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mercredi, 24 avril 2019

Pourquoi de telles défaillances dans la sécurité préventive de Notre Dame ?

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Pourquoi de telles défaillances dans la sécurité préventive de Notre Dame ?

Dossier établi par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Il faut espérer que le procureur de Paris, en charge de l'enquête sur les causes de l'incendie ayant détruit la charpente de Notre Dame de Paris, sera suffisamment averti des questions de sécurité se posant sur les grands bâtiments anciens pour aborder les bonnes questions.

Pendant des siècles il a été possible de prévenir des incendies dans cette charpente, ou si certains s'étaient accidentellement déclarés, pour les éteindre très rapidement.

Pourtant, à ces époques, les charpentiers travaillaient à la lumière de torches ou autres lampes primitives particulièrement susceptibles de provoquer des départs de feu. Par ailleurs ils ne disposaient pas d'eau pour les éteindre, sauf celle qu'ils remontaient de la Seine à l'aide de seaux portés sur l'épaule. Enfin, les alertes à l'incendie à leur disposition se résumaient aux cris de « Au feu » poussés par les premiers ouvriers qui découvraient un début d'incendie.

On dira que l'ancien Paris, comme toutes les villes comportant des bâtiments en bois, était obsédé par le risque d'un incendie pouvant prendre des dimensions catastrophiques, comme celui du Grand Incendie de Londres en septembre 1666. Mais si Paris, comme plus particulièrement la Cathédrale Notre Dame, ont pu éviter de tels incendies, ce n'était pas du fait d'un miracle dont il faudrait remercier la divinité. C'était parce que des moyens suffisants avaient été apportés par les maîtres d'ouvrage. Le coût de ceux-ci devaient être très largement supérieurs aux bénéfices qu'ils tiraient de leurs chantiers. Mais il allait de soi à l'époque que la sécurité l'emportait sur le profit.

Scandaleuses défaillances

Concernant l'incendie à Notre Dame, les premiers éléments d'information ont montré de scandaleuses défaillances. Ainsi, sauf erreur, les alertes-incendie n'étaient qu'au nombre de deux, séparées par une centaine de mètres. Vu l'ampleur du chantier et les risques, sans être spécialiste, on peut affirmer qu'elles auraient du se trouver par dizaines dans tous les endroits exposés de la charpente. Par ailleurs les alertes au feu auraient du bénéficier de véritables sirènes d'alarme avertissant tout le chantier en quelques secondes. Enfin, des moyens multiples permettant d'éteindre un début d'incendie auraient du se trouver partout disponibles, ne fut-ce que sous forme de réserves d'eau et d'extincteurs de forte puissance.

Les responsables de l'entreprise ont affirmé dans un autre domaine essentiel que les personnels employés sur le chantier étaient parfaitement professionnels. On peut en douter vu le coût d'une telle main d'oeuvre qualifiée. Il est difficile de mettre en cause sans arguments sérieux la compétence des compagnons employés sur le chantier. Mais à première vue certaient d'entre eux avaient fait l'objet d'un recrutement peu scrupuleux. Ceci ne veut pas dire que l'incendie aurait pris de leur faute. Mais à tout le moins il n'est pas assuré qu'ils aient eux les bons réflexes pour le prévenir.

On trouve dans le World Socialist Web Site un article bien documenté intitulé The burning of Notre-Dame cathedral in Paris en date du 16 avril. Il impute la responsabilité de l'incendie au gouvernement d'Emmanuel Macron et plus largement au système capitaliste et à ses élites qui en toutes circonstances, préfèrent le profit immédiat à des investissements publics d'intérêt général visant en l'espèce à prévenir les catastrophes comme l'incendie de Notre Dame.

Il est certain que, lorsque constate la facilité avec laquelle les grands du CAC 40 ont réuni en quelques heures des centaines de millions pour réparer la cathédrale, il faut se demander pourquoi le millième de cette somme n'avait pas été procuré par eux en vue d'une sécurité préventive. Il va de soi que la réponse est simple. Collecter des centaines de millions dans le cas de Notre Dame augmente leur prestige – centaines de millions qui seront d'ailleurs supportés en dernier lieu par les consommateurs français de leurs produits et services. Prévenir des incendies dont la plupart ne se produiront pas n'a rien qui puisse leur servir.

Image. Notre Dame, avant

Notes au 18/04

*Très grave dysfonctionnement de l'Etat
https://blogs.mediapart.fr/pascal-kossivi-adjamagbo/blog/...

* Merci Xavier Niel, merci beaucoup
Le milliardaire offrirait tout sa fortune. Sur cet honnète homme, voir Médiapart
https://www.mediapart.fr/journal/france/180419/l-ecole-42...

Note au 19/04

Middle East Media Research Institute (MEMRI) rapporte
Des djihadistes célèbrent l'incendie de Notre-Dame, vu comme un châtiment et un bon présage
Ceci dit, il est de mauvais goût en France d'évoquer un éventuel attentat djihadiste

Voir aussi 

https://ripostelaique.com/incendie-de-notre-dame-il-ne-do...

Note au 19/04

Contrairement à ce qui avait été dit, et que nous avons rapporté, l'ancien architecte en chef témoigne que les dispositifs  de sécurité étaient suffisants - du moins tant qu'il était encore en fonction. Il est étonnant de voir que l'hypothèse d'un attentat reste encore refusée officiellement .

http://www.contre-info.com/notre-dame-que-sest-il-passe-l...

Modi-Poutine: alliance stratégique ?

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Modi-Poutine: alliance stratégique ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'on avait déjà noté que l'Inde et la Russie s'étaient mises d'accord sur une certaine convergence stratégique, associant d'ailleurs la Chine, au sein du BRICS. Il en résulte que l'Inde ne partage pas vraiment les objectifs américains au Moyen-Orient.
Ceci n'a d'ailleurs pas empêché l'Inde, sous la présidence de Narendra Modi, d'accepter les pressions américaines au plan international et dans le même temps de faire un large appel aux importations d'armes venant du complexe militaro-industriel des Etats-Unis.

Il reste que l'on a été surpris de voir l'Inde accepter un décret de Vladimir Poutine conférant à Modi la plus haute distinction honorifique russe. Il s'agit de la promotion dans l'Ordre de St André l'Apôtre dit en anglais Order of St Andrew the Apostle the First-Called. Cette distinction avait été abolie sous le régime soviétique et rétablie en 1998. Modi est le premier chef d'Etat occidental à recevoir cette distinction. Les observateurs considèrent que cette distinction, loin d'affaiblir l'audience politique de Modi en Inde, contribuera grandement à augmenter ses chances dans les futures « élections présidentielles.

Le décret russe indique que Modi a été décoré pour les services exceptionnels qu'il a apporté au partenariat stratégique entre l'Inde et la Russie, ainsi que pour le développement des relations amicales entre les deux peuples. Modi en retour a remercié Poutine avec une effusion remarquée. « Je suis très honoré de recevoir cette distinction prestigieuse. « J'en remercie le président Poutine et le peuple russe. Les racines de l'amitié entre la Russie et l'Inde sont anciennes et profondes. L'avenir de notre partenariat est brillant. Celui-ci avait déjà apporté à nos citoyens respectifs de nombreuses retombées positives.

Les observateurs extérieurs, notamment à Washington, ont été surpris de voir les témoignages de reconnaissance de Narendra Modià l'égard du président russe. Ils ont été plus encore surpris de voir Vladimir Poutine interférer, certes indirectement, mais d'une façon pouvant être lourde de conséquences, dans le processus électoral intéressant un chef d'Etat extérieur. Il avait toujours tenu a éviter de telles interventions officielles.

Rappelons cependant que Modi avait pris certains risques en acceptant l'acquisition de missiles russes de défense S-400 pour un montant de 6 milliards de dollars. Il négocie actuellement par ailleurs la mise en place d'une devise autre que le dollar pour les transactions avec la Russie.

Image Narendra Modi et Vladimir Poutine en 2018
 

Reconstruire la charpente de Notre Dame en chênes

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Reconstruire la charpente de Notre Dame en chênes

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.com

Cette solution semble s'imposer en France aujourd'hui dans l'opinion. La mise en place de structures en béton armé ou en fer, même recouvertes de feuillures en chêne, pourrait être considérée comme une trahison de l'oeuvre originale.
 
Emmanuel Macron, dans l'annonce politiquement intéressée qu'il vient de faire d'une reconstruction de la cathédrale en cinq ans, l'a implicitement choisie. 

Beaucoup de non spécialistes semblent penser que le recours au chêne se heurterait à une impossibilité, tenant à l'absence de bois de chênes disponible. De plus elle pourrait nuire gravement aux forêts de chênes en leur imposant l'abattage d'arbres sur pied en nombre suffisant, arbres rappelons-le qui doivent être au moins centenaires.

Cependant les professionnels du chêne font savoir qu'ils ne partagent pas cet avis. Les forêts français sont suffisamment importantes pour fournir sans dommages les arbres nécessaire. Il est vrai par contre que les disponibilités en bois pouvant être rapidement livrés ne sont pas dans l'immédiat suffisantes. Selon Sylvain Charlois, patron du Groupe Charlois, Il n'y a pas en France de stocks de bois déjà sciés disponibles pour un tel chantier. Il estime qu'il a fallu 1.300 chênes pour construire la charpente il y a huit siècles, ce qui équivaut à "au moins 3.000 mètres cubes de bois".

Il considère qu'avec les moyens dont dispose actuellement la profession, il faudra plusieurs années pour constituer un stock de grumes de chêne de bonne qualité en quantité suffisante. Il faudra disposer d'espaces de stockage importants, ainsi que de moyens de transport principalement par camions grumiers qui auront du mal à circuler. Il faudra aussi évidemment que l'outillage nécessaire soit mis en place, avec le recrutement d'un important effectif de nouveaux charpentiers.

Tout ceci n'a rien d'impossible, mais tenir le délai de cinq ans imposé par Emmanuel Macron ne serait pas faisable, si du moins l'on voulait reconstruire la cathédrale à l'identique.

vendredi, 12 avril 2019

Liberalism: the other God that failed

While Arthur Koestler was awaiting execution after being captured and sentenced to death by Francoist forces as a communist spy during the Spanish Civil War, he had a mystical experience. Formerly a Marxist materialist who believed the universe was governed by “physical laws and social determinants”, he glimpsed another reality. The world now seemed instead as “a text written in invisible ink”.

The experience left him untroubled by the prospect of his imminent death by firing squad. At the last moment, he was traded for a prisoner held by Republican forces. But the epiphany of another order of things that came to him in the prison cell stayed with him for the rest of his days, informing his great novel of communist faith and disillusion, Darkness at Noon (1940), his later writings on the history of science, and a lifelong interest in parapsychology.

Koestler_(1969).jpgKoestler was a pivotal figure in the post-war generation that rejected communism as “the God that failed”— the title of a celebrated book of essays, edited by the Labour politician Richard Crossman and published in 1949, to which Koestler contributed. The ex-communists of this period followed a variety of political trajectories. André Gide, another contributor to the collection, abandoned communism, after a visit to the Soviet Union in 1936, to become a writer on issues of sexuality and personal authenticity.

Further reading

The rise of post-truth liberalism

By John Gray

Other ex-communists became social democrats, while a few became militant conservatives or lost interest in politics completely. Stephen Spender, poet and novelist and author of Forward from liberalism (1937), morphed into a cold-war liberal. James Burnham, a friend and disciple of Leon Trotsky, rejected Marxism in 1940 to reappear as a militant conservative, publishing The Suicide of the West: the meaning and destiny of liberalism (1964) and eventually being received into the Catholic Church. All of them became communists in a time when liberalism had failed. All were able to return to functioning liberal societies when they abandoned their communist faith.

When interwar Europe was overrun by fascism, the Soviet experiment seemed to these writers to be the best hope for the future. When the experiment failed, and they renounced communism, they were able to resume their life and work in a recognisably liberal civilisation.

Post-war global geopolitics may have been polarised, with a precarious nuclear stand-off between the Soviet Union and the US and its allies. Liberal societies may have been flawed, with McCarthyism and racial segregation stains on the values western societies claimed to promote. But liberal civilisation was not in crisis. Large communist movements may have existed in France, Italy and other European countries, while Maoism attracted sympathetic interest from alienated intellectuals. But even so, liberal values were sufficiently deep-rooted that in most western countries they could be taken for granted. The West was still home to a liberal way of life.

The situation is rather different today. Liberal freedoms have been eroded from within, and dissidents from a new liberal orthodoxy face exclusion from public institutions. This is not enforced by a totalitarian state, but by professional bodies, colleagues and ever vigilant internet guardians of virtue. In some ways, this soft totalitarianism is more invasive than that in the final years of the Soviet bloc.

Further reading

How Thatcherism produced Corbynism

By John Gray

The values imposed under communism were internalised by few among those who were compelled to conform to them. Ordinary citizens and many communist functionaries were a bit like Marranos, the Iberian Jews forced to convert to Christianity in mediaeval and early modern times, who secretly practised their true religion for generations or centuries afterwards. Such fortitude requires rich inner resources and an idea of truth as something independent of subjective emotion and social convention. There are not many Marranos in the post-liberal west.

Some have attempted to revive classical liberalism, an anachronistic project that harks back to a time when western values could command a global hegemony. Others have opted for a hyperbolic version of liberalism in which western civilisation is denounced as being a vehicle for global repression.

In this alt-liberal ideology, the central values of classical liberalism — personal autonomy and the rejection of tradition in favour of critical reason — are radicalised and turned against the liberal way of life. A heretical cult, alt-liberalism is what liberalism becomes when it tears up its roots in Jewish and Christian religion. Today it is the ruling ideology in much of the academy and media.

In these conditions one might suspect self-censorship, since anyone expressing seriously heterodox views risks a rupture in their professional life. Yet it would be a mistake to think alt-liberals are mostly cynical conformists. Since practising cynics realise that the views they are publicly promoting are actually false, cynicism presupposes the capacity to recognise truth. In contrast, alt-liberals appear wholly sincere when they denounce the society that privileges and rewards them. Unlike the Marranos, whose public professions concealed another view of the world, alt-liberals conceal nothing. There is nothing in them to conceal. They are expressing the prevailing western orthodoxy, which identifies western civilization as being uniquely malignant.

Further reading

Deluded liberals can't keep clinging to a dead idea

By John Gray

Of course, civilisational self-hatred is a singularly western conceit. Non-western countries — China, India and Russia, for example— are increasingly asserting themselves as civilisation-states. It is only western countries that denounce the civilisation they once represented. But not everything is as it seems. Even as they condemn it, alt-liberals are affirming the superiority of the West over other civilisations. Not only is the West uniquely destructive. It is only the West — or its most advanced section, the alt-liberal elite — that has the critical capacity to transcend itself. But to become what, exactly? Lying behind these intellectual contortions is an insoluble problem.

In his essay in The God that failed Gide wrote: “My faith in communism is like my faith in religion. It is a promise of salvation for mankind.” Here Gide acknowledged that communism was an atheist version of monotheism. But so is liberalism, and when Gide and others gave up faith in communism to become liberals, they were not renouncing the concepts and values that both ideologies had inherited from western religion. They continued to believe that history was a directional process in which humankind was advancing towards universal freedom.

Without this idea, liberal ideology cannot be coherently formulated. That liberal societies have existed, in some parts of the world over the past few centuries, is a fact established by empirical inquiry. That these societies embody the meaning of history is a confession of faith. However much its devotees may deny it, secular liberalism is an oxymoron.

A later generation of ex-communists confirms this conclusion. Trotskyists such as Irving Kristol and Christopher Hitchens who became neo-conservatives or hawkish liberals in the Eighties or Nineties did not relinquish their view of history as the march towards a universal system of government. They simply altered their view as to the nature of the destination.

Further reading

You're reaping what you sowed, liberals

By John Gray

Instead of world communism, it was now global democracy. Western interventions in Afghanistan, Iraq and later Libya were wars of liberation backed by the momentum of history. The fiascos that ensued did not shake this belief. The liberalism of these ex-Trotskyists was yet another iteration of monotheistic faith.

Alt-liberals aim to deconstruct monotheism, along with the grand narratives it has inspired in secular thinkers. But what emerges from this process? Once every cultural tradition is demolished, nothing remains. In principle, alt-liberalism is an empty ideology. In practice it defines itself by negation.

Populist currents are advancing throughout the West and supply the necessary antagonist. The old liberalism that prized tolerance no longer survives as a living force. Iconoclasts who smash statues of colonial-era figures are raging at an enemy that has long since surrendered. An impish avatar of a vanished liberal hegemony, alt-liberalism needs populism if it is to survive.

Resistance to populist movements fills what would otherwise be an indeterminacy at the heart of the alt-liberal project. Privileged woke censors of reactionary thinking and incendiary street warriors are mutually reinforcing forces. At times, indeed, they are mirror-images of one another. Both have targeted the state of Israel as the quintessential embodiment of western evil, for example. Not only do alt-liberals and populists need one another. They share the same demonology.

Further reading

Today's voguish communists should remember Budapest

By James Bloodworth

Viewing the post-liberal West from a historical standpoint, one might conclude that it will suffer the same fate as communism. Facing advancing authoritarian powers and weakened from within, a liberal way of life must surely vanish from history. True, some traces will remain. Even in societies where denunciation for reactionary thinking is a pervasive practice, fossil-like fragments of ancient freedoms will be found scattered here and there. But surely the global liberal order will finally implode, leaving behind only defaced remnants of a civilisation that once existed.

In fact, any simple analogy between the fall of communism and the decay of liberalism is misleading. The difference is that old-style liberals have nowhere to go. To be sure, they could abandon any universalistic claim for their values and think of them as inhering in a particular form of life — one that is flawed, like every other, but still worthwhile.

Yet this is hardly a viable stance at the present time. For one thing, this way of life is under siege in what were once liberal societies. Yet liberals cannot help but see themselves as carriers of universal values. Otherwise, what would they be? Anxious relics of a foundering civilisation, seeking shelter from a world they no longer understand.

There may be no way forward for liberalism. But neither is the liberal West committing suicide. That requires the ability to form a clear intention, which the West shows no evidence of possessing. Nothing as dramatic or definitive will occur. Koestler and the ex-communists of his generation regarded communism as the God that failed because they once believed it to be the future. Today almost no one any longer expects liberal values to triumph throughout the world, but few are able to admit it — least of all to themselves. So instead they drift.

It is not hard to detect a hint of nostalgia among liberals for the rationalist dictatorships of the past. Soviet communism may have been totalitarian, but at least it was inspired by an Enlightenment ideology. Though it has killed far fewer people, Putin’s Russia is far more threatening to the progressive world-view.

China, on the other hand, is envied as much as it is feared. Its rulers have renounced communism, but in favour of a market economy, globalisation and a high-tech version of Bentham’s Panopticon — all of them imported western models. The liberal west may be on the way out, but illiberal western ideas still have a part in shaping the global scene.

When ex-communists became liberals, they shifted from one secular faith to another. Troubled liberals today have no such option. Fearful of the alternatives, they hang on desperately to a faith in which they no longer believe. Liberalism may be the other God that failed, but for liberals themselves their vision of the future is a deus absconditus, mocking and tormenting them as the old freedoms disappear from the world.

 

jeudi, 11 avril 2019

Friedrich Ratzel: The State as a Physical Organism

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Friedrich Ratzel: The State as a Physical Organism

Ex: http://www.geopolitica.ru

Foundations of geopolitics

1.1 Background: The German “Organic School”

Friedrich Ratzel (1844-1904) can be considered “the father” of geopolitics, 

although he did not use this term in his own writings. He wrote on “political geography.” His principal work, published in 1897, was titled “Politische Geographie.” 

Ratzel graduated from Karlsruhe Polytechnic University where he attended courses in geology, paleontology, and zoology. He completed his education at Heidelberg, where he became an acolyte of Professor Ernest Haeckel (who was the first to use the term “ecology’). Ratzel’s ideology was grounded in evolution and Darwinism and colored by his pronounced interest in Biology. 

Ratzel participated in the Franco-Prussian War, where he served as a volunteer and received the Iron Cross for bravery. In politics, he gradually became a committed nationalist and in 1890 he joined the “Pan-German League” of Karl Peters. His lengthy travels in America and Europe added to his own scientific interest in Ethnological research. He became a lecture of geography at the Munich Technical Institute and in 1886 he moved to a similar position in Leipzig. 

In 1876 Ratzel defended his dissertation “The Chinese Immigration,” and in Stuttgart, he came out with his fundamental work in 1882, “Anthro-Geography” (“Anthropogeographie”) in which he formulates his basic idea: That there is a connection between the evolution of peoples and demographics with physical geographic data; the influence that physical terrain has on a people’s culture, political development, and so on. 

But his most fundamental book was “Political Geography.”

1.2 The State as a Living Organism 

Ratzel showed in his work that land is a fundamental, fixed constant around which the interests of a people rotate. The movement of history is predetermined by earth and territories. Further followed by an evolutionary inference that the “state constitutes a living organism,” but one that is “rooted in the ground.” The state develops based on its territorial topography, size and its comprehension by the people. Thus, the state reflects the objective geographic principle and subjective national comprehension of this principle, and this is expressed politically. Ratzel considered a “normal” state, one which most organically combined geography, demographics, and ethnological national parameters.
He writes: 

The state in all stages in its development as an organism contends with the necessity of preserving its connection with the terrain and therefore they should be studied from a geographical point of view. As shown in ethnology and history, a state develops on a spatial basis--conjugating and merging more and more--and extracting from it more and more energy. Thus, a state turns out to consist spatially, maintained and animated by this space, and should be managed, described, and measured through geography. A state is described in a series of phenomena, with the expansionary principle being the most prominent. (Political Geography 1) 

ratzelmeer.jpgIt is clearly visible that from such an organic approach, Ratzel understood territorial expansion to be a natural, living process, similar to the growth of living organisms. 

Ratzel’s “organic” approach is in relation to its space (Raum). This “space” brings over a cardinal material category in a new quality, becoming the “Living Sphere,” “Living Space” (Lebensraum), in a “Geobioylogical Environment.” From this concept arises two different, important terms of Ratzel’s: “Sense of Space” (Raumsinn) and “Living Energy (Lebensenergie). These terms are closely related to each other and denote some special quality, inherent in geographical systems and predetermining political figuration in the history of the people and state. 

All these theses comprise the fundamental principles of geopolitics, in that form, which would be developed somewhat later by followers of Ratzel. Furthermore, the relationship to the state is similar to a “living, physical organism, rooted in the soil;” this is the chief principle and axis of geopolitical methodologies. That approach is oriented in synthetic analysis of the entire complex of phenomena, regardless of whether they belong to the human sphere or non-human sphere. The land is a concrete expression of nature, the surrounding environment, and is not regarded as a continuous living body of the ethnos--it is the land being inhabited. The material structure itself dictates the proportions of the final cultural products. In this idea Ratzel is the founder of the entire German School of “organic” sociology, of which Ferdinand Tönnies is the most notable representative.

1.3 Raum - Political Organization of the Land 

Ratzel’s observation was that there is a correlation between ethnos and space--as seen in the following excerpt from “Political Geography:” 

The state develops like an organism, tethered to certain parts of the earth’s surface, and its characteristics developing from the characteristics of the people and land. The most important characteristics are its size, location, and borders. Followed by types of soil, along with vegetation levels, irrigation, and finally, correlates in relation to the rest of the conglomerations of the earth’s surface, and in the first place, with neighboring seas and uninhabited lands, which, at first glance, does not represent especial political interest. The aggregate of these characteristics constitutes the Land (das Land). But adding to this, when speaking about ‘our country,’ is that created by man--memories connected to the earth. So, an initially pure understanding of geography transformed into the spiritual and emotional bonds of the inhabitants of a land and their history. 

A nation is an organism not only because it articulates the lives of the people in fixed soil, but due to its intertwining bond, becoming something unified--unthinkable without one of two components. Desolate land, incapable of nurturing government, are barren fields in history. On the contrary, habitable land promotes state development--particularly if the state is surrounded by natural boundaries. People may feel themselves to be natural in their territory, but they are actually constantly mimicking one and the same characteristics, which proceeding forth from the terrain, will be inscribed in it. (2) 

1.4 The Law of Expansion


The relationship of the state to a living organism implies the refusal of the concept of “borderlessness.” The state is born, grows, and dies like a living being. Consequently, a state’s spatial expansion and contraction are natural processes connected to an intrinsic life cycle. Ratzel, in his book “On the Law of Spatial 

Growth of the State” (1901), laid out the seven laws of expansion: 139 

1.     The state expands in relation to the development of its culture 

2.    The physical growth of the state is accompanied by other manifestations of its 

development: in the spheres of ideology, production, commercial activities, and 

a mighty, attractive proselytizing power. 

3.    The state expands by consuming and absorbing units of lesser political 

significance.

4.    The border is an organ located on the state’s periphery (understood as in an 

organism). 

5.    Carrying out its territorial expansion, the state strives to cover important 

regions for its development: coastlines, river basins, valleys, and in general, the 

richest territories. 

6.    The initial impulse for expansions comes from outside—that is in its expansion 

the state provokes states (or territories) with clearly inferior civilizations. 

7.    The general tendencies of assimilation or absorption the weakest nations are 

reinforced by an even greater increase in self-perpetuating momentum. 

Unsurprisingly, many critics have rebuked Ratzel for his writings because they have been a “catechism for imperialists.” While he himself by no means pressed for the favorite methods for justifying German imperialism, still he did not disguise that he had nationalist convictions. For him, it was important to establish a conceptual instrument for advocating awareness of the history of the state and nation and their relationship to the land. In practice, he sought the awakening of 

“Raumsinn” (“the spirit of the land), among the leaders of Germany, whom regarded geopolitics as a dry academic discipline merely representing abstraction. 1.5 Weltmacht and the Sea 

Ratzel was greatly influenced by his experiences in North America, which he studied thoroughly and published two books on: “Maps of the Cities and Civilizations of the American South” (1874), and “the Southern United States of America,” (1878 1880). He noted, having his considerable experience of political geography in European history, the far greater degree that the “spirit of the land” had in American expansion because Americans first had the task of mastering the “empty” expanses. Accordingly, the American people sensibly put into practice what the Old World had come to intuitively and gradually. So, in Ratzel’s work we come across the first formulation of another important geopolitical concept— “world power” (weltmacht). Ratzel observed that large countries have a tendency in their development to maximize geographical expansion, gradually moving to the global level. 

Therefore, some time or another, geographical growth should arrive at its continental phase. 

Applying this principle—inferred and deduced from the American political experiment and strategical unification of the continent’s space—to Germany, Ratzel predicted its destiny to be a continental power. 

He also anticipated another important geopolitical topic—the importance of the seas for civilizational development. In his book “The Seas: The Source of 141 

Nations’ Power” (1900) (4), he pointed out the particular necessity of each mighty power to develop its naval forces, especially because full-fledged global expansion requires it. That some nations and states brought this about spontaneously (England, Spain, Holland, etc.), land powers (Ratzel, naturally, had Germany in mind) should do this sensibly: develop a fleet that is necessary under the conditions for approximating the status of a “world power.” 

The sea and “world power” were already connected for Ratzel, although only later geopoliticians (Mahan, Mackinder, Haushofer, and especially Schmitt) gave this topic completeness and centrality. The works of Ratzel are the essential for all geopolitical research. In a compressed form, his works contain practically every basic thesis, which would form the basis of this science. Kjellen, a Swede, and Haushofer, a German, based their concepts on Ratzel’s works. His ideas were also taken into account by Frenchman Vidal de la Blache, the Englishman Mackinder, Mahan, an American, and the Russian Eurasianists (P. Savitsky, L. Gumilev, etc.).

It should be noted that Ratzel’s political sympathies were not accidental. Practically all geopolitics has been brightly marked by nationalist sentiment, regardless of whether it wears the cloak of “democratic” geopolitics (Anglo-Saxon geopolitics of Mackinder and Mahan) or “ideological” forms (Haushofer, Schmitt, and the Eurasianists). 

mercredi, 10 avril 2019

Michel Houellebecq: Chronicler of Our Mass Incompetence in the Art of Living

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Michel Houellebecq: Chronicler of Our Mass Incompetence in the Art of Living

Not reading many contemporary French novels, I am not entitled to say that Michel Houellebecq is the most interesting French novelist writing today, but he is certainly very brilliant, if in a somewhat limited way. His beam is narrow but very penetrating, like that of a laser, and his theme an important, indeed a vital one: namely the vacuity of modern life in the West, its lack of transcendence, lived as it is increasingly without religious or political belief, without a worthwhile creative culture, often without deep personal attachments, and without even a struggle for survival. Into what Salman Rushdie (a much lesser writer than Houellebecq) called “a God-shaped hole” has rushed the search for sensual pleasure which, however, no more than distracts for a short while.

Something more is needed, but Western man—at least Western man at a certain level of education, intelligence and material ease—has not found it. Houellebecq’s underlying nihilism implies that it is not there to be found. The result of this lack of transcendent purpose is self-destruction not merely on a personal, but on a population, scale. Technical sophistication has been accompanied, or so it often seems, by mass incompetence in the art of living. Houellebecq is the prophet, the chronicler, of this incompetence.

Even the ironic title of his latest novel, Sérotonine, is testimony to the brilliance of his diagnostic powers and his capacity to capture in a single word the civilizational malaise which is his unique subject. Serotonin, as by now every self-obsessed member of the middle classes must know, is a chemical in the brain that acts as a neurotransmitter to which is ascribed powers formerly ascribed to the Holy Ghost. All forms of undesired conduct or feeling are caused a deficit or surplus or malalignment of this chemical, so that in essence all human problems become ones of neurochemistry.  

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On this view, unhappiness is a technical problem for the doctor to solve rather than a cause for reflection and perhaps even for adjustment to the way one lives. I don’t know whether in France the word malheureux has been almost completely replaced by the word déprimée, but in English unhappy has almost been replaced by depressed. In my last years of medical practice, I must have encountered hundreds, perhaps thousands, of depressed people, or those who called themselves such, but the only unhappy person I met was a prisoner who wanted to be moved to another prison, no doubt for reasons of safety.

Houellebecq’s one-word title captures this phenomenon (a semantic shift as a handmaiden to medicalisation) with a concision rarely equalled. And indeed, he has remarkably sensitive antennae to the zeitgeist in general, though it must be admitted that he is most sensitive to those aspects of it that are absurd, unpleasant, or dispiriting rather than to any that are positive.

Houellebecq satirises what might be called the neurochemical view of life which is little better than superstition or urban myth. The protagonist and narrator of Sérotonine, an early-middle aged agronomist whose jobs, though rewarding enough financially, have always seemed to him unsatisfactory or pointless. He suffers from the unhappiness that results from his inability to form a long-lasting relationship with a woman, instead having a series of relationships which he sabotages by his impulsive sensation-seeking behaviour. This man goes to a doctor to obtain more of his Captorix, a fictional new serotonergic anti-depressant. The doctor, without enquiring into the circumstances of his life, says to him:

What’s important is to maintain the serotonin at the correct level–then you’ll be all right–but to lower the cortisol and perhaps raise the dopamine and the endorphins would be the ideal.

This is the kind of debased scientistic language that can be heard on conversations on any bus, and reminds me strongly of Peter D Kramer’s preposterous book, Listening to Prozac, which some years back persuaded the public that we are on the verge of understanding so much neurochemistry that we shall soon be able to design our own personalities by means of self-medication.     

The novel lacks even the semblance of a plot, being more the fictional memoir of the chagrins of a man (one suspects) very much like the author himself. The protagonist, Florent-Claude (a ridiculous name that he hates) has been in love twice, but has both times ruined the relationship by a quick fling with a passing young woman. Although he has become dependent, at least psychologically, on his Captorix (incidentally, but not coincidentally, a very plausible name for a new drug), he recognises at the end of the book that he is the victim-participant of a culture in which monogamy is hardly to be expected. Speaking of the failure of his relationships, he says:

I could have made a woman happy… In fact, two; I have already told you which. Everything was obvious, extremely obvious, from the first; but we didn’t realise it. Had we surrendered to illusions of individual freedom, of the open life, the infinity of possibilities? That could be, these ideas were in the spirit of the times; we hadn’t formalised them, we hadn’t the desire to do so; we were content to conform to them, to allow ourselves to be destroyed by them.

For me the pleasure of reading Houellebecq is not in the plot, still less in the characterisation which is thin because the protagonist-narrator is so egotistical that he has little interest in anyone else (a trait which we are clearly intended to believe is widespread or even dominant in the modern world). It is rather in the mordant observations that Houellebecq makes on consumerism and its emptiness. Here, for example, Florent-Claude meets Yuku, his former Japanese girlfriend living in Paris, at an airport in Spain where he is temporarily living:

I knew her luggage very well, it was a famous brand that I had forgotten, Zadig and Voltaire or perhaps Pascal and Blaise, whose concept had been to reproduce on its material one of those Renaissance maps in which the landmass was represented very approximately, with a vintage legend reading something like ‘Here be tygers’, anyway it was chic luggage, its exclusivity reinforced by its lack of the little wheels that the vulgar Samsonite cases middle managers have, so it was necessary to wrestle with it, just like with the elegant trunks of the Victorian era.

He continues:

Like all the other countries of Western Europe, Spain was engaged on the mortal struggle to increase productivity and had suppressed all the unskilled jobs that formerly helped to make life a little less disagreeable, at the same time condemning the greater part of its population to mass unemployment. Luggage like this, whether it was Zadig and Voltaire or Pascal and Blaise, only had sense in a society in which porters still existed.

In this passage, with typical economy, Houellebecq skewers both the shallowness of a culture in which people obtain their sense of themselves from the visible labels or brands of their possessions, and the absurd but intractable contradictions of our political economy. He of course proposes no solution (perhaps there is none), but it is not the purpose of books such as his to propose solutions. It is enough if he opens our eyes to the problem.

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His mordant observations make many people extremely uncomfortable, not because they are inaccurate, but because they are only too accurate and could conceivably lead to unpleasant conclusions, or at least thoughts. They therefore reject the whole: it is the easiest way to deny what one knows to be true. In the following passage, for example, the protagonist (or Houellebecq) describes the owner of a bar in Northern France who has just spent his time—of which there was much—in minutely reading the local newspaper:

The owner had finished Paris-Normandie [the local newspaper] and had launched on just as close a reading of France Football, it was a very thorough reading, such reading exists, I have known people like that who are not satisfied by reading just the headlines, the statements of Édouard Philippe [the current Prime Minister of France] or the amount of Neymar’s transfer fee [Neymar is a famous Brazilian footballer], but want to get the bottom of things; they are the foundation of enlightened opinion, the pillar of representative democracy.

Houellebecq runs an abattoir for sacred cows.

What can be said against his misanthropic, completely disabused view of the modern world? His sex scenes, which for those who have read several of his books now seem like a tic or the public confession of his own deepest fantasies, imply that sex is (and can be) nothing but the brief satisfaction of an urgent desire, as mechanical in its operation as that of a cement mixer. More importantly, it might be said that he concentrates only on the worst aspects of modernity, its spiritual emptiness for example, without acknowledgement of the ways in which life has improved. But this is like objecting to Gulliver’s Travels on the same grounds.   

His work, not least Sérotonine, is filled with disgust, as was Swift’s: but it is the kind of disgust that can only emerge from deep disappointment, and one is not disappointed by what one does not care about. There is gallows humour on every page: the personage hanged being Western civilisation.

Theodore Dalrymple

Theodore Dalrymple is a retired prison doctor and psychiatrist, contributing editor of the City Journal and Dietrich Weissman Fellow of the Manhattan Institute.

About the Author

mardi, 09 avril 2019

Rudolf Kjellen and Friedrich Naumann “Middle Europe”

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Rudolf Kjellen and Friedrich Naumann “Middle Europe”

Ex: http://www.geopolitica.ru
 
Foundations of geopolitics

2.1 Defining a New Science

A Swede, Rudolf Kjellen, was the first to use the term “Geopolitics.”

Kjellen was a professor of history and political science at the University of Uppsalla and Goteborg University. However, he was an active participant in politics, he held a seat in parliament, and his politics were distinguished by an underlying Germanophilic orientation. Kjellen was not a professional geographer, but he developed the basics of geopolitics as part of political science. His work originated from Ratzel’s (he considered him to be his mentor).

Kjellen’s geopolitics can be identified in the following passage: “This—the science of governments (states) as geographical organisms—is incarnate in the land.”

Apart from “Geopolitics,” Kjellen proposed four more neologisms, which in his view should be the basis for the partition of political science into separate sections.

  1. Ecopolitics: “The study of dynamics impulses, transferred from the people to the state.”

  2. Demopolitics: “The study of dynamic impulses transferred from the people to the state,” an analogue is Ratzel’s “Anthrogeography.”

  3. Sociopolitical: “The study of the social aspect of the state.”

  4. Kratospolitics: “The study of the forms of governments and powers in relation to the problems of rights and socioeconomic factors.”

Rudolf-Kjellén+Die-Großmächte-der-Gegenwart-Übers-8-Aufl-Leipzig-usw-1915.jpgBut all of these disciplines, which Kjellen cultivated in parallel with geopolitics, did not receive more widespread recognition aside from the term “Geopolitics,” which steadily became established in quite varied circles.


2.2 The State as a Life Form and Interests in Germany

In his foundational work “The State as a Life Form” (1916), Kjellen developed postulations that had been hypothesized by Ratzel in his works. Kjellen, similar to Ratzel, considered himself a believer in German “Organicism,” rejecting the mechanistic state and society approach. The rejection of the strict bleaching of study in terms of “inanimate objects” (background), and “human subjects” (personalities), is a distinctive feature of geopolitics. In this sense, the very meaning of geopolitics is displayed in Kjellen’s work.

Kjellen developed Ratzel’s geopolitical principles and applied them to specific historical situations in his contemporary Europe.

He followed Ratzel’s idea of “a continental state” to its logical conclusion and applied it to Germany. He showed that in the European context Germany constitutes that space, which possesses the pivotal dynamism and is intended to structure itself to become encircled by the remaining European powers. Kjellen interpreted World War I to be a natural conflict arising between a dynamic, expanding Germany (Axis nations) opposed by the peripheral European (and non-European) states (the Entente). Differences in the dynamics of geopolitical growth—downwards for England and France and upwards for Germany— predetermined the basic alignment of forces. Wherein, from his point of view, this is the natural and inevitable geopolitical position for Germany, despite the temporary defeat in World War I.

Kjellen consolidated Ratzel’s geopolitical maxims that were in the interests of Germany (= the interests of Europe), in opposition to the interests of the Western European powers (especially England and France). But Germany, a “young” state, and the Germans, a “young people” (this idea—of “young peoples,” which is what Russians and Germans were considered to be—dates back to Fyodor Dostoevsky, who was quoted more than once by Kjellen).

The “young” Germans, motivated by the “Central European Space,” should move to the level of a continental state on the global scale at the territorial expense of the “older peoples”—the French and English. Yet, the ideological aspect of geopolitical confrontations was considered by Kjellen to be secondary to the spatial aspect.

2.3 Towards the Concept of Middle Europe

Although Swedish himself, Kjellen pressed for political rapprochement between Germany and Sweden. His own geopolitical representation on the importance of the unification of German space matches exactly the theory of “Middle Europe” (Mitteleuropa), developed by Friedrich Naumann.

fnaumann.jpgIn his book “Mitteleuropa” (1915), Naumann gave a geopolitical diagnosis that matches exactly with the concepts of Rudolf Kjellen. From Naumann’s point of view, to withstand competition from such organized geopolitical formations like England (and its colonies), the USA, and Russia, the peoples inhabiting Central Europe should unify and organize in new integrative, political-economic ways in this space. The axis of this space, would of course, naturally, be Germany.

Mitteleuropa differed from pure “Pan-Germanic” projects, since it was not based on nationalism, but strict geopolitical understanding, which the basic meaning was not given to ethnic unity, but commonalities in geographical fates. Naumann’s project involved the integration of Germany, Austria, the Lower Danube states, and in the wider view—France.

The geopolitical project was also supported by cultural parallels. Germany itself was the organic formation identified with spiritual notion of “mitellage,” the middle position. This was more deeply formulated in 1818 by Ernst Arndt: “God has situated us in the center of Europe: We (the Germans) are the heart of our part of the world.”

Ratzel’s ideas gradually acquired tangible traits through Kjellen and Naumann’s “Continental” theory.

lundi, 08 avril 2019

Yggdrasil - l'arbre mondes

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Yggdrasil - l'arbre mondes

Yggdrasil est au cœur de la mythologie nordique dont il relie les neuf mondes.
Mais quelle est son histoire ?
Plus d'info sur le site ici: http://mythesetlegendes.wix.com/mythe...
Vidéo d'introduction: Yann Texte/montage/voix: illifire
Musiques: DC Love Go Go - Silent Partner Donors - Letter Box
Ending template: RAVEN DESIGN
 
Bibliographie:
BOYER Régis, L'Edda poétique, éd. Fayard, Daumont, 2010
BOYER Régis, Snorri Sturluson, le plus grand écrivain islandais du Moyen Âge, éd. Orep, coll. Héritages Vikings, Bayeux, 2012
Dillmann F.-X., L'Edda, récits de mythologie nordique par Snorri Sturluson, éd. Gallimard, coll. L'aube des peuples, 2014
DUMEZIL Georges, Mythes et dieux des Indo-Européens, Loki, Heur et malheur du guerrier, éd. Flammarion, Lonrai, 2011.
GUELPA Patrick, Dieux et mythes nordiques, éd. Presses Universitaires du Septentrion, Paris, 1998
KERSHAW Kris, The One-eyed God, Odin and the (Indo-)Germanic Männerbünd, Journal of Indo-European Studies Monograph Number Thirty-Six, Washington D.C., 2000.
MIRZA Sandrine, La mythologie, éd. Gallimard Jeunesse, coll. Tothème, Paris, 2010.
STURLUSON Snorri, Edda, récits de mythologie nordique, éd. Gallimard, France, 2014
THIBAUD Robert-Jacques, Dictionnaire de mythologie et de symbolique nordique et germanique, éd. Dervy, Clamecy, 2009.
 

dimanche, 07 avril 2019

Devotion of the Celtic Warrior Class

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Devotion of the Celtic Warrior Class

In the Gests of most Indo-European mythical war episodes, the chief, or king, has the responsibility to instruct and lead his fellow warriors into battle in order to ensure the protection of the subjects he defends. In this situation, he acts as a military officer according to the duties of the first function of teachers and instructors. These duties and responsibilities were defined and conditioned by set statutory rules. As Georges Dumézil explained in The Destiny of the Warrior, the central motif of the Indo-European tripartite ideology was one of force, protection, sovereignty, prosperity, and fecundity. The main purpose of sacred royalty is to maintain organization and capitalization in order to withhold the kingdom’s balance of power and justice. But before reaching chieftain-hood, or kingship, the young warrior must undergo a series of ritual initiations. This, before he is to become an accomplished combatant tested in battle.
 
Article on Academia: Devotion of The Celtic Warrior Class : Celtic Warrior class Devotion_Boutet.pdf
 

samedi, 06 avril 2019

Georges Dumezil sur les Indo Européens

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Georges Dumezil sur les Indo- Européens

 
Les fonctions tripartites indo-européennes, est une thèse formulée par Georges Dumézil à partir de la mythologie comparée.
 

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vendredi, 05 avril 2019

N'oublions jamais GUILLAUME FAYE !

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N'oublions jamais GUILLAUME FAYE !

Salut les amis ! Je sais que vous m'attendiez mais je reviens pour une mauvaise nouvelle. Guillaume Faye, intellectuel identitaire est décédé. C'était l'un de mes mentors et aussi un ami. Je ne vous demande pas de liker cette vidéo, ni de commenter, ni de la partager. Mon but n'est pas de surfer sur la mort de Guillaume mais, au contraire, c'est ma manière de lui rendre hommage. Tu resteras à jamais dans mon coeur mon ami Guillaume. C'est en te lisant que nous nous rappellerons à quel point tu avais de l'avance sur ton temps, à quel point tu as été une Cassandre pour les générations à venir. Repose en paix Guillaume Faye !
 
L'hommage de VV en fin de vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=BTPMn...
 
Pour se procurer les livres de Guillaume Faye : https://www.amazon.fr/Livres-Guillaum...
 
Pour se procurer son dernier livre "Guerre Civile Raciale" : https://guillaume-faye.fr/
 

Jean-Philippe Duranthon : « Le contre monde est en marche » : faudra-t-il une nouvelle Longue Marche en Chine… ou en Europe ?

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Jean-Philippe Duranthon : « Le contre monde est en marche » : faudra-t-il une nouvelle Longue Marche en Chine… ou en Europe ?

Billet d’Humeur du 28 mars 2019, par Jean-Philippe Duranthon*

Ex: https://geopragma.fr

Caroline Galactéros a publié le 25 mars un « billet du lundi » consacré, dans la perspective de la visite en France du président de la République populaire de Chine, aux relations entre la France et ce pays. J’adhère pour ma part totalement aux analyses contenues dans ce billet mais aimerais prolonger certaines d’entre elles avec un prisme économico-financier.

1/ Sur le plan international, la Chine joue un triple rôle :

– c’est une puissance politique, qui s’affirme sans cesse davantage à l’échelle régionale mais aussi mondiale au point que certains voient aujourd’hui l’émergence d’un nouveau duopole, cette fois sino-américain ;

– c’est une puissance économique, un acteur fondamental de la répartition internationale de l’activité économique : en faisant appel à elle les entreprises peuvent, d’un côté abaisser leurs coûts de production, de l’autre vendre leurs produits sur un marché énorme et dont le potentiel de croissance doit être mesuré à l’aune des perspectives de développement du pays ;

– c’est une puissance financière car, en achetant leurs emprunts d’Etat, en particulier les bons du Trésor américain, elle permet aux pays occidentaux de financer leurs déficits des paiements mais aussi acquiert de ce fait une capacité d’investissement considérable.

Dans une sorte de cercle vertueux ces trois puissances se renforcent mutuellement. À titre d’exemple, l’énorme capacité financière de la Chine lui permet à la fois – de développer ses propres entreprises à vocation mondiale, ce qui complète son modèle économique tout en lui donnant des atouts supplémentaires dans le dialogue planétaire, – d’aider à financer les projets des « pays émergents », ce qui facilite sa prise de contrôle des matières premières nécessaires à sa propre croissance, – d’investir dans les entreprises occidentales, ce qui lui permet d’acquérir plus rapidement les technologies de pointe, et – de formaliser son emprise régionale en créant une « Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures » (AIIB) dont la vocation est clairement d’offrir une alternative à la Banque Mondiale.

peyrefitte.jpg2/ Faut-il, dès lors que la Chine s’est ainsi clairement « réveillée », « trembler », ainsi que Napoléon, s’il faut en croire Alain Peyrefitte, nous l’a conseillé ?

Comme le dit Caroline Galactéros, la France a, sur le plan géostratégique, beaucoup à gagner de l’émergence politique d’un grand acteur à vocation mondiale, capable de contrebalancer l’influence des Etats-Unis dont la personnalité de l’actuel président révèle à ceux qui en doutaient le poids et les objectifs.

Il n’en serait autrement que si l’on pouvait craindre une tentation hégémonique à dimension planétaire.

Peut-on la craindre d’un pays dont la langue principale est d’une complexité telle qu’elle exige de nombreuses années d’études, ne pourra donc jamais être parlée par les populations étrangères et n’a en conséquence aucune chance de s’imposer face au globish ? Faut-il la craindre d’un pays dont la culture est marquée par le confucianisme et le bouddhisme, c’est-à-dire par des philosophies dans lesquelles, contrairement à bien d’autres en Europe et au Moyen-Orient, le salut est une question personnelle et doit être recherché quel que soit l’environnement social, indépendamment de toute évolution de la société qu’il ne s’agit pas de transformer avant de la répandre sur la terre entière ? Faut-il la craindre d’un pays où l’on joue au go, c’est-à-dire à un jeu où, contrairement aux échecs dont l’objectif est de détruire l’ennemi en s’emparant de son chef, le but est « seulement » d’être plus fort que l’adversaire, sans pour autant l’anéantir ?

N’oublions pas, en outre, que le modèle économique chinois commence à montrer ses faiblesses : la croissance ralentit et le développement économique du pays fait que, désormais, la différence des coûts de production n’est plus aussi importante que dans le passé et est parfois moindre que dans d’autres pays (voir l’Ethiopie par exemple). C’est pourquoi la Chine cherche à se « banaliser » en développant des entreprises capables d’être des acteurs de poids sur le marché mondial et à maîtriser les technologies d’avenir (énergies propres, numérique…). Reste à savoir si cette nouvelle orientation, qui favorise les technologies les plus sophistiquées, permettra, comme la précédente, plus basique, de diffuser les bienfaits de la croissance économique à la majeure partie de la population.

Pensons aussi au fait que, plus qu’un pays, l’« empire du Milieu » est un empire et que peu d’empires ont été durables. Pékin parviendra-t-il à maintenir l’hégémonie des Han dans tous les territoires où ils sont implantés, mieux que, du temps de l’URSS, Moscou a voulu le faire avec les Slaves ? L’Occident ne s’intéresse qu’au Tibet (pour lequel on voit les défenseurs de la laïcité et de la démocratie réclamer avec insistance l’instauration d’une théocratie), mais c’est dans les territoires occidentaux de la Chine que se dérouleront certainement, et que se déroulent d’ores et déjà, des évènements porteurs de difficultés ultérieures.

Constatons enfin que l’histoire de la Chine est celle d’une recherche constante et d’une concentration des pouvoirs. Cette concentration des pouvoirs est absolue dans le domaine politique (pas de « balance des pouvoirs » à la mode de l’Anglais Fortescue, pas d’ « équilibre des pouvoirs » à la mode du Français Montesquieu), ce qui explique l’autoritarisme dont ont fait ou font preuve en interne les fils du Ciel successifs (quels que soient les avatars de ce Ciel) ; mais son extension spatiale n’a jamais été au centre des ambitions, dès lors que l’étranger (le barbare, auraient dit les Grecs) ne menace pas le détenteur du pouvoir.

3/ Restent les questions économiques.

Parce que le niveau de vie de sa population était faible, que son potentiel industriel était alors très limité et que tout était à faire, la Chine a obtenu de la part des pays développés de pouvoir commercer avec eux avec des dérogations considérables, de droit ou de fait, aux règles de l’OMC ou des conventions bilatérales régissant le commerce international : une forme de contrepartie aux nombreux accords imposés à la Chine, au XIXème, par les pays occidentaux et que Sun Yat Sen a, au début du XXème, qualifiés de « traités inégaux ». Bien sûr cette nouvelle inégalité de sens opposé n’était pas, pour les pays développés, inspirée uniquement par des considérations humanitaires, elle avait aussi et peut-être surtout pour but de favoriser l’émergence d’un nouveau marché, de taille considérable, dont leurs entreprises pourraient profiter.

Vingt ans après, puisque la Chine a réussi, et au-delà, son décollage économique, le même monde occidental lui demande de respecter désormais les règles qui régissent les relations économiques mondiales entre pays de niveau de développement comparable, jugées indispensables pour que les échanges favorisent le bien-être de tous. Il souhaite en particulier que les entreprises occidentales puissent investir et agir en Chine dans les mêmes conditions que les entreprises chinoises peuvent aujourd’hui investir et agir chez eux. Est-ce déraisonnable ?

Or la Chine refuse et veut continuer à profiter des exceptions qu’on lui a consenties dans un autre contexte. Elle veut continuer à pouvoir prendre le contrôle d’entreprises occidentales, ou en devenir l’actionnaire de référence, et désormais intervenir en partenariat avec les fonds d’investissements occidentaux, sans permettre aux entreprises occidentales d’en faire de même chez elle, où l’ampleur des participations étrangères est limitée et où les règles de gouvernance des entreprises sont différentes. Est-ce raisonnable ? Doit-on et peut-on l’accepter ?

Certes, la Chine a élaboré de manière accélérée une nouvelle loi sur les investissements étrangers. Mais celle-ci, dont certaines dispositions sont très vagues, donc sujettes à interprétations incertaines, ne répond pas à l’ensemble des demandes présentées pour rétablir l’équilibre des relations. Son but est plutôt de permettre au président des Etats-Unis, en mal d’accord international après les rebuffades du leader de la Corée du Nord, d’avoir un argument pour signer un accord commercial avec la Chine. Et, dans le même temps, celle-ci continue de bloquer la convention qu’elle négocie avec l’Union européenne en refusant de bouger sur des sujets aussi fondamentaux que la réciprocité d’accès aux marchés, les secteurs stratégiques, les marchés publics, les subventions ou la propriété intellectuelle.

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Comme l’écrit Caroline Galactéros, il faut donc travailler avec la Chine, il faut dialoguer avec elle, il faut chercher une solution qui satisfasse l’équilibre et l’équité. Le problème est que ce dialogue doit se faire dans un contexte que les Chinois veulent maintenir déséquilibré sur le plan économique, ce qui n’est pas acceptable.

4/ Comment faire ?

La première condition est de ne pas mélanger ce qui relève des rapports entre Etats et ce qui concerne les choix nationaux : les premiers sujets font naturellement l’objet du dialogue international, pour lequel notre pays doit être aussi rigoureux et volontaire que la Chine l’est elle-même, les seconds relèvent du droit de chaque pays à s’organiser comme il le souhaite et aucun pays n’est légitime pour chercher à imposer à des tiers ses propres choix et donner des leçons aux autres.

La deuxième condition est que notre pays, dans un cadre européen mais aussi seul (le siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU est un atout et confère des responsabilités que d’autres n’ont pas), s’insère dans le dialogue existant entre la Chine et les Etats-Unis. Et, dans ce contexte, la Russie pourrait être un allié de poids car elle a tout à craindre d’une Chine beaucoup plus peuplée que la partie asiatique de son propre territoire, quasiment vide et donc potentiellement attractive.

Mais, à l’échelle planétaire, l’Europe devrait avoir davantage de poids qu’un seul pays. C’est pourquoi l’initiative prise par le président de la République de recevoir le président de la République populaire de Chine avec la chancelière d’Allemagne et le président de la Commission européenne est éminemment logique. Mais, vu de Chine, quel poids ont aujourd’hui une chancelière sur le départ, dont le successeur se démarque chaque jour et exprime publiquement des revendications à l’égard de la France, et le président d’une Commission dont l’autorité sera amoindrie dans quelques mois lorsque le nouveau parlement aura été élu et disposera d’une légitimité plus grande que la sienne ? En outre, pourquoi ne pas avoir convié également le Royaume Uni qui, s’il préfère aujourd’hui se délecter dans ses jeux d’alcôves politiciens, sera toujours un acteur européen d’importance, et l’Italie, dont le PIB est le troisième de l’Union européenne à 27 ? Il est vrai que celle-ci avait choisi de faire cavalier seul en signant avec la Chine un accord-cadre relatif aux routes de la soie, sans grand contenu concret toutefois, semble-t-il, mais ne s’agissait-il pas avant tout pour elle de manifester aux Européens sa lassitude d’être toujours traitée en paria ? L’Europe ne doit-elle pas accepter que ses membres ne soient pas toujours d’accord et ne serait-elle pas plus forte si elle dialoguait avec ses membres critiques au lieu de les ostraciser ?

L’Europe doit aussi prendre conscience que les modes de régulation économique qu’elle a choisis ne sont plus nécessairement adaptés à une époque où les marchés ont acquis une dimension mondiale, ainsi que l’affaire Alstom/Siemens l’a clairement illustré.

Ainsi, les relations avec la Chine montrent les limites actuelles de la construction européenne et l’incapacité de son organisation à gérer avec efficacité les enjeux du moment.

5/ Comment apprécier, dans ce contexte, les « routes de la soie » (« Belt and Road Initiative » ou BRI) ?

S’agit-il de contribuer à la croissance mondiale en utilisant pour le bien-être de tous les énormes moyens financiers accumulés par la Chine ? D’œuvrer au bénéfice de l’entente entre les pays et entre les peuples ? De mettre en place des instruments de domination permettant au pouvoir chinois d’acquérir un droit de regard, en fait de codécision, dans toutes les zones concernées ? De promouvoir les entreprises chinoises en leur ouvrant des marchés ?… Sans doute de tout cela à la fois. Mais quelle est la véritable hiérarchie des priorités ?

Les Chinois n’aident guère leurs interlocuteurs à se positionner car, depuis l’annonce du projet par le président XI Jinping en septembre 2013 à l’université Nazarbayev du Kazakhstan, les objectifs et les modalités demeurent assez flous. Les montants concernés varient mais les ordres de grandeur sont tels (on parle de 1700 Md$ par an pour la seule Asie) qu’ils en deviennent déconnectés de toute perception concrète. Les modes de financement demeurent incertains. Certaines études montrent que 95 % des projets déjà réalisés ont été confiés à des entreprises chinoises, ce qui fait craindre une mainmise du processus par les seuls intérêts chinois ; mais ces projets ont, pour l’essentiel, été réalisés dans des zones dans lesquelles le potentiel local, c’est-à-dire la concurrence, était faible. Sans doute les possibilités sont-elles diverses et les modes de définition, de financement et de pilotage des projets peuvent varier d’un cas à l’autre : l’imagination doit avoir une place dans le processus, mais il ne faut pas oublier que la Chine dispose de moyens financiers que la France n’a pas, ce qui place inévitablement cette dernière en position de faiblesse.

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La prudence est donc de mise. Il serait autant absurde de refuser de participer au processus que d’accepter d’y jouer un rôle sans savoir à quoi l’on s’engage. C’est, semble-t-il, la ligne que les Européens ont exprimée au président chinois, et l’on ne peut que s’en réjouir.

6/ Le développement des relations entre la France et la Chine est éminemment souhaitable.

Mais son succès suppose, d’une part qu’au nom du réalisme la Chine accepte de perdre ses privilèges économiques qui ne se justifient plus, d’autre part que la France œuvre à ce qu’au nom du même réalisme l’Europe fonctionne de manière plus efficace. Il n’est pas certain que le challenge le plus difficile soit en Asie.

*Jean-Philippe Duranthon, membre fondateur de Geopragma 

Polybius, Applied History, and Grand Strategy in an Interstitial Age

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Polybius, Applied History, and Grand Strategy in an Interstitial Age

Ex: https://warontherocks.com

Sometime around 118 B.C., a boar-hunting octogenarian cantering through southern Greece suddenly fell off his horse. The sprightly retiree — who ended up succumbing to his injuries — was Polybius, the great historian and chronicler of the Punic Wars. Born into the highest echelons of Greek aristocracy, Polybius lived a life worthy of Odysseus, or perhaps of a toga-clad Forrest Gump. From the rise of Rome as the uncontested hegemon of the Mediterranean to the brutal destruction of Carthage and the final subjugation of the Hellenistic world, he bore direct witness to a series of system-shattering events. His discussion of these epochal shifts, and his soulful reflections on what they might mean for the future of power, order, and international justice, are freighted with insights for our own troubled era.

Polybius was raised in a politically fractured Greece — a land wreathed in the shadows of its former glory, and too consumed with its own bitter rivalries to adequately prepare for the rising Roman challenger across the Ionian Sea. Indeed, one of the most memorable passages of Polybius’ Histories is a speech made by a Greek ambassador at a peace conference in 217 B.C., during which the diplomat pleads in vain with his feuding countrymen to put aside their petty grievances and pay attention to the “clouds that loom in the west to settle on Greece.”

Polybius’ hometown was Megalopolis, the most powerful member of the Achaean confederation, a collection of city-states that had joined forces to counterbalance Macedonian military might. Had Rome’s steady expansion into the Eastern Mediterranean not collided with his own leadership ambitions, the young noble would have enjoyed a highly successful political career. In all likelihood, the political wunderkind would have followed in the footsteps of his father, who had served as strategos — or top elected official — of the Achaean confederation several times throughout the 180s. In 170 B.C., 30-year-old Polybius was elected at the youngest possible age of eligibility to the position of hipparchos, the second highest office in the confederation. While in office, his cautious attempts to preserve Achaean independence by officially supporting Roman war efforts against Perseus of Macedon while tacitly pursuing a policy of passive neutrality ended up backfiring. At the end of the Third Macedonian War (168/167 B.C.) he was accused of anti-Roman conduct and unceremoniously bundled, along with a thousand other Achaeans, onto a ship bound for Italy.

Polybius, however, was no ordinary political detainee. Due to his close friendship with the sons of Aemilius Paullus, the consul who had ground down the Macedonian phalanxes, he was allowed to remain in Rome while most of his fellow Greek prisoners were sent to eke out their existences in dreary backwaters scattered across Italy. It was at the throbbing heart of a youthful empire, hundreds of miles from his ancestral homeland — and in his curiously ambiguous role as both a captive and friend of Rome’s elites — that Polybius began to compose his sprawling, 40-volume history of Rome’s rise to dominance. Of this monumental work, which stretches from the First Punic War in 264 B.C. to the destruction of Corinth in 146 B.C., only five full volumes remain, along with disparate fragments of the remaining sections.

Polybius’ Histories should not only be viewed as a precious repository of information for classicists, but also as required reading for today’s national security managers. Indeed, over the past decade or so, growing apprehensions about China’s rise and America’s relative decline have prompted a surge in the study of the kind of great-power transitions experienced by Polybius. This heightened interest in the tectonics of geopolitical shifts has been accompanied by a singular fixation on the works of Thucydides and on what some political scientists — perhaps somewhat hastily and haphazardly — have termed the Thucydides Trap. Thucydides is in many ways the doyen of strategic history and a seminal figure in the Western canon. His elegant ruminations on war, politics, and the vagaries of human nature brim with world-weary wisdom and penetrating insight. His contemporary popularity amongst political scientists is also no doubt tied to his familiarity, as he remains a recurring character on international relations and security studies syllabi and a well-known figure within the halls of U.S. military academies. Casual familiarity, however, does not always equate with genuine intimacy and unfortunately he is often only cursorily read and understood. This becomes especially apparent whenever the great Athenian historian is invoked by some of the more ideologically-driven analysts and political operatives roaming Washington’s corridors of power.

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Furthermore, the U.S. strategic community’s single-minded focus on Thucydides has perhaps obscured the intellectual depth and strategic relevance of some of his illustrious successors’ writings, including those penned by Polybius, a fellow Greek historian-cum-statesman. Indeed, in an era of great-power competition it may well be toward the latter that one should first turn for enduring insights into the prudential virtues of applied history, the insidious dangers of populism, and the challenges inherent to the exercise of primacy.

“Pragmatic History”: Polybius as the Father of Applied History

Polybius began by stating that his primary objective was to chart Rome’s rise to prominence, and to calmly and systematically explain both its drivers and underpinnings:

For who is so worthless and indolent as not to wish to know by what means and under what system of polity the Romans in less than fifty-three years have succeeded in subjecting nearly the whole inhabited world to their sole government—a thing unique in history?

For the Greek noble, this development was unprecedented not only in its scale and rapidity but also in its cross-regional character. Rome’s defeat of Carthage after more than a century of bipolar confrontation had allowed it to focus its vast resources on forcibly drawing Greece into its orbit. In so doing, he argued, the legions had meshed the Western and Eastern Mediterranean together, and subjected the entire civilized world — or oikumene — to their rule. The Roman soldiers fighting under Scipio Africanus at the battle of Zama, Polybius observed, had been fighting for a new form of glory — one that openly associated Rome’s destiny with that of universal empire. The power of this ideal — and its startling physical realization in the course of his lifetime — called for a new historiographical approach: one that viewed things synoptically, and that overrode antiquated geographical representations of the world. It also aimed for a deeper understanding of the connections between domestic political cultures and foreign policy, as well as between effective primacy and prudential leadership. “Previously,” Polybius notes,

The doings of the world had been, so to say, dispersed, as they were held together by no unity of initiative, results or locality; but ever since this date history has been an organic whole, and the affairs of Italy and Libya have been interlinked with those of Greek and Asia, all leading up to one end. (…) Fortune has guided almost all the affairs of the world in one direction, (…) a historian should likewise bring before his readers under one synoptical view the operations by which she has accomplished her general purpose.

PolybiusHistorionTaSozomena1670v3HalfTitle.jpgIt is this particular intellectual predisposition toward the synoptic, along with its acceptance of nuance, multicausality and complexity, that has rendered Polybius such an appealing figure over the centuries for theorists of statesmanship and grand strategy. Indeed, in his defense of what he termed “pragmatic history” — pragmatike historia — Polybius constantly exhorted his readers to move beyond their pinched disciplinary horizons to attain a sounder understanding of the issues at stake. In one of his more vivid parallels, Polybius compares the student of “isolated histories” to one “who, after having looked at the dissevered limbs of an animal once alive and beautiful, fancies he has been as good as an eyewitness of the creature itself in all its action and grace.” “One can get some idea of a whole from a part,” he adds, “but never knowledge or exact opinion.” Any accurate survey, he added, should involve an “interweaving” (symploke) of “all particulars, in their resemblances and differences.” In this, the reader is reminded of Sir Francis Bacon’s playful division of men of learning into various insect categories: ants, spiders, and bees—a taxonomy the Englishman laid out in the following terms:

The men of experiment are like the ant, they only collect and use, the reasoners resemble spiders, who make cobwebs out of their own substance. But the bee takes a middle course; it gathers its material from the flowers of the garden and of the field, but transforms and digests it by a power of its own.

Polybius was clearly arguing in favor of a historiographical approach akin to that of the cross-pollinating bee — one that widely absorbs multiple external sources of information, skillfully synthesizes that same information, and then seeks to infer connections by drawing on well-honed analytical abilities. Possessing such historically informed knowledge, along with a capacity for intellectual cross-pollination was, according to the Achaean, essential to statesmanship. Indeed, Polybius not only makes it evident from the get-go that his Histories are geared toward the policymaker, he also argues that a grounding in history is a prerequisite for political leadership.

In this the Greek historian was not wholly original. In periods of great-power flux, thinkers have traditionally glanced nervously over their shoulder, to scry past patterns of state behavior. For statesmen grappling with the uncertainty of their specific circumstances the “process of liaising between the universal and the particular has often been conceptualized in terms of a temporal process,” with the hope that the lessons of yesteryear hold the promise of better ascertaining future outcomes. Where Polybius stands out from his predecessors and contemporaries is in his dogged insistence on what is required of a true historian. Indeed, according to the Achaean, the scholar must also be something of an Indiana Jones-like figure — a man of action with a taste for travel, adventure, and preferably a firsthand experience in the handling of affairs of state.

Polybius, one classicist notes, “for the most part lived up to the high standards he set himself.” Not only did he crisscross the Mediterranean, traipsing across battle sites, decoding faded inscriptions, and interviewing eyewitnesses, he also bore witness to key events, such as the Roman destruction of Carthage in the company of Scipio Aemilianus. According to one account, the warrior-scholar (by then in his mid-fifties) even joined a Roman testudo, or shielded formation, in the storming of a Carthaginian position. Finally given permission to return to his homeland in 150 B.C., Polybius then played an important diplomatic role, assisting in the Roman reconstruction and settlement of Greece. Indeed, centuries later travelers such as Pausanias reported seeing monuments in Greece thanking the historian for having “mitigated Roman wrath against Greece.”

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The Tocqueville of Republican Rome?

It is the hybrid quality of Polybius’s experience — both as an individual subjected to hegemonic domination, and as an intimate of that same hegemon’s national security establishment — that renders his observations on Roman foreign policy so fascinating. His Histories are marked by a certain distance intérieure — and a dispassionate yet keen-eyed attention for detail — one that brings to mind other, more recent studies of emerging powers penned by shrewd outsiders, such as Alexis de Tocqueville’s Democracy in America. In some ways, Polybius fits within a broader tradition in Greco-Roman antiquity that associated great historical work with displacement and exile. In his essay De Exilo, Plutarch memorably drew attention to such a link, observing, “that the Muses as it appears, called exile to their aid in perfecting for the ancients the finest and most esteemed of their writings.” After all, Herodotus and Xenophon had both experienced the trauma of exile, and Thucydides famously confessed that his long years away from Athens “free from distractions” had allowed him to attain a greater degree of objectivity and clarity. Edward Said, in his commentary on the figure of the intellectual in exile, notes that such an individual can be compared to

a shipwrecked person who learns to live in a certain sense with the land, not on it, not like Robinson Crusoe, whose goal is to colonize his little island, but more like Marco Polo, whose sense of the marvelous never fails him, and who is always a traveler, a provisional guest, not a freeloader, conqueror, or raider. Because the exile sees things in terms both of what has been left behind, and what is actual here or now, there is a double perspective that never sees things in isolation.

Polybius’ own shipwrecked condition may have allowed him to reach conclusions about Rome’s strategic culture and trajectory that would have eluded other, more rooted, observers. It also meant that he was obliged to traverse the treacherous reefs of Rome’s culture wars, in a high society that entertained a bizarre, schizoid relationship with Greek culture. This was an era, after all, when leading politicians such as Cato openly associated Hellenism with sexual prurience, social decadence, and political disorder — all while seeking instruction from Athenian savants, admiring Thucydides, and quoting Homer. The historian was therefore required to walk something of a literary tightrope: providing an unvarnished assessment of the new hegemon’s strategic performance for the benefit of his fellow Greeks, yet taking care not to unduly alienate his Roman hosts and captors. There are certainly moments when the political detainee opts for circumspection over candor. For instance, when broaching the issue of the final destruction of Carthage — an event which sent ripples across the Mediterranean — Polybius avoids taking a clear position on the strategic necessity of such a radically punitive action.

All in all, however, one cannot help but be impressed by the dexterity with which he pulls off this intellectual balancing act. Although the Greek historian clearly admired Rome’s patriotic vigor and military prowess, along with aspects of its politeia, or socio-political structure, he was also unabashedly critical of what he perceived as early signs of Roman imperial overreach and hubris in the conduct of their “universal domination.” As University of Toronto professor Ryan Balot notes, Polybius was “no political anthropologist,” and his “account was far from value neutral.” Instead, he

offered a careful ethical appraisal of Rome’s domestic and foreign politics, with a view both to praising the Romans for their virtues and to criticizing the Romans’ excesses and self-destructive tendencies. His critique (…) was ameliorative. He posed his ethical challenges to the Romans with a deeper educational intention in mind, namely, to challenge the Romans’ self-destructive tendencies to behave harshly, arrogantly, and overconfidently.

Anacylosis and the Question of Hegemonic Decline

Like most Greco-Roman thinkers prior to the advent of teleological Christianity, Polybius understood time as more circular than linear. Drawing on an organicist vision of politics that can be traced back to the pre-Socratic age, Polybius argued that nations were ensnared within a quasi-biological cycle of growth and degeneration from which there can be no escape. There are two agencies “by which every state is liable to decay,” he explained, “the one external and the other a growth of the state itself.” There could be no “fixed rule about the former,” but the latter was a “regular process.” This process, which Polybius terms anacylosis, occurs as a polis’ system of government rotates through three separate conditions — monarchy, aristocracy, and democracy — each of which conceals, like a sinister larval parasite, its corrupted form.

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Monarchy usually devolved into tyranny, aristocracy into oligarchy, and democracy — the most dangerous system of all — inevitably collapsed into what Polybius called ochlocracy, i.e. mob (ochlos) rule. In an ochlocracy, the people are governed by thumos (passion, wrath, and the desire for recognition), rather than logimos (reason), and inevitably end up turning to a monarch in a desperate quest for order, thus setting off the cycle once more. In one of the more remarkable passages of the Histories, the Achaean compares the masses to an ocean, whose seemingly calm surface could, in the space of an instant, be whipped up by a ruthless demagogue into a raging tempest.

Such politically destructive storms could not be avoided, but they could be delayed. Famously, Polybius attributed Rome’s successful forestalling of anacylosis to its institutions, and to its “mixed constitution.” The Roman politeia, which combined elements of all three systems of government — democracy in the form of elections, aristocracy in the form of the senatorial class, and monarchic in the form of the considerable powers granted to consuls — maintained a state of delicate equilibrium, “like a well-trimmed boat.”

For Polybius, great-power competition was fundamentally a two-level game, and Rome’s imperial success was directly linked to the solidity of its internal political arrangement. The First Punic War, he suggested, lasted for so long (23 years) because both Rome and Carthage were “at this period still uncorrupted in principle, moderate in fortune, and equal in strength.” By the time of the Hannibalic War or Second Punic War, however, the Carthaginian system had begun to degenerate, until finally it had succumbed to the corrosive political forces which affect all empires. Polybius stresses the strategic importance of time — or of windows of opportunity — in bouts of protracted competition. One of the reasons Rome prevailed, he suggests, was because even though it may have been equal to Carthage at the outset of the competition, it was on an ascending curve, while Carthage’s power trajectory had begun to trend downward.

The power and prosperity of Carthage had developed far earlier than that of Rome, and in proportion to this her strength had begun to decline, while that of Rome was at its height, at least so far as her system of government was concerned.

Rome’s social cohesiveness and political stability had provided it with the necessary reservoirs of resilience to weather its enormous losses during the Second Punic War, as well as a series of crushing defeats. Patriotic unity in the face of misfortune, Polybius argued, was preserved through the shared memory of “the discipline of many struggles and troubles,” and by the “light of experience gained in disaster.” Indeed, some of the more interesting passages in the Histories deal with collective memory, and with the dangers of strategic amnesia. For Polybius, it was only when a state’s elites had a clear memory of past sacrifices, and of the efforts that had led to the construction of a political order, that they were capable of mustering the will to act in defense of that same order. The rapidity with which such recollections of the fragility of order and peace seemed to dissipate depressed Polybius, and — in his opinion — rendered anacylosis grimly ineluctable.

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The robustness of Rome’s politeia, Polybius argued, was in part tied to its citizens’ recognition of the importance of strong, shared civic traditions in arresting the process of memorial entropy that inevitably leads to disunity and decline. The Greek historian comments approvingly on the various festivals, rites, and traditions designed to inculcate in every Roman the virtues of self-sacrifice, along with a healthy love of the state. He appeared particularly taken with the Roman aristocratic funeral, elaborately staged events featuring ancestor masks, long narrations of the martial exploits of the deceased and his forebears, and a great deal of pomp and circumstance. “There could not easily be a more ennobling spectacle for a young man who aspires to fame and virtue,” he enthuses, positing that by this means future generations are inspired to remember past struggles and continuously strive toward self-sacrifice and glory in the service of Rome.

Like many ancient historians, Polybius believed in the power of education through example, and through the actions of a set of paradigmatic figures. The most memorable characters in the Histories are thus paragons of prudence and virtue, men who retain a strong awareness of the fickleness of tyche, or fortune, and whose actions are guided by moderation and empathy. One such example would be Aemilius Paullus, who in a speech following his triumph over the Macedonian King Perseus, exhorts his Roman comrades to learn from their experience:

“It is chiefly,” he said, “at these moments when we ourselves or our country are most successful that we should reflect on the opposite extremity of fortune; for only thus, and then with difficulty, shall we prove moderate in the season of prosperity.”

“The difference,” he said, “between foolish and wise men lies in this, that the former are schooled by their misfortunes and the latter by those of others.”

In another remarkably cinematic moment, Polybius recounts standing next to Scipio Aemilianus during the burning of Carthage. Moved to tears by the scene, Scipio purportedly whispered Homeric verses, quoting Hector predicting the destruction of Troy. Another version of the scene has the Roman general grasping his friend’s hands, and mentioning his “dread foreboding” that one day the same doom would be visited on his own country. “It would be difficult to mention an utterance more statesmanlike and more profound,” gushes Polybius. For the Greek historian, Roman primacy could only be preserved if its security managers preserved — through the medium of applied history and moral exemplars — such a sense of prudence and empathy, along with an alertness to the capriciousness of fortune, which, to quote Hannibal in the Histories, “by a slight turn in the scale” can bring about geopolitical “changes of the greatest moment as if she were sporting with little children.” Driving this lesson home, darker, more cautionary tales are proffered in the form of the vainglorious fallen — tragic figures such as Philip V of Macedon who, despite being initially viewed as “the darling of the whole of Greece,” gradually succumbs to his more irascible impulses, morphing into a sanguinary despot with a taste for “human blood and the slaughter and betrayal of his allies.”

Hubris and Imperial Overreach

Polybius’ reflections on Roman imperialism are tinged with the same melancholy that suffuse his discussion of domestic political systems. Indeed, for the Achaean, hubris erupts when a nation’s foreign policy begins to suffer from the same maladies that afflict its domestic system of government — i.e. moral degeneration and strategic amnesia. Polybius was also remarkably forthright in his discussion of the tenuousness of “total victory” — particularly in insurgency-prone regions. Commenting on the Carthaginians’ mismanagement of their territories in Spain, he pointedly remarks that

while success in policy and victory in the field are great things, it requires much more skill and caution to make a good use of such success (…) they [the Carthaginians] had not learnt that those who preserve their supremacy best are those who adhere to the same principles by which they originally established it.

When a nation’s foreign policy is unmoored from its founding principles, or — worse still — reflects the pathologies of its own domestic dysfunction, a sudden, swift reversal in geopolitical fortune is likely to follow. As the classicist Arthur Eckstein notes, many of the historian’s predecessors and contemporaries shared this pessimistic view of the corrupting effects of power. Where Polybius differs somewhat is in the urgency of his tone and in his desire that “his audience be aware of this corrupting trend, and fight against it.”

Throughout the Histories, Polybius reminds his Roman readership — sometimes subtly, sometimes not so subtly — that primacy can only endure if it appears more benevolent, just, and conducive to prosperity than the system or lack of system that preceded it. A Roman foreign policy that operated at a disjuncture from the very virtues that had enabled the Italian city-state to attain its hegemonic position would only nurture resentment, for “it is by kind treatment of their neighbors and by holding out the prospect of further benefits that men acquire power.” Wise hegemons should not engage in overly punitive military policies, for “good men should not make war on wrongdoers with the object of destroying or exterminating them, but with that of correcting and reforming their errors.”

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As Polybius contemplated the future of Roman imperial rule, his reflections began to appear more pessimistic. Noble figures such as Scipio Africanus and Scipio Aemilianus, with their ancient military virtue and humble acceptance of the role of contingency, are depicted as the granite-faced avatars of a dying era. Polybius frequently alludes to the fact that with Rome’s expansion, financial corruption, bureaucratic indolence, and strategic complacency have become endemic. He gives various examples of Roman boorishness and cultural insensitivity. One such anecdote involves a Roman diplomat sent to mediate a dispute between a Greek Seleucid king and Ptolemaic Egypt. Without giving the Greek monarch any time to deliberate with his advisers, the Roman envoy traces a circle in the sand and orders the king to give an answer before setting foot outside the circle. This action, Polybius notes, was “offensive and exceedingly arrogant.” The Achaean is also bluntly critical of the Roman decision, following the seizure of Syracuse in 212 B.C., to denude the city of all its art and riches, observing that it would only stoke the resentment of the despoiled and was therefore strategically shortsighted in addition to immoral. Perhaps most significantly, the surviving fragments of the Histories end with the ominous image of Polybius watching a gaggle of braying Roman legionaries roll dice across priceless works of art, torn from the smoking ruins of Corinth.

The Enduring Relevance of Polybius

It is unfortunate that Polybius is not as widely read as he once was. Part of the problem may be that he is not the most accessible of historians. Indeed, scholars have long griped about the dryness of his prose, which is bare of the stylistic embellishments and rhetorical adornments so characteristic of other classical writers. Ancient critics scoffed that Polybius’ Histories were one of the major works that socialites liked to display on their bookshelves but never actually read in their entirety, while the great classicist Arnaldo Momigliano — in a rather waspish turn of phrase — quipped that Polybius “wrote as badly as the professors who studied him.”

Notwithstanding these stylistic critiques, there is evidence that in reality Polybius exerted an enormous influence over successive generations of thinkers. First in the classical era, with towering figures such as Cicero and Livy praising Polybius as “a particularly fine author,” and “an author who deserves great respect,” then following his eventual rediscovery in fifteenth-century Florence after centuries of obscurity. Indeed, the adventurous academic’s painstaking descriptions of Roman military modernization and politics were an object of fascination during the Renaissance and early Baroque eras. Machiavelli, in particular, was captivated by Polybius’ theories, as was the great sixteenth-century neostoic Justus Lipsius, who called for the reorganization of modern armies along the lines of the Roman legions portrayed in the Histories. Polybius’ ideas on the virtues of a mixed constitution also shaped Enlightenment ideals, influencing luminaries ranging from Montesquieu to the Founding Fathers of the United States, while saturnine Victorians chewed over his concept of anacylosis as they debated the extent and duration of British imperial primacy.

What relevance do the Histories have for our own interstitial age? Can the Greek historian’s views on the conduct of geopolitical analysis help us refine our ability to engage with complexity and develop more thoughtful approaches to emerging challenges? And how can Polybian insights be applied to the present condition, as the United States grapples with growing domestic disunity, the rise of populism, and its own relative decline?

Embracing the Polybian Mode of Inquiry in the Study of Foreign Relations

Polybius took a multidisciplinary intellectual approach to the study of international affairs, and sought — like most effective grand strategists — to detect patterns across time, space, and scale. In this, he was also a product of his times. Indeed, ancient Greek culture distinguished between different modes of knowledge, and between speculative reason and practical wisdom. As Aristotle observes in his Nichomachean Ethics, the sphere of political action was one of ambiguity, inconstancy and variety — one that necessitated its own form of intelligence or “practical wisdom”: whereas “scientific knowledge is demonstrable, skill and practical wisdom are concerned with what is otherwise.” Geopolitics is a fundamentally human endeavor, ill-suited to the positivist, quantitative approaches now increasingly prevalent within the American social sciences. Polybius would no doubt be alarmed that in so many quarters (albeit thankfully not all) scholarly rigor has also come to be associated with universal models and parsimonious theories — rigid schema that seek to redefine the “cloudlike subject of [international] politics as the object of a clocklike science.” At a time when the field of applied history appears caught in a grim death spiral of its own, Polybius’ Histories serve as a powerful reminder of its prudential value — not only in terms of understanding the past, but also as a means of preparing for the onslaughts of Tyche — or Fortune, that most fickle of goddesses. As University of Edinburgh professor Robert Crowcroft rightly notes, “if one makes a claim to expertise in cause and effect, one should be trained to discern patterns and project trends forward.” A training in applied history can allow for greater intellectual agility, including with regard to the framing and conceptualization of epoch-spanning and cross-regional trends. Were he alive today, Polybius would most likely second the call, originating in Australia, to recast our collective mental map of the Asia-Pacific by referring to it as the Indo-Pacific. Indeed, the Indian and Pacific oceans now form part of a larger strategic continuum for U.S. defense planners, just as the Eastern and Western halves of the Mediterranean merged into one geopolitical space in the course of the Greek historian’s lifetime.

Great Power Competition Is a Competition Between Domestic Systems

Another of Polybius’s major insights is that any protracted bipolar struggle will likely constitute a death match between two domestic political systems. The Rome-Carthage rivalry was a grueling conflict of attrition that severely taxed the resources, morale, and alliance structures of both states. While Rome’s military efficiency and capacity for innovation played a major role in its final victory, Polybius argues that its institutional solidity and sense of societal cohesiveness played an equally significant part. As the United States seeks to restructure its grand strategy around the concept of great power competition, it must remain mindful of the need to strengthen its economic and societal foundations at home, by striving to remain a beacon of openness, freedom, and innovation. Equally important will be uniting the American people around a revived sense of shared destiny via a renewed emphasis on civics, national history, and a political discourse that privileges unity of purpose over the narcissism of small differences.

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International Order and the Perils of Strategic Amnesia

Indeed, Polybius also reminds us of the dangers inherent to a foreign policy unmoored from its nation’s founding principles. The current U.S. president’s disavowal of some of these core tenets — the American Republic’s creedal nature and its basis in civic rather than cultural nationalism — has fueled fears of an eventual renunciation of Washington’s international mission. Both are, after all, closely linked. America’s unique sense of political community has historically underpinned its postwar internationalism and sense of “ethical egoism.” It has also furnished the ideational cement for its alliances with like-minded democratic powers, and the spiritual foundations of its refusal to let authoritarian powers carve out exclusionary spheres of influence. While some of the current debates surrounding the concept of a liberal international order may occasionally seem somewhat circular and tedious — especially for foreign observers troubled by the rise of authoritarian actors, and mindful of the overall benefits of American leadership — their intensity does also serve a useful purpose. Indeed, by taking aim at some of the more rosy-hued preconceptions of the American strategic community, these critiques force the order’s champions to return to first principles — and subsequently present a more balanced, thoughtful, and accessible defense of the virtues of American primacy to their fellow citizens and allies. Indeed, according to Polybius, one of the main accelerants of decline is a nation’s tendency toward collective amnesia, and its denizens’ tendency, after barely a few generations, to forget the struggles and sacrifices that led to their dominance of the international system in the first place. By refocusing public attention on the conditions under which postwar statesmen labored to structure various aspects of the extant order, strategic commentators can help build a more considered, and less reflexive, base of support for American internationalism and leadership.

Prudence and Humility Buttress Primacy in an Era of Relative Decline

Last but not least, American primacy can only be preserved if it continues to appear more appealing than various structural alternatives, ranging from competitive multipolarity to a world divided by a twenty-first century concert of nations, or segmented into spheres of influence. In an era characterized by a decline in U.S. relative power, this will require a novel approach, one characterized by greater prudence and humility, and laser-focused on the cultivation and preservation of alliances. If Rome prevailed in its system-wide competition, Polybius suggests, it was also because, by and large, it appeared to offer smaller Mediterranean polities a more attractive and less coercive international order than that proposed by Carthage. The Polybian emphasis on strategic empathy and respectful diplomacy could prove instructive for current and future U.S. administrations as they seek to enroll the help of other, less powerful states in their global competitive strategy against authoritarian behemoths. Polybius’ own colorful life — as a Greek observer of Rome’s rise — also serves as a demonstration of the virtues of travel, multilingualism, and deep-rooted cultural awareness when conducting strategic assessments of both allies and adversaries.

It also suggests that foreign friends of hegemons, by remaining at a certain critical distance, can prove useful and are occasionally worth listening to. This has, of course, been a conceit of Europeans — and of the British in particular — ever since America’s rise to international prominence and Prime Minister Harold Macmillan’s condescending remark that London should play Greece to Washington’s Rome. Such notions have often been breezily dismissed by self-assured American statesmen and commentators — much as Virgil in the Aeneid dismissively contrasted the airy, intellectual Greeks to the vigorous, conquering Romans. Nevertheless, in this day and age, the defense of the existent order can no longer be a disproportionately American endeavor. Without greater unity and a shared sense of urgency, the world’s community of democracies may well end up like the squabbling Greek states at the beginning of Polybius’ Histories: mere shadows of their former glory, relegated to the sidelines of history as another great power — this time located to the East — forcibly takes the reins of the international system.

Iskander Rehman is a Senior Fellow at the Pell Center for International Relations and Public Policy, and an Adjunct Senior Fellow at the Center for a New American Security. He holds a PhD in Political Science with distinction from the Institute of Political Studies in Paris (Sciences Po) and is a contributing editor at War on the Rocks. He can be followed on Twitter at @IskanderRehman

 

jeudi, 04 avril 2019

Hadrien Desuin : « Vers une nouvelle Groß Koalition au Parlement européen? »

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Hadrien Desuin : « Vers une nouvelle Groß Koalition au Parlement européen? »

Une note d’analyse signée Hadrien Desuin*

Ex: http://geopragma.fr

À l’issue des élections européennes, où chaque camp est parti en ordre dispersé, une recomposition aura lieu pour former une majorité parlementaire. Face à l’essor des partis populistes et souverainistes, la majorité du parlement européen devrait resserrer ses rangs autour du groupe libéral.

C’était un vœu d’Emmanuel Macron qu’il avait prononcé à la Sorbonne dès septembre 2017 à la faveur du Brexit. A l’aide de listes transnationales, le Parlement européen devait s’ériger en Constituante en 2019 et se mettre en marche vers une Europe fédérale. Pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024, le président français voyait déjà ses athlètes courir sous les couleurs de l’Union Européenne…

Toute l’Europe applaudit l’enthousiasme du président français. On lui remet le prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle en compagnie d’Angela Merkel. Mais toutes ces envolées visionnaires sont progressivement archivées pour mémoire. Les Allemands refusent de partager leurs économies et se contentent de mettre à jour le traité de l’Élysée de 1963. De fait, il n’y a ni liste transnationale, ni circonscription unique et encore moins de constituante.

Le découpage électoral, laissé à la discrétion des États-membres, fait de chacune des 27 campagnes nationales des événements politiques isolés. À part quelques personnalités venues symboliser l’unité européenne lors des grandes réunions publiques, on voit bien que le PPE (Parti Populaire Européen) ou le PSE (Parti Socialiste Européen) ont des rôles réduits. Ce sont des plateformes où cohabitent des partis aussi divers que Les Républicains de Laurent Wauquiez et le Fidesz de Victor Orban et qui, sans discipline de groupe, votent en fonction de leurs intérêts propres et parfois les uns contre les autres. De même, peu d’électeurs soupçonnent l’existence de l’ENL (Europe des Nations et des Libertés) et de l’ECR (Conservateurs et réformistes européens), les groupes qui représentent respectivement les populistes de droite et les conservateurs. Si le Parlement européen est très peu connu de ses électeurs, ceci peut aisément s’expliquer. En dehors de la confiance accordée à la Commission en début de mandature, cette assemblée de 750 membres n’a pas de réels pouvoirs législatifs. L’abstention bat donc tous les records.

Bien des rédactions ont d’ailleurs renoncé à décrire les méandres de la petite politique européenne à Strasbourg et Bruxelles, alors que les péripéties parisiennes, berlinoises ou romaines couvrent quotidiennement les journaux nationaux les plus respectés. Pour une campagne strictement européenne, il faudrait des médias européens. Or le seul quotidien dont la diffusion est proprement européenne est The New-York Times… Le journal a repris le nom de sa maison mère puisque le titre International Herald Tribune peinait à faire vendre. Ses pages en anglais traitent d’ailleurs plus souvent des différentes actualités nationales plutôt que de la machine Bruxelloise. Les chaînes de télévision comme Euronews n’ont pas non plus d’énormes succès d’audience. Le multilinguisme, comme le globish, a ses limites culturelles.

Coalition « roumaine »?

A la veille de ces élections du 26 au 29 mai 2019, les 750 députés sortants sont répartis en huit groupes. La majorité est composée des 218 députés du centre-droit PPE emmené par le bavarois Manfred Weber (CSU), alliés aux 186 députés sociaux-démocrates du PSE (dont les populistes du SMER slovaque et du PSD roumain). Ces derniers ont choisit le hollandais Frans Timmermans comme candidat à la tête de la commission. Avec un total de 404 parlementaires, ils peuvent se passer de leurs alliés libéraux d’ADLE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe). Le groupe dirigé par le belge Guy Verhofstadt a  68 députés (dont quatre de l’ANO du tchèque Andrej Babis.)

Après le 29 mai, la grosse coalition ne pourra plus se passer des libéraux pour atteindre la nouvelle majorité absolue fixée avec le Brexit à 353 députés. Ces derniers pourraient passer la barre des 100 députés avec Ciudadanos et LREM mais aussi les libéraux allemands et polonais. Le parti du président Macron voulait dynamiter les anciens partis du parlement et fédérer autour de lui un nouveau groupe central opposé aux populistes. Là encore ses ambitions se sont fracassées sur la résistance de la bipolarité allemande. Il est très probable que les successeurs et alliés idéologique

s du Modem reviennent de là où ils viennent: le groupe euro-libéral ALDE. Un renfort qui comblerait la baisse de la majorité actuelle du PPE sous la barre des 200 députés et du PSE sous les 150 représentants. La CDU en Allemagne, LR en France ou le PP en Espagne prévoient une érosion de leur socle électoral. De même pour le PS, le PD italien et le SPD allemands qui anticipent des scores plus faibles qu’en 2014. On se retrouverait alors dans une grosse coalition à trois qu’on pourrait qualifier de « coalition roumaine » (aux couleurs du drapeau de la Roumanie) : centre droit en bleu; centre libéral en jaune et centre-gauche en rouge. Cet attelage pourrait encore se passer des écologistes du groupe ALE, aujourd’hui au nombre de 52 mais dont le positionnement dans l’opposition est très ambiguë, partagé qu’il est entre les factions gestionnaires et contestataires. En revanche les libéraux ne devraient pas être assez nombreux pour former à eux seuls une coalition avec le centre-droit ou le centre-gauche. De même le centre droit ne serait pas assez fort pour se coaliser avec les libéraux et les conservateurs. Leur vision de l’Europe sont de toutes les façons trop divergentes.

Big bang souverainiste?

L’opposition, quant à elle, est scindée en quatre petits groupes répartis à droite et à gauche. Le principal, ECR (Conservateurs et Réformistes Européens) compte 74 députés dont 19 polonais principalement du PiS, et 19 conservateurs britanniques. Ce groupe va souffrir du Brexit et cherche à s’élargir. Il a déjà rallié Nicolas Dupont-Aignan qui selon les sondages pourrait obtenir une poignée de députés ainsi que les démocrates suédois. La rencontre entre Salvini et Kascinsky a été très commentée puisqu’elle pourrait entamer un « big bang » chez les souverainistes de droite si les italiens de la Lega ou les autrichiens du FPO passaient chez les conservateurs. Par ailleurs, le groupe EFDD (Europe de la liberté et de la démocratie directe) dont 19 élus sur 43 viennent du UKIP britannique cherche aussi à s’élargir (il faut 7 nationalités différentes au sein de chaque groupe et les moyens procurés par la formation d’un groupe ne sont pas négligeables). La composante M5S du groupe est très volatile idéologiquement et constitue une inconnue importante de l’équation. Ses relations avec la Lega sont compliquées et ne devraient pas faciliter l’union des souverainistes de droite dans un seul groupe au lieu de trois. Le groupe ENL (Europe des Nations et des Libertés) regroupe quant à lui 15 élus du RN français, 4 du FPÖ autrichien, 4 du PVV néerlandais et 6 de la Lega italienne. Le départ du député britannique devrait être compensé par l’arrivée de Vox, un mouvement national espagnol qui a le vent en poupe.

Enfin la gauche radicale regroupée au sein du groupe GUE (Gauche Unitaire Européenne) peine à faire campagne en restant unie. Les 52 députés sortant qui regroupent des communistes et des populistes de LFI ou de Podemos repousseront au lendemain du scrutin la négociation pour la formation du groupe. Leur score ne devrait pas baisser.

Sur le papier, la grande coalition majoritaire semble assurée de se voir reconduite. Avec la bonne tenue du groupe ALDE et en dépit de l’affaiblissement annoncée du PPE et du PSE, le parlement gravitera autour de son centre libéral. Ce sera un parlement à l’image du Bundestag dont le système représentatif proportionnel est assez proche. On devrait donc avoir une nouvelle commission centriste et libérale, dont la majorité sera seule face à une opposition eurosceptique et populiste. Si Manfred Weber a peu de chance d’obtenir la présidence de la commission, l’Europe à l’allemande a encore quelques années devant elle.

*Hadrien Desuin, chercheur associé chez Geopragma 

Universalisme islamique et droit-de-l’hommiste, même combat ?

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Universalisme islamique et droit-de-l’hommiste, même combat ?

Par Laurence Maugest, essayiste

La Charia pour l’Islam et l’ordre mondial pour les Droits de l’Homme. Existe-t-il des points de convergence ? Pour Laurence Maugest, contributrice régulière pour Polémia, c’est indubitable.

L’idéologie des Droits de l’Homme a en commun avec l’Islam de se vouer à la création d’un homme « sur-mesure », « construit », corseté dans des règles.

La religion musulmane est une doctrine qui s’immisce dans la vie privée des pratiquants, dans ses moindres recoins, lavage de mains, nourriture,  relations sexuelles…Tout est indiqué dans un calendrier que le bon musulman doit suivre à la lettre.

Curieusement, nous sommes dans l’obligation de noter que l’idéologie des Droits de l’Homme, notamment par les principes de précaution qu’elle sécrète, suit le même chemin.En effet, cette “religion” laïque devient de plus en plus invasive dans nos univers et s’évertue, de jour en jour, à réglementer davantage notre vie intime. Tel l’Islam, les Droits de l’Homme entrent dans nos foyers : des fessées aux enfants, maintenant interdites,au contenu de nos frigidaires, nous obligeant par exemple, à privilégier les légumes et à proscrire de plus en plus la viande.

Ces « avancées » se font toujours sous les coups de butoir de la culpabilité et nous mènent systématiquement à un résultat identique : notre déresponsabilisation « d’être libre ».

Le point de convergence, presque troublant, entre l’intrusion de l’Islam et celle des Droits de l’homme trouve son acmé dans ce qu’il y a de plus intime dans la vie des individus et de plus fondateur dans une société : la relation entre les hommes et les femmes.

Des chemins différents, voire opposés, aboutissent à un résultat identique

La mise à mal de la relation hommes – femmes :

  • Dans le monde masculin musulman, la femme doit se résoudre à « ne pas être », à « se dissoudre », à se dissimuler sous un voile, en dehors du regard de son père, de ses frères et de son mari.
  • L’homme occidental, lui est maintenu par l’épée des Droits de la Femme dans les reins, etne doit plus exprimer son désir.Il sera perçu, de plus en plus souvent, comme un prédateur, à surveiller de près et à maintenir à distance.

Faut-il rappeler qu’aux Etats Unis, les hommes rechignent parfois à monter dans un ascenseur seul avec une femme de peur de se retrouver devant le Juge et de payer un avocat?

Faut-il rappeler que, depuis que les européens rejettent leur histoire qui les a construits, leur avenir est lisible dans le présent des Etats Unis ? Ce qui, évidemment, n’est pas pour nous réjouir sous réserve que l’on ne soit pas avocat.

Trois autres points communs :

  • L’hyper sexualisation des relations hommes – femmes qui se révèle dans une forme d’obsession pathologique qui gomme, au passage, toutes possibilités de rencontresautreset de sympathie en dehors du sexe. Ce qui, avouons-le, est particulièrement réducteur en ce qui concerne la richesse des échanges entre les êtres en général.Ceci relève d’une limitation au corps et réduit à l’animalité notre gent humaine pourvue, pourtant, d’un cortex cérébral qui a fait ses preuves.
  • L’apartheid sexuel qui n’est pas sans rappeler la prophétie d’Alfred de Vigny (*) :

« Bientôt, se retirant dans un hideux royaume,
La Femme aura Gomorrhe et l’Homme aura Sodome,
Et, se jetant, de loin, un regard irrité,
Les deux sexes mourront chacun de son côté. »

  • La judiciarisation progressive des relations entre les hommes et les femmes

Ce dernier point commun entre l’Islam et les Droits de l’Homme « la judiciarisation exponentielle» concerne l’ensemble de la société. En effet, la mode actuelle privilégie, après la délation dans les hashtags en tous genres, les plaintes et les appels à la justice au moindre « dérapage ».  Rappelons-nous avec Rémi Brague que si  « le christianisme est la religion de l’absolu (Hegel),…l’Islam est un système politique  et juridique ». (*)

En cela nous pouvons conclure que l’Islam s’apparente davantage au Droits de l’Homme qu’au christianisme.

Dis-moi ce que tu veux, je te dirai qui tu es

Le christianisme porte en lui une visée universelle certes, mais qui concerne l’au-delà : « Mon royaume n’est pas de ce monde ».

Ce qui est loin d’être le cas de l’Islam et de son point d’orgue : la Charia qui vise à l’élargissement de la « oumma » (« Communauté mondiale des croyants »).

Les « droits-de-l’hommistes », eux, déploient une énergie considérable à détruire les frontières. Ceci, sous le prétexte que seul « un ordre mondial » assurera l’équilibre politique,  la santé écologique de la planète, la démographie et la sécurité de la population, notamment des femmes.

L’Islam et les Droits de l’Homme poursuivent donc un but similaire, l’universalisme sur Terre pour l’Islam, le cosmopolitisme mondial en ce qui concerne les Droits de l’Homme.

Un problème de taille

Le Monde est vaste et demeure, pour notre bonheur, pétris de diversités et de cultures variées.

Olivier Rey montre que tout ce qui est grand ou plus précisément grandit trop est source d’accidents. Ces aléas concernent le domaine biologique et aussi le champ géopolitique. (**)

Pensons à la superficie de la Russie qui impose à ce pays, depuis des siècles, un régime fort pour éviter le chaos susceptible de naître dans la confrontation des peuples si différents qui la composent.

Si les musulmans peuvent espérer que leurs règles de vie contrôlent la communauté des croyants, les mondialistes, eux, n’ont pas de Coran ou de petit livre rouge pour jouer le rôle de partition sévère et raide  dans un monde disparate qu’ils rêvent d’unifier.

C’est pourquoi, les Droits de l’Homme trouvent ici leur place naturelle et leur rôle de « régulateur des soucis de taille et de disparité ». Ainsi, plus l’empire mondialiste s’étendra, plus les commandements des Droits de l’Homme deviendront rigides, toujours plus répressifs, toujours plus liberticides.

Cela signifie, en définitive, que le démantèlement des frontières, nationales, culturelles, individuelles (en ce qui relève de la singularité des êtres qui est de moins en moins respectée au profit de leur nivellement), nous amène, peu ou prou, à un système politique tyrannique, seul, capable de faire obéir tout ce monde-là !

Nous sommes en train de perdre notre « responsabilité » d’être humain et la grande liberté qui s’y attache. Ce « Libre arbitre » qui nous fut offert par notre histoire gréco-latine et chrétienne sensible au développement personnel qui ne peut s’épanouir que dans une culture enracinée dans l’espace et le temps.

Il y a une membrane fondamentale que les règles islamiques comme les doctrines tyranniques des Droits de l’Homme ne détruisent pas mais, obstruent, bien au contraire,  pour notre malheur, il s’agit de notre relation au monde. Cette membrane osmotique qui, depuis la nuit des temps, ouvre l’homme comme sujet identifié, responsable, curieux et questionnant à l’univers qui l’entoure et aux mystères de la vie. Cet homme debout ne pourra plus être dans un système qui épingle « hors la loi » toutes singularités, judiciarise à tour de bras et surtout, est convaincu de son savoir ce qui inhibe, inévitablement, tout questionnement.

Laurence Maugest
5/12/2018

(*)  Libérons-nous du féminisme !, Bérénice Levet, https://www.youtube.com/watch?v=PJ6GUtAoqDM

(**) Une question de taille, Olivier Rey, https://miscellanees01.wordpress.com/2015/07/27/olivier-r... (Vidéo)

Source : Correspondance Polémia

How Brzezinski's Chessboard Degenerated Into Brennan's Russophobia

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How Brzezinski's Chessboard Degenerated Into Brennan's Russophobia
 
 

“Russia is an inalienable and organic part of Greater Europe and European civilization. Our citizens think of themselves as European. That’s why Russia proposes moving towards the creation of a common economic space from the Atlantic to the Pacific Ocean, a community referred to by Russian experts as ‘the Union of Europe’ which will strengthen Russia’s potential in its economic pivot toward the ‘New Asia.’” Vladimir Putin, President of the Russian Federation, February 2012

The allegations of ‘Russian meddling’ only make sense if they’re put into a broader geopolitical context. Once we realize that Washington is implementing an aggressive “containment” strategy to militarily encircle Russia and China in order to spread its tentacles across Central Asian, then we begin to understand that Russia is not the perpetrator of the hostilities and propaganda, but the victim. The Russia hacking allegations are part of a larger asymmetrical-information war that has been joined by the entire Washington political establishment. The objective is to methodically weaken an emerging rival while reinforcing US global hegemony.

Try to imagine for a minute, that the hacking claims were not part of a sinister plan by Vladimir Putin “to sow discord and division” in the United States, but were conjured up to create an external threat that would justify an aggressive response from Washington. That’s what Russiagate is really all about.

US policymakers and their allies in the military and Intelligence agencies, know that relations with Russia are bound to get increasingly confrontational, mainly because Washington is determined to pursue its ambitious “pivot” to Asia plan. This new regional strategy focuses on “strengthening bilateral security alliances, expanding trade and investment, and forging a broad-based military presence.” In short, the US is determined to maintain its global supremacy by establishing military outposts across Eurasia, continuing to tighten the noose around Russia and China, and reinforcing its position as the dominant player in the most populous and prosperous region in the world. The plan was first presented in its skeletal form by the architect of Washington’s plan to rule the world, Zbigniew Brzezinski. Here’s how Jimmy Carter’s former national security advisor summed it up in his 1997 magnum opus, The Grand Chessboard: American Primacy And Its Geostrategic Imperatives:

“For America, the chief geopolitical prize is Eurasia… (p.30)….. Eurasia is the globe’s largest continent and is geopolitically axial. A power that dominates Eurasia would control two of the world’s three most advanced and economically productive regions. …. About 75 per cent of the world’s people live in Eurasia, and most of the world’s physical wealth is there as well, both in its enterprises and underneath its soil. Eurasia accounts for 60 per cent of the world’s GNP and about three-fourths of the world’s known energy resources.” (“The Grand Chessboard:American Primacy And Its Geostrategic Imperatives”, Zbigniew Brzezinski, Basic Books, page 31, 1997)

14 years after those words were written, former Secretary of State Hillary Clinton took up the banner of imperial expansion and demanded a dramatic shift in US foreign policy that would focus primarily on increasing America’s military footprint in Asia. It was Clinton who first coined the term “pivot” in a speech she delivered in 2010 titled “America’s Pacific Century”. Here’s an excerpt from the speech:

“As the war in Iraq winds down and America begins to withdraw its forces from Afghanistan, the United States stands at a pivot point. Over the last 10 years, we have allocated immense resources to those two theaters. In the next 10 years, we need to be smart and systematic about where we invest time and energy, so that we put ourselves in the best position to sustain our leadership, secure our interests, and advance our values. One of the most important tasks of American statecraft over the next decade will therefore be to lock in a substantially increased investment — diplomatic, economic, strategic, and otherwise — in the Asia-Pacific region…

Open markets in Asia provide the United States with unprecedented opportunities for investment, trade, and access to cutting-edge technology…..American firms (need) to tap into the vast and growing consumer base of Asia…The region already generates more than half of global output and nearly half of global trade. As we strive to meet President Obama’s goal of doubling exports by 2015, we are looking for opportunities to do even more business in Asia…and our investment opportunities in Asia’s dynamic markets.”

(“America’s Pacific Century”, Secretary of State Hillary Clinton”, Foreign Policy Magazine, 2011)

The pivot strategy is not some trifling rehash of the 19th century “Great Game” promoted by think-tank fantasists and conspiracy theorists. It is Washington’s premier foreign policy doctrine, a ‘rebalancing’ theory that focuses on increasing US military and diplomatic presence across the Asian landmass. Naturally, NATO’s ominous troop movements on Russia’s western flank and Washington’s provocative naval operations in the South China Sea have sent up red flags in Moscow and Beijing. Former Chinese President Hu Jintao summed it up like this:

“The United States has strengthened its military deployments in the Asia-Pacific region, strengthened the US-Japan military alliance, strengthened strategic cooperation with India, improved relations with Vietnam, inveigled Pakistan, established a pro-American government in Afghanistan, increased arms sales to Taiwan, and so on. They have extended outposts and placed pressure points on us from the east, south, and west.”

Russian President Vladimir Putin has been equally critical of Washington’s erratic behavior. NATO’s eastward expansion has convinced Putin that the US will continue to be a disruptive force on the continent for the foreseeable future. Both leaders worry that Washington’s relentless provocations will lead to an unexpected clash that will end in war.

Even so, the political class has fully embraced the pivot strategy as a last-gasp attempt to roll back the clock to the post war era when the world’s industrial centers were in ruins and America was the only game in town. Now the center of gravity has shifted from west to east, leaving Washington with just two options: Allow the emerging giants in Asia to connect their high-speed rail and gas pipelines to Europe creating the world’s biggest free trade zone, or try to overturn the applecart by bullying allies and threatening rivals, by implementing sanctions that slow growth and send currencies plunging, and by arming jihadist proxies to fuel ethnic hatred and foment political unrest. Clearly, the choice has already been made. Uncle Sam has decided to fight til the bitter end.

Washington has many ways of dealing with its enemies, but none of these strategies have dampened the growth of its competitors in the east. China is poised to overtake the US as the world’s biggest economy sometime in the next 2 decades while Russia’s intervention in Syria has rolled back Washington’s plan to topple Bashar al Assad and consolidate its grip on the resource-rich Middle East. That plan has now collapsed forcing US policymakers to scrap the War on Terror altogether and switch to a “great power competition” which acknowledges that the US can no longer unilaterally impose its will wherever it goes. Challenges to America’s dominance are emerging everywhere particularly in the region where the US hopes to reign supreme, Asia.

This is why the entire national security state now stands foursquare behind the improbable pivot plan. It’s a desperate “Hail Mary” attempt to preserve the decaying unipolar world order.

What does that mean in practical terms?

It means that the White House (the National Security Strategy) the Pentagon (National Defense Strategy) and the Intelligence Community (The Worldwide Threat Assessment) have all drawn up their own respective analyses of the biggest threats the US currently faces. Naturally, Russia is at the very top of those lists. Russia has derailed Washington’s proxy war in Syria, frustrated US attempts to establish itself across Central Asia, and strengthened ties with the EU hoping to “create a harmonious community of economies from Lisbon to Vladivostok.” (Putin)

Keep in mind, the US does not feel threatened by the possibility of a Russian attack, but by Russia’s ability to thwart Washington’s grandiose imperial ambitions in Asia.

As we noted, the National Security Strategy (NSS) is a statutorily mandated document produced by the White House that explains how the President intends to implement his national security vision. Not surprisingly, the document’s main focus is Russia and China. Here’s an excerpt:

“China and Russia challenge American power, influence, and interests, attempting to erode American security and prosperity. They are determined to make economies less free and less fair, to grow their militaries, and to control information and data to repress their societies and expand their influence.” (Neither Russia nor China are attempting to erode American security and prosperity.” They are merely growing their economies and expanding their markets. If US corporations reinvested their capital into factories, employee training and R and D instead of stock buybacks and executive compensation, then they would be better able to complete globally.)

Here’s more: “Through modernized forms of subversive tactics, Russia interferes in the domestic political affairs of countries around the world.” (This is a case of the ‘pot calling the kettle black.’)

“Today, actors such as Russia are using information tools in an attempt to undermine the legitimacy of democracies. Adversaries target media, political processes, financial networks, and personal data.” (The western media behemoth is the biggest disinformation bullhorn the world has ever seen. RT and Sputnik don’t hold a candle to the ginormous MSM ‘Wurlitzer’ that controls the cable news stations, the newspapers and most of the print media. The Mueller Report proves beyond a doubt that the politically-motivated nonsense one reads in the media is neither reliably sourced nor trustworthy.)

The Worldwide Threat Assessment of the US Intelligence Community is even more explicit in its attacks on Russia. Check it out:

“Threats to US national security will expand and diversify in the coming year, driven in part by China and Russia as they respectively compete more intensely with the United States and its traditional allies and partners…. We assess that Moscow will continue pursuing a range of objectives to expand its reach, including undermining the US-led liberal international order, dividing Western political and security institutions, demonstrating Russia’s ability to shape global issues, and bolstering Putin’s domestic legitimacy.

We assess that Moscow has heightened confidence, based on its success in helping restore the Asad regime’s territorial control in Syria,… Russia seeks to boost its military presence and political influence in the Mediterranean and Red Seas… mediate conflicts, including engaging in the Middle East Peace Process and Afghanistan reconciliation….

Russia will continue pressing Central Asia’s leaders to support Russian-led economic and security initiatives and reduce engagement with Washington. …Russia and China are likely to intensify efforts to build influence in Europe at the expense of US interests…” (“The Worldwide Threat Assessment of the US Intelligence Community”, USG)

Notice how the Intelligence Community summary does not suggest that Russia poses an imminent military threat to the US, only that Russia has restored order in Syria, strengthened ties with China, emerged as an “honest broker” among countries in the Middle East, and used the free market system to improve relations with its trading partners and grow its economy. The IC appears to find fault with Russia because it is using the system the US created to better advantage than the US. This is entirely understandable given Putin’s determination to draw Europe and Asia closer together through a region-wide economic integration plan. Here’s Putin:

“We must consider more extensive cooperation in the energy sphere, up to and including the formation of a common European energy complex. The Nord Stream gas pipeline under the Baltic Sea and the South Stream pipeline under the Black Sea are important steps in that direction. These projects have the support of many governments and involve major European energy companies. Once the pipelines start operating at full capacity, Europe will have a reliable and flexible gas-supply system that does not depend on the political whims of any nation. This will strengthen the continent’s energy security not only in form but in substance. This is particularly relevant in the light of the decision of some European states to reduce or renounce nuclear energy.”

The gas pipelines and high-speed rail are the arteries that will bind the continents together and strengthen the new EU-Asia superstate. This is Washington’s greatest nightmare, a massive, thriving free trade zone beyond its reach and not subject to its rules. In 2012, Hillary Clinton acknowledged this new threat and promised to do everything in her power to destroy it. Check out this excerpt:

“U.S. Secretary of State Hillary Clinton described efforts to promote greater economic integration in Eurasia as “a move to re-Sovietize the region.”…. “We know what the goal is and we are trying to figure out effective ways to slow down or prevent it,” she said at an international conference in Dublin on December 6, 2012, Radio Free Europe.”

“Slow down or prevent it”?

Why? Because EU-Asia growth and prosperity will put pressure on US debt markets, US corporate interests, US (ballooning) national debt, and the US Dollar? Is that why Hillary is so committed to sabotaging Putin’s economic integration plan?

Indeed, it is. Washington wants to block progress and prosperity in the east in order to extend the lifespan of a doddering and thoroughly-bankrupt state that is presently $22 trillion in the red but continues to write checks on an overdrawn account.

But Russia shouldn’t be blamed for Washington’s profligate behavior, that’s not Putin’s fault. Moscow is merely using the free market system more effectively that the US.

Now consider the Pentagon’s 2018 National Defense Strategy (NDS) which reiterates many of the same themes as the other two documents.

“Today, we are emerging from a period of strategic atrophy, aware that our competitive military advantage has been eroding. We are facing increased global disorder, characterized by decline in the long-standing rules-based international order—creating a security environment more complex and volatile than any we have experienced in recent memory. Inter-state strategic competition, not terrorism, is now the primary concern in U.S. national security.”

(Naturally, the “security environment” is going to be more challenging when ‘regime change’ is the cornerstone of one’s foreign policy. Of course, the NDS glosses over that sad fact. Here’s more:)

“Russia has violated the borders of nearby nations and pursues veto power over the economic, diplomatic, and security decisions of its neighbors…..(Baloney. Russia has been a force for stability in Syria and Ukraine. If Obama had his way, Syria would have wound up like Iraq, a hellish wastelands occupied by foreign mercenaries. Is that how the Pentagon measures success?) Here’s more:

“China and Russia want to shape a world consistent with their authoritarian model…

“China and Russia are now undermining the international order from within the system…….

“China and Russia are the principal priorities for the Department… because of the magnitude of the threats they pose to U.S. security.” (National Defense Strategy of the United States of America)

Get the picture? China and Russia, China and Russia, China and Russia. Bad, bad, bad.

Why? Because they are successfully implementing their own development model which is NOT programed to favor US financial institutions and corporations. That’s the whole thing in a nutshell. The only reason Russia and China are a threat to the “rules-based system”, is because Washington insists on being the only one who makes the rules. That’s why foreign leaders are no longer falling in line, because it’s not a fair system.

These assessments represent the prevailing opinion of senior-level policymakers across the spectrum. (The White House, the Pentagon and the Intelligence Community) The USG is unanimous in its judgement that a harsher more combative approach is needed to deal with Russia and China. Foreign policy elites want to put the nation on the path to more confrontation, more conflict and more war. At the same time, none of these three documents suggest that Russia has any intention of launching an attack on the United States. The greatest concern is the effect that emerging competitors will have on Washington’s provocative plan for military and economic expansion, the threat that Russia and China pose to America’s tenuous grip on global power. It is that fear that drives US foreign policy.

And this is broader context into which we must fit the Russia investigation. The reason the Russia hacking furor has been allowed to flourish and spread despite the obvious lack of any supporting evidence, is because the vilifying of Russia segues perfectly with the geopolitical interests of elites in the government. The USG now works collaboratively with the media to influence public attitudes on issues that are important to the powerful foreign policy establishment. The ostensible goal of these psychological operations (PSYOP) is to selectively use information on “audiences to influence their emotions, motives, objective reasoning, and ultimately the behavior of… organizations, groups, and individuals.”

The USG now sees the minds of ordinary Americans as a legitimate target for their influence campaigns. They regard attitudes and perceptions as “the cognitive domain of the battlespace” which they must exploit in order to build public support for their vastly unpopular wars and interventions. The relentless Russiagate narrative (which was first referred to the FBI by the chief architect of the Syrian War, former-CIA Director John Brennan) represents the disinformation component of the broader campaign against Russia. Foreign policy elites are determined to persuade the American people that Russia constitutes a material threat to their security that must be countered by tighter sanctions, more sabre-rattling, and eventually war.

Pierre Manent on Machiavelli, Luther, and the Eclipse of the Natural Law

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Pierre Manent on Machiavelli, Luther, and the Eclipse of the Natural Law

For most participants in modern political discourse, human rights are real and natural law is not.

More than that, the limits of natural law—not just particular natural law arguments made about human nature and its institutions—are seen as oppressive and mere constructs. Human rights, by contrast, are real freedoms that must be respected and benefits that must be granted to all human beings.

The French political philosopher Pierre Manent’s most recent book, Natural Law and the Rights of Man, is developed from his 2017 lectures for the Etienne Gilson Chair at the Institut Catholique in Paris and will be published in English later this year. (The final lecture is already available in translation.) In it, Manent offers a diagnosis of the way in which human rights have come to eclipse the natural law. He also advances an argument about the nature of political action and command in light of that law’s rationality and outlines the consequences of obscuring action. This shift from natural law to human rights was supposed to free us, Manent concludes, but has left us paralyzed.

pm-lex.jpgThe Double Standard that Relativism Creates

The perfect example arose last month. On February 19, the Trump administration announced a new campaign to fight laws in 72 countries that criminalize same-sex sexual acts. Why did Out magazine condemn it as racist and colonialist, instead of supporting it as a way to keep gays from being killed and imprisoned? Because rights claims are the moral trump card in our public debates, but not when it comes to cultures other than our own. As Manent notes, in our own countries, the bien pensant constantly make judgments about right and wrong in order to reform society. It is inexcusable to maintain the status quo, they claim, since nothing is more urgent or just than for men and women like us to recognize, declare, and vindicate our fundamental rights. But regarding other countries, they are more likely to suspend judgment: We would not want to suggest that our way of life is superior to those of other cultures, especially in a post-colonial era. As a result, we regard the “other” with cultured non-judgment, while furiously judging ourselves.

In effect, Manent argues, we posit that human rights are a rigorously universal principle, which have value for all cultures without exception. At the same time, we posit that all cultures and forms of life are equal, and that all appraisal that would presume to judge them is discriminatory. On the one hand, all human beings are equal, and we must fight vigorously for the equality of men and women in our society; on the other hand all cultures have the right to an equal respect, even those that violate the equality of human beings, and we should refrain from condemning cultures that, for example, keep women in a subordinate state.

This contradiction captures the paralysis Manent sees in our contemporary framework of rights. If we want to condemn barbarism without using scare quotes, he writes, there must be a human nature with which our actions can accord or that we are capable of violating. That nature operates according to a logic that we did not create ourselves. As he put it in a recent interview with the conservative French weekly Valeurs Actuelles, the natural law is the group of rules that necessarily order human life, and that human beings have not made. These laws fix the limits of our liberty, but also give it its orientation.

The Pleasant, the Useful, and the Honest

As Manent sees it, the natural law is not an ideal but a set of practical principles for action that helps agents act toward a happy life. All true action is a collaboration and balancing between the three principal motives of human action: the pleasant, the useful, and the honest. Without objective, transcendent principles, there is nothing to guide human freedom—nothing to determine what is pleasant, useful, or honest. “Natural law,” he concludes, “is the only serious defense against nihilism.”

Our problem today is that such thinking no longer makes sense to us. Manent traces this incomprehension to the reduction of our understanding of human nature to the separated individual and examines how it manifests itself in Niccolo Machiavelli and Martin Luther. Like other early moderns, Machiavelli claimed that he would not analyze humanity from inductive, Aristotelian principles, but would consider it “as it actually is.” Manent argues that Machiavelli fails to do this, because he substitutes a theoretical action for action “as it actually is.”

Instead of practical action, Machiavelli examines action as it can be seen by the theoreticians, without the point of view of the agent. For Machiavelli, human beings are prisoners of a fear of death and a fear of natural or divine law—a law that protects, but locks us in fear. To overcome this, he calls for a new kind of human agent who no longer fears the law and can therefore act according to what the situation authorizes and demands. We must escape our conscience (and the practical judgments it makes) and turn to the science of history for theoretical guidance for our action.

Manent sees a similar repudiation of practical reasoning and action in Luther: The acting Christian is replaced by the believer. For Luther, the Law produces a guilt and despair that can only be cured by faith, not action. The certitude of faith, not actions or conduct or conscience, determine salvation. As we saw with Machiavelli, the man who acts according to his conscience formed by the principles of the law is unable to accomplish his necessary end. Lutheran faith and Machiavellian virtu are different, but they both claim to allow us to escape the shame of the practical life and make the necessary break between ourselves and the law.

The Loss of the Law

In their own ways, therefore, Machiavelli and Luther illustrate the modern loss of the law as “rule and measure of action.” In a 2014 essay—which will serve as an appendix to the forthcoming translation of La loi naturelle et les droits de l’homme—Manent diagnoses our illness as a loss of the intelligence of law. This loss was not accidental, he writes:

We have lost it because we wanted to lose it.  More precisely, we have fled from law. We are still fleeing from it. We have been fleeing from law since we took up the project—let us call it “the modern project”—to organize common life, the human world, on a basis other than law. . . . Rights and self-interest are the two principles that allow for the ordering of the human world without recourse to law as the rule and measure of action. Of course we still have laws, indeed more laws than ever, but their raison d’être is no longer directly to regulate our actions but rather to guarantee our rights and equip us to seek our interests in a way that is useful or at least not harmful to the common interest.

pm-hommecite.jpgOur flight from the law in the name of more freedom to act has paradoxically undermined the principles for practical action. It turns out that we could not make our own meaning and give ourselves our own laws and ends.

This is the heart of the problem that Manent identifies with the modern state. In ancient political thought, only the body politic as a whole could be autonomous or give itself the law. In the modern conception of the state—especially for French conceptions of the state rooted in Jean-Jacques Rousseau’s thought—the citizen authorizes the state’s commands that he must obey. How then can he be said truly to obey? Manent argues that the idea of obeying my own commands or commanding myself simply does not work. It requires that I imagine myself as two, a commanding self and an obeying self that is distinct but also me; I cannot imagine myself to be autonomous without producing a heteronomy in myself. In this way, our society confuses command and obedience and obscures them. This in turn damages our ability to perform true political actions, given that command is “the core and essence of action.”

The greatest contrast Manent identifies between the ancient and the modern world is the difference between the free agent and the free individual. The free agent is concerned more about the intrinsic quality of his action than the objects exterior to his action, while the free individual is more concerned with exterior obstacles to his action than its intrinsic quality. For example, free agents and free individuals view death differently. For the individual, death is an obstacle to be removed. For the agent, death becomes part of the logic of action. Death is not the chief obstacle to be overcome or conquered, and therefore the great menace, but one of the many rules and motifs governing action. The individualistic view of death as an extrinsic act of life is most fully captured in euthanasia, the arbitrary but authorized killing of innocents.

How Modernity Crowded Out the Possibility of Action

In the Greek city, a well-constituted democracy, each citizen commands and obeys alternately. No one would dream of pretending that he obeys himself or commands himself. At the beginning of the modern epoch, we deliberately abandoned the law that commands and gives a rule of action. In its place, the modern state organizes the condition of action—an action now judged not according to its rule or end, but according to its effects. By abandoning ourselves to the inertia of laissez-faire, laissez-passer, however, we have lost sight of the central role of command in practical life, especially the commanding role of the law as rule of common action. Instead, we place our faith in the idea that a certain inaction, or a certain abstention from action, is the origin of the greatest goods.

We have a greater flux of goods and services, but we abstain from actions that would be likely to moderate and direct the movement of men and things. Between two modes of passivity— suffering and enjoying—that hold all our attention and provide the matter of all our new rights, we have no more place for acting.

For all of this bracing diagnosis, Manent offers little in the way of prescription. How does his analysis cash out in terms of practical political action? Perhaps it helps to uncover the roots of the powerlessness that many feel in the face of larger political forces, and to explain how the possibility of real political action came to be so circumscribed.

If so, what is the alternative? What could help us recover our sense of the intelligence of law? Neither the absolutism of radical Islam in France’s present, nor the absolutism of throne and altar in her past, receive the philosopher’s endorsement; he gestures, rather, toward ancient Greece. There he finds representative self-government in accord with the natural law and without the conceits of the modern state. At the end of his Valeurs Actuelles interview, he also gestured toward France’s rich literary and spiritual traditions and history of rational discussion. These should, said Manent, “allow us to find an alternative to virulent and blind rights claims and the irony, shoulder-shrugging, or sterile sarcasm of the politically incorrect.”

Nathaniel Peters

Nathaniel Peters is the executive director of the Morningside Institute and a lecturer at Columbia University.

About the Author

mercredi, 03 avril 2019

De la guerre des devises à la guerre militaire

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De la guerre des devises à la guerre militaire

par Eberhard Hamer, professeur ès sciences économiques

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le système financier mondial est dominé par un syndicat: le Conseil de stabilité financière (CSF) réunit, sous la supervision de la Banque fédérale de réserve (FED), les grandes banques atlantiques,1 elles-mêmes contrôlées par sept familles.2 «Les géants pétroliers Exxon Mobil, Royal Dutch Shell, BP et Chevron y sont également étroitement liés. Les sept familles disposent des majorités actionnaires dans pratiquement la totalité des 500 premières entreprises.»3


«La méthodologie de la domination financière mondiale est en fait assez simple: l’Amérique importe beaucoup plus de biens qu’elle n’exporte, de sorte que les dollars (fraîchement imprimés) sortent des Etats-Unis pour atterrir dans les banques centrales des autres pays. Les Etats-Unis refusant de payer leurs dettes en or, les banques centrales sont obligées d’investir des dollars en obligations et autres instruments financiers. Il en résulte un système d’endettement mondial, dominé par les Etats-Unis, qui fait prospérer l’économie américaine au détriment des autres».4


Suite à la prolifération effrénée du dollar et à la bulle d’endettement grandissante qui en résulte (32 billions de dollars), le dollar représente un risque financier toujours plus accentué. La bulle éclaterait si le monde refusait d’accepter le dollar. C’est en effet la régence du dollar qui permet au syndicat financier mondial de dépenser de l’argent à mauvais escient. Cette hégémonie du dollar est maintenue par la présence mondiale des armées américaines. Ainsi, la quasi-totalité des pays du monde se retrouvent assujettis par endettement envers le Syndicat financier américain, la plupart d’eux sont contraints à tolérer sur leur territoire, des troupes d’occupation ou des bases américaines qui assurent leur servitude pour dettes (Ramstein en Allemagne, Camp Bondsteel au Kosovo et autres).
Cependant, à maintes reprises, des pays individuels ont tenté de sortir de l’assujettissement par endettement imposé par l’empire du dollar afin d’engager leurs ressources en faveur du bien-être national plutôt que pour le syndicat financier mondial. Pour contrecarrer de tels efforts, l’empire mène en permanence des guerres économiques et financières sous diverses formes:

  • Les agences de notation du syndicat financier monopolisent l’évaluation de la solvabilité des Etats. Un pays mal noté doit payer des taux d’intérêt plus élevés sur les prêts.
  • Les blocus financiers, par exemple contre le Venezuela ou l’Iran, empêchent toute transaction financière avec les pays concernés, les excluant ainsi pratiquement du système monétaire mondial afin de le rendre insolvable.
  • Les sanctions économiques bloquent les importations ou exportations du pays visé.
  • Les accords sur les prix (dépression artificielle des prix à l’importation) réduisent la solvabilité des Etats rétifs jusqu’à ce qu’ils abandonnent.
  • Les actions judiciaires contre les concurrents des banques ou entreprises anglo-saxonnes visent à réduire leur compétitivité (actions américaines en justice contre VW (23 milliards de dollars) ou la Deutsche Bank (12 milliards de dollars).
  • En même temps, un système d’espionnage américain opérant à l’échelle mondiale garantit que tous les systèmes numériques dans le monde soient contrôlés, évalués, écrémés au profit des Etats-Unis et soumis au régiment numérique américain.
  • Une idéologie de la globalisation lutte pour les «quatre libertés» (libre circulation du capital, des produits, des services et des travailleurs) afin de briser les structures nationales, les systèmes sociaux et les démocraties, tout cela en faveur de l’empire du dollar.

La domination mondiale du dollar est assurée militairement. «Le cartel bancaire envoie l’armée américaine, qui dévore plus de la moitié de l’ensemble des budgets militaires du monde entier, partout où elle voit ses intérêts menacés.»5 Partout où l’hégémonie du dollar américain est remise en cause, les moyens de guerre financière ou économique mentionnés ci-dessus s’emploient dans le but de rétablir la soumission. Mais si les pays ou les gouvernements se montrent têtus, s’ils ne veulent plus vendre leurs matières premières pour des dollars ou même ne plus accepter le dollar lui-même, le syndicat financier exige l’intervention de l’armée américaine:

  • En novembre 2000, Saddam Hussein refusa d’accepter le dollar en échange du pétrole irakien; il accepta néanmoins l’euro, ce qui fit dévaluer le dollar.
  • En 2003, l’Irak fut attaqué parce qu’il rejetait la dictature du dollar. Ainsi la menace pour le dollar fut éliminée.
  • De même, le dirigeant libyen Kadhafi tenta de ne plus utiliser le dollar dans son commerce pétrolier. Aussitôt son régime fut exposé à des soulèvements et à une intervention militaire contre lui. Après l’assassinat de Kadhafi et la destruction de son système, la Libye fut réintégrée dans l’empire du dollar.
  • La Russie, elle non plus, n’était plus dispose à accepter l’avantage du dollar américain par rapport aux autres devises. Elle a mis en place son propre système de paiement (PRO100) qui se trouvait en dehors de la portée du cartel bancaire international. Poutine a, en outre, privé le cartel pétrolier de se servir des réserves russes de pétrole et de gaz. Depuis lors, Poutine et la Russie se trouvent être les principaux ennemis de l’empire du dollar. Ils se font donc encercler militairement et sont combattus par tous les moyens dans une guerre financière et commerciale.
  • Depuis plus de cinq ans, l’Iran est la cible des attaques monétaires, commerciales et juridiques du syndicat américain, car le pays se montrait décidé à vendre son pétrole non seulement en échange de dollars, mais également de toutes les autres devises. Des sanctions brutales à l’encontre de tous les potentiels acheteurs et partenaires commerciaux ont abouti à son exclusion totale du système financier mondial ainsi que de l’économie mondiale. Comme cet Etat ne fléchit toujours pas, la menace d’une action militaire est de plus en plus imminente.
  • La Chine se démarque aussi du dollar en se dotant d’un système monétaire concurrent (Banque asiatique de développement) qui ne tolère plus la domination du dollar et évolue donc, de plus en plus, en Etat ennemi du Syndicat financier atlantique.

Lors de la campagne électorale, Hillary Clinton avait promis «de commencer la guerre contre la Russie en Ukraine et en Syrie d’ici le mois de mars», mais elle s’est ensuite corrigée, en disant qu’on n’y parviendrait pas avant mai 2018. Par bonheur, elle n’a pas été élue.

Le dos contre le mur, l’Amérique est pourtant toujours sous double pression:

  • L’effet de la pression effrénée sur le dollar a conduit à une quantité de dettes uniques dans l’histoire des Etats-Unis (32 billions de dollars) qui peuvent s’effondrer à tout moment si d’autres pays importants n’acceptent plus le dollar, si les banques du système financier tombent en faillites ou si les pays surendettés deviennent insolvables. L’empire du dollar a jusqu’à présent tenté de corriger ces dangers avec des prêts à intérêt zéro, ce qui devient de plus en plus difficile à maintenir. La dévaluation d’une monnaie de référence (dollar) en hausse incontrôlée est finalement certaine. La confiance diminue. Le syndicat financier prépare donc déjà l’interdiction des espèces et le remplacement de l’argent-monnaie par de l’argent numérique.
  • L’empire du dollar ne peut être soutenu qu’avec un boom constant. Cela présuppose une exploitation élevée de la capacité de l’économie. Cependant, l’économie américaine produit pour 70% des armes, de sorte que l’économie américaine n’est florissante que lorsque l’industrie de l’armement est en plein essor. Celle-ci ne peut se développer que si elle peut vendre ses produits, c’est-à-dire s’il y a suffisamment de guerres dans le monde. La production américaine d’équipements militaires dépasse les 600 milliards d’euros, soit dix fois plus que celle de la Russie et plus de la moitié de la production mondiale d’équipements militaires. Le président américain exige des pays satellites d’acheter davantage d’armement (en provenance des USA), et il vend sans vergogne des armements à des dictatures (Arabie saoudite).
  • Après le réarmement de l’OTAN et de l’Ukraine et après la fin de la guerre en Syrie, l’industrie américaine de la défense a besoin d’un nouveau coup de pouce pour relancer l’économie aux Etats-Unis au moyen d’une nouvelle guerre.

La politique américaine prétend toujours que la Russie, la Chine, l’Iran ou d’autres pays sont belliqueux et dangereux. Comme le montrent les dépenses militaires et les actes d’agression (sanctions, châtiments, etc.) des Etats-Unis dans le monde entier, ce sont avant tout les USA qui sont belliqueux et prêts à la guerre. A plusieurs reprises, ils ont mis en avant le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et des hommes politiques des pays satellites (Heiko Maas, Ursula von der Leyen) pour diaboliser la Russie et exprimer des menaces de guerre.
Comme avant la Première Guerre mondiale, nous sommes donc dans une situation, où un petit événement pourrait déclencher un nouvel incendie mondial. Les dictatures et les empires ont toujours utilisé la guerre comme dernier recours quand ils ne savaient plus que faire. Si l’économie américaine s’effondre en raison d’un manque de demande d’armes ou de l’éclatement de la bulle d’endettement de l’empire du dollar, l’hégémonie du syndicat financier mondial et de la puissance mondiale des Etats-Unis devraient disparaître. Ainsi on arriverait à un point, où les politiciens ne savent plus quoi faire et ils pourraient éventuellement avoir recours au dernier ressort.
Aux Etats-Unis, des voix s’élèvent déjà pour dire que la guerre contre l’Iran doit commencer cet été. Les préparatifs sont terminés.
Il n’est donc guère compréhensible que le monde ne prenne pas conscience du danger de guerre, que les marches pour la paix n’exigent pas la paix dans tous les pays comme par le passé et que les médias dirigés par le syndicat financier (par exemple la presse Springer) puissent s’attaquer à la Russie et à l’Iran, sans aucune opposition, au lieu d’exiger la paix. Nous avons besoin d’une «révolte de tous les amoureux de la paix» pour faire prendre conscience du danger de la guerre et de l’exigence de paix pour tous les peuples. Si nous restons inactifs et que nous ne la dénonçons pas à temps, la politique irresponsable des Etats-Unis et de l’OTAN pourrait nous replonger dans l’impasse de la guerre contre notre volonté.
Non seulement il est grand temps de mettre en garde contre cela, mais nous devons le faire à voix haute.    •

(Traduction Horizons et débats)

1     JP Morgen Chase, City Group, Wells Fargo, Deutsche Bank, BNP, Barclays
2     Goldman Sachs, Rockefeller, Lehmann, Rothschild, Warburg, Lazard et Seifs
3     Orzechowski, Peter. Durch globales Chaos in die Neue Weltordnung, Rottenburg 2016
4     ibid, p. 61
5     ibid, p. 62

René Guénon et notre civilisation hallucinatoire

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René Guénon et notre civilisation hallucinatoire

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Il est évident que nous vivons sous hypnose : abrutissement médiatique/pédagogique, journaux, actus en bandeaux, « tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire. » Mais cette hypnose est ancienne et explique aussi bien l’ère d’un Cromwell que celle d’un Robespierre ou d’un Luther-Calvin. L’occident est malade depuis plus longtemps que la télé…O Gutenberg…

Je redécouvre des pages extraordinaires de Guénon en relisant Orient et Occident. Il y dénonce le caractère fictif de la notion de civilisation ; puis son caractère hallucinatoire à notre civilisation ; enfin son racisme et son intolérance permanentes (sus aux jaunes ou aux musulmans, dont les pays – voyez le classement des pays par meurtre sur Wikipédia – sont les moins violents au monde). Problème : cette anti-civilisation dont les conservateurs se repaissent, est la fois destructrice et suicidaire. Exemple : on détruit des dizaines de pays ou des styles de vie pour se faire plus vite remplacer physiquement (puisque métaphysiquement nous sommes déjà zombis)…

Voyons Guénon :

« La vie des mots n’est pas indépendante de la vie des idées. Le mot de civilisation, dont nos ancêtres se passaient fort bien, peut-être parce qu’ils avaient la chose, s’est répandu au XIXe siècle sous l’influence d’idées nouvelles…Ainsi, ces deux idées de « civilisation » et de « progrès », qui sont fort étroitement associées, ne datent l’une et l’autre que de la seconde moitié du XVIIIe siècle, c’est-à-dire de l’époque qui, entre autres choses, vit naître aussi le matérialisme; et elles furent surtout propagées et popularisées par les rêveurs socialistes du début du XIXe siècle.»

Guénon pense comme le Valéry de Regards (1) que l’histoire est une science truquée servant des agendas :

« L’histoire vraie peut être dangereuse pour certains intérêts politiques ; et on est en droit de se demander si ce n’est pas pour cette raison que certaines méthodes, en ce domaine, sont imposées officiellement à l’exclusion de toutes les autres : consciemment ou non, on écarte a priori tout ce qui permettrait de voir clair en bien des choses, et c’est ainsi que se forme l’« opinion publique ».

Puis il  fait le procès de nos grands mots (comme disait Céline : le latin, le latinisant en particulier estconifié par les mots), les mots à majuscule du monde moderne :

« …si l’on veut prendre les mêmes mots dans un sens absolu, ils ne correspondent plus à aucune réalité, et c’est justement alors qu’ils représentent ces idées nouvelles qui n’ont cours que moins de deux siècles, et dans le seul Occident. Certes, « le Progrès » et « la Civilisation », avec des majuscules, cela peut faire un excellent effet dans certaines phrases aussi creuses que déclamatoires, très propres à impressionner la foule pour qui la parole sert moins à exprimer la pensée qu’à suppléer à son absence ; à ce titre, cela joue un rôle des plus importants dans l’arsenal de formules dont les « dirigeants » contemporains se servent pour accomplir la singulière œuvre de suggestion collective sans laquelle la mentalité spécifiquement moderne ne saurait subsister bien longtemps. »

rg-quantité.jpgIl a évoqué la suggestion comme Gustave Le Bon. Il va même parler d’hypnose, notre René Guénon !

«  À cet égard, nous ne croyons pas qu’on ait jamais remarqué suffisamment l’analogie, pourtant frappante, que l’action de l’orateur, notamment, présente avec celle de l’hypnotiseur (et celle du dompteur est également du même ordre) ; nous signalons en passant ce sujet d’études à l’attention des psychologues. Sans doute, le pouvoir des mots s’est déjà exercé plus ou moins en d’autres temps que le nôtre ; mais ce dont on n’a pas d’exemple, c’est cette gigantesque hallucination collective par laquelle toute une partie de l’humanité en est arrivée à prendre les plus vaines chimères pour d’incontestables réalités ; et, parmi ces idoles de l’esprit moderne, celles que nous dénonçons présentement sont peut-être les plus pernicieuses de toutes. »

A l’époque moderne, le mot devient une idole. TS Eliot en parle aussi dans un poème célèbre, les chorus :

Words that have taken the place of thoughts and feelings…

La science ne nous sauve en rien, bien au contraire. Autre nom à majuscule, elle sert aussi notre mise en hypnose (pour René Guénon, aucun mot à particule n’a de sens sérieux, et il est important de le noter) :

« La civilisation occidentale moderne a, entre autres prétentions, celle d’être éminemment « scientifique » ; il serait bon de préciser un peu comment on entend ce mot, mais c’est ce qu’on ne fait pas d’ordinaire, car il est du nombre de ceux auxquels nos contemporains semblent attacher une sorte de pouvoir mystérieux, indépendamment de leur sens. La « Science », avec une majuscule, comme le « Progrès » et la « Civilisation », comme le « Droit », la « Justice » et la « Liberté », est encore une de ces entités qu’il faut mieux ne pas chercher à définir, et qui risquent de perdre tout leur prestige dès qu’on les examine d’un peu trop près. »

Le mot est une suggestion (repensez à la psychologie des foules de Le Bon) :

« Toutes les soi-disant « conquêtes » dont le monde moderne est si fier se réduisent ainsi à de grands mots derrière lesquels il n’y a rien ou pas grand-chose : suggestion collective, avons-nous dit, illusion qui, pour être partagée par tant d’individus et pour se maintenir comme elle le fait, ne saurait être spontanée ; peut-être essaierons-nous quelque jour d’éclaircir un peu ce côté de la question. »

Et le vocable reste imprécis, s’il est idolâtré :

« …nous constatons seulement que l’Occident actuel croit aux idées que nous venons de dire, si tant est que l’on puisse appeler cela des idées, de quelque façon que cette croyance lui soit venue. Ce ne sont pas vraiment des idées, car beaucoup de ceux qui prononcent ces mots avec le plus de conviction n’ont dans la pensée rien de bien net qui y corresponde ; au fond, il n’y a là, dans la plupart des cas, que l’expression, on pourrait même dire la personnification, d’aspirations sentimentales plus ou moins vagues. Ce sont de véritables idoles, les divinités d’une sorte de « religion laïque » qui n’est pas nettement définie, sans doute, et qui ne peut pas l’être, mais qui n’en a pas moins une existence très réelle : ce n’est pas de la religion au sens propre du mot, mais c’est ce qui prétend s’y substituer, et qui mériterait mieux d’être appelé « contre-religion ».

L’hystérie occidentale, européenne ou américaine, est violente et permanente (en ce moment russophobie, Afghanistan, Syrie, Irak, Venezuela, Libye, etc.). Elle repose sur le sentimentalisme ou sur l’humanitarisme :

« De toutes les superstitions prêchées par ceux-là mêmes qui font profession de déclamer à tout propos contre la « superstition », celle de la « science » et de la « raison » est la seule qui ne semble pas, à première vue, reposer sur une base sentimentale ; mais il y a parfois un rationalisme qui n’est que du sentimentalisme déguisé, comme ne le prouve que trop la passion qu’y apportent ses partisans, la haine dont ils témoignent contre tout ce qui contrarie leurs tendances ou dépasse leur compréhension. »

rg-cmm.jpgLe mot haine est important ici, qui reflète cette instabilité ontologique, et qui au nom de l’humanisme justifie toutes les sanctions et toutes les violences guerrières.  Guénon ajoute sur l’islamophobie :

« …ceux qui sont incapables de distinguer entre les différent domaines croiraient faussement à une concurrence sur le terrain religieux ; et il y a certainement, dans la masse occidentale (où nous comprenons la plupart des pseudo-intellectuels), beaucoup plus de haine à l’égard de tout ce qui est islamique qu’en ce qui concerne le reste de l’Orient. »

Et sur la haine antichinoise :

« Ceux mêmes d’entre les Orientaux qui passent pour être le plus fermés à tout ce qui est étranger, les Chinois, par exemple, verraient sans répugnance des Européens venir individuellement s’établir chez eux pour y faire du commerce, s’ils ne savaient trop bien, pour en avoir fait la triste expérience, à quoi ils s’exposent en les laissant faire, et quels empiétements sont bientôt la conséquence de ce qui, au début, semblait le plus inoffensif. Les Chinois sont le peuple le plus profondément pacifique qui existe… »

Sur le péril jaune alors mis à la mode par Guillaume II :

« …rien ne saurait être plus ridicule que la chimérique terreur du « péril jaune », inventé jadis par Guillaume II, qui le symbolisa même dans un de ces tableaux à prétentions mystiques qu’il se plaisait à peindre pour occuper ses loisirs ; il faut toute l’ignorance de la plupart des Occidentaux, et leur incapacité à concevoir combien les autres hommes sont différents d’eux, pour en arriver à s’imaginer le peuple chinois se levant en armes pour marcher à la conquête de l’Europe… »

rg-orocc.jpgGuénon annonce même dans la deuxième partie de son livre le « grand remplacement » de la population occidentale ignoré par les hypnotisés et plastronné par les terrorisés :

« …les peuples européens, sans doute parce qu’ils sont formés d’éléments hétérogènes et ne constituent pas une race à proprement parler, sont ceux dont les caractères ethniques sont les moins stables et disparaissent le plus rapidement en se mêlant à d’autres races ; partout où il se produit de tels mélanges, c’est toujours l’Occidental qui est absorbé, bien loin de pouvoir absorber les autres. »

A la même époque de nombreux écrivains (Chesterton, Yeats, Céline, Madison Grant ou Scott Fitzgerald en Amérique) pressentent/constatent aussi le déclin quantitatif de la population en occident. Guénon semble par contre avoir surestimé la résilience orientale au smartphone et au béton, à la télé et au shopping-center… Sans oublier Hollywood, le tabac et le chewing-gum. Mais on ne se refera pas.

Concluons : notre bel et increvable occident est toujours aussi belliqueux, destructeur et autoritaire ; mais il est en même temps humanitaire, pleurnichard, écolo, mal dans sa peau, torturé, suicidaire, niant histoire, racines, polarité sexuelle… De ce point de vue on est bien dans une répugnante continuité de puissance hallucinée fonctionnant sous hypnose (relisez dans ce sens la Galaxie Gutenberg qui explique comment l’imprimerie nous aura altérés), et Guénon l’aura rappelé avec une sévère maîtrise…

Note 

(1) Valéry : « L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines… L’Histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout. »

Sources 

René Guénon, Orient et occident, classiques.uqac.ca, pp.20-35

Milan Kundera Warned Us About Historical Amnesia. Now It’s Happening Again

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Milan Kundera Warned Us About Historical Amnesia. Now It’s Happening Again

 

The struggle of man against power is the struggle of memory against forgetting.
—Milan Kundera

Milan Kundera is 90-years old on April 1, 2019 and his central subject—The Power of Forgetting, or historical amnesia—could not be more relevant. Kundera’s great theme emerged from his experience of the annexation of his former homeland Czechoslovakia by the Soviets in 1948 and the process of deliberate historical erasure imposed by the communist regime on the Czechs.

As Kundera said:

The first step in liquidating a people is to erase its memory. Destroy its books, its culture, its history. Then have somebody write new books, manufacture a new culture, invent a new history. Before long that nation will begin to forget what it is and what it was. The world around it will forget even faster.

mk-book4.jpgI first read Kundera’s Book of Laughter and Forgetting (1979) back in 1987, when I was a member of the British Communist Party. The book shook my beliefs and Kundera’s writing became a part of a process of truth-speaking that shook the USSR to the ground in 1989.

In the 90s we believed we were living in a “post-mortem” era in which all the hidden graves of the 20th century would be exposed, the atrocities analyzed, the lessons learned. Lest we forget. We also thought we’d entered a time in which the Silicon Valley dream of digitizing all knowledge from the entire history of the printed and spoken word would lead us towards the infinite free library, the glass house of truth and the global village of free information flow. The future would be a time of endless remembrance and of great learning.

How wrong we were. The metaphor of the glass house has turned into that of the mirrored cube. The global village has collapsed into tribal info-warfare and the infinite library is now a war zone of battling conspiracy theories. The internet has become a tool of forgetting, not remembrance and the greatest area of amnesia is the subject that Milan Kundera spent his entire life trying to preserve, namely the horrors of communism.

This theme is set out on the very first page of the Book of Laughter and Forgetting in which Kundera describes a moment in Prague in 1948 amidst heavy snow in which the bareheaded Communist leader Klement Gottwald, while giving a speech in Wenceslas Square, was given a hat by his comrade Clemetis:

Four years later Clemetis was charged with treason and hanged. The Propaganda section immediately airbrushed him out of the history and obviously the photographs as well. Ever since Gottwald has stood on that balcony alone. Where Clemetis once stood, there is only bare wall. All that remains of Clemetis is the cap on Gottwald’s head.

After the fall of the USSR, there was a vast outpouring of truth-telling about the fallen communist regimes in Russia, Czechoslovakia, East Germany, Bulgaria, Hungary, Albania, Romania and Poland. The stagnant debt and corruption, the human rights abuses in political-prisons and orphanages, the hidden mass graves, the illegal human experiments, the secret surveillance systems, the assassinations, the mass starvations, and the overwhelming evidence of the failure in each country of “the planned economy.” The structures, too, of government-misinformation, the eradication of free speech and the re-writing of history—erasing your opponents by murdering them and then wiping all traces of their existence from the history books. In the 90s the hidden data from Stalin’s famine-genocide in the Ukraine (1923–33) was exposed. Later, the scale of Chairman Mao’s genocides staggered the world. Even the methods that communist regimes used to produce historical amnesia were exposed.

For a brief period, the consensus was that the communist experiment had failed. Never again, said the postmodernists and historians. Never again, said the economists and political parties. Never again said the people of former communist countries. Never again.

Fast forward 20 years and never again has been forgotten. The Wall Street Journal in 2016 asked: “Is Communism Cool? Ask a Millennial.” Last year MIT Press published Communism for Kids and Teen Vogue ran an excited apologia for Communism. Tablet announced, with some concern, a Cool Kid Communist Comeback.” On Twitter, there is new trend of people giving themselves communist-themed names: “Gothicommunist,” “Trans-Communist,” “Commie-Bitch,” “Eco-Communist.” The hammer and sickle flag has been re-appearing on campuses, at protests and on social media.

How could we have forgotten?

A poll in the UK by The New Culture Forum from 2015 showed that 70 percent of British people under the age of 24 had never heard of Chinese communist leader Mao Tse-Tung, while out of the 30 percent who had heard of him, 10 percent did not associate him with crimes against humanity. Chairman Mao’s communist regime was responsible for the deaths of between 30 to 70 million Chinese, making him the biggest genocidal killer of the 20th century, above Stalin and Hitler.

mk-b5.jpgOne of the reasons Mao’s genocides are not widely known about is because they are complex and covered two periods over a total of seven years. Information on the internet tends to be reduced into fast-read simplified narratives. If any facts are under dispute we have a tendency to shrug and dismiss the entire issue. So it is precisely the ambiguity over whether Mao’s Communist Party was responsible for 30, 50 or 70 million deaths that leads to internet users giving up on the subject.

The rational way of dealing with clashing estimates would be to look at the two poles. To say, at the bare minimum, even according to pro-communist sources, Mao was responsible for 30 million deaths and at the other extreme, from the most anti-communist sources, the number is 70 million. So it would be reasonable to conclude that the truth lies somewhere in between and that even if we were to take the lowest number it is still greater than the deaths caused by Stalin and Hitler.

However, this reasoning process does not occur. Our reaction when faced with a disputed piece of data like this is similar to our response when faced with a Wikipedia page that carries the warning: “The neutrality of this article is disputed.” Fatigue and lack of trust kicks in. And so, without an argument needing to be made by Mao’s apologists, the number he killed is not zero, but of zero importance.

Conflict-induced-apathy can be manipulated for political ends. We see this in the way neo-communists set out their stall. They don’t challenge the data about the number of 20th Century deaths their ideology is linked to. Rather, they claim that there are conflicting data and that anyone claiming one data set is definitive has a vested interest in saying that—ergo, no data are reliable. And so they manage to airbrush 30–70 million deaths from history.

Part of what makes the data on communist genocides hard to pin down is that the state records were often erased by communist regimes. Take the largest genocide in the history of mankind—the Great Chinese Famine (1958–62). To date, no official recognition of this genocide has been made by China’s communist government. For 40 years this historical episode has been hidden and denied. There are 100 monuments to the Irish Famine, but to this day the only memorial to the Great Chinese Famine is one made by hand out of bricks and tiles, located in the middle of a Chinese farmer’s privately-owned field.

mk-B7.jpgUntil the data on the deaths in communist China are definitively agreed, until they enter the history books, conflicting data will keep on being used to conceal the magnitude of Mao’s crimes. We also see this happening with the Ukranian genocide known as Holodomor (1932–33). Different political groups argue about whether the deaths were three million or 10, which then gives space to other groups online who want to deny it ever occurred.

If you want to make data vanish these days, don’t try to hide them, just come up with four other bits of data that differ greatly and start a data-fight. This is historical amnesia through information overload.

When we lose not just the data, but the record of who did and said what in history beneath the noise of contrary claims, then we are in trouble. We can even see this in the accusation made against Milan Kundera in the last 10 years—that he was a communist informant, that he was a double agent, that his entire literary canon was the result of a guilty conscience for having betrayed a fellow Czech to the communists.

The confusion and profusion of narratives around Kundera lead us to simply drop the author completely, due to conflict-induced apathy. It has already eroded his reputation. We will never know if what he said in his own defense is true, the argument-from-apathy goes, so we shouldn’t trust anything he’s ever said or written, even his indictments against communism—even his theories about historical amnesia as a communist propaganda tool. All of this might as well be forgotten.

To get rid of an enemy now, you don’t have to prove anything against them. Instead, you use the internet to generate conflicting accusations and contradictory data. You use confusion to elevate hatred and fear until that enemy is either banned from the net, their history re-written or erased from the minds of millions through conflict-induced apathy.

If the struggle of man is the struggle of memory against forgetting, as Kundera said, then we have in the cacophony of the internet a vast machine for forgetting. One that is building a new society upon the shallow, shifting sands of Historical Amnesia.


Ewan Morrison’s new novel NINA X is published by Fleet on April 4 2019. NINA X concerns a woman who escapes from the cult she was born and raised within and who now has to survive in our world. Follow him on Twitter @MrEwanMorrison

Georges Dumézil - La tripartition indo-européenne

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Georges Dumézil - La tripartition indo-européenne

 

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mardi, 02 avril 2019

A quand la décadence finale ? De Salluste et Juvénal à nos jours

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A quand la décadence finale ?

De Salluste et Juvénal à nos jours

par Tomislav Sunic

Les Anciens, c’est à dire nos ancêtres gréco-germano-gallo-slavo-illyro-romains, étaient fort conscients des causes héréditaires de la décadence quoiqu’ils attribuassent à cette notion des noms fort variés. La notion de décadence, ainsi que sa réalité existent depuis toujours alors que sa dénomination actuelle ne s’implante solidement dans la langue française qu’au XVIIIème siècle, dans les écrits de Montesquieu.i Plus tard, vers la fin du XIXème siècle, les poètes dits « décadents », en France, étaient même bien vus et bien lus dans les milieux littéraires traditionalistes, ceux que l’on désigne aujourd’hui, de façon commode, comme les milieux « d’extrême droite ». Par la suite, ces poètes et écrivains décadents du XIXème siècle nous ont beaucoup marqué, malgré leur mœurs souvent débridées, métissées, alcoolisées et narcotisées, c’est-à-dire malgré leur train de vie décadent.ii

En Allemagne, vers la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, bien que moins régulièrement qu’en France, le terme « Dekadenz » était également en usage dans la prose des écrivains réactionnaires et conservateurs qu’effrayaient le climat de déchéance morale et la corruption capitaliste dans la vie culturelle et politique de leur pays. Il faut souligner néanmoins que le mot allemand « Dekadenz », qui est de provenance française, a une signification différente dans la langue allemande, langue qui préfère utiliser son propre trésor lexical et dont, par conséquent, les signifiants correspondent souvent à un autre signification. Le bon équivalent conceptuel, en allemand, du mot français décadence serait le très unique terme allemand « Entartung », terme qui se traduit en français et en anglais par le lourd terme d’essence biologique de « dégénérescence » et « degeneracy », termes qui ne correspondent pas tout à fait à la notion originale d’ « Entartung » en langue allemande. Le terme allemand « Entartung », dont l’étymologie et le sens furent à l’origine neutres, désigne le procès de dé-naturalisation, ce qui n’a pas forcément partie liée à la dégénérescence biologique. Ce mot allemand, vu son usage fréquent sous le Troisième Reich devait subir, suite à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et suite à la propagande alliée anti-allemande, un glissement sémantique très négatif de sorte qu’on ne l’utilise plus dans le monde de la culture et de la politique de l’Allemagne contemporaine.iii

En Europe orientale et communiste, durant la Guerre froide, le terme de décadence n’a presque jamais été utilisé d’une façon positive. À sa place, les commissaires communistes fustigeaient les mœurs capitalistes des Occidentaux en utilisant le terme révolutionnaire et passe-partout, notamment le terme devenu péjoratif (dans le lexique communiste) de « bourgeois ». En résumé, on peut conclure que les usagers les plus réguliers du terme « décadence » ainsi que ses plus farouches critiques sont les écrivains classé à droite ou à l’extrême droite.

On doit ici soulever trois questions essentielles. Quand la décadence se manifeste-t-elle, quelles sont ses origines et comment se termine-t-elle ? Une foule d’écrivains prémodernes et postmodernes, de J.B. Bossuet à Emile Cioran, chacun à sa façon et chacun en recourant à son propre langage, nous ont fourni des récits apocalyptiques sur la décadence qui nous conduit à son tour vers la fin du monde européen. Or force est de constater que l’Europe se porte toujours bel et bien malgré plusieurs décadences que elle a déjà subies à partir de la décadence de l’ancienne Rome jusqu’à celle de nos jours. À moins qu’on ne soit, cette fois-ci, voués – compte tenu du remplacement des peuples européens par des masses de peuplades non-européens – non plus à la fin d’UNE décadence mais à LA décadence finale de notre monde européen tout court.

sallustiuscongiura-catilina-ac9f6bc3-0abc-4cc0-b8c0-bee138b08f52.jpegAvant que l’on commence à se lamenter sur les décadences décrites par nos ancêtres romains et jusque par nos auteurs contemporains, et quelle que soit l’appellation qui leur fut attribuée par les critiques modernes, « nationalistes », «  identitaires », «  traditionalistes de la droite alternative, » «  de la droite extrême » et j’en passe, il est essentiel de mentionner deux écrivains modernes qui signalèrent l’arrivée de la décadence bien que leur approche respective du contenu et des causes de la décadence fut très divergente. Ce sont l’Allemand Oswald Spengler avec son Déclin de l’Occident, écrit au début du XXème siècle, et le Français Arthur de Gobineau avec son gros ouvrage Essai sur l'inégalité des races humaines, écrit soixante ans plut tôt. Tous deux étaient des écrivains d’une grande culture, tous deux partageaient la même vision apocalyptique de l’Europe à venir, tous deux peuvent être appelés des pessimistes culturels avec un sens du tragique fort raffiné. Or pour le premier de ces auteurs, Spengler, la décadence est le résultat du vieillissement biologique naturel de chaque peuple sur terre, vieillissement qui l’amène à un moment historique à sa mort inévitable. Pour le second, Gobineau, la décadence est due à l’affaiblissement de la conscience raciale qui fait qu’un peuple adopte le faux altruisme tout en ouvrant les portes de la cité aux anciens ennemis, c’est-à-dire aux Autres d’une d’autre race, ce qui le conduit peu à peu à s’adonner au métissage et finalement à accepter sa propre mort. À l’instar de Gobineau, des observations à peu près similaires seront faites par des savants allemands entre les deux guerres. On doit pourtant faire ici une nette distinction entre les causes et les effets de la décadence. Le tedium vitae (fatigue de vivre), la corruption des mœurs, la débauche, l’avarice, ne sont que les effets de la disparation de la conscience raciale et non sa cause. Le mélange des races et le métissage, des termes qui sont mal vus aujourd’hui par le Système et ses serviteurs, étaient désignés par Gobineau par le terme de « dégénérescence ». Selon lui, celle-ci fonctionne dorénavant, comme une machine à broyer le patrimoine génétique des peuples européens. Voici une courte citation de son livre :

Je pense donc que le mot dégénéré, s’appliquant à un peuple, doit signifier et signifie que ce peuple n’a plus la valeur intrinsèque qu’autrefois il possédait, parce qu’il n’a plus dans ses veines le même sang, dont des alliages successifs ont graduellement modifié la valeur ; autrement dit, qu’avec le même nom, il n’a pas conservé la même race que ses fondateurs ; enfin, que l’homme de la décadence, celui qu’on appelle l’homme dégénéré, est un produit différent, au point de vue ethnique, du héros des grandes époques.iv

Et plus tard, Gobineau nous résume peut-être en une seule phrase l’intégralité de son œuvre : « Pour tout dire et sans rien outrer, presque tout ce que la Rome impériale connut de bien sortit d'une source germanique ».v

Ce qui saute aux yeux, c’est que soixante ans plus tard, c’est-à-dire au début du XXème siècle, l’Allemand Oswald Spengler, connu comme grand théoricien de la décadence, ne cite nulle part dans son œuvre le nom d’Arthur de Gobineau, malgré de nombreuses citations sur la décadence empruntées à d’autres auteurs français.

* *

Nous allons poursuivre nos propos théoriques sur les causes du déclin de la conscience raciale et qui à son tour donne lieu au métissage en tant que le nouveau mode de vie. Avant cela, il nous faut nous pencher sur la notion de décadence chez les écrivains romains Salluste et Juvénal et voir quel fut d’après eux le contexte social menant à la décadence dans l’ancienne Rome.

sallustiusmd22789398788.jpgL’écrivain Salluste est important à plusieurs titres. Primo, il fut le contemporain de la conjuration de Catilina, un noble romain ambitieux qui avec nombre de ses consorts de la noblesse décadente de Rome faillit renverser la république romaine et imposer la dictature. Salluste fut partisan de Jules César qui était devenu le dictateur auto-proclamé de Rome suite aux interminables guerres civiles qui avaient appauvri le fonds génétique de nombreux patriciens romains à Rome.

Par ailleurs Salluste nous laisse des pages précieuses sur une notion du politique fort importante qu’il appelle « metus hostilis » ou « crainte de l’ennemi », notion qui constituait chez les Romains, au cours des guerres contre les Gaulois et Carthaginois au siècle précèdent, la base principale de leur race, de leur vertu, de leur virilité, avec une solide conscience de leur lignage ancestral. Or après s’être débarrassé militairement de « metus Punicus » et de « metus Gallicus », à savoir après avoir écarté tout danger d’invasion extérieure, les Romains, au milieu du IIème siècle avant notre ère, ont vite oublié le pouvoir unificateur et communautaire inspiré par « metus hostilis » ou la « crainte de l’Autre » ce qui s’est vite traduit par la perte de leur mémoire collective et par un goût prononcé pour le métissage avec l’Autre des races non-européennes.

Voici une courte citation de Salluste dans son ouvrage, Catilina, Chapitre 10.

Ces mêmes hommes qui avaient aisément supporté les fatigues, les dangers, les incertitudes, les difficultés, sentirent le poids et la fatigue du repos et de la richesse… L'avidité ruina la bonne foi, la probité, toutes les vertus qu'on désapprit pour les remplacer par l'orgueil, la cruauté, l'impiété, la vénalité.vi

La crainte de l’ennemi, la crainte de l’Autre, notion utilisée par Salluste, fut aux XIXème et XXème siècles beaucoup discutée par les historiens, politologues et sociologues européens. Cette notion, lancée par Salluste, peut nous aider aujourd’hui à saisir le mental des migrants non-européens qui s’amassent en Europe ainsi que le mental de nos politiciens qui les y invitent. Certes, la crainte de l’Autre peut être le facteur fortifiant de l’identité raciale chez les Européens de souche. On en est témoin aujourd’hui en observant la renaissance de différents groupes blancs et identitaires en Europe. En revanche, à un moment donné, le metus hostiles, à savoir la crainte des Autres, risque de se transformer en son contraire, à savoir l’amor hostiles, ou l’amour de l’ennemi qui détruit l’identité raciale et culturelle d’un peuple. Ainsi les Occidentaux de souche aujourd’hui risquent-ils de devenir peu à peu victimes du nouveau paysage multiracial où ils sont nés et où ils vivent. Pire, peu à peu ils commencent à s’habituer à la nouvelle composition raciale et finissent même par l’intérioriser comme un fait naturel. Ces mêmes Européens, seulement quelques décennies auparavant, auraient considéré l’idée d’un pareil changement racial et leur altruisme débridé comme surréel et morbide, digne d’être combattu par tous les moyens.

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Nul doute que la crainte de l’Autre, qu’elle soit réelle ou factice, resserre les rangs d’un peuple, tout en fortifiant son homogénéité raciale et son identité culturelle. En revanche, il y a un effet négatif de la crainte des autres que l’on pouvait observer dans la Rome impériale et qu’on lit dans les écrits de Juvénal. Le sommet de l’amour des autres, ( l’ amor hostiles) ne se verra que vers la fin du XXème siècle en Europe multiculturelle. Suite à l’opulence matérielle et à la dictature du bien-être, accompagnées par la croyance à la fin de l’histoire véhiculé par les dogmes égalitaristes, on commence en Europe, peu à peu, à s’adapter aux mœurs et aux habitudes des Autres. Autrefois c’étaient Phéniciens, Juifs, Berbères, Numides. Parthes et Maghrébins et autres, combattus à l’époque romaine comme des ennemis héréditaires. Aujourd’hui, face aux nouveaux migrants non-européens l’ancienne peur de l’Autre se manifeste chez les Blancs européens dans le mimétisme de l’altérité négative qui aboutit en règle générale à l’apprentissage du «  déni de soi ». Ce déni de soi, on l’observe aujourd’hui dans la classe politique européenne et américaine à la recherche d’un ersatz pour son identité raciale blanche qui est aujourd’hui mal vue. A titre d’exemple cette nouvelle identité négative qu’on observe chez les gouvernants occidentaux modernes se manifeste par un dédoublement imitatif des mœurs des immigrés afro-asiatiques. On est également témoin de l’apprentissage de l’identité négative chez beaucoup de jeunes Blancs en train de mimer différents cultes non-européens. De plus, le renversement de la notion de « metus hostiles » en « amor hostiles » par les gouvernants européens actuels aboutit fatalement à la culture de la pénitence politique. Cette manie nationale-masochiste est surtout visible chez les actuels dirigeants allemands qui se lancent dans de grandes embrassades névrotisées avec des ressortissants afro-asiatiques et musulmans contre lesquels ils avaient mené des guerres meurtrières du VIIIe siècle dans l’Ouest européen et jusqu’au XVIIIe siècle dans l’Est européen.

L’engouement pour l’Autre extra-européen – dont l’image est embellie par les médias et cinémas contemporains – était déjà répandu chez les patriciens romains décadents au Ièr siècle et fut décrit par le satiriste Juvénal. Dans sa IIIème satire, intitulée Les Embarras de Rome (Urbis incommoda), Juvénal décrit la Rome multiculturelle et multiraciale où pour un esprit raffiné comme le sien il était impossible de vivre...

Dans ces flots d’étrangers et pourtant comme rien

Depuis longtemps déjà l’Oronte syrien

Coule au Tibre, et transmet à Rome ses coutumes,

Sa langue, ses chanteurs aux bizarres costumes...vii

Juvénal se plaint également des migrants juifs dans ses satires, ce qui lui a valu d’être taxé d’antisémitisme par quelques auteurs contemporains.

Maintenant la forêt et le temple et la source

Sont loués à des Juifs, qui, pour toute ressource,

Ont leur manne d’osier et leur foin de rebut.

Là, chaque arbre est contraint de payer son tribut;

On a chassé la muse, ô Rome abâtardie

Et l’auguste forêt tout entière mendie viii

Juvenalis Decimus Title page.color.jpgLes lignes de Juvénal sont écrites en hexamètres dactyliques ce qui veut dire en gros un usage d’échanges rythmiques entre syllabes brèves ou longues qui fournissent à chacune de ses satires une tonalité dramatique et théâtrale qui était très à la mode chez les Anciens y compris chez Homère dans ses épopées. À l’hexamètre latin, le traducteur français a substitué les mètres syllabiques rimés qui ont fort bien capturé le sarcasme désabusé de l’original de Juvénal. On est tenté de qualifier Juvénal de Louis Ferdinand Céline de l‘Antiquité. Dans sa fameuse VIème satire, qui s’intitule Les Femmes, Juvénal décrit la prolifération de charlatans venus à Rome d’Asie et d’Orient et qui introduisent dans les mœurs romaines la mode de la zoophilie et de la pédophilie et d’autres vices. Le langage de Juvénal décrivant les perversions sexuelles importées à Rome par des nouveaux venues asiatiques et africains ferait même honte aux producteurs d’Hollywood aujourd’hui. Voici quelques-uns de ses vers traduits en français, de manière soignés car destinés aujourd’hui au grand public :

Car, intrépide enfin, si ton épouse tendre

Voulait sentir son flanc s’élargir et se tendre

Sous le fruit tressaillant d’un adultère amour,

Peut-être un Africain serait ton fils un jour ix

 

Les Romains utilisaient le mot « Aethiopis », Ethiopiens pour désigner les Noirs d’Afrique.

Qui interprète l’interprète ?

L’interprétation de chaque ouvrage par n’importe quel auteur, sur n’importe quel sujet social et à n’importe quelle époque, y compris les vers de l’écrivain latin Juvénal, se fera en fonction des idées politiques dominantes à savoir du Zeitgeist régnant. Or qui va contrôler l’interprète aujourd’hui si on est obligé de suivre les oukases pédagogiques de ses chefs mis en place après la fin de la Deuxième Guerre mondiale ? À cet effet on peut citer Juvénal et les fameux vers de sa VIème satire : «  Quis custodet ipsos custodes » à savoir qui va garder les gardiens, c’est à dire qui va contrôler nos architectes de la pensée unique qui sévissent dans les universités et dans les médias ?

A peu près le même principe de censure et d’autocensure règne aujourd’hui au sujet de l’étude et la recherche sur les différentes races. Aujourd’hui, vu le dogme libéralo-communiste du progrès et la conviction que les races ne sont qu’une construction sociale et non un fait biologique et en raison du climat d’auto-censure qui sévit dans la haute éducation et dans les médias, il n’est pas surprenant que de savants qui analysent les différences entre races humaines soient souvent accusés d’utiliser des prétendus « stéréotypes ethniques ». Or le vocable « stéréotype » est devenu aujourd’hui un mot d’ordre chez les bien-pensants et chez les hygiénistes de la parole en Europe. La même procédure d’hygiénisme lexical a lieu lorsqu’un biologiste tente d’expliquer le rôle des différents génomes au sein des différentes races. Un savant généticien, s’il s’aventure à démystifier les idées égalitaires sur la race et l’hérédité risque d’être démonisé comme raciste, fasciste, xénophobe ou suprémaciste blanc. La nouvelle langue de bois utilisée par les médias contre les mal-pensants se propage dans toutes les chancelleries et toutes les universités européennes.

Certes, les idées, en l’occurrence de mauvaises idées, mènent le monde, et non l’inverse. Dans la même veine, les idées dominantes qui sont à la base du Système d’aujourd’hui décident de l’interprétation des découvertes dans les sciences biologiques et non l’inverse. Nous avons récemment vu la chasse aux sorcières dont fut victime le Prix Nobel James Watson, codécouvreur de la structure de l'ADN et du décryptage du génome humain. Il a été attaqué par les grand médias pour des propos prétendument racistes émis il y a une dizaine d’année à propos des Africains. Je le cite : « Même si j'aimerais croire que tous les êtres humains sont dotés d'une intelligence égale, ceux qui ont affaire à des employés noirs ne pensent pas la même chose»x. Ce que Watson a dit est partagé par des milliers de biologistes et généticiens mais pour des raisons que nous avons déjà mentionnées, ils se taisent.

Nos Anciens possédaient un sens très aigu de leur héritage et de leur race qu’ils appelaient genus. Il existe une montagne d’ouvrages qui traitent de la forte conscience de la parenté commune et du lignage commun chez les Anciens. Nous n’allons pas citer tous les innombrables auteurs, notamment les savants allemands de la première moitié du XXème siècle qui ont écrit un tas de livres sur la dégénérescence raciale des Romains et d’autres peuples européens et dont les ouvrages sont non seulement mal vus mais également mal connus par le grand public d’aujourd’hui. Il est à noter qu’avant la Deuxième Guerre mondiale et même un peu plus tard, les savants et les historiens d’Europe et d’Amérique se penchaient sur le facteur racial beaucoup plus souvent et plus librement qu’aujourd’hui.

Prätorianer.jpgIl va de soi que les anciens Romains ignoraient le lois mendéliennes de l’hérédité ainsi que les complexités du fonctionnement de l’ADN, mais ils savaient fort bien comment distinguer un barbare venu d’Europe du nord d’un barbare venu d’Afrique. Certains esclaves étaient fort prisés, tels les Germains qui servaient même de garde de corps auprès des empereurs romains. En revanche, certains esclaves venues d’Asie mineure et d’Afrique, étaient mal vus et faisaient l’objet de blagues et de dérisions populaires.

Voici une brève citation de l’historien américain Tenney Frank, tirée de son livre Race Mixture in the Roman Empire ( Mélange des races dans l’Empire de Rome), qui illustre bien ce que les Romains pensaient d’eux-mêmes et des autres. Au début du XXème siècle Frank était souvent cité par les latinistes et il était considéré comme une autorité au sujet de la composition ethnique de l’ancienne Rome. Dans son essai, il opère une classification par races des habitants de l’ancienne Rome suite à ses recherches sur les inscriptions sépulcrales effectuées pendant son séjour à Rome. Voici une petite traduction en français de l’un de ces passages :

.…de loin le plus grand nombre d’esclaves venait de l'Orient, notamment de la Syrie et des provinces de l'Asie Mineure, avec certains venant d’Égypte et d’Afrique (qui, en raison de la classification raciale peuvent être considères comme venant de l'Orient). Certains venaient d’Espagne et de Gaule, mais une proportion considérable d'entre eux étaient originaires de l'Est. Très peu d’esclaves furent recensés dans les provinces alpines et danubiennes, tandis que les Allemands apparaissent rarement, sauf parmi les gardes du corps impériaux. (L’auteur) Bang remarque que les Européens étaient de plus grand service à l'empire en tant que soldats et moins en tant que domestiques.xi

Et plus tard il ajoute :

Mais ce qui resta à l’arrière-plan et régit constamment sur toutes ces causes de la désintégration de Rome fut après tout le fait que les gens qui avaient construit Rome ont cédé leur place à un race différente.xii

Les anciens Romains avaient une idée claire des différents tribus et peuples venus d’Orient à Rome. Comme l’écrit un autre auteur, « Les esclaves d’Asie mineur et les affranchis cariens, mysiens, phrygiens et cappadociens, à savoir les Orientaux, étaient, par rapport aux esclaves d'autres provinces, particulièrement méprisés dans la conscience romaine. Ces derniers sont même devenus proverbiaux à cause de leur méchanceté. » xiii

En conclusion, on peut dire qu’une bonne conscience raciale ne signifie pas seulement une bonne connaissance des théories raciales ou pire encore la diffusion des insultes contre les non-Européens. Avoir la conscience raciale signifie tout d’abord avoir une bonne mémoire de la lignée commune et une bonne mémoire du destin commun. Cela a été le cas avec les tribus européennes et les peuples européens depuis la nuit des temps. Une fois l’héritage du peuple, y compris son hérédité, oublié ou compromis, la société commence à se désagréger comme on l’a vu à Rome et comme on le voit chaque jour en Europe aujourd’hui. « Les premiers Romains tenaient à leur lignée avec beaucoup de respect et appliquaient un système de connubium selon lequel ils ne pouvaient se marier qu’au sein de certains stocks approuvés »xiv. Inutile de répéter comment on devrait appliquer le devoir de connubium en Europe parmi les jeunes Européens aujourd’hui. Voilà un exemple qui dépasse le cadre de notre discussion. Suite à la propagande hollywoodienne de longue haleine il est devenu à la mode chez de jeunes Blanches et Blancs de se lier avec un Noir ou un métis. Il s’agit rarement d’une question d’amour réciproque mais plutôt d’une mode provenant du renversement des valeurs traditionnelles.

Il est inutile de critiquer les effets du métissage sans en mentionner ses causes. De même on doit d’abord déchiffrer les causes de l’immigration non-européenne avant de critiquer ses effets. Certes, comme if fut déjà souligné la cause de la décadence réside dans l’oubli de la conscience raciale. Or celle-ci avait été soit affaiblie soit supprimée par le christianisme primitif dont les avatars séculiers se manifestent aujourd’hui dans l’idéologie de l’antifascisme et la montée de diverses sectes égalitaristes et mondialistes qui prêchent la fin de l’histoire dans une grande embrassade multiraciale et transsexuel. Critiquer les dogmes chrétiens et leur visions œcuméniques vis-à-vis des immigrés est un sujet autrement plus explosif chez nos amis chrétiens traditionalistes et surtout chez nos amis d’Amérique, le pays où la Bible joue un rôle très important. Or faute de s’en prendre aux causes délétères de l’égalitarisme chrétien on va tourner en rond avec nos propos creux sur le mal libéral ou le mal communiste. On a beau critiquer les « antifas » ou bien le grand capital ou bien les banksters suisses et leurs manœuvres mondialistes. Reste qu’aujourd’hui les plus farouches avocats de l’immigration non-européenne sont l’Église Catholique et ses cardinaux en Allemagne et en Amérique. Roger Pearson, un sociobiologiste anglais de renom l’écrit . « Se répandant d'abord parmi les esclaves et les classes inférieures de l'empire romain, le christianisme a fini par enseigner que tous les hommes étaient égaux aux yeux d'un dieu créateur universel, une idée totalement étrangère à la pensée européenne... Puisque tous les hommes et toutes les femmes étaient les "enfants de Dieu", tous étaient égaux devant leur divin Créateur ! » xv

Si l’on veut tracer et combattre les racines de la décadence et ses effets qui se manifestent dans le multiculturalisme et le métissage, il nous faut nous pencher d’une manière critique sur les enseignements du christianisme primitif. Ce que l’on observe dans l’Occident d’aujourd’hui, submergé par des populations non-européennes, est le résultat final et logique de l’idée d’égalitarisme et de globalisme prêchée par le christianisme depuis deux mille ans.

Tomislav Sunic et écrivain, ancien professeur de sciences politiques aux Etats-Unis, ancien diplomate croate. (www.tomsunic.com)

Notes:

i Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (Paris:

Librairie Ch. Delagrave : 1891), Ch. IX, p. 85-86, où il cite Bossuet; “Le sénat se remplissait de barbares ; le sang romain se mêlait ; l’amour de la patrie, par lequel Rome s’était élevée au-dessus de tous les peuples du monde, n’était pas naturel à ces citoyens venus de dehors..” http://classiques.uqac.ca/classiques/montesquieu/consider...

ii T. Sunic, „Le bon truc; drogue et démocratie“, dans Chroniques des Temps Postmodernes ( Dublin, Paris: éd Avatar, 2014), pp 227-232. En anglais, „The Right Stuff; Drugs and Democracy“, in Postmortem Report; Cultural Examinations from Postmodernity ( London: Arktos, 2017), pp. 61-65.

iii Voir T. Sunic, « L'art dans le IIIème Reich », Ecrits de Paris, juillet—août 2002, nr. 645, Also “Art in the Third Reich: 1933-45”, in Postmortem Report ( London: Artkos, 2017) pp. 95-110.

iv Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des races humaines, (Paris: Éditions Pierre Belfond, 1967), Livres 1 à 4, pp. 58-59.

v Ibid, Livres 5 à 6., p. 164.

https://ia802900.us.archive.org/27/items/EssaiSurLinegaliteDesRacesHumaines/EssaiSurLinegaliteDesRacesHumaines.pdf

vi Salluste, Ouvres de Salluste, Conjuration de Catilina - ( Paris: C.L. F. Pancoucke, 1838), pp 17-18.

https://ia802706.us.archive.org/5/items/uvresdesalluste00pancgoog/uvresdesalluste00pancgoog.pdf

vii Satires de Juvénal et de Perse, Satire III, traduites en vers français par M. J . Lacroix (Paris : Firmin Didot frères Libraries, 1846), p. 47.

viii Ibid. p.43

ix Ibid., p.165

Egalement sur le site: http://remacle.org/bloodwolf/satire/juvenal/satire3b.htm

x “ L'homme le plus riche de Russie va rendre à James Watson sa médaille Nobel”, Le Figaro, le 10 Dec. 2014.

http://www.lefigaro.fr/international/2014/12/10/01003-20141210ARTFIG00268-l-homme-le-plus-riche-de-russie-va-rendre-a-james-watson-sa-medaille-nobel.php

xi Tenney Frank, „Race Mixture in the Roman Empire“, The American Historical Review, Vol. XXI, Nr. 4, July 1916, p. 701.

xii Ibid. 705

xiii Heikki Solin, “Zur Herkunft der römischen Sklaven”

https://www.academia.edu/10087127/Zur_Herkunft_der_r%C3%B...

xiv Roger Pearson, « Heredity in the History of Western Culture, » The Mankind Quarterly, XXXV. Nr. 3. printemps 1995, p. 233.

xv Ibid p. 234.

Washington cherche l’escalade : y aura-t-il de nouvelles sanctions contre la Russie à cause du soutien de Moscou à Maduro ?

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Washington cherche l’escalade : y aura-t-il de nouvelles sanctions contre la Russie à cause du soutien de Moscou à Maduro ?

Washington / Caracas : Le gouvernement américain entend infliger de nouvelles sanctions à la Russie, cette fois à cause du soutien que celle-ci apporte au régime de Maduro au Vénézuela. John Bolton, conseiller ès-sécurité du Président Trump, a condamné ce soutien et a averti d’autres Etats de n’envoyer ni forces militaires ni équipements. « Nous considérerons de tels actes provocateurs comme une menace directe contre la paix internationale et contre la sécurité dans la région » a lancé Bolton.

Elliott Abrams, plénipotentiaire américain pour le Venezuela, a déclaré que les Etats-Unis disposaient de toute une série d’options pour s’opposer à l’engagement russe au pays de Maduro. Quand on lui a posé la question de savoir ce que le gouvernement américain entendait faire pour barrer la route aux projets russes en Amérique latine, Abrams a répondu : « Nous avons une liste d’options ». Il y aurait ainsi des possibilités au niveau diplomatique mais aussi au niveau économique, c’est-à-dire des sanctions. Il n’a pas été plus explicite. Mais il a toutefois souligné : « Ce serait une erreur, pour les Russes, de croire qu’ils ont les mains libres en cette région. Ils ne les ont pas ! ». Et il a ajouté que le nombre de soldats russes au Venezuela n’est pas très grand mais leur influence potentielle est néanmoins considérable. Leur présence ne va pas dans l’intérêt de la population du pays.

Les Russes ont toutefois contesté les accusations des Américains, ces derniers jours, et leur ont reproché d’organiser un coup d’Etat pour favoriser un changement de régime au Venezuela, ce qui revient à s’immiscer de manière inacceptable dans les affaires intérieures de l’Etat sud-américain. Moscou se réfère à un accord existant de coopération militaire et technique avec le Venezuela. Vendredi dernier, la Russie a demandé une nouvelle fois que les Etats-Unis ne se mêlent pas des affaires intérieures du Venezuela. Washington n’a pas le droit, ajoutent-ils, de dicter à d’autres Etats avec quels pays ils peuvent collaborer, pensent les principaux acteurs de la politique étrangères à Moscou.

(article paru sur http://www.zuerst.de – 01 avril 2019).

Nouvelle alliance stratégique Turquie-Iran-Etats arabes

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Nouvelle alliance stratégique Turquie-Iran-Etats arabes

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Au Moyen-Orient, l'alliance stratégique qui a fait la loi depuis des années est celle de l'Arabie saoudite, de divers Etats sunnites et des Etats-Unis. Aujourd'hui, du fait des catastrophiques erreurs stratégiques américaines dans la région, une nouvelle alliance ou Entente est en train de se former.

Celle-ci unira la Turquie, l'Iran, le Qatar, avec le soutien de l'Iran, de la Syrie, du Liban et de la Jordanie, Inutile de préciser que Moscou s'intéresse à ce projet et l'appuiera de différentes façons.

C'est en été 2017 et à Doha au Qatar que les bases de cette alliance ont été jetées. On se souvient que Riyad avait décrété une offensive militaire puis un siège du Qatar, présenté à l'époque et à la grande surprise de beaucoup comme un ennemi de l'Arabie saoudite. Ceci visait à éliminer le Qatar en tant que rival de celle-ci. Malheureusement pour les Saoudiens, l'offensive qui devait aboutir en quelques jours s'est enlisée face à la résistance des Qataris. Ceci avait laissé le temps à Doha, Téhéran et Ankara d s'entendre pour la mise en place de ce qui avait été nommé un bloc stratégique cohérent. Il s'agissait de contrer le poids de l'Arabie saoudite et des Américains, ses alliés.

Initialement le bloc avait pour but de mettre en place des accords économiques, concernant non seulement le pétrole mais d'autres domaine importants, comme les transports.

Très vite cependant le bloc a compris que pour survivre face à une Arabie surarmée et bénéficiant en permanence du soutien américain, il devait se transformer en alliance militaire, Il s'est alors progressivement tourné vers la Russie, disposant déjà de deux petites bases militaires en Syrie. Vladimir Poutine a initialement manifesté une prudente réserve face à un appui militaire russe éventuel. Néanmoins, face aux offensives arabo-américaines contre son allié Bashar al Assad, il a laissé entendre qu'en tant que de besoin il appuierait l'alliance. Les combats victorieux récents, appuyés par la Russie, contre l'Etat Islamique au nord de la Syrie ont considérablement favorisé le rapprochement militaire de la Turquie avec la nouvelle alliance stratégique.

Dans le même temps, l'Irak, le Liban et la Jordanie, bien qu'encore très soumises politiquement aux Etats-Unis, ont vite compris que leur intérêt était de rejoindre la nouvelle alliance stratégique. Le 18 mars 2019, les commandants militaires de l'Iran, de la Syrie et de l'Iraq ont posé les bases d'une coopération de long terme, non seulement contre le terrorisme, mais pour mener des projets économiques communs. Le gouvernement turc n'a pas hésité depuis le début à s'associer à ces projets. Une des raisons qu'il y voient est de contrer l'influence des séparatistes kurdes qui jusqu'à présent bénéficiaient d'un appui important des Américains. Au plan économique, l'alliance devrait permettre à ses membres de coopérer à la reconstruction des villes syriennes détruite par la guerre. Un autre objectif sera évidemment de remettre en état l'exploitation des gisement pétroliers et gaziers de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie.

Mais comme les Américains ont depuis longtemps visé à prendre le contrôle de ces derniers, aujourd'hui notamment par l'intermédiaire de leurs alliés kurdes, il est prévisible qu'ils ne se laisseront pas sans combattre empêchés de le faire par la nouvelle alliance stratégique Turquie, Iran, Qatar.

Référence

Voir entre autres https://oilprice.com/Geopolitics/Middle-East/New-Middle-E...

Note

Il faut rappeler qu'Erdogan continuera à encourager le transit  de caravanes de migrants vers l'Europe, si l'on en croit l'article ci-dessous
https://ripostelaique.com/erdogan-va-lacher-des-dizaines-...

La Caballería Espiritual. Un ensayo de Psicología Profunda

 

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La Caballería Espiritual. Un ensayo de Psicología Profunda

(Presentación de Eduard Alcántara)

La Caballería Espiritual. Un ensayo de Psicología Profunda.

La editorial EAS acaba de publicar el ensayo del filósofo y psicólogo Dr. Carlos X. Blanco, La Caballería Espiritual. Este es un texto que, según su prologuista, el profesor Eduard Alcantára, se enmarca plenamente en la Filosofía Tradicional, con numerosos ingredientes de la Psicología Jungiana y otras reflexiones encaminadas a lograr por parte del lector la sanación, el crecimiento interior y el equilibrio orgánico de la psique.

Eduard Alcántara:

Al prologar la presente obra nuestra intención no va a ser la de repetir lugares comunes con lo expresado por el autor. Las jugosas reflexiones, los muy necesarios consejos que ofrece para subsistir y existir dignamente y en armonía con uno mismo y la visión del hombre y del mundo que refleja en estas páginas tampoco tenemos necesidad de reiterarlos en este nuestro prólogo. Y no lo vamos a hacer por tres razones:

Una, porque no pretendemos desvelar, con antelación a su lectura, los contenidos del trabajo de Carlos X. Blanco.

Dos, porque no necesariamente tenemos que identificarnos al 100% con los postulados basilares del pensamiento de nuestro autor, aunque sí recomendemos encarecidamente la lectura de su libro por comulgar con casi todo lo que en él se nos transmite.

Tres, porque lo sustancioso de esta obra nos da pie a extraerle muchas citas de enjundia para reflexionar sobre ellas y para cotejarlas con el prisma de nuestra personal cosmovisión.

Basamos nuestra manera de concebir el mundo y la existencia en la Tradición. Por ello adherimos al Tradicionalismo, así con mayúsculas. Adherimos, pues, a una forma de entender y de vivir el mundo y la existencia que ha empujado al hombre, en determinados momentos de su historia, a encauzar todo su quehacer cotidiano hacia fines Elevados, Suprasensibles, Metafísicos,… y le ha llevado, en consecuencia, a configurar unos tejidos sociales, culturales, económicos y políticos guiados e impregnados hasta la médula por dichos valores Superiores y dirigidos a la aspiración de la consecución de un Fin Supremo, Trascendente.

Adherir al Tradicionalismo presupone aspirar a conformar un Hombre de la Tradición[1]. No creemos que los consejos expuestos por el Sr. Blanco, a lo largo del libro que tenemos la honra de prologar, tengan el de configurar un tipo de hombre disímil al Hombre Tradicional, pues bregar (tal como pretende, encomiablemente, nuestro autor) por evitar que el hombre sucumba a las disoluciones inherentes a nuestro disolvente y alienante mundo moderno es, a la postre, no otra cosa que pugnar por convertirlo en un Hombre de la Tradición. Y para que éste no acabe siendo algo así como un concepto etéreo y quimérico sino un ser con entidad la persona que aspire a construirlo en sí debe ser fiel a las que, en tiempos no disolutos, fueron sus más genuinas raíces y su más sacro origen, pues de faltar éstos su asunción se tornará irremisiblemente irrealizable. En este sentido Carlos X. Blanco no en vano nos señala, en su obra, que “en los mitos de pueblos más diversos se expresa esta necesidad de volver hacia atrás” y que “el hombre es un animal desarraigado, y por ese mismo motivo trascendental, necesita tener raíz”. Asimismo, nos dice que “crear también consiste en seguir fielmente un Arquetipo que el tiempo, el olvido, la futilidad del día a día ha podido dejar enterrado.” El no romper con las raíces es una necesidad ineludible que nos es introducida por el autor con lo que él denomina como “la estrategia de pulgarcito” …ilustrativa imagen para que entre nuestros orígenes más genuinos y remotos y nosotros vayamos siempre dejando un camino de piedrecitas que se constituya en nuestro particular cordón dorado.

Las raíces que deberá hacer crecer el hombre que se niegue a ser vapuleado por la barbarie de la modernidad estarán impregnadas por el halo de lo sagrado, que siempre fue consustancial al Mundo de la Tradición. Pero lo sacro no debe ser percibido como algo extrínseco a uno sino intrínseco a nuestro propio ser. El problema estriba en que aunque forma parte de nosotros (es el Atman, de la tradición hinduista: “el Santo Grial habita dentro de sus corazones y en las profundas simas del alma”, nos enseña Carlos X. Blanco), aunque, decíamos, lo sacro forma parte del alma lo está en forma aletargada y no en acto, contrariamente a lo que acontecía en la Tradición Primordial (en la Edad de Oro, de la que nos hablaba el griego Hesíodo). Despertarlo es el resultado del tránsito por un arduo, metódico y concienzudo camino que en ciertas tradiciones se conoció con el nombre de Iniciación. Despertar el Espíritu que atesoramos es sacarlo de ese estado de ignorancia (o avidja, en término propio al hinduismo) en que él mismo se halla con respecto a su misma esencia. Despertarlo nos llevará no sólo a Conocer a ese Principio Supremo que se halla en el origen del Cosmos sino también a hacernos uno con Él. En tal sentido nos resultan sumamente interesantes asertos de nuestro autor como aquél que dice que “conocer, como ya advirtiera el gran Platón, es ante todo rescatar”; rescatar a atman del olvido y la autoignorancia.

Emprender la vía Iniciática es el único camino que puede llevar al hombre a Conocer. Conociéndose a uno mismo conocerá todos los arcanos del mundo manifestado, porque en nosotros también se hallan todas esas fuerzas sutiles que “estructuran” y armonizan el cosmos. Así, el Sr. Blanco escribe que “La vieja sabiduría ya lo decía: en nosotros llevamos un mundo infinito. Somos un microcosmos”. En nuestro interior cohabitan todos los enigmas del mundo. En este sentido rescatamos pensamientos de nuestro autor como aquél de que “en mí está Todo” o aquél otro de que “todo habita en nosotros”. En la misma línea nos recuerda aquella sentencia del poeta griego Píndaro: “Aprende a ser el que eres”. Y nos señala que “toda transformación verdadera no supone más que un auto-conocimiento. El oráculo de Apolo en Delphos decía: Conócete a ti mismo”. Despertar lo sagrado que hay en nosotros dará sus frutos y, así, ese “seréis como dioses”, que dice el Sr. Blanco, tendrá pleno sentido.

Esa vía de remoción interna que supone la Iniciación huirá del ruido dispersor y buscará el silencio. No sentirá grima ante la soledad, pues ésta le ayudará en su camino de perfección. Nos impele a ello el autor de esta obra con ese “no huyas del silencio”. De la soledad, por el contrario, huye nuestro desnortado hombre moderno (al cual el Sr. Blanco se ha propuesto tender puentes liberadores), pues aquélla le hace toparse con su vacío existencial: “La soledad –dice– resulta insoportable”.

Lo primero por lo que bregará la via remotionis será por descondicionar al hombre con respecto a todo aquello que lo obnubila, lo aliena, lo atormenta, lo esclaviza, lo altera, lo ciega y lo encadena, pues sólo con la mente calma podrá aventurarse en la gnosis de los planos metafísicos de la Realidad y en la identificación ontológica de la persona con ellos.

A este proceso de descondicionamiento lo denominó ‘obra al negro’ o nigredo la tradición hermético-alquímica. También habló de él como de ennegrecimiento o putrefacción, pues de lo que se trata es de pudrir (de eliminar) o, al menos, de dominar todo aquello que aturde a la psique. Carlos X. Blanco parece invitar a transitar por la vía iniciática cuando refiriéndose a su ocurrente Maestro Viajero dice que “cuando partió para dejarnos, todos sus discípulos hemos asumido nuestro traje de peregrinos, y adoptamos como verdadera Casa el camino”. Nuestro autor, igualmente, nos pone en bandeja muchas reflexiones que encajan como anillo al dedo en el meollo del nigredo, pues le podemos leer que “los demonios comenzaron a hacerse más visibles, nítidos. Las neurosis, los complejos, las preocupaciones, todo aquello que tenga que ver con la inseguridad. El Viaje es destructivo en gran medida. Consiste en acabar con todo ese género de basura”. En igual sentido nos comenta que “allá abajo también se agitan monstruos desconocidos, seres adormecidos que pueden un día despertarse y llevarnos con ellos hacia lo más profundo”. También nos escribe que “las zancadillas nos las ponen esos demonios ocultos que trasguean con nuestra existencia” y que “el héroe de verdad es aquel que va a lo más profundo de la Oscuridad. Y después, vuelve” …pues ese bajar a “lo más profundo de la oscuridad” recuerda a la imagen de ‘bajar a los infiernos’, para confrontar en ellos a ese submundo irracional y subconsciente al que se debe domeñar para no sucumbir a su vorágine.

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Pero no se trata “tan solo”, por un lado, de pavores, de demonios, de traumas y de miedos o de, por otro lado, pulsiones, pasiones desaforadas, sentimientos exacerbados, emociones cegadoras e instintos subyugantes de lo que el alma/mente ha de liberarse sino que también debe hacerlo con respecto a los paradigmas conceptuales, a los prejuicios incapacitantes, a los falsos mitos, al racionalismo, a los subproductos pseudointelectuales y pseudocientíficos o al método analítico-fenomenológico-dispersador (y no al sintético-unitario-holístico) que la modernidad le ha insuflado. El Sr. Blanco nos brinda pensamientos que a nosotros nos parecen brillantes a la hora de denunciar estas bloqueadoras inoculaciones que la mente sufre sin cesar. Cuanto mayor se hace uno mayor es, también, la dosis de inoculación recibida. Por ello nuestro autor nos dice: “¡Fíjate en los niños, esos seres que también pueden observar durante horas las más insignificantes criaturas del jardín, o las más diminutas estrellas del firmamento! Ellos todavía no han aprendido conceptos para matar su atención y curiosidad”. Y en la misma línea escribe que “la piedra que apartamos en el camino con la punta de nuestra bota, contiene mayor complejidad, infinitamente mayor “densidad” para nuestro entendimiento que todos los armazones conceptuales que el hombre de ciencia construya para entenderla y explicarla”. También le leemos que “los más antiguos pensadores supieron poseer algo más que una mente analítica y calculadora” o que “la verdadera Ciencia, me dijo el Maestro Viajero, no es patrimonio del racionalista estrecho actual que se empeña por hacer encajar los fenómenos en sus esquemas pre-establecidos, en sus niveles de análisis. La verdadera Ciencia, como ya afirmó Aristóteles, no otra cosa es salvo Admiración y búsqueda de lo Universal”.

Superar la nigredo, descondicionarse de las ataduras que se le van tejiendo a la mente, convierten al Iniciado en El Gran Autarca del que, allá por los años ’20 de la anterior centuria, nos habló el italiano Julius Evola. Ese hombre al que el Sr. Blanco pugna por ayudar ya habría salido, a estas alturas del camino andado, del lodazal al que el mundo moderno sumerge al común de los mortales. “Construir un ser pleno es hacerse autárquico”, nos dice el autor de este libro. Y es que hacerse autárquico supone no depender de ninguna atadura interior alienante y/o incapacitante ni tampoco de circunstancias exteriores (estrechos convencionalismos sociales, morales coercitivas,…). Hacerse autárquico equivale a asemejarse al ‘señor de sí mismo’ del que hablaba el taoísmo; justo la figura opuesta al esclavo producto de nuestro mundo moderno. Ahonda, nuestro autor, en la misma idea cuando nos señala que “la garantía de toda supervivencia, no requerir de nadie y de no crearse necesidades superfluas. Estas pulsiones, evidentemente, si son superfluas no son necesidades”.

Muchos son los Tradicionalistas que opinan que este camino de realización interior necesita, sí o sí, de la guía de un maestro espiritual. Así, por ejemplo, lo postulaba el francés René Guénon. Por el contrario, el ya citado Julius Evola sostenía la convicción de que, aunque en la mayoría de los casos se precisaba de ese maestro, en otros casos excepcionales existían personas que (por sus especiales potencialidad espiritual y voluntad) no precisaban de él y podían apostar por una ‘vía autónoma de realización espiritual’. Nos parece que difícilmente se puede ilustrar mejor esta última convicción que cuando el Sr. Blanco escribe que “este autodescubrimiento de la Verdad es como el caminar. Puedes tomar un bastón. Incluso a algunos les resultará imprescindible. Pero no es estrictamente necesario si cuentas con dos buenas piernas”. O cuando aduce que “los Caminos y los Felices Encuentros deben ser buscados por uno mismo”.

No es éste lugar donde seguir desarrollando el meollo de las fases que suceden al nigredo de la tradición hermético-alquímico. Sólo delinearemos, a grandes trazos, que tras aquélla sobrevendría la albedo u ‘obra al blanco’, en la que el hombre descondicionado en la etapa anterior y con la mente/alma ya calma podrá acceder al Conocimiento, y actualización en sí, de la fuerzas sutiles (metafísicas) que no sólo forman parte de la totalidad del cosmos sino también de uno mismo. Tras la albedo vendría la rubedo u obra al rojo, en la que la meta a alcanzar sería la de Despertar ese atman o Principio Eterno que atesora en su fuero interno.

La búsqueda de lo Eterno, de lo Imperecedero, es la búsqueda del Ser. Las culturas y/o civilizaciones Tradicionales eran las Civilizaciones del Ser. Su desaparición lo fue a costa de esta anomalía que es el mundo moderno y sus civilizaciones del devenir, en las que el factor tiempo y su vorágine lo enloquece todo e impide vivir la eternidad y recrear y vivificar mitos formadores que aluden a illo tempore. La materia ha suplantado al Espíritu y el ‘demon de la economía’, con su engranaje envolvente de producción-consumo, anega toda la existencia humana. De forma brillante el Sr. Blanco nos dice al respecto que “La civilización devino en barbarie en cuanto se inventó el reloj.

El mundo de hoy, basado en el Mercado y en el culto a la Técnica, es un mundo que ha enloquecido.

Abundan los que se toman sus horas de placer y ocio como una mera prolongación de su horario de oficina. Se habla de rentabilizar su tiempo y de aprovecharlo. La Edad Media contaba con una más exacta comprensión del tiempo. El tiempo del campesino y del monje se subordinaba a la negación misma del tiempo, esto es, la Eternidad”. También denuncia que “Han montado un mundo de prisas y relojes con el único fin de destruirnos”.

Estas civilizaciones del devenir, para las que la primacía se la lleva el factor tiempo, cae, por pura lógica, en el historicismo (la historia de la humanidad como mera sucesión, a lo largo del vector tiempo, de hechos acaecidos sin ningún tipo de referencia mítica formadora). La concepción lineal de la historia lleva aparejada la idea de progreso continuo. El hombre moderno piensa que una suerte de fatalidad, ante la que ha perdido la libertad, conduce a la humanidad a cada vez mayores cotas de progreso (siempre entendidas, por él, en un sentido material: de acumulación de riquezas). A nuestro entender el hombre sufre una regresión desde unos orígenes sacros a esta postración actual que padece y que lo ha dejado inmerso en el más burdo materialismo. Carlos X. Blanco nos confirma que “culturas dignas, modos de vida nobles, sanos y hermosos, han sucumbido en el altar del Progreso” y que “El Progreso es el enemigo irreconciliable de la Dignidad y de la Espiritualidad”.

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Son muchas otras las problemáticas y los temas tratados por el autor de esta obra. El lector es el que tiene que ir sumergiéndose en ellos a través de su lectura. No es tarea nuestra el repasarlos todos en estas líneas; no es el cometido de un prólogo y no hay espacio en él para ello. Encontrará, el dicho lector, mucha luz para el buen alumbrar de su camino existencial. Se trata de no verse abocado a un simple vegetar, a un latir anodino o a un convulsionarse o agitarse sin rumbo y con desazón; Carlos X. Blanco ayudará mucho, con el contenido de sus páginas, para evitarlo.

De entre tantas tan sustanciosas citas como hay en este libro queremos concluir este prólogo con un par más de ellas, por cuanto 

señalan al binomio Espíritu/Tradición como las claves de bóveda que, como puntos de referencia insoslayables, deben erigirse en los puntales que rescaten a nuestro actual desasosegado hombre moderno.

A saber:

(…) tales estrechuras de una psicología estímulo-respuesta quedan relegadas a su condición de juguetes. Juguetes conceptuales y experimentales de unos sabios que han perdido (…) todo sentido espiritual de aquel ser que verdaderamente deberían estudiar: el ser espiritual.”

(…) ciencia no es Conocimiento. Cualquiera puede saber de esos obreros de laboratorio, vestidos con bata blanca: especialistas en naderías, ignoran de forma feroz la Historia, desprecian la Tradición. (…) hay también en la Tradición el hermoso legado del saber de nuestros predecesores, la bella lección de humildad que nos reporta saber que otros meditaron verdades eternas con mucho mayor tino y mucha mayor hondura de lo que podamos hacer nosotros”.

Eduard Alcántara

[del Prólogo]

Eduard Alcántara

Profesor y experto en Filosofía Tradicional  [https://septentrionis.wordpress.com/]

Web de la Editorial EAS: https://editorialeas.com/

Enlace al libro La Caballería Espiritual: https://editorialeas.com/shop/hesperides/la-caballeria-espiritual-por-carlos-x-blanco/

[1] Recomendamos la lectura de la obra de Eduard Alcántara “El Hombre de la Tradición”; 2ª edición, editorial EAS, 2016 (Alicante).

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