lundi, 12 septembre 2011
L’avenir de l’Eurasie se joue en Mer de Chine

L’avenir de l’Eurasie se joue en Mer de Chine
par Jure VUJIC
Comme l’a si bien déclaré Z. Brzezinski, l’Eurasie est le pivot mondial du supercontinent. La puissance qui dans les prochaines décennies exercera sur cette masse continentale l’hegemon, exercera corrélativement une grande influence sur les peuples et les deux zones économiques les plus riches et les plus productives du monde : l’Europe occidentale et l’Asie du sud-est.
D’autre part, compte tenu de la proximité géographique de l’Eurasie, la puissance hégémonique en Eurasie exercera de même une grande influence sur l’Afrique et le Moyen Orient. La Chine et l’Inde en tant que puissance émergentes, la renaissance impériale de la Russie en tant qu’hegemon régional, l’émergence du Japon et de la Corée du sud dans le jeu des grandes puissances, laissent présager un éventuel nouveau partage des cartes géopolitiques dans la région. L’ Europe occidentale, avec sa stratégie de défense et sa PÉSC malgré sa dépendance vis-à-vis des mots d’ordre atlantistes de Washington, semble néanmoins consciente de l’enjeu géopolitique eurasiatique.
C’est dans cette optique que l’UE entend promouvoir, dans la région et les pays de Union, davantage de multilatéralisme effectif, afin d’éviter un cloisonnement de cette région et son isolement par la politique européenne du voisinage et la toute nouvelle Union méditerranéenne. Les intérêts géo-économiques et financiers de l’Union dans la région, les enjeux de la globalisation sont trop grands pour que l’Europe soit marginalisée par le jeu des grandes puissances en Eurasie. En suivant les thèses bien connues de Mackinder à propos du heartland, il est aujourd’hui davantage plus clair que les États-Unis et les autres puissances régionales atlantistes entendent parfaire la bien connue stratégie de défense du néo-containement par un contrôle accru des mers et de la zone littorale qui s’étend de Suez à Shangai, et notamment à cause de l’émergence de nouveaux acteurs régionaux d’envergure comme le Japon, la Chine, et l’Inde. C’est dans cette perspective que Bill Émmot l’éditoraliste de The Economist affirme que les nouveaux pouvoirs eurasiatiques renforcent leurs pouvoirs maritimes sous la forme d’installations militaires localisées, pour les mettre au service de la protection de leurs intérêts économiques, la défense de leurs routes stratégiques et afin élargir leurs zones d’influence.“
La stratégie américaine d’encerclement de la Chine
Depuis des décennies et surtout depuis la guerre froide, les États-Unis se posent en pouvoir dominant sur le littoral asiatique méridional.Afin d’améliorer son dispositif hégémonique dans la région et de décourager toute puissance montante continentale en Asie centrale, le système de sécurité maritime américain repose actuellement sur des régions sécuritaires dites pivots : d’une part le canal de Panama qui relie l’Atlantique et le Pacifique, deuxièmement les lily pads qui relient les installations militaires maritimes de San Diego à Hawaï jusqu’à Guam, et de Guam au Japon et la Corée du Sud, et enfin troisièmement, la grande barrière qui s’étend le long du littoral du sud-est asiatique. Grâce à cette barrière maritime qui s’étend du nord de Borneo en passant par Singapour, les États Unis sont assurés d’une présence géostratégique en Asie du sud-est.
Le système de sécurité maritime américain comprend deux têtes de ponts stratégiques : Taïwan et le Japon. Les États Unis ont conclu en octobre 2008 un contrat avec Taïwan pour la vente de de missiles intercepteurs et d’hélicoptères Apaches pour 4.4 milliards d’euro. En chien de garde de la grande barrière sécuritaire maritime, Taïwan a mis la Chine dans une position défensive. Le second pilier du dispositif défensif américain est le Japon qui abrite la plus importante base navale de l’American Seventh Fleeth et possède une armée efficace. La modernisation militaire de la Chine et la montée en puissance maritime de la Corée du Sud ont forcé les cercles militaires et stratégiques japonais à repenser leur doctrine militaire. C’est ainsi que le vice-amiral Hideaki Kaneda à la tête de la force japonaise maritime d’autodéfense explique, en affirmant que la Chine a changé de style de défense maritime vers un sea-power plus agressif, ce qui a poussé le Japon à reformuler sa stratégie maritime nationale. L’armée japonaise vient de se doter d’armements sophistiqués, d’hélicoptères Hyuga qui accroissent les capacités opérationnelles maritimes.
Tokyo utilise le JMSDF (Force japonaise maritime d’autodéfense) en support aux opérations en Afghanistan et en Irak. D’autre part le Japon a acquis une nouvelle force de frappe avec le développement de la garde côtière qui est engagée dans la diplomatie maritime avec leurs partenaires dans l’Asie du Sud-Est. La Corée du sud, allié stratégique des USA dans la grand barrière maritime, vient de construire des bases navales maritimes tout près de la Chine et du Japon. La Corée du Sud, qui a le plus grand budget militaire dans le monde en proportion de son PIB, vient de réorganiser et de moderniser son armée avec la mise sur pied de trois escadrons mobiles stratégiques qui seront opérationnels en 2020 et qui seront constitués de bâtiments équipés de missiles AEGIS combat system. Paul Kennedy dans The Rise and Fall of the Great Powers a déclaré que le Japon et la Corée du Sud se doteront d’un certain degré d’autonomie face à leur allié les États-Unis, mais continueront d’occuper une place prépondérante dans le dispositif de défense américain de la grande barrière maritime.
La stratégie chinoise du collier de perles
La Chine constitue une menace géopolitique certaine pour le Japon et la Corée du Sud. Sa croissance économique a doublé depuis 1990 ; afin de soutenir cette croissance vertigineuse Pékin devra augmenter sa consommation de pétrole de 150% d’ici 2020. Actuellement plus de 6000 navires chinois naviguent dans l’Océan Indien pour approvisionner leur pays en pétrole. Il va de soit que d’ici 2025, la Chine devra importer de considérables ressources énergétiques du Moyen-Orient et de l’Afrique. Les géostratégies maritimes américaine et japonaise buttent uniquement sur la voie maritime chinoise, laquelle passe par la mer de Chine avec ses ramifications le long du détroit de Malacca. 80% des transports maritimes pétroliers empruntent cette artère stratégique. Afin d’assurer la sécurité de ses routes maritimes d’approvisionnement énergétique, la Chine devra contourner les États-Unis et le Japon à l’est. La Russie concentre sa puissance maritime au nord, alors que l’Inde contrôle le flanc sud maritime de l’Océan Indien. En conséquence, la Chine devra renforcer son indépendance et la puissance de son pouvoir naval militaire, en particulier dans l’Océan Indien. La Stratégie maritime chinoise est double : d’une part, elle doit contenir la présence américaine dans le détroit de Taïwan, d’autre part, à l’avenir, elle devra assurer sa poussée maritime vers l’Océan Indien en encerclant l’Inde.
C’est dans le cadre de cette nouvelle stratégie maritime que la Chine vient de s’équiper de sous-marins russes Kilo-class. La deuxième composante du programme de modernisation navale chinois et d’encerclement stratégique de l’Inde est constituée de ce que l’on appelle le collier de perles maritime. Ce collier maritime relie l’installation navale chinosie de Sanya dans le sud avec lîle de Hainan, et d’autre part avec le Moyen-Orient. D’autres colliers maritimes secondaires s’étendent vers le Sri Lanka et dans les Maldives, reliant la baie de Bengale avec Gwadar dans la mer d’Arabie et complétant le triangle stratégique autour de l’Inde. La Chine redoute actuellement que les États-Unis et leurs alliés encerclent la Chine et l’espace maritime privilégié chinois, et c’est pourquoi les thèses d’Alfred Mahan à propos de la nécessité de la sécurisation des routes de transports sont actuellement très en vogue dans les milieux stratégiques militaires chinois. Les perles (étapes) du collier chinois, du Pakistan à Bornéo, vont devenir des couloirs stratégiques dans le littoral qui relie l’Afrique au Moyen-Orient. Afin de diversifier ses routes d’approvisionnement et d’éviter des goulots d’étranglements dans le dispositif du collier de perles, les ressources énergétiques pourront être acheminées par Sittwe et Gwadar, par route et voie ferrée le long de la frontière chinoise avec la Birmanie et le Pakistan en pénétrant dans les provinces chinoises de Yunnan ou le Xingjina. Lorsque la géostratégie chinoise sera consolidée dans l’océan indien, le futur collier de perles pourra s’ouvrir aux Seychelles en étendant la poussée stratégique chinoise vers l’Afrique. Ce n’est pas un hasard si Pékin a annoncé en décembre 2008 la volonté de construire une base aérienne, afin de de sécuriser son collier de perle et de consolider la présence stratégique maritime chinosie dans l’océan indien.
Le contre encerclement de l’Inde et le projet indo-atlantiste
Comme la Chine, l’Inde est extrêmement dépendante des routes maritimes commerciales. 77% des importations indiennes de pétrole proviennent du Moyen-Orient et de l’Afrique. Le Brigadier Arun Sahgal, directeur de l’Institut indien United Service Institution de New Delhi, qualifie la politique géopolitique chinoise de stratégie d’encerclement. En effet, le Nord de l’Inde est directement voisin de la Chine ; à l’Ouest le rival régional pakistanais, avec lequel la Chine développe ses relations, à l’est le Bangladesh pro-chinois et la junte birmane, alors qu’au sud se trouve le collier de perles chinois qui entoure l’Inde tel un serpent maritime géostratégique. Pour certains géopoliticiens et stratèges indiens et américains, une grande coalition des États côtiers et insulaires permettrait d’opérer un contre-encerclement de la Chine. Cette stratégie Indo-Américaine permettrait d’assurer un contre-encerclement par une ceinture géostratégique autour des rimlands asiatiques : l’Inde au sud-ouest de la Chine, la Corée du Sud au Nord-est, le Japon et Taïwan à l’Est, et les Philippines et Guam au sud-est, ce qui obligerait la Chine à adopter une posture géostratégique défensive. Cette stratégie indo-américaine pourrait menacer à long terme la construction d’une alliance eurasienne stratégique maritime et continentale.
L’Inde anticipe de même la menace d’un renforcement des relations entre le Pakistan et la Chine, et a entamé une pénétration géostratégique en Asie centrale : en 2006, New Delhi a étendu son influence dans cette région de l’Eurasie en ouvrant un premier aéroport militaire indien dans cette région, au Tadjikistan, un pays qui borde le Pakistan au Nord et la Chine à l’ouest, et qui offre à l’Inde un pont avancé dans la région. L’Inde renforce son potentiel militaire naval et a construit une nouvelle installation maritime militaire stratégique à Karwar au sud-ouest de la côte indienne, ainsi qu ‘une nouvelle base aéronavale à Uchipuli dans le sud-est, et un poste d’observation à Madagascar lui permettant de concentrer son commandement naval dans les îles d’Andaman. L’Inde a pris place dans la profondeur de la mer de Chine du sud, en pénétrant dans la baie vietnamienne de Cam Ranh, laquelle lui ouvre la voie à une combinaison géostratégique navale et aérienne permettant de projeter sa force de frappe dans la mer arabe, le golfe de Bengale, le long de l’Océan Indien et la partie ouest du Pacifique. Consciente de ces menaces d’encerclement et de contre-encerclement de la profondeur eurasiatique continentale sur les franges maritimes du continent européen et asiatique, la Russie se livre à un redéploiement de sa stratégie militaire eurasiste le long du littoral eurasien et africain, qu’illustre la décision d’ouvrir des bases militaires navales en Syrie, en Libye et au Yémen. Ces décisions sont accompagnées d’un vaste programme de modernisation navale, par des projets de construction d’avions de combats de nouvelle génération et un renforcement des capacités technologiques et logistiques.
Tribulations géopolitiques dans la zone côtière eurasiatique
Il est désormais évident que les stratégies d’encerclement et de contre-encerclement américaines, japonaises, sud-coréennes, chinoises, indiennes et russe se concentrent sur la zone côtière eurasienne, en tant que zone géopolitique pivot pour le contrôle de l’hinterland, la profondeur stratégique de la masse continentale eurasienne. Dans cet ensemble géopolitique émergeant, la ceinture littorale eurasienne passe par des axes géostratégiques composés par le canal de Suez et Shanghai, car ces axes séparent des pouvoirs émergents eurasistes : la Chine, le Japon et la Corée du sud à l’Est, l’Inde au Sud, la Russie au Nord, alors que l’UE se situe à l’extrême ouest, et les USA sont présents dans la région par la présence de bases navales. La revue stratégique de Défense française en 2008 annonçait déjà que le centre de gravité stratégique global glissait vers l’Asie. Dans le cadre d’une reconfiguration multipolaire du monde, au XXIème siècle, la zone Suez-Shanghai jouera le rôle géostratégique de gateway entre les divers pouvoirs continentaux et maritimes de l’Eurasie.
Le jeu sino-américain et la stratégie du linkage en mer de Chine
Point de passage entre la mer de Chine, l’Asie du Sud-Est et l’Asie Orientale, la mer des Philippines offre des possibilités incontournables à l’armée américaine pour s’assurer du contrôle de toute cette zone stratégique. Mais la Chine est la puissance régionale incontestée de la zone. Elle fait figure de menace en raison de son implication dans toutes les zones de conflits, de ses multiples revendications territoriales et de ses réticences à entrer dans un processus de règlement multipolaire. En effet, la Chine cherche à étendre sa zone économique exclusive, notamment sur les archipels de Paracels, Spratly, Pratas et Macclesfield. Au total, depuis les années 90, le renouveau de l’intérêt porté par la Chine à cette mer ne s’est pas démenti. Mais, cela n’est en rien comparable à l’intérêt que Pékin porte à Taïwan.
La Chine est hyper sensible à l’égard de Taïwan, qu’elle considère comme sa 22ème province. Elle ne concède aucun compromis sur la position d’une Chine unique. Bien que les États-Unis aient accepté cette position, la Chine est convaincue que l’aide fournie par les États-Unis à Taïwan lui donne la confiance de s’opposer aux revendications de Pékin ; ce qui entraîne la méfiance de la Chine à l’égard des États-Unis. Il est certain que, de son attitude dépendront la paix et la sécurité de cette partie de monde. Il est aussi certain qu’avec le développement économique, la Chine sera de plus en plus dépendante de son approvisionnement en pétrole et de son commerce maritime.
L’enjeu stratégique de la mer des Philippines
Le rôle éminent joué en Asie, sur le plan militaire, par les États-Unis, au cours des cinquante dernières années, leur a permis de mettre en place un dispositif aux articulations majeures dont la mer des Philippines offre des possibilités qui demeurent incontournables. En effet, les États-Unis sont actuellement, en Asie, la nation la plus puissante, à la fois politiquement, économiquement et militairement. Leur présence actuelle tient principalement à la menace qu’exerce la Corée du Nord dans la péninsule coréenne et au réveil de la Chine. En Asie du Sud-Est, les États-Unis ne sont plus présents de manière permanente, depuis qu’ils ont dû abandonner leurs deux bases des Philippines, en novembre 1992. Néanmoins, dans toute la région sauf, peut-être la Chine, il existe une reconnaissance générale des États-Unis comme seul et important acteur ayant la capacité d’assurer l’équilibre stratégique. Ainsi les États-Unis participent largement au maintien de la sécurité dans cette région du monde. Le commandement du Pacifique, dont l’État major est à Hawaï, est en charge de l’ensemble des forces américaines stationnées entre la côte ouest des États-Unis et la mer des Philippines.
Le contrôle de la mer des Philippines permet à l’armée américaine d’assurer le soutien logistique de ses forces largement disséminées dans la région asiatique et de donner la liberté d’action aux flottes déployées dans la région des Philippines. Disposer à nouveau de bases aux Philippines présente aux yeux des Américains un double intérêt. Le premier est le relais entre les océans Pacifique et Indien, lequel n’est assuré aujourd’hui que par Singapour, où un millier d’hommes s’occupent du ravitaillement et de l’entretien des bâtiments et avions américains. Mais Singapour est une petite île aux capacités limitées et qui se trouve à l’entrée du détroit de Malacca. Les Américains lorgnent le complexe aéroportuaire de Général-Santos qu’ils ont récemment aménagé loin des regards indiscrets dans une baie bien abritée de l’île philippine de Mindanao. Général-Santos est davantage à l’écart que la baie de Subic de la mer de Chine du Sud, des eaux qui sont l’objet d’une querelle ouverte notamment entre la Chine, le Vietnam et les Philippines et dont les États-Unis ne paraissent pas vouloir se mêler. Le deuxième intérêt est de disposer en Asie de l’Est, en cas de conflit en Extrême-Orient, d’un point d’appui solide à l’extérieur du Japon et de la Corée du Sud. Le complexe de Subic et Clark remplissait autrefois cette fonction. Les Philippines pourraient de nouveau le faire si les « manœuvres conjointes » en cours, qui peuvent s’étaler de six mois à un an, débouchent sur un engagement plus durable. Cette possibilité ne peut être exclue si l’on s’en tient aux pressions constantes des Américains sur les Philippins pour aboutir à une « normalisation » des relations militaires qui feraient du vote de 1991 un accident de l’histoire. La mer des Philippines occupe une place stratégique sur le plan militaire aussi bien pour les puissances régionales que pour les États-Unis d’Amérique.
La Chine, quant à elle, cherche à utiliser sa puissance maritime croissante pour contrôler, non seulement l’exploitation des eaux riches en hydrocarbures de cette zone, mais aussi les voies maritimes, parmi les plus fréquentées au monde. Afin de contrer l’influence chinoise en mer jaune et en Chine méridionale, les États-Unis entendent redéployer une ceinture maritime militaire autour de la Chine en s’associant à des exercices maritimes et aériens avec la Corée du Sud, au large de la côte est de la péninsule coréenne. Les liens militaires entre les États-Unis et l’unité d’élite des forces armées indonésiennes s’inscrivent dans le cadre de cette politique navale renouvelée. Ces jeux de stratégie militaire constituent surtout un avertissement lancé à la Corée du Nord sur la force de l’engagement de l’Amérique en Corée du Sud, suite au naufrage du bâtiment de guerre sud-coréen le Cheonan. Mais ils confirment surtout que les engagements de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan n’empêchent pas les États-Unis de défendre leurs intérêts nationaux vitaux en Asie. Le deuxième théâtre de ces jeux stratégiques s’est sitUE en mer Jaune, dans les eaux internationales, très proches de la Chine, démontrant encore une fois l’engagement des États-Unis pour la liberté des mers en Asie. S’ensuivit la visite d’un porte-avions américain au Vietnam, le premier depuis la fin de la guerre, il y a 35 ans. La Corée du Nord, s’est violemment opposée à ces jeux stratégiques, menaçant même d’une réponse « physique ». La Chine a non seulement qualifié l’intervention de Mme Clinton au sujet des îles Spratly « d’attaque », mais a aussi organisé des manœuvres navales non prévues en mer Jaune avant les exercices conjoints américano-coréens.
Le théâtre géostratégique de la mer de Chine
La mer de Chine méridionale devient ainsi un théâtre géopolitique parmi les plus critiques de la planète. En effet, se superposent ici les projections d’influence de la Chine à caractère expansif et le rôle régional des États Unis à caractère défensif. Les premières remettent en cause la stabilité régionale, le deuxième préfigure un « soft-containement » d’un type nouveau. A partir du discours d’Obama à Tokyo en novembre 2009, la politique de la nouvelle Administration américaine vise à définir les États Unis comme « une nation du Pacifique ». Cette déclaration, énoncée dans le but de « renouveler le Leadership américain dans le monde », s’adresse non seulement aux alliées historiques de la région, mais également aux pays de l’ASEAN (The Association of Southeast Asian Nations). L’ASEAN constitue un Forum Stratégique de toute première importance pour la stabilité, la paix et le développement économique en Éxtrême Orient et les USA ont demandé d’y adhérer. Dans une perspective de mouvement de l’échiquier asiatique, l’activisme chinois en politique étrangère influence en profondeur les enjeux stratégiques des principaux acteurs régionaux dans la mer de Chine méridionale, dont les ressources naturelles sont disputées par Taïwan, les Philippines, la Malaisie, l’Indonésie, Brunei, Singapour et le Vietnam.
Cette zone est désormais inclue, d’après le New York Times, dans le périmètre des « intérêts vitaux » de la Chine au même titre que le Tibet et Taïwan, et ceci bien qu’aucune déclaration officielle n’ait fait étalage de cette position. La superposition de deux zones d’influence chino-américaine sur le même espace a été confirmée par la Secrétaire d’État, Mme Hillary Clinton à Washington, le 23 juillet 2010, lors d’une déclaration dans laquelle elle a fait référence à des « intérêts nationaux » des États-Unis concernant la liberté de navigation et les initiatives de « confidence building » des puissances de la région à l’encontre d’une prétendue « Doctrine Monroe » chinoise dans la mer de Chine méridionale. Une partie des pays du Sud-Est comptent, de manière explicite, sur la présence des États-Unis pour contre-balancer l’activisme chinois. Rien ne serait plus dangereux pour la politique étrangère de Kung-Chuô, qu’un pareil alignement sur les déclarations américaines, car la Chine n’a aucun intérêt à l’internationalisation de litiges concernant les eaux territoriales. Or le Linkage entre la mer de Chine méridionale et la façade maritime du Pacifique est inscrite dans l’extension des intérêts de sécurité chinois.A travers les mers du sud et les détroits, transite 50% des flux mondiaux d’échange, ce qui fait de cette aire maritime un théâtre de convoitises et de conflits potentiels, en raison des enjeux géopolitiques d’acteurs comme la Corée du Sud et le Japon qui constituent des géants manufacturiers et des pays dépendants des exportations.Une des clés de lecture de cette interdépendance entre zones géopolitique à fort impact stratégique est le développement des capacités navales, sous-marines et de surface, de la flotte chinoise.
L’importance des routes maritimes eurasiatiques
L’importance stratégique des routes maritimes eurasiatiques pour l’économie de l’Europe est grandissante, compte-tenu de l’accéleration de l’industrialisation et du développement commercial de la Chine, de l’Inde et de la Corée du Sud. Parmi les 15 plus grands partenaires de l’UE, 7 d’entre eux (Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Taïwan, Singapour et Arabie Saoudite) sont situés le long de la côte eurasiatique. Le volume d’importation de l’UE via ces pays est passé de 268.3 milliards d’euros en 2003 à 437.1 milliards d’euro en 2007. Par ailleurs, 90 % du commerce maritime de l’UE passe par les voies maritimes, alors que le commerce maritime avec l’Asie constitue 26.25% du total du commerce maritime transcontinental.
Les points de choc et les flash point stratégiques
En raison des risques d’interruption d’approvisionnement en énergie, et plus particulièrement en gaz (comme cela a été le cas plusieurs fois ces dernières années dans la crise du gaz entre la Russie et l’Ukraine), l’UE doit compter sur une diversification croissante des routes énergétiques d’approvisionnement. Il en est ainsi également du commerce maritime cargo dans le cadre des relations commerciales entre l’Europe et l’Asie, lequel doit emprunter des routes maritimes instables et des zones maritimes côtières de Suez à Shangai. Les navires de commerce doivent suivre des routes maritimes qui longent le continent africain, à travers l’océan Pacifique et l’océan atlantique, en passant par des zones géographiques précaires appelées points de frottements. Elles peuvent être définies comme des chaînes. Les navires pétroliers européens qui s’approvisionnent au Moyen-Orient passent par le détroit d’Hormuz, alors que les produits manufacturés d’Asie du Sud -est passent par le détroit de Malacca. Tous les pavillons européens doivent passer par le tunnel maritime stratégique du canal de Suez et de Bab-el Mandeb et le Golfe d’Aden. La localisation géographique de ces points stratégiques, tout près de la corne de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie du sud-est, est d’autant plus sensible dans le contexte d’embrasement du monde arabe et d’intervention occidentale en Libye.
Vers un projet eurasiste pluri-océanique
L’Europe devra prendre conscience de l’importance stratégique des zones maritimes eurasiennes et asiatiques, moyen-orientales et indo-océaniques, et plus particulièrement celles qui se trouvent au carrefour du canal de Suez et de Shangaï, non seulement pour la croissance de son économie mais aussi pour la sécurité militaire et commerciale de sa profondeur continentale euro-sibérienne. Aujourd’hui, la majeure partie des zones eurasiennes côtières à risque est sécurisée par la flotte américaine, mais la dépendance de l’Europe à l’égard des États- Unis sur le plan stratégique et militaire ne fera qu’accroître à long-terme sa faiblesse stratégique commerciale et géopolitique. Le développement d’une stratégie eurasiatique maritime pluri-océanique (avec le développemnt des capacités de frappe et de défense navales appropriées) dans la zone située entre Suez et Shangai, le renforcement d’une géopolitique multipolaire et des partenariats privilégiés avec la Chine, la Russie, l’Inde, Le Brésil, l’Afrique puissances multipolaires émergentes, constituent les véritables défis géostratégiques de l’Europe-puissance de demain.
La dialectique atlantisme/eurasisme, dont les néo-eurasiens actuels font usage dans leurs polémiques anti-américaines, oublie que l’Amérique ne tient pas sa puissance aujourd’hui de sa maîtrise de l’Atlantique, océan pacifié où ne se joue pas l’histoire qui est en train de se faire, mais de son retour offensif dans l’Océan du Milieu, ce qui illustre bien la concentration de ces capacités opérationnelles maritimes en mer de Chine. L’atlantisme ne saurait se réduire à la seule maîtrise des Açores, petit archipel portugais au centre de l’Atlantique, car il ne faut pas oublier que ce qui a précipité la désagrégation de l’URSS, puissance eurasienne, c’est la maîtrise de Diego Garcia, île au centre de l’Océan Indien, d’où partiront plus tard les forteresses volantes pour bombarder l’Afghanistan et l’Irak. La présence de l’Amérique à Diego Garcia est en contradiction avec les intérêts de l’Europe puissance et de la Russie et leurs possibilités de s’ouvrir demain des fenêtres sur les espaces orientaux où se joue le destin du monde.
00:05 Publié dans Actualité, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eurasie, asie, affaires asiatiques, chine, mer de chine, océan pacifique, extrême orient, pacifique, océans, géostratégie |
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La distruzione della Libia, una crescente minaccia per la Russia
La distruzione della Libia, una crescente minaccia per la Russia
Guennadi Ziouganov
Ex: http://gazeta-pravda.ru/content/view/8768/34/
Pravda, 1 Settembre 2011
Secondo i media, le forze che cercano di rovesciare il governo della Libia hanno occupato la capitale, Tripoli, e diverse altre città. Ovunque siano commettono omicidi di massa e saccheggi. E’ stato anche saccheggiato l’eccezionale museo nazionale di Tripoli.
Tutto questo parla da se del tipo di persone coinvolte nella lotta contro il governo legittimo. E’ ben noto che l’”opposizione” che si sarebbe ribellata contro la “tirannia” di Gheddafi, sta ricevendo armi dall’estero. Ma ancora, non avrebbero potuto affrontare le truppe del governo libico, senza il sostegno massiccio dell’aviazione della NATO, che ha distrutto i centri di comando, depositi di munizioni e armi e le linee di comunicazione. I “ribelli” appaiono solo dopo che la tempesta di fuoco della NATO ha distrutto ogni cosa sul suo cammino.
Questo è certamente un intervento militare, accuratamente nascosto dietro lo schermo trasparente dei “ribelli”. In Libia, si sta perfezionando una nuova tattica per rovesciare i governi indesiderabili all’Occidente, con ampio uso di eserciti privati e di mercenari come ausiliari alla NATO. Tutto questa orgia si svolge sotto la copertura della risoluzione 1973 del Consiglio di Sicurezza delle Nazioni Unite e con l’attuazione del “no-fly zone”, il cui presunto obiettivo era proteggere la popolazione civile della Libia dai bombardamenti. In pratica, gli aerei della NATO ha lanciato attacchi con missili e bombe, non solo contro le posizioni dell’esercito libico, anche contro le strutture civili nelle città. Di conseguenza, essi hanno ucciso migliaia di civili, tra cui anziani e bambini. Fatti come questi sono, secondo il diritto internazionale, un crimine contro l’umanità. Ma la lingua dei Gesuiti della NATO, le vite distrutte vengono chiamate “danni collaterali”.
La Libia è l’ultima vittima dell’intervento globale della NATO, che è diventato possibile dopo la distruzione dell’Unione Sovietica. Proprio in questo momento, con la scomparsa di una forza capace di affrontare l’avventurismo dell’oligarchia mondiale, apparve al nostro attuale “partner” la sensazione dell’impunità. Imposta dall’esterno, ebbe inizio la guerra civile in Jugoslavia, che si è conclusa dopo 78 giorni di bombardamenti di città e cittadine indifese.
Poi gli Stati Uniti ed i suoi alleati hanno invaso l’Iraq, impigliandosi nel filo spinato di quel paese. Poi seguì l’Afghanistan, convertito dalle truppe di occupazione in un ritrovo per la produzione di droga. Nel frattempo, le agenzie d’intelligence dell’Alleanza avviarono le rivolte “arancione” in Georgia, Ucraina e Moldavia. Passando anni a cercare di rovesciare il Presidente bielorusso Lukashenko.
La Siria è prossimo della lista, sottoposta ad attacchi di insorti armati dall’esterno. Assistiamo alla guerra di informazione contro il governo siriano. Prova eloquente dei preparativi per l’intervento della NATO.
Oggi il mondo affronta un nuovo colonialismo, nella sua variante più disgustosa e cinica, proprio come lo era due secoli fa. L’ex potenze coloniali, USA, Regno Unito e Francia ancora rivendicano il diritto di decidere del destino di qualsiasi stato sovrano. Durante questa operazione “umanitaria” hanno calpestato la Carta delle Nazioni Unite e le norme del diritto internazionale. Come risultato, la Libia è stata sommersa nel caos, e potrebbe eventualmente svilupparsi successivamente nello scenario somalo: la divisione in innumerevoli tribù e clan che si combattono tra loro. La Russia è anch’essa responsabile della tragedia in Libia, dal momento che il governo ha dato il via libera alla risoluzione anti-Libia delle Nazioni Unite, non usando il suo potere di veto e, quindi, unendosi alle sanzioni contro la Libia. Questo ha significato non solo che abbiamo perso 20 miliardi di dollari di potenziali benefici dal commercio e della cooperazione economica con questo ricco paese africano, ma abbiamo anche perso uno degli stati amici che avevamo nella regione strategicamente importante del Mediterraneo.
Se non finisce questa orgia del neo-colonialismo, la Russia con i suoi sconfinati territori e le sue enormi riserve di materie prime, diventerà uno degli obiettivi futuri dell’esportazione atlantista della “democrazia”. Indebolito da due decenni di cosciente deindustrializzazione e decadenza, con un esercito demoralizzato e distrutto, il nostro Paese inevitabilmente diventerà un bersaglio per l’intervento.
Il PCRF condanna la pirateria mondiale dell’oligarchia coloniale ed esorta il governo della Federazione Russa a prendere coscienza delle conseguenze più pericolose che comporta la collusione con gli aggressori.
Solo un governo forte e patriottico, in grado di rilanciare l’industria, l’agricoltura, l’istruzione, la scienza e la cultura, il nostro passato di potenza e il ritorno delle nostre Forze Armate, può salvare la Russia dal ripetersi dello scenario libico delle rivoluzioni “colorate”.
Link: [1] http://josafatscomin.blogspot.com/2011/09/destruccion-de-libia-crecela-amenaza.html [2] http://gazeta-pravda.ru/content/view/8768/34/ http://tortillaconsal.com/tortilla/print/9378
Traduzione di Alessandro Lattanzio
http://www.aurora03.da.ru http://www.bollettinoaurora.da.ru http://aurorasito.wordpress.com
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, russie, europe, affaires européennes, géopolitique, libye, afrique, affaires africaines, afrique du nord, monde arabe, monde arabo-musulman, méditerranée |
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Entretien avec Paul Gottfried
Entretien avec Paul Gottfried : les étranges métamorphoses du conservatisme
Propos recueillis par Arnaud Imatz
Professeur de Lettres classiques et modernes à l’Elizabethtown College, président du Henry Louis Mencken Club, co-fondateur de l’Académie de Philosophie et de Lettres, collaborateur du Ludwig von Mises Institute et de l’Intercollegiate Studies Institute, Paul Edward Gottfried est une figure éminente du conservatisme américain. Il est l’auteur de nombreux livres et articles sur notamment le paléo et néoconservatisme. Proche de Pat Buchanan, qui fut le candidat républicain malheureux aux primaires des présidentielles face à George Bush père (1992), Paul Gottfried a été l’ami de personnalités politiques comme Richard Nixon et intellectuelles prestigieuses telles Sam Francis, Mel Bradford, Christopher Lasch…
1. Au début des années 1970 vous sympathisiez avec le courant dominant du conservatisme américain. Quarante ans plus tard, le spécialiste notoire du conservatisme américain que vous êtes, déclare ne plus se reconnaître dans ce mouvement. Que s’est-il passé ?
L’explication tient dans le fait qu’il n’y a pas de véritable continuité entre le mouvement conservateur américain des années 1950 et celui qui a pris sa place par la suite. Sur toutes les questions de société, le mouvement conservateur actuel, « néo-conservateur », est plus à gauche que la gauche du Parti démocrate dans les années 1960. Depuis cette époque, et surtout depuis les années 1980, les néo-conservateurs [1] dominent la fausse droite américaine. Leur préoccupation essentielle, qui éclipse toutes les autres, est de mener une politique étrangère fondée sur l’extension de l’influence américaine afin de propager les principes démocratiques et l’idéologie des droits de l’homme.
2. Selon vous, les conservateurs authentiques croient en l’histoire et aux valeurs de la religion ; ils défendent la souveraineté des nations ; ils considèrent l’autorité politique nécessaire au développement de la personne et de la société. Aristote, Platon, Saint Thomas, Machiavel, Burke ou Hegel sont, dites vous, leurs références à des titres divers. Mais alors comment les néo-conservateurs, partisans de la croissance du PNB, du centralisme étatique, de la démocratie de marché, du multiculturalisme et de l’exportation agressive du système américain, ont-ils pu s’imposer?
J’ai essayé d’expliquer cette ascension au pouvoir des néo-conservateurs dans mon livre Conservatism in America. J’ai souligné un point essentiel : à l’inverse de l’Europe, les États-Unis n’ont jamais eu de véritable tradition conservatrice. La droite américaine de l’après-guerre n’a été, en grande partie, qu’une invention de journalistes. Elle se caractérisait par un mélange d’anticommunisme, de défense du libre marché et de choix politiques prosaïques du Parti républicain. Il lui manquait une base sociale inébranlable. Son soutien était inconstant et fluctuant. Dans les années 1950, le mouvement conservateur a essayé de s’enraciner parmi les ouvriers et les salariés catholiques ouvertement anti-communistes et socialement conservateurs. Mais à la fin du XXème siècle cette base sociale n’existait plus.
Les néo-conservateurs proviennent essentiellement de milieux juifs démocrates et libéraux. Antisoviétiques pendant la guerre froide, pour des raisons qui étaient les leurs, ils se sont emparés de la droite à une époque ou celle-ci était épuisée et s’en allait littéralement à vau-l’eau. J’ajoute que les conservateurs de l’époque, qui faisaient partie de l’establishment politico-littéraire et qui étaient liés à des fondations privées, ont presque tous choisi de travailler pour les néo-conservateurs. Les autres se sont vus marginalisés et vilipendés.
3. (…)
4. (…)
5. Vous avez payé le prix fort pour votre indépendance d’esprit. Vos adversaires néo-conservateurs vous ont couvert d’insultes. Votre carrière académique a été torpillée et en partie bloquée. La direction de la Catholic University of America a fait l’objet d’incroyables pressions pour que la chaire de sciences politiques ne vous soit pas accordée. Comment expliquez-vous que cela ait pu se produire dans un pays réputé pour son attachement à la liberté d’expression ?
Il n’y a pas de liberté académique aux États-Unis. La presque totalité de nos universités sont mises au pas ( gleichgeschaltet ) comme elles le sont dans les pays d’Europe de l’Ouest, pour ne pas parler du cas de l’Allemagne « antifasciste » ou la férule a des odeurs nauséabondes. Tout ce que vous trouvez en France dans ce domaine s’applique également à la situation de notre monde académique et journalistique. Compte tenu de l’orientation politique de l’enseignement supérieur aux États-Unis, je ne pouvais pas faire une véritable carrière académique.
6. (…)
7. (…)
8. Vos travaux montrent qu’en Amérique du Nord comme en Europe l’idéologie dominante n’est plus le marxisme mais une combinaison d’État providence, d’ingénierie sociale et de mondialisme. Vous dites qu’il s’agit d’un étrange mélange d’anticommunisme et de sympathie résiduelle pour les idéaux sociaux-démocrates : « un capitalisme devenu serviteur du multiculturalisme ». Comment avez-vous acquis cette conviction ?
Mon analyse de l’effacement du marxisme et du socialisme traditionnel au bénéfice d’une gauche multiculturelle repose sur l’observation de la gauche et de sa pratique aux États-Unis et en Europe. Le remplacement de l’holocaustomanie et du tiers-mondisme par des analyses économiques traditionnelles s’est produit avant la chute de l’Union soviétique. Au cours des années 1960-1970, les marqueurs politiques ont commencé à changer. Les désaccords sur les questions économiques ont cédé la place à des différends sur les questions culturelles et de société. Les deux « establishments », celui de gauche comme celui de droite, ont coopéré au recentrage du débat politique : la gauche s’est débarrassée de ses projets vraiment socialistes et la droite a accepté l’Etat protecteur et l’essentiel des programmes féministes, homosexuels et multiculturalistes. Un exemple : celui du journaliste vedette, Jonah Goldberg. Ce soi-disant conservateur a pour habitude de célébrer la « révolution féministe et homosexuelle » qu’il considère comme « un accomplissement explicitement conservateur ». Sa thèse bizarre ne repose évidemment sur rien de sérieux… Mais il suffit qu’une cause devienne à la mode parmi les membres du « quatrième pouvoir » pour qu’une pléiade de journalistes néo-conservateurs la présentent immédiatement comme un nouveau triomphe du conservatisme modéré.
9. Vos analyses prennent absolument le contrepied des interprétations néo-conservatrices. Vous rejetez comme une absurdité la filiation despotique entre le réformisme d’Alexandre II et le Goulag de Staline. Vous récusez comme une aberration la thèse qui assimile les gouvernements allemands du XIXème siècle à de simples tyrannies militaires. Vous réprouvez la haine du « relativisme historique » et la phobie de la prétendue « German connection ». Vous contestez l’opinion qui prétend voir dans le christianisme le responsable de l’holocauste juif et de l’esprit nazi. Vous dénoncez l’instrumentalisation de l’antifascisme « outil de contrôle au main des élites politiques ». Vous reprochez aux protestants américains d’avoir pris la tête de la défense de l’idéologie multiculturelle et de la politique culpabilisatrice. Vous affirmez que les chrétiens sont les seuls alliés que les Juifs puissent trouver aujourd’hui. Enfin, comble du « politiquement incorrect », vous estimez que la démocratie présuppose un haut degré d’homogénéité culturelle et sociale. Cela dit, en dernière analyse, vous considérez que le plus grave danger pour la civilisation occidentale est la sécularisation de l’universalisme chrétien et l’avènement de l’Europe et de l’Amérique patchworks. Pourquoi ?
En raison de l’étendue et de la puissance de l’empire américain, les idées qu’il propage, bonnes ou mauvaises, ne peuvent manquer d’avoir une influence significative sur les européens. Oui ! effectivement, je partage le point de vue de Rousseau et de Schmitt selon lequel la souveraineté du peuple n’est possible que lorsque les citoyens sont d’accords sur les questions morales et culturelles importantes. Dans la mesure où l’État managérial et les médias ont réussi à imposer leurs valeurs, on peut dire, qu’en un certain sens, il existe une forme d’homonoia aux États-Unis.
En fait, la nature du nationalisme américain est très étrange. Il est fort proche du jacobinisme qui fit florès lors de la Révolution française. La religion civique américaine, comme sa devancière française, repose sur la religion postchrétienne des droits de l’homme. La droite religieuse américaine est trop stupide pour se rendre compte que cette idéologie des droits de l’homme, ou multiculturaliste, est un parasite de la civilisation chrétienne. L’une remplace l’autre. Le succédané extraie la moelle de la culture la plus ancienne et pourrit sa substance.
Pour en revenir au rapide exposé que vous avez fait de mes analyses, je dirai que je suis globalement d’accord. Mais il n’est pas inutile de préciser pourquoi je considère aussi essentiel, aux États-Unis, le rôle du protestantisme libéral dans la formation de l’idéologie multiculturelle. Le pays est majoritairement protestant et la psychologie du multiculturalisme se retrouve dans le courant dominant du protestantisme américain tout au long de la deuxième moitie du XXème siècle. Bien sûr, d’autres groupes, et en particulier des intellectuels et des journalistes juifs ont contribué à cette transformation culturelle, mais ils n’ont pu le faire que parce que le groupe majoritaire acceptait le changement et trouvait des raisons morales de le soutenir. Nietzsche avait raison de décrire les juifs à demi assimilés comme la classe sacerdotale qui met à profit le sentiment de culpabilité de la nation hôte. Mais cette stratégie ne peut jouer en faveur des Juifs ou de tout autre outsider que lorsque la majorité se vautre dans la culpabilité ou identifie la vertu avec la culpabilité sociale. Je crois, qu’à l’inverse de la manipulation bureaucratique des minorités disparates et du lavage de cerveau des majorités, la vraie démocratie a besoin d’un haut degré d’homogénéité culturelle. Je suis ici les enseignements de Platon, Rousseau, Jefferson ou Schmitt, pour ne citer qu’eux.
10. Parmi les adversaires du néo-conservatisme, à coté des « vieux » conservateurs, souvent stigmatisés comme « paléo-conservateurs », on peut distinguer trois courants : le populisme, le fondamentalisme évangélique et le Tea Party. Pouvez-vous nous dire en quoi ces trois tendances diffèrent du vrai conservatisme ?
Je ne crois pas que l’on puisse trouver du « paléo-conservatisme » dans l’un ou l’autre de ces courants. Les membres du Tea Party et les libertariens sont des post-paléo-conservateurs. Les évangéliques, qui n’ont jamais partagé les convictions des vieux conservateurs, sont devenus les « idiots utiles » des néo-conservateurs, qui contrôlent les medias du GOP (Grand Old Party ou Parti Républicain). Actuellement, les « paléos » ont sombré dans le néant. Ils ne sont plus des acteurs importants du jeu politique. À la différence des libertariens, qui peuvent encore gêner les néo-conservateurs, les « paléos » ont été exclus de la scène politique. Faute de moyens financiers et médiatiques, ils ne peuvent plus critiquer ou remettre en cause sérieusement les doctrines et prétentions néo-conservatrices. Le pouvoir médiatique ne leur permet pas de s’exprimer sur les grandes chaînes de télévision. Ils ont été traités comme des lépreux, des « non-personnes », comme l’on fait les médias britanniques avec le British National Party. Pat Buchanan, qui fut un conseiller de Nixon, de Ford et de Reagan et qui est connu pour sa critique des va-t-en-guerre, a survécu, mais il est interdit d’antenne sur FOX, la plus grand chaîne de TV contrôlée par les néo-conservateurs. Il ne peut paraître que sur MSBNBC, une chaîne de la gauche libérale, où il est habituellement présenté en compagnie de journalistes de gauche.
11. Vous avez été traité d’antisémite pour avoir écrit que les néo-conservateurs sont des vecteurs de l’ultra-sionisme. En quoi vous différenciez-vous du sionisme des néo-conservateurs ?
Les néo-conservateurs sont convaincus que seule leur conception de la sécurité d’Israël doit être défendue inconditionnellement. Il est pourtant tout-à-fait possible d’être du côté des israéliens sans mentir sur leur compte. Que les choses soient claires : il n’y a aucun doute que les deux parties, les israéliens et les palestiniens, se sont mal comportés l’un vis-à-vis de l’autre. Cela dit, c’est une hypocrisie scandaleuse, une tartufferie révoltante, que de refuser à d’autres peuples (disons aux Allemands et aux Français) le droit à leur identité historique et ethnique pour ensuite traiter les Juifs comme un cas particulier, parce qu’ils ont connu des souffrances injustes qui les autoriseraient à conserver leurs caractères distinctifs.
12. Quels livres, revues ou sites web représentatifs du conservatisme américain recommanderiez-vous au public francophone ?
Je recommanderai mon étude la plus récente sur le mouvement conservateur Conservatism in America (Palgrave MacMillan, 2009) et le livre que je suis en train de terminer pour Cambridge University Press sur Leo Strauss et le mouvement conservateur en Amérique. Vous trouverez également les points de vue des conservateurs, qui s’opposent aux politiques des néo-conservateurs, sur les sites web : www.americanconservative.com
www.taking.com [2]
13. Vos amis les néo ou postsocialistes Paul Piccone et Christopher Lasch, estimaient que les différences politiques entre droite et gauche se réduisent désormais à de simples désaccords sur les moyens pour parvenir à des objectifs moraux semblables ? Considérez-vous aussi que la droite et la gauche sont inextricablement mêlées et que les efforts pour les distinguer sont devenus inutiles ?
Je suis tout-à-fait d’accord avec mes deux amis aujourd’hui décédés. Les différences politiques entre droite et gauche se réduisent de nos jours à des désaccords insignifiants entre groupements qui rivalisent pour l’obtention de postes administratifs. En fait, ils ergotent sur des vétilles. Le débat est très encadré ; il a de moins en moins d’intérêt et ne mérite aucune attention. J’avoue que j’ai de plus en plus de mal à comprendre l’acharnement que mettent certains droitistes - censés avoir plus d’intelligence que des coquilles Saint-Jacques - à collaborer aux activités du Parti Républicain et à lui accorder leurs suffrages. Plutôt que d’écouter les mesquineries mensongères d’une classe politique qui ne cesse de faire des courbettes au pouvoir médiatique, je préfère encore assister à un match de boxe.
14. Dans les années 1990, deux universitaires néo-conservateurs ont soulevé de farouches polémiques en Europe : Francis Fukuyama, qui a prophétisé le triomphe universel du modèle démocratique, et Samuel Huntington, qui a soutenu que le choc des civilisations est toujours possible parce que les rapports internationaux ne sont pas régis par des logiques strictement économiques, politiques ou idéologiques mais aussi civilisationnelles. Ce choc des civilisations est-il pour vous une éventualité probable ou un fantasme de paranoïaque?
Je ne vois pas une différence fondamentale entre Fukuyama et Huntington. Les deux sont d’accords sur la nature du Bien : l’idéologie des droits de l’homme, le féminisme, le consumérisme, etc. La principale différence entre ces deux auteurs néo-conservateurs est que Fukuyama (du moins à une certaine époque car ce n’est plus le cas aujourd’hui) était plus optimiste qu’Huntington sur la possibilité de voir leurs valeurs communes triompher dans le monde. Mais les deux n’ont d’autre vision historique de l’Occident que le soutien du consumérisme, les revendications féministes, l’égalitarisme, l’inévitable emballage des préférences américaines urbaines c’est-à-dire le véhicule valorisant du hic et nunc.
Je ne doute pas un instant que si la tendance actuelle se poursuit les non-blancs ou les antichrétiens non-occidentaux finiront par occuper les pays d’Occident. Ils remettront en cause les droits de l’homme, l’idéologie multiculturaliste et la mentalité qui les domine aujourd’hui. Les nations hôtes (qui ne sont d’ailleurs plus des nations) sont de moins en moins capables d’assimiler ce que le romancier Jean Raspail appelle « un déluge d’envahisseurs ». En fait, l’idéologie des droits de l’homme n’impressionne vraiment que les chrétiens égarés, les Juifs et les autres minorités qui ont peur de vivre dans une société chrétienne traditionnelle. Pour ma part, je doute que l’idéologie ou le patriotisme civique de type allemand puisse plaire au sous-prolétariat musulman qui arrive en Europe. Cette idéologie ne risque pas non plus d’avoir la moindre résonance sur les latino-américains illettrés qui se déversent sur les États-Unis. Dans le cas ou les minorités revendicatrices deviendraient un jour le groupe majoritaire, une fois les immigrés parvenus au pouvoir, il y a bien peu de chances pour qu’ils s’obstinent à imposer les mêmes doctrines multiculturelles. En quoi leurs serviraient-elles ?
15. Vous avez anticipé ma dernière question sur les risques que devront affronter l’Europe et l’Amérique au XXIème siècle…
Je voudrais quand même ajouter quelques mots. La dévalorisation systématique du mariage traditionnel, qui reposait hier sur une claire définition du rôle des sexes et sur l’espoir d’une descendance, est la politique la plus folle menée par n’importe quel gouvernement de l’histoire de l’humanité. Je ne sais pas où cette sottise égalitariste nous conduira mais le résultat final ne peut être que catastrophique. Peut être que les musulmans détruiront ce qui reste de civilisation occidentale une fois parvenus pouvoir, mais je doute qu’ils soient aussi stupides que ceux qui ont livré cette guerre à la famille. Si ça ne tenait qu’à moi, je serai ravi de revenir au salaire unique du chef de famille. Et si on me considère pour cela anti-libertarien et anticapitaliste, je suppose que j’accepterai cette étiquette. Je ne suis pas un libertarien de cœur mais un rallié à contrecœur.
Propos recueillis par Arnaud Imatz
31/08/2011
Notes :
[1] Les figures les plus connues du conservatisme américain de l’après-guerre furent M. E. Bradford, James Burnham, Irving Babbitt, le premier William Buckley (jusqu’à la fin des années 1960), Will Herberg, Russell Kirk, Gerhart Niemeyer, Robert Nisbet, Forrest McDonald et Frank Meyer. Celles du néo-conservatisme sont Daniel Bell, Allan Bloom, Irving Kristol, S. M. Lipset, Perle, Podhoretz, Wattenberg ou Wolfowitz (N.d.A.I.).
[2] Dans son livre Conservatism in America, Paul Gottfried recommande trois autres sources qui peuvent aussi être consultées avec profit : l’enquête de George H. Nash, The Conservative Intellectual Movement in America Since 1945 (2ème éd., Wilmington, DE : ISI, 1996), l’anthologie de textes de Gregory L. Schneider, Conservatism in America Since 1930 (New York, New York University Press, 2003) et l’encyclopédie publiée par l’Intercollegiate Studies Institute, American Conservatism : An Encyclopedia (ISI, 2006), (N.d.A.I.).
Correspondance Polémia - 5/08/2011
00:05 Publié dans Entretiens, Philosophie, Réflexions personnelles, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : entretien, paul gottfried, etats-unis, conservatisme, néoconservatisme, paléo-conservatisme, idéologie, mondialisme, libéralisme, théorie politique, politologie, sciences politiques, droite |
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Racial War & the Implosion of the System

Racial War & the Implosion of the System
by Pierre Vial
Translated by Greg Johnson
Ex: http://www.counter-currents.com/
Burning buildings, stores and shopping malls robbed and vandalized, streets strewn with debris, blackened carcasses of buses, cars, police vehicles . . . These images of London, Birmingham, Bristol, and Liverpool have been beamed around the world on television. They evoked what Labour deputy Diane Abbott called “a war zone” (a theater, said Le Monde on August 10th, of “urban guerrilla warfare”).
The French media immediately wanted to set the tone for interpreting these events: it is the fault of social tensions due to cuts in public funds for the most vulnerable; it is the fault of unemployment and thus idleness; and it is the fault, of course, of the British police force (“the blunders of the police force” according to the conservative daily Daily Mail, just as false as the French newspapers). All is explained . . . and the hooded rioters are “youths” with restless hearts. Well-organized, all the same (one is thus far from the spontaneous and superficial reactions of hooligans), with a communications system well-enough developed to sustain the assault waves for several successive days.
But what about the government? Prime Minister Cameron, the Minister of the Interior, the Minister for Finance, the mayor of London were all . . . on vacation (Cameron in Italy). The rioters were definitely ill-bred to choose such a moment. They could have awaited their return.
It is undeniable that the social climate deteriorated by unfettered liberalism has caused much discontent. But that was merely grafted on a will to racial confrontation. The death of a West-Indian delinquent during a police operation against the West-Indian gangs was the pretext of the outbreak of the riots. The first nucleus of revolt was the district of Tottenham, euphemistically described as “multiethnic,” the majority of its population being of West-Indian origin. The rioters wished to show—and they succeeded—that they could rule the streets in defiance of white power and order. Even Le Monde, in spite of its ideological presuppositions, recognized in passing (August 9th) that it was “about the most serious racial confrontation in the United Kingdom since the Oldham disorders of 2001” and that there was thus indeed a “race riot.”
The shine has come off multiculturalism, which has long been presented as the British answer to racial tensions, and which Cameron recently admitted is a failure (as did Angela Merkel of Germany). It was based on the irenic conviction that various racial communities could cohabit harmoniously in the same territory. This illusion is due to the ideological presuppositions that one finds on the right as well as on the left among intellectuals who simply deny the burden of reality. Realities so disturbing to their mental comfort that they must be stubbornly denied. Until the day they catch up with you . . .
This day has come for many Britons. As Libération (August 16th) notes, they are following the advice being reproduced on large placards posted by the police or painted on the plywood covering broken shop windows: it is necessary to locate and denounce the “rats in hoods” (in England as in France the immigrant delinquents like to hide their faces). In particular, self-defense militias are setting themselves up to ensure order and safety in the threatened districts. To mitigate the inefficiency of a police force paralyzed by politically correct taboos (as admitted by a bobby quoted in Le Monde on August 12th: “The order was to intervene with caution to avoid the charges of brutality, of racism.”)
The present System, sapped by its internal contradictions, is in the process of imploding. Racial warfare is now bubbling beneath the surface in many European countries. Now is the time to denounce without respite the devastations of liberal capitalism and to preach a realistic, that is to say, a racialist, conception of a society in order to free the minds and will to resistance and reconquest or our European brothers.
Source: http://tpprovence.wordpress.com/ [2]
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/08/racial-war-and-the-implosion-of-the-system/
Racial War & the Implosion of the System
By Pierre Vial
Translated by Greg Johnson
Ex: http://www.counter-currents.com/
Burning buildings, stores and shopping malls robbed and vandalized, streets strewn with debris, blackened carcasses of buses, cars, police vehicles . . . These images of London, Birmingham, Bristol, and Liverpool have been beamed around the world on television. They evoked what Labour deputy Diane Abbott called “a war zone” (a theater, said Le Monde on August 10th, of “urban guerrilla warfare”).
The French media immediately wanted to set the tone for interpreting these events: it is the fault of social tensions due to cuts in public funds for the most vulnerable; it is the fault of unemployment and thus idleness; and it is the fault, of course, of the British police force (“the blunders of the police force” according to the conservative daily Daily Mail, just as false as the French newspapers). All is explained . . . and the hooded rioters are “youths” with restless hearts. Well-organized, all the same (one is thus far from the spontaneous and superficial reactions of hooligans), with a communications system well-enough developed to sustain the assault waves for several successive days.
But what about the government? Prime Minister Cameron, the Minister of the Interior, the Minister for Finance, the mayor of London were all . . . on vacation (Cameron in Italy). The rioters were definitely ill-bred to choose such a moment. They could have awaited their return.
It is undeniable that the social climate deteriorated by unfettered liberalism has caused much discontent. But that was merely grafted on a will to racial confrontation. The death of a West-Indian delinquent during a police operation against the West-Indian gangs was the pretext of the outbreak of the riots. The first nucleus of revolt was the district of Tottenham, euphemistically described as “multiethnic,” the majority of its population being of West-Indian origin. The rioters wished to show—and they succeeded—that they could rule the streets in defiance of white power and order. Even Le Monde, in spite of its ideological presuppositions, recognized in passing (August 9th) that it was “about the most serious racial confrontation in the United Kingdom since the Oldham disorders of 2001” and that there was thus indeed a “race riot.”
The shine has come off multiculturalism, which has long been presented as the British answer to racial tensions, and which Cameron recently admitted is a failure (as did Angela Merkel of Germany). It was based on the irenic conviction that various racial communities could cohabit harmoniously in the same territory. This illusion is due to the ideological presuppositions that one finds on the right as well as on the left among intellectuals who simply deny the burden of reality. Realities so disturbing to their mental comfort that they must be stubbornly denied. Until the day they catch up with you . . .
This day has come for many Britons. As Libération (August 16th) notes, they are following the advice being reproduced on large placards posted by the police or painted on the plywood covering broken shop windows: it is necessary to locate and denounce the “rats in hoods” (in England as in France the immigrant delinquents like to hide their faces). In particular, self-defense militias are setting themselves up to ensure order and safety in the threatened districts. To mitigate the inefficiency of a police force paralyzed by politically correct taboos (as admitted by a bobby quoted in Le Monde on August 12th: “The order was to intervene with caution to avoid the charges of brutality, of racism.”)
The present System, sapped by its internal contradictions, is in the process of imploding. Racial warfare is now bubbling beneath the surface in many European countries. Now is the time to denounce without respite the devastations of liberal capitalism and to preach a realistic, that is to say, a racialist, conception of a society in order to free the minds and will to resistance and reconquest or our European brothers.
Source: http://tpprovence.wordpress.com/ [2]
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00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : émeutes, londres, angleterre, europe, affaires européennes, violences urbaines, violences, immigration, multiculture, multiculturalisme |
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dimanche, 11 septembre 2011
Terre & Peuple n°48: les patries charnelles

02:05 Publié dans Nouvelle Droite, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patries charnelles, identité, nouvelle droite, terre & peuple, pierre vial, revue, france |
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"Le choc de l'histoire" de Dominique Venner
« Le choc de l'histoire » de Dominique Venner : un livre lumineux
Après Histoire et tradition des Européens, 30.000 ans d'identité et Le siècle de 1914, Utopie, guerres et révolutions en Europe au XXe siècle, Dominique Venner publie un nouveau livre majeur : Le choc de l’histoire : religion, mémoire, identité. « Français d’Europe, Européen de langue française d’ascendance celtique et germanique », Dominique Venner y fait preuve « d’optimisme historique ». Aujourd’hui en « dormition », les nations de civilisation européenne se réveilleront. Fruit d’une profonde méditation en forme de testament intellectuel, Le choc de l’histoire est un livre lumineux que Jean-Yves Le Gallou présente ici aux lecteurs de Polémia.
1- L’Europe en dormition
A la suite de la catastrophe européenne des deux grandes guerres, l’Europe est entrée en dormition en 1945. Elle recule sur tous les plans. Elle est soumise à la puissance américaine. Elle est culpabilisée sous les prétextes de la « Shoah », de la colonisation et de l’esclavage. « Le monde blanc est en recul général ». Les nations européennes se sont vues imposées « la domination sans partage de puissances et d’idéologies étrangères, dont la pseudo-Union européenne est le produit. » Sous couvert de libéralisme le pouvoir est aux mains « d’oligarchies prédatrices associées aux médias ». De plus – et à la différence de l’Inde, du Japon ou de la Chine - « l’Europe n’a pas de religion identitaire ». Car pour l’auteur, si le christianisme porte une part de l’héritage européen, il est universel : et l’universalisme qui fut un atout de l’Europe au temps de sa puissance se retourne contre elle au moment où notre continent subit une immigration de masse.
2- Le cycle historique commencé en 1914 touche à son terme
Comment dans ces conditions être optimiste ? D’abord parce que le cycle historique commencé en 1914 arrive à son terme. En 1917, sur les ruines de l’ordre ancien aristocratique, quatre idéologies sont nées et ont prospéré : le fascisme, le national-socialisme, le communisme et le mondialisme anglo-saxon. Le fascisme et le national socialisme ont disparu en 1945. Le communisme en 1989. Dans Le siècle de 1914 paru en 2006, Dominique Venner prédisait la chute du mondialisme anglo-saxon. Les crises financières à répétition et le désastre budgétaire américain ont confirmé depuis ce point de vue. On peut d’ailleurs se demander si Dominique Venner n’a pas eu tort de dater de 1989 (la chute du communisme) la fin du XXe siècle ; la date à retenir ne serait-ce pas plutôt 2007, le début de la fin de l’empire américain ?
3- La chute de l’Amérique va libérer les nations européennes
Quoiqu’il en soit, la chute de la domination américaine va libérer les nations européennes. Elle va affaiblir leurs oligarchies dominantes (économiques, médiatiques, politiques, culturelles) qui ne sont que le reflet des intérêts de Wall street, du Pentagone et de leurs alliés. Comme les dépêches de Wikileaks le révèlent, elle va permettre de s’affranchir d’un modèle économique technomorphe et marchand, trop réducteur pour être conforme à la mentalité européenne.
4- Face à l’immigration de masse, un réveil civilisationnel
Face à l’immigration de masse les réactions se font aussi jour : « des signes de réveil populaires apparaissent dans toute l’Europe occidentale montrant que les Européens commencent à retrouver une conscience de soi ». La vitalité des partis populistes, partout en Europe, en témoigne. Mais au-delà de cette analyse politique, Dominique Venner souligne à juste titre que l’opposition entre l’Europe et les masses musulmanes présentes sur son sol se cristallise sur le statut et l’image de la femme : pour une raison majeure, ce sont deux civilisations, deux représentations du monde qui s’affrontent. Or « Les grandes civilisations ne sont pas des régions sur une planète, ce sont des planètes différentes » (René Marchand, cité par l’auteur). La réaction à l’immigration ne relève pas d’une vulgaire xénophobie mais d’un réveil civilisationnel.
5 - La mémoire identitaire : Homère et les humanités
Cet exemple aide à percevoir le rôle de la mémoire identitaire. La mémoire identitaire qui vient du fond des âges. Dominique Venner donne ici une très belle définition de la tradition. Ce n’est pas la nostalgie, « c’est tout le contraire, ce n’est pas le passé, c’est même ce qui ne passe pas. Elle nous vient du plus loin mais elle est toujours actuelle. Elle est notre boussole intérieure, l’étalon des normes qui nous conviennent et qui ont survécu à tout ce qui a été fait pour nous changer » (…) « L’histoire européenne des comportements pourrait être décrite comme le cours d’une rivière souterraine invisible et pourtant réelle. La rivière souterraine de la tradition ». Et Dominique Venner de revenir sur un de ses sujets de préoccupation : « l’Europe n’a pas de religion identitaire » [puisque le christianisme est universel] mais elle possède une « riche mémoire identitaire ». Pour Dominique Venner la cité grecque et Homère en sont le cœur : Homère qui « nous a légués nos principes de vie : la nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon ». Sans doute certains pourront-ils être tentés d’élargir ce point de vue à ce que furent les humanités classiques, modèle de l’honnête homme européen de 1500 à 1960.
6 - Revisiter l’héritage : monde prométhéen, monde apollinien
Dominique Venner ne nie pas la part de responsabilité de l’Occident dans la domination arrogante du machinisme, de la technique, du commerce ; dans le triomphe de ce que Heidegger appelle le « Gestell », la raison utilitaire. Ce qu’un autre philosophe de l’histoire Spengler appelait la part prométhéenne, la part faustienne de la civilisation européenne. Dominique Venner appelle lui à réhabiliter la part apollinienne de la civilisation européenne qui est caractérisée par l'ordre, la mesure, la maîtrise de soi. Il est aussi permis de penser à Orphée à qui précisément Apollon donna des dons de communion avec la nature. Communion avec la nature que l’auteur évoque en se définissant ainsi : « Je suis du pays de l’arbre et de la Forêt, du chêne et des sangliers, de la vigne et des toits pentus, des chansons de geste et des contes de fée, du solstice d’hiver et de la Saint Jean d’été ».
7- Le cœur rebelle et la bataille des mots
Loin de ces perspectives bucoliques, Dominique Venner n’oublie pas ses engagements de jeunesse dans le combat français sur l’Algérie ; engagement qui lui coûta dix-huit mois de prison en échange… d’une formation historique vécue. Cela vaut au lecteur de beaux passages sur Le cœur rebelle, titre d’un ouvrage paru en 1994. Car le cœur doit être « aventureux » pour se libérer du conformisme du politiquement correct et de la persuasion clandestine de la pub : « Le cœur aventureux se reconnaît à ce qu’il tire son plaisir de ce qui pour les autres serait un enfer ». Comment ne pas penser à la diabolisation et à son parfum capiteux. Autre définition, celle qu’on trouve dans Le Hussard sur le toit de Giono ; « Sois toujours très imprudent, mon petit, c’est la seule façon d’avoir un peu de plaisir à vivre dans notre époque de manufacture. » Dominique Venner souligne ici l’importance du courage moral (très différent du courage physique comme le comportement des militaires en est souvent l’illustration). Un courage moral qui doit être utilisé pour « se libérer de la peur ou de la fascination des mots ». Car le retour sur le devant de l’histoire des nations européennes passe aussi par la bataille du vocabulaire.
8- Le réveil européen : l’inattendu qui vient
Il n’y a pas de nécessité ni de déterminisme historiques. Les uchronies auraient pu survenir. L’effet papillon existe aussi en histoire. Celle-ci est le domaine de « l’inattendu ».Telle est la conviction de Dominique Venner : « Le monde est entré dans une nouvelle histoire où l’imprévu historique retrouve ses droits. Ce qui bouge ne peut-être que favorable à un réveil européen par ébranlement de la puissance suzeraine que sont les Etats-Unis. (…) « Je crois aux qualités spécifiques des Européens qui sont provisoirement en dimension. Je crois à leur individualité agissante, à leur inventivité et au réveil de leur énergie. Le réveil viendra. Quand ? Je l’ignore. Mais de ce réveil je ne doute pas. » N’oublions pas que « les réveils historiques sont toujours très lents, mais une fois commencés, on ne les arrête plus ».
9 - Le sang et l’esprit
Et en attendant que faut-il faire ? Transmette ! Transmette la vie, transmettre la culture. Génétique et mémétique. Le sang et l’esprit. L’avenir appartient à ceux qui ont la mémoire la plus longue !
Jean-Yves Le Gallou
5/09/2011
Dominique Venner, (entretien avec Pauline Lecomte) Le choc de l’histoire : Religion, mémoire, identité, Editions Via Romana, sortie 10 septembre 2011, 185 pages.
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The Meaning of European National Populism

The Meaning of European National Populism
By Francis Alexander
Ex: http://www.counter-currents.com/
In the last decade, and especially the last few years, parties called “far-right” by the mainstream media and “national populist” by their members, have enjoyed considerable electoral successes.
This has occurred primarily in France, Scandinavia, Austria, Switzerland, Belgium, and the Netherlands. No such breakthroughs have been seen in Britain, Germany, or Spain. These parties have in several cases participated in coalition governments, but only as junior partners unable to truly dominate the political agenda.
Their growth has clearly been driven by popular anger at official attitudes towards mass immigration, national identity, and the EU (as well as certain economic issues such as bailouts, foreign aid, and globalization).
While paleoconservatives tend to embrace these parties, most racialists regard them with suspicion because of their admission of non-whites, their attitudes towards Jewry, their focus on Islam, and their appeal to liberal principles against it.
Ideologically, these parties have both liberal and New Right elements. The liberal rhetoric is quite well known, even infamous, on the right. Thus the Sweden Democrats claim their party’s principles are based upon the Universal Declaration of Human Rights (a UN document). Marine Le Pen claims to defend French state secularism against Islamification. Geert Wilders demands “no tolerance for the intolerant” and positions himself as the truest defender of liberalism, gays, women, etc.
The influence of the New Right is less well known but is present in some, if not all movements. Thus Fillip Dewinter of Vlaams Belang describes non-white immigration to Europe as colonization. Both he and Le Pen speak of European rather than Western Civilization, a distinction not often found outside the New Right. Dewinter goes so far as to speak of its superiority. This is all the sort of terminology used by Guillaume Faye. Similarly Le Pen denounces globalism and the EU as totalitarian. Denouncing liberalism, or in this case liberal institutions and practices, as totalitarian is straight out of the Alain de Benoist playbook. Similarly, the pro-Russian orientation of the Front National and other parties can be regarded as evidence of New Right influences.
These liberal and anti-liberal themes exist in state of tension in these parties’ discourses. But the liberal element is in fact less objectionable than one might think.
Consider the fact that when whites begin to awaken in the United States, they will first do so by demanding a seat at the multicultural table. Something analogous to this has already happened in Europe, but with the appeal being to liberal nostrums other than multiculturalism, which is strongly attacked.
Europeans have already begun taking their own side.
As the demographic situation worsens and the number of Europeans enraged by it increases, the populists will grow in strength. Having established their credibility with the electorate, they will soon be able to use more explicitly ethnocentric and less liberal rhetoric without fear of marginalization.
We mentioned that they oppose multiculturalism. It is certainly a good thing that Europeans have not been reduced to demanding inclusion into multiculturalism. But what the populists propose instead, namely assimilation, is just as bad.
The only real alternative to “multiculturalism” (meaning multiracialism) is not assimilation, but mass deportation, also known as repatriation, expulsion, banishment, or even ethnic cleansing. This is a drastic measure that we know to be necessary, but it is perceived as unnecessary, not to mention cruel and unusual, by most people. In short, it is unpopular, and we are referring to populist parties, with all the drawbacks that entails.
If implemented, however, it would be popular. The economic, cultural, and even psychological benefits would be very great, not to mention addressing the existential threat our people currently faces.
Ultimately the only question that truly matters about these parties is whether or not, given the opportunity, they would expel all non-white communities from their respective nations. I think they will, regardless of what they say now. The popular demand for such measures will be orders of magnitude greater than it is now.
Furthermore, let us assume for a moment, as has been alleged, that the leaders of these parties have sold out their people to the elite and care only for gaining and retaining office. Even if this is true (and for the most part we can only guess about these politicians’ true attitudes), they would still have selfish reasons to pursue this policy.
One can take it for granted that national populists will never receive significant support from non-whites. They cannot out pander the panderers-in-chief, i.e., the center left parties, and for obvious reasons, anti-immigration nationalism is unappealing to immigrants and their descendants (although there are some bizarre exceptions). It therefore follows that eliminating this irreconcilable portion of the electorate from the voting rolls will increase nationalists’ prospects of re-election.
A similar consideration may well lead to either quiet support or only token opposition from center-right parties that face the same dilemma that US Republicans currently face. This dilemma is of course, the hostility of the large welfare-dependent colored populations towards their beloved free market economic nostrums, i.e., the only thing that truly matters to these bourgeois conservatives.
One should also bear in mind that if national populists are ever elected to real power, it is because the people are sufficiently angry to accept radical measures. They will have a mandate to eliminate the ethnic chaos. Anything other than deportation will not fulfill that mandate and will result in nothing but a slower but continuous growth in the non-white population, thus in ultimate political defeat.
Finally, we must turn to the manner in which these movements identify friends and enemies. This concerns Europe, Jewry, Islam, and other non-whites.
Their basic stance towards the EU is one of hostility, combined with a demand for withdrawal from it. While they are correct to oppose the present EU, they are incorrect to oppose the idea of Pan-European government. This, however, is a problem that can wait until they are in a position to shape foreign policy. Advocacy of a European Imperium or Euro-Siberia is something better done at diplomatic conferences than on the campaign trail, as it is simply too esoteric to be compatible with populism. If foreign policy can wait, then winning power is rightly their first priority.
As to their stance on that most controversial issue, the Jewish question, aside from the anomalous Geert Wilders, we can rule out sincere philo-Semitism as a motive for their abandoning anti-Semitic rhetoric and adopting a pro-Israel stance.
As Kevin MacDonald has pointed out, Jews have not offered any significant support to the national populist parties. The explanation for their Zionist rhetoric lies largely in providing an alibi to voters skittish of anything regarding the Third Reich.
One might add that that it also ensures that the full hysterical force of the Jewish community is not unleashed against them. Remember when Jörg Haider (known for his sympathetic references to the Third Reich), joined the Austrian government, causing a minor international crisis with Austria facing diplomatic sanctions? Nothing of this kind has happened since.
It is difficult to say for certain whether the leaders of these parties know the truth about the Jews, but I suspect that they do. After all they have personal experience of antifa attacks, demonization from the controlled media, exclusionary electoral pacts, etc. They are obviously capable of deducing who is behind these actions, not to mention who lobbies the hardest for open borders and the abolition of national identities.
One therefore has good reason to think that if non-whites were ever expelled from Europe, the Jews would be next on the list. This would only be a short step further, and has been the fate of their people since antiquity, although for it to happen on a pan-European scale would be historically unprecedented. It is therefore quite possible that the national populists will, to a certain extent, “sneak up on the Jews,” due to the latter’s generally passive and sullen reactions to attempts at “outreach,” the fact that their influence is more limited than in the US, as well as Islamic anti-Semitic sentiments. These confusions may prove paralyzing for the Jews.
More precisely, the national populists will only challenge organized Jewry when they are strong enough to do so and win. Deception is part of politics. Who would not forgive their present Zionist rhetoric, were they to actually end up expelling the Jews?
As to the Muslims, it is much more simple. They are Europe’s oldest enemy, the largest, and most cohesive and culturally alien immigrant group. Going after them is simply good politics, especially given their anti-liberal and religious rather than ethno-racial identity.
As to the other non-whites and the future problems they will pose, this is a good point to emphasize a crucial point I have been trying to make, namely the difference between electoral campaigns and policy. As things stand now, European racialists are in a bind, as Negroes and Orientals have not yet caused the same degree of popular outrage as the bellicose Muslims. When that changes as Europe becomes more like the US, i.e., with around 40 million Negroes rather than 4 to 8 and a more “market-dominant” Oriental population, then attitudes change will too. They are populists, thus their motto about the people could well be, “I am their leader, so I must follow them.”
This is fine for now, but when the time of crisis arrives, nationalist leaders must be willing to show real leadership and lead from the front. This means political courage, in addition to the obvious cunning and stoicism in the face of intimidation that they already show. If they have all this, then their chances of prevailing over the gutless pseudo-leaders of Europe are very good. One cannot look at the current European economic crisis and see anything other than desperation, cowardice, impotence, and blinkered incompetence among the so-called leaders of Europe.
Certainly, the electoral rhetoric of these parties is disagreeable to racialists in many ways. But they have not yet had the chance to truly control policy. If gaining that opportunity is possible, then a rather heretical electoral campaign does not matter. Words matter less than deeds, and the national populist parties’ willingness to act has not yet been truly tested. What the populists say about non-Muslim non-whites is less important than what they do about them.
So despite the generally negative value we can attribute to current national populist discourses, one can nonetheless take away several positives from the whole phenomenon. First of all, Europeans have begun to take their own side. Secondly, nationalists have for the first time in generations established themselves as a credible political force and a real part of European political life
This latter point is crucial, because when Europe’s demographic situation begins to worsen, there will be a plausible alternative to the system parties and an outlets for Europe’s rage. A skinhead groupsucule is simply not organizationally capable of harnessing that popular rage like these ever-so-professional and apparently bourgeois parties are.
When this happens, these parties’ stances will harden rather than soften. The anti-white ideology is already on the retreat, and system politicians such as Merkel, Cameron, and Sarkozy are only playing catch-up in denouncing multiculturalism.
Much has been gained and nothing really lost. As to the ideological heresies, they are not immutable, and campaign rhetoric costs nothing. One can only hope that because Europeans have begun taking their own side, nationalist leaders will be soon be strong enough to speak the truth more clearly, and be benefited rather than be harmed by it.
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : populisme, europe, affaires européennes, politique, théorie politique, politologie, sciences politiques |
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Kratylos / JIES
Indogermanische Gesellschaft - Kratylos
Journal of Indo-European Studies
Haar tijdschrift Kratylos staat boordevol interessante artikelen en kan besteld worden via uitgeverij Reichert (http://www.reichertverlag.de/, Kreidlerstr. 9, D-70806 Kornwestheim, Deutschland; Tel: (0049) (0)7154/ 13270; e.mail: info@brocom.de info@brocom.de).
Het pendant van dit tijdschrift in de Engelstalige wereld is het vermaarde Journal of Indo-European Studies, wiens hoofdredactuer, James Patrick MALLORY, de auteur van het sinds de jaren 1980 vele malen heruitgegeven en vertaalde standaardwerk In Search of the Indo-Europeans, garant staat voor een onafgebroken stroom publicaties.
Te bestellen rechtstreeks via de website: http://www.jies.org/.
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Mircea Eliade: Liberty
Liberty
By Mircea Eliade
"Iconar", March 5, 1937
There is an aspect of the Legionary Movement that has not been sufficiently explored: the individual’s liberty. Being primarily a spiritual movement concerned with the creation of a New Man and the salvation of our people – the Legion can’t grow and couldn’t have matured without treasuring the individual’s liberty; the liberty that so many books were written about with which so many libraries were stacked full, in defense of which many
democratic speeches have been held, without it being truly lived and treasured.
The people that speak of liberty and declare themselves willing to die for it are those who believe in materialist dogmas, in fatalities: social classes, class war, the primacy of the economy, etc. It is strange, to say the least, to hear a person who doesn’t believe in God stand up for “liberty,” who doesn’t believe in the primacy of the spirit or the afterlife.
Such a person, when they speak in good faith, mix “liberty” up with libertarianism and anarchy. Liberty can only be spoken of in spiritual life. Those who deny the spirit its primacy automatically fall to mechanical determinism (Marxism) and irresponsibility.
There are, however, spiritual movements wherein people are tied by liberty. People are free to join this spiritual family. No exterior determination forces them to become brothers. Back in the day when it was expanding and converting, Christianity was a spiritual movement that people joined out of the common desire to spiritualize their lives and overcome death. No one forced a pagan to become a Christian. On the contrary, the state on the one hand, and its instincts of conservation on the other, restlessly raised obstacles to Christian conversion.
But even faced with such obstacles, the thirst of being free, of forging your own destiny, of defeating biological and economic determinations was much too strong. People joined Christianity, knowing that they would become poor overnight, that they would leave their still pagan families behind, that they could be imprisoned for life, or even face the cruelest death—the death of a martyr.
Being a profoundly Christian movement, justifying its doctrine on the spiritual level above all – legionarism encourages and is built upon liberty. You adhere to legionarism because you are free, because you decided to overcome the iron circles of biological determinism (fear of death, suffering, etc.) and economic determinism (fear of becoming homeless). The first gesture a legionnaire will display is one born out of total liberty: he dares to free himself of spiritual, biological and economic enslavement. No exterior determinism can influence him. The moment he decides to be free is the moment all fears and inferiority complexes instantaneously disappear. He who enters the Legion forever dons the shirt of death. That means that the legionnaire feels so free that death itself no longer frightens him. If the Legionnaire nurtures the spirit of sacrifice with such passion, and if he has proven to be capable of making sacrifices – culminating in the deaths of Mota and Marin – these bear witness to the unlimited liberty a legionnaire has gained.
http://www.archive.org/details/Liberty_7
00:05 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roumanie, légion archange michel, codreanu, mircea eliade, histoire, années 30 |
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samedi, 10 septembre 2011
Wer wird das libysche Erdöl kontrollieren?
Wer wird das libysche Erdöl kontrollieren?
Auf einem Treffen französischer Diplomaten aus aller Welt am Mittwoch, dem 31. August, lobte der französische Staatspräsident Nicolas Sarkozy die Unterstützung der libyschen Rebellen durch das NATO-Bündnis als »unverzichtbares Instrument« und wichtigstes Ergebnis des Kriegs, auch wenn sich Washington entschieden habe, in den Hintergrund zu treten. »Zum ersten Mal stellte die NATO ihre Dienste einer Koalition zur Verfügung, die aus zwei entschlossenen europäischen Ländern bestand – Frankreich und Großbritannien«, bemerkte er in einem Tonfall, der seinen Stolz darüber, Frankreich mit der Entscheidung, sich dem militärischen Vorgehen der NATO in Libyen, die auf den Sturz Muammar al-Gaddafis abzielte, anzuschließen, wieder zu seiner früheren imperialen Größe zurückzuführen, nicht verhehlen konnte.
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Die Prahlerei des französischen Präsidenten Sarkozy über einen erfolgreichen europäischen Krieg ist nur zum Teil berechtigt. Auch wenn Amerika die Führung an England und Frankreich abgetreten hatte, wäre keines dieser Länder ohne amerikanische Aufklärungssatelliten, Spionageflugzeuge und US-Nachschub in der Lage gewesen, Tripolis zu erobern, und Gaddafi hielte sich immer noch in Bab al-Aziziya versteckt.
00:24 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : libye, monde arabe, politique internationale, monde arabo-musulman, afrique, affaires africaines, afrique du nord, méditerranée, hydrocarbures, pétrole |
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La diplomatie des mosquées

La diplomatie des mosquées
Les jours précédents le même professeur de géopolitique, devenu maître d'œuvre de la politique extérieure d'Ankara s'était rendu dans deux autres pays des Balkans. Au Kossovo, il avait accompli ses dévotions d'abord à la mosquée impériale de Pristina. Celle-ci est également connue sous le nom de "Mehmed Fatih", en l'honneur du conquérant de Constantinople Mehmet II qui en avait ordonné la construction en 1461. Puis, dans le même territoire majoritairement albanais, il avait visité l'élégante mosquée édifiée au XVIIe siècle par Sofi Sinan Pacha et dont une légende veut qu'elle aurait été bâtie avec les matériaux du monastère des Saints-Archanges. Enfin en Roumanie, il avait accompli les mêmes gestes en un lieu édifié en 1910, aujourd'hui centre de l'implantation islamique locale, à la frontière bulgare, la mosquée "Hinkar" de style maure mais dont les guides aiment à souligner qu'elle copie son homologue de Konya, capitale des derviches tourneurs en Anatolie.
Commentant ce qu'il appelle la "diplomatie des mosquées" le journal pro gouvernemental turc Zaman Today (1)⇓ souligne que, jusqu'en 2002, les diplomates turcs visitaient traditionnellement leurs compatriotes mais que, depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP ils se tournent désormais au-delà des Turcs, au mépris de la laïcité, vers l'ensemble de leurs coreligionnaires.
Ne doutons pas une seconde que, pour un nombre non négligeable de Turcs, le souvenir de ce grand passé impérial représente une perspective de réimplantation dans les Balkans. Davutoglou, du reste, avait fait sensation à l'automne 2009 en y proclamant "Sarajevo est notre ville". Il s'agissait là, remarquions-nous à l'époque, du premier membre d'une phrase qu'il complétait en ajoutant, à l'attention des musulmans balkaniques : "Istanbul est votre Ville". (2)⇓
La même semaine écoulée, les journalistes français présents à Tirana pour la rencontre de podosphère entre les "bleus" et l'équipe nationale albanaise ne remarquaient guère un incident ayant justifié l'intervention de la Police. En effet, les irrédentistes locaux avaient déployé dans le stade une immense banderole de 30 mètres sur 40 figurant une carte de la Grande Albanie occupant des territoires actuellement situés dans divers pays voisins dans le sud de la Serbie, au Monténégro, ou dans l'ancienne république yougoslave de Macédoine. Le moment venu, ce genre d'étincelles, montées en épingle, pourrait justifier une intervention de l'armée turque, sans même que soit levée l'hypothèque du PKK, et avec la bénédiction du Département d'État.
Il était évidemment beaucoup plus encourageant, pour nos excellents moyens hexagonaux de désinformation, de mettre en exergue les quelques gestes, attendus depuis des années et promis désormais par le chef du gouvernement Erdogan en faveur des minorités non-musulmanes qui n'ont pas encore fui le pays. Quelques hôpitaux et écoles en bénéficieront. Un bon point, pensera-t-on. Il faut se pencher attentivement sur "Zaman" pour relever qu'au moins deux catégories de chrétiens échapperont apparemment à cette libéralisation : les Syriaques et les Turcs protestants (3)⇓. Les premiers souffrent sans doute de témoigner de l'injustifiable annexion du sandjak d'Alexandrette, les seconds indiscutablement coupables de prosélytisme.
Certes on peut se féliciter de voir normaliser certains aspects des relations entre l'État turc et les organismes de bienfaisance ou religieux arméniens, grecs ou juifs. Mais on n'omettra pas non plus de remarquer que cela aussi fait partie des traditions ottomanes et des théories islamiques : les gens du Livre ont droit à un statut spécial à la fois protégé et inférieur. Ils payent un impôt particulier et sont généreusement "dispensés" du service militaire. Beaucoup d'autres choses leur sont interdites, mais ils survivent. Les lecteurs de mon livre sur "La Question turque et l'Europe" ont compris que les crimes commis au XXe siècle ont été inspirés, dans ce pays comme ailleurs, par les adeptes d'une idéologie jacobine. Aujourd'hui le mouvement de Fethullah Gulen, qui inspire le pouvoir AKP, milite pour un retour aux principes antérieurs à la république et, donc, à une plus grande tolérance à l'égard des chrétiens. On ne doit pas l'ignorer.
L'expert géopolitique Ahmet Davutoglou a jusqu'à maintenant échoué dans son programme poudre aux yeux "pas de problèmes avec nos voisins". Les problèmes existants ne sont pas résolus. D'autres sont même apparus. Mais il ne renoncera pas à sa vision tridimensionnelle de l'expansion turque, à la fois vers le Proche Orient en posant au protecteur des Arabes, vers l'Asie centrale en rivalisant avec les Russes, et en utilisant contre l'Europe les minorités islamiques.
Ne nous méprenons pas sur les bonheurs passagers de l'économie turque actuelle. Ce triple rêve tourne évidemment le dos aux derniers lambeaux des principes légués par Mustafa Kemal. Mais il confirme encore plus la grave erreur que développent encore les négociations d'adhésion de ce pays aux institutions encore fragiles de l'Union européenne.
JG Malliarakis
Apostilles
- cf. Zaman Today du 4 août 2011 article "Ahmet Davutoğlu conducts ‘mosque diplomacy’ in Balkans".⇑
- cf. L'Insolent du 4 janvier 2010 "Comment les Turcs regardent leurs alliances".⇑
- cf. cf. Zaman Today du 4 août 2011 article "Non-Muslims praise law to return properties, await its implementation".⇑

