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samedi, 07 juin 2014

Turkije blokkeert Eufraat, drinkwater miljoenen Syriërs en Irakezen in gevaar

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Turkije blokkeert Eufraat, drinkwater miljoenen Syriërs en Irakezen in gevaar

Als het waterniveau in het Assad-stuwmeer nog verder daalt, valt ook de productie van electriciteit stil en zou de dam uiteindelijk zelfs compleet kunnen instorten.

De Turkse regering van premier Erdogan heeft twee weken geleden de watertoevoer van de rivier de Eufraat compleet stopgezet. Hierdoor is het waterniveau in de cruciale Tishrin stuwdam al 6 meter gedaald. Als er niets gebeurt dan komen miljoenen Syriërs en Irakezen zonder drinkwater te zitten en dreigt er een enorme humanitaire catastrofe – een regelrechte oorlogsmisdaad van het islamistische regime in Ankara.

Ongeveer anderhalve maand geleden begonnen de Turken het water van de Eufraat geleidelijk weg te pompen, om het twee weken geleden geheel te stoppen. Het Assad-stuwmeer bij de in de Eufraat gelegen Tishrin dam, die wordt gecontroleerd door de aan Al-Qaeda verbonden terreurbeweging ISIS, is hierdoor al 6 meter gedaald en heeft zo al miljoenen kubieke meters water verloren. Als het waterniveau nog verder zakt, dan moet de dam buiten bedrijf worden genomen.

In al-Khafsa, het gebied ten oosten van de zwaar bevochten Syrische stad Aleppo, is het waterniveau reeds gevaarlijk gedaald. Vandaag of morgen zullen de hulpreservoirs in al-Khafsa droogvallen, waardoor 7 miljoen Syriërs van drinkwater zullen worden afgesneden.

Dam kan compleet instorten

Als het stuwmeer droogvalt zal het achtergebleven slib het bouwwerk onder grote druk zetten, waardoor de dam uiteindelijk zelfs compleet zou kunnen instorten. De waterdoorvoer door de dam moet dus noodgedwongen worden stopgezet, waardoor er ook geen elektriciteit meer kan worden geleverd. (1)

Enkele voorgestelde noodmaatregelen, zoals het weer in gebruik nemen van de centrale bij al-Safira, zullen niet kunnen voorkomen dat de drinkwatervoorziening geheel stil zal vallen. De enige partij die een ramp nog kan voorkomen is de Turkse regering.

Al-Qaeda blokkeert drinkwater Aleppo

Eerder deze maand blokkeerden de door het Westen en Turkije gesteunde Al-Nusra/Al-Qaeda rebellen de watertoevoer naar grote delen van Aleppo, waardoor 1,5 miljoen mensen zonder zuiver drinkwater kwamen te zitten. Het Rode Kruis doet er alles aan om een ‘humanitaire en gezondheidsramp in de stad te voorkomen.’ (2)

Turkije is samen met China en Burundi het enige land ter wereld dat in 1997 tegen de VN-Conventie over het gebruik van internationale waterstromen stemde. Ankara erkent de Eufraat enkel als ‘grensoverschrijdende rivier’, niet als ‘internationale rivier’, waardoor de internationale regelgeving niet van toepassing zou zijn. In 1994 garandeerde Turkije de doorvoer van een minimale hoeveelheid water naar Syrië en Irak.

Xander

(1) Al-Akhbar
(2) Volkskrant

Taguieff et l'antifascisme...

Taguieff et l'antifascisme...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Pierre-André Taguieff, cueilli sur le site du Figaro et consacré au Front national et à l'antifascisme... Pierre-André Taguieff vien de publier Du diable en politique - Réflexions sur l'antilepénisme ordinaire.

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FigaroVox: Votre livre décrit la mécanique diabolisatrice à l'œuvre dans le paysage politique français depuis trente ans, qui renvoie systématiquement le Front national aux «heures les plus sombres» et à la «bête immonde». Pouvez-vous nous décrire ce processus de diabolisation?

Pierre-André TAGUIEFF: La diabolisation implique de réduire un individu ou un groupe à une manifestation du Mal ou à une incarnation du diable, et d'en tirer les conséquences pratiques, à savoir l'élimination de l'entité diabolisée. Dans les systèmes totalitaires, la diabolisation des opposants se traduit par leur extermination physique. Dans les démocraties pluralistes, les adversaires diabolisés sont en principe exclus du jeu démocratique, mis à l'écart du système politique. La diabolisation constitue ainsi une méthode d'illégitimation d'un adversaire, d'un concurrent, d'un contradicteur, qui sont ainsi transformés en ennemis redoutables et haïssables. En outre, diaboliser l'autre (l'opposant ou le différent), c'est se classer soi-même dans la catégorie des représentants ou des combattants du Bien. C'est donc se donner une légitimité, voire une respectabilité à bon compte.

Lorsqu'elle prend pour cible le Front national, la diabolisation consiste à retourner contre ce parti ses propres méthodes de combat idéologique. Comme la plupart des mouvements nationalistes, le FN diabolise ses ennemis en les désignant, d'une part, en tant que responsables du désordre à l'intérieur de la nation, un désordre facteur d'affaiblissement ou de déclin, et, d'autre part, en tant qu'incarnant une menace pour la survie de la nation. Disons, pour préciser, que le désordre intérieur est attribué à une immigration jugée non intégrable, et que la mondialisation et la construction européenne sont dénoncées comme des menaces pesant sur l'indépendance et l'identité nationales. Mais si les nationalistes diabolisent les ennemis du peuple, à l'intérieur, ou ceux de la nation, à l'extérieur, ils sont eux-mêmes fortement diabolisés en retour, étant accusés notamment d'être partisans de la fermeture sur soi de la nation, de se montrer xénophobes ou racistes, et surtout d'être des fauteurs de guerre, en alimentant les peurs et les haines entre groupes, ou en diffusant la vision d'un conflit «naturel» entre les nations définies comme rivales. En France, l'antinationalisme est devenu idéologiquement hégémonique à la faveur de la construction européenne. Les nations étant perçues comme des obstacles à cette dernière, le sentiment national lui-même a été réduit par les élites dirigeantes et discutantes à une survivance nuisible d'un passé heureusement révolu, à un archaïsme détestable. Le problème, c'est que le sentiment de l'appartenance nationale, qui revient à celui de posséder une identité nationale, n'a nullement disparu de l'opinion, et, plus profondément, des mentalités ou des croyances culturelles. À partir de 1983-1984, le mouvement lepéniste a incarné tout ce rejetaient et méprisaient les élites antinationalistes ainsi que les héritiers de gauche du vieil antifascisme. D'où la dénonciation du FN comme «fasciste», stigmatisation qui l'a isolé dans le système des alliances politiques. Mais, en même temps, le FN a pu s'efforcer, non sans succès, de monopoliser le sentiment national dans tous ses aspects. Ainsi, à la diabolisation par le FN a répondu celle du FN, faisant surgir un cercle polémique vicieux qui ne cesse de compliquer l'interaction entre le FN et ses ennemis, et d'engendrer des effets pervers.

La «reductio ad Hitlerum» avait déjà été dénoncé par Leo Strauss en son temps. Qu'apporte votre livre de nouveau?

En 1953, au début de son grand livre intitulé Droit naturel et histoire, Leo Strauss, agacé par les clichés d'une rhétorique antifasciste fonctionnant à vide et devenue l'instrument privilégié du terrorisme intellectuel, avait pointé le problème en donnant une dénomination suggestive à ce qui lui paraissait être un raisonnement fallacieux: «reductio ad Hitlerum». Dans un contexte où l'antifascisme consensuel était devenu une forme de conformisme idéologique justifiant tous les amalgames polémiques, le philosophe juif émigré aux Etats-Unis faisait cette mise en garde d'ordre méthodologique: «Il n'est malheureusement pas inutile d'ajouter qu'au cours de notre examen nous devrons éviter l'erreur, si souvent commise ces dernières années, de substituer à la reductio ad absurdum la reductio ad Hitlerum. Qu'Hitler ait partagé une opinion ne suffit pas à la réfuter.» L'accent est mis sur la valeur de vérité d'un énoncé quelconque. Disons, pour simplifier la question à des fins pédagogiques, que la reductio ad Hitlerum consiste pour Strauss à juger fausse toute assertion, comme «La Grande-Bretagne est une île», que le Führer croyait vraie. Inférence illustrant à quel point l'endoctrinement idéologique peut rendre stupides ceux qu'il aveugle. Il s'agissait d'ailleurs pour Strauss d'une remarque marginale dans un livre de philosophie politique consacré notamment à la discussion des thèses de Max Weber, ce qui explique qu'il n'ait pas développé l'analyse du type d'amalgame polémique qu'il avait brièvement caractérisé, à savoir la diabolisation de type antifasciste. Car aujourd'hui, lorsqu'on dénonce à juste titre la reductio ad Hitlerum, on vise un sophisme beaucoup plus pernicieux, qu'on peut illustrer par ce syllogisme défectueux: «Hitler aimait les chiens (ou Wagner) ; X aime aussi les chiens (ou Wagner) ; donc X est un disciple d'Hitler». Je soulignerai au passage le fait que diaboliser un individu ou un mouvement politique quelconque en l'assimilant à Hitler ou au nazisme, c'est banaliser le nazisme.

C'est à Léon Poliakov qu'on doit l'analyse pionnière de la diabolisation, mode de fabrication d'ennemis absolus. Mais, dans ses travaux des années 1970 et 1980 sur la «causalité diabolique», l'historien de l'antisémitisme avait surtout étudié la diabolisation des Juifs, des jésuites et des francs-maçons, à travers les «théories du complot» qui les prenaient pour cibles. Dans l'après-1945, ce sont principalement les nationalistes, eux-mêmes grands diabolisateurs de leurs adversaires, qui ont été diabolisés par leurs ennemis, qui les percevaient comme des héritiers des fascistes ou des nazis.

L'assimilation abusive d'un quelconque adversaire à Hitler, pris comme incarnation du diable, en vue de le disqualifier, reste une opération rhétorique banale, qu'on peut observer aujourd'hui dans les affrontements politiques, voire dans les débats intellectuels en Europe et ailleurs. Le discours antifasciste continue de fonctionner en l'absence de fascismes réels, ce qui pousse les diabolisateurs à inventer sans cesse de nouveaux fascismes imaginaires. Cette bataille contre des néo-fascismes fictifs relève de ce que j'ai appelé le néo-antifascisme, dont l'antilepénisme ordinaire est, en France, la principale figure. Dans mes analyses des amalgames polémiques en politique, je distingue quatre principes de réduction de l'adversaire qu'il s'agit de transformer en ennemi répulsif, méprisable ou haïssable, à exclure ou à neutraliser: le diabolique (ou le démoniaque), le bestial, le criminel et le pathologique. D'où autant de manières de dénoncer les figures du Mal politique: diabolisation, bestialisation, criminalisation et pathologisation. Dans le discours antilepéniste «classique», on retrouve, diversement combinées, ces quatre stratégies de délégitimation. Mais ce discours, adapté à la personnalité de Jean-Marie Le Pen dont il caricature certains traits de caractère ou de comportement, s'est avéré moins crédible face à celle de Marine Le Pen. C'est ce qui explique en partie la relative et récente normalisation du FN. Celle-ci illustre la perte d'efficacité symbolique de la rhétorique néo-antifasciste en France, en même temps qu'elle nous rappelle l'importance de la personnalité des leaders politiques imaginée à travers leur visibilité médiatique.

L' «antilepénisme ordinaire» a-t-il fonctionné contre le Front national comme l'espéraient ses initiateurs?

Fondé sur la diabolisation et l'appel au front républicain, conformément à la tradition antifasciste, l'antilepénisme standard, s'il a pu contenir provisoirement le FN en l'empêchant de conclure des alliances avec les partis de droite, a engendré nombre d'effets pervers dont témoigne son actuel dynamisme. C'est par la diabolisation de Jean-Marie Le Pen que ce dernier est devenu célèbre et que le FN est sorti de la marginalité. Ce maître de la provocation qu'est Le Pen a su prendre la posture du diabolisé, la mettre en scène comme une injustice ou une forme de persécution, attirer ainsi la compassion ou la sympathie, et finir par retourner l'attaque en composante de son charisme. Les antilepénistes n'avaient pas prévu que leur cible principale pourrait se présenter glorieusement comme une victime injustement accusée et comme un héros, un «résistant», voire comme un héritier de la «Résistance», face aux nouveaux ennemis supposés de la France. En outre, l'antilepénisme diabolisateur a eu pour effet d'installer le FN au centre de la vie politique française, de fixer l'attention inquiète de tous les acteurs politiques sur son évolution à travers les élections et les sondages. Depuis la fin des années 1980, la France politique a semblé vivre à l'heure du FN.

Répéter un slogan aussi dérisoire que «F comme fasciste, N comme nazi», totalement décalé par rapport à la réalité du mouvement lepéniste, c'était courir à l'échec: un tel excès dans l'accusation a rendu celle-ci insignifiante. Et ce, d'autant plus que l'image de Marine Le Pen s'est montrée imperméable à ces attaques hyperboliques. Le FN a fini par retourner à son profit la stigmatisation: la victime présumée du «Système» s'est posée en alternative globale à ce dernier, et ce, d'une façon crédible pour une importante partie de l'opinion. Bref, la propagande antilepéniste, qui se proposait de faire disparaître le FN de l'espace politique français ou de le marginaliser fortement, aura globalement joué le rôle d'un puissant facteur de la montée du FN. Paradoxe comique pour les uns, tragique pour les autres.

 

Votre livre n'arrive-t-il pas trop tard, après que la stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen après 2002 a porté ses fruits? (34% des Français déclarent adhérer aux valeurs du Front national). L'antifascisme que vous décrivez n'est-il pas une attitude médiatique résiduelle?

Je ne le crois pas. D'une part, la normalisation du FN est loin d'être achevée: la figure de Marine Le Pen reste fortement rejetée, dès lors qu'elle ne symbolise plus seulement une opposition radicale au pouvoir socialiste. D'autre part, faute d'imagination, la gauche et l'extrême gauche sont vouées à répéter pieusement, d'une façon commémorative, les rites de conjuration du Mal politique. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, un discours de propagande ne disparaît pas pour la seule raison qu'il est devenu inefficace. Car il peut faire tradition, comme c'est le cas pour le discours antifasciste, dont les versions successives constituent autant de recyclages. La tradition, c'est ce qui se répète, en rassemblant et rassurant une communauté de croyants ou de militants. En outre, la relative normalisation du FN n'est pas le simple effet de la décision prise par Marine Le Pen, reprenant sur ce point le projet défini par Bruno Mégret dans les années 1990, de «dédiaboliser» le FN. On ne se «dédiabolise» pas à volonté: de multiples facteurs sont en jeu dans l'affaire, qui ne dépendent pas seulement des désirs de tel ou tel leader, aussi bon stratège idéologique soit-il. Le retrait progressif de Jean-Marie Le Pen est simplement dû à l'âge avancé du personnage provocateur. Il a provoqué un appel d'air pour le parti qu'il plombait. Le renouvellement et le rajeunissement des cadres, des adhérents et des sympathisants du FN, à l'image de Marine, ont joué un rôle majeur. Quant au contexte des années 2000, de la prise de conscience de la menace islamiste à la perte de confiance dans les élites nationales européistes, en passant par l'expérience inquiétante de la crise financière de 2008, qui a favorisé le retour de l'anticapitalisme et la diffusion des idées protectionnistes, il a globalement profité au nouveau FN. Dos au mur, les ennemis du FN continuent de lancer leurs anathèmes et de proférer leurs injures ou leurs imprécations rituelles (le FN «fasciste», «d'extrême droite», «raciste», etc.), rêvant toujours de faire interdire le parti qu'ils prétendent, depuis trente ans, éliminer de l'espace politique. Ils ne veulent pas discuter, critiquer, argumenter, ils rêvent de brûler les nouveaux hérétiques. À la force du préjugé s'ajoute celle de l'habitude, qui, chez les âmes mortes, est l'unique principe d'action. Une âme morte, disait Péguy, est une «âme extrêmement habituée».

N'y a t-il pas derrière ce discours angélique de l'antilepénisme primaire une stratégie plus cynique consistant faire monter le FN pour diviser la droite et affaiblir la droite traditionnelle?

C'est en effet l'une des hypothèses que je retiens. Contrairement aux apparences, le néo-antifascisme ne se réduit pas à une posture morale inefficace censée être honorable, il constitue une stratégie politique. L'un des objectifs du néo-antifascisme instrumentalisé par la gauche, c'est de restructurer l'espace politique autour d'un affrontement entre le PS et le FN, ce qui suppose un FN fort et une UMP affaiblie. Il s'agit donc de favoriser par divers moyens le dynamisme du FN tout en provoquant l'explosion de l'UMP, minée par ses divisions idéologiques et la rivalité de ses dirigeants. L'objectif est de faire disparaître la droite libérale comme force politique concurrente du PS. Il avait été formulé à la fin des années 1980 par les antiracistes mitterrandiens: faire qu'il n'y ait «rien entre le FN et nous». Ce qui supposait un double processus: le ralliement d'une grande partie de la droite (une fois en miettes) à l'extrême droite, et la redéfinition de l'extrême droite forte comme représentant la (nouvelle) droite. C'est la raison pour laquelle les stratèges machiavéliens du PS, formés à l'école mitterrandienne, ne s'émeuvent guère de la «montée du FN», ni de l'échec de la diabolisation qu'ils ont privilégiée en tant que stratégie anti-FN, et qui a contribué à ladite «montée». Ils savent que le seul moyen de gagner l'élection présidentielle de 2017, malgré l'impopularité de la gauche au pouvoir, c'est de faire précisément «monter» le FN pour provoquer l'élimination au premier tour du principal candidat de droite libérale, avant de l'emporter face à une Marine Le Pen jugée incapable de rassembler suffisamment, et rejouant ainsi malgré elle, mutatis mutandis, le rôle de son père en avril 2002. Le «front républicain», en tant que front du refus coalisant toutes les forces rejetant absolument le FN, ne peut vraiment fonctionner qu'au deuxième tour d'une élection présidentielle.

Les machiavéliens de gauche, lucides et cyniques, qui misent sur le renforcement du FN, savent qu'il suffit pour cela de le combattre d'une façon magique en suivant la stratégie diabolisatrice qui l'a rendu attractif. À cet égard, on notera que le PS et le FN ont des objectifs convergents, à commencer par l'éclatement de l'UMP, suivi par le ralliement d'une partie des cadres et des adhérents à gauche ou au centre, et d'une autre partie au FN. Le nouveau bipartisme opposerait une droite nationale à une gauche européiste.

«Totalement dédiabolisé, le FN perdrait une grande partie de son attractivité», écrivez-vous. Pourquoi le «diable» attire-t-il tant en politique?

Dans le charisme politique, il y a nécessairement une dimension démoniaque, perçue autant par les admirateurs du chef charismatique que par ses ennemis. Les grands démagogues et les pires dictateurs sont dotés d'un fort charisme. Ils sont porteurs d'une promesse de rupture salvatrice et de changement bénéfique. Ils sont perçus dans l'ambivalence: on attend d'eux de grandes choses, car ils promettent que l'impossible est désormais possible, et la déception qu'ils finissent par provoquer est d'autant plus profonde. L'admiration amoureuse se retourne souvent en haine et en ressentiment. Or, le propre du FN comme entreprise politique familiale, c'est qu'il existe en raison du charisme de ses dirigeants, Le Pen père ou Le Pen fille. Ils ne sont pas jugés sur leur action politique ou leur gestion des affaires publiques, mais sur leur discours de combat, leurs intentions affichées, leurs promesses alléchantes et tranchantes. Qui ne reconnaît les multiples menaces pesant sur la société française? Qui n'est pas d'accord avec le projet de «sauver la France»? Mais, pour séduire, il faut présenter un visage qui se distingue fortement de la masse grégaire des acteurs politiques formatés. La mal-pensance affichée des leaders du FN fait partie de leur prestige ou de leur capital symbolique, elle les distingue des autres leaders politiques. Sans écart socialement visible et régulièrement affirmé par rapport à la norme idéologique et politique, sans sa dimension «luciférienne», le FN ne pourrait exercer la moindre séduction. Il lui faut faire peur à certains pour attirer les autres. Donc alimenter en permanence une réputation de non-conformisme. Il y a là une stratégie d'auto-stigmatisation ou d'auto-diabolisation plus ou moins contrôlée (d'où ce qu'il est convenu d'appeler les «dérapages», inévitables). Les démagogues à l'eau de rose, ou couleur rose bonbon, sont dénués d'attrait. Ils ne produisent ni amour, ni haine. Après leur petite heure de célébrité médiatique, ils disparaissent rapidement dans le trou noir de leur affligeante normalité.

Vous dénoncez dans votre livre la dissymétrie entre une «extrême droite» diabolisée et une extrême gauche pardonnée de ses excès. D'où vient ce «deux poids deux mesures»?

C'est là un héritage de l'antifascisme soviétique, dont les idéologues et propagandistes, depuis les années 1950, n'ont cessé de marginaliser ou de calomnier en France la position antitotalitaire ou anti-extrémiste pour camoufler la criminalité du communisme, et permettre à la gauche de se «ressourcer» régulièrement en revenant à Marx ou à tel ou tel théoricien révolutionnaire et anticapitaliste (Lénine, Trotski, Gramsci, etc.). Il importe à une partie de la gauche de laisser ouverte la voie d'un retour éventuel à l'idée communiste, donc de ne pas diaboliser le communisme, en dépit de ses crimes, comme elle diabolise le fascisme, et plus particulièrement le nazisme. Cette gauche nostalgique suppose que l'idée ou l'utopie communiste est bonne en elle-même, et que seules ses réalisations historiques ont échoué. Alors qu'elle postule que le nazisme est en lui-même un mal, qu'il incarne même le Mal absolu. Ce traitement asymétrique est caractéristique de l'antifascisme dans toutes ses variantes, et nous rappelle que, comme l'avait bien vu George Orwell, la gauche est antifasciste mais non antitotalitaire. J'ajouterai qu'elle voit le «fascisme» là où il n'est pas (Raymond Aron et le général de Gaulle ont été traités de «fascistes»), et que, simultanément, elle ne voit pas le fascisme où il est, par exemple dans le chavisme tant admiré par Jean-Luc Mélenchon. Une admiration partagée par le polémiste Alain Soral qui se définit lui-même, pas seulement par provocation, comme «national-socialiste».

«Nous vivons dans un univers de spectres, où aux fascismes imaginaires font écho des antifascismes imaginaires d'aujourd'hui», écrivez-vous. Pourquoi l'antifascisme idéologique a-t-il survécu à la mort du fascisme politique alors que l'anticommunisme a, lui, disparu suite à l'effondrement du bloc soviétique?

L'antifascisme imaginaire, ou si l'on préfère l'imaginaire antifasciste, dont la diabolisation du fait national est aujourd'hui la principale illustration, c'est ce qui reste du communisme dans les esprits. L'antinationalisme est progressivement devenu la principale reformulation du vieil antifascisme. Mais les antinationalistes en sont venus à diaboliser la nation comme telle. C'est ce que j'ai appelé naguère, au début des années 1990, l'«antinationisme», qui s'est transformé en idéologie dominante dans les milieux européistes. La projection sur la nation de tous les traits répulsifs du «fascisme» en est le principe moteur. Dans la rhétorique de combat centrée sur la dénonciation des «eurosceptiques» ou des «europhobes», c'est bien le sentiment national qui est incriminé, au point d'être criminalisé. De la même manière, la reformulation antiraciste de l'antifascisme, qui se traduit principalement par la célébration de l'immigration comme méthode de salut, est centrée sur la diabolisation de la nation comme identité collective et souveraineté. Comme l'existence même des frontières nationales, la distinction simple entre nationaux et étrangers est considérée par les «antinationistes» comme un scandale. Pour ces nouveaux utopistes, il faut que disparaissent les États-nations pour que l'humanité s'unifie à travers la multiplication des processus migratoires sans contrôles ni limites. Leur rêve est d'instaurer une démocratie cosmopolite, dans un espace post-national qu'ils s'efforcent de construire en délégitimant le sentiment national tout en érigeant l'immigration de masse en fatalité et en phénomène intrinsèquement bon ou bénéfique.

Il faut relever ce grand paradoxe: alors que jamais, depuis 1945, le nationalisme ne s'est mieux porté en Europe, la diabolisation du nationalisme et du sentiment national est devenue la posture idéologique dominante dans le monde des élites. Si un fait observable prouve la coupure entre les peuples et les élites, entre les «localisés» d'en bas et les «mondialisés» d'en haut, entre les «enracinés» et les «nomades», c'est bien celui-là. La diabolisation néo-antifasciste de la nation est contre-productive à l'heure où l'Union européenne ne fait plus rêver la majorité des Français, qui doutent majoritairement des vertus de l'euro.

Un autre paradoxe saute aux yeux, et fait sourire. Chassé par la porte au nom de la morale, le nationalisme revient par la fenêtre au nom du réalisme politique. Dans leurs attaques contre le FN, les antinationalistes déclarés prétendent monopoliser l'attachement patriotique et incarner les «valeurs de la France». Ils retournent ainsi la chimère de «l'anti-France» contre les nationalistes français qui l'avaient beaucoup utilisée. Le sentiment national supposé honteux quand il est attribué au FN se transforme soudainement en une légitime fierté d'être français, claironnée par les dénonciateurs occasionnels de «l'anti-France» nouvelle à visage lepéniste. On ne compte plus les leaders politiques et les intellectuels s'indignant publiquement de l'existence d'une «extrême droite» qui, selon eux, véhicule des idées qui «ne sont pas les valeurs de la France». Et qui ne craignent pas de dénoncer avec vigueur le «Front anti-national». Bref, on rejoue l'opposition mythique entre les deux France, la bonne (ici l'anti-lepéniste) et la mauvaise (ici la «lepénisée»). À travers ce retour du réprimé national après transvaluation intéressée, le nationalisme se venge. Non sans ironie objective.

Vous dites que le FN n'est plus d'extrême droite. Doit-on se débarrasser définitivement de la catégorie «extrême droite» dans l'analyse politique?

Je suis plus nuancé. Et aussi trop peu naïf pour croire qu'on puisse se passer, selon notre bon plaisir d'intellectuels critiques, des idées reçues, des habitudes de pensée et des stéréotypes sans lesquels la communication politique serait impossible. Je montre d'abord que l'expression «extrême droite» fonctionne comme une étiquette polémique, destinée à disqualifier un adversaire, et qu'elle enveloppe une notion confuse. Elle n'est pas le produit de la conceptualisation rigoureuse d'un phénomène politique bien identifié, mais une expression douteuse reçue en héritage et reprise sans examen critique. À l'analyse, on se rend vite compte qu'elle fonctionne comme un quasi-synonyme de «fascisme», avec la suggestion trompeuse que le fascisme serait intrinsèquement de droite ou essentiellement situé à droite, ou, selon le cliché actuellement en vogue, «à droite de la droite». La pensée paresseuse consiste à qualifier de «fascistes» ceux qu'on perçoit comme des ennemis: les nationalistes pour les antinationalistes, les islamistes pour les anti-islamistes, etc. Le mot est mis à toutes les sauces, et il n'éclaire en rien les phénomènes qu'on veut avant tout stigmatiser. C'est là faire l'économie d'un travail intellectuel difficile sur les catégorisations historiques et politiques, impliquant de se passer des outils ordinaires du discours polémique. Car il n'est pas question de jeter aux orties le mot «fascisme», en raison de ses mauvais usages. Il s'agit de le définir de la façon la plus rigoureuse, en sachant qu'on ne peut satisfaire tous les spécialistes, ni bien sûr les «antifascistes» (qui, eux, croient tout savoir sur la question). Disons, pour aller vite, et en privilégiant les critères doctrinaux, qu'il s'agit d'un nationalisme d'orientation révolutionnaire, anti-libéral, autoritaire et étatiste (ou dirigiste), prônant un socialisme dans les limites de la nation, à tendance totalitaire, et susceptible de prendre des formes historiques diverses. Le situer «à droite» ne permet pas de mieux identifier ou expliquer le phénomène fasciste, bien au contraire. Ce dernier apparaît plutôt comme un produit pathologique dérivé de la gauche révolutionnaire, lorsqu'elle épouse les passions nationalistes. C'est en tout cas ce que suggère la trajectoire intellectuelle et politique de Mussolini. Ce qui est sûr, c'est que, dans l'expression «extrême droite», le qualificatif «extrême» est dénué d'une signification claire et invariable. Il s'agit d'une image interprétable de diverses manières. Cela suffit à rendre son emploi douteux, source d'équivoques. L'appartenance supposée de «l'extrême droite» à la droite est à la fois une idée reçue et une idée fausse.

Comment qualifier désormais le parti de Marine Le Pen?

Il s'agit toujours d'un parti nationaliste, à la fois souverainiste et identitaire, donc anti-européiste, «antimondialiste» et anti-immigration, dont le leader se caractérise par son style populiste, jumelant l'appel au peuple, le culte du peuple et le rejet des élites en place. En 1984, j'ai proposé de le catégoriser comme «national-populiste», et je pense que cette catégorisation est toujours la moins mauvaise. Mais il faut tenir compte de la grande transformation du programme de ce parti, dont le contenu idéologique a été modifié par intégration de thèmes ou d'orientations empruntés à la gauche républicaine (la laïcité par exemple) ou à l'extrême gauche anticapitaliste (la dénonciation du «néo-libéralisme»). Dans ces conditions, il faut reposer les questions simples, certes avec une feinte naïveté: pourquoi continuer à situer le FN «à droite»? En quoi peut-il être dit extrémiste? Qu'est-ce que l'extrémisme? Et qu'est-ce que «l'extrême droite»? Dans Du diable en politique, je m'efforce de répondre à ces questions que les leaders politiques et les commentateurs de la vie politique se gardent de poser. Ils savent obscurément qu'ils ne peuvent y répondre clairement et d'une seule voix.

Vous parlez d'un «parti de la peur». Mais à vous lire, jouer sur les peurs n'est pas le monopole du Front National...

La politique de la peur est la norme implicite régissant les affrontements politiques. Les peurs les plus contradictoires dominent le paysage politique, tandis qu'un sentiment polymorphe d'insécurité colore le champ de l'imaginaire social. C'est ainsi qu'à la peur d'une immigration de masse répond celle d'une xénophobie de masse. Mais c'est la peur de perdre quelque chose qui donne le ton. De l'identité nationale aux acquis sociaux. Par peur de sortir du jeu, les acteurs politiques font un usage démagogique des peurs plutôt que des rêves. Les uns jouent sur la peur de l'effondrement de l'euro, les autres sur la peur d'une sortie de l'euro, d'autres encore sur la peur des effets négatifs de l'euro. Comme la peur du «terrorisme» ou de la «finance», la peur de «l'extrême droite» ou de «l'extrémisme» est une passion alimentée, entretenue ou réveillée par ceux qui ont intérêt à l'exploiter. C'est ainsi que les Français apeurés sont traités par les nouveaux démagogues comme une masse de petits vieux jouisseurs, sans convictions ni projets, vulnérables, sans courage, tiraillés par des peurs contradictoires, oscillant entre une crédulité infantile et un scepticisme incapacitant. Le mépris du citoyen est l'effet immédiat de la corruption de la démocratie par des élites dirigeantes élues grâce à leurs talents démagogiques avant de gouverner en orchestrant un mélange de craintes et d'espoirs.

La diabolisation ne semble pas toucher uniquement le FN, mais quiconque «dérape» sur le chemin du politiquement correct. L'information continue semble accélérer la mécanique diabolisatrice et nous offrir chaque semaine un nouveau diable médiatique: un jour Zemmour, l'autre Finkielkraut, ou encore récemment le député Thierry Mariani… Selon vous, ce phénomène va-t-il s'amplifier?

Des années 1990 aux années 2010, le discours néo-antifasciste est passé de la dénonciation de la «lepénisation des esprits» à celle de la «droitisation» des élites intellectuelles et politiques, accusation vague permettant de discréditer n'importe quel adversaire ou rival. Le terrorisme intellectuel reste cependant l'apanage de la gauche et de l'extrême gauche, qui peuvent compter sur l'appui des «modérés» du centre et de la droite opportuniste. Plus l'espace des débats est dominé par le culte du consensus minimal sur le bon fonctionnement des institutions démocratiques et les bienfaits de l'Union européenne, et plus s'exacerbe le besoin de créer des distinctions, des oppositions, des alternatives. L'uniformisation idéologique est le bruit de fond sur lequel se détache la petite musique des mouvements souverainistes et identitaires, qui restent minoritaires. Mais les réactions des défenseurs de la Voie unique sont vives. La moindre réserve sur les positions politiquement correctes concernant l'Europe, l'immigration ou les minorités est perçue comme une opinion abjecte, voire un délit, qui suscite une indignation hyperbolique et, de plus ou plus souvent, des poursuites devant les tribunaux. Dans une France sous l'emprise des minorités sectaires et tyranniques qui imposent leurs valeurs et leurs normes, l'espace public s'empoisonne lentement. Les débats s'enlisent dans les échanges de clichés et de platitudes. L'auto-censure est de rigueur dans une société de surveillance réciproque. Les esprits libres se gardent de participer aux débats publics, abandonnant le terrain médiatique à de grotesques personnages incultes ou à demi cultivés, histrions littéraires, amuseurs engagés ou commissaires politiques qui n'existent que par l'insulte, l'indignation feinte, l'imprécation ou la provocation. J'oubliais les donneurs de leçons de tous âges. Quand des esprits libres prennent le risque de descendre dans l'arène, ils sont immanquablement voués à être dénoncés, calomniés, diffamés. La menace de diabolisation produit une intimidation telle qu'elle garantit la promotion de la médiocrité. Seuls des «experts» sans couleur ni odeur prolifèrent dans le paysage. C'est ainsi que s'accélère le déclin de la France intellectuelle.

À vous lire, on a parfois l'impression que vous voyez la vie politique comme un spectacle où des comédiens plus ou moins doués font carrière à coup de mensonges et de promesses intenables. Les leaders politiques ne sont-ils que des démagogues sans scrupules?

Si les démagogues sont nombreux, les médiocres sont encore plus nombreux, qu'ils soient démagogues ou non. Dans les démocraties modernes, les démagogues prennent souvent le visage de faux prophètes, annonçant de grands «changements» porteurs de promesses alléchantes. Comment peut-on ne pas se soucier de plaire lorsqu'on s'engage dans une compétition électorale? Il y a là une contrainte fonctionnelle: l'obligation de séduire pousse à trop promettre, à beaucoup mentir et à calomnier ses adversaires. Aujourd'hui, se nourrissant du désarroi et de l'anxiété suscités par la crise multidimensionnelle, de dérisoires prophètes de bonheur ou de malheur prolifèrent, dans tous les domaines, mais surtout en politique. La sagesse pratique consiste à se garder de les prendre au sérieux. Les plus dangereux sont les prophètes de bonheur, ces camelots qui, au nom du dieu «Progrès», vantent et vendent un quelconque avenir meilleur, alors que le piteux état du présent porte l'empreinte de leur impuissance ou de leur incompétence. Face aux marchands de mondes meilleurs («Demain, tout ira bien»), c'est avec l'ironie requise qu'il faut suivre l'injonction de l'évangéliste Matthieu (7.15-16), d'une éternelle actualité: «Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons?» Il faut donc juger les dirigeants sur les résultats de leur action politique, et non pas sur leur charme personnel, leurs intentions bonnes ou leurs projets séduisants.

Pierre-André Taguieff (FigaroVox, 23 mai 2014)

Der Jargon der Demokratie

Der Jargon der Demokratie

Ein Gespräch mit Frank Böckelmann

Ex: http://www.sezession.de

Die Bestenliste der deutschen Buchhandelsvereinigung führt Frank Böckelmanns Buch Jargon der Weltoffenheit derzeit auf Platz 4 (hier bestellen [2]). Böckelmann, Herausgeber der Zeitschrift Tumult, warnt darin vor der auszehrenden Monotonie des westlichen Diskurses. Das nachfolgende Gespräch, das Ellen Kositza und Götz Kubitschek mit Böckelmann führten, ist in der soeben erschienenen, 60. Ausgabe der [3]Sezession [3] in gekürzter Fassung abgedruckt.

a8dabb3eed.jpgSEZESSION: Herr Böckelmann, hat die Demokratie als Regierungsform eine eigene Sprache ausgebildet?

BÖCKELMANN: Die repräsentative Demokratie hat sich ihre eigene selektive Sprachregelung zugelegt. Bestimmte Formeln sind willkommen, vor allem jene, die großzügig klingen, bestimmte Ausdrücke sind verpönt, vor allem solche, die Festlegung vermuten lassen. Das ist eine eigene Sprachregelung im wörtlichen Sinn: Die Demokratie will immerzu von sich selbst sprechen. Sie beschwört sich selbst. Nicht nur Politiker, Lehrer und Journalisten, alle Bürger werden dazu angehalten, ja zur Demokratie zu sagen (obwohl doch niemand nein sagt), und dabei sofort das stärkste Geschütz aufzufahren, den Vergleich mit der Diktatur. Dieses ständige Mobilisieren und Vergleichen gehört zum Wesen der Demokratie. Sie präsentiert sich nämlich als Daueraufgabe, einerseits als Errungenschaft, die gefährdet ist und verteidigt werden muß, andererseits als Fernziel, dem wir uns in Sisyphusarbeit zu nähern haben. Gut demokratisch ist nur die unaufhörliche Demokratisierung. Als die besten Demokraten gelten diejenigen, die Legitimationsdefizite geißeln, die Korruptheit des Führungspersonals entlarven und Verstöße gegen Bürgerrechte aufdecken.

Es ist also durchaus korrekt, abfällig von „unserer sogenannten Demokratie“ zu sprechen oder in Berlin und Brüssel gar eine „Postdemokratie“ zu erkennen. Letzte Warnung, gelbe Karte. Doch nicht der Schatten eines Zweifels darf die Gewißheit trüben, daß die Kombination von nomineller Volkssouveränität, Mehrheitsprinzip, geregeltem Regierungswechsel und bemühter Rechtsstaatlichkeit eine historisch unüberbietbare Daseinsordnung darstellt. Auch wenn klar ist, daß die „Herrschaft des Volkes“ eine Utopie bleiben wird.

Das Demokratie-Projekt gesteht bereitwillig Mängel und Verfehlungen ein. Auf diese Weise geraten seine Geburtsfehler und seine bleibenden Übel aus dem Blickfeld.

SEZESSION: Über diese Geburtsfehler und bleibenden Übel der Demokratie würden wir gerne ein bißchen mehr erfahren …

BÖCKELMANN:  Vor gut einhundertachtzig Jahren hat der französische Staatsdiener Alexis de Tocqueville die Vereinigten Staaten bereist. Er wollte die segensreichen Folgen des „Verlangens nach Gleichheit“ kennenlernen und mit ihnen seine reaktionären Landsleute bekehren. Es war eine Reise in die Ernüchterung. Sein zweibändiges Werk De la démocratie en Amérique (1835 und 1840) verblüfft den heutigen Leser aufs höchste: Das sollen Beobachtungen vor hundertachtzig Jahren gewesen sein? Sie erscheinen wie neueste Befunde, manche wie Wahrnehmungen eines kalten postmodernen Blicks. De Tocqueville erlebt ein „Schauspiel universeller Einförmigkeit“ und ahnt, daß „die Art der Unterdrückung, die den demokratischen Völkern droht, mit nichts, was ihr in der Welt vorausging, zu vergleichen sein“ wird.

De Tocquevilles Fazit: In Amerika fehle das „gemeinsame Interesse“. An dessen Stelle trete die Gleichförmigkeit als Gebot der öffentlichen Meinung. Je weiter sie fortschreite, desto anstößiger erschienen „die kleinste Verschiedenheit“ und „die geringsten Vorrechte“. Die „öffentliche Gunst“ werde dann „ebenso nötig wie die Luft, die man atmet“. Schlimmer noch, alle Parteiungen verwandelten ihre Gesinnung in Taktik und passten sie laufend dem Lockruf der Mehrheitsfähigkeit an. Auf diese Weise falle auch und insbesondere die Mehrheitsmeinung der „Tyrannei der Mehrheit über das Denken“ zum Opfer. Der Konformismus nähre sich am Freiheitsgefühl. Eine unpersönliche „Vormundschaftsgewalt“ bedecke „die Oberfläche der Gesellschaft mit einem Netz kleiner, verwickelter, enger und einheitlicher Regeln“ – fast glauben wir, Michel Foucault zu lesen.

SEZESSION: Wir müssen hier wohl zwei Ebenen auseinanderhalten. Der Niveauverlust durch die Tyrannei der Mehrheit ist das eine. Das andere ist das gute Recht jeder Regierungsform, den eigenen Bestand zu sichern und zu verteidigen. Interessant an der Demokratie ist in diesem Zusammenhang doch vor allem, daß sie den Abweichlern sozusagen als „unsichtbarer Gegner“ entgegentritt – oder eben gerade nicht „tritt“, sondern in Form einer permanenten Selbstkontrolle „anwest“.

BÖCKELMANN: Die stürmische Einforderung des Rechts auf Meinungsfreiheit hat eine Kehrseite.  Gewiß, die Demokratie schüttelt den Absolutismus ab. Kämpfer für Freiheit und Gleichheit bieten Alleinherrschern die Stirn. Aber sobald die Meinungsfreiheit sich verabsolutiert und zur Doktrin wird, dient sie als Alibi für Willkür. Politische und wirtschaftliche Interessengruppen wetteifern darin, der Mehrheit  von heute und der mutmaßlichen Mehrheit von morgen gefällig zu sein – im Namen der Meinungsfreiheit. In allen bürgerlichen Milieus herrscht der „Höflingsgeist der großen Menge“. Die gewählten Machthaber bestimmen, von wem und wovon sie die Demokratie bedroht sehen. Mit Vorliebe entlarven sie ihre Rivalen als Freiheitsfeinde, somit als absolute Feinde. Wer möchte schon in Verdacht geraten, einer dieser Feinde zu sein? Die meisten Abweichler geben klein bei und machen ihre Gedanken verträglich. Sonst würde ihnen als vorgeführten Menschenfeinden ein Leben drohen, das „schlimmer als der Tod“ ist. Auch davon berichtet Alexis de Tocqueville:  „Der Machthaber sagt hier (zum Schriftsteller) nicht mehr: ‚Du denkst wie ich, oder du stirbst‘. Er sagt: ‚Du hast die Freiheit, nicht zu denken wie ich; Leben, Vermögen und alles bleibt dir erhalten; aber von dem Tag an bist du ein Fremder unter uns.“

SEZESSION: Dies bedeutet mit anderen Worten doch nichts anderes, als dem Abweichler die Zurechnungsfähigkeit abzusprechen, oder besser so etwas wie die guten Umgangsformen, aber eben auf der Ebene des Meinbaren: Wer wirklich ein Demokrat ist, ahnt, wo die Abweichung begänne. Wer es nicht ahnt und sich nicht selbst kontrolliert, muß zurechtgewiesen werden, aber man hat doch mittlerweile den Eindruck, daß es nicht mehr um Erziehung, sondern um Verstoßung gehe.

BÖCKELMANN: Das ist Verstoßung, öffentlicher Rufmord. Aber nicht mehr aus Gründen tief eingewurzelter Gesinnung – so wie einst der Katholik den Hugenotten totschlug –, sondern im Eifer der Reaktionsbildung. Man wütet gegen die Ahnung, die Orientierung verloren zu haben. Die Selbstgerechten vollziehen ein hypermoralisches Ausschlußritual. Sie bauen einen Popanz auf, der an das Böse von früher erinnert, und dreschen auf ihn ein. Großes Entrüstungstheater ersetzt Gesinnung und Haltung.

boeckelmann_sw_klein.jpgWas de Tocqueville 1830/40 mit angewiderter Faszination betrachtet, ist die Demokratie als Herrschaftsform des kämpfenden Bürgertums. Dieses Bürgertum triumphiert über das Feudalsystem und verteidigt seine Hegemonie gegenüber den Ansprüchen der nachdrängenden unteren Klassen. Es gibt ein Grundmuster demokratischer Rhetorik, Konsenshörigkeit und Vormundschaft, das gleichgeblieben ist bis auf den heutigen Tag. Dennoch – auch ein de Tocqueville konnte nicht ahnen, wohin die Standardisierung der öffentlichen Sprache und Weltanschauung in der spät- und nachbürgerlichen Ära führen würde. Im 19. Jahrhundert konkurrierten noch die Ordnungsideen des Liberalismus, des Konservatismus und des Sozialismus. Noch wurde ein Gemeinwille des Volkes und seiner Repräsentanten beschworen. Heute klingt schon die Übersetzung von demos verdächtig.

SEZESSION: Ja, das Volk! Teilen Sie die Überzeugung, daß seine schiere Masse und seine mittlerweile mit Händen zu greifende Heterogenität die Meinungsfindung mittels Dialog und Differenzierung verzerrt hat in eine Meinungs-PR mittels Parole und Emotion? Oder war die demokratische Meinungsbildung schon immer eine Sache der Wenigen, also ein sprachliche Elitenangelegenheit?

BÖCKELMANN: Die öffentliche Meinung war und ist vor allem der Tummelplatz einflußreicher Kräfte, die wortgewandte Sprecher gewähren lassen – heute ist daraus allerdings eine Insider-Farce geworden. Demokratisch waren die Demokratien noch nie. Elitäre Volksvertreter vertraten ihresgleichen. Und nannten es Volk. Aber wenn ich so rede, übe ich eben jene stimulierende Kritik, auf die das Repräsentativsystem aus Gründen der Selbstrechtfertigung so scharf ist. Dürfen heute nicht alle mitmachen? Rührt euch , tretet bei, beteiligt euch, nehmt Einfluß!

Doch der Wirbel um das Fetischwort „Demokratie“ kaschiert heute einen weit größeren Mangel als den an Legitimation. Wo steckt er denn, der Souverän? Bei Wahlen bewähren sich die „Berechtigten“ wie ein Publikum, das probeweise abstimmt und zeigt, wie man politische Verantwortung trägt. Ebenso bei Umfragen. Eine große Menge von Vereinzelten wird zu einer nachdrücklich empfohlenen Übung einberufen. Konsenswähler oder Protestwähler, man unterzieht sich der Prüfung und genießt den Lernerfolg: die verschiedenen Angebote zugeordnet und eines von ihnen angenommen zu haben. Nach der Befragung läuft das Wahlvolk auseinander. Für andere Bekundungen fehlen ihm die Worte und die Ermächtigung. Die entscheidenden Weichenstellungen – Westbindung, EU, Grenzen der EU, Euro, Finanzmärkte, Zuwanderung – stehen sowieso nicht zur Wahl.

Doch das beklage ich nicht. Denn die vollendete Demokratie wäre die vollendete Schreckensherrschaft.

Was eint das Wahlvolk? Ständig wird dem Publikum vor Augen geführt, wie schäbig es sei, sich irgendwie ein- und auszugrenzen, leibhaftig, sprachlich, in kollektiver Erinnerung, territorial, charakterlich. Wie rassistisch es doch sei, noch Volk sein zu wollen. Aber ist denn eine Ansammlung Vereinzelter in der Lage, einen Gemeinwillen auszubilden und Mandatsträgern und Institutionen Aufträge zu erteilen? Und dann auch noch gemeinsam die Konsequenzen zu tragen?Zusammenkommen und abordnen können nur Landsleute, die wissen, daß sie etwas Besonderes, etwas Eigentümliches sind.

Man kann einwenden, „das Volk“ sei immer nur ein Konstrukt des Wunschs nach Gemeinsamkeit zwischen sehr Verschiedenen gewesen. Aber dann blendet man die Entwicklung von der frühen Demokratie zur Massendemokratie aus. Bis tief ins 20. Jahrhundert hinein wurzelt die Willensbildung nicht im Problemverständnis von Individuen, sondern in der gemeinsamen Erfahrung von Angehörigen. Sie festigt sich unter Verwandten, Nachbarn, Ansässigen, Nachkommen, Schicksalsgenossen, Kollegen, Kameraden, Überlebenden, Gläubigen, Anrainern, Biederen und Abweichlern. Unabhängig davon, ob sie in Parteien und Parlamenten vertreten waren. Zur Herausbildung eines eigenen Willens bedurfte und bedarf es der Anderen. Der politische Wille bahnt sich an im Geflecht von Erinnerungen und Erwartungen in einer gemeinsamen Nahwelt. Momentpersönlichkeiten finden zu keiner gemeinsamen Haltung.

Da liegt der demokratische Hund begraben. Aus den Nahwelten sind Transiträume geworden. Kleinfamilien und Singles orientieren sich an digitalen Beachtungsbörsen. Zu denen gehört auch das tägliche Politspektakel. Rapide schwindet der Rückhalt für gegenseitige Anerkennung nach regional- und klassenspezifischem Gemeinsinn. An die Stelle der ortsgebundenen Autoritäten und Einrichtungen treten die Experten, Berater, Charismatiker und Gurus der globalen Populärkultur. Die Einzelnen beziehen ihre Urteile nebenbei aus dem hastigen Schlagabtausch von Parolen in geschlossenen Kreisläufen. Das hergebrachte Milieu war der Humus von Willensbildung. Das soziale Netzwerk ist diskursive Endstation, Party, Palaver. In öffentlichen Debatten pflegt man heute den „Jargon der Weltoffenheit“ – ich habe mich ausgiebig mit ihm befaßt.

SEZESSION: Jene Parolen, die sich beispielsweise in gebräuchlichen Schlagworten wie „Emanzipation”, „Selbstbestimmung”, „Toleranz”, „Vielfalt” manifestieren oder – auf Alltagsniveau abgesenkt – zum „locker bleiben”, „sich ausprobieren” mahnen: Jener Weltoffenheitsjargon ist doch ein genuin linker Diskursstil. Oder doch nicht? Täuscht der Eindruck, und all jene Universalmaximen sind (durch die Stimme derer, die sie im Munde führen) in Wahrheit von jeder politischen Richtungszuweisung befreit?

BÖCKELMANN:  Ich ersticke jede Gegenrede, wenn ich „Selbstbestimmung“ fordere, oder „Chancengleichheit“ oder „Toleranz“ oder „Vielfalt“ oder „Weltoffenheit“, oder mein Verhalten mit ihnen rechtfertige. Ich werde unangreifbar. Die Berufung auf „Demokratie“ ist ebenfalls unangreifbar, aber sie hat etwas Offiziöses und paßt am besten in Leitartikel und Parlamentsreden. Die Begriffe „Selbstbestimmung“, „Toleranz“ usw. hingegen werden inflationär gebraucht, ohne daß dies ihre Geltung und ihre Wirkung beeinträchtigt.

Was sind das für Postulate? Im Anschluß an Panajotis Kondylis und Peter Furth nenne ich sie die Imperative der Massendemokratie. „Selbstverwirklichung“, „Authentizität“, „Chancengleichheit“, „Pluralismus“ und „Hedonismus“ (= Entgrenzung)  sind die Leitmotive der gleichschaltenden Individualisierung auf den Massenmärkten des 20. Jahrhunderts. Sie verheißen Befreiung und Fortschritt für alle, die ihre traditionellen Bindungen verlieren und die Appartements bevölkern. In den Vereinigten Staaten gaben sie schon in der Zwischenkriegszeit den Ton an, in Westeuropa seit den fünfziger Jahren. Sie klingen irgendwie links und irgendwie marktliberal und irgendwie universell. Vor allem klingen sie selbstverständlich, wie Anforderungen, die völlig außer Streit stehen.

Eben darin besteht ihre Funktion, und diese Funktion können sie nur erfüllen, weil sie jede Bedeutung verloren haben außer der einen: keine Haltung auszuschließen, die nicht ihrerseits andere ausschließt. Sie sind völlig sinnleer, suggerieren aber einen Gehalt. Jeder, der die Leitmotive im Mund führt, gewinnt einen großen strategischen Vorteil: Er präsentiert die Beliebigkeit als entschiedene Position. Das ist geradezu eine Definition des Westens.

Wer will, kann den Jargon von „Selbstbestimmung“, „Vielfalt“, „Weltoffenheit“ usw. auch als linke Sprechweise bezeichnen. Ich halte eine solche Etikettierung für unsinnig und mißverständlich. Besser wäre es, den Jargon als eine Art von Begriffskapital zu verstehen, gegen alles konvertierbar.  

SEZESSION: Sie schreiben, das Logo „links” mit seinen assoziierten Attributen „gleich”, „frei”, „offen” werde heute als Gütesiegel verramscht. Die aktuelle Gefälligkeit dieser Etiketten besiegle den Untergang der Linken. Wer heute dezidiert gegen den Weltoffenheitsjargon, also gegen die Postulate der Gleichheit, der Pädagogisierbarkeit und der Entgrenzung argumentiert, wird als „rechts” gebrandmarkt, falls er sich selbst nicht als Eigenbezeichnung rechts verortet. Sie bezeichnen solchen gegenläufigen, also rechten Aktivismus als „fatalen Irrtum”.  Warum? Etwa aus marketingtechnischen Erwägungen?

BÖCKELMANN: Argumentation ist noch kein Aktivismus. Unter diesem verstehe ich Aktionen um der Aktion willen, „um überhaupt etwas zu tun“, verzweifelte Umsturzversuche unter Mißachtung des Grundsatzes „Erkenne die Lage!“ Niemand kann sich dem „Jargon der Weltoffenheit“ völlig entziehen. Er speichert eine mindestens hundert Jahre lang erbrachte Kompensationsleistung (Selbstverfügbarkeit gegen Tradition). Er gehört zu unserem epochalen Geschick. Auf die eine oder andere Weise spricht ihn jeder von uns. Wer nur auf die Kraft individueller Entscheidung setzt, beansprucht eben „jene Wahlfreiheit, für welche die Demokratie der Chancenträger Reklame macht“ (Jargon der Weltoffenheit, S. 72). Statt dessen müssen wir auf Ereignisse lauern, die uns zeigen, wie sich unser epochales Geschick bereits ändert – siehe das letzte Kapitel meines Buches. Das ist Erkundungsarbeit, die nur der neugierige Einzelne verrichten kann. Nur ein Abenteurer, der imstande ist, sich überraschen zu lassen. Wir können von solchen Erschütterungen und Brüchen berichten – und sie tätig vertiefen.

Ich warne davor, das Gespenst der Linken zu bekämpfen und dieses Gespenst noch aufzublasen, indem man der Linken „die bessergestellten bürgerlichen Schichten“ einschließlich der Superreichen zurechnet (weil sie sich „kulturmarxistisch“ gebärden), sowie alle Großunternehmen, die den Kulturmarxismus und die Political Correctness fördern, und schließlich auch noch die Triebkräfte der kapitalistischen Modernisierung – wie es jüngst Martin Lichtmesz getan hat (Sezession vom April 2014), den ich ansonsten außerordentlich schätze. Dann wäre die Regierung der Vereinigten Staaten links, stünden Microsoft, Google und Amazon links, wären Daimler Benz, Nestlé und Bertelsmann linke Agenturen. Von einer „Linken“ läßt sich sinnvollerweise nur im Hinblick auf sozialrevolutionäre Ziele sprechen, im Hinblick auf die Umwälzung der Produktionsverhältnisse. Das ist ein ganz anderes Thema. Die Nenn-Linken von heute tun sich demonstrativ hervor durch die Besetzung von Häusern, die Verteidigung von Kulturzentren und den Kampf gegen Gentrifizierung und „rassistische“ Polizeikontrollen sowie für das Bleiberecht von Flüchtlingen aus Lampedusa. Aber das ist nichts Besonderes.

SEZESSION: Dies alles zusammengenommen legt welchen Schluß nahe? Die Lage zu akzeptieren und gegen den betonierten Jargon nicht anzurennen, wäre also keine Mimikry, sondern ein vernünftiges sich Dreinschicken in die Machtverhältnisse?

BÖCKELMANN: Darüber entscheidet eben nicht der Einzelne. Wir müssen beides sehen, den im Brustton der Selbstverständlichkeit hergebeteten Schwulst und die Risse im Sprachbeton. Wir hören nicht enden wollende Appelle, uns zu öffnen und dabei ganz wir selbst zu sein. Dieser Jargon bleibt vorerst unanfechtbar, aber die Welterfahrung – wie soll ich sagen? – verdünnt sich. Im Verständigungsbetrieb verblassen die Dinge. Das Einzigartige wird lästig. Zu viel. Wir versuchen, es abzuspeichern und aufzuschieben. Die Ereignisse sortieren wir nach Plus und Minus, Hilfreich und Hinderlich, je nachdem, ob sie unsere Selbstverfügbarkeit steigern. An die Stelle der Außenwelt tritt eine Wahrnehmungs-Buchhaltung. Die hat System, sogar ein ganz spezielles. Der genetische Code des Internets wurde in den Vereinigten Staaten entwickelt – wie schon die Massendemokratie zuvor. Unsere Globalität steht unter der strengen und zugleich anarchischen Aufsicht des Netzwerkimperiums USA.

Und trotzdem ist das, was Sie „Machtverhältnisse“ nennen, die reinste Utopie. Banale Angelegenheiten bereden wir nach Maßgabe utopischer Forderungen. Aber nichts, was geschieht, läßt sich mittels der Hypermoral von „Selbstbestimmung“, „Gleichstellung“, „Toleranz“, „Vielfalt“ und „Weltoffenheit“ erfassen. Ins Programm gepreßt, verschwinden die Gegenstände und die Mitmenschen wie hinter einer Mattscheibe. Die Frage ist, wie das Leiden am Weltverlust Sprache und politische Schlagkraft gewinnt.

SEZESSION: Was ist denn Ihre eigene Antwort? Welchen Sitz im Leben der Bundesdeutschen Demokratie hat eigentlich die von Ihnen verantwortete Zeitschrift Tumult? Sie agiert ja sprachlich auf hohem, teils kryptischem Niveau. Gibt es einen Subtext?

BÖCKELMANN: Der Subtext ist die Suche nach Erkenntnis ohne das Richtmaß utopischer Leerformeln. Ein hartnäckiges intellektuelles Strampeln – die Spontanität spricht nämlich Jargon. Kryptisch? Da müssen Sie langsamer lesen. Tumult hat sich einer nüchternen Welterfahrung verschrieben. Das Organ hat übrigens einen Untertitel: Vierteljahresschrift für Konsensstörung. Bei der Auswahl von Autoren und Beiträgen unterscheiden wir – Horst Ebner in Wien und ich in Dresden – nicht unerbittlich zwischen Passend und Unpassend, denn wir haben die Wahrheit nicht gepachtet. Wir akzeptieren verschiedene Vorgehensweisen, wenn sie versprechen, hypermoralisch angeleitete Erkenntnis aufzubrechen. Und wenn mal wieder ein Professor am Ende seines Artikels der Demokratie Reverenz erweist – sei’s drum.

Utopiefreie Sicht auf Ereignisse macht staunen. Man reibt sich die Augen. Überraschung: Entgegen der Einheitsmeinung in den tonangebenden Medien expandiert die Sympathie mit der russischen Sicht auf die Vorgänge in der Ukraine, das heißt, mit der Alternative eines eurasischen Nichtwestens. Wir wollen nicht in Rußland leben, aber auch nicht mehr in der Pax americana, und zerren am Wattepanzer von Disneyland. Überraschung: Die Entwicklung vielerorts (Indien, Japan, Afghanistan, Brasilien, Mexiko, Südafrika, Nigeria, Syrien, Maghreb) läuft aus dem westlichen Ruder. Überraschung: Im Zeichen von Sauberkeit, Natürlichkeit und Sicherheit durch sanfte erneuerbare Energien verwandeln wir die Landschaft in einen Industriepark, das Gegenteil des Erstrebten. Überraschung: Die Spiele auf den Finanzmärkten finden ohne Subjekte, ohne Drahtzieher und ohne letzte Profiteure statt. Diagnose: letztlich unregulierbar. Überraschung: Künstlich erzeugte und Patchwork-Kinder graben nach ihrer biologischen Herkunft. Überraschung: Die Regulierung der Geschlechtlichkeit nach Gleichheitsmaßen macht der Leidenschaft den Garaus. Überraschung: Der Hunger nach Anwesenheit und Zugehörigkeit schwillt an.

Alles in allem bedeutet dies: Jargon und Jargonwelt beginnen zu erodieren. Diese Erosion zu unterstützen, vielleicht gar, sie zu beschleunigen, ist alles andere als aktionistisch. Es setzt auf Übermächtiges und Unabsehbares. Darauf setzten Revolutionäre, Gläubige und Liebende seit jeher. Kühnheit in Demut.

Böckelmanns Jargon der Weltoffenheit hier bestellen [2].


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/45316/der-jargon-der-demokratie-ein-gespraech-mit-frank-boeckelmann.html

URLs in this post:

[1] Image: http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2014/02/boeckelmann.jpg

[2] hier bestellen: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/aus-dem-aktuellen-prospekt/1468/jargon-der-weltoffenheit

[3] 60. Ausgabe der : http://antaios.de/zeitschrift-sezession/2359/sezession-60-demokratie

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vendredi, 06 juin 2014

L'obiettivo degli Usa è la Germania

L'obiettivo degli Usa è la Germania      
 
Scritto da Gianfranco La Grassa   
Ex: http://www.noreporter.org


mer7798270.jpgCerto che se aspettavamo che se ne accorgesse qualcuno di noi...

Stiamo attenti a quanto è avvenuto dal 2011 ad oggi. Credo che il tutto sia teso al controllo dell’Europa, che oggi ha qualche incrinatura con l’avanzata di certi anti-UE (non però del tipo Farage o Grillo!). Anche la minaccia che sembra sia stata rivolta da Cameron a Merkel circa Juncker che non deve diventare presidente della Commissione europea sembra dimostri la preoccupazione che un giorno (non subito, non con la cancelliera attuale) la Germania possa diventare un problema per gli Usa in quanto magari vuole riprendere ampi contatti verso est per accrescere il peso in Europa. Questo spiega anche perché i più servi degli Usa insistano con la polemica contro la Germania. E contrabbandino pure la predominanza del capitale finanziario, la fine degli Stati nazionali, ecc. sempre in quanto servi dei servi degli Usa. Attenti a questi furfanti, si annidano anche fra i critici del capitalismo, critici critici di tutto. Maledetti imbroglioni. Serpenti di cui schiacciare la testa; sono i più pericolosi. Il male non sta nel “capitalismo” (magari “assoluto”); ma nel predominio statunitense che deve essere incrinato, in specie proprio in Europa. Addosso ai farabutti che deviano le critiche verso obiettivi fasulli per nascondere l’essenziale del predominio degli Usa. 

 


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Pensée dominante versus liberté de l'information

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Le hollandisme, maladie infantile du socialisme...

Taste-andouille.jpg

Le hollandisme, maladie infantile du socialisme...

par Jean-Paul Brighelli

Ex: http://metapoinfo.hautetfort.com

Vous pouvez découvrir ci-dessous un texte décapant, et assez étonnant, de Jean-Paul Brighelli, qui sur le site de Causeur règle violemment son compte au parti socialiste et à son gauchisme culturel.

Professeur en classes préparatoires, défenseur de l'élitisme républicain, Jean-Paul Brighelli est l'auteur, notamment, de nombreux essais sur le système éducatif, comme La fabrique du crétin : la mort programmée de l'école (Jean-Claude Gawsewitch, 2005). Il est également l'auteur de La société pornographique (Bourin, 2012).

La droite est le nouveau véhicule des ambitions révolutionnaires

Jean-Pierre le Goff, dont le petit doigt est à lui seul plus cultivé, politiquement parlant, que l’ensemble du gouvernement, s’est récemment fendu d’une analyse de la politique « sociétale » du gouvernement dont je ne saurais trop recommander la lecture aux gens intelligents qui viennent faire un tour sur Bonnet d’âne. L’auteur de La Barbarie douce (1999 — remarquable analyse de ce qu’une certaine gauche pédago a fait de l’école, sous prétexte de faire réussir tout le monde à l’occasion de la semaine des quatre jeudis) y dissipe avec une grande rigueur le rideau de fumée qu’un parti social-démocrate — le PS et ses alliés —, qui a renoncé à tout vrai principe de gauche, a développé pour camoufler le fait qu’il a renoncé à toute intervention crédible dans le domaine économique — le seul susceptible de faire bouillir la marmite des damnés de la terre — et classes moyennes comprises, cela finit par faire du monde.

Résumons : les lois sur le mariage gay, par exemple, sont des manifestations typiques de ce gauchisme culturel que dénonçait Lénine en 1920 — une déviation qui sous prétexte de « pureté » révolutionnaire, feint d’oublier que le facteur économique est déterminant en dernière instance — et pas l’autorisation de passer ou non devant un maire (et, in fine, devant un juge aux Affaires familiales), ou l’affirmation un peu péremptoire qu’un double cunni peut engendrer des bébés (ou en donne l’autorisation, ce qui revient au même). Ce qui aurait été vraiment révolutionnaire (un terme incompatible avec les libéraux au pouvoir, nous sommes bien d’accord), c’eût été de proclamer la non-nécessité du mariage bourgeois, et l’égalité des droits pour tous : le prolétariat, qui n’avait pas les moyens de s’offrir une dot, a inventé l’union libre de fait bien avant que les pseudo-libertaires ne s’en emparent.

Le Goff ou moi — question de génération — avons expérimenté jusqu’au dégoût les impasses du gauchisme culturel, qui à se vouloir pur et sans compromission avec les « partis bourgeois » (c’est tout le sens de la diatribe de Lénine) a fini par sombrer dans la collaboration de classe la plus honteuse : on évite de s’allier au P«C»F, comme on écrivait à l’époque, on critique le Programme commun, on se croit révolutionnaire parce qu’on lit le Monde et on finit suceur de barreau de chaise à Libé ou publiciste chez… Publicis. Ou prof sur le Net, jusqu’auboutiste des causes les plus variées et les plus avariées qui n’ont jamais qu’un seul objet (et la plupart de leurs thuriféraires ont si peu de conscience politique qu’ils ne s’en aperçoivent pas) : défendre l’état des choses, la répartition actuelle du capital, la « rigueur budgétaire » et l’Europe de Juncker-Schulz.

Quitte à paraître plus léniniste que Vladimir Ilitch, je voudrais le répéter encore et encore : le seul problème, c’est de donner à manger à ceux qui ont faim. Et cela fait du monde, en France même : on s’occupera du reste du monde ultérieurement, l’alter-mondialisme est une déviation majeure qui permet de se préoccuper des « étrangers », des primo-arrivants, des manouches et de ceux qui croient que Yannick Noah est un artiste, au lieu d’imposer une politique qui redonne au moins l’espoir de grignoter un peu de l’immense fortune française — la redistribution oui, les réformes Taubira (la femme qui ne sait pas chanter la Marseillaise, et encore moins l’Internationale) non. Évidemment, il est plus simple d’amuser le peuple, via des journalistes incompétents et / ou complices, avec des écrans de fumée, en espérant que cela vous donnera une chance en 2017, qu’avec une réduction visible des inégalités.

Au passage je préfère être dans ma peau que dans celle de Thomas Piketty, qui s’est décarcassé à prouver à ses anciens amis qu’une autre politique économique est nécessaire (et possible), et qui est le plus grand cocu de l’arrivée de la « Gauche » au pouvoir et qui a bien compris, en allant vendre sa salade aux USA, qu’il est possible de travailler avec des capitalistes intelligents, en attendant de prendre le pouvoir pour de bon, mais pas avec des « socialistes » français obsédés par les sondages, aveuglés d’ambitions minuscules et de mauvaise foi — définitivement disqualifiés.

Mélenchon a raté le coche : à faire du Parti de Gauche le véhicule d’une ambition personnelle, il n’est pas parvenu à présenter ses propositions économiques comme une solution aux difficultés croissantes des Français. La seule qui a capitalisé sur le sentiment intense de frustration, c’est Marine Le Pen. Calcul ou retournement, le FN tient ces temps-ci un discours anticapitaliste très drôle à entendre, pour qui se rappelle ses prises de position ultra-libérales d’il y a quelques années. De même, il (ou le Comité Racine qui théorise pour lui) a sur l’Ecole des positions que 90% des profs approuvent, en le disant ou sans le dire — et les 10% qui restent sont juste les hommes-liges du PS et des Verts, ceux qui ont ou qui espèrent des positions compatibles avec leur petitesse conceptuelle, pas avec le bien public, et certainement pas avec celui des élèves.

Alors soyons tout à fait clair : si demain je pense qu’une alliance tactique avec des partis de droite (un ticket Juppé-Bayrou, mais aussi bien un infléchissement du Bleu-Marine) peut faire avancer la cause de ceux qui souffrent réellement, victimes des dégraissages des grandes entreprises, de la politique de déflation systématique, ou des prétextes démagogico-pédagogiques qui théorisent le succès de tous afin de réaliser la réussite des mêmes, eh bien je m’allierai, et sans un battement de cils. Parce que toute alliance avec le PS est devenue impossible (et depuis plusieurs années, depuis l’ère Jospin en fait), et que persister à se vouloir « de gauche » avec les guignols sanglants qui nous gouvernent est une entreprise illusoire : la Droite est aujourd’hui — parce que les uns sont en crise, et que les autres ont faim de pouvoir — le véhicule le plus commode des ambitions réellement révolutionnaires.

Jean-Paul Brighelli (Causeur, 3 juin 2014)

L'histoire d'une Europe sans peuple

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L'histoire d'une Europe sans peuple

par Christophe Beaudouin
 
 
Comment les Européens ont-ils pu basculer, sans bruit, sans violence et presque sans s’en apercevoir, dans un régime antidémocratique ? Comment ont-ils pu laisser leurs gouvernements renoncer progressivement à ce qui leur était le plus cher : leurs libertés, à commencer par celle de choisir souverainement leur destin, ainsi que leurs communautés nationales ? Cette préservation des souverainetés était une condition impérieuse de la paix : l’Histoire nous enseigne que les démocraties modernes ne se font jamais la guerre entre elles. À l’heure où la dette publique, la pauvreté, la crise d’identité et la défiance populaire atteignent une ampleur historique sur le continent, la question de l’avenir démocratique de l’Europe paraît d’autant plus cruciale. Tels sont les enjeux en train de se nouer derrière les accélérations fédérales en cours, depuis le déploiement des effets du traité de Lisbonne jusqu’aux nouvelles bases juridiques d’une gouvernance disciplinée de la zone euro. Christophe Beaudouin, docteur en droit aborde ces questions sans tabou dans son ouvrage "La démocratie à l'épreuve de l'intégration européenne" (LGDJ, 2014) et dans le numéro de mai 2014 du mensuel "La Nef" consacré intitulé "Quelle l'Europe ?"

Sur la page « gouvernance européenne » de son site, la Commission avoue sans ambages qu’il s’agit d’une « forme dite postmoderne des organisations économiques et politiques » où il serait désormais possible de « gouverner sans gouvernement ». Est-ce à dire que nous aurions basculé dans le « despotisme doux » annoncé par Tocqueville et repris par Jacques Delors ? Cette Europe intégrée laisse voir bien davantage qu’une simple crise d’adolescence : défaut structurel de légitimité des institutions de l’Union, technicisation extrême du pouvoir, confusion des fonctions exécutives, législatives et judiciaires, contrôles parlementaires national ou européen impraticables, responsabilité politique inconsistante, absence de culture politique européenne et donc d’espace de débat public transnational, perméabilité manifeste aux influences privées mondialisées. Comment en sommes-nous arrivés là ?

1) La « méthode Monnet » (1950)

Nous sommes à Paris, dans le salon de l'Horloge du ministère des Affaires étrangères, le 18 avril 1951. Autour du ministre français Robert Schuman, sont réunis ses homologues des cinq autres États qui s’apprêtent à fonder ensemble la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Mais beaucoup trop de questions restent en souffrance et le texte officiel du traité n’est pas prêt. De sorte qu’à l’heure prévue de la signature, on trouve une solution inédite : les six ministres vont apposer leur signature au bas d’une feuille blanche. Six gouvernements vont engager solennellement leur nation dans une aventure qui dépasse de loin la simple mise en commun de productions vieillissantes. Ces signatures gouvernementales au pied d’une page immaculée signifient que quelque chose de supérieur prévaudrait toujours : « l’Esprit » unificateur. Un esprit qui l’emporterait même – on le comprit par la suite - sur la lettre des traités, sur l’intention des États fondateurs et sur la volonté des peuples exprimée par référendum.

C’est le succès de la « méthode Monnet », alimentée à l’époque par la logique des blocs qui obligeait à résister à l’expansion soviétique, quitte à fermer les yeux sur les entorses à la démocratie. Cette méthode fut définie par la fameuse déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950, préparée par Jean Monnet, alors commissaire au plan, pour forcer l’Allemagne et les autres pays d’Europe de l’ouest à la « réalisation de solidarités de fait », la « fusion d’intérêts » et « l’unification économique ». Cette proposition « réalisera les premières assises concrètes d’une fédération européenne (sic !) indispensable à la préservation de la paix. » Cette logique du fait accompli imposerait alors de nouveaux transferts de compétences des démocraties vers l’Union, sans besoin d’ailleurs d’obtenir le consentement des nations membres : c’est ce que le jargon bruxellois appelle le « spill-over » ou effet de débordement. Une « Haute Autorité », ancêtre de la Commission européenne, « composée de personnalités indépendantes » rendrait « ses décisions exécutoires » dans tous les pays adhérents.

Ainsi se formait la maladie congénitale à toute la construction européenne et pour son propre malheur : la rupture avec les démocraties nationales et le passage à la technocratie. Il faut dire que ces « pères de l’Europe », avaient l’un et l’autre, avec la démocratie et avec la France, une histoire particulière… Souvenons-nous : Robert Schuman est né Allemand à Luxembourg en 1886, réserviste dans la Wehrmacht en 1914, il devient Français à 32 ans lors du retour de la Lorraine à la France, député démocrate-chrétien de la Moselle de 1919 à 1940, il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, sous-secrétaire d’État du gouvernement de Paul Reynaud, il le demeure sous l’État français et ne change de camp qu’après l’intégration de la Moselle au Reich. Jean Monnet quant à lui, né en 1888 à Cognac, fils d’un exportateur d’alcool, vécut la moitié du temps outre-manche et aux États-Unis pour affaires, banquier chez Lazard à New-York en 1908, il traite avec les grands noms de la finance anglo-saxonne et conseille plusieurs dirigeants mondiaux dont Roosevelt. Après l’armistice de 1940, il obtient du Foreign Office que de Gaulle soit empêché de lancer son appel à la BBC - avant que Churchill n’intervienne, puis dans une note secrète du 6 mai 1943 au secrétaire d’Etat américain Hopkins, il écrit à propos du futur libérateur de la France : « Il faut se résoudre à conclure que l’entente est impossible avec lui ; qu’il est un ennemi du peuple français et de ses libertés (…) de la reconstruction européenne (et) qu’en conséquence, il doit être détruit dans l’intérêt des Français, des Alliés et de la paix. » Heureusement pour l’Europe et pour la paix, Monnet ne réussit ni à faire taire de Gaulle, ni à le « détruire »… Mais il repart vite à la charge. A Roosevelt, Monnet écrit le 5 août suivant : « Il n’y aura pas de paix en Europe si les États se reconstituent sur la base de souverainetés nationales. Ils devront former une fédération qui en fasse une unité économique commune ». C’est ce à quoi il se consacre après 1946, pour faire des gouvernements des « instances d’exécution » dans une Europe supranationale au service du marché, expérimentation hasardeuse considérée comme une étape vers un futur gouvernement mondial. Au cours d’une cérémonie officielle où il reçoit en 1953 le premier laissez-passer européen, il brandit son passeport diplomatique français et proclame « nous pouvons le brûler !». C’est le modèle de la CECA qui est calqué dans le projet de Communauté européenne de défense (CED), dont l’échec devant l’Assemblée nationale française le 30 août 1954 oblige à un changement de stratégie des supranationalistes. Il leur faut maintenant avancer masqués.

2) Le fédéralisme dissimulé (1957)

Les traités de Rome du 25 mars 1957 marquent le passage d’un fédéralisme affiché à un fédéralisme dissimulé. Le créneau choisi est la mise en place d’un marché commun entre les six, sans droits de douane à l’intérieur mais avec un tarif extérieur protecteur. Cette Communauté européenne (CEE) est organisée selon un schéma apparemment plus respectueux des souverainetés nationales, dès lors que le pouvoir de décision appartient à une sorte de conférence diplomatique permanente : le Conseil. Les rédacteurs inoculent cependant un redoutable virus : l’objectif des quatre libertés économiques (libre-circulation des marchandises, des services, des capitaux et des individus) et, sur le plan politique, celui, lyrique, d’une « union sans cesse plus étroite ». L’« esprit » unificateur du Salon de l’Horloge est bien là et les outils d’une domination technocratique sont en place : rôle moteur de la Commission dotée du monopole de la proposition, interprétation souveraine et sans appel des traités par la Cour de justice, perspective d’extension du vote à la majorité avant dix ans.

Avec le retour du général de Gaulle en 1958, la construction européenne connaît une heureuse correction démocratique. Après le refus par les pays du Bénélux du plan Fouchet présenté par de Gaulle pour coiffer l’organisation d’une coopération politique intergouvernementale, une grande crise éclate. La Commission propose une réforme de la politique agricole commune assortie de nouvelles règles financières accroissant son pouvoir. De Gaulle refuse et réplique par la politique de la « chaise vide » qui, après sept mois, débouche sur le Conseil de Luxembourg du 28 janvier 1966 : rejet des projets financiers de la Commission et maintien de la prépondérance du Conseil (donc des États), abandon de la pratique (illégale) de la Commission de recevoir des lettres d’accréditation d’ambassadeurs de pays tiers et adoption du fameux « compromis ». Il permet à tout État estimant qu’une proposition de la Commission normalement votée à la majorité, qui menacerait des « intérêts très importants » pour lui, d’obtenir du Conseil une discussion jusqu’à parvenir à un accord unanime. C’était là une règle de respect, de confiance et d’optimisme qui aurait dû rester le fondement de la coopération européenne. De Gaulle rappelait ici que la Communauté était une association d’États et non leur fusion dans une « purée de marrons » sous tutelle technocratique. Hélas, aucun de ses successeurs n’aura la sagesse de poursuivre sur cette voie.

Si le système de vote à la majorité s’en trouve neutralisé, la Commission et la Cour de Justice conservent leurs prérogatives exorbitantes. Cela n’inquiète guère, vu le champ alors réduit des matières communautaires. La Cour sera le point de départ d’une discrète offensive qui s’avère victorieuse. Au début des années 1960, un petit groupe de juges activistes à Luxembourg élève la vision du préambule du Traité au rang d’élément d’un ordre juridique supérieur, voire supra-légal : c’est toujours le fameux « esprit » unificateur. Celui-ci s’impose même aux États fondateurs, pour justifier l’avènement d’un nouvel ordre juridique autonome et supérieur que ces mêmes États, apparemment sans le savoir, auraient créé sept ans plus tôt en signant le traité de Rome. On n’avait pas imaginé que cette formule creuse – « l’union sans cesse plus étroite » - serait interprétée littéralement en vue de la marche irréversible vers la fusion pure et simple des nations européennes en une entité unique et unitaire.

Une telle déclaration d’intention suffit pourtant à ce que la Commission ou la Cour vienne forcer la main des États, lisant dans les décisions des Conseils des ministres ce qui n'y figure pas, donnant aux actes juridiques européens à la fois une applicabilité directe (arrêt « Van Gend en Loos » adopté à une voix de majorité, 1963) et une supériorité sur toute loi nationale - même constitutionnelle ! - (arrêt « Costa », 1964) pourtant toutes deux refusées par le traité de Rome.

Elle justifiera aussi plus tard qu’on force la main des peuples en refusant de respecter les « non » référendaires, notamment de la France et des Pays-Bas au traité constitutionnel (2005) et de l’Irlande au traité gigogne de Lisbonne (2008). Comme si une « Vérité » religieuse orientait le processus européen vers l'impératif unique de l'intégration supranationale pour l'unification illimitée, plutôt que vers toute autre forme d'organisation européenne, et bien que rien de tout cela n’ait jamais été débattu, accepté, ni même compris et perçu jusqu’à présent par les peuples. L’expression « sans cesse plus étroite » signifie bien que l’union n’est pas une institution mais un processus, non pas un point d’arrivée aux contours restant plus ou moins à définir par les Européens du futur, mais une trajectoire, un engrenage à sens unique agrégeant les nations les unes aux autres, sans arrêt ni correction possibles.

Après le départ du général de Gaulle, la machine redémarre de plus belle. En 1972, ce sont les chefs d'État et de gouvernement eux-mêmes qui préconisent l’utilisation « aussi largement que possible » de la clause de flexibilité par la Commission (Déclaration de Paris). Elle pourra ainsi élargir, sans ratification d’un nouveau traité, ses compétences dans les domaines de l’environnement, des politiques régionales, sociale et industrielle. Jusqu’à l’Acte unique de 1987, cette clause sera utilisée, aux dépens des parlements nationaux, avec une imagination sans limites.

3) La technocratie de marché (depuis 1987)

C’est à partir de l’élection de François Mitterrand (« La France notre patrie, l’Europe notre avenir ») en 1981 et la dernière phase de la mondialisation, que le virus fédéral dissimulé dans le traité de Rome va être activé et que l’intégration supranationale connaît son véritable essor. La mondialisation des échanges, de la finance et de l’information a besoin d’États, mais d’États faibles. Cela tombe bien : les européistes aussi. Avec le tournant de la rigueur et de la monnaie forte en 1983 s’engage le début de la marche à la monnaie unique - et de la désindustrialisation massive - que parachève le traité de Maastricht. Entre-temps, Jacques Delors, Président de la Commission européenne à partir de 1985, lance la réalisation du marché intérieur, selon un programme de 300 directives pré-rédigées par des lobbies (European Roundtable).

Le grand basculement s’opère formellement avec l’Acte unique de 1987. Négocié par Roland Dumas et voté par la gauche et la droite, il prévoit la concurrence dite « libre et non faussée » - en réalité brutale et déloyale - administrée par la Commission, l’exercice de ces compétences à la majorité qualifiée et sous le contrôle de la Cour de Justice, la libéralisation des capitaux à l’égard de tous les pays extérieurs y compris les paradis fiscaux. Les droits de douane passent de 14,5% en 1992 à 1,5% en 2012, faisant de l’UE l’union commerciale la moins protégée du monde. Les États européens rompent avec leur responsabilité vis-à-vis de la politique macro-économique - réguler le niveau de certaines importations et exportations, stimuler la demande intérieure de consommation et d’investissement -, en abandonnent les instruments (la monnaie confiée à la BCE indépendante, le budget au Pacte de Stabilité) et toute volonté politique. En renonçant peu à peu aux frontières (traité de Schengen, 1985), à la maîtrise de la politique d’immigration, aux droits de douane et aux législations protectrices, on abolissait la différence entre « l’intérieur » et « l’extérieur » des États. De sorte qu’il n’existe plus aujourd’hui de vraie distinction possible entre marché interne ou européen et marché mondial.

On compte pas moins de six traités principaux ayant modifié le traité de Rome, depuis l’Acte unique de 1987 jusqu’au traité de stabilité, de coopération et de gouvernance (TSCG) de 2012, en passant par les traités de Maastricht (1992), Amsterdam (1997), Nice (2001), et Lisbonne (2009), tous inconstitutionnels, obligeant à des révisions en cascade de notre Constitution. Depuis son adoption en 1958, les deux tiers en ont été changés, de sorte qu’elle n’a plus grand-chose à voir avec le texte fondateur de la Vème République. Il faut y ajouter les vagues d’élargissement qui ont naturellement bouleversé les dimensions et parfois les pratiques européennes, pour parvenir à vingt-huit États membres aujourd’hui, et demain trente ou trente-cinq.

Nous avons ainsi abandonné l’essentiel de notre souveraineté – 80% des lois et décisions sont européennes et mettent en œuvre le droit de la mondialisation - mais nous n’avons pas réussi, puisqu’il n’y a pas de peuple unique, à bâtir une démocratie de remplacement au niveau européen. Dès lors, comment continuer à obéir à un droit qui n’est pas perçu comme légitime ? La mondialisation exigerait, comme pour toute puissance qui se respecte aujourd'hui dans le monde, des souverainetés nationales plus vivantes que jamais, dans une confédération élargie, qui défendrait et porterait les valeurs de la civilisation européenne. Après le monarque, voici le peuple souverain à son tour chassé du trône par la nouvelle classe managériale : technocrates, juges et lobbies mondialisés déguisés en « experts ». Là où il n’y a plus de racines, il faut des tuteurs. Ceux-ci occupent le vide laissé par le renoncement des Politiques. Oeuvrant à l’extension sans fin du règne du marché et des droits subjectifs, ils ont fait de l’Europe le laboratoire expérimental de la gouvernance mondiale, pour passer « du gouvernement des Hommes à l’administration des choses » (Saint-Simon). Ils accompagnent l’irrésistible crue globalitaire en train d’abattre limites, distinctions et hiérarchies. Nous voici désormais tous « rois » : en réalité politiquement réduits à l’impuissance comme citoyens, mais juridiquement surarmés comme individus narcissiques, satisfaits de notre servitude à un empire « cool ». L’Européen du XXIème siècle reste pourtant l’«animal politique » décrit par Aristote. Refusant le grand déracinement, il tentera bientôt de retrouver sa famille, sa cité, sa nation, sa civilisation.

Der humorvolle Lisson

Der humorvolle Lisson

von Christoph George

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Der humorvolle Lisson
 

Gehört der Humor zur Existenz des Menschen, und wenn ja, wieso? Frank Lisson fragt in seinem neuen Buch „Humor“, warum wir lachen.

Zum Lachen selbst ist Lissons neues Werk erst einmal nur wenig geeignet, trotz einiger feinsinniger Scherze zu Demonstrationszwecken. In den sieben Kapiteln geht es vielmehr um Fragen zum Humor selbst. So etwa, ob er fest zum Menschsein gehört, in welchen Facetten er sich äußert, und natürlich auch, warum die linken Zeitgeistaufseher so schrecklich humorlos sind.

Humor als mentale Leistung

Im Gegensatz zu Gefühlsregungen wie Trauer oder Schmerz, hat der Humor seinen Ursprung nicht in den Affekten, sondern in einer mentalen Leistung. Deswegen kann es auch höchst aufschlußreich sein, über einen Menschen zu erfahren, worüber er lacht und damit, auf welchem kulturellen und intellektuellen Niveau er sich bewegt. Daß nämlich zwischen dem feinsinnigen Humor eines Loriot und den Blödeleien Mario Barths ein großer Unterschied besteht, leuchtet sofort ein.

Das Lachen als körperlicher Ausdruck des Humors, als Entladung einer Anspannung mentaler Gefühle, ist dabei weitaus mehr als nur eine Visualisierung der Heiterkeit. Es dient unter anderem zur Sympathiebekundung, als Signal dafür, zu einer Gruppe zu gehören deren Ansichten man teilt, zur Beschwichtigung von potentiellen Gegnern, oder auch zu deren Täuschung.

Heiterkeit als Schutzvorrichtung

Der Humor übernimmt dabei auch eine Ausgleichsfunktion zwischen dem Menschen und dessen Umwelt. Denn diese ist gerade auf Grund ihrer augenscheinlichen Unvollkommenheit oft nur durch ein blinzelndes Auge noch zu ertragen, will man nicht an ihr verzweifeln. Heiterkeit wirkt wie eine Schutzvorrichtung des Verstandes in dem Sinne immunisierend, daß sie zu einer gelasseneren Sicht auf die Dinge anhält. Der Mensch verkraftet so seine Probleme, die er mit der Welt hat, indem er sich durch den Humor immer wieder neu mit ihr versöhnt und sich selbst nicht so ernst nimmt.lisson humor

Die politische Linke hingegen, welche die Errichtung eines weltlichen Paradieses für die Zukunft vor Augen hat, verwehrt sich, geht es um sie selbst, diesem so wesentlichen Ausgleich mit dem Leben. Wo die Welt theoretisch wie eine mathematische Gleichung aufzugehen hat, wird der Witz gegen den vermeintlichen Fortschritt schnell zum unerhörten Ereignis. Deswegen ist das linke Kabarett auch so furchtbar langweilig geworden. Man darf über die eigenen Ansichten keine Witze reißen, und hat außerdem keine ernstzunehmenden Gegner mehr, über die man sich noch ernsthaft belustigen könnte.

Beim vermeintlich Heiligen hört der Spaß auf

Wo diese Spielregeln nicht eingehalten werden, wie dies etwa des öfteren bei Harald Schmidt der Fall war, greift sofort die ganz und gar nicht humoristische, medial inszenierte Empörung. Denn gerade der Witz droht eine Enthemmung im Zuhörer zu bewirken, welche die gesellschaftlichen Heiligtümer in Form von politischen Dogmen für diesen dann gar nicht mehr so heilig erscheinen lassen. Eine Funktion, die unter den variierenden Gegebenheiten so wohl immer auftritt.

Der Humor bleibt dabei ebenso veränderbar wie alles Kulturelle auch. In den 1950er Jahren hätte beispielsweise kaum jemand über heutige Figuren wie Dittsche oder Stromberg gelacht. Man hätte sie damals gar nicht verstanden. Sie spiegeln unsere ganz eigenen Erfahrungen im Hier und Jetzt wieder und verdichten diese zu einer Komik, die gerade deswegen so beliebt ist, weil sich der Zuschauer in ihren geschilderten Situationen wieder findet.

Interessant sind auch andere Thesen: Wie etwa, daß die Entstehung des absurden Scherzes eine erste Reaktion auf den Nihilismus war, um sich auch noch mit der größtmöglichen Seinskrise zu versöhnen. Lissons Abhandlung über den Humor ist mehr als eine bloße Wiedergabe bekannter philosophischer Positionen zum Thema, und kann, dank einer nicht allzu schwer verständlichen Sprache, durchaus auch Nicht-​Philosophen begeistern.

Frank Lisson: Humor – Warum wir lachen. 152 Seiten, Zu Klampen Verlag 2014. 18 Euro.

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jeudi, 05 juin 2014

El canal de Nicaragua y el nuevo mundo multipolar

por Juan Manuel Karg*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

El progresivo declive de EE.UU. en su papel de “hegemón” internacional ha provocado la emergencia de otros actores con gran relevancia a nivel global: Rusia, China, Brasil e India, por un lado, y el conjunto de países de América Latina por otro, quienes han conformado un nuevo escenario multipolar. La crisis económica en Europa también fue propicia para posibilitar este escenario internacional que describimos, mostrando los límites de modelos de integración como la Unión Europea, y de modelos económicos con fuertes componentes librecambistas.

En ese contexto, en Nicaragua se plantea nuevamente la posibilidad de desarrollar un paso interocéanico, que conecte el Mar Caribe con el Océano Pacífico y Atlántico, sin la tutela de Washington. ¿Qué oportunidades y peligros presenta esta idea, donde participarían empresarios chinos y probablemente rusos, amparados por ambos gobiernos? ¿Cómo impactará en las economías latinoamericanas?

El proyecto del Canal de Nicaragua es, sin dudas, un proyecto muy ambicioso: con una construcción que se estima en unos 40.000 a 50.000 millones de dólares, conectaría al Mar Caribe con el Océano Atlántico y el Pacífico, comenzando sus obras a principios de 2015. Hay que decir que este no es un proyecto nuevo, ni mucho menos: hace siglos que se ha buscado una conexión en la zona, e incluso el Canal de Nicaragua ya se aparecía como idea antes de la construcción del propio Canal de Panamá, que data de 1914 y nace con una hegemonía absoluta de parte de EE.UU.

Una de las diferencias importantes con el Canal de Panamá, en las proyecciones conocidas hasta el momento, es que el nicaragüense podría ser además utilizado por barcos de gran calado. Sería, por consiguiente, un canal más ancho y más profundo que el de Panamá, que además se ha caracterizado en los últimos tiempos por cierta “lentitud” en las obras de remodelación, con la consiguiente falta de adecuación para el paso de nuevas embarcaciones.

¿Cómo puede impactar este multimillonario despliegue chino en Nicaragua? China parece pretender otro tipo de relación con el continente a la estadounidense –más allá de valoraciones comerciales muy positivas, claro, para el país asiático, que no hay que dejar de mencionar-. Un primer punto de crucial diferencia, hasta el momento: el no pretender construir bases militares en nuestro continente, como sí ha hecho Washington en Colombia y Perú, por ejemplo. Al respecto de este tema parece posible descartar la hipótesis de que esto pueda ser el inicio de una futura “militarización de América Latina por parte de China”, tal como han afirmado como posibilidad algunos analistas -visto y considerando el despliegue norteamericano en la región desde 1914, como subproducto de la construcción del Canal de Panamá-. La historia reciente no demuestra esa tesis en lo respectivo a la relación del “gigante asiático” con nuestro continente: la diplomacia china parece más cercana a la idea de “cooperación sur-sur” que a la injerencia en la política interna de los países del continente.

Dicho esto, nos preguntamos ¿Podrían estas obras ampliar las tensiones entre China y EEUU? Sin dudas Washington está tomando nota de los veloces movimientos de Beijing, y de la audacia comercial que parece mostrar en América Latina, con acuerdos comerciales y políticos en diversos países del otrora “patio trasero” norteamericano. Los datos son elocuentes: el PBI chino es el segundo a escala mundial desde 2011, y el país ha mostrado altas tasas de crecimiento en los últimos años, lo que le otorga al gigante asiático liquidez para invertir en otros lugares del mundo. El reciente viaje de Obama a Filipinas, con la consiguiente firma de un acuerdo de cooperación en el marco de defensa por el plazo de 10 años, parece ser una medida defensiva de EEUU, buscando aumentar su influencia en la región de Asia-Pacífico.

Para Nicaragua seguramente el proyecto traiga beneficios en el corto y mediano plazo, a medida que la obra vaya avanzando. En primer lugar, crearía miles de puestos de empleo por la magnitud de la construcción de una obra tan grande en extensión, con cerca de 500 km de largo. Algunos analistas han estimado que las obras del canal podrían llevar a un crecimiento del 10% anual en la economía nicaragüense. A su vez, para el ALBA-PetroCaribe, como organismos similares de integración regional, no sería menor que uno de sus socios miembros tenga dominio de un canal de tal importancia. Venezuela, por ejemplo, se vería beneficiada para exportar más fácilmente petróleo a China, que es el segundo comprador del mercado de hidrocarburos venezolano –el primero sigue siendo EE.UU.-.

En conclusión: el proyecto, para América Latina, podría significar la posibilidad de tener un canal con autonomía total respecto a Washington. En esto hay otra diferencia clara con su “antecesor”: si bien el Canal de Panamá fue cedido formalmente a su país, luego de 80 años de dominio estadounidense, Washington detenta la posibilidad, por ley, de intervenir militarmente la zona si ve peligrar sus intereses. Que esta cláusula no exista en Nicaragua es una salvaguarda para el continente, visto y considerando el “prontuario” que sobre el tema ostenta Washington en la región.

*Licenciado en Ciencia Política de la UBA. Investigador del Centro Cultural de la Cooperación de Buenos Aires.

Fuente: El Espía Digital

Poutine ou le Maître de la Parole

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Poutine ou le Maître de la Parole...

Nous reproduisons ci-dessous un texte remarquable de Philippe-Joseph Salazar, cueilli sur le site Les Influences et consacré à Vladimir Poutine et à sa parfaite maîtrise de la parole dans la conduite de la crise ukrainienne. Philippe-Joseph Salazar est philosophe et spécialiste de la rhétorique.

par Philippe-Joseph Salazar

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

On se souvient de la phrase du philosophe allemand Hegel, le génial auteur de la Phénoménologie de l’Esprit, quand il vit Napoléon passer sous sa fenêtre, en octobre 1806 : « J’ai vu l’âme du monde à la manœuvre » [1]. Eh bien, voilà un mois en écoutant Vladimir Poutine s’adresser à la Diète fédérale russe, lors de la réincorporation des terres irrédentes de Crimée à la Mère Patrie Russe, j’ai entendu parler l’âme du monde. J’ai entendu, et vu, la plus puissante des paroles se déployer, avec une telle sûreté de ton, une telle acuité d’arguments, une telle saisie du moment qu’une autre phrase de Hegel m’est venue naturellement aux lèvres : Poutine explique la politique « comme l’oiseau de Minerve qui prend son vol à la nuit tombée », pour mieux saisir sur le vif ceux qui n’y voient goutte, qui sont dans la nuit de leurs idées toutes faites, et ne savent plus ni parler, ni écouter – je veux dire « l’Ouest » comme le disent les médias, ces perroquets câblés.

Vladimir Poutine, âme du monde ? Ça mérite une explication. Maître absolu de la parole ? Ça mérite une analyse.

Depuis l’Irak et l’Afghanistan les directeurs de la communication des Etats-Unis et de l’OTAN ont mis au point une technologie rhétorique dite de « stratcomm », « communication stratégique », d’une simplicité qui s’est voulu génialement opérationnelle (ça tient sur une carte qu’on met dans la besace du trouffion, littéralement) et qui s’est révélée accablante d’efficacité, comme on le sait. Le spectacle désolant qu’offrent ces deux pays, jadis féodaux mais en paix, désormais féodaux mais en guerre, suffit à démontrer la terrible stupidité de la « stratcomm ». La stratcomm est supposée suppléer à la force brutale par l’influence persuasive, en alimentant le discours public et la propagande à coups de mots simples comme « stabilité, paix, prospérité » [2].

Dans le cas de l’Ukraine le mot clef, dès que l’Union Européenne, les Etats-Unis et l’OTAN ont mis le doigt dans l’engrenage, a été « désescalade ». Il faut « désescalader » ont répété les perroquets et les perruches médiatiques.

Le terme est codé : il implique que l’adversaire a « escaladé » ; en bon français (mais qui s’en soucie) le mot est très récent (1970) et il est militaire : « Ensemble d’opérations stratégiques visant à diminuer ou à supprimer la gravité des mesures militaires » [3]. On a bien lu : « mesures militaires ». Dans ce langage codé que parlent entre eux les services secrets, qui manipulent les médias en usant d’honorables correspondants, ou en plantant des infos sur les fameux réseaux sociaux, et les services de communication/propagande, le concept est militaire. Dire « désescalade » c’est déjà accuser la Russie d’avoir « escaladé ».

Qu’a fait Vladimir Poutine. Rien. Il a laissé dire. Sachant que s’il dit le mot, il est pris au piège.

Quel piège ? Celui-ci : le problème, avec le langage de la stracomm, c’est qu’il faut que l’adversaire le parle aussi. En philo on appelle ça le « différend » : vous m’accusez de ceci, et vous voulez que j’utilise pour me défendre les mots que vous employez pour m’accuser ? Le piège est grossier ! Car me défendre avec les termes que vous employez, c’est déjà accepter que c’est vous qui définissez le cadre de ma défense. Je suis cuit. Allez au diable ! Je « diffère » [4], et je dis autrement.

Un autre terme a donc été lancé par les services de stratcomm de l’OTAN et Cie, pour tenter de cerner et donc de cataloguer les récusants russophones d’abord de Crimée et depuis des régions frontalières orientales : ils ont été « radicalisés ». Les protestataires (on ne dit pas qu’ils sont des agents russes, ce qui est aussi difficile à prouver que de démontrer qu’à chaque fois qu’un chef de la CIA vient à Kiev, deux jours plus tard, comme par miracle, les Ukrainiens ont une poussée d’adrénaline et de frais uniformes), les protestataires, donc, sont « radicalisés ».

Ce terme est apparu lors de l’attentat de Boston par les frères Tsarnaev. « Ces jeunes gens ont été radicalisés » jacassait la presse américaine, aussitôt relayée par les médias français, jamais en retard d’une attrape. Or le terme est toujours employé à la voix passive : « ils ont été radicalisés », pas « ils se sont radicalisés » . Il existe un « par », un agent qui radicalise. Ici : la Russie, bien sûr [5].

Ce qui est intéressant est que, devant la faillite rhétorique de « désescalade/escalade », la stratcomm a tenté de lancer « radicalisation ». Mais, derechef, bec dans l’eau. Vladimir Poutine (et à faire pâlir d’envie le Quai d’Orsay, ce grand diplomate à la Metternich ou à la Kissinger, M. Lavrov), à la manœuvre, a fait comme si rien n’avait été dit. Il a ignoré. Magistral.

On va me dire : tout cela est un langage entre eux, nous, les péquins, on s’en tamponne le château arrière comme le déclama un jour Régine Crespin, sur la scène du Châtelet, dans son immortelle Grande Duchesse de Gérolstein. Or justement, la réplique de Vladimir Poutine à cette ligne de stratcomm a été de réduire l’OTAN, et les bavards de Bruxelles, non loin du GQG, à n’être que des grandes duchesses d’opérette. Il a simplement ignoré le mot, et donc mis de côté l’implication.

C’est alors que Poutine a retourné contre la communication « occidentale » sa propre méthode, à la stupéfaction des commentateurs américains depuis dix jours (Wall Street Journal, Reuters). Par exemple, il a ré-expédié à « l’Ouest » un autre terme clef de la stratcomm : « faire la guerre contre son propre peuple ».

De fait, dans l’arsenal rhétorique de la bienfaisance militaire occidentale, « to wage war against your own people », « faire la guerre contre votre propre peuple », a été l’expression clef, la litanie médiatique issue du glossaire américain de la stratcomm, pour justifier l’invasion de l’Iraq, l’intervention en Lybie et l’appui donné à la rébellion en Syrie : « Assad/Yanoukovitch, si vous faites la guerre contre votre propre peuple, alors nous, qui sommes les représentants de la démocratie, c’est à dire, du droit des peuples, nous avons le droit d’intervenir, car ce droit est moral ». Certes, mais encore ?

Vladimir Poutine a retourné l’expression. Les putschistes en place à Kiev « font la guerre à leur propre peuple ». Donc la Russie endosse le manteau dont s’est drapé jusque là « l’Ouest », pour venir à la défense des opprimés.

Du coup soudain, la chandelle est soufflée, et on n’entend plus l’expression naguère favorite de M. Obama. Lequel, par une de ces bévues dont il parsème ses discours quand il se prend lui-même dans les réticules séduisants de sa propre éloquence, a nommé la Russie : « Une puissance régionale ». Je suppose que ça a dû plaire à son auditoire américain, très cultivé, mais il suffit de regarder une mappemonde pour voir que ladite région, ma foi … Vladimir Poutine n’a de nouveau rien répliqué. Il laisse dire. Il ne pratique pas le jeu psychanalytique du fort-da, du tu me donnes, je te prends, je t’envoie, tu me renvoies, qui, chez Freud, est une marque d’infantilisme.

Quand on a rétabli les armoiries de la Russie impériale sur son drapeau, qu’on prépare un grandiose défilé militaire célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne, qu’on méprise les fameuses sanctions comme un pauvre arsenal de boutiquier capitaliste, s’entendre dire que son empire, qui va de l’ancienne capitale Teutonique et prussienne de Königsberg à Vladivostok, on ne peut que sourire et laisser dire.

La maladie infantile du néo-capitalisme communicationnel est la fièvre de la réponse instantanée, de la re-réponse, de la re-re-réponse. Je ne vais pas vous faire un dessin. Voyez internet.

Laisser dire, un grand art. A « l’Ouest » règne l’irrépressible désir de parler, toujours, encore, et plus. De Russie, qui est aussi occidentale que nous le sommes, on mesure ses mots, comme à la manœuvre. Car, une des forces de la machine rhétorique de M. Poutine, est sa capacité à ne parler le langage de l’adversaire quand ça lui sert, et à ne rien rétorquer quand ça ne lui sert pas.

Car l’art du pouvoir exige le silence, la réponse mesurée à l’effet à obtenir, ce contrôle exigeant de soi-même à ne pas parler. A attendre. Et à frapper.

Dans la saga tragicomique et saignante de l’Ukraine, une vraie pièce d’Alfred Jarry, tout le monde est là à parler, à s’époumoner, à vitupérer, à baragouiner dans un anglais de bastringue (je recommande les débats désopilants sur France24 où des experts français bafouillent dans un anglais d’Auvergnat devant des Ukrainiens d’opéra-bouffe, sous l’œil ironique du très patient M. Picard), évidemment afin de satisfaire les médias – tandis que Vladimir Poutine, maître de la parole, calibre chaque conférence de presse, juge exactement du timing d’un communiqué, prend à chaque fois l’ « Ouest » au dépourvu, et simplement impose son rythme, son calendrier, sa marche, sa « manœuvre » en un mot.

Vladimir Poutine est donc l’âme du monde, au sens exact du « monde » dont il s’agit ici, le monde du politique, et au sens exact où « âme » signifie principe – Vladimir Poutine nous donne à voir ce que nous vîmes jadis à l’œuvre avec le Général, quand la France comprenait ce qu’est la puissance : la politique comme principe vital du monde où nous vivons, et la parole politique comme mesure de l’action à entreprendre.

Et l’âme, bien sûr, c’est aussi là où se loge, dans un fusil, la balle.

Philippe-Joseph Salazar

(Les influences,  6 mai 2014)

 

Notes :

[1On traduit toujours mal cette phrase en français (« j’ai vu Napoléon passer à cheval », pourquoi pas en patinette ?) car, dans l’allemand de haute précision de Hegel, elle est terrible, et le mot clef y est « recogniziert » : Napoléon est là, dans une manœuvre de reconnaissance du terrain. Relisez cette phrase hautaine et décisive, où la langue ennemie devient presque du latin cicéronien : « Den Kaiser – diese Weltseele – sah ich durch die Stadt zum rekognoszieren hinausreiten ».

[2J’explique le montage dans ActuDéfense http://www.actudefense.com/salazar-stratcomm-chef-veut-pa....

[3Trésor de la langue française, en ligne.

[4Tout ça, of course, dans Lyotard.

[5Dans l’attentat des Tsarnaev, les services de sécurité, incapables et d’avoir prévu et d’expliquer si/comment/pourquoi/avec qui, ont lancé dans la presse l’expression « self-radicalized », auto-radicalisés – ce qui était une manière de dire : nous n’avons pas à chercher plus loin qu’eux. La propagande n’a pas pris : les médias ont laissé tomber car un terroriste auto-radicalisé ne fournit par une « histoire » avec des complices, des réseaux, des épisodes, bref du tirage.

(K)ein Philosoph des Untergangs

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(K)ein Philosoph des Untergangs

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Einen konservativen Lesekanon aufstellen ist nicht einfach. Die Auswahl ist riesig. Oswald Spengler gehört zweifelsohne zum Standardrepertoire aller Konservativen.

Sebastian Maaß hat mit Zyklen und Cäsaren – Mosaiksteine einer Philosophie des Schicksals einen Band zusammengestellt, welcher wichtige Reden und Schriften Spenglers vereint. Versehen mit einer tiefgreifenden Einleitung von Martin Falck, ergibt sich ein umfangreiches Werk über das Wirken des bedeutenden Philosophen.

Missverständnisse gestern und heute

Spengler gehört zu jenen Denkern, mit dessen Weisheiten sich Rechtsintellektuelle gern unreflektiert schmücken. Er wird jedoch von vielen seiner kulturpessimistischen Anhänger falsch verstanden. Von seinen Kritikern gar nicht zu sprechen. Doch für Spengler ist dies nichts Neues. Schon die Erstauflage seines Hauptwerkes Untergang des Abendlandes von 1918, obwohl vollkommen missverstanden, wird zum Verkaufsschlager. Dort, wo Spengler seine Zyklentheorie ausbreiten wollte, suchte die Leserschaft nach Ursachen und Auswirkungen der Kriegsniederlage.

Heute wie gestern wird Spengler verkürzt. Der sprichwörtlich gewordene Untergang des Abendlandes ist heute inflationär zur Hand. Zudem wird der Begriff „Untergang“ oft als Zusammenbruch oder Ende fehlinterpretiert. Dabei meint Spengler damit den Übergang von der Blütezeit der Kultur in eine Zeit der bloßen Zivilisation. Spengler geht nicht davon aus, dass es zu einem plötzlichen Ernstfall kommen wird. Er sieht nicht die abrupte Katastrophe. Der Untergang der Kultur ist für Spengler ein schleichender Prozess. Es ist die sukzessive Zerstörung der kulturellen Seele, die er thematisiert.

Zyklentheorie und Cäsarismus

Auch seine berühmte Weisung „Optimismus ist Feigheit” wird viel zu häufig als Legitimation für Weltflucht, Kulturpessimismus und Untergangsstimmung gebraucht. Dabei gibt uns Spengler ein Bild mit, welches einem Pessimismus zuwider läuft. Jede Umschreibung würde dem Bild nicht gerecht. Jedes Wort der Erläuterung wäre zu viel. Das Zitat ist Auftrag genug: „Auf verlorenen Posten ausharren ohne Hoffnung, ohne Rettung, ist Pflicht. Ausharren wie jener römische Soldat, dessen Gebeine man vor einem Tor in Pompeji gefunden hat, der starb, weil man beim Ausbruch des Vesuvs vergessen hatte, ihn abzulösen. Das ist Größe.“

Anhand dieses Zitates wird auch Spenglers Stil sichtbar. Es ist nicht übertrieben zu sagen, dass Spengler mit brachialer Wortgewalt einschlägt. Sein Pathos emotionalisiert und spricht den Leser direkt an. Auch sein Argumentationsstil ist bemerkenswert, da er Dichterisches, Mystisches, Wissenschaftliches und Metapolitisches miteinander in Verbindung bringt. Die wichtigste These Spenglers ist, dass die Weltgeschichte nicht linear verläuft. Es gibt, so Spengler, keine stetige Weiterentwicklung der Gesellschaft. Die Weltgeschichte verläuft in Zyklen. Dort, wo Kommunismus und Nationalsozialismus sich als Heilslehren sehen und ein zielgerichtetes Geschichtsbild vertreten, schmettert Spengler diese Zyklenlehre in den Raum.

Sie besagt, dass jede Kultur einen Aufstieg, eine Blüte und einen Niedergang aufweist. Der Niedergang kann sich über mehrere Jahrhunderte strecken. In dieser Zeit handelt es sich nur noch um eine Zivilisation. Der Menschentypus, der dann regiert, wird von Spengler als Cäsaren bezeichnet. Es sind Machtmenschen, die um der Macht willen handeln. Sie haben den Bezug zum Volk verloren und trachten nicht nach gemeinschaftlichen Zielen.

Eingetretene Vorhersagen und Ist-​Analyse

Wenn die Begleiterscheinungen des Überganges von Kultur zu Zivilisation genannt werden, wird deutlich, wie genau Spenglers Zukunftsvorhersagen waren. Die Fragmentierung des einenden Geistes, der Siegeszug von Demokratie und Kapitalismus, der Zerfall der Nationen, die sukzessive Wandlung demokratischer Strukturen in totalitäre, der Verlust des Ansehens der Mutter, die Machtmenschen in der Politik, das Heraufziehen der Dekadenz, die Bildung neuer Imperien, der Verlust von Kultur und die Macht der Wirtschaft über die Politik.

Insbesondere in seiner Rede über die Pflichten der deutschen Jugend, die ebenfalls im Band Zyklen und Cäsaren enthalten ist, widmet sich Spengler einer deutlichen Wirtschaftskritik. Das Gesagte ist von erstaunlicher Aktualität. „Die beweglichen Vermögen, welche hinter den Banken, Konzernen und Einzelwerken stehen, haben in einem Umfang von welchem die Öffentlichkeit nichts ahnt, die politischen Einrichtungen, Parteien, Regierungen, die Presse, die öffentliche Meinung unter ihren Einfluß gebracht.“

Auch die Rolle der Presse und Propaganda wird von Spengler behandelt: „Drei Wochen Pressearbeit, und alle Welt hat die Wahrheit erkannt. Ihre Gründe sind so lange unwiderleglich, als Geld vorhanden ist, um sie ununterbrochen zu wiederholen.“

Spengler und der Nationalsozialismus

Zyklen und Cäsaren widmet sich auch der Kritik an Spengler und Spenglers Verhältnis zum Nationalsozialismus. Selbst Adorno, Hohepriester aller Linksintellektuellen, gab zu, dass das Vergessen Spenglers eher als Ausflucht zu werten ist. Spengler habe kaum einen Gegner gefunden, der sich ihm gewachsen gezeigt habe.

Spengler ist ein klassisches Beispiel, in welchem die Linken einen Wegbereiter des Nationalsozialismus wittern. Dass diese Bewertung nicht nur zu kurz greift, sondern gänzlich falsch ist, beweist Spengler selbst. Weder sah er in Hitler einen fähigen Führer, noch hatte er Sympathien für Fahnen und Aufmärsche.

Zudem lehnt er die auf leibliche Abstammung ausgerichtete Volksgemeinschaft ab. „Für mich ist ‚Volk‘ eine Einheit der Seele“. Entscheidend war ihm das kollektive Bewusstsein. Rasse ist für Spengler eine von der Kultur geformte Einheit. „Eine feste Einteilung der Rassen, der Ehrgeiz aller Völkerkundler, ist unmöglich … Zuletzt hat jeder einzelne Mensch … seine eigene Rasse.“ Damit steht Spengler im Widerspruch zum nationalsozialistischen Rassedenken.

Spengler muss auf die große Bühne zurück

In Zyklen und Cäsaren wird deutlich, wie breit Spengler thematisch aufgestellt ist. Er äußerte sich zur Entwicklung des Romans in Deutschland, zur modernen Kriegsführung, zur christlichen Kunst und zu den Aufgaben des Adels. Sowohl für eingelesene Spenglerianer, als auch für jene, die auf den ersten Metern ihres persönlichen Waldganges sind, lohnt sich die Lektüre.

Maaß tat gut daran, den Texten eine umfangreiche Einführung voranzustellen. Diese erhellt den Blick auf Oswald Spengler und ermöglicht das Verständnis seiner mystischen Philosophie.

Wertvoll ist Zyklen und Cäsaren insbesondere deshalb, weil es einen Beitrag dazu leisten könnte, die Beschäftigung mit Spengler der rein subkulturellen Sphäre zu entreißen. Spengler ist zu aktuell und zeitlos, um nur in Hinterzimmern, Rittergütern und Kneipsälen besprochen zu werden. Spengler muss wieder auf die große Bühne.

Sebastian Maaß: Zyklen und Cäsaren – Mosaiksteine einer Philosophie des Schicksals. Reden und Schriften Oswald Spenglers. 416 Seiten, Regin Verlag 2013. 19,95 Euro.

 

SPLEEN DE MAI : ENTRE POPULISME ET PARALYSIE

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SPLEEN DE MAI : ENTRE POPULISME ET PARALYSIE

Comment sauver la France ?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

François Hollande est redevenu « Monsieur 3% » ! Les Français ne sont plus que 3% à le préférer comme candidat du PS à la prochaine présidentielle de 2017, selon l'étude OpinionWay, réalisée pour Le Figaro Magazine. C'est le même chiffre que les sondages lui donnaient quelques mois avant la primaire de 2011, quand il était opposé  à Dominique Strauss-Kahn.
 
Quel enseignement tirer des Européennes ?

Tout d'abord, le vote a révélé au grand jour la supercherie de la gauche. Au soir des résultats, Jean-Luc Mélenchon n'avait pas tout à fait tort en désignant comme premiers coupables ceux qui ont volé les mots de la gauche. La gauche providentielle n'est plus. La gauche intellectuelle des professeurs n'a plus aucune prise sur la réalité. Elle tourne à vide, prisonnière de la gauche de gouvernement technocratique au service exclusif des banques et de la finance. 

Le PS est à peine parvenu à obtenir 14 % des suffrages et il laisse derrière lui une France sans idées, exsangue, appauvrie, rongée par le chômage, la désindustrialisation et la précarisation de couches entières de la société. En fait, Hollande a fait ce qu'on lui a demandé de faire : il a serré la vis des Français, en imposant de nouvelles taxes. Il s'apprête pour demain à puiser dans leurs épargnes. Les millions d'euros qu'il prétend dégager ne serviront pas à relancer l'économie mais à renflouer les caisses des banques d'affaires internationales qui spéculent sur la dette de la France. De fait, avec les scores électoraux obtenus, le gouvernement est tétanisé et paralysé. Il ne peut plus gouverner. A un tel niveau de mécontentement, cela signifie qu'on n'est plus entendu mais surtout qu'il y a aussi dans les rangs des citoyens de la désobéissance civile. En fait, plus aucune administration ne fonctionne réellement en dehors de la gestion quotidienne des salaires et des flux.

Le deuxième élément marquant est bien sûr la spectaculaire percée du Front National mais qu'il faut relativiser. Bien sûr, pour le Front national, c'est une immense victoire. Avec 24,85 % des suffrages, il obtient de loin son meilleur score depuis sa création en 1972 et depuis son émergence électorale, il y a trente ans aux Européennes du 17 juin 1984. Mais l'abstention a été très forte (plus de 57 %) si bien que le parti avec 4,6 millions de voix, obtient moins de suffrages qu'à la Présidentielle de 2012 ! 

Les Français n'ont donc pas si changés que cela et il paraît difficile pour ce parti de remporter une élection présidentielle. Les électeurs en ont assez de la dégradation continue de leurs conditions de vie, de l'augmentation des impôts et des taxes, du politiquement correct, de la multiplication des radars automatiques sur les routes et des limitations de vitesse, de l'explosion de la violence gratuite et raciale, de la destruction méthodique de la famille et de leur environnement, de la dégradation de l'école et de la discrimination positive larvée, de la repentance permanente. C'est ainsi que le parti de Marine Le Pen a réussi comme Beppe Grillo en Italie en 2013 a cristalliser le mécontentement populaire. L'allusion à Beppe Grillo est volontaire. Beppe Grillo fit le même score que Marine le Pen aux élections italiennes des 24 et 25 février 2013. Et finalement, tout ceci n'était que du foin, un chanvre indien apte à stériliser la protestation populaire ? En somme, un rapt de la colère populaire. Peut-on d'ailleurs considérer comme totalement raisonnables les choix d'une nation dépressive ? Les électeurs n'ont-ils pas voté pour des inconnus, des candidats qu'ils ne connaissent même pas ? N'aurait-on finalement en mai que jouer aux élections ? N'est-ce pas sur un autre terrain, celui de la dissidence théorique, comme le suggère dans son dernier article Jacques-Yves Rossignol, mais aussi pratique, qu'il faut que la colère devienne positive et source de création ?

Als je wint, heb je vrienden...

 

bdm-lfl.jpgAls je wint, heb je vrienden...

door 

Ex: http://www.solidarisme.be

Als men jaren aan een stuk 'echte' vrienden en basismilitanten een mes in de rug plant, blijven meestal alleen de valse vrienden en de vijanden over. Die wachten op het geschikte ogenblik om hun ware gelaat te tonen, zoals nu bij het Vlaams Belang gebeurt. Dan bijten de wolven.

De carrièremakers, fluwelen fluisteraars zonder mening, de gatlikkers die jaren aan een stuk elke kritiek van kameraden op de gevoerde politiek als een aanval op ‘De Partij’ wegzetten, krijsen nu om het hardst dat het zo niet verder kan, dat er al lang kritiek leefde. Dat die niet bij hen leefde (of ze konden het goed verbergen), vergeten ze erbij te vertellen. De wolven zwegen.

Trouw stonden ze jarenlang pal naast hun boegbeeld Filip Dewinter. Kritiek of inbreng van ideeën beschouwden ze als belachelijk. Er was niets mis; alles ging goed aan het parlementaire front. De salons van de (schijn)macht waren zacht en temperden elke revolutionaire gedachte of kritische mening. De postjes, het geld: ze veegden elke poging tot ideologische vernieuwing weg. De wolven sliepen.

En wat te denken van die 'jonge' wolven zelf? Zij hebben weinig tot geen ideologisch noch enig geëvolueerd maatschappelijk inzicht. En het is niet eens hun eigen schuld, want de partij hield (en houdt) niet van mensen die zelfstandig denken en de ‘wolven’ vonden (en vinden) dat heel comfortabel. Als men de lappen vlees in de mond gesmeten krijgt, waarom zou men er dan voor vechten? Terwijl er juist nu wolven nodig zijn. Wolven die kunnen bijten, nu ze naast communisten zullen zitten (bijna even sterk in de federale Kamer als zijzelf). En die communisten zullen als hyena’s aan het eigen volkse electoraat van hun partij blijven sleuren…

Het andere deel van het VB-electoraat is reeds verloren aan de liberale euro-regionalisten van de N-VA. Het VB en de jonge wolven hebben bij hun eigen achterban dan ook jarenlang zélf reclame voor de liberalen van de N-VA gemaakt. Het eigen volk werd immers verteld dat die donkerblauwe leeuwen bondgenoten waren. De N-VA was een V-partij, nietwaar? Nooit weerklonk enige noemenswaardige kritiek daarop, buiten die van mezelf dan. Zo werd het VB-electoraat, ja zelfs de eigen leden, rijp gemaakt om voor de N-VA te stemmen. 'Tactisch stemmen' noemen sommige jonge wolven het vandaag. Onnozele praat vertellen zul je bedoelen.

O ja, men nam hier en daar ook standpunten en ideeën van ons, het N-SA, over. Die waren dan meestal wel ontdaan van de volledige context en analyse, zodat ze inconsequent overkwamen en aan kracht inboetten. Ja, de ideeën van het N-SA waren soms interessant zei men, maar men was te arrogant om ermee samen te werken. Solidaristische ideeën pikken kon men wel, samenwerken deed men met de ultra-liberalen van Vlott. En wat was, wat is de inbreng van die liberalen geweest? Dat ze meegeholpen hebben om het pad voor de N-VA te effenen misschien.

Ik ben al jaren lid van de partij en van bij het begin actief, samen met een deel van mijn familie. Toch vond men het nodig om mij uit de partijraad te weren. Men wil daar geen mensen zien die met ideeën of ideologie op de proppen komen. Men pikt liever ideeën bij anderen. En zij die nu schreeuwen om inspraak hebben die inspraak van militanten zoals ikzelf jarenlang monddood gemaakt.

De tijd dat men alleen door slogans te roepen een beweging of partij in stand kon houden is al een tijdje voorbij. Binnen het N-SA hebben we ons dan ook al een hele tijd geleden toegelegd op het ontwikkelen van een ‘nieuwe’ nationalistische lijn en ideologische standpunten. Dat men niet denkt dat het voldoende zal zijn de ‘bruine’ uitspraken te laten om opnieuw relevant te worden en te vernieuwen.

Waar ik ook niets over gehoord heb, is de patserige manier waarop het VB campagne heeft gevoerd met Hummers en helikopters. Dat was pas spuwen in het gezicht van een groot deel van de eigen achterban. Dat heeft niks met ‘bruine’ praat te maken, maar met empathie tegenover je kiezers en leden, en die verlies je als je jaren in de salons hebt gehangen met de rest van de politieke elite. Als men dat niet kan laten, zeker als de N-VA in de oppositie belandt, dan zal het VB compleet irrelevant worden. En dat de N-VA in de oppositie zal belanden, lijkt mij bijna een uitgemaakte zaak.

Het VB dreigt dus irrelevant te worden, tenzij er een hergroepering van nationalistische krachten komt en opnieuw een stevige basis wordt opgebouwd. Een dergelijke hergroepering zal niet simpel zijn in een maatschappij die steeds egocentrischer wordt en kan enkel lukken als het VB ook de moed heeft om ‘radicale’ veranderingen in de strategie en de ideologie door te voeren. De wereld is veranderd sinds de oprichting van de VNP en het Vlaams Blok. Het electoraat ook.

Islamfobie is bijvoorbeeld contraproductief voor een partij die rechtse of conservatieve waarden naar voren wil schuiven. En juist die waarden moeten het verschil met de rest maken. Je moet die dan wel (her)definiëren, want het is in onbruik geraakt om erover te spreken. Religieuze polarisatie brengt bovendien de samenleving in gevaar en levert niet genoeg op om ermee door te gaan. Dat heeft niets met deze of gene godsdienst op zich te maken, maar alles met de strategie op lange termijn alsook met de realiteit van die samenleving (hoe spijtig men dat ook kan vinden).

Men neemt in het VB (zogezegd) graag het Franse Front National als voorbeeld. Men vergeet daarbij (of men wil het niet geweten hebben) dat een beweging als die van Alain Soral een groot deel van de huidige koers van dat FN bij een bredere groep van Franse nationalisten gelegitimeerd heeft. En het kan een detail lijken, maar Jean-Marie Le Pen is zelfs peter van een dochter van Dieudonné M’bala M’bala (Sorals compagnon de route). Dat zijn feiten die niet los mogen worden gezien van de politieke context waarbinnen het FN opereert. En zo zijn er veel zaken die een diepere analyse vergen; een analyse die samen kan worden gemaakt.

Het ‘euro-kritische’ verhaal van het VB is een ander voorbeeld van een gebrekkige analyse. Het hangt met haken en ogen aan elkaar. Idem voor de linksere economische koers die de partij sinds kort volgt, maar die niet consistent is (want men laat zich vangen aan de begrippen links/rechts als men antwoorden formuleert). Zo kan de liberale tegenstander scoren en staat men zelf met de mond vol tanden. Externe bewegingen of groepen kunnen daarentegen als laboratorium dienen om ideeën uit te proberen zonder direct gevolg voor de partij.

Tot slot – en niet in het minst – leidt de neergang van het Vlaams Belang helaas ook tot een verzwakking van de ‘immigratie-kritische’ krachten die nog steeds bij de bevolking leven (zie het succes van Maggie De Block).

Daarom moet er een front worden gevormd van alle krachten die bereid zijn te vernieuwen. Zo niet, kan de partij zichzelf best opdoeken en kan ik mij beter bezighouden met nuttigere zaken. En ik ben niet de enige die zo denkt.

Jan De Beule
Voorzitter N-SA

mercredi, 04 juin 2014

Elecciones al Parlamento Europeo: Ha ganado el “partido pro-ruso”

Se esperaba que en las próximas elecciones al Parlamento Europeo avanzaran significativamente los partidos patrióticos y nacional-populares. Y como señalaba hace unos días el diario The Washington Post, el mayor beneficio de ello lo obtendrá un hombre que no está en ninguna lista electoral: Vladimir Putin.

De hecho, los principales líderes europeos escupen saliva y condenan a Putin, pero los votantes comprometidos en apoyar lo que les gusta apuntan a Putin y como “el líder de Rusia desafió a Occidente y plantó cara en Ucrania.” Esto será un nuevo golpe a los esfuerzos de los burócratas de la UE para tomar una postura firme en contra de Rusia.

Muchos partidos de los denominados de “extrema derecha” así como un cierto número de grupos izquierdistas apoyaron abiertamente las acciones de Rusia en Ucrania y acusaban a los EE.UU. y la UE de provocar la crisis (ejemplo de Podemos en España). “Es la extrema derecha y la extrema izquierda quien enfurece a las corrientes europeístas con Putin” señalaba el experto de la London School of Economics Simon Hicks. También le gusta a estas corrientes políticas que toda esta situación ilustra la hipocresía de las élites: dijeron que iban a tratar a Putin con dureza, pero son incapaces. El aumento de la representación de la extrema derecha no podrá influir directamente en las decisiones sobre las sanciones. Esto continuará ocurriendo pues depende de las decisiones de los gobiernos nacionales que están dominados por los grandes partidos, decía el diario The Washington Post. Sin embargo, junto a los radicales de extrema izquierda, pueden ocupar una tercera parte del Parlamento Europeo, lo que dará una nueva arma Putin para una guerra mediática. “A Putin le será más fácil burlarse de los europeos”.

Esto es lo que los medios de comunicación rusos ya están diciendo: hacen hincapié en que los líderes radicales de derecha pueden ser los representantes legales de Europa. El Front National francés se puso a la vanguardia”, mientras que las fuerzas pro-rusas se alzaban en el este de Ucrania, Marine Le Pen declaraba a los periodistas en Moscú que “la Unión Europea había declarado una nueva guerra fría a Rusia”.

Hay que señalar que muchos políticos europeos de corrientes nacional-populares fueron invitados como observadores a la península del Mar Negro y testificaron que las votaciones habían transcurrido en libertad y eran justas. Aunque entre los radicales en Europa hay muchas diferencias, comparten el deseo de debilitar a la UE y “seguir las mismas líneas nacionalistas y autoritarias” que valoran de Putin, según el analista político alemán del Washington Post.

De hecho, muchas corrientes nacional-populares se sienten almas gemelas de las ideas de Putin: Él se opone a la decadencia occidental y al liberalismo, y aboga por el nacionalismo conservador, bajo el cual exige que se adhieran a los valores tradicionales. Los nacionalistas europeos creen que Europa está en declive por el cosmopolitismo pro-americano, considera uno de los analistas húngaros: “Putin propone un modelo alternativo, un líder que apoya abiertamente puntos de vista cristianos, que no consideran los derechos humanos de especial importancia y que cree en la mano poderosa de Dios”. También señala que “la facción anti-UE” en el Parlamento Europeo puede “votar a favor de los intereses de Rusia para expresar sus puntos de vista.”

Las ideas de Vladímir Putin: “Rusia es el bastión contra la hegemonía estadounidense y la decadencia occidental

El presidente ruso Vladimir Putin defendió su visión de una Rusia con responsabilidad “histórica”, en un mundo inestable, bastión contra la hegemonía estadounidense y garante de los valores ante a la decadencia del mundo occidental. Rusia defiende “los valores tradicionales”, en especial, la concepción tradicional de la familia, y se opone a la “tolerancia estéril” practicada en numerosos países, declaró el presidente ruso en un famoso discurso en el Kremlin.

Rusia rechaza “la supuesta tolerancia, estéril, que no hace diferencia entre sexos“, afirmó Putin. “Cada vez más gente en el mundo apoya nuestra postura, que es la defensa de los valores tradicionales, que constituyen desde hace milenios los fundamentos morales y espirituales de la civilización de cada pueblo“, agregó.

Asimismo, el jefe de estado ruso denunció “la revaluación de las normas morales” en muchos países del mundo, en los que se le exige a la sociedad, “por muy extraño que parezca“, “poner al mismo nivel el bien y el mal“. Rusia defiende “un punto de vista conservador” con el objetivo de “impedir una vuelta atrás” hacia “el caos de las tinieblas“, declaró Putin citando al filósofo ortodoxo Nicolas Berdiaev, expulsado de Rusia tras la revolución de 1917.

Rusia ha sido muy criticada en occidente por promulgar una ley que prohíbe la “propaganda” homosexual a menores, un texto considerado como discriminatorio por los defensores de los derechos humanos. Rusia reaccionó antes con vigor a la legalización del matrimonio homosexual en varios países, entre ellos Francia. “El mundo es cada vez más contradictorio y agitado. En esas condiciones, se refuerza la responsabilidad histórica de Rusia“, declaró Putin en su mensaje a la nación en el gran salón del Kremlin. Se trata de la responsabilidad de un “garante clave de la estabilidad global y regional, y de un Estado que defiende con constancia sus valores“, agregó, reivindicando el papel de su país en la crisis siria. Aliado desde hace tiempo del régimen de Damasco, al que suministra armas, Rusia bloqueó cualquier veleidad de intervención occidental en nombre del derecho internacional. “No aspiramos al nombre de superpotencia, si se entiende por ello una ambición de hegemonía mundial o regional, nosotros no atacamos los intereses de nadie, no imponemos a nadie nuestra protección y no damos lecciones a nadie“, declaró Putin, en un alusión clara a Estados Unidos. “Pero nos esforzaremos en ser líderes“, agregó el exagente del KGB.

Subrayó su determinación de lograr el proyecto de unión económica euroasiática con los países surgidos de la exURSS, a los que Rusia invita con insistencia.

Putin advirtió a Estados Unidos, sin nombrarlo, contra una tentativa de asegurarse la superioridad estratégica. “El problema nuclear iraní se termina, pero el sistema de defensa antimisiles sigue“, ironizó. Rusia ha denunciado siempre la instalación a su lado de elementos de ese dispositivo, justificado por Estados Unidos por la amenaza de “estados canallas”. “Nadie debe tener ilusiones sobre la posibilidad de obtener la superioridad sobre Rusia. No lo aceptaremos nunca“, declaró Putin, recordando haber lanzado un programa de rearme del país “sin precedente”.

Fuente: El Espía Digital

What Obama Told Us At West Point

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What Obama Told Us At West Point

Paul Craig ROBERTS

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
At West Point Obama told us, to the applause of West Point cadets, that «American exceptionalism» is a doctrine that justifies whatever Washington does.  If Washington violates domestic and international law by torturing «detainees» or violates the Nuremberg standard by invading countries that have undertaken no hostile action against the US or its allies,  «exceptionalism» is the priest’s blessing that absolves Washington’s sins against law and international norms. Washington’s crimes are transformed into Washington’s affirmation of the rule of law.  

Here is Obama in his own words:  »I believe in American exceptionalism with every fiber of my being. But what makes us exceptional is not our ability to flout international norms and the rule of law; it is our willingness to affirm them through our actions.» 

Actions indeed. In the 21st century «American exceptionalism» has destroyed seven countries in whole or in part. Millions of people are dead, maimed, and displaced, and all of this criminal destruction is evidence of Washington’s reaffirmation of international norms and the rule of law. Destruction and murder are merely collateral damage from Washington’s affirmation of international norms.

«American exceptionalism» also  means that US presidents can lie through their teeth and misrepresent those they choose to demonize.  Listen to Obama’s misrepresentations of the Putin and Assad governments:  »Russia’s aggression towards former Soviet states unnerves capitals in Europe . . . In Ukraine, Russia’s recent actions recall the days when Soviet tanks rolled into Eastern Europe .»  Obama misrepresents Assad as «a dictator who bombs and starves his own people.»

Did any of the cadets in Obama’s West Point audience wonder why, if Assad is a brutal dictator who bombs and starves his own people, the Syrian people are supporting Assad instead of the American-backed «liberation forces,» the combination of imported jihadists and al Qaeda fighters who object to Assad’s government because it is secular? The US military is taught to respect its civilian commander-in-chief, but if West Point cadets actually do obtain an education, it is remarkable that Obama’s audience did not break out in laughter.

The reference to Soviet tanks rolling into Europe is a reference to the Hungarian (1956) and  Czech (1968) «revolutions» when the Hungarian and Czech communist leaders attempted to assert independence from Moscow.  It is doubtful that Washington’s response to countries attempting to exit NATO would be any different.  A few months ago Washington responded to political talk in Germany and England about leaving the EU by informing both governments that it was not in Washington’s interest for them to depart from the European Union.

Obama used the image of Soviet tanks in order to color Russia with the Soviet Threat, to mischaracterize Russia’s response to the Georgian invasion of South Ossetia, and to misrepresent Crimea’s vote in favor of reunification with Russia as «Russia’s invasion and annexation of Crimea.»  These lies are still a mainstay in the US media and in Washington’s official propaganda.

Obama’s speech is probably the most disingenuous ever given by a Western politician. We could have fun for hours with all the crimes that Washington commits but buries in rhetoric directed at others.  Perhaps my favorite is Obama evoking a world in which «individuals aren’t slaughtered because of political belief.»  I am sure Obama was thinking of this just world when he murdered without due process of law four American citizens «outside of areas of active hostilities.» 

Another favorite is the way Obama flushed the US Constitution of its meaning. Obama said, with reference to bringing the Guantanamo prisoners to the US, that «American values and legal traditions don’t permit the indefinite detention of people beyond our borders.» No, Obama, the US Constitution prevents the indefinite detention of US citizens by the US government anywhere on earth, especially within our borders.  

By detaining and by murdering US citizens without due process of law, Obama has violated his oath of office and should be impeached.  It was only a short time ago that President Bill Clinton was impeached by the US House of Representatives (the Senate saved him from conviction) for lying about his sexual affair with a White House intern.  How times change. Today a president who violates his oath of office to protect the Constitution from enemies foreign and domestic gets a free ride.  The Constitution has lost its power to protect citizens from the arbitrary power of government. The US is the Constitution.  Without the Constitution the US ceases to exist, and the country becomes a tyranny, both at home and abroad. Today the US is a tyranny cloaked in the garb of «freedom and democracy.»

Instead of laughing our way through Obama’s ridiculous speech to what apparently was a dumbed-down West Point graduating class, lets pay attention to Obama’s bottom line: «America must always lead on the world stage. . . . The military is, and always will be, the backbone of that leadership.»

In other words, Washington doesn’t use diplomacy.  Washington uses coercion. The favorite threat is: «Do as you are told or we will bomb you into the Stone Age.» Obama’s speech is a justification of Washington’s criminal actions on the grounds that Washington acts for the exceptional Americans whose exceptionalism places them and, thereby, their government above law and international norms. In this way of thinking, only the failure to prevail constitutes failure.

Americans are the new ubermensch, the new master race. Inferior humans can be bombed, invaded, and sanctioned. Obama’s West Point speech asserts American superiority over all others and Washington’s determination to continue this superiority by preventing the rise of other powers.  This arrogant hubris was not enough for the Washington Post editorial board. The newspaper’s editorial damned Obama for binding US power and limiting its use to «a narrow set of core interest,» such as direct threats to America.

The American «liberal media» object that Obama’s claim of exceptionalism is not broad enough for Washington’s purposes.  Obama’s address, the Washington Post wrote, bound «US power» and «offered scant comfort» to those militarists who want to overthrow Syria, Iran, Russia, and China. 

The world should take note that the most militarily aggressive American president in history is considered a wimp by the neoconized American media.  The media drives wars, and the American media, firmly allied with the military/security complex, is driving the world to the final war.

JAPON COLONIAL

JAPON COLONIAL (1880-1930) - Les voix de la dissension (1880-1930)
JAPON COLONIAL (1880-1930)
 
Les voix de la dissension (1880-1930)

Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr
 
L'adhésion à la politique japonaise d’expansion coloniale en Asie n’était pas unanime. Très tôt, des intellectuels s'élevèrent contre cette tendance impérialiste : des universitaires, journalistes ou militants émirent des avis critiques et incisifs, parfois pertinents sur l'orientation suivie par leur gouvernement. Ces voix de la dissension nous ont laissé une trace matérielle, et c'est tout à l'honneur du Groupe de Genève, dirigé par Pierre-François Souyri, professeur à l'université de Genève, ancien directeur de la Maison Franco-japonaise de Tôkyô et spécialiste de l'histoire médiévale nippone, de nous les faire entendre. Chaque traduction est précédée d'une brève présentation de son auteur et de ses idées. Ces documents sont un témoignage de la pluralité des opinions au Japon et de l'engagement personnel des opposants dans un contexte de montée en puissance du militarisme et d'une forte censure dont le conformisme et la pression sociale étaient peut-être le terreau.
 
La période étudiée s'arrête à l'année 1930, après cette date, la politique impériale en Asie change de visage : la Chine et les zones du sud-est asiatiques et des îles du pacifique sont occupées militairement et font l'objet d'une exploitation économique. Le Japon est déjà entré dans la Seconde Guerre mondiale. Avant cette date, la jeune nation japonaise menait une politique extérieure de rupture en adoptant le « système westphalien », la vision européenne du droit et des relations internationales. Le Japon clarifia la situation et annexa les territoires sur lesquels sa souveraineté était jusqu’alors partielle ou théorique ( Hokkaidô, archipel des Ryûkyû ) ; leurs populations fut soumises à un statut particulier les soumettant à un régime semi-colonial. S’ensuivit une politique d’annexion consécutives aux fulgurantes victoires militaires japonaises contre la Chine et la Russie : le Japon étend sa souveraineté à la Corée, à Taïwan et à la partie méridionale de Sakhaline ( 1895-1910 ), puis à la Mandchourie ( 1931 ).

Les dirigeants du Japon ont embrassé et imité les règles régissant les relations internationales occidentales, ont réagi par la force à la politique de la canonnière et bâti un empire colonial asiatique : pour les thuriféraires du Grand Japon et quelques intellectuels ( le plus connu est Nakae Chômin, 1847-1901 ) arguent à juste titre d’une « hypocrisie » et d'une « voracité » occidentale en inédéquation avec leurs discours officiels. Les opposants, eux aussi, ont adopté une pensée inspirée des idées et des courants politiques européens ( anarchisme, marxisme, droit-de-l’hommisme, indigénophiles ). Nous retrouvons au Japon, à peu près les mêmes arguments, entre partisans et opposants à la politique coloniale française. Parmi les seconds, Fukuzawa Yukichi ( 1835-1901 ), défend le rôle d’un Japon civilisateur qui s’imposerait pacifiquement comme le chef intellectuel ( voire spirituel ) de l’Asie ( il est vrai que le Japon a été le pôle d’attraction de nombreux intellectuels chinois et coréens jusqu’à ce que sa politique extérieure se radicalise ). Beaucoup prônaient en réalité une politique dite du « Petit Japon », pays démocratique, dont la vraie richesse serait celle de son peuple ; leur rêve est devenu la réalité du Japon contemporain. Ces hommes et ces femmes étaient-ils de visionnaires ? La guerre en Asie aurait-elle pu être évitée ? Difficile de croire le contraire, au regard de l’histoire des pays voisins du Japon : la présence occidentale et l’adoption mimétique de ses valeurs, dont le communisme, a bel et bien été à l’origine de conflits civils et inter-asiatiques.

Japon colonial,1880-1930 ; les voix de la dissension, par Pierre-François Souyri,  Editeur : Belles Lettres, Collection : Japon, Date de parution : 23/04/2014, 22 x 16 cm, 35€

Pour découvrir ou approfondir la question de la politique coloniale japonaise : Lionel Babicz, Le Japon face à la Corée à l’époque Meiji (Maisonneuve et Larose, 2002) et la traduction des Dialogues politiques entre trois ivrognes, de Nakae Chômin, CNRS éditions, 2008.

 

Presseschau - Juni 2014

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Presseschau
Juni 2014
 
Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
Gigantische Kreditblasen bedrohen das Finanzsystem
Am Finanzmarkt ist wieder alles wie vor der Krise. Teilweise sind die Übertreibungen sogar schlimmer als jemals zuvor. Doch erneut schauen Investoren und Politiker weg – manche sogar bewusst.
 
Finanzstabilitätsbericht
EZB warnt vor Kollaps der Börse
 
Amerika
Die Übermacht
von Thorsten Hinz
 
Freihandelsabkommen stoppen!
 
(Gesundheitssystem in den USA)
2525 Dollar für einen Allergietest
 
Hat der Nationalstaat wirklich ausgedient?
Es ist eine verstörende Geschichte: Die Nazis träumten einst von einem vereinten Europa. Und wenn wir uns fragen, welches Europa wir wollen, steht auch wieder die Frage an: Müssen gute Europäer den Nationalstaat wirklich überwinden?
 
Alternativen zur EU entwickeln
 
Europa stirbt aus, Afrika entscheidet die Zukunft
Bis zum Ende des Jahrhunderts verliert Deutschland rund ein Drittel seiner Bevölkerung. Dieser Trend ist unumkehrbar, zeigt eine UN-Studie. In Afrika dagegen explodiert die Zahl der Menschen.
 
TV-Duell Schulz gegen Juncker
Ziemlich beste Freunde
 
Martin Schulz und Jean-Claude Juncker
"Wer Populisten wählt, wählt leere Sätze"
 
(bizarr)
Grüne sauer auf SPD
Cohn-Bendit wirft Schulz nationalistischen Wahlkampf vor
 
(Europawahl)
Populisten vor der Tür
 
Interview mit İsmail Ertuğ
„Eine geringe Wahlbeteiligung begünstigt die Rechtsextremen.“
Warum sollen die Menschen in Europa wählen gehen? Im Gespräch erläutert İsmail Ertuğ die europäische Idee und warum eine große Wahlbeteiligung bei den anstehenden Europawahlen vor allem die demokratischen Parteien stärkt. Er warnt: eine geringe Wahlbeteiligung begünstigt Rechtsextremisten.
 
EU-Wahlwerbespot: "Voteman" blamiert dänisches Parlament
 
Voteman
 
(Reaktion auf Wahlsieg der Front National in Frankreich)
Hollande: Kein Wahlrecht für Ausländer
 
Patriotische EU-Fraktion in Reichweite
 
400-Milliarden-Dollar-Deal: Russland liefert Gas an China
 
Eurasische Wirtschaftsunion
Russland gründet Wirtschaftsunion mit Weißrussland und Kasachstan
 
Bei der Berichterstattung über den Konflikt zwischen der Ukraine und Russland gäbe es "entlarvende Automatismen", erklärt die Dozentin für Journalistik, Gabriele Krone-Schmalz.
 
Rechtsextreme zu stark hervorgehoben
US-Historiker Timothy Snyder kritisiert Medien wegen Ukraine
 
Wien: Russendenkmal in Farben der Ukraine beschmiert
 
Das ungarische Wunder des Victor Orbán
Wie ein Land seine Krise überwunden hat
 
Balkan-Flut
Hochwasserlage wird durch Minen explosiv
 
London ist Welt-Hauptstadt der Superreichen
In keiner Stadt weltweit leben so viele Milliardäre wie in London. Allerdings sind fast alle Ausländer. Sie sorgen auch für eine "Millionärsexplosion" in Großbritannien – und verändern das Land.
 
Erstmals seit Zweitem Weltkrieg: Rotes Kreuz verteilt Lebensmittel in Großbritannien
 
Wirtschaftskrise: Millionen Europäer bekommen Lebensmittel vom Roten Kreuz
 
Patriotische Konsumenten: Die Griechen werden Selbstversorger
In der Krise kommen bei griechischen Konsumenten zwei Dinge zusammen: wachsende Not und wiedererwachter Stolz auf heimische Produkte. Vom lokalen Bauern bis zur Supermarktkette boomen Lebensmittel aus der Heimat.
 
US-Senator dankt Assad für Rettung syrischer Christen vor Al-Qaida
 
Putschversuch im libyschen Schlamassel
 
Iraner wegen Happy-Video in Haft
 
Schweiz
Tunesischer Hoteldirektor wirft Buddhisten raus
 
Proteste gegen Scharia-Einführung in Brunei
Hollywood boykottiert Hotel des Sultans
 
Brutaler Ehrenmord in Pakistan
Vater rechtfertigt Steinigung seiner schwangeren Tochter
 
Sudan
Schwangerer Christin droht Todesurteil
Islamisches Recht: Frau soll wegen Hinwendung zum Christentum hingerichtet werden
 
Nigeria
Zwei Autobomben explodiert
Mindestens 46 Tote bei Anschlag in Nigeria
 
Anschlag in Xinjiang
Attentäter sollen religiöse Extremisten sein
 
Mob in Kambodscha bringt vermeintlichen Hexer um
 
(Unfassbarer Eingriff des Staates in die Bestattungskultur)
Wegen Sargverbot
Chinesen begehen Selbstmord für Beerdigung
 
Japan
Mann wegen Waffen aus 3D-Drucker verhaftet
 
Japaner druckt Waffen mit 3D-Drucker
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Petition
Auflösung aller US-Militärbasen und Abzug aller US-Truppen und US-Atomwaffen aus Deutschland
 
Üppiges Tagegeld stellt Schulz' Versprechen infrage
"Ein Europa der Menschen. Nicht des Geldes", wirbt Martin Schulz. Warum bekam der Parlamentspräsident zusätzlich zum Gehalt Tagegelder von 110.000 Euro jährlich? Und wann endeten diese Zahlungen?
 
Europawahl
Wahlbetrug: Ermittlungen gegen „Zeit“-Chefredakteur
 
Als ich Plasberg die Angst vor der SPD ansah
Kurz vor Beginn seiner Talkshow bat Plasberg Henryk M. Broder in seine Garderobe. Er wollte ihn dazu bringen, einen Skandal zu beschweigen. Aus Angst vor der Wut der Sozialdemokratie.
 
„Hart aber fair“
Broder wirft WDR Angst vor SPD vor
 
Lautstarker Auftritt
Steinmeier schreit Gegner nieder
 
„An der Grenze zur Verfassungsfeindlichkeit“
AfD weist Kritik von Kramp-Karrenbauer zurück
 
Kubicki wirft AfD Deutschtümelei vor
 
Endergebnis: Deutschland schickt 14 Parteien nach Straßburg
 
EU-Parlament
Wer sind die Kleinen und was wollen sie?
 
Bürgerbewegung Pro NRW gewinnt bei Kommunalwahlen
 
(Die Anhänger der Grünen verschwinden nicht, sondern werden mit Eintritt ins Rentenalter zur stärksten demographischen Kraft)
Studie: Wähler werden älter, aber nicht konservativer
 
Wachsende Ungleichheit
Wo bleibt der Protest? Anmerkungen zum Entwurf des Armuts- und Reichtumsberichts der Bundesregierung.
 
Viele Ausgaben sind zu teuer
Reparaturen, Urlaub, Essen: Was sich die Deutschen nicht mehr leisten können
 
Grüne: Volksbanken-Werbung “geschmacklos”
 
Linkspartei fordert Nelson-Mandela-Professur
 
Bündnis Recht und Demokratie
 
(1. Weltkrieg und Regionalpresse)
Notizen aus der Provinz
 
Und doch haben wir die Lichter wieder leuchten sehen
Tränen und weitere Betrachtungen: Mit dem Ersten Weltkrieg begann das Trauma unserer Vorfahren. Warum Europa aus der Geschichte gelernt hat – aber den Sommer vor der Urkatastrophe nicht vergessen darf
 
Der 23. Mai
 
(Die deutsche Automobilwirtschaft steht zur Vergangenheitsbewältigung an)
Erbe der Auto Union
Audi stellt sich seiner NS-Vergangenheit
 
Ulbrichts geheime Nobelherberge in Oberhof
 
Denkmalstreit
Sowjet-Panzer bleiben in Berlin
 
(CDU und "Grüne" für Ernst Thälmann)
Rödermark
Nun doch kein Thälmann-Weg
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Sozialphilosoph Peter Furth im Interview
„Die 68er-Revolte hat eine Wächtergeneration hinterlassen"
 
Historiker über Linksalternative
„Zwang, sich selbst zu verwirklichen“
Sven Reichardt hat über die Erfolge, aber auch die Desillusionierung der linksalternativen Bewegung geforscht. Sie sei Teil eines Wandels gewesen, sagt er.
 
Der Nazivorwurf
 
(Große Video-Dokumentation zu "Antifaschismus" und AfD)
blu-TV "Deutschland von Innen" XXL-Doku
 
Warum die Antifa in Sachen AfD gar nicht so falsch liegt
Überlegungen zu den linksextremen Attacken gegen die Partei
 
„Rechts“ ist noch lange nicht rechts
Zu einigen Reaktionen auf den Text über „Antifa“ und AfD
 
Einsatz in Regensburg
AfD-Veranstaltung: Polizei nimmt 54 Demonstranten fest
 
Übergriffe und Plakatzerstörungen
AfD-Chef Lucke beklagt Angriffe im Wahlkampf
 
Mecklenburg-Vorpommern
Landesregierung verweigert AfD Schutz vor Linksextremisten
 
Angriff auf AfD-Wahlkampf in Frankfurt
 
„taz“ kämpft nach AfD-Anzeige mit Wutsturm
 
Neu-Ulm
Grüner hängt Wahlplakate der AfD ab
 
AfD: "In Leipzig hängt kein einziges Plakat mehr"
 
(Antifa-Journalistin Andrea Röpcke wurde rausgeschmissen…)
Streit bei Wahlkampfauftritt
AfD wirft Journalistin aus dem Saal
 
(…und einen Schmierentheater-Darsteller gleicher Machart hatte sie im Schlepptau.)
„taz“-Journalist erfindet Angriff während AfD-Veranstaltung
 
Andrea Röpke
Antifaschistin mit Mission
 
 (Mal wieder der übliche Andreas Speit-Anprangerungsartikel)
Der rechte Rand
Wer sich an linker "Unterwanderung" der Öko-Partei stößt
Braune gegen Grüne
 
Mark Schwott – der Menschenjäger von der Antifa
 
(zu der gleichen Type)
NRW: Linke Menschenjagd auf ein ganzes Dorf
 
Nach Opferverhöhnung
Verfahren gegen Piraten-Politikerin Anne Helm eingestellt
 
(Identitäre Demonstration in Wien – incl. linke Gegendemonstranten)
Wien: Demo der Indentitären unter dem Motto – „Unser Europa ist nicht eure Union“
 
Der Marsch der Identitären am Samstag in Wien
 
Identitäre Demonstration in Wien – Linke Gewalt und Polizeigewalt
 
Wien: Linke Blamagen und identitäre Offensiven
 
Identitäre in Wien
Linke Demonstrantin täuschte Fehlgeburt vor
 
Die Nichtschwangere der linken Gewalttäter
 
Wien
Randale bei Demo: Keine Entschuldigung von den Grünen
 
Marko Perkovic alias Thompson
Rechtsrocker geht gegen Kritiker vor
 
Offenbach
Angeklagter kommt glimpflich davon
Geldstrafe: Hitlergruß kostet 280 Euro
 
Montagsmahnwache in Berlin
Etwas Frieden am Brandenburger Tor
 
(Bündnis "Wem gehört die Stadt" gegen "Gentrifizierung")
Offenbach: Wohnungen an Ludwigstraße 187-197
Politisch ausgeschlachtet
 
Innenministerium: Zahl politisch motivierter Straftaten steigt stark
Mehr Straftaten, größere Brutalität: 2013 wurden deutlich mehr Delikte mit politischem Hintergrund begangen. Besonders stark nahm die Zahl der Straftaten im linken Spektrum zu.
 
Krawalle bei 1.-Mai-Demonstrationen
 
Wien
Linksradikale Parolen auf Karlskirche geschmiert
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Grundatzrede zur Integration
Gauck preist multikulturelle Gesellschaft
 
Mein Bundespräsident ist das nicht mehr!
Gauck rechtfertigt doppelte Staatsbürgerschaft
 
Kommentar zur Gauck-Rede
Neue soziologische Steißgeburt
von Thorsten Hinz
 
Integration
Gaucks Girlanden
von Michael Paulwitz
 
(Grundgesetz-Gedenkfeier-Rede)
Navid Kermani
Der Hyper-Assimilierte
von Thorsten Hinz
 
Rassismus-Vorwurf
Weiß hat immer schuld
 
(Antiweißer Rassismus)
USA
„Prüf dein Privileg“
 
Streit über Tasche
Die Angst der Union vor dem Halbmond im C
In der CDU in Neuss läuft eine Kontroverse über den Umgang mit dem Islam. Konservative Gläubige warnen vor eine Abschwächung christlicher Werte. Schuld daran ist ein Stofftasche. Ein Ortsbesuch.
 
Salafisten unterwandern sieben Hamburger Schulen
 
Radikalisierung
Jugendhaus schließt nach Drohung von Salafisten
 
Islamverbände empört über Schweizer Komiker-Duo
 
Chef der Polizeigewerkschaft kritisiert
„Unbeschreibliche Frauenfeindlichkeit“
 
Respekt verloren
Kommentar: Gewalt gegen Polizistinnen
 
Ausländermob beschimpft Polizisten: Haß-Video empört Berlin
 
Neues Afrikaner-Lager am Alexanderplatz
 
Rückführung eines Eritreers gescheitert
Abschiebung ins Hoffnungslose?
 
Ethnische Minderheiten in Großbritannien wachsen rasant
 
Wirtschaft fordert den Abbau von Hürden für Fachkräfte
Firmen pochen auf mehr Zuwanderung
 
(Fachkräfte-Schleuser)
Offenbach
Ausgeklügeltes System aus Scheinfirmen
Maserati statt gerechte Löhne
 
Nach Urteil des EU-Gerichtshofs
Zahl der Kindergeld-Anträge aus Osteuropa steigt stark
 
(Auch eine Form der Einwanderung…)
Immunität
Immer mehr Verkehrsdelikte durch Diplomaten
 
(Zigeuner in Wien)
Parlament beschäftigt sich mit Münzdiebstahl aus Zierbrunnen
 
(Die Zentralmedien verschweigen wie immer die Herkunft…)
Fast sechs Jahre Haft für brutalen Ehemann
Er misshandelte und verletzte seine Frau auf brutalste Weise: Jetzt ist ein 39jähriger Familienvater zu einer langen Haftstrafe verurteilt worden.
 
(…die Bild-Zeitung nennt zumindest die Vornamen)
Weil sie kein Kopftuch trug
Ehemann prügelt Frau halb tot
„Ich darf sie schlagen, sie gehört mir!"
 
Offenbach
„Zum Sex eingeladen“
Hohe Haftstrafe nach Vergewaltigung
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Energetische Sanierung Stoppt den Dämmwahn!
Deutschland wird mit Styroporplatten verpackt. Das ist ökologisch zweifelhaft, absurd teuer, die Häuser gehen schneller kaputt. Und es drohen noch weitere Risiken.
 
Sindelfingen Rathaus wird zum Denkmal
 
Verfallene Schlösser
„Für mich ist das wie Auftragsmord“
 
Königsberg
Projekt "Herz der Stadt" - Reale Konzepte oder theoretische Phantasien?
 
Risse im Beton der Stelen - Architekt des Holocaust-Mahnmals will nicht für Schäden zahlen
 
Kärnten
Hakenkreuz auf Ruinenturm sorgt für Wirbel
 
Diskussion um Garnisonkirche
Verharmlosung des Holocaust?
 
Freiburg
Martin Luther King oder Jos Fritz auf dem Martinstor?
Der Streit um ein Heiligenbild auf dem Freiburger Martinstor treibt Blüten: Bei den Grünen weckt die Legende des heiligen St. Martin Militarismuskritik; sie sähen lieber Martin Luther King.
 
(Gurlitt tot)
Schwabinger Kunstschatz Bern bekommt die Gurlitt-Bilder
Das millionenschwere Bilder-Erbe von Cornelius Gurlitt geht nach Bern in die Schweiz. Dabei hatte das dortige Kunstmuseum nie Kontakt zum Schwabinger Kunstsammler. Der aber wählte die Institution aus einem ganz bestimmten Grund.
 
Die Gurlitts und die Staatsmacht: 30 Schergen gegen einen Greis im Nachthemd
 
Verwandter gibt Justiz Mitschuld an Gurlitts Tod
 
Feministisch Sprachhandeln jetzt!
 
Eurovision und Gender-Lobby: Conchita Wurst gewinnt Wettbewerb
 
Sieben Fakten über Conchita Wurst
Phoenix mit Vollbart
 
Drag Queen Conchita Wurst
Österreich bejubelt ESC-Sieg
 
Was Wolfgang Schäuble an Conchita Wursts Sieg gut findet
 
Nach „Nazi“-Beschimpfung: Jan Delay zahlt Heino 20.000 Euro
 
Umstrittene Reform der Lehrpläne Schreibschrift stirbt aus
 
Neuneinhalb Thesen gegen Martin Luther
Deutschland plant das Lutherjahr 1517 – und übersieht gern die dunkle Seite des Reformators: Fundamentalismus, Judenhass, Hexenwahn, Apokalyptik. Kritische Bemerkungen zu irrigen Annahmen über Luther.
Von Alan Posener
 
Widerrede
Luther kann nichts für die Nazi-Verbrechen
Martin Luther sei der hasserfüllte Prediger einer "finsteren Lehre" gewesen, der Hexenwahn und Judenfeindlichkeit geschürt habe, hieß es kürzlich in der "Welt". Eine echte Expertin widerspricht.
Von Annette Weidhas
 
Millionenteure Panne
Neue Züge in Frankreich sind zu breit für den Bahnsteig
 
Studie vor Europas Küsten: Sogar die Tiefsee ist vermüllt
 
Fühle lokal, denke national: Roger Scruton über grüne Philosophie
 
Schluss mit der Volksverdummung! Wie „Grüne Lügen“ die Welt zugrunde richten
 
(Utopie)
Automatisch in die Zukunft
Die große Chance für die Menschheit liegt bei den Maschinen
 
(Beitragsservice)
Der Zwangsbeitrag stinkt zum Himmel
 
(Beitragsservice)
ARD ZDF drohen mit Erzwingungshaft und Wohnungszwangsöffnung
 
Von Handys abgelenkt
Sprechende Busse gegen surfende Fußgänger in USA
 
Suchmaschinen-Macht: Schluss mit dem Google-Bashing
 
New York
Bekennender Nazi
Schwarzer Taxifahrer trug Hakenkreuz am Arm
 
„Völkerpsychologie“ – Fragen an Andreas Vonderach
 
Sunic, Siegen, Selbstzensur
 
"Überleben unter Wölfen": Gefälschte Holocaust-Autobiografie - Autorin muss Millionen zahlen
 
Über Pirinçci und das eingebildete Eppendorf-Syndrom
 
Raoul Thalheim: Hirnhunde
 
(Mode von Phalanx Europa)
Don’t Mesz With The Licht!
 
(NPD-Mitbegründer 1967 in Diskussion mit Fritz Bauer und anderen)
1967: Podiumsdiskussion mit Fritz Bauer, Gerd Bucerius, Ralf Dahrendorf, Adolf von Thadden (Teil 1 von 2)
1967: Podiumsdiskussion mit Fritz Bauer, Gerd Bucerius, Ralf Dahrendorf Adolf von Thadden (Teil 2 von 2)
 
Volker Pispers - Meinungen und Stimmungen 2014
 
TV-Kritik: „Clara Immerwahr“
Das Giftgas war ihr Tod
Die ARD inszeniert das Leben der Clara Immerwahr als eindringliches Emmanzipations- und Wissenschaftsdrama. Ein filmisches Denkmal für die in Vergessenheit geratene Pazifistin und Chemikerin.

L'historien israélien voit en Marine Le Pen et le FN les enfants du fascisme

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L'historien israélien voit en Marine Le Pen et le FN les enfants du fascisme.

Pierre-André Taguieff lui répond vertement et réfute toute reductio ad Hitlerum.

Ex: http://www.lepoint.fr 

Dans ces brèves réactions critiques aux propos de Zeev Sternhell portant notamment sur sa conception du fascisme et plus largement du mouvement des idées politiques depuis la fin du XVIIIe siècle, tels qu'on les rencontre dans son livre d'entretiens récemment paru, Histoire et Lumières. Changer le monde par la raison (Paris, Albin Michel), ainsi que dans plusieurs interviews (parues dans L'Humanité, Le Nouvel Observateur, Le Monde, Le Point, etc.), je m'en tiendrai à certains points de désaccord fondamentaux, osant à l'occasion quelques pointes ironiques. Je dois préciser d'entrée de jeu que je partage certaines analyses de l'historien des idées politiques, et que j'ai reconnu, dans certains de mes livres (Les Contre-Réactionnaires, en 2007, ou Du diable en politique, en 2014), le grand ébranlement des idées reçues sur "le fascisme" que les travaux de l'historien israélien ont provoqué en mettant en évidence, après George L. Mosse et A. James Gregor, la dimension culturelle et l'orientation révolutionnaire du fascisme. Mais je considère globalement comme une impasse sa manière de faire de l'histoire, sur la base de tris sélectifs dans des textes trop vite lus, ou interprétés d'une façon douteuse (prendre l'emploi du mot "race" comme indicateur de "racisme", sans tenir compte du contexte), et de quelques dogmes empruntés aux idéologies politiques "progressistes" appréciées par le citoyen engagé Sternhell, intellectuel de gauche israélien de culture française.

Je considère également comme une somme d'erreurs d'analyse le modèle sternhellien du "fascisme", fondé sur la thèse selon laquelle le "fascisme" serait né en France avant 1914, le "fascisme français" dérivant dès lors d'un proto-fascisme ou pré-fascisme qui se serait constitué entre le milieu des années 1880 et la veille de la Première Guerre mondiale. Comme l'a bien vu Jacques Julliard, il s'agissait là d'une construction douteuse, de l'invention d'un "fascisme imaginaire". Cette somme d'erreurs non reconnues par Sternhell, en dépit des arguments avancés par de très nombreux historiens, s'est transformée chez lui en une sorte d'illusion intellectuelle motrice, dotée d'une valeur existentielle. Critiquer les thèses dogmatiques de Sternhell devient dès lors un crime de lèse-majesté, dénoncé avec indignation, véhémence et virulence par l'historien convaincu qu'un complot franco-français, dont le siège serait l'Institut d'études politiques de Paris, a été organisé contre lui depuis le début des années 1980. Voilà qui ne favorise pas la discussion sereine sur le mode d'un échange d'arguments rationnels.

L'incarnation du Mal en politique

Je ne cacherai pas le double sentiment de surprise et de déception qui m'a saisi d'une façon croissante à la lecture des ouvrages publiés par Sternhell à partir de 1983, date de parution de Ni droite ni gauche. L'idéologie fasciste en France. Car j'étais alors le lecteur admiratif, bien que déjà sceptique sur la vision attrape-tout du "fascisme" qui s'en dégageait, des deux premiers ouvrages de l'historien, Maurice Barrès et le nationalisme français (1972) et La Droite révolutionnaire 1885-1914. Les origines françaises du fascisme (1978). Il est surprenant en effet de voir un universitaire comme Sternhell substituer au regard critique et exigeant qu'on attend d'un historien le regard d'un militant de gauche qui, nourri de stéréotypes et de clichés hérités de la vulgate progressiste, dénonce avec indignation ce qu'il pense être l'incarnation du Mal en politique. Celui qui se donne pour un historien des idées politiques exprime sur un ton dogmatique une vision simpliste et manichéenne de l'histoire depuis le XVIIIe siècle, fondée sur l'opposition entre les bonnes Lumières et le mauvais nationalisme dérivé des "Anti-Lumières" (où un Herder en morceaux polémiquement choisis joue le rôle de l'inspirateur diabolique), opposition qu'il érige en clé de l'histoire moderne et contemporaine, oubliant au passage les origines jacobines (donc "illuministes") dudit nationalisme. En diabolisant la nation, en fantasmant le sentiment national comme intrinsèquement xénophobe, il en arrive à paraître confondre nationalisme et racisme, qu'il réduit sommairement à un "déterminisme biologique". Mais cela ne l'empêche pas de reconnaître que "le fascisme n'inclut pas nécessairement le déterminisme biologique", contrairement au nazisme, et de poser que "le fascisme est avant tout un nationalisme". Et de rappeler que, pour lui, "le fascisme se cristallise comme une synthèse de nationalisme intégral, de nationalisme organique qui, en lui-même, constitue un rejet des Lumières franco-kantiennes et une [sic : de la] révision antirationaliste, "antimatérialiste" du marxisme". On en infère que le bon marxisme est pour l'historien engagé un marxisme non "révisé", résolument "matérialiste" et "rationaliste", disons plus exactement scientiste. Autant dire le bon vieux marxisme soviétique. Mais il est vrai que Sternhell est un spécialiste du fascisme français, non du marxisme, encore moins du marxisme soviétique. S'il parle volontiers d'un peu de tout, on ne saurait lui faire grief de n'être pas un spécialiste de tout.

Une quatrième droite ?

Sternhell croit voir dans ce qu'il appelle la "droite révolutionnaire", née selon lui en France entre les années 1880 et la veille de la Première Guerre mondiale, à la fois une nouvelle synthèse idéologico-politique illustrant la tradition des "Anti-Lumières" et les origines intellectuelles du "fascisme". Le choix de la dénomination "droite révolutionnaire" est dicté par la volonté de l'historien d'ajouter une quatrième droite à la typologie trinitaire de René Rémond (légitimistes, orléanistes, bonapartistes). Il aurait pu aussi bien opter pour la dénomination "nationalisme révolutionnaire", ou pour celle de "nationalisme populiste" (ou encore celle de "national-populisme"). Mais il voulait à tout prix inscrire le pré-fascisme français qu'il croyait avoir identifié dans l'espace des droites, souligner l'appartenance à l'espace droitier de la supposée configuration pré-fasciste. Pour l'homme de gauche qu'il est avant tout, l'expression du Mal politique devait être située à droite. Sa définition du "fascisme", héritier supposé de la "droite révolutionnaire", est d'une surprenante plasticité : elle oscille entre le mariage du nationalisme xénophobe et du socialisme et le "ni droite ni gauche", ou plus précisément le double rejet du libéralisme (de la démocratie libérale/pluraliste) et du marxisme (non révisé). Le nationalisme de la terre et des morts, amalgamé avec celui du sol et du sang, serait donc, surgissant à la fin du XIXe siècle, le principal héritage politique des Anti-Lumières. Il s'opposerait autant à l'individualisme libéral qu'au rationalisme, aux droits de l'homme qu'à la Révolution française et à son héritage, et bien sûr à la croyance au progrès dans l'Histoire. Sans oublier "la démocratie", invoquée sans la moindre analyse de ses multiples interprétations contradictoires.

Sternhell est donc mû par la foi naïve des adeptes du "progressisme" standard, pour lesquels la "droite" incarne le Mal et la gauche le Bien. Au nom de ce qu'il appelle "les valeurs des Lumières" ou "les valeurs humanistes", il appelle la gauche à rester fidèle au "véritable héritage des Lumières", qu'il définit comme suit, le 12 août 2013, dans le journal communiste L'Humanité : "Les hommes, êtres rationnels et autonomes, sont capables de se construire un monde meilleur." Il redécouvre ainsi, avec la touchante naïveté de l'intellectuel engagé, le message ressassé par les néo-communistes des années 1990 (le slogan "Un autre monde est possible") : après avoir fait entrer de force la justice parmi les "valeurs des Lumières", oubliant donc les prophètes juifs, précurseurs brouillons des modernes et lumineux Diderot, Rousseau et Voltaire, il affirme doctement que "la justice signifie que l'on refuse l'idée que le monde tel qu'il est soit le seul possible". Il réécrit sans le savoir, croyant faire oeuvre scientifique, une histoire de France en noir et blanc, selon le Bien et le Mal, illustrant le point de vue moral et l'indignation rétrospective jusqu'à la caricature.

Sternhell, plus militant qu'historien

L'historien est assurément un moraliste, mais un piètre moraliste, comme l'est tout militant à oeillères se réclamant avec arrogance du "Progrès" ou de la "Raison", installé confortablement dans le Bien et jetant l'anathème sur les figures de son ennemi plus ou moins imaginaire, qu'il criminalise, bestialise ou diabolise. L'historien partisan et combattant défend un universalisme abstrait dont il ne voit pas l'envers, à savoir le projet de créer l'homme nouveau, le citoyen "régénéré", ainsi que les prétentions messianiques et l'impérialisme guerrier qui en dérive. On connaît pourtant les ravages causés par les projets modernes de rééduquer les humains réels, différents et inégaux, pour les conformer à un modèle normatif de l'humanité faisant prévaloir l'unité et l'égalité. D'où l'idéal de la table rase, dont le citoyen "pur", sans qualités, est le produit rêvé : il s'agit d'en finir avec un passé dépassé, avec les attributs archaïques de l'humain d'avant les Lumières que sont (je cite) "l'histoire, la culture, la langue ou la religion". Mais, dès lors, s'il faut faire abstraction de toutes ces caractéristiques des humains concrets, on ne comprend pas l'engagement de l'individu Sternhell en faveur du sionisme, c'est-à-dire du nationalisme juif. Si l'on ne doit voir que de l'humain en général en tout homme, s'il faut "faire table rase" de tous les héritages et de toutes les appartenances, la figure du Juif doit être chassée comme une survivance, un archaïsme dangereux. Ce qui distingue les humains et fonde les différences intergroupales est ainsi dénoncé comme ce qui "sépare", qui serait l'expression du Mal. Retour du diable : le mot diábolos (en grec) ou diabolus (en latin) ne signifie-t-il pas "celui qui divise" ? Libérer le Juif, c'est le libérer de sa particularité, c'est-à-dire de sa judéité. Donc, refuser à tout prix le sionisme, qui présuppose la judéité de ceux qui s'y engagent.

Comment Sternhell peut-il se dire (encore) "sioniste" ? Ce "sioniste de toujours", car telle est l'image qu'il veut donner de lui-même, ne cache pas cependant qu'il est un déçu du sionisme. Et ce, jusqu'à laisser entendre qu'il désespère d'Israël, où les droites triomphent. Dans un article paru le 1er avril 2011 dans le quotidien gauchiste Haaretz, "L'Anachronisme d'Israël", Sternhell prend le visage d'un prophète progressiste condamnant son pays sur le même ton que les pires ennemis d'Israël, et va jusqu'à justifier les campagnes en faveur de la délégitimation de l'État juif, qu'il dénonce comme une détestable résurgence d'un passé dépassé : "Lentement, mais sûrement, Israël est en passe d'acquérir un statut d'anachronisme. [...] Alors que les pays occidentaux se sont libérés de leur domination sur d'autres peuples, Israël, lui, prend forme quasi coloniale [...] Existe-t-il ailleurs en Occident un tel anachronisme ? Le colonialisme implantatoire est aujourd'hui la raison principale, et souvent même la seule, de l'opposition frisant parfois l'hostilité [sic] que suscite Israël dans de larges cercles de l'intelligentsia occidentale. Ce ne sont pas les ennemis du sionisme ou les antisémites qui provoquent la délégitimation d'Israël. C'est de ses propres mains, Israël lui-même."

"Israël est aujourd'hui à l'extrême droite du spectre politique"

Dans Histoire et Lumières, le militant Sternhell va plus loin, en énonçant froidement : "Ce qui se profile à l'horizon est désormais un État d'apartheid contre lequel il faudra lutter." L'image de l'apartheid empruntée à la propagande palestinienne semble l'empêcher de voir la réalité de la menace islamiste croissante, au Proche-Orient comme ailleurs. Dans Haaretz, le 1er novembre 2013, il ne rejette pas la thèse d'extrême gauche, largement diffusée par les milieux islamistes et pro-palestiniens, selon laquelle l'islamophobie serait en train de prendre aujourd'hui "la place de l'antisémitisme en tant que maladie du corps social". Dans le même article, il n'hésite pas à affirmer, à propos de Marine Le Pen, que, "comparée à la plupart des membres du gouvernement et de la Knesset, cette dernière ressemble à une dangereuse gauchiste". Bref, "Israël est aujourd'hui à l'extrême droite du spectre politique", et, pour lui, cela signifie que la politique d'Israël est raciste et xénophobe. Sternhell donne ainsi sa caution au thème majeur de l'actuelle propagande "antisioniste" : l'accusation de "racisme" et d'"apartheid" visant l'État d'Israël. Un tel aveuglement idéologique est inquiétant, en même temps qu'il témoigne du ralliement de certains intellectuels israéliens à la vulgate "antisioniste". C'est, pour ces intellectuels citoyens d'un État hautement diabolisé, la condition à remplir pour bénéficier d'une large audience à l'étranger. Qu'il s'agisse de Shlomo Sand, d'Ilan Pappé, de Michel Warschawski ou de Zeev Sternhell, la dénonciation publique d'Israël représente pour eux une garantie de bonne réception médiatique dans les démocraties occidentales, où la diabolisation d'Israël s'est banalisée dans les milieux politique et culturel. La figure d'un sioniste profondément déçu comme Sternhell a vraisemblablement plus d'attraits pour le public israélophobe occidental que celle d'un antisioniste déclaré. Et son statut d'historien israélien du fascisme devenu célèbre par la contestation même de ses thèses lui confère une crédibilité incomparablement plus grande que celle qu'on accorde à un universitaire français ou belge engagé dans la propagande anti-israélienne.

Étrangement, tout à sa célébration des "principes des Lumières", Sternhell fait l'impasse sur la judéophobie des Lumières, comme s'il n'avait pas sérieusement lu Voltaire et d'Holbach, ni leurs continuateurs au XIXe siècle. D'où la sentence qui peut être retournée comme un gant : "Quand on s'attaque aux principes des Lumières, l'antisémitisme n'est jamais loin." On pourrait tout autant affirmer que lorsqu'on se prosterne trop devant les Lumières et l'universalisme abstrait qu'elles imposent, l'antisémitisme n'est pas loin. On connaît la thèse centrale de l'antisémitisme "de Voltaire à Wagner" (comme disait Léon Poliakov), en passant par le jeune Marx : "le Juif" doit dépouiller sa particularité pour devenir un homme universel, pour rejoindre enfin le genre humain. S'il veut être pleinement homme, il doit cesser d'être juif. Mais Sternhell, en polémiste, recourt à la méthode de diabolisation : il tend à réduire tous les ennemis désignés à un ennemi unique, qui serait à la fois nationaliste, xénophobe, raciste et antisémite, et indistinctement anti-Lumières, anti-rationaliste, anti-progressiste (ou réactionnaire), antidémocrate, antimarxiste et antilibéral. C'est pourquoi il dédouane Voltaire, en réduisant sa haine des Juifs, comme peuple et comme communauté de croyants, à un simple aspect de l'"horreur" qu'il éprouvait pour "la religion tout court". En matière de judéophobie, il accable Herder et excuse Voltaire, pour sauver sa vision manichéenne des deux traditions qu'il distingue sans esprit de finesse, sans nuances, les Lumières et les Anti-Lumières, sans apercevoir les chevauchements entre les pensées des auteurs qu'il épingle, se contentant d'opposer les bons aux mauvais. Comme si l'important était de préserver le dogme fondamental de son catéchisme "progressiste". Insensible aux nuances, l'historien se montre aussi imperméable aux ambiguïtés.

À la fin de son livre d'entretiens, Histoire et Lumières, où, avec une naïveté confondante, il fait l'éloge du progrès et du "marxisme humaniste", Sternhell nous offre un morceau d'anthologie, quelque chose comme une réminiscence de la pensée-Garaudy des années 1970, avant la conversion du célèbre stalinien de dialogue à l'islam et à l'antisionisme radical. Il s'agit cependant d'un garaudysme simplifié, comme on peut en juger : "La critique du progrès est une impasse, car les gens ont besoin d'une vie meilleure. Une société meilleure, plus juste, voilà ce qu'est le progrès. Dans ce sens, je dois préciser que le marxisme tel que je l'entends, un marxisme qui fournirait une méthode à un socialisme capable de se mesurer aux dures réalités de notre temps, demeure un espoir, alors qu'il n'y a pas d'espoir dans le nationalisme. Le marxisme humaniste, dont le socialisme français portait les traits caractéristiques pendant longtemps, n'est pas mort. [...] La seule armature conceptuelle qui permette d'envisager un monde plus juste et plus humain reste le socialisme enraciné dans un marxisme modernisé, parce que seul le marxisme remet en cause le capitalisme."

Il déplore le "recul" des "idées" de gauche et d'extrême gauche

Bref, à ses yeux, le marxisme reste une "boussole", permettant aux hommes de "construire leur avenir", qui doit bien sûr être "meilleur". C'est ce que l'intellectuel engagé appelle le "progrès". La vulgate progressiste teintée de marxisme définit le "socialisme" ou la "gauche" dont Sternhell se montre un fervent défenseur. Comme les nostalgiques contemporains du communisme (Alain Badiou, Slavoj Zizek et quelques autres), Sternhell veut à tout prix préserver l'"idée", l'"idéal ou l'"hypothèse" communiste, lui conserver le statut symbolique privilégié d'un possible recours après l'échec, qu'il espère, du "libéralisme" ou du "capitalisme". Il s'efforce ainsi de ressusciter la thèse sartrienne, devenue slogan, du marxisme comme "horizon indépassable de notre temps". Ce faisant, il aménage et "humanise" le bon vieux marxisme orthodoxe, celui de l'époque stalinienne, dont il ne connaît guère que les versions françaises, qu'il semble considérer comme les indépassables "Lumières marxo-françaises", pour paraphraser une expression qu'il affectionne.

Le militant marxo-progressiste n'en aime pas moins flirter avec la philosophie, qui se réduit pour lui à une énumération de mots magiques en "isme" et de gros concepts qui sonnent creux, comme lorsqu'il déplore le "recul" des "idées" de gauche et d'extrême gauche : "Il y a un recul des idées fondamentales des Lumières franco-kantiennes, de l'universalisme, de l'individualisme, de l'idée de progrès, de la croyance que les hommes sont les mêmes d'un bout à l'autre du monde." Pour dénoncer ce déclin intellectuel, Sternhell n'évite pas d'employer la métaphore usée de "crispation", visant particulièrement la France : "Nous vivons un moment de crispation qui atteint le rationalisme. [...] La gauche n'ose pas se lever contre cette idée fausse entre toutes selon laquelle le capitalisme et l'économie de marché portent la liberté." Il faudrait donc inciter nos contemporains à sortir de ce triste état de "crispation", délivrer le rationalisme (lequel ?) de son emprise, et voir dans le marché la route vers la servitude. Autre signe du déclin impliqué par le recul des "idées" situées du bon côté : "L'idée que la France est et doit rester chrétienne est plus répandue que ce que l'on pense." On en frémit.

Sternhell ne peut se passer d'ennemis

Lorsqu'il traite du FN, Sternhell projette ses schémas interprétatifs rigides sur des phénomènes qu'il connaît insuffisamment, n'ayant jamais étudié spécifiquement les mouvements nationalistes français de l'après-1945. Il se contente d'émettre son diagnostic attendu : "fascisme". C'est l'un des principaux noms de son ennemi principal, dont la France serait, selon lui, le berceau, notamment avec le culte barrésien de la Terre et des Morts, et ce qu'il pense être une vision organique de la nation, qu'il conçoit d'une façon confuse comme une "unité homogène" (un "corps" n'est pourtant pas "homogène"), dotée d'une "âme" (l'expression "l'âme de la France" devient donc suspecte, "pré-fasciste"). Cette insistance sur le déterminisme biologique lui fait négliger la principale source intellectuelle du fascisme historique (mussolinien) et du nazisme : la conception social-darwiniste de la lutte pour la vie, impliquant une redéfinition du "progrès" comme effet de la concurrence inter-individuelle et inter-groupale. En outre, sa thèse sur le "pré-fascisme" français le conduit à une vision anhistorique du fascisme, à une méconnaissance du rôle moteur joué par la Première Guerre mondiale, école de violence technicisée, dont les vertus "héroïques" constituent la transfiguration fascistoïde. Le fascisme comme le national-socialisme sont inexplicables sans la prise en compte de l'expérience, durant les années de guerre, de l'égalité et de la solidarité des combattants, de ce "socialisme" de guerre qui fait naître le désintéressement et l'esprit de sacrifice, en même temps qu'il inculque le respect de l'autorité et le sens de la discipline. Tel fut le véritable "berceau" de l'esprit fasciste. On est en droit de s'étonner du fait qu'un militant sioniste (donc nationaliste) comme Sternhell, qui s'est engagé dans l'armée israélienne et a participé à plusieurs affrontements armés en reconnaissant que la vie militaire lui plaisait "beaucoup" ("Mes supérieurs directs m'ont dit que j'étais fait pour elle, que j'aimais ça, et que cela se voyait"), n'ait tiré aucune leçon de cette expérience militaire personnelle dans ses travaux d'historien. On peut faire l'hypothèse qu'entre cette expérience du combat qu'il présente positivement et l'engagement pacifiste affiché du cofondateur du mouvement La Paix maintenant, la contradiction était telle qu'il ne pouvait échapper à une situation de dissonance cognitive.

Comme les nationalistes, selon lui, Sternhell ne peut se passer d'ennemis, et il en voit beaucoup et partout. Posant avec autorité que le FN est la nouvelle figure française du "fascisme", il est assuré d'être applaudi par l'ensemble des médias de gauche et par la plupart des acteurs de la gauche plurielle. Au cours de sa tournée en France, l'historien engagé dénonce à son tour comme "fasciste" le parti nationaliste qu'une propagande néo-antifasciste aveugle a contribué à placer au centre de l'espace politique français. Il donne sa caution au présupposé de la stratégie anti-FN qui a constitué l'opium du peuple de gauche depuis une trentaine d'années. Intervenant ici en militant plutôt qu'en historien scrupuleux, il ne se soucie pas de faire les distinctions fines et les analyses nuancées qui s'imposent à propos d'un parti qui n'a cessé de se métamorphoser depuis sa création en octobre 1972. Mais surtout, rien ne permet d'affirmer que le FN se situe dans la filiation de la "droite révolutionnaire", comme configuration "pré-fasciste". Sternhell réitère ainsi sa lourde erreur d'interprétation des Croix-de-Feu et du Parti social français (PSF) qui leur ont succédé, mouvement conservateur, anti-parlementaire et autoritaire, donc bonapartiste, qu'il a hâtivement catégorisé comme "fasciste". En quoi le mouvement du colonel de La Rocque était-il "révolutionnaire" ? La même question se pose pour le FN.

L'hostilité au FN ne devrait pas conduire à le méconnaître

Sternhell reconnaît des changements dans l'évolution du FN, mais nie cependant que celui-ci ait changé. Et de reprendre à son compte le dogme néo-antifasciste fondamental, celui du non-changement du parti lepéniste : "Le FN n'a pas changé (de nature)", lequel peut s'énoncer sous la forme d'un dicton adapté au contexte : "Tel père, telle fille" (on n'échappe pas à la filiation ou à l'hérédité familiale). Pour mobiliser les militants, sans se soucier de la vérité, le discours de propagande est voué à répéter paresseusement que "rien ne change" du côté de la "bête immonde". Bref, le diable reste le diable, et il doit le rester, surtout quand il veut faire croire qu'il n'existe pas. Manuel Valls déclarait le 21 mai 2014 : "Le FN, avec Marine Le Pen, n'a pas changé." Mais la réitération d'un dogme n'est pas une démonstration. Et le champ d'exercice de l'efficacité symbolique du cliché ne dépasse pas le cercle des convaincus, qui ne cesse lui-même de se réduire.

L'hostilité au FN ne devrait pas conduire à le méconnaître ni à le réduire à du supposé "bien connu". Le dire une fois de plus "fasciste" ne fait pas avancer la connaissance. Ni reculer le phénomène ainsi baptisé. Seuls les derniers héritiers de la propagande communiste continuent de diaboliser le FN en le dénonçant comme "fasciste". La reductio ad Hitlerum a fait son temps. L'antifascisme incantatoire ne fonctionne plus. Le dynamisme du FN en témoigne. Il faut repartir de la réalité sociopolitique, analyser sans oeillères le FN dans ses évolutions récentes, le comparer avec d'autres partis-mouvements en Europe, dire clairement et précisément en quoi son projet politique est inacceptable, et inventer des stratégies de lutte, intellectuelles et politiques, contre cette formation nationale-populiste qui a su adapter son offre politique aux attentes ou aux demandes de son électorat potentiel. Face au FN, il s'agit d'imaginer, et non plus de commémorer et de ressasser platement, indéfiniment.

mardi, 03 juin 2014

Méridien Zéro: révolution conservatrice

mz3204159058.jpgMéridien Zéro: Emission n°191

"LA REVOLUTION CONSERVATRICE ALLEMANDE"

 

Ce vendredi, Méridien Zéro vous propose un entretien avec Robert Steuckers, largement soutenu par Olivier François, sur la Révolution Conservatrice allemande, phénomène polymorphe encore largement méconnu en France.

A la barre, monsieur PGL ; à la technique, JLR et son studio volant.

Pour écouter: http://www.meridien-zero.com/archive/2014/05/30/emission-...  

ATTENTION ! A notre très vif désagrément, il semble que notre studio volant ait dysfonctionné, n'enregistrant pas le début de notre émission consacrée aux origines de la RC, en particulier le romantisme allemand. Nous avons tout de même fait le choix de diffuser cet enregistrement amputé puisque Robert Steuckers y traite des manifestations et de la postérité de la RC. Nous vous prions d'accepter toutes nos excuses pour ce désagrément et nous espérons pouvoir réinviter Robert pour compléter ce sujet.

 

Entretien radiophonique avec Robert Steuckers

au sujet de la sortie de son ouvrage

"La Révolution conservatrice allemande - Biographie de ses principaux acteurs et textes choisis"

(éditions du Lore).

L'ouvrage est disponible sur le site des éditions du Lore : Editions du Lore

* * *

revolutionconservatriceallems.jpg

Table des matières


Les leçons de la « Révolution Conservatrice »


La « Révolution Conservatrice » en Allemagne (1918-1932)


Le mouvement métapolitique d’Engelbert Pernerstorfer à Vienne
à la fin du XIXe siècle, précurseur de la « Révolution Conservatrice »


Munich ou Athènes-sur-l’Isar : ville de culture et matrice
d’idées conservatrices-révolutionnaires


Les thèmes de la géopolitique et de l’espace russe
dans la vie culturelle berlinoise de 1918 à 1945
Karl Haushofer, Oskar von Niedermayer & Otto Hoetzsch


L’impact de Nietzsche dans les milieux politiques de gauche et de droite


Les matrices préhistoriques des civilisations antiques
dans l’oeuvre posthume de Spengler :Atlantis, Kasch et Turan


Révolution Conservatrice, forme catholique et « ordo æternus » romain


Rudolf Pannwitz : « mort de la terre », imperium Europæum
et conservation créatrice


Sur l’entourage et l’impact d’Arthur Moeller van den Bruck


Le visionnaire Alfred Schuler (1865-1923),
inspirateur du Cercle de Stefan George


Décision et destin soldatique durant la Première Guerre mondiale :
le cas Schauwecker


Annulation magique de la crise et « méthode physiognomique »
chez Ernst Jünger


Eugen Diederichs et le Cercle « Sera »


Boehm, Max Hildebert 1891-1968


Introduction à l’oeuvre de Ludwig Ferdinand Clauss (1892-1974)


Jakob Wilhelm Hauer (1881-1962) :
le philosophe de la rénovation religieuse


Edgar Julius Jung (1894-1934)


Friedrich-Georg Jünger (1898-1977)


Erwin Guido Kolbenheyer (1878-1962)


Alfred Schuler (1865-1923)


Christoph Steding (1903-1938)


Herman Wirth (1885-1981)

Fosfatos y uranio: ¿Otros motivos para la intervención saudí en Siria?

por Lajos Szaszdi

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Otra razón del por qué países como EE.UU., Arabia Saudita, Francia, el Reino Unido, Jordania, Israel y Turquía están envueltos en desestabilizar a Siria podría ser para asumir derechos de explotación y control sobre los depósitos de uranio que se hallan en los yacimientos de rocas de fosfatos de Siria. Según M. Ragheb, hay más demanda de uranio en el mundo como combustible para centrales nucleares de energía eléctrica que suministros disponibles de este mineral.

En el año 2005 por ejemplo menciona que se consumieron 68,000 toneladas de mineral de uranio en bruto pero sólo hubo una producción de 39,000 toneladas aquel año. Esto dice representaría una diferencia de 43% entre la oferta y demanda global de uranio. Sigue exponiendo que para el 2007 no había suficiente uranio enriquecido para los 435 reactores operando en el mundo en aquel entonces y que generaban 17% de la energía eléctrica mundial. La falta de uranio enriquecido suficiente para satisfacer la demanda global no permitiría tampoco suplir de combustible a 28 nuevos reactores que estaban en construcción en 2007.

El problema aumentará ya que para el 2013 se habrían completado 48 nuevas centrales nucleares a nivel mundial, habiendo 200 nuevos reactores en construcción o que están planeados. Además, Ragheb menciona que Francia produce 80% de su energía eléctrica por medio de centrales nucleares y no poseyendo producción nacional de uranio consume hasta un 15% del uranio producido y ofrecido a la venta globalmente. Menciona igualmente que el Reino Unido, Alemania, Japón y Corea del Sur solo producen 0.196% del uranio producido anualmente en el mundo pero entre los cuatro consumían el 24% producido a nivel mundial. Más aun, colectivamente los países de Occidente según Ragheb producen solo el 4% del uranio disponible a nivel mundial pero consumen el 72% de los suministros globales de uranio.

Infografía: Participación de Rusia en la construcción de centrales nucleares

Los EE.UU. para 2009 tenían proyectadas 28 nuevas centrales nucleares, pero en 2006 consumió 57 millones de libras de óxido de uranio concentrado, de los cuales solo produjo 4 millones de libras, teniendo que importar el resto. Según cita Ragheb, para el año 2025 EE.UU. tendrá una demanda de 75 millones de libras de óxido de uranio concentrado y aún con un aumento nacional de su producción, tendrá que importar de 55 a 65 millones de libras en 2025 para suplir de combustible a sus reactores nucleares.

Se calcula que para 2025 el mundo tendrá una demanda de 230 millones de libras de óxido de uranio concentrado pero sólo habrá una oferta de 200 millones de libras, o tendrá una demanda de 300 millones de libras de óxido de uranio concentrado y tan solo una oferta de 170 millones de libras. Por esta carestía de uranio los precios del mineral en el mercado pueden ir en aumento de un promedio estimado por Ragheb de $65 dólares la libra de uranio – pudiéndose comprar por $42 dólares la libra en el mercado al contado (spot market) – hasta inclusive un precio de $136 dólares la libra alcanzado en 2007, o hasta de $200 dólares la libra de uranio en un futuro. De acuerdo a Ragheb, de producirse tales diferencias entre la oferta y la demanda de uranio para las centrales nucleares, “haría la extracción de uranio de fuentes de rocas de fosfato necesaria para salvar la distancia” [entre oferta y demanda].

De acuerdo a Ragheb, Siria tiene ricos depósitos de rocas de fosfato y ocupa el quinto lugar en el Cercano Oriente en la producción de rocas de fosfato, habiendo por ejemplo extraído 2.04 millones de toneladas de fosfato en 2001. En este sentido, la mayor parte de las rocas de fosfato producidas son exportadas. Es interesante que en la ciudad de Homs, la tercera ciudad en población de Siria después de Alepo y Damasco, hay una “micro” planta de producción de ácido fosfórico para su uso en el procesamiento de alimentos que según indica Ragheb está bajo la supervisión del Organismo Internacional de Energía Atómica. No hay al parecer indicios de que la planta de acuerdo a esta fuente produzca uranio como derivado de la producción de ácido fosfórico. Ha de asumirse que Siria posea importantes yacimientos de uranio contenido en sus depósitos de rocas de fosfato, probablemente codiciados ambos por al menos algunos de los países involucrados activamente en desestabilizar a Siria para causar la caída de su gobierno y poner en su lugar un régimen “quislingo” (por Quisling, colaboracionista noruego de las fuerzas de ocupación alemanas de su país y del régimen alemán hitleriano durante la II Guerra Mundial), favorable a los intereses económicos de esos estados conspiradores.

De acuerdo al International Fertilizer Development Center (IFDC), el Centro Internacional de Desarrollo de Fertilizantes citando a Gecopham, la Compañía General para Fosfatos y Minas estatal siria, los depósitos de rocas de fosfato descubiertos en Siria sobrepasan los 2,000 millones de toneladas. Según Gecopham, los yacimientos de fosfato del este del país son los más importantes. La producción anual de concentrado de fosfato es de 3.85 millones de toneladas a partir de 2005, exportándose el 80% y empleándose el 20% restante en producir ácido fosfórico y también fertilizantes de fosfato en la planta Fertilizantes Homs en la ciudad del mismo nombre.

Infografía: Funcionamiento de una central nuclear

En el blog anterior se mencionó citando a Ragheb que después de Marruecos Arabia Saudita, Egipto, Siria, Jordania e Israel contienen las reservas más importantes de rocas de fosfato en el Cercano Oriente. De estos países mencionados, Arabia Saudita, Jordania e Israel, vecinos de Siria, están envueltos en apoyar a los insurgentes y terroristas cuyo objetivo es tratar de provocar la caída del gobierno sirio por la fuerza. Se puede considerar a esos estados no sólo actualmente enemigos de Siria sino también competidores del estado sirio en el mercado internacional como dueño de las empresas dedicadas a la explotación, procesamiento y exportación de los depósitos de fosfato sirios.

Podría ser también que Arabia Saudita, Jordania e Israel también tengan interés en explotar los potenciales depósitos de uranio en las rocas fosfáticas de Siria para exportación en beneficio suyo y para su propio consumo a costa de Siria, tras eliminar con un cambio de gobierno – como ahora están tratando – al estado sirio como competidor comercial e industrial, con la esperada privatización de compañías estatales en beneficio de los intereses extranjeros. Las famosas privatizaciones neoliberales tan promovidas y hasta impuestas por EE.UU. y sus aliados de la Unión Europea.

Hay que recordar del anterior blog que Arabia Saudita en su Mina de Al Jalamid espera producir anualmente 4.5 millones de toneladas de concentrado de fosfato, habiendo mencionado Ragheb que el proyecto de fosfato de la Mina de Al Jalamid esperaba producir 3 millones de toneladas al año. Esto se compara con la esperada producción siria de 3.85 millones de toneladas de concentrado de fosfato a partir de 2005 y la producción minera de Siria en 2008 de 3.22 millones de toneladas según IFDC, al parecer de concentrado de fosfato.

En 2008 Jordania tuvo una producción minera de 6.27 millones de toneladas de fosfato e Israel ese mismo año produjo 3.09 millones de toneladas de fosfato. Comparativamente de acuerdo a Ragheb, a los depósitos de rocas de fosfato en bruto conocidos en Siria, que sobrepasan los 2,000 millones de toneladas, Jordania tiene depósitos de 1,800 millones de toneladas de rocas de fosfato sin procesar e Israel 1,600 millones de toneladas de rocas de fosfato en bruto. Arabia Saudita puede que tenga tan solo en la Cuenca de Sirhan-Turayf unas 7,800 millones de toneladas métricas de rocas de fosfato en bruto.

No es improbable que algunas de las potencias occidentales involucradas en apoyar a los terroristas e insurgentes islamistas que pretenden derrocar por la fuerza al gobierno sirio lo hagan para ganar acceso a una fuente más de uranio extraído de depósitos de rocas fosfáticas para sus centrales nucleares de energía eléctrica. Dichas potencias buscarían diversificar el número de fuentes de uranio ante la competencia mundial por dicho mineral de cantidades limitadas.

Es interesante que la República Centroafricana es según Ragheb la única en poseer depósitos de fosforita continentales en África en el área de Bakouma, donde se estima que hay 17,000 toneladas de uranio. Igualmente, en otra fuente se menciona que durante la búsqueda de uranio en la década de los 60 del siglo XX, se hallaron depósitos de rocas fosfáticas de la época geológica del Eoceno en la República Centroafricana cerca del área de Bakouma. Los hallazgos, se dice, fueron “notables” por su contenido de uranio, con un promedio de 0.25%” de óxido de uranio.

Según Nicolas Dasnois, aunque la mayor parte de las compañías mineras se concentran en explotar los principales depósitos de uranio como los de Níger – con depósitos identificados de 275,500 toneladas de uranio – y Namibia, otros intereses mineros buscan yacimientos de uranio menores sin explotar como en la República Centroafricana. Los yacimientos de uranio de Siria estarían en esta categoría de depósitos de uranio más pequeños vírgenes.

Con reservas de uranio identificadas de 12,000 toneladas en la República Centroafricana, la compañía nuclear francesa Areva planea iniciar la explotación de los depósitos de uranio del país africano entre 2016 y 2017. Areva es considerada la compañía nuclear más grande del mundo según la Asociación Nuclear Mundial. Con relación a este tema según Dasnois, la compañía canadiense Rockgate Capital Corporation tiene planes de iniciar la producción de los depósitos de Mali de 8,533 toneladas de uranio, otras reservas de uranio que se pueden considerar pequeñas.

No sería improbable que la presencia militar francesa en la República Centroafricana – que acaba de ser extendida con una mayoría de votos por los diputados del Parlamento francés – además de estar en el país africano para reestablecer el orden y poner fin a la violencia sectaria entre musulmanes y cristianos, se halle también para asegurar que Francia en un futuro tenga acceso privilegiado a los depósitos de uranio en los yacimientos de rocas fosfáticas del país africano. Así, a las 1,600 tropas francesas enviadas en diciembre a la República Centroafricana, país con un área similar al de Francia, se acaban de añadir 400 más, para un total de 2,000 soldados.

El año pasado Francia desplegó 4,000 tropas en Mali para expulsar del norte del país africano a insurgentes islamistas radicales que lo ocupaban y desde donde amenazaban con conquistar el sur de Mali controlado por el gobierno maliense. El interés de Francia en intervenir en Mali no se habría limitado a defender el gobierno de una ex colonia, a evitar que el país se convirtiese en una base de operaciones de terrorismo islamista sunita con acceso a minas de oro con el cual financiar actividades terroristas e insurgencias, a impedir que Mali llegase a ser una fuente de exportación del integrismo islamista y la yihad a los países de poblaciones musulmanas de la región del África Occidental y el Sahel o por razones humanitarias para evitar amenazas a la población civil, como en el caso de la República Centroafricana.

Mali es rica en oro y otros minerales, teniendo yacimientos de uranio y depósitos de fosfatos, otro importante sector de minería maliense con reservas potenciales de 22 millones de toneladas de donde también se podría extraer uranio. La intervención militar de Francia en Mali se habría producido también para proteger al país vecino de Níger de mayoría musulmana de ser desestabilizado por los militantes islamistas radicales en Mali, tomándose en cuenta que la empresa de energía atómica francesa Areva opera dos minas de uranio en Níger.

Para Areva las minas nigerinas de Arlit e Imouraren son una importante fuente de uranio para las centrales nucleares de Francia, habiendo la compañía francesa explotado el uranio de Níger por más de 50 años, siendo además el inversor más importante del país africano. De acuerdo a un estudio del Parlamento francés, el 18% del uranio consumido en las 58 centrales de energía atómica francesas en 2008 procedió de Níger. Así en febrero de 2013 Francia tenía unos doce soldados de fuerzas especiales protegiendo la mina de Arlit. Níger, el quinto productor de uranio del mundo, proporciona según la prensa francesa una quinta parte del uranio que consume Francia en sus centrales nucleares.

El proceso de extracción industrial del uranio contenido en ácido fosfórico, éste producto del procesamiento de rocas de fosfato con ácido sulfúrico, puede hacerse más eficiente e incluso abaratarse con el proceso llamado PhosEnergy, “un proceso de intercambio iónico (IX)”. Dicho proceso permite la recuperación de un 95% del uranio en los fosfatos sin residuos radioactivos, pudiendo costar la extracción tan solo $18 dólares por libra de uranio extraída.

Países como Arabia Saudita, Jordania o Francia podrían estar interesados en explotar los depósitos de uranio contenidos en los yacimientos de rocas de fosfato sirios. De estar Riad interesada en intervenir en Siria para tener acceso privilegiado a los depósitos de uranio sirios, la Compañía Minera de Arabia Saudita Ma’aden (Ma’aden Saudi Arabian Mining Company) jugaría un papel fundamental en la producción de uranio sirio extraído de rocas de fosfato. Incluso se ha dicho que Ma’aden desea convertirse en la compañía productora de fosfatos más grande del mundo, otro motivo adicional que podría tener la monarquía saudita de querer controlar los recursos minerales de Siria.

La subsidiaria de la compañía Ma’aden para fosfatos es la Compañía de Fosfatos Ma’aden (Ma’aden Phosphate Company), una empresa conjunta de Ma’aden, con un 70% de las acciones, con SABIC con un 30%.  Ma’aden está construyendo una nueva planta de ácido fosfórico que probablemente podría producir uranio extraído de rocas de fosfato, con el año 2016 como “período de contrato” de este proyecto, con capacidad de producción anual planeada de 1.5 millones de toneladas y con un valor de 3.5 mil millones riyales saudíes. Esta planta podría ser parte del proyecto conjunto de Ma’aden con la empresa estadounidense Mosaic y SABIC de Arabia Saudita para la producción minera de rocas de fosfato y la producción de fertilizante a base de éstas. El proyecto, valorado en $7 mil millones de dólares, tendrá una participación del 60% para Ma’aden, de un 25% para Mosaic Corporation (MOS) de Plymouth, Minnesota, actualmente la empresa productora de fosfatos más grande del mundo, y de SABIC con un 15% de las acciones.

En cuanto a localización, se planea levantar el Proyecto de Fosfatos Wa’ad Al Shammal en el norte de Arabia Saudita en la Ciudad Industrial de Minerales Wa’ad Al Shammal. Como parte de este proyecto se va a ampliar la capacidad de procesamiento de la Ciudad Industrial de Minerales Ras Al Jair, localizada en la costa este saudí en el Golfo Pérsico y conectada a la Ciudad Industrial de Minerales Wa’ad Al Shammal por un ferrocarril ya construido. El proyecto, en el cual la compañía americana Mosaic planea invertir mil millones de dólares, empezará a operar en 2016 y tendrá una capacidad proyectada de producción anual de 3.5 millones de toneladas. La intención es satisfacer la demanda anual de fósforos como fertilizantes, que mundialmente crece en alrededor de unas 1.5 millones de toneladas según un alto miembro de Mosaic.

El apoyo de varias potencias a los terroristas e insurgentes en Siria para provocar la caída del gobierno de Damasco podría estar en parte motivado por intereses económicos ligados a una futura explotación de los recursos minerales sirios por empresas y multinacionales pertenecientes a los países que apoyan la desestabilización de Siria. De ser así sería un ejemplo de neocolonialismo en el siglo XXI, y un peligroso ejemplo a seguir por potencias interesadas en poder explotar a toda costa y a favor de sus intereses nacionales corporativos los recursos de los países en desarrollo a expensas de su soberanía, seguridad y bienestar.

Fuente: RT

lundi, 02 juin 2014

Histoire de la Belgique par Robert Steuckers

Histoire de la Belgique, par Robert Steuckers | 1/4 |

Antiquité et Moyen-Âge 

Histoire de la Belgique, par Robert Steuckers 2/4

Le contexte de 1830

Histoire de la Belgique par Robert Steuckers 3/4

Le 20ème siècle

Histoire de la Belgique par Robert Steuckers 4/4

La situation actuelle

 

Emission réalisée

par Parrhésia-Belgique & le "Cercle des Volontaires"

(février 2014)

Netwerk Europese elite maakt einde aan democratie

Onderzoeksjournalist: Netwerk Europese elite maakt einde aan democratie

‘De stille staatsgreep: Neoliberale politieke en financiële elite wil samenleving compleet veranderen zonder dat burgers daar een stem in krijgen’


De afbraak van de democratie, rechtsstaat en sociale zekerheid, zoals die in Zuid Europa reeds heeft plaatsgewonden, staat ook ons te wachten, waarschuwt Roth.

Jürgen Roth, een van de bekendste Duitse onderzoeksjournalisten die al sinds de jaren ’70 boeken schrijft en Tv-documentaires maakt, onthult in zijn nieuwe werk ‘De Stille Staatsgreep’ hoe een machtige elitegroep van politici en financiële topmanagers stap voor stap de democratie en sociale (rechts)staat in de EU ontmantelen, totdat de burgers helemaal niets meer te vertellen hebben over hun samenleving en toekomst. Tevens waarschuwt hij dat de Duitsers –en met hen de Nederlanders- hun apathie bitter zullen berouwen, zodra de Griekse en Spaanse crises ook onze landen bereikt.

Ronde Tafels

Hoge vertegenwoordigers van de financiële industrie, de media, grote beursgenoteerde bedrijven en internationale adviesbureaus komen regelmatig met leden van de Europese sociaaldemocratische politieke dynastieën samen in zogenaamde ‘Ronde Tafel’ bijeenkomsten. Hun code: absolute zwijgzaamheid – reden waarom u er in de reguliere media nooit iets over zult lezen.

In Brussel bestaan er bijvoorbeeld de European Round Table of Industrialists (ERT) en de European Financial Services Round Table (EFR). In de EFR zitten de leiders van de machtigste Europese banken en verzekeraars. Roth toont in zijn boek aan hoe onvoorstelbaar veel invloed deze EFR op de Europese Commissie heeft. ‘Men noemt deze Round Tables graag lobbyisten, maar dat is een bewuste bagatellisering. Zij hebben namelijk directe toegang tot de politieke besluitvormers in hun landen.’

‘Complot van Europese economische en politieke elite’

De journalist noemt ook de Bilderbergers, die volgens hem vergeleken bij deze Round Tables maar weinig invloed hebben. Voor de jaarlijkse Bilderberg bijeenkomsten –editie 2014 in Kopenhagen- worden alleen politici uitgenodigd die achter het neoliberale denken staan (zoals in de afgelopen jaren VVD-premier Rutte en D66-leider Pechtold), leiders die de megabanken en –concerns alle vrijheid en macht willen geven.

Dit is beslist geen complottheorie, stelt Roth. ‘Er bestaat wel een complot – dat van een kleine, exclusieve Europese economische en politieke elite tegen de sociale en democratische staat. Hun doel is ondubbelzinnig een ideologische revolutie, de totale invoering van de vrije, onbeteugelde markteconomie.’

Stille staatsgreep

Volgens Ulisses Garrido, voormalige vakbondsleider in Portugal en huidig afdelingsdirecteur bij de Europese bond van vakbonden, wil deze elite ‘een complete verandering van de samenleving, zonder dat de bevolking daar in mee kan beslissen. Het is zonder twijfel een stille staatsgreep.’

Ook Francisco Louca, professor aan het Wetenschappelijke Economische Instituut van de Technische Universiteit van Lissabon, spreekt van een staatsgreep. ‘Deze stille coup is een model voor de algemene privatisering van openbare instellingen, voor de vernietiging van de democratische sociale staat.’ De deelnemers van de Round Tables zijn verantwoordelijk voor de uitvoering van dit plan.

Daarbij heeft de financiële industrie de touwtjes stevig in handen. ‘In veel Europese landen zijn de politici quasi ingekocht door hen,’ aldus Roth. ‘Zij voeren uit wat hen voorgezegd wordt, zodat zij daar na hun ambtstermijn een lucratieve baan kunnen krijgen.’

Democratie en sociale rechten worden vernietigd

Deze leiders van de Europese financiële industrie, massamedia en grote nationale en internationale concerns streven naar het maximaliseren van hun macht en winsten. Daarvoor is het nodig de democratische samenleving en de sociale rechten van de burgers stap voor stap te vernietigen. Niet voor niets wordt niet één vertegenwoordiger van de Europese burgers bij deze Round Tables toegelaten.

In Griekenland, Portugal en Spanje is de democratische rechtsstaat feitelijk reeds verpletterd, stelt de onderzoeksjournalist. Dit wordt bewust door de media en politici verzwegen. ‘De corrupte elite, die voor de economische situatie verantwoordelijk is, zijn hier weer de profiteurs. Iets vergelijkbaar zullen ze ook in Duitsland en Oostenrijk -en dus ook Nederland- proberen. De destabilisering van onze samenleving is ook hier al ver gevorderd.’

‘Corruptie op het hoogste politieke niveau’

Roth spreekt van ‘corruptie op het hoogste politieke niveau’, van een eliteclubje dat direct schuldig is aan het veroorzaken van de schuldencrises in onder andere Griekenland en Portugal. Dezelfde politici werken samen met de Trojka (EU/ECB/IMF).

‘Hun programma was het vernietigen van de laatste sociale verworvenheden. Wat politiek niet te realiseren was, werd overgegeven aan de Trojka. En die brak zonder enige democratische legitimiteit de sociale structuren in de zuidelijke landen af. Velen zeggen dat dit slechts een model voor heel Europa was, een proeftuin zogezegd.’

Alles wordt geprivatiseerd

Het doel van deze ‘stille staatsgreep’ is de privatisering van alle staatsbedrijven en publieke gebouwen, infrastructuur, et cetera. Alles wordt voor een spotprijsje verkocht aan de lievelingetjes van het heersende politieke systeem. Onderwijs, gezondheid, sociale zekerheid, alles wordt geprivatiseerd. ‘Wat hier gebeurt is de onteigening van het volksvermogen. Ik wil helemaal niet weten hoeveel crimineel verdiend kapitaal ondertussen in Griekenland, Spanje of Portugal is geïnvesteerd, om over Italië maar te zwijgen.’

Europa dreigt door sociale spanningen in te storten

Als het Verdrag over de Handel in Diensten (TiSA) erdoor komt, zal dit alles slechts een voorproefje zijn gebleken voor wat ook hier staat te gebeuren. Daar wordt echter niet of nauwelijks over gesproken in de media, ook niet tijdens de Europese verkiezingscampagnes. ‘Men wil alles aan de vrije markt overgeven, gemeenschappelijk eigendom zal er niet meer zijn. Een gruwelijk idee. En zoals altijd is alles geheim, vindt alles achter gesloten deuren plaats. En men laat dat –althans in Duitsland (en gezien de EP-exit polls absoluut ook in Nederland)- nog gebeuren ook.’

Roth durft geen voorspelling te doen over hoe de EU er over vijf jaar voorstaat. ‘Maar als er door de Europese verkiezingen geen radicale systeemwisseling in Brussel komt, zal Europa door sociale en maatschappelijke spanningen in elkaar storten. Nu al groeit er een generatie zonder enig toekomstperspectief op.’

‘Apathie burgers Noord Europa zal zich bitter wreken’

Burgers kunnen zich hier (nog) tegen verzetten door zich aan te sluiten bij sociale initiatieven en organisaties, die streven naar het herstellen van de transparante rechtsstaat. De onderzoeksjournalist vindt het echter dom en zorgwekkend dat de meeste burgers in noord Europa nog het naïeve geloof hebben dat wat in Griekenland en Portugal is gebeurd, hen niet zal treffen. ‘Deze politieke apathie zal zich op de middellange termijn bitter wreken,’ waarschuwt hij.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

¿Qué hay detrás de Boko Haram y la propaganda mediática?

por Maximiliano Sbarbi Osuna

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Es llamativo que durante la reunión que mantuvo días atrás el presidente de Francia, François Hollande, con los líderes de Nigeria, Níger, Chad, Togo, Benin y altos representantes diplomáticos de Gran Bretaña y Estados Unidos, haya manifestado ignorar quién o quiénes financian al grupo terrorista nigeriano Boko Haram, que mantiene secuestradas unas 270 niñas desde hace un mes. También es curioso que recién ahora París y Washington comiencen una campaña de alerta contra este grupo extremista, siendo que desde 2009 ha asesinado a unas tres mil personas.

¿Quién financia a Boko Haram?

La asociación ilícita entre la OTAN con Al Qaeda para el Magreb Islámico en 2011, por medio de la cuál Occidente y el extremismo lograron quitar a Kadafi del medio y repartirse las riquezas petroleras, acuíferas y armamentísticas de Libia, produjo un asentamiento permanente en Bengasi, desde donde se torció el destino de la Primavera Árabe a favor de Occidente.

Por ejemplo, desde allí se enviaron recursos, armas y combatientes a Siria.

Pero, las cuantiosas armas de las que disponía Kadafi, compradas a Rusia y Occidente fueron robadas y vendidas en el mercado negro a través del desierto del Sahara, terminando en manos de Ansar Dine (grupo extremista de Malí), rebeldes de la República Centroafricana y de Boko Haram, la guerrilla musulmana del norte de Nigeria.

Era sabido que los almacenes de armas diseminados por toda Libia, que fueron abandonados tras los bombardeos de la OTAN iban a ser saqueados y repartidos a grupos extremistas contra los cuáles Kadafi había combatido antes de 2011.

Precisamente, Francia fue uno de los países que promovió con mayor énfasis el ataque a Libia.

Además, una investigación difundida por el diario The Nigerian Tribune y reproducida en diversos medios detalla que una organización de caridad londinense recauda fondos para Boko Haram: Al-Muntada Trust Fund es el nombre.

Desde 2009 los extremistas se hicieron conocidos en el exterior de Nigeria, pero recién en 2011 consiguieron las armas de Al Qaeda y en 2012 fueron entrenados en el norte de Malí antes de la intervención francesa.

El grupo maliense Ansar Dine habría capacitado a Boko Haram junto con Al Qaeda para el Magreb Islámico durante la anarquía en Malí en 2012.

También, existen analistas que indican que Arabia Saudita financia indirectamente a los nigerianos, tal como hace con los extremistas chechenos, talibanes, rebeldes sirios, etc.

Asimismo, se están por cumplir diez años de la sangrienta toma de rehenes en un colegio en Beslán, Osetia del Norte (Rusia), por parte de extremistas islámicos apoyados económicamente por el reino saudí. Como se ve el modus operandi es similar.

¿Por qué intervienen Francia y Estados Unidos?

París va a prestar asesores militares para que ayuden al ejército de Nigeria a liberar a las niñas capturadas.
Pero, a Francia no le preocupa el extremismo islámico tanto como otra amenaza que hay en África. Por eso, intervino en Malí en 2012, en Centroafricana en 2013 y 2014, tras el golpe y cuida muy bien a sus aliados de Níger (país de donde extrae el uranio para sus plantas nucleares) y a la dictadura de Chad.

Por su parte, EE.UU., también le teme a un gigante mucho más difícil de manejar que al terrorismo islámico. Esa amenaza se llama China, y la creciente relación entre Pekín y los países africanos espanta a las compañías occidentales.

Principalmente, porque China a cambio de extraer los recursos (petróleo, gas, minerales preciosos y metales) invierte en infraestructura y en desarrollo social en los países a los cuáles se asocia.

La presencia china no deja de ser desigual, dado que Pekín extrae materias primas a cambio de productos con valor agregado, y además en el caso particular de Nigeria, ha vertido residuos tóxicos en el delta del río Níger.

En cambio, las empresas Total, Chevron y Shell han saqueado los recursos y corrompido a las elites locales profundizando aun más la desigualdad en África Central y Occidental.

Por eso, la campaña mediática demonizando a este grupo extremista es aprovechada por las potencias occidentales para legitimar su presencia militar y su control con un pretexto altruista, pero en realidad pretenden no perder terreno a manos de China, que necesita las materias primas africanas para sostener el crecimiento.

La competencia contra China en África ha llegado a un punto tal que Washington ha dividido a Sudán en dos partes autónomas e independientes: la petrolera aliada de Occidente (Sudán del Sur) y la que carece de petróleo pero tiene la infraestructura para la exportación de crudo (Sudán del Norte), cercana a China.

Control y manipulación

Estados Unidos además de frenar a China tiene otros dos objetivos. El primero es ubicar al AFRICOM, es decir el Comando Central Africano, en algún lugar del continente, ya que actualmente se encuentra en Stuttgart, Alemania.

En Bengasi no ha podido establecerse por la lucha entre facciones, que aun no lograron consolidar el poder en Libia. La interna de esta lucha alcanzó el 11 de septiembre de 2012 a EEUU, cuando el embajador norteamericano en Libia fue asesinado en el consulado.

Nigeria podría ser una buena ubicación para el AFRICOM, con la complicidad del presidente nigeriano Goodluck Jonathan, originario del sur petrolero y que ha olvidado al norte pobre y musulmán, profundizando la ya escandalosa desigualdad en el país africano más poblado.

Por otro lado, a pesar de que EE.UU. esté por recuperar su autonomía energética, gracias a la extracción de gas de esquisto, sus compañías procuran continuar con el negocio de la extracción y exportación de hidrocarburos.

Estados al servicio de multinacionales

Es habitual, en varios países de África, que las empresas multinacionales apoyadas por potencias financien guerrillas locales contra otras empresas disfrazando estas luchas de “conflictos étnicos”.

En el Delta del Níger son cotidianos los sabotajes contra oleoductos o contra trabajadores de las empresas petroleras. Es posible que Boko Haram sea un grupo extremista cercano a Al Qaeda o que también sea parte de esta estrategia imperialista de contratar mano de obra militar local para desplazar a compañías competidoras.

Por todo lo expuesto, ¿puede Hollande ignorar qué se teje detrás del extremismo de Boko Haram?

Fuente: El Espía Digital

Shia and Christian Unity under Hezbollah and FPM is Essential

Lebanon and Syria: Shia and Christian Unity under Hezbollah and FPM is Essential

Jibril Khoury and Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times - Ex: http://moderntokyotimes.com

Gulf and Western powers easily sacrificed the Christians of Iraq and clearly the same powers care little about the Alawites, Christians and the Shia minority in Syria which face Takfiri persecution and daily massacres. It is therefore incumbent on General Michel Aoun and the Free Patriotic Movement (FPM) to maintain a firm relationship with Hezbollah. The FPM is mainly supported by Christians while Hezbollah is a powerful force within the Shia community. If the FPM and Hezbollah are hoodwinked by outside forces which seek to cause divisions, then both communities will suffer in the long-term given the shifting sands being backed by Gulf powers throughout the Levant.

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The Coptic Christians in Egypt were sidelined because America only cares about Camp David and protecting Israel, Saudi Arabia and Turkey at all costs throughout the Middle East. When the Muslim Brotherhood in Egypt began to focus on taking over the political apparatus and espoused sectarian thinking towards the minority Christian and Shia communities, then like usual Washington wasn’t concerned. Not surprisingly, while the Obama administration is worried about the fate of the Muslim Brotherhood in Egypt, little is said about the brutal murders of Christians by supporters of Morsi and the Muslim Brotherhood.

Indeed, while powerful Gulf nations are free to spread militant Salafi Islam throughout Africa, Europe, the Middle East, North America and Southeast Asia; it is abundantly clear that not one single non-Muslim place of worship is allowed in Saudi Arabia and apostates face death. This reality highlights the demise of Christianity within major Western nations and that secular governments care little when it comes to religious freedom. Therefore, the Christians of Lebanon should realize that they will be abandoned abroad at the drop of a hat because just like their co-religionists in Syria they are expendable. After all, when al-Qaeda affiliates and the Free Syrian Army (FSA) are involved in destroying Christian churches, kidnapping Christian bishops, cleansing Christians and other minorities like the Alawites and Shia; then this means little in America, France and the United Kingdom because Gulf nations are allowed to fund Takfiris and al-Qaeda affiliates openly. Of course, elites in Ankara, London, Paris and Washington are also involved in many terrorist and sectarian ratlines.

Aoun commented about the kidnap of two Christian bishops by FSA Islamists in Syria by stating that “These acts do not represent in any way a struggle for freedom, but rather terrorist acts committed by hate-filled, malicious terrorists who feed on the blood of innocents and the lives of civilians … while attempts to justify this terrorism under the pretext of seeking to oust the regime have become ridiculous and pathetic.”

The Christian Patriarch Cardinal Mar Bechara Boutros al-Rahi of the Maronite Church in Lebanon and All the East ”…called for halting violence in Syria and starting a national dialogue to reach a peaceful solution to the crisis.,,”

“During an honoring celebration held by the Syrian and Lebanese community in Brasilia, al-Rahi appealed (to) the international community and the countries which support the war in Syria to stop supporting and financing murder operations and to halt arming terrorism and destabilizing a secure country and to sit (at a) dialogue table.”

Gulf and Western powers also want to weaken the Christians of Lebanon by sowing internal dissent and undermining the FPM because Aoun refuses to be bought. Similarly, the European Union is being forced to put more pressure on Hezbollah because of the whims of America, Israel and Saudi Arabia. This is based on utilizing anti-Hezbollah rhetoric throughout many media channels and by powerful think tanks espousing propaganda for their political backers. Therefore, the terrorist attack in Bulgaria appears to have been “a hatchet job” in order to lay the foundation of undermining Hezbollah.

Media agencies are powerful tools in the wrong hands therefore labeling Hezbollah to be sectarian and militant needs to be questioned. Hezbollah fighters in Syria are helping border communities against Takfiri fanatics and a plethora of Sunni sectarian forces which also have no qualms in killing Sunni Muslim clerics. In the last 12 months in Syria several Sunni Muslim clerics have been killed for either supporting the Syrian government or for seeking accommodation with other minority groups. Therefore, when Hezbollah helped to retake a border district between Lebanon and Syria the Christians once more began to rebuild their church which was defiled by Gulf and Western backed terrorists. However, the real reality on the ground is ignored because it doesn’t suit the agenda of powerful Gulf and Western nations.

In Syria it is Takfiri Islamists and a plethora of sectarian terrorist groups which are involved in beheading minorities, brutally killing captured Syrian soldiers, committing atrocities against civilians based on religious and political affiliation and setting off car bombs throughout this nation. Hezbollah, on the other hand, is fighting alongside the Syrian armed forces in parts of Syria irrespective if the soldiers are Alawite, Christian, Shia or Sunni. This isn’t surprising because Hezbollah supports the Palestinian cause and it is abundantly clear that the majority of Palestinians are Sunni Muslim. Therefore, the mass propaganda angle against Hezbollah is easily dismantled because this movement is resisting the hegemonic dreams of major Western powers, Gulf nations and the state of Israel.

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In 2006 Hezbollah under Hassan Nasrallah signed a very important memorandum with Aoun whereby powerful Shia and Christian forces would work together based on mutual interests. Of course, certain disagreements exist just like in all nations because this is the nature of politics and you also have a different confessional basis. Despite this, the memorandum highlighted that the old days were over whereby militants within both communities would move on in order to lay the foundation for a new Lebanon whereby fear is taken out of the equation.

Hezbollah and the FPM both gain mutually when it comes to maintaining the military of Hezbollah based on the notion of resistance, while Christians in the FPM gain politically within the power mechanisms of Lebanon because of the powerful support that Hezbollah gives. Issues related to different lifestyles, cultures and religious affiliation highlights the pragmatism of both Hezbollah and the FPM. Ironically, it is the ambitions of Aoun which may threaten the mutual alliance because he seeks to broaden his political church. Therefore, Hezbollah is adopting a patient stance in order to keep the alliance together while Aoun knows that he can’t afford to lose the special relationship because it will weaken his powerbase.

If Christians and the Shia focus on the reality of modern day Syria then clearly they will realize that in the eyes of Takfiris and the plethora of terrorist forces in this country, that both religious communities are deemed to be “infidels.” This reality is proven on the ground because many Christian churches and Shia mosques have been destroyed. At the same time, both faith communities face enormous persecution at the hands of al-Qaeda affiliates, Takfiris and the followers of Salafi Islam in Syria. If Gulf and Western backed terrorist and sectarian groups emerged victorious under the prevailing conditions in Syria then a bloodbath against the Alawites, Christians and Shia would ensue. Likewise, the Druze community would feel the full force of Salafi bigotry in Syria if the Syrian armed forces were defeated.

Indeed, a brutal civilizational struggle is underway in Lebanon and Syria whereby Gulf petrodollars seek to crush indigenous Sunni Islam because of their views on supporting mutual accommodation with all religious groups. This civilizational war can be felt in Afghanistan, Egypt, Iraq, Lebanon, Libya, Mali, Pakistan, Tunisia, Somalia, Syria, and in other nations. Likewise, gradually the dark and sinister Salafi movement and Gulf petrodollars are spreading their evil tentacles to Indonesia, Malaysia and throughout Central Asia and the Caucasus region. Indeed, these sinister forces can be felt within European nations and in North America. Therefore, many Sufi shrines have been destroyed in Libya, Mali and Somalia while Sunni Muslim clerics have been killed in Syria.

Syria now is on the frontline in a civilizational war whereby moderate forces and religious diversity are being threatened by Gulf Islamist petrodollars which seek to crush moderation and religious pluralism. This brutal force is being backed and supported by America, France and the United Kingdom because of various factors despite laying the foundation for terrorist attacks at home. The recent brutal murder of Lee Rigby is evidence of this evil force which is being given a free hand to spread hatred and division. Also, it is clear that September 11, Benghazi and Madrid happened because of Gulf and Western powers supporting al-Qaeda and Islamist terrorism in Afghanistan, Bosnia and Libya. After all, blowback will always emerge and now in Egypt the same Muslim Brotherhood that America bankrolled and met frequently within powerful political institutions in Washington; is now the same Muslim Brotherhood which wants to castigate America. Despite this, the same dangerous game keeps on being played despite the reality of the outcome – after all, look at modern day Afghanistan, Iraq, Libya and Pakistan (self-induced).

The Levant is now being pulverized by sinister forces which are supporting sectarianism and terrorism. In recent months it is clear that elements within the FSA and various al-Qaeda affiliated groups are now intent on spreading terrorism in Lebanon. This follows on from the increasing reality of sectarian hatred which is being espoused by the same dark forces in Syria and which can be found throughout the Gulf region. Syria is now on the frontline and the enemies of this nation also desire to crush Hezbollah and to weaken the Christian position throughout the Levant. Therefore, it is incumbent that Syria survives and that the central state overcomes diabolical forces which support sedition; to enforce a brutal Sharia Islamic state based on Gulf Salafi Islam; to crush all religious minorities; and to enforce women into the shadows.

At the same time Hezbollah and the FPM must remain united because clearly many outside nations want to defeat these internal political forces by utilizing various dark means. It is clear that America, France, Israel, Qatar, Saudi Arabia, Turkey and the United Kingdom desire to control the region. These nations therefore will use any underhanded tactic at their disposal in order to weaken Iran, the Russian Federation and to crush all independent forces within the Middle East which refuse to bow down to Gulf and Western hegemony. This reality means that the only way to destroy Syria and movements like Hezbollah in Lebanon – even if the Christians of the Levant are crushed – is to spread sectarianism, sedition and terrorism while spreading hatred throughout the media and destroying the economic lifeline of Syria.

Clearly, this reality is being played out in Syria whereby the most brutal Takfiri terrorists in the world are bypassing international passport controls based on the deeds of powerful Gulf and Western nations. Military arms keep on flowing into the Levant because even a weakened Syria beset by terrorist problems like Iraq will be deemed a victory. Of course, the enemies of Syria smell blood and seek the demise of the government at all costs irrespective if this destroys the religious mosaic of this nation. Likewise, the anti-Hezbollah rhetoric is now witnessing a new challenge to its powerbase by spreading enormous propaganda, creeping terrorism in the Hezbollah heartland and by curtailing the funding of this movement. This reality means that it is essential for Hezbollah and the FPM to remain firm during such delicate times in order to prevent outside forces from dictating the future of Lebanon.

leejay@moderntokyotimes.com

http://moderntokyotimes.com

dimanche, 01 juin 2014

Japanese Politicians Hoping to Kick Start a Natural Gas Pipeline with the Russian Federation

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Japanese Politicians Hoping to Kick Start a Natural Gas Pipeline with the Russian Federation

Michiyo Tanabe and Nuray Lydia Oglu

Modern Tokyo Times

Ex: http://moderntokyotimes.com

If America is taken out of the equation in relation to geopolitical meddling then Japan and the Russian Federation would have a blooming relationship based on mutual shared interests. These interests apply to greater cultural interaction, economic development, geopolitical issues, greater partnership in the area of energy and other natural resources, closer military ties – and other powerful areas. Therefore, it is hoped that the government of Prime Minister Abe will listen deeply to thirty-three Japanese lawmakers that desire a new important gas pipeline that will link both nations.

Lee Jay Walker at Modern Tokyo Times states: “Indeed, the Russian Federation in the area of energy and natural resources is of major significance to all nations in Northeast Asia. This reality is abundantly clear to China and this also ties in with Central Asia where the influence of the Russian Federation remains significant, to say the least. Of course, for China the military angle and space technology in relation to the Russian Federation is also of major importance for the power brokers in Beijing. Likewise, both North Korea and South Korea understand the importance of developing good relations with Moscow. Indeed, unlike other nations throughout the region, the Russian Federation is viewed to be a neutral power throughout the region whereby political elites in Moscow can play a very important role in times of tension throughout Northeast Asia.”

The proposed new gas pipeline will link the Sakhalin Island (Russian Federation) with the prefecture of Ibaraki (Japan). Obviously, this will boost the regional economy of Northern Japan and Ibaraki because many companies will gain in various ways. Also, given the internal crisis in Japan in the area of energy in relation to the nuclear crisis that erupted after a powerful 9.0-magnitude earthquake triggered a brutal tsunami; then clearly the thirty-three Japanese lawmakers have a valid point. Not only this, with the Russian Federation signing a major energy deal with China then it is equally essential that Japan increases its economic, political and geopolitical interests with power brokers based in Moscow.

Naokazu Takemoto, an influential individual within the lawmakers group, is making it known that he will discuss this issue with the leader of Japan. It also bodes well that the leaders of Japan and the Russian Federation have a firm relationship therefore it is hoped that Abe will not succumb to any possible meddling from Washington. After all, while Japan and America have a special relationship it is equally clear that you should never put all your eggs in one basket. Therefore, Japan needs to focus on developing stronger ties with the Russian Federation and likewise political elites in Moscow must become more understanding of the interests of Japan.

President Vladimir Putin is scheduled to visit Japan this autumn therefore it is a great opportunity for both leaders to cement ties between both nations to a much higher degree. This reality means that Takemoto needs to build up fresh momentum and it is hoped that other Japanese lawmakers will come on board. The deal may appear minor after China and the Russian Federation recently agreed to a $400 billion deal whereby Russia’s gas will help to boost the economy of China by enabling a natural flow of energy to this nation over the next 30 years in this deal. Despite this, the $5.9 billion plan being proposed between Japan and the Russian Federation may unleash other fresh projects in the near future.

In the last three years after the nuclear crisis in Fukushima it is known that spending on liquefied imports of natural gas is now just over double the costs of pre-March 11. Of course, the Ministry of Finance fully understands the need to implement a new energy policy in order to meet the demands of business companies. It is hoped that Abe will listen to Takemoto and all members of the group that supports a deal between Japan and the Russian Federation.

In another article by Modern Tokyo Times it was stated: “The Russian Federation is a binding force in uniting Eurasia and Central Asia therefore political elites in Tokyo need to focus on geopolitics and national interests. At the same time, with China and Japan relations being frosty to say the least it is clear that Moscow desires to be an honest broker. Likewise, the Korean Peninsula is very complex but once more the Russian Federation is viewed positively because of being diplomatic towards all regional powers. Similarly, Northern Japan needs greater economic investment and the natural linkages between the Russian Far East and Northern Japan is clear for all to see. Therefore, the above realities and the significance of energy issues and other natural resources that Japan needs must be weighed up heavily by political elites in Tokyo.”

The Foreign Minister of Japan, Fumio Kishida, commented in the past that “… Cooperation between Japan and Russia, as key players in the Pacific Ocean region, is important for fortifying peace and stability in the region.”

Therefore, it is hoped that the thirty-three Japanese lawmakers within the ruling parties of Japan will impact greatly on Abe. After all, Japan must always put national interests first rather than succumbing to the whims of America.

Lee Jay Walker gave support to both main writers

leejay@moderntokyotimes.com