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mercredi, 12 janvier 2011

Radio Courtoisie: Force et Honneur & Homo Americanus

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Samedi midi vous êtes pris!
Le Libre Journal des Lycéens sera consacré à la sortie de l'ouvrage collectif Force & Honneur, 30 batailles qui ont marqué la France et l'Europe aux éditions Les Amis du Livre Européen. Nous aurons le plaisir de recevoir les éditeurs Eugène Krampon et Gérard Vaudan, ainsi que notre chroniqueur favori, Pascal Lassalle, qui a écrit l'article sur la bataille de Teutobourg, Lajos Marton pour l'insurrection de Budapest, et Robert Steuckers concernant la Bataille de Lépante. Un ouvrage à mettre dans les mains de tous ceux, et notamment les plus jeunes, qui souhaitent mieux connaître leur histoire et la geste européenne.
La seconde partie de l'émission sera consacrée à l'Homo-Americanus, rejeton de l'ère post-moderne en compagnie de Tomislav Sunic et Georges Feltin-Tracol, animateur du site Europe Maxima
Une émission qui s'annonce donc très riche.
Très bonne semaine et à samedi.

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Romain LECAP
Pour écouter Radio Courtoisie :
Paris 95,6 MHz   Caen 100,6 MHz   Chartres 104,5 MHz
Cherbourg 87,8 MHz   Le Havre 101,1 MHz   Le Mans 98,8 MHz ;
pour toute la France, en clair, sur le bouquet satellite Canalsat (canal 526) ;
pour le monde entier sur www.radiocourtoisie.fr.

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A quand une repentance pour les "captifs en Barbarie"?

A quand une repentance pour les « captifs en Barbarie » ?

Ex: http://www.polemia.com/ 

 

Des centaines de livres sont consacrés chaque année aux Africains vendus (généralement par leurs compatriotes) aux négriers fournissant les colonies d’outre-Atlantique. Un calvaire également détaillé dans de multiples films et émissions de télévision et solennellement évoqué chaque 10 mai par la « Journée commémorative des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition » instituée (sans crainte de la redondance !) par Jacques Chirac en 2005 avant que Nicolas Sarkozy n’y aille de sa larme le 8 janvier dernier lors de son hommage antillais à Aimé Césaire. Mais qui rappelle le martyre des esclaves blancs, plus d’un million selon l’historien anglais Giles Milton ?

captifs.jpgDans son roman policier Le Phare, paru en 2008 à LGF/Livre de Poche et qu’elle situe à Combe Island, au large de la Cornouailles, l’Anglaise P. D. James signale à plusieurs reprises la terreur exercée par les pirates maghrébins, surtout ceux de Rabat-Salé, sur les côtes sud de l’Angleterre où ils s’étaient emparés de plusieurs îles, transformées en bastions. Le sort tragique et « l’histoire extraordinaire des esclaves européens en terre d’islam », c’est justement ce qu’a étudié l’historien Giles Milton, anglais lui aussi, dans Captifs en Barbarie.

Plus d’un million d’esclaves blancs

On sait quelle ampleur avait prise la piraterie barbaresque en Méditerranée et le péril qu’elle faisait courir aux populations riveraines, au point que la prise de la Régence d’Alger par la France, en 1830, fut approuvée et accueillie avec soulagement par toute l’Europe. Même si une cousine de la future impératrice Joséphine, la Créole Aimée Dubuc de Rivery, qui avait pris place sur un bateau pour la Métropole, vit le navire arraisonné et ses passagers vendus en esclavage, elle-même étant destinée au harem du sultan de Stamboul, on sait moins que cette piraterie fut presque aussi active dans l’Atlantique. A partir des côtes marocaines furent ainsi razziés aux XVIIe et XVIIe siècle non seulement des Britanniques mais aussi des Scandinaves, des Islandais, des colons du Groenland et même des Américains.

Après de longs recoupements, Giles Milton estime à plus de un million le nombre des esclaves occidentaux dont une infirme minorité put recouvrer la liberté, grâce au versement d’une rançon ou par évasion — cas du Cornouaillais Thomas Pellow, enlevé en 1715 à l’âge de onze ans, enfin libre vint ans plus tard et dont l’autobiographie publiée en 1740, après son miraculeux retour en Angleterre, sert à l’auteur de fil conducteur.

A l’époque comme aujourd’hui en Afghanistan et surtout en Afrique (qu’on pense à la Somalie, au Mali où croupissent plusieurs Français), la prise d’otages occidentaux était pratiquée à grande échelle pour obtenir d’abord d’extravagantes rançons, surtout quand ces otages étaient de hauts personnages, mais aussi pour obtenir aussi des appuis politiques et des retournements d’alliances. Ainsi le Maroc multiplia-t-il au début du XVIIe siècle les razzias d’Anglais dans le dessein d’obliger le roi Jacques 1er Stuart à attaquer l’Espagne.

Une main-d’œuvre à bon marché

Mais la cause principale était évidemment de se procurer au moindre coût une énorme main-d’œuvre. Celle-ci étant par exemple nécessaire à la réalisation des projets pharaoniques du sultan alaouite Moulay Ismaïl qui régna de 1672 à 1727 et dont l’obsession était de surpasser Louis XIV, qu’il sommait d’ailleurs de se convertir à l’islam… Ce qui n’empêchait d’ailleurs pas ce fervent musulman de se saouler rituellement à mort pour fêter la fin du ramadan ! Pour que son ensemble palatial de Meknès, avec notamment le Dar el-Mansour, « haut de plus de cinquante mètres », fût infiniment plus vaste et plus imposant que Versailles, le monarque avait donc besoin d’une masse d’ouvriers mais aussi d’artisans, de contremaîtres et d’architectes que seuls pouvaient lui procurer les pirates écumant les côtes européennes. Selon l’historien arabe Ahmad al-Zayyani cité par Milton, il y eut simultanément à Meknès jusqu’à 25 000 esclaves européens, soit une population « à peu près égale à celle d’Alger ».

Certes, il y avait un moyen pour les captifs d’adoucir leur servitude : embrasser l’islam, comme l’avait fait le renégat hollandais Jan Janszoon, devenus l’un des plus redoutables et des plus riches chefs pirates sous le nom de Mourad Raïs. Mais la foi étant encore si grande et si profonde à l’époque, bien peu s’y résolurent, préférant l’enfer sur terre à l’Enfer au Ciel.

Car c’est bien la géhenne que ces malheureux subissaient sous la férule d’une sanguinaire Garde noire, qui terrorisait autant qu’elle surveillait. Ces Noirs, « d’une hauteur prodigieuse, d’un regard épouvantable et d’une voix aussi terrible que l’aboiement de Cerbère » selon l’ancien esclave français Germain Moüette, n’hésitaient pas à recourir aux châtiments les plus extrêmes, voire à la peine capitale, à l’encontre des prisonniers rétifs, ou simplement trop malades et donc incapable de fournir le labeur exigé d’eux malgré les rations de vin et d’eau-de-vie procurées par les juifs, courtiers habituels entre les pirates et Moulay Ismaïl.

Non content de procéder aux pires profanations — après la prise de la place-forte espagnole de la Memora en 1688, le souverain alaouite se fit apporter les statues de la Vierge et des saints afin qu’il puisse « cracher sur elles » avant de les faire briser— Moulay Ismaïl prenait grand plaisir au spectacle de la torture. Selon le récit de Harrison, ambassadeur anglais venu négocier le rachat de ses compatriotes et surtout des femmes, le sultan, qui se déplaçait volontiers sur un « char doré, tiré non par des chevaux mais par un attelage d’épouses et d’eunuques », pour la plupart européens, « faisait battre les hommes presque à mort en sa présence, certains sous la plante des pieds et il les forçait ensuite à courir sur des cailloux et des épines. Certains des esclaves avaient été traînés par des chevaux jusqu’à être mis en pièces. D’autres avaient même été démembrés alors qu’ils étaient encore vivants, leurs doigts et orteils coupés aux articulations ; bras et jambes, tête, etc. »

L’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité

Un traitement sadique que ne subirent jamais les victimes de la traite triangulaire. « Etre esclave en Géorgie, voilà le vœu d’un ouvrier lyonnais », devait d’ailleurs écrire l’humoriste français Alphonse Karr à la veille de la guerre de Sécession. Certes, tous les « captifs en Barbarie », et notamment au Maroc, pays dont on nous dit être de haute civilisation et profondément humaniste, ne furent pas traités de manière aussi inhumaine. Comme dans d’autres camps, plus récents, beaucoup succombèrent non sous les coups ou la question, mais du fait d’épidémies décimant des organismes affaiblis par la faim, le froid des nuits d’hiver et surtout une promiscuité immonde, les esclaves regroupés dans des cellules surpeuplées vivant dans leurs immondices.

Nul ne saurait bien sûr, et surtout pas notre Nomenklatura politique (Nicolas et Carla Sarkozy, Jacques et Bernadette Chirac, Dominique et Anne Strauss-Kahn, Béatrice et Jean-Louis Borloo, Patrick et Isabelle Balkany, Ségolène Royal, Jean-Paul Huchon et quelques autres) qui vient de passer Noël au Maroc, exiger une repentance en bonne et due forme de la part de « notre ami le roi » Mohamed VI, actuel descendant de l’Alaouite Moulay Ismaïl. Mais l’Ecole de la République, si prolixe sur le sort des esclaves noirs, ne pourrait-elle du moins renseigner nos chères têtes blondes, et autres, sur ce que fut de l’autre côté de la Méditerranée le sort des esclaves blancs ? Cette ordalie subie par plus d’un million d’Européens constitue, Giles Milton est formel sur ce point, « l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité ». Pourquoi en est-elle aussi le chapitre le plus systématiquement occulté ?

Claude Lorne
08/01/2011

Giles. Milton, Captifs en Barbarie / L’histoire extraordinaire des esclaves européens en terre d’Islam, traduction de l’anglais de Florence Bertrand, Payot coll. Petite Bibliothèque, 2008, 343 pages, 9,50€

Correspondance Polémia – 09/01/2011

Voreilige Verunglimpfung

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Voreilige Verunglimpfung

Von Jan Mainka

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Für viele deutsche Politiker und Medien ist es eine unangenehme Tatsache, daß in einem Mitgliedsstaat der EU, nämlich Ungarn, eine kompromißlos konservative Partei mit einer soliden Zweidrittelmehrheit regiert und sich in der Bevölkerung noch immer einer ungebrochen hohen Unterstützung erfreut.

Daß dieses Land – angeblich auf dem „Marsch in den Führerstaat“ (Die Welt) – nun kraft der EU-Ratspräsidentschaft den „guten“ EU-Staaten vorstehen soll, ist für manchen im Westen offenbar zuviel. 

Doch, was für ein Geschenk des Himmels: Einige Wochen vor der Amtsübernahme machte der im Umgang mit seinen Kritikern nicht eben diplomatische ungarische Regierungschef, Viktor Orbán, Avancen, ein neues Mediengesetz zu erlassen.

Gesetzestext war noch gar nicht übersetzt

Obwohl der endgültige Text des Gesetzes zunächst nur auf Ungarisch veröffentlicht und erst am Montag in englischer Übersetzung nach Brüssel übermittelt wurde, konnten sich schon Wochen vorher die Kritiker im Ausland zum Inhalt äußern.

So treffsicher, daß die ungarische Opposition ihre Angriffe auf Gesetz und Regierung zu wesentlichen Teilen aus den scharfsinnigen Kommentaren der deutschen Rezensenten speisen konnte.

Jan Mainka ist Gründer und Herausgeber der Budapester Zeitung

Die USA vor der Staatspleite

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Michael WIESBERG:

Die USA vor der Staatspleite

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Um an dieser Stelle gleich den Faden meines letzten Blogs aufzunehmen,
in dem unter anderem von dem maroden US-Staatshaushalt und den Konsequenzen für die globale Hegemoniestellung der USA die Rede war. Die besorgte Analyse, die einige Autoren in der Nov./Dez.-Ausgabe der Zeitschrift Foreign Affairs ausbreiteten, hat gleich zu Jahresbeginn eine dramatische Zuspitzung erfahren. Kein Geringerer nämlich als der amtierende US-Finanzminister Timothy Geithner hat die Kongreßabgeordneten vor einer drohenden Staatspleite der Vereinigten Staaten gewarnt.

Laut Geithner könnten die Konsequenzen einer derartigen Pleite die Auswirkungen der Finanzkrise des Jahres 2008 noch übertreffen. Eine Einschätzung, die von Obamas „Top-Wirtschaftsberater“ Austan Goolsbee geteilt wird, der die Folgen für die US-Wirtschaft als „katastrophal“ charakterisierte. Die Staatspleite der USA wäre ein Vorgang, der „in der Geschichte der USA noch nie dagewesen“ sei.

Die „größte Haushaltserosion der Geschichte“

Derzeit seien die USA laut Medienmeldungen nur noch 400 Milliarden Dollar von der (derzeitigen) Obergrenze für die gesamte US-Staatsverschuldung entfernt, die bei knapp 15 Billionen Dollar liegt. Den USA stehen daher empfindliche Einschnitte im Etat bevor. Obama hat hier insbesondere die Rentenversicherung, Sozialausgaben, aber auch Agrarsubventionen und den Militärhaushalt im Auge.

Abenteuerlich wirkt in diesem Zusammenhang die Forderung der Republikaner nach weiteren Steuersenkungen. Dies auch deshalb, weil die Steuersenkungen der Jahre 2001 und 2003 unter US-Präsident George W. Bush entscheidend zur Schieflage des US-Staatshaushaltes beigetragen haben, wie zum Beispiel Roger C. Altman und Richard N. Haass, derzeit Präsident des Council on Foreign Relations (CFR), in ihrem Beitrag für die obengenannte Foreign Affairs-Ausgabe hervorhoben.

Gründe für die Schieflage

Dieser Schritt, in Verbindung mit den Kosten für die Zuschüsse für rezeptpflichtige Medikamente und die horrenden Kosten der Interventionen im Irak und in Afghanistan, die der CFR-Alterspräsident Leslie H. Gelb auf aktuell rund drei Billionen Dollar bezifferte, haben die US-Staatsausgaben in massive Schieflage gebracht.

George W. Bush sei, so Gelb, gezwungen gewesen, die strikten Budgetvorschriften der 1990er Jahre zu liquidieren, um den Spreizschritt zwischen Kräften, die auf Steuersenkungen pochten, und steigenden Ansprüchen an den Staat vollziehen zu können. Das Ergebnis ist ein ständig größer werdendes Defizit. Gelbs Urteil im Hinblick auf die Ära Bush fällt unmißverständlich aus: „Die acht Jahre der Regierung Bush brachten die größte Haushaltserosion in der Geschichte der Vereinigten Staaten.“

„Apokalyptische“ Perspektiven

Am Ende dieser Regierung, das wird man an dieser Stelle ergänzen dürfen, stand überdies der Ausbruch der Finanzkrise, der weitere exorbitante Belastungen für das Haushaltsbudget brachte. „Apokalyptisch“ nennen Altman/Haass die weiteren Perspektiven für den Staatshalt: Einmal, weil aufgrund der wie in Europa besorgniserregenden demographischen Entwicklung die Gesundheitskosten schon bald in die Höhe schnellen werden.

Zum anderen, weil – bei einem schwachen Wirtschaftswachstum – die Kosten für den Zinsendienst analog zur Schuldenhöhe exponential steigen könnten. Die Schlußfolgerung der beiden Autoren ist eindeutig: „Der Schuldenstand könnte schon bald in stratosphärische Dimensionen durchstoßen.“

Obamas eigentliche Bewährungsprobe

Die Regierung Obama steht derzeit vor ihrer eigentlichen Bewährungsprobe. Sie wird an Steuererhöhungen und, wie bisher so oft, an einer Anhebung der Schuldengrenze, für die sie freilich die Zustimmung der Republikaner braucht, nicht vorbeikommen. Möglicherweise hat Geithner auch deswegen das Schreckensszenario einer „Staatspleite“ in die Debatte eingebracht.

Insbesondere beim Thema Steuererhöhungen sind harte Auseinandersetzungen zu erwarten. Dieses Thema ist in den USA eine Glaubensfrage; entsprechend werden Auseinandersetzungen um dieses Thema in „theologischen Begriffen“ debattiert, wie Altman und Haass betonen. Keine Frage: Die Vereinigten Staaten stehen derzeit an einem Wendepunkt. Selbst wenn Geithners Drohung mit der „Staatspleite“ innenpolitischen Motiven geschuldet ist: Die Supermacht droht im Morast ihrer Schuldenlast zu versinken und könnte ihre bisherige wirtschaftliche Dominanz an China verlieren.

Les confessions d'un Danubien

Despotica, modes d’emploi : les confessions d’un Danubien

par André WAROCH

slobo.jpgQuand j’étais adolescent, le monde orthodoxe et/ou balkanique m’apparaissait comme peuplé de sauvages, prêts à s’étriper pour un morceau de territoire perdu lors d’une obscure guerre antique.

Je me rappelle que mon frère et moi, en regardant à la télévision un match de tennis opposant Yevgeny Kafelnikov à Goran Ivanisevic, plaisantions sur le  fait qu’Ivanisevic voulait gagner à tout prix, les Russes ayant probablement, il y a quelques décennies, incendié son village et violé sa grand-mère.

Mon premier contact avec Slobodan Despot fut la lecture d’un article sur la question slave en Europe, article qui fut le point de départ d’une réflexion que je menais, à mon tour, sur cette partie de l’Europe ayant rejeté le centralisme vaticaniste et l’alphabet latin.

Si ce texte m’avait marqué, en revanche le nom et le prénom de l’auteur s’étaient complètement effacés de mon esprit. C’est ainsi qu’à la suite d’un de mes articles publiés sur Europe Maxima et intitulé « L’Europe et la civilisation orthodoxe » (1), Georges Feltin-Tracol me fit parvenir un message de félicitations provenant d’un certain Slobodan Despot, qui m’apparut évidemment d’emblée comme extrêmement sympathique.

Je finis par faire le rapprochement entre l’homme qui, le premier, avait fait naître chez moi une curiosité certaine pour l’Europe orientale, et celui qui me félicitait, quelques années plus tard, pour la pertinence de mes propos.

Ironie de l’affaire, l’article qui me valait ces louanges contenait, entre autres, une critique virulente de certains propos de Dominique Venner, rédacteur en chef de la Nouvelle Revue d’Histoire. Or, c’est la N.R.H. qui avait publié le fameux texte de Despot sur la question slave, au début des années 2000.

Aujourd’hui, Slobodan Despot nous livre donc Despotica, modes d’emploi, ouvrage constitué de courts textes, de fragments, d’observations. Supérieurement écrits, les textes de Despotica prennent le même chemin que les eaux du Danube, en inversant le sens du courant : prenant leur source quelque part à l’Est, ils s’écoulent lentement vers l’Ouest à travers les Balkans, puis, arrivés au bout de leur périple, se perdent en Occident.

L’auteur nous parle de la Serbie, de sa fille, de la mort d’un ami, de l’Europe malade, de Robert Plant, de Linda Lemay. « Éditeur insoumis et provocant, Slobodan Despot apparaît dans ses propres textes plus méditatif et plus poétique à la fois. » La quatrième de couverture ne ment pas. L’auteur n’est pas un polémiste acharné, remuant avec frénésie son couteau de Tchetnik dans les plaies purulentes de l’Occident. Il gravite pourtant dans un univers souvent ultra-politisé ou se croisent, selon ses propres termes, « guerriers et pamphlétaires », nationalistes français, russes, serbes, gauchistes révolutionnaires, libertariens, irrédentistes de toutes obédiences.

Il y a chez Slobodan Despot cette modestie, ce goût des autres, cette normalité, cette absence de mégalomanie qui lui ont fait choisir le métier d’éditeur. On chercherait en vain dans quelque paragraphe de son livre la moindre trace de haine, d’aigreur et de ressentiment, même quand il défend son pays, la Serbie, martyrisée par une coalition occidentalo-islamo-croate, amputé du Kossovo comme on vous amputerait du cœur. Mais il y a de l’amour chez Despot, chrétien authentique qui ne porte en lui aucune trace de cette perversité, de ce cynisme immonde qui ont fait de l’Europe occidentale leur terre d’élection, et particulièrement en France, qui n’est pas pour rien le pays de La Rochefoucauld.

Slobodan Despot n’est pas un guerrier : mais c’est un rebelle de fait. Il ne vit pas dans le monde moderne, ce monde moderne qui a tellement dévoré l’Occident qu’il est presque devenu son synonyme. Pour cette raison, certains ont voulu cesser d’utiliser, indifféremment,  les mots Europe et Occident pour désigner la même civilisation terminale. Mais qu’est-ce qui fait que l’Europe ne se confond pas encore complètement avec l’Occident/monde moderne, si ce n’est l’orthodoxie ?

A contrario de ses activités éditoriales, il y a chez Despot une douceur, une lenteur, une littérature qu’il faut peut-être chercher dans ses origines. Citoyen suisse d’origine serbe, de langue française et de religion orthodoxe, il connaît de l’intérieur les deux parties de l’Europe. Mais il n’est pas qu’un individu coincé entre ces deux masses gigantesques que sont l’ex-Chrétienté et les fils de Byzance.

La Serbie et la Suisse font de cet homme, issu de deux empires, un provincial de l’Europe, pour être plus précis : un Danubien.

André Waroch

Note

1 : Ce texte ne figure plus sur le présent site. Il se trouve désormais dans André Waroch, Les Larmes d’Europe, préface de Georges Feltin-Tracol, Le Polémarque Éditions, Nancy, 2010 (N.D.L.R.).

• Slobodan Despot, Despotica. Modes d’emploi, préface de Michel Maffesoli, Éditions Xénia, coll. « Franchises », 176 p., 16 €.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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Postmodern Challenges: Between Faust & Narcissus

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Robert STEUCKERS (1987):

Postmodern Challenges:
Between Faust & Narcissus, Part 1

In Oswald Spengler’s terms, our European culture is the product of a “pseudomorphosis,” i.e., of the grafting of an alien mentality upon our indigenous, original, and innate mentality. Spengler calls the innate mentality “the Faustian.”

The Confrontation of the Innate and the Acquired

The alien mentality is the theocentric, “magical” outlook born in the Near East. For the magical mind, the ego bows respectfully before the divine substance like a slave before his master. Within the framework of this religiosity, the individual lets himself be guided by the divine force that he absorbs through baptism or initiation.

There is nothing comparable for the old-European Faustian spirit, says Spengler. Homo europeanus, in spite of the magic/Christian varnish covering our thinking, has a voluntarist and anthropocentric religiosity. For us, the good is not to allow oneself to be guided passively by God, but rather to affirm and carry out our own will. “To be able to choose,” this is the ultimate basis of the indigenous European religiosity. In medieval Christianity, this voluntarist religiosity shows through, piercing the crust of the imported “magism” of the Middle East.

Around the year 1000, this dynamic voluntarism appears gradually in art and literary epics, coupled with a sense of infinite space within which the Faustian self would, and can, expand. Thus to the concept of a closed space, in which the self finds itself locked, is opposed the concept of an infinite space, into which an adventurous self sallies forth.

 

From the “Closed” World to the Infinite Universe

According to the American philosopher Benjamin Nelson,[1] the old Hellenic sense of physis (nature), with all the dynamism this implies, triumphed at the end of the 13th century, thanks to Averroism, which transmitted the empirical wisdom of the Greeks (and of Aristotle in particular) to the West. Gradually, Europe passed from the “closed world” to the infinite universe. Empiricism and nominalism supplanted a Scholasticism that had been entirely discursive, self-referential, and self-enclosed. The Renaissance, following Copernicus and Bruno (the tragic martyr of Campo dei Fiori), renounced geocentrism, making it safe to proclaim that the universe is infinite, an essentially Faustian intuition according to Spengler’s criteria.

In the second volume of his History of Western Thought, Jean-François Revel, who formerly officiated at Point and unfortunately illustrated the Americanocentric occidentalist ideology, writes quite pertinently: It is easy to understand that the eternity and infinity of the universe announced by Bruno could have had, on the cultivated men of the time, the traumatizing effect of passing from life in the womb into the vast and cruel draft of an icy and unbounded vortex.”[2]

The “magic” fear, the anguish caused by the collapse of the comforting certitude of geocentrism, caused the cruel death of Bruno, that would become, all told, a terrifying apotheosis . . . Nothing could ever refute heliocentrism, or the theory of the infinitude of sidereal spaces. Pascal would say, in resignation, with the accent of regret: “The eternal silence of these infinite spaces frightens me.”

 

From Theocratic Logos to Fixed Reason

To replace magical thought’s “theocratic logos,” the growing and triumphant bourgeois thought would elaborate a thought centered on reason, an abstract reason before which it is necessary to bow, like the Near Easterner bows before his god. The “bourgeois” student of this “petty little reason,” virtuous and calculating, anxious to suppress the impulses of his soul or his spirit, thus finds a comfortable finitude, a closed off and secured space. The rationalism of this virtuous human type is not the adventurous, audacious, ascetic, and creative rationalism described by Max Weber[3] which educates the inner man precisely to face the infinitude affirmed by Giordano Bruno.[4]

 

From the end of the Renaissance, Two Modernities are Juxtaposed

The petty rationalism denounced by Sombart[5] dominates the cities by rigidifying political thought, by restricting constructive activist impulses. The genuinely Faustian and conquering rationalism described by Max Weber would propel European humanity outside its initial territorial limits, giving the main impulse to all sciences of the concrete.

From the end of the Renaissance, we thus discover, on the one hand, a rigid and moralistic modernity, without vitality, and, on the other hand, an adventurous, conquering, creative modernity, just as we are today on the threshold of a soft post-modernity or of a vibrant post-modernity, self-assured and potentially innovative. By recognizing the ambiguity of the terms “rationalism,” “rationality,” “modernity,” and “post-modernity,” we enter one level of the domain of political ideologies, even militant Weltanschauungen.

The rationalization glutted with moral arrogance described by Sombart in his famous portrait of the “bourgeois” generates the soft and sentimental messianisms, the great tranquillizing narratives of contemporary ideologies. The conquering rationalization described by Max Weber causes the great scientific discoveries and the methodical spirit, the ingenious refinement of the conduct of life and increasing mastery of the external world.

This conquering rationalization also has its dark side: It disenchants the world, drains it, excessively schematizes it. While specializing in one or another domain of technology, science, or the spirit, while being totally invested there, the “Faustians” of Europe and North America often lead to a leveling of values, a relativism that tends to mediocrity because it makes us lose the feeling of the sublime, of the telluric mystique, and increasingly isolates individuals. In our century, the rationality lauded by Weber, if positive at the beginning, collapsed into quantitativist and mechanized Americanism that instinctively led by way of compensation, to the spiritual supplement of religious charlatanism combining the most delirious proselytism and sniveling religiosity.

Such is the fate of “Faustianism” when severed from its mythic foundations, of its memory of the most ancient, of its deepest and most fertile soil. This caesura is unquestionably the result of pseudomorphosis, the “magian” graft on the Faustian/European trunk, a graft that failed. “Magianism” could not immobilize the perpetual Faustian drive; it has—and this is more dangerous—cut it off from its myths and memory, condemned it to sterility and dessication, as noted by Valéry, Rilke, Duhamel, Céline, Drieu, Morand, Maurois, Heidegger, or Abellio.

 

Conquering Rationality, Moralizing Rationality, the Dialectic of Enlightenment, the “Grand Narratives” of Lyotard

Conquering rationality, if it is torn away from its founding myths, from its ethno-identitarian ground, its Indo-European matrix, falls—even after assaults that are impetuous, inert, emptied of substance—into the snares of calculating petty rationalism and into the callow ideology of the “Grand Narratives” of rationalism and the end of ideology. For Jean-François Lyotard, “modernity” in Europe is essentially the “Grand Narrative” of the Enlightenment, in which the heroes of knowledge work peacefully and morally toward an ethico-political happy ending: universal peace, where no antagonism will remain.[6] The “modernity” of Lyotard corresponds to the famous “Dialectic of the Enlightenment” of Horkheimer and Adorno, leaders of famous “Frankfurt School.”[7] In their optic, the work of the man of science or the action of the politician, must be submitted to a rational reason, an ethical corpus, a fixed and immutable moral authority, to a catechism that slows down their drive, that limits their Faustian ardor. For Lyotard, the end of modernity, thus the advent of “post-modernity,” is incredulity—progressive, cunning, fatalistic, ironic, mocking—with regard to this metanarrative.

Incredulity also means a possible return of the Dionysian, the irrational, the carnal, the turbid, and disconcerting areas of the human soul revealed by Bataille or Caillois, as envisaged and hoped by professor Maffesoli,[8] of the University of Strasbourg, and the German Bergfleth,[9] a young nonconformist philosopher; that is to say, it is equally possible that we will see a return of the Faustian spirit, a spirit comparable with that which bequeathed us the blazing Gothic, of a conquering rationality which has reconnected with its old European dynamic mythology, as Guillaume Faye explains in Europe and Modernity.[10]

Notes

1. Benjamin Nelson, Der Ursprung der Moderne, Vergleichende Studien zum Zivilisationsprozess [The Origin of Modernity: Comparative Studies of the Civilization Process] (Frankfurt am Main: Suhrkamp, 1986).

2. Jean-François Revel, Histoire de la pensée occidentale [History of Western Thought], vol. 2, La philosophie pendant la science (XVe, XVIe et XVIIe siècles) [Philosophy and Science (Fifteenth-, Sixteenth-, and Seventeenth-Centuries)] (Paris: Stock, 1970). Cf. also the masterwork of Alexandre Koyré, From the Closed World to the Infinite Universe (Baltimore: Johns Hopkins University Press, 1957).

3. Cf. Julien Freund, Max Weber (Paris: P.U.F., 1969).

4. Paul-Henri Michel, La cosmologie de Giordano Bruno [The Cosmology of Giordano Bruno] (Paris: Hermann, 1962).

5. Cf. essentially: Werner Sombart, Le Bourgeois. Contribution à l’histoire morale et intellectuelle de l’homme économique moderne [The Bourgeois: Contribution to the Moral and Intellectual History of Modern Economic Man] (Paris: Payot, 1966).

6. Jean-François Lyotard, The Postmodern Condition: A Report on Knowledge, trans. Geoff Bennington and Brian Massumi. (Minneapolis: University of Minnesota Press, 1984).

7. Max Horkheimer and Theodor Adomo, The Dialectic of Enlightenment, trans. Edmund Jephcott (Stanford: Stanford University Press, 2002). Cf. also Pierre Zima, L’École de Francfort. Dialectique de la particularité [The Frankfurt School: Dialectic of Particularity] (Paris: Éditions Universitaires, 1974). Michel Crozon, “Interroger Horkheimer” [“Interrogating Horkheimer”] and Arno Victor Nielsen, “Adorno, le travail artistique de la raison” [“Adorno: The Artistic Work of Reason”], Esprit, May 1978.

8. Cf. chiefly Michel Maffesoli, L’ombre de Dionysos: Contribution à une sociologie de l’orgie [The Shadow of Dionysus: Contribution to a Sociology of the Orgy] (Méridiens, 1982). Pierre Brader, “Michel Maffesoli: saluons le grand retour de Dionysos” [Michel Maffesoli: Let us Greet the Great return of Dionysos], Magazine-Hebdo no. 54 (September 21, 1984).

9. Cf. Gerd Bergfleth et al., Zur Kritik der Palavernden Aufklärung [Toward a Critique of Palavering Reason] (Munich: Matthes & Seitz, 1984). In this remarkable little anthology, Bergfleth published four texts deadly to the “moderno-Frankfurtist” routine: (1) “Zehn Thesen zur Vernunftkritik” [“Ten Theses on the Critique of Reason”]; (2) “Der geschundene Marsyas” [“The Abuse of Marsyas”]; (3) “Über linke Ironie” [“On Leftist Irony”]; (4) “Die zynische Aufklärung” [“The Cynical Enlightnement”]. Cf. also R. Steuckers, “G. Bergfleth: enfant terrible de la scène philosophique allemande” [“G. Bergfleth: enfant terrible of the German philosophical scene”], Vouloir no. 27 (March 1986). In the same issue, see also M. Kamp, “Bergfleth: critique de la raison palabrante” [“Bergfleth: Critique of Palavering Reason”] and “Une apologie de la révolte contre les programmes insipides de la révolution conformiste” [“An Apology for the Revolt against the Insipid Programs of the Conformist Revolution”]. See also M. Froissard, “Révolte, irrationnel, cosmicité et . . . pseudo-antisémitisme,” [“Revolt, irrationality, cosmicity and . . . pseudo-anti-semitism”], Vouloir nos. 40–42 (July–August 1987).

10. Guillaume Faye, Europe et Modernité [Europe and Modernity] (Méry/Liège: Eurograf, 1985).

Postmodern Challenges:
Between Faust & Narcissus, Part 2

Once the Enlightenment metanarrative was established—“encysted”—in the Western mind, the great secular ideologies progressively appeared: liberalism, with its idolatry of the “invisible hand,”[1] and Marxism, with its strong determinism and metaphysics of history, contested at the dawn of the 20th century by Georges Sorel, the most sublime figure of European militant socialism.[2] Following Giorgio Locchi[3]—who occasionally calls the metanarrative “ideology” or “science”—we think that this complex “metanarrative/ideology/science” no longer rules by consensus but by constraint, inasmuch as there is muted resistance (especially in art and music[4]) or a general disuse of the metanarrative as one of the tools of legitimation.

The liberal-Enlightenment metanarrative persists by dint of force and propaganda. But in the sphere of thought, poetry, music, art, or letters, this metanarrative says and inspires nothing. It has not moved a great mind for 100 or 150 years. Already at the end of the 19th century, literary modernism expressed a diversity of languages, a heterogeneity of elements, a kind of disordered chaos that the “physiologist” Nietzsche analyzed[5] and that Hugo von Hoffmannstahl called die Welt der Bezuge (the world of relations).

These omnipresent interrelations and overdeterminations show us that the world is not explained by a simple, neat and tidy story, nor does it submit itself to the rule of a disincarnated moral authority. Better: they show us that our cities, our people, cannot express all their vital potentialities within the framework of an ideology given and instituted once and for all for everyone, nor can we indefinitely preserve the resulting institutions (the doctrinal body derived from the “metanarrative of the Enlightenment”).

The anachronistic presence of the metanarrative constitutes a brake on the development of our continent in all fields: science (data-processing and biotechnology[6]), economics (the support of liberal dogmas within the EEC), military (the fetishism of a bipolar world and servility toward the United States, paradoxically an economic enemy), cultural (media bludgeoning in favor of a cosmopolitanism that eliminates Faustian specificity and aims at the advent of a large convivial global village, run on the principles of the “cold society” in the manner of the Bororos dear to Lévi-Strauss[7]).

 

The Rejection of Neo-Ruralism, Neo-Pastoralism . . .

The confused disorder of literary modernism at the end of the 19th century had a positive aspect: its role was to be the magma that, gradually, becomes the creator of a new Faustian assault.[8] It is Weimar—specifically, the Weimar-arena of the creative and fertile confrontation of expressionism,[9] neo-Marxism, and the “conservative revolution”[10]—that bequeathed us, with Ernst Jünger, an idea of “post-metanarrative” modernity (or post-modernity, if one calls “modernity” the Dialectic of the Enlightenment, subsequently theorized by the Frankfurt School). Modernism, with the confusion it inaugurates, due to the progressive abandonment the pseudo-science of the Enlightenment, corresponds somewhat to the nihilism observed by Nietzsche. Nihilism must be surmounted, exceeded, but not by a sentimental return, however denied, to a completed past. Nihilism is not surpassed by theatrical Wagnerism, Nietzsche fulminated, just as today the foundering of the Marxist “Grand Narrative” is not surpassed by a pseudo-rustic neoprimitivism.[11]

In Jünger—the Jünger of In Storms of Steel, The Worker, and Eumeswil—one finds no reference to the mysticism of the soil: only a sober admiration for the perennialness of the peasant, indifferent to historical upheavals. Jünger tells us of the need for balance: if there is a total refusal of the rural, of the soil, of the stabilizing dimension of Heimat, constructivist Faustian futurism will no longer have a base, a point of departure, a fallback option. On the other hand, if the accent is placed too much on the initial base, the launching point, on the ecological niche that gives rise to the Faustian people, then they are wrapped in a cocoon and deprived of universal influence, rendered blind to the call of the world, prevented from springing towards reality in all its plenitude, the “exotic” included. The timid return to the homeland robs Faustianism of its force of diffusion and relegates its “human vessels” to the level of the “eternal ahistoric peasants” described by Spengler and Eliade.[12] Balance consists in drawing in (from the depths of the original soil) and diffusing out (towards the outside world).

In spite of all nostalgia for the “organic,” rural, or pastoral—in spite of the serene, idyllic, aesthetic beauty that recommend Horace or Virgil—Technology and Work are from now on the essences of our post-nihilist world. Nothing escapes any longer from technology, technicality, mechanics, or the machine: neither the peasant who plows with his tractor nor the priest who plugs in a microphone to give more impact to his homily.

 

The era of “Technology”

Technology mobilizes totally (Total Mobilmachung) and thrusts the individual into an unsettling infinitude where we are nothing more than interchangeable cogs. The machine gun, notes the warrior Jünger, mows down the brave and the cowardly with perfect equality, as in the total material war inaugurated in 1917 in the tank battles of the French front. The Faustian “Ego” loses its intraversion and drowns in a ceaseless vortex of activity. This Ego, having fashioned the stone lacework and spires of the flamboyant Gothic, has fallen into American quantitativism or, confused and hesitant, has embraced the 20th century’s flood of information, its avalanche of concrete facts. It was our nihilism, our frozen indecision due to an exacerbated subjectivism, that mired us in the messy mud of facts.

By crossing the “line,” as Heidegger and Jünger say,[13] the Faustian monad (about which Leibniz[14] spoke) cancels its subjectivism and finds pure power, pure dynamism, in the universe of Technology. With the Jüngerian approach, the circle is closed again: as the closed universe of “magism” was replaced by the inauthentic little world of the bourgeois—sedentary, timid, embalmed in his utilitarian sphere—so the dynamic “Faustian” universe is replaced with a Technological arena, stripped this time of all subjectivism.

Jüngerian Technology sweeps away the false modernity of the Enlightenment metanarrative, the hesitation of late 19th century literary modernism, and the trompe-l’oeil of Wagnerism and neo-pastoralism. But this Jüngerian modernity, perpetually misunderstood since the publication of Der Arbeiter [The Worker] in 1932, remains a dead letter.

Notes

1. On the theological foundation of the doctrine of the “invisible hand” see Hans Albert, “Modell-Platonismus. Der neoklassische Stil des ökonomischen Denkens in kritischer Beleuchtung” [“Model Platonism: The Neoclassical Style of Economic Thought in Critical Elucidation”], in Ernst Topitsch, ed., Logik der Sozialwissenschaften [Logic of Social Science] (Köln/Berlin: Kiepenheuer & Witsch, 1971).

2. There is abundant French literature on Georges Sorel. Nevertheless, it is deplorable that a biography and analysis as valuable as Michael Freund’s has not been translated: Michael Freund, Georges Sorel, Der revolutionäre Konservatismus [Georges Sorel: Revolutionary Conservatism] (Frankfurt a.M.: Vittorio Klostermann, 1972).

3. Cf. G. Locchi, “Histoire et société: critique de Lévi-Strauss” [“History and Society: Critique of Lévi-Strauss”], Nouvelle Ecole, no. 17 (March 1972) and “L’histoire” [“History”], Nouvelle Ecole, nos. 2728 (January 1976).

4. Cf. G. Locchi, “L’idée de la musique’ et le temps de l’histoire” [“The ‘Idea of Music’ and the Times of History”], Nouvelle Ecole, no. 30 (November 1978) and Vincent Samson, “Musique, métaphysique et destin” [“Music, Metaphysics, and Destiny”], Orientations, no. 9 (September 1987).

5. Cf. Helmut Pfotenhauer, Die Kunst als Physiologie: Nietzsches äesthetische Theorie und literarische Produktion [Art as Physiology: Nietzsche’s Aesthetic Theory and Literary Production] (Stuttgart: J. B. Metzler, 1985). Cf. on Pfotenhauer’s book: Robert Steuckers, “Regards nouveaux sur Nietzsche” [“New Views of Nietzsche”], Orientations, no. 9.

6. Biotechnology and the most recent biocybernetic innovations, when applied to the operation of human society, fundamentally call into question the mechanistic theoretical foundations of the “Grand Narrative” of the Enlightenment. Less rigid, more flexible laws, because adapted to the deep drives of human psychology and physiology, would restore a dynamism to our societies and put them in tune with technological innovations. The Grand Narrative—which is always around, in spite of its anachronism—blocks the evolution of our societies; Habermas’ thought, which categorically refuses to fall in step with the epistemological discoveries of Konrad Lorenz, for example, illustrates perfectly the genuinely reactionary rigidity of the neo-Enlightenment in its Frankfurtist and current neo-liberal derivations. To understand the shift that is taking place regardless of the liberal-Frankfurtist reaction, see the work of the German bio-cybernetician Frederic Vester: (1) Unsere Welt—ein vernetztes System, dtv, no. l0,118, 2nd ed. (München, 1983) and (2) Neuland des Denkens. Vom technokratischen zum kybernetischen Zeitalter (Stuttgart: DVA, 1980). The restoration of holist (ganzheitlich) social thought by modern biology is discussed, most notably, in Gilbert Probst, Selbst-Organisation, Ordnungsprozesse in sozialen Systemen aus ganzheitlicher Sicht (Berlin: Paul Parey, 1987).

7. G. Locchi, “L’idée de la musique’ et le temps de l’histoire.”

8. To tackle the question of the literary modernism in the 19th century, see: M. Bradbury, J. McFarlane, eds., Modernism 1890–1930 (Harmondsworth: Penguin, 1976).

9. Cf. Paul Raabe, ed., Expressionismus. Der Kampf um eine literarische Bewegung (Zürich: Arche, 1987)—A useful anthology of the principal expressionist manifestos.

10. Armin Mohler, La Révolution Conservatrice en Allemagne, 1918–1932 (Puiseaux: Pardès, 1993). See mainly text A3 entitled “Leitbilder” (“Guiding Ideas”).

11. Cf. Gérard Raulet, “Mantism and the Post-Modern Conditions” and Claude Karnoouh, “The Lost Paradise of Regionalism: The Crisis of Post-Modernity in France,” Telos, no. 67 (March 1986).

12. Cf. Oswald Spengler, The Decline of the West, 2 vols., trans. Charles Francis Atkinson (New York: Knopf, 1926) for the definition of the “ahistorical peasant” see vol. 2. Cf. Mircea Eliade, The Sacred and the Profane: The Nature of Religion, trans. Willard R. Trask (San Diego: Harcourt, 1959). For the place of this vision of the “peasant” in the contemporary controversy regarding neo-paganism, see: Richard Faber, “Einleitung: ‘Pagan’ und Neo-Paganismus. Versuch einer Begriffsklärung,” in Richard Faber and Renate Schlesier, Die Restauration der Götter: Antike Religion und Neo-Paganismus [The Restoration of the Gods: Ancient Religion and Neo-Paganism] (Würzburg: Königshausen & Neumann, 1986), 10–25. This text was reviewed in French by Robert Steuckers, “Le paganisme vu de Berlin” [“Paganism as Seen in Berlin”], Vouloir no. 28–29, April 1986, pp. 5–7.

13. On the question of the “line” in Jünger and Heidegger, cf. W. Kaempfer, Ernst Jünger, Sammlung Metzler, Band 20l (Stuttgart, Metzler, 1981), pp. 119–29. Cf also J. Evola, “Devant le ‘mur du temps’” [“Before the ‘Wall of Time’”] in Explorations: Hommes et problems [Explorations: Men and Problems], trans. Philippe Baillet (Puiseaux: Pardès, 1989), pp. 183–94. Let us take this opportunity to recall that, contrary to the generally accepted idea, Heidegger does not reject technology in a reactionary manner, nor does he regard it as dangerous in itself. The danger is due to the failure to think of the mystery of its essence, preventing man from returning to a more originary unconcealment and from hearing the call of a more primordial truth. If the age of technology seems to be the final form of the Oblivion of Being, where the anxiety suitable to thought appears as an absence of anxiety in the securing and the objectification of being, it is also from this extreme danger that the possibility of another beginning is thinkable once the metaphysics of subjectivity is completed.

14. To assess the importance of Leibniz in the development of German organic thought, cf. F. M. Barnard, Herder’s Social and Political Thought: From Enlightenment to Nationalism (Oxford: Clarendon Press, 1965), 10–12.

Postmodern Challenges:
Between Faust & Narcissus, Part 3

In 1945, the tone of ideological debate was set by the victorious ideologies. We could choose American liberalism (the ideology of Mr. Babbitt) or Marxism, an allegedly de-bourgeoisfied version of the metanarrative. The Grand Narrative took charge, hunted down any “irrationalist” philosophy or movement,[1] set up a thought police, and finally, by brandishing the bogeyman of rampant barbarism, inaugurated an utterly vacuous era.

Sartre and his fashionable Parisian existentialism must be analyzed in the light of this restoration. Sartre, faithful to his “atheism,” his refusal to privilege one value, did not believe in the foundations of liberalism or Marxism. Ultimately, he did not set up the metanarrative (in its most recent version, the vulgar Marxism of the Communist parties[2]) as a truth but as an “inescapable”categorical imperative for which one must militate if one does not want to be a “bastard,” i.e., one of these contemptible beings who venerate “petrified orders.”[3] It is the whole paradox of Sartreanism: on the one hand, it exhorts us not to adore “petrified orders,” which is properly Faustian, and, on another side, it orders us to “magically” adore a “petrified order” of vulgar Marxism, already unhorsed by Sombart or De Man. Thus in the Fifties, the golden age of Sartreanism, the consensus is indeed a moral constraint, an obligation dictated by increasingly mediatized thought. But a consensus achieved by constraint, by an obligation to believe without discussion, is not an eternal consensus. Hence the contemporary oblivion of Sartreanism, with its excesses and its exaggerations.

The Revolutionary Anti-Humanism of May 1968

With May ’68, the phenomenon of a generation, “humanism,” the current label of the metanarrative, was battered and broken by French interpretations of Nietzsche, Marx, and Heidegger.[4] In the wake of the student revolt, academics and popularizers alike proclaimed humanism a “petite-bourgeois” illusion. Against the West, the geopolitical vessel of the Enlightenment metanarrative, the rebels of ’68 played at mounting the barricades, taking sides, sometimes with a naive romanticism, in all the fights of the 1970s: Spartan Vietnam against American imperialism, Latin-American guerillas (“Ché”), the Basque separatists, the patriotic Irish, or the Palestinians.

Their Faustian feistiness, unable to be expressed though autochthonous models, was transposed toward the exotic: Asia, Arabia, Africa, or India. May ’68, in itself, by its resolute anchorage in Grand Politics, by its guerilla ethos, by its fighting option, in spite of everything took on a far more important dimension than the strained blockage of Sartreanism or the great regression of contemporary neo-liberalism.  On the right, Jean Cau, in writing his beautiful book on Che Guevara[5]  understood this issue perfectly, whereas the right, which is as fixated on its dogmas and memories as the left, had not wanted to see.

With the generation of ’68—combative and politicized, conscious of the planet’s great economic geopolitical issues—the last historical fires burned in the French public spirit before the great rise of post-history and post-politics represented by the narcissism of contemporary neoliberalism.

The Translation of the Writings of the “Frankfurt School” announces the Advent of Neo-Liberal Narcissism

The first phase of the neo-liberal attack against the political anti-humanism of May ’68 was the rediscovery of the writings of the Frankfurt School: born in Germany before the advent of National Socialism, matured during the California exile of Adorno, Horkheimer, and Marcuse, and set up as an object of veneration in post-war West Germany. In Dialektik der Aufklärung, a small and concise book that is fundamental to understanding the dynamics of our time, Horkheimer and Adorno claim that there are two “reasons” in Western thought that, in the wake of Spengler and Sombart, we are tempted to name “Faustian reason” and “magical reason.” The former, for the two old exiles in California, is the negative pole of the “reason complex” in Western civilization: this reason is purely “instrumental”; it is used to increase the personal power of those who use it. It is scientific reason, the reason that tames the forces of the universe and puts them in the service of a leader or a people, a party or state. Thus, according to Herbert Marcuse, it is Promethean, not Narcissistic/Orphic.[6] For Horkheimer, Adorno, and Marcuse, this is the kind of rationality that Max Weber theorized.

On the other hand, “magical reason,” according to our Spenglerian genealogical terminology, is, broadly speaking, the reason of Lyotard’s metanarrative. It is a moral authority that dictates ethical conduct, allergic to any expression of power, and thus to any manifestation of the essence of politics.[7] In France, the rediscovery of the Horkheimer-Adorno theory of reason near the end of the 1970s inaugurated the era of depoliticization, which, by substituting generalized disconnection for concrete and tangible history, led to the “era of the vacuum” described so well by Grenoble Professor Gilles Lipovetsky.[8] Following the militant effervescence of May ’68 came a generation whose mental attitudes are characterized quite justly by Lipovetsky as apathy, indifference (also to the metanarrative in its crude form), desertion (of the political parties, especially of the Communist Party), desyndicalisation, narcissism, etc. For Lipovetsky, this generalized resignation and abdication constitutes a golden opportunity. It is the guarantee, he says, that violence will recede, and thus no “totalitarianism,” red, black, or brown, will be able to seize power. This psychological easy-goingness, together with a narcissistic indifference to others, constitutes the true “post-modern” age.

 

There are Various Possible Definitions of “Post-Modernity”

On the other hand, if we perceive—contrary to Lipovetsky’s usage—“modernity” or “modernism” as expressions of the metanarrative, thus as brakes on Faustian energy, post-modernity will necessarily be a return to the political, a rejection of para-magical creationism and anti-political suspicion that emerged after May 68, in the wake of speculations on “instrumental reason” and “objective reason” described by Horkheimer and Adorno.

The complexity of the “post-modern” situation makes it impossible to give one and only one definition of “post-modernity.” There is not one post-modernity that can lay claim to exclusivity. On the threshold of the 21st century, various post-modernities lie fallow, side by side, diverse potential post-modern social models, each based on fundamentally antagonistic values fundamentally antagonistic, primed to clash. These post-modernities differ—in their language or their “look”—from the ideologies that preceded them; they are nevertheless united with the eternal, immemorial, values that lie beneath them. As politics enters the historical sphere through binary confrontations, clashes of opposing clans and the exclusion of minorities, dare to evoke the possible dichotomy of the future: a neo-liberal, Western, American and American-like post-modernity versus a shining Faustian and Nietzschean post-modernity.

 

The “Moral Generation” & the “Era of the Vacuum”

This neo-liberal post-modernity was proclaimed triumphantly, with Messianic delirium, by Laurent Joffrin in his assessment of the student revolt of December 1986 (Un coup de jeune [A Coup of Youth], Arlea, 1987). For Joffrin, who predicted[9] the death of the hard left, of militant proletarianism, December ’86 is the harbinger of a “moral generation,” combining in one mentality soft leftism, lazy-minded collectivism, and neo-liberal, narcissistic, and post-political selfishness: the social model of this hedonistic society centered on commercial praxis, that Lipovetsky described as the era of the vacuum. A political vacuum, an intellectual vacuum, and a post-historical desert: these are the characteristics of the blocked space, the closed horizon characteristic of contemporary neo-liberalism. This post-modernity constitutes a troubling impediment to the greater Europe that must emerge so that we have a viable future and arrest the slow decay announced by massive unemployment and declining demographics spreading devastation under the wan light of consumerist illusions, the big lies of advertisers, and the neon signs praising the merits of a Japanese photocopier or an American airline.

On the other hand, the post-modernity that rejects the old anti-political metanarrative of the Enlightenment, with its metamorphoses and metastases; that affirms the insolence of a Nietzsche or the metallic ideal of a Jünger; that crosses the “line,” as Heidegger exhorts, leaving behind the sterile dandyism of nihilistic times; the post-modernity that rallies the adventurous to a daring political program concretely implying the rejection of the existing power blocs, the construction of an autarkic Eurocentric economy, while fighting savagely and without concessions against all old-fashioned religions and ideologies, by developing the main axis of a diplomacy independent of Washington; the post-modernity that will carry out this voluntary program and negate the negations of post-history—this post-modernity will have our full adherence.

In this brief essay, I wanted to prove that there is a continuity in the confrontation of the “Faustian” and “magian” mentalities, and that this antagonistic continuity is reflected in the current debate on post-modernities. The American-centered West is the realm of “magianisms,” with its cosmopolitanism and authoritarian sects.[10] Europe, the heiress of a Faustianism much abused by “magian” thought, will reassert herself with a post-modernity that will recapitulate the inexpressible themes, recurring but always new, of the Faustianness intrinsic to the European soul.

Notes

1. The classic among classics in the condemnation of “irrationalism” is the summa of György Lukács, The Destruction of Reason, 2 vols. (1954). This book aims to be a kind of Discourse on Method for the dialectic of Enlightenment-Counter-Enlightenment, rationalism-irrationalism. Through a technique of amalgamation that bears a passing resemblance to a Stalinist pamphlet, broad sectors of  German and European culture, from Schelling to neo-Thomism, are blamed for having prepared and supported the Nazi phenomenon. It is a paranoiac vision of culture.

2. To understand the fundamental irrationality of Sartre’s Communism, one should read Thomas Molnar, Sartre, philosophie de la contestation (Paris: La Table Ronde, 1969). In English: Sartre: Ideologue of Our Time (New York : Funk & Wagnalls, 1968).

3. Cf. R.-M. Alberes, Jean-Paul Sartre (Paris: Éditions Universitaires, 1964), 54–71.

4. In France, the polemic aiming at a final rejection of the anti-humanism of ’68 and its Nietzschean, Marxist, and Heideggerian philosophical foundations is found in Luc Ferry and Alain Renaut, French Philosophy of the Sixties: An Essay on Anti-Humanism, trans. Mary H. S. Cattani (Amherst: University of Massachusetts Press, 1990) and its appendix ’68–’86. Itinéraires de l’individu [’68-’86: Routes of the Individual] (Paris: Gallimard, 1987). Contrary to the theses defended in first of these two works, Guy Hocquenghem in Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary Club [Open Letter to those Went from Mao Jackets to the Rotary Club] (Paris: Albin Michel, 1986) deplored the assimilation of the hyper-politicism of the generation of 1968 into the contemporary neo-liberal wave. From a definitely polemical point of view and with the aim of restoring debate, such as it is, in the field of philosophical abstraction, one should read Eddy Borms, Humanisme—kritiek in het hedendaagse Franse denken [Humanism: Critique in Contemporary French Thought (Nijmegen: SUN, 1986).

5. Jean Cau, the former secretary of Jean-Paul Sartre, now classified as a polemist of the “right,” who delights in challenging the manias and obsessions of intellectual conformists, did not hesitate to pay homage to Che Guevara and to devote a book to him. The “radicals” of the bourgeois accused him of “body snatching”! Cau’s rigid right-wing admirers did not appreciate his message either. For them, the Nicaraguan Sandinistas, who nevertheless admired Abel Bonnard and the American “fascist” Lawrence Dennis, are emanations of the Evil One.

6. Cf. A. Vergez, Marcuse (Paris: P.U.F., 1970).

7. Julien Freund, Qu’est-ce que la politique? [What is Politics?] (Paris: Seuil, 1967). Cf Guillaume Faye, “La problématique moderne de la raison ou la querelle de la rationalité” [“The Modern Problem of Reason or the Quarrel of Rationality”] Nouvelle Ecole no. 41, November 1984.

8. G. Lipovetsky, L’ère du vide: Essais sur l’individualisme contemporain [The Era of the Vacuum: Essays on contemporary individualism] (Paris: Gallimard, 1983). Shortly after this essay was written, Gilles Lipovetsky published a second book that reinforced its viewpoint: L’Empire de l’éphémère: La mode et son destin dans les sociétés modernes [Empire of the Ephemeral: Fashion and its Destiny in Modern Societies] (Paris: Gallimard, 1987). Almost simultaneously François-Bernard Huyghe and Pierre Barbès protested against this “narcissistic” option in La soft-idéologie [The Soft Ideology] (Paris: Laffont, 1987). Needless to say, my views are close to those of the last two writers.

9. Cf. Laurent Joffrin, La gauche en voie de disparition: Comment changer sans trahir? [The Left in the Process of Disappearance: How to Change without Betrayal?] (Paris: Seuil, 1984).

10. Cf. Furio Colombo, Il dio d’America: Religione, ribellione e nuova destra [The God of America: Religion, Rebellion, and the New Right] (Milano: Arnoldo Mondadori, 1983).

mardi, 11 janvier 2011

Présence des musulmans en Europe : nouvelles manipulations en vue

Jean-Gilles MALLIARAKIS:

Présence des musulmans en Europe nouvelles manipulations en vue

Ex: htpp://www.insolent.fr/

Krantenkoppen - Januari 2011/05

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Krantenkoppen
 
Januari 2011 - 05
 
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Nieuwe Huckleberry Finn zorgt voor opschudding
Hoewel het boek een waar meesterwerk is wordt Huckleberry Finn op veel Amerikaanse scholen niet gelezen. De klassieker zou teveel racistische uitspraken bevatten. Een nieuwe, ‘moderne’ versie moet dit veranderen. Maar niet iedereen is daar blij mee.
http://amerika.blog.nl/algemeen/2011/01/06/nieuwe-huckleb...
 
Vakbond: Welten moet woorden terugnemen
De Amsterdamse hoofdcommissaris Bernard Welten moet zijn uitspraken over het negeren van een eventueel boerkaverbod intrekken. Voorzitter van de Amsterdamse Politie Vakorganisatie (AVP) Bert Verdijk noemt in De Telegraaf de uitlatingen van de korpschef "onverstandig".
http://www.bndestem.nl/nieuws/algemeen/binnenland/7920114...
 
Hitlerexpo wegens succes verlengd
Een controversiële tentoonstelling over de persoonlijkheidscultus rond de Duitse dictator Adolf Hitler (1889-1945) in de Duitse hoofdstad Berlijn wordt wegens succes verlengd. De expositie trok sinds de opening in oktober al 170.000 bezoekers, aldus de organisatoren.
http://www.pzc.nl/algemeen/cultuur/article7920049.ece
 
 
Nederland betaalt voor terugkeer Bosniërs
Nederland wil Bosnische vluchtelingen van 45 jaar en ouder, die terugkeren naar Bosnië-Herzegovina, levenslang een maandelijkse toelage van 470 euro geven. Een echtpaar heeft recht op 670 euro. Ook de reiskosten zouden worden vergoed, tot een maximum van 1500 euro.
http://www.binnenlandsbestuur.nl/Home/all/nederland-betaa...
 
Vliegveld Israël blokkeert politieke websites
Het draadloze internet op het internationale vliegveld Ben Goerion bij de Israëlische stad Tel Aviv geeft geen toegang tot een reeks linkse en rechtse politieke websites.
http://www.nu.nl/buitenland/2416778/vliegveld-israel-blok...
 
Cafébaas 't Vervolg excuseert zich voor advertentie
De meesten gingen er van uit dat de kroegbaas met op de bewoners van het nieuwe asielcentrum doelde.
http://www.gva.be/antwerpen/ravels/guid/b8591db4-9d40-4d7...
 
Ultraorthodoxen moeten ook in leger dienen
Ultraorthodoxe joden moeten ook in het leger dienen. Dat is de mening van de bevelhebber van het Israëlische leger, Gabi Ashkenazi. "Diegenen die niet dienen, moeten zich schamen", zei hij donderdag tegen de legerradio.
http://buitenland.nieuws.nl/624676/ultraorthodoxen_moeten...
 
Kabinet akkoord met nieuwe missie Afghanistan
De ministerraad is vrijdag akkoord gegaan met een nieuwe missie naar Afghanistan van medio 2011 tot medio 2014.
http://www.gelderlander.nl/algemeen/dgbinnenland/7927622/...
 
Chili erkent Palestina als soevereine staat
Chili heeft vrijdag als vijfde natie Palestina formeel als onafhankelijke staat erkend. Het Zuid-Amerikaanse land treedt daarmee in de voetsporen van Ecuador, Brazilië, Argentinië en Bolivia, die dat in december vorig jaar deden. Uruguay heeft gezegd te volgen.
http://www.refdag.nl/nieuws/buitenland/chili_erkent_pales...
 
Politie legt netwerk kinderporno bloot
De Italiaanse politie heeft een grootschalig netwerk blootgelegd van criminelen, die kwaadaardige software op onbeschermde webservers installeerden om zo kinderporno te distribueren. Dat meldde de Europese politieorganisatie Europol vrijdag.
http://www.refdag.nl/nieuws/buitenland/politie_legt_netwe...
 
School mag geen hoofddoekverbod hebben
Een katholieke middelbare school in Volendam heeft zich schuldig gemaakt aan verboden onderscheid op grond van godsdienst. Dat heeft de Commissie Gelijke Behandeling (CGB) vandaag geoordeeld. De school verbood een islamitische leerlinge een hoofddoek te dragen.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/sch...
 
Ook Twente negeert boerkaverbod
Niet alleen korpschef Bernard Welten van Amsterdam zal een eventueel boerkaverbod niet gaan handhaven. Ook zijn Twentse collega Martin Sitalsing zal het verbod "geen prioriteit" geven, zo stelt hij tegenover RTV Oost.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/ook...
 
'Carnavalapartheid is homofoob'
Met de carnavalsparades in Rio de Janeiro in zicht is ophef ontstaan over toiletten die speciaal zijn gereserveerd voor homoseksuelen en travestieten op diverse sambascholen. “Dit is carnavalapartheid!”, aldus het hoofd van de Braziliaanse antihomofobiedienst, Claudio Nascimento.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/car...
 
Israelisch leger doodt per abuis bejaarde
Vanochtend hebben Israëlische soldaten een bejaarde Palestijn doodgeschoten tijdens een huiszoeking in Hebron, gelegen aan de bezette Westelijke Jordaanoever. De militairen waren op zoek naar een Hamas-verdachte, maar drongen een appartement boven dat van de gezochte man binnen. De 65-jarige man werd in zijn hoofd en borstkas geschoten.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/isr...
 
Herrie binnen D66 Amsterdam
Afdeling Amsterdam West van D66 heeft te maken met muitende raadsleden. Drie van de vijf fractieleden willen de fractievoorzitter afzetten, maar hebben niet de steun van het afdelingsbestuur en de landelijke beleidsbepalers binnen de partij. Nu leggen ze een verzoek om af te treden naast zich neer.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/provinciaal/2011/01/he...
 
Brandpunt mag item over misstanden adoptie uitzenden
Het KRO-programma Brandpunt mag van de rechtbank in Amsterdam een voorgenomen uitzending over misstanden rond adopties uit Ethiopië gewoon laten zien zondag. Dat liet de omroep vandaag weten.
http://www.ad.nl/ad/nl/1012/Binnenland/article/detail/562...
 
Eerste celstraf in Britse bonnetjesaffaire
Een voormalig Brits parlementslid is voor achttien maanden de cel ingegaan wegens fraude met bonnetjes. De 61-jarige David Chaytor van de Labourpartij is de eerste politicus die achter de tralies verdwijnt in de wijdverbreide bonnetjesaffaire.
http://www.ad.nl/ad/nl/1013/Buitenland/article/detail/562...
 
Europees Hof verbiedt opnieuw uitzetten asielzoekers
Nederland mag twee uitgeprocedeerde Somalische asielzoekers niet terugsturen naar hun land van herkomst. Dat heeft het Europees Hof voor de Rechten van de Mens vrijdag bepaald.
http://www.elsevier.nl/web/Nieuws/Europese-Unie/285977/Eu...
 
Onderzoek: Burenruzies heftiger in multicultiwijken
In multiculturele wijken lopen burenruzies sneller hoog op vanwege de vooroordelen tussen culturele groepen. Dat blijkt uit onderzoek van Elze Ufkes, die daar donderdag aan de Rijksuniversiteit Groningen op promoveerde.
http://www.elsevier.nl/web/Nieuws/Nederland/285939/Onderz...
 
Ajax-fans beboet voor cijfershirt
Drie Ajax-fans hebben een geldboete gekregen omdat ze een voor de politie beledigend t-shirt droegen. Op het shirt stond 1-3-1-2,wat in het alfabet met de letters A-C-A-B correspondeert.
http://nos.nl/artikel/209894-ajaxfans-beboet-voor-cijfers...
 

Gender-Wahn: Mutter und Vater werden "Elter 1" und "Elter 2"

Gender-Wahn: Mutter und Vater werden »Elter 1« und »Elter 2«

Udo Ulfkotte

 

RTEmagicC_ES-2_jpg.jpgAuf den Formularen amerikanischer Behörden sollen nach einer Entscheidung der Obama-Regierung die Begriffe »mother« (Mutter) und »father« (Vater) durch »parent one« (Elter 1) und »parent two« (Elter 2) ersetzt werden. US-Außenministerin Hilary Clinton will mit diesem Schritt die angebliche Benachteiligung von Schwulen und Lesben in Formularen des State Department beenden. Zeitungen geben derweil Ratschläge, wie man Kinderzimmer geschlechtsneutral einrichtet. Ganz anders in China: Da schickt man kleine Mädchen nun auf Jungentoiletten und umgekehrt, damit sie sich an bestimmte Unterschiede gewöhnen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/udo-...

Confessions of a Reluctant Hater

Now Available for Pre-Order:
 Confessions of a Reluctant Hater

Counter-Currents is pleased to announce our third limited edition hardcover:

Greg Johnson
Confessions of a Reluctant Hater
San Francisco: Counter-Currents, 2010
162 pages

Hardcover: $30 (limited edition of 100 signed and numbered copies)

Note: If you choose the Economy shipping option, you can ship up to three copies for the same flat rate: $5 in the US, $11 to Canada, and $13 to the rest of the world.

Release date: January 31, 2011

Confessions of a Reluctant Hater is a collection of short essays, reviews, and topical opinion pieces written between 2002 and 2010. Greg Johnson believes that multiculturalism and multiracialism are a death-sentence for the white race. He believes that only a White Republic offers a solution, and only an explicitly race-wise and Jew-wise White Nationalism will get us there.

Yet Greg Johnson shows that White Nationalism is not a rigid Right-wing orthodoxy, by including searching and controversial essays on drug legalization, race-mixing, homosexuality, and “West Coast White Nationalism.” He also argues that White Nationalism will not triumph until white racial consciousness leaves its Right-wing ghetto and becomes the common sense of the whole political spectrum.

Greg Johnson is a master of defending radical and uncompromising views in clear, engaging, sometimes brutally frank language, employing seductive logic, vivid examples, and a dash of savage wit. Confessions of a Reluctant Hater is an accessible but challenging introduction to White Nationalism by one of the leading voices of the North American New Right.

Advance Praise for Confessions of a Reluctant Hater:

Greg Johnson’s work is something rarely seen but badly needed on the so-called New Right.  His learning is both wide and deep, but lightly worn and not afraid to challenge the orthodoxies of Left and Right   He brings a sensitivity both West Coast and Traditional to the cultural politics of today.  The works collected here will, like his website, serve as a foundation for any serious attempt to regain control over our destiny.

—James J. O’Meara

Greg Johnson is a rare writer, in that he can combine lucid insights with humor and off-the-wall ideas, offering an analysis of contemporary Western man, culture, and society that transcends disciplinary barriers and highlights the subterranean processes that govern the grand panorama of history. This may sound grandiose and esoteric, but the reader need not fear having to push his way through a caliginous jungle of abstruse terminology and turgid, sludge-like argumentation: Johnson’s simple and easy prose make reading about these weighty matters an effortless task, clearing the decks for the reader to rethink the world.

—Alex Kurtagić, author of Mister

CONTENTS

 

Preface · iii

 

Finding a White Voice
1. Confessions of a Reluctant Hater
2. A Nation of Immigrants?
3. Craig Bodeker’s A Conversation About Race
4. Craig Bodeker’s More of . . . A Conversation About Race
5. Christian Lander’s Whiter Shades of Pale
6. Tea Party: The Documentary Film
7. Separatism vs. Supremacism
8. To Cleanse America: A Modest Proposal

Polarizing Moments
9. The “W” Word
10. The 2008 Presidential Election
11. A Tariff in Time . . . Saves Billions
12. The Gates Controversy
13. The Persecution of Kevin MacDonald
14. The Persecution of American Renaissance
15. The “Ground Zero” Mosque Controversy
16. The 2010 Midterm Elections
17. Implicit Whiteness & the Republicans

White Lifestyle Politics
18. West-Coast White Nationalism
19. Is Racial Purism Decadent?
20. Race-Mixing: Not Just for Losers Anymore?
21. Lawyers & Sex Crimes
22. Homosexuality & White Nationalism
23. Drug Legalization in the White Republic
24. Redneck Rousseau: Jim Goad’s Shit Magnet
25. It’s Time to STOP Shopping for Christmas
26. Merry Christmas, Infidels!
27. The Spiritual Materialism of Alan Watts

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Jean-Yves Le Gallou: l'immigration silencieuse

 

Jean-Yves Le Gallou: l'immigration silencieuse

lundi, 10 janvier 2011

Force et Honneur

Force et Honneur

« Le calendrier mémoriel de nos pères était, autrefois, parsemé de noms de saints, de soldats héroïques et aussi de grandes batailles. Ces noms, gravés dans l’histoire des peuples, étaient toujours évocateurs : ils constituaient une mémoire collective et forgeaient les identités nationales », écrit Jean-Pierre Papadacci, « Français d’Empire », en préface à un ouvrage intitulé « Force et honneur ».

Ce livre, auquel ont collaboré une trentaine d’auteurs, raconte « ces batailles qui ont fait la grandeur de la France et de l’Europe ». Sans doute certaines manquent-elles, comme Fontenoy, mais on y trouve beaucoup de rencontres qui ont compté, depuis la bataille de Marathon au début du Ve siècle avant Jésus-Christ jusqu’au siège de Sarajevo à la fin du XXe siècle de notre ère.

Le lecteur y trouvera, entre autres, les Thermopyles, Bouvines, le siège de Vienne, Torfou, Austerlitz, le siège de l’alcazar, la bataille d’Alger…

Tous les textes ne sont pas d’égale facture, mais la plupart sont bien écrits et intéressants. Citons notamment le récit de la prise de Jérusalem par les croisés, par Pierre Vial, la bataille d’Azincourt, par Jean Denègre, la levée du siège d’Orléans, par Thierry Bouzard, Lépante, par Robert Steuckers, Camerone, par Alain Sanders, Verdun, par Philippe Conrad, Dien Bien Phu par Eric Fornal, un récit de l’insurrection de Budapest par Vitéz Marton Lajos…

Le livre se conclut sur une série d’entretiens avec des officiers français : le général Yves Derville, qui participa à la première guerre du Golfe ; le colonel Jean Luciani, ancien des FFI et vétéran de Dien Bien Phu ; le capitaine Dominique Bonelliancien du 1er BEP puis du 1er REP en Indochine et en Algérie ; l’adjudant-chef Jean Laraque, les sergents Alexis Arette et Roger Holeindre, le caporal-chef Trogne, autres « sentinelles de l’Empire ».

« Nous savons que nous sommes des débiteurs et que nous avons le devoir de faire fructifier et de transmettre le patrimoine que nous avons reçu », écrit encore Jean-Pierre Papadacci dans sa préface. Nul doute que ce livre, destiné prioritairement aux adolescents, y contribue.

Force et honneur, ces batailles qui ont fait la grandeur de la France et de l’Europe, Les amis du livre européen ed.

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Pressions turques en faveur de l'immigration mafieuse

Jean-Gilles MALLIARAKIS:

Pressions turques en faveur de l’immigration mafieuse

Ex: http://www.insolent.fr/

Geheimplan: Wie der Milliardär Chodorkowski für Washington in Russland die Macht an sich reissen sollte

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Geheimplan: Wie der Milliardär Chodorkowski für Washington in Russland die Macht an sich reißen sollte

F. William Engdahl

 

Der Schuldspruch im Prozess gegen den ehemaligen russischen Öl-Oligarchen Michail Chodorkowski hat weltweit Kritik hervorgerufen. Merkwürdigerweise verschweigen westliche Medien den wahren Grund dafür, warum Putin den ehemaligen Chef des größten russischen Ölkonzerns Yukos verurteilen ließ.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/f-w...

Drieu la Rochelle, poeta della decadenza

Drieu La Rochelle, poeta della decadenza

Pierre Drieu La RochelleVi sono scrittori che impersonano nella loro esistenza e nelle opere un’epoca intera con tutte le sue contraddizioni. Pierre Drieu La Rochelle è stato uno di questi enfants du siècle. E il fascino dei suoi romanzi è legato non solo alla loro efficacia letteraria, ma anche al fatto che lo scrittore francese è diventato il simbolo di una generazione, quella degli “anni ruggenti”, divisa fra una vita disordinata e la ricerca di un ordine personale e sociale. Personaggi e romanziere si sono identificati agli occhi dei lettori sino a perdere ogni distinzione. E così doveva avvenire perché tutta la sua narrativa è un lungo monologo autobiografico in cui fantasia e confessione si intrecciano inestricabilmente.

 Qualcuno lo ha definito il fratello di F.S. Fitzgerald, il poeta della decadenza, della disintegrazione di una civiltà. E la definizione è, in parte, esatta. Drieu infatti è fra gli scrittori francesi che hanno avvertito più tragicamente e intensamente la crisi dell’uomo occidentale. “Il suo spirito era abituato – ha scritto in un romanzo – a confrontare la vecchiezza di oggi, che si dibatte con scosse secche e nervose, alla giovinezza creatrice con le sue armonie calme e piene”.

Le sue opere letterarie più significative, come Drôle de voyage, Fuoco fatuo, Rêveuse bourgeoise, Gilles, sono tutte modulate su questo tema della decadenza. I personaggi ne sono partecipi e rivelano nelle loro vicende l’incapacità di avere rapporti costanti e normali con gli altri, donne, uomini e ambienti, in un’alternanza di desideri e delusioni, di decisioni e di rinnegamenti; spinti continuamente a fuggire, a evitare ogni legame per timore di dovere “scegliere”.

Le pagine più compiute della sua narrativa, in genere scostante come scostante era lo stesso scrittore, sono appunto quelle in cui Drieu esprime questa atmosfera di crisi attraverso un ritmo linguistico che passa da un periodare secco e duro a una prosa densa e contorta. Ma parlare in Drieu di un’unità e costanza stilistica sarebbe, a parer nostro, inesatto: per lui infatti lo stile era un puro strumento che doveva adattarsi alla materia che trattava. Mentre, per fare un esemio, Fuoco fatuo e La commedia di Charleroi sono costruiti in un linguaggio scabro ed essenziale, Drôle de voyage e la prima parte di Gilles, che descrivono invece una corruzione di sentimenti e un clima di disfacimento, sono modulati su un ritmo più contorto, denso, colmo di echi e di riferimenti. Ma il caso più significativo è quello di Rêveuse bourgeoise,dove l’autore, dovendo rievocare in chiave fantastica la storia della sua famiglia e l’ambiente della media borghesia durante la belle époque, adotta consapevolmente il linguaggio del naturalista.

Pierre Drieu La RochelleLa modernità di Drieu sta, a parer nostro, nella struttura costante di tutta la sua opera che, al di là delle differenze stilistiche sottolineate, fonde nel tessuto narrativo materiali di diversa estrazione, descrizioni di vicende, meditazioni interiori, annotazioni storiche e di costume, costruendo un vero e proprio tipo di “romanzo-saggio”. Ma, a differenza di altri narratori, Drieu descrive senza definire: tutta la sua narrativa manca cioè di corposità veristica, i personaggi non hanno volto, sono centri nervosi, temperamenti – o forse anime – e i loro rapporti non sono quasi mai visti direttamente, ma attraverso lo schermo dei loro riflessi emotivi.

Faremmo però un torto al romanziere francese se lo riducessimo a un puro descrittore della decadenza. La consapevolezza della decadenza non era per lui un alibi, una giustificazione per accomodarsi nella poltrona di un nichilismo senza speranza. In lui era viva l’esigenza di una rivolta per modificare una situazione personale e sociale che giudicava negativa. L’aveva già sperimentata durante la prima guerra mondiale, che gli ispirò il suo racconto più compiuto, quella Commedia di Charleroi, in cui i temi della guerra moderna come simbolo della decadenza, il desiderio di rivolta, l’eroismo e la paura si mescolano in un impasto linguistico di derivazione surrealista, spezzato, rotto, in cui passato e presente, azione e meditazione formano vari piani narrativi intrecciati fra di loro in una struttura armonica.

Questo bisogno però di una rivolta, invece di esprimersi, come sarebbe stato proprio per uno scrittore, in una ricerca e in un approfondimento interiore, lo spinse verso l’azione pubblica, nell’evasione dell’impegno politico attivo che si concluse, come si sa, nella sua adesione al fascismo e nel tragico suicidio. Ma – ed è bene sottolinearlo per comprendere appinero la sua personalità – negli ultimi anni lo scrittore francese stava maturando una meditazione che lo allontanava sempre di più, da un punto di vista psicologico, dalla politica, dagli aspetti più contingenti della storia, e lo portava a cercare certezze non condizionate dagli avvenimenti. L’ultimo Drieu, che fra l’altro ha scritto quella stupenda confessione che è Racconto segreto, viveva ormai orientato verso una prospettiva metafisica, nella lettura di San Paolo, dei Vangeli e dei testi sacri orientali.

Pol Vandromme ci offre in questo saggio un ritratto prevalentemente psicologico di Drieu nella sua epoca, molto importante per capire i temi fondamentali delle sue opere, e nello stesso tempo sottolinea i motivi originali di questo autore che ha anticipato, pur nei limiti della sua formazione culturale, non solo una certa letteratura dell’incomunicabilità del dopoguerra, ma anche una corrente letteraria francese, quella che è passata alla storia degli anni cinquanta come la scuola degli ussari e degli enfants tristes.

Presentazione di: Pol Vandromme, Pierre Drieu La Rochelle, Borla, Torino 1965, pp. 7-10

Louis Ferdinand Céline sur Radio Courtoisie

 

Louis Ferdinand Céline sur Radio Courtoisie

dimanche, 09 janvier 2011

Nordzypern: Türkisches Militär räumt Kirchen

Saint Panteleimon1.jpg

Ex: http://www.pi-news.net/2011/01/nordzypern-tuerkisches-mil...

Nordzypern: Türkisches Militär räumt Kirchen

Im türkisch besetzten Teil der Mittelmeerinsel wurden seit Heiligabend
mindestens sieben orthodoxe Kirchen vom türkischen Militär betreten. Die
Soldaten haben die Gottesdienste abgebrochen und die Gläubigen (hier sind
die Christen gemeint) hinausgeworfen. In mindestens einem Fall wurde ein
Priester zum Ablegen seiner liturgischen Gewänder gezwungen.

(Von Florian Euring „La Valette“)

Die Regierung Zyperns hat gegen diese gesetzwidrigen Akte der
separatistischen Regierung des türkisch besetzten Nordens bei UN und EU
protestiert. Stefanos Stefanou, zyprischer
Regierungssprecher, bezeichnete die Handlungsweise als vollkommen
inakzeptabel und verurteilenswert. Sie stellt eine Verletzung des
Grundrechts auf freie Religionsausübung dar.

Außerdem bezeichnete er das Vorgehen als Anzeichen für den repressiven
Charakter des Okkupationsregimes. Es wird befürchtet, dass das türkische
Regime Nordzyperns eine vollkommene „Dehellenisierung“ und damit
Entchristianisierung des besetzten Teils der Insel anstrebt.

Dieses Verhalten nährt weiter die Zweifel an der EU-Tauglichkeit der Türkei.
Es sei denn, man wünscht sich eine Entchristianisierung und Islamisierung
der EU.

Dominique Venner sur l'identité nationale

 

 

Dominique Venner sur l'identité nationale (1 + 2)

Krantenkoppen - Januari 2011 / 04

journauxbébé.jpg

Krantenkoppen
 
Januari 2011 - 04
 
Marie-Rose Morel: "Ik overweeg euthanasie"
Voormalig politica Marie-Rose Morel strijdt nog steeds tegen kanker. Ze geeft de hoop niet op, maar zegt wel euthanasie te overwegen.
http://www.clint.be/actua/binnenland/marie-rose-morel-ik-...
 
De SS'er won het NK
Midden jaren dertig was Cor Wals een van de populairste Nederlandse wielrenners. Hij won onder meer de zesdaagsen van Rotterdam en Amsterdam. Wals groeide uiteindelijk echter uit tot de meest gehate Nederlandse wielrenner aller tijden.
http://www.nusport.nl/rob-de-haan/2415527/sser-won-nk.html
 
Beringse schepen Koçak legt klacht neer tegen Joods Actueel
De Beringse sp.a-schepen Selahattin Koçak heeft klacht neergelegd wegens laster en eerroof tegen het maandblad Joods Actueel en zijn hoofdredacteur Michael Freilich. Die had Koçak beschuldigd van antisemitisme en negationisme op basis van een interview dat de schepen van Turkse origine gaf in P-Magazine.
http://www.hln.be/hln/nl/957/Belgie/article/detail/120394...
 
Twintigduizend asielaanvragen in 2010
In 2010 zijn 19.941 asielaanvragen ingediend, het hoogste aantal sinds 2002. Dat meldt het Commissariaat-generaal voor de Vluchtelingen. Bij die cijfers worden ook de meervoudige aanvragen gerekend, dat zijn aanvragen ingediend door personen voor wie eerder al een beslissing werd genomen.
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF...
 
Turken zien Israël en VS als grootste gevaar
De Verenigde Staten en Israël zijn de landen die het grootste gevaar vormen voor Turkije, volgens de inwoners van dat land. Dat blijkt uit een enquªte door het strategisch en sociaal onderzoeksbureau MetroPoll uit Ankara.
http://www.refdag.nl/nieuws/buitenland/turken_zien_israel...
 
Vreemdelingenbewaring mag anderhalf jaar
De rechtbank in Utrecht heeft in een vreemdelingenzaak geoordeeld dat vreemdelingenbewaring in Nederland anderhalf jaar mag duren. Dat maakte de rechtbank woensdag bekend. De rechtbank gaat hiermee in tegen een uitspraak van de rechtbank Roermond van deze week.
http://www.refdag.nl/nieuws/binnenland/vreemdelingenbewar...
 
België wil pedofiele priester uitzetten
De Belgische autoriteiten willen een pedofiele priester het land uitzetten die zich jarenlang vergreep aan eskimokinderen. Pater Eric Dejaeger werd begin deze week opgepakt door de politie omdat hij illegaal in België verblijft, meldde het Vlaamse tijdschrift P-Magazine woensdag.
http://www.refdag.nl/nieuws/buitenland/belgie_wil_pedofie...
 
‘Gier is spion van Mossad’
Wetenschappers van de universiteit van Tel Aviv maken zich deze dagen ernstig zorgen om het lot van een vale gier die volgens bronnen in Saudi-Arabië zou zijn ontmaskerd als spion van de Israëlische geheime dienst Mossad. Het dier zou zijn ,,opgepakt'' bij een stad in Saudi-Arabië, zo meldde onder meer de BBC.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/gie...
 
Fransen en Duitsers blieven islam niet
Een groot deel van de Duitsers en de Fransen beschouwt de islam als een bedreiging. Dat blijkt uit onderzoek van kwaliteitskrant Le Monde. Vooral het falen van de integratie van de moslimgemeenschap is tegen het zere been van onze mede-Europeanen.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/fra...
 
Kiev: opblazen Stalinbeeld is terreurdaad
De Oekraïense autoriteiten beschouwen het opblazen van het omstreden standbeeld van de voormalige Sovjetdictator Josef Stalin in de stad Zaporizjia tijdens de jaarwisseling als een terreurdaad. Dat heeft de openbaar aanklager van de staat woensdag laten weten.
http://www.brabantsdagblad.nl/algemeen/bdbuitenland/79164...
 
Antisemitisme: niet overdrijven
Het Joods Agentschap heeft vastgesteld dat er in 2010 opvallend meer Belgische joden naar Israël zijn geëmigreerd. Dat zou het gevolg zijn van zowel economische als antisemitische motieven. Een en ander doet denken aan de uitspraken van de Nederlandse oudpoliticus Frits Bolkestein, die vorige maand de Nederlandse joden adviseerde om naar Israël of de VS te verhuizen, omdat West- Europa niet meer veilig voor hen zou zijn.
http://gva.typepad.com/standpuntantwerpen/2011/01/antisem...
 

Drieu on the Failure of the Third Reich

Drieu on the Failure of the Third Reich

Michael O'MEARA

drieu.jpgThe powers threatening our people became hegemonic in May 1945, when the liberal-Communist coalition known as the “United Nations” imposed its dictatorship on defeated Germany.

This dictatorship—whose defining characteristic, East and West, is its techno-economic worship of the Jewish Moloch—was subsequently imposed on the rest of Europe and, in the form of globalization, now holds the whole world in its grip.

For white nationalists, the defeat of National Socialist Germany is both the pivotal event of the twentieth century and the origin of their own movement—to save the white race from the rising tide of color.

White nationalists resume, in effect, the struggle of the defeated Germans. But they do so not uncritically.

As an idea and a movement, National Socialism (like Fascism) was a product of the late nineteenth-century political convergence that brought together elements from the revolutionary anti-liberal wing of the labor movement and elements from the revolutionary anti-liberal wing of the nationalist right. Hitler’s NSDAP was the most imposing historical offshoot of this anti-liberal convergence, but one not always faithful to its origins—which bears on the fact that Hitler shares at least part of the responsibility for the most devastating defeat ever experienced by the white race.

It’s not enough, then, for the present generation of white nationalists to honor his heroic resistance to the anti-Aryan forces.

Of greater need, it seems to me, is to identify and come to terms with his failings, for these, more than his triumphs, now effect our survival as a people.

The following is an excerpt from a piece that Pierre Drieu La Rochelle wrote in the dark days after August 1944, after the so-called “Liberation” of Paris and before the suicide that “saved” him from De Gaulle’s hangman.

It was written in haste, on the run, and never completed, but is nevertheless an illuminating examination of Hitler’s shortcomings (even where incorrect).

The central point of Drieu’s piece (and it should be remembered that he, like many of France’s most talented thinkers and artists, collaborated with the Germans in the hope of creating a new European order) is that Germany alone was no match for the combined powers of the British Empire, the United States, and the Soviet Union.

Only a Europe recast on the basis of National Socialist principles, he believed, could triumph against this coalition and the Jews who inspired and guided it.

Hitler’s petty bourgeois nationalism, critiqued here by Drieu, prevented him from mobilizing the various national families of Europe in a common front, proving that his distillation of the anti-liberal project was inadequate to the great tasks facing the white man in this period.

* * *

From Drieu’s “Notes sur l’Allemagne”:

I was shocked by the extreme political incompetence of the Germans in 1939, 1940, and 1941, after the victories [which made them Europe’s master]. It was in this period that their political failings sealed the fate of their future military defeat.

These failings seem even greater than those committed under Napoleon [in the period 1799-1815, when the French had mastered Europe]. The Germans obviously drew none of the lessons from the Napoleonic adventure.

Was German incompetence the incompetence of fascism in general? This is the question.

The imbecilic maxim guiding Hitler was: “First, wage and win the war; then, reorganize Europe.” This maxim contradicted all the lessons of history, all the teachings of Europe’s greatest statesmen, particularly those of the Germans, like Frederick and Bismarck. It was Clausewitz who said war is only the extension of politics.

But even if one accepts Hitler’s maxim, the German dictator committed a number of military mistakes:

1. Why did he wait six months between the Polish campaign and the French campaign?

2. Why did he squander another ten months after the French campaign?

3. Why in late 1940 did he wage a futile aerial assault on England, instead of striking the British Empire at its most accessible point, Gibraltar?

After July 1940 [when no European power opposed him on the continent], he could have crossed Spain, destroyed the [English] naval base at Gibraltar, and closed off the Mediterranean.

The armistice with Pétain [which led to the establishment of the Vichy regime] was [another] German disaster. If the French had followed [Paul] Reynaud [the last Premier of the Third Republic who advocated continued resistance from France’s North African colonies], the Germans would have been forced to do what was [militarily] necessary to win the war.

For once master of Gibraltar, Hitler would have rendered [the English base at] Malta useless, avoided the Italian folly in the Balkans [which doomed Operation Barbarosa in Russia], and assured the possibility of an immediate and relatively uncostly campaign against [English occupied] Egypt. Instead of bombing London, he should, have seized Alexandria, Cairo, and Suez.

This would have settled the peace in the Balkans, avoiding the exhausting occupations of Greece and Yugoslavia, [it would have cut England off from her overseas empire, and guaranteed Europe’s Middle Eastern energy sources].

These military failings followed from Hitler’s total lack of imagination outside of Germany.

He was [essentially] a German politician; good for Germany, but only there.

Lacking political culture, education, and a larger tradition, having never traveled, being a xenophobe like many popular demagogues, he did not possess an understanding of what was necessary to make his strategy and diplomacy work outside Germany.

All his dreams, all his talents, were devoted to winning the war of 1914, as if conditions [in 1940] were still those of 1914. . . He thus underestimated Russian developments and totally ignored American power, which had already made itself felt in the Great War.

He did understand the importance of the tank and the airplane [whose military possibility came into their own after 1918], but not in relationship to the enormous industrial potential of Russia and America.

He neglected [the role of] artillery, which was a step back from 1916-1918.

He is least reproachable in his estimation of submarine warfare, whose significance was already evident in 1916. But even here, the Anglo-Saxons [i.e., the Anglo-Americans] deployed their maritime genius in a way difficult for a European continental to anticipate.

Hitler’s political errors [, however,] were far worse and more thorough-going than his military errors. He hardly comprehended the problem, seeing it in terms of 1914—in terms, that is, of diplomacy, national states, cabinet politics, and [rival] chancelleries. His understanding of Europe did not even measure up to that of old aristocrats like Bismarck and Wilhelm II, who never forgot the tradition of solidarity that united Europe’s dynasties, courts, and nobilities. . .

It’s curious that this man who knew how to inspire the masses in his own country, who always maintained the closest contact with his people, never, not for a second, thought of extending his [successful] German policies to the rest of Europe. He [simply] did not understand the necessity of forging a policy to address Europe domestically and not just internationally.

Diplomats and ambassadors had lost command of the stage after 1940—it was now in the hands of political leaders capable of winning the masses with the kind of social policies that had succeeded in Germany and could succeed elsewhere.

Hitler didn’t understand this. After his armies invaded Poland, France, and elsewhere, he never thought of implementing the social and political practices that had worked in Germany . . . He never thought of carrying out policies that would have forged bonds of solidarity between the occupied and the occupiers. . .

These failures lead me to suspect that the Germans’ political stupidity . . . owed something to fascism—that political and social system awkwardly situated between liberal democracy and Communist totalitarianism.

In the fascist system there was something of the “juste milieu” that could only lead to the miserable failure awaiting the Germans. [A French term meaning a “golden mean” or a “happy medium,” “juste milieu” is historically associated with the moderate centrist politics (or anti-politics) of bourgeois constitutionalists—first exemplified by France’s July Monarchy (1830-48) and subsequently perfected in the American party system].

The Germans have no political tradition. For centuries, most of them inhabited small principalities or cities where larger political forces had no part to play.

However, there was Vienna and Berlin. In these two capitals, politics was the province of a small [aristocratic] caste. The events of 1918 [i.e., the liberal revolutions that led to the Weimar and Viennese republics] abruptly dislodged this caste, severing its ties from the new governing class.

Everything that has transpired in the last few years suggests that Germany remains what it was in the eighteenth century . . . a land unable to anchor its warrior virtues in politically sound principles . . .

[Part of this seems due to the fact that] the German is no psychologist. He is too much a theoretician, too intellectually speculative, for that. He lacks psychology in the way a mathematician or metaphysician does. German literature is rarely psychological; it develops ideas, not characters. The sole German psychologist is Nietzsche [and] he was basically one of a kind. . . Politically, the Germans [like the French] are less subtle and plastic than the English or the Russians, who have the best psychological literature and hence the best diplomacy and politics.

Hitler’s behavior reflected the backward state of German, and beyond that, European attitudes.

This son of an Austrian custom official inherited all the prejudices of his father’s generation (as had Napoleon). And like every German nationalist of Austrian extraction, he had an unshakable respect for the German Army and the Prussian aristocracy. Despite everything that disposed him against it, he remained the loyal Reichwehr agent he was in Munich [in 1919]. . . If he subsequently became a member of a socialist party [Anton Drexler’s German Workers’ Party]—of which he promptly became the leader—it was above all because this party was a nationalist one. Nationalism was always more important to him than socialism—even if his early years should have inclined him to think otherwise . . .

Like Mussolini, Hitler had no heartfelt commitment to socialism. [Drieu refers here not to the Semitic socialism of Marx, with its materialism, collectivism, and internationalism, but rather to the older European corporate socialism, which privileges the needs of family, community, and nation over those of the economy] . . . That’s why he so readily sacrificed the [socialist] dynamism of his movement for the sake of what the Wehrmacht aristocracy and the barons of heavy industry were willing to concede. He thought these alone would suffice in furnishing him with what was needed for his war of European conquest. . .

Fascism failed to organize Europe because it was essentially a system of the “juste milieu” —a system seeking a middle way between communism and capitalism. . .

Fascism failed because it did not become explicitly socialist. The narrowness of its nationalist base prevented it from becoming a European socialism . . .

Action and reaction: On the one side, the weakness of Hitlerian and Mussolinian socialism prevented it from crossing national borders and becoming a European nationalism; on the other, the narrowness of Mussolinian and Hitlerian nationalism stifled its socialism, reducing it to a form of military statism. . .

Source: Pierre Drieu La Rochelle, Textes retrouvées (Paris: Eds. du Rocher, 1992).

samedi, 08 janvier 2011

We're Living the End of the Roman Empire

We’re Living the End of the Roman Empire

Marc ROUSSET

Translated by Michael O’Meara

Ex: http://www.counter-currents.com/

satyricon-22913367.jpgHere’s the question: “Are we living in 370 AD, 40 years before Alaric sacked Rome?,” or: “Are we living in 270 AD, just before the drastic redressment of the Illyrian emperors, who staved off catastrophe to prolong the empire’s life for another two centuries?”

Why the comparison? Today, the non-European rate of births in France is 17 percent. If nothing changes — and with Sarkozy’s 250,000 immigrants/year or the Socialists’ 450,000 — this rate will increase to 30 percent by 2030 and 50 percent by 2050! The tipping point of this sociological upheaval has practically already been reached. Without the most drastic measures, our society’s cancer will grow at such an exponential rate that it will inevitably culminate in an ethnic civil war.

The success of Thilo Sarrasin’s book in Germany (more than 600,000 copies sold to date) shows that contrary to what our naive human-rightists affirm, the problem is very real and threatens the survival of our societies. Auguste Comte said: “Know in order to foresee and foresee in order to act” [Savoir pour prévoir et prévoir pour pouvoir]. The truth is: If yesterday France lost her empire, today she is in the process of losing her language, her civilization, her industry, her sovereignty, her people.

More than the danger posed by [the Third World's] migration, there’s the materialistic and individualistic egoism of our generation, and the problem of retirees, which has caused the French to get irresponsibly in debt, to practice a scorched-earth policy, to cut down her fruit orchards for kindling wood, to sacralize acquired rights rather than the Holy Ghost (as the academician, Chantal Delsol, puts it).

It’s difficult to understand what’s happening today, if you know nothing of Rome’s fall — which warns us of what’s coming. In the period of Rome’s decline, the Barbarians were within the walls, and their brothers were laying siege to the city ramparts; European man was killing himself demographically, taking refuge in a frenzy of individualistic and materialistic well-being, not seeing the coming catastrophe, persuaded that his petty ordinary life would last an eternity. Our so-called elites are just as blind as Ammianus Marcellinus, who in 385 wrote in Book XIV of his History that: “Rome is destined to live as long as there are men.” Twenty-five years later, Alaric sacked the eternal city.

The parallels between our era and the end of the Roman Empire are evident in the social values we uphold, in the primacy we attribute to money, in immigration, demographic decadence, an unwillingness to assume our own defense, and, finally, in the irruption of Christianity, which can be compared to the new human-rights religion.

Napoleon claimed that: “The first among all virtues is devotion to the fatherland.” We are now very far from such virtues; the Republic’s Baras and Bigeards [i.e., heroic patriots of the late 18th and mid 20th centuries] seem more and more anachronistic to us. High school students today no longer study the poems of José-Maria de Heredia; they’re uneducated, uncultivated, and already demonstrating for their retirement — for their old-age! The Romans never had anything to fear as long they practiced dignitas (honor), virtus (courage and conviction), pietas (respect for tradition), and gravitas (a natural austerity). According to pietas, every citizen was perpetually indebted to the ancestors he acquired at birth; this made him less concerned with his rights than with his duty to transmit the acquired heritage. Pietas imbued the Romans with the energy to perpetuate themselves and to survive. By the end of the Empire, the Romans had lost these qualities.

The Romans also knew the reign of money, corruption, a market society devoid of patriotism, a society in which each thought only of his own situation. Civil servants were corrupted. Well-connected  incompetents were appointed commands. There was a generalized shortage of recruits for the army . . . Generals would come to the rescue of a besieged city only if a ransom was forthcoming. Soldiers in frontier forts abandoned themselves to agriculture or commerce rather than arms. Regular troops were frequently depicted as being drunk, undisciplined, pillaging to provide for their families.  Soldiers at times were even the victims of their commanders’ lies.

The Romans progressively abandoned all effort to defend themselves from the Barbarians. To do so would have entailed mobilizing the native population. The constitution of self-defense militia were extremely rare. The Empire could no longer rely on its citizen-soldiers, for soldiering had become a trade for professionals. Representatives of the ruling class thus either took flight before the Barbarians or else collaborated with them. City inhabitants may have fortified their walls, but they abandoned them whenever the Barbarians promised to spare their lives.

Today, in France, the defense budget, which represented 5.1 percent of the GDP under General de Gaulle, is now at 1.8 percent and tending toward 1.5 percent. With Sarkozy, France rejoined NATO, but he no longer talks about establishing a European Defense Force . . .  Ninety percent of the regiments have been dissolved and our armed forces lack the men to restore order if the banlieues [immigrant suburbs] should ever explode. Non-European immigration costs the French state 36 billion euros/year, but it can’t even come up with 3 billion to open a second airport to relieve Paris’ Charles-de-Gaulle Airport. France, in a word, more and more renounces its own defense.

Julien Freund reminds us that a civilization ought never to make an abstraction of its military defense. All of history refutes such a stance. “Athens was not solely home to Socrates and Phidias, it was also a military power, whose distinction was maintained by strategic geniuses like Miltiades, Cimon, and Themistocles” (Julien Freund, La Décadence [Paris: Sirey, 1982], 288).

Rome, again like Europe today, knew demographic decline. The historian Pierre Chaunu has passionately called attention to this in face of the present indifference. A declining natality is one sign that life has been rejected for the sake of playing in the present and ignoring the future, expressing in this way a refusal to defend our civilizational values. “The beautiful Region of Campanie [near present-day Naples], that never saw a Barbarian,” one reads in the Codex Theodosianus, “had more than 120,00 hectares where there was neither a chimney nor a man” (Michel de Jaeghere, “Le Choc des civilization,” in Comment meurt une civilization [Paris: Éds. Contretemps, 2009], 211). If the Roman population was close to 70 million under Augustus, it was no more than 50 million at the end of the Third Century.

The Romans also experienced the ravages of an unconscious migratory policy, when Alaric’s troops pillaged much of Italy and especially following the disaster at Adrianople — which was a far more catastrophic defeat than Hannibal’s victory at Cannae. Barbarian soldiers and officers in the Roman Legions were incapable of resisting the call of their blood, whenever their compatriots emerged victorious on Roman soil. Alaric’s troops never ceased expanding, as escaped Germanic slaves, prisoners of war, and colons rallied to his banner.

The height of this migratory policy was the disaster of Rome’s eastern army at Adrianople in August 378.

In 375, the Goths, driven by the Huns, were pushed to the banks of the Danube, where . . . their chief, Fritigernus, begged the Romans for permission to cross the river in order to peacefully settle on the Empire’s soil. The ill-advised Eastern emperor, Valens, looked on the Goths as possible mercenary recruits for his own armies — though some Roman officers warned that they were actually invaders and ought to be crushed. “These critics,” Eunapius tells us, “were mocked for knowing nothing of public affairs.”

The Goths crossed the river with the greatest possible disorder and without proper Roman precautions, as this massive alien population, with its wives, children, and arms, took refuge within the Empire. In the Winter of 377, they cut to pieces the Roman troops “guarding” them, taking their horses and arms. Rome’s Barbarian mercenaries in the vicinity of Andrinople then joined the Gothic rebels. In 378 the emperor Valens mobilized his army against them. But once encamped on the outskirts of Andrinople, it was encircled by the Goths; less than a third of the Roman troops managed to avoid extermination. As for Valens, he was burned alive in a barricaded farmhouse, where he had taken refuge. The myth of the invincible Roman Legions came here to an end, as Rome commenced her death agony . . .

Byzantium, the Eastern half of the Roman Empire, which would last another thousand years, was quick to draw the lessons and proceeded to massacre all her soldiers of Gothic origin. In 400, the population of Constantinople similarly massacred its Gothic population. In the course of the Fifth Century the Byzantine army purged its ranks of Barbarians. Henceforth, it would be dominated by native elements.

Voltaire asked himself why the Romans in the Late Empire were incapable of defending themselves from the Barbarians, while under the Republic they had triumphed over Gauls and Cimbri. The reason, he argued, was due to the irruption of Christianity and its effects on both pagans and Christians. Among these effects, he mentioned the hatred of the old religion for the new; the theological disputes that replaced defensive concerns; the bloody quarrels provoked by Christianity; the softness that crowded out the old, austere values; the monks who supplanted farmers and soldiers; the vain theological discussions that took precedent over curbing Barbarian incursions; the divisive fragmentation of thought and will. “Christianity gained the heavens, but it lost the Empire” (Freund, 112).

Symmachus is famous for having publicly protested, when the Christians, supported by the emperor Theodosius, removed the altar of Victory from the Senate in 382. One can’t help but also think of the recent predictions by Jean Raspail in The Camp of the Saints, which criticizes both the Catholic Church and the new religion of human rights for Europe’s blindness and irresponsibility in face of the dangers posed by the extra-European immigration.

In order not to experience the same fate as the Roman Empire, France and other West European countries, lacking a Joan of Arc or Illyrian emperors, have need today of a new De Gaulle, a new Putin.

 

 

Source: “Nous vivons la fin de l’Empire romain!” http://www.europemaxima.com/?p=1782

Dr. Tomislav Sunic on overcoming differences & on American theology

Dr. Tomislav Sunic on overcoming differences

Dr. Sunic on American theology

Du terrorisme, des forces du mal et de Dostoïevski

Krantenkoppen - Januari 2011 / 03

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Krantenkoppen
 
Januari 2011 / 03
 
Politiemedewerker verdacht van ontucht
Een politiemedewerker van het district West-Veluwe Vallei wordt verdacht van het plegen van ontucht met een minderjarige jongen uit Ede. Tegen de man is aangifte gedaan.
http://nos.nl/artikel/209375-politiemedewerker-verdacht-v...
 
Aanklacht pedofilie Bormann jr
Martin Bormann, oudste zoon van de gelijknamige secretaris van Adolf Hitler, heeft zich in 1960 vergrepen aan de destijds twaalfjarige Victor M.
De Gelderlander 5-1-2011
 
Pakistaanse gouverneur gedood door eigen lijfwacht
De gouverneur van de Pakistaanse provincie Punjab, Salman Taseer, is doodgeschoten vlakbij zijn woning in de Pakistaanse hoofdstad Islamabad. De schutter is een van Taseers eigen beveiligers.
De Schutter riep 'God is groot' tijdens de moord.
http://www.ad.nl/ad/nl/1013/Buitenland/article/detail/561...
 
Met de bouw van een hek tegen illegalen wil Griekenland de EU en ­– met name – Turkije onder druk zetten.
De aanhoudende  toestroom van illegalen uit ­ – met name – Afghanistan, Pakistan, Irak en Noord-Afrika is tenslotte een Europees probleem. Het gros van de migranten zoekt elders in Europa zijn geluk.
Turkije heeft de visumplicht voor Marokkanen en Algerijnen afgeschaft, en verhindert de mensen die hiervan gebruikmaken niet om door te reizen naar Griekenland – in weerwil van Turkse toezeggingen om deze praktijk te beëindigen. Dit element zou best betrokken kunnen worden bij de onderhandelingen over toetreding van Turkije tot de EU.
http://opinie.volkskrant.nl/artikel/show/id/7528/Een_symb...
 
Frankrijk wist laatste herinnering aan maarschalk Pétain
Frankrijk begint 2011 met een schone lei. Nergens is nog een straat te vinden die vernoemd is naar Maarschalk Pétain. De laatste Rue Pétain, een straatje van 200 meter in Tremblois-lès-Carignan, een dorpje hoog in de Franse Ardennen, is omgedoopt tot de Rue de la Belle Croix.
In de Tweede Wereldoorlog speelde Pétain een heel andere rol. Hij werd de premier van de Franse 'vrije zone'. Zijn in Vichy gevestigde regering werkte nauw samen met de Duitsers. Vorig jaar nog kwamen documenten aan het licht die zijn persoonlijke rol bij de vervolging van de Joden aantoonden.
http://www.volkskrant.nl/vk/nl/2664/Nieuws/article/detail...
 
Joden verlaten ons land
Het aantal Belgische joden dat vorig jaar naar Israël emigreerde is met 63 procent gestegen tot 250. Dat blijkt uit cijfers van het Joods Agentschap, melden de Corelio-kranten. De reden is zowel economisch als "een gevoel van onbehagen".
http://www.hln.be/hln/nl/957/Belgie/article/detail/120364...
 
Groen! en N-VA over leefloners
Zowel N-VA als Groen! laten van zich horen over de opvallende stijging in het aantal mensen dat van een leefloon geniet. Zoals bekend zijn er 375 equivalent-leefloners (asielzoekers) die een beroep doen op het OCMW en is het aantal niet-Belgen dat beroep doet op een leefloon groter dan de Belgen.
http://www.nieuwsblad.be/article/detail.aspx?articleid=BL...
 
Korpschef: boerkaverbod niet uitvoeren
De Amsterdamse korpschef Bernard Welten gaat het boerkaverbod niet handhaven als het door de Kamer komt. "Ik voel me niet altijd een instrument van de overheid dat onmiddellijk doet wat er gevraagd wordt”, vertelt hij in het NTR-programma 5 Jaar Later.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/kor...
 
Bisdom in geldnood door misbruik
Het aartsbisdom van Milwaukee in de Amerikaanse staat Wisconsin heeft uitstel van betaling aangevraagd. De kosten van de schadevergoedingen voor slachtoffers van seksueel misbruik lopen te snel op voor de kerk. Dat meldt The New York Times.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/bis...
 
Oppositie in Rusland? Oppakken!
Het was weer een zware dag voor de oppositie in democratisch Rusland. De Russische politie heeft dinsdag in Moskou zeker 35 oppositieleden gearresteerd die betoogden buiten de gevangenis waar oppositieleider Boris Nemtsov vastzit. Dat berichtte het Russische persbureau RIA Novosti.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/wee...
 

vendredi, 07 janvier 2011

Petites réflexions éparses sur l'Ecole de Francfort

Robert STEUCKERS :

Petites réflexions éparses sur l’Ecole de Francfort

 

Exposé prononcé à Gand, salle universitaire « Blandijn », novembre 2008, à l’occasion d’une conférence du Dr. Tomislav Sunic sur les répercussions de l’Ecole de Francfort en Amérique et en Europe, conférence organisée par l’association étudiante KVHV

 

L’Ecole de Francfort est un vaste sujet, vu le nombre de théoriciens importants pour les gauches européennes et américaines qu’elle a fournis. Nous ne pourrons pas aborder tous les aspects de cette école de Francfort. Nous allons nous limiter, comme le Dr. Sunic, aux critiques qu’adressent généralement les mouvements conservateurs européens à cette école de pensée qui a modernisé considérablement les idéologies avancées par les gauches, entre les années 20 et 70 du 20ème siècle. On peut dire qu’aujourd’hui bon nombre de dirigeants européens et américains ont été directement ou indirectement influencés par l’Ecole de Francfort, dans la mesure où ils ont été impliqués dans le mouvement de mai 68 ou dans ses suites immédiates.

 

Les critiques conservatrices de l’Ecole de Francfort s’articulent autour de plusieurs éventails de thématiques :

 

L’Ecole de Francfort aurait forgé les instruments destinés à dissoudre littéralement les fondements des sociétés, de manière à permettre à de petites élites intellectuelles et politiques de prendre le pouvoir, afin d’agir non pas selon des traditions avérées (selon le « mos majorum » romain) mais de manière purement arbitraire et expérimentale, sans la sanction de l’expérience. Il s’agit donc clairement de contre-élites, qui n’entendent pas poursuivre des traditions politiques, demeurer dans un cadre bien établi, mais bouleverser de fond en comble les traditions pour installer une nouvelle forme de pouvoir, qui ne doit plus rien au passé. Pour y parvenir et pour éliminer toute résistance des forces traditionnelles, il faut dissoudre ce qui existe et ce qui fait l’armature des sociétés. On a insinué que les tenants de l’Ecole de Francfort ont coopéré avec l’OSS américaine pendant et immédiatement après la seconde guerre mondiale pour briser les ressorts des sociétés européennes, et surtout de la société allemande. L’idée n’est pas neuve : dans Sun Tzu, on trouve des consignes au Prince pour faire plonger la société de l’ennemi en pleine déliquescence, la neutraliser, l’empêcher de renaître de ses cendres et de passer à la contre-offensive. L’Ecole de Francfort aurait donc été l’instrument des Américains pour appliquer à l’Allemagne et à l’Europe un principe de l’Art de la guerre de Sun Tzu.

 

De l’homme unidimensionnel à la société festiviste

 

OneDimDtBig400pxh.jpgMalgré l’instrumentalisation des corpus doctrinaux de l’Ecole de Francfort et malgré les désastres que cette instrumentalisation a provoqué en Europe, les idées diffusées par l’Ecole de Francfort véhiculent des thèmes intéressants qui, eux, n’ont pas été inclus dans la vulgate, seule responsable des dégâts sociaux et anthropologiques que nous déplorons depuis quelques décennies en Europe. Quand un Herbert Marcuse (1898-1979) nous parle de l’homme unidimensionnel, pour déplorer sa banalisation dans les sociétés industrielles modernes, il ne fait qu’énoncer un état de choses déjà déploré par Nietzsche. L’homme unidimensionnel de Marcuse partage bien des traits en commun avec le « dernier homme » de Nietzsche. Dans « Eros et la civilisation », Marcuse évoque le refoulement du désir dans les sociétés modernes, exactement comme le déploraient certains mouvements de jeunesse alternatifs allemands entre 1896 et 1933 ; cette option philosophique de vouloir libérer les instincts refoulés, en imitant les groupes marginaux ou exclus des sociétés même au détriment des majorités politiques et parlementaires, a eu, avec l’appui de tout un attirail d’interprétations freudiennes, un impact important sur la révolte étudiante des années 67-68 en Allemagne, en France et ailleurs en Europe. Marcuse condamnera toutefois l’usage de la violence et se fera apostropher comme « mou » par certains échaudés, dénommés « Krawallos ». Entre la théorie écrite et la pratique mise en œuvre par les services à partir des années 60 du 20ème siècle, il y a une nette différence. Mais c’est la vulgate, la version instrumentalisée, sloganisée à l’usage des Krawallos, qui a triomphé au détriment de la théorie proprement dite : c’est au départ d’une hyper-simplification du contenu d’ « Eros et la civilisation » que l’on a fabriqué la société festiviste actuelle, une société festiviste incapable de forger un Etat digne de ce nom ou de générer un vivre-ensemble harmonieux et créatif. Tout comme dans le « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, on vend des drogues et l’on favorise la promiscuité sexuelle pour endormir les volontés.

 

adorno.jpgOutre Marcuse, idole des festivistes de mai 68, l’Ecole de Francfort a surtout aligné, en Allemagne, deux figures notoires, Theodor W. Adorno (1903-1969) et Max Horkheimer (1895-1973). Ces deux philosophes ont été les principaux représentants de la philosophie allemande dans les années 50. Adorno a déployé une critique de l’autoritarisme qui, selon lui, aurait toujours structuré la pensée allemande et, partant, européenne et américaine, faisant courir le risque de voir émerger de nouveaux fascismes à intervalles réguliers dans l’histoire. Il va vouloir déconstruire cet autoritarisme pour enrayer à l’avance toute émergence de nouveaux fascismes. Pour y procéder, il élaborera un système de mesure, consigné dans son célèbre ouvrage, La personnalité autoritaire. On y apprend même comment mesurer sur « l’échelle F » le degré de « fascisme » que peut receler la personnalité d’un individu. Le livre contient aussi un classement des citoyens en « Vorurteilsvollen » et « Vorurteilsfreien », soit ceux qui sont « pleins de préjugés » et ceux « qui sont libres de tous préjugés ». Ceux qui sont pleins de préjugés comptent aussi les « rebelles » et les « psychopathes », les « fous » et les « manipulateurs » dans leurs rangs. Ceux qui sont libres de tout préjugé comptent tout de même des « rigides », des protestataires, des impulsifs et des « easy goings » (« ungezwungene Vorurteilsfreie ») dans leurs rangs, qui sont posés comme sympathiques, comme mobilisables dans un projet « anti-autoritaire » mais dont l’efficacité n’est pas parfaite. Le summum de la qualité citoyenne ne se trouve que chez une minorité  de « Vorurteilsfreien » : les « genuine Liberalen », les « hommes de gauche en soi » qui échappent aux tendances libidineuses et au narcissisme (bref, ceux qui devraient gouverner le monde après la mise au rencart de tous les autres). Ce livre sur la personnalité autoritaire a connu un succès retentissant aux Etats-Unis mais aussi dans la République Fédérale Allemande. Mais ce n’est pas un ouvrage philosophique : c’est un instrument purement manipulatoire au service d’une ingénierie sociale destinée à dompter la société, à contrôler pensées et langages. On peut donc parfaitement interpréter l’impact de cet ouvrage d’ingénierie sociale dans une perspective orwellienne : l’émancipation (par rapport à la personnalité autoritaire) est le terme enjoliveur qui couvre une nouvelle façon, subtile, d’asservir et d’opprimer les masses.

 

Des « genuinen Liberalen » à l’humanité nouvelle

 

Comment supputer la manipulation chez des « genuinen Liberalen », posés par Adorno comme des apolitiques qui ne réagissent que lorsque les injustices sont là, flagrantes, et se dressent alors contre elles sans tenir compte des déboires que cela pourrait leur procurer ? Le « genuiner Liberaler » est un bon naïf, écrit Adorno, comment pourrait-il dès lors manipuler ses concitoyens ? On se le demande, effectivement : non, ce n’est pas lui qui va manipuler, c’est lui qui servira de modèle aux manipulateurs car, eux, ont besoin de naïfs. En effet, le « fascisme » (sous quelque forme que ce soit) n’était plus présent aux Etats-Unis ou en Allemagne, quand Adorno sortait son livre de presse. Rien ne permettait d’envisager son retour offensif. Ce n’est donc pas un fascisme organisé en escouades de combat que cherchent à éliminer Adorno et tous ses disciples armés de « l’échelle F ». Il s’agit bien plutôt de détruire les réflexes structurants de toute société traditionnelle normale, surtout quand elles sont de nature « agnatiques » (centrées autour du patriarche ou du pater familias). Patriarches et pères de famille détiennent forcément une autorité (qui peut être bienveillante ou sévère selon les cas), que ce soit, comme l’a montré Emmanuel Todd, dans la famille centre-européenne (germanique et souvent catholique), dans la famille juive ou dans la famille musulmane nord-africaine (où elle a, selon Todd, des aspects plus claniques). C’est leur pouvoir patriarcal qu’il s’agit de démonter pour le remplacer par des figures alternatives, non clairement profilées : la virago célibataire, la mère fusionnelle, l’ado libre, l’adulescent bambocheur et irresponsable, la grand-mère gâteau, la divorcée agitée de frénésies de toutes sortes, le tonton homosexuel, le grand frère hippy (ou beatnik) ou deux ou trois figures de référence de cet acabit, qui vont déboussoler l’enfant plutôt que l’édifier. Bref nous aurons là la « nouvelle humanité » soi-disant « tolérante » (1), dont ont rêvé beaucoup de ces dissidents qui souhaitaient bouleverser les hiérarchies naturelles et immémoriales : les dissidents « levellers » ou les « Founding Fathers » puritains qui s’en iront au Nouveau Monde créer une « Jérusalem Nouvelle » avant de pendouiller les sorcières de Salem (2), les utopistes ou les phalanstériens en marge de la révolution française ou les communistes soviétiques des années 20, avant la réaction autoritaire du stalinisme. Les pères posés comme « autoritaires » a priori, par certains zélotes de « l’échelle F », sont évidemment un frein au développement échevelé de la société de consommation, telle que nous la connaissons depuis la fin des années 50 en Europe, depuis la fin des années 40 aux Etats-Unis. Les planificateurs de la consommation tous azimuts ont constaté que les pères (autoritaires ou simplement prévoyants) maintenaient généralement les cordons de la bourse plus serrés que les marginaux prodigues et flambeurs, individualités très appréciées des commerçants et des publicitaires. Qui dit structures patriarcales dit automatiquement volonté de maintenir et de préserver un patrimoine de biens meubles et immeubles, qui ne sont pas immédiatement voués à la consommation, destinée, elle, à procurer le bonheur tout de suite. L’élimination de l’autorité patriarcale et la libération sexuelle vont de paire pour assurer le triomphe de la société de consommation, festiviste et flambeuse, par ailleurs fustigée par certains soixante-huitards qui furent tout à la fois, et souvent à leur corps défendant, ses critiques et ses promoteurs.      

 

hork.jpgOutre la composition de cet instrument de contrôle que fut le livre d’Adorno intitulé La personnalité autoritaire (Studien zum autoritären Charakter), les deux philosophes de l’Ecole de Francfort, installés dans l’Allemagne d’après-guerre, en rédigent le principal manifeste philosophique, Die Dialektik der Aufklärung (= « La dialectique des Lumières »), où ils affirment s’inscrire dans la tradition des Lumières, née au 18ème siècle, tout en critiquant certains avatars ultérieurs de cette démarche philosophique. Pour Horkheimer et Adorno, la science et la technologie, qui ont pris leur élan à l’époque des Lumières et dans les premiers balbutiements de la révolution industrielle avec l’appui des Encyclopédistes autour de d’Alembert et Diderot, ont pris au fil du temps un statut marqué d’ambigüité. La technologie et la science ont débouché sur la technocratie, affirment Horkheimer et Adorno dans leur manifeste, et, dans ce processus involutif, la raison des Lumières, d’idéelle est devenue « instrumentale », avec le risque d’être instrumentalisée par des forces politiques ne partageant pas l’idéal philosophique des Lumières (sous-entendu : les diverses formes de fascisme ou les néoconservatismes technocratiques d’après 1945). Le programme promu par La personnalité autoritaire peut être interprété, sans sollicitation outrancière, comme un instrument purement technocratique destiné à formater les masses dans un sens précis, contraire à leurs dispositions naturelles et ontologiques ou contraire aux legs d’une histoire nationale particulière. Alors qu’ils inventent un instrument de nature nettement technocratique, Adorno et Horkheimer critiquent la technocratie occidentale sur des bases sociologiques que nous pouvons pleinement accepter : en effet, les deux philosophes s’inscrivent dans un filon sociologique inauguré, non pas par Marx et ses premiers fidèles, mais par Georg Simmel et Max Weber. Ce dernier voulait lancer, par ses travaux et ceux de ses étudiants, « une science du réel, nous permettant de comprendre dans sa spécificité même la réalité en laquelle nos vies sont plongées ». Pour Simmel et Weber, le développement des sciences et des technologies apporteront certainement une quantité de bienfaits aux sociétés humaines mais elles provoqueront simultanément une hypertrophie des appareils abstraits, ceux de la technocratie en marche, par exemple, ceux de l’administration qui multipliera les règles de coercition sociale dans tous les domaines, conduisant à l’émergence d’un gigantesque « talon d’acier » (iron heel) ou d’une cage d’acier, qui oblitèreront la créativité humaine.

 

Quelle créativité humaine ?

 

L’oblitération de la créativité humaine, telle qu’elle avait été pensée par Simmel et Weber, est le point de départ d’Adorno et Horkheimer. Mais où divergent donc conservateurs critiques de l’Ecole de Francfort et adeptes de cette école ? Dans la définition qu’ils donnent de la créativité humaine. La créativité selon Adorno et Horkheimer est celle d’une intelligentsia détachée de toutes contraintes matérielles, d’une freischwebende Intelligenz, planant haut au-dessus de la réalité, ou d’assistants sociaux, de travailleurs sociaux, qui œuvrent à déconstruire les structures sociales existantes pour créer de toutes pièces un vivre-ensemble artificiel, composé selon les rêves utopiques de sociologues irréalistes, qui glosent ad libitum sur le travail ou sur le prolétariat sans jamais travailler concrètement (Helmut Schelsky) ni trimer dans une véritable usine (les ouvriers d’Opel à Rüsselheim en Allemagne ont chassé les Krawallos qui voulaient les aider dans leur tâche prolétarienne, tout en préparant des comités de contestation, des happenings ou des bris de machine). Le reproche d’abonder dans le sens de cette frange « bohémienne » de la bourgeoisie ou de la Bildungsbürgertum avait déjà été adressé par les conservateurs et les pangermanistes à Nietzsche (« philosophe pour femmes hystériques et pour artistes peintres ») et aux romantiques, qualifiés d’ « occasionnalistes » par Carl Schmitt. On peut constater, dans l’histoire des idées, que la critique de la technocratie a souvent émergé dans les rangs conservateurs, inquiets de voir les traditions oblitérées par une nouvelle pensée pragmatique étrangère à toutes les valeurs traditionnelles et aux modes de concertation hérités, qui finissent alors noyés dans des dédales administratifs nouveaux, posés comme infaillibles. La critique d’Adorno et d’Horkheimer n’est pourtant pas conservatrice mais de gauche, « libérale » au sens anglo-saxon du terme. Adorno et Horkheimer veulent donner plus d’impact dans la société à la freischwebende Intelligenz, aux bohèmes littéraires et artistiques ou aux nouveaux sociologues et pédagogues (Cohn-Bendit) héritiers des plus fumeux et des plus farfelus des « Lebensreformer » (des « réformateurs de la vie ») qui pullulaient en Allemagne entre 1890 et 1933. Le but de cette manœuvre est de maintenir une sorte d’espace récréatif et festif (avant la lettre) en marge d’une société autrement gouvernée par les principes des Lumières, avec, dans le monde du travail, une domination plus ou moins jugulée de la « raison instrumentale ». Cet espace récréatif et festif serait un « espace de non-travail » (Guillaume Faye), survalorisé médiatiquement, où les individus pourraient donner libre cours à leurs fantaisies personnelles ou s’esbaudir dans une aire de garage au moment où l’automatisation des usines, la désindustrialisation ou les délocalisations postulent une réduction drastique de la main-d’œuvre. L’ « espace de non-travail » dore la pilule pour ceux qui sont condamnés au chômage ou à des emplois socio-culturels non productifs. Adorno et Horkheimer situent donc la créativité humaine, qu’ils valorisent, dans un espace artificiel, une sorte de jardin de luxe, en marge des tumultes du monde réel. Ils ne la situent pas dans les dispositions concrètes et ontologiques de la nature biologique de l’homme, en tant qu’être vivant, qui, au départ de son évolution phylogénétique, a été « jeté là » dans la nature et a dû s’en sortir. Critique allemand de l’Ecole de Francfort, le Dr. Rolf Kosiek, professeur de biologie, stigmatise le « pandémonium » de cette tradition sociologique de gauche parce qu’elle ne se réfère jamais à la biologie humaine, à la concrétude fondamentale de l’être humain en tant qu’être vivant. En utilisant le terme « pandémonium », Kosiek reprend quasiment mot pour mot le jugement de Henri De Man, présent à Francfort dès les débuts de l’Institut de sociologie ; dans ses mémoires, De Man écrit : « c’était une bande d’intellectuels rêveurs, incapables de saisir une réalité politique ou sociale ou de la décrire de manière succincte – c’était un pandémonium ».

 

Les écoles biologiques allemandes et autrichiennes, avec Konrad Lorenz, Irenäus Eibl-Eibesfeldt, Rupert Riedl et Wuketits ou les vulgarisateurs américains et anglais Robert Ardrey et Desmond Morris ont jeté les bases d’une sociologie plus réaliste, en abordant l’homme, non pas comme un bohème intellectuel mais comme un être vivant, peu différent dans sa physiologie des mammifères qu’il côtoie, tout en étant, en revanche, très différent d’eux dans ses capacités intellectuelles et adaptatives, dans ses capacités mémorielles. Arnold Gehlen, lui, est un sociologue qui tient compte des acquis des sciences biologiques. Pour Gehlen, l’homme est une créature misérable, nue, sans force réelle dans la nature, sans les griffes et les canines du tigre, sans la fourrure et les muscles puissants de l’ours. Pour survivre, il doit créer artificiellement les organes dont la nature ne l’a pas pourvu. Il invente dès lors la technique et, par sa mémoire capable de transmettre les acquis, se dote d’une béquille culturelle, capable de pallier ses indigences naturelles. D’où la culture (et la technique) sont, pour Gehlen, la vraie nature de l’homme. La créativité, celle qu’oblitère la technocratie (Simmel, Weber, Adorno, Horkheimer) qui provoque aussi la « mort tiède » (Lorenz) par la démultiplication des « expériences de seconde main » (Gehlen), est, pour la sociologie biologisante de Gehlen, la réponse de l’homme, en tant qu’être vivant, à un environnement systématiquement hostile. L’invention de la technique et la culture/mémoire donne à l’homme une plasticité comportementale le rendant apte à affronter une multiplicité de défis.

 

Cette créativité-là est aujourd’hui oblitérée par l’ingénierie sociale de la technocratie dominante, ce qui a pour risque majeur de détruire définitivement les forces qui existent en l’homme et qui l’ont toujours rendu capable d’affronter les dangers qui le guettent par la puissance « pro-active » de son imagination concrète, inscrite désormais dans ses dispositions ontologiques. L’homme à la créativité oblitérée ne peut plus faire face au tragique qui peut à tout instant survenir (la « logique du pire » de Clément Rosset).

 

Konrad Lorenz parlait de « tiédeur mortelle » et Gehlen d’une hypertrophie d’ « expériences de seconde main », où l’homme n’est plus jamais confronté directement aux dangers et aux défis auxquels il avait généralement fait face au cours de toute son histoire.

 

Pour l’Ecole de Francfort, la créativité humaine se limite à celle des bohèmes intellectuelles. Pour les autres, la créativité englobe tous les domaines possibles et imaginables de l’activité humaine, pourvu qu’elle ait un objet concret.

 

Habermas : du patriotisme constitutionnel à l’aporie complète

 

habermas1.jpgHabermas, ancien assistant d’Horkheimer puis son successeur à la tête de l’Institut de Francfort, devient, dès la fin des années 60, la figure de proue de la seconde génération de l’Ecole de Francfort. Son objectif ? Pour éviter la « cristallisation » des résidus de l’autoritarisme et des effets de l’application de la « raison instrumentale », une « cristallisation » qui aurait indubitablement ramené au pouvoir une nouvelle idéologie forte et autoritaire, Habermas s’ingéniera à théoriser une « praxis de la discussion permanente » (s’opposant en cela à Carl Schmitt qui, disciple de l’Espagnol Donoso Cortès, abominait la discussion et la « classe discutailleuse » au bénéfice des vrais décideurs, seuls aptes à maintenir le politique en place, les Etats et les empires en bon ordre de fonctionnement). La discussion et cette culture du débat permanent devaient justement empêcher les décisions trop tranchées amenant aux « cristallisations ». Les évolutions politiques devaient se dérouler lentement dans le temps, sans brusqueries ni hâtes même quand les décisions claires et nettes s’avéraient nécessaires, vu l’urgence, l’ Ernstfall. Cette posture habermasienne ne plaisait pas à tous les hommes de gauche, surtout aux communistes durs et purs, aux activistes directs : sa théorie a parfois été décrite comme l’incarnation du « défaitisme postfasciste », inaugurant, dans l’après-guerre, une « philosophie de la désorientation et des longs palabres ». Habermas est ainsi devenu le philosophe déréalisé le plus emblématique d’Europe. En 1990, il déplore la réunification allemande car celle-ci « met en danger la société multiculturelle et l’unité européenne qui étaient toutes deux depuis quelque temps déjà en voie de réalisation ». La seule alternative, pour Habermas, c’est de remplacer l’appartenance nationale des peuples par un « patriotisme constitutionnel », préférable, selon lui, « aux béquilles prépolitiques que sont la nationalité (charnelle) et l’idée de la communauté de destin » (Habermas s’attaque là aux deux conceptions que l’on trouve en Allemagne : l’idéal nationalitaire de romantique mémoire et l’idéal prussien a-national de participation à la vie et à la défense d’un type particulier d’Etat, à connotations spartiates). Le « patriotisme constitutionnel » est-il dès lors un antidote à la guerre, à ces guerres qu’ont déclenché les patriotismes appuyés sur les deux « béquilles » dénoncées par Habermas, soit l’idéal nationalitaire et l’idéal prussien ? En principe, oui ; en pratique, non, car en 1999 quand l’OTAN attaque la Serbie sous prétexte qu’elle oppresse la minorité albanaise du Kosovo, Habermas bénit l’opération en la qualifiant « de bond en avant sur la voie qui mène du droit des gens classique au droit cosmopolite d’une société mondiale de citoyens ». Et il ajoutait : « les voisins démocratiques (c’est-à-dire ceux qui avaient fait leur l’idée de « patriotisme constitutionnel ») ont le droit de passer à l’action pour apporter une aide de première nécessité, légitimée par le droit des gens ». Contradiction : le « constitutionalisme globaliste de l’OTAN » a sanctifié un réflexe identitaire ethno-national, celui des Albanais du Kosovo, contre le réflexe ethno-national des Serbes. L’OTAN, avec la bénédiction d’Habermas, a paradoxalement agi pour restaurer l’une des béquilles que ce dernier a toujours voulu éradiquer. Tout en pariant sur un élément musulman, étranger à l’Europe, importation turque dans les Balkans, au détriment de l’albanité catholique et orthodoxe, avant de l’être pour la « serbicité » slave et orthodoxe. Le tout pour permettre à l’US Army de se faire octroyer par le nouvel Etat kosovar la plus formidable base terrestre en Europe, Camp Bondsteele, destiné à remplacer les bases allemandes évacuées progressivement depuis la réunification. Camp Bondsteele sert à asseoir une présence militaire dans les Balkans, tremplin pour le contrôle de la Mer Noire, de la Méditerranée orientale et de l’Anatolie turque. Ces déclarations d’Habermas vieillissant ressemblent étrangement à l’agitation de ces chiens qui tentent de se manger la queue. 

 

L’itinéraire d’Habermas débouche donc sur une aporie. Voire sur d’inexplicables contradictions : le « patriotisme constitutionnel », destiné à ouvrir une ère de paix universelle (déjà rêvée par Kant), aboutit en fin de compte à une apologie des « guerres justes » qui, autre oxymoron, promeuvent parfois de bons vieux nationalismes ethniques.

 

Conclusion : L’Ecole de Francfort est une instance qu’il faut étudier avec le regard de l’historien, pour pouvoir comprendre les errements de notre époque, les déraillements de ces deux dernières décennies où, justement, les soixante-huitards marqués par le corpus philosophico-sociologique de cette école, ont tenu le pouvoir entre leurs mains dans la plupart des pays occidentaux. Pour les amener à un bel éventail d’impasses et, plus récemment avec les expéditions en Afghanistan et en Irak (guerres justes selon Habermas), à un certain hybris, tandis que plusieurs puissances chalengeuses, dont la Chine, non contaminée par le fatras francfortiste et guérie des élucubrations de la révolution culturelle maoïste, entamaient une marche en avant. L’Europe doit se débarrasser du « pandémonium » pour pouvoir redresser la barre et, plus prosaïquement, survivre sur le long terme. On ne se débarrasse pas des vieux corpus classiques : ils sont irremplaçables. Toute tentative de les balancer par-dessus bord pour les remplacer par des constructions inventées et bricolées par des sociologues irréalistes conduit aux impasses, aux apories et aux bouffonneries.

 

Robert STEUCKERS.

(novembre 2008)     

 

Notes :

 

(1)    On ne se rend jamais assez compte que le terme « tolérance » a subrepticement changé de sens au fil de ces dernières décennies. Au départ, la tolérance signifiait que l’on tolérait l’existence d’un fait que, sur le fond et sur le plan des principes, l’on condamnait (on condamnait le protestantisme mais on le tolérait par l’Edit de Nantes, édit de tolérance). On tolérait certains faits parce qu’on n’avait pas les moyens matériels de les combattre et de les éradiquer. Ainsi, la prostitution, condamnée sur le fond, était tolérée comme exutoire social. On parlait dans ce sens de « maisons de tolérance » pour désigner les bordels. Quand nous demandions, déjà dans le sens actuel du mot, à nos professeurs d’être « tolérants », ils nous répondaient invariablement : « La tolérance, mon petit monsieur ? Mais il y a des maisons pour cela ! ». Aujourd’hui, le terme « tolérant » signifie accepter le fait dans ses dimensions factuelles (et inévitables) comme sur le plan des principes.

 

(2)    Les « Founding Fathers », qui sont des « pères » comme leur nom l’indique, retrouveront rapidement les réflexes de l’autorité patriarcale, dictée par la Bible juive. La parcimonie, vertu puritaine par excellence et pratiquée jusqu’à la caricature, deviendra un modèle de l’américanisme, qu’Adorno cherchera à déconstruire au même titre que le fascisme allemand, pour faire advenir une humanité atomisée, disloquée par la libération sexuelle qui dissoudra son noyau familial de base, une humanité atomisée prônée par Marcuse, Fromm et Reich, pour faire advenir le règne des individualités plus ou moins originales et farfelues, déconnectées et ahuries par les médias, mais toutes clientes dans les chaines de supermarchés.

 

Bibliographie :

Theodor W. ADORNO, Studien zum autoritären Charakter, Suhrkamp, Frankfurt am Main, 1973.

Max HORKHEIMER /  Theodor W. ADORNO, Dialektik der Aufklärung, Fischer, Frankfurt am Main, 1969.

Max HORKHEIMER, Traditionnelle und kritische Theorie – Vier Aufsätze, Fischer, Frankfurt am Main, 1968.

Max HORKHEIMER, Zur Kritik der instrumentellen Vernunft, Athenäuml/Fischer, Frankfurt am Main, 1974.

Rolf KOSIEK, Die Frankfurter Schule und ihre zersetzenden Auswirkungen, Hohenrain, Tübingen, 2001.