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samedi, 26 février 2011

Principes stratégiques fondamentaux

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Principes stratégiques fondamentaux

Edouard RIX

Ex: http://tpprovence.wordpress.com/ 

Si l’on estime, comme Spengler, que « la politique n’est qu’un substitut à la guerre utilisant des armes plus intellectuelles » (1), appliquer la grille de raisonnement propre à la stratégie militaire au combat politique peut s’avérer fécond.

 

Les grands principes en matière de stratégie militaire, sont au nombre de cinq. Le 1er, la concentration des forces, consiste à frapper avec le maximum de puissance l’ennemi, en un point choisi comme étant le plus faible de son dispositif, pour obtenir soit une percée, soit sa destruction totale. En effet, seule l’attaque du fort au faible est payante, l’attaque du fort au fort ne conduisant qu’au carnage, comme l’Histoire l’a montré. Tel fut le cas de Gettysburg en 1863, qui coûta 23 000 hommes aux Nordistes et 28 000 aux Confédérés, soit un tiers de leurs troupes. Même résultat tragique pour l’offensive anglaise de la  Somme, en juillet 1916, qui entraîna des pertes ahurissantes, la résistance allemande n’ayant pas été entamée par les tirs d’artillerie préalables : 19 240 morts le 1er jour, et plus de 600 000 jusqu’en novembre ! A noter que la concentration des forces implique la maximisation de la puissance de feu : il faut impérativement concentrer son feu pour s’assurer la destruction de l’ennemi, plutôt que de le disperser sur plusieurs cibles…

2ème grande règle, l’économie des forces, qui consiste à privilégier un objectif principal sans s’attarder sur des objectifs secondaires. La défense cherche à disperser l’attaquant, alors que ce dernier doit se concentrer sur son objectif.

3ème principe, la surprise, l’un des éléments les plus importants de la stratégie militaire. On distingue deux niveaux : la surprise stratégique, qui consiste à cacher son plan de campagne, ses objectifs et ses manœuvres; la surprise tactique qui consiste à dissimuler la marche ou la position de ses armées, un nouveau matériel ou une supériorité technique. Pour profiter pleinement de la surprise, il importe que celle-ci débouche sur un avantage décisif : on revient à la concentration des forces, car il faut à tout prix « tirer pour tuer ».

4 ème règle de base à respecter : l’unité de commandement, qui garantit la rapidité de réaction et l’intégrité du plan initialement mis en œuvre. Elle doit être entendue comme unité de pensée, que se soit entre les armes (Terre, Air, Mer) ou entre les conceptions stratégiques. Mais ce principe est rarement atteint, même au sein d’une armée nationale, encore moins entre des commandements alliés de plusieurs nations. Les Américains ont toujours su unifier leur direction, que ce soit pendant la guerre de Sécession, celle du Pacifique, ou en Europe avec Eisenhower. Le commandement interallié de Foch, nommé commandant en chef du Front de l’Ouest en mars 1918 est un autre exemple de commandement unifié voulu par les Alliés. A l’inverse, les Allemands ont, au cours des deux guerres mondiales, totalement échoué à mettre en place cette unité de commandement, que ce soit au niveau des stratégies nationales ou des armes (Wehrmacht, Luftwaffe, Waffen SS).

Dernier élément, l’initiative des opérations : c’est le but essentiel de la manœuvre, qui découle de la maîtrise des autres principes stratégiques. Le camp qui dispose de l’initiative bénéficie d’un avantage moral considérable. Mais celui qui déclenche les hostilités n’est pas forcément celui qui engage les opérations : en 1939, si les Alliés surprennent Hitler en lui déclarant la guerre, ils restent sur leurs positions, abandonnant toute initiative stratégique au führer.

UN EXEMPLE DE MAITRISE DES PRINCIPES STRATÉGIQUES : AUSTERLITZ

La bataille d’Austerlitz, menée de main de maître par Napoléon, est le meilleur exemple d’une stratégie réussie.

Apprenant la formation de la 3ème coalition, Napoléon exécute un retournement complet de son armée massée à Boulogne, qu’il envoie à Ulm battre l’Autriche, s’emparant de l’initiative stratégique. Face aux Russes et aux restes de l’armée autrichienne, il étudie soigneusement la carte de Moravie et sélectionne le site d’Austerlitz, imposant le champ de bataille aux Coalisés.

Le commandement est unitaire chez les Français. Clausewitz, fortement influencé par Napoléon, retiendra le principe du « généralissime ». A l’inverse, le conseil de guerre coalisé est bicéphale (Autriche-Russie), et le plan finalement adopté est un compromis boiteux entre les deux alliés.

Le plan de bataille français est simple et expliqué la veille aux soldats par Napoléon : il consiste à attirer l’aile gauche coalisée dans un piège en faisant reculer l’aile droite française, afin de prendre le plateau de Pratzen avec le gros des forces et, à partir de cette brèche, effectuer une manœuvre en tenaille. Au contraire, le plan des Coalisés est compliqué, exposé lors d’un interminable conseil de guerre où le maréchal Koutouzov s’endort ! Pis : les ordres sont donnés aux officiers russes au dernier moment et en allemand !

Les Français pratiquent la concentration des forces avec comme objectif principal le plateau de Pratzen. Les Coalisés se donnent plusieurs objectifs, d’où une dispersion de leurs forces qui sont battues en détail. Résultat : l’emploi des grands principes stratégiques offre sa plus grande victoire à Napoléon.

LA BATAILLE DE FRANCE DE MAI 40

Autre exemple parlant, la campagne de France de 1940. L’avantage de l’initiative stratégique est perdu par les Alliés lors de l’invasion allemande de la Pologne, et ils ne la retrouveront plus.

L’état-major allemand fait preuve de flexibilité en changeant son plan sous l’impulsion d’Hitler. La réédition du plan Schlieffen de 1914 initialement prévu (poussée massive vers le nord de la France à travers la Belgique) est abandonné. Alors que le plan français prévoit une avance du gros des forces alliées pour contrer l’avance ennemie, les allemands attaquent la Belgique et la Hollande tandis que leurs blindés percent à Sedan, dans les Ardennes, un endroit considéré par la doctrine française comme infranchissable par les chars (cours d’eau plus massif forestier). Les Allemands exploitent à fond la surprise.

Sur l’objectif principal, Hitler concentre 7 divisions blindées, face à 7 divisions d’infanterie et 2 divisions de cavalerie légère françaises. Le principe de l’attaque du fort contre le faible est respecté, les Allemands cherchant à réaliser la percée à un point précis, le Schwerponkt, point de rupture, en l’occurrence à Sedan. Grâce à la mobilité de leurs divisions blindées, ils foncent vers la Mer du Nord et isolent le gros de l’armée alliée en Belgique par un « coup de faux ».

PRINCIPES STRATÉGIQUES ET COMBAT POLITIQUE

Ces principes stratégiques ne visant qu’un but, la victoire, il semble donc pertinent de les appliquer aussi sur un plan politique.

Incontournables, la concentration et l’économie des forces, qui consistent à frapper avec le maximum de force militante le point faible de l’adversaire politique. En 1968, Alain Robert créera le GUD en partant du constat qu’un noyau dur de militants concentrés sur un bastion universitaire valait mieux que des centaines d’adhérents éparpillés (cf Occident). Le nid de résistance, véritable Nanterre à l’envers, ne pouvait qu’être Assas, plus favorable sociologiquement. Si l’on excepte Jean-Marie Le Pen, candidat gyrovague (Paris, Auray, Marseille, Nice), tous les dirigeants du FN se sont efforcés de constituer un fief électoral inexpugnable : le couple Stirbois à Dreux, Bruno Mégret à Vitrolles, Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. A chaque fois, l’on retrouve les mêmes ingrédients qui assurent la victoire finale : concentration des forces vives du parti sur un point faible de l’ennemi – en l’occurrence, une mairie socialiste gangrénée par l’insécurité, l’immigration et les scandales -, et au final percée électorale décisive qui ouvre une brèche dans le mur du silence politico-médiatique.

Sur le plan idéologique aussi, il s’agit de frapper du fort au faible, et sur un nombre limité d’ «objectifs ». Pour percer, un mouvement politique doit se limiter à quelques idées simples et porteuses. L’émergence du FN dans les années 80 s’explique ainsi par « la règle des trois I » : Immigration, Insécurité, Impôts. Lorsque Le Pen reniera ce triptyque, en 2007, il obtiendra son pire score présidentiel. En revanche, l’attaque du faible au fort, c’est-à-dire sur des thèmes totalement verrouillés par le Système – antisémitisme, révisionnisme – déclenche immédiatement un violent tir de barrage médiatique et relève du grand suicide politique… Lancer l’offensive sur ces forteresses puissamment défendues par 50 ans de terrorisme intellectuel, c’est faire bien peu de cas de l’élément primordial de toute stratégie : la surprise.

Autre principe à ne pas ignorer, l’unité de commandement. L’expérience a montré la supériorité du principe du chef (qui a parlé de « führerprinzip » ?…) sur une direction collégiale. Initiative nationale, mensuel du Parti des forces nouvelles, présentait deux photos, l’une de Le Pen, l’autre du bureau politique du PFN, ainsi sous-titrées : « Face à face : Président (…) et Bureau Politique. Deux conceptions de l’action » (2). L’histoire a tranché entre un leader charismatique et une direction multiple et, au final, acéphale. Alors que Le Pen persévéra dans la dénonciation du giscardisme et de la « fausse droite », les jeunes gens du PFN multiplieront les stratégies les plus variées, passant d’un soutien à VGE en 1974, à un ralliement à Chirac en 1977, puis au lancement de l’Eurodroite avec le MSI néo-fasciste !

Ces principes stratégiques théorisés par les auteurs classiques suivent ce que l’historien de l’Antiquité gréco-latine Victor D. Hanson a appelé Le modèle occidental de la guerre (3), qui repose entièrement sur la recherche de la bataille décisive, chère à Clausewitz – bataille qui doit conduire à l’écrasement de l’adversaire -, ignorant d’autres formes de guerre, comme la guerre assymétrique.

Edouard Rix, Réfléchir & Agir, automne 2010, n°36.

NOTES

(1) O. Spengler, L’Homme et la technique, Gallimard, 1969, p. 120.

(2) Initiative nationale, novembre 1977, n°22, pp. 18-19.

(3) Victor D. Hanson, Le modèle occidental de la guerre, Les Belles Lettres, 2001, 298 p.

 

Le désenchantement du monde (de Marcel Gauchet)

Le désenchantement du monde (M. Gauchet)

Gauchet reprend l’expression de « désenchantement du monde », utilisée par Max Weber pour décrire l’élimination du magique dans la construction du Salut, mais ce qu’il désigne par là va au-delà de l’objet désigné par Weber. Pour Marcel Gauchet, le religieux en tant que principe extérieur au social, et qui modèle le social depuis l’extérieur, c’est fini. Et l’originalité de l’Occident aura consisté, précisément, à opérer cette incorporation totale, dans le social, des fonctions traditionnellement allouées au religieux.

Le « désenchantement du monde », version Gauchet, ce n’est donc pas seulement l’élimination du magique dans le religieux, c’est bien encore la disparition du religieux en tant qu’espace collectif structurant et autonome.

Il s’agit donc ici de comprendre pourquoi le christianisme aura été, historiquement, la religion de la sortie de la religion. L’enjeu de cette histoire politique de la religion : comprendre, au-delà des naïvetés laïcardes, quelles fonctions la religion tenait dans les sociétés traditionnelles, et donc si d’autres moyens permettront de les maintenir.

 

*

 

Commençons par résumer « l’histoire politique de la religion », vue par Marcel Gauchet. C’est, après tout, pratiquement devenu un classique – un des très rares grands textes produits par la pensée française de la fin du XX° siècle.

Le fait est que jusqu’ici, le religieux a existé dans toutes les sociétés, à toutes les époques connues. Qu’il ait tenu une fonction dans chaque société, à chaque époque, n’est guère douteux. Une première question est de savoir si cette fonction fut constamment la même, et, dans le cas contraire, comment elle a évolué.

Pour Gauchet, il faut mettre à jour une structure anthropologique sous-jacente dont le religieux fut l’armature visible à un certain stade du développement historique. Cette structure fondamentale, c’est ce qu’il appelle : « L’homme contre lui-même ». Il entend par là la codification par l’homme d’un espace mental organisé autour du refus de la nature (celle du sujet, celle des autres hommes, celle de l’univers), afin de rendre possible un contrepoids salvateur, le « refus du refus » (qui permet d’accepter les autres hommes au nom du refus du sujet auto référant, d’accepter le sujet au nom de son refus, et finalement d’accepter la nature de l’univers au nom du refus général appliqué à la possibilité de la refuser). Le religieux a été, pour Marcel Gauchet, la forme prise, à un certain moment de l’histoire de l’humanité, par une nécessité incontournable induite par la capacité de refus propre à l’esprit humain : l’organisation du refus du refus, de la négation de la négation – bref, du ressort de la pensée même.

Gauchet renverse ici la conception classique, qui voit dans la religion un obstacle à la perspective historique. Faux, dit-il : la religion a eu pour mission de rendre possible l’entrée de l’humanité dans l’histoire, précisément en organisant une entrée « à reculons ». L’humanité ne voulait pas, n’a jamais voulu être historique. L’historicité lui enseigne une mortalité qu’elle redoute, qu’elle abhorre. La religion, en organisant le refus dans l’ordre symbolique, a été la ruse par laquelle l’humanité, tournant le dos à son avenir, pouvait aller vers lui sans le voir. Une méthode de gestion psychologique collective, en somme : en refusant dans l’ordre symbolique, on rend possible l’acceptation muette du mouvement permanent qu’on opère, par ailleurs, dans l’ordre réel, à un rythme si lent qu’on peut maintenir l’illusion d’une relative stabilité.

Sous cet angle, la « progression du religieux » peut être vue comme son oblitération progressive, au fur et à mesure que l’humanité accepte de regarder en face son inscription dans l’histoire, et d’assumer, donc, son refus de la nature. Des religions primitives au christianisme, on assiste ainsi à une lente réappropriation du fondement du religieux par l’homme, jusqu’à ce que « Dieu se fasse homme ».

C’est un long trajet car, au départ, dans la religion primitive, les Dieux sont radicalement étrangers à l’homme. Leur puissance le surpasse infiniment. Les succès humains ne peuvent être dus qu’à la faveur divine, les échecs à la colère (forcément juste) des divinités offensées. Voilà toute la religion primitive. Elle est étroitement associée à un système politique de chefferie, où l’opposition pouvoir-société est neutralisée par l’insignifiance (réelle) du premier, rendue possible par l’insignifiance (volontairement exagérée) de la seconde. La création d’une instance symbolique de régulation au-delà de la compétence humaine a d’abord été, pendant des millénaires, une manière de limiter la compétence des régulateurs humains. Le holisme fondamental des sociétés religieuses, nous dit Gauchet, ne doit pas être vu comme le contraire de notre individualisme, mais comme une autre manière de penser le social : un social qui n’était pas, et n’avait pas besoin d’être, un « social-historique ». C’était un social « non historique », où la Règle était immuable, étrangère au monde humain, impossible à contester.

Cette altérité du fondement de la règle, propre aux religions des sociétés primitives, est, pour Gauchet, « le religieux à l’état pur ». En ce sens, l’émergence progressive des « grandes religions » ne doit pas être pensée comme un approfondissement, un enrichissement du religieux, mais au contraire comme sa déconstruction : plus la religion va entrer dans l’histoire, moins elle sera extérieure au social-historique, et moins, au fond, elle sera religieuse.

Cette remise en cause du religieux s’est faite par étapes.

D’abord, il y eut l’émergence de l’Etat. En créant une instance de régulation mondaine susceptible de se réformer, elle a rendu possible le questionnement de la régulation. Il a donc fallu codifier un processus de mise en mouvement de « l’avant » créateur de règles. Les dieux se sont mis à bouger ; jusque là, ils vivaient hors du temps, et soudain, ils ont été inscrits dans une succession d’évènements. L’intemporel s’est doté de sa temporalité propre. Enjeu : définir, par la mythologie, une grille de cautionnement de la domination politique, ancrée dans un récit fondateur. La hiérarchie des dieux impose la hiérarchie des hommes à travers la subordination des hommes aux dieux, subordination rendue possible par le début de l’effacement de la magie (où le magicien maîtrise les forces surnaturelles) et l’affirmation du cultuel (où le prêtre sert des forces qui le dépassent). Le processus de domination mentale (des prêtres par les dieux, des hommes par les prêtres) devient ainsi l’auxiliaire du processus d’assimilation/englobement par l’Etat, donc de la conquête. Ce processus s’est accompli progressivement, en gros entre -800 et -200, dans toute l’Eurasie.

Le contrecoup de ce mécanisme, inéluctablement, fut le tout début de l’émergence de l’individu. Le pôle étatique définit un universel ; dès lors, le particulier devient pensable non par opposition aux autres particuliers, mais par opposition à l’universel. L’individu commence alors  à être perçu comme une intériorité. Et du coup, l’Autre lui-même est perçu dans son intériorité.

D’où, encore, l’invention de  l’Outre-Monde. Pour un primitif, le surnaturel fait partie du monde. Il n’existe pas de rupture entre le naturel et le surnaturel, entre l’immanent et le transcendant. Au fond, il n’existe pas d’opposition esprit/matière : tout est esprit, ou tout est matière, ou plutôt tout est esprit-matière, « souffle ».

Et d’où, enfin, le mouvement interne du christianisme occidental.

 

*

 

Progressivement, dans le christianisme, la dynamique religieuse se déplace pour s’installer à l’intérieur de l’individu. Le temps collectif étant historique, le temps religieux devient le temps individuel. Ce déplacement de la dynamique religieuse est, pour Gauchet, le mouvement interne spécifique du christianisme occidental.

Les autres mondes sont restés longtemps bloqués au niveau de la religion-Etat, du temps historique religieux ; seul le monde chrétien, surtout occidental, a totalement abandonné le temps collectif à l’Histoire, pour offrir à la religion un terrain de compensation, le temps individuel. Gauchet écrit : « Avec le même substrat théologique qui a porté l’avènement de l’univers capitaliste-rationnel-démocratique, la civilisation chrétienne eût pu rejoindre la torpeur et les lenteurs de l’Orient. Il eût suffi centralement d’une chose pour laquelle toutes les conditions étaient réunies : la re-hiérarchisation du principe dé-hiérarchisant inscrit dans la division christique du divin et de l’humain. »

Il n’en est pas allé ainsi. L’Occident est devenu une exception, et sa dynamique religieuse est allée jusqu’à son terme.

Il en est découlé, dans notre civilisation et au départ seulement dans notre civilisation, un accroissement des ambitions et de l’Histoire, et de la religion.

Jusque là, les deux termes étaient limités l’un par l’autre. De leur séparation découle la disparition de leurs limitations. L’Histoire peut théoriquement se prolonger jusqu’à sa fin. Elle a cessé d’être cyclique. La religion, de son côté, peut poursuivre la réunification de l’Etre à l’intérieur de la conscience humaine.

L’adossement de ces deux termes ouvre la porte à une conception du monde nouvelle, dans laquelle l’homme est son co-rédempteur, à travers la Foi (qui élève son esprit jusqu’à l’intelligence divine) et les œuvres (qui le font participer d’une révélation, à travers l’Histoire). Seul le christianisme, explique Gauchet, a défini cette architecture spécifique – et plus particulièrement le christianisme occidental.

Progressivement, à travers le premier millénaire, d’abord très lentement, le christianisme élabore cette architecture. Avec la réforme grégorienne et, ensuite, l’émergence des Etats français et anglais, l’Occident commence à en déduire des conclusions révolutionnaires mais logiques. Le pouvoir politique et le pouvoir spirituel se distinguent de plus en plus clairement.  La grandeur divine accessible par la conscience devient étrangère à la hiérarchie temporelle, elle lui échappe et fonde un ordre autonomisé à l’égard du politique. En retour, le politique se conçoit de plus en plus comme un produit de l’immanence. Le souverain, jadis pont entre le ciel et la terre, devient la personne symbolique d’une souveraineté collective, issue des réalités matérielles et consacrée avant tout à leur administration. Avec la Réforme, l’évolution est parachevée : l’Etat et l’Eglise sont non seulement distincts, mais progressivement séparés.

Les catégories de la « sortie de la religion », c'est-à-dire le social-historique dans le temps collectif, le libre examen dans le temps individuel, sont issues directement de cette évolution. Ici réside sans doute un des plus importants enseignements de Gauchet, une idée qui prend à revers toute la critique classique en France : notre moderne appréhension du monde en termes de nécessité objective n’est pas antagoniste de la conception chrétienne de l’absolu-divin personnel : au contraire, elle en est un pur produit.

 

*

 

La conclusion de Gauchet est que la « sortie de la religion » ouvre la porte non à une disparition du religieux, mais à sa réduction au temps individuel (une évolution particulièrement nette aux USA, où la religion est surpuissante comme force modelant les individus, mais quasi-inexistante comme puissance sociale réelle). Et d’ajouter qu’avec l’émergence puis la dissolution des idéologies, nous avons tout simplement assisté à la fin des religions collectives, qui sont d’abord retombées dans le temps historique à travers la politique, et s’y sont abîmées définitivement.

Sous-entendu : voici venir un temps où il va falloir se débrouiller sans la moindre religion collective, et faire avec, dans un cadre en quelque sorte purement structuraliste, en nous résignant à être des sujets, sans opium sacral pour atténuer la douleur de nos désirs. Car c’est à peu près là, au fond, la seule fonction du religieux qui, aux yeux de Gauchet, ne peut pas être assurée par le social radicalement exempt de la religion.

En quoi, à notre avis, Gauchet se trompe…

L’expulsion du religieux, retiré totalement du temps collectif, implique que ce temps-là, le temps collectif, ne peut plus être pensé en fonction de la moindre ligne de fuite. S’il n’y a plus du tout de religieux dans le temps collectif, alors la mort des générations en marque les bornes. Et donc, il n’y a plus de pensée collective sur le long terme, au-delà de la génération qui programme, qui dirige, qui décide (aujourd’hui : la génération du baby-boom).

Eh bien, n’en déplaise à Marcel Gauchet et sans nier que le structuralisme soit une idée à creuser, il nous semble, quant à nous, que les ennuis de l’Occident commencent là, dans cette désorientation  du temps collectif. Tant que le religieux se retirait du temps collectif, il continuait à l’imprégner d’une représentation du très long terme, et aspirait en quelque sorte le politique vers cette représentation : ce fut la formule de pensée qui assura l’expansion de l’Occident, le retrait du religieux ouvrant un espace de développement accru au politique, à l’économique, au scientifique, tous lancés secrètement à la poursuite du religieux qui s’éloignait. MAIS à partir du moment où le religieux s’est retiré, l’espace qu’il abandonne est déstructuré, et il n’y a plus de ligne de fuite pour construire une représentation à long terme.

La dynamique spirituelle de la chrétienté occidentale a suscité des forces énormes aussi longtemps qu’elle était mouvement ; dès l’instant où elle parvient à son aboutissement, elle débouche sur une anomie complète. Oserons-nous confesser que le vague « structuralisme » de Gauchet, conclusion mollassonne d’un exposé par ailleurs remarquable, nous apparaît, à la réflexion, comme une posture de fuite, et une manière pour lui de ne pas tirer les conclusions logiques de sa propre, brillante et tout à fait involontaire enquête sur la décadence occidentale ?

 

Swantje Swanhwit - Mutter

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vendredi, 25 février 2011

Entre "xénophobie" démocratique et démophobie totalitaire

ENTRE « XÉNOPHOBIE » DÉMOCRATIQUE ET DÉMOPHOBIE TOTALITAIRE

 

 

Chronique de Baptiste Algan

Ex: http://agoradedroite.fr

Il est de ces paradoxes en démocratie où ce qui va pour les uns ne tiens pas pour les autres, où le peuple n’a raison que lorsqu’il répond aux attentes des élites de la mondialisation. Outre cela, toute oraison politique tendrait au néfaste, à la non-raison, à un dangereux crime de subversion et d’aliénation des populations. Rappelons toutefois, que la démocratie, c’est avant tout Demos qui prédispose Kratos, le dose, et parfois s’y oppose. En théorie, cela présume que Demos dispose d’une véritable capacité de réflexion lui permettant de juger avec raison sur tout sujet lié aux affaires et la bonne gestion de la Cité en question. C’est en tout cas, la voie prise par les nations civilisées d’Occident comme aboutissement des grandes révolutions. On pourrait traiter longuement du bien-fondé de la démocratie comme système politique privilégié et un démocrate, comme l’infâme auteur de cette chronique, ne serait pas tendre avec cette moderne dulcinée. Mais la démocratie est. Entendons, qu’elle eut été assez forte pour s’être imposée parmi tant d’autres modèles concurrents ou opposés. Là réside peut-être d’ailleurs sont seul grand mérite. Et il faut la traiter comme un état, un fait qui pour l’heure, ne peut être écarté. Alors, est-il plus utile de lui reconnaître davantage ses affres, ses complications et ses exceptions. Et si la démocratie, c’est autant d’uniformisations que de divisions, c’est aussi avant tout une liste infinie d’exceptions dressées par ceux qui en tiennent les cordons. Et chaque jour, nous observons un peu plus l’étendue de tout ce ménage démocratique dirigé par les affres du politique, de l’idéologique, osons dire, du gastrique, tout n’étant qu’affaires de panse bien remplie et de bourses chatouilleuses.

Quand quelques uns peuvent se permettre de dicter la direction d’une population, milles autres sont appeler à se taire, parfois enclin à des poursuites judiciaires quand ce ne sont pas les sirènes de la dite conscience de l’humanité que l’on sommerait d’hurler, afin de repousser ces voix fâcheuses, ces dangereux réfractaires marginaux, dans le fin fond d’un sac de chaux.

Dernière affaire en date, la Suisse, celle-là qui s’attelle depuis quelques années à irriter le beau monde des démocrates exaltés. Tout avait déjà commencé pendant la seconde guerre mondiale (peut-être même la première). Neutre d’apparence que la Suisse se présentait. En vérité, une bien efficace banquière pour les deux camps adversaires. Et puis ensuite, leur refus de participer à la nouvelle ère, de paix et de prospérité, tout juste ont-ils accepté quelques accords avec l’Union économique et financière. Quasi isolée est-elle restée pendant toutes ces années, narguant les autres Etats, les autres ensembles politiques, de sa belle vitalité. Dernièrement, voilà aussi qu’ils voulaient nuire à l’immense carrière d’un violeur avéré en faisant de la lèche et du pied à l’Empire américain. Ah ces salauds de Suisse !

Mais encore, la liste se poursuit. Le 29 novembre 2009, la Suisse met la vitesse supérieur sur l’autoroute du populisme et de la « fascisation » en interdisant la construction de minarets (la construction de mosquées restant autorisée) sur son sol grâce à un référendum d’initiative populaire au cours duquel le « oui » l’emporta à 57,5% pour une participation (considérée élevée) de 53%. Déjà, ce fut l’émoi général en Europe et même dans le monde, où les chantres du droits l’hommisme et de la démocratie (d’un autre genre…) hurlèrent au scandale, au populisme, au racisme et même pour certains même, au fascisme ! Mais la Suisse, non contente de faire trembler tous ses beuglants du « No, pasaran ! », s’est récemment décidé à les torturer, les faire souffrir jusqu’au bout de ce clou déjà planté. Et paf ! Encore un coup ! Voilà qu’une autre initiative populaire est venue aggraver le cas Suisse : le 28 novembre 2010, 52,9% des électeurs suisses ont voté le renvoi automatique des délinquants étrangers notamment pour les crimes graves ou contrevenant à la bonne gestion de la richesse publique, notamment les cas de fraude fiscale – un crime mineur dit-on ailleurs en Européïe, à l’heure où partout l’on agonisse d’angoisses face à la dite explosion de la dette publique…

La Suisse, ses vallées, ses montagnes, ses chalets et Lausanne. Ah la Suisse, la Suisse… Autrefois, on y allait le cœur tranquille, l’esprit léger, se reposer la coquille, éventuellement cacher son blé… Et son système politique, tellement parfait, puisque confédérale, démocratique, semi-directe où prédominait subsidiarité et proportionnalité, apparaissait comme un modèle de sainteté… Qu’en n’ont-ils fait de tout ce beau pays, de toute cette belle politique ? Oh certes, il n’a pas changé mais dieu qu’il en fut perverti. Quel danger pour notre Européïe chérie…

Cesse de gazouillements et au diable ce discours d’émasculé, tout juste bon pour les enfoutrés. Voilà qu’aujourd’hui, celle qui fut un exemple, un ami, un allié, une banque, un paradis, en somme toute la bonne vielle Helvétie, est aujourd’hui un bien monstrueux voisin rappelant des temps sinistres et malsains. En clair, la Suisse « xénophobe »… ou comment une démocratie absolue, au sens intégral et accompli, n’est plus la bienvenue au sein du grand jeu des Etats parvenus, et devient la cible de toutes les haines des démocrates dégénérés, des ploutocrates totalitaires et de tous ses maîtres en ingérence diplomatique, qui se frustrent quand leur infâme modèle idéologique est repris contre eux-mêmes.

Ah ces infâmes ordures de l’UDC…démocratique osent-ils se revendiquer…

Parti de centre-droit, libéral, conservateur et souverainiste pour les braves populations de la confédération ; parti de la diabolique extrême droite, nationaliste (évidemment de tendance fasciste), populiste (évidemment de tendance raciste) et éminemment ultra-conservateur, pour les européistes totalitaires. Voilà bien les grandes différences sémantiques et idéologiques entre une démocratie éclairée et des démocraties sombrant de plus en plus dans l’obscurité, c’est-à-dire qui ne tiennent plus compte ni de la réalité ni de la vérité, préférant se rallier au caractère opaque et abstrait de discours biaisés par les crevasses de l’idéologique et de l’économique.

Alors oui, on peut assurément émettre quelques critiques à l’égard de l’UDC et plus généralement de la situation politique en Suisse. Il ne s’agit pas de faire de la Suisse un modèle politique, encore moins idéologique. On peut admettre qu’il y a du bon dans cette démocratie décentralisée et participative pour ce peuple à l’esprit encore quelque peu patriotique. Cependant, si certains courants de la « droite dure et radicale » ou d’ailleurs fantasment sur le modèle suisse, d’autres courants, certainement plus pragmatiques et patriotiques, lui préfère un modèle à la française. A chacun son modèle politique, adapté à sa situation historique et aux réalités organiques, sociétales, économiques etc. Tel est en tout cas l’esprit de ceux qui se réclament du « pays réel » (1) et authentique.

Au delà de cette parenthèse, on peut également suspecter que ce ne sont finalement seulement quelques intérêts économiques qui dirigeraient tous ces nouveaux retranchements politiques. A moins que ce ne soit une réaction de bon sens, en adéquation avec toute morale un temps soit peut humaine et naturelle. Car  le pain sur la table est donné à tous, dés lors qu’on ne le vole pas, dés lors qu’on ne leur retire pas de la bouche de celui qui l’a produit. Le pain, on le produit ou on le mérite. Et c’est assurément là que réside la véritable foi démocratique.

La Suisse est reconnue coupable, sans possibilité d’être acquittée. Coupable de quoi, on ne sait trop. Racisme, populisme disent certains. A moins que ce ne soit de trop de républicanisme…

Reste-t-il néanmoins que la Suisse est en train – n’y est-elle déjà pas parvenue – de construire le grand idéal grec, peut-on dire aristotélicien et platonicien, en terme de démocratie. Si démocratie il doit y avoir, c’est parce qu’il y a République. Et la République, ce n’est pas « un vivre ensemble » mais un vivre ensemble dans l’intérêt de la Nation. La Chose publique au service de la Cité. Dés lors qu’elle quitte les carcans de l’homogénéité, de la cohésion, de l’ordre et de l’autorité, la démocratie ne devient que la forme déviante et corrompue d’une République qui ne sert plus que les intérêts de telle ou telle communauté, souvent celle des privilégiés.. Ainsi, comme dans la typologie aristotélicienne des régimes politiques, la Suisse est une République accomplie. Ailleurs, dans nos pays, la République ne défend plus l’intérêt public mais des intérêts propres, personnels ou communautaires. La République corrompue devient démocratie, comprenons démagogie, où l’intelligence, la force et la vertu sont réduits en esclavage face à la l’emprise de la ruse, du faible et du vice. Et non content de leur perversité, les démagogues actuels sont même allés plus loin en y incorporant les formes déviantes d’autres régimes : l’oligarchie, en somme toute l’entente de quelques uns pour faire régner la tyrannie.

Eh oui, car tous ces vautours ne supportent pas quand les peuples tendent à sortir du moule dogmatique, européiste et démocrato-humanitariste, qui plus est encore quand ces peuples refusent  tout bonnement de l’intégrer, d’y participer. Ce sont ces rapaces même qui viennent faire des leçons de gouvernance aux peuples d’Europe : démocratie participative, subsidiarité, proportionnalité disent-ils. Et les voilà aussi à encenser les démocraties décentralisées et participatives d’Amérique Latine. De la bonne gouvernance, affirment-ils. Usurpateurs, mystificateurs et oppresseurs ! Voilà tout. Rien ne les insupporterait plus que des peuples, des communautés, des identités – comprenons charnelles et historiques et non pas de simples créations idéologiques, stratégiques ou administratives – qui échapperaient à leur main de fer. Des démophobes qui haïssent les peuples, non seulement en tant qu’entité morale et politique mais également d’un point de vue ethnique, voilà la vérité. Si un jour les membres de l’union économique et financière parvenait à construire un modèle proche du modèle suisse, en vue de l’effusion des thèses prônant la gouvernance, elle ne serait qu’une forme autre de gestion des intérêts économiques de certains via l’administratif et le politique. Aucune réelle reconnaissance politique, encore moins culturelle ou ethnique. Et dire que certains avortons, se laissent attraper par les verves régionalistes des ploutocrates européistes…Peut-être est-ce dans ses moments là qu’il faut haïr le démocratique…

Et les anti-populistes de notre chère Européïe ont bien compris qu’il ne fallait d’aucune façon que la démocratie soit une liberté infinie. Tout ce beau monde dit qu’il faut et veut des limites, des moyens de contrôle de l’application faite de leur idéal démocratique. Des limites…peut-on en citer quelques unes déjà appliquer : le non-respect, la surdité (volontaire) des élites politiques, l’éternel « cause toujours » inhérent au modèle démocratique. Voyez tous ces élus suisses sociaux-démocrates, néolibéraux ou écologistes, chez eux ou en Européïe, l’air pisseux, devant les gros yeux des grands guides et architectes du monde de Oui-Oui, expliquaient qu’ils s’attelleront à ce que le projet de loi ne contrevienne pas au dogme européen, le seul et unique bon choix…C’est certain, la Suisse y reviendra…

Alors, c’est un peu comme des Méluche d’un autre genre qu’il faut leur cracher : « Dehors ! Ouste ! Du balai ! Nous ne vous regretterons pas ! ». Les poubelles de l’histoire européenne ne suffiront pas pour se débarrasser de toute cette clique putride et toutes leurs pensées perfides.

Qui sont-ils pour dicter aux nations libres, le chemin à suivre ? Des professionnels, des experts ? C’est bien peut-être cela. Ils ne sont que des êtres qui doivent assurer une carrière, leur place dans le monde de la performance et du fric, où les places y sont très chères. Alors, le destin des patries, des nations, il y a longtemps qu’ils l’ont jeté dans un gouffre, sans même y porter quelconque considération.

Ils ne sont donc personne et rien ne rend légitime l’ingérence démocratique qu’ils exercent contre toute entité souveraine et authentique. Totalitaires sont-ils seulement. Des criminels, des génocidaires. Car « La vérité c’est que partout où il y a des patries, c’est-à-dire des groupes historiques ayant conscience de leur continuité, toute atteinte à l’intégrité et à la liberté de ces patries est un attentat contre la civilisation » (2). Et ces gens là massacrent les patries, les nations. Ils saccagent et tuent notre civilisation européenne, autrefois grande et pérenne, parce que pleine de nations souveraines.

Goscinny et Uderzo avait fait choix de placer leurs valeureux résistants gaulois en Armorique. Finalement, c’est en terre helvétique que s’incarne peut-être le mieux cet idéal « d’isolement » (comprendre prise de distance, éloignement) et de résistance contre l’occupation des tenants du Monde et de l’Etranger. Mieux encore, c’est un protectionnisme éclairé que la Suisse s’emploie à construire, car ne perdant rien de son dynamisme ni de sa prospérité. Oh que non, ils n’auront pas l’Helvétie ! Et vive la Suisse !  A d’autres maintenant de savoir faire preuve de solidarité, et d’engager leur patrie sur la voie de la liberté, non pas avec le système politique suisse en modèle, mais à leur façon, selon les déterminants qui constituent leur peuple, leur nation. Ce n’est pas un manque d’hospitalité que de vouloir maintenir l’ordre et l’homogénéité au sein d’une société. Bien au contraire, cela en est une condition, pour qu’une nation préserve son hospitalière tradition. Et l’on ne peut reprocher à la Suisse, sa croix et ces 20% d’étrangers, que de pécher par manque d’hospitalité, tout comme toutes ces nations qui se laissent prendre dans les filets du sur-accueil et de la diversité.

« Il s’agit de savoir si nous sommes chez nous en France ou si nous n’y sommes plus ; si notre sol nous appartient ou si nous allons perdre avec lui notre fer, notre houille et notre pain : si, avec les champs et la mer, les canaux et les fleuves, nous allons aliéner les habitations de nos pères, depuis le monument où se glorifie la cité jusqu’aux humbles maisons de nos particuliers. Devant un cas de cette taille, il est ridicule de demander si la France renoncera aux traditions hospitalières d’un grand peuple civilisé. Avant d’hospitaliser, il faut être. » (3) Charles Maurras


(1) : Notion théorisée par Charles Maurras, selon la méthode de l’empirisme organisateur. Le pays réel caractérise ce qu’est ou devrait être de ses structures sociales et politiques, en vertu de tout son héritage historique, de la psychologie de son peuple et des réalités contemporaines. Le pays réel s’oppose au pays légal, qui ne serait que la mise en application de pensées et notions idéalisées.

(2) : Jean Jaurès, L’Armée Nouvelle, 1910

(3) : Charles Maurras, L’Action Française, 6 juillet 1912

"Lahme Ente" contra chinesischer Drache

»Lahme Ente« contra chinesischer Drache

 

von Dr. Kersten Radzimanowski

 

Ex: http://www.deutsche-stimme.de/

 


 Supermächte: Der neue Start-Vertrag symbolisiert ein verändertes Kräfteverhältnis in der Welt


chine-dragon.jpgEs war kurz vor Weihnachten. US-Präsident Obama durfte seinen letzten Auftritt als »starker« US-Präsident absolvieren, bevor mit Jahreswechsel Senat und Repräsentantenhaus in neuer Zusammensetzung zusammentreten, die ihn vollends zur lahmen Ente degradiert.


Wie im griechischen Drama wurde zunächst die Spannung hinsichtlich des Abstimmungsergebnisses angeheizt, damit der mit dem Friedensnobelpreis ausstaffierte Präsident 43 A die politische Bühne nutzen konnte, um die heimische wie internationale Öffentlichkeit zu täuschen: Obama als Architekt atomarer Abrüstung und Retter der Welt!
Doch was steckt dahinter? Was sieht der nun von den USA ratifizierte neue Start-Vertrag tatsächlich vor? Ist er wirklich ein Meilenstein auf dem Weg zur atomaren Abrüstung der Kernwaffenstaaten? Oder soll er ein Alibi gegenüber den atomaren Habenichtsen darstellen, die immer stärker auf eigene Verfügungsgewalt über Atomwaffen drängen, um sich der politisch-militärischen Erpressung von Staaten wie den USA und Israel zu erwehren?
In den nächsten Jahren werden es an die 40 Länder sein, die über eigene Atomwaffen verfügen, und der Kreis derer, die mit dieser militärischen »Lebensversicherung« liebäugeln, wird immer größer. Da bedarf es der Augenwischerei, Taschenspielertricks à la Obama, um zumindest den Eindruck zu erwecken, auch die atomaren Schwergewichte USA und Rußland würden sich in Richtung Reduzierung ihrer Atomwaffenpotentiale bewegen, um ihre Verpflichtungen aus dem Atomwaffensperrvertrag zu erfüllen. Obamas Zauberstab für die Vorführung hieß START. Start steht für »Strategic Arms Reduction Treaty«, zu Deutsch: »Vertrag zur Verringerung der strategischen Waffen«.


Washington ringt um die Hegemonie


Der neue Start-Vertrag sieht eine Reduzierung der Zahl der nuklearen Sprengköpfe innerhalb der nächsten sieben Jahre auf 1550 und der Zahl der Trägersysteme auf jeweils 800 vor. Damit braucht Washington seine aktiven strategischen Trägersysteme nur um wenige Dutzend zu reduzieren, um die neue Höchstgrenze von 800 Trägern zu erreichen, Moskau gar keine. Es hat nur noch 556 Träger.
Ähnlich das Bild bei den Sprengköpfen: Da nur aktiv stationierte Sprengköpfe zählen, hat Hans Kristensen von der Federation of American Scientists berechnet, muß Washington die Zahl seiner aktiven Sprengköpfe rechnerisch nur um 100, Moskau um 190 reduzieren.
Hinzu kommt, daß das Pentagon seine alten Pläne zur Modernisierung der nuklearen Trägersysteme umsetzen darf. Eine neue nuklearfähige Jagdbomberversion, der Joint Strike Fighter, wird weiter entwickelt. Die Arbeit an einer neuen Generation strategischer Raketen-U-Boote geht ebenfalls weiter. Auch die Entwicklung eines neuen luftgestützten Langstreckenmarschflugkörpers wird ebenso in Angriff genommen wie die Planungen für einen neuen strategischen Bomber. Selbst die Voruntersuchungen für eine neue Generation von Interkontinentalraketen sollen anlaufen.
Zusätzlich haben die Republikaner sich ihre Zustimmung zum neuen Start-Vertrag damit »versüßen« lassen, daß in einem Zusatz zum Vertrag von den USA einseitig festgelegt wurde, daß dadurch der Aufbau der US-Raketenabwehr und die Einführung von Langstreckenraketen mit konventionellen Sprengköpfen nicht berührt werden.
Gerade die Pläne zur Raketenabwehr ließen das russische Parlament nicht wie vorgesehen noch zum Jahreswechsel den Start-Vertrag ratifizieren. Es sucht vielmehr nach diplomatischen Formeln, um eben diese Zusätze wieder aufzuheben. Nach Ansicht des Verfassers waren auch die angenommen Zusätze nur Tricksereien. Denn den herrschenden Kreisen in den USA ist sehr daran gelegen, Moskau auf ihre Seite zu ziehen. Zumindest aber zu neutralisieren, wenn es zur (militärischen) Konfrontation mit China kommen sollte.


Glanzleistung der chinesischen Diplomatie


Die Eindämmung und das »roll back« des weltpolitischen Einflusses Chinas hat für die USA höchste Priorität. Davon zeugt nicht nur die Eskalation der Spannungen auf der koreanischen Halbinsel und im Gelben Meer, sondern auch die massive Formierung eines antichinesischen militärischen Blockes mit Japan, Korea, Australien und weiteren Staaten.
Der Start-Vertrag offenbart aber die Erkenntnis der Plutokraten, daß die USA allein nicht mehr in der Lage sind, die weltweite Herrschaft des Geldadels durchzusetzen. Deshalb die Kurskorrektur der USA, um den einstigen Hauptfeind an das eigene Lager zu binden. Doch dieses Ansinnen ist nicht sehr aussichtsreich. Weiß Rußland doch zu gut, daß der mächtige Nachbar im Osten kraftvoll, dynamisch und zudem verläßlich ist, während die USA ihren Zenit längst überschritten haben und zudem nur auf ihren eigenen Vorteil bedacht sind.
China hingegen betreibt seit längerem eine kluge und weitsichtige Außenpolitik, die sich nicht der andernorts üblichen Großmachtallüren bedient, sondern auf Interessenausgleich und beiderseitigen Nutzen abzielt. Das »Reich der Mitte« hat das diplomatische Meisterstück vollbracht, auch sein Verhältnis zum wichtigsten Konkurrenten Indien konstruktiv zu gestalten, ohne seine engen Beziehungen zu Pakistan zu beschädigen.
China und Indien stellen heute zusammen mehr als ein Drittel der knapp sieben Milliarden Erdbewohner. Ein auch für die hochgerüstete USA uneinnehmbares Bollwerk, das zudem die »gekaufte Demokratie« des Westens entschieden ablehnt. Beide Länder gehen sehr verschiedene politische wie wirtschaftliche Entwicklungswege, aber sie sind keine Kopie des von ihnen verachteten westlichen Herrschaftsmodells, das das Volk in Geiselhaft der mächtigen Interessengruppen genommen hat, wie etwa bei der »Bankenrettung« oder dem sogenannten Euro-Rettungsschirm. Asien geht seinen eigenen Weg.


Das amerikanische Zeitalter endet


Auch im Handel sind die USA längst als Weltmacht abgeschrieben. Der innerasiatische Warenaustausch wächst kräftig. Indiens wichtigster Handelspartner ist heute China und das Handelsvolumen zwischen beiden Ländern betrug im Jahre 2010 etwa 60 Milliarden Dollar. Es dürfte sich laut Schätzungen bis 2015 mehr als verdreifachen.
Doch während Merkel und die bundesdeutschen Medien gegen China wegen der Verletzung von Menschenrechten wettern und dabei selbst im Glashaus sitzen, tränenreich und pflichtschuldig die Verurteilung des jüdischen Millionenbetrügers, Geldwäschers und Ex-Oligarchen Michail Chodorkowski in Rußland beklagen, haben deutsche Unternehmer schon längst die Zeichen der Zeit erkannt und arbeiten eng mit russischen und chinesischen Partnern zusammen.
Dabei besinnen sie sich sogar ihrer alten deutschen Werte und produzieren kundengerecht, so etwa Daimler, der in Indien eine komplette Modellreihe einfacher Lastwagen entwickelt, die so billig sein sollen, daß sie im Preiswettbewerb mit dem indischen Marktführer Tata Motors mithalten können.
In China und Indien gibt es zusammen etwa eine Milliarde Menschen, die man zur dortigen Mittelschicht zählen kann und die technisch solide Produkte zu günstigen Preisen benötigen. Qualitätsarbeit aus Deutschland, damit können wir in China, Rußland und Indien punkten und getrost Uncle Sam jenseits des Atlantik vergessen, der wie so viele Fremde in Deutschland und der EU zwar nicht gewillt ist, selbst etwas Konstruktives zu schaffen, aber von unserer Hände Arbeit ein gutes Leben führen will.


Unser Autor Dr. Kersten Radzimanowski war letzter geschäftsführender Außenminister der DDR

Krantenkoppen - Februari 2011 (3)

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Krantenkoppen
 
Februari 2011 (3)
 
Komische musical over Adolf Hitler in de maak
Johnny Kraaikamp jr en Noortje Herlaar spelen de hoofdrollen in de musical De Producers, over theaterproducenten die een musical over Adolf Hitler willen maken.
http://www.elsevier.nl/web/Nieuws/Cultuur-Televisie/29004...
 
Minder rechtsbijstand asielzoeker
Vluchtelingen die voor een tweede keer aan asielaanvraag doen, krijgen minder of geen vergoeding voor hun advocaat als ze geen nieuwe feiten op tafel weten te leggen en het verzoek wordt afgewezen.
http://www.gelderlander.nl/algemeen/dgbinnenland/8201776/...
 
Oosterhuis noemt uitspraken 'beetje dom'
Theoloog en dichter Huub Oosterhuis vindt zijn uitspraken over de censuur op de kersttoespraak van koningin Beatrix ,,een beetje dom''.
http://www.gelderlander.nl/nieuws/algemeen/binnenland/819...
 
Gala-avond "Solidariteit met Israël" lokt protestactie uit
"B'nai  B'rith Antwerpen, een Joodse vereniging, organiseerde zondagavond te Antwerpen in samenwerking met een andere vereniging, "Christenen voor Israël België", een-jaarlijkse- steunconcert voor Israël.
http://www.dewereldmorgen.be/foto/2011/02/22/gala-avond-s...
 
Witteman: cartoon stompzinnig
Paul Witteman valt zijn collega’s van de VARA-site Joop.nl af. Hij noemt de cartoon waardoor Geert Wilders vorige week afhaakte bij het door Jeroen Pauw en Witteman gepresenteerde lijsttrekkersdebat ,,een stompzinnig tekening”.
http://www.telegraaf.nl/binnenland/9094589/__Witteman__ca...
 
Man pakt SS’er
Mark Gould, een 43-jarige joodse man, heeft zich vier jaar voorgehouden als neonazi om de moordenaar van zijn familie achter de tralies te krijgen. Dat meldt bild.de.
De man kroop in de wereld van de neonazi’s om erachter te komen of de 97-jarige Bernhard Frank inderdaad opdracht had gegeven tot een moordpartij. Bij die moordpartij kwamen 28 familieleden van Gould om het leven. Pas toen hij zeker wist dat Frank de SS’er was die hij zocht, gaf hij hem aan.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/02/man...

De tijd voor de unie is nu

De prof heeft gelijk: de tijd voor de unie is nu

Thierry Vanroy

Ex: http://n-sa.be/

320px-Languages_Benelux.pngNa 249 dagen tegen dezelfde nieuwscarrousel aan te moeten kijken, ontwikkelt een mens zo onderhand een filter om zin van onzin te scheiden. Zo waren er de afgelopen week twee berichten die door mijn persoonlijke crisisfilter raakten:

BENELUX-landen gaan samen voor IMF en G20

'Belgische Unie met vier deelstaten'

De twee artikels gecombineerd leggen een eigenaardige paradox bloot: kleine landen beginnen enerzijds de krachten te bundelen in unies, anderzijds zich te versplinteren... in unies. Want is dat niet hetgeen wat Van de Lanotte nu eigenlijk voorstelt met zijn Belgische Unie? Een unie is iets anders dan een federale staat, dat moet mijnheer de professor staatsrecht ook weten. Het is in de eerste plaats een praktische staatsvorm, gebaseerd op een agenda (doorgaans vastgelegd in een of ander charter), waar romantisch patriottisme weinig bij te zoeken heeft. En dat laatste is handig bekeken, want het maakt dat vermaledijde woord 'België' een stuk minder beladen in de ogen van het publiek.

De liberale euro-regionalisten van de N-VA lachen het voorstel van de professor ongetwijfeld weg. Het is voor hen immers zo duidelijk als wat dat de Belgische deelstaten gewoon Europese deelstaten moeten worden. Wat Van de Lanotte daar op tegen heeft? Kerntaken van zijn Belgische Unie moeten onder meer worden: "defensie, buitenlands beleid en ontwikkelingssamenwerking, migratie en asiel en de financiering van de sociale zekerheid" (DS). Kwestie van solidariteit, maar ook een kwestie van de zaken praktisch te bekijken. De rest moet 'homogeniseren à la Belgique'.

En om dan maar meteen op de reactie van de N-VA te anticiperen: Waarom homogeniseer je niet met Europa? We homogeniseren toch binnen de EU? En die kerntaken kunnen toch naar de EU worden overgedragen mettertijd, zelfs als de sociale zekerheid daardoor afgebroken wordt (wat de N-VA toch wil)?

Van de Lanotte zijn visie is dat het neutrale vehikel van een unie de deelstaten toestaat om de gezamenlijke belangen te vrijwaren op basis van een gezamenlijke agenda. Voor de N-VA is de EU echter het vehikel bij uitstek, omdat deze net zo ultraliberaal is als zij zelf. Waarom je dan beperken tot België?

En daar zit het hem dan ook. Nu stelt Reynders dat Van de Lanotte zijn voorstel reeds in zijn eigen top secret nota stond. De N-VA is niet akkoord, het net sluit zich zodoende: een onduidelijk Belgisch alternatief of een al even onduidelijke Europese toekomst? En hier volgt het leuke: of we nu de linksliberale Belgische Unie krijgen of de rechtsliberale Europese Unie, de sociale verworvenheden zullen hoe dan ook verloren gaan. Wegens intern, resp. extern onhoudbaar liberalisme. Over de weg moet je geen 249 dagen zeuren wanneer de bestemming al bekend is.

Na 249 dagen weten we een ding nu wel zeker: de Unie België of de EU-regio Vlaanderen, het nationale proletariaat is hoe dan ook de klos. Wie nu denkt in de trad van 'Vlaanderen onafhankelijk en de grenzen toe' zal even realistisch moeten blijven. Wij kunnen geen volledig onafhankelijk Vlaanderen oprichten en ons niets aantrekken van de globale context. En vooral dan omwille van een hele resem economische factoren. Er zijn belangen te verdedigen in de wereld die het nationale overstijgen. Er valt wat te zeggen voor de synergie van economische kernsectoren (zoals de Belgische en Nederlandse waterwegen). Je moet wat gewicht in de schaal kunnen leggen om over eigen loon- en prijszetting te mogen beslissen. Je mag niet gechanteerd worden door buurlanden als je besluit te hernationaliseren. En ga zo maar verder.

Hoe dus de paradox tussen versplinteren en krachten bundelen overstijgen ten dienste van het volk? Veel van de sociale belangen die Van de Lanotte voor het Vlaamse volk ziet, gelden inderdaad ook voor het Waalse volk. Maar ook voor de omliggende regio's, zoals Nederland en het Duitse Noordrijn-Westfalen. Wij zijn allemaal sociale volkeren met een vergelijkbare West-Europese economie en een lange geschiedenis van vergelijkbare sociale verworvendheden. Ze gelden voor ons, jazeker, maar ze gelden niet voor half het continent. Ofschoon, ze zullen niet beschermd worden door het halve continent te verenigen,zoals de N-VA wil

Een voorspelling die wij bij het N-SA nu al jaren maken, is dat wereldwijd de komende decennia gekenmerkt zullen worden door een toenemende herverkaveling van landen en machtsverhoudingen. Met de PIGSI-crisis en de steeds creatievere toetredingsnormen voor aspirant-lidstaten in het voormalige Oostblok (Visumplicht EU afgeschaft voor Albanezen en Bosniërs), is de toekomst van de Europese Unie nog nooit zo onzeker geweest. De Belgische loonindexering behouden, en van ons mag die zelfs uitgebreid worden, is ipso facto een dreigement om uit de Euro te treden, die na 9 jaar nog nooit zo ver van haar doel heeft gestaan als vandaag (Onkelinx wil België uit de Euro). Sinds 2008 stelt men openlijk het Wallstreet-kapitalisme in vraag en komt de zon op in het Oosten (Vaarwel Amerika).

Tekenen aan de wand, maar hoe in zo'n toekomst de Vlaamse sociale republiek voorbereiden en vrijwaren? Gezien deze onzekerheden, gaan keuzes gemaakt moeten worden, gebaseerd op nuchtere economische en politieke belangen. Zo zullen landen die geo-economische belangen delen elkander moeten vinden, zoals Vlaanderen en de omliggende continentale Noordwest-Europese regio's, ingesloten tussen de centralistische Duitse en Franse grootmachten. En dat is inclusief de randregio's van die grootmachten, die hoe langer hoe meer uit de boot van Berlijn en Parijs vallen. Er is in die zin dan zowel nood aan integratie alsook homogenisering van relevante sectoren. Ja, Wallonië heeft ook mee te doen als ze daar weten wat goed voor hen is.

Het antwoord is niet in de oude tegenstellingen van Belgisch, Vlaams, Waals of Europees te denken, maar in de nieuwe zin van unies, meer bepaald: de tegenunie. Op basis van economische en politieke compatibiliteit. En liefst net zo min beladen zoals de professor zijn Belgische Unie (en minder mag), we moeten Belgisch frietnationalisme niet inruilen voor een al even romantisch kroketnationalisme.

Waar het hier om gaat is geen eng staatsnationalistisch imperialisme, we zullen onze kleinzerigheid op dat vlak moeten bijschaven. We moeten ons openstellen voor het concept van de tegenunie. Vrije volksstaten, die uit wederzijds belang in tijden van onzekerheid de krachten bundelen om sterk te staan binnen grotere gehelen. Wij kunnen morgen een Noordwest-Europese Unie met een gezamenlijk BNP van minstens een biljoen EUR op de kaart zetten. Het is zo simpel als een papiertje in te vullen waarin men akkoord gaat voortaan samen te spannen. Dat geeft ons meteen een toegangskaartje tot de meeste grote internationale instituten en laat ons toe een eigen weg uit te stippelen binnen de EU en de wereld, zoals nu ook Duitsland en Frankrijk doen (en zij doen dit ten koste van zowel ons als hun randregio's, overigens).

Terugverwijzend naar het artikel over de BENELUX, dat world governance instituten zoals het IMF en de G20 een gevaar op zich stellen, houdt niets tegen. Wel integendeel, sloganesk het einde van de EU, de NAVO etc. wensen is leuk, maar dat zijn problemen die zichzelf uiteindelijk zullen oplossen, zoals hierboven geschetst. Het is de zaak van randgebieden zoals Noordwest-Europa, niet bekaaid achter te blijven wanneer het zover is.

De Belgische institutionele crisis kan met wat goede wil binnen het jaar gestroomlijnd worden met een institutionele uitbreiding met de randregio's. Wij kunnen zo niet alleen de spot van de planeet worden vanwege een wereldrecord, wij kunnen de wereld versteld doen staan met een ongezien precedent. België opsplitsen, daar zal men niet meer van opkijken, maar stel je nu eens voor dat hier een Noordwest-Europese grootmacht uit groeit volgens een geheel nieuw concept? Tegelijk met het concept België, het concept Europa failliet verklaren. Het zou andere landen wel eens op ideeën kunnen brengen.

Nu is de tijd aangebroken van de nieuwe unies, om gezamenlijk de problemen in een ontregelde toekomst het hoofd te bieden. Laat ons dan ook in deze globaliserende wereld staan als grootse, sterke unie met grootse, sterke volksrepublieken. Laat ons bekwaam en zelfzeker de uitdagingen van de toekomst met geheven hoofd aangaan. Laat ons de Belgische komedie en de Europese tragedie overstijgen. Daar is geen nieuwe vlag, lied of diet voor nodig, een motto volstaat om de hoofden in dezelfde richting te draaien:

When the going gets tough, the tough get going.

Democracy Needs Aristocracy

Democracy Needs Aristocracy, by Sir Peregrine Worsthorne

Democracy Needs Aristocracy
by Sir Peregrine Worsthorne
221 pages, Harper Collins, $15.

In the early pages of Democracy Needs Aristocracy the author mentions Alexis de Toqueville and his groundbreaking Democracy in America and not surprisingly, the newer work continues in the footsteps of that classic with a broad-reaching thesis on the nature of government that sides with the organic over the mechanistic.

Experienced writer Peregrine Worsthorne mixes his far-reaching thesis with personal narrative and precise examples in the form of contradictions that eliminate exceptions to his arguments. He writes in a hybrid style somewhere between relaxed academia and vivid popular non-fiction but with the logical thoroughness of a legal brief. Like the topic of the book itself, his style spans a vast breadth of knowledge and distills it into a single voice, like condensation turning mist to rain.

As a consequence, Democracy Needs Aristocracy is both one of those books that zooms by at light speed as massive ideas thrust the reader across time and space, and is also like a textbook an exacting read that requires the full attention of the reader. Each chapter drops important pieces into our understanding of history and how we arrived at the present time, not all of them controversial assertions so much as forgotten and decontextualized ones.

The style is not circular so much as it returns to core concepts after breaking them apart, bringing the forgotten but necessary counterpart to deconstruction, re-integration, to the reading process. As a result reading this book is like peeling an onion, with each layer revealing more of the big picture. It offers what few books can manage anymore: a vertiginous sense of discovery and concepts dropping into place that can explain the subtle mysteries of our present political climate.

Worsthorne’s thesis suggests that aristocracy, or an organic social order of the most qualified who enforce a balance that linear-thinking government cannot, not only arises naturally but if well-selected, provides an elite who are dedicated to public service more than themselves. It succeeds because it is decidedly non-mechanistic: he delights in the social aspects of an elite dedicated to stewardship, and illustrates how civility as a guiding principle ensures politics do not become abandoned to abstractions unrelated to life itself.

Finally, he contrasts society under rule by aristocracy, whose members are secure in their position and steeped in its tradition, with the “meritocratic” rise of the “classless society,” and points out in detail how the classless society fails to achieve its objectives and may achieve instead the inverse. As both an aristocrat and a journalist, Worsthorne describes the view from both sides of the bench on this issue.

A good part of the book addresses the necessary conditions of his thesis, including the most difficult to define parts such as “civility” and the notion of an organic, non-governmental caste who nonetheless provide the backbone to all governmental activities. For moderns, understanding caste is like trying to understand the use of a pressure cooker inside a black hole; Worsthorne elaborates slowly, but works up to his point:

“Aristocracy, however, is different because the bonds forged at birth and maintained at every subsequent stage in life, create a degree of loyalty between members as strong as, if not stronger than, those that bind together the members of a nation. The Old Etonian George Orwell tried to escape them but never wholly succeeded, concluding sadly, at the end of his life, that it was easier to change your party than change your class. Speaking personally, I cannot imagine life without class, which is not a passive condition but one that provides you with a general culture, a network to which you naturally belong, a stream of history in which you feel free and safe — almost a collective individuality.” (86)

In his retelling of history, the UK survived the time of the French Revolution because unlike the French, the English did not centralize their power into a single agency, but made government less efficient and instead cultivated a class of experts, united by a code of civility or “gentlemanly” conduct, such that they could conduct the appropriate circumventions of authority in smoke-stained lounges over glasses of cognac.

In this Worsthorne’s view is a hybridization of elitism and anarchy, in which the purpose of aristocracy is to avoid a powerful central government and its Boolean rules, and instead to cultivate a pool of talent that can organically and covertly address problems that are beyond the understanding of the electorate. His appeal to civility, the mode of aristocracy, is a call for a moral renovation to the modern state.

“For as a result of this method of selection, Britain’s political class had inherited enough in-built authority — honed over three centuries — and enough ancestral wisdom — acquired over the same period — to dare to defy both the arrogance of intellectuals from above and the emotions of the masses from below; to dare to resist the entrepreneurial imperative; to dare to try to raise the level of public conversation; to dare to put the public interest before private interests; to dare to try to shape the nation’s will and curb its appetites.” (50)

Bureaucracies, which he describes as the “natural enemies” of aristocrats, rely on rigid rules of a binary nature. When triggered, they must follow through blindly, causing periodic outrages so ludicrous they remind us of the rote actions of a machine out of control. In contrast, Worsthorne advocates the reliance on a class of people he describes as devoted to public duty, and their ability to intervene in place of blind rules.

As he reminds us, good leadership is unpopular because it does not pander to the arrogant intellectuals or emotional masses. In fact, it avoids special interests so that the nation as a whole can thrive. He describes it with a metaphor from his boarding school:

“I wanted the best of both worlds: authority figures who at one and the same time both protected me and left me alone; who came to my aid in emergencies but otherwise allowed me to mind my own business. Officious busybody prefects who kept an eye on one all the time were more a liability than an asset. But unofficious prefects who noticed what was going on from a corner of the eye were the opposite. Even more to be desired were the few older boys who turned down the office of prefect but were natural authority figures on the side of justice and order requiring, by virtue of strong individual character, no official badge of office.” (22)

This winding book, arcane like an ancient castle yet refreshing like finally finding the answer to your research in a footnote in the last book even tangential to your “official” topic, provides many such challenging ideas. Underlying every part of it is a distrust in the idea of a government that unites its public and private faces and thus is manipulable by special interests; Worsthorne argues for an older yet, if you look at it critically, more mature form of government, where rule by quality of people predominates under rule by book of rules.

Democracy Needs Aristocracy is a challenging and engrossing read, and even for those hostile to aristocracy, provides a thorough exploration of where our current systems of government fail. His thesis is flexible, and deliberately written from a liberal-friendly position, to show that democracy becomes anti-elitist mob rule without some mediating elite to keep anti-egalitarianism from becoming crowd revenge. As such, it is every bit as eternal as de Toqueville, and presents a vision of government that none can afford to fully ignore today.

You can find this book at Amazon for $15 or from Harper Collins UK for £9.

Laïs - De wereld vergaat

Laïs - De wereld vergaat

jeudi, 24 février 2011

Démocratie, islam et destin

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Démocratie, islam et destin

par Claude BOURRINET

Il n’est sans doute pas inutile de se moquer, comme le fait  dans Valeurs actuelles du 10 février 2011, dans son article « Où va la Tunisie ? », Hervé Coutau-Bégarie, directeur de recherches en stratégie à l’École de Guerre (ex-Collège interarmées de défense), des éloges dithyrambiques qui accompagnent les « révolutions » du Maghreb et du Proche-Orient, perçues comme des pas importants vers la démocratie. Il ne pouvait pas en être autrement, la « démocratie » et les « droits de l’homme » étant plus une religion qu’un régime. Nos sociétés désacralisées, laïcisées, partagent plus de traits qu’elles le croient avec des régimes qu’elles s’attachent à honnir. Ses intellectuels et ses journalistes s’emballent facilement, et ont des accents de bonnes sœurs dominicales sous leur parapluie vaticanesque. On a beau jeu alors de rappeler certains « dérapages », comme le fait Couteau-Bégarie, qui cite le cas de Foucault soutenant la révolution islamiste d’Iran. Il est exact que les thuriféraires d’un moment peuvent changer, comme les ex-staliniens ou maoïstes à la Adler, B.H.L., etc., sont devenus de farouches (et sournois) partisans de l’Amérique, tout en restant par ailleurs fidèles à Israël. Aussi laissons Foucault en paix : nous ne savons pas ce qu’il aurait dit de tout cela.

Je ne discuterai pas pour savoir comment des kleptocraties corrompues, policières, considérant leurs peuples comme des indigènes colonisés, se comportant donc comme des forces d’occupation, ont pu se maintenir si longtemps. Il fallait bien qu’ils rendissent quelque service à l’oligarchie transnationale et, subsidiairement, à l’État sioniste. Le complexe militaire (lié au pétrole ou à la manne américaine) est, dans ces pays, un État dans l’État, une caste dont les racines sont à chercher dans l’atavisme ottoman. Le plus amusant est la capacité pour l’ordre mondial de recycler de vieux modèles pour les postmoderniser.

Cependant, nous voyons bien que ce système globalisé possède des failles, singulièrement dans ses composantes techniques, médiatiques, communicationnelles, qui le fragilisent après l’avoir renforcé. On serait, pour le moins, presque marxiste, en avançant que la dialectique de son processus productif l’entraîne à sa perte. Au demeurant, il faut avouer que l’islam se met aussi à la page, et qu’il a su se plier aux exigences techno-scientifiques contemporaines. De nombreux intellectuels d’ailleurs en sont d’ardents défenseurs, parfois davantage que des classes populaires affamées et abruties par la propagande.

Il faut donc prendre acte qu’un ensemble de peuples reprennent lentement conscience de leur identité profonde, tentent de rejeter les éléments allogènes qui nuisent à leur destin historial, et font ce qu’il faut pour cela. J’ai beau tourner la question dans tous les sens, à moins d’être un sioniste ethnocentrique (c’est un pléonasme), ou un « identitaire » d’une ignorance crasse (c’est aussi un pléonasme), je ne vois pas ce qu’il y a de scandaleux à ce que des musulmans veuillent une société musulmane, et que des peuples souhaitent être libres, se débarrassant du même coup des auteurs de leur misère et de leur humiliation. On les accuse d’antisémitisme. Qu’on me montre quels services a pu leur octroyer l’État hébreux, sinon un appui logistique et militaire pour les abaisser. À quoi sert donc l’armée égyptienne, armée et entraînée par les fidèles alliés d’Israël ? À qui devrait-elle faire la guerre ? Elle a été conçue comme une armée de guerre civile.

En tout cas, on devrait s’inspirer, nous, Européens, de ce qui se passe outre-Méditerranée. Ne sommes-nous pas dépossédés de notre destin, nous aussi ?

Maintenant, je suis consterné par l’importance que l’on accorde à certains mots, sans s’interroger sur les connotations qui s’y attachent, positives ou négatives. Il me semble que la tâche d’un intellectuel est de prendre des distances par rapport au lexique, qui draine tout un tas de pièges sémantiques. Les termes « islam » et « démocratie » sont de ceux-là. Le premier traîne à sa suite des préjugés et pas mal d’ignorance, dans la mesure même où il n’existe pas un seul islam, ni une seule forme politique, sociologique ou idéologique s’y attachant. Quel rapport entre l’islam d’Erdogan et celui de Ben Laden ? Entre le chiisme et le sunnisme ? Entre le Hamas et le F.I.S. ? Au sein des Frères musulmans égyptiens, nous voyons aussi des lignes de fracture, entre les tenants de la modernité et les autres. Ce que nous pourrions désirer le plus, c’est que ces pays redeviennent eux-mêmes, retenant ou attirant leurs peuples, au lieu de les voir filer chez nous. La période des cinquante dernières années est-elle si probante en ce domaine ?

D’autre part, je pense qu’il n’est pas besoin de trop revenir sur ce qu’est la démocratie, non seulement dans les pays arabes, mais même chez nous. Je n’ai pas l’impression de vivre dans une démocratie exemplaire. Et nous savons très bien comment les décisions du « peuple » (quel peuple ?) sont pipées, décidées, manipulées, télécommandées. Donc, nous n’avons pas de leçon à donner aux autres.

Pour ma part, la question de la forme de gouvernement est un faux problème. Ce que je demande à mon pays, c’est qu’il soit libre, fier, digne, fort. Le reste m’intéresse peu. Napoléon est la seule excuse de la Révolution.

On est loin du compte. Au lieu de nous occuper des islamistes, regardons de plus près ce que font chez nous les atlantistes et les sionistes.

Claude Bourrinet


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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Laïs - Le loup,le renard et la bellette

Laïs - Le loup, le renard et la bellette

 

 

Ernst von Salomon, mémorialiste de la révolution conservatrice allemande

Ernst von Salomon, mémorialiste de la révolution conservatrice allemande

Par Francis Bergeron

  

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

Article publié dans le dossier consacré à la Révolution conservatrice allemande du numéro 21 (janvier février 2011) de la revue Synthèse nationale.

 

NAZIWEIM19230055.jpgAssez récemment, les éditions Bartillat ont eu l’excellente idée de rééditer Ernst von Salomon, auteur culte, certes, mais seulement pour un petit nombre d’adeptes. Et ses livres majeurs n’étaient plus disponibles depuis plusieurs années. Jean Mabire notait, dans son Que lire ? de 1996, pour le regretter,  que « la mort d’Ernst von Salomon, en 1972 n’avait « pas fait grand bruit, et, aujourd’hui, on parle fort peu de cet écrivain singulier ».

 

Et bien parlons-en, précisément dans ce numéro de Synthèse nationale, car l’auteur des Réprouvés est certainement, avec Ernst Jünger, l’écrivain qui a le mieux raconté la révolution conservatrice allemande. Car il en a été aussi un acteur majeur.

 

La famille von Salomon descendait semble-t-il de protestants français ayant émigré au moment des guerres de religion. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes que  de constater que cet ancien cadet se voulait l’héritier des chevaliers teutoniques. Quant à son nationalisme, il est avant tout prussien.

 

Né en 1902 à Kiel, le grand port de guerre allemand, von Salomon s’engage dans une école militaire, - ces fameux cadets -, alors même que la guerre vient de s’achever sur l’humiliation de la défaite de 1918, et que le pays sombre dans la révolution et la guerre civile. Il participe aux aventures politico-militaires des corps francs, reçoit le baptême du feu à Berlin et combat les spartakistes (bolcheviques). Il est de tous les complots : depuis le putsch de Kapp (1920) jusqu’à l’assassinat du ministre Rathenau (1922). « Nous voulions liquider tout ce qu’il y avait en Allemagne comme politiciens favorables à la politique « réaliste », avouera-t-il, peu avant sa mort, en 1972, dans un long entretien télévisé. Nous voulions les tuer les uns après les autres, jusqu’à ce que le peuple se réveille ».

 

A la suite de ce dernier attentat, Von Salomon est arrêté, et condamné à cinq années de forteresse, et c’est en prison qu’il va écrire Les Réprouvés, publié en Allemagne en 1930, et en France l’année suivante. C’est un livre militant, ardent, qui traduit une pensée aristocratique, médiévale. Von Salomon n’est pas un doctrinaire, et pour lui, l’action et la volonté se justifient en soi. « La patrie brûlait sourdement dans quelques cerveaux hardis ». Cette phrase, on la trouve dans Les Réprouvés. Elle fut reprise bien des fois, aussi bien par les jeunes fascistes français d’avant-guerre et de l’Occupation, que par de jeunes résistants, ou encore par les activistes de l’OAS. Et von Salomon devint le maître à vivre (plus que le maître à penser) de beaucoup d’intellectuels qui se rêvaient hommes d’action. A commencer par Drieu la Rochelle.

 

Une grande partie du récit des Réprouvés est consacrée à la préparation du meurtre de Rathenau. Et comme le note Jean Mabire, le livre semble prôner « l’action pour l’action, dans une optique de violence et de pureté qui se soucie peu des préoccupations doctrinales ».

 

A peine libéré, von Salomon se rue à nouveau dans l’action. Il est une nouvelle fois condamné à trois ans de prison, après une violente bagarre. Libéré, il se lie avec Ernst Jünger et les cercles politico-littéraires de la révolution conservatrice. Mais ils entend rester d’abord un activiste, et le voici compromis dans la révolte armée des paysans du Schleswig-Holstein contre le pouvoir central. Von Salomon dirige leur journal, et on le soupçonne d’avoir participé à une série d’attentats à la bombe. A cette époque (1929), rappelle le journaliste Jean-Pierre Bonicco, qui a postfacé la réédition des Cadets, les quatre fils von Salomon sont tous en prison en raison de leurs engagements extrémistes, parfois opposés, d’ailleurs.

 

ernst-von-salomon-revolutionr-ohne-utopie-31409860.jpgLe roman La Ville parait en 1932 (en 1933 en France). C’est le portrait d’un agitateur vagabondant dans le radicalisme absolu, c’est encore une sorte d’autobiographie, autour de ses engagements « paysans ».

 

Puis sont publiés Les Cadets (1933), dont la traduction française ne paraitra, pour la première fois, que vingt années plus tard, récit à la première personne de son intégration à l’école des Cadets royaux, texte essentiel : « C’est ici que tout a commencé. Ici s’est forgée sa formidable capacité de résister aux pouvoirs établis… Ici, il a découvert ses affinités électives avec le prussianisme considéré non pas comme un système, un ordre substitué à d’autres, mais bien comme « le système, l’ordre sans appel possible » (François Nourissier, La Nouvelle NRF, mai 1953).

 

Curieusement l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, le 30 janvier 1933, ne remplit pas von Salomon de joie. C’est pourtant bien l’écrasement du Rote Front et l’avènement d’un régime à la fois socialiste et nationaliste, que l’on pourrait penser assez proche des idéaux de la révolution conservatrice. Mais von Salomon a commencé à perdre sa fibre militante. Peut-être après la nuit des longs couteaux, où furent assassinés tant de ses anciens camarades des Freikorps. Ou parce que sa compagne était d’origine juive. Ou plus simplement parce que, pour lui, comme pour tous les vrais révolutionnaires de droite, « c’est dans l’échec seul que la liberté vit », selon la formule du polémiste Philippe Murray.  J’aurais tendance à privilégier cette dernière hypothèse.

 

Pendant l’Occupation, il voyage, en France, notamment, mais ne participe pas au culte national-socialiste, pas plus qu’au complot contre Hitler. Néanmoins il est interné par les Américains, en 1945, qui l’ont classé big nazi. Cet internement de dix-huit mois (son quatrième emprisonnement, en fait) va être l’occasion, une fois de plus, pour lui, d’écrire un nouveau chef d’œuvre : Le Questionnaire. Dans cet énorme livre (800 pages dans la version allemande, 650 pages dans la traduction française de Gallimard), von Salomon subvertit le « questionnaire de dénazification » en 131 questions qui lui a été soumis, et le transforme en un formidable pamphlet consacré aux cinquante dernières années de l’histoire de l’Allemagne. Le livre est un grand succès, de part et d’autre de la frontière (publié en 1951 en Allemagne, et en 1953 en France).

 

Mort en 1972, von Salomon n’a pas connu la chute du mur de Berlin, la fin du communisme, la réunification de l’Allemagne. Ses dernières années, il les avait passées, tranquillement, dans une maison au toit de chaume près de Hambourg. François Brigneau et Dominique Venner le rencontrèrent l’un et l’autre peu avant sa mort. Ils avaient cherché en vain dans « ce visage replet » les traits du jeune aventurier terroriste qu’il avait été. Mais c’est dans ses livres qu’ils sont gravés, et à jamais.

 

Les Réprouvés, La Ville, Les Cadets et Le Questionnaire constituent donc l’essentiel de l’œuvre de von Salomon. Commencez par Les Cadets (1), puis reprenez l’ordre chronologique de parution. Vous reconstituerez alors l’autobiographie de notre aventurier, une autobiographie transcendée par ce sens de la rébellion absolue qui fascina tant un Drieu la Rochelle ou un Roger Stéphane.

 

Note

1 - Les Cadets, par Ernst von Salomon, postface de Jean-Pierre Bonicco, Bartillat, 2008.

Futurisme et dadaisme chez Evola

Futurisme et dadaïsme chez Evola

 

Salvatore FRANCIA

 

653-b.jpgNous devons également mentionner l'influence qu'exerça sur Evola adolescent le groupe qui s'était constitué autour des revues de Giovanni Papini et du mouvement futuriste. Le jeune Evola ne tarda pas à reconnaître toutefois que l'orientation générale du futurisme ne s'accordait que fort peu avec ses propres inclinaisons. Dans le futurisme, beaucoup de choses lui déplaisaient : le sensualisme, l'absence d'intériorité, les aspects tapageurs et exhibitionnistes, l'exaltation grossière de la vie et de l'instinct, curieusement mêlée a­vec celle du machinisme et d'une espèce d'américanisme, même si, par ailleurs, le futu­risme se référait à des formes chauvines de nationalisme.

 Justement, à propos du nationalisme, ses divergences de vue avec les futuristes appa­raissent dès le déclenchement de la première guerre mondiale, à cause de la violente campagne interventionniste déclenchée par le groupe de Papini et le mouvement futuris­te. Pour Evola, il était inconcevable que tous ces gens, avec à leur tête Papini, épousas­sent les lieux communs patriotards les plus éculés de la propagande anti-germanique, croyant ainsi sérieusement appuyer une guerre pour la défense de la civilisation et de la liberté contre la barbarie et l'agression.

 Evola, à l'époque, n'avait encore jamais quitté l'Italie et n'avait qu'un sentiment confus des structures hiérarchiques, féodales et traditionnelles présentes en Europe centrale, a­lors qu'elles avaient quasiment disparu du reste de l'Europe à la suite de la révolution française. Malgré l'imprécision de ses vues, ses sympathies allaient vers l'Autriche et l'Al­lemagne et il ne souhaitait pas l'abstention et la neutralité italiennes, mais une interven­tion aux côtés des puissances impériales d'Europe centrale. Après avoir lu un article d'E­vola dans ce sens, Marinetti lui aurait dit textuellement : « Tes idées sont aussi éloignées des miennes que celles d'un Esquimau ».

Après 1918, Evola est attiré par le mouvement dadaïste, surtout à cause de son radicalis­me. Le dadaïsme défendait une vision générale de la vie sous-tendue par une impulsion vers une libération absolue se manifestant sous des formes paradoxales et déconcertan­tes, accompagnées d'un bouleversement de toutes les catégories logiques, éthiques et esthétiques. « Ce qui vit en nous est de l'ordre du divin, affirmait Tristan Tzara, c'est le ré­veil de l'action anti-humaine ». Ou encore : « Nous cherchons la force directe, pure, sobre, unique, nous ne cherchons rien d'autre ». Le dadaïsme ne pouvait conduire nulle part : il signalait bien plutôt l'auto-dissolution de l'art dans un état supérieur de liberté. Pour Evo­la, c'est en cela que résidait la signification essentielle du dadaïsme. C'est ce que nous constatons en effet à la lecture de son article « Sul significato dell'arte modernissima », re­produit en appendice de ses Saggi sull'idealismo magico, publiés en 1925. En réalité, le mouvement auquel Evola avait été associé n'a réalisé que bien peu de choses. Evola en avait espéré davantage. Si le dadaïsme représentait la limite extrême et indépassable de tous les courants d'avant-garde, tout ne s'auto-consommait pas dans l'expérience d'une rupture effective avec toutes les formes d'art.

Au dadaïsme succéda le surréalisme, dont le caractère, du point de vue d'Evola, était ré­gressif, parce que, d'une part, il cultivait une espèce d'automatisme psychique se tour­nant vers les strates subconscientes et inconscientes de l'être (au point de se solidariser avec le psychanalyse elle-même) et, d'autre part, se bornait à transmettre des sensations confuses venues d'un « au-delà » inquiétant et insaisissable de la réalité, sans aucune ou­verture véritable vers le haut.

 Il est difficile de parler de la peinture d'Evola, vu l'abstraction des sujets. En contemplant les tableaux d'Evola et en lisant ses poèmes dadaïstes, on comprend que le monde mo­derne, tel que le percevaient les élites des premières années de notre siècle, apparais­sait comme le symbole du dénuement et de la purification. Ces élites rejetaient les ori­peaux de la culture bourgeoise du XIXème et voulaient créer rapidement une « nouvelle objectivité » que certains ont cru découvrir dans le bolchevisme et d'autres dans le nazis­me.

 À 23 ans, Evola cesse définitivement de peindre et d'écrire des poésies. Ses intérêts le portent vers une autre sphère.

 (Extrait de Il pensiero tradizionale di Julius Evola, Società Editrice Barbarossa, Milano, 1994 ; ouvrage disponible auprès de notre service librairie. Prix: 240 FB ou 45 FF, port compris).

Klansmen, Irishmen, & Nativists

Klansmen, Irishmen, & Nativists:
The Origins of Racial Nationalism in America

Ex: http://www.counter-currents.com/

The heterogeneity of America’s European population has always posed a challenge to its national identity. Only late in the nineteenth century was this identity extended to European immigrants assimilated in its Anglo-Protestant values and, in the twentieth century, to Catholics, whose Church (the “Whore of Babylon”) had learned to accommodate the Protestant contours of American life (or what John Murray Cuddihy called its “civil religion”). From this ethnogenesis, the original Anglo-Protestant identity of the American people gradually evolved into a more inclusive European Christian identity, though one closely tied to its Anglo-Protestant antecedents.

Based on this heritage, racial nationalists today define America as a European nation and designate its anti-white elites as their principal enemy.

It was, though, but in fits and starts that American whites acquired an ethnonational identity. What’s often referred to as American nationalism—the expansionist slogans of Manifest Destiny, the ideology of Anglo-Saxonism, the gunboat diplomacy of the Progressives (McKinley, T. Roosevelt, Wilson)—was more a chauvinist statism legitimating territorial expansionism and land speculation than an ideological offshoot of the country’s racial-historical life forms. The primordial concerns of the American nation were thus only tangentially represented in these imperialist movements associated with the state’s expansion.

The first genuinely post-revolutionary expression of American ethnonationalism (i.e., “nationalism in its pristine sense”) began, accordingly, with the first wave of mass immigration, in the late 1830s and “the hungry Forties,” as Irish and South German Catholics reached American shores, affronting “Anglo-Americans” with their “otherness.” The “nativists” (native born, White, Protestant Americans) opposing the new immigrants rejected the crime, public drunkenness, pauperism the Irish brought, but above all the Catholicism of both groups, for “the Church of Rome” was an anathema to a liberal nation born of the Reformation and of the struggles against the Catholic empires of Spain and France.

The nativist response was nevertheless a nuanced one recognizing the distinctions that culturally separated Irishmen from Germans. The latter, who began to outnumber the Irish only in the late 1850s, tended to be farmers and artisans. That they settled inland, away from the older coastal settlements, and engaged in respectable occupations also mitigated nativist opposition, though nativists opposed the formation of German-speaking communities, beer-drinking forms of sociability, and the Germans’ political radicalism.

The Germans nevertheless seemed assimilable, which was not the case with the Irish. The first expression of American nativism was thus largely an anti-Irish movement, for the tribal solidarity of this unbourgeois people, their aggressive rejection of Protestant culture, their whiskey drinking and pre-modern behavior, and their anti-liberal sympathy with the slave states (which nativists resented because these states closed off land to white settlement) were an offense to the country’s Anglo-Protestant culture.

This anti-Irish sentiment became especially prominent once the famine ships, with their destitute cargoes, began arriving.

The Irish, though, offended not simply the Yankees’ religious and behavioral standards, their quick exploitation of the political system offended their republican convictions. Though one of the most afflicted of Europe’s nations, Erin’s exiles were also one of the most politically “advanced.” Not only had they a long history of secret societies (such as the Defenders, Whiteboys, Ribbonmen, etc.), which had waged an underground war against English landlords and Orangemen, in the 1820s, Daniel O’Connell’s Catholic Association, “the first mass political party in history,” taught the Irish how to exploit the new electoral forms of liberal parliamentary politics in order to throw off England’s Protestant ascendancy and its genocidal Penal Laws.

In America, the politically savvy Irish (led by their priests, saloon keepers, and eloquent rebels) challenged not just Yankee folkways, but the individualistic tenor of republican governance.

The terrible age of American ethnic politics begins with the Irish.

From the 1830s through to the late 1850s, nativist opposition to Catholic, specifically Irish, immigration took the form of intercommunal strife, the proliferation of anti-immigrant associations, and, then in 1854, the establishment of a national political party—the American Party (known as the “Know-Nothings”)—which, for a time, became a refuge for abolitionist and free-soil opponents of Southern slavery who had broken with the Whig party but not yet affiliated with the newly formed Republican party. (That is, this nativist party was partly the creation of those who now seek our destruction as a people.)

The Know Nothings held that Protestantism was an essential component of American identity; that Catholicism’s “autocratic” Pope and Church hierarchy were incompatible with republican self-rule; that Catholics had acquired undue political advantage; and that a longer, more thorough process of naturalization (Americanization) was necessary for the acquisition of citizenship. More fundamentally, it gave expression to the deep reservation which Anglo-American Protestants had about allowing their country to be overrun by Catholic immigrants.

Like most future manifestations of American racial nationalism (though they lacked a genuinely racial dimension), the Know Nothings were moved by a populist distrust of the state and the established political parties, which were seen as indifferent to the ethnocommunal identity of native whites.

Within but a year of its founding, the American Party succeeded in electing eight state governors, more than a hundred Congressmen, the mayors of Boston, Philadelphia, and Chicago, and thousands of local officials. Its future looked bright.

But the party fell almost as rapidly as it rose, having been swept up and then forced off the political stage by powerful sectional conflicts related to slavery and the preservation of the Union.

Its struggle for an Anglo-Protestant America in the 1850s nevertheless represented the first bloom of American nationalism in its blood-and-soil stage (somewhat earlier than other European nationalisms, which were still at the liberal political stage). As such, it resisted a political system privileging economics over community, opportunity over belief, and a liberal over a biocultural understanding of American life.

Though race was not an issue, religion, culture, and an endogamous sense of community were—issues that are preeminently ethnonationalist. Nativism became, as such, the foundation upon which the future defense of European life in America would be waged—for in however rudimentary and unfocused a way, it defended the American nation as an Anglo-Protestant community of descent, not a political entity based on an abstract ideological or creedal notion of nationality opened to all the world. (We Irish, supreme irony, have, as any roll of white nationalist ranks reveals, become the foremost exponent of this view today.)

The racial component of this biocultural definition of the nation did, though, soon come into its own—in the anti-Chinese movement that dominated California politics in the half century following the Gold Rush (1848).

As European immigrants, native Americans, and the first Chinese made their way to California in this period, so too did racial conflict—though conflict here would not be between natives and immigrants, but between Occidentals and Orientals, White against Yellow.

Standing together against the first Chinese arrivals—and to the swarming millions threatening to follow in their wake—native Americans and Irish Catholics discovered their common racial identity.

Almost from the start, they recognized the joint stake they had in opposing a people which worked at half the white man’s wage, retained their alien clothes, customs, and language, practiced a “heathen” religion, and created distinct, over-crowded, dirty, and often self-contained communities associated with vice and disease.

Comprising more than a fifth of the California labor force in the 1870s, these Chinese newcomers, with their low living standards and servile conditions, were seen as threatening not just the racial definition of the nation, but the American way of life—the prevailing standard for what it meant to be a free white man—and, ultimately, white civilization.

In such a situation, white solidarity was paramount—which meant that, in face of the Yellow Hordes, religious differences dividing Protestant natives and Catholic immigrants in the antebellum period had to be superseded.

Accused of cheapening labor and introducing foreign elements in the East, the Irish were now welcomed into California nativist ranks—as whites facing a common threat—and, accordingly, they came to play a leading role—perhaps the leading role—in spearheading the trade-union, political, and communal opposition to the Chinese.

The extent of white solidarity in the popular classes was such that it spurred numerous official and unofficial measures to restrict Chinese participation in the economy and in other realms of American life.

As early as the 1850s, local and state laws were passed to limit the type of jobs the Chinese could work, the land they could own, and the schools their children could attend, while white, especially Irish, workingmen not infrequently resorted to violence to drive them from certain trades and neighborhoods. In mining, logging, and construction, the Chinese were forced out entirely and in numerous small towns throughout California and the Northwest, Chinese communities were abandoned in face of angry white mobs.

Then, in the late 1870s, in a period of economic crisis, a Workingmen’s Party, led by an Irish demagogue, Denis Kearney, was formed in San Francisco.

Its principal slogan was “The Chinese must go.”

Supported by a mass network of “anti-coolie clubs” and trade unions, the party became the chief vehicle for the cause of Chinese exclusion.

The state organization of the two established national parties, the Democrats and the Republicans, each, for the sake of appeasing the pervasive anti-Chinese sentiment the Workingmen represented, were forced to support its exclusionist policies.

But more than transcending religious and political differences between closely related whites, the Chinese exclusion movement took aim at those large-scale corporate interests (primarily the railroads) responsible for importing Chinese contract labor and using it as leverage against white workers.

In frequent sand-lot demonstrations and in broadsheets, the movement, buttressed by large crowds of male workers, warned the monied men of Judge Lynch, targeting not just alien, but native threats to the nation’s bioculture.

Its slogan—“We want no slaves or aristocrats”—was an “egalitarian” affirmation of the existing racial hierarchy, and of the right of white men to the ownership of the land their people had conquered and created.

The movement’s achievements were momentous. For the first time in modern history, national legislation (to supplant the less effective immigration law of 1790) was passed to prevent non-whites from entering the United States and preventing those already within its borders from setting down roots.

White workers, supported by their trade unions, workingmen associations, and other organized expressions of white power, succeeded in frustrating capitalist and official efforts to change the country’s demographic character. White racial solidarity, at this stage, triumphed over those differences that stemmed from the religious wars of the Reformation.

Racially consciousness, populist, and at times anti-capitalist, the anti-Chinese movement of the 1870s (whose spirit, incidentally, lived on in the national-socialist novels of Jack London) succeeded in preserving the American West as a white Lebens-raum. As I see it (and I see it from both from an Irish and American perspective), it represents the single greatest movement of White America

The third great formative influence affecting the shape of American racial nationalism—though a step back from the anti-Chinese movement—came during the First World War.

The Ku Klux Klan, which had emerged after Appomattox to defend Southern whites from Negro aggression and the Yankee military occupation, was re-organized in 1915 to address certain changes in American life.

Like the European fascist movements of the interwar period, this “Second Klan” constituted a mass populist reaction to the war’s radical cultural/social dislocations.

The war had imbued the central government with unprecedented powers, enabling it to encroach on local communities in ways previously unknown; the recently founded Federal Reserve, in charge of the money supply, and the growing influence of Wall Street and the great corporations assumed an influence in national life that seemed to come at the expense of independent entrepreneurs and “the little men.” At the same time, the war effort assaulted the existing racial, familial, and moral hierarchies.

Blacks in this period acquired a foothold in northern industries and discharged Negro soldiers, “after having seen Paris,” were no longer willing to tolerate their caste status. The year 1919 was accordingly one of unprecedented racial violence, as Negroes challenging the existing system of race relations set off bloody riots in 26 urban centers.

In the same period, the middle-class family came under attack. Suffragettes carried the day with the 19th Amendment, a “new women,” promoted by advertisers and by Hollywood, questioned conventional “gender” relations, divorce rates suddenly shot up, and children were increasingly exposed to anti-traditionalist influences.

Finally, there was the specter of Bolshevism, which appealed to the unassimilated communities of recently arrived Eastern and Southern European immigrants (only 10 percent of the CPUSA membership could speak English by the mid-1920s) and assumed a menacing form in the great industrial conflicts that swept up more than a fifth of the national workforce.

On every front, then, it seemed as if small-town, rural, and middle-class White America was in retreat.

But not before making a last—and, for a generation, successful—stand in its defense, for within a decade of its founding, the Klan had rallied 5 million members to its ranks, penetrating local and national power-structures as few other anti-liberal movements in US history.

Comprised of white, native-born, anti-immigrant, anti-Catholic, and anti-Jewish elements, particularly in the South and the Midwest, this “Second Klan” saw itself as an “army of Protestant Americans.” As such, it sought to defend “pure Americanism, old-time religion, and conventional Protestant morality”—in the process reviving those religious issues that had earlier divided whites along sectarian lines (like in the 1850s), yet at the same time attempting to preserve the hegemony of Anglo-Protestants against the forces seeking to subvert the nation’s historic ethnic core.

To the degree the Klan was more sectarian than racial, favoring the conformist, materialist, and philistine elements in American life, it was a step back from the white consciousness of the anti-Chinese movement. (A similar phenomenon occurred after the Second World War among recently assimilated, often Catholic, immigrants, whose support for Joseph McCarthy was part of a more general effort to demonstrate that the “Americanism” of the “old immigrants,” largely Irish and German, was superior to that of the established but liberal and cosmopolitan Anglo-Protestant elite).

The Klan (like McCarthyism) was nevertheless not entirely the “reactionary” movement that academic historians make of it, for like its European counterpart, it was both traditionalist and populist, favoring measures that were anti-liberal, anti-cosmopolitan, and anti-egalitarian in spirit but by no means regressive.

In this capacity, it forced the government to close the border to immigration, it beat back the black assault on white hegemony, it let the wheeler-dealers in Washington and New York know that their “progressive policies” would not go unchallenged in the Heartland, and it acted as a moral bulwark against the permissive forces of Hollywood and Madison Avenue.

Above all, it upheld a racial standard for American existence.

Only in the late 1920s, after successfully preserving many traditional areas of American life that might otherwise had succumbed to the race-mixing modernism of the postwar “Jazz Age” did the movement finally subside in face of the economic breakdown of the 1930s.

* * *

The history of American racial nationalism, as exemplified by the Second Klan, the Chinese exclusion movement, and the early nativists, is a history whose legacy has, in the last half century, been squandered and suppressed by the elites now controlling American destinies.

Yet this is the legacy that the heirs of European-America today, if they are to survive, need to reclaim.

For this history confirms them in their belief that the popular classes in America have always rejected the creedal definition of the nation; that they refused to allow their society and territory to be overrun by non-whites; and that divisive sectarian issues (between Protestants and Catholics, leftists and rightists, modernists and traditionalists, etc.) served only the interest of their enemies.

Most of all, this heritage of American ethnonationalism calls on whites today, in this era of their dispossession, to defend the racial-cultural-civilizational “nation” to which they once belonged and which, if regained, might again distinguish them from the world’s less favored races.

mercredi, 23 février 2011

Krantenkoppen - Februari 2011 (2)

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Krantenkoppen
 
Februari 2011 (2)
 
Wilders wil namaaksite aanpakken
PVV-leider Wilders wil juridische stappen zetten tegen de makers van een site die de draak steekt met zijn partij.
http://www.rtl.nl/(/actueel/rtlnieuws/)/components/actuee...
 
'Germanen stimuleerden economische bloei'
AMSTERDAM -  Oost-Nederland kwam in de laat-Romeinse tijd economisch tot bloei door de aanwezigheid van Germaanse stammen. Deze conclusie, die archeoloog Henk van der Velde trekt in zijn promotieonderzoek voor de Vrije Universiteit (VU), staat haaks op de algemene historische visie die vooral de strijd tussen de Germanen en de Romeinen in de derde eeuw na Christus benadrukt.
http://www.telegraaf.nl/binnenland/9079537/___Nederland_b...
 
Oosterhuis nuanceert uitspraken over Beatrix
Koningin Beatrix heeft niet gezegd of gesuggereerd dat haar kersttoespraak is gecensureerd. "Het is mijn persoonlijke interpretatie en beleving", zegt theoloog en dichter Huub Oosterhuis zondag in een verklaring. "Ik denk dat ik daarin niet alleen sta en dat velen met mij van mening zijn dat de krampachtigheid van het huidige gedoogbeleid op vele wijzen doorwerkt."
http://www.trouw.nl/nieuws/nederland/article3433186.ece/O...
 
ChristenUnie wil grondwetswijzing tegen sharia
Ergens doet het denken aan die mop over leeuwenpoeder: de man die uit het treinraampje telkens snufjes wit spul werpt en aan een toekijkend jongetje uitlegt dat dat tegen de leeuwen is. “Maar er zijn hier toch geen leeuwen?” “Zie je wel, het werkt!”
http://www.krapuul.nl/shrtnws/26824/christenunie-wil-gron...
 
Moslimomroepen krijgen geen zendtijd
Niet een van de aanvragers van moslimzendtijd krijgt een licentie.
Dit heeft het Commissariaat voor de Media donderdag besloten.
De Stichting Samenwerkende Moslim Organisatie Nederland (SMON) reageerde vrijdag verontwaardigd op dit besluit. Na de intrekking van de licentie van de Stichting Samenwerkende Moslim Organisatie Nederland (SMON) in augustus 2010, behandelde het commissariaat de aanvragen voor een licentie uit 2009 opnieuw.
http://www.bndestem.nl/regio/8179906/Moslimomroepen-krijg...
 
 

Ghosts of the Truman Doctrine

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Ghosts of the Truman Doctrine

by Paul Gottfried

Ex: http://takimag.com/

In the last few days I’ve run across two authoritative statements by neocon journalists which provide a new American “Freedom Doctrine for Arab democracy.” One statement is by Pod the Younger in the New York Post summoning Americans back to the Truman Administration’s pro-democracy policy. In Europe after World War II, it seems, American stewardship kept Europe from going communist.

Pod is referring to the arduous string-pulling that the US engaged in after the Second World War to keep European countries with large communist parties, particularly France and Italy, from moving into the Soviet Bloc. But those countries had communist parties that rarely received above a quarter of the popular vote. It is also doubtful that these places would have fallen behind the Iron Curtain even if the US didn’t bankroll what quickly became corrupt blocs such as Italy’s Christian Democrats. In the German case, with due respect to Pod and other neocons, there were pre-Nazi parliamentary institutions dating back to the early nineteenth century. Germany always had a substantial, well-educated middle class and very industrious workers. Unlike the Egyptians, almost all Germans were literate and most had marketable skills. Comparing the Germans, even after World War II, to most of the Arab world today is almost infantile. Would Pod suggest that we export our labor unions to foreign countries to teach others about “democracy”? That may not be a bad idea, provided we could move our unions out of this country into North Africa.

Krauthammer exhibits more mental energy than Pod in framing his detailed endorsement of global democracy. He appeals to the Truman Doctrine, the third reference point in neocon memory after the 1938 Munich Agreement and Israel’s founding in 1948. The US is urged to “use its influence to help democrats everywhere throw off dictatorial rule.” We must also intervene to make sure that we have true democracy when we foster (or incite) revolution.

It is furthermore in our government’s interest to protect “these new democracies…against totalitarians, foreign and domestic.” Just as during the Cold War’s early phase when we kept communist parties from entering European governments, we must now take action to keep totalitarian parties, meaning here Egypt’s Muslim Brotherhood, “out of power.” Krauthammer does not imagine that the policies he proposes can be implemented without extensive American involvement. But he reminds us: “A freedom doctrine is a freedom agenda given direction by guiding principles. Truman did it. So can we.”

Is what Krauthammer proposes really self-rule for other countries, or is it acceptance of a permanent American suzerainty? He seems far less willing to allow Egypt to go its own way than to have Egyptians live according to his wishes. Why not describe his political program as having the US government force the rest of the world into compliance with the neocon vision of a good society?

If Krauthammer is universally concerned with freedom, why doesn’t he protest the continual infringement on free speech and inquiry in Western “democracies” in the name of fighting hate speech and unkind thoughts? In France one can now be arrested and thrown in jail for questioning the “Turkish genocide.” The same is true throughout the EU for those who challenge the governmentally recognized account of the Holocaust. It is also quite possibly a punishable crime in France to reissue Jean Raspail’s Le Camp des Saints. According to Le Figaro Magazine, the novel’s 85-year-old author will have courts prosecuting him and his publisher on 87 counts as soon as his reprinted work hits the bookstands. In this novel, first published 35 years ago, Raspail depicts Indians fleeing en masse in a boat to France. Since this voyage is shown in a less-than-complimentary fashion, the author is subject to judicial prosecution for having insulted Third World sensibilities.

Raspail told Le Figaro that freedom’s primary threat isn’t “Big Brother,” it’s “Big Other”—the silent shaming collective force of those who aren’t native Europeans. He points out that there are now multiple laws in his country, mostly passed by French communists and socialists, criminalizing ungracious speech against certain (particularly non-Christian and usually nonwhite) minorities.

 

But there are governmental attacks on politically incorrect sentiments closer to home. In Saskatchewan, ministers have been threatened with jail if they read aloud passages from the Bible that are sexist or homophobic. Presumably said ministers can get away with this act against Canadian “human rights” if they dissuade their parishioners from believing in the offending biblical ethics. Why are attacks on liberty acceptable when done in the name of “human rights” but not because of the Koran?

Krauthammer complains that there are still Americans who question his “freedom doctrine”: Although the left is “enthusiastic for Arab democracy,” they have not been consistent in their willingness to do what is necessary to sustain it. “Indeed, the left spent the better part of the Bush years excoriating the freedom agenda as either fantasy or yet another sordid example of U.S. imperialism.” Krauthammer is particularly bothered by what we are led to believe is the exclusively leftist idea of “Arab exceptionalism,” namely the idea that our Western ideas about democracy are not workable for Arabs.

Is Krauthammer such an idiot that he doesn’t know that lots of people on the right, including most Ron Paul voters, believe it’s a bad idea to invest money and lives trying to convert most of the world to those features of modern democracy that Krauthammer considers desirable? These mavericks (to borrow Sarah Palin’s term) also believe that we would do better to fight for our diminishing freedom in the Western world rather than going elsewhere in search of monsters to slay. No one is asking Krauthammer or his buds on FOX News to agree with this alternative point of view. It’s only a question of acknowledging that those who disagree with them are by no means exclusively on the left. Why can’t they treat their enormous opposition on the right as worthy of respectful mention?

I believe there are two obvious reasons for this rejection of reality. First, the predominantly Jewish neocons who run the conservative media apparatus loathe “opponents on the right,” meaning people who are collectively dismissed as anti-Semites and who are so uniformly contemptible that one is supposed to avoid noting their existence. Krauthammer on TV can barely conceal his revulsion for Ron Paul, and last week he poured out his contempt on the mostly conventional Republican CPAC because some of the participants were enthusiastic Paul-backers. Such enthusiasm has not been authorized, and those who express it are, from Krauthammer’s perspective, deserving of suspicion. Who knows whether such enthusiasts aren’t also “neo-Confederates” like Tom DiLorenzo, who has been beaten from pillar to post in the national press for having addressed the League of the South in addition to being an economics advisor to Ron Paul? Krauthammer, Kristol, and the Pod people surely wouldn’t want such a person allowed anywhere near the conservative-GOP coalition. Someone as extremist as DiLorenzo might scare off Freedom House, the National Endowment for Democracy, or those liberals whom the neocons have wooed onto their TV programs.

Two, it is important that the neocons, who are having their way in terms of controlling “movement conservative” resources, don’t cause their benefactors to notice that theirs is not the only show on the very loosely defined “right.” There are still competing views from bona fide conservatives, and if business donors are made aware of this fact they may take their donations elsewhere. For those who are monopolizing the goodies, it is important to keep those who count from noticing other conservative positions.

The liberal media has exactly the same interest. The establishment left does not care any more than the neocons to see the present “conservative” opposition pulled toward a harder right. Even if the left and the non-neocon right occasionally agree on foreign policy, they are farther apart sociologically than, say, Jonah Goldberg is from Matthew Yglesias or Bill Kristol from Alan Colmes. Those permitted to participate in the conversation keep the others out of view. Why complicate the picture by seeking the opinion of nonpersons?

Le kémalisme, parenthèse de l'histoire turque

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Le kémalisme, parenthèse de l'histoire turque
Aymeric CHAUPRADE
Ex: http://realpolitik.tv/
Voici ce que j’écrivais il y a plus de 3 ans dans Valeurs actuelles, à propos de la Turquie et plus généralement des expériences modernisatrices dans le monde musulman. L’analyse insiste sur la question de l’identité islamique qui continue d’être occultée dans les analyses dominantes des médias lesquels se font plaisir en affirmant que les peuples tunisien et égyptien rêvent de devenir comme nous. Il faudrait ajouter à cet article centré sur l’aspect identitaire, la dimension économique. La hausse des prix des matières premières a souvent été le facteur déclencheur de révolution lorsque les conditions d’épuisement du régime politique étaient arrivées à maturité.
Article paru dans Valeurs actuelles en 2007

Depuis plus de dix ans maintenant, le parti fondé par Mustapha Kemal, instrument de la laïcisation et plus largement de l’occidentalisation de la société turque, est écarté du pouvoir au profit des islamistes.

La question fondamentale que les Européens doivent alors se poser est la suivante : est-ce l’islam politique qui apparaîtra un jour comme une courte parenthèse de l’histoire de la Turquie moderne, ou est-ce au contraire la modernité kémaliste qui sera digérée par la « longue durée » de l’islam turc ?

Depuis leur entrée dans l’islam, les destins des aires culturelles turque, iranienne et arabe sont plus que jamais liés. Au XXème siècle, ces trois mondes ont tenté de s’occidentaliser en faisant reculer l’emprise de l’islam sur leur société civile. Ils vivent désormais, en décalage, la crise des idées modernes venues d’Europe.

L’Iran, avec la Révolution islamique de 1979, a rejeté l’occidentalisation à marche forcée voulue par le Shah ; au point d’amener des courants nationalistes, religieux et marxistes à se liguer autant contre le retour à l’Iran préislamique que contre la projection dans la modernité occidentale. La Révolution s’étant faite dans un contexte de développement accéléré (le PIB par habitant est passé de 176 à 2160 dollars entre 1963 et 1977), sa principale cause est donc identitaire : la majorité des Iraniens a considéré que l’islam était indissociable de l’identité nationale iranienne.

Le monde arabe aussi, soulevé par les Nasser, Saddam Hussein et Yasser Arafat, est également revenu à l’islamisme. L’échec des chefs nationalistes arabes face à l’alliance américano-israélienne, la corruption des élites et l’argent saoudien expliquent l’effondrement du panarabisme. On oublie souvent que ce nationalisme arabe, semé par l’Expédition d’Égypte de 1798, et qui emprunta tant aux théoriciens français et allemands du nationalisme, fut largement la conséquence de la levée des Jeunes Turcs contre l’ottomanisme.

Les unes après les autres donc, les expériences modernes du monde musulman s’effondrent et, même si les choses s’y font plus lentement et plus calmement, la Turquie n’échappe pas à ce retour à l’identité islamique, pas plus d’ailleurs que l’immigration musulmane d’Europe occidentale.

Pour le comprendre, il faut revenir aux causes du surgissement des idéologies modernisatrices en terre d’islam.

A l’origine, il y a la prise de conscience par le monde musulman que la religion islamique, venue après les « premières prophéties juive et chrétienne » et jusqu’alors en tête de la course à la puissance, est en train de perdre la direction de l’histoire.

Au XVIème siècle, l’ouverture des routes maritimes et la découverte de l’Amérique privent le monde musulman de sa qualité de centre incontournable du commerce mondial.

Entré dans le déclin, l’islam doit désormais se demander pourquoi. Une partie de ses intellectuels accepte alors de se rendre à l’évidence : c’est la place privilégiée de la raison dans leur religion qui a donné aux Européens un tel avantage.
Il faut donc accepter au XVIIème siècle ce qui n’a jamais été accepté avant : ouvrir une fenêtre sur la modernité européenne. Jusque-là, l’islam n’a toléré qu’une (modeste) intrusion de la philosophie grecque préchrétienne dans son système de pensée. Désormais, il lui faut apprendre de ceux qu’il juge inférieurs, les Chrétiens.

Mais la modernité n’est admise qu’en tant que moyen de redevenir plus fort que l’Occident chrétien, non en tant que fin. On lui emprunte des éléments, mais sans adhérer au changement de perspective qu’elle contient, car alors cela signifierait une altération de l’islam.

Cette réalité historique que nos élites ne veulent pas voir est à la fois simple et terrible : le mouvement d’occidentalisation en Turquie, comme dans le reste du monde musulman, trouve sa source dans la volonté de retrouver la supériorité militaire face à l’Occident en progrès.

C’est ce qui explique que la laïcité turque n’en est pas réellement une et que le kémalisme apparaîtra un jour comme un épiphénomène de l’histoire de la civilisation turco-islamique.

On a ainsi pour habitude d’opposer, à propos de la Turquie, les partisans de la laïcité à ceux de l’islamisme. Soit, mais si la « Turquie moderne » est réellement moderne, comment expliquer l’acharnement constant de son État à faire disparaître ses minorités chrétiennes ?

Les médias parlent des assassinats de plus en plus fréquents de prédicateurs chrétiens afin de souligner qu’ils ne sont que l’expression marginale d’une frange minoritaire de radicaux, d’ailleurs condamnée par les tribunaux turcs. Mais ils passent sous silence le fait que ces même tribunaux intentent des procès aux musulmans qui se convertissent au christianisme, pour « insulte à la turcité ». Un pays où la conversion est punie par la loi est-il vraiment un pays laïc ?

Faut-il rappeler aussi, au risque de choquer, qu’après les sultans ottomans, le premier président de la Turquie moderne, comme les forces turques débarquant à Chypre en 1974, eurent droit à la qualification de « gazi » ? Ce terme honorifique qui vient de l’arabe « ghaziya » ne fait-il pas écho à la « glorieuse » époque des incursions à des fins de conquête, de pillage ou de captures d’esclaves, que pratiquaient les partisans du Prophète Mahomet ?

L’État turc est laïc parce qu’il n’est pas théocratique : ce ne sont pas des religieux qui le dirigent et la sphère politique y a gagné, grâce à Atatürk, une certaine autonomie. Pour autant, l’État turc reste bien le garant de l’identité musulmane du pays et de la propagation de l’islam à l’étranger, comme le montre son soutien à des groupes islamiques radicaux dans les Balkans, ou dans cet immense Turkestan d’Asie centrale.

« Mais les islamistes sont des démocrates ! » s’écrient certains en Occident. Ils « vaudraient même plus » que ces militaires turcs héritiers de ce jacobinisme autoritaire qu’est le kémalisme.

Logique ! Dans tous les pays musulmans les islamistes sont aujourd’hui majoritaires face à des gouvernements occidentalistes qui, menacés, « verrouillent », à des degrés divers, le champ politique. En faisant pression sur ces gouvernements modernisateurs mais autoritaires, les Européens ne font qu’accélérer la prise de pouvoir des islamistes, leurs véritables ennemis.

Hier les mouvements occidentalistes du monde musulman tentèrent de se servir de notre modernité pour redevenir plus forts que nous ; aujourd’hui, les islamistes tentent de se servir de nos idées démocratiques pour arriver au pouvoir et y appliquer leur programme de désoccidentalisation radicale, avec un seul et même objectif, obsessionnel : la revanche sur l’Occident.

Aymeric Chauprade

"Le Camp des saints", une réalité en 2050?

 "Le camp des saints", une réalité en 2050?

 

Par Bruno de Cessole

Valeurs actuelles

 

Jean-Raspail-Le-camp-des-saints-couv-Edition-20111.jpgAssortie d'une préface inédite, la seconde réédition du roman prophétique de Jean Raspail s'inscrit au coeur des débats récents sur l'identité et le devenir de la France. 

 

Le 17 février 2001, un cargo vétuste s’échouait volontairement sur les rochers côtiers, non loin de Saint- Raphaël. À son bord, un millier d’immigrants kurdes, dont près de la moitié étaient des enfants. « Cette pointe rocheuse, écrit Jean Raspail au début de sa préface, faisait partie de mon paysage. Certes, ils n’étaient pas un million, ainsi que je les avais imaginés, à bord d’une armada hors d’âge, mais ils n’en avaient pas moins débarqué chez moi, en plein décor du Camp des saints, pour y jouer l’acte I. Le rapport radio de l’hélicoptère de la gendarmerie diffusé par l’AFP semble extrait, mot pour mot, des trois premiers paragraphes du livre. La presse souligna la coïncidence, laquelle apparut, à certains, et à moi, comme ne relevant pas du seul hasard. »

 

Dans le Critique en tant qu’artiste, Oscar Wilde avait soutenu et démontré, longtemps avant, que ce n’est pas la fiction qui imite la réalité, mais la réalité qui imite l’art. À preuve.

 

Depuis sa parution, en 1973, le Camp des saints n’a cessé de susciter la controverse et de conquérir de nouveaux lecteurs, de tous milieux, de toutes opinions, de tous âges, les un anonymes, les autres connus ou haut placés, de François Mitterrand à Raymond Barre, d’André Malraux à Maurice Schumann, de Robert Badinter à Jean Anouilh, de Jean-Pierre Chevènement à Lionel Jospin, d’Alfred Sauvy à Denis Olivennes et même de Samuel Huntington au président Ronald Reagan… Cette troisième édition élargira-t-elle encore son audience ? Tel est le souhait de l’auteur (lire notre entretien avec Jean Raspail), pour qui le livre n’a pas terminé sa mission : ouvrir les yeux des Français sur la désinformation qui gangrène la vie publique, désabuser les esprits crédules qui se sont laissé contaminer par un humanisme dévoyé. Et témoigner, bien sûr, pour la liberté de pensée et d’expression, qui, depuis trente-deux ans (loi Pleven), s’est singulièrement rétrécie.

 

À telle enseigne que ce roman, susceptible de poursuites judiciaires pour un minimum de 87 motifs, serait aujourd’hui impubliable en son état. Les lois n’étant pas encore rétroactives, Jean Raspail n’y a pas changé un iota. En revanche, il l’a fait précéder d’une longue préface (lire les extraits dans "Valeurs actuelles") qui, loin de tempérer le propos du livre, “aggrave son cas” en développant les conséquences probables de la situation exposée dans le roman.

 

L’intrigue est simple. Sur les côtes du midi de la France viennent s’échouer délibérément des centaines de navires en provenance du sous-continent indien. À leur bord, un million de déshérités fuyant la misère de leur pays d’origine, en quête de la Terre promise occidentale, de ses richesses gaspillées, de ses espaces sous-peuplés et de sa tradition d’hospitalité… Cette invasion pacifique, forte de sa faiblesse et de son nombre, a été encouragée et préparée par une poignée d’agitateurs : religieux idéalistes, philosophes athées, écrivains catholiques renégats, médecins missionnaires, moins animés par un humanisme perverti que par la mauvaise conscience occidentale, ce "sanglot de l’homme blanc" dénoncé naguère par Pascal Bruckner, le désir de repentance et, sur tout, le ressentiment, le nihilisme honteux du "dernier homme" jadis explicité par Nietzsche. Deux scènes primordiales du livre illustrent cette confrontation entre les ultimes et rares mainteneurs des va leurs occidentales et la troupe plus nombreuse des renégats.

 

En Inde, le consul de Belgique, qui a refusé d’augmenter les procédures d’adoption et qui, fidèle à ses convictions, mourra pour l’exemple en s’opposant symboliquement à la prise d’assaut des navires par la marée humaine, déclare à la poignée de manipulateurs occidentaux qui a mis en oeuvre cette immigration sauvage : « La pitié ! La déplorable, l’exécrable pitié, la haïssable pitié ! Vous l’appelez : charité, solidarité, conscience universelle, mais lorsque je vous regarde, je ne distingue en chacun de vous que le mépris de vous-mêmes et de ce que vous représentez. […] En pariant sur la sensibilité, que vous avez dévoyée, des braves gens de chez nous, en leur inculquant je ne sais quel remords pour plier la charité chrétienne à vos étranges volontés, en accablant nos classes moyennes prospères de complexes dégradants […], vous avez créé de toutes pièces au coeur de notre monde blanc un problème racial qui le détruira, et c’est là votre but. »

 

La seconde scène oppose un vieux professeur de français à la retraite, habitant un village de la côte, dans une maison appartenant à sa famille depuis trois siècles, et un jeune pillard européen venu accueillir sa famille d’élection : « Me voilà avec un million de frères, de sœurs, de pères, de mères et de fiancées. Je ferai un enfant à la première qui s’offrira, un enfant sombre, après quoi je ne me reconnaîtrai plus dans personne... » Au professeur qui s’efforce de comprendre ses motivations, il réplique : « Je vous hais. Et c’est chez vous que je conduirai les plus misérables, demain. Ils ne savent rien de ce que vous êtes, de ce que vous représentez. Votre univers n’a aucune signification pour eux. Ils ne chercheront pas à comprendre. […] Chacun de vos objets perdra le sens que vous lui attachiez, le beau ne sera plus le beau, l’utile deviendra dérisoire et l’inutile, absurde. Plus rien n’aura de valeur profonde. Cela va être formidable ! Foutez le camp ! »

 

Jean-Raspail-281p.jpgLe vieil homme rentre chez lui, en ressort avec un fusil et, avant de tirer sur l’intrus, justifie son acte : « Le monde qui est le mien ne vivra peut être pas au-delà de demain matin et j’ai l’intention de profiter intensément de ses derniers instants. […] Vous, vous n’êtes pas mon semblable. Vous êtes mon contraire. Je ne veux pas gâcher cette nuit essentielle en compagnie de mon contraire. Je vais donc vous tuer. » Un peu plus tard, le professeur rejoindra la dizaine de combattants qui auront choisi de renouveler Camerone et se feront tous enterrer sous les bombes d’une escadrille française, les plus hautes autorités du pays ayant capitulé devant l’invasion.

 

La véritable cible du livre : les “belles âmes” occidentales

 

Récit allégorique, « impétueux, furieux, tonique, presque joyeux dans sa détresse, mais sauvage, parfois brutal et révulsif » où il se tient des propos « consensuellement inadmissibles », de l’aveu de son auteur, le Camp des saints concentre en un jour un phénomène réparti sur des années. En aucune façon, cependant, il ne s’agit, comme de belles âmes l’ont clamé avec indignation, d’un livre raciste.

 

La véritable cible du roman, ce ne sont pas les hordes d’immigrants sauvages du tiers-monde, mais les élites, politiques, religieuses, médiatiques, intellectuelles, du pays qui, par lâcheté devant la faiblesse, trahissent leurs racines, leurs traditions et les valeurs de leur civilisation. En fourriers d’une apocalypse dont ils seront les premières victimes. Chantre des causes désespérées et des peuples en voie de disparition, comme son œuvre ultérieure en témoigne, Jean Raspail a, dans ce grand livre d’anticipation, incité non pas à la haine et à la discrimination, mais à la lucidité et au courage. Dans deux générations, on saura si la réalité avait imité la fiction.

 

Le Camp des saints, précédé de Big Other, de Jean Raspail, Robert Laffont, 392 pages, 22 €.

 

Source cliquez ici

What is the American Nation?

What is the American Nation?

Michael O'Meara

Ex: http://www.counter-currents.com/

minuteman%20funky%20clouds.jpgThe following is part of a larger series of articles that was written for an audience of French “revolutionary nationalists” whose image of America is almost categorically negative. Its ostensible aim was to highlight the positive in the heritage we White Nationalists claim. But at a deeper level, it was also an effort to convince myself that America has not been a historical disaster for the white race. The negative interpretation opposed here can be found in the chapter “Anti-Europe” in my New Culture, New Right: Anti-Liberalism in Postmodern Europe.

In the United States, the closest thing to Europe’s “new revolutionary nationalism”—which designates liberalism’s cosmopolitan plutocracy as Europe’s chief enemy, resists the de-Europeanization of its capital, population, and territory, and identifies with a biocultural vision of Magna Europa rather than the 19th-century nation-state—is “White Nationalism.” Though a marginal force on the American political scene (theoretically deficient, fragmented into scores of tiny organizations, and with a greater presence in cyberspace than in the public sphere), it nevertheless wages the same fight as its European counterpart and, on the most decisive issue, race, is considerably more advanced. In this spirit, it takes its stand with the “Old America” that is the counter-part to Bush’s “Old Europe,” it considers its people part of Europe’s biosphere, and opposes not just the present Hebraicized administration in Washington, but the anti-White impetus of “the American century.”

Fundamental to White nationalism is the understanding that, historically, America was not a melting pot, but a settler nation: hence a European transplant. Its original settlers (all of whom were Protestant, but not exclusively Puritan or Calvinist) may have had an ambivalent attitude to the Europe they left behind, but they had no intention of shedding their European being for the sake of mixing with races and cultures unlike their own. Their identity as such was rooted in distinctly European life forms, which were opposed to those of the country’s aboriginals and to its imported Black slaves. Specifically, this identity was an Anglo-Protestant one adapted to the nativist environment of colonial America.

At the time of the revolution, 80 percent of the population was of Anglo-Protestant descent. Of the remaining 20 percent, most were Dutch, German, and Swedish, all of whom were Protestant and easily assimilated into the original core population. Only one percent of its people, mainly of French Canadian and Irish origin, was Catholic. The country’s institutions were accordingly reflective of the values and beliefs of its transplanted Anglo-Protestant settlers, just as the state’s republican ideology and the producerist ideology of its popular classes were in harmony with its specific ethnic disposition.

At the time of revolution, the country’s national identity was still an embryonic one. The loyalties of the revolutionary generation were more to the individual colonies that had become states, such as Virginia and Massachusetts, than to the federal republic established in 1789. But despite the absence of a strong state, informed by tradition and aristocracy, the American polity was not simply the cultureless, economic enterprise that certain Nouvelles Droitistes make it out to be and it was certainly not the “nation of nations,” “the first universal nation,” or “the proposition nation” that our virtualist-minded anti-White elites insist on.

Even in this early period there existed an American national identity, buttressed by several hundred years of history; and by the development of specifically American institutions based on instincts of racial superiority and self-reliance; by conflicts with the British crown, which caused its people to see itself as a transplanted nation of Anglo-Protestant descent (though one imbued with freedoms Englishmen had allegedly lost during the Norman Conquest); but above all by an ethnic or biocultural identity rooted in the North European, specifically British (that is, Celt, Norse, and Saxon) stocks of the country’s settlers.

America, thus, may have lacked Europe’s ancient genealogy, cultural legacy, rooted, territorial sense, and distinct ethnic consciousness, but its people spoke a European language, practiced a European religion, had a history informed by European symbols and themes, represented a fusion of European racial stocks, and felt their North European identity to be the defining part of their individual and collective identity. Until quite recently, as Jared Taylor argues, “America was a self consciously European, majority-white nation.”

Accordingly, the Americanized Englishmen who declared their political independence in the late 18th century did not simultaneously declare their autonomy from Europe’s ethnoracial identity. The liberal ideals of the revolutionary generation, in any case, were soon superseded by a Romantic emphasis on the particularisms and “special inner characteristics” of its people—a Romanticism that betrayed the new republic’s rationalist or Enlightenment premises. To these Indian-fighters, slavers, borderland Celts, and Texas revolutionaries, whose physical proximity to non-Whites had a powerful effect in enhancing their racial identity, it was obvious that the world’s peoples lacked the innate capacity to share in “the free government, power, and prosperity of the United States.”

What Tocqueville called the “Anglo-Americans” had not the slightest intention of extending their liberties to Indians or Negroes, nor even to those White men whose (Catholic) religion and (Irish clannish) temperament seemed to disqualify them for republican government. America’s founding liberal principles were, in fact, little more than the ideological gloss of the country’s Anglo-Protestant life forms.

Despite the Calvinist conceit of believing itself “chosen,” America’s political principles had universal import only in the most vacuous theoretical sense. For example, the Puritan vision of America was less a call to world reform than an affirmation of its uniqueness and superiority. And though the principles of American republicanism have since been re-interpreted to justify the present de-Europeanization, this was neither the intention of the Founders nor that of the country’s settlers, for their republic was preeminently a Herrenvolk democracy — germane not to humanity, but to the “historical humanity” that was White America.

In this vein, the US Constitution, which contemporary liberals have re-interpreted for the sake of their multiracial utopia, defended the institution of slavery and posited that a Black’s worth was only 60 percent of a White. The first Congress (1790) voted that only Whites could be naturalized as citizens. And even after the Civil War, the granting of basic civil rights to former negro slaves, as Sam Francis points out, had “nothing to do with voting, holding political office, sitting on juries, intermarriage, getting a job or being promoted . . . which is what civil rights have come to mean today.”

White immigrants were assimilated into the founding stock only after they (or their children) shed the cultural-linguistic identities that separated them from native Whites. As late as the Kennedy Administration (1960), the nationally conscious Irish, the first immigrant group, were still not fully assimilated. The so-called “melting pot” (a 20th-century concept invented by a cosmopolitan “Englishmen,” Israel Zangwill) was similarly selective, accepting only White immigrants as possible Americans (though it did mistakenly think that Jews from European countries were European).

Moreover, this racially defined identity was the legacy of both the popular classes and the country’s ruling elites. For example, Thomas Jefferson, who in a fit of Enlightenment enthusiasm included the phase “all men are created equal” in the Declaration of Independence, never — not for a moment — thought of extending equal rights to Negroes; Abraham Lincoln, the two faced Whig pioneer of the liberal leviathan, wanted to repatriate Blacks back to Africa; and the great liberal crusader, Woodrow Wilson, was an ardent segregationist who thought his cherished “democracy” inappropriate to all but Whites. Until the postwar period, White Americans of virtually every class and denomination saw themselves not as an amalgam of humanity, but as an American nativist variant of Europe’s white Christian nations. The racial vision of America which White nationalists today defend against the anti-European regimes in Washington, London, and Tel Aviv was actually the prevailing vision for most Americans for most of their history.

The racially selective character of America’s republican, and especially egalitarian, rhetoric, was indisputably evident in the country’s enslavement of Negroes, its extermination and/or ethnic cleansing of the aboriginal population, its territorial expansion at the expense of mestizo Mexico, and its effort to prevent Chinese and Japanese immigration. Its racial identity was so deeply rooted in the emerging national consciousness that it imbued Anglo-Americans with the confidence to assimilate different White ethnicities.

In the latter half of the 19th century, as European immigration and intermarriage demoted the prevalence of the British elements and the reigning spirit of American Anglo-Saxonism diminished the immigrants’ attachment to their past, American identity gradually extended beyond its original Anglo-Protestant core to become a European-American Christian identity. Race as such remained primary, for only on the basis of the immigrants’ racial compatibility with Anglo-Americans were they able to assimilate. The later advent of Black nationalism, as Walker Connor argues, testifies to the fact that American nationalism has always been a White nationalism. By the same token, the state’s new-found multicultural ideology inadvertently acknowledges that the historical forms of American identity are incompatible with non-European races and cultures.

From the time of the revolution until the beginning of the Civil Rights revolution (1956), American nationality was articulated almost exclusively in terms of three mutually reinforcing influences: an Anglo-European racial identity, Protestantism, and republicanism. The latter, it needs stressing, owed less to 18th-century liberalism than to the character of Anglo American society, whose small proprietors and farmers defined themselves in terms of self-sufficiency, relative equality, and self-rule.

Though the corporate capitalism and New Class managerialism today stifling this self-sufficiency grew out of the country’s liberal postulates, this was only one (however consequential) of its manifestations, for Anglo Protestant culture also nurtured a conservative, traditionalist, and authoritarian dimension opposed to much of what presently passes for “Americanism,” (just as the feminist, homophile, and ethnomasochistic beliefs of today’s mainstream Protestant denominations would have shocked earlier generations of Protestants). The Reformation heresies that prompted America’s Low Church settlers to accept the Bible’s inerrancy and uphold a literal interpretation of scripture also compelled them to spurn the behavioral, moral, and social principles of a purely materialist society of individualist gratification. Though this type of Protestantism engendered (or expressed) that “spirit of independence, self-reliance, and freedom” which accompanied the rise of capitalism in Northern European and today encourages the cosmopolitan nihilism of the existing order, at the same time its original impetus rejected an indifferent, massifying capitalism destructive of community and morality. In this spirit, it upheld hierarchy, authority, and tradition, opposed modern feudalism (corporate capitalism) and its verso, mob democracy (Communism), privileged the centrality of family, community, and mutuality, and cultivated behaviors and social structures supportive of a communally responsible rather than an atomized individuality.

In a conscious effort to re-engineer the character of the American people, the ruling Judeo-oligarchy has re-christened the republican component of traditional American identity the “American Creed” and made it the sole legitimate basis of American nationality — as if being an American were merely a matter of subscribing to a certain liberal beliefs. Divested of its racial-cultural grounding, and the political responsibilities it once entailed, the liberal, cosmopolitan, and globalist implications of this so-called creed is now used to legitimate the multiracial pluralism that presently assaults the nation’s European heritage. For at least the last two generations, the country’s elites have waged a merciless war on the ethnonational interests of America’s Whites, who are treated with “mingled scorn and apprehension” for hampering the country’s transformation into an economically efficient Brazil.

But if America for racial nationalists is preeminently a European country, it is — admittedly — “also something less than Europe. As a settler nation, America was founded and remains, to use Georges Dumézil’s term, a country of the “Third Function.” Lacking the warrior and priestly functions of its motherland and centered on the productive/reproductive activities of the lowest order, the American people traditionally immersed themselves in economic and mundane activities devoid of High Cultural possibility.

It would be exaggerated, though, to claim, as certain Europeans have, that this emphasis on economics (with its accompanying values of hard work, self reliance, and technical efficiency) made Americans somehow un-European. A middle-class country of the Third Function, America materialistically thrived in the technoeconomic realm. This may have left its culturally-impoverished society of self-made men something less than Europe — but hardly un-European.

While the country’s economic and materialist passions rendered its people vulnerable to the machinations of plutocrats and monopolists, bankers and corporate barons, and, above all, Jewish peddlers and illusionists, this, alas, has been the fate of White people worldwide. In America’s defense it should be emphasized that until the postwar era, when the state and the dominant institutions fell into the hands of corporate managers, social engineers, and alien interests, its popular history was very much a history of struggle against the great economic powers, as these powers endeavored to subordinate the nation to those systemic imperatives threatening the economic self-sufficiency and biocultural identity of its large middle class.

This is evident in the history of Jacksonian producerism, the nativism of the 1840s and ‘50s, the Confederate insurgency of the 1860s, the struggle against Chinese immigration in California in the 1870s, the populist revolt of Midwestern and Southern farmers in the 1880s and ‘90s, the bitter labor wars of the late 19th and early 20th centuries, the rise of the Second Klan in the 1920s, Father Coughlin’s Social Justice movement in the 1930s, etc.

Though lacking an established church and an aristocracy (the First and Second Functions), even here the European racial spirit influenced the formation of the American nation. The yeoman farmers making up the ranks of the Minute Men who bloodied Britain’s imperial troops at Lexington and Concord, the gentlemen warriors like Nathanael Greene, Anthony Wayne, and George Washington who led the revolutionary armies, the Anglo-Celtic frontiersmen and colonists of the Texas Revolution who triumph over massively larger Mexican forces, the gallant Robert E. Lee and Stonewall Jackson of the Confederacy, even George Patton of World War II fame, all these figures stand in the tradition of European arms and are tributes not just to America, but to the warrior spirit of their ancestral homeland.

Moreover, whatever High Culture Americans have known has been European. Disneyland may be the contemporary emblem of America’s Culture Industry, but its relationship to American life is as contrived as is Hollywood’s. The composers, philosophers, and great artists animating the higher reaches of American life have always been European. The few great men of literary stature they have produced— Edgar Allen Poe, T. S. Eliot, Ezra Pound, Henry James, Jack London, William Faulkner — belong to Europe’s Pantheon and are recognized as such. Only an intellectual sleight of hand can justify the argument that the American people are not an organic (however culturally hybrid) expression of Europe’s life-world.

Perhaps more to the point, the growth of the American republic ought to be seen as one of the great feats of modern history, for, from its origins as a small outpost on the outer edge of Western Civilization, it grew, in a remarkably short period, into a great power. Given the prominence of its Third Function, much of course was lost in this process, for America lacked the depths of its motherland, retained a weak grasp of history and tradition, and never developed a political class capable of sustaining its political ideals. Yet beyond the shallow, often philistine character this cultural paucity imparted to American life, the European settlement of North America represented an unprecedented manifestation of Nietzsche’s will to power — an untamed life force — that had transformed a vast wilderness into a flourishing extension of the European life world.

Against those transatlantic critics whose grand pronouncements are based on their familiarity with Los Angeles or New York (both of which have ceased to be American cities), it needs stressing that no White nationalist fails to honor Europe or to distinguish himself from its heirs. His opposition to the New Class, war-mongering, and Zionist hegemonism of the country’s deracinated elites stems, in fact, from his commitment to Europe’s biocultural heritage. This heritage, as such, informs virtually every significant facet of the country’s racial nationalism.

Kadril: Bourrée de la belle inconnue

Kadril : Bourrée de la belle inconnue

mardi, 22 février 2011

2de Tref- & Familiedag: Ode aan het non-conformisme

Radio Rapaille

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2de Tref- & Familiedag:

Ode aan het non-conformisme

Familiedag

 

Op zaterdag 26 maart 2011 organiseert Radio Rapaille de 2de Tref- en Familiedag in zaal De Basiliek, Trooststraat 20-22 te Edegem en dit van 13 tot 18 uur. Het thema is ‘Ode aan het non-conformisme’.


Een spoedcursus in non-conformisme in 10 vragen:

1. Wat is Radio Rapaille?
Radio Rapaille is de eerste en enige internet radiozender die zich voornamelijk richt op Vlaanderen en Nederland met een duidelijke en non-conformistische boodschap, licht provocatief maar zeer gepassioneerd en dit als tegengewicht tegen de regime- en eenheidsmedia.

2. Waarom een Trefdag?
Radio Rapaille is dé radiostem uit de Nederlanden. Maar bij een stem hoort een gezicht. Een trefdag is dan ook de ideale gelegenheid om kennis te maken met alle personen wiens stem via Radio Rapaille te horen is.
 
3. Waarom een Familiedag?
Een pleidooi voor de traditionele gezinsvorm is haast non-conformistisch te noemen, zover gaan we echter niet. Maar Radio Rapaille heeft ook aandacht voor de jongere luisteraars. Terwijl mama, papa, oma en/of opa luisteren naar de debatten en de optredens, de verschillende stands bezoeken, even verpozen in het praatcafé, wijnproeven enz...., worden kinderen tot 12 jaar opgevangen in de kinderopvang waar allerlei activiteiten zijn voorzien. Samen met de Torfsjes is er ook dit jaar samenzang met de kinderen. Bij de inkom voor de kinderen is er eveneens een drankje inbegrepen.
 
4. Waarom een ‘Ode aan het non-conformisme’?
Letterlijk betekent non-conformisme ‘het zich-niet-aansluiten bij het algemeen geldende of erkende, afwijkend gedrag’. Radio Rapaille wenst zeker niet ‘afwijkend gedrag’ te promoten, wat dat laatste ook moge betekenen. Maar Radio Rapaille wenst het woord te geven aan personen en organisaties die wat hun werking en standpunten betreft een enigszins afwijkende houding aannemen tegenover het zogenaamde algemeen gangbare. Radio Rapaille neemt hierbij zeker zelf geen standpunt in, het is aan de kritische bezoeker van de Tref- & Familiedag om zelf een mening hierover te vormen. DENK ZELF ! We zijn dan ook verheugd dat de openingsrede door filosoof Johan Sanctorum en de slotrede door dr. Gui Celen uitgesproken zullen worden.
 
5. Wie neemt er deel aan de cartoontentoonstelling?
Een goede cartoon zegt vaak meer dan duizend woorden. De cartoonist hanteert graag zijn potlood als ludiek wapen om op scherpe wijze op allerhande pijnpunten de aandacht te trekken. Daarom zullen de cartoonisten Fré, Korbo en Chard aanwezig zijn om hun werk voor te stellen.
Klik op onderstaande afbeeldingen om een voorbeeld van Fré, resp. Korbo & Chard te zien:
FréKorboChard
6. Welke optredens zijn er?
Radio Rapailles huisdichter Erik Verstraete zal, net zoals het voorgaande jaar, gedichten uit eigen werk voordragen. Dit jaar krijgt hij versterking van de dichter Hendrik Carette die ons op zijn beurt ook zal vergasten op en verrassen met zijn poëzie.
Maar wie radio zegt, zegt natuurlijk ook muziek: Hein, Bart de Bard en de Torfsjes zetten elk hun beste muzikale beentje voor. Tevens zal aanstormend talent Kris Van Spitael zeker alle lachers op zijn hand krijgen met zijn humoract (stand-up comedy).

7. Waarom een non-conformistisch forum en een debat?
Niemand heeft de waarheid in pacht, al beweren velen van wel. Op het non-conformistisch forum zullen Gwenved (moeilijk te omschrijven in enkele woorden maar alleszins een tijdschrift met veel aandacht voor ecologie), MDTB (Met de Dieren Tegen de Beesten, actiegroep tegen dierenleed), Revolte (maandblad), Radio Rapaille (non-conformistische internetradio), Nederlands/Landstaal (VL) en Stichting Taalverdediging (NL) (allebei organisaties die de Nederlandse taal verdedigen) en Irzog (Internationaal Recht zonder Grenzen) zichzelf voorstellen.
Een pleidooi voor het einde van België of voor diepgaande samenwerking tussen Vlaanderen en Nederland is allicht minder non-conformistisch dan enkele jaren geleden. Toch is het niet onbelangrijk om even stil te staan bij waar het allemaal naartoe moet binnen een zichzelf steeds maar versterkende Europese Unie. Ondermeer Pol Van Cappellen (VVB) en Marc Hendrickx (N-VA Vlaams parlementslid en lid van het Beneluxparlement) wisselen hierover van gedachten.
 
8. Waarom stands van verschillende verenigingen?
Een radio heeft nood aan een publiek, een publiek heeft nood aan een stem die haar mening vertolkt, weergeeft en verspreidt. Op de Tref- en Familiedag zullen er daarom een aantal stands zijn van verenigingen en organisaties aan wie Radio Rapaille graag een (radio)forum geeft. Geïnteresseerde organisaties kunnen voor informatie of reservatie steeds een bericht sturen naar info@radiorapaille.com.
Tevens zal er een sessie ‘internetradio maken’ zijn waar uitgelegd wordt op welke wijze hoe dat technisch allemaal moet, hoe de programma’s tot stand komen, wat er precies nodig is van materiaal enz .... Alle dj’s in spé kunnen hier alvast alle informatie inwinnen en wie weet ... mag je zelf ook een programma voor Radio Rapaille maken en/of presenteren.

9. Waarom een praatcafé en wijnproeverij?
Even verpozen of bijpraten bij een natje en een droogje, oude kameraden terug ontmoeten, met nieuwe kameraden kennismaken....het hoort er allemaal bij. Bovendien is er dit jaar ook nog doorlopend wijnproeven door het Flämisches Weinhaus Wintrich (Duitsland) en door Natural Croatia Group (Kroatië). Beiden geven ook graag allerhande toeristische tips over hun land/regio.

10. Waarom de Familie-en Trefdag bezoeken?
Naast de hierboven opgesomde redenen zijn er nog honderden, laat staan duizenden redenen om zeker aanwezig te zijn op zaterdag 26 maart te Edegem. Door jouw deelname aan de Tref- en Familiedag is Radio Rapaille in staat om nog verder te groeien en de non-conformistische radiospreekbuis bij uitstek te zijn.

Tot op de 2de Tref- en Familiedag !

Wilfried Meerval

18:40 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, flandre, non-conformisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Will Multiculturalism End Europe?

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Will Multiculturalism End Europe?  

 

By Patrick J. Buchanan

Multiculturalism has “totally failed,” says German Chancellor Angela Merkel.

“State multiculturalism has had disastrous results,” says Britain’s David Cameron.

Is multiculturalism a failure in France? “My answer is clearly yes, it is a failure,” says President Nicolas Sarkozy.

Ex-Prime Minister Jose Maria Aznar has declared multiculturalism a failure in Spain, saying it divides and debilitates Western societies.

Only in Canada and the U.S., it seems, is the issue still in dispute.

Yet these European leaders are not leading anyone. They are far behind the people, and their belated appreciation of the idea of national identity is but a product of political panic. Take Merkel in Germany.

Last summer, Thilo Sarrazin published a book the title of which may be translated as “Germany Abolishes Itself.”

Sarrazin argued that Germany’s gastarbeiters, guest workers—Turks, Kurds, Arabs—are dumbing down the nation. While Germany’s birth rate fell below replacement levels decades ago, these foreigners with less intelligence and much higher dropout, welfare and crime rates are rapidly replacing the declining German population.

“It is a matter of culture,” said Sarrazin, and “Islam is the culture.” This is why Muslim immigrants are “socially, culturally and intellectually inferior to most everyone else.” Yet Sarrazin did use the phrase a “genetic minus” to describe migrants from the Middle East.

Were these the ravings of a neo-fascist intellectual and closet admirer of the late Fuhrer? Not at all. Sarrazin was a proud member of the Social Democratic Party of Willy Brandt and a board member of the Bundesbank.

With Merkel and the German establishment howling for his head, Thilo resigned, unrepentant. Two-thirds of Germans said he had a right to speak his mind, a third said they agreed with him, and “Germany Abolishes Itself” has sold over a million copies.

It was in response to the firestorm of the Sarrazin affair that Merkel discovered that multiculturalism was a failure. Her EU colleagues have since been falling all over one another to agree.

Another factor has contributed to the sudden awakening of the EU’s elite—an explosion of anti-immigrant parties that are siphoning off working-class voters from socialist parties and nationalist voters from conservative parties.

Among these are Jean-Marie Le Pen’s National Front in France, the British National Party, the Vlaams Belang in Belgium, Geert Wilders’ Freedom Party in Holland, the Swiss People’s Party of Christoph Blocher, which won the battle to ban the burka, the Austrian Freedom Party and Alliance for Austria’s Future, the Jobbik Party of Hungary, the Lega Nord in Italy, which favors secession, the Danish People’s Party, and the Sweden Democrats, who just won a toehold in parliament.

What these parties share is that all are anti-immigrant, anti-Muslim and ethnonational. They want to retain, or restore, a nation of, by and for their own kind, with its own history, holidays, heroes, language, literature, music and art. They are fiercely resistant to any dilution of the ethnic composition or cultural character of their countries.

What is the menace of multiculturalism these people see?

From Moscow to Marseilles, from Stockholm to Sicily, they see the Muslims pouring in and creating tiny nations within the nation, and being unwilling to embrace a new identity as Englishmen, French or German.

And their fears are not unjustified.

For just as the populist parties are deeply ethnonational, proud of their identity as Swiss, Austrian, German, English, Dutch or Flemish, the newcomers, too, are deeply ethnonational: Turkish, Arab and African.

And Islam is a faith that is itself anti-multicultural.

Devout Muslims do not believe all religions are equal. They believe there is one God, Allah, and submission to his law is the path to paradise. They do not believe in freedom of speech and the press if it means mocking the Prophet. They do not believe in Western dress codes or mixing men and women in schools and sports. They do not believe all lifestyles are equal. Some think adulterers should be stoned and honor killings are justified for girls who disgrace the family.

They wish to live their faith and their culture in our countries, to live alongside us but to dwell apart.

“If you come to France,” said Sarkozy last week, “you accept to melt into a single community, which is the national community, and if you do not want to accept that, you cannot be welcome in France.”

A little late for that. Some 5 million to 8 million Arabs and Muslims are in France, their birth rate is higher, and more are on the way.

The real questions: Whose idea was it to bring these people in? And what do France, Britain and Germany do if they say: This is a democracy, we will live as we wish to live, according to our beliefs, not yours.

How does a liberal, permissive society that celebrates diversity impose its values on a militant immigrant minority that rejects them?

Answer: It doesn’t. All the rest is chatter.

This is what James Burnham meant when he wrote that liberalism is the ideology of Western suicide.

Volonté populaire, volonté identitaire?

Volonté populaire, volonté identitaire ?

Par Jean-David Cattin

Encore une fois en quelques mois, la Suisse fait des envieux dans toute l’Europe. Le peuple (56.3%) ainsi que les cantons* ont repoussé l’initiative «contre la violence des armes» émanant de la Gauche et des milieux pacifistes. Celle-ci visait principalement à créer un registre national des armes, à interdire les armes automatiques ainsi que les fusils à pompe, elle aurait enfin obligé tout militaire à déposer son arme à l’arsenal en dehors de ses périodes de service.**

Qui sont ces Suisses qui refusent coup sur coup la construction de minarets, exigent l’expulsion des criminels étrangers pour enfin maintenir une de leurs traditions ancestrales ? Ce sont simplement des Européens qui ont la chance de pouvoir s’exprimer. Si l’on regarde les résultats de plus près, on s’aperçoit que ce sont surtout les villes qui ont soutenu l’initiative alors que les campagnes l’ont massivement rejetée. À Genève, à Zurich ou à Bâle, les bobos citoyens du monde à la sauce Manu Chao et les élites mondialisées à la sauce Jacques Attali sont aussi nombreux qu’à Paris, Londres ou Berlin. La différence c’est qu’en Suisse, le peuple, celui qui n’a pas honte d’aimer son pays, celui qui connait les effets dévastateurs de la mondialisation sans en percevoir les dividendes, a le droit à la parole.

C’est cela qui à chaque fois rend fou de rage les éditorialistes de la totalité des quotidiens suisses. Issus de ces milieux urbains où il est de bon ton de s’extasier devant l’exotisme et la diversité, ils ont une nouvelle fois été unanimes à déverser leur mépris du peuple et des traditions au lendemain de la votation de dimanche passé. Persuadés de leur supériorité, jamais ils n’admettront avoir eu tort pour la simple et bonne raison que la notion même d’enracinement les révulse.

Si ceux-ci semblent irrécupérables, il semble que ces votations successives ont eu un effet sur certains politiciens de la droite bourgeoise, essentiellement alémaniques. Dans un document intitulé «Pour un contrôle pragmatique de l’immigration en adéquation avec les besoins de la Suisse», le parti Libéral-Radical*** va même jusqu’à dire : Le mélange de différentes cultures n’est pas toujours bénéfique pour notre pays, contrairement à ce que veut nous faire croire la Gauche. En bref, ce document réclame une immigration essentiellement européenne et veut limiter au minimum prévu par le droit international le regroupement familial et l’asile. La nouveauté fondamentale présente dans cette réflexion des libéraux suisses c’est qu’à coté de considérations économiques, comme le recours à une main d’œuvre qualifiée, figure des soucis identitaires. Gardons-nous néanmoins de toute joie excessive. Les élections fédérales de l’automne 2011 ne sont certainement pas étrangères à cette soudaine prise de conscience.

Que cela soit du à la conjoncture économique ou bien à des échéances électorales, la thématique identitaire s’impose de plus en plus dans la bouche des grands dirigeants européens. En témoignent les récentes prises de position d’Angela Merkel, James Cameron ou Nicolas Sarkozy sur l’échec du multiculturalisme. Ces politiciens de la droite libérale, pourtant mondialistes convaincus, ont bien compris qu’ils n’arriveraient pas à se maintenir s’ils ne prenaient pas en compte ce qui devient une préoccupation grandissante des peuples européens. Les peuples européens n’ont pas dit leur dernier mot.

Jean-David Cattin
Membre du bureau exécutif du Bloc identitaire

* Une double-majorité est requise pour qu’une initiative populaire soit acceptée
** Trois semaines par an
*** Droite économique


Article printed from :: Novopress.info France: http://fr.novopress.info

URL to article: http://fr.novopress.info/78796/volonte-populaire-volonte-identitaire-par-jean-david-cattin/

Multiculturalism is Dead - Where Do We Bury the Body?

Multiculturalism is Dead – Where Do We Bury the Body?

By Jim GOAD

Ex: http://takimag.com/

Suicide.jpgI’ll never forget a painting I saw at a West Berlin youth hostel in 1985. The background depicted bombed-out ruins, presumably Dresden after the Allied firestorm. In the foreground were two women, their backs to us as they faced the charred, blown-out buildings. One woman was starting to lift her arm in a Sieg Heil salute, while the other rushed to grab her arm and stop her.

What a weird image it was, mixing national pride with national defeat and national self-loathing.

After World War II ended, no nation on Earth has been force-fed as many Guilt Sandwiches as the Germans, despite the fact that they’d lost seven to nine million of their own Volk in that conflict. One never hears about “the nine million.” It’s nearly verboten to even mention them.

When I saw that painting in 1985, Germany had already endured four decades of post-WWII shaming. Despite all that, I knew that sooner or later, that one lady would tire of holding down the other lady’s arm.

Sixty-five years after World War II’s end, Germany is finally becoming OK with being German again. On October 16 while addressing her Christian Democratic Union party, German Chancellor Angela Merkel said:

In Frankfurt am Main, two out of three children under the age of five have an immigrant background.…This multicultural approach, saying that we simply live side by side and are happy about each other, this approach has failed, utterly failed.

Loud applause greeted that last sentence.

For five years running, the stout, doughy Merkel has been Nummer Eins on Forbes magazine’s list of “The World’s Most Powerful Women,” so her statement is no small potatoes. But only a month earlier, Merkel was telling Germans that they should get used to seeing more mosques in their country. She was also condemning Thilo Sarrazin’s “absurd, insane opinions” as expressed in his shockingly popular book Germany Abolishes Itself.

It’s unclear why Merkel has suddenly shifted her ample hips rightward. She could be responding to recent polls showing that six in ten Germans would like to see Islam restricted, three in ten say they feel their country is “overrun by foreigners,” seventeen percent say that Jews have an undue influence over German affairs [oops!], and thirteen percent say they’d welcome a new Führer [now hold it right there!].

There go those pesky Germans again, refusing to hate themselves. How dare a German say anything besides “I’m sorry” for the next thousand years?

I don’t see the upside to our newer, more multicultural America. The only thing we share is the currency, and maybe that was the point all along.

Everyone expected the Germans to get an attitude sooner or later—after all, they’re the Germans. What seems more troubling, at least to the sworn enemies of All Things European, is that all of Europe seems to be getting the same attitude simultaneously.

What one might refer to as indigenous Europeans—you know, the palefaces, the Ice People, the Ghost Men, the Evil Aryans, the Abominable Snowmen—are beginning to chafe at the iron rainbow to which they’ve been yoked since World War II. Geert Wilders has blossomed into a political force solely by promising to protect Dutch culture from Islamofascism. An anti-immigration party just placed twenty anti-immigration asses into the Swedish Parliament’s seats. France is goin’ wild banning burqas and sending the Roma packing. The Swiss have flipped the bird at minarets. Putin’s brand of post-Soviet Russian nationalism is insanely popular, at least among insane Russians.

Even in the self-loathing, culturally obsequious, crushed-and-bleeding former empire that is the UK, comments in response to Merkel’s proclamation were lopsidedly in favor of what she said. Most of the anonymous online whisperers, presumably British nationals, agreed that multiculturalism was a colossal failure in their country as well.

Reading the comments, I saw parallels between Europe’s brand of “multiculturalism” and the American product. Both hither and yon, there’s anger about racial job quotas, oppressive speech codes, and double standards regarding who’s allowed to show ethnic pride.

What’s important is the way multikulti has unfolded and where. You don’t see such sensitivity training being forced upon anyone in Africa, Asia, the Middle East, or South America. You don’t hear China, Japan, or Israel being lectured to swing open their doors to foreigners. Almost exclusively, multiculturalism is a psychological marketing program designed for majority-white countries. Often, it is sold with the idea that whites are paying a historic debt, are reaping what they’ve sown, that what goes around comes around, that the wheel has turned full-circle, the chickens are coming home to roost, and that it’s time to pay the swarthy piper his due.

Country by country, continent by continent, there’s a sense that the newer, darker arrivals are receiving preferential treatment over those who’ve been there for generations. In the UK, it’s called “Positive Discrimination.” In America, it’s called “affirmative action” and “amnesty.” And across every border where whites are a majority, there’s a creeping sense that politicians don’t give a fuck about how they feel. They never asked for these new waves of immigrants, and they had no choice in this odd social-engineering experiment that’s demolishing whatever they used to share as a common culture.

Suddenly, this doesn’t seem so much like a celebration of all cultures as it does punishment of a specific culture. And that doesn’t sound like such a swell recipe for having everyone get along.

We’ll be continually reminded that European satellite nations such as Canada, the USA, and Australia were settled atop indigenous skulls, so the land-grabbing descendants of those race-murderers have no right to whine about being gradually wiped out themselves by newcomers.

Once again, for Christ’s sake, whether he’s dead or alive: Two wrongs don’t make a right. If colonialism was wrong then, it’s wrong now. Multiculturalism is merely colonialism with a prettier name. I realize and concede the fact that it awards us with a dazzling array of ethnic restaurants unparalleled in their tastiness.

Under multiculturalism, we have a wider selection of food…and no one talks to anyone anymore. Many of us now speak different languages and wouldn’t even know how to talk to one another. Rather than erasing borders, multiculturalism has merely created new borders within borders. Rather than destroying nationalism, it creates mini-nations within nations.

If we’re going to push multiculturalism’s glories, shouldn’t we point out where has it worked in the past? If diversity is a strength, why did stretched-too-thin empires such as ancient Rome and the Soviet Union eventually fall from the weight of their own diversity?

Stop calling me a racist and shoot some believable answers at me. I really want to hear them.

As always, the “chattering classes” are working out their postcolonial guilt complexes at the lower classes’ expense. Either they’ve known what they were doing all along or they haven’t, and I’m not sure which is worse.

It’s dangerous to ignore the fact that all the technology in the world, the ceaseless multicultural brainwashing that’s been laser-beamed into our eyeballs over the past 65 years, has not eradicated the basic human tendency to be tribal. If they didn’t fully murder such instincts in the Germans—and God fucking knows they tried hard with the Germans—maybe such instincts can’t be killed.

Yes, I realize we’re all human. If that’s your point, you’ve already made it—and, I might add, at a tremendous expense. What you fail to realize is that humans tend to be tribal. And if you get too many tribes, you don’t have a nation anymore.

I guess we should celebrate the fact that even though no one speaks to one another anymore, at least the people who aren’t speaking to one another are more “multicultural” than they used to be back when people actually spoke to one another.

What kind of newly enriched and suddenly empowered American culture do I see when I drive on the highway near my house? I see Wal-Mart, Chili’s, Motel 6, Wendy’s, and Home Depot. It could be Indianapolis. It could be Omaha. It could be Seattle. It could be anywhere in America. It happens to be Stone Mountain, GA, but you’d have no idea you were even in the South. In 2010, the only cultural landscape we share consists of familiar corporate logos. There’s no local flavor, no sense of indigenous culture. Things don’t seem richer, livelier, and more colorful; they’re empty, listless, and dead.

At least that’s how it feels to me. I don’t feel as if there’s any glue, cohesion, or sense of belonging in this society anymore. I’m feeling the anomie something awful. I don’t see the upside to our newer, more multicultural America. The only thing we share is the currency, and maybe that was the point all along.

Multiculturalism has failed, but it has only begun to fail. Now what? After constant states of flux, our society now seems fluxed-up beyond repair. How do we sort out the mess while avoiding more Trails of Tears?

Multiculturalism is dead, sure, but what do we do with the body? I’ve yet to hear a good burial plan, and I fear we may need one.

And what makes me most nervous is that I’m not even sure who “we” are.

NATO-Politik und die inneren Probleme Russlands

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„Wir haben keine Angst vor anderen“

Duma-Abg. Rodnina zur NATO-Politik und den inneren Problemen Rußlands

Ex: http://www.zurzeit.at/

Was sind die größten Herausforderungen, die Medwedew in den nächsten Jahren zu bewältigen haben wird?

Rodnina: In erster Linie wird Medwedew die sozialen Probleme – Bildung, Gesundheit, leistbare Wohnungen – zu bewältigen haben, die in Rußland sehr groß sind. Außerdem ist das Lebensniveau sehr unterschiedlich, von den städtischen Zentren entfernt sehr niedrig, sodaß wir etwas unternehmen müssen. Außerdem gehört zu den wichtigsten Zielen die Modernisierung der Industrie und der Wirtschaft insgesamt. Wir sind mit dem Erbe der Sowjetunion konfrontiert, in den letzten 20 Jahren ist kaum etwas geschehen, und ich denke, daß es an der Zeit ist, einen wirklichen Durchbruch zu schaffen wie etwa nach der Revolution oder nach dem Zweiten Weltkrieg, wo alles mobilisiert wurde, um das Land auf Vordermann zu bringen.

Rußland ist stark von einem Bevölkerungsrückgang betroffen. Welche Folgen wird diese demographische Entwicklung für Rußland haben?

Rodnina: Die Demographie hängt sehr eng mit den sozialen Problemen zusammen. Wenn die Löhne niedrig, die Wohnsituation schlecht ist und das Gesundheitssystem zu wünschen übrig läßt, von welcher Familienplanung sollen wir da reden? Das Gesundheitssystem hängt auch mit der fehlenden Infrastruktur zusammen. Bei uns scherzt man oft: „Rußland hinter dem Ural wird nie von jemanden erobert werden, weil es einfach keine Straßen gibt, wo die Eroberer hinkommen“. Aber ich kann Ihnen bestätigen, daß dort moderne Gesundheitszentren, Geburtskliniken errichtet werden. Darüber hinaus ist noch ein großes Problem für unser Land, daß die meisten Männer nicht einmal ihr Pensionsalter erreichen.

Wegen Alkoholmißbrauchs?

Rodnina: Das hängt nicht nur mit dem hohen Alkoholkonsum zusammen, sondern mit den allgemeinen schlechten Lebensbedingungen. Außerdem ist das Drogenproblem aktuell, weil wir in der Mitte der Drogenrouten von Zentralasien nach Europa liegen. Und ganz schlimm finde ich es, daß die Menschen das Interesse verloren haben, in diesem Land zu leben. Sehr viele sind, besonders nach dem Zerfall der Sowjetunion, ausgewandert, sie sehen in Rußland keine Perspektive mehr und haben deshalb kein Interesse mehr, auf ihre Gesundheit zu achten.

In der Ukraine kommt es zu einem Wechsel im Präsidentenamt. Wird es mit dem Ende der Ära Juschtschenko auch zu einem Ende der Einkreisung Rußlands durch die NATO kommen?

Rodnina: Es hängt nicht davon ab, wer in der Ukraine regiert, weil die russische Position so bleibt wie sie ist. Wir haben keine Angst vor der NATO, sondern es geht darum, daß sich die NATO, wenn man es so sagen will, unanständig benimmt. Diese Allianz dürfte vergessen haben, wofür sie 1949 gegründet wurde, und das, was sie in den letzten 20 Jahren zu machen versucht, weicht unglaublich stark von ihrem eigenen Statut ab. Um Klartext zu reden: Das ist ihre Psychologie, weil sie jemanden braucht, den sie bekämpfen kann. Aber wenn sich in einer Gesellschaft die Waagschale zugunsten den Militärs neigt, dann ist das ein Problem. Außerdem ist die NATO ein Bündnis, wo ein Gast (die USA, Anm. d. Redaktion), über Europa bestimmen will.

Wenn ich Sie richtig verstehe, dann werfen Sie den Europäern Schwäche gegenüber den USA vor.

Rodnina: Ja, das kann man so sagen. Die Amerikaner haben sich in den letzten hundert Jahren nicht nur unanständig benommen, sondern ich gehe so weit zu sagen, die USA waren eine politische Prostituierte in der Weltpolitik. Und noch etwas: die Amerikaner haben unzählige Kriege geführt, aber eigentlich nirgendwo gewonnen. Sie sind ein Land, das während des Zweiten Weltkrieges zum Unterschied von den meisten europäischen Ländern nicht zerstört wurde, das so gut wie keine Opfer getragen hat, darüber hinaus haben sie sehr viel durch den Zweiten Weltkrieg verdient, und dann kann man natürlich leicht groß und stark sein. Aber ich glaube auch, daß die USA die Fehler der Sowjetunion wiederholen. Sie wissen ja, wie die Geschichte ausgegangen ist, als die Sowjetunion versuchte, auf Europa Druck auszuüben. Die USA sehen sich gerne als ein Weltgendarm, aber um diese Funktion auch auszuüben, genügt es nicht, sich nur so zu nennen, sondern man muß auch danach handeln. Allerdings muß ich auch betonen, daß ich zehn Jahre in den USA gelebt habe und dieses Land liebe.

Präsident Medwedew möchte eine multipolare Weltordnung schaffen. Ist dieses Konzept verwirklichbar oder besteht die Gefahr, daß Rußland zwischen dem euro-atlantischen Block auf der einen und China auf der anderen Seite aufgerieben wird?

Rodnina: Wir haben keine Angst davor, weil wir in der Geschichte schon immer zwischen China und Europa waren. Das ist einfach unsere Art zu leben, und der Wunsch, unabhängig und souverän zu sein, hat mit der Mentalität der russischen Bürger zu tun. Und darüber hinaus gibt s noch eine vierte Macht, die islamische Welt.

Aber wann immer in der Geschichte versucht wurde, von unserem großen Land ein Stückchen des russischen Kuchens abzuschneiden, haben wir uns gewehrt. Wir haben viel und sind zufrieden damit und wollen gute Nachbarn sein, aber was uns gehört, das gehört uns.

 
Das Gespräch führte Bernhard Tomaschitz.