Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 08 septembre 2013

D’UNE EVENTUELLE RIPOSTE RUSSE AU SILENCE DES DEUX PAPES

 

russland-syrien-540x304.jpg

D’UNE EVENTUELLE RIPOSTE RUSSE AU SILENCE DES DEUX PAPES
 
Par delà des transactions secrètes, quels intérêts pour l'Europe ?


Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Un mémorandum "d’action urgente" publié par le bureau du président Poutine aux Forces armées de la Fédération de Russie ordonnerait une "frappe militaire massive" contre l'Arabie saoudite au cas où l'Ouest attaquerait la Syrie . Selon le Kremlin, Poutine serait devenu "furieux" après une réunion début août avec le prince saoudien Bandar ben Sultan, chef des services de renseignement saoudien qui l’aurait averti que si la Russie n'acceptait pas la défaite de la Syrie, l'Arabie saoudite serait acculée à déchaîner les terroristes tchétchènes durant les Jeux Olympiques d'hiver des 7-23 février 2014 à Sotchi, en Russie.
 
Le journal libanais As-Safir a précisé le contexte de cette étonnante menace saoudienne contre la Russie. En fait, le prince Bandar se serait engagé à protéger la base navale russe syrienne (seul débouché méditerranéen pour la marine russe auquel la Russie tient absolument) si le régime Assad était renversé et aurait alors ajouté pour peser un peu plus dans la discussion : "Je peux vous donner une garantie pour protéger les Jeux Olympiques d'hiver prochain car les groupes tchétchènes qui menacent la sécurité des jeux sont contrôlés par nous". Le prince saoudien est même allé plus loin en précisant que les Tchétchènes qui opèreraient en Syrie ne sont qu’un outil de pression temporaire qui pourrait du jour au lendemain sur simple ordre de Riyad être mis à l’arrêt ! "Ces groupes ne doivent pas vous effrayer, aurait déclaré Bandar à Poutine, nous les utilisons dans le cadre du régime syrien mais ils ne joueront aucun rôle dans l'avenir politique de la Syrie.

Le London's Telegraph nous apprend que l'Arabie saoudite a secrètement offert à la Russie, sa participation à un vaste contrat pour contrôler le marché mondial du pétrole et du gaz dans toute la région, mais à l’unique condition que le Kremlin accepte de renverser le régime Assad et donc l’intervention militaire alliée qui se prépare. Quelle a été la réponse de la Russie ? Poutine aurait répondu : "Notre position sur Assad ne changera jamais. Nous pensons que le régime syrien est le meilleur orateur, s'exprimant au nom du peuple syrien, et non pas ceux des mangeurs de foie", faisant ici référence aux séquences de l’été montrant un rebelle djihadiste dévorant le cœur et le foie d'un loyaliste syrien !
 
Il va de soi qu’une riposte russe contre l’Arabie saoudite changerait la donne. Elle clarifierait en tout cas le double jeu américano-saoudien dans la région et mettrait les Etats-Unis au pied du mur de l’instrumentalisation faite depuis des années d’Al Qaïda (« la Base » en arabe). Briser l’Arabie saoudite, déjà actuellement en conflit interne, comme riposte à une attaque syrienne, franchement, très secrètement, on en rêve ! L’Irak  n’a toujours pas retrouvé un équilibre, la Turquie est divisée. Une telle riposte aurait le mérite de clarifier le jeu tordu des Saoud depuis des décennies mais il mettrait aussi très vite face à face Israël et l’Iran. On comprendrait alors que mourir pour Damas n’est qu’un petit préliminaire avant de se retrouver dans quelques années tous à Téhéran ou à devoir assurer la sécurité des boîtes branchées de Tel Aviv ! Poutine mettra-t-il son plan à exécution ? Quels marchandages de gros sous (les avoirs russes sont placés dans des banques américaines) pourraient-ils le faire plier ou sera-t-il après tout, lui l’orthodoxe, le sauveur des Chrétiens d’Orient, le nouveau « roi du monde » ?
 
Il est peut-être temps de clarifier notre position: pourquoi avons-nous toujours été sceptiques et interrogatifs sur le problème syrien ? C’est que contrairement justement à nos dirigeants et à toute la classe politique française, nous parlons en Européens et que pour nous, même si cette identité n’est pas exclusive, loin de là,  notre identité européenne demeure en partie chrétienne. Or, le reniement mercantile des Occidentaux en Orient est d’abord le sacrifice des Chrétiens, des Chrétiens du Liban et de Syrie, des Chrétiens d’Irak, des Chrétiens d’Egypte et de Tunisie. Nous sommes peut-être bénis des Dieux : nous avons deux papes mais pourtant, aucun des deux n’a levé le ton sur la Syrie, aucun des deux papes n’a souligné et posé le sort des Chrétiens de Syrie sur la balance, aucun des deux papes n’a défendu leurs intérêts. François 1er,  si avide de voyages ne devrait-il pas de suite s’envoler vers Damas et se poser là-bas en bouclier humanitaire?

Les Chrétiens de Syrie sont condamnés comme le furent les Chrétiens d’Irak. L’Arabie saoudite, ami des Etats-Unis et de la France s’en réjouit. Il est de bon ton dans les revues chrétiennes et même dans les sermons de justifier l’ingérence alliée au nom de la guerre juste. Pauvre St-Thomas ! C’est cela la moraline, oublier la force du réalisme, ne pas comprendre que comme dans toutes les crises du Moyen-Orient, les Chrétiens seront les boucs émissaires de toutes les rancunes religieuses et ethniques, des cibles faciles, isolées et minoritaires. Déjà, le régime d’Assad ne vient plus à leur aide. Si elle a lieu, l’intervention militaire alliée ne réussira pas à renforcer ou à unifier l’opposition syrienne parce que ce n’est tout simplement pas son but. Son but est de « renverser Assad sans le renverser » c’est-à-dire maintenir en Syrie une sorte de chaos généralisé comme en Irak, en Lybie et dans une moindre mesure au Liban, demain en Egypte. 

Pour les Saoudiens et les Qataris, le prochain gouvernement syrien sera sunnite et les Chrétiens seront immédiatement associés aux « croisés» occidentaux c’est-à-dire aux pires infidèles. Ils ne seront plus alors d’aucune utilité et donc massacrés ou contraints à l’exil forcé comme en Irak. Déjà totalement isolés, les Chrétiens syriens font aujourd’hui face à une rébellion divisée. Au sein de cette rébellion, les Islamistes sont chaque jour plus nombreux. Les Chrétiens ont été depuis le début par une habile propagande saoudienne assimilés au régime, ils sont donc l’une des cibles privilégiées de la rébellion. Largués par les Occidentaux, oubliés par la diplomatie vaticane, les Chrétiens de Syrie n’ont pas su ou n’ont pas pu prendre à temps leur distance avec le régime. Ils disparaîtront.
 
Ainsi, pour le point de vue européen qui devrait principalement nous occuper, une intervention militaire en Syrie ne vaut pas mieux qu’une non-intervention, guerre juste ou pas. Le sort des chrétiens de Syrie est scellé : ils sont condamnés. La France ne les aura pas aidés. Toutes les Eglises de Syrie ont d’ailleurs affirmé leur opposition à l’intervention militaire. Mais il faut aller plus loin et comprendre pourquoi les deux papes ne bougent pas : ils sont kantiens. La bévue des internationalistes et des mondialistes, lecteurs avides du traité de paix kantien, sur l’idée nationale et le concept de nation qu’ils sacrifient pour celui de cosmopolitisme, induit aujourd’hui ces apories d’une mondialisation tiraillée entre des principes républicains auxquels on ne cesse d’objecter le respect des différences communautaires, culturelles ou nationales et l’abandon de ces mêmes principes au nom d’une pseudo-démocratie mondiale et d’une ingérence humanitariste guerrière. Les deux papes sont en fait des papes totalitaires.

CARTES MOYEN-ORIENT

CARTES MOYEN-ORIENT

Cartes extraites de l'émission "Le dessous des cartes".
Certaines cartes datant de 2008, elles nécessitent des actualisations. Mais elles conviennent parfaitement à nos amis qui entendent faire des exposés sur les questions moyen-orientales.

Sommaire

1. Le Grand Moyen-Orient américain. (Septembre 2008) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-moyen-orient-americain
2. Syrie, les origines de la crise. 1/2. (Septembre 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/syrie-les-origines-de-la-crise-1-2
3. Syrie : les implications régionales de la crise. 2/2. (Septembre 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/syrie-les-implications-regionales-de-la-crise-2-2
4. Kurdistan, nouvel Etat au Moyen-Orient ? (Avril 2013) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/kurdistan-nouvel-etat-au-moyen-orient
5. L’arc de crise au Moyen-Orient. (Mars 2010) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/l-arc-de-crise-au-moyen-orient
6. Bombarder l’Iran. Avril 2010) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/bombarder-l-iran
7. Conflits 2030 : les facteurs. 1/2. (Janvier 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/conflits-2030-les-facteurs-1-2
8. Conflits 2030 : les lieux. 2/2. (Janvier 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/conflits-2030-les-lieux-2-2
9. Le canal Mer Rouge-Mer Morte. (Avril 2008) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-canal-mer-rouge-mer-morte#
10. Mondes arabes. (Septembre 2011) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/mondes-arabes
11. Turquie : retour vers l’Orient ? (Septembre 2011) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/turquie-retour-vers-l-orient
12. Le commerce des armes. (Mai 2008) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-commerce-des-armes
 
 
 

L’oeuvre politique d’Alcuin à la cour de Charlemagne

L’oeuvre politique d’Alcuin à la cour de Charlemagne

Alcuin.jpg« Une rencontre entre deux grands hommes eut d’heureuses conséquences » écrit l’historien Pierre Racine  en introduction de son article sur Alcuin, paru dans le magnifique ouvrage de Jacques Le Goff, Hommes et Femmes du Moyen-Age. Il est vrai que la rencontre entre le moine northumbrien Alcuin et le roi des Francs Charles à Parme, en Italie aux alentours de 780, bouleversa les rapports entre l’Église et la royauté pippinide, et inaugura ce que les historiens appellent la « première renaissance carolingienne ». Bien que l’oeuvre d’Alcuin à la cour de Charlemagne ait de nombreux aspects, nous verrons ici les évolutions politiques qu’a connues le règne de Charlemagne, attribuées en grande partie à Alcuin mais également dues à la volonté propre du souverain.

Origine et formation

Alcuin naît en Northumbrie – région de York, en Angleterre – aux environs de 730. Issu sans doute de famille noble, Alcuin fait ses études à l’école de la cathédrale d’York en tant qu’élève d’Aelbert. Devenu bibliothécaire de l’école en 766, il est nommé maître d’école en 780 où il enseigne la littérature classique, la grammaire antique et les mathématiques, base du comput — calcul destiné à fixer la date des fêtes mobiles du calendrier ecclésiastique —, tout en subordonnant les sciences profanes à la Bible dont l’exégèse est selon lui la base du savoir. Cette même année, Alcuin fait la rencontre qui va changer sa vie, Charles, roi des Francs, à Parme. Impressionné par les qualités intellectuelles et la vivacité d’esprit de l’ecclésiastique, le roi l’invite à le suivre à la cour en 781.

Rôle politique

Alcuin va jouer un rôle majeur dans la politique carolingienne de cette fin du VIIIe siècle. De 782 à 796, il dirige l’école palatine où sont formés les enfants des nobles de l’entourage du roi. Dès son arrivée au service du souverain franc, il va célébrer en ce roi sacré le Christ Roi et Prêtre.

Déjà à la mort du pape Hadrien Ier fin 795, Alcuin voyait en le roi franc un « nouveau David », à la fois roi et prophète : « Le Christ, de nos jours, a concédé à son peuple comme rector (souverain) et doctor (professeur) un roi David de même virtus (mérite, valeur) et de même foi. »

Dans une autre lettre datée du 26 décembre 796, jour de l’accession de Léon III au trône pontifical, Alcuin, sur ordre de son maître Charles, déclare à l’intention du souverain pontife :

«Voici quelle est notre tâche. À l’extérieur, protéger, les armes à la main, avec le secours de la grâce divine, la sainte Église du Christ de l’invasion des païens et de la dévastation des infidèles; et à l’intérieur, défendre le contenu de la foi catholique. La vôtre, très saint Père, par la prière de vos mains levées au ciel à l’instar de Moïse, est d’aider notre armée jusqu’à ce que, par votre intercession, sous la conduite et par le don de Dieu, le peuple chrétien ait toujours la victoire sur les ennemis de son saint nom et que Notre Seigneur Jésus-Christ soit glorifié dans le monde entier. »

Alcuin prés.jpgCette lettre montre bien à quel point le pape, jusqu’alors souverain des âmes des chrétiens, est relégué au rang de simple puissance sacerdotale, n’ayant plus qu’un rôle de prière. Charles, de par son sacre, reçoit directement ses ordres de Dieu, et n’a donc aucune autre autorité au-dessus de lui. Le roi possède ainsi à la fois le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, car il a en charge et la sauvegarde de son royaume et le salut des âmes des chrétiens, rôle qui appartenait auparavant au souverain pontife. Dans les faits, Charlemagne profite de la faiblesse politique du pape Léon III, qui est d’ailleurs chassé de son trône par une révolte romaine, et qui ne se rétablit sur le Saint-Siège qu’avec l’intervention du roi franc.

Alcuin, dans de nombreuses lettres à son maître, l’exhortait à ne pas obéir aux autorités ecclésiastiques. Dans l’une de ces lettres, il précise l’ordre hiérarchique du monde chrétien:

« Trois dignités ont été jusqu’ici les plus élevées au monde. La première est la dignité apostolique qui donne le droit de gouverner en qualité de vicaire le siège du bienheureux Pierre, prince des apôtres. Comment celui qui le détient a été traité, je le sais par vous-même – il est question ici de la révolte contre Léon III. La deuxième est la dignité impériale avec l’administration séculière de la seconde Rome – Constantinople est le siège de l’empire d’Orient. Par quel acte impie le maître de l’Empire a été dépossédé non par des étrangers, mais par ses propres concitoyens, tout le monde le sait – Irène, veuve de l’Empereur Léon IV prit le pouvoir à la mort de son mari. Mais lorsque son fils Constantin VI devint majeur en 790, elle lui fit crever les yeux et le détrôna. La troisième est la dignité royale que Notre Seigneur Jésus-Christ vous a donnée en partage pour faire de vous le chef du peuple chrétien, plus puissant que le Pape et l’Empereur, plus remarquable par votre sagesse, plus grand par la noblesse de votre gouvernement. »

Il est flagrant ici qu’Alcuin place Charlemagne au-dessus des deux grandes autorités de l’époque, le Pape et l’Empereur. En réalité, la chose est plutôt évidente : le pape est faible et dépend entièrement du bon vouloir de Charlemagne pour conserver son trône, et le siège impérial d’Orient est vacant. Alcuin appelle alors son maître à remplir seul les deux fonctions de pape et d’Empereur : c’est la théocratie impériale que met en place Alcuin en suggérant à Charlemagne d’accéder à l’Empire, ce qui sera fait à la Noël 800.

Conclusion

Alcuin meurt abbé de Saint Martin de Tours — poste qu’il occupait depuis 796 — en 804, soit dix ans avant Charlemagne. Il a été question ici de l’influence d’Alcuin dans le domaine politique à la cour de Charlemagne : comment s’est peu à peu développée l’idée de théocratie impériale, remise en question de la théorie gélasienne – du nom du pape Gélase au Ve siècle – qui voulait la dualité du pouvoir entre temporel et spirituel ainsi que la primauté de ce dernier sur le premier. Cependant, à la mort de Charlemagne en 814, Louis, seul héritier de l’Empereur, va peu à peu perdre de l’influence et de son autorité auprès des ecclésiastiques en réaffirmant la doctrine gélasienne. L’Empereur sera même évincé du pouvoir par son fils Lothaire en 833.

Nicolas Champion

Sources :

  • CHELINI Jean, Histoire religieuse de l’Occident médiéval, Paris, Pluriel, 2010
  • GAUVARD Claude, Dictionnaire du Moyen Age, Paris, PUF, 2012
  • GUILLOT Olivier, RIGAUDIERE Albert, SASSIER Yves, Pouvoirs et institutions de la France médiévale, Paris, Armand Collin, 2011
  • LE GOFF Jacques, Hommes et Femmes du Moyen-Age, Paris, Flammarion, 2012

La bipolarisation droite-gauche n'existe plus en milieu populaire

guilluy2.jpg

"La bipolarisation droite-gauche n'existe plus en milieu populaire"...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

guilly.jpgNous reproduisons ci-dessous un entretien avec le géographe et sociologue Christophe Guilluy, publié cet été dans le quotidien Le Figaro. Christophe Guilluy est l'auteur d'un essai intitulé Fractures françaises (Bourin, 2010) qui a suscité de nombreux commentaires lors de sa publication. Cet essai, devenu introuvable, sera réédité début octobre chez Flammarion, dans la collection de poche Champs.

LE FIGARO. - Vous êtes classé à gauche mais vous êtes adulé par la droite. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

Christophe GUILLUY.- Je ne suis pas un chercheur classique. Ma ligne de conduite depuis quinze ans a toujours été de penser la société par le bas et de prendre au sérieux ce que font, disent et pensent les catégories populaires. Je ne juge pas. Je ne crois pas non plus à la posture de l’intellectuel qui influence l’opinion publique. Je ne crois pas non plus à l’influence du discours politique sur l’opinion. C’est même l’inverse qui se passe. Ce que j’appelle la nouvelle géographie sociale a pour ambition de décrire l’émergence de nouvelles catégories sociales sur l’ensemble des territoires.

Selon vous, la mondialisation joue un rôle fondamental dans les fractures françaises. Pourquoi ?

La mondialisation a un impact énorme sur la recomposition des classes sociales en restructurant socialement et économiquement les territoires. Les politiques, les intellectuels et les chercheurs ont la vue faussée. Ils chaussent les lunettes des années 1980 pour analyser une situation qui n’a aujourd’hui plus rien à voir. Par exemple, beaucoup sont encore dans la mythologie des classes moyennes façon Trente Glorieuses. Mais à partir des années 1980, un élément semble dysfonctionner : les banlieues. Dans les années 1970, on avait assisté à l’émergence d’une classe moyenne, c’est la France pavillonnaire.

Vous avez théorisé la coexistence de deux France avec, d’une part, la France des métropoles et de l’autre la France périphérique.

On peut en effet diviser schématiquement la France en deux : la France périphérique, que certains ont dénommée mal à propos France périurbaine, est cette zone qui regroupe aussi bien des petites villes que des campagnes. De l’autre côté, il y a les métropoles, complètement branchées sur la mondialisation, sur les secteurs économiques de pointe avec de l’emploi très qualifié. Ces métropoles se retrouvent dans toutes régions de France. Bien évidemment, cela induit une recomposition sociale et démographique de tous ces espaces. En se désindustrialisant, les villes ont besoin de beaucoup moins d’employés et d’ouvriers mais de davantage de cadres. C’est ce qu’on appelle la gentrification des grandes villes, avec un embourgeoisement à grande vitesse.

Mais en même temps que cet embourgeoisement, il y a aussi dans les métropoles un renforcement des populations immigrées.

Au moment même où l’ensemble du parc immobilier des grandes villes est en train de se « gentrifier », l’immobilier social, les HLM, le dernier parc accessible aux catégories populaires de ces métropoles, s’est spécialisé dans l’accueil des populations immigrées. On assiste à l’émergence de « villes monde » très inégalitaires où se regroupent avec d’un côté des cadres, et de l’autre des catégories précaires issues de l’immigration. Dans ces espaces, les gens sont tous mobiles, aussi bien les cadres que les immigrés. Surtout, ils sont là où tout se passe, où se crée l’emploi. Tout le monde dans ces métropoles en profite, y compris les banlieues et les immigrés. Bien sûr cela va à l’encontre de la mythologie de la banlieue ghetto où tout est figé. Dans les zones urbaines sensibles, il y a une vraie mobilité : les gens arrivent et partent.

Pourtant le parc immobilier social se veut universel ?

La fonction du parc social n’est plus la même que dans les années 1970. Aujourd’hui, les HLM servent de sas entre le Nord et le Sud. C’est une chose fondamentale que beaucoup ont voulu, consciemment ou non, occulter : il y a une vraie mobilité dans les banlieues. Alors qu’on nous explique que tout est catastrophique dans ces quartiers, on s’aperçoit que les dernières phases d’ascension économique dans les milieux populaires se produisent dans les catégories immigrées des grandes métropoles. Si elles réussissent, ce n’est pas parce qu’elles ont bénéficié d’une discrimination positive, mais d’abord parce qu’elles sont là où tout se passe.

La France se dirige-t-elle vers le multiculturalisme ?

La France a un immense problème où l’on passe d’un modèle assimilationniste républicain à un modèle multiculturel de fait, et donc pas assumé. Or, les politiques parlent républicain mais pensent multiculturel. Dans la réalité, les politiques ne pilotent plus vraiment les choses. Quel que soit le discours venu d’en haut, qu’il soit de gauche ou de droite, les gens d’en bas agissent. La bipolarisation droite-gauche n’existe plus en milieu populaire. Elle est surjouée par les politiques et les catégories supérieures bien intégrées mais ne correspond plus à grand-chose pour les classes populaires.

Les classes populaires ne sont donc plus ce qu’elles étaient…

Dans les nouvelles classes populaires on retrouve les ouvriers, les employés, mais aussi les petits paysans, les petits indépendants. Il existe une France de la fragilité sociale. On a eu l’idée d’en faire un indicateur en croisant plusieurs critères comme le chômage, les temps partiel, les propriétaires précaires, etc. Ce nouvel indicateur mesure la réalité de la France qui a du mal à boucler les fins de mois, cette population qui vit avec environ 1 000 euros par mois. Et si on y ajoute les retraités et les jeunes, cela forme un ensemble qui représente près de 65 % de la population française. La majorité de ce pays est donc structurée sociologiquement autour de ces catégories modestes. Le gros problème, c’est que pour la première fois dans l’histoire, les catégories populaires ne vivent plus là où se crée la richesse.

Avec 65 % de la population en périphérie, peut-on parler de ségrégation ?

Avant, les ouvriers étaient intégrés économiquement donc culturellement et politiquement. Aujourd’hui, le projet économique des élites n’intègre plus l’ensemble de ces catégories modestes. Ce qui ne veut pas dire non plus que le pays ne fonctionne pas mais le paradoxe est que la France fonctionne sans eux puisque deux tiers du PIB est réalisé dans les grandes métropoles dont ils sont exclus. C’est sans doute le problème social, démocratique, culturel et donc politique majeur : on ne comprend rien ni à la montée du Front national ni de l’abstention si on ne comprend pas cette évolution.

Selon vous, le Front national est donc le premier parti populaire de France ?

La sociologie du FN est une sociologie de gauche. Le socle électoral du PS repose sur les fonctionnaires tandis que celui de l’UMP repose sur les retraités, soit deux blocs sociaux qui sont plutôt protégés de la mondialisation. La sociologie du FN est composée à l’inverse de jeunes, d’actifs et de très peu de retraités. Le regard porté sur les électeurs du FN est scandaleux. On les pointe toujours du doigt en rappelant qu’ils sont peu diplômés. Il y a derrière l’idée que ces électeurs frontistes sont idiots, racistes et que s’ils avaient été diplômés, ils n’auraient pas voté FN.

Les électeurs seraient donc plus subtils que les sociologues et les politologues… ?

Les Français, contrairement à ce que disent les élites, ont une analyse très fine de ce qu’est devenue la société française parce qu’ils la vivent dans leur chair. Cela fait trente ans qu’on leur dit qu’ils vont bénéficier, eux aussi, de la mondialisation et du multiculturalisme alors même qu’ils en sont exclus. Le diagnostic des classes populaires est rationnel, pertinent et surtout, c’est celui de la majorité. Bien évidemment, le FN ne capte pas toutes les classes populaires. La majorité se réfugie dans l’abstention.

Vous avancez aussi l’idée que la question culturelle et identitaire prend une place prépondérante.

Les Français se sont rendu compte que la question sociale a été abandonnée par les classes dirigeantes de droite et de gauche. Cette intuition les amène à penser que dans ce modèle qui ne les intègre plus ni économiquement ni socialement, la question culturelle et identitaire leur apparaît désormais comme essentielle. Cette question chez les électeurs FN est rarement connectée à ce qu’il se passe en banlieue. Or il y a un lien absolu entre la montée de la question identitaire dans les classes populaires « blanches » et l’islamisation des banlieues.

Vaut-il parfois mieux habiter une cité de La Courneuve qu’en Picardie ?

Le paradoxe est qu’une bonne partie des banlieues sensibles est située dans les métropoles, ces zones qui fonctionnent bien mieux que la France périphérique, là où se trouvent les vrais territoires fragiles. Les élites, qui habitent elles dans les métropoles considèrent que la France se résume à des cadres et des jeunes immigrés de banlieue. Ce qui émerge dans cette France périphérique, c’est une contre-société, avec d’autres valeurs, d’autres rapports au travail ou à l’État-providence. Même s’il y a beaucoup de redistribution des métropoles vers la périphérie, le champ des possibles est beaucoup plus restreint avec une mobilité sociale et géographique très faible. C’est pour cette raison que perdre son emploi dans la France périphérique est une catastrophe.

Pourquoi alors l’immigration pose-t-elle problème ?

Ce qui est fascinant, c’est la technicité culturelle des classes populaires et la nullité des élites qui se réduit souvent à raciste/pas raciste. Or, une personne peut être raciste le matin, fraternelle le soir. Tout est ambivalent. La question du rapport à l’autre est la question du village et comment celui-ci sera légué à ses enfants. Il est passé le temps où on présentait l’immigration comme « une chance pour la France ». Ne pas savoir comment va évoluer son village est très anxiogène. La question du rapport à l’autre est totalement universelle et les classes populaires le savent, pas parce qu’elles seraient plus intelligentes mais parce qu’elles en ont le vécu.

Marine Le Pen qui défend la France des invisibles, vous la voyez comme une récupération de vos thèses ?

Je ne me suis jamais posé la question de la récupération. Un chercheur doit rester froid même si je vois très bien à qui mes travaux peuvent servir. Mais après c’est faire de la politique, ce que je ne veux pas. Dans la France périphérique, les concurrents sont aujourd’hui l’UMP et le FN. Pour la gauche, c’est plus compliqué. Les deux vainqueurs de l’élection présidentielle de 2012 sont en réalité Patrick Buisson et Terra Nova, ce think-tank de gauche qui avait théorisé pour la gauche la nécessité de miser d’abord sur le vote immigré comme réservoir de voix potentielles pour le PS. La présidentielle, c’est le seul scrutin où les classes populaires se déplacent encore et où la question identitaire est la plus forte. Sarkozy a joué le « petit Blanc », la peur de l’arrivée de la gauche qui signifierait davantage d’islamisation et d’immigration. Mais la gauche a joué en parallèle le même jeu en misant sur le « petit Noir » ou le « petit Arabe ». Le jeu de la gauche a été d’affoler les minorités ethniques contre le danger fascisant du maintien au pouvoir de Sarkozy et Buisson. On a pu croire un temps que Hollande a joué les classes populaires alors qu’en fait c’est la note Terra Nova qui leur servait de stratégie. Dans les deux camps, les stratégies se sont révélées payantes même si c’est Hollande qui a gagné. Le discours Terra Nova en banlieue s’est révélé très efficace quand on voit les scores obtenus. Près de 90 % des Français musulmans ont voté Hollande au second tour.

La notion même de classe populaire a donc fortement évolué.

Il y a un commun des classes populaires qui fait exploser les définitions existantes du peuple. Symboliquement, il s’est produit un retour en arrière de deux siècles. Avec la révolution industrielle, on a fait venir des paysans pour travailler en usines. Aujourd’hui, on leur demande de repartir à la campagne. Toutes ces raisons expliquent cette fragilisation d’une majorité des habitants et pour laquelle, il n’y a pas réellement de solutions. C’est par le bas qu’on peut désamorcer les conflits identitaires et culturels car c’est là qu’on trouve le diagnostic le plus intelligent. Quand on vit dans ces territoires, on comprend leur complexité. Ce que le bobo qui arrive dans les quartiers populaires ne saisit pas forcément.

Christoph Guilluy (Le Figaro, 19 juillet 2013)

 

*Christophe Guilluy est un géographe qui travaille à l’élaboration d’une nouvelle géographie sociale. Spécialiste des classes populaires, il a théorisé la coexistence des deux France : la France des métropoles et la France périphérique. Il est notamment l’auteur d’un ouvrage très remarqué : Fractures françaises.

samedi, 07 septembre 2013

EU houdt Grieken in eurozone vanwege nieuwe aardgaspijpleiding

EU houdt Grieken in eurozone vanwege nieuwe aardgaspijpleiding

Griekse regering misbruikt Trans Adriatische Pijplein voor nieuwe schulden op kosten van de EU


Achter het streven om met alle mogelijke middelen Griekenland in de eurozone te houden zit behalve een politiek motief ook een belangrijk economisch aspect: aardgas. De EU wil zijn grote afhankelijkheid van Russisch aardgas verminderen en een nieuwe pijpleiding van Turkije via Griekenland naar Italië bouwen (zie afbeelding). Een eventuele Griekse uittreding uit de eurozone zou dit project in gevaar kunnen brengen.

Afhankelijk van Russisch gas

De Europeanen vragen zich af waarom de EU keer op keer op hun kosten nieuwe belastingmiljarden in Griekenland blijft pompen. Het bankroete land stevent inmiddels op zijn zoveelste reddingspakket af, en heeft nog amper iets van de vereiste hervormingen doorgevoerd. Waarom dan toch zo coulant voor de onverbeterlijk frauderende Grieken?

Het antwoord: de EU voelt de knellende band van bijna totale afhankelijkheid van Russisch aardgas. Feitelijk kunnen de Russen doen en laten wat ze willen; het is Gazprom dat bepaalt of miljoenen Europeanen komende winter hun huizen warm kunnen stoken, of in de kou moeten zitten.

Monopolie Gazpromia

Om het monopolie van 'Gazpromia', zoals Rusland ook wel spottend wordt genoemd, te doorbreken, wil Europa uit Azerbeidzjan aardgas importeren. Dit gas moet geleverd worden via de Trans-Adriatische-Pijplijn (TAP), die Russisch grondgebied vermijd. De TAP is dringend nodig, aangezien de geplande andere pijpleiding via Syrië niet gebouwd kan worden vanwege de burgeroorlog in dat land. Dat was tevens de reden van het Europese aardolie-embargo tegen de Syrische regering.

Athene misbruikt machtspositie voor nieuwe schulden

Omdat tweederde van de pijpleiding over Grieks grondgebied loopt en de Grieken beseffen dat de EU niet zonder hen kan, misbruikt Athene dit gegeven om vrijwel onbeperkt nieuwe schulden te maken, wetende dat Brussel nooit zal toestaan dat het TAP-project in gevaar komt. Uittreding uit de eurozone zal Griekenland namelijk absoluut zeker totaal doen instorten.

Extra gas vanwege mislukte Energiewende

Extra aardgas is broodnodig, vooral nu in Duitsland de Energiewende -de overgang op groene energie- een gigantisch financieel, technologisch en logistiek fiasco is geworden. Desondanks heeft de Nederlandse regering Rutte vorige maand besloten om ook in ons land met tientallen miljarden euro's subsidie een vergelijkbare, eveneens tot mislukken gedoemde omschakelijking te realiseren.

Strategisch belang

De pijpleiding wordt in geopolitiek opzicht van strategisch belang geacht. TAP-chef Kjetil Tungland is adviseur van de Atlantic Council, een Amerikaanse lobbygroep onder leiding van minister van Defensie Chuck Hagel. Zoals we in mei uitlegden draait het conflict in Syrië voor een groot deel om de nieuw te bouwen Nabucco pijpleiding van de Rode Zee via Jordanië en Syrië naar Turkije, die eveneens een geduchte concurrent voor Gazprom dreigt te worden.

Nieuw gasveld in Koerdistan

Bovendien is er in het Iraakse deel van Koerdistan onlangs een enorme nieuwe gasvoorraad ontdekt. Er worden reeds plannen gemaakt om dit gasveld aan te sluiten op de TAP in Turkije, waardoor de Europese afhankelijkheid van Russisch gas verder zal afnemen.

Alleen elite profiteert

De gewone Griek zal overigens niet profiteren van de gaspijpleiding. Die wordt namelijk net zoals in ons eigen land opgezadeld met forse bezuinigingen en pijnlijke ingrepen in de sociale zekerheid. Alleen de machtselite in Athene zal -zoals het al 100 jaar gaat- de eigen bankrekening flink kunnen spekken.

Nederlander betaalt indirect mee aan TAP

Via de vele bailouts, noodkredieten, hulpprogramma's, schuldenkwijtscheldingen betaalt de Nederlandse bevolking dus indirect mee aan de komst van de TAP, die € 4 miljard euro kost. De 'redding' van Griekenland met Europees belastinggeld is dus niet alleen voor de banken een buitengewoon lucratieve zaak, maar ook voor de energiegiganten.

 

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:
28-05: Strijd Syrië gaat om aardgas en monopoliepositie Gazprom

Vortrag Dr. Sunic / Conference Dr. Sunic


 
 


Prof. Dr. Tomislav Sunic

(http://www.tomsunic.com/?cat=35)

(USA, Kroatien)

(Schriftsteller, ehemaliger US Professor der Politwissenschaften)

Rede: „Ulrichsberg: Mahnort oder Wegweiser neuer Katastrophen“?

Im Andenken an die Zivilopfer des Kommunismus

 

Kranzniederlegung

Sonntag, den 15. September 2013, 10 Uhr,  Österreich (Kärnten), Ulrichsberg, Ort: 9063 Pörtschach am Berg bei der Stadt Klagenfurt

...................................................................................................

Dr. Tomislav Sunic

(USA, Croatia)

(Author, former US political science professor)

Commemorative speech in the German language:  “Ulrichsberg:  A Memorial Place or a Guidepost to new Catastrophes”?

In memory of civilian victims of communism

 

Laying of a wreath

Sunday, September 15, 2013, 10AM, Austria, Carinthia, 9063 Pörtschach am Berg, near the town of Klagenfurt

...........................................................

Prof. Dr. Tomislav Sunic

( autor,  bivši profesor političkih znanosti, SAD) 

Govor na njemačkom: „Ulrichsberg: memorijalni centar ili putokaz za nove katastrofe“?

U sjećanju na civilne žrtve komunizma

Polaganje vijenca i za hrvatske žrtve

Nedjelja, 15. rujna, 2013, 10h. Austrija, Koruška,  9063 Pörtschach am Berg kod Klagenfurta

.......................................

Tomislav Sunic

(USA, Croatie)

(Écrivain, ancien professeur de Sciences Politiques)

Allocution en langue  allemande :

"Ulrichsberg,  un lieu de commémoration ou l'annonce de nouvelles catastrophes „ ?

A la mémoire des victimes  du communisme

 

Dépôt de gerbe

Dimanche,  le 15 Septembre 2013, 10h00,  Ulrichsberg, près de Klagenfurt, Autriche, 9063 Pörtschach am Berg

.............................................................................................................……………………………… 

............................................................................................................................................................


Anschließend legt Dr. Sunic mit dem Obmann des Bleiburger Ehrenzuges (PBV)  Ilija Abramovic einen Kranz für alle Kriegsopfer am kroatischen Ehrendenkmal der Opfer von Bleiburg am Ulrichsberg nieder.

Fahnen der Veteranen und Opferverbände ausdrücklich erwünscht.

Impressionen vom letzen Ulrichsbergtreffen

http://www.meinbezirk.at/klagenfurt/kultur/ulrichsberg-treffen-2012-friedens-u-voelkerverstaendigungsgedenkstaette-d348907.html

Kroatischer Kranz und Ehrendenkmal des Bleiburger Ehrenzuges am Ulrichsberg:

http://www.meinbezirk.at/klagenfurt/kultur/gedenktafeln-m3011086,348907.html

 
 
 

A Breviary for the Unvanquished

A Breviary for the Unvanquished

By Michael O'Meara 

A propos of Dominique Venner
Un Samouraï d’Occident: Le Bréviaire des insoumis [2]
Paris: PGDR, 2013

samocc.jpgIn his commentaries on the Gallic Wars, Julius Caesar claimed the ancient Celts were ruled by two principles: to fight well and to speak well. By this standard, the now famous essayist, historian, and former insurgent, Dominique Venner, who frequently identified with his Gallic ancestors, was the epitome of Caesar’s Celt—for with arms and eloquence, he fought a life-long war against the enemies of Europe. 

Like much else about him (especially his self-sacrifice on Notre Dame’s high altar, which, as Alain de Benoist writes, made him un personage de l’histoire de France), Venner’s posthumously published Un Samuraï d’Occident bears testament not just to his rebellion against the anti-European forces, but to his faith in the Continent’s tradition and the restorative powers this tradition holds out to a Europe threatened by the ethnocidal forces of the present American-centric system of global usury.

His “samurai” (his model of resistance and rebellion) refers to the “figure” of the aristocratic warrior, once honored in Japan and Europe. Such a figure has, actually, a long genealogy in the West, having appeared 30 centuries ago in Homer’s epic poems. And like a re-occurring theme, this figure continued to animate much of Western life and thought—up until at least 1945.

An especially emblematic illustration of Venner’s warrior is Albrect Dürer’s 1513 engraving of “The Knight, Death, and the Devil.” In the daunting Gothic forest sketched by Dürer, where his solitary knight encounters both the devil and time’s relentless march toward death, the figure of the noble warrior is seen serenely mounted on his proud horse, with a Stoic’s ironic smile on his lips, as he patrols the lurking dangers, accompanied by his dog representing truth and loyalty.

For Venner, Dürer’s timeless rebel does what needs doing, knowing that however high the price he must pay to defend the cosmic order of his world, it will be commensurate with whatever “excellence” (courage and nobility) he finds in himself. It is, in fact, the intensity, beauty, and grandeur of the knight, in his struggle with the forces of death and disorder, that imbue him with meaning. The crueler the destiny, it follows, the greater it is—just as a work of art is great to the degree it transcends tragedy by turning it into a work of beauty.

Contemporary “conservatives” and libertarians struggling with the crisis-ridden economic imperatives of our globalized/miscegenated consumer society, will undoubtedly think Venner’s warrior irrelevant to the great challenges facing it—but this is not the opinion of the “European Resistance” (and it will not likely be the opinion of the European-American Resistance, if one should arise). For between those forming the fake, system-friendly opposition to the liberal nihilism programming our global electronic Gulag—and those European rebels defending the Continent’s millennial tradition and identity—there stretches a gaping ontological abyss.

***

Venner’s book begins with an account of a not uncommon situation in today’s France, especially among the so-called petit blancs—the little people. He cites the case, reported by Le Monde, of one “Catherine C.,” who is what France’s black and brown invaders refer to as a Gauloise: a French native (i.e., someone whose Celtic ancestors fought Caesar’s legions).

All her life Catherine C. has lived in the suburbs of Paris, in a housing estate originally designed to lodge French workers, but now occupied almost exclusively by the invaders. She has hence become a “minority,” a stranger in her own land, abandoned to the whim and rule of the non-Europeans dominating her environment. As such, she rarely leaves her apartment, feeling alienated not just from her “neighbors,” but from the established institutions and authorities favoring the invaders. Even her son, who lacks her sense of French identity, has converted to Islam and wants “to be black or beur [Arab] like everyone else.” But however isolated and threatened, this Gauloise refuses—out of pride—to abandon her home or identity.

We know from other sources that Venner’s resistance to the present anti-white regime began long ago, in his late adolescence, when he took up arms to defend “French Algeria.” His resistance – then on the field of battle (against the outer enemy), later in Parisian street skirmishes (against the inner traitor), and finally on the printed page – has shaped the course of his entire life. Though a “tribal solidarity” and “rebel heart” motivated his initial resistance, the cause of France’s “little people”—the Catherine C.’s—constituting the majority of the nation—became a no less prominent motive for him, especially in that the “little people” of French France are the principal victims of the elites’ criminal system of governance and privilege.

***

“To exist,” Venner argues, “is to struggle against that which denies me.” Since 1945, the whole world has “denied” the European (allegedly “responsible” for the Shoah, slavery, colonization, etc.) the right to exist. At the most fundamental level, this implies that Europeans have no right to an identity: no right to be who they are (given that they are a scourge to humanity). Venner, of course, refused to submit to such tyranny, which has made him a “rebel”: someone who not only refuses to accommodate the reigning subversion, but who remains true to himself in the name of certain higher principles.

Venner’s rebel—the “unvanquished” to use Faulkner’s term—is an offspring of indignation. In face of imposture or sacrilege, the rebel revolts against a violated legitimacy. His rebellion begins accordingly in the conscience before it occurs in arms. Our earliest example of such a rebellion is Sophocles’ Antigone, who rebelled against King Creon’s violation of the sacred law. Like Antigone, Venner’s rebel warrior obeys a transcendent “legitimacy” and resists all that transgresses it; similarly, he never calculates the prospect of success or refuses to pay the often terrible price of rebellion—because a higher defining duty with which he identifies impels him to do so.

Since such rebellion arises from an offended spirit, it often breaks out where least expected. In a life spanning the 20th century’s great catastrophes (World War II, the German Occupation of France, the so-called “Liberation” and its murderous left-wing purges, the Cold War, Decolonization, etc.), Venner has known a Europe paralyzed by dormition (sleep)—too traumatized by the great bloodlettings and destructions of earlier decades to counter her ongoing de-Europeanization. The present “shock of history,” he contends, may change this.

A historical figure (in the form of a revolutionary opponent of De Gaulle’s Fifth Republic, then as a founder of the European New Right, and finally as a proponent of a “revolutionary nationalist” Europe) before he became a historian, Venner holds that there are no fatalities in history (“the trace men leave on their destiny”) and that Europeans, with their incomparable legacy, will eventually awake to resume their destiny. Their history and tradition weighs thus in their favor.

In the last year of his life, Venner thought the forces of French indignation had finally begun to stir. The massive, spontaneous upsurge of outraged opinion in early 2013 against the Taubira Law legalizing homosexual marriage had set it off. (What was so unexpected in this was that earlier, “Catholic” Spain had passed a similar law without mass protest.) Everywhere in French France, however, this perverted law was experienced as the last straw, for in denaturalizing the family it assaulted the very foundation of Continental life.

***

When a régime contemptuous of popular opinion provokes a “rebellion of the mothers,” as François Hollande’s Socialist/African government had, Venner thought it sign that an unpardonable transgression had occurred. For once middle-class Catholic house wives, with their children and strollers, joined militant identitarians and other rebels, in pouring onto French streets in unprecedented numbers to protest the Soviet-style desecrations, it was if another age had suddenly dawn— sign, perhaps, that the awakening had commenced.

Venner also reminds us that the founding work of European civilization, Homer’s Iliad, is all about what happens when the marriage law is violated. Though Homer believed a civilization could not exist in face of such violation, today’s elites know better—which suggests not just the advanced degree of decay among the latter, but the future-significance of the former.

The young identitarian and revolutionary nationalist rebels, who share Venner’s faith in the ongoing significance of the European tradition and follow him in resisting the violators, are the ones in whose hands the Continent’s future now lies—if Europeans are to have a future. The course of history in any case remains endless and open-ended: which means that the sons and daughters of Odysseus and Penelope, however denied they have become, may one day get another chance to re-conquer their lands and lives.

Venner’s last work (and he was always conscious that words are arms) addresses these awakening forces of resistance—preeminently those opposing the denaturalization of the nation (la Grande Replacement)—for the “prayers and hymns” of his breviary revere an alternative to liberal nihilism that re-grounds Europeans in themselves and in their unique heritage.

***

This European heritage is key to everything, for a people or civilization lacking a memory of its past and a stake in its continuation, is a people or civilization that no longer exists as such. Contrary to the tabula rasa suppositions of the moneychangers, Europeans were not born yesterday. Whatever future they have is unlikely to come from the deranged utopias planned for them, but rather from the memory of their past—and thus from the recognition of who they are in this period and of what is expected of them. Faithful to Europe, Venner’s rebel warrior fights for a future he sees sanctioned in everything that has gone before.

The hubristic course of the 20th century—with its great civil wars and wanton destruction, its world crusades and diseased, mercantile, technological metaphysics—has created a situation in which for the first time in history the Continent’s peoples have been denied their tradition (the soul of their culture) and compelled to find themselves in everything alien to who they are. As a historian and as one of Nietzsche’s “good Europeans,” Venner’s life work might be characterized as a struggle to recover Europe’s memory and the relevance of her sacred wisdom.

If Europeans, then, are to escape the great abyss of nothingness the money powers in Washington and New York plan for them, they will need to recover their identity as a people and a civilization. This means returning (not literally, but spiritually) to their roots, to those authentic sources that created them at the beginning of their history, distinguished their destiny from others, and sustained them over the millennia.

There is, as such, nothing antiquarian or nostalgic in this privileging of history’s longue durée, for the tradition and culture animating a people’s millennial history are ultimately never things of the past per se, but of the future—given that the aesthetic values and living spirituality inherent in them nourish the Europeans’ representations, structure their behavior, and lend meaning to their endeavors.

***

Venner claims the preeminent source for the spiritual re-conquest of Europe’s identity (given that the Catholic Church has abandoned its European roots for the sake of becoming a truly universal religion) is Homer, for his sacred poems reveal the “secret permanences” distinct to the Continent’s family of closely related nations and peoples. Though written at the dawn of our civilization, there is nothing in the Homerian epics that is not intimately familiar to the European of today. For in giving form to the European soul, Homer articulated a conception of the world that is entirely unique to the West—a conception, as Georges Dumézil demonstrated, that was rooted in the earlier Indo-European or Borean antecedents of pre-Hellenic Europe, and one that would shape the subsequently Latin, Celtic, Slavic, and Germanic expressions of European life. In Homer, the true European encounters a mirror of his soul.

Virtually every figure and sentiment distinct to European man is to be found in the civilization-creating monuments of the blind poet—for his epics articulated archetypes that will always be timeless and timely for “the white men of the West.” This seems especially the case in respect to Homer’s model of life, which makes “nature the base, excellence the goal, and beauty the horizon.” Above all, Homer’s virile concept of the warrior and his affirmation of the European tradition (which never actually changes, only adapts) offer Europeans the sole alternative to their impending extinction.

***

Those acquainted with Venner’s vast opus will find Un Samuraï d’Occident an eloquent summation of his identitarian postulates. Those unfamiliar with it may find a door opening to an entirely different future. Finally, for Venner’s fellow rebels—the unvanquished—his breviary is certain to impart new vigor to the hours and offices of their already endless sacrifices to remain true to themselves.

More on Dominique Venner

• “The Rebel [3]

• “From Nihilism to Tradition [4]

• “The Foundations of the 21st Century [5]

• “Another European Destiny [6]

• “The Shock of History [7]

• “Arms and Being [8]

Source: http://www.wermodandwermod.com/newsitems/news310820131249.html [9]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/08/a-breviary-for-the-unvanquished/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/08/Venner-Dominique-Un-samourai-dOccident.jpg

[2] Un Samouraï d’Occident: Le Bréviaire des insoumis: http://www.amazon.fr/Un-samoura%C3%AF-dOccident-br%C3%A9viaire-insoumis/dp/2363710738

[3] The Rebel: http://www.counter-currents.com/2010/06/the-rebel/

[4] From Nihilism to Tradition: http://www.counter-currents.com/2010/06/from-nihilism-to-tradition/

[5] The Foundations of the 21st Century: http://www.counter-currents.com/2010/06/foundations-of-the-twenty-first-century/

[6] Another European Destiny: http://www.counter-currents.com/2010/06/another-european-destiny/

[7] The Shock of History: http://www.counter-currents.com/2011/11/the-shock-of-history/

[8] Arms and Being: http://www.counter-currents.com/2013/07/arms-and-being/

[9] http://www.wermodandwermod.com/newsitems/news310820131249.html: http://www.wermodandwermod.com/newsitems/news310820131249.html

00:05 Publié dans Livre, Livre, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominique venner, nouvelle droite, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Jean-Yves Le Gallou à Nantes

Conférence de Jean-Yves Le Gallou à Nantes le vendredi 20 septembre :

935940_10151768186359651_1075682576_n.jpg

Nietzsche et l'éternité

NIETZSCHE ET L’ETERNITE
 
Au cœur de la philosophie nietzschéenne

Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr

kmn1.gif « La vie éternelle n’est pas une autre vie, mais, précisément, la vie que tu vis » écrivait le philosophe de Sils-Maria. La question de l’éternité est au cœur de la pensée de Nietzsche. Aimer la vie longue est selon lui le contraire d’aimer la vie. L’homme ne se résigne pas à la brièveté. L’homme est malade du manque d’éternité. Pour Nietzsche c’est la cause du nihilisme. L’éternité est pourtant à portée de main. Elle est dans le corps même, ce grand oublié, elle est dans la vie même. C’est la vie elle-même qui crée les valeurs qui rendent inutile le nihilisme. La tentation du nihilisme est inhérente à la vie elle-même mais c’est la vie qui permet de la surmonter. « Nous ne pouvons comprendre que le monde que nous avons créé » explique Nietzsche. Il rejette ainsi toute foi et toutes valeurs extérieures à l’homme. Le principe d’une foi extérieure à l’homme est de refuser le temps cyclique, comme le faisait Augustin d’Hippone. Le monothéisme veut le temps droit et linéaire. Au contraire, Nietzsche affirme que « tout ce qui est droit ment (…), toute vérité est courbée, le temps lui-même est un cercle. » (Zarathoustra). C’était ce qu’exprimait Héraclite : « Pour le temps comme sur le pourtour de la roue, le début et la fin sont communs ». 

L’éternité s’atteint alors par la transformation « de tout ce qui a été » (Zarathoustra). Le surhomme n’est pas autre chose que l’homme qui interprète et transforme le monde, ici et maintenant, à la différence du stoïcien, qui se contente d’accepter le monde. Amor fati s’écrit Nietzsche. Mais il lui donne plutôt le sens d’amor mundi. Et le monde est transformation et métamorphose. Ambivalence de Nietzsche : « Je vous enseigne comment vous libérer du fleuve éternel ». L’éternité serait donc le mal ? Non, l’éternité serait le mal si elle était immuabilité. Ce qu’elle n’est pas. L’éternité bonne, c’est tout simplement l’éternelle métamorphose du présent. 

« Le royaume des cieux est un état du coeur – ce n’est pas un état ‘’au-dessus de la terre’’, ou bien ‘’après la mort’’ (…). Le ‘’règne de Dieu’’ n’est pas une chose que l’on attend, il n’a point d’hier et point d’après-demain, il ne vient pas en ’’mille ans’’ dans le sens chronologique ou historique, selon un calendrier – il est une expérience du cœur, il est partout, il n’est nulle part, il advient à tout moment et à tout moment n’est point là »(L’Antéchrist). Il en est du retour comme du bonheur. « L’éternel bonheur n’est pas une promesse mais une réalité ». Parce que tout présent inclut une promesse d’éternité. « Chaque chose a deux faces, l’une est celle de ce qui passe, l’autre celle de ce qui devient ». Il n’y a jamais ni de commencement ni de fin à l’écoulement du présent dans le passé, ni à son écoulement dans l’avenir. « Le temps plonge ses racines dans l’éternité et s’attache à elle » écrivait de son côté Nicolas Berdiaev. K. Michalski renouvelle l’étude de la question de l’éternel retour chez Nietzsche. « Zarathoustra raconte le mystère du retour de tout ». L’éternel retour du toujours neuf beaucoup plus qu’un éternel retour du même.
  
Krzysztof Michalski, La flamme de l’éternité. Essai sur la pensée de Friedrich Nietzsche, Zdl éditions, www.zdl-editions.com, 318 pages, 24,90 E

00:05 Publié dans Livre, Livre, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, nietzsche | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Nietzsche e o Mundo Homérico

Diane-Kruger-Helene-de-troie.jpg

Nietzsche e o Mundo Homérico

Por Carolina Figueroa León*
Ex: http://legio-victrix.blogspot.com
 
 
nag1.jpgNietzsche desde o princípio apresentou um apego ao mundo grego, uma idealização deste como estrutura social, ideológica e intelectual. Esta aproximação não é especificamente com a época clássica, mas com a época arcaica que é representada através dos poemas homéricos.
 
Tomando em conta que o ideal que surge neste período se baseia na luta de poder, na excelência de uma classe aristocrática que é representada através dos heróis e através da areté. Neste período em que o filósofo encontra a essência do grego, porque é o momento em que se desenvolve da melhor forma a condição inerente ao ser humano: o instinto e a vontade de poder. Portanto, ao tomar esta leitura deixamos de lado a visão de que estes poemas remetem necessariamente à época micênica, senão que por sua vez estão carregados de elementos ideológicos, morais e sociais correspondentes à época em que escreve Homero.
 
Para compreender como este ideal guerreiro baseado em uma moral agonística se encontra na sociedade aristocrática arcaica é necessário analisar a obra homérica, a qual se deve relacionar com o contexto do século VIII a.c. e desde aí contrastar com as posturas de Nietzsche, as quais se encontram em seus primeiros escritos mais filológicos como O Estado grego e A luta de Homero.
 
Portanto, é importante analisar o contexto histórico de enunciação destas epopeias, ver se este realmente se vê representado em ditas obras e finalmente analisar o problema a partir da leitura nietzschiana da cultura grega.
 
O mundo homérico e a moral agonística
 
O chamado mundo homérico é o que historicamente corresponde à época arcaica da cultura grega, em que se assentam as bases do crescimento e surgimento das grandes polis. Para Nietzsche é neste momento específico em que se daria o apogeu da cultura grega, não o mundo clássico que foi modificado pelo Romantismo e os filólogos classicistas: “Mas os gregos aparecem ante nós, já que a priori, precisamente pela grandeza de sua arte, como os homens políticos por excelência (...) Tão excessivo era nos gregos tal instinto (...) a expressão triunfal de tigres que mostravam ante o cadáver do inimigo; em suma, a incessante renovação daquelas cenas da guerra de Tróia, em cuja contemplação se embriagava Homero como puro heleno”[1].
 
Para começar esta análise é necessário nos remeter à época arcaica em si, para logo trabalha-la em comparação à homérica. A época arcaica é quando se destaca a imagem de um governo aristocrático precedente à democracia. Para autores como Francisco Rodríguez Adrados, este período é denominado a sociedade homérica, já que se baseia na mesma estruturação social que dão conta os poemas homéricos, posto que na cabeça da sociedade está o rei (Basileus) e este é secundado por aristocracia que na épica é representada na imagem dos heróis. Portanto, os pontos de reconstrução do ideal aristocrático se dão em Homero, quem logra encarná-los em seus poemas. Para Rodríguez Adrados isto se deveria a que o pensamento racional em que foi constituído esta aristocracia se baseia no mito principalmente.  Portanto, Homero plasma através de suas obras tal realidade, a qual se mescla com a mitologia existente de Micenas, mas por sua vez e com maior força aludindo a seu século [2].
 
Frente à utilização dos mitos como reconstrução de identidade e histórica, Rodríguez Adrados refere: “Se trata de uma sabedoria tradicional, de um espelho de conduta posto no passado e no aceitado tradicionalmente, que não tem porque ter uma coerência absolutamente rigorosa” [3].
 
Dentro deste tipo de sociedade vemos a imagem do homem que é similar aos deuses, com a única diferença que é mortal. Esta aristocracia por sua vez se caracteriza por uma moral agonística que se assenta nos valores como honra (time) e virtude ou excelência (aretê). Estes se encontram presentes já em grande medida na epopeia grega: “A moral da aristocracia grega é na epopeia essencialmente competitiva ou agonística” [4].
 
Esta imagem podemos percebê-la já que na maior parte do pensamento dos heróis, no caso da Ilíada, por exemplo: Glauco narra como seu pai Hipóloco o manda lutar a Tróia, o dizendo que é preferível que regresse morto, antes que derrotado e sem lograr ser o primeiro em batalha: “Me insto muitas vezes a ser o primeiro e me destacar entre os outros e a não desonrar a linhagem de meus pais que foram os primeiros em Feira e na vasta Licia” [5].
 
Frente a esta imagem da desonra da linhagem surge a noção de que o herói sempre deve ser virtuoso e é a partir deste elemento que surge o conceito de aretê. Esta excelência em primeiro momento se dá a nível de linhagem, já que sempre o herói é de uma família nobre. Esta traz o prêmio e a fama, o qual se demonstra através das botinhas que se recebia (Geras) logo depois da façanha.
 
A aretê que surge no ideal heroico é o que conforma a excelência da nobreza da sociedade arcaica, já que neste ideal assentam suas bases, que resgatam esses reis e heróis, porque são a representação de sua classe.
 
Finley também se refere á idéia que a aretê heroica é símbolo da nobreza quando nos afirma que isto se faz patente em Odisséia: “Particularmente na Odisséia, a palavra “herói” é uma expressão de classe para toda a aristocracia, e as vezes até parece compreender todos os homens livres”[6].
 
Podemos tomar o afirmado por Finley no seguinte fragmento da Odisséia: “Amanhã – indicou Atena a Telêmaco – convoca no ágora os heróis aqueus” [7]. É nesse sentido que a aretê se converte em um valor de ensinamento frente a esta sociedade. O que já é afirmado por Jeager em A Paideia [8] Para ele, o ideal de aretê é exemplificado através dos mitos heroicos. Precisamente neste sentido a educação do século VIII se baseia nas epopeias. Os cantos épicos se convertem em uma educação moral, em que se ensina que a aristocracia possui uma excelência que é natural. Mas apesar de ser uma condição imanente ao nobre, a aretê se deve demonstrar individualmente. Portanto, há que esforçar-se para conseguí-la, o que se vê na Ilíada quando nos narra que Aquiles foi treinado para vencer na arte da guerra por Fênix. O que nos apresente no canto IX quando Fênix trata de persuadir Aquiles para que volte a lutar com os aqueus: “O ancião cavaleiro Peleo quis que eu te acompanhasse no dia em que te enviar de Ptía a Agamenon. Todavia criança e sem experiência da funesta guerra nem do ágora (...) e me mandou que te ensinará a falar e a realizar grandes feitos (...) te criei até fazer-te o que és”[9].
 
Neste ponto vemos que não só importa a natureza especial do nobre, mas que há que desenvolvê-la e a partir disto é que se reconhece seu mérito.
 
Seguindo com as características desta excelência, surge a imagem da doxa, que se relaciona com a opinião que o resto possui do herói, é esta a que da posteridade e transcendência encarnada na Fama. Portanto, como antes mencionei, tal valor se representa através dos objetos materiais como os despojos de guerra. Portanto, a culminação desta doxa é a Glória ou kleos. Neste sentido ocorre a disputa entre Aquiles e Agamenon, já que ninguém dos dois pôde ficar sem uma escrava, que seja o exemplo tangível de seu triunfo. É por isso que a única forma para que Agamenon não perca sua honra ao entregar sua escrava a Apolo é remover a de Aquiles, posto que este é um igual.
 
Ao revistar este exemplo de Ilíada vemos que no mundo aristocrático não há uma diferença entre o parecer e o ser, ambos elementos são a mesma coisa, portanto, o que prima é a aparência principalmente. Devido a esta visão do homem é que surgiria a antes mencionada doxa que é a opinião, a que afirma o reconhecimento por parte do outro. Ao conseguir tal aceitação o herói pode chegar a tal (euphrosyne), que se representa através do despojo e do banquete “ O agathós ou homem destacado tem alguns meios de fortuna proporcionados. Isto se deduz do paralelismo que se estabelece entre a time ou honra de cada chefe e a parte de despojo que recebe”[10].
 
Outro ponto importante é o das riquezas, que também é outro componente da excelência. O qual se representa através das pertenças do oikos, tais como terras, gado, criados, escravos, etc. Todos estes bens se transmitem diretamente por via de herança. Daqui podemos desprender como nos afirma Rodríguez Adrados que, quando o nobre não pratica a guerra, desfruta da riqueza em seu lugar. Isto nos fica bastante claro na imagem do Banquete em Odisséia [11].
 
Para concluir este imaginário do mundo homérico me parece importante ressaltar que: “É uma sociedade voltada para o mundo, não a outra vida nem ao homem interior; mas com um ideal de heroísmo ao próprio tempo. O ideal se encarna no nobre, o homem superior ou excelente, cuja aretê é fundamentalmente competitiva, mas pode desembocar no sacrifício ou na alegria de um viver refinado” [12].
 
Diane-Kruger-Troie.jpgTomando esta citação compreendemos que a aristocracia se conforma a partir de sua riqueza, e devido a isto é fundamental entre os nobres fomentar vínculos com seus iguais, o qual se dá através da hospitalidade, já que se atende a alguém do mesmo valor moral e social. Neste sentido também se volta importante uma espécie de relação de parentesco dentro da que surge certo intercâmbio econômico representado em presentes (hedna). Na Odisséia se faz patente esta relação de hospitalidade através da narração da viagem de Telêmaco pelas cortes gregas, onde é bem recebido e por sua vez se atende tal como se formara parte da família, sem importar de onde venha, nem as fronteiras que os separam. Outro exemplo chave é o fato que conduz à Guerra de Tróia, a falta da hospitalidade de Paris (Alexandre) frente a Menelau ao raptar Helena.
 
A luta de Nietzsche
 
 O fascínio do filósofo pelo grego parte já de sua infância, na época em que vive com seu avô materno, quem o aproximará ao grego a partir das leituras de Homero que realiza. É neste ponto que o grego se converte em um refúgio para Nietzsche, quem detesta a educação petista na que cresceu, já que o grego se converte na antítese e anti-utopia frente á miséria de sua existência cotidiana cristã-protestante. A partir deste fascínio surge uma imagem do grego que irá contra o pensamento filológico de sua época, para quem a essência do grego se daria no século V ateniense, em pleno Classicismo. Para Nietzsche isto não é o grego, mas o pré-clássico, principalmente assentado no pré-socrático e em Homero.
 
O que se relaciona com as afirmações de Arsênio Ginzo em seu artigo “Nietzsche e os gregos”: “Nietzsche havia chegado cedo à conclusão de que a visão da Grécia transmitida pelo Classicismo alemão era instatisfatória. Já com anterioridade à publicação de O nascimento da tragédia, Nietzsche havia distanciado da imagem da Grécia dos clássicos alemães (...) A partir de 1869, quando começa sua atividade como professor em Basiléia, Nietzsche mostra claramente que resulta insatisfatória essa imagem da Grécia (...) A razão do rechaço nietzschiano consistia em que primeiro os clássicos e depois seus epígonos nos haviam transmitido uma imagem falsa da Antiguidade, uma <<falsa Antiguidade>>, idealizada, unilateral, domesticada” [13].
 
Este distanciamente o leva a afirmar que o centro de gravidade do grego já não é o século de Péricles, como afirmava o resto dos filósofos alemães de sua época, mas antes o século VI ou talvez antes: “Aqui se encontrariam a seu juízo os verdadeiros gregos, uma cultura grega todavia não falsificada nem debilitada, aqui residiria a <<origem criadora>> de uma cultura ocidental, a modo de referente paradigmático que lamentavelmente havia caído em esquecimento ou bem havia diluído seus perfis”[14].
 
Partindo desta imagem do grego contextualizada na época arcaica vemos que Nietzsche descobre neste o melhor exemplo da vontade de poder, a idéia de luta, de sobrepor-se ao outro, que define ao ser humano, o que estaria representado em Homero. E é neste contexto que se percebe a crueldade, a inveja, um gosto pela destruição, dando conta que a destruição é algo próprio do ser humano. Os gregos não forma deshumanos, mas os homems mais humanos dos tempos antigos. Aceitam, não inventam nada papra criar outra humanidade alternativa. A luta para Nietzsche é antes o fim da cultura e educação. E isto é o que afirma em seu texto A luta de Homero, onde a força do agon é o valor mais transcendente dentro da sociedade homérica. Esta imagem apontaria no pensamento do filósofo à noção de um grande desenvolvimento cultural, que só se havia logrado em tal sociedade. Ele não queria pensar na humanidade da antiga Grécia sem sua selvageria, na cultura em sua vigorosa natureza, nem na beleza de seu mundo sem todo o terrível e feio que formavam parte dele:
 
Assim vemos que os gregos, os homens mais humanos da antiguidade, apresentam certos traços de crueldade, de frieza destrutiva; traço que se reflete de uma maneira muito visível no grotesco espelho de aumento dos helenos (...) Quando Alexandre perfurou os pés de Batis, o valente defensor de Gaza, e atou seu corpo vivo ás rodas de seu carro para arrastá-lo entre as provocações de seus soldados, esta soberba nos parece como uma caricatura de Aquiles, que tratou o cadáver de Heitor de uma maneira semelhante (...)” [15]
 
Ao afirmar isto vai contra o otimismo do progresso que foi instaurado a partir do Iluminismo. Para Nietzsche o grego é a antítese do que odeia de sua época. Para ele os gregos seguem sendo o que haviam sido para os clássicos: paradigmas da humanidade, cultura do homem político, mas a imagem que tinha começou a oscilar entre a simplicidade da concepção clássico e o vigor, inclusive a atrocidade de uma cultura pagã, cujos valores representavam a antítese da história cristã.
 
É em meio a este ideal que começa a afirmar seu projeto de desmascaramento da cultura ocidental como uma luta, uma conquista e a partir disto se homologa com a sociedade homérica. Para ele tudo é visto como uma missão, os gregos eram construtores de cultura, de sua cidade, este não era um agon pessoal. De aí que Nietzsche não entenda o conceito de fama só como um reconhecimento egoísta que se comprova através dos bens materiais. E sim antes é outorgada pela coletividade. Por exemplo, a fama à que apela Aquiles tem que ver antes com a doxa, o que nos fica clarro através da idéia que os aqueus veem possível triunfo em Tróia se Aquiles não decide voltar a lutar. A partir deste exemplo podemos situar a idéia da individualidade que representa o herói para Nietzsche:
 
Cada ateniense, por exemplo, devia desenvolver sua individualidade naquela medida que podia ser mais útil a Atenas e que menos pudesse prejudica-la (...) cada jovem pensava no bem-estar de sua cidade natal, quando se lançava, bem à carreira, ou a tirar ou cantar; queria aumentar sua fama entre os seus; sua infância ardia em desejos de mostrar-se nas lutas civis como um instrumento de salvação para sua pátria (...)” [16] 
 
Analisando o texto O Estado grego de Nietzsche se visualiza seu ideal de um Estado orientado para a cultura, mas que deve ser fundamentalmente hierarquizado e fundamentado em base à escravidão. Nietzsche glorifica a pólis grega antiga como um arquétipo anti-socialista e anti-liberal. Uma sociedade hierarquicamente estruturada, cruelmente opressiva, cuja excelência cultural provém da implacável exploração dos escravos. Este ideal iria contra a organização burguesa da modernidade. Finalmente, quando conclui seu ensaio louva Platão como o grande teórico do Estado, mas o critica por ser o artífice da Idéia, que será o que ficará na criação do Cristianismo e uma filosofia metafísica. [17]
 
Outro dos pontos que resgata neste texto em relação á sociedade homérica é a noção de indivíduo excepcional que de desprende da imagem do herói, que possui virtude (aretê) e que é quem logra levar a cabo a culminaçãp da grande cultura e determinam o curso da história.
 
Em relação a esta idéia do homem excepcional podemos tomar em contra a noção do herói homérico seguindo as afirmações de Moses Finley em seu texto O mundo de Odisseu: “A idade dos heróis, tal como entendia Homero, foi, pois, uma época em que os homens superavam os padrões sucessivos de um grupo de qualidades específicas e severamente limitadas” [18].
 
A partir dessa noção de Finley podemos relacionar a visão do termo da individuação e por sua vez a imagem do gênio excepcional afirmada por Burckhardt.
 
Burckhardt em seus estudos relacionados com o Renascimento começa a afirmar que esta é a época em que surge a imagem do gênio, a idéia do desenvolvimento da individualidade do artista, elemento que romperia com o anonimato presente na arte da Idade Média. O que para ele se entenderia a partir do descobrimento do homem como homem. O artista agora aspira à fama terrestre, já não à espiritual tal como se via na Idade Média. Seu móvel é a glória, ser reconhecido por seus logros artísticos. Se perde totalmente a idéia medievalista do homem que vê a atividade terrestre como um passo ou preparação à vida celestial. O homem moderno ou renascentista para Burckhardt vê antes que a atividade que realiza  recai em seu presente e em suas glórias futuras, é antes um benefício imediato ao que pode ascender. É assim como Burckhardt afirma que este novo homem já não é passivo e receptivo, mas que antes se transforma em um grande criador. Um produtor de cultura. [19].
 
Esta idéia logo é aplicada por Nietzsche, quem entende a este gênio como um indivíduo excepcional que surge em toda sociedade como o artista ou militar. Tomando esta idéia, Nietzsche afirma o princípio de individuação que estará presente em sua obra O nascimento da tragédia. Este princípio se relaciona com a vontade individual que propõe Schopenhauer, a qual se relaciona com a denominada volição individual que é antes uma maniestação limitada da vontade que se daria a nível do mundo objetivo. Portanto, a vontade seria algo inconsciente que se manifesta no amor à vida de cada um dos indivíduos. A partir destas idéias afirma que o mais importante é entender que todos os fins que persegue o homem estão impulsionados por uma vontade que é original. A essência do mundo é a vontade, levada à vida mesma, sendo esta algo íntimo do ser, o que relacionamos com a noção do núcleo do indivíduo, com sua natureza humana [20].

nag2.jpg

 
E é neste sentido que se afirma que o Estado deve preocupar-se deste indivíduo excepcional, que afirma uma vontade natural de aspirar à glória, seguindo as afirmações de Burckhardt. Devido a sua genialidade, Nietzsche afirma que o resto do povo (laos) deve se submeter, já que graças a esta escravidão estes gênios podem ter o tempo suficiente para o ofício e em meio dele criar cultura:
 
Com o fim de que haja um terreno amplo, profundo e fértil para o desenvolvimento da arte, a imensa maioria, ao serviço de uma minoria e mais além de suas necessidades individuais, há de submeter-se como escrava à necessidade da vida a seus gastos, por seu plus de trabalho, a classe privilegiada há de ser subtraída à luta pela existência, par que crê e satisfaça um novo mundo de necessidades” [21].
 
Ao ofício a que se refere Nietzsche não é o que atualmente entendemos como Estado de não atividade, senão que pelo contrário tomando a noção de ofício grega em que os artistas só se dedicavam a produzir cultura. É a partir desta idéia que Nietzsche nos propõe que para os gregos o trabalho era vergonhoso e frente a isto os disse:
 
O trabalho é uma vergonha porque a existência não tem nenhum valor em si: mas se adornamos esta existência por meio de ilusões artísticas sedutoras, e lhe conferimos deste modo um valor aparente, ainda assim podemos repetir nossa afirmação de que o trabalho é uma vergonha, e por certo na segurança de que o homem que se esforça unicamente por conservar a existência não pode ser um artista” [22].
 
Neste texto também podemos ver que se desprende esta defesa da moral agonística grega, da luta, o uso da violência para poder criar cultura, de aqui que para ele a escravidão se converta em uma horrível necessidade:
 
Os gregos se revelaram com seu certeiro instinto político, que ainda nos estágios mais elevados de sua civilização e humanidade não cessou de advertir-lhes com acento bronzeado: “o vencido pertence ao vencedor, com sua mulher e seus filhos, com seus bens e com seu sangue. A força se impõe ao direito, e não há direito que em sua origem não seja demasia, usurpação violenta” [23]. 
 
Por sua vez através desta visão violenta, de destruição e força, Nietzsche nos afirma como exemplo Iliáda: “a expressão triunfal de tigres que mostravam ante o cadáver do inimigo; em suma, a incessante renovação daquelas cenas da guerra de Tróia, em cuja contemplação se embriagava Homero como puro heleno” [24].
 
Em relação à imagem do gênio extraordinário, Nietzsche toma Homero, o qual se afirma em seu texto Homero e a filologia clássica. Neste trabalho, apresentado na inauguração de sua cátedra de filologia em Basiléia, não se mete na questão homérica, senão que antes interessa o que este como figura em si simboliza. Deste ponto de vista para o filósofo, Homero se converte em um modo de viver, uma política, um ideal religioso e na criação de um panteão de deuses.
 
Resgata Homero como o indivíduo excepcional que logra sublimar  a tradição, posto que já não é o poeta quem possui uma vontade racional, portanto, nega o conceito de tradição homérica. Há para Nietzsche o desenvolvimento dinâmico de um poeta que se eterniza em um futuro. Para os filólogos da época, Homero recolhe uma tradição de muitos séculos, a concretiza e a escreve. Mas Nietzsche disse que Homero não é isso, que não há uma vontade, e sim uma dinâmica. Para ele a única forma de abordar Homero é através da arte, não da razão, escrevê-lo através da experiência: “a possibilidade de um Homero se faz cada vez mais necessária. Se desde aquele ponto culminante voltamos atrás, encontramos logo a concepção aristotélica do problema homérico. Para Aristóteles é o artista imaculado e infalível que tem perfeita consciência de seus meios e de seus fins; com isto se revela também com a ingênua inclinação a aceitar a opinião do povo que adjudicava Homero a origem de todos os poemas cômicos, um ponto de vista contrário á tradição oral na crítica histórica (...) é necessário perguntar-se se existe uma diferença característica entre as manifestações do indivíduo genial e a alma poética de um povo” [25].
 
A excelência da alma individual que não inventa nada, que eleva a outra categoria à alma popular. O que nos leva a entender que personagens como Homero não são mais uns, senão que sublimam, que são excepcionais e que levam a outra categoria a uma tradição, dado por sua individualidade, seu caráter excepcional: “Agora se compreende pela primeira vez o poder sentido das grandes individualidades e das manifestações de vontade que constituem o mínimo evanescente da Humanidade; agora se compreende que toda verdadeira grandeza e transcendência no reino da vontade não pode ter suas raízes no fenômeno efímero e passageiro de uma vontade particular; se concebem os instintos da massa, o impulso inconsciente do povo como a única primavera, como o único palanque da chamada história do mundo” [26].
 
Para Nietzsche. Homero não só recompilou a poesia oral, visto que sem a figura do bardo não existiria Ilíada Odisséia: “Nós acreditamos em um grande poeta autor da Ilídia e Odisséia; sem embargo, não acreditamos que este poeta seja Homero” [27]. Esta é uma visão muito distinta da que afirmam os estudiosos da questão homérica. Nietzsche afirma uma terceira visão, diferente da noção que foi afirmado, em que se vê Homero como um personagem qualquer. Nietzsche ao invés disso disse que suas obras são produto de uma excepcionalidade, o que se relacionaria com o princípio de individualidade que aparece em o nascimento da tragédia. De onde se desprende a idéia que os personagens individuais determinam o curso da história.
 
Como temos visto, Nietzsche é muito certeiro ao realizar uma leitura do mundo homérico, e tomar deste aquela idéia que através do ideal guerreiro se pode lograr antes de tudo produzir cultura, portanto, não é tão azaroso que em Grécia se tenha dado a grande formação da cultura de Ocidenten, o qual claramente só se pode conseguir a partir da guerra, a que eles chamavam polemos. Daqui que a educação que se recebera aludira exatamente a um ideal guerreiro baseado na noção de aretê, a qual se lograva tanto a nível de trabalho individual como por sua vez pelo simples fato de nascer nobre. Portanto, os gregos foram uma cultura que se educou e conformou na base da noção de uma moral agonística, em que sempre há um que é superior ao outro. Mas ambos heróis estão na mesma altura, já que ambos possuem as mesmas características de nobreza, entendida através do termo aristoi. Daqui que se repete potentemente a imagem de Heitor, quem Homero nos apresenta como o único herói que poderia competir com a potencialidade de Aquiles. Desde este ponto me parece interessante o resgate que realiza Nietzsche frente ao que o resto de seus contemporâneos haviam considerado dentro dos estudos filológicos o menos importante, o mais bestial, que não teria comparação com ao nível artístico do século V. E é neste sentido que depois da conclusão que se a sociedade arcaica não tivesse sido constituída a partir desta noção de agon, não se tivesse logrado mais adiante tais manifestações culturais tão magnânimas que nos tem deixado o século V ateniense.
 
***
 
*Carolina Figueroa León é bacharel em Humanidades e Ciências Sociais. Licenciada em Literatura Criativa da Universidade Diego Portais com um Menor em menção em Cultura Clássica. Estudante do Programa de Magíster em Estudos Clássicos da Universidade Metropolitana de Ciências na Educação (UMCE).
 
[1] Nietzsche, Friedrich, O Estado grego. (Obra Póstuma) Prólogo de um livro que não foi escrito, 1871, p. 6
 
[2] Ver Rodríguez Adrados, Francisco, La democracia ateniense, Editorial Alianza, España, 1998.
 
[3] Ibíd., p. 32
 
[4] Ibíd., p. 36
 
[5] Homero, La Ilíada, Canto VI, Editorial Plaza y Janés, Barcelona, 1961, p. 154
 
[6] Finley, M.I., El mundo de Odiseo, Fondo de Cultura Económica, España, 1995, p. 30
 
[7] Ibíd., p. 20
 
[8] Ver Jaeger, Werner. “Capítulo II: Cultura y educación de la nobleza homérica” en Paideia: los ideales de la cultura griega, Editorial Fondo de Cultura Económica. México, 2001, pp. 32-47.
 
[9] Homero, Op. cit., pp.226-228
 
[10] Rodríguez Adrados, Op. cit., p.39
 
[11] Ver Homero, La Odisea, Canto XVII. Se menciona um banquete no cual se encontram os pretendentes de Penélope.
 
[12] Rodríguez Adrados, Op.cit., p.38
 
[13] Ginzo, Arsenio, “Nietzsche y los griegos”, Polis. Revista de ideas y formas políticas de la Antigüedad Clásica, núm. 12, 2000, p.103
 
[14] Ibíd., p.106
 
[15] Nietzsche, Friedrich, La lucha de Homero. Prólogo para um libro que não foi escrito (Obra póstuma) (1871-72).
 
[16] Ibíd.
 
[17] Nietzsche, Friedrich, Op. cit., pp.1-9
 
[18] Finley, M. I., Op.cit., p.30
 
[19] Burckhardt, Jacob, La Civilización del Renacimiento en Italia, Vol. I (New York: Harper & Row, Publishers, 1958), pp.143-174
 
[20] Véase Schopenhauer, Arthur, El mundo como voluntad y representación, 1844 (2º Edición, con los Suplementos).
 
[21] Nietzsche, Friedrich, Op. cit., 1871.
 
[22] Ibíd.
 
[23] Ibíd.
 
[24] Ibíd.
 
[25] Nietzsche, Friedrich, Homero y la filología clásica. Trabalho apresentado em Basilea no ano de 1869.
 
[26] Ibíd.
 
[27] Ibíd.

vendredi, 06 septembre 2013

Festa dei Cinghiali - Torino

18:20 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, turin, torino, italie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les nouveaux visages du mondialisme

Les nouveaux visages du mondialisme

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Suite à ma brève étude consacrée à l’U.K.I.P. (Parti de l’Indépendance de la Grande-Bretagne) de Nigel Farage, « Poussée souverainiste outre-Manche » dans le mensuel en ligne Salut public, n° 16 de juin 2013, des lecteurs se sont étonnés que je qualifie ce mouvement souverainiste britannique de « national-mondialiste ». Il est vrai que le qualificatif paraît osé, mais cette provocation voulue entend signaler une tendance nouvelle qui témoigne de la mue du mondialisme afin de contourner et de neutraliser les réactions souvent défensives qu’il suscite.

 

Le mondialisme « classique » se présente sous deux formes souvent antagonistes tant au sujet des moyens que des finalités dernières. Le premier mondialisme demeure le plus connu puisqu’il regroupe les cénacles de l’hyper-classe oligarchique planétaire et domine les médiats, la finance, la politique et les grands groupes transnationaux. Ces mondialistes-là se retrouvent régulièrement lors des réunions à Davos,  de la Commission Bilderberg ou de la Trilatérale, etc. Ces chantres de la mondialisation globale ne revendiquent pas publiquement, sauf exceptions notables, un État mondial. Ils préfèrent soutenir une « communauté internationale » régie par des normes occidentales, libérales et « démocratiques de marché » (en fait ploutocratiques et oligarchiques) qui écrase le politique au profit d’un économicisme. Pour eux, la paix universelle garantit le maximum d’affaires donc de profits. Le second mondialisme, bien plus récent, apparaît à la fin des années 1990. C’est l’« altermondialisme ». Prétextant des préoccupations sociales, environnementales et sociétales, les altermondialistes imaginent une structure politique inter-continentale dans laquelle les citoyens du monde sur-connectés exprimeraient leurs avis à des dirigeants révocables sur le champ grâce à la grande Toile numérique mondiale. Si les altermondialistes mènent souvent des combats sympathiques et nécessaires, leur dessein final d’évacuation définitive du politique et du conflit les dessert, d’où l’amenuisement perceptible depuis cinq – six ans de leur activisme.

 

Ces deux versions mondialistes ne cachent pas leur objectif ultime, ce qui explique probablement la méfiance immédiate des peuples. Suite à cette défiance véritable, tel un organisme confronté à un problème de survie, l’idéologie mondialiste a commencé une entreprise de diversification morphologique, à un travestissement des idées, voire à une infiltration, avec le secret espoir de favoriser une large confusion. Le phénomène est particulièrement notable avec le régionalisme.

 

En Bolivie, l’élection en 2006 de l’Amérindien révolutionnaire Evo Morales à la présidence de la République stimula le séparatisme de cinq départements amazoniens du pays. Il fallut toute l’autorité présidentielle d’Evo Morales pour éteindre ces velléités centrifuges. Ces séparatistes, souvent d’origine créole, proche des riches propriétaires des latifundia et financés par les États-Unis, défendaient-ils une culture particulière, une autonomie linguistique ou une spécificité historique ? Nullement ! Leurs motivations premières étaient la défense de leur fortune agrarienne et leur refus d’obéir à un président à la peau cuivrée. Il est intéressant de relever que certains de ces indépendantistes rêvaient que leur hypothétique État adhérât à l’A.L.E.N.A. …

 

On retrouve cet exemple de « régional-mondialisme » d’une manière moins nette, plus diffuse, en Europe de l’Ouest. probable grand vainqueur aux élections législatives, régionales et communautaires l’année prochaine en Belgique, la Nouvelle Alliance flamande de Bart De Wever doit être désignée comme une formation « nationale-centriste ». Si son seul député européen siège dans le groupe commun des Verts – A.L.E. (Alliance libre européenne – régionaliste), son meneur principal et actuel maire d’Anvers ne cache pas son admiration pour le libéral-conservateur anglais Edmund Burke. Se focalisant sur la question linguistique qui exclut les minorités francophones albo-européennes et qui accepte des populations étrangères non européennes néerlandophones, la N.V.A. soutient un regrettable point de vue assimilationniste et réducteur.

 

En Catalogne, l’année 2014 risque d’être décisive puisque le gouvernement autonome catalan démocrate-chrétien, encouragé par l’extrême gauche républicaine indépendantiste, prévoit un référendum d’auto-détermination par avance rejeté par le gouvernement conservateur de Madrid. Le chef de la Généralité catalane, Artùr Mas, développe une démagogie intense en faveur de l’indépendance alors que la région très autonome croule sous un endettement public faramineux. Indépendante, la Catalogne deviendrait une proie facile pour les jeunes requins friqués d’Asie et du Moyen-Orient. Comme pour les Flamands d’ailleurs, les indépendantistes catalans rêvent d’adhérer à l’Union européenne et de se maintenir dans l’Alliance Atlantique.

 

Le phénomène est plus frappante en Écosse. En 2014 se tiendra un référendum sur l’indépendance validé par le Premier ministre conservateur britannique, David Cameron, et son homologue écossais, Alex Salmond, chef du S.N.P. (Parti nationaliste écossais) indépendantiste d’orientation sociale-démocrate. Dans le cas d’une Écosse libérée d e la tutelle londonienne, le nouvel État serait toujours une monarchie parlementaire avec pour reine Elisabeth II et ses successeurs. Quant à la monnaie, ce serait soit l’euro, soit la livre sterling.

 

Il faut oublier les belles images du film de Mel Gibson Braveheart. Hormis une minorité indépendantiste identitaire réunie au sein d’un Front national écossais (1), les indépendantistes écossais – en tout cas leurs responsables – communient eux aussi dans le « multiculturalisme ». Dans la perspective de la consultation référendaire, le S.N.P. dispose du soutien de la communauté pakistanaise. D’ailleurs, le ministre écossais des Affaires étrangères et du Développement internationale, Humza Yousaf, est un Pakistano-Kényan. Alex Salmond déclare ainsi que « nous avons une identité attrayante, d’autant plus que nous ne mettons pas en avant un caractère exclusif. Les gens ont droit à la diversité et l’écossité en fera partie à coup sûr (2) ».

 

À quoi bon dès lors une Écosse indépendante si la population n’est plus écossaise à moyen terme ? Un néo-mondialisme investit donc le champ régional sans trop de difficultés d’autant que maints régionalistes récusent toute connotation identitaire.

 

Ce néo-mondialisme s’invite même chez les souverainistes anti-européens du Vieux Continent. Le cas du Parti pour la liberté (P.V.V.) néerlandais de Geert Wilders reste le plus exemplaire. Ce parti néo-conservateur et libéral défend les droits de la minorité homosexuelle face à l’affirmation d’un islam rigoriste assumé. Dans une logique de confrontation entre l’Occident, perçu comme la patrie universelle des droits de l’homme, et l’Islam, considéré comme une civilisation arriérée, le P.V.V. s’aligne sur des positions atlantistes et sionistes avec la secrète espérance de ne pas être diabolisé par les médiats. Cette démarche similaire se retrouve en Allemagne où règne depuis 1945 une incroyable terreur mémorielle. Des formations d’audience régionale comme Pro Köln (Pour Cologne) ou Pro N.R.W. (Pour la Rhénanie du Nord – Westphalie) tiennent un discours anti-musulman grossier qui confond Al-Qaïda et le Hezbollah libanais. On devine une argumentation néo-conservatrice et atlantiste du choc des civilisations…

 

En France, le néo-mondialisme ne parie pas encore sur le F.N. dédiabolisé de Marine Le Pen. Outre le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, il encourage plutôt l’ancien Young Leader de la French American Foundation, Nicolas Dupont-Aignan de Debout la République. Comme d’ailleurs Mélenchon, le député-maire d’Yerre suggère comme alternative au projet européen une union méditerranéen France – Afrique du Nord ! Remarquons aussi qu’il envisagea de coopérer avec le F.N. à la condition que celui-ci abandonne son positionnement identitaire. Or c’est précisément ce choix fondamental qui permet au part frontiste d’être la troisième force politique de l’Hexagone.

 

Le néo-mondialisme a enfin pris le visage du populisme en Italie avec Beppe Grillo et son Mouvement Cinq Étoiles. L’extraordinaire succès de cette force « anti-politique » aux législatives anticipées de février 2013 a mis en lumière le rôle de gourou de Gianroberto Casaleggio. Ce riche patron d’une entreprise d’informatique rêve d’un État mondial numérisé d’influence New AgeGaïa – dans lequel seraient proscrites les religions et les idéologies (3). Par certains égards, on peut considérer que Casaleggio représente le versant populiste d’un néo-mondialisme comme Wilders en incarne le versant néo-conservateur atlantiste. Dernièrement, Nigel Farage a considéré comme « épouvantable » une campagne du ministère britannique de l’Intérieur destinée à dégoûter les immigrés illégaux de venir en Grande-Bretagne (4). Farage précise même qu’il trouve cette opération publicitaire « très “ Big Brother ” […], très Allemagne de l’Est dans les années 1980, une horrible façon de lutter contre l’immigration (5) ».

 

Il est intéressant de remarquer que ces partis dits « populistes » et « eurosceptiques » mésestiment, minorent ou ignorent délibérément – peut-être pour satisfaire le politiquement correct des gras médiats – la thématique identitaire. L’U.K.I.P. dénonce plus la présence de Polonais ou de Grecs que l’immigration venue du Commonwealth. Quant aux critiques du P.V.V., elles se focalisent sur l’islam et non sur l’immigration (6). Finalement, au jeu des comparaisons, l’Aube dorée grecque et le Jobbik hongrois témoignent d’un sens plus développé de l’identité ancestrale autochtone, ce qui par ces temps troublés n’est pas négligeable.

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Cette formation est évoquée par l’excellent blogue de Lionel Baland, le 21 juin 2013 : http://lionelbaland.hautetfort.com/

 

2 : dans The Observer cité par Courrier International du 18 au 24 juillet 2013.

 

3 : Lire l’excellente analyse de Patrick Parment, « Le présent italien annonce-t-il le futur italien ? », Synthèse nationale, n° 31, mars – avril 2013.

 

4 : Julien Laurens, « Shocking, la pub anti-clandestins ! », Aujourd’hui en France, 1er août 2013.

 

5 : dans Le Nouvel Observateur, 29 août 2013.

 

6 : À la décharge de l’U.K.I.P. et du P.V.V., reconnaissons-leur qu’ils viennent de s’opposer officiellement – et avec raison – à toute intervention militaire occidentale en Syrie. Ils rejoignent de ce fait le B.N.P., l’Aube dorée, le F.N. et les Republikaner allemands.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3301

Esprits insoumis

"Il faut être indulgent à ceux qui, au lieu de profiter paisiblement des grandes routes toutes tracées et foulées par les générations précédentes et par les aînés, s’en écartent pour chercher une autre voie. Ils ont au moins de l’audace et du courage, vertus essentielles aux conquérants, si modestes soient-ils. Ils ne sont pas tous des triomphateurs mais il ne faut pas sourire devant le sentier, si petit soit-il, que quelques-uns parmi eux frayent dans n’importe quel domaine, parce qu’il y aura toujours des esprits insoumis qui préféreront aux belles routes battues les sentiers pittoresques et incertains, et aussi parce que des sentiers tracés peuvent devenir, grâce à ceux qui suivront et qu’ils auront tentés, de larges avenues."


Valentine de Saint-Point

Ex: http://zentropaville.tumblr.com

David Graeber: Bullshit Jobs

David Graeber: Bullshit Jobs

Ex: http://robertgraham.wordpress.com

Here is a piece by David Graeber from the online Strike magazine, which even elicited a rebuttal from that venerable organ of capitalist propaganda, The Economist. The loss of meaningful, productive work is something that both Paul Goodman and Noam Chomsky have often commented on. I included pieces by Goodman and Chomsky in Volume Two of Anarchism: A Documentary History of Libertarian Ideas and by Chomsky and Graeber in Volume Three: The New Anarchism (1974-2012).

On the Phenomenon of Bullshit Jobs

In the year 1930, John Maynard Keynes predicted that, by century’s end, technology would have advanced sufficiently that countries like Great Britain or the United States would have achieved a 15-hour work week. There’s every reason to believe he was right. In technological terms, we are quite capable of this. And yet it didn’t happen. Instead, technology has been marshaled, if anything, to figure out ways to make us all work more. In order to achieve this, jobs have had to be created that are, effectively, pointless. Huge swathes of people, in Europe and North America in particular, spend their entire working lives performing tasks they secretly believe do not really need to be performed. The moral and spiritual damage that comes from this situation is profound. It is a scar across our collective soul. Yet virtually no one talks about it.

Why did Keynes’ promised utopia – still being eagerly awaited in the ‘60s – never materialize? The standard line today is that he didn’t figure in the massive increase in consumerism. Given the choice between less hours and more toys and pleasures, we’ve collectively chosen the latter. This presents a nice morality tale, but even a moment’s reflection shows it can’t really be true. Yes, we have witnessed the creation of an endless variety of new jobs and industries since the ‘20s, but very few have anything to do with the production and distribution of sushi, iPhones, or fancy sneakers.

So what are these new jobs, precisely? A recent report comparing employment in the US between 1910 and 2000 gives us a clear picture (and I note, one pretty much exactly echoed in the UK). Over the course of the last century, the number of workers employed as domestic servants, in industry, and in the farm sector has collapsed dramatically. At the same time, “professional, managerial, clerical, sales, and service workers” tripled, growing “from one-quarter to three-quarters of total employment.” In other words, productive jobs have, just as predicted, been largely automated away (even if you count industrial workers globally, including the toiling masses in India and China, such workers are still not nearly so large a percentage of the world population as they used to be).

But rather than allowing a massive reduction of working hours to free the world’s population to pursue their own projects, pleasures, visions, and ideas, we have seen the ballooning not even so much of the “service” sector as of the administrative sector, up to and including the creation of whole new industries like financial services or telemarketing, or the unprecedented expansion of sectors like corporate law, academic and health administration, human resources, and public relations. And these numbers do not even reflect on all those people whose job is to provide administrative, technical, or security support for these industries, or for that matter the whole host of ancillary industries (dog-washers, all-night pizza deliverymen) that only exist because everyone else is spending so much of their time working in all the other ones.

These are what I propose to call “bullshit jobs.”

It’s as if someone were out there making up pointless jobs just for the sake of keeping us all working. And here, precisely, lies the mystery. In capitalism, this is precisely what is not supposed to happen. Sure, in the old inefficient socialist states like the Soviet Union, where employment was considered both a right and a sacred duty, the system made up as many jobs as they had to (this is why in Soviet department stores it took three clerks to sell a piece of meat). But, of course, this is the sort of very problem market competition is supposed to fix. According to economic theory, at least, the last thing a profit-seeking firm is going to do is shell out money to workers they don’t really need to employ. Still, somehow, it happens.

While corporations may engage in ruthless downsizing, the layoffs and speed-ups invariably fall on that class of people who are actually making, moving, fixing and maintaining things; through some strange alchemy no one can quite explain, the number of salaried paper-pushers ultimately seems to expand, and more and more employees find themselves, not unlike Soviet workers actually, working 40 or even 50 hour weeks on paper, but effectively working 15 hours just as Keynes predicted, since the rest of their time is spent organizing or attending motivational seminars, updating their facebook profiles or downloading TV box-sets.

The answer clearly isn’t economic: it’s moral and political. The ruling class has figured out that a happy and productive population with free time on their hands is a mortal danger (think of what started to happen when this even began to be approximated in the ‘60s). And, on the other hand, the feeling that work is a moral value in itself, and that anyone not willing to submit themselves to some kind of intense work discipline for most of their waking hours deserves nothing, is extraordinarily convenient for them.

Once, when contemplating the apparently endless growth of administrative responsibilities in British academic departments, I came up with one possible vision of hell. Hell is a collection of individuals who are spending the bulk of their time working on a task they don’t like and are not especially good at. Say they were hired because they were excellent cabinet-makers, and then discover they are expected to spend a great deal of their time frying fish. Neither does the task really need to be done – at least, there’s only a very limited number of fish that need to be fried. Yet somehow, they all become so obsessed with resentment at the thought that some of their co-workers might be spending more time making cabinets, and not doing their fair share of the fish-frying responsibilities, that before long there’s endless piles of useless badly cooked fish piling up all over the workshop and it’s all that anyone really does.

I think this is actually a pretty accurate description of the moral dynamics of our own economy.

Now, I realise any such argument is going to run into immediate objections: “who are you to say what jobs are really ‘necessary’? What’s necessary anyway? You’re an anthropology professor, what’s the ‘need’ for that?” (And indeed a lot of tabloid readers would take the existence of my job as the very definition of wasteful social expenditure.) And on one level, this is obviously true. There can be no objective measure of social value.

I would not presume to tell someone who is convinced they are making a meaningful contribution to the world that, really, they are not. But what about those people who are themselves convinced their jobs are meaningless? Not long ago I got back in touch with a school friend who I hadn’t seen since I was 12. I was amazed to discover that in the interim, he had become first a poet, then the front man in an indie rock band. I’d heard some of his songs on the radio having no idea the singer was someone I actually knew. He was obviously brilliant, innovative, and his work had unquestionably brightened and improved the lives of people all over the world. Yet, after a couple of unsuccessful albums, he’d lost his contract, and plagued with debts and a newborn daughter, ended up, as he put it, “taking the default choice of so many directionless folk: law school.” Now he’s a corporate lawyer working in a prominent New York firm. He was the first to admit that his job was utterly meaningless, contributed nothing to the world, and, in his own estimation, should not really exist.

There’s a lot of questions one could ask here, starting with, what does it say about our society that it seems to generate an extremely limited demand for talented poet-musicians, but an apparently infinite demand for specialists in corporate law? (Answer: if 1% of the population controls most of the disposable wealth, what we call “the market” reflects what they think is useful or important, not anybody else.) But even more, it shows that most people in these jobs are ultimately aware of it. In fact, I’m not sure I’ve ever met a corporate lawyer who didn’t think their job was bullshit. The same goes for almost all the new industries outlined above. There is a whole class of salaried professionals that, should you meet them at parties and admit that you do something that might be considered interesting (an anthropologist, for example), will want to avoid even discussing their line of work entirely. Give them a few drinks, and they will launch into tirades about how pointless and stupid their job really is.

This is a profound psychological violence here. How can one even begin to speak of dignity in labour when one secretly feels one’s job should not exist? How can it not create a sense of deep rage and resentment. Yet it is the peculiar genius of our society that its rulers have figured out a way, as in the case of the fish-fryers, to ensure that rage is directed precisely against those who actually do get to do meaningful work. For instance: in our society, there seems a general rule that, the more obviously one’s work benefits other people, the less one is likely to be paid for it. Again, an objective measure is hard to find, but one easy way to get a sense is to ask: what would happen were this entire class of people to simply disappear? Say what you like about nurses, garbage collectors, or mechanics, it’s obvious that were they to vanish in a puff of smoke, the results would be immediate and catastrophic. A world without teachers or dock-workers would soon be in trouble, and even one without science fiction writers or ska musicians would clearly be a lesser place. It’s not entirely clear how humanity would suffer were all private equity CEOs, lobbyists, PR researchers, actuaries, telemarketers, bailiffs or legal consultants to similarly vanish. (Many suspect it might markedly improve.) Yet apart from a handful of well-touted exceptions (doctors), the rule holds surprisingly well.

Even more perverse, there seems to be a broad sense that this is the way things should be. This is one of the secret strengths of right-wing populism. You can see it when tabloids whip up resentment against tube workers for paralyzing London during contract disputes: the very fact that tube workers can paralyze London shows that their work is actually necessary, but this seems to be precisely what annoys people. It’s even clearer in the US, where Republicans have had remarkable success mobilizing resentment against school teachers, or auto workers (and not, significantly, against the school administrators or auto industry managers who actually cause the problems) for their supposedly bloated wages and benefits. It’s as if they are being told “but you get to teach children! Or make cars! You get to have real jobs! And on top of that you have the nerve to also expect middle-class pensions and health care?”

If someone had designed a work regime perfectly suited to maintaining the power of finance capital, it’s hard to see how they could have done a better job. Real, productive workers are relentlessly squeezed and exploited. The remainder are divided between a terrorized stratum of the, universally reviled, unemployed and a larger stratum who are basically paid to do nothing, in positions designed to make them identify with the perspectives and sensibilities of the ruling class (managers, administrators, etc) – and particularly its financial avatars – but, at the same time, foster a simmering resentment against anyone whose work has clear and undeniable social value. Clearly, the system was never consciously designed. It emerged from almost a century of trial and error. But it is the only explanation for why, despite our technological capacities, we are not all working 3-4 hour days.

David Graeber

Vers une société de «jobs à la con» ?

help-desk-jobs.jpg

Vers une société de «jobs à la con» ?

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Le pamphlet d’un anthropologue américain dénonçant la bureaucratisation de l’économie et la multiplication des emplois inutiles, baptisés «bullshit jobs», a lancé une polémique.

Avez vous un «job à la con» ? Si vous avez le temps de lire cet article devant votre ordinateur au boulot, la réponse est probablement oui. Et à en croire la viralité du pamphlet consacré aux «bullshit jobs» (en VO) signé David Graeber, anthropologue à la London School of Economics et une des figures du mouvement Occupy Wall Street, vous n’êtes pas pas le seul.

 

Dans un court essai publié dans le magazine de la gauche radicale britannique Strike ! le 17 août, l’universitaire, qui n’aime pas qu’on le définisse comme anarchiste, décrit ce qu’il a baptisé le «phénomène des jobs à la con». Soit, selon lui, l’aliénation de la vaste majorité des travailleurs de bureau, amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialité de leur contribution à la société.

 

«Tout un tas d’emplois inutiles»


En introduction, David Graeber cite Keynes, qui, en 1930, prédisait que les avancées technologiques permettraient d’ici la fin du XXe siècle de réduire le temps de travail hebdomadaire à 15 heures par semaine. Pourtant, si la robotisation du travail a bien eu lieu dans de nombreux secteurs, «la technologie a été manipulée pour trouver des moyens de nous faire travailler plus», énonce Graeber.

«Pour y arriver, des emplois ont dû être créés et qui sont par définition, inutiles», explique-t-il, donnant en exemple «le gonflement, non seulement des industries de service, mais aussi du secteur administratif, jusqu’à la création de nouvelles industries comme les services financiers, le télémarketing, ou la croissance sans précédent de secteurs comme le droit des affaires, les administrations, ressources humaines ou encore relations publiques».

Et Graeber de conclure : «C’est comme si quelqu’un inventait tout un tas d’emplois inutiles pour continuer à nous faire travailler.»

Comment définir un emploi inutile ? Provocateur, Graeber propose la méthode empirique suivante : imaginer ce que serait le monde sans «les jobs à la con». «Dites ce que vous voulez à propos des infirmières, éboueurs ou mécaniciens, mais si ils venaient à disparaître dans un nuage de fumée, les conséquences seraient immédiates et catastrophiques, écrit-il.

Un monde sans profs ou dockers serait bien vite en difficulté, et même un monde sans auteur de science-fiction ou musicien de ska serait clairement un monde moins intéressant. En revanche, il n’est pas sûr que le monde souffrirait de la disparition des directeurs généraux d’entreprises, lobbyistes, chercheurs en relation presse, télémarketeurs, huissiers de justice ou consultants légaux. Beaucoup soupçonnent même que la vie s’améliorerait grandement.»

Tâches absconses

Dans le monde occidental, «les métiers productifs ont été automatisés» poursuit-il, alors qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni, en un siècle, «les emplois en tant que professionnels, clercs, managers, vendeurs et employés de l’industrie de service ont triplé, passant de un quart à trois quarts des employés totaux». L’anthropologue remarque par ailleurs l’existence d’un corollaire paradoxal : plus un travail est utile à la société et moins il est payé.

Et bien souvent déconsidéré, même si Graeber reconnaît quelques exceptions, comme les médecins. Pendant ce temps-là, un nombre toujours plus important de «gratte-papiers» travaillent entre 40 et 50 heures par semaine à des tâches absconses, qu’ils accomplissent souvent dans les 15 heures prédites par Keynes, passant «le reste de leur temps à organiser ou aller à des séminaires de motivation, mettre à jour leur profil Facebook ou télécharger des séries télévisées».

L’auteur conclut que le néolibéralisme en est paradoxalement arrivé au même point que les systèmes soviétiques de la deuxième moitié du XXe siècle, c’est à dire à employer un très grand nombre de personnes à ne rien faire. Une aberration à l’encontre des principes même du capitalisme, et d’autant plus incompréhensible compte tenu de l’important nombre de chômeurs dans les pays industrialisés.

The Economist, journal libéral par définition, n’a pas attendu pour répondre à Graeber à travers une note de blog. Le magazine y défend les emplois administratifs et managériaux en mettant en avant la nature «progressivement complexifiée» de l’économie mondiale moderne.

«Les biens qui sont produits sont plus complexes, la chaîne de fabrication utilisée pour les produire est plus complexe, le système qui consiste à les marketer, les vendre et les distribuer est plus complexe, les moyens de financement de tout ce système sont plus complexes, et ainsi de suite. Cette complexité est ce qui fait notre richesse. Mais c’est extrêmement douloureux à manager.»

Modes de vie anxiogènes, ultra-contrôlés et aseptisés

Sur Slate.fr, le journaliste Jean-Laurent Cassely pousse l’analyse de Graeber un peu plus loin, énumérant les symptômes des «bullshit jobs» dans la société, du «syndrome de la chambre d’hôte» à ses infinies représentations dans la pop culture, du film Fight Club à la série télé The Office, en passant par l’œuvre de Michel Houellebecq. Il cite aussi la politologue Béatrice Hibou, directrice de recherche au CNRS et auteur de La bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale (Éditions La Découverte).

Selon elle, l’émergence des «jobs à la con» va de pair avec les modes de vie anxiogènes, ultra-contrôlés et aseptisés, adoptés par le monde occidental. «Contrairement à une vision un peu critique de gauche qui dit que c’est de la faute du grand capital, en fait, nous sommes tous bureaucrates. Parce qu’au nom de la sécurité, du principe de précaution, de la facilité de la vie, on promeut cette extension de l’usage de la norme.»

Une chose est sûre : le succès de l’article de David Graeber, partagé frénétiquement sur les réseaux sociaux bien au-delà du cercle des universitaires ou des anarchistes et spontanément traduit dans de multiples langues par des blogueurs enthousiastes, témoigne ainsi de la validité d’une partie de sa théorie. Les ronds-de-cuir ont décidément beaucoup de temps libre devant leur ordinateur de bureau…

Libération

00:05 Publié dans Actualité, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sociologie, bullshit jobs, jobs à la con | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 05 septembre 2013

Le Midi

Le Midi...

La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 68, septembre - octobre 2013).

Le dossier central est consacré au Midi des troubadours et des cathares. On peut y lire, notamment,  des articles de Sophie Cassar ("Le comté de Toulouse"), de Rémi Soulié ("La civilisation de Midi languedocien au XIIe siècle" ; "De Frédéric Mistral au Larzac"), de Bernard Fontaine ("L'implantation de l'hérésie en Languedoc" ; "Le siège de Montségur"), de Martin Aurell ("1213 : Muret, la bataille décisive"), de Pierre de Meuse ("L'inquisition, mythe et réalité" ; "Le catharisme au risque de l'histoire"), de François Fresnay ("Simon de Montfort ") et de Philippe Conrad ("L'hérésie cathare revisitée" ; "Le Midi languedocien, des origines au XXe siècle").

Hors dossier, on pourra lire, en particulier, un entretien avec le général Maurice Faivre ("Du Renseignement à l'Histoire") ainsi que des articles d'Emma Demeester ("Le Tsar Alexandre II ou la réforme impossible"), de Michel Lentigny ("La résurrection des Etrusques"), de Michel Ostenc ("Verdi et le Risorgimento") et de Philippe d'Hugues ("L'Europe médiatrice") et la chronique de Péroncel-Hugoz.

 

NRH 68.jpg

Enki Bilal - Exposition

La fin des Anglo-Saxons ?

USA-GB : La fin des Anglo-Saxons ?

La Syrie a rompu une alliance historique


Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
Les USA, après s’être crées en révolte contre la Grande-Bretagne ont pris la succession de l’empire britannique dans une volonté de dominer le monde par le contrôle des mers. Une vision commune du monde partagée avec un fond ethnique et religieux a créé depuis la première guerre mondiale au moins ce qu’on appelle les Anglo-saxons. Ce sont ces derniers qui imposent une vision très atlantiste à l’Europe continentale et qui, en fait, orientent les choix de la « communauté internationale ».

                  Syrie : la fin du monde anglo-saxon ?

L’idée que la Grande-Bretagne  conserve un rôle mondial grâce aux Usa est une évidence. En fait, c’est Churchill qui a mis fin à l’empire et au rôle mondial de Londres malgré sa victoire sur l’Allemagne.  Depuis la Grande-Bretagne est à la remorque des Usa et plus près d’ailleurs de Washington que de Bruxelles.

Il y eut cependant une révolte de la fierté impériale : ce fut l’opération de Suez en 1956 avec les Français. Cela s’est soldé par la fin de la puissance des empires coloniaux et la confirmation de la domination des  américains et des soviétiques. Depuis la Grande-Bretagne est le plus fidèle allié et le plus inféodé du nouvel « empire ». On ironisait sur le bulldog britannique devenu caniche américain.

Est-ce aujourd’hui un nouveau tournant historique avec la fin de l’axe anglo-saxon ? Assurément  par rapport à l’Afghanistan, l’Irak et même la Libye, il y a rupture. Le caniche a rompu la laisse. Une rupture imposée au gouvernement par les élus et l’opinion publique. C'est le camouflet politique le plus cinglant de l’époque actuelle ! La dernière fois que la Chambre des Communes a dit "non" à une intervention militaire proposée par un Premier ministre, cela remonte à 1782. A l'époque, le Parlement britannique avait refusé d'envoyer des troupes supplémentaires en Amérique pour la guerre d'indépendance, contre la volonté du chef du gouvernement, Lord North. Il a été contraint de démissionner un mois plus tard. Dans les deux cas, un Premier ministre conservateur va-t’en-guerre a été répudié par ses propres fidèles.


L’opinion publique britannique ne soutient plus ce genre d'interventions depuis l'échec libyen : nos attaques aériennes n'ont pas servi à grand-chose. La torture, l'instabilité politique et les actes terroristes sont toujours le lot quotidien du pays. La Grande-Bretagne n'est pas une nation neutre ou pacifique. Mais ces ingérences dans les pays musulmans produisent des effets néfastes et contradictoires estime un politologue.

La Pologne, habituellement l’allié le plus loyal des Etats-Unis en Europe, a rejeté toute participation à un assaut militaire en Syrie. L’Allemagne se languit de l’époque où elle n’avait aucune décision à prendre sur l’utilisation ou non de ses soldats. Angela Merkel et son adversaire social-démocrate Peer Steinbrück seront ravis que la démocratie parlementaire britannique ait décidé de s’opposer à une attaque militaire en Syrie, ce qui retire la question du débat électoral allemand.

Aujourd’hui, la France est la seule à sembler vouloir récupérer et mettre le badge d’adjoint du shérif que la Chambre des communes a arraché de la poitrine de David Cameron. En mars 2003, c’était le président Jacques Chirac qui déclarait que la France allait former un axe Paris-Moscou-Pékin pour opposer un veto à la résolution des Nations unies qui aurait forcé le dictateur irakien à se soumettre aux volontés de l’Onu ou risquer une action militaire.

« Our oldest ally, France »... « Notre plus vieille alliée, la France », a souligné John Kerry, le secrétaire d’Etat américain. La formule n’est certes pas nouvelle : elle fait partie des classiques amabilités franco-américaines. Mais depuis quand ne l’avait-on pas prononcée à Washington avec insistance et conviction ? Sa sortie de la routine diplomatique marque un sacré retournement de situation. Cela  fait grincer les dents des Anglais. Quant aux Français n'en déplaise à François Hollande ils n’en demandaient certes pas tant.

L’étrange chemin de Damas de François Hollande n’est certes pas une promenade de santé politique, diplomatique et militaire. La France a toujours eu des problèmes avec le levant et la Syrie face notamment aux Anglo-Saxons… quand il y avait des Anglo-Saxons. Ironie de l’histoire certes, mais dont on aurait sans douter tort de se réjouir.

Intellectuels sous l'occupation

INTELLECTUELS SOUS L’OCCUPATION

 
Une réalité complexe

Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr
 
riding22.gifLe premier mérite de l’auteur, journaliste américain installé de longue date en France, c’est qu’il évite d’aborder une période compliquée avec des idées simples. Peu de périodes furent aussi compliquées que celle de l’Occupation. Alan Riding pose les bonnes questions : « Est-ce que le fait d’avoir travaillé sous l’Occupation était systématiquement une forme de collaboration ? » Des questions cruciales pour les intellectuels et artistes. 

Il y avait, montre-t-il, une infinité de nuances ente la résistance franche et la collaboration assumée, nuances passant notamment par la résistance passive – le fait de publier le minimum – le retrait de la vie littéraire, ou un mélange de collaboration et de services rendus à la Résistance. « Les Parisiens auraient été surpris d’apprendre que certains écrivains célèbres, des musiciens, des cinéastes, qui travaillaient avec l’accord des Allemands, étaient en même temps engagés dans la Résistance. » Si l’attitude des intellectuels et artistes français fut rien moins que monolithique, l’attitude des Allemands fut elle-même souvent complexe, entre répression, intimidation et tentative de séduction des intellectuels. C’est pourquoi la résistance littéraire fut bien souvent plutôt une dissidence de l’intérieur qui n’inquiétait pas outre mesure l’occupant allemand. « A partir de 1942, aucun de ceux qui étaient impliqués dans le Comité national des écrivains ou dans les groupes plus petits du cinéma, des arts, de la musique ou du théâtre ne fut arrêté. Une explication plausible est que, tout en étant décidé à lutter contre la résistance armée, les Allemands accordaient peu d’importance à ces groupes. » 

Une réalité complexe difficilement conciliable avec  les stéréotypes trompeurs d’une France toute entière résistante mais aussi avec la nouvelle vulgate dévalorisante présentant les Français comme massivement compromis dans la collaboration. Un écart entre le réel et le discours qui explique le persistant malaise français quant à l’histoire de la période 1940-1944. Comme le disait Jean-Galtier Boissière : veni, vidi, Vichy. Nous ne nous en sommes pas encore tout à fait remis.

Alan Riding, Intellectuels et artistes sous l’Occupation. Et la fête continue, Flammarion-Champs-histoire, 442 pages, 12 E.

Identitäre Meditationen über Triest

Trieste3.jpg

Identitäre Meditationen über Triest

Martin Lichtmesz

Ex: http://www.sezession.de

Bei der Recherche für einen Beitrag zum geplanten „Ortslexikon“ des Instituts für Staatspolitik [2] fiel mir eine sehr schöne, zu Unrecht verschollen gegangene Anthologie über Triest in die Hände, der ich die Informationen für diesen Artikel entnehme. An dem Band „Triest Trst Trieste“ (Mödling/Wien 1992) hat unter anderem mein ehemaliger grüner Geschichtslehrer aus Gymnasialzeiten mitgearbeitet, an den ich recht gute Erinnerungen habe.

Er gehörte zum durchaus sympathischen Typus eines Grünen, den man heute leider nur mehr selten findet. Sein biographisch-familiärer Hintergrund war recht abenteuerlich, und er hatte ein Flair von Globetrottertum um sich, das er freilich auch bewußt kultivierte. Besonders gern erzählte er von seinen kulinarischen Entdeckungsreisen in seiner zweiten Heimat Italien, wo er stets auf der Suche nach seltenen und exquisiten Perlen abseits der touristischen Trampelpfade war.

Im Gegensatz zu den heutigen „Diversity“- [3]Narren hatte er eine echte Liebe zur Vielfalt (man kann dieses geschändete Wort leider kaum mehr benutzen) insbesondere europäischer und mediterraner Kulturen. Er war Mitglied in einer kleinen Folklore-Band, die traditionelle Volkslieder aus ganz Europa sammelte und deren Stilelemente in ihren eigenen Songs zu recht ansprechenden Potpourris vermischte.  Dabei liebte er auch alpine und österreichische Volksmusik, mit einem gewichtigen Vorbehalt allerdings: sie mußte „authentisch“ sein und nicht verseucht durch die Kommerzentartungen des „Musikantenstadl“ und ähnlicher Frevel.

So war seine „multikulturelle“ Leidenschaft eng verwandt mit seiner kulinarischen: sie hatte etwas zu tun mit einer Sehnsucht nach dem „Echten“, Anderen, Bodenständigen, Unverwässerten, Vitalen, Urwüchsigen, Noch-nicht-Genormten, noch nicht durch die Konsumgesellschaft platt- und banal- und schalgemachten.

Ich mußte viele Jahre später an meinen Geschichtelehrer denken, als mir ein listiger Aphorismus von Gómez Dávila unterkam:

Die nationalistische Xenophobie bewahrt die Unversehrtheit köstlicher Speisen für die, die weder Nationalisten noch xenophob sind.

Das ist ein tragisches Dilemma, das leider kaum aufzulösen ist: wenn eine Kultur oder Volksgruppe ihre Eigenart bewahren will, muß sie sich bis zu einem gewissen Grad nach außen hin abgrenzen. Wenn sie aber nicht mehr imstande ist, bis zu einem gewissen Grad „durchlässig“ zu sein und fremde Einflüsse aufzunehmen, dann stagniert und versteinert sie. Kleinere Indianervölker, die keine Möglichkeit des Anschlusses an eine größere, stützende Kultur oder Nation haben, sitzen hier besonders in der Zwickmühle.

Ein „Muß“ für die Grünen der Neunziger Jahre (ob das heute auch noch so ist, weiß ich nicht), war die Leidenschaft für die Rechte diverser Minderheiten in Österreich: Zigeuner, Kroaten im Burgenland, Slowenen in Kärnten – besonders letztere ließen sich trefflich gegen das traditionell „blaue Gau“ der FPÖ ausspielen. Hier spielten natürlich oft eher sinistre nationalpsychologische Motive eine Rolle, ein nachgeholter Surrogat-Antifaschismus und eine Buße für die NS-Verbrechen.

Man konnte sich für den „Volkstumskampf“ (denn um etwas anderes ging es schließlich nicht) der Slowenen begeistern, zeigte aber keinerlei Interesse etwa am Schicksal der deutschen Minderheit in Slowenien, oder überhaupt der Vertriebenen des Weltkrieges aus Böhmen und Mähren, Schlesien und Pommern, Siebenbürgen und Ostpreußen. Denn deutsches Volkstum war eben „böse“, alles andere aber gut und unterstützenswert. Immerhin dachte mein grüner Geschichtslehrer nicht so.

Seine Faszination für Triest hing eng mit seinen multikulturellen Neigungen zusammen. Als typische Grenz- und Knotenpunktstadt war und ist Triest eine einzigartige Mischung aus romanischen, slawischen und germanischen Einflüssen. Sie stand rund fünfeinhalb Jahrhunderte unter der Herrschaft der Habsburger, die dort unverkennbare Spuren hinterlassen haben. Ganze Stadtviertel sind von theresianischen und josefinischen Bauten geprägt, Doppeladler prangen noch auf vielen Gebäuden und zuweilen wähnt man sich auf der Ringstraße oder in Znaim und Budapest. Nur ein paar Kilometer auswärts findet sich das eigenartige, märchenhafte Schloß Miramare, das für den späteren unglückseligen „Kaiser von Mexiko“ Maximilian erbaut wurde.

Auf dem nicht minder romantischen Schloß Duino schrieb Rainer Maria Rilke seine berühmten „Duineser Elegien“.  Sowohl Italo Svevo [4], der eigentlich Aron Hector Schmitz hieß, Autor des Jahrhundertromans „Zenos Gewissen“, als auch der Jugendbewegung-Jupiter Theodor Däubler [5] wurden in Triest geboren und nachhaltig von der Stadt geprägt. Egon Schiele malte hier Fischerboote und Hafenszenerien, Adalbert Stifter erblickte hier zum ersten Mal das Meer.

trieste-frioul-venetie-julienne-274414-jpg_165212.JPG

Däublers Freund Hans Blüher [6] schrieb in seiner Autobiographie „Werke und Tage“ (1920) über seine einsamen Jugendwanderungen von Deutschland nach Italien, die ihn nach Triest, Venedig und Neapel führten. Er gedachte darin der „großen Züge der deutschen Könige und Kaiser über die Alpen“, in denen er einen tieferen Drang als nach bloßer profaner Beutelust am Werke sah:

Wer es je gespürt hat, wie scharf die Grenze zwischen der germanischen und der italienischen Landschaft gezogen ist, wer je den Gratzauber in sich aufgenommen hat, der einem ankommt, wenn man wieder beginnt, bergab zu steigen, wer auch gewohnt ist, auf die Dinge zu achten, die Vegetation, veränderter Sternenhimmel, Bodenduft und solches mehr bei einem Menschen erwirkten, dem wird das lediglich Hinzugekommene der ökonomischen Motivierungen, besonders jener Zugrichtung Deutschland-Italien ohne weiteres klar.

Ich fühlte mich jedenfalls durchaus als Deutscher und spürte den Zug der Geschichte meines Volkes in mir, als es mich mit völlig unwiderstehlicher, geradezu fanatischer Gewalt nach dem Süden zog, nach jenem Süden, der mir immer unerträglich war, dessen Waldlosigkeit eine Beleidigung meiner ganzen Natur enthielt, dessen Menschen so durchaus anders waren als ich: dieser Süden, den ich jedesmal mit einem schluchzenden Gefühlvon Heimweh nach den deutschen Landen verließ, den ich jedes Jahr abschwor mit den Worten: „Es war das letztemal!“ – und der mich fünf Jahre mit unausweichbarer Beständigkeit in seinen Bann zog. Es muß wohl das Schicksal des deutschen Menschen sein.

Unterwegs nach Triest war Blüher auch bei den Slowenen eingekehrt, die ihm als arm, „gütig“ und gottesgläubig erschienen. Nur eines ging ihm gegen den Strich:

Aber was mir an diesem Volke unterträglich war, das war die Entvokalisierung der Sprache. Wer in der Lautwelt der Antike groß wurde, dem klingen konsonantenreiche Sprachen barbarisch, und so bekam ich eine immer mehr unbezwingbar werdende Sehnsucht nach Italien, dessen Sprache mir vertraut war und meinen lateinischen Ohren wohltat.

James Joyce verbrachte in Triest seine Jugendjahre, zur genau gleichen Zeit, als Blüher seine Wanderungen unternahm. Joyce war zeitlebens ein freiwilliger irischer Exilant, und er war um so mehr Ire, umso mehr Exilant er war – dazu paßt eine Stadt, die auf ihre Weise eine seltsame Lage im „Exil“ hat, als überwiegend italienische Stadt,die fast gänzlich von slowenischem Hinterland ummantelt ist.

Hilde Spiel schrieb in 1980 in der Novelle „Mirko und Franca“ über die „vielgesichtige Stadt“:

Es gibt Tage und Orte, an denen Triest nur eine seiner Facetten hervorkehrt, nur venezianisch oder nur slawisch erscheint, nur österreichisch oder nur ungarisch, aber auch, unter gewissen Umständen, nur jüdisch, nur griechisch, levantinisch, oder sogar französisch (…).

Im Jahr 1910 zählte Triest etwa 225.000 Einwohner, darunter 120.000 Italiener, 60.000 Slowenen, 12.000 Deutsch-Österreicher, 2.500 Kroaten sowie 30.000 Ausländer aus aller Welt: Levantiner aller Art, Griechen, Armenier, Juden, Türken, Engländer oder Franzosen.

Die unwiderstehliche Anziehungskraft, die eine Stadt wie Triest auf meinen Lehrer hatte, liegt also auf der Hand. Der erwähnte Sammelband „Trieste Trst Triest“ zeichnet allerdings nicht das Bild eines Idylls. Immer wieder wird deutlich, daß die Reize und Spannungen „multikultureller“ Gebilde nicht voneinander zu trennen sind, daß vor allem immer wieder die Frage auftaucht, was solche Gebilde überdachen und zu einer friedlichen und funktionierenden Einheit fügen kann.

Historisch gesehen ist es nun leider so, daß Demokratien für diesen Zweck die denkbar ungünstigsten Staatsformen [7] sind. In der Tat sind sie häufig Zerfallsprodukte größerer Imperien, Antithesen „multikultureller“ Staatsformen. Demokratie und Nationalismus sind in der Neuzeit eng verwoben gewesen.

Unbestritten ist, daß die wirtschaftliche und kulturelle Glanzzeit der Stadt in die Zeit der Habsburger-Herrschaft fällt, insbesondere in die drei Jahrzehnte vor dem 1. Weltkrieg, als Triest der leistungsstärkste Hafen des Mittelmeers war und seine Bahnlinien bis nach Bombay gingen. In den Beiträgen des Bandes erscheint die k.uk.-Monarchie daher auch in einem überwiegend positiven Licht.

Bis heute ist das „Image“ der Österreicher in Triest relativ positiv besetzt. Die Identität der Stadt ist ohne diese Prägung eben nicht denkbar. Als ich sie mit zwölf Jahren zum ersten Mal besuchte, bot mir ein gleichaltriger italienischer Junge Verbrüderung an, als er erfuhr, woher ich komme. Das hat einen großen Eindruck auf mich gemacht, und mir ein erhabenes und freudiges „paneuropäisches“ Gefühl gegeben.

Historisch gesehen war die Beziehung der Italiener zu den Österreichern aber alles andere als harmonisch. Österreich-Ungarn war der große Gegner in den heroischen Freiheitskämpfen der Epoche von Garibaldi und Cavour. Seit den 1840er Jahren war auch in Triest der „Irredentismus“ gewachsen und seit 1866 geradezu explodiert. Wobei sich die italienischen Nationalisten in einer paradoxen Lage befanden, denn die Blüte der Stadt verdankte sich nunmal der verhaßten Habsburger Fremdherrschaft.

Der Triester Schriftsteller Scipio Slapater [8] beschrieb das Dilemma so: „Alles, was dem Handel dient, bedeutet Vergewaltigung der Italianità – und was diese wirklich fördert, schadet jenem.“ Dazu paßt auch die ironische Wendung, daß der große Märtyrer der Nationalbewegung, Guglielmo Oberdan, als Wilhelm Oberdank und Sohn einer deutschstämmigen Slowenin und eines Österreichers geboren wurde. Oberdan hatte 1882 versucht, Kaiser Franz Joseph zu ermorden. Seinen Henkern soll er noch heroisch entgegengeschrien haben: „Es lebe Italien! Es lebe das befreite Triest!“

Slataper selbst war ein glühender Bewunderer Oberdans und zunächst Anhänger der irredentistischen Bewegung, obwohl er halber Slowene war, und sich, wie er in einem Brief an seine Frau bekannte, als „Slawe, Deutscher und Italiener“ zugleich sah. Vom Slawen habe er die „seltsame Sehnsucht“, den „Wunsch nach Neuem, nach verlassenen Wäldern“, die „Sentimentalität“, und „ein endloses Träumen ohne Grenzen“. Vom „deutschen Blut“ habe er die „eselköpfige Sturheit“ und den „dikatorischen Willen und Ton“, ein „Verlangen nach Herrschaft und Kraft“: „Diese Elemente sind im italienischen Blut verschmolzen.“

Zuweilen erschien ihm sein slawisches Erbe noch mächtiger als seine „Italianità“. In seinem Buch „Mein Karst“ [9](1912) schrieb er:

Ich möchte euch sagen: ich bin im Karst geboren… ich möchte euch sagen: ich bin in Kroatien geboren… ich möchte euch sagen: ich bin im mährischen Tiefland geboren…

Dementsprechend kritisierte Slataper die anti-slawische Stoßrichtung der Irredentisten, wandte sich schließlich überhaupt vom Nationalismus ab und sozialistischen Ideen zu.  Er fiel 1915 in der 4. Isonzoschlacht als Freiwilliger auf italienischer Seite. Er war erst 27 Jahre alt.

Robert Musil beschrieb im „Mann ohne Eigenschaften“ das illoyale Verhalten der „Reichsitaliener“, der Figur des Grafen Leinsdorf in den Mund gelegt: an Kaisers Geburtstag habe er keine einzige Fahne in ganz Triest gesehen, aber am Tag des Geburtstags des Königs von Italien laufe alle Welt mit Blumen im Knopfloch herum. Und was die Slowenen betrifft, so lägen sie sich zwar dauernd mit den Italienern in den Haaren, aber solidarisieren sich sofort mit ihnen, „sobald es heißt, daß wir germanisieren.“

trieste_2.jpg

Die Spannungen zwischen den italienischen Triestinern und den Österreichern schilderte auch Hermann Bahr 1909 in seiner „Dalmatinischen Reise“. Man mag darin auch das Muster heutiger „Integrationsprobleme“ wiedererkennen. Bahr glaubte, das Problem sei durch eine Art „Willkommenskultur“ zu lösen:

Die Italiener wollen eine italienische Universität, um ihre Söhne auszubilden, und sie wollen sie in Triest, weil sie Triest nahe haben und weil ihre Söhne in fremden Städten unglücklich sind. Nein, sagt die Regierung: sie wollen sie, um Irredentisten zu züchten! Worauf zu antworten wäre: Irredentisten züchtet ihr, ihr, weil jeder österreichische Italiener ein Irredentist sein wird, solange er sich in Österreich fremd fühlt, weil jeder sich in Österreich fremd fühlen muß. Solange man ihm mißtraut! Die Heimat des Menschen ist dort, wo er sich bei sich zu Hause fühlt. Sorgt dafür!

Und ferner: eine bessere Zucht von Irredentisten als in Wien gibt es gar nicht. In Wien fühlt sich der italienische Student fremd, er versteht die Sprache nicht, er ist von Feindschaft umgeben, niemand nimmt sich seiner an, Heimweh quält ihn, so sitzt er den ganzen Tag mit den anderen im Café beisammen, um nun doch seine Sprache zu hören, und wenn er unter diesen nun ein einziger ist, den die Not oder die Sehnsucht zum Irredentisten macht, so sind es nach einem Monat alle; seelische Kontagion nennt man das.

Und endlich: Ihr treibt jeden Italiener aus Österreich heraus, dem ihr die Wahl stellt, ein Italiener oder Österreicher zu sein! Es muß ihm möglich werden, als Italiener ein Österreicher zu sein. Wie denn unser ganzes österreichisches Problem dies ist, daß es uns möglich werden muß, Österreicher deutscher oder slawischer oder italienischer Nation zu sein.

Ähnliche Probleme und Gedankengänge finden wir heute wieder, mit einem gravierenden Unterschied: der heutige Nationalstaat Österreich ist eben, auch wenn man es schon vergessen hat, „Deutsch-Österreich“, der klägliche Rest auf ethnischer Basis, der übriggeblieben ist, nachdem das Kaiserreich Österreich an den von Bahr benannten Problemen gescheitert ist. Schon allein darum ist Bahrs Rhetorik der „Willkommenskultur“ nicht auf heutige Verhältnisse übertragbar. Wo er von „Österreichern“ spricht, meint er nicht allein die  ethnischen Deutsch-Österreicher. Was der Bogen der k.u.k.-Monarchie nicht geschafft hat, soll heute eben ein Reisepaß und ein Bekenntnis zu „freiheitlich-demokratischen Grundwerten“ und „Menschenrechten“ ähnlichem bewerkstelligen. Es ist zu erwarten, daß das erst recht nicht funktionieren kann.

Wir sind hier auch mitten in der Atmosphäre von Joseph Roths „Radetzkymarsch“. Leser des Romans werden sich noch an den „reaktionären“, trinkfesten polnischen Grafen Chojnicki aus Galizien erinnern, der gegen Nationalisten, Sozialisten, progressive Juden und sonstige Demokraten wettert, die die Monarchie in Stücke reißen wollen. Zugleich weiß er, daß die Seele des Reiches bereits gestorben ist und keine Integrationskraft mehr besitzt.

Joseph Roth, wie viele galizische Juden glühend kaisertreu, hatte diese Welt des habsburgischen Reiches geliebt. An ihrem Verlust ist er schließlich zugrunde gegangen, als Heimatloser und Exilant. In der Tat ist wohl nie das Ideal einer zugleich vielgestaltigen und zugleich einheitlich gebündelten Zivilisation so greifbar nahe gewesen. So zumindest schien es manchem Sproß der „Welt von Gestern“ (wie Stefan Zweig formulierte) im nostalgischen Rückblick.

Mir liegt etwa ein 1967 im katholischen Wiener Herold-Verlag erschienenes  Bändchen vor, „Abgesang auf eine große Zeit“, das von einem Mann mit dem unwahrscheinlichen Namen Otto Forst de Battaglia (1889-1965) verfaßt wurde. Es handelt sich um einen Seelenverwandten des Grafen Chojnicki: ein altösterreichischer Pole, aus Galizien stammend, in Wien geboren, der den Namen einer italienischen Adelsfamilie trug. In dem Aufsatz „Österreich, ein Reich der Mitte“, schreibt er:

Ostische, alpine, mittelmeerische, dinarische, nordische und sogar ein nicht übersehbarer Einschlag vorderasiatischer, westischer und mongoloider Rasse, sodann – nicht mehr aufspürbarer Vorbewohner zu vergessen – Illyrer, Thraker, Italiker, Kelten, Römer samt dem Kaleidoskop der unter deren Adlern in Vor-Österreich garnisonierenden Legionäre, hernach Germanen und Slawen und wieder Germanen: das alles hat sich zu einem Ganzen vermengt.

Und jeder Bestandteil des Amalgams steuerte etwas zu dessen Eigenart bei. Daran änderte auch die sprachliche und kulturelle Überdachung durch das Deutschtum nichts. Und dem sich auch starke, von hoher Kultur gesättigte Elemente einfügten, die später ins Land einströmten: Italiener, Spanier, französische Emigranten, assimilierte Juden und andere sporadische Einwanderer aus allen Zonen, von Portugal und Irland bis Armenien und Hellas.

Und in einem Aufsatz über Joseph Roth schreibt Forst de Battaglia über dessen Heimatstadt Brody in Galizien an der russisch-österreichischen Grenze:

Es war weniger das deutsche Wesen, am dem die sich Weltleute Dünkenden hier zu genesen suchten, denn das österreichische, schwarzgelbe, kaiserliche, habsburgische, für das die deutsche Sprache ein verbindendes Glied zwischen einem Dutzend Nationen bedeutete und dem die deutsche Kultur ein Kleid sein mochte, in das gehüllt man Einlaß in den vornehmen Kreis der europäischen Völkerfamilie fand.

Heute ist davon wenig bis gar nichts mehr übrig. In ganz Tschechien kommt man heute allenfalls mit Englisch durch, dafür lebt das Land touristisch hauptsächlich vom Glanz der böhmisch-mährisch-habsburgischen Zeit, unter wohlfeiler Verleugnung und Vertuschung des vorwiegend deutschen Charakters dieser Kultur von Gestern, wovon ich mich neulich anläßlich eines Besuches in Brünn wieder überzeugen konnte. Das ist ein Gedanke, den ich auf Reisen durch Tschechien nie ganz abwehren kann: Da haben sie nun also endlich ihren popeligen, ethnisch homogenen Nationalgurkenstaat, für den soviel Blut, vor allem der Sudetendeutschen, geflossen ist. Und für was?

Das Konzept des demokratischen Nationalstaats im Sinne der „Selbstbestimmung der Völker“ galt nach 1918 als die große Lösung der von Bahr bezeichneten Probleme. Sie waren in manchen Ländern allerdings erst dann so richtig „gelöst“, als mit ethnischen Säuberungen nachgeholfen wurde – die traurige Geschichte der Tschechoslowakei und Jugoslawiens sind Beispiele für eine solche Zuspitzung.

Auf dem Spielberg in Brünn, wo sich einst einer der größten Kerker der Monarchie befand, stehen übrigens heute noch Denkmäler, die von Mussolinis Regime in den Zwanziger Jahren gestiftet wurden: Erinnerungen an all die Märtyrer des italienischen Freiheitskampfes, die in der Festung inhaftiert waren. Zur gleichen Zeit unterdrückten und italianisierten die Italienern die Südtiroler, während die Tschechen unter Masaryk und später Benesch eine analoge Politik wider die deutsche Bevölkerungsgruppe in der Tschecho-Slowakei betrieben, die immerhin 3 Millionen Menschen umfaßte, nicht weniger als ein Viertel der Gesamtbevölkerung.

Eine ähnliche Politik wie die Südtiroler bekamen die Triestiner Slowenen ab 1919 zu spüren. Nun hatten die Irredentisten endlich bekommen, was sie sich gewünscht hatten: ein italienisches Triest, das freilich seine Geltung als Weltstadt verloren hatte. Aber die „Italianità“ war in ihren Augen immer noch nicht umfassend genug. Bereits 1920, zwei Jahre vor dem Marsch nach Rom, setzte nationalistisch-faschistischer Terror gegen slowenische Einrichtungen ein; so wurde im Sommer des Jahres das Kulturzentrum „Narodni dom“ abgebrannt. Unter Mussolini wurde eine zum Teil äußerst brutale Italianisierungspolitik betrieben.

Der Triester Schrifsteller Giani Stuparich, ein Freund Scipio Slatapers und dessen Kampfgefährte an der Front (auch er, wie der Name verrät, von slawischer Herkunft), protestierte:

Ist es rechtens, die Felder, die Kirchen dieser Slawen heimzusuchen und ihnen mit dem Revolver in der Hand zu befehlen, nicht mehr auf slawisch zu lieben, zu denken und zu beten?

Das Drama eskalierte im Laufe der folgenden Jahrzehnte und füllte am Ende des zweiten Weltkriegs auch die Karsthöhlen bei Triest mit Massengräbern von Italienern, Deutschen und Kroaten. Man kann alles in allem nicht sagen, daß der Nationalismus seinen schlechten Ruf unverdient erhalten habe.

Dennoch will ich mit einem Plädoyer von Nicolás Gómez Dávila schließen:

Reden wir nicht schlecht über den Nationalismus.
Ohne die nationalistische Virulenz würde über Europa und die Welt schon ein technisches, rationales, uniformes Imperium herrschen.
Rechnen wir dem Nationalismus mindestens zwei Jahrhunderte geistiger Spontanität, freien Ausdrucks der Volksseele, reicher historischer Mannigfaltigkeit zum Verdienst an.
Der Nationalismus war die letzte Verkrampfung des Individuums angesichts des grauen Todes, der seiner harrt.

mercredi, 04 septembre 2013

Elementos no. 49-50-51-52-53-54

ELEMENTOS Nº 54. LA FALSA IDEOLOGÍA DE LOS DERECHOS HUMANOS
 
 
Descargar (issuu.com)

Descargar (scribd.com)


Descargar (docs.google.com)


Sumario.-


Más allá de los Derechos Humanos. Defender las Libertades, por Alain de Benoist


Reflexiones en torno a los Derechos Humanos, por Charles Champetier


El Derecho de los Hombres, por Guillaume Faye


Derechos Humanos: una ideología para la mundialización, por Rodrigo Agulló


En torno a la Doctrina de los Derechos Humanos, por Erwin Robertson


¿Derechos del hombre?, por Adriano Scianca


¿Son universales los Derechos Humanos?, por François Julien


Los Derechos Humanos  como derechos de propiedad, por Murray Rothbard


La religión de los Derechos Humanos, por Guillaume Faye


Derechos comunes y Derechos personales en Ortega y Gasset, por Alejandro de Haro Honrubia



Derechos Humanos: disyuntiva de nuestro tiempo, por Alberto Buela
 

ELEMENTOS Nº 53.

MISCELÁNEA DE AUTORES DE LA KONSERVATIVE REVOLUTION (Vol. II)

 
Descargar en issuu.com

Descargar en scribd.com


Descargar en docs.google.com


Sumario.-



Gottfried Benn. El doloroso calvario de un inconformista descreído, por Alain de Benoist

“Consideraciones de un apolítico” de Thomas Mann, por Nicolás González Varela

Friedrich Reck, el solitario elitista, por Christine Zeile

Edgar J. Jung, la ambigüedad de la Revolución Conservadora, por Jean-Pierre Faye

Hugo von Hofmannsthal, la voz del simbolismo vienés, por Francisco Arias Solis

El vitalismo e historicismo de Ludwig Klages, por César Águila Cázarez

Edwin Erich Dwinger: dar sentido al sufrimiento, por Ulli Baumgarten

Homenaje a Ernst von Salomón, por Ernesto Milá

Apuntes sin sombra de Hugo von Hofmannsthal, por Otto Cázares

Thomas Mann y el desencantamiento de las tradiciones alemanas, por Fernando Bayón

Friedrich Reck: el hombre que pudo matar a Hitler, por Peio H. Riaño

Otto Strasser y el Frente Negro, por Erik Norling

Ernst Forsthoff y el Estado Total, por Jean-Pierre Faye

Carl Schmitt, ¿teórico del Reich?, por Alejandro Vergara Blanco

 
Oswald Spengler ¿precursor del nacionalsocialismo?, por Javier R. Abella Romero
 

ELEMENTOS Nº 52. LA UTOPÍA IGUALITARIA. CONTRA EL IGUALITARISMO

 
Enlace Revista (issuu.com)

Enlace Revista (scribd.com)


Enlace Revista (docs.google.com)


SUMARIO.-



El totalitarismo igualitario, por Alain de Benoist

Tradición e Igualitarismo, por Laureano Luna

Las falacias del igualitarismo, por Carlos Alberto Montaner

La naturaleza subversiva del igualitarismo, por El Emboscado

Igualitarismo y las élites, por Murray N. Rothbard

La dogmática del igualitarismo, por José María Benavente Barreda

Acerca de la democracia: el igualitarismo, por Eduard Alcántara

Ciencia y desigualdad, por Denes Martos

El igualitarismo democrático como triunfo de la moral cristiano-nihilista en Nietzsche, por Verónica Rosillo Pelayo

Igualitarismo, democracia y plebeyismo en Ortega y Gasset, por Alejandro de Haro Honrubia

Las paradojas vinculadas al igualitarismo y la utopía, por H.C.F. Mansilla

Igualitarismo e Imperio, por William Marina

El igualitarismo es una revuelta contra la Naturaleza, por Murray N. Rothbard

El mito del igualitarismo, por Eugenio Vegas Latapie

El igualitarismo de las masas, según Sloterdijk, por Juan Malpartida
 

ELEMENTOS Nº 51. BICENTENARIO DE SU NACIMIENTO II. WAGNER vs. NIETZSCHE y viceversa

 
Enlace Revista electrónica (issuu.com)

Enlace Revista (scribd.com)


Enlace Revista (docs.google.com)


SUMARIO.-


Nietzsche contra Wagner, por Andrés Gómez


Wagner contra Nietzsche. Meditaciones sobre dos mundos enfrentados, por Ramón Bau


Nietzsche y Wagner, por Rüdiger Safranski


Wagner según Nietzsche, por Sergio Méndez Ramos


Nietzsche-Wagner, por Heinrich Köselitz y Ferdinand Avenarius

El desvío nietzscheano de Wagner, por Joseph Victor Widmann


Nietzsche contra Wagner, Wagner contra Offenbach. Una contribución estética al “Caso Wagner”, por Gerardo Argüelles Fernández


Wagner y Nietzsche: la trascendencia nacional o filosófica, por Daniel Alejandro Gómez


Nietzsche-Wagner: Preeminencia de la poesía en la obra de arte total, por Gonzalo Portales

 

ELEMENTOS Nº 49. EMILE CIORAN: LIRISMO FILOSÓFICO

 
 

Enlace Revista (issuu.com)

Enlace Revista (scribd.com)


Enlace Revista (docs.google.com)


SUMARIO


Un hombre asombrado...   y asombroso, por Fernando Savater
 
La revelación de Emile Cioran, por Abel Posse
 
Cioran y la ética de la introspección, por Luis Ochoa Bilbao
 
Cioran: apasionado por la existencia, por Sergio Rivas Salgado
 
Cioran: el alarido lúcido, por Luis Fraga
 
Emile Cioran, el ateo creyente, por Gianfranco Ravasi
 
Sobre E. M. Cioran, por Fernando Savater
 
¿Es Cioran un filósofo?, por Luis Roca Jusmet
 
El inconveniente de ser Cioran, por Augusto Isla
 
Cioran y Eminescu. La plegaria de un dacio, por Vasilica Cotofleac
 
Homenaje a Nicole Parfait, lectora de Cioran, por Rosemary Rizo-Patrón
 
Nicole Porfait y Émile Cioran: el desafío del ser, por Nelson Vallejo-Gómez
 
Emil Cioran y la Revolución Conservadora en Rumanía, por Claudio Mutti
 
Cioran y el fascismo, por José Ignacio Nájera
 
Cioran y la España del desengaño, por Manuel Arranz
 
El concepto de la historia  en Cioran, por Rafael Rattia
 
Entrevista a Simone Boué, esposa de Cioran, sobre Cioran, por Maite Grau
 
Emil Cioran: un escéptico apasionado por la lucidez, por Mijail Malishev
 


Cioran, del rumano al francés, por Edgardo Cozarinsky

Presseschau September 2013

vigJournaux.jpg

Presseschau

September 2013

 

Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...

AUßENPOLITISCHES
Fed hält erstmals US-Staatsschulden von mehr als 2 Billionen Dollar

Globale Inflation hat begonnen: Die Eliten zittern vor dem Zorn der Betrogenen

Euroraum am Rande des Abgrunds
Star-Ökonom James Galbraith: „Europa ist seinem Zusammenbruch näher als der Lösung“

Die 27 größten Risiken unserer Zeit

Der Rückversicherer Swiss Re hat in einem umfassenden Report die 27 größten Risiken für die Menschheit aufgezeigt. Sechs davon sind schwerwiegend und durchaus realistisch – so z.B. galoppierende Inflation.

http://www.format.at/articles/1335/931/364947/die-27-risiken-zeit

Gier – Wirtschaftskrise mit System

Arbeitslosigkeit in Österreich steigt deutlich
Trotz strahlenden Sonnenscheins und Urlaubs-Hauptsaison ist die Zahl der Arbeitslosen auch im Juli weiter gestiegen.

Schweiz plant Bankenrettung durch Raub von 600 Mrd. Franken bei den Bankkunden

(Die Diskussion wird in Deutschland auch noch kommen)

Die Schweizer suchen eine Hymne mit Pepp

Ihre alte Nationalhymne gefällt den Schweizern nicht mehr. Zu altbacken. Musikerin Stucky sagt, bei einer Hymne müsse man "Heimweh bis in die Knochen" bekommen. Mit Psalmen funktioniert das aber nicht.

http://www.welt.de/vermischtes/article118651306/Die-Schweizer-suchen-eine-Hymne-mit-Pepp.html

Bürgerrechte

Snowdens unbeugsame Filmemacherin

http://blog.campact.de/2013/08/die-unbeugsame/

(Wollen die den zwangskastrieren, oder worum geht es da???)

Bradley Manning will als Frau leben

Bradley Manning will künftig als Frau leben. Das ließ der verurteilte Wikileaks-Informant über seinen Anwalt im US-Fernsehen ausrichten. Er wolle fortan den Namen Chelsea Manning tragen.

http://www.gmx.net/themen/nachrichten/ausland/60akqdg-bradley-manning-wikileaks-chelsea#.A1000024

(Compact)

Big Brother hält Deutschland besetzt - Snowden, Merkel und die NSA

http://www.youtube.com/watch?v=ETJmQBbQ2Og (Aperçu)

Moskau

Jobangebote für Snowden in Russland

http://www.abendzeitung-muenchen.de/inhalt.moskau-jobangebote-fuer-snowden-in-russland.b80537d7-1cb3-4111-8120-5750a17b10a9.html

Eklat um Snowden-Asyl: Obama sagt Treffen mit Putin ab

http://www.spiegel.de/politik/ausland/eklat-um-snowden-asyl-obama-sagt-treffen-mit-putin-ab-a-915345.html

(Er scheint keine anderen Probleme zu haben. War da nicht mal ein Flughafen?...)

Umstrittenes Gesetz

Schwulen-Hass: Wowereit schreibt Moskauer OB

http://www.op-online.de/nachrichten/politik/schwulen-hass-wowereit-schreibt-moskau-zr-3084610.html

(na dann)"Unterdrückung wird auf Revolution treffen"
Lady Gaga nennt Putins Regierung "kriminell"

(dazu Michael Klonovsky)
Russland: Glühbirnen und Mentholzigaretten

USA

Bewaffnete Lehrer sollen vor Amokläufern schützen

http://www.handelsblatt.com/politik/international/usa-bewaffnete-lehrer-sollen-vor-amoklaeufern-schuetzen/8577772.html

(zur US-Kriegstreiberei)

Vorwände und Tatsachen: Gleiwitz, Rugova, Damaskus

http://www.sezession.de/40571/vorwaende-und-tatsachen-gleiwitz-rugova-damaskus.html

(PI zum roten Dany…)Kinderschänder Cohn-Bendit will Bomben auf Syrien

Baschar al-Assad im Interview für "Izvestia"

http://apxwn.blogspot.de/2013/08/baschar-al-assad-im-interview-fur.html#.Uh4RQz-BaNa

 

 

Französischer Ex-Minister: Syrien-Krieg seit 2009 geplant

 

 

 

Syrien: Bosnische Muslime kämpfen auf Seiten der Rebellen

 

 

 

Ein Veteran klagt an

 

Mein letzter Brief

 

Thomas Young wurde im Irakkrieg schwer verwundet. Jetzt liegt der Friedensaktivist im Sterben und schreibt einen letzten Brief an George W. Bush – eine schonungslose Abrechnung.

 

 

 

Afghanistan: Bundeswehr lässt millionenschweres Kriegsgerät zurück

 

 

 

TV-Serie „Burka Avenger“

 

Burka-Superheldin spaltet Pakistan

 

 

 

Iran verurteilt Christen wegen Bibel-Verteilung zu langjähriger Haft

 

 

 

3 Meldungen zur Bandenkriminalität in Marseille – ein gefährliches Pflaster…

 

 

 

 

 

(Antikommunistische Aktion)

 

Bulgarien

 

Rosafarbene Entschuldigung für Invasion

 

 

 

Nordkoreaner flieht übers Meer nach Süden

 

 

 

 

INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

 

 

Merkel über die deutsche Souveränität am 21.08.13 in Stuttgart

 

 

 

Deutsche Arbeitsagentur gibt Hartz-IV-Empfängern Armutstipps

 

 

 

Das Zinstief frisst die Ersparnisse der Deutschen

 

 

 

Expertenstudie

 

Gebäudesanierung wird Armut nach sich ziehen

 

 

 

Viele deutsche Kommunen stehen vor dem Nichts

 

Die Bertelsmann-Stiftung schlägt Alarm: Die Finanzlage vieler Kommunen und Kreise hat sich dramatisch zugespitzt. Zehn Millionen Deutsche leben in Städten, die kaum noch handlungsfähig sind.

 

 

 

Eupoly – Ein europäischer Alptraum

 

 

 

Angst vor Armut

 

Deutsche fürchten Lügen in der Euro-Krise

 

 

 

Euro-Experiment war von Anfang an zum Scheitern verurteilt

 

20 Jahre Maastricht: Die Mutter aller Euro-Lügen

 

 

 

Schäuble: Griechenland braucht weitere Hilfen

 

 

 

 

AfD-Funktionärin preist Bereicherung durch Vielfalt

 

 

 

Die AfD – Resonanzboden, Energiepumpe, Partei

 

 

 

Deutsche Bank warnt vor Euro-Kritikern

 

 

 

Erzbischof Zollitsch gegen Euro-Kritiker im Bundestag

 

 

 

Forsa-Chef besorgt über möglichen AfD-Erfolg

 

 

 

(AfD)

 

Wahlkampf in Berlin

 

Polizeischutz für Plakatierer

 

 

 

 

Gewaltandrohungen

 

AfD braucht im Wahlkampf Polizeischutz

 

In Göttingen gehen Autonome und die Grüne Jugend massiv gegen die Alternative für Deutschland vor. Die Partei mache "nationalistische Propaganda". Aus Angst erwägt die AfD nun einen Wahlkampfabbruch.

 

 

 

Aktionen gegen AfD-Wahlkampf: Plakate in Duderstadt zerstört

 

 

 

Gewalt gegen die AfD ist Gewalt gegen die Demokratie

 

Linksextreme Attacken mit grünem Beistand

 

 

 

Linker Terror gegen den Wahlkampf der AfD in Göttingen

 

 

 

Mitglied des AfD-Landesvorstandes bei Angriff auf Infostand der Afd in Schwerin verletzt

 

 

 

Dokumentation gewalttätiger Übergriffe gegen die Alternative für Deutschland

 

 

 

 

Angriff auf Bernd Lucke / AfD-Wahlkampfveranstaltung von Autonomen gestürmt

 

 

 

Attentat auf Bernd Lucke am 24 08 2013 Waldbühne Bremen

 

 

 

Wird Bernd Lucke den Wahltag noch erleben?

 

Die Botschaft aus Bremen signalisiert Vernichtungswillen

 

 

 

AfD-Chef Lucke fordert Kampf gegen Linksextremismus

 

 

 

Grüne rufen zur Sabotage von AFD-Wahlkampf auf

 

 

 

 

Grüne Sprachpanscher

 

 

 

("Grüner" Wahlkampf)

 

„Claudia ist hier. Und Du?“

 

Über eine Begegnung der unheimlichen Art

 

 

 

Hermann Gröhe: „Typisch grün!“

 

CDU verspottet die Grünen wegen Wahlprogramm-Panne

 

 

 

(Piraten)

 

PiratenTalk Tiefgang Nr. 2 vom 4.8.2013 (V2) mit Rainer Langhans

 

 

 

(neuer "grüner" Vorschlag)

 

1. Klasse – der Luxus, den wir selber gerne hätten

 

 

 

Nur Ärger mit SPD-Plakaten

 

 

 

(Zu den Ausfällen im Bahnverkehr)

 

Mainz ist bald überall

 

Der deutsche Niedergang kommt schleichend

 

 

 

NSA-Spähaffäre

 

Thomas Oppermann: Vom Verteidiger zum Chefankläger

 

 

 

Gysi gegen Besatzungsstatut!

 

 

 

DDR-AufarbeitungGauck hält Umgang mit SED-Mitgliedern für milde

 

Die SED-Mitglieder hätten einen „relativ leichten Übergang“ in die Demokratie erlebt, sagte der Bundespräsident in einem Interview. Nur wenige hätten „tatsächlich Karriereabbrüche“ hinnehmen müssen.

 

 

 

Das deutsche Jahrhundert (II)

 

 

 

Das deutsche Jahrhundert (III)

 

 

 

(Ausgegrenzte Vertriebene)

 

Pommerland ist abgebrannt

 

 

 

(Dazu ein Kommentar von Thorsten Hinz)

 

Für immer abgebrannt?

 

 

 

Grüne plädieren für 8. Mai als Feiertag

 

 

 

"Besonderer Moment"

 

Merkel besucht KZ-Gedenkstätte in Dachau

 

 

 

Streit um Merkel-Besuch im Ex-KZ Dachau

 

 

 

 

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

 

 

Geduld! – Lage und Möglichkeiten der intellektuellen Rechten

 

 

 

SPD kündigt „Masterplan“ gegen Rechtsextremismus an

 

 

 

(Die Ernte)

 

Linksextremisten rufen zu Störung von SPD-Veranstaltung auf

 

 

 

(Die Ernte 2)

 

Berliner Jusos kritisieren „Deutschlandfest“ der SPD

 

 

 

Neue NSU-Prozess-Farce: Gehörte das gesprengte Haus in Zwickau dem Geheimdienst?

 

 

 

„Terror-Anwälte“ und geistiger Mief

 

 

 

(Tochter von NSU-Opfer…)

 

Olympe-de-Gouges-Preis / Thorsten Schäfer-Gümbel würdigt Semiya Simsek

 

 

 

Vom Extremismus aus der Mitte der Gesellschaft - Zweiter Teil

 

 

 

(Siegfried Jäger und sein DISS wieder mal… gähn)

 

Duisburg: Linkes Forschungsinstitut wirft Bürgern Rassismus vor

 

 

 

Sarrazin setzt sich gegen „taz“ durch

 

 

 

Wahr-Sager: Hetze von links – Das “Netz gegen Nazis” unter die Lupe genommen

 

 

 

(Schule gegen Rassismus)

 

Kritik an linker Anti-Rassismus-Broschüre

 

 

 

(Wenn das keine anderen stoppen… 90 Jahre… rolleye)

 

CDU: Linkstrend-Kritiker Siebeke gestorben

 

 

 

Akte Wallraff wird geschlossen

 

Ermittlungen sollen gegen Geldauflage eingestellt werden. Schriftsteller überlegt, ob er akzeptiert

 

 

 

Nazi-Symbolik

 

Tchibo kapituliert vor "18"-Shitstorm

 

Der Kaffeeröster Tchibo verkauft in seiner Kollektion Turnschuhe mit der Aufschrift "18". Die Zahl gilt als Code für die Initialen Adolf Hitlers. Jetzt hat die Firma die Schuhe vom Markt genommen.

 

 

 

(dazu ein Kommentar…)

 

Danke für Ihre Aufmerksamkeit!

 

 

 

(Bauer-Verlag)

 

Verlag wehrt sich gegen Vorwurf der NS-Propaganda

 

 

 

(und die Sittenwächter von der Amadeu-Antonio-Stiftung machen neuerdings auch Kampagnen gegen "Sexismus")

 

Sexistische Werbung: Das Dekolleté von Nordhausen

 

 

 

(Blaue Narzisse verklagt die taz; betr. Antifa-Autor Andreas Speit)

 

Verleumdung durch die taz

 

 

 

Bad Nenndorf: Polizei bringt Blockierern Getränke

 

 

 

Großrazzia gegen Linksextremisten in Berlin

 

 

 

Rechtsextremismus im Landkreis Gießen

 

Die Antifa irrt sich in der Adresse

 

 

 

(Autonome)

 

„Du kriegst gleich ’n paar aufs Maul!“

 

Attacke auf Umweltminister Altmaier in Kreuzberg

 

 

 

25 Demonstranten festgenommen

 

Proteste vor Berliner Flüchtlingsheim

 

 

 

(ebd.)

 

Angriff von Linksextremist: Polizist droht zu erblinden

 

 

 

Berlin: “Kurier”-Reporterin wollte Stecker ziehen

 

 

 

(Dieter Graumann gibt auch noch seine Meinung dazu ab)

 

Interview mit Dieter Graumann

 

„Bei den Bildern aus Berlin-Hellersdorf empfinde ich Ekel!“

 

 

 

Endsieg über Nazis in Berlin-Hellersdorf?

 

 

 

(Ebenfalls Linksradikale als Demonstranten pro Einwanderer)

 

Zwangsräumung von Protesten begleitet

 

Begleitet vom Protest des „Hanauer Sozialforums“ wurden gestern an der Daimlerstraße zwei Wohnungen in den so genannten „Rumänenhäusern“ an der Daimlerstraße zwangsgeräumt. Die Aktion verlief friedlich

 

 

 

(Hanau - „Brüllt sie nieder!“, forderte der SPD-Bundestagsabgeordnete Dr. Sascha Raabe in einem leidenschaftliche Appell die Gegendemonstranten vor Beginn der Kundgebung der rechtsextremistischen NPD auf. Die Neonazis dürften „keine zehn Minuten in der Stadt sein“.)

 

Wütender Protest gegen Neonazis / Gerangel mit der Polizei / Anzeige gegen NPD-Chef

 

Der Lärm der Demokraten

 

 

 

(Nach ausländerfeindlichen Parolen war Schluss: Die Stadt Hanau hat die umstrittene NPD-Kundgebung, an der eine Handvoll Anhänger teilnahm, aufgelöst. Die Zahl der Gegendemonstranten war deutlich größer.)

 

Fremdenfeindliche Äußerungen

 

Stadt Hanau löst NPD-Kundgebung auf

 

 

 

Hanau wehrt sich gegen Neonazis

 

Kommentar: „Rote Linie“ gezogen

 

 

 

 

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

 

 

Kohl wollte jeden zweiten Türken abschieben

 

 

 

Wowereit verurteilt Kritik an Asylbewerberheimen

 

 

 

(Christian Pfeiffer)

 

Kriminologe beklagt mangelnde „Willkommenskultur“

 

 

 

CDU-Bundestagsabgeordnete: “Zuwanderung ist unsere einzige Überlebenschance”

 

 

 

Diskussion über Syrien im Nordend-Café

 

„Europa muss Flüchtlingen mehr helfen“

 

 

 

Armutsmigration als volkspädagogische Maßnahme?

 

 

 

NSU: SPD wirft Polizei rassistische Denkmuster vor

 

 

 Vielfalt in Uniformität

 

 

 

Identitäre Basisarbeit (9): Aktion an den Resten der Willehadi-Kirche in Garbsen

 

 

 

(Rücksicht auf islamische Moral?)

 

Britische Supermarktkette: Sittsamkeitstüten für Männermagazine

 

 

 

(Der Anwalt klingt eher nach Türke, nicht nach Zigeuner…)

 

Diskriminierung? Verein will das Wort Zigeunersoße verbieten

 

 

 

Ausländischstämmige Schüler klagen über Diskriminierung

 

 

 

Hannover

 

Disco-Besucher für Diskriminierung entschädigt

 

Weil er wegen seiner türkischen Herkunft nicht in die Disco kam, erhält ein Mann 1000 Euro Schadensersatz. Passiert das noch einmal, müssen die Betreiber des Clubs eine Strafe von 250.000 Euro zahlen.

 

 

 

("Positive Diskriminierung")

 

Laut Bericht saudische Diplomaten in Berlin größte Verkehrssünder

 

 

 

(Urteil im Johnny K.-Prozess)

 

Vier Jahre für ein Menschenleben

 

Von Henning Hoffgaard

 

 

 

Rodgau

 

Auftraggeber in U-Haft

 

Islamkritiker sollte ermordet werden

 

 

 

“Testosteronüberschwemmte Jungmänner” randalieren im Sommerbad Berlin-Pankow

 

 

 

 

Streit nach Krawallen in Freibad

 

 

 

Essen: Ärger im Grugabad mit “Jugendlichen”

 

 

 

Islamistische "Sittenwächter" verprügeln Ehepaar

 

 

 

Kirche in Garbsen niedergebrannt

 

 

 

(Identitäre Aktion bei der abgebrannten Kirche in Garbsen)

 

Brandursache: Vielfalt?

 

 

 

(Ein Selbstdarsteller kann sich im "Spiegel" präsentieren…)

 

Kirchweyhes Bürgermeister und der Spiegel

 

 

 

Bremen: 35 Mitglieder des Miri-Clans prügeln auf Bauarbeiter ein

 

 

 

 

Offenbach: Paketzusteller wurden ausgeraubt

 

 

 

Fürth: Türken schlagen 26-Jährigen nach Zivilcourage bewußtlos

 

 

 

(Ali N.)

 

Frankfurt

 

Das ist der Messer-Killer vom Börneplatz

 

Sein Opfer wollte nur einen Streit schlichten

 

 

 

Mohamed trifft Ali und verliert sein Leben

 

Frankfurts Vielfalt kann auch tödlich sein

 

 

 

Solingen

 

Salafist kommt mit Bewährungsstrafe davon

 

 

 

(Migranten?)

 

Polizisten in Neukölln verprügelt

 

 

 

 

(Yaldin K.)

 

Justiz

 

Goldankäufer hinterzieht 7,8 Millionen Euro Steuern

 

 

 

 

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

 

 

Dieser Dom wird abgerissen

 

Wie Nordrhein-Westfalens Braunkohletagebau eine Kulturlandschaft vernichtet

 

 

 

Die Bagger werden St. Lambertus fressen

 

 

 

Immerath

 

Ein Dorf muss dem Bergbau weichen

 

 

 

(Problem Zerstörungswut)

 

Heusenstamm

 

Mutwillige Zerstörung

 

Vandalen im Schlossgarten

 

 

 

Garnisonkirche Potsdam

 

Bund fördert den Aufbau mit 12 Millionen Euro

 

Nachdem die Bundesregierung den umstrittenen Wiederaufbau der Potsdamer Garnisonkirche als Projekt von nationaler Bedeutung eingestuft hatte, fördert sie nun den Wiederaufbau der Kirche mit zwölf Millionen Euro.

 

 

 

Historisches Gebäude-Trauerspiel in Zehlendorf

 

Vorsicht, Busen!

 

Die Villa Calé ist eines der schönsten Gebäude in Zehlendorf - und zerfällt langsam. Das Land Katar hat das historische Haus samt Gartengrundstück 1997 gekauft, aber wohl aus Pietätsgründen bisher nicht genutzt - wegen der barbusigen Figuren am Dach.

 

 

 

Farbbilder aus Berlin zur NS-Zeit

 

 

 

 

Vergessener Farbfilm

 

Hamburgs Aufbruch nach dem Bombenkrieg

 

Kinder fahren Rollschuh zwischen Trümmern, Familien haben sich in den Kellern zerstörter Gebäude eingerichtet: Im Sommer 1948 war Hamburg noch immer vom Feuersturm gezeichnet, doch es herrschte Aufbruchstimmung. Ein seltener Farbfilm dokumentiert eine geradezu gelöste Atmosphäre.

 

 

 

Zerstörung als Chance

 

Stadtplanung in Zeiten des Bombenkriegs

 

Erst zerstört, dann neu aufgebaut: Die Vernichtung der Städte im Zweiten Weltkrieg hat bei vielen Architekten und Stadtplanern eine regelrechte Euphorie ausgelöst. Das ist die pikante These einer Ausstellung, die heute in Hamburg eröffnet wird. Ein Gespräch mit dem Kurator Jörn Düwel.

 

 

 

Neues Buch zeigt die schlimmsten Beispiele

 

Bausünden, wohin man schaut

 

 

 

 

Stuttgart 21 – eine Zwischenbilanz

 

 

 

Mecklenburg – alles Bio?

 

 

 

(Quote)

 

Frauenbewegung von oben

 

 

 

Evangelische Kirche traut erstmals schwules Paar

 

 

 

Trauung Homosexueller in Seligenstadt: Die Eheleute Christoph und Rüdiger

 

 

 

(Zur "grünen" Pädophilie-Debatte)

 

Grüne Logik

 

 

 

Sieben Stunden, vierzehn Minuten – Manfred Spitzer zur digitalen Demenz

 

 

 

Wie man aus Nichts Geld machen kann: die wundersame Welt der Suchmaschinenoptimierung

 

 

 

(Internetüberwachung)

 

10 Thesen zum Neuen Spiel

 

 

 

Junge Social-Media-Nutzer

 

"Liege nackt auf dem Balkon und esse Kekse"

 

Die Geheimdienste lesen alles mit - Skandal! Das sieht nicht jeder so. Es gibt junge Menschen, die freiwillig auf Facebook und Twitter Intimes öffentlich machen. Fehlt denen Internetkompetenz? Nein.

 

 

 

US-Kolumne

 

Wir leben in der besten aller Zeiten

 

Kolumnist Eric T. Hansen provoziert gern mit zynischen Thesen. Woran er wirklich glaubt, ist der Fortschritt: Vieles ist so gut wie nie zuvor – und wird noch besser.

 

 

 

(eine Antwort)

 

Die beste aller Zeiten

 

 

 

Die Einstellung der Eliten zu sozialen Fragen

 

Michael Hartmann: "Soziale Ungleichheit - Kein Thema für die Eliten?", Campus Verlag

 

Von Detlef Grumbach

 

"Das gesellschaftliche Sein bestimmt das Bewusstsein". Der Soziologe Michael Hartmann ist der Frage nachgegangen, inwieweit dieser berühmte Satz von Karl Marx auf die deutschen Eliten zutrifft. Dazu hat er knapp 1000 Männer und Frauen in Spitzenpositionen befragt.

 

 

 

Urbaner Penner

 

 

 

Armut als Lebensstil - Das prekäre Leben

 

 

 

Das Elend des Regietheaters

 

 

 

Künstler Jonathan Meese

 

Freispruch für Hitlergruß

 

 

 

Mit dem Parka fing es an

 

 

 

Häßlichkeit kennt keine Grenzen

 

 

 

Das Leben, der Tod – und der ganze Rest

 

Die Zwillinge Jutta Winkelmann und Gisela Getty waren die Ikonen der Hippie-Zeit, teilten Männer, Drogen und Freiheitsdrang. Jetzt ist Jutta Winkelmann an Krebs erkrankt. In einem Comic dokumentiert sie die Suche nach sich selbst, Gott und der Liebe zum Leben. Ein Gespräch

 

 

 

Das Blumenkind und der Präsident

 

Mathias Bröckers: "JFK - Staatsstreich in Amerika"

 

 

 

"Feuchtgebiete" im Kino: Schamloses Zauberwesen

 

La destruction du monde arabe

Egypt riots.jpg

La destruction du monde arabe et notre élite hostile

 
Ex: http://www.les4verites.com

A quoi sert la destruction du monde arabe ?

Le vrai visage du printemps arabe – expression que l’on devait à Benoist-Méchin – m’est apparu ici assez vite : des foules marginales, manipulées et bien filmées par les télévisions du Qatar ont été parées de toutes les vertus ; le départ décrété nécessaire sur Facebook de leurs tyrans, auxquels on substituait les mandataires des oligarchies pro-anglo-saxonnes (on n’a pas beaucoup évolué depuis Lawrence d’Arabie, et peut-être qu’après tout les bédouins de Ryad, La Mecque et Doha sont des MI5 et CIA maquillés et grimés), nommés Frères musulmans ou autres. Ces illusionnistes, bien qu’ayant promis la privatisation du canal de Suez (quel grand clin d’œil !), n’ont pas été capables, par exemple, en Egypte, de faire que le citoyen chahuteur de la rue s’en sorte mieux qu’avant avec ses soixante dollars par mois : pourquoi la Fed n’imprime-t-elle pas plus de billets ? Le chahut a chassé le touriste et les comptes de la nation ont plongé un peu plus – sauf ceux de l’armée, toujours payée et équipée par l’étranger et donc toujours soucieuse de bien faire. Un peu auparavant, un pauvre ambassadeur américain avait d’ailleurs aussi mal terminé que l’ancien dictateur local. Cet ambassadeur, on l’aura compris, ne faisait pas partie des réseaux, des agences et des élites hostiles qui dirigent notre monde : il pouvait donc être étranglé après avoir été sodomisé au nom d’Allah par les hommes de main de qui de droit. Et la presse a pu s’en prendre aux chrétiens intégristes qui aux Etats-Unis auraient suscité l’ire des frères musulmans en mettant sur le réseau de damnables images islamophobes. Quand on accepte d’être informé comme cela, on peut montrer tout de suite sa gorge au bourreau.

Tout est allé bien sûr en empirant, et je crois comme prévu. On a détruit des pays en finançant et en armant des commandos de tueurs itinérants ; on a en fait surtout chassé des dictatures laïques et stables pour les remplacer par des dictatures anarcho-islamistes susceptibles d’exterminer les minorités chrétiennes, notamment les coptes d’Egypte, notamment les maronites, orthodoxes et catholiques syriens. Nos médias goguenards révélèrent après coup que les chrétiens favorisaient les dictateurs et que par conséquent ils devaient s’attendre à être massacrés par des rebelles entretemps devenus les coqueluches de Park Avenue et des salons germanopratins. La Tunisie que j’ai connue laïque et tolérante est devenue un bastion de l’islamisme, c’est-à-dire du bras armé de l’intégrisme démocratique occidental, pour reprendre l’expression de Baudrillard ; car l’islamisme est le bras armé de l’occident et de personne d’autre : voyez le colonel Lawrence.

Le chaos et la misère qui accompagnent la social-démocratie bien appliquée (dette, plans sociaux, baisse du niveau de vie…) et l’islamisme aux commandes vont susciter une vague de plus en plus énorme d’immigration en Europe. Nous l’avons déjà vu en action après le départ de Ben Ali, à Marseille, sur la côte d’Azur et ailleurs. Comme on ne veut surtout pas s’entendre sur la notion de réfugié, ni sur celle d’immigré, on peut s’attendre – je le dis sans hésiter – à quelques dizaines de millions de nouveaux venus à court terme, qu’il va falloir épouiller, nourrir, soigner, loger, équiper, conseiller, protéger juridiquement et défendre médiatiquement (ce ne sera pas difficile, les candidats abondent) contre une opinion populaire trop résistante et intolérante, pas encore assez flexible, pour rendre l’abominable vocable économique. Il est temps de remplacer ce qui reste de notre peuple inflexible par les robots de la banque HSBC, digne héritière hongkongaise des échoppes opiomanes.

Et c’est ici que cela devient intéressant : prenons l’exemple de l’Allemagne, devenue trop pacifiste à cause de son toujours présent passé prussien ou bien nazi. Eh bien, certains allemands, peut-être bien sur ordre, se sont opposés à ce lâcher de réfugiés venus de Syrie : ils se sont aussitôt fait traiter de néo-nazis. Et la presse allemande a naturellement plaint les malheureux réfugiés pris entre le feu des troupes d’Assad et des chrétiens d’orient (là-bas) et les méchants racistes d’ici, néo-nazis y compris.

Il faut bien comprendre que lorsque l’on est informé et dirigé par des politiciens et des journalistes comme cela, on a du souci à se faire.

Détruire le monde arabe tel qu’il nous été légué par l’indépendance, l’islam de village, le pétrole, les dattiers, le socialisme local, pour le remplacer par le chaos ambiant des monarchies golfeuses est une chose ; mais imposer ce chaos ambiant chez nous au motif qu’il faut être tolérant, amant de l’humanité, généreux et humanitaire en est une autre. Ici on est vraiment face à une des frasques folles de notre élite hostile occidentale en grande méforme. Le  temps n’est pas loin où il faudra quitter ce continent prétendu blanc et cette communauté prétendument chrétienne pour gagner des cieux plus cléments ; ceux de l’Amérique encore latine et de la Bolivie par exemple, pays chrétien et social, indigène et nationaliste (notre rêve en somme !), dont le président a été traité comme un voyou dans un aéroport par nos gouvernements d’opérette sur ordre des agences qui dirigent maintenant l’Amérique en rêvant de la guerre antirusse qui justifiera leur mirobolant budget. Le planton du socialisme français aurait aimé personnellement crucifier le rebelle américain des sévices secrets au nom bien sûr de la démocratie et de la liberté.

La destruction du monde arabe ira donc se prolonger en Europe. C’était écrit.

Car je crois que nos élites hostiles utilisent le monde musulman pour liquider ce qui peut rester de chrétienté dans ce monde et créer le souk social universel et transhumain dont elles rêvent. Dans l’état où nous sommes, nous en rendrons-nous compte ? Vous en rendrez-vous compte, ô vous qui méritez la mort sans le savoir parce que vous êtes des intégristes chrétiens sans le savoir et des molosses du racisme sans le savoir ?

Verso l’Eurasia da Dostoevskij a Limonov passando per i Cccp

Verso l’Eurasia da Dostoevskij a Limonov passando per i Cccp

di Luca Negri - Alfonso Piscitelli

Fonte: Barbadillo

limonov.jpgNell’ambito del progetto Eu-Rus vogliamo incontrare intellettuali italiani che si pongono il problema di un nuovo modello di civiltà europea, al di là del vecchio steccato tra Est ed Ovest. Il primo dialogo è con Luca Negri, firma della pagina culturale de Il Giornale, che nel suo ultimo libro (“Il ritorno del Guerin Meschino. Appunti per comprendere il nuovo Medio Evo”, Lindau) si impegna nella ricerca di quel modello. Come se fosse una post-moderna e cosciente “ricerca del Graal”.

Luca, in passato  hai scritto un libro sulla curiosa vicenda di un gruppo musicale filo-sovietico. Cosa ti ha portato a interessarti alla band CCCP?

Ho scritto un libro su Giovanni Lindo Ferretti, cantante, scrittore, leader del  gruppo punk chiamato  CCCP – Fedeli alla linea.

Anche comico “comunista” della banda di Arbore …

No quello era Ferrini.

Ah!

Sono cresciuto con le canzoni di Ferretti ed ho affrontato un percorso simile al suo: dall’estrema sinistra al cristianesimo. La sua parabola ben illustra le interazioni tra le due grandi chiese italiane: quella cattolica e quella comunista.

In effetti anche i Brigatisti Rossi nascevano come chierichetti.

I CCCP erano interessanti perché nei primi anni ’80, quando  tutti si ispiravano agli anglosassoni,  preferirono guardare ad Est: un gruppo di “punk filosovietico”  anche al di là del riferimento alla ideologia. Sentivano molto il fascino dell’Islam, della Cina, della Mongolia.

Cioè erano eurasiatisti  ante litteram?

 Sì. Il retro copertina del loro secondo album mostrava una carta geografica con al centro la Russia, a destra l’Asia e a sinistra l’appendice europea. Aggiungerei che erano affascinati dal mondo sovietico perché vedevano nella monumentalità del realismo socialista una residua traccia del Sacro ormai perso in Occidente.

Di lì a poco il sistema sovietico sarebbe crollato e sarebbe rinata la Russia delle sacre icone ortodosse.

 Quella Russia non era mai morta, perché  i semi gettati dai grandi pensatori russi come Dostoevskij continuavano a mettere radici  sotto la terra e a influenzare la grande cultura europea.

Tu approfondisci questi autori nel tuo libro “Il ritorno del Guerin Meschino. Appunti per comprendere il nuovo medio evo”.  Proprio Dostoevsky è un pensatore che affronta il problema tipicamente europeo del nichilismo. Quali le analogie e le differenze con Nietzsche?

Della questione si  occupò ampiamente Julius Evola.

Certo, in Cavalcare la Tigre.

In effetti, alcuni eroi “negativi” del romanziere russo sembrano anticipare il nichilismo di Nietzsche. I “demoni” o gli  “ossessi” di Dostoevskij  sono, in fondo, individualità con una grossa tensione spirituale, che però si muovono in un mondo in cui Dio è morto, in un’epoca in cui l’antica concezione del Dio posto al di fuori degli uomini e non nell’interiorità, sta tramontando. Ecco perché cercano disperatamente risposte che non arrivano  né dalla storia,  né dalla politica. Sono martiri inconsapevoli di un nuovo cristianesimo a venire. Finiscono tragicamente, come lo stesso pensatore tedesco, perché la loro carica spirituale non riesce a risolvere le contraddizioni. Uniche soluzioni sembrano il suicidio, l’idiozia,il terrorismo, la follia.

Le tendenze più tragiche della modernità sarebbero dunque episodi di un “interregno” tra la vecchia concezione religiosa e una nuova manifestazione del Sacro?

Il nichilismo è appunto come una notte oscura dell’anima, o come un’opera al nero alchemica. Bisogna guardarlo in faccia. Non può essere eluso, come pretendono le anime belle con appelli  sentimentali. Ma appunto, deve essere una, un passaggio, una verifica.

L’altro grande russo Tolstoj sembra più appartenere al mondo  delle ideologie sociali ed è stato considerato per certi aspetti un precursore del comunismo.

Tolstoj ha delle responsabilità nella riduzione del cristianesimo  a mera  etica umanitaria. Tolstoj comprese che il Vangelo di Cristo non può essere  ingabbiato dentro l’istituzione ecclesiastica (nel suo caso ortodossa) e deve diventare qualcosa di ancor più universale. Però non riuscì ad immaginare altro che una declinazione umanitaria, una vocazione  sociale a stare dalla parte degli ultimi. Cosa giusta di per sé, ma c’è tutto l’aspetto mistico, oserei dire magico, che rischia di perdersi in questo discorso . Quello che servirebbe è un punto d’equilibrio fra la tensione metafisica di Dostoevskij e quella  terrestre, di Tolstoj.

Un equilibrio tra vocazione celeste e terrestre. Mi viene in mente Florensky, che fu un grande mistico russo e uno dei principali scienziati del Novecento.

Pavel Florensky … anche detto il “Leonardo da Vinci” russo!  La  sua opera fu una sintesi di  teologia, filosofia, critica d’arte, matematica, scienza applicata. È come se fosse riuscito  a vedere tutto da una prospettiva superiore e unitaria. Fu sacerdote ortodosso e  martire del comunismo. Avrebbe potuto scappare in Francia, come molti altri, ma preferì sopportare le stesse sofferenze del suo popolo. I comunisti si servirono di lui e gli concessero un poco di libertà proprio perché non potevano fare a meno delle sue conoscenze ed abilità tecniche. Ma alla fine lo spedirono in un Gulag e lo fucilarono.

Un pensatore europeo che intravede un grande compito per lo Spirito Russo è Rudolf Steiner, il fondatore dell’antroposofia.

Steiner vedeva ad Est, in Russia il futuro della civiltà europea  e del cristianesimo. Dopo il cristianesimo romano nato con Pietro, quello luterano ispirato da Paolo, secondo Steiner arriverà il turno di quello slavo: il Cristianesimo di Giovanni …

 … di Giovanni che vede in Cristo il Logos che illumina il Cosmo.

Un cristianesimo  non troppo legato alle chiese, neppure a  quelle ortodosse, ma vivo nelle individualità. Ecco che i nomi fatti precedentemente, Dostoevskij, Tolstoj, Florenskij  ed altri come Soloviev Berdjaev, Merezkovski  ci appaiono veramente come precursori di questo cristianesimo futuro.

Nel tuo libro parli anche di Drieu La Rochelle, che alla fine della seconda guerra mondiale guardava alla Russia come il  polo di aggregazione di tutta l’Europa.

 Drieu La Rochelle, come Berdjaev e Florenskij, auspicava un nuovo Medioevo in alternativa all’individualismo dell’Occidente illuminista. Affidò prima le sue speranze all’ideologia fascista, poi assistendo alla disfatta militare, guardò, nei suoi ultimi giorni di vita, alla Russia di Stalin.

Vi è  però una grande differenza con i pensatori russi, che peraltro avevano sperimentato sulla loro pelle il bolscevismo: per loro la rinascita spirituale si sarebbe realizzata con il risveglio delle facoltà mistiche nell’umanità, a partire dai popoli slavi; Drieu invece era affascinato da  un potere autoritario  che imponesse dall’alto una nuova società. In questo senso, Berdjaev e Florenskij appaiono molto più moderni, maggiormente proiettati verso il futuro rispetto a Drieu  che rimane legate alle soluzioni di tipo giacobino. E fa riflettere il fatto che il francese abbia alla fine scelto la strada del suicidio, come un disperato personaggio di Dostoevskij …

Per finire, mi dai un parere su Limonov?

 Personaggio interessante con un trascorso a suo modo “punk” (e qui chiudiamo il cerchio aperto con Ferretti)  e con una  tensione metafisica che si sviluppa col passare degli anni. Può sembrare l’altra faccia di Putin: opposto e complementare. Se Putin incarna l’orgoglio nazionale, la  realpolitik e il sentimento di rispetto per la tradizione religiosa, Limonov mi sembra un uomo nuovo. O quantomeno un buon punto di partenza!

 


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

00:05 Publié dans Entretiens, Eurasisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : entretien, eurasisme, italie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Au royaume de Kipling

kip.jpg

Au royaume de Kipling

Par

Mickaël Fonton

 

 

Ex: http://www.valeursactuelles.com

 

1894. Publiée cette année-là, la Légion perdue évoque dans un même mouvement la frontière afghane, le souvenir d'une colonie britannique massacrée en se retirant de Kaboul et la récolte des Cipayes. L'écrivain reporter conserve de l'afghanistan l'image d'un pays fascinant et redouté. 

Kipling nous avait prévenus : cette guerre ne pas être gagnée! De même que l’échec – re - latif – de l’invasion soviétique des années 1980, les difficultés rencontrées par les Britanniques en Afghanistan un siècle plus tôt servent de caution historique à ceux qui, aujourd’hui, jugent perdu d’avance le conflit mené par la coalition occidentale contre les talibans. Il est in contestable que Kipling a connu l’Afghanistan de la fin du XIXe siècle, expérience qui a influencé et nourri son oeuvre littéraire ; il est tout aussi vrai de dire que celle-ci n’a constitué qu’un épisode parmi d’autres d’une vie passée à parcourir de long en large l’Empire britannique, de l’Inde au Canada en passant par l’Afrique australe et l’Australie. Une biographie fouillée de Charles Zorgbibe, déjà auteur de travaux sur Herzl, Mirabeau ou Metternich, permet de mieux cerner le regard que l’auteur du Livre de la jungle portait sur le “pays rebelle”.

jung.jpgJoseph Rudyard Kipling est né le 30 décembre 1865, à Bombay, où ses parents sont arrivés huit mois plus tôt. Enfant, Kipling parle l’hindoustani aussi bien que l’anglais et, s’échappant du bungalow familial en compagnie de sa nounou (ayah), il découvre les foules indiennes aux turbans multicolores, les illusionnistes montreurs de serpents, les sons et les odeurs du bazar de Borah.

Toute sa vie Kipling gardera la trace de cette dualité de culture, ce « scandale intime » qu’on retrouvera aussi chez un autre écrivain, français cette fois, Albert Camus. À 6 ans, il est envoyé en Angleterre pour y suivre sa scolarité. Si ses premières années en famille d’accueil à Southsea sont douloureuses (il parlera plus tard de la « maison de la désolation »), ses années de collège à Westward Ho ! constituèrent en revanche une époque plus heureuse, à laquelle l’écrivain devra une part certaine de ses ressources littéraires – notamment l’humour et une imagination débridée.

Au sortir du collège, la vie de Kipling prend un tournant décisif : grâce aux relations de son père et du principal de Westward Ho !, il est engagé par la Civil and Military Gazette, le grand quotidien de Lahore, où il arrive le 18 décembre 1882, à l’âge de 17 ans. Après deux années d’apprentissage de son métier, durant lesquelles il découvre le microcosme de la société angloindienne, le jeune Kipling accompagne le nouveau vice-roi des Indes, lord Dufferin, sur la frontière afghane. Quarante ans plus tôt, à l’hiver 1842, seize mille soldats britanniques ont été massacrés dans la retraite de Kaboul et, si les Anglais ont pu ensuite y acheter un semblant de paix, la situation devait à nouveau se détériorer. À Rawalpindi, tout près de la frontière afghane, Kipling observe, prend des notes, recueille les confidences d’un proche d’Abdur Rahman, l’émir de Kaboul, alors en visite officielle. Il s’agit, pour lui, non seulement d’exercer son métier de journaliste mais aussi et surtout de nourrir des réflexions personnelles qu’il exprimera plus tard dans ses nouvelles. En particulier dans l’Homélie de l’émir, dont Charles Zorgbibe dit qu’elle constitue un « portrait extraordinairement percutant de l’émir et de son royaume ».

On y lit notamment que, pour Kipling, les Afghans constituent tout simplement « la race la plus turbulente qui existe ici-bas » ; il les voit comme des guerriers indépendants, éternels insoumis, rétifs à toute autorité interne ou étrangère. «Pour l’Afghan, écrit-il, ni la vie, ni la propriété, ni la loi, ni la royauté ne sont sacrées lorsque ses appétits le poussent à la révolte. L’instinct l’érige en voleur, l’hérédité et l’éducation le transforment en meurtrier, les trois réunis le rendent bestialement immoral. Il a, certes, une certaine conception de l’honneur, tortueuse et très personnelle, et son caractère est passionnant à observer. »

Ces réflexions – dont on comprend qu’elles aient pu contribuer à forger le mythe d’un Kipling “raciste” – traduisent chez le journaliste de 20 ans une vision qui porte davantage sur les hommes qui font un pays que sur des considérations militaires. D’ailleurs, si, à l’occasion de son séjour à Simla, la résidence d’été du vice-roi, Kipling est longuement interrogé par le général Roberts, commandant en chef des armées, c’est parce que celui-ci souhaite recueillir des impressions de journaliste sur l’état d’esprit des officiers ou le moral des troupes. Immergé dans le milieu militaire, Kipling met à profit son « extraordinaire faculté d’assimilation des moeurs et de la couleur locales » selon l’avis de son rédacteur en chef Kay Robinson ; il double son activité journalistique d’une production littéraire qui lui offre d’être plus offensif, plus critique, d’adopter un regard plus perçant sur le monde qui l’entoure. Sa nouvelle réputation de journaliste et le succès croissant de ses nouvelles (notamment les Simples Contes des collines) le conduisent bientôt à quitter Lahore pour Allahabad et la rédaction du Pioneer, puis à rejoindre l’Angleterre via la Chine, le Japon et les États-Unis. Il rencontre Mark Twain, Henry James ou Jerome K. Jerome, l’auteur de Trois hommes dans un bateau, avec qui il partage le goût d’un humour très britannique. Tout ce qu’il voit constitue pour lui une matière à écrire, qu’il s’agisse d’articles ou de nouvelles.

Il n’en demeure pas moins attaché à l’Inde, qui continue d’occuper son imaginaire ou nourrir ses réflexions politiques. Naturellement prisonnier d’une vision très “anglo-indienne”, il accueille avec beaucoup de scepticisme la naissance du Parti du Congrès et estime que, « sans les Britanniques, l’Inde s’effondrerait dans le chaos ». En Afghanistan, un accord entre les Afghans et les Anglais a donné naissance en 1893 à la ligne Mortimer-Durand (actuelle frontière avec le Pakistan, dans les monts Sulayman, au coeur du pays pachtoun). S’il ne s’exprime pas directement sur la politique menée par les Anglais, Kipling va donner à voir ses sentiments à travers plusieurs nouvelles aux genres très différents.

La Légion perdue, publiée en 1894, évoque dans un même mouvement la frontière afghane, le souvenir de la colonne massacrée lors de la retraite de Kaboul, plaie toujours à vif dans l’imaginaire britannique, et la révolte des Cipayes, qui secoua l’Inde huit ans avant la naissance de Kipling. Il brouille ici les cartes de la loyauté et de la rébellion entre les Britanniques, les Hindoustanis et les Afghans, dans le cadre d’une expédition visant à capturer « l’éternel trublion, le dissident islamique immuablement dressé contre la présence étrangère, le mollah Gulla Kutta ».

Dans Chéri des dames, publié un an plus tôt, une nouvelle sur le thème de l’amour fou, le régiment du héros rentre décimé d’une campagne en Afghanistan, preuve que, pour Kipling, comme pour ses lecteurs, la région conserve une résonance tragique.

Entre Lahore et la contrée mystérieuse au nord…

L’Afghanistan servait déjà de décor à la nouvelle l’Homme qui voulut être roi – publiée en décembre 1888, c’est-à- dire toujours dans la période indienne de Kipling. « Deux aventuriers ont conçu le projet fou de se tailler un royaume en Asie centrale, au-delà de la passe de Khyber – au “Kafiristan”, habité par des tribus aryennes. » Sensibles à l’équilibre géo stratégique de la région, ils sont en effet « soucieux d’établir un “glacis” sur la frontière nord de l’Inde, qui s’appuierait sur des populations plus assimilables que les tribus afghanes ». Où l’on voit qu’au-delà de la trame romanesque (doublée ici d’une ré - flexion sur la franc-maçonnerie), l’Afghanistan apparaît déjà aux yeux de Kipling, qui y a passé deux mois, comme une terre indomptable.

Kim.jpgEnfin il y a Kim, cette grande fresque publiée en 1901, roman picaresque, envoûtant, colonialiste et généreux, « l’oeuvre de la vie de Kipling ». Bien que le personnage principal en soit l’Inde, une Inde totale, éternelle, l’Inde de la grande route de liaison, l’un des personnages principaux est afghan. Celui-ci, Mahbub Ali, est marchand de chevaux ; il passe sa vie sur les pistes, entre Lahore et « la contrée mystérieuse au-delà des passes du Nord ». Agent des Britanniques, il surveille depuis Peshawar les principautés des montagnes. Selon Zorgbibe, Mahbub Ali incarne aux yeux de Kipling « à la fois l’Afghanistan hostile, incontrôlable et redouté, et l’espoir d’une alliance avec une fraction des Afghans » – ce qui est probablement le lien le plus pertinent qui puisse être établi avec les enjeux du conflit actuel.

Si Kipling n’est pas l’inventeur de la notion de “Grand Jeu” – cet affrontement entre les empires russe et britannique sur le terrain afghan –, il l’a rendu populaire par l’intermédiaire de ses nombreux récits. On peut y voir la raison pour laquelle l’écrivain est invoqué encore aujourd’hui quand il est question de l’Afghanistan, alors que l’importance réelle de ce pays fut, dans la vie de Kipling, inférieure à celle de l’Inde, de l’Empire britannique dans son ensemble, des États-Unis, de l’Angleterre, voire même de l’Afrique au trale, où Kipling joua un rôle important à l’époque de la guerre des Boers.

Car Rudyard Kipling ne saurait être réduit à ses récits les plus fameux, Kim, le Livre de la jungle ou son poème If («ce texte au souffle de forge volontariste »), encore moins à ses caricatures : écrivain colonialiste, héraut de la « plus-Grande Bretagne », voix officielle de l’Empire britannique.

Ce fut un homme à la pensée nuancée et complexe, célèbre à 20 ans, Prix No bel de littérature, qui influença aussi bien Baden-Powell que George Orwell, ami de Théodore Roosevelt ou de Clemenceau. Un Anglais amoureux de la France. Un homme qui perdit une fille en bas âge puis un fils à la guerre. Un écrivain convaincu que les écoles devaient « forger des hommes afin de créer et de conserver des empires », mais persuadé en même temps que « le fardeau de l’homme blanc » est finalement trop lourd à porter. Un homme d’action enfin, devenu mystique, partagé entre saint Paul et Kismet, le petit dieu malin de la mythologie indienne. 

Mickael Fonton

Kipling, de Charles Zorgbibe, Editions de Fallois, 490 pages, 24€