en terre étrangère, papiers d'humeur, portraits souvenirs : les curiosités et les genres de Drieu sont multiples mais il garde ce regard unique, pénétrant et sensible, pour restituer vie et vérité de ce qu'il a vu, éprouvé et compris. Ces textes inédits ou oubliés dans les rééditions de l'auteur classique du Feu Follet, de Gilles méritaient pourtant d'être redécouverts, ils témoignent toujours du style et de la manière d'un écrivain grand format. ”

samedi, 05 mars 2016

Passione dell'Eurasia - Su Gumilev

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Venerdì 26 febbraio, presso gli uffici dell’Istituto di Alti Studi in Geopolitica e Scienze Ausiliarie (IsAG), è stato presentato e discusso il nuovo libro di Dario Citati intitolato La passione dell’Eurasia. Storia e civiltà in Lev Gumilëv, recentemente pubblicato per i tipi dell’editore Mimesis.

Assieme all’Autore, che è Direttore del Programma “Eurasia” dell’IsAG, erano presenti a dibattere diversi ricercatori e collaboratori dell’Istituto, i quali hanno commentato il pensiero di Gumilëv e individuato l’utilità per lo studioso odierno di geopolitica.

Storico e antropologo sovietico, Lev Gumilëv (1912-1992) ha legato il proprio nome agli studi etnografici sui popoli nomadi della steppa e al concetto di “etnogenesi” come chiave interpretativa della storia delle civiltà. Gumilëv osservò il rapporto tra clima ed espansione della potenza nomadica in vari periodi storici, traendone la convinzione di una precisa correlazione dovuta al fragile equilibrio tra pastorizia, bioma della steppa e precipitazioni. Ciò malgrado, questa correlazione quasi meccanica non poteva spiegare, a giudizio di Gumilëv, la formazione delle etnie e i cicli di ascesa e declino delle civiltà. Fece allora ricorso alla nuova categoria di “passionarietà”, la capacità degli individui (ma per loro tramite anche di un intero popolo) di tendere verso la realizzazione di un fine superiore, financo superando il proprio istinto di autoconservazione. È la maggiore o minore presenza di questa passionarietà all’interno di una società a spingerla in alto verso l’acme o lungo il pendio del declino.

La figura di Gumilëv, seppur fonte di controversia, è oggi molto popolare in Russia e in altri paesi ex sovietici. I suoi libri sono ampiamente diffusi, le sue categorie frequenti nel discorso pubblico, gli è stata dedicata l’università della capitale kazaka Astanà, e anche il Presidente russo Vladimir Putin l’ha citato positivamente in più di un suo discorso ufficiale. Ciò stona con quanto subì in vita, ossia l’ostracismo accademico per la sua mancanza di ortodossia marxista-leninista, e la persecuzione e l’internamento nel gulag per la “macchia” ereditaria d’essere figlio di due poeti ripudiati dal regime comunista, ossia Nikolaj Gumilëv e Anna Achmatova.

La discussione ha evidenziato come, malgrado taluni limiti scientifici di Gumilëv imputabili anche alle difficilissime circostanze della vita e formazione, il suo pensiero sia di massimo interesse per chi voglia rifondare lo studio della geopolitica su basi scientifiche. La sua analisi del legame tra clima ed espansione nomadica nella steppa risulta, almeno nell’impianto, sostanzialmente confermata da studi recenti. «Gumilëv è un continuatore della tradizione vitalista, che permette di guardare il fenomeno etnico da un punto di vista innovativo e più ampio», ha osservato Matteo Marconi, Direttore del Programma “Teoria e storia della geopolitica”. Daniele Scalea, Direttore Generale, ha sostenuto che laddove Gumilëv è stato davvero anticipatore sia nell’aver applicato nozioni e metodi delle moderne scienze naturali per spiegare la storia umana, un approccio oggi alla base della fortunata corrente della big history.

Il libro di Dario Citati, La passione dell’Eurasia, sarò ora presentato alla Scuola di Lettere, Filosofia e Lingue dell’Università Roma Tre, alla presenza, oltre che dell’autore, di quattro eminenti studiosi di storia e slavistica come Fabio Bettanin, Cesare G. De Michelis, Lorenzo Pubblici e Adriano Roccucci (che ha anche prefato l’opera). L’appuntamento per tutti gli interessati è per lunedì 14 marzo, alle ore 17, presso l’Aula 18 (Piano Terra) del Dipartimento di Filosofia, Comunicazione e Spettacolo, in Via Ostiense 234/236 [clicca qui per la locandina].

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Entretien avec Robert Steuckers sur Ernst Jünger, Armin Mohler et la « révolution conservatrice »

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Entretien avec Robert Steuckers sur Ernst Jünger, Armin Mohler et la «révolution conservatrice»


Propos recueillis par Valentin Fontan-Moret pour la revue Philitt (Paris)

I.
Vous distinguez plusieurs courants au sein de la Révolution conservatrice allemande. Auquel Ernst Jünger appartient-il ?


Ernst Jünger appartient, c’est sûr, au filon national-révolutionnaire de la « révolution conservatrice », quasiment dès le départ. C’est un courant forcément plus révolutionnaire que conservateur. Pour quelles raisons initiales Ernst Jünger a-t-il basculé dans ce nationalisme révolutionnaire plutôt que dans une autre catégorie de la RC ? Comme pour beaucoup de ses homologues, la lecture de Nietzsche, avant 1914, quand il était encore adolescent, a été déterminante. Il faut tout de même préciser que Nietzsche, à cette époque-là, est lu surtout par les franges les plus contestatrices des gauches allemandes et par la bohème littéraire. Il règne dans ces milieux un anarchisme joyeux et moqueur qui arrache les masques des bien-pensants, dénonce les hypocrisies et fustige le moralisme. Cet état d’esprit déborde dans le mouvement de jeunesse Wandervogel, auquel participe Ernst Jünger en 1911-1912. La découverte de Nietzsche a laissé peu de traces écrites dans l’œuvre de Jünger. Entre son retour de la Légion Etrangère et son engagement dans l’armée impériale allemande en 1914, nous disposons de peu de notes personnelles, de lettres adressées à ses parents ou ses amis. Son biographe Heimo Schwilk note simplement qu’Ernst Jünger a lu La Volonté de puissance et La Naissance de la tragédie. On peut en déduire que l’adolescent hérite de cette lecture une attitude de rebelle. Aucun ordre établi ne trouve grâce à ses yeux. Comme bon nombre de ses contemporains de la Belle Epoque, où l’on s’ennuie ferme, il rejette tout ce qui est figé. C’est donc essentiellement le Nietzsche que l’on a appelé « critique » et « démasquant » qui transforme Ernst Jünger à 18 ans. Il faut penser dangereusement, selon les injonctions du solitaire de Sils-Maria. Il faut aussi une rénovation totale, expérimenter un vécu incandescent dans des communautés d’extase dionysiaque. Ce vécu ardent, la guerre le lui offrira. Le cataclysme libère de l’ennui, des répétitions stériles, du ronron ânonné par les établissements d’enseignement. L’expérience de la guerre, avec la confrontation quotidienne à l’« élémentaire » (la boue, les rats, le feu, le froid, les blessures…) achève de ruiner tous les réflexes frileux qu’un enfant de bonne famille de la Belle Epoque pouvait encore receler en son fors intérieur.


ej_zvSHwlATT5aDQmG8.jpgMais ce qui fait de Jünger un « nationaliste » dans les années 1920, c’est la lecture de Maurice Barrès. Pourquoi ? Avant la Grande Guerre, on était conservateur (mais non révolutionnaire !). Désormais, avec le mythe du sang, chanté par Barrès, on devient un révolutionnaire nationaliste. Le vocable, plutôt nouveau aux débuts de la république de Weimar, indique une radicalisation politique et esthétique qui rompt avec les droites conventionnelles. L’Allemagne, entre 1918 et 1923, est dans la même situation désastreuse que la France après 1871. Le modèle revanchiste barrésien est donc transposable dans l’Allemagne vaincue et humiliée. Ensuite, peu enclin à accepter un travail politique conventionnel, Jünger est séduit, comme Barrès avant lui, par le Général Boulanger, l’homme qui, écrit-il, « ouvre énergiquement la fenêtre, jette dehors les bavards et laisse entrer l’air pur ». Chez Barrès, Ernst Jünger ne retrouve pas seulement les clefs d’une métapolitique de la revanche ou un idéal de purification violente de la vie politique, façon Boulanger. Il y a derrière cette réception de Barrès une dimension mystique, concentrée dans un ouvrage qu’Ernst Jünger avait déjà lu au Lycée : Du sang, de la volupté et de la mort. Il en retient la nécessité d’une ivresse orgiaque, qui ne craint pas le sang, dans toute démarche politique saine, c’est-à-dire dans le contexte de l’époque, de toute démarche politique non libérale, non bourgeoise.


Le camp national-révolutionnaire, au sein de la RC, est donc pour l’essentiel un camp de jeunes anciens combattants, directement ou indirectement influencés par Nietzsche et par Barrès (souvent via l’interprétation qu’en donnait Jünger). Camp qui souhaiterait bien, si l’occasion se présentait, faire un coup à la façon du Général Boulanger (cette fois avec le Corps Franc du Capitaine Ehrhardt).

II.
A partir de La Paix, essai publié en 1946, son oeuvre semble prendre un tournant individualiste, peut-être plus spirituel. Faut-il y voir une rupture avec la Révolution conservatrice ?

Je pense que le tournant « individualiste », comme vous le dites, et le tropisme spirituel/traditionaliste s’opère subrepticement dès que la période politique très effervescente, qui va de 1918 à 1926, cesse d’animer la scène politique allemande. Les traités de Locarno et de Berlin apportent un apaisement en Europe et l’Allemagne signe des traités plus ou moins satisfaisants avec ses voisins de l’Ouest et de l’Est. On ne peut plus parler d’une période révolutionnaire en Europe, où tout aurait été possible, comme une bolchévisation nationale de l’Atlantique au Pacifique. Les rêves des révolutionnaires barrésiens et futuristes ne sont plus possibles. L’effervescence bolchevique, elle aussi, s’estompe et l’URSS tente de se stabiliser. Jünger fait ses premiers voyages, quitte l’Allemagne, muni d’une bourse d’études, pour étudier la faune marine à Naples. La rencontre avec la Méditerranée est importante : ses paysages apaisent le soldat nordique revenu des enfers de Flandre et de Picardie.

Les traités et le séjour à Naples n’ont certes pas interrompu les activités éditoriales d’Ernst Jünger et de son frère Friedrich Georg. Ils participent tous deux aux revues les plus audacieuses de la petite sphère nationaliste, nationale-révolutionnaire ou nationale-bolchevique. Ils sont rétifs aux avances de Goebbels, Hitler ou Hess : surtout parce que les deux frères demeurent « boulangistes ». Ils ne veulent pas participer à des carnavals politiques, fussent-ils placés sous le signe d’un nationalisme né de la guerre et refusant les implications du Traité de Versailles. Dès l’avènement du national-socialisme au pouvoir en 1933, le retrait des frères Jünger s’accentue. Ernst Jünger renonce à toute position dans les académies littéraires mises au pas par le nouveau régime. Siéger dans ces académies contrôlées mènerait à un ronron stérile qu’un nietzschéen, même quiétiste, ne pourrait admettre. C’est aussi l’époque du premier repli en zone rurale, à Kirchhorst en Basse-Saxe, dans la région de Hanovre, berceau de sa famille paternelle. Puis quelques voyages en pays méditerranéens et, enfin, les séjours parisiens sous l’uniforme de l’armée d’occupation.


ej-ernstjunger.jpgL’abandon des positions tranchées des années 1918-1933 provient certes de l’âge : Ernst Jünger a 50 ans quand le III° Reich s’effondre dans l’horreur. Il vient aussi du choc terrible que fut la mort au combat de son fils Ernstl dans les carrières de marbre de Carrare en Italie. Au moment d’écrire La Paix, Ernst Jünger, amer comme la plupart de ses compatriotes au moment de la défaite, constate : « Après une défaite pareille, on ne se relève pas comme on a pu se relever après Iéna ou Sedan. Une défaite de cette ampleur signifie un tournant dans la vie de tout peuple qui la subit ; dans cette phase de transition non seulement d’innombrables êtres humains disparaissent mais aussi et surtout beaucoup de choses qui nous mouvaient au plus profond de nous-mêmes ». Contrairement aux guerres précédentes, la deuxième guerre mondiale a porté la puissance de destruction des belligérants à son paroxysme, à des dimensions qu’Ernst Jünger qualifie de « cosmiques », surtout après l’atomisation des villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. Notre auteur prend conscience que cette démesure destructrice n’est plus appréhendable par les catégories politiques usuelles : de ce fait, nous entrons dans l’ère de la posthistoire. La défaite du III° Reich et la victoire des alliés (anglo-saxons et soviétiques) ont rendu impossible la poursuite des trajectoires historiques héritées du passé. Les moyens techniques de donner la mort en masse, de détruire des villes entières en quelques minutes sinon en quelques secondes prouvent que la civilisation moderne, écrit le biographe Schwilk, « tend irrémédiablement à détruire tout ce qui relève de l’autochtonité, des traditions, des faits de vie organiques ». C’est l’âge posthistorique des « polytechniciens de la puissance » qui commencent partout, et surtout dans l’Europe ravagée, à formater le monde selon leurs critères.


Le 22 septembre 1945, rappelle Schwilk, Ernst Jünger écrit dans son journal : « Ils ne connaissent ni les mythes grecs ni l’éthique chrétienne ni les moralistes français ni la métaphysique allemande ni la poésie de tous les poètes du monde. Devant la vraie vie, ils ne sont que des nains. Mais ce sont des Goliaths techniciens –donc des géants dans toute œuvre de destruction, où se dissimule finalement leur mission, qu’ils ignorent en tant que telle. Ils sont d’une clarté et d’une précision inhabituelles dans tout ce qui est mécanique. Ils sont déroutés, rabougris, noyés dans tout ce qui est beauté et amour. Ils sont titans et cyclopes, esprits de l’obscurité, négateurs et ennemis de toutes forces créatrices. Eux qui peuvent réduire à rien des millions d’années (de cristallisation organique, ndt) par quelques maigres efforts, sans laisser aucune œuvre derrière eux qui puisse égaler le moindre brin d’herbe, le moindre grain de blé, la plus modeste aile de moustique. Ils sont loin des poèmes, du vin, du rêve, des jeux, empêtrés sans espoir dans des doctrines fallacieuses, énoncées à la façon des instituteurs prétentieux. Néanmoins, ils ont leur mission à accomplir ».


Ce sont ces sentiments-là qu’Ernst Jünger veut communiquer à ses lecteurs immédiatement après 1945. Schwilk, de loin, à mes yeux, le meilleur biographe d’Ernst Jünger, explique le sens du glissement qui s’opère dans l’esprit de notre auteur : tous sont coupables dans cette deuxième guerre mondiale qui fut « la première œuvre collective de l’humanité » (et une œuvre de destruction !). Les projets politiques ne pourront plus être « nationaux », réduits aux seules nations de petites ou moyennes dimensions. Il faut, pense Jünger tout de suite après la guerre, faire une Europe, où tous les peuples prennent conscience que la guerre a été simultanément gagnée et perdue par tous. Cette Europe doit renouer avec les principes de quiétude du moyen âge ou de l’ancien régime : il renonce clairement là aux concepts qu’il avait forgés dans les années 1920-1930, ceux de « mobilisation totale » et de « Travailleur » qui avaient formé la quintessence de sa philosophie nationale-révolutionnaire juste avant l’accession de Hitler au pouvoir. Ces concepts, constate-t-il en 1946, ne peuvent plus déboucher sur du positif. Ils sont appelés à faire basculer l’humanité dans l’horreur.


C’est ainsi que Jünger devient prophète de la « décélération » (die Entschleunigung), après avoir été dans les années 20, un prophète de l’accélération paroxystique (die Beschleunigung), comme le furent aussi les futuristes italiens, regroupés autour de Marinetti. Jan Robert Weber a sorti en 2011 une biographie d’Ernst Jünger centrée sur la notion de « décélération » : il y explique que la démarche spirituelle et « individualiste » (je dirais la démarche de l’anarque) se déploie en deux phases principales : le recours à l’écriture, hautement revendiquée comme refuge pour échapper au travail des titans et des cyclopes ou aux affres déliquescentes de la posthistoire, puis les voyages dans les refuges méditerranéens qui, très bientôt, seront, eux aussi, victimes de la modernité dévorante et de ses stratégies d’accélération. Jan Robert Weber : « C’est le moi apaisé d’un homme qui voyage à travers le monde dans la posthistoire ».

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III.
Armin Mohler a été le secrétaire d’Ernst Jünger et a oeuvré à faire connaître la Révolution conservatrice allemande. Pouvez-vous nous en dire plus sur son rôle, notamment auprès des courants assimilés à la “Nouvelle Droite” ?


ej_a1tr5dy_Dacs.jpgC’est évidemment une rupture non pas tant avec la RC (qui connait trop de facettes pour pouvoir être rejetée entièrement) mais avec ses propres postures nationales-révolutionnaires. Armin Mohler avait écrit le premier article louangeur sur Ernst Jünger dans Weltwoche en 1946. En septembre 1949, il devient le secrétaire d’Ernst Jünger avec pour première tâche de publier en Suisse une partie des journaux de guerre. Armin Mohler avait déjà achevé sa fameuse thèse sur la Révolution conservatrice, sous la supervision du philosophe existentialiste (modéré) et protestant Karl Jaspers, dont il avait retenu une idée cardinale : celle de « période axiale » de l’histoire. Une période axiale fonde les valeurs pérennes d’une civilisation ou d’un grand espace géoreligieux. Pour Armin Mohler, très idéaliste, la RC, en rejetant les idées de 1789, du manchestérisme anglais et de toutes les autres idées libérales, posait les bases, à la suite de l’idée d’amor fati formulée par Nietzsche, d’une nouvelle batterie de valeurs appelées, moyennant les efforts d’élites audacieuses, à régénérer le monde, à lui donner de nouvelles assises solides. Les idées exprimées par Ernst Jünger dans les revues nationales-révolutionnaires des années 20 et dans le Travailleur de 1932 étant les plus « pures », les plus épurées de tout ballast passéiste et de toutes compromissions avec l’un ou l’autre aspect du panlibéralisme du « stupide XIX° siècle » (Daudet !), il fallait qu’elles triomphent dans la posthistoire et qu’elles ramènent les peuples européens dans les dynamismes ressuscités de leur histoire. La pérennité de ces idées fondatrices de nouvelles tables de valeurs balaierait les idées boiteuses des vainqueurs soviétiques et anglo-saxons et dépasserait les idées trop caricaturales des nationaux-socialistes.

ej-mt-5x320.jpgArmin Mohler veut convaincre le maître de reprendre la lutte. Mais Jünger vient de publier Le Mur du Temps, dont la thèse centrale est que l’ère de l’humanité historique, plongée dans l’histoire et agissant en son sein, est définitivement révolue. Dans La Paix, Ernst Jünger évoquait encore une Europe réunifiée dans la douleur et la réconciliation. Au seuil d’une nouvelle décennie, en 1960, les « empires nationaux » et l’idée d’une Europe unie ne l’enthousiasment plus. Il n’y a plus d’autres perspectives que celle d’un « Etat universel », titre d’un nouvel ouvrage. L’humanité moderne est livrée aux forces matérielles, à l’accélération sans frein de processus qui visent à se saisir de la Terre entière. Cette fluidité planétaire, critiquée aussi par Carl Schmitt, dissout toutes les catégories historiques, toutes les stabilités apaisantes. Les réactiver n’a donc aucune chance d’aboutir à un résultat quelconque. Pour parfaire un programme national-révolutionnaire, comme les frères Jünger en avaient imaginé, il faut que les volontés citoyennes et soldatiques soient libres. Or cette liberté s’est évanouie dans tous les régimes du globe. Elle est remplacée par des instincts obtus, lourds, pareils à ceux qui animent les colonies d’insectes.


Devant l’ampleur de cette catastrophe anthropologique, l’anarque doit tenter d’échapper au Léviathan. Sa volonté d’indépendance, calme et non plus tapageuse, doit épouser la « volonté de la Terre », que cherchent à étouffer les goliaths et les titans. Pour Armin Mohler, Ernst Jünger renonce aux idéaux héroïques de sa jeunesse. Il ne l’accepte pas. Correspondant de journaux de langue allemande à Paris, il adresse régulièrement des reproches mordants et ironiques à Ernst Jünger. C’est la rupture. Les critiques et les récriminations fusent : Mohler écrit que Jünger s’est aligné sur la « démocratie des occupants ». Pire : il accuse la seconde épouse de Jünger, Liselotte Lohrer, d’être responsable de ce revirement ; elle ferait en sorte que son mari « ôte à ses propres disciples les idéaux qui ont forgé leur destin ».


AM_mohler-j-nger-briefe52a2b554d7f4d_720x600[1]_600x600.jpgLa ND française émerge sur la scène politico-culturelle parisienne à la fin des années 60. Ernst Jünger y apparait d’abord sous la forme d’une plaquette du GRECE due à la plume de Marcel Decombis. La RC, plus précisément la thèse de Mohler, est évoquée par Giorgio Locchi dans le n°23 de Nouvelle école. A partir de ces textes éclot une réception diverse et hétéroclite : les textes de guerre pour les amateurs de militaria ; les textes nationaux-révolutionnaires par bribes et morceaux (peu connus et peu traduits !) chez les plus jeunes et les plus nietzschéens ; les journaux chez les anarques silencieux, etc. De Mohler, la ND hérite l’idée d’une alliance planétaire entre l’Europe et les ennemis du duopole de Yalta d’abord, de l’unipolarité américaine ensuite. C’est là un héritage direct des politiques et alliances alternatives suggérées sous la République de Weimar, notamment avec le monde arabo-musulman, la Chine et l’Inde. Par ailleurs, Armin Mohler réhabilite Georges Sorel de manière beaucoup plus explicite et profonde que la ND française. En Allemagne, Mohler reçoit un tiers de la surface de la revue Criticon, dirigée à Munich par le très sage et très regretté Baron Caspar von Schrenck-Notzing. Aujourd’hui, cet héritage mohlerien est assumé par la maison d’édition Antaios et la revue Sezession, dirigées par Götz Kubitschek et son épouse Ellen Kositza.

IV.
Armin Mohler a travaillé en France, et s’est montré relativement francophile. Pourtant sa position a tranché avec celle des tenants de la “Nouvelle Droite” sur la question de l’Algérie française. Quel enseignement tirer de cette controverse sur le rapport de la pensée révolutionnaire conservatrice au monde ?


Armin Mohler a effectivement été le correspondant de divers journaux allemands et suisses à Paris dès le milieu des années 50. Il apprend à connaître les ressorts de la politique française : un texte magistral atteste de cette réception enthousiaste (qui renoue un peu avec le culte jüngerien de Barrès…). Ce texte s’intitule Der französische Nationaljakobinismus et n’a jamais été traduit ! Mohler est fasciné par la figure de Charles de Gaulle, qu’il qualifie d’« animal politique ». De Gaulle est pour Armin Mohler un disciple de Péguy, Barrès et Bergson, trois auteurs que l’on pourrait interpréter puis mobiliser pour re-propulser les valeurs de la RC. Pour ce qui concerne l’affaire algérienne, méconnue et totalement oubliée en dehors de l’Hexagone, Armin Mohler raisonne dans son texte sur les gaullismes (au pluriel !), Charles de Gaulle und die Gaullismen, en termes tirés de l’œuvre de Carl Schmitt (qui, à l’époque, critiquait le « vedettariat » de Jünger, son art de se faire de la publicité comme une « diva » ; les critiques de Mohler peuvent être comparées à celles formulées par Schmitt…). Pour le juriste, théoricien des « grands espaces », et pour Mohler, Jünger avait commis le péché de « se dépolitiser ».


Face au phénomène « de Gaulle », Mohler ne tarit pas d’éloges : le général a réussi à décoloniser sans provoquer une grande explosion politique, une guerre civile généralisée. Il félicite aussi le fondateur de la Ve République d’avoir amorcé un grand chambardement institutionnel après les soubresauts provoqués par l’indépendance algérienne. Là encore, c’est davantage le lecteur de Schmitt plutôt que de Jünger qui parle : la Constitution de 1958 est finalement l’œuvre d’un schmittien, René Capitan ; elle revalorise le politique bien davantage que les autres constitutions en vigueur en Occident. A cela s’ajoute que Mohler approuve l’introduction de l’élection directe du Président, suite au plébiscite du 28 octobre 1962. Enfin, Schmitt, disciple de Charles Maurras, Maurice Hauriou et Charles Benoist, a horreur des « intermédiaires » entre le monarque (ou le président) et le peuple. Mohler, inspiré par Schmitt, se félicite de la mise au pas présidentialiste des « intermédiaires », conséquence logique des nouveaux principes constitutionnels de 1958 et du pouvoir accru de la personne du Président, à partir de 1962. Le « quatrième gaullisme », selon Mohler, est celui de la « Grande Politique », d’une géopolitique mondiale alternative, où la France tente de se dégager de l’étau américain, en n’hésitant pas à pactiser avec des Etats jugés « voyous » (la Chine, par exemple) et d’assumer une politique indépendante dans le monde entier. Cette « Grande Politique » se brise en mai 68, quand la « chienlit » se manifeste et entame sa « longue marche à travers les institutions », qui a mené la France tout droit à la grosse farce festiviste d’aujourd’hui.

Mohler, non pas en tant que lecteur de Jünger mais en tant que lecteur de Schmitt, est gaulliste, au nom même des principes de sa RC. Il ne comprend pas comment on peut ne pas juger de Gaulle seulement sur des critères schmittiens. Il commente l’aventure des ultras de l’OAS en deux lignes. Mohler appartenait donc à un autre vivier politique que les futurs animateurs de la ND. Les nouvelles droites allemandes possèdent d’autres idiosyncrasies : la convergence entre Mohler et la ND française (avec le jüngerien Venner) viendra ultérieurement quand les clivages de la guerre d’Algérie n’auront plus de pertinence politique directe.


Mohler voulait transposer l’indépendantisme gaullien en Allemagne. En février 1968, il va défendre à Chicago le point de vue de la « Grande Politique » gaullienne à la tribune d’un « Colloque euro-américain ». Ce texte, rédigé en anglais et non traduit en français ( !) a le mérite d’une clarté programmatique : il veut, sous les couleurs d’un nouveau gaullisme européen, dégager l’Europe du carcan de Yalta.


S’il y a un enseignement à tirer, non pas de cette controverse mais de cette posture euro-gaullienne intransigeante, c’est qu’effectivement une lecture schmittienne des déchéances politiques européennes (à l’ère d’une posthistoire décadente) s’avère bien nécessaire. Et qu’un programme de sortie hors de toutes les tutelles incapacitantes est impératif, faute de quoi nous sombrerons dans un déclin définitif. Tous les ingrédients de notre disparition proche sont là.

V.
L’ influence que Jünger a exercé sur Mohler se ressent-elle dans la réception de la Révolution conservatrice allemande par nos contemporains ?


Pour une bonne part, oui. Malgré la grande diversité des aspects et perspectives que prend et adopte la RC, le Jünger national-révolutionnaire, le nationaliste soldatique, fascine sans doute davantage que l’anarque ou le voyageur qui observe des mondes sauvages encore plus ou moins intacts ou l’entomologiste qui se livre à ses « chasses subtiles ». Cependant, il est exact aussi que l’idée centrale du « Mur du Temps » n’est pas dépourvue de pertinence. Nous marinons bel et bien dans la posthistoire ; quant au gaullisme ou à un européisme similaire, on n’en voit plus vraiment la trace : Sarkozy et Hollande ont liquidé les derniers vestiges de l’indépendantisme gaullien. La posture antiaméricaine de Chirac en 2003, au moment de la seconde guerre du Golfe contre Saddam Hussein, est un souvenir déjà lointain : rare sont ceux qui évoquent encore l’Axe Paris-Berlin-Moscou, défini par Henri de Grossouvre. Par ailleurs, la longue liste d’auteurs suggérée par Mohler dans sa thèse de doctorat patronnée par Jaspers, suscite des vocations intellectuelles innombrables. On ne compte plus les thèses sur ces auteurs, même s’ils ont longtemps été ostracisés, au nom d’une « rectitude politique » avant la lettre. Toutes ces études ne participent pas de la même approche. Mais hors l’histoire, dans les tumultes désordonnés de la posthistoire chaotique, ce monde longtemps enfoui dans des souvenirs de plus en plus estompés, se reconstruira. Pour constituer un musée ? Ou pour constituer les prémisses d’un « grand retour » ?

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VI.
Les figures du Rebelle et de l’Anarque sont marquées par une vive aspiration à la liberté, qui n’est pas sans lien avec une notion de l’aventure qui fonde la dignité de la condition humaine chez Mohler. L’individu, libre et aventurier, est-il l’archétype de l’homme qu’idéalise la Révolution conservatrice ?


Oui, la liberté de l’écrivain, de l’homme authentique, l’autonomie de la personne, sont des qualités incontournables du rebelle et de l’anarque. Mieux : ils sont là, seuls, pour les incarner. Mohler, dans une querelle philosophique et théologique avec Thomas Molnar dans la revue Criticon, avait baptisé ce « réalisme héroïque » (appellation pertinente !) du nom de « nominalisme ». La ND, en traduisant uniquement sa contribution au débat avec Molnar, a, un moment, repris à son compte le terme de « nominalisme » pour exprimer son existentialisme héroïque, pour affirmer en quelque sorte un primat de l’existence sur les essences, mais en maniant des récits et des dispositifs différents de ceux de Sartre. Le « nominalisme », ainsi défini par Mohler, n’avait finalement que bien peu de choses à voir avec le nominalisme du moyen-âge. Non seulement le héros aventurier, le nietzschéen absolu, incarne l’aventure, mais aussi l’anarque quiet, le voyageur qui se transpose dans des mondes encore intacts, l’explorateur qui défie les pièges de la nature vierge, le vulcanologue comme Haroun Tazieff, le Commandant Cousteau ou l’observateur des grands mammifères terrestres ou marins ou encore l’entomologiste, sont également des figures qui refusent les conformismes des millions de consommateurs, troupeau bêlant des agglomérations posthistoriques.

Dans les rangs de la ND, nul mieux que Jean Mabire n’a défini l’aventurier dans un entretien qu’il a accordé à Laurent Schang, aujourd’hui collaborateur d’Eléments. Cet entretien était paru dans Nouvelles de Synergies Européennes, n°41/1999 et peut encore se lire ici : http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2007/10/21/j-mabire-entretien-sur-la-figure-de-l-aventurier.html . Mabire exprimait là, tout comme dans ses chroniques littéraires rassemblées dans la collection « Que lire ? », un existentialisme authentique : celui qui veut des hommes enracinés (dans leur patrie charnelle) mais désinstallés et qui fustige les hommes déracinés et installés. Dans cette formule claire, dans cette distinction qui a le mérite de la limpidité (merci à l’ami Bernard Garcet !), nous avons résumé le programme vital qu’il nous faudra nous appliquer à nous-mêmes pour devenir et rester de véritables rebelles et anarques.

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La Chine en action: vers la chute du dollar

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La Chine en action: vers la chute du dollar

Auran Derien, enseignant

Ex: http://metamag.fr

Pour un monde dé-dollarisé

Depuis le début de 2016, la Banque Centrale de Chine a mis en fonctionnement un système interbancaire de ventes et d’achats d’or. Deux institutions, filiales de la Banque Centrale, se partagent les responsabilités.

Le marché interne de l’or est sous la responsabilité de la Shanghai Gold Exchange (SGE) ; le marché interbancaire est administré par le China Foreign Exchange Trading System (CFETS). Si on sait que la Chine est le principal pays détenteur d’or dans le monde, la quantité exacte n’en est pas connue, de sorte que les nouvelles institutions vont améliorer la liquidité interbancaire de l’or tout en favorisant la création de nouveaux marchés pour le métal.

Jusqu’alors, les banques chinoises ne pouvaient négocier de l’or entre elles. Chacune avait seulement la possibilité d’acheter du métal au Shanghai Gold Exchange, institution monopolistique par laquelle passaient toutes les demandes. Désormais, dix banques vont intervenir sur deux niveaux. Quatre banques, associées au groupe Australia and New Zealand Banking group (ANZ) feront fonctionner le marché primaire. Six autres banques participeront à un marché secondaire. Il est toujours interdit d’exporter de l’or mais en même temps la Banque Centrale en achète en moyenne 20 tonnes chaque mois depuis 2015.

Fin de la confiance dans le dollar

De telles manœuvres renforcent l’analyse selon laquelle les gens civilisés de par le monde se lassent des transactions liées au dollar. Depuis 2014, les contrats entre la Chine et la Russie ont éliminé l’usage du dollar. Les Chinois ont réduit leurs énormes réserves de cette monnaie en achetant, à travers le monde, des actifs de toutes sortes. Ils se paient l’Europe, notamment les entreprises utilisant une technologie qui les intéresse, tant en France qu’en Allemagne.

De plus, en France ils cherchent à installer une tête de pont à partir de laquelle déverser leurs produits sur toute l’Europe, bénéficiant d’une part des mêmes avantages que les multinationales (pas d’impôts, etc.), d’autre part en utilisant le label “made in France” sur l’essentiel de leur production importée qu’ils revendraient dans le monde comme si elle était locale. La City de Londres, depuis octobre 2014, coopère avec la Chine pour émettre des obligations libellées en Renminbi, et de nouvelles institutions bancaires, telles la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (AIIB) vont permettre à divers pays de s’éloigner peu à peu des voyous de la Banque Mondiale.

On peut donc déduire que les Chinois veulent garder une porte de sortie au cas très probable où les bulles gigantesques construites par la finance globalitaire se dégonfleraient plus ou moins rapidement. L’or serait une base de négociation monétaire face à l’incertitude qui suivrait la chute du dollar ou de l’Euro. Les titres publics américains sont déjà considérés comme sans valeur car Janet Yellen, qui parle au nom de la Réserve Fédérale américaine prétend que les taux d’intérêt seront maintenus ou augmentés alors que chacun constate le délabrement de l’économie américaine et de l’occident en général. Tout y est faux, mensonger ; ce spectacle incarne parfaitement la révélation monothéiste : le réel n’existe pas, seule la parole  doit s’imposer ici, les indices officiels trafiqués.

Dans une situation de déliquescence de l’économie occidentale et de perte de prestige des financiers transcendentaux, l’or retrouvera la fonction qu’il eut depuis l’origine du monde : être une référence, un soutien, une forme de richesse. La Chine, achetant de l’or, se sépare de dollars pourris tout en laissant se dévaluer sa monnaie car toutes les monnaies se dévaluent au temps de la création monétaire débridée imposée par la finance mondialiste. Mais le mécanisme est innovateur. Le prix de l’or est déterminé en yuans, il existe un commerce interbancaire pour le métal, de sorte que le yuan dispose d’une cotation “absolue” en or, indépendante de celle en dollar. Les changes flexibles demeurent puisqu’il n’est pas possible aujoud’hui de fixer des règles équitables pour le système monétaire international. Reste que le prix du yuan en or est un meilleur indice de la valeur du yuan que le cours du yuan en dollar.

Stimuler les exportations en changeant les flux

Cette nouvelle chinoiserie entre aussi en concurrence avec une institution dépendant des démons financiers de Londres. Le pouvoir financier a toujours voulu le monopole de l’émission de monnaie. La Chine offre une alternative : le prix de l’or en renmibi plutôt que celui fixé à Londres en dollars. Selon la logique de l’arbitrage, il pourrait en résulter assez rapidement un transfert des transactions vers la Chine qui, offrant un meilleur taux, inciterait la plupart des agents à vendre leur or contre yuans. L’expansion du yuan permettrait d’acheter plus de biens et services et donc, peu à peu, stimulerait le commerce extérieur chinois.

Le « goldman sachs » a testé sa capacité de nuisance le 16 février de cette année en attaquant le prix de l’or et en reprenant son discours éculé sur le manque d’avenir d’un métal que par ailleurs ils achètent systématiquement. Le système bancaire des « criminels en col blanc » promeut une escroquerie permanente, les certificats d’or (un bout de papier) aussi bons que l’or physique. Cette petite crapulerie touchera à sa fin si le système chinois fonctionne bien, permettant l’achat / vente d’or physique plutôt que les confettis papier de goldman sachs et cie.

La guerre monétaire fondée sur la création ex nihilo va-t-elle finalement favoriser la Chine dont la monnaie est désormais liée au cours de l’or que les démons de Londres ne seront plus les seuls à déterminer selon leurs intérêts ?

Chacun espère que la voie vers la dé-dollarisation du monde soit sans retour et que ceux qui ont créé cette arme de destruction massive cesseront peu à peu de nuire.

 

Staakt het vuren? Turkije en Saudi Arabië bereiden nog steeds invasie Syrië voor

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Staakt het vuren? Turkije en Saudi Arabië bereiden nog steeds invasie Syrië voor

Turken schieten bij El Abyad ISIS te hulp door op de Koerden te schieten

Syrische president tegen Europa: Stop jullie oorlog tegen mij, dan hoeven de Syriërs niet meer te vluchten, en kunnen jullie hen tegen veel lagere kosten in ons eigen land helpen


Sinds afgelopen weekend zou het staakt-het-vuren in Syrië goed worden nageleefd. In Ankara en Riyadh wordt deze gevechtspauze echter voor heel andere doeleinden gebruikt dan voor het bereiken van permanente vrede in het land. De eerste vier Saudische F-16’s zijn namelijk op de Turkse luchtmachtbasis Incirlik gearriveerd, zogenaamd om tegen ISIS te vechten (1), maar in werkelijkheid als onderdeel van de in voorbereiding zijnde invasiemacht. Rusland heeft beide landen opnieuw gewaarschuwd niet militair in te grijpen in Syrië.

In strijd met de wapenstilstand vielen Turkse troepen en artillerie zaterdagavond de Syrische plaats El Abyad aan, waar de Koerdische PYD/PYG milities tegen ISIS vechten. Voor de duidelijkheid: de Turken schoten ISIS te hulp door op de Koerden te schieten, iets dat nu ook door Israëlische defensiespecialisten wordt bevestigd (2). Dat de Turken –met de zegen van de NAVO- heimelijk hun eigen creatie ISIS steunen hebben we de afgelopen anderhalf jaar uitgebreid gedocumenteerd.

Turken blijven jihadisten steunen en Koerden beschieten

Ondertussen blijft het Turkse leger troepen naar de grens met Syrië sturen, en worden moslimterroristen bevoorraad en bewapend, zodat ze nieuwe aanslagen in het noorden van het half verwoeste land kunnen plegen. Premier Davutoglu erkent inmiddels openlijk dat zijn land met alle mogelijke middelen de ‘militanten’ –radicale jihadisten- steunt die de wettig gekozen regering van president Assad omver willen werpen. Ook maakte Ankara nog eens goed duidelijk dat men niet van plan is de aanvallen op de Koerden te stoppen.

Dit zijn niets anders dan pure oorlogshandelingen, waar de Syrische regering zich gerechtvaardigd tegen mag verweren. En ook de Russen, omdat die de enige buitenlandse grootmacht zijn die met toestemming van Damascus in Syrië opereren. (3)

Assad tegen Europa: Stop jullie oorlog, dan hoeven Syriërs niet meer te vluchten

Assad legde in een interview met de Duitse ARD nog eens de vinger op de zere plek door te stellen dat als het Westen nu eens zou besluiten om hem in zijn strijd tegen de terroristen te steunen in plaats van andersom, de Syriërs niet meer naar Europa zouden hoeven vluchten. Ook stelde hij de ‘retorische’ vraag of het niet veel slimmer zou zijn om tegen veel lagere kosten dan de massa immigratie Europa nu kost de Syriërs in hun eigen land te helpen.

Saudi Arabië bevestigt mogelijke invasie

De belangrijkste Turkse partner in de Islamitische Militaire Alliantie, Saudi Arabië, heeft bij monde van minister van Defensie brigadier-generaal Ahmed Assert bevestigd dat er twee weken geleden op het NAVO hoofdkwartier in Brussel met 48 andere landen (5) uitgebreid is gediscussieerd over een potentiële invasie van Syrië. De generaal benadrukte dat, zodra het besluit is gevallen, zijn land een aanzienlijke bijdrage aan de interventiemacht zal leveren. (4)

De Saudi’s blijven bij hun eis dat Assad moet verdwijnen en moet worden vervangen door een ‘overgangsregering’. Minister van Buitenlandse Zaken Adel Al-Jubeir dreigde nogmaals dat zijn land militaire actie zal ondernemen als de Syrische president niet vrijwillig het veld ruimt en niet stopt met het aanvallen van de islamistische rebellen.

Syrië in 5 delen opgesplitst; ISIS behoudt Kalifaat

De CIA denktank Rand Corporation heeft een plan gepresenteerd waarmee Syrië in vijf delen wordt opgesplitst. Opmerkelijk is dat de door ISIS gecontroleerde gebieden in het oosten van het land niet in de plannen zijn opgenomen, waardoor de indruk wordt gewekt dat Washington accepteert dat het Islamitische Kalifaat tenminste een deel van Syrië in bezit krijgt. Ook de Koerden zouden ten oosten van de Eufraat hun eigen terrein mogen behouden. (6)

Kerry: Minstens 30.000 Amerikaanse soldaten nodig

De Amerikaanse minister van BuZa John Kerry noemde al een aantal van 30.000 Amerikaanse soldaten die nodig zouden zijn voor het opzetten van ‘veilige havens’ in Syrië. Zoals we eerder schreven zullen deze ‘veilige havens’ hoogstwaarschijnlijk als voorwendsel worden gebruikt voor een langdurige bezetting, en als bases om in later stadium het Syrische leger alsnog te verslaan, zodat er in Damascus een islamistisch regime kan worden geïnstalleerd.

Turkse plannen ‘zeer gevaarlijk’ voor rest van de wereld

‘De Turkse regering is compleet geobsedeerd geraakt met hun zuiderburen,’ schrijft Michael Snyder van The Economic Collapse blog. ‘En dat is zeer gevaarlijk voor de rest van de planeet. De enige wijze waarop Turkije, Saudi Arabië en hun bondgenoten de oorlog nog kunnen winnen is door een massale grondinvasie van Syrië. Dat zou een direct conflict veroorzaken met Iran, Hezbollah en de Russen, en aangezien Turkije lid van de NAVO is, zou dat ook de VS en Europa in de oorlog kunnen meesleuren.’

Xander

(1) DEBKA
(2) DEBKA
(3) Infowars
(4) Infowars
(5) End of American Dream
(6) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(7) The Economic Collapse (via Infowars)

Zie ook o.a.:

21-02: Turkse raketten naar Syrische grens; Russische MiGs naar Turkse grens
19-02: ‘Wereld maakt zelfde fatale fout met Erdogan als met Hitler’
12-02: Rusland waarschuwt voor wereldoorlog bij Turkse-Saudische invasie Syrië
09-02: Geplande invasie Syrië: Turkije en Saudi Arabië op oorlogspad tegen Rusland

La franko-latinisation de l’Europe

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La franko-latinisation de l’Europe

par Alain Santacreu

romancier, essayiste

Ex: http://metamag.fr

De quelque côté que l’on se tourne, aucun intellectuel n’est aujourd’hui en mesure de répondre à cette question : « Qu’est-ce qu’être français ? »

Et pour cause : les prémisses de tout raisonnement sont instantanément faussées par la falsification de l’histoire elle-même. Ce n’est donc pas le moindre mérite du théologien grec Jean Romanidès (sous le titre Théologie empirique est récemment paru chez L’Harmattan, dans la coll. « Contrelittérature », la première édition française d’un ouvrage de Jean Romanidès) d’avoir réactualisé une vision rectificatrice de l’Histoire de France, marginalisée ou ridiculisée par la doxa universitaire, celle illustrée par des historiens totalement oubliés comme l’abbé Sieyès, Jules Michelet ou encore Augustin Thierry.

Selon Jean Romanidès, les fondements véritables de la démocratie et de la liberté ont été annihilés très tôt en Europe par la théologie politico- racialiste de la noblesse frank qui engendra Charlemagne et Napoléon. En écrivant Frank(e), avec un « k », nous reprenons l’orthographe proposée par Augustin Thierry qui la justifiait ainsi : « Frank est le mot tudesque, le nom national des conquérants de la Gaule, articulé suivant leur idiome ; Franc est le mot français, le terme qui dans notre vieille langue exprimait la qualité d’homme libre, puissant, considérable ; d’un côté, il y a une signification ethnographique et, de l’autre, une signification sociale correspondant à deux époques bien distinctes de notre histoire ; c’est cette diversité de sens que j’ai voulu marquer d’un signe matériel par la différence d’orthographe. » (Augustin Thierry, Lettres sur l’Histoire de France, Paris, 1884, lettre II, p.20, note 2).

romanides18674842.jpgDans Qu’est-ce le Tiers-État ? Sieyès montre que la Révolution française de 1789 fut l’expression de la révolte des Gallo-Romains asservis contre les nobles Franks — qui représentaient à peine 2% de la population. Napoléon Bonaparte était un Frank de la petite noblesse de Toscane qui avait pu suivre une école d’officiers. Il usurpa la Révolution des Gallo- Romains et la retourna au bénéfice des Franks. Près de neuf mille officiers franks, en grande majorité issus de la petite noblesse, appartenant à vingt cinq loges militaires de la franc-maçonnerie, participèrent à la Révolution française aux côtés des Gallo-Romains. Ces officiers, payés avec l’argent de l’impôt que le roi prélevait sur la classe moyenne et non plus par l’attribution de fiefs, comme cela s’était fait durant des siècles jusqu’au quinzième, prétendaient devenir les égaux de la haute noblesse. Cette dernière, avec la royauté, possédait en effet les grandes propriétés foncières. Les officiers franks, ainsi acculés à une pauvreté relative eu égard à leurs richissimes confrères, surent utiliser la révolte du peuple gallo-romain pour confisquer le pouvoir. Napoléon était de ceux-là.

Nombre de ces officiers franks avait pris part à la révolution américaine dont ils avaient promulgué l’idéologie dans les loges maçonniques. Après le régicide, la plupart des officiers franks abandonnèrent la Révolution qui évolua en une guerre « raciste » des Franks contre les Gallo-Romains. C’est à partir de cette clef qu’il faut envisager le génocide vendéen. Environ trois mille officiers franks restèrent dans les rangs de la Révolution, les uns par loyauté, comme Barras, d’autres par félonie, comme Bonaparte. Les félons se lièrent au futur empereur qui, à travers ses frères et la franc-maçonnerie, abolit toutes les garantiesdémocratiques, prévues par la constitution de l’abbé Sieyès, pour acquérir un pouvoir dictatorial. Couronné empereur, le 2 décembre 1804, Napoléon reprit les symboles carolingiens : couronne, sceptre, glaive, globe.

À l’entrée de Notre-Dame, on voyait les statues de Clovis et de Charlemagne, les fondateurs de l’empire et de la monarchie franks. Les Franks connaissaient la force du monachisme. Lorsqu’ils conquirent la Gallo-Romanie, au cinquième siècle, le monachisme orthodoxe d’un Cassien avait alors atteint son apogée. Aussi cessèrent-ils de choisir les évêques parmi les moines, et transformèrent-ils les évêques en administrateurs responsables du peuple asservi.

Le totalitarisme d’État se construisit dans le royaume de France à partir de la théologie politique franko-latine. Enfin, les Franks carolingiens chassèrent les évêques romains. Ils s’instituèrent eux-mêmes évêques et abbés, cooptèrent leurs concitoyens franks dans les charges les plus prestigieuses, devinrent des policiers oppresseurs du peuple qu’ils maintinrent dans une obéissance servile par l’institution d’une religion de la terreur et de la crainte. Le monachisme carolingien inquisitorial culminera dans l’ordre cistercien de Bernard de Clairvaux, un des principaux instigateurs du génocide des cathares albigeois. Sans doute est-ce pour cela que tant de clercs franks furent massacrés par les Gallo-Romains pendant la Révolution.  Un siècle et demi plus tard, en 1936, en Espagne, on retrouvera un phénomène similaire avec les exécutions de prêtres et de religieux par le peuple en lutte contre le fascisme. D’une façon générale, cette vision rectifiée de l’Histoire permet d’envisager les deux types de socialismes : le socialisme d’État « allemand » (Frank)  et le socialisme de la commune « français » (Gallo-romain).

La controverse du Filioque fut l’arme politico-théologique utilisée par les Franks carolingiens afin de provoquer le schisme qui, en scindant la Romanité, consacrerait le triomphe de l’Église franko-latine et son hégémonie dans le monde.

Nous assistons maintenant à l’ultime phase de la franko-latinisation de l’Europe qui vise à éteindre à jamais les dernières étincelles civilisationnelles de la Romanité. La politique immigrationniste d’Angéla Merckel, moralement justifiée par le Grand Inquisiteur mondialiste, ignore cyniquement le génocide des chrétiens Romains d’Orient.

La haute classe financière et sa garde politico-médiatique, dans la lignée des Franks usurpateurs de la Révolution, représente les mêmes 2% de la population globale, non seulement de la France mais de l’Europe  en voie de mondialisation.

Durant des siècles, des multitudes de Romains occidentaux furent asservis par les rois et les nobles des dynasties frankes de l’Europe, tandis que l’empire ottoman asservissait les Romains d’Orient. De nos jours, les vagues migratoires stratégiquement suscitées, visent à exterminer les derniers survivants gallo-romains.

Si quelques étincelles de Romanité demeurent encore parmi les peuples de l’ancienne Rome, nous assisterons bientôt à d’apocalyptiques jacqueries contre les pseudo-élites franko- latines mondialisées, sinon les peuples d’Europe s’éteindront pour toujours, sous le déferlement désespéré d’ultimes hordes manipulées.

Alain Santacreu est également directeur de la collection Contre Littérature chez L’Harmattan et responsable du site du même nom .

Bernanos, romancier du surnaturel

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« Dans ce monde où règne l’invocation perpétuelle et peu contestée des droits de l’homme et de la solidarité, Bernanos ne milite pas pour la philanthropie mais pour la charité, qui est tout autre chose. Peut-on comprendre autrement ses mises en garde réitérées contre tout programme d’éradication de la pauvreté qui ne reconnaîtrait pas à celle-ci sa réalité spirituelle, alors qu’il milite pour la justice ? Qu’en est-il de ses romans ? Dans quelle mesure peuvent-ils heurter ou au contraire exaucer les attentes de nos contemporains ? »

Au fil d’une lecture approfondie et scrupuleuse qu’elle étaye de nombreuses citations, Monique Gosselin-Noat nous entraîne au cœur de six grands romans bernanosiens – Sous le soleil de Satan ; L’Imposture ; La Joie ; Nouvelle histoire de Mouchette, Journal d’un curé de campagne et Monsieur Ouine. Parachevant son étude par une confrontation des contenus romanesques à d’autres écrits de Bernanos, elle tisse un riche réseau d’échos et de réfractions afin de montrer combien, au-delà de leurs qualités littéraires, ces œuvres jugées souvent désuètes peuvent au contraire toucher les lecteurs d’aujourd’hui, fussent-ils étrangers au catholicisme, voire au message chrétien.

vendredi, 04 mars 2016

Weekend Apéro français

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12:33 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, italie, apéro français | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La revue de presse de Pierre Bérard

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La revue de presse de Pierre Bérard

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

• Reportage sur le peuple des Kalashs à l'extrême nord-ouest du Pakistan. Contrairement à ce qu'il est dit il ne s'agit pas du "dernier peuple indo-aryen" du Pakistan. Fussent-ils convertis à l'islam, ils ne changent pas de langue pour autant et demeurent des membres de la grande famille indo-européenne comme la plupart des Pakistanais et des Afghans qui les entourent.
 
 
• Entretien particulièrement captivant de Jean-Claude Michéa avec Le Comptoir. En deux parties.
 
 
 
• L'émission "Bistro libertés" sur Télé Libertés recevait récemment Ivan Blot pour un aimable babillage où toutes les "droites" caquettent entre elles sans qu'il en sorte grand chose.
 
 
• Le Monde (du Bien) a consacré une interminable chronique pour dénoncer la parution sur le service publique de l'émission Un Oeil sur la Planète consacrée à la Syrie et diffusée le 18 février (voir notre précédente revue de presse). En effet le camp occidentalo-progressiste largement majoritaire dans nos médias s'est senti mis en cause, à juste titre, par ce documentaire que nous avons pour notre part trouvé relativement "objectif". Pratiquant une tolérance à sens unique les atlantistes n'admettent guère que l'on s'attaque à leurs propres préjugés et disposent d'une armada d'hommes de presse tout prêts à  les défendre quand ils sont mis en cause comme le montre la presse mainstream qui a unanimement réagi à cette émission (par exemple L'Express). Une plainte a même été déposée auprès de Madame Dephine Ernotte, PDG de France Télévisions, accusant le documentaire de s'alimenter "aux thèses les plus farfelues des médias conspirationnistes". Le grand mot est lâché. Il signifie généralement que les plaignants n'ont pas d'autres arguments à faire valoir. 
 
 
• La politique arabe de la France se réduit à une inféodation à l'Arabie saoudite et à la guerre que mène celle-ci contre les chiites. Une impasse selon le géostratège Hadrien Desuin,.
 
 
• Pour Stephen Kinzer, ex-envoyé spécial du New York Times en Syrie, par leur narration les médias étasuniens induisent en erreur l'opinion occidentale sur ce qui se passe au Proche-Orient et plus particulièrement dans la guerre civile syrienne.
 
 
• Une France emportée depuis la Révolution par l'obsession de l'égalité, la dictature de la Raison et la dynamique du progrès permanent. C'est ainsi que Slobodan Despot réfléchit sur ce qui nous advient.
 
 
• Une savoureuse chronique de Slobodan Despot parue originellement sur Antipresse n° 13, ici reprise sur Causeur. On ne plaisante pas en Suisse avec le droit d'asile.
 
 
• Dans la rubrique "Le désinvité d'Antipresse" Slobodan Despot livre une excellente interview de Caroline Galacteros, collaboratrice du Point. Celle-ci évoque avec beaucoup de lucidité les enjeux stratégique de l'année 2016 et condamne l'aveuglement de l'Europe poussée à agir contre ses intérêts pour le seul avantage des États Unis, puissance certes hégémonique mais déclinante. Elle analyse la crise des migrants et l'éclatement de l'Union européenne qu'elle entraine comme le clou le plus récent enfoncé dans le cercueil des utopies transfrontièristes européennes. Elle pronostique la fin de l'occidentalisme comme modèle dominant.
 
 
• Dans une conférence organisée par le groupe Europe des Nations et des Libertés du parlement européen, dont le leadership est assuré par le Front national, Xavier Moreau (à partir de la 22 minute) explique pourquoi la France doit se retirer de l'OTAN.
 
 
• Dans une longue émission de Meta TV Michel Drac pose très raisonnablement les grands axes de la géopolitique européenne et tente quelques perspectives intéressantes sur ce que pourrait faire un éventuel pouvoir de rupture. Il insiste beaucoup sur la non viabilité de l'euro dans son architecture actuelle. Se contenter de la première et de la troisième partie, la seconde se résumant à un bavardage où l'argumentation se perd dans les sables mouvants.
 
 
• Périco Légasse fait le point sur la crise systémique que traverse l'agriculture française et la détresse du monde agricole. Au premier rang des coupables, la FNSEA qui depuis des décennies accule les paysans à une industrialisation sans limite de leurs exploitations et les grandes enseignes commerciales vendant à prix cassés du lait en poudre néo-zélandais, des fruits et légumes saturés de pesticides, des viandes infâmes, des produits cuisinés nocifs que l'auteur n'hésite pas à appeler de la "merde".
 
 
int4556.jpg• Nicolas Dupont-Aignan trace le portrait des fossoyeurs de l'agriculture française. Malheureusement, en accusant à juste titre les politiques, sa charge rate une partie non négligeable de sa cible : pourquoi les professions agro-pastorales ont elles été poussées depuis 50 ans sous prétexte de maximisation des profits vers une agro-chimie toxique qui a empoisonné durablement les sols, l'eau, l'air et les organismes pour un résultat final qui s'avère finalement non rentable sous la pression de l'Europe et de la mondialisation ? En cette matière comme en d'autres si l'on est pas protégé on sera toujours dépassés par de plus escrocs que soi au nom, bien entendu, de la "concurrence libre et nos faussée".
 
 
• Parution chez Via Romana d'un essai de Jean-Yves Le Gallou Immigration. La catastrophe. Que faire.
 
 
 
• I-Média du 19 février. À partir de la 30 ème minute BHL,  squatter des écrans, voit de l'antisémitisme partout. Un imposteur à la charnière de puissants réseaux qui lui assurent une rente de notabilité.
 
 
• I-Média du 26 février essentiellement centré autour du personnage de Bernard Arnaud sur un thème de toujours, "celui qui paye l'orchestre choisit la musique". À propos notamment du film Merci patron de François Ruffin.
 
 
• François Ruffin, toujours, taillant un costume (Kenzo, bien sûr) à Bernard Arnaud. Cette fois ci vu par l'Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique (OJIM).
 
 
• L'OJIM publie une fiche exhaustive sur Raphaël Glucksmann, néo-conservateur à l'américaine et partisan déterminé de la "société ouverte" sans limite.
 
 
• Les islamologues Gilles Kepel (orientaliste sérieux) et Raphaël Liogier (sociologue angélique ne parlant pas l'arabe...) étaient les invités d'Alain Finkielkraut à l'émission Répliques de France culture du 20 février et répondaient à la question : "Quelle est l'identité de notre ennemi et la nature de la guerre qu'il nous livre ?".
 
 
• Dans un superbe article Hervé Juvin met les points sur les i. Sur Breizh-Info il publie : "Crise des migrants. Serons-nous victimes des victimes", une vigoureuse alarme annonçant la fin de nos systèmes sociaux de solidarité fondés sur un haut degré de mutualisation et ployant sous le nombre des "réfugiés". Les idiots utiles qui se laissent berner au nom de leurs scrupules humanitaires par cette véritable entreprise de destruction ont une cervelle de colibri.
 
 
• Dans nos pays, seuls les migrants sont "souverains" car ils tirent de leur fragilité même un pouvoir que nul n'est moralement autorisé à contester. Une chronique du magistrat Philippe Bilger.
 
 
• Dans un article du Figaro Vox le juriste Aléxis Théas traite à propos de l'immigration des dangers d'une loi irresponsable votée en catimini le 18 février. Une loi bien entendu largement favorable au parti de l'Autre et paralysante pour l'autorité d'un État qui se flatte de maitriser l'immigration.
 
 
• Malgré les révélations de Snowden, de Udo Ulfkotte etc, combien de gens demeurent persuadés que les États-Unis protègent l'Europe ?
 
 
• Hajnalka Vincze, Au-delà de la question du Brexit.
 
 
• Un bon article de Coralie Delaume sur le Brexit: pour cette spécialiste du droit communautaire européen les Britanniques, résolus à défendre bec et ongles leurs intérêts nationaux, étonnent de ce coté ci de la Manche où ce genre de pratique semble tombé en désuétude. La présence du Royaume Uni dans les institutions européennes n'a servi qu'un seul objectif : y accélérer le dérégulation de toute chose pour le plus grand bénéfice de la City. Ce qui fut fait à partir de l'Acte unique.
 
 
• Le sommaire intéressant de la dernière livraison du trimestriel Réfléchir & Agir.
 
 
• KontreKulture présente le nouveau livre de Lucien Cerise. Le neuro-piratage qui permet à l'oligarchie de s'emparer de la psyché des peuples est au cœur de l'analyse développée par l'ouvrage. 
 
 
• La revue Rébellion interroge Alain de Benoist sur Le Traité transatlantique.
 
 
• Jean-Frédéric Poisson, président du Parti Chrétien Démocrate, exprime devant les cameras de TV Libertés son opposition au TAFTA, puis évoque le conflit syrien. Pour lui la diplomatie française n'a plus la culture qu'il faudrait pour comprendre les problèmes de Proche-Orient d'où ses initiatives pour le moins irréalistes en ce qui concerne la guerre civile syrienne. Notre lecture des conflits inter-arabes si elle sert les intérêts anglo-saxons n'est pas conforme à nos intérêts.
 
 
• De Pascal G. Lassalle reprise d'un article d'abord mis en ligne par le Cercle non conforme le 2 janvier 2016. Il s'agit d'une brève biographie de Stepan Bandera figure du nationalisme ukrainien assassiné en Allemagne par les services soviétiques en 1959. S'il est effectivement faux de prétendre qu'il fut "un massacreur de Juifs" comme le font de trop nombreux Russes victimes d'une historiographie d'origine communiste, il est également erroné de soutenir que le Donbass est "une poche de soviétisation et de russification extrême". Le Donbass est pour l'essentiel peuplé par des Russes en révolte contre le pouvoir de Kiev soumis à des éléments minoritaires corrompus et pro-américains dont le premier acte législatif sitôt le coup d'État du Maïdan réalisé fut de dénier l'identité de ses habitants. Il n'est nul besoin d'être un "agent russe stipendié" (il en existe certes) pour le penser.
 
 
• Mark Zuckerberg marche seul au milieu d'un troupeau d'hommes zombifiés. Bonne analyse.
 
 
• Et pour finir cette nouvelle désarmante pour les adeptes de la "dé-radicalistion".
 
 

Le messianisme: Conférence de Jean-Michel Vernochet et Youssef Hindi

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Le messianisme

Conférence de Jean-Michel Vernochet et Youssef Hindi à Aix-en-Provence

L’équipe d’E&R Aix-Marseille recevra Jean-Michel Vernochet et Youssef Hindi à Aix-en-Provence le dimanche 13 mars 2016 à 14h pour une conférence intitulée : « Le messianisme, des origines à nos jours : Du religieux au matérialisme. »

Thème de la conférence

Chacun des conférenciers développera sa propre approche de ce messianisme qui irrigue les politiques du sionisme et du Choc des civilisations ; Youssef Hindi par le prisme religieux, Jean-Michel Vernochet par le prisme matérialiste. Convergence des deux points de vue ?

Réservations : conf.aep@gmail.com

Entrée : 7 euros.

Suppléments : un parking à proximité de la salle + un stand de livres à la vente.

Elections parlementaires irlandaises – les partis classiques sanctionnés

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Elections parlementaires irlandaises – les partis classiques sanctionnés

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Les élections législatives en Irlande se déroulent depuis vendredi dernier. Si le nombre total et respectif d’élus pour chaque parti est encore indéterminé, nous connaissons les résultats du vote de préférence, qui permet de déterminer le poids respectif de chaque parti dans l’opinion publique.

Le Fine Gael d’Enda Kenny, parti sortant car actuellement au pouvoir, qui avait dû gérer la crise, est durement sanctionné par les électeurs. Avec 25.5% des voix, il recule de plus de 10.6 points, ce qui est une sévère déconvenue, les électeurs ayant sanctionné le gouvernement dans les urnes d’une manière plus forte que les sondages ne le présageaient, alors que le dernier sondage lui donnait 30% des voix.

Le Fianna Fail, qui est légèrement plus au centre que le Fine Gael, profite de cet effondrement. Avec 24.3% des voix, il talonne le Fine Gael de près d’un point et surtout il progresse de près de 7 points en cinq ans. Un autre grand vainqueur de ce scrutin est le parti nationaliste « de gauche » Sinn Fein, qui obtient 13.8% des voix (+3.9), ce qui constitue une progression significative au détriment du parti au pouvoir, même si les sondages pouvaient lui faire espérer jusqu’à entre 15 et même 20%.

Autre puni par les électeurs, le Labour Party qui avec 6.6% recule de près de 13 points. Il est notamment concurrencé par les Sociaux-Démocrates (Social Democrats) qui obtiennent 3% des voix, mais aussi par les Verts (Green Party) avec 2.7% (+0.9) et par le mouvement anti-austérité AAA-PBP avec 3.9% des voix (+1.7).

Les formations indépendantes, candidats indépendants aussi bien qu’alliance des indépendants (Independent Alliance), obtiennent en tout 17.2% des voix (+5.1), ce qui témoigne de l’insatisfaction de nombreux électeurs par rapport aux formations institutionnelles classiques.

Une formation nouvelle de centre-droit, le mouvement Renua Ireland (« Nouvelle Ere »), émerge doucement avec 2.2% des voix pour une première candidature aux élections législatives. En revanche, malgré un contexte migratoire européen très inquiétant, la « droite nationale » représentée par les Démocrates Catholiques (Catholic Democrats) continue de ne pas peser, n’obtenant que 0.1% des voix.

Pour la première fois, les deux grands partis de centre-droit (FG et FF) n’obtiennent pas 50% des voix (49.8%) mais cet affaiblissement ne profite pas à la gauche classique (Labour) et pas autant au Sinn Fein que ce dernier pouvait l’espérer. C’est au bénéfice de petites formations nouvelles, de gauche ou de centre-droit, mais surtout au profit des candidats indépendants des partis, que les votes sont allés.

Se profile en conséquence une grande coalition Fine Gael / Fianna Fail qui ne peut néanmoins que favoriser les mouvements d’opposition et notamment le Sinn Fein. L’Irlande elle aussi entre dans l’ère de l’instabilité politique, même si cela se fait davantage au profit de la gauche, comme en Espagne et au Portugal, que d’une droite de conviction encore très marginale, le Sinn Fein ne relevant pas d’un national-populisme mais d’une sociale-démocratie plus ou moins patriote.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

The Adventure of Saving Europe

Prior to his talk in Antwerp, Belgium to be held on Friday, ReAct interviews Daniel Friberg about his activities and about the future of pro-European activism more generally.

This Friday, NSV! Antwerp is organising a lecture with author Daniel Friberg, who just published the Dutch translation of his book, The Real Right Returns. As an appetizer, ReAct had a short interview with Mr. Friberg. Daniel Friberg, MBA, was a founding member of the Swedish metapolitical think tank, Motpol. He has a long history in the Swedish opposition, and was one of the founders of Arktos.

Can you tell us more about Arktos/Motpol (what are their missions) and why you began your activities with them?

The New Right think-tank Motpol (which means ‘the opposite pole’ in Swedish) began in 2006 – and is now celebrating its ten-year anniversary – to fill a void in the Swedish intellectual debate, where no genuine Rightist or traditionalist views were previously represented. Over the years, we have infused public discourse with the ideas and concepts of the French ‘New Right’, the traditionalist ideas of Evola, Schuon, and Guénon, as well as many others from across the entire political and intellectual spectrum – primarily the ‘alternative Right’, and even in some cases the ‘alternative Left’.

The publishing house Arktos Media was launched in 2010 for largely the same reasons, but with a more international focus. Our mission is simply to make the most important thinkers and artists of our time as widely available as possible through the labors of an efficient and profitable publishing operation which consists of a vast network of translators, proofreaders, editors, designers, and distributors, making their works available as widely and in as many languages as possible, and in as many types of media as possible – not just paperbacks and hardcovers, but also e-books and, perhaps one day soon, audio books. We have also made some forays into the world of music production with the band Winglord, and who knows, perhaps one day we will even become involved in video or film production. To date we have become the home of the European ‘New Right’ in English, issuing many works by Alain de Benoist, Guillaume Faye, Dominique Venner, Alexander Dugin, and Julius Evola, although we have published books from many other schools of thought as well.

I should also mention our new site, Right On, which we launched in September, and which is a corollary to our Motpol project, although it consists of different personnel. With it, we are attempting to present the perspective of the Real Right on culture and politics to an English-speaking audience, but hopefully with a somewhat more European perspective than what is already being offered by most of the other English-language Right-wing sites. We update Right On every day with new articles and we have just launched a weekly podcast.

What is your book, The Real Right Returns, about?

My book is trying to accomplish three things: first, to provide an overview of the radical political changes that have taken place in the West over the last 50-60 years, and how these changes were made possible by the Left’s skillful use of metapolitics; second, to provide a common set of principles and concepts for the modern New Right of Europe and the West more generally; and lastly, to provide a thorough introduction to our world of ideas, by inspiring and educating the growing number of supporters which, as we are currently seeing, is quickly rising all over Europe.

In your book you settle accounts with the false Right. What do you mean by the ‘false’ Right, and what does the ‘true’ Right mean to you?

The false Right is simply the liberal Right, that ‘Right’ which is Right-oriented in name only, having capitulated entirely to the Leftist worldview and the plague of Cultural Marxism. This is not a real Right, and it is definitely not the kind of political movement Europe deserves and direly needs in these dark times. It is time we toss it into the scrapheap of history.

You come from Sweden, a country that is being suffocated and destroyed by political correctness. How did things come so far in Sweden, and in Europe more generally, and what can we do against it?

Sweden is largely suffering from the same disease as the rest of the Western world – Cultural Marxism and its components, which includes feminism, multiculturalism, ‘anti-racism’ (which is really just a different form of racism, in this case against Whites), and oikophobia (a fear and loathing of our own culture and heritage). What makes Sweden stand out is that the disease has progressed further in my country than in most others. There are several reasons for this. First, we have not been to war in more than 200 years, which has made us weak in the sense of our national identity and impacted the masculine ideals of our society. Second, we have had a much more successful cabal of Leftist intellectuals, many of whom came to Sweden from Poland during the wave of anti-Semitism which flared up there during the 1960s, and who have been impressively successful at pushing the agenda of Cultural Marxism and making their ideology practically into our state religion.

The solution to this is the same as in any other European country. We have to become more successful at the metapolitical level and engage in metapolitical war with the Left. For that purpose, it is particularly important to gain a stronger foothold in the media and cultural institutions, where we can influence people’s opinions more efficiently and also guide the growing dissent and dissatisfaction with immigration policy and Leftist ideology in a constructive direction. We also need to realise that this is a war fought on many levels, and that we – apart from the metapolitical struggle – naturally need political parties that will push for and legitimise our ideas, and that we also need to focus strongly on building financial power, and so forth. I don’t believe in monolithic organisations, but rather in an integrated, multi-layered network of various organisations, companies, parties, media platforms, student unions, and so on, that will help to pull political developments in the same direction through a joint effort – a direction which will make it possible for our civilisation to survive.

Europe is living through some of its darkest hours. Some people even claim that the fall of Europe is at hand. Do you also believe this to be the case, and what is your message to the people who believe this?

We are indeed living in dark times when our entire civilisation and its biological foundations are being threatened in a way we have never experienced before. But we are also, for that very reason, living in exciting times, and times for heroic deeds. So don’t despair, but instead view this as an opportunity to rise to the occasion and do something truly important with your life. Few people have had the privilege to live in such a defining moment in history. View this as an opportunity for a great adventure, where your contributions can affect the direction of history itself.

Do you have a final message for those people who will be coming to your lecture in Antwerp or who want to buy your book?

I am honored to have been given the opportunity for this interview and for the invitation to speak. I hope to see all of you there, and if you are curious about my book or my previous writings, you can read some of it at Right On, which is a site I’m sure you’ll find interesting in many ways.

Isabelle Bunisset sur Céline: Vers la nuit

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« Céline. Parler de lui ? Tout a été dit ou presque sur l’écrivain. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il est là. Incontestable, même lorsqu’il est contesté. Parler pour lui ? Fendre le masque marmoréen du monument, tenter de regarder l’homme derrière, de capter un filet de voix mourante ? Non, il ne s’agit ni de parler pour lui ou comme lui, mais de parler avec lui. Foin du marbre, de la grande statue dont l’ombre elle-même est si immense qu’elle écrase tout. Chair à chair, pour une fois. Se glisser dans les interstices, chercher à les remplir comme le ferait un ami venu le visiter en toute humilité, l’ami fût-il anonyme. Rester au chevet du malade, auquel le temps paraît bien court – et une éternité, pourtant. Nauséabond, soit .  Jusqu’à l’os, parfois. Propre sur lui, rarement. Probe, à sa façon, certainement, vulnérable toujours : Céline tel qu’en lui-même, tel que je le vois, dans sa nuit, la dernière. »

jeudi, 03 mars 2016

ISIS is Already in Eastern Europe

An interview with Polish MEP Andrzej Zapałowski about the worsening situation in Ukraine and what it means for Europe's security as a whole.

The following is an interview with state security expert, Dr. Andrzej Zapałowski. He was formerly a member of the Polish and European parliaments, where in the latter he was Vice Chairman of the delegation to the EU-Ukraine Parliamentary Cooperation Committee and a member of the Committee on Agriculture and Rural Development. At the moment he is a senior lecturer at the University of Rzeszow.

You have said that 70,000 prisoners out of a total of 140,000 are to be released in Ukraine. You also suggest that the melting pot of Ukrainian nationalists, released criminals, refugees infiltrated by ISIS, and an uncontrolled flow of weapons can be a threat to the whole Europe – starting from the border with Ukraine. Could you elaborate on this issue in the context of the wall that could potentially be built on the border between Poland and Ukraine?

In Ukraine there is a draft of a bill which proclaims amnesty for about 70,000 prisoners. The head of the State Penitentiary Service of Ukraine reports that within this group, about 1,000 murderers might be released. On top of that, there is an ongoing criminalisation of political life among the nationalist volunteer units in Ukraine. The nationalists have lost support from some of the oligarchs, so now they lack the necessary resources to continue. They do not answer directly to the Army or the Ukrainian Ministry of Internal Affairs, so they have to take care of themselves. Therefore, they are trying to take over sectors that were previously dominated by organized crime. It turns out, for example, that a few kilometres of the Ukrainian-Slovak border have been overtaken by criminal groups, according to local media reports. We are dealing with a situation where not only is Ukraine the most corrupt country in Europe, and one of the most corrupt countries in the world, but is additionally a state in which successive groups are making profits from organized crime.

You have to remember that in the war in Donbas, Chechens who are accused of terrorist activities and of having associations with ISIS are fighting on the Ukrainian side. The Ukrainian Security Service estimates that at least 70–80 people might be linked to ISIS in Ukraine.

We know that ISIS and Ukraine have a common enemy: Russia. Turkey, in turn, supports ISIS, something which was recently confirmed by Russia. In this context, how do you understand the statement of the Ukrainian politician and leader of the Crimean Tatars, Mustafa Dzhemilev, who said that Turkey is ready to consider supplying Ukraine with needed military equipment? In view of this, are we dealing with ISIS setting up in Eastern Ukraine, and thus in Europe?

ISIS is already in Eastern Europe. The Dzhokhar Dudayev Battalion has been accused of blowing up pylons that carried electricity to Crimea. Turkey, which has considerable military potential, will probably not support the Tatars in Ukraine so much, but rather Ukraine directly, in an effort to intensify its military operations against Russia. The situation makes it clear that Turkey would be very keen on a Ukrainian offensive in Donbas, and therefore declares that it will provide the Ukrainian Army with modern, offensive military weapons. This is highly dangerous in the context of a further destabilisation of Eastern Europe.

Eight million immigrants will try to get to Europe this year, warns the German Minister for Economic Cooperation and Development, Gerd Müller. What do you think will happen to Europe in the long term, in the context of such a large migration and the arrival of ISIS militants hiding among refugees?

It has been officially stated that during this year alone, 80,000 people have already fled to Greece. All these people will soon move through Bulgaria and the Romanian Carpathians and into Ukraine. I’m afraid that with such a deep economic collapse, the entire Ukrainian criminal underworld – and not only that – will make it possible to smuggle immigrants into Poland and Slovakia, and this will create a huge industry. In fact, the ships that will depart from Turkey by sailing through the Black Sea will eventually arrive at the Ukrainian ports and unload thousands of immigrants, who will later be transported to the Slovakian and Polish borders.

If Western Europe continues to put pressure on migration, we will face a situation where Alternative for Germany will have support on the level of several dozen percentage points, and France will elect a president like Ms. Le Pen. If, by the beginning of 2017, we see a big change in Western Europe, these immigrants will be sent back. The only question is where to. Some sub-Saharan African countries have openly declared that they will not take their citizens back, as in the case of the Afghan government (sic). Of course, some of the consequences will also be suffered by the members of the Visegrád Group.

The important issue here is a dynamic Catholicism that pushes Islam back. All these immigrants who are coming to Europe are not only followers of Islam, but they are also actively practicing this religion. These people are part of a mission to convert Europe to Islam, and perhaps this is why the centres which govern them insist that this first wave is arriving in countries that are already so atheistic that they have abandoned their Christian roots. This obviously makes them an easy target. In the context of a living Catholicism, Central Europe will thus witness a violent conflict between vital Catholicism and dynamic Islam.

About The Author

Profile photo of Konrad Stachnio

Konrad Stachnio is a journalist and political analyst who is working with several different media outlets, most recently New Eastern Outlook.

Nordicism Today

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Nordicism Today

Ex: http://www.counter-currents.com

In general, northwest European nations and nations of predominantly northwest European descent (such as the United States of America, Canada, Australia, and New Zealand), have in the modern era been more prosperous, cohesive, dynamic, and civil than other European nations. There is a downright boring regularity with which international organizations and think-tanks report, year after year, that the “nicest” places to live are Sweden, Denmark, Norway, Finland, Switzerland, Austria, and Canada. The most economically prosperous and dynamic Western countries consistently include the United States, Canada, Great Britain, and Germany (the latter despite absorbing an economically deformed and damaged East Germany).

The relationship between northwest Europeans and other Europeans in some respects parallels that between Europeans and non-Europeans: There is often pronounced envy for the Northwest Europeans’ perceived success, often seesawing between imperfect imitation and nativist self-assertion.

There are something like concentric circles of self-confidence and envy as one goes from the northwest European core outwards. This is particularly evident in the politics of the European Union, in which tensions and crises often reflect heterogeneity between European nations.

Thus France, despite being a fairly strong performer generally, looks longingly upon German economic competitiveness. French elites have also been jealous of German economic discipline in avoiding recourse to inflation and monetary devaluations. French elites’ push to create the euro common currency was in part motivated by a desire to lock France into a Germany-style monetary system in which devaluations and inflation would be materially impossible, thus, they thought, forcing Teutonic discipline and virtue upon the country.

Italy, with a prosperous northern part of the country and an underperforming south, is much the same. The Italians adhere to the European Union as a way of achieving a northern European quality of life and civility. Italian participation in the Eurozone was, quite explicitly, predicated on a desire to abandon the undisciplined chaos of Italian parliamentary politics and its associated inflation and deficits. Italian elites quite self-consciously chose, instead, to subject their country to a semi-authoritarian European macroeconomic regime, in the hope of acquiring German-style monetary and budgetary disciplines.

One could say the same thing of Spain, Portugal, Greece, and indeed most of the Balkans, such as Romania and Bulgaria. In each case, the nation’s economics are mediocre and her politics and society are variably corrupt, and each longs to live like northern Europeans by associating with them through the European Union. The same is true for some prospective nations seeking to join the Union such as Ukraine, Serbia, and Moldova. They all hope northwest European virtue will rub off on them as a result of socialization in a joint polity.

One can enlarge the circle further still: Russia has long been torn between Westernizing and nativist tendencies. No doubt Nikolai Trubetzkoy has written most eloquently on the Sisyphean futility of aping northwest Europeans (whom he called “Romano-Germans”):

Europeanized [i.e. Westernizing] nations, finding it impossible to keep pace with the Romano-Germans and so gradually falling behind, try to catch up from time to time by attempting long leaps. Such leaps distort the entire course of historical development. A nation must cover very quickly a distance that the Romano-Germans covered gradually and over a much longer period of time. It must skip several historical rungs and create overnight, ex abrupto, what arose in Romano-Germanic nations as a result of a “series of historical changes”. The consequences of such “leaping” evolution are terrible. Every leap is followed by a period of apparent (from the European standpoint) stagnation, when it is necessary to bring order to the culture, to coordinate the results achieved by a leap in a particular area with other elements of the culture. During this period of “stagnation”, the nation again falls even farther behind. The histories of Europeanized nations are always characterized by brief periods of apparent “progress”, alternating with more or less protracted periods of “stagnation”. In destroying the wholeness and the unbroken incrementalism of the historical process, such historical leaps also disrupt tradition, which is already fragile in a Europeanized nation.

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Let us emphasize: unbroken tradition is a prerequisite for normal evolution. Leaps and jumps create a temporary illusion that the “common European level of civilization” has been achieved, but they cannot advance a nation in the true sense of the word. Leaping evolution wastes national energies, which are already overburdened owing to the very existence of Europeanization. Just as a person who, in trying to keep pace with a speedier companion, will become exhausted and collapse after resorting to long jumps to catch up, so a Europeanized nation will perish after choosing such an evolutionary path and squandering there its national energies. And all of this will happen while faith in oneself is lost, and without the sustaining sense of national unity which was destroyed long before by the fact of Europeanization.

No doubt, trying to acquire northwest European habits through socialization is not an entirely futile idea. But personally, I tend to side with Trubetzkoy and Mircea Eliade in thinking that each European nation should embrace its own personality, rather than lose self-confidence in setting up (northwestern) “Europe” as the ultimate ideal and wasting energies in crudely imitating this imagined model. Nothing is possible, for either a man or a nation, without self-knowledge and self-esteem.

Finally, beyond Europe, Turkey under Mustafa Kemal Atatürk made a strategic decision to shed her imperial, Islamic, and Middle Eastern heritage in favor “joining Europe” with the creation of a secular French-style nation-state. This ambition has failed, Turkey remaining what Samuel Huntington called a “cleft country” torn between civilizations, perpetually kept out of the European Union, and increasingly returning to its Islamic and Middle Eastern roots under Recep Tayyip Erdoğan. This is visible, not least, in the Turks’ partial abandonment of secularism and their almost Semitic attachment to Turkish immigrants and their descendants in the West. Erdoğan explicitly considers ethnic Turks in the West, regardless of whether they are first generation immigrants or born there, to be an extension of his nation (in this, the Turkish attitude is identical to that of North African Arab governemnts).

Conversely, northwest European countries are often the most skeptical of the EU project. Great Britain, Sweden, Denmark, Norway, Switzerland, and Iceland have all opted out of parts of the European Union. These countries, being prosperous and civil on their own, do not feel the need for association with other Europeans to improve their lot and are more likely to have the self-confidence to believe they can get by just fine on their own.

There is another aspect of northwest Europeans which is worth consideration: Their nations are consistently the most “pozzed.” Those nations which are the most fanatical and authoritarian in pursuing the imperatives of liberal-egalitarian and multiculturalist ideology, are typically of northwest European stock. Sweden’s notorious excesses are roundly mocked. Canada’s baby-faced Prime Minister Justin Trudeau is a caricature of an effeminate liberal, almost every day performing a new emasculating profession of Potemkin equality, of literally crying to disown his ancestors in the hope of appeasing Amerindians, and of justifying feminist policies on the utterly mindless grounds that “it’s [the current year]!” (Trudeau’s profession of egalitarianism is suspect by the fact that, like Hillary Clinton, he is only a senior politician by being the heir of a political family. His egalitarianism is shown to be an outright fraud by his attack on the BDS movement, which argues for relatively minor economic sanctions on Israel until the Jewish state lives up to the West’s supposed democratic ideals and ceases to oppress the Palestinians. Hence Trudeau has no interest in applying egalitarianism on the world’s most ethnocentric and most privileged ethnic group.) Germany has been the most enthusiastic major European nation in welcoming millions of uneducated, often illiterate, low-IQ military-age African and Islamic males. Great Britain and the United States are in general not far behind in proudly advertising their embrace of the suicide cult.

Correlation does not always imply causation. The roots of northwest Europeans performance and degeneracy are no doubt very complex and difficult to disentangle. I have no interest in resurrecting crude Nordicist theories, extremist interpretation of which have, no doubt, been the among the most important causes for European fratricide and collapse in the twentieth century.

But I also believe that the truth should never fear investigation. It seems too much to think all these correlations are mere coincidences. The speculation of many human biodiversity scholars about the so-called “Hajnal line” often smacks as a euphemism, conscious or not, of Nordicism. Speaking of which, the quite obvious genetic cluster formed by northwest European nations just happens to largely coincide with the outlines of the Hajnal line.

All this fits rather neatly with the traditional thesis that northwest Europeans — having evolved during the Ice Age in a harsh environment with low population density — would have been selected from relatively lower ethnocentrism, and possibly for moralistic cooperation, defined by cultural group norms rather than ethnocentric boundaries. It would certainly predict lower corruption among northwest European nations and higher ethnocentrism and relatively intractable corruption everywhere else. No doubt northwest Europeans’ relative success in creating prosperous and comfortable societies, also tends to reduce the ethnocentric instinct and lower their guard to the threats posed by multiculturalism.

In any event, all this should be freely investigated.

As an addendum, I would stress that I have no interest in advocating “Nordic superiority.” Firstly, parochialism and the narcissism of small differences dividing our nations has been disastrous in the past and will be equally disastrous if maintained in the future. Genetic differences among Europeans remain absolutely minuscule compared to differences between continents, and most pointedly between us and rising China or the exploding populations of Africa and the Ummah.

Secondly, no doubt there are unique desirable adaptations among each European group, which should be preserved, identified, and cultivated. What’s more, what is evolutionarily adaptive is highly contextual, depending on often fluctuating environment. Northwest Europeans may have traits which fostered their dynamism and success in the past, but today these same traits seem to make them uniquely vulnerable to egalitarian and multiculturalist propaganda, and are making them wreck their own nations with the greatest enthusiasm. On current trends, we can safely say that within a hundred years America, Anglo-Canada, Quebec, Germany, Great Britain, France, the Benelux countries, and the Nordic countries will simply cease to exist as nations. The existential prospects for eastern and southern European nations, not forgetting Argentina, are infinitely brighter.

Céline believed that the White race’s fate was sealed with Germany’s defeat at Stalingrad. Adolf Hitler failed perhaps above all because of his contempt for the Slavs, a catastrophic error of doctrine for which he, his Germany, and all of Europe paid then and are paying still an incalculable price. And yet — what irony! — today these same Slavs seem to be those most likely to survive this century and carry on the torch of European civilization.

 

La quête du soft power

La quête du soft power

Une notion clé de la stratégie US
 
par François-Bernard Huyghe
Ex: http///www.huyghe.fr

image.php.jpgL’inventeur de l’expression est Joseph S. Nye, sous-secrétaire d’État à la Défense sous Clinton. Pour lui, les États-Unis prédominent déjà grâce au pouvoir « hard », celui de la carotte (les récompenses) ou du bâton (la menace) autrement dit le dollar et l’US Army. Mais une action indirecte peut amener les autres pays à se comporter conformément aux désirs et intérêts US. Dans "Bound top lead", Nye affirmait que cette façon de diriger soft, et qui retraduisait peu ou prou la notion européenne d’influence diplomatique et stratégique, était la voie de l’avenir.

Désormais un État ne prédominerait plus par la contrainte, mais par son attractivité, et sa capacité d’incarner des valeurs universelles. En somme, le soft power suppose que l’autre veuille suivre un modèle, s’allier avec un gouvernement et croie en son discours et en son système.

Cette façon d’inciter autrui à « vouloir ce que vous voulez » suppose, ajoute-t-il, la capacité de «faire l’agenda de la politique mondiale et d’attirer les autres ». Le soft power combine donc initiative diplomatique, séduction d’une image et propagation de valeurs. L’aspect diplomatique concerne la capacité américaine de trouver des alliés pour soutenir ses initiatives et défendre ses thèses dans les organisations internationales, bref de faire apparaître sa politique comme moins unilatérale. La politique d’image consiste à donner une « vraie vision » de la réalité américaine ou de l’american way of life et à combattre les légendes que répandent ses adversaires, notamment en se dotant de médias s’adressant directement aux populations concernées par dessus la tête de leurs gouvernements : c’est l’idée qui a présidé à la création de radios comme Radio Free Europe ou de télévisions comme la chaîne arabophone al Hurrah. Quant à la diffusion des valeurs, de liberté, de démocratie, de confiance dans le marché et dans l’initiative, d’optimisme technologique, etc., il s’agit là d’une véritable conquête idéologique et culturelle . Guerre pour laquelle les Américains croient disposer d’atouts avec l’industrie de la communication et la culture "mainstream", à commencer par Hollywood,

Cette notion de soft power née dans la décennie 1990, en reflète la confiance en l’élargissement (enlargment) du modèle politique, économique et culturel US. Mais, malgré les récents conflits et la "guerre globale contre le terrorisme", la notion de soft-power reste centrale dans le débat stratégique outre-Atlantique (et d'ailleurs dans pas mal de pays dont la Chine ou l'Inde qui ont importé la notion).

19722559.jpgLa vision du soft power se heurte ou se mélange souvent à une autre notion plus populaire chez les Républicains, celle de "diplomatie publique". Cette dernière renvoie aux méthodes de guerre idéologique contre l'Urss employée dès la présidence d'Eisenhower et auxquelles Reagan prêtait un grand rôle dans sa victoire dans la guerre froide : créer des radios qui émettent dans la langue de l'adversaire et jusque sur son territoire (Voice of America, Radio Free Europe...), encourager les mouvements intellectuels anticommunistes, accueillir et garder le contact avec de jeunes étrangers prometteurs (young leaders)supposés pro-Américains. Évidemment la diplomatie publique a retrouvé une nouvelle jeunesse après le onze septembre.

Et, chez les démocrates, on prône désormais un "smart power", une autre idée d Nye, une stratégie mêlant les deux éléments de puissance et d'influence. Mais que l’on parle de soft power ou de diplomatie publique, ces notions relèvent un peu de l’incantation. Il ne suffit pas de proclamer que l’on renonce au pouvoir « hard » de la coercition pour qu’effectivement l’attraction du modèle US suffise à aplanir toutes les difficultés.

Cela supposerait des progrès dans au moins trois domaines :

1 L’attraction du modèle américain (on peut souhaiter atteindre le niveau de prospérité ou de technologie de l’hyperpuissance sans en imiter les moeurs ou la culture, et moins encore s’aligner sur sa politique).

2. La capacité de la diplomatie US de recueillir des soutiens en faveur de ses objectifs. Or après les expériences de la « vitrine démocratique » que les USA voulaient établir au Moyen Orient ou les faux espoirs du printemps arabe, il n’est pas sûr que cette capacité s’accroisse.

3. La promotion de l’image des USA, à la façon d’une marque dont il faut faire la « com » et dont on améliore l’image. Or l’antiaméricanisme n’a jamais été aussi puissant dans le monde.

Drieu: le Jeune Européen

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Juste avant la débâcle de 1940, à un moment dramatique où il se penche sur son passé, il éprouve le besoin de faire le point sur ses premières œuvres et de publier un recueil de ses Écrits de Jeunesse : deux recueils de poèmes de guerre, Interrogation (1917) et Fond de cantine (1920) ; et deux recueils d’essais et de textes divers, La Suite dans les idées (1927) et Le Jeune Européen (1927). Mais, toujours insatisfait de lui-même, il croit nécessaire d’en retravailler la formulation, perdant ainsi au passage la fraîcheur de ses premières sensations ; cela nuit particulièrement à la nouvelle version de ses poèmes.

Notre nouvelle édition des Écrits de jeunesse reste fidèle au projet de l’écrivain, mais c’est un nouveau livre, puisque nous avons préféré sauvegarder la verdeur des textes originaux, plutôt que de nous ranger aux corrections a priori discutables de l’âge mûr.

Bouleversés par leur expérience atroce de la « Grande Guerre », déçus par le morne immobilisme du vieux monde qu’ils voient retomber dans l’ornière de ses petites habitudes, les jeunes écrivains de cette génération espèrent encore pouvoir donner un sens à une modernité emportée par un perpétuel mouvement d’accélération dans le vide.

Malgré quelques incertitudes juvéniles, ces courts textes de Drieu incarnent avec vigueur cet esprit d’invention et cette sincérité, réalisant une subtile combinaison entre excentricités dadaïstes, enthousiasme futuriste pour l’innovation technique et révolte surréaliste, tout en maintenant vivace le souvenir de la tradition classique.

Professeur littérature comparée, Julien Hervier a notamment édité et présenté le Journal 1939-1945 de Drieu la Rochelle (Gallimard, 2012) et la correspondance de ce dernier avec Victoria Ocampo : Lettres d’un amour défunt (Bartillat, 2009, Prix Sévigné 2010).

Source: http://zentropa.info

Syria, ultimo bastione di Libertà

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Presseschau - März 2016

mercredi, 02 mars 2016

Nouvelles armes d'Intelligence Artificielle pour le Pentagone

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Nouvelles armes d'Intelligence Artificielle pour le Pentagone

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Les progrès de la Russie et de la Chine dans le domaine des nouvelles armes faisant appel à l'intelligence artificielle (AI) préoccupent dorénavant les Etats-Unis. Ils envisagent de moderniser en profondeur leurs armements, pour rattraper le retard qu'ils estiment avoir pris dans ce domaine.

Ceci peut surprendre dans la mesure où l'Amérique paraissait s'être donnée une maitrise mondiale en matière de numérique intelligent. Il apparaît cependant que la Russie, rejointe par la Chine, avait entrepris de faire appel à ses propres ressources en AI, bien plus importantes que l'on ne le pense notamment en Europe. Ces deux pays sont dorénavant dotés de moyens militaires aériens ou navals pouvant dans certains cas surpasser ceux des Etats-Unis. Mais, dira-t-on, que faisaient la NSA et la DSA, qui savent tout, pour ne s'en apercevoir que maintenant?

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Quoiqu'il en soit, un article du National Interest donne des précisions sur le sujet . L'Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA) met au point, selon l'article une nouvelle génération de systèmes de guerre électronique basés sur l'intelligence artificielle avancée afin de contrer notamment les nouveaux radars de dernière génération russes et chinois.

L'une des techniques développées est nommée « système cognitif de conduite d'une guerre électronique ». Ce terme banal désigne des outils d'IA servant à analyser en temps réel ce que fait le radar ennemi et créer un nouveau profil de contre-mesures. Des processus de scanning, d'analyse et d'adaptation sont menés en permanence.

Les appareils américains de la génération actuelle, y compris les avions F-22 et F-35 de Lockheed Martin, possèdent une base de signaux radioélectriques de l'ennemi et un profil de contre-mesures déjà intégrés dans le système de bord de l'avion. Néanmoins, si ces appareils rencontrent un nouveau signal, ils enregistreront la menace comme inconnue et ne sauront pas nécessairement quelles contre-mesures adopter, ce qui les rendra vulnérables.

Pour identifier les mesures utilisées par l'adversaire, le Pentagone envoyait auparavant des avions de reconnaissance électronique Boeing RC-135 Rivet Joint qui collectaient les données sur les nouvelles formes de signaux détectées. Les données étaient envoyées dans un laboratoire d'analyse afin de créer un nouveau profil de brouillage et télécharger l'ensemble dans les bases de données des appareils. Ce processus était nécessairement long.

Si les nouveaux systèmes basés sur l'intelligence artificielle fonctionnent bien, les appareils américains pourront mieux réagir face à de nouveaux radars installé sur les systèmes de missiles "sol-air" ou les chasseurs. L'armée américaine ne sera plus obligée d'attendre des semaines voire des mois pour obtenir de nouvelles données sur les radars ennemis. Les systèmes de brouillage seront en mesure de contrer tout nouveau radar en temps réel. Qu'en sera-t-il des Rafales français? Poser la question n'est pas y répondre.

Peut-on pour autant penser que la Russie et la Chine ne mettront pas au point dans l'intervalle de nouveaux outils faisant appel à une IA encore plus avancée? Sans doute pas. Une course de vitesse est désormais engagée, qui mobilisera des moyens considérables. C'est là que les ressources en IA dont se dotent en permanence Google et Facebook apporteront une aide précieuse au Pentagone. On connait les liens étroits de la Darpa avec ces « géants » du web, dont chacun d'entre nous finance sans s'en rendre compte les budgets de recherche.

Référence

http://nationalinterest.org/blog/the-buzz/revealed-pentagons-plan-defeat-russian-chinese-radar-ai-15357

 

Les migrations vers l'Europe seront-elles un jour contrôlables?

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Les migrations vers l'Europe seront-elles un jour contrôlables?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Il n'est pas possible de considérer l'augmentation croissante des migrations de populations moyen-orientales et africaines vers l'Europe comme un événement de circonstance, pouvant être attribuées à des causes occasionnelles, et qui disparaitra avec le disparition de ces causes.
 
Il faudrait au contraire considérer ces migrations comme révélatrices de phénomènes plus profonds, appelant des approches scientifiques, c'est-à-dire si possible à l'abri de considérations partisanes. Il en serait de même des migrations actuelles vers le nord de nombreuses espèces vivantes si les biologistes les attribuaient à des causes propres à chaque espèce, sans faire l'effort de les relier à un phénomène plus général, le changement climatique, pour lequel d'ailleurs l'analyse scientifique ne fait que commencer.

Malheureusement, dès que l'on essaye d'aborder la question des migrations vers l'Europe, l'on se heurte à toute une série de critiques. Certaines sont bien intentionnées, même si mal fondées. D'autres au contraire relèvent d'une guerre délibérée faite à l'Europe. Ce qu'elle a conservé de spécificités sociales et culturelles est considéré comme insupportable par ses rivaux et adversaires. Pour ceux-ci, l'entrée massive en Europe de populations dotées de spécificités sociales et culturelles toutes différentes permettra de ramener l'Europe au niveau du reste du monde.

Pour ces critiques, prétendre que les Européens doivent étudier de façon aussi scientifique que possible les phénomènes de migration menaçant leurs spécificités est considéré comme attentatoire aux droits de l'homme ou relevant d'autres motivations tout aussi condamnables. Une raison de ce refus tient évidemment au fait qu'étudier aussi scientifiquement que possible ces phénomènes pourra suggérer des remèdes eux-mêmes aussi scientifiques que possible, c'est-à-dire échappant aux critiques de stigmatisation, racisme et autres rejets de la différence. Beaucoup se refusent à les entendre.

Des pistes d'analyse

Nous n'entreprendrons pas dans le cadre de cet éditorial d'envisager sérieusement des pistes pouvant permettre de mieux comprendre la nature profonde des entrées migratoires affectant l'Europe, et moins encore envisager la façon dont l'Europe pourrait échapper à la dissolution qui la menace. Ces pistes ont d'ailleurs été évoquées par d'autres plus compétents que nous. Mentionnons seulement quelques thèmes. Les principales pistes relèvent de phénomènes évolutifs, sur lesquels à court terme, c'est-à-dire en temps utile, il ne parait guère possible d'agir. Citons la croissance démographique hors normes affectant l'Afrique et certains pays du Moyen-orient. Elle coexiste avec le changement climatique qui réduira considérablement les productions vivrières. Sur le plan religieux, tant chez les musulmans que chez les chrétiens, la persistances de normes interdisant la contraception ne fera qu'aggraver la situation.

Dans le domaine géopolitique, il n'est pas possible par contre de passer sous silence la guerre de moins en moins froide menée par les Etats-Unis contre la Russie et ses alliées du Brics. Dans cette guerre, l'Europe, via l'Union européenne et l'Otan, a toujours été considérée comme un avant-poste devant rester sous contrôle. Or comme des désirs d'émancipation commencent à se faire jour en Europe, accabler celle-ci de migrations massives artificiellement suscitées ne pourra que la désorganiser et la rendre à nouveau docile. On peut craindre que les élections en préparation à la Maison Blanche ne changent rien à cette manifestation de la superpuissance américaine dont l'Europe est pour le moment incapable de s'émanciper.

Il faut aussi évoquer un phénomène universellement répandu dans la nature: le fait qu'au sein de la concurrence pour survivre que se livrent les espèces, celles qui pour des raisons tenant au passé ont pu acquérir des avantages compétitifs font l'objet d'attaques incessantes des autres espèces, voulant s'emparer de leurs acquis. La plupart des premières n'y résistent pas. Celles qui le font ont pu acquérir des défenses suffisantes toujours dans le cadre de la compétition darwinienne, pour se maintenir en vie. Or, dans le domaine des luttes entre pays et groupes de pays pour maintenir ou acquérir des positions favorisées, en terme de niveau de vie comme plus généralement socio-économiques, l'Europe continue à faire envie.

Certes, on fait valoir que tout au long du 19e et début du 20e siècle, elle a acquis ces avantages par la guerre et la colonisation. Mais serait-ce un argument recevable par les Européens d'aujourd'hui, si les pays ayant souffert de ces guerres et colonisations exigeaient d'eux qu'ils abandonnent volontairement tous leurs avantages acquis, pour retrouver le niveau des plus pauvres. Évidemment pas. Ils ne le feront que sous la contrainte, et les entrées migratoires massives seront à l'avenir la forme la plus efficace de cette contrainte.

On peut comprendre que face à cette situation, les Européens fassent appel aux fermetures de frontières, protections réglementaires et le cas échéant, mobilisation de leurs forces armées, pour défendre leurs avantages relatifs. Ceci d'autant plus que des mesures plus acceptables en termes humanitaires, visant à une redistribution partielle des « richesses » européennes, n'auraient qu'un effet marginal – face aux besoins qui seront ceux, par exemple, des 4 milliards d'Africains prévus pour la fin du siècle.

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Une défense impossible?

Ceci dit, même défendre par la force les frontières européennes n'aura qu'un effet limité et non durable. Les expériences actuelles entre la Grèce et la Macédoine, comme la défense, il est vrai, encore pacifique, de la Méditerranée, montrent que les forces européennes ne résisteraient pas face à des millions de migrants déterminés. Si les premiers migrants tombaient victimes d'éventuelles défenses européennes à la mitrailleuse ou par blindés - à supposer que les Européens veuillent y recourir - les autres exerceront des pressions en masse, fussent-elles suicidaires, pour forcer les lignes. La défense européenne, en son état actuel, ne tiendrait pas longtemps face à ce qui deviendrait une véritable guerre aux frontières.

Ce d 'autant plus qu'au sein même des pays européens, des groupes terroristes prendraient un relais déterminé, initialement soutenus par des « organisations humanitaires » se comportant, involontairement ou consciemment, en « ennemis de l'intérieur ».

Le lecteur conclura de ce qui précède que la prétention que nous affichions d'étudier les flux migratoires avec des méthodes un tant soit peu scientifiques, n'aurait guère d'effets pratiques. De même que dans un autre domaine, les changements climatiques sont en route et que rien ne les arrêtera, les offensives migratoires contre l'Europe n'apparaissent pas maîtrisables. Les Européens devront, à brève ou longue échéance, rejoindre le niveau de vie des pays les plus pauvres. Ils n'en mourront pas pour autant, dira-t-on.

« Targeter », « value », « input »: j’ai découvert la novlangue d’HEC

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« Targeter », « value », « input »: j’ai découvert la novlangue d’HEC

Ex: http://www.oragesdacier.info

Imaginez l’étonnement d’un étudiant qui, après deux ou trois ans d’études axées sur la pratique typiquement française de la dissertation, assiste pour la première fois à un cours dans l’enceinte d’HEC.  
 
Tandis que des concepts et des mots étrangers valsent rapidement sur un Power Point squelettique, vaguement assorti de schémas aussi complexes qu’inutiles, il craint de ne pas tout comprendre. Mais la voix rassurante de son professeur résonne aussitôt : « Vous avez tous un login ? Je vous forwarde les slides à la fin de l’heure. » 

On croirait à une blague si l’emphase et le sérieux n’accompagnaient pas doctoralement ces mots.

Dire qu’une entreprise se « rationalise over-time » est-ce plus convaincant ou plus consistant qu’une entreprise qui se rationaliserait au cours du temps ? Vaut-il mieux « targeter » que cibler ? Pourquoi faut-il « implementer » une stratégie, plutôt que de la mettre en œuvre ? Est-ce plus efficace d’« incentiver » des employés que de les stimuler ou de les motiver ? L’externalisation s’avère-t-elle plus coûteuse que l’« outsourcing » ? La « willingness to pay » du consommateur a-t-elle plus à nous dire que sa propension à dépenser ? 
 
En somme, ces signifiants sont-ils plus simples, plus courts, plus percutants ? Quelle est la plus-value sémantique ou fonctionnelle de ce patois managérial qu’HEC semble avoir pour mission de répandre ? 

Camoufler un discours vide 
Voici ce que dira un professeur de stratégie, par ailleurs consultant chez McKinsey, au sujet d’une chaîne de cinéma : « Cette entreprise a tout intérêt à se rationaliser over-time en targetant de nouveaux prospects. » Cette phrase est vide de sens dans la mesure où elle peut s’appliquer à n’importe quel contexte. 
 
Bien plus qu’une prosternation ridicule et puérile devant la langue originelle du management, cet abandon systématique du français manifeste donc la volonté de saupoudrer un discours superficiel d’une couche de modernité et de précision. Mais ce n’est pas tout. 

Assommer d’un argument d’autorité
Les écoles de commerce n’ont pas vocation à garantir le respect scrupuleux des usages linguistiques, et rien n’est plus normal que de familiariser les futurs managers aux tournures langagières de l’entreprise. Néanmoins, plus qu’une langue vouée aux échanges commerciaux, ce jargon dissimule des enjeux de puissance où l’anglicisme inutile fuse comme un argument d’autorité qui donne nécessairement raison à celui qui l’emploie. 

Tel le « novlangue » inventé par Georges Orwell dans son roman « 1984 », il se compose de notions toutes faites, aboutissant à un appauvrissement de la pensée. Des expressions comme « business model », « dead line », « stakeholders », « process », « short term », « value », « data », « focus », « checker », « suppliers », « business unit », « input », affluent par milliers de la bouche des consultants : autant de termes péremptoires qui n’appellent aucun examen critique du signifié. 
 
Sur le « marché linguistique », pour employer une expression propre à Bourdieu, certains ont le monopole d’un certain jargon investi d’un pouvoir magique qui assure leur domination. L’anglo-saxon donne l’illusion d’un surplus sémantique et culturel auquel seront sensibles le locuteur et son destinataire. 
 
Celui qui parle se sentira valorisé par l’emploi de termes neufs et opaques ; celui qui l’écoute acquiescera pieusement. 

Se rassurer par un discours d’appartenance 
On fait finalement dire aujourd’hui dans un dialecte mystificateur ce qu’on pourrait tout aussi bien désigner dans un français correct. Si l’anglais est utilisé dans les échanges commerciaux, pourquoi ne pas utiliser simplement cette langue dans la majorité des enseignements, plutôt que d’employer un français maltraité ? 
 
Peut-être parce que ce langage utilisé pour enseigner la finance, le contrôle de gestion, la comptabilité, la communication ou encore la stratégie a précisément pour objectif de donner aux futures élites économiques les moyens de se retrouver entre elles autour d’un même système de signes, qui définit leur appartenance à une identité commune. 

Une méthode appliquée par les élites 
Les résultats sont visibles au plus haut sommet de la sphère politique et du CAC 40. La plupart des anciens d’HEC délaissent ou malmènent le français avec un sens aigu de la communication. 
 
François Hollande, en pleine campagne, se laisse tenter par une obamisation de sa candidature en choisissant un slogan foudroyant : « H is for Hope ». Il rejoint ainsi le tout aussi persuasif « Yes we Kahn » de l’ancien directeur du FMI, passé par la même école. Ou encore certaines déclarations récentes de Nicolas Sarkozy sur la fermeture éventuelle d’une centrale nucléaire : « Si Fessenheim avait été insecure, je l’aurais fermée. Fessenheim est secure, on la laissera ouverte ». What else ?

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