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jeudi, 27 janvier 2011

Der Iran entsendet Kriegsschiffe ins Mittelmeer und ins Rote Meer

Der Iran entsendet Kriegsschiffe ins Mittelmeer und ins Rote Meer

Redaktion

 

Nur 24 Stunden nach dem Scheitern der Verhandlungen mit den sechs Weltmächten über das iranische Atomprogramm in Istanbul kündigte der Iran am vergangenen Sonntag an, einen Marineverband durch den Suezkanal zu einem Übungs- und Aufklärungseinsatz ins Mittelmeer und das Rote Meer zu entsenden. Der Verband soll aus drei bis vier Schiffen bestehen, darunter ein Zerstörer aus eigener Produktion. Quellen aus Militärkreisen erklären: Ein Teil des Verbandes soll an der Süd- und Westküste Israels eingesetzt werden.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/red...

 

 

La semaine des révélations en Turquie

La semaine des révélations en Turquie

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

110122Au 4e anniversaire du meurtre, commis le 19 janvier 2007, du journaliste arménien Hrant Dink, on doit constater que le terrain judiciaire a permis à une certaine vérité d'avancer. Cela s'est surtout concrétisé d'une manière paradoxale, sans doute imprévue. Car cette affaire se rattache à un nombre impressionnant de crimes du même ordre, commis depuis plusieurs années.

Ils ont été perpétrés notamment, mais pas seulement, contre les chrétiens.

Au fil du temps, on a pu découvrir que l'intention des instigateurs s'inscrit dans le cadre d'une politique intérieure généralement mal comprise des Européens et, encore moins, des Américains. Autrefois un vieil adage du mépris de fer britannique considérait que "les nègres commencent à Calais". Heureusement les Occidentaux ont rompu avec cette erreur. Ils en commettent cependant une autre, pensant que le caractère formel des institutions démocratique de la Turquie en fait un pays en tous points semblable aux leurs.

À Istanbul et Ankara la presse que l'on qualifiera de gouvernementale, les journaux pro-AKP (1), classés à droite, mais également aussi quelques journaux de gauche, parviennent désormais à mettre en cause, et à démontrer, l'hypothèse de réseaux militaro-mafieux, stigmatisés dans ce pays sous le nom "d'État profond".

L'interminable procès du réseau serpent de mer appelé "Ergenekon" divise fortement la Turquie en deux camps. À lire respectivement "Zaman" et "Hürriyet", on en arrive à considérer que deux vérités, peut-être même deux nations se confrontent.

Le premier groupe se situe sur la défensive. Il se retrouve sur le ban des accusés du complot "Ergenekon". S'y a été ajouté le dossier du projet de coup d'État appelé "Bayloz" (2) : en tout, les officiers supérieurs, généraux, amiraux et colonels impliqués atteignaient fin 2010 le nombre de 400. Ils s'identifient au parti de la laïcité, désireuse de s'opposer à la "réaction". Mais n'oublions pas que, dans un tel pays, les militaires représentent aussi un poids économique et social considérable : avec 790 000 hommes sous les drapeaux, le taux de militarisation de la Turquie n'est dépassé dans le monde que par celui de la Corée du nord et, par ricochet, le taux de son adversaire du sud. Or, rappelons-le, contrairement aux deux parties du pays du Matin Calme, la république kémaliste n'est entourée que de petits pays. N'inversons pas les rôles : ce n'est pas la Grèce, effectivement contrainte de déployer un très coûteux effort militaire, qui menace le "pays voisin".

Depuis la rédaction de la constitution de 1982, imposée par les auteurs du coup d'État de septembre 1980, et jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2003, le pouvoir suprême était détenu par le MGK (3). Dans cet exercice, l'État-major d'Ankara, recruté par cooptation, pouvait compter aussi sur le soutien de la haute magistrature. À celle-ci l'attachaient ces tendres liens qu'on appelle "philosophiques" dans des quotidiens tels que la "Nouvelle République" de Tours, la "Dépêche" de Toulouse" ou "l'Est républicain" de Nancy. En Turquie comme en France, le jacobinisme et le laïcisme s'appuient toujours sur les mêmes réseaux.

En face d'eux se trouvent des gens, ceux du parti au pouvoir "AKP", mais également du mouvement islamo-moderniste de Fethullah Gûlen, que l'on qualifie ordinairement, mais peut-être abusivement, en tout cas vaguement, sans que les mots aient été préalablement définis, d'islamistes. À terme, ces musulmans militants et confrériques représenteraient si d'aventure leur pays entrait dans l'Europe, un danger certes beaucoup plus grand que leurs compatriotes kémalistes ou leurs coreligionnaires salafistes.

Constatons que dans le court terme, leur action a permis de mettre en lumière les faces d'ombres de l'Histoire contemporaine de leur pays.

Les occidentaux de ma génération, par exemple, avaient été bercés de la légende de ce qu'on appelait l'helléno-turquisme, les "frères ennemis Grecs et Turcs", réconciliés depuis le gouvernement de Venizelos (1928-1932). Cette rumeur optimiste prospéra jusqu'aux jours noirs de septembre 1955. Les Grecs de Constantinople furent alors victimes de violences inacceptables. Ils durent quitter une Ville, leur Ville, la Ville, que l'on disait "Immortelle", vieille comme l'Histoire humaine, et pourtant d'une beauté toujours étincelante, aujourd'hui encore sous son nom définitivement turc d'Istanbul.

Sans s'étendre sur cette page sombre et lamentable, retenons que jusqu'à une date très récente, ceux qui la connaissaient, bien peu nombreux en France, pays qui ne se connaît pas d'ennemis, en rendaient responsable le gouvernement d'Adnan Menderes. Et celui-ci avait été renversé, et pendu par les militaires kémalistes en 1961.

Or tous les documents publiés par les journaux officieux, à la faveur de la lutte entre le gouvernement civil de l'AKP et les comploteurs d'Ergenekon, prouvent le contraire de ce que nous pensions jusque-là. Tous ces crimes avaient été provoqués par "l'État profond" en vue d'une politique machiavélique.

Notre interprétation superficielle résulte précisément de la désinformation. Elle avait été fabriquée par le jacobinisme local et propagée par ses cercles de confraternité en Europe occidentale et aux États-Unis.

Le régime bipartisan avait été institué en 1946 dans le contexte de la guerre froide et du plan Marshall. Cette apparence, renforcée par l'adhésion à l'OTAN en 1952, allait certes permettre au parti démocrate de récupérer une partie du public musulman, légitimement heurté par la laïcisation à marche forcée de la République à l'époque de son fondateur.

Mais les limites de la liberté sont demeurées, cependant, étroitement surveillées par des équipes adverses, "républicaines", animées d'un nationalisme militaire ombrageux et même obsidional. "Le Turc entouré d'ennemis, inculquent-ils dès l'enfance aux petits écoliers, trahis par les siens, doit faire face et remporter la victoire". (4)

Leur habileté avait consisté à se présenter pour les sous-traitants indispensables du pacte atlantique et de la stratégie occidentale dans la région. En bons serviteurs de l'idée qu'ils se font de leur intérêt national, et d'un destin géopolitique "de l'Adriatique à la muraille de Chine", ils se préoccupent, de toute évidence, comme d'une guigne de l'Atlantique et de l'Occident. Qu'ils aient pu apparaître comme les alliés des Israéliens hier, comme les protecteurs des Arabes aujourd'hui, donne à sourire. La défunte Yougoslavie a cru aussi les compter au nombre de ses amis.

Même la Commission européenne commence à prendre conscience du sens réel des négociations. Elles ne se déroulent pas en vue de l'adhésion et ne peuvent pas aboutir à en faire vraiment un État-Membre. Elles ne sont pas menées en vue de cette fin. Les équipes rivales de l'AKP ont hérité du dossier en 2003. Elles en tirent parti, depuis, dans le sens des réformes internes, plus ou moins libérales, qu'elles souhaitent mettre en œuvre, pour des raisons spécifiques à leur islam confrérique.

Le danger à long terme que représente leur démarche réside en ceci : elle organise, beaucoup plus efficacement que ses concurrentes arabes, saoudiennes, marocaines ou égyptiennes, la propagande, le matraquage et le chantage en vue d'une reconnaissance de l'islam comme "l'une des religions de l'Europe", voire même la "deuxième religion de France". Et ces énormes mensonges s'installent peu à peu.

La thèse de l'accusation dans les procès "Ergenekon" comme dans le sous-dossier "Bayloz" tend à donner une explication commune à tous ces faits qui s'apparentent à l'assassinat de Hrant Dink, soit aussi bien :
- les persécutions du reliquat de populations chrétiennes,
- les actions directes contre les missionnaires, évalués par le MGK comme un danger stratégique pour le pays depuis 2001, et présentés comme tels par une partie de la presse,
- ainsi que les tensions perpétuelles et provocatrices avec la Grèce,
- la fermeture des frontières de l'Arménie depuis 1993,
- le refus d'une solution acceptable à Chypre depuis 1974,
- ou même la mise à mort de 37 alevis à Sivas par une foule où se mêlaient à la fois les intégristes islamistes et les loups gris (5),
- ou l'assassinat mystérieux d'un journaliste comme Ugur Mumcu :
… tout cela résultait donc d'un propos délibéré, protégé par "l'État profond".

Il s'agit, au bout du compte, de maintenir la Turquie sous le joug militaire, de présenter leur intervention comme "barrage à l'islamisme".

Les quatre coups d'État réitérés de 1960 à 1997, aux applaudissements de l'occident, trouveraient leur origine dans cette perspective ainsi que l'invasion de Chypre en 1974 et le maintien d'un régime d'occupation dans le nord de l'île. (6) Ce boulet pèse lourd, sans aucun profit pour la Turquie.

Face à cette authentique "stratégie de la tension" le fameux mot d'ordre du ministre des affaires étrangères "pas de problème avec nos voisins" remplit dès lors une fonction à usage interne.

Tout cela demeurait masqué, voilé, mis en doute par la défense des comploteurs, sûrs d'eux.

Coup de théâtre la semaine écoulée, qui correspondait au 4e anniversaire de meurtre de Hrant Dink.

Les audiences du 17 et du 18 janvier du procès ont, ainsi, mis en relief une personnalité bien significative : celle du olonel de gendarmerie en retraite Arif Dogan. (7) En septembre 2010 on apprenait ses implications dans des crimes que l'on attribue désormais à Jitem, service secret illégal de la gendarmerie turque.

Jitem, rappelons-le, correspond à une structure parallèle fonctionnant à la fois comme service de renseignement et comme "service action" exécuteur des basses besognes. En particulier, à partir des années 1980, une guerre impitoyable a ravagé le sud-est anatolien sous le drapeau du PKK, organisation marxiste-léniniste "parti des travailleurs" (8) se réclamant du Kurdistan. À la même époque l'utilisation du mot même de "Kurde" était sanctionnée par des peines très dures. Il fallait user d'un euphémisme tel que "Turc de la Montagne". En face de cette situation de négation de leur identité culturelle, les populations considérées ont représenté, dès le début de la république, et après une très courte période d'entente avec Kemal, un foyer permanent de rébellions.

Celles-ci ont pris toutes les colorations, notamment celle d'une résistance, qualifiée de féodaliste et obscurantiste. Les excès antireligieux du gouvernement d'Ankara, plaisaient beaucoup en Europe occidentale, en Union Soviétique, en Amérique et, bien entendu, au grand-orient de France.

La dernière force de révolte en date a été fondée en 1978 par un militant gauchiste appelé Abdullah Ocalan. Elle invoque, au contraire des précédantes, une idéologie révolutionnaire que l'iconographie des affiches collées dans les villes d'Europe où le PKK est implanté confirme à l'évidence. Son organisation prit les armes à partir de 1984. Le conflit doit avoir fait 44 000 victimes en un quart de siècle. Il s'agissait, il s'agit encore puisque le terrorisme a repris, d'une vraie guerre.

On ne doit donc pas s'étonner que tous les moyens pour réduire cette affaire aient semblé légitimes aux forces locales du maintien de l'ordre. Et à plusieurs reprises les "protecteurs de villages", recrutés officiellement, ont été dénoncés par les gens qui imaginent de réduire cet État aux critères de l'Europe bien-pensante et consommatrice. (9)

Dans un tel contexte, il a été révélé par le colonel Arif Dogan lui-même que, dès 1986 les réseaux du service secret turc ont suscité et armé un mouvement terroriste kurde rival lui-même, le "Hizbullah" dirigé par Husseÿn Velioglu. Ce dernier mourra en définitive, après 15 ans de violences, sous les balles de la police turque en 2000, dans le cadre d'un kidnapping qu'il avait organisé.

L'idée de recruter ainsi des musulmans fanatiques au sein de la population kurde pour servir aux fins de l'ordre turc n'a certes pas été découverte par le colonel Arif Dogan. Elle avait déjà connu une certaine notoriété à l'époque des premières exactions massives commises à l'encore des Arméniens à la fin du XIXe siècle. Fondée en 1890 sous le règne de Abdul-Hamid II l'unité de cavalerie ottomane "Hamidiyé" passe même pour avoir représenté les précurseurs, dans les années 1895-1896, du génocide de 1915. Mais la différence reste considérable entre une unité répressive d'inspiration légale et un groupe terroriste.

Or l'audience des 17 et 18 janvier a permis au colonel de se justifier, et de le faire d'une manière extrêmement violente. Tel un vieil homme usé, aosr qu'il n'est âgé que de 65 ans (10), il accédait difficilement à la barre. Mais il a explosé et rompu avec le système de défense de tout le camp kémaliste. Depuis le début, celui-ci se voulait "serein". Il nie l'existence du complot : "un simple wargame (en français : kriegspiel), une étude d'école, la réplique purement théorique du coup d'État du général Evren en septembre 1980, etc." Toutes les accusations dont nous faisons état relèveraient d'une propagande odieuse, mensongère, et, horresco referens pour les temps qui courent "islamiste". "Ergenekon" ? Une "légende urbaine" !

Patatras, ayant dirigé pendant 8 ans une lutte antiterroriste, le colonel Arif Dogan s'est mis à hurler qu'il avait défendu son pays. Effectivement. Le président lui demanda donc de se calmer. Mais la révélation était faite : oui, le Jitem avait bien orchestré une activité illégale, oui il avait suscité le Hizbullah kurde de Turquie, oui ce Hizbullah était conçu comme un "Hizb-kontra" sur le mode des "contras" latino-américains, oui ces soi-disant parangons de la laïcité et de l'intégrité du territoire avaient embrigadé des islamistes séparatistes. Sympa le colonel. Il ne restera plus à ses compagnons d'hier que la ressource de faire circuler sa photo et de nous persuader que "toute vieillesse est un naufrage".

Et puis le 19 janvier, vint le tour de l'assassin effectif de Hrant Dink. Incarcéré depuis les faits ce jeune idéaliste de 17 ans ne semble pas avoir trop souffert de son incarcération. Il semble même qu'il ait "été fêté [et nourri] comme un héros national". Or ce jour-là, Ogün Samast a reconnu avoir été envoyé vers sa victime, et encouragé dans son intention meurtrière, par des officiers de gendarmerie.

Si l'on devait croire la "fameuse" encyclopédie Wikipedia, qui ne donne guère d'autres détails à son sujet, le jeune activiste aurait eu de bonnes raisons de liquider Hrant Dink. Il prête en effet à sa victime une déclaration un peu surprenante, dont Wikipedia ne donne évidemment pas la référence : "vider un jour ce sang turc empoisonné et de remplir avec le sang neuf de l’Arménie qui après l’indépendance paraît comme l’avenir des Arméniens du monde entier". Que, quatre ans après le meurtre, Wiki demeure encore alimentée par de tels bobards, en dit long sur la source dominante des gens qui fabriquent et amplifient les rumeurs mondiales.

Rappelons aux lecteurs qu'officiellement, en Turquie, tout le monde a condamné moralement ce crime. Si ce courageux journaliste, qui se savait menacé avait prononcé une phrase pareille, aussi provocatrice, très peu de gens, y compris dans les milieux arméniens eussent pris sa défense, et il serait allé directement en prison, en application du code pénal.

La décision de le liquider semble avoir été prise à partir de 2003. Hrant Dink représentait, dans son journal "Agos", un symbole insupportable. Pour la première fois depuis les événements tragiques qui ont purgé en 1915 la Turquie de l'essentiel de sa population arménienne, puis en 1922 de l'essentiel de sa population grecque, un représentant des survivants de ces minorités osait écrire librement, revendiquant son identité sans pour autant renoncer à sa citoyenneté. Dans tous les systèmes autoritaire clos, la dissidence intérieure appuyée sur le droit, est considérée comme pire que l'exil, pire que la trahison.Quatre ans plus tard, le quotidien Zaman, proche du gouvernement, reconnaît que "Hrant Dink a été victime de la fumée".

Nous dirions plus crûment en France : de l'enfumage systématique.

Autrement dit : les inspirateurs de ses assassins ont bénéficié des puissants instruments de désinformation mis en place et protégés par la complaisance occidentale depuis l'installation en 1946 d'un bipartisme apparent. Jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2003, ce régime avait été limité par divers putschs militaires. Et ceux-ci ont jalonné l'Histoire de ce demi-siècle, y compris le coup d'État dit postmoderne de février 1997.

Comme dans d'autres pays musulmans d'ailleurs, la dictature policière glauque a produit le fumier qui permet à l'islamisme de fleurir.

JG Malliarakis
2petitlogo


Apostilles

  1. AKP = "Adalet ve Kalkinma Partisi" (en turc : le parti de la justice et du développement, fondé et dirigé par l'actuel premier ministre Erdogan actuellement majoritaire au parlement en attendant les résultats des élections de juin 2011).
  2. Ce nom de Bayloz correspond à l'appellation turque. Le nom anglais "Sledgehammer" apparaît couramment dans la presse. En français ce mot se traduit par "masse" [du forgeron] ; nous dirions plutôt : "massue" [avec un "e"…].
  3. MGK = "Milli Guvenlik Kurulu" (en turc : le Conseil de sécurité nationale)
  4. cf. Une scène bouleversante du très beau film "En attendant les nuages" ("Bulutlari beklerken") de la réalisatrice Yesim Ustaoglu.
  5. Voir à ce sujet les images de la manif meurtrière. Pas besoin d'avoir étudié la langue d'Omar Pamuk pour comprendre…
  6. Sur ce point, la fable de la défense des Chypriotes-Turcs contre les [très méchants] Grecs est balayée par la réalité même de la zone nord occupée, où les autochtones, devenus minoritaires dans leur propre réduit, souvent émigrés au Royaume-Uni, n'exercent plus qu'un pouvoir de façade.
  7. Ne pas confondre avec le général Çetin Dogan, ancien chef de la première armée turque et principal accusé du complot "Bayloz".
  8. PKK = "Partiya Karkerên Kurdistan" (en kurde : parti des travailleurs du Kurdistan")
  9. On se reportera à à mon petit livre sur "La Question turque et l'Europe".
  10. Voir son transport en chaise roulante au moment de ses premiers aveux en octobre 2010.

La semaine des révélations en Turquie

La semaine des révélations en Turquie

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

110122

JG Malliarakis

Apostilles

  1. AKP = "Adalet ve Kalkinma Partisi" (en turc : le parti de la justice et du développement, fondé et dirigé par l'actuel premier ministre Erdogan actuellement majoritaire au parlement en attendant les résultats des élections de juin 2011).
  2. Ce nom de Bayloz correspond à l'appellation turque. Le nom anglais "Sledgehammer" apparaît couramment dans la presse. En français ce mot se traduit par "masse" [du forgeron] ; nous dirions plutôt : "massue" [avec un "e"…].
  3. MGK = "Milli Guvenlik Kurulu" (en turc : le Conseil de sécurité nationale)
  4. cf. Une scène bouleversante du très beau film "En attendant les nuages" ("Bulutlari beklerken") de la réalisatrice Yesim Ustaoglu.
  5. Voir à ce sujet les images de la manif meurtrière. Pas besoin d'avoir étudié la langue d'Omar Pamuk pour comprendre…
  6. Sur ce point, la fable de la défense des Chypriotes-Turcs contre les [très méchants] Grecs est balayée par la réalité même de la zone nord occupée, où les autochtones, devenus minoritaires dans leur propre réduit, souvent émigrés au Royaume-Uni, n'exercent plus qu'un pouvoir de façade.
  7. Ne pas confondre avec le général Çetin Dogan, ancien chef de la première armée turque et principal accusé du complot "Bayloz".
  8. PKK = "Partiya Karkerên Kurdistan" (en kurde : parti des travailleurs du Kurdistan")
  9. On se reportera à à mon petit livre sur "La Question turque et l'Europe".
  10. Voir son transport en chaise roulante au moment de ses premiers aveux en octobre 2010.
Au 4e anniversaire du meurtre, commis le 19 janvier 2007, du journaliste arménien Hrant Dink, on doit constater que le terrain judiciaire a permis à une certaine vérité d'avancer. Cela s'est surtout concrétisé d'une manière paradoxale, sans doute imprévue. Car cette affaire se rattache à un nombre impressionnant de crimes du même ordre, commis depuis plusieurs années.


Ils ont été perpétrés notamment, mais pas seulement, contre les chrétiens.

Au fil du temps, on a pu découvrir que l'intention des instigateurs s'inscrit dans le cadre d'une politique intérieure généralement mal comprise des Européens et, encore moins, des Américains. Autrefois un vieil adage du mépris de fer britannique considérait que "les nègres commencent à Calais". Heureusement les Occidentaux ont rompu avec cette erreur. Ils en commettent cependant une autre, pensant que le caractère formel des institutions démocratique de la Turquie en fait un pays en tous points semblable aux leurs.

À Istanbul et Ankara la presse que l'on qualifiera de gouvernementale, les journaux pro-AKP (1), classés à droite, mais également aussi quelques journaux de gauche, parviennent désormais à mettre en cause, et à démontrer, l'hypothèse de réseaux militaro-mafieux, stigmatisés dans ce pays sous le nom "d'État profond".

L'interminable procès du réseau serpent de mer appelé "Ergenekon" divise fortement la Turquie en deux camps. À lire respectivement "Zaman" et "Hürriyet", on en arrive à considérer que deux vérités, peut-être même deux nations se confrontent.

Le premier groupe se situe sur la défensive. Il se retrouve sur le ban des accusés du complot "Ergenekon". S'y a été ajouté le dossier du projet de coup d'État appelé "Bayloz" (2) : en tout, les officiers supérieurs, généraux, amiraux et colonels impliqués atteignaient fin 2010 le nombre de 400. Ils s'identifient au parti de la laïcité, désireuse de s'opposer à la "réaction". Mais n'oublions pas que, dans un tel pays, les militaires représentent aussi un poids économique et social considérable : avec 790 000 hommes sous les drapeaux, le taux de militarisation de la Turquie n'est dépassé dans le monde que par celui de la Corée du nord et, par ricochet, le taux de son adversaire du sud. Or, rappelons-le, contrairement aux deux parties du pays du Matin Calme, la république kémaliste n'est entourée que de petits pays. N'inversons pas les rôles : ce n'est pas la Grèce, effectivement contrainte de déployer un très coûteux effort militaire, qui menace le "pays voisin".

Depuis la rédaction de la constitution de 1982, imposée par les auteurs du coup d'État de septembre 1980, et jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2003, le pouvoir suprême était détenu par le MGK (3). Dans cet exercice, l'État-major d'Ankara, recruté par cooptation, pouvait compter aussi sur le soutien de la haute magistrature. À celle-ci l'attachaient ces tendres liens qu'on appelle "philosophiques" dans des quotidiens tels que la "Nouvelle République" de Tours, la "Dépêche" de Toulouse" ou "l'Est républicain" de Nancy. En Turquie comme en France, le jacobinisme et le laïcisme s'appuient toujours sur les mêmes réseaux.

En face d'eux se trouvent des gens, ceux du parti au pouvoir "AKP", mais également du mouvement islamo-moderniste de Fethullah Gûlen, que l'on qualifie ordinairement, mais peut-être abusivement, en tout cas vaguement, sans que les mots aient été préalablement définis, d'islamistes. À terme, ces musulmans militants et confrériques représenteraient si d'aventure leur pays entrait dans l'Europe, un danger certes beaucoup plus grand que leurs compatriotes kémalistes ou leurs coreligionnaires salafistes.

Constatons que dans le court terme, leur action a permis de mettre en lumière les faces d'ombres de l'Histoire contemporaine de leur pays.

Les occidentaux de ma génération, par exemple, avaient été bercés de la légende de ce qu'on appelait l'helléno-turquisme, les "frères ennemis Grecs et Turcs", réconciliés depuis le gouvernement de Venizelos (1928-1932). Cette rumeur optimiste prospéra jusqu'aux jours noirs de septembre 1955. Les Grecs de Constantinople furent alors victimes de violences inacceptables. Ils durent quitter une Ville, leur Ville, la Ville, que l'on disait "Immortelle", vieille comme l'Histoire humaine, et pourtant d'une beauté toujours étincelante, aujourd'hui encore sous son nom définitivement turc d'Istanbul.

Sans s'étendre sur cette page sombre et lamentable, retenons que jusqu'à une date très récente, ceux qui la connaissaient, bien peu nombreux en France, pays qui ne se connaît pas d'ennemis, en rendaient responsable le gouvernement d'Adnan Menderes. Et celui-ci avait été renversé, et pendu par les militaires kémalistes en 1961.

Or tous les documents publiés par les journaux officieux, à la faveur de la lutte entre le gouvernement civil de l'AKP et les comploteurs d'Ergenekon, prouvent le contraire de ce que nous pensions jusque-là. Tous ces crimes avaient été provoqués par "l'État profond" en vue d'une politique machiavélique.

Notre interprétation superficielle résulte précisément de la désinformation. Elle avait été fabriquée par le jacobinisme local et propagée par ses cercles de confraternité en Europe occidentale et aux États-Unis.

Le régime bipartisan avait été institué en 1946 dans le contexte de la guerre froide et du plan Marshall. Cette apparence, renforcée par l'adhésion à l'OTAN en 1952, allait certes permettre au parti démocrate de récupérer une partie du public musulman, légitimement heurté par la laïcisation à marche forcée de la République à l'époque de son fondateur.

Mais les limites de la liberté sont demeurées, cependant, étroitement surveillées par des équipes adverses, "républicaines", animées d'un nationalisme militaire ombrageux et même obsidional. "Le Turc entouré d'ennemis, inculquent-ils dès l'enfance aux petits écoliers, trahis par les siens, doit faire face et remporter la victoire". (4)

Leur habileté avait consisté à se présenter pour les sous-traitants indispensables du pacte atlantique et de la stratégie occidentale dans la région. En bons serviteurs de l'idée qu'ils se font de leur intérêt national, et d'un destin géopolitique "de l'Adriatique à la muraille de Chine", ils se préoccupent, de toute évidence, comme d'une guigne de l'Atlantique et de l'Occident. Qu'ils aient pu apparaître comme les alliés des Israéliens hier, comme les protecteurs des Arabes aujourd'hui, donne à sourire. La défunte Yougoslavie a cru aussi les compter au nombre de ses amis.

Même la Commission européenne commence à prendre conscience du sens réel des négociations. Elles ne se déroulent pas en vue de l'adhésion et ne peuvent pas aboutir à en faire vraiment un État-Membre. Elles ne sont pas menées en vue de cette fin. Les équipes rivales de l'AKP ont hérité du dossier en 2003. Elles en tirent parti, depuis, dans le sens des réformes internes, plus ou moins libérales, qu'elles souhaitent mettre en œuvre, pour des raisons spécifiques à leur islam confrérique.

Le danger à long terme que représente leur démarche réside en ceci : elle organise, beaucoup plus efficacement que ses concurrentes arabes, saoudiennes, marocaines ou égyptiennes, la propagande, le matraquage et le chantage en vue d'une reconnaissance de l'islam comme "l'une des religions de l'Europe", voire même la "deuxième religion de France". Et ces énormes mensonges s'installent peu à peu.

La thèse de l'accusation dans les procès "Ergenekon" comme dans le sous-dossier "Bayloz" tend à donner une explication commune à tous ces faits qui s'apparentent à l'assassinat de Hrant Dink, soit aussi bien :
- les persécutions du reliquat de populations chrétiennes,
- les actions directes contre les missionnaires, évalués par le MGK comme un danger stratégique pour le pays depuis 2001, et présentés comme tels par une partie de la presse,
- ainsi que les tensions perpétuelles et provocatrices avec la Grèce,
- la fermeture des frontières de l'Arménie depuis 1993,
- le refus d'une solution acceptable à Chypre depuis 1974,
- ou même la mise à mort de 37 alevis à Sivas par une foule où se mêlaient à la fois les intégristes islamistes et les loups gris (5),
- ou l'assassinat mystérieux d'un journaliste comme Ugur Mumcu :
… tout cela résultait donc d'un propos délibéré, protégé par "l'État profond".

Il s'agit, au bout du compte, de maintenir la Turquie sous le joug militaire, de présenter leur intervention comme "barrage à l'islamisme".

Les quatre coups d'État réitérés de 1960 à 1997, aux applaudissements de l'occident, trouveraient leur origine dans cette perspective ainsi que l'invasion de Chypre en 1974 et le maintien d'un régime d'occupation dans le nord de l'île. (6) Ce boulet pèse lourd, sans aucun profit pour la Turquie.

Face à cette authentique "stratégie de la tension" le fameux mot d'ordre du ministre des affaires étrangères "pas de problème avec nos voisins" remplit dès lors une fonction à usage interne.

Tout cela demeurait masqué, voilé, mis en doute par la défense des comploteurs, sûrs d'eux.

Coup de théâtre la semaine écoulée, qui correspondait au 4e anniversaire de meurtre de Hrant Dink.

Les audiences du 17 et du 18 janvier du procès ont, ainsi, mis en relief une personnalité bien significative : celle du olonel de gendarmerie en retraite Arif Dogan. (7) En septembre 2010 on apprenait ses implications dans des crimes que l'on attribue désormais à Jitem, service secret illégal de la gendarmerie turque.

Jitem, rappelons-le, correspond à une structure parallèle fonctionnant à la fois comme service de renseignement et comme "service action" exécuteur des basses besognes. En particulier, à partir des années 1980, une guerre impitoyable a ravagé le sud-est anatolien sous le drapeau du PKK, organisation marxiste-léniniste "parti des travailleurs" (8) se réclamant du Kurdistan. À la même époque l'utilisation du mot même de "Kurde" était sanctionnée par des peines très dures. Il fallait user d'un euphémisme tel que "Turc de la Montagne". En face de cette situation de négation de leur identité culturelle, les populations considérées ont représenté, dès le début de la république, et après une très courte période d'entente avec Kemal, un foyer permanent de rébellions.

Celles-ci ont pris toutes les colorations, notamment celle d'une résistance, qualifiée de féodaliste et obscurantiste. Les excès antireligieux du gouvernement d'Ankara, plaisaient beaucoup en Europe occidentale, en Union Soviétique, en Amérique et, bien entendu, au grand-orient de France.

La dernière force de révolte en date a été fondée en 1978 par un militant gauchiste appelé Abdullah Ocalan. Elle invoque, au contraire des précédantes, une idéologie révolutionnaire que l'iconographie des affiches collées dans les villes d'Europe où le PKK est implanté confirme à l'évidence. Son organisation prit les armes à partir de 1984. Le conflit doit avoir fait 44 000 victimes en un quart de siècle. Il s'agissait, il s'agit encore puisque le terrorisme a repris, d'une vraie guerre.

On ne doit donc pas s'étonner que tous les moyens pour réduire cette affaire aient semblé légitimes aux forces locales du maintien de l'ordre. Et à plusieurs reprises les "protecteurs de villages", recrutés officiellement, ont été dénoncés par les gens qui imaginent de réduire cet État aux critères de l'Europe bien-pensante et consommatrice. (9)

Dans un tel contexte, il a été révélé par le colonel Arif Dogan lui-même que, dès 1986 les réseaux du service secret turc ont suscité et armé un mouvement terroriste kurde rival lui-même, le "Hizbullah" dirigé par Husseÿn Velioglu. Ce dernier mourra en définitive, après 15 ans de violences, sous les balles de la police turque en 2000, dans le cadre d'un kidnapping qu'il avait organisé.

L'idée de recruter ainsi des musulmans fanatiques au sein de la population kurde pour servir aux fins de l'ordre turc n'a certes pas été découverte par le colonel Arif Dogan. Elle avait déjà connu une certaine notoriété à l'époque des premières exactions massives commises à l'encore des Arméniens à la fin du XIXe siècle. Fondée en 1890 sous le règne de Abdul-Hamid II l'unité de cavalerie ottomane "Hamidiyé" passe même pour avoir représenté les précurseurs, dans les années 1895-1896, du génocide de 1915. Mais la différence reste considérable entre une unité répressive d'inspiration légale et un groupe terroriste.

Or l'audience des 17 et 18 janvier a permis au colonel de se justifier, et de le faire d'une manière extrêmement violente. Tel un vieil homme usé, aosr qu'il n'est âgé que de 65 ans (10), il accédait difficilement à la barre. Mais il a explosé et rompu avec le système de défense de tout le camp kémaliste. Depuis le début, celui-ci se voulait "serein". Il nie l'existence du complot : "un simple wargame (en français : kriegspiel), une étude d'école, la réplique purement théorique du coup d'État du général Evren en septembre 1980, etc." Toutes les accusations dont nous faisons état relèveraient d'une propagande odieuse, mensongère, et, horresco referens pour les temps qui courent "islamiste". "Ergenekon" ? Une "légende urbaine" !

Patatras, ayant dirigé pendant 8 ans une lutte antiterroriste, le colonel Arif Dogan s'est mis à hurler qu'il avait défendu son pays. Effectivement. Le président lui demanda donc de se calmer. Mais la révélation était faite : oui, le Jitem avait bien orchestré une activité illégale, oui il avait suscité le Hizbullah kurde de Turquie, oui ce Hizbullah était conçu comme un "Hizb-kontra" sur le mode des "contras" latino-américains, oui ces soi-disant parangons de la laïcité et de l'intégrité du territoire avaient embrigadé des islamistes séparatistes. Sympa le colonel. Il ne restera plus à ses compagnons d'hier que la ressource de faire circuler sa photo et de nous persuader que "toute vieillesse est un naufrage".

Et puis le 19 janvier, vint le tour de l'assassin effectif de Hrant Dink. Incarcéré depuis les faits ce jeune idéaliste de 17 ans ne semble pas avoir trop souffert de son incarcération. Il semble même qu'il ait "été fêté [et nourri] comme un héros national". Or ce jour-là, Ogün Samast a reconnu avoir été envoyé vers sa victime, et encouragé dans son intention meurtrière, par des officiers de gendarmerie.

Si l'on devait croire la "fameuse" encyclopédie Wikipedia, qui ne donne guère d'autres détails à son sujet, le jeune activiste aurait eu de bonnes raisons de liquider Hrant Dink. Il prête en effet à sa victime une déclaration un peu surprenante, dont Wikipedia ne donne évidemment pas la référence : "vider un jour ce sang turc empoisonné et de remplir avec le sang neuf de l’Arménie qui après l’indépendance paraît comme l’avenir des Arméniens du monde entier". Que, quatre ans après le meurtre, Wiki demeure encore alimentée par de tels bobards, en dit long sur la source dominante des gens qui fabriquent et amplifient les rumeurs mondiales.

Rappelons aux lecteurs qu'officiellement, en Turquie, tout le monde a condamné moralement ce crime. Si ce courageux journaliste, qui se savait menacé avait prononcé une phrase pareille, aussi provocatrice, très peu de gens, y compris dans les milieux arméniens eussent pris sa défense, et il serait allé directement en prison, en application du code pénal.

La décision de le liquider semble avoir été prise à partir de 2003. Hrant Dink représentait, dans son journal "Agos", un symbole insupportable. Pour la première fois depuis les événements tragiques qui ont purgé en 1915 la Turquie de l'essentiel de sa population arménienne, puis en 1922 de l'essentiel de sa population grecque, un représentant des survivants de ces minorités osait écrire librement, revendiquant son identité sans pour autant renoncer à sa citoyenneté. Dans tous les systèmes autoritaire clos, la dissidence intérieure appuyée sur le droit, est considérée comme pire que l'exil, pire que la trahison.Quatre ans plus tard, le quotidien Zaman, proche du gouvernement, reconnaît que "Hrant Dink a été victime de la fumée".

Nous dirions plus crûment en France : de l'enfumage systématique.

Autrement dit : les inspirateurs de ses assassins ont bénéficié des puissants instruments de désinformation mis en place et protégés par la complaisance occidentale depuis l'installation en 1946 d'un bipartisme apparent. Jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2003, ce régime avait été limité par divers putschs militaires. Et ceux-ci ont jalonné l'Histoire de ce demi-siècle, y compris le coup d'État dit postmoderne de février 1997.

Comme dans d'autres pays musulmans d'ailleurs, la dictature policière glauque a produit le fumier qui permet à l'islamisme de fleurir.

Udo Ulfkotte - Wie die Medien lügen

Udo Ulfkotte

Wie die Medien lügen

 

Kosovo's Thaçi: Human Organs Trafficker

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Kosovo's Thaçi: Human Organs Trafficker

by Srdja Trifkovic

Ex: http://www.chroniclesmagazine.org/ 

The details of an elaborate KLA-run human organ harvesting ring, broadly known for years, have been confirmed by a Council of Europe report published on January 15. The report, “Inhuman treatment of people and illicit trafficking of human organs in Kosovo” identifies the province’s recently re-elected “prime minister” Hashim Thaçi as the boss of a “mafia-like” Albanian group specialized in smuggling weapons, drugs, people, and human organs all over Europe. The report reveals that Thaçi’s closest aides were taking Serbs across the border into Albania after the war, murdering them, and selling their organs on the black market. In addition, the report accuses Thaçi of having exerted “violent control” over the heroin trade for a decade.

Deliberate Destrution of Evidence – Long dismissed in the mainstream media as “Serbian propaganda,” the allegations of organ trafficking – familiar to our readers – were ignored in the West until early 2008, when Carla Del Ponte, former Prosecutor at the International Tribunal for the Former Yugoslavia (ICTY) at The Hague, revealed in her memoirs that she had been prevented from initiating any serious investigation into its merits. She also revealed – shockingly – that some elements of proof taken by ICTY field investigators from the notorious “Yellow House” in the Albanian town of Rripe were destroyed at The Hague, thus enabling the KLA and their Western enablers to claim that “there was no evidence” for the organ trafficking allegations.

In April 2008, prompted by Del Ponte’s revelations, seventeen European parliamentarians signed a motion for a resolution calling on the Assembly to examine the allegations. The matter was referred to the Assembly’s Committee on Legal Affairs and Human Rights, which in June 2008 appointed Swiss senator Dick Marty as its rapporteur. He had gained international prominence by his previous investigation of accusations that the CIA abducted and imprisoned terrorism suspects in Europe.

“Genuine Terror” – In his Introductory Remarks Marty revealed some of the “extraordinary challenges of this assignment”: the acts alleged purportedly took place a decade ago, they were not properly investigated by any of the national and international authorities with jurisdiction over the territories concerned. In addition, Marty went on,

… efforts to establish the facts of the Kosovo conflict and punish the attendant war crimes had primarily been concentrated in one direction, based on an implicit presumption that one side were the victims and the other side the perpetrators. As we shall see, the reality seems to have been more complex.  The structure of Kosovar Albanian society, still very much clan-orientated, and the absence of a true civil society have made it extremely difficult to set up contacts with local sources. This is compounded by fear, often to the point of genuine terror, which we have observed in some of our informants immediately upon broaching the subject of our inquiry.  Even certain representatives of international institutions did not conceal their reluctance to grapple with these facts: “The past is the past”, we were told; “we must now look to the future.”

The report says Thaçi’s links with organized crime go back to the late 1990’s, when his Drenica Group became the dominant faction within the KLA. By 1998 he was able to grab control of “most of the illicit criminal enterprises” in Albania itself. Thaçi and four other members of the Drenica Group are named as personally guilty of assassinations, detentions and beatings:

In confidential reports spanning more than a decade, agencies dedicated to combating drug smuggling in at least five countries have named Hashim Thaçi and other members of his Drenica Group as having exerted violent control over the trade in heroin and other narcotics… Thaçi and these other Drenica Group members are consistently named as “key players” in intelligence reports on Kosovo’s mafia-like structures of organised crime. I have examined these diverse, voluminous reports with consternation and a sense of moral outrage.

Marty notes that the international community chose to ignore war crimes by the KLA, enabling Thaçi’s forces to conduct a campaign of murdereous terror against Serbs, Roma, and Albanians accused of collaborating with the Serbs. Some 500 of them “disappeared after the arrival of KFOR troops on 12 June 1999,” about a hundred Albanians and 400 others, most of them Serbs. Some of these civilians had been secretly imprisoned by the KLA at different locations in northern Albania, the report adds, “and were subjected to inhuman and degrading treatment, before ultimately disappearing.” Captives were “filtered” in ad-hoc prisons for their suitability for organ harvesting based on sex, age, health and ethnic origin. They were then sent to the last stop – a makeshift clinic near Fushë-Krujë, close to the Tirana airport:

As and when the transplant surgeons were confirmed to be in position and ready to operate, the captives were brought out of the ‘safe house’ individually, summarily executed by a KLA gunman, and their corpses transported swiftly to the operating clinic.

Thaçi the Untouchable – The report states that Thaçi’s Drenica Group “bear the greatest responsibility” for the prisons and the fate of those held in them. It criticizes the governments supportive of Kosovo’s independence for not holding to account senior Albanians in Kosovo, including Thaçi, and of lacking the will to effectively prosecute the former leaders of the KLA. The diplomatic and political support by such powers “bestowed upon Thaçi, not least in his own mind, a sense of being untouchable.”

Marty concludes that “[t]he signs of collusion between the criminal class and the highest political and institutional office holders are too numerous and too serious to be ignored,” but “the international authorities in charge of the region did not consider it necessary to conduct a detailed examination of these circumstances, or did so incompletely and superficially.”

Following Marty’s presentation of the report to the Council of Europe in Paris on December 16 it will be debated by the Parliamentary Assembly in Strasbourg on January 25.

Media Reaction – Within days of the publication of Marty’s report, numerous of excellent articles were published in the mainstream media Europe linking his revelations with the broader problem of NATO’s war against the Serbs in 1999, the precedent it had created for Afghanistan and Iraq, and the nature of the “Kosovar” society today.

Neil Clark in The Guardian assailed “the myth of liberal intervention.” Far from being Tony Blair’s “good” war, he wrote, the assault on Yugoslavia was as wrong as the invasion of Iraq:

It was a fiction many on the liberal left bought into. In 1999 Blair was seen not as a duplicitous warmonger in hock to the US but as an ethical leader taking a stand against ethnic cleansing. But if the west had wanted to act morally in the Balkans and to protect the people in Kosovo there were solutions other than war with the Serbs, and options other than backing the KLA – the most violent group in Kosovan politics… Instead, a virulently anti-Serb stance led the west into taking ever more extreme positions, and siding with an organisation which even Robert Gelbard, President Clinton’s special envoy to Kosovo, described as “without any question, a terrorist group.”

Clark reminds us that it was the KLA’s campaign of violence in 1998 which led to an escalation of the conflict with the government in Belgrade. “We were told the outbreak of war in March 1999 with NASTO was the Serbian government’s fault,” he adds, yet Lord Gilbert, the UK defence minister, admitted “the terms put to Miloševic at Rambouillet [the international conference preceding the war] were absolutely intolerable … it was quite deliberate.” Then came the NATO occupation, under which an estimated 200,000 ethnic Serbs and other minorities from south Kosovo, and almost the whole Serb population of Pristina, have been forced from their homes. But as the Iraq war has become discredited, Clark concludes,

so it is even more important for the supporters of “liberal interventionism” to promote the line that Kosovo was in some way a success. The Council of Europe’s report on the KLA’s crimes makes that position much harder to maintain. And if it plays its part in making people more sceptical about any future western “liberal interventions”, it is to be warmly welcomed.

Tony Blair has some very bizarre friends, wrote Stephen Glover in The Daily Mail, but a monster who traded in human body parts beats the lot. The prime minister of ­Kosovo is painted by the report as a major war criminal presiding over a corrupt and dysfunctional state, Glover says, and yet this same Mr Thaci and his associates in the so-called Kosovo ­Liberation Army were put in place after the U.S. and Britain launched an onslaught in March 1999 against Serbia, dropping more than 250,000 and killing an estimated 1,500 blameless ­civilians:

This was Mr Blair’s first big war, and it paved the way for the subsequent Western invasion of Iraq. The crucial difference is that while the Left in ­general and the Lib Dems in particular opposed the war against Saddam ­Hussein, both were among Mr Blair’s main cheerleaders as he persuaded President Bill Clinton to join forces with him in crushing Serbia.

Both London and Washington tended to ignore atrocities committed by Hashim Thaci’s KLA, Glover concludes, and offered unacceptably draconian terms to the Serbs “because by that stage Blair and Clinton preferred war”:

Those were the days, of course, when most of the media thought Tony Blair could do no wrong. His military success in 1999 convinced him that Britain could and should play the role of the world’s number two policeman to the U.S. A ­messianic note entered his rhetoric, as at the 2001 Labour party conference, when he raved that ‘the kaleidoscope has been shaken… Let us ­­re-order this world about us.” … What happened in Kosovo helped shape subsequent events in Iraq and Afghanistan. It is richly ironic that ‘liberated’ Kosovo should now be a failed, gangster state… With his messianic certainties, the morally bipolar Tony Blair liked to divide the world into ‘goodies’ and ‘baddies’, having presumptuously placed himself in the first category. How fitting that this begetter of war after war should end up by receiving the Golden Medal of Freedom from a monster who traded in body parts.

U.S. Damage Limitation and Self-Censorship – Such commentary is light years away from the feeble and half-hearted reporting in the American mainstream media. The Chicago Tribune, for instance, did not deem it fit to publish a story about the Council of Europe report itself. It published two related items critical of the report instead, on the European Union expressing doubt about its factual basis and on the “government” of Kosovo planning to sue Dick Marty for libel. No major daily has published a word of doubt about Bill Clinton’s wisdom of waging a war on behalf of Thaçi and his cohorts a decade ago, or perpetuating the myth of it having been a good war today.

That Thaçi aka “The Snake” is a criminal as well as a war criminal is no news, of course. The intriguing question is who, on the European side, wanted to end his “untouchable” status, why now, and what is the U.S. Government – his principal enabler and abettor – going to do about it.

Unsurprisingly, Thaçi’s “government” dismissed the report on December 14 as “baseless and defamatory.” On that same day Hashim Thaçi wrote in a telegram to President Obama that “the death of Richard Holbrooke is a loss of a friend.” “The Snake” has many other friends in Washington, however, people like US senator (and current foe of WikiLeaks) Joseph Lieberman, who declared back in 1999 at the height of the US-led war against the Serbs that “the United States of America and the Kosovo Liberation Army stand for the same human values and principles … Fighting for the KLA is fighting for human rights and American values.” Thaçi’s photos with top U.S. officials are a virtual Who’s Who of successive Administrations over the past 12 years: Bill and Hillary Clinton, Albright, Bush, Rice, Biden, Wesley Clark…

Thaçi’s American enablers and their media minions are already embarking on a bipartisan damage-limitation exercise. Its twin pillars will be the assertion that the report rests on flimsy factual evidence, an attempt to discredit Dick Marty personally, and the claim the Council of Europe as an irrelevant talking shop.

Celtic violinist + Celtic dueling violins

Celtic violinist

 

Celtic dueling violins

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Louis-Ferdinand Céline: colloque international

 
Louis-Ferdinand Céline: colloque international à Paris les 4 et 5 février 2011
 
Nous vous annonçons l'organisation par la Bibliothèque du Centre Pompidou (www.bpi.fr) et André Derval (Société d'études céliniennes, IMEC) à Paris, d'un colloque international consacré à Céline. En voici le programme :


VENDREDI 4 février 2011
11h • Ouverture des deux journées
Par Patrick Bazin, directeur de la Bpi et André Derval, responsable des fonds d'édition et des réseaux documentaires à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (Imec) et responsable de fonds d'auteurs à la Société d’études céliniennes.

11h/13h • Dr Destouches et Mr Céline
Avec Isabelle Blondiaux, médecin, chercheur, Céline et la médecine - Gaël Richard,
chercheur, Les Traces d'une vie, recherches biographiques - Viviane Forrester, écrivain et
critique littéraire. Modérateur François Gibault, avocat, biographe.

14h30/18h • Controverses et reconnaissances internationales
Avec Christine Sautermeister, université de Hambourg, La redécouverte de Voyage au bout
de la nuit - Yoriko Sugiura, Université de Kobé, Céline au Japon : Oeuvres complètes et French Theory - Olga Chtcherbakova, École nationale supérieure, Paris, D'Elsa Triolet à Victor Erofeev : les avatars russes de Céline - Greg Hainge, Université Queensland, Céline chez les fils de la perfide Albion

"Céline et la critique "
Entretien avec Philippe Bordas, écrivain. Modérateur André Derval, Imec/Société d'études céliniennes

19h/20h30 • Spectacle
Faire danser les alligators sur la flûte de Pan, choix de correspondances établi par Émile
Brami, écrivain, interprété par Denis Lavant, acteur. Un spectacle écrit par Émile Brami d'après la correspondance de Louis-Ferdinand Céline, Scénographie et mise en scène Ivan Morane - production : Compagnie Ivan Morane, avec l'aimable autorisation de Mme Destouches, François Gibault et des Editions Gallimard.

SAMEDI 5 février 2011
14h/16h • Céline et l’histoire
Table ronde avec Jean-Pierre Martin, essayiste, Yves Pagès, écrivain/éditeur et Daniel Lindenberg, historien, entretien avec Delfeil de Ton, journaliste. Modératrice Marie Hartmann, université de Caen.

16h30 /17h30 • Un autre Céline
Avec Sonia Anton, université du Havre, L’Oeuvre épistolaire - Émile Brami, Céline au cinéma - Johanne Bénard, université de Kingston, Céline au théâtre - Tonia Tinsley, Université de Springfield (sous réserve) Céline et les gender studies. Modératrice Johanne Bénard, universitaire.

18h30/19h30 • Lectures
Lectures d’extraits de texte de Céline par Fabrice Luchini, comédien.

 

Germanic concepts of Fate

Der Germanische Schicksalsglaube by Walther Gehl (1939)

A couple of things made me want to have a look at the explanations that I was offered of the terms “Ørlögr” and “heilagr” and this book was suggested. I got a copy through my library, so I had only 3 weeks to study the book. The Germanic Belief In Fate is a very interesting work, offering tons of information about the subject. Gehl does not really work towards the explanations that I was after, but there are things to work with. I want to introduce you to this book and because this text is too lengthy for a book review, this turned out to be an ‘article’. Of course I read the book with a certain idea in mind, so this review may turn out to be a bit onesided.

Ørlög

Gehl has found a staggering amount of terms to describe “Schicksal” (“Fate”), but most of them do not really have the meaning that we give to that term today. How could it be, with so many words? On page 16 (in the introduction) Gehl writes that words like “sköp” and “ørlög” were used to describe “fate”. Both terms are written with a “.” below the “o”, but I cannot reproduce that character, so I use the nowadays more common way of writing with “ö”. There we have the term that I was looking for, but in another meaning.

On page 19 Gehl writes: “Die gleichmäßigste Verbreitung under den germanischen Worten für “Schicksal’ zeigen die Ableitungen zu den germanischen Stämmen *laga, *gaskapa und *wurði (“the orderly spreading of the Germanic word “Fate” show deductions of the Germanic stems *laga, *gaskapa and *wurði“). Then follow terms from different Germanic languages such as gilagu, aldrlagu, ealdorlegu, feorhlegu, lög, forlög and urlac. The line of terms is interesting since the term “ørlög” seems to be present in most (all?) of the Germanic languages. An interesting remark is made on p.21: “Während as. orlag, ags. orlæg stark zurücktreten, scheint im Ahd. urlac das weitaus verbreiteste Word für “Schicksal” gewesen zu sein. old Norse ørlög is, im Gegensatz zu aldrlag, sköp usw., typisch für die mythologische Dichtung, wird aber auch von der Heldendichtung verwendet, wenn eine Steigerung ins Mythische beabsichted ist”. (“As old Saxon orlag, Anglo-Saxon orlæg are hardly present, it seems as if in old High German urlac is by far the most widely spread word for “Fate”. An. ørlög, contrary to aldrlag, sköp, etc., is typical for the mythological poetry; it is also used in the heroic poetry, but only when when it appears in a mythological context.”) A little further (p.22) Gehl writes that “sköp” is more ‘active’ and “ørlög” more ‘passive’. Later (p.37) Gehl makes that into “Weltlich” (“wordly” for “sköp”) and “mythogisch” (for “ørlög”). Towards the end of the book, the writer speaks about personal and impersonal fate and heroic versus organic.

In another article I have given my ideas about the terms “ørlögr” and “heilagr” and it is in that context that I use these terms. The reason that I started to look into the subject is that the major works about Germanic mythology such as De Vries’ or Meyer’s Altgermanische Religionsgeschichte or Simek’s Dictionary of Northern Mythology hardly (or not at all) speak about “ørlögr” and some of the modern books that I read give other explanations. Gehl seems to do the same. When he quotes texts such as the Eddas or the Gautreksaga, the term seems to use simply “fate” and not “primal law”. Ask and Embla are ørlöglausa (“without fate”) before before the three Gods visit them. Starkadr is given ørlög during a þhing. This seems to be ‘very personal’, even when there is another term for ‘personal ørlög’ being førlög.

On the other hand, “Snorri erzählt in seiner Edda, daß Alföðr (Allvater) zu Anfang stjórnarmenn, “Regenten”, eingesetzt habe mit dem Auftrag, at doema með sér ørlög manna (“das Schicksal der Menschen under sich durch Urteilsspruch zu bestimmen”)”, which means that Odin gave mankind “ørlög” and appointed regents to bestow judgements on it. That would mean that “ørlög” is Divine and further ‘handed down’ to mankind and that is the meaning that I give to the term.

 
On page 175 Gehl says that Odin knows “Seiðr” and “ørlög manna” (the “ørlög” of man) and when quoting Friedrich Kauffmann on p.225 Gehl speaks about “Urgesetz” and “Urprinzip” and “die tiefe Hintergründe alles Geschehens”, which lives up to my ideas a lot better, since “Urgesetz” is best translated by “primal law” in my opinion, “primal principle” says enough and especially the sentence “the deep background of everything that happens” does not miss much clarity. I would love to read this book by Kauffmann, but I have not been able to track down a copy, it seems unavailable from any Dutch library… But since Gehl also speaks about “überpersönliche schicksalhaften Urgesetse”, maybe in the end he presents what I was looking for anyway.

The rest of the book

Like I said, I was preoccupied when I read this book, but I made a lot more notes than those I gave above. So that you also learn a bit of other things that Gehl describes, here comes ‘the rest of the book’.

When the term “ørlög” is mentioned in the poetic Edda, somewhere near you will also see the term “leggia”, which I myself linked to the Norns (also present in each quote) and which Gehl translates as “schicksalhaft bestimmen”, or “‘fately’ determine”. This usually refers to the personal level. “þær lög lögðu, þær líf kuru, alda börnum, örlög seggja” (Völuspa 21) which is translated: “Laws they established, life allotted, to the sons of men; destinies pronounced” (Thorpe verse 20), “destiny”, a translation that I do not really like personally, but perhaps it says what it should in a way. “Law” for “lög” is more like it and the “ør” part I take for “Ur” or “primal”.

Gehl concludes that “der germanische Schicksalsglaube” is “gemeingermanisch” (pan-Germanic) since he has found terms referring to fate in every text that he studied. As appendix he gives a gigantic list with terms with their sources! This is extremely usefull for other people who want to have a look into the subject. Like I said, “Schicksal”, or better said, the terms that Gehl collected, do not always mean what we do with the term “fate”. A fairly large part of the book is about “Glück”, or “luck”. Terms such as Hamingja, goefa, gipt(a) refer to luck in connection with fate. That first term I would have explained in another way, but on page 67 Gehl writes: “Auch die hamingja is the Summe der körperlichen und geistlichen Vorzüge einer Menschen, oder vielmehr ihre sichtbare Wirkung in then Außenwelt. Auch Character und geistlichen Anlagen einer Menschen kann man auf seine hamingja schließen”. (“Also the hamingja is the sum of the physical and mental parts of men, or perhaps more even it is the visible result in the outer world. Also character and spirit of a man can be seen as his hamingja.”) (p.67)

“Hamingja” is often seen as (a part of) the soul, just as “fylgja”. About the latter Gehl says that the term is to be linked to the idea of heritable luck (p.68). Luck again, but then again: “[...] das Glück [ist] eine selbständig wirkende Macht” (“luck is an independently working force”) (p.67). This is shown when Gehl names terms that seem to refer to both luck and fate. “Heill” (“magisches Glück”) and “goefa”, “gipt(a)”, “hamingja” (“personsgebundenes Glück”) (p. 78).

The writer has a complete chapter about “fylgja”, which he even equates with the “hamingja” on page 145. 15 Pages earlier, Gehl speaks about “fyljur” in animal form and “fylgjur” in the form of a woman. The first appear in dreams and do not live longer than its carrier, man, because it is only the “Doppelgänger” of man. Another word for animal form “fylgja” according to Gehl, is “Hamr”. The “fylgja” in the form of a woman is connected to a person’s death, but this fylgja does survive its carrier, its goes over to “Sippengenossenen”.

Besides all this, but writer also touches upon subject such as magic (Spá, Seiðr, Útiseti / sitjar a haugi, etc.), ideas such as Sipp-/clan-luck and even “aldar rok” (“Welten Schicksal”) and “Weltenglück”, of course about the Norns, “Wurd”, etc., concepts of the soul, such as önd, hugr (“animus nie anima”), etc. and all that with many quotes in the original languages and, as said, a list with all terms and their sources. A wonderfull book with a much wider subject than I was looking for and inspite of the fact that there are more books dealing with this subject, Der Germanische Schicksalsglaube supposedly is the standard work on the subject to the present day.

George Montandon et Louis-Ferdinand Céline

George Montandon et Louis-Ferdinand Céline

par Alain CAMPIOTTI

Ex.: http://lepetitcelinien.blogspot.com/

De l’admiration de la révolution bolchevique à l’adhésion totale à l’antisémitisme nazi: la dérive mortelle du Dr Montandon, Neuchâtelois, médecin à Renens, ami de Céline et ennemi juré de la «Gazette de Lausanne».

Vatslav Vorovsky est un bolchevique vétéran, vieil ami de Lénine. Il était souvent à Genève avec lui au début du XXe siècle pour fabriquer les journaux du parti. Quand il revient en Suisse, en 1923, c’est en tant que diplomate soviétique, pour participer à la conférence de Lausanne sur la question turque. Il est descendu avec sa délégation à l’Hôtel Cecil. Le soir du 9 mai, un homme s’avance vers sa table, au restaurant, sort un pistolet et l’abat. L’assassin, Maurice Conradi, dont la famille avait été spoliée en Russie où elle s’était établie, revendique haut et fort son crime. En automne pourtant, il est acquitté, sous les applaudissements du public. Son procès, tenu sans rire au Casino, s’est transformé en réquisitoire contre l’URSS.

Les bolcheviques n’ont plus beaucoup d’amis au bord du Léman. Sauf le Dr George Montandon, de Renens. Cité par la partie civile, le médecin, qui durant deux ans a parcouru la Russie ravagée de Vladivostok aux pays baltes, est venu dire que la «terreur blanche» était bien pire que la «terreur rouge». Il est rentré de Moscou avec de la sympathie pour le nouveau régime. La police de sûreté vaudoise pense même qu’il est au parti. Il écrit dans Clarté, la revue philocommuniste de Romain Rolland. Mais en même temps, le Dr Montandon collabore de longue date à la Gazette de Lausanne, dont il est par ailleurs actionnaire. La Gazette n’aime guère les rouges. S’ensuivent des tensions qui deviennent, l’année suivante, explosives. Le docteur veut la tête de Charles Burnier, le directeur du journal, et il ne lésine pas sur les moyens, publiant des pamphlets de plus en plus violents et insultants. Le dernier est intitulé «Burnier fumier», avec une illustration d’une belle grossièreté. Le directeur dépose plainte, le Tribunal fédéral s’en mêle, et George Montandon écope de dix jours de prison. Mais il triomphe: entre-temps, Charles Burnier a été viré. «Ma condamnation est un honneur, écrit-il. Je paie mon attitude de sympathie à la Révolution russe.» Pour échapper à l’arrestation, le docteur prend le bateau vers Thonon, puis émigre avec sa famille à Paris.

A-t-il de l’humour, cet homme à tête de croque-mort? Il est né en 1879 à Cortaillod, fils d’un industriel riche et influent, député au Grand Conseil neuchâtelois. Après sa médecine faite à Genève, Lausanne et Zurich, il se prend de passion pour l’ethnologie, va l’étudier à Londres et à Hambourg. En 1910, il est en Abyssinie, soigne le vieux roi Ménélik II avec qui Arthur Rimbaud trafiquait ses armes, parcourt le pays en tous sens au point qu’une montagne prend son nom, Toulou Montandon. La Gazette publie au retour les longs reportages du docteur aventurier.

Quand éclate la Grande Guerre, Montandon ferme son cabinet de Renens et s’engage pour deux ans dans un hôpital militaire français. Après la révolution d’Octobre, il récidive et convainc le CICR de lui confier une mission compliquée: organiser en pleine guerre civile, par Vladivostok, le rapatriement des prisonniers austro-hongrois dispersés en Sibérie centrale. De toute évidence, l’expédition lui plaît. Il a son train, qui va et vient dans la plaine infinie. A ses moments perdus, il fait un peu de recherche ethnographique, ramasse des arcs et des lances, mesure des crânes. Il côtoie les soudards blancs qui dans la neige se réchauffent à la vodka. Il s’arrête à Omsk chez un fromager suisse émigré qui voudrait «sortir de cette maison de fous». Il connaît des chefs bolcheviques, en particulier Boris Choumiatski, qui tente de contrôler pour Moscou les immensités sibériennes et dont Staline fera son tsar du cinéma, persécutant Eisenstein, avant de l’envoyer recevoir sa balle dans une cave. Il fréquente les hordes du baron Roman von Ungern-Sternberg, ce général balte qui tente de se tailler un empire militaro-mystique au cœur des ténèbres mongoles. Il est arrêté trois fois par la Tcheka, la dernière fois à Moscou, accusé d’espionnage et enfermé à la Loubianka où il entend les pires rumeurs, et les hurlements d’une femme.

Sorti de cette aventure, George Montandon en tire un livre, Deux ans chez Koltchak et chez les Bolcheviques. Drôle de bouquin, récit picaresque plein de détails ferroviaires et militaires, de rodomontades naïves dans une langue un peu surannée, mais dans lequel on découvre des fulgurances. Louis-Ferdinand Destouches, autre docteur, n’a encore rien écrit, mais on dirait parfois du Céline. Montandon parle de l’égalité obtenue «par libre consentement ou par contrainte» qu’il observe chez les Russes, et il s’exclame: «Le costume bourgeois: néant! L’allure digne et repue du bourgeois: renéant! L’orgueil bourgeois, la morgue bourgeoise – voici, voici l’essentiel – l’orgueil bourgeois, la morgue bourgeoise: néant de néant! Les jeux sont faits, rien ne va plus! En comparaison de notre moisissure, la démocratie américaine nous avait déjà montré quelque chose de remarquable, mais voici qui est beaucoup plus fort. Ici, si l’un a plus que l’autre […] il semble en avoir honte comme d’un vice. […] Aujourd’hui, en Russie prise dans son ensemble, l’orgueil de classe est évanoui, le monocle est tombé.»

La Gazette de Lausanne n’accepte pas de parler de Deux ans chez Kol­tchak. Mais George Montandon n’est plus là, il s’est vengé à sa manière, et maintenant, à Paris, il met le même entêtement qu’en Afrique ou en URSS à conquérir, cette fois, les sommets universitaires qu’on vient de lui refuser à Neuchâtel. Il côtoie la crème de l’ethnologie française, Marcel Mauss, Paul Rivet, Lucien Lévy-Bruhl, s’en fait des amis, puis surtout des ennemis. Il obtient un poste, pas celui qu’il visait, en tire de la hargne. Il écrit, utilisant les observations accumulées dans ses voyages, alignant des types humains, les organisant en familles, les classant: «La race, les races». Il commence à parler un peu des juifs, qui sont avant tout «une raison sociale, et non une race uniforme». Dans le climat intellectuel de l’époque, ses écrits ne choquent pas. Il traite ensuite de «l’ethnie française», et ses écrits se durcissent. L’ancien admirateur de Lénine est désormais lu avec intérêt par les idéologues racistes allemands. Cette dérive intellectuelle l’amène finalement à rencontrer celui qui l’attendait, l’autre docteur: Céline. C’est en 1938. L’auteur du Voyage au bout de la nuit est tout occupé par ses pamphlets antisémites. Il s’inspire de Montandon dans Bagatelle pour un massacre, le cite dans L’Ecole des cadavres. Ils sont amis, jusqu’à la fin.

Quand l’armée allemande occupe la France, la haine antisémite du Neuchâtelois n’a plus de frein. Dans La France au travail, le nouveau nom donné à L’Humanité confisquée aux communistes, dont le rédacteur en chef est, sous le pseudonyme de Charles Dieudonné, le fasciste genevois Géo Oltramare, Montandon traite les juifs d’«ethnie putain» qui, «s’imposant aux Français: a) faisait bêler la paix, b) sabotait l’armement, c) et surtout dégoûtait la femme de la maternité grâce à sa presse avec ses rubriques quasi pornographiques, dirigées par des putains juives». Ailleurs, il promet aux belles actrices juives de les défigurer en leur coupant le nez.

Céline reconnaît chez le Suisse sa propre haine. Il envoie un mot de recommandation pour que son ami trouve un emploi dans l’administration des «questions juives»: «Parfait honnête homme, un peu suisse (comme J.J.), docteur en médecine (et autrefois un peu communiste), et par-dessus tout un grand savant.» Montandon obtient son emploi. Désormais, c’est lui qui établira pour le Commissariat général les certificats de non-appartenance à la race juive, qui offrent une protection à ceux qui peuvent se les payer, car les factures du docteur sont salées. Ce commerce macabre finit par indisposer Céline lui-même.

Le 3 août 1944, une camionnette s’arrête devant la villa au numéro 22 de la rue Louis-Guespin, à Clamart. Deux ou trois hommes en descendent. Ils sont armés. Marie Montandon, qui ouvre la porte, est criblée de balles. Les assaillants montent à l’étage, trouvent le docteur dans son lit, malade, et ouvrent le feu. Puis ils prennent la fuite. George Montandon n’est que blessé. Il appelle une ambulance qui le conduit à l’Hôpital Lariboisière, géré par l’armée allemande. Quelques jours plus tard, le conseiller du Commissariat général aux questions juives est emmené en Allemagne. Il meurt le 30 août, à Fulda.

Céline, qui soignait George Montandon, n’avait pas vu son ami depuis trois mois. En 1952, dans Féerie pour une autre fois, il a parlé de lui une dernière fois: «Il savait pas rire Montandon, il était gris de figure, de col, d’imperméable, de chaussures, tout… mais quel bel esprit! tout gris certes! pas une parole plus haut que l’autre! mais quelles précisions admirables! […] Bébert qu’est pourtant le malgracieux! le griffeur, le bouffeur fait chat!… il comprenait le «charme Montandon»…»

Alain CAMPIOTTI
Le Temps, 6/1/2011

 

mercredi, 26 janvier 2011

Ma io, filosemita, celebro Céline

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Ma io, filosemita, celebro Céline

di Guido Ceronetti

Fonte: Corriere della Sera [scheda fonte]


«La Francia sbaglia a cancellare l’omaggio, era l’occasione per analizzarlo»


D eploro fortemente che uno scrittore come Céline sia stato tolto dal calendario delle celebrazioni per il 2011 in Francia. Un ministro della Cultura, in qualsiasi governo francese, ha sufficiente autorità per resistere ad ogni gruppo privato di pressione, sia pure benemerito, come in questo caso. Céline non è un piccolo pesce; è uno dei massimi scrittori e testimoni del secolo. Il suo cinquantenario (morì nel 1961, a Meudon, in banlieue) non sarà ugualmente dimenticato. Si capisce: la Shoah è una ferita della storia dell’uomo che il tempo non può né deve sanare, e il grido di Rachele in Ramah seguita a irrorarla di lutto. Ma la paranoia antisemita di uno scrittore che non ha versato sangue di deportati va vista come una anomalia della psiche, un’ombra del Fato, il possesso di un demone incubo. Va analizzata come malattia e non elevata a colpa. «Ha una pallottola in testa» lo giustificava Lucette. Lui, l’episodio della Grande Guerra che l’aveva fatto congedare e medagliare in fretta, non l’aveva mai taciuto: l’agitava sempre, il suo congedo di invalido permanente per il settantacinque per cento: ma sopratutto a renderlo furiosamente antisemita era stata l’ossessione che gli ebrei — tutti, in massa, banchieri o straccioni — spingessero ad una nuova spaventosa guerra con la povera Germania, che fino a Hitler non pensava minimamente a difendersene. Nel Trentasette pubblicò il suo manufatto di deliri, Bagatelles pour un massacre, pestando perché la Francia non perdesse tempo a disfarsi dei suoi ebrei, a scrostarli dai muri, a cacciarli via «che non se ne parlasse più» : una scrittura così potente come la sua attirò come miele gli antidreyfusardi, senza guadagnargli le simpatie dei nazisti; per la Gestapo, Céline era più pazzo che utile. Anche come antisemita Céline fu un isolato: i comunisti lo esecrarono dopo Mea culpa, agli antisemiti bisognosi di «razzismo scientifico» o religioso, di motivazioni monotone e piatte, quel Vajont di metafore forsennate, che finivano in pura autodistruzione spense presto il favore iniziale; inoltre, incontenibile, sotto l’occhio dei tedeschi occupanti che rigettavano e temevano il suo zelo pacifista, picchiava pubblicamente anche contro la connerie aryenne (che renderei come fessaggine, stronzaggine ariana). Non furono le sciagurate metafore celiniane dei tre saggi antisemiti a riempire i treni dei deportati da sterminare: chi li avrà mai letti tra i burocrati di Vichy? In una guerra simile contro l’essenza umana (altro che «banalità del male» !) furono senza numero i paradossi tragici. Céline nel Semmelwei, nel Voyage, in Mort à crédit, nei suoi romanzi stilisticamente ultraviolenti del dopoguerra, nei suoi viaggi al seguito del governo collaborazionista in fuga a Sigmaringen, spinse fino all’indicibile l’espressione letteraria della pietà umana; fu un moderno, e rimane, incarnatore di Buddha, un angelo pieno di cicatrici, che sfoga una pena scespiriana. Aggiungi il suo lavoro fino all’ultimo giorno di strenuo medico dei poveri, che quasi mai si faceva pagare. Lucette, a Meudon, mi mostrò la poltrona dove Céline passava la notte di insonne a vita. Il paesaggio, dalla vetrata, erano le officine della Renault-Billancourt, una fumante galera umana, non scorgevi un albero. Di là gli cadevano gocce fisse di delirio, da scavare una pietra, sul cranio della pallottola di guerra, Erinne dettatrici di insulti feroci di satirico, di maniaco di persecuzione (motivato), di aperture denunciatrici di verità crudeli, di amore per la bellezza, di sorriso in travaglio. L’insonnia, alleata del Contrasto, violenta di chiaroscuro, è «madre di tutto» . Il secolo XX ci ha lasciato tre libri, generati direttamente da una interminabile sequela di calvari umani che ha appestato e stravolto la totalità del pianeta abitato o inabitato — e i tre grandi libri mi sono indicati essere i racconti e i diari ultimi di Kafka, i racconti della Kolyma di Varlam Šalamov, e il Voyage au bout de la nuit di Céline. Comparando l’antisemitismo ormai sciolto negli acidi del Tempo di Céline, e il disastro filosofico di Martin Heidegger quando fu pervaso, tra 1933 e 1935, per vanità universitaria, per credulità da debilità mentale (quantunque giovane), di zelo filonazista nascostamente antisemita— mi sarebbe più facile, dovessi fare il minosse e pronunciarmi su entrambi, mandare semiassolto (o del tutto) Céline, astenendomi dall’incolpare Heidegger esclusivamente per motivi di prescrizione. Un pensatore non aveva nessun diritto di degradarsi a quel modo. Il discorso di rettorato del filosofo di Friburgo è peggio, è più mendace, più corruttore, di Bagatelles pour un massacre. Tuttavia, se di valori si parla, Heidegger è Heidegger. Se di gloria letteraria si parla, Céline, riplasmatore del linguaggio, petite musique, affrescatore e medico delle miserie umane, è Céline. Ingiusto e ridicolo, cancellarlo dalle celebrazioni del 2011. Era un’occasione per comprendere, riscoprire, analizzare. L’odio, Spinoza dixit, non può mai essere buono.

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Attentat de Moscou: la piste de l'émirat du Caucase

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Attentat de Moscou: la piste de l'émirat du Caucase

Ex: http://www.huyghe.fr/

Quelques heures après l'explosion de Domodedovo, il est trop tôt pour tirer des conclusions. Pourtant, la piste "caucasienne" paraît vraisemblable, ne serait-ce que par le "style" de l'attentat suicide plutôt que par les déclarations officielles incriminant un homme "de type arabe" qui aurait pu introduire 5 kg de TNT dans l'aéroport en dépit des contrôles de sécurité, aidé peut-être d'une femme qui serait également morte. Selon certaines hypothèses, il aurait même pu débarquer son explosif d'un avion à l'arrivée (qu'il voulait peut-être faire exploser en vol ?).

 


Ceci rappelle le dernier attentat sanglant à Moscou : l'explosion provoquée par deux femmes kamikazes dans le métro. À l'époque, en Mars dernier, les deux explosions aux stations de Loubianka (à deux deux pas de l'ancien siège du KGB) et Park Koultouri avait fait une quarantaine de morts. Il avait été revendiqué groupe rebelle islamiste l'Emirat du Caucase. On se souvient aussi en 2009 de l'attentat contre le Nevsky Express qui avait déraillé entre Moscou et Saint Pétersbourg (une trentaine de morts).


Faut-il croire en un "cycle caucasien" (du nord : Dagestan, Ingouchie) qui prendrait la relève du cycle du terrorisme proprement tchétchène ? Rappelons que les attentats liés à la Tchéchénie semblaient s'être à peu près achevés en 2004 quand deux femme kamikazes (décidément une marque de fabrique) avaient fait sauter deux avions au dessus de Moscou en Août, là aussi en dépit des consignes de sécurité. Pour mémoire, aussi, la Russie a subi quelques uns des attentats les plus sanglants de ces dernières années : 293 morts dans l'explosion d'immeubles de Moscou en 1999, 13 morts place Pouchkine en 2000, prises d'otage sanglantes dans un théâtre de Moscou (2002), attentat dans le métro de 2004 attribué à deux femmes venues du Daghestan... Au total 500 morts à Moscou en douze ans. Sans oublier la prise d'otages de Beslan en 2004, les attentats à l'explosif en Ingouchie, en Tchétchénie, en 2009, 2010, etc. Dans une certaine indifférence occidentales. Pour ne donner qu'un exemple, lorsqu'en avril 2010 deux kamikazes se font exploser tuant douze personne au Daguestan, la presse européenne ne s'y intéresse quasiment pas.


On peut certes s'étonner de l'inefficacité des services de sécurité de Poutine qui avait promis qu'il traquerait les terroristes "jusque dans les chiottes" et les médias occidentaux ne privent pas d'ironiser. Mais la vraie question est la persistance, sept ans après la fin officielle de la seconde guerre de Tchétchénie, d'un terrorisme dont le "niveau technique", comprenez le taux de réussite d'attentats suicides contre des infrastructures en principe bien surveillées, reste très supérieur à toutes les tentatives en Occident depuis six ans. Ce qui illustre la vieille règle que le terrorisme le plus redoutable est celui qui a une base territoriale. En dépit de divisions au sein du mouvement indépendantistes et de rivalités avec les représentants en exil de la "République tchétchène d'Itchkérie", Aslambek Vadalov qui succède depuis cet été à Oumarov (lui-même "héritier" de Bassaïev et responsable de l'attentat du métro de Moscou), est le deuxième "émir du Caucase", un émirat où son prédécesseur voulait instaurer la charia sur une population de six millions d'individus, incluant d'autres provinces que la Tchéchénie. Le nouvel émir a-t-il décidé de porter à son tour le conflit en territoire ennemi ? À suivre...

 

Céline et la bêtise

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Céline et la Bêtise

 

Claude Bourrinet

Ex: http://www.voxnr.com/

 

Bernanos, qui déplorait que Hitler eut déshonoré l’antisémitisme, mais gaulliste nonobstant, et même, si l’on veut « Juste », bien qu’avec la distance d’un océan, disait, sans doute avec raison, que la bêtise menait le monde. Ce dernier est bien trop vaste pour qu’on s’en fasse une idée bien précise, mais pour ce qui concerne la France, on ne risque guère de se tromper.

Comme le remarque le Figaro de ce jour, non sans un humour un peu décalé : « Le ministre de la Culture donne raison à Serge Klarsfeld… ». On ne manquera pas de s’étonner qu’un aussi emblématique représentant de la République, garant du patrimoine de la Nation, « donne raison » à un individu, au détriment d’une communauté dont il devrait placer au-dessus de tout l’intérêt. A moins qu’on se soit trompé justement de communauté… Mais au fond, on a vu récemment d’autres ministres, et même le Chef de l’Etat, sembler défendre des causes individuelles, parfois en changeant les lois, par exemple celle concernant les jeux en ligne.

On ne sera sans doute pas assez ingénu pour croire que Monsieur Mitterrand soit tombé en amour, comme disent nos amis anglais, pour l’ex soldat de Tsahal, ci-devant garde frontière (autrement dit gardien d’un ghetto où moisissent misérablement plus d’un million de femmes, d’enfants et d’hommes condamnés à boire de l’eau croupie), détenteur de la légion d’honneur, probablement pour avoir remplir son devoir sioniste, et subsidiairement mené son petit boulot d’inquisiteur et de censeur.

On se dit que l’intelligence eût consisté à faire le moins de bruit possible, à laisser passer les commémoration dont tout le monde se fout, quand bien même les faiseurs de discours feraient mine de ne pas s’en apercevoir, d’autant plus que l’anniversaire de la mort de Céline a lieu un premier juillet, au moment où la France vraie, corporelle et suante répète le grand exode estival vers un Sud qui a vocation, il faut le dire, à recevoir avec voracité la barbaque éreintée de nos compatriotes. A la limite, pour les quelques demi-savants titillés par une curiosité malsaine, on aurait pu asséner quelques bonnes vérités bienpensantes, histoire de faire diversion, en rappelant l’ignominie de Louis-Ferdinand, en condamnant sa logorrhée antisémite (bien que ces écrits-là fussent interdits de publication) ; et, plus intelligemment encore (on demande vraiment l’impossible !), il aurait été possible de souligner le caractère subversif de la prose célinienne, dont on a du mal à trouver l’équivalent dans la critique, pourtant maintenant bien conformiste, de la guerre, du colonialisme et du culte de l’agent.
Ah ! le culte de l’argent… Domaine risqué, s’il en est. C’est justement là où le bât blesserait. On procèderait presque à des amalgames répugnants. Honni soit qui mal y pense ! Et le Président Sarkozy, qui, pour l’argent, a les yeux de cette pauvre Chimène à qui ont prête beaucoup à des taux d’usurier, le prendrait pour lui.

Mais foin de pingrerie ! Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi ne pas vider nos librairies, nos bibliothèques, et accessoirement notre Panthéon, de quelques brebis galeuses des Lettres, qui s’en sont pris injustement au Peuple élu ? Exit donc Voltaire, Rousseau, Balzac, Maupassant, et d’autres, (sans parler de Valéry, de Gide …) qui ont commis un certain nombre de pages fort calomniatrices et, il faut le dire, affreusement caricaturales.

Et tant que nous y sommes, et, mon Dieu, pourquoi ne défendre qu’une seule communauté ? (on nous traiterait de raciste !), pourquoi ne pas interdire Rabelais, qui a ignominieusement caricaturé les Sorbonicards, en les présentant comme des ivrognes, Agrippa d’Aubigné, qui a éructé contre les papistes, Ronsard, qui a vomi contre les Protestants, Corneille, qui a, comme un vieux Turold, fait l’apothéose d’un tueur de Maures, Diderot, qui a calomnié les Jésuites du Paraguay, pourtant défenseurs des Indiens, etc. Et que penser de tous ces écrivains qui n’ont eu de mots assez durs contre la démocratie, le progrès, la modernité triomphante ? Preuve que, comme les chemins menant à Rome, le génie achoppe toujours devant la bêtise des hommes. Eternelle lutte !
Diable merci, nos Lettres ne manquent pas de fureur haineuse, et parfois, cela donne du talent.

Dans cinq cents ans peut-être, s’il est encore un monde et si notre langue française n’a pas disparu, malgré les efforts déployés par la nouvelle classe des Tartuffes, des béotiens et des cyniques apatrides, qui restera-t-il de nos grands artistes, quand Messieurs Mitterrand et Klarsfeld ne demeureront même pas dans la mémoire des vers de terre ? Nul doute que Louis-Ferdinand Céline trônera, aux côtés de ses illustres prédécesseurs, dont le géant Rabelais, et de toutes les gloires de notre Nation.

Céline: l'insupportable police de la pensée a encore frappé...

Céline: l'insupportable police de la pensée a encore frappé... 
 

Robert Spieler 6.jpgPar Robert Spieler

Délégué général de la

Nouvelle Droite Populaire

 

Il y a 50 ans disparaissait Louis Ferdinand Céline, le plus grand écrivain du XXème siècle. Son nom figure, ou plutôt figurait, dans le recueil des célébrations nationales 2011 édité par le ministère de la Culture. Fureur, glapissements, hystérie… Serge Klarsfeld, président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France exige de Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture, « le retrait immédiat de ce recueil et la suppression dans celui qui le remplacera des pages consacrées à Céline ». Céline est en effet non seulement l’auteur du Voyage au bout de la nuit et de Mort à Crédit, mais aussi de pamphlets antisémites, tels Bagatelles pour un massacre et L’Ecole des cadavres. Klarsfeld menace : « S’il ne désavoue pas la décision de le faire figurer dans les célébrations nationales, nous attendrons que le Premier ministre et le Président de la République prennent position. Notre réaction va être dure ». Et Klarsfeld de rappeler que la Licra et lui-même avaient déjà fait plier François Mitterrand qui faisait déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du Maréchal Pétain, tous les 11 novembre, honorant par ce geste le héros de Verdun. Mitterrand finira par y renoncer en 1993.

Même Philippe Sollers, écrivain de gauche, est scandalisé de cette insupportable arrogance. Voila ce qu’il déclare : « Il est insensé qu’un citoyen (Serge Klarsfeld) demande au Président de la République de retirer un auteur de l’importance de Céline (…) » Et de rajouter : « C’est une façon de jouer avec le feu extrêmement dangereuse ». On ne le lui fait pas dire…

A propos d’antisémites, une petite offrande à Serge Klarsfeld. Non, pas un extrait de Céline, mais celui d’une haute figure de la République socialiste et franc-maçonne, Jean Jaurès, qui déclarait le 1er mai 1895 à La Dépêche de Toulouse : « Dans les villes, ce qui exaspère le gros de la population française contre les Juifs, c’est que par l’usure, par l’infatigable activité commerciale et par l’abus des influences politiques, ils accaparent peu à peu la fortune, le commerce, les emplois lucratifs, les fonctions administratives, la puissance publique. (…) Ils tiennent une grande partie de la presse, les grandes institutions financières, et, quand ils n’ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus ».

Alors, Jean Jaurès bientôt à la trappe, comme Céline ?

Les agriculteurs africains sont perdants...

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Les agriculteurs africains sont perdants – leurs Etats louent des terres agricoles à des investisseurs étrangers

On constate avec une grande inquiétude que de vastes superficies sont vendues à des investisseurs ou affermées

par Neill MacFarquhar

Ex:http://www.horizons-et-debats.ch/

La demi-douzaine d’étrangers qui s’arrêtèrent dans un village éloigné de l’Afrique occidentale apportèrent des nouvelles alarmantes aux paysans vivant au jour le jour: leurs modestes champs qu’ils cultivaient depuis des générations, seraient dès à présent contrôlés par le leader libyen Muammar al Kadhafi et tous les paysans devraient quitter leurs champs.
«Ils nous dirent que cette période des pluies seraient la dernière durant laquelle nous pouvons cultiver nos champs. Puis qu’ensuite, ils raseraient toutes les maisons et prendraient possession des terres» dit Mama Keita, 73 ans, la cheffe du village qui est entouré de broussailles à épines. «On nous a dit que les terres appartenaient à Kadhafi».
Dans toute l’Afrique et dans d’autres pays en voie de développement, une nouvelle ruée vers les terres avale d’immenses régions de terres cultivables. Malgré des traditions immémoriales, de plus en plus de villageois désemparés découvrent que des gouvernements africains possèdent tout à coup leurs terres et qu’ils les ont loués – souvent à des prix sacrifiés – pour des décennies à des gouvernements étrangers ou à des investisseurs privés.
Des organisations comme les Nations Unies ou la Banque mondiale prétendent que, appliquée loyalement, cette façon de faire pouvait fournir une contribution à l’alimentation de la population mondiale grandissante, par l’introduction d’une agriculture commerciale sur des surfaces étendues dans des endroits qui ne la connaissaient pas jusqu’ici.
En revanche, d’autres organisations taxent ces affaires de vol néocolonial qui détruit des villages, déracine des dizaines de milliers de paysans et crée une masse innombrable de pauvres sans terre. Et ce qui aggraverait la chose, c’est que la majeure partie des aliments est destinée à des nations plus riches.
«La sécurité alimentaire du pays en question doit être prioritaire pour tous» disait l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan qui s’occupe maintenant de questions de l’agriculture africaine. «Sinon il s’agit simplement d’exploitation et cela ne marchera pas. Nous avons déjà vécu une ‹bousculade pour l’Afrique› (la colonisation et le partage du continent africain du temps de l’impérialisme entre 1880 et 1914). Je ne crois pas que nous voulons vivre une deuxième course de ce genre».
Une étude de la Banque mondiale publiée en septembre 2010 a dressé la liste des transactions de surfaces agricoles pour au moins 45 millions d’hectares qui ont été conclues durant les seuls onze premiers mois de l’année 2009. Plus de 70% des affaires concernent des terres africaines dont l’Ethiopie, le Mozambique et le Soudan faisant partie des pays qui transmirent des millions d’hectares à des investisseurs.
Avant 2008, la moyenne mondiale de ces affaires se chiffrait à moins de 4 millions d’hectares par année, selon le rapport. Mais la crise alimentaire de ce printemps-là, qui déclencha des troubles dans au moins une douzaine de pays, provoqua cette ruée d’achats. La perspective de déficits alimentaires futurs attira autant des gouvernements riches qui n’avaient pas assez de surfaces agricoles exploitables pour nourrir leur population, que des hedge-fonds qui spéculent à la hausse sur des matières en raréfaction.
Nous observons que l’intérêt aux achats de terres continue à un niveau très élevé» dit Klaus Deininger, l’économiste de la Banque mondiale qui a rédigé le rapport. Comme des gouvernements ne voulaient pas révéler leurs contrats d’achat, il dut emprunter beaucoup de chiffres à un site web rédigé par Grain, une organisation de défense des paysans.» C’est manifestement loin d’être terminé».
Bien qu’il approuve en général les investissements, le rapport décrit en détail des résultats mitigés. L’aide au développement de l’agriculture diminua d’environ 20% de l’aide totale en 1980 à actuellement environ 5%, occasionnant un besoin d’autres investissements pour soutenir la production.
Mais selon le rapport bien des investissements semblent être de pures spéculations qui font mettre des terres en friche. Des paysans ont été chassés sans indemnisation, des terres furent affermées loin en dessous de leur valeur, les personnes expulsées em­piètent finalement de plus en plus sur des espaces verts et les nouvelles entreprises ont créé bien moins d’emplois que ceux promis.
L’étendue sidérante de certaines affaires galvanise les opposants. A Madagascar, une convention qui aurait transmis la moitié des terres arables du pays à un conglomérat sud-coréen cristallisa l’opposition contre un président d’emblée impopulaire et contribua à sa chute en 2009.
Dans des pays comme le Congo, l’Ethiopie, le Libéria, l’Uganda et la Zambie, des gens ont été chassés de leurs terres. Il arrive même parfois que des investisseurs prennent possession de terres qui étaient soi-disant inhabitées. Au Mozambique, une société d’investissement découvrit tout un village avec son propre bureau de poste sur des terres qui avaient été décrites comme inhabitées, raconta Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations Unies pour les questions alimentaires.
Au Mali, l’Office du Niger, une société dirigée par l’Etat, contrôle environ 1,2 millions d’hectares de terres le long du fleuve Niger et de son delta. Durant presque 80 ans, seules 80 000 hectares de cette surface ont été irriguées, ce qui incite le gouvernement à considérer les investisseurs comme une bénédiction.
«Même si on donnait les terres à la population, elle n’aurait pas les moyens de les cultiver, ni même l’Etat» dit Abou Saw, le directeur de l’Office du Niger.
Il mentionna des pays dont les gouvernements ou l’économie privée ont déjà fait des investissements ou qui ont manifesté leur intérêt: la Chine et l’Afrique du Sud pour de la canne à sucre, la Libye et l’Arabie saoudite pour du riz; mais également la Belgique, le Canada, la France, l’Inde, les Pays-Bas, la Corée du Sud et des organisations multinationales telles que la Banque de développement de l’Afrique occidentale.
Au total, dit Sow, environ une soixantaine d’affaires conclues concernaient au moins 240 000 ha de terres au Mali, bien que certaines organisations aient déclaré que plus de 600 000 ha ont été attribués. Il prétendit que la plupart des investisseurs venaient du Mali et plantaient des aliments pour le marché indigène. Mais il avoua que des investisseurs étrangers tels que les Libyens qui affermaient 100 000 ha au Mali, réexportaient probablement leurs produits dans leur pays.
«Quels avantages retireraient-ils d’investir au Mali s’ils ne pouvaient même pas emporter leur propre récolte?» questionna Sow.
Comme pour beaucoup de ces affaires, on ne peut pas savoir clairement combien d’argent le Mali peut gagner dans ces affermages. Le contrat qui a été signé avec les Libyens leur attribue les terres pour au moins 50 ans avec la seule obligation pour eux de les mettre en valeur.
«Les Libyens veulent produire du riz pour des Libyens, par pour les Maliens» dit Mamadou Goïta, le directeur d’une ONG de recherches à but non lucratif au Mali. Lui et d’autre opposants soutiennent que le gouvernement privatise une ressource nationale minimale sans améliorer l’approvisionnement en nourriture indigène, et que ce sont des considérations politiques et non économiques qui dirigent tout, parce que le Mali veut améliorer ses relations avec la Libye et d’autres pays.
Les grandes surfaces attribuées à des investisseurs privés sont à bien des années de produire des rendements. Mais des instances officielles affirmèrent que la Libye avait déjà dépensé plus de 50 millions de dollars pour la construction d’un canal de 39 km et pour une route qui ont été construits par une firme chinoise pour le bien de la population locale.
Chaque paysan concerné, ajouta Sow, y compris plus de 20 000 personnes qui sont concernés par le projet libyen, sera indemnisé. «S’ils perdent un seul arbre, nous leur rembourserons la valeur de cet arbre», dit-il.
Mais la colère et la méfiance sont grands. Le mois passé, lors d’une manifestation, des centaines de paysans exigèrent que le gouvernement arrête ce genre de transactions jusqu’à ce qu’ils aient voix au chapitre. Plusieurs racontèrent qu’ils avaient été frappés par les soldats et incarcérés, mais qu’ils étaient prêts à mourir pour garder leurs terres.
«Nous aurons bientôt une famine» s’écria Ibrahima Coulibaly, le chef du Comité de coordination des organisations agricoles du Mali. «Si les gens ne s’engagent pas pour défendre leurs droits, ils perdront tout!»
«Ante!» crièrent les gens dans la foule en Bambara, leur langue locale. «Nous refusons!»
Selon des experts, le problème qui menace, c’est que le Mali demeure une société agraire. Si on chasse des paysans de leur terre sans leur offrir une base vitale alternative, on risque d’inonder la capitale Bamako de gens déracinés et sans emploi qui pourraient devenir un problème politique.
«Notre pays constitue une ressource naturelle que 70% de la population exploitent pour survivre» dit Kalfa Sanogo, un économiste du programme d’aide au développement des Nations Unies au Mali. «On ne peut pas simplement chasser 70% de la population de leurs terres et on ne peut pas non plus dire qu’ils n’ont qu’à se faire ouvriers agricoles». Dans une approche différente, un projet des USA de 224 millions de dollars aidera environ 800 paysans maliens à acquérir chacun cinq hectares de terres récemment défrichées. Cela devrait les protéger de l’expulsion.
Soumoni se situe à environ 30 km de la route la plus proche. Des pâtres nomadisants, avec leurs caractéristiques chapeaux de paille pointus, indiquent des directions à prendre dans le genre: «Prends à droite à la termitière trouée.»
Sekou Traoré, 69 ans, un ancien du village, demeura sans voix lorsque des représentants du gouvernement lui apprirent l’année passée que la Libye contrôlait désormais ses terres. Il les avait toujours considérées comme sa propriété, transmises de génération en génération, du grand-père au père, puis au fils.
«Tout ce que nous voulons c’est qu’ils nous montrent les nouvelles maisons, dans lesquelles nous devrons habiter, et les nouveaux champs que nous cultiverons, avant de détruire nos maisons et de prendre nos champs» déclara-t-il lors de la manifestation du mois passé.
«Nous avons tous tellement peur» dit-il des 2229 habitants de son village. «Nous serons les victimes, ça nous en sommes sûrs».     •

Source: International Herald Tribune du 23/12/10
© International Herald Tribune
(Traduction Horizons et débats)

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Agrocarburants au lieu de produits alimentaires: la spéculation avec les terres arables sévit aussi en Europe

Wolfgang Beer, ingénieur diplomé, gère à Gerbstedt dans le Land de Saxe-Anhalt la société Gerbstedter Agrar GmbH, qui a fêté son 20e anniversaire en 2010. Elle exploite 1772 hectares de surface arable, 23 hectares de forêts et 5 hectares d’espaces verts. En 2010, elle employait 46 personnes, dont quatre apprentis agriculteurs, un apprenti mécanicien sur machines agricoles et une apprentie de commerce.
La terre est bonne – du loess argileux sablonneux, une valeur du sol de 85 à 88, «afin que chaque agriculteur sache que c’est en fait une excellente terre agricole», selon Wolfgang Beer face à un journaliste de la Radio suisse alémanique DRS. Ce qui le préoccupe avant tout, c’est le prix des terres. Déjà à l’époque de la RDA, Wolf­gang Beer avait été président de la coopérative de production agricole locale. Après la réunification, il a affermé les terres de la Treuhand [organisme chargé de privatiser l’économie de l’ex-RDA, ndt.], dont les contrats expirent maintenant. Cela signifie que de vastes terres agricoles vont apparaître sur le marché – et déjà, les spéculateurs et les investisseurs se pointent et font monter massivement les prix des terres dans la région. Face à Franco Battel de la Radio suisse DRS, Beer déclare: «Jusqu’au milieu de l’année 2010, les prix dans notre région variaient entre 9000 et 10 000 euros par hectare. De tels prix étaient économiquement assez raisonnables du point de vue de la production agricole. Mais il y a une évolution massive des prix. Dans notre région, ils atteignent actuellement 17 500 euros. Du point de vue purement agricole, ce n’est financièrement plus réalisable et donc une menace pour l’ensemble du développement agricole de la région. Chacun doit décider lui-même dans quelle mesure il peut financer cela, dans quelle mesure il peut concourir à ces prix, quel risque il veut prendre et à quel point il veut mettre en danger son exploitation.
Des investisseurs se sont également adressés à la Gerbstedter Agrar GmbH et ont offert à Beer et ses collègues des prix mirobolants. Beer les a renvoyés – en tant que citoyen, la responsabilité envers ses employés lui est plus importante qu’un profit rapide: «La plupart des investisseurs pensent aujourd’hui à la production de bioénergies, cela veut dire que probablement, on cultivera sur ces terres du maïs ou une autre plante énergétique en culture permanente. Dans certains endroits, c’est déjà un événement politique: Si je cultive une plante vivrière à plusieurs reprises au même endroit sans me conformer à une culture professionnelle, les problèmes seront évidemment inévitables. Moi, je veux cultiver des produits alimentaires. Nous ne pouvons pas tout importer. Je peux m’imaginer ce que cela pourrait signifier pour la sécurité alimentaire dans les pays européens: une instabilité sans fin. En tant que citoyens, cela nous cause bien des soucis.»

Source: Schweizer Radio DRS International du 7/11/10. www.agrar-gerbstedt.de/index.html

L'arme d'ordonnance à la maison, marque de civilisation

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L’arme d’ordonnance à la maison, marque de civilisation

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 1906 - 14 janvier 2011

Ex: http://www.ligue-vaudoise.ch/

L’initiative «Pour la protection face à la violence des armes», sur laquelle nous voterons le 13 février, est une nouvelle bataille dans la guerre d’usure menée depuis vingt ans contre l’armée suisse. La présence du «Groupement pour une Suisse sans armée» à la tête des organisations de soutien à l’initiative ne laisse aucun doute à ce sujet. Néanmoins, on nous la présente, dans un brouillard de statistiques tronquées et constamment changeantes, comme si son but principal était d’empêcher le suicide par arme à feu. le débat est ainsi détourné de son véritable objet au profit d’un leurre sentimental, probablement pour s’attacher l’électorat féminin.

Pour ce qui est du suicide, on peut répondre que les moyens ne créent pas la fin. Ce n’est pas la détention d’un fusil à la maison qui donne au désespéré l’envie de se tuer. Et s’il veut le faire, ce n’est pas l’absence d’un fusil d’assaut qui l’en empêchera.

A cette objection majeure, M. Jacques de Haller, président de la Fédération des médecins helvétiques et, surtout, candidat socialiste au Conseil national, oppose le fait que l’arme est à portée de main et prête à l’emploi: cette immédiateté empêche le malheureux qui aurait juste un coup de blues de prendre un temps de réflexion peut-être salutaire. L’argument est dépourvu de pertinence puisque le soldat ne garde plus ses munitions à la maison. Tout le monde le sait, sauf M. de Haller et, bien entendu, Mme Ariane Dayer, qui a repris l’argument sur le ton de l’évidence dans son éditorial du Matin Dimanche du 9 janvier.

Encore une fois, ce qui est en question, ce n’est pas le suicide, c’est le statut du milicien suisse, c’est la légitimité de la défense armée face à la violence.

Pour l’idéaliste, la violence et le mal, c’est la même chose. Il voit la violence comme une tache sur une nature humaine foncièrement pacifique. Un peu de bonne volonté et quelques bonnes lois permettront de la nettoyer. Selon lui, la violence est appelée à disparaître au fur et à mesure que les moyens de la violence disparaîtront. Ce sont les armées qui font les guerres, supprimons-les et l’humanité vivra en paix! Que des Hutus dépourvus d’armée et munis de simples machettes aient massacré des centaines de milliers de Tutsis, cela ne l’impressionne pas: «Supprimons les machettes», répond-il. Car l’idéaliste n’apprend jamais rien. Toute la réalité du monde a moins d’existence que la moindre de ses idées.

L’erreur de fond des partisans de l’initiative est d’identifier absolument la violence et le mal. La violence n’est pas un mal en tant que telle, mais seulement en tant qu’elle est une force débridée. la violence, c’est la force, mais séparée des autres vertus, la justice, la prudence et la tempérance.

La force est un bien. La force est au fond de toute pensée, de toute action, de toute création. Il ne faut pas tenter de supprimer la violence, on supprimerait la force du même coup. Il faut la rectifier, la maîtriser par l’éducation, par les usages et par le droit.

S’il y a une chose que l’armée nous a appris à maîtriser, c’est bien le fusil d’assaut. Il ne s’agit pas seulement du tir proprement dit, mais de tout ce qui se passe avant et après: l’arme est toujours sur soi, sous bonne garde ou sous clef; elle est toujours considérée comme chargée; on ne vise jamais une personne, même si l’on sait que l’arme est déchargée; on ne met pas le doigt sur la détente tant que le dispositif de visée n’est pas sur le but; le fusil doit toujours être propre, le canon sans tache ni piqure; on entre dans le stand de tir avec le magasin à la main; on dégraisse le canon pour éviter d’enfumer celui qui tire à côté de vous; après le tir, «retrait des cartouches face aux cibles!»; alignement pour le contrôle du retrait des cartouches par l’officier; enfin, «je vous rends attentifs à l’ordre fédéral sur la munition», formule un brin mystérieuse qui signifie qu’on doit rendre au magasin les cartouches qui restent et qu’on risque gros à en conserver sur soi. Un de nos lieutenants suisses-allemands ne connaissait du français que cette phrase, qu’il prononçait avec enthousiasme à chaque occasion. Le formel, répété des centaines de fois au cours de l’école de recrues, fait du maniement précautionneux du fusil un comportement naturel, un rituel qu’il est pratiquement impossible de transgresser. Cette éducation à l’arme est sans doute la protection la meilleure contre les abus et les dérapages.

Une civilisation se mesure à sa capacité de maîtriser la violence et, plus encore peut-être, aux formes qu’elle donne à cette maîtrise. Le fait que le soldat suisse soit considéré comme apte à conserver chez lui son fusil d’assaut exprime la confiance que les autorités et la population ont en lui. Nous ne craignons pas d’y voir un symbole de civilisation et, dans sa suppression, une régression vers la barbarie.

Et c’est un symbole efficace. Il rehausse le soldat à ses propres yeux: celui-ci n’est pas simplement une portion de chair à canon, mais un citoyen soldat, responsable en permanence de son armement. Cette détention paisible d’un moyen de mort, exorbitante aux yeux du reste du monde, confère quelque chose d’aristocratique au statut du soldat de milice.

On peut confier une arme au soldat suisse sans craindre qu’il ne devienne un voleur ou un assassin, sans craindre qu’il ne fomente un pronunciamiento. Les exceptions existent, on nous le dit assez. Elles restent rarissimes et confirment la règle. On en réduira le nombre en précisant les critères du recrutement et en renforçant encore l’éducation à l’arme durant les périodes de service.

Le symbole n’est pas moins efficace à l’extérieur: le fusil à la maison manifeste – et entretient – une relation étroite entre l’armée et la population. Cette symbiose est en soi une qualité, parfois décisive, pour l’armée d’un petit Etat.

C’est tout cela que nous perdrons définitivement si, trompés par l’argumentation vicieusement sentimentale du GSsA, le peuple et les cantons décident de supprimer l’arme à la maison. Il faut voter et faire voter non.

Seit dem Altertum...

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Seit dem Altertum muss jedes besiegte Volk, zum Zeichen seiner Unterwerfung, alle Waffen dem Sieger abgeben

Nein zur Schwächung der wehrhaften Schweiz – Schluss mit der Pathologisierung unserer Wehrmänner

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Es ist geradezu grotesk: Wir befinden uns im Vorfeld einer eidgenössischen Volksabstimmung, bei der SP und Grüne verlangen, dass das Sturmgewehr in der Kaserne eingeschlossen gehört und nicht mehr dem Wehrmann für die Aufbewahrung zu Hause überlassen werden darf. Mit dem Sturmgewehr geht der Schweizer einmal im Jahr zum «Obligatorischen», der Schiessübung in seiner Wohngemeinde und 15 bis 20mal zu Übungen und Anlässen. Die kommende Abstimmung tangiert und schädigt das Selbstverständnis der wehrhaften Schweiz, unsere bewaffnete Neutralität. Und auf diese Abstimmung hin wird mit grossem Getöse eine Debatte über Suizidfälle geführt – und das erst noch mit falschen Angaben. Es ist offensichtlich, dass diese Diskussion vom wirk­lichen Vorgang ablenken soll. Die Debatte ist ein frontaler Angriff auf die Ehre unserer Milizsoldaten: Sie werden als labile, halb neurotisch-psychotische Hampelmänner dargestellt, die bald vor jeder obligatorischen Schiessübung eine psychiatrische Begutachtung brauchen. Und die FMH wäre dann das beurteilende Gremium.

 
Die Initianten ködern in ihrer Pressemitteilung vom 13. Dezember 2010 die Sportschützen und Jäger, dass ihre Waffen von der Vorlage nicht betroffen seien, da sie ja in einem Schützen- oder Sportverband «den richtigen und verantwortungsbewussten Umgang mit der Waffe» erlernen würden. Heisst implizit: Die Rekrutenschule, Unteroffiziers- und Offiziersausbildung vermitteln keine angemessene Ausbildung für den Umgang mit der Waffe. Wer nicht bei Jägern und Sportschützen diesen «richtigen und verantwortungsbewussten Umgang mit der Waffe» erlernt habe, der halte ein Tötungsinstrument in den Händen (Ch. Galladé, 10.1.). Welches Volk lässt zu, dass über seine Milizarmee derartige Beleidigungen ergossen werden? Von den Argumenten der Initianten über FMH bis zu Gender-Frauen ist die ganze Debatte ein derartiges Schmierenstück, dass sie in globo scharf zurückgewiesen gehört.

Der grossartige Bluff

ab./thk. Als der Nato-Krieg gegen Jugoslawien aufgegleist wurde, musste die europäische Öffentlichkeit zuerst darauf vorbereitet bzw. präpariert werden, dass demnächst auch auf europäischem Boden Kriegsbomber starten und ihre finstere Last abwerfen werden. Bei Becker/Beham1 kann man nachlesen, wie in den Jahren und Monaten vorher und nachher mehr als 7 Millionen US-Dollar an renommierte PR-Büros bezahlt wurden, um uns allen die Botschaft von der «humanitären Intervention» beizubringen. Das wichtigste dieser Büros hat bald danach triumphiert, dass es von Anfang an den richtigen Trick gefunden habe, um diese grandiose Manipulation der öffentlichen Meinung durchzubringen:
«Die jüdischen Organisationen auf seiten der Bosnier ins Spiel zu bringen war ein grossartiger Bluff. In der öffentlichen Meinung konnten wir auf einen Schlag die Serben mit den Nazis gleichsetzen. […] Sofort stellte sich eine bemerkbare Veränderung des Sprachgebrauchs in den Medien ein, begleitet von der Verwendung solcher Begriffe, die eine starke emotionale Aufladung hatten, wie etwa ethnische Säuberung, Konzentrationslager usw., und all das evozierte einen Vergleich mit Nazi-Deutschland, Gaskammern und Auschwitz. Die emotionale Aufladung war so mächtig, dass es niemand wagte, dem zu widersprechen, um nicht des Revisionismus bezichtigt zu werden. Wir hatten ins Schwarze getroffen.» (zitiert nach Jörg Becker/Mira Beham: Operation Balkan: Werbung für Krieg und Tod. 2006, S. 41).
Die Schweizer haben sich seit der Abstimmung zur neuen Bundesverfassung 1999  – die vor der Abstimmung «nur» eine Nachführung war und am Morgen danach zu einer neuen Bundesverfassung wurde – schon fast daran gewöhnt, dass die vor einer Abstimmung zu führende Sachdiskussion bis zum Erbrechen manipuliert wird. Aber Gewöhnung an so etwas ist ein staatsbürgerlich gefährlicher Prozess; auch dass man die manipulierte Woge ohne Widerspruch über sich hinwegschwappen lässt, kann sich bitter rächen. PR- und Spin-doctor-Truppe werden sich nachher brüsten, wie leicht das zu machen war: ausgehend von einer internationalen Statistik, die nationalen Schweizer Strukturen und das Selbstverständnis umzupflügen und für internationale Ziele zu präparieren.  
Dass SP und Grüne keine Argumente für ihr Vorhaben haben, die sie bei Tageslicht präsentieren könnten, wundert nicht. Müss­ten sie doch bei den deutschen Kollegen ihren «Führungsoffizier» fragen, und der würde es sich genauer überlegen. Nachdem der EU-Rat beschlossen hat, die Schweiz bis aufs Blut zu schikanieren, wäre eine Berufung auf deutsche oder Brüsseler «Notwendigkeiten» keine gute Empfehlung für die Abstimmungskampagne. Deshalb haben sie offenbar die FMH als grossen und eventuell gescheiten Bruder zu Hilfe geholt.

Wer Opinion-Leader sein will, muss ehrlich sein

«Die Garantie der politischen Rechte schützt die freie Willensbildung und die unverfälschte Stimmabgabe», heisst es in der Bundesverfassung. Im Hinblick auf den 13. Februar haben wir jetzt keine psychiatrische Debatte über Suizide und ihre Prävention zu führen, und wir stimmen auch nicht darüber ab. Sondern wir stimmen über eine militärische Angelegenheit ab: ob das Sturmgewehr unseren Wehrmännern wie bisher zur Aufbewahrung zu Hause überlassen werden kann und soll, nachdem sie immerhin in der Rekrutenschule den richtigen Umgang mit der Waffe gelernt haben. Ausserdem haben sie da auch gelernt, in einer verantworteten und überlegten Struktur im Dienste des Allgemeinwohls zu arbeiten, zu denken und zu handeln. Welch finsteren PR-Angriff die Argumentation der Initianten auf die Ausbildung, den Verantwortungssinn und die Fähigkeiten von Unteroffizieren und Offizieren darstellt, darüber müsste noch gesondert debattiert werden.
Wer noch ein Quentchen Ehrgefühl in sich trägt, der lässt sich nicht in den Nebel einer Ablenkdebatte treiben. Eine Debatte ausserdem, bei der ein «Image», eine sozialpsychologische Aura zurückbleiben wird: das Bild nämlich, dass der Schweizer Wehrmann ohne Sachkenntnisse mit einer «Todeswaffe» herumlaufe und eine Gefahr für die Allgemeinheit und den häuslichen Frieden darstelle.
Dass wir Frauen unsere Buben so erziehen, dass nicht mehr auf alle Verlass ist, ist das eine; da hätten wir vor der eigenen Türe zu kehren und würden dann nicht die Schweiz mit einer solchen Debatte und den Folgen unseres Versagens belästigen. Dass aber eine so bunte Tanzgruppe die ganze Armee und ihre Ausbildung als «Lölis» darstellt und als Gefahr für wen immer, das ist mehr als geschmacklos. Der Kriminologe Kilias zeigt auf, dass es keinen Zusammenhang gibt zwischen Waffenbesitz und Suizidrate (siehe Artikel Rolf W. Rüegg). Wieso lassen wir dann irgendwelche Gender-Frauen in einer öffentlichen Debatte über unsere Milizarmee ein derart falsches und beleidigendes Bild unserer Männer aufziehen? Die psychisch Labilen werden immerhin bei der Musterung schon ausgeschieden; weitere lernen die Verantwortlichen während der Rekrutenschule genauer kennen. Sind die Gender-Süchtigen  alle derartige Xanthippen geworden, dass ihre eigenen Männer sich alle paar Tage umbringen wollen?
Aber damit die Frauen nicht allein argumentieren müssen, dazu hat man ja eine FMH. Die FMH «Foederatio Medicorum Helveticorum» ist ein Verein nach Art. 60ff. des Schweiz. Zivilgesetzbuches. Sie vertritt als Berufsverband die diplomierten Ärztinnen und Ärzte der Schweiz. Ihr Zweck ist, die ärztliche Versorgung zu angemessenen Kosten zu gewährleisten; die Qualität der medizinischen Berufsausbildung sicherzustellen; die Qualität und Wirtschaftlichkeit der ärztlichen Dienstleistungen zu fördern; Solidarität und Beziehungen unter den Mitgliedern zu festigen; das Vertrauensverhältnis zwischen Ärzteschaft, Bevölkerung, Behörden und Institutionen zu pflegen; die berufspolitischen und wirtschaftlichen Interessen der Mitglieder zu wahren und für Freiheit und Unabhängigkeit des Arztberufes einzutreten; die medizinischen Wissenschaften zu fördern und die Beziehungen zu ärztlichen Organisationen im In- und Ausland zu pflegen. Für militärische Fragen und Landesverteidigung ist die FMH also nicht zuständig. Die wehrfähigen Schweizer Männer zu pathologisieren, dazu hat sie kein Recht. Die öffentliche Debatte vor einer Volksabstimmung zu manipulieren, schon gar nicht. Dass die Vereinigung Kirchenleuchten in Staatskunde, Schweizer Geschichte oder Landesverteidigung an der Verbandsspitze habe, verlangt niemand von ihr. Zum Glück behauptet sie auch selber nicht, dass dies der Fall sei. Mediziner sind bekannt dafür, dass sie bei jeder zeitgeschichtlichen Problematik in der Diskussion bald einmal abwehren, dass sie für «so etwas» keine Zeit haben. Das stimmt leider auch, und darum sieht man es ihnen nach – solange sie sich um ihre eigenen Berufsprobleme  kümmern. Dass die FMH aber Statistiken nicht mehr lesen und richtig interpretieren kann oder will, das geht zu weit. Wenn sie einen dominanten «Spin» bauen will, um den Wehrwillen der Schweizer zu schwächen und den Wehrmännern Freudsche Denkschablonen überzustülpen, dann «ist fertig lustig».
Bis zu Beginn der 80er Jahre war es für Psychologen/Psychiater/Hausärzte und Polizei Pflicht, einen Suizidgefährdeten zum Schutze vor sich selber in die Psychiatrische Klinik einzuweisen, damit er dort sachkundige Hilfe bekommen und seine Situation unter geschützten Bedingungen aussortieren konnte. Jeder, der mit solchen Fällen zu tun hat, weiss, wie schwierig das ist. Da ein nicht unerheblicher Teil von ihnen sich dann doch in der Klinik umgebracht hat, wurde diese Verordnung geändert. Wer das unbedingt vorhabe, den könne man auch mit einer Klinikeinweisung nicht daran hindern, war ab da die fast lapidare Richtlinie. Mit den Sterbehilfeorganisationen «Exit» und «Dignitas» hatte das alles noch nichts zu tun, das kam erst später. Die FMH weiss das sehr wohl: Sie könnte auf Wiedereinführung der alten Regelung drängen. Dass sich heute eine wachsende Zahl von Suizidwilligen vor die S-Bahn wirft, könnte man damit allerdings auch nicht verhindern.
Die FMH weiss auch, dass die Prävention von Suizid in Familie und Schule beginnt. Für FMH und CVP-Frauen wäre es eine schöne Aufgabe, sich darum zu kümmern, wie wir unsere Jugend zu gefestigten, starken Persönlichkeiten heranbilden, die dann auch mit Niederlagen und schwierigen Konfliktsituationen im Leben besser umgehen können. Die Schweiz würde das mit Respekt zur Kenntnis nehmen. Mit der Abstimmung vom 13. Februar hat das alles aber nichts zu tun.
Übrigens: Wenn die Sturmgewehre nach dem 13. Februar eventuell im Zeughaus eingeschlossen werden müssten und dann doch gebraucht würden – muss der Schlüssel zum Zeughaus dann bei der Sozialistischen Internationale abgeholt werden, oder wird er in Fort Knox oder in Tel Aviv aufbewahrt? Und wissen die CVP-Frauen, dass das Klischee «Frauen und Kinder schützen» seit 2001 von den Amerikanern für den Krieg in Afghanistan missbraucht wird? Unter diesem Label werden dort seit bald zehn Jahren aus 4000 Metern Höhe High-tech-Bomben übelster Art auf ganze Hochzeitsgesellschaften heruntergeworfen und ganze Dörfer dem Erdboden gleichgemacht, inklusive Frauen und Kinder, Gross­eltern, Ziegen, Schafe und Hühner – aber alles zur «Befreiung von Frauen». Ein bisschen mehr Überlegung zu den Vorgängen in unserer heutigen Welt wäre auch unter CVP-Frauen fällig. Und wenn es der EVP mit der christlichen Grundlage in ihrer Pressemitteilung ernst ist, dann sei ihr gegenüber noch eine Frage gestattet: Wenn Israel demnächst einen Atomangriff auf Iran lanciert, für den sie immerhin schon einige Monate üben, und die Folgen dann so verheerend sein werden, wie alle Experten sich einig sind: Ist Ihnen dann auch noch jedes Menschenleben heilig? Oder waschen Sie dann Ihre Hände in Unschuld?
Manche sagen, dass es uns Schweizern viel zu gut gehe und wir uns deshalb so ­widersinnige Debatten und Vorstösse leisten. Müssten wir aber für unsere Abstimmungsdiskussionen nicht einfach mehr Ehrgefühl und vor allem mehr Ehrlichkeit einfordern? Wer manipuliert, muss zumindest zurücktreten ins Glied und darf keine Sonderplattform mehr erhalten. Und SP und Grüne müssen offenlegen, für welchen Feudalherren sie diesen Vorstoss unternehmen: Zwischen Wall  Street, London, Paris und Tel Aviv sind ja mehrere Baustellen im Gange und imperiale Bauherren dahinter, die die fleissige und ordentliche Schweiz haben wollen.
Jedenfalls gehört die weitere Beleidigung unserer Miliz­armee auf breiter Front zurückgewiesen.     •

1    Jörg Becker/Mira Beham: Operation Balkan: Werbung für Krieg und Tod. 2006, ISBN 3-8329-1900-7

Seit dem Altertum muss jedes besiegte Volk, zum Zeichen seiner Unterwerfung, alle Waffen dem Sieger abgeben. Dies bis zum heutigen Tage.

Letzte Nacht erschien mir mein 111jähriger Vater im Traum und sagte: «Ich habe über 1000 Diensttage in meinem Dienstbuch, stand die Schweiz verteidigend an der Grenze und ermöglichte Dir dadurch, in Freiheit aufzuwachsen, einen frei gewählten Beruf zu ergreifen und Selbstverantwortung zu lernen und auszuüben. Und jetzt stellt Ihr in Frage, ob mein Opfer nötig war, ob Freiheit was gelte, wollt meine Waffe zurückgeben und meine Leistung ‹als heute unzeitgemäss› erklären? Setzt ihr nun alles aufs Spiel, was wir erschufen?»

C.L., Wettswil

Armeewaffe zu Hause, Zeichen von Zivilisation

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Armeewaffe zu Hause, Zeichen von Zivilisation

von Olivier Delacrétaz

Http://www.zeit-fragen.ch/

Die Volksinitiative «Für den Schutz vor Waffengewalt», über die wir am 13. Februar abstimmen werden, ist eine neue Schlacht im Abnützungskrieg, der seit zwanzig Jahren gegen die Schweizer Armee geführt wird. Die Beteiligung der GSOA (Gruppe für eine Schweiz ohne Armee) an der Spitze der Organisationen, welche die Initiative unterstützen, lässt keinen Zweifel in dieser Frage. Trotz dieser Tatsache präsentiert man sie uns in einer Nebelwolke von verstümmelten und ständig ändernden Statistiken, als ob ihr zentrales Ziel die Verhinderung des Suizids durch Feuerwaffen wäre. Die Diskussion wird damit, zugunsten eines emotionalen Köders, vom eigentlichen Inhalt und Ziel weggeführt, wahrscheinlich um die weiblichen Stimmberechtigten für sich zu gewinnen.

 


Was den Suizid betrifft, kann man antworten, dass die Mittel noch nicht deren Verwendung bestimmen. Es ist nicht die Aufbewahrung eines Gewehrs zu Hause, die im Verzweifelten das Verlangen weckt, sich das Leben zu nehmen. Und wenn er es tun will, ist es nicht das Fehlen eines Sturmgewehrs, das ihn davon abhält.

Diesem wichtigen Einwand hält Jacques de Haller, Präsident der Vereinigung der Schweizer Ärzte FMH und vor allem sozialdemokratischer Nationalratskandidat, entgegen, die Waffe sei allzeit griffbereit und bereit zum Gebrauch: Diese Unmittelbarkeit halte den Unglücklichen, der von einer depressiven Verstimmung befallen sei, davon ab, sein Handeln zu überdenken, was ihn vielleicht retten könnte. Dieses Argument ist nicht stichhaltig, da der Soldat ja seine Munition nicht mehr zu Hause aufbewahrt. Jeder weiss das ausser Herrn de Haller und natürlich Frau Ariane Dayer, die das Argument in ihrem Editorial im Matin Dimanche vom 9. Januar unhinterfragt wieder aufgenommen hat.

Noch einmal: Worum es hier geht, ist nicht der Suizid, sondern der Status des Schweizer Milizsoldaten – die Legitimität der bewaffneten Verteidigung gegenüber der Gewalt.
Für den Idealisten sind die Gewalt und das Böse dasselbe. Er sieht die Gewalt wie einen Flecken auf einer zutiefst pazifistischen menschlichen Natur. Ein bisschen guter Wille und einige gute Gesetze erlauben, ihn wegzuwischen. Seiner Meinung nach wird die Gewalt im selben Mass verschwinden, wie die Mittel der Gewalt verschwinden werden. Es sind die Armeen, welche die Kriege führen, schaffen wir sie ab, und die Menschheit wird in Frieden leben! Dass die Hutus ohne Armee und mit einfachen Macheten bewaffnet Hunderttausende von Tutsis massakriert haben, beeindruckt den Idealisten nicht: «Schaffen wir die Macheten ab», entgegnet er. Denn er ist unbelehrbar. Die ganze Realität der Welt hat weniger Bedeutung als die kleinste seiner Ideen.

Der grundsätzliche Irrtum der Anhänger der Initiative besteht darin, dass sie die Gewalt und das Böse absolut gleichsetzen. Die Gewalt ist nicht an sich ein Übel, sondern nur, wenn sie eine entfesselte Kraft ist. Gewalt ist Kraft, aber losgelöst von den anderen Tugenden, der Gerechtigkeit, der Umsicht und der Mässigung.

Die Kraft ist ein Gut. Die Kraft liegt jedem Gedanken, jeder Handlung, jeder Schöpfung zugrunde. Man darf nicht versuchen, die Gewalt abzuschaffen, denn damit würde man auch die Kraft abschaffen. Man muss sie in die richtigen Bahnen lenken, man muss sie durch Erziehung, durch Übung und durch das Recht beherrschen.

Wenn es etwas gibt, was uns die Armee zu beherrschen gelehrt hat, dann ist es das Sturmgewehr. Es geht eigentlich nicht nur ums Schiessen, sondern um alles, was vorher und nachher geschieht: Die Waffe ist bei uns unter guter Verwahrung und unter Verschluss; sie wird immer als geladen betrachtet; man nimmt niemals eine Person ins Visier, selbst wenn man weiss, dass die Waffe entladen ist; man legt nie den Finger an den Abzug, solange das Ziel nicht im Visier ist. das Gewehr muss immer sauber sein, der Lauf ohne Flecken oder Kratzer; man tritt in den Schiessstand mit dem Magazin in der Hand; man entfettet den Gewehrlauf, damit man den Nachbarn nicht einnebelt; nach dem Schiessen: «Einsammeln der Patronen auf dem Schützenläger!» «Bereitmachen für die Entladekontrolle durch den Schützenmeister»; schliesslich: «Ich mache Sie auf den eidgenössischen Munitionsbefehl aufmerksam», eine etwas mysteriöse Formel, die bedeutet, dass man die übriggebliebenen Patronen im Munitionsdepot zurückbringen muss und dass man sich strafbar macht, wenn man sie mitnimmt.
Einer unserer Deutschschweizer Leutnants konnte einzig diesen Satz auf Französisch, den er mit Begeisterung bei jeder Gelegenheit anwendete. Dieser Ablauf, während der Rekrutenschule Hunderte von Malen wiederholt, machte aus dem vorsichtigen Umgang mit dem Gewehr ein natürliches Verhalten, ein Ritual, das zu übertreten praktisch unmöglich ist. Diese Schulung an der Waffe ist ohne Zweifel der beste Schutz gegen Missbrauch und Entgleisungen.
Eine Zivilisation misst sich an ihrer Fähigkeit, die Gewalt zu beherrschen und, vielleicht noch mehr, an den Formen, die sie dieser Beherrschung gibt. Die Tatsache, dass der Schweizer Soldat als fähig betrachtet wird, sein Sturmgewehr bei sich aufzubewahren, ist Ausdruck des Vertrauens, das die Behörden und die Bevölkerung in ihn haben. Wir sehen darin ein Symbol für Zivilisation und in seiner Abschaffung einen Rückschritt zur Barbarei.

Und es ist ein wirksames Symbol. Es macht den Soldaten in seinen eigenen Augen grösser: Er ist nicht eine blosse Portion Kanonenfutter, sondern er ist Bürger und Soldat, jederzeit für seine Waffe verantwortlich. Diese friedliche Aufbewahrung eines tödlichen Gerätes, unvorstellbar für den Rest der Welt, verleiht dem Status des Milizsoldaten etwas Edles.

Man kann dem Schweizer Soldaten eine Waffe anvertrauen, ohne zu befürchten, dass er zum Dieb oder zum Mörder wird, ohne zu befürchten, dass er einen Aufstand («pronunciamento») anzettelt. Es gibt Ausnahmen, man sagt es uns zur Genüge. Sie bleiben äusserst selten und bestätigen die Regel. Man wird ihre Zahl noch reduzieren, indem man die Rekrutierungskriterien präzisiert und die Schulung an der Waffe während der Dienstzeit noch weiter ausbaut.

Das Symbol ist gegen aussen nicht weniger wirksam: Das Gewehr zu Hause zeigt – und erhält – eine enge Beziehung zwischen Armee und Bevölkerung. Diese Symbiose ist an sich schon ein wichtiger Wert, unter Umständen entscheidend für die Armee eines kleinen Staates.
All das würden wir endgültig verlieren, wenn Volk und Stände – irregeführt durch die unselig-gefühlsduselige Argumentation der GSOA – entscheiden würden, die Aufbewahrung der Waffe zu Hause zu verbieten. Stimmen wir nein und fordern wir auch andere dazu auf.    •

Quelle: La Nation vom 14.1.2011, www.ligue-vaudoise.ch
(Übersetzung Zeit-Fragen)

Le libre-échange agricole cause davantage de famine et d'exploitation dans le monde

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Le libre-échange agricole cause davantage de famine et d’exploitation dans le monde

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Depuis le déclenchement de la crise financière avec ses effets désastreux sur l’économie mondiale et sur les êtres humains, la spéculation avec des denrées alimentaires et matières premières agricoles revient de façon répétée au centre d’intérêt du moloch financier au réseau mondial. Comme sur les marchés financiers les affaires en droits dérivés sont des affaires à haut risque, ces dernières années les managers des fonds et les spéculateurs professionnels se sont rués de plus en plus sur le domaine des denrées alimentaires pour investir leurs bénéfices douteux dans un nouveau secteur, pour former une nouvelle bulle, afin d’encaisser de nouveaux bénéfices de plusieurs milliards. Cela a conduit à une hausse des prix des céréales et d’autres produits agricoles, et causé des crises graves, surtout dans les pays pauvres. En raison de ce développement, en 2008 déjà et encore avant l’effondrement de Lehman Brothers, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a convoqué une réunion extraordinaire pour rendre attentif à ces développements erronés et pour décider une résolution qui renforce le respect du droit humain à l’alimentation et qui contraint la communauté des Etats à mettre tout en œuvre pour que les plus pauvres ne souffrent pas de la rapacité et de la fureur spéculative des «rassasiés».

thk. A part la spéculation indicible avec des produits agricoles, le libre-échange à la manière de l’OMC s’est avéré spécialement perfide pour les petits pays et les pays en voie de développement, car ce sont exclusivement les nations industrialisées aux terres agricoles de grande surface qui bénéficient d’un avantage et peuvent ainsi produire à des prix qui détruisent avant tout les marchés encore faibles des pays en voie de développement ainsi que leur agriculture indigène. De cette manière, les pays en voie de développement restent dépendants des nations riches. Mathias Binswanger, professeur d’économie nationale, démontre dans sa conférence publiée sous le titre «Mondialisation et agriculture – plus de bien-être par moins de libre-échange» [Gobalisierung und Landwirtschaft – Mehr Wohlstand durch weniger Freihandel], de façon scientifiquement claire et compréhensible que le libre-échange dans l’agriculture conduit inévitablement à la pauvreté, surtout pour la population rurale, ainsi qu’à la disparition d’exploitations agricoles. La thèse, défendue pendant longtemps par les mondialistes, «Bien-être pour tous avec les marchés libres» est démontrée comme une absurdité une fois pour toutes. (cf. encadré)

Le vol de terres encourage la spéculation

Une nouvelle menace pour la sécurité alimentaire d’Etats entiers provient ces dernières années de l’achat très répandu des terres agricoles les plus fertiles en Afrique, en Asie et en Europe (cf. article «Les agriculteurs africains sont perdants …», p. 1), entre autre aussi par des pays exportant ou produisant du pétrole qui, en même temps, cultivent des matières premières agricoles pour le carburant bio afin de s’assurer ce marché, aux dépens de la population mal nourrie ou affamée de ces pays. Tandis que le Rapport sur l’agriculture mondiale (IAASTD), commandé par l’ONU (FAO) il y a deux ans déjà, est arrivé, sur la base d’études scientifiques sérieuses, à la conclusion que c’est l’agriculture des petits espaces, ancrée localement ou régionalement qui se prête le mieux à l’approvisionnement en denrées alimentaires de ces pays, il se trouve encore de nouveaux apôtres du libre-échange qui parlent toujours des «forces bienfaisantes du libre-échange». Ce faisant ils ignorent sciemment que c’est au contraire la forme d’organisation de l’entreprise familiale ou d’une coopérative, comme c’est traditionnellement le cas en Suisse, qui s’y prête le mieux.

L’agriculture des petits espaces ancrée localement est la solution pour les crises de famine

«Le concept de produire en monocultures pleinement rationalisées de grandes quantités de produits agricoles de base à partir de quelques plantes standardisées à haut rendement, pour en élaborer par des processus industriels de plus en plus laborieux et complexes des produits de même diversité que ceux que nous connaissons dans nos supermarchés, a contribué essentiellement aux formes mo­dernes de la suralimentation et de la malnutrition. Il faut à ces monocultures des quantités immenses de pesticides et d’engrais chimique et cela représente actuellement 70% de notre consommation en eau douce. Des sols lessivés, salés, le déboisement, l’empoisonnement de cours d’eau entiers et de chaînes alimentaires naturelles et la disparition des espèces d’une étendue inconnue sont le prix écologique de ce progrès. Malgré la surproduction, le modèle industrialisé de l’agriculture mondialisée est incapable de satisfaire les besoins de base de milliards d’hommes avec une nourriture suffisante et équilibrée. A la place il permet, surtout en Amérique latine et dans des parties de l’Asie et de l’Afrique, une production industrielle florissante de «cash-crops», vendus sur le marché mondial par-dessus la tête de la population non ravitaillée.» C’est le commentaire de la brochure (parue en allemand) au sujet du Rapport sur agriculture mondiale «Wege aus der Hungerkrise – Die Erkenntnisse des Weltagrarberichts und seine Vor­schläge für eine Landwirtschaft von morgen». Ce rapport, élaboré par plus de 400 scienti­fiques, tire la conclusion suivante pour une issue à cette crise: «De petites exploitations diversifiées composent la plus grande partie de l’agriculture mondiale. Même si des augmentations de productivité peuvent être atteintes plus vite par de grandes entreprises spécialisées, la plus grande marge de manœuvre dans l’amélioration des bases d’existence et de justice dans le système de production multiple se situe dans les petites entités diversifiées des pays en voie de développement. Ce secteur des petites exploitations est dynamique et réagit vite à des changements de conditions-cadre socio-économiques auxquelles il adapte son offre de produits, surtout l’augmentation de la production lors d’une demande augmentée.1

La gauche mise-t-elle toujours sur le grand capitalisme?

Malgré ces faits et les développements dévastateurs sur les marchés agricoles, parallèlement à la crise financière, dont l’étendue ne peut pas encore être mesurée, surtout parce que des milliards nouvellement créés sont en circulation, une majorité de la gauche semble toujours vouloir maintenir le projet néolibéral du libre-échange agricole. L’argumentation insensée que le libre-échange dans l’agriculture serait profitable aux plus démunis rencontre depuis longtemps de la résistance dans les populations concernées. Ces derniers temps, même les représentants politiques sont de plus en plus sceptiques et dans la discussion scientifique sérieuse, cette argumentation est de plus en plus souvent mise en question.
Lorsque le Conseil national, dans sa session d’hiver, a dû voter l’initiative parlementaire Joder, il n’y a eu que deux conseillers nationaux du PS qui ont voté pour l’initiative pour en finir avec l’accord sur le libre-échange avec l’UE – le but déclaré de cette initiative. Que le Conseil national l’ait finalement acceptée est dû à la clairvoyance de beaucoup de parlementaires et, d’une façon significative, aussi aux efforts des associations paysannes.

Mais où sont les syndicats?

Que les syndicats aient pris la parole la semaine dernière pour dénoncer que les salariés suisses auraient eu dans les années 2000 à 2008 une perte de revenus de 1400 francs à cause de l’augmentation du coût de la vie, ceci avant tout dans le domaine de l’énergie et de la santé, fait partie de leur travail de base. Mais que les syndicats ne consacrent jamais un mot aux paysans qui depuis des années font une perte de revenus annuelle de même importance, fait probablement partie du même chapitre que le soutien de la gauche pour un libre-échange agricole avec l’UE. Tout ce qui sent l’internationalisme est soutenu.

L’association des paysans plaide pour la sécurité alimentaire

Encore plus scandaleux, dans une partie de nos médias, est l’argumentation au sujet des aliments contaminés à la dioxine dans l’UE. Qu’un accord sur le libre-échange agricole aurait conduit à une meilleure information de la Suisse sur le scandale de la dioxine n’a aucune base réelle. C’est seulement après quelques jours que toute l’étendue du scandale a été connue et l’on a de plus en plus l’impression que les autorités de l’UE ont été complètement inconscientes et ont minimisé l’affaire, au lieu d’en mesurer vraiment toute l’étendue. Ainsi, de jour en jour, de nouvelles monstruosités se dévoilent.
Jusqu’aujourd’hui, grâce à l’indépendance, il n’y a pas d’indices que des produits contaminés soient apparus en Suisse. Dans un libre-échange agricole avec l’UE, nous aurions ces produits dans le pays sans aucun contrôle aux frontières. Voilà les perspectives roses qu’offrirait un tel accord sur le libre-échange avec l’UE, dont les citoyens de l’UE souffrent justement.
Le 4 janvier, lors de sa conférence de presse du Nouvel An, l’Union suisse des paysans a pris position de façon décidée et fondée sur toute la problématique de l’agriculture, du libre-échange agricole avec l’UE et sur la sécurité alimentaire. Les différents points critiques que nous amènerait un libre-échange agricole ont été discutés; il n’y aurait rien de plus insensé, en ces périodes d’insécurité économique et politique, que de rendre le ravitaillement du pays en denrées alimentaires dépendant de l’étranger! Vous trouverez dans cette édition d’Horizons et débats les contributions de Jacques Bourgeois et Hansjörg Walter présentées lors de cette conférence de presse.    •

1    Global report of International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology for Development (IAASTD), Agriculture at a Crossroad.

Rapport sur l’agriculture mondiale: idées principales

•    Pour faire face aux défis de l’avenir, un changement radical et systématique de la recherche, du développement et de la pratique agronomiques est nécessaire.
•    Les agrocarburants ne constituent pas une option supportable. Ils doivent être remplacés par des modes de production d’énergie (électricité et chaleur) bio intégrés, décentralisés et plus efficaces. La transformation de surfaces agricoles alimentaires en surfaces destinées à la production d’agrocarburants n’est pas acceptable.
•    Les pays les plus pauvres et les paysans les plus démunis sont les perdants de la globalisation et de la libéralisation du commerce agricole.
•    Le génie génétique apporte actuellement plus de problèmes que de solutions et fait que la recherche se concentre sur les produits brevetables.
•    Les droits de propriété intellectuelle et les demandes concernant ces droits, en particulier en matière de semences, peuvent avoir une influence très négative sur la liberté de la recherche et la diffusion du savoir.
•    La recherche et le développement publique doivent être sortis de la tour d’ivoire universitaire et renforcés. Il faut répondre aux questions que posent les agriculteurs et associer ceux-ci au développement.
•    La nécessité écologique et économique de réduire les émissions de gaz à effet de serre implique des révolutions technologiques et des mesures drastiques.
•    Le facteur déterminant de la lutte contre la faim ne consiste pas dans l’augmentation de la productivité à tout prix mais dans la disponibilité des denrées alimentaires et de leurs moyens de production sur place.
•    Les petites structures agricoles sont les meilleurs garants de la sécurité alimentaire locale et de l’autosuffisance alimentaire régionale et nationale. Il convient de reconnaître et d’encourager leur multifonctionnalité (écologique et sociale).
Le Rapport mentionne les domaines suivants d’investissements dans la recherche agricole et les technologies durables:
−    Culture de plantes résistant mieux à la chaleur et aux nuisibles,
−    Evaluation financière et non financière des mesures environnementales,
−    Substituts aux produits agrochimiques,
−    Réduction de la dépendance du secteur agricole par rapport aux combustibles fossiles.

Sources:
Rapport sur l’agriculture mondiale (Evaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies agri­coles pour le développement  / IAASTD)
Résumé du Rapport: www.agassessment.org/docs/Global_SDM_050508_French.pdf

«En résumé on peut dire: le libre-échange dans le domaine des produits agricoles mène à beaucoup de perdants et à peu de gagnants. Les perdants sont pour la plupart des paysans, aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en voie de développement, alors que quelques grands agriculteurs et quelques multinationales sont gagnants. Dans les pays en voie de développement les plus pauvres, les petits paysans perdants sont la majorité de la population. C’est justement pour cette raison que ces pays-là sont les plus affectés par les conséquences négatives du libre-échange, bien que d’après la théorie ils devraient être ceux qui en profitent le plus.
La diminution de la prospérité due au libre-échange en matière des produits agricoles se laisse dépister seulement, si l’on ne regarde le commerce pas uniquement sous l’aspect de la théorie de l’avantage comparatif. Celle-ci ne peut pas en effet saisir des aspects essentiels du commerce avec les produits agricoles et prédit pour cette raison des gains de prospérité, qui en réalité se transforment en pertes.»

Source: Binswanger, Mathias, Globalisierung und Landwirt­schaft. Mehr Wohlstand durch weniger Freihandel.
ISBN 9-783854-525837, pages 52s.

On honour

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On honour

Compensation systems, of which the Old Frisian penalty lists are an example, appear in many societies. [...] The meganism flourishes in a society without a strong (central) authority – in which the government has the monopoly of violence – and where free men form a constitutional state. Such a society is often typified as being a feuding society. In a feuding society an insult or physical violence (sometimes) leads to revenge and revenge (sometimes) to a feud. The state of enmity that rises between two groups of people can be reconciled, compensation plays an important part.

p. 53 (my translation from Dutch to English)

Honour is brused, the dishonoured person is the same as the group (s)he is part of, so anyone of this group can restore the balance by taking revenge of anyone of the group of the offender. This can again lead to counter-action and to avoid that things run out of hand, the initial offence can be compensated with money (or valueble goods). This system is hard to imagine for us individualised Westerners without any notion of honour and we take offence when in other cultures (within our own) (Muslim for example) a system like this starts to operate. So what is that “honour”?

The idea of ‘an eye for an eye’ means that when somebody hits you and you do nothing back, people will say you are a pussy, so you hit back. In the Middle Ages only the people who fought could have honour, so honour came with status. Therefor honour did not have to be defended against anyone, some people simply are not important enough to take offence of. The people whose opinions did count are called honour group and this usually implies family and the small society that a person is member of. A person’s honour therefor is the same as the honour of his group or family and since honour is the highest of goods, it must be defended at every cost.

The author continues with describing honour economy. In the most simple explanation this means that there is a certain ‘amount’ of honour in a certain society, so when somebody’s honour rises, somebody else’s honour deminishes.

The amount of honor in the Icelandic universe was perceived to be constant at best, and over the long run, it seemed to be diminishing. [...] Honor was thus, as a matter of social mathemetics, acquired at someone else’s expense. When yours went up, someone else’s went down.

(a quote from William Miller’s Bloodtaking and Peacemaking.)

This goes very far, another quote from Miller:

The game was a laborious one because it demanded the greatest sensitivity to insult and challenge and because there were no intermissions once it started in earnest at the onset of physical maturity. And old man could no relax, nor even the corpse that had suffered violent death, for the final assessment of the victim’s honor depended on how much compensation or how great a vengeance his kin could exact on his behalf. The interminability of the enterprice is but one reason why this ‘game’ needs quotes. It was a game only in the sense that honor necessarily meant competition. There was nothing trivial about the ‘game’; it was, for people of self-respect, coterminous with social existence itself.

There being one ‘amount of honour’ did not mean that ever member had the same sized piece of the pie. The social position resulted in a larger or smaller piece and somebody ‘stealing somebody’s honour’ resulted in a need to put things back the way they were.

The book as a whole speaks mostly about the financial ways of balancing, but that is not the subject of this short article. Also more at length the writer speaks about the feuds, justice and the rules around those which are also far from the Westerner’s bed. Strange how rapidly our society (contrary to most other societies worldwide) have lost these values and systems. It speaks about texts upto the 17th century.

Lichaam , Eer en Recht in Middeleeuws Friesland – een studie naar de Oudfriese boeteregisters (Body, Honour and Right in Medieval Frisia – a study of Ancient Frisian compensation tariff registers) by Han Nijdam will be reviewed in the book reviews section when I finished it.

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Montherlant - Céline: Match nul?

Montherlant - Céline: Match Nul?

par Alain JAMOT

Ex: http://lepetitcelinien.blogspot.com/

Vous avez vu Montherlant pour son élection (à l’Académie). Ça va bien pour lui, il doit être content. Lui c’est Chateaubriand qui le gêne.
Le drapé antique. Il n’y arrive pas, ça l’embête.”
(Céline, sur Montherlant)

C’est de la littérature, aussi artificielle et aussi désuète que celle de Paul Alexis ou de Paul Lombard, écrivain au style “artisse” de la fin du XIXème siècle, et qui ne sera plus lue dans cinquante ans.
(Montherlant, sur Céline) Dictionnaire Céline, Philippe Alméras.


Mettre en vis à vis, dans un article, Montherlant et Céline, c’est un peu fouiller l’arrière-boutique un tantinet poussiéreuse de la littérature de droite d’il y a bien longtemps, celle du siècle dernier. L’aristo et le prolo, le gars de Neuilly et celui de Courbevoie, l’attentiste et le collabo, le spécialiste de la posture et la brute incapable de masquer ses sentiments et ses haines… Ont-ils quelque chose de commun, ces deux-là, à part finalement le succès, les manuels de littérature et la couverture blanche de Gallimard ?

Quand j’ai découvert les deux coupables, il y a bien longtemps, alors que je sortais de l’enfance pour aborder les rivages un peu pénibles de l’adolescence, et que je ne connaissais de la littérature (en gros) que Bob Morane, Jules Vernes et Oui-Oui, je m’imaginais que j’allais tomber avec eux sur des types sulfureux, des serial-writers fascistoïdes, des nazillons graphomanes, des suppôts du Mal (c’est à peu près ainsi que mes profs de lettres seventies les présentaient, eux qui se délectaient de Barthes ou de Rouge, dans ma lointaine banlieue).

Eh ben non, c’était tout le contraire ! Montherlant et Céline, y faisaient rien qu’à raconter des histoires de losers, de célibataires, de grabataires, de nanas encore turlupinées par Jésus avant de prendre la position horizontale, des histoires de misère, de dispensaire, de tuberculeux crachant leurs derniers instants dans des taudis et des galetas insalubres ! Bonjour la douche froide ! C’était donc ça, les méchants écrivains fascistes ? Je me disais bien qu’ils avaient dû se calmer avec l’âge (pour rentrer dans la Pléiade, mieux vaut éviter de rewriter Mein Kampf ou Je suis partout), mais qu’en fouillant dans leur production des années d’avant-guerre, ce serait bien le diable si je ne trouvais pas des trucs croustillants… Rien, nada !

Avec eux (mais ça décrivait bien aussi Drieu La Rochelle), je découvrais que l’écrivain de droite était avant tout un triste sire, un scribe consciencieux du tragique de la déliquescence franchouille, de la décadence, du lent glissement de la patrie de Pagnol, du pastis et des charentaises vers le néant intergalactique de la fin de l’Histoire…

Point de militants nationalistes et mystiques dans leurs bouquins, oh non, pas de héros guerriers triomphants en route vers le Walhalla, non non, mais de pauvres hères au quintal, analysés, scrutés, quantifiés, dans leurs sinistres et pathétiques habitudes de cocus de l’Histoire… des types humains pas très loin des héros de polars qui déferleraient sur l’Hexagone deux ou trois décennies plus tard.

Mais comment tout cela avait-il pu commencer, et d’où leur venait alors cette réputation sulfureuse ? En fait, le truc à la base, qui les rapprochait, c’était quoi ? C’était la guerre, la vraie, la Grande Guerre, celle de 14.

La guerre, la vraie.
Quand elle arrive, nos deux pieds nickelés ne se dégonflent pas : Céline suit le 12e régiment de Cuirassiers où il s’est engagé en 1912, Montherlant arrive enfin à se faire incorporer en 17. Les deux sont blessés, et finissent comme auxiliaires, Céline à Londres, Montherlant en France, à l’État-Major.

Montherlant, complètement shooté à Barrès, voit des morts partout et commencera, avec La Relève du matin, à broder sur le thème du sacrifice qui ne sert à rien, du héros qui meurt pour sauver un monde qui n’en vaut pas la peine.

Céline hallucine pour sa part sur le massacre, la boucherie, tout ce qui ressemble à un képi lui file de l’urticaire et se découvre pacifiste.

La différence fondamentale entre eux deux se trouve déjà là, bien évidente : Montherlant suit la guerre par les journaux, assiste aux messes d’enterrement de ses potes de Sainte-Croix de Neuilly, intrigue pour enfin endosser un uniforme et se rendre utile. Et ne pas passer pour un lâche après… Céline, on ne lui demande pas son avis, allez hop le proldu, au front ! En première ligne ! Et il se bat, est blessé. Céline y va à fond, en prend plein la gueule, ne s’économise pas. Montherlant se balade en semi-touriste, malgré lui, s’engage du bout des lèvres. On retrouvera sans cesse cette opposition entre eux, dans leur vie, dans leurs livres, dans leur style.

Pour les deux hommes, c’est la douche écossaise, l’électrochoc qui les sort de la programmation sociale : et tous deux, après la guerre, vont aller découvrir le monde, car à quoi bon survivre au suicide de l’Europe si c’est pour rester enkystés dans la médiocrité ?

Voyages voyages…
Céline rame, se marie et décroche son doctorat de médecine, Montherlant compte les crânes à l’Ossuaire de Douaumont. Tout cela aura vite une fin : twenties encore remuantes, chacun va foutre le camp parce qu’il n’y a que ça à faire.

Montherlant racle les fonds de tiroirs de sa mamie et réussit à se faire publier à compte d’auteur, puis un éditeur le remarque : let’s go ! Le pognon semble arriver assez facilement, bref il se débrouille et en route : c’est le Sud, l’Espagne, l’Algérie. Loin, mais pas trop. Les colonies et les espingouins, on connaît, on prend pas trop de risque pour le rapatriement.

Pour l’illuminé de Courbevoie, c’est une autre chanson : dès 1916, l’Afrique, puis avec la SDN les États-Unis, Cuba, le Canada, l’Angleterre. Céline bosse, rencontre des gens, se tape des greluches, rumine, observe, commence à gueuler.

Mine de rien, les deux rigolos inventent à leur façon on the road again et Katmandou quarante ans avant les autres, et repèrent déjà que la France bat de l’aile, qu’elle ne se relèvera jamais plus du grand abattoir de 14, que les colonies sont un enfer pour les autochtones et les petits blancs.

En politique, y savent pas trop où ils en sont, mais ça commence déjà à mijoter tout autour d’eux : la peur du bolchevique mine la bourgeoisie européenne, le couteau entre les dents alimente les fantasmes des rentiers et des parlementaires.

Bref, c’est le générique d’Amicalement vôtre : Montherlant/Brett Sinclair se la coule douce, découvre le sport et l’ambiance mecs sur le stade, vit dans les quartiers bourgeois et publie déjà beaucoup ; Céline/Danny Wilde bourlingue, travaille, écrit une vague nouvelle et a définitivement cessé d’être un prolo. Tout les sépare, tout les éloigne l’un de l’autre. Et puis arrivent les années trente…

Les grandes manœuvres
Céline, toujours fauche-man, a repéré qu’Eugène Dabit cartonne avec Hôtel du Nord et s’imagine qu’on peut se faire des couilles en or en écrivant de la prose prolétaire : l’innocent ! Un vrai réflexe de midinette ! Résultat, il pond Voyage au bout de la nuit ! Et ne se rend même pas compte qu’il vient de violer la langue française et de créer une brèche dans le ronron académique.

Denoël chope l’ovni au vol juste devant Gallimard, et c’est l’entrée en fanfare : il rate le Goncourt de peu (mais reçoit le Renaudot), avec un premier roman qui deviendra l’un des plus célèbres livres français.

Il en prend déjà plein la gueule : quoi, pas de grandes périodes classiques, pas de beau style, mais des mots crados, de la misère et encore de la misère, du désespoir, des pauvres comme s’il en pleuvait, et pas de rédemption, pas de lendemains qui chantent ?

Céline s’en fout, touche du pognon, se balade, écrit beaucoup. Et, au fil des années, commence à déraper : il fréquente Léon Daudet, se grise de succès, se passionne pour la politique et l’hygiène sociale, se croit tout permis, prend un premier râteau avec Mort à crédit et publie en 1937 Bagatelles pour un massacre : quel con ! Il a déjà commis un premier pamphlet contre les cocos de retour d’une virée en URSS, sans grand retentissement. Mais là, il est servi : l’antisémitisme est à la mode, on en redemande, et ça va lui coûter sa crédibilité. Comment un type aussi intelligent, un écrivain aussi doué a-t-il pu se laisser embarquer dans ce délire quasi-psychiatrique, ces élucubrations racialistes à la mords-moi-le-nœud ? Gide le ridiculise dans la NRF. Il s’en moque, et l’année suivante, rebelote : L’Ecole des cadavres !

Fin des haricots : la malédiction Céline s’installe, Gringoire, Je suis partout, l’Action française applaudissent, la gauche rejette notre héros dans les ténèbres, et lui, of course, se radicalise. On ne parlera désormais plus que de cela pour l’éternité, de ces deux opuscules gueulards et maladroits même si le style atteint parfois des sommets, où la haine du Juif se mêle au pacifisme, la peur de la guerre à la haine du fric. Pour le beauf de base, l’affaire est entendue : Céline, c’est de la littérature antisémite, et qui se vend bien, en plus… En 1939, les deux pamphlets sont pourtant interdits.

Pendant ce temps-là, Montherlant arrête ses rêveries sur le sport et la morale antique, et décide de surfer sur la misère lui aussi, mais plutôt celle de sa classe avec Les Célibataires, où deux noblaillons dépensent des trésors d’imagination pour ne rien foutre et vivre leur vie de parasites sociaux. Carton ! Il décide alors d’explorer aussi la misère sexuelle, et pond quatre tomes des Jeunes filles, où un Casanova froussard et cultivé fait la leçon à une Solange encore travaillée par le catholicisme : re-carton. Pour l’époque, ça sent bon l’érotisme, la provoc, la petite culotte, le crucifix et les grandes envolées élitistes. Étrange mélange, mais blockbuster de l’édition, en un temps où les curés faisaient encore recette et ne jouaient pas devant des salles vides.

Montherlant s’en met plein les fouilles à son tour, publie de nombreux petits ouvrages à tirages limités (genre L’Eventail de fer) chez des éditeurs obscurs, et se fait encore plein de pognon dessus ! Il a tout compris du business littéraire, et ne prend pas de risques idiots comme Céline : il surfe sur les fantasmes de l’époque, s’invente un personnage de pacotille, mélange d’antique, de préfasciste et de conservateur mais s’arrête avant l’erreur fatale. Il sent son public, lui donne ce qu’il souhaite, et parfois écrit pour lui-même, dans de petits essais confidentiels.

Alors Montherlant poltron et Céline courageux ? Pas si simple… Montherlant avance masqué, ses journées sont souvent des journées composées exclusivement de drague et d’écriture, et il ne veut pas trop attirer l’attention sur le penchant qu’il partage avec André Gide. Il sait aussi que si la politique peut faire parler de vous et vous lancer, elle peut aussi vous griller à vie en cas de dérapage et vous tailler un costard dont vous ne parviendrez plus à vous défaire, ad vitam aeternam… Et puis, si Montherlant, comme tous les auteurs, est vaniteux et exhibitionniste, il connaît via sa famille les rouages du monde, il sait en jouer. Alors que Céline, gros balourd génial et emporté, s’étonne des retours de flammes et des cabales. Assoiffé de reconnaissance, artistique, sociale, Céline veut tout, les gonzesses, le pognon, les gros titres et les gros tirages tout en restant lui-même, et en se permettant de délirer si bon lui semble. Oh coco, ça marche pas comme ça, et les écrivains et la politique, ça colle rarement, ils se font avoir presque à chaque fois…

Montherlant, malgré ses airs de Grand d’Espagne, calcule tout, prévoit presque tout, et avouera même avoir préféré retourner à son écritoire le 6 février 1934 plutôt que d’aller voir où en était le match Camelots du Roy/Préfecture de Police !

L’apocalypse
À partir de 1940, leur différence fondamentale s’affirme encore davantage. Céline boit des coups avec Brasillach, sert la louche d’Otto Abetz (Montherlant… aussi), torche des articulets pronazis, s’inquiète des progrès de la Résistance et se fout de la gueule de Pétain.

Montherlant publie Le Solstice d’été, vision Collège Stanislas de la victoire d’Hitler, pontifie un max mais décline très astucieusement tout appel du pied trop pressant de la Révolution Nationale. Toujours la prudence…

À partir de la Libération, où Montherlant s’en sort après une bonne remontrance, il décide de se lancer dans le théâtre, l’opérette pied-noir revue façon Grand Siècle, et nous débite La Reine morte et Le Maître de Santiago ! Du beau boulot, du sublime au kilomètre, mais ça reste du toc, du chiqué, du bois peint, du faux marbre. Le militant de droite qui se pique de culture s’extasie, et s’en sert comme rempart contre Sartre et Ionesco. On a les émotions, et les références, qu’on peut…

Céline court sous les bombes avec le chat Bébert et sa dulcinée dans Berlin, claque du bec avec Le Vigan en Poméranie et finit dans une geôle au Danemark. Et à l’époque, le Danemark, c’est pas encore l’État providence, les blondes sublimes à la poitrine opulente et à la morale sexuelle élastique : point de porno, mais plutôt la grisaille, le froid, la faim, le protestantisme. L’horreur, quoi…

Céline dépérit, commence ses correspondances fleuves, et finit par rentrer en France sur une astuce légale. Le voilà parti pour la misère, encore et encore, la gueulante aigrie, la paranoïa comme raison d’être, les falzars tenus par des bouts de ficelle, la pleurnicherie incessante, le fantasme des Chinois déferlant sur l’Occident, l’Apocalypse à Meudon, le discours répétitif et saoulant d’un vieillard complètement largué et méchant comme une teigne, avec des grabataires comme clients de son cabinet médical et du bordel dans toute la maisonnée.

Il engueule Gaston Gallimard, pleure sans cesse pour un à-valoir ou une réédition pendant que ce dernier signe de confortables chèques à Montherlant, qui est quasiment sacré Trésor National Vivant et entre à l’Académie.

Alors ça finit comme un mélo : Céline meurt angoissé, aigri, cradingue sans jamais avoir triché. Et Montherlant se flingue douze ans après, ne supportant plus de devenir aveugle… et son masque se fendille définitivement.

Résultat des courses
Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Littérairement, Céline gagne haut la main. Avec Proust (et Joyce), il a propulsé l’écriture hors des remugles bourgeois et des ânonnements bécasses des profs de lettres. La littérature, avec lui, ça gueule, ça souffre, ça pète, ça picole, ça frôle les grands parcours Deleuze/Guattari : on se déterritorialise pour replanter sa casbah ailleurs, plus loin, toujours plus loin, on va de ligne de fuite en ligne de fuite, on s’immerge dans le devenir perpétuel, dans le devenir-animal, le devenir-Bébert, le devenir-totalitaire, on prend tous les risques, on explose la syntaxe, on déverse un proto-argot, on se ramasse, et on parvient même à faire sortir des écrasements historiques et sociaux des trésors de tendresse. Eh oui, comme tous les grands énervés, Céline sait aussi fondre de tendresse et d’amour pour sa meuf, son chat, ses amis, mais aussi ses pauvres, ses patients, ses prolos, ceux qui sentent la soupe, qui puent de la gueule, qui crèvent de la vérole, de la tuberculose ou du cancer, tous ceux pour qui le Front Populaire fut alors une miraculeuse épiphanie.

Céline écrivain de droite ? Oui, mais d’une droite métaphysique, ontologique, pour qui le surgissement de l’Être ne peut s’accompagner que d’un désespoir intégral et glaçant, d’une droite pour laquelle il n’y a pas de rédemption possible, et dont la parousie ne peut s’imaginer que comme une explosion vitaliste sans retour, un festival au lance-flammes…

Montherlant, lui, avec son beau style, ses gros tirages d’antan et ses postures agaçantes, était en fait un homme du passé. L’aboutissement plutôt que le commencement de quelque chose. Tout sonne un peu vieillot chez lui et surtout son style, un peu irréel, encore intéressant, parfois saisissant ou touchant, mais si loin, si loin… Montherlant héros d’une droite faussement moderne, qui se fait un film sur l’Ancien Régime, qui se prend le chou sur des arguties catholiques proprement inintelligibles aujourd’hui pour le Français moyen, ou qui ronchonne encore sur la perte de l’Algérie Française.

Montherlant qui a aussi sûrement agi pour la décrédibilisation de l’écrivain en tant qu’artiste et intellectuel utile et légitime à droite que Sartre et BHL à gauche, c’est dire !

Céline anticipe notre chaos quotidien, nous file une toolbox stylistique pour nous en sortir. Montherlant nous ouvre son musée, et nous explique que quand même, avant, c’était mieux…

Bukowski révérait Céline, et en fera un quasi-personnage dans son dernier roman.

Montherlant, même Le Figaro n’en parle plus !

Restent les livres, au-delà des hommes et des parcours. Mais combien les lisent encore vraiment, ces deux-là ?

Alain JAMOT
surlering.fr, 27/10/2009.
Repris sur le site montherlant.be

mardi, 25 janvier 2011

Saudi-Arabien will Atomsprengköpfe aus Pakistan abziehen

Saudi-Arabien will Atomsprengköpfe aus Pakistan abziehen

Udo Ulfkotte

 

Weil weder Israel noch die Vereinigten Staaten die Fortführung des iranischen Atomwaffenprogramms mit einem Militärschlag verhindert haben, will Saudi-Arabien nun seine Atomsprengköpfe aus Pakistan abziehen. Die Saudis haben auf dem südlich von Riad gelegenen geheimen unterirdischen Militärgelände von al-Sulaiyil alles für die Überführung ihrer Atomsprengköpfe vorbereiten lassen. Dort gibt es Tunnel für pakistanische Ghauri-II-Raketen, die eine Reichweite von 2.300 Kilometern haben. Saudi-Arabien ist seit vielen Jahren schon militärische Nuklearmacht, hatte die eigenen Waffen aber geschickt in Pakistan gelagert. So konnte man behaupten, nicht zu den Atomwaffenstaaten zu gehören.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/udo...

 

 

EU-Kommissare kassieren doppelt

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Ex: http://www.ftd.de/politik/europa/:uebergangsgeld-eu-kommissare-kassieren-doppelt/50173338.html

EU-Kommissare kassieren doppelt

Exklusiv - Die Brüsseler Kommission gerät wegen fragwürdiger Zahlungen an
Altkommissare unter Beschuss. Nach FTD-Recherchen beziehen 17 frühere
Amtsträger noch immer Übergangsgelder von mindestens 96.000 Euro pro Jahr -
obwohl viele längst Posten als Lobbyisten oder Politiker haben. von Claus
Hecking  Straßburg

Prominenter Doppelverdiener ist etwa der frühere Binnenmarktchef Charlie
McCreevy . Der Ire wechselte kurz nach seinem Abschied in den Aufsichtsrat
von Ryanair  - und verdient dort nach Berechnungen der
Anti-Lobby-Vereinigung Alter-EU bis zu 47.000 Euro pro Jahr. Hinzu kommt ein
Übergangsgehalt, das nach FTD-Berechnungen rund 11.000 Euro monatlich
beträgt. Auch der frühere Fischereikommissar Joe Borg, der sich bei der
Brüsseler Lobbyagentur Fipra verdingt hat, kassiert diese Summe. Borg räumte
dies ein. McCreevy reagierte nicht auf wiederholte Anfragen. Er steht aber
auf der Übergangsgehaltsliste der Kommission, die der FTD vorliegt.

Drei Jahre Anspruch

Für die Brüsseler Behörde ist das Thema höchst sensibel. Seit Langem
beklagen Nichtregierungsorganisationen die Gefahr massiver
Interessenkonflikte, wenn Kommissare direkt nach Amtsende in die Wirtschaft
wechseln. Dass Ex-Kommissare auch im neuen Job noch Übergangsgeld kassieren,
war bisher allerdings unbekannt.

Drei Jahre lang haben ausgeschiedene Kommissare Anspruch auf 40 bis 65
Prozent ihres Grundgehalts von mindestens 20.278 Euro pro Monat, insgesamt
also wenigstens 280.000 Euro. "Dies soll früheren Kommissaren beim Übergang
in den Arbeitsmarkt helfen", sagte ein Sprecher der Behörde. EU-Kritiker
sind entsetzt. "Das ist eine Bankrotterklärung für das Übergangsgeldsystem",
sagte der fraktionslose EU-Parlamentarier Martin Ehrenhauser. Schließlich
sollten diese Zahlungen ursprünglich Amtsträgern eine Abkühlungsphase ohne
Job ermöglichen, um Distanz zum alten Posten zu bekommen. Zuletzt sorgte
etwa der Deutsche Günter Verheugen für Wirbel, als er sechs Monate nach
seinem Abschied aus Brüssel eine Lobbyagentur gründete.

EU-Parlamentarier empört

Während sich Verheugen mit einer Pension begnügt, bessern Litauens
Staatspräsidentin Dalia Grybauskaite und Italiens Außenminister Franco
Frattini laut Liste ihr Salär mit dem Abschiedsgeld auf. Besonders kritisch
sind Zahlungen an Danuta Hübner und Louis Michel: Sie arbeiten heute als
EU-Abgeordnete und haben damit laut Statut womöglich ihren Anspruch auf
Übergangsgeld verloren. Hübner ließ ausrichten, jedem Ex-Kommissar stehe das
Geld zu. Der juristische Dienst der Kommission hat beide Fälle für
einwandfrei befunden.

"Wenn Europa einmal schiefgeht, werden solche Dinge eine Rolle spielen",
sagte die CDU-Abgeordnete Ingeborg Grässle. Sie will kommende Woche im
Haushaltskontrollausschuss des EU-Parlaments beantragen, das Gehaltsbudget
für die Kommissare für 2011 einzufrieren, bis sich das Übergangsgeldsystem
ändert.


Viel Blut für wenig Öl

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Viel Blut für wenig Öl

 Absurde Folge des Irakkriegs: Peking bekommt Zugriff auf irakisches Öl – Lange Gesichter in Washington

Ex.: http://www.preussische-allgemeine.de/

Außer Spesen nichts gewesen – das ist angesichts von mehr als 4400 eigenen Gefallenen noch eine milde Umschreibung der Bilanz des Irakkrieges aus US-amerikanischer Sicht. Nicht nur die islamistische Propaganda auf der ganzen Welt und das Regime in Teheran wurden gestärkt. Peking, der neue Hauptrivale Washingtons, bekam Zugriff auf Ölressourcen am Golf.

Es ist eine späte Ohrfeige für Amerikas Ex-Präsident George W. Bush: Mit dem Politiker und Hassprediger des Irak, Muktada al-Sadr, zieht dieser Tage ein erklärter und einflussreicher Erzfeind der Vereinigten Staaten in die irakische Regierung ein. Im Klartext bedeutet das, al-Sadr mit seinen engen Beziehungen zum Nachbarn Iran, wo er bis zu seiner im Irak gefeierten Rückkehr vor wenigen Tagen vier Jahre im Exil gelebt hat, wird alles daran setzen, dass die USA im Zweistromland keinen Fuß mehr auf den Boden bekommen.
Das Ziel des von Bush 2003 mit falschen Anschuldigungen angezettelten Golfkrieges, die großen Öl-Ressourcen des Landes militärisch zumindest vor einem Zugriff Dritter zu sichern, kann also nicht erreicht werden. Zudem wollte Bush verhindern, dass Saddams Gedanke, das Ölgeschäft vom Dollar abzukoppeln und auch auf den Euro zu stützen, Wirklichkeit werden konnte. Es gab Experten, die einen Wertverlust des Dollars von mehr als einem Drittel erwartet hatten, falls der Irak und weitere Ölnationen diesen Schritt gewagt hätten.
Auch die Zusammenarbeit der US-Ölmultis und der britischen BP mit den Militärs schon bei den Kriegsvorbereitungen hatte in diesem „Monopoly“ nichts genutzt. Von den angeblichen Massenvernichtungswaffen Saddams wurde nicht ein einziges Stück gefunden. Außer Milliarden-Spesen und noch höheren Schulden bei den Chinesen ist also nichts gewesen.
Die westlichen Multis rechneten nach dem Sturz Saddams schon für 2008 mit dem ganzen Kuchen. Die amerikanischen Truppen gehen, die amerikanischen Firmen kommen, so wurde damals erwaret. Doch diese Hoffnung platzte wie eine Seifenblase: Die feierliche Unterzeichnung der entsprechenden Vorverträge war bereits für Anfang Juni 2008 vorgesehen. Doch es kam anders. Ölminister Hussein al Scharistan verstand sich nicht als Glied einer Marionettenregierung an den Fäden des Weißen Hauses und ließ den Deal platzen, weil die Konzerne auf Öllieferungen als Bezahlung pochten. Scharistan kurz und bündig: „Wir teilen unser Öl nicht.“
Ironischerweise ist es nun die Volksrepublik China, deren Öl-Manager sich im Irak einnisten. Für den Iran war der Sturz Husseins in dem zu rund 60 Prozent von Schiiten bewohnten Irak in politischer Hinsicht wie ein Lottogewinn. Doch in wirtschaftlicher Hinsicht, darüber sind sich die Strategen des Ölbusiness einig, ist China der eigentliche Gewinner der amerikanischen Invasion. Die staatliche China National Petroleum Corporation (CNPC) der Volksrepublik war der erste Nutznießer der Post-Saddam-Epoche. Auch die malaysische Petronas  sowie Koreaner und British Petroleum erhielten Zuschläge. Die russischen Konzerne Lukoil und Gazprom sowie die norwegische Stat-oil ergatterten sich nach dem Abzug der US-Truppen den fettesten Happen, West Quarna, das größte Ölfeld des Irak. 15 weitere ausländische Bieter, darunter schon 2009 die italienische ENI, 2010 Shell und Angolas Sonangol, kamen zum Zug.
US-Firmen rangieren unter ferner liefen. Eine Bohrung wird Exxon Mobil niederbringen, Occidental ist an einem Konsortium beteiligt. Die bereits erschlossenen Felder werden von zwei Staatsunternehmen bewirtschaftet. 
Der Welt zweitgrößte und weltweit operierende Servicegesellschaft im Ölgeschäft, die US-amerikanische Halliburton Company im texanischen Huston, hatte schon fünf Monate vor dem Irakkrieg mit Vizepräsident Dick Cheney einen streng geheim gehaltenen Handel abgeschlossen. Die Vereinbarung wurde in den USA als „Sweetheart-Deal“ bezeichnet. Cheney war wegen einer fünfjährigen Amtszeit als „Chef Executive“ der Firma eng mit Halliburton verbandelt. Demnach war vorgesehen, dass das Unternehmen über seine Tochterfirma Kellog, Brown & Root die komplette Kontrolle über die irakischen Ölfelder erhalten sollte. Durch einen geschickten Schachzug im Zusammenwirken mit der italienischen ENI konnte sich Halliburton in die neue Ölfeldverteilung einklemmen. Sie wird bei 20 Bohrungen im wichtigen Ölfeld Zubair im Südirak ihr Wissen einbringen. Es ist, wie Experten konstatieren, ein Multi-Millionen-Deal. Ein weiteres Abkommen wurde mit der holländischen Shell für die 15 Quellen des Majnoon-Feld geschlossen – Wert des Kontrakts: 150 Millionen Dollar. Die 1919 gegründete Gesellschaft operiert in 70 Ländern und hat etwa 55000 Beschäftigte.
Die seinerzeitige Geheimabsprache mit Cheney liefert im übrigen ein zusätzliches Argument für die Absichten der Bush-Regierung, die Ölfelder mit Gewalt an sich zu bringen und dies notfalls mit einem Lügenkomplott von der Uno absegnen zu lassen.
Die USA, die sich nach dem Sieg im kurzen Golfkrieg ein mehr oder weniger uneingeschränktes Schalten und Walten erhofft hatten, um sich im Nahen Osten „das Herzblut der modernen Wirtschaft“ zu sichern, sind schon deswegen verschnupft, weil die jetzt vergebenen Lizenzen keine Gewinnbeteiligung, sondern nur einen Bonus je gepumpten Fasses vorsehen. Das ist ihnen zu wenig. Derzeit liegt die Fördermenge bei 2,3 Millionen Fass pro Tag – weniger als zu Zeiten des gestürzten Diktators Saddam Hussein. Sie soll baldmöglichst auf zwölf Millionen steigen. Nach Saudi Arabien und Kanada steht der Irak mit geschätzten 137 Milliarden Barrel an dritter Stelle bei den erkundeten Ölreserven.
 

Joachim Feyerabend

 

Veröffentlicht am 12.01.2011

La guerre de la pistache

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La guerre de la pistache

9 décembre, 2010 - Ex.: http://www.knowckers.org/ 

Il n’y pas que le pétrole qui attise les tensions entre les États-Unis et l’Iran, il y a également la pistache. En effet cette petite noix verte, consommé surtout durant l’été dans des glaces ou durant des apéritifs par des millions de personnes dans le monde, fait l’objet depuis plus de 30 ans de tensions entre Téhéran et Washington.
Depuis la chute du Shah d’Iran en 1979, les États-Unis livrent une bataille sans merci contre l’Iran au sujet de la pistache.
A la suite de la révolution islamique en 1979, les américains décident de mettre l’Iran sous embargo et se retrouvent alors sans pistaches. Mais quelques décennies plus tôt un botaniste américain avait extirpé en contrebande plusieurs kilos de pistache de la Perse, Iran actuel. L’état Californien décide alors de commencer à produire ses propres ressources de pistache. La terre californienne s’avère très fertile pour l’exploitation de la pistache.
L’Iran réussi tout de même à conserver sa position de leader mondial en termes de production de pistache. Ce marché bénéficie principalement à l’ancien président Hachemi Rafsandjani, avec des revenues estimés à plus de 700 millions de dollars. En 2008, la production américaine parvient presque à égaler  celle de l’Iran.
Mais, il s’avère que l’enjeu principal concernant le marché de la pistache se situe en Israël. En effet le pays est le plus gros consommateur de pistache au monde. De plus les importations de pistache en Israël proviennent de son voisin iranien.
Washington, allié d’Israël, a alors sommé Tel-Aviv de stopper ses importations de pistache originaire d’Iran, au nom du respect des sanctions prises par l’ONU contre la république islamique. Tout porte à croire que cette menace des États-Unis est prise au sérieux par Israël. Le montant de l’aide américaine à l’état hébreu étant de 1,5 milliards de dollars annuel. Israël prive donc l’Iran d’un marché de plusieurs milliards de dollars qui constitue sa troisième source de revenus après les tapis et le pétrole qui restent en tête.
Le marché iranien de la pistache qui voit également ses importations diminuer en Europe à cause des règles imposées par Bruxelles et l’ONU, peut tout de même espérer une hausse de ses ventes avec de nouveaux marchés comme la Chine et l’Inde.

Arthur Liger

Source:
http://faostat.fao.org
http://www.lepoint.fr/science/la-guerre-de-la-pistache-05-08-2010-1224434_25.php
http://www.iran-resist.org/article4559
http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN02127liranehcats0/...
http://www.rfi.fr/actufr/articles/010/article_3956.asp

Dominique Venner présente: "Histoire de l'armée allemande 1939-1945" de Philippe Masson


Dominique Venner présente:

Histoire de l'armée allemande 1939-1945 de Philippe Masson