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lundi, 24 septembre 2018

Michel Jobert

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Michel Jobert

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Qui se souvient encore de Michel Jobert qui se présentait comme « un phénomène insolite dans la vie politique française » ? Né à Meknès au Maroc le 11 septembre 1921 et mort à Paris le 25 mai 2002, combattant dans l’Armée d’Afrique en 1944 – 1945, cet énarque de la promotion « Croix de Lorraine » 1947 – 1948 intègre la Cour des Comptes, puis participe à différents cabinets ministériels parmi lesquels ceux de Pierre Mendès France en 1954 et de Georges Pompidou de 1966 à 1968. Georges Pompidou le nomme ensuite Secrétaire général de la présidence de la République en 1969. En 1973, il devient ministre des Affaires étrangères. En une année, il réaffirme la politique d’indépendance de la France, conteste la double domination planétaire des États-Unis et de l’URSS, tient tête à Henry Kissinger, refuse que le lien transatlantique entérine la soumission des Européens aux volontés de Washington, soutient la cause palestinienne et encourage le dialogue euro-arabe.

Partisan de Jacques Chaban-Delmas à la présidentielle anticipée de 1974, il entre aussitôt dans l’opposition à Valéry Giscard d’Estaing et fonde le Mouvement des Démocrates qu’il situe « ailleurs », au-delà de la gauche et de la droite. Ne pouvant pas réunir les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à la présidentielle de 1981, il se rapproche de François Mitterrand qui le nomme ministre d’État, ministre du Commerce extérieur. Ne disposant d’un cabinet opérationnel que bien longtemps après son entrée en fonction, Michel Jobert tente alors une politique commerciale néo-colbertiste sabotée par les manœuvres de l’Élysée. Constatant finalement qu’« il occupait un poste mal défini, qui n’avait jamais répondu aux nécessités de l’heure », il démissionne en 1983 et poursuit un engagement politique fort loin des modes médiatiques. Ainsi n’hésite-t-il pas à condamner l’intervention occidentale au moment de la Deuxième Guerre du Golfe en 1990 – 1991.

jobertmémoire.jpgLors du référendum de Maastricht de 1992, il appelle à un « oui » critique au nom de l’intérêt de l’Europe, car Michel Jobert est très européen. « L’Europe, si elle nous tient à cœur, n’aura de visage, d’identité, que si elle est capable d’assurer elle-même sa sécurité, au lieu de faire semblant de ne pas voir que, au-dessus d’elle, le parapluie nucléaire américain est troué depuis des années et que les États-Unis se replient d’Europe, à l’évidence (dans L’aveuglement du monde occidental. Chroniques de politique internationale 1993 – 1996, Albin Michel, 1997, p. 334). » Parfois désabusé, il estime par exemple que « la fameuse trilogie – monnaie unique, politique étrangère commune, défense commune – est, malgré les étapes et les dates fixées dans l’accord de Maastricht, du domaine de l’imaginaire ou de l’approximation (op. cit., p. 25) ».

En 1984, il publie Vive l’Europe libre ! Réflexions sur l’Europe avec le centre d’études du Mouvement des Démocrates (Ramsay). Il y avance déjà que « le paradoxe éclatant et pitoyable de l’Europe tient justement dans le contraste entre sa force économique et son inexistence politique. Toutes ces richesses et toutes ces capacités réunies ne sauraient garantir l’existence d’une communauté de destins, sans la détermination d’exister, réaffirmée jour après jour. En un mot, il ne saurait y avoir de Communauté européenne sans volonté de l’Europe (op. cit., p. 10) ».

Réaliste, Michel Jobert propose dans cet ouvrage une monnaie européenne de réserve autonome, une banque centrale européenne et une union monétaire. Il précise en outre « qu’il n’est pas de partisan sincère d’une Europe indépendante qui ne mette, comme condition indispensable à son existence, la réalisation prioritaire d’une politique de défense (op. cit., p. 148) ». Cela implique la formation au-dessus des États-membres d’une Confédération européenne avec un gouvernement désigné par le Conseil européen et qui s’occuperait d’environnement, de culture, de consommation, de famille, de monnaie et de défense. Cet exécutif confédéral serait contrôlé par un Sénat des États et responsable devant l’Assemblée des peuple d’Europe.

Michel Jobert le devinait. Tôt ou tard, « l’Europe entrera dans une zone grise, où il lui manquera l’essentiel : la volonté politique des États d’agir ensemble pour occuper une place sur un échiquier mondial en mutation (L’aveuglement…, op. cit., p. 45) ». Il savait fort bien que « la vocation de la France européenne n’est pas de s’aligner sur “ un consensus mou ” mais de faire fructifier le patrimoine commun des nations européennes, en valorisant d’abord le sien (op. cit., p. 243) ». Il était clair que pour Michel Jobert, « l’Europe sortira de la décadence ou du non-être si elle sait affirmer sa détermination, ses analyses et ses choix pour les imposer, à elle-même d’abord (Vive l’Europe…, p. 61) ».

Il annonçait enfin, visionnaire : « Mais comment ne pas sentir que dans l’Europe, alors que l’Italie, la Yougoslavie et l’Espagne hésitent devant leur destin, la France peut être une inspiratrice et un modèle ? Et qu’elle ne trouvera les recettes d’avenir que dans la participation de tous à cette recherche ? Oui, nous avons la liberté collective de définir et de bâtir notre vie. Les techniciens du pouvoir et leurs commissions n’y suffiront pas. La France est encore un pays colonial; elle a encore sa libération à faire (Mémoires d’avenir, Grasset, 1974, p. 16). » Michel Jobert savait que l’Europe ne sera indépendante qu’avec la fin de la présence délétère étatsunienne.

Georges Feltin-Tracol

• Chronique n° 19, « Les grandes figures identitaires européennes », lue le 11 septembre 2018 à Radio-Courtoisie au « Libre-Journal des Européens » de Thomas Ferrier.

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lundi, 17 septembre 2018

L’IMPERO EURO-SOVIETICO

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L’IMPERO EURO-SOVIETICO

lundi, 10 septembre 2018

Première Guerre mondiale : la division de la civilisation

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Première Guerre mondiale : la division de la civilisation

Article original, publié le 1er août 2018 sur le site Katehon
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Ex: https://versouvaton.blogspot.com
 
Le prochain anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale nous fait à nouveau penser qu'elle a déchiré l'histoire de l'humanité en deux...

Parce qu'après la Première Guerre mondiale, tout était possible. Après il est devenu possible de faire tout ce qui a pu se passer lors la Seconde Guerre mondiale, qui, en fait, n'est la seconde que dans la seule tradition historique. En fait, il s'agissait juste d'une continuation de la première après une trêve de 20 ans, car elle se donnait les mêmes tâches que la précédente.

Au cœur de la guerre est la confiance en soi dans chaque camp

Tout le monde connaît l'histoire. Allons directement aux conclusions quand aux causes de la guerre, et ses résultats. Et la conclusion, en général, est simple jusqu'à l'indécence: la confiance en soi.
L'Autriche-Hongrie, qui a commencé la guerre, était sûre qu'elle battrait la faible Serbie. Et si à cause de cela la Russie intervenait, la grande sœur allemande l'aiderait.

L'Allemagne était sûre qu'elle contrôlerait la Russie à l'est tout en résolvant le problème de la France. Le Kaiser ne se souciait pas beaucoup de l'union de cette dernière avec la Grande-Bretagne ; de Londres, il avait reçu assez de signaux que la Grande-Bretagne n'entrerait pas en guerre, malgré l'alliance franco-anglo-russe.

La France était convaincue que les Allemands ne passeraient pas ses fortifications. A Paris, personne ne croyait au fait que les « Teutons » ignoreraient la neutralité des pays tiers et traverseraient la Belgique.

La Russie était convaincue que le « rouleau compresseur » de ses forces armées ne ferait que rouler sur l'Allemagne pour en faire une crêpe délicate, sans oublier l'Autriche-Hongrie, dont l'armée, en général, se faisait écraser plutôt rapidement et habilement. Mais cette image victorieuse a été gâchée par l'Allemagne, qu'il n'était pas possible d’aplatir aussi facilement.

Enfin, l'Angleterre était persuadée que le « rouleau compresseur » de la Russie écraserait bientôt l'Allemagne, et que Londres n'aurait qu'à profiter de la répétition de la situation de 1812, quand les Russes humilièrent et écrasèrent l'armée de Napoléon.

La Serbie était convaincue que la Russie aurait assez de temps pour la défendre. Les motifs de la Turquie pour rejoindre l'alliance avec l'Allemagne sont brumeux. Le Japon, toujours gourmand, croyait que profitant de l'emballement, il s'emparerait de toutes les colonies allemandes en Chine. L'Italie a longtemps hésité, mais on lui a aussi assuré qu'en toute impunité elle piquerait à l'Autriche quelques vallées dans les Alpes…

En général, tout le monde était confiant en soi. Et ils ont cru qu'en trois mois au maximum la guerre se terminerait par une grande victoire pour leur pays.

Solution fatale

Il est curieux qu'aujourd'hui la situation soit similaire. Non, pas dans le sens du même « défilé de pays ». L'Allemagne n'est plus la même et ses forces armées peuvent être écrasées même par la Pologne. L'Angleterre est sans défense [elle a quand même un arsenal nucléaire maintenu… par les USA, NdT]. La France [idem mais à priori en toute autonomie, NdT] et l'Italie sont aussi sans grandes forces dans les conditions actuelles. Sur le tapis de jeu, avec tous les pays, aujourd'hui, c'est l'Amérique qui a vraiment une force réelle.

Et, néanmoins, les relations internationales sont à nouveau alignées dans la même configuration. La Russie a de bonnes relations économiques et même psychologiques avec l'Allemagne. Mais l'Allemagne mène l'hystérie anti-russe. Et cela pour le bien d'un Empire austro-hongrois inutile et en voie de disparition. Aujourd'hui, c'est l'Ukraine qui tient cette place et qui ne parvient pas à ramasser une colonie pour son propre bénéfice, alors la Serbie, maintenant le Donbass.

Dans l'histoire, les tendances se répètent ainsi que les circonstances. En tout cas, l'Angleterre, comme alors, se cache : mais jusqu'à la fin, personne ne saura si elle agira vraiment, et de quel côté. En tout cas, les observateurs internationaux ont récemment noté la frénésie de Londres par rapport à la Russie.

La Première Guerre mondiale a été une tragédie d'envergure mondiale qui a coûté la vie à des millions de personnes, entraînant d'énormes pertes économiques et remodelant radicalement le paysage politique européen.

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dimanche, 09 septembre 2018

Hispanofobia. Sobre el libro de doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra

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Hispanofobia. Sobre el libro de doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra

Carlos X. Blanco

La lectura del libro de doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra [http://www.siruela.com/catalogo.php?id_libro=3202] no me ha dejado indiferente. Más bien, me ha conmovido. Había pospuesto la lectura de este libro para el estío vacacional, y ya tardaba en caer en mis manos. El texto, no sé muy bien por qué extraños resortes mentales, causó en mí el efecto de una emotiva liberación. La liberación de prejuicios hondamente arraigados y la urgencia por verme en la necesidad de revisar y estudiar profundamente el origen de esos mismos prejuicios. El libro, me parece, es todo un éxito editorial, y ni la autora ni el editor necesitan de publicidad alguna de mi parte. Escribo estas líneas como quien recomienda con fervor algo bueno a un amigo.

imperiofobia.jpgAcabo de consultar la web de Siruela y veo que ya va por la 18ª edición, y el número de reseñas y entrevistas a la autora se multiplica desde su salida. Si escribo esta breve reseña no es por otro motivo que el de compartir sensaciones y reflexiones, animar a su lectura, recomendar el estudio serio y objetivo de la Historia, la de España y la del mundo, y cerrar el paso a toda suerte de racismo.

¿Racismo? Sí, el libro es un alegato contra el único tipo de racismo que aún está consentido, tolerado y hasta bien visto a escala mundial: la hispanofobia. En realidad, ésta magnífica obra de la señora Roca es un tratado sobre la hispanofobia. Ocurre que sobre la civilización hispánica, nacida en las agrestes montañas cantábricas y, secundariamente, las pirenaicas, se pueden verter todo tipo de insultos y maldiciones, y aquí no pasa nada. Se trata de una agresión que apenas va a encontrar respuesta. Desde el siglo XVI, la munición desplegada contra la idea de España, contra su proyecto geopolítico y espiritual, contra su misma razón de ser, ha sido una munición cargada de odio, de alto poder destructivo y de enorme rentabilidad justificativa para quien la ha empleado. La "víctima", España como idea y como proyecto, nunca ha reaccionado eficazmente contra los ataques. En su etapa imperial y ascendente, podía entenderse el gesto altanero y orgulloso de quien no hace mucho caso de las moscas que le revolotean en su camino triunfante. Pero ya en la fase de crisis, y no sólo crisis militar y geopolítica sino crisis existencial, el Imperio español no pudo y no supo articular una "leyenda blanca" que limpiara o neutralizara la muy negra invención que se lanzó contra él.

María Elvira Roca traza con maestría los orígenes de la leyenda negra por antonomasia: la leyenda negra española. Es cierto que todo Imperio desata el rencor y la envida de los vencidos, de los segundones, de los rivales, de los periféricos. Es un fenómeno universal. Roma, Rusia, Estados Unidos, etc. son casos analizados por la autora, y en todos ellos se detecta la creación de una leyenda negra. Pero es muy significativo que el propio término, leyenda negra sin más, sin el apellido de "romana", "inglesa", "rusa", "norteamericana", se aplique a España. A la España imperial, primero, y a la actual España nacional, ahora. La leyenda negra es, sin más especificación, una leyenda negra contra España.

Los orígenes de la Leyenda hay que localizarlos en Italia. La cuna del Humanismo, en pleno renacimiento, es también la cloaca de unos "intelectuales" italianos llenos de resentimiento y envidia que no podían encajar de forma saludable su insignificancia político-militar en tanto que italianos, con la anchurosa y ambiciosa creación imperial que se gestaba en otra península, la Ibérica. La nueva Roma no era la Roma italiana. La nueva Roma era, en realidad, España. España como corazón de un Imperio mundial, del que había de formar parte una gran extensión de Italia. El Humanismo italiano, como su derivación ulterior, la Ilustración francesa, fueron hervideros de "intelectuales" autocomplacientes, henchidos de orgullo nacional herido, ciegos o falsarios en todo cuanto representó la aportación española a la civilización europea, cristiana y mundial. Una Italia impotente desde el punto de vista nacional, en el siglo XVI, así como una Francia frustrada, desde el punto de vista imperial, en el XVIII, han sido centros de propaganda anti-española sumamente eficaces. Lo peor de las Leyendas inventadas en contra de nuestro Imperio y en contra de nuestro pueblo no es que nos mancillen ante el mundo, que nos ataquen. Lo peor es la merma de la verdad, el insulto a la verdad objetiva. Corregir la Leyenda Negra es rendir un homenaje no sólo a nuestros antepasados. Se trata de rendir el debido homenaje a la Verdad. Se trata de estudiar y enseñar adecuadamente la Historia, sin ocultar tampoco los errores y tropelías de otros tiempos, y cuando éstos hayan de ser reconocidos en justicia, se trata también de contextualizarlos en su tiempo. Pero cortar el paso al error, destruirlo y denunciarlo, es un requisito para la recuperación de nuestra identidad colectiva como pueblo, y es un deber para con la Humanidad. La tarea que propone la profesora Roca no puede ser más estimulante.

El carácter racista de la hispanofobia se ve mucho más claramente cuando doña María Elvira pasa a estudiar la leyenda negra surgida en el mundo protestante: Alemania, Países Bajos, Inglaterra, etc. Los italianos y franceses seguían siendo, a fin de cuentas, correligionarios católicos y de latina tradición. A pesar de ser parientes nuestros y vecinos mucho más cercanos, los italianos y franceses nos tacharon de moros y de judíos para subrayar así nuestro falso catolicismo y nuestra dudosa europeidad. Pero, aunque ya había racismo en estas leyendas, de España les podía molestar más bien la existencia de su mismo Imperio, más que nuestra idiosincrasia, y lo que para ellos les parecía temible y propio de un Imperio hegemónico: nuestra soberbia, nuestra supuesta crueldad. Pero en el mundo protestante, verdadera cuna de la raciobiología, esto es, del racismo de base biológica que postula la jerarquía de razas, el católico, el habitante del Sur europeo (al que había que añadir al irlandés) era un ser inferior desde el punto de vista corporal y moral, un ser despreciable y vitalmente decadente. La hispanofobia fue, para los protestantes, el núcleo de la catolicofobia. Había que echar toda la basura propagandística sobre los logros de la civilización católica, cuyo "renacimiento" lo estaba protagonizando la España de los grandes Austrias. La civilización católica, el cristianismo "fáustico" en palabras de Spengler, había conocido su culmen entre los siglos X y XIII. El proyecto del Emperador Carlos I de España y V de Alemania, ya en el XVI, había sido, en realidad, el proyecto de una restauración y perpetuación de esa catolicidad que, atendiendo a su significado, significa "universalidad".

charles_quintcheval.jpgLuteranos y calvinistas no fueron mejores en su intolerancia, como demuestra la señora Roca, antes bien, fueron especialmente fanáticos en sus orígenes, y traidores a la civilización en la que se insertaron, aliándose con los turcos y prefiriendo el yugo de éstos, al yugo suave del Imperio carolino. La historia les juzgará, pues ahora son justamente esos países intolerantes y catolicofóbicos los que han hecho de la "tolerancia" su religión o sucedáneo de religión. Y ahora sí, deshecho ese Imperio universal que extendiera una civilización católica, tienen al "turco", o algún análogo suyo, metido dentro, destrozándoles en sus entrañas.

Sin embargo, es curioso que los países del Sur europeo, bien católicos de tradición, bien ortodoxos (como Grecia), sean siempre los países bajo sospecha, los perpetuos e incorregibles zascandiles merecedores de calificativos económico-financieros tan poco amables como el de países PIGs (pig es cerdo en inglés). Es evidente que nuestro carácter porcino destaca ante la supuesta pureza ética (ahorradores y emprendedores weberianos) de los protestantes de sangre nórdica o anglosajona que mandan en las agencias de clasificación o en los bancos podridos de Wall Street. En la parte final del libro Imperiofobia y Leyenda Negra hay todo un programa de investigación destinado a elevar nuestro amor propio y cuidar de nuestros propios intereses, en tanto que españoles y en tanto que miembros de una amplísima civilización hispánica, si no queremos hipotecar el futuro de nuestros hijos y nietos. Nos va el futuro en ello.

Esta llamada "globalización" es, en realidad, la dictadura de poderes financieros que hace ya tiempo no tienen patria, pero que siguen manipulando con éxito las opiniones públicas angloamericanas y germanas, así como la de otros países nórdicos. Esta globalización que padecemos sigue siendo, en gran medida, "americanización", contando con la sucursal alemana que ha creado un tingladillo llamado "Unión Europea" destinado únicamente a comprarnos, malvendernos, esclavizarnos y saquearnos. El tingladillo es especialmente corrupto, opaco y despótico, y guarda conexiones muy estrechas con las monarquías mahometanas del petróleo, que se están haciendo dueñas de todo. La idea del Imperio católico, esto es, "universal", siempre será objeto de leyenda negra, de desprecio, de manipulación sin límite, de estereotipo, burla, escarnio en este contexto siniestro en que nos movemos. Siempre. Es evidente que, como idea, la de Imperio puede ser malinterpretada. El imperio del que hablamos no es el imperio de una nación sobre otras. Nunca debe confundirse Imperio Español con nacionalismo español. Éste surge después, en el siglo XIX, tarde, mal y nunca… El nacionalismo surge cuando el Imperio se pierde. Tampoco hemos de confundir Imperio con colonialismo. De éste libro de la señora Roca Barea se desprendería, con facilidad toda una "teoría del Imperio". Los ingleses, portugueses, holandeses y, mucho menos, los franceses, nunca tuvieron auténticos imperios. Lo que tuvieron fueron dominios coloniales. Esta teoría (o metateoría) de los imperios ha empezado ya a ser edificada. Don Gustavo Bueno distinguía entre imperios depredadores e imperios generadores, aunque es más clara la tajante y escueta distinción de Roca Barea entre colonialismo e imperio (en sentido estricto). Un imperio auténtico siempre es protector y padre de futuras naciones ante terceros (ante "bárbaros") y siempre es "civilizador" en su sentido genuino. Por mi parte, he cruzado la distinción buenista con otra distinción, la que media entre imperios aglutinantes e imperios absorbentes [https://decadenciadeeuropa.blogspot.com/2018/06/the-difficulties-around-idea-of-spanish.html]. Con ello, creo poder situar al Imperio español dentro de los imperios civilizadores ("generadores"), como Roma, pero no reducirlo completamente a un imperio absorbente, como lo fue la romanización frente a los bárbaros, sobre todo occidentales (celtas, germanos, etc.) sino aglutinante, esto es, un Imperio mucho más considerado con respecto a peculiaridades étnicas, jurídicas, lingüísticas, de los distintos pueblos aglutinados, acercándose así al ideal del Sacro Imperio Germánico en algunos aspectos.

Para terminar mi reseña o recomendación, también debo deslizar una crítica a Imperiofobia. No estoy de acuerdo con el análisis que la autora hace de los E.E.U.U. como imperio víctima de fobias. El yanqui es un imperio claramente depredador, que mina los fundamentos culturales de los países que subyuga y que irá cambiando su "coloración" cultural a medida que su composición étnica interna vaya cambiando. De hecho, ya ocurre que el idioma inglés americano se va distanciando del inglés británico, y que no es una civilización anglosajona (WASP) la que se expande por el mundo. Cada vez más ese imperialismo se muestra como un artificio pseudocultural (a veces pseudoafro, a veces, pseudohispano, etc.) que sirve como mero envoltorio de unas relaciones económicas descarnadas. No se entiende muy bien la defensa, a mi juicio incoherente, que la autora hace del imperialismo yanqui, sabiendo que la muerte del imperio hispano (1898), mejor dicho, el entierro de un moribundo de larga agonía, fue debida a los engaños y abusos de ese artificio, pseudo-nación o conglomerado étnico articulado en torno al dólar, y que se llama los "Estados Unidos de América". Pero de los norteamericanos ya hablaré otro día.

mardi, 21 août 2018

The Christian Destruction of the Classical World

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The Christian Destruction of the Classical World

Review:

Catherine Nixey
The Darkening Age: The Christian Destruction of the Classical World
Boston: Houghton Mifflin Harcourt, 2018

NixeyBook.jpgCatherine Nixey’s The Darkening Age is a powerful and highly readable account of the Christian destruction of classical antiquity. It is certainly not without flaws, but it offers hard-hitting and concise rebuttals to widespread myths surrounding the history of early Christianity.

There are surprisingly few books on this subject. The only comprehensive account of Christianity’s crimes against the pagan world is Karlheinz Deschner’s ten-volume Kriminalgeschichte des Christentums (Criminal History of Christianity), which has never been translated into English. The main reason for this, of course, is that Christianity dominated intellectual life in Europe for more than a millennium, and history is written by the victors. Nixey points out that until 1871, Oxford required all of its students to be members of the Church of England. Few ventured to criticize Christianity in such an atmosphere.

The Darkening Age is (as far as I know) the only work of popular history on the subject of Christian violence against pagans. Unlike Deschner’s work, it is not a dense, scholarly tome but rather a polemic written for a popular audience. Nixey’s prose is bold and lively, and she makes no pretense of impartiality, as she makes clear in her Introduction:

This is a book about the Christian destruction of the classical world. The Christian assault was not the only one – fire, flood, invasion and time itself all played their part – but this book focuses on Christianity’s assault in particular. This is not to say that the Church didn’t also preserve things: it did. But the story of Christianity’s good works in this period has been told again and again; such books proliferate in libraries and bookshops. The history and the sufferings of those whom Christianity defeated have not been. This book concentrates on them.

Nixey acknowledges that the Catholic Church did indeed preserve Classical manuscripts and works of art. She praises “the Christianity of ancient monastic libraries, of the beauty of illuminated manuscripts, of the Venerable Bede.” However, as she points out, much more was destroyed than was preserved. That the Church preserved a fraction of the total body of Classical manuscripts and art does not change the fact that Christianity’s triumph was made possible in large part by the destruction of paganism.

Christian monks are often credited with preserving Classical texts. Less often acknowledged is that monks themselves were also complicit in the destruction of Classical Antiquity. These included St. Benedict, the famed founder of the Benedictine Order. Upon arriving at Monte Cassino, where he established his first monastery, his first act was to destroy a statue of Apollo along with an altar dedicated to him, upon which he built a chapel dedicated to St. John the Baptist. He went further, “pulling down the idols and destroying the groves on the mountain . . . until he had uprooted the last remnant of heathenism in those parts.”

St. Martin of Tours, a monk and bishop to whom the oldest monastery in Europe is dedicated, destroyed pagan shrines and statues throughout the Gaulish countryside. A line in the Life of St. Martin reads: “He completely demolished the temple belonging to the false religion and reduced all the altars and statues to dust.” Exaggerations abound in hagiographies, naturally, but it is telling that both Benedict’s and Martin’s hagiographers saw temple destruction as praiseworthy and gushed over their escapades.

Bands of Christian monks were known to go on similar rampages in Syria. The book opens with a description (drawn with some poetic license) of the overthrowing of Palmyra in 385 CE. The altar of the Temple of Al-Lat (a Near Eastern goddess associated with Athena) was destroyed, and the statue of Allat-Athena was decapitated and had her arms and nose chopped off. Nearly two thousand years later, ISIS finished what their monotheistic forebears had started by demolishing temples and statues at Palmyra, including what remained of the statue of Athena.

The Greek orator Libanius described the destruction of temples in Syria: “These people hasten to attack the temples with sticks and stones and bars of iron, and in some cases, disdaining these, with hands and feet. Then utter desolation follows, with the stripping of roofs, demolition of walls, the tearing down of statues, and the overthrow of altars, and the priests must either keep quiet or die . . . .”

Thus the destruction of temples and works of art was not the domain of lone wolves and isolated lunatics. It was enacted and abetted by Christian monks, bishops, and theologians, some of whom were later canonized. Even St. Augustine once declared “that all superstition of pagans and heathens should be annihilated is what God wants, God commands, God proclaims!” John Chrysostom delighted in the decline of paganism: “The tradition of the forefathers has been destroyed, the deep rooted custom has been torn out, the tyranny of joy [and] the accursed festivals . . . have been obliterated just like smoke.” He gloated that the writings “of the Greeks have all perished and are obliterated.” “Where is Plato? Nowhere! Where is Paul? In the mouths of all!”

Chrysostom encouraged other Christians to ransack people’s houses and pry them for any sign of heresy. This tactic was also embraced by Shenoute, an Egyptian abbot who is now considered a saint in the Coptic church. Shenoute and his gangs of thugs would break into houses of locals suspected to be pagans and destroy “pagan” statues and literature. In his words, “there is no crime for those who have Christ.” A fifth-century Syrian bishop advised Christians to “search out the books of the heretics . . . in every place, and wherever you can, either bring them to us or burn them in the fire.”

One of the greatest crimes instigated by a Church official was the destruction of the Serapeum in 392 CE. The Serapeum was built by Ptolemy III in the third century BCE and was dedicated to Serapis, a Greco-Egyptian deity combining Osiris and Apis. It was said to be one of the largest and most magnificent temples of the ancient world. It housed thousands of scrolls belonging to an offshoot collection of the Great Library of Alexandria, which became all that remained of the library after its destruction. In the center of the temple was a grand statue of Serapis overlaid with ivory and gold. The pagan historian Ammianus Marcellinus wrote that the temple’s splendor was such that “mere words can only do it an injustice.”

Accounts of the events surrounding the Serapeum’s destruction differ, but it is thought to have begun when Theophilus, bishop of Alexandria, and his followers mockingly paraded pagan artifacts in public, provoking pagan attacks. The Christians counter-attacked, and the pagans took refuge in the Serapeum. Emperor Theodosius, who had passed a decree closing all pagan temples and forbidding pagan worship in 391, sent a letter to Theophilus granting pardons to the pagans and instructing him to destroy the temple.

Nixey.jpgThe destruction of the Serapeum was celebrated by Christian chroniclers. “And that was the end of the vain superstition and ancient error of Serapis,” one concluded. Serapis was described as a “decrepit dotard.”

Christians are thought to have destroyed about two and a half thousand shrines, temples, and religious sites throughout Alexandria (a footnote explains that this figure derives from a fourth-century register of the city’s five districts). One Greek professor wrote, “The dead used to leave the city alive behind them, but we living now carry the city to her grave.”

About twenty years later, in 415 CE, the renowned philosopher, mathematician, and astronomer Hypatia of Alexandria was murdered by a Christian mob. This was the culmination of a chain of events arising from the clash between Orestes, Imperial Prefect of Alexandria, and Cyril, archbishop of Alexandria, over the city’s large Jewish population. Hypatia was a friend of Orestes, and Christians targeted her as a scapegoat for Orestes’ unwillingness to negotiate with Cyril. One day in March, she was attacked by a mob of Christians who dragged her to a nearby church, stripped her naked, and stabbed her with shards of pottery. Her body was dismembered and burned.

It is true that the conflict that led to Hypatia’s death was ultimately a political one and that her murder was not a spontaneous attack motivated solely by Christian hatred of paganism. But Hypatia’s murder shows that, regardless of their precise motivations, Christians had no qualms about brutally murdering one of Alexandria’s greatest thinkers. Hypatia’s death was even celebrated by later Christian chroniclers such as John of Nikiu, who equated her learning with “satanic wiles” and praised Cyril for eradicating idolatry in Alexandria.

Nixey does downplay the fact that both parties engaged in violence over the course of these events. Then again, her stated intent was to document Christian violence alone, and thus she cannot be faulted for her bias. Moreover, while it is true that pagan mobs committed sporadic acts of violence against Christians, these cannot justly be compared to Christian violence. The latter involved the destruction of cultural heritage (statues, shrines, temples, libraries), whereas the former arose as a response to the civilizational threat that Christianity represented.

The destruction of paganism also took place within monastery walls. Monks would write over the texts of Classical manuscripts with ecclesiastical literature, erasing them by scrubbing their surfaces with pumice stones. Cicero’s De re publica was written over by Augustine. A biography by Seneca was written over with the Old Testament. Archimedes’ Method of Mechanical Theorems was overwritten with a prayer book. It was only recently, with the aid of modern imaging technologies, that scholars were able to recover the Archimedes Palimpsest in its entirety.

Basil of Caesarea’s influential “Address to Young Men on Greek Literature” undoubtedly had an impact on which texts were preserved and which were not. In the essay, Basil (St. Basil “the Great”) outlined which works of Classical literature were acceptable in his eyes. He advised Christians to shun the bawdier and more violent works of Classical literature, as well as those works in which Greco-Roman deities were overtly praised. Many works were simply excised from the canon as a result. As for works of philosophy, monks had little interest in copying out the writings of philosophers who opposed Christianity, except with the express purpose of refuting them (as Origen did in his Contra Celsum).

The decline of Classical literature was thus “slow but devastating.” It is estimated that less than ten percent of Classical literature has survived into the modern era. In terms of Latin literature specifically, it is estimated than only one percent has survived. Interest in Classical authors reached a low point during the first few centuries of the Early Middle Ages, not to be revived until the late eighth century. Nixey writes:

From the entirety of the sixth century only ‘scraps’ of two manuscripts by the satirical Roman poet Juvenal survive and mere ‘remnants’ of two others, one by the Elder and one by the Younger Pliny. From the next century there survives nothing save a single fragment of the poet Lucan. From the start of the next century: nothing at all.

The Catholic Church did assimilate elements of Classical philosophy. Neo-Platonism, for instance, influenced a number of Christian philosophers, from Augustine, Origen, and Pseudo-Dionysius the Areopagite to later figures such as Marsilio Ficino and Ralph Cudworth. They represent Christianity at its best, i.e., its most Hellenized. But when one strips away the pagan veneer layered upon the Church and dives to the heart of Christian teachings (of which the early Christians are the best representatives), one finds that the general attitude toward Classical learning, and knowledge in general, is hostile. One writer railed against those who “put aside the sacred word of God and devote themselves to geometry . . . Some of them give all their energies to the study of Euclidean geometry, and treat Aristotle . . . with reverent awe; to some of them Galen is almost an object of worship.” This condemnation of worldly knowledge was common among early Christians. It is embedded in the Bible, beginning with Adam and Eve and the story of the Tower of Babel. This theme persists throughout scripture. Paul writes in his first letter to the Corinthians that “the wisdom of this world is foolishness with God” (1 Corinthians 3:19). Another passage in this letter is particularly illustrative of the Christian disregard for knowledge as well as of the slave morality inherent in Christianity:

. . . God hath chosen the foolish things of the world to confound the wise; and God hath chosen the weak things of the world to confound the things which are mighty; and base things of the world, and things which are despised, hath God chosen, yea, and things which are not, to bring to nought things that are. (1 Corinthians 1:27-28)

Nixeypapaerback.jpgCelsus observed that “slaves, women and little children” and “the foolish, dishonorable and stupid” were those most receptive to the Christian message, which is not surprising in light of the Christians’ contempt for the wise, the strong, and the honorable.

Book-burnings were not uncommon. The works of the Neo-Platonic philosopher Porphyry, for example, were burned on the orders of Constantine; about a century later, Theodosius II and Valentinian III also consigned his works to the flames. Ammianus Marcellinus writes that:

. . . innumerable books and whole heaps of documents, which had been routed out from various houses, were piled up and burnt under the eyes of the judges. They were treated as forbidden texts to allay the indignation caused by the executions, though most of them were treatises on various liberal arts and jurisprudence.

Indeed, although Christians ostensibly only burnt books pertaining to magic, divination, and Christian heresy, works of philosophy were sometimes lumped under this category. Dirk Rohmann writes:

Moreover, while there have been ancient precedents to suggest that certain philosophers were characterised as magicians, in Late Antiquity magic and heresy came to be linked more clearly to these philosophical traditions. . . . Heretics were thus not only understood as non-conformist Christians, but occasionally those pagans whose opinions informed Christian-heretical discourse could also be dubbed as heretics in Late Antiquity, as opposed to the modern understanding of the term heresy that is limited to Christians. Along with imperial and ecclesiastical legislation that outlawed magical, heretical and astrological texts, I have argued that within Christian communities an unwillingness arose not only to preserve texts on these subjects but also texts that were related to these genres or were considered the basis for astrological or heretical world-views.[1] [2]

A common belief among early Christians was that pagan works of art, literature, philosophy, and so on were demonic. They believed in the literal existence of demons, winged minions of Satan who enticed humans to commit sins. Pagan temples were thought to be centers of demonic activity. According to Augustine, “All the pagans were under the power of demons. Temples were built to demons, altars were set up to demons, priests ordained for the service of demons, sacrifices offered to demons, and ecstatic ravers were brought in as prophets for demons.”

This gave rise to great paranoia. Christians fretted over whether using the same baths as pagans, for example, would infect them with demons. One Christian wrote to Augustine asking him whether it would be all right for Christians to eat food found in a pagan temple in the event that they were starving and there was no other option. (Augustine replied that it would be better to die from starvation.) Paganism was described as if it were a disease. It was natural, then, that Christians would want to eradicate it.

Christians believed that pagan statues were possessed by demons and could only be purged of demonic influence if they were damaged in some form (at a minimum, by chopping off the nose or limbs). Dragging them, spitting at them, or throwing dirt at them was thought to be insufficient. The Christian mutilation of ancient statues can be seen in museums today. Nixey writes:

In Athens, a larger-than-life statue of Aphrodite has been disfigured by a crude cross carved on her brow; her eyes have been defaced and her nose is missing. In Cyrene, the eyes have been gouged out of a life-sized bust in a sanctuary of Demeter, and the nose removed; in Tuscany a slender statue of Bacchus has been decapitated. . . . A beautiful statue of Apollo from Salamis has been castrated and then struck, hard, in the face, shearing off the god’s nose. Across his neck are scars indicating that Christians attempted to decapitate him but failed.

It is also likely that some of the damage suffered by the Parthenon, particularly the East pediment (which depicts the birth of Athena), can be attributed to Christians. Images of gods at the Dendera Temple complex also show signs of having been attacked with blunt weapons.

The belief held by most Christians that paganism was demonic and diseased prevented them from peaceably tolerating their pagan neighbors. Constantine’s famous Edict of Milan, passed in 313 CE, nominally established religious freedom throughout the Empire, but persecution of pagans began soon after the edict was passed. Constantine’s biographer praised him for having “confuted the superstitious error of the heathen in all sorts of ways.” Indeed, during the latter half of his reign, Constantine himself ordered the pillaging and destruction of pagan temples, such as the temple of Asclepius in Cilicia and a temple of Aphrodite in Lebanon. He also ordered the execution of pagan priests. Statues were forcibly removed from temples and melted down, contributing to the growing wealth of the Church. Others were stolen and kept in the homes of wealthy Christians. The poet Palladas remarked of these that “here, at least, they will escape the cauldron that melts them down for petty change.”

nixeyNL.jpgConstantine’s son banned pagan sacrifices in 341, declaring that “superstition shall cease.” In 356, the worship of pagan images became a capital crime. He also ordered the closure of temples. Following the brief reign of Julian “the Apostate” (361-363), Rome was ruled by Christian emperors until the end. Julian was succeeded by Jovian, who ordered the destruction of the Royal Library of Antioch and reinstated the death penalty for those who worshiped pagan gods. Nicene Christianity was declared the official religion of the Empire in 380, during the reign of Theodosius I. From 389 to 392, Theodosius issued a series of decrees banning pagan sacrifices and other rituals, closing pagan temples, and abolishing pagan holidays. He declared,”No person shall be granted the right to perform sacrifices; no person shall go around the temples; no person shall revere the shrines.” He also disbanded the Vestal Virgins and the Olympic Games. In 399, he passed a decree authorizing temple destruction, announcing that “if there should be any temples in the country districts, they shall be torn down without disturbance or tumult. For when they are torn down and removed, the material basis for all superstition will be destroyed.”

The incident of the removal of the Altar of Victory in 382 is illustrative of the one-sidedness of the “tolerance” ostensibly accorded to all subjects of the Empire. Christians objected to the presence of the Altar of Victory in the Roman Senate House, and the Christian emperor Gratian had it removed. The senator Symmachus petitioned Valentinian II, requesting the restoration of the Altar and making an appeal to religious tolerance, but he was rebuffed.

In 399, Theodosius’ son Arcadius decreed that all remaining pagan temples should be demolished. In 408, his brother and co-emperor Honorius issued a decree proclaiming that “if any images stand even now in the temples and shrines, they shall be torn from their foundations . . . The buildings themselves of the temples which are situated in cities or towns or outside the towns shall be vindicated to public use. Altars shall be destroyed in all places.”

Nixey emphasizes that these were not hollow decrees. Christian records themselves attest to this. Marcellus, Bishop of Apamea, was described as “the first of the bishops to put the edict in force and destroy the shrines in the city committed to his care.” (He was later burnt alive by pagans in retaliation.) One Christian writer rejoiced that emperors would “spit in the faces of dead idols, trample on the lawless rites of demons, and laugh at the old lies.” Another gloated, “Your statues, your busts, the instruments of your cult have all been overturned – they lie on the ground and everyone laughs at your deceptions.”

It is estimated that in 312, about seven to ten percent of the Roman Empire was Christian (four to six million out of a population of about sixty million). Within a century, the reverse had come to pass, and between seventy and ninety percent of the Empire was Christian. Most conversions took place out of intimidation and were prompted by the destruction of temples and sacred objects. Libanius, who was banished from the Empire in 346, remarked at the end of the fourth century that temples were “in ruins, their ritual banned, their altars overturned, their sacrifices suppressed, their priests sent packing and their property divided up between a crew of rascals.”

Where the Christian destruction of Classical heritage is usually downplayed or overlooked, stories of Christian martyrs in late Antiquity have become ingrained in the popular imagination. Martyrs were venerated by the Church, and their stories were told and retold, often exaggerated and taken out of context. Thus there are some lingering misconceptions surrounding Christian martyrdom in ancient Rome.

The idea that Christians were tortured and executed en masse by a continuous succession of bloodthirsty Roman emperors is false. During the first two and a half centuries following the birth of Christ, the only instance of Imperial persecution of Christians was Nero’s brief persecution of them in 64. Over the course of three centuries of Roman rule, there were fewer than fifteen years of government-led persecution of Christians. Importantly, as Nixey notes, the Romans did not attempt to eradicate Christianity itself. If Rome had directed the full weight of its Imperial might toward halting the spread of Christianity in its earliest days, it would have succeeded.

After Nero, the Imperial persecution of Christians did not recommence until nearly two centuries later, during the reign of Decius. The Decian persecution began in 250 CE, after Decius decreed that all Romans had to perform sacrifices to him and to the Roman gods. His edict did not target Christians specifically; his intent was to unify the Empire and ensure loyalty from his subjects. Failure to adhere to the edict was punishable by death, but Christians were given the opportunity to apostatize. The edict lasted only one year. This was soon followed by the Valerian persecution, which was similar in effect and lasted from 257 to 260.

The most severe imperial persecution of Christians was the “Great Persecution” under Emperor Diocletian, which lasted from 303 to 313. Hundreds of Christians were killed, tortured, or imprisoned. However, the majority of Christians in the Empire were able to escape punishment, whether through apostasy, bribery, or fleeing the Empire. Diocletian’s efforts overall were ineffectual.

Nixey devotes a chapter to analyzing the correspondence between Pliny the Younger, governor of Bithynia, and Emperor Trajan on the subject of Christians in the Empire. In 112 CE, Pliny wrote Trajan asking for counsel on how to deal with local Christians, who were disrupting the peace. This letter (Epistulae X.96) is the first recorded mention of Christians by a Roman writer and provides much insight into how early Christians were perceived by the Romans. Pliny saw them as an irksome cult that undermined Imperial unity and provoked disorder. His “persecution” of Christians was born not out of fanatical hatred, but out of pragmatism. He did not object to them on religious grounds and never refers to them as being wicked, possessed by demons, and so on. Trajan’s response to Pliny states that Christians ought to be punished. But he adds one important clause: “These people must not be hunted out” (conquierendi non sunt).

Pliny thus saw execution as a last resort. He gave recalcitrant Christians multiple opportunities to comply with the law. Other Roman officials did the same. There is one account of a young Christian girl who voluntarily presented herself to the Roman governor Dacian in the hopes of being martyred. He did not want to kill her and implored her to comply: “Think of the great joys you are cutting off . . . The family you are bereaving follows you with tears.”

The glorification of martyrdom meant that many Christians were enthusiastic about being martyred. When the late-second century governor Arrius Antoninus executed some Christians in his province, local Christians flocked to him and demanded to be killed in a similar manner. This prompted him to remark, “Oh, you ghastly people. If you want to die you have cliffs to jump off and nooses to hang yourselves with.”

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It says something about Christianity that its greatest heroes are not those who achieved great things but rather those who were made to suffer. It brings to mind Julius Evola’s description of Christian asceticism as “a kind of masochism, of taste for suffering not entirely unmixed with an ill-concealed resentment against all forms of health, strength, wisdom, and virility.”[2] [3] It also attests to the inherent egalitarianism of Christianity; George Bernard Shaw once defined martyrdom as “the only way in which a man can become famous without ability.”

The life-negating nature of Christianity was also manifested in the Christian attitude toward everyday Roman pastimes. Christians were repelled by the Romans’ frank attitude toward sexuality and sought to suppress erotic art and literature. They denounced feasts of merriment, and a decree forbidding “convivial banquets in honor of sacrilegious rites” was passed in 407. Wrestling was labeled “the Devil’s trade.” Christians also railed against bathhouses, which functioned as town squares and were thought to be infested with demons. Statues of Roman deities that stood in bathhouses were often destroyed.

It is ironic that in their quest to divorce themselves from the material world, early Christian monks became obsessed with earthly sins to a pathological extent. Monks spent their days contemplating their sins and reproaching themselves. Early Christian descriptions of demons and the sins they incite are meticulous and extensive. Accounts of martyrdom often linger over the gruesome procedures by which Christians were supposedly killed and evince an almost masochistic preoccupation with torture.

Nixey is right to point out that the Romans did not celebrate abject licentiousness and debauchery, as is sometimes assumed. The Romans prized modesty (pudicitia or pudor) and self-discipline (gravitas). There were legal restrictions on sexuality, and hypersexuality was looked down on, as was effeminacy. Unlike Christians, though, the Romans embraced sexuality as a natural part of life and did not seek to smother it.

Nixey fails to make a similar clarification on the issue of religious tolerance. Her description of Roman civilization as “fundamentally liberal” in this regard is misleading. Romans were tolerant of others insofar as they made offerings to Roman gods and to the Emperor; the Empire enforced orthopraxy rather than orthodoxy. Hence, educated Roman elites, despite the fact that many were unbelievers, still made offerings to the gods and adhered to traditional Roman customs (mos maiorum).

Roman polytheism was pluralistic in the sense that a man could worship, say, both Jupiter and Isis or Mithras. Imported cults from Egypt and the East were introduced to Rome in the first century and gradually became a part of Roman religion (though they never acquired the status of traditional Roman deities). However, the government did place restrictions on cults that were perceived as a threat to Imperial unity. In 186 BCE, for example, the Senate prohibited the Bacchanalia (a mystery cult with roots in the Dionysian Mysteries) on the grounds that the cult’s secrecy could breed conspiracy and political subversion.

Of course, the purpose of the ban on the Bacchanalia was not to eradicate the cult, but to regulate it and ensure the supremacy of Roman religion. The ban merely placed initiates under the watch of consuls and stipulated that Bacchanalian rites required the approval of the Senate in order to be performed. This is a far cry from the Christian attitude toward pagans, which was one of unhinged hostility bent on the total eradication of paganism. Herein lies one of the essential differences between paganism and biblical monotheism.

Indeed, the extermination of paganism was celebrated by Christians. Isidore of Pelusium triumphantly declared in the early fifth century that “the pagan faith . . . [had] vanished from the earth.”[3] [4] In 423, Theodosius decreed that “the regulations of constitutions formerly promulgated shall suppress all pagans, although we now believe that there are none [emphasis mine].”[4] [5] By the time of Hypatia’s murder in 415, Classical paganism was in its death throes.

By the time Justinian ascended to the throne in 527, the destruction of paganism had more or less already taken place. Pagans were still around, but the greatest damage had already been done. Nixey overdramatizes Justinian’s closing of the Neo-Platonic Academy in 529, which was largely a question of ceasing to publicly fund the institution (she writes this off as “a finicky detail or two about pay”). The Ne-Platonic Academy could not boast a “golden chain” going back to Plato, as it possessed no direct links to the original Platonic Academy (which was destroyed when Sulla sacked Athens in 86 BCE). The closure of the Academy did not plunge Europe into the Dark Ages, as she claims. The “seven last philosophers” indeed fled Athens and sought refuge in the court of the Persian emperor Khosrow I, but they returned to Athens shortly thereafter. Upon their return, Justinian granted them residence in the Empire and permitted them to practice philosophy and teach privately. The teaching of philosophy in Athens continued for about fifty years, until Athens was sacked by the Slavs in 582.[5] [6] This is not to say that Justinian was innocent; he prohibited paganism, executed pagans, and staged book-burnings throughout the Empire.

Nixey’s implication is that the Dark Ages spanned the entirety of the Middle Ages. She does not elaborate on this, but one of her main influences is Edward Gibbon, whose view of the Middle Ages was notoriously dim. More recent medieval scholarship has called this trope into question. The first few centuries of the Early Middle Ages were characterized by cultural and economic decline, but the Middle Ages as a whole witnessed many great achievements. Three cultural renaissances occurred during the Middle Ages: the Carolingian Renaissance in the eighth and ninth centuries, the Ottonian Renaissance in the tenth century, and the Renaissance of the twelfth century. These periods saw a renewed interest in Greek and Roman philosophy, literature, science, and so on. Of course, the achievements that took place during the Middle Ages owe nothing to Christianity and everything to Europeans themselves. It is in spite of Christianity, and not because of it, that the medieval renaissances took place. It is in spite of Christianity that European civilization in general was able to attain such great heights.

There are a handful of sloppy errors throughout the book. For instance, Nixey’s assertion that the centuries after Constantine did not produce any satirical poets is false; there were some. They were generally unenthusiastic about Christianity. The final elegy by the sixth-century poet Maximianus, thought to be the last true Roman poet, discusses his impending death and has been interpreted as a lament on the decline of the pagan world.

Then there are some deeper flaws, in addition to those already mentioned. She projects eighteenth-century Enlightenment ideals onto Greco-Roman civilization, as suits her New Atheist fable. She overlooks the fact that philosophy and mysticism were not mutually exclusive in the ancient world. The boundary between philosophy and theurgy, mysticism, and magic was a blurry one; as mentioned earlier, condemning texts on magic and divination to the fire led to the burning of works of philosophy as well. Skepticism was also confined to the elites; most ordinary Greeks and Romans themselves did believe in the gods and supernatural forces.

She does not mention that the Roman aristocracy was in a state of decline, as this would undermine her praise of their atheism and cosmopolitanism. By the time of Constantine, the aristocracy had lost its martial spirit and had become soft and complacent. Ammianus Marcellinus bemoaned the fact that “the few houses that were formerly famed for devotion to serious pursuits now teem with the sports of sluggish indolence.”[6] [7] This made it easier for Christianity to infiltrate the elite. As the elite became more Christianized, many converted to Christianity out of a desire for upward mobility.

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Another flaw that stands out is the curious omission of a certain tribe. Nixey does not mention Jews outside the context of Hypatia’s murder other than to describe them as “the hated enemies of the Church,” citing John Chrysostom’s anti-Jewish homilies. But the Jews both directly and indirectly contributed to the destruction of the Classical world. The fanatical hatred and dogmatism of the early Christians was directly inherited from their Jewish forebears. Exodus 22:20 reads, “He that sacrificeth unto any god, save unto the LORD only, he shall be utterly destroyed.” Jews also engaged in the destruction of pagan statues, temples, and works of art themselves. During the Kitos War, for example, Jewish rebels led by Lukuas ravaged Cyrenaica, destroying pagan statues and temples as well as Roman official buildings and bathhouses. Additionally, they ethnically cleansed the region by brutally murdering as many as two hundred forty thousand of its inhabitants.[7] [8] The carnage was such that Rome had to restore the population by establishing new colonies there. Lukuas and the Jews then set fire to Alexandria, destroying Egyptian temples and desecrating the tomb of Pompey. This was but one of several Jewish rebellions against the Roman Empire.

The parallels between the Jewish and Christian crimes against pagans are striking. Roman authorities correctly recognized Christianity as a form of Judaism in disguise. The destruction of statues and the like was not unheard of in the ancient world, but it usually occurred in the context of Imperial conquest and regime change. The Jewish and Christian crimes against pagans, on the other hand, stemmed solely from the hatred and vengeance intrinsic to biblical monotheism. Both Jews and Christians claimed a monopoly on religious truth and declared that all “false” religions must be eradicated. Contrast this Semitic intolerance with Celsus’ assertion that “there is an ancient doctrine [ἀρχαῖος λόγος] which has existed from the beginning, which has always been maintained by the wisest nations and cities and wise men.”[8] [9] (Celsus goes on to exclude the Jews from the “wisest nations” and describes Judaism as a perversion of ancient wisdom.)

Both the Jewish and Christian attacks on Indo-European paganism were essentially ressentiment-fueled slave revolts. In a very literal sense: Jews in the Roman Empire actually did descend from slaves imported from the East, and Christianity’s earliest and most zealous converts were likewise drawn from the lowest rungs of society. Christianity appealed to slaves because, like Judaism, it prized all that represented the opposite of their superior masters. Nietzsche noted this parallel, remarking that Christianity stood “all valuations on their head” and that Judaism represented an “inversion of values.”[9] [10] [10] [11] Jan Assmann has used the term “normative inversion” to describe the process whereby elements of Judaism evolved as a conscious rebellion against Egyptian religion.[11] [12] The term could easily be applied to Christianity as well.

hypathie-L-wxkuQu.jpegIt is possible that Nixey decided to downplay Christianity’s Jewish roots in order to avoid potential accusations of anti-Semitism. If this is the case, it is a testament to the fact that, two thousand years after the Jewish-Roman Wars, Jewish subversion is still a very real phenomenon.

A Christian may retort that the actions of zealous monks two millennia ago have little bearing on Christianity today and as it evolved in Europe. However, one cannot truly understand Christianity – and thus the core that lies buried behind the magnificent edifice of the Catholic Church – without studying its early history and scripture. No amount of pagan influence can fully suppress the poison that lies at the heart of Christianity, which exists fundamentally at war with Indo-European paganism as well as with Europe itself.

I cannot recommend The Darkening Age without reservations, but it is nonetheless a compelling and powerfully-written account of the Christian destruction of Classical Antiquity. The errors scattered throughout are unfortunate, and one hopes that someday another Anglophone writer will come along and write a better popular work on the subject. But in the meantime, this book provides a solid counterweight to widespread misconceptions about early Christian history. It ably demolishes the myths which hold that Christianity triumphed solely through peaceful means, that early Christians were innocents who were barbarically slaughtered by evil Roman emperors, and that Christianity preserved more than it destroyed. None of the book’s flaws are so grave as to diminish the truth of its thesis. It serves as a potent reminder of the threat that biblical monotheism has posed and continues to pose to European civilization.

Notes

[1] [13] Dirk Rohmann, Christianity, Book-Burning, and Censorship in Late Antiquity: Studies in Text Transmission (Berlin: De Gruyter, 2016), p. 148.

[2] [14] Julius Evola, The Doctrine of Awakening: The Attainment of Self-Mastery According to the Earliest Buddhist Texts (Rochester, Vt.: Inner Traditions International, 1996), p. 74.

[3] [15] Peter Brown, Power and Persuasion in Late Antiquity: Towards a Christian Empire (Madison: University of Wisconsin Press, 1992), p. 128.

[4] [16] Ibid., p. 128.

[5] [17] Alan Cameron, “The Last Days of the Academy of Athens,” Proceedings of the Cambridge Philological Society, vol. 195 (1969), pp. 8, 25.

[6] [18] Ammianus Marcellinus, Res Gestae XIV.6.18.

[7] [19] Dio Cassius, Hist. rom. 5.68.32.

[8] [20] Origen, Contra Celsum 1.14.

[9] [21] Friedrich Nietzsche, Beyond Good and Evil, trans. Judith Norman (Cambridge: Cambridge University Press, 2001), p. 56 (§62).

[10] [22] Ibid., p. 84 (§195).

[11] [23]Jan Assmann, Moses the Egyptian: The Memory of Egypt in Western Monotheism (Cambridge: Harvard University Press, 1997), p. 31. Greg Johnson wrote an excellent series [24] of articles [25] on this book [26].

 

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[24] series: https://www.counter-currents.com/2014/07/notes-on-moses-the-egyptian/

[25] articles: https://www.counter-currents.com/2014/07/notes-on-moses-the-egyptian-part-2/

[26] this book: https://www.counter-currents.com/2014/07/notes-on-moses-the-egyptian-part-3/

 

vendredi, 17 août 2018

De l’esclavage des blancs et du martyre des Irlandais…

De L’esclavage irlandais en Amérique. En enfer ou à la Barbade, un livre écrit par Sean Callaghan révèle les vérités derrière les Irlandais qui ont été vendus en esclavage.

Après la bataille de Kinsale (1601), les Anglais avaient capturé quelque 30 000 prisonniers militaires, créant ainsi une politique officielle de bannissement ou de transport. James II encouragea la vente des Irlandais comme esclaves aux planteurs et aux colons des colonies du Nouveau Monde. La première vente enregistrée d’esclaves irlandais a eu lieu en 1612 dans une colonie située sur le fleuve Amazone.

whitecargo.jpgEn 1625, une proclamation officielle ordonna aux prisonniers irlandais d’être rassemblés et vendus comme esclaves aux planteurs anglais. Entre 1629 et 1632, un grand nombre d’Irlandais, hommes et femmes, furent envoyés en Guyane, à Antiqua et à Montserrat. En 1637, environ 69 % de la population de Montserrat était constituée d’esclaves irlandais. Il fallait acheter de nouveaux esclaves, de 20 à 50 livres sterling, des esclaves irlandais capturés et vendus pour 900 livres de coton. Les Irlandais sont devenus la plus grande source d’esclaves pour les marchands d’esclaves anglais.

De 1641 à 1652, plus de 550 000 Irlandais ont été tués par les Anglais et 300 000 autres ont été vendus comme esclaves. Comme de plus en plus d’hommes étaient transportés, laissant leurs femmes et leurs enfants derrière eux, ils étaient aussi rassemblés et vendus comme esclaves. Les Irlandaises et leurs filles étaient de moins bonne qualité que les esclaves noires et étaient considérées comme des esclaves domestiques.

En 1649, Cromwell entreprit une campagne de terreur en Irlande. Tous les soldats capturés ont été transportés pour être vendus en esclavage. Quelques mois plus tard, en 1650, 25 000 Irlandais étaient vendus à des planteurs à St. Kitt.

Au cours des années 1650, plus de 100 000 enfants irlandais, généralement âgés de 10 à 14 ans, ont été enlevés à leurs parents et vendus comme esclaves aux Antilles, en Virginie et en Nouvelle-Angleterre. En fait, plus d’Irlandais ont été vendus comme esclaves aux colonies américaines de 1651 à 1660 que la population totale « libre » existante des Amérique !

En 1652, Cromwell ordonna que les Irlandais soient transportés à l’étranger, à commencer par 12 000 prisonniers irlandais vendus à la Barbade. La fameuse proclamation « To Hell or to Connacht » fut publiée le 1er mai 1654, confisquant toutes les terres irlandaises, et les Irlandais indigènes devaient déménager à l’ouest du Shannon ou être transportés aux Antilles.

Pour accélérer le processus en 1657, la loi a été clarifiée comme suit : « Ceux qui ne parviennent pas à se transplanter dans Connaught ou Co Clare dans les six mois seront atteints de haute trahison… doivent être envoyés en Amérique ou ailleurs… les mers… les bannis qui reviennent doivent subir les souffrances de la mort en tant que criminels en vertu de cet acte, sans bénéficier du clergé. »

Ce n’était pas un crime de tuer des Irlandais, comme les soldats étaient encouragés à le faire, mais la traite des esclaves rentable à ignorer. En conséquence, 52 000 Irlandais ont été vendus à la Barbade et à Virginia uniquement. 30 000 Irlandais et Indiennes ont été faits prisonniers et ont été transportés et vendus comme esclaves. En 1656, le Conseil d’État de Cromwell ordonna que 1 000 filles irlandaises et 1 000 garçons irlandais soient rassemblés et emmenés en Jamaïque pour être vendus comme esclaves à des planteurs anglais.

hellbarbados.jpgDe 1600 à 1699, peu de gens comprennent que plus d’Irlandais étaient vendus comme esclaves que d’Africains.

Les contrats de service étaient un accord mutuel par lequel un agent vendait une période de temps en échange de son passage, en échange de quoi il recevrait un logement, de la nourriture, des vêtements et généralement un terrain à la fin du service. Mais les Irlandais étaient plus souvent une exception.

Parfois, l’esclavage n’était pas enregistré en tant que tel ou pas du tout enregistré. À partir de 1625, les Irlandais sont vendus avec un seul objectif : les esclaves. Il n’y avait pas d’entente, pas de protection, pas de choix. Ils ont été capturés et remis aux expéditeurs pour être vendus pour leur profit. Les profits étaient énormes, 900 livres de coton pour un esclave irlandais.

Tout le monde dans le commerce d’esclaves d’Irlande a réalisé un profit, à l’exception de l’esclave. Les esclaves irlandais et africains étaient logés dans les mêmes installations et appartenaient au propriétaire de la plantation. Les planteurs devaient payer plus cher pour un esclave noir. Les Noirs africains coûtent généralement entre 20 et 50 livres sterling, contre 900 livres de coton (environ 5 livres sterling) pour un Irlandais. Les Noirs ont été mieux traités. Le pape et tous les catholiques romains étaient considérés comme un ennemi de Dieu et de la civilisation. Toute infraction a été traitée avec sévérité. Beaucoup d’Irlandais sont morts suite à leur traitement. Tuer un esclave irlandais ne fut pas un crime, mais une perte.

Mais le Parlement avait besoin de protéger certaines esclaves. En 1677, le Parlement adopta la loi réglementant le traitement des esclaves dans les plantations britanniques, désignant les sanctions autorisées pour inclure les coups de fouet et les marques pour les délits d’esclaves commis contre un chrétien.

Les catholiques irlandais n’étaient pas considérés comme des chrétiens, donc ces protections ne s’appliquaient pas. Les planteurs ont commencé à élever les Irlandaises parce que c’était rentable. Les enfants des esclaves étaient eux-mêmes des esclaves. Les planteurs ont alors commencé à élever des femmes irlandaises avec des hommes africains pour produire plus d’esclaves qui avaient une peau plus claire et un prix plus élevé.

En 1681, une loi a été adoptée « interdisant la pratique d’accoupler les esclaves irlandaises aux hommes esclaves africains dans le but de vendre des esclaves. »

Non par considération morale, mais parce que les marchands d’esclaves y voyaient une concurrence. En 1691, à la suite de la bataille de la Boyne et de la défaite du roi James, la traite des esclaves irlandais disposait d’une nouvelle réserve de captifs prêts à être transportés. Au cours des 100 années suivantes, la politique est restée le transport d’hommes, de femmes et d’enfants irlandais, vendus comme esclaves, une politique de nettoyage ethnique.

Finalement, en 1839, un projet de loi a été adopté en Angleterre pour interdire ces activités, mettant fin à la traite des esclaves irlandais.

De L’esclavage irlandais en Amérique. En enfer ou à la Barbade, un livre écrit par Sean Callaghan,éd. Mainstream Publishing _ The White Slave, Richard Hildreth éd. Adamant Media Corporation.

Sources

http://www.irisheyesofva.com/wp-content/uploads/2018/05/Irish_Slavery.pdf

12:18 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, esclavae, servitude, irlande, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 07 juillet 2018

Le pétrole roumain pendant la seconde guerre mondiale

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Le pétrole roumain pendant la seconde guerre mondiale

Par Erich Körner-Lakatos

Ploesti (Ploiesti) se trouve dans la plaine de Valachie sur le flanc sud des Carpates, à soixante kilomètres au nord et à vol d’oiseau de la capitale roumaine Bucarest. En 1810, la localité ne compte que 2024 habitants. En 1859, elle en compte déjà 26.468 et en 1912, 56.460. La raison de cette croissance démographique rapide est due à la découverte de pétrole, hydrocarbure qui doit son nom à petroleum, c’est-à-dire « huile de roche », du grec ancien pétra (pierre, roche) et du latin oleum (huile).

Au cours du deuxième tiers du 19ème siècle, l’exploitation du gisement de pétrole commence aux alentours de la petite ville. Comme dans toutes les zones où l’on a commencé à exploiter du pétrole à cette époque, les nappes sont quasiment à fleur de terre dans cette région au sud des Carpates. Grâce à la collaboration d’entreprises américaines, on construisit en décembre 1856, à Rifov près de Ploesti, la première raffinerie valaque, la troisième au monde en ce temps-là. La première destination de cette raffinerie était de procurer du pétrole pour l’éclairage des rues. Pourquoi parlait-on à l’époque de « pétrole valaque » ? Parce que nous étions encore aux temps de la Principauté de Valachie puisque la Roumanie ne naîtra qu’en 1862 par le fusion des principautés de Moldavie et de Valachie. C’est la Valachie qui dominera dans cette union.

Oil eruption at begining of oil industry-Romania.JPGDès 1857, la Valachie parvient à stabiliser une production de pétrole de 250 tonnes. C’est évidemment très modeste. En comparaison, la Russie produit 1863 t et, juste derrière elle, les Etats-Unis en produisent 1859. La même année, Bucarest devient la première ville au monde à avoir un éclairage public grâce à des lanternes au pétrole. L’inventeur de la lampe à pétrole est, dit-on, le pharmacien Ignaz Lukasiewicz, natif de Polanka en Galicie occidentale. Ce maître en sciences pharmaceutiques construisit en 1850 un récipient de cuivre, dans lequel il épure et distille le pétrole brut et l’amène à la combustion.  

La production augmente rapidement à Ploesti : on passe ainsi de 3000 t en 1862 à 15.900 t en 1882. A partir de 1890, les Roumains font usage de procédés de forage par machines, ce qui accroît encore davantage la production : en 1900, celle-ci atteint 250.000 t. Mais il faudra encore attendre quelques années pour que la Roumanie atteigne une place importante parmi les pays producteurs de pétrole.

Peu le savent encore mais l’Empire austro-hongrois, en 1909, produit 5,02% du pétrole mondial avec les gisements qu’il exploite en Galicie. Il est ainsi le troisième producteur de pétrole au monde, après les Etats-Unis (le Texas), avec 61,2% et la Russie avec 22,2%. L’Empire des Tsars le doit surtout aux gisements de Bakou. En 1904, l’exploitation du pétrole galicien atteint 827.100 t et en 1910, avec 2841 sites de forage, elle passe à 2,1 millions de tonnes. A l’échelle mondiale, à l’époque, la production totale de pétrole est de 43,2 millions de tonnes. Plus tard, on a décidé de juguler cette production, tant et si bien que l’Empire austro-hongrois passe à la sixième place mondiale, avec 2,1% de la production globale. Il est alors dépassé par la Roumanie.

Au début de la première guerre mondiale, la Roumanie est le principal fournisseur de pétrole de l’Empire allemand. Mais en 1916, quand la Roumanie entre en guerre avec l’Empire austro-hongrois, elle perd rapidement l’initiative de la belligérance et, au bout de quelques mois, les troupes des Centraux chassent les armées de Bucarest du nord du pays et les gisements de pétrole sont occupés par les Allemands.

Des équipes de saboteurs britanniques avaient, avant la retraite des armées roumaines, détruit les installations : 1677 puits sont inaccessibles, dont 1047 avaient auparavant été exploités. 827.000 t de pétrole partent en flammes. Les Allemands mettront des mois à remettre les puits et les tours de forage en état de fonctionner. Lors de la signature du Traité de Bucarest le 7 mai 1918, la Roumanie est contrainte de céder aux empires centraux des droits d’exploitation. Six mois plus tard cependant, les Roumains appartiennent au camp des vainqueurs. Elle peut à nouveau disposer de ses gisements pétroliers.

En 1924, on passe à l’exploitation en profondeur, avec des puits allant jusqu’à 141 m sous le sol. L’objectif est de tripler la production. Trois ans plus tard, il y a 1566 puits de pétrole exploités en Roumanie, dont 1014 dans la région de Ploesti. En 1936, la production atteint 8,8 millions de tonnes, son plus haut niveau pendant l’entre-deux-guerres. Une grosse partie de cette production est destinée à l’Allemagne. Pour le plan quadriennal de 1936, la Wehrmacht et l’Office allemand de la croissance économique établissent des rapports où ils posent comme principe que les champs pétrolifères roumains constituent des objectifs de guerre pour le Reich. Ploesti sera en effet la principale source de pétrole du Reich pendant la seconde guerre mondiale. En mai 1940, le pacte germano-roumain dit « Armes contre pétrole » est signé : Berlin importera du pétrole roumain et, en compensation, les Roumains obtiendront des armes. L’industrie pétrolière de Ploesti se développe rapidement dans le cadre de l’industrie de guerre, supervisée par les Allemands qui utilisent évidemment ce pétrole pour leurs forces armées. En 1940, 1,4 million de tonnes de pétrole roumain part vers l’Allemagne ; en 1941, 3 millions de tonnes. Près de 18.500 personnes travaillent dans l’industrie pétrolière qui utilise principalement la langue allemande.

Il convient dès lors de changer les titres de propriété de ces gisements : l’exploitation du pétrole roumain à Ploesti était, jusqu’alors, sous le contrôle de la Standard Oil américaine. Au printemps de l’année 1941, Berlin et Bucarest arrivent à un accord pour affirmer que, désormais, c’est l’Etat allemand qui exploitera directement les gisements. Pour obtenir ce droit d’exploitation, les Allemands dédommagent la Standard Oil et lui versent 11 millions de dollars américains. Quelques temps auparavant, les actionnaires belges et français, plus ou moins mis sous pression, sont amenés à vendre leurs parts à des prix en-dessous de ceux du marché.

Hitler s’est exprimé à propos du pétrole roumain, lors de sa visite à son allié finlandais, à l’occasion du 75ième anniversaire du Maréchal Carl Gustav Mannerheim, le 4 juin 1942 : « Si les Russes avaient occupé la Roumanie à l’automne 1940 et s’étaient emparé des puits de pétrole roumains, nous aurions été totalement sans ressources en 1941. (…) Nous avons une production allemande importante mais rien que ce qu’ingurgite la Luftwaffe et les divisions blindées est énorme. Il s’agit d’une consommation qui dépasse l’imagination. (…) Sans une production d’au moins quatre à cinq millions de tonnes de pétrole roumain, nous ne pourrions mener la guerre et nous aurions dû abandonner la lutte ».

La protection des ressources de pétrole roumaines à jouer un rôle de premier plan pendant la seconde guerre mondiale. Du point de vue allemand, la présence britannique en Grèce menace ces champs pétrolifères car ils sont ipso facto dans le rayon d’action des bombardiers britanniques. La Crète, surtout, constitue une base britannique qui permet le contrôle complet de l’Egée et de bombarder les installations pétrolières de Roumanie. C’est la raison pour laquelle les Allemands décident d’envahir les Balkans en 1941, de prendre le contrôle de la Grèce et de lancer une opération de parachutistes en Crète.

D’après les souvenirs du Général Heinz Guderian, Hitler a évoqué le 23 août 1941  -lors de discussions menées au Quartier Général du Wolfsschanze en Prusse orientale, sur la décision de commencer la bataille de Kiev-  l’importance de la Crimée, véritable porte-avions soviétique à partir duquel Staline pouvait s’attaquer aux champs pétrolifères roumains et les détruire. C’est à cette occasion que Hitler aurait prononcé cette parole : « Mes généraux ne comprennent rien à l’économie de guerre ».

Ploesti subit des attaques aériennes entre le 13 juillet 1941 et le 19 août 1944. Ces attaques avaient pour but de détruire les onze raffineries de pétrole et de ralentir ou arrêter la production de carburants, matière première vitale pour les Allemands.

Les premières attaques aériennes des 13 et 14 juillet 1941 sont perpétrées par six bombardiers soviétiques, volant à 2000 m d’altitude. Ils endommagent sérieusement l’une des raffineries, incendient douze wagons citernes. Suite à cette attaque, le chef de l’Etat roumain, Ion Antonescu, détache des chasseurs roumains du front de l’Est et les affecte à la protection des installations pétrolières.

Treize bombardiers américains de type B-24 Liberator décollent le 12 juin 1942 d’un champ d’aviation britannique en Egypte pour mettre le cap sur la Roumanie. D’une altitude de 4000 m, ils lâchent leurs bombes sur la zone des raffineries. Les Allemands et les Roumains reconnaissent le danger qui menace Ploesti depuis les airs. Ils ne cesseront plus de renforcer la défense aérienne autour de la ville.

ploesti.jpgL’opération « Tidal Wave » du dimanche 1 août 1943 s’est avérée un fiasco complet pour les 178 bombardiers américains de la 9ième Flotte aérienne, partis de Benghazi en Libye. Une partie des escadres s’égare en direction de Bucarest. Les appareils sont repérés très rapidement, si bien qu’ils perdent l’effet de surprise sur lequel ils comptaient.

Une bataille aérienne, brève mais acharnée, s’ensuivit. Les 69 chasseurs allemands sont engagés dans la bataille : ils descendent 54 bombardiers. Quelques-uns de ceux-ci atterrissent en Turquie neutre. Cinq d’entre eux, sur le chemin du retour, sont abattus par les chasseurs Messerschmidt Be109 des forces aériennes bulgares. Seuls 88 appareils parviennent à retourner à Benghazi, dont les deux tiers sont sévèrement endommagés. Pour les Américains, ce seront les pertes les plus sévères lors d’une attaque aérienne. Les dégâts provoqués par les bombes sont réparés dès le 18 août, date où la production atteint à nouveau 80% du niveau d’avant l’attaque.

Il faudra attendre avril 1944 pour que les Américains osent une nouvelle offensive, cette fois au départ de Foggia en Italie. Elle ne réussit que partiellement car, en juillet 1944, malgré les attaques répétées, la production atteint toujours 70% de ses capacités. Le mois suivant, la Roumanie abandonne son alliance avec l’Allemagne. Le 24 août 1944, les troupes soviétiques s’emparent des installations pétrolières. Le pétrole roumain cesse définitivement d’être un atout pour l’économie de guerre allemande.

Erich Körner-Lakatos

Article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°16/2018 ; http://www.zurzeit.at .

dimanche, 01 juillet 2018

Liberté pour les Cosaques du Don ! En 1918, le premier Etat moderne des Cosaques est créé !

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Liberté pour les Cosaques du Don !

En 1918, le premier Etat moderne des Cosaques est créé !

Par Thomas W. Wyrwoll

Les Cosaques du Don, traditionnellement, sont considérés comme la tribu cosaque la plus importante. Leurs racines remontent au 15ième siècle, lorsque des paysans russes s’installent sur la frontière qui sépare théoriquement le Khanat de Crimée des territoires contrôlés par la Horde de Nogaï. Cette population majoritairement slave comptait en son sein des éléments allemands et autres : ces éléments fusionnent et donnent la nouvelle communauté ethnique des Cosaques. Se rangeant aux côtés des Princes de Moscovie, ils partent en campagne contre les Tatars. Ils seront aussi les maîtres d’œuvre de la conquête du Khanat de Kazan et de la ville d’Astrakhan. Plus tard, les Cosaques du Don, sous la direction de Yermak, conquièrent la Sibérie, lançant la Russie sur la voie de devenir une puissance mondiale. En 1570, ce peuple est placé sous la suzeraineté de la Moscovie mais jouit d’une large autonomie. Il forme le noyau dur des armées russes.

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Pendant la première guerre mondiale, un ataman des Cosaques du Don se distingue tout particulièrement, Piotr Krasnov. Cet officier a épousé une célèbre chanteuse d’opéra issue d’une famille allemande. Quand il avait trente ans, Krasnov avait entrepris une expédition militaire et scientifique, le conduisant de l’Extrême-Orient russe à l’Inde. Au début de la guerre civile russe, après avoir échoué dans une tentative de reconquête de Saint-Pétersbourg , il décida de libérer les territoires de son peuple d’une Moscovie en train de se bolcheviser. Sur le territoire des Cosaques du Don s’était d’abord constituée « une république soviétique du Don », fin mars 1918. Dès sa constitution, les dirigeants bolcheviques de cette république nouvelle avaient dû affronter une révolte populaire de grande ampleur. Le 5 mai 1918, les troupes allemandes entrent dans la région du Don et repoussent les Bolcheviques. Cette victoire des armées du Kaiser permet aux Cosaques de réorganiser leur pays. Le 16 mai, Krasnov est élu Ataman de tous les Cosaques, posant la nouvelle entité libre des Cosaques comme une « troisième force » entre les Rouges et les Blancs. Le 18 mai 1918, la « République de la Grande Armée du Don » est proclamée, donnant aux Cosaques de la région un premier Etat indépendant depuis leur inféodation aux Tsars.

La première action officielle de l’Ataman Krasnov fut d’envoyer un télégramme au Kaiser Guillaume II pour demander l’aide militaire allemande. Le Reich répondit généreusement. Les Cosaques avaient fait alliance avec l’Armée blanche de Dénikine. A la mi-août, ils avaient libéré entièrement leurs territoires de la présence des Bolcheviques. L’énergie cosaque s’est mise à l’œuvre pour créer une structure étatique solide et pour remettre l’économie en marche. Mais les Bolcheviques ne désarment pas et attaquent la République cosaque. Les alliés occidentaux interdisent à l’Allemagne de porter aide à Krasnov. Les guerriers courageux du Don sont écrasés en février 1919. Krasnov reçoit l’ordre de Dénikine de se retirer et opte pour l’émigration. Sous ses successeurs, la République des Cosaques connait une fin inexorable.

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La vengeance des Soviétiques contre les inflexibles du Don a été terrifiante : l’ordre est rapidement donné de « dé-cosaquiser » la région, d’exterminer totalement ce peuple jadis libre en procédant à des massacres de masse et à des internements en camps de la mort. La terreur stalinienne fit le reste et les famines délibérément provoquées ont coûté la vie à plus de la moitié de la population cosaque. On ne s’étonnera pas, dès lors, qu’une grande part des survivants se sont rangés du côté allemand pendant la seconde guerre mondiale, afin de libérer leur pays du joug soviétique. En 1945, Krasnov et d’autres chefs cosaques se rendent aux Britanniques en Autriche. Les Anglais les livrent aux Soviétiques, en dépit des promesses faites. Krasnov sera exécuté à Moscou en 1947. Cinquante ans plus tard, un décret présidentiel russe permet la reconstitution de l’espace culturel et politique cosaque en Russie. Aujourd’hui, quelque 50.000 personnes se déclarent « Cosaques du Don ». Avant la première guerre mondiale, il y en avait 1,5 million.

Thomas W. Wyrwoll.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°22/2018, http://www.zurzeit.at ).

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lundi, 25 juin 2018

Géopolitique de la Belgique, géopolitique en Belgique

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Géopolitique de la Belgique, géopolitique en Belgique

Par Robert Steuckers

Depuis de nombreuses années, j’ai consacré articles et causeries à la géopolitique, le plus souvent celle des points chauds de la planète, puisque ce sont évidemment ces thèmes-là qui intéressent le public, friand de découvrir des explications aux événements dramatiques qui animent la scène internationale.

En marge de ces conférences, dans des conversations privées avec des collègues ou des amis qui ne souhaitent pas fréquenter des cercles métapolitiques ou politisés, une question revient très souvent : qu’en est-il de la géopolitique en Belgique ? Qu’en est-il d’une pensée et d’une stratégie géopolitiques proprement belges, du moins si l’extrême petitesse du territoire permet d’en élaborer une sans susciter des sourires de commisération ?

David_Criekemans.jpgLe travail du Prof. David Criekemans

Pendant longtemps, le thème d'une géopolitique proprement belge n’intéressait personne. Cette discipline, mixte de sciences concrètes comme la géologie, l’hydrographie ou l’économie politique et de spéculations stratégiques, a été la grande absente de l’espace universitaire et des débats (où l’on répétait stupidement les axiomes d’une géopolitique américaine, britannique ou française, dans tous les cas « occidentale »). Si les Français ont pu bénéficier d’ouvrages généraux majeurs et incontournables comme ceux d’Yves Lacoste, d’Ayméric Chauprade ou de Pascal Gauchon, les Belges, soit la population vivant sur le dernier lambeau de la Lotharingie historique non conquis par les héritiers de la Francie occidentale de Charles le Chauve, n’avaient pas un ouvrage majeur de référence à leur disposition. C’est chose faite, cependant, depuis la parution de l’énorme pavé dû à la plume du Professeur David Criekemans, intitulé Geopolitiek – « geografisch geweten » van de buitenlandse politiek ?, composé de trois parties :

  • Une étude scientifique du rapport territorialité/politique ;
  • Une généalogie critique de la « géopolitique » (avec notes sur Hérodote, Thucydide, Aristote, Strabon, Bodin, Montesquieu, von Humboldt, Toynbee, Ratzel, Mahan, Mackinder, Kjellen, Haushofer, Vidal de la Blache, Demangeon, Spykman, Mead Earle, Strausz-Hupé, Morgenthau, etc.) ;
  • Une approche géopolitique dans l’étude des relations internationales ;

A ces trois parties s’ajoutent deux longues annexes :

  • Sur les conceptualisations possibles du néologisme « géopolitique » ;
  • Sur un survol général des centres d’études scientifiques autour du concept de géopolitique dans le monde (aux Etats-Unis, en France avec un passage en revue de toutes les universités qui offrent des modules géopolitiques à leurs étudiants, aux Pays-Bas, en Italie, en Allemagne, en Scandinavie, en Amérique latine, en Israël, en Russie et dans les pays asiatiques, etc.).

Le travail de Criekemans est gigantesque, est source d’informations incontournables, d’autant plus que ce professeur flamand maîtrise à coup sûr les six langues acceptées par l’Académie Royale de Belgique, soit le français, le néerlandais, l’allemand, l’anglais, l’italien et l’espagnol, modèle d’ouverture que j’ai essayé de concrétiser au sein de l’association « Synergies européennes » que j’animais avec Gilbert Sincyr et Robert Keil, tous deux décédés en 2014.

RC-polext.gifTropisme anglo-saxon et spaakisme atlantiste

Depuis la seconde guerre mondiale, la Belgique officielle, réceptacle d’ignorance et d’opportunisme, est entièrement alignée sur le monde anglo-saxon. A Londres, contre l’avis du roi Léopold III, le gouvernement en exil Spaak/Pierlot envisage même l’annexion déguisée de la Belgique et du Congo à la couronne britannique ou, au moins, songe à une inféodation quasi complète qui ne garderait que les formes les plus superficielles de l’indépendance. Rien de cela n’arrivera mais l’adhésion précoce à l’OTAN, dont Spaak fut le premier secrétaire général, introduira le « suivisme » atlantiste dans la pratique des relations internationales. Ce suivisme sera contesté, en surface, par l’idée d’« Europe totale », lancée dans les années 1960 par le ministre Pierre Harmel. Le Professeur Rik Coolsaet, de l’université de Gand, dressera, il y a plus d’une vingtaine d’années, un bilan de toutes les tentatives de sortir de l’étau otanesque et « spaakiste ». En fait, seules les marges politiques, sans espoir d’asseoir ne fût-ce qu’une minorité parlementaire, ont élaboré des esquisses de politique étrangère intéressantes parce que non alignées sur les Etats-Unis : c’est pourquoi l’étude de leurs projets ou de leurs espoirs est plus intéressante à parfaire aujourd’hui, à l’heure où le leadership américain est contesté, au vu des désastres que le bellicisme atlantiste a provoqué en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Ukraine et dans les Balkans.

harmel.JPGCependant, le projet d’« Europe totale » du catholique Pierre Harmel, admiré par le socialiste alternatif Coolsaet, n’est possible que si tous les pays européens, à l’unisson, décidait, en un espace-temps très court, de suivre le même ordre du jour. Dans le contexte actuel, c’est évidemment impossible, l’idéal d’un Axe Paris-Berlin-Moscou, explicité en son temps par Henri de Grossouvre, n’ayant été qu’éphémère. Les dirigeants post-gaulliens que sont Sarközy, Hollande et Macron ne peuvent imaginer enclencher une audace innovante qui adhèrerait spontanément et très rapidement à l’idée harmélienne d’« Europe totale » (et à celle, tout aussi totale, d’un Jean Thiriart…). Cette absence de réalisme politique, métapolitique et géopolitique interdit de sortir de ce qu’il faut bien appeler une impasse, à l’heure où Washington appelle à une guerre contre la Russie de Poutine, à refouler toute présence chinoise en Mer de Chine du Sud et à un boycott général contre l’Iran, excellent client des industries européennes. Une impasse où nous ne pourrons connaître rien d’autre que le marasme et le déclin.

Venons-en maintenant à la géopolitique de la Belgique.

Avant-guerre, Jacques Crokaert, père de Monique Crokaert, épouse de Marc Eemans, avait écrit, pour l’éditeur Payot, un ouvrage remarqué sur la « Méditerranée américaine », soit les Caraïbes, sécurisées au bénéfice de Washington suite à l’éviction de l’Espagne hors de Cuba en 1898. Cet ouvrage de géopolitique important ne concernait pas l’espace réduit de la Belgique dans le Nord-Ouest européen. Pendant la seconde guerre mondiale, la collaboration germanophile opte évidemment pour une réorientation complète des stratégies en politique internationale. Le modèle centre-européen, préconisé par les Allemands, est alors interprété en Belgique comme un retour à Charles-Quint. Dans le chef des rexistes, autour de Léon Degrelle, s’ajoute, à ce tropisme germanisant (théorisé par Léon Van Huffel dès juin 1940), un universalisme camouflé, d’inspiration catholique et hispanisant où l’on cultivait sans doute l’espoir de « re-catholiciser » l’espace germanique, non pas en modifiant les cultes mais en absorbant les énergies allemandes pour un projet européen et global, né aux temps de la Grande Alliance entre les Habsbourgs/Bourgogne et les Aragonnais/Castillans. L’option pour le drapeau à Croix de Bourgogne (ou Croix de Saint André) symbolise ce choix  absolument non allemand et non national-socialiste, à peine dissimulé.

LH-MY.jpgMatière bourguignonne

Pendant la seconde guerre mondiale, nous avions donc un engouement néo-bourguignon, dont le théoricien premier n’était pas un rexiste mais un de leurs adversaires, en l’occurrence Luc Hommel, historien ardennais de la matière de Bourgogne et auteur d’un ouvrage sur la formation de la « Grande Alliance » hispano-bourguignonne. Hommel avait été le secrétaire du principal adversaire politique de Degrelle, le catholique technocratique Paul Van Zeeland.

En dehors de cet engouement « bourguignon » des rexistes, engouement vite abandonné par leurs adversaires qui ne voulaient plus être comparés à eux, il y avait une petite brochure, totalement oubliée et signée « J. Mercier » et intitulée « Géopolitique du Nord-Ouest ». Cette brochure, probablement tirée à compte d’auteur et non liée à une quelconque officine politique, collaborationniste ou non, est remarquable à plus d’un titre : en effet, elle ne développe pas une théorie géopolitique où l’espace belge ferait partie d’un plus vaste ensemble, comme le Saint-Empire ou la « Grande Alliance », mais prend acte de la réduction territoriale subie depuis le 17ième siècle, avec la perte des territoires qui forment aujourd’hui les départements français du Nord et du Pas-de-Calais, avec la disparition graduelle de l’espace lorrain contigu, arraché au Saint-Empire par lambeaux de François I à Louis XV, et, enfin, avec la perte du glacis franc-comtois, projection vers l’espace rhodanien et méditerranéen.

Le petit opuscule de J. Mercier

L’opuscule de Mercier définit l’espace belge actuel comme situé dans un « Nord-Ouest » englobant évidemment le Grand-Duché du Luxembourg, le cours de la Moselle, une partie de l’espace rhénan et les parties des Pays-Bas au sud des grandes rivières (Meuse, Rhin, Waal). C’est l’espace où se sont déroulées toutes les grandes batailles de l’histoire de ce « Nord-Ouest » depuis le haut moyen-âge et que les Anglais appellent la « fatal avenue ». Pour ce Mercier, demeuré inconnu, cet espace se subdivise en trois parties :

  • L’espace scaldien, entre l’Escaut et la Meuse, avec la vallée de la Sambre ; c’est l’espace central et principal de l’ensemble belge ;
  • L’espace transmosan, avec le massif ardennais ;
  • L’espace flandrien, poldérien et littoral, permettant, le cas échéant de prendre l’espace scaldien par l’Ouest.

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Mercier montre que l’ennemi principal, qui fut français pendant près d’un millénaire et fit de notre espace un espace exposé frontalement à ses coups réguliers, concentrera ses poussées vers le Nord en exploitant la « trouée de l’Oise » (die Oisepforte dans le langage des géopolitologues allemands), là où l’Oise prend sa source au sud de la petite ville de Chimay.

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La fameuse bataille de Rocroy (Rocroi), dans la zone de la « trouée de l’Oise », illustre très bien cette volonté de prendre Bruxelles et Anvers : sous les ordres du vieux Colonel Fontaine (‘de la Fuente’ dans les sources en castillan), qui mourra au combat à 80 ans, les tercios espagnols se battront aux côtés de leurs homologues allemands, luxembourgeois, wallons, alsaciens, francs-comtois et croates pour barrer la route de Bruxelles aux troupes françaises. Ils seront vaincus mais l’ennemi, assez durement éprouvé, n’exploitera pas sa victoire car les Luxembourgeois du Colonel espagnol von Beck approchaient avec des troupes fraîches. Jourdan aura plus de chance en 1794 et sera vainqueur à Fleurus. Napoléon passe par la « trouée de l’Oise » lors de la campagne des Cent Jours. La leçon, tirée du choc de Rocroi (1643), amène le Vauban espagnol, Monterrey, à construire sur le territoire du petit village de Charmoy, la forteresse de Charleroi, appelée à défendre, sur la Sambre, le Brabant, cœur de l’espace scaldien. Il en fait bâtir une autre, à Bruxelles, face à la Porte de Hal, sur le territoire de la commune de Saint-Gilles, si prisée par les bobos français qui s’installent de nos jours dans la capitale belge. De cette forteresse de Monterrey, il ne reste d’autres souvenirs que le nom de deux rues : la rue du Fort et la rue des Fortifications.

Flandre poldérienne et « trouée de l’Oise »

A l’ouest de l’espace scaldien, s’étendant des rives orientales de l’Escaut aux rives occidentales de la Meuse, se trouve l’ancien comté de Flandre, qui s’était étendu vers le sud au haut moyen-âge, s’était détaché de la tutelle française au fil des siècles pour y échapper de jure suite à la bataille de Pavie, gagnée par les armées de Charles-Quint en 1525. Il a été le théâtre de combats entre protestants néerlandais et catholiques, sujets du roi d’Espagne, à Nieuport lors de la bataille des plages en 1600, où les tercios espagnols étaient majoritairement composés de Wallons et de Britanniques catholiques (Anglais et Irlandais), et les troupes hollandaises de Wallons et de Britanniques protestants (Anglais et Ecossais). Louis XVI annexa Nieuport et Furnes à l’ouest de l’Escaut pendant ses campagnes militaires contre les Pays-Bas espagnols mais dut rendre finalement ces villes aux Habsbourgs. En 1794, le Général révolutionnaire Moreau prend la ville de Nieuport aux Autrichiens et y fait massacrer tous les émigrés royalistes français qui s’y trouvaient. La basse Flandre poldérienne a donc également été un axe de pénétration pour les armées françaises. En 1600, l’objectif de l’archiduc Albert, commandant des troupes du roi d’Espagne, était de protéger Dunkerque, encore espagnole à l’époque, contre un envahisseur venu du Nord.

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En 1690, le Duc de Luxembourg, commandant des armées françaises, pénètre, à son tour, par la « trouée de l’Oise et s’avance vers Fleurus où il livre victorieusement bataille au général zu Waldeck, commandant des troupes impériales et espagnoles : il ne prend pas Charleroi et ne peut exploiter sa victoire, pourtant retentissante. Les Impériaux et les Espagnols rameutent leurs troupes de réserve et les Brandebourgeois et les Liégeois compensent les pertes en mobilisant des troupes dans toute la région. En 1794, l’axe de pénétration des sans-culottes en Flandre poldérienne est un axe secondaire puisque c’est juste au-delà de la « trouée de l’Oise » que Jourdan emporte la décision finale et conquiert définitivement les Pays-Bas autrichiens, qui seront annexés à la République l’année suivante, en 1795, suite au Traité de Campoformio. Les révolutionnaires avaient pris Charleroi, assurant leur victoire qui, elle, sera bien exploitée. En 1815, Napoléon emporte une nouvelle victoire française à Fleurus/Ligny contre les Prussiens mais ne l’exploite pas, oublieux, peut-être, de la leçon de 1690 : des troupes fraiches attendaient aussi au-delà de la Meuse, où les Prussiens avaient une brigade intacte, qui allait épauler les trois autres brigades, étrillées durement à Ligny mais qui s’étaient regroupées et réorganisées, n’ayant pas été poursuivies. De plus, une armée russe était stationnée à Cologne et les Suédois campaient dans le Brabant septentrional. Cette négligence napoléonienne permit la victoire anglo-prussienne à Waterloo, le 18 juin 1815.

ballon_fleurus.jpgFleurus, 1794

Ces attaques par la « trouée de l’Oise » visent à prendre le cœur de l’espace scaldien, situé autour de Bruxelles et de Malines, et à s’emparer d’Anvers, port de guerre potentiel au fond de l’estuaire de l’Escaut. La victoire de Jourdan en 1794 amène les Britanniques à rejeter toute alliance avec la France révolutionnaire puis bonapartiste, tant que celle-ci se trouve à Anvers et libère le port du blocus imposé par les Pays-Bas protestants. La victoire française de Fleurus est à l’origine de la détermination des Anglais qui finiront par l’emporter à Waterloo, onze ans plus tard. Les manœuvres par la « trouée de l’Oise » sont aussi des manœuvres dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, glacis devant le cœur de l’espace scaldien et face à la vallée mosane. Toute conquête de l’Entre-Sambre-et-Meuse permet d’anticiper la conquête de tout l’espace scaldien et d’arriver dans la vallée mosane.

La portion du cours de la Meuse, qui appartint jadis aux Pays-Bas espagnols puis autrichiens et qui est sous souveraineté belge aujourd’hui, part de Givet (actuellement ville française) pour arriver à Dinant, Namur, Huy, Liège et Maastricht, autant de villes dotées de forteresses destinées à empêcher toute pénétration française en direction de Cologne et des plaines westphaliennes. A l’est du fleuve se trouve le massif ardennais, jugé difficilement pénétrable jusqu’en 1914 et même jusqu’en 1940. L’espace transmosan, exclusivement wallon, alors que l’espace scaldien est bilingue roman/germanique, a généralement été contourné par les envahisseurs du sud qui préféraient l’axe mosan à l’ouest du massif ardennais et l’axe mosellan à l’est de celui-ci, dont la continuation géologique en Allemagne s’appelle l’Eifel.

Raisonner en termes hydrographiques et hydropolitiques

Comprendre la géopolitique de l’espace belge implique de raisonner en termes hydrographiques et hydropolitiques. L’Oise, l’Escaut, la Sambre, la Meuse et la Moselle sont des axes fluviaux et stratégiques dont il faut impérativement saisir l’importance pour comprendre les dynamiques historiques qui ont tout à la fois façonné et disloqué le territoire aujourd’hui belge. L’Oise avait été, à l’aurore de l’histoire française, l’axe de pénétration pacifique des tribus franques/germaniques vers le bassin parisien. On nous donnait à méditer un chromo avec de grands guerriers débonnaires, barbus, qui accompagnait leurs riantes marmailles et leurs plantureuses épouses à tresses, paisiblement assises sur des chars à bœufs tandis que chevaux et bétail buvaient l’eau de l’Oise. Ils allaient, nous disait-on, régénérer un pays ravagé par l’effondrement de l’empire romain et en proie à une population autochtone et bigarrée (les bagaudes) retournée à une anarchie féroce et improductive, que Jean-François Kahn fait mine de prendre pour une panacée. Elle deviendra, après bien des vicissitudes historiques et a contrario, la voie de pénétration des armées françaises vers l’axe mosan et l’espace scaldien, d’où les Francs étaient venus.

Battle_audenarde.pngL’Escaut, curieusement, n’a guère été, sur ses rives et dans les environs immédiats de son cours, le théâtre de batailles aussi mémorables que celles de Rocroi, Fleurus ou Ligny, à l’exception peut-être de celle d’Audenarde (Oudenaarde), convoitée par les Français à plusieurs reprises au 17ième siècle, sous Louis XIV. En 1708, la coalition regroupant Autrichiens, Impériaux et Anglais, sous la conduite du Prince Eugène de Savoie-Carignan, du Duc de Marlborough (le «Malbrouck » de la chanson) et d’Henri de Nassau battent les troupes du Duc de Vendôme qui avaient fait de cette place flamande un redoutable bastion français.

La Meuse, axe de pénétration français en direction de la capitale symbolique du Saint-Empire, Aix-la-Chapelle, a été fortifiée en tous ses points, à Givet, où un régiment de zouaves est stationné aujourd’hui, à Dinant, Namur, Huy, Liège et Maastricht. Les Prussiens surtout entendaient sécuriser cet axe mosan pour tenir les Français éloignés du Rhin. Les Hollandais refuseront, avec l’appui prussien et russe, de rétrocéder à la nouvelle Belgique, la place de Maastricht (Mosae trajectum en latin, soit « le passage au-dessus de la Meuse », à une grosse vingtaine de kilomètres d’Aix-la-Chapelle). Sur un plan diplomatique, les Français, au 17ième siècle, chercheront à s’assurer de la neutralité des Princes-Evêques de Liège, maîtres de toute la vallée mosane qui, elle, rappelons-le, n’appartenait pas aux Pays-Bas espagnols puis autrichiens, contrairement à l’espace scaldien et aux Ardennes luxembourgeoises.

L’axe mosellan

La Moselle, formant une partie importante des frontières de l’ancien duché impérial du Luxembourg, est l’axe de pénétration français en direction du Palatinat et de la ville rhénane de Coblence, au confluent de cette rivière avec le Rhin. L’axe stratégique mosellan donne à la forteresse de la ville de Luxembourg une importance stratégique majeure, disputée depuis 1815, où les Prussiens ne voulaient pas la laisser aux mains des Français, les Hollandais aux mains des Belges après 1830, les Belges à la portée des Français immédiatement après la première guerre mondiale. L’importance de cet axe est notamment souligné dans un pamphlet signé par l’Abbé Norbert Wallez, le mentor d’Hergé : il ne fallait pas laisser à la République, qui voulait détacher la Rhénanie du Reich et autonomiser une république fantoche de Rhénanie, l’occasion d’occuper indirectement la vallée de la Moselle.

leapic.jpgEnfin, pour trouver des positions géopolitiques et géostratégiques directement liées à l’espace aujourd’hui belge, nous devons nous référer à un ouvrage absolument fondamental, toujours exploité par les puissances thalassocratiques anglo-saxonnes de nos jours : celui d’Homer Lea, intitulé The Day of the Saxons. Cet ouvrage de 1912, réédité immédiatement après l’entrée des troupes soviétiques en Afghanistan en 1979 et pourvu d’une remarquable préface du stratégiste suisse Jean-Jacques Langendorf, explique, à la suite de Halford John Mackinder, comment sécuriser les « rimlands » persan et indien contre les poussées russes dans le cadre du fameux « Great Game ». C’est là l’essentiel du livre mais rien n’a pris une ride : Lea préconise une politique de fermeté extrême voire prévoit un casus belli si l’influence russe dépasse la ligne Téhéran-Kaboul. En 1979, Brejnev a franchi délibérément cette ligne. La guerre afghane et toutes les guerres connexes dans l’espace entre Méditerranée et Indus sont le résultat d’un refus américain et britannique de voir s’étendre une influence russe ou soviétique au-delà de la ligne Téhéran-Kaboul.

Lea et la géopolitique anglaise en Mer du Nord

Mais Lea développe également une géostratégie visant à protéger les abords de la métropole anglaise. Les craintes anglaises ne remontent pas tellement à l’aventure tragique de la Grande Armada espagnole, battue par la marine et les pirates d’Elizabeth I. Elles se justifient plutôt par le souvenir cuisant des expéditions de l’Amiral hollandais De Ruyter au 17ième siècle. Les vaisseaux de De Ruyter mettaient une nuit à franchir la Mer du Nord depuis le « Hoek van Holland », à pénétrer dans l’estuaire de la Tamise et à incendier Londres. Il faut dès lors sécuriser les côtes et l’arrière-pays qui fait face aux Iles Britanniques. Ceux-ci doivent avoir une politique étrangère neutre et bienveillante à l’égard de l’Angleterre et ne jamais tomber aux mains d’une puissance disposant d’un hinterland de grandes dimensions, comme la France ou l’Allemagne réunifiée sous la férule de Bismarck. Lea a donc énoncé les règles qui ont justifié l’intervention immédiate des Britanniques aux côtés des Français dès que l’Allemagne de Guillaume II a fait valoir son « droit historique » à sécuriser la vallée de la Meuse et à l’interdire aux Français. Parce que les Allemands, en août 1914, pour faire face aux armées de la IIIème République, devaient non seulement sécuriser les axes mosan et mosellan, ce dont pouvait s’accommoder les Anglais, mais simultanément occuper tout l’espace scaldien et la côte de la Flandre poldérienne. L’Allemagne aurait alors disposé d’une façade maritime en Mer du Nord, ce qu’elle consolidera en effet pendant la première guerre mondiale : les ports de Zeebrugge et d’Ostende ont été développés par les ingénieurs de la Kriegsmarine, ont été sortis de l’insignifiance où ils avaient été plongés depuis plusieurs siècles. Les Allemands pouvaient dès lors rééditer les exploits de l’Amiral De Ruyter. L’historien flamand Ryheul, spécialiste de cette politique allemande pendant la première guerre mondiale et auteur d’un ouvrage de référence sur le « Marinekorps Flandern », montre comment le Canal maritime de Bruges grouillait de sous-marins sans protection antiaérienne à une époque où l’aviation militaire en était encore à ses premiers balbutiements : les Britanniques couleront un vieux navire en face de ce canal afin de barrer la route aux redoutables sous-marins du Kaiser.

mkfl.jpgPour les Allemands, l’espace scaldien et la zone transmosane sont donc des tremplins pour arriver à Paris. Comme le firent les Francs à l’aurore de l’histoire de France. L’histoire prouve toutefois que l’espace change de qualité et de dimensions entre l’ancienne frontière méridionale des Pays-Bas espagnols et le bassin parisien. L’espace s’y étire, l’habitat s’y raréfie, rendant la logistique plus compliquée voire ingérable avec un charroi précaire et exclusivement hippomobile. Les armées de Philippe II d’Espagne, commandées par le Comte d’Egmont et par Emmanuel-Philibert de Savoie, ne dépasseront pas Saint-Quentin malgré leur belle victoire. Les lansquenets de Götz von Berlichingen s’arrêteront à Saint-Dizier en Haute-Marne. En 1914, les troupes du Kaiser arriveront jusqu’à la Marne mais ne pourront pousser plus loin.

Le destin géopolitique de tous les Européens est désormais lié !

Pour vaincre l’espace entre les Flandres et le Bassin parisien, il faut un élément motorisé et suffisamment de pétrole. Gallieni parvient à sauver Paris en mobilisant les taxis de la capitale qui amèneront les renforts nécessaires. Pétain introduit une logistique motorisée sur la Voie Sacrée qui mène à Verdun. Fort des pétroles livrés par les Soviétiques de Staline, Hitler franchit allègrement l’espace que les armées du Kaiser n’avaient pas pu franchir. La mise en place de l’alimentation en carburant ralentit pendant plusieurs semaines la progression des Alliés anglo-américains vers le Nord, après le débarquement du 6 juin 1944 dans le Calvados. Les Allemands, malgré leurs carences en pétrole, peuvent gagner encore la bataille d’Arnhem en octobre 1944 parce que la logistique alliée reste encore lente. L’Europe, après la seconde guerre mondiale, est devenue un petit espace stratégique gérable : elle nous apprend que le destin géopolitique de tous les Européens est désormais indissolublement lié. La Mitteleuropa est accessible facilement depuis tous les littoraux de la péninsule eurasienne qu’est la Vieille Europe. On prend Hambourg au départ des plages normandes, Stuttgart à partir d’un débarquement réalisé en Provence, Berlin ou Vienne suite à une victoire à Koursk dans l’espace steppique russe.

Il reste sans doute beaucoup à écrire sur tous les aspects que j’ai évoqués dans cette modeste réponse aux questions qui me sont habituellement posées lors d’agapes entre amis ou de débats avec des collègues historiens. Certains sont férus de géopolitique, d’autres sont des historiens éminents, tantôt spécialistes de la diplomatie belge suite à des lectures sur Harmel ou émanant de la plume du Prof. Coolsaet, de l’histoire de la neutralité belge entre le Traité de Londres de 1839 et l’invasion allemande d’août 1914, de la Flamenpolitik des Allemands pendant la première guerre mondiale, des relations belgo-russes au fil de l’histoire, de la Principauté de Liège aux 17ième et 18ième siècles, de la gestion des Pays-Bas méridionaux sous les règnes de Marie-Thérèse et de Joseph II, etc.

Pluriversum et grands espaces

Je pense notamment à une analyse des travaux de Drion du Chapois, qui dirigea jadis le journal Le Rappel à Charleroi, où oeuvrait aussi Pol Vandromme. Ses travaux sur la « mission européenne des Belges » sont remarquables et expliquent pourquoi le « petit nationalisme » ne fait guère recette chez les esprits lucides de nos régions, où l’on préfère alors le repli sur le vernaculaire flamand ou wallon ou l’engouement pour l’Europe, dans une perspective rupturaliste  dans les cénacles nationaux-révolutionnaires (héritiers du militantisme de « Jeune Europe ») ou, chez les alignés par opportunisme ou par souci d’œuvrer dans un cadre institutionnel établi, dans une perspective européiste mais eurocratique donc a-historique et purement technocratique. Au-delà, il y a les universalistes qui émettent de lassants vœux pieux et imaginent un « universum » homogénéisable, alors que le monde restera toujours un « pluriversum » de variétés et de bigarrures. Si l’on veut dépasser le vernaculaire ou les nationalismes trop étroits, il faut penser, avec Carl Schmitt, en termes de « grands espaces », de Grossräume.  

Robert Steuckers,

Forest-Flotzenberg, juin 2018.

 

dimanche, 24 juin 2018

Jesús Lorente sobre Weimar

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III Encuentro Literario Editorial EAS

Jesús Lorente sobre Weimar

Conferencia de Jesús Lorente sobre Weimar, con introducción de Francisco José Fernández-Cruz Sequera, para el III Encuentro Literario de la Editorial EAS, en Madrid el 5 de mayo de 2018.
 

jeudi, 24 mai 2018

«La force de la géographie: comment expliquer la politique mondiale à l’aide de dix cartes géographiques»

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«La force de la géographie: comment expliquer la politique mondiale à l’aide de dix cartes géographiques»

par Wolfgang van Biezen

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«Après la lecture de ce livre, on comprend mieux les crises actuelles de notre monde, on considère les articles exigeants de la presse quotidienne de manière moins fragmentaire, ce qui mène à une meilleure compréhension. La mutation de la seule puissance mondiale, les Etats-Unis, vers un monde multipolaire est déjà accomplie. Pourquoi il en est ainsi est bien décrit dans ce livre captivant et intéressant à lire.»

TMgéo2.jpgAu début de l’année 20151, lors d’une intervention au sein du Chicago Council on Foreign Relations, George Friedman de la société de renseignement américaine Stratfor a insisté sur l’intention des Etats-Unis de continuer à faire la guerre et comment, depuis un siècle, la politique américaine avait défini, de façon primordiale et doctrinale, l’empêchement d’une quelconque réconciliation entre l’Allemagne et la Russie. Cela concorde entièrement avec politique de guerre et la politique étrangère des Britanniques pour l’Europe, menées depuis plusieurs siècles conformément à la tradition et connue sous le nom d’«équilibre des forces». Actuellement cela correspond au déplacement dans le cadre de l’OTAN des Rapid Forces internationales vers l’Est jusqu’à la frontière russe.


La transformation de l’OTAN d’une alliance défensive en une alliance offensive sous la direction des Etats-Unis, les guerres au Proche-Orient, les alliances opaques dans le conflit syrien, la sécession armée en Ukraine orientale et une ministre de la Défense allemande semblant être prête à tout, nous rappelle fatalement la situation à la veille de la Première Guerre mondiale. A cette époque, il ne manquait plus que l’étincelle serbe pour faire sauter l’Europe. Le les poudrières sont en place. Selon George Friedman, l’Allemagne ne s’est pas encore décidée d’assumer le rôle de chef en Europe que ses alliés veulent lui imposer. Rappelons-nous: le mensonge de l’ancien ministre allemand de la Défense M. Scharping, a fourni la raison pour l’intervention militaire illégale au Kosovo. Jusqu’aujourd’hui, il est préférable de ne pas parler ouvertement sur l’horrible souffrance humaine provoquée par l’emploi des armes à l’uranium appauvri utilisées par les forces alliées dans cette région.


Il est difficile de ne pas voir les signes d’une nouvelle guerre, et les citoyens européens réalisent de plus en plus qu’un nouveau conflit est en préparation. Quiconque ne veut pas fermer les yeux, désire comprendre l’histoire récente de l’Europe et décèle des parallèles avec la Première et la Seconde Guerre mondiale dans les activités bellicistes contemporaines, ferait bien de s’approfondir dans la lecture du livre de Tim Marshall intitulé «Die Macht der Geographie – Wie sich Weltpolitik anhand von 10 Karten erklären lässt» (DTV-Paperback 34917) [La force de la géographie. Comment expliquer la politique mondiale à l’aide de dix cartes]. (Version originale en anglais: «Prisoners of Geography. Ten Maps That Explain Everything About the World»).


Le livre met l’accent sur le mot «géo» et entend par là simplement ceci: «La géopolitique démontre comment on peut comprendre des affaires internationales dans le contexte de facteurs géographiques.» En fonction de l’histoire, l’auteur britannique Tim Marshall sensibilise l’œil du lecteur à la situation actuelle de dix régions choisies de notre monde. Il le fait de façon cohérente sur la base de la géographie et de la topographie.


Le premier chapitre déjà clarifie pourquoi Staline, n’avait guère l’intention, après la Seconde Guerre mondiale, d’étendre l’ancienne Union soviétique jusqu’à l’Atlantique, comme l’ont appris des générations d’élèves mais également des stratèges miliaires pendant leur formation.


Les attaques contre la Russie et la sécurisation du ravitaillement nécessaire venant de l’Ouest ont toujours eu lieu par la plaine nord-européenne. Toutes les autres voies sont bloquées par des chaînes de montagnes. Cette voie fut choisie par Napoléon tout comme les armées allemandes pendant les deux guerres mondiales. Actuellement, la Pologne et l’Ukraine servent à nouveau de têtes de pont stratégique et sont ainsi essentiel pour les militaires occidentaux. En même temps cela représente d’autre part une énorme menace pour la Russie. Nous apprenons aussi pourquoi le contrôle et la fermeture de la «ligne GIUK»2 ont à plusieurs reprises barré le chemin de la marine russe vers les océans. Et lorsqu’on peut lire dans la presse quotidienne que toutes les transactions financières de l’Europe vers les Etats-Unis et retour passent par des faisceaux de câbles sous-marins transatlantiques, parallèles à la «ligne GIUK», et comment les Russes seraient capables de couper ces liaisons à l’aide de leur sous-marins, le lecteur attentif se rend compte du fait qu’il s’agit ici éventuellement d’une préparation d’un casus belli.


tmgéo3.jpgLe projet chinois du réseau des Routes de la soie, peu considéré par les Etats-Unis, est vu comme une réponse aux questions urgentes de la communauté mondiale. L’Eurasie se rapproche et collabore dans ce programme d’infrastructure (One Belt One Road – OBOR). Des transports ferroviaires de Pékin à Duisbourg ont déjà lieu plusieurs fois par semaine. La Russie soutient ce projet. La Chine désire davantage de coopération non seulement sur le contient eurasiatique, mais dans tous les domaines et au bénéfice mutuel de tous les participants. Par le port de Gwadar, la Chine atteint l’océan Indien et inclut le Pakistan et l’Iran dans ce projet eurasiatique.


D’autres chapitres importants déchiffrent la géopolitique actuelle des Etats-Unis, de l’Europe occidentale, du Moyen-Orient, de l’Inde et du Pakistan, de la Corée et du Japon aussi bien que de l’Amérique latine.
Le livre fort inspirant de M. Marshall se termine par un chapitre sur l’Arctique. Dans cette région, le soi-disant «changement climatique» travaille en faveur de la Russie. Nulle part, les Etats-Unis et la Russie ne sont si proches l’un de l’autre. Toutefois, le dégel ouvre des possibilités de nouveaux passages entre l’Atlantique et le Pacifique. Là aussi, sur son propre plateau continental, il semble que la Russie tienne la corde, relativement inaperçue et tranquille.


Après la lecture de ce livre, on comprend mieux les crises actuelles de notre monde, on considère les articles exigeants de la presse quotidienne de manière moins fragmentaire, ce qui mène à une meilleure compréhension. La mutation de la seule puissance mondiale, les Etats-Unis, vers un monde multipolaire est déjà accomplie. Les raisons pour lesquelles il en est ainsi sont bien décrites dans ce livre captivant et intéressant à lire.    •

1     https://www.youtube.com/watch?v=ablI1v9PXpI newscan du 17/3/2015
2     Le GIUK est une ligne imaginaire de l’Atlantique nord formant un passage stratégique pour les navires militaires. Ce nom est l’acronyme de l’anglais «Greenland, Iceland, United Kingdom». En cas de conflit, la ligne sera bloquée par les Etats-Unis ou plutôt par l’OTAN. (cf. aussi la NZZ du 13/2/18, p. 7)

mercredi, 23 mai 2018

Jean-Michel Vernochet : Pour en finir avec mai 68

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Jean-Michel Vernochet :

Pour en finir avec mai 68

Olivier Pichon reçoit Jean-Michel Vernochet journaliste écrivain
 
1.Le mois de mai 68 une défaite en juin.
 
2. Mais une victoire dès les années 70: la prise de pouvoir culturel et sociétal bien avant Mitterand.
 
3. La détestation de soi-même. La fin de la nation et de la civilisation française ? Mais aujourd’hui des motifs intellectuels et sociaux d'espérer offerts par une nouvelle jeunesse aux antipodes de 68. Mais aujourd’hui des motifs intellectuels et sociaux d'espérer offerts par une nouvelle jeunesse aux antipodes de 68.
 
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samedi, 12 mai 2018

Il y a 50 ans… Actualité révolutionnaire de la grève sauvage généralisée de Mai-Juin 1968 en France et ailleurs…

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Il y a 50 ans… Actualité révolutionnaire de la grève sauvage généralisée de Mai-Juin 1968 en France et ailleurs…

par Francis COUSIN

« Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d’existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. C’est pourquoi l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. »

Marx, Critique de l’économie politique, « Préface », 1859.

Mai 68 commémoré par le spectacle de la marchandise

ou comment ensevelir la radicalité de la lutte des classes…

Déjà cinquante-ans… Alors que des présidentielles aux législatives, le spectacle de la crise de la marchandise a rencontré de plus en plus de difficultés à embrigader durant des mois le prolétariat sur le terrain du cirque électoral, toutes les fractions politiques de la servitude généralisée, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, s’emploient aujourd’hui à une vaste opération de célébrations-occultations destinée à masquer et dénaturer l’essentiel de ce qui fit la radicalité profonde des événements pour mieux mettre en relief les simples jeux de simulation et de fausseté qui permirent la maintenance rénovée de la résignation.

Pour la pensée radicale, tirer les leçons du mouvement réel de Mai-Juin 68, c’est exclusivement contribuer à la plus grande clarification anti-économique et anti-politique possible par rapport à toutes les défigurations qui maquillent les véritables racines, développements et implications d’une telle explosion sociale. C’est présentement intervenir efficacement en tant que cohérents jalons de conscience, c’est mener une activité théorico-pratique communarde au sein de la dynamique générale du prolétariat, en regardant l’histoire de manière dialectique c’est-à-dire aux antipodes des jacasseries superficielles qui se perdent dans l’empirie surfacière et l’épiderme égocentrique.

En cette année 2018, le grand tintamarre d’insignifiance du crétinisme universitaire et médiatique de la marchandise vient faire œuvre normale de falsification autour de la commémoration des 50 ans de Mai 68 présenté évidemment comme simple révolution culturelle du Capital permettant ainsi la libération festive des mœurs adéquate à la modernisation accomplie du marché narcissique de la liberté despotique du profit.

En fait et c’est là l’essentiel, la réalité sociale est toujours hétérogène et la révolution et la contre-révolution oeuvrent toujours là sur le même terrain et c’est pourquoi la seconde parle toujours avec l’apparence des mots de la première afin de l’obscurcir, l’embrumer et la neutraliser. Mai 68, c’est donc certes l’émancipation atomistique de l’individu dans le libre-échangisme généralisé et l’américanisation forcenée de la société mais c’est aussi et d’abord le sommet d’une décennie d’insubordination sociale grossissante. Ce n’est donc pas l’agitation étudiante et le pacifisme vietnamiste arrangé qui fait là nouveauté mais le débrayage radical de millions de prolétaires à une échelle jamais atteinte. Certes, cette grève, pour massive qu’elle fut, resta contenue par tous les pouvoirs politiques et syndicaux du Capital mais un ouvrier français sur deux y a quand même activement participé d’une manière ou une autre et c’est là l’essentiel puisqu’il fut là bien visible que l’agitation sociale peut faire trembler les services secrets, la police et toutes les pègres gouvernementalistes

La contradiction entre le développement des forces productives et les rapports sociaux de production atteint toujours son moment historique le plus déterminant lorsqu’elle se manifeste centralement dans l’antagonisme qui oppose le mouvement révolutionnaire contre le travail à l’idéologie de son amélioration la plus poussée. Ainsi, l’idéologie révolutionnaire des gauchistes du Capital qui a servi de laboratoire mystificateur à tous les dirigeants politiques et syndicaux qui ont voulu façonner un modèle de nouvelle société correspondant à la réification la plus pléthorique a bien constitué l’esprit du Mai des lois du marché actualisé pendant que les prolétaires qui prenaient la parole au nom de la vie vraie incalculable contre tous les spécialistes de la conscience aliénée exprimaient, eux, l’esprit d’un Mai fondamentalement antithétique; celui de cette puissance d’ex-ister dans la qualité infiniment choquante du Beau inépuisable et de l’anti-mercantile authentique qu’aucun gouvernement de la quantité ne saurait tolérer.

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Si quelques groupes à tendance maximaliste surent certes appréhender la société du spectacle propre à la domination réalisée du Capital, fort peu eurent cependant vraie capacité à saisir le déterminisme historique de cette nécessité et concevoir que Mai 68 fut tout sauf un coup de tonnerre dans un ciels serein. Ainsi pour beaucoup de dogmatiques élitistes qui confondent l’histoire mondiale avec l’impatience prétentieuse de leur nombril inculte, ce qui aurait été attaqué en Mai, ce serait l’économie capitaliste développée fonctionnant « bien ». Or et bien évidemment, la juste perception des choses démontre précisément l’antipode… L’éruption révolutionnaire est bien venue d’une crise de l’économie de la soumission qui a généré une situation de crise dans tous les lieux de soumission à l’économie.

Le mouvement de Mai, c’est avant tout la grève spontanée et l’occupation critique de l’espace qui éclate et qui partout s’étend naturellement et instinctivement en conflits radicaux, non seulement parce que plus durs que les sermons de renoncement des flics syndicaux et politiques de l’asservissement perfectionné, mais en premier lieu parce que cette conflictualité pose même inconsciemment la racine véridique des problèmes historiques qui formalisent l’insipidité et le faux. Dans toutes les usines, de Renault à Flins en passant par Sud-Aviation à Nantes, c’est partout le même mouvement qui se dessine. Malgré les vastes opérations de sabordage menées par les managers syndicaux et politiques de la contre-révolution et au lendemain de la grande mystification démobilisatrice du 13 mai, les prolétaires cessent d’accepter de perdre leur temps et dé-couvrent par la rencontre riche de la parole collective indisciplinée les conditions d’un dépassement du cercle vicieux qui lie leurs ennemis vraiment visibles et leurs faux-amis si mal déguisés.

Le fétichisme de la marchandise est un spectacle d’indistinction et de renversement généralisés qui voit universellement le fallacieux se présenter comme véridique et vice versa en permettant ainsi à la dictature démocratique de l’économie politique de l’inversion de se reproduire tant que le capitalisme n’a pas atteint les limites historiques de son impossible reconduction. Si le prolétariat ne peut abolir le Capital, c’est bien entendu parce qu’il est confronté à la force historique d’une puissance bien réelle qui a encore justement la puissance de demeurer une réalité historique. Les illusions réformistes que se font les prolétaires et qui rendent ainsi possible la perpétuation de la domination avant d’être une question de représentation renvoient à la matérialité concrète de l’effondrement non advenu de la reproduction historique de la marchandisation dont l’idéologie du progrès constitue le mensonge central. Tant que les prolétaires ne se battent pas contre ceux qui prétendent parler à leur place, ils ne pensent rien d’essentiel puisque ce qu’ils pensent alors leur vient de l’idéologie du cheffisme et de l’amélioration dont le projet consiste uniquement à perfectionner l’abondance colorée de la misère. Comme nous l’a appris Hegel, il arrive aux hommes ce qui leur ressemble en la vérité de leur temps… Tandis que la perspective contre-révolutionnaire est la conquête du pouvoir à tous les niveaux de la survie, celle du prolétariat révolutionnaire est la destruction de tous les pouvoirs comme mouvement de la communisation qui se hausse au niveau de la vie auto-émancipée.

Parler anti-idéologiquement de Mai 68, c’est appréhender la dialectique des profondeurs qui causa matériellement le surgissement et le développement de luttes massives concernant plus de 10 millions de femmes et d’hommes en insubordination charnellement vécue. Tant que le mouvement social ne va pas jusqu’à la destruction de l’argent et de l’État, des idéologies peuvent toujours se construire sur tel ou tels aspect particulier de ses limites encore prisonnières du vieux monde. C’est d’ailleurs sur ce terreau que les classes dominantes trouvent évidemment leurs meilleurs interlocuteurs afin que la schizophrénie mégapolitaine de la loi de la valeur puisse continuer de se parler à elle-même. À la gauche de la gauche du Capital, les gauchistes de la marchandise ont ainsi depuis longtemps fini de se dévoiler en tant que bureaucrates du meilleur renouvellement capitaliste envisageable. Le trotskisme, le maoïsme et la faune libertaire n’ont jamais constitué autre chose que différents secteurs de l’extrémisme capitaliste le plus spectaculaire. Il est donc normal que la plupart des pseudo-révolutionnaires célèbres de 68 soient devenus les meilleurs représentants de commerce de toutes les élucubrations et tromperies immigrationnistes, terroristes, écologistes, féministes et anti- discrimationnistes par lesquelles le gouvernement du spectacle mondial s’escrime à tenter de remplacer la lutte de classe consciente contre l’argent par le vivre ensemble dans l’angoisse du consommer débile et de l’aménagement capitaliste le plus torpide et le plus égalitairement scatologique.

mai-2.jpgLa marchandise bien-pensante a toujours adoré le gauchisme lequel est bien le meilleur dérivatif envisageable pour saper les mouvements de contestation sociale et ainsi conforter les mouvements de réorganisation et de dépoussiérage de l’exploitation vers le triomphe vulgaire de la liberté des égoïsmes les plus chosifiés. À cette époque et plusieurs nuits de suite, Jacques Chirac, alors secrétaire d’État à l’Emploi, prend assidûment part aux négociations secrètes les plus secrètes entre le patronat, les syndicats et l’État dans le dessein d’éteindre le feu communier qui se répand. Il rencontre clandestinement et à plusieurs reprises Henri Krasucki au nom de la CGT. On a beaucoup glosé sur le fait que le futur président de la République y était allé armé d’un revolver. « C’était une période de grande agitation et j’avais intérêt à être armé, a t-il toujours répondu. Non pas à l’égard de Krasucki, bien entendu, mais compte tenu du climat de tension extrême… » Tout est ainsi dit : les partis et les syndicats de la gauche du Capital travaillent effectivement ensemble avec l’État en tant que co-dirigeants de la contre-révolution pour superviser et soumettre le mouvement d’incandescence du prolétariat de manière à casser la grève sauvage.

Simultanément, c’est à bord d’une DS appartenant à Paris Match, propriété du très américanolâtre Jean Prouvost que Cohn-Bendit qui baragouinait Noir et Rouge strictement à l’envers, a pu s’exfiltrer d’Allemagne le 28 mai, après son interdit de territoire français par arrêté d’expulsion du 21 mai précédent, pour venir en vedette de duperies faire retentissante tricherie à un meeting à la Sorbonne. De fait, si le Pentagone et la CIA étaient fortement inquiets de voir la France livrée à l’émeute de l’insubordination ouvrière, ils n’en étaient pas moins très satisfaits de voir là progressivement s’éteindre les derniers rêves de cette vieille souveraineté française qui avaient osé réprouver les manœuvres d’agression de l’impérialisme américano-sioniste tant au Vietnam qu’en Palestine alors même que de Gaulle n’avait cessé d’extravaguer sur le mirage d’un capitalisme multipolaire et tempéré qui aurait pu échapper à l’omnipotence impitoyable du dollar. Quoi donc de plus normal que les services américains se soient particulièrement intéressés tant financièrement qu’idéologiquement à toutes les sectes du spectaculaire extrême puisque le gauchisme est la seule contre-révolution envisageable lorsqu’il s’agit d’échapper aux risques qui résultent d’une sédition dont les remuements laissent trop visiblement apparaître la direction de la vraie révolution.

mai-5.jpgQue le piètre et vaseux Cohn-Bendit ait terminé dans les bras de la Macronie rothschildienne la plus glauque pour applaudir à toutes les infamies du spectacle de la marchandise terminale est on ne peut plus logique. C’est là le fin mot de l’esprit le plus-contre-révolutionnaire de Mai à l’opposé de l’esprit réfractaire de la grève sauvage. Le gauchisme a marqué là que le stalinisme était entré en phase de sénescence et qu’il était à sa gauche, le moyen le plus approprié de dévoyer et de briser la lutte des classes radicalisée tant que la crise historique de la marchandise ne permettrait pas au prolétariat de produire l’intervention autonome de son auto-négation. Que par delà toutes les égarements, décompositions et recompositions, il subsiste un invariant général persistant dans le vaste troupeau de la désagrégation gauchiste; celui de l’idolâtrie du grand remplacement par l’armée de réserve immigrée et du Lumpenprolétariat des banlieues trafiquantes, explique pourquoi l’État a toujours recruté ses meilleurs troupes de choc publicitaire dans l’intelligentsia la plus grossière de l’idéologie anti-raciste qui entend substituer au projet communard d’un monde sans argent, celui du commerce mondial d’une égalité infinie dans la réussite de l’acquisition.

C’est aujourd’hui un secret de polichinelle que c’est pour prévenir le retour d’un nouveau mai 68 que toute la nomenklatura patronale est venu défiler empressée dans les bureaux ministériels de l’ère Pompidou afin d’obtenir l’ouverture des vannes migratoires permettant de dissoudre la détermination historique de l’ancienne homogénéité sociale qui expliquait la spéficité communeuse si dangereuse du continent ouvrier européen afin de voir ainsi émerger à sa place, l’aliénation modernisée des transactions qui fusionne là maintenant la passivité du temps réifié le plus à la page et celle du fatalisme afro-oriental le plus arriéré si bien analysé par Marx poursuivant Hegel.

Si tout ce qui a suivi mai 68 a donc consisté pour le Capital à se préserver de cette lutte de classe si préoccupante, il faut bien revenir à la source de la source de ce qui fit naître un mouvement social si alarmant.

Toute l’année 1967, des symptômes remarquables avaient signalé l’importance de la détérioration des positions de l’idole Capital en France. Le nombre des chômeurs croissait régulièrement jusqu’à atteindre les 500 000 au début de 68 et l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) venait d’être créée par Jacques Chirac. La France rurale rentrait dans le progrès accéléré des dévastations industrielles de la vie agricole et le monde ouvrier était, lui, touché de plein fouet par les mutations d’un procès d’exploitation de plus en plus intensifié… Les jeunes paysans, ouvriers et étudiants issus d’une réalité prolétarienne en pleine recomposition se voyaient là placés au carrefour intensément crisique d’une France d’hier qui finissait de voir mourir ses traditions pré-capitalistes et d’une France du futurisme mercantile absolutiste qui commençait seulement à tout repenser en termes d’accumulation transformée..

mai-3.jpgDès le début 1967, les syndicats ont été très significativement débordés à de nombreuses reprises… Des affrontements importants avec les forces de l’ordre ont eu lieu à Bordeaux, à l’usine d’aviation Dassault, à Besançon ou dans la région lyonnaise chez Rhodia ou à Berliet, dans les mines de Lorraine ainsi que dans les chantiers navals de Saint-Nazaire d’ailleurs paralysés par une grève générale en avril. Mais c’est indubitablement à Caen, en Normandie – en un territoire particulièrement emblématique des modifications capitalistes rencontrées dans la géo-histoire du devenir rural et urbain des mutations capitalistes d’alors – que le prolétariat va mener un de ses combats les plus démonstratifs vers ce qui va peu à peu conduire à Mai 68. Le 20 janvier 1968, les syndicats de l’usine de camions Saviem avaient lancé un mot d’ordre inoffensif de grève d’une heure et demie mais la base, jugeant cette action complètement déplorable est partie spontanément en grève le 23. Le surlendemain, à 4 heures du matin, les CRS démantèlent le piquet de grève et permettant ainsi aux cadres et aux jaunes d’entrer dans l’usine. Les grévistes décident de se regrouper au centre ville où ils sont alors rejoints par des ouvriers d’autres entreprises qui sont également entrés en grève. À 8 heures du matin, 5 000 personnes convergent vers la place centrale : les gardes mobiles les chargent brutalement, notamment à coups de crosse de fusil. Le 26 janvier, les travailleurs de tous les secteurs de la ville rejoints par de nombreux étudiants manifestent leur solidarité : un meeting sur la place centrale rassemble 7 000 personnes à 18 heures. À la fin du meeting, les gardes mobiles chargent pour évacuer la place mais sont surpris par la résistance ouvrière. Les affrontements dureront toute la nuit; il y aura 200 blessés et des dizaines d’arrestations. Six jeunes manifestants ouvriers écopent de peines de prison ferme de 15 jours à trois mois. Mais bien loin de faire reculer la volonté de lutte, cette répression ne fait que provoquer l’extension et la radicalité du mouvement… Le 30 janvier, on compte 15 000 grévistes à Caen. Le 2 février, les autorités et le patronat sont obligés de reculer. On lève les poursuites contre les manifestants, On augmente les salaires de quelques pour-cents… Le lendemain, le travail semble reprendre mais, sous l’influence des jeunes ouvriers, les débrayages se poursuivent encore pendant plusieurs semaines à la Saviem.

Saint-Nazaire en avril 67 et Caen en janvier 68 ne sont pas les seules villes à être touchées par des grèves massives impliquant une grande partie de la population ouvrière. C’est aussi le cas dans d’autres villes de moindre importance comme Redon en mars ou Honfleur en avril. Ces grèves massives de tous les exploités d’une ville ou d’une région préfigurent bien ce qui va se passer à partir du milieu du mois de mai dans tout le pays. Les salaires réels amorçaient une baisse indéniable qui révélait aussi la chute élevée du salaire relatif comme expression confiscatoire de l’écart entre la part de profit produit et la partie de salaire octroyée… Et la classe ouvrière commençait à subir les premières attaques capitalistes d’envergure avec notamment les fameuses ordonnances de 67 sur la Sécurité Sociale… Tout cela n’est nullement le produit du hasard mais s’inscrit dans un contexte planétaire de crise du capitalisme mondial et donc sur une accentuation de la dégradation des conditions générales de reproduction de la force de travail. La racine première du mouvement de mai dans le cadre d’une globalisation croissante des économies nationales marquait donc le début d’une crise mondiale de la reproduction du système capitaliste lui-même. Cette réapparition de la crise que tous les thuriféraires du fanatisme du travail n’avaient cessé de considérer comme définitivement disparue à travers le phantasme bêtasse des Trente Glorieuses marquait la fin de la période de reconstruction qui avait suivi la deuxième boucherie impérialiste. La dynamique de saturation croissante des marchés venait rappeler que la baisse tendancielle du taux de profit est la loi naturelle du spectacle de la marchandise et que plus grossit la masse de profit généré par le productivisme de la technique, plus diminue le taux de profit qui constitue la seule fin en soi du rapport social d’exploitation et d’extorsion de plus-value.

À cet instant, le niveau des infrastructures industrielles et commerciales du Japon et des pays détruits en Europe qui avait constitué un débouché majeur pour l’économie mondiale depuis deux décennies voyait les balances commerciale des pays concernés redevenir équilibrées voir excédentaires alors que celle des USA se trouvait dans une dynamique déficitaire en 1968. Par delà la facticité de l’expansion d’après-guerre, la concurrence allait s’exacerber et plonger l’ensemble du monde-marchandise dans la crise ouverte qui verrait les grandes puissances de la technologie du Capital s’affronter sur le terrain d’une guerre économique et monétaire redoublée par le biais notamment de la baisse du dollar.

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Depuis 1914 qui marque l’entrée en décadence historique du mode de production capitaliste condamné dorénavant à régulièrement s’auto-détruire afin de liquider sa gigantesque surproduction matérielle et humaine pour faire face à la domination réelle advenue de la valeur, les causes qui contrecarrent la baisse du taux de profit deviennent l’archétype même de l’accumulation fondée sur la plus-value relative. De la sorte, la dévalorisation devient le principe même de l’accumulation puisque l’accumulation n’est plus que le spectacle sans fin des cumuls de la dévalorisation. La valorisation, en produisant toujours davantage de travail mort machinique, pose et impose alors la dévalorisation constante du Capital en situation permanente de dé-capitalisation, c’est cette apogée du mouvement échangiste qui exprime le périgée de tous les échanges de tous ses mouvements…

« Les masses ont été à la hauteur de leur tâche. Elles ont fait de cette “ défaite ” un maillon dans la série des défaites historiques, qui constituent la fierté et la force du socialisme international. Et voilà pourquoi la victoire fleurira sur le sol de cette défaite. “ L’ordre règne à Berlin ! ” sbires stupides ! Votre “ ordre ” est bâti sur le sable. Dès demain la révolution “ se dressera de nouveau avec fracas ” proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi J’étais, je suis, je serai ! »

Rosa Luxemburg, « L’ordre règne à Berlin », 1919

Dans ce champ de la crise de la domination réalisée de la valeur, la dématérialisation de la monnaie telle que Marx l’a fort bien anticipée singulièrement dans les Grundrisse et dans le Livre troisième du Capital vient dire que l’or ne pouvait servir de mesure des valeurs que parce qu’il est lui-même un produit du travail vivant. Le développement du Capital sur la base technicienne frénétique de la plus-value relative et sa crise remettent en cause la capacité du travail à valoriser le capital et donc à être la mesure de la production. La monnaie doit perdre son caractère de monnaie-marchandise mais cette perte est antagonique aux bases mêmes du Capital en tant que ce dernier est valeur en procès du procès de la valeur.

L’abandon de l’étalon-or pendant la guerre vient signifier que l’entrée en domination réelle de la valeur en 1914 annonce la crise arrivée de la marchandise universelle en tant qu’équivalent général d’un monde d’automates sociaux sur-déterminés par le mouvement ascensionnel du travail mort, l’extension des marchés du crédit et le développement intensif du capital fictif. Les Accords de Bretton Woods qui dresseront les grandes lignes du système financier international mis en place après 1944 donneront alors à l’impérialisme américain le pouvoir reconnu de garantir la valeur du dollar mais sans être obligé d’avoir une contrepartie en or aux dollars émis. Les États-Unis, ne voulant pas voir disparaître leur encaisse-or, suspendront la convertibilité du dollar en août 1971. Le système des taux de change fixes s’écroulera définitivement en mars 1973 avec l’adoption du régime de changes flottants, c’est-à-dire qu’ils s’établiront dorénavant en fonction des seules déterminations générales du marché.

La domination formelle se divise en deux phases, la première qui se termine au milieu du XIXe siècle et qui repose sur l’extraction exclusive de la plus-value absolue comme résultat du seul travail humain directement exploité. La seconde jusqu’en 1914 avec une première combinaison des deux formes de plus-value, mais avec prépondérance continuée de la plus-value absolue. Ainsi, si 1914 marque l’entrée dans la domination réelle du Capital qui se débarrasse de toutes ses antériorités pré-capitalistes en activant un procès de travail qui devient spécifiquement capitaliste, toute la période avant 1968 voit exister une combinaison des deux formes de plus-value, mais cette fois avec prédominance limitée de la forme relative comme résultat de la productivité du travail humain machinisé. À partir de 1968 et c’est là tout l’enjeu substantiel intense de ce moment dialectique, une seconde phase apparaît avec prépotence dorénavant absolue de la forme relative qui tend instrumentalement à tout digérer. Ce qui signale au niveau mondial que ce qui est posé fondamentalement par le fameux sixième chapitre du Capital à savoir que la production capitaliste devient là production et reproduction du rapport de production spécifiquement capitaliste s’auto-valide pratiquement en tant que le système de la réification des machines-outils automatiques est emblématique d’un univers à travers lequel l’usage intensif de la technoscience de l’aliénation se trouve en tout lieu diffusée. Autrement dit, 1968 ouvre la voie à l’entrée en domination réelle supérieure, c’est-à-dire à ce moment où commencent à travailler dans une nouvelle longue durée les conditions objectives de production du procès de caducité du fétichisme cybernétique de la marchandise lui-même.

maiaff1.jpgL’extraction de plus-value sous sa modalité relative, aussi bien au niveau du procès de production immédiat qu’à celui de la reproduction d’ensemble planétaire, est le principe de développement et de transformation de la domination réelle de la valeur. Tant au niveau de la production du procès de la valorisation qu’à celui de la valorisation du procès de la reproduction, se dessinent, au moment de la fin de la première phase de la domination réelle, des obstacles à la poursuite de l’accumulation telle que l’extraction de plus-value sous son mode relatif avait elle-même jusque là structuré le mouvement de l’accumulation. En cet instant où ce qui subsistait encore des restes de la domination formelle au sein même d’une domination réelle seulement formellement réelle était objectivement devenu une entrave intolérable à la fluidité démocratique de l’auto-présupposition dictatoriale du Capital, il était normal que toutes les vieilles contraintes de la circulation, de la rotation, de l’accumulation, de l’idéologie et de la domestication qui entravaient la transformation et l’accroissement du surproduit en plus-value et capital additionnel soient enfin supprimées. C’est là tout l’enjeu des contradictions de 68 qui dit tout à la fois ce que le Capital entend faire pour moderniser les conditions de subordination aux impératifs de la valorisation et la tendance historique à toujours voir renaître la radicalité qui refuse de jouer le jeu de la politique et de l’État. La France va là connaître, compte-tenu des spécificités de son long devenir historique de fièvre sociale vigoureuse, l’expression la plus exacerbée de toute une période de soubresauts internationaux, celle de la fin des années 60 en tant que fin de la domination réelle inférieure. La grève générale sauvage qui porte en elle l’émancipation du travail en tant que ce dés-enchaînement implique la disparition du travail et non son embellissement montre là que les pires ennemis du prolétariat parlent toujours la langue du travail émancipé donc maintenu et renforcé. Cette grève se singularise là autour de trois caractéristiques fondamentales nettement marquées :

– Ce n’est pas un événement politico-social français accidentel mais une production internationale nécessaire qui témoigne crisiquement que le fétichisme de la marchandise est en train de devenir la seule unité réelle du monde.

– C’est par delà le surgissement du mouvement étudiant contestataire issu d’ailleurs, lui-même, des contradictions sociales qui traversent la jeunesse ouvrière et paysanne, d’abord et avant tout un mouvement historique prolétarien en France puis en Italie, en Argentine comme en Pologne et partout ailleurs de par le monde des deux côtés du rideau de fer des complémentarités capitalistes de l’Est et de l’Ouest.

– Cette lutte de classe tenace et étendue rend compte, d’une part, de la fin de la période de domination idéologique quasi sans partage du capitalisme d’État lénino-staliniste dans le contrôle politico-syndical du mouvement ouvrier notamment dans les pays du Sud de l’Europe et d’une remise en cause profonde des impostures de sa domination réalisée dans les pays de l’Est de cette même Europe et, d’autre part, le commencement marqué de perte d’influence des polices syndicales dans l’entreprise. Enfin, et c’est là que l’on va voir ressurgir des groupes maximalistes rappelant que le communisme est un monde sans argent ni État, ce qui avaient complètement disparu depuis des décennies de contre-révolution et la victoire complète du camp capitaliste démocratico-stalinien en 1945 qui écrase là tout à la fois ses frères ennemis de l’Axe mais qui élimine aussi et surtout tous les mouvements qui vont contre les intérêts des parcours de la nécessité marchande, des barricades de mai 37 à Barcelone aux conseils ouvriers de Budapest en octobre 56. C’est le retour de cette radicalité pratique qui retrouve le sens théorique de ce qui permet d’entrevoir la communauté humaine anti-mercantile qui explique le foisonnement gauchiste, autrement dit le réformisme extrême de cette gauche de la gauche qui vient là dissimuler la véritable portée du réel pour amener les comités de grève et d’occupation à aller se perdre dans les mille fabulations de la gestion ouvrière de la prison salariale.

maiaff2.jpgAvec la gigantesque manifestation du 13 mai les syndicats voulaient en fait confectionner une grande déambulation étouffoir pour encadrer le mouvement et le canaliser vers les chemins de la mort lente. Sans mot d’ordre aucun, et à la surprise de tous les responsables de chaque camp capitaliste, la grève générale symbolique prévue pour le 13 mai ne s’arrête pas à ce jour-là. Le mouvement ne fait au contraire que s’étendre rapidement dans les jours qui suivent, c’est ainsi la première grève générale sauvage de l’Histoire contemporaine qui touche tous les secteurs : Michelin, Peugeot, Citroën, les ports, les transports, les banques et les mines jusqu’aux grands magasins (BHV, Samaritaine et Bon Marché…) en passant par l’ORTF et des milliers de petites et moyennes entreprises. Des grèves avec occupations d’usine spontanées se multiplient partout. La première a lieu à l’usine Sud-Aviation de Bouguenais le 14 mai. Ce sera à la fois le premier et le plus long des mouvements prolétaire de Mai 68, prenant difficilement fin le 14 juin. Le 22 mai, dix millions de salariés cessent de travailler. Les syndicats entièrement débordés par le déclenchement de cette grève spontanée reprennent petit à petit mais très laborieusement le contrôle du mouvement. Le refus par les grévistes sauvages de l’autorité de leurs syndicats de surveillance fixe la grève dans une situation de tensions contradictoires qui perdure jusqu’à la fin mai pendant qu’est ainsi finalement empêché, par l’enfermement usinier réformiste, que les ouvriers se reconnaissent ainsi des intérêts communs dans une lutte essentiellement humaine qui sans arrêt néanmoins avance et pose implicitement la question révolutionnaire de la récusation de la religion du travail.

Dans tout le pays, la parole s’émancipe et devient aspiration vers le logos immanent de la radicalité humaine en repoussant à la fois le jargon politique et la parlerie aliénatoire de l’améliorantisme. La dynamique du dialogue critique se noue dans les rues, dans les campagnes, sur les barricades entre connus et inconnus et à travers toutes les générations, en permettant peu à peu le grand dé-voilement qui révèle que toutes les organisations bureaucratiques qui parlent de défendre les travailleurs s’opposent évidemment à toute action révolutionnaire puisqu’elles travaillent toutes exclusivement à la cohésion des forces de répression qui maintiennent le prolétariat dans la disposition de ne pouvoir précisément jamais s’auto-abolir.

La situation étant visiblement de plus en plus dangereuse pour toutes les cliques de la Sainte-Alliance de la marchandise avec notamment la nuit marquante du 24 mai qui prit un tour franchement insurrectionnel avec entre autres l’incendie de la Bourse, toute la gauche du Capital syndicale et politique va rapidement courir au chevet de l’État en soutenant l’idée d’un Grenelle social tel que proposé par Pompidou, le Premier ministre de l’époque. Puis, à partir du 27 mai, les dirigeants syndicaux en bons négociateurs du prix de la force de travail exploité, vont s’exténuer à faire la réclame du contrat de vente signé avec le gouvernement.

C’est ici qu’intervient un des événements cruciaux pour le prolétariat et qui constitue du reste une leçon historique essentielle dont il doit toujours se souvenir. La CGT s’imagine pouvoir éteindre le feu social et présente aux grévistes les combinaisons de Grenelle comme une grande avancée. Elle se présente à Billancourt son fief de conditionnement préféré, « la forteresse ouvrière ». Or, à Renault Billancourt, Séguy, secrétaire général de la CGT, est massivement hué par les prolétaires en colère qui rejettent l’augmentation salariale de leur misère et les badigeonnages autour de la Sécurité Sociale et de l’âge de la retraite.

Il faut là se rappeler que Renault Billancourt est la place forte la plus morbide de la CGT et qu’elle y fait régner son ordre manu militari. Il s’agit donc du dernier endroit où elle aurait pensé pouvoir être conspuée par des prolétaires intransigeants au regard de l’encadrement syndical énorme qu’elle y déploie. Et malgré tout cela c’est un accueil d’insubordination énorme qui lui est là réservé par une assemblée ouvrière résolument obstinée, indisciplinée et joyeuse.

Cet événement a donc ici une énorme signification symbolique pour le mouvement du prolétariat en général.

mai-3.jpgPartout ce fut la même histoire… Le fétichisme de la marchandise est un rapport social déterminé des hommes asservis par le marché des fétiches où la relation chosiste qui les lie prend la forme fantastique d’un rapport quantitatif de simples choses entre elles. Par la grève qui persiste et la réunion des hommes qui constamment dépassent ce qu’ils étaient avant pour donner naissance à une fermentation qui s’en va invariablement devant et sans cesse plus loin, cette évidence obligatoire cesse de l’être, excepté évidement pour les coteries et les gangs de la pensée cheffiste qui en tant qu’emplacement de production hiérarchiste de la pensée séparée, formeront bien logiquement le dernier territoire à vouloir défendre la réification. C’est pourquoi, la reprise ne se fait pas. Craignant des débordements encore plus acharnés, le 29 mai, le P«C»F et la CGT appellent une nouvelle fois à manifester pour mieux démoraliser la combativité persistante. 600 000 personnes descendent dans la rue, séquestrées dans le slogan faussaire de « gouvernement populaire ». La CGT s’ingénie par tous les moyens tordus à éteindre le mouvement et à le réduire progressivement à des rebondissements toujours plus modestes et inconsistants. Malgré tout, la grève perdure jusqu’au 4 juin à Renault Billancourt pendant que la veille une nouvelle occupation des gares s’est engagée à partir des cheminots à Strasbourg et à Mulhouse.

Après de multiples manigances et combinaisons électorales arrangées dans le plus d’entreprises possibles et immanquablement truquées pour pousser, branche par branche, localité par localité, usine par usine, dans un isolationnisme savamment conduit, à accepter finalement le poids de la fatigue et de la résignation, le Diktat syndical de la reprise du travail va pouvoir s’imposer dans les méandres de la manipulation orchestrée par toutes les pègres de la responsabilité qui entendent sauver le système et donc leur propre existence. Alors que la base, depuis le 27 avait rejeté unanimement les accords de Grenelle, les syndicats – bloquant l’accès à toutes les discussions allant vers la vie anti-quantifiée – vont pouvoir laisser la place aux CRS afin de débusquer et repousser les ultimes séditions et indocilités de manière à éteindre ici et là les derniers brasiers du flamboiement de la Commune de 68.

« La grande grève générale sauvage de plus de 10 millions de prolétaires en mouvement au printemps 1968 faillit (mais faillit seulement…) balayer tous les responsables de tous les camps de la marchandise en un temps où la crise de l’économie politique ne faisait alors que commencer le parcours de son impossible reproduction. En revanche, lorsque l’économie politique de la crise se reproduira comme impossibilité devenue de son parcours, la nouvelle grève générale, par la sauvagerie de sa grandeur et la grandeur de sa sauvagerie, anéantira tous les apologistes du Capital. »

Commentaires sur l’extrême radicalité des temps derniers. Critique de la dictature démocratique du spectacle de la marchandise terminale…

Quand c’est la fin, c’est la fin…La communication critique sans aucune concession avec tout ce qui existe en tant que métastase de la merde de l’économie politique est la problématique centrale du mouvement du prolétariat s’auto-abolissant. Si ce dernier achoppe sur elle, il s’enlise et il perd sur tout. Le Capital en 1968 a utilisé la grève longue et dure pour assimiler la critique radicale du travail afin de contrecarrer cette contestation pour la recomposer en revendications permettant d’assurer la continuité dépoussiérante des amortissements du monde des affaires. Dans les assemblées générales, les ouvriers en voie de durcissement, sont finalement réduits au silence par le brouhaha des militants de la discipline. C’est la situation objective des déterminations historiques qui détermine l’histoire objective de la situation qui fait les forces et les faiblesses d’un mouvement social. Tant que le Capital n’a pas atteint le temps de sa crise terminale, toutes les crises qu’il rencontre sont des moments qui signalent qu’il doit encore poursuivre son chemin encore incomplètement réalisé vers le réel de sa complète complétude laquelle sera justement et là uniquement son auto-invalidation. La crise de 1968 en tant que crise de la domination réelle inférieure vers la domination réelle supérieure de la valeur est l’instant historique où la mondialisation cosmopolite de la marchandise se fait libre-échangisme absolu. La grève sauvage est donc d’emblée condamnée à échouer parce que le temps de sa généralisation universelle n’est pas encore arrivé. C’est la raison pour laquelle les publicitaires de la marchandise globale pourront facilement s’accaparer le « Il est interdit d’interdire » ou le « Jouissons sans entraves » en vue de les vider totalement de leur soulèvement ontologique contre la domination du système des objets et toutes ses censures pourries afin d’en faire de simples étiquettes commerciales pour le libre épanouissement machinique des mœurs égocentriques accaparés par la démocratie totalitaire de la valeur d’échange universelle, de son obscurantisme scientifique, de sa sexualité robotique, de son indigence affective, de ses punitions judiciaires et de son trans-humanisme thanatique.

maiaff4.jpgQuand le spectacle de la marchandise mondialisée sera devenu tout entier cadavre, là alors seulement la crise historique de la vente de la chose-force de travail sera assurée de pouvoir faire se lever la conscience vraie du tout puisque le tout de la conscience fausse sera rendu obsolète par la limite objective de l’objectivité réalisée de toutes ses limites.

Le plan de sauvetage du capitalisme devait à tout prix casser la grève sauvage qui désordonnait dangereusement la production… Dès lors, la docilité la plus avachie devait redevenir la norme et ainsi remplacer la controverse dés-obéissante… L’heure n’était pas à la révolution sociale mais à la progression continuée et continue de la marchandise vers sa domination totale… Les dés étaient jetés… Les derniers épisodes violents de refus de la normalisation se dérouleront début juin avec les affrontements de Renault-Flins des 7 et 10 juin et à Peugeot Montbéliard-Sochaux le lendemain lesquels firent plusieurs morts. Alors, les grèves vont cesser progressivement quoique lentement et avec endurance, dans l’amertume, la douleur, la fatigue, le courroux et l’exaspération.

Une dernière « nuit des barricades » au Quartier latin les 11 et 12 juin viendra signifier que le Capital a bien définitivement gagné et l’émeute ne sera plus là que le fait des derniers irréductibles de plus en plus seuls.

Au lendemain de Mai 68, les gauchistes qui avaient fait vulgairement semblant de saisir l’importance du cri de ralliement « élections pièges à cons » se lanceront à corps perdus dans toutes les campagnes électorales de la fumisterie votarde pour très rapidement appeler à soutenir, en parfaits rabatteurs pestilentiels, les listes de la gauche du Capital au second tour de l’ensemble des bouffonneries municipales, législatives puis présidentielles. Depuis 50 ans, tous les gauchistes de la marchandise n’ont cessé de venir conforter la démocratie dictatoriale du syndicalisme et du parlementarisme pendant qu’ils appuyaient toutes les opérations de propagande qui soutenaient les luttes nationales de libération capitaliste et l’incarcération forcée des femmes dans les pénitenciers du travail. Il est donc normal que la plupart les leaders de la tartuferie gauchiste finissent insensiblement par se retrouver au cœur de tous les états-majors de la réévaluation commerciale et idéologique de la séduction la plus à la page des forfanteries étatiques de la mutilation appropriative.

Il n’y a pas de rupture de continuité entre la lutte de classe telle qu’elle est le développement du Capital et la révolution telle qu’elle est la production du communisme, il ne s’agit que d’une transformation qualitative du rapport entre les classes à un moment donné de renversement dialectique. C’est lorsque le développement du Capital ne peut plus développer le Capital que se produit l’auto-mouvement communiste en tant que conclusion déterministe de l’impossible développement du Capital et donc comme trans-croissance du réformisme infaisable retourné alors en révolution faisable… La révolution est la seule action possible qui puisse se déclencher lorsque le Capital est parvenu à son terme historique objectif en tant que cette action exprime la dialectique de l’au-delà du Capital comme réalisation enfin nécessaire de l’auto-émancipation humaine et donc d’abord comme auto-abolition ad-venue du prolétariat. C’est là, la matérialisation historique d’une histoire pleinement mise à exécution qui met en évidence que la modalité révolutionnaire de l’être du prolétariat enfin accomplie permet à ce dernier de signaler que l’horizon qui va au-delà des classes est le véritable aboutissement déterministe du rapport contradictoire entre les classes dans le mode de production capitaliste enfin achevé par sa décadence totalement conclue.

La contradiction entre le prolétariat et le Capital – en tant qu’elle est la dialectique de leur implication réciproque – qui fait à la fois, d’abord, le Capital possible puis, ensuite, le Capital impossible est simultanément la dynamique du développement du mode de production capitaliste qui peut se reproduire et celle de son dépassement quand il ne peut plus produire le reproduire de ce reproduire. Il en ressort qu’un cycle de luttes donné se définit en sa totalité comme le rapport déterministe entre, d’une part le cours quotidien de la lutte de classe réformiste encore envisageable et, d’autre part, la révolution communiste dans son contenu historique de cours désormais ir-réalisable de la lutte de classe du réformer quotidien.

maiaff5.jpgL’exploitation comme rapport entre le prolétariat et le Capital est une contradiction historique en ce qu’elle est un procès antinomique avec sa propre re-production (la baisse du taux de profit comme mesure du contradictoire de l’aliénation !), totalité dialectique dont chaque élément n’existe que dans sa relation à l’autre et se définissant dans cette relation comme contradiction à l’autre et par là à soi-même tel que le rapport déterministe de toutes les déterminations impliquées définit toutes les définitions voilées du mensonge capitaliste : travail productif et travail improductif, accumulation du capital et taux d’exploitation, conscience humaine en mutinerie et conscience captive du citoyennisme; surtravail et travail nécessaire; valorisation et travail immédiat… Le capital est une contradiction en procès, ce qui signifie que le mouvement qu’est l’exploitation est une contradiction pour les rapports sociaux de production dont elle est le contenu et le mouvement. En ce sens, c’est une articulation très spécifique qui peut amener (mais seulement à un moment donné vraiment incontestable !) à l’auto-négation de l’économie politique toute entière dès lors que cette entièreté est devenu le tout de son impossibilité totale. Le Capital comme contradiction en procès c’est la lutte de classe et quand la critique radicale fait connaître que l’exploitation est une contradiction en procès de mort, elle avertit que la révolution communiste se définit comme expérience qui fait état de cette situation où l’activité révolutionnaire du prolétariat témoigne du fait que le communisme réalisable est l’autre nom du capitalisme réalisé qui s’est rendu irréalisé, non pas parce que la mécanique bloquée de l’un entraînerait machinalement le déblocage de l’autre, mais en raison du fait que la passion du jouir radical ne peut aller au bout d’elle-même que si les forces productives de la résignation cessent de pouvoir se reproduire dans la matérialité reproduite des dialectiques d’apprivoisement du marché encore possible du renoncement dupliqué.

Ce qui fut alors entrevu en 1968, c’est que le communisme ne peut pas être autre chose que le mode de production de la communauté humaine se produisant- elle – même et que l’abolition du Capital ne pouvait être que la négation des classes et du prolétariat lui-même au moment où le Capital produirait enfin le procès de son auto-liquidation. Le contenu critique essentiel de Mai 68 et de toute cette période fut de se heurter pratiquement au fait que la révolution n’est pas une question de gestion, d’établissement du prolétariat en classe dominante qui généralise sa situation, universalisant le travail comme rapport social et l’économie comme objectivité de la société en tant que ridicule rapport modifié entre les choses. En refusant de se faire broyer par la révolution du marché, les prolétaires ouvraient la perspective du dépassement de l’argent. Ils rêvaient, ils débattaient et ils aspiraient en une autre dimension… Ils avaient compris malgré toutes leurs entraves que la lutte contre le travail est une lutte anti-politique et anti-économique et que la lutte contre l’économie politique du dressage est une lutte qui doit impérativement anéantir le travail…

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Les ouvriers sont finalement sortis des usines occupées par les syndicats…Les plus radicaux ont compris que la vraie contradiction était ailleurs et hors les murs de l’usinisme aliénatoire, dans la confrontation ouverte des mille rencontres qui ne veulent pas gérer autrement le travail des villes et des campagnes mais liquider cette division aliénée pour supprimer le travail lui même et faire vivre la production humaine des seuls besoins nécessaires par l’extirpation de tous les artifices du totem solvable. La véritable contestation humaine de Mai 68 était la critique en actes de la révolution capitaliste du travail amendé comme simple montée en puissance d’une subversion étriquée et factice, en tant que la lutte qui se développait se voulait non point affirmation de la classe du travail mais manifestation de la classe qui détruit à la fois les classes et le travail. Les ouvriers n’ont finalement réinvesti les usines qu’au moment de la reprise, souvent pour s’y opposer violemment. Ce n’est qu’ainsi que devenait évident que la vraie révolution ne pouvait être l’aboutissement de la montée en puissance de la classe ouvrière à l’intérieur du mode de production capitaliste, montée en puissance s’achevant dans son affirmation en classe dominante, en pouvoir politique d’intendance et de management de la marchandise mais, a contrario, en puissance générique de la Gemeinwesen en tant que communauté de l’être de l’homme et destruction humainement vécue de tout ce qui fait l’impérialisme de l’échange, de l’argent, du travail et de l’État.

Après l’échec des dernières convulsions de Mai, le carcan syndical et politique de la gauche du Capital escorté de ses laquais gauchistes, pu remettre progressivement en place dans toutes les entreprises les structures petites, grandes et moyennes qui faisaient correctement fonctionner tous les chenils des chiens de garde diversifiés du Capital. En même temps, l’expérience des commotions chiliennes permettait à l’« Unité populaire » d’Allende et de Corvalan et à tous leurs relais mondiaux de désarmer durablement le prolétariat pour le livrer à la répression de Pinochet, commandant en chef de l’armée chilienne, brave franc-maçon du Capital, nommé à ce poste par Allende lui-même, ceci tout en écrivant une histoire à l’envers qui voulait faire croire que le duel à mort du coup d’État de 1973 entre l’armée et les fractions capitalistes de gauche n’aurait pas été qu’une simple lutte interne à la mafia étatique quant aux options différentes pour écraser le prolétariat… Implication finale des défaites du mouvement de mai, le développement modernisateur de la marchandise poursuivit sa route d’accomplissement trompeur. Le P«C»F vira moins staliniste, le PS largua les vieux costumes usés de la SFIO et la mystification auto-gestionnaire qui à partir de la CFDT et de toute la gauche de la gauche du Capital enfermera la radicalité ouvrière subsistante dans le marigot des recompositions évolutionnaires qui, telle l’affaire Lip, vont aller enrégimenter le malaise prolétarien dans la nausée du produire le salariat autrement. L’arrivée de la gauche du Capital pour 1981 était ainsi totalement programmée pour que le mouvement le plus parfaitement progressiste de la contre-révolution du progrès devienne enfin le critère de toute chose et faire ainsi obstacle durable au mouvement de la révolution humaine contre la marchandise et mettre en scène la machinerie mondialiste des décennies à venir.

Le fétichisme de la marchandise a ainsi pu s’exhiber aujourd’hui comme la puissance qui domine le monde et comme le monde qui domine toutes les puissances, réalité irréelle qui atomise les hommes, place toute l’existence en hors-sol du vivant, en générant une puissance d’intelligence artificielle et de technologie irrésistible par rapport à laquelle les États eux-mêmes n’ont plus aucune marge de manœuvre, tout entier aspirés par la géo-politique cosmopolite de l’argent illimité. L’avènement du marché mondial, après la victoire du 68 du gauchisme des affaires sur le 68 de la répugnance au travail n’est rien d’autre que la soumission de tous les hommes, de tous les désirs, de toutes les vies – extérieures et intérieures – et de la nature tout entière au règne autocratique de la valeur. La grandeur de valeur d’une marchandise est historiquement définie par le temps de travail moyen socialement nécessaire à sa production. Ce travail se définit comme du « travail abstrait » et en tant que résultat de la dialectique des nécessités de l’échange, c’est là justement comme valeurs que toutes les marchandises ne sont précisément que du travail humain cristallisé par le despotisme de l’exploitation et de l’abstraction.

Donc, oui, il convient de dire que le capitalisme, grâce à la fonction éminente du spectacle qui à partir de 68 nous fait entrer dans la domination réelle supérieure de la valeur, est devenu un totalitarisme impeccable, et même qu’il est le fondement et la condition de possibilité de tous les apprivoisements et assujettissements du XXIe siècle car le régime de la démocratie absolue de la bien-pensance sans restriction et des lois mémorielles catégoriquement indispensables ne sont là que les expressions caricaturales et grossières du principe constitutif de la pleine modernité capitaliste, à savoir la massification totale de l’humanité par son arraisonnement à la puissance impersonnelle et sans réserve de l’abstraction abrutissante de l’équivalent-général.

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En 1968, le prolétariat était encore trop in-accompli historiquement en son devenir contradictoire à la marchandise non encore exhaustivement réalisée pour espérer abattre le vieux monde qu’il désignait pourtant déjà fort bien comme son ennemi. Aurait-il gagné du temps et de l’espace au-delà de juin et de juillet 68 qu’il se serait de toutes les façons trouvé confronté, d’une part à la contre-révolution dont le gauchisme de la marchandise n’était que l’avant-poste moderniste, d’autre part, et surtout, aux problèmes de la transformation communiste des rapports de production alors que le capitalisme n’avait fait que commencer à entrer dans sa phase de domination terminale laquelle implique d’aller au dé-nouer de son histoire longue pour que les conditions objectives du procès mondial de caducité de la valeur puissent mondialiser l’objectivité de leur histoire.

La gauche et l’extrême gauche du Capital ont été en 1968 les centres actifs variés et complémentaires du développement social de la marchandisation la plus actuelle pour faire progresser le processus de valorisation au plus loin dans le sens de la domination réelle de la valeur réalisée. Ils ont ensemble constitué la force décisive d’encadrement et de discipline du prolétariat. Le gauchisme culturel, écologiste et féministe et toute la merde idéologique qu’il a su propager pour transmuter le désir en marchandise et la marchandise en désir a été l’organe le plus contre-révolutionnaire de l’époque. Tous les groupes qui s’en réclamaient pour pousser la gauche du Capital plus à gauche recréaient la société capitaliste en leur sein en ne pouvant donc que la perpétuer dans la médiocrité et la bassesse. L’humanisme de la marchandise qui a activé le libre-échangisme sexuel adéquatement à la libre circulation des marchandises humaines a été la musique épouvantable de cette symphonie qui avait pour but d’empêcher la révolution sociale contre l’argent et de promouvoir ainsi les trois mythes du moutonnisme contemporain dans l’argent égalitairement convoité : anti-racisme, modernisme, LGBTisme, et à ce titre il fut systématiquement critiqué par tous les révolutionnaires de l’époque qui simultanément savaient fort bien que les paradis artificiels hallucinogènes établissent bien le stade suprême de l’errance puante de la conscience aliénée.

Tirer la leçon de la révolution défaite en 1968, c’est saisir ce fameux pourquoi les forces politiques et syndicales de la contre-révolution sont parvenus à entraîner le prolétariat alors hésitant à la reprise du travail… N’en déplaise au gauchisme du Capital, les prolétaires qui étaient les plus indomptables s’opposèrent alors aux briseurs de grève non pas parce que les revendications auraient été insatisfaites mais parce qu’ils ne voulaient plus travailler et avaient entrevu le concret d’un autre monde possible. Beaucoup d’ailleurs furent licenciés ou ne revinrent pas à l’usine pendant que d’autres s’enfoncèrent dans le désespoir et l’angoisse et que certains se suicidaient.

Le prolétariat ne peut s’élever à la pratique humaine de son auto-dissolution communiste que lorsque se ferme irrémédiablement l’arc historique universel qui réalise historiquement le mouvement de l’aliénation des communes primordiales limitées à la commune planétaire qui découle de la fin de l’histoire du fétichisme de la marchandise spectaculaire. La limite du Capital qui butte sur le Capital en phase de domination réelle supérieure de la valeur, c’est le crédit qui butte sur le crédit en tant qu’il organise à la fois ce qui rend possible l’exploitation réalisée en argent et ce qui tend à la rendre impossible en argent inenvisageable. Avec la débauche de crédit de plus en plus chimérique qui reproduit la folle illusion du spectacle de la marchandise, le Capital se nourrit hallucinatoirement d’une activité future qui ne viendra pas… En 1968, la révolution sociale de l’anti-Capital n’a pu avoir lieu parce que c’était à l’inverse un lieu où la détermination en dernière instance était celle de la révolution sociale capitaliste en train de développer sa pleine maturité. Le mouvement de la grève sauvage y est donc exactement le reflet de l’activité historique du prolétariat d’alors. La parole ouvrière en mouvement d’émancipation est là à la fois porteuse de la perspective de l’anti-travail et en même temps contenue et tenue par les limites réelles du moment qui adapte et restructure le travail. L’activité extrémiste des grévistes ne fut pas engloutie immédiatement dans le jeu réformiste de la marchandise mais seulement après lors du rétablissement de l’ordre des choses qui sait, lui, que si le feu n’a pas tout embrasé, il devient imaginable de faire comme si rien n’avait eu lieu d’autre qu’une ordinaire réorganisation des rapports sociaux existants. Par delà la défaite, le mouvement prolétarien de 1968 apparaît au cours d’un processus dialectique dont le caractère contradictoire et hétérogène annonce les préfigurations des expressions historiques diverses du mouvement que montrera la révolution communiste future lorsque le mouvement du devenir du Capital n’aura justement plus d’avenir.

maij1.jpgKarl Marx est né en mai 1818, il y a 200 ans. Et en 1918, il y a un siècle, le prolétariat d’Europe déclenchait une vague révolutionnaire massive générée par l’accélération intensive des contradictions sociales qui firent l’économie politique du parcours de la Première Guerre mondiale et de ses répercussions. La défaite prolétarienne qui s’ensuivit partout et qui vit les conseils ouvriers d’Allemagne écrasés par la social-démocratie qui programma l’assassinat de Karl Liebknecht et de Rosa Luxemburg pendant que les soviets de Russie seraient, eux, anéantis par le lénino-trotskisme qui planifia le massacre des communards de Kronstadt, permit le surgissement radical de groupes maximalistes qui surent tirer, toujours de mieux en mieux, les conséquences logiques de la lutte des classes réellement existantes, à savoir que les fractions politiques de la gauche du Capital expriment toujours la pire réalité contre-révolutionnaire car elle transmettent effectivement le despotisme le plus moderne de la marchandise.

L’insurrection du prolétariat espagnol contre le Capital et l’État permit en 1936 – 37 le jaillissement des communautés de l’anti-argent qui furent progressivement liquidées par toutes les cliques du progressisme stalino-démocratique secondées par les ministres anarchistes du grand mensonge anti-fasciste et quand Franco rentra à Barcelone, il n’y avait plus rien à socialement nettoyer, le front populaire de la marchandise avait correctement fait son travail, les ouvriers radicaux avaient été définitivement neutralisés… Puis, l’anti-fascisme permit la mobilisation industrielle du prolétariat à l’échelle mondiale pour que le repartage militaire des marchés autorisa la destruction de millions d’hommes excédentaires à mesure que la géo-politique de la guerre commerciale et militaire donnait lieu au renouvellement des forces productives du Capital et à la prééminence assurée de l’impérialisme américain et de toutes les mythologies nées de sa victoire. Et durant tout ce temps, les fumisteries du capitalisme d’État et des luttes nationalistes tiers-mondistes ne cessèrent de se disséminer pour mieux éduquer l’homme du travail au renoncement à la vie.

Sur cette base, Mai 68 en France et la décennie d’indiscipline sociale qui a suivi, notamment en Italie, nous ont donc fourni la base théorico-pratique pour comprendre la dialectique historique du projet communiste dans son rapport avec l’évolution des cycles révolution/contre-révolution. Il y a des moments multiples où l’implication réciproque qui fonde le devenir du spectacle du marché craque pour permettre de passer à un moment d’oppression plus élaboré et c’est ce qui échafaude les temporalités de calme ou d’agitation en fonction du fait que la lutte des classes y est assimilée ou pas. Mais il n’y a qu’un seul instant historique où cette implication réciproque se tend au point de ne plus pouvoir élaborer que sa propre mort. C’est alors et là seulement où la réalité matérielle de la conscience fausse parce qu’elle s’auto-supprime permet l’auto-surgissement efficient de la conscience vraie.

Cela nous ramène ainsi par delà 1918 à Marx qui avait exactement prévu le développement de l’histoire du Capital en tant que formalisation de l’aliénation automate du diktat de la valeur qui s’auto-valorise comme fétichisme de la marchandise illimitée et en tant qu’omni-présence en réalisation de son impossibilité historique. Et là, toute la réalité méthodologique tient en cette simple question : quand est ce que Marx se trompe historiquement et à quel moment ne se trompe-t-il pas ? La réponse est simple, lorsque Marx demeure prisonnier de l’échiquier politique de l’instant qui passe à partir du regard impatient de l’épidermie subjective, il oublie le mouvement réel des déterminations objectives et croit que les combinaisons organisationnelles peuvent précipiter le temps qui vient et là il peut s’égarer en imaginant qu’une simple crise de réaménagement de la domination formelle va peut-être faire surgir les prémisses du communisme. En revanche, lorsque Marx en pleine écoute dia-lectique des déterminations historiques du temps long, saisit la racine concrète du devenir anonyme des forces productives, il dé-chiffre incontestablement fort bien les véritables enjeux de cette dynamique essentielle qui veut que le communisme sera uniquement le produit de la crise de la maturité totale de la domination réelle totale. Bref, on en revient toujours à la postface de la seconde édition allemande du Capital et au retour à Hegel en dépassement de Hegel… C’est le déterminisme de l’histoire qui seul permet de com-prendre l’histoire des déterminations qui déterminent l’histoire et le communisme ne deviendra possible que lorsque il sera nécessaire (en tant que ne pouvant pas ne pas être…).

Tout le reste est sans intérêt car la véritable question qui répond à ce pourquoi les hommes peuvent se rassembler en assemblée humaine désigne du même coup la réponse; quand ils ne pourront plus s’assembler en rassemblement inhumain, autrement dit lorsque la nécessité historique de la valeur verra s’évanouir la valorisation historique de sa nécessité.

Zentralbibliothek_Zürich_Das_Kapital_Marx_1867.jpgLe Capital est un livre extrêmement dangereux pour autant qu’on le lise aux antipodes des lunettes débiles de l’outrecuidance universitaire… C’est à cela seul qu’il convient de s’employer pour faire lien critique entre les luttes du passé et celles qui vont revenir… Pour ne pas avoir voulu faire l’effort déterministe de méthode qu’il convient d’entreprendre afin de saisir ce qui fait les cycles alternatifs de révolution et de contre-révolution qui activent l’irruption du communisme comme réponse à la crise de la domination achevée de la loi de la valeurs, beaucoup n’ont rien appris de 1968. Soit ils se sont rigidifiés dans des postures substitutistes et partitistes qui croient religieusement qu’une bonne potion de savoir-faire avant-gardiste règlera tout administrativement, soit ils se sont liquéfiés dans un partir ailleurs férocement nombriliste vers le théâtre, la poésie, la peinture ou le fromage…Bref, ils s’en sont allés à l’inverse du mouvement réel qui nous commande de ne jamais oublier ce que dès 1846, le Marx déterministe avait lumineusement indiqué dans L’Idéologie allemande : « La suppression de l’appropriation privée […] implique un processus universel d’appropriation qui dépend nécessairement de l’union universelle du prolétariat […] et donc une révolution développant le caractère universel du prolétariat… » Ce qui nous renvoie bien entendu à la nécessité préalable de la crise universelle de la marchandise universelle qui est finalement la clef de voûte de la dynamique de conscience vers l’être générique de l’auto-production de la Gemeinwesen…

En 2018 comme en 1968, la critique du travail et de l’argent doit être au centre de la pensée radicale et se placer radicalement au-delà de tous les mythes qui fondent la dictature démocratique de la valeur d’échange. La véritable théorie révolutionnaire sait aujourd’hui qu’il n’y a qu’un seul vrai sujet révolutionnaire : le prolétariat ne voulant plus être – à titre humain – du prolétariat. Ce mouvement universel du prolétariat universel qui s’auto-abolit universellement est en effet le seul sujet révolutionnaire en tant qu’il est la manifestation déterministe de la crise finale du Capital comme dynamique automate alénatoire de la domination terminée du fétichisme de la marchandise. C’est lorsque le monde de la valeur cesse objectivement de pouvoir s’auto-valoriser qu’il ne peut plus continuer à vivre de la vie vampirisée des humains réifiés. Alors, la tyrannie de l’économie devenue autonome, cesse là de pouvoir continuer à transformer l’humanité en simple ressource humaine de son auto-reproduction perpétuelle. Celui qui ne voit pas cela est condamné à ne rien distinguer de l’histoire réelle et à ne pas discerner en vertu de quelles déterminations logiques le Capital a jusqu’à présent toujours gagné et comment demain il est obligé, en dernier ressort, de perdre… et donc à sombrer dans tous les pièges de l’imaginaire et de l’onanisme pour s’inventer des catalyseurs qui expliqueraient qu’un jour peut-être la subjectivité des hommes s’inventera fortuitement le moyen de sortir de ce monde ou alors à s’abandonner à cette autre idée qu’au final, il n’y a rien à faire.

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Par là, il n’y a rien à dire de nouveau. Il y a simplement à toujours creuser la même et indispensable critique, celle qui faisait déjà dire à Marx en 1845 dans son retentissant texte « À propos de List et de l’économie politique » que puisque « le travail est par nature activité asservie… », l’objectif ne peut être que l’« abolition du travail »… Par suite, le prolétariat ne peut plus désormais accepter aucune médiation entre lui et la révolution de son auto-suppression, donc aucune réalité autre que le propre mouvement de sa rupture avec le Capital et de sa propre négation vers la communauté humaine sans argent ni État. Cette auto-suppression du prolétariat réalisera dans le même mouvement la destruction de tous les rackets politiques et syndicaux lesquels devront, face au prolétariat se reconstituant subversivement, s’unifier objectivement en un seul mouvement : celui de la contre-révolution démocratique universelle du fétichisme de la marchandise.

Mai-juin 68 n’était qu’un combat, il convient de poursuivre ce début en dénonçant d’abord la copieuse misère de toutes les lamentables balades syndicales actuelles qui coordonnent, avec l’appui du minable gauchisme en décomposition, la dispersion et la division des luttes pour endiguer avant tout le retour dévastateur de l’esprit communard d’un mai 68 anti-politique et anti-syndical qui serait immanquablement beaucoup plus vaste et implacable

Francis Cousin

vendredi, 11 mai 2018

¿LIQUIDAR MAYO DEL 68? DEL SESENTAYOCHISMO AL LIBERALISMO LIBERTARIO

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LIBRO:

¿LIQUIDAR MAYO DEL 68?

DEL SESENTAYOCHISMO AL LIBERALISMO LIBERTARIO

de François Bousquet, Adriano Erriguel, Pierre Le Vigan et alii.

Coordinador Jesús Sebastián Lorente

Pedidos: edicionesfides@yahoo.es

260 páginas

PVP: 22 euros

Orientaciones:

«Los sesentayochistas se han transmutado en liberal-libertario, igual que se ha pasado del “Mayo 68” al “anti-Mayo 68”. Este fenómeno constituye la “contrarrevolución liberal perfecta”, un caballo de Troya para el capitalismo neoliberal, bajo la forma de un avatar libertario. Las movilizaciones y enfoques de “Mayo 68” promovieron el mercado del deseo, así como una sociedad que confundía libertad con liberalización y que impulsaba la permisividad para el consumidor y la represión y el control para el productor, siguiendo el modelo americano del consumismo de masas. La herencia del 68 permitió salvar al capitalismo en crisis y crear nuevas dinámicas en los mercados (el deseo, el espectáculo, el ocio, el entretenimiento). La ideología de “Mayo 68” se correspondía funcionalmente con los valores que decía combatir. En definitiva, los revolucionarios de ayer son los izquierdistas de hoy convertidos al liberalismo económico y al libertarismo cultural y societal».

Jesús Sebastián Lorente

Índice:

Vivir en Progrelandia. Sobre la revolución de «Mayo 68» y su legado, Adriano Erriguel

«Mayo 68», la enfermedad infantil del capitalismo, François Bousquet

Desmitificar «Mayo 68» o de cómo la ideología sesentayochista ha devenido en instrumento de dominación, Werner Olles

«Mayo 68», entre herencias y controversias, Virginie Laurent

«Mayo 68» para la Nueva Derecha, Jean-Yves Camus

La doble cara de «Mayo 68», Javier R. Portella

«Mayo 68»: del mito generacional a la revolución defraudada, Alain de Benoist

Para acabar con la tiranía postsesentayochista, Louis Dupuin

«Mayo 68» y el paradigma liberal-libertario, Jean-Claude Michéa

«Mayo 68»: nace el liberalismo libertario, Aymeric Monville

Los situacionistas pre-68 y la Nueva Derecha, Christophe Bourseiller

¡Gracias, sesentayochistas! Michel Geoffroy

«Mayo 68», desde la generación-68, Charles Champetier

El pensamiento 68, ¿un nuevo antihumanismo? Olivier Marchand

El pensamiento anti-68: ¿hay que liquidar «Mayo 68»? Jesús Sebastián Lorente

«Mayo 68»: ¿iguanas inmortales o demasiado viejos para el rock and roll? Michel Lhomme

«Mayo 68» y el triunfo del narcisismo, Eric Zemmour

El lenguaje liberal-libertario de «Mayo 68», Bernard Charbonneau

«Mayo 68»: de la prerrevolución al caos, Bruno Gollnisch

Una década 68, Pierre Le Vigan

«Mayo 68»: de la ideología de la transgresión al liberalismo libertario, Charles Robin

«Mayo 68»: el declive de la izquierda revolucionaria, José Alsina Calvés

Reflexiones sobre la “revolución” de «Mayo 68», Philippe Conrad

El debate sobre el legado de «Mayo 68», Anne-Marie Renaut

De Senectute, Sertorio

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jeudi, 10 mai 2018

HISTORIA DEL SEGUNDO PERIODO DEL MOVIMIENTO JOVEN EUROPA EN ESPAÑA (1964-1971)

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LIBRO:

EL ECLIPSE DEL SOL. HISTORIA DEL SEGUNDO PERIODO DEL MOVIMIENTO JOVEN EUROPA EN ESPAÑA (1964-1971)

de José Luis Jerez Riesco

Con un prólogo de Bernardo Gil Mugarza

Pedidos: edicionesfides@yahoo.es

396 págs.

PVP: 25 euros

Orientaciones:

Jean Thiriart, quien me distinguió además con su sincera amistad hasta su temprano fallecimiento en 1992, era un organizador nato, un excelente orador y un pensador profundo. En mi opinión, y por esas tres condiciones, fue un líder carismático excepcional.

Los ideales comunes en todas las Secciones nacionales de Joven Europa quedaron plasmados en el semanario del mismo nombre, en las revistas mensuales “L’Europe Communautaire” y “La Nation Européenne, en los “Argumentaires”, en las 350 “Communications” internas y especialmente en los libros “Europa, un imperio de 400 millones de hombres” –editado en España con el título de “Arriba Europa”-, “El Imperio eurosoviético, desde Vladivostok a Dublín” y en las 106 respuestas a las preguntas que le formulé en 1983.

La crónica de aquella lucha titánica, en medio de un ambiente difícil y batallador, queda reflejada en este libro de mi viejo amigo y camarada José Luis Jerez Riesco que vivió, dentro de la Organización, sus últimos compases de esperanza.

[del prólogo de Bernardo Gil Mugarza]

Índice:

Prólogo

  1. La situación de “Jeune Europe” en 1964
  2. Joven Europa renace de sus cenizas en España

III. La lucha de Joven Europa en 1965. Un año de turbulencias

  1. “Un imperio de 400 millones de hombres: Europa”
  2. La escuela de cuadros de Joven Europa
  3. El nuevo año 1966 amanece con renovado optimismo

VII. El campo europeo de trabajo en Torices -Santander-, organizado por Joven Europa

VIII. Jean Thiriart pronuncia sendas conferencias en Santander y Bilbao

  1. Jean Thiriart habla en la capital de España
  2. La Sección Española de Joven Europa después de la euforia del verano de 1966
  3. El congreso España-Europa convocado por Joven Europa en Madrid, en marzo de 1967

XII. El declive de Jeune Europe

Anexo: Relación de camaradas de la Sección Española de Joven Europa, de los que existe referencia

Bibliografía y fuentes

Anexo documental

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Los herederos del sol. Historia del primer periodo del movimiento Joven Europa en España (1960-1964)

Los herederos del sol.
Historia del primer periodo del movimiento Joven Europa en España (1960-1964), de José Luis Jerez Riesco
Con un prólogo de Antonio Méndez García
 
1ª edición, Tarragona. 2017.
21×15 cms., 428 págs.
Cubierta a todo color, con solapas y plastificada brillo. Rústica cosido.
 
PVP: 25 euros
 
Orientaciones:
 
El Movimiento Joven Europa, que ahora rememora mi amigo José Luis Jerez, es una añoranza lejana de juventud. En los pri­meros años de la década de los sesenta, del pasado siglo XX, brotó, espontáneamente, un sentimiento colectivo, de raigambre europeísta, que prendió en diferentes focos y países continenta­les al unísono, basado en una bien elaborada y sugestiva teoría, defendida por el dinámico y emprendedor Jean Thiriart […]
Enarbolar la idea de Europa, como bandera de una futura y com­pacta Nación, era un ejercicio ciertamente revolucionario y mal entendido por los nacionalismos locales al uso.
Fuimos los pioneros en clamar por la integración de Europa […] por ser los herederos del orgullo de su milenaria cultura creado­ra; nos movía la fe de un nuevo Imperio, donde filosofía clásica y milicia iban al compás de los tiempos venideros.
 
[del prólogo de Antonio Méndez García]
 
Índice:
 
Prólogo / 11
I. El nacimiento de Joven Europa / 15
II. Bajo el signo de la Cruz Céltica / 67
III. El proceso de gestación de Joven Europa en España / 79
IV. Hacia la implantación de Joven Europa en España / 133
V. El Protocolo Europeo de Venecia: nacimiento del Partido Nacional Europeo / 165
VI. El avance de Joven Europa en España, durante el segundo trimestre de 1962 / 173
VII. El agitado verano de 1962 para Joven Europa / 209
VIII. El Fórum Europeo de Joven Europa en Marbella / 223
IX. La apertura de una nueva etapa, después de la celebración del Fórum / 263
X. Joven Europa en el despertar del año 1963 / 309
XI. Se lanza en Madrid un nuevo “boletín informativo” / 343
XII. La Europa de la juventud peregrina a Santiago de Compostela / 355
XIII. El movimiento Joven América se extiende por los países hispánicos / 367
XIV. Nadar contracorriente / 399
XV. El principio del fin del primer periodo de Joven Europa en España / 419

samedi, 05 mai 2018

A LIRE : Mai 68, la révolution des imbéciles

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A LIRE : Mai 68, la révolution des imbéciles

par Michel Morès

Ex: https://theatrum-belli.com

A l’occasion du 50e anniversaire des événements du printemps 1968, Charles Saint-Prot, qui a récemment publié L’Etat-nation face à l’Europe des tribus (éd. du Cerf), signe un vigoureux pamphlet sous le titre évocateur Mai 68, la révolution des imbéciles (éditions de Flore).

CSP-Mai-68-2.jpgOn aura compris que ce texte n’est pas tendre à l’égard de ce que l’auteur qualifie de « chamboulement abject, un mouvement littéralement antisocial conduisant à l’institution d’un individu abstrait livré à la domination du Marché mondialisé… ». Il ajoute « Sous couvert d’un gauchisme de façade qui ne fut rien d’autre que la maladie sénile du crétinisme, Mai 68 fut le terreau d’un nouveau totalitarisme qui s’épanouit aujourd’hui avec un rare cynisme. Moins qu’une révolution, ce fut le début d’un long processus de pourrissement, de renversement des valeurs ».

On comprendra qu’aux yeux de Charles Saint-Prot, rien n’est plus urgent qu’en finir avec le mythe soixante-huitard pour remettre les idées à l’endroit. L’analyse faite par ce penseur des causes de mai 68 est particulièrement intéressante. Après avoir posé le principe  qu’ « en 1789 comme en mai 1968, l’idéologie révolutionnaire n’est qu’une vision illuminée au service d’intérêts obscurs », il s’interroge sur la nature de ces intérêts. A cet égard, il rappelle ce qu’écrivait le professeur Jean Rouvier, dans  son fameux ouvrage Les grandes idées politiques (1978), affirmant  qu’un « lobby israélo-américain »  ne fut pas étranger au déroulement  de ces événements. Ainsi, tout se serait passé « dans le dos des acteurs » comme a pu le constater  Régis Debray. Charles Saint-Prot soutient donc que l’agitation fut orchestrée de l’étranger pour affaiblir la France que le général de Gaulle avait relevée en proposant une vision « héroïque et futuriste ». Carnaval grotesque contre les valeurs traditionnelles, Mai 68 fut aussi « la première grande bataille des forces qui voulaient imprimer un bouleversement total de l’ordre politique et des valeurs de la société au profit de la dictature du Marché ultra-libéral et mondialisé. Bref, ce n’est pas l’imagination qui voulait prendre le pouvoir mais la finance anonyme et vagabonde ».

Rappelant l’obsession anti-française de ceux qui pensaient comme Cohn-Bendit que « le drapeau français est fait pour être déchiré », l’auteur met en cause l’idéologie antifrançaise qui est devenue la pensée dominante à l’aube du XXIe siècle au point que tant de pseudo-élites, passées du gauchisme à l’ultralibéralisme, renoncent à la France sacrifiée aux billevesées mondialistes et européistes. D’où cette conclusion sévère :

Libertaires et libéraux se retrouvent contre l’État-nation  pour célébrer à satiété les vertus de la globalisation et de la construction européenne et encourager les tentations régionalo-séparatistes. Ils sont dans un même combat contre la pensée française, cet ultime môle de résistance contre les menaces de toute nature qui s’amoncellent au début du troisième millénaire. L’éternel enjeu consiste à réaffirmer le primat de l’homme, de la civilisation, des forces de la vie contre le nivellement matérialiste, les nuées cosmopolites, les forces de la mort. Et Mai 68 fut tout cela, sans apporter naturellement la moindre réponse aux interrogations du monde moderne.

En fait, c’est la question de l’avenir de la France qui est posée dans ce petit livre très utile à la formation de l’esprit public..

Michel Morès

Cliquer ICI pour commander le pamphlet : 5 €, 20 pages

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dimanche, 29 avril 2018

Island of Fire

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Island of Fire

Author’s Note:

As we’ve come to appreciate with each passing year, World War Two was the most evil manifestation in human history. No other conflict even comes close in matching that war for its sweeping, sadistic and unspeakable crimes. Mass murder of surrendering soldiers, mass starvation of helpless civilians, mass rape of women and children, assembly-line style torture in the tens of thousands, uprooting and expulsion of millions to certain death, the deliberate, wanton destruction of ancient cultures–these atrocities and many more add to World War Two’s annual menu of beastly war crimes.

Also, with each passing year, it becomes clearer and clearer that virtually all the major crimes of the Second World War were committed by the Allied powers. Additionally, almost all these war crimes took place toward the end of the war. Why is this? Why were these terrible atrocities not only committed by the victorious Allied powers but why did almost all occur at the end of the war? Simply, late in the war the Allies knew very well they would win and they thus knew they had little to fear from retaliation or war crimes trials. The victors knew that they could unleash their sadism against a hated, helpless enemy with utter impunity, and they did.

The following is a description of just one such major war crime as defined above. The account comes from my recent book, Summer, 1945—Germany, Japan and the Harvest of Hate. To this day, relatively little is actually known of this great atrocity. Of course, this is because war criminals not only commit such crimes expertly, but they cover up such crimes expertly, as well.

TG-b1.jpgJust as Allied air armadas had mercilessly bombed, blasted and burned the cities and civilians of Germany during World War Two, so too was the US Air Force incinerating the women and children of Germany’s ally, Japan. As was the case with his peers in Europe, cigar-chewing, Jap-hating Maj. Gen. Curtis LeMay had no compunction whatsoever about targeting non-combatants, including the very old and the very young.

“We knew we were going to kill a lot of women and kids,” admitted the hard-nosed air commander without a blink. “Had to be done.”[1]

Originally, and although it would have been in direct violation of the Geneva Convention, Franklin Roosevelt had seriously considered gassing Japan. Much as British Prime Minister Winston Churchill had proposed doing to Germany earlier in the war, the American president had felt that flooding Japan with poison was not only a fine way to end the war he had personally instigated at Pearl Harbor, but it was a just punishment upon those who had continued the war into the spring of 1945. Unlike the Germans who had their own stock of deadly gas and who could have easily retaliated against the Allies had they been so attacked, Japan had virtually none of its own to reply in kind. To further the plan, Roosevelt ordered his staff to test the waters by discretely asking Americans, “Should we gas the Japs?” Since the plan was soon shelved, perhaps too many Americans remembered the horrors of trench warfare during WWI to want a repeat. The US Government then came up with the idea of unleashing “bat-bombs” on Japan. The brain-child of an American dentist, tiny incendiary time bombs were to be attached to thousands of bats which would then be dropped on Japan from aircraft. Soon after they sought shelter in Japanese homes, schools and hospitals the bat bombs would then explode thereby igniting fires all across the country. After spending months and millions of dollars on the project, the bat bombs, like poison gas, were also dropped. Ultimately, deadly incendiary bombs were developed and finally accepted as the most efficient way to slaughter Japanese civilians and destroy their nation.[2]

TG-b2.jpgThe Allies first created the firestorm phenomenon when the British in the summer of 1943 bombed Germany’s second largest city, Hamburg. After first blasting the beautiful city to splinters with normal high explosives, another wave of bombers soon appeared loaded with tens of thousands of firebombs. The ensuing night raid ignited numerous fires that soon joined to form one uncontrollable mass of flame. The inferno was so hot, in fact, that it generated its own hurricane-force winds that literally sucked oxygen from the air and suffocated thousands. Other victims were either flung into the hellish vortex like dried leaves or they became stuck in the melting asphalt and quickly burst into flames. LeMay hoped to use this same fiery force to scorch the cities of Japan. Tokyo would be the first test.

On the night of March 9-10, 1945, over three hundred B-29 bombers left their bases on the Mariana Islands. Once over Tokyo, advance scout planes dropped firebombs across the heart of the heavily populated city to form a large, fiery “X.” Other aircraft “painted” with fire the outer limits to be bombed, thereby encircling those living in the kill zone below.[3]

Soon, the remaining bombers appeared and easily followed the fires to their targets. When bomb bay doors opened tens of thousands of relatively small firebombs were released—some, made of white phosphorous, but most filled with napalm, a new gasoline-based, fuel-gel mixture. Within minutes after hitting the roofs and buildings below, a huge inferno was created. Since the raid occurred near midnight, most people were long in bed, thus ensuring a slow reaction. Also, the sheer number of firebombs—nearly half a million—and the great breadth of the targeted area—sixteen square miles—insured that Tokyo’s already archaic fire-fighting ability would be hopelessly inadequate to deal with such a blaze.

When the flames finally subsided the following morning, the relatively few survivors could quickly see that much of the Japanese capital had been burned from the face of the earth. In this raid on Tokyo alone, in one night, an estimated 100,000 to 200,000 people, mostly women and children, were, as Gen. LeMay announced proudly, “scorched and baked and boiled to death.”[4] Only the incineration of Dresden, Germany one month earlier, with an estimated death toll of 250,000-400,000, was greater.

“Congratulations,” wrote Gen. Henry “Hap” Arnold to LeMay after hearing the news. “This mission shows your crews have got the guts for anything.”[5]

***

Following the resounding success with Tokyo, Gen. LeMay immediately turned his attention toward the similar immolation of every other city in Japan. As was the case with Germany, then later Tokyo, the aim of the US Air Force under Curtis LeMay was not so much to destroy Japanese military targets or factories so much as it was to transform all of Japan into a blackened waste, to kill as many men, women, and children as he could, and to terrorize those who survived to as great a degree as possible. In other words, under the command of LeMay the air attacks against Japan, just as with the air attacks against Germany, were “Terror Bombing,” pure and simple.[6]

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To make this murderous plan as effective as possible, the US air commander and his aides studied the entire situation. Night raids were preferred, of course, since it would catch as many people in bed as possible. Also, dry, windy conditions were selected to accelerate the ensuing firestorm insuring few could escape. Additionally, since the Japanese air force had, for all intents and purposes, been destroyed in three years of war, there was little need for armament of the American bombers. Thus, the extra weight that ammunition, machine-guns and the men to fire them added to the aircraft was removed, making room for even more firebombs. But perhaps most important for Gen. LeMay was the decision to radically reduce the altitude for his bombing raids.

Prior to the Tokyo raid, standard bombing runs took place at elevations as high as 30,000 feet. At such great altitudes—nearly six miles up—it was insured that most enemy fighters and virtually all ground defenses would be useless. By 1945, however, with the virtual elimination of the Imperial Air Force and with normal anti-aircraft ground fire woefully inadequate or non-existent, enemy threats to American bomber waves was greatly reduced. Thus, the firebombing of Japan could be carried out by aircraft flying as low as 5,000 feet over the target. This last measure not only guaranteed that the US attacks would be carried out with greater surprise, but that the bombs would be dropped with deadlier accuracy. One final plus for the new tactics was the demoralizing terror caused by hundreds of huge B-29 bombers—“B-San,” the Japanese called them, “Mr. B”–suddenly roaring just overhead and each dropping tons of liquefied fire on those below. In a nation where most homes were made of paper and wood, the dread of an impending firebombing raid can well be imagined.

As one US intelligence officer sagely reported to a planning committee: “The panic side of the Japanese is amazing. Fire is one of the great things they are terrified at from childhood.”[7]

***

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Following the destruction of Tokyo in which most of the city center was scorched black, and following the enthusiastic endorsement of American newspapers, including the curiously named Christian Century, Gen. LeMay swiftly sent his bomber fleets to attack virtually every other city in Japan. Osaka, Nagoya, Kobe, Yokohama, and over sixty more large targets were thus treated to the nightmare of firebombing. And simply because a city had been bombed once was not a guarantee that it would not be bombed again and again. Such was the terrible fate of Tokyo. Not content with the initial massacre, LeMay demanded that the Japanese capital be attacked until everyone and everything was utterly destroyed; “burned down,” demanded the US general, “wiped right off the map.”[8]

Unfortunately, no community was any better prepared to face the attacks than Tokyo had been. Fully expecting that if the US air craft ever attacked, it would be with typical high explosives, local and national authorities encouraged Japanese civilians earlier in the war to dig their own air raid shelters near or under their homes to withstand the blast and shrapnel of conventional bombs. Additionally, women were encouraged to wear heavy cloth hoods over their heads to cushion a bomb’s concussive force and prevent hearing loss. After Tokyo, Osaka, Nagoya, and other firebombing raids, however, it was clear that past defensive tactics were useless when facing the hellish firestorms.

Typically, first warning of a potential American air raid came with the city sirens. Like their German counterparts early in the war, the Japanese likewise sprang from their beds with every such alarm, either to join their various “bucket brigades” or to wet their mats and brooms and fill their water troughs just in case of fire. Most simply dashed to the holes in the ground they called “shelters.” But also like those in Germany, with numerous false alarms came predictable apathy on the part of the Japanese and an almost utter disregard of sirens. Often, when a few B-29s on reconnaissance flights were indeed spotted far above leaving their vapor trails, excited air raid wardens would run through the streets beating on buckets as a warning to laggards.[9] But soon, even these warnings were ignored.

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“As the B-29’s came over us day in and day out, we never feared them,” admitted one woman weary of the alarms.[10]

That all changed dramatically following the firebombing of Tokyo. After that night, especially on dry, windy nights, in each Japanese city, in each Japanese heart, there was never any doubt that the war—a hellish, hideous war—had finally reached Japan.

***

First hint of an impending US air raid on a Japanese city came with a low, but ominous, rumble from afar. That menacing sound soon grew and grew to an approaching roar that caused the windows to rattle and the very air to vibrate. Finally, in one great burst, a terrifying, rolling thunder exploded just overhead. In no way, however, did the horrible sound prepare the people below for the horrible sight they then saw above. Usually at night, but sometimes even during the day, the sky was literally blotted out by the vision.

“I had heard that the planes were big,” said a stunned spectator, “but seen from so close, their size astounded me.”[11]

“Gigantic,” thought one spellbound viewer.[12]

“Enormous,” added another awe-struck witness. “It looked as if they were flying just over the telegraph poles in the street. . . . I was totally stupefied.”[13]

“They were so big,” remembered a young woman staring in disbelief. “It looked like you could reach out and grab them.”[14]

Then, amid the terrifying sights and sounds, the awe-struck people watched in utter amazement as the bomb bay doors of the frightening things sprang open as if on cue.

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Falling not vertically, but diagonally, the objects which then began to shower down were at first thought to be pipes, or even sticks.[15] Within a few seconds, the true nature of the objects became known to all.

“They’re coming down,” the people screamed. “They’re coming down.”[16]

Almost immediately, as if a switch had been thrown, from every corner of the targeted city the night became light as day as each of the thousands of fire bombs ignited on impact. Quickly, the deadly liquid spread and in mere minutes the targeted city was totally engulfed.

 “At that moment,” said 24-year-old Yoshiko Hashimoto, “we were caught in an inferno. The fire spread so quickly. The surroundings were seized with fire in a wink.”[17]

 “The wind and flames seemed to feed into each other and both gained intensity,” described one teenager. “Pots and pans blew about on the ground and blankets flew through the air. People ran in all directions.”[18]

Since their homes and businesses made of wood and paper were mere “match boxes” ready to ignite, most people recognized instantly the futility of trying to fight the fire and they quickly fled into the streets.

“Roofs collapsed under the bombs’ impact,” said an eyewitness, “and within minutes the frail houses . . . were aflame, lighted from the inside like paper lanterns.”[19]

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It was at that terrifying moment, when their entire world seemed on the verge of being consumed by smoke and flame, that single mothers, their husbands off at war or dead, were forced to make life and death decisions. To save small children, some were compelled to leave old, feeble relatives behind; others had to abandon beloved pets or needed animals. One mother, to save her two tiny tots, made the heart-breaking decision to leave her handicapped child to certain death.[20]

“The three of us dashed out into the panic and pandemonium of the streets,” recalled Masayoshi Nakagawa, a father of two little children and a man whose wife was in a local hospital expecting their third child. “People were carrying whatever they had managed to salvage: quilts, pillows, frying pans. Some of them had carts; others lugged bicycles on their backs.”[21]

Once in the streets, the refugees were greeted by a “red blizzard” of sparks. Unlike typical sparks, however, those created from incendiary bombs were large “chunks” of oily, wind-driven flame that would instantly ignite the clothes of those fleeing. 22 Another hazard was the “hail” of bombs themselves. So many of the relatively small bombs were dropped on any given city that many victims were actually struck by them. Most, of course, were instantly wrapped in a ball of fire and died in terrible agony. One woman watched in horror as her husband ran from their family business shouting “Air Raid! Air Raid!” and was immediately struck in the head by a firebomb.

“He was instantly wrapped in a sheet of bluish flame. . . ,” recounted the horrified wife. “I could not put out the fire. All my desperate efforts were of no avail. . . . His hair was still sizzling and giving off a blue light. His skin peeled away in sheets, exposing his flesh. I could not even wipe his body.”[23]

Just as with the man above, those victims who actually came in contact with the napalm found that such fire could not be extinguished and would burn and sizzle all the way to the bone.[24]

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Desperately, those trapped within the encircled target zone searched for avenues of escape. Unfortunately, at every turn the victims met only more fleeing refugees and more smoke and flame. Those who had remained at their own air raid shelters near their homes were already dead, the holes acting like earthen bake ovens in the heat. Others met similar fates when they wrongly assumed that the few brick and concrete buildings in the city would protect them. They did the opposite. When the racing flames reached these buildings those inside were quickly incinerated. Iron rafters overhead sent down streams of molten metal on any still alive.[25]

Nor did parks prove to be havens. With temperatures reaching 1,800 degrees, the trees quickly dried, then burst into flames. Additionally, those who sought open spaces, or areas burned bare from previous raids, were easy targets for US fighter pilots who routinely machine-gunned fleeing refugees, just as they had done in Germany. Other American aircraft watched the streets for any Japanese fire companies bold enough to fight the fires, then attacked with high explosives.[26]

By the hundreds, then thousands, then tens of thousands, the people fled through the streets as the furnace became fiercer and fiercer.

“Hell could get no hotter,” thought French reporter, Robert Guillain, as he watched the crowds struggle against the murderous heat and the “hail” of huge, flaming sparks.

People soaked themselves in the water barrels that stood in front of each house before setting off again. A litter of obstacles blocked their way; telegraph poles and the overhead trolley wires that formed a dense net . . . [of] tangles across streets. . . . The fiery air was blown down toward the ground and it was often the refugees’ feet that began burning first: the men’s puttees and the women’s trousers caught fire and ignited the rest of their clothing.[27]

As noted, in the furious heat and wind it was often a victim’s shoes or boots which erupted in flames first, followed quickly by the pants, shirts, and air raid hoods that many women still wore.[28] As the horrified people stripped off one layer of burning clothing after another, many rolling on the ground to smother the fires, some simply burst into flames entirely—hair, head, skin, all. One witness watched as a child ran by screaming shrilly, “It’s hot! It hurts! Help me!” Before anyone could reach him, the child burst into flames “as if he’d been drenched in gasoline.”[29] In the midst of her own desperate bid to escape, one teenage girl saw a mother and father bravely place their own bodies between the killing heat and their small children. At last, when the father simply burst into flames he nevertheless struggled to remain upright as a shield for his children. Finally, the man teetered and fell.

 “I heard him shouting to his wife,” recalled the witness, “‘Forgive me, dear! Forgive me!’”[30]

Likewise, thousands of victims in other Japanese cities could not bear the ferocious heat and simple exploded in flames from spontaneous combustion.[31]

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The streets, remembered police cameraman, Ishikawa Koyo, were “rivers of fire . . . flaming pieces of furniture exploding in the heat, while the people themselves blazed like ‘matchsticks’. . . . Under the wind and the gigantic breath of the fire, immense incandescent vortices rose in a number of places, swirling, flattening, sucking whole blocks of houses into their maelstrom of fire.”[32]

Continues French visitor, Robert Guillain: 

Wherever there was a canal, people hurled themselves into the water; in shallow places, people waited, half sunk in noxious muck, mouths just above the surface of the water. . . . In other places, the water got so hot that the luckless bathers were simply boiled alive. . . . [P]eople crowded onto the bridges, but the spans were made of steel that gradually heated; human clusters clinging to the white-hot railings finally let go, fell into the water and were carried off on the current. Thousands jammed the parks and gardens that lined both banks of the [river]. As panic brought ever fresh waves of people pressing into the narrow strips of land, those in front were pushed irresistibly toward the river; whole walls of screaming humanity toppled over and disappeared in the deep water.[33]

With two little children clutched under his arms, Masayoshi Nakagawa raced for the canals and rivers as everyone else, hoping to find a haven from the deadly heat.

Suddenly I heard a shout: “Your son’s clothes are on fire!” At the same instant, I saw flames licking the cotton bloomers my daughter was wearing. I put my son down and reached out to try to smother the flames on his back when a tremendous gust of wind literally tore me from him and threw me to the ground. Struggling to stand, I saw that I was now closer to my daughter than to the boy. I decided to put out the fire on her clothes first. The flames were climbing her legs. As I frantically extinguished the flames, I heard the agonized screams of my son a short distance away. As soon as my daughter was safe, I rushed to the boy. He had stopped crying. I bent over him. He was already dead.[34] 

Grabbing his daughter and his son’s body, Masayoshi joined the fleeing crowds once again, trying to escape the “ever-pursuing inferno.”

“Once in the open space . . ,” continues the grieving father, “I stood, my daughter by my side, my dead son in my arms, waiting for the fire to subside.”[35]

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Surprisingly, during days and nights such as these filled with horrors scripted in hell—children bursting into flames, glass windows melting, molten metal pouring down on people—often it was the small and seemingly trivial sights and sounds that sometimes stayed with survivors forever. One little girl, after watching a panicked mother run past with her baby totally ablaze on her back, after seeing children her own age rolling on the ground like “human torches,” after hearing the sounds of a man and a horse he was leading both burning to death, still, again and again, the little girl’s mind wandered back to the safety of her cherished doll collection, then on display at a local girl’s festival.[36]

“To my surprise,” recalled another survivor, “birds in mid-flight—sparrows and crows—were not sure where to go in such a situation. I was surprised to see that the sparrows and the crows would cling to the electric wire and stay there in a row. . . . You’d think they’d go into the bushes or something.”[37]

Amid all the horror, another woman never forgot the strange sight of a refugee standing in a large tank of water holding only a live chicken. Another young female, admittedly “numb to it all,” found as she passed a mound of dead bodies that her eyes became transfixed on a pair of nose holes that seemed to be peering up at her.[38]

Finally, on numerous occasions, because of the American “encirclement” of a targeted city, thousands of refugees fleeing from one direction collided head-on with thousands of refugees fleeing from another direction. In this case, the panicked multitude, now incapable of moving forward because of an equally panicked multitude in front, and incapable of moving backward because of the pursuing firestorm, simply became wedged so tightly that no one could move. Horrific as the ordeal had been thus far, it was nothing compared to this final act of the hellish horror. Since most refugees were fleeing instinctively toward water, many crowds became wedged on bridges. Thousands of victims were thus overtaken by the fury and were burned to a crisp by the fiery winds that to some resembled “flame throwers.” Thousands more, horribly burned, managed to leap or fall to their deaths into the rivers and canals below. Eventually, metal bridges became so hot that human grease from the victims above poured down on the bodies of victims below.[39]

And as for those far above, to those who had dropped millions of firebombs on the cities and towns of Japan, the horror show they had created below was now vivid in all its lurid detail. At such low altitudes, with night now day, those above had a front row seat to all the hellish drama below. Fleeing humans racing for life down streets now more “streams of fire” than streets, screaming horses engulfed in flames galloping insanely in all directions, bridges packed with doomed mothers and children, rivers and canals jammed with the dead and the dead to be. And for those US fighter pilots whose job was to massacre refugees who reached the open spaces, their view was even closer. In the red and white glare of the fires, these Americans could actually see the eyes of those they were machine-gunning to death, the women with babies, the children exploding from bullets, the old, the slow, the animals. The violent updrafts from the heat below was a much greater threat to US bombers than the almost non-existent Japanese anti-air defenses. Wafted on the heat thousands of feet up was the scattered debris from below—bits and pieces of homes, offices and schools; tatters of burnt clothing; feathers and fur from dead pets; and, of course, the pervasive smell of broiled human flesh.

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“Suddenly, way off at 2 o’clock,” noted an awe-struck American pilot arriving on the scene, “I saw a glow on the horizon like the sun rising or maybe the moon. The whole city . . . was [soon] below us stretching from wingtip to wingtip, ablaze in one enormous fire with yet more fountains of flame pouring down from the B-29s. The black smoke billowed up thousands of feet . . . bringing with it the horrible smell of burning flesh.”[40]

Once the attacking force had loosed its bombs and banked for home, the red glow of the holocaust they had created could be seen for as far as 150 miles.[41]

***

With the departure of enemy aircraft and the eventual subsiding of the fires, workers and volunteers from throughout the stricken region finally felt safe enough to venture in and begin rescue operations. Given the frail, flammable nature of most Japanese cities, virtually every structure in a targeted area—homes, shops, businesses—was utterly leveled. As a consequence, because there was seldom need to clear stone, brick, metal, and other rubble from a bombed area, as was the case in Germany, the search for bodies in Japan was made easier, if not easy.

By the thousands, by the tens of thousands, the charred victims lay everywhere. Many died alone, overcome in their flight by heat and exhaustion. It was common to find a single blackened mother laying upon a single blackened child that she was trying so desperately to protect. But many more victims seemed to have died en masse. Time and again rescue workers encountered “piles” and “mounds” of bodies, as if all suddenly found their way cut off or as if the people unsuspectingly entered areas vastly hotter than elsewhere and succumbed as one quickly. “I saw melted burnt bodies piled up on top of each other as high as a house,” remembered one ten-year-old.[42] In such areas, below the piles of blackened bodies, large puddles of dark human rendering was noticed.

“We saw a fire truck buried under a mountain of blackened bones,” wrote another witness. “It looked like some kind of terrifying artwork. One couldn’t help wondering just how the pile of bodies had been able to reach such a height.”[43]

“What I witnessed,” said one badly burned woman leading her blind parents, “was the heaps of bodies lying on the ground endlessly. The corpses were all scorched black. They were just like charcoal. I couldn’t believe my eyes. . . . We walked stepping over the bodies being careful not to tread on them.” Unfortunately, the woman’s parents tripped and stumbled over the corpses again and again.[44]

Many victims, it was noticed, had heads double and triple their normal size.[45]

Others gazed in wonder at the array of color the bodies displayed; many, of course, were scorched black, but some were brown, red or pink. “I particularly remember a child,” said one little girl, “whose upper half of the body was coal-black but its legs were pure white.”[46]

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“I . . . saw a boy,” another child recalled. “He was stark naked, and had . . . burns all over the body. His body was spotted with black, purple, and dark red burns. Like a rabbit, the boy was hopping among the corpses . . . and looked into the dead persons’ faces. . . . He was probably searching for his family members.”[47]

Elsewhere in the stricken cities, before disease could spread, rescue workers began the grim task of disposing of the unclaimed bodies as quickly as possible. By the hundreds, then by the thousands, many scorched and shriveled victims were buried in common trenches with others.[48] Some survivors took it upon themselves to collect the remains of friends and neighbors. When the air raid began in her city, one woman was talking with a neighbor when an explosive bomb blew him to bits. Later, feeling compelled to do so, the lady returned and began the horrible recovery of the body parts, including the head. “I was suddenly struck with the terrifying thought,” the woman, who was on the verge of fainting, recalled, “that perhaps someday soon someone would have to do the same thing to me.”[49] Workers elsewhere simply did not have the time or patience for such concern and care and simply tossed body parts into rivers.[50]

Initially, when rescuers entered the few brick and concrete buildings in the stricken cities, they were mystified. Expecting heaps of bodies, they found only layer upon layer of ash and dust. Far from being points of refuge as the unsuspecting victims imagined, the buildings had served rather as super-heated ovens, not only killing everyone when the flames neared but baking each body so thoroughly that only a faint dry powder remained. Even with only a slight breeze, other such baked victims simply blew away “like sand.”[51]

Following such horrific attacks, many stunned survivors simply stumbled among the ruins aimlessly as if in a trance, dazed, disoriented, seemingly looking for something, but actually looking for nothing. With a new and unimaginable terror springing up at every turn during every second of the night before, time then seemed to have telescoped, then stopped. “It took seemingly forever to cover a distance that ordinarily would take two or three minutes,” noted one surprised survivor. And for those victims who gathered their wits and somehow managed to stagger from targeted cities with only minor injuries, such treks generally became terrifying odysseys unto themselves.

After escaping the inferno at Chiba the night before, and with a two-year-old sister in her arms and an eight-year-old sister on her back suffering from a terrible head wound, little Kazuko Saegusa finally reached the countryside the following morning in a drizzling rain. Finding a hand cart, the exhausted ten-year-old placed the two children inside then set off in hopes of finding a doctor or a hospital to help her injured sister. While pulling the cart between muddy rice paddies, the terrified little girl was repeatedly strafed by American fighter planes. Nevertheless, Kazuko refused to run for cover and leave her sisters behind. Eventually, and almost miraculously, the child reached a hospital. Unfortunately, there was no happy ending.

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“The corridors of the hospital were packed with people burned past recognition,” remembered Kazuko. “There were many young people whose arms or legs had been amputated. . . . The screaming was beyond description. . . . Maggots wriggled from the bandages.”[52]

Conditions at the hospital were so bad that Kazuko and her sisters, along with many others, were moved to an open area near a church. But again, American aircraft soon made their appearance and strafed the victims, forcing the little girl to grab her sisters and finally seek safety in a stand of trees.[53]

Although the dead outnumbered the living following such nightmares, for many shattered survivors, like little Kazuko, the trials continued.

After losing his son the night before, with the dawn, Masayoshi Nakagawa and his tiny surviving child now set off to find his pregnant wife somewhere in the destroyed city.

My daughter and I, hand in hand, alone now, started off. Weary and emotionally drained, we had to force ourselves to struggle on through mounds of debris and corpses; among the foul, pungent odors, and the groans of the injured and dying. A man holding a frying pan gazed blankly at ashes that had been a house. Another squatted, dazed and helpless, in the middle of the street. Mothers frantically called for their children; small children screamed for their parents. I neither could nor wanted to do anything for the suffering people. My own suffering was too great. Probably all the others felt the same way.

Near [a] railway station, mounds of bodies clogged the track underpass. The walls were spattered with blood. A charred mother sat embracing her charred infant. The dead, burned beyond recognition, looked like grotesque bald dress-maker’s dummies.   Those who were still alive moaned against the heat and called for water.[54] 

Unbeknownst to Masayoshi, his wife, after a “difficult delivery,” had given birth to a healthy baby girl during the height of the firestorm the night before. Because of the approaching flames, everyone in the hospital had urged the mother to leave her newborn and flee while she could. Refusing to do so, the weakened woman wrapped her infant then fled into the inferno. Pale and bleeding, facing the flames and deadly sparks, the mother kept her baby covered tightly and sprinkled her with water throughout the hellish night. The following day, the utterly exhausted woman collapsed in the street and could go no further. Fortunately, a kind man, forgetting his own misfortune for the moment, carried the mother and child to a nearby hospital. After only the briefest of rests, the woman and her baby again set off in search of Masayoshi and the children.

Finally, after days and days of fruitless searching for a wife that he assumed was, like his son, dead, the husband learned from a mutual friend that the woman and their new child were yet alive and uninjured. For this husband and father, the news was the first reason to smile in what seemed a lifetime.

“I was overjoyed,” Masayoshi said simply, yet with a heart filled with emotion.[55]

***

Following the deadly firebombing of Japanese cities, the death toll in each continued to climb for days, even weeks as those terribly burned and maimed succumbed to injuries. With a sudden shortage of doctors, nurses and medicine, most victims were cared for by family and friends who coped as best they could. Some were successful, some were not.

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When she first realized that her daughter’s badly burned legs had become infested with maggots, one horrified mother promptly fainted from shock. After she came to, the determined woman found a pair of chop sticks and immediately went to work picking out the maggots, one at a time.[56]

Others died in different ways. Two days after the raid upon their hometown in which her husband was killed, Fumie Masaki’s little son and other boys discovered an unexploded bomb while on a playground. When a fire warden arrived to dispose of it, the bomb exploded. Eight children were killed, including Fumie’s son.[57]

For a nation surrounded and blockaded, starvation was already a very real concern for Japan. In the bombed and burned cities with their rail, road and river traffic destroyed, it was an even greater threat. Adults soon noticed that children now suddenly grew gaunt and pale and looked “somehow older” than before. Many thin babies had escaped the firebombings only to starve in the days and weeks following. Dogs and cats were no longer seen in Japan. Even the Japanese government urged the people to supplement their diets with “rats, mice, snakes, saw dust, peanut shells, grasshoppers, worms, silkworms, and cocoons.”[58]

Added to starvation was chronic exhaustion from lack of sleep and rest. Those who somehow managed to remain in bombed cities did so with the constant dread of the nightmare’s repeat. Those who moved to undisturbed cities did so fully expecting the fire to fall at any hour.[59]

“I wish I could go to America for just one good night’s sleep,” groaned one exhausted postman.[60]

Exacerbating the daily stress and strain of Japanese civilians was the American “targets of opportunity” program. Just as they had done in Germany, US commanders ordered their fighter pilots aloft with orders to shoot anything in Japan that moved. Unfortunately, many young men obeyed their orders “to the letter.” Ferry boats, passenger trains, automobiles, farmers in fields, animals grazing, women on bicycles, children in school yards, orphanages, hospitals . . . all were deemed legitimate targets of opportunity and all were strafed again and again with machine-gun and cannon fire.[61]

“And not a single Japanese aircraft offered them resistance,” raged a man after one particular strafing incident. The angry comment could just as easily have been spoken after all American attacks, firebombings included. Certainly, the most demoralizing aspect of the war for Japanese civilians was the absolute American control of the air above Japan. During the nonstop B-29 attacks against the cities and towns, seldom was a Japanese aircraft seen to offer resistance.

“When . . . there was no opposition by our planes . . ,” offered one dejected observer, “I felt as if we were fighting machinery with bamboo.”[62]

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Even members of the military had to agree. “Our fighters were but so many eggs thrown at the stone wall of the invincible enemy formations,” admitted a Japanese naval officer.[63]

And as for anti-aircraft guns. . . .

“Here and there, the red puffs of anti-aircraft bursts sent dotted red lines across the sky,” recounted one viewer, “but the defenses were ineffectual and the big B-29s, flying in loose formation, seemed to work unhampered.”[64]

Indeed, those guns that did fire at B-29s seemed more dangerous to those on the ground than to those in the air. Early in the bombing campaign, after a single B-29 on a reconnaissance mission flew away totally unscathed following a noisy anti-aircraft barrage, shrapnel falling to earth killed six people in Tokyo.[65]

“Our captain was a great gunnery enthusiast,” sneered a Japanese sailor. “He was always telling us that we could shoot Americans out of the sky. After innumerable raids in which our guns did not even scratch their wings, he was left looking pretty silly. When air attacks came in, there was nothing much we would do but pray.”[66]

In July, 1945, Curtis LeMay ordered US planes to shower with leaflets the few remaining Japanese cities that had been spared firebombing with an “Appeal to the People.”

As you know, America which stands for humanity, does not wish to injure the innocent people, so you had better evacuate these cities.

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Within days of the fluttering leaflets, half of the warned cities were firebombed into smoking ruins.[67]

 With the destruction of virtually every large Japanese city, LeMay kept his men busy by sending them to raid even the smaller cities and towns. After his own remote community was attacked, one resident knew the end was in sight. “When we were bombed,” admitted the man, “we all thought—if we are bombed, even in a small mountain place, the war must certainly be lost.”[68]

Others felt similarly, including a high-ranking civil servant: 

It was the raids on the medium and smaller cities which had the worst effect and really brought home to the people the experience of bombing and a demoralization of faith in the outcome of the war…. It was bad enough in so large a city as Tokyo, but much worse in the smaller cities, where most of the city would be wiped out. Through May and June the spirit of the people was crushed. [When B-29s dropped propaganda pamphlets] the morale of the people sank terrifically, reaching a low point in July, at which time there was no longer hope of victory or a draw but merely a desire for ending the war.[69]

***

According to American sources, the first firebombing raid on Tokyo, the raid that was the most devastating of all raids and the raid that provided the blue print for all future firebombing raids on Japan, was a complete and utter success. Not only was the heart of the great city totally scorched from the face of the earth, but over 100,000 people were also killed. Furthermore, American sources also estimate that from that first raid on Tokyo to the end of the war approximately sixty Japanese cities were laid waste and that roughly 300,000-400,000 civilians were killed in Gen. Curtis LeMay’s firebombing raids.

The firebombing of Japan by the United States Air Force in the spring and summer of 1945 was simply one of the greatest war crimes in world history. Arguments that the operation helped speed Japanese defeat and surrender are little more than self-serving nonsense. For all intents and purposes Japan was already defeated, as the January, 1945 attempts to surrender already illustrate. In that month, peace offers to the Americans were being tendered. The mere fact that the vast majority of the estimated 300,000-400,000 deaths from firebombing were women, children, and the elderly should alone put the utter lie to the claim that such a crime added anything material to ultimate American victory. As was the case with the saturation bombing of Germany and the consequent firestorms that slaughtered countless women and children there, far from pushing a nation to surrender, the murder of helpless innocents in fact enraged and strengthened the resolve of the nation’s soldiers, sailors, and airmen to fight, if necessary, to the death.

“Seeing my home town ravaged in this way inspired me with patriotic zeal,” revealed one young Japanese speaking for millions. “I volunteered for military service soon after the . . . raid because I felt that in this way I could get even with the Americans and British, who . . . were nothing but devils and beasts.”[70]

And as for the American “estimates” of Japanese firebombing deaths. . . .

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When the first B-29 raid took place in March, 1945, the targeted killing zone of Tokyo contained a population of roughly 1.5 million people. Given the fact that most living in this area were, as always, the most vulnerable—women, children, the old, the slow—and given the tactics used—saturation firebombing, dry conditions, gale force winds to accelerate the flames, encirclement, fighter aircraft machine-gunning those in parks or along rivers—and given the fact that the firestorm’s devastation was utter and succeeded even beyond Curtis LeMay’s most sadistic dreams, to suggest that out of a million and a half potential victims in the death zone only a mere 100,000 died while well over a million women and children somehow managed to escape the racing inferno is a deliberate attempt to reduce the number of slain and thereby, with an eye to future criticism and condemnation, a deliberate attempt to reduce the crime itself.

Additionally, although the greatest loss of Japanese life occurred during the Tokyo raids, hundreds of thousands of victims also perished in other large cities. To suggest, as modern American sources do, that even including the death toll in Tokyo the number killed in similar raids nationwide combined only came to 300,000-400,000 victims is, again, a deliberate attempt to reduce the number of victims in hope of reducing the extent of the crime. Indeed, any modern attempt that calculates the number of firebombing deaths in Japan at less than one million should not be taken seriously.

As one expert wrote:

The mechanisms of death were so multiple and simultaneous—oxygen deficiency and carbon monoxide poisoning, radiant heat and direct flames, debris and the trampling feet of stampeding crowds—that causes of death were later hard to ascertain.[71]

Accurate for the most part, one element left out of that death assessment is also that which seems the least likely—drowning. In one of the cruelest of ironies, more people may have actually died from drowning during the firestorm raids than from the flames themselves. In their frantic attempts to escape the torturous heat, even those who could not swim—the very old, the very young—sprang into any body of water available—reservoirs, rivers, canals, ponds, lakes, even large, deep water tanks—and took their chances there, drowning below being clearly preferable to burning above. Of the tens of thousands of drowning victims recovered, no doubt tens of thousands more were swept down rivers and streams and out to sea, never to be seen again.

Whether woman and children drowned or burned to death, it was all one and the same to Curtis LeMay.

“I’ll tell you what war is about,” explained the merciless US general, “you’ve got to kill people, and when you’ve killed enough they stop fighting.”[72]

Unfortunately, while a significant percentage of Americans felt just as LeMay, virtually all US leaders and opinion molders felt that way.

“Keep ‘Em Frying,” laughed the Atlanta (Ga) Constitution.[73]

 And “keep ‘em frying” Curtis LeMay would.

***

Fortunately for the future of mankind, in the very midst of a merciless war waged by evil men and prolonged by equally evil politicians, many ordinary individuals nevertheless always remain true to their better selves.

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In spite of the US firebombing massacre and the inhuman “targets of opportunity” slaughter taking place, when an injured American fighter pilot was forced to bail out over Japan, instead of being machine-gunned as he floated down or instead of being beaten to death by angry villagers when he touched ground, he was instead taken to a hospital that his serious wounds might be treated.

During his short stay, four young Japanese pilots, curious more than anything, visited the injured American. Whatever transpired during those brief moments of broken English, of eyes wide with wonder for an enemy pilot, and perhaps even of soft smiles of sympathy for a dying brother-at-arms—a bond was quickly formed.

Finally, as the Japanese airmen said their polite goodbyes and quietly turned to leave forever, the fast failing US pilot begged one of the young men to please wait for a moment. Working something free from his hand, the heavily bandaged American asked the visitor, only moments before his mortal enemy, for a first, and final, favor: When the madness was finally over, when reason had once more returned to the world, would the young man please carry the wedding ring to the United States? And once there would he please tell a young American widow how her young American pilot had fallen to earth one day and how he had died?[74]

 Notes

1 Michael Bess, Choices Under Fire—Moral Dimensions of World War II (New York, Knopf, 2006), 105.

2 Goodrich, Hellstorm, 46; Edmund Russell, War and Nature—Fighting Human and Insects With Chemicals From World War I to Silent Spring, (Cambridge, UK: Cambridge University Press, 2001) 106-07,138; “FDR warns Japanese against using poison gas,” History, http://www.history.com/this-day-in-history/fdr-warns-japa... [2] ; “Old, Weird Tech: The Bat Bombs of World War II,” The Atlantic, https://www.theatlantic.com/technology/archive/2011/04/ol... [3]

3 “The Tokyo Fire Raids, 1945—The Japanese View,” Eye Witness to History.com, http://www.eyewitnesstohistory.com/tokyo.htm

4 “Tokyo WWII firebombing, the single most deadly bombing raid in history, remembered 70 years on,” ABC News, http://www.abc.net.au/news/2015-03-09/tokyo-wwii-firebomb... [4]

5 Walter L. Hixson, ed., The American Experience in World War II (NY: Routledge, 2003), 184.

6 Russell, War and Nature, 138.

7 “FIRE BOMBING ATTACKS ON TOKYO AND JAPAN IN WORLD WAR II, Facts and Details, http://factsanddetails.com/asian/ca67/sub429/item2519.html

8 “A Forgotten Holocaust: US Bombing Strategy, the Destruction of Japanese Cities and the American Way of War from World War II to Iraq,” The Asia-Pacific Journal, http://apjjf.org/-Mark-Selden/2414/article.html [5]; Max Hastings, Retribution, 298. X-73

9 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Yoshiko Hashimoto interview, http://www.japanairraids.org/?feed=rss2

10 Ibid.

11 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Aiko Matani account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]

12 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Teruo Kanoh interviewhttp://www.japanairraids.org/ [7]

13 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Yoshiko Hashimoto interview,  http://www.japanairraids.org/ [7]

14 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Michiko Kiyo-Oka interviewhttp://www.japanairraids.org/ [7]

15 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Haruyo Nihei interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

16 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Saotome Katsumoto interviewhttp://www.japanairraids.org/ [7]

17 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Yoshiko Hashimoto interviewhttp://www.japanairraids.org/ [7]

18 “The Tokyo Air Raids in the Words of Those Who Survived,” The Asia-Pacific Journal—Japan Focus, http://apjjf.org/2011/9/3/Bret-Fisk/3471/article.html [8]

19 “The Tokyo Fire Raids, 1945—The Japanese View,” EyeWitness to History.com, http://www.eyewitnesstohistory.com/tokyo.htm

20 “The Tokyo Air Raids in the Words of Those Who Survived,” The Asia-Pacific Journal: Japan Focus, http://www.japanfocus.org/-Bret-Fisk/3471#sthash.xzZvfCe2... [9]

21 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Masayoshi Nakagawa account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]

22 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Saotome Katsumoto interviewhttp://www.japanairraids.org/ [7] ; “The Tokyo Air Raids in the Words of Those Who Survived,” The Asia-Pacific Journal—Japan Focus, http://apjjf.org/2011/9/3/Bret-Fisk/3471/article.html

23 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Fumie Masaki account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]

24 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Saotome Katsumoto interviewhttp://www.japanairraids.org/ [7]

25 “The Tokyo Air Raids in the Words of Those Who Survived,” The Asia-Pacific Journal—Japan Focus, http://apjjf.org/2011/9/3/Bret-Fisk/3471/article.html [8]

26 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Teruo Kanoh interviewhttp://www.japanairraids.org/ [7] ; “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Saotome Katsumoto interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

27 “The Tokyo Fire Raids, 1945—The Japanese View,” Eye Witness to History, http://www.eyewitnesstohistory.com/tokyo.htm [10]

28 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Aiko Matani interviewhttp://www.japanairraids.org/ [7] ; “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Teruo Kanoh interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

29 “The Tokyo Air Raids in the Words of Those Who Survived,” The Asia-Pacific Journal—Japan Focus, http://apjjf.org/2011/9/3/Bret-Fisk/3471/article.html

30 “The Tokyo Air Raids in the Words of Those Who Survived,” The Asia-Pacific Journal—Japan Focus, http://apjjf.org/2011/9/3/Bret-Fisk/3471/article.html [8]

31 “The Tokyo Fire Raids, 1945—The Japanese View,” Eye Witness to History, http://www.eyewitnesstohistory.com/tokyo.htm [10]

32 “A Forgotten Holocaust: US Bombing Strategy, the Destruction of Japanese Cities and the American Way of War from World War II to Iraq,” The Asia-Pacific Journal: Japan Focus, http://apjjf.org/-Mark-Selden/2414/article.html [5]

33 “The Tokyo Fire Raids, 1945—The Japanese View,” Eye Witness to History, http://www.eyewitnesstohistory.com/tokyo.htm [10]

34 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Masayoshi Nakagawa account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]

35 Ibid.

36 “Hitting Home—The Air Offensive Against Japan,” Air Force History and Museums Program, 1999, https://archive.org/details/HittingHome-nsia; “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Haruyo Nihei interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

37 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Nobuyoshi Tan interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

38 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Tomie Akazawa account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6] ; “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Michiko Kiyo-Oka interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

39 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Teruo Kanoh interview, http://www.japanairraids.org/ [7] ; “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Yoshiko Hashimoto interview, http://www.japanairraids.org/ [7] ; “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Michiko Kiyo-Oka interview, http://www.japanairraids.org/ [7] ;”Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Haruyo Nihei interview, http://www.japanairraids.org/ [7] ; “The Tokyo Fire Raids, 1945–The Japanese View,” Eye Witness to History, www.eyewitnesstohistory.com

40 Hastings, Retribution, 297.

41 “Hitting Home—The Air Offensive Against Japan,” Air Force History and Museums Program, 1999, https://archive.org/details/HittingHome-nsia [11]

42 “Tokyo WWII firebombing, the single most deadly bombing raid in history, remembered 70 years on,” ABC News, http://www.abc.net.au/news/2015-03-09/tokyo-wwii-firebomb... [4]

43 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Masaharu Ohtake interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

44 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Haruyo Nihei interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

45 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Yoshiko Hashimoto interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

46 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Haruyo Nihei interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

47 Ibid.

48 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Teruo Kanoh interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

49 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Tai Kitamura account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]

50 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Teruo Kanoh interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

51 “The Tokyo Fire Raids, 1945—The Japanese View,” Eye Witness to History, www.eyewitnesstohistory.com [12]

52 “Women Against War—Personal Accounts of Forty Japanese Women” (Women’s Division of Soka Gakkai, Kodansha International, Ltd.,1986), 119-120

53 Ibid.

54 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Masayoshi Nakagawa account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]

55 Ibid.

56 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Haruyo Nihei interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

57 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Fumie Masaki account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]

58 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Yoshiko Hashimoto interview, http://www.japanairraids.org/ [7] ;“The Tokyo Air Raids in the Words of Those Who Survived,” The Asia-Pacific Journal—Japan Focus, http://apjjf.org/2011/9/3/Bret-Fisk/3471/article.html [8] ; “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Nobuyoshi Tan interview, http://www.japanairraids.org/ [7] ; “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Shigemasa Toda interview, http://www.japanairraids.org/ [7] ; John W. Dower, Embracing Defeat—Japan in the Wake of World War II (New York: W. W. Norton, 1999), 91.

59 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Rie Kuniyasu account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]

60 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Michiko Kiyo-Oka interview, http://www.japanairraids.org/ [7]

61 “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Nobuyoshi Tan interview, http://www.japanairraids.org/ [7] ; “Japan Air Raids.org—A Bilingual Historical Archive,” Shigemasa Toda interview, http://www.japanairraids.org/ [7] ; “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Eiji Okugawa account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]; “Air Raids on Japan,” Wkipedia, https://en.wikipedia.org/wiki/Air_raids_on_Japan [13]; “Women Against War—Personal Accounts of Forty Japanese Women,” Kazuko Saegusa account, https://www.scribd.com/document/40249017/Women-Against-War

62 “The Effects of Strategic Bombing on Japanese Morale,” The United States Strategic Bombing Survey (Morale Division, 1947), vi.

63 Hastings, Retribution, 133.

64 “The Tokyo Fire Raids, 1945–The Japanese View,” Eye Witness to History, www.eyewitnesstohistory.com

65 Isaac Shapiro, Edokko—Growing Up A Foreigner in Wartime Japan (Bloomington: Indiana University Press, 2009), 132.

66 Hastings, 138.

67 “A Forgotten Holocaust: US Bombing Strategy, the Destruction of Japanese Cities and the American Way of War from World War II to Iraq” The Asia-Pacific Journal: Japan Focus, http://apjjf.org/-Mark-Selden/2414/article.html

68 “The Effects of Strategic Bombing on Japanese Morale,United States Strategic Bombing Survey. Morale Division [14], https://archive.org/details/effectsofstrateg00unit55.

69 “Preparations for Invasion of Japan–14 Jul 1945–9 Aug 1945,” World War II Data Base, http://ww2db.com/battle_spec.php?battle_id=54 [15]

70 “Cries For Peace—Experiences of Japanese Victims of World War II,” Tomio Yoshida account, https://www.scribd.com/document/40248814/Cries-for-Peace [6]

71 “A Forgotten Holocaust: US Bombing Strategy, the Destruction of Japanese Cities and the American Way of War from World War II to Iraq” The Asia-Pacific Journal: Japan Focus, http://apjjf.org/-Mark-Selden/2414/article.html

72 “Curtis LeMay,” Wikiquote, https://en.wikiquote.org/wiki/Curtis_LeMay [16]

73 “Firebombing of Japanese Cities during World War II,” Book Mice, http://www.bookmice.net/darkchilde/japan/fire.html [17]

74 Hastings, 313.  

Thomas Goodrich is a professional writer now living in the US and Europe. His biological father was a US Marine in the Pacific War and his adoptive father was with the US Air Force during the war in Europe.

 Summer, 1945—Germany, Japan and the Harvest of Hate can be purchased at Amazon.com, Barnesandnoble.com, Booksamillion.com, and through the author’s website at thomasgoodrich.com. For faster deliver, order via the author’s paypal at mtgoodrich@aol.com [18] ( $20 US / $25 Abroad )

 

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vendredi, 27 avril 2018

John Charmley et la very-British bêtise de Churchill

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John Charmley et la very-British bêtise de Churchill

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

JCH-ch1.jpgBrute impériale, raciste humaniste, boutefeu impertinent, affameur et bombardier de civils, phraseur creux et politicien incapable en temps de paix, américanophile pathétique, Winston Churchill est naturellement le modèle de cette époque eschatologique et de ses néocons russophobes (Churchill recommanda l’usage de la bombe atomique contre les russes à Truman). On laisse de côté cette fois Ralph Raico et on évoque cette fois le brillant historien John Charmley qui l’analysa d’un point de vue british traditionnel : Churchill anéantit l’empire, choisit le pire et a guerre, varia d’Hitler (le moustachu puis Staline) et humilia l’Angleterre transformée en brillant troisième des USA. Autant dire que Charmley n’est pas bien vu en bas lieu. Il écrit en effet que l’Angleterre ruina deux fois l’Europe pour abattre une Allemagne qui finit par la dominer économiquement ! Niall Ferguson a reconnu aussi les responsabilités britanniques dans la Première Guerre mondiale.

Coup de chance pour nous, un autre livre de Charmley a été traduit par Philippe Grasset pour les éditions Mols il y a quelques années. Dans Grande alliance Charmley notre historien montre le progressif abaissement matériel et moral de l’Angleterre – menée au suicide de civilisation par le boutefeu préféré de notre presse au rabais. Et cela donne :

« Les Britanniques voulaient-ils un geste montrant qu’on se préoccupait d’eux ? Roosevelt leur livrait cinquante vieux destroyers, pour lesquels les Britanniques payeraient avec la cession de leurs bases des Caraïbes. Churchill pouvait voir ce qui lui plaisait dans ce geste mais l’échange fut décrit de façon plus précise par le secrétaire au Foreign Office, Anthony Eden, comme « un sérieux coup porté à notre autorité et, finalement ... à notre souveraineté ». Le fait qu’en janvier 1941, l’Angleterre n’avait reçu que deux des fameux cinquante destroyers faisait, pensait-il, qu’« on pouvait raisonnablement regarder ce marché comme un marché de dupes ».

Très vite, pendant la Guerre, on sent que l’empire britannique va, grâce à Churchill, changer de mains :

« Un commentateur dit justement qu’ « aucun officiel américain n’aurait jamais proclamé grossièrement que l’un des buts essentiels de notre politique extérieure serait l’acquisition de l’empire britannique » ; mais Cordell Hull déclara tout de même qu’il utiliserait « l’aide américaine comme un canif pour ouvrir cette huître obstinément fermé, l’Empire ». 

Parfois le gros homme devenait lucide :

« La version finale de la requête britannique, transmise le 7 décembre 1940, mettait en évidence le sérieux de la situation économique du pays. Le ton de la lettre de Churchill était grave et d’une prescience inattendue. Il dit à Roosevelt qu’il croyait que son interlocuteur « accepterait l’idée qu’il serait faux dans les principes et mutuellement désavantageux dans les effets si, au plus haut de cette bataille, la Grande Bretagne devait être privée de toutes ses possessions dans une mesure où, après avoir vaincu grâce à notre sang ... nous nous retrouverions dépouillés jusqu’aux os ». C’était une affirmation superbe et émouvante mais elle ne détourna en rien les Américains dans leur détermination d’utiliser la situation dramatique de l’Angleterre pour obtenir des concessions qui garantiraient qu’elle ne se trouverait pas sur la voie de la paix qu’ils voulaient. »

WC-c1.jpgLes Britanniques devaient livrer leur or eux-mêmes :

« Le 23 décembre, FDR dit à l’amiral Stark, le chef de la Navy, qu’il voulait un navire de guerre « pour récupérer les [réserves] d’or [britanniques] en Afrique » ; non seulement Roosevelt entendait se payer sur les vastes avoirs britanniques d’outre-mer mais il entendait également que les Britanniques assurent le paiement du transport… La première réaction de Churchill fut de dire à FDR que ce marché lui rappelait « un sheriff qui saisit les derniers biens du débiteur sans protection »

En vain Lord Beaverbrook se réveille et houspille :

« Dans une lettre furieuse à Churchill, à la fin décembre, il accusa les Américains de « n’avoir rien concédé » et d’avoir « obtenu un gain maximum de tout ce qu’ils ont fait pour nous. Ils ont pris nos bases sans autres considérations. Ils prennent notre or. » Les livraisons américaines étaient rares, contrairement aux promesses faites. »

Charmley en conclut logiquement une chose :

« Rien ne dit que FDR ait jamais considéré l’Angleterre comme son principal allié…façon dont Churchill traça le portrait de FDR : si la réalité de l’accord sur les destroyers et sur le lend-lease avait été révélée et la réalité des ambitions de FDR pour l’Amérique mise en lumière, Churchill aurait passé pour une dupe de plus du Président. »

Pour une fois Lord Cherwell, réfugié juif allemand (Lindeman) chargé des bombardements de la population civile allemande (un million de morts sus les bombes contre 17000 à l’Angleterre), a raison :

« Comme son conseiller scientifique nouvellement ennobli Lord Cherwell le dit à Churchill, « les fruits de la victoire que Roosevelt nous prépare semble se résumer à la sauvegarde de l’Amérique et la famine virtuelle pour nous ». Ce n’était pas « une nouvelle très enthousiasmante à annoncer au peuple anglais ». Bien que le Chancelier jugeât les prévisions de Cherwell pessimistes, le fait est que, dans l’après-guerre, l’Angleterre allait être confrontée à un choix que ses hommes politiques jugeraient insupportable. »

On fait le maigre bilan de cette guerre que ne voulait pas Hitler (lisez Liddell Hart ou Preparata pour savoir pourquoi) :

« Alors, qu’avait donc obtenu l’Angleterre ? Elle avait acquis l’admiration de larges tranches du public américain et avait gagné leur respect. Elle s’était battue pour son indépendance mais elle avait été capable de le faire seulement avec l’aide américaine et, en fait, comme un satellite de l’Amérique. Son avenir était endetté, son économie pressée jusqu’à un point de rupture, ses villes bombardées et sa population soumise à un rationnement radical. Ce superbe et héroïque effort ne fut nullement récompensé pendant dix-huit mois. »

Le bellicisme churchillien s’accompagne d’une grosse paresse des soldats (lisez mon maître Masson, qui en parlait très bien) :

« Le féroce assaut japonais et la résistance indolente des Britanniques à Singapour montrèrent que la puissance impériale était au-delà de ses capacités ; le spectacle des 100.000 soldats se rendant à une puissance asiatique à la chute de Singapour était une de ces images à laquelle le prestige impérial ne pourrait pas survivre. »

WC-c2.jpgChurchill a multiplié les mauvais conseils et les mauvaises décisions, rappelle Charmley :

« C’est Churchill qui mit son veto à l’idée de garantir à Staline ses frontières de 1941 ; c’est Churchill qui refusa de reconnaître l’organisation gaulliste comme gouvernement provisoire de la France ; c’est Churchill qui, par-dessus tout, montra un jugement si mauvais qu’il rejeta à la fin de 1944 l’idée d’une alliance européenne occidentale avec le commentaire méprisant qu’on n’y trouverait rien « sinon de la faiblesse ». Dans l’attitude de Churchill, on trouve le thème obsédant de l’Amérique. »

Nous évoquions Preparata qui s’inspira pour sa vision de Veblen. Litvinov (découvrez aussi Nicolas Starikov) confirme alors que le but de guerre était d’abord la destruction mutuelle de l’Allemagne et de la Russie :

« Maxim Litvinov, qui était marié à une Britannique et qui n’était en aucune façon anglophobe, avait dit à Davies que les Britanniques « repoussaient l’idée d’un second front de façon à ce que la Russie “soit vidée de son sang en affrontant seule les Allemands”. Après la guerre, le Royaume-Uni pourrait ainsi “contrôler et dominer l’Europe” ».

On y arriva mais bien après, avec les américains…la destruction de l’Europe est encore au programme sous domination anglo-saxonne (on ignorera la France renégate).

A l’époque, rappelle Charmley, l’opinion publique n’est pas trop hostile à l’U.R.S.S. Elle voit d’un mauvais œil le maintien des empires coloniaux (nous aussi, il fallait les liquider en 45 :

« L’opinion publique américaine n’était pas prête à lier son avenir à une alliance exclusivement anglo-américaine. Elle tendait plutôt à partager l’opinion de Josephus Daniels, du Raleigh News & Observer, selon lequel il importait d’inclure dans l’alliance générale « la Russie et la Chine » parce que « les espoirs d’une paix permanente basés sur une alliances serrée entre grandes puissances suscite la frustration en inspirant la peur et la jalousie dans les zones hors de celle que couvre l’alliance » ; la sécurité doit être « collective » pour être effective. »

Après cerise sur le bonbon. John Charmley se défoule :

« Derrière la politique américaine de Churchill, on trouve la proposition que le crédit moral de l’action du Royaume-Uni en 1940-41 pouvait être converti en influence sur la politique américaine. Comme nombre d’américanophiles, Churchill imaginait que l’Amérique survenant sur la scène mondiale aurait besoin d’un guide sage et avisé, et il se voyait fort bien lui-même, avec le Royaume-Uni, dans ce rôle. Cela paraît aujourd’hui une curieuse fantaisie mais c’est bien le principe qui guida la diplomatie britannique à l’égard de l’Amérique pendant la période que nous étudions dans ces pages. »

La naïveté britannique a une pointe d’arrogance :

« En tentant d’exposer « l’essence d’une politique américaine » en 1944, un diplomate définit parfaitement cette attitude. La politique traditionnelle du Royaume-Uni de chercher à empêcher qu’une puissance exerça une position dominante était écartée : « Notre but ne doit pas être de chercher à équilibrer notre puissance contre celle des États- Unis, mais d’utiliser la puissance américaine pour des objectifs que nous considérons comme bénéfiques ». La politique britannique devrait être désormais considérée comme un moyen d’ « orienter cette énorme péniche maladroite [les USA] vers le port qui convient ». 

Charmley ironise alors (que peut-on faire d’autre ?) :

« L’idée d’utiliser « la puissance américaine pour protéger le Commonwealth et l’Empire » avait beaucoup de charme en soi, en fonction de ce que l’on sait des attitudes de Roosevelt concernant l’Europe. Elle était également un parfait exemple de la façon dont les Britanniques parvenaient à se tromper eux-mêmes à propos de l’Amérique. On la retrouve avec la fameuse remarque de MacMillan, en 1943, selon laquelle les Britanniques devraient se considérer eux-mêmes comme « les Grecs de ce nouvel Empire romain ». »

WC-c3.jpgUn peu d’antiquité alors ? Charmley :

« L’image de la subtile intelligence des Britanniques guidant l’Amérique avec sa formidable musculature et son cerveau de gringalet était flatteuse pour l’élite dirigeante britannique ; après l’horrible gâchis qu’elle avait réalisé à tenter de préserver son propre imperium, elle avait l’arrogance de croire qu’elle pourrait s’occuper de celui de l’Amérique. Même un Béotien aurait pu se rappeler que, dans l’empire romain, les Grecs étaient des esclaves. »

La banqueroute britannique se rapproche (l’Angleterre est broke) :

« Les besoins britanniques pour l’après-guerre étaient aussi simples à définir qu’ils étaient difficiles à obtenir : une balance commerciale favorable et une balance des paiements excédentaire.

L’absence de ces deux facteurs signifiait la banqueroute et la fin du Royaume-Uni comme grande puissance. « 

Keynes en est conscient :

« Comme observait Keynes dans une lettre à Stettinius en 1944, ce dernier « avait non seulement omis de noter que l’administration US prenait toutes les mesures pour que le Royaume-Uni soit le plus près possible de la banqueroute avant qu’une aide lui soit apportée »…

C’était le prix de l’alliance américaine… »

Annaud me disait un jour que même affaiblie la critique de cinéma gardait son pouvoir de nuisance. De même pour l’Angleterre, qui toute à son obsession de diriger le monde avec son compère américain casse l’union sacrée antifasciste de l’après-guerre. On va citer le vice-président Wallace, humaniste progressiste et homme éminent cité du reste par Bernanos dans sa France contre les robots :

« Pour autant, on ne dira pas que les Américains « tombaient » d’une certaine façon dans ce que Wallace dénonçait comme « les intrigues » britanniques ; ce serait plutôt à ce point que la nature pyrrhique des relations spéciales anglo-américaines deviendrait évidente. Pragmatique jusqu’au tréfonds de l’âme, la diplomatie britannique avait comme objectif de convaincre les Américains que ses batailles dans la Méditerranée orientale et la zone autour des Détroits s’appuyait sur la cause de la démocratie. »

Puis l’Amérique prend la rage antirusse (lisez Raico pour comprendre comment il fallut se faire réélire !) :

« En cherchant à susciter le soutien américain, les Britanniques fabriquaient leur propre Frankenstein. Une fois que les Américains furent convaincus que les Soviétiques ne coopéreraient pas dans leur proposition de nouvel ordre mondial, la voie était ouverte pour un conflit idéologique qui écarterait les objectifs des Britanniques et les enchaînerait dans un conflit manichéen… »

Chose intéressante, Charmley confirme que l’UE est une création 100% américaine destinée à servir les intérêts de l’amère patrie !

« L’aide américaine avait été sollicitée pour préserver la place du Royaume-Uni parmi les grandes puissances mais elle ne fit rien pour préserver l’Empire et, rapidement, les Américains exigèrent impatiemment que les Britanniques prennent la tête d’une fédération européenne. »

Pré carré américain, l’Europe devait être colonisée froidement (il était recommandé au soldat de ne pas sympathiser avec la population – cela n’excluait pas les viols qui inspirèrent le classique Orange mécanique). D’ailleurs la France :

« Les ministres n’étaient guère séduits par les conceptions de FDR selon lesquelles la France devrait être dirigée pendant un an après sa libération par un général allié. »

Le Plan Marshall ? Parlons du plan Marshall :

« Le Plan Marshall allait se révéler également un puissant instrument pour ce dessein. George Kennan écrit dans ses mémoires : « Nous espérions forcer les Européens à penser en Européens et non en nationalistes » ; évidemment, le « nationalisme » n’était acceptable que lorsqu’il était américain. Le Plan Marshall projeta le système d’organisation industrielle et fédéraliste américain en Europe, son objectif ultime était de créer une Europe convenant aux Américains. »

Un crochet par Eisenhower, personnage plus falot que prévu ici, mais qui va dénoncer comme on sait le lobby militaro-industriel :

« Malgré son engagement dans l’Alliance atlantique, Eisenhower ne pouvait pas ne pas s’inquiéter de l’augmentation des dépenses de défense, de leur poids sur l’économie et sur l’American way of life en cas d’aggravation de la Guerre froide. Comme il le dit en mars 1953 à un vieil ami de Churchill, Bernie Baruch, « accoutumer notre population à vivre indéfiniment sous un tel contrôle [gouvernemental] conduira graduellement à de nouvelles relations entre l’individu et l’Etat – une conception qui changerait d’une façon révolutionnaire le type de gouvernement sous lequel nous vivons ». Le Président était un vrai républicain dans le sens où il pensait que, « en permettant la croissance incontrôlée du gouvernement fédéral, nous nous sommes d’ores et déjà largement éloigné de la philosophie de Jefferson… »

Encore un clou à enfoncer pour la construction européenne :

« Dulles voulait cet élément  supranational qui aurait donné un nouvel élan à l’union européenne, dont les Américains trouvaient les progrès désespérément lents. »

On en restera là. Vous pouvez lire la suite ailleurs… On aura appris grâce à John Charmley que l’histoire moderne en occident, si elle pleine de bruit et de fureur, est racontée non par un, mais beaucoup d’idiots dont le Nobel modèle reste Churchill. Car les idiots sont aussi dans le public.

JCH-ch2.jpgSource

Churchill’s Grand Alliance ou La Passion de Churchill, troisième volet d’une trilogie de l’historien britannique John Charmley, publié en 1995, décrit la fondation (1941) des “relations spéciales” (special relationships) entre les USA et le Royaume-Uni et leur développement jusqu’au tournant décisif de 1956 (crise de Suez).

http://www.editions-mols.eu/publication.php?id_pub=41

Auteur: John Charmley

Format: 155 x 230, 522 pages, ISBN: 2-87402-071-0

Prix: 15 Euros

mercredi, 25 avril 2018

Jorian Jenks: Farmer & Fascist

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Jorian Jenks: Farmer & Fascist

Philip M. Coupland
Farming, Fascism and Ecology: A Life of Jorian Jenks
London and New York: Routledge, 2017 (Routledge Studies in Fascism and the Far Right)

JJfarming.jpgThe connections between the organic movement and the radical Right are often overlooked. To the chagrin of liberal environmentalists, the early organic movement had close links to both fascism and National Socialism. Among the leading pioneers of organic farming was Jorian Jenks, a high-ranking member of the British Union of Fascists who served as the party’s agricultural advisor. Farming, Fascism and Ecology is the first biography of Jenks to appear in print. It is an amply researched and surprisingly even-handed study that details Jenks’s oft-neglected influence on the organic movement and sheds light on the long-standing ties between environmentalism and the far-Right.[1]

Born in Oxford to upwardly mobile, Left-leaning parents, his father a prominent academic and his mother the daughter of a merchant, Jenks was an unlikely candidate to become either a farmer or a fascist. Having wanted to be a farmer from early childhood, he enrolled at Harper Adams Agricultural College in 1916. He spent his early career working on land restoration projects and serving as a government farming instructor in New Zealand. He later studied at Oxford and received a B.Litt. for his thesis on land settlement policy in Australia and New Zealand.

Jenks subsequently moved to Ecclesden Farm in Angmering, West Sussex, where he worked the land along with a handful of other men. The six years he spent as a farmer at Ecclesden effected a significant change in his worldview. In his earlier years, Jenks had advocated factory farming and the use of artificial fertilizers; at Ecclesden, he came to champion family-owned, medium-sized farms over large factory farms, mixed farming over monoculture, and animal labor over machinery.

Jenks often returned to the theme that monoculture, despite its superficial advantages, depletes the soil of its nutrients and fertility in the long run, causing soil erosion and necessitating the use of chemical fertilizers that in turn bring about further ecological destruction. He also defended animal labor on the practical grounds that it was cheaper, in some cases more efficient, and caused less soil compaction (though he did endorse cars, grass-drying machines, and even, in some cases, the tractor).

Ultimately, however, his primary objections to factory farms and the widespread use of machinery were more philosophical than practical: “Farming is one of the few industries in which Man is not yet dominated by the Machine, in which the small producer still has a chance to preserve his independence. It is in the national interest that it should remain so” (p. 74). He did not wholeheartedly condemn the use of farm machinery but believed that it ought to be subordinate to physical labor and not vice versa. Coupland comments that, in this regard, Jenks may have been influenced by Arthur Penty, a writer on guild socialism and distributism who advocated for a return to handicraft as the basis of production.

Indeed, Jenks’s interest in Social Credit and related movements was what eventually led him to fascism. Jenks likely joined the BUF in early 1934. Coupland proposes that Jenks was the author of an article published anonymously in The Blackshirt in 1935 entitled “Why I, A Farmer, Have Turned Fascist” in which the author describes his reasons for joining the BUF: “Their aims and objects were to me the very thing the country needed: a straightforward constructive policy of national regeneration, with ‘Britain First’ as its watch-word. . . . I have become more and more convinced that the Fascist agricultural policy is the only one which will put us on our feet again” (p. 87).

JJbook.jpgWritten under the pseudonym “Vergilius” (a tribute to the celebrated farmer-poet), his articles in the fascist newspaper Action were his most notable contribution to British fascism. He later also published a collection of his poetry, most of which deals with agricultural themes, under this pseudonym.

In 1936, Jenks left his anonymity behind and ran as the BUF candidate for Horsham and Worthing as a prospective MP. As a close friend of Oswald Mosley, whom he likened to William Cobbett, he was appointed the temporary leader of the BUF after Mosley was detained under Defence Regulation 18B in 1939. But Jenks was also detained and withdrew from political life following his release in 1941.

Jenks criticized interwar British agricultural policy on the grounds that agriculture had become a mere speculative commodity whose production had fallen into the hands of financiers who prized cheap food and low wages over the health of the soil and the people. He pushed for Britain to minimize foreign food imports and overseas investment in order to raise the per-capita home production of food and achieve agricultural autarky and national self-sufficiency.

He also wrote on food and nutrition, arguing that the decline in food standards was a symptom of the decline of Western civilization in general and that returning to a diet of homegrown, unprocessed food would boost both individual health and national morale.

Jenks’s policy proposals included the establishment of institutions such as an Agricultural Land Bank that would provide an alternative to debt incurred by farmers who had previously purchased land on mortgage, an Agricultural Corporation that would set prices of commodities in order to ensure economic stability in the agricultural sector, a Central Land Commission that would stabilize land values and rents, and a Voluntary Land Army that would confiscate and restore land from any landowner shown to have misused it. The state would supervise agricultural production overall, but these institutions would be organized on a county basis with leaders elected at the local level. The objective of these large-scale national directives would not be the “centralised micro-management of farming, but the creation of ‘conditions under which the industry can adequately fulfil its function as the main source of food for the people'” (p. 98). These proposals never came to fruition, though his ideas did have some impact on post-war British agricultural policy.

In 1937, ill health and financial difficulties forced Jenks to abandon farming, and he devoted the rest of his life to writing and lecturing. He had become a successful agricultural journalist by this point, writing for The Manchester Guardian, The Observer, and The Yorkshire Post, as well as for fascist journals, and had written books outlining his proposals for monetary reform (Farming and Money) and the agricultural policy of the BUF (The Land and the People).

His best-known work, Spring Comes Again, was published in 1939 and details his political worldview. His most notable argument here is that what he termed the “Plutocratic State,” wherein money and finance reign supreme, represents the inevitable culmination of modern liberalism. He reiterates this theme in From the Ground Up: An Outline of Real Economy, published in 1950, in which he attacks modern materialism and liberal capitalism and contrasts them with the ideal of the organic society.

Jenks was critical of both international capitalism and Communism, which he described as “attempts to subordinate the peoples to the dictates of a super-State, to break down the natural claims of patriotism and racial brotherhood, and to substitute for them the rule of some soulless materialistic deity” (102). He associated both with Jews, whom he amusingly likened to rabbits. Despite appearing soft and defenseless, rabbits wreak havoc on crops in Australia and New Zealand, where they are an invasive species. He was a bit more charitable to Jews than to rabbits, though, and believed that they could gain dignity as a race through “contact with the soil.”

After the war, Jenks became the editor of the journals of both the Soil Association (an organization that later became known for developing the first organic certification system) and the Rural Reconstruction Association. He moved away from active political involvement and did not join Mosley’s Union Movement, but nonetheless retained his fascist sympathies. In order to address the food shortages brought on by the war, he authored a pamphlet along with the two founders of the agricultural branch of the Union Movement entitled None Need Starve, which laid out a plan for increased agricultural production. He was also a member of Kinship in Husbandry, a group somewhat akin to the Soil Association founded by Rolf Gardiner, Viscount Lymington (Gerald Wallop), and H. J. Massingham. There was some overlap between the organic movement and the post-war fascist movement. Gardiner and Lymington were both sympathetic to fascism. It is also worth noting that the two journals edited by Jenks counted Walther Darré (Minister of Food and Agriculture under Hitler) and his aide Hermann Reischle among their subscribers. After the war, Jenks also became involved with the Council for the Church and Countryside, as he believed that the Church could play a role in agricultural revival by emphasizing the spiritual bond between man and soil. (The word “cultivation,” as he pointed out, derives from the Latin colere, meaning both “to till” and “to worship.”) His final book, The Stuff Man’s Made Of: The Positive Approach to Health through Nutrition, was published in 1959.

This biography makes it clear that Jenks’s fascist convictions were a natural extension of his commitment to the organic movement. Any serious and honest environmentalist will be left wondering whether it is really the Right, and not the Left, that offers the most pertinent solutions to the ecological quandaries posed by liberal modernity.

Note

1. The term “organic farming” itself was coined by Lord Northbourne in his 1940 book, Look to the Land, and comes from his concept of the “farm as organism,” or what he described as “the farm as a living whole.” Northbourne happens to have been a translator of René Guénon’s works and might have also been a member of the BUF.

 

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vendredi, 20 avril 2018

Bernard Lugan : Mon Mai 68, vu d’en face

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Bernard Lugan : Mon Mai 68, vu d’en face

 
 
L’universitaire de renom est, en mai 68, responsable de l’Action
Française à Nanterre et chargé du service d’ordre de cette
organisation royaliste. Dans un ouvrage truculent, il offre
un témoignage enthousiasmant sur ces événements et sur
une génération de vrais rebelles. Répondant aux questions
de Martial Bild, Bernard Lugan dessine l’état d’esprit de
l’époque et la postérité de celle-ci. Un récit amusant mais
aussi un tableau sans concession d’une jeunesse
d’extrême-gauche qui écrivait « Interdire d’interdire »
mais qui a engendré le « politiquement correct », forme la
plus achevée de l’interdiction.
 
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Song of the Kamikaze Pilots

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Song of the Kamikaze Pilots

Imperial air force special attack unit song

 
Just the thoughts of a kamikaze pilot about to meet his destiny...
 
Lyrics:
 
燃料片道 
テンツルシャン
涙で積んで 行くは琉球 
死出の旅 エーエ 
死出のたび 地上離れりや 
テンツルシャン この世の別れ
想ひだします 
母の顏 エーエ 
母の顏 雨よ降れ降れ 
テンツルシャン
せめても雨よ 整備する身の 
この辛さ エーエ 
この辛さ
 

mardi, 17 avril 2018

Mai 68: Discussion/débat entre Robert Steuckers et Jean-Michel Vernochet

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De quoi Mai 68 est-il le nom ?
Samedi 28 avril 2018

Discussion/débat entre Robert Steuckers et Jean-Michel Vernochet

A l’occasion du cinquantenaire de mai 68, l’équipe d’ER Lille vous invite à une discussion/débat entre Robert Steuckers et Jean-Michel Vernochet, dans le cadre d’un enregistrement public de son Libre Journal, afin de répondre à cette question, plus complexe qu’il n’y paraît : « De quoi mai 68 est-il le nom?»

Réservations : reservation.erlille@outlook.fr

vendredi, 23 mars 2018

Entretiens avec Cheyenne-Marie Carron, Marc Laudelout & Martine Gay

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Perles de Culture n°159 :

Entretiens avec Cheyenne-Marie Carron, Marc Laudelout & Martine Gay

 

Plusieurs entretiens comme nulle part ailleurs pour ce numéro de Perles de Culture animé par Anne Brassié.
 
Et tout d’abord avec la réalisatrice Cheyenne-Marie Carron qui vient évoquer son nouveau film « Jeunesse aux coeurs ardents » . Le portrait d’une jeunesse en quête d’idéal, violente et stimulante.
 
Autres entretiens : avec Marc Laudelout le président fondateur du Bulletin des amis de Céline, l’écrivain le plus diffamé de France et de Navarre et avec l’aviatrice Martine Gay . Cette dernière nous offre des portraits d’aviatrices soviétiques pendant la seconde guerre mondiale. Des portraits qui ridiculisent durablement nos féministes contemporaines.
 
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mardi, 20 mars 2018

François Duprat, un visionnaire à redécouvrir

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François Duprat, un visionnaire à redécouvrir

par Georges FELTIN-TRACOL

C’était un samedi matin, ce 18 mars 1978 sur une route normande, près de Caudebec-en-Caux. À la veille du second tour des législatives, François Duprat décédait dans l’explosion de sa voiture. La conductrice, son épouse, y fut gravement blessée. Quarante ans plus tard, les auteurs n’ont jamais été retrouvé et son motif demeure toujours aussi mystérieux. La justice souvent si rapide à se saisir d’affaires secondaires a fait preuve d’une incroyable lenteur et avant de prononcer un non-lieu en 1982. Il faut dire que la victime n’était qu’un « fasciste ».

Dans les années 1970, François Duprat n’est autre que la tête pensante du jeune Front national fondé six ans plus tôt à l’initiative d’Ordre Nouveau. Si le mouvement de Jean-Marie Le Pen alors en pleine traversée du désert n’obtient que des résultats dérisoires, François Duprat apporte au FN des concepts et des mots d’ordre qui prendront toute leur valeur au lendemain du « Tonnerre de Dreux » en 1983. Il n’est pas anodin que sa seule biographie ait pour sous-titre « L’homme qui inventa le Front national (1) ».

Actualité du nationalisme-révolutionnaire

Quatre décennies après sa disparition violente, le public intéressé redécouvre François Duprat. En 2014 paraissait le n° 2 des Cahiers d’histoire du nationalisme réalisé par Alain Renault sur « François Duprat et le Nationalisme-Révolutionnaire (2) ». Outre plusieurs émissions radiophoniques, hertziennes ou internautiques (3), les éditions Ars Magna viennent de publier un gros recueil d’éditoriaux des Cahiers européens au titre explicite de François Duprat, le prophète du nationalisme-révolutionnaire (4).

Sur Duprat

François Duprat traîne la réputation d’être un des tout premiers historiens « négationnistes ». Or Alain Renault rappelle « qu’hormis un bref article dans Défense de l’Occident, il n’a jamais rien écrit sur le sujet de la Shoah ou des chambres à gaz… » Son bras droit et ami explique que Duprat n’a jamais édité l’ouvrage de Thies Christophersen, ni traduit celui de Richard Hardwood. Il raille les nombreux universitaires spécialistes qui propagent et reprennent sans vérifier ces inexactitudes.

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Nationalisme-révolutionnaire ? Le terme suscite la perplexité de l’interlocuteur peu au faîte des subtilités « idéologiques » de la « mouvance ». « Le nationalisme-révolutionnaire est une tentative d’actualisation et de rénovation du nationalisme du XXe siècle. » C’est donc une synthèse politique originale. « C’est en unissant le Noir de la Tradition et le Rouge de la Révolution que nous avons fait notre drapeau. » En s’inspirant des précédents historiques, en particulier du « facteur le plus génial du fascisme [qui] fut d’unir le conservatisme et l’esprit révolutionnaire dans un même mouvement », « le Nationalisme-Révolutionnaire représente une tentative de prise en charge de la crise actuelle de l’Occident, sur le plan d’une remise en cause radicale des valeurs de la dite Société. Ce Nationalisme-Révolutionnaire propose comme noyau central de l’action humaine, l’idée de Nation, conçue comme un rassemblement organique d’éléments qui, sans elle, ne représenteraient qu’un agrégat sans consistance et traversé de tensions destructrices ». Cela implique d’être « pour un “ SOCIALISME NATIONALISTE ”, qui n’est que l’expression de notre opposition radicale et absolue au capitalisme sous toutes ses formes. Le capitalisme n’est que l’excroissance malsaine, dans le domaine économique, du libéralisme politique et de l’idéologie sioniste ».

Guère connue, la fibre sociale de François Duprat est incontestable. Elle reste d’actualité à l’heure où un « conservatisme » de salon tend à rejoindre le marigot du libéralisme le plus rétrograde. Très tôt, François Duprat comprit aussi la force subversive de l’immigration extra-européenne sans pour autant verser dans le racisme ou dans le « réalisme biologique ». Certes, il avoue volontiers que « la France doit retrouver son substrat biologique, qui est le seul moyen de sauver l’unité nationale », mais il défend à sa manière le concept porteur d’État souverain, organique et national-populaire.

Dès 1977, François Duprat voit dans « l’immigration, une excellente arme de propagande ». Il parle même bien avant le « Grand Remplacement » humain de « remigration » et ce, dès 1976 ! « Au problème crucial de l’immigration, prophétise-t-il, les nationalistes apportent une solution rationnelle et efficace : rapatriement des immigrants, en aidant financièrement ce retour et en favorisant l’implantation de nouvelles entreprises dans les pays les plus pauvres du tiers monde. » Outre l’enjeu démographique, François Duprat a compris que le jeune FN doit non seulement attirer son électorat habituel (les commerçants, les artisans, la petite bourgeoisie en voie de déclassement), mais aussi les couches populaires salariées. Il invite par conséquent les Groupes nationalistes-révolutionnaires de base (GNR) (5) et des Cercles nationalistes ouvriers de permettre aux candidats frontistes de « prendre des voix à la gauche ». Souvent discuté, le transfert des suffrages venus des gauches communiste et socialiste vers le FN dans les années 1990 a donné la thèse politologique du « gaucho-lepénisme ». Bien plus tard, un autre n° 2 du FN, Florian Philippot, élaborera en accord avec Marine Le Pen une ligne sociale-souverainiste sans l’approfondir réellement. Alain Renault note toutefois que « le FN “ dédiabolisé ” a aligné son programme économique sur celui des NR de l’époque… Il y a donc parfois des victoires idéologiques ».

Formation intellectuelle et écologie politique

fduprat.jpgFrançois Duprat ne cachait pas qu’« il est clair aujourd’hui que la campagne de lutte contre l’immigration représentait la seule méthode utilisable ». En sortant le FN de ses thématiques classiques anti-communiste et anti-gaulliste, il avouait volontiers que « nous sommes des relativistes et que nous croyons à l’obligation pour les formulations idéologiques de s’adapter aux situations changeantes ». Sinon, « rester sur les vieilles positions, surannées et condamnées par les faits, c’est vouer notre camp à une défaite éternelle ». Ses préoccupations ne se limitent pas à la question sociale. Ainsi s’intéresse-t-il à l’écologie ! « Nous combattons pour que notre Terre ne soit pas ravagée et détruite par une “ civilisation ” qui anéantit rapidement ses richesses naturelles pour le seul profit final d’une petite clique d’exploiteurs. Les programmes de “ modernisation ” de notre espace territorial, le développement de l’énergie nucléaire, sont en train de détruire les bases mêmes de la vie de notre Peuple. » Parce que « l’hyper-capitalisme, comme le marxisme, sont issus, tous les deux, du monstrueux développement industriel du XIXe siècle et ils ont comme idée maîtresse la croyance en un progrès économique indéfini », « nous avons à lutter contre ceux qui ont transformé de vastes parties de notre planète en un dépotoir, pour augmenter qui la puissance politique d’une bureaucratie tyrannique, qui le taux de profit de certaines puissantes sociétés » avant d’affirmer que « l’écologie n’est qu’une projection de l’idéologie nationaliste-révolutionnaire ».

Il insiste aussi et à diverses reprises sur la nécessité impérative de former les adhérents, les militants et les responsables. Sa présence dans plusieurs périodiques, de Rivarol à Défense de l’Occident, d’Année Zéro aux Cahiers d’histoire du fascisme, montre que cette formation passe par la lecture. Elle se complète ensuite par des cours donnés au sein d’ « écoles de cadres », activité que pratiquait bien ce professeur d’histoire-géographie de lycée. Avec Internet et malgré la fragilité du tout numérique, il est possible qu’il aurait donné des cours en ligne et accepté la mise en ligne de ses conférences… Il utilisait tous les moyens techniques possibles afin de faire connaître ses orientations révolutionnaires. « Préparer la révolution, c’est chercher sans trêve à créer les conditions qui la rendront possible. »

François Duprat suivait l’évolution politique de l’Italie et observait avec attention les résultats électoraux du néo-fascisme. Il publia en 1972 aux Sept Couleurs, la maison d’édition de Maurice Bardèche, L’Ascension du MSI. Il se sentait en 1977 proche de la ligne nationaliste-révolutionnaire du MSI, Linea futura, entraînée par Pino Rauti. Dans la perspective des premières élections européennes de 1979, le MSI commençait à développer un « euronationalisme ».

Défense de l’Occident… européen ?

Dans cette période de Guerre froide et de menaces communistes, outre un anti-sionisme radical qui le rapprochait des groupes de résistance palestiniens, François Duprat approuvait l’alliance avec les États-Unis dans le cadre – ou non – de l’OTAN. Pour lui, l’impérialisme yankee n’existait pas. « Il s’agit d’un impérialisme sioniste et non point américain, qui va d’ailleurs à contre-courant des intérêts du peuple américain qui n’a pas plus envie de mourir pour Israël que les peuples européens. » Il doutait des propositions de troisième voie nationale-européenne au nom du réalisme géopolitique. « Quelles sont les défenses de l’Europe ? La triste vérité est qu’elles n’existent pas et qu’il n’y a toujours pas de substitut à la présence militaire américaine. »

22104563058.jpgCela ne l’empêchait pas de se pencher sur l’idée européenne à un moment où sa construction déjà pervertie n’en était qu’à ses balbutiements. « La France… mettons isolée (pour ne pas écorcher certaines oreilles) n’a jamais été un idéal admissible pour les militants de notre bord ayant le sens de l’Europe. » La nation française « peut et […] doit jouer un grand rôle au sein d’un rassemblement des nations européennes. Mais, là encore, la France, ne pourra participer à une union de l’Europe que si sa personnalité existe encore ». À propos du « fait français », il reconnaît que « nous sommes des ethnies diverses rassemblées en une seule nation et nous devons continuer ensemble notre chemin, en respectant scrupuleusement l’originalité de chacune des composantes de notre Entité historique ». La vocation du nationalisme-révolutionnaire n’est pas seulement d’envisager « la France comme une nation colonisée, qu’il est urgent de décoloniser. Les Français se croient libres alors qu’ils ne sont en vérité que les jouets de lobbies étrangers, qui les grugent et les exploitent, grâce à la complicité d’une fraction des classes dirigeantes, à qui ces lobbies jettent quelques morceaux de leur festin », mais aussi et surtout de considérer que « le Nationalisme est la défense de toutes les ethnies constituant le Peuple français, au sein de leur cadre historique, la Nation française, une Nation enfin délibérée et rendue à son destin ». Le nationalisme-révolutionnaire agit « pour la libération de tous les peuples d’Europe, soumis les uns au colonialisme sioniste, les autres au colonialisme marxiste ». Toutefois, attention !, « on ne construira pas l’Europe sur une éruption de micro-nationalismes, prévient-il, qui auraient toutes les chances de tourner très vite en chauvinisme et en racisme hostiles aux autres ethnies de notre nation ». Il en découle que « le nationalisme croît dans les régions, il ne prend pas appui sur des individus désincarnés, anonymes, mais sur des citoyens intégrés dans leurs régions d’origine. Il fait sienne la doctrine de l’enracinement et ne prêche pas un quelconque “ sous-jacobinisme ” centralisateur, destructeur des petites unités régionales ».

François Duprat encourage dès lors le « co-nationalisme », « à savoir l’accord de chaque État Nationaliste pour édifier une PLUS GRANDE EUROPE, nouvelle Communauté de Destin des Peuples européens ». « L’union des Nations européennes, insiste-t-il, doit conduire à la création d’un Nouvel Empire d’Occident, regroupant toutes les nations justifiées devant l’Histoire. » Il ne néglige pas le cadre européen, car « la France (et bien d’autres pays) va être confrontée à une crise d’ampleur inégalée depuis des dizaines d’années, ce qui entraînera la nécessité de solutions radicales ». Il soulignait aussi que « nous sommes de nouveau dans la “ Zone des Tempêtes ”, et dès lors, tout redevient possible pour les nationalistes-révolutionnaires ». Extralucidité ? Pas du tout. Seulement « être révolutionnaire, ce n’est pas se vouer à la destruction de l’Ordre ancien, mais bien préparer l’avènement de l’Ordre nouveau (qui passe par la destruction, évidemment, des structures anciennes) ».

Redécouvrons donc les écrits de François Duprat, visionnaire d’un Ordre nouveau français et européen, trop tôt foudroyé…

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, François Duprat. L’homme qui inventa le Front national, Denoël, coll. « Impacts », 2012.

2 : François Duprat et le Nationalisme-Révolutionnaire, Cahiers d’histoire du nationalisme, n° 2, Synthèse nationale, juin – juillet 2014, 20 €. Des citations proviennent de ce numéro.

3 : Mentionnons en respectant la chronologie, l’émission n° 96 de « Méridien Zéro » du 13 mai 2012, « Un homme – un destin. François Duprat. Le révolutionnaire controversé », animée par le Lieutenant Sturm et Jean-Louis Roumégace avec Emmanuel Ratier et Julien X; l’émission « Affaires sensibles » présentée par Fabrice Drouelle, « François Duprat. Aux origines du Front national », avec Nicolas Lebourg, diffusée par France Inter, le 5 mars 2018, et l’émission « Synthèse » de Roland Hélie et Philippe Randa, « François Duprat » avec Françoise Monestier, disponible sur le site de Radio Libertés, le 8 mars 2018.

4 : François Duprat, le prophète du nationalisme-révolutionnaire, Ars Magna, coll. « Le devoir de mémoire », 2018, 493 p., 32 €. Des citations proviennent aussi de ce recueil.

5 : Aux GNR militèrent un futur collaborateur actif d’Europe Maxima, Daniel Cologne, et Frédéric Julien, auteur plus tard de trois ouvrages remarquables passés bien inaperçus à leur parution, Pour en finir avec la droite (L’avenir du nationalisme. Le nationalisme de l’avenir), La Librairie Française, 1981; Pour une autre modernité. Relever le défi américain, Les Éditions du Trident – La Librairie Française, « Études solidaristes – Cercle Louis-Rossel », 1985; et Les États-Unis contre l’Europe. L’impossible alliance, Le Livre-Club du Labyrinthe, 1987.

samedi, 17 mars 2018

Brooks Adams and the Law of Civilisation and Decay

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Brooks Adams and the Law of Civilisation and Decay

 
 
Ex: https://www.blackhousepublishing.com

There are many causes given for the death of Civilisations, including environmental, moral, racial, economic, and dysgenic. However, those who reject political economy whether of the English Free Trade School or its Marxian and other socialist derivatives, give too little attention to the central role of materialism in the decline and fall of civilisations. Indeed, it can be contended that the latter is a primary cause of cultural etiolation, with other factors being symptoms of a prior culture-pathogen. For it is the way money is regarded as a culture-symbol that reflects the state of a Civilisation.

The towering genius of Western historical-philosophy, Oswald Spengler, detailed this culture-problem in his epochal Decline of the West nearly a century ago.[i]Even prior to Spengler however, the American Brooks Adams wrote a masterful study on the role of money in the decline of cultures in a no less remarkable book, The Law of Civilisation and Decay.[ii] For here, as with Spengler, we have the diagnostic method of culture-pathology and the possibilities of a cure once the cause is known.

It was for this reason that Ezra Pound, who was committed to overthrowing the money-power, enthusiastically recommended Brooks Adams’ book as essential reading.[iii]

Brooks_Adams,_c._1910.jpgThe Law of Civilization and Decay was published in 1896; that is, several decades prior to Spengler’s Decline of the West. Like Spengler, Adams traces through the analogous epochs of Civilizations the impact these epochs have upon the Culture in its entirety, from architecture to politics, focusing on the economic influences. He shows, like Spengler, that Civilizations proceed through organic cycles. Spengler used the names of seasons to illustrate the organic character of culture-life, going through the stages of birth (Spring; Culture), youthful vigor (Summer, High Culture), maturity (Autumn, Civilization), old age and senility (Winter), with an intervening era of revival – a dramatic final bow on the world stage – ending in death due to the primacy of money over spirit.

Adams first noted the ‘law of civilization and decay’ in the differences in architecture between the city-states in Civilizations that had maintained their cultural ethos, or what Spengler referred to as the culture-cities, and those that had been founded as centers of commerce. In the commercial cities such as Venice, Genoa, Pisa and Florence, of the early Western Medieval epoch, ‘the religious idea,’ expressed elsewhere in the Gothic style (which Spengler identified as one of the purest Western – Faustian – culture forms, epitomized by the Gothic Cathedral)[iv] was not defined. Adams wrote of this, like Spengler several decades later:

Furthermore, commerce from the outset seemed antagonistic to the imagination, for a universal decay of architecture set in throughout Europe after the great commercial expansion of the thirteenth century; and the inference I drew from these facts was that the economic instinct must have chosen some other medium by which to express itself.[v]

Adams concluded that a ‘mercantile community’ would instead express itself through its type of coinage. Another primary factor, Adams concluded, was that men act through impulse and instinct, and only rationalise their actions once they have attained their aims. Characteristics, states Adams, are inherited through familial generations, but as changes occur, and the inherited characteristics become redundant in new circumstances, families fall from fame to obscurity. ‘Particularly has this been true in revolutionary epochs such as the Reformation; and families so situated have very generally become extinct.’[vi]

There is a dichotomy that utilises a stored collective energy, either impelling great achievements or dissipating that energy. This is based on two drives: fear that prompts feelings of religion, imagination, the metaphysical and priesthood; and greed that ‘dissipates energy in war and trade.’[vii] These two primary drives as we might call them today, fear and greed, equate, I believe, with the Spring/Summer and Autumn/Winter epochs of Spengler’s morphology of cultures respectively.

‘Fear’ equates with a religious instinct. This should not be seen as having negative connotations, as Marx and other materialists, rationalists and atheists would insist. Rather, it is that primal quality of feeling of cosmic awe that Spengler saw in the Spring of a High Culture, where great art and great adventures are played out to a Culture’s ‘glory to God’ or Gods. That this religious instinct is transformed into a new pseudo-religious form in the Autumn and Winter epochs of a Civilisation can be seen from the use emerging economic classes – the bourgeois – made of Puritanism and Calvinism.[viii] Such forces were at the foundation of the USA.

BA-laws.jpgAdams’ theory of energy seems akin to C. G. Jung on the ‘canalisation’ of psychical energy (libido);[ix] with the two primary drives, fear and greed, in Adams’ theory, being the means by which what Jung called ‘canalisation’ manifests. In both Adams’ and Jung’s theories, instinct is at the base of this energy activation. Likewise with Spengler, instinct is at the base of the flowering of a High Culture in its Spring epoch, before ossifying into ‘reason’ in the Late or Winter epoch.

Like Spengler, Adams states that the formative stages of a High Culture, still based on ‘fear’, that is to say, the imaginative qualities, produce a culture that is ‘religious, military, artistic.’[x] Adams states that, ‘as consolidation advances, fear yields to greed, and the economic organism tends to supersede the emotional and martial.’[xi] Hence we arrive with Adams at the same place as Spengler, where money dominates at the late cultural epoch; and energy is expended on material gain at the expense of the founding spiritual ethos. Energy that is not expended is stored. Again we come to the theory similar to the libido of psychology. This surplus energy might be stored as wealth. Eventually conquest for booty or empire, still undertaken under the impress of the founding spiritual ethos, is displaced by the ‘greed’ impulse manifested as economics. Adams writes of this process:

However large may be the store of energy accumulated by conquest, a race must, sooner or later, reach the limit of its martial energy, when it must enter on the phase of economic competition. But, as the economic organism radically differs from the emotional and martial, the effect of economic competition has been, perhaps invariably, to dissipate the energy amassed by war.[xii]

The next passage by Adams is remarkably suggestive of Spengler in describing the cycles of decay:

When surplus energy has accumulated in such bulk as to preponderate over productive energy, it becomes the controlling social force. Thenceforward, capital is autocratic, and energy vents itself through those organisms best fitted to give expression to the power of capital. In this last stage of consolidation, the economic, and, perhaps, the scientific intellect is propagated, while the imagination fades, and the emotional, the martial, and the artistic types of manhood decay. When a social velocity has been attained at which the waste of energetic material is so great that the martial and imaginative stocks fail to reproduce themselves, intensifying competition appears to generate two extreme economic types, – the usurer in his most formidable aspect, and the peasant whose nervous system is best adapted to thrive on scanty nutriment. At length a point must be reached when pressure can go no further, and then, perhaps, one of two results may follow: A stationary period may supervene, which may last until ended by war, by exhaustion, or by both combined, as seems to have been the case with the Eastern Empire; or, as in the Western, disintegration may set in, the civilized population may perish, and a reversion may take place to a primitive form of organism.[xiii]

Here the primary elements of Spengler can be identified in Adams in terms of materialism giving rise to scientism or the ‘Age of Reason’ as it is called in the Western epoch, on the ruins of faith and an intuition of one’s place in the cosmos. The latter is replaced by a rootless struggle for economic existence or power, as approvingly observed by Marx in The Communist Manifesto. The intellectual replaces the priest, the banker replaces the aristocrat, and the proletarian replaces the craftsman and peasant. After the death of the Civilisation, the peasant reverts to his former existence outside of history, fellaheen as Spengler terms him in a post-civilisation, as in Egypt and India. Very close to the passage from Adams above, is the following from Spengler:

BA-empire.jpgAt this level, all Civilisations enter upon a stage, which lasts for centuries, of appalling depopulation. The whole pyramid of cultural man vanishes. It crumbles from the summit, first the world-cities, then the provincial forms, and finally the land itself, whose best blood has incontinently poured into the towns, merely to bolster them up awhile, at the last. Only the primitive blood remains, alive, but robbed of its strongest and most promising elements. This residue is the Fellah type.[xiv]

According to Adams, the law of civilisation and decay shows that energy is expended on economic competition to the point of culture exhaustion. The prolonged inertia that Adams refers to where the survivors of the dissipated old Civilisation exist devoid of vigour is analogous to the Fellah type described by Spengler. Both refer to the exhaustion of vigour expended for economic motives.

The evidence, however, seems to point to the conclusion that, when a highly centralized society disintegrates, under the pressure of economic competition, it is because the energy of the race has been exhausted. Consequently, the survivors of such a community lack the power necessary for renewed concentration, and must probably remain inert until supplied with fresh energetic material by the infusion of barbarian blood.[xv]

Where that fresh blood is to be found to reinvigorate a decaying West is problematic, given that culture-pathology has spread to every corner of the globe through international commerce, and is perhaps even exported as a world control mechanism to break down traditional barriers.[xvi] Spengler suggested, even in 1919, regardless of Bolshevism, that the fresh blood and new ethos might come eventually from Russia.[xvii]

As both Spengler and Adams state, the Late (Winter) epoch, i.e. the epoch in which we are now living, is based on Money and commerce, with the usurer, as Adams states, being the highest incarnation of Late Civilisation. The Late epoch makes literature, theatre, art and music, commodities like any automobile or refrigerator, as a quick turnover for profitability, and designed for quick obsolescence. Power is exercised through money, loans, international finance, and the power centres of the world are the money centres: New York and The City of London.

Money rules during the closing epoch of a Civilisation, until overthrown by an internal resurgence of authority and faith, or by invasion. Adams points out that decay soon set into Rome because the land-tiller-soldier was not equipped to deal with the rise of a mercantile elite, and the whole edifice became debt-ridden. The patrician class became money-lenders and shaped policy according to their interests. Debtors or their children often became slaves of the money-lenders. ‘The stronghold of usury lay in the fiscal system, which down to the fall of the Empire was an engine for working bankruptcy’. Although one thinks of Rome primarily as ruled by a stern martial ethos, Adams shows that at an early period ‘Romans had been bred destitute of the martial instinct’.

The Roman spiritual ethos was reasserted when the oligarchic families were overthrown by Pyrrhus, who saw Rome’s strength in her farmers. However, with Roman greatness and her imperial expansion came the conquest of populations that had already succumbed to decay, ‘and their cheap labour exterminated the husbandmen of Italy’, writes Adams. This passage from Adams cogently expresses the problem:

By conquest the countries inhabited by races of a low vitality and great tenacity of life were opened both for trade and slaving, and their cheap labour exterminated the husbandmen of Italy. Particularly after the annexation of Asia Minor this labour overran Sicily, and the cultivation of the cereals by the natives became impossible when the island had been parcelled out into great estates stocked by capitalists with eastern slaves who, at Rome, undersold all competitors. During the second century the precious metals poured into Latium in a flood, great fortunes were amassed and invested in land, and the Asiatic provinces of the Empire were swept of their men in order to make these investments pay. No data remain by which to estimate, even approximately, the size of this involuntary migration, but it must have reached enormous numbers, for sixty thousand captives were the common booty of a campaign, and after provinces were annexed they were depopulated by the publicans.[xviii]

ba-socrev.jpgWhere there were slaves imported from the subject peoples, long since etiolated, filling an Italy whose population was being denuded, there is today an analogous process in an analogous epoch: that of immigration from the ‘third world’ into the Western states whose populations are ageing. Oligarchy constituted the core of the Empire. Nobility became defined by wealth.

Just as Spengler notes how the cities suck the country and form a proletarianised mass, Adams relates that the same process took place in Italy. Free trade with Egypt caused the destitution and proletarianisation of the Italian farmers. Does this not seem very ‘modern’, very present-day?

By 22 AD Tiberius was trying to address the matter of how to return the Romans, who had become obsessed with opulence, to a simpler life. A trade imbalance in the pursuit of luxury items from the East brought Italy to ruin, with a financial crisis culminating in 33AD. Rome to maintain any military vigour, was obliged to recruit or press gang from its Germanic subject tribes. ‘This military metamorphosis indicated the extinction of the martial type, and it extended throughout society. Rome not only failed to breed the common soldier, she also failed to produce generals’. In a passage particularly reminiscent of Spengler, Brooks Adams provides what might be regarded as a summary of the condition of Roman Civilisation:

This supremacy of the economic instinct transformed all the relations of life, the domestic as well as the military. The family ceased to be a unit, the members of which cohered from the necessity of self-defence, and became a business association. Marriage took the form of a contract, dissoluble at the will of either party, and, as it was somewhat costly, it grew rare. As with the drain of their bullion to the East, which crushed their farmers, the Romans were conscious, as Augustus said, that sterility must finally deliver their city into the hand of the barbarians. They knew this and they strove to avert their fate, and there is little in history more impressive than the impotence of the ancient civilization in its conflict with nature. About the opening of the Christian era the State addressed itself to the task. Probably in the year 4 AD, the emperor succeeded in obtaining the first legislation favouring marriage, and this enactment not proving effective, it was supplemented by the famous Leges Julia and Papia Poppsea of the year 9. In the spring, at the games, the knights demanded the repeal of these laws, and then Augustus, having called them to the Forum, made them the well-known speech, whose violence now seems incredible. Those who were single were the worst of criminals, they were murderers, they were impious, they were destroyers of their race, they resembled brigands or wild beasts. He asked the equites if they expected men to start from the ground to replace them, as in the fable; and declared in bitterness that while the government liberated slaves for the sole purpose of keeping up the number of citizens, the children of the Marcii, of the Fabii, of the Valerii, and the Julii, let their names perish from the earth.[xix]

We come now to the present, when the pre-eminent world-city is New York as a symbol of the much-heralded ‘leader of the Western world,’ the USA. Here we see in the USA not the beginning of something new and vigorous, but the outgrowth of the most decayed elements of Western Civilisation: a dichotomy of Europe’s late Enlightenment Deism, and of English Puritanism. The latter sanctioned money-making as a divine commandment, and culture as a devilish waste of time.[xx] It is an ethic that worked against the development either of an American High Culture or America as the custodian of Western High Culture. For example, at the founding Puritan American Colonies, music was excluded as a profession[xxi], while Puritan functionalism worked against the development of a significant Puritan visual art.[xxii] While, as Adams states, the Reformation of Henry VIII paved the way for the dictatorship of money,[xxiii] the impetus was given by the English Puritan Revolution of 1642-1648. Adams stated of this that but for the hostility of The City, Charles the First would never have been vanquished, and that without the help of The City, Charles the Second could scarcely have been restored.[xxiv] The establishment of the Bank of England in 1688, facilitated with the usurpation of the Throne by William III of Orange signified the subordination of the Throne to the money-lender.

Hence, the dictature of money in the West was formalized in 1688 after several centuries of conflict between tradition and money. The world money centre shifted from London to New York in recent times in the same way that it had shifted from Amsterdam to London during the 17th Century. The reasons and consequences of these historical dynamics are perhaps no better explained to the Anglophone world than by Brooks Adams’ Law of Civilization and Decay.

Notes:

[i] Oswald Spengler, The Decline of the West (London: Allen and Unwin, 1971).

[ii] Brooks Adams, The Law of Civilisation and Decay (London: Macmillan Company, 1896), https://archive.org/stream/lawofcivilizatio00adam#page/n6/mode/1up

[iii] Ezra Pound, (1942) A Visiting Card (London: Peter Russell, 1952), 8-9.

Pound (1944) America, Roosevelt and the Causes of the Present War (London: Peter Russell 1951), 8, 13, 16.

Pound (1944) Gold & Work (London: Peter Russell 1951), 6.

[iv] Oswald Spengler, The Decline of The West, op. cit., Vol. I, 396: ‘The character of the Faustian cathedral is that of the forest… the architectural actualising of a world-feeling…’

[v] Brooks Adams, vi.

[vi] Ibid., vii.

[vii] Ibid., ix.

[viii] Max Weber, The Protestant Ethic and the Spirit of Capitalism (London: George Allen and Unwin, 1950).

[ix] Calvin S. Hall and Vernon J. Nordby, A Primer of Jungian Psychology (New York: New American Library, 1973), ‘Canalization of Energy’, 76-80.

[x] Brooks Adams, ix.

[xi] Ibid.

[xii] Ibid., x.

[xiii] Ibid., x-xi.

[xiv] Oswald Spengler, op. cit., Vol, II, p. 105.

[xv] Brooks Adams, xi.

[xvi] Ralph Peters, ‘Constant Conflict’, Parameters, US Army War College, Summer 1997, pp. 4-14, http://www.carlisle.army.mil/usawc/parameters/Articles/97summer/peters.htm

[xvii] Oswald Spengler, ‘The Two Faces of Russia and Germany’s Eastern Problems’, 14 February 1922, Politische Schriften, Munich, 1922.

[xviii] Brooks Adams, 12-13.

[xix] Brooks Adams, 42.

[xx] F. J. Bremer, The Puritan Experiment: New England Society from Bradford to Edwards (New York: St. Martins Press, 1976).

[xxi] R. Crawford, (ed.), America’s Musical Life: A History (New York: W. W. Norton, 2005).

[xxii] F. J. Bremer.

[xxiii] Brooks Adams, 233.

[xxiv] Brooks Adams, 292-293.