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jeudi, 20 décembre 2018

Lumière allemande : sur le peintre symboliste Fidus, cofondateur du mouvement de « réforme de la vie »

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Lumière allemande : sur le peintre symboliste Fidus, cofondateur du mouvement de « réforme de la vie »

Par Thomas Wyrwoll

En créant son œuvre intitulée « Prière à la Lumière », Fidus a donné au mouvement de jeunesse allemand l’image par excellence à laquelle celui-ci s’identifiait. Fidus était, en son temps, un illustrateur de livres parmi les plus connus.

De son vrai nom Hugo Höppener, ce peintre et ce réformateur de la vie, est né le 8 octobre 1869 à Lübeck. A l’âge de seize ans, ses parents l’envoient suivre les cours préliminaires de l’Académie de Munich. Il n’y resta pas longtemps. Après seulement trois mois, le futur Fidus rejoint Karl Wilhelm Diefenbach, peintre de son état et père fondateur du mouvement de « réforme de la vie ». Diefenbach venait de quitter la capitale bavaroise pour s’installer à Höllriegelskreuth. Dans cette petite localité bavaroise, il cherchait à échapper à l’étroitesse étouffante de la ville et à fonder une « communauté ». Les Munichois se moquaient de lui et le surnommaient « l’apôtre du chou-rave » (Kohlrabi-Apostel). Il prêchait le végétarisme et une vie proche de la nature, la culture nudiste et un rejet des rigidités exigées par les églises et la société. Höppener devint son principal disciple. Après avoir purgé une brève peine de prison pour nudité sur la voie publique, à la place de son maître-à-penser, celui-ci lui décerna le titre honorifique de « Fidus », le Fidèle.

fidusportrait.jpgEn 1889, Fidus reprend les cours réguliers qu’il s’était promis de suivre à Munich. Il y fait la connaissance de Wilhelm Hübbe-Schleiden, originaire, lui aussi, d’Allemagne du Nord, converti à la théosophie de l’occultiste Madame Blavatsky et partisan d’une politique coloniale allemande. Ce nati de Hambourg était un ami intime de Madame Blavatsky et de son adepte américain Henry Steel Olcott, qui avait fondé aux Etats-Unis une secte théosophique. La religiosité théosophique de Steel Olcott était un mélange obscur de bribes hétéroclites tirées des religions d’Asie et de trucs de prestigiditateur, qui avait pourtant acquis une notoriété internationale. Il faut aussi rappeler que ce cher Henry travaillait accessoirement pour le gouvernement américain. Pour rassembler leurs adeptes allemands, Hübbe-Schleiden édita une revue mensuelle, intitulée Sphinx, dont le graphiste principal fut évidemment le jeune Fidus. Cette collaboration dura trois ans. Influencé par les idées glanées dans la revue, Fidus fit siennes celles d’un « cercle de vie » et d’une « thérapie par la lumière ».

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Il ne cessa d’entretenir des relations avec son vieux maître Diefenbach, pour lequel il élabora une frise monumentale « Per Aspera ad Astra », musique pour enfants. Cette grande œuvre enthousiasma les critiques à Vienne, suite à une exposition des travaux de Diefenbach, mais le grand public se montra beaucoup plus réticent. Diefenbach était quasi ruiné et s’enfuit en Egypte avant de revenir en 1897 à Vienne pour y fonder la communauté d’artistes « Humanitas » à Himmelhof.

Fidusjugend.jpgFidus, lui, quitta Munich pour Berlin, où il travailla pour des revues telles Jugend, Pan et Simplicissimus. Plus tard, il collabora à Kraft und Schönheit et à Die Schönheit. Le regard de Fidus sur la beauté naturelle du corps humain et son style « Art Nouveau », quelque peu édulcoré, firent de lui le graphiste le plus connu d’Allemagne au tournant du siècle.

Dans les premières années du 20ème siècle, Fidus crée son œuvre picturale la plus connue, « la prière à la Lumière », dont l’artiste élabora, successivement, plus de dix versions différentes ainsi que de nombreuses œuvres connexes.

La peinture nous présente un homme jeune, très abstrait, debout sur un sommet de montagne, devant un ciel de lumière, tendant les bras, euphoriquement, vers le Soleil. Le motif devint immensément populaire après la « Fête de la jeunesse » tenue sur le mont Hoher Meissner en 1913. Ce fut l’image à laquelle le mouvement de jeunesse s’identifia spontanément. Le personnage de la peinture adopte, de fait, une posture spéciale, ressemblant  -et ce n’est pas un hasard- à la rune Algiz ou Ehlaz, que l’écrivain viennois Guido « von » List, un ésotériste de la veine folciste (völkische) considérait, au début du 20ème siècle, comme la « rune de la vie ».

Le jeune homme, joyeux et plein de vie, qui se tourne vers la lumière, a fait vibrer l’époque : un nombre incalculable de reproductions de cette œuvre ont été imprimées, depuis la petite carte postale jusqu’aux impressions de qualité et de grand format.

Dans les années 1920, l’art de présenter les corps, propre à Fidus, devient quelque peu répétitif : sa créativité en souffre, son aura d’artiste en pâtit. Une partie de son œuvre sera interdite d’exposition par Hitler. Plus tard, les Soviétiques ne l’apprécieront pas davantage, même s’il peignit quelques portraits de Staline, pour survivre. Dans l’Allemagne en ruine de 1948, il est frappé d’une thrombose. Son œuvre sombra alors dans l’oubli pour longtemps.

Thomas Wyrwoll.

(article tiré de « zur Zeit », Vienne, n°45/2018, http://www.zurzeit.at ).

mercredi, 19 décembre 2018

1941 : le viol de la neutralité iranienne

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1941 : le viol de la neutralité iranienne

Les Britanniques et les Soviétiques ont envahi l’Iran pour s’emparer des champs pétrolifères

Par Klaus Gröbig

Les frontières de l’Iran actuel ont une importance géostratégique remarquable. Leur tracé barrait hier la route de l’Union Soviétique vers tout accès direct à l’Océan Indien ; il empêchait également la liaison territoriale que les Britanniques voulaient établir entre l’Inde, leur principale colonie, et les émirats du Golfe arabique, qu’ils dominaient.

L’Iran, contrairement aux Arabes, avec qui il partage la religion islamique, abrita un très vieux peuple de culture. Déjà en 600 avant J.C., existait un vaste empire persan, qui cherchait à s’étendre. Lors des guerres contre les Perses, les Européens, en l’occurrence les Grecs, firent pour la première fois connaissance avec cette puissance asiatique montante. A Salamis, en 480 avant J.C., les Perses sont battus sur mer par Thémistocle ; un an plus tard, Pausanias les bat sur terre à Platée. Les Perses ne reviendront plus jamais en Europe. La caractéristique la plus remarquable de cet empire antique fut sa tolérance. Lorsque Thémistocle fut chassé d’Athènes, les Perses lui offrirent l’asile, à lui, leur vainqueur.

Le Shah Reza Pahlavi, père du dernier empereur d’Iran, avait compris que seule une armée puissance pouvait garantir la souveraineté de l’Iran. Sous son règne, l’Iran a orienté sa politique sur les réformes préconisées par Mustafa Kemal Atatürk en Turquie. Comme l’ « Anglo-Persian Oil Company » (l’APOC), pillait sans vergogne les richesses minières de l’Iran et ne payait que de bien chiches dividendes, les moyens financiers du Shah étaient réduits. Il a fallu attendre le 15 mars 1951 pour que l’APOC soit nationalisé.

En 1925, l’Iran était quasiment en faillite parce que les recettes fiscales s’étaient avérées insuffisantes. En 1926, le Shah décrète que le service militaire sera une obligation pour tous les Iraniens. En 1927, le Shah Reza ordonne la création d’une marine de guerre. Le 20 mars 1928, le Parlement approuve ce plan. Dès 1928, des firmes allemandes participent à la construction du chemin de fer transiranien. Les relations entre l’Allemagne et l’Iran étaient bonnes, même cordiales.

Sans avoir été provoqués d’aucune façon, les Britanniques et les Soviétiques envahissent l’Iran en août 1941. Quelques temps auparavant, les Britanniques et les Français avaient déjà envisagé de violer la neutralité iranienne pour pouvoir attaquer l’Union Soviétique ou lui nuire. En effet, l’Union Soviétique s’était de facto alliée à l’Allemagne nationale-socialiste en août 1939. Mais suite à des discussions orageuses avec le ministre soviétique des affaires étrangères, Molotov, le 12 novembre 1940 à Berlin, les protagonistes de l’alliance germano-soviétique entrent virtuellement en conflit, ce qui amènera les Allemands à attaquer l’Union Soviétique le 22 juin 1941.

Jusqu’à ce moment-là, l’intégrité territoriale et la neutralité de l’Iran reposait sur le simple fait que les deux agresseurs d’août 1941 étaient des adversaires : ce facteur disparaît en juin 1941.

Lorsque le Shah Reza Pahlavi s’est rendu compte que les Britanniques préparaient l’invasion de l’Iran, il s’est adressé par écrit, le 25 août 1941 au Président américain Franklin D. Roosevelt. On y trouve ces mots : « …. En concordance avec la déclaration de Votre Excellence quant à la nécessité de défendre les principes du droit international et du droit des peuples à la liberté, je demande à Votre Excellence d’entreprendre incessamment et en urgence les mesures d’ordre humanitaires qui s’imposent, pour mettre un terme à cet acte d’agression. Le cas qui nous préoccupe entraîne un pays pacifique et neutre dans une guerre alors que ce pays ne veut pas autre chose que le maintien de la paix pour pouvoir poursuivre les réformes entamées ».

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Roosevelt répondit avec un cynisme consommé : « Si l’on examine la problématique dans son ensemble, on ne peut pas seulement tenir compte des question qu’évoque Votre Majesté impériale, il faut aussi poser des questions quant aux ambitions de Hitler, lesquelles entendent conquérir le monde. Il faut donc partir du principe que l’Allemagne voudra poursuivre ses campagnes conquérantes, au-delà même des frontières européennes, en Asie, en Afrique et même en Amérique, sauf si on l’empêche par la force des armes. Il est certain aussi que les pays, qui entendent conserver leur indépendance, devraient unir leurs forces dans un effort commun, s’ils ne veulent pas tomber les uns après les autres, comme cela s’est déjà passé pour un grand nombre de pays en Europe. Au vu de tous ces faits, le gouvernement et la population des Etats-Unis d’Amérique intensifient, comme cela est notoirement connu, non seulement les efforts défensifs voulus de leur propre pays mais participent également à des programmes d’aide de grande ampleur, destinés aux pays qui s’opposent activement aux orgueilleux buts de guerre des Allemands qui veulent dominer le monde ».

Et Roosevelt ajoutait que l’attaque contre l’Iran ne visait pas son indépendance ou son intégrité territoriale. Les réticences à l’égard des Etats-Unis, qui sont vivaces en Iran aujourd’hui, s’expliquent pour partie par l’attitude qu’adopta jadis Roosevelt. De tels faits ont un impact sur le très long terme. Les peuples ont la mémoire parfois très longue.

Le même jour, le 25 août 1941, les armées rouge et britannique entrent en Iran. Il n’y eu qu’une résistance sporadique. L’objectif avéré des alliés, dans ce viol de la neutralité iranienne, était de sécuriser une voie non exposée aux coups des Allemands ou des Italiens pour livrer des armes et du matériel américains à l’Union Soviétique.

La Royal Navy n’a pu aligner que des unités de seconde classe, très faibles sur le plan militaires, lorsqu’elle attaqua les ports iraniens d’Abadan et Khorramshar. La guerre en Méditerranée contre les Italiens et dans l’Atlantique contre les Allemands ne lui laissait, à ce moment-là, qu’une marge de manœuvre très réduite.

Le Premier Ministre britannique Winston Churchill voulait, immédiatement après l’occupation du territoire iranien, exciter le mécontentement populaire et le tourner contre le Shah. Il a noté dans son journal : « Comme nous l’avons fait à l’époque, nous pouvons aujourd’hui le chasser ». Le 17 septembre 1941, les Britanniques obligent le Shah à abdiquer en faveur de son fils.

Klaus Gröbig.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°36/2018, http://www.zurzeit.at ).

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L’Axe anglo-soviétique

L’invasion de l’Iran par les forces armées soviétiques et britanniques conjointes lors de la seconde guerre mondiale a duré du 25 août au 17 septembre 1941. Elle se déroula sous le nom de code « Operation Coutenance ». L’objectif de l’invasion était de sécuriser les champs pétrolifères iraniens et de créer une ligne d’approvisionnement logistique au bénéfice de l’Union Soviétique, qui était en guerre avec l’Allemagne depuis le 22 juin 1941. L’état-major britannique, cependant, a concocté son plan d’invasion de l’Iran dès le 11 juin 1941, onze jours avant l’Opération Barbarossa. Le général iranien Haj Ali Razmara voulaient défendre toute la partie septentrionale de l’Iran dans les régions frontalières et bloquer les troupes soviétiques à la frontière.

 

lundi, 17 décembre 2018

Christianity & Nationalism: A Cautionary Tale

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Christianity & Nationalism: 
A Cautionary Tale

The arguments over identitarians should embrace or abandon Christianity is a question that still remains unresolved within the broader movement.

Last week, Quintilian entered the fray [2] and offered a reasoned argument for why white nationalists should embrace Christianity. The writer believes that white nationalists have fallen prey to the corrupted image of modern Christianity and fail to see the glory of the traditional faith. 

According to Quintilian, Christianity is essential to the creation of an ethnostate and nationalists must strive to restore it to its traditional state. But identitarians should be wary of the possibility that a restored and conservative Christianity would be amenable to our cause.

In fact, this resurgent Christianity may be more inclined to fight against our movement, regardless of however much we profess our devotion to the faith. Quintilian deplores Vatican II as the event that destroyed the historical religion, but the Church was hostile to our beliefs many long before the bishops met in Rome in 1962. Take for instance the tragic tale of the Action Française.[1] [3]

Charles Maurras’s reactionary nationalist movement wanted to restore the monarchy, end the separation of church and state, and uphold France’s traditional Catholic identity. It was firmly opposed to liberalism and many of its economic and political beliefs were firmly in line with Catholic social teaching. Maurras himself was an agnostic, but he argued for the necessity of the Catholic faith and was extremely careful in allaying clerical fears about his irreligion. This should have been a movement the Church fully supported, and in its early years, many clerics did. The movement provided most of the militant activists in Catholic battles against the forces of secularism and liberalism in the first decades of the 20th century.

Yet, many Church intellectuals began to suspect the Action Française of being too militant, too political, too nationalist, and too, hilariously enough, pagan. Clerics began to suspect the nationalists were drawing young Catholics to an ideology not controlled by the Church. Church leaders preferred a safer political outlet that directed the youth to follow the instructions of priests, not pro-Catholic agnostics.

In 1926, the Vatican issued a formal condemnation against the Action Française, put their publications on the index liborum prohibitorum, denied communion to anyone associated with the movement, and purged sympathizers from the clergy.

This was the pre-Vatican II church led by a conservative pope. Unlike any Right-wing movement today, Action Française had plenty of bishops who were willing to vouch for the proper Christianity of Maurras’s newspaper and politics. Right before the condemnation, the movement’s leaders pleaded with Catholic authorities that they were true to the faith. All of this was for naught as the Church happily kneecapped an allied movement that it could not control.

This condemnation was not enacted by liberal modernists who wanted the Church to be more tolerant and heterodox. Maurras was attacked for failing to adhere to traditional dogma and his lack of genuine piety. His movement was seen as dangerous because it made the youth too nationalist and too enamored with classical ideals. Catholic leaders did not oppose the movement because of its anti-liberalism–it was simply because Action wasn’t directly controlled by the Church and its unorthodox ideas were more popular than Church-sanctioned ones.

The Church was also hostile to the Falange for the same reasons it condemned the Action Française, along with the accusation [4] José Antonio Primo de Rivera was a “Bolshevik” for wanting sensible social reforms. Even though the Falange was firmly opposed to liberalism, defended the Church from Left-wing attacks, and emphasized Spain’s traditional Catholic identity, Church authorities did not like the movement because of its ultra-nationalism, alleged crypto-paganism, and masculine values.[2] [5]

This hostility was par for the course for the conservative Pope Pius XI, who served as the vicar of Christ for much of this time period. Pius XI is considered a man who upheld traditional church teachings against the modernists Pope Pius X despised and is altogether a representative of the era Quintilian wishes the West to return to. However, Pius XI’s Christianity was strongly opposed [6] to racialism and nationalism. He spoke out several times against racial thinking, emphasizing that “catholic meant universal” and to divide the world by nationality and race is “contrary to the faith of Christ.” He ordered the drafting of an encyclical that would aggressively condemn racialism and anti-Semitism shortly before he died in 1939. The encyclical was never published, but many of its ideas found their way in the first encyclical of Pius XI’s successor, Pius XII. That work, Summi Pontifactus, [7]claimed there were no real racial differences as we are all part of one human race.

Quintilian blames modernism for the ultimate corruption of the Church, and this may be true when it comes to the god-awful liturgy of modern masses. But modernism is not what made the Church racially egalitarian and hostile toward nationalist movements. It is a feature that has been found in Christianity since the beginning and has only been tempered by the needs of secular society.

We can see this secular temperance in Poland and Hungary, the two exemplars of the Christian nationalism Quintilian envisions. The relationship between the Church and Eastern European nationalists isn’t as harmonious as one would imagine, but the Church restrains itself on their disagreements due to the demands of secular society. Poland’s leading Catholic bishops have long urged [8] the country to take in non-white migrants and to cease its efforts to purge communists from the judiciary. Some Catholic leaders in the country have gone as far as to deride [9] the immigration policies of the ruling government as “un-Christian.”

The Church hierarchy in Hungary is slightly better as they have argued [10] with Pope Francis over the pontiff’s aggressively pro-migrant stance. But even there, prominent Church leaders still urge [11] for more liberal immigration policies, albeit in more mild tones than that of their western colleagues.

The reason the Church is more muted in its criticism of nationalism in Poland and Hungary has less to do with them finding identitarian arguments in Thomas Aquinas than in their fear of alienating the flock. The vast majority of Poles and Hungarians want to keep their countries white, regardless of whether that desire comports to church teaching. Throughout the centuries, the Church has adapted its teachings and tone to reach the widest audience. Secular liberalism’s domination of Western Europe and America makes the Church try to sound nicer on LGBT issues and pitch God as your personal therapist.

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In a society where nationalists control the discourse, the Church would similarly adapt to those circumstances, as Greg Johnson has pointed out [12]. But you first must gain power and dramatically change the culture to see this effect. A white nationalist-driven “restoration” of Christianity outside of a seizure of power is not going to happen. Institutional Christianity will continue to oppose us until that day comes, regardless of how Christian we appear today. Just ask Italy’s Lega, which seeks to put crucifixes back in classrooms and claims the Gospel as its foundation. The nationalist party receives only hostility [13] from the Church.

The resurgence of a more traditionalist Christianity wouldn’t necessarily help our cause. It would see us as an enemy and likely be as hostile to us as the corrupt institutions we face right now. As seen in the example of the Action Française, when you define yourself as a Christian movement, you become beholden to the opinions of priests and pastors. The clergy would want strict adherence to Christian dogma and would not broker “innovative” racialist readings of scripture and tradition. It would prefer we focus on side issues like banning contraceptives rather than protecting our people from demographic replacement. It would tells us African and Latin American Christians are our brothers and that there is no good reason to bar them from our countries.

To oppose these measures would risk condemnation and the deflation of our movement.

Identitarians must appeal to Christians in order to gain victory, but we mustn’t let ourselves be defined by Christianity. Our best arguments are secular and should appeal to Europeans regardless of whether they are Christian, pagan, or atheist. There is only so much energy and political capital we have and we must choose our battles wisely. To waste our limited energy on restoring Christianity to its pre-20th century state would be a serious error with no real rewards.

Notes

[1] [14] Eugen Weber, Action Francaise: Royalism and Reaction in Twentieth Century France.

[2] [15] Stanley G. Payne, Fascism in Spain: 1923-1977.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/12/christianity-and-nationalism-a-cautionary-tale/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/10/Charles_Maurras.jpg

[2] entered the fray: https://www.counter-currents.com/2018/11/christianity-white-nationalism/

[3] [1]#_ftn1

[4] accusation: https://www.newenglishreview.org/Norman_Berdichevsky/Franco,_Fascism_and_the_Falange_-_Not_One_and_the_Same_Thing/

[5] [2]#_ftn2

[6] strongly opposed: https://www.ewtn.com/library/CHISTORY/racialaws.htm

[7] Summi Pontifactus,: http://w2.vatican.va/content/pius-xii/en/encyclicals/documents/hf_p-xii_enc_20101939_summi-pontificatus.html

[8] urged: https://cruxnow.com/global-church/2017/09/15/catholic-leaders-trying-correct-sins-polands-leaders/

[9] deride: https://www.ncronline.org/news/world/polands-catholic-church-takes-its-critics

[10] argued: http://hungarianspectrum.org/2017/12/27/they-dont-see-eye-to-eye-pope-francis-and-the-hungarian-bishops/

[11] urge: https://www.reuters.com/article/europe-migrants-hungary-bishop/catholic-bishop-gives-shelter-to-migrants-in-rare-voice-of-support-in-hungary-idUSKBN16L1MX

[12] as Greg Johnson has pointed out: https://www.counter-currents.com/2017/12/the-christian-question-in-white-nationalism-2/

[13] receives only hostility: https://www.theguardian.com/world/2018/jul/09/italian-catholic-priests-go-to-war-with-salvini-over-immigration

[14] [1]#_ftnref1

[15] [2]#_ftnref2

 

dimanche, 16 décembre 2018

Edmund Burke & the French Revolutionaries

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Edmund Burke & the French Revolutionaries

Ex: http://www.theimaginativeconservative.com 

The French Revolutionaries, Edmund Burke rightly understood, sought not just the overturning of the old, but, critically, they also desired the destruction of the true, the good, and the beautiful. Only by lying about the nature of the human person could they accomplish their goals…

One of the most important duties of any good person, Edmund Burke argued, was to study, to understand, and to meditate upon the meaning of human nature, its consistencies as well as its gothic deviations from the norm across history. Granted, not everyone had the leisure to ponder this question as often as necessary or as deeply as possible, but this did not lessen the duty. For the vast majority of humanity, they would have to rest content with the vision of human nature as seen in themselves and in their neighbors, as observed in the market and the pub, and as heard from the pulpit.

For those who had the leisure, however, they should spend much of their time considering the nature, follies, and dignity of humanity as a whole as well as in its particulars. This was the first duty of a man of letters, a scholar, an aristocrat, and a priest. In the last decade of his own life, Burke admitted with some satisfaction, he had devoted a significant part of his own thought to the questions of humanity and its nature. “I should be unfit to take even my humble part in the service of mankind,” he wrote, had he neglected this first and highest duty of the good person. Such a study anchored one in humility as well as wisdom, noting that while there would always be those who lived at the margins, they were, while not marginalia, exceptions that proved the norm. Exceptions would always exist in nature, but to focus on them was to miss the essence and dignity of a thing. When studying only the margins, one would be apt to exaggerate the good or the evil, mistaking a particular truth to be a universal one.

When Burke examined the French Revolutionary arguments against the French aristocracy, he found, not surprisingly, that while the Revolutionaries had acquainted themselves very well with the particular evils as practiced by particular aristocrats, they had missed the norm, the essence of the aristocratic class.

Certainly, the Anglo-Irish statesman and philosopher agreed, one could find mistakes, some of which might be horrendous. Of those French aristocrats who lived at the end of the eighteenth century, Burke observed three general failings. First, French aristocrats behaved as children long after they had attained adulthood. They took from their families more than they gave, well past the years of irresponsibility. Second, too many French aristocrats had absorbed and manifested the ignobility of enlightenment philosophy, themselves disgusted with the past and ready thoughtlessly to revolutionize society. They had come to see the past, tradition, mores, norms, and association as means by which to shackle rather than to promote human dignity and freedom. They had, in other words, Burke worried, read way too much Locke and Rousseau and not enough Socrates and Cicero. Third, he claimed, the old aristocracy has held onto its privileges too long and too tenaciously, not allowing the many who had earned it in the eighteenth century into their own ranks. Thus, Burke noted with regret, by being both ignorant in philosophy and selfish in position, they had failed to see the creation of their own enemy class, those who had worked and given, but had not received the titles and honors so richly bestowed. Nowhere in French society did this prove more blatant than in the military orders. There, the old aristocracy remained obnoxiously over-represented, endangering the internal as well as the external order of French society.

Despite these failings, though, Burke noted with much satisfaction that when the French Revolution began in 1789, the monarch as well as the majority of aristocrats apologized for their selfish errors and had been the first to admit that their own orders needed reform for the good and benefit of the whole of society.

Read their instructions to their representatives. They breathe the spirit of liberty as warmly, and they recommend reformation as strongly, as any other order. Their privileges relative to contribution were voluntarily surrendered; as the king, from the beginning, surrendered all pretence to a right of taxation. Upon a free constitution there was but one opinion in France. The absolute monarchy was at an end. It breathed its last, without a groan, without struggle, without convulsion.

S9-B23-02.jpgSuch an apology and a reform (or series of reforms) the real revolutionaries mightily feared. Never had they actually sought reform of French society, whatever their claims and protestations. Instead, from the moment they began the revolution in 1789, they wanted to destroy and overturn all that opposed them and to do so utterly and completely, leaving no remnant and no possible opposition. To destroy as violently and wholly as possible, they needed to make a caricature of the aristocrat and the monarch. They needed to take the particular evils of each and make the average person believe them the universal and norm of each. Rather than examining the human condition, the true revolutionaries exaggerated its faults as manifested in the elites of society. They, Burke claimed in true Aristotelian and Thomistic fashion, redefined the thing, claiming its accidents to be its essence. Being revolutionaries, they could not create, they could only mock and pervert. Though the revolutionaries claimed to hate the violence and errors of the aristocracy, they submitted themselves to the very same evils, creating excuses for their own sins, as if necessary to expiate all of those of the past.

Thus, by attacking the best as the worst, the revolutionaries sought to kill the very heart of France, those who gave it its fame. Were they flawed? Of course, what human being is not? Did they sin? Of course, what human being is without? But, they had done much good, as well, as most humans do. “All this violent cry against the nobility I take to be a mere work of art,” Burke sagaciously noted. In their cries, the revolutionaries proved that they hated not just the nobility but all nobility. Properly understood, “nobility is a graceful ornament to the civil order. It is the Corinthian capital of polished society,” Burke argued, and “Omnes boni nobilitati semper favemus, was the saying of a wise and good man. It is indeed one sign of a liberal and benevolent mind to incline to it with some sort of partial propensity.”

The French Revolutionaries, Burke rightly understood, sought not just the overturning of the old, but, critically, they also desired the destruction of the true, the good, and the beautiful. Only by lying about the nature of the human person could they accomplish their goals. In fighting evil (or, at least as they claimed), they not only absorbed and perpetuated evil, but they mocked the good.

This essay is the twelfth essay in a series.

The Imaginative Conservative applies the principle of appreciation to the discussion of culture and politics—we approach dialogue with magnanimity rather than with mere civility. Will you help us remain a refreshing oasis in the increasingly contentious arena of modern discourse? Please consider donating now

jeudi, 29 novembre 2018

Julius Evola dans la guerre et au-delà...

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Julius Evola dans la guerre et au-delà...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Les éditions Akribéia viennent de publier un essai de Gianfranco de Turris intitulé Julius Evola dans la guerre et au-delà 1943-1951. Journaliste et intellectuel italien, Gianfranco de Turris est un spécialiste de l’œuvre d'Evola, et également de celle de Tolkien.

742058157.jpg" Malgré les nombreuses études qui lui ont été consacrées, une période cruciale de la vie de Julius Evola restait encore dans l’ombre, d’autant plus que l’intéressé, discret jusqu’à la réticence au sujet de lui-même, en avait très peu parlé : les années 1943-1951, qui furent celles de l’attitude à adopter face à la grande crise du régime fasciste et à la fondation de la République sociale italienne (rsi), puis de l’accident survenu à Vienne début 1945 qui le laissa paralysé des membres inférieurs, du véritable « chemin de croix » médical qui suivit entre l’Autriche, la Hongrie et l’Italie, enfin du retour définitif à Rome au printemps de 1951.

Avec une passion de la vérité et de la précision qui force l’admiration, l’auteur fait défiler, sur un rythme qui évoque souvent celui du roman policier, rencontres, personnages et initiatives. Qu’il s’agisse de la présence d’Evola au quartier général de Hitler aussitôt après la libération de Mussolini, de sa collaboration avec le sd, de sa fuite rocambolesque de Rome le 4 juin 1944 pour échapper aux services secrets américains, de ses liens étroits, à Vienne, avec le philosophe Othmar Spann et son cercle, du projet d’écrire un grand ouvrage antimaçonnique, des conditions exactes du bombardement dont il sortit victime –, les pages remplies d’informations souvent inédites se succèdent pour réduire à néant toutes les « légendes urbaines » accumulées au fil des ans autour d’un personnage très controversé.

Peu à peu émergent la figure d’un homme étonnamment actif, d’abord désireux de rassembler les forces éparses du conservatisme aristocratique en un réseau secret paneuropéen, puis, après son accident, celle d’un « guerrier immobile » dont l’enseignement va influencer durablement plusieurs générations de néofascistes habités par l’idée d’une Droite traditionnelle d’orientation « gibeline ».

Un livre strictement indispensable à quiconque entend accéder à une connaissance authentique de l’homme Evola et de son œuvre. "

mardi, 27 novembre 2018

History through the Traditionalist Lens: Alexander Wolfheze’s The Sunset of Tradition & the Origin of The Great War

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History through the Traditionalist Lens:
Alexander Wolfheze’s The Sunset of Tradition & the Origin of The Great War

Alexander Wolfheze
The Sunset of Tradition and The Great War [2]
Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars, 2018
£67.99 (sale price £33.99 until December 1 [3])

Of the major (and even several of the minor) European languages, the Traditionalist school of philosophy – that articulated by René Guénon and Julius Evola and their offshoots – was a latecomer in the Anglophone world. After the better part of a century of near-total obscurity, it was only thanks to the hard work of publishers such as Sophia Perennis, Inner Traditions, and World Wisdom (not to mention Counter-Currents!) that most of the writings of the Traditionalist school finally appeared in English and became known – in certain circles, at least – in recent decades.

While this has been a major step forward, there is still a dearth of original, secondary works pertaining to the Traditionalist perspective in English. And most of what has been produced in English has focused exclusively on esotericism (particularly of the Islamic variety). What has been conspicuously absent have been works dealing with history, social issues, and politics from a Traditionalist point of view.

AW-title.jpgIt’s not difficult to understand why, however, given that for a long time, Traditionalists have been operating under the guise of being purely concerned with religion and mysticism, remaining silent about the fact that Traditionalism in its complete form is one of the most – if not the most – reactionary current of thought that exists in the postmodern world. This is of course a consequence of the fact that most Traditionalist thinkers today have opted for the safety of academic careers (something which Evola noted already in the 1950s and for which he expressed his contempt), and thus want to avoid being called fascists. Their cover has been somewhat blown, however, as a result of Steve Bannon’s claim that Guénon was a crucial influence on him, which has in turn led to some superficial and ill-informed propaganda from journalists using Traditionalism as a branding iron with which to mark both Bannon and Trump (by association) as fascists, by bringing attention to the connection between Evola and Guénon. (And Evola had the audacity to call himself a “superfascist,” so by the logic of the average half-witted journalist of today, that makes Bannon and Trump really fascist!) It remains to be seen what the long-term consequences of this will be in terms of Traditionalism’s reception in the mainstream, although I’ve noticed that it’s become harder to find Evola and Guénon’s books on bookstore shelves these days. It may have the beneficial effect of forcing Traditionalists out of the realm of pure scholasticism and into putting their beliefs into practice, if academia ultimately becomes a hostile environment for them – which it inevitably will, if present trends continue. Time will tell.

Alexander Wolfheze is thus to be commended for defying this trend and producing a work which openly declares the anti-modern and anti-liberal spirit of Traditionalism and applies it to the temporal world, rather than focusing on esotericism alone. The Sunset of Tradition and the Origin of The Great War, fortunately, takes a large step towards rectifying the lack of original Traditionalist literature in English, being essentially a Traditionalist historiography – or, according to the author, only the start of a multi-volume Traditionalist historiography – of the birth of the postmodern world. According to the biography included in the book, Dr. Wolfheze is a Dutch scholar who specializes in Assyriology, cultural anthropology, pre-modern epistemology, and (naturally) Traditionalism, and he has previously published studies on Near Eastern cultural history. He is also active with the Dutch Right-wing metapolitical organization, Erkenbrand [4], so clearly, unlike most Traditionalist scholars, Dr. Wolfheze is not content to merely sit on the sidelines while his civilization is destroyed, justifying it by whining about “muh Kali Yuga.” While many Rightists pay lip service to Traditionalism without actually knowing much about it, Dr. Wolfheze seems to be one who is bridging that divide.

The book’s Preface is titled “Childhood’s End,” and in it Dr. Wolfheze briefly discusses the Arthur C. Clarke science fiction novel of the same name as being symptomatic of the post-war (in this case meaning the Second World War) mentality: namely, that the rapid and dramatic progression of science and technology are leading us towards an apocalypse that we cannot yet identify, but which still fills us with a sense of dread. (Spoilers ahead; if you haven’t yet read the book but think that you might, skip to the next paragraph.) In that book, a near-future humanity is visited by an extraterrestrial civilization which helps to solve all of humanity’s problems, bringing about Utopia. The problem, as humanity soon learns, is that it turns out that it was the struggle to deal with those problems that gave their lives meaning, and having everything handed to them eventually leads to stagnation. It turns out that all of human history was merely a process leading us towards humanity’s real end, for which the aliens have come to act as midwives: evolving into a species of plain, anonymous children, all identical and part of a collective with no more distinguishing features than ants, but endowed with what we would consider to be superpowers. Ultimately, these children combine their forces and transform themselves into a non-corporeal being, destroying the Earth in the process and incidentally all of those unevolved humans such as ourselves – those who haven’t already committed suicide, that is.

As an allegory of the modern world, the parallels to the Right-wing and Traditionalist view of the modern world is clear, even if Traditionalists would deny that “progress” is leading us towards anything higher, collectively or otherwise. We, too, are fighting against the transformation of the world into a giant supermarket, where everyone is identical and meaning is to be found solely through the acquisition of material possessions.

Dr. Wolfheze does not seem to be an “orthodox” Traditionalist, in the sense that he is not nearly as pessimistic as many other Traditionalists have been about the predicament of the modern world, seeing potential amidst the devastation that is currently being wrought upon the traditional foundations of civilization:

In the second decade of the 21st Century it is clear, even to the most simple-minded and retired-living individuals, that mankind’s global natural and social habitat is changing beyond recognition – and that this change is taking place at breath-taking speed. Accordingly, culture and knowledge are being transformed at the same speed – and with it mankind’s experience of its history. Thus, a new form of audience for a new form of history is being created by sheer force of circumstances. It is this new audience, as yet un-defined and un-determined, that is addressed by this present work.

But one thing about this new audience is certain: it will not include the old audience. The old audience will cling to its complementary comforts of infotainment consumption and academic snobbery, but it will also be left behind because it is existentially unable to match the impudent curiosity and steel nerves required of the new audience. The old audience can only reject, up front and out of hand, the new realities and new concepts that will inevitably invalidate its own decades-long experience of educational indoctrination, media propaganda and political correctness – an experience that is approaching the ne plus ultra of Modernity. About the old audience little remains to be said.

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This is a welcome development in Traditionalism, since it is surely the dark and pessimistic view of our era common to the scholastic Traditionalists, which in turn lends itself to apathy, that has led to Traditionalism being so marginalized among those who prefer to do more than just detach from the world around them. Dr. Wolfheze – much like the present reviewer – prefers to see what can be made of the postmodern world, even given the chance that it might all end up being futile, to just throwing up one’s hands and saying, “It’s hopeless.” For Dr. Wolfheze, the end of the Traditional world should not be seen as a cause for mourning, but rather the mark of a need for a new maturity, a desire to be a “man among the ruins,” to use Evola’s phrase, not by denying the world as it is, but by attempting to understand how it got there, and in so doing learning to stand for values that transcend it. Childhood’s end in this book thus means not “going gentle into that good night” by accepting our fate, but rather of discovering a form of maturity that gives us the power to be in this world, but not of it.

Nevertheless, I did find myself somewhat balking at the author’s own statement of purpose, which he gives as follows: “This present work, Sunset, will provide the young people of the world a tool to work towards childhood’s end.” A dense book on philosophy and metaphysics – 450 pages in length including the endnotes, with small type – might seem an odd way to attempt to appeal to young people in an age which, by the author’s own admission, the printed book has less appeal to the young than ever before; nonetheless, it is clear that Dr. Wolfheze wishes to address himself to the more capable elite among the youth, those who can straddle both the worlds of the past and the one just coming in to being, rather than attempting to reach a mass audience. And indeed, this book, while extremely interesting, is certainly not for everyone – but then Traditionalism has always been an elitist doctrine. And I myself have always been firmly convinced that there will always be things that only books can accomplish, even in the age of social media.

Dr. Wolfheze divides his critique of modernity in terms of Ten Key Concepts, which he identifies as Modernity (which he associates with “meta-history” in terms of cultural-historical perspective), the Dark Age (metaphysics), Apocalypse (religion), Materialism (philosophy), Ecocide (economics), Regression (sociology), Narcissism (psychology), Decadence (art), Anomy (domestic politics), and Imperialism (international politics). Each of these gets a chapter describing the way in which each thread developed towards and produced the Great War, and the world that came after it, in detail. The scope of the book actually goes far beyond the Great War, which the author sees as a pivotal event which witnessed the final end of the long-decaying world of Tradition that had been sustained by the ancient monarchies and empires that were swept away in the deluge, setting the stage for the coming of our own, rootless world. But the author also explores the trends which culminated and burst forth in the Great War, as well as their implications for the world since, and thus his analysis runs far afield from merely the War itself.

Engagement with history has always been a weak point in Traditionalism; the Traditionalist authors will make occasional reference to certain historical events as being indicative of the metaphysical trends they see at work in the world, but to my knowledge there has never before been a sustained analysis of modern history from a sacred, Traditional perspective, which has always seemed to me to be a major flaw in their work since it neglects to show how the forces which have produced the modern world have been at work in material and tangible ways. Dr. Wolfheze’s book thus takes Traditionalist thought in a new and welcome direction in this regard, citing very specific events that can be identified and examined, which led to the transition from the sacred world of Tradition and into the secular world of modernity. In his Postscript, Dr. Wolfheze tells us that The Sunset of Tradition – all 450 pages of it – is but a prologue to a series of books he is writing to offer “a Traditionalist history of the entire Great War,” although he also makes it clear that he regards it as a work that can be viewed as a standalone work. Given the value of this first book, it is to be hoped that he perseveres in this effort.

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I intend to write a more in-depth review of The Sunset of Tradition at a later time – my primary purpose in writing this brief announcement is to make readers aware of the book, and of the special price for which it is temporarily being offered, given its hefty cover price ordinarily. The book’s publisher, Cambridge Scholars, is offering the book at a half-price discount until December 1 as part of a commemoration of the Armistice, and information on how to get it can be found on their Website [3]. For those who have found the Traditionalist perspective appealing, but who have longed for a more robust form of it which engages with real-world problems in a clear manner, this book is an important first step in this direction – and is thus for you.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/11/history-through-the-traditionalist-lens/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/11/11-25-18-1.jpeg

[2] The Sunset of Tradition and The Great War: https://www.cambridgescholars.com/the-sunset-of-tradition-and-the-origin-of-the-great-war

[3] sale price £33.99 until December 1: https://www.cambridgescholars.com/the-centenary-of-armistice-cambridge-scholars-publishing

[4] Erkenbrand: https://www.erkenbrand.eu/nl/

samedi, 24 novembre 2018

Oude en Nieuwe Zijderoutes - Geopolitiek als drijvende kracht in de geschiedenis

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Oude en Nieuwe Zijderoutes

Geopolitiek als drijvende kracht in de geschiedenis

door Jonathan van Tongeren

Ex: http://www.novini.nl

Het onderstaande artikel is de tekst van een lezing gehouden op het 2e congres van het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland (GIVN) op 17 november 2018 te Leuven.

526 jaar geleden bereikte een groep Spaanse schepen onder het commando van de 41-jarige Genuees Cristoforo Colombo (vernederlandst Christoffel Columbus) het eiland Guanahani. Dit geldt als de ‘ontdekking van Amerika’. De zeelui hadden een reis van 5.700 kilometer in het ongewisse achter zich en hun admiraal daarenboven nog dik zeven jaar aan overtuigingswerk aan de Spaanse en Portugese hoven.

Het idee om simpelweg naar het westen te varen om de oostkust van Azië te bereiken, stamde oorspronkelijk van de Griekse filosoof en naturalist Aristoteles. In de tijd daarna werd het idee onder andere door grootheden als Seneca, Roger Bacon en Pierre d’Ailly naar voren gebracht. In de 15e eeuw was het de Florentijnse geleerde Paolo dal Pozzo Toscanelli die er de grootste voorvechter van was. Tegelijk was de voorstelling van de aarde als schijf grotendeels obsoleet geworden. Zo schreef paus Pius II in zijn rond 1460 verschenen ‘Cosmographia’, dat onze planeet een bol is die om de zon draait. In zoverre zwom Columbus echt niet meer tegen de stroom in, toen hij in 1484 begon te werven voor een zeetocht naar Azië via het westen.

Constantinopel en het Iberisch schiereiland

Bovendien waren de geopolitieke verhoudingen in het Middellandse Zeegebied hem behulpzaam. Want door de Ottomaanse verovering van Constantinopel in mei 1453 was de route over land naar China en Indië afgesneden, wat de zoektocht naar nieuwe handelsroutes over zee enorm stimuleerde.

Overigens onderschatte Columbus de afstand tussen Europa en Oost-Azië ernstig. Hij meende dat de Canarische eilanden en Japan slechts 4.500 kilometer van elkaar verwijderd waren – in werkelijkheid was het 20.000. Verantwoordelijk hiervoor waren de onjuiste gegevens over de breedte van de Euraziatische landmassa van Toscanelli en D’Ailly, waarop Columbus zich baseerde. De respectievelijke deskundigen aan het Spaanse en Portugese hof zagen dit in, en ontrieden hun vorsten in eerste instantie de Genuees te ondersteunen bij zijn onderneming.

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De kaart van Toscanelli over een hedendaagse kaart geprojecteerd

Toen kwam echter 2 januari 1492, de dag waarop de emir van Granada, Muhammad XII, capituleerde. Waarmee de Reconquista op het Iberisch schiereiland succesvol afgesloten werd. Nu groeide het verlangen van Isabella I van Castilië en León en Ferdinand II van Aragón, om de Portugese koning Johan II in te halen. Zijn zeevaarders tastten zich namelijk langs de kust van Afrika een weg naar Indië en leken daarbij kort voor een succes te staan.

Koopwaar

Columbus verlangde echter dermate veel privileges, dat de hele zaak daarop stuk dreigde te lopen. De Genuees verlangde namelijk de benoeming tot ‘admiraal van de oceaan’ als ook de titel van onderkoning en gouverneur-generaal van de door hem ontdekte gebieden. Bovendien stond hij erop, dat hij het recht zou hebben om van alle “parels, edelstenen, goud, zilver, specerijen als ook alle andere koop- en handelswaar die in zijn gebied gevonden, geplukt, verhandeld of gewonnen worden, na aftrek van de kosten, een tiende voor zichzelf te houden”. Uiteindelijk gaven Isabella en Ferdinand op advies van hun schatmeester Luis de Santángel op 17 april 1492 in de zogenaamde capitulatie van Santa Fe toe.

De voor de expeditie benodigde twee miljoen Maravedi’s (zo’n 300.000 euro) kwamen echter niet uit de schatkist van het koningspaar, maar grotendeels van het confederale politieleger Santa Hermandad (Heilige Broederschap). Daarnaast droegen Santángel en enkele Genuese kooplieden nog enkele honderdduizenden Maravedi’s bij. Van dat geld werden de grote driemaster (kraak) ‘Santa Maria’ en de twee karvelen ‘Niña’ en ‘Pinta’ gecharterd en van proviand voor een jaar voorzien. Daarnaast moesten circa 90 zeelieden ingehuurd en betaald worden.

De drie schepen verlieten in de morgen van 3 augustus 1492 de haven van Palos de la Frontera bij Huelva in Andalusië, waarbij de Santa Maria onder het bevel van Columbus zelf stond, terwijl de twee andere schepen onder het commando van Vicente Yáñez Pinzón en Martín Alonso Pinzón stonden. Om het beschadigde roer van de Niña te repareren en het grootzeil van de Pinta te vervangen, maakte Columbus weinig later halt in de haven van San Sebastián op het Canarische eiland La Gomera, om op 6 september aan de tocht dwars over de Atlantische Oceaan te beginnen.

Las Indias

In de daarop volgende weken zeilde de groep schepen met bestendige passaatwinden in de rug bij overwegend goed weer met een doorsnee snelheid van tien knopen naar het westen. De admiraal hoopte zo de door Marco Polo beschreven Chinese havenstad Quinsay, het huidige Hangzhou, te bereiken, waar hij de groot-khan brieven van zijn koninklijke opdrachtgevers Isabella en Ferdinand wilde overhandigen. Anders dan vaak onjuist gesteld wordt, was Columbus namelijk niet voornemens naar Indië zelf te varen, maar naar ‘Las Indias’, waarmee naast het eigenlijke Indië destijds ook alle landen ‘voorbij’ Indië (vanuit het westen gezien) bedoeld werden.

In de nacht van 11 op 12 oktober 1492 kreeg de joodse matroos Rodrigo de Triana alias Juan Rodriguez Bermejo van de Pinta een eiland in zicht, waarop de Genuees en zijn bemanning dan later op de dag voet aan wal zetten. Daarover lezen we in Columbus reisdagboek het volgende:

“Om 2 uur ’s morgens kwam het land in zicht, waarvan we zo’n acht zeemijlen verwijderd waren [..] Toen kwamen we bij elkaar en wachtten tot de dag aanbrak. Het was een vrijdag, waarop we voet aan wel zetten op een eiland, dat in de Indianentaal Guanahani heette.”

Met deze ontdekking ontsnapte de admiraal overigens aan een naderende muiterij, want veel van zijn mannen werd de reis, die ogenschijnlijk nergens naartoe leidde, met de dag ongemakkelijker. Om welk eiland het precies gaat, is tot op de dag van vandaag onduidelijk. Inmiddels gelden zowel het Watling-eiland dat sinds 1926 officieel de naam San Salvador heeft, als ook Samana Cay, Plana Cays en Mayaguana in de Bahama’s als mogelijke kandidaten.

Hoe het ook zij, Columbus voer aansluitend tot 16 januari 1493 door de Caraïbische Zee en ontdekte daarbij onder andere Cuba en Hispaniola. De terugtocht vond plaats zonder de Santa Maria, die op Kerstdag van het jaar daarvoor op een zandbank gelopen was. De overige twee schepen bereikten Palos op 15 maart 1493. Daarna werd Columbus als held gevierd.

Geopolitiek

Zo ziet u wat een ingrijpende gevolgen geopolitieke gebeurtenissen kunnen hebben. De verovering van Constantinopel door de Ottomanen en de voltooiing van de reconquista van het Iberisch schiereiland, leidden tot de ontdekking van Amerika. En enkele eeuwen later zou een voormalige kolonie in de Nieuwe Wereld uitgroeien tot de ‘laatste supermacht’.

Maar wat is nu eigenlijk geopolitiek? Het gebruik van de term geopolitiek lijkt de laatste jaren sterk in opkomst te zijn, nadat er enige tijd een taboe op rustte. Dat taboe kwam voort uit de associatie van geopolitiek met Duitse nationaalsocialistische noties als Lebensraum en Heim ins Reich. Een associatie kortom met een specifieke subjectieve en ideologische kijk op geopolitiek. Nu het taboe allengs afneemt, zien we het gebruik van de term sneller toenemen dan het verstaan ervan. Geopolitiek wordt dikwijls gebruikt als synoniem voor internationaal conflict. Of men veronderstelt dat het hoofdzakelijk over pijpleidingen en olie of andere delfstoffen gaat. Nu kunnen die zaken wel met geopolitiek te maken hebben, maar ze zijn niet zelf de geopolitiek. Kort gezegd gaat geopolitiek over de beheersing van geografische ruimtes. Waarbij beheersing uiteraard gradueel kan verschillen van invloed tot effectieve soevereiniteit. In het hiervoor besproken voorbeeld hebben we gezien hoe de beheersing van de geografische ruimtes van wat nu respectievelijk Turkije en Spanje zijn, leidde tot de opschorting van de Oude Zijderoute en een zoektocht naar een nieuwe zijderoute die zou leiden tot de ontdekking van de Nieuwe Wereld, oftewel de Amerika’s.

Enfin, geopolitiek dus, de beheersing van geografische ruimte. Denk maar aan het bordspel Risk, één van de manieren om verder te komen in het spel en kans te maken om te winnen, is het beheersen van continenten. In de geopolitieke realiteit is het niet veel anders. De Verenigde Staten beheersen bijvoorbeeld al geruime tijd het Noord-Amerikaanse continent en hebben stevige invloed in Latijns-Amerika, wat een goede uitgangspositie bood om uit te groeien tot de ‘enige supermacht’.

Eén van de lastigste continenten om onder controle te krijgen in het bordspel Risk is Azië. Ook in de geopolitiek ligt er een sterke focus op dit grote en centrale continent. Azië wordt gedomineerd door twee grootmachten: Rusland, dat zich in Europa bevindt, maar zich ook uitstrekt over Noord-Azië tot aan het Verre Oosten, en China. Mede daartoe gedreven door het westerse sanctiebeleid, is Rusland zich in de afgelopen jaren meer en meer op China gaan richten.

Oost-Azië

Het economisch expansieve China heeft van zijn kant te maken met een Amerikaans containmentbeleid, onder president Obama ‘pivot to Asia’ genoemd. De VS hebben een snoer van bondgenoten en meer halfslachtige partnerlanden in Oost-Azië gevormd, van Zuid-Korea tot Vietnam en verder richting India, waarmee China als het ware ingesnoerd wordt.

Juist de import en export over zee spelen echter een grote rol in de economische ontwikkeling van China. Het conflict in de Zuid-Chinese Zee draait dan ook in essentie niet om een handvol nietige eilandjes, maar om de vraag wie de zeewegen beheerst. De VS werpen zich wel op als kampioen van de vrije navigatie, maar het is veeleer China dat er vitaal belang bij heeft deze zeewegen open te houden.

Door de combinatie van containmentbeleid tegenover China en sanctiepolitiek tegenover Rusland, heeft het Westen deze twee grootmachten onbedoeld in elkaars armen gedreven en zo de consolidatie van een Euraziatische synergie in de hand gewerkt.

China heeft economisch echter zo’n sterke uitstraling in de regio, dat het niet alleen diverse Centraal-Aziatische landen aantrekt, maar dat ook diverse Zuidoost-Aziatische landen het containmentbeleid inmiddels doorbroken hebben. President Duterte van de Filipijnen nam hierin het voortouw en werd al snel gevolgd door de Maleisische regering en later zelfs de Japanse.

Zuid-Azië

China laat zich door dergelijke ontwikkelingen op de korte termijn echter niet in slaap sussen, maar houdt voor de langere termijn nog altijd rekening met een eventuele blokkade van cruciale zeewegen. Zo heeft het transportcorridors met autowegen, spoorwegen, pijpleidingen, diepzeehavens en olie- en gasterminals door Birma en Pakistan aangelegd, waardoor het toegang krijgt tot de Indische Oceaan, i.c. de Golf van Bengalen en de Arabische Zee, met omzeiling van de flessenhals van de Straat van Malakka.

Vanzelfsprekend vertegenwoordigen deze transportcorridors niet dezelfde capaciteit als die van de aanvoer langs de traditionele routes. Niettemin lijken andere spelers er het nodige aan te doen om deze Chinese strategie te doorkruisen. Zo laaide recent het conflict tussen de Rohingya-minderheid en de Birmese staat weer op, uitgerekend in die provincie waar zich de diepzeehaven van Kyaukpyu bevindt die voor China van belang is. Gewapende groeperingen, waarvan de leiders in Saoedi-Arabië zijn opgeleid, richtten dood en verderf aan in dorpen van andere etnische groepen en vielen militaire posten aan. De Birmese regering sloeg keihard terug, maar inmiddels geven ook westerse mensenrechtenorganisaties toe dat de Rohingya het conflict in gang hebben gezet.

ONZ2afgh.jpgOok de transportcorridor door Pakistan heeft met dergelijke destabilisaties te kampen. In deze regio strekken veel bevolkingsgroepen zich uit over de grens tussen Afghanistan en Pakistan, zodat instabiliteit in Afghanistan ook uitstraalt naar Pakistaanse regio’s.

Ondanks de jarenlange militaire aanwezigheid van de Amerikanen in het land floreren ‘Islamitische Staat’ en de Taliban er nog altijd, zodat de vraag rijst of men soms belang heeft bij het in stand houden van deze groepen ter rechtvaardiging van voortdurende Amerikaanse militaire aanwezigheid. Ondertussen speelt Afghanistan weer een grote rol in de drugshandel en hebben de Amerikanen hier een stevige vinger in de pap. In diverse provincies bestaat daarnaast onvrede over de vermoedelijke exploitatie van mijnen, onder andere uranium, door de Amerikanen.

Centraal-Azië

De voortdurende Amerikaanse aanwezigheid in Afghanistan dient echter ook het indirecte nut, dat men door het instabiel houden van de regio de belangen van de grote concurrent China in deze regio doorkruist. Men onttrekt Afghanistan op deze wijze grotendeels aan de mogelijke economische synergie met China, Pakistan en de Centraal-Aziatische landen en bovendien hangt het schrikbeeld van het overslaan van islamistisch radicalisme naar andere landen in de regio als een donkere wolk boven de politiek van die landen.

Het zoeken naar nieuwe handelsroutes om te ontsluiten, lijkt de aangewezen weg voor China en dit is dan ook precies wat Peking doet. Zo wordt er sterk geïnvesteerd in de economische betrekkingen en de aanleg van nieuwe transportroutes naar Rusland en Siberië en diverse Centraal-Aziatische landen, in het kader van de zogenoemde Nieuwe Zijderoutes (let op: meervoud). Hiermee kan uiteindelijk bijvoorbeeld ook de verbinding over land gelegd worden met Iran en Turkije. Economisch niet onbelangrijke spelers die ieder op hun eigen manier een moeizame verhouding met de VS hebben.

Voor de verbindingen over land naar Voor-Azië en Europa is China echter afhankelijk van de samenwerking met diverse Centraal-Aziatische landen. De regeringen van deze landen zien hier het belang van in, ze hebben zelf baat bij de economische groei en de stabiliteit die dit met zich meebrengt. Dit is de steppe- en woestijnzone tussen de traditionele Russische en Chinese beschavingsgebieden. Hier zijn islamitische en grotendeels Turkse volkeren gevestigd. Dit is echter ook de zwakke plek van de Euraziatische integratie waarop de Amerikanen geregeld in proberen te spelen. Dit was bijvoorbeeld te zien in de Tulpenrevolutie in Kirgizië en we zien het ook in het opstoken van het separatisme onder de Oeigoeren in de noordwestelijke Chinese provincie Sinkiang.

Noord-Azië

Mede vanwege dit complex aan factoren is Rusland een waardevolle partner voor China. Rusland kent reeds een hoge mate van economische en militaire integratie met voormalige Sovjetrepublieken in Centraal-Azië en heeft op die wijze een stabiliserende werking. Daarnaast heeft Rusland goede relaties met traditionele vijanden van China in Azië, zoals India en Vietnam, die anders geheel onder Amerikaanse invloed zouden kunnen komen.

Verder heeft Rusland ook vanwege zijn geografische ligging China het nodige te bieden. Zo wordt er geïnvesteerd in het revitaliseren van de Trans-Siberische spoorlijn, die vertakkingen heeft naar Binnen-Mongolië en Mantsjoerije, maar aan de andere kant ook naar Finland. Hier liggen kansen voor Europa, zowel qua economische kosten als milieukosten ligt intensivering van de handel met Eurazië meer voor de hand dan de intercontinentale handel met Noord- en Zuid-Amerika (TTIP, CETA, Mercosur) waardoor de Europese Commissie in beslag genomen wordt. De Oostenrijkse en Slowaakse regeringen hebben in ieder geval concrete plannen om aan te sluiten op de Trans-Siberische spoorlijn, waarbij in Wenen een grote terminal moet komen voor de overslag naar Europees spoor of andere transportvormen.

ONZ3arct.jpgNog groter is het potentieel van de zogeheten Arctische Zijderoute. Rusland en China verkennen in dit kader de mogelijkheden om de Noordoostelijke Doorvaart te gaan gebruiken. Het gaat om een potentiële scheepvaartroute langs de noordkust van de Russische Federatie, die de Stille Oceaan met de Atlantische verbindt via de Beringzee, de Oost-Siberische Zee, Karazee, Barentszzee en de Noorse Zee.

Dit heeft het grote (kosten)voordeel dat deze route voor vrachtschepen tussen China en Europa twee weken korter is dan de route door de Zuid-Chinese Zee, de Straat van Malakka, de Indische Oceaan, het Suez-kanaal en de Middellandse Zee. Daarnaast heeft het voor China het voordeel dat de route grotendeels door de Russische invloedssfeer verloopt en dus veel minder flessenhalzen kent dan de hierboven beschreven gangbare route.

Zo bezien komt ook de recente grootschalige NAVO-oefening Trident Juncture op IJsland, de Noorse Zee en in Noorwegen, zogenaamd tegen een eventuele Russische invasie gericht, in een geheel ander licht te staan. Maar dat terzijde.

Afrika

ONZ4afr.pngDe Noordoostelijke Doorvaart biedt dus veel voordelen ten opzichte van de nu gangbare route. Het gebied rond het Suez-kanaal is momenteel immers bepaald instabiel. De Straat van Bab el Mandeb, die vanuit de Golf van Aden toegang geeft tot de Rode Zee en het Suezkanaal, ligt immers tussen Jemen enerzijds en Eritrea/Djibouti anderzijds. In Jemen voert een Arabische coalitie onder leiding van Saoedi-Arabië en met ondersteuning van de VS, het Verenigd Koninkrijk en Frankrijk een alles vernietigende oorlog tegen de Houthi-rebellen, waarvan valselijk beweerd wordt dat het Iraanse proxy’s zouden zijn. Iets zuidelijker ligt het door burgeroorlog verscheurde Somalië, van waaruit de piraten van al Shabab opereren. Door de komst van een nieuwe Ethiopische premier lijkt de spanning tussen Ethiopië en Eritrea en tussen Ethiopië en Egypte wat af te nemen, maar een recente (mislukte) moordaanslag op deze politicus maakt behoedzaam. China heeft intussen een militair steunpunt in Djibouti ingericht ter ondersteuning van de bestrijding van de piraterij. Diverse andere landen hebben ook militaire bases in het land en Turkije heeft sinds kort een basis in buurland Somalië om de regering daar te steunen. Vooralsnog is het roeien met de voor handen zijnde riemen, maar het mag duidelijk zijn dat een dermate volatiele regio, inclusief de militaire aanwezigheid van diverse grootmachten een riskante cocktail vormt. Dit maakt een alternatieve verbinding tussen Oost-Azië en Europa des te interessanter.

Voor Rusland heeft dit het bijkomende voordeel dat het een extra impuls kan geven aan de ontwikkeling van het hoge noorden. Zowel Siberië als het Noordpoolgebied herbergen nog veel niet geëxploiteerde bodemschatten, China is dan ook zeer geïnteresseerd in het investeren in de ontsluiting hiervan. Zo neemt China bijvoorbeeld al deel aan de recent begonnen productie van vloeibaar gas (LNG) op het schiereiland Jamal. Toen de Britten tijdens de koude van de afgelopen winter een aardgastekort hadden, moest een grote tanker met LNG van het Jamal-schiereiland aanrukken om de Britten, ondanks sancties en gezwollen retoriek, toch nog een behaaglijke Kerst te geven.

Europa

Met de extra capaciteit van de Nordstream II-pijpleiding zou er zo nodig natuurlijk, via Nederland, op goedkopere wijze meer aardgas naar Engeland geloodst kunnen worden. Of die pijpleiding definitief doorgaat, is echter nog altijd niet geheel duidelijk. Er wordt immense druk uitgeoefend op de betrokken Europese landen om er vanaf te zien. Economisch is de aanleg van Nordstream II echter zeer voor de hand liggend. Russisch aardgas is relatief dichtbij, de kosten voor het transport liggen laag, terwijl de prijzen voor het Russische gas ook goed zijn. Rusland niet gunstig gezinde EU-lidstaten als Polen en Litouwen kiezen er echter om politieke redenen voor te investeren in terminals om per schip veel duurdere LNG te kunnen importeren, bij voorkeur uit Amerika, dus met grote transportkosten en uit schaliegas, dus sowieso al duurder.

De strategische logica van de pijpleiding door de Oostzee is dat hiermee de afhankelijkheid van Oekraïne als doorvoerland verkleind wordt. Om politieke redenen willen verscheidene Europese politici dit niet. Als men de antipathie tegen Rusland even tussen haakjes zet, ligt – gezien de reputatie van Oekraïne voor het illegaal aftappen van gas, waardoor EU-lidstaten met tekorten te kampen hadden – niets meer voor de hand dan het omzeilen van Oekraïne. Door de logica van de oppositie tussen het westerse, Atlantische blok en het Russische blok, zou Europa er echter nog toe komen om in dezen tegen haar eigen belangen in te handelen, zoals Polen en Litouwen reeds voordoen.

Noord-Amerika

De Russische en Chinese investeringen in het Noordpoolgebied doen in de VS intussen reeds alarmbellen afgaan. Zo riep oud-staatssecretaris Paula Dobriansky (dochter van de beruchte Lev Dobriansky) het westerse bondgenootschap op zijn positie in het Noordpoolgebied te versterken en een militaire infrastructuur uit te bouwen. De VS hebben zelf immers maar een relatief kleine claim op het poolgebied, in de vorm van Alaska. Zodoende moeten NAVO-bondgenoten als Canada, Denemarken en Noorwegen er aan te pas komen – onder Amerikaanse leiding uiteraard.

Intussen worden er in de Groenlandse politiek concrete voorbereidingen getroffen voor afscheiding van Denemarken. Chinese bedrijven zijn in de arm genomen voor het winnen van de Groenlandse bodemschatten, maar Chinese aanwezigheid op het Noord-Amerikaanse continent zou natuurlijk een doorn in het oog van Amerika zijn. De Groenlandse regering heeft echter ten eerste de inkomsten uit de winning van haar delfstoffen nodig om financieel onafhankelijk te worden van Denemarken. Ten tweede bevindt de meest noordelijke luchtmachtbasis van de Verenigde Staten zich in Groenland. Van daaruit worden spionagevluchten boven Rusland uitgevoerd. Een verlies van deze positie zou de Amerikaanse greep op de Noordpool verder verslappen.

Slotwoord

We zien kortom dat er op diverse continenten een concurrentiestrijd gaande is tussen de Verenigde Staten en China, waarbij geopolitieke realiteiten als nabijheid, bereikbaarheid en de kostenefficiëntie van transport herhaaldelijk in botsing komen met gevestigde politieke voorkeuren en ideologische vooronderstellingen. Ik durf u echter wel te voorspellen dat de geopolitieke realiteiten de langere adem zullen blijken te hebben.

jeudi, 22 novembre 2018

Kulturbruch '68?

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Kulturbruch '68?

Diskussion mit Bettina Röhl, Cora Stephan, Jörg Friedrich und Gerd Held

 
Am 30. Mai 2018 diskutierten Bettina Röhl, Cora Stephan, Jörg Friedrich und Gerd Held vor 120 Zuhörern in der Bibliothek des Konservatismus die Frage "Kulturbruch '68?". In der Vorstellungsrunde erläuterten die Podiumsteilnehmer zunächst ihr persönliches Verhältnis zu '68 und stellten ihre Thesen zu den Ereignissen auf. Einigkeit herrschte in den Grundlagen, in den Fragen zu Wirkung, Motivation und Ursache entspann sich eine spannende Diskussion mit vielen Facetten über die Kulturrevolution von 1968. Regelmäßig versendet die Bibliothek des Konservatismus (BdK) Newsletter mit Einladungen zu Veranstaltungen, Hinweisen auf Publikationen usw. Wenn auch Sie über unsere Arbeit auf dem laufenden gehalten werden wollen, registrieren Sie sich bitte hier für unseren Newsletter: https://www.bdk-berlin.org/newsletter/
 

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mercredi, 21 novembre 2018

" Les Somnambules " de Christopher Clark

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" Les Somnambules " de Christopher Clark

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Comme le signale dans son introduction l'auteur lui-même, les travaux concernant les origines de la première guerre mondiale constituent sans doute l'un des plus importants corpus développés par les historiens jusqu'à aujourd'hui.
 
Avec ce texte de 2012, traduit en français en 2013 par Marie-Anne de Béru chez Flammarion, l'Australien Christopher Clark, prestigieux professeur à l'université britannique de Cambrige, a toutefois renouvelé un champ largement labouré, notamment en minimisant, à l'écart de la vulgate couramment acceptée jusqu'alors, la responsabilité particulière de l'Allemagne dans le déclenchement de la guerre, et en tenant de rendre compte de la formidable richesse de l'écheveau historique constitué par un ensemble de tendances « lourdes », matérielles, et d'idiosyncrasies individuelles, plus contingentes, dans un monde diplomatique de l'époque où beaucoup de responsables se connaissaient ou - aussi souvent - croyaient se connaître, en remontant son horloge de compte à rebours jusqu'au coup d'État serbe de 1903 ayant vu l'assassinat du roi Alexandre et de la reine Draga par un groupe d'officiers ultra-nationalistes.

Pourtant ce qui frappe le lecteur du XXIe siècle qui s'intéresse à la crise de l'été 1914, c'est sa modernité brutale.

Tout commence avec un groupe de tueurs kamikazes et une poursuite en automobile. Derrière l'attentat de Sarajevo se trouve une organisation ouvertement terroriste, mue par le culte du sacrifice, de la mort et de la vengeance - une organisation extraterritoriale, sans ancrage géographique ou politique clair, éclatée en différentes cellules qui ignorent les clivages politiques.

Une organisation qui ne rend de comptes à personne, dont les liens avec un gouvernement souverain sont indirects, secrets et certainement très difficiles à repérer pour qui n'en est pas membre. De toute évidence, juillet 1914 nous est moins lointain, moins illisible aujourd'hui qu'il ne l'était dans les années 1980.

La fin de la guerre froide a mis à bas un système bipolaire garantissant la stabilité du monde, aujourd'hui remplacé par un panel de forces plus complexes et plus imprévisibles, parmi lesquelles des empires en déclin et des pouvoirs émergents - une situation qui appelle la comparaison avec l'Europe de 1914. Accepter ce défi ne signifie pas faire preuve de soumission au présent en réécrivant le passé pour répondre aux besoins d'aujourd'hui, mais plutôt reconnaître les éléments du passé dont nous avons une vision plus claire depuis que notre point de vue a changé.

Mobilisant un nombre impressionnant de sources de toute nature, depuis les compilations analytiques de dépêches diplomatiques conduites par plusieurs de ses prédécesseurs dans le domaine jusqu'aux multitudes de mémoires privés ou publics produits par les acteurs eux-mêmes sur le sujet, c'est surtout par son travail sur l'agencement des faits historiques et des enchaînements de causalités, sans cautionner ni fatalité ni inexorabilité, que Christopher Clark se distingue sans doute le plus au sein de ce champ historique particulier, dont il souligne à raison la vertu comparatiste dans un monde contemporain rendu la complexité et à l'histoire, dont la fin, trop tôt annoncée ou réclamée, n'a pas eu lieu dans les années 1990.

Et c'est ainsi que « Les somnambules » nous fournit une très stimulante leçon de géopolitique en action, et pas uniquement d'histoire, précisément.

Ce livre s'efforce donc de comprendre la crise de juillet 1914 comme un événement moderne, le plus complexe de notre époque, peut-être de tous les temps. Son propos est moins d'expliquer pourquoi la guerre a éclaté que comment on en est arrivé là. Bien qu'inséparables en toute logique, le pourquoi et le comment nous conduisent dans des directions différentes.

La question du comment nous invite à examiner de près les séquences d'interactions qui ont produit certains résultats. Par opposition, la question du pourquoi nous conduit à rechercher des catégories causales lointaines - impérialisme, nationalisme, matériel militaire, alliances, rôle de la haute finance, conceptions du patriotisme, mécanismes de mobilisation.

Cette approche a le mérite de la clarté mais produit également un effet trompeur en ce qu'elle crée l'illusion d'une causalité dont la pression augmente inexorablement, les facteurs s'empilant les uns sur les autres et pesant sur les événements. Les acteurs du jeu politique deviennent les simples exécutants de forces établies depuis longtemps qui échappent à leur contrôle.

Dans l'histoire que raconte ce livre, au contraire, l'initiative personnelle est prépondérante. Les principaux décideurs - rois, empereurs, ministres des Affaires étrangères, ambassadeurs, commandants militaires ainsi qu'une foule de fonctionnaires subalternes - marchèrent vers le danger à pas calculés, en restant sur leurs gardes. Le déclenchement de la guerre a été le point culminant de chaînes de décisions prises par des acteurs politiques visant des objectifs précis, capables d'un regard critique sur eux-mêmes, conscients de se trouver devant des options variées et désireux de se forger le meilleur jugement possible sur la base de l'information à leur disposition. Nationalisme, matériel militaire, alliances, intérêts financiers : tous ces éléments jouèrent un rôle dans cette histoire, mais on ne peut leur attribuer une vraie valeur d'explication que si l'on observe leur influence sur les décisions qui, combinées les unes aux autres, ont fait éclater la guerre. 
 

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dimanche, 18 novembre 2018

Le Mos Majorum : les vertus cardinales de l’homme romain

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Le Mos Majorum : les vertus cardinales de l’homme romain

Le Mos Majorum, signifiant « mœurs de anciens » ou « coutume des ancêtres », désigne dans la Rome antique, les 7 vertus cardinales de l’homme romain : la Fidès, la Pietas, la Majestas, la Virtus, la Gravitas, la Constantia et la Frugalitas.


Issues de l’ère républicaine (509 av J-C – 27 av J-C), considérée comme l’âge d’or de Rome, ces vertus ont pour fonction de modeler l’homme et de définir son attitude vis-à-vis de la cité et de ses pairs. Lorsque des pratiques ou des mœurs décadentes envahissent la vie de la cité, des voix s’élèvent pour rappeler le Mos Majorum, demandent à ce que l’on revienne à la Virtù et à la Gravitas : Cicéron et Caton l’ancien y font référence dans leurs écrits, ainsi que Virgile et Ovide. Et lors de tels rappels, une figure est particulièrement évoquée : celle de Lucius Quinctius Cincinnatus, l’homme politique patricien (-519-430 av J-C), modèle de droiture et d’humilité qui sauva Rome à deux reprises en endossant le rôle de dictateur.

Dans la société romaine, le profane et le divin ne sont pas séparés comme dans nos sociétés modernes ; l’homme romain vit dans un espace sacré au milieu des dieux, dont la présence est sans cesse rappelée par les temples et les statues qui occupent la cité; il honore aussi ses aïeux par un autel consacré dans sa demeure ou lors des Parentalia, en février et des Lemuria, en mai.
Cependant, la religion n’est pas seulement ce culte rendu aux dieux et aux ancêtres : elle permet aussi la sacralisation et même la déification d’un corpus d’attitudes et de coutumes appelé Mos Majorum. Ces attitudes idéales sont au nombre de 7 dont 4 d’entre elles sont particulièrement importantes, la Majestas, la Pietas, la Fides et surtout la Virtus.

La Majestas (sentiment d’être élu)

Les Romains se considèrent comme « élus », choisis par une destinée particulière ; Rome se sent invulnérable face à tous ses ennemis car ses habitants et ses soldats ont foi en ses traditions et en ses mœurs qui lui assurent une supériorité de fait sur les « barbares » : austérité, discipline, fidélité aux engagements, stricte honnêteté, dignité, constance font d’elle et de ses habitants le pôle dominant et sûr de lui de la civilisation face aux autres, au reste du monde qui ne reconnait pas encore « le légitime ascendant » de Rome. Si Rome est puissante, c’est par la force de ses légions mais également par la tenue des Romains. Polybe, l’historien grec, constate « qu’un Grec, s’engageât-il par serment en présence de dix témoins, trouvera toujours le moyen de se dégager, tandis que la parole d’un Romain, » fût-il prêteur ou consul », sera sa loi.

La pietas (piété)

Les Romains désignent sous le nom de Pietas, l‘attitude qui consiste à observer scrupuleusement non seulement les rites mais également les codes de conduite entre eux.
Les choses doivent être à leur place, bien ordonnées et on doit les y remettre à chaque fois qu’un accident a révélé quelques troubles. Le terme est en rapport étroit avec piare, qui désigne l’action d’effacer une souillure, un mauvais présage, un crime. Dans l’ordre intérieur, la pietas consistera, pour un fils, à obéir à son père, à le respecter, à le traiter en conformité avec la hiérarchie naturelle. Alors qu’un fils qui désobéit à son père ou même qui le frappe est un monstrum.
La pietas peut donc être également assimilée au patriotisme, au respect de l’ordre social et à la dévotion aux divinités tutélaires.

La Fidès (fidélité)

La Fidès est l’une des manifestations les plus anciennes de la pietas car elle est le respect des engagements. Mais si La Pietas régit l’attitude de l’homme romain envers la société, la Fidès permet de souder les êtres entre eux. Son importance est-elle que les Romains la divinisent comme figure présente sur le Capitole où elle a son temple à côté de celui de Jupiter Très bon et Très grand. Elle est là pour garantir la bonne foi et la bienveillance dans la vie sociale toute entière. Elle est la fidélité à la parole donnée, le lien de confiance inébranlable et l’assurance de la réciprocité entre deux citoyens. Elle garantit donc les rapports entre les êtres, aussi bien dans les contrats que dans les traités, et plus profondément encore dans l’accord implicite, défini par les différentes coutumes, qui lie les citoyens entre eux. « O Fides Quiritium ! » (Ô Bonne Foi des Citoyens) crient les personnages du théâtre comique lorsque s’abat sur eux quelque catastrophe. Cet appel au secours invoque la solidarité que se doivent tous les membres de la cité. Y manquer revient à compromettre tout l’édifice. Et l’on comprend alors pourquoi la fides constitue l’une des vertus cardinales de la morale romaine.

La virtus (vertu) 

Le Romain est non seulement supérieur au barbare par la qualité de ses institutions, la grandeur de ses dieux qu’il ne manque de servir ou le lien de solidarité qui l’unit aux autres citoyens mais également par ses qualités propres, son énergie et son courage qu’il met au service de la cité.
La virtu, la virilité, se manifeste d’abord par le courage physique. Un courage qui à Rome est au service de l’armée, pour la défense de la patrie car c’est dans la guerre que s’exprime en priorité la virilité romaine. La virtus, c’est d’abord le courage militaire mais un courage individuel qui se fond au sein de la légion, dans le respect de la discipline. La recherche de l’exploit individuel est qualifiée de façon négative, d’intemperantia, et il faut une autorisation hiérarchique pour commettre ce genre d’acte comme allumer un incendie dans un camps ennemi ou détruire une voie de passage.
Être un Romain, c’est donc être un citoyen viril, c’est « facere et pati fortia », « accomplir et subir avec un courage indomptable. » et la guerre est bien le moment de vérité où se révèle la virtus du citoyen, du mâle romain : Les Romains ne sont-ils pas des Martigenae, des fils de Mars ?
L’emploi du mot Vir désigne souvent le chef courageux et héroïque qui meurt au combat ; dans la locution latine, ce héros est même comparé au viril taureau : « Sic pugnant tauri, sic cecidere viri » (c’est ainsi que combattent les taureaux, c’est ainsi que sont tombés les héros »).
Mais si le Romain défend la cité par devoir patriotique, il le fait également pour montrer sa virtus et posséder ainsi une bonne réputation auprès de ses pairs et de ses descendants. Il se doit en effet de laisser un souvenir de ses actions pour être honoré après sa mort, pour rester « sur les lèvres des hommes ». C’est donc en combattant pour Rome et surtout en tuant et en obtenant la victoire pour Rome que l’on atteint la gloire, que la vie acquiert valeur exemplaire pour les générations suivantes qui perpétueront la puissance de Rome.

La gravitas (sens du devoir), la frugalitas (simplicité) et la constancia (l’humeur égale) complètent ses 4 valeurs : elles caractérisent l’exemplarité du simple citoyen mais aussi la figure du héros romain, du chef politique idéal que de nombreux politiciens ou écrivains romains comme Tite-Live louent au travers du personnage de Lucius Cincinnatus.

concinnatus.jpgLucius Quinctius Cincinnatus

Lucius Quinctius Cincinnatus incarne les valeurs d’impersonnalité active et de loyauté envers la cité. Son chemin est celui de l’homme qui n’agit que pour le bien commun, qui ne s’impose pas mais répond par l’affirmative (avec un peu d’hésitation d’ailleurs) à la demande de ceux qui voient en lui LE RECOURS face aux périls qui menacent.
Figure emblématique de tout un empire, Cincinnatus va pourtant entrer dans l’histoire assez tardivement. 
Lucius Quinctius Cincinnatus est un patricien appauvri par la lourde amende payée après la condamnation de son fils, cultivant lui-même son champ, quand il est élu « consul suffect » en remplacement d’un autre consul tué pendant une révolte d’esclaves, fomentée par les Sabins. Cincinnatus reprend la ligne politique anti-plébéienne tenue par son fils exilé et s’oppose violemment aux tribuns de la plèbe réélus sans cesse. Il réinstaure la moralité en politique, dénonce l’oisiveté des consuls et neutralise pendant quelques temps l’outrance des plébéiens en trouvant un accord de gouvernement avec eux. Mais en – 458 av J-C, les tensions reprennent vite entre les deux factions et c’est à ce moment précis que deux peuples voisins, les Eques et les Sabins, rompent les accords de paix et envahissent le latium vetus. Les tribuns de la plèbe s’opposant à toute mobilisation, le peuple prend de lui-même les armes et, mené par le consul Caius Nautius Rutilus repousse les Sabins sur leur propre territoire puis le dévaste. Mais la situation face à l’avancée des Eques est intenable : les Consuls supplient alors Cincinnatus de prendre la dictature. Celui-ci accepte malgré la nécessité de cultiver ses terres pour nourrir sa famille ; il nomme un commandant de cavalerie et, en seize jours, libère un consul et ses troupes assiégés par les Eques, les écrase à la bataille du Mont Algide, célèbre un « triomphe », fait condamner les traitres à la solde de l’ennemi et… abdique.

C’est l’« auto-destitution » de Cincinnatus, celle de l’homme providentiel qui remet les pouvoirs confiés après l’accomplissement du devoir, qui deviendra pour la postérité, l’incarnation de la Virtu.

Vingt années s’écoulent quand les Consuls viennent à nouveau chercher Cincinnatus. Il s’agit, cette fois, de parer au danger de guerre civile que fait courir un riche plébéien, Spurius Maelius, manoeuvrant pour déstabiliser l’Urbs en corrompant une partie de la population et bon nombre de tribuns de la Plèbe. Cincinnatus accepte à nouveau la dictature et riposte de façon foudroyante. Il fait exécuter le ploutocrate, ordonne qu’on rase sa maison et que l’on confisque ses biens. Une fois encore, Cincinnatus se démet de ses fonctions de dictateur après la crise surmontée.

Depuis des dizaines de siècles, Rome nous offre non seulement l’héritage d’une langue, d’une culture, d’une histoire grandiose et jamais égalée, mais elle nous propose aussi un mode de comportements vertueux, le Mos Majorum, ce corpus de vertus qui lui permit de forger un type d’homme supérieur, conquérant et bâtisseur, doté d’une force de caractère et d’un courage dans l’action : le « summus operator ». Celui qui subjugue la femme, soumet l’étranger, vainc le barbare et dont, la fidélité à la parole donnée et à la patrie reste infaillible.

Julius Evola, le métaphysicien italien du vingtième siècle (1), rendra hommage à cette figure du romain, en écrivant : « Sur le plan de l’esprit, il existe quelque chose qui peut déjà servir de trace aux forces de résistance et de renouveau : c’est l’esprit légionnaire. C’est l’attitude de ceux qui surent choisir la voie la plus dure, de ceux qui surent combattre… de ceux qui surent « convalider » les paroles de la vieille saga : « Fidélité est plus forte que feu », et à travers lesquels s’affirma l’idée traditionnelle qui veut que ce soit le sens de l’honneur ou de la honte – et non de petites mesures tirées de petites morales – qui crée une différence substantielle, existentielle, entre les êtres, comme entre une race et une autre race. » (2)

(1) Julius Evola, « le dernier des romains » comme aimaient le nommer ses contempteurs.
(2) Orientations – Julius Evola

Pour aller plus loin :

L’Empire romain – Pierre Grimal
Histoire des guerres romaines – Yann Le Bohec
Bellum Iustum – Jean-François Chemain préfacé par Yann Le Bohec
Histoire romaine – Tite-Live

 

http://www.blogimperatif.fr/le-mos-maiorum-les-vertus-car...

mardi, 13 novembre 2018

Le nouveau livre de Georges Feltin-Tracol: "Pour la troisième voie solidariste"

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Le nouveau livre de Georges Feltin-Tracol:

"Pour la troisième voie solidariste"

Aristide Leucate

sur Boulevard Voltaire cliquez ici

Arlésienne de l’histoire des idées, la « troisième voie », oscillant entre instrumentalisation partisane et slogan déclaratif, est aussi insaisissable qu’indéfinissable. À en croire la notice que Wikipédia consacre à cette notion, celle-ci, apparue avant les années 1880 lorsque le pape Pie XI appelait à une troisième voie entre socialisme et capitalisme, serait distribuée entre tenants d’une alternative sincère au libéralisme et à l’économie planifiée de type marxiste ou socialiste et défenseurs d’une synthèse pragmatique dépassant autant les clivages traditionnels droite/gauche que toute opposition (considérée comme implicitement stérile) à l’économie de marché acceptée sans combattre comme étant la norme.

En résumé, si les premiers n’ont pas paru obtenir la visibilité médiatique et le rayonnement intellectuel qu’ils attendaient, les seconds, en revanche, sans doute au prix d’une tromperie n’ayant pas peu contribué à diluer l’expression dans un flou sémantique improbable, ont clairement triomphé, de Tony Blair et Gerhard Schröder, hier, à Emmanuel Macron et Justin Trudeau ou Matteo Renzi, aujourd’hui.

Dans un récent ouvrage, Georges Feltin-Tracol fait brillamment le point sur cette question et se met littéralement en quête des racines d’un corpus doctrinal dont l’originalité tient au fait qu’il emprunte sans dogmatisme ni sectarisme, tout à la fois, au syndicalisme, au socialisme, au solidarisme, à la doctrine sociale chrétienne, au personnalisme, au gaullisme de gauche, au nationalisme révolutionnaire, à l’identitarisme, au corporatisme, au distributisme, au justicialisme péroniste, à l’organicisme fasciste, au subsidiarisme, au thomisme, au mutuellisme fédéraliste proudhonien, à la révolution conservatrice ou au communautarisme symbiotique d’Althusius.

Dressant un éclairant panorama haut en couleur et fort instructif du tercérisme, en France et dans le monde, l’auteur nous fait voisiner avec des personnalités intellectuelles et politiques aussi hétéroclites que Pierre Leroux (inventeur du mot « socialisme »), Maurice Barrès, Louis-Auguste Blanqui, Pierre-Joseph Proudhon, Georges Sorel, Léon Bourgeois, René de La Tour du Pin, Emmanuel Mounier, Jean Mabire (dont le socialisme européen enraciné s’abreuvait aux meilleures sources du socialisme utopique français), Maurice Bardèche, Georges Valois, Henri Lagrange, Charles Maurras, Louis Salleron, Maurice Allais, Christian Bouchet (auquel on doit, dès les années 1980, l’introduction en France du substantif « tercérisme »), Alexandre Douguine (qui prônait, quant à lui, la recherche d’une « quatrième théorie politique au-delà du communisme, du fascisme et du libéralisme »), Guy Debord, Juan Domingo Perón, Mouammar Kadhafi, Gabriele Adinolfi, etc.

Rejoignant « des positions de bon sens, une adhésion au bien commun de la civilisation européenne », le tercérisme tente de conjuguer une approche fondée sur la solidarité des individus liés entre eux par le souci d’œuvrer à la conservation matérielle et spirituelle de la communauté, en rupture tant avec le capitalisme et son corrélat turbo-consumériste qu’avec l’étatisme socialisant, tous deux foncièrement caractérisés par la concentration des moyens de production. Ce faisant, le tercérisme solidariste repose sur une conception organique de l’entreprise au sein de laquelle des « œuvriers contractuels » (et non plus des ouvriers salariés) participeraient directement tant à la propriété qu’au capital d’icelle. Loin des expériences d’autogestion ou de cogestion, le tercérisme se veut d’abord ergoniste (du grec ergo, le travail, du nom de son inventeur, Jacob Sher), soit un mutuellisme ni droite-ni gauche, coopératif, participatif et autonome fondé sur la collaboration des classes.

Inspiré du socialisme utopique, le tercérisme solidariste n’en a pas moins été concrètement illustré, tant par la « participation » gaulliste que par les nombreuses expériences de SCOP (sociétés coopératives ouvrières de production) ou de démocratie directe dans l’entreprise. Un exemple à développer à l’heure du chômage de masse et de la raréfaction des métiers…

Pour la troisième voie solidariste, un autre regard sur la question sociale, Georges Feltin-Tracol, Les Bouquins de Synthèse nationale, collection "idées", 2018, 170 pages, 20 € + 4 € de port cliquez ici

Father Coughlin, Ralph Ingersoll, & the War Against Social Justice

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Father Coughlin, Ralph Ingersoll, & the War Against Social Justice

The public career of Rev. Charles E. Coughlin during the 1930s and early ‘40s is massively documented. Newsreels, publications, speeches, and broadcast recordings are all at your fingertips online. Yet the historical significance of this Canadian-American prelate (1891-1979) is maddeningly elusive. You may have read that he was an immensely popular but controversial “radio priest” with a decidedly populist-nationalist bent, or that he published a weekly magazine called Social Justice (1936-1942), whose contributors included future architect Philip Johnson and philosopher-to-be Francis Parker Yockey.

You may also know that his broadcasting and publishing endeavors were suspended in 1942, soon after American entry into the Second World War. Knowing nothing else, one would assume this was part of the same anti-sedition roundup that netted Lawrence Dennis, George Sylvester Viereck, and others. But in fact the anti-Coughlin campaign was much more focused and sustained, and it originated not from the Justice Department or any other government agency, but from an oddball Left-wing New York newspaper led by one of the most notable editors of the era: Ralph Ingersoll.

sj.jpgThe paper was PM, and for the first two years of its existence (1940-42), it exulted in damning Father Coughlin as a seditionist, a yellow-journalist, a Nazi mouthpiece, and an impious opponent of democracy. PM began with a long series of articles in the summer of 1940. “Nazi Propagandist Coughlin Faithless to Church and Country: Hatred and Bigotry Spread Throughout the Nation by Priest,” screamed one headline. After American entry into the war, histrionic, full-page editorials by Editor Ingersoll became a regular feature; e.g., one titled “Has Charles Coughlin Lied Again?”

Time and our mental institutions will take care of his unhappy and misguided followers. But these leaders who have served the purpose of the murderous Adolf Hitler must go . . . Hitler and Coughlin – their lies have been the same . . . (PM, May 7, 1942)

In March ’42, PM started to print tear-out-and-mail questionnaires addressed to Attorney General Biddle, demanding that the government immediately investigate Coughlin and ban Social Justice from the US postal system. Forty-three thousand of these were mailed in by loyal readers, the paper reported, and soon enough Biddle lowered the boom. PM was cock-a-hoop:

The Post Office Dept. invoked the 1917 Sedition Act last night to ban from the mail Social Justice, founded in 1936 by Charles E. Coughlin.

Postmaster General Walker acted on a recommendation from Attorney General Biddle, who informed him that since the war [sic] Social Justice “has made a substantial contribution to a systematic and unscrupulous attack upon the war effort of our Nation, both civilian and military.” (PM, April 15, 1942)

Coughlin was threatened with a Grand Jury investigation for sending seditious propaganda to military personnel and munitions workers. Eventually, an agreement was reached between Justice and the bishop of Detroit, whereby Coughlin would cease publishing and public speaking and slip off quietly to his rectory. Which, as it happens, he did.

Anyone familiar with the rhetoric of the time will recognize PM‘s hysterical tone as classic Communist cant of the Stalin era. (We will put them in mental hospitals!) Surprisingly enough, though, Ralph Ingersoll was not himself a straight-up commie. A Fellow Traveler, yes; one who sought favor with the Reds and sometimes aped the party line. But this was standard behavior among writers and editors of his time – one thinks offhand of Ernest Hemingway, Dwight MacDonald, Edmund Wilson, Mary McCarthy, and even James Burnham and George Orwell. Ingersoll readily admitted having spent a year in a Communist Party study group during the 1930s, but that was mainly because he was having an affair with Lillian Hellman and she dragged him along. That last fact is alarming enough by itself, but Ingersoll was a dilettante. He never understood the rules of political engagement. From Ingersoll’s standpoint, he was a centrist kind of guy, the sort who would explain unironically that he was opposed to totalitarianism in all forms.

After he died in 1985, Ingersoll’s obituarists and biographers would write that the hardest part of his job at PM was maintaining peace between the two extreme factions: the “pro-Communist” staffers and the “anti-Communists.” Today, we would probably judge the feud as one of Stalinists vs. Trotskyites. PM‘s Washington correspondent, I. F. (“Izzy”) Stone, certainly would fall into the first camp. And it’s hard to believe an actual conservative would have found a warm berth at PM. He’d probably be tarred as a fascist Coughlinite.

PM lasted only eight years (1940-48), mainly because it didn’t run advertising, and the millions invested by department store heir Marshall Field III eventually ran out. And perhaps the late 1940s were not a boom time for flaky, pro-Communist evening newspapers. But PM had some good points, and was a landmark paper in many ways. Its editorial cartoonist was Dr. Seuss himself, who until now had earned his keep mainly by drawing ads for a Standard Oil bug spray. (His cartoons, with their extreme racial caricatures of the Japanese, wouldn’t pass muster today; more than anything else, they remind one of over-the-top Twitter memes.) Crockett Johnson’s classic Barnaby comic strip was launched in PM, and so was Walt Kelly’s Pogo. In its news reportage, PM was quite unlike any daily paper before or since. Its news stories were often written as highly personal, investigative features that went on for many hundreds of words. This basic style would later mature as the “New Journalism” of the 1960s and ‘70s.

sj2.jpgFrom the start, PM was renowned for its crankiness and an eagerness to print facts and speculation side-by-side, journalistic taste be damned. For example, in 1941 New Yorker editor Harold Ross discovered that his male secretary had embezzled about a hundred thousand dollars from him over the years. Ross wanted to keep the story hushed up, especially after the greedy amanuensis gassed himself in his Brooklyn apartment and was revealed to be a homosexual who squandered the dough on boyfriends, the turf club, and maybe a blackmailer. This was Harold Ross’ nightmare idea of a scandal. Most of his friends in the press were happy to help him bury the lurid tale. Not PM, though, which printed the murky details of the kitchen suicide, as well as the disarray of Ross’ personal finances.

Coincidentally enough, Ralph Ingersoll had been one of The New Yorker‘s first managing editors. He knew all about Harold Ross’ financial messiness. After Henry Luce hired him to edit the new Fortune magazine, Ingersoll turned in a long unsigned exposé (1934) of The New Yorker, in which he talked about salaries, advertising revenue, and other piquant details that Ross wanted to keep under lock and key. (Ross soon took his revenge with a satirical Wolcott Gibbs profile of the Luce enterprise, written entirely in 1930s Timese and famously ending, “Where it all will end, knows God!”)

Ingersoll then became managing editor of Time, where Luce thought him the best helmsman ever. Ingersoll filled the editorial ranks with high-class Lefties like himself. Republican Luce didn’t seem to mind. (“Goddamn Republicans can’t write.”) Luce was accordingly miffed when Ingersoll left in 1939 to launch his brainchild of a progressive evening paper. But just as Ingersoll was going out the door, in came portly, gloom-laden ex-Communist Whittaker Chambers, who started out by writing movie reviews, and wound up as senior editor. On his way up, Chambers had a heart attack and endless feuds with the other “Timeditors.” They’d been hired by Ingersoll and were of a decidedly anti-Chambers political stripe.

Ingersoll thus has an offstage presence in the Hiss-Chambers case. When Alger Hiss’ attorneys wanted to dig up dirt on Whittaker Chambers in 1948, they went to his enemies at Time, who dutifully reported that Chambers was delusional and often displayed signs of mental illness. These were Ralph’s boys.

Both Chambers and Coughlin were the targets of far-Left smear campaigns, but so were many other conservatives in the 1940s. What is missing in the Coughlin case is Ingersoll’s motive. It cannot have been personal. Ingersoll may have crossed paths with Whittaker Chambers, but Social Justice and Coughlin supporters were on a different planet entirely. Nor could he seriously have believed Fr. Coughlin was leading a vast and powerful Nazi underground.

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So we have to make some educated guesses here. PM‘s “angel,” Marshall Field III, was a patron of Leftist and Communist causes. The same year PM began publishing, Field endowed Saul Alinsky’s radical-training school in Chicago (Industrial Areas Foundation). PM needed to be a far-Left paper to please its patron. And lacking advertising, it needed to make a big noise to survive on subscriptions and newsstand copies. Thus it needed a “safe” cause, one that could be sensationalized. Fr. Coughlin, of the Shrine of the Little Flower in Royal Oak, Michigan, fit the bill perfectly. Not many too people in New York City were going to complain. Moreover, Coughlin as Villain satisfied a Left-wing craving for anti-Catholicism, something badly needed since early 1939, when the Leftists lost the Spanish Civil War.

Ingersoll’s life post-PM continued in an industrious, dilettantish, rather apolitical key. He ended up owning a chain of newspapers in the Northeast and Midwest (The New Haven Register, The Trentonian, etc.). When The New York Times reviewed a biography of him in 1985, the headline was “Crusading Editor Dies Rich.”

As for Fr. Coughlin, from 1942 he entered a period of “radio silence,” figuratively and literally, spending the rest of his life as a parish priest in Michigan. He was more obscure than you can imagine today, given his current notoriety. I’ve known parishioners of his from the 1950s and ‘60s. They told me that while they were aware their pastor had once been famous on the radio, they didn’t know much about that, or why it all ended. So it seems Fr. Coughlin sought obscurity, and he got it: receding into the newsreel past, a fuzzy, half-forgotten figure like Huey Long and Hamilton Fish.

fc.jpgFr. Coughlin lived until 1979, seldom remarked upon or remembered. Since that time, the smear campaign has begun anew, as though taken straight from the pages of the 1942 PM. All the trite pejoratives get leveled at him: fascist, pro-Nazi, conspiracy-thinker. And, of course, “anti-Semite.” The website of Washington, DC’s Holocaust Museum even has a page dedicated to him, and it’s filled with every sort of twist and innuendo in the cliché barrel. For example, after Germany’s Kristallnacht made the headlines in November 1938, the priest gave a radio talk explaining the background to the news. This is spun as Coughlin “defend[ing] the state-sponsored violence of the Nazi regime,” although he did not, in fact, endorse violence, window-breaking, or persecution of Jews. From sites such as this, you might get the impression that Fr. Coughlin was a sort of Julius Streicher in a Roman collar.

But the ultimate target of such smears really isn’t the long-dead Fr. Coughlin himself. Rather it is conservatives, Christians, and the image of a vanished America, here vandalized into a dystopia of hate and horror.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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samedi, 10 novembre 2018

La guerre des Six Jours : un tournant militaire, politique et sémantique

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La guerre des Six Jours : un tournant militaire, politique et sémantique

Article publié le 5 juin 2017, à l’occasion des cinquante ans du conflit, sur le site Philitt.

C’était il y a cinquante ans. Le lundi 5 juin 1967, Israël lançait une gigantesque offensive militaire contre trois armées arabes : l’Égypte de Nasser, la Syrie du parti Baath (dirigée alors par Noureddine al-Atassi) et la Jordanie du roi hachémite Hussein. Ce troisième conflit israélo-arabe, court et intense, constitue un tournant certain pour le monde arabe et, à certains égards, dans les relations internationales.

Après la Nakba (le désastre) de 1948, soit l’exode de plus de 700 000 Palestiniens après la première guerre, et la campagne de Suez en 1956 contre l’Égypte de Nasser, menée par la France, le Royaume-Uni et Israël, la guerre des Six Jours est le troisième conflit israélo-arabe en moins de vingt ans. Et il y en aura bien d’autres. Chacun de ces conflits peut être considéré comme un tournant : celui de 1948  installe Israël dans la région et provoque des départs palestiniens massifs (notamment dans les pays arabes voisins) et celui de 1956 fait du zaïm égyptien Nasser une figure tutélaire du nationalisme arabe, un véritable héros. La guerre de 1967, notamment à cause de l’occupation et de l’annexion de territoires arabes qui s’ensuivent, contribue à plonger le monde arabe dans des impasses politiques et intellectuelles.

Inutile de revenir sur les détails militaires du conflit. Si l’enchaînement des événements est connu et admis, leur interprétation est loin de faire l’unanimité. Le conflit a commencé par une attaque de l’aviation israélienne, tandis que les aviations arabes étaient encore au sol. Les Mirage III français achetés par Israël ont pu ainsi prouver leur efficacité. Le casus belli fut le blocus du détroit de Tiran imposé par l’Égypte aux navires israéliens dès le 23 mai, action qui s’ajoute au départ des troupes onusiennes exigé par Nasser. Seulement, il est difficile de considérer honnêtement qu’il s’agissait d’une réponse israélienne à des velléités belliqueuses de la part de l’Egypte : la guerre des Six Jours s’apparente davantage à une agression israélienne préméditée, dont les motivations dépassent largement les actes et les discours du mois précédant le conflit.

Cette guerre est souvent décrite comme la première guerre de l’eau. De ce point de vue, c’est davantage le front syrien que le front égyptien qu’il convient d’observer. Dans ses mémoires, l’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon (qui commandait une division au moment des faits) le reconnaît volontiers : deux ans et demi avant le début du conflit, Israël avait déjà prévu d’intervenir en réponse au projet syrien de détournement des eaux du Jourdain dans le Golan. Ce détournement faisait lui-même suite à la construction d’un canal israélien destiné à détourner ces eaux depuis le lac Tibériade. L’occupation du Golan à l’issue du conflit apparaît ainsi comme un but de guerre et non comme un butin accidentel.

La guerre des Six Jours constitue une rupture militaire, politique et sémantique à trois niveaux. A l’échelle mondiale, notamment dans le cadre de la guerre froide et de la politique étrangère de la France dans la région ; à l’échelle du monde arabe, y compris d’un point de vue idéologique ; enfin, à l’échelle de la question palestinienne.

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Un tournant politique et militaire

En 1967, les relations américano-soviétiques se caractérisent par une relative « détente » et les États-Unis du président Lyndon Johnson commencent à afficher une véritable proximité avec Israël, certes encore éloignée du soutien inconditionnel que nous connaîtrons plus tard, mais contrastant avec les pressions américano-soviétiques contre l’expédition de Suez en 1956. La position américaine est alors délicate : le soutien apporté à Israël est atténué par la crainte d’une déstabilisation du régime jordanien et d’une défaite arabe telle qu’elle rendrait l’intervention militaire des Soviétiques possible. Pour ce qui est de ces derniers, leur véritable rôle n’est pas tout à fait clair. Ont-ils encouragé les armées arabes à provoquer un conflit et à se préparer à celui-ci ? Ou ont-ils plutôt voulu l’éviter ? Des archives polonaises portant sur la session plénière du Comité central du Parti communiste du 20 juin 1967 semblent révéler que Léonid Brejnev n’avait aucune intention de déclencher ce conflit et que son influence sur les armées arabes (syrienne et égyptienne) était limitée.

Ces mêmes archives révèlent que Moscou avait prévenu Nasser des intentions israéliennes d’attaquer la Syrie dès avril-mai 1967 afin qu’il mobilise ses troupes pour aider ses alliés syriens, pensant qu’Israël ne pouvait tenir sur deux fronts[1]. Une erreur de calcul manifeste. Notons que l’historiographie soviétique associe, de son côté, cette défaite arabe au manque de préparation des militaires arabes, à une manipulation américaine des moyens de liaison ou à des manipulations internes à l’appareil militaire égyptien : des généraux égyptiens formés en « Occident » auraient voulu faire échouer Nasser afin de susciter un rapprochement avec les États-Unis. L’ironie voudra que ce rapprochement (et incidemment l’éloignement égypto-soviétique) se fasse après le relatif succès du conflit suivant en 1973 (toujours avec des armes soviétiques).

En France, cette guerre révèle une autre rupture vis-à-vis d’Israël. La France, sous le général de Gaulle, n’est plus ce fidèle allié qu’elle a été depuis 1945 (y compris pour les groupes armés précédant l’État, décrits comme terroristes par les forces britanniques). Avec l’indépendance de l’Algérie en 1962 et la volonté de mener une politique étrangère indépendante et équilibrée, il n’est plus question de poursuivre le soutien inconditionnel offert par la IVe  République. Dès 1958, le général de Gaulle remet en cause la coopération nucléaire entre les deux pays. En novembre 1967, dans une conférence de presse restée célèbre (pour de mauvaises raisons), il fait du conflit un diagnostic implacable et sans concession : « […] A la faveur de l’expédition franco-britannique de Suez, on avait vu apparaître en effet un État d’Israël guerrier et résolu à s’agrandir […] C’est pourquoi, d’ailleurs, la Ve République s’était dégagée vis-à-vis d’Israël des liens spéciaux et très étroits que le régime précédent avait noués avec cet État […] Hélas, le drame est venu. Il avait été préparé par une tension très grave et constante qui résultait du sort scandaleux des réfugiés en Jordanie et aussi des menaces de destruction prodiguées contre Israël […] Le 2 juin, le gouvernement français avait officiellement déclaré qu’éventuellement il donnerait tort à quiconque entamerait le premier l’action des armes […] On sait que la voix de la France n’a pas été entendue. Israël ayant attaqué, s’est emparé en six jours de combats des objectifs qu’il voulait atteindre, maintenant, il organise sur les territoires qu’il a pris l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression et expulsions. Et il s’y manifeste contre lui la résistance qu’à son tour il qualifie de terrorisme […] » Ces mots forts, prononcés par un homme qui en connaît la teneur mieux que quiconque, révèlent une lucidité et une clairvoyance aussi inaudibles en 1967 qu’elles peuvent encore l’être aujourd’hui. Un discours singulier, bien différent des douces mélodies pro-israéliennes de Serge Gainsbourg (Le sable et le soldat) et d’Adamo (Inch’Allah).

images.jpgDans le monde arabe, à la défaite militaire s’ajoute la défaite symbolique. Il y a bien évidemment l’humiliation de l’occupation : le Sinaï égyptien (qui sera récupéré par le président Sadate), le Golan syrien (annexé en 1981), les fermes libanaises de Chebaa et les territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie (dont Jérusalem-Est), administrés auparavant par l’Égypte et la Jordanie. Il y a aussi la spoliation du peuple palestinien, qui se retrouve occupé et malmené pendant des décennies par une puissance étrangère. Mais il y a aussi l’échec du nationalisme arabe qui en annoncera bien d’autres. Cet échec de trois grandes armées arabes encouragera le réveil de la résistance palestinienne. Dans les années 1970, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) jouera un rôle analogue à celui de Nasser, décédé en 1970. En Jordanie comme au Liban, Yasser Arafat apparaîtra comme une figure tutélaire à son tour, stimulé par quelques succès militaires dont les grandes armées arabes ont été incapables. On retrouvera ce phénomène avec le Hezbollah libanais. Un peu plus de dix ans après cette guerre, à la cause arabe contre Israël se substituera une cause nouvelle, nourrie par la montée du wahhabisme à la faveur des pétrodollars, celle de la guerre d’Afghanistan (1979). Tandis que l’Égypte vient de signer un traité de paix avec Israël (ce que la Jordanie fera en 1994), des milliers de combattants venus du monde arabe se retrouveront ainsi plongés dans un conflit lointain au nom d’une appartenance religieuse, encouragés par les Américains et contre l’ennemi « impie » tout désigné : l’Union soviétique.

Un tournant sémantique

La guerre des mots se joue d’abord aux Nations unies. Quelle résolution adopter au Conseil de sécurité des Nations unies ? Moscou, qui condamne « l’agression israélienne », souhaite un « retrait de tous les territoires occupés ». La France du général de Gaulle va dans le même sens en se montrant plus modérée : il faut condamner Israël pour avoir déclenché les hostilités, lui demander d’évacuer les territoires occupés et demander aux États arabes de reconnaître à Israël le droit d’exister. Sur la question de l’occupation, Moscou et Paris se heurtent à Washington. Les Américains rejettent la formulation toute simple « retrait des territoires occupés ». Les Britanniques réussissent alors à imposer une version consensuelle : « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit ». La résolution 242 est adoptée par le Conseil de sécurité le 22 novembre 1967, quelques jours avant la fameuse conférence de presse du général de Gaulle. Une résolution jamais appliquée qui fera couler beaucoup d’encre. Entre autres raisons, parce que la version anglaise est moins précise que la version française. La version anglaise évoque un retrait « from territories occupied in the recent conflict » (l’absence d’article permettant de traduire par « de certains territoires »), tandis que la version française, plus précise, évoque le retrait « des territoires occupés » (donc de la totalité d’entre eux).

Un texte peut-il décemment exiger le retrait de certains territoires tout en laissant l’occupant décider desquels ? Ce flou voulu par Israël et installé par les grandes puissances, au premier rang desquelles les États-Unis, sera sans cesse alimenté. C’est ce même flou qui avait caractérisé le début du conflit, lorsque l’agression était présentée comme une guerre défensive. En France, une bonne partie de l’intelligentsia de l’époque veut croire à l’histoire de David contre Goliath – David n’étant pourtant pas connu pour ses « attaques préventives ». Car c’est de cela qu’il s’agit : une agression présentée comme une « attaque préventive », qui conduira à l’occupation, annonçant elle-même l’annexion et la colonisation. Les territoires occupés seront, quant à eux, des territoires « disputés », pour reprendre le discours officiel israélien. Les exemples ne manquent pas de ces audaces sémantiques annoncées par la guerre de 1967 : le nom biblique de Judée-Samarie plutôt que la profane Cisjordanie, la formule générique d’ « Arabes de Palestine » plutôt que l’admission de l’existence d’un « peuple palestinien », etc.

L’agression israélienne de 1967 était la première étape d’une stratégie bien préparée. D’abord, s’étendre et contrôler les ressources hydrauliques. Puis, faire la paix avec les États arabes voisins affaiblis séparément. Notons que si cela a fonctionné avec l’Égypte et la Jordanie, les tentatives avec la Syrie et le Liban ont échoué. Enfin, isoler les Palestiniens et noyer leur cause. De perversion sémantique en perversion juridique, jamais la situation n’aura été aussi déséquilibrée… et jamais les discours n’auront autant feint l’équilibre. Le langage de vérité du général de Gaulle en 1967 apparaîtrait aujourd’hui comme une intolérable provocation. Telle est pourtant la nécessité qu’impose la compréhension des faits : se réapproprier les mots justes.

Adlene Mohammedi

Note : 

[1] Uri Bar-Noi, “The Soviet Union And The Six-Day War: Revelations From The Polish Archives”, Cold War International History Project, Wilson Center, 7 juillet 2011. URL : https://www.wilsoncenter.org/publication/the-soviet-union....

jeudi, 25 octobre 2018

Tacite et le message anti-impérialiste

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Tacite et le message anti-impérialiste 

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Les extraits que vous allez lire sont de Tacite (Agricola, XXX-XXXII). Ils exposent le message national, rebelle et anti-impérial du chef de la résistance bretonne à l’envahisseur romain qui l’attaque avec son armée mondialisée, ses mœurs sexuelles dépravées et ses impôts incroyables et son esclavage assorti. Ils sont d’une actualité brûlante et valent tous les écrits de résistance postérieurs. Lisez-les bien par conséquent :

 « Parmi les chefs, Calgacus se distinguait par sa bravoure et son lignage. Devant la foule qui s’agglutinait et réclamait le combat, il prit la parole.

51X1TNV36PL._SX210_.jpgVoici les propos qu’on lui prête :

XXX. 1. « Chaque fois que je pense à nos raisons de faire le guerre et à l’état d’urgence où nous sommes réduits, j’ai vraiment l’espoir que cette journée, qui scelle aujourd’hui notre entente, marquera pour toute la Bretagne le début de sa liberté. Car c’est tous ensemble que vous êtes ici réunis, vous qui n’avez jamais connu l’esclavage. Au-delà de notre terre, il n’y a plus rien. La mer ne nous protège même plus : la flotte romaine nous y attend. 2. Alors, prendre les armes pour combattre – un honneur que revendiquent les braves – c’est le choix le plus sûr, même pour les pleutres ! 3. Ceux qui autrefois, avec des fortunes diverses, ont combattu les Romains, voyaient dans notre force armée l’espoir d’être secourus. Pourquoi ? »

 On se croyait loin des invasions impériales en Bretagne. Mais comme a dit Guy Debord à la fin des années 80, « dans un monde unifié, on ne peut s’exiler » :

« Nous étions de toute la Bretagne les plus dignes et, pour cette raison, nous vivions dans son cœur même, sans voir les rivages où vivent des hommes asservis. Nous préservions même nos regards à l’abri des atteintes de l’oppression. 4. Nous occupons les confins du monde, la terre des derniers hommes libres, car c’est notre éloignement même et tout ce qui entoure notre réputation qui, jusqu’aujourd’hui, nous ont protégés ; or tout ce qui est inconnu est magnifié. 5. Mais maintenant voilà que s’ouvre l’extrémité de la Bretagne. Au-delà, il n’y a plus un seul peuple. Il n’y a plus rien. Rien que des vagues, des écueils et une menace encore plus grande, celle des Romains. Ne croyez surtout pas que vous échapperez à leur fierté méprisante en vous effaçant dans l’obéissance. »

 L’empire romain ressemble à notre empire actuel néolibéral. Il pille, il est omniprésent, il est sexuellement dépravé et insatiable ; il profane le monde et notre humanité.

« 6. Le monde entier est leur proie. Ces Romains, qui veulent tout, ne trouvent plus de terre à ruiner. Alors, c’est la mer qu’ils fouillent ! Riche, leur ennemi déchaîne leur cupidité, pauvre, il subit leur tyrannie. L’Orient, pas plus que l’Occident, n’a calmé leurs appétits. Ils sont les seuls au monde qui convoitent avec la même passion les terres d’abondance et d’indigence. 7. Rafler, massacrer, saccager, c’est ce qu’ils appellent à tort asseoir leur pouvoir. Font-ils d’une terre un désert ? Ils diront qu’ils la pacifient. XXXI. 1. La nature a voulu que les enfants et les proches soient aux yeux de chacun les êtres les plus chers. Les conscriptions les arrachent pour en faire ailleurs des esclaves. Même si en temps de guerre, épouses et sœurs ont échappé aux appétits sexuels des envahisseurs, ceux-ci attentent à leur pudeur en invoquant l’amitié et les lois de l’hospitalité. »

823773.jpgSelon ce grandiose Calgacus, on est là aussi pour être rincés par les impôts qui n’ont jamais été aussi élevés (France, Allemagne, USA) pour les couches faibles et moyennes dans ce monde pourtant si libéral :

« 2. Les revenus des biens sont dévorés par l’impôt, chaque année les récoltes passent à donner du blé, les corps eux-mêmes et les bras s’épuisent, sous les coups et les injures, à défricher des forêts et assécher des marais. 3. Ceux qui sont nés pour servir ne sont qu’une seule fois pour toutes destinés à être vendus comme esclaves. Mieux, ils sont nourris par leurs maîtres. Mais la Bretagne, c’est chaque jour qu’elle achète son asservissement, chaque jour qu’elle le repaît. 4. Au sein du personnel domestique, tout esclave acheté en dernier lieu est tourné en ridicule, même par ses compagnons d’esclavage. De la même façon, dans ce monde domestiqué depuis bien longtemps, on nous voue à l’extermination: nous qui sommes les derniers venus, nous ne valons rien ! »

 Extraordinaire Calgacus ou Tacite ! Les peuples n’ont plus de patrie et ils sont remplacés comme dans notre nouvelle économie de plantation (on déplace les esclaves, on remplace les locaux, on envoie les bénéfices à Dubaï ou Wall Street). Description des envahisseurs romains si proches des anglo-américains contemporains (le thème est repris par Geoffroy de  Monmouth, X, voyez mon livre sur Perceval et la reine) :

 « XXXII. 1. Croyez-vous vraiment que les Romains soient aussi vaillants à la guerre que dévergondés dans la paix ? Il n’y a que nos divergences et nos différends pour mettre en valeur ces gens, qui font des défauts de leurs ennemis la gloire de leur propre armée. Or cette armée n’est qu’un ramassis des peuples les plus disparates. Seules des circonstances favorables préservent son unité, que des revers réduiront en miettes. Mais, peut-être, pensez-vous que, tout en offrant leur sang pour asseoir ce pouvoir étranger, des Gaulois et des Germains et – quelle honte ! – bien des Bretons, qui furent plus longtemps les ennemis que leurs esclaves, se sentiront retenus par des sentiments de fidélité et d’attachement ? 2. La crainte et l’effroi sont de bien faibles liens d’amitié et, quand ils sont dépassés, ceux qui n’ont plus peur se mettent à haïr ».

Calgacus espère faire reculer l’armée de l’envahisseur en évoquant la patrie et la famille, les deux réalités les plus massacrées à notre époque.

« 3. Tout ce qui fait vaincre est de notre côté. Ici, les Romains n’ont pas d’épouses qui enflamment leur courage, pas de familles pour les blâmer s’ils ont fui. Beaucoup n’ont pas de patrie ou peut-être est-ce une autre que Rome. 4. Ils ne sont que peu nombreux. Ils ne connaissent rien de cette terre et cela les fait trembler : le ciel lui- même, la mer, les forêts, c’est l’inconnu tout autour d’eux ! Tout se passe comme si les dieux nous avaient livrés des prisonniers enchaînés ! 5. Ne vous laissez pas impressionner par de vains dehors ni par l’éclat de l’or et de l’argent, qui ne protège ni ne blesse. 6. C’est dans les rangs mêmes de l’ennemi que nous recruterons nos propres troupes. 7. Les Bretons reconnaîtront leur propre cause ! Les Gaulois se souviendront de leur liberté perdue ! Tout comme viennent de le faire des Usipiens, tous les autres Germains déserteront ! 8. »

On a peur de résister, sauf quand on a plus mal que peur. La résistance ne doit alors plus effrayer car c’est cela ou l’esclavage et la mine :

« Après cela, qu’est-ce qui nous fera encore peur ? Des fortins vides ? Des colonies de vieillards ? Des municipes en mauvaise posture où se déchirent ceux qui se soumettent de mauvais gré et ceux qui les dominent injustement ?

Ici, il n’y a que leur général, ici, il n’y a que leur armée. Là d’où ils viennent, on paie des impôts, on peine dans les mines et tous les autres sévices s’abattent sur ceux qui sont asservis. Subirons-nous ces outrages à jamais ou nous en vengerons-nous tout de suite dans cette plaine ? Marchez au combat en pensant à vos aïeux et à vos fils ! »

Rassurons le système : Calgacus fut tué, les bretons écrasés (XXXVII),  et les héritiers anglo-saxons devinrent les meilleurs impérialistes de l’histoire !

Bibliographie

Nicolas Bonnal – Perceval et la reine

Guy Debord – Commentaires sur la Société du Spectacle

Niall Ferguson – Empire_How Britain made the modern world

Geoffrey of Monmouth – History of the kings of Britain – book X – In Parentheses publications

Tacite – Agricola (sur Wikisource_ traduction Danielle De Clercq-Douillet)

lundi, 15 octobre 2018

104 años de Guerra Mundial

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104 años de Guerra Mundial

Ex: https://www.geopolitica.ru
 

El próximo 11 de noviembre se cumplirán oficialmente 104 años del fin de la Primera Guerra Mundial. Lo cierto es que las hostilidades militares, políticas, económicas y propagandísticas continúan y se prolongarán hasta en tanto sus promotores no se hagan con el control absoluto de la economía planetaria y proclamen la supremacía del Gran Israel.

Pero vayamos paso por paso: la Primera Guerra Mundial no se originó, en realidad, por el asesinato del archiduque Francisco Fernando, heredero al trono de Austria-Hungría, a manos del terrorista Gavrilo Princip, integrante de la organización secreta La Mano Negra. (El crimen se perpetró el 26 de junio de 1914, en Sarajevo, Bosnia).

La verdadera causa fue la autorización del Imperio Otomano al Segundo Reich Alemán de construir el ferrocarril Berlín-Bagdad y la negativa del Sultán de Constantinopla a entregar Palestina al movimiento sionista internacional.

El viraje del sionismo

Cuando la guerra estalló el 28 de julio de 1914, el sionismo internacional era partidario de los imperios centrales: Alemania, Austria-Hungría y el Imperio Otomano, debido a que el Káiser Guillermo II de Alemania llevaba muy buena relación con el sultán de Constantinopla, Mohamed V.

El movimiento sionista encabezado por Teodoro Herzl confiaba en que el pueblo judío podría establecer su estado nacional en Palestina, gracias a la buena relación entre Berlín y Constantinopla. El sionismo internacional se puso del lado de los Aliados, (Inglaterra, Francia y Rusia) después de que Berlín propusiera a Londres la paz sobre la base del “statu quo ante”. La oferta germana garantizaba la restauración de las fronteras europeas vigentes antes del estallido de la guerra.

La situación era, en ese momento, muy favorable para los Imperios Centrales. Expongamos por qué:

  • Las tropas francesas se habían amotinado y el mariscal Pétain había tenido que reprimirlas para evitar la desbandada.

  • Las tropas rusas eran desbordadas por los soldados alemanes, austriacos y turcos. Además, el derrotismo inculcado por los líderes soviéticos, socavaba la moral de las fuerzas del Zar Nicolás II.

  • Los satélites de Londres y París (Serbia, Montenegro y Rumanía) estaban en franco repliegue.

  • La guerra submarina alemana diezmaba de manera considerable el poderío naval inglés.

  • Las tropas turcas hacían retroceder a las fuerzas británicas y el Canal de Suez podía caer ante el embate otomano.

  • Inglaterra tenía reservas alimenticias para tres semanas. Sus reservas de municiones eran todavía más exiguas.

¿Qué pasó entonces? Que el Sultán de Constantinopla no aceptó entregar Palestina al Movimiento Sionista. Eso motivó a la Zionist World Organization a ofrecer a Inglaterra todo su apoyo (incluida la entrada de Estados Unidos a la guerra) a cambio de que Londres le entregara Palestina, al final de las hostilidades, para fundar ahí su Hogar Nacional.

La pérfida Albión tuvo el cinismo de pedir el apoyo de los árabes en contra de los Imperios Centrales y de ofrecerles que, al término de la guerra, constituirían a Palestina como su estado nacional. Las consecuencias de esa política continúan. Dicho de otra manera, la guerra iniciada en 1914, prosigue. (La Segunda Guerra Mundial fue, de hecho, la continuación).

Hablemos ahora del aspecto económico y geoestratégico. Inglaterra, que había sido tradicionalmente favorable a los intereses alemanes, cambió su doctrina porque el sultán de Constantinopla, Mohamed V, autorizó al Reich alemán la construcción del ferrocarril Berlín-Bagdad. La citi entendió perfectamente que este ferrocarril (que iría, en realidad, desde Hamburgo hasta Basora, en el Golfo Pérsico) hacía peligrar su vieja “línea imperial”: Gibraltar, Puerto Said, Suez, Socotra, Adén, Ceylán y Hong Kong.

Recuérdese que ningún país podía entrar al Mediterráneo con la intención de comerciar con las naciones del Lejano Oriente sin la autorización de Londres. Lo mismo sucedía en el Cabo de Buena Esperanza, controlado por las fuerzas de Su Majestad.

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¿Cómo iba a afectar el ferrocarril Berlín-Bagdad a Inglaterra? De manera muy sencilla. Demos dos ejemplos:

  • El camino más corto entre Alemania y La India, a través del Mediterráneo, requería de al menos tres semanas de navegación.

  • El más largo, entre Alemania y La India, circunnavegando a África, se llevaba al menos ocho semanas.

Londres trató, incluso mediante sobornos -como los que sí le funcionaron con los generales españoles de Franco en la Segunda Guerra Mundial- de que el sultán cancelara la concesión a Berlín, pero fracasó una y otra vez.

El ferrocarril Berlín-Bagdad abría la posibilidad a Alemania de trasladar tropas a La India en caso de guerra con Inglaterra, en menos de dos semanas, y de traerse el petróleo del Golfo Pérsico con mayor rapidez y sin la autorización de la gran potencia de entonces: el Reino Unido.

¡El petróleo!
 
El plan principal -por supuesto- tiene que ver con la pulverización del Medio Oriente para permitir el surgimiento del Gran Israel que domine en la región y extienda su influencia al planeta entero, por medio del Estado Profundo y de sus agencias como el Consejo de Relaciones Exteriores, la Comisión Trilateral y el Club Bilderberg, por citar apenas a tres.

Sin embargo, la estrategia de dominio conlleva hacer grandes negocios a costa de el sojuzgamiento de los pueblos y el arrebato de sus recursos estratégicos, como el petróleo. Citemos dos testimonios:

  1. Paul Wolfowitz, entonces subsecretario de Defensa de los Estados Unidos -y uno de los halcones más duros del Estado Profundo, declaró en 2003, que el principal motivo de la operación militar en Irak fue el petróleo de este país. (Milenio Diario, jueves 5 de junio de 2003, página 28).

  2. Alan Greenspan, ex presidente de la Reserva Federal de los Estados Unidos, publicó en su libro La edad de la turbulencia: aventuras en un nuevo mundo, lo siguiente: “Me entristece que sea políticamente inconveniente reconocer lo que todo el mundo sabe: que la guerra de Irak fue básicamente por el petróleo”. (Milenio Diario, jueves 17 de septiembre de 2007, página 40).

La periodista Rosa Townsend reveló, por su parte, parte, los  negocios del entonces vicepresidente de los Estados Unidos, Dick Cheney. Leamos:

La empresa que construye las barracas, limpia las letrinas y da de comer a los soldados en la guerra de Estados Unidos contra el terrorismo alrededor del mundo es la misma que dirigió el vicepresidente Dick Cheney hasta que asumió su cargo. El pentágono le ha otorgado contratos de miles de millones de dólares sin tener que pasar por un proceso normal de licitación […]. (El País, lunes 26 de agosto de 2002, página 4/Internacional).

El control del petróleo significa, pues, el control de la política, de la economía, del comercio y de la guerra, Conlleva, además, negocios particulares multimillonarios para los halcones del Estado Profundo.El Estado de I srael se implantó el 14 de mayo de 1948, en los estertores del mandato británico sobre Palestina. Lo prometido por Londres en 1916 se cumplió 32 años después, tras la liquidación definitiva de la Alemania nazi.

El Hogar Nacional Judío, sin embargo, dista mucho aún de ser la fuerza dominante en el Medio Oriente, a pesar del apoyo financiero de los grandes supracapitalistas del Sionismo Internacional, y del apoyo militar desmedido por parte de Estados Unidos.

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Para que el Gran Israel se concrete es necesaria la pulverización de las naciones árabes que reclaman la titularidad legal sobre Palestina. Con tal motivo, el periodista Oded Yinon, muy vinculado en su momento al Ministerio de Relaciones Exteriores de Israel, redactó en 1982 un plan para “balcanizar” al Medio oriente.

El diplomático sirio Ghassan Abbas, explica que el Plan Yinon plantea que Israel reconfigure su entorno geopolítico mediante la balcanización de los Estados árabes situados a su alrededor, para convertirlos en Estados más pequeños y débiles.¹

Ese plan fue la continuación a la estratagema británica en Oriente Medio. Los estrategas israelíes consideraban a Irak como su mayor reto estratégico de un estado árabe, dado que Irak se perfilaba como la pieza central de la balcanización del Oriente Medio y el mundo Árabe. En Irak, sobre la base de los conceptos del Plan Yinon, los estrategas israelíes requerían la división de Irak en un estado kurdo y dos estados árabes: uno para los musulmanes chiitas y otro para los musulmanes sunitas.

El primer paso hacia el establecimiento de este plan fue una guerra entre Irak e Irán en los años 80, que el Plan Yinon contemplaba. Aparte de un Irak dividido, un mundo árabe dividido: Líbano, Egipto y Siria; la división de Irán, Turquía, Somalia y Pakistán. Para dar vida al plan sionista del Medio Oriente, los israelíes necesitan quebrar el Norte de África y el Oriente Medio, modificando el territorio en pequeños países para dominarlos. Esto es la verdadera interpretación de lo que está azotando a los países árabes bajo el nombre de “Primavera Árabe”, desde el Norte de África hasta el Magreb árabe y especialmente en Siria e Irak con los hechos ocurridos desde 2011 […].²

El 3 de septiembre de 1897, en Basilea, Suiza, el máximo dirigente del Sionismo,Teodoro Herzl, dio un plazo de 50 años para el establecimiento, consolidación y predominio del Estado Judío del Gran Israel.

El plazo venció en 1947. El Estado judío surgió en 1948 con la traición de Gran Bretaña y de Occidente al pueblo palestino. A la fecha, sin embargo, dista mucho de ser el ente dominador e indiscutible que pretende. Por lógica: la guerra iniciada en 1914, continuará, apoyada por sus modalidades especulativas y terroristas. Herzl lo exige.

Notas:

  1. Ghassan Abbas, Nueva narrativa sobre: La guerra sucia en Siria. (México: Club de Periodistas de México, A.C., 2018).

  2. Ibid., páginas 155-156.

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dimanche, 14 octobre 2018

Wie sich Spanien gegen den Liberalismus stemmte

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Wie sich Spanien gegen den Liberalismus stemmte

 
Die Wiege des Liberalismus liegt bekanntlich in Großbritannien sowie in den Vereinigten Staaten von Amerika. An zweiter Stelle rangiert Frankreich, von wo alle weiteren kontinentaleuropäischen Revolutionen ihren Ausgang nahmen.

Neben diesen Riesen nimmt sich der spanische Beitrag zu der Sache „Liberalismus“ recht mickrig aus. Allein der Name geht auf spanische Geschehnisse „von vor zweihundert Jahren“ zurück.

Der Liberalismus brachte einen Jahrhundertbrand für Spanien

Seit dem 1812 – zur Zeit der napoleonischen Besetzung Spaniens – in der freien Hafenstadt Cádiz vollzogenem Verfassungsexperiment, standen die Anhänger des Absolutismus denen des Liberalismus feindlich gegenüber. Erstere wurden von den Verfechtern von Volkssouveränität und Parlamentarismus „Servile“ geschimpft, diese wiederum nannten jene abschätzig „Liberale“. Von Cádiz und aus dem Spanischen fanden „liberal“, „Liberaler“ und, endlich, „Liberalismus“ schnell Eingang in den modernen europäischen Wortschatz.

So schnell, wie die Liberalen die Chance ergriffen hatte, die ihnen die Kriegswirren – inklusive scheußlichsten Thronstreitigkeiten, an deren Ende die Gefangennahme der gesamten Königsfamilie durch Napoleon, stand –  geboten hatten, genau so schnell formierte sich die absolutistische Opposition: Nicht wenige der 1812 nach Cádiz berufenen gewählten Abgeordneten waren geschworene Feinde des Liberalismus.

Portrait-Of-Ferdinand-VIII-1814-Francisco-De-Goya-oil-painting-1.jpgNach der Rückehr König Ferdinands (VII.) aus dem unfreiwilligen französischen Exil (1814) baten dieselben  „Servilen“ ihn in einer später als „Manifest der Perser“ (Manifiesto de los Persas) berühmt gewordenen Schrift, die revolutionären Neuerungen zu verwerfen. Der seltsame Name rührt von einer Bezugnahme auf die alten Perserkönige zurück, welche der Überlieferung zufolge die Pflicht hatten, mit ihrem Thronantritt die alte Ordnung wiederherzustellen.

Mit dieser ihrer Bitte rannten die deswegen später von den Liberalen auch als „Perser“ verschrienen Absolutisten bei Ferdinand, der nur allzugern den Monarchen von Gottes Gnaden abgeben wollte, offene Türen ein. Trotzdem: mit dem Cádizer Verfassungsexperiment war ein Jahrhundertbrand gelegt. Für Spanien brach eine neue Zeit der Verfassungskämpfe und Bürgerkriege an, welche im Bürgerkrieg (1936-1939) ihren vorerst letzten Gipfelpunkt fand.

Ein gottesleugnerischer Humanismus

Im Zuge der Restauration des Ancien Régime, die in Spanien den Charakter einer regelrechten Rückgängigmachung von Französischer und liberaler Revolution annahm, kam es zu Liberalenverfolgungen solchen Ausmaßes, dass sich selbst das legitimistische Europa, mit Metternich an der Spitze, darüber entrüstete. Tatkräftig unterstützt wurde die Reaktion in Spanien vom Klerus.

Der Klerus hatte gute Gründe, den Liberalismus, der ein direkter Erbe von Aufklärung und Revolution war, zu verfolgen. Der aufrichtige Katholizismus vieler Liberaler änderte nämlich nichts daran, dass ausnahmslos jeder Liberalismus, sei es theoretisch, sei es praktisch, ein gottesleugnerischer Humanismus ist: „Menschenrechte“, „Philanthropie“, „Humanität“, „Volkssouveränität“, „Rationalismus“, „Selbstbestimmung des Individuums“, „Fortschritt“, verstanden als irdische Vervollkommnung und moralische Höherentwicklung des Menschengeschlecht, standen und stehen in einem unvereinbaren Gegensatz zu Gott, seiner Vorsehung sowie seiner Weltordnung.

Ihre Ideologie machte die Liberalen politisch gefährlich

Auch politisch war der Liberalismus bei weitem nicht so harmlos, wie es auf den ersten Blick, d.h. noch zu Cádiz, 1812, geschienen hatte: Von Anfang an sorgten für seine Verbreitung Geheimgesellschaften, allen voran die Freimaurerei. Es war geradezu eine Spezialität spanischer Liberaler und Freimaurer, überall Verschwörungen, wie z.B. die, welche 1820 im unteritalienischen Bruderkönigreich Neapel-Sizilien die Revolution auslöste, anzuzetteln.

Auch war es nicht unüblich, dass dieselben Verwaltungseliten des Absolutismus gleichzeitig ebenfalls Anhänger der liberalen Sache waren. So war es unvermeidlich, dass der letzte monarchische Absolutismus in Spanien über kurz oder lang den Liberalismus befördern würde, wenn auch unfreiwillig. Aus diesem Grunde auch scheinen alle späteren Tatsachen das liberale Selbstbewusstsein zu bestätigen, die von der Geschichte als „richtig“ vorgestellte Richtung, wenn nicht gar denselben Sinn der Geschichte, zu repräsentieren.

Der Liberalismus hatte für die Liberalen unzweifelhaft auf seiner Seite das geschichtliche „Recht des Neuen“ gegenüber dem Alten und Verbrauchten. In diesem Sinne das Neue und deshalb wirklich Rechtmäßige zu verkörpern, trieb die liberale Ideologie zur politischen Handlung an.

Die spanische Revolution von 1820 und die Heilige Allianz

Im bereits genannten Jahre 1820 gelang es den Liberalen, sich mit Hilfe des von ihnen unterwanderten Militärs für drei Jahre an der Macht zu halten. Während dieses sogenannten „liberalen Trienniums“ (Trienio Liberal) ging es hoch her in Spanien. Es kam zu den ersten antiklerikalen Gräueltaten – in Madrid war eine Gruppe Geistlicher auf offener Straße ermordet worden –, zu „Privatisierungen“ sowie zu unpopulären „kapitalistischen Reformen“.

Alarmiert von den Vorgängen in Spanien und Neapel beschloss die Heilige Allianz unter der Führung der Großmächte Russland, Österreich und Preußen, dem revolutionären Treiben in Südeuropa ein Ende zu setzen. Eine Intervention war so oder so unumgänglich. Namentlich die neapolitanischen Vorgänge hatten gezeigt, welche Kreise eine Revolution in Spanien ziehen konnte: Nicht ganz zufällig hatte die neapolitanische Verfassung die spanische von 1812 zum Vorbild und war auch sonst unter Mitwirkung bedeutender spanischer Liberaler zustande gekommen.

Nach der Intervention der Heiligen Allianz in Neapel-Sizilien wussten die spanischen Liberalen, dass sie als nächstes dran sein würden. Deshalb versuchten sie, sich auf ihre eigene doktrinäre und ideologische Weise in „Europa“ – worunter sie vornehmlich ihren imaginären Verbündeten Frankreich verstanden – Gehör zu verschaffen, was natürlich misslang.

Angouleme_-_Lawrence_1825.jpgFranzösische Befreier

Das real existierende Europa war restaurativ, das System der internationalen Politik das der Legitimität und des „Gleichgewichts der Kräfte“, nicht das der „Solidarität zwischen freien Völkern“ wie die spanischen Liberalen genauso trotzig wie verzweifelt verlautbaren ließen. Überhaupt machten Trotz und Verzweiflungsgeheul auf die Heilige Allianz nicht den geringsten Eindruck.

Auf dem Veroneser Kongress (1822) wurde Frankreich damit beauftragt, ein Expeditionsheer unter der Führung des Herzogs von Angouleme nach Spanien zu entsenden, um König Ferdinand als absoluten Herrscher wieder einzusetzen. Die Franzosen, die 1823 in Spanien eindrangen, um die Rechte des Thrones und des Altars wieder herzustellen, wurden als die „hunderttausend Söhne des heiligen Ludwig“ vom spanischen Volk als Befreier, und zwar vom Liberalismus, umjubelt.

Im Schatten des Absolutismus wuchs der Liberalismus

Mit dem unrühmlichen Ende des „Liberalen Trienniums” setzte eine extreme Reaktionsperiode ein (1823-1833), die von den Liberalen das „abscheuliche Jahrzehnt“ getauft wurde. Trotz der Schwere der Verfolgungen sowie zahlreicher Hinrichtungen konnten die Liberalen weiterhin an ihrer Revolution arbeiten: Als Untergrund standen sie in ständigem Kontakt mit ihren politischen Weggefährten im französischen und englischen Exil.

Auch die Solidarität unter Freimaurern leistete ihnen gute Dienste. Und dank der Änderung des internationalen politischen Klimas sowie der anhebenden kapitalistischen Entwicklung Europas konnten sie nun doch Unterstützung, und zwar von England und Frankreich, erwarten. Der ultraabsolutistischen „Kamarilla“ um Ferdinand – von daher stammt übrigens auch des deutsche Wort – zum Trotz war ab 1830 sogar der Hof liberal durchsetzt: Königin Marie Christine, selbst liberalen Reformen nicht abgeneigt, legte ihr gewichtiges Wort für liberalisierende, später offen liberale, Räte und Minister ein.

Es darf also nicht wundern, dass, als Ferdinand VII. 1833 starb, den Liberalen Spanien wie eine reife Frucht in die Hände fiel. Eine erneute Thronstreitigkeit – diesmal mit dem Bruder Ferdinands, Don Carlos, dem absolutistisch-legitimistischen Thronanwärter – bot den Liberalen einen Rechtsvorwand, sich der Krone zu bemächtigen: Angeblich im Sinne des traditionellen kastilischen Erbfolgerechts hielten die Liberalen die „Rechte“ der kaum den Windeln entschlüpften Tochter Ferdinands, Isabella, hoch.

(Bild: Verfassunggebende Versammlung, Cádiz 1812)

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dimanche, 30 septembre 2018

Conférence: le mouvement völkisch

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mardi, 25 septembre 2018

Il barone Ungern e il cuore di tenebra dell’Asia

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Il barone Ungern e il cuore di tenebra dell’Asia

Andrea Scarabelli

Ex: http://blog.ilgiornale.it

Ripercorrere la vita del barone Ungern von Šternberg è un po’ come risalire il fiume alla ricerca del Kurtz di Cuore di tenebra. A unire il «Dio della guerra» e il colonnello conradiano è tutta una visione del mondo, l’idea di sperimentare un piano del reale differente interrogando la sorte, combattendo una personalissima guerra anche nei ranghi altrui, a muto convegno di forze ancestrali che, come la lava al di sotto della crosta terrestre, periodicamente riaffiorano, sussurrandoci quanto sia vano e scialbo il concetto di “civiltà”. Ad accomunare Kurtz e Ungern è questo timor panico, nonché l’idea di un destino individuale che, se percorso fino in fondo, si apre alle vastità della Storia, captandone le linee direttrici: non resta allora che interpretare, come antichi aruspici, il corso dei secoli, e magari forzarli un po’, modernissimi rivoluzionari in un mondo di ombre – le loro, le nostre. Di carne l’uno, di carta l’altro (differenza del tutto trascurabile) il loro impatto sull’immaginario contemporaneo è stato ed è notevole. Se, nella celebre pellicola di Coppola, Kurtz/Brando è finito in Vietnam, su Ungern sono usciti nel corso degli anni parecchi libri, anche in italiano, da Il dio della guerra di Jean Mabire a Il signore terribile di Mehmet Frugis, fino al meno interessante Il barone sanguinario di Vladimir Pozner. Il Barone (di volta in volta «pazzo», «sanguinario», «nero» e chi ne ha più ne metta, a rimpolpare la logorrea aggettivale di certa critica) è uno di quegli sconfitti che periodicamente torna a infestare l’immaginario collettivo, spesso raggiungendo lidi inaspettati. C’è chi vince nello spazio, e chi nel tempo.

La sua figura ha affascinato molti, moltissimi, tra cui (in ordine sparso e senz’ansie di esaustività) il Custine delle Lettere dalla Russia, che il genio eretico di Piero Buscaroli – ben prima di Adelphi – volle inserire nella collana La Torre d’Avorio di Fògola. Tra i “mostri sacri” di Eduard Limonov (assieme a de Sade, Lenin, Mao, Freud e altri), lo troviamo anche nei fumetti, ad esempio in Corte Sconta detta Arcana di Hugo Pratt (uscito su «Linus» nel 1974) e nel recente Ungern Khan. Il dio della guerra di Crisse, edito da Ferrogallico. Come tutti i miti, Ungern si è staccato pian piano dalla realtà storica per raggiungere quella archetipica, quella che non si esaurisce nel puro movimento. Se n’era accorto Jacques Bergier, che nella sua autobiografia spirituale, Je ne suis pas une légende, nel terzo capitolo evocò

Baron_Freiherr_Roman_Nikolai_Maximilian_von_Ungern-Sternberg_2.png«i cavalieri liberi del barone Ungern von Sternberg, che sognava di ricostituire in Asia l’impero di Gengis Khan. Un giorno salì a cavallo e disse ai suoi: “Vado su Alpha Centauri”. Nessuno lo vide mai più».

Ma chi era Roman Fëdorovič Ungern von Šternberg? Nato a Graz nel 1886, aristocratico di origini tedesche avvicinatosi al buddhismo, ebbro di sogni euroasiatici e fucilato dai bolscevichi nel 1921, fu uno di «quei personaggi del XX secolo che fecero il ben noto percorso durante il quale il cavaliere errante si trasforma in bandito da strada, il sognatore in boia e il mistico in dottrinario». A scrivere queste parole è Leonid Juzefovič, autore della monumentale biografia – per cui vale la pena spendere il termine definitiva – edita da Mediterranee nella traduzione di Paolo Imperio, Il Barone Ungern. Vita del Khan delle steppe. Una puntuale ed esaustiva ricostruzione della vita e del contesto storico nel quale operò il protagonista di questa storia, ricca di dati e testimonianze di prima mano.

Quell’uomo, che scelse di partecipare e forzare il volgere dei tempi, vi compare in tutte le sue sfaccettature, dalla Prima guerra mondiale, che lo trovò nella Galizia polacca a combattere contro turchi e austriaci. Nella Grande Guerra vide l’opportunità di una rigenerazione del mondo – nell’ottima compagnia, se è per questo, d’insospettabili come Sigmund Freud e Thomas Mann – nonché la fine della borghesia occidentale, a cui scelse di giurare vendetta. Anche perché, più che la posta in gioco, a lui interessava la dimensione avventurosa della guerra, il suo aspetto, per così dire, “ludico”. A prescindere da cause e finalità, insomma, l’importante è non deporre le armi. D’altronde, dirà tempo dopo, liquidando una volta per tutte la faccenda, «è soltanto ora, negli ultimi trent’anni, che si combatte per un’idea». Ungern insegue la guerra come altri vezzeggiavano la pace, il vino o le donne, e questo sembra non piacere a molti suoi commilitoni: alcuni temono addirittura gli venga assegnata una promozione…

Croce di San Giorgio, dopo la rivoluzione di febbraio del 1917 viene spedito nell’Estremo Oriente, collocandosi nel mezzo del complesso scacchiere di quegli anni contro tutto e contro tutti, insieme all’ataman cosacco Semënov. In un mondo che guarda verso altri lidi, si dichiara fedele agli Zar, adepto di un culto appena rovesciato. «La più alta incarnazione dell’idea di Zarismo è nel collegamento della divinità con il potere umano» dirà sotto interrogatorio, ribadendo una concezione anagogica della regalità. Ma a chi fare riferimento per restaurarla? Secondo solo alle battute di caccia, lo sport prediletto dagli aristocratici è il regicidio; per quanto riguarda la borghesia, neanche a parlarne. Il bolscevismo? Una teologia politica tra le altre. La Terza Internazionale? È nata tremila anni fa e risponde al nome di Babilonia. I rivoluzionari? Dei posseduti. Cosa pensasse della rivoluzione ce lo dice anche Ferdinand Ossendowski nel suo Bestie, uomini e dèi, sempre edito da Mediterranee, che contiene un lungo dialogo dell’autore con il Barone, nella città di Urga (l’attuale Ulan Bator). Ne citiamo solo un estratto:

«Nei testi buddhisti leggiamo apocalittiche profezie relative all’epoca in cui comincerà la guerra tra gli spiriti buoni e quelli maligni. Allora si scatenerà la Maledizione sconosciuta che travolgerà il mondo, distruggendo la civiltà, annientando tutti i popoli. La sua arma è la rivoluzione. Durante ogni rivoluzione, l’intelligenza creatrice che si fonda sul passato viene sostituita dalla giovane forza bruta del distruttore. L’uomo verrà allontanato da tutto ciò che è divino e spirituale».

Intanto, in Russia infuria la guerra civile tra Rossi e Bianchi: la capitolazione dei secondi è ormai questione di mesi. Così, abbandona la Russia ma non si accoda agli altri comandanti che riparano in Europa. Ha sete di Oriente e sceglie la Mongolia, in cui si reca con un manipolo di volontari che costituiscono la sua Divisione di cavalleria. Vi giunge nel 1921: da due anni il paese è occupato dall’esercito cinese, e il suo capo spirituale, il Bogd Kan, ottavo Buddha reincarnato, è agli arresti domiciliari a Urga. Dopo aver chiesto un pronostico ai lama, con forze di gran lunga inferiori ai difensori, attacca e conquista la città, liberando il Bogd Kan ed espellendo dalla Mongolia le truppe cinesi. È il febbraio del 1921.

Nominato Kan, i Mongoli guardano a lui come una figura circonfusa dei misteri più insondabili: è anzi da quel momento in poi che si va formando intorno a Ungern un’aura mitologica, con tanto di poteri soprannaturali, invulnerabilità e invisibilità (concessa per intercessione di alcuni spiriti con cui è in contatto). Si dice che di notte cavalchi in valli e steppe accarezzate dagli ululati dei lupi e ricoperte da ossa umane (una variante lo vuole invece a bordo di una carrozza senza cavalli, scagliata nell’oscurità), si mormora che parli con i gufi, animali psicopompi per eccellenza. Il «Dio della Guerra» sperimenta l’ebbrezza – molto russa prima che nietzschiana, molto superominista, molto Raskol’nikov – di essere al di là del bene e del male. Non lesina – come non ha mai lesinato – in punizioni e torture, talune di una crudeltà spaventosa: d’altronde, non c’è tempo per la morale, quando ci si trova nell’occhio del ciclone che solvet saeclum in favilla.

Agli inizi del marzo 1921, la Mongolia viene proclamata monarchia indipendente. Temuto per la sua efferatezza («non era un sadico per natura» scrive Juzefovič, «ma un ideologo della violenza come ultima risorsa capace di poter ragionare con un’umanità decaduta») e ammirato per i suoi innegabili successi militari, la sua ombra si proietta sul futuro, dando il la a una leggenda che nemmeno la morte s’incaricherà di estinguere. Si dice sia la reincarnazione di Gengis Khan: è suo, tra l’altro, l’anello che porta al dito, di rubino, con uno swastika, simbolo del rapporto tra uno e molteplice (dopo la sua morte verrà sequestrato da Bljucher e passerà poi a Žukov). A questo proposito, è molto interessante la testimonianza di George Roerich, figlio del più famoso Nikolaj, pittore metafisico delle altezze himalayane: «Lui per i Mongoli non è morto… nelle canzoni mongole il Barone dorme lontano dalla portata dei mortali, rifugiato nelle profondità del Tibet, nel Regno di Shambala. Il giorno predestinato questo potente Bator, grande come una montagna, risvegliato, agiterà il mondo. Le sue imprese partiranno dalla Mongolia radunando sotto la sua bandiera i popoli e gli porteranno gloria e onore senza precedenti».

Ex Oriente lux recita l’antica sentenza. Era anche il motto del Barone, per cui la Mongolia non rappresentava che una prima tappa; le sue ambizioni erano più ampie. Riconquistato l’Oriente, avrebbe fatto lo stesso con l’Occidente, in una lunga guerra dal retrogusto escatologico che avrebbe liberato la Russia e poi l’Europa da se stesse. Un grandioso quanto utopistico progetto dal respiro eurasiatico: l’Occidente declinante, precipitato in quel nuovo Medioevo che siamo soliti chiamare modernità, avrebbe ricevuto nuova linfa. Fu proprio con l’idea di sparigliare le carte, rovesciando la bussola della Storia, facendo sorgere il sole ad Ovest, che nel 1921, con quattromila soldati, provò a invadere la Russia sovietica, certo dell’appoggio delle popolazioni siberiane. Dopo qualche barlume di vittoria, la catastrofe fu totale, e un tradimento perpetrato dai suoi stessi uomini dettò il passo agli eventi successivi.

Catturato dai bolscevichi, fu processato pubblicamente il 15 settembre 1921 a Novonikolaievsk (l’attuale Novosibirsk) e fucilato lo stesso giorno, eletto a simbolo del peggio di quel passato. Di ciò che gli accadde dopo l’arresto c’è poco da dire, salvo i suoi interrogatori, durante i quali espose la sua visione del mondo. Una sola cosa: poco prima che il plotone facesse fuoco – consegnando le sue spoglie ad Alpha Centauri, al firmamento di ciò che resiste allo scorrere del tempo – ingoiò la croce di San Giorgio assegnatagli tanti anni e tante vite prima, per salvarla dalle mani rapaci dei boia.

lundi, 24 septembre 2018

Michel Jobert

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Michel Jobert

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Qui se souvient encore de Michel Jobert qui se présentait comme « un phénomène insolite dans la vie politique française » ? Né à Meknès au Maroc le 11 septembre 1921 et mort à Paris le 25 mai 2002, combattant dans l’Armée d’Afrique en 1944 – 1945, cet énarque de la promotion « Croix de Lorraine » 1947 – 1948 intègre la Cour des Comptes, puis participe à différents cabinets ministériels parmi lesquels ceux de Pierre Mendès France en 1954 et de Georges Pompidou de 1966 à 1968. Georges Pompidou le nomme ensuite Secrétaire général de la présidence de la République en 1969. En 1973, il devient ministre des Affaires étrangères. En une année, il réaffirme la politique d’indépendance de la France, conteste la double domination planétaire des États-Unis et de l’URSS, tient tête à Henry Kissinger, refuse que le lien transatlantique entérine la soumission des Européens aux volontés de Washington, soutient la cause palestinienne et encourage le dialogue euro-arabe.

Partisan de Jacques Chaban-Delmas à la présidentielle anticipée de 1974, il entre aussitôt dans l’opposition à Valéry Giscard d’Estaing et fonde le Mouvement des Démocrates qu’il situe « ailleurs », au-delà de la gauche et de la droite. Ne pouvant pas réunir les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à la présidentielle de 1981, il se rapproche de François Mitterrand qui le nomme ministre d’État, ministre du Commerce extérieur. Ne disposant d’un cabinet opérationnel que bien longtemps après son entrée en fonction, Michel Jobert tente alors une politique commerciale néo-colbertiste sabotée par les manœuvres de l’Élysée. Constatant finalement qu’« il occupait un poste mal défini, qui n’avait jamais répondu aux nécessités de l’heure », il démissionne en 1983 et poursuit un engagement politique fort loin des modes médiatiques. Ainsi n’hésite-t-il pas à condamner l’intervention occidentale au moment de la Deuxième Guerre du Golfe en 1990 – 1991.

jobertmémoire.jpgLors du référendum de Maastricht de 1992, il appelle à un « oui » critique au nom de l’intérêt de l’Europe, car Michel Jobert est très européen. « L’Europe, si elle nous tient à cœur, n’aura de visage, d’identité, que si elle est capable d’assurer elle-même sa sécurité, au lieu de faire semblant de ne pas voir que, au-dessus d’elle, le parapluie nucléaire américain est troué depuis des années et que les États-Unis se replient d’Europe, à l’évidence (dans L’aveuglement du monde occidental. Chroniques de politique internationale 1993 – 1996, Albin Michel, 1997, p. 334). » Parfois désabusé, il estime par exemple que « la fameuse trilogie – monnaie unique, politique étrangère commune, défense commune – est, malgré les étapes et les dates fixées dans l’accord de Maastricht, du domaine de l’imaginaire ou de l’approximation (op. cit., p. 25) ».

En 1984, il publie Vive l’Europe libre ! Réflexions sur l’Europe avec le centre d’études du Mouvement des Démocrates (Ramsay). Il y avance déjà que « le paradoxe éclatant et pitoyable de l’Europe tient justement dans le contraste entre sa force économique et son inexistence politique. Toutes ces richesses et toutes ces capacités réunies ne sauraient garantir l’existence d’une communauté de destins, sans la détermination d’exister, réaffirmée jour après jour. En un mot, il ne saurait y avoir de Communauté européenne sans volonté de l’Europe (op. cit., p. 10) ».

Réaliste, Michel Jobert propose dans cet ouvrage une monnaie européenne de réserve autonome, une banque centrale européenne et une union monétaire. Il précise en outre « qu’il n’est pas de partisan sincère d’une Europe indépendante qui ne mette, comme condition indispensable à son existence, la réalisation prioritaire d’une politique de défense (op. cit., p. 148) ». Cela implique la formation au-dessus des États-membres d’une Confédération européenne avec un gouvernement désigné par le Conseil européen et qui s’occuperait d’environnement, de culture, de consommation, de famille, de monnaie et de défense. Cet exécutif confédéral serait contrôlé par un Sénat des États et responsable devant l’Assemblée des peuple d’Europe.

Michel Jobert le devinait. Tôt ou tard, « l’Europe entrera dans une zone grise, où il lui manquera l’essentiel : la volonté politique des États d’agir ensemble pour occuper une place sur un échiquier mondial en mutation (L’aveuglement…, op. cit., p. 45) ». Il savait fort bien que « la vocation de la France européenne n’est pas de s’aligner sur “ un consensus mou ” mais de faire fructifier le patrimoine commun des nations européennes, en valorisant d’abord le sien (op. cit., p. 243) ». Il était clair que pour Michel Jobert, « l’Europe sortira de la décadence ou du non-être si elle sait affirmer sa détermination, ses analyses et ses choix pour les imposer, à elle-même d’abord (Vive l’Europe…, p. 61) ».

Il annonçait enfin, visionnaire : « Mais comment ne pas sentir que dans l’Europe, alors que l’Italie, la Yougoslavie et l’Espagne hésitent devant leur destin, la France peut être une inspiratrice et un modèle ? Et qu’elle ne trouvera les recettes d’avenir que dans la participation de tous à cette recherche ? Oui, nous avons la liberté collective de définir et de bâtir notre vie. Les techniciens du pouvoir et leurs commissions n’y suffiront pas. La France est encore un pays colonial; elle a encore sa libération à faire (Mémoires d’avenir, Grasset, 1974, p. 16). » Michel Jobert savait que l’Europe ne sera indépendante qu’avec la fin de la présence délétère étatsunienne.

Georges Feltin-Tracol

• Chronique n° 19, « Les grandes figures identitaires européennes », lue le 11 septembre 2018 à Radio-Courtoisie au « Libre-Journal des Européens » de Thomas Ferrier.

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lundi, 17 septembre 2018

L’IMPERO EURO-SOVIETICO

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L’IMPERO EURO-SOVIETICO

lundi, 10 septembre 2018

Première Guerre mondiale : la division de la civilisation

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Première Guerre mondiale : la division de la civilisation

Article original, publié le 1er août 2018 sur le site Katehon
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Ex: https://versouvaton.blogspot.com
 
Le prochain anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale nous fait à nouveau penser qu'elle a déchiré l'histoire de l'humanité en deux...

Parce qu'après la Première Guerre mondiale, tout était possible. Après il est devenu possible de faire tout ce qui a pu se passer lors la Seconde Guerre mondiale, qui, en fait, n'est la seconde que dans la seule tradition historique. En fait, il s'agissait juste d'une continuation de la première après une trêve de 20 ans, car elle se donnait les mêmes tâches que la précédente.

Au cœur de la guerre est la confiance en soi dans chaque camp

Tout le monde connaît l'histoire. Allons directement aux conclusions quand aux causes de la guerre, et ses résultats. Et la conclusion, en général, est simple jusqu'à l'indécence: la confiance en soi.
L'Autriche-Hongrie, qui a commencé la guerre, était sûre qu'elle battrait la faible Serbie. Et si à cause de cela la Russie intervenait, la grande sœur allemande l'aiderait.

L'Allemagne était sûre qu'elle contrôlerait la Russie à l'est tout en résolvant le problème de la France. Le Kaiser ne se souciait pas beaucoup de l'union de cette dernière avec la Grande-Bretagne ; de Londres, il avait reçu assez de signaux que la Grande-Bretagne n'entrerait pas en guerre, malgré l'alliance franco-anglo-russe.

La France était convaincue que les Allemands ne passeraient pas ses fortifications. A Paris, personne ne croyait au fait que les « Teutons » ignoreraient la neutralité des pays tiers et traverseraient la Belgique.

La Russie était convaincue que le « rouleau compresseur » de ses forces armées ne ferait que rouler sur l'Allemagne pour en faire une crêpe délicate, sans oublier l'Autriche-Hongrie, dont l'armée, en général, se faisait écraser plutôt rapidement et habilement. Mais cette image victorieuse a été gâchée par l'Allemagne, qu'il n'était pas possible d’aplatir aussi facilement.

Enfin, l'Angleterre était persuadée que le « rouleau compresseur » de la Russie écraserait bientôt l'Allemagne, et que Londres n'aurait qu'à profiter de la répétition de la situation de 1812, quand les Russes humilièrent et écrasèrent l'armée de Napoléon.

La Serbie était convaincue que la Russie aurait assez de temps pour la défendre. Les motifs de la Turquie pour rejoindre l'alliance avec l'Allemagne sont brumeux. Le Japon, toujours gourmand, croyait que profitant de l'emballement, il s'emparerait de toutes les colonies allemandes en Chine. L'Italie a longtemps hésité, mais on lui a aussi assuré qu'en toute impunité elle piquerait à l'Autriche quelques vallées dans les Alpes…

En général, tout le monde était confiant en soi. Et ils ont cru qu'en trois mois au maximum la guerre se terminerait par une grande victoire pour leur pays.

Solution fatale

Il est curieux qu'aujourd'hui la situation soit similaire. Non, pas dans le sens du même « défilé de pays ». L'Allemagne n'est plus la même et ses forces armées peuvent être écrasées même par la Pologne. L'Angleterre est sans défense [elle a quand même un arsenal nucléaire maintenu… par les USA, NdT]. La France [idem mais à priori en toute autonomie, NdT] et l'Italie sont aussi sans grandes forces dans les conditions actuelles. Sur le tapis de jeu, avec tous les pays, aujourd'hui, c'est l'Amérique qui a vraiment une force réelle.

Et, néanmoins, les relations internationales sont à nouveau alignées dans la même configuration. La Russie a de bonnes relations économiques et même psychologiques avec l'Allemagne. Mais l'Allemagne mène l'hystérie anti-russe. Et cela pour le bien d'un Empire austro-hongrois inutile et en voie de disparition. Aujourd'hui, c'est l'Ukraine qui tient cette place et qui ne parvient pas à ramasser une colonie pour son propre bénéfice, alors la Serbie, maintenant le Donbass.

Dans l'histoire, les tendances se répètent ainsi que les circonstances. En tout cas, l'Angleterre, comme alors, se cache : mais jusqu'à la fin, personne ne saura si elle agira vraiment, et de quel côté. En tout cas, les observateurs internationaux ont récemment noté la frénésie de Londres par rapport à la Russie.

La Première Guerre mondiale a été une tragédie d'envergure mondiale qui a coûté la vie à des millions de personnes, entraînant d'énormes pertes économiques et remodelant radicalement le paysage politique européen.

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dimanche, 09 septembre 2018

Hispanofobia. Sobre el libro de doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra

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Hispanofobia. Sobre el libro de doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra

Carlos X. Blanco

La lectura del libro de doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra [http://www.siruela.com/catalogo.php?id_libro=3202] no me ha dejado indiferente. Más bien, me ha conmovido. Había pospuesto la lectura de este libro para el estío vacacional, y ya tardaba en caer en mis manos. El texto, no sé muy bien por qué extraños resortes mentales, causó en mí el efecto de una emotiva liberación. La liberación de prejuicios hondamente arraigados y la urgencia por verme en la necesidad de revisar y estudiar profundamente el origen de esos mismos prejuicios. El libro, me parece, es todo un éxito editorial, y ni la autora ni el editor necesitan de publicidad alguna de mi parte. Escribo estas líneas como quien recomienda con fervor algo bueno a un amigo.

imperiofobia.jpgAcabo de consultar la web de Siruela y veo que ya va por la 18ª edición, y el número de reseñas y entrevistas a la autora se multiplica desde su salida. Si escribo esta breve reseña no es por otro motivo que el de compartir sensaciones y reflexiones, animar a su lectura, recomendar el estudio serio y objetivo de la Historia, la de España y la del mundo, y cerrar el paso a toda suerte de racismo.

¿Racismo? Sí, el libro es un alegato contra el único tipo de racismo que aún está consentido, tolerado y hasta bien visto a escala mundial: la hispanofobia. En realidad, ésta magnífica obra de la señora Roca es un tratado sobre la hispanofobia. Ocurre que sobre la civilización hispánica, nacida en las agrestes montañas cantábricas y, secundariamente, las pirenaicas, se pueden verter todo tipo de insultos y maldiciones, y aquí no pasa nada. Se trata de una agresión que apenas va a encontrar respuesta. Desde el siglo XVI, la munición desplegada contra la idea de España, contra su proyecto geopolítico y espiritual, contra su misma razón de ser, ha sido una munición cargada de odio, de alto poder destructivo y de enorme rentabilidad justificativa para quien la ha empleado. La "víctima", España como idea y como proyecto, nunca ha reaccionado eficazmente contra los ataques. En su etapa imperial y ascendente, podía entenderse el gesto altanero y orgulloso de quien no hace mucho caso de las moscas que le revolotean en su camino triunfante. Pero ya en la fase de crisis, y no sólo crisis militar y geopolítica sino crisis existencial, el Imperio español no pudo y no supo articular una "leyenda blanca" que limpiara o neutralizara la muy negra invención que se lanzó contra él.

María Elvira Roca traza con maestría los orígenes de la leyenda negra por antonomasia: la leyenda negra española. Es cierto que todo Imperio desata el rencor y la envida de los vencidos, de los segundones, de los rivales, de los periféricos. Es un fenómeno universal. Roma, Rusia, Estados Unidos, etc. son casos analizados por la autora, y en todos ellos se detecta la creación de una leyenda negra. Pero es muy significativo que el propio término, leyenda negra sin más, sin el apellido de "romana", "inglesa", "rusa", "norteamericana", se aplique a España. A la España imperial, primero, y a la actual España nacional, ahora. La leyenda negra es, sin más especificación, una leyenda negra contra España.

Los orígenes de la Leyenda hay que localizarlos en Italia. La cuna del Humanismo, en pleno renacimiento, es también la cloaca de unos "intelectuales" italianos llenos de resentimiento y envidia que no podían encajar de forma saludable su insignificancia político-militar en tanto que italianos, con la anchurosa y ambiciosa creación imperial que se gestaba en otra península, la Ibérica. La nueva Roma no era la Roma italiana. La nueva Roma era, en realidad, España. España como corazón de un Imperio mundial, del que había de formar parte una gran extensión de Italia. El Humanismo italiano, como su derivación ulterior, la Ilustración francesa, fueron hervideros de "intelectuales" autocomplacientes, henchidos de orgullo nacional herido, ciegos o falsarios en todo cuanto representó la aportación española a la civilización europea, cristiana y mundial. Una Italia impotente desde el punto de vista nacional, en el siglo XVI, así como una Francia frustrada, desde el punto de vista imperial, en el XVIII, han sido centros de propaganda anti-española sumamente eficaces. Lo peor de las Leyendas inventadas en contra de nuestro Imperio y en contra de nuestro pueblo no es que nos mancillen ante el mundo, que nos ataquen. Lo peor es la merma de la verdad, el insulto a la verdad objetiva. Corregir la Leyenda Negra es rendir un homenaje no sólo a nuestros antepasados. Se trata de rendir el debido homenaje a la Verdad. Se trata de estudiar y enseñar adecuadamente la Historia, sin ocultar tampoco los errores y tropelías de otros tiempos, y cuando éstos hayan de ser reconocidos en justicia, se trata también de contextualizarlos en su tiempo. Pero cortar el paso al error, destruirlo y denunciarlo, es un requisito para la recuperación de nuestra identidad colectiva como pueblo, y es un deber para con la Humanidad. La tarea que propone la profesora Roca no puede ser más estimulante.

El carácter racista de la hispanofobia se ve mucho más claramente cuando doña María Elvira pasa a estudiar la leyenda negra surgida en el mundo protestante: Alemania, Países Bajos, Inglaterra, etc. Los italianos y franceses seguían siendo, a fin de cuentas, correligionarios católicos y de latina tradición. A pesar de ser parientes nuestros y vecinos mucho más cercanos, los italianos y franceses nos tacharon de moros y de judíos para subrayar así nuestro falso catolicismo y nuestra dudosa europeidad. Pero, aunque ya había racismo en estas leyendas, de España les podía molestar más bien la existencia de su mismo Imperio, más que nuestra idiosincrasia, y lo que para ellos les parecía temible y propio de un Imperio hegemónico: nuestra soberbia, nuestra supuesta crueldad. Pero en el mundo protestante, verdadera cuna de la raciobiología, esto es, del racismo de base biológica que postula la jerarquía de razas, el católico, el habitante del Sur europeo (al que había que añadir al irlandés) era un ser inferior desde el punto de vista corporal y moral, un ser despreciable y vitalmente decadente. La hispanofobia fue, para los protestantes, el núcleo de la catolicofobia. Había que echar toda la basura propagandística sobre los logros de la civilización católica, cuyo "renacimiento" lo estaba protagonizando la España de los grandes Austrias. La civilización católica, el cristianismo "fáustico" en palabras de Spengler, había conocido su culmen entre los siglos X y XIII. El proyecto del Emperador Carlos I de España y V de Alemania, ya en el XVI, había sido, en realidad, el proyecto de una restauración y perpetuación de esa catolicidad que, atendiendo a su significado, significa "universalidad".

charles_quintcheval.jpgLuteranos y calvinistas no fueron mejores en su intolerancia, como demuestra la señora Roca, antes bien, fueron especialmente fanáticos en sus orígenes, y traidores a la civilización en la que se insertaron, aliándose con los turcos y prefiriendo el yugo de éstos, al yugo suave del Imperio carolino. La historia les juzgará, pues ahora son justamente esos países intolerantes y catolicofóbicos los que han hecho de la "tolerancia" su religión o sucedáneo de religión. Y ahora sí, deshecho ese Imperio universal que extendiera una civilización católica, tienen al "turco", o algún análogo suyo, metido dentro, destrozándoles en sus entrañas.

Sin embargo, es curioso que los países del Sur europeo, bien católicos de tradición, bien ortodoxos (como Grecia), sean siempre los países bajo sospecha, los perpetuos e incorregibles zascandiles merecedores de calificativos económico-financieros tan poco amables como el de países PIGs (pig es cerdo en inglés). Es evidente que nuestro carácter porcino destaca ante la supuesta pureza ética (ahorradores y emprendedores weberianos) de los protestantes de sangre nórdica o anglosajona que mandan en las agencias de clasificación o en los bancos podridos de Wall Street. En la parte final del libro Imperiofobia y Leyenda Negra hay todo un programa de investigación destinado a elevar nuestro amor propio y cuidar de nuestros propios intereses, en tanto que españoles y en tanto que miembros de una amplísima civilización hispánica, si no queremos hipotecar el futuro de nuestros hijos y nietos. Nos va el futuro en ello.

Esta llamada "globalización" es, en realidad, la dictadura de poderes financieros que hace ya tiempo no tienen patria, pero que siguen manipulando con éxito las opiniones públicas angloamericanas y germanas, así como la de otros países nórdicos. Esta globalización que padecemos sigue siendo, en gran medida, "americanización", contando con la sucursal alemana que ha creado un tingladillo llamado "Unión Europea" destinado únicamente a comprarnos, malvendernos, esclavizarnos y saquearnos. El tingladillo es especialmente corrupto, opaco y despótico, y guarda conexiones muy estrechas con las monarquías mahometanas del petróleo, que se están haciendo dueñas de todo. La idea del Imperio católico, esto es, "universal", siempre será objeto de leyenda negra, de desprecio, de manipulación sin límite, de estereotipo, burla, escarnio en este contexto siniestro en que nos movemos. Siempre. Es evidente que, como idea, la de Imperio puede ser malinterpretada. El imperio del que hablamos no es el imperio de una nación sobre otras. Nunca debe confundirse Imperio Español con nacionalismo español. Éste surge después, en el siglo XIX, tarde, mal y nunca… El nacionalismo surge cuando el Imperio se pierde. Tampoco hemos de confundir Imperio con colonialismo. De éste libro de la señora Roca Barea se desprendería, con facilidad toda una "teoría del Imperio". Los ingleses, portugueses, holandeses y, mucho menos, los franceses, nunca tuvieron auténticos imperios. Lo que tuvieron fueron dominios coloniales. Esta teoría (o metateoría) de los imperios ha empezado ya a ser edificada. Don Gustavo Bueno distinguía entre imperios depredadores e imperios generadores, aunque es más clara la tajante y escueta distinción de Roca Barea entre colonialismo e imperio (en sentido estricto). Un imperio auténtico siempre es protector y padre de futuras naciones ante terceros (ante "bárbaros") y siempre es "civilizador" en su sentido genuino. Por mi parte, he cruzado la distinción buenista con otra distinción, la que media entre imperios aglutinantes e imperios absorbentes [https://decadenciadeeuropa.blogspot.com/2018/06/the-difficulties-around-idea-of-spanish.html]. Con ello, creo poder situar al Imperio español dentro de los imperios civilizadores ("generadores"), como Roma, pero no reducirlo completamente a un imperio absorbente, como lo fue la romanización frente a los bárbaros, sobre todo occidentales (celtas, germanos, etc.) sino aglutinante, esto es, un Imperio mucho más considerado con respecto a peculiaridades étnicas, jurídicas, lingüísticas, de los distintos pueblos aglutinados, acercándose así al ideal del Sacro Imperio Germánico en algunos aspectos.

Para terminar mi reseña o recomendación, también debo deslizar una crítica a Imperiofobia. No estoy de acuerdo con el análisis que la autora hace de los E.E.U.U. como imperio víctima de fobias. El yanqui es un imperio claramente depredador, que mina los fundamentos culturales de los países que subyuga y que irá cambiando su "coloración" cultural a medida que su composición étnica interna vaya cambiando. De hecho, ya ocurre que el idioma inglés americano se va distanciando del inglés británico, y que no es una civilización anglosajona (WASP) la que se expande por el mundo. Cada vez más ese imperialismo se muestra como un artificio pseudocultural (a veces pseudoafro, a veces, pseudohispano, etc.) que sirve como mero envoltorio de unas relaciones económicas descarnadas. No se entiende muy bien la defensa, a mi juicio incoherente, que la autora hace del imperialismo yanqui, sabiendo que la muerte del imperio hispano (1898), mejor dicho, el entierro de un moribundo de larga agonía, fue debida a los engaños y abusos de ese artificio, pseudo-nación o conglomerado étnico articulado en torno al dólar, y que se llama los "Estados Unidos de América". Pero de los norteamericanos ya hablaré otro día.

mardi, 21 août 2018

The Christian Destruction of the Classical World

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The Christian Destruction of the Classical World

Review:

Catherine Nixey
The Darkening Age: The Christian Destruction of the Classical World
Boston: Houghton Mifflin Harcourt, 2018

NixeyBook.jpgCatherine Nixey’s The Darkening Age is a powerful and highly readable account of the Christian destruction of classical antiquity. It is certainly not without flaws, but it offers hard-hitting and concise rebuttals to widespread myths surrounding the history of early Christianity.

There are surprisingly few books on this subject. The only comprehensive account of Christianity’s crimes against the pagan world is Karlheinz Deschner’s ten-volume Kriminalgeschichte des Christentums (Criminal History of Christianity), which has never been translated into English. The main reason for this, of course, is that Christianity dominated intellectual life in Europe for more than a millennium, and history is written by the victors. Nixey points out that until 1871, Oxford required all of its students to be members of the Church of England. Few ventured to criticize Christianity in such an atmosphere.

The Darkening Age is (as far as I know) the only work of popular history on the subject of Christian violence against pagans. Unlike Deschner’s work, it is not a dense, scholarly tome but rather a polemic written for a popular audience. Nixey’s prose is bold and lively, and she makes no pretense of impartiality, as she makes clear in her Introduction:

This is a book about the Christian destruction of the classical world. The Christian assault was not the only one – fire, flood, invasion and time itself all played their part – but this book focuses on Christianity’s assault in particular. This is not to say that the Church didn’t also preserve things: it did. But the story of Christianity’s good works in this period has been told again and again; such books proliferate in libraries and bookshops. The history and the sufferings of those whom Christianity defeated have not been. This book concentrates on them.

Nixey acknowledges that the Catholic Church did indeed preserve Classical manuscripts and works of art. She praises “the Christianity of ancient monastic libraries, of the beauty of illuminated manuscripts, of the Venerable Bede.” However, as she points out, much more was destroyed than was preserved. That the Church preserved a fraction of the total body of Classical manuscripts and art does not change the fact that Christianity’s triumph was made possible in large part by the destruction of paganism.

Christian monks are often credited with preserving Classical texts. Less often acknowledged is that monks themselves were also complicit in the destruction of Classical Antiquity. These included St. Benedict, the famed founder of the Benedictine Order. Upon arriving at Monte Cassino, where he established his first monastery, his first act was to destroy a statue of Apollo along with an altar dedicated to him, upon which he built a chapel dedicated to St. John the Baptist. He went further, “pulling down the idols and destroying the groves on the mountain . . . until he had uprooted the last remnant of heathenism in those parts.”

St. Martin of Tours, a monk and bishop to whom the oldest monastery in Europe is dedicated, destroyed pagan shrines and statues throughout the Gaulish countryside. A line in the Life of St. Martin reads: “He completely demolished the temple belonging to the false religion and reduced all the altars and statues to dust.” Exaggerations abound in hagiographies, naturally, but it is telling that both Benedict’s and Martin’s hagiographers saw temple destruction as praiseworthy and gushed over their escapades.

Bands of Christian monks were known to go on similar rampages in Syria. The book opens with a description (drawn with some poetic license) of the overthrowing of Palmyra in 385 CE. The altar of the Temple of Al-Lat (a Near Eastern goddess associated with Athena) was destroyed, and the statue of Allat-Athena was decapitated and had her arms and nose chopped off. Nearly two thousand years later, ISIS finished what their monotheistic forebears had started by demolishing temples and statues at Palmyra, including what remained of the statue of Athena.

The Greek orator Libanius described the destruction of temples in Syria: “These people hasten to attack the temples with sticks and stones and bars of iron, and in some cases, disdaining these, with hands and feet. Then utter desolation follows, with the stripping of roofs, demolition of walls, the tearing down of statues, and the overthrow of altars, and the priests must either keep quiet or die . . . .”

Thus the destruction of temples and works of art was not the domain of lone wolves and isolated lunatics. It was enacted and abetted by Christian monks, bishops, and theologians, some of whom were later canonized. Even St. Augustine once declared “that all superstition of pagans and heathens should be annihilated is what God wants, God commands, God proclaims!” John Chrysostom delighted in the decline of paganism: “The tradition of the forefathers has been destroyed, the deep rooted custom has been torn out, the tyranny of joy [and] the accursed festivals . . . have been obliterated just like smoke.” He gloated that the writings “of the Greeks have all perished and are obliterated.” “Where is Plato? Nowhere! Where is Paul? In the mouths of all!”

Chrysostom encouraged other Christians to ransack people’s houses and pry them for any sign of heresy. This tactic was also embraced by Shenoute, an Egyptian abbot who is now considered a saint in the Coptic church. Shenoute and his gangs of thugs would break into houses of locals suspected to be pagans and destroy “pagan” statues and literature. In his words, “there is no crime for those who have Christ.” A fifth-century Syrian bishop advised Christians to “search out the books of the heretics . . . in every place, and wherever you can, either bring them to us or burn them in the fire.”

One of the greatest crimes instigated by a Church official was the destruction of the Serapeum in 392 CE. The Serapeum was built by Ptolemy III in the third century BCE and was dedicated to Serapis, a Greco-Egyptian deity combining Osiris and Apis. It was said to be one of the largest and most magnificent temples of the ancient world. It housed thousands of scrolls belonging to an offshoot collection of the Great Library of Alexandria, which became all that remained of the library after its destruction. In the center of the temple was a grand statue of Serapis overlaid with ivory and gold. The pagan historian Ammianus Marcellinus wrote that the temple’s splendor was such that “mere words can only do it an injustice.”

Accounts of the events surrounding the Serapeum’s destruction differ, but it is thought to have begun when Theophilus, bishop of Alexandria, and his followers mockingly paraded pagan artifacts in public, provoking pagan attacks. The Christians counter-attacked, and the pagans took refuge in the Serapeum. Emperor Theodosius, who had passed a decree closing all pagan temples and forbidding pagan worship in 391, sent a letter to Theophilus granting pardons to the pagans and instructing him to destroy the temple.

Nixey.jpgThe destruction of the Serapeum was celebrated by Christian chroniclers. “And that was the end of the vain superstition and ancient error of Serapis,” one concluded. Serapis was described as a “decrepit dotard.”

Christians are thought to have destroyed about two and a half thousand shrines, temples, and religious sites throughout Alexandria (a footnote explains that this figure derives from a fourth-century register of the city’s five districts). One Greek professor wrote, “The dead used to leave the city alive behind them, but we living now carry the city to her grave.”

About twenty years later, in 415 CE, the renowned philosopher, mathematician, and astronomer Hypatia of Alexandria was murdered by a Christian mob. This was the culmination of a chain of events arising from the clash between Orestes, Imperial Prefect of Alexandria, and Cyril, archbishop of Alexandria, over the city’s large Jewish population. Hypatia was a friend of Orestes, and Christians targeted her as a scapegoat for Orestes’ unwillingness to negotiate with Cyril. One day in March, she was attacked by a mob of Christians who dragged her to a nearby church, stripped her naked, and stabbed her with shards of pottery. Her body was dismembered and burned.

It is true that the conflict that led to Hypatia’s death was ultimately a political one and that her murder was not a spontaneous attack motivated solely by Christian hatred of paganism. But Hypatia’s murder shows that, regardless of their precise motivations, Christians had no qualms about brutally murdering one of Alexandria’s greatest thinkers. Hypatia’s death was even celebrated by later Christian chroniclers such as John of Nikiu, who equated her learning with “satanic wiles” and praised Cyril for eradicating idolatry in Alexandria.

Nixey does downplay the fact that both parties engaged in violence over the course of these events. Then again, her stated intent was to document Christian violence alone, and thus she cannot be faulted for her bias. Moreover, while it is true that pagan mobs committed sporadic acts of violence against Christians, these cannot justly be compared to Christian violence. The latter involved the destruction of cultural heritage (statues, shrines, temples, libraries), whereas the former arose as a response to the civilizational threat that Christianity represented.

The destruction of paganism also took place within monastery walls. Monks would write over the texts of Classical manuscripts with ecclesiastical literature, erasing them by scrubbing their surfaces with pumice stones. Cicero’s De re publica was written over by Augustine. A biography by Seneca was written over with the Old Testament. Archimedes’ Method of Mechanical Theorems was overwritten with a prayer book. It was only recently, with the aid of modern imaging technologies, that scholars were able to recover the Archimedes Palimpsest in its entirety.

Basil of Caesarea’s influential “Address to Young Men on Greek Literature” undoubtedly had an impact on which texts were preserved and which were not. In the essay, Basil (St. Basil “the Great”) outlined which works of Classical literature were acceptable in his eyes. He advised Christians to shun the bawdier and more violent works of Classical literature, as well as those works in which Greco-Roman deities were overtly praised. Many works were simply excised from the canon as a result. As for works of philosophy, monks had little interest in copying out the writings of philosophers who opposed Christianity, except with the express purpose of refuting them (as Origen did in his Contra Celsum).

The decline of Classical literature was thus “slow but devastating.” It is estimated that less than ten percent of Classical literature has survived into the modern era. In terms of Latin literature specifically, it is estimated than only one percent has survived. Interest in Classical authors reached a low point during the first few centuries of the Early Middle Ages, not to be revived until the late eighth century. Nixey writes:

From the entirety of the sixth century only ‘scraps’ of two manuscripts by the satirical Roman poet Juvenal survive and mere ‘remnants’ of two others, one by the Elder and one by the Younger Pliny. From the next century there survives nothing save a single fragment of the poet Lucan. From the start of the next century: nothing at all.

The Catholic Church did assimilate elements of Classical philosophy. Neo-Platonism, for instance, influenced a number of Christian philosophers, from Augustine, Origen, and Pseudo-Dionysius the Areopagite to later figures such as Marsilio Ficino and Ralph Cudworth. They represent Christianity at its best, i.e., its most Hellenized. But when one strips away the pagan veneer layered upon the Church and dives to the heart of Christian teachings (of which the early Christians are the best representatives), one finds that the general attitude toward Classical learning, and knowledge in general, is hostile. One writer railed against those who “put aside the sacred word of God and devote themselves to geometry . . . Some of them give all their energies to the study of Euclidean geometry, and treat Aristotle . . . with reverent awe; to some of them Galen is almost an object of worship.” This condemnation of worldly knowledge was common among early Christians. It is embedded in the Bible, beginning with Adam and Eve and the story of the Tower of Babel. This theme persists throughout scripture. Paul writes in his first letter to the Corinthians that “the wisdom of this world is foolishness with God” (1 Corinthians 3:19). Another passage in this letter is particularly illustrative of the Christian disregard for knowledge as well as of the slave morality inherent in Christianity:

. . . God hath chosen the foolish things of the world to confound the wise; and God hath chosen the weak things of the world to confound the things which are mighty; and base things of the world, and things which are despised, hath God chosen, yea, and things which are not, to bring to nought things that are. (1 Corinthians 1:27-28)

Nixeypapaerback.jpgCelsus observed that “slaves, women and little children” and “the foolish, dishonorable and stupid” were those most receptive to the Christian message, which is not surprising in light of the Christians’ contempt for the wise, the strong, and the honorable.

Book-burnings were not uncommon. The works of the Neo-Platonic philosopher Porphyry, for example, were burned on the orders of Constantine; about a century later, Theodosius II and Valentinian III also consigned his works to the flames. Ammianus Marcellinus writes that:

. . . innumerable books and whole heaps of documents, which had been routed out from various houses, were piled up and burnt under the eyes of the judges. They were treated as forbidden texts to allay the indignation caused by the executions, though most of them were treatises on various liberal arts and jurisprudence.

Indeed, although Christians ostensibly only burnt books pertaining to magic, divination, and Christian heresy, works of philosophy were sometimes lumped under this category. Dirk Rohmann writes:

Moreover, while there have been ancient precedents to suggest that certain philosophers were characterised as magicians, in Late Antiquity magic and heresy came to be linked more clearly to these philosophical traditions. . . . Heretics were thus not only understood as non-conformist Christians, but occasionally those pagans whose opinions informed Christian-heretical discourse could also be dubbed as heretics in Late Antiquity, as opposed to the modern understanding of the term heresy that is limited to Christians. Along with imperial and ecclesiastical legislation that outlawed magical, heretical and astrological texts, I have argued that within Christian communities an unwillingness arose not only to preserve texts on these subjects but also texts that were related to these genres or were considered the basis for astrological or heretical world-views.[1] [2]

A common belief among early Christians was that pagan works of art, literature, philosophy, and so on were demonic. They believed in the literal existence of demons, winged minions of Satan who enticed humans to commit sins. Pagan temples were thought to be centers of demonic activity. According to Augustine, “All the pagans were under the power of demons. Temples were built to demons, altars were set up to demons, priests ordained for the service of demons, sacrifices offered to demons, and ecstatic ravers were brought in as prophets for demons.”

This gave rise to great paranoia. Christians fretted over whether using the same baths as pagans, for example, would infect them with demons. One Christian wrote to Augustine asking him whether it would be all right for Christians to eat food found in a pagan temple in the event that they were starving and there was no other option. (Augustine replied that it would be better to die from starvation.) Paganism was described as if it were a disease. It was natural, then, that Christians would want to eradicate it.

Christians believed that pagan statues were possessed by demons and could only be purged of demonic influence if they were damaged in some form (at a minimum, by chopping off the nose or limbs). Dragging them, spitting at them, or throwing dirt at them was thought to be insufficient. The Christian mutilation of ancient statues can be seen in museums today. Nixey writes:

In Athens, a larger-than-life statue of Aphrodite has been disfigured by a crude cross carved on her brow; her eyes have been defaced and her nose is missing. In Cyrene, the eyes have been gouged out of a life-sized bust in a sanctuary of Demeter, and the nose removed; in Tuscany a slender statue of Bacchus has been decapitated. . . . A beautiful statue of Apollo from Salamis has been castrated and then struck, hard, in the face, shearing off the god’s nose. Across his neck are scars indicating that Christians attempted to decapitate him but failed.

It is also likely that some of the damage suffered by the Parthenon, particularly the East pediment (which depicts the birth of Athena), can be attributed to Christians. Images of gods at the Dendera Temple complex also show signs of having been attacked with blunt weapons.

The belief held by most Christians that paganism was demonic and diseased prevented them from peaceably tolerating their pagan neighbors. Constantine’s famous Edict of Milan, passed in 313 CE, nominally established religious freedom throughout the Empire, but persecution of pagans began soon after the edict was passed. Constantine’s biographer praised him for having “confuted the superstitious error of the heathen in all sorts of ways.” Indeed, during the latter half of his reign, Constantine himself ordered the pillaging and destruction of pagan temples, such as the temple of Asclepius in Cilicia and a temple of Aphrodite in Lebanon. He also ordered the execution of pagan priests. Statues were forcibly removed from temples and melted down, contributing to the growing wealth of the Church. Others were stolen and kept in the homes of wealthy Christians. The poet Palladas remarked of these that “here, at least, they will escape the cauldron that melts them down for petty change.”

nixeyNL.jpgConstantine’s son banned pagan sacrifices in 341, declaring that “superstition shall cease.” In 356, the worship of pagan images became a capital crime. He also ordered the closure of temples. Following the brief reign of Julian “the Apostate” (361-363), Rome was ruled by Christian emperors until the end. Julian was succeeded by Jovian, who ordered the destruction of the Royal Library of Antioch and reinstated the death penalty for those who worshiped pagan gods. Nicene Christianity was declared the official religion of the Empire in 380, during the reign of Theodosius I. From 389 to 392, Theodosius issued a series of decrees banning pagan sacrifices and other rituals, closing pagan temples, and abolishing pagan holidays. He declared,”No person shall be granted the right to perform sacrifices; no person shall go around the temples; no person shall revere the shrines.” He also disbanded the Vestal Virgins and the Olympic Games. In 399, he passed a decree authorizing temple destruction, announcing that “if there should be any temples in the country districts, they shall be torn down without disturbance or tumult. For when they are torn down and removed, the material basis for all superstition will be destroyed.”

The incident of the removal of the Altar of Victory in 382 is illustrative of the one-sidedness of the “tolerance” ostensibly accorded to all subjects of the Empire. Christians objected to the presence of the Altar of Victory in the Roman Senate House, and the Christian emperor Gratian had it removed. The senator Symmachus petitioned Valentinian II, requesting the restoration of the Altar and making an appeal to religious tolerance, but he was rebuffed.

In 399, Theodosius’ son Arcadius decreed that all remaining pagan temples should be demolished. In 408, his brother and co-emperor Honorius issued a decree proclaiming that “if any images stand even now in the temples and shrines, they shall be torn from their foundations . . . The buildings themselves of the temples which are situated in cities or towns or outside the towns shall be vindicated to public use. Altars shall be destroyed in all places.”

Nixey emphasizes that these were not hollow decrees. Christian records themselves attest to this. Marcellus, Bishop of Apamea, was described as “the first of the bishops to put the edict in force and destroy the shrines in the city committed to his care.” (He was later burnt alive by pagans in retaliation.) One Christian writer rejoiced that emperors would “spit in the faces of dead idols, trample on the lawless rites of demons, and laugh at the old lies.” Another gloated, “Your statues, your busts, the instruments of your cult have all been overturned – they lie on the ground and everyone laughs at your deceptions.”

It is estimated that in 312, about seven to ten percent of the Roman Empire was Christian (four to six million out of a population of about sixty million). Within a century, the reverse had come to pass, and between seventy and ninety percent of the Empire was Christian. Most conversions took place out of intimidation and were prompted by the destruction of temples and sacred objects. Libanius, who was banished from the Empire in 346, remarked at the end of the fourth century that temples were “in ruins, their ritual banned, their altars overturned, their sacrifices suppressed, their priests sent packing and their property divided up between a crew of rascals.”

Where the Christian destruction of Classical heritage is usually downplayed or overlooked, stories of Christian martyrs in late Antiquity have become ingrained in the popular imagination. Martyrs were venerated by the Church, and their stories were told and retold, often exaggerated and taken out of context. Thus there are some lingering misconceptions surrounding Christian martyrdom in ancient Rome.

The idea that Christians were tortured and executed en masse by a continuous succession of bloodthirsty Roman emperors is false. During the first two and a half centuries following the birth of Christ, the only instance of Imperial persecution of Christians was Nero’s brief persecution of them in 64. Over the course of three centuries of Roman rule, there were fewer than fifteen years of government-led persecution of Christians. Importantly, as Nixey notes, the Romans did not attempt to eradicate Christianity itself. If Rome had directed the full weight of its Imperial might toward halting the spread of Christianity in its earliest days, it would have succeeded.

After Nero, the Imperial persecution of Christians did not recommence until nearly two centuries later, during the reign of Decius. The Decian persecution began in 250 CE, after Decius decreed that all Romans had to perform sacrifices to him and to the Roman gods. His edict did not target Christians specifically; his intent was to unify the Empire and ensure loyalty from his subjects. Failure to adhere to the edict was punishable by death, but Christians were given the opportunity to apostatize. The edict lasted only one year. This was soon followed by the Valerian persecution, which was similar in effect and lasted from 257 to 260.

The most severe imperial persecution of Christians was the “Great Persecution” under Emperor Diocletian, which lasted from 303 to 313. Hundreds of Christians were killed, tortured, or imprisoned. However, the majority of Christians in the Empire were able to escape punishment, whether through apostasy, bribery, or fleeing the Empire. Diocletian’s efforts overall were ineffectual.

Nixey devotes a chapter to analyzing the correspondence between Pliny the Younger, governor of Bithynia, and Emperor Trajan on the subject of Christians in the Empire. In 112 CE, Pliny wrote Trajan asking for counsel on how to deal with local Christians, who were disrupting the peace. This letter (Epistulae X.96) is the first recorded mention of Christians by a Roman writer and provides much insight into how early Christians were perceived by the Romans. Pliny saw them as an irksome cult that undermined Imperial unity and provoked disorder. His “persecution” of Christians was born not out of fanatical hatred, but out of pragmatism. He did not object to them on religious grounds and never refers to them as being wicked, possessed by demons, and so on. Trajan’s response to Pliny states that Christians ought to be punished. But he adds one important clause: “These people must not be hunted out” (conquierendi non sunt).

Pliny thus saw execution as a last resort. He gave recalcitrant Christians multiple opportunities to comply with the law. Other Roman officials did the same. There is one account of a young Christian girl who voluntarily presented herself to the Roman governor Dacian in the hopes of being martyred. He did not want to kill her and implored her to comply: “Think of the great joys you are cutting off . . . The family you are bereaving follows you with tears.”

The glorification of martyrdom meant that many Christians were enthusiastic about being martyred. When the late-second century governor Arrius Antoninus executed some Christians in his province, local Christians flocked to him and demanded to be killed in a similar manner. This prompted him to remark, “Oh, you ghastly people. If you want to die you have cliffs to jump off and nooses to hang yourselves with.”

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It says something about Christianity that its greatest heroes are not those who achieved great things but rather those who were made to suffer. It brings to mind Julius Evola’s description of Christian asceticism as “a kind of masochism, of taste for suffering not entirely unmixed with an ill-concealed resentment against all forms of health, strength, wisdom, and virility.”[2] [3] It also attests to the inherent egalitarianism of Christianity; George Bernard Shaw once defined martyrdom as “the only way in which a man can become famous without ability.”

The life-negating nature of Christianity was also manifested in the Christian attitude toward everyday Roman pastimes. Christians were repelled by the Romans’ frank attitude toward sexuality and sought to suppress erotic art and literature. They denounced feasts of merriment, and a decree forbidding “convivial banquets in honor of sacrilegious rites” was passed in 407. Wrestling was labeled “the Devil’s trade.” Christians also railed against bathhouses, which functioned as town squares and were thought to be infested with demons. Statues of Roman deities that stood in bathhouses were often destroyed.

It is ironic that in their quest to divorce themselves from the material world, early Christian monks became obsessed with earthly sins to a pathological extent. Monks spent their days contemplating their sins and reproaching themselves. Early Christian descriptions of demons and the sins they incite are meticulous and extensive. Accounts of martyrdom often linger over the gruesome procedures by which Christians were supposedly killed and evince an almost masochistic preoccupation with torture.

Nixey is right to point out that the Romans did not celebrate abject licentiousness and debauchery, as is sometimes assumed. The Romans prized modesty (pudicitia or pudor) and self-discipline (gravitas). There were legal restrictions on sexuality, and hypersexuality was looked down on, as was effeminacy. Unlike Christians, though, the Romans embraced sexuality as a natural part of life and did not seek to smother it.

Nixey fails to make a similar clarification on the issue of religious tolerance. Her description of Roman civilization as “fundamentally liberal” in this regard is misleading. Romans were tolerant of others insofar as they made offerings to Roman gods and to the Emperor; the Empire enforced orthopraxy rather than orthodoxy. Hence, educated Roman elites, despite the fact that many were unbelievers, still made offerings to the gods and adhered to traditional Roman customs (mos maiorum).

Roman polytheism was pluralistic in the sense that a man could worship, say, both Jupiter and Isis or Mithras. Imported cults from Egypt and the East were introduced to Rome in the first century and gradually became a part of Roman religion (though they never acquired the status of traditional Roman deities). However, the government did place restrictions on cults that were perceived as a threat to Imperial unity. In 186 BCE, for example, the Senate prohibited the Bacchanalia (a mystery cult with roots in the Dionysian Mysteries) on the grounds that the cult’s secrecy could breed conspiracy and political subversion.

Of course, the purpose of the ban on the Bacchanalia was not to eradicate the cult, but to regulate it and ensure the supremacy of Roman religion. The ban merely placed initiates under the watch of consuls and stipulated that Bacchanalian rites required the approval of the Senate in order to be performed. This is a far cry from the Christian attitude toward pagans, which was one of unhinged hostility bent on the total eradication of paganism. Herein lies one of the essential differences between paganism and biblical monotheism.

Indeed, the extermination of paganism was celebrated by Christians. Isidore of Pelusium triumphantly declared in the early fifth century that “the pagan faith . . . [had] vanished from the earth.”[3] [4] In 423, Theodosius decreed that “the regulations of constitutions formerly promulgated shall suppress all pagans, although we now believe that there are none [emphasis mine].”[4] [5] By the time of Hypatia’s murder in 415, Classical paganism was in its death throes.

By the time Justinian ascended to the throne in 527, the destruction of paganism had more or less already taken place. Pagans were still around, but the greatest damage had already been done. Nixey overdramatizes Justinian’s closing of the Neo-Platonic Academy in 529, which was largely a question of ceasing to publicly fund the institution (she writes this off as “a finicky detail or two about pay”). The Ne-Platonic Academy could not boast a “golden chain” going back to Plato, as it possessed no direct links to the original Platonic Academy (which was destroyed when Sulla sacked Athens in 86 BCE). The closure of the Academy did not plunge Europe into the Dark Ages, as she claims. The “seven last philosophers” indeed fled Athens and sought refuge in the court of the Persian emperor Khosrow I, but they returned to Athens shortly thereafter. Upon their return, Justinian granted them residence in the Empire and permitted them to practice philosophy and teach privately. The teaching of philosophy in Athens continued for about fifty years, until Athens was sacked by the Slavs in 582.[5] [6] This is not to say that Justinian was innocent; he prohibited paganism, executed pagans, and staged book-burnings throughout the Empire.

Nixey’s implication is that the Dark Ages spanned the entirety of the Middle Ages. She does not elaborate on this, but one of her main influences is Edward Gibbon, whose view of the Middle Ages was notoriously dim. More recent medieval scholarship has called this trope into question. The first few centuries of the Early Middle Ages were characterized by cultural and economic decline, but the Middle Ages as a whole witnessed many great achievements. Three cultural renaissances occurred during the Middle Ages: the Carolingian Renaissance in the eighth and ninth centuries, the Ottonian Renaissance in the tenth century, and the Renaissance of the twelfth century. These periods saw a renewed interest in Greek and Roman philosophy, literature, science, and so on. Of course, the achievements that took place during the Middle Ages owe nothing to Christianity and everything to Europeans themselves. It is in spite of Christianity, and not because of it, that the medieval renaissances took place. It is in spite of Christianity that European civilization in general was able to attain such great heights.

There are a handful of sloppy errors throughout the book. For instance, Nixey’s assertion that the centuries after Constantine did not produce any satirical poets is false; there were some. They were generally unenthusiastic about Christianity. The final elegy by the sixth-century poet Maximianus, thought to be the last true Roman poet, discusses his impending death and has been interpreted as a lament on the decline of the pagan world.

Then there are some deeper flaws, in addition to those already mentioned. She projects eighteenth-century Enlightenment ideals onto Greco-Roman civilization, as suits her New Atheist fable. She overlooks the fact that philosophy and mysticism were not mutually exclusive in the ancient world. The boundary between philosophy and theurgy, mysticism, and magic was a blurry one; as mentioned earlier, condemning texts on magic and divination to the fire led to the burning of works of philosophy as well. Skepticism was also confined to the elites; most ordinary Greeks and Romans themselves did believe in the gods and supernatural forces.

She does not mention that the Roman aristocracy was in a state of decline, as this would undermine her praise of their atheism and cosmopolitanism. By the time of Constantine, the aristocracy had lost its martial spirit and had become soft and complacent. Ammianus Marcellinus bemoaned the fact that “the few houses that were formerly famed for devotion to serious pursuits now teem with the sports of sluggish indolence.”[6] [7] This made it easier for Christianity to infiltrate the elite. As the elite became more Christianized, many converted to Christianity out of a desire for upward mobility.

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Another flaw that stands out is the curious omission of a certain tribe. Nixey does not mention Jews outside the context of Hypatia’s murder other than to describe them as “the hated enemies of the Church,” citing John Chrysostom’s anti-Jewish homilies. But the Jews both directly and indirectly contributed to the destruction of the Classical world. The fanatical hatred and dogmatism of the early Christians was directly inherited from their Jewish forebears. Exodus 22:20 reads, “He that sacrificeth unto any god, save unto the LORD only, he shall be utterly destroyed.” Jews also engaged in the destruction of pagan statues, temples, and works of art themselves. During the Kitos War, for example, Jewish rebels led by Lukuas ravaged Cyrenaica, destroying pagan statues and temples as well as Roman official buildings and bathhouses. Additionally, they ethnically cleansed the region by brutally murdering as many as two hundred forty thousand of its inhabitants.[7] [8] The carnage was such that Rome had to restore the population by establishing new colonies there. Lukuas and the Jews then set fire to Alexandria, destroying Egyptian temples and desecrating the tomb of Pompey. This was but one of several Jewish rebellions against the Roman Empire.

The parallels between the Jewish and Christian crimes against pagans are striking. Roman authorities correctly recognized Christianity as a form of Judaism in disguise. The destruction of statues and the like was not unheard of in the ancient world, but it usually occurred in the context of Imperial conquest and regime change. The Jewish and Christian crimes against pagans, on the other hand, stemmed solely from the hatred and vengeance intrinsic to biblical monotheism. Both Jews and Christians claimed a monopoly on religious truth and declared that all “false” religions must be eradicated. Contrast this Semitic intolerance with Celsus’ assertion that “there is an ancient doctrine [ἀρχαῖος λόγος] which has existed from the beginning, which has always been maintained by the wisest nations and cities and wise men.”[8] [9] (Celsus goes on to exclude the Jews from the “wisest nations” and describes Judaism as a perversion of ancient wisdom.)

Both the Jewish and Christian attacks on Indo-European paganism were essentially ressentiment-fueled slave revolts. In a very literal sense: Jews in the Roman Empire actually did descend from slaves imported from the East, and Christianity’s earliest and most zealous converts were likewise drawn from the lowest rungs of society. Christianity appealed to slaves because, like Judaism, it prized all that represented the opposite of their superior masters. Nietzsche noted this parallel, remarking that Christianity stood “all valuations on their head” and that Judaism represented an “inversion of values.”[9] [10] [10] [11] Jan Assmann has used the term “normative inversion” to describe the process whereby elements of Judaism evolved as a conscious rebellion against Egyptian religion.[11] [12] The term could easily be applied to Christianity as well.

hypathie-L-wxkuQu.jpegIt is possible that Nixey decided to downplay Christianity’s Jewish roots in order to avoid potential accusations of anti-Semitism. If this is the case, it is a testament to the fact that, two thousand years after the Jewish-Roman Wars, Jewish subversion is still a very real phenomenon.

A Christian may retort that the actions of zealous monks two millennia ago have little bearing on Christianity today and as it evolved in Europe. However, one cannot truly understand Christianity – and thus the core that lies buried behind the magnificent edifice of the Catholic Church – without studying its early history and scripture. No amount of pagan influence can fully suppress the poison that lies at the heart of Christianity, which exists fundamentally at war with Indo-European paganism as well as with Europe itself.

I cannot recommend The Darkening Age without reservations, but it is nonetheless a compelling and powerfully-written account of the Christian destruction of Classical Antiquity. The errors scattered throughout are unfortunate, and one hopes that someday another Anglophone writer will come along and write a better popular work on the subject. But in the meantime, this book provides a solid counterweight to widespread misconceptions about early Christian history. It ably demolishes the myths which hold that Christianity triumphed solely through peaceful means, that early Christians were innocents who were barbarically slaughtered by evil Roman emperors, and that Christianity preserved more than it destroyed. None of the book’s flaws are so grave as to diminish the truth of its thesis. It serves as a potent reminder of the threat that biblical monotheism has posed and continues to pose to European civilization.

Notes

[1] [13] Dirk Rohmann, Christianity, Book-Burning, and Censorship in Late Antiquity: Studies in Text Transmission (Berlin: De Gruyter, 2016), p. 148.

[2] [14] Julius Evola, The Doctrine of Awakening: The Attainment of Self-Mastery According to the Earliest Buddhist Texts (Rochester, Vt.: Inner Traditions International, 1996), p. 74.

[3] [15] Peter Brown, Power and Persuasion in Late Antiquity: Towards a Christian Empire (Madison: University of Wisconsin Press, 1992), p. 128.

[4] [16] Ibid., p. 128.

[5] [17] Alan Cameron, “The Last Days of the Academy of Athens,” Proceedings of the Cambridge Philological Society, vol. 195 (1969), pp. 8, 25.

[6] [18] Ammianus Marcellinus, Res Gestae XIV.6.18.

[7] [19] Dio Cassius, Hist. rom. 5.68.32.

[8] [20] Origen, Contra Celsum 1.14.

[9] [21] Friedrich Nietzsche, Beyond Good and Evil, trans. Judith Norman (Cambridge: Cambridge University Press, 2001), p. 56 (§62).

[10] [22] Ibid., p. 84 (§195).

[11] [23]Jan Assmann, Moses the Egyptian: The Memory of Egypt in Western Monotheism (Cambridge: Harvard University Press, 1997), p. 31. Greg Johnson wrote an excellent series [24] of articles [25] on this book [26].

 

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[24] series: https://www.counter-currents.com/2014/07/notes-on-moses-the-egyptian/

[25] articles: https://www.counter-currents.com/2014/07/notes-on-moses-the-egyptian-part-2/

[26] this book: https://www.counter-currents.com/2014/07/notes-on-moses-the-egyptian-part-3/

 

vendredi, 17 août 2018

De l’esclavage des blancs et du martyre des Irlandais…

De L’esclavage irlandais en Amérique. En enfer ou à la Barbade, un livre écrit par Sean Callaghan révèle les vérités derrière les Irlandais qui ont été vendus en esclavage.

Après la bataille de Kinsale (1601), les Anglais avaient capturé quelque 30 000 prisonniers militaires, créant ainsi une politique officielle de bannissement ou de transport. James II encouragea la vente des Irlandais comme esclaves aux planteurs et aux colons des colonies du Nouveau Monde. La première vente enregistrée d’esclaves irlandais a eu lieu en 1612 dans une colonie située sur le fleuve Amazone.

whitecargo.jpgEn 1625, une proclamation officielle ordonna aux prisonniers irlandais d’être rassemblés et vendus comme esclaves aux planteurs anglais. Entre 1629 et 1632, un grand nombre d’Irlandais, hommes et femmes, furent envoyés en Guyane, à Antiqua et à Montserrat. En 1637, environ 69 % de la population de Montserrat était constituée d’esclaves irlandais. Il fallait acheter de nouveaux esclaves, de 20 à 50 livres sterling, des esclaves irlandais capturés et vendus pour 900 livres de coton. Les Irlandais sont devenus la plus grande source d’esclaves pour les marchands d’esclaves anglais.

De 1641 à 1652, plus de 550 000 Irlandais ont été tués par les Anglais et 300 000 autres ont été vendus comme esclaves. Comme de plus en plus d’hommes étaient transportés, laissant leurs femmes et leurs enfants derrière eux, ils étaient aussi rassemblés et vendus comme esclaves. Les Irlandaises et leurs filles étaient de moins bonne qualité que les esclaves noires et étaient considérées comme des esclaves domestiques.

En 1649, Cromwell entreprit une campagne de terreur en Irlande. Tous les soldats capturés ont été transportés pour être vendus en esclavage. Quelques mois plus tard, en 1650, 25 000 Irlandais étaient vendus à des planteurs à St. Kitt.

Au cours des années 1650, plus de 100 000 enfants irlandais, généralement âgés de 10 à 14 ans, ont été enlevés à leurs parents et vendus comme esclaves aux Antilles, en Virginie et en Nouvelle-Angleterre. En fait, plus d’Irlandais ont été vendus comme esclaves aux colonies américaines de 1651 à 1660 que la population totale « libre » existante des Amérique !

En 1652, Cromwell ordonna que les Irlandais soient transportés à l’étranger, à commencer par 12 000 prisonniers irlandais vendus à la Barbade. La fameuse proclamation « To Hell or to Connacht » fut publiée le 1er mai 1654, confisquant toutes les terres irlandaises, et les Irlandais indigènes devaient déménager à l’ouest du Shannon ou être transportés aux Antilles.

Pour accélérer le processus en 1657, la loi a été clarifiée comme suit : « Ceux qui ne parviennent pas à se transplanter dans Connaught ou Co Clare dans les six mois seront atteints de haute trahison… doivent être envoyés en Amérique ou ailleurs… les mers… les bannis qui reviennent doivent subir les souffrances de la mort en tant que criminels en vertu de cet acte, sans bénéficier du clergé. »

Ce n’était pas un crime de tuer des Irlandais, comme les soldats étaient encouragés à le faire, mais la traite des esclaves rentable à ignorer. En conséquence, 52 000 Irlandais ont été vendus à la Barbade et à Virginia uniquement. 30 000 Irlandais et Indiennes ont été faits prisonniers et ont été transportés et vendus comme esclaves. En 1656, le Conseil d’État de Cromwell ordonna que 1 000 filles irlandaises et 1 000 garçons irlandais soient rassemblés et emmenés en Jamaïque pour être vendus comme esclaves à des planteurs anglais.

hellbarbados.jpgDe 1600 à 1699, peu de gens comprennent que plus d’Irlandais étaient vendus comme esclaves que d’Africains.

Les contrats de service étaient un accord mutuel par lequel un agent vendait une période de temps en échange de son passage, en échange de quoi il recevrait un logement, de la nourriture, des vêtements et généralement un terrain à la fin du service. Mais les Irlandais étaient plus souvent une exception.

Parfois, l’esclavage n’était pas enregistré en tant que tel ou pas du tout enregistré. À partir de 1625, les Irlandais sont vendus avec un seul objectif : les esclaves. Il n’y avait pas d’entente, pas de protection, pas de choix. Ils ont été capturés et remis aux expéditeurs pour être vendus pour leur profit. Les profits étaient énormes, 900 livres de coton pour un esclave irlandais.

Tout le monde dans le commerce d’esclaves d’Irlande a réalisé un profit, à l’exception de l’esclave. Les esclaves irlandais et africains étaient logés dans les mêmes installations et appartenaient au propriétaire de la plantation. Les planteurs devaient payer plus cher pour un esclave noir. Les Noirs africains coûtent généralement entre 20 et 50 livres sterling, contre 900 livres de coton (environ 5 livres sterling) pour un Irlandais. Les Noirs ont été mieux traités. Le pape et tous les catholiques romains étaient considérés comme un ennemi de Dieu et de la civilisation. Toute infraction a été traitée avec sévérité. Beaucoup d’Irlandais sont morts suite à leur traitement. Tuer un esclave irlandais ne fut pas un crime, mais une perte.

Mais le Parlement avait besoin de protéger certaines esclaves. En 1677, le Parlement adopta la loi réglementant le traitement des esclaves dans les plantations britanniques, désignant les sanctions autorisées pour inclure les coups de fouet et les marques pour les délits d’esclaves commis contre un chrétien.

Les catholiques irlandais n’étaient pas considérés comme des chrétiens, donc ces protections ne s’appliquaient pas. Les planteurs ont commencé à élever les Irlandaises parce que c’était rentable. Les enfants des esclaves étaient eux-mêmes des esclaves. Les planteurs ont alors commencé à élever des femmes irlandaises avec des hommes africains pour produire plus d’esclaves qui avaient une peau plus claire et un prix plus élevé.

En 1681, une loi a été adoptée « interdisant la pratique d’accoupler les esclaves irlandaises aux hommes esclaves africains dans le but de vendre des esclaves. »

Non par considération morale, mais parce que les marchands d’esclaves y voyaient une concurrence. En 1691, à la suite de la bataille de la Boyne et de la défaite du roi James, la traite des esclaves irlandais disposait d’une nouvelle réserve de captifs prêts à être transportés. Au cours des 100 années suivantes, la politique est restée le transport d’hommes, de femmes et d’enfants irlandais, vendus comme esclaves, une politique de nettoyage ethnique.

Finalement, en 1839, un projet de loi a été adopté en Angleterre pour interdire ces activités, mettant fin à la traite des esclaves irlandais.

De L’esclavage irlandais en Amérique. En enfer ou à la Barbade, un livre écrit par Sean Callaghan,éd. Mainstream Publishing _ The White Slave, Richard Hildreth éd. Adamant Media Corporation.

Sources

http://www.irisheyesofva.com/wp-content/uploads/2018/05/Irish_Slavery.pdf

12:18 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, esclavae, servitude, irlande, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 07 juillet 2018

Le pétrole roumain pendant la seconde guerre mondiale

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Le pétrole roumain pendant la seconde guerre mondiale

Par Erich Körner-Lakatos

Ploesti (Ploiesti) se trouve dans la plaine de Valachie sur le flanc sud des Carpates, à soixante kilomètres au nord et à vol d’oiseau de la capitale roumaine Bucarest. En 1810, la localité ne compte que 2024 habitants. En 1859, elle en compte déjà 26.468 et en 1912, 56.460. La raison de cette croissance démographique rapide est due à la découverte de pétrole, hydrocarbure qui doit son nom à petroleum, c’est-à-dire « huile de roche », du grec ancien pétra (pierre, roche) et du latin oleum (huile).

Au cours du deuxième tiers du 19ème siècle, l’exploitation du gisement de pétrole commence aux alentours de la petite ville. Comme dans toutes les zones où l’on a commencé à exploiter du pétrole à cette époque, les nappes sont quasiment à fleur de terre dans cette région au sud des Carpates. Grâce à la collaboration d’entreprises américaines, on construisit en décembre 1856, à Rifov près de Ploesti, la première raffinerie valaque, la troisième au monde en ce temps-là. La première destination de cette raffinerie était de procurer du pétrole pour l’éclairage des rues. Pourquoi parlait-on à l’époque de « pétrole valaque » ? Parce que nous étions encore aux temps de la Principauté de Valachie puisque la Roumanie ne naîtra qu’en 1862 par le fusion des principautés de Moldavie et de Valachie. C’est la Valachie qui dominera dans cette union.

Oil eruption at begining of oil industry-Romania.JPGDès 1857, la Valachie parvient à stabiliser une production de pétrole de 250 tonnes. C’est évidemment très modeste. En comparaison, la Russie produit 1863 t et, juste derrière elle, les Etats-Unis en produisent 1859. La même année, Bucarest devient la première ville au monde à avoir un éclairage public grâce à des lanternes au pétrole. L’inventeur de la lampe à pétrole est, dit-on, le pharmacien Ignaz Lukasiewicz, natif de Polanka en Galicie occidentale. Ce maître en sciences pharmaceutiques construisit en 1850 un récipient de cuivre, dans lequel il épure et distille le pétrole brut et l’amène à la combustion.  

La production augmente rapidement à Ploesti : on passe ainsi de 3000 t en 1862 à 15.900 t en 1882. A partir de 1890, les Roumains font usage de procédés de forage par machines, ce qui accroît encore davantage la production : en 1900, celle-ci atteint 250.000 t. Mais il faudra encore attendre quelques années pour que la Roumanie atteigne une place importante parmi les pays producteurs de pétrole.

Peu le savent encore mais l’Empire austro-hongrois, en 1909, produit 5,02% du pétrole mondial avec les gisements qu’il exploite en Galicie. Il est ainsi le troisième producteur de pétrole au monde, après les Etats-Unis (le Texas), avec 61,2% et la Russie avec 22,2%. L’Empire des Tsars le doit surtout aux gisements de Bakou. En 1904, l’exploitation du pétrole galicien atteint 827.100 t et en 1910, avec 2841 sites de forage, elle passe à 2,1 millions de tonnes. A l’échelle mondiale, à l’époque, la production totale de pétrole est de 43,2 millions de tonnes. Plus tard, on a décidé de juguler cette production, tant et si bien que l’Empire austro-hongrois passe à la sixième place mondiale, avec 2,1% de la production globale. Il est alors dépassé par la Roumanie.

Au début de la première guerre mondiale, la Roumanie est le principal fournisseur de pétrole de l’Empire allemand. Mais en 1916, quand la Roumanie entre en guerre avec l’Empire austro-hongrois, elle perd rapidement l’initiative de la belligérance et, au bout de quelques mois, les troupes des Centraux chassent les armées de Bucarest du nord du pays et les gisements de pétrole sont occupés par les Allemands.

Des équipes de saboteurs britanniques avaient, avant la retraite des armées roumaines, détruit les installations : 1677 puits sont inaccessibles, dont 1047 avaient auparavant été exploités. 827.000 t de pétrole partent en flammes. Les Allemands mettront des mois à remettre les puits et les tours de forage en état de fonctionner. Lors de la signature du Traité de Bucarest le 7 mai 1918, la Roumanie est contrainte de céder aux empires centraux des droits d’exploitation. Six mois plus tard cependant, les Roumains appartiennent au camp des vainqueurs. Elle peut à nouveau disposer de ses gisements pétroliers.

En 1924, on passe à l’exploitation en profondeur, avec des puits allant jusqu’à 141 m sous le sol. L’objectif est de tripler la production. Trois ans plus tard, il y a 1566 puits de pétrole exploités en Roumanie, dont 1014 dans la région de Ploesti. En 1936, la production atteint 8,8 millions de tonnes, son plus haut niveau pendant l’entre-deux-guerres. Une grosse partie de cette production est destinée à l’Allemagne. Pour le plan quadriennal de 1936, la Wehrmacht et l’Office allemand de la croissance économique établissent des rapports où ils posent comme principe que les champs pétrolifères roumains constituent des objectifs de guerre pour le Reich. Ploesti sera en effet la principale source de pétrole du Reich pendant la seconde guerre mondiale. En mai 1940, le pacte germano-roumain dit « Armes contre pétrole » est signé : Berlin importera du pétrole roumain et, en compensation, les Roumains obtiendront des armes. L’industrie pétrolière de Ploesti se développe rapidement dans le cadre de l’industrie de guerre, supervisée par les Allemands qui utilisent évidemment ce pétrole pour leurs forces armées. En 1940, 1,4 million de tonnes de pétrole roumain part vers l’Allemagne ; en 1941, 3 millions de tonnes. Près de 18.500 personnes travaillent dans l’industrie pétrolière qui utilise principalement la langue allemande.

Il convient dès lors de changer les titres de propriété de ces gisements : l’exploitation du pétrole roumain à Ploesti était, jusqu’alors, sous le contrôle de la Standard Oil américaine. Au printemps de l’année 1941, Berlin et Bucarest arrivent à un accord pour affirmer que, désormais, c’est l’Etat allemand qui exploitera directement les gisements. Pour obtenir ce droit d’exploitation, les Allemands dédommagent la Standard Oil et lui versent 11 millions de dollars américains. Quelques temps auparavant, les actionnaires belges et français, plus ou moins mis sous pression, sont amenés à vendre leurs parts à des prix en-dessous de ceux du marché.

Hitler s’est exprimé à propos du pétrole roumain, lors de sa visite à son allié finlandais, à l’occasion du 75ième anniversaire du Maréchal Carl Gustav Mannerheim, le 4 juin 1942 : « Si les Russes avaient occupé la Roumanie à l’automne 1940 et s’étaient emparé des puits de pétrole roumains, nous aurions été totalement sans ressources en 1941. (…) Nous avons une production allemande importante mais rien que ce qu’ingurgite la Luftwaffe et les divisions blindées est énorme. Il s’agit d’une consommation qui dépasse l’imagination. (…) Sans une production d’au moins quatre à cinq millions de tonnes de pétrole roumain, nous ne pourrions mener la guerre et nous aurions dû abandonner la lutte ».

La protection des ressources de pétrole roumaines à jouer un rôle de premier plan pendant la seconde guerre mondiale. Du point de vue allemand, la présence britannique en Grèce menace ces champs pétrolifères car ils sont ipso facto dans le rayon d’action des bombardiers britanniques. La Crète, surtout, constitue une base britannique qui permet le contrôle complet de l’Egée et de bombarder les installations pétrolières de Roumanie. C’est la raison pour laquelle les Allemands décident d’envahir les Balkans en 1941, de prendre le contrôle de la Grèce et de lancer une opération de parachutistes en Crète.

D’après les souvenirs du Général Heinz Guderian, Hitler a évoqué le 23 août 1941  -lors de discussions menées au Quartier Général du Wolfsschanze en Prusse orientale, sur la décision de commencer la bataille de Kiev-  l’importance de la Crimée, véritable porte-avions soviétique à partir duquel Staline pouvait s’attaquer aux champs pétrolifères roumains et les détruire. C’est à cette occasion que Hitler aurait prononcé cette parole : « Mes généraux ne comprennent rien à l’économie de guerre ».

Ploesti subit des attaques aériennes entre le 13 juillet 1941 et le 19 août 1944. Ces attaques avaient pour but de détruire les onze raffineries de pétrole et de ralentir ou arrêter la production de carburants, matière première vitale pour les Allemands.

Les premières attaques aériennes des 13 et 14 juillet 1941 sont perpétrées par six bombardiers soviétiques, volant à 2000 m d’altitude. Ils endommagent sérieusement l’une des raffineries, incendient douze wagons citernes. Suite à cette attaque, le chef de l’Etat roumain, Ion Antonescu, détache des chasseurs roumains du front de l’Est et les affecte à la protection des installations pétrolières.

Treize bombardiers américains de type B-24 Liberator décollent le 12 juin 1942 d’un champ d’aviation britannique en Egypte pour mettre le cap sur la Roumanie. D’une altitude de 4000 m, ils lâchent leurs bombes sur la zone des raffineries. Les Allemands et les Roumains reconnaissent le danger qui menace Ploesti depuis les airs. Ils ne cesseront plus de renforcer la défense aérienne autour de la ville.

ploesti.jpgL’opération « Tidal Wave » du dimanche 1 août 1943 s’est avérée un fiasco complet pour les 178 bombardiers américains de la 9ième Flotte aérienne, partis de Benghazi en Libye. Une partie des escadres s’égare en direction de Bucarest. Les appareils sont repérés très rapidement, si bien qu’ils perdent l’effet de surprise sur lequel ils comptaient.

Une bataille aérienne, brève mais acharnée, s’ensuivit. Les 69 chasseurs allemands sont engagés dans la bataille : ils descendent 54 bombardiers. Quelques-uns de ceux-ci atterrissent en Turquie neutre. Cinq d’entre eux, sur le chemin du retour, sont abattus par les chasseurs Messerschmidt Be109 des forces aériennes bulgares. Seuls 88 appareils parviennent à retourner à Benghazi, dont les deux tiers sont sévèrement endommagés. Pour les Américains, ce seront les pertes les plus sévères lors d’une attaque aérienne. Les dégâts provoqués par les bombes sont réparés dès le 18 août, date où la production atteint à nouveau 80% du niveau d’avant l’attaque.

Il faudra attendre avril 1944 pour que les Américains osent une nouvelle offensive, cette fois au départ de Foggia en Italie. Elle ne réussit que partiellement car, en juillet 1944, malgré les attaques répétées, la production atteint toujours 70% de ses capacités. Le mois suivant, la Roumanie abandonne son alliance avec l’Allemagne. Le 24 août 1944, les troupes soviétiques s’emparent des installations pétrolières. Le pétrole roumain cesse définitivement d’être un atout pour l’économie de guerre allemande.

Erich Körner-Lakatos

Article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°16/2018 ; http://www.zurzeit.at .