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mardi, 05 octobre 2010

La place de la Russie dans l'histoire de la diplomatie européenne

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES- 1997

La place de la Russie dans l'histoire de la diplomatie européenne

 

Intervention de Robert Steuckers lors du 1er Colloque de l'Atelier régional d'Ile-de-France de Synergies Européennes, le 8 mars 1997

 

On ne peut évaluer la place et l'importance de la Russie dans la tradition diplomatique européenne que sur base des textes existants. Les premiers textes valables pour juger l'émergence de la Russie dans la réalité politique européenne datent de l'époque de Pierre le Grand. Ce Tsar a manifesté durant son règne la volonté de faire de la Russie un Etat organisé à l'européenne, participant pleinement au concert des Etats européens. Cette volonté peut se concrétiser dès l'effondrement de la puissance polono-lithuanienne qui conduira aux partages successifs de la Pologne, achevés tout à la fin du XVIIIième siècle.

 

Cependant, en dépit de la volonté de Pierre le Grand, la Russie ne se laissera jamais appréhender par les mêmes concepts politiques et géographiques que le reste de l'Europe. Cette différence est due à la qualité, aux dimensions et à l'immensité de son territoire, qui fait charnière entre l'Europe et l'Asie. Dès le départ, dès les premiers textes rédigés en Europe sur la Russie et destinés aux chancelleries, on perçoit la dimension eurasienne de la Russie, malgré la volonté de Pierre le Grand de s'aligner exclusivement sur l'Europe.

 

Aujourd'hui, les cercles politiques et culturels européens, toutes tendances confondues, font désormais face à une Russie complexe, immense, tout à la fois européenne et asiatique, échappant aux règles des idéologies occidentales. Ils ne font plus face à une URSS à l'idéologie monolithique, parfois plus aisée à comprendre, encore que les arcanes peu déchiffrables de la soviétologie ont souvent induit en erreur des soviétologues patentés comme Alain Besançon ou Hélène Carrère d'Encausse... Récemment, pendant l'été 1993, la presse à sensation de Paris a parlé d'une alliance entre “rouges” et “bruns”, de l'émergence inquiétante d'un bloc “national-communiste”, en embrayant sur des phénomènes somme toute superficiels et sans tenir nullement compte de la longue histoire des rapprochements et des ruptures entre la Russie, d'une part, et les autres puissances européennes, d'autre part. La phobie du complot “rouge-brun” a fait long feu car les connaissances historiques la­cunaires des quelques journalistes fort prétentieux et très braillards qui ont déclenché le scandale étaient bien maigres. Leur bricolage n'était qu'un jeu médiatique. Quant à ceux qui se sont déclarés “rouges-bruns”  dans la foulée, pour entrer dans le jeu des hystéries médiatiques et faire parler de leurs personnes, on décèle aisément chez eux une volonté d'apparaître comme de “grands scandaleux”, de “grands méchants loups”, additionnant toutes les rigueurs des totalitarismes stalinien et hitlérien de ce XXième siècle.

 

Pour éviter la répétition malheureuse de telles sensations médiatiques, pour échapper aux hypersimplifications de la presse parisienne, il m'apparaît nécessaire de retourner à l'histoire de la diplomatie européenne et de voir comment le rapport Europe/Russie est perçu dans les chanceleries et comment il transcende et chevauche les étiquettes de “gauche” et de “droite”. Il convient d'examiner comment les concepts de la géopolitique sont nés il y a près de 300 ans, au départ de ré­flexions sur l'immensité du territoire russe, ensuite de voir comment ils ont été articulés dès l'époque napoléonienne. Il con­vient de déceler quelles polarités ont été mises en exergue dans le contexte tourmenté des guerres de la Révolution et de l'Empire, de voir comment les conflits ont été explicités.

 

Accusé d'avoir fait partie de ce complot “rouge-brun” pour avoir participé à un débat avec Ziouganov, président du PCFR, et Volodine, son ajoint et conseiller, à Moscou en avril 1992, débat portant sur une alternative éthique au néo-libéralisme (!), sur l'œuvre de François Perroux, sur l'anti-utilitarisme, débat retransmis ensuite dans la presse russe (Dyeïnn) et serbe (Duga), j'étais redevable d'une explication, non pas aux ignares de la presse parisienne mais à mes lecteurs et à mes abonnés. Je m'étais déjà expliqué par bribes dans un interview (cf. NdSE n°2; versions portugaise et néerlandaise également disponibles). J'entends, dans cette allocution qui deviendra très prochainement texte, être plus exhaustif. J'avais le devoir d'approfondir la question pour confondre les piteux, médiocres et minables journalistes parisiens du Monde et d'autres gazettes de bas étage qui se sont donnés en spectacle pendant l'été 1993. J'avais le devoir intellectuel de retourner au réel pour réduire à néant les simplifications esthétisantes des néodroitistes et nationaux-révolutionnaires parisiens, relevant de la même engeance journa­listique que leurs adversaires, qui n'ont pas de projets cohérents ni de discours étayés, mais qui aiment à répéter “je suis un grand méchant” ou un “grand-pervers-qui-pense-tout-ce-qui-est-interdit-de-penser”. Afin, bien sûr, de ne plus jamais se lais­ser embarquer dans un jeu médiatique aussi stérile que celui de l'été 1993.

 

Les spéculations sur la nature politique et géographique de la Russie commencent dans l'œuvre de Leibniz, qui a cumulé les positions de philosophe, de mathématicien, de conseiller du Prince et de diplomate. Pour la première fois, Leibniz livre à ses lecteurs européens une réflexion politique profonde sur la Russie. Leibniz a forgé des concepts instrumentalisables pour faire face à la nouvelle réalité géographique et politique qui se présentait aux portes de l'Europe. Pierre le Grand venait en effet d'annoncer qu'il ferait de la Russie un Etat européen, participant au concert des nations européennes. En 1669, Leibniz réagit face à la question polonaise. La Pologne, voisine de la Russie, était, avant l'émergence de celle-ci, la puissance la plus “orientale” de l'Europe. Cette Pologne était une “république aristocratique”, tolérante sur le plan religieux, fantaisiste sur le plan culturel et littéraire, brillante dans les arts, fébrile et mobile sur le plan militaire, avec sa cavalerie portée par un “mythe sar­matique”, où l'aristocratie polonaise se décrivait comme la descendante de cavaliers sarmates venus d'Iran, du Caucase et des régions pontiques. La monarchie de cette Pologne était élective. Avant l'élection du nouveau monarque, l'Allemand Leibniz donne son avis: il est alors “russophobe”, se méfie de cet immense pays dont on connaît finalement peu de choses, et espère la défaite du candidat qui a les faveurs de la Moscovie. Sinon, dit-il, le “rempart polonais” qui protège l'Europe va tomber, ce qui amènera les “barbares asiatiques” au centre de notre sous-continent et aux frontières du Reich. Ceci est la première posi­tion de Leibniz et elle est anti-russe.

 

Mais très vite, cette position se juxtaposera à une deuxième: il faut inclure la Russie dans une grande alliance européenne anti-turque («Quid si ergo posset Moscus quoque in anti-turcicum foedus pellici»). En effet, avant sa longue désagrégation, la Pologne était forte. Rappelons l'intervention des troupes de Jan Sobiesky et du Hongrois Janos Hunyadi lors des Croisades anti-ottomanes dans les Balkans et lors de la défense de Vienne aux XVième et XVIième siècles. La Russie de Pierre le Grand devra reprendre à son compte la fonction de cette puissante Pologne de Sobiesky. Telle est la seconde position de Leibniz.

 

Dans la troisième position qu'il adopte face à la Russie montante, Leibniz jette les bases de ce qu'il est convenu d'appeler l'“eurasisme”. Dans son texte de 1697, Novissima Sinica, Leibniz écrit que la masse continentale euro-asiatique compte deux anciennes civilisations: 1. Rome/Europe (le Reich); 2: La Chine. La Russie, poursuit-il, doit faire le lien entre ces deux civili­sations en organisant son propre territoire. L'Europe acquerra un avantage si c'est elle qui communique à la Russie les re­cettes de la “bonne” organisation politique, territoriale, administrative, etc.

 

Dans sa quatrième position, Leibniz parle de la Russie comme d'une tabula rasa, comme d'un espace vierge, où l'on pourra tester toutes sortes d'expériences. La Russie est un pays qui offre des milliers de possibilités (comme on le dira plus tard des Etats-Unis). Il permettra d'absorber une immigration paysanne allemande.

 

Dans sa cinquième position, prise en 1712 lors de la guerre entre la Suède et la Russie pour la maîtrise de l'axe fluvial “gothique”, joignant la Baltique à la Mer Noire, afin d'assurer la translation de l'héritage polono-lithuanien. Leibniz, Allemand, s'oppose à toute expansion de la Russie vers le Nord, mais favorise toute expansion vers le Sud. Cette position allemande est une constante: on l'a vu se manifester lors de l'indépendance des Pays Baltes (en 1919 comme en 1991), de la Finlande, dans les intentions lisibles en filigrane dans les clauses du Pacte germano-soviétique de 1939, dans les concessions accordées en théorie par Jirinovski aux Suédois et aux Allemands dans son projet de “grande avancée vers le Sud”. Symptomatique est le fait que Jirinovski insiste si fortement en Allemagne et en Suède sur l'orientation méridionale des hypothétiques efforts de “sa” future Russie.

 

Dans sa sixième position, Leibniz approfondit sa réflexion sur la qualité de tabula rasa  du territoire russe. La Russie est vierge, dit-il, on peut y importer tant les vices que les vertus de l'Europe. Mais Leibniz est pessimiste, conservateur. Pour lui, l'Europe décadente est travaillée et minée par ses vices. Il raisonne binairement en opposant une Europe décadente à une Russie pure. Adepte de l'idéologie des Lumières à ses débuts, Leibniz poursuit un objectif pédagogique: si la Russie est pure, vierge et “mineure”, elle peut devenir l'objet d'une pédagogie vertueuse et éviter ainsi d'entrer directement en décadence à cause de ses nouveaux contacts avec l'Europe malade.

 

En résumé: l'Europe, par la voix de Leibniz, est favorable à la Russie quand elle avance ses pions vers le Sud contre les Turcs, vers la Mer Noire, mais pas encore vers les Balkans, territoire réservé à l'époque aux Hongrois et aux Autrichiens, protecteurs des Serbes, après la libération de Belgrade en 1717/18. En revanche, l'Europe se montre hostile à la Russie quand elle avance ses pions vers le Nord. Comme Leibniz, elle se montre pro-suédoise, pro-polonaise (puis pro-ukrainienne), car, pour elle, l'axe gothique est un espace intermédiaire entre la Russie et l'Europe, qui a une logique propre qu'il convient de con­server, tandis que l'espace balte est un indispensable espace de transition entre Russes, Suédois et Allemands

 

Herder précisera cette vision d'un espace balte d'échange culturel. Herder est le père des nationalismes germaniques et slaves, le théoricien de la relativité culturelle, des différences, de la valorisation des origines de toute culture au détriment des époques plus tardives, jugées déclinantes. En 1769, dans le journal qu'il a écrit au cours de son voyage de la Livonie (en Lettonie actuelle) à Nantes, Herder écrit que l'Europe est vieillie, décadente, qu'elle a épuisé ses potentialités. Face à elle, la Russie possède encore des atouts, des potentialités. Il faut travailler la Russie, dit Herder, pour en faire un modèle pour le reste de l'humanité. La pensée de Herder est à la fois liée aux Lumières car elle est pédagogique, elle veut étendre au monde entier des idées européennes qui ne sont ni le rationalisme occidental ni le césaro-papisme catholique. Mais si cette pensée de Herder est liée aux Lumières, elle est en même temps critique à leur égard. La critique de Herder s'articule surtout autour de l'optimisme et de la prétendue unicité du modèle des Lumières. Pour Herder, théologien protestant, toute culture est une manifestation voulue par Dieu et celui-ci se manifeste de multiples façons, donc seule la pluralité des cultures est légitime, est œuvre de Dieu. L'histoire d'un peuple particulier est simultanément l'histoire d'un possible humain, universellement valable.

 

Sur base de ces principes, Herder énonce des projets pour l'Europe orientale et la Russie. Il privilégie les Pays Baltes, dont il est issu, comme espace d'échanges entre l'Europe germanique et la Russie. Mais il concocte également des projets sédui­sants pour l'Ukraine, la Crimée et la rive septentrionale de la Mer Noire. La mission de la Russie, à ses yeux, est de recréer un nouvel hellénisme sur le pourtour de la Mer Noire et de faire de la Crimée sa capitale. En énonçant ce grand projet, il re­prend l'idée allemande d'un “Drang nach Süden” russe et souligne l'importance capitale de la Crimée sur le plan géopolitique (pendant la guerre civile entre Blancs et Rouges, la Crimée, sous le Général Wrangel, a été un enjeu majeur du conflit; le IIIième Reich concoctait également des plans germanisants/hellénisants pour la Crimée et le conflit russo-ukrainien d'aujourd'hui rappelle l'importance géopolitique de cette presqu'île). Le “Projet grec” de Herder sera repris par Catherine II et instrumentalisé contre l'Empire ottoman que la fougueuse Tsarine chassera des rives septentrionales de la Mer Noire.

 

Le jugement que porte Herder sur l'œuvre de Pierre le Grand est également fort intéressant. Herder reproche au Tsar Pierre d'avoir négligé la culture “naturelle” de la Russie, de ne pas avoir tablé sur ses atouts nationaux et surtout d'avoir fait de la Russie une “pyramide inversée” qui risque de s'effondrer tôt ou tard dans la catastrophe. Herder prédit ainsi pour la première fois la révolution russe de 1917.

 

De 1789 à 1820, c'est-à-dire de la Révolution française à l'avènement de la Monarchie de Juillet, la réflexion sur la Russie va s'articuler autour de trois oppositions:

1. L'opposition entre liberté et despotisme, où l'Ouest est la liberté et la Russie, le despotisme (Marx reprendra cette di­chotomie russophobe, et, dans le marxisme, on parlera parfois de “despotisme oriental”).

2. L'opposition entre légitimité et révolution, où la Russie est le bastion de la contre-révolution. Nous avons là ante litte­ram une dialectique Est-Ouest, où la droite légitimiste est pro-orientale et anti-occidentale, contrairement à ce que nous avons connu pendant la guerre froide. Dans l'Allemagne de la “révolution conservatrice”, Moeller van den Bruck, traducteur de Dostoïevski, réfléchit sur l'itinéraire de ce dernier: révolutionnaire dékabriste, il deviendra légitimiste, en percevant l'insuffisance des idées occidentales. Moeller et, à sa suite, les diplomates allemands conserveront l'espoir légitimiste-con­servateur en la Russie, en dépit de la révolution bolchevique.

3. L'opposition Terre/Mer ou Russie/Angleterre. Ces réflexions ont annoncé la géopolitique de McKinder et de Haushofer, ainsi que l'œuvre de Carl Schmitt. Face à cette dualité Terre/Mer, notons la position intermédiaire prise par la France. La France est une “civilisation équilibrée” entre Terre et Mer, elle s'oppose également au “navalisme anglais” et au “despotisme exclusivement tellurique” de la Russie. Quand, sous Napoléon, la France s'identifie à l'Europe, comme l'Allemagne s'y identi­fiera pendant les deux guerres mondiales, les Continentaux percevront l'Europe comme le centre du monde et de l'histoire mondiale.

 

La période qui s'étend de 1789 à 1830 est une période de grande effervescence. Pour reprendre la terminologie de Carl Schmitt, c'est la fin du jus publicum europæum. L'idée révolutionnaire veut se planétariser, ne connaît ni repos ni mesure. Au cours de cette période, les diplomates écrivent une quantité impressionnante de rapports dont la teneur est proprement géopolitique. Nous allons examiner ceux qui concernent notre propos d'aujourd'hui: la Russie.

 

En 1791, un rapport anglais anonyme, intitulé Russian Armament, jette les bases de l'hostilité anglo-saxonne à l'encontre de la Russie. La Russie est désignée clairement comme l'ennemi car elle vise l'élimination de la présence ottomane en Mer Noire et dans les Balkans. Nous avons là le premier indice de l'alliance réelle et tacite entre Londres et la Turquie, entre la thalasso­cratie anglo-saxonne et la Sublime Porte. Le rapport poursuit: l'avancée de la Russie vers Constantinople menace 1) l'Egypte (on prévoit déjà en Angleterre le percement du Canal de Suez) et 2) le commerce du Levant. Donc, pour les diplomates an­glais, l'existence de l'Empire Ottoman, y compris sa présence dans les Balkans, garantit l'équilibre européen (l'argument sera repris lors de la Guerre de Crimée); l'Empire Ottoman est un barrage contre la Russie qu'on soupçonne vouloir s'emparer des Indes (en 1800-1801, effectivement, le Tsar Paul I, allié de Napoléon, projette l'invasion des Indes). Dans d'autres mani­festes anonymes parus entre 1792 et 1793, des observateurs anglais envisagent une alliance entre la France, l'Angleterre et la Turquie, pôle de la liberté, contre l'Autriche, la Prusse et la Russie, pôle du despotisme.

 

Cette tentative de rapprochement, en pleine guerre, de l'Angleterre avec la France révolutionnaire peut s'expliquer clairement si l'on a lu le livre de l'historien français Olivier Blanc, Les hommes de Londres. Histoire secrète de la Terreur (Albin Michel, 1989). Blanc nous y démontre les mécanismes d'organisation de la guerre civile en France, mis en œuvre depuis Londres, afin de venger la bataille de Yorktown (1781) qui avait donné la victoire aux insurgés américains avec l'appui de troupes et de vaisseaux français. Par ailleurs, l'Angleterre visait à détruire les ressorts de la politique navale de Louis XVI, qui avait connu quelques succès militaires. Les manifestes anonymes réclamant une alliance avec la France demandent implicitement l'arrêt de cette politique secrète d'organisation de la guerre civile en France, d'autant plus que les troupes autrichiennes et prus­siennes avancent dans le Nord et en Lorraine, risquant d'affaiblir définitivement la France et de souder au Nord et au centre de l'Europe un bloc germanique et impérial solide. L'Angleterre, au nom de l'équilibre continental, cherche à changer d'alliés et à se ranger du côté du plus faible. Mais, coup de théâtre, la France est victorieuse à la bataille de Fleurus en 1793: elle devient la plus forte puissance européenne, s'installe en Brabant et à Anvers, ce qui, pour Londres, est intolérable. L'Angleterre, pour respecter sa politique d'équilibre, doit lui faire la guerre, de concert avec les Prussiens et les Autrichiens. Quand l'Allemagne, après Bismarck, sous Guillaume II et avec la politique navale de von Tirpitz, deviendra la plus forte des puissances euro­péennes, l'Angleterre fera la guerre contre elle, en utilisant les ressources humaines de la France.

 

C'est sur cet arrière-plan que Wilhelm von Byern en 1794 propose une alliance germano-russe contre la France révolution­naire et E. von Zimmermann une alliance germano-franco-anglo-russe contre le challengeur qui pointe à l'horizon, l'Amérique. Mais le théoricien le plus pointu qui a esquissé les grandes lignes d'une politique générale pour vertébrer l'Europe, pendant cette époque de troubles et de désorientements, reste le Français Bertrand Barère de Vieuzac. En 1798, il rédige un manifeste intitulé La liberté des mers ou le gouvernement anglais dévoilé;  ce texte fondamental annonce et anticipe véritable­ment le noyau central des doctrines géopolitiques allemandes de ce siècle (Haushofer) et les positions telluriques et anti-tha­lassacratiques de Carl Schmitt. Pour Barère de Vieuzac, le véritable principe dissolvant n'est pas tant la révolution que le “principe industriel”, générateur de flux incontrôlables. L'industrie anglaise, dit Barère de Vieuzac, découle de la navigation, dès lors les flots générés par la production de marchandises correspondent aux flots océaniques, sur lesquelles rien ne peut se construire. L'industrie induit une démonie de la technique, qui abolit toutes les barrières, frontières, etc. Elle abolit le prin­cipe traditionnel de la famille avec son ancrage dans la Terre. C'est au départ de ce texte de Barère de Vieuzac que le poète Rudolf Pannwitz (cf. NdSE n°19) chantera son apologie de la Terre et de l'Imperium Europæum et que le Carl Schmitt d'après 1945 élaborera son anti-thalassocratisme fondamental (cf. Terre et Mer & Glossarium). Pour Barère de Vieuzac, l'Europe est une terre de civilisation et d'enracinement qui s'oppose tout naturellement à l'Angleterre, qui domine l'espace fluide de la mer sur lequel aucune civilisation ne peut éclore, et à la Russie, qui domine un espace mouvant de terres non travaillées. Son dis­ciple Eschasserieux propose dès lors une alliance franco-prussienne contre l'Angleterre et la Russie. C'est dans les travaux de Barère de Vieuzac et d'Eschasserieux qu'on trouve l'origine des rapprochements franco-allemands, depuis le napoléo-gaullisme de Pannwitz jusqu'à la réconcialisation préconisée par Adenauer et De Gaulle en 1963 et à la présence d'un Ernst Jünger lors de la visite de Kohl et Mitterand à Verdun.

 

Chez les nationalistes allemands de la première génération, nous trouvons d'autres approches, qui, elles aussi, ont connu une postérité. Pour Ernst Moritz Arndt, auteur de Deutsche Volkswerdung,  l'analyse est plus subtile: l'opposition fondamentale, pour Arndt, n'est pas tant la révolution ouest-européenne contre la contre-révolution russe, ou la civilisation française, alle­mande et européenne contre la barbarie russe (comme le voulaient les russophobes napoléoniens), mais l'opposition entre pays fermés non organisés et pays ouverts à la mer (sans pour autant être thalassocratiques). Arndt préfigure là la géopo­litique de Ratzel.

 

Quant au poète Jean-Paul en 1810, il se moque de la russophobie qui décrit les Russes comme des “barbares”, mais reste attaché à l'idée pédagogique de l'Aufklärung (que l'on a repérée de Leibniz à Herder). Selon cette idée laïque et missionnaire, la Russie est certes encore “barbare” mais elle se civilisera sous l'influence européenne. Remarquons que la russophilie de Jean-Paul n'est pas encore celle des narodniki russes: il ne rejette pas l'intellectualisme de l'Aufklärung mais ne parie pas sur les ressorts naturels du peuple russe, qu'il juge encore “inférieurs” et “mineurs”.

 

Heinrich von Kleist, dans son essai Über das Marionettentheater  (1810) décrit un monde futur totalement technicisé et ratio­nalisé, mais, dans ce monde figé, tout à coup, un ours déboule sur la scène; il est le symbole de l'Est, de la Russie; il repré­sente la force de l'instinct qui domine toute technique. Contre l'instinct, inutile de se battre, il ne faut attendre aucune victoire. L'Ouest, c'est Napoléon, l'ours, c'est la Russie. Cette argumentation sera reprise par Niekisch dans ses articles “nationaux-bolcheviques” de la revue Widerstand.

 

En France, c'est le traditionalisme anti-révolutionnaire qui développera des réflexions intéressantes sur la Russie. Pour Louis de Bonald (1754-1840), dans ses Discours politiques sur l'état actuel de l'Europe  (1802), la Russie est, depuis la chute de l'Empire romain, la plus grande force d'expansion à l'œuvre en Europe. Mais, ajoute-t-il, son christianisme est “byzantin”, donc, du point de vue catholique de Bonald, il est un mélange de “superstitions” d'“idolâtrie” et de “morceaux de christia­nisme”. Dans les droites catholiques et françaises, Bonald introduit un ferment russophobe d'anti-byzantinisme, contre lequel s'insurgera le Russe Leontiev (cf. Vouloir n°6/1996). A cet anti-byzantinisme, Bonald ajoute un jugement sur l'œuvre de Pierre le Grand: il estime qu'avoir voulu l'européanisation de la Russie est une bonne initiative, mais, déplore Bonald, “il a introduit la corruption avant de former la raison”. Bonald veut dire par là que Pierre le Grand a d'abord favorisé le commerce et l'industrie avant d'établir des lois. Il aurait dû favoriser les classes rurales, puis assurer le primat de la chose militaire, de la souverai­neté et de la paysannerie sur les fonctions de négoce. Bonald développe une critique conservatrice de l'idéologie marchande, vectrice de corruption, mais souhaite la conversion de la Russie au catholicisme. Il introduit ainsi un motif de russophobie ré­current dans la pensée politique conservatrice en France.

 

Joseph de Maistre (1753-1821) critique à son tour l'œuvre de Pierre le Grand, qui s'est laissé entraîner par “l'esprit de fabri­cation”. Comme cet esprit de “fabrication” (on dirait aujourd'hui: ce “constructivisme”) s'est insinué dans la vie politique russe dès l'origine de son européanisation, il est appelé à s'accentuer en dépit des barrières traditionnelles et provoquera une révo­lution (avec la critique de Herder qui voit dans la Russie de Pierre le Grand une “pyramide inversée” prête à basculer, la cri­tique de J. de Maistre est la seconde prédiction de la révolution russe, un siècle avant les faits).

 

La fin de l'aventure napoléonienne se déroule sous le règne du Tsar Alexandre I. Celui-ci fournit le gros des troupes de la coa­lition anti-napoléonienne, si bien qu'il acquiert le titre de “Libérateur de l'Europe”. Il est forcément peu perçu comme tel en France mais bien en Allemagne ou en Belgique (où le souvenir de “Pietje le Cosaque”, à Gand, au moment des premières manifestations flamingantes, reste dans les mémoires). L'idée motrice d'Alexandre I était de constituer une “Sainte-Alliance” en Europe. La mission de la Russie est de donner corps à cette initiative, visant à terme la “monarchie universelle”, que ses adversaires déclareront bien vite “despotique”. Cette idée du Tsar Alexandre I provient de deux sources:

1) La “pansophie” de Louis-Claude de Saint-Martin, qui visait à transcender les clivages religieux en Europe entre orthodoxes, protestants et catholiques.

2) Le “Mouvement du Réveil” de l'Allemand Jung-Stilling.

 

Jung-Stilling (1740-1817) veut fusionner le piétisme et la mystique protestante. Il élabore le concept de “nostalgie” (Heimweh, également titre d'un roman). La nostalgie est toujours nostalgie de la patrie céleste, de l'Empire de Dieu à construire. Pour Jung-Stilling, cet empire commencera à l'Est. Le christianisme s'est développé d'Est en Ouest et a décliné. Il faut faire le chemin inverse. Son disciple Johann Albrecht Bengel voit dans la Russie l'instrument de Dieu pour punir les nations: Napoléon est l'Antéchrist, Alexandre I, l'Ange de l'Apocalypse. En 1817, quand une famine éclate en Allemagne du Sud, les paysans adeptes du “Mouvement du Réveil” (catholiques et protestants confondus) émigrent vers la Russie, afin de s'installer dans l'antichambre du futur paradis et de fuir l'Europe qui allait subir une punition méritée.

 

Franz von Baader (1765-1841) recueille l'héritage de la mystique allemande de Jakob Boehme, de Louis-Claude de Saint-Martin, de Jung-Stilling et de Görres. Son objectif se confond avec celui d'Alexandre I: réconcilier catholiques et protestants dans l'orthodoxie, raviver la dimension religieuse eschatologique et mystique, faire de la Russie le site de la synthèse de ce renouveau religieux et de son armée l'instrument destiné à sauver l'Europe de la dissolution révolutionnaire.

 

Les idées traditionalistes, la coalition anti-napoléonienne, le “Mouvement du Réveil” poursuivaient un même objectif. D'où la théocratie chrétienne et pansophique, l'utopie tirée du “Mouvement du Réveil”, l'“entremission organique” (organische Vermittlung) participent du “Principe d'Etat” qui s'oppose à l'Etat mécanique des révolutionnaires (procédant de l'“esprit de fa­brication”) et au “Dieu mécanique” des philosophes. Mais la grande différence entre, d'une part, Baader et les catholiques pan­sophiques et pro-orthodoxes et, d'autre part, et Bonald, de Maistre et les catholiques stricto sensu, c'est que Baader est mo­niste (il veut façonner le futur et affirme que la bonne politique organique adviendra) tandis que Bonald et de Maistre sont dua­listes et prétendent que la bonne politique est une chose définitivement passée. Face à la position pro-orthodoxe de Baader, de Maistre avance que l'orthodoxie est figée. Baader lui répond que cela la rend imperméable aux idées révolutionnaires. Pour Baader en revanche, c'est le “papisme” qui est figé car il jette le soupçon sur l'intelligence et le savoir (selon l'adage: “point trop de science”). Le protestantisme selon Baader laisse libre cours au savoir et l'accumulation de “science” désoriente les hommes, incapables de maîtriser les flux de la connaissance. Pour Baader, science et foi ne doivent pas être distinctes: telle est la mission d'Alexandre I, de la Sainte-Alliance, du “Mouvement du Réveil”, de la Russie et de l'orthodoxie, face à l'“Ouest pourri” (gniloï zapad). Mais les forces les plus conservatrices de l'Eglise orthodoxe russe refusent la démarche d'Alexandre, jugé trop ouvert aux Catholiques et aux Protestants, les “Réveillés” sont expulsés de Russie, de même que Baader, qui ne peut plus s'y rendre et tire les conclusions de sa tentative avortée: «Le retour à une politique ecclésiale conservatrice va pro­voquer l'expansion du matérialisme en Russie et, sous le manteau d'une Eglise d'Etat, les tendances anti-chrétiennes pourront agir plus secrètement, donc plus destructivement». Troisième prévision de la révolution bolchevique...

 

Autre figure-clef de l'époque, l'Abbé Dufour de Pradt (1759-1837), archevêque et confesseur de Napoléon. Pour Dufour de Pradt, le monde contient “deux zones de principes et de langage”, la zone de l'“ordre absolu” et la zone de l'“ordre constitution­nel à des degrés divers”. Ces deux zones se livreront une lutte à mort. Dufour de Pradt annonce au fond la bipolarité de la guerre froide... L'Europe n'a plus le choix qu'entre devenir un protectorat anglais et devenir un protectorat russe. En 1819, Dufour de Pradt prévoit que l'Amérique remplacera l'Angleterre sur mer, avant même que le Président Monroe ne proclame sa célèbre “doctrine” en 1823. Pourquoi? Parce que tant la Russie que l'Amérique disposent d'espace. Dufour du Pradt écrit: «La Russie jouit de tous les avantages dont sont privés les anciens Etats de l'Europe, dans lesquels les espaces sont occupés par la population et par les cultures destinées à la subsistance. On a calculé l'époque à laquelle les Etats-Unis d'Amérique possèderaient une population de cent vingt millions d'habitants, la progression a même dépassé les prévisions. Pourquoi, dans un temps donné, la Russie ne s'élèverait-elle pas au même degré, car elle possède des éléments parfaitement semblables et égaux à ceux qui promettent aux Etats-Unis ce rapide accroissement? La faculté de nourrir sa famille est la limite de la popu­lation; c'est elle qui, dans les Etats peuplés, réduit les mariages à un si petit nombre. Mais il faut un long cours de siècles pour que cette limite sera atteinte en Russie, comme en Amérique; elle se peuplera donc à l'infini...».

 

Aux Etats-Unis, le diplomate Alexander H. Everett (1790-1847) constate que tous les mouvements politiques de son époque sont les conséquences de la Révolution, cherchent à poursuivre la Révolution. L'Europe, dit-il, doit s'unir sinon elle subira le sort des cités grecques, face à la puissante machine militaire et administrative romaine. Mais pour que cette unification ait lieu dans l'équilibre des forces, il faut en exclure la Russie, parce qu'elle a beaucoup d'espace et rompt cet équilibre. Néanmoins, elle va sauver l'Europe en l'unifiant de force: c'est alors que prendra fin l'ère révolutionnaire.

 

En Allemagne le Baron von Haxthausen (1792-1866) écrit que l'atout slave/russe majeur dans le concert politique européen de l'époque est le sens intact de la communauté (mir/obchtchina). Haxthausen influencera directement la pensée populiste russe, tant dans l'expression qu'elle s'est donnée chez Alexander Hertzen que dans celle des narodniki  (les slavophiles) ou des marxistes russes. Entre les uns et les autres, face à cette revendication de la “communauté”, il y tout de même des diffé­rences d'approche: les “progressistes” voient dans le mir une condition sociale favorisant l'avènement du socialisme, tandis que les narodniki y voient une suprématie morale. Pour Haxthausen, les “communautés” russes sont le fondement de l'ordre social car elles empêchent l'émergence d'un prolétariat. Haxthausen était conscient de la différence entre démocrarie orga­nique et démocratie atomisée.

 

Vu d'Europe, voici donc un vaste éventail de réflexions sur la Russie qui inspirent toujours les chanceleries. Elles apparais­sent limpides dans leur simplicité et continuent à structurer toute la pensée géopolitique, même si les noms de leurs auteurs sont aujourd'hui tombés dans un oubli non mérité.

 

Il nous reste à dire quelques mots sur l'Eurasisme. Les Anglais ont un mot pour désigner la lutte planétaire pour le contrôle de l'Asie Centrale et himalayenne: “The Great Game”, “le Grand Jeu”. ce “Grand Jeu” consiste à contrôler les espaces vides entre les grands pôles civilisationnels de l'Inde, de la Chine et de l'Europe. Car la maîtrise de ces espaces assure la domina­tion de la planète. Leibniz s'en était déjà confusément aperçu en rédigeant sa Novissima Sinica en 1697. Dès la fin du XVIIIième siècle, en 1796-97, les Anglais devinent que l'Europe (allemande ou française) et la Russie vont un jour ou l'autre contester ses positions en Inde. Pour les Anglais, il y avait des signes avant-coureurs, comme la conquête de Sébastopol par les troupes de Catherine II en 1783, qui devient port russe en 1784, prélude à l'annexion complète de la côte pontique entre le Dniester et le Boug à la suite de la Paix de Jassy en 1792. La Mer Noire devient un lac russe, tandis que les Pays-Bas méri­dionaux tombent aux mains des hordes révolutionnaires.

 

Napoléon, lui, se rend compte du désastre que constitue pour la France la perte de ses comptoirs indiens. D'où son plan de couper la route des Indes en s'installant en Egypte. Avant de se lancer dans cette entreprise, il dévore tous les livres sur l'Egypte: «J'étais plein de rêves. Je me voyais fondateur d'une nouvelle religion, marchant à l'intérieur de l'Asie monté sur un éléphant, avec un turban sur la tête et à la main le nouveau Coran que j'aurais écrit pour répondre à mes besoins». Le 19 mai 1798 une armada française, avec 40.000 hommes, quitte Toulon et Marseille pour se diriger vers l'Egypte. Aussitôt les Anglais envoient tous leurs navires du Cap et de Calcutta pour bloquer la Mer Rouge. Nelson détruit la flotte française en mouillage à Aboukir (1 août 1798).

 

En 1801, le Tsar Paul I suggère à Napoléon d'envahir l'Inde par la terre et met 35.000 cosaques à la disposition de ce projet. Pour les appuyer, il demande à Napoléon de lui envoyer une armée française par le Danube, la Mer Noire et la Caspienne. Napoléon juge le projet irréalisable. Le 24 janvier 1801, 22.000 cosaques et 44.000 chevaux quittent le sud de la Russie pour se diriger vers l'Asie centrale. Mais le 23 mars 1801, Paul I est assassiné et Alexandre I monte sur le trône. Les Anglais réagissent en envoyant au Moyen-Orient le jeune John Malcolm, un orientaliste, spécialiste de la Perse, nommé officier dès l'âge de 13 ans. Malcolm a pour mission de forger une alliance avec l'Iran, pour bloquer sur le “rimland” toute avancée française (ou russe ou européenne ou, plus tard, allemande) dans la zone s'étendant de la Syrie au Béloutchistan. La réaction russe est immédiate: le Tsar annexe la Géorgie en septembre 1801. En juin 1804, les Russes sont en Arménie, mettent le siège devant Erivan et engagent la guerre contre la Perse pour forcer le passage vers les Indes.

 

En 1804, les Perses appellent les Anglais au secours. Mais 1804 est également l'année où Napoléon devient “empereur”, pro­voquant un renversement des alliances et un rapprochement entre Russes et Anglais. Les Anglais ne font plus pression sur le Tsar pour qu'il rende à la Perse la Géorgie et l'Arménie. Le Shah n'a plus d'autre alternative que de se tourner vers la France. De 1804 à 1807, les tractations entre le Shah et Napoléon sont ininterrompues, la Perse devant servir de tremplin pour une re­conquête française des Indes. L'armée persane est entraînée par des instructeurs français. En 1807, à Friedland, Alexandre se rapproche à nouveau de Napoléon et participe au blocus continental; Français et Russes sont à nouveau alliés contre les Anglais. A Tilsit, la France et la Russie envisagent de bouter les Ottomans hors d'Europe, de s'allier avec la Perse pour mar­cher de concert sur les Indes, mais la France ne peut plus demander aux Russes de rendre la Géorgie et l'Arménie, poussant les Perses dans une nouvelle alliance anglaise!

 

Tels ont été les préludes du “Grand Jeu”. L'affrontement Terre/Mer entre la Russie et l'Angleterre se poursuivra pendant tout le XIXième siècle, véritable épopée avec, de part et d'autre, des héros sublimes et des aventuriers extraordinaires. Parmi les autres facettes du “Grand Jeu”, il y a eu la volonté de contrôler le Tibet (et surtout les sources des grands fleuves chinois, indochinois et birmans), de maîtriser la “Route de la Soie” et surtout le Turkestan chinois (ou Sinkiang). Des missions allemandes tenteront de forger une “alliance diagonale” entre le Reich, l'Empire Ottoman, la Perse, l'Inde et l'Indonésie. Le pantouranisme sera instrumentalisé par les Allemands en 1914, par les Britanniques après 1918. Pendant la guerre civile russe, les Anglais ont tenté de détacher le Caucase de la Russie, en incitant au massacre des commissaires communistes arméniens. Le Japon y participera en soutenant Koltchak et Unger-Sternberg en Asie. Aujourd'hui, avec la tentative de souder à la Turquie, alliée des Etats-Unis, toutes les républiques musulmanes de l'ex-Union Soviétique, le “Grand Jeu” est loin d'être terminé. Pour nous, il s'agit d'en étudier tous les mécanismes, d'en connaître l'histoire jusqu'en ses moindres détails.

 

Robert STEUCKERS

lundi, 04 octobre 2010

Erste Schüsse im Cyber-Krieg

Michael WIESBERG:

„Erste Schüsse im Cyber-Krieg“

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

CyberWar_May%202009-thumb-400x299-thumb-400x299.jpgTausende Rechner im Iran sind, das haben dortige staatliche Stellen mittlerweile eingeräumt, mit dem Computer-Schadprogramm „Stuxnet“ infiziert. Es handelt sich bei „Stuxnet“ um einen sogenannten „Trojaner“, der laut der Sicherheitsfirma „Kaspersky Lab“ entwickelt worden ist, um Fabriken und Industrieanlagen zu sabotieren.

Eugene Kaspersky, Chef und Mitbegründer der Firma „Kaspersky Lab“, sieht in „Stuxnet“ den Auftakt zu „einem neuen Zeitalter“ , das durch „Cyberterrorismus, Cyberwaffen und Cyberkriege“ geprägt sei. „Stuxnet“ könnte ein neuerliches, diesmal elektronisches Wettrüsten in Gang setzten. Der bekannte US-Journalist und Blog-Betreiber Bob Woodward äußerte sich in eine ähnliche Richtung: „Sind wir gerade Zeugen der ersten Schüsse in einem Cyber-Krieg gegen den Iran geworden?“

Drahtzieher Mossad?

Nicht wenige Kommentatoren mutmaßen, daß die Drahtzieher des Trojaners „Stuxnet“ in Israel, genauer: beim Mossad, zu verorten seien. Der israelische Geheimdienst Mossad bemüht sich intensiv, das angebliche Atomwaffenprogramm des Iran zu stören. Nicht einsichtig ist allerdings, warum dann gerade die Atomanlage in Bushehr einer der Schwerpunkte infizierter Rechner geworden ist. Hier handelt es sich nämlich allen Erkenntnissen nach um eine Anlage, die ausschließlich der friedlichen Nutzung dient.

Naheliegender wäre ein Angriff auf die Urananreicherungsanlage in Natanz. Diesen Angriff könnte es nach Frank Rieger vom Chaos Computer Club bereits im Frühjahr oder Mitte 2009 gegeben haben, worauf unter anderem der Rücktritt des Leiters der iranischen Atomenergiebehörde Gholam Reza Aghazadeh in diesem Zeitraum hindeute. Seitdem seien, so Rieger, auch die von der Internationalen Atomenergiebehörde ausgewiesenen Anreicherungszentrifugen des Iran rückläufig. Rieger wörtlich: „Tausende Zentrifugen müssen in Serie geschaltet werden, um am Ende die nötige Anreicherung des spaltbaren Atommaterials zu erreichen.

Ohne entsprechende Computersteuerung ist eine solche Anlage effektiv nicht zu betreiben.“ Die Analyse von „Stuxnet“ weise ein faszinierendes Detail auf: „Ein Teil der Schadsoftware, die in die Steuerungsprozesse eingreift, scheint darauf ausgelegt, sich auf viele einzelne Steuercomputer in einem Netz zu verbreiten und die Schadensroutinen zeitlich zu synchronisieren.“

Dieser Trojaner soll laut Analysen der Sicherheitsfirma „Symantec“ weiter in der Lage sein, bereits desinfizierte Computer, die unter „Windows“ laufen, erneut zu infizieren. Der enorme Aufwand, der hinter der Programmierung einer derartigen Software stehe, deute jedenfalls darauf hin, daß hinter diese Attacke staatliche Stellen stehen könnten. Es handelt sich bei „Stuxnet“ also mit einiger Sicherheit um einen „Staatstrojaner“.

Stuxnet-„Epizentrum“Indien

Viele der Kontrollsysteme für die Steuerungssysteme stammen von der Firma Siemens. Den in Bushehr verwendeten Siemens-Modulen fehlt allerdings die Zulassung für Atomkraftwerke, was aber nur vordergründig dagegen sprechen würde, daß Bushehr nicht doch das eigentliche Ziel der Attacken gewesen ist. Es kann nämlich nicht ausgeschlossen werden, daß die russischen Kraftwerksbauer von Atomstroyexport die nicht zugelassenen Siemens-Module verwendet haben könnten.  

Die russischen Kraftwerkbauer lassen im übrigen noch ganz andere Mutmaßungen zu. So wies die Sicherheitsfirma „Kaspersky Lab“ darauf hin, daß das eigentliche „Epizentrum“ der „Stuxnet“-Aktivitäten Indien sei. Die dort auch tätigen Kraftwerkbauer von Atomstroyexport (Atomkraftwerk Kudankulam), könnten den Trojaner also in den Iran eingeschleppt haben. Nicht ausgeschlossen werden kann vor dem Hintergrund der Rivalitäten zwischen Indien und China, das seine Fähigkeiten im „Cyberwar“ ja bereits einige Male unter Beweis gestellt hat, das staatliche chinesische Stellen hinter „Stuxnet“ stehen könnten.

Dies gilt ungeachtet der Meldung, daß in China angeblich Millionen von Rechnern von „Stuxnet“ befallen sein sollen. Womöglich handelt es sich hier um gezielte Desinformation. Es bleibt dabei: Neben „westlichen“ Geheimdiensten kommen durchaus auch chinesische Dienste als Entwickler von „Stuxnet“ in Frage.

Wie sicher sind deutsche Anlagen?

Beunruhigend aus deutscher Sicht ist an diesem Szenario ist nicht nur das Tappen im Dunkeln, was die Entwickler von „Stuxnet“ angeht, sondern auch die Frage, wie sicher eigentlich deutsche Industrieanlagen vor derartigen Angriffen sind. Die USA haben im übrigen bereits reagiert: Dort baut das Heimatschutzministerium gerade ein Spezialistenteam auf, das auf Angriffe auf Industrieanlagen umgehen reagieren soll. 

L'ex-Chancelier Helmut Schmidt sur l'affaire Sarrazin

L’ex-Chancelier Helmut Schmidt sur l’affaire Sarrazin

 

Extraits d’un entretien avec Helmut Schmidt à « Zeit Magazin », supplément illustré de l’hebdomadaire « Die Zeit » (Hamburg)

Propos recueillis par Giovanni di Lorenzo

 

schmidt.jpgQ. : Quel est le nerf que Sarrazin a effectivement touché ?

 

HS : Apparemment, il en a touché plusieurs en même temps. Parmi ces nerfs, il y a ceux d’un certain groupe de personnes. Par exemple, parmi nos concitoyens juifs, il y en a quelques-uns qui se sentent visés par une remarque, tout à fait en marge d’ailleurs du discours de Sarrazin, sur le « gène juif ». Toutefois, l’intérêt général pour les thèses de Sarrazin a au moins deux racines. Premièrement : la situation, qu’il décrit, sur laquelle il prend son point de départ et pour laquelle il propose une thérapie et énonce des conclusions, eh bien, cette situation est ressentie de manière identique par beaucoup de gens en Allemagne.

 

Q. : Vous voulez dire le déficit d’intégration…

 

HS : Oui. Car les autres affirmations de Sarrazin ne sont pas partagées par tous. Deuxièmement : ces autres affirmations ont provoqué beaucoup de gens, surtout ceux de la presse et de la classe politique. Ces gens-là ont commencé par prendre une attitude très prononcée de mépris à l’égard de Sarrazin et ont jugé négativement ce qu’il disait. Jusqu’au jour où ils ont remarqué, journalistes en tête, qu’une bonne part de l’opinion publique pensaient très différemment d’eux. Alors ils se sont mis à réfléchir. Il faut ensuite ajouter un troisième point : le parti de Sarrazin, auquel il appartient depuis trente ou quarante ans, je veux dire celui des sociaux-démocrates, pense aujourd’hui à le jeter hors de ses rangs. Beaucoup de gens estiment que ce n’est pas correct.

 

Q. : Et vous-même ?

 

HS : Je pense aussi que ce n’est pas correct.

 

Q. : Et pourquoi n’est-ce pas correct ?

 

HS : Il faut d’abord écouter, poser des questions, discuter. Jadis, nous avons eu toutes sortes de déviants au sein de la sociale démocratie allemande et Sarrazin n’est pas le premier qui se voit menacer d’une exclusion. Mais, dans le temps, nous les avons supportés, ces esprits rebelles. Au-delà de la cuisine interne de la SPD, ce qui est important, c’est le fait que la liberté de proclamer son opinion haut et fort pour que l’entende toute l’opinion publique, est désormais perçue comme mise en danger dans l’affaire Sarrazin. En réalité, elle n’est pas mise en danger. Mais lorsque quelqu’un dit quelque chose, qui ne me plait pas, et qu’alors je lui dis tout de go, que je ne lui serrerai plus la main, que je ne veux plus le voir, une telle attitude est perçue comme un mépris à l’endroit de l’opinion que l’autre a formulée. La constitution fédérale allemande autorise les bonnes politiques comme les fausses. La liberté d’opinion, garantie par l’article 5, est valable pour les opinions justes comme pour les opinions fausses. Alors si le social-démocrate Sarrazin, ancien sénateur de Berlin pour les finances, connaît le succès en formulant des assertions provocatrices  —et il n’y a aucun doute qu’elles sont provocatrices—  je lui aurais dit, moi, s’il me l’avait demandé, de modérer ses propos.

 

(…)

 

Q. : Considérez-vous que l’identité allemande et que l’existence même de l’Allemagne sont en danger vu le taux de naissance beaucoup plus élevé que l’on constate dans les couches les plus défavorisées de la population, surtout chez les immigrés ?

 

HS : Non, je ne perçois pas ce danger pour le moment. Mais je dois vous avouer qu’au début des années 70, j’ai demandé à ce que l’on freine l’immigration en provenance d’aires civilisationnelles trop étrangères à l’Allemagne, que j’ai considéré une telle mesure comme nécessaire et que je l’ai favorisée. Lorsque j’ai pris les fonctions de chef de gouvernement, nous avions 3,5 millions de travailleurs étrangers, ici en Allemagne ; quand j’ai quitté les affaires, nous en avions encore 3,5 millions. Aujourd’hui, nous avons à peu près 7 millions d’étrangers en Allemagne.

 

Q. : Mais, vous, vous n’avez pas réclamé un frein à l’immigration au nom de principes tirés de la génétique…

 

HS : C’est juste. Tout cela n’a rien à voir avec l’hérédité et la génétique. Si vous prenez par exemple une personne issue d’une culture ouest-européenne, comme celles de l’Espagne ou du Portugal, et que vous la transplantez à Hambourg Eimsbüttel, et que ses enfants vont là à l’école, en règle générale, tout va bien, tout se passe dans le bon ordre.  Avec ceux qui nous arrivent de Pologne, tout se passe même fort bien. Mais si vous transplantez une personne qui nous arrive d’Afghanistan ou du Kirghizistan pour s’installer au même endroit, sans que ses enfants ne comprennent le moindre mot d’allemand, alors vous récolterez tôt ou tard de sérieux problèmes à l’école.

 

Q. : Depuis peu, nous avons une jeune collègue, que vous verrez souvent assise en face de vous lors des conférences politiques du vendredi. Ses parents sont arrivés de Turquie il y a près de quarante ans. Ils étaient ouvriers d’usine ; la mère ne connaissait quasiment pas un mot d’allemand et elle devait imiter le caquètement des poules chez le boucher pour signifier qu’elle voulait du poulet. Mais leur fille est devenue journaliste à « Die Zeit »…

 

HS : Je n’ai pas dit que cela devait irrémédiablement mal se passer. Bien au contraire. Il y a beaucoup de cas où l’intégration réussit. Mais il y a aussi beaucoup d’autres cas, où elle ne réussit pas du tout. C’était la raison pour laquelle j’avais fait en sorte qu’on mette un terme au recrutement des « travailleurs-hôtes », comme on disait alors, et qu’on leur offre davantage de possibilités de retour au pays. Il est vrai que ces travailleurs avaient été recrutés dans l’idée qu’ils étaient effectivement des « hôtes » et que tout hôte, un jour ou l’autre, rentrerait chez lui. Mais beaucoup d’entre eux, de fait, ne le désiraient pas.

 

Q. : Pourquoi personne n’a envisagé, à l’époque, que ces travailleurs resteraient ?

 

HS : Parce que tous les Espagnols ne sont pas restés ; beaucoup d’Italiens et de Portugais les ont imités. Dans la plupart des cas, ne sont restés que les gens qui provenaient de pays où, sur les plans économique et social, tout allait beaucoup plus mal qu’ici en Allemagne.

 

Q. : Vous voulez dire des Musulmans issus de Turquie…

 

HS : Par exemple, mais pas seulement de Turquie, aussi des anciennes républiques de l’ex-Union Soviétique, de l’actuelle Fédération de Russie ou de pays du Proche Orient, comme le Liban notamment. De tous ceux qui sont venus de ces pays, beaucoup ont aimé demeurer en Allemagne. Or on aurait parfaitement pu prévoir que leur intégration allait s’avérer difficile. En réalité, le problème fondamental est le suivant, et il est juste que l’on en discute dorénavant sur la place publique : nous, les Allemands, n’avons pas été capables d’assimiler ou d’intégrer sept millions d’immigrés. Nous n’avons pas réussi car nous n’avons pas fait suffisamment d’efforts et nous n’avons pas entrepris les démarches qu’il fallait entreprendre. Nous avons intégré une grande partie de ces travailleurs, certes, mais une autre partie d’entre eux, et une partie considérable, nous ne l’avons pas intégrée. Malheureusement. Ce n’est pas tant la faute de ces immigrés, comme on dit aujourd’hui. La faute principale incombe aux Allemands eux-mêmes. Et cette faute vient du fait que nous n’avons pas discuté de la chose. On peut dire de Sarrazin ce que l’on veut, il a fait mouche et a osé aborder un sujet qui était quasiment tabou jusqu’ici.

 

(extrait d’un entretien paru dans « Zeit Magazin », n°38/2010).

Le gouvernement turc protège les sociétés parallèles turques en Europe

Andreas MÖLZER :

Le gouvernement turc protège les sociétés parallèles turques en Europe

 

Le premier ministre turc Erdogan entendait naguère inoculer à la culture européenne quelques solides germes turcs. Et voilà maintenant que le ministre turc des affaires étrangères Davutoglu veut « multiculturaliser » l’Europe. Déclarations ou intentions qui devraient conduire à une rupture définitive des négociations en vue de l’adhésion turque à l’UE.

 

mafiaturque.jpgL’UE devrait immédiatement rompre les négociations en vue de l’adhésion turque, a exigé le chef de la délégation libérale autrichienne (FPÖ) au Parlement Européen, Andreas Mölzer, vu les déclarations du ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu, lors d’une interview accordée aux quotidiens autrichiens. « Lorsque Davutoglu exige que l’Europe doit devenir multiculturelle et affirme que si les Turcs étaient poussés dans les marges de la société européenne, la mère patrie turque devraient ouvrir la voie aux sociétés parallèles turques », a rappelé Mölzer.

 

De toute évidence, Ankara ne voit aucune nécessité pour les Turcs, vivant en Europe, de s’assimiler ou de s’intégrer, ajoute le mandataire FPÖ du Parlement Européen. « Les déclarations de Davutoglu ne sont rien d’autre qu’un complément aux propos tenus par le premier ministre turc Erdogan, qui, c’est désormais de notoriété publique, avait déclaré, dans son fameux et controversé discours de Cologne en 2008, que toute assimilation d’un Turc dans la société allemande procédait « d’un crime contre l’humanité » et qu’il entendait inoculer des germes turcs dans le corps de la culture européenne. Ce que laissent entendre Erdogan et Davutoglu n’est rien moins qu’une menace : ils laissent prévoir ce qui adviendra à l’Europe si un jour la Turquie devient membre de l‘UE », nous avertit Mölzer.

 

De surcroît, rappelle le mandataire FPÖ, Ankara ne comprend qu’une seule chose quand on évoque le partenariat : faire passer exclusivement les positions turques. « Les Turcs ne connaissent ni compromis ni concessions mais attendent de l’Europe et compromis et concessions. De ce fait, on peut en conclure qu’une adhésion turque à l’UE n’européaniserait pas la Turquie, mais turquiserait l’Europe : voilà pourquoi il faut rompre toutes les négociations visant l’adhésion sans pour autant abandonner les pourparlers pour aboutir à un partenariat privilégié », a conclu Mölzer.

 

(communiqué de presse paru sur http://www.andreas-moelzer.at/ ).   

dimanche, 03 octobre 2010

Per Jimmie Akesson, démocrate suédois et garçon modèle

Ansgar LANGE :

Per Jimmie Akesson, démocrate suédois et garçon modèle

 

La percée électorale des « démocrates suédois » a suscité en tollé en Europe. Question : qui est son leader ? Portrait.

 

akesson.jpgEn Allemagne, il n’était guère connu : Per Jimmie Akesson est le nom d’un homme jeune, de 31 ans, qui est le président des « démocrates suédois » (SD). En septembre 2010, son parti a obtenu le score de 5,7% et a réussi ainsi une percée politique. Dès l’âge de dix-neuf ans, ce diplômé de sciences politiques siégeait au conseil municipal de Sölvesborg. Douze ans après ce premier et modeste mandat politique, il est devenu le chef d’un parti conservateur de droite qui s’oppose à l’islamisation du pays et s’insurge contre le prix exorbitant que coûte l’expérience multiculturelle en Suède. Et il a mené cette formation politique à siéger au Parlement de Stockholm.

 

La presse internationale décrit Akesson (cf. : www.jimmieakesson.se ), qui aime, dit-il, les romans policiers suédois et les bouquins de Dan Brown, comme « le nouveau visage du populisme de droite ». Au regard de ceux qui le critiquent, ce ne sont pas ses goûts pour une littérature plutôt ennuyeuse qui le rendent suspect, mais son aspect personnel, sa manière d’être. Il n’a rien « de l’imposant type viking qui correspond au cliché de l’habituel extrémiste de droite suédois », concède le journal « Die Presse ». En effet, son aspect est celui d’un brave garçon, le cheveu enduit de gel, portant un beau petit costume et le nez affublé d’une monture de lunettes en écaille. Il ressemble à un employé de caisse d’épargne et n’a rien du profil de lansquenet d’un Le Pen. Mais, avertit la presse conformiste, tout cela n’est que façade, n’a été mis en scène que pour transformer cet « extrémiste de droite suédois » en mondain, acceptable dans les salons où l’on cause.

 

Mais lorsqu’Akesson déclare que « tous les immigrés ne sont pas des criminels mais qu’il y a néanmoins des liens », cela ne devrait nullement faire scandale mais, tout simplement, être considéré comme une pure et simple description de la réalité ambiante, y compris dans un pays comme la Suède, où presque 20% de la population a désormais des racines étrangères. Pour de larges strates de la population suédoise, Akesson n’est pas tant un visage qu’une voix.

 

Finalement, cela n’a aucune importance de pinailler quant à savoir si le jeune homme politique que l’établissement cherche (encore) à éviter, est un bon petit bourgeois ou un incendiaire. Ce qui importe, c’est le mérite d’Akesson ; en l’espace de cinq ans seulement (il a remplacé Mikael Jansson à la présidence du parti en 2005), il a mené habilement les « démocrates suédois » à une bonne place dans le club des partis européens sur lesquels on colle l’étiquette de « populistes de droite ».

 

L’aspect extérieur d’Akesson correspond au langage dont il use : un parler maîtrisé et mesuré. Jamais il ne s’est exprimé sur le ton du racisme. Cependant ce jeune homme n’est pas encore un véritable professionnel de la politique. Dans un film de propagande électorale mis en ligne sur la grande toile par son parti, Akesson s’exprime avec une certaine crispation : « ses yeux dirigés fixement vers un seul et unique point indiquent qu’il doit lire le texte, exprimant ses positions simples, sur un écran en face de lui », écrit le « Financial Times Deutschland », qui qualifie toutefois le jeune poulain de l’équipe populiste en Europe, comme la « figure du jour ». Sans doute la malice de ce journal-là à l’égard d’Akesson s’explique : il n’envisage que les intérêts de l’économie dans une problématique comme celle de l’immigration. Ceux qui ne regardent le monde qu’au travers des lunettes du globalisme n’auront évidemment aucune sympathie pour un homme politique qui entend maintenir le modèle qu’est l’Etat-Providence suédois et qui, s’il faut trancher, estimera que les intérêts des retraités suédois sont plus importants que les émois des porteuses de burqa.

 

Ansgar LANGE.

(article paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°40/2010 ; http://www.jungefreiheit.de/ ).

samedi, 02 octobre 2010

Engere militärische Zusammenarbeit in der EU darf nicht US-Interessen dienen

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Engere militärische Zusammenarbeit in der EU darf nicht US-Interessen dienen

 

Zuvor ist eine von Washington unabhängige Sicherheits- und Verteidigungspolitik zu entwickeln – Österreich darf nicht im Interesse einer außereuropäischen Macht die Neutralität aufgeben

Ex: http://www.andreas.moelzer.at/

Wenn es zu einer engeren militärischen Zusammenarbeit innerhalb der Europäischen Union kommen soll, dann müsse zuvor eine eigenständige europäische Sicherheits- und Verteidigungspolitik ins Leben gerufen werden, sagte der freiheitliche Delegationsleiter im Europäischen Parlament, Andreas Mölzer, zu dem heute in Gent zu Ende gehenden informellen Treffen der EU-Verteidigungsminister. „Wenn es zu einer Bündelung der militärischen Ressourcen innerhalb der EU kommen soll, dann darf dies nicht im ausschließlichen Interesse von USA und NATO sein. Allerdings ist zu befürchten, dass die geplante engere militärische Zusammenarbeit genau diesem Zweck dient“, betonte Mölzer.

Außerdem, so der freiheitliche EU-Mandatar, müsse sich die europäische Sicherheits- und Verteidigungspolitik auf Europa konzentrieren. „Eine engere militärische Zusammenarbeit darf nicht dazu dienen, noch mehr Hilfsdienste für die USA, wie etwa im Krieg in Afghanistan, zu leisten. Vielmehr muss der Balkan, wo es eine Reihe nach wie vor ungelöster Konflikte gibt, die jederzeit wieder aufbrechen können, Schwerpunkt bleiben. Wenn die Europäische Union nicht in der Lage ist, in ihrem engeren Umfeld für Sicherheit zu sorgen, dann wird sie eine Lachnummer bleiben“, stellte Mölzer klar.

Österreich solle sich, was eine engere militärische Zusammenarbeit innerhalb der Europäischen Union betrifft, abwartend verhalten, forderte der freiheitliche Europa-Abgeordnete. „Solange es keine eigenständige, also von den USA unabhängige europäische Sicherheits- und Verteidigungspolitik gibt, muss Österreich an seiner Neutralität festhalten. Keinesfalls darf die Neutralität abgeschafft werden, um damit den Interessen einer außereuropäischen Macht zu dienen“, schloss Mölzer.

Impuissance européenne

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Impuissance européenne

Lors d’un sommet spécial tenu en septembre 2010, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’UE ont débattu d’un thème important : comment l’UE peut-elle augmenter son poids en politique extérieure ? De fait, en ce domaine, il y a un urgent besoin d’agir, car l’Europe, dans le monde, est objet de moqueries, pour autant qu’on la prenne en considération… Point fondamental : les partenariats stratégiques, qui sont actuellement envisagés, avec les puissances mondiales montantes que sont la Chine, l’Inde et le Brésil, sont de bons moyens pour sortir de l’impuissance politique sur l’échiquier international. Car, c’est évident, l’UE doit se détacher de la tutelle américaine en matières de politique étrangère et de sécurité, mais elle n’est pas capable, seule, de par ses propres forces, de constituer un pôle alternatif à Washington.

 

Autre question : les déclarations d’intention formulées lors de ce sommet spécial de Bruxelles seront-elles traduites dans la réalité ? En effet, à l’évidence, l’UE envisage depuis des années un partenariat stratégique avec la Russie, dont l’importance est soulignée avec emphase, à intervalles réguliers, par la nomenklatura eurocratique. Mais rien de tout ce projet n’a été réalisé jusqu’ici et, aujourd’hui, les relations entre Euro-Bruxelles et Moscou se sont encore rafraîchies. Les grands bénéficiaires de ces atermoiements européens sont bien entendu les Etats-Unis d’Amérique qui, par nature, ont le plus grand intérêt à maintenir les Européens sous leur tutelle, en politique étrangère et au niveau militaire. Sans l’aide volontaire de leurs partenaires transatlantiques, qui se baignent dans l’illusion de pouvoir exercer une influence quelconque sur la politique extérieure des Etats-Unis, au nom du grand partenariat atlantiste, les Américains auraient bien des difficultés à jouer leur rôle de « policier planétaire ».

 

Il existe toutefois un instrument politique, qui n’a joué aucun rôle jusqu’ici et qui ne sera pas utilisé dans l’avenir : celui que constituent les versements colossaux pour l’aide au développement et autres « aides humanitaires » après les guerres ou les catastrophes naturelles. En ce domaine, vu la mauvaise conscience des anciennes puissances colonisatrices d’Europe et vu d’autres contraintes imposées par le politiquement correct, les Européens s’empressent d’être les meilleurs payeurs de la planète, sans que ce rôle, choisi, ne leur procure le moindre avantage politique. Au lieu de toujours sortir le carnet de chèques avec empressement, les Européens devraient appliquer l’adage « qui paie, achète ».  Mais pour cela, l’UE n’a ni la volonté ni le courage politiques.

 

Andreas MÖLZER.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°38/2010 ; http://www.zurzeit;at/ ).

Fehler und Schwächen

Fehler und Schwächen

Die EU-Nachbarschaftspolitik grenzt Rußland aus
 

Ein wichtiges Instrument der Europäischen Union zur Gestaltung der Beziehungen zu angrenzenden Regionen wie dem südlichen Mittelmeerraum oder dem Kaukasus ist die „Europäische Nachbarschaftspolitik“. Nicht miteinbezogen sind hingegen die Balkanstaaten, die für Brüssel keine Beitrittsperspektive haben, weshalb die Länder dieses Teils Europas bereits an der Ernsthaftigkeit der Brüsseler Versprechen Zweifel anmelden. Dabei wäre es für Frieden und Sicherheit in Europa essentiell, wenn die EU hier Zeit und Ressourcen investierte. Schließlich gibt es auf dem Balkan immer noch eine ganze Reihe ungelöster Konflikte, die jederzeit wieder aufbrechen könnten.

Nicht gerade als Lehrbeispiel politischer Weitsichtigkeit erweist sich der Umstand, daß ausgerechnet Rußland nicht in die Europäische Nachbarschaftspolitik eingebunden ist. Schließlich ist Rußland nicht nur für die Energieversorgung Europas von herausragender Bedeutung, sondern auch ein unverzichtbarer strategischer Partner, wenn sich Brüssel außen- und sicherheitspolitisch von den USA emanzipieren will. Aber anstatt die Beziehungen zu Moskau zu vertiefen, hat die Europäische Union in den letzten Jahren mit einer Reihe bilateraler Abkommen mit ehemaligen Sowjetrepubliken den Eindruck erweckt, daß es um die Herauslösungen von Staaten aus der russischen Einflußsphäre geht. Und die Förderung von neuen Rohrleitungen wie „Nabucco“, mit der unter Umgehung Rußlands Erdgas vom Kaspischen Meer nach Europa gepumpt werden soll, ist alles andere als eine vertrauensbildende Maßnahme. Mit „Nabucco“ wird zwar, wie von der Brüsseler Zentrale gewünscht, die energiepolitische Abhängigkeit Europas von Rußland verringert, aber gleichzeitig eine zum Transitland Türkei aufgebaut, was für die Osmanen-Lobby ein zusätzliches Argument für die „Notwendigkeit“ eines türkischen EU-Beitrittes ist.

Was nun die Europäische Nachbarschaftspolitik betrifft, ist für einige EU-Mitgliedstaaten dieses Instrument untrennbar mit den nächsten Erweiterungsrunden verbunden. Und die Möglichkeit dazu besteht. Im Rahmen zu schaffender Freihandelszonen müssen Partnerländer wie etwa die nordafrikanischen Mittelmeeranrainerstaaten ihren Rechtsbestand an jenen der Europäischen angleichen, und zusätzlich werden Hoffnungen geweckt, die nicht enttäuscht werden wollen. Aber zu einer Art von Beitrittsvorbereitungs-Automatismus darf die Europäische Nachbarschaftspolitik nicht mißbraucht werden.

vendredi, 01 octobre 2010

Financièrement, la Première Guerre mondiale se termine dimanche

Financièrement, la Première Guerre mondiale se termine dimanche

Ce dimanche 3 octobre 2010, les Allemands pourront enterrer officiellement la Première Guerre mondiale. C’est en effet ce jour-là que l’Allemagne soldera définitivement sa dette héritée de la Grande Guerre, près d’un siècle après le début de celle-ci, rapporte le journal allemand Bild.

«Le montant restant à payer est de 69,9 millions d’euros, une somme prévue au point 2.1.1.6 du budget fédéral 2010, intitulé « Dettes réglées à l’étranger »», précise le quotidien. «La plupart de l’argent ira à des particuliers, des fonds de pensions et des sociétés d’emprunts obligataires, comme convenu dans le cadre du traité de Versailles», ajoute The Daily Telegraph.

Une dépêche AFP relayée par Cyberpresse.ca expliquait l’année dernière pourquoi, 92 ans après la fin du conflit, l’Allemagne continue à payer. En 1919, le traité de Versailles imposait aux Allemands le paiement de 132 milliards de marks-or. Ruiné et frappé par une grave crise économique au début des années 1920, puis par la Grande Dépression, le pays était cependant incapable de s’acquitter de ces colossales réparations. L’Allemagne avait alors emprunté pour satisfaire aux exigences du traité.

En 1932, le moratoire Hoover annulait finalement ces réparations, mais il restait encore à l’Allemagne à rembourser les emprunts contractés pour leur paiement avant cette date.

 

L’Allemagne nazie avait cessé les remboursements pendant la Seconde Guerre mondiale. A l’issue de celle-ci, l’Accord de Londres signé en 1953 entre la RFA et une vingtaine d’autres pays renvoyait à l’après-réunification la question des remboursements. La charge des intérêts incombant encore à l’Allemagne devait être réglée sur une période de vingt ans après la réunification, qui n’était alors qu’une hypothèse.

Le 3 octobre 1990, la RFA et la RDA se sont réunifiées, et le paiement des intérêts a repris. Ainsi, «entre 1990 et 2010, presque 200 millions d’euros ont été payés» par l’Allemagne à ses créanciers, affirmait fin 2009 Boris Knapp, le porte-parole de l’Agence financière allemande, en charge de la dette. Dimanche, pour le vingtième anniversaire de sa réunification, l’Allemagne tournera donc une nouvelle page de son histoire.

Slate

(Merci à Erwinn)

L'Afghanistan, coeur géopolitique du nouveau grand jeu eurasiatique

L’Afghanistan, cœur géopolitique du nouveau grand jeu eurasiatique

Par Aymeric Chauprade

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Le nouveau grand jeu en Afghanistan n’est plus bipolaire. Il n’est plus la vieille opposition du XIXe siècle, dont on a tiré la formule de «Grand Jeu », entre l’Angleterre présente aux Indes et la poussée russe vers les mers chaudes ; il n’est pas plus réductible à l’opposition du XXe siècle entre les intérêts américains et russes.

Le nouveau grand jeu en Afghanistan est à l’image de la géopolitique mondiale : il est multipolaire.

Trois grandes puissances mondiales s’entrechoquent en Afghanistan : Etats-Unis, Russie, Chine. Deux puissances régionales s’y livrent ensuite, par délégation, une guerre féroce : Pakistan et Inde. Dans ces rivalités de premier ordre, interfèrent des intérêts de second ordre, mais qui peuvent influer fortement sur le jeu afghan : les intérêts de l’Iran, ainsi que ceux des républiques musulmanes indépendantes, ex-soviétiques (en particulier, pour des raisons à chaque fois spécifiques, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Turkménistan).

 

Combiné à ces rivalités géopolitiques classiques de trois ordres (rivalités identitaires, stratégiques, énergétiques), le jeu du fondamentalisme sunnite est également à prendre en compte. L’islamisme est un acteur global, une créature ancienne, mais réveillée et excitée durant les années 1980 et 1990 par les apprentis-sorciers américains et pakistanais de la CIA et de l’ISI (Inter Services Intelligence), au point de finir par échapper à l’autorité de ses maîtres, sans pour autant avoir complètement rompu avec eux.

Pour quelles raisons le grand jeu en Afghanistan est-il triangulaire ?

Tout d’abord, parce que les Etats-Unis veulent refouler d’Asie centrale au moins autant la Chine que la Russie.

Ensuite, parce que la Russie veut non seulement limiter l’influence de Washington dans ses ex-républiques musulmanes soviétiques aujourd’hui indépendantes, mais également empêcher la Chine de combler le vide que les Américains laisseraient s’ils s’avisaient de quitter l’Afghanistan. Car pour la Russie, l’influence de Pékin en Asie centrale, ce n’est pas la parenthèse artificielle d’une Amérique projetée trop loin de sa terre ; c’est la réalité implacable d’une histoire millénaire, celle des routes de la Soie.

Enfin, le grand jeu en Afghanistan est triangulaire, parce que la Chine ne sera la première puissance géopolitique mondiale que lorsqu’elle aura chassé la flotte américaine du Pacifique et que ses trains rapides atteindront les rivages de l’Atlantique, en France, après avoir parcouru des milliers de kilomètres à travers l’Asie centrale et les plaines d’Europe.

Les Etats-Unis tentent aujourd’hui d’éliminer une force, les Talibans, qu’ils ont contribué à amener au pouvoir à Kaboul en 1997, avant de les en déloger en 2001.

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Les Talibans sont l’aboutissement ultime d’une stratégie de radicalisation des mouvements islamistes, entamée à la fin des années 1970 par l’ISI soutenu par la CIA, au profit d’un triple djihad : contre les chiites pakistanais menacés par l’influence de la Révolution islamique iranienne, contre les communistes pro-russes en Afghanistan, contre les Indiens dans le Cachemire.

Après que des seigneurs de la guerre afghans soient devenus, comme résultat de cette stratégie, à la fois des seigneurs du djihad et de la drogue (lire l’encadré [1] pour comprendre l’importance essentielle du « facteur drogue »), et que les Soviétiques aient reflué (1989), les Américains se sont aperçus que leur société pétrolière UNOCAL n’arriverait jamais à tendre un gazoduc, du Turkménistan au Pakistan, à travers un territoire afghan tribalisé, rançonné par des clans en lutte pour le contrôle du pouvoir politique et de l’héroïne.

Leurs amis pakistanais de l’ISI, également agacés de ne pouvoir contrôler des chefs de guerre féodaux turbulents, ont alors suggéré les Talibans comme solution. Des fanatiques absolus, essentiellement issus de l’ethnie majoritaire d’Afghanistan, les Pachtouns (ethnie divisée par la ligne Durand de 1893, qui deviendra la frontière entre Afghanistan et Pakistan), décidés à imposer la chape de plomb d’un « islam pur des origines », au-dessus des clans, et qui présentaient l’avantage, aux yeux du gouvernement démocrate de William Clinton qui les soutint dès 1994, d’être une solution d’ordre et un interlocuteur unique avec lequel négocier le passage des hydrocarbures.

Puis les Américains se sont fâchés avec les Talibans en 1998, un an après leur arrivée, et c’est ainsi que s’est nouée l’alliance entre les Talibans et Oussama Ben Laden, semble-t-il également fâché depuis lors avec la CIA.

En 2001, en se projetant en Afghanistan, et pour cela également en Ouzbékistan et au Kirghizstan, quels avantages géopolitiques Washington pouvait-il attendre ?

A ce moment, le Groupe de Shanghaï, constitué par les Chinois et les Russes, coopérait fortement dans la lutte contre le terrorisme islamiste, mais également dans le domaine énergétique. L’irruption des Etats-Unis brisa cette dynamique eurasiatique et contribua à repousser la Chine pour quelques années.

Aujourd’hui, la Chine est revenue en force. Elle est, depuis 2009, à la fois le premier partenaire commercial de l’Asie centrale ex-soviétique et le premier fournisseur de l’Iran, devant l’Allemagne qui l’avait été ces vingt dernières années. Or, Moscou n’entend pas voir les Américains remplacés par les Chinois.

Quelle est alors la stratégie des Russes ? Laisser les Américains contenir l’islamisme en Afghanistan, mais devenir incontournables pour eux, stratégie identique à celle suivie sur le dossier nucléaire iranien. D’où le soutien officiel de la Russie aux opérations de l’OTAN en Afghanistan ; d’où, également, l’accord russo-américain de transit aérien de juillet 2009, qui, à mi-avril 2010, avait permis d’acheminer 20 000 militaires occidentaux en Afghanistan (en théorie, l’accord autorise une moyenne de 12 vols américains par jour mais, un an après, la moyenne n’est que de 2).

Pour Moscou, obliger les Américains à passer par la Russie, revient à les chasser de sa périphérie musulmane.

Le 7 octobre 2001, les Etats-Unis avaient signé un accord antiterroriste avec Tachkent (l’Ouzbékistan partage une longue frontière avec l’Afghanistan). Les bases aériennes et l’espace aérien du pays le plus peuplé de l’Asie centrale ex-soviétique leur étaient ouverts. Un an plus tard, le 5 décembre 2002, Washington prenait pied également au Kirghizstan grâce à la base de Manas. Mais en 2005, après la répression d’Andijan (une région turbulente à l’est du pays, où les islamistes sont forts), et refusant l’ingérence démocratique américaine, les Ouzbeks décidaient de se tourner de nouveau vers la Russie (et la Chine) et contraignaient l’armée américaine à plier bagages.

Aujourd’hui, la base de Manas au Kirghizstan et son corridor de 1500 km par voie terrestre jusqu’en Afghanistan, constitue la seule base arrière solide pour les Américains. Environ 35 000 soldats transitent entre Manas et l’Afghanistan chaque mois. La base assure aussi le ravitaillement en vol des avions militaires et apporte beaucoup de sang (100 kg en moyenne chaque nuit, par des vols entre Manas et Kandahar).

Mais les Russes admettent difficilement cette implantation. Le 23 octobre 2003, le président Poutine inaugurait une base aérienne russe de soutien à Kant, à quelques kilomètres de la base américaine.

Ces dernières années, les Kirghizes, conscient de l’immense valeur stratégique de cette base pour la réussite des opérations en Afghanistan, ont fait monter les enchères entre Moscou et Washington. En 2009, les Russes qui avaient sans doute reçu des assurances, ont versé 2 milliards de dollars sous forme de prêt sans intérêt au Kirghizstan ; non seulement le président Bakiev n’a pas fermé la base, mais il a accepté la présence américaine pour une année supplémentaire, en échange d’un triplement du loyer. Le Kirghize a payé sa crapulerie par son renversement début avril 2010, sans doute avec l’appui discret des Russes.

Quelques jours plus tard, les Américains étaient autorisés à rester un an de plus à Manas. Désormais, cela dépend davantage de Moscou. C’est une donnée essentielle.

Plus le temps passe, moins l’action américaine en Afghanistan ne peut se faire en contournant les Russes. C’est, pour Moscou, une assurance devant la montée des Chinois en Asie centrale ex-soviétique.

On oublie que la Russie est le premier pays à avoir soutenu Washington, le lendemain du 11 septembre 2001, dans son action globale contre le terrorisme islamiste. Poutine ne cherchait pas seulement, comme on l’a dit, l’assurance de ne plus être gêné par les critiques occidentales sur la Tchétchénie. Il cherchait un partenariat équilibré avec Washington face à la montée de Pékin, [partenariat] qui eût été possible si Washington n’avait pas étendu l’OTAN jusqu’aux portes de la Russie en 2002, installé dans la périphérie de Moscou des gouvernements proaméricains (Révolutions colorées de Géorgie en 2003, d’Ukraine en 2004) et convaincu d’anciens pays soviétisés (République tchèque et Pologne) d’accepter un bouclier anti-missiles sur leur sol.

Aujourd’hui, la donne est redevenue favorable aux Russes : si les Américains ont reculé sur le bouclier antimissile, c’est qu’ils ont besoin des Russes sur l’Afghanistan et l’Iran, et qu’ils ont aussi perdu l’Ukraine.

Ce que craignent Washington comme Moscou en Asie centrale, dans une perspective de plus longue durée, va au-delà du retour d’un islamisme fort : c’est la domination de la Chine. Investissant dans les hydrocarbures et l’uranium du Kazakhstan, dans le gaz du Turkménistan, construisant des routes pour exporter ses productions vers le Tadjikistan et le Kirghizstan, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Asie centrale ex-soviétique en 2009.

Washington est au moins autant en Afghanistan dans le cadre de sa vaste stratégie globale de contrôle de la dépendance énergétique chinoise et d’encerclement de l’Empire du Milieu (voir notre article dans le n°2 de la NRH, sept. Oct. 2002 : « Comment l’Amérique veut vaincre la Chine », que les années passées ont confirmé), que dans sa lutte contre un islamisme devenu incontrôlable.

La Chine a son Turkestan, le Xinjiang, avec sa minorité turcophone ouïghour que les Etats-Unis tentent d’agiter. Elle ne peut relier sans risque son Turkestan à l’ex-Turkestan russe, qu’à la condition de jouir d’une influence politique et économique forte dans le second. Ainsi, ni l’Afghanistan, ni l’Asie centrale ex-soviétique ne risqueraient d’être des bases arrière du séparatisme ouïghour. Ainsi, son grand projet de « China’s Pan-Asian railway », ces routes de la Soie du XXIe siècle, qui mettraient Londres à deux jours de train de Pékin deviendrait possible avant 2025 [2].

En 2006, dans un pays sous tutelle américaine, la Chine n’a pas hésité à investir 3 milliards de dollars dans la mine de cuivre d’Aynak, une des plus grandes du monde. En 2010, les présidents chinois Hu Jintao et afghan Hamid Karzaï ont signé d’importants accords économiques et commerciaux et l’Afghan a commencé à menacer les Américains de se tourner vers Pékin, alors que ceux-ci critiquaient la manière dont l’élection présidentielle s’était déroulée.

L’intérêt de la Chine pour l’Afghanistan ne peut qu’aller croissant, depuis qu’Hamid Karzaï a annoncé (le 30 janvier 2010) ce que les Américains savaient depuis longtemps : « les gisements d’hydrocarbures d’Afghanistan valent sans doute plus d’un millier de milliards de dollars », en plus des gisements de cuivre, de fer, d’or, de pierres précieuses, qui restent non exploités. Ainsi, l’Afghanistan n’est plus seulement une route stratégique pour le désenclavement des richesses ; il est aussi un territoire riche en ressources stratégiques.

La Chine n’est pas la seule future superpuissance à regarder vers l’Afghanistan. Depuis la chute des Talibans en 2001, l’Inde a engagé 1,3 milliards de dollars dans la reconstruction de l’Afghanistan, soit dix fois plus que la Chine ; cela fait de New Delhi le premier donateur de la région (signe politique fort : le nouveau Parlement afghan a été financé par l’Inde).

Si les Etats-Unis se retiraient d’Afghanistan, l’Inde pourrait devenir l’allié du régime afghan face aux Talibans. C’est le cauchemar du Pakistan qui, sous pression américaine, doit réduire ses créatures fondamentalistes. L’ISI a façonné des groupes fanatiques pour massacrer l’Indien dans le Cachemire et il est probable que les attentats graves qui ont frappé les intérêts indiens à Kaboul (en 2007 et 2009 contre l’ambassade) soient encouragés par le service pakistanais, lequel s’emploie à pousser l’Inde hors de l’Afghanistan.

Sans l’Afghanistan, le Pakistan a encore moins de profondeur stratégique, ce qui est déjà sa faiblesse face à l’Inde (le déficit en puissance conventionnelle du Pakistan expliquant sa doctrine nucléaire de première attaque). Islamabad a donc comme priorité stratégique absolue d’empêcher la formation d’une alliance stratégique Kaboul-New-Delhi.

L’Inde et le Pakistan, qui se sont fait trois guerres depuis l’indépendance de 1947, mènent une nouvelle guerre par procuration en Afghanistan. La stratégie d’inflammation du rapport entre les deux voisins, menée par les groupes pakistanais les plus radicaux (attentats de Bombay en 2008 et de nombreux autres depuis), a fonctionné.

L’ISI ne peut plus contrôler les monstres qu’il a créés. Et d’ailleurs, comment pourrait-il expliquer à ses monstres de continuer à massacrer les Indiens dans le Cachemire et en Afghanistan, et de se calmer en même temps contre les « mécréants occidentaux» ? Les systèmes politiques reviennent toujours à leurs gènes. Or l’islam radical est au cœur du génome pakistanais.

Cet islam du Pachtounistan (terre des Pachtouns, à cheval sur l’Afghanistan et le Pakistan, notamment les fameuses zones tribales) menace l’équilibre régional et peut-être même au-delà. Il est certain que si les Etats-Unis se désengageaient maintenant, un autre acteur majeur serait contraint de s’engager, dans le but de prévenir le double risque de basculement de l’Afghanistan et du Pakistan (pays doté de l’arme nucléaire) dans les mains d’un régime sunnite fanatique. On voit mal les Russes revenir, ne reste que l’Inde. Mais que ferait alors le Pakistan, si les troupes indiennes débarquaient en force sur le territoire afghan ?

L’Inde a besoin d’une Asie centrale stable, pour satisfaire ses besoins énergétiques. Deux routes d’alimentation essentielles s’offrent à elle : le gazoduc IPI (Iran Pakistan Inde), qui lui amènera du gaz iranien provenant du gisement géant de South Pars dans le Golfe Persique (le Pakistan, après des années d’hésitation a fini par signer en mars 2010 le projet de pipe) ; et le fameux gazoduc TAPI (Turkménistan, Afghanistan, Pakistan, Inde) voulu par UNOCAL, un tuyau lui-même raccordé vers l’Ouest aux autres « routes américaines » (celles qui concurrencent le réseau russe), le corridor transcaspien et le BTC (Bakou Tbilissi Ceyhan).

Les Etats-Unis, qui soutiennent depuis longtemps ce projet de pipe vers l’Inde et l’Asie du Sud-est, depuis le Turkménistan et à travers l’Afghanistan et le Pakistan, veulent absolument doubler l’Iran et empêcher le régime chiite de devenir incontournable pour l’Asie (Chine, Japon, Inde) ; ils n’ont pas pu empêcher le Pakistan de signer l’IPI avec l’Iran, car ils ont besoin de la coopération d’Islamabad dans la lutte contre les Talibans. Ils sont par ailleurs empêchés de réaliser le TAPI, à cause de la situation sécuritaire en Afghanistan.

L’Iran (en plus de la Chine) est bien l’une des cibles que les Américains veulent atteindre depuis l’Afghanistan. Les accusations américaines concernant une hypothétique collaboration entre Téhéran et les Talibans se sont multipliées en 2009 et 2010. Ainsi, l’amiral américain Mullen a parlé (fin mars 2010) de fournitures d’armes et d’entraînement militaire par les Pasdarans. On sait que les Américains remuent aussi le séparatisme baloutche (le peuple baloutche est à cheval sur l’Est de l’Iran, le Sud de l’Afghanistan et l’Ouest du Pakistan) contre Téhéran.

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L’intérêt réel des Iraniens est-il de voir les Talibans triompher en Afghanistan ? Certainement pas. Mieux vaut un Afghanistan infecté, dans lequel les Américains s’engluent sans jamais l’emporter (d’où la possibilité d’éventuels coups de pouce dosés aux Talibans), plutôt que l’installation d’un régime sunnite radical, violemment anti-chiite, à Kaboul. Les intérêts iraniens et pakistanais se rejoignent, d’une certaine manière, dans l’idée suivante : « une bonne dose de Talibans, mais pas trop, de sorte que les Américains restent là où ils sont aujourd’hui ».

Cependant, rien ne prouve que l’Iran aide les Talibans. Pour accuser Téhéran, les Américains s’appuient sur des déclarations de Talibans qui se sont vantés de cette aide. Mais nonobstant même le problème de l’incompatibilité idéologique entre Iraniens et Talibans, on peut imaginer que ces Talibans qui ont intérêt à ce que les Américains ouvrent un second front en Iran, s’amusent à mettre de l’huile sur le feu…

On le voit, nombreuses sont les puissances qui ont intérêt à ce que les Américains restent en Afghanistan sans jamais l’emporter vraiment : Russes, Chinois, Iraniens, Pakistanais, Indiens même. Dans ces conditions, il n’est plus certain que les Américains et les Européens qui les suivent mènent une guerre pour leurs intérêts propres.

En réalité, aucune victoire durable n’est possible en Afghanistan, sans une transformation profonde du Pakistan lui-même. Or, en se démocratisant, le Pakistan a ouvert d’immenses perspectives aux fondamentalistes (contrairement aux régimes anti-islamistes forts d’Asie centrale ex-soviétique). En toute logique, une arme nucléaire qui existe déjà et qui est susceptible de tomber dans les mains de Talibans devrait inquiéter davantage Washington, qu’une arme qui n’existe pas dans les mains d’Iraniens bien plus pragmatiques que les islamistes pachtouns et finalement potentiellement capables d’équilibrer… le danger nucléaire pakistanais.

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Notes :

[1] Cet encadré est manquant dans l’article original, reproduit ici (Note de Fortune).

[2] Ce projet de train à grande vitesse traversant l’Eurasie à travers Asie centrale doit relier 17 pays reliés suivant 3 routes différentes et au total 81 000 km 1/ la route du Sud allant de Kunming sur les contreforts du Tibet en Chine jusqu’à Singapour à travers l’Asie du Sud Est 2/ la route de l’Europe depuis Urumqi (capitale du Xinjiang) jusqu’à l’Allemagne, à travers l’Asie centrale 3/ la route de l’Europe du Sud enfin, depuis Heilongjiang au nord est de la Chine jusqu’à l’Europe du Sud Est à travers la Russie.

Aymeric Chauprade est professeur de géopolitique, directeur de la Revue Française de géopolitique et du site www.realpolitik.tv. Il est l’auteur de l’ouvrage de référence «Géopolitique, constantes et changements dans l’histoire», éd. Ellipses.

Realpolitik.tv

Bricht Irland zusammen?

Bricht Irland zusammen?

Michael Grandt

Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Hinter den Kulissen von Brüssel rumort es, denn Irland könnte sich in kurzer Zeit zu einem zweiten Griechenland entwickeln und ebenfalls externe Finanzhilfen anfordern, um das Schlimmste zu verhindern.

Zuerst die gute Nachricht: Irland konnte sich am 21. September am Kapitalmarkt neues Geld im Umfang von 1,5 Milliarden Euro leihen. Das war es aber auch schon, denn für die achtjährige Anleihe muss der »keltische Tiger« nun 6,023 Prozent Zinsen zahlen. Zum Vergleich: Im Juni waren es noch 5,088 Prozent gewesen. Bei der vierjährigen Anleihe werden 4,767 Prozent fällig, nach 3,627 Prozent im August.

Die Lage ist mehr als dramatisch: Irland hat das höchste Haushaltsdefizit in der gesamten EU, das sogar noch höher als das der Griechen ist. Zudem werden hohe Kosten für die Rettung der maroden Großbanken der Insel erwartet, weshalb die Ratingagentur Standard & Poor’s das Land bereits Mitte August von »AA« auf »AA–« mit »negativem Ausblick« herabgestuft hatte. Eine weitere Senkung der Bonitätsnote ist möglich. Das schlechte Rating verteuert den Schuldendienst der Iren und erschwert die dringend notwendige Sanierung der Staatsfinanzen zusätzlich.

 Regierung und Banken unter Dauerdruck

Über Jahrzehnte hinweg flossen finanzielle EU-Hilfen in Milliardenhöhe nach Irland, das so zu einem der wohlhabendsten Länder in Europa aufstieg. Aber das Geld heizte auch einen fast beispiellosen Immobilienboom an. Jeder dritte Euro an Steuereinnahmen kam schließlich aus dem Immobiliensektor. Als die Blase platzte, kollabierten auch die Staatseinnahmen. Seither stehen Regierung und Bankensystem unter Dauerdruck. Alle großen Finanzinstitute sind bereits teilverstaatlicht und die Regierung hat ihnen ihre faulen Hypothekenkredite abgenommen. Doch das reicht bei Weitem nicht, die Lage unter Kontrolle zu bekommen.

Standard & Poor´s rechnet damit, dass die irische Regierung für die Stabilisierung ihrer maroden Banken insgesamt 90 Milliarden Euro aufbringen muss. Das sind zehn Milliarden Euro mehr, als bisher angenommen. Die gewaltige Summe entspricht etwa einem Drittel der gesamten irischen Wirtschaftsleistung – das ist doppelt so viel, wie die Bankenkrise in Japan 1997 gekostet hatte. Zudem kämpft Irland mit einer zunehmend hohen Arbeitslosigkeit, die fast 14 Prozent beträgt, dem höchsten Stand seit den 1990er-Jahren. Kein Wunder also, dass die Angst vor einer Zahlungsunfähigkeit umgeht.

Wer lügt, wer spricht die Wahrheit?

Zwischenzeitlich rumort es auch in der EU-Kommission. Sie hatte die Regierung in Dublin erst vor wenigen Tagen aufgefordert, ihren derzeitigen Sparkurs noch einmal »drastisch« zu verschärfen, weil nur so das Staatsdefizit von derzeit 14,3 Prozent des BIP bis zum Jahr 2014 unter den EU-Grenzwert von drei Prozent gedrückt werden könne.

Natürlich will die EU trotz alledem keine negativen Gerüchte in die Welt setzen und tut – ähnlich wie damals bei Griechenland – alles dafür, die Lage schön zu reden. So sagte EU-Wirtschaftskommissar Olli Rehn, er habe »volles Vertrauen«, dass Irland die zusätzlichen Sparmaßnahmen bewältigen werde. Auch Klaus Regling, der Leiter der »Europäischen Finanzmarktstabilisierungsfazilität« (EFSF) und einer der Architekten des Stabilitätspaktes, sah die Lage in Irland erwartungsgemäß nicht so dramatisch und sprach von Märkten, die »überreagieren«, und dass er es sich »nicht vorstellen könne«, dass die irische Notenbank die Sparziele infrage stellt. Zum Schluss gibt er allerdings kleinlaut zu, dass es »natürlich« noch weiterhin »Risiken in der Eurozone« gäbe, »das ist klar«.

Doch hinter den Kulissen in Brüssel machen sich immer mehr Zweifel bemerkbar, ob Irland seine finanziellen Probleme tatsächlich noch allein schultern kann. Die irische Nationalbank ist ebenso skeptisch, denn der Raum für weitere Einsparungen ist nur noch sehr klein. Erstmals räumte jetzt auch der Chef der irischen Notenbank, Patrick Honohan, ein, dass die Haushaltssanierung auch scheitern könnte.

So wird die Möglichkeit immer wahrscheinlicher, dass Irland nach Griechenland der zweite EU-Mitgliedsstaat sein könnte, der einen Hilfskredit der EU benötigt, um einen Staatsbankrott abzuwenden. Genau das hat Irlands Finanzminister Brian Lehnihan aber bereits bestritten und geht damit auf Konfrontationskurs zu seinem eigenen Notenbankchef.

Wer lügt und wer recht hat, wird sich in den nächsten Wochen und Monaten zeigen. Ich kann dazu nur sagen: »Griechenland, ick hör dir trapsen!«

 __________

Quellen:

Handelsblatt vom 22.09.2010

http://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/wirtscha...

jeudi, 30 septembre 2010

Les Etats-Unis laissent-ils couler le dollar?

Les Etats-Unis laissent-ils couler le dollar ?

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Fini le temps où Washington assurait au monde qu’il voulait un dollar fort. Alors que le billet vert a plongé à un plus bas de cinq mois contre l’euro mercredi, le gouvernement américain semble très bien s’accomoder de la tendance.

Caricature américaine, août 2010. Sans commentaire...

Les Américains laissent-ils délibérément plonger le dollar ?

«Un dollar fort est dans l’intérêt des Etats-Unis» : cette phrase rituelle des secrétaires au Trésor américain, Timothy Geithner ne l’a pas prononcée en public depuis maintenant un an. Si les Etats-Unis ne le reconnaissent pas officiellement, personne n’est dupe : ils ont tout intérêt à laisser le dollar tomber, s’ils veulent booster la compétitivité de leurs produits et atteindre l’objectif lancé en janvier par Obama, de doubler les exportations américaines en cinq ans.

La Fed est d’autant plus incitée à maintenir un dollar faible, que quasiment toutes les grandes banques centrales mondiales font la même chose avec leur monnaie.

A la mi-septembre, la Banque du Japon est intervenue directement sur le marché des changes, pour la première fois en six ans, afin de freiner l’ascension du yen, emboîtant ainsi le pas à la Suisse, qui bataille depuis plus d’un an pour empêcher une envolée du franc suisse. Quant à la Bank of England, elle s’apprête, comme la Fed, à lancer une nouvelle vague d’assouplissement quantitatif.

Sauf que «si tout le monde cherche à déprécier sa monnaie, cela devient un jeu à somme nulle», met en garde Nordine Naam, économiste à Natixis.

Comment font les Etats-Unis pour affaiblir le dollar ?

 

L’Etat n’a même pas besoin d’intervenir directement sur le marché des changes en vendant du dollar. Le billet vert se déprécie naturellement, pour plusieurs raisons.

D’abord, «la crainte d’une récession, voire d’une déflation aux Etats-Unis cet été, a pesé sur le dollar», explique Nordine Naam.

Ensuite, la pression que Washington exerce sur la Chine pour qu’elle laisse sa monnaie s’apprécier, commence à porter ses fruits. La Chambre des représentants doit notamment se prononcer, vendredi, sur un projet de loi qui imposerait des mesures de rétorsion visant les produits chinois importés aux Etats-Unis. Résultat, le yuan a atteint mardi un de ses plus hauts niveaux depuis 1993 à 6,7 yuan pour un dollar.

Enfin et surtout, l’annonce mardi soir de la Fed qui s’est dite «prête à mener un assouplissement supplémentaire si nécessaire pour soutenir la reprise économique», autrement dit à faire marcher la planche à billets, n’a pas manqué de faire plonger le billet vert. «Il est désormais probable que de nouvelles mesures soient adoptées avant la fin de l’année», a estimé Simon Derrick, de BNY Mellon.

Or, plus de dollars en circulation signifie que chaque billet vert risque de valoir un peu moins. Mercredi, les cambistes ont donc acheté des euros, poussant le cours de la monnaie unique à son plus haut niveau depuis cinq mois.

Cela entraînera-t-il de l’inflation ?

C’est bien ce que souhaiterait la Fed. Elle ne s’en est pas caché, puisqu’elle a déclaré mardi que la faiblesse actuelle de l’inflation n’était pas «compatible» avec sa «mission».

De fait, «l’inflation hors énergie et alimentation était de 0,9% en août, un niveau jamais vu depuis janvier 1966», fait remarquer l’économiste de Natixis. «Or, vu le taux de chômage, l’inflation ne pourra pas venir d’une hausse des salaires», explique-t-il. «En laissant chuter le dollar, la Fed contribue indirectement à renchérir le prix des importations et créer ainsi un peu d’inflation».

Car l’inflation présente un tas d’avantages. Elle permet, d’abord, de réduire le poids de la dette souveraine, qui a dépassé les 13.000 milliards de dollars. [Il] est sûr que «plutôt que de réduire les dépenses publiques ou augmenter les impôts, il est tentant de laisser l’inflation faire le sale boulot», résume Michael Kinsley, du site The Atlantic. C’est d’ailleurs grâce à une inflation de 13% qu’en 1979, le pays a réussi à éliminer 100 milliards de dollars sur ses 830 milliards de dettes.

Deuxième intérêt, en théorie, de l’inflation : elle encourage la consommation. Si les prix ont tendance à grimper, il vaut mieux ne pas attendre pour acheter. Alors que la consommation des ménages, moteur traditionnel de l’économie américaine, est plombée par la nécessité de se désendetter et le chômage, un peu d’inflation serait donc bienvenue, pour booster les dépenses. Mais encore faut-il que les salaires suivent, pour ne pas déteriorer le pouvoir d’achat.

Le problème, c’est qu’en réalité, «la transmission de la politique monétaire ne marche pas dans un contexte de désendettement des agents économiques», explique Nordine Naam. La Fed a beau avoir gonflé son bilan à 2.300 milliards de dollars et inonder le marché de liquidités, l’inflation est restée en deçà de son objectif de 2%. La Fed peut injecter autant de liquidités qu’elle veut, tant que l’activité stagne et que le chômage explose, la demande des ménages est trop fragile pour tirer les prix à la hausse.

L’Expansion

Türkische Regierung ist Schutzherrin türkischer Parallelgesellschaften in Europa

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Türkischer Regierung ist Schutzherrin türkischer Parallelgesellschaften in Europa 

Ex: http://www.andreas.moelzer.at/

Premier Erdogan will europäische Kultur mit türkischer impfen und nun will Außenminister Davutoglu Europa „multikultureller“ machen – Beitrittsverhandlungen sind sofort abzubrechen

Die Europäische Union müsse unverzüglich die Beitrittsverhandlungen mit der Türkei abbrechen, forderte heute der freiheitliche Delegationsleiter im Europäischen Parlament, Andreas Mölzer, angesichts der vom türkischen Außenminister Ahmet Davutoglu am Wochenende in Interviews mit österreichischen Tageszeitungen getätigten Aussagen. „Wenn Davutoglu verlangt, Europa müsse multikultureller werden, und behauptet, Türken würden in Europa an den Rand der Gesellschaft gedrängt werden, dann soll der Ausbreitung türkischer Parallelgesellschaften der Weg bereitet werden“, betonte Mölzer.

Offenbar sähe Ankara, so der freiheitliche EU-Mandatar, keine Notwendigkeit, dass sich in Europa lebende Türken integrierten oder gar assimilierten. „Davutoglus Aussagen sind nichts anderes als eine Fortsetzung der Äußerungen des türkischen Ministerpräsidenten Erdogan, der bekanntlich in seiner berühmt-berüchtigten Kölner Rede Assimilierung als ‚Verbrechen gegen die Menschlichkeit‘ bezeichnet hatte und der die europäische Kultur mit der türkischen ‚impfen‘ will. Was Erdogan und Davutoglu so von sich geben, ist nichts anderes als eine gefährliche Drohung, was auf Europa alles zukommen wird, wenn die Türkei eines Tages EU-Mitglied sein sollte“, warnte Mölzer.

Außerdem wies der freiheitliche Europa-Abgeordnete darauf hin, dass Ankara unter Partnerschaft ausschließlich die Durchsetzung der eigenen Positionen verstehe. „Kompromissbereitschaft und Nachgeben kennen die Türken nicht, erwarten es aber von Europa. Daher würde ein EU-Beitritt nicht die Türkei europäisieren, sondern Europa türkisieren, weshalb die Beitrittsverhandlungen mit Ankara abzubrechen und Gespräche über eine privilegierte Partnerschaft aufzunehmen sind“, schloss Mölzer.

mercredi, 29 septembre 2010

Les Etats-Unis draguent les "leaders" musulmans en France

Les Etats-Unis draguent les « leaders » musulmans en France


WASHINGTON (NOVOpress) – Al Kanz s’en fait l’écho aujourd’hui [1] : les Etats-Unis s’intéressent aux chefs d’entreprise musulmans qui prospèrent notamment en France. A l’initiative de l’IVLP (International Visitor Leadership Program), « 26 entrepreneurs, tous musulmans, sont pour trois semaines les hôtes du gouvernement américain », se félicite le site des consommateurs musulmans. Parmi ces invités, Nabil Djedjik [2], secrétaire général du syndicat patronal SPMF (synergie des professionnels musulmans de France)», et propriétaire de plusieurs restaurants « certifiés halal » en région parisienne.

Depuis plusieurs années, l’ambassade des Etats-Unis développe un réseau de partenariats avec des élus locaux, des associations, des entrepreneurs et des « leaders culturels ». Elle dispose pour cela d’un budget annuel de 3 millions de dollars pour soutenir des projets de rénovation urbaine, des festivals de musique et des conférences. Jeudi dernier, le site du journal La Croix rappelait que l’ambassadeur « a récemment fait venir en France l’acteur américain Samuel L. Jackson (photo) et invité des groupes de rap français à se produire dans sa résidence. Des jeunes des banlieues, en particulier des musulmans, participent chaque année au programme qui invite 20 à 30 « jeunes leaders » Français pour un séjour de plusieurs semaines aux Etats-Unis ». But de la manœuvre ? [3] « tenter d’établir un lien avec la prochaine génération de leaders en France et cela inclut les banlieues ». Autrement dit, la « diversité » au service d’une société de consommation indifférenciée sert les plans du libéralisme américain.


[cc [4]] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://fr.novopress.info [5]]


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[1] fait l’écho aujourd’hui: http://www.al-kanz.org/2010/09/27/spmf-usa/

[2] Nabil Djedjik: http://fr.linkedin.com/pub/nabil-djedjik/17/581/140

[3] But de la manœuvre ?: http://francois-d-alancon.blogs.la-croix.com/banlieues-francaises-la-difference-americaine/2010/09/23/

[4] cc: http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/

[5] http://fr.novopress.info: http://fr.novopress.info

Europäische Ohnmacht

Europäische Ohnmacht

Die EU fehlt in der Außenpolitik der Wille zur Macht

Von Andreas Mölzer / Ex: http://zuzeit.at/

1539495951.jpgBei einem Sondergipfel debattierten in der Vorwoche die Staats- und Regierungschef der Mitgliedstaaten darüber, wie das außenpolitische Gewicht der Europäischen Union erhöht werden kann. In der Tat besteht in diesem Punkt dringender Handlungsbedarf, zumal Europa in der Welt – sofern es überhaupt wahrgenommen wird – als Lachnummer gilt. Grundsätzlich sind die angestrebten strategischen Partnerschaften mit den aufstrebenden Weltmächten China, Indien und Brasilien ein taugliches Mittel zur Beendigung der außenpolitischen Ohnmacht. Denn die Europäische Union muß sich aus der außen- und sicherheitspolitischen Umklammerung der USA lösen und wird aus eigener Kraft heraus nicht in der Lage sein, einen Gegenpol zu Washington bilden zu können.

Eine andere Frage ist jedoch, ob die beim Brüsseler Sondergipfel getätigte Absichtserklärung auch mit Leben erfüllt wird. Schließlich plant die Europäische Union seit Jahren schon eine strategische Partnerschaft mit Rußland, deren Bedeutung von der EU-Polit-Nomenklatura regelmäßig beschworen wird. Umgesetzt wurde bisher nichts, und die Beziehungen zwischen Brüssel und Moskau haben sich zuletzt sogar etwas abgekühlt. Und großer Nutznießer der europäischen Ankündigungspolitik sind die USA, die naturgemäß ein großes Interesse daran haben, daß Europa unter ihrer außen- und sicherheitspolitischen Kuratel bleibt. Denn ohne die willigen Helfer jenseits des Atlantiks, die sich der Illusion hingeben, sie könnten im Rahmen der sogenannten transatlantischen Partnerschaft Einfluß auf die US-amerikanische Außenpolitik nehmen, wäre es für Washington wesentlich schwerer, als Weltpolizist aufzutreten.

Ein außenpolitisches Instrument, das bislang keine Rolle gespielt hat und das auch künftig nicht zur Anwendung kommen wird, sind die immensen Zahlungen an Entwicklungshilfe und sonstiger „humanitärer Hilfe“ nach Kriegen oder Naturkatastrophen. Hier werden wegen des schlechten Gewissens der früheren europäischen Kolonialmächte sowie aus anderen politisch korrekten Zwängen heraus bereitwillig die Spendierhosen angezogen, ohne daß der weltweit größte Geldgeber daraus einen politischen Nutzen zöge. Anstatt bereitwillig auf Kosten der Steuerzahler das Scheckbuch zu zücken, müßte der Grundsatz „wer zahlt, schafft an“ gelten. Aber dazu fehlt der Europäischen Union der politische Wille wie auch der Mut.

Poutine-Medvedev, le mythe de la discorde ou quand l'Occident se fait plaisir au détriment de la réalité

Poutine-Medvedev, le mythe de la discorde ou quand l'Occident se fait plaisir au détriment de la réalité

Par Xavier Moreau

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

L’élection de Dimitri Medvedev à la présidence russe a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les milieux atlantistes occidentaux. L’allure moins martiale du successeur de Vladimir Poutine a nourri l’espoir que la Russie serait de nouveau ouverte aux différentes tentatives de déstabilisation de la part des ONG pro-occidentales, lesquelles n’ont jusqu’à présent réussi que dans les pays où les élites sont facilement corruptibles.

La résolution du conflit russo-géorgien d’août 2008 a été une première douche froide pour les atlantistes, qui n’auront pu envoyer en renfort aux unités américano-géorgiennes en déroute, qu’une poignée de philosophes ex-maoïstes sans grande influence sur les parachutistes russes… La manière dont Dimitri Medvedev a alors dicté ses conditions au Président Sarkozy aurait dû enterrer définitivement tout espoir de dislocation du pouvoir russe.

Il est désormais clair, pour un observateur un tant soit peu lucide, que les deux anciens élèves d’Anatoly Sobchak * forment un tandem redoutable, mettant en œuvre de manière implacable le projet politique initié par Vladimir Poutine. Rien de secret dans tout cela d’ailleurs ; le recueil intitulé « NatsionalnyPriorität », composé de textes et de déclarations des deux hommes et publié en 2005, est un manifeste de ce que va être la politique intérieure des dix prochaines années en Russie. Concernant les relations internationales, c’est encore et toujours le discours poutinien de février 2007 à Munich, qui reste le texte de référence d’une politique étrangère menée sans état d’âme par Sergueï Lavrov.

 

Sacrifiant sans hésiter sa position présidentielle pour mieux servir l’idée qu’il se fait de la Russie, Vladimir Poutine a endossé le costume de premier ministre sans arrière-pensée, alors que l’intelligentsia occidentale, décidément incapable de saisir le jeu subtil de l’ancien espion, attendait une manipulation constitutionnelle à la sud-américaine. Depuis deux ans, le tandem fonctionne parfaitement, entretenant parfois, d’ailleurs non sans un certain humour, les opinions occidentales dans le fantasme de la concurrence.

Le conflit géorgien avait déjà démontré qu’un Poutine sur le terrain, qui rend compte à un Medvedev décisionnaire au Kremlin, était une image particulièrement bien reçue par la population russe. Le modèle a servi encore, avec le même succès, lors des incendies, si bien que même les commentateurs les plus hostiles au Kremlin ont fini par admettre que la discorde entre les deux hommes n’existe pas. Comme pour décourager les derniers espoirs atlantistes, le Président Medvedev a fait voter, en juillet dernier, une loi qui renforce les pouvoirs du FSB.

La « grande » presse française continue de tromper le public en entretenant ce fantasme de la dispute. Il y a pourtant bien longtemps que les spécialistes de la Russie ont écarté cette hypothèse. La palme du contresens revient une nouvelle fois au Figaro et à son correspondant, Pierre Avril, lequel encore récemment, en utilisant des déclarations de Vladimir Poutine grossièrement tronquées, tentait malhonnêtement d’accréditer cette idée, à propos de la protection de la forêt de Khimki (pour l’intégralité des déclarations à ce sujet, se reporter au site de RussiaToday).

Ce manichéisme atlantiste, confusion classique de l’analyse avec les espoirs, partage d’ailleurs avec l’antisionisme le même déni du réel. Les deux idéologies tendent à nier la realpolitik au profit d’une lecture purement idéologique de l’événement. C’est ce qui explique que les antisionistes aient été profondément déçus par le vote russe des sanctions contre l’Iran. Ils n’en cernent pas les causes véritables.

Le vote des sanctions contre l’Iran par les Russes n’est en fait que le résultat de l’affrontement russo-turc dans le Caucase, et du recadrage par Moscou de Téhéran, à cause du projet Nabucco. La mise en route de la centrale nucléaire de Busher, le 21 août dernier, est là pour confirmer la permanence de la politique étrangère russe.

Thierry Meyssan a immédiatement interprété ces sanctions comme une défaite de la Russie au Moyen-Orient, déçu que celle-ci ne reprenne pas l’étendard de la lutte antisioniste. Comme le Président Ahmadinejad, il concentre ses attaques sur le Président Medvedev. Le leader musulman doit justifier devant son électorat le « lâchage » russe, dont la politique iranienne vis-à-vis de la Turquie est pourtant la seule responsable.

La mécompréhension de la politique russe est sans doute également liée à l’influence sur l’intelligentsia antisioniste du penseur philosophe « folklorique » Alexandre Douguine, autoproclamé conseiller de Vladimir Poutine et qui, dans ses cours de sociologie, disponibles sur son blog, dénonce les espions pro-occidentaux qui tourneraient autour de Vladimir Poutine et dont ferait partie Dimitri Medvedev.

Les prochaines élections présidentielles démontreront sans doute la vacuité de ces simplifications idéologiques. Elles confirmeront probablement que la Russie ne retombera dans aucune idéologie, ni marxiste, ni atlantiste, ni sioniste, ni antisioniste.

La seule règle qui s’impose à Dimitri Medvedev et à Vladimir Poutine, est ce qu’ils jugent être l’intérêt supérieur de la Russie. Refuser de l’admettre, c’est se condamner à rejoindre les médias français dans leur incompréhension totale et maladive de la réalité russe. Pour conclure sur la relation entre les deux hommes, le mieux est de laisser Vladimir Poutine la qualifier lui-même : « Nous sommes issus du même sang et de la même vision politique ».

* Ancien maire de Saint-Pétersbourg et premier grand réformateur russe. Une bonne partie de la nouvelle élite politique russe est issue de la Faculté de Droit de Saint-Pétersbourg et ses plus éminents représentants sont d’anciens élèves et collaborateur d’Anatoli Sobchak, comme Vladimir Poutine ou Dimitri Medvedev.

Realpolitik.tv

(Pour rendre plus aisément accessible cet article « difficile », des liens supplémentaires ont été insérés dans le texte par fortune.fdesouche.com)

mardi, 28 septembre 2010

Steiermark: FPÖ verdoppelt Stimmenanteil

Steiermark: FPÖ verdoppelt Stimmenanteil

 Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Wahlplakat der FPÖ Foto: JF

GRAZ. Die FPÖ hat bei der Landtagswahl in der Steiermark ihren Stimmenanteil nahezu verdoppelt. Die Partei erhielt am Sonntag laut vorläufigem Endergebnis (ohne Briefwahl) 10,8 Prozent der Stimmen, was einem Zuwachs von 6,2 Prozent entspricht. Das Bündnis Zukunft Österreichs (BZÖ) des verstorbenen Kärntner Landeshauptmanns Jörg Haider auf 3 Prozent (plus 1,3 Prozent).

Wahlsieger war trotz Verlusten (minus 3,3 Prozent) die SPÖ, die 38,4 Prozent der Stimmen erhielt. Gefolgt von ÖVP (37,1 Prozent), Grünen (5,2 Prozent) und der Kommunistischen Partei Österreichs (KPÖ), die es auf 4,4 Prozent brachte.

SPÖ kündigt Gespräche mit FPÖ an

SPÖ-Spitzenkandidat Franz Voves kündigte an, sowohl mit der ÖVP als auch mit der FPÖ in Verhandlungen über eine mögliche Regierungskoalition treten zu wollen. „Beide Parteien sind für mich gleichermaßen Ansprechpartner und wir werden sehen, was die ersten Gespräche ergeben“, sagte Voves der Kleinen Zeitung.

Die FPÖ hatte im Wahlkampf unter anderem mit einem Anti-Moschee-Computerspiel für Schlagzeilen gesorgt. Das Spiel, bei dem man aus dem Boden schießende Minarette stoppen mußte, brachte den Freiheitlichen eine Strafanzeige der Grünen wegen Volksverhetzung ein.

Ebenfalls für Aufsehen sorgte die Mitgliedschaft des Spitzenkandidaten und Landesparteiobmanns der FPÖ, Gerhard Kurzmann, in einer Veteranenorganisation der Waffen-SS. Kurzmann hatte die Mitgliedschaft in einem Interview mit den Worten verteidigt, er wolle nicht, daß die Kriegsgeneration seines Vaters pauschal kriminalisiert werde. (krk)

lundi, 27 septembre 2010

La guerre des monnaies

La guerre des monnaies

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Un article du Monde vient de mettre en exergue un phénomène qui ne date pas d’hier. En effet, on apprend dans cet article que le Japon a décidé de façon unilatérale de faire descendre la valeur de sa monnaie. Cette dernière n’a pas cessé de s’accroître ces derniers mois et la cause principale [en est le] changement dans la politique monétaire de la Chine. En effet, cette dernière souhaite de plus en plus se débarrasser de ses bons du Trésor américains ; les Chinois se sont donc naturellement rués vers les bons japonais. Ce faisant, ils font grimper de façon artificielle la monnaie japonaise, alors que la situation économique au Japon ne justifie en rien cette hausse.

Cette affaire montre le caractère totalement instable du système de changes flottants mis en place dans les années 70, suite à la déconnexion du Dollar et de l’or, qui était pourtant le pilier du système de Bretton Woods. Si le système a fait illusion jusqu’à présent, avec tout de même quelques graves crises, que ce soit dans les pays émergents ou développés comme en 1987, en 1992, en 1997, en 2002, c’est parce que l’Amérique et ses déficits étaient là. Or, la crise actuelle est plus grave, parce que le mécanisme qui permettait à la machine de continuer à fonctionner a disparu. Ce sont les déficits commerciaux américains toujours croissants et les politiques semi-keynésiennes de relance sans protection, qui ont permis à la croissance de continuer, en évitant ainsi une guerre mondiale des monnaies.

Sans la surconsommation américaine, le système à changes flottants montre son instabilité intrinsèque, chaque pays cherchant à profiter de ses excédents pour croître au détriment du voisin. Tout le monde comprime sa demande et, au final, il n’y a plus de croissance nulle part. Sans un pays consommateur absorbant tous les excédents, la planète est condamnée à la dépression et à la guerre monétaire.

 

C’est ce que cette affaire du Yen révèle, nous arrivons au bout de la logique du système à changes flottants. Les nations vont devoir, petit à petit, se résoudre à mettre fin à la libre circulation des capitaux et aux flottements monétaires. Le Japon, par exemple, n’empêchera pas éternellement sa monnaie de croître, en respectant les règles actuelles. Pour l’instant, la BoJ [Bank of Japan : Banque du Japon] réussit à faire plonger le Yen, grâce à des injections massives de monnaies, mais combien de temps pourra-t-elle le faire, sachant que les Chinois ont décidé d’acheter du Yen pour se prémunir d’un effondrement du Dollar ?

On retrouve ici le problème que l’on a également dans le commerce : il est impossible de réguler l’économie en utilisant uniquement les faibles instruments monétaires. De la même manière que la monnaie et les taux d’intérêts régulent mal le commerce, ils empêchent aussi difficilement les flux de capitaux d’entrer, si ces derniers l’ont décidé.

Pour réguler tout ça, il faut se diriger vers des mécanismes extérieurs à la raison libérale. La Chine, elle, contrôle parfaitement sa monnaie, elle ne la laisse pas flotter et elle a un cours forcé. De la même manière, la puissance chinoise ne laisse pas entrer ou sortir les capitaux librement ; il serait peut-être temps que nos pays reconsidèrent ce qu’ils croient être la meilleure façon de faire en matière de politique monétaire.

On ne peut pas réguler l’économie par les seuls taux d’intérêts, et le système à changes flottants est naturellement chaotique comme je l’avais expliqué dans ce texte. En décloisonnant tout et n’importe quoi, en laissant les capitaux et les marchandises aller où ils veulent, en laissant n’importe qui acheter n’importe quoi, n’importe quand, nous avons créé de toutes pièces un système instable.

Il faut découpler les variables

Le système économique mondial actuel est de type chaotique au sens mathématique du terme car, en multipliant les acteurs et les interactions, nous avons fabriqué un système inintelligible pour l’être humain. Ainsi, les interactions monétaires rendent-elles impossible l’équilibre des monnaies à l’échelle mondiale. Un changement monétaire au Japon déséquilibre les monnaies européennes qui, à leur tour, peuvent dévaluer et ainsi de suite. Il n’y a pas d’équilibre stable trouvable, car il y a trop de monnaies différentes en circulation pour pouvoir trouver un équilibre mondial.

Il en va de même pour la libre circulation des capitaux : ces derniers, toujours pris entre leur désir de hauts rendements à court terme et leur désir de sécurité, vont se balader sur toute la planète en déstabilisant les nations, aujourd’hui toutes trop petites pour les accueillir en masse. Ainsi voit-on les monnaies japonaise ou suisse flamber, parce que les investisseurs ont peur de perdre leur argent.

En général, en physique, lorsque l’on se retrouve avec un problème de ce type, on essaie de réduire les interactions entre les variables, pour permettre à notre cerveau de trouver une solution au problème. Car une multitude d’interactions produit mécaniquement un phénomène chaotique, à la manière du célèbre vol de papillon qui produit un ouragan. Mais la grosse différence entre le climat et l’économie, c’est que nous ne pouvons pas modifier le système climatique : il est comme il est ; alors que le système économique est le fruit de décisions politiques.

Les changes flottants, le libre-échange, la liberté de circulation des capitaux, sont des choix politiques qui peuvent très bien êtres défaits. La politique protectionniste et d’autosuffisance, dans ce cadre, peut être en quelque sorte considérée comme une astuce visant à découpler les variables du problème, c’est-à-dire faire en sorte que les nations interactives deviennent autonomes. Ce n’est que sous cette condition que l’on pourra à nouveau mettre de l’ordre au chaos et stabiliser à nouveau l’économie mondiale.

Vers un nouveau Bretton Woods

L’ancien système de Bretton Woods découplait déjà les variables de l’économie-monde ; en effet, les protections tarifaires, l’étalon-or et les mécanismes de séparation entre les banques de dépôt et les banques commerciales, faisaient offices de mécanisme de découplage. Dans ce cadre, les nations pouvaient faire des choix qui n’impactaient pas leurs voisines : la France produisait surtout pour la France, l’Allemagne pour l’Allemagne, etc. Quand un ralentissement apparaissait aux USA, cela n’avait pratiquement aucune incidence sur les économies européennes ou japonaise ; il suffit de regarder les chiffres des années 50-75 pour s’en convaincre. Ainsi, chaque peuple pouvait faire sa propre politique dans son coin ; même s’il y avait tout de même quelques interactions, elles étaient négligeables en regard des transactions internes à chaque pays.

C’est cette mécanique que la globalisation néolibérale a détruite. Persuadées que le commerce était à la source de la croissance, alors qu’il n’en est que le résultat, les instances internationales n’ont cessé de prôner le démantèlement des différentes barrières que l’Histoire d’après 1929 avait laissées derrière elle.

C’est par nostalgie de l’ancien système de Bretton Woods [que les Européens ont été poussés] à créer l’Euro ; malheureusement, dans leur précipitation, [ils] ne sont pas allés au bout de leur logique. S’ils ont réussi à construire un système monétaire stable entre les Européens, à l’image de l’étalon-or de Bretton Woods, ils ne sont pas allés plus loin, oubliant les contrôles tarifaires visant à équilibrer les balances des paiements des pays membres, laissant ainsi les faibles à la merci des forts. Ils n’ont d’ailleurs pas plus régulé les capitaux, comme c’était pourtant le cas dans Bretton Woods.

En fait, l’Euro n’est que le lointain écho du système d’après guerre ; l’Europe, soumise comme elle l’est aux influences des lobbies de toutes sortes, ne pouvait guère produire autre chose qu’un système bâtard, incapable de survivre au temps. Nous sommes orphelins d’un système stable et nos hommes politiques ne cessent de se référer à cette fameuse conférence où le sort du monde fut décidé.

Ainsi, Nicolas Sarkozy vient-il a nouveau d’en parler dans une conférence, en déclarant :

« Le premier chantier du G-20 sera «la réforme du système monétaire international». La France plaide pour la mise en place d’un instrument qui évite la volatilité excessive des monnaies. «Je proposerai l’organisation d’un séminaire international avec les meilleurs spécialistes monétaires internationaux, pourquoi pas en Chine». Un Bretton Woods bis. Trois pistes seraient à l’étude, dont le renforcement des mécanismes de gestion de crise et des mécanismes internationaux d’assurance. «C’est la règle qui protège la liberté et l’absence de règle qui détruit la liberté». »

Mais c’est oublier que Bretton Woods fut un moment particulier de l’Histoire humaine, un moment où peu de nations contrôlaient la totalité de la puissance mondiale. Les deux premières se lançant dans un risque de confrontation monstrueuse, l’URSS et les USA. Ce sont ces conditions politiques qui ont permis Bretton Woods.

Aujourd’hui, personne, pas même la Chine, ne peut imposer une telle unité, [ni] donc imposer des règles mondiales. Les prochains Bretton Woods, s’ils doivent apparaître, seront plutôt des systèmes locaux rassemblant plusieurs nations, ou purement nationaux.

Si les Européens avaient été moins bêtes, ils auraient pu mettre le premier système en place. Avec une fermeture commerciale de l’UE, une monnaie commune et des systèmes de régulations internes, l’Europe aurait retrouvé son rôle d’exemple. Malheureusement, les européistes ont voulu faire de l’Europe un Etat fédéral, ce qui produira une explosion à long terme et des incohérences qui produisent aujourd’hui la fameuse eurodivergence.

C’est donc plutôt en Asie ou en Amérique du Sud que se trouveront les solutions à long terme. L’Asie, structurée autour de la Chine, pourrait très bien mettre [en place] un système semblable à celui de Bretton Woods, avec la Chine dans le rôle des USA ; même chose en Amérique du Sud, [avec] le Brésil.

En tout cas, s’il est difficile de prévoir quelle sera l’organisation économique de demain, il est certain que le système actuel, totalement chaotique, ne pourra pas durer. Le nouveau ralentissement économique américain, en 2010-2011, va produire de graves incidents sur le reste de la planète, en attendant la fin du dollar comme monnaie de réserve.

Le Bon Dosage

samedi, 25 septembre 2010

Sonderheft "Sezession": Sarrazin lesen

Sonderheft Sezession: Sarrazin lesen

Sarrazin Titel 121x200 Sonderheft Sezession: Sarrazin lesenMan möchte in der seltsamerweise noch immer unentschiedenen Schlacht um Sarrazin wahrlich nicht zum Jubelperser verkommen und alles abklatschen, was zugunsten des mutigen Bundesbänkers vorgebracht wird. Wer solches beim Blick in unser Netz-Tagebuch befürchtete (nur Kositza und Wolfschlag entziehen sich mit ihren Beiträgen dem Sog) sei hiermit beruhigt: Wir haben viel Kritik an Sarrazin auf Lager – er geht einfach nicht weit genug in seinen Schlußfolgerungen.

Um das behaupten zu können, muß man die 460 Seiten seines Buchs zunächst lesen. Acht unserer Autoren haben das getan (oder sind noch dabei) und eine vorläufige Bestandsaufnahme legte uns die kurzfristige Erarbeitung eines Sezession-Sonderhefts nahe. Sarrazin lesen – Was steckt in Deutschland schafft sich ab heißen die 44 Seiten, die wir Anfang Oktober ausliefern können. Der Inhalt:

Redaktion: Chronik der Ereignisse – Abfolge der Stellungnahmen
Thorsten Hinz: Sarrazin lesen – eine Buchkritik
Markus Abt: Debatten vor und nach Sarrazin
Redaktion: „Dies alles ist nicht neu“ – wovor wer wo wann warnte
Karlheinz Weißmann: Öffentliche, veröffentlichte und verborgene Meinung
Andreas Vonderach: Die Sache mit den Genen
Martin Lichtmesz: Die Faschismuskeule bleibt im Sack …
Johannes Ludwig: Die Chancen einer „Liste Sarrazin“
Redaktion: Lektüreempfehlungen um Sarrazin

Das Heft kostet 9 Euro, bestellen kann man es hier.

Un intellectuel turc casse le morceau

Un intellectuel turc casse le morceau

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr/

9782917329184-web1.jpgUne réforme constitutionnelle a été adoptée à Ankara par référendum, le 12 septembre. Victoire du gouvernement de l'AKP, approuvée par 59 % du corps électoral, elle relance une illusion.

L'occident pense en effet que la montée du pouvoir civil s'identifie à l'idée que nous nous faisons de la démocratie. Les partisans européens de l'adhésion à l'Union vont relancer ce mythe, en faisant totalement abstraction de l'opinion réelle et des objectifs nationaux des intéressés.

Ne dissimulons à cet égard ni le danger ni même peut-être le but, plus ou moins sournois. Car dans cette négociation factice, toute une campagne d'intoxication entoure cette opération truquée.

Il s'agit bel et bien d'imposer à l'Europe l'évacuation de toute référence identitaire. Par conséquent, on en vient à la priver de tout destin véritable.

Les pères fondateurs du traité de Rome de 1957 pensaient à la reconstruction de ce qui s'appelait autrefois la République chrétienne. D'autre part, leur système était fondé sur le libre-échange ; or, on tend désormais à lui substituer une conception sociale démocrate. C'est ainsi que deviennent objet de référence les pestilentielles formulations de la "charte des droits". Quoique rejetée par l'échec du référendum de 2005, celle-ci a été affirmée comme politique de l'Union par la misérable présidence Chirac en décembre 2000. Et, du fait de cette aberrante proclamation, elle est entrée dans la base doctrinale de la cour de Luxembourg supposée dire le droit communautaire.

Or un petit livre vient de paraître sous le titre "Turquie : le putsch permanent" (1) par Erol Özkoray. Je le trouve remarquable et d'une lecture agréable. Ceci me redonne le moral car, en tant qu'auteur moi-même d'un ouvrage où je cherche à donner quelques clefs sur "La Question turque et l'Europe" je me sens moins seul. (2)

Non que je me considère comme isolé, critiquant la perspective illusoire de l'adhésion d'Ankara : de nombreux Français croient s'opposer à cette candidature. Mais en réalité, ils ne font rien pour l'enrayer.

Le petit livre qui vient de paraître ne rejoint pas non plus ma conclusion. Du point de vue intérieur de son pays, en effet, le mirage de l'Union européenne sert aussi à promouvoir une certaine forme de libéralisation et de démocratisation.

Mais, partant de la réalité turque, l'auteur ne souhaite ni la victoire des forces islamistes, ni de la dictature silencieuse des réseaux kémalistes.

Voila en effet pour la première fois peut-être depuis 1919, du moins en langue française, un auteur issu de la Turquie qui montre clairement, explicitement, politiquement, socialement même, de quel mal il est atteint. Car ce pays souffre, beaucoup plus qu'on ne le croit, pris en étau entre l'héritage traumatisant du kémalisme et la menace de l'islamisme.

Jamais en effet le totalitarisme rampant dans lequel il baigne depuis la victoire de Kemal n'a été vraiment remis en cause. L'instauration artificielle du multipartisme en 1946 a juste permis la réislamisation.

L'auteur souligne la puissance de l'armée, et il semble considérer que les quatre républiques successives n'ont fait que permettre aux militaires de prendre plus de poids dans la société civile et dans l'économie.

Il évoque en exemple le rôle du groupe de presse quasi monopoliste Dogan (3). Celui-ci contrôle 70 % du tirage des grands journaux. Or il répercute systématiquement les mots d'ordre de l'État-major. Il parvient même à les diffuser en occident. Le gouvernement civil islamisant cherche à l'abaisser. Il a pour cela employé le moyen le plus rustique d'une énorme amende fiscale. Mais dans le meilleur des cas il ne fera que laisser la place à un concurrent aussi dangereux, celui des adeptes du mouvement Güllen, agent de la réislamisation du pays, sous les faux-nez de la modernisation.

Notre auteur révèle (page 24) surtout les "lignes rouges de la constitution secrète", soit "l'Acte politique de sécurité nationale", désigné en turc sous le sigle MGSB. Cette ligne se définit en 5 points :

"1° concernant le problème kurde, empêcher la fragmentation du pays ;
2° ne faire aucune concession sur le problème chypriote ;
3° rendre intouchable la laïcité de l'État ;
4° œuvrer contre l'Église orthodoxe dans le pays ;
5° ne jamais accepter le terme de génocide concernant la question arménienne."


Toutes les plus petites tentatives de rogner cette plateforme ont été démenties. Dernière en date : le projet d'une liturgie orthodoxe à Sainte-Sophie qui devait, avec l'accord initial des autorités, se dérouler le 17 septembre en présence de 200 pèlerins, a été annulé, à la dernière minute, comme s'il s'agissait d'une "provocation". En même temps on disserte à Bruxelles sur les libertés religieuses.

Je me séparerais éventuellement de l'auteur sur deux points.

Sa conclusion, très courte, à peine un quart de page, ne laisse pas beaucoup de place à l'espoir.

On se demande si sa conviction ne rejoint pas la prophétie très pessimiste, qu'il évoque, selon laquelle l'Asie mineure pourrait ainsi devenir la Yougoslavie du XXIe siècle. Or, à cette perspective catastrophique, l'armée offre aux puissances étrangères la seule illusion d'un rempart.

De manière ambiguë, d'autre part, les mêmes dernières lignes semblent confier à l'Union européenne le soin de guérir le patient.

Il souligne pourtant que cette nation (4), loin de correspondre à une mythique "race", assemble 36 ethnies et 7 religions. En cela, si deux ou trois groupes, aujourd'hui ultra-minoritaires peuvent s'identifier à la communauté européenne, il n'en va pas de même pour la nationalité supposée "centrale", celle des Turcs musulmans sunnites, ni non plus pour les Kurdes, pour les Alévis, pour les différents caucasiens, Tcherkesses ou Circassiens, pour les "dönmeh", pour les "nastouri", pour les Syriaques, ni enfin pour les descendants de gens ayant quitté notre continent après leur conversion à l'islam, etc. qui n'appartiennent de ce fait ni à l'Europe historique ni à l'Europe géographique.

Pourquoi laisse-t-il le lecteur imaginer dès lors que l'Union européenne pourrait résoudre les problèmes de ce pays ? Assemblage de gens qui en général ne connaissent rien ni au monde balkanique, ni à l'héritage ottoman, ses excellentes intentions tombent à côté. Personne ne lit les rapports de son administration de Bruxelles, pourtant clairs, sur l'impossibilité de l'intégration.

Il me semble revenir donc aux libéraux turcs de réformer leur pays, avec toute notre sympathie, et de tirer parti de la proposition franco-allemande d'un partenariat privilégié avec l'Europe.

On doit sans doute considérer la Turquie comme un pays estimable, riche de promesses, peut-être plein d'avenir, à l'instar de la Chine, de l'Inde, de la Corée ou du Japon. Mais pas plus que l'Empire du Milieu, il ne fait partie de notre famille de peuples.

Ne confondons pas voisin et cousin.
JG Malliarakis

Apostilles
  1. aux Éditions Sigest.
  2. aux Éditions du Trident.
  3. À ce sujet en laissons pas le lecteur dans l'ignorance que l'héritière de ce groupe, Mme Arzuhan Yalcındag préside la Tüsiad, c'est-à-dire le patronat turc. Elle fait évidemment partie du comité exécutif de cet "Institut du Bosphore" qui se présente comme "l'acteur incontournable du rapprochement franco-turc". On y retrouve Alexandre Adler et bien d'autres.
  4. Il donne à ce mot le sens très précis de la fameuse conférence de Renan de 1882.

Vous pouvez entendre l'enregistrement de cette chronique

sur le site de Lumière 101

Hambourg, porte de l'Eurasie et terminus du Transibérien?

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1986

Hambourg, porte de l'Eurasie et terminus du Transibérien?

Un nouveau destin pour le port et la ville de Hambourg? La métropole allemande deviendra-t-elle l'avant-poste de l'Extrême-Orient en Europe? Une "nouvelle Hanse" est-elle en gestation? Comment cela se réalisera-t-il? Un groupe d'architectes, rassemblés autour des époux VOLKENBORN, projettent, avec l'aide officielle du Sénat de la ville, de construire sur les rives de l'Elbe, dans le faubourg d'Altona, un nouveau port qui sera simultanément gare terminale du Transsibérien.

 

Le port de Hambourg connaît de sérieuses difficultés économiques: sur une longueur de 6 km, site envisagé pour la gare terminale du Transsibérien, les grues rouillent et les quais s'effritent. Les forces vives doivent émigrer et le chômage guette ceux qui restent. Hambourg est en cela une sorte de microcosme de l'Europe industrielle. Deux projets existent à l'heure actuelle pour effacer du paysage nord-allemand ce site déshérité: le premier envisage d'y installer un gigantesque lunapark; le second, nous venons de le révéler, c'est d'y construire une installation portuaire et ferroviaire telle, qu'elle révolutionnera le trafic international comme jadis le creusement des canaux de Suez et de Panama.

 

Le Groupe des VOLKENBORN envisage de construire une île artificielle face au vieux port désaffecté, d'où partiraient des voies larges de chemin de fer (identiques à celles du Transsib') qui conduiraient à Lübeck, le port baltique. De là, un ferry transporterait les trains jusqu'à Klaipeda (Memel) en Lituanie soviétique. Dès leur débarquement à Klaipeda, les trains retrouveraient la voie la plus longue du monde, le Transsibérien, qui pourra les conduire jusqu'au rives du Pacifique, en face du Japon.

 

Hambourg deviendrait ainsi la plaque tour-nante d'un circuit d'échanges eurasiens: les marchandises d'Extrême-Orient y seraient débarquées à destination de l'Europe et de l'Afrique tandis que les marchandises européennes et africaines y seraient embarquées à destination des marchés soviétique, chinois et japonais. A plus grande échelle, Hambourg et Lübeck retrouveraient leur rôle du temps de la Hanse: échanger des fourrures russes contre du drap anglais ou flamand.

 

De leur côté, les Soviétiques, qui ont en-tamé des négociations avec les Allemands, veillent à terminer le BAM (Baïkal-Amour-Magistral), une ligne de chemin de fer ultra-moderne, tracée au nord du Transsibérien terminé en 1902 et raccourcissant de 500 à 600 km le trajet Klaipeda-Vladivostock. Ces trains rouleront à 250 km/h et diminueront de manière conséquente la durée et la lon-gueur du trajet maritime usuel. Tandis que les navires à conteneurs les plus modernes mettent, via Suez, trente jours pour arriver en Extrême-Orient et parcourir les 22.000 km qui nous en séparent, le BAM mettra 16 jours pour relier Londres à Yokohama (13.000 km). En outre les coûts de transport seront de 10 à 15% inférieurs à ceux que demandent aujourd'hui les armateurs. La quantité transportable de marchandises sera, quant à elle, multipliée par quatre.

 

Ce projet est appuyé par le bourgmestre de Hambourg, Klaus von DOHNANYI, grand spécialiste du commerce avec l'Extrême-Orient. En 1969 déjà, il avait rédigé un ou-vrage sur les stratégies économiques japo-naises. Entretemps, plus de 150 firmes nippones ont installé leur siège à Hambourg, même si la majorité d'entre elles préfèrent toujours Düsseldorf. Depuis peu, ce sont les Chinois qui se mettent à considérer la cité hanséatique comme la ville d'Europe la plus importante. Les Chinois veulent importer une brasserie complète et prévoient la construction d'un mini-Airbus germano-chinois. Les nouvelles relations commericales sino-germaniques contribuent, indirectement, à apaiser le contentieux sino-soviétique. En ef-fet, les Chinois, pour le transport de leurs marchandises, préfèrent de loin le fer à la mer et conçoivent l'importance du Transsib' et du BAM. Leur intérêt premier sera donc de négocier avec les Soviétiques une utili-sation commune de ces voies ferrées.

 

Autre problème politique qui se verrait ré-glé: les Soviétiques et les Allemands pour-raient éviter, grâce au ferry baltique, de passer par la Pologne, perpétuellement en crise et dangereusement manipulée par les forces rétrogrades de l'Eglise de Rome. Mais, ces forces calamiteuses ne sévissent pas qu'en Pologne: en Allemagne Fédérale, tous les politiciens n'ont pas la clairvoyance de von DOHNANYI et de ses architectes. A Bonn, les armateurs (qui se verraient ruinés), les clowns militaires otanesques, les profes-sionnels de l'anti-communisme à la Fola-mour, ont tout entrepris pour saboter le projet et pour retarder les négociations (Cf. VOULOIR no.14). A Moscou, les dirigeants soviétiques, las de toutes ces tergiversations puériles, n'insistent plus et les autorités est-allemandes entreprennent la construction de ports de ferries à Mukran (Ile de Rügen) et à Wismar.

 

Le projet hambourgeois est-il définitivement mort? Les réalisations est-allemandes à Rügen et à Wismar parviendront-elles à remplacer la fenêtre sur la Mer du Nord qu'est Hambourg? On en doute... Ce projet représente finalement le plus grand défi géopolitique du siècle. S'il se réalise, nos maîtres à penser Karl HAUSHOFER et Hallford John MACKINDER auront eu raison à titre post-hume. La grande unité eurasienne, avec collaboration étroite entre Allemands, Russes, Chinois et Japonais se réalisera. Les mar-chandises africaines pourront atteindre aisément les profondeurs continentales de Sibérie et d'Asie Centrale. La qualité de vie en bénéficiera et les immensités sibériennes pourront s'avérer plus attrayantes. Dans la lutte entre le Léviathan et Béhémoth (Carl SCHMITT), la Terre aura enfin vaincu...

 

En revanche, la non-réalisation du projet, à cause des pressions atlantistes et des intérêts sectoriels des armateurs, condamnera Hambourg à devenir un lunapark ou une cité touristique balnéaire. Où est l'utopie? Certes pas dans le cerveau des époux VOLKENBORN. Le choix entre Orient et Occident, entre le réalisme et les chimères trahit ici un choix de civilisation: ou bien le bon sens de la survie économique à très long terme ou bien les attractions du Cirque Gros-Occidental... Au fond, nous pourrions envoyer pas mal d'"artistes" à Hambourg, si le projet VOLKENBORN est expédié à la poubelle au profit du lunapark: les parlementaires belges, le gouvernement Martens, les Jeunesses Atlantistes, le Général Close Badaboum, les Moonistes et les disciples de LaRouche, les Le Pen Boys, la fine équipe du PTB, Marchais, le couple de pitres paléo-communistes "Rosine Lewine et Louis Van Geyt", l'ex-gouvernement Mitterand, Yves Montand, BHL, une masse impressionnante de prêtres et de pasteurs privés de paroissiens,...

 

Vincent GOETHALS.

 

Source: "Der Spiegel" 1986/No.29 (14-VII); article intitulé "Für China die wichtigste Stadt Europas" (pp. 60 à 67).   

 

vendredi, 24 septembre 2010

Tomislav Sunic sur "Radio Courtoisie"

Sur Radio Courtoisie

mardi, 21 septembre 2010

Swedisch Democrats: Far Right in Sweden

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SWEDISH DEMOCRATS: FAR RIGHT IN SWEDEN

14-jimmie_akesson.jpgSweden’s ruling centre-right coalition won the most votes but fell short of a majority in the general election as the far right entered parliament for the first time.

Prime Minister Fredrik Reinfeldt’s Alliance won 49.2 percent of votes and 172 seats in Sweden’s 349-seat legislature in Sunday’s vote, three short of a majority, according to a final ballot count. The leftwing opposition coalition garnered 43.7 percent of the ballot and 157 seats, marking a crushing defeat for Social Democrat Mona Sahlin, 53. “We have received broad support tonight,” Reinfeldt told a jubilant crowd in Stockhom, boasting that his Moderate party had seen its voter support double from 15 percent in 2002 to 30 percent on Sunday. Yet, he acknowledged, “this is not the election result we had hoped for,” lamenting the anti-immigrant far-right Sweden Democrats’ entry into parliament with 5.7 percent of the vote, and 20 seats in the house. 

Observers have cautioned the far-right party could play either kingmaker or spoiler, forcing Reinfeldt to seek new alliances or even make it so difficult to govern that snap polls are forced.

“I have been clear…. We will not cooperate with or be made dependent on the Sweden Democrats,” Reinfeldt, 45, said in his victory speech, adding that he would seek to shore up support from elsewhere.

“I will turn to the Greens to get broader support in parliament,” he said.

The Green Party, which campaigned as part of a “red-green” opposition coalition with the Social Democrats and formerly communist Left Party and which scored its best election result ever with 7.2 percent of the vote, however rejected the idea outright.

“It would be very difficult for us after this campaign to look our voters in the eyes and say we have agreed to cooperate with this government,” party co-chairwoman Maria Wetterstrand told Swedish public television.

Social Democrat Sahlin, who had been vying to become Sweden’s first woman prime minister, meanwhile warned that the far-right’s rise had put Sweden in a “dangerous political situation.”

“It is now up to Fredrick Reinfeldt how he plans to rule Sweden without letting the Sweden Democrats get political influence,” she told a crowd of crestfallen supporters after acknowledging defeat.

Reinfeldt’s win spelled a decisive end to the rival Social Democrats’ 80-year domination of Swedish politics and their role as caretakers of the country’s famous cradle-to-grave welfare state.

The party, which for the first time had created a coalition of leftwing parties to increase its chances of winning power, suffered a historic loss, winning just 30.9 percent of the vote, down from 35.3 percent in 2006, when its score was already one of its weakest on record.

It is still the most popular single party, although it is now less than a percentage point ahead of Reinfeldt’s Moderates. In 2002, 15 points separated the two parties.

More than 82 percent of Sweden’s seven million electorate had cast their ballots Sunday, the final tally of votes from all election districts showed, although the number could shift slightly, since votes from abroad will be counted until Wednesday.

The far-right was celebrating its historic entry in parliament.

Now we are in the Riksdag! We are in!,” exulted Jimmie Aakesson, the 31-year-old leader of the Swedish far-right, as he addressed supporters at the party’s election headquarters.

He dismissed widespread fears his party would cause parliamentary chaos.

“We won’t cause problems. We will take responsibility. That is my promise to the Swedish people,” he said.

Aakesson recalled a tough election campaign, saying his party had been excluded from the public debate.

“We were exposed to censorship, we were exposed to a medieval boycott, they… excluded us,” he lamented.

However, “today we have written political history,” he said.

The party wants to put the brakes on immigration in Sweden, where more than 100,000 foreigners take up residence every year.

The Sweden Democrats won 0.37 percent of the ballot in 1998 and garnered 2.9 percent of the vote in legislative elections in 2006.

Link: http://uk.news.yahoo.com/18/20100920/twl-sweden-coalition...

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Un altro segnale per l’Europa

L’estrema destra nel Parlamento svedese

Jimmie Akesson (Reuters)

La Svezia ha votato. E ora sta sospesa nel vuoto. Come metà del resto d’Europa. Con diversi acrobati a scrutarsi, da una rete all’altra; e con molti trapezi che pendono a destra rendendo più difficile l’insieme delle esibizioni. Fuor di metafora: molte nuove formazioni di destra o estrema destra sono comparse nel circo politico europeo, favorite probabilmente dai malesseri sociali della crisi, hanno conquistato posizioni di spicco nelle elezioni e sono divenute decisive per la formazione dei governi.
Forse è presto per parlare di una marea montante. Ma certo, l’onda c’è e si vede. In Svezia, ieri, con lo stallo fra centrodestra e centrosinistra incapaci di governare da soli, a far da ago della bilancia sono rimasti i Democratici svedesi, gruppo di estrema destra che chiede solidarietà per l’Eurabia violentata dall’Islam, e propugna la cacciata di tutti gli immigrati extracomunitari a meno che non accettino «l’assimilazione culturale». Per la prima volta, guidati dal loro giovane capo Jimmie Akesson, hanno superato lo sbarramento del 4% dei voti che chiude l’accesso al Parlamento.


Nella vicina Finlandia, salgono nei sondaggi i «True Finns» («Veri finlandesi») che propugnano il «rispetto delle tradizioni silvane». Sembrano raccontar fole, ma in tre anni hanno raddoppiato i voti. In Danimarca, il Partito del popolo si è reso famoso per aver diffuso le vignette satiriche su Maometto e da allora ha allargato le campagne a molti altri temi. In Olanda, il Partito della libertà di Geert Wilders ha 24 seggi in Parlamento, e collegamenti sempre più stretti con i colleghi del vicino Belgio: i fiamminghi ultranazionalisti del Vlaams Belang, anch’essi in crescita. E così via: dall’Ungheria, con i nazionalisti di Jobbik in fortissima crescita, alla Romania con quelli di Grande Romania. Tutti costoro si riuniranno a fine ottobre ad Amsterdam, insieme con i club ultras del calcio di tutta l’Europa, per acclamare Geert Wilders.

Luigi Offeddu

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Exit-poll in Svezia, vince il centrodestra
E gli estremisti entrano in Parlamento

Il partito xenofobo Democratici di Svezia oltre il 5%

STOCCOLMA – Con il passare delle ore, i dati dello spoglio confermano che a vincere in Svezia è stata la coalizione di centrodestra guidata dal primo ministro svedese Frederik Reinfeldt, che non è riuscita però a raggiungere la maggioranza necessaria a formare da sola un nuovo governo. L’ago della bilancia è quindi l’estrema destra di Jimmi Akesson, i Democratici di Svezia, che può contare sul 6,2% dei voti. E avendo superato la soglia di sbarramento del 4%, per la prima volta fa il suo ingresso in parlamento. L’Alleanza di quattro partiti guidata da Reinfeldt ha ottenuto un secondo mandato, un’altra prima assoluta in un secolo di storia del Paese scandinavo, in cui i socialdemocratici hanno dominato la scena politica per 80 anni. Secondo lo scrutinio di circa la metà delle circoscrizioni elettorale, inoltre, l’Alleanza di governo del premier uscente Fredrik Reinfeldt ha ottenuto il 48,8% dei suffragi contro il 43,7% della coalizione di centrosinistra della socialdemocratica Mona Sahlin. La maggioranza della coalizione di governo rischia però di non avere i numeri per formare il nuovo governo: secondo alcuni, avrebbe raggiunto la maggioranza assoluta grazie a un solo seggio (175 su 349), per altri si fermerebbe a 172 seggi. Tra i 20 e i 21 seggi per l’estrema destra, a questo punto decisivi, mentre il centrosinistra si aggira tra i 154 e i 156.

CENTROSINISTRA SCONFITTO – Sconfitto il centrosinistra, che puntava su una donna, Mona Sahlin, per recuperare il primato perduto quattro anni fa e che si è fermato al 45,1% dei suffragi. L’estrema destra di Akesson, 31 anni, da cinque leader di Sd, è da tempo presente negli enti locali e si ritrova dunque a fare da ago della bilancia, nonostante negli ultimi giorni di campagna elettorale sia Reinfeldt che Sahlin hanno categoricamente escluso una collaborazione con il partito xenofobo e anti-islamico. «Non li toccherei neanche con le pinze», aveva detto nei giorni scorsi il premier uscente, mentre Akesson aveva tuonato contro gli altri partiti, prevedendo la storica svolta: «Per il semplice fatto di trovarci in parlamento, li spaventeremo e li costringeremo ad adattarsi». In un Paese che ha fatto registrare una ripresa economica tra le più forti in Europa e uno stato delle finanze pubbliche tra i più sani, la campagna elettorale è stata dominata dai temi del welfare e delle politiche fiscali, con il governo che ha rivendicato i tagli alle tasse e ai benefit e l’opposizione che al contrario ha criticato l’indebolimento del celebre stato sociale svedese, dalla culla alla tomba. E il welfare, «corroso» dall’immigrazione, è stato anche il cavallo di battaglia della destra che ha cavalcato (come successo in altri Paesi europei, dal Belgio all’Olanda) le paure di un Paese composto per il 14% da stranieri di varie nazionalità, brandendo la minaccia di una «rivoluzione islamica».

IL LEADER NAZIONALISTA – Trentuno anni, capelli scuri, occhiali e abbigliamento all’ultima moda. Il leader dell’estrema destra in Svezia non è un vichingo biondo, ma il giovane rampante Jimmi Akesson, classe 1979, da cinque anni alla guida dei Democratici di Svezia (Sd). Militante dall’età di 15 anni, Akesson fu scelto nel 2005 per essere la figura di punta di un partito quasi inesistente alle elezioni precedenti. Alle legislative del 1998, Sd aveva raccolto solo lo 0,37% dei voti, poi l’1,44% nel 2002. Ma nel 2006, sotto la guida di Akesson, l’estrema destra ha raggiunto il 2,93% e oggi ha superato la soglia del 4% (al 4,6%, secondo gli exit poll) necessaria a conquistare seggi in Parlamento. Con il suo look rassicurante, Akesson ha modificato la percezione che gli svedesi avevano dell’estrema destra, attenuando nettamente l’ombra del movimento Bevara Sverige Svenskt (Manteniamo la Svezia svedese) da cui gli Sd sono usciti. Nel 1995, quando quindicenne entrò nel partito, c’erano ancora militanti vestiti in uniforme nazista: «Oggi siamo diversi – ha detto in una recente intervista il giovane leader – e gli elettori lo vedono». Ma Akesson, nato a Solvesborg (nel sud della Svezia) dove è consigliere comunale dal 1998, non ha dimenticato i temi fondamentali del suo partito: l’immigrazione, la criminalità e i legami tra le due. «Tutti gli immigrati non sono dei criminali, certo, ma c’è una connessione», ha detto, rivendicando un «punto di vista conservatore» e sottolineando come le politiche in merito a immigrazione e criminalità siano «ciò che ci differenzia dagli altri partiti». Secondo osservatori e oppositori, però, i Democratici di Svezia, pur non essendo nazisti, continuano a essere razzisti. Secondo Anders Hellstrom, esperto di neonazionalismo in Scandinavia, Akesson è solo la parte visibile del partito, mentre la direzione ideologica di Sd sarebbe affidata da «una banda di quattro: Akesson, Jomshof, Karlsson e Soder» (quest’ultimo è segretario del partito), i quali tentano di trovare una via «tra l’estremismo e il populismo». «Si potrebbe dire – ha aggiunto l’esperto – che cerchino di spingere più in là i limiti del legittimo, in equilibrio sul filo dell’accettabile».

Redazione CDS online

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Minority Rules

Foreign Policy

Paul O’Mahony

September 16, 2010

If the spectrum of political stereotypes about Sweden ranges from IKEA-furnished socialist paradise to Stieg Larsson-style right-wing dystopia, the country’s upcoming election on September 19 seems far more likely to confirm the latter than the former. The Sweden Democrats, a once-marginal populist party whose platform targets immigrants, is on the path to enter parliament for the first time — and potentially to serve as kingmaker in post-election coalition negotiations.

“Stieg would have been appalled but not surprised,” says Anna-Lena Lodenius, a journalist who has monitored the Sweden Democrats since their formation in 1988 and once co-wrote a book with Larsson, the late author of the bestselling Girl with the Dragon Tattoo trilogy, on the extreme right in Sweden.

In ditching their pariah status for parliamentary legitimacy, the Sweden Democrats will be joining their fellow far-right parties across Europe — from Denmark, Norway, and the Netherlands to France, Belgium, and Austria. Following in their footsteps, the Sweden Democrats have learned to broaden their appeal beyond their original core constituency of hardcore neo-Nazis and young skinheads.

Indeed, perhaps the only reason that Sweden has thus far managed to avoid hosting a prominent far-right faction on the national stage is that the Sweden Democrats delayed trading their jackboots and uniforms for more palatable political symbols, and as a result couldn’t attract the minimum 4 percent of the vote needed to qualify for parliament.

“In our neighboring countries, the parties of discontent began life as classic tax revolt movements,” says Anders Sannerstedt, a political scientist at Lund University. “The Sweden Democrats by contrast have spent the last 15 years trying to shed their white power image.”

A direct descendent of Keep Sweden Swedish — a rabidly anti-immigrant group founded in 1979 by the former members of several small, pro-Nazi parties — the Sweden Democrats once seemed in no rush to earn their democratic credentials, satisfied instead to serve for years as a tribune for unabashed white-power anger. It’s only in the last decade that the party has embraced the rhetoric of aggrieved populism aimed at Muslims. “Although their ideas are still basically the same — they trace every problem back to immigration — they have undoubtedly become more respectable,” says Lodenius.

The strength of this appeal is most apparent in the towns and villages of the densely populated south, the party’s main voter base. The Sweden Democrats have attracted voters — mainly disaffected, working-class men — by promoting their vision of a Sweden that combines social conservatism and ethnic homogeneity with the promise of a return to an undiluted, cradle-to-grave welfare state.

“Social Democrats in particular have been migrating to the Sweden Democrats, but they’re also winning over some conservative voters from the centre-right,” says Lodenius.

For a political system that prizes consensus, the arrival of the Sweden Democrats has rocked the natural order. Politicians and the press have spent years debating whether to treat them as an equal or an outcast. Consigned to an undefined hinterland, the party leveraged its martyr status to boost its anti-establishment appeal.

Now the Sweden Democrats are one of the major talking points in a Swedish election fraught with intrigue. The latest polls show the incumbent coalition — a four-party center-right alliance — holding a consistent lead over the three-party Red-Green opposition, with the Sweden Democrats holding at 7.5 percent — enough to make the far-right, anti-Muslim group the third-largest party in the country. It’s a remarkable rise for a party that was thrilled with its 2.9 percent showing at the last election in 2006.

But if the center-left opposition makes even a mild surge before the election, it’s possible that Sweden will be left with a hung parliament — in which case the unaligned Sweden Democrats will be in a position to be the country’s permanent swing vote. All the mainstream parties have vowed not to work with the far-right populists, but it’s not clear, in the event of an electoral stalemate, how the country would manage to function without them. Prime Minister Fredrik Reinfeldt indicated over the weekend that he could envisage seeking the support of the Green Party in a bid to undercut the Sweden Democrats’ influence, but it’s unclear just how the country’s center-right could broker such a deal with a leftist group.

Even if they are isolated in parliament, the Sweden Democrats will soon have a bigger soapbox from which to voice their antipathy toward Muslim immigrants. But the obsession with Islam is relatively new. In the 1990s, as the party was just beginning to engage with the democratic process, immigrant groups were routinely described as welfare freeloaders with criminal tendencies. “Religion really wasn’t much of an issue, despite the fact that Sweden had already taken in a lot of Muslims from countries like Iran and the former Yugoslavia,” says Lodenius.

It was only after 9/11 that the party took to portraying large-scale immigration from the Middle East as financially reckless and culturally suicidal. In the run-up to this year’s election, the party has doubled-down on its anti-Islamic messaging. Party leader Jimmie Åkesson earned notoriety last year when he described the spread of Islam in Sweden as “our greatest foreign threat since World War II.” The party underscored its message with a campaign film showing a pensioner lady losing out to a gang of marauding burqa-clad mothers in a race for government benefits.

One of the Sweden Democrats’ top parliamentary candidates is 29-year-old Kent Ekeroth. A vocal critic of Islam, he has already risen to a top post in the party despite only having joined in 2006. “We want to make it more difficult for practising Muslims to live in Sweden because we want to make it more difficult for people to live in accordance with totalitarian ideologies,” he says.

Sweden’s government does not keep track of the religious affiliations of its nine million residents, but a recent U.S. State Department report estimates that there are up to half a million Muslims in the country, just over 100,000 of whom are registered with the Muslim Council of Sweden as practicing. Muslims may not statistically be an overwhelming proportion of the total population, but their presence is a symbolic affront to some Swedes nostalgic for simpler times.

Sweden witnessed very little immigration in the first half of the last century, its homogeneity disrupted only by the arrival of World War II refugees from neighboring countries in Scandinavia and the Baltic states. Then, in the 1950s, Sweden began bringing in migrant workers from Turkey and the former Yugoslavia to fill in labor shortages. The Muslim population began expanding more rapidly in the early 1970s, when Sweden expanded its policy of taking in refugees from war-torn countries, leading to large-scale immigration in subsequent decades from Bosnia, Kosovo, Lebanon, Iran, Iraq, and Somalia. After 2003, for example, Sweden accepted more Iraqi refugees than any other European country — 40 percent of the continent’s total; by the end of 2009, the country of nine million was home to 117,000 people born in Iraq.

Kent Ekeroth wants Muslims to leave Sweden if they won’t assimilate, offering to pay them money to help them on their way if necessary. In line with party policy — and in deference to mainstream Swedish voters’ sensibilities — he frames his arguments in cultural rather than racial terms, claiming that Islamic societies represent a medieval outlook that makes Muslims unsuited to life in modern-day Sweden. Echoing his party leader, Ekeroth speaks of the purported ongoing Islamification of Sweden, a recurring trope among rightists who warn of a coming “Eurabia.”

“We import a lot of the crime we have in Sweden today, primarily through people from the Middle East and Africa, whose culture, values, and concepts of right and wrong are completely different,” he says.

Though Swedes generally reject this kind of cultural stereotyping, many would now readily concede that the country’s multiculturalism experiment has not been friction-free. Immigrants are somewhat over-represented in crime statistics and segregation is rife in several cities, with new arrivals often moving into areas with nicknames like Little Baghdad and Little Mogadishu. Mayors have warned of municipal infrastructure stretched to the breaking point, while fire and ambulance services have come under attack in some immigrant-heavy suburbs because locals thought they were an intrusive show of authority. Many Swedes believe that their country has an immigration — or at the least, an integration — problem.

But Sweden’s mainstream parties have preferred to avoid the subject directly for fear of being tainted by the accusation of populism — allowing the Sweden Democrats to monopolize the issue with their rabble-rousing. “It’s vital that the other parties are able to debate immigration and globalization, migration patterns and their effects on society, radical Islam, and so on,” says Lodenius. “People have real fears here and politicians need to be able to explain how they intend to meet these challenges.”

Ignoring the abrasive new kids on the block isn’t going to make them go away, and Lodenius argues that it is no longer feasible to starve the Sweden Democrats of publicity simply by dismissing them as shrill extremists. “The Sweden Democrats are not Nazis anymore and they currently represent quite a few voters. I expect them to make it in this time. Whatever happens, it’s going to be a fascinating election.”

But Lodenius also concedes that negotiating with the Sweden Democrats will be a major adjustment for a country that for so long enjoyed a multicultural consensus. “Stieg Larsson and I agreed on a lot of things but he would have found it very difficult to accept the need to engage with them.”

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Sweden’s Far Right to Enter Parliament For the First Time

Quote:

Sweden’s governing centre-right alliance has been re-elected, but is short of an overall majority, official preliminary results show.

They show PM Fredrik Reinfeldt’s four-party coalition won 173 seats out of 349 in parliament.

The far-right Sweden Democrats are said to have gained more than 4% of the vote, enabling them to enter parliament for the first time.

Mr Reinfeldt declared victory and said he would seek support from the Greens.

The Greens are currently allied with the centre-left Social-Democrats. Green Party spokeswoman Maria Wetterstrand said the opposition bloc remained united.

Social Democratic leader Mona Sahlin has conceded defeat.

“We were not able to win back confidence,” she told supporters. “The Alliance is the largest majority. It is now up to Fredrick Reinfeldt how he plans to rule Sweden without letting the Sweden Democrats get political influence.”

Mr Reinfeldt reiterated that he would not form a coalition with the far-right.

“I have been clear on how we will handle this uncertain situation,” he said. “We will not co-operate, or become dependent on, the Sweden Democrats”.

‘Media boycott’

Sweden Democrats leader Jimmie Akesson said his party would use the opportunity to make itself heard.

“We have been subjected to censorship – a media boycott – as we have not been invited to any of the official debates,” he said.

“We have in many ways been treated as anything but a political party in this election. But even so, today we stand here with a fantastic result. The situation is a bit uncertain just now, but we have four years ahead of us to speak out on the issues that matter to us and influence Swedish politics.”

BBC regional reporter Damien McGuinness says the Sweden Democrats appear to have tapped into voter dissatisfaction over immigration.

Immigrants make up 14% of the country’s population of 9.4 million.

The largest immigrant group is from neighbouring Finland, followed by people from Iraq, the former Yugoslavia and Poland.

The centre-left Social Democrats had ruled Sweden for 65 of the past 78 years, and are credited with setting up the country’s generous welfare state.

It is the first time a conservative government has won re-election in Sweden for about a century.

***

Swedish gov’t courts Greens, shuns far-right

STOCKHOLM — Sweden’s prime minister sought help from the opposition Monday to avoid a political deadlock after an Islam-bashing far-right group spoiled his center-right government’s control of Parliament.

Prime Minister Fredrik Reinfeldt’s coalition won Sunday’s election but lost its majority in the 349-seat legislature, weakening its ability to push through crucial legislation.

The Sweden Democrats, a small nationalist party, entered Parliament for the first time, winning 20 seats to hold the balance of power between the center-right and the opposition left-wing bloc.

Reinfeldt reached out to the opposition Green Party because he has vowed not to govern with the Sweden Democrats, who demand sharp cuts in immigration and have called Islam Sweden’s greatest foreign threat since World War II.

Green Party co-leader Peter Eriksson on Monday suggested his party was open for talks, but noted there is a large divide between his party and the center-right bloc.

“It is still reasonable that we wait with anything like that until the election result is really complete,” he told Swedish radio Monday, referring to the final count expected Wednesday.

“We stand up for taking the climate issue seriously and the government doesn’t, that is to say there are great political differences,” he added.

Reinfeldt’s four-party alliance dropped to 172 seats – three short of a majority – compared to 154 seats for the Social Democrat-led opposition, according to preliminary official results. A final vote count is expected Wednesday.

The left-wing Social Democrats won only 30.8 percent of votes, its lowest result since universal suffrage was introduced in 1921. For this vote, it had it had joined forces for the first time with the smaller Left and Green parties.

Analysts said talks across the political divide were necessary for Reinfeldt to continue ruling with a minority government.

“The main lead is the idea that the Green Party should step over and enter some kind of deal with the alliance,” Stig-Bjorn Ljunggren said, referring to the center-right bloc.

He also said the governing coalition would have to change its policies in several key areas to win over the Greens, including plans to build new nuclear reactors in Sweden and restrict sickness benefits.

If Reinfeldt fails to solve the impasse he will be left with a fragile minority government that could be forced to resign if it fails to push its legislation through Parliament.

“I have been clear on how we will handle this uncertain situation: We will not cooperate, or become dependent on, the Sweden Democrats,” Reinfeldt, 45, said Sunday.

Sweden Democrats leader Jimmie Akesson on Sunday said his party had “written political history” in the election.

Large waves of immigration from the Balkans, Iraq and Iran have changed the demography of the once-homogenous Scandinavian country, and one-in-seven residents are now foreign-born. The Sweden Democrats say immigration has become an economic burden that drains the welfare system.

Reinfeldt’s coalition ousted the Social Democrats in 2006 and kept its promises to lower taxes and trim welfare benefits. Sweden’s export-driven economy is expected to grow by more than 4 percent this year while its 2010 budget gap is on track to be the smallest in the 27-nation European Union.

Read more: http://www.thestate.com/2010/09/19/1472902/swedish-govt-s...

Yemen: una battaglia decisiva nell'ordine simbolico, contro la monarchia saudita

Yemen: Una battaglia decisiva nell’ordine simbolico, contro la monarchia saudita

di René Naba

Fonte: eurasia [scheda fonte]

yemen.jpgL’attacco fallito a un aereo nigeriano a Detroit (USA), nel dicembre 2009, quattro mesi dopo l’attacco fallito contro un principe saudita, responsabile della lotta contro il terrorismo in Arabia Saudita, il principe Mohammed bin Nayef Ben Abdel Aziz, ha sollevato i timori degli statunitensi e ha fatto rivivere il loro interesse verso lo Yemen, temendo che il paese sia utilizzato come nascondiglio dagli uomini di Al Qaeda nella penisola arabica. L’attacco contro l’Arabia del 27 Agosto 2009, inoltre, è stato rivendicato dal capo regionale di al-Qaida, Al Nasser Whayshi, alias Abu Bassir, come anche l’attacco contro il cacciatorpediniere USS Cole, nel porto di Aden, nel 2000. Designato quale bersaglio prioritario da parte degli statunitensi, Abu Bassir è stato ucciso tre mesi dopo la sua rivendicazione del caso di Detroit. Dal 2009, in meno di un anno, le autorità saudite hanno sventato quattro attentati contro il principe Mohammed, un record mondiale difficilmente eguagliabile.

L’attentato di Detroit è stato utilizzato per attivare l’attuazione della nuova dottrina statunitense della guerra clandestina contro il terrorismo, di cui lo Yemen è il banco di prova. La dottrina Obama sostiene l’uso di piccole unità mobili di commando di parà per le operazioni speciali assegnate al monitoraggio dei leader di al-Qaida in Pakistan al Nord Africa, dall’Uganda al Kenya, via Somalia, e in tutti i paesi del Sahel (Algeria, Mali, Mauritania) e dell’Asia centrale. Meno costoso, in termini di bilancio e di immagini, contando sulla collaborazione di imprese di lavori pubblici operanti nell’area, mira a sostituire la Dottrina Bush. Uno degli errori principali della nuova guerra degli Stati Uniti, passato inosservato al giudizio arabo e della pubblica internazionale, è stata anche la morte del prefetto del distretto di Maareb, il 25 maggio 2010, un incidente dell’intervento illegale USA. L’uomo era in trattative con al-Qaida la liberazione della zona di sua responsabilità. La sua morte ha sollevato un vento di rivolta all’interno della sua tribù, che da allora è stata discretamente compensata dal governo degli Stati Uniti. Fin dall’inizio di questa dottrina Obama, tre leader di al-Qaida sono stati uccisi in Yemen, il leader regionale, Nasser al Whayshi, Nasser al Chihri a Rafda e Jamil al Anbari, il 24 marzo 2010, secondo il quotidiano arabo pubblicato a Londra “Al Quds al Arabi” (16 agosto 2010).

Il sistema statunitense è completato in Africa orientale dalla base aerea di Diego Garcia, nell’Oceano Indiano, e dalla co-locazione della base francese di Gibuti di “Camp Lemonier”. La base di Gibuti permette agli Stati Uniti e alla Francia di dominare l’estremità orientale della vasta striscia petroliera che attraversa l’Africa, oggi considerata vitale per i loro interessi strategici, una striscia che va dall’oleodotto Higleg-Port Sudan (1600 km) nel sud-est, all’oleodotto Ciad-Camerun (1000 km) e al Golfo di Guinea a ovest. Una postazione di osservazione degli Stati Uniti, in Uganda, dà a essi la possibilità di controllare il Sud Sudan, dove si trova la maggior parte delle riserve di greggio sudanesi.

La presenza degli Stati Uniti a Gibuti, ha anche il compito di individuare i gruppi terroristici collegati con quelli del Medio Oriente, e di servire da piattaforma operativa per la guerra clandestina contro al-Qaida in Africa orientale, soprattutto in Somalia, che secondo Washington ospita il comoriano Fazul Abdullah Mohammed e il keniota Saleh Ali Saleh Nabhan, coinvolti negli attacchi contro le ambasciate statunitensi in Kenya e Tanzania nel 1998, dove 224 persone sono state uccise.

Al-Qaida ha realizzato un decentramento del suo movimento, in un approccio simmetrico alla dottrina statunitense della furtività, dando autonomia a ampi comandi regionali, in virtù della nuova strategia della ‘lotta diffusa’, implementata con successo da Hezbollah Libanese contro Israele, nel 2006. Dalla ripresa delle ostilità su vasta scala, nello Yemen, al-Qaida ha reso possibile la riunificazione dei due rami che operano nella zona, in Arabia Saudita e nello Yemen, per avviare nel 2008 “Al-Qaida nella penisola araba“, attaccando obiettivi strategici, come l’ambasciata degli Stati Uniti nel 2008 e un centro di sicurezza di Aden, dove i detenuti erano membri dell’organizzazione, nel giugno 2010, al fine di influenzare il separatismo meridionale yemenita, e contribuire a delegittimare il governo centrale. Gli statunitensi vedono questo ramo come la più efficace esecuzione divisione della società madre.

Al Qaida ha anche una filiale somala, “i famosi Chebab” (i giovani) che tengono testa al governo filo-saudita e filo-occidentale di Mogadiscio, segnalandosi presso l’opinione pubblica internazionale con un raid mortale in Uganda, l’11 luglio 2010, facendo una sessantina di morti; e un ramo del Nord Africa, che attua le operazioni tra il ramo africano e quello arabo: “Al-Qaida nel Maghreb Islamico (AQIM).” Risultante da un processo di fusione, AQIM è il prodotto, nel gennaio 2007, dell’inclusione nella rete di bin Laden del Gruppo Salafita per la Predicazione e il Combattimento (GSPC) algerino, a sua volta fondato nel 1998 da dissidenti del Gruppo Islamico Armato (GIA).

Operante generalmente nei deserti di Algeria, Mali, Niger e Mauritania, al-Qaida ha approfittato dei confini porosi per espandere la sua area di operazioni nella regione arida del Sahel, puntando ora al Burkina Faso, il cui Presidente Blaise Compraoré, il negoziatore per la liberazione dell’agente francese Peter Calmatte (febbraio 2010), ha appena compiuto un riavvicinamento spettacolare con gli Stati Uniti. L’AQMI ha attuato, il 24 luglio 2010, l’esecuzione dell’ostaggio francese Michel Germaneau, punto che contrassegna la resa dei conti con la Francia, in quello che sembra essere una strategia della tensione volta ad inviare una avvertimento a quello che vede come l’islamofobia del potere francese, tra il clamore dei media in Francia, dedicati alle “caricature del Profeta“, sotto l’egida della coppia giornalistica Daniel Leconte e Philippe Val, e le polemiche sul velo e la catena self service Halal.

Una battaglia decisiva nell’ordine simbolico contro l’Arabia Saudita

Il coinvolgimento di al-Qaida nel conflitto nello Yemen e nel suo ambiente somalo, risuonava come un affronto ai suoi ex compari, l’Arabia Saudita e gli Stati Uniti, e allo stesso tempo sottolineava l’irriverenza alla strategia statunitense nel suo obiettivo principale, “la guerra globale contro il terrorismo,” la madre di tutte le battaglie.

A capo del paese per 32 anni (1978), il presidente Ali Abdullah Saleh accusa i ribelli di cercare di rovesciare il suo regime per ripristinare l’Imamato zayidita, abolito nel 1962 da Sana’a, e di essere manipolati dall’Iran. Gli houthisti, nel frattempo, si lamentano di essere emarginati dal governo sul piano politico, economico e religioso, e chiedono la restaurazione dell’autonomia di cui godevano prima del 1962. Assicurano di voler difendere l’identità minacciata sia dalla politica del governo centrale, che mantiene la propria regione nel sottosviluppo, e dalla pressione del fondamentalismo sannita, per la quale Sanaa mantiene spesso un’ambiguità.

Provenienti dalla corrente religiosa sciita zayidita, gli houthisti vivono negli altopiani, soprattutto nella provincia yemenita di Saada, e mostrano molte differenze dogmatiche rispetto agli sciiti iraniano duodecimani. Essi rappresentavano, nel 2007, circa il 30% di 22,2 milioni di yemeniti, che sono in prevalenza sunniti. Inoltre, condividono molte interpretazioni religiose con la maggioranza sunnita Shafita. Gli houthisti negano ogni uso della loro causa da parte di una potenza straniera, e insistono, invece, sull’aiuto che il regno saudita avrebbe portato al presidente.

La nuova guerra nello Yemen, ha avuto inizio nel 2004 in seguito alla cattura di importanti leader houthisti e alla morte in combattimento del loro leader, Hussein al Houthi, ucciso nel settembre dello stesso anno da un missile, durante un’operazione clandestina della CIA in ritorsione all’attacco contro il cacciatorpediniere USS Cole. Hussein, leader del movimento, è stato successivamente sostituito da suo fratello Abdul Malik.

Ma al di là del conflitto tribale, gli yemeniti nutrono solidi risentimenti verso l’Arabia Saudita, di cui non tollerano l’annessione di tre verdeggianti province, Asir, Najran e Jizan (2), che criticano, inoltre, di aver mantenuto a lungo l’instabilità nel paese, finanziando direttamente il bilancio della difesa, quindi bypassando il potere statale, in favore alternativo a due confederazioni tribali principali: Beni Hached e Bakil. Lo sceicco Abdullah Hussein Al Ahmar, uomo forte della tribù Hached, leader dell’al-Islah (Riforma) e presidente del Parlamento yemenita, si dice riceva sovvenzioni sauditi, nel nuovo confronto.

Yemen e Iraq, due paesi confinanti con l’Arabia Saudita, costituiscono i due baluardi della difesa strategica del Regno wahabita, il primo a sud, il secondo a nord dell’Arabia Saudita. E’ in questi due paesi che l’Arabia Saudita s’è inserita nella lotta per assicurare la continuità della dinastia wahhabita, per almeno due volte negli ultimi decenni. Lo Yemen è stato utilizzato, in effetti, come campo dello scontro inter-arabo tra repubblicani e monarchici, al tempo della rivalità Faisal-Nasser, negli anni ‘60, e l’Iraq, la scena dello scontro tra sciiti rivoluzionari e sunniti conservatori, al tempo della rivalità Saddam-Khomeini negli anni ‘80.

Al-Qaida nello Yemen è in realtà un ritorno ai fondamenti del conflitto che oppone il movimento alla famiglia al-Saud. Usama Bin Ladin è considerato un legittimo titolare di allori raccolti sui campi di battaglia in Afghanistan, cosa che ha avuto l’effetto di rafforzare la posizione saudita verso i suoi alleati statunitensi, un ruolo che è negato dagli al-Saud.

Pur avendo un certo seguito sia nell’Islam dell’Asia (Afghanistan, Pakistan), che nell’Islam dell’Africa (sub-sahariana del Sahel), Usama bin Ladin soffre di un grave handicap nel nucleo storico dell’Islam del mondo arabo, a causa del suo passato legame con gli statunitensi, durante la guerra anti-sovietica in Afghanistan (1980-1990), deviando quasi cinquantamila combattenti arabi e musulmani dal campo di battaglia principale, la Palestina, mentre Yasser Arafat, il leader dell’OLP, era assediato a Beirut dagli israeliani, con il supporto degli Stati Uniti (giugno 1982). Se si può affermare di aver contribuito a far precipitare il collasso del “regime ateo” dell’Unione Sovietica, i suoi critici lo accusano di aver privato del loro principale sostegno militare, i paesi arabi del ‘campo di battaglia’, l’Organizzazione per la Liberazione della Palestina, Egitto, Siria, Iraq, Algeria, Yemen del Sud, Sudan e Libia.

La sua autorità si scontra, quindi, nel mondo arabo, col carisma di leader autentici dimostratosi tali agli occhi di ampie fazioni del mondo musulmano arabo, quali lo sceicco Hassan Nasrallah, leader di Hezbollah, il movimento sciita libanese, autore di due imprese militari contro Israele (2000, 2006) e Hamas, il movimento sunnita palestinese, il cui incomparabile vantaggio su Usama bin Ladin è il fatto che non hanno mai abbandonato la lotta contro Israele, il nemico principale del mondo arabo.

L’autodafé del Corano, una manna ideologica, una leva per il reclutamento per al-Qaida

La distruzione da parte dei suoi alleati taliban dei Budda di Bamiyan (3), nell’Afghanistan centrale, nel 2001, alienò all’Islam quasi un miliardo di buddisti, aumentando i sospetti contro di lui. Questo atto diventa ancora più importante, a posteriori, quando i musulmani, a loro volta, stigmatizzano il progetto di uno piccolo gruppo di cristiani fondamentalisti della Florida, di voler bruciare 200 copie del Corano, il libro sacro dei musulmani, sabato 11 settembre, nel nono anniversario degli attentati negli Stati Uniti.

Il progetto del pastore Terry Jones del Colomba World Outreach Center, di bruciare il Corano è stato chiamato “gesto distruttore, che minaccia le truppe occidentali in Afghanistan“, dal Presidente Obama. È, in ogni caso, una manna ideologica e potrebbe servire come giustificazione a posteriori per il raid di al-Qaida contro gli USA, sostenendo l’islamofobia nella società occidentale, come leva per il reclutamento nell’organizzazione islamista, nell’intero periodo di commemorazione degli attentati contro gli USA.

Usama Bin Ladin appare, in retrospettiva, come il tacchino della farsa della vicenda afgana, nella sua versione anti-sovietica, dal momento che ha portato a fare crollare un alleato dei paesi arabi del campo di battaglia, l’Unione Sovietica, e rafforzato il partner strategico d’Israele, gli Stati Uniti. Cinquantamila arabi e musulmani si arruolarono sotto la bandiera dell’Islam, sotto la guida di Usama bin Ladin, ufficiale di collegamento dei sauditi e degli statunitensi, per combattere in Afghanistan l’ateismo sovietico, in una guerra finanziata in parte dalle petro-monarchie del Golfo, fino a venti miliardi di dollari, una somma equivalente al bilancio annuale di un quarto dei paesi membri dell’organizzazione pan-araba (4).

In confronto, l’Hezbollah libanese con un numero molto inferiore di combattenti, stimato in duemila combattenti, e con pochi soldi rispetto a quelli impegnati per il finanziamento degli arabi afgani, ha causato lo sconvolgimento psicologico e militare più significativo che la Legione islamica, nell’equilibrio delle potenze regionali.

Il raid dell’11 Settembre 2001 compare, così, a posteriori, come una rappresaglia a questa doppiezza, e allo stesso tempo un tentativo di trascinare gli Stati Uniti, con la risposta che non mancherebbe di suscitare, in una guerra di usura nel pantano afgano. Tale, almeno, è una interpretazione che ha avuto luogo in ambienti politici arabi, sulle motivazioni di Usama Bin Ladin nella scelta dei bersagli degli attentati dell’11 settembre 2001.

La creazione di al-Qaida per la penisola arabica nello Yemen, potrebbe avere un effetto destabilizzante sul regno, che “non sarà immune da un crollo, in caso di caduta dello Yemen”, ha ammonito il 17 luglio 2010, il ministro dell’istruzione superiore yemenita, Saleh Basserrate, deplorando la mancanza di cooperazione saudita nel risolverne le difficoltà economiche (5). L’allarme è stato ritenuto sufficientemente grave da indurre il re Abdullah ad impegnare nella lotta le sue forze nello Yemen, nell’autunno del 2009, accanto alle forze governative, e di superare le sue dispute con la Siria, incitando il suo braccio destro in Libano, il nuovo Primo ministro libanese Saad Hariri, a volgersi verso Damasco.

Quasi un milione di lavoratori yemeniti sono stati espulsi dall’Arabia Saudita nel 1990, per l’allineamento del governo di Sana’a nella disputa territoriale di Saddam Hussein con il Kuwait, spingendo il governo dello Yemen, nella speranza di ottenere dall’Arabia assistenza economica, a disattivare le sue pretese territoriali, col dispiacere di una frazione dell’opinione pubblica yemenita. Il coinvolgimento di un membro del contesto familiare del principe Bandar bin Sultan, figlio del ministro della Difesa e presidente del Consiglio nazionale di sicurezza, la riattivazione dei simpatizzanti di al-Qaida in Siria e il Libano del Nord, nella regione del campo palestinese di Nahr el-Bared, ha dato la misura dell’infiltrazione dell’organizzazione islamista nei circoli dei governanti sauditi, mentre stava minando il regno nei confronti dei suoi interlocutori, sia come che statunitensi.

Sheikh Maher Hammoud, un mufti sunnita della moschea “Al Quds” di Saida (sud del Libano), ha apertamente accusato il principe Bandar dalla TV satellitare Al-Jazeera, sabato 26 giugno 2010, d’aver finanziato i disordini in Libano, in particolare contro le zone cristiane di Beirut, come tattica diversiva, senza che questa affermazione sia smentita, o il dignitario citato in giudizio, portando gli USA a dichiarare “persona non grata” Bandar, l’ex beniamino degli Stati Uniti, il “Grande Gatsby” dell’establishment statunitense.

Significativamente, un responsabile di al-Qaida nella penisola arabica, non è altro che l’imam radicale Anwar al-Aulaqi, un uomo che gli statunitensi identificano come responsabile della strategia di comunicazione di Al Qaida destinata al mondo di lingua inglese, tramite il sito on-line “Inspire“. Yemenita nato negli Stati Uniti, ha rivendicato come suo discepolo il mancato attentatore del volo Amsterdam-Detroit del 25 Dicembre 2009, illustrazione sintomatico della confusione che regna nelle relazioni tra gli Stati Uniti e il mondo musulmano e la strumentalizzazione statunitense dell’Islam nella sua guerra contro l’Unione Sovietica. Ora è una priorità della dottrina Obama.

L’ancoraggio di un organismo a maggioranza sunnita, escrescenza del rigorismo wahhabita, sul lato sud dell’Arabia Saudita, porta il segno di una sfida personale do bin Laden agli antichi padroni, in quanto porta sul posto stesso della loro antica alleanza, lo scontro sulla d legittimità tra la monarchia e il suo ex servitore.

Sullo sfondo dello showdown della controversia Usa-Iran sul nucleare iraniano, Usama bin Ladin, di origine yemenita, decaduto dalla nazionalità saudita, ha scelto di combattere per la terra dei suoi antenati.

Per portare, nell’ordine simbolico, la battaglia decisiva contro la monarchia saudita, che egli considera come una negazione dell’Islam, l’usurpatore saudita di province yemenite, in una battaglia di ritorno, il cui fine ultimo deve essere il ripristino della sua legittimità, almeno della legittimità del marchio della sua organizzazione in rapido declino nel mondo arabo. Con paradossalmente, degli osservatori passivi, ma dai dividendi possibili, l’Iran sciita e, soprattutto, la Russia, estromessa da Socotra, che ha combattuto in Afghanistan per la causa dell’ateismo.
Riferimenti

2- Le tre province yemenite Jizan, Asir e Najran erano state annessa dall’Arabia Saudita nel 1932, l’annessione fu ratificata dall’accordo di Taif del 1934. Lo Yemen si oppose alla proroga di venti anni di questo accordo, scaduto nel 1992.

3 – I Buddha di Bamiyan erano due statue monumentali del Budda in piedi, scavate nel fianco di una rupe situata nella valle di Bamyan nell’Afghanistan centrale, 230 chilometri a nord ovest di Kabul, a un’altitudine di 2500 metri. L’intero sito è patrimonio dell’umanità dall’UNESCO. Il ‘Grande Buddha’ (53 metri) risale al V secolo, il ‘piccolo Buddha’, nella seconda metà del terzo secolo. Le statue sono scomparse dopo essere state distrutte dai taliban nel marzo 2001.

4-Mikael Awad, politilogo egiziano, l’intervento sul network pan-arabo ‘Al Jazeera’, 2 febbraio 2010, trasmissione “al Ittijah al Mouakess“, (Il senso contrario).

5- Cfr. “La chiamata in soccorso dallo Yemen all’Arabia Saudita“, editoriale di Abdel Bari Atwan, direttore del quotidiano panarabo Al Quds Al Arabi, pubblicato a Londra, 17 Luglio 2010
Per ulteriori informazioni:

1 -Cfr. Arabie saoudite: la grande frayeur de la dynastie wahabite

http://www.renenaba.com/?p=701

2 Cfr. Yémen: La lutte pour le pouvoir dans le sud Yémen pro soviétique

http://www.renenaba.com/?p=766

Traduzione di Alessandro Lattanzio

Fonte: Il blog di René Naba (http://www.renenaba.com/)

http://www.mondialisation.ca/PrintArticle.php?articleId=21003

Leggi la prima parte – YEMEN: l’affronto di bin Laden ai suoi ex sponsor

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid...

 


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lundi, 20 septembre 2010

Washington veut éroder l'influence des Etats européens - Lutte d'influence au FMI

Washington veut éroder l’influence des Etats européens

 

Lutte d’influence au FMI

 

fmi-logo.jpgLa tâche du FMI est d’empêcher ou, du moins, de limiter l’effet des crises financières qui affectent les Etats et qui pourraient avoir des répercussions sur l’économie mondiale. Les esprits critiques nous disent que ce système fait tomber les gouvernements et les banques dans la tentation de faire des affaires risquées car, de fait, le FMI, en cas d’échec, vole à leur secours. Le FMI est alimenté par des cotisations payées par les grands Etats industrialisés. Les Etats-Unis sont l’Etat qui, en réalité, profite pleinement de l’institution qu’est le FMI, parce que Washington use de son influence prépondérante pour dire quels Etats doivent recevoir une aide et quels Etats doivent en être privés, et sous quelles conditions.

 

La place prépondérante qu’occupent les Etats-Unis au sein du FMI provient du simple fait qu’ils sont le seul Etat membre disposant d’une minorité de blocage. Lorsque des décisions importantes doivent être prises, une majorité de 85% s’avère nécessaire. De cette façon, rien ne peut s’opposer à la volonté des Américains qui disposent de 16,74% des voix. Dans le « groupe des cinq grands », dont certains s’opposent parfois aux Etats-Unis, il faut compter le Japon (6,01%), l’Allemagne (5,87%), la France (4,85%) et la Grande-Bretagne (4,85%). Les « cinq grands » disposent donc d’une masse de voix équivalant à 38,32%. Tous les autres Etats, qui se sont généralement rassemblés au sein de groupes afin de pouvoir fédérer leurs voix, disposent tous ensemble de 61,68%.

 

Récemment les Etats-Unis ont une nouvelle fois fait étalage de leur puissante musculature. Il s’agit, en l’occurrence, d’occuper les sièges du directoire exécutif, responsable du fonctionnement au quotidien du FMI. D’après les statuts du FMI, ce directoire exécutif prévoit vingt sièges. Avec une majorité de voix de 85%, ce nombre de sièges pourrait être augmenté. On a fait usage de cette possibilité après les adhésions de la Chine, de l’Arabie Saoudite et, en 1992, de la Suisse. Le nombre de membres du directoire exécutif est désormais de vingt-quatre. C’est surtout la Suisse qui a insisté pour que cet élargissement devienne réalité et a obtenu, dès son adhésion, un siège au sein de ce directoire.

 

L’élargissement du directoire exécutif est confirmé depuis lors tous les deux ans par résolution. Lors du dernier vote, cependant, les Etats-Unis ont refusé, en faisant usage de leur minorité de blocage, qu’une telle résolution soit une nouvelle fois entérinée. La raison de ce refus ? Les Etats-Unis cherchent à amoindrir l’influence des Etats de l’UE au sein du FMI. Ils voudraient que 5% des droits de vote passent des pays industriels aux pays dits « émergents ». Les Etats-Unis veulent également donner plus de poids aux pays émergents dans le directoire exécutif, tout en réduisant le nombre de sièges en son sein. Pour y parvenir, Washington exerce une pression sur les Etats de l’UE pour qu’ils consentent à céder une partie de leurs sept sièges permanents au sein du directoire exécutif.

 

Si aucun règlement à l’amiable ne survient avant la fin octobre 2010, alors le directoire comptera à nouveau vingt sièges comme auparavant et les membres du directoire issus des groupes de pays plus petits perdront automatiquement leurs sièges. Il s’agirait des  groupes téléguidés par des pays comme le Brésil, l’Inde, l’Argentine et le Rwanda. Le Brésil et l’Inde surtout n’admettront pas ce recul ni l’obligation de rejoindre d’autres groupes pour pouvoir défendre leurs sièges. La conséquence de tout cela serait une crise grave du FMI.

 

En Suisse, l’inquiétude croît car on pense que les pays de l’UE finiront par s’entendre avec les Etats-Unis pour la répartition des voix et des sièges au détriment de la Confédération Helvétique. Mais, malgré cette inquiétude, la perspective est bonne du point de vue suisse ; en ce moment, le parlement helvétique doit ratifier un crédit de 17,5 milliards de dollars, accordé par la Banque Nationale suisse au FMI. Les politiciens suisses sont d’une autre trempe que leurs homologues allemands : ils défendent leurs intérêts nationaux de manière conséquente et exigent d’ores et déjà de faire dépendre l’octroi de ce crédit du maintien du siège suisse dans le directoire exécutif du FMI.

 

(article paru dans DNZ, Munich – n°35/2010).