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dimanche, 07 septembre 2014

Anselm Grün, retrouver le goût de la vie

Anselm Grün, retrouver le goût de la vie

Face à la fatigue

Pierre Le Vigan*
Ex: http://metamag.fr

A Guillaume de Tanoüarn.

anselm-gruen-3.jpgLa fatigue a toujours été bien autre chose qu’une simple question physique, psychique ou médicale. Les Pères de l’Eglise lui ont toujours donné une place importante. Ils lui ont toujours donné une positivité. Il y a une bonne fatigue, qui est aussi une grande fatigue, et qui donne une plus grande perception des choses, une plus grande réceptivité. Erhart Kastner note qu’on « ne s’ouvre alors qu’au minimum de choses. Mais ce minimum est si royal, si splendide  qu’on ne vit véritablement qu’en ces moments d’intense réceptivité.» (La Simandre du Mont Athos, 1956). Il y a donc un bon usage de la fatigue, un usage comme abandon à l’essentiel (Dieu pour les croyants). C’est une fatigue dont on tire du bien.
 
Peter Handke parle à ce sujet d’une « fatigue au regard clair ». Elle fait voir l’essentiel. C’est une fatigue qui unifie, qui rassemble, et montre à chacun de nous ce qui compte vraiment. Byung-chul Han, philosophe coréen d’expression allemande, professeur à l’Université de Karlsruhe, oppose, dans La société de la fatigue (Circé, 2014), la mauvaise fatigue contemporaine, due au culte de la performance et à la dispersion, à la bonne fatigue, celle qui recentre et unifie le cœur et l’âme.  C’est elle qui nous rapproche de la contemplation. Elle nous amène à « respirer dans la lumière de la fatigue », comme écrit encore Peter Handke (Essai sur la fatigue, Gallimard, 1991). Le pape saint Grégoire le Grand, relatant la vie de  saint Benoit de Nursie, fait état d’un sentiment analogue. Cette contemplation est ce que la philosophie grecque appelle « loisir ». Elle permet, dit Héraclite, « une écoute de l’essence des choses ». Josef Pieper expliquait que, en ce sens, la base de toute culture est le loisir (Le loisir, fondement de la culture, Genève Ad Solem, 2007).
 
Il y a donc la possibilité de l’exercice d’une bonne fatigue, qui n’est pas abandon à la paresse, mais un « laisser advenir » à la lucidité. Cette bonne fatigue n’est pourtant pas simple d’accès. Saint Antoine (Antoine le Grand ou Antoine d’Egypte), le fondateur de l’érémitisme, fait état du danger de l’acédie (acédia). C’est l’incapacité à être présent dans l’instant, à se concentrer. C’est le taedium vitae. C’est l’horror loci (Jean Cassien). C’est une oisiveté (otiositas), qui n’est pas le loisir, mais bien plutôt l’incapacité au loisir. C’est une paresse subie, c’est un affaissement de l’énergie. Heidegger évoque à son sujet une « instabilité et une « dispersion ».
 
L’acédie est tout le contraire de « la fatigue au regard clair » qu’évoque Peter Handke dans ses écrits cités plus haut. L’acédie est un grand danger. Quand l’acédie menace, Evagre le Pontique, l’un des Pères du désert, propose « la lecture, la veille et la prière ». (Traité pratique ou le Moine, Abbaye de Bellefontaine, 1996). Il nous appelle à regarder cette fatigue « acédieuse » (ou acédique) pour ce qu’elle est : une mauvaise fatigue, plus encore, une lassitude intérieure, un mal insidieux qui nous ronge, mais qui, justement, nous indique qu’il faut rechercher la « bonne fatigue », non celle de l’excès, celle de l’exténuation, mais celle du travail serein, solide, durable, constant, mesuré conformément à notre rythme intérieur, la fatigue de l’homme présent à soi après de justes et bons efforts. 
  
Mesurons encore les choses en nous attardant sur le sens de deux mots grecs. Lype/lipein renvoie à une fatigue-abandon, à une fatigue/lâcheté. Par contre, penthos/penthein, c’est le deuil, c’est « après la tristesse », c’est après l’acédie. Là encore, on voit le mouvement de reprise de soi, lucide, sereine, confiante, au-delà de toute désespérance, mais aussi de toute illusion euphorique, qui peut être le remède à l’acédie. C’est le ressaisissement de l’homme.

Les Romains parlaient d’otium, temps libre, temps du retour sur soi, temps d’une retraite active, temps d’une prise de distance, non pas temps de l’inactivité, mais temps d’une autre activité. Les Grecs parlaient de scholè (l’école). C’est la même chose, c’est le temps des études et de la philosophie (la theoria), c’est le temps des activités nobles, par opposition aux activités purement utilitaires (le non-loisir, le neg-otium disaient les Romains). Pour éviter l’acédie, il faut se tourner vers cela : l’otium/la scholè. L’étude de soi, des autres, du monde, de la lumière qui nous baigne, et que d’aucuns appellent Dieu, et qui est à coup sûr lumière divine.
 
On a ainsi, d’un côté une fatigue séparatrice, une fatigue/paresse, une acédie, et de l’autre côté une fatigue réparatrice, unificatrice, joyeuse, celle qu’Evagre le Pontique invite à « regarder dans les yeux », car elle est le visage de notre vérité, de notre faiblesse, de notre faillibilité, mais aussi de notre énergie de reprise de soi, non pas seulement pour soi, mais pour le monde, car nous sommes les débiteurs du monde. Les deux fatigues s’opposent. L’une est du côté de la perte d’énergie et de la perte du goût de vivre, l’autre nous ramène à la joie, et à la force de vivre. 
 
Anselm Grün, Retrouver le goût de la vie, Albin Michel, 2014, 170 pages, 13 €.
 

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*Pierre Le Vigan est écrivain. Il est notamment édité par La barque d'or

00:05 Publié dans Ecologie, Livre, Livre, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, livre, écologie, anselm grün | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 06 septembre 2014

Jean Gorren: un marxiste à redécouvrir

Jean Gorren - Un marxiste à redécouvrir

Jean Gorren: un marxiste à redécouvrir

par Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr

Jean Gorren, mathématicien belge, fut aussi un analyste de la pensée de Marx, des années 1930 aux années 1950. On lui doit un Précis de sociologie et un texte intitulé Sociologie et socialisme. Ces deux textes sont de taille à peu près égale. Le premier texte est un cours à l’université ouvrière de Bruxelles. La méthode pas à pas de Gorren est particulièrement didactique. Gorren reprend les fondamentaux de l’analyse marxiste : la distinction forces productives/rapports sociaux de production, mais développe l’étude des superstructures idéologiques, complexes dans la mesure même où les rapports sociaux sont complexes.
 
Jean Gorren reprend l’analyse de Paul Lafargue sur le protestantisme comme « expression religieuse du mode de production capitaliste » dans son Histoire de la propriété. La thèse mériterait un inventaire critique. On s’arrêtera particulièrement sur un autre aspect des thèses de Jean Gorren. Celui-ci explique, à la suite d’Engels dans L’Anti-Dühring  (dans un passage repris dans Socialisme utopique et socialisme scientifique) que le dernier stade (à son époque) du capitalisme est le capitalisme étatique, c’est-à-dire la propriété d’Etat des moyens de production. ( En ce sens, l’Union soviétique n’était-elle pas une forme suprême de capitalisme ? ). En fait, Jean Gorren parle de « collectivisme étatique » à propos de la Russie soviétique, et non de capitalisme étatique.  Pourquoi cette timidité dans la critique de l’URSS du point de vue même de l’émancipation du travail ? 

Reste que Gorren a été un bon diffuseur des thèses les plus justes de Marx. L’analyse historique de l’accumulation capitaliste à ses origines, qui emprunte à Werner Sombart, à Ludwig Gumplowicz et à nouveau à Paul Lafargue, rappelle que le capital ne créé pas de valeur mais « rapporte » de l’argent. Jean Gorren remarque: « La force de travail étant la cause initiale et permanente [de la conscience collective des classes laborieuses] il y a, à toute époque, une éthique du travail en conflit avec l’idéologie dominante. Et c’est cela qui fait l’humanité. »

Jean Gorren, Précis de sociologie marxiste, éditions tribord, 176 pages, 7,50 €. Editions tribord, 4 place des archers 7000 Mons Belgique.
 

Quand les espions américains s’invitent chez vous

Quand les espions américains s’invitent chez vous

Les révélations d'Edward Snowden par Sébastien Desreux

Alain-Christian Drouhin 
Ex: http://metamag.fr 

bigmo9782351413043.jpgL’ensemble des simples individus de notre planète sont concernés, vous et moi, « Mr tout le monde ». Votre portable, vos courriels, vos pérégrinations sur internet, l’utilisation de vos cartes de crédit, le passage de votre voiture devant une caméra de surveillance……..tout cela est systématiquement compilé et stocké « pour toujours ».

C’est ce que révèle un excellent petit ouvrage intitulé « Big Mother …veille sur vous, vous surveille » écrit par un Docteur en Informatique ,Sébastien Desreux. Cet ouvrage fait le point sur les révélations d’Edward Snowden et de diverses autres sources. Pourquoi Mother plutôt que Brother à la Orwell ? Parce que pour l’auteur, cet espionnage ne serait que préventif et non totalitaire. Pourtant, à le lire, non seulement cette Mother semble pour le moins abusive, apôtre d’un totalitarisme de moins en moins soft, mais l’on est effrayée à l’idée que cette Mother ne se transforme en harpie. Voir par exemple le sabotage à distance, par un virus, des centrifugeuses d’une centrale nucléaire iranienne.

Tout commence en juin 2008, lors d’une visite d’une base de renseignement américano-britannique à Menwith Hill, le directeur de la NSA, le général Keith-Alexander demanda « pourquoi ne pourrions-nous pas collecter tous les « signaux » (ndlr « communications ») tout le temps ? » Selon Ira Hunt, directeur technique de la CIA « Il est presque à notre portée de faire des calculs sur toute l’information générée par les êtres humains ».
  
Cette ambition « disproportionnée » a bien été mise en œuvre. Un tribunal secret (Fisa Court) adresse près de deux cents injonctions par an à des entreprises de communiquer toutes les données récoltées, à la NSA. D’ores et déjà les géants de l’internet tels que « Microsoft, Yahoo, Google, Facebook, PalTalk (populaire en Afrique du Nord), AOL, Skype, Youtube, Apple » transmettent toutes vos données à la NSA. De même, Visa et Mastercard collaborent avec la NSA. Inutile de dire l’enthousiasme de la NSA pour les objets connectés qui sont autant de nouveaux espions.

Par ailleurs plus de 250 entreprises de la Silicon Valley collaborent sur le plan technologique avec la NSA. Celle-ci dispose d’énormes data center (dont l’un est construit avec la participation des firmes IBM ou Amazon). Bien entendu la NSA espionne à 100% l’ensemble des câbles sous-marins qui aboutissent à son territoire ou sur celui de la Grande-Bretagne (99% du trafic téléphonique ou de celui d’internet transitent par les câbles).

BIG MOTHER, éditions H§K par Sébastien Desreux, 7,95€ , 125 pages

vendredi, 29 août 2014

TINTÍN-HERGÉ: UNA VIDA DEL SIGLO XX

TINTÍN-HERGÉ: UNA VIDA DEL SIGLO XX – Fernando Castillo

Ex: http://www.hislibris.com

«¡Por los bigotes de Plekszy-Gladz!»

Tintin-Herge-Fernadno-Castillo-biography.jpgInevitablemente una reseña como esta tiene un componente personal evidente. Como muchos tintinófilos (sin necesidad de caer en una cierta tintinolatría), me acerqué a los cómics de Hergé (Georges Remi, 1907-1983) en mi más tierna infancia. Lo curioso es que a día de hoy no poseo ni siquiera un ejemplar de los 23 álbumes publicados sobre las aventuras de Tintín (y eso si no contamos el 24º, Tintín y el Arte-Alfa, incompleto): siempre los he leído de prestado o in situ en bibliotecas de barrio o en librerías. No me preguntéis por qué nunca he tenido tal tentación (por eso no me acabo de considerar un tintinólatra); lo cierto es que nunca tuve la necesidad y si acaso he releído los diversos álbumes, sin orden ni concierto, ha sido, lo dicho, en bibliotecas o librerías.

No guardo un recuerdo especial de cuando fue la primera vez que un cómic de Tintín cayó en mis manos: debía de tener diez u once años, posiblemente fuera en la biblioteca del centro cívico de La Sedeta, un centro de enseñanza de la parte baja del barrio de Gràcia barcelonés, adonde acudía con algunos compañeros de clase al salir del colegio para echar unas canastas, chutar un balón de fútbol o, después, hacer los deberes de cada día. Siempre me sobraba un rato para leer cómics como los de Tintín, Astérix o el mítico Cavall Fort (los lectores catalanes de esta reseña que sean más o menos de mi edad recordarán este tebeo). Tintín siempre caía en uno de esos ratos; las relecturas fueron constantes, hasta el punto de que sus diálogos, en catalán (nunca me he acostumbrado a leer a Tintín en otra lengua que no fuera ésta), con los exabruptos del capitán Haddock, forman parte de mis recuerdos infantiles y juveniles.

Y no sólo los más que variopintos insultos y reniegos del capitán Archibald Haddock de la marina mercante, los comentarios más o menos simpáticos de Milú (que siempre me parecieron algo cargantes, aunque necesarios para comprender la peculiar relación con su amo) o las interjecciones de un joven Tintín (cómo olvidar su característico vatua l’olla! de las traducciones catalanas); también las andanzas de un reportero belga por todo el planeta, el evidente trasfondo histórico de las aventuras del personaje y, cómo no, personajes secundarios como los inefables Dupond y Dupont (Hernández y Fernández en la traducción castellana), el despistado profesor Tornasol, el insufrible Serafín Latón (Serafí Llantió para los lectores catalanes), el general Alcázar, el mayordomo Néstor o la peculiar Bianca Castafiore, el Ruiseñor de Milán (y su eterna interpretación del «Aria de las Joyas» del Fausto de Charles Gounod, «¡Ah, me río de verme tan bella en el cristal!»). Y sin olvidar a villanos y malvados como Rastapopoulos, Allan Thompson, el doctor Müller o el coronel Spönz. Y países imaginarios como Syldavia (que depende de la época en que se escribieron los álbumes era una tradicional Bélgica o una mitificada Austria) y Borduria (por las mismas razones, o bien la Alemania nazi o la Rusia soviética). Porque todo ello forma parte de un universo, el tintinesco, creado por Hergé y cuya primera presentación en sociedad, Tintín en el país de los Soviets fue en 1929. Hasta 1976 y Tintín y los ‘Pícaros’, Hergé publicó periódicamente los 23 volúmenes por todos conocidos, primero en Le Petit Vingtième, el suplemento infantil del diario católico belga Le Vingtième Siècle, luego en el rotativo Le Soir (durante los años de la Segunda Guerra Mundial) y, ya desde los años cincuenta, en los Estudios Hergé (publicados por Casterman, Editorial Juventud para las ediciones castellana y catalana).

En esta evolución cronológica, Hergé fue ganando autonomía e independencia, y de todo ello se refleja la propia evolución de Tintín y los diversos personajes: de un Tintín con rasgos y actitudes demasiado juveniles por no decir infantiles (y no sólo en el físico, sino también en la actitud moral e ideológica), que denota un anticomunismo de raíz católica y un colonialismo a la europea, pasamos ya en la década de los años treinta al Tintín que se enfrenta al autoritarismo de tono fascista de países como Borduria (id est, la Alemania nazi) y al Tintín de los años cuarenta de la Bélgica ocupada que trata de no meterse en política; y al Tintín de los años cincuenta y sesenta, el más maduro, el que ya no es periodista activo pero que tiene como telón de fondo la Guerra Fría, los antecedentes de la carrera espacial (pisando la luna quince años antes que Armstrong y con un detallismo técnico que sorprende por su casi perfección), las aventuras con ovnis y el retorno a la América de guerrilleros como el general Alcázar. No en balde la evolución de Tintín y de su universo es también la del propio Hergé, que poco a poco se fue liberando del proteccionismo del abate Wallez (que no habría que considerar un fascista sin más, como se lee por ahí, sino un conservador católico bastante radical), director de Le Vingtième Siècle. La relación de amistad de Hergé con el líder fascista belga Léon Degrelle le puso en la picota tras la guerra, así como su relativo colaboracionismo con las autoridades alemanas que ocuparon Bélgica entre 1940 y 1944. En cierto modo Hergé tuvo que pasar por un proceso de «desfastización» por el modo en que sus cómics expresaron con tibieza las relaciones con un país colaborador como Alemania, aunque lo cierto es que Hergé no se destacó realmente en mostrar un apego con la Alemania nazi. Creciendo ideológicamente, dentro de un cierto y sempiterno conservadurismo, Hergé (y Tintín) pasaron a mostrarse como adalides de una cierta manera de ver el mundo, siempre opuesto a las tiranías totalitarias o a democracias capitalistas exacerbadas como los Estados Unidos, siendo Bélgica (o Syldavia en la etapa central de la obra tintinesca) el escenario de una cierta neutralidad, o quizá un cierto distanciamiento respecto la política de bloques. Así, en el díptico sobre el viaje lunar –Objetivo: la Luna y Aterrizaje en la Luna, 1953-1954– y, especialmente, en El asunto Tornasol (1956), Hergé se distancia incluso de su propio país imaginario, Syldavia, que puede ser asimilado a unos Estados Unidos que nunca le gustaron, enfrentados a Borduria/la URSS ya sea por la carrera espacial o por la creación de armas de destrucción masiva (léase la bomba atómica). Los años sesenta nos presentan a un Hergé (y un Tintín) que se alejan de la política internacional, que se relajan incluso en la imitación de una opereta (Las joyas de la Castafiore), para regresar ya en los años finales de la década a la aventura con toques paranormales (Vuelo 714 a Sídney) o a la guerrilla latinoamericana (Tintín y los ‘Pícaros’) a mediados de los años setenta, momento en el que Tintín se ha despedido de nosotros, sin anunciarlo, por no hablar de un Hergé que trabajará en los primeros años ochenta en un álbum (Tintín y el Arte-Alfa) que no llegará a ver publicado.

De todo ello, y ya es hora de comentarlo, trata Tintín-Hergé: una vida del siglo XX (Fórcola) de Fernando Castillo, libro recién publicado y que supone una reedición, aumentada y mejorada, de una obra anterior, El siglo de Tintín (Páginas de Espuma, 2004). Todo lo anteriormente escrito no deja de ser un resumen personal de este libro, una auténtica joya para tintinófilos y tintinólatras de todo pelaje. Pues no sólo seguimos la historia de la creación de un personaje (y la biografía de su creador), sino que, como el subtítulo del libro reza, también estamos ante un viaje al siglo XX, entre 1929 y 1976 para ser exactos, en el que Tintín (y Hergé) son el doble eje sobre el que gira un universo de un cómic y de la época en el que fue escrito. Castillo, gran conocedor del personaje, ajeno a polémicas y endiabladamente ameno en su manera de contarnos una particular historia del (medio) siglo XX, nos cuenta los pormenores de cada álbum, la aparición de los diversos personajes y el cariz ideológico que subyace en cada volumen, que, como ya hemos comentado, es muy dependiente de los años en que fue escrito. Y todo ello provocando la sonrisa cómplice de todo tintinófilo (y tintinólatra) que se precie. Incluso planteándose qué habría sido de Tintín en la actualidad:

«Tras haber desaparecido Tintín en los últimos años de la década de los setenta, y muerto Hergé a principios de los ochenta, a las puertas de producirse una serie de acontecimientos que van a determinar el final de una época, ¿cómo no vamos a imaginar qué hubiese dicho y hecho el periodista al respecto en los últimos años? ¿Qué hubiera pensado del fin de la Unión Soviética y del comunismo o de la nueva crisis de los Balcanes? ¿Cómo hubiera reaccionado ante los ordenadores e Internet? ¿Qué escenarios habría recorrido ahora que la sociedad global ha acabado con todo exotismo? ¿Cómo hubiera contemplado el terrorismo generalizado que azota a las sociedades actuales o el fundamentalismo islámico? ¿Qué diría de la emigración y del narcotráfico? ¿Habríamos podido ver alguna aventura del periodista en alguno de los escenarios que han caracterizado a los años posteriores a su desaparición? ¿Qué nuevas poéticas habrían surgido?» (p. 299)

Nosotros también nos lo preguntamos. Y probablemente habríamos concluido con la frase que el propio Hergé le dedicó a su personaje en una carta radiada en junio de 1964: «¡Salud, muchacho! Yo diría aún más: ¡Salud!».

samedi, 23 août 2014

Neues aus dem Uwe Berg Verlag

Neues aus dem Uwe Berg Verlag: Rote und Blaue Reihe erweitert

Benedikt Kaiser

Ex: http://www.sezession.de

[1]Die „Quellentexte der Konservativen Revolution [2]“ sind eine bewährte Institution des Uwe Berg Verlages. Sie umfaßte bisher 13 Bände der „Roten Reihe“ (Nationalrevolutionäre), vier der „Schwarzen Reihe“ (Jungkonservative), sieben der „Blauen Reihe“ (Völkische) sowie einen Band der „Grünen Reihe“ (Landvolk). Für die fünfte KR-Gruppe nach der Einteilung Armin Mohlers, die Bündischen, gibt es mangels theoretischer Grundlagenwerke derzeit keine Reihe. Nun wurden die rote und die blaue Staffel um je ein weiteres Werk erweitert.

24187_0.jpgBei den Nationalrevolutionären liegen als 14. Band die Erinnerungen der Sturmkompagnie [3] vor. Manfred von Killinger, der als Marine-Offizier nach dem Ersten Weltkrieg zur „Brigade Erhardt [4]“ fand und hernach bei der klandestinen „Organisation Consul“ wirkte, widmete diese Schrift in den 1920er Jahren dem Korvetten-Kapitän Hermann Ehrhardt. Die gefürchtete Sturmkompagnie war so etwas wie der harte Kern der Brigade, die bei den Kämpfen in Oberschlesien ebenso wirkte wie als Ordnungsmacht in Berlin.

Im Mai 1920 aufgelöst, gingen die Kämpfer Ehrhardts unterschiedlichste Wege; die meisten von ihnen beteiligten sich an den politischen Kämpfen der Weimarer Republik [5]. Später wurde Killinger beispielsweise Diplomat im „Dritten Reich“, während sich sein Ehrhardt-Weggefährte  Hartmut Plaas [6] dem Widerstand gegen Hitler anschloß und in einem KZ erschossen wurde. In den Erinnerungen der Sturmkompagnie findet sich nun nicht nur ein kurzweiliges Vorwort von Killingers, sondern auch die vollständige Liste der Kämpfer der Sturmkompagnie. Auch hier wird deutlich, weshalb Karlheinz Weißmann die Quellentextreihe als „unverzichtbares Hilfsmittel zum Studium der Konservativen Revolution [7]“ bezeichnete. Einigen der aufgeführten Namen wird man zudem an anderer Stelle deutscher Geschichte wieder begegnen.

110821_0.jpgDie „Blaue Reihe“ bekommt derweil Zuwachs durch ein Werk (Jakob) Wilhelm Hauers. Hauer, der in den frühen 20er Jahren des vergangenen Jahrhunderts die Anthroposophie und damit die Grundlagen der heutigen Waldorfpädagogik einer scharfen Kritik unterzog [8], versuchte in der 1934 erschienenen Abhandlung Deutsche Gottschau. Grundzüge eines Deutschen Glaubens [9] einen genuin „deutschen“ Religionszugang für seine „Deutsche Glaubensbewegung“ zu finden.

Das philosophische Buch zeigt einen von zahlreichen (der mitunter entgegengesetzten) gescheiterten Versuchen der NS-Zeit, ein „arteigenes“ Religionskonstrukt gegen das gewachsene Christentum im Allgemeinen und gegen den römischen Katholizismus im Besonderen in Stellung zu bringen. Aufgrund der Gelehrtheit des Tübinger Ordinarius für Religionswissenschaften und Indologie ist die Deutsche Gottschau zumindest wohl der interessanteste Ansatz des heterogenen Milieus der völkischen „Deutschgläubigen“ gewesen und steht den Lesern nach 80 Jahren erstmals wieder zur Verfügung.


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/45892/neues-aus-dem-uwe-berg-verlag-rote-und-blaue-reihe-erweitert.html

URLs in this post:

[1] Image: http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2014/07/manfred_von_killinger_Sturmkompagnie.jpg

[2] Quellentexte der Konservativen Revolution: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/

[3] Erinnerungen der Sturmkompagnie: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/nationalrevolutionaere/2756/erinnerungen-der-sturmkompagnie?c=31

[4] Brigade Erhardt: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/nationalrevolutionaere/1282/mit-ehrhardt-durch-deutschland

[5] Kämpfen der Weimarer Republik: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/nationalrevolutionaere/1283/die-politischen-kampfbuende-deutschlands?c=32

[6] Hartmut Plaas: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/nationalrevolutionaere/1284/wir-klagen-an?c=32

[7] unverzichtbares Hilfsmittel zum Studium der Konservativen Revolution: http://www.sezession.de/35212/unverzichtbares-zur-kr-die-schriftenreihe-des-uwe-berg-verlages.html

[8] einer scharfen Kritik unterzog: http://www.regin-verlag.de/shop/product_info.php?info=p2_J.+W.+Hauer%3A+Werden+und+Wesen+der+Anthroposophie.html

[9] Deutsche Gottschau. Grundzüge eines Deutschen Glaubens: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/voelkische/2757/deutsche-gottschau.-grundzuege-eines-deutschen-glaubens?c=49

vendredi, 22 août 2014

Peter Sloterdijk: Die schrecklichen Kinder der Neuzeit

sloterdijk.jpg

Peter Sloterdijk: Die schrecklichen Kinder der Neuzeit – eine Rezension

Götz Kubitschek [1]

Ex: http://www.sezession.de

(Rezension aus Sezession 61 / August 2014)

Vorbemerkung: Ich las Sloterdijks Buch in Abschnitten unter dem Druck, ein ertragreiches Buch auf einer knappen Seite darzustellen. Nun lese ich noch einmal und in die Verästelungen hinein. Außerdem stelle ich allen Lesern folgende Aufgabe: Bis Ende August sind unter redaktion(at) sezession.de Rezensionen dieses Buchs einzureichen, die beiden besten werden hier veröffentlicht (wenn gewünscht auch unter Pseudonym) und honoriert, jede weitere gelungene wird mit einem der neuen Antaios-Notizbücher [2] bedacht. Ich halte Sloterdijks Buch für sehr wichtig. Nun meine Rezension:

DiSchrecklichenKinderderNeuzeit.jpgDie Neuzeit ist jene Epoche, die auf das vermeintlich dunkle Mittelalter folgte. Sie dauert als »Moderne« an, und ihr Kennzeichen ist die Emanzipation des einzelnen hin zu dem, was zu einem Allerweltswort verkommen ist: hin zum Individualismus, dessen vornehmliches Tun die Infragestellung von Schicksal, Bindung, Erbe und vorgegebener Hierarchie, kurz von jeglicher Form ererbter und vorgesetzter Fremdbestimmung ist.

Der Kulturphilosoph Peter Sloterdijk stellt dieser großen Loslösung von zweifellos welterschütternder Bedeutung in seinem neuen Buch (Die schrecklichen Kinder der Neuzeithier bestellen [3]) eine teure Rechnung aus: kein Fortschritt ohne Abbruch, keine Selbstermächtigung ohne Einmündung in einen Brei aus letzten Menschen. Diese Generaltendenz ist banal für jeden, der das Jahr 1789 nicht als den Beginn von allem, sondern als das Ende von etwas wertet. Banal ist auch, auf eine grundsätzliche Stärke des vorliegenden Buches hinzuweisen: Sloterdijk ist einer jener seltenen Philosophen, die zu erzählen wissen, und sein Schwung, seine atemberaubende Belesenheit, sein enzyklopädisches Gedächtnis oder jedenfalls seine perfekte Exzerpt-Kartei machen die Lektüre seiner Bücher fruchtbar. Systematisch sind sie nicht unbedingt, manchmal sogar heillos assoziativ in ihrem Versuch, Phänomene und Begebenheiten aneinanderzuknüpfen, und dies hat Sloterdijk unter seinen Fachkollegen unter anderem den Ruf eingebracht, kein Philosoph, sondern ein philosophischer Bestsellerautor zu sein.

Jedoch rührt von der Fähigkeit zur Quer-Schneise Sloterdijks Mut, mit dem er typisch konservative oder sogar reaktionäre Denkmuster aufgreift: Irgendwie verzeiht ihm die Zunft derlei, es ist, als ob er auf seinen Erntefahrten zuviel auf einmal einbrächte, ein bißchen unsortiert, aber manisch kräftig. Besonders augenscheinlich wird dieser Mut im vierten von sechs Großkapiteln: Es ist elegant mit »Leçons d’histoire« überschrieben und interpretiert »Sieben Episoden aus der Geschichte der Drift ins Bodenlose.« Sloterdijk schildert Szenen und destilliert aus ihnen das, was seine Theorie der neuzeitlichen Selbstüberhebung stützt.

Die Lektüre ist ein Gang durch sieben Kammern einer sich steigernden Rücksichtslosigkeit im Wortsinne: einer brachialen Abnabelung von allem Überkommenen, dem die Konstrukteure eines »Neuen Menschen« jede Legitimität abzusprechen bereit sind – mit der Konsequenz rücksichtsloser Experimente am lebenden Objekt Mensch. Paris 1793, Paris 1804, Zürich 1916, Jekaterinburg 1918, Moskau 1938, Posen 1943 und Bretton Woods 1944: Man ahnt die Struktur hinter diesem Gewebe, die immer hybridere Ablösung vom Halt einer Erdung, zuletzt (Bretton Woods) die von den Wirtschaftsprinzipien des Alten Europas. Jeden Linken und Liberalen muß die Reihung empören, jeden Rechten bestätigen. Ja, wir profitieren davon!

Wer im vorliegenden Buch Sloterdijks Urteil über den in der Breite eines Konsum-Schwemmfächers angekommenen Massenmenschen liest, darf das ohne weiteres als klassisch konservative Kulturkritik bezeichnen. Die Beschreibung der Stufen hin zum »letzten Menschen« unserer Tage beispielsweise ist bereits als bloße Beschreibung wertend genug. Eine der Wegmarken ist auch für Sloterdijk die Formulierung der Menschenrechte (»zeitgemäß, unumgänglich, hochherzig und uneinlösbar«), in denen »von Abstammung kein Wort mehr« fällt. Diese grundsätzliche Loslösung von allem Erbe habe sich in Amerika geradezu in ein Credo hinein gesteigert: Jede Art Bindung an eine Vergangenheit werde aufgebrochen, Gegenwart oder gar Vergangenheit im Vergleich zur Zukunft abgewertet. Sloterdijk macht das an Erwägungen Thomas Jeffersons fest, der von 1801 bis 1809 Präsident der USA war, und springt dann zurück nach Europa, um in Max Stirners Der Einzige und sein Eigentum [4] jenes Denken zu benennen, das bereits 1845 den äußersten Rand der Bindungslosigkeit markierte: Das »Ich« werde unanklagbar, werde zum »Selbstbesitz«, sei niemandem mehr etwas schuldig und könne Ansprüche jeder Art formulieren.

Was Stirner noch nicht wissen konnte, weiß Sloterdijk: Erst in den letzten fünf Jahrzehnten ist es der Masse unserer Hemisphäre ermöglicht worden, das theoretisch längst bestellte Feld praktisch zu erobern und eine Anspruchshaltung einzunehmen, die keinen Aufschub mehr hinzunehmen bereit ist und das dringende Bedürfnis hat, niemandem mehr zu Dank verpflichtet zu sein: »Zu realen und pragmatisch Letzten werden Individuen in der Konsum- und Erwerbsgesellschaft von dem Augenblick an, in welchem sie in die Daseinsweise von herkunftsschwachen und nachkommenslosen Selbstverzehrern einwilligen.«

Hierarchielos, breitflächig, ein »Konformismus des Anders-Seins«: Sloterdijks Ausblick ist mit »Im Delta« überschrieben, dort sieht er uns – irgendwie geronnen (dies erinnert nicht ohne Grund an die kristallisierte Gesellschaft, die Gehlen mit nüchternem Grauen beschrieb). Die beiden Wege, die er andeutet, sind jämmerlich: »Wille zur mittelfristigen Fortsetzung« dieses Endzustands lautet der eine, »feuerwerkartiger Endverbrauch im Hier und Jetzt« der andere. Daß unbesehen davon das Projekt einer Rettung der wenigen gewagt werden könnte, vermag er nicht zu formulieren.

(Peter Sloterdijk: Die schrecklichen Kinder der Neuzeit, Berlin: Suhrkamp 2014. 489 S., 26.95 € – hier bestellen [3].)

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[2] Antaios-Notizbücher: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/aus-dem-aktuellen-prospekt/2930/notizbuecher-viererpaket.-juenger-benn-montag-scholl

[3] hier bestellen: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/aus-dem-aktuellen-prospekt/2477/die-schrecklichen-kinder-der-neuzeit

[4] Max Stirners Der Einzige und sein Eigentum: http://antaios.de/detail/index/sArticle/3100

[5] : http://bereitschaftsfront.blogspot.com/2014/08/die-vier-haltungen-im-falschen.html

[6] : http://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/peter-sloterdijks-neues-buch-die-schrecklichen-kinder-der-neuzeit-a-974984.html

[7] : https://www.youtube.com/watch?v=b23LYHxt1J8

[8] : http://www.literaturkritik.de/public/mails/rezbriefe.php?rid=19612#2834

[9] : http://www.lsr-projekt.de/juenger.html

[10] : http://gutenberg.spiegel.de/buch/4220/2

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jeudi, 21 août 2014

El nuevo imperio ruso. Historia y Civilización

Novedad editorial:

“El nuevo imperio ruso. Historia y Civilización”,

de Sergio Fernández Riquelme. 

Entrevista

 
fernandez-riquelme-sergio-el-nuevo-imperio-ruso.jpgUn ensayo imprescindible que aproxima al público hispanohablante a la realidad histórica y actual de Rusia

Redacción Raigambre – Siempre atentos a las novedades bibliográficas que merecen nuestra reseña, estamos de enhorabuena por el nuevo libro que ha visto la estampa: “El nuevo imperio ruso. Historia y Civilización”, cuyo autor es Sergio Fernández Riquelme.

Sergio Fernández Riquelme es Doctor en Historia y Política Social de la Universidad de Murcia, donde ejerce la docencia como profesor de Historia, Investigación y Política Social en el Departamento de Sociología y Política Social, siendo en la actualidad Vicedecano de la Facultad de Trabajo Social de la Universidad de Murcia. Es también Director del Instituto de Política Social, miembro del ESPANET (Red de Análisis de Política Social Europeo) y también de varias asociaciones españolas como es la REPS (Red Española de Política Social). En su polifacética actividad científica Sergio Fernández Riquelme dirige a su vez LA RAZON HISTORICA (2007) y DOCUMENTOS DE POLÍTICA SOCIAL (2013), además de estar al frente de otras muchas iniciativas culturales y mediáticas que lidera con una sorprendente capacidad.

“El nuevo imperio ruso. Historia y Civilización” ha visto la luz en su primera edición recientemente, formando parte de la Colección La Razón Histórica. Cuadernos de Pensamiento e Historia: es el tercer número de estos cuadernos que prometen formar una colección de ensayos de imprescindible consulta para comprender las diversas problemáticas del mundo contemporáneo, así como los fenómenos emergentes como es el caso de Rusia. El libro ha sido prologado por Manuel Fernández Espinosa, uno de los fundadores del Movimiento Raigambre y asiduo de nuestro blog. El prólogo, bajo el título “De Moscovia las murallas. Meditación española acerca de Rusia”, ofrece un escueto recorrido por la visión que de Rusia se ha tenido en España a lo largo de los siglos XVI, XVII y XVIII, estableciendo paralelismos culturales e ideológicos entre Rusia y España que confluyen en su compartida oposición a la modernidad.

“El nuevo imperio ruso. Historia y Civilización” de Sergio Fernández Riquelme constituye un ensayo que aproxima la compleja realidad actual rusa, después de hacer un profundo repaso de la historia de Rusia que ofrece las claves para interpretar el presente y el futuro que se está configurando en la Rusia de Vladimir Putin, quintaesenciando del modo más didáctico una prolija literatura difícilmente accesible al lector medio: familiarizado con el pensamiento, la literatura y la religiosidad rusas el autor de este ensayo ha manejado una vasta bibliografía en varios idiomas que domina con señorío; pero los recursos bibliográficos que ha empleado Sergio Fernández Riquelme para su meritoria investigación politológica no sólo se nutren de libros que se añejan en las bibliotecas, sino de un grande y variado aparato de noticias actuales que nos ponen en contacto directo con las problemáticas que llegan a occidente tergiversadas y adulteradas por los grupos mediáticos interesados en manipular la información, ofreciendo de Rusia una imagen falsa: este libro es un efectivo antídoto contra la desinformación. Estamos a la espera de publicar en RAIGAMBRE una entrevista que recientemente nos ha concedido el autor de esta obra.

Es un libro que por muchos conceptos merece adquirirse para disponer de una percepción más atinada de la compleja realidad -histórica y actual- de una de las naciones que por su extensión, por las potencialidades ínsitas en su territorio y por el mismo espíritu del pueblo que la habita se alza cada vez con más rotundidad, una nación que goza de una salud moral y política capaz de haber corregido el rumbo que le estaba marcando aquella nefasta Perestroika de Gorbachov (el mismo que desmontó la URSS para terminar anunciando pizzas por televisión): aquella “transición” errada duró poco y el tambaleo de la borrachera (democrática “a la occidental”) que encaminaba a Rusia por la cuesta abajo de su decadencia y final extinción han tenido una rectificación en la gran política que pone en práctica uno de los estadistas más talentosos del siglo XXI: Vladimir Putin.

Fuente: Raigambre

Entrevista al doctor Sergio Fernández Riquelme, ensayista

Entrevistamos a Sergio Fernández Riquelme, historiador, doctor y profesor de Política Social en la Universidad de Murcia, además de impulsor de varias iniciativas que están granjeando una cada vez mayor atención en el páramo intelectual español: LA RAZÓN HISTÓRICA, el INSTITUTO DE POLÍTICA SOCIAL, EL CONTEMPORÁNEO, la REVISTA DOCUMENTOS DE POLÍTICA SOCIAL… etcétera. Recientemente ha salido a la luz su flamante ensayo “El nuevo imperio ruso: Historia y Civilización” que es una muestra de su infatigable quehacer intelectual a favor de un discurso al margen del pensamiento único que impera en una sociedad delicuescente, desprovista de referencias y sumida en una monótona salmodia de lugares comunes. “El nuevo imperio ruso: Historia y Civilización”, prologado por Manuel Fernández Espinosa, es un ensayo que aporta las claves interpretativas para comprender la Rusia emergente de nuestros días.

Raigambre – Para todo el que no le conozca ¿quién es y en qué trabaja Sergio Fernández?

Sergio Fernández Riquelme – Historiador de vocación y de formación; esa sería la primera rúbrica. Doctor y profesor de Política social en la Universidad de Murcia como profesión (y director del IPS. Instituto de Política social); esa sería la segunda. Rúbricas bajo las que buscó, no sé si con éxito pero sí con honestidad, conocer el pasado (experiencias), comprender el presente (posibilidades) y atisbar el futuro (expectativas) de las ideas que hacen de nuestra sociedad de una manera y no de otra.

R. - Además de su labor profesional, Sergio Fernández lleva una larga trayectoria implicado en medios digitales (La Razón Histórica, El Contemporáneo digital, IPS…) háblenos un poco de ellos. ¿Qué es y cuando nace la Razón Histórica?

S.F.R. – En 2007 lanzamos la idea de la Revista como una pequeña plataforma académica para difundir en la red nuestro trabajo historiográfico, entre la Tradición hispana y la Modernidad contemporánea, ante las dificultades que los medios “oficiales” ponían para el mismo, y abriendo las puertas a investigadores jóvenes y alternativos que también tenían vedado el acceso a los mismos. Pero ante el notable éxito que adquirió (tanto en lectores, más de 150.000 actualmente, como de autores, con cerca de 160), nuestra pequeña empresa se ha convertido, Dios mediante, en una de las principales revistas de Historia y pensamiento del panorama hispanoamericano, presente en los principales bases de datos (como Latindex) como en los Índices de Impacto (Google Scholar Metrics).

R. - ¿Y El Contemporáneo?

S.F.R. – El contemporáneo es, quizás, una de las “voces que claman en el desierto” español, social y moralmente. Ante un mundo globalizado en permanente cambio, y un Occidente cada vez más individualista y materialista, lanzamos este pequeño diario en 2013, en el seno del IPS, como apuesta informativa e intelectual diferente en defensa de una sociedad profundamente crítica y moralmente rearmada, alternativa muy modesta a los grandes, y similares, portales informativos.

Una publicación siempre independiente que pretende analizar la realidad nacional e internacional desde la “información”, con secciones sobre Sociedad, Política, Economía, Educación y Civilización; y desde la “opinión”, con una sección específica de opinión (con las firmas de José María Arenzana, Gabriel Bernárdez, Blas Piñar Pinedo, Manuel Fernández Espinosa, David Guerrero, Ovidio Gómez López, Luis Gómez, Joaquín Arnau Revuelta, Antonio Moreno Ruíz, Antuin Riquelme, Esteban de Castilla, J. Raúl Marcos, Guillermo Rocafort, Juan Oliver, David Ortega Mena, Fernando José Vaquero Oroquieta).

Además, y de una perspectiva original, cuenta con dos secciones gráficas de especial relevancia: “El siglo futuro”, bitácora de reflexión a través de imágenes comentadas de relevancia en la actualidad, y “Muy gráfico”, sección de viñetas entre el humor y la crítica con autores como Antuin o Anfer. Asimismo presenta varias columnas de opinión como A FUCIA (“En confianza”) a cargo de Manuel Fernández Espinosa, SENCILLO Y DIRECTO de David Guerrero, EL CRISMÓN MOZÁRABE de Antonio Moreno Ruiz, o DE PE A PA de Luis Gómez.

R. – Usted está muy interesado en la Política Social. ¿Qué es el Instituto de Política Social?

S.F.R. – Es un Centro de estudios sin ánimo de lucro que nació para defender intelectual y difundir académicamente los valores sociales básicos, naturales, que permiten una comunidad moralmente adecuada y, por ello, una Política social capaz de alcanzar, en las grandes ideas y las pequeñas obras, un desarrollo verdaderamente humano y humanizador. Para ello genera diferentes iniciativas para hacer cumplir sus tres grandes fines: 1) Justicia social (lucha contra la pobreza y por la vida, 2) Bienestar social (Economía social y desarrollo humano), y 3) Orden social (Comunidad y Familia). Y entre dichas iniciativas se encuentran la citada Revista La Razón histórica, la Revista Documentos de Política social, la Revista Opinión social, el señalado Diario El Contemporáneo, y el Premio científico IPS (que reconoce anualmente la excelencia de autores e instituciones en la promoción de la Política social).

R. - Ahora sí, como diría Francisco Umbral, hablemos de su libro. ¿Por qué ese título?

S.F.R. – Porque es una realidad histórica desconocida, cuando no manipulada, en los medios y tribunas españolas y occidentales (y que de manera brillante demuestra en España Manuel Fernández Espinosa, prologuista del libro). En un mundo que parece cada día más multipolar, con una creciente decadencia de la otrora potencia dominante norteamericana, Rusia quiere su espacio, su lugar. Así está construyendo, no sin limitaciones, una nueva idea imperial de pretensiones euroasiáticas que haga recobrar a su nación el orgullo de ser diferente, poderosa e influyente. Y lo hace buscando recuperar su identidad milenaria, acorde con su Historia, su extensión territorial y sus recursos económicos: recuperando su tradicional espacio de influencia (de ahí la Unión económica euroasiática con Bielorrusia, Kazajistán, Armenia y Kirguizistán), mirando a ese continente asiático protagonista del siglo XXI (China, India), combinando la modernización de sus estructuras militares y económicas con la defensa de los valores conservadores cristianos. Y un proyecto que parece no atisbar un Occidente aún preso del colonialismo cultural useño y de sus prejuicios ideológicos sobre el Oriente.

R. - La actual coyuntura (Rusia, más Crimea, más UE y EE.UU) ¿ha tenido que ver algo en la decisión de escribir un libro sobre Rusia?.

S.F.R. – Era una idea que rondaba en mi cabeza y centraba mi interés desde hacía años: conocer y comprender el proceso histórico que estaba generando una nueva idea imperial en Rusia. Al principio era una idea siquiera erudita, pero los últimos acontecimientos han demostrado la proyección actual de la misma, tanto por su fuerte presencia en las primeras planas de los periódicos, como en las consecuencias políticas, económicas e ideológicas que conlleva y que sacuden a la Unión europea de la que formamos parte. Ello explica y justifica, a mi juicio, la necesidad de la publicación del libro, buscando una síntesis clara y concisa de este proceso a la luz de los hechos pasados (la experiencia de la vieja Rusia imperial), de un presente traumático (de la caída de la URSS a la transición hacia una supuesta democracia liberal occidentalizada) y de ese futuro aun incierto de expansión de la nueva Rusia encabezada por Vladimir Putin.

R. - Para mucha gente, el nombre de Rusia les sigue evocando lo que antaño era la Unión de Repúblicas Socialistas Soviéticas. ¿Qué queda en la actualidad de todo aquello y qué es lo que hay a día de hoy en Rusia?

S.F.R. – De la URSS queda, como se demuestra en buena parte de Ucrania o Moldavia, la nostalgia no hacía la ideología colectivista y atea derrumbada finalmente en el siglo XX, sino de la unidad entre pueblos eslavos, del orgullo de un proyecto común, de ser alternativa a Occidente, de defender principios de autoridad política y tradición moral. Y el símbolo de esta unidad aparece en la pequeña cinta de San Jorge que llevan todos los partidarios de la vuelta a la unidad eslava encabezada por Rusia.

R. - Hemos hablado de Ucrania y de Crimea, ¿Cree que se trata de algo serio en el panorama político internacional, o es más un nuevo reparto geográfico, en el que Rusia se quedará con Crimea y su salida al mar negro, y EEUU y la UE con la adhesión del resto de Ucrania?

S.F.R. – Ambas cosas. Por un lado, y a nivel geopolítico, se demuestra como reacción del mundo ruso, como de otras naciones (China, el mundo árabe, Europa del este, África), contra los últimos coletazos del imperialismo americano y sus discípulos europeos (o asiáticos) que quedó en evidencia tras su fracaso en Siria. Y por otro, a nivel geográfico, representa el choque entre el expansionismo de la UE (en busca del control de nuevos mercados) y los intereses de Rusia en su tradicional espacio de intervención (en busca de ampliar su frontera respecto a Occidente).

R. - ¿Dónde se puede adquirir el libro?

S.F.R. – Se puede adquirir en la página web de Cromática.

R.- Y ya para despedirnos, ¿en qué proyecto futuro está inmerso ahora Sergio Fernández?

S.F.R. – El próximo proyecto será un libro colectivo en la Colección La Razón histórica, con autores de primer nivel ajenos al pensamiento dominante, y dominado, sobre las ideas clave que pueden marcar la “regeneración” política, social y moral de la Nación española en un tiempo de crisis que parece no acabar.

Fuente: Raigambre

jeudi, 14 août 2014

Karl Haushofer und Japan

 

KarlHaushofer.jpg

Spang, Christian W.
Karl Haushofer und Japan
Die Rezeption seiner geopolitischen Theorien in der deutschen und japanischen Politik

2013 · ISBN 978-3-86205-040-6 · 1008 Seiten, geb. · EUR 105,
Monographien, herausgegeben vom Deutschen Institut für Japanstudien
(Bd. 52)


INHALT

A Einleitung (S. 10)
I. Vorwort (S. 10)
II. Forschungsstand (S. 24)
III. Quellenlage und Fragestellung (S. 64)

B Biographische Grundlagen (S. 78)
I. Bayerischer Militärbeobachter 1909/10: Der Japanaufenthalt als Lebenswende (S. 78)
II. Die zweite Karriere: Vom Generalmajor zum Geopolitiker und Japanexperten (S. 146)

C Geopolitik und außenpolitische Theorie (S. 208)
I. Die Entwicklung der deutschen Geopolitik bis 1945: Von der Politischen Geographie zum Propagandawerkzeug? (S. 208)
II. Haushofers Kontinentalblockthese als Basis für deutsche Weltmachtphantasien (S. 285)

D Haushofer als Vermittler zwischen Deutschland und Japan (S. 364)
I. Von der Idee zur Praxis: Haushofer als Brückenbauer in Deutschland (S. 364)
II. Der deutsche Einfluß auf die Entstehung der Geopolitik in Japan (S. 480)

E Der Einfluß der Geopolitik auf Theorie und Praxis der japanischen Expansion (S. 547)
I. Die Tokyo-Schule und die Ideologie der „Großostasiatischen Wohlstandssphäre" (S. 547)
II. Die Kyoto-Schule und die japanische Armee (S. 656)

F Resümee und Ausblick (S. 712)

Hinweise (S. 735)
Abkürzungsverzeichnis und Glossar (S. 738)
Quellen- und Literaturverzeichnis (S. 747)
Anhänge (S. 938)
Personenindex (S. 991)

140.jpg„Mit diesem imposanten Werk liegt eine überzeugende Neuinterpretation des Wirkens von Karl Haushofer vor: Der globale Ansatz seiner Theorien wird durch die Fokussierung auf Japan und die dortige Rezeption von Haushofers Gedankenwelt erstmals deutlich herausgearbeitet. Haushofer wird überzeugend als theoretischer Wegbereiter nationalsozialistischer Eurasienpolitik beschrieben, der das Drehbuch zum ‚Dreimächtepakt’ verfasste, und mit seinen Werken in Japan sogar auf die Kriegsplanung einwirkte. Das ausgebreitete Detailwissen ist beeindruckend, die Interpretation neu und auch die sprachliche Umsetzung geglückt.“
Bernd Martin (Historiker, Freiburg) im Januar 2013

„Besonders beachtenswert ist, mit welchem Einfühlungsvermögen und welcher Kenntnis der Autor, ein Neuzeithistoriker, auch die geographische Fachliteratur berücksichtigt und in den Forschungskontext einordnet. Damit handelt es sich um eine fachliche Grenzen überschreitende, fundierte sowie äußerst anregende und anspruchsvolle Arbeit.“
Jörg Stadelbauer (Geograph, Freiburg – Yangon/Myanmar) im Februar 2013

„Auf Grund der vorliegenden Darstellung ist die raumpolitische Beeinflussung der NSDAP durch Karl Haushofer nicht mehr zu bestreiten. Im Unterschied zur nationalsozialistischen Ideologie ist für Haushofer der Raum allerdings keine rassisch bestimmte Größe. Vor uns liegt eine Biographie, wie sie umfänglicher und einfühlsamer bezüglich des ‚Titelhelden’ inmitten zweier Gesellschaften wohl kaum verfasst werden kann. Der Autor weist Karl Haushofer den ihm zustehenden Platz in der modernen Geistesgeschichte Deutschlands und Japans zu.“
Hans-Erich Volkmann (Militärhistoriker, Leiter der Forschungsabteilung des MGFA Potsdam, 1994 –2003) im Februar 2013


Christian W. Spang, Associate Professor an der Daitō Bunka Universität in Tokyo. Forschungsschwerpunkt: Deutsch-japanische Beziehungen. Weitere Publikationen: C.W. Spang, R.-H. Wippich (Hrsg.), Japanese-German Relations 1895-1945, London, 2006. 2014 wird eine von ihm maßgeblich mitverfasste Geschichte der Deutschen Gesellschaft für Natur- und Völkerkunde Ostasiens (OAG) bei Iudicium erscheinen.

jeudi, 07 août 2014

R.S.: Entretien sur la "révolution conervatrice"

 

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Robert Steuckers:

Entretien sur la "révolution conservatrice"

 

Propos recueillis par Monika Berchvok

 

Que recouvre le terme de "révolution conservatrice"? Quelles sont les origines de cette école de pensée?

 

Ce terme, à mon sens, revêt une triple signification: il inclut 1) les prolégomènes de cette pensée organique et vitaliste qui se déploient dans une Allemagne et une Europe en pleine ascension, entre 1870-1880 et 1914; 2) elle est aussi une réaction, diverse en ses expressions, de l'Allemagne et de l'Europe après l'effondrement moral et physique dû à la première guerre mondiale; tout en étant un vœu de revenir à une excellence culturelle, partagée mais perdue; 3) elle est la résultante de la nietzschéanisation esthétique de la culture européenne, repérable dans tous les pays de notre sous-continent. Les origines de ce phénomène, divers et prolixe, se repèrent certes dans cette culture partagée, empreinte de nietzchéisme, mais elle a aussi des origines plus anciennes: les "autres lumières", celles qui dérivent de Herder et non pas d'un Aufklärung figé, rationaliste, qui donnera les idées de 1789 et les principes rigides de gouvernement à la jacobine; du romantisme, de la contre-révolution, de l'anti-modernité et de l'anti-bourgeoisisme français repérable dans la sociologie de Bonald ou dans les œuvres poétiques et littéraires de Baudelaire et de Balzac.

 

niet.jpgQuels furent les courants idéologiques qui l'ont traversée?

 

Le 20ème siècle a été idéologique et notre après-guerre, depuis 1945, est marqué par les polarisations idéologiques de la Guerre Froide où l'on s'affirmait de "gauche" (communiste ou socialiste), libéral ou démocrate-chrétien. Ces distinctions ne sont pas vraiment de mise quand on observe les prolégomènes de la révolution conservatrice et ses expressions résolument anti-bourgeoises après 1918. Le socialisme d'avant 1914, dans l'espace intellectuel germanophone, est plus proche de ce nous pourrions définir comme "conservateur/révolutionnaire" que de la gauche actuelle: en effet, il est marqué par Schopenhauer et par Nietzsche plutôt que par Marx et par Engels. La rigidification idéologique des gauches est un phénomène qui date seulement des quelques petites années qui ont précédé la Grande Guerre. Après 1918, même la droite des diplomates, des entrepreneurs et des aristocrates admet un communisme pourvu qu'il soit national et permette une alliance tactique avec la nouvelle URSS, afin d'échapper au blocus que les alliés occidentaux imposent à l'Allemagne vaincue. Selon la définition de Destutt de Tracy, début du 19ème siècle, sous Napoléon, une idéologie est toujours une "construction" mentale, une "fabrication" (Joseph de Maistre) et non pas une expression de la vie,  qui, en tant que telle, échappe à toute définition figée puisqu'elle se modifie en permanence en tant qu'organisme vivant. Armin Mohler, qui a forgé le terme de "révolution conservatrice" tel qu'il nous interpelle aujourd'hui, distingue six courants idéologiques. C'est évidemment une classification universitaire. Il le savait. D'autant plus que dans la définition d'une "bonne politique" au sens de la révolution conservatrice, des hommes de gauche de la première décennie du 20ème siècle, comme le social-démocrate belgo-allemand Roberto Michels, vont critiquer le fonctionnement des démocraties partitocratiques en démontrant qu'elles se figent, se "bonzifient" et s'oligarchisent en perdant leur tonus nietzschéen, populaire et vital. Les déçus socialistes face à la dé-nietzschéanisation de la sociale démocratie allemande se retrouveront dans le camp fasciste en Italie (avec Michels) ou parmi les critiques "révolutionnaires/conservateurs" du fonctionnement partitocratique du système républicain de Weimar. Niekisch, lui, venait du communisme qui, comme Michels mais sous d'autres formes, refusait les "accommodements" des sociaux-démocrates. D'autres, comme les frères Jünger, seront totalement apolitiques ou viendront des ligues de la jeunesse contestatrices mais patriotes: ils refuseront toutefois, après 1918, un "système" dominé par des instances où, justement, l'oligarchisation et la bonzification, dénoncées par Michels, transformaient la société allemande (comme ailleurs en Europe) en un magma dominé par un éventail réduit, inamovible, de ritournelles idéologiques et partisanes, incapables d'apporter du neuf ou de résoudre les problèmes véritablement politiques de toute politie. Rien n'a changé, le festivisme des gay prides servant dorénavant d'addenda écoeurants à un fatras sans âme ni force.

 

La figure fascinante de Moeller van den Bruck incarne l'excellence de la "révolution conservatrice". Pouvez-vous revenir sur son parcours?

 

L'itinéraire d'Arthur Moeller van den Bruck est effectivement fascinant: il résume toutes les interrogations de la Belle Epoque, apogée de la culture européenne avant la catastrophe de 1914. A vingt ans, en 1896, il débarque à Berlin avec sa jeune épouse, Hedda Maase. Il fréquentera les clubs littéraires les plus en vue et, modeste, il amorcera, avec Hedda, une carrière de traducteur d'œuvres littéraires et poétiques essentielles. Berlin sera sa période française et anglaise: il traduira notamment Baudelaire, avec son esthétisme anti-bourgeois, Barbey d'Aurevilly, avec sa fougue catholique et Edgar Allan Poe, que Baudelaire avait déjà traduit en français. En 1902, il débarque à Paris où il rencontre sa deuxième épouse, Lucie Kaerrick, une Germano-Balte, sujette du Tsar Nicolas II. Avec elle, il deviendra l'insigne traducteur de Dostoïevski, dont les éditions en langue allemande se succéderont jusque dans les années 60. A Berlin, il était un dandy apolitique, à Paris sa conscience politique s'éveille, non seulement grâce à l'hyperpolitisation des Français, qui ne rêvent que de revanche, mais aussi et surtout grâce à la fréquentation de Dmitri Merejkovski, écrivain russe en rébellion contre les figements de l'Empire tsariste et de l'orthodoxie du Saint-Synode, parce que ces forces, qui structurent alors la Russie, étouffent les élans religieux et mystiques. L'orthodoxie figée est aussi un avatar de l'occidentalisation de la Russie depuis Pierre le Grand: Merejkovski est donc hostile à Nicolas II non pas au nom d'une option révolutionnaire libérale, hégélienne ou marxiste mais, bien au contraire, au nom d'un radicalisme hyperconservateur. Merejkovski attend le "Troisième Testament" de l'eschatologie chrétienne, notamment celle réactivée par Joachim de Flore dans l'Italie médiévale. La notion de "Troisième Reich" chez Moeller est donc une actualisation de la vision de Joachim de Flore qui prophétisait l'avènement, après les règnes du Père et du Fils, de celui du Saint-Esprit. Merejkovski annonce aussi, pendant son exil parisien, l'avènement de Cham, incarnation de l'homonculus dégénéré par la rationalité libérale que Dostoïevski déjà avait décrit dans son œuvre. Plus tard, la révolution de la lie de la population fera monter au pouvoir le "peuple-bête" : Merejkovski, on l’aura compris, sera hostile à la révolution bolchevique dès la première heure.

 

2252392855.jpgAprès quatre années passées à Paris, Moeller fait le voyage en Italie où il est fasciné par l'esthétique de la Ravenne byzantine du roi ostrogoth Théodoric, qu'il met en parallèle avec les créations des architectes allemands du "Deutscher Werkbund". Sa conscience politique allemande s'éveille progressivement quand éclate la première guerre mondiale, où il servira, vu sa santé fragile, dans les officines berlinoises chargées de contrer la propagande des alliés surtout en Flandre, aux Pays-Bas, en Scandinavie, en Suisse et dans les Pays Baltes. Contre les 14 points du Président américain Wilson, Moeller et ses co-équipiers des officines de contre-propagande élaborent une charte du "droit des peuples jeunes". La pensée de Moeller est dès lors marquée par cette volonté de rejuvénilisation permanente des discours et pratiques politiques, exactement comme Merejkovski voulait un rajeunissement de la mystique russe, comme la bohème berlinoise et munichoise ­ ­-que Moeller avait fréquentée entre 1896 et 1902-  voulait une dynamisation continue de l'Allemagne wilhelminienne. Pour Merejkovski comme pour Moeller, l'Europe germanique et la Russie couraient toutes deux le risque d'un figement définitif sous l'emprise d'une pensée occidentale faite de rationalismes étriqués et de ritournelles sans substances, pareilles à celles qu'ânonne Settembrini, personnage de la Montagne magique de Thomas Mann. Le danger est permanent, comme nous le voyons encore de nos jours: le "jeune-conservatisme" doit dès lors être un militantisme permanent, visant à dissoudre les figements dans la sphère politique, artistique et littéraire.

 

Après 1918, Moeller s'active dans les clubs qui préparent un réarmement moral de l'Allemagne vaincue, dans une perspective très "juvénilisante", à défaut d'être révolutionnaire au sens marxiste du terme. L'Allemagne vit alors une période de crise sans précédent: défaite, effervescence révolutionnaire, république des conseils à Munich, inflation galopante, occupation française de la Ruhr, etc. Cet effondrement général laissait augurer une révolution extrême, capable de balayer toutes les structures vermoulues du passé, héritées du wilhelminisme, et toutes les institutions libérales de la République de Weimar. Pour Moeller, la disparition de ces scories hétéroclites et sans substance permettrait l'avènement du Règne du Saint-Esprit selon l'eschatologie de Joachim de Flore, règne qui serait marqué par l'effervescence, cette fois permanente, des fleurons culturels de la Belle Epoque et de certaines de ses avant-gardes. Quand la situation s'apaise, dès que le Traité de Locarno entre en phase de négociation au printemps 1925, Moeller est déçu, tout comme les frères Jünger, car un retour à la normalité perpétuera l'emprise des scories malfaisantes sur l'Allemagne et le Règne de l'Esprit saint sera remis aux calendes grecques. Moeller se suicide. Ernst Jünger opte pour un retrait hors des grouillements nauséeux de la politique.

 

Moeller van den Bruck connait une véritable renaissance en Allemagne depuis quatre ou cinq ans. Plusieurs thèses de doctorat lui ont été consacrées, alors que seules celles, excellentes, de H. J. Schwierskott (1962) et de Denis Goeldel (1984; en français) existaient jusqu'ici: aujourd'hui, nous avons les études fouillées d'André Schlüter (2010) et de Volker Weiss (2012). Le dossier Moeller n'est pas clos. Effectivement, l'avènement du Règne de l'Esprit Saint a été simplement postposé…

 

Personnalité marquante, Ernst Niekisch représente à lui seul l'originalité du courant national-bolchevique. Comment percevez-vous son rôle central et atypique dans cette époque?

 

Niekisch vient du camp marxiste mais cette personnalité attachante, cet instituteur, ne représente pas seul l'option dite "nationale-bolchevique". Il a fait partie du premier gouvernement des conseils de la république bavaroise, avant que celle-ci ne soit balayée par les Corps Francs de von Epp, chers à Dominique Venner. L'échec des Conseils bavarois va l'amener, comme d'autres, à rechercher une synthèse entre nationalisme et communisme qui puisera à des sources diverses: démocratie germanique archétypale (dont l'idée sort tout droit du texte intitulé Germania de Tacite), qui peut se marier aisément avec l'idée des Conseils chère au socialiste anarchisant Landauer (tombé face aux soldats de von Epp), alliance germano-russe contre Napoléon à partir de 1813, fusion des idéaux paysans et ouvriers des socialismes et communismes allemands et russes, hostilité à l'Occident (surtout catholique et français) et au capitalisme anglo-saxon, alliance avec des peuples d'Eurasie en rébellion contre l'Ouest (Inde, Chine, monde arabe, etc.). Le rôle de Niekisch a surtout été celui d'un éditeur de revues nationales-révolutionnaires, où se sont exprimés les frères Jünger, amorçant de la sorte leur carrière littéraire. Hostile à Hitler, en qui il percevait un "catholique bavarois" allié au fascisme italien, Niekisch sera poursuivi et persécuté après 1933 et, finalement, embastillé en 1937. Cet emprisonnement lui permettra d'écrire, à mon sens, le meilleur de ses livres, Das Reich der niederen Dämonen, où l'on peut lire des dialogues entre prisonniers, des marxistes mais aussi des conservateurs "austro-fascistes", véritables témoignages des marges non-conformistes des années 20 et 30, celles qui ont été vaincues par l'histoire mais qui demeurent, néanmoins, substantielles et intéressantes.

 

9782841004348.jpgErnst Jünger et Ernst von Salomon furent associés à la "révolution conservatrice". Quelle importance ont ces écrivains proches des nationalistes révolutionnaires pour cette génération d'activistes.

 

Jünger et Salomon sont des nationalistes révolutionnaires ou, du moins, des nationalistes "soldatiques". Cette définition leur vient de leurs écrits entre 1918 et 1928 où effectivement ils ont plaidé pour un bouleversement radical de la société, qui aurait dû être apporté par des phalanges impavides d'anciens soldats altiers de la première guerre mondiale. Le coup de force brutal, perpétré par des "cerveaux hardis" (Salomon), est la seule hygiène politique à leurs yeux, la seule façon de faire de la politique proprement. Mais, comme je viens de le dire, les Traités de Locarno (1925) et de Berlin (1926) mettent un terme au chaos en Allemagne et apaisent la situation instable de l'Europe post bellum. Jünger se retire progressivement de la politique et amorce la longue suite de ses voyages à travers le monde, à la recherche d'espaces et de sociétés intacts dans un monde de plus en plus soumis à l'accélération (Beschleunigung), à la connexion et à l'éradication. Jünger devient ainsi, pourrait-on dire, un "homme-yeux" (ein Augenmensch) qui repère partout les traces d'excellence naturelle qui subissent toutefois l'inéluctable érosion engendrée par la modernité. Le repérage, auquel il s'est livré jusqu'à son dernier souffle à la veille de ses 103 ans, est une attitude conservatrice et traditionnelle mais qui, simultanément, nie ce qui est établi car tout système établi ronge les racines anthropologiques, biologiques et ontologiques des hommes, des êtres vivants et des choses. A l'Est comme à l'Ouest au temps de la Guerre Froide, pensées et idéologies hégémoniques participaient, et participent toujours sous des oripeaux autres, à cet arasement planétaire. Comme pour Moeller, les livres sur les frères Jünger, sur les fondements de leur pensée, se succèdent à un rythme effréné en Allemagne aujourd'hui, démontrant, notamment, qu'ils ont été des précurseurs de la décélération (Entschleunigung) nécessaire de nos rythmes de vie. Une pensée qui, sous tous ses aspects, n'a pas pris une ride. 

 

La renaissance de la jeunesse allemande est un phénomène important de l'époque de la "révolution conservatrice". Pouvez-vous revenir sur la spécificité des Wandervögel et des ligues de jeunesse?

 

tusk.gifL'année 1896 est cruciale: Moeller arrive à Berlin et amorce sa quête dans la bohème littéraire de la capitale prussienne; Karl Fischer fonde le mouvement des lycéens randonneurs, le Wandervogel, qui cherche à arracher la jeunesse aux affres d'une urbanisation effrénée; Eugen Diederichs fonde à Iéna sa maison d'édition qui véhiculera les thèmes d'un socialisme organique et enraciné, d'une religion chrétienne adaptée aux terroirs germaniques, d'une esthétique proche des pré-raphaëlites anglais et de l'art nouveau (Jugendstil), etc. Tous cherchent à asseoir une société alternative basée sur des idéaux organiques et vivants plutôt que mécaniques et figés. Après le départ de Fischer pour les armées dans la garnison allemande de Tsing-Tao en Chine, le mouvement se structure, passe de la joyeuse anarchie contestatrice à un anti-conformisme intellectuellement bien charpenté, qui jettera les bases d'une pensée écologique profonde (avec le philosophe Ludwig Klages), d'une pédagogie avant-gardiste dans le sillage de la tradition lancée, fin du 18ème, par le Suisse Pestalozzi. Laminé par la première guerre mondiale, le mouvement de jeunesse renaît vite de ses cendres tout en se politisant davantage sous le signe du nationalisme révolutionnaire qui l'opposera, à partir de 1933, à la NSDAP qui cherchait à contrôler à son profit exclusif l'ensemble des ligues. Les mouvements des Nerother et du "dj.1.11" de Tusk (alias Eberhard Koebel) sont de loin les plus originaux, ceux qui auront organisé les raids les plus exotiques et les plus audacieux (Andes, Nouvelle-Zemble, Laponie, etc.).

 

Courant aux racines anciennes, le filon "folciste" (= völkisch) est une nébuleuse de groupes et d'organisations aux frontières de la religion, de l'ésotérisme et du politique. Comment expliquer la vivacité de cette conception du monde?

 

Il a cependant été peu cartographié, même en Allemagne, a fortiori dans l'espace linguistique francophone. Il faudra s'atteler à une telle cartographie car effectivement les manifestations de ce filon sont multiples, partant parfois de la pure bouffonnerie passéiste. Disons, pour faire simple, que ce courant vise à faire du peuple rural allemand le modèle d'une anthropologie politique, comme les Germains de Tacite et des renaissancistes italiens ou comme le moujik des slavophiles. Il peut être approfondissement de l'identité allemande ou repli sur soi, à la façon des Mennonites protestants. Hitler s'en moquait dans Mein Kampf, brocardait les manies d'Himmler qui, parmi les dignitaires du futur "Troisième Reich", était le plus sensible à ce filon. Aujourd'hui les nouveaux "jeunes conservateurs" allemands s'en moquent au nom d'idéaux étatistes ou schmittiens. Disons que le filon survit officiellement dans toute l'Europe avec l'engouement, fort intéressant au demeurant, pour les archéosites consacrés aux périodes pré-romaines, celtiques ou proto-historiques. C'était là des projets des pré-folcistes d'avant 1914, de Himmler et des archéologues SS et… sont aujourd'hui des projets proposés par les syndicats d'initiative!

 

L'émergence du national-socialisme sera un bouleversement sans précédent pour l'Allemagne. Quels furent les rapports de la révolution conservatrice avec ce phénomène sans précédent?

 

Il n'y a pas de rapport direct: la révolution conservatrice étant une nébuleuse de penseurs peu politisés, au sens où peu d’entre eux étaient encartés dans un parti. Généralement, les pères fondateurs ou les personnalités marquantes, mises en exergue par Mohler, dans sa thèse de doctorat sur la révolution conservatrice, n'adhèreront pas à la NSDAP (contrairement à Heidegger), sauf de très rares exceptions. Les gros bataillons de transfuges viennent plutôt des autres partis, surtout des sociaux-démocrates et, dans une moindre mesure, des démocrates-chrétiens du Zentrum. L'acceptation de la forme-parti, expression de l'ère des masses, est à mon sens déterminante pour une adhésion à la NSDAP, dès que celle-ci monte ou prend le pouvoir. Un Ernst Jünger, qui abominait la forme-parti, n'adhère pas, fidèle à son principe de jeunesse: les coups de force sont plus propres, comme ceux que préparait le Capitaine Ehrhardt, à qui il demeurera fidèle quand celui-ci sera poursuivi par la Gestapo dans les années 30. De même, le traditionaliste Edgar Julius Jung, hostile aux partis de la République de Weimar, demeure hostile à la NSDAP, alors qu'il a mené des actions musclées en 1923 contre les séparatistes rhénans quand les Français cherchaient à détacher les provinces occidentales du Reich. Seuls certains (mais pas tous!) théoriciens, économistes et sociologues du "Tat-Kreis", aux vues plus pragmatiques, passeront cum grano salis au service du nouvel Etat.

 

konservative.jpgLa "nouvelle droite" européenne, dans sa diversité, est-elle l'incarnation de la postérité de la révolution conservatrice?

 

Il faut éviter les anachronismes. Nous vivons depuis les années 50 dans un monde fondamentalement différent de celui que nous avions entre 1880 et 1945. Armin Mohler exhume, début des années 50, les idées oubliées de la "révolution conservatrice" lato sensu, dans une Allemagne fédérale mutilée qui raisonne en termes de technocratie, seule idéologie pragmatique apte à assurer la marche en avant vers le "miracle économique". Il effectue ce travail d'encyclopédiste avec l'accord d'Ernst Jünger. Mais Mohler veut réactiver les idéaux nationaux-révolutionnaires du Jünger des années 20 en les maquillant en surface. Cette volonté provoque une rupture (provisoire) entre les deux hommes. En France, Giorgio Locchi, qui connaît Mohler, suggère à la rédaction de Nouvelle école un résumé succinct et pertinent de la fameuse thèse sur la révolution conservatrice. Il paraîtra dans le n°23 de la revue. En Italie, avant son décès prématuré en 1973, Adriano Romualdi initie le public de la droite radicale italienne aux thèmes majeurs de la révolution conservatrice allemande, lesquels, de toutes les façons, sont déjà traités abondamment par les universitaires de la péninsule. Alain de Benoist publie un résumé du livre de Schwierskott (cf. supra) dans le n°34 de Nouvelle école, grâce aux talents de traducteur d'un embastillé de la République. Nouvelle école publiera ensuite deux numéros, sur Jünger et sur Spengler, sans qu'on ne puisse parler d'un travail systématique d'exploration, les collaborateurs germanophones de la revue étant très rares ou rapidement évincés, comme Locchi ou moi-même. Les éditions Pardès lanceront une collection d'ouvrages, malheureusement peu vendus, qui ont failli faire crouler la maison, car aucun travail systématique fait de monographies ou d'essais didactiques n'a préparé le lecteur français, et surtout le militant politique, à bien réceptionner ces thématiques d'un âge héroïque européen, hélas bien révolu. Les thèmes de la révolution conservatrice allemande, en France comme en Italie ou en Espagne, sont surtout approfondis par des universitaires non marqués politiquement ou métapolitiquement, comme Julien Hervier, Gilbert Merlio, etc.

 

(fait à Forest-Flotzenberg, juillet 2014).   

 

 

Cet entretien a été accordé à Monika Berchvok (Rivarol) suite à la parution de l'ouvrage

 

"La Révolution conservatrice allemande - Biographie de ses principaux acteurs et textes choisis"

 

(éditions du Lore).

 

L'ouvrage est disponible sur le site des éditions du Lore : Editions du Lore

 

* * *

 

revolutionconservatriceallems.jpg

 

Table des matières

 


Les leçons de la « Révolution Conservatrice »

 


La « Révolution Conservatrice » en Allemagne (1918-1932)

 


Le mouvement métapolitique d’Engelbert Pernerstorfer à Vienne
à la fin du XIXe siècle, précurseur de la « Révolution Conservatrice »

 


Munich ou Athènes-sur-l’Isar : ville de culture et matrice
d’idées conservatrices-révolutionnaires

 


Les thèmes de la géopolitique et de l’espace russe
dans la vie culturelle berlinoise de 1918 à 1945
Karl Haushofer, Oskar von Niedermayer & Otto Hoetzsch

 


L’impact de Nietzsche dans les milieux politiques de gauche et de droite

 


Les matrices préhistoriques des civilisations antiques
dans l’oeuvre posthume de Spengler :Atlantis, Kasch et Turan

 


Révolution Conservatrice, forme catholique et « ordo æternus » romain

 


Rudolf Pannwitz : « mort de la terre », imperium Europæum
et conservation créatrice

 


Sur l’entourage et l’impact d’Arthur Moeller van den Bruck

 


Le visionnaire Alfred Schuler (1865-1923),
inspirateur du Cercle de Stefan George

 


Décision et destin soldatique durant la Première Guerre mondiale :
le cas Schauwecker

 


Annulation magique de la crise et « méthode physiognomique »
chez Ernst Jünger

 


Eugen Diederichs et le Cercle « Sera »

 


Boehm, Max Hildebert 1891-1968

 


Introduction à l’oeuvre de Ludwig Ferdinand Clauss (1892-1974)

 


Jakob Wilhelm Hauer (1881-1962) :
le philosophe de la rénovation religieuse

 


Edgar Julius Jung (1894-1934)

 


Friedrich-Georg Jünger (1898-1977)

 


Erwin Guido Kolbenheyer (1878-1962)

 


Alfred Schuler (1865-1923)

 


Christoph Steding (1903-1938)

 


Herman Wirth (1885-1981)

 

 

lundi, 28 juillet 2014

DE PIE SOBRE LAS RUINAS

DE PIE SOBRE LAS RUINAS

de Juan Pablo Vítali

 

De Pie Sobre las Ruinas
 

POR
 
JUAN PABLO VÍTALI
 
 
Diseño: Fernando Lutz
Maquetación y correciones: Manuel Q.
Colección: Minnesänger
Papel blanco 90gr.
Páginas: 152
Tamaño: 21 x 15 cm
Edición en rústica (cosido) con solapas de 8 cm
P.V.P.: 15 €
(Gastos de envío no incluidos)
 
ISBN: 978-84-940846-8-3 
 
 
Sabadell-CAM:
 
0081 3176 22 0006048819
 
 
 
 “Los poetas no están para interpretar poderes circunstanciales ni superficiales ideologías. Ellos expresan lo sagrado de los mundos auténticos e irrumpen como un rayo para alumbrar fugazmente la edad oscura. El poeta no es un dios, pero suele hablar por los dioses…..”
 
“El hombre moderno se ha colocado a sí mismo fuera de toda comprensión poética. Esa es acaso, la mejor definición de la edad oscura...”
 
“Lo poético no reside en el verso ni en la rima, sino en la tensión espiritual y épica del texto, en la sucesión simbólica que crece y se eleva hacia el objetivo, como la flecha de un arquero zen...”
 
“Los símbolos poéticos convocan a la percepción del hombre lo que está más allá de la percepción material. La poesía es la voluntad de plasmar un lenguaje simbólico no como la excepción, sino como la regla de un Orden Nuevo…..”
 
“La poesía es un mundo de dioses, que tiene por naturaleza la eternidad de los ciclos, el eterno retorno. Poeta y guerrero abren ciertas puertas a riesgo de sus vidas, para que otros pasen por ellas hacia la eternidad. Tal es su trágico destino…...”
 
 
Juan Pablo Vítali

samedi, 26 juillet 2014

Teoría del Mundo Cúbico

Teoría del Mundo Cúbico  

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Diálogo sobre la Teoría del Mundo Cúbico.- EMInves ha publicado una recopilación de artículos, corregidos y aumentados, acompañados de una conclusión, titulada Teoría del Mundo Cúbico. El libro ha aparecido precisamente la misma semana en la que menos de la mitad del electorado acudía a las urnas para elegir sus representantes en Europa y quizás sea este hecho por el que convenga empezar el diálogo con su autor, Ernesto Milá:

– Nuestro pueblo no parece ha estado muy interesado por las elecciones europeas… ¿Cómo sitúan en su libro a la Unión Europea?

– Es simple: la UE podía haberlo sido todo y, sin embargo, ha optado por no ser nada. La UE podía haberse constituido como una de las “patas” de un mundo multipolar, una de las zonas con mejor nivel de vida y bienestar de las poblaciones. Y, sin embargo, ha preferido ser una pieza más de un mundo globalizado y, como tal, una víctima más de esa odiosa concepción económico–política que aspira a homogeneizar el mundo en función de los intereses de la economía financiera y especulativa.

– Así pues, no hay futuro para Europa dentro de la globalización…

– Exacto, desde hace 25 años, Europa viene siendo víctima de un doble fenómeno: de un lado la deslocalización industrial en virtud de la cual, las plantas productoras de manufacturas tienden a abandonar territorio europeo y a trasladarse a zonas del planeta con menos coberturas sociales y, especialmente, salarios más bajos; de otro lado, la inmigración masiva traslada masas ingentes del “tercer mundo” hacia Europa con la finalidad de aumentar la fuerza de trabajo a disposición, logrando así tirar a la baja de los salarios. Ambos procesos –deslocalización industrial e inmigración masiva– tienden a rentabilizar el rendimiento del capital: se produce más barato fuera de Europa y lo que no hay más remedio que se fabrique en Europa, cuesta menos gracias a la inmigración masiva. Eufemísticamente, a este proceso, se le llama “ganar competitividad” y registra en su nómina a una ínfima minoría de beneficiarios y a una gran masa de damnificados. Por eso es rechazable.

– Hablando de “modelos”, en la introducción dices que tu Teoría del Mundo Cúbico es un modelo de interpretación de la modernidad, ¿puedes ampliarnos esta idea?

– Lo esencial de toda teoría política es interpretar el mundo en función de un esquema propio que ayude a explicar la génesis de la coyuntura histórica que se vive y cuál será su evolución futura. Esto es hasta tal punto necesario que, sin esto, puede decirse que ninguna doctrina política, ninguna concepción del mundo, logrará definir los mecanismos estratégicos para modificar aquellos aspectos de la realidad que le resulten rechazables o discordantes. Para que un modelo de interpretación de la realidad sea eficiente, es preciso que integre los aspectos esenciales del fenómeno que analiza. Los modelos geométricos son particularmente interesantes por lo que tienen de “visual”. De entre ellos, el cubo es, sin duda, el que mejor se adapta a la globalización y, por tanto, es el que hemos utilizado para nuestro análisis.

– Así pues, si no se comprende bien lo que es la globalización, ¿más vale no intentar aventuras políticas?

– Exactamente. Cuando emprendes un viaje, una aventura, debes llevar contigo un mapa. El mapa es, en definitiva, el modelo de interpretación que te llevará del lugar en el que te encuentras a aquel otro al que quieres llegar. Nadie sensato se atrevería a iniciar un viaje sin disponer de un plano susceptible de indicarle en cada momento dónde se encuentra y si va por la buena o por la mala dirección. Hoy, el factor dominante de nuestra época es el mundialismo y la globalización; el primero sería de naturaleza ideológica y en el segundo destaca su vertiente económica, especialmente. ¿Qué podríamos proponer a la sociedad si ignorásemos lo que es la globalización? Incluso Cristóbal Colón tenía una idea clara de a dónde quería ir; para él, su modelo de interpretación era la esfera; sabía pues que si partía de una orilla del mar, necesariamente, en algún lugar, llegaría a otra orilla. Desconocer lo que es la globalización y sus procesos supone no asentar la acción política sobre bases falsas y, por supuesto, una imposibilidad para elegir una estrategia de rectificación.

– ¿Qué pretendes transmitir a través de estas páginas?

– En primer lugar la sensación de que la globalización es el factor esencial de nuestro tiempo. Luego, negar cualquier virtud al sistema mundial globalizado, acaso, el peor de todos los sistemas posibles y, desde luego, la última consecuencia del capitalismo que inició su ascenso en Europa a partir del siglo XVII. Tras el capitalismo industrial, tras el capitalismo multinacional, no podía existir una fase posterior que no fuera especulativa y financiera a escala planetaria. Cuando George Soros o cualquier otro de los “señores del dinero” vierten alabanzas sobre la globalización, lo hacen porque forman parte de una ínfima minoría de beneficiarios que precisan de un solo mercado mundial para enriquecerse segundo a segundo, al margen de que la inmensa mayoría del planeta, también segundo a segundo, se vaya empobreciendo simétricamente. En la globalización hay “beneficiarios” y “damnificados”, sus intereses con incompatibles. Finalmente, quería llamar la atención sobre la rapidez de los procesos históricos que han ocurrido desde la Caída del Muro de Berlín. Lejos de haber llegado el tiempo el “fin de la historia”, lo que nos encontramos es con una “aceleración de la historia” en la que e están quemando etapas a velocidad de vértigo. La globalización que emerge a partir de 1989, en apenas un cuarto de siglo, ha entrado en crisis. En 2007, la crisis de las suprime inauguró la serie de crisis en cadena que recorren el planeta desde entonces, crisis inmobiliarias, crisis financieras, crisis bancarias, crisis de deuda, crisis de paro, etc, etc. En cada una de estas crisis, da la sensación de que el sistema mundial se va resquebrajando, pero que se niega a rectificar las posiciones extremas hacia las que camina cada vez de manera más vertiginosa. Con apenas 25 años, la globalización está hoy en crisis permanente. Así pues, lo que pretendo transmitir es por qué no hay salida dentro de la globalización.

– ¿Y por qué no hay salida…?

– La explicación se encuentra precisamente en el modelo interpretativo que propongo: está formado por un cubo de seis caras, opuestas dos a dos; así por ejemplo, tenemos a los beneficiarios de la globalización en la cara superior y a los damnificados por la globalización en la cara inferior; a los actores geopolíticos tradicionales a un lado y a los actores geopolíticos emergentes de otro; al progreso científico que encuentra su oposición en la neodelincuencia que ha aparecido por todas partes. Así pues tenemos un cubo con seis caras, doce aristas en las que confluyen caras contiguas y ocho vértices a donde van a parar tres caras en cada uno. Así pues, del análisis de cada una de estas caras y de sus contradicciones entre sí, de las aristas, que nos indicarán las posibilidades de convivencia o repulsión entre aspectos contiguos y de los vértices que nos dirá si allí se generan fuerzas de atracción o repulsión que mantengan la cohesión del conjunto o tiendan a disgregarlo respectivamente, aparece como conclusión el que las fuerzas centrípetas que indican posibilidades de estallido de la globalización se manifiestan en todos los vértices del cubo, así como las fricciones en las aristas, y hacen, teóricamente imposible, el que pueda sobrevivir durante mucho tiempo la actual estructura del poder mundial globalizado.

– ¿Quiénes son los “amos del mundo”? ¿Los “señores del dinero”…?

– En primer lugar es preciso desembarazarse de teorías conspiranoicas. Si el mundo estuviera dirigido por una “logia secreta” o por unos “sabios de Sión”, al menos sabríamos hacia donde nos pretenden llevar y existiría una “inteligencia secreta”, un “plan preestablecido”. Lo más terrible es que ni siquiera existe eso. El capitalismo financiero y especulador ha dado vida a un sistema que ya es controlado por ninguna persona, ni por ningún colectivo, ni institución. Simplemente, la evolución del capitalismo en su actual fase de desarrollo está completamente fuera de control de cualquier inteligencia humana. De ahí que en nuestro modelo interpretativo, la cara superior del cubo –la que representa a los beneficiarios de la globalización– no sea plana sino que tenga la forma de un tronco de pirámide. En el nivel superior de esta estructura piramidal truncada se encuentran las grandes acumulaciones de capital, lo que solemos llamar “los señores del dinero”… pero no constituyen ni un “sanedrín secreto”, ni siquiera pueden orientar completamente los procesos de la economía mundial. Simplemente, insisto, la economía se ha convertido en un caballo desbocado, que escapa a cualquier control…

– Entonces… ¿quién dirige el mundo?

– … efectivamente, esta es la pregunta que faltaba. En mi modelo, esta pirámide truncada, está coronada por una pieza homogénea que está por encima de todo el conjunto. En los obeliscos antiguos esta pieza era dorada o, simplemente, hecha de oro, y se conocía como “pyramidion”. En la globalización ese “pyramidion” son los valores de los que se nutre el neocapitalismo: afán de lucro, búsqueda insensata del mayor beneficio especulativo, etc, en total veinte principios doctrinales que enuncio en el último capítulo de la obra y que constituyen lo que podemos considerar como “la religión de los señores del dinero”. Esos “principios” son los que verdaderamente “dirigen la globalización”. Los “señores del dinero” no son más que sus “fieles devotos”, pero no tienen ningún control sobre los dogmas de su religión.

¿Hay alternativa a la globalización?

– Sí, claro, ante: la llamada “economía de los grandes espacios”. Reconocer que el mundo es demasiado diverso y que un sistema mundial globalizado es completamente imposible. Reconocer que solamente espacios económicos más o menos homogéneos, con similares PIB, con similar cultura, sin abismos ni brechas antropológicas, pueden constituir “unidades económicas” y que, cada uno de estos espacios, debe estar protegido ante otros en donde existan condiciones diferentes de producción, por barreras arancelarias. Y, por supuesto, que el capital financiero debe estar en primer lugar ligado a una nación y en segundo lugar tributar como actividad parasitaria y no productiva. La migración constante del capital financiero en busca siempre de mayores beneficios es lo que genera, a causa de su movilidad, inestabilidad internacional. Hace falta poner barreras para sus migraciones y disminuir su impacto, no sólo en la economía mundial, sino también en la economía de las naciones. Los Estados deben desincentivar las migraciones del capital especulativo y favorecer la inversión productiva, industrial y científica.

¿Es posible vencer a la globalización?

–  La globalización tiene dos grandes enemigos: en primer lugar, los Estados–Nación que disponen todavía de un arsenal legislativo, institucional y orgánico para defender la independencia y la soberanía nacionales de cualquier asalto, incluido el de los poderes económicos oligárquicos y apátridas; se entiende, que una de las consignas sagradas del neoliberalismo sea “más mercado, menos Estado”, que garantiza que los intereses económicos de los propietarios del capital se impongan con facilidad sobre los derechos de las poblaciones que deberían estar defendidos y protegidos por el Estado, en tanto que encarnación jurídica de la sociedad. El otro, gran enemigo de la globalización es cualquier sistema de “identidades” que desdicen el universalismo que se propone desde los laboratorios ideológicos de la globalización (la UNESCO, ante todo) y son antagónicos con los procesos de homogeneización cultural y antropológica que acompañan a la globalización económica. Así pues está claro: para vencer a la globalización es preciso reivindicar la dignidad superior del Estado (y para ello hace falta crear una nueva clase política digna de gestionarlo) e incluso recuperar la idea de Estado como expresión jurídica de la sociedad, es decir, de todos (con todo lo que ello implica) y, por otra parte, es preciso reafirmar las identidades nacionales, étnicas, regionales. Allí donde haya Estado e Identidad, allí no hay lugar para la globalización.

Datos técnicos:

Tamaño: 15 x 23 cm

Páginas: 258

Pvp: 20,00 euros

Abundante ilustrado con gráficos

pedidos: eminves@gmail.com

vendredi, 25 juillet 2014

R. Roudier: lettre ouverte au président

Le nouveau livre de Richard Roudier sur le découpage anti-identitaire de la France

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«Monsieur le Président, un gouvernement doit toujours avoir une méthode visible à chacun et celle-ci ne doit jamais paraître de son invention, sinon…

Sinon, il laissera infailliblement la place aux soupçons d’arbitraire ou d’arrangements louches. Ainsi, tout découpage territorial sera forcément suspect s’il n’obéit pas à une méthode vérifiable par tous, y compris jusqu’aux enfants des classes primaires… L’évidence est la vertu d’un découpage territorial ; l’obscurité est son crime, ne le savez-vous pas ?»

Contre la région découpée par François Hollande au mépris de l’Histoire et de la Géographie, Richard Roudier propose un découpage identitaire selon les anciennes aires linguistiques mais corrigé par des aspects fonctionnels…

Richard Roudier – Lettre Ouverte au Président à propos de la réforme des régions, réponse au bazar anti-identitaire – 12€+ 3€ de frais de port – 125 pages

Pour le commander, cliquez ici

jeudi, 24 juillet 2014

F. Duprat et le nationalisme révolutionnaire

vendredi, 18 juillet 2014

“Ramiro Ledesma a contraluz”

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Novedad editorial:

“Ramiro Ledesma a contraluz”.

Entrevista con el autor, Ernesto Milá.

Otra forma de ver la vida y la obra de Ramiro Ledesma. Entrevista con Ernesto Milá autor de Ramiro Ledesma a contraluz, publicado por eminves

¿De dónde salió la idea de publicar esta obra?

Este libro es una refundición de cinco artículos que publiqué en la Revista de Historia del Fascismo entre 2011 y 2013 sobre la figura de Ramiro Ledesma, su vida y su obra, a la que le hemos añadido una conclusión que da coherencia a estos ensayos. La idea surgió a la vista de los errores de interpretación sobre este líder político y doctrinario que aparecieron a partir de 1979 y que lo presentaban de manera exótica, poco realista y sin muchos contactos con el Ramiro Ledesma real. En este caso, como en muchos otros, los “devotos” son mucho más peligrosos que los enemigos. En efecto, los “devotos” no se detienen a la hora de deformar en beneficio propio la obra de su icono. En cualquier caso, el estudio sobre Ledesma era una parte de un estudio más amplio que nos habíamos propuesto realizar desde el número 1 de la Revista de Historia del Fascismo destinado a revisar la trayectoria de este sector político en España.

¿Así pues hay que hablar de un “proceso de revisión” en la historia del “fascismo español”?

En efecto, se suele pensar que solamente existió una rama “fascista” en España. No fue así. Empecemos por decir que el fascismo puede entenderse de manera estricta como un movimiento que apareció en Italia después de la Primera Guerra Mundial dotado de determinadas características o bien, de forma genérica como el conjunto de movimiento aparecidos en el período de las “entre guerras”, un poco por todo el mundo y que tenían siete rasgos propios: 1) nacionalismo, 2) antiparlamentarismo, 3) antimarxismo, 4) corporativismo, 5) estilo militar, 6) cesarismo y 7) características propias vinculadas a la nación sobre la que irrumpió. En este sentido, todas estas características pueden aplicarse en España, tanto a las JONS, como a Falange Española, como a Renovación Española y a varios pequeños grupos formados en torno a personalidades notables como Giménez Caballero. Creo que, en sentido genérico es hora de revisar la historia del fascismo español, resituarlo en su tiempo y explicar porqué fue una oportunidad frustrada durante la II República, después de la guerra civil y en la transición.

¿Cuáles han sido las principales deformaciones sobre la obra de Ramiro?

En primer lugar se ha visto en Ledesma a un revolucionario “furibundo”, una especie de fanático incendiario que agitaba las teas desde las barricadas anticapitalistas. Nada más ajeno a la realidad. Ledesma es un revolucionario solamente porque plantea los valores, las ideas y las vías para invertir la decadencia histórica de España. Otros han querido ver en él a un “nacional-bolchevique” o a un “europeísta”, cosas que nunca fue ni por asomo. Se ha dado importancia a un antisemitismo del que nunca hizo gala. Se ha dicho de él que era un “fascista”, cuando él consideraba a este término como específicamente aplicable a Italia y él se definió siempre como “nacional-sindicalista”. Se le ha presentado como un hombre de izquierdas, algo que despreciaba profundamente. Y se ha dicho, finalmente, que era ateo o, simplemente, que “murió donde quiso”… en realidad, murió tras haber comulgado clandestinamente en la cárcel y siendo fusilado en una de las sacas habituales de la época junto a otros miembros de partidos de extrema-derecha. También se ha falseado sus opiniones sobre la derecha…

¿Así pues no estaba contra la derecha?

Sí lo estaba. La crítica que realiza a Gil Robles, por ejemplo, es implacable. Pero hay que recordar que Gil Robles era una especie de democracia-cristiana de derechas de la época y que existieron otras formas de derecha en la II República: los carlistas (a los que jamás criticó), los alfonsinos (con los que mantuvo amistad desde los primeros tiempos de La Conquista del Estado y que le ayudaron en varias ocasiones), la revista Acción Española (con la que colaboró y con cuyo fundador, Ramiro de Maeztu mantuvo una amistad y un debate que llegó a momentos antes de su asesinato), con Calvo Sotelo, etc. Ledesma solamente ataca despiadadamente, es cierto, a la CEDA y a Gil Robles, no al resto de componentes de la “derecha de la derecha”. El desprecio que nutre hacia el doctor Albiñana es relativo y se basa en que su espíritu matemático y filosófico chocaba con la simplicidad de postulados del Partido Nacionalista Español, con uno de cuyos miembros, Delgado Barreto, colaboró en la iniciativa de El Fascio.

Aludes a la estrategia política ideada por Ramiro Ledesma ¿a qué te refieres con ello?

10.jpgLedesma fue un doctrinario, pero también un hombre de acción. Era consciente de que meditar sobre las ideas solo es admisible si se tiene el valor de llevarlas a la práctica. Eso implica elegir una estrategia, unas tácticas, unos objetivos políticos, un criterio organizativo y formar una clase política dirigente. Se ha aludido bastante al Ramiro Ledesma doctrinario, pero nada en absoluto al estratega político. Y a partir de 1933 tenía una estrategia muy clara: la formación de un “gran partido fascista español” que agrupara a distintas ramas dispersas hasta entonces y a distintos líderes, necesarios todos ellos para alcanzar la masa crítica suficiente para derrocar a la frustrada república y construir un Estado Nacional Sindicalista. En ese sentido, el camino seguido por Ledesma es la estrategia de construcción del partido sumando distintas fuerzas ya existentes y dispersas hasta ese momento, algunas de las cuales incluso en el mundo anarco-sindicalista. Si Ledesma participó en la experiencia de El Fascio fue precisamente por eso, para favorecer una iniciativa unitaria, y si a última hora lanzó Nuestra Revolución fue para crear un medio “aceptable” para que sectores del anarco-sindicalismo asumieran los mismos ideales por los que estaba trabajando Falange Española.´

¿Ramiro y José Antonio compartían idénticos puntos de vista?

La evolución en el pensamiento de José Antonio fue rápida y sorprendente y de ella dimos cuenta en nuestro estudio titulado José Antonio y los no-conformistas. La evolución en Ledesma fue menos drástica. Simplemente, fiel a su proyecto de construcción de un gran partido fascista en España, tras colaborar en El Fascio, ingresó en Falange Española. Se dieron errores de conducción política en aquellos primeros pasos de FE y, para colmo, aparecieron rivalidades entre los dos líderes, fomentadas por personajes de poco valor más preocupados por sembrar cizaña que por sacar adelante el movimiento. Ledesma se escindió del partido y estuvo separado de José Antonio durante algo más de un año. Especialmente las primeras semanas posteriores a la escisión fueron de una dureza inusitada que se expresó a través de La Patria Libre por parte de Ledesma y de los primeros números de Arriba por parte de José Antonio. Dos meses después los ataques mutuos se atenuaron y luego desaparecieron, gracias al esfuerzo de los varios amigos comunes entre ambos. Ledesma aprovechó para escribir sus dos obras, ¿Fascismo en España? y el Discurso a las Juventudes de España y fue consciente de que había quedado descabalgado de la estrategia que él mismo había contribuido a crear. A partir de entonces, ambos, Ledesma y Primo de Rivera, iniciaron una reaproximación que llevaría al primero a visitar en la cárcel al segundo y a establecer algún tipo de colaboración tardía, en las semanas previas al estallido de la guerra civil, de la que Nuestra Revolución fue el eco.

¿Terminaron reconciliándose?

En mi opinión sí. Hay datos suficientes para pensar en la posibilidad de esa reconciliación. Ambos eran impulsivos, pero al mismo tiempo inteligentes. Se necesitaban el uno al otro. Y lo sabían. Después de la crisis de la escisión en el verano del 35 se inicia la reaproximación que culminará en mayo con la visita de Ramiro a la cárcel y con el posterior lanzamiento de Nuestra Revolución.

En tu libro nos ha llamado la atención el que dediques un capítulo a la novela de juventud de Ledesma, El sello de la muerte ¿a qué se debe?

En primer lugar, hay que decir que se trata de una novela de juventud, poco trabajada, argumentalmente floja especialmente en su segunda parte, pero que aporta datos sobre la psicología de Ledesma en su juventud. De hecho, es el único testimonio sobre las convicciones de Ledesma en su adolescencia y sobre su psicología. Hay que recordar que tras ese período juvenil, Ledesma se dedicó al estudio de la filosofía, conoció a Giménez Caballero quien lo introdujo tanto en las nuevas corrientes que circulaban por Europa en la época y luego se dedicó a la política. Para tener una visión completa de la aventura intelectual y existencial de Ramiro Ledesma era inevitable que aludiéramos con detenimiento a El Sello de la Muerte.

¿Cuál es tu opinión personal sobre Ledesma?

En el libro hay más de 500 citas bibliográficas sobre Ledesma, así que he procurado elaborarlo como tesis mucho más que como opinión personal. No todo el pensamiento político de Ledesma es rescatable en nuestros días (su concepción del sindicalismo, por ejemplo, era el de los años 30 que respondía a las exigencias de lucha contra el capitalismo de aquel momento histórico y que no se parece en nada al actual), era inevitable que en el análisis del capitalismo o del marxismo, Ledesma se refiriera a una época que ya queda muy distante en el tiempo. Pero de Ledesma queda sobre todo su método de análisis de la historia reciente de España en los dos últimos siglos (esa “gran pirámide de fracasos”) que creo mantiene todavía actualidad y vigor, su patriotismo de carácter social y, finalmente, su estilo de hombre de teoría pero también de acción, una síntesis que hoy está casi completamente ausente. Ledesma no fue como algunos nos han dicho que era, pero es una personalidad que vale la pena conocer, forma parte de nuestras raíces históricas y culturales, enseña que sin estrategia las ideas políticas son construcciones en el aire, inaplicables en la realidad. Nos dice mucho sobre el estilo, la austeridad y el temple necesarios en nuestros días.

Ficha de la obra:

Título: Ramiro Ledesma a contraluz.

Subtítulo: Por un comprensión integral de su vida y de su obra

Autor: Ernesto Milá

Editorial: EMInves

Formato: 15 x 23 cm, tripas en papel ahuesado

Portada: cuatricomía, plastificada en mate, con solapas

Número de páginas: 414

Precio: 22,00 euros + 4,00 de gastos de envío

jeudi, 17 juillet 2014

« L'EFFACEMENT DU POLITIQUE » DE PIERRE LE VIGAN

«L'EFFACEMENT DU POLITIQUE» DE PIERRE LE VIGAN

Un livre indispensable de réflexion pour l'été

Michel Lhomme 
Ex: http://metamag.fr 

L’Union européenne traverse une crise grave. Le nier et poursuivre une politique de fuite en avant vers l'Est ou le Sud - « plus d’Europe ! » – ne fait qu'accentuer davantage le rejet de l’Europe mais il y a  pire : la dépolitisation de l'homme européen.

L'Union européenne s’est bâtie contre les Etats. Elle se veut l'amorce de l'Etat universel rêvé par Kant, la concrétisation du cosmopolitisme politique. Nous le rêvions humain et démocratique, il se révèle technocratique et totalitaire. L’attitude du Parlement européen est typique à cet égard. Une étude de la Diète fédérale allemande a établi récemment que 85 % de nos lois et règlements proviennent désormais de Bruxelles, ce qui vide de sens le principe même de subsidiarité et les délibérations de nos Parlements nationaux. Le mode d'être de la politique est la gouvernance à savoir la gestion des « affaires courantes », l'absence de toute autorité. 

 
C'est ce que Pierre Le Vigan appelle « l'effacement du politique », la dépolitisation du monde. Elle est le règne du droit, la dictature du droit, la république des juges au cœur du grand marché. « Toute société a un  droit oral ou écrit », nous rappelle Le Vigan mais « notre société se veut régie par le droit » (p.126). Ce n'est effectivement pas la même chose. Il faut dix ans pour rédiger un règlement ou une directive européenne, dix ans pour la modifier.
 
La directive, résultat de la réflexion des experts vaut alors force de loi. Le peuple, même par ses représentants, n'est jamais consulté. On comprend, par l'analyse, que Pierre Le Vigan brosse du néo-constitutionnalisme contemporain ce sentiment que nous avons de ne plus pouvoir rien faire au quotidien. Ce sentiment d'absence de liberté n'est pas indépendant du processus de marchandisation extrême qui est à l'œuvre. Il en est au contraire sa logique même. On ne nous prive pas de notre liberté individuelle mais de toute liberté collective. Le pouvoir judiciaire est ainsi la nouvelle religion du temps ( p.136 ), les directives et les décrets arbitraires, le mode quotidien de gouvernement. Cela illustre le passage de la démocratie représentative à la démocratie procédurale, analysée aussi par les argentins Alberto Buela et Luis Maria Bandieri. Le droit est vidé, marchandisé, privatisé. Pierre Le Vigan fait la généalogie de ce processus, de Machiavel et Hobbes à Habermas,  et c’est le grand apport de ce livre que de mettre à jour les racines profondes de la dépolitisation de l’Europe.

Chez les économistes, on avancera que la zone euro est en crise, que la monnaie unique est inadaptée à des économies divergentes. On ne fait pas vivre en effet dans la même zone monétaire un marchand de machines-outils ou de voitures de luxe, l’Allemagne, et un marchand d’olives ou un armateur sans pavillon national, la Grèce, sauf à instituer une union de transfert des riches vers les pauvres. Mais Pierre Le Vigan va plus loin et rappelle l'essentiel, l'erreur européenne :  vouloir construire une unité politique par l'économique.

On sait que Jacques Delors ne lira pas Pierre Le Vigan. C'est un hommage. Delors a raillé plusieurs fois le concept, selon lui « bien français », de l' «  Europe puissance ». A deux reprises en Commission des Affaires Etrangères et en Commission des Affaires Européennes, il a martelé l’utopie de l’Europe puissance, ajoutant qu’il n’y aurait jamais de politique étrangère commune. Pourtant, l’Union européenne a été pensée comme un bloc et construite comme tel dans les années 1950/60 pour faire pièce à la Guerre Froide et aux deux blocs, les Etats-Unis et l’U.R.S.S. S'il est illusoire de croire qu’une organisation de vingt-huit, bientôt trente Etats-nations, puisse constituer une force homogène, l'Europe n'existera pas non plus comme un agrégat de nations ou un galimatias d'Etats. De plus, il n'y a pas accord sur l'Europe culturelle ( malgré l'Homère de Dominique Venner ), sur l'Europe religieuse ( malgré la chrétienté de François ), sur l'Europe linguistique ( malgré le mythe indo-européen de Nouvelle Ecole ), sur l'Europe ethnique ( malgré l'homme blanc de Terre et Peuple ). Alors n'y aurait-il pas ou plus de substance européenne ? Mais alors quelle Europe  ? Pierre Le Vigan en appellerait-il à un nouveau monde politique : l’ère des puissances relatives ? 

La mondialisation des échanges dépasse le cadre des organisations régionales et singulièrement celui de l’Union européenne en pleine récession. En matière de politique étrangère, notre destin ne se joue plus sur la Vistule et l’Oder-Neisse, mais en Méditerranée, en Afrique, dans les pays du Levant, en Chine et dans tout le Pacifique. Mais peut-on encore parler d'une hyperpuissance capable d’imposer unilatéralement ses choix au monde ? Les Etats-Unis commencent de plus en plus à coaliser désormais les autres contre lui. A chaque tentative hégémonique correspond une nouvelle coalition qui se constitue et se défait : l’Irak, la Syrie, la Libye, le réchauffement climatique  (Paris sera le siège, au mois de décembre, de la conférence sur le climat ). L’ancien Secrétaire à la Défense américaine, Donald Rumsfeld utilisait une formule juste: selon lui, aujourd'hui, « c’est la mission qui commande la coalition ». Alors, de quelle Europe avons-nous besoin ? De quelle mission ? Il faut poser la question. D'une Europe populaire ? D'une Europe de la puissance ? D'une Europe politique mais de quelle politique, pour quelle politique ? 

Le bon sens cartésien nous guide : l’Union européenne s’est élargie, elle doit s’amaigrir. 80 % des compétences doivent redescendre au niveau des Etats. Il faut réconcilier la souveraineté nationale et la coopération européenne. Si les formes cité, nation, empire sont obsolètes, si l'Etat de  droit se trouve dissous dans le droit et le tout juridique, l'état universel n'en est pas moins impossible parce qu'il contredit la nature politique de l'homme, empêche la dialectique de la reconnaissance et donc la réalisation de l'Histoire. Mais quelle unité politique défendre alors à l'échelon européen ? De fait, la Cour fédérale allemande a fermement rappelé en juin 2010 qu’il n’y avait pas de peuple européen, mais des peuples allemand, français, italien, etc. Et qu’en tout état de cause, pour l’Allemagne, le dernier mot appartenait à la seule Diète fédérale ! Le meilleur moyen, dès lors, est de constituer un Parlement européen à partir des Parlements nationaux – des Commissions aux Affaires européennes – qui siégerait ponctuellement dans une Union européenne fortement recentrée ou d'accepter la suzeraineté de la puissance allemande en Europe (ce qui ne se peut).

Ces mois prochains, la question de l’Union européenne se reposera par l'attitude du Royaume Uni, l'indépendance possible de l'Ecosse, un référendum britannique à venir. La Grande-Bretagne devrait sortir de l'Union européenne mettant alors l'Union Européenne au bord d'une implosion à la soviétique. Depuis des décennies, de Rome à Lisbonne, la petite Europe des Traités a vécu dans la contradiction entre une idéologie fédéraliste sous-jacente et la pratique intergouvernementale. Elle a tenté d'ignorer la confusion antidémocratique de ses institutions par la « gouvernance » oligarchique et un surcroît d’ultralibéralisme. L'Union européenne a nié radicalement la souveraineté populaire. S'agit-il donc de retrouver le nationalisme, l'identité collective de base, le citoyen européen ?
 
Pour Pierre Le Vigan, non, il s'agit de penser une refondation européenne mais sans nationalisme. Mais alors, de quel modèle politique peut éclore la refondation européenne ? De l'idée de confédération, la forme d’une confédération des Etats européens pouvant inclure la Fédération de Russie et la Turquie pour la simple raison que ces deux Etats participent et ont toujours participé à l’équilibre européen. Mais, il s'agit de confédérer par en bas (la généralisation de la démocratie participative au niveau local) et par en-haut, en posant les conditions de la coopération diplomatique des différentes nations européennes. Il est donc bien question de retrouver en interne le vieux principe fédératif (Proudhon ?), le solidarisme (Léon Bourgeois), l'associationnisme (Louis Blanc ?) et en externe, la coopération et le consensus diplomatique sans l’uniformité.
 
Tout reposerait donc sur un principe de subsidiarité bien compris. Comme le souligne à la fin de son ouvrage au style clair, concis et largement référencé, c’est vers l'idée d'Empire, de « confédération des peuples d’Europe » que s'oriente Pierre Le Vigan. Dans la conclusion d'un commentaire judicieux, Bruno Guillard pose les bonnes questions : fédération, empire, confédération, état fédéral ou alliance inter étatique ?... C'est effectivement tout un programme et nous attendons avec impatience l'analyse plus poussée des formes politiques impériales qui éclairerait sa proposition. Pourquoi ? Parce que Pierre Le Vigan est un autodidacte (« personne ne me fascine davantage que les autodidactes » dit Jacques Attali !) de la philosophie et que c'est, comme pour les artistes ou les écrivains, chez eux, qu'on retrouve le plus la créativité des concepts, chère à Deleuze.

On comprend en tout cas entre les lignes pourquoi, par exemple, il n'y aura pas de dissolution en France. C'est que la classe dirigeante française et l'équipe Valls sont les grands prêtres du « nouvel ordre mondial », spécifiquement désignés pour mener au nom de la Liberté, la révolution du Droit destinée à transformer les communautés nationales en un magma humain, une poussière d’hommes dépolitisées dont la seule issue ontologique sera l'immanence, le carpe diem, l'immédiateté épicurienne ou le réalisme-sceptique à la Clément Rosset. À ce titre, les corps désertés du bien commun et de la politique seront voués à n’être plus que des hommes banaux, normaux comme l'aime à le dire si bien François Hollande c'est-à-dire des non-citoyens. Las, ce beau programme qui a en fait énormément progressé depuis deux ans transformera les cours d'Education civique en « moraline », l'autorité en totalitarisme de l'édredon. Sans nuances, le modèle européen entraîne le chaos civil sous le « talon de fer » de Big Brother. Cette déconstruction et remodelage juridique est sans doute l’aspect le plus inquiétant de la grande transformation en cours. Celle pour laquelle nos dirigeants sont mandatés en tant qu’exécutants de missions géographiques sectorielles, État par État. Leur tâche essentielle, celle à laquelle ils ne peuvent ni ne doivent renoncer, vise la fusion en un même espace tricontinental du libre-échange généralisé et de la marchandisation de tous les aspects de la vie. C'est cette mission qui cet été et est en train de se mettre en place dans l'opacité la plus absolue et l'absence de toute contestation à travers le méga traité transatlantique en cours de négociation. 

Rappelons que pour le « Pacte commercial transatlantique » applicable entre l’Union Européenne et les deux Amériques (un traité similaire relie déjà le Canada et les Etats-Unis), le gouvernement de Valls a accepté de signer une clause de secret relative au contenu des négociations, lesquelles se déroulent au niveau de la Commission européenne à l’exclusion des membres du Parlement européen. Ainsi, le gouvernement ira jusqu'au bout de ses réformes en entretenant à sa guise le brouillard démocratique par de fausses concertations parce que sa mission est justement  de dépolitiser la France, d'effacer le politique chez des citoyens à la réputation tellement récalcitrante qu'on rêve outre-Atlantique d'en changer la nature et, à Paris de les remplacer. Nonobstant, ils semblent oublier une réalité essentielle : l'« esprit français » déteint aussi chez ses « invités » fussent-ils sans papiers !

Pierre Le Vigan, L’Effacement du politique / La philosophie politique et la genèse de l’impuissance de l’Europe, préface d’Eric Maulin, éditions La Barque d’Or, 15 € (+ 4 € de frais de port), 164 pages, labarquedor@hotmail.fr

Du même auteur:
Inventaire de la modernité avant liquidation, Avatar éditions 2007.
Le front du cachalot. Carnets de fureur et de jubilation, Dualpha 2009.
La tyrannie de la transparence. Carnets II, L’Aencre 2011.
Le malaise est dans l’homme. Psychopathologie et souffrances psychiques de l’homme moderne, Avatar éditions 2011.
La banlieue contre la ville. Comment la banlieue dévore la ville, La Barque d’Or, 2011.
Ecrire contre la modernité, précédé d’Une étude sur la philosophie des Lumières, La Barque d’Or, 2012.. 

mercredi, 16 juillet 2014

Raymond De Becker, intellectuel réprouvé

 

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Raymond De Becker, intellectuel réprouvé

par Marc Laudelout

Becker_jpg.jpgAlors que Raymond De Becker (1912-1969) vivait misérablement à Paris après la guerre, on l’aurait bien étonné si on lui avait dit qu’il ferait l’objet d’un colloque universitaire dans son pays, une quarantaine d’années après sa mort. Ce sont les actes de ce colloque qui sont édités aujourd’hui. Qui était Raymond De Becker et quel lien (indirect) avec Céline ? Ce journaliste belge, auteur du mémoriel Livre des Vivants et des Morts (1942), dirigea le quotidien Le Soir durant l’Occupation. Raison pour laquelle il fut lourdement condamné à la Libération. En mars 1941, il participa, aux côtés d’Édouard Didier, à la fondation des Éditions de la Toison d’Or derrière lesquelles se trouvait le groupe de presse allemand Mundus qui dépendait du Ministère des Affaires Étrangères allemand. Entre 41 et 44, la Toison d’Or publiaune centaine de titres dont une majorité d’ouvrages de fiction. Les essais historiques et politiques étaient sélectionnés par De Becker, les œuvres de fiction par Édouard et Lucienne Didier. En mai 1944, cette maison d’édition publia, en accord avec Robert Denoël, Guignol’s band, avec cette bande, fort recherchée par les collectionneurs : « Une révolution littéraire » (voir ci-contre). Dans les années 80, un célinien a dépouillé l’intégralité de la presse francophone belge des années d’occupation ¹. Dont le quotidien Le Soir  que De Becker dirigea jusqu’en septembre 1943. Le 29 octobre 1940, Le Soir publie en première page une lettre ouverte, « Céline, vous aviez raison », rédigée par Edmond Nasy, jeune journaliste rexiste bientôt en rupture de ban avec le chef du mouvement. C’est également dans Le Soir que Louis Carette, futur Félicien Marceau de l’Académie française, publia plusieurs chroniques littéraires. Ainsi, le 22 avril 1941, il met en parallèle le succès de Céline avec le rejet de la littérature de type symboliste. Curieusement la sortie des Beaux draps ne donna lieu à aucun compte rendu. Trois ans plus tard, Guignol’s band n’est pas davantage commenté. Pire : en juillet 1944, le journaliste Paul Modave dénonce l’aspect « décadent » de l’œuvre célinienne. À cette période, Raymond De Becker a rompu depuis un an avec la Collaboration, justifiant sa décision par l’incertitude manifestée par Degrelle de s’attacher à défendre une structure étatique belge. Mais De Becker ne fut pas que l’un des chefs de file de la collaboration intellectuelle durant la seconde Occupation allemande en Belgique. C’est tout son itinéraire qui est retracé, en plusieurs contributions distinctes, dans ce passionnant volume : d’abord sa jeunesse catholique (qui le fit côtoyer Henry Bauchau et Hergé) ; puis sa période activiste où il milite pour un régime autoritaire, corporatiste et régionaliste de type médiéval, suivie de son engagement neutraliste, puis collaborationniste ;  son séjour helvétique après sa détention et la découverte de la psychanalyse jungienne ; enfin sa participation à la maison d’édition Planète et sa revue éponyme fondées par Louis Pauwels. Recueil foisonnant qui constitue, comme l’écrivent justement les préfaciers, « une utile porte d’entrée pour aborder des thèmes aussi variés que le corporatisme, le non conformisme, l’européisme, la collaboration, l’épuration, la psychanalyse ou l’ésotérisme. »

 Marc LAUDELOUT

 

Olivier DARD, Étienne DESCHAMPS et Geneviève DUCHENNE (dir.), Raymond De Becker (1912-1969). Itinéraire et facettes d’un intellectuel réprouvé, P.I.E. Peter Lang, coll. « Documents pour l’histoire des francophonies », n° 32, 2013, 409 p. (50,30 €).

Note:

1. Marc Laudelout, « Céline dans la presse belge de l’Occupation (1940-1944) »,  Tout Céline, 5 , À la Sirène[Liège], 1990, pp. 137-149.

mardi, 15 juillet 2014

Ernst Jünger’s The Forest Passage

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A Tribe Among the Trees:
Ernst Jünger’s The Forest Passage

By Jack Donovan

Ex: http://www.counter-currents.com

Ernst Jünger
The Forest Passage [2]
Translated by Thomas Friese
New York: Telos Press, 2013

We all live in deserts.

Urban deserts. Suburban deserts. Even in rural areas it is difficult to escape the commercially refined silicates of mechanized and meaningless modernity that blow over and bury the fossilized remains of dead gods and old ways. The desert — The Nothing [3] — grows and obscures and stifles all.

Describing the terrorized boredom of modern men, Ernst Jünger, quoting Nietzsche, warns: “woe to him in whom deserts hide.”

Jünger was writing in the aftermath of World War II about the chafing of his own individualism against the bureaucratic machine of Nazi Germany, and The Forest Passage makes mention of dictatorships. But, with uncanny foresight, he predicted our Twenty-First Century predicament, from the pointlessness of voting to near-constant surveillance and the neurotic need to know the news numerous times throughout the day. Jünger prophesied our states that make technicians into priests, while paving over institutions, like churches, which facilitate an inner spiritual life that the secular state is unable to control. That which cannot be counted, measured, or taxed cannot be permitted. This unquantifiable grain of existence that survives beyond the reach of the mechanized world is what Jünger identifies as freedom, and woe to him who knows only the desert, “woe to him who carries within not one cell of that primal substance that ensures fertility, again and again.”

Jünger’s forest is a spiritual oasis. It is not in the desert, but within it. The forest is everywhere — in the desert, in the bush, and in the enemy’s’ own backcountry — like an invisible layer of transcendent humanity and creative life energy that is seen only by those who choose to see it.

. . . it is essential to know that every man is immortal and that there is eternal life in him, an unexplored and yet inhabited land, which, though he himself may deny its existence, no timely power can take from him.

He doesn’t reference it directly, but one wonders if the forest is some kind of allusion to the Garden of Eden — some memory of pure, sinless and untainted man living in harmony with nature. Throughout the book, Jünger seems to be equating pure, primal human morality with Christ-like morality — which will seem an obvious error to everyone who is not a Christian, and a natural fact to anyone who is. The forest rebel — one who takes the forest passage — is so morally certain that, “he allows no superior power to dictate the law to him, neither through propaganda nor force.” This is somewhat problematic, because this kind of individualism-at-all-costs makes tribal life impossible, and therefore makes a new, better society impossible. Without hope for a better society and the ability to integrate into it and trust one’s peers, the forest rebel is just raging against the machine, and seems like a mere contrarian or malcontent.

The Christian morality of The Forest Passage is an integral part of it, but Jünger’s conception of it is so amorphous that it often seems Jungian or similar to the work of Joseph Campbell — it’s as if he’s superimposing Christian morality on all myths.

This brings me to my favorite line in the book, which opens up a point of entry for those of us who see a somewhat different forest: “Myth is not prehistory; it is timeless reality, which repeats itself in history.”

If we use the forest as a code for the timeless world of myth that exists in us, and choose to perceive it as being alive in something as cold and dead as shopping mall parking lot or a government building, we can experience life differently.

In a recent interview I did with Paul Waggener from the Wolves of Vinland [4], he said that Germanic mysticism was his life, and that the aim of ritual was to plant a seed that spreads out like the branches of a tree and affects every aspect of one’s life, until everything becomes ritual. One could say that a man who achieves this state of being is living in the forest, despite the desert.

The work of spiritual revolt in the desert, of keeping the forest alive and planting seeds of it in the sidewalk cracks of the mechanized world is what Jünger referred to as “the forest passage.”

In old Iceland, Jünger wrote, “A forest passage followed a banishment; through this action a man declared his will to self-affirmation from his own resources.” A man on the forest passage “‘takes the banishment in stride” and becomes his own warrior, physician, judge and priest.

Jünger warned forest rebels away from the controlled, predictable and pointless forms of rebellion, like voting “no,” and offered that a man scrawling “no” on a wall would have a greater impact on the minds of those around him. Spreading dissenting and destructive ideas and information can have a greater impact than making an official gesture that can be easily tracked, quantified and punished.

One can never know the true motives for the sniping of anonymous online characters today, and it is difficult to gauge their sincerity because they are ultimately accountable only to themselves and can easily change positions or be complete hypocrites. However, it is possible and likely that some are truly sincere and have chosen the forest passage because it allows them to do greater harm to the desert forces. Those who fund the operations of more public figures and organizations are also examples, as they must remain covert to continue to generate the income that they funnel into insurgent operations.

Jünger did understand that change would not come from ideas alone, and that action would also be necessary. In several passages, he predicted the necessity of service-disrupting fourth generation warfare tactics of the type outlined in John Robb’s Brave New War. The forest rebel,

. . . conducts his little war along the railway tracks and supply routes, he threatens bridges, communication lines, and depots. His presence wears on the enemy’s resources, forces them to multiply their posts. The forest rebel takes care of reconnaissance, sabotage, dissemination of information in the population.

However, Jünger wanted to be clear that while the forest rebel does not fight “according to martial law,” he does not fight like a bandit. He wasn’t clear what the difference is between a bandit and a rebel, and distinctions like this seem like little more than moral posturing. The controlled masses will see the actions of any forest rebel the way they see the acts of terrorists and criminals. After all, he saw how fragile our status as non-criminals was and would be, and wrote:

None of us can know today if tomorrow morning we will not be counted as part of a group considered outside the law. In that moment the civilized veneer of life changes, as the state props of well-being disappear and are transformed into omens of destruction. The luxury liner becomes a battleship, or the black jolly roger and the red executioner’s flag are hoisted on it.

This is one of the great strengths of The Forest Passage, and a good reason to read and contemplate it. Any of us could be forced into a position — such as prison — where solitary and spiritual revolt is the only form of revolt left available to us. Understanding the nature of power and the nature of the modern bureaucratic systems means understanding that you will receive no justice from the system, and that you may find yourself completely alone.

The resistance of the forest rebel is absolute: he knows no neutrality, no pardon, no fortress confinement. He does not expect the enemy to listen to arguments, let alone act chivalrously. He knows that the death penalty will not be waived for him. The forest rebel comes to learn a new solitude . . .

Like any prisoner of war who knows he will not be rescued, he is ultimately alone with his honor.

However useful, this focus on solitude and the absolute moral authority of the individual requires some sort of caveat. This kind of alienation and absolute individualism limits human connections and makes human relationships disposable. It is a product of and the way of the desert. It is the way of the inveterate consumer who chooses one identity today and another tomorrow, fearful of the risks associated with true commitment to other people.

The forest passage is a strategy for desperate and fearful times. It is a tool for the prisoner, whether behind bars, or behind a desk typing with a camera over his shoulder and some algorithmic authoritarian tagging and monitoring his keystrokes.

Any vision of a forest worth preserving must include a reconnection not only with myth, but with men. The end must be to find a tribe among the trees, or the forest itself, however magical, will forever be a lonely and fearful place, and it will offer little comfort from the encroaching desert.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/06/ForestPassage.jpg

[2] The Forest Passage: http://www.amazon.com/gp/product/0914386492/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0914386492&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=OFSI2UZ5WKZGALOV

[3] The Nothing: http://www.amren.com/features/2014/05/identity-defies-the-global-marketplace/

[4] In a recent interview I did with Paul Waggener from the Wolves of Vinland: http://www.jack-donovan.com/axis/2014/06/start-the-world-podcast-episode7-the-wolves-of-vinland/

jeudi, 26 juin 2014

L'aveuglement féministe

"Pourfendre la vulgate féministe, c’est, pour l’auteur, noter un premier fait paradoxal : les féministes soutiennent que, dans notre société, le pouvoir est aux mains des hommes, mais c’est pourtant dans tous les lieux de pouvoir, et d’abord dans les média, qu’on ne cesse de célébrer la « libération » des femmes, et d’applaudir à leurs combats futurs. A-t-on jamais vu le maître exhorter ses esclaves à  se révolter contre lui ! Toute femme devrait donc s’interroger : si l’on me caresse dans le sens du poil avec autant d’insistance depuis si longtemps, ne devrais-je pas me méfier ?

Sans préjugés et sans passion, tout en désacralisant quelques idoles, l’auteur montre que le féminisme, loin d’énoncer la vérité sur la condition des femmes, fait preuve en réalité d’un aveuglement à manifestations multiples. Mêlant argumentation précise et ironie acerbe, il analyse ces effets : méconnaissance de la différence des sexes, interprétation imaginaire de l’histoire, image caricaturale du passé, injustice scandaleuse envers les hommes, illusion sur le sens de sa propre action.

À ses yeux, le féminisme pourrait bien constituer une mystification ayant conduit les femmes dans l’impasse. Il est fort possible qu’un jour elles se montrent beaucoup moins convaincues des progrès dont leur condition est censée avoir bénéficié depuis l’essor du mouvement féministe."

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Der vielleicht letzte Nolte

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Der vielleicht letzte Nolte

von Robin Classen

Ex: http://www.blauenarzisse.de 

Mit Ernst Nolte wagt einer der kontroversesten deutschen Historiker des 20. Jahrhunderts einen Rückblick auf sein Leben und Werk.

Der 1923 geborene Historiker und Philosoph gilt als Auslöser des Historikerstreits über die Bedeutung von Holocaust und Nationalsozialismus im Gefüge der (deutschen) Geschichte. Er erreichte internationale Bekanntheit durch sein in viele Sprachen übersetztes Werk Der Faschismus in seiner Epoche.

Ein Buch für bisherige Nolte-​Skeptiker

Rückblick auf mein Denken und Leben heißt das vielleicht letzte Buch des über Neunzigjährigen, in welchem er seine Erfahrungen mit dem Dasein als zeitlebens polarisierender Wissenschaftler niedergeschrieben hat. Wie ein roter Faden durchzieht das Buch das Vorhaben des Autors, seine Positionen, deren Entwicklung und sein Verhalten für den Leser nachvollziehbarer und verständlich zu machen. Man merkt, dass das Buch nicht unbedingt an seine größten Bewunderer, sondern viel eher an neutrale oder skeptische Verfolger seines Werkes gerichtet ist.

Ernst Nolte setzt wenig als bekannt voraus und erspart sich tiefgehende Abhandlungen in der Materie, sondern beschränkt sich auf die grundlegenden, einfachen Gedankengänge und Erlebnisse, die ihm den Impuls zum wissenschaftlichen Studium eines so kontroversen Phänomens wie dem Faschismus gegeben haben.

Parallelen von Nationalsozialismus und Kommunismus

Er beginnt mit einer Beschreibung seiner Kindheit. Er wuchs in bürgerlichen, katholischen Verhältnissen in der Nähe von Witten an der Ruhr auf. Sein Vater ließ durchaus Sympathien für den Kommunismus erkennen und war ein Gegner des Nationalsozialismus. Auf Grund von Berichten über die entwürdigende Behandlung von Priestern in der Sowjetunion schrieb Nolte schon in jungen Jahren eine polemische Schrift gegen den Bolschewismus, die er heute als sehr einfach, in der Stoßrichtung jedoch richtig beschreibt.

Eine einschneidende Erfahrung war für ihn die Deportation einer greisen Jüdin durch die SS, deren Zeuge er selbst wurde und welche ihn zur Erkenntnis brachte, dass auch der Nationalsozialismus in derselben Intensität abzulehnen sei wie der Kommunismus. Diese Erkenntnis war für Noltes spätere Positionen von wesentlicher Bedeutung: Er klassifizierte den Nationalsozialismus und den Kommunismus als sich ähnelnde Widerstandsbewegungen gegen die Moderne, deren Verbrechen in KZ und Gulag sehr wohl vergleichbar seien und bezeichnete den Faschismus als „linke Rechtspartei“.

Prägendstes Lebensereignis war der Historikerstreit

Der Zweite Weltkrieg ging an Nolte mehr oder minder spurenlos vorbei, da er aus gesundheitlichen Gründen und später aufgrund seiner akademischen Stellung nicht zum Wehrdienst herangezogen wurde. Nach dem Krieg prägte den Historiker die Bekanntschaft mit dem Philosophen Heidegger, zu dem er auch freundschaftliche Bande pflegte. Schon bald traf er im Rahmen seiner wissenschaftlichen Karriere an Universitäten auf die 68er, die einen erbitterten Krieg gegen ihn führten.

Nolte gründete mit anderen Wissenschaftlern schließlich den „Bund Freiheit der Wissenschaft“, in dem sie sich gegen geistige Zensur und Gesinnungsterrorismus der Neostalinisten aussprachen. Längst hatte Nolte nicht mehr nur Studenten zum Feind, sondern auch einflussreiche Personen wie den ehemaligen Vorsitzenden des Zentralrats der Juden, Ignatz Bubis, und andere Wissenschaftler wie Adorno. Daraus erwuchs schließlich der Historikerstreit, in welchem sich Nolte zusammen mit einigen weiteren Protagonisten einer schieren Übermacht an 68ern erwehrte, aber letztlich gegen den damaligen Zeitgeist unterlag.

Die geistige Emigration

In den 90ern wurde der Druck auf ihn schließlich so groß, dass er seine mittlerweile aufgebauten internationalen Verbindungen nutzte und geistig nach Italien und Frankreich emigrierte, wo der „deutsche Revisionist“ skurrilerweise auf mehr Resonanz stieß, als in der eigenen Heimat. Auch von einer Reise nach Asien berichtet Nolte mit Wohlwollen. Dort seien in Europa heikle Themen noch völlig normal diskutiert worden.

Schließlich überrascht Nolte mit der Feststellung, sein eigentliches Hauptwerk sei gar nicht Der Faschismus in seiner Epoche (1963), sondern das tiefergehende und weiter gefasste, aber weniger beachtete Buch Historische Existenz. Zwischen Anfang und Ende der Geschichte.

Auch wenn Rückblick auf mein Leben und Denken vornehmlich als Biographie zu verstehen ist, blitzen immer wieder Ansätze aus Noltes Arbeit und Denken hervor und er spart auch nicht mit politisch inkorrekten, konzentrierten Feststellungen. So verweist er auf den herannahenden Volkstod der europäischen Nationen und den Umstand, dass in Deutschland Geschichte per Gesetz festgelegt werde.

Gleichgewicht zwischen Freiheit und Gleichheit finden

Im letzten des in drei Teile unterteilten Werkes mit dem resignierenden Titel „Der Abschwung“ behandelt Nolte dann schließlich die heute besonders einflussreiche dritte Widerstandsbewegung gegen die Moderne in Form des politischen Islams. Der Nachwelt gibt Nolte auf der letzten Seite mit auf den Weg, dass der Universalismus sich zwar durchgesetzt habe, das Ziel aber seien müsse, zwischen Freiheit und Gleichheit ein Gleichgewicht zu finden, anstatt eines der beiden durch die Herrschaft einer totalitären Ideologie absolut zu setzen.

Als Schlusswort, das bezeichnend für das Lebenswerk Noltes ist, eignet sich aber vielmehr eine Feststellung aus einem Aufsatz von ihm, die auf Seite 142 wiedergegeben wird: In Deutschland sei die Wissenschaft zur Partei geworden und das sei der Tiefpunkt in der Geschichte eines Staates, in dem es keine Höhepunkte gegeben habe.

Ernst Nolte: Rückblick auf mein Denken und Leben. 272 Seiten, Lau Verlag 2014. 27,90 Euro.

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mercredi, 25 juin 2014

L’Echelle du monde de Patrick VERLEY

ESSAI SUR L'INDUSTRIALISATION DE L'OCCIDENT - L’Echelle du monde de Patrick VERLEY
ESSAI SUR L'INDUSTRIALISATION DE L'OCCIDENT
 
L’Echelle du monde de Patrick VERLEY
 
par Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

Les plaisirs intellectuels de la société du spectacle sont rares. Il est difficile de lire une œuvre rédigée par un véritable Maître tant les animaux ont envahi le champ culturel. Le livre de Patrick Verley invite à penser avec prudence mais fermeté, à argumenter, à analyser avec finesse des données multiples, et finalement à rendre hommage à ceux qui gardent le cap de l’ancienne tradition érudite. 

Penser le processus d’industrialisation


Penser en Europe est devenu dangereux. Le renouveau de l’inquisition a perdu de réputation l’histoire, désormais lieu de la vérité révélée et donc légale. L’époque qui s’étend du XVIIIème siècle à 1880 - à peu près - connaît ses idéologues bornés malgré que le thème général soit l’étude de l’industrialisation. Si la tyrannie a cessé, laquelle obligeait à penser le développement selon les lois de la science prolétarienne appuyée sur le Goulag, la science occidentale l’a remplacée avantageusement en imposant les analyses du FMI, de la Banque mondiale, de l’OMC. Mais Patrick Verley mène son enquête avec des méthodes éprouvées et nous convainc d’une absence de lois générales et a-temporelles pour expliquer le processus d’industrialisation. 

Un processus d’industrialisation en partie autonome 


Il est impossible de prouver et donc d’accepter l’idée qu’il y aurait des recettes pour se développer. Ce phénomène résulte de certains changements dans les structures traditionnelles, s’appuie sur des marchés nouveaux et accepte divers modèles d’organisation du travail. Il est aussi fondamental de considérer que le marchand a toujours été plus parasitaire que le fabricant, car les marchands veulent un taux de profit très supérieur à celui qui est obtenu par les producteurs. Dès lors, on peut observer la chute d’un pays ou d’un secteur lorsque les rapports de forces politiques évoluent, comme pour les Pays-Bas à la fin du XVIIème siècle et au début du XVIIIème. 


La transformation des transports est un facteur clef du développement. Transporter des personnes et du courrier dans de meilleures conditions a des répercussions sur la consommation de biens et services, sur la mobilité de la main d’œuvre, sur les circuits des marchandises et les types de services qui accompagnent les ventes. L’auteur fait ressortir la spécificité et la valeur intrinsèque des industriels qui ont du se faire leur place, dans un univers composé de banquiers. Même quand des changements produisent des ruptures, leurs effets sociaux nécessitent des années avant d’être significatifs. Un cas bien expliqué est celui de la première ligne régulière, mensuelle, de cargos transatlantiques en 1817. 

Les Etats, acteurs principaux de la lutte pour les débouchés

Les situations française et anglaise sont étudiées en détail et on suit avec intérêt les investigations minutieuses sur les échanges. Les exportations, au XVIIIème siècle, ne représentaient pas une part majeure du Revenu National. La grande affaire de l’Angleterre est l’Inde. Entre la Grande-Bretagne et ses colonies s’établit une immense zone de libre-échange favorable à la vente de produits de bonne qualité. Les rythmes de croissance des industries des deux pays sont comparables, mais la France domine les marchés continentaux, quoique l’Europe orientale soit un espace relativement vide. Un produit comme le coton est connu avec suffisamment de détails pour qu’on puisse savoir quelle fut l’importance de Saint-Domingue pour la France. On prend conscience de la haine anglo-saxonne contre la France, héritage possible de différences religieuses mais surtout en raison de la présence des deux nations sur des marchés similaires. Lorsque l’auteur décrit les pays orientaux, il est important d’être conscient de ce que l’Inde, la Chine et le Japon commenceront à dépendre de la technologie européenne au cours du XIXème siècle uniquement. Au XVIIIème, la passion des européens pour les produits exotiques était telle qu’un certain protectionnisme fut nécessaire avant que la technique crée la différence en leur faveur. Il y a donc bien une évolution spécifique liée à la technique qui n’avait jamais existé avant et ne se renouvèlera pas en Europe, comme l’enseigne le cas de la décadence industrielle des Pays-Bas. 

Le développement est multifactoriel, et le financement est fondamental 


Les marxistes avait mis dans la tête des « intellectuels » l’idée qu’il fallait une accumulation primitive. Pourtant, les travaux recensés laissent apparaître des investissements limités. Le commerce mobilisait beaucoup d’argent, non l’industrie. La Hollande exerça la fonction de centre monétaire européen alors même que son industrie avait été malmenée. Le négociant se préoccupe à la fois de marchandises et d’argent, alors que les initiatives industrielles demandent d’autres motivations. Le commerçant, le financier préexistent à l’industriel et lui survivent, comme on peut s’en rendre compte dans l’Europe actuelle où s’accumulent les friches d’une industrie détruite par les moutons de Panurge de la globalisation. La monnaie-signe, ou monnaie fiduciaire, dont le pouvoir libératoire dépend d’une autorité en laquelle les utilisateurs ont confiance n’apparaît qu’au XXème siècle. Les paiements s’effectuent grâce à des techniques de compensation qui ne différent pas, sur le principe, de ce qui continue à exister aujourd’hui. On est ainsi en mesure de ne pas surestimer le rôle du crédit dans le processus de développement et, par comparaison, on comprend que le poids actuel de la finance n’est qu’un moyen pour piller les populations et les Etats. 

Accepter la contingence


La situation économique ne s’explique pas seulement par ses propres composantes. Certaines interdépendances sont fondamentales, dans des configurations datées. Les relations importantes s’établissent entre le pouvoir politique et le pouvoir industriel. Sans cela, aucune industrialisation n’est possible contre les puissances du moment. Les guerres changent les rapports de puissance et on comprend mieux la raison du fanatisme destructeur fomenté par la finance anglo-saxonne. Pour avoir du succès, il faut savoir rompre les liens d’assujettissement, ce qui fut possible durant l’épopée napoléonienne, par exemple, avec l’auto-blocus du continent européen contre l’Angleterre. De toutes les relations pertinentes, l’auteur rappelle celles qui lient le processus d’industrialisation aux classes moyennes d’une part, et à la répartition des revenus d’autre part. Un enseignement qui a été retiré de la formation des domestiques européens, là où on détruit justement les classes moyennes et où les revenus suivent la voie pyramidale de l’ancienne Egypte. Le développement industriel est fragile, et les mythiques innovateurs-entrepreneurs très rares. Les organisations patronales sont frileuses. L’industrialisation est articulée à la transformation globale de la société. Il existe simultanément l’urbanisation, l’administration, la forme de l’Etat, les « marchés étrangers », tout ceci fonctionne de manière autonome et en relation avec le reste. La réussite a toujours été contingente, temporaire et fragile. L’Echelle du monde de Patrick Verley, un ouvrage à méditer.


L’Echelle du monde, Essai sur l'industrialisation de l'Occident de Patrick VERLEY, Collection Tel (n° 399), Gallimard,952 pages, sous couverture illustrée, 125 x 190 mm, 24€

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dimanche, 22 juin 2014

Wer gegen uns?

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«L’Effacement du politique» de Pierre Le Vigan

«L’Effacement du politique» de Pierre Le Vigan

par Bruno Guillard

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

 

http://la-barque-d-or.l.a.pic.centerblog.net/0ee122e5.jpg

 

Impuissance et inexistence de l’Union européenne

Le livre de Pierre Le Vigan est consacré au nihilisme qui sévit dans l’Union européenne à un tel point que toute référence à une identité autre qu’individuelle y est interdite ; or, comme l’écrit l’auteur, il ne peut y avoir de politique en l’absence d’identité collective. C’est sans doute la raison pour laquelle cette Union, qui se veut la seule patrie des droits de l’homme, est incapable d’avoir quelque politique que ce soit :

« Partons de la situation que nous connaissons, en Europe. Notre continent est sans existence politique, sans volonté, sans défense. Un embryon de gouvernement européen existe, mais en fait, ce sont des équipes de technocrates. Le pouvoir européen n’a pas de légitimité démocratique. Il n’a pas non plus acquis une légitimité par son efficacité. Il a beaucoup réglementé mais n’a guère construit. Il est de plus en plus contesté par les peuples (…) Le pouvoir européen prétend faire de l’économie, mais pas de politique. En conséquence, en politique internationale l’Europe n’existe pas. Elle agit, quand elle agit, en éclaireur de la superpuissance américaine. »

Et il ajoute :

« Elle n’existe pas pour plusieurs raisons. Pour exister, il faut être porteur d’une certaine idée de soi. Or, l’Europe actuelle se veut d’abord universaliste. Sa seule identité serait d’être le réceptacle des identités des autres. »

C’est le politique qui doit trancher

Pour Pierre Le Vigan, il n’y a pas d’essence de la culture européenne :

« Il n’y a pas d’essence de la culture européenne. Il y a certes des traits communs à l’Europe : ce n’est pas une terre où l’islam ne s’est imposé autrement que par la force, lors des conquêtes de l’Empire ottoman, mais c’est aussi une terre où la christianisation ne s’est pas faite sans violence. L’Europe est une terre de grands philosophes, mais qui n’étaient en général d’accord sur rien. Ils n’ont en aucune façon développé une “philosophie européenne”, à moins d’appeler ainsi un champ de bataille intellectuelle. Il y a eu certes des créations littéraires spécifiques à l’Europe, telles celles d’Homère, mais sont-elles d’abord grecques ou d’abord européennes ? C’est là toute la question. N’est-il pas abusif (bien que séduisant) d’en faire l’emblème de l’Europe ?’ »

En effet, s’il est vrai qu’il n’y a pas plus proche d’un peuple européen qu’un autre peuple européen, il n’en reste pas moins vrai qu’il n’y a pas plus de culture européenne que de peuple européen. Les cultures des peuples européens se sont différenciées depuis fort longtemps (au moins depuis l’expansion des peuples indo-européens) mais elles ont conservé un air de famille parce qu’elles se sont influencées mutuellement quoique de manière inégale et partielle ; ce qui fait que les cultures européennes forment un patchwork assez harmonieux malgré l’existence de différences parfois importantes.

« Revenons à la définition de l’Europe par la “culture européenne”, c’est-à-dire à la thèse que les Européens sont tout d’abord des Européens, puis des Croates, des Finlandais, des Ecossais, des Danois, etc. Qu’est-ce qui caractérise cette culture européenne ? Nos “ancêtres” indo-européens ? Mais “indo-européen” désigne un groupe de langues bien plus qu’une race ou un groupe de peuples. Si l’appartenance au rameau (ethnique ou linguistique, qu’importe à ce stade) indo-européen est le critère, alors pourquoi ne pas intégrer à l’Europe Indiens, Sri-lankais (sauf les Tamouls), Afghans, Arméniens, et bien sûr Kurdes et Tziganes (Roms) ? Notons encore que l’un des principaux foyers des langues indo-européennes fut l’Anatolie, dans l’actuelle Turquie, ce qui décidément ne plaide pas pour une Turquie hors d’Europe. On se demande d’ailleurs pourquoi cette origine culturelle commune, puisqu’elle est censée exister et influer, ne produit pas une grande facilité d’intégration des Roms, authentiques indo-européens ? Tandis que nous constaterions d’incessantes difficultés d’intégration avec les Basques ou les Hongrois qui ne sont pas indo-européens ? A moins que ce critère d’indo-européanité n’ait finalement aucun sens actuel, et ne relève du simple plaisir de l’érudition. »

Il n’y a pas non plus d’essence religieuse de l’Europe, car s’il est vrai que le christianisme a marqué profondément la culture européenne, il n’en est pas moins vrai qu’il a éclaté en plusieurs rameaux qui se sont très souvent opposés de manière très violente. De plus, le christianisme n’est plus une caractéristique propre aux Européens parce qu’il a été adopté par de nombreuses populations dans le reste du monde ; il est impossible de le considérer comme étant la base d’une identité européenne et ce, d’autant plus que la déchristianisation progresse très régulièrement sur notre continent.

« Cette religion par définition universelle a essaimé hors d’Europe, sachant au demeurant qu’elle n’est pas née en Europe, et dès lors on ne voit pas très bien comment une culture européenne pourrait se définir principalement par rapport au christianisme devenu largement non européen. »

Existe-t-il une essence géographique de l’Europe qui imposerait l’union de tous les peuples vivant dans le territoire bordé par l’Atlantique, la mer du Nord, l’océan Arctique, l’Oural, le Caucase, les détroits et la Méditerranée ? Si oui, il faut considérer alors qu’une partie de la Turquie est européenne et que la partie de la Russie située au-delà de l’Oural ne l’est pas ; ce qui n’est pas très pertinent.

De même, il est impossible de faire de la démocratie, de l’idéologie des droits de l’homme ou des Lumières des éléments d’une essence européenne, car dans ce cas il faudrait considérer que les Turcs inspirés par la Révolution française, les Australiens et les Africains du Sud qui vivent dans des pays démocratiques sont aussi des Européens.

Pierre Le Vigan conclut très justement en disant que l’Europe ne peut être qu’une construction politique alors que la création de la CEE, puis celle de l’UE, ont été conçues dès l’origine comme une sortie du politique :

« On a en quelque sorte voulu faire l’Europe non seulement pour sortir des guerres intra-européennes (et on n’y est même pas arrivé – voir les Balkans) mais pour sortir du politique. On constate au contraire que si l’Europe se fait, elle se fera par la politique et ni par l’économie ni par la culture. »

Vers l’Empire ?

Pierre Le Vigan conclut son livre en plaidant pour la création d’un « Empire européen » mais la notion d’Empire présente l’inconvénient de manquer de précision et de recouvrir des réalités très différentes. De l’Empire romain à l’Empire américain en passant par l’Empire de Charlemagne, le Saint-Empire romain germanique, l’Empire des Habsbourg, le deuxième et le troisième Reich, l’Empire napoléonien, celui de Napoléon III et les empires coloniaux, il y en a pour tous les goûts. Pierre Le Vigan conclut son livre en écrivant :

 « L’Empire c’est le nom ancien, et, pour mieux dire, c’est le nom de toujours du principe fédératif (…) Il faut ouvrir la voie à autre chose : l’association entre nos patries, la coopération sans l’uniformité, la souveraineté commune. Cela porte un nom, et c’est l’idée d’Empire, et cela repose sur un principe, c’est la subsidiarité, et c’est donc la fédération des peuples d’Europe. »

Pierre Le Vigan ne précise pas ce qu’il entend par fédération ni d’ailleurs s’il pense à une fédération de tous les peuples (ce qui semble ambitieux) ou de certains d’entre eux seulement (ce qui serait plus raisonnable). Par ailleurs, que la notion d’empire et celle de fédération soient synonymes ne va pas de soi. Ainsi Olivier Beaud a écrit que ce sont des notions radicalement différentes parce que les empires ont toujours été coercitifs :

 « Par là, elle se distingue de la notion d’empire, qui agrège des unités politiques par la force et non par un consentement mutuel. »

Olivier Beaud distingue aussi la fédération, dans laquelle les peuples ne se fusionnent pas, de l’Etat fédéral qui est un Etat unitaire (dans lequel il n’y a pas une pluralité de communautés souveraines) respectant le principe « althusien » selon lequel les décisions doivent être prises au niveau le plus « bas » possible. Pierre Le Vigan écrit que l’Empire devra reposer sur le principe de subsidiarité et que la souveraineté deviendra commune mais Althusius, qui est le grand penseur de la subsidiarité, considérait que dans ce qu’il a appelé la « consociatio symbiotica », chacune des communautés associées conserve son entière souveraineté et délègue, sous condition, une partie seulement de celle-ci tout en en demeurant la seule détentrice (elle ne la partage pas) ; en conséquence, elle conserve la possibilité de mettre un terme à cette délégation.

Alors, fédération, empire, confédération, état fédéral ou alliance interétatique ? Il y a là un sujet pour un ouvrage passionnant.

Bruno Guillard
10/06/2014

Pierre Le Vigan, L’Effacement du politique / La philosophie politique et la genèse de l’impuissance de l’Europe, préface d’Eric Maulin, éditions La Barque d’Or, 164 pages.

Source et compléments: Polémia

mercredi, 18 juin 2014

Chaliand: le temps des héros

Cette anthologie, sans équivalent par son ampleur, offre un vaste aperçu des épopées, chants et récits les plus célèbres, contés ou écrits à travers les temps. De L’Épopée de Gilgamesh, la plus ancienne de l’histoire de l’humanité, aux Lusiades des avancées maritimes portugaises qui découvrirent des ” étoiles nouvelles “, elle retrace cinq mille ans de légendes et mythes fondateurs des civilisations : œuvres majeures comme Le Livre des rois (Perse) ou le Mahâbhârata (Inde), Le Dit des Heiké (Japon) et d’autres moins connues, issues de Russie, du Caucase, des Balkans, de Chine, du Vietnam, d’Orient ou d’Afrique. Le genre épique, que précèdent seulement les textes sacrés, se trouve à la source de la plupart des grandes littératures universelles. Création presque toujours anonyme, il relate, au sens propre, des faits dignes d’être contés. Conçu à des époques où la force physique et, d’une façon générale, les vertus martiales étaient à la fois hautement prisées et nécessaires, il est centré sur la figure du héros. Gratifié d’une naissance hors du commun, presque toujours doté d’une force surnaturelle ou bénéficiant de vertus magiques, le héros s’affirme à travers une série d’épreuves. Luttant contre le chaos, il restaure l’ordre et succombe de façon tragique. Tel est, si l’on s’en tient aux grandes lignes, le destin du héros épique. Il n’est pas étonnant que Gérard Chaliand, grand reporter, homme d’aventures et d’expériences fortes, se passionne de longue date pour la littérature épique. Son propre itinéraire n’a cessé de l’entraîner sur les grandes routes du monde, où il a croisé quelques-unes de ces figures héroïques dont ses lectures d’enfance lui avaient déjà donné un avant-goût.

Ex: http://zentropaville.tumblr.com

mardi, 17 juin 2014

Michel Houellebecq’s Sexual Anti-Utopia

Michel_Houellebecq.jpg

“I get my kicks above the waistline, Sunshine”
Michel Houellebecq’s Sexual Anti-Utopia

By James J. O'Meara 

Ex: http://www.counter-culture.com

particles.jpgMichel Houellebecq
The Elementary Particles [2]
Translated from the French by Frank Wynne
New York: Knopf, 2000

“I get my kicks above the waistline, Sunshine.”[1]

“The universe is nothing but a furtive arrangement of elementary particles. . . . And human actions are as free and as stripped of meaning as the unfettered movements of the elementary particles.” — Michel Houellebecq, H. P. Lovecraft: Against the World, Against Life

“Frolicking has never been so depressing.”—MST3k Episode 609: Coleman Francis’ Skydivers.

It really does seem odd that I have until now managed to avoid reading the novels of Michel Houlelebecq. It’s especially odd I didn’t plunge right in after reading his excellent essay on Lovecraft, [2] and even quoting it my very own first essay on Lovecraft, published right here on Counter Currents.[3] Why, we even share the same year of birth![4]

The appeal of Houellebecq to elements of the Right should be obvious; his enemies seem to be our enemies, from American consumer culture to modernity itself, as well as not just the French versions of PC but French culture itself, at least in its postwar state.[5]

His basic notion is that, contrary to the foolish dreams of the ’68ers, and dogmatically enforced today by both academic and consumer establishments, “The ‘decentred self’ remains a selfish unit; the death of hierarchy merely nurtures the cult of the individual and an incoherent, deviant society.”[6]

These fiercely individualized entities are the elementary particles left to spin aimlessly by the smashing of the bonds of traditional society.

It is interesting to note that the “sexual revolution” was sometimes portrayed as a communal utopia, whereas in fact it was simply another stage in the historical rise of individualism. As the lovely word “household” suggests, the couple and the family would be the last bastion of primitive communism in liberal society. The sexual revolution was to destroy these intermediary communities, the last to separate the individual from the market. The destruction continues to this day.

This is pretty consistent with the model explored by Baron Evola in, for example, Ride the Tiger: A Survival Manual for the Aristocrats of the Soul.[7] Liberalism has atomized[8] society by a Nietzschean smashing of all our idols. All members are now “free” to “realize themselves” and “become what they are.” The problem being, Nietzsche intended this to apply to an elite, the potential Supermen — what Evola calls “differentiated [from the social herd] men” — not society at large. Left to his own devices, the Underman resorts to what he knows best: sensation, and thus to shopping and sex.

Houellebecq’s characters are notable for how completely they embrace the consumerist ethos: believing that youth is society’s primary index of value, that sex is the only pleasure and is eminently commodifiable, that disposability is natural, that quality is ultimately reducible to quantity [cf. Guénon], that the quest for novelty is our only genuine tradition, that secular materialism has triumphed once and for all over atavistic spirituality. [9]

So far, he seems to be on our team. Of course, someone who hates as much as Houellebecq is apt to be an uncomfortable ally.

I know that Islam — by far the most stupid, false and obfuscating of all religions – currently seems to be gaining ground, but it’s a transitory and superficial phenomenon . . . [All but Guénon & Co. shout Yah!]

. . . in the long term, Islam is even more doomed than Christianity. [Crickets][10]

And just to be clear on that: “I was talking about the stupidity of all monotheistic religions.”[11]

Alrighty then, moving along . . . Besides being a fountain of opinions either bold and scintillating or mean and stupid, depending on whose ox is being gored,[12] Houellebecq is a damned good, clear — lucid, the French would say, I suppose — writer; here, if anywhere, worthy of the comparisons made to Camus. [13]

But unlike Camus, he’s a funny guy[14] (though perhaps rather like Joe Pesci is “funny” in Goodfellas[15]):

As a teenager, Michel believed that suffering conferred dignity on a person. Now he had to admit that he had been wrong. What conferred dignity on people was television.

Rumor had it that he was homosexual; in reality, in recent years, he was simply a garden-variety alcoholic

The beach at Meschers was crawling with wankers in shorts and bimbos in thongs. It was reassuring.

Whatever, in the showers at the gym I realized I had a really small dick. I measured it when I got home—it was twelve centimeters, maybe thirteen or fourteen if you measured right to the base. I’d found something new to worry about, something I couldn’t do anything about; it was a basic and permanent handicap. It was around then that I started hating blacks.

Not that Old Grumpypuss will let you just have your fun:

Irony won’t save you from anything; humour doesn’t do anything at all. You can look at life ironically for years, maybe decades; there are people who seem to go through most of their lives seeing the funny side, but in the end, life always breaks your heart. Doesn’t matter how brave you are, or how reserved, or how much you’ve developed a sense of humour, you still end up with your heart broken. That’s when you stop laughing. In the end there’s just the cold, the silence and the loneliness. In the end, there’s only death.

And, as in liberal society, until then, when all else fails, there’s also the sex.[16] Perhaps I’ve consumed more than my share of pornography, but it did not seem as overwhelming or perverse as reviewers would have us believe. I suppose it serves the purpose of shocking the shockable, but if you find it off-putting, or just boring, go ahead and skip it, it really adds nothing to the message of the book.

Now, at this point, fifteen years later, there’s little to be gained in adding yet another review; so with the book taken as read, I’d like to take a look at that message and try to place it in relation to some other, rather grander works.

First off, the book has an odd structure that only becomes apparent with the Epilogue. “Despite the essentially elaborate scope of the plot revealed in the novel’s conclusion (i.e. the eventual emergence of cloning as a replacement for the sexual reproduction of the human race) . . .”[17] It’s not entirely mind-shattering, but if, like Ulysses, you’ve been told it’s just a book about sex, you might wonder what the point is. Even the New Yorker reviewer found himself frustrated by what he called “editorials” cropping up throughout the text, which he felt were Houellebecq putting in his two cents.[18]

 

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Actually, they are another feature of, and clue to, the structure and intent of the book. Certainly other odd features, such as the long poem that opens the book, become clearer at this point. What you have here is another one of those “future histories” that I’ve been reviewing here recently; [19] a biography, from the near future (apparently around 2030) of the main protagonist, the geneticist Michel, and the effects of his work in our near future (actually, now right about today).

In particular, though, it reminded me of a far older, and much more substantial one than those. Then it finally hit me: Hermann Hesse’s The Glass Bead Game [4].[20]

Hesse’s novel takes place around 2500 and presents itself as a biography of a recently deceased and rather controversial Game Master, one Joseph Knecht. To orient the reader (both fictional and real) to both the Game and the history out of which it emerged (which is our own, of course) it opens with a long section presenting “A General Introduction” to the Game’s history “For the Layman.”[21] It ends with a supposed selection of poems from Knecht’s student days documenting his struggle to assimilate the game, and to allow himself to be assimilated by it.

The Game, we learn, arose out of the ruins of The Century of Wars, which was, not coincidentally, the “Age of the Feuilleton,” symbol of journalistic and scholarly frivolity.[22] At the last moment, Europe pulled back from the brink, and initiated a movement dedicated to Truth rather than Interest, to Platonically purify and uplift society by purifying the arts and sciences of fraud, triviality, and irrelevance; above all, by demonstrating their unity and interconnection.

Fortunately, the same Zeitgeist was expressing itself by the slow development of The Game; conveniently indescribable, it seems to be a system, akin to music or mathematics,[23] by which the content of any science can be stated, developed, and, most importantly, interwoven with any other, in a kind of scientific or cultural or spiritual counterpoint. The result is a spiritual exercise, akin to meditation but often performed publicly and ceremonially, “an act of mental synthesis through which the spiritual values of all ages are seen as simultaneously present and vitally alive.” The celibate scholars of the province of Castalia are the secular monks of this new quasi-religious order that orders society as Catholicism did mediaeval Europe.

While there is a certain intellectual thrill in contemplating this picture (perhaps a clue as to whether the reader would be a suitable candidate for the Order) the dramatic heart of the work is the Bildungsroman in the center, in which Joseph Knecht is initiated into the game and the Order, rises to the very highest position, only to abdicate and return to the world when he begins to sense that the Game itself has become arrogant, sterile, and alien to human society, which may someday decide they no longer need to support it; and as Marx would say, the same shit would start all over again.

What does this have to do with The Elementary Particles? Houellebecq has essentially inverted Hesse’s novel, both structurally and thematically.

Structurally, he has placed at the beginning an unattributed poem that strikes the same themes as Hesse’s work, resembling one of Knecht’s final poems of contentment with the Game, “Stages.”

We live today under a new world order
The web which weaves together all things envelops our bodies
Bathes our limbs,
In a halo of joy.
A state to which men of old sometimes acceded through music
Greets us each morning as a commonplace.
What men considered a dream, perfect but remote,
We take for granted as the simplest of things.
But we are not contemptuous of these men,
We know how much we owe to their dreaming,
We know that without the web of suffering and joy which was their history, we would be nothing.

Now, rather than Hesse’s long, clear, conveniently labeled Introduction to the Game and our history we have the unexpected and puzzling epilogue, which details Michel’s self-exile to Ireland (land of monks where “most of them around here are Catholics”) and his breakthrough in genetics that results in the replacement of sexual reproduction with perfect, immortal clones. The bulk of the novel shows us the modern, secular society that Michel comes to doubt and reject.

Genetics, of course, easily lends itself to metaphors of weaving, but Michel’s breakthrough, which somehow bases itself on quantum mechanics, seems especially Game-like: “Any genetic code, however complex, could be noted in a standard, structurally stable form, isolated form disturbances and mutation . . . every animal species could be transformed into a similar species . . .”

Moreover, the description of his thought processes and inspirations constantly recur to similar tropes; he takes inspiration from the Book of Kells and writes works like “Meditations on Interveaving” — “Separation is another word for evil; it is also another word for deceit. All that exists is a magnificent interweaving, vast and reciprocal.” — while a his protégé’s article “Michel Djerzinki and the Copenhagen Interpretation” is in fact a “long meditation on a quotation from Parmenides” while another attempts “a curious synthesis of the Vienna Circle and the religious positivism of Comte.”

Meanwhile, the popularizing of Michel’s ideas adds to the popular ferment. We live in “the age of materialism (defined as the centuries between the decline of medieval Christianity and the publication of Djerzinki’s work)” whose “confused and arbitrary” ideas have led to a 20th century “characterized by progressive decline and disintegration.” But now, “There had been an acceptance of the idea that a fundamental shift was indispensable if society was to survive – a shift which would credibly restore a sense of community, of permanence and of the sacred.”

The key to this is “the global ridicule in which the works of Foucault, Lacan, Derrida and Deleuze had suddenly foundered, after decades of inane reverence,” which “heaped contempt on all those intellectuals active in the ‘human sciences.’” Now “they believed only in science; science was to them the arbiter of unique, irrefutable truth.”

What we have, then, is in effect a re-write of Hesse’s novel, but now centered on the (in Hesse’s work, anonymous by choice[24]) inventor of the Game, rather than his later descendant; the celibate monks of Castalia, selected in childhood and separated forever from their mundane families, have now been generalized to the entire population of the Earth: “Having broken the filial chain that linked us to humanity, we live on. We have succeeded in overcoming the forces of egotism, cruelty and anger which they [us!] could not.”[25]

While it’s pretty cool and all, one can’t help but think, especially if one has already read Hesse’s novel, that Houellebecq has simply passed the buck. Remember that whole middle section about Joseph Knecht? Hesse had played around with the idea of a utopian society devoted to intellectual contemplation for years; who hasn’t, from Leibniz all the way back to Plato? And he, like Plato, had seen, living through the Century of Wars himself, that it was the only hope for mankind, or at least for culture.

The problem was, however, less one of how to do it — Step One, invent cloning — than Step Two, how would it work; or rather, how would it be maintained? Houellebecq’s narrator speaks with the same placid self-satisfaction as the narrator of Hesse’s introduction: “Science and art are still a part of our society; but without the stimulus of personal vanity, the pursuit of Truth and Beauty has taken on a less urgent aspect.” Indeed. What Joseph Knecht realizes is that dealing with the “less urgent aspect” (his scholars can, if they choose, while away whole careers freely pursuing research so inane that even our Federally-funded researchers would be embarrassed) may be the key to avoiding sterility (admitted, not a problem perhaps with cloning) and self-defeating social irrelevance.

Simultaneously and synchronistically, while Hesse was writing away in Switzerland Thomas Mann was comfortably ensconced in LA, writing his own very similar book, Doctor Faustus : The Life of the German Composer Adrian Leverkuhn As Told by a Friend [5].[26] Given its resemblances to Hesse’s novel, it’s not surprising to find similarities to Houellebecq’s. Mann’s narrator is contemporary with us, not a few decades in advance, but also writing about our own (then) recent times — Germany from Bismarck to Hitler. His subject, Adrian Leverkuhn is, like Houellebecq’s Bruno, an artist, though also, like Michel, a whiz at mathematics, at least of the cabalistic kind (thus relating him to Hesse’s Castalians). Like Bruno, he is sexually twisted, though in a Wilhemine German way — like Nietzsche, he has sexual contact once, with a prostitute, in order to deliberately infect himself, like Nietzsche, with syphilis. Like both Bruno and Michel, his one, last object of love, his nephew, is torn away from him through an agonizing, grotesque death.

But most significantly, after that last catastrophe, he conceived his ultimate work, before sinking, again like Nietzsche and Bruno, into madness — The Lamentations of Dr. Faustus, an blasphemous atonal work by which he intends “to take back the Ninth.” I think Houellebecq’s novel can be seen as performing a similar function — taking back The Glass Bead Game, or at least its dramatic sections, where the personal and historical conflicts are lived through and at least somewhat resolved; instead settling comfortably in with the rather pompous narrator of the Introduction, refusing to face the task of working out the problems of the interactions of the human particles and simply saying, “Oh, sure, the modern world sure sucks so let’s just let Science clone us and be done with it!”

Notes

[1] “One Night In Bangkok,” from Chess [6] by Tim Rice and Benny Andersson

[2] Michel Houellebecq, H. P. Lovecraft: Against the World, Against Life [7] (McSweeney’s, Believer Books, 2005).

[3] Now republished in the collection The Eldritch Evola … & Others (Counter Currents, 2014).

[4] Although not, like Thomas Ligotti, the same city of birth, college and first job.

[5] His narrator from the future laconically notes that “Foucault, Lacan, Derrida, and Deleuze” have fallen into “global ridicule” and “suddenly foundered, after decades of inane reverence.”

[6] “Confused extremes: Platform, Michel Houellebecq’s follow-up to Atomised [aka The Elementary Particles]” by Anna Lynskey, here [8].

[7] 1961; first English translation (by Joscelyn Godwin and Constance Fontana) published by Inner Traditions in 2003. See especially “Part Two: In the World Where God is Dead.”

[8] The title of the UK edition of the book.

[9] “Death Dreams” by Rob Horning, here [9].

[10] Of course, some on the Right would be fine with that: “Ben Jeffery makes a comment on this, saying: ‘It is not that Houellebecq is a reactionary writer exactly. For example, it is never suggested that religious faith is the solution to his character’s dilemmas; the books are all resolutely atheist.’ But I guess Jeffery has never heard of the likes of Mencius Moldbug [10], neoreactionary atheist….” “Ben Jeffery’s Anti-Matter: Michel Houellebeq and Depressive Realism” by Craig Hickman; May 19, 2013, here [11].

[11] Suzie Mackenzie, Interview with Michel Houellebecq, The Guardian. August 31, 2002.

[12] “I don’t begin by wanting to be provocative exactly, no. But when I realize that what I say is provoking, I don’t change it because of obstinacy. It’s up to me. Nobody asked me to say it again.” — The Guardian. August 31, 2002.

[13] No, really [12].

[14] “Yet Houellebecq possesses one quality in which the Left Bank existentialists of the ’40s and ’50s were notably lacking, namely, humor. Houellebecq’s fiction is horribly funny. Often the joke is achieved by a po-faced conjunction of the grandiloquent and the thumpingly mundane.” – “Futile Attraction: Michel Houellebecq’s Lovecraft” by John Banville, Bookforum (April/May 2005), here [13].

[15]  Henry: You’re just funny, y’know, the story. It’s funny. You’re a funny guy.

Tommy: Whattya mean? The way I talk? What?

Henry: It’s just, y’know, it’s just funny, you know the way you tell the story and everything . . .

Tommy: Funny how? I mean, what’s funny about it?

Anthony (Frank Adonis): (worried) Tommy, no, you got it all wrong . . .

Tommy: Whoa, whoa Anthony! He’s a big boy, he knows what he said. What’d you say? Funny how? What?

Henry: Just you know you’re funny.

Tommy: You mean, let me understand this . . .  cuz I . . . maybe it’s me, maybe I’m a little fucked up maybe. I’m funny how, I mean funny, like I’m a clown? I amuse you. I make you laugh? I’m here to fuckin’ amuse you? Whattya you mean funny? Funny how? How am I funny?

Henry: I don’t know just . . . you know how you tell the story. What?

Tommy: No, no I don’t know. You said it. How do I know? You said I’m funny. (yelling now) How the fuck am I funny? What the fuck is so funny about me? Tell me. Tell me what’s funny?

[16] “Now the wife and I are going to have the sex.” — MST3k, Experiment #0612 — The Starfighters.

[17] Wikipedia, here [14].

[18] “Paris Journal: Noel Contendere: A political impasse gives way to a literary scandal” by Adam Gopnick; Dec. 28, 1998 & Jan. 4, 1999, p61.

[20] Das Glasperlenspiel, 1943; English as Magister Ludi (1949) and The Glass Bead Game (1969).

[21] If you have a kindle, you can download the whole Introduction as a “sample” from Amazon.

[22] Imagine American Idol, although Hesse couldn’t think of anything more degrading than crossword puzzles and popularizing literary biographies.

[23] Music, of course, properly understood, is mathematics. For this, and the Traditional doctrine by which musical systems are methods of creation rather than arbitrary systems of pleasant noise, see the material presented in my essay “Our Wagner, Only Better: Harry Partch, The Wild Boy of American Music” in The Eldritch Evola . . . & Others.

[24] See Guénon’s The Reign of Quantity, Chapter 9, “The Twofold Significance of Anonymity.”

[25] “Our people have forgotten, they have been made to forget. For centuries. But I have learned how it once was. Families. Brothers and sisters. There was happiness . . . there was love.” — Teenagers from Outer Space (1959).

[26] Theodore Ziolkowski explores the remarkable parallels in his “Foreword” to the 1969 translation.

 


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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/06/ElementaryParticles.jpg

[2] The Elementary Particles: http://www.amazon.com/gp/product/0375727019/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0375727019&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20

[3] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/06/michel_houellebecq.jpg

[4] The Glass Bead Game: http://www.amazon.com/gp/product/0312278497/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0312278497&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20

[5] Doctor Faustus : The Life of the German Composer Adrian Leverkuhn As Told by a Friend: http://www.amazon.com/gp/product/0375701168/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0375701168&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20

[6] Chess: http://en.wikipedia.org/wiki/Chess_%28musical%29

[7] H. P. Lovecraft: Against the World, Against Life: http://www.amazon.com/gp/product/1932416188?ie=UTF8&tag=countecurrenp-20&linkCode=as2&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1932416188

[8] here: http://www.oxonianreview.org/issues/1-2/1-2-5.htm

[9] here: http://thenewinquiry.com/essays/death-dreams/

[10] Mencius Moldbug: http://unqualified-reservations.blogspot.com/

[11] here: http://darkecologies.com/2013/05/19/ben-jefferys-anti-matter-michel-houellebeq-and-depressive-realism/

[12] really: https://www.google.com/search?q=houllebecq&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:en-US:official&client=firefox-a&channel=sb#channel=sb&q=houllebecq+camus&rls=org.mozilla:en-US:official&safe=off

[13] here: http://www.bookforum.com/archive/apr_05/banville.html

[14] here: http://en.wikipedia.org/wiki/Atomised#Plot_summary

[15] Jeff Frankas’s De-World: http://www.counter-currents.com/2014/05/jeff-frankas-de-world/

[16] Ann Sterzinger’s The Talkative Corpse: http://www.counter-currents.com/2014/04/the-talkative-corpse-a-love-letter/

lundi, 16 juin 2014

Imperium statt Nationalstaat

Imperium statt Nationalstaat

Interview mit David Engels

von Johannes Schüller

Ex: http://www.blauenarzisse.de

David Engels, Deutschbelgier und Brüsseler Professor für Römische Geschichte, hat 2013 in Frankreich einen vieldiskutierten Bestseller zur Zukunft Europas veröffentlicht. Ein Gespräch über historische Parallelen.

 

Blaue​Narzisse​.de: Ihre These vom Niedergang des Westens und seinen Analogien zum Niedergang Roms erinnert stark an Oswald Spenglers Untergang des Abendlandes. Doch der große Kollaps blieb aus. Warum sollte er ausgerechnet jetzt, in einer doch recht stabilen Phase des Friedens, eintreten?

David Engels: Spengler zählt tatsächlich, neben Friedrich Nietzsche, Thomas Mann und C. G. Jung, zu den Denkern, denen ich am meisten verdanke. Seine Geschichtsmorphologie halte ich jedoch auch in vielen Punkten für korrekturbedürftig und ausbaufähig. Wenn wir vom Niedergang oder gar Untergang reden, sollten wir uns allerdings daran erinnern, dass Spengler einmal ausdrücklich erklärt hat: „Es gibt Menschen, welche den Untergang der Antike mit dem Untergang eines Ozeandampfers verwechseln. Der Begriff einer Katastrophe ist in dem Worte nicht enthalten. Sagt man statt Untergang ‚Vollendung’ (…), so ist die ‚pessimistische’ Seite einstweilen ausgeschaltet, ohne dass der eigentliche Sinn des Begriffs verändert worden wäre.”

Es geht also nicht um einen spektakulären „Kollaps”, der sich auf Jahr und Tag berechnen ließe. Stattdessen bleibt die Annahme entscheidend, dass auch Europa, wie jede andere Kultur, den morphologischen Vorgaben einer etwa tausendjährigen Kulturentwicklung unterliegt. An deren Ende stehen unweigerlich Verflachung, Entgeistigung, Niedergang und Rückfall in frühzeitlichen Atavismus.

Übrigens: Von „Frieden“ würde ich nicht wirklich sprechen wollen. Bedenken Sie, dass es gerade einmal 20 Jahren her ist, dass der Kalte Krieg beendet wurde, der uns nur im Rückblick fälschlicherweise als langer „Frieden“ erscheint. Und wenn ich an die schrecklichen Kriege zwischen den jugoslawischen Teilstaaten und an den momentan sich in der Ukraine abzeichnenden Bürgerkrieg denke, kann unser Kontinent kaum als wirklich befriedet gelten. Freilich führen die wichtigsten Staaten, die heute die EU ausmachen, seit 1945 keine Kriege mehr gegeneinander. Dass sie dies jedoch fast jeden Tag erneut als einzige Legitimation ihrer Existenz feiern, und das bis zum Abwinken, halte ich für geradezu grotesk. Auch die USA haben den nordamerikanischen Kontinent seit 1865 „befriedet” ohne hierin ihre historische Aufgabe als erschöpft zu betrachten.

Wie könnte sich der Untergang der EU real gestalten?

Zum Glück sind wir ja noch nicht so weit, dass schon vom „Untergang” die Rede sein muss. Es handelt sich vielmehr, in Analogie zu den Ereignissen des 1. Jahrhunderts v. Chr., um den „Übergang” einer demokratisch verbrämten, scheinhumanistisch unterfütterten und ultraliberalen Oligarchie in eine imperiale Staatsform. Erstere erweist sich als immer unbeweglicher, instabiler und unbeliebter; letztere dagegen stellt einen vielversprechenden Kompromiss zwischen den scheinbar unvereinbaren Extremen technokratischen Managements und plebiszitärer Radikaldemokratie dar.

Und wenn wir ehrlich sind, hat dieser Prozess ja schon lange begonnen, bedenkt man, wie überall in der EU die demokratische Maske fällt: Volksabstimmungen werden entweder ignoriert oder wiederholt, wenn das Resultat politisch unerwünscht ist, denken Sie nur an die Skandale um die europäische Verfassung, defizitäre Staaten werden, wie Griechenland, unter Provinzialverwaltung gestellt, und die EU-​Verträge sehen noch nicht einmal ein klares demokratisches Prozedere für die Ernennung des Präsidenten der Kommission vor.

Was noch fehlt, um die Analogie zu Rom perfekt zu machen, ist lediglich die konservative Wertewende und die Rückkehr eines in der Geschichte gründenden europäischen Sendungsbewusstseins. Und schon werden wir erneut in einem quasi augusteischen Staatswesen leben. Ob sich diese Wende, die sich ja schon überall im Bedeutungsanstieg traditionalistischer Parteien abzeichnet, nun freilich von innen heraus vollziehen wird, oder es erst einer jahrzehntelangen schweren Krise bedarf, ist offen. Um unseren Kontinent steht es jedenfalls äußert schlecht, denken wir etwa an Deindustrialisierung, Arbeitslosigkeit, Überalterung, Bevölkerungsschwund, Masseneinwanderung, Kapitalflucht, explodierenden Sozialbudgets und die chronische Unfähigkeit unseres politischen Systems, über eine einzige Legislaturperiode hinaus wirklich langfristig und umfassend angelegte Reformplänen zu realisieren. Deshalb tippe ich eher auf eine jahrzehntelange, schwere Krise – leider.

Spengler prognostiziert, ja fordert im Untergang des Abendlandes die Herrschaft neuer Caesaren, der Diktatoren auf Zeit. Diese Hoffnung ist in Rom und in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts fatal gescheitert. Wer könnte uns jetzt noch demokratisch retten?

Diktatur, Caesarismus und Kaiserreich sind für Spengler untrennbar verbunden. Und in Rom ist der Caesarismus ja nicht gerade gescheitert. Er etablierte sich vielmehr nach den verschiedensten kurzlebigen Versuchen der Konstruktion autoritärer Herrschaft durch die Gracchen, Marius, Sulla, Pompeius und Caesar dauerhaft seit der Machtergreifung des Augustus. Letzter errichtete dann eine neue Regierungsform, welche im Westen 500 Jahre, im Osten 1.500 Jahre Bestand haben sollte. Keine schlechte Erfolgsbilanz, wie ich finde.

Heute ist es kaum eine Generation her, dass die letzten autoritären Regime in Europa verdrängt wurden. Ich denke dabei nicht nur an den Ostblock, sondern auch an Griechenland oder Spanien. Die Forderung nach dem „starken Mann“, der uns aus der Krise führt, bleibt trotzdem aktueller denn je. Einer Umfrage der Le Monde Diplomatique zufolge erklärten sich 2013 32,3 Prozent der Deutschen, 38,2 der Italiener, 41,8 der Engländer, 43,2 der Franzosen, 56,6 der Ungarn, 60,8 der Polen und 62,4 der Portugiesen mit der Aussage einverstanden: „Was mein Land am meisten braucht, ist ein starker Mann an der Spitze, der sich weder um das Parlament noch um die Wahlen schert”. Wer will also heute überhaupt noch „demokratisch” gerettet werden? Die Demokratie – oder das, was wir heute unter ihr verstehen, und dem ein Athener des 5. Jahrhunderts v. Chr. nur mit Kopfschütteln begegnet wäre – ist weitgehend gescheitert. Sie lässt das Abendland von Tag zu Tag tiefer in die Krise sinken.

Blaue Narzisse​.de: Prof. Engels, ist unsere moderne Demokratie einfach nur ein historisches Missverständnis im Vergleich zur Antike?

David Engels: Nun, im Gegensatz zu dem, was heute überall verbreitet wird, lassen sich Ideale und Staatsformen nicht einfach per Dekret exportieren. Alles hängt auch von der dazugehörigen Mentalität ab. Von daher ist es ohnehin fast unmöglich, einen Begriff wie „Demokratie” in Antike und Abendland zu vergleichen. Insgesamt allerdings lässt sich beobachten, dass unsere Demokratie eine starke Tendenz aufweist, das klassische athenische, schon im 4. Jahrhundert v. Chr. gescheiterte Prinzip regelmäßiger Volksabstimmungen wie auch einer maximalen Einbindung jeden Bürgers in die Staatsverwaltung hinter sich zu lassen. Stattdessen werden vielmehr immer zahlreichere Kontroll– und Mittlerinstanzen zwischengeschaltet.

Das mochte bei außenpolitischer Flaute und wirtschaftlichem Wachstum, wie in der zweiten Hälfte des 20. Jahrhunderts, noch weitgehend folgenlos bleiben, offenbart sich aber heute angesichts der zahlreichen Krisen als fatale Schwäche. Denn die tatsächliche Macht muss sich angesichts der entstehenden Lähmung der Entscheidungsfindung notwendigerweise in andere Bereiche verlagern, um die Gesellschaft handlungsfähig zu halten.

Sie machen auch den Mangel an Ungleichheit und Autoritäten für den Untergang verantwortlich. Wie lässt sich eine Wiedergeburt dieser Werte mit einer demokratischen Gesellschaft verbinden?

Alles hängt davon ab, wie wir „Demokratie” definieren. Heute versucht die Gleichmacherei der „political correctness” jede gesellschaftliche Ausnahme in schon fast pathologischem, vorauseilendem Gehorsam zur gleichberechtigten Regel neben die mehrheitliche Norm zu stellen. Daher wird auch der Volkswille, wenn er sich denn einmal äußert und mit der herrschenden Ideologie nicht vereinbar ist, umgedeutet, korrigiert, zensiert oder glatt ignoriert. Gleichzeitig befindet sich die tatsächliche politische Macht in demokratisch unzugänglichen Zirkel einiger mächtiger Wirtschaftsmanager, Druckgruppen und internationaler Institutionen, welche von der Machtlosigkeit der Demokratie profitieren und das System daher um jeden Preis konservieren wollen. Betrachtet man diese Gegenwart, dann dürfte es tatsächlich schwer werden, eine solche Staatsform mit der Wiedergeburt traditioneller Werte zu verbinden.

Wenn wir uns aber daran erinnern, dass Demokratie im ursprünglichen Sinne einfach nur eine Staatsform bezeichnet, in der der Volkswille in jedem Augenblick so ungeteilt und ungefiltert wie möglich in politisches Handeln umgesetzt wird, sehe ich keinerlei Unvereinbarkeit. Denn die Zahl jener, die sich zu den historischen Werten unserer abendländischen Kultur bekennen bzw. in ungebrochener Kontinuität mit ihnen leben, macht ja immer noch die Mehrzahl der Bevölkerung aus. Unter diesem Blickwinkel wäre also die Rückkehr zu einer wahrhaft demokratischen Gesellschaft in Europa sogar untrennbar verbunden mit einer vergrößerten Loyalität und Solidarität unserer historischen Identität gegenüber. Und eine solche Kombination war ja gerade das ideologische Aushängeschild der „res publica restituta”, der „wiederhergestellten Republik” des Augustus.

Sie schreiben, ähnlich wie Spengler, Optimismus sei Feigheit. Bleiben uns jetzt nur der Untergang und der resignierte Rückzug ins Private?

Was als „Optimismus” und „Pessimismus” gilt, hängt weitgehend von unserer eigenen Perspektive auf die Geschichte ab. Ich gestehe, dass ich als überzeugter Abendländer wie auch als Historiker das Heraufkommen einer geschichtsverbundeneren Regierungsform und Weltanschauung mit einer gewissen Sympathie begrüße. Als Historiker ist man ja in irgendeiner Weise, offen oder verdeckt, immer Traditionalist.

Eine augusteische Wende für die EU würde aber, trotz aller republikanischen Ummantelung und Popularität der neuen Regierung, doch wesentlich nur die in den letzten Jahrzehnten vollzogene Vereinfachung und Konzentration von Macht in den Händen einiger Weniger definitiv verankern. Der Rückzug ins Private hat sich schon seit nunmehr zwei Generationen weit verbreitet, wie fast mathematisch an der Wahlbeteiligung überall in Europa abzulesen ist. Daran ändert auch die Aufsicht einer plebiszitär akklamierten obersten Instanz nichts. Diese Tatsache kann ich nur bedauern, ohne allerdings die geringste Hoffnung zu haben, dass dieser Prozess umkehrbar wäre.

Auch haben wir ja gar nicht die Wahl, denn ein Rückfall Europas in die Nationalstaaterei 28 kleiner Länder ist keine sinnvolle Alternative. Gegen machtpolitische Giganten wie die USA oder China hätte Europa nicht die geringsten Chancen, auch Deutschland mit seiner schwindenden Bevölkerung und seiner wirtschaftlichen Abhängigkeit von seinen Nachbarn stellt hier keine Ausnahme dar. Wir würden nur Brüssel gegen Washington oder Peking eintauschen, während sich gleichzeitig unsere Nationalstaaten gegenseitig zerfleischen, obwohl sie alle unter denselben Problemen leiden. Die imperiale Lösung ist deshalb vielleicht sogar das geringere Übel für den Kontinent. Das klingt möglicherweise hart. Aber wir sollten uns früh mit diesen Aussichten vertraut machen. Umso eher können wir unsere Zukunft so gut wie möglich gestalten.

Prof. Engels, vielen Dank für das Gespräch!

Anm. der Red: Die französische Originalausgabe (Le Déclin. La crise de l’Union européenne et la chute de la République romaine. Analogies historiques, Paris 2013) erschien dieses Jahr in einer vom Autor erstellten, wesentlich erweiterten deutschen Fassung im Berliner Europaverlag unter dem Titel Auf dem Weg ins Imperium. Die Krise der Europäischen Union und der Untergang der Römischen Republik. Historische Parallelen. Hier gibt es mehr Informationen dazu. Und hier geht es zum ersten Teil des Interviews.