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dimanche, 02 novembre 2014

Christophe Guilluy: La France périphérique

Christophe Guilluy:

"La France périphérique : comment on a sacrifié les classes populaires"

(Flammarion, 2014)

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

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Après Fractures françaises, qui avait déjà fait parler de lui, Christophe Guilluy nous propose ici un essai décapant sur notre pays. Géographe, l'approche de l'auteur est intéressante à plus d'un titre car elle se fonde sur une étude des hommes au sein de leur espace et de leurs territoires. Le vocabulaire employé est spécifique à la discipline et un glossaire à la fin de l'ouvrage permettra au lecteur d'y voir plus clair. Cependant d'autres notions ne s'y trouvent pas et nécessiteront pour les non initiés un dictionnaire récent. Passé le cap du vocabulaire spécifique à la discipline, nous remarquons d'emblée que l'essai de Christophe Guilluy s'appuie sur d'autres auteurs, géographes, sociologues ou démographes. Le raisonnement est étayé par un grand nombre de chiffres et illustré par des cartes en couleurs malheureusement trop petites. L'auteur n'hésite pas, en bon géographe, à changer d'échelle pour étudier des cas concrets. L'ouvrage m'a paru rigoureux sans pour autant être neutre. En effet l'auteur y défend une thèse selon laquelle la société française serait fracturée entre une France des métropoles, intégrée à la mondialisation et une France périphérique des petites et moyennes villes et des zones rurales éloignées des bassins d'emplois comme l'indique assez fidèlement la quatrième de couverture.

La France dans laquelle plonge Christophe Guilluy est la France des oubliés, dont la sociologie électorale se caractérise de plus en plus par l'abstention ou le vote FN. Il décrit une France laissée de côté par la mondialisation connaissant une insécurité sociale, économique ou identitaire. En effet 2/3 du PIB français provient des métropoles connectées au reste du monde. N'oublions pas, comme le rappelle Christophe Giulluy, à la suite d'Olivier Dollfus, que la mondialisation repose sur un « archipel métropolitain ». Par conséquent, l'organisation du territoire, son aménagement, ainsi que ses dynamiques, ont été profondément impactées par la mondialisation. Il démontre de façon convaincante que l'Etat-providence et le système républicain se sont effacés progressivement pour laisser place au modèle anglo-saxon communautariste et libéral. A ce titre il relaye la fameuse étude du non moins fameux « think-tank » du PS Terra Nova tout en notant de façon judicieuse que le projet sociétal du PS ne cadre pas avec la « clientèle » électorale immigrée. Il prévoit d'ailleurs à terme la disparition du PS et il explique clairement que nous ne faisons plus société.

Dans son étude, Christophe Guilluy soulève des remarques très pertinentes. Il remet en question les représentations qui entourent les populations issues de l'immigration. Par exemple, il considère que ce ne sont pas des banlieues que viendront les « révoltes populaires », mais des classes populaires et des classes moyennes « déclassées » françaises de la France périphérique comme l'illustre pour lui le mouvement des bonnets rouges, le mouvement des « nouvelles ruralités », le vote FN ou l'abstention. Il remarque comment les élites vivant dans les métropoles ont focalisé leur attention sur les banlieues alors que celles-ci sont bien moins impactées par la mondialisation puisqu'elles vivent dans métropoles connectées, aménagées et équipées. Il note aussi, sans nier la pauvreté qui y existe réellement, que l'ascenseur social fonctionne désormais uniquement pour les populations issues de l'immigration qui sont eu cœur des territoires producteurs de richesses et où se concentrent par exemple les universités alors, qu'à l'inverse, les milieux populaires de la France périphérique sont exclus en raison de l'impossibilité de loger leurs enfants dans les métropoles par exemple. Celles-ci concentrent ainsi des populations aisés dans les centre-villes gentrifiés et des populations issues de l'immigration. Elles se sont vidées des classes populaires et des classes moyennes paupérisées qui cherchent un environnement où elles peuvent se loger et se protéger des différentes formes d’insécurités évoquées précédemment.

Christophe Guilluy estime qu'il faut même « s'affranchir du concept de classe moyenne » (p.17) mais également des catégories de l'INSEE (p. 19) qui, pour lui, ne sont pas pertinentes et seraient une lecture essentiellement urbaine et économique du territoire qui n'interrogent pas l'intégration des classes populaires. Il n'y a pas selon l'auteur d'opposition entre une France urbaine et une France rurale. Il cite l'exemple de la Nièvre où les habitants définissent leur département comme « rural » tout en se définissant eux-mêmes comme des urbains (p.24). L'opposition ville/campagne ou urbain/rural n'est aujourd'hui plus pertinente en géographie. L'étude de Christophe Giulluy replace donc l'approche autour des notions de pôles, de périphérie et in fine, sans que cela soit vraiment évoqué, de marge. Ainsi le phénomène de métropolisation est en somme une polarisation des activités et des hommes dans les métropoles. La France périphérique s'organise donc à l'écart de ces pôles. Ce que Christophe Guilluy défini comme une périphérie ressemble parfois à une marge.

L'auteur explique assez longuement dans l'ouvrage les ressorts du vote FN en s'appuyant autant sur des dynamiques générales que sur des cas précis. Il en tire la conclusion que le vote FN est normal et repose sur une approche rationnelle de la part des exclus de la mondialisation et qui serait même universelle en démontrant que dans d'autres pays les réactions ne diffèrent pas face à des situations similaires. Il ne voit pas d'ailleurs ce qui arrêterait le processus en cours. Il tente de tordre le cou aux clichés entourant l'électeur FN : inculte, ayant peur de l'autre, de l'avenir, de la mondialisation, en démontrant qu'au fond, les représentations sont inversement proportionnelles à l’intégration dans la mondialisation. Ceux qui profitent de la mondialisation la voient positivement alors que ceux qui en sont victimes la voient négativement, ce qui est on ne peut plus logique. Pour Christophe Guilluy, la bourgeoisie n'a pas changé dans son regard sur les classes populaires, considérées comme des classes dangereuses. Il voit d'ailleurs dans le débat sur le mariage homo un conflit interne aux milieux bourgeois qui ne concerne qu'à la marge les milieux populaires. Il oppose, à la suite de Jean-Claude Michéa, la « gauche kérosène » et le « nomade attalien » dont le mode de vie serait impossible à généraliser aux processus de relocalisation et de réenracinement en cours dans la France périphérique. Il montre qu'une véritable « révolution par le bas » a débuté dans notre pays.

Un bémol cependant, l'auteur n'aborde pas le rôle des technologies numériques dans son tableau: le rôle de la télévision ou d'internet dans cette France périphérique et les effets de différents médias et technologies numériques sur les différents territoires.

Je vous laisse découvrir le reste de l'ouvrage et entrer dans les détails de son raisonnement. C'est d'après moi une lecture incontournable que devrait se procurer chaque militant pour savoir dans quel cadre géographique et sociologique il milite. Pour les non militants, c'est une très bonne approche pour mieux comprendre notre pays et les dynamiques en cours. L'ouvrage ne faisant « que » 179 pages, il se lit très rapidement et vous occupera utilement. A lire et à faire lire !

Jean/C.N.C

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

 

vendredi, 31 octobre 2014

Rencontre avec James McCearney sur Benjamin Disraeli

Rencontre avec James McCearney sur Benjamin Disraeli et l'impérialisme britannique

 
9782363710819FS.gifAuteur de la biographie : Benjamin Disraeli (Pierre-Guillaume de Roux, 2014)
 
C'est une véritable épopée humaine et politique que retrace James McCearney dans cette biographie consacrée à Benjamin Disraeli (1804-1881), le Premier ministre préféré de la reine Victoria. La vie sourd à chaque ligne, les formules sont ramassées et éclatent comme autant de feux d'artifice. On dirait que l'auteur a vécu dans l'ombre même de son héros. Romancier sans scrupule, criblé de dettes, celui qu'on appelle d'abord Ben, puis Dizzy, est sauvé par la politique. Orateur de talent, pragmatique, manœuvrier de génie, il force le destin. Considéré comme un parvenu juif, et le sachant, il ne s'en impose pas moins comme la « voix » du parti conservateur auquel il dessine un nouveau visage, national et populaire. Mieux : il le hisse au sommet en lui redonnant le pouvoir. Jamais abattu, Disraeli a marqué son siècle et l'Histoire. Il revit ici merveilleusement, dans cet ouvrage à lire d'urgence. Surtout par une droite en quête d'elle-même. (P. Maxence, Le Figaro)
 

Rencontre organisée par le Cercle Aristote

Paris, lundi 3 novembre à 20:00 (PAF : 5 €)

Café François Coppée (1er étage) 1 bvd du Montparnasse (métro : Duroc)

 

 

jeudi, 30 octobre 2014

Laurent Ozon: Années décisives

Laurent Ozon: Années décisives

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Chronique de livre : France, les années décisives, Laurent Ozon, BIOS, 2014

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L'ouvrage, imprimé à Halluin (Nord) aux Editions BIOS, se compose d'entretiens. Ce système de questions réponses permet des développements concis et plutôt agréables à la lecture. Le format qui en fait un livre assez court (en dessous de 100 pages si on enlève les pages blanches) et pour une somme raisonnable (15 euros) peut-être mis entre de nombreuses mains. Cependant, Laurent Ozon utilise un vocabulaire soutenu qui pourrait limiter sa portée vers les plus jeunes. Ce n'est pas un manifeste car ni la forme, ni le fond ne s'y prêtent mais il sera utile aux militants qui veulent sortir des sentiers battus et à tous ceux qui veulent aborder certains sujets traditionnels qui animent leur environnent politique de façon audacieuse.

Le livre est en quelque sorte une synthèse de l'action et des réflexions de Laurent Ozon. Outre son engagement militant aux Verts ou au FN, il y aborde un certain nombre de concepts comme le localisme, la souveraineté, l'identité ou la remigration. « France, les années décisives » est en somme l'occasion d'éclairer certains concepts et de proposer quelques grands axes. Il pourra aisément servir de boîte à idées et prolonger les cycles de conférences et de formations de Laurent Ozon depuis 2 ou 3 ans.

Pour ma part j'y ai donc retrouvé des réflexions qui me sont devenues familières et que je rejoins en grande partie. J'ai trouvé très intéressant que l'auteur développe certaines de ses conceptions les plus polémiques dans le livre, comme sa réflexion sur l'enracinement (j'y viendrai). Il y exploite également un grand nombre de ses théories clefs comme celle sur la « chaîne de conduction de stress » ou la remigration. J'aurais cependant apprécié y trouver un véritable développement sur l'effondrement des sociétés complexes car le livre du même nom est assez pointu. Au final, la première moitié du livre « France, les années décisives » m'aura plus intéressée que la seconde car je trouve très important aujourd'hui de replacer l'écologie au cœur du combat politique et idéologique. L'auteur considère d'ailleurs que l'écologie est une discipline pertinente dans la critique du système actuel et dans la perspective de refondation en cela qu'elle pose le rapport de l'homme avec la nature (son environnement, les ressources, l'ensemble du vivant, …). Sur la décroissance, Laurent Ozon estime qu'il « ne trouve pas intéressant le concept de décroissance » (p. 10), car « il est publicitaire et polémique et me semble induire une sorte de linéarité du temps humain qui nous empêche de concevoir qu'il s'agit d'un dépassement, d'une réposne et non d'une réaction ou d 'un retour » pp. 10/11. Voila qui risque d'irriter un Vincent Cheynet ayant déjà brocardé Laurent Ozon comme un « écotartuffe ». S'il fait l'effort de lire le livre. Laurent Ozon considère à l'inverse que le terme de localisme est plus pertinent. Je partage un grand nombre de ses remarques. Pour lui « le localisme part de la base vers l'Etat par délégation de compétences, c'est ce que l'on nomme le principe de subsidiarité ». (p. 11). Soit l'exact contraire de la « décentralisation » qui n'est que la contamination de la bureaucratie étatique à l'ensemble des échelons comme l'avait très bien noté Jacques Ellul. Par l'ensemble des développements de cette première partie, nous comprenons au final que l'écologie est probablement bien plus intéressante que ne l'est le socialisme pour abattre le système de domination capitaliste. Tout le problème réside dans la récupération de ce terme par la une certaine gauche. C'est pour cette raison que nous avons demandé à Guillaume Le Carbonel de porter la contradiction à Michel Geoffroy et que nous militons pour une convergence de luttes sur ce sujet. Nous devons nous (ré)emparer de l'écologie, car l'écologie est fondamentalement « conservatrice » au sens de la « révolution conservatrice » et fondamentalement « identitaire » au sens de la préservation des européens comme « peuples distincts », pour paraphraser Laurent Ozon. L'écologie est un levier majeur de la lutte contre la mondialisation et pour la réintroduction du lien social, de la vitalité locale et de l'existence de solidarités communautaires authentiques. Cela doit passer par des mesures très concrètes et Laurent Ozon propose par exemple la détaxation de proximité et considère (comme nous) qu'il faut une « décolonisation économique », c'est à dire une relocalisation des activités et des hommes. Processus qui a court dans la « France périphérique » qu'étudie Christophe Guilluy dans l'ouvrage du même nom. A travers le localisme, c'est à une « révolution par le bas » que nous pouvons assister.

Certains propos tenus par L.O. susciteront nécessairement des réactions, l'un d'entre-eux, pages 76 et 77 concerne la question des racines et donc de l'enracinement. A rebours de certaines conceptions réactionnaires, il considère que les « peuples européens ont l'esprit du large », que « nous ne sommes pas des arbres, c'est à dire que nous n'avons pas de racines. Nous sommes des peuples qui ont conquis le monde, nous sommes les peuples qui ont envoyé des hommes sur la lune, nous sommes des peuples de « marcheurs », de conquérants, d'inventeurs. Finalement, ce qui fait la tradition de l'Europe, la tradition historique et multimillénaire de l'Europe, c'est précisément le renouvellement permanent, la métamorphose de ses formes historiques, c'est aussi ça la tradition de l'Europe. ». J'avais abordé cette thématique dans un texte sur l'enracinement que j'avais justement mûri à la suite d'une conférence de Laurent Ozon. La notion d'enracinement a cela de problématique qu'elle n'est pas dynamique. Je n'irai pas aussi loin que Laurent Ozon car je pense que si les Européens se déplacent, il ne sont pas non plus « sans racine » et que l'attachement à un territoire sanctuaire demeure primordial. Je serai plus dans l'optique de Guillaume Faye ou de Dominique Venner en envisageant les racines et la tradition de façon dynamique et équilibrée. Le propos récent de Gabriel Robin à la journée de réinformation de Polémia va d'ailleurs dans ce sens. Mais il faut reconnaître également que les migrations sont inhérentes à l'histoire européenne, depuis celle des « indo-européens », jusqu'au jeune diplômé d'école de commerce s'installant à Montréal, New-York ou Hong-Kong. On songera spontanément aux colonisations grecques, romaines, germaniques, aux « vikings », aux « Grandes découvertes », à la colonisation européenne, aux irlandais, aux italiens, aux huguenots, à tous ceux qui sont « montés à Paris » ou « allé à la ville » et aujourd'hui aussi à tous ceux qui « retournent à la campagne ». Cela illustre toute l’ambiguïté du « combat identitaire » qui célèbre le génie de l'Europe en oubliant parfois que ce sont les mobilités et les dynamiques humaines qui ont pu favoriser le « génie européen ». Comment avoir Athènes sans la ligue de Délos ? Rome dans son empire ? La Renaissance sans le commerce des villes italiennes ou de la Flandre ? L'expansion du XVIIIe et du XIXe siècle sans les empires coloniaux, la Marine, les scientifiques de terrain et les explorateurs ? Cela ne légitime aucunement le processus colonial et n'a pas pour objectif de le réactiver, Laurent Ozon est d'ailleurs fermement anti-colonialiste, mais il nous fait prendre conscience que l'Europe est un équilibre entre les cultures locales, les coutumes et l'esprit d'aventure et d'invention. La tradition européenne n'est pas figée et jamais nous n'avons envisagé pour notre part l'identité et la tradition comme une donnée muséographique qu'il faudrait maintenir sous cloche. C'est d'ailleurs également ce qui participe de l'esprit particulier de Casapound où un personnage comme Antoine de Saint-Exupéry se trouve inscrit en lettres colorées sur le mur d'entrée de l'immeuble.

Sur un autre sujet, je serais en revanche en désaccord avec l'auteur, page 93 il écrit « « […] je prône surtout un réalisme un politique. Trop de militants s'engagent en politique sans comprendre ce qui est le propre de cette activité humaine. On n'entre pas en politique pour défendre des idées mais pour prendre de la puissance et faire dominer dans la sphère sociale ses vues et sa capacité opérationnelle. Sinon on se trompe d'engagement. » Le propos paraît d'emblée péremptoire et problématique. En effet, à moins que nous ayons une définition différente du terme « idée », il paraît au contraire que les militants et les structures politiques existent pour incarner et institutionnaliser des idées. A la suite de Dominique Venner, je dirais au contraire que c'est l'idée qui est à la base de tout. L'idée ne devant pas être confondue avec l'opinion. C'est « l'idée » qu'on se fait des « choses », du monde, qui nous conduit à nous engager et à nous projeter dans le réel. Alors certes « les mots ne sont pas les choses » mais cela est également valable pour l'intégralité des concepts du livre de Laurent Ozon : localisme, remigration, souveraineté, ce sont d'abord des concepts, des idées, avant d'être des réalités. Par ailleurs, l'idée ne s'oppose pas à la puissance, « l'idée impériale » est par exemple liée ontologiquement à la question de la puissance et « l'idée qu'on se fait de la France » est derrière l'existence et la réussite d'un parti comme le Front National. Limiter l'action politique à la mise en œuvre de capacités dans la sphère sociale comme cela est le cas dans le monde de l'entreprise me semble assez réducteur. Par ailleurs que sont des « vues » si ce n'est finalement des idées et des conceptions que nous nous faisons du réel ? Par ailleurs, pour paraphraser Xavier Eman, « le réalisme n'est pas la réalité », réalisme et pragmatisme peuvent également devenir synonymes de reniement et d'opportunisme. C'est précisément celui qui n'est pas suffisamment structuré et verticalisé par des idées et des principes qui peut en venir par confondre le réalisme et la réalité en nouant des alliances de circonstances, au final peu pertinentes. Il ne faut pas confondre le réalisme avec l'efficacité. Prôner l'efficacité en politique c'est conserver ce qui est utile et mettre de côté ce qui ne l'est pas, mais cela ne revient pas à opposer le réel aux idées et le réalisme à l'idéalisme. Nous pourrions même dire qu'avoir des idées ne conduit pas nécessairement à être « idéaliste » au sens de « rêver d'un l'idéal ». L'idéalisme est plus lié à l'idéal, c'est à dire la façon dont on aimerait que les choses soient et se passent, qu'aux idées. On peut être autant attaché aux idées qu'à l'efficacité. Il ne faut pas dissocier le monde des idées, du monde réel. Les idées ne sont pour moi en définitive qu'une façon d'appréhender le réel et l'élément essentiel pour envisager un commencement de stratégie politique. Je conclurai en rappelant que, en définitive, l'action politique a pour but le bien commun de la Cité et donc l'existence du politique, c'est à dire l'inverse de ce que nous connaissons aujourd'hui où il y a l'omniprésence de la politique au détriment du politique. Et je pense que c'est au nom du réalisme, du pragmatisme et donc, comme je l'ai écrit plus haut, au final, de l'opportunisme, que le politique a disparu au détriment de la politique. C'est parce que nous n'avons plus l'idée de ce que doit être la Cité, que nous ne savons plus comment agir en son sein. Il me paraît donc assez cavalier de balayer au nom du réalisme ceux qui seraient attachées au idées comme se trompant d'engagement ou comme n'ayant pas compris le but de la politique.

D'autres sujets pourront susciter votre intérêt comme la réponse à Aymeric Chauprade ou à Egalité et Réconciliation. En définitive, l'ouvrage de Laurent Ozon se révèle vivifiant, fécond et peut contribuer à sa façon à une actualisation du logiciel politique contemporain. Nous vous le conseillons.

Jean/C.N.C

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

Laurent Ozon sera en conférence et dédicacera ses livres:

Strasbourg: 5 novembre
Nice: 10 novembre
Paris: 15 novembre
Lille: 18 novembre
Montpellier: 27 novembre

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mercredi, 29 octobre 2014

Les chroniques acérées de Tomislav Sunic

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Les chroniques acérées de Tomislav Sunic

par Georges FELTIN-TRACOL

Les lecteurs d’Europe Maxima connaissent bien sûr notre ami Tomislav Sunic. Ancien diplomate croate et naguère professeur de sciences politiques aux États-Unis, il vécut dans le système titiste yougoslave avant de se retrouver confronté au système occidental étatsunien. Dans les deux cas, il comprit, par-delà les maigres différences de l’un et de l’autre élevées en données majeures rivales, leur fonctionnement similaire. Pour le public francophone, il vient de publier dans une nouvelle collection, « Fahrenheit 451 », dirigée par un autre vieil ami, l’infatigable combattant des ondes Pascal G. Lassalle, un recueil d’articles, d’entretiens et de conférences sobrement intitulé Chroniques des Temps Postmodernes.

 

Richement illustré par les magnifiques peintures du Serbe Dragos Kalajic (1943 – 2005), l’ouvrage développe trois axes principaux : la question de la liberté d’expression en Occident globalitaire, le destin contrarié de l’Amérique d’origine européenne et le sort des Balkans. Tomislav Sunic ne se contente pas d’utiliser les enseignements de la géopolitique. Il met à son profit les connaissances de la philosophie politique, de l’histoire et de la sociobiologie (ou psychologie évolutionnaire).

 

Très attaché à la liberté de recherche en histoire, il ose aborder un talon contemporain : « la “ solution finale ” de la question allemande (p. 113) ». Il s’inquiète de l’instrumentalisation de l’histoire et de son piratage par une mémoire reformatée qui dévalorise l’héroïsme et encourage la victimisation. « L’esprit victimaire découle directement de l’idéologie des droits de l’homme. Les droits de l’homme et leur pendant, le multiculturalisme, sont les principaux facteurs qui expliquent la résurgence de l’esprit victimaire. Quand tous les hommes sont déclarés égaux, chacun a droit à sa victimologie (p. 104). » Toutefois, « dans “ la concurrence mondiale pour la mémoire historique ”, soutient-il, toutes les victimes ne bénéficient pas des mêmes droits (p. 241) ». L’auteur observe que « le Système multiculturel actuel est par force conflictuel : chaque doctrine victimaire persiste dans sa propre unicité et ne se propage qu’aux dépens des autres (p. 245) ». Or « le multiracialisme, qui se cache derrière l’hypocrite euphémisme du “ multiculturalisme ”, mène à la guerre civile et à la haine interraciale. Les Serbes et les Croates, toujours immergés dans leurs victimologies conflictuelles, ignorent toujours que l’Europe occidentale a franchi depuis belle lurette le cap du Camp des Saints et que nous, les Européens, nous sommes tous menacés par une mort raciale et culturelle (p. 99) ». Et c’est gravissime, car « lorsqu’un peuple oublie son mythe fondateur, il est condamné à périr. Pire, il peut se transformer en un agrégat de robots heureux dont le nouveau principe des droits de l’homme universel pourrait n’être qu’un masque pour un hédonisme insouciant (p. 43) ».

 

 

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Dans le même temps, « l’Europe orientale subit deux maux : d’une part, le tragique héritage du mental communiste, d’autre part, la grotesque imitation de la sphère occidentale. […] Les Européens de l’Est absorbent essentiellement le pire de l’Occident : décadence et anomie (p. 84) ». Pourquoi ? Parce que « le communisme a disparu en Europe orientale parce qu’en pratique, il a su beaucoup mieux réaliser ses principes égalitaires en Europe occidentale quoique sous un autre signifiant et sous un autre vocable. Le Système, soit sous son vocable communiste, soit sous son vocable multiculturel, croit que toutes les nations européennes sont remplaçables au sein du Système supra-étatique et supra-européen (p. 215) ». Il en découle que « le libéralisme, avec son jumeau le marxisme et son avatar moderne le multiculturalisme, sont des systèmes profondément inhumains (p. 27) ». Mais, optimisme ou réalisme ?, « l’Amérique actuelle est devenue un système hautement balkanisé qui fonctionne de plus en plus comme l’ancien système soviétique et où les formes élémentaires de “ survivalisme ” de chaque groupe ethnique risquent de déclencher des guerres interraciales (p. 186) ». Toutefois, on ne doit pas se focaliser sur le seul fait étatsunienne. « L’homo americanus n’est pas propre à la seule Amérique. C’est une figure transpolitique mondiale qui réside partout et surtout en Europe (p. 161). » Il remarque enfin que « l’américanisme est devenu un concept liquide qui fonctionne de plus en plus comme un système supra-étatique aux identités disparates (p. 139) ».

 

Avec une rare lucidité, Tomislav Sunic pense que « les grands conflits du futur n’opposeront plus la gauche à la droite, ni l’Est à l’Ouest, mais les forces du nationalisme et du régionalisme au credo de la démocratie universelle (p. 39) » et formule un vœu : « Les Blancs en Europe et en Amérique se doivent de surmonter leur sentiment d’enracinement territorial ainsi que des querelles intra-ethniques : l’identité raciale et culturelle européenne va de l’Argentine à la Suède et de la Russie à bien d’autres coins du globe. Plus important encore : les Blancs doivent clairement accepter leur identité de Blanc (p. 199). » Attention cependant aux éventuels contresens ! Il avertit que « l’Identité, lorsqu’elle repose seulement sur l’hérédité, a peu de sens si elle manque de “ Gestalt ” – si elle refuse de s’assigner un nom, un prénom et un lieu d’origine. Une identité blanche abstraite, dépourvue d’« âme raciale », n’a pas de sens. Nous portons tous des noms et nous traînons tous notre mémoire tribale et culturelle  (p. 205) ». Il prévient par ailleurs que « tous les beaux discours contre l’immigration non européenne, tous les récits sur un certain axe Paris – Berlin – Moscou, tous les projets d’une Europe empire, qui sont de bon ton parmi les identitaires ouest-européens, ne veulent pas dire grand-chose en Europe de l’Est (p. 133) ». Il se méfie en outre du concept d’Empire. « Il nous faut être fort prudent avec l’emploi du vocable “ empire ” – vu que ce terme porte des signifiés fort différents des deux côtés du Rhin – et de l’autre côté de l’Atlantique (p. 298). »

 

Ces précautions indispensables prises, cela n’empêche pas l’auteur d’insister sur « notre ennemi principal : le capitaliste local et son alter ego, le spéculateur globalitaire (p. 142) ». Il suppose dès lors que « très probablement, nous aurons besoin de davantage de chaos dans notre cité, parce que c’est seulement du chaos que de nouvelles élites et un nouveau système de valeurs peuvent émerger (p. 25) ». Le dissident à l’Occident global vient encore de frapper les esprits ! Écoutons et méditons ses judicieux conseils.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Tomislav Sunic, Chroniques des Temps Postmodernes, Avatar Éditions (B.P. 43, F – 91151 Étampes C.E.D.E.X.), coll. « Fahrenheit 451 », 2014, 303 p., 25 €.

 


 

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mardi, 28 octobre 2014

Schotse SNP heeft fascistische wortels

Karl Drabbe

'De vijand van mijn vijand is mijn vriend'

Schotse SNP heeft fascistische wortels

SC-Fasc.jpgEen recente historische roman over Londen en nazi-Duitsland loodst willens nillens naar een recente historische studie over fascisme in Schotland. Ook de SNP heeft fascistische wortels en hoopte via een overwinning van nazi-Duitsland Schotse onafhankelijkheid te bekomen.

Met Mist over Londen schreef C.J. Sansom recent een historische thriller die een wereldwijd succes werd. Eerder schreef hij over een vroegmoderne advocaat in het door Cromwell verscheurde Engeland en een historische roman die zich afspeelde tegen de achtergrond van de Spaanse Burgeroorlog. Mist over Londen is een what-if-roman; geromaniseerde counterfactional history: wat als de Britten in 1940 een pact zouden hebben gesloten met Hitler-Duitsland? Een moeizaam lezend boek, dat door zijn historische setting toch enkele wetenswaardigheden opwierp. Zoals het feit als zou de Schotse Nationalistische Partij SNP – de drijvende kracht achter het referendum straks op 18 steptember – niet onwillig geweest zijn voor de verleidingen en verlokkingen van het nationaal-socialisme. Pardon, dat in zijn geschiedenis erg linkse, zelfs trotskistisch geïnspireerde SNP dat flirtte met nazi-Duitsland? Les extrêmes se touchent? Of is het à la Mark Grammens: ‘de vijand van mijn vijand is mijn vriend’?

Het enige niet-vaderlandstrouwe element dat je op Wikipedia leest over de SNP is dat de toen jonge partij (opgericht in 1934) tijdens Wereldoorlog II campagne voerde tegen de conscriptie, de verplichte legerdienst om het Empire te verdedigen en Herr Hitler te bestrijden. 

Maar wie wat verder zoekt, leert dat de SNP wel wat vaker ‘fout’ was, zoals dat heet. Nu goed, ook de pacifistische verkozenen van Labour en de appeasement-politici van de Tories – die Hitler zijn gang lieten met Sudetenland en de Oostenrijkse Anschluss – zou je kunnen verdenken van enige sympathieën met het nationaalsocialisme. Anderzijds hebben (kopstukken van) die partijen later uitdrukkelijk afstand genomen van en hun verontschuldigingen aangeboden voor hun politiek voor het feitelijke uitbreken van de Tweede Wereldoorlog. Het ging meer om het toegeven van inschattingsfouten.

Van vreemde smetten vrij

Echter, van de SNP nooit enig woord, nooit enige verontschuldiging. Was dat dan niet nodig? De tweede voorzitter van de partij, Andrew Dewar Gibb (1934-’36), kan nochtans op z’n minst fascistoïde genoemd worden. Niet echt een antisemiet, bij gebrek aan joden in Schotland. Hij viseerde vooral de katholieke Ieren die tijdens het interbellum voor een nieuwe influx van proleten zorgde, gevlucht voor het terrorisme in Ierland, op zoek naar werk in de machtige industriestaat Groot-Brittannië. Andrew Dewar Gibb vond zelfs dat die Ierse inwijkelingen hun stemrecht moest worden afgenomen, en niet enkel omdat ze massaal voor het socialistische Labour stemden, maar omwille van hun vreemde afkomst. Zijn antisemitisme botvierde hij op de Communistische Partij, die volgens hem van oorsprong véél te joods was.

Tot op vandaag heeft de SNP nooit afstand genomen van Gibb. Zoals de partij in haar tachtigjarig bestaan er ook nooit veel aandacht aan heeft besteed. – Overigens, ook in het (prachtige) nationale museum van Schotland herinner ik me niets gezien te hebben over fascisme of nationaalsocialisme. Nochtans heeft de Schotse emancipatiestrijd er een hele zaal gekregen.

De vijand van mijn vijand …

Professor Gavin Bowd doceert Frans aan de befaamde Schotse St Andrews Universiteit. Zijn recente boek Fascist Scotland (Birlinn, 2013) geeft niet alleen een mooie inkijk in de niche van het politieke fascisme in Schotland. Het geeft ook een plaats aan het fascisme binnen de SNP ‘which make uncomfortable reading for its members,’ volgens een recensent.

In de jaren 1930 was de SNP nog niet de socialistische partij die ze later – vooral in de jaren 1960-’70 – geworden is. Bowd beschrijft hoe vele van de eerste generatie partijkopstukken landeigenaars waren met een meer dan bijzondere belangstelling voor Mussolini en Hitler. In diezelfde jaren sloot de ‘Scottish Union of Fascists’ zelfs en bloc aan bij de SNP.

In Fascist Scotland wijst Gavin Bowd erop dat er wel meerdere ‘Scot Nats’ waren die uitkeken naar een overwinning van nazi-Duitsland als een soort ‘opportuniteit’ om Schotse onafhankelijkheid te realiseren. De vergelijking met het activisme in de Eerste en de collaboratie in de Tweede Wereldoorlog in Vlaanderen ligt voor de hand. 

In januari 1939 al schreef SNP-voorzitter Douglas Young (1942-1945): ‘If Hitler could neatly remove our imperial breeks somehow and thus dissipate the mirage of Imperial partnership with England etc he would do a great service to Scottish Nationalism.’ In augustus 1940 schreef Young: ‘The Germans will look around for aborigines to run Scotland and it is to be wished that the eventual administration consist of people who have in the past shown themselves to care for the interests of Scotland.’

Professor Bowd: ‘Young thus showed the ambivalent, to say the least, attitude of Scottish Nationalists towards Fascism. Hatred of the English led to the downplaying of the Fascist threat to freedom and peace, while more radical Nationalists could be attracted to the authoritarian and xenophobic solutions offered by the Führer and the Duce.’

In mei 1941 werd ene Arthur Donaldson opgepakt door de Britse autoriteiten. Donaldson werd beticht van pro-nazi-sympathieën. De man was lid van de SNP. Guilty by association? Ongetwijfeld. Elke partij heeft gekken rondlopen. Maar doorgaans, als zoiets bekend wordt, distantieert een partij zich, verontschuldigt ze zich. En ze excommuniceert het lid. Zo niet de SNP.

In het verslag van de MI5-agent die Donaldson ondervroeg is te lezen: ‘We must, he declared, be able to show the German Government that we are organised and that we have a clear cut policy for the betterment of Scotland; that we have tried our best to persuade the English Government that we want Scottish Independence and that we are not in with them in this war. If we can do that you can be sure that Germany will give us every possible assistance in our early struggle. The time is not yet ripe for us to start a virile campaign against England, but when fire and confusion is at its height in England, we can start in earnest. He then went on to tell them that he had an idea in his mind for fixing up a wireless transmitting set in a thickly populated district in Glasgow or Edinburgh, in order to give broadcasts to the public.’

In mei 1941 was er nog een mogelijke Duitse overwinning – Endsieg – in zicht. Niet helemaal onbegrijpelijk dat er dus ook in het VK pro-nazi’s rondliepen, zeker niet als de partijleider het ‘goede voorbeeld’ gaf.

Ware het niet dat diezelfde man negentien jaar later, in 1960 werd verkozen tot … voorzitter van de SNP. Die taak vervulde hij tot 1969, toen hij werd opgevolgd door William Wolfe.

Tot op vandaag is er tijdens het jaarlijkse SNP-congres een 'Arthur Donaldson lecture'. De partij heeft dus nog steeds geen afstand genomen van haar ‘Duitsvriendelijke’  voorzitter.

‘Van vreemde smetten vrij’ (2)

Enkele jaren later, in 1982, toen paus Johannes Paulus II Schotland aandeed tijdens een van zijn vele wereldreizen, vond oud-partijvoorzitter Billy Wolfe het nodig de Schotten in te lichten dat het katholicisme – in Schotland beleden door afstammelingen van Ierse immigranten uit het interbellum – een ‘vreemde’ religie was en katholieken nooit ‘true Scots’ kunnen worden. Een vreemde exclusieve visie op identiteit, geef toe. Toch voor een partij die zich vandaag heel internationalistisch, sociaaldemocratisch en inclusief opstelt. Amper dertig jaar geleden was dat nog anders.

Vergezocht?

De SNP werd in 1934 opgericht als een samensmelting van twee oudere Schots-nationalistische partijen: de Scottish Party en de National Party of Scotland.

De gevierde Schotse dichter Hugh MacDiarmid (née Christopher Murray Grieve) was een van de stichters van de NPS. In 1923, amper een jaar nadat Mussolini na zijn Mars op Rome de macht greep in Italië, schreef de dichter  twee artikels waarin hij opriep tot een Schots fascisme dat onderdeel moest vormen van ‘een Schotse national revival en radicale sociale gerechtigheid doorheen heel Schotland’.

Naar fascistisch voorbeeld van andere nationalistische bewegingen in Europa, richtte MacDiarmid een ‘ondergrondse’ militantenorde op, de Clann Albainn. MacDiarmid evolueerde van een radicaal fascisme naar een nationaal-bolsjevisme. Hij omarmde het Sovjet-communisme en werd daardoor uit de SNP gezet. Jaren later gooiden de Schotse Communisten hem uit hun partij … omwille van zijn nationalistische standpunten.

Ook MacDiarmid zag ‘opportuniteiten’ in de mogelijke nazi-invasie op de Britse eilanden. 

Oordeel

Hoe vaak valt niet te lezen dat het Vlaams-nationalisme een ‘rechtse’ uitzondering is op het ‘linkse’ nationalisme elders in Europa? Een cliché van jewelste, want de grootste nationalistische partijen in Catalonië en Baskenland zijn centrumrechts, conservatief of liberaal. Van de succesvolle nationalistische partijen is de Schotse SNP de grote uitzondering. Maar dat was niet altijd zo.

Ook de SNP heeft, zoals de Bretonnen, de Welsch, de Vlamingen, Kroaten, Slowaken en zovele andere volkeren in Europa gerekend op een momentum. In een Duits Rijk zouden ze over ‘hun autonomie’ kunnen beschikken. Dat een en ander anders uitdraaide is niet alleen het lot van de geschiedenis. Het is ook moreel wijfelbaar. Bij monde van Frans-Jos Verdoodt heeft de Vlaamse Beweging haar historisch pardon hierover al uitgesproken in 2000. De SNP heeft nog niet de spons over haar verleden geveegd … 

Présence de Thierry Maulnier

Présence de Thierry Maulnier

A propos d'une monographie par Georges Feltin-Tracol
 
par Christopher Gérard
Ex: http://www.salon-littéraire.com
 
 
r069.jpegItinéraire singulier que celui de Jacques Talagrand (1909-1988), mieux connu sous son pseudonyme de L’Action française, Thierry Maulnier. Normalien brillantissime, condisciple de Brasillach, de Bardèche et de Vailland, Maulnier fut l’un des penseurs les plus originaux de sa génération, celle des fameux non conformistes des années 30, avant de devenir l’un des grands critiques dramatiques de l’après-guerre, ainsi qu’un essayiste influent, un chroniqueur fort lu du Figaro, et un académicien assidu. Un sympathique essai tente aujourd’hui de sortir Maulnier d’un injuste purgatoire, moins complet bien sûr que la savante biographie qu’Etienne de Montety a publiée naguère, puisque l’auteur, Georges Feltin-Tracol, a surtout puisé à des sources de seconde main. Moins consensuel aussi, car ce dernier rappelle à juste titre le rôle métapolitique de Thierry Maulnier, actif dans la critique du communisme en un temps où cette idéologie liberticide crétinisait une large part de l’intelligentsia, mais aussi du libéralisme, parfait destructeur des héritages séculaires. Car Maulnier, en lecteur attentif des Classiques, savait que l’homme, dans la cité, doit demeurer la mesure de toutes choses sous peine de se voir avili et asservi comme il le fut sous Staline, comme il l’est dans notre bel aujourd’hui. Feltin-Tracol souligne par exemple le fait que, peu après mai 68, Maulnier s’impliqua aux côtés d’un jeune reître au crâne ras, qui avait tâté de la paille des cachots républicains, dans l’animation d’un Institut d’Etudes occidentales qui influença la toute jeune nouvelle droite. L’activiste en question s’appelait Dominique Venner, futur écrivain et directeur de la Nouvelle Revue d’Histoire…

Le digne académicien, le ponte du Figaro, n’avait pas oublié sa jeunesse d’orage, quand, exaltant Nietzsche et Racine dans deux essais mémorables, il critiquait les mythes socialistes ou nationalistes, et analysait cette crise de l’homme européen dont nous ne sommes pas sortis, en tout cas par le haut. Héritier de Maurras, mais de manière critique et sans servilité aucune (posture moins courante qu’on ne le croit chez les intellectuels français, si friands d’obédiences et de chapelles, si perinde ac cadaver ), Maulnier prôna dans des brûlots tels que L’Insurgé (dangereusement proche de la Cagoule, comme me le dit un jour le délicieux Pierre Monnier, salué comme il se doit dans la jolie préface de Philippe d’Hugues) ou Combat une révolte spirituelle (et agnostique), aristocratique (etlibertaire), conservatrice (et personnaliste), aux antipodes des mises au pas rouges ou brunes. Son credo peut se résumer par une phrase de son vieux maître provençal : « un ordre qui est une tendresse tutélaire pour la chair et l’âme des hommes et des choses, à qui il permet de naître, de grandir, et de continuer d’être ». En un mot comme en cent, la subversion classique, celle-là même qu’illustra l’écrivain Jacques Laurent.

782273.jpgPenseur lucide et inquiet, sensible au déclin d’une Europe fracturée, Maulnier ne cessa jamais de réfléchir au destin de notre civilisation, notamment en faisant l’éloge de Cette Grèce où nous sommes nés, qui « a donné un sens bimillénaire à l’avenir par la création d’une dialectique du sacré et de l’action, de l’intelligence héroïque et de la fatalité ». Ces simples mots, aussi bien choisis qu’agencés, montrent que Maulnier ne fut jamais chrétien, mais bien stoïcien à l’antique – ce qui le rapproche de la Jeune droite des années 60.  

Insulté par la gauche idéologique, calomnié par la droite fanatique, tenu pour suspect par les bien-pensants (un sportif qui lisait Nietzsche !), Maulnier fut un homme relativement isolé, qui n’adouba nul disciple. Voilà une raison de plus pour lire Maulnier, ses Vaches sacrées, sa lumineuse Introduction à la poésie française, qu’il composa avec son amie de cœur, la future Pauline Réage.

Christopher Gérard

Georges Feltin-Tracol, Thierry Maulnier. Un itinéraire singulier, Ed. Auda Isarn, octobre 2014, 106 p., 18€

> Voir aussi Etienne de Montéty, Thierry Maulnier, Julliard.

vendredi, 24 octobre 2014

Alain Daniélou’s Virtue, Success, Pleasure, & Liberation

Alain Daniélou’s Virtue, Success, Pleasure, & Liberation

By Collin Cleary 

Ex: http://www.counter-currents.com

Alain Daniélou
Virtue, Success, Pleasure, and Liberation: The Four Aims of Life in the Tradition of Ancient India [2]
Rochester, Vermont: Inner Traditions, 1993.

danndex.jpgOne hears a great deal today about “multiculturalism,” and the multicultural society. We (i.e., we Americans) are told that ours is a multicultural society. But, curiously, multiculturalism is also spoken of as a goal. What this reveals is that multiculturalism is not simply the recognition and affirmation of the fact that the U.S.A. is made up of different people from different cultural backgrounds. Instead, multiculturalism is an ideology which is predicated on cultural relativism. Its proponents want to convince people that (a) all cultures are equally good, rich, interesting, and wholesome, and that (b) a multicultural society can exist in which no one culture is dominant. The first idea is absurd, the second is impossible.

The apostles of multiculturalism are moved less by a genuine desire to “celebrate diversity” than by a hatred for Northern European culture, which is the semi-official, dominant culture of America. Indeed, multiculturalists generally nurture the most naive and simplistic ideas of what a culture is. Their conception of “culture” is fixated at the perceptual level: culture is costume,music, dance, decoration, food. What is essential to culture, however, is a certain Weltanschauung: a view of the world, and of human nature. It is in their response to these world views that multiculturalists reveal their true colors, for they tolerate and permit only those elements of a culture’s world view that do not conflict with liberal ideology.

Out of one side of their mouths, the multiculturalists tell us that one cannot judge a culture, that morality is culturally relative, that cultures are not better or worse, just “different,” and that we must revel in these differences. Thus, the English do not drive on the “wrong” side of the road, merely the left side. But when it’s not a matter of traffic laws, but a matter of severed clitorises, then the other, louder side of the multiculturalists’ mouths open, and they tell us that this sort of thing isn’t just different, it’s evil. In addition to this, one also sees that multiculturalism involves a relentless trivialization of important cultural differences. Thus, college students are encouraged to see religion almost as a matter of “local color.” Isn’t it wonderful that the Indians cook such spicy food, and worship such colorful gods! Isn’t it all terribly charming? They are further encouraged to view religion as a thoroughly irrational affair. Rather than encouraging an appreciation for different faiths, what this produces is a condescending attitude, and resistance to taking the claims of religion seriously when they conflict with the “rational” agenda of modern liberalism.

Indeed, multiculturalism is so anti-cultural that one is tempted to see behind it an even deeper, more sinister agenda. Perhaps the whole idea is to deliberately gut the world’s cultures, reducing their differences to matters of dress and cuisine, and to replace those earthborn guts with a plastic, Naugahyde culture of secularism, scientism, and egalitarianism. Why? Because real, significant cultural differences make it very hard for our corporations to do business overseas and to sell their wares. Solution: homogenization masquerading as “celebration of diversity.” The multiculturalists are right when they declare that de facto, the United States is a multicultural society. But there has never been a multicultural society in the history of the world in which there was not one dominant culture which provided a framework allowing the others to co-exist. To the multiculturalist, the unacknowledged framework is modern liberalism. I will assume that I do not have to rehearse for my readers the many arguments for why modern liberalism is untenable as a long-term societal framework.Where should we look, then, for a framework for a multicultural society? Why not look to the Indian caste system? It was the caste system that allowed Aryan and non-Aryan to co-exist peacefully in India for centuries.

The liberals will immediately object that the caste system is oppressive and unjust. In Virtue, Success, Pleasure and Liberation, however, Alain Daniélou argues that the caste system is actually a supremely just and peaceful arrangement. It is just because it is built on a recognition of real human difference; a “celebration of diversity,” if you will. Aristotle held that justice is treating equals equally, and unequals unequally. If people are not the same, then it is a mistake to treat them as if they are. The caste system is built on the idea that some human beings are born to work, others to fight and lead, and others to pray. The caste system gives to each human being a place, a community, a code of ethics, and a sense of identity and pride. Daniélou points out that although the system involves hierarchy, each level of the hierarchy is regarded as intrinsically valuable and as essential. Each plays a role that is regarded as important and indispensable. Thus, it is the caste system which truly affirms that different groups are merely different, not better or worse.

Is Daniélou whitewashing the caste system? Consider the words he quotes from the Mahabharata: “There is no superior caste. The Universe is the work of the Immense Being. The beings created by him were only divided into castes according to their aptitude.” But what of individuals born to the wrong caste? For example, what of a child born to the merchant class who shows aptitude to be a priest or scholar? Such things happen. Daniélou tells us that exceptional individuals are allowed to live “outside” the caste system, and are accepted as valuable members of the society as a whole. Modern society is structured on the premise that everyone is exceptional and can make up his mind what he wants to do. Given that sort of freedom, most people get lost — as witness the modern phenomenon of the “slacker,” or the flotsam and jetsam going in and out of psychiatrists’ offices every day.

Despite what I have said, this book is not a treatise on the caste system, but on the four things that all human lives must possess or achieve in order to be complete. In discussing virtue, success, pleasure, and liberation, Daniélou quotes extensively from ancient Indian texts, offering us an abundance of excellent advice about how to understand life and to live well. Indeed, this is really a book about how to lead a truly human life. Daniélou places the four aims in a cosmic context, showing how the same fourfold division is present in all levels of reality. It is present, of course, in the four castes (worker/artisan, producer/merchant, warrior/aristocrat, priest/scholar), and in the four stages of biological development (childhood, youth, maturity, old age), the four seasons, the four elements, the four races of humanity (black, yellow, red, white), the cycle of ages (yugas), the four bodily functions (digestion, assimilation, circulation, excretion), and the four points of the compass (in this order, significantly: south, east, west, north).

This is an excellent companion volume to Daniélou’s The Myths and Gods of India [3].

Source: Tyr, vol.. 1 (Atlanta: Ultra, 2002).

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[2] Virtue, Success, Pleasure, and Liberation: The Four Aims of Life in the Tradition of Ancient India: http://www.amazon.com/gp/product/B005IQ6AVY/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=B005IQ6AVY&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=2SMLM6Q3BGWZDR7W

[3] The Myths and Gods of India: http://www.amazon.com/gp/product/B005PQUZ3G/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=B005PQUZ3G&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=7R45BK5EQM4HKVC3

Alain Daniélou’s The Myths & Gods of India

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Alain Daniélou’s The Myths & Gods of India

By Collin Cleary

Ex: http://www.counter-currents.com

Alain Daniélou
The Myths and Gods of India [2]
Rochester, Vermont: Inner Traditions, 1991.
(Originally published as Hindu Polytheism by Bollingen Foundation, New York, 1964.)

Typically, those who profess an interest in what might be called “Indo-European spirituality” gravitate toward either the Celtic or Germanic traditions. The Indian tradition tends to be ignored. In part, this is because present-day Indians seem so different from us. We think of their culture and philosophy as “Eastern,” as alien. Physically, the Indians look very different from those of European descent (though higher caste Indians tend to look very European, right down to lighter skin and hair, and sometimes blue eyes). But if we wish to rediscover the religion and traditions of our ancestors, what better place is there to begin than with India? The oldest Indo-European texts are the Vedas, after all. To be sure, it is hard to separate what comes from the ancient Aryans in Indian religion, myth, and mysticism, and what was contributed by the indigenous peoples conquered by the Aryans. But the same problem exists with respect to the Celtic and Germanic traditions. In addition, we know far more about the culture and religion of the ancient Aryans who invaded India, than we do about the culture and religion of the Celts and the Vikings. For one thing, more ancient texts survive in India. Therefore, anyone wishing to re-construct the “old ways” must become deeply immersed in all things Indian.

It is a cliche to state this in a review, but I write the following with total sincerity: if you read only one book on Hinduism, it must be Daniélou’s Myths and Gods of India. Indeed, it is hard to imagine why one would need to read any other. Danielou’s account of Hinduism is exhaustive, profound, and detailed. The book contains, first of all, cogent arguments on behalf of polytheism.

It details the Indian cosmogony and cosmology; the nature of Space, Time, and Thought; the nature of Brahman and Maya. Daniélou gives a complete description of every major Hindu divinity in terms of his or her function, myths, and symbolism. He details the minor gods and genii. He discusses the theory behind Mantras and Yantras. There is even extensive coverage of ritual, and the manner in which the gods must be worshiped. Alain Daniélou was born in 1907 in Paris. He was a true Renaissance man, trained in music, painting, and dance. He gave recitals and exhibited his paintings. Daniélou was also an avid sportsman: a canoeing champion, and an expert race-car driver.

He was also homosexual. Daniélou and his gay lover ventured to India, traveling around in a deluxe, Silverstream camper imported from southern California, photographing erotic sculpture. They later settled down in a Maharajah’s estate on the banks of the Ganges and devoted themselves to Sanskrit, Hinduism, music, and entertaining. Daniélou gradually “went native” and stayed in India many years. In time, he became known throughout the world as an authority on Indian music and culture. He published works dealing with Hindu religion, society, music, sculpture, architecture, and other topics. It was Daniélou, more than anyone else, who was responsible for popularizing Indian music in the West (among other things, he was the “discoverer” of Ravi Shankar). Daniélou died in 1994.

The Myths and Gods of India is a delight to read, but it can also be treated as a reference work for those needing a clear and accurate account of various gods or Hindu religious concepts. For the student of Inda-European culture, the book is a treasure trove. Indeed, those who are familiar with the Inda-European comparativist school of Georges Dumézil, Jaan Puhvel, and others, will get the most out of this book. I will offer a few brief examples here.

Daniélou writes on page 27 that “Human beings, according to their nature and stage of development, are inclined toward . . . different aspects of the Cosmic Being. Those in whom consciousness is predominant worship the gods (deva); those in whom action or existence predominates worship genii (yaksha) and antigods (asura); and those in whom enjoyment or sensation predominates worship ghosts and spirits (bhuta and preta).” This suggests, of course, the Inda-European tripartition identified by Dumézil. On page 66 we learn that Soma was “brought to earth by a large hawk,” just as Odin, in the form of an eagle, brought mead to the JEsir. On page 87 we are told that “The earth is also represented as a goddess, or as a cow that feeds everyone with her milk. She is the mother of life, the substance of all things.” What can this remind us of, except the Norse Audumla?

There also seem to be parallels between Agni (the god of fire) and Loki. Like Loki, Agni is an outcast among the gods. Daniélou tells us further that, “The fire of destruction, Agni’s most fearful form, was born of the primeval waters and remains hidden under the sea, ever ready to destroy the world” (p. 89). This is reminiscent of the Midgard Serpent, the progeny of Loki. Page 151:
“When Vishnu sleeps, the universe dissolves into its formless state, represented as the causal ocean. The remnants of manifestation are represented as the serpent Remainder (Sesa) coiled upon itself and floating upon the abysmal waters.”

Daniélou tells us (p. 92) that “the sun . . . is envisaged [by the Hindus] under two aspects. As one of the spheres, one of the Vasus, the physical sun is the celestial form of fire, of agni. As the source of light, of warmth, of life, of knowledge, the solar energy is the source of all life, represented in the twelve sons-of-the-Primordial-Vastness (Adityas), the twelve sovereign principles.” In Futhark (pp. 51-52), Edred Thorsson tells us that “The sun was known by two special names in the North . . . Sol represents the phenomenon, while sunna is the noumenon, the spiritual power residing in the concept.” Also, the “twelve sons-of-the-Primordial-Vastness” immanent within the solar energy must remind us of the twelve sig-runes that make up the Wewelsburg “sun-wheel” of Karl Maria Wiligut.

Page 99: “When the gods were receiving the ambrosia of immortality, the Moon [Soma; equivalent to Mead] detected the anti-god Rahu disguised as a god. Because of the Moon Rahu had to die, but although his head was severed from his body, he could not truly die, for he had tasted the ambrosia. His head remained alive.” Mimir?

Page 103: “Rudra, the lord of tears, is said to have sprung from the forehead of the Immense-Being (Brahma) and, at the command of that god, to have divided himself into a male form and a female form . . . “Athena?

Page 103: “The Maruts (immortals) are a restless, warlike troupe of flashy young men, transposition in space of the hordes of young warriors called the marya (mortals). . . . They are the embodiment of moral and heroic deeds and of the exuberance of youth.” Maruts = Einherjar; Marya = Indo-European Männerbünde. Page 104: “The Maruts are the friends of Indra, the wielder of the thunderbolt . . .” Thor? Page 110: Indra’s thunderbolt is “shaped like a mace … ”

Page 111: “Indra had been the deity worshiped among the pastoral people of Vraja.” Again, just as Thor was.

Page 118: Varuna “is the ruler of the ‘other side,’ of the invisible world.” He is “said to be an antigod, a magician.” Odin? Page 119: “He catches the evildoers and binds them with his noose.” Criminals sacrificed to Odin were hung. Varuna also “knows the track of birds in the sky,” just as Odin knows the track of Huginn and Muninn.

Page 132: The god of death is named Yama, which means “Twin” (Ymir). “Yama’s brother is the lawgiver, Manu, who shares with him the title of progenitor of mankind.” Yama “owns two four-eyed dogs with wide nostrils . . . They watch the path of the dead.” What can this remind us of except the Greek hellhound, Cerberus?

Page 138: “In contrast to the gods, the antigods [asura] are the inclinations of the senses which, by their nature, belong to the obscuring tendency, and which delight in life, that is, in the activities of the life energies in all the fields of sensation.” This is an accurate description of the Norse Vanir. Asura is cognate with Aesir, so, oddly enough, the term shifts meaning either in the Norse or the Indian tradition.

Page 159: The four ages (yugas) are represented as white (the golden age), red, yellow, and black (the dark age). The stages of the alchemical process (as represented in the West) are black, white, yellow, and red.

Pages 243-45 detail the Upanishadic account of creation out of the primal man Purusha: “He desired a second. He became as large as a woman and man in close embrace. He divided himself into two. From him arose a husband and a wife. Hence it is that everyone is but half a being. The vacant space is filled by a wife.” This is extraordinarily similar to the account of the creation of
men and woman given by Aristophanes in Plato’s Symposium. The world is then created out of Purusha’s body-just as the world is created out of Ymir’s body in Norse myth. “The virile member was separated; from this virile member came forth semen and from semen the earthly waters.” This is identical to the account of the creation of the ocean in the Greek myth of the sacrifice of Ouranos by Kronos.

The account of the hero Kumara/Skana (pp. 297-300) is strikingly like the saga of Sigurd, and also similar in some respects to the Parzival of Wolfram von Eschenbach. The “essences” (apsaras; pp. 304-305) are “water nymphs, eternally young women who are the courtesans and dancers of heaven.” Rhine Maidens? “They are depicted as uncommonly beautiful, with lotus eyes, slender waists, and large hips. By their languid postures and sweet words they rob those who see them of their wisdom and their intellect.” Sirens? “One can master them by stealing their clothes while they bathe. They choose lovers among the dead fallen on the battlefield.” Valkyries?

The above merely scratches the surface of this immensely rich text, which demands careful study and multiple readings.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[2] The Myths and Gods of India: http://www.amazon.com/gp/product/0892813547/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0892813547&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=IH7O6QJKVC7I7LVQ

In geübten Zügen: Jünger daheim

In geübten Zügen: Jünger daheim

von Till Röcke

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Ein Leckerbissen für die andere Seite. Die Aufzeichnungen von Wilhelm Rosenkranz sind sensationell belanglos – aber auch kurzweilig. Ernst-​Jünger-​Freunde aufgepasst!

Die von Thomas Baumert herausgegebenen Erinnerungen des Herrn Rosenkranz haben in der Reihe der „Bibliotope“ (Band 5) einen liebenswürdigen Rahmen der Publikation gefunden. Wer sonst, wenn nicht Tobias Wimbauer, ist überhaupt befugt, derartige Marginalien unters Volk zu streuen?

Herausgekommen ist demnach ein exklusives Büchlein mit wenigen, behutsam ausgewählten Fotografien. Sie zeigen nicht nur Ernst Jünger beim Käferfangen, sondern auch das „nüchterne Haus“ (E. J. über seine backsteinige Heimstatt) in Kirchhorst.

Daneben besteht das Bändchen aus Berichten einiger der wenigen Zusammenkünfte von Rosenkranz und Jünger. Ersterer lebte ganz in der Nähe und kam – so mancher kriegsbedingten Einwirkung zum Trotz – des Öfteren mit dem verehrten Dichter zusammen.rosenkranz juenger

Die im Ton der sympathischen, an keiner Stelle albernen Bewunderung gegenüber dem schreibenden Klausner getragenen Aufzeichnungen dürften die entsprechende Klientel angemessen bedienen. Jüngers Frau ist herzlich und stört nicht, die Natur um Kirchhorst herum geizt nicht mit Reizen und wer mit Jünger anbandelt, der fängt irgendwann das Träumen an. Es erwischt Wilhelm Rosenkranz auf dem Fahrrad.

Ein Leben lang im Bann

Im zweiten Teil finden sich einige Briefe von Rosenkranz an Jünger, leider fehlt der Jüngersche Part vollends. Wie dem auch sei, Wilhelm Rosenkranz zeigt sich dem Leser als ein vom Werk des bewunderten Dichters vollends in den Bann gezogener. Noch Jahre nach dem Krieg hängt er den Eindrücken an jene Kirchhorster Jahre nach, und als er schließlich 1975 stirbt, erinnert man sich sogar in Wilflingen noch an jenen „Leser namens Rosenkranz“.

Kaufempfehlung für die Anhänger Ernst Jüngers und für alle, die bei Klett Cotta nichts mehr finden.

Thomas Baumert (Hrsg.): Wilhelm Rosenkranz: Die andere Seite. Begegnungen mit Ernst Jünger in Kirchhorst. 110 Seiten, Eisenhut Verlag 2014. 12,90 Euro.

mercredi, 22 octobre 2014

Le livre-hexagramme de Jean Parvulesco

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Le livre-hexagramme

 

de Jean Parvulesco

 

par Alain Santacreu

Ex: http://www.contrelitterature.com

Deux livres de Jean Parvulesco (1929-2010), La Spirale prophétique et Le Retour des Grands Temps, constituent une figure d’ensemble qui, l’un et l’autre s’entrelaçant à travers le chasse-croisé d’une lecture appropriée, suggère l’image d’un hexagramme, symbole de leur structure tantrique cachée, mandala dissimulé de l’action de la lecture.

Est-ce à dire qu’il faille se livrer à une lecture parallèle de la Spirale et du Retour ? Il semble évident qu’il y a une voie de lecture qui aimanterait tout lecteur prédisposé, une sorte de marche rituélique salomonienne.

D’un livre à l’autre, on retrouve les mêmes thèmes, en des endroits souvent inversés. Par exemple, dans La Spirale prophétique, dès les premiers chapitres, en référence à l’œuvre de Denys Roman, la Franc-maçonnerie se voyait octroyer une mission de sauvegarde des héritages traditionnels à la fin du cycle. Dans Le Retour des Grands Temps, ce rôle conservateur d’Arche vivante des symboles se verra dévolu au « roman occidental de la Fin ». En effet, s’interroge Jean Parvulesco, « depuis l’heure des plus atroces, des plus obscènes déchéances spirituelles de la Franc-Maçonnerie, qui fut, pour nous, longtemps et si heureusement l’Ordre des Refuges, le grand occultisme n’est-il pas réduit, lui aussi, à son tour, à chercher asile, à se dissimuler, provisoirement, et désormais comme faute de mieux, derrière les œuvres finales, crépusculaires, d’une certaine littérature occidentale ?  » (p. 107).

Mais, ce rôle exchatologique promis à la Franc-Maçonnerie, conservatrice des héritages, ressurgira dans les derniers chapitres du Retour des Grands Temps, dans la même perspective intégralement traditionnelle, impériale, qui s’était découverte sous l’impulsion de Denys Roman.

C’est ainsi que dans le chapitre intitulé « La mission occulte de Julius Evola », il est fait allusion à une réémergence de la Roma Principia, archétype occidental de l’idée impériale : « À cette enseigne, dira Jean Parvulesco, l’Église, la Franc-Maçonnerie et le Judaïsme s’y trouvaient directement concernés dans leur double éidétique, intact, persistant virginalement dans l’invisible, et c’est la convergence, l’intégration et les épousailles abyssales de ces Trois Instances qui constitueront alors l’immaculée concepion du Nouvel Un, de l’Un final demandant à émerger une nouvelle foi à travers l’identité suprahistorique de la "Roma Ultima". » (p. 383).

C’est par le roman que s’établit la jonction entre La Spirale et Le Retour. Durant la dizaine d’années qui les séparent, l’auteur aura écrit ses quatre premiers romans  – qui sont autant de départs clandestins vers l’Inde[1]. Le roman est le liant des deux livres et, par les recensions, en constitue la matière première.

Le Retour des Grands temps, lu en miroir avec La Spirale prophétique, donne lieu à un livre-hexagramme, étrange essai d’alchimie spirituelle.

Dès le deuxième chapitre, l’analyse d’un livre de Graham Masterton, Walkers, nous révèle la métaphore récurrente du Retour. Un long passage est consacré aux voyages souterrains pratiqués sur les lignes dites "ley" par les anciens grands initiés celtes. Cette magie de la terre supposait, dans les temps pré-chrétiens, des lieux magiques reliés entre eux par un réseau de lignes situées à l’intérieur de la terre et que l’on pouvait suivre en marchant.

Métaphoriquement, le lecteur devra lui aussi parcourir ces lignes tracées par Jean Parvulesco sur les pistes du roman occidental de la fin. Romans ardents et passes mystérieuses, romans en tant que récits et récits en tant que romans, glissements ontologiques de l’être dans sa remontée sur la spirale prophétique, les romans sont des chemins initiatiques.

Très vite, il s’établit une sorte d’identité entre le lecteur de Parvulesco et Parvulesco en tant que lecteur d’une autre instance narratrice. La lecture devient ainsi acte transmutatoire donnant lieu au mystère d’une  identité agrégative.

Si le roman est l’expérience des limites, les romanciers de la grande littérature, telle que l’entend Parvulesco, appartiennent à cette confrérie des marcheurs du ciel dont le tracé transmigratoire est une via ignis de la romance. Les compagnons de route de Jean Parvulesco, dans Le Retour des Grands Temps, s’appellent Graham Masterton, John Dickson-Carr, Erle Cox, Bram Stoker, Guy Dupré, Patrick Ferré, Maurice Leblanc, Jean Robin, Raoul de Warren, Zacharias Werner, Olivier Germain-Thomas, Talbot Mundy, John Buchan, Donna Tartt. Tous d’une seule confrérie agissant à l’intérieur d’un seul Ordre – ainsi que le montre Herman Hesse dans son Voyage en Orient.

Ces pressentis de l’outre-monde forment une confrérie héroïque, agrégat d’existences engagées vers les chemins brûlants de l’Inde intérieure ; et, les translations romanesques auxquelles ils s’adonnent, annoncent uniment le Retour des Grands Temps.

Jean Parvulesco insiste sur la correspondance du roman de la fin avec l’ Œuvre au jaune des anciens alchimistes – la Xantosis grecque, le Citredo latin –, « manière de rêve éveillé, de réalisation passagère de ce qu’un jour, plus tard, nous en viendra éternellement » (p. 389).

Cet état de supraconscience onirique, de rêve abyssal, dans un chapitre de La Spirale, « G.I. Gurdjieff et la Fraternité des Polaires », Jean Parvulesco l’avait nommé « le quatrième rêve ».

Cette assimilation du roman de la fin à l’« Œuvre au jaune » induit le regard du lecteur vers une vision chromatique. Dans Le Retour, à partir du chapitre « En réentrouvant les portes de l’Inde », il semble que le livre se teinte en bleu, d’un bleu toujours plus intense, jusqu’à atteindre l’indigo le plus marial dans les derniers chapitres.

C'est à partir de la lecture de Talbot Mundy que le livre bleuit. De ce roman, Il était une porte, Parvulesco nous dit qu'il est un mandala, « une porte induite entre ce monde-ci et l'autre monde : c'est l'"écriture même de ce roman d'aventures qui nous conduit jusqu'aux pieds de la Captive aux Cheveux bleus, qui est, elle, en elle-même, le passage vers l'autre monde, et qui, dans un certain sens, n'est faite, elle-même, que de la seule écriture qui n'en finit plus, en ce roman, d'aller vers elle et de la rejoindre en la constituant. Un mandala qu'il s'agit de savoir réactiver par une lecture appropriée »(pp. 306-307).

Nous pouvons alors prévoir, qu'entre le jaune et le bleu, le vert doit surgir. Ce lieu du passage au vert devra être recherché dans la structure d'ensemble de l'hexagramme constitué par Le Retour et La Spirale ; c'est au milieu exact de cette figure cachée que pointe le vert.

Quelle orientation donner à l'hexagramme ? Quelle lecture appropriée adopter afin d'activer ce mandala ? Le triangle pointé vers le haut, est-ce celui du Retour ? et celui pointé vers le bas, est-ce celui de La Spirale ?  Heureusement, le centre commun aux deux triangles qui s'interpénètrent, leur cœur orientant, est explicitement désigné par Jean Parvulesco dans le chapitre du Retour intitulé « La mission occulte de Julius Evola » : « Ainsi ai-je eu à susciter, au cœur même – comme on vient de le voir – du présent écrit, l'inquiétant problème d'un livre de "témoignages et de révélations" abordant "tout ce qui sans trahir peut être dit" sur Julius Evola » (p. 395).

Il suffira par conséquent de retrouver le chapitre correspondant « au cœur même » de La Spirale pour découvrir la juste orientation de l'hexagramme.

Le lecteur zélé aura déjà compris que ce lieu ne peut être que le chapitre intitulé « La réapparition du Visage Vert » – car, entre le jaune et le bleu, verte est la teinture des marcheurs du ciel, verte est la faille du centre qui les aimante. Cette faille intérieure, stigmate du cœur incendié, passage secret de la structure d'ensemble, transforme le phénomène de la lecture qui devient acte alchimique. Lire, ainsi conçu, est une prise d'arme pour l'ultime combat.


Alain Santacreu

[1] La Servante portugaise, Les Mystères de la Villa Atlantis, L'Étoile de l'Empire invisible, Le gué des Louves.

(Une première version de ce texte est parue, en 1998, dans le n°3 de la revue "Avec Regard", pp. 100-101).

mardi, 21 octobre 2014

Singulier Maulnier!

 

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Singulier Maulnier !

par Bastien VALORGUES

 

Notre rédacteur en chef adulé, Georges Feltin-Tracol, est décidément très prolifique ces derniers temps. Plus de trois semaines après la sortie aux éditions Les Bouquins de Synthèse nationale, d’un essai très remarqué, En liberté surveillée, le voici qui récidive en publiant aux éditions Auda Isarn Thierry Maulnier. Un itinéraire singulier.

 

Dense et concis, cet ouvrage évite le superflu. Il raconte le parcours de l’académicien, dramaturge, journaliste, moraliste et homme d’idées Thierry Maulnier. La concision est voulue. Il importe de donner à découvrir au jeune public, victime des programmes de « délecture » de la « rééducation non-nationale », de grandes figures intellectuelles. Il On compte même un cahier photographique.

 

Depuis sa disparition en 1988, Thierry Maulnier se trouve au purgatoire des idées. Guère réédités, ses ouvrages sont maintenant difficiles à dénicher hors des bouquinistes. Grand connaisseur de l’histoire des idées politiques contemporaines, Georges Feltin-Tracol n’évoque que brièvement l’œuvre théâtrale de ce membre de l’Académie française élu en 1964. Le préfacier Philippe d’Hugues le regrette. Le livre aborde surtout des thèmes occultés ou ignorés par le journaliste Étienne de Montety, dont le premier titre fut en 1994 un Thierry Maulnier récemment réédité.

 

 

848628.jpgNé en 1909, Thierry Maulnier est le pseudonyme de Jacques Talagrand. Issu d’une famille de professeurs, piliers de la IIIe République, il reçoit paradoxalement une instruction d’autodidacte de la part d’un père méfiant envers le système scolaire. Le jeune Jacques ne découvre donc le lycée qu’à seize ans à Nice. Il y fait preuve d’une incroyable nonchalance, qui frôle la plus grande paresse, et d’une érudition stupéfiante. Séjournant très vite chez ses grands-parents maternels en région parisienne, le lycéen à la haute taille acquiert une réputation assumée de dilettante. Bachelier, il se plie néanmoins à l’injonction conjointe de ses parents divorcés et s’inscrit en classe préparatoire : il doit intégrer l’École nationale supérieure et décrocher une agrégation, passage obligé pour une carrière d’enseignant prometteuse.

 

Là, il y côtoie des condisciples appelés Maurice Bardèche ou Robert Brasillach, et s’y fait des amitiés durables. Espiègle et facétieux, le futur Maulnier s’enthousiasme pour le théâtre, la vie nocturne parisienne et la bibliothèque de la rue d’Ulm. Lecteur de la presse militante royaliste, il se lie à l’Action française et s’approche de Charles Maurras. Il commence bientôt à rédiger dans cette presse. Afin d’éviter les foudres administratives et parentales, Jacques Talagrand collabore à des périodiques engagés et adopte un pseudonyme.

 

Lecteur avide et grand adepte de l’effort physique sportif, Thierry Maulnier apparaît dans les années 1930 comme l’un des principaux meneurs de la Jeune Droite, cette tendance post-maurrassienne des non-conformistes de la décennie 30. Sans jamais rompre avec Maurras, Maulnier s’en émancipe et développe ses propres réflexions politiques et intellectuelles, quitte à encourir parfois les vives critiques du « Vieux Maître ». Il s’implique dans des revues plus ou moins éphémères (Rempart, La Revue du XXe siècle, Combat, L’Insurgé). Cet activisme éditorial, amplifié par la parution d’ouvrages majeurs tels que La Crise est dans l’homme (1932),  Mythes socialistes (1936) ou Au-delà du nationalisme (1937), se complète par un engagement furtif dans l’Action française et dans quelques ligues. Parallèlement, il collabore au Courrier royal du comte de Paris et commence une œuvre philosophique, littéraire et poétique avec Nietzsche (1933) et Racine (1935).

 

Thierry Maulnier. Un itinéraire singulier s’attarde sur sa vie privée. Avant d’épouser l’actrice Marcelle Tassencourt en 1944, il éprouve dans la seconde moitié des années 30 une puissante passion avec Dominique Aury alias Anne Desclos, future Pauline Réage de la fameuse Histoire d’O (1954). Jacques Talagrand paraît tirailler entre ces deux femmes quand bien sûr leurs liaisons sont consécutives. Dominique Aury et Marcelle Tassencourt forment une polarité féminine stimulante pour Thierry Maulnier. En effet, Dominique Aury attise les feux de la radicalité : tous deux se passionnent pour la poésie, la polémique et le roman. Vers 1939, Thierry Maulnier commence un roman qui restera inachevé. Marcelle Tassencourt recherche pour son futur époux la renommée : ils aiment le théâtre, en dirigent un à Versailles et s’éloignent des controverses. Même après sa rupture avec Dominique Aury, Thierry Maulnier balancera toujours entre le repli théâtral et l’investissement politique.

 

Ses tergiversations sont paroxystiques au cours de la Seconde Guerre mondiale. Réfugié dès 1940 à Lyon, Thierry Maulnier écrit dans L’Action française et, sous la signature de Jacques Darcy pour Le Figaro, des contributions militaires attentivement lues par les occupants, Londres, les résistants et les responsables de Vichy. S’il approuve l’orientation générale de la Révolution nationale, il conserve néanmoins des contacts avec certains résistants et se ménage plusieurs sorties. Cet attentisme ainsi que ce double (voire triple ou quadruple) jeu sont dénoncés par ses anciens amis de Je suis partout. Cette réserve lui permet à la Libération d’échapper aux affres de l’Épuration ! Mieux, de nouveau dans Le Figaro refondé, il prend la défense publique des « réprouvés » parmi lesquels Maurice Bardèche et Lucien Rebatet.

 

Certes, l’après-guerre le détache de l’action (méta)politique. Il se lance dans la mise en scène de pièces classiques ou de ses propres pièces. Thierry Maulnier tient l’éditorial au Figaro, accepte de nombreuses préfaces et peut s’engager plus politiquement.

 

Georges Feltin-Tracol s’appesantit sur la participation de Thierry Maulnier à l’Institut d’études occidentales cofondée avec Dominique Venner au lendemain de Mai 1968. Si l’I.E.O. s’arrête trois ans plus tard avec de maigres résultats, il ne s’en formalise pas et soutient bientôt bientôt la « Nouvelle Droite ». Il assistera au XIIe colloque du G.R.E.C.E. en 1977 et acceptera de siéger dans le comité de patronage de Nouvelle École. Conservateur euro-occidental favorable à l’Europe libre et fédérale, il fustige le communisme, le gauchisme culturel et la menace soviétique sans se faire d’illusions sur la protection américaine, ni sur une véritable révolution des rapports sociaux au sein des entreprises en promouvant une véritable cogestion des travailleurs dans leurs entreprises.

 

Le soir de sa vie le fait moraliste avec sa tétralogie, Les Vaches sacrées. Dommage que l’auteur ne s’y arrête pas assez ! Mais c’est peut-être une partie remise grâce à un travail à venir d’une biographie intellectuelle complète. Beaucoup de ses détracteurs se sont gaussés d’un trajet qui, commencé aux confins du maurrassisme et du non-conformisme, s’acheva au Figaro et à l’Académie française. Et pourtant, on se surprend d’y relever plus de cohérence dans cette vie qu’on ne le croît. Georges Feltin-Tracol le démontre avec brio !

 

Bastien Valorgues

 

• Georges Feltin-Tracol, Thierry Maulnier. Un itinéraire singulier, préface de Philippe d’Hugues, Auda Isarn, 112 p., 18 €, à commander à Auda Isarn, B.P. 90825, 31008 Toulouse C.E.D.E.X. 6, chèque à l’ordre de Auda Isarn, port gratuit !

 


 

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lundi, 20 octobre 2014

Quand Chardonne enjoignait à Morand de répondre à Céline

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Quand Chardonne enjoignait à Morand de répondre à Céline

 

par Marc Laudelout

 

Attendue depuis plusieurs décennies, le premier tome de la correspondance échangée entre Paul Morand et Jacques Chardonne  vient  enfin de paraître. Un pavé d’un millier de pages édité par Gallimard avec le concours du Centre National des Lettres.

 

Autant le dire d’emblée : cette correspondance fait l’unanimité. « Du grand art » (Le Nouvel Observateur), « Le meilleur de la prose française se déploie ici » (Le Point), « Un monument de talent » (L’Express), pour ne citer que ces hebdomadaires ¹. Certes,  les mauvais sentiments des épistoliers n’ont pas manqué d’être tancés. Ils se résument en quatre mots : anticommunisme, antisémitisme, antigaullisme et homophobie, comme on ne disait pas alors. Hormis le premier, ce sont péchés irrémissibles aujourd’hui. Imagine-t-on que dans un entretien radiophonique accordé à Pierre Lhoste (autre rescapé de l’épuration), Morand énumérait placidement les personnalités qui l’avaient le plus marqué : Giraudoux, Armand Charpentier, Philippe Berthelot et… Pierre Laval, « une espèce de gitan prodigieux qui m’a beaucoup influencé » [sic] ². Le croirez-vous ? Ces propos ne furent pas censurés par la radio française. Il est vrai que cela se passait en 1967, autant dire avant le déluge.

 

Chardonne et Morand avaient, comme on le sait, ce point commun d’être tous deux, après la guerre, au ban de la littérature française pour leurs prises de position collaborationnistes. Encore faut-il préciser que Chardonne deviendra, sur certains sujets, plus modéré que son cadet : « Vous parlez des juifs comme jadis Céline ; ils ont l’honneur d’être un mythe. Pour Céline, nous étions tous des juifs, sauf lui. Chez Céline, on excuse tout. Chez un homme aussi intelligent que vous, mystère. ». Et bien plus tard, Chardonne enverra l’un de ses livres, respectueusement dédicacé, au Général de Gaulle, président de la République. La réponse courtoise et flatteuse de ce dernier annihila toutes les réserves de celui qui fit (deux fois) le voyage à Weimar.

 

Heureusement, il y a le style. Celui de Morand surtout. « Rapide, enlevé, percutant, éblouissant » note à juste titre Pierre Assouline ³. Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire littéraire des années cinquante, ce recueil est truffé de commentaires sur les talents prometteurs qu’étaient alors Michel  Déon Jacques Laurent, Antoine Blondin, Bernard Frank et bien entendu Roger Nimier dont il est beaucoup question ici tant les liens d’estime et d’amitié entre eux étaient forts. L’hebdomadaire Arts y tient aussi une grande place. Temps hélas révolu où régnait en France une presse littéraire qui ne réduisait pas les critiques à la portion congrue.

 

CHARDONNE_Jac.jpgGrâce à la campagne de presse orchestrée de main de maître par Nimier, c’est aussi, avec D’un château l’autre, le temps de la résurrection littéraire de Céline. Morand est désarçonné par les entretiens que Céline accorde à la presse, notamment à L’Express,  et qui lui valurent la vindicte de ceux qui, quelques années auparavant, le considéraient comme l’un des leurs : « Je comprends mal la position de Céline d’après ses diverses récentes déclarations : “Je suis un pauvre type qui s’est trompé et a perdu la partie” : “J’avais tout prévu”. La logique voudrait qu’il dise : “J’ai souffert pour avoir vu trop loin, mais tout se passe comme je l’ai dit.“ ». C’est que Morand avait une vision partielle des propos que tenait Céline aux journalistes. Ainsi n’avait-il pas connaissance de l’entretien accordé à Radio-Lausanne : « Je ne renie rien du tout… je ne change pas d’opinion du tout… je mets simplement un doute, mais il faudrait qu’on me prouve que je me suis trompé, et pas moi que j’ai raison. »  Problème : Céline lui ayant envoyé son livre dédicacé, Paul Morand s’interroge : « Que dois-je faire avec Céline ?   Si  je le remercie de son livre, j’ai l’air d’en approuver les réserves et déclarations de repentance ; si je n’écris pas, je fais figure de lâcheur.  Répondre sur la forme ? ».  Chardonne le conseille sans barguigner : « Céline n’est pas si renégat. Et puis c’est dans sa ligne d’être un peu renégat (a-t-il jamais pensé quelque chose qui se tienne ?). Il mérite une chaleureuse lettre de vous. Il a souffert. »  Morand se décide alors à écrire à Céline. Et recopie sa lettre à l’intention de Chardonne :

« Je vous ai lu, pendant ce début de vacances, avec une  émotion que vous imaginez mal. J’en étais resté aux Entretiens avec le professeur Y, qui m’avaient déchiré l’âme et l’oreille ; c’était le livre d’un fauve enragé, fou de douleur : bouleversant, illisible pour moi, un cri de mort imprécatoire. Et puis, aujourd’hui, la surprise, la joie de retrouver le talent d’il y a 20 ans, aussi jeune, aussi fort, enrichi de l’appauvrissement de l’homme. Je suis loin de partager vos idées sur Sigmaringen et autres, mais vous me répondriez : “Du haut de votre Sirius helvétique cela se voyait autrement ; comme vous me diriez, en juin 44, vous autres diplomates, vous faites toujours votre plein d’essence à temps, vous en souvient-il ?” Il faudra en reparler. J’ai mille questions, sans réponse jusqu’à présent, à vous poser. Sachez que je ne vous ai pas négligé. Ici, aux heures noires, vous faisiez partie de notre légende ; très près de vous, même pendant l’épreuve danoise. Le sinistre Charbonnière (le renégat de Vichy, ambassadeur à Copenhague),  ce  lapin à grisettes 4 que j’ai pratiqué en 1939 à Londres, et dont la tête Vélasquez (il n’a que cela du XVIIe) m’exaspérait déjà, nous faisait vomir. Jusqu’au jour où Marie Bell me donna enfin de meilleures nouvelles. Votre succès est prodigieux. Les jeunes vous vénèrent. Votre message est attendu, reçu, compris. La génération qui vient est comme les autres : elle déteste ses pères mais elle aime ses grands-pères dont nous sommes. Cela nous aidera à passer le pas. »

 

Cette lettre du 29 juillet 1957 nous était déjà connue par la biographie de François Gibault qui la cite en plusieurs extraits. Y compris la fin (que ne recopie pas Morand à l’intention de Chardonne) :

« Je reviendrai plus souvent en France à la fin de l’année. Un petit coin au haut de l’avenue Floquet (plus bas, que vous connûtes). J’aimerais vous y voir souvent. Yours, ever. »

Quelle fut la réaction de Céline ? « Il en a été très content et m’a longuement répondu », révèle Morand. S’il n’a pas été détruit, cette réponse dort encore dans les archives de feu l’académicien. Chardonne, lui, n’appréciait guère les romans de Céline tout en étant tout de même épaté par sa verve. Lorsque Madeleine Chapsal réunit en volume les entretiens qu’elle réalisa pour L’Express avec divers écrivains  (dont lui-même) 5, il note ceci : « Tout ce que je pense est ramassé là, malheureusement Céline me précède et m’écrase ; écrasant ce bagout sublime. ». « Bagout de génie » écrit-il même dans une autre lettre, même si, à tout prendre, il lui préfère Miller.

 

Comme on le voit, Céline n’est pas absent de cette foisonnante correspondance. Quant aux deux épistoliers, leur destin est bien différent : l’un occupe trois volumes de la Pléiade ; l’autre, pour reprendre la formule du préfacier, connaît un humiliant purgatoire. Céline, lui, n’aura connu ce purgatoire que durant quelques années de son vivant. Tel Morand qui, avec Barbusse et Ramuz, était l’un des rares écrivains contemporains que Céline estimait pour ce qu’ils avaient apporté de neuf.

 

Marc LAUDELOUT

 

Paul MORAND, Jacques CHARDONNE, Correspondance. Tome I : 1949-1960, Gallimard, coll. « Blanche », 2013, 1168 p., édition établie et annotée par Philippe Delpuech ; préface de Michel Déon (46,50 €).

 

Notes

1. Jérôme Garcin, « Les collabos écrivent aux collabos », Le Nouvel Observateur, 15 décembre 2013 ; Jérôme Dupuis, « Paul Morand et Jacques Chardonne, gentlemen flingueurs », L’Express, 1er décembre 2013 ; Sébastien Le Fol, « Chardonne et Morand : affreux, propres et méchants », Le Point, 21 novembre 2013. Le dossier de presse comprend de nombreux autres articles, dont l’article de Jean d’Ormesson, qui a bien connu Paul Morand (Le Figaro, 20 novembre 2013).

Extrait : « Dans une préface brillante et vive, Michel Déon marque bien une certaine opposition entre les deux hommes. L’un, Chardonne, s’installe sans trop bouger dans sa maison de La Frette sur les bords de la Seine ; l’autre, Morand, n’en finit jamais de courir à travers le monde en train, en avion ou au volant de sa Bugatti. (…) Sans doute expurgées de leurs passages les plus raides, le ton de ces pages dont on pouvait craindre le pire est moins agressif et moins provocateur que celles du fameux Journal inutile de Paul Morand, qui avait fait scandale il y a quelques années et qui avait déchaîné les réactions de la presse. (…) Ce qui les unit, c'est une constante intelligence et un vrai sens et un amour de la littérature. Le lecteur d’aujourd’hui n'a pas besoin de partager toutes les aberrations des deux correspondants ni leurs prévisions controuvées – “L’Europe sera cosaque…” – pour prendre plaisir à leurs lectures, à leur agilité intellectuelle et à leur style. On peut aimer des écrivains sans adopter leurs opinions. Ce que j’admire dans la correspondance Morand-Chardonne, ce ne sont pas les idées souvent inacceptables, c'est l’écriture. Assez vite, la supériorité littéraire de l’un des deux complices s’impose. Chardonne écrit bien, mais Morand lance des flammes et règne en majesté. Chardonne s’adresse d’ailleurs à Morand comme à un maître incontesté. Il écrit de lui-même : “Si l'on veut me définir d’un mot, je crois qu’il faut dire : un homme du climat modéré et du temps variable.” Les portraits, les jugements, les raccourcis pressés de Morand tombent comme des rafales de fusil-mitrailleur. Peut-être suis-je injuste envers Chardonne ? Je ne me suis jamais compté parmi ses fanatiques. “Vous aimez Chardonne ? ” me demandait François Mitterrand. “Pas tellement, lui répondais-je. Je préfère Aragon.” “Tiens ! me disait-il d’un ton rêveur, vous préférez Aragon…” François Mitterrand et Chardonne avaient en commun leur Charente natale et un fond de culture de droite – affiché chez Chardonne, camouflé chez Mitterrand. »

Cette correspondance est passée au crible de la critique le 19 janvier dans l’émission « Le Masque et la Plume » (France Inter). Elle a aussi été commentée, le 19 décembre, par François Angelier et Pascal Ory dans l’émission « La Grande Table [“Morand et Chardonne, la correspondance enfin publiée”] » (France Culture) et, le 14 janvier 2014, dans l’émission « Le Libre Journal des Enjeux actuels [“Rebatet, Morand, Chardonne ont-ils mis de l’eau dans leur vin après-guerre ?”] » (Radio Courtoisie). Ces émissions peuvent actuellement être écoutées sur les sites internet respectifs de ces stations.

2. Émission « Une heure avec... » de Pierre Lhoste, France Culture, 18 janvier 1967. Cet entretien est disponible sur les sites internet « youtube » ou « dailymotion ». Lhoste est connu des céliniens pour avoir réalisé en mars 1944 un entretien avec Céline pour le quotidien Paris-Midi (Cahiers Céline 7 [« Céline et l’actualité, 1933-1961 »], pp. 200-202).

3. Pierre Assouline, « Pour aller de Chardonne à Morand, prendre la correspondance », La République des livres, 23 décembre 2013 [http://larepubliquedeslivres.com]

4. François Gibault, qui se base sur la lettre originale de Morand à Céline, lit « lapin à guêtres ».

5. Madeleine Chapsal, Les écrivains en personne, Julliard, 1960.

vendredi, 17 octobre 2014

François Gibault, notable hors norme

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François Gibault, notable hors norme

par Marc Laudelout

 

Né, comme Céline, sous le signe des Gémeaux, François Gibault est, par définition, un être paradoxal : réfractaire aux idées convenues, il rêve de consécration académique et se targue d’être Commandeur de la Légion d’honneur. Alerte octogénaire, il met en pratique les préceptes du docteur Destouches : une saine hygiène de vie  gouvernée  par la condamnation absolue de l’alcool et du tabac. S’il partage avec lui l’amour des voyages et de la danse, il n’apprécie pas, en revanche, la compagnie des chats et des chiens « qui ne savent dire que miaou et wouah wouah ».

 

gibault-L-x.jpgSous le titre Libera me, il signe un livre testamentaire sous la forme d’un dictionnaire émaillé de remarques acides et spirituelles.  Il y passe en revue les personnages appréciés (ils sont légion) et détestés (une poignée), mais aussi les lieux et les choses immatérielles qui comptent pour lui (justice, liberté, tolérance, vérité, volupté,...).

 

La fin des années 70 vit la naissance du célinisme. Essentiellement dû à des universitaires de gauche, il permit la consécration, au sein des facultés de lettres, d’un écrivain réprouvé. Dans ce milieu partagé entre une vive admiration pour le styliste et une franche détestation de l’individu, Gibault, libéral assumé, se singularisa. Lors d’une émission télévisée consacrée à Sartre et Céline, ne fut-il pas le seul à rappeler les complaisances de l’auteur des Chemins de la liberté envers le communisme moscoutaire ?  Lequel  aboutit  au goulag,  asséna-t-il  face  à une sartrienne pithiatique. L’hommage rendu au cimetière de Meudon, le 1er juillet 2011, défrisa certains esprits obtus. De même que cette préface où il affirme que Céline n’a jamais voulu le massacre des juifs. Le président de la SEC n’en a cure. Ce bourgeois ordinaire a du caractère. D’un bout à l’autre de cet ouvrage plane la présence du contemporain capital. Éditeur de Rigodon, biographe de l’écrivain, conseil de Lucette et président de la Société d’Études céliniennes,  François Gibault est  tout sauf un inconnu pour les lecteurs du BC. On ne s’étonnera pas que l’univers célinien se retrouve dans de nombreuses entrées de ce dictionnaire. Celle consacrée à Lucette Destouches bien entendu (« l’intelligence du cœur, le refus de toutes les fatalités, de la bêtise et de la méchanceté »), mais aussi à Marie Bell (« amoureuse de Céline, amour qu’il ne lui a sans doute jamais rendu »), Arno Breker (et son « buste raté » de Céline, réalisé post mortem), Lucien Combelle (« qui jetait sur son passé un regard critique très rare chez les anciens collaborateurs »), Robert Debré (disant de Céline que « c’était un médecin qui avait le feu sacré »), Gen Paul (« rapin alcoolique, Iago, un peu Vidocq »), Guy de Girard de Charbonnières (qu’il vit « vêtu d’une pelisse ornée d’un col de fourrure à poil long »), Karen Marie Jensen (« intelligente et de bonne éducation »),  André Lwoff, deuxième président de la SEC (« un Nobel à notre tête, membre de l’Académie des sciences et de la Française, grand-croix de la Légion d’honneur, nous avions de quoi clouer quelques becs »), Lucien Rebatet (qui « éprouvait pour Céline une admiration teintée de jalousie »), etc. Le portrait de Jeanne Loviton est le plus pittoresque. Introduit dans sa bonbonnière de l’avenue Montaigne par un maître d’hôtel en livrée, Gibault observera que « Madame était de bonne humeur, convaincue de [l’] avoir roulé dans la farine, embobiné comme elle avait embobiné tant d’autres, mis dans sa poche, anesthésié. ».

 

Marc LAUDELOUT

 

François GIBAULT, Libera me, Gallimard, 2014, 421 p. (23,90 €). Voir aussi son livre précédent, Singe (Éditions Léo Scheer, 2011), autobiographie débridée, dont la presse a salué « la prose altière, émue et rigolarde à la fois » (J. Garcin) et « une leçon de littérature dont l’auteur maîtrise tous les registres » (É. Naulleau).

 

 

 

 

jeudi, 16 octobre 2014

Ezra Pound on Endless Trial

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Ezra Pound on Endless Trial

By Alex Fontana casillo

Ex: http://www.counter-currents.com

Robert Casillo
The Genealogy of Demons: Anti-Semitism, Fascism, and the Myths of Ezra Pound [2]
Evanston, Ill: Northwestern University Press, 1988.

Robert Casillo’s The Genealogy of Demons is unique in Pound studies because the explicit purpose of it is to give critical insight into Pound’s anti-Semitism, and it accomplishes this by way of multiple techniques, which it must employ, because Pound’s anti-Semitism is prismatic. A great many games are played herein to discredit Pound’s views on the Jews, although this is sophistic liberal revisionism and intellectual masturbation at a very high level. For example: “One might view Pound’s anti-Semitism as in part a revolt against the punitive parental rival and superego, a conflict between the religion of the forbidding father Jehovah and that of the messianic son” (Casillo, p. 287).

Casillo often relies on Freudian psycho-babble. Advanced Frankfurt School techniques are not the limit of his probing deconstruction, but they are the preferred method. Nevertheless one can learn much from Casillo’s efforts — specifically his work on detailing the thought of French fellow travelers Charles Maurras and Maurice Bardèche. The earlier chapters are especially rewarding as they are the prologue to the trial, thus they are concerned with establishing the relevant background information, the intellectual anti-Semitic precedents and proto-fascistic streams of thought that foreshadowed and shaped Pound’s thinking. The later chapters then seek to wrap the a priori guilty verdict — of Pound’s insistent ‘demonological’ anti-Semitism — in a nice bow.

As a Ph.D. in literature, you might expect Casillo to shy away from social-historical analysis of the validity of anti-Semitism and instead rely upon highly creative abstract devices to explain away this “irrational phenomenon” — and you would be right. For that is exactly the type of analysis that Casillo employs. Never does Casillo ask it it is possible that Pound blamed usury first and those who monopolized the mechanism secondly, or if, by way of studying the Social Credit economic system of Major C. H. Douglas, Pound was led to what Jonathan Bowden delightfully called the opposite of philo-Semitism. For Casillo, as for those who refuse to awaken to the reality of Jewish subversion and usury, there is a missing link.

By way of illustration, take a brief snapshot of the current situation in Argentina, which I plan on detailing in a forthcoming essay for Counter-Currents. While Argentina defaulted on $81 billion in 2001, as a result of President Menem’s neoliberal (laissez-faire) reforms, which allowed for the IMF and World Bank to secure short-term investments with the accompanying liberalizing policies of privatizing state enterprises, and constriction of government monetary policy. All this really means is that by breaking down the autarky of the nationalist-socialist strain of Argentina — most fully expressed in Peronism — the IMF and the World Bank enabled the country to slide $155 billion dollars in debt through securing short-term loans which artificially inflated the value of the Peso and simultaneously disabled government control on how the loans could be withdrawn. Essentially, foreign investors poured their money into Argentina only to pull the rug out when the dividends reached a certain level of profitability. This left bonds on the market at heavily discounted prices, which the vulture capitalists (economic terrorists) then acquired.

When we observe the facts, that the debt holders came forward to claim their pound of prime triple A Argentinian flesh, it was none other than the usual suspects: Paul Elliott Singer, a real New York Jew and CEO of Elliott Management Corp, who is described by Argentinian President Cristina Fernandez as a “vulture capitalist” and whose “principal investment strategy is buying distressed debt cheaply and selling it at a profit or suing for full payment,”[1] and another tribesman Mark Brodsky of Aureilus Capital. Fellow tribesman George Soros has emerged as another of the bond buyers who is suing BNY Mellon for withholding funds from the initial settlement with Argentina. Of course calling the whole thing a criminal enterprise, which will negatively impact millions of Argentinians for generations and enrich a few investors like Soros and Singer, is beyond the pale. But not to worry, because the tribe has one of their own inside: Axel Kicillof, the economic minister of Argentina, overseeing the whole transaction of a nation’s wealth into the pockets of some Jewish hedge fund types. It is hard to avoid conclusion that the facts are anti-Semitic.

Unsurprisingly, israelnationalnews.com is quick to join a growing cacophony blaming the victim, Argentina, for the country’s woes.[2] This is not unlike the NSDAP’s post-WWI claim that Germany was stabbed in the back by Jewish financiers, who sought to gain economic leverage over the nation by plundering it into debt and destabilizing the Second Reich. But the Jewish-Bolshevik conspiracy is, according to the Frankfurt School analysis, the result of projection and scapegoating by the German people because of their loss in the war. Never mind that Bavaria fell to the Reds in 1919, first under a Jewish socialist in Kurt Eisner then into a bloody regime of Bolsheviks under the Jew Eugen Levine, with fellow tribesmen Ernst Toller and Gustav Landaver filling out the vanguard, murdering Countess Heila von Westarp [3] and Prince Gustav of Thurn and Taxis [4], among others. The strategy detailed in the Protocols of the Elders of Zion, which many commentators have suggested that despite being a “forgery” conforms to reality. But then the facts are anti-Semitic!

Now the Casillo types would point to these assertions of a Jewish strategy of domination as fanatical delusions, processes of psychological projection and scapegoating for failed artistic types (Pound and a certain Austrian corporal come to mind). Liberals (I use the term broadly) like to play the individualist card and don’t employ notions of groups or peoples or essences (stereotypes), which to them seems a highly barbaric and unenlightened form of thinking. Singer, Brodsky, and Soros are individuals who conform to negative stereotypes and not representatives of the Jewish people as a whole — while the Jews refuse to hold their own to the fire. Pound, however, understood the distinction between the “big Kikes” and the “little Yids” but still managed to see the forest as well as the trees.

Individualism vs. collectivism is the great divide between the Semitic Freud and the European Jung. Jung was able to image a collective unconscious that is a social-historical aspect of the psyche, while Freud could only imagine the isolated individual struggling with his neurosis. Jung was social, while Freud was anti-social. Pound sides with Jung, who, like Pound, would likely look upon individual Jewish usurers — Rothschilds, Soros, Kuhn, Warburgs, Sachs, etc. — and see not only individuals but archetypes or mythologized symbols of Jewish subversion of Western civilization as it has morphed into different forms through the centuries. The essence is the constant, or as Jung would write: “Because the behavior of a race takes on its specific character from its underlying images, we can speak of an archetype.”[3]

But Pound was not an individualist thinker. He did not see himself or others as isolated individuals concerned only with their own morality and conscience. Pound was a European thinker, whose thought worked in the poetic language of myth and tradition: “The Pound-Eliot ‘revolution’ was a return to the past in order to renew the links connecting past and present.”[4] Pound was a holistic thinker who entertained a certain amount of essentialism. He concerned himself with European civilization as a living, breathing entity entirely connected to the smallest of its parts, and thus objected to forces undermining its coherence. Thus, his identification of the Jews as bacillus and related imagery is a “natural” thought within the processes of racial and cultural consciousness. Correspondingly, Pound followed “Douglas’s idea that the basis of credit is social and not private.”[5]

The trick of the liberal education/indoctrination establishment today is to isolate the individual from these modes of thinking, to atomize him as a neurotic member of a diffused society – to put him on Freud’s chaise-lounge (or in a psychiatric ward in St. Elizabeths mental hospital) while the Schiffs, Warburgs, Soros, et al. plunder the public purse. Pound sought to bring the diffusion and subsequent confusion together under a fascism which Europe would be reborn (experience a renaissance) under a more unified and pagan directive.

Casillo classifies Pound’s anti-Semitism as a result of personal “pressures” and as a “poetic strategy.” This discards all of Pound’s factual, historical, social, cultural, and spiritual reasons. Pound’s anti-Semitism is thus divorced from any real manifestation of Jewish misconduct and instead grafted onto Pound’s deficient personality complex. Pound is engaged in projecting his own short-coming onto the Jews.

Pound’s anti-Semitism was multifaceted and not just limited to economic exploitation. Pound was a man of the West. He felt not just an identity with the West but a moral responsibility for its preservation. This is “totalitarianism” as viewed by a Confucian: “having a sense of responsibility” and “thinking of the whole social order” and “creating a balanced system” (Casillo, p. 128). He saw our civilization through a fascist lens as “a supra individual spiritual entity capable of infusing with heroism and purpose the lives of those who fight for it.”[6] It is essential to understand these traditional holistic foundations of Pound’s anti-Semitism.

As a general rule, whenever Casillo presents us with a “paradox” of Pound’s or fascist thinking it only appears paradoxical upon willful under-examination of their underlying principles. The Genealogy of Demons represents the most “rigorous” — i.e., niggling — attempt to deconstruct Ezra Pound’s fact-based political philosophy into “thoroughly arbitrary construct” and a psychological malfunction. But it has to be. Because the facts are anti-Semitic.

Notes

1. Michael Sheehan, “Vulture funds – the key players,” [5] The Guardian [6] (London).

2. Gil Ronen, “Argentina’s President Sees Jewish Conspiracy?”http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/185676 [7].

3. http://www.american-buddha.com/nazi.wotancarljung.htm [8]

4. Stock, Poet in Exile, p. 30. Quoted in Kerry Bolton’s Artists of the Right: Resisting Decadence (San Francisco: Counter-Currents Pub, 2012), p. 98.

5. Tim Redman, Ezra Pound and Italian Fascism (Cambridge: Cambridge University Press, 2009), p. 69.

6. Roger Griffin, Fascism (Oxford: Oxford University Press, 1995), p. 43.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/10/casillo.jpg

[2] The Genealogy of Demons: Anti-Semitism, Fascism, and the Myths of Ezra Pound: http://www.amazon.com/gp/product/0810107104/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0810107104&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=NNXI2W5SHHID6ATP

[3] Heila von Westarp: http://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Heila_von_Westarp&action=edit&redlink=1

[4] Prince Gustav of Thurn and Taxis: http://en.wikipedia.org/wiki/Prince_Gustav_of_Thurn_and_Taxis

[5] “Vulture funds – the key players,”: http://www.guardian.co.uk/global-development/2011/nov/15/vulture-funds-key-players?intcmp=122

[6] The Guardian: http://en.wikipedia.org/wiki/The_Guardian

[7] http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/185676: http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/185676

[8] http://www.american-buddha.com/nazi.wotancarljung.htm: http://www.american-buddha.com/nazi.wotancarljung.htm

mercredi, 15 octobre 2014

Paul-François Paoli

Malaise de l'Occident

par Christopher Gérard

Ex: http://archaion.hautetfort.com

 

Chroniqueur au Figaro et animateur d’un club de réflexion philosophique, Paul-François Paoli est l’auteur d’essais pugnaces sur des sujets qui fâchent : en témoignent La Tyrannie de la faiblesse, Les Impostures de l’égalité et, tout dernièrement, Malaise de l’Occident. Vers une révolution conservatrice ?

 

paoli134_200_94.jpgTout le contraire d’un distributeur d’eau tiède, Paoli porte le fer dans les innombrables plaies de la France contemporaine, malade de ses dogmes universalistes et victime d’une forme d’ethno-masochisme particulièrement aiguë, qui n’est sans doute que le pendant du triomphalisme de jadis. Droite libérale et gauche sociétale semblent  communier dans un même aveuglement, dans une même incapacité à dépasser cette fracture dualiste qui empêche de penser la symbiose de l’homme et de son biotope. Dans son ensemble, la classe politique exhibe son impuissance à freiner cette course à l’ensauvagement qui frappe tout l’Occident, et la France en particulier en raison de son caractère emblématique, quasi exemplaire (si l’on ose dire), au sein d’un monde en crise, puisque l’ancienne fille aînée de l’Eglise, devenue « la République » (majuscule & trémolos), se proclame urbi et orbi le parangon du sacro-saint Progrès. Contrairement au monde anglo-saxon, où la pensée conservative compte de grands esprits qui ont voix au chapitre (par exemple Roger Scruton, dont aucun livre n’est traduit en français), la France est un pays cadenassé, où la pensée d’un Maurras est occultée et travestie, où un Alain de Benoist est privé de tribune, où les universitaires tremblent à l’idée d’être qualifiés « de droite ».

 

Haine de soi, oubli programmé des héritages, culture de l’indifférenciation, délires théoriques (sur le genre, par exemple) couplés à une négation perverse des lois naturelles, fascination malsaine pour le barbare ou le difforme, répulsion pour toute forme de norme et de bon sens, narcissisme funèbre et prométhéisme infantile : longue est la liste de ces maux que prônent médias corrompus et élites apeurées, sans parler même d’une classe politique d’une rare médiocrité.

 

Cette France en miettes où plus grand-monde n’a plus grand-chose en commun, Paoli l’observe avec lucidité ; il la décrit avec un remarquable courage civique; il en analyse les faiblesses sans cacher sa douleur. Du mythe de la Résistance et de son instrumentalisation par un establishment (souvent né après la Libération) à la disparition du gaullisme comme synthèse politique entre patrie et progrès, de l’individualisme destructeur à la critique de la démocratie en tant qu’idéologie (plus qu’en tant que praxis), Paoli aborde tous ces thèmes avec un réjouissant mépris du qu’en dira-t-on, à la hussarde mais avec une érudition de bon aloi. Stimulant et original, son Malaise de l’Occident en tant qu’exhortation à une révolution conservatrice suscite la réflexion… et aussi la controverse, par exemple quand, en raison de ses préjugés théologiques, il perd de vue ce que Tacite nommait justement l’origo eius mali, l’égalité métaphysique proclamée par Paul de Tarse fondant le présent chaos, où castes et races sont censées se fondre dans la joie et la bonne humeur. En dépit d’une lucidité et d’une honnêteté plus que bienvenues, Paoli semble oublier que le messianisme, sous toutes ses formes, est un poison pour l’intelligence comme pour la cité.

 

Christopher Gérard

 

Paul-François Paoli, Malaise de l’Occident. Vers une révolution conservatrice ?, Ed. Pierre-Guillaume de Roux, 22.90€

Malaise de l'Occident

de Paul-François Paoli

Les ravages de la religion laïque

 

La France est-elle au bord de la guerre civile ainsi que le clament de manière unanime l’ensemble des médias, toutes tendances confondues ?  Le mal profond dont souffre le pays résulte de plusieurs fractures dépassant de loin  la « fracture sociale » dénoncée par Jacques Chirac il y a 20 ans. Ainsi les grandes manifestations contre le « mariage pour tous » ont témoigné du fossé existant désormais entre une France affiliée à une certaine vision « naturaliste » de la famille et le monde parisien où les partisans du « mariage pour tous » sont très majoritaires. Cette fracture est extrêmement profonde car dépassant les affiliations politiques: il s'agit, ni plus ni moins, d'une vision de l'homme, de la femme et de l'enfant. Une autre question, tout aussi dramatique par sa violence, a trait à l'identité de la France et de la République.  D’un côté, la gauche a réussi à imposer, à travers les discours récurrents de Peillon, Hamon, Taubira ou Hollande, une vision de "l'homme universel" dont, nous autres Français, aurions, en quelque sorte, déposé l'imprimatur depuis la Révolution Française. Là encore il s'agit d'une spécificité française, marquée par la culture jacobine, mais aussi par les idéaux du Grand Orient de France auxquels moult ministres socialistes sont affiliés. Cet universalisme idéologique n'est pas aussi partagé qu'on le croit et son affirmation autoritaire instaure un clivage dans un pays marqué par le morcellement croissant des identités. La troisième fracture  découle de l'histoire d'une Résistance marquée par l'influence communiste. Au point que toute contestation de sa vision passe pour une forme de collaborationnisme. La pensée gaullienne, nationale dans son essence, a été, en fin de compte, occultée au bénéfice d'un humanisme messianique dont Stéphane Hessel est devenu, ces dernières années, le parangon médiatique. Occultation qui est la raison d'être fondamentale de l'apparition du FN dans les années 80, lequel se construit sur les ruines du gaullisme politique.  Aux yeux d'un De Gaulle, la légitimité de l'Etat français est fondée sur un peuple; le peuple français, dont la francité n'est pas réductible à la citoyenneté , prônée à toute force par la République officielle de Peillon et consorts, mais relève aussi d'un sentiment d'affiliation historique et culturelle.. . Toutes ces fractures ont pour enjeu la survie même du pays. A l'heure où émergent ces grands blocs que constituent l'Inde et la Chine et où se radicalise l'Islam, il semble vain de se nourrir d'illusions sur le rôle, par définition universel, de la France dont l'influence, désormais scellée par l'entreprise européenne, s'est amoindrie depuis la fin de l'Empire colonial. Alors quelle révolution  s’impose-t-elle sinon, celle qu’on appellera «  conservatrice » ?


Points forts

  1. Une passionnante mise en perspective du mal français hérité de l’histoire de la Résistance
  2. Les ravages d’une déformation : la confiscation des valeurs gaulliennes par la gauche
  3. Le clivage entre conservatisme et libéralisme : deux France qui s’affrontent
  4. La re-lecture des  derniers évènements les plus retentissants (ex : Mariage pour tous) à la lumière du sursaut national et d’une analyse sociologique sans complaisance
  5. Un solide arrière-plan philosophique


Paul-François Paoli
est chroniqueur au Figaro-littéraire et auteur de nombreux essais, parmi lesquels La Tyrannie de la faiblesse, publié chez François Bourin, qui a obtenu le prix des écrivains combattants en 2012 et Pour en finir avec l'antiracisme idéologique chez le même éditeur.


Photo G. R. 

Photo G. R.

Paul-François Paoli. Sans aucun complexe

Propos recueillis par Glen Recourt

 

 

Il se qualifie de souverainiste proche des idées de Patrick Buisson, le très controversé conseiller de Nicolas Sarkozy. Paul-François Paoli, journaliste et écrivain de 52 ans, livre un essai dérangeant. «Pour en finir avec l'idéologie antiraciste» illustre également une réflexion qui traverse aujourd'hui une partie de la droite se voulant plus «décomplexée».

Selon vous, dans les années 1980, la gauche aurait délibérément fait naître une idéologie antiraciste afin de disqualifier, en les taxant de racisme, ceux qui s'opposaient à la modernité. C'est bien ça?
Mai1968 amanifesté le recul historiquedu Parti communiste et le déclin du discours de lutte des classes, progressivement remplacé parla référence aux minorités, aux jeunes et auxfemmes. Quand, dans les années 80, lagauche au pouvoirreconnaît la victoire ducapitalisme sur le socialismed'État encore envigueur à l'Est, ilfaut bienqu'elletrouve quelque chose de substantiel pour se démarquer du libéralisme ambiant. Le discours antiracistearrive à point nommé. Les nouveaux exclus ne sont plus les ouvriers qui se sont intégrés à la société consumériste. Le nouvel exclu, c'est l'immigré qui va remplacer l'ouvrier françaisde souche, «ringardisé» par l'évolution des moeurs.

Les 6,4millions de voix obtenues par le Front national ne démontrent-elles pas que cette idéologie antiraciste, si tant est qu'elle existe, n'a, en tout cas, pas d'effet sur les électeurs?
Le succès de Marine Le Pen devrait faire réfléchir les promoteurs de l'idéologie que jedéconstruis dans mon livre. Le racisme est un fléau. Mais l'antiracismebien pensant que l'on a connu ces dernières annéesest un leurre dangereux. Qui peut croire qu'il y a des millions de racistes et d'extrémistes en France? L'électorat de Marine Le Pen, c'est aujourd'hui Monsieur tout le monde, notamment parmi les plus jeunes. Rama Yade, en s'inscrivant en faux contre l'idée que la progression du FN signifiait que le racisme progressait en France, a eu, à ce sujet, des propos très justes. Comment ne pas se rendre compte que ce score massif est sans doute aussi l'expression d'une profonde exaspération contre un certain état d'esprit, très répandu dans les médias, qui consiste à affubler du qualificatif de racistetoute personne qui s'inquiète des progrèsdel'immigration ou de la dynamique d'un islam agressif?

Dans votre essai, vous tapez avec régularité sur une gauche «bien pensante», qui nierait le réel. Mais le pouvoir était bien entre les mains de la droite depuis 2002?
J'explique que le grand récit universaliste républicain quistructure le socle idéologique de la gaucheest essoufflé. Les Républicains fondamentalistes, comme Mélenchon, n'ontpascompris que leur jacobinisme est historiquement périmé. Par exemple, ils sous-estiment la dynamique identitaire de l'islam en France. Pour eux, il s'agitavant tout d'un problème social, ce qui procède d'une incompréhension du phénomène religieux, voire d'une espèce de mépris inconscient. Quant à la droite, elle est dans le désarroiet n'a pas d'autre discours que la rhétorique rassurante sur les «valeurs de laRépublique».

À propos de l'affaire Hortefeux («Quand il y en a un, ça va...»), vous qualifiez ses propos «d'indélicats». Il a pourtant été condamné pour «injure raciale» par la justice. Jusqu'où peut-on libérer la parole raciste?
Il estdangereux de judiciariser la parole. Tous les humains peuventtenir, dans une situation donnée, des propos qui excèdent leur pensée.Quand j'entends de bravesgensdire que les Corses sont des fainéants ou des voyous, sanssavoir que je suis corse, faut-il que je porte plainte? Si avait régné, voici trente ans, l'état d'espritqui règne aujourd'hui, De Gaulle, qui étaitinquiet des proportions prises par l'immigrationmusulmane, aurait été condamné pour avoir parlé de «Colombey-les-deux-Mosquées». Cette inflation juridique à l'américaine va à contresens d'unetradition gauloise libertaire. Mieux vaut un excès de liberté qu'une restriction hypocrite.

Vous dites craindre des violences prochaines. C'est-à-dire ?
La violenceadvient quand les hommesse sentent contraints de vivre ensemble dans un monde sans espoir ni perspective. Pourquoi n'y a-t-il pas eu de guerre civile en 1968 ? Parce qu'il n'y avait pas ladésespérance qui règne aujourd'hui etque des valeurs,notamment celles issues du syndicalisme, ducatholicisme ou dugaullisme,structuraient la société. Aujourd'hui, la situation est tout autre. Franz-Olivier Giesbert arécemment écritque «nous sommes des Grecs qui s'ignorent»...

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mardi, 14 octobre 2014

L’Iran au-delà de l’islamisme, de Thomas Flichy

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Parution : L’Iran au-delà de l’islamisme, de Thomas Flichy

Publié par

 
Introduction (extrait) au nouvel ouvrage de Thomas Flichy
 
 
L’Iran au-delà de l’islamisme, qui vient de paraître aux Éditions de l’Aube. Reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur. Acheter sur Amazon : cliquez ici

L’Iran est aujourd’hui placé au centre de l’attention géopolitique mondiale pour trois raisons fondamentales. En premier lieu, ce pays constitue le coeur énergétique du monde, exploitant simultanément les réserves en hydrocarbures de la mer Caspienne et celles du golfe Persique. Les puissances du Moyen-Orient qui l’environnent constituent, à cet égard, des périphéries envieuses. Pour la Chine, un partenariat avec l’Iran permettrait l’indispensable sécurisation de ses approvisionnements énergétiques. Ceci explique la double poussée maritime et terrestre de l’Empire du Milieu vers l’Iran, sur les traces des routes de la soie de la dynastie Tang. En second lieu, le monde chiite représente le coeur historique de l’innovation musulmane. Ce foyer d’inventivité est confiné depuis très longtemps par le monde sunnite. Profitant aujourd’hui du basculement irakien et de l’instabilité syrienne, l’Iran pousse son avantage pour étendre son influence au coeur du Moyen-Orient. Mais sa créativité, décuplée par la puissance imaginative de la poésie persane, effraie. En troisième lieu, l’Iran, qui souffre d’un déficit énergétique malgré ses réserves prodigieuses de gaz, développe des activités atomiques de façon accélérée, suscitant les interrogations légitimes de ses voisins. Soucieux d’éviter l’affrontement, les États-Unis et leurs alliés ont exercé des pressions indirectes sur l’Iran afin que celui-ci renonce à l’enrichissement nucléaire. Ces actions ont été qualifiées, le 3 septembre 2001, de djang-e-naram, ou « guerre douce », par Hossein Mazaheri, professeur de droit à Ispahan. Cette nouvelle forme de guerre, intimement liée aux progrès technologiques de la dernière décennie, se présente en effet comme un conflit dans lequel chacun des adversaires, préservant le capital humain et matériel de ses forces armées, cherche à faire tomber l’ennemi par des actions masquées et déstabilisatrices telles que les sanctions financières, la manipulation médiatique, les cyber-attaques ou l’élimination ciblée des têtes de réseau adverses. Ce conflit dépasse de loin la simple réalité iranienne dans la mesure où les puissances asiatiques et continentales que constituent la Russie, la Chine et l’Iran ont connu, malgré des différends internes, un rapprochement spectaculaire au cours des dernières années. Face à cette conjonction, les États-Unis redoutent la formation d’un nouvel Empire mongol, capable de concurrencer leur puissance océanique.

(…)

Les incompréhensions entre Français et Iraniens s’enracinent en réalité dans une double fracture culturelle. Partageant un héritage indo-européen commun, la France et la Perse se sont brusquement éloignées à partir de la conquête islamique. Les grandes divergences s’expliquent en grande partie par la très longue période d’occupation qu’a connue l’Iran depuis lors. La culture aristocratique de la négociation menée par les hommes d’armes s’est effacée à cause du discrédit jeté sur les élites militaires persanes vaincues. La culture des marchands combinant ruse et sophistication s’est substituée aux modes antiques de négociation. Face aux envahisseurs, l’inertie s’est imposée comme la force des dominés. La déliquescence de l’État a favorisé la lenteur et la corruption de ses agents. Face à la suspension du droit commun, les courtiers se sont substitués aux gens de loi afin de dire le droit et régler les difficultés privées. Devant le despotisme des rois et la prodigieuse insécurité des personnes et des biens s’est développé un langage indirect et ambigu destiné à protéger les sujets de l’arbitraire du pouvoir. Incapables de maîtriser leur propre destin, les Iraniens ont attribué les malheurs du pays aux complots étrangers. Les longs siècles de domination ont par conséquent forgé une culture allant à rebours de la tradition française fondée sur le temps compté, la force de la loi, la bonne foi et le rayonnement. La seconde fracture est le fruit de la Révolution française. Les ambassadeurs français du XVIIème siècle avaient de nombreux atouts pour comprendre les ressorts secrets de la culture persane. Enracinés dans la transcendance et l’attente messianique d’un temps nouveau, ils servaient un État puissant. Conscients d’un héritage historique pleinement assumé et partie intégrante de leur identité, ils étaient non seulement capables de saisir les références faites à leur propre passé, mais également aptes à renvoyer leurs interlocuteurs à leurs propres contradictions historiques. Ils n’ignoraient ni l’art de la conversation, ni les références littéraires donnant tout son sens à leur culture. L’étiquette de la Cour avait façonné en eux une habitude de la courtoisie devenue une seconde nature. Aujourd’hui, la fracture révolutionnaire sépare ces improbables messagers de la culture persane. Si la fracture culturelle générée par les invasions de la Perse explique pour une large part notre inaptitude à comprendre l’Iran au-delà des mots, nous pouvons à l’évidence puiser dans notre culture classique les clefs d’un dialogue réinventé avec ce pays méconnu.

Professeur à l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux, à l’École Navale puis à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, Thomas Flichy de La Neuville est spécialiste de la diplomatie au XVIIIème siècle. Ancien élève en persan de l’Institut National des Langues et Cultures Orientales, agrégé d’histoire et docteur en droit, ses derniers travaux portent sur les relations françaises avec la Perse et la Chine à l’âge des Lumières.

Recension de « France, les années décisives » de Laurent Ozon

Recension de « France, les années décisives » de Laurent Ozon

Lu avec grand intérêt le livre d’entretien1 que vient de publier Laurent Ozon. Le titre : « France, les années décisives ». Court (100 pages), et incisif.


J’ai relevé en particulier les points forts suivants :

- A la différence de trop d’analystes contemporains, Ozon a parfaitement conscience du fait que le paradigme dans lequel nous sommes amenés à situer les faits aujourd’hui peut évoluer très soudainement dans un avenir relativement proche. Cette question du paradigme est au point de départ de son approche, ce qui rend son propos intéressant non seulement par son contenu, mais aussi par la méthode qu’il illustre.
- Exposé précis permettant au lecteur de bonne foi de bien comprendre que les acteurs ne sont pas nécessairement régis par leur essence, mais aussi, en partie au moins, par leur place dans un système. D’où, par exemple, une vision pondérée de la question particulière posée par l’emprise des réseaux pro-Israël et les modalités de fonctionnement des oligarchies au sens large.
- Surtout, l’ouvrage est tourné vers la recherche des solutions. C’est appréciable, à un moment où l’essentiel de la littérature dissidente française est hélas encore centré sur la simple critique du système en place.

Dans ce domaine, je relève que la proposition tactique d’Ozon, le localisme, est assez proche de celle que j’avais formulée il y a quelques années dans « De la souveraineté ». Il y a toutefois une nuance : là où j’identifiais la création d’une contre-société distincte comme un préalable à la constitution des structures souhaitables, Ozon préfère évoquer un « nous » qui s’organiserait autour de ces structures, sans jamais dire clairement si ce « nous » renvoie au peuple d’une manière générale, ou à une fraction de celui-ci. Sa proposition tactique est donc plus ouverte que la mienne, en ce sens qu’elle peut être insérée dans plusieurs stratégies politiques. A posteriori, ce pragmatisme me paraît constructif.

Proximité également dans l’évaluation des scénarios d’effondrement du système global existant. Ozon ne croit pas à l’écroulement à court terme pour des raisons énergétiques, et s’attend à une dégradation lente sur le modèle de la crise terminale du Bas-Empire romain. Toutefois, je serais peut-être, à titre personnel, moins catégorique que lui quand il s’agit d’évacuer l’hypothèse de Piero San Giorgio. Certes, le scénario d’une crise des combustibles liquides entraînant l’écroulement de la structure globale à l’horizon 2020 n’est pas le plus probable. Mais il faut sans doute garder en tête sa possibilité, eu égard à la grande vulnérabilité du schéma d’ensemble.

Proximité enfin sur les questions géopolitiques. Nécessité pour la France de trouver des alliances, logiquement dans une Europe reliée à la Russie, si elle entend sortir de l’emprise exercée par les USA et leurs relais. La France seule n’est pas un remède aux maux de la seule France, là-dessus nous sommes bien d’accord. Seul bémol : je pense que l’évolution récente de l’Allemagne donne, sur ce point précis, raison à Pierre Hillard, qui juge les milieux atlantistes pour l’instant prépondérants Outre-Rhin. En ce sens, la confrontation entre les deux pensées, celle de Pierre Hillard et celle de Laurent Ozon, est intéressante : elle définit une dialectique.

Quant à la critique sans concessions que Laurent Ozon fait des positions récentes d’Aymeric Chauprade, elle me paraît tout à fait justifiée. J’ai relevé en particulier l’argument relatif aux dynamiques démographiques en cours d’une part en Afrique du Nord, d’autre part en Afrique subsaharienne. Il est évident que la « préférence chrétienne » en matière d’immigration est une idée dangereuse au moment où le réservoir de flux migratoires de loin le plus important est situé au sud du Sahara, dans une Afrique occidentale et centrale où l’islam n’est pas majoritaire.

Je n’ai relevé que deux points dans l’exposé qui mériteraient sans doute de plus grands développements : la question de l’euro et la remigration.

Sur l’euro, la position de Laurent Ozon tend vers la formule « monnaie commune mais pas unique », l’idée étant qu’en supprimant l’euro comme monnaie unique, on redonne de la souplesse à la politique monétaire à l’échelle nationale, voire locale, tandis qu’en conservant l’euro comme monnaie commune, on préserve un instrument de définition d’un grand espace géopolitique européen. Cette position est intéressante, mais elle occulte pour l’instant une question connexe décisive : quid de la dette ? L’inconvénient de conserver l’euro comme monnaie commune est qu’en le faisant perdurer, on risque de s’interdire de libeller les dettes en monnaies nationales.

Sur la remigration, je retrouve un peu chez Laurent Ozon le reflet inversé du discours monolithique des partisans de l’assimilation des populations allogènes. Dans les deux cas, ces populations sont appréhendées comme des blocs supposés homogènes dans leur substance, ce qui se discute, et même dans leur dynamique, ce qui est manifestement faux. Je crois, quant à moi, qu’il faut admettre qu’une partie de ces populations a vocation à être assimilée dans l’ensemble français, tandis qu’une autre partie devra retourner dans l’aire civilisationnelle d’où elle est venue. Ici, l’acceptation préalable d’une assimilation partielle constituerait sans doute un atout pour l’argumentaire en faveur de la remigration. En particulier, elle ouvrirait une piste de travail qui, si elle a été balisée aussi tôt que possible, en amont des évènements qui risquent de se produire, sera beaucoup plus facile à suivre le moment venu.

Au final, « France, les années décisives » est un livre très utile. Sa lecture fera avancer le lecteur dans sa réflexion, qu’il soit d’accord avec l’auteur, ou pas.

Michel Drac
05 octobre 2014


Quatrième de couverture :

« De toutes parts, les convergences catastrophiques se rapprochent de notre pays. La colonisation de peuplement explose, la violence physique et sociale s’aggrave, la pauvreté augmente, nos valeurs de civilisation les plus fondamentales sont attaquées, les ressources diminuent, la nature est surexploitée, bref, nous le sentons tous, notre société s’effondre lentement.

La planche à billets tourne pour maintenir encore quelques temps un système économique et social à bout de souffle financé par la dette. Cette société engendrera bientôt des souffrances à grande échelle et de forte intensité, en particulier à cause de l’échec inévitable du multiculturalisme et de l’invraisemblable politique migratoire, qui bouleverse les populations de la France et de toute l’Europe occidentale.

Nos compatriotes commencent à se tourner les uns vers les autres pour se protéger, se lier, se regrouper, se préparer. La vision d’un monde uni dans la paix, l’intelligence et le progrès matériel, par le jeu de la libre-concurrence, se dissipe. À sa place, reviennent s’imposer, lentement, inexorablement, les vieilles lois du vivant depuis que le monde est monde : Territoires, Ressources, Reproduction. Nous y voilà, à nouveau, finalement.

Cet ouvrage est l’occasion de revenir sur cette période curieuse, la nôtre, faite d’accélérations vertigineuses et de régressions foudroyantes. Dans cette simultanéité, il y a la démonstration évidente que nous vivons déjà, sans vraiment le mesurer, au milieu des ruines et dans le chantier des mondes à naître. C’est le moment d’y voir clair, car la France entre dans ses années décisives. »

1« France, les années décisives », Editions BIOS, ISBN 979-10-94233-00-9, 15 euros.
Vous pouvez le commander ici ou.


Voici des extraits du discours prononcé par Laurent Ozon lors du rassemblement fondateur du Mouvement pour la Remigration le 21 septembre 2014 à Paris.

"Derrière les islamobsessionnels, islamophiles ou islamophobes, il y a des intérêts puissants, qui ne sont pas les nôtres et qui veulent nous réduire au silence. Finissons-en avec l'islamocentrisme qui divise, car l'immigration est le vrai problème." -Laurent Ozon

Retrouvez également l'émission que Méridien Zéro a consacré à la réunion de fondation du Mouvement pour la Remigration. Elle se compose d'extraits de l'intervention de Laurent Ozon ainsi que d'interviews rapides de participants au meeting, connus et moins connus : François Sainz, gérant des éditions Le Retour aux sources, Messieurs K. et PGL, Vincent Vauclin de la Dissidence française, Jean Bon du Cercle Non Conforme ou encore Christophe et Fred, militants du MAS. Cliquez sur l'image ci-dessous pour écouter.

 

samedi, 11 octobre 2014

Ernst Jünger – verdichtet

Ernst Jünger – verdichtet

von Benjamin Jahn Zschocke

Ex: http://www.blauenarzisse.de  

Ernst Jünger – verdichtet

Der Literaturwissenschaftler Matthias Schöning hat zusammen mit zahlreichen Jünger-​Kennern ein ambitioniertes Handbuch zum Gesamtwerk des Meisters herausgegeben, von A wie „Arbeiter“ bis Z wie „Zwille“.

Zunächst zu den Daten: 56 Autoren, darunter zehn Frauen, stellen auf rund 450 Seiten Exposés zu allen Werken Ernst Jüngers (18951998) zusammen. Unter den Autoren finden sich Namen wie Ulrich Fröschle, Helmuth Kiesel, Steffen Martus und Ingo Stöckmann, die typischerweise für eine literaturwissenschaftliche und eben keine vordergründig politisch-​moralische Auseinandersetzung mit dem Werk Ernst Jüngers bekannt sind.

Jünger in der BRD

Auf den Herausgeber Matthias Schöning sei ein kurzes Schlaglicht geworfen: Sein Themenspektrum reicht von Aufsätzen über die Literatur in der Romantik, im Ersten Weltkrieg, in der Weimarer Republik bis hin zur DDR, aber auch zu Betrachtungen herausgehobener Autoren wie Louis-​Ferdinand Céline, Gottfried Benn und Thomas Mann.

Seine umfangreichste Arbeit leistete Schöning aber bislang zu Ernst Jünger. Bereits 2001 gab er zusammen mit Ingo Stöckmann das Werk Ernst Jünger und die Bundesrepublik: Ästhetik, Politik, Zeitgeschichte heraus und versuchte so, den zumeist einseitigen Schriften zu Jüngers politischen Werken vor 1945 ein juenger brdernstzunehmendes Gegengewicht entgegenzustellen, nicht zuletzt in der unübersehbaren Hoffnung, den Fokus der fortwährenden Debatte um Jünger auf einen bislang stiefmütterlich behandelten Schaffensabschnitt des Autors zu lenken.

Jüngers fortwährende Metamorphosen

Zwei Verwerfungslinien im Werk Jüngers werden bei der Lektüre des Handbuches offengelegt: Einerseits sein zeitlebens betriebenes Umdichten, Umdeuten und Relativieren seiner politisch gefärbten Frühwerke, das ihm von seinem Sekretär Armin Mohler kompromißlos und unnachgiebig vorgeworfen wurde und letztlich zum Bruch zwischen den Denkern führte.

Andererseits, und das ist deutlich interessanter, die Veränderungen in Jüngers Werk nach 1945. Hier sind Schöning und Stöckmann wieder in ihrem Element, denn dort beginnt die „Debatte“ um Jünger. Für beide liegt der Gedanke nahe, daß die Debatte vor allem als Symbolbildungsort für die Prozesse sozialer Integration diente und heute noch dient. Anhand der Person Jünger wird diskutiert, was man sagen darf und was nicht, was und wie erinnert werden soll, wem man die Frage nach der „deutschen Schuld“ stellt und welche Aufgabe der Intellektuelle in der BRD haben soll.

Zäsur 1945

Die Zeitenwende nach dem Ende des Zweiten Weltkrieges ist auch in Ernst Jüngers Werken überdeutlich abzulesen. Diese Zäsur besteht jedoch nicht darin, daß er auf einmal vom Tagebuch oder Essay zum erzählenden Text findet. Das hat er schon 1939 mit den Marmorklippen getan.

In den zwanziger und dreißiger Jahren stehen Jüngers Texte in einem unmittelbar zeitdiagnostischen Zusammenhang. Der Autor ist in alle wesentlichen Ereignisse dieser Zeit denkend involviert. Mit dem Ende des Krieges ändert sich das: Jünger geht zum Zeitgeschehen und zu den Hauptdiskursen der BRD auf Distanz.

Das äußert sich darin, daß er zu keinem der Gründungsmythen, die für die BRD etabliert wurden, einen Beitrag leistete. Er bedient sich weder der Auffassung der „Stunde Null“, noch jener der „Restauration“. Er blieb bis ans Ende seines Lebens auf elitärstem Niveau außen vor.

Dem heutigen Leser, dem diese Debatten vielleicht nicht einmal mehr dem Namen nach bekannt sind, ist mit dem Handbuch ein grundsolides Werk in die Hand gegeben, das zum ersten Entdecken ebenso einlädt wie zum Vertiefen der Erkenntnisse des Fortgeschrittenen.

Matthias Schöning (Hrsg.): Ernst Jünger-​Handbuch. Leben – Werk – Wirkung. 439 Seiten, J. B. Metzler Verlag 2014. 69,95 Euro.

vendredi, 10 octobre 2014

Bhagavad-Gîtâ - Le Chant du Bienheureux

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Bhagavad-Gîtâ: le Chant du Bienheureux

108 pages. Traduit du sanskrit par Emile Burnouf et présenté par le Pr. Jean Haudry.

Elément central du Mahâbhârata, connu pour être la plus grande épopée de la mythologie hindoue, la Bhagavad-Gîtâ (« Chant du Bienheureux ») est un des écrits fondamentaux de l’Hindouisme qui s’inscrit dans la tradition héroïque indo-européenne.

Il s’agit d’un dialogue dans lequel le Seigneur Krishna, 8e avatar de Vishnou, tend à dissiper le doute chez le kshatriya Arjuna au moment d’une bataille qui risque de faire nombre de morts parmi ceux que ce dernier aime.

Composé de 18 chapitres et vraisemblablement rédigé entre les Ve et IIe siècles av. J.-C., l’intérêt capital de ce texte sacré tient du fait qu’il invite à dépasser le brahmanisme sans le répudier pour autant.

Au-delà de toutes les sensibilités spirituelles, la Bhagavad-Gîtâ nous enseigne avant tout la dévotion et le détachement pour lesquels le verset II.38 semble parfaitement convenir : « Tiens pour égaux plaisir et peine, gain et perte, et sois tout entier à la bataille : ainsi tu éviteras le péché . »

Pour commander auprès des Editions du Lore: http://www.ladiffusiondulore.fr/antiquite/379-bhagavad-gita-le-chant-du-bienheureux.html

jeudi, 09 octobre 2014

La insurrección escocesa de 1820

La insurrección escocesa de 1820, de Peter Berresford Ellis y Seumas Mac A’Ghobhainn

capture-20140908-1012551ª edición, Tarragona, 2014.

21×15 cms., 460 págs.
Cubierta a todo color, con solapas y plastificada brillo.
PVP: 25 euros  
 
Índice
 
Prólogo a la edición española  / 11
Prefacio a la edición de 2.001 /  21
Prefacio a la edición de 1.989 /  25
Prólogo de Hugh Mac Diarmid /  41
La insurrección /  47
La Unión /  67
El republicanismo escocés /  85
Los Escoceses Unidos /  111
El auge del radicalismo / 129
Mi espía Richmond / 145
Los disturbios de Paissley / 163
Planes para el levantamiento / 185
Libertad o muerte / 201
La batalla de Bonnymuir /  225
El levantamiento de Strathaven / 241
Los sucesos de Greenock / 255
La tranquilidad perfecta / 271
Audiencia e Instrucción  / 295
Los juicios / 313
Esta farsa de proceso / 331
¡Asesinato! ¡Asesinato! ¡Asesinato! / 350
¿Tiranía o Revolución? / 367
Apéndice I: Cartas de Baird y Hardie
desde la celda de la muerte / 391
Apéndice 2: Supuesta declaración de
James Wilkinson en la celda de la muerte / 435
Canciones de la sublevación de 1.820 / 439
Bibliografía seleccionada / 451
 
Orientaciones  
 
Este libro sobre LA INSURRECCIÓN ESCOCESA DE 1.820  tiene gran valor en su exposición del uso de espías y agentes provocadores y de la desenfrenada carencia de escrúpulos de las clases dirigentes y su prontitud para manipular la ley, insistiendo en la ley inglesa y enviando a la policía y a otros agentes sin hacer caso de los derechos legales escoceses y con la aprobación hipócrita de la magistratura, la clase terrateniente, la Iglesia y los demás pi­lares del status quo.
 
[del prefacio de Hugh MacDiarmid]  
Pedidos:
 
edicionesfides@yahoo.es

mardi, 07 octobre 2014

Pour un paganisme cosmique

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Pour un paganisme cosmique

140 pages. Papier glacé 130gr/m2

Véritable compendium, cet ouvrage n’a pas pour objectif de décider à la place du lecteur mais a été conçu dans le but de l’orienter vers divers concepts inhérents à l’idée d’un paganisme cosmique, où tout est mouvement, cette impermanence du Devenir.

Construit à partir de citations rigoureusement classées par thèmes et commentées humblement par Amaury Petitloup, ce compendium regroupe autant la sagesse et le savoir des textes sacrés de l’Antiquité que la pensée d’auteurs plus contemporains dont certains n’étaient jusqu’à présent pas accessibles en langue française.

Un livre unique en son genre que le lecteur aura plaisir à consulter tout au long des différentes étapes de son existence.

Voici quelques-uns des thèmes abordés :

Palimpeste - Religions-racines - Ecriture primordiale - Mémoire ancestrale - Lieu sacrés et Omphalos - L’intuition surhumaniste - Réaction anti-dualiste - Panenthéisme - Monisme - Hiérarchie divine - La Grande Synthèse - Rites - Chaos primordial - Principe créateur - Vers un nouveau paganisme : erreurs à éviter...

Pour commander auprès des Editions du Lore:

http://www.ladiffusiondulore.fr/editions-du-lore/572-orientations-pour-un-paganisme-cosmique.html

 

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dimanche, 05 octobre 2014

Une histoire du libéralisme

andJar$(KGrHq.jpgArchives de "Synergies Européennes", 1985
 
Une histoire du libéralisme
 
par Ange Sampieru
 
◘ Recension : André JARDIN, Histoire du libéralisme politique, de la crise de l'absolutisme à la constitution de 1875, Hachette, Paris, 1985, 437p.
 
Les plus récentes parutions des éditeurs parisiens démontrent au moins une chose : le libéralisme, ça se vend bien ! André Jardin, qui est, on s'en souvient, l'un des meilleurs spécialistes de Tocqueville, grâce à un livre paru chez Hachette en 1984, nous revient aujourd’hui avec cette monumentale histoire de l'idée libérale, depuis la grande crise intellectuelle de l'absolutisme jusqu'à la fondation de la IIIe République en 1875. Ce livre est important à plus d'un titre. D'abord parce qu'il vient combler une lacune de l'historiographie. C'est en effet le premier ouvrage de fond sur la genèse de la France libérale. La révolution de 1789, mi-jacobi­ne mi-bourgeoise, a enfanté une société libérale. Il fallait nous en conter les péripéties. Ensuite, c'est une analyse souvent pénétrante des valeurs libérales telles qu'elles s'exprimèrent dans le contexte de jadis avec ses sensibilités particulières, celles de l'aristocrate Alexis de Tocqueville, du grand bourgeois Constant ou des "pères fondateurs" que furent Voltaire et Montesquieu. Jardin nous révèle une méthode d'analyse originale qui ne néglige aucun aspect du libéralisme : tant celui des groupes sociaux que celui des individualités pensantes sans oublier les institutions. Ce maître-ouvrage, enfin, peut nous apporter les références chronologiques et historiques nécessaires au grand débat actuel, d'où resurgissent les vieux schémas libéraux que les politiciens occidentaux véhiculent tantôt avec fanatisme tantôt avec cette conviction bourgeoise, naïve et vexante à la fois, un mélange que l'on retrouve souvent chez les “reaganiens” européens.
 
Le tout premier essai sur l'évolution du libéralisme européen, Harold Laski nous l'avait livré. Pour Laski, le libéralisme est apparu rapidement comme la transposition idéologique de la croissance capitaliste réelle depuis le XVIe siècle. Cette première phase expansive fut ensuite arrêtée par les régimes traditionnels monarchiques. Ce premier échec fut alors rattrapé par les explosions révolutionnaires d'Angleterre (1688) et de France (1789). Les révolutions libérales ont été la superstructure idéologique du grand mouvement de fond que portait la croissance des forces productives. Ce schéma marxiste, avancé par Laski, est à la fois riche d’enseignements pour une étude du libéra­lisme moderne et trop simple à cause de son “mécanisme” ; en effet, Laski n'a pas assez tenu compte de l'interaction constante qui transforme infrastructure et superstructure en deux pôles indissociables. Face à cette thèse qui date déjà (elle est marquée par son époque : 1950 !), André Jardin ne prétend pas à une ambition égale. Il ne veut pas embrasser une fois pour toute l'histoire du libéralisme mais réduit avec prudence son champ de recherches. Géographiquement d'abord, puisqu'il s'agit du libéralisme en France. Historiquement ensuite, puisqu'il limite sa vision aux XVIIIe et XIXe siècles. Cette prudence l'honore mais on peut pourtant regretter la disparation de ces fortes personnalités qui, dans un effort à la fois intuitif et scientifique, s'affrontaient pour promouvoir une conception planétaire de l'histoire humaine. Notre société libérale actuelle n'a plus besoin de pareils géants. Chénier affirmait que la Révolution française n’avait pas besoin de poètes. On peut dire que notre société refuse les historiens, les grands historiens. Ne sont-ils pas, en un certain sens, eux aussi, des poètes ?…
 
Mais revenons à notre ouvrage. Dès son introduction, l'auteur remarque que la véritable naissance de la notion de “libéralisme” date du Consulat. Il tient en effet pour négligeable la première apparition du mot dans le Journal de d'Argenson, aux environs de 1750. À partir de 1815, la notion devient un mot-clef du vocabulaire politique français. On commence alors à parler de “tendances libérales”, il se forme un “parti libéral” et l'Empereur Alexandre, Tsar de toutes les Russies, est qualifié de “libéral” puisqu'il prône, pour la France, un régime de Charte constitutionnelle… Pourtant, auparavant, les philosophes et les écrivains partisans des libertés individuelles dites “fondamentales” étaient aussi des “libéraux”. En consacrant ces principes, ils étaient libéraux sans le savoir. Comme les autres grands mouvements idéologiques de leur époque, socialisme et romantisme, le libéralisme manquait d'un appui, celui de groupes sociaux acquis à sa cause. Cette conquête, écrit Jardin, est essentielle en ce qu'elle donne une “épaisseur” aux idées jusque là désincarnées. Les partisans de la doctrine s’organisent alors en groupes armés d'une idéologie et d'une stratégie. Leur objectif le plus évident est la conquête du pouvoir politique. Ce pouvoir qu'ils convoitent, il devra être à l'image des idéaux qui les animent. Ils vont appliquer à l'idéologie un processus historico-chimique de “réalisation”. En d'autres termes, traduire dans des institutions précises leurs valeurs fondatrices. C'est précisément cet acte historique­-là qui justifie le mélange méthodologique que Jardin utilise : comparer les idéologies, les institutions et les hommes dans leurs interactions diverses. Son livre est, précise-t-il, une histoire des rapports entre ces forces pendant un siècle donné, le XIXe.
 
Une question importante s'est posée dès le départ chez notre auteur : faut-il séparer ou relier l'étude du libéralisme politique et du libéralisme économique ? Il y a sans aucun doute une liaison historique entre ces deux “libéralismes”. Le libéralisme politique a été le masque, le paravent qui justifiait, au plan des idées, la mise en place du libéralisme économique. Ces thèses, que l'on retrouve chez les émules de Marx comme chez certains penseurs contre-révolutionnaires du XIXe siècle (cf. la thèse de Taine qui, dans Les Origines de la France contemporaine, parle de la révolution politique comme de la justification formelle d'un désir immense : accès à un nouveau partage de la propriété foncière), révèlent, par­-delà leur explication mécaniciste de 1789, un aspect de “psychologie collective et individuelle” non négligeable. Si de nombreux penseurs “libéraux” (selon l'analyse de Jardin), à savoir Voltaire, Montesquieu et Fénelon, font avoisiner, dans leurs écrits, idéaux purs et préoccupations économiques, Jardin refuse cette liaison à son avis trop rigoureuse. L’histoire démontre, selon lui, l'erreur de cette théorie du parallélisme. Les créateurs du libéralisme économique, les Physiocrates, n'étalent pas des libéraux proprement dit. Même idée chez les saint-simoniens qui, bien que grands promoteurs de la politique libre-échangiste, n'adhéraient pas au “libéralisme politique”. Enfin, si la bourgeoisie industrielle, créatrice du capitalisme dur du XIXe siècle, veut la liberté des entreprises et la libre initiative des individus (lesquels ?), elle s'appuie sur une puissance publique active, prête à enrayer tout mouvement social et, surtout, en défend l’idée. La notion d’“ordre social” couronne cet édifice, destinée à apaiser toute divergence de fond entre le pouvoir politique et le pouvoir économique. D'ailleurs, reprenant son analyse des groupes sociaux, Jardin nous fait remarquer que la plupart des grands “libéraux” ne sont pas des membres de cette caste des industriels et des hommes d'affaires. Ce sont, pour la plupart, des propriétaires ruraux, des fonctionnaires, des membres de professions libérales (avocats, médecins, etc.). La notabilité est libérale et considère comme un devoir social de se consacrer à la “chose publique”. Toujours cette même idée de “classe utile”, que Saint-Simon consacrera comme seule indispensable à la vie d'un pays moderne. André Jardin ajoute néanmoins qu'il leur arrive d'être victimes de “faiblesses vénales”. Aveu comique s'il en est.
 
Cette défense pourtant ne peut nous satisfaire. Il est pour nous difficile voire impossible de distinguer “libéralisme politique” et “libéralisme économique”. Si on voulait dégager des critères discriminants, nous serions, en fin de compte, bien en peine de définir des frontières sûres. Il n'y a pas, ici, de frontières sûres ni de bornes fixes. Les deux terrains sont par trop interdépendants pour qu'il y ait, si ce n'est dans un but idéologique lui-même, différenciation sérieuse entre les deux libéralismes. Il n'y a, au vrai, qu'un seul et unique libéralisme, né de l’idéologie égalitaire bourgeoise. On ne peut pas nier que cette idéologie, avatar récent d'une conception du monde ancienne que l'on retrouve dans les écrits religieux des Pères de l’Église, les seuls vrais inspirateurs du “libéralisme essentiel”, a connu des expressions diverses, liées à des sensibilisés tout aussi diverses. Pourtant, il y a, au fond, référence constante à une matrice commune qui est l'héritage idéologique égalitaire (et nous entendons par “égalitaire” tout ce qui refuse les impondérables liés à un sol et à une communauté historique précise).
 
André Jardin ne le nie pas puisqu'il nous conseille de chercher le socle de l’idée libérale dans une conception de l'homme et de l'histoire. L'influence de l'enseignement "humaniste" baigne en effet toutes les réflexions des premiers tenants du libéralisme. L'idée de “Liberté”, comme attribut naturel de l'homme, leur est commune. Ils sont partisans du bonheur individuel (égoïste) comme impératif social et moral catégorique. De ces quelques valeurs (dont on trouvera l'analyse chez Max Weber mais aussi chez Friedrich Nietzsche dont la théorie de la “psychologie du ressentiment” est éclairante à ce sujet), les “libéraux”, qu'ils soient “politiques” ou “économiques”, tirent une même conception de l'histoire. Critique féroce contre l'Empire romain, admiration, mal placée à notre point de vue, des républiques athénienne et romaine — les libéraux se font une “idée” de ces régimes qui n'a que peu de rapports avec ce qu’ils furent réellement et ils négligent le fait incontournable de la “divinisation” du sol et du destin propre à ces cités antiques — exaltation du mouvement des communes bourgeoises au Moyen Âge, à tort une fois de plus, par opposition à l'idée impériale gibeline. Face à l'ordre traditionnel de type impérial et spirituel, les “libéraux” prônent un ordre social “naturel”, que Madame de Staël décrira avec talent.
 
Ils ont, quelques soient leurs particularités, un programme commun : respect de l’individu et garantie des “droits de l'homme”, ensuite organisation particulière des pouvoirs politiques, fondée sur le régime représentatif, et la pluralité des autorités, sociales. C'est en vertu de ces mêmes principes que des hommes aussi différents que Voltaire, Royer-Collard et P.L. Courier s'opposeront aux institutions publiques. Pourtant, il est facile de reconnaître, derrière cette phraséologie libérale généreuse et, le plus souvent, sincère, le camoufla­ge d'intérêts économiques précis. Le libéralisme est un[e mystification car prétendant incarner l'intérêt général alors qu'il défend des intérêts particuliers]. Il s'exprime selon des discours spécifiques, différenciés en apparence, uniques au fond. En lisant le livre d'André Jardin, on reconnaîtra sans peine cet héritage commun qui unit, aujourd'hui comme hier, toutes les espèces de libéraux. Et parmi les legs : confiscation du pouvoir par une minorité possédante, dédain des attaches et des enracinements historiques. Le libéralisme organise une société selon des principes égalitaires économiques. Égalitarisme de principe, inégalités injustes de fait, puisque le critère social universel est économique. La propriété, foncière au XVIIIe, industrielle pendant le XIXe puis financière et technique au XXe, est l'axe essentiel de cette nouvelle société. Propriété conçue non plus seulement comme source de pouvoir (la féodalité est aussi un système de partage des terres, donc de fidélité à un espace géographique quasi sacré) mais comme notion suprême, clef de voûte d'une construction “révolutionnaire subversive”. La propriété est un tabou, un principe sacré dont la défense est le point commun à tous les libéraux européens.
 
Le pouvoir libéral est une organisation du pouvoir qui se réclame d'une pseudo-­légitimité économique. En contestant l'ancien régime, les libéraux, physiocrates ou penseurs politiques, contestent davantage une conception du pouvoir qui s'appuie encore sur le sacré et la reconnaissance de castes hiérarchisées — il est vrai que les trois états sont alors une image très appauvrie des anciennes sociétés traditionnelles et trifonctionnelles indo-européennes — qu'un pouvoir qui perpétue des injustices intolérables. L'Ancien Régime est un pouvoir figé. Les forces sociales subissent des blocages de plus en plus insupportables. Il n'y a à proprement parler “inégalités” puisque la monarchie capétienne est à la fois au-dessus de la société (il est de “droit divin”) et immergé dans cette même société (le pouvoir joue du jeu contradictoire des forces sociales et se veut toujours “pouvoir de justice”). C'est cette ambiguïté que conteste les “libéraux”. “L’absolutisme” n’est contesté que dans la juste mesure où il retient toute ambition excessive des classes sociales. La bourgeoisie française ne peut plus supporter cette politique de justice, qui protège certaines inégalités comme fécondes socialement. En somme, une monarchie indépendante est “négative” en ce qu'elle ne privilégie pas UNE forme de collaboration par rapport aux autres. Le libéralisme est l'idéologie d'un groupe social. Celle de la “classe qui monte”. Il devient alors une idéologie subversive, qui recueille les vieilles contestations égalitaires sous-jacentes à toutes les sociétés anciennes et trouve enfin une conjoncture historique favorable. Cette conjoncture est la suivante ; les autres forces sociales, oublieuses de leurs propres valeurs collectives (je pense en particulier à la noblesse et au paysannat) adhèrent à cette conception contestatrice. De cet oubli, conjugué avec la volonté conqué­rante de l'idéologie bourgeoise montante, naîtra la révolution de 1789. C'est le point de départ du régime libéral moderne.
 
Dans sa postface, André Jardin rappelle cette continuité qui s'inscrit entre le XIXe siècle et notre XXe siècle, continuité qui trouve son fondement, d'une part, dans la constitution de 1875, qui dominera la France jusqu'en 1958 (si on excepte l'épisode constitutionnel de 1940), la IVe République étant la fille légitime de la llle défunte, et, d’autre part, dans la permanence d'un personnel politique stable. Les fils et petit-fils de nos libéraux seront aussi les dirigeants et les héritiers déclarés du patrimoine idéologique du libéralisme du XIXe siècle. C'est cette continuité que l'on constate encore depuis que le général de Gaulle a quitté le pouvoir suprême. Les partis de “l'arc constitutionnel” français (sauf peut-être le PCF mais le Front National [pro-reaganien alors] y compris) sont les rejetons de ce libéralisme historique qui reste pour nous l'ennemi principal. Parce qu'il ne peut rien apporter de réellement neuf.
 
► Ange Sampieru, Vouloir n°13, 1985.
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◘ Ressources :
  • Les Libéraux français, 1814-1875, L. Girard (abrégé d'un cours sur le libéralisme en France, 1966), Aubier-Montaigne, 1985
  • Essai sur le libéralisme allemand (Jean de Grandvilliers, 1914)
  • Le Contrat social libéral (SC Kolm, PUF, 1985)
  • Tocqueville et les deux démocraties (JC Lamberti, PUF, 1983)
  • Histoire intellectuelle du libéralisme (P. Manent, Julliard., 1987)

jeudi, 02 octobre 2014

A propos du dernier livre de Georges Feltin-Tracol

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A propos du dernier livre de Georges Feltin-Tracol, "En liberté surveillée"

Bastien Valorgues

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Le 10 septembre 2014, le tribunal de Paris condamnait à des amendes avec sursis les vigiles de Notre-Dame et relaxait les Femen qui avaient détérioré les nouvelles cloches de la cathédrale. Le jour même à Saint-Étienne, le tribunal de police acquittait un curé poursuivi pour l’hébergement de « sans-papiers ». Quelques jours plus tard, tandis qu’Alain Soral se voyait condamné à 7 000 euros (soit 2 000 euros d’amende, 2 000 euros de dommage et intérêts et 3 000 euros de frais de justice) pour diffamation envers le F.N. Louis Aliot, le militant panafricaniste radical Kémi Séba était arrêté le 14 septembre et écroué pour purger – en régime d’isolement ! – une peine de deux mois de prison. Le 16 septembre dernier, en Bretagne, le procureur de la République obtint de lourdes peines – dont un an et demi de prison ferme – à l’encontre de quatre Bonnets rouges accusés de la destruction de radars automatiques et de portiques d’éco-taxe. Le 20 septembre, enfin, après l’incendie justifié du centre des impôts et des bureaux de la M.S.A. (Mutuelle sociale agricole) à Morlaix, le gouvernement de Manuel Valls somma l’appareil judiciaire de retrouver leurs auteurs écrasés par les charges, les normes, les oukases de la grande distribution parasitaire et le contre-coup des sanctions occidentales anti-russes. Dans le même temps, le Parlement discute d’un projet de loi anti-terroriste, soixante-dix ans après le triomphe en France des « terroristes »…

 

Tous ces exemples auraient pu figurer dans le nouvel essai de Georges Feltin-Tracol, En liberté surveillée. Comme l’indique le sous-titre, il s’agit d’un virulent « Réquisitoire contre un système liberticide ». L’ouvrage était attendu. Sa lecture ne déçoit pas. Sollicité par l’éditeur Roland Hélie au moment de l’affaire Dieudonné en janvier, le livre devait à l’origine s’appeler La Quenelle interdite. Mais en mobilisant une multitude de faits prélevés dans la presse officielle depuis plusieurs années, le rédacteur en chef du site Europe Maxima a très rapidement élargi son enquête et nous livre un diagnostic complet, édifiant et terrifiant d’une tendance lourde du monde moderne.


 

 

En liberté surveillée se compose de huit chapitres ainsi que d’une part entièrement dédiée aux notes et aux références. Si les sept premiers forment une sorte de généalogie du processus liberticide, le dernier examine les possibilités tangibles d’édification d’une alternative à la société carcérale voulue par le libéralisme mondialiste. Par ailleurs, l’intérêt de l’ouvrage montre que la puissante opposition à la loi Taubira sur le « mariage pour tous » et la féroce répression gouvernementale qui en découla, ne doit pas faire oublier que la lente éclipse des libertés françaises ne commence pas avec François Hollande. Leur sape systématique remonte aux présidences catastrophiques de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy et de François Mitterrand sous laquelle fut adoptée l’abjecte loi Gayssot de 1990.

 

Georges Feltin-Tracol présente l’insigne mérite de mettre en perspective une longue et progressive dissolution qui correspond au transfert de l’action étatique de l’espace public en cours de privatisation vers le domaine privé personnel. « Si le sociétalisme et ses déclinaisons circonstancielles, le sécuritarisme et le gendérisme, constituent l’armature stratégique de l’oligarchie planétarienne, avance-t-il, la tactique bâtie sur le monde corrompu des médiats s’organise autour d’une conception singulière de la liberté d’opinion. Les bien-pensants aiment le début d’idées à la condition qu’ils agréent les idées présentées. Ils prêchent la tolérance, le vivre-ensemble, la liberté de parole, mais en même temps dénient toute expression à ceux qui exprimeraient avec vigueur, méthode et intelligence leurs divergences. La récente proposition de loi pénalisant les clients de prostituées le prouve amplement. » D’autres nombreux exemples d’intrusion étatique dans l’ordre de l’intime prouvent que « l’État incline trop à épier la vie privée de ses citoyens ».

 

L’auteur rappelle fort à propos que Jacques Chirac a inscrit dans la Constitution de la Ve République l’interdiction du rétablissement de la peine de mort et que le déplorable Nicolas Sarkozy n’hésita pas, ici, à pourchasser militants syndicaux, défenseurs d’une agriculture écologique et non-productiviste et victimes de l’insécurité comme René Galinier en appliquant des textes juridiques destinées à l’origine à combattre les terroristes ou la petite criminalité. Toutes les rombières retraitées de l’U.M.P. et les pauvres gars qui acclament le soi-disant retour de leur calamiteux champion à talons rehaussés devraient s’en souvenir. Or, naufrage de l’âge, ces futurs euthanasiés font preuve pour la circonstance d’Alzheimer politique.

 

Après avoir passé en revue les échecs récents de l’engagement politicien, du putsch envisagé ou des trois applications du gramscisme  (l’entrisme dans des partis de droite, le contrôle d’une rédaction de presse et l’usage technonumérique), le dernier chapitre dénonce d’abord les tentatives de récupération de la contestation populaire par les inévitables auxiliaires d’une « droite » servile. L’auteur récuse toute éventuelle et fallacieuse « union des droites » et rejette avec force une hypothétique union nationale, avant de tracer de stimulantes voies révolutionnaires favorables à une contre-société construite hors du cadre républicain français. Influencé par le concept d’hétérotopie cher à Michel Foucault, Georges Feltin-Tracol prolonge les travaux de Michel Drac sur la B.A.D. (base autonome durable) dans une version 2.0. « La B.A.D., relève-t-il, représente la genèse d’une autre politie, concurrente de l’État-nation fragmenté et de l’État pénal-carcéral programmé, l’embryon conceptuel d’une autochtonotopie, d’un lieu adapté par et pour les autochtones albo-européens. » Mais deux autres chapitres se révèlent particulièrement percutants. L’un décrit les différentes formes de l’« État profond » tant en France qu’aux États-Unis. L’autre dépeint un nouvel Occident qui, du fait de sa transformation en allié du Marché et du libéralisme, prend un contenu liquide, fluide, mouvant. L’auteur accole par conséquent au concept éculé d’Occident le terme de « Mer » afin de désigner cette mutation encouragée par les oligarchies transnationales : l’Occident-Mer.

 

Georges Feltin-Tracol revient en outre sur les sentences d’une justice gangrenée par des stipendiés du Nouveau Désordre mondial qui traquent Dieudonné, Alain Soral, Vincent Reynouard, René Galinier, Nicolas Bernard-Buss, etc., ainsi que tout opposant véritable au multiculturalisme, au libéralisme et au mondialisme. La partialité des jugements rendus fait qu’il n’a dorénavant aucune confiance dans la justice de son pays, ce qui témoigne d’un indéniable bon sens. Il attaque d’autres cibles que sont le gendérisme, terme qu’il préfère à « théorie du genre », le sociétalisme et le sécuritarisme. Le P.S. obéit depuis 1983 aux injonctions de la Finance internationale si bien qu’il a perdu son adjectif « socialiste » pour devenir « sociétaliste ». Ainsi a-t-il renié les ouvriers, les employés et les salariés pour désormais défendre les seules minorités allogènes et sexuelles. Ce choix sociétaliste converge vers un certain sécuritarisme, un autoritarisme ridicule au service du Capital anonyme. L’auteur n’accorde aucune confiance à la grotesque « droite » institutionnelle pour qui l’impératif de consommer exige la restriction concrète des libertés.

 

Lecteur des penseurs suisses Éric Werner et Bernard Wicht, il observe que les autorités cleptocratiques cherchent surtout à terroriser les honnête gens en laissant volontairement proliférer une petite délinquance qui pourrit la vie quotidienne. Mieux, « en pratiquant et en gagnant pour l’instant une effroyable guerre des classes à l’échelle planétaire, la ploutocratie réalise une véritable guerre des idées afin de promouvoir l’idéologie de l’indistinction. L’oligarchie et ses médias distillent subtilement auprès des populations hébétées une censure pernicieuse et une propagande insidieuse. Ils justifient ce discours réifiant et utilitariste par la célébration obligatoire du Progrès, de la  “ gouvernance ”, de l’égalitarisme et du dogme quasi-intangible des droits de l’homme. En réalité, insiste Georges Feltin-Tracol en citant Yvan Blot, la doxa droit-de-l’hommiste représente un magnifique  “ prétexte pour une intervention toujours plus grande de l’État et pour une restriction des libertés ”. »

 

Ces restrictions avérées de liberté passent aussi par la manipulation du droit et l’hypertrophie des groupes de pression, en particulier des vigilantes associations féministes qui poursuivent tout propos ou réflexion soi-disant sexiste. Elles s’en prennent à l’écrivain Robert Sabatier, au rappeur blanc Orelsan ou à une réclame radiophonique vantant les charmes physiques du département du Jura, mais se taisent à propos de la publicité pour la marque de café Senséo qui exprime une « violence subliminale envers l’homme […] flagrante ».

 

Georges Feltin-Tracol dénonce le rôle délétère et aliénant de l’argent. Dans l’Occident ultra-moderne, le fric est devenu un « super-flic » avec l’extension du paiement électronique et la généralisation de l’endettement des ménages. En s’appuyant sur de récents exemples argentin et chypriote, « la détention obligatoire d’un compte en banque susceptible d’accueillir une épargne abondante facilite la spoliation à venir par les banques et les États de cette même épargne. Le F.M.I. a proposé de saisir 10 % de l’épargne privée afin de sauver les États endettés. Le 11 décembre 2013, Bruxelles a accepté le principe d’une ponction (en fait, un vol légalisé) de 10 % sur tous les avoirs bancaires supérieurs à 100 000 euros dans le cas où la banque aurait 8 % de pertes ». Il est clair que « cette perte de liberté par l’endettement se mesure surtout aux États-Unis. Dans cette offensive contre les peuples, le crédit devient en effet une arme redoutable » parce que « l’hyper-classe veut disposer d’un moyen, à la fois coercitif, efficace et quasi-invisible et/ou indolore, de maîtrise des populations sans qu’elles s’en aperçoivent ».

 

En liberté surveillée est finalement un constat lucide d’un monde effrayant contre lequel s’élèvent de plus en plus des résistants déterminés. On y trouve bien sûr le courageux « artiviste » Dieudonné, mais Georges Feltin-Tracol se réfère à d’autres humoristes entrés en politique tels que l’Italien Beppe Grillo ou, guère connu en France, l’Islandais Jon Gnarr, maire de Reykjavik de 2010 à 2014. Les médias du Système liberticide clament sans cesse qu’on vivrait dans le meilleur des mondes libres. Mensonge éhonté puisque cet essai prouve que nous sommes pour l’heure dans le pire des  Systèmes possibles !

 

 

Georges Feltin-Tracol, En liberté surveillée. Réquisitoire contre un système liberticide, Les Bouquins de Synthèse nationale, 284 p., 23 € (+ 3 € de port), à commander à Synthèse nationale, 116, rue de Charenton, 75012 Paris, chèque à l’ordre de Synthèse nationale.

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lundi, 29 septembre 2014

La contracultura como ideología capitalista

La contracultura como ideología capitalista

Sobre La revolución divertida de Ramón González Ferriz

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por José Andrés Fernández Leost 

La contracultura es la cultura de los ricos y bien formados. La rebelión es una tradición del sistema capitalista a la que se premia. Estas dos frases, extraídas de su libro, podrían resumir las conclusiones a las que llega Ramón González Ferriz en La revolución divertida, expresión que emplea para referirse a Mayo del 68 y, por extensión, a todas las «revoluciones culturales» que se ha producido desde entonces en Occidente.

La tesis de fondo no es inédita: apela a la capacidad de adaptación del capitalismo democrático ante las transformaciones socio–morales –encauzadas por los medios de comunicación masivos– deslizando de paso una leve crítica a la generación de los años sesenta{1}. El autor no olvida referirse a las «guerras culturales» que desde hace casi medio siglo enmarcan el debate público, sin cuestionar –y esto es clave– las instituciones políticas. En este sentido, subraya la eclosión de un conservadurismo renovado que, al igual que la izquierda libertaria, construye mitos (los dorados y tranquilos cincuenta) para competir en el mercado de las ideas y venderse mejor. A su vez, el libro tiene la virtud de analizar el caso español, cuyas tendencias tras el fin del franquismo no hacen sino replicar las pautas de transgresión sistémica propias de la cultura pop (verdadero marco ideológico del capitalismo), llegando hasta el 15M.

Pero volvamos al principio, esto es, al 68. Fue entonces cuando alcanzaron visibilidad social temas que en gran parte continúan definiendo la agenda político–mediática del presente (feminismo, ecologismo, homosexualidad…). También cuando se rompió el consenso cristiano–socialdemócrata de postguerra, pero solo para generar otro nuevo, en el que convergen la liberación de las costumbres y la economía de mercado. Así, pese a su fracaso político, el 68 triunfó en la calle puesto que, en lugar de una revolución a la antigua usanza –de asalto al poder–, fue un movimiento de ascendencia artística, más pegado a los beatniks y Dylan que a los tratados de Althusser o Adorno. Los «niños de papa tocados por la gracia» que la protagonizaron (de acuerdo con Raymond Aron) constituían la generación mejor tratada de la historia, legatarios de las políticas bienestaristas implantadas por los De Gaulle, Attlee, Roosevelt, etc., en un contexto de boom demográfico. En vez de tumbar al sistema, la revolución divertida tan solo exigió al cabo, en sintonía con la canción de los Beatles, una apertura («interior») de la mente, un ensanche del consumo de experiencias voluptuosas que no hizo sino expandir el capitalismo. Y actualizar su percepción, que pasó de una imagen conformista a otra bohemia, diferente, cool, gradualmente acomodada a la del «genio informático». Entretanto, las reivindicaciones clásicas de la izquierda se fragmentaron al punto de abandonar la lucha de clases y desplazar el núcleo del debate a un terreno de juego estético, identitario. De puro marketing. En consecuencia, la izquierda quedó varada en el callejón sin salida en el que se metió, defendiendo modelos de vida libertarios al tiempo que reclamaba más Estado. Ello no impidió una reacción –asimismo decorativa– de una derecha puritana que, envalentonada por los medios, ha desembocado en el Tea Party. De este modo, mientras el mainstream ha consolidado una hegemonía cultural sincrética, lúdica, tolerante e individualista, se ha abierto un espacio en los márgenes destinado a la retórica radical, intelectualmente confortable y sin mayor repercusión que la que le concede la moda.

La tardía incorporación de España al sistema de democracias representativas apenas retrasó la adhesión de su sociedad al mismo imaginario. Retrotrayéndose al inicio de la transición, el autor subraya la prevalencia que acaparó la Nueva Ola –corriente postpunk antecesora de la Movida madrileña, sin mayores ambiciones políticas– frente a la izquierda ácrata afincada en Barcelona, más «sesuda» (ciertamente, ni la dimensión hedónica que cultivaba esta corriente casaba con el viejo espíritu cenetista –reflejo de una clara ruptura generacional– ni su maximalismo utópico implicaba efectos institucionales). Sea como fuere, el ajuste de los valores postmodernos a las nuevas estructuras de decisión terminó cuajando con la creación del Ministerio de Cultura, el cual –poniendo en ejercicio el concepto de simulacro de Baudrillard– se convirtió en el mayor patrocinador del anti–establishment toda vez que, al amparo del radicalismo estético, la agitación política quedó desactivada. Es lo que algunos etiquetan como «Cultura de la Transición» que en los ochenta encarnaron mejor que nadie los «intelectuales pop»: un conjunto de personajes vinculados a la socialdemocracia procedentes de la esfera universitaria, literaria o periodística (Tierno, Aranguren, Vázquez Montalbán…) a la que se incorporaron figuras del ámbito artístico, siguiendo la estela del resto de Occidente (Bob Marley, Bono, Manu Chao, etc.). Un fenómeno que –también al igual de lo que sucedió fuera de nuestras fronteras– tendrá su contrapunto ideológico, cuando a mediados de los años noventa el partido conservador alcance el poder en España y los intelectuales de derechas, esgrimiendo asimismo un discurso transgresor («políticamente incorrecto») reciban su cuota de apoyo estatal.

Bajo el signo de una conflictividad ideológico–cultural normalizada, en gran parte abolida, el tramo final del libro repasa los últimos ecos del 68 que resuenan en los albores del siglo XXI, al compás de la antiglobalización, la revolución de las nuevas tecnologías y la crisis financiera. La proximidad de estos acontecimientos no ocultan su «lógica divertida», inofensiva en términos políticos y diáfana a poco que se examinen sus características. De hecho, en el caso del movimiento antiglobalización –que alcanzó su mayor cota de popularidad en las manifestaciones de Seattle y Génova de 1999 y 2001– nos encontramos ante un ideario amorfo e inconsistente, rápidamente fagocitado por el capitalismo cultural, vía productos «indies». Pese a su vocación purista por recuperar la esencia mística del 68 –frente a quienes la traicionaron– la multitud de causas que acumulaba (etnicismo, antiliberalismo, animalismo, etc.) acabó por diluir su congruencia. Tanto más por cuanto la única reivindicación de peso, más o menos compartida, solicitaba una mayor presencia estatal, en detrimento del libertarismo genuino. Quizá más coherencia guarden las batallas abiertas por la revolución cibernética, siempre que se acentúe su naturaleza apolítica. Según subraya González Ferriz, la juventud de los líderes y emprendedores del universo digital{2} se plasma en el entorno laboral que han construido: informal, desprofesionalizado y flexible. Ajeno a la agenda política. Y aunque es verdad que internet ha posibilitado la creación de un espacio capaz de impulsar cambios sociales e incluso intensificar los grados de participación (Democracia 2.0), lo cierto es que los fundamentos del régimen representativo permanecen indemnes, escasamente erosionados por la actividad de plataformas «hacktivistas» como Anonymous o WikiLeaks. En cambio, el impacto de internet se ha dejado notar en el circuito de las industrias culturales, cuestionando el alcance de la propiedad intelectual, fracturando los filtros de autoridad y desarbolando el modelo de negocio establecido. Esta brecha ha introducido una cierta mutación ideológica, en el sentido de que los antiguos progresistas se han convertido en los nuevos conservadores, nostálgicos del viejo orden, mientras que muchos partidarios del libre intercambio de contenidos simpatizan con el libertarismo individualista. Con todo, cabe matizar la magnitud de este fenómeno, en tanto no ha alumbrado un sistema alternativo y el rol de las empresas culturales (editoriales, productoras, etc.) sigue vigente.

Por fin, la última estación del trayecto nos lleva a las manifestaciones del 15M español y al movimiento Occupy, en las que confluyen rasgos de la antiglobalización con el empleo eficaz de tácticas digitales, a través de redes como twitter o facebook. Su instantánea instrumentalización mediática amortiguó la carga de su ideario más auténtico, ligado a la corriente «okupa» y al libertarismo de izquierda de los setenta, aunque también colocó en un primer plano de interés sus planteamientos de base (autogestión, asamblearismo…). No obstante, la heterogeneidad de sus integrantes y la fragilidad de sus referentes teóricos (encarnados en el endeble panfleto de Stéphane Hessel) han acabado por desinflar un fenómeno que tampoco estaba exento de contradicciones. Y es que en su trasfondo –debajo del agotamiento provocado por la crisis económica– nos topamos con una nueva quiebra generacional, protagonizada por una juventud que no busca sino vivir en las mismas condiciones de desahogo y estabilidad que sus padres. Estaríamos por tanto ante una suerte de revolución conservadora, presumible nicho de futuros políticos y empresarios de éxito, llamada a perpetuar en una nueva vuelta de tuerca el «entretenimiento–marco» en el que se desenvuelve la dinámica política occidental. El teatro de su mundo. Quizá el desencanto y la desafección social expresada en las encuestas hacia las principales instituciones (dicho de otro modo: la atracción por la anti–política o el populismo) represente su indicio actual más evidente, síntoma de la enfermedad que supone desconocer la reconfiguración de un mundo emergente más complejo, más rico, con más clases medias y, en consecuencia, más sometido a la presión, al riesgo y a la competencia global por los recursos materiales y energéticos. Pero este otro debate carece de diversión.

Notas

{1} Dicho razonamiento encuentra soporte en una creciente bibliografía desmitificadora en la que destacan títulos como Rebelarse vende, de Joseph Heath y Andrew Potter (2004) o La conquista de lo cool (1997), donde su autor, Thomas Frank, ubica en las reconversiones de la industria publicitaria de los años cincuenta–sesenta el germen de la contracultura, detonante del consumismo individualista posterior.

{2} Sus máximos exponentes apenas superaban los 30 años en el momento en el que fundaron sus proyectos.

Fuente: El Espía Digital

samedi, 27 septembre 2014

Civilized Warfare

Civilized Warfare

An oxymoron?  Bear with me….

ATB-frontcover-web.jpgAdvance to Barbarism: The Development of Total Warfare from Sarajevo to Hiroshima, by FJP Veale.

Veale describes the eighteenth and nineteenth centuries as a period, mostly, of civilized warfare in Europe or regions influenced by European culture.

I will point out only once that the complete contrast to warfare as practiced today – and certainly since at least the Second World War – by the West when compared to this code; to make mention of this at each possible opportunity will only serve to double the length of this post.  I hope even the most casual observer of today’s realities can see how far those in the several militaries of various western governments have fallen.

So, what is meant by “civilized warfare”?

…this code was based on one simple principle, namely that warfare should be the concern only of the armed combatants engaged.  From this follows the corollary that non-combatants should be left entirely outside the scope of military operations.

…it necessarily followed that an enemy civilian did not forfeit his rights as a human being merely because the armed forces of his country were unable to defend him.

The sufferings of civilians must never be made a means by which the course of hostilities can be influenced – for example, when, in accordance with the common practice of barbarous warfare, a country is deliberately laid waste to induce its rulers to surrender.

…a combatant who surrenders ceases to be a combatant and reacquires the status of non-combatant….a combatant who has become incapacitated through wounds or disease ceases to be a combatant….

…a prisoner of war should be treated by his captors as a person under military discipline transferred by his capture from the command of his own countrymen to the command of his captors.

…the code was safeguarded by the knowledge that violation, even if profitable at the moment, would bring ultimate retribution and the weakening of the general security enjoyed by all.

Veale does not ignore the exceptions to this type of civilized warfare during this period; many of the violations were committed by the British – safe in the security that, due to their superiority at sea, repercussions on the homeland were unlikely.  Veale also notes that this code did not mean that towns were off-limits, only that a direct military objective was necessary for the action to be justified.

As a counter-example, Veale offers France, Austria and Russia against Prussia during the Seven Years War; they could easily have overrun Prussia if barbarous methods were employed:

All that was necessary to bring about Frederick’s speedy downfall was to pour across the open and exposed frontiers of Prussia small units of Hungarian hussars and Russian Cossacks with instructions to destroy everything which could be destroyed by means of a torch or a charge of gunpowder.  The Prussian army would have been helpless in the face of such tactics, designed to turn Prussia into a desert.

The term Veale uses to describe this aspect of the culture is chivalry:

“Chivalry had two outstanding marks,” says Professor R.B. Mowat, “two that were as its essence: it was Christian and it was military.”

I can see the steam coming out of Laurence Vance’s ears even now.  But trust me, it will all come together into something meaningful.

Chivalry, as it ultimately developed, became a collective term embracing a code of conduct, manners, and etiquette, a system of ethics and a distinctive “Weltanschauung” (philosophy of life) as the Germans call it.  For our purpose, its principal importance is that, when the code of chivalry was adopted as the code of the military caste in all the European states, it provided a common bond between them.

The soldiers fought as (relatively speaking) gentlemen, as opposed to the experience in war proceeding this chivalrous age:

Sadism could no longer masquerade as moral indignation….

I like that line….

As the subtitle of this book suggests, this was all to change in the first half of the twentieth century.  Sadism put on its mask once again.

There were many aspects of this chivalrous nature evident during the Middle Ages:

…it can be said that the general acceptance of the ideals of chivalry had considerable influence on the conduct of warfare in the Middle Ages, although this influence was generally restricted in practice to dealings of the ruling classes with each other.

…the code of chivalry had been readily accepted throughout Europe because the ruling classes in all countries accepted the teaching of the Catholic Church and acknowledged the spiritual supremacy of the Pope.

As the wars in the Middle Ages were often conducted by and between the ruling classes, this distinction is of little consequence.

Civilians had little to fear from the dangers of war which were the concern only of professional soldiers.

This period of relative chivalry came to an end during the sixteenth and seventeenth centuries; Veale points to the invasion of Italy by Charles VIII of France in 1494 as marking the beginning of the end of this relatively “civilized” period.  Italy was subject to foreign invaders – French, German, Swiss and Spanish, “who recognized no rules of warfare of any kind,” waging war “with the most primitive ferocity and resulting in enormous loss of life and causing irreparable damage.”

 

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The development (or re-discovery) of chivalrous behavior and civilized warfare can be traced to another French king, Louis XIV – or, more precisely, coincident to his reign: “no traces of it can be detected at the beginning of his reign in 1643, and it appears fully established at his death in 1715.  No credit for this development, however, can be attributed to Louis personally.”

On the contrary, one of the most deliberate and least excusable barbarities in European history was perpetrated by his armies as late as 1689 when the Palatinate was systematically devastated in order to create an Odlandsgürtel(waste-land-zone) along the French frontier.

In response to the capture by French forces of several German towns in the south and west, German princes mobilized the forces of northern Germany – in an attempt to recover what had been lost.  Louis responded with his scorched-earth policy:

Realising that the war in Germany was not going to end quickly and that the Rhineland blitz would not be a brief and decisive parade of French glory, Louis XIV and Louvois resolved upon a scorched-earth policy in the Palatinate, Baden and Württemberg, intent on denying enemy troops local resources and prevent them invading French territory.  By 20 December 1688 Louvois had selected all the cities, towns, villages and châteaux intended for destruction. On 2 March 1689 Count of Tessé torched Heidelberg; on 8 March Montclar levelled Mannheim. Oppenheim and Worms were finally destroyed on 31 May, followed by Speyer on 1 June, and Bingen on 4 June. In all, French troops burnt over 20 substantial towns as well as numerous villages.

Not very civilized.

The French general ordered to destroy Heidelburg reported to Louivois, the secretary of war, “I must represent to His Majesty the bad effect which such a desolation may make upon the world in respect to his glory and reputation.”  Such a thought would not have occurred to a general during the Thirty Years War, when such devastation was considered normal.

Condemnation of the devastation of the Palatinate was, indeed, general…

So why does Veale point to Louis XIV?  During this period, the ruling classes throughout Europe all became…French!  They had “become linked by a similar outlook – by similar tastes, manners and standards – originating at the Court of Louis XIV.”

To be a European gentleman meant to be a French gentleman.  The ruling classes of France, Germany, and Russia had more in common with each other than they did with their own countrymen.

From this it naturally followed that the officers of the various European armies, when they came in contact, should treat each other with elaborate courtesies in accordance with the manners of the time.

Veale offers several examples of such courtesies being extended: after the surrender of Lille by Marshal Bouffiers, by Frederick the Great toward the French engineer Gribeauval, by Admiral Keith toward Marshal Massena after the latter’s surrender at Genoa.

Veale contrasts these with the attitudes today:

Even if acts of courtesy took place in war to-day, the report of them would be suppressed for fear of outraging public opinion.

And public opinion means much in wars conducted by democracies; the other side must remain evil, such that the masses continue to support the fight.  Who would extend courtesy to evil?

While such gentlemen-officers were duty bound to support any war policy initiated by the politicians, the manner in which the war was conducted rested solely on the shoulders of those same officers:

…the manner of conducting a war, whether just or unjust, was recognized to be the sole concern of the professional soldiers conducting it.

This code was respected in wars between European powers; it did not apply always and everywhere.  For example, a British general, lent to the Chinese government in 1863, “[t]o his horror” witnessed the beheadings of a number of rebel leaders who had surrendered.

Then there was the matter of treatment of civilians and non-combatants:

Of more practical importance than the code of good manners which it imposed on the combatants was the security given to civilian life and property by the introduction of civilized methods of warfare.

No massacre of civilians; pillage replaced by requisition with payment.  The Austrians and Germans were quite strict about ensuring this discipline, for example:

In the Prussian Army, the regulations against looting were so strict that, after the disaster at Jena in 1806, it is recorded that the retreating Prussians endured without fires the bitter cold of an October night in central Europe rather than seize civilian stores of wood which lay to hand but for which they were unable to pay.

Civilized warfare reached its peak in the last half of the eighteenth century.  Veale notes a book by Emeric de Vattel of Switzerland, The Law of Nations, or the Principals of Natural Law as Applied to the Administration of National Affairs and of Sovereigns:

Not only does Vattel point out that, if barbarous methods of warfare are adopted, the enemy will do likewise, so that the only ultimate result will be to add to the horrors of war; not only does he argue that “harsh, disgraceful and unendurable peace terms” will only be fulfilled as long as the defeated enemy lacks the means to repudiate them; Vattel actually condemns the use by rulers at war of “offensive expressions indicating sentiments of hatred, animosity, and bitterness” since such expressions must ultimately stand in the way of a settlement on reasonable terms.

droit.jpgVattel points out that war as a means to settle disputes “can only serve this purpose if, in the first place, it be conducted by methods which do not leave behind a legacy of hatred and bitterness…”

Vattel did not write something unknown to the military leaders and politicians of the time and place; this was their practice.  Instead, he merely tried to boil these behaviors down to a concise code.  He could not conceive of the possibility that Europe might once again turn to the code of slaughter that was evident during the Thirty Years War – Magdeburg of 1631 returning in the form of Dresden in 1945.

Yet, we know it did.  In the next chapter, Veale begins to trace the history of this reversion, or – as he describes it – this “Advance to Barbarism.

 

Reprinted with permission from Bionic Mosquito.