Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 17 septembre 2018

L’harmonie, une caractéristique essentielle de notre civilisation

temple-poseidon-paestum-14323410.jpg

L’harmonie, une caractéristique essentielle de notre civilisation

Ex: https://lignedroite.com

L’harmonie est sans conteste l’une des caractéristiques les plus emblématiques de notre civilisation. Aussi n’y aura-t-il pas de redressement véritable de notre pays comme de notre continent sans un retour à l’harmonie. La notion, qui paraît au premier abord plus intuitive que rationnelle, est cependant essentielle. Elle correspond en effet à un ordre social équilibré qui agence les êtres et les choses au service du bien commun et s’appuie sur les valeurs fondatrices de notre civilisation. Aussi, quels que soient les efforts menés par ailleurs, Ligne droite estime qu’il n’y aura pas de renaissance si l’ordre et les valeurs propres à l’harmonie ne s’imposent pas à nouveau au sein de notre nation.

L’harmonie au cœur de notre civilisation

Il importe en effet que notre pays et notre continent renouent avec cet ordonnancement supérieur qui a fait depuis ses origines la grandeur et la force de notre civilisation. L’harmonie n’était-elle pas présente dans les cités grecques comme nous le rappelle aujourd’hui la beauté exceptionnelle de leurs temples et de leurs monuments? Une harmonie présente ensuite tout au long de notre histoire, notamment dans les cathédrales et les édifices royaux, et qui, au-delà de l’architecture, irradiait la société française toute entière. Certes, notre pays a connu bien des difficultés mais il n’a presque jamais perdu les fondements qui, en termes d’ordre et de valeurs, ont assuré sa pérennité. Aujourd’hui, il en va différemment car la France connaît un chaos qui menace son existence même. Aussi l’harmonie est-elle aujourd’hui plus nécessaire que jamais.

Un ordre qui donne à chacun sa place

Elle est en effet à l’origine d’un ordre qui structure la société en offrant à tous les citoyens une place légitime dans l’édifice social. Une place qui leur permet de savoir qui ils sont et d’où ils viennent mais aussi de connaître leur rôle dans la communauté et d’obtenir la reconnaissance et le respect de leurs pairs. Ainsi, par exemple, est-il nécessaire que chaque Français soit reconnu et rétribué en fonction de son mérite, de son talent et de son travail. De même, en tant que membre de la communauté nationale doit-il jouir d’une préférence qui concrétise son appartenance à la nation et lui permet de se sentir chez lui dans son propre pays. Autant d’impératifs qui construisent un ordre clair et légitime, indispensable à l’harmonie sociale. Malheureusement, cet ordre est aujourd’hui bafoué par l’idéologie déconstructiviste du Système, sa volonté de promouvoir les minorités et son obsession maladive de favoriser l’immigration.

Un ordre équilibré et mesuré

Face à ce chaos créé de toute pièce par l’oligarchie, l’harmonie est d’autant plus nécessaire que l’ordre qu’elle véhicule est très éloigné de la caricature qu’on en donne habituellement. Il s’inspire en effet de la formule grecque “rien de trop” qui est le refus de l’excès alors que notre monde est aujourd’hui marqué par la culture du No Limits c’est à dire de l’excès en tout. De fait cet ordre cultive l’équilibre et la mesure propres à la civilisation européenne et réussit à marier en un même élan des éléments apparemment opposés : la force et la douceur, le beau et l’utile, le communautaire et le personnel. Il n’a donc rien de totalitaire ni de brutal et ne cède pas à l’hubris. Il n’a jamais conduit à la démesure et l’harmonie qui le porte est toujours à dimension humaine.

Un ordre qui œuvre au bien commun

Pour autant l’harmonie ne conduit pas à l’individualisme car son rôle consiste au contraire à ordonner les membres de la communauté autour d’un objectif commun. Avec elle les acteurs de la société sont appelés à concourir au même but, à la manière d’un orchestre dans lequel chacun joue de son instrument, permettant ainsi à l’ensemble de faire entendre une symphonie. Une démarche au service du bien commun radicalement contraire à celle que nous connaissons aujourd’hui en France où la société est dominée par l’individualisme et pousse chacun à demander toujours plus de droits et d’avantages sans se préoccuper d’apporter quoi que ce soit à la communauté.

Les valeurs qui rendent l’harmonie possible

Cet ordre mesuré et équilibré qui structure la société et garantit sa dimension collective ne suffit cependant pas à créer l’harmonie car celle-ci n’existe que fondée sur des valeurs. Ainsi par exemple un ordre imposé dans un cadre dictatorial n’aurait rien d’harmonieux car il bafouerait la liberté, une valeur fondamentale propre à la civilisation européenne. Aussi l’harmonie doit-elle s’appuyer sur des valeurs fondatrices, celles qui tirent leur légitimité de leur permanence et de leur ancienneté et qui ont façonné notre civilisation depuis ses origines.

Les valeurs fondatrices de notre civilisation

Il s’agit notamment de la famille, aujourd’hui oubliée et méprisée par le Système, ainsi que de l’éducation détruite par le refus de l’excellence, de la sélection et de l’enracinement. Il y a également la liberté, paradoxalement occultée par l’état de droit et la dictature des minorités. Il faut aussi citer la nation mise en cause par le vivre ensemble, ainsi que le travail ruiné par le libre-échangisme sauvage et l’assistanat généralisé. Compte également la reconnaissance du mérite, rendue impossible par l’égalitarisme et la discrimination positive. Citons enfin l’identité, gravement érodée par la marée migratoire et l’entreprise de déconstruction. Le rejet ou l’oubli de toutes ces valeurs pourtant fondatrices entraîne la disparition de l’harmonie dans notre pays et par voie de conséquence menace notre civilisation. Elle instaure un grave désordre qui désarçonne nos compatriotes et prive nos enfants de tout repère.

C’est donc pour mettre un terme à ce chaos politiquement correct que le retour à l’harmonie est à ce point nécessaire. Une action de redressement que Ligne droite juge essentielle et que la droite nouvelle devrait conduire en s’affichant comme le défenseur de l’ordre et des valeurs, c’est-à-dire comme le champion de l’harmonie.

vendredi, 14 septembre 2018

Ernst Jüngers Entwurf von der „Herrschaft und Gestalt des Arbeiters“

EJ-arbeiterBuch.jpg

Ernst Jüngers Entwurf von

der „Herrschaft und Gestalt

des Arbeiters“

Philologischer

Versuch einer Annäherung

ISBN: 978-3-8260-5824-0
Autor: Dietka, Norbert
Year of publication: 2016
 
 
29,80 EUR

Pagenumbers: 226
Language: deutsch

Short description: Mit dieser „philologischen Annäherung“ an Ernst Jüngers Hauptwerk „Der Arbeiter. Herrschaft und Gestalt“ (1932) wird erstmalig der Versuch unternommen, den gesamten Text des äußerst umstrittenen Großessays von der Entstehung her, ergo bezugnehmend auf Jüngers „Politische Publizistik“ (1919-1933), zu beleuchten sowie die Programmschrift „Die totale Mobilmachung“ von 1930 und den Essays „Über den Schmerz“ von 1934 als integrative Bestandteile einzubeziehen. Dabei wird nicht unterschlagen, dass Jüngers gewichtiger Beitrag zur Zeitgeschichte bislang zahlreiche Exegesen hervorgerufen hat – eine diesbezügliche Werkübersicht ist angefügt. In erster Linie aber sollen der Text selbst und die zeitnahe Reaktionen auf diesen Text untersucht werden – keine ideologiekritische Bewertung ist intendiert, vielmehr wird hier eine sachliche, kontextuelle Analyse vorgelegt.

Der Autor Norbert Dietka studierte Germanistik und Geschichte an der Universität Dortmund und wurde dort mit einer Arbeit über die Jünger-Kritik (1945- 1985) 1987 promoviert. Dietka war bis 2013 im Schuldienst und versteht sich heute als freier Publizist. Der Autor hat mehrere Beiträge zur Jünger- Rezeption in der französisch-deutschen Publikationsreihe „Les Carnets“ der „Revue du Centre de Recherche et de Documentation Ernst Jünger“ (Rédacteurs en chef: Danièle Beltran-Vidal und Lutz Hagestedt) veröffentlicht und war zuletzt mit einem Aufsatz am Projekt „Ernst Jünger Handbuch“ des Verlages J. B. Metzler (hg. von Matthias Schöning) beteiligt.

Leopold Ziegler. Eine Schlüsselfigur im Umkreis des Denkens von Ernst und Friedrich Georg Jünger

LZ-bEJ-FGJ.jpg

Leopold Ziegler.

Eine Schlüsselfigur im Umkreis

des Denkens von Ernst und

Friedrich Georg Jünger

 
ISBN: 978-3-8260-3935-5
Autor: Kölling Timo
Year of publication: 2008
Price: 26,00 euro
 

Pagenumbers: 172
Language: deutsch

Short description: Der große Einfluß, den das Werk des Philosophen Leopold Ziegler (1881-1958) auf das Denken der Brüder Ernst Jünger und Friedrich Georg Jünger ausgeübt hat, ist bislang nicht nur unterschätzt, sondern im Grunde überhaupt noch nicht zur Kenntnis genommen worden. Die vorliegende Studie, die zugleich als Einführung in Zieglers Werk gelesen werden kann, legt diesen Einfluß erstmals frei. Im Zentrum steht der Nachweis, daß Ernst Jüngers umstrittene und in vielerlei Hinsicht rätselhafte Konzeption des „Arbeiters“ als metaphysische „Gestalt“ sich in allen ihren wesentlichen Momenten auf Leopold Zieglers Buch „Gestaltwandel der Götter“ zurückführen läßt. Der entscheidende Grundgedanke Zieglers wird von Jünger aber in sein Gegenteil verkehrt: aus der philosophisch fruchtbaren Konzeption einer mystischen Teilhabe wird die theoretische Sackgasse einer magischen Identitätstheorie. Der Aufweis dieser Differenz erlaubt es, Zieglers Denken, das in seinem Kern der Versuch einer zeitgemäßen Erneuerung der Philosophia Perennis mit den Mitteln einer negativen Geschichtsphilosophie ist, gegen das Konstrukt der sogenannten „Konservativen Revolution“ abzugrenzen. Der Autor Timo Kölling lebt und arbeitet als freier Schriftsteller in Frankfurt am Main. Seit März 2007 Arbeitsstipendium der Leopold-Ziegler-Stiftung. http://www.leopold-ziegler-stiftung.de

leopold ziegler,révolution conservatrice,livre,tradition,traditionalisme,ernst jünger,friedrich-georg jünger,allemagne,philosophie

Leopold Ziegler,

Philosoph der letzten Dinge.

Eine Werkgeschichte 1901-1958.

Beiträge zum Werk, Bd. 4

ISBN: 978-3-8260-6111-0
Autor: Kölling, Timo
Band Nr: 4
Year of publication: 2016
 
 
58,00 EUR - excl.Shipping costs
Pagenumbers: 540
Language: deutsch

Short description: Leopold Ziegler (1881–1958) ist der Poet unter den deutschsprachigen Philosophen des zwanzigsten Jahrhunderts. Seiner Philosophie eignet ein künstlerischer Zug, der ihren sachlichen Gehalt zugleich realisiert und verschließt, ausdrückt und verbirgt. Ziegler hat sein Anliegen in Anknüpfung an Jakob Böhme, Franz von Baader und F. W. J. Schelling als „theosophisches“ kenntlich gemacht und damit die Grenzen der akademischen Philosophie seiner Zeit weniger ausgelotet als ignoriert und überschritten. Timo Köllings im Auftrag der Leopold-Ziegler- Stiftung verfasstes Buch ist nicht nur das erste zu Ziegler, das nahezu alle veröffentlichten Texte des Philosophen in die Darstellung einbezieht, sondern auch eine philosophische Theorie von Zieglers Epoche und ein Traktat über die Wiederkehr eines eschatologischen Geschichtsbildes im 20. Jahrhundert.

Der Autor Timo Kölling ist Lyriker und Philosoph. Als Stipendiat der Leopold-Ziegler-Stiftung veröffentlichte er 2009 bei Königshausen & Neumann sein Buch „Leopold Ziegler. Eine Schlüsselfigur im Umkreis des Denkens von Ernst und Friedrich Georg Jünger“.

Die Ordnung der Dinge. Ernst Jüngers Autorschaft als transzendentale Sinnsuche

EJ-sinnsuche.jpg

Die Ordnung der Dinge.

Ernst Jüngers Autorschaft

als transzendentale Sinnsuche

 

ISBN: 978-3-8260-6533-0
Autor: Rubel, Alexander
Year of publication: 2018
 
 
29,80 EUR

Pagenumbers: 200
Language: deutsch

Short description: Die vorliegende Arbeit beschäftigt sich mit dem Gesamtwerk Ernst Jüngers aus einer ganz bestimmten Perspektive, die bislang noch nicht erforscht wurde: Ernst Jünger wird als Autor der Transzendenz gedeutet, dessen Werk in besonderem Maße von der religiös-transzendentalen Bewältigung der Kriegserfahrung im Ersten Weltkrieg bestimmt ist. Jüngers Werk ist vor diesem Hintergrund in seiner Gesamtheit als Manifest einer Sinnsuche zu interpretieren, mit welcher der Autor der eigenen Kontingenzerfahrung ein sinnvolles, religiös-metaphysisch grundiertes Ordnungssystem entgegenstellt. Jünger erscheint in dieser Deutung nicht als moderner Autor, etwa als Vertreter eines eigenständigen deutschen Surrealismus (in diesem Sinne deutete K-H. Bohrer Jüngers Frühwerk), sondern bleibt einer traditionellen Denkweise verhaftet, die das Grundproblem der Moderne ignoriert: Die Erfahrung der Kontingenz. Anders als die meisten Autoren der literarischen Moderne akzeptiert Jünger die Kontingenz des individuellen Lebens nicht, sondern insistiert auf einem Sinn des individuellen Lebens ebenso hartnäckig wie auf der Ordnung des Kosmos, die sich freilich nicht offenbart, sondern die es in der Welt der Erscheinungen mit subtilen Methoden erst aufzuspüren gilt.

Der Autor:
 
Alexander Rubel ist Inhaber einer Forschungsprofessur am Archäologischen Institut der Rumänischen Akademie in Jassy (Rumänien), dem er seit 2011 als Direktor vorsteht. Neben Arbeiten aus seinem engeren Fachgebiet publiziert er zu breiteren kultur- und literaturwissenschaftlichen Themen.

mercredi, 12 septembre 2018

Pierre Le Vigan : Ce que la philosophie nous enseigne. Une somme dirigée par Alain Renaut

philo.jpg

Ce que la philosophie nous enseigne.

Une somme dirigée par Alain Renaut

Ex: https://metamag.fr

Pierre Le Vigan ♦
Essayiste.

En intitulant leçons de la philosophie, et non leçons de philosophie leur ouvrage collectif, les philosophes réunis autour d’Alain Renaut ont certainement voulu signifier quelque chose, et pas seulement se distinguer par le titre des ouvrages intitulés « leçons de philosophie » de Ferdinand Alquié, de Jean Beaufret, de Simone Weil (cours de Roanne), et de bien d’autres. Avec la philosophie, il s’agit moins d’apprendre une matière à côté d’autres (la sociologie, la psychologie, l’esthétique, etc) que de se mettre à l’écoute de ce qu’a à nous dire une lecture spécifique du monde, de la vie, de l’homme. Cette lecture qui est « à part », et qu’il serait contre-productif de considérer comme « au-dessus » mais qui essaie bel et bien de prendre de la hauteur, c’est la philosophie même.

Nous y sommes avec l’ouvrage dirigé par Alain Renaut. Cinq parties composent le livre, et ces parties sont elles-mêmes divisées en chapitres, de 3 à 6 par partie.

Chaque partie est précédée d’une introduction générale et suivie d’une ouverture vers des débats actuels. Le sujet, la culture, la raison et le réel, la politique, la morale sont les parties abordées successivement. Ce sont au total 28 chapitres ou leçons qui sont proposés à l‘étude. Les thèmes sont ceux du programme des baccalauréats. Ils vont du sujet à son environnement et à ses moyens de connaissance, et concernent ensuite l’action et les pratiques. C’est un parti pris parmi d’autres qui étaient possibles. Ce chemin est très français, au sens de cartésien, et est assez moderne. Ce n’est pas le chemin des Anciens. Mais même quand on veut penser « contre » Descartes, il est difficile de ne pas penser à partir de lui, ou au moins en passant par lui.

philoAR.jpgLes auteurs ne cachent pas, du reste, les réserves que peuvent leur inspirer ce plan de travail, qui est celui de l’éducation nationale, mais ils ont choisi d’en montrer les éventuelles limites de l’intérieur. Le déploiement de ce modèle classique d’exposition de la philosophie a le mérite de susciter des échos chez tous les lecteurs, avancés ou moins avancés, de thèmes philosophiques. Il montre aussi qu’il est possible d’entrer dans la philosophie par différentes portes. C’est pourquoi Alain Renaut précise à juste titre qu’il n’est aucunement indispensable de lire ce livre dans l’ordre des parties et des chapitres. Nous ne sommes donc ni face à un manuel scolaire/universitaire à proprement parler, ni face à un anti-manuel, ce qui serait bien prétentieux, et une vaine coquetterie.

Il n’y a pas à réinventer la philosophie, non plus que l’amour, ou le courage, ou la recherche du beau. Il s’agit de la faire vivre. Alain Renaut est un penseur du sujet, attaché à mettre ses pas dans ceux de Kant et de Fichte. Il s’est fait connaitre par son essai, écrit avec Luc Ferry, sur et contre la « pensée 68 » (1985). Il est très éloigné de la pensée de la déconstruction et de la French Theory. Il s’inscrit dans la lignée d’un libéralisme tocquevillien tempéré par le souci de la justice sociale, à la différence d’un Hayek pour qui la justice exclut la justice sociale.

Complexe, mais sans appareil de notes, les Leçons de la philosophie n’est pas inaccessible pour un non philosophe. Mais comme tout ce qui est rigoureux, il n’est pas facile. Il demande du travail, et qui croit que la philosophie peut être facile s’est évidemment trompé d’adresse. Le grand mérite de l’ouvrage est sa clarté d’exposition pédagogique et l’art de prendre le temps de cette exposition. Subsidiairement, les auteurs prennent garde de ne pas abandonner l’approche justement philosophique de thèmes qui ont aussi, à l’évidence, d’autres dimensions. Qui peut nier que le thème de l’Etat, parmi bien d’autres, est aussi un thème historique, anthropologique, etc. Mais la valeur ajoutée qu’apporte l’ouvrage est justement de rester dans sa dimension irréductiblement philosophique, même s’il s’agit ici de philosophie politique, et donc indissociablement de philosophie morale. Non pas que le politique puisse se réduire à la morale, mais il a toujours un rapport avec la morale, c’est-à-dire avec l’idée que nous avons de la façon dont l’homme doit se tenir dans le monde et en société. Il y a une morale chez Machiavel et Schmitt.

Inutile de dire plus longuement que le livre d’Alain Renaut et de ses amis nourrira les questions plus qu’il n’y mettra un terme

Un seul exemple : l’opposition, dans le chapitre sur l’État, entre le libéralisme de Locke et l’absolutisme de Hobbes est remarquablement éclairée. Mais elle laisse sous silence les continuités partielles. Certes, leur conception de l’état de nature n’est pas la même, plus conflictuelle chez Hobbes que chez Locke. Les droits naturels de l’homme sont immédiats chez Locke, médiats chez Hobbes, après la délégation du pouvoir auprès du Léviathan, délégation que ne se fait pas de l’individu au souverain mais d’abord horizontalement, entre individus, qui se mettent d’accord pour, ensuite, déléguer le pouvoir au souverain (qui est un homme ou une assemblée).

Mais, dans les deux cas, Hobbes et Locke, la « réalité humaine est fondamentalement individuelle » (François Tricaud). Le modèle de Hobbes renvoie à un état de nature qui est une anticipation de la lutte dans une société de marché, telle que la bourgeoisie de son époque commence à la façonner. Il n’est pas indifférent que l’Etat tout puissant tel que le souhaite Hobbes ait été précisément le pendant de l’atomisation des individus, et ait été le moyen de leur imposer de force le libéralisme économique, la destruction des communs, d’imposer une économie de marché, puis quelques siècles plus tard une société de marché qu’elle portait dans ses flancs. (Crawford Brough MacPherson a expliqué cela dans La Théorie politique de l’individualisme possessif. De Hobbes à Locke, Folio, 2004). De ce fait, il n’est pas illégitime de voir dans Hobbes un père du libéralisme, mais un père pessimiste, beaucoup plus que ne l’était Locke, un père qui pense que, précisément, la prise en main d’une société d’individus isolés nécessite un Etat quasi dictatorial. C’est ce point qu’avait vu Joseph Vialatoux, mettant en évidence le fait que Hobbes voit l’individu à la place de la personne humaine entretenant des liens communautaires avec ses proches (c’est la problématique du personnalisme communautaire contre l’individualisme libéral).

Léo Strauss notait de son côté : « Du libéralisme pleinement développé, Hobbes ne se différencie que parce que, mais précisément parce que, il sait et voit contre quoi il faut imposer l’idéal libéral de la civilisation : pas seulement contre des institutions corrompues, contre la mauvaise volonté d’une couche dominante, mais contre la méchanceté naturelle de l’homme ; dans un monde qui n’est pas libéral, il installe les fondements du libéralisme contre – sit venia verbo – la nature non libérale de l’homme » (Commentaire de La Notion de politique de Carl Schmitt, in Heinrich Meier, Carl Schmitt, Leo Strauss et la notion de politique. Un dialogue entre absents, trad. F. Manent, Paris, Julliard, 1990, p. 140). On ne saurait mieux dire.

philopense.jpg

09:57 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, alain renaut, pierre le vigan | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 06 septembre 2018

Cultuurmarxisme - Essaybundel van Paul Cliteur e.a.

paulcliteur.jpg

Cultuurmarxisme

Essaybundel van Paul Cliteur e.a.

door Johan Sanctorum

Ex: https://doorbraak.be

Het is duidelijk dat er een nieuwe intellectuele wind waait in de lage landen, met een reeks denkers/auteurs die het zinkende eiland van de politieke correctheid verlaten hebben. Een aantal van hen ontmoeten we in de nieuwe essaybundel ‘Cultuurmarxisme’, samengesteld door filosoof-jurist Paul Cliteur.

CM-PC.jpgHet probleem van zo’n essaybundel, waarin we naast Cliteur namen terugvinden als Sid Lukkassen, Maarten Boudry, Derk Jan Eppink, en Wim van Rooy, is uiteraard de consistentie en de overlappingen. Soms krijg je wel eens een déjà-lu, ofwel tegenspraken waarvan je denkt: hadden ze dat niet beter eens uitgeklaard. Toch is het een interessante caleidoscoop van meningen en invalshoeken geworden, die ingaat op het fenomeen van de politieke correctheid, met de term cultuurmarxisme als sleutel. Ons artikel van woensdag j.l., ‘Het grote gelijk van links’, was daar een goede aanloop toe: een lectuur van een Knack-column getekend Bert Bultinck, die alle ‘witte’ Vlamingen per definitie als racisten beschouwt, uitgezonderd zichzelf allicht. Wat hem meteen de status geeft van moreel rechter, therapeut, zelfs orakel.

Betutteling van minderheden

Waarover gaat cultuurmarxisme? Over de manier hoe links via de media en de culturele instellingen haar eigen gelijk steeds weer te voorschijn goochelt. Journalisten, schrijvers, artiesten, culturo’s… allen behoren ze tot een nomenklatura die zichzelf in stand houdt als elite die onderdrukt, censureert, terwijl ze beweert voor vrijheid, democratie en emancipatie te gaan.

Niet langer was de klassenstrijd het ordewoord, wel de fameuze Lange Mars door de Instellingen.

Historisch is de term onverbrekelijk verbonden met de theorieën van de Italiaanse communist Antonio Gramsci (1891-1937), die vaststelde hoe links de greep op de arbeiders – die massaal naar de partij van Mussolini overliepen- verloor, en zich genoodzaakt zag het geweer van schouder te veranderen. Sid Lukkassen beschrijft die ommekeer op pittige en goed gedocumenteerde wijze. De nagestreefde culturele hegemonie van het Marxisme 2.0 stelde zich tot doel het volk van zijn vals bewustzijn (sic) te bevrijden door de media en de cultuurwereld te monopoliseren en van daaruit de revolutionaire waarheid te propageren. Niet langer was de klassenstrijd het ordewoord, wel de fameuze Lange Mars door de Instellingen. Een verschuiving van economie naar cultuur dus, via een soort Trojaansepaarden-tactiek.

Daardoor verloor het originele socialisme zijn band met het volk, en tendeerde de linkse doctrine naar een universele slachtoffercultuur: alle mogelijke minderheidsgroepen of benadeelden (vrouwen, allochtonen, holebi’s…) worden het fetisj van een intellectuele minderheid die haar getalmatige minoriteit wil omzetten in morele superioriteit. Of zoals Maarten Boudry het uitdrukt: ‘… de doorgeschoten verheerlijking van ‘diversiteit’ en de betutteling van minderheden, die ontaardt in een soort ‘Olympisch Kampioenschap van Slachtofferschap’. Zo ontstond een ‘surrogaat-proletariaat’ terwijl de werkende klasse massaal naar (centrum-)rechts overliep en de pococratische dogma’s weghoonde, wat de linkse elite nog meer in de rol van eenzame wereldverbeteraar duwde. Het is een vicieuze cirkel, een zelfversterkend mechanisme.

Advertentie

Hoewel wij het cordon hebben, manifesteert politieke correctheid zich in Nederland als sociaal fenomeen misschien nog extremer dan in Vlaanderen. Denk maar aan de jaarlijks terugkerende Zwartepietendiscussie en de spandoeken van groenlinks die de Syriëgangers verwelkomen. Udo Kelderman gaat daarbij specifiek in op die Nederlandse Zwartepietenkwestie en het dwangmatig refereren aan de slavernij: alle kleurlingen die in Nederland rondlopen zijn zogenaamde ex-slaven, wat de autochtoon in de rol van ex-slavendrijver duwt en dus schuldig aan misdaden tegen de menselijkheid. Door die paranoïde stigmatisering, ook gesignaleerd door Sebastien Valkenberg en Puck van der Land, manoeuvreert links zich in de rol van geweten-van-de-natie, waarbij tal van samenlevingsproblemen rond bijvoorbeeld migratie gewoon worden weggeblazen. Wie er toch aandacht aan besteedt, hoort bij fout-rechts en verliest alle intellectuele credibiliteit. Zo heb je natuurlijk altijd gelijk.

Totalitaire tendensen

De uitbouw van een sterke bureaucratie met repressieve tentakels die de burger bij de les moeten houden.

Een consequentie van het cultuurmarxisme, dat zweert bij de bovenbouw en de instellingen, is tevens de uitbouw van een sterke bureaucratie met repressieve tentakels die de burger bij de les moeten houden. Denk maar aan parastatale vzw’s als UNIA. Het fenomeen profileert zich ook via de groene betuttelingsmanie en de stigmatisering van de burger als vervuiler, waar Jan Herman Brinks een bijdrage aan besteedt. Maar ook in het onvoorstelbare waterhoofd dat EU heet, de supranationale schoonmoeder die steeds meer bevoegdheden naar zich toetrekt: het uitverkoren domein van Derk Jan Eppink die stevig van leer trekt tegen de EU als neo-cultuurmarxistisch project. Het verklaart de rabiate eurofilie van oude ‘68ers als Paul Goossens en revolteleider Daniel Cohn-Bendit, deze laatste ook niet toevallig bekeerd tot het groene gedachtegoed. Wat Paul Cliteur doet besluiten dat het cultuurmarxisme fundamenteel een ondemocratische beweging is.

Dat vermoeden van een omfloerste dictatuur wordt gestaafd door de soms discrete, soms manifeste affiniteit van linkse westerse intellectuelen met totalitaire systemen en regimes, met Mao-China uiteraard als model waar de ’68ers zich op verkeken, en het bezoek van J.P. Sartre aan de Sovjet-Unie van de jaren vijftig als archetype. Een affiniteit die Eric C. Hendriks in de verf zet.

De bijdrage van Wim van Rooy mag in dat opzicht ook niet onvermeld blijven, daar waar hij postmoderne theoretici als Derrida en andere ‘68ers of nakomelingen analyseert als uitvoerders van een nihilistisch weg-met-ons-project, een identitaire deconstructie die finaal uitloopt op de masochistische omarming van een anti-democratische geweldcultuur als de islam. Hetzelfde geldt voor de bizarre alliantie tussen feminisme en islamofilie, een fenomeen dat Jesper Jansen belicht.

‘Complotdenken’

De gemeenschappelijke noemer van alle bijdragen is enig cultuurpessimisme waar ik me niet altijd kan in vinden. Met name lijkt me de banvloek over de postmoderne denkers niet helemaal terecht, want hun behoefte aan deconstructie, met Nietzsche als verre stamvader, treft elke vorm van totalitair denken en zeker ook religieuze ideologieën als de islam. Het westerse denken is fundamenteel kritisch en de ironie is nooit ver weg, iets wat we van de antieke Griekse filosofie hebben overgehouden en moeten blijven koesteren. Dat is nu net het kenmerk van het cultuurmarxisme: het mankeert elk gevoel voor humor, evenals de grote monotheïstische systemen trouwens.

Men zou het ook kunnen zien als iets viraals, een kwaadaardig proces dat zich geautomatiseerd heeft en uitwoekert

Het spreekt vanzelf dat links heel de gedachtegang van dit boek zal wegzetten als een ridicule complottheorie. Misschien geeft de ondertitel ‘Er waart een spook door het Westen’ daar ook wel enige aanleiding toe. Is het echt zo dat er ergens in een bunker door topintellectuelen wordt beraadslaagd over de controle van de culturele instellingen, de media en het mainstreamdiscours? Natuurlijk niet, zegt Paul Cliteur, het is veel erger dan dat, want dan konden we het ding makkelijk oprollen. Het gaat daarentegen om een duurzaam paradigma dat zich via netwerking, sociale druk en soms regelrechte chantage of dreiging met broodroof reproduceert. Een fenomeen waar Puck van der Land, Sebastien Valkenberg en Emerson Vermaat bij stilstaan. Men zou het ook kunnen zien als iets viraals, een kwaadaardig proces dat zich geautomatiseerd heeft en uitwoekert, voorbij de generatie van de ‘68ers die vandaag overigens hun pensioensleeftijd hebben bereikt zonder dat we hun erfenis zomaar kunnen dumpen. Perry Pierik heeft het over kneedbaarheid en besmettelijkheid: ‘Het woord cultuurmarxisme is zo beladen, omdat het een proces aangeeft van ideeën en krachten, dat als semtex plakt aan het gereedschap van de progressieve wereld, waarmee de Gutmensch zijn morele gelijk veilig probeert te stellen.’

De remedies?

De rechtstaat dient een breed gedragen wettelijk kader te creëren waarin hij zichzelf beschermt tegen aanvallen van buitenuit

Dat maakt het ook zo hachelijk om er tegenin te gaan, en het discours over cultuurmarxisme voorbij de klaagzang te tillen. Zijn er tegenstrategieën mogelijk, methodes, attitudes, werkmodellen die de cultuurhegemonie van links kunnen doorbreken? Slechts enkele auteurs durven het aan om een alternatief te formuleren. Samensteller Paul Cliteur pleit voor een weerbare democratie: dat is een democratie die zich niet passief-pluralistisch laat vullen met alle mogelijke politieke tendensen of religiën, maar die georiënteerd verloopt, met een duidelijk kompas, gericht op het voortbestaan en de bloei van die democratie. Niet elke levensbeschouwing komt in aanmerking om door de rechtstaat zomaar aanvaard te worden, ze mag zich niet suïcidaal gedragen. Deze toetssteen geldt in de eerste plaats voor de drie grote totalitaire ideologieën van vorige en deze eeuw, namelijk fascisme, communisme, islamisme. De rechtstaat dient een breed gedragen wettelijk kader te creëren waarin hij zichzelf beschermt tegen aanvallen van buitenuit, denk aan de islam die de godsdienstvrijheid inroept om uiteindelijk de sharia te kunnen instellen. Anderzijds zou dit weer kunnen leiden naar een weldenkende consensusdemocratie met cordons etc. – Het debat hierover is zeker nog niet ten einde.

Sid-portret-boekenbeurs-300x300.pngSid Lukkassen komt tot een andere conclusie: de culturele hegemonie van links moeten we laten voor wat ze is. We moeten compleet nieuwe, eigen media, netwerken en instellingen oprichten die niet ‘besmet’ zijn door het virus en voor echte vrijheid gaan: ‘De enige weg voorwaarts is dus het scheppen van een eigen thuishaven, een eigen Nieuwe Zuil met bijbehorende instituties en cultuurdragende organen. Die alternatieve media zijn volop aan het doorschieten, Doorbraak is er een van.

Eric C. Hendriks pleit in het afsluitende essay ten slotte voor een zekere mate van chaos (‘rommeligheid’) en échte diversiteit, niet de geënsceneerde diversiteit van links, maar gebaseerd op individuele mondigheid en autonomisme, bloemen die bloeien vanuit het ‘burgerlijke midden’. Dat is een mooi einde. Zo’n boek, zelfs over het cultuurmarxisme, mag niet eindigen als een klaagzang van een stel querulanten. Er is hoop, er schuilt kracht in de basis, het volk is moe maar niet uitgeteld, niet alle jonge intellectuelen doen in hun broek, er ontluikt een tegendemocratie.

‘Cultuurmarxisme’ is een plaats in uw boekenkast zeker waard, misschien naast ‘De Langste Mars’, want goed gezelschap versterkt elkaar. Op negen november e.k. gaan de auteurs van beide,- Paul Cliteur,  Sid Lukkassen en ondergetekende,- een panelgesprek aan op de Antwerpse boekenbeurs. Nu al noteren.

mercredi, 05 septembre 2018

Las normas como alma de la corrección política

normen.jpg

Las normas como alma de la corrección política

Ex: https://disidentia.com

Imaginen una fiesta del colegio de sus hijos, sobrinos o nietos y al intentar acceder les dicen “sólo dos adultos por niño; es la norma”. También pueden imaginar el acceso a una discoteca en el que le informan que “con zapatillas no puede; es la norma” o la sala de cine que reza “no puede acceder con comida del exterior”, pero usted sí puede acceder con la que compre en su establecimiento. Pónganse también en la tesitura de una persona de edad avanzada, ajena a las tecnologías, que necesita ingresar dinero en el banco y le dicen: “debe hacerlo por el cajero automático, son normas de la sucursal”. Normas, normas y más normas.

La normopatía es un modelo de conducta en el que la persona considera la norma como la garantía objetiva ante cualquier situación

Estos casos cotidianos sirven de ejemplo para tratar un asunto muy común hoy en día como es la normopatía. Un modelo de conducta caracterizado porque la persona considera la norma como la garantía objetiva ante cualquier situación o problema. Erich Fromm hablaba de la conformidad automática. Es decir, la persona deja de ser ella misma y adopta por completo las pautas culturales, transformándose en un ser exactamente igual a todo el mundo. Como los demás esperan que sea. También es compatible con la banalidad del mal descrita por Hannah Arendt: las personas acturarían dentro de las reglas del sistema al que pertenecen sin reflexionar sobre estas y sobre sus actos.

Aunque pueda parecer algo inusual o extraño, la normopatía se ha convertido en un soporte más de una supuesta objetividad. Hasta tal punto de que, como en los casos mencionados, no hay opción al diálogo porque imperan las normas, que en realidad convierten o, más bien disfrazan de autoridad a algunas personas.

La norma como criterio de salud

La psiquiatría actual define la salud mental en función de la adaptación a normas socialmente establecidas. Al definir así la salud, etiqueta a la persona perfectamente adaptada a las normas sociales como el modelo a seguir. El normópata como ideal.

Sin embargo, ¿cómo sabemos que normas son esas? ¿Quién tiene la potestad de dictarlas? ¿Cuáles son apropiadas y por qué? Según el sistema y sus diferentes estamentos (judicial, médico, político, etc.) las normas se conforman a través del consenso entre los profesionales de cada categoría.

Se considera sano sólo a aquél que cumple las normas

A su vez, esto conduce a dos preguntas que son, como poco, inquietantes: ¿Cómo se selecciona a esos profesionales? Y ¿qué validez tienen las normas basadas en el consenso de unos pocos, que no se basan en sólidos principios conceptuales y teóricos? Obviamente una validez limitada, pues la realidad que nos conforma es múltiple y variada y está constituida por factores biológicos, psicológicos y socioculturales. Pero ante esta dificultad, en lugar de confrontarlo, se rehuye el análisis, considerando sano sólo a aquél que cumple las normas. Asunto arreglado.

paragraphen-buerokraten,large.1505126024.png

La norma como autocensura

Sí, es cierto que las normas funcionan para tranquilidad del gestor. Pero gestionar no consiste en poner normas sino en todo lo contrario: en lograr que prosperen espacios de progreso con la menor cantidad de normas. Las normas son estúpidas cuando, en lugar de favorecer la gestión de los espacios y de la gente, sirven para crear espacios de vacío, limitantes, excluyentes y discriminatorios. Todavía más cuando erigen una muralla entre los pensamientos de quien las cumple y el mundo social que lo rodea. Hay normas que anestesian, que atenúan la propia subjetividad, enajenando e incluso alienando a las personas que toman postura a favor de la norma de forma automática y acrítica.

Esta normopatía guarda una relación muy estrecha con las formas de difusión de los mensajes, los medios de comunicación, la propaganda, la cultura, etc. Las estadísticas, los sondeos, los mensajes que marcan el criterio de normalidad se han vuelto omnipresentes, forzando a quien se sale de la norma, a los indecisos, a alienarse con la mayoría.

Con la corrección política el poder huye del conflicto y busca someter al individuo a través de la norma impuesta

Así, cuando se usa el orden y la disciplina en lugar de incorporar los conflictos, el poder se coloca por encima de la sociedad. Con la corrección política, y con otras formas de expresión, el poder huye del conflicto y busca someter al individuo a través de la norma impuesta. Prolifera así lo igual.

Fenómenos como el miedo, la globalización y el terrorismo, tan presentes en la sociedad actual, son muestras del violento poder de lo igual. La hipercomunicación, el exceso de información, la sobreproducción y el hiperconsumismo son herramientas de las que se nutre el sistema para expulsar lo distinto, como bien explica Byung-Chul Han en su ensayo La expulsión de lo distinto.

Si una persona no hace uso de lo que llaman “lenguaje inclusivo”, es silenciada

Si una persona no cumple las normas, es expulsada. Si no hace uso de lo que llaman “lenguaje inclusivo”, silenciada. Si no piensa como la norma indica, negada su existencia. Si no condena ciertos actos, resulta criminalizado. Un niño travieso es considerado problemático porque no cumple la norma: es calificado como enfermo. Si una persona está triste y no cumple la norma social de producir y consumir: es considerando enfermo.

Se trata de normas dirigidas a silenciar la diferencia, hasta tal punto de hacer creer que no existe otra opción, otra forma de ver y actuar. Se incita a sentir pavor hacia lo distinto y se impide el diálogo con el fin de que las personas asuman las pautas, las creencias, ideologías y movimientos hegemónicos, como única forma de permanecer en la sociedad. El individuo renuncia a su propio criterio para conseguir la falsa aceptación de una mayoría que se ha erigido como autoridad y como poseedores de la verdad: busca el triunfo social y profesional mostrando cierta domesticación, limitándose a hacer lo que se espera de él.

El individuo renuncia a su propio criterio para conseguir la falsa aceptación de una mayoría que se ha erigido como poseedora de la verdad

Así los normópatas pierden todo sentido crítico de la realidad y tienden a considerar las normas de manera extrema. Pierden su subjetividad. Sus decisiones quedan fuertemente influidas por lo que la norma define como correcto. Y lo correcto es que haya normas iguales e inalterables en cualquier espacio, ya sea un colegio, la universidad, el Senado, un movimiento o un partido político. La normopatía se basa en lo igual. No se puede negar que es sencillo y fácil el procedimiento como tal: simplifica mucho las cosas.

Normenlupe.jpg

Disentir antes que consensuar

Este modelo de conducta se presenta hoy supuestamente avalado por algunas ciencias y, por lo tanto, como irrefutable. Sin embargo, la normopatía contraviene una ley básica de la evolución: la diversidad. La selección natural escogió como estrategia y garantía de supervivencia la diversidad ante los cambios naturales y sociales. Si todos pensásemos y actuásemos igual nos extinguiríamos al no tener un repertorio de conductas diverso y heterogéneo con el que sobrevivir a los cambios naturales.

Es fundamental aprender a flexibilizar las normas en contextos distintos, inesperados, aplicando otros criterios que pueden ser igualmente válidos

Por ello es importante enseñar a nuestros hijos, a nuestros alumnos y a la sociedad en general que las normas son importantes en contextos muy concretos. Pero también es fundamental aprender a flexibilizar las normas en contextos distintos, inesperados, aplicando otros criterios que pueden ser igualmente válidos, con valor educativo, comunitario y social diferente al establecido, pero no por ello equivocados.

Las normas no son verdades absolutas. Son formalismos que pierden su eficacia cuando dejan de ser útiles. Si nos ponemos al servicio de la norma, el poder encontrará una vía adicional para adoctrinarnos y someternos a la corrección política. Cuanto más se desarrolle el criterio de la normopatía para definir lo correcto, más enfermos surgirán. Se trata de una ingeniería social que beneficia al sistema.

Si nos ponemos al servicio de la norma, el poder encontrará una vía adicional para adoctrinarnos y someternos a la corrección política

No hay duda de que la normopatía se ha convertido en una amenaza seria para la salud. La mejor receta para escapar de ella es desarrollar espacios de encuentro en los que disentir sea la norma. Sobre todo, espacios educativos en los que se enseñe el disenso antes que el consenso.

dimanche, 02 septembre 2018

La mode : les manipulations physiques de la subversion mondiale

Modethumbnail.jpg

La mode : les manipulations physiques de la subversion mondiale

par Pierre-Emile Blairon

Nous avons plusieurs corps

Les traditions indoues distinguent chez l’individu cinq types de corps subtils, par ordre ascendant de l’immatérialité : le corps physique, puis éthérique, astral, causal, et mental.

La Tradition primordiale, qui inclut les traditions indoues et toutes les autres, admet comme seule hiérarchie celle qui va du haut vers le bas, donc du supérieur à l’inférieur, de la Tradition aux traditions, du spirituel au matériel, de l’intérieur à l’extérieur, du naturel à l’artificiel, du fondamental au superficiel, de l’être au paraître, principe que nous avons signifié symboliquement par la roue[1] où le moyeu immobile, au point le plus central et le plus intérieur, représente le fondement immuable, intangible, permanent, celui qui ne tourne pas, et, au bout des rayons qui convergent vers ce centre, en contact direct avec le sol et la matérialité, le cercle de fer ou de bois, le point le plus extérieur.

Comme tout est analogique, le corps humain procède du même principe. Le plus vulnérable, soumis à toutes les agressions, est sa surface, sa peau, tout comme l’écorce de la Terre est la partie la plus fragile de son entité.

Cette hiérarchie s’applique avec toute sa force au début d’un cycle civilisationnel (ce que les Grecs appelaient l’Age d’or) mais, les civilisations étant aussi mortelles que tout ce qui vit, le déclin advient lentement, amenuise leurs défenses immunitaires et les rend plus vulnérables, les sciences sacrées cèdent la place aux profanes, les exigeants fondements spirituels sont grignotés par les besoins matériels créées artificiellement.

Des fonctions qui ne sont plus vitales

Les fonctions qui étaient vitales et nécessaires autrefois : se nourrir, se protéger des variations climatiques (les vêtements) et des agressions (la maison) n’ont cessé de grossir artificiellement – le règne de la quantité, qui est aussi celui de l’argent - (prolifération des obèses, accroissement de l’offre vestimentaire, envolée des prix du logement) alors mêmes qu’elles sont devenues superflues puisqu’abondantes dans nos sociétés occidentalisées. D’autres fonctions sont apparues, communication, déplacements, loisirs… qui ne sont ni vitales ni nécessaires mais tout aussi superflues et pléthoriques.

A la fin du dernier Age, l’Age de fer, celui dont nous vivons les derniers instants, les valeurs positives de bon sens, de respect et de rectitude qui maintenaient l’équilibre de la société et réglaient sa bonne marche sont désavouées, ignorées, méprisés et périclitent sous les coups de boutoir des populations fanatisées ou décérébrées par les gourous du désordre mondial et du chaos qui prêchent l’uniformité, la confusion, la facilité, l’hédonisme, l’égalitarisme et l’anarchie. Toutes les fins de cycle civilisationnelles voient l’apparition de non-valeurs qui sont l’inversion systématique de celles qui constituaient la colonne vertébrale des dites civilisations.

Le corps vestimentaire

A la liste des cinq types de corps subtils, nous ajouterons un corps de plus, dans le sens de la matérialité : le corps vestimentaire, qui constitue comme une seconde peau de l’Homme.

Sans remonter aux débuts de notre cycle (ni même à celui de notre dernier Age, le Kali-Yuga, qui a commencé son processus involutif 4500 ans avant notre ère), en s’en tenant aux temps historiques bien plus récents, on sait que le vêtement était très codifié, en accord avec le type de culture que s’était donnée la communauté de sang et de sol qui l’avait adopté ; parmi les exemples les plus intéressants, celui des clans écossais qui portaient des tartans (kilts) dont les couleurs étaient tirées de plantes qui poussaient sur le sol qu’ils occupaient. Cette coutume est très ancienne puisqu’on a retrouvé des momies tokhariennes dans le désert du Tarim en Chine, qui vivaient 3500 ans avant notre ère ; ces momies portant des tartans sont supposées être indo-européennes, voire ancêtres des Celtes.

Le vêtement, à l’origine marque d’une tribu, d’une communauté, d’un clan, d’une fonction, s’est ensuite individualisé chez presque tous les peuples du monde, pour s’uniformiser en même temps que progressait l’emprise du mondialisme initié par la sous-culture américaine destructrice des cultures natives. L’Homme est passé, sans se révéler entièrement en tant qu’être humain, du statut naturel à celui de la machine et même de « produit ».

Le vêtement : voile ou dévoilement de l’être intérieur ?

En Europe, les familles royales qui voulaient s’accaparer le plus de territoire possible ont pratiqué une centralisation effrénée et ont exigé de leurs vassaux l’abandon des langues, coutumes et vêtements régionaux bien vite méprisés. La « mode » en pratique dans les cours royales, commune à toute l’Europe, est née mais le rapport avec les fondamentaux traditionnels a subsisté sous d’autres formes et l’élégance qui a remplacé la tradition est l’une des formes de cet héritage ancien.

Quelques princesses ont été remarquées et admirées dans ces cours, non seulement pour leur beauté, mais aussi pour leur maintien, leur port de tête. Certains hommes, princes et officiers, se distinguaient par leur stature, une élégance désinvolte et une prestance qui les supposaient aussi à l’aise à cheval sur un champ de bataille que sous les lustres des salons royaux.

Les cas extrêmement rares où la beauté extérieure reflète parfaitement la beauté intérieure sont une résurgence miraculeuse des temps anciens où cette adéquation était la règle ; où le paraître était l’expression de l’être ; la cohésion de la personne était assurée par la cohérence de ses divers composants ; c’était de vrais aristocrates, qui n’avaient pas besoin de prouver leurs quartiers de noblesse qui trouvaient leurs sources dans les traditions enfouies.

Chez les Européens de l’Ouest, certains peuples ont conservé cet héritage à travers leurs traditions, comme en témoignent encore de nos jours les Arlésiennes ou les Bavarois. Les Françaises, d’une manière générale, ont su longtemps imposer leur distinction naturelle et leur grâce au monde jusqu’à une période très récente ; ce fut ensuite la dégringolade et la disparition quasi-totale de tout ce qui pouvait se rapporter à cette intelligence du goût et de la beauté.

Mode_francaise_vintage.jpg

La dictature de l’informe

On peut facilement situer ce basculement qui a vu disparaître toute trace de raffinement en France après les manifestations des « révoltés » de mai 68, petits-bourgeois, enfants de grands bourgeois, ceux-là même qui sont maintenant au pouvoir.

La forme a alors disparu au profit de l’informe et la prestance au profit de l’inconsistance. Le vêtement reflétait bien la décomposition des caractères et des corps.

Les pseudo-rebelles de 68 se sont insurgés contre les uniformes (surtout militaires)… pour en adopter d’autres ; après le passage de ces gauchistes qui prétendaient s’affranchir de la pesanteur américaine sur la culture mondiale, on a vu déferler en France et en Europe le « style » américain : baskets, jeans, tee-shirts, casquettes ; les petits écoliers français et européens ont été sommés d’adopter cet uniforme sous peine d’être exclus des cours de récréation.

Les enfants du nouveau système, lentement dépossédés de toute éducation, d’exemple, de repères et, plus encore, d’héritage culturel, se glissèrent avec joie sous le rouleau compresseur de Big Brother ; le mimétisme et le paraître devinrent pour eux les seules attitudes gratifiantes, l’argent, qui leur permettait d’acheter les gadgets à la mode, la seule valeur susceptible d’éveiller chez eux un soupçon d’intérêt.

Des trous à l’âme

Le débraillé vestimentaire, l’absence de recherche esthétique, a ensuite franchi un nouveau pas au début du XXIe siècle avec la mode des jeans troués qui nous fait penser aux « trous » du corps astral, lorsque l’individu est en état d’agression ou de faiblesse, et nous pensons aussi aux trous de la couche d’ozone, agression opérée par l’être humain sur la nature.

Pendant ce temps, les couturiers invertis – il fallait bien ceux-là dans une société en inversion complète des valeurs - qui donnent le ton de ce qu’on appelle la « mode » dans les salons parisiens, anglais, italiens ou américains ne visent qu’à ridiculiser les femmes et efféminer les hommes. Il suffit de voir les vidéos des défilés conçus par ces « génies » de la « haute » couture pour réaliser à quel niveau de perversité le citoyen est tenu d’adhérer[2]. Le « show » que nous avait offert le Président de la République sur le perron de l’Elysée le 21 juin 2018 procède de la même démarche « esthétique ».

C’est vrai qu’il n’y a là qu’un très lointain rapport avec cette mode populaire somme toute banale, et presque innocente, des jeans troués. Encore faut-il bien comprendre ce que cette démarche qui consiste à acheter un jeans usagé (quelquefois beaucoup plus cher qu’un neuf) dans une boutique représente d’absurde et de pathologique.

Jeans_troues.jpg

Une ethnospiritualité de l’enveloppe

Mais il y a plus grave. Le jeans troué est le symptôme de l’attaque de forces négatives sur le processus même de la vie, le processus vital. Le vêtement, symboliquement, est une protection (sans doute illusoire concrètement) contre les agressions extérieures. Le triomphe de la matière advient quand elle commence à grignoter ce qui n’est plus de son domaine. Sous son action, le corps vestimentaire se délite, devient poreux, le chemin vers le centre intérieur s’insinue par les brèches ouvertes. L’usure de l’enveloppe, qui était naturelle et l’œuvre du temps, est devenue artificielle et l’œuvre de puissances malsaines.

Mais les forces de la subversion mondiale ne s’en sont pas tenues là ; l’objectif, leur semble-t-il, est à leur portée.

Sous le corps vestimentaire commence le corps physique qui, tout physique qu’il est, n’en fait pas moins partie des cinq corps subtils de la Tradition. La peau est son enveloppe extérieure. Première ou ultime protection selon qu’on l’envisage de l’extérieur ou de l’intérieur. Notre corps recèle en effet d’autres système de protection, contre les multiples agressions, extérieures ou intérieures (les maladies). Mais la peau constitue aussi l’interface entre l’intérieur et l’extérieur, entre la matière et le spirituel. Et elle donne aussi à connaître au monde le mode de vie et le sol que le divin, qui n’aime pas l’uniformité, a choisi pour matérialiser l’âme que transporte ce corps sur notre Terre : notamment sa couleur.

Les forces anti-traditionnelles s’efforcent de nier cette évidence par tout un système de propagande que nous connaissons bien. Ceci reste du domaine de l’idéologie mais ces forces négatives s’attaquent désormais concrètement, matériellement, à cette protection naturelle et à cette forme d’identité qu’est la peau par le biais, encore une fois, de la mode.

Il faut sauver sa peau !

Toutes les formes d’agression sont utilisées pour décomposer et meurtrir cette enveloppe. La contre-tradition, comme son nom l’indique déjà, est une imposture qui s’efforce de reprendre maladroitement les codes présumés et incompris de la Tradition qui seraient restés vaguement ancrés dans les esprits, comme une mémoire collective. C’est ainsi que prolifèrent sur les visages des jeunes gens (mais aussi des plus âgés, mais aussi ailleurs que sur les visages) toutes sortes d’anneaux ou de bijoux accrochés, insérés, à toutes les parties symboliques du corps comme il était souvent coutume chez les peuples dits primitifs (lesquels sont en réalité des peuples tardifs découlant d’un processus dégénératif, mais ceci est une autre histoire[3]). De même que les scarifications en pratique chez ces peuples lors de rites initiatiques sont reprises sous forme de tatouages indiscrets et pléthoriques qui font ressembler de frêles jeunes filles européennes à de vigoureux camionneurs ou à des membres de la secte japonaise des Yakuzas.

La subversion mondiale, qui croit avoir déjà gagné, n’a qu’un but : atteindre le centre de la Tradition pour le détruire et empêcher le retour à un nouveau cycle. Le corps humain est la représentation analogique du corps de la Tradition et la plus vulnérable. Il convient que chacun résiste à cette intrusion.

Plage_1968-2018.jpg

Face à ces agressions, que doivent faire les hommes différenciés ?

Les hommes différenciés sont, selon l’expression employée par Julius Evola, cette infime minorité de personnes lucides et responsables, celle-là même qui est investie d’une mission propre à faire repartir la roue du temps pour un nouveau cycle.

Selon Guénon, les individus n’ayant pas su conserver dans leurs différents êtres une cohérence et une consistance seront irrémédiablement condamnés à disparaître, à se « volatiliser »  lorsqu’adviendra, inévitablement, la catastrophe finale ; seule, une minorité, dotée encore de la conscience des valeurs traditionnelles primordiales, un souvenir de l’Age d’Or, ayant conservé les repères naturels, biologiques, spirituels, culturels, intellectuels, émotifs, de la Tradition, sera sauvegardée afin d’accomplir sa mission de transition, cette mission consistant à semer les germes du nouveau cycle.

L’on n’est pas toujours maître de son apparence physique mais on est presque toujours responsable de l’aspect de son corps vestimentaire et, plus intimement, de son enveloppe corporelle.

Il convient donc pour ces personnes appartenant à cette minorité de ressembler à ce qu’elles sont, ou à ce qu’elles essayent d’être sans qu’il y ait, entre les différents corps, de visible différence. Le principe étant celui de l’équilibre et du bon sens. Il est indispensable de recentrer ses différents corps pour les besoins de sa cohérence psychologique et de sa cohésion physique. La tradition exige de disposer d’une colonne vertébrale solide et de présenter une forme définie dans toutes les circonstances de la vie. Il appartient à chacun, à la fois dans sa démarche spirituelle et dans son comportement extérieur, d’être à la hauteur de ce qu’il est ou de ce qu’il prétend être, dans son désir d’être perfectible.

La vie est faite de signes perceptibles et apparents ; mais les symbolistes savent qu’un monde parallèle existe qui est fait de signes imperceptibles et apparents seulement à certains, et que ces signes sont aussi nombreux, aussi clairs et aussi évidents que ceux du monde directement perceptible. Le paraître est une composante essentielle de la vie ; il n’est superficiel, inconsistant, que si on l’est soi-même profondément. Le paraître est le miroir de ce que nous sommes au regard des autres ; il n’est l’œuvre que de notre intelligence, de notre sensibilité et de notre volonté ; il est un aspect de l’exercice de notre responsabilité, de notre libre-arbitre, il reflète, dans la forme, le respect que nous avons de nous-mêmes et des autres. Il nous situe, et nous revendiquons cette situation.

Notes:

[1] Pierre-Emile Blairon, La Roue et le sablier, Amazon

[2] https://www.vogue.fr/video/vogue-hommes/videos/les-backstage-du-defile-man-printemps-ete-2019-a-la-fashion-week-de-londres/34833

[3] Julius Evola : La Métaphysique du sexe, éditions L’Age d’Homme, page 18.

samedi, 04 août 2018

Sénèque et notre temps

sénèque.jpg

Sénèque et notre temps

par Nicolas Bonnal

Sénèque est par excellence le penseur du présent perpétuel. Toutes les tares de son empire romain, trop romain, sont les nôtres. Extrait de notre prochain livre : la sagesse transgressive de Sénèque, ou comment supporter des temps insupportables.

C’est la fameuse, c’est l’éternelle lettre XCV, citée par Joseph de Maistre dans la deuxième soirée de Saint-Pétersbourg… dénonciation d’une civilisation monstrueuse dite romaine et regret du bon vieux temps frugal… La civilisation procèderait en raffinement (comparer la France de Macron à celle de Louis XIV), mais alors à quel prix…

« Sans doute, comme vous le dites, cette sagesse de nos aïeux était grossière, surtout à votre naissance, ainsi que tous les autres arts qui avec le temps se sont raffinés de plus en plus. Mais aussi n’avait-on pas besoin alors de cures bien savantes. L’iniquité ne s’était ni élevée si haut, ni propagée si loin : à des vices non compliqués encore des remèdes simples pouvaient résister. »

Sénèque regrette bien entendu l’avènement de la « grande bouffe », de notre « orgie romaine ».

 « Aujourd’hui il faut des moyens de guérir d’autant plus puissants que les maux qui nous attaquent ont bien plus d’énergie. La médecine était autrefois la science de quelques herbes propres à étancher le sang et à fermer les plaies ; depuis, elle est arrivée insensiblement à cette infinité de recettes si variées. Ce n’est pas merveille qu’elle ait eu moins à faire sur des tempéraments robustes, non encore altérés, nourris de substances digestibles que ne viciaient point l’art et la sensualité. »

Tout repose sur l’excitation de la faim ; tout, c’est-à-dire le déclin physique de l’humanité :

« Mais dès qu’au lieu d’apaiser la faim, on ne chercha qu’à l’irriter, et qu’on inventa mille assaisonnements afin d’aiguiser la gourmandise, ce qui pour le besoin était un aliment devint un poids pour la satiété. »

Et Sénèque se sert à merveille de l’accumulation :

« De là cette pâleur, ce tremblement de nerfs qu’a pénétrés le vin, ces maigreurs par indigestion, plus déplorables que celles de la faim ; de là cette incertaine et trébuchante démarche, cette allure, comme dans l’ivresse même, constamment chancelante ; de là cette eau infiltrée partout sous la peau, ce ventre distendu par la malheureuse habitude de recevoir outre mesure ; de là cet épanchement d’une bile jaune, ces traits décolorés, ces consomptions, vraies putréfactions d’hommes vivants, ces doigts retors aux phalanges roidies, ces nerfs insensibles, détendus et privés d’action ou mus par soubresauts, et vibrant sans relâche. Parlerai-je de ces vertiges, de ces tortures d’yeux et d’oreilles, du cerveau qui bouillonne comme un fourmillement, et des ulcères internes qui rongent tous les conduits par où le corps se débarrasse ? »

Comparaison avec le bienheureux temps jadis point marqué par le règne de la quantité gastronomique et calorique :

senequeTame.jpg« On était exempt de ces fléaux quand on ne s’était pas encore laissé fondre aux délices, quand on n’avait de maître et de serviteur que soi. On s’endurcissait le corps à la peine et au vrai travail ; on le fatiguait à la course, à la chasse, aux exercices du labour. On trouvait au retour une nourriture que la faim toute seule savait rendre agréable. Aussi n’était-il pas besoin d’un si grand attirail de médecins, de fers, de boîtes à remèdes. Toute indisposition était simple comme sa cause : la multiplicité des mets a multiplié les maladies. Pour passer par un seul gosier, vois que de substances combinées par le luxe, dévastateur de la terre et de l’onde ! »

Et en effet on dévaste le monde. Avant l’ère moderne et industrielle, l’empire romain fut la cause d’une intense dévastation.

Puis Sénèque s’en prend aux femmes modernes et jouisseuses ; en se masculinisant elles attrapent des maladies des hommes ! Comparaison terrible, que reprendra Juvénal dans sa sixième satire :

« Le prince, et tout à la fois le fondateur de la médecine, a dit que les femmes ne sont sujettes ni à la perte des cheveux ni à la goutte aux jambes. Cependant et leurs cheveux tombent et leurs jambes souffrent de la goutte. Ce n’est pas la constitution des femmes, c’est leur vie qui a changé : c’est pour avoir lutté d’excès avec les hommes qu’elles ont subi les infirmités des hommes. Comme eux elles veillent, elles boivent comme eux ; elles les défient à la gymnastique et à l’orgie ; elles vomissent aussi bien qu’eux ce qu’elles viennent de prendre au refus de leur estomac et rendent toute la même dose du vin qu’elles ont bu ; elles mâchent également de la neige pour rafraîchir leurs entrailles brûlantes. Et leur lubricité ne le cède même pas à la nôtre : nées pour le rôle passif (maudites soient-elles par tous les dieux !), ces inventrices d’une débauche contre nature en viennent à assaillir des hommes. »

Et face au vice la médecine devient impuissante. La femme en perd les privilèges de son sexe :

« Comment donc s’étonner que le plus grand des médecins, celui qui connaît le mieux la nature, soit pris en défaut et qu’il y ait tant de femmes chauves et podagres ? Elles ont perdu à force de vices le privilège de leur sexe ; elles ont dépouillé leur retenue de femmes, les voilà condamnées aux maladies de l’homme. »

Après c’est la formule célèbre : compte nos cuisiniers. 

« Nos maladies sont innombrables ; ne t’en étonne pas ; compte nos cuisiniers. Les études ne sont plus ; les professeurs de sciences libérales, délaissés par la foule, montent dans une chaire sans auditeurs. Aux écoles d’éloquence et de philosophie règne la solitude ; mais quelle affluence aux cuisines ! Quelle nombreuse jeunesse assiège les fourneaux des dissipateurs ! »

colere_5249.jpegEt d’évoquer la pédophilie festive de nos romains diners :

« Je ne cite point ces troupeaux de malheureux enfants qui, après le service du festin, sont encore réservés aux outrages de la chambre à coucher. Je ne cite point ces bandes de mignons classés par races et par couleurs, si bien que tous ceux d’une même file ont la peau du même poli, le premier duvet de même longueur, la même nuance de cheveux, et que les chevelures lisses ne se mêlent point aux frisées. »

Citons la remarque de Joseph de Maistre sur cette page prodigieuse, immortelle :

« Avez-vous présente par hasard la tirade vigoureuse et quelquefois un peu dégoûtante de Sénèque sur les maladies de son siècle?

Il est intéressant de voir l'époque de Néron marquée par une affluence de maux inconnus aux temps qui la précédèrent. »

Sénèque évoque la frénésie meurtrière de l’État… 

« Notre frénésie n’est pas seulement individuelle, elle est nationale : nous réprimons les assassinats, le meurtre d’homme à homme ; mais les guerres, mais l’égorgement des nations, forfait couronné de gloire ! La cupidité, la cruauté, ne connaissent plus de frein : ces fléaux toutefois, tant qu’ils s’exercent dans l’ombre et par quelques hommes, sont moins nuisibles, moins monstrueux »

Et Sénèque de souligner que ces massacres sont légaux, politiques, encouragés par le sénat :

« …mais c’est par décrets du sénat, c’est au nom du peuple que se consomment les mêmes horreurs, et l’on commande aux citoyens en masse ce qu’on défend aux particuliers. L’acte qu’on payerait de sa tête s’il était clandestin, nous le préconisons commis en costume militaire. Loin d’en rougir, l’homme, le plus doux des êtres, met sa joie à verser le sang de son semblable et le sien, à faire des guerres, à les transmettre en héritage à ses fils, tandis qu’entre eux les plus stupides et les plus féroces animaux vivent en paix. »

senequecita.jpg

L’homme vit et tue en insecte. A côté de cela se développe l’apathie (l’anesthésie, dit l’historien Stanley Payne des citoyens d’aujourd’hui). L’apathie a suivi comme toujours la libération sexuelle ou autre ; et elle est dure à corriger :

« Quant aux esprits émoussés et obtus ou que leurs habitudes dépravées dominent, il faut un long travail pour que leur rouille s’efface. Au reste, si l’on élève plus vite à la perfection les âmes qui tendent au bien, on aidera aussi les âmes faibles et on les arrachera à leurs malheureux préjugés en leur enseignant les dogmes de la philosophie dont l’importante nécessité est si visible. Il y a en nous des penchants qui nous font paresseux pour certaines choses, téméraires pour d’autres. On ne peut ni arrêter cette audace, ni réveiller cette apathie, si l’on n’en fait disparaître les causes, qui sont d’admirer et de craindre à faux. »

Un remède après ce constat de désespoir ? Il faut un noble but pour se protéger :

« Il faut se proposer un but de perfection vers lequel tendent nos efforts et qu’envisagent tous nos actes, toutes nos paroles, comme le navigateur a son étoile pour le diriger dans sa course. Vivre sans but, c’est vivre à l’aventure. Si force est à l’homme de s’en proposer un, les dogmes deviennent nécessaires. Tu m’accorderas, je pense, que rien n’est plus honteux que l’homme indécis, hésitant et timide, qui porte le pied tantôt en arrière, tantôt en avant. C’est ce qui en toutes choses nous arrivera, si nos âmes ne se dépouillent de tout ce qui nous retient en suspens et nous empêche d’agir de toutes nos forces. »

mercredi, 01 août 2018

The Historical Background of Oswald Spengler’s Philosophy of Science

OswSP-portrait.jpg

Between the Heroic & the Immeasurable:
The Historical Background of Oswald Spengler’s Philosophy of Science

Oswald Spengler’s writings on the subject of the philosophy of science are very controversial, not only among his detractors but even for his admirers. What is little understood is that his views on these matters did not exist in a vacuum. Rather, Spengler’s arguments on the sciences articulate a long German tradition of rejecting English science, a tradition that originated in the eighteenth century.

Luke Hodgkin notes:

It is today regarded as a matter of historical fact that Isaac Newton and Gottfried Wilhelm Leibniz both independently conceived and developed the system of mathematical algorithms known collectively by the name of calculus. But this has not always been the prevalent point of view. During the eighteenth century, and much of the nineteenth, Leibniz was viewed by British mathematicians as a devious plagiarist who had not just stolen crucial ideas from Newton, but had also tried to claim the credit for the invention of the subject itself.[1] [2]

This wrongheaded view stems from Newton’s own catty libel of Leibniz on these matters. During this time, the beginning of the eighteenth century, Leibniz’s native Prussia had not yet become a serious power through the wars of Frederick the Great. Leibniz, together with Frederick the Great’s grandfather, founded the Royal Prussian Academy of Sciences. Newton’s slanderous account of Leibniz’s achievements would never be forgiven by the Germans, to whom Newton remained a bête noire as long as Germany remained a proud nation.

In the context of inquiring into the matter of how such a pessimist as Spengler could admire so notorious an optimist as Leibniz, two foreign members of the Prussian Academy of Sciences merit attention. The thought of French scientist and philosopher Pierre Louis Moreau de Maupertuis, an exponent and defender of Leibnizian ideas, was in many ways a precursor to modern biology. Maupertuis wrote under the patronage of Frederick the Great, about a generation after Leibniz. Compared to other eighteenth-century philosophies, Maupertuis’ worldview, like modern biology and unlike most Enlightenment thought, presents nature as rather “red in tooth and claw.”

An earlier foreign member of the Prussian Academy of Sciences, a contemporary and correspondent of Leibniz, Moldavian Prince (and eccentric pretender to descent from Tamerlane) Dimitrie Cantemir, left two cultural legacies to Western history. Initially an Ottoman vassal, he gave traditional Turkish music its first system of notation, ushering in the classical era of Turkish music that would later influence Mozart. Later – after he had turned against the Ottoman Porte in an alliance with Petrine Russia, but was driven out of power and into exile due to his abysmal battlefield leadership – he wrote much about history. Most impactful in the West was a two-volume book that would be translated into English in 1734 as The History of the Growth and Decay of the Othman Empire. Voltaire and Gibbon later read Cantemir’s work, as did Victor Hugo.[2] [3]

Notes one biographer, “Cantemir’s philosophy of history is empiric and mechanistic. The destiny in history of empires is viewed . . . through cycles similar to the natural stages of birth, growth, decline, and death.”[3] [4] Long before Nietzsche popularized the argument, Cantemir proposed that high cultures are initially founded by barbarians, and also that a civilization’s level of high culture has nothing to do with its political success.[4] [5] Thus was the Leibnizian intellectual legacy mixed with pessimism even in Leibniz’s own lifetime.

OswSP-MTech.jpegIt was most likely in the context of this scientific tradition and its enemies that Johann Wolfgang von Goethe, generally recognized as Germany’s greatest poet (or one of them, at any rate), later authored attacks on Newton’s ideas, such as Theory of Colors. Goethe, an early pioneer in biology and the life sciences, loathed the notion that there is anything universally axiomatic about the mathematical sciences. Goethe had one major predecessor in this, the Anglo-Irish philosopher and Anglican bishop George Berkeley. Like Berkeley, Goethe argued that Newtonian abstractions contradict empirical understandings. Both Berkeley and Goethe, though for different reasons, took issue with the common (or at least, commonly Anglo-Saxon) wisdom that “mathematics is a universal language.”

By the early modern age of European history, when Goethe’s Faust takes place, cabalistic doctrines, notes Carl Schmitt, “became known outside Jewry, as can be gathered from Luther’s Table Talks, Bodin’s Demonomanie, Reland’s Analects, and Eisenmenger’s Entdecktes Judenthum.”[5] [6] This phenomenon can be traced to the indispensable influence of the very inventors of cabalism, collectively speaking, on the West’s transition from feudalism to modern capitalism since the Age of Discovery, and in some cases even earlier. In 1911’s The Jews and Modern Capitalism, Werner Sombart points out that “Venice was a city of Jews” as early as 1152.

Cabalism deeply permeates the worldviews of many influential secret societies of Western history since medieval times, and certainly continuing with the official establishment of Freemasonry in 1717. Although the details will never be entirely clear, it is known that Goethe was involved with the Bavarian Illuminati in his youth. He seems to have experienced conservative disillusionment with it later in life. It is possible that the posthumous publication of Faust: The Second Part of the Tragedy was due at least in part to the book’s ambivalently revealing too much about the esoterica of Goethe’s former occult activities.

What is clear is that he was directly interested in cabalistic concepts. Karin Schutjer persuasively argues that “Goethe had ample opportunity to learn about Jewish Kabbalah – particularly that of the sixteenth-century rabbi Isaac Luria – and good reason to take it seriously . . . Goethe’s interest in Kabbalah might have been further sparked by a prominent argument concerning its philosophical reception: the claim that Kabbalistic ideas underlie Spinoza’s philosophy.”[6] [7]

At one point in the second part of Faust, Goethe shows an interest in monetary issues related to usury or empty currency, as Schopenhauer after him would.[7] [8] This is fitting for a story that takes place in early modern Europe and concerns an alchemist. Some early modern alchemists were known as counterfeiters and would have most likely had contact with Jewish moneylenders. Insofar as his scientific philosophy had a social, and not just an intellectual, significance, this desire on Goethe’s part for economic concreteness was perhaps what led him to reject and combat one key cabalistic doctrine: numerology.

Numerology is the belief that numbers are divine and have prophetic power over the physical world. Goethe held the virtually opposite view of numbers and mathematical systems, proposing that “strict separation must be maintained between the physical sciences and mathematics.” According to Goethe, it is an “important task” to “banish mathematical-philosophical theories from those areas of physical science where they impede rather than advance knowledge,” and to discard the “false notion that a phrase of a mathematical formula can ever take the place of, or set aside, a phenomenon.” To Goethe, mathematics “runs into constant danger when it gets into the terrain of sense-experience.”[8] [9]

In his well-researched 1927 book on Freemasonry, General Erich Ludendorff remarks, “One must study the cabala in order to understand and evaluate the superstitious Jew correctly. He then is no longer a threatening opponent.”[9] [10] In his proceeding discussion of the subject, Ludendorff focuses exclusively on the numerological superstitions in cabalism. Such beliefs are affirmed by a Jewish cabalistic source, which informs us that “Sefirot” is the Hebrew word for numbers, which represent “a Tree of Divine Lights.”[10] [11]

Everything about Goethe’s rejection of scientific materialism can be seen as a rebellion against numerology in the sciences – and certainly, the modern mathematical sciences stand on the shoulders of numerology, as modern chemistry does on alchemy. Schmitt once mentioned the “mysterious Rosicrucian sensibility of Descartes,” a reference to the mysterious cabalistic initiatory movement that dominated the scientific philosophies of the seventeenth century.[11] [12] In this Descartes was hardly alone; the entire epoch of mostly French and English mathematicians in the early modern centuries, which ushered in the modern infinitesimal mathematical systems, was infused with cabalism. Even if it were possible to ignore the growing Jewish intellectual and economic influence on that age, one would still be left with the metaphysical affinities between numerology and even the most scientifically accomplished worldview that takes literally the assumption that numbers are eternal principles.

According to early National Socialist economist Gottfried Feder, “When the Babylonians overcame the Assyrians, the Romans the Carthaginians, the Germans the Romans, there was no continuance of interest slavery; there were no international world powers . . . Only the modern age with its continuity of possession and its international law allowed loan capitals to rise immeasurably.”[12] [13] Writing in 1919, Feder argues with the help of a graph that that “loan-interest capital . . . rises far above human conception and strives for infinity . . . The curve of industrial capital on the other hand remains within the finite!”[13] [14] Goethe may have similarly drawn connections between the kind of economic parasitism satirized in the second part of Faust and what he, like Berkeley, saw as the superstitious modern art of measuring the immeasurable.

OswSP-citation.jpg

The fusion of science with numerology, it should be noted, is actually not of Hebrew or otherwise pre-Indo-European origin. It originates from pre-Socratic Greek philosophy’s debt, particularly that of the Pythagoreans, to the Indo-Iranian world, chiefly Thrace.[14] [15] (Possibly of note in this regard is that Schopenhauer admired the Thracians for their arch-pessimistic ethos, as though this mindset were the polar opposite of the world-affirming Jewish worldview he loathed.)[15] [16] In any case, Goethe recognized it as a powerful weapon. That he studied numerology has been established by scholars.[16] [17]

A generation before Goethe, Immanuel Kant had propounded the idea that the laws of polarity – the laws of attraction and repulsion – precede the Newtonian laws of matter and motion in every way. This argument would influence Goethe’s friend Friedrich Wilhelm von Schelling, another innovator in the life sciences as well as part of the literary and philosophical movement known as Romanticism. By the time Goethe propounded his anti-Newtonian theories and led a philosophical milieu, he had an entire German tradition of such theories to work from.

Goethe’s work was influential in Victorian Britain. Most notably, at least in terms of the scientific history of that era, Darwin would cite Goethe as a botanist in On the Origin of the Species. Darwin’s philosophy of science, to the extent that he had one, was largely built on that of Goethe and the age of what came to be known as Naturphilosophie. Historian of science Robert J. Richards has found that “Darwin was indebted to the Romantics in general and Goethe in particular.”[17] [18] Darwin had been introduced to the German accomplishments in biology, and the German ideas about philosophy of science, mainly through the work of Alexander von Humboldt.[18] [19]

Why has this influence been forgotten? “In the decade after 1918,” explains Nicholas Boyle, “when hundreds of British families of German origin were forcibly repatriated, and those who remained anglicized their names, British intellectual life was ethnically cleansed and the debt of Victorian culture to Germany was erased from memory, or ridiculed.”[19] [20] To some extent, this process had already started since the outbreak of the First World War.

This intellectual ethnic cleansing would not go unreciprocated. In 1915’s Händler und Helden (Merchants and Heroes), German economist and sociologist Werner Sombart attacked the “mercantile” English scientific tradition. Here, Sombart is particularly critical of what he calls the “department-store ethics” of Herbert Spencer, but in general Sombart calls for most English ideas – including English science – to be purged from German national life. In his writings on the philosophy of science, Spengler would answer this call.

Spengler heavily drew on the ideas of Goethe, and evidently also on the views of a pre-Darwinian French Lutheran paleontologist of German origin, Georges Cuvier. For instance, Spengler’s assault on universalism in the physical sciences mostly comes from Goethe, but his rationale for rejecting Darwinian evolution appears to come from Cuvier. The idea that life-forms are immutable, and simply die out, only to be superseded by unrelated new ones – a persistent theme in Spengler – comes more from Cuvier than Goethe.

oswSP-car.jpgCuvier, however, does not belong to the German transcendentalist tradition, so Spengler mentions him only peripherally. On the other hand, in the third chapter of the second volume of The Decline of the West, Spengler uses a word that Charles Francis Atkinson translates as “admitted” to describe how Cuvier propounded the theory of catastrophism. Clearly, Spengler shows himself to be more sympathetic to Cuvier than to what he calls the “English thought” of Darwin.[20] [21]

Several asides about Cuvier are in order. First of all, this criminally underrated thinker is by no means outmoded, at least not in every way. Modern geology operates on a more-Cuvieran-than-Darwinian plane.[21] [22] Secondly, it is worth noting that Ernst Jünger once astutely observed that Cuvier is more useful to modern military science than Darwin.[22] [23] It may also be of interest that the Cuvieran system is even further removed from Lamarckism – and its view of heredity, as a consequence, more thoroughly racialist – than the Darwinian system.[23] [24]

Another scientist of German origin who may have influenced Spengler is the Catholic monk Gregor Mendel, the discoverer of what is now known as genetics. One biography notes:

Though Mendel agreed with Darwin in many respects, he disagreed about the underlying rationale of evolution. Darwin, like most of his contemporaries, saw evolution as a linear process, one that always led to some sort of better product. He did not define “better” in a religious way – to him, a more evolved animal was no closer to God than a less evolved one, an ape no morally better than a squirrel – but in an adaptive way. The ladder that evolving creatures climbed led to greater adaption to the changing world. If Mendel believed in evolution – and whether he did remains a matter of much debate – it was an evolution that occurred within a finite system. The very observation that a particular character trait could be expressed in two opposing ways – round pea versus angular, tall plant versus dwarf – implied limits. Darwin’s evolution was entirely open-ended; Mendel’s, as any good gardener of the time could see, was closed.[24] [25]

How very Goethean – and Spenglerian.

His continuation of the German mission against English science explains, even if it does not entirely excuse, Spengler’s citation of Franz Boas’ now-discredited experiments in craniology in the second volume of The Decline of the West. In his posthumously-published book on Indo-Europeanology, the unfinished but lucid Frühzeit der Weltgeschichte, Spengler cites the contemporary German Nordicist race theorist Hans F. K. Günther in writing that “urbanization is racial decay.”[25] [26] This would seem quite a leap, from citing Boas to citing Günther. However, in the opinion of one historian, Boas and Günther had more in common than they liked to think, because they were both heirs more of the German Idealist tradition in science than what the Anglo-Saxon tradition recognizes as the scientific method.[26] [27] Spengler must have keenly detected this commonality, for his views on racial matters were never synonymous with those of Boas, any more than they were identical to Günther’s.

He probably went too far in his crusade against the Anglo-Saxon scientific tradition, but as we have seen, Spengler was not without his reasons. He was neither the first nor the greatest German philosopher of science to present alternatives to the ruling English paradigms in the sciences, but was rather an heir to a grand tradition. Before dismissing this anti-materialistic tradition as worthless, as today’s historiographers of science still do, we should take into account what it produced.

Darwin’s philosophy of nature was predominantly German; only his Malthusianism, the least interesting aspect of Darwin’s work, was singularly British. As for Einstein, that proficient but unoriginal thinker was absolutely steeped in the German anti-Newtonian tradition, to which he merely put a mathematical formula. These are only the most celebrated examples of scientists influenced by the German tradition defended – maniacally, perhaps, but with noble intentions – in the works of Oswald Spengler.

Whether we consider Spengler’s ideas useful to science or utterly hateful to it, one question remains: Should the German tradition of philosophy of science he defended be taken seriously? Ever since the post-Second World War de-Germanization of Germany, euphemistically called “de-Nazification,” this tradition is now pretty much dead in its own fatherland. But does that make it entirely wrong?

Notes

[1] [28] Luke Hodgkin, A History of Mathematics: From Mesopotamia to Modernity (Oxford: Oxford University Press, 2013).

[2] [29] See the booklet of the CD Istanbul: Dimitrie Cantemir, 1630-1732, written by Stefan Lemny and translated by Jacqueline Minett.

[3] [30] Eugenia Popescu-Judetz, Prince Dimitrie Cantemir: Theorist and Composer of Turkish Music (Istanbul: Pan Yayıncılık, 1999), p. 34.

[4] [31] Dimitrie Cantemir, The History of the Growth and Decay of the Othman Empire, vol. I, tr. by Nicholas Tindal (London: Knapton, 1734), p. 151, note 14.

[5] [32] Carl Schmitt, The Leviathan in the State Theory of Thomas Hobbes: Meaning and Failure of a Political Symbol, tr. by George Schwab and Erna Hilfstein (Chicago: University of Chicago Press, 2008), p. 8.

[6] [33] Karin Schutjer, “Goethe’s Kabbalistic Cosmology [34],” Colloquia Germanica, vol. 39, no. 1 (2006).

[7] [35] J. W. von Goethe, Faust, Part Two, Act I, “Imperial Palace” scene; Schopenhauer, The Wisdom of Life, Chapter III, “Property, or What a Man Has.”

[8] [36] Jeremy Naydler (ed.), Goethe on Science: An Anthology of Goethe’s Scientific Writings (Edinburgh: Floris Books, 1996), pp. 65-67.

[9] [37] Erich Ludendorff, The Destruction of Freemasonry Through Revelation of Their Secrets (Mountain City, Tn.: Sacred Truth Publishing), p. 53.

[10] [38] Warren Kenton, Kabbalah: The Divine Plan (New York: HarperCollins, 1996), p. 25.

[11] [39] Schmitt, Leviathan, p. 26.

[12] [40] Gottfried Feder, Manifesto for Breaking the Financial Slavery to Interest, tr. by Alexander Jacob (London: Black House Publishing, 2016), p. 38.

[13] [41] Ibid., pp. 17-18.

[14] [42] See, i.e., Walter Wili, “The Orphic Mysteries and the Greek Spirit,” collected in Joseph Campbell (ed.), The Mysteries: Papers from the Eranos Yearbooks (Princeton, N.J.: Princeton University Press, 1955).

[15] [43] Arthur Schopenhauer, tr. by E. F. J. Payne, The World as Will and Representation, vol. II (Mineola, N.Y.: Dover, 2014), p. 585.

[16] [44] Ronald Douglas Gray, Goethe the Alchemist (Cambridge: Cambridge University Press, 2010), p. 6.

[17] [45] Robert J. Richards, The Romantic Conception of Life: Philosophy and Science in the Age of Goethe (Chicago: The University of Chicago Press, 2010), p. 435.

[18] [46] Ibid, pp. 518-526.

[19] [47] Nicholas Boyle, Goethe and the English-speaking World: Essays from the Cambridge Symposium for His 250th Anniversary (Rochester, N.Y.: Camden House, 2012), p. 12.

[20] [48] Oswald Spengler, tr. by Charles Francis Atkinson, The Decline of the West vol. II (New York: Alfred A. Knopf, 1928), p. 31.

[21] [49] Elizabeth Kolbert, The Sixth Extinction: An Unnatural History (London: Bloomsbury, 2015), p. 94.

[22] [50] From Jünger’s Aladdin’s Problem: “It is astounding to see how inventiveness grows in nature when existence is at stake. This applies to both defense and pursuit. For every missile, an anti-missile is devised. At times, it all looks like sheer braggadocio. This could lead to a stalemate or else to the moment when the opponent says, ‘I give up’, if he does not knock over the chessboard and ruin the game. Darwin did not go that far; in this context, one is better off with Cuvier’s theory of catastrophes.”

[23] [51] See Georges Cuvier, Essay on the Theory of the Earth (London: Forgotten Books, 2012), pp. 125-128 & pp. 145-165.

[24] [52] Robin Marantz Henig, The Monk in the Garden: The Lost and Found Genius of Gregor Mendel, the Father of Genetics (New York: Houghton Mifflin, 2017), p. 125.

[25] [53] Oswald Spengler, Frühzeit der Weltgeschichte (Munich: C. H. Beck, 1966), Fragment 101.

[26] [54] Amos Morris-Reich, “Race, Ideas, and Ideals: A Comparison of Franz Boas and Hans F. K. Günther [55],” History of European Ideas, vol. 32, no. 3 (2006).

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/07/between-the-heroic-and-the-immeasurable/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/07/7-31-18-3.jpg

[2] [1]: #_ftn1

[3] [2]: #_ftn2

[4] [3]: #_ftn3

[5] [4]: #_ftn4

[6] [5]: #_ftn5

[7] [6]: #_ftn6

[8] [7]: #_ftn7

[9] [8]: #_ftn8

[10] [9]: #_ftn9

[11] [10]: #_ftn10

[12] [11]: #_ftn11

[13] [12]: #_ftn12

[14] [13]: #_ftn13

[15] [14]: #_ftn14

[16] [15]: #_ftn15

[17] [16]: #_ftn16

[18] [17]: #_ftn17

[19] [18]: #_ftn18

[20] [19]: #_ftn19

[21] [20]: #_ftn20

[22] [21]: #_ftn21

[23] [22]: #_ftn22

[24] [23]: #_ftn23

[25] [24]: #_ftn24

[26] [25]: #_ftn25

[27] [26]: #_ftn26

[28] [1]: #_ftnref1

[29] [2]: #_ftnref2

[30] [3]: #_ftnref3

[31] [4]: #_ftnref4

[32] [5]: #_ftnref5

[33] [6]: #_ftnref6

[34] Goethe’s Kabbalistic Cosmology: https://www.jstor.org/stable/23981598?seq=1#page_scan_tab_contents

[35] [7]: #_ftnref7

[36] [8]: #_ftnref8

[37] [9]: #_ftnref9

[38] [10]: #_ftnref10

[39] [11]: #_ftnref11

[40] [12]: #_ftnref12

[41] [13]: #_ftnref13

[42] [14]: #_ftnref14

[43] [15]: #_ftnref15

[44] [16]: #_ftnref16

[45] [17]: #_ftnref17

[46] [18]: #_ftnref18

[47] [19]: #_ftnref19

[48] [20]: #_ftnref20

[49] [21]: #_ftnref21

[50] [22]: #_ftnref22

[51] [23]: #_ftnref23

[52] [24]: #_ftnref24

[53] [25]: #_ftnref25

[54] [26]: #_ftnref26

[55] Race, Ideas, and Ideals: A Comparison of Franz Boas and Hans F. K. Günther: https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1016/j.histeuroideas.2006.05.001

jeudi, 19 juillet 2018

Revilo P. Oliver & Francis Parker Yockey

oliver.jpg

Revilo P. Oliver & Francis Parker Yockey

The writings of Francis Parker Yockey have fascinated the far Right for a half-century and more. I would argue that the person most responsible for this popularity is the late classics professor Revilo P. Oliver. While Prof. Oliver had little practical input in the distribution of Yockey writings (that credit would go more to Willis Carto and George Dietz), it was Oliver’s imprimatur that lent Yockey a gravitas that ensured he would be cherished as something other than the author of some controversial, obscurantist tracts. 

This is true even though Oliver disagreed with Yockey on a number of key points. He championed Yockey even in the early 1960s when Oliver was writing for the John Birch Society and had to couch his praise in evasive words. Years later, when his critical essays were mainly limited to the small-run periodical Liberty Bell and he could write whatever he pleased (which often meant page-long footnotes explicating minutiae of philology, archeology and race), he still held Yockey in great esteem, someone whose errors were as worthy of explication as his insights.

Accordingly, anyone who studies Yockey very quickly runs into Prof. Oliver. Here are some highlights of the Yockey-Oliver connection.

Francis_Parker_Yockey.jpgRPO in the Yockey Biographies

We now have two big Yockey biographies at our disposal. There is Kevin Coogan’s Dreamer of the Day: Francis Parker Yockey and the Postwar Fascist International, published in 1999. And, new in 2018, Kerry Bolton’s Yockey: A Fascist Odyssey. Despite the somewhat similar titles, the books are very different, and hardly “synoptic” narratives. While offering many curious details of Yockey’s life, the Bolton book largely takes an historiographic view, reviewing how Yockey was seen and written about through the passing decades. For example, Bolton tells us that one notable American figure of the Right, Wilmot Robertson of The Dispossessed Majority and the magazine Instauration, did not care for Yockey at all. Yockey was too Spenglerian; he followed Spengler’s rather mystical and unprovable idea of historical cycles. Worst of all, he tried to evade the hard and essential factor of biological (or “vertical”) race. Yockey, like Spengler, instead emphasized what he called “horizontal race,” a kinship more of cultural spirit than blood.

As for Oliver, he shared some of these objections, but never ceased to endorse what he saw as the kernel of Yockey’s argument, which was the quasi-organic unity of (Western) culture. He knew of Yockey before Yockey’s Imperium was popularized in the early 1960s. He praised Yockey’s insights in the pages of American Opinion and The American Mercury during that decade. He assisted with the founding of the Yockeyite National Youth Alliance organization in the late 60s. He was still treating Yockey as a figure of serious analysis in the 1980s.

Conversely, in the Coogan study Oliver hardly appears at all. He is merely a name mentioned in passing, mainly with regard to the National Youth Alliance. Coogan ignores RPO’s extensive writing on Yockey. For that matter, Coogan does not seem to be much interested in Imperium—or even have read it, let alone Yockey’s other writings. For Coogan, Yockey’s “philosophy of history” exists mainly as a title of a big cult book that enraptured the far Right in the 1960s and beyond. It is most peculiar to attempt a biography of a philosopher without discussing his philosophy, let alone critics’ commentaries on it, but that is what we have here. And it explains why Coogan makes RPO no more than a minor, ancillary figure.

To digress a little: only about half of Coogan’s Dreamer of the Day pertains to Yockey’s writing or life events. There is little historiography or critical discussion, from RPO or anyone else. And yet the book is far longer than it needs to be (644 pp. in paperback), padded out with every stray rumor and scrap of research the author found. The biographical portion is derived in large part from FOIA files as well as various letters that an earlier researcher, Keith Stimely, received in the 1980s. The rest of the content is a hyperbolic exposition of what Coogan calls the “Fascist International”: a murky stew into which he stirs such extraneous, oddball characters as Chilean diplomat and mystic Miguel Serrano, and British occultist Aleister Crowley. Throughout the book Coogan throws in misinformed, lurid notions about such things as Yockey’s parentage (Coogan has the birthdate of Yockey’s father Louis wrong, and thereby implies Louis was a bastard, born years after his ostensible father died) and researcher Stimely’s personal life (based on allegations in David McCalden’s lively-but-scurrilous Revisionist Newsletter in the 1980s). Sensationalism was the main objective here.

RPO on Comparative Morphology

Much of Oliver’s writing on Yockey is a half-century old now, yet it is still the most trenchant and inclusive analysis. So far as I can tell, he is the only person who analyzed Imperium as a work in a definable genre, what one might call the philosophy of morphological history. In a very long 1963 essay, published in American Opinion (though very un-Birchite in scope and theme), he compares Yockey with a number of others in the school including, most obviously, The Decline of the West‘s Oswald Spengler, Lawrence R. Brown (The Might of the West) and Arnold Toynbee (A Philosophy of History).

Although RPO quibbles with some of Yockey’s factual asides—e.g., his apparent forgetfulness about the Thirty Years War when stating that Germany was fortunate to avoid most of the carnage that depleted the rest of Europe from the Middle Ages onward—he is generally appreciative of and laudatory toward Imperium. The basic reason for this seems to be that, whatever Oliver’s own doubts may have been about Spenglerian theories of historical morphology, or Yockey’s own quasi-mystical belief in Destiny, he agrees with the Yockey’s fundamental argument: that the Western civilization from the Middle Ages at least has been a unitary whole, and that the destructive conflicts of the 20th century amounted to a pathology exacerbated by outside elements:

[T]he culture of the West, like every viable civilization, is a unity in the sense that its parts are organically interdependent. Although architecture, music, literature, the mimetic arts, science, economics, and religion may seem at first glance more or less unrelated, they are all constituent parts of the cultural whole, and the disease of any one will sooner or later affect all the others. Your hands will not long retain their strength, if there is gangrene in the foot or cancer in the stomach.[1]

imperium.pngWriting in 1963, Oliver avoids mention of Yockey’s “culture-distorter” or the Jewish Question (although he makes a nod to that Birchite proxy, the International Communist Conspiracy). Years later, with the “Birch Business” well behind him, Oliver would be more explicit.

This brings us to “The Enemy of Our Enemies” (1981), which George Dietz’s Liberty Bellmagazine put out in a fat issue that also contained Yockey’s own “The Enemy of Europe.” The two monographs were later republished together as a paperback book.[2] Yockey’s extended essay, translated back into English from a surviving German version, is nearly a hundred pages, an excoriation of American hegemony over the European culture-soul. The Oliver section is even longer, a brilliant and cranky, no-holds-barred fulmination. While beginning as an exegesis of Yockey, his influences and his errors, this commentary readily departs from that pretext, delivering instead RPO’s own, broader variation on the general theme:

In 1914, our civilization was worm-eaten at the core, but its brightly glittering surface concealed the corruption within from superficial eyes. It was taken for granted that the globe had become one world, the world of which the Aryan nations were the undisputed masters, while all the lesser races already were, or would soon become, merely the subject inhabitants of their colonial possession. This reasonable conception of the world’s unity oddly survived the catastrophes that followed and it conditioned unthinking mentalities to accept the preposterous notion of the current propaganda for “One World,” which is couched in endless gabble that is designed to conceal the fact that it is to be a globe under the absolute and ruthless dominion of the Jews—a globe on which our race, if not exterminated, will be the most degraded and abject of all.[3]

The Introduction to Imperium: A Question of Attribution

Finally, a note on a point that perennially comes up when Yockey and Oliver are discussed. Was the long foreword to the post-1960 editions of Imperium, signed Willis A. Carto, actually written by Mr. Carto, or by Prof. Oliver? Keith Stimely claimed the latter, in a furious booklet he distributed in the mid-1980s after he left Carto’s employ at the Institute for Historical Review.

When pressed, Oliver was vague on the subject, writing Stimely in 1984 only that he had given Carto permission to use material he had written as suggested introduction to a new reprint of the book. Stimely reproduced part of Oliver’s letter in his anti-Carto booklet, and Kerry Bolton also excerpt it in his Yockey biography:

I wrote a lengthy and signed memorandum on Yockey’s importance as a philosopher of history and a nationalist, hoping to inlist the support of persons who would subsidize a new edition of Imperium . . .  I . . . told Carto to make whatever use he wished of what I had written for an intoduction by him or anyone he chose to introduce the new edition. I therefore gave him the material, and it would be dishonourable of me to try to reclaim it. [4]

This essay-memorandum seems to have vanished. Oliver wrote a review of Imperium some years later (1966) for The American Mercury [5] that bears some resemblance to the philosophical discussion in the Introduction, but is otherwise entirely different: i.e., not a “retread” of some older piece that was repurposed.

When the question was put to them, both Willis Carto and his wife (now widow) Elisabeth maintained that the Introduction was indeed written by Mr. Carto himself. Therefore, worrying through the problem, Kerry Bolton comes to a Solomonic compromise, and says that it

seems plausible, stylistically and philosophically . . . that Carto wrote the first biographical half of the ‘Introduction’ and Oliver wrote the second half, commenting on the Yockeyan doctrine of Culture-pathology.

Notes

[1] Revilo P. Oliver, “History and the Historians,” 1963; collected in America’s Decline, 1983, pp. 276-277. https://archive.org/stream/AmericasDecline1983V2/OLIVERRe... [2]

[2] Yockey and Oliver, The Enemy of Europe/the Enemy of Our Enemies. Liberty Bell Publications, 2003.

[3] https://archive.org/stream/TheEnemyOfOurEnemies/EEE#page/... [3]

[4] Kerry Bolton, Yockey: A Fascist Odyssey. Arktos, 2018.

[5] http://www.revilo-oliver.com/news/1966/06/the-shadow-of-empire-francis-parker-yockey-after-twenty-years/ [4]

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/07/revilo-p-oliver-and-francis-parker-yockey/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/07/ReviloOliver.jpg

[2] https://archive.org/stream/AmericasDecline1983V2/OLIVERReviloP.-Americas_Decline_1983_v2: https://archive.org/stream/AmericasDecline1983V2/OLIVERReviloP.-Americas_Decline_1983_v2

[3] https://archive.org/stream/TheEnemyOfOurEnemies/EEE#page/n49/: https://archive.org/stream/TheEnemyOfOurEnemies/EEE#page/n49/

[4] http://www.revilo-oliver.com/news/1966/06/the-shadow-of-empire-francis-parker-yockey-after-twenty-years/: http://www.revilo-oliver.com/news/1966/06/the-shadow-of-empire-francis-parker-yockey-after-twenty-years/

 

samedi, 14 juillet 2018

Philippe Forget : puissance et réseaux techniques

PhilippeForget.jpg

Philippe Forget : puissance et réseaux techniques

 
Le philosophe Philippe Forget, auteur du réseau et l'infini et récemment de l'obsession identitaire partage dans cette conférence le fruit de ses recherches sur les notions, de puissance, de technique et de réseaux.
 
Soutenez nous. Soyez mécène : https://www.tipeee.com/cerclearistote ou faites un don Paypal via notre site internet (lien en rouge, en bas à droite) : http://cerclearistote.com/
 

15:42 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, philippe forget | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 10 juillet 2018

Zygmunt Bauman ou l’insoutenable liquidité de la modernité

zygmunt-bauman.jpg

Zygmunt Bauman ou l’insoutenable liquidité de la modernité

par Edouard Rix

C’est à Zygmunt Bauman, sociologue possédant la double nationalité polonaise et britannique, que l’on doit le paradigme de la « modernité liquide ».

Zygmunt Bauman naît à Poznan, en Pologne, en 1925, dans une famille juive non-pratiquante, qui s’enfuit en URSS suite à l’invasion allemande. En 1944, le jeune Zygmunt s’engage dans la 1ère Armée polonaise, sous contrôle soviétique, dans laquelle il devient commissaire politique et participe aux batailles de Kolberg et Berlin. Membre du Parti communiste polonais, il intègre le Corps de sécurité intérieure (KBW), une unité militaire qui lutte contre les nationalistes ukrainiens et la résistance anticommuniste. Devenu major, il en est exclu en 1953, après que son père ait souhaité émigrer en Israël. Pendant ses années de service, il étudie la sociologie et la philosophie. Après l’obtention de sa maîtrise de philosophie en 1954, il devient professeur à l’Université de Varsovie. Il en est exclu - ainsi que du parti communiste - en 1968, et part alors pour Israël, avant de rejoindre l’université anglaise de Leeds en 1971, où il enseignera jusqu’en 1990.

Modernité liquide et société liquide

Bien qu’il soit l’un des principaux représentants de l’école post-moderne, Bauman abandonne, à la fin des années 1990, le concept de « post-modernité » pour ceux de « modernité  liquide » et de « société liquide », qui seraient selon lui caractéristiques de nos modes de vie actuels. Filant la métaphore de la liquidité, il publie successivement L’Amour liquide (2004), La Vie liquide (2006), Le présent liquide (2007).

ZB-liquide.jpgCar pour lui, nos sociétés occidentales sont caractérisées par le passage d’une phase solide de la modernité, stable, immobile et enracinée, à une phase liquide, fluide, volatile et néo-nomade où tout semble se désagréger et se liquéfier, phase « dans laquelle les formes sociales (les structures qui limitent les choix individuels, les institutions qui veillent au maintien des traditions, les modes de comportement acceptables) ne peuvent plus se maintenir durablement en l’état parce qu’elles se décomposent en moins de temps qu’il ne leur en faut pour être forgées et se solidifier[i] ».Tout devient éphémère et jetable.

Pour Bauman « modernité liquide » et « vie liquide » sont intimement liées. La vie liquide est la vie prise dans le flux incessant de la mobilité et de la vitesse. Elle est « précaire, vécue dans des conditions d’incertitude constante[ii] ». « La vie dans une société moderne liquide, écrit-il, ne peut rester immobile. Elle doit se moderniser (lire : continuer chaque jour de se défaire des attributs qui ont dépassé leur date limite de vente, continuer de démanteler/se dépouiller des identités actuellement assemblées/revêtues) - ou périr[iii] ». Dans un récent Eléments, Alain de Benoist précisait les contours de cette société liquide : « La société est devenue flottante. Elle s’est coupée du passé et a cessé de croire en l’avenir, se maintenant ainsi dans un éternel présent où rien ne fait plus sens. Ayant perdu tout ancrage, devenue étrangère à elle-même, elle zappe d’une idée à l’autre, comme on passe d’un produit à l’autre. Elle obéit à la logique de la Mer, faite de flux et de reflux, perdant ainsi le sens de la Terre. Elle donne la priorité à l’économie et au commerce, au détriment de la politique et de la culture[iv] ».

La vie liquide est une vie de consommation. « Elle traite le monde et tous ses fragments animés comme autant d’objets de consommation[v] », avec une date de péremption au-delà de laquelle ils deviennent jetables, l’homme y compris. Les consommateurs individuels ont des identités éphémères, des désirs qui ne peuvent jamais être satisfaits. Cette société consumériste n’a que faire des martyrs et des héros, auxquels elle préfère deux catégories nouvelles : la victime et la célébrité. 

Dans cette société flottante « les meilleurs chances de victoire appartiennent à ceux qui circulent près du sommet de la pyramide globale du pouvoir, ceux pour qui l’espace compte peu et la distance n’est pas une gêne ; ceux qui se sentent chez eux en maints endroits mais dans aucun en particulier. Ils sont aussi légers, vifs et volatiles que le commerce et les finances, de plus en plus globaux et extraterritoriaux, qui assistèrent à leur naissance et soutiennent leur existence nomade[vi] ». Bauman estime que c’est Jacques Attali qui décrit le mieux les hommes qui maîtrisent l’art de la vie liquide : ils aiment « créer, jouir, bouger », vivent dans une société de « valeurs volatiles, insouciante de l’avenir, égoïste et hédoniste », considèrent le « neuf comme une bonne nouvelle, [la] précarité comme une valeur, [l’] instabilité comme un impératif, [le] métissage comme une richesse[vii] ».

L’âge des Mercuriens

Les travaux de Bauman sont à rapprocher de la thèse défendue par Yuri Slezkine dans Le Siècle juif. « L’âge moderne est l’âge des juifs écrit celui-ci. Et le XXe siècle est le siècle des juifs[viii] ». Selon ce professeur de l’Université de Berkeley, il existe dans la plupart des civilisations traditionnelles une opposition structurale entre une majorité de paysans et de guerriers, les « Apolliniens », et une minorité de « nomades fonctionnels », les « Mercuriens ». Les premiers constituent la population autochtone, installée sur la terre, qu’ils cultivent et transmettent à leurs héritiers, tandis que les seconds, issus de minorités étrangères, diasporiques et mobiles - Juifs, Tziganes, Parsis, Jaïns -, sont les dignes descendants de Mercure, « le patron des passeurs de frontières et des intermédiaires ; le protecteur des individus qui vivent de leur agilité d’esprit[ix] ». Au courage guerrier et à l’honneur aristocratique, ces derniers préfèrent l’habileté et l’esprit, aux villages, les grandes villes anonymes.

Or, pour Slezkine, « la modernité signifie que chacun d’entre nous devient urbain, mobile, éduqué, professionnellement flexible », en résumé mercurien. D’où sa conclusion : « En d’autres termes, la modernité, c’est le fait que nous sommes devenus juifs[x] ». Un constat que ne démentiront pas Zygmunt Bauman et Jacques Attali.

Edouard Rix, Réfléchir & Agir, hiver 2017, n°55, pp. 42-43.

Notes

[i] Z. Bauman, Le présent liquide. Peurs sociales et obsessions sécuritaires, Seuil, 2007, p. 7.

[ii] Z. Bauman, La Vie liquide, Pluriel, 2013, p. 8.

[iii] Op. cit., p. 10.

[iv] A. de Benoist, « Une société flottante », Eléments, mai-juin 2016, n° 160, p. 3.

[v] Z. Bauman, La Vie liquide, Pluriel, 2013, p. 19.

[vi] Op. cit., p. 11.

[vii] J. Attali, Chemins de sagesse. Traité du labyrinthe, Fayard, 1996.

[viii] Y. Slezkine, Le Siècle juif, La Découverte, 2009.

[ix] Op. cit.

[x] Op. cit.

dimanche, 01 juillet 2018

The Ancients on Speaking Rightly

ciceronorateur.jpg

The Ancients on Speaking Rightly

We are all faced with the challenge of speaking, and living, truths which are felt to be offensive by a great many of our countrymen, not to mention the powers that be. This is not a new problem. By definition, the natural diversity of men means that knowledge of the truth is highly unequally distributed and those who know most about the truth are necessarily a tiny minority. This minority must alone face the prejudices and ignorance of the masses and the violence of the state. The Ancients are in universal agreement in saying that the truth must be spoken carefully, with due regard for one’s social position, social harmony, and the general society’s necessarily limited ability to grasp the truth.

Hesiod, that most practical Grecian poet, said: “The tongue’s best treasure among men is when it is sparing, and its greatest charm is when it goes in measure. If you speak ill, you may well hear greater yourself” (Works and Days, 720-25). He advised to “never venture to insult a man for accursed soul-destroying poverty, which is the dispensation of the blessed ones who are for ever” (W&D, 715-20). And ought we not to be even kinder to those suffering from poverty of culture and soul?

On the positive side, Hesiod also eloquently described the almost magical ability of the heaven-blessed king to unite his community through right speech: “upon his tongue” the Muses “shed sweet dew, and out of his mouth the words flow honeyed; and the peoples all look to him as he decides what is to prevail with his straight judgments” (Theogony, 80-90). There was a unique ideal of isogoria – equality or freedom of speech, the right for each citizen to speak before the public –  in ancient Greece. This right however was, even for citizens, not unqualified and entailed responsibility, particularly with regard to the social consequences of one’s words.

In a faraway India, the followers of the Buddha paired gracious, truthful speech with perfect self-control. According to the Gandharan Dharmapada, Gautama said:

One who utters speech that isn’t rough
But instructive and truthful
So that he offends no one,
Him I call a Brahmin.

The one who does no wrong
Through body, speech, or mind,
Restrained in the three ways,
Him I call a Brahmin.

One perfectly calmed, ceased,
A gentle speaker, not puffed up,
Who illuminates the meaning and the Dharma,
Him I call a Brahmin. (Dharmapada, 1.22-24)

Lest one think this is but the fearful self-censorship of peasants and monks, the Norse poets have Odin say much the same thing. The Sayings of the High One (Hávamál) contain several verses advising caution in speech. Odin says:

He’s a wretched man, of evil disposition,
the one who makes fun of everything,
he doesn’t know the one thing he ought to know:
that he is not devoid of faults (Hávamál, 22)

Wise that man seems who retreats
when one guest is insulting another;
the man who mocks at a feast doesn’t know for sure
whether he shoots off his mouth amid enemies. (Háv., 31)[1] [2]

For, as Odin adds: “For those words which one man says to another, often he gets paid back” (Háv., 65). The foul-speaking, friendless man goes to the Assembly and finds himself “among the multitude and has few people to speak for him” (Háv., 62).[2] [3]

One must have the right speech, the most truthful speech possible, according to time and place and audience. The most important truths – those about life and death, about purpose and community – are rarely apprehended explicitly and rationally, nor do they need to be, operating at a far deeper psychological level. Your whole demeanor, your generous attitude ought to, without words, invite your kinsmen to live seriously and love their people. For as Aristotle said, so far as persuasion is concerned, the speaker’s “character contains almost the strongest proof of all” (Rhetoric, 1.2)

Unless you are a prophet (feel free to “announce yourself”), you must work with existing, living traditions, national and spiritual, whatever their imperfections, for these resonate with people and, if appealed to, invite them to higher purposes. (Actually, even the prophets, both ancient and modern, appealed to, expanded upon, and transformed existing traditions.) That which is bad in a tradition can be graciously understated, that which is good celebrated and glorified. You do not convince people with statistics and syllogisms, but by touching their soul. In terms of ethics, a living tradition is worth more than all the libraries and databases in the world.

All this is not to say that one should not say anything offensive to society. All the traditions are equally clear: there are times when truth must be adhered to openly, necessarily meaning the breaking of ties with society, one’s own family, one’s life. The point I would make is that this must not be done carelessly, but with self-mastery and effectiveness. The gains in terms of knowledge of truth must outweigh the costs in terms of social entropy, division, and hatred. Your words are actions. A generation cannot, and should not, be expected to abandon the religion and fundamental values it was brought up with (we ought to have a compassionate thought for the Boomers here). In all this, one should trust one’s instincts rather than calculate. Some truths are spoken in vain if one lacks power. As a Spartan once said: “My friend, your words require the backing of a city” (Plutarch, “Sayings of Lysander,” 8). Socrates lived cryptically his entire life, confounding convention and encouraging the good, choosing to die at precisely the moment when this would make truth resonate for the ages.

aristotelesrhetoric.jpgAbove all, we must shed from within ourselves the idea that we, personally, are “entitled” to free speech or that the masses can welcome the whole truth. If we still have these notions, then we are in fact still slaves to our time’s democratic naïveté. No, free speech is at once a duty and a prize, to be exercised only once we have become worthy, by our own personal excellence and self-mastery. That was, at any rate, the way Diogenes the Cynic saw things, calling free speech “the finest thing of all in life.”[3] [4] But this free speech was not to be used carelessly: the Dog’s notoriously vicious wit and outrageous behavior were always meant to benefit others educationally, metaphorically biting his “friends, so as to save them.”[4] [5] Do not worry about your right to freedom of speech: try to be worthy of freedom of speech.

On this point, I can do better here than quote the philosopher-emperor Julian, in his letter denouncing the so-called “Cynics” of his day, who had degenerated into something like a band of lazy and offensive hippies (my emphasis):

Therefore let him who wishes to be a Cynic philosopher not adopt merely their long cloak or wallet or staff or their way of wearing the hair, as though he were like a man walking unshaved and illiterate in a village that lacked barbers’ shops and schools, but let him consider that reason rather than a staff and a certain plan of life rather than a wallet are the mintmarks of the Cynic philosophy. And freedom of speech he must not employ until he have first proved how much he is worth, as I believe was the case with Crates and Diogenes. For they were so far from bearing with a bad grace any threat of fortune, whether one call such threats caprice or wanton insult, that once when he had been captured by pirates Diogenes joked with them; as for Crates he gave his property to the state, and being physically deformed he made fun of his own lame leg and hunched shoulders. But when his friends gave an entertainment he used to go, whether invited or not, and would reconcile his nearest friends if he learned that they had quarrelled. He used to reprove them not harshly but with a charming manner and not so as to seem to persecute those whom he wished to reform, but as though he wished to be of use both to them and to the bystanders. Yet this was not the chief end and aim of those Cynics, but as I said their main concern was how they might themselves attain to happiness and, as I think, they occupied themselves with other men only in so far as they comprehended that man is by nature a social and political animal; and so they aided their fellow-citizens, not only by practicing but by preaching as well. (To the Uneducated Cynics, 201-02)

Your words are a side effect, a very secondary one, of your way of life. How are you living?

Bibliography

 Aristotle (trans. H. C. Lawson-Tancred), The Art of Rhetoric (London: Penguin, 2004).

Hard, Robin, (ed. and trans.), Diogenes the Cynic: Sayings and Anecdotes with Other Popular Moralists (Oxford: Oxford University Press, 2012).

Hesiod (trans. M. L. West), Theogony and Works and Days (Oxford: Oxford University Press, 1988).

Julian (trans. Emily Wright), To the Uneducated Cynics: https://en.wikisource.org/wiki/To_the_uneducated_Cynics [6]

Larrington, Carolyne (trans.), The Poetic Edda (Oxford: Oxford University Press, 2014).

Plutarch (trans. Richard Talbert and Ian Scott-Kilvert), On Sparta (London: Penguin, 2005)

Roebuck, Valerie (trans.), The Dhammapada (London: Penguin, 2010).

Notes

[1] [7] One could also cite verse 32:

Many men are devoted to one another
and yet they fight at feasts;
amongst men there will always be strife,
guest squabbling with guest.

[2] [8] More generally, one is struck at the degree to which the ethos of the Hávamál are in harmony with those of Homer and Hesiod, no doubt reflecting similar ways of life as farmers, wanderers, and conquerors.

[3] [9] Robin Hard (ed. and trans.), Diogenes the Cynic: Sayings and Anecdotes with Other Popular Moralists (Oxford: Oxford University Press, 2012), 50.

[4] [10] Ibid., 24.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/06/the-ancients-on-speaking-rightly/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/07/Freedom-of-Speech.jpg

[2] [1]: #_ftn1

[3] [2]: #_ftn2

[4] [3]: #_ftn3

[5] [4]: #_ftn4

[6] https://en.wikisource.org/wiki/To_the_uneducated_Cynics: https://en.wikisource.org/wiki/To_the_uneducated_Cynics

[7] [1]: #_ftnref1

[8] [2]: #_ftnref2

[9] [3]: #_ftnref3

[10] [4]: #_ftnref4

 

 

De Carl Schmitt et du combat tellurique contre le système technétronique

romische.png

De Carl Schmitt et du combat tellurique contre le système technétronique

Il y a déjà cinq ans, pendant les fortes manifs des jeunes chrétiens contre les lois socialistes sur la famille (lois depuis soutenues et bénies par la hiérarchie et par l’ONG du Vatican mondialisé, mais c’est une autre histoire), j’écrivais ces lignes :

« Deux éléments m’ont frappé dans les combats qui nous occupent, et qui opposent notre jeune élite catholique au gouvernement mondialiste aux abois : d’une part la Foi, car nous avons là une jeunesse insolente et Fidèle, audacieuse et tourmentée à la fois par l’Ennemi et la cause qu’elle défend ; la condition physique d’autre part, qui ne correspond en rien avec ce que la démocratie-marché, du sexe drogue et rock’n’roll, des centres commerciaux et des jeux vidéo, attend de la jeunesse.»

L’important est la terre que nous laisserons à nos enfants ne cesse-ton de nous dire avec des citations truquées ; mais l’avenir c’est surtout les enfants que nous laisserons à la terre ! Cela les soixante-huitards et leurs accompagnateurs des multinationales l’auront mémorisé. On a ainsi vu des dizaines milliers de jeunes Français – qui pourraient demain être des millions, car il n’y a pas de raison pour que cette jeunesse ne fasse pas des petits agents de résistance ! Affronter la nuit, le froid, la pluie, les gaz, l’attente, la taule, l’insulte, la grosse carcasse du CRS casqué nourri aux amphétamines, aux RTT et aux farines fonctionnaires. Et ici encore le système tombe sur une élite physique qu’il n’avait pas prévue. Une élite qui occupe le terrain, pas les réseaux.

Cette mondialisation ne veut pas d’enfants. Elle abrutit et inhibe physiquement – vous pouvez le voir vraiment partout – des millions si ce n’est des milliards de jeunes par la malbouffe, la pollution, la destruction psychique, la techno-addiction et la distraction, le reniement de la famille, de la nation, des traditions, toutes choses très bien analysées par Tocqueville à propos des pauvres Indiens :

« En affaiblissant parmi les Indiens de l’Amérique du Nord le sentiment de la patrie, en dispersant leurs familles, en obscurcissant leurs traditions, en interrompant la chaîne des souvenirs, en changeant toutes leurs habitudes, et en accroissant outre mesure leurs besoins, la tyrannie européenne les a rendus plus désordonnés et moins civilisés qu’ils n’étaient déjà. »

Et bien les Indiens c’est nous maintenant, quelle que soit notre race ou notre religion, perclus de besoins, de faux messages, de bouffes mortes, de promotions. Et je remarquais qu’il n’y a rien de pire pour le système que d’avoir des jeunes dans la rue (on peut en payer et en promouvoir, les drôles de Nuit debout). Rien de mieux que d’avoir des feints-esprits qui s’agitent sur les réseaux sociaux.

land.jpg

J’ajoutais :

« Et voici qu’une jeunesse montre des qualités que l’on croyait perdues jusqu’alors, et surtout dans la France anticléricale et libertine à souhait ; des qualités telluriques, écrirai-je en attendant d’expliquer ce terme. Ce sont des qualités glanées au cours des pèlerinages avec les parents ; aux cours des longues messes traditionnelles et des nuits de prières ; au cours de longues marches diurnes et des veillées nocturnes ; de la vie naturelle et de la foi épanouie sous la neige et la pluie. On fait alors montre de résistance, de capacité physique, sans qu’il y rentre de la dégoutante obsession contemporaine du sport qui débouche sur la brutalité, sur l’oisiveté, l’obésité via l’addiction à la bière. On est face aux éléments que l’on croyait oubliés. »

Enfin je citais un grand marxiste, ce qui a souvent le don d’exaspérer les sites mondialistes et d’intriquer les sites gauchistes qui reprennent mes textes. C’est pourtant simple à comprendre : je reprends ce qui est bon (quod verum est meum est, dit Sénèque) :

« Je relis un écrivain marxiste émouvant et oublié, Henri Lefebvre, dénonciateur de la vie quotidienne dans le monde moderne. Lefebvre est un bon marxiste antichrétien mais il sent cette force. D’une part l’URSS crée par manque d’ambition politique le même modèle de citoyen petit-bourgeois passif attendant son match et son embouteillage ; d’autre part la société de consommation crée des temps pseudo-cycliques, comme dira Debord et elle fait aussi semblant de réunir, mais dans le séparé, ce qui était jadis la communauté. Lefebvre rend alors un curieux hommage du vice à la vertu ; et il s’efforce alors à plus d’objectivité sur un ton grinçant.

Le catholicisme se montre dans sa vérité historique un mouvement plutôt qu’une doctrine, un mouvement très vaste, très assimilateur, qui ne crée rien, mais en qui rien ne se perd, avec une certaine prédominance des mythes les plus anciens, les plus tenaces, qui restent pour des raisons multiples acceptés ou acceptables par l’immense majorité des hommes (mythes agraires).

noces-de-cana-175590_2.jpg

Le Christ s’exprime par images agraires, il ne faut jamais l’oublier. Il est lié au sol et nous sommes liés à son sang. Ce n’est pas un hasard si Lefebvre en pleine puissance communiste s’interroge sur la résilience absolue de l’Eglise et de notre message :

Eglise, Saint Eglise, après avoir échappé à ton emprise, pendant longtemps je me suis demandé d’où te venait ta puissance.

Oui, le village chrétien qui subsiste avec sa paroisse et son curé, cinquante ans après Carrefour et l’autoroute, deux mille ans après le Christ et deux cents ans après la Révolution industrielle et l’Autre, tout cela tient vraiment du miracle.

Le monde postmoderne est celui du vrai Grand Remplacement : la fin des villages de Cantenac, pour parler comme Guitry. Il a pris une forme radicale sous le gaullisme : voyez le cinéma de Bresson (Balthazar), de Godard (Week-end, Deux ou trois choses), d’Audiard (les Tontons, etc.). Le phénomène était global : voyez les Monstres de Dino Risi qui montraient l’émergence du citoyen mondialisé déraciné et décérébré en Italie. L’ahuri devant sa télé…

Il prône ce monde une absence de nature, une vie de banlieue, une cuisine de fastfood, une distraction technicisée. Enfermé dans un studio à mille euros et connecté dans l’espace virtuel du sexe, du jeu, de l’info. Et cela donne l’évangélisme, cette mouture de contrôle mental qui a pris la place du christianisme dans pas le mal de paroisses, surtout hélas en Amérique du Sud. Ce désastre est lié bien sûr à l’abandon par une classe paysanne de ses racines telluriques. Je me souviens aux bords du lac Titicaca de la puissance et de la présence catholique au magnifique sanctuaire de Copacabana (rien à voir avec la plage, mais rien) ; et de son abandon à la Paz, où justement on vit déjà dans la matrice et le conditionnement. Mais cette reprogrammation par l’évangélisme avait été décidée en haut lieu, comme me le confessa un jour le jeune curé de Guamini dans la Pampa argentine, qui évoquait Kissinger.

J’en viens au sulfureux penseur Carl Schmitt, qui cherchait à expliquer dans son Partisan, le comportement et les raisons de la force des partisans qui résistèrent à Napoléon, à Hitler, aux puissances coloniales qui essayèrent d’en finir avec des résistances éprouvées ; et ne le purent. Schmitt relève quatre critères : l’irrégularité, la mobilité, le combat actif, l’intensité de l’engagement politique. En allemand cela donne : Solche Kriterien sind: Irregularität, gesteigerte Mobilität des aktiven Kampfes und gesteigerte Intensität des politischen Engagements.

Tout son lexique a des racines latines, ce qui n’est pas fortuit, toutes qualités de ces jeunes qui refusèrent de baisser les bras ou d’aller dormir : car on a bien lu l’Evangile dans ces paroisses et l’on sait ce qu’il en coûte de trop dormir !

requetes.gif

Schmitt reconnaît en fait la force paysanne et nationale des résistances communistes ; et il rend hommage à des peuples comme le peuple russe et le peuple espagnol : deux peuples telluriques, enracinés dans leur foi, encadrés par leur clergé, et accoutumés à une vie naturelle et dure de paysan. Ce sont ceux-là et pas les petit-bourgeois protestants qui ont donné du fil à retordre aux armées des Lumières ! Notre auteur souligne à la suite du théoricien espagnol Zamora (comme disait Jankélévitch il faudra un jour réhabiliter la philosophie espagnole) le caractère tellurique de ces bandes de partisans, prêts à tous les sacrifices, et il rappelle la force ces partisans issus d’un monde autochtone et préindustriel. Il souligne qu’une motorisation entraîne une perte de ce caractère tellurique (Ein solcher motorisierter Partisan verliert seinen tellurischen Charakter), même si bien sûr le partisan – ici notre jeune militant catholique – est entraîné à s’adapter et maîtrise mieux que tous les branchés la technologie contemporaine (mais pas moderne, il n’y a de moderne que la conviction) pour mener à bien son ouvrage.

Schmitt reconnaît en tant qu’Allemand vaincu lui aussi en Russie que le partisan est un des derniers soldats – ou sentinelles – de la terre (einer der letzten Posten der Erde ; qu’il signifie toujours une part de notre sol (ein Stück echten Bodens), ajoutant qu’il faut espérer dans le futur que tout ne soit pas dissous par le melting-pot du progrès technique et industriel (Schmelztiegel des industrielltechnischen Fortschritts). En ce qui concerne le catholicisme, qui grâce à Dieu n’est pas le marxisme, on voit bien que le but de réification et de destruction du monde par l’économie devenue follen’a pas atteint son but. Et qu’il en faut encore pour en venir à bout de la vieille foi, dont on découvre que par sa démographie, son courage et son énergie spirituelle et tellurique, elle n’a pas fini de surprendre l’adversaire.

Gardons une condition, dit le maître : den tellurischen Charakter. On comprend que le système ait vidé les campagnes et rempli les cités de tous les déracinés possibles. Le reste s’enferme dans son smartphone, et le tour est joué.

Bibliographie:

Carl Schmitt – Du Partisan

Tocqueville – De la démocratie I, Deuxième partie, Chapitre X

Guy Debord – La Société du Spectacle

Henri Lefebvre – Critique de la vie quotidienne (Editions de l’Arche)

vendredi, 29 juin 2018

Ernst Jünger: Dalle rovine della Tecnica rinascerà l’età dello spirito

heliopolis.jpg

Ernst Jünger: Dalle rovine della Tecnica rinascerà l’età dello spirito

Marcello Veneziani

Ex: http://www.marcelloveneziani.com 

A leggerlo con gli occhi miopi del presente, L’operaio di Ernst Jünger sembra la grandiosa metafora dell’avvento dei tecnici al potere. Anzi il Tecnico stesso sembra l’Operaio in loden, versione estrema della borghesia che si è fatta globale e immateriale come la finanza rispetto all’epoca dell’oro e del decoro.

Ma più in profondità, lo sguardo profetico di Jünger è rivolto a un’epoca planetaria dominata dalla tecnica, che ha un esito a sorpresa rispetto alle sue premesse: la tecnica «spiritualizza la terra». Dopo gli dei, dopo il monoteismo, verrà lo Spirito, signore dell’Età dell’acquario, che appare attraverso i sogni e agisce mediante la magia.

Lo spirito verrà tramite la tecnica, scrive Jünger, nel suo linguaggio oracolare, a volte allusivo, in alcuni tratti reticente, ed esoterico. Dopo la catastrofe e in fondo al tunnel del nichilismo il suo pensiero intuitivo scorge una luce inattesa. Non la luce di un nuovo umanesimo, come pensavano da differenti postazioni i suoi contemporanei Maritain e Gentile, Bloch e Sartre. Ma un disumanesimo integrale, una sorta di superamento dell’umano e non in una dimensione sovrumana, alla Nietzsche, ma compiutamente inumana, geologica e spirituale.

In questa chiave, l’Operaio è un nuovo titano, quasi una figura mitologica, della razza di Anteo, Atlante e Prometeo, che mobilita il mondo tramite la tecnica, che è il suo linguaggio. L’operaio di Jünger – o Milite del lavoro, come preferivano tradurre Delio Cantimori e anche Julius Evola – compie 80 anni e per l’occasione esce finalmente in Italia Maxima-Minima, un libro breve e intenso che fu la prosecuzione dell’opera jüngeriana del ’32 a 32 anni di distanza, nel 1964.

Quando dirigevo da ragazzo una casa editrice, negli anni Ottanta, tentai temerariamente di farlo tradurre in Italia; ma alla Buchmesse, la Fiera del libro di Francoforte, l’agente letterario di Klett Cotta, l’editore tedesco, mi disse che quest’opera era già opzionata in Italia. Ci sono voluti quasi trent’anni per vederla alla luce ora, a cura e con la postfazione di Alessandra Jadicicco.

Un’opera oracolare di minima loquacità e massima densità, in cui si avverte il respiro della grandezza, dove l’eco dell’Operaio si mescola all’eco dello Stato mondiale, Le forbici, Al muro del tempo e altre opere jüngeriane del suo personale «Nuovo Testamento», come egli stesso diceva.

La tesi metafisica è quella: dalla Macchina, per inattese vie, sorgerà lo Spirito; il Mito, il Gioco, la Geologia e l’Astrologia lo porteranno a compimento. Ma dalla Tecnica sorge anche il nemico: laddove il tecnico «conquisti il governo politico, se non dittatoriale, grava la peggiore delle minacce».

Il condensato deteriore della tecnica è l’automatismo, che è il peggiore degli autoritarismi, un dispotismo che uccide la libertà alla radice. E qui Ernst Jünger ritrova suo fratello Friedrich Georg che alla Perfezione della tecnica e all’avvento degli automi aveva dedicato un lucido saggio, degno del suo germano (tradotto in Italia dal Settimo Sigillo nel 2000).

La tesi metapolitica di Jünger è invece l’avvento auspicato dello Stato planetario, dopo l’unificazione del mondo compiuta dalla Tecnica, di cui scriveva negli stessi anni in Italia anche Ugo Spirito. Dopo la patria il mondo intero sarà amato come «Terra Natia».
Destra e sinistra, rivoluzione e conservazione, sono per Jünger braccia di uno stesso corpo.

Ma il politico, rispetto a questi fenomeni grandiosi, è inadeguato, si occupa dell’ovvio dei popoli, si cura del successo e dell’attualità, non si sporge nell’avvenire e, a differenza dell’artista, non dispone di uno sguardo ulteriore.
La miseria della politica propizia il dominio della tecnica (sembrano glosse al presente…). A rimorchio della politica va la giustizia che «segue la politica come gli avvoltoi le campagne degli eserciti». Dei, padri, autorità, eroi tramontano nell’era in cui la prosperità cresce con l’insicurezza.

Tocca all’outsider, che Jünger aveva battezzato già l’Anarca o il Ribelle, avvertire come un sismografo il tempo che verrà. «L’amarezza riguardo ai contemporanei è comprensibile in chi ha da dire cose immense».
Pensieri lucidi e affilati come lame si susseguono nella prosa asciutta e ad alta temperatura di Jünger; a volte sfiorano la storia, i popoli, le culture, le razze.

Precorrendo o incrociando le tesi della Scuola di Francoforte e di Herbert Marcuse in particolare, Jünger nota che la nuova schiavitù e la nuova alienazione non si concentrano più nel tempo della produzione, ma nel tempo libero. La dipendenza si sposta dal lavoro al consumo. Jünger intuisce che la globalizzazione coinvolgerà non solo i popoli più avanzati, ma anche le società feudali e primitive, che rientreranno in pieno nel ciclo della tecnica: e ci pare di vedere le tigri asiatiche, la Cina, l’India e la Corea nel suo sguardo profetico.

Jünger critica la pur grandiosa morfologia della civiltà di Oswald Spengler e incontra invece il nichilismo attivo e poetico di Gottfried Benn e soprattutto il pensiero di Martin Heidegger, che a sua volta studia e fa studiare nei suoi seminari L’operaio e per altri sentieri raggiunge la stessa radura di Jüger, al di là dell’umano.

Ho letto in questi giorni, accanto a Jünger, gli appunti heideggeriani raccolti sotto il titolo La storia dell’Essere dove si respira in altre forme e linguaggi la stessa aria jüngeriana: il dominio planetario della tecnica, la rivoluzione conservatrice, il realismo eroico, il potere di cui i potenti sono esecutori e non dignitari, la guerra e la mobilitazione, la scomparsa dell’umano.

E affiora esplicito il nome di Jünger. Sullo sfondo, come un’allusione che vuol restare in ombra, la tragedia della Germania e dell’Europa.
Quel che alla fine apre all’apocalittico Jünger uno spiraglio di luce nella notte è l’Amor fati, l’accettazione istintiva del destino.

«Tutto ciò che accade è adorabile» scrive Jünger citando Leon Bloy. E una leggera euforia attraversa il paesaggio catastrofico, quasi una musica sorgiva tra le rovine e gli automi.

MV, Il Giornale 2 aprile 2012

 

jeudi, 28 juin 2018

Nicolas Berdyaev on the Despiritualization of the West

Nicolas Berdyaev on the Despiritualization of the West

Ex: https://orthosphere.wordpress.com 

My long-term ongoing project involves reading backwards into the critique of modernity, resurrecting from the archive writers who fifty, seventy-five, or even one hundred years ago, intuited prophetically where such trends as democracy, utilitarianism, and the technocratic conception of science were taking mankind – and who foresaw accurately just how deformed morally and socially Western civilization was likely to become.  The writers in question, with a few exceptions, are today largely forgotten or are remembered under a false image or for spurious reasons.  The names of Karen Blixen, Gustave Le Bon, Jorge Luis Borges, Julius Evola, René Guénon, Hermann Keyserling, Peter Ouspensky, Oswald Spengler, T. Lothrop Stoddard, and Sigrid Undset, among others, have appeared in a series of articles, most of them at The Brussels Journal.  I wish, however, to devote the present occasion to a renewed discussion of the Russian writer-philosopher Nicolas Berdyaev (1874 – 1948), whom the encyclopedias of ideas classify variously, not to say confusingly, as a Christian Existentialist, a Russian Nietzschean, a Neo-Platonist, a follower of Vladimir Solovyev, or an out-and-out mystic and subjectivist.  Berdyaev is perhaps a bit of each of these, while being also much more than any of them.  Academic philosophers have either never heard of Berdyaev or, knowing of him at second hand, perhaps from an encyclopedia article, and being unable to fit him into any Positivist or Postmodern framework, dismiss him summarily.

41ve66kghjL._SX331_BO1,204,203,200_.jpgOne might fairly assert that Berdyaev did himself little good publicity-wise by cultivating a style of presentation which, while often resolving its thought-processes in a brilliant, aphoristic utterance, nevertheless takes its time, looks at phenomena from every aspect, analyzes every proposition to its last comma and period, and tends to assert its findings bluntly rather than to argue them politely in the proper syllogistic manner.  In Berdyaev’s defense, a sensitive reader might justifiably interpret his leisurely examination of the modern agony as a deliberate and quite appropriate response to the upheavals that harried him from the time of the 1905 Revolution to the German occupation of France during World War II.  If the Twentieth Century insisted on being precipitate and eruptive in everything, without regard to the lethal mayhem it wreaked, then, by God, Berdyaev, regarding his agenda, would take his sweet time.  Not for him the constant mobilized agitation, the sloganeering hysteria, the goose-stepping and dive-bombing spasms of modernity in full self-apocalypse.  That is another characteristic of Berdyaev – he is all at once leisurely in style and apocalyptic in content.  Berdyaev was quite as apocalyptic in his expository prose as his idol Fyodor Dostoevsky was in his ethical narrative, and being a voice of revelation he expressed himself, again like Dostoevsky, in profoundly religious and indelibly Christian terms.  Berdyaev follows Dostoevsky and anticipates Alexander Solzhenitsyn in his conviction that no society can murder God, as Western secular society has gleefully done, and then go its insouciant way, without consequence.

The titles of Berdyaev’s numerous books, especially when taken in chronological order, tell a story all by themselves: The Meaning of the Creative Act (1916), The Meaning of History (1923), The End of Our Time (1924), Christianity and Class War (1931), The Destiny of Man (1931), The Fate of Man in the Modern World (1934), Christianity and Anti-Semitism (1938), Slavery and Freedom (1939), Spirit and Reality (1946), and The Beginning and the End (1947), among many others.  There is also a posthumous Truth and Revelation (1954).  I call attention to the earliest of the listed titles, The Meaning of the Creative Act.  Berdyaev began his career as a philosophical writer (he never completed his doctorate) with an ambitious study of aesthetics, his theory of which locates the purest manifestation of the highest value of his worldview, freedom, in the labor that generates the work of art and beyond that in all the highest effects of the artwork in its context.  At the end of Berdyaev’s life, he wrote the essays that constitute Truth and Revelation,one of his several ventures into the philosophical-theological sub-genre of theodicy, in which he invokes a “creative response to the appeal of God.”  Whereas in the Catholic and even more so in the Lutheran and Calvinist variants of Christianity there is, according to Berdyaev, a strong “sociomorphic” or “legalistic” distortion of Christian doctrine; in Russian Orthodox commentary, by contrast, “the coming of the Christ has been understood not as a reparation for sin, nor as the offering of a ransom, but as the continuation of the creation of the world and the appearance of the New Adam.”  In Berdyaev’s view, “What God expects from man is not servile submission, not obedience, not the fear of condemnation, but free creative acts.”  Berdyaev adds in an aside that, “I wrote on this subject some while ago in The Meaning of Creativeness,” that is, The Meaning of the Creative Act.  Thus Berdyaev’s work exhibits a remarkable closure, returning at the end to its beginnings, linking as it were its omega with its alpha.

51QG2QgrY+L._AC_UL320_SR212,320_.jpgBy the mid-1930s, in the extended aftermaths of World War I and the Bolshevik Revolution, and in the context of the ideological dictatorships, the conviction had impressed itself on Berdyaev that the existing Western arrangement, pathologically disordered, betokened the dissolution of civilization, not its continuance.  In The Fate of Man in the Modern World, Berdyaev summarizes his discovery.  In modernity, a brutal phase of history, the human collectivity must endure the effects of ancestral decisions, which subsequent generations might have altered but chose instead to endorse, and live miserably or perhaps die according to them.  Modernity is thus history passing judgment on history, as Berdyaev sees it; and modernity’s brutality, its nastiness, and its inhumanity all stem from the same cause – the repudiation of God and the substitution in His place of a necessarily degraded “natural-social realm.”  Berdyaev writes, “We are witnessing the socialization and nationalization of human souls, of man himself.”  Some causes of this degeneracy lie proximate to their effects.  “Modern bestialism and its attendant dehumanization are based upon idolatry, the worship of technics, race or class or production, and upon the adaptation of atavistic instincts to worship.”  Again, “Dehumanization is… the mechanization of human life.”  With mechanization comes also the “dissolution of man into… functions.”

But what of the radical cause, or causes, that conceals itself, or that conceal themselves, behind these immediate ones?  Towards the end of The Fate, Berdyaev divulges, almost in passing, his sense that “the end of the Renaissance is approaching.”  The formula might strike a person as odd.  Have not several distinguishable phases passed since the Renaissance?  And was not the Renaissance precisely an era of those “free creative acts” that Berdyaev so values?  For Berdyaev, however, the prevailing disorder of the contemporary world would stem from that selfsame conscious reorientation in existence that modernity delights in celebrating, in the most fulsome and effusive terms, as its own bright dawn after the supposed long darkness of the Middle Ages.  The tragic despiritualization of the West began, in Berdyaev’s historical analysis, with the bold proclamation of emancipatory humanism in the artistic and philosophical audacity of Fourteenth Century Italian city-states, whose hubris only now smashes headlong into its proper nemesis.  Berdyaev omits to detail this claim in The Fate, but readers might access his full argument in two of his other titles, The Meaning of the Creative Act and The Meaning of History.

24860515.jpgOne of the pleasures of reading backwards into the dissentient discussion of modernity is the discovery of contrarian judgments, such as Berdyaev’s concerning the Florentine revival of classicism, that stand in refreshing variance with existing conformist opinion.  Will Durant sums up the standing textbook view of the Renaissance in Volume 5 (1953) of his Story of Civilization.  When “the humanists captured the mind of Italy,” as Durant writes, they “turned it from religion to philosophy, from heaven to earth, and revealed to an astonished generation the riches of pagan thought and art.”  Having accomplished all that, according once again to Durant, the umanisti reorganized education on the premise that “the proper study of man was now to be man, in all the potential strength and beauty of his body, in all the joy and pain of his senses and feelings, [and] in all the frail majesty of his reason.”  Durant’s tone implies something beyond mere description; it implies laudatory approval.  Before turning back to Berdyaev, it is worth remarking how obviously wrongheaded Durant is in so few words.  Insofar as the umanisti adopted Platonism – or rather late Neo-Platonism – they cannot exactly be said exclusively to have “turned” the general attention “from heaven to earth.”  Rather, they refocused that attention from the transcendent God of the Bible and the Church Doctors to the celestial powers of Porphryian cosmology, the ones who might be manipulated by magical formulas to serve their earthly masters.  Now in adopting Protagoras’ maxim that, man is the measure, the umanisti did, in fact, “terrestrialize” thinking.  They achieved their end, however, only at the cost of swapping a cosmic-teleological perspective for an egocentric-instrumental one.  It was an act of self-demotion.  Had Berdyaev lived to read Durant’s Renaissance, he himself would inevitably have remarked these easy-to-spot misconceptions.

“There is a profound contrast,” Berdyaev writes in The Meaning of the Creative Act, “between pagan art and Christian art,” or at any rate “the art of the Christian epoch.”  Pagan art, in Berdyaev’s judgment, is “canonic art”; it remains “immanent in this world, rather than transcendent.”  Like the sociomorphic-legalistic forms of religion, canonic art “is still in the law” and still adheres to “obedience.”  Classicism, another word for the canonical, “leaves one in this world, giving only hints of another.”  In Berdyaev’s summary: “The heavens are closed above pagan art and the ideals of perfection are of the here and now, rather than of the beyond.”  Finally, Christian art “is of another spirit.”  Where paganism conceived the world under the form of “a complete and closed dome, beyond which there was nothing,” for Christianity “Heaven opened above the… world and revealed the beyond.”  It follows for Berdyaev that because the essence of the Christian world-orientation is “a transcendental intention towards another world,” a “romantic longing,” as he puts it; then “romantic incompleteness and imperfection of form characterize Christian art.”  Of course, both the pagan and the Christian impulses in art contain within themselves the possibility of self-stultification.  Thus, “Antique classicism,” as Berdyaev writes, despite its attestation of “a structure of this world,” is subject to deformation into “dead academicism.”  Thus, too, Christian art is prone to be “romantically ailing,” making a theme of its yearning, which degenerates into alienation and melancholy, while going blind to the lodestar that makes it to yearn in the first place.  Nevertheless, the Christian consciousness and Christian art represent a revelation of being well beyond what Antiquity could conceive.  Infinity, lying at the heart of Christian sensibility and provoking it into motion, remained unimaginable to the ancients.

If a reader were to guess, respecting the artistic legacy, that Berdyaev preferred the period stretching from St. Francis of Assisi and Dante Alighieri to Cimabue and Giotto (say) to (say) the period stretching from Filippo Brunelleschi and Marsilio Ficino to Michelangelo Buonarroti and Pico Della Mirandola, he would have guessed correctly.  I would caution, however, that Berdyaev’s comparative judgment never constitutes anything like a blanket-condemnation of the yoked Quattrocento and Cinquecento.  Far from it – his appreciation runs high, but it runs to the critical.  Berdyaev sees what these latter two centuries, in their creativity, portended, and he regards them as a derailment of the Western spirit antecedent to his own century’s deepened plight: “The world crisis of creativity is the crisis of canonic art.”  When Berdyaev writes that “canonic art is the adaptation of the creative artist’s energy to the conditions of this world,” his construction superficially resembles Durant’s while at the same time diametrically contradicting it.  An art that had remained Christian would have continued to concern itself with the problem how the spirit might “break out through ‘this world’ to another world, out of the chaotic, heavy, and deformed world into the free and beautiful cosmos.”  In this way it can be so, portentously, that “the end of the Renaissance is approaching.”  What about actual cases?  What does Berdyaev say in respect of this or that poet, painter, sculptor, musician, or philosopher?

9782220031156FS.gifIn The Meaning of the Creative Act, Berdyaev takes Benvenuto Cellini – a much-romanticized figure, using the adjective “romanticized” in its populist connotation – for one signal specimen of the “Renaissance Man.”  Berdyaev is fully aware that describing the Renaissance simply as a revival of paganism amounts to inexcusable naïvety.  “The great Italian Renaissance,” he writes, “is vastly more complex than is usually thought.”  Berdyaev sees the so-called rebirth of classical letters and art as a botched experiment in dialectics, during which “there occurred such a powerful clash between pagan and Christian elements in human nature as had never occurred before.”  The tragedy of the Renaissance consists in the fact, as Berdyaev insists, that, “the Christian transcendental sense of being had so profoundly possessed men’s nature that the integral and final confession of the immanent ideals of life became impossible.”  Cellini embodies the conflict.  In his life, no matter how declaredly “pagan,” “there is still too much of Christianity.”  Cellini could never have been “an integral man,” as his moral degeneracy and spasmodic repentance attested.  In Berdyaev’s argument, Christianity has effectuated, however imperfectly, a theurgic alteration in being towards a higher level.  Cellini’s life illustrates the point.  The attempt to return to being at a lower level must fail, as it failed for Cellini; it can bring only suffering to the subject and in the milieu that attempts it.

Even in the case of another, earlier specimen of the “Renaissance Man,” Sandro Botticelli, the artistic creativity betokens something, as Berdyaev says, “beautiful but painfully divided.”  Berdyaev regards Botticelli, that essential nature of the Quattrocento, as “the most beautiful, the most deeply moved, the most poetic artist of the Renaissance, and as the most divided and unsound.”  The division in Botticelli manifests itself in the crosswise ambiguity of his Venuses and Madonnas: “His Venuses always resembled his Madonnas, just as his Madonnas resembled his Venuses.”  The crossing implies a disaster because for the Venus to be raised up from the elements the Madonna must be brought down from infinity.  The gesture flatters Venus but it contradicts the essence of the Madonna.  Botticelli can create a vernal image of surpassing grace and yet fail to break through to the other world because “classic immanent perfection can no longer be the portion of the Christian soul which has been touched by transcendent longing.”  Botticelli’s career ends in a paroxysm of self-denial under the puritanical influence of Savonarola.  The “secret of the Renaissance,” as Berdyaev writes, “is that it did not succeed.”  The rebirth of pagan innocence implied in Botticelli’s Primaverapromised much but reached a terminus short of patency in Botticelli’s own “renunciation” and thereafter in the “dead academicism” of later artists – most notably for Berdyaev Raphael and Michelangelo.  Berdyaev writes: “Raphael’s classicism in the Christian world produces an impression of deadly rigidity, almost as though it were superfluous, a failure more complete and fatal than the imperfection and division of men in the Quattrocento.”  After Raphael and Michelangelo comes the Baroque.

lelivr_RO30130766.jpgBerdyaev emphasizes the drastic diremption of the Quattrocento by reminding his readers of the earliest, purely Christian phase of the Renaissance.  “It was in mystic Italy, in Joachim de Floris, that the prophetic hope of a new world-epoch of Christianity was born, an epoch of love, and epoch of spirit.”  The pre-perspective painters also loom large in Berdyaev’s appreciation: “Giotto and all the early religious painting of Italy, Arnolfi and others, followed St. Francis and Dante.”  Where Raphael and Leonardo, as Berdyaev intimates, worked in a realm of literalism – copying from nature in a mechanical way – these earlier figures exercised their genius on the level of “symbolism.”  In Berdyaev’s view, “mystic Italy” prefigures late-Nineteenth Century Symbolism, a movement that he found rich in meaning and hopeful in implication.  Joachim, Dante, and St. Francis all violated what Berdyaev calls “the bounds of the average, ordered, canonic way”; their “revolt” precludes “any sort of compromise with the bourgeois spirit,” as did the later revolt of Charles Baudelaire, Henrik Ibsen, and Joris-Karl Huysmans.  Whether it is Giotto or Baudelaire, the theurgic impulse aims, not to “create culture,” but to create “new being.”

A parallel discussion, revisiting some of the purely aesthetic topics, occurs in The Meaning of History, where however Berdyaev, twenty years on from The Meaning of the Creative Act,sharpens his argument.  He now recognizes in the latter phases of the Renaissance not merely a misguided attempt to reinstate classicism as a kind of corrective supplement to Christian civilization but rather a distinctly “anti-Christian” animus.  Berdyaev now discovers in the pagan and Christian anti-dialectic – in their agon – “the theme of man’s destiny” and “the fundamental theme of the philosophy of history.”  Always critical, Berdyaev never blankly praises the Middle Ages.  On the contrary, he allows that, “the defects of the mediaeval consciousness lay in that it did not allow for the free play of man’s energies.”  The Christian-Gothic world emphasized discipline, the suppression of natural urges, and the glorification of purely spiritual striving through the cultivation of prayer in hopes of angelic apparition.  When the Renaissance staged its revolt against religious “ascetism,” however, it took an impossible counter-model in the classical world, which also suffered limitation although of another kind whose significance its immediate post-medieval subscribers tragically failed to see.  The men of the Renaissance rightly sought to explore and realize “man’s potentialities,” but they wrongly put themselves in a polemical relation with Christianity by seeing in classicism the liberating opposite of Christianity.

Gothic Christianity, Berdyaev argues, “held man in subjection to a spiritual authority and thus centralized all human culture.”  Modernity, beginning in the Renaissance, would be centrifugal – a dispersion from the abandoned and partially suppressed spiritual center.  On the positive side, as Berdyaev remarks, “spiritual de-centralization” brought about “the differentiation of all the spheres of social and cultural life,” so that men might now develop them separately, as specialized endeavors.  Yet that same “differentiation,” however necessary, was nevertheless “synonymous with [a transition] from the divine to the human aspects of the world, from the divine depths, interior concentration and the inner core, to an exterior cultural manifestation,” in which predictably over the centuries “the spiritual bond with the center of life grows gradually weaker.”  Other impulses of the Renaissance exacerbate this trend of spiritual attenuation.  Where the Middle Ages had suppressed natural man, the Renaissance rediscovered and exalted him.  Humanism thus “released man’s natural forces and at the same time severed his connection with spiritual authority, divorcing the natural from the spiritual man.”  Shakespeare’s figure of Caliban in The Tempest comes to mind as illustrative, in an observant and knowing way, of one part of Berdyaev’s assertion.  So of another part and in a less observant and knowing way does Francis Bacon’s technocratic utopia in The New Atlantis(1628), where the differentiated sciences come under methodical development with the aim of practical application.

berdiaev.jpgCaliban and emergent mechanical mastery taken together might well form an image to make one skip a breath.  For once the “ebullience” of liberation-from-religion neutralizes “spiritual authority” and stimulates the “differentiation,” natural man, ego-driven and undisciplined, is bound to end up in possession of the Neo-Atlantean instrumentality, whereupon the prospect opens out on no end of mischief.  Berdyaev’s historical diagnosis indeed runs in this direction.  He even formulates the law of what he calls “the strange paradox”: “Man’s self-affirmation leads to his perdition; the free play of human forces unconnected with any higher aim brings about the exhaustion of man’s creative powers.”  The Protestant Reformation of the German North and the so-called Enlightenment of the Eighteenth Century in France and the German states represent, in Berdyaev’s scheme, ever-lower stages of this descent into dissolution rather than the steps-upward of the ready version of Progress.  The paradox of humanism consists in its having “affirmed man’s self-confidence” while also having “debased [man] by ceasing to regard him as a being of a higher and divine origin.”

Whereas the Renaissance began with a quest for “perfect natural forms” and a plan “to regenerate and naturalize man’s social life,” it eventuated having “separated man still more irrevocably from nature than had been done by the Middle Ages.”  Man would become doubly alienated – from spirit and nature.  Berdyaev traces this process through the theoretical work of da Vinci to the practical work of the early Industrial Revolution (foreshadowed by Bacon) and then again through the final stages of cosmic alienation in the renewed theorizing of Marx and Nietzsche.  Omitting Berdyaev’s details and coming to his conclusion, “humanist disintegration” leaves all institutions damaged and can itself generate no replacement-idea that might salvage them.  Berdyaev feels the disaster most especially in modern moral life: “There can be no shadow of doubt that we are living in an epoch marked by the bankruptcy of that humanist morality which had been the guiding light of modern history.”  Modern man faces a “volcanic eruption of historical forces” with “his sensibility… disrupted” and while enduring a state of “divorce and isolation from natural life.”

It is against this rich genealogical background to the modern condition that Berdyaev’s harrowing description of Twentieth-Century contemporaneity in his otherwise-abstract Fate of Man in the Modern World begins to take on its full meaning.  Speaking for none other than myself, while expecting that some few might nevertheless agree with me, it strikes me as even more true today than it was in 1936, when Berdyaev wrote it, that “Man,” in the depth of his spirit, “has lost his worth,” not metaphysically (that would be impossible), but from the point of view of a prevailing drastically restricted and entirely utilitarian consciousness.  Man indeed, as Berdyaev writes, “has been torn to tatters.”  In the European Union, for example, and in the Federal Imperial dispensation in the United States, as it seems to me, “masses of men,” quite as Berdyaev put it, “have dropped out of the organized order and harmony of life”; they have “lost the religious sanction for their lives” and “they now demand obligatory organization as the sole means of avoiding final chaos and degeneration.”  And again: “It is noteworthy that at a time when every religious sanction of authority has vanished, we live in a very authoritarian epoch.”

What are the characteristics of this “bestial” world, in which “inhumanity has begun to be presented as something noble, surrounded with an aureole of heroism” and in which also “man, in making himself God, has unmanned himself”?  It is first of all a world dominated, not by “the human personality, or the value of truth,” but rather by “such values as power, technics, race-purity, nationality, the state, the class, the collective” and in which also “the will to justice is overcome by the will to power.”  Berdyaev sees in these phenomena something other than “the triumph of base instincts,” those having been always present, because they are elements of human nature, without exercising the same extreme distortion in the overlapping social, cultural, and political environments.  He sees them rather as the outcome of fatally attractive errors made five hundred years ago and steadily compounded over time.  If there were a return of “idolatry,” for example, that would be precisely what one would expect in a society almost totally visually mediated whose orientation to simulacra of reality began with the obliteration of symbolism in the dominance of perspective in painting.  If there were a destruction of politics and law in an upheaval of “instincts of revenge,” that would be precisely what one would expect in a society that has consummated the rejection of the Biblical morality that began in Humanist skepticism.  Berdyaev sees, in sum, “a return of the human mass to the ancient collective with which its history began.”

41INIodxD3L._SX334_BO1,204,203,200_.jpgBerdyaev certainly never stood alone in his diagnosis of modern despiritualization.  Similar if not identical insights occur under the scrutiny not only of the other writers mentioned at the outset (from Blixen to Undset) but more recently in the work of Jacques Barzun (especially in his great late-career book, From Dawn to Decadence), Roberto Calasso, Jacques Ellul, René Girard, Paul Gottfried, Kenneth Minogue, Roger Scruton, and Eric Voegelin, to name but a few more or less at random.  Yet however many names one crowds together in a sentence, the shared judgment remains in the minority and under exclusion.  In the prevailing liberal-progressive view, the world is monistic and one-dimensional: Everything is race, class, gender, or the state. In Berdyaev’s dissenting view, the world is dualistic and three-dimensional: “Christianity reveals and confirms man’s belonging to two planes of being, to the spiritual and to the natural-social, to the Kingdom of God and the Kingdom of Caesar.”  It is the first dimension – actually a double dimension – of height and depth that guarantees freedom in the second dimension.  The denial of the realm of height and depth is therefore the essence, a totally negative essence, of the Kingdom of Caesar intransigent.  Berdyaev values man over society because he values spirit over matter,” the sole concern of men on the “natural-social” plane.  The existing society indeed values matter exclusively, to the extent of having fixated itself on the finished product – the latest cell phone or handheld electronic game-player or that contradiction-in-the-adjective, the smart car – while deputizing foreign nations to produce these things.  This same society, a kind of super cargo-cult, deracinated, demoralized, despiritualized, badly educated, deluged in pornography and ideology, and as conformist as any primitive tribe, vigorously denies the spirit, where not explicitly as articulate theory then in behavior.

Hope, as Berdyaev saw it, lay in a pending reversal – that at the nadir of “de-Christianization” the core of Christianity might once again stand forth as “revealed in its pure form.”  That such a revelation will happen, I say with Berdyaev is inevitable; but when it will happen and how much misery it will entail in order to happen, I confess even now at a date more than sixty years after Berdyaev’s death to lie beyond my small power of discernment.

01:18 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas berfdiaev, russie, philosophie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Guénon et l'interminable crise de la modernité

rene-guenon.jpg

Guénon et l'interminable crise de la modernité

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org 

Dans ce livre étonnant écrit il y a presque cent ans Guénon faisait le lien entre la constatation de notre abrutissement et la situation de l’après-guerre mondiale (crise culturelle, sociale, communisme, tiers-mondisme, etc.). Il reconnaissait aussi la montée de l’occidentalisme en orient.

Il évoquait déjà notre abrutissement qui est très grand, qui est même hallucinant. Michael Hoffman évoque les trois « A » : apathie, aboulie, amnésie. Guénon souligne que comme le chien Ran-Tan-Plan de Lucky Luke l’avant-garde modeste des occidentaux « sent confusément » la crise :

« Que l’on puisse parler d’une crise du monde moderne, en prenant ce mot de « crise » dans son acception la plus ordinaire, c’est une chose que beaucoup ne mettent déjà plus en doute, et, à cet égard tout au moins, il s’est produit un changement assez sensible : sous l’action même des événements, certaines illusions commencent à se dissiper, et nous ne pouvons, pour notre part, que nous en féliciter, car il y a là, malgré tout, un symptôme assez favorable, l’indice d’une possibilité de redressement de la mentalité contemporaine, quelque chose qui apparaît comme une faible lueur au milieu du chaos actuel. »

Le progrès ne serait donc pas ce qu’on avait promis au cycliste Virenque : notre civilisation serait mortelle… Or comme on sait grâce à Philippe Grasset elle est surtout mortifère car c’est une anti-civilisation ; mais en étant mortifère elle en devient immortelle. Je me souviens de ce documentaire US consacré à l’adoration des méduses, seule « bête » survivante du pauvre golfe du Mexique. Le commentaire satanique en était enthousiaste, comme ces foules qui vont voir le dernier produit Marvel sur leur extermination prochaine. Guénon :

« C’est ainsi que la croyance à un « progrès » indéfini, qui était tenue naguère encore pour une sorte de dogme intangible et indiscutable, n’est plus aussi généralement admise ; certains entrevoient plus ou moins vaguement, plus ou moins confusément, que la civilisation occidentale, au lieu d’aller toujours en continuant à se développer dans le même sens, pourrait bien arriver un jour à un point d’arrêt, ou même sombrer entièrement dans quelque cataclysme. Peut-être ceux-là ne voient-ils pas nettement où est le danger, et les craintes chimériques ou puériles qu’ils manifestent parfois prouvent suffisamment la persistance de bien des erreurs dans leur esprit ; mais enfin c’est déjà quelque chose qu’ils se rendent compte qu’il y a un danger, même s’ils le sentent plus qu’ils ne le comprennent vraiment, et qu’ils parviennent à concevoir que cette civilisation dont les modernes sont si infatués n’occupe pas une place privilégiée dans l’histoire du monde, qu’elle peut avoir le même sort que tant d’autres qui ont déjà disparu à des époques plus ou moins lointaines, et dont certaines n’ont laissé derrière elles que des traces infimes, des vestiges à peine perceptibles ou difficilement reconnaissables. »

Une civilisation peut être crevée et durer encore. Relisez la Charogne de Baudelaire…

La crise suppose un point critique qu’on n’a toujours pas passé un siècle plus tard (on y revient) :

« Donc, si l’on dit que le monde moderne subit une crise, ce que l’on entend par là le plus habituellement, c’est qu’il est parvenu à un point critique, ou, en d’autres termes, qu’une transformation plus ou moins profonde est imminente, qu’un changement d’orientation devra inévitablement se produire à brève échéance, de gré ou de force, d’une façon plus ou moins brusque, avec ou sans catastrophe. »

Guénon évoque le kali-yuga, notion fourre-tout, bas de gamme aujourd’hui :

« Le monde moderne ira-t-il jusqu’au bas de cette pente fatale, ou bien, comme il est arrivé à la décadence du monde gréco-latin, un nouveau redressement se produira-t-il, cette fois encore, avant qu’il n’ait atteint le fond de l’abîme où il est entraîné ? Il semble bien qu’un arrêt à mi-chemin ne soit plus guère possible, et que, d’après toutes les indications fournies par les doctrines traditionnelles, nous soyons entrés vraiment dans la phase finale du Kali-Yuga, dans la période la plus sombre de cet « âge sombre », dans cet état de dissolution dont il n’est plus possible de sortir que par un cataclysme, car ce n’est plus un simple redressement qui est alors nécessaire, mais une rénovation totale. »

Tragique il rappelle que le désordre règne partout et se répand comme les méduses :

« Le désordre et la confusion règnent dans tous les domaines ; ils ont été portés à un point qui dépasse de loin tout ce qu’on avait vu précédemment, et, partis de l’Occident, ils menacent maintenant d’envahir le monde tout entier ; nous savons bien que leur triomphe ne peut jamais être qu’apparent et passager, mais, à un tel degré, il paraît être le signe de la plus grave de toutes les crises que l’humanité ait traversées au cours de son cycle actuel. Ne sommes-nous pas arrivés à cette époque redoutable annoncée par les Livres sacrés de l’Inde, « où les castes seront mêlées, où la famille même n’existera plus » ?

La famille tout le monde s’en fout maintenant, y compris la distraite Eglise de Rome. Guénon conclut en termes évangéliques :

« Il suffit de regarder autour de soi pour se convaincre que cet état est bien réellement celui du monde actuel, et pour constater partout cette déchéance profonde que l’Évangile appelle « l’abomination de la désolation ».

Plus important pour moi et la thématique de la Fin de l’histoire, du temps immobile depuis des siècles, cette notation sur la France de Louis XIV, déjà aride et moderne, et même anti-traditionnelle (pensez aux bourgeois de Molière) :

« Ce qui est tout à fait extraordinaire, c’est la rapidité avec laquelle la civilisation du moyen âge tomba dans le plus complet oubli ; les hommes du XVIIe siècle n’en avaient plus la moindre notion, et les monuments qui en subsistaient ne représentaient plus rien à leurs yeux, ni dans l’ordre intellectuel, ni même dans l’ordre esthétique ; on peut juger par-là combien la mentalité avait été changée dans l’intervalle. »

Le jeune bourgeois qui douterait des ténèbres du moyen âge ne trouverait pas à se marier, disait Léon Bloy (Exégèse, CXXVII)…

Guénon :

« Il est bien invraisemblable aussi que la légende qui fit du moyen âge une époque de « ténèbres », d’ignorance et de barbarie, ait pris naissance et se soit accréditée d’elle-même, et que la véritable falsification de l’histoire à laquelle les modernes se sont livrés ait été entreprise sans aucune idée préconçue… »

J’ai déjà parlé de Michelet pour qui le moyen âge avait disparu depuis longtemps. Il s’était conservé comme hystérésie (un peu comme la France qui n’est plus rien qu’un sac à stupre, il est temps de le reconnaître en arrêtant d’y pleurnicher) :

« Le vrai moyen âge, pour nous, s’étend du règne de Charlemagne au début du XIVe siècle ; à cette dernière date commence une nouvelle décadence qui, à travers des étapes diverses, ira en s’accentuant jusqu’à nous. C’est là qu’est le véritable point de départ de la crise moderne : c’est le commencement de la désagrégation de la « Chrétienté », à laquelle s’identifiait essentiellement la civilisation occidentale du moyen âge ; c’est, en même temps que la fin du régime féodal, assez étroitement solidaire de cette même « Chrétienté », l’origine de la constitution des « nationalités ». Il faut donc faire remonter l’époque moderne près de deux siècles plus tôt qu’on ne le fait d’ordinaire ; la Renaissance et la Réforme sont surtout des résultantes, et elles n’ont été rendues possibles que par la décadence préalable… »

Les Illuminati dont on nous gave aujourd’hui ne sont en effet que les reproductions des kabbalistes et des sorciers, des alchimistes et des escrocs de tout poil de la Renaissance, espions britanniques y compris. Mais poursuivons car le problème suivant nous importe aussi : l’orient est devenu aussi nul que l’occident. Et si l’occident est crevé, l’orient est en phase terminale de décadence (regardez la numérisation de son humanité à cet orient, que ce soit en Chine ou en Inde – sans parler du monde musulman devenu un zombie comme le christianisme occidental :

« Le désordre moderne, nous l’avons dit, a pris naissance en Occident, et, jusqu’à ces dernières années, il y était toujours demeuré strictement localisé ; mais maintenant il se produit un fait dont la gravité ne doit pas être dissimulée : c’est que ce désordre s’étend partout et semble gagner jusqu’à l’Orient. Certes, l’envahissement occidental n’est pas une chose toute récente, mais il se bornait jusqu’ici à une domination plus ou moins brutale exercée sur les autres peuples, et dont les effets étaient limités au domaine politique et économique ; en dépit de tous les efforts d’une propagande revêtant des formes multiples, l’esprit oriental était impénétrable à toutes les déviations, et les anciennes civilisations traditionnelles subsistaient intactes. »

L’occidentalisation (voyez le ridicule Kim, un sosie CIA selon certains) est donc totale :

« Aujourd’hui, au contraire, il est des Orientaux qui se sont plus ou moins complètement « occidentalisés », qui ont abandonné leur tradition pour adopter toutes les aberrations de l’esprit moderne, et ces éléments dévoyés, grâce à l’enseignement des Universités européennes et américaines, deviennent dans leur propre pays une cause de trouble et d’agitation. »

Guénon nous rassure sans nous rassurer :

« L’esprit traditionnel ne peut mourir, parce qu’il est, dans son essence, supérieur à la mort et au changement ; mais il peut se retirer entièrement du monde extérieur, et alors ce sera véritablement la « fin d’un monde ». D’après tout ce que nous avons dit, la réalisation de cette éventualité dans un avenir relativement peu éloigné n’aurait rien d’invraisemblable ; et, dans la confusion qui, partie de l’Occident, gagne présentement l’Orient, nous pourrions voir le « commencement de la fin », le signe précurseur du moment où, suivant la tradition hindoue, la doctrine sacrée doit être enfermée tout entière dans une conque, pour en sortir intacte à l’aube du monde nouveau. »

L’occident reste un virus en fait :

« Mais laissons là encore une fois les anticipations, et ne regardons que les événements actuels : ce qui est incontestable, c’est que l’Occident envahit tout ; son action s’est d’abord exercée dans le domaine matériel, celui qui était immédiatement à sa portée, soit par la conquête violente, soit par le commerce et l’accaparement des ressources de tous les peuples ; mais maintenant les choses vont encore plus loin. »

Guénon évoque aussi ce besoin démoniaque de prosélytisme humanitaire que j’ai évoqué dans mon texte sur la théosophie et le mondialisme :

« Les Occidentaux, toujours animés par ce besoin de prosélytisme qui leur est si particulier, sont arrivés à faire pénétrer chez les autres, dans une certaine mesure, leur esprit antitraditionnel et matérialiste ; et, tandis que la première forme d’invasion n’atteignait en somme que les corps, celle-ci empoisonne les intelligences et tue la spiritualité ; l’une a d’ailleurs préparé l’autre et l’a rendue possible, de sorte que ce n’est en définitive que par la force brutale que l’Occident est parvenu à s’imposer partout, et il ne pouvait en être autrement, car c’est en cela que réside l’unique supériorité réelle de sa civilisation, si inférieure à tout autre point de vue. »

Rappel des déguisements humanitaires :

« L’envahissement occidental, c’est l’envahissement du matérialisme sous toutes ses formes, et ce ne peut être que cela ; tous les déguisements plus ou moins hypocrites, tous les prétextes « moralistes », toutes les déclamations « humanitaires », toutes les habiletés d’une propagande qui sait à l’occasion se faire insinuante pour mieux atteindre son but de destruction, ne peuvent rien contre cette vérité, qui ne saurait être contestée que par des naïfs ou par ceux qui ont un intérêt quelconque à cette œuvre vraiment « satanique», au sens le plus rigoureux du mot. »

Guénon a tenté et échoué. Comme beaucoup. Cette société est satanique et crèvera après avoir tout souillé et corrompu. Le salut sera personnel.

« Et les folles dirent aux prudentes: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.

Mais les prudentes répondirent, disant: [Non], de peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt vers ceux qui en vendent, et achetez‑en pour vous-mêmes. »

Or en grec phronéo veut dire penser et concevoir, pas être prudent ! Etre lucide c’est être - surtout avec des fêtes de la musique comme celle que nous venons de vivre.

Et comme on citait Baudelaire et sa charogne vivante et mélomane qui évoque notre « chienlit » cadavérique et increvable :

« Le soleil rayonnait sur cette pourriture,

Comme afin de la cuire à point,

Et de rendre au centuple à la grande Nature

Tout ce qu’ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe

Comme une fleur s’épanouir (…) »

Cette forme de vie cadavérique exprime bien la vie occidentale contemporaine.

« On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague,

Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,

Comme l’eau courante et le vent,

Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique

Agite et tourne dans son van. »

 

Sources

René Guénon – La crise du monde moderne

Bonnal – La culture comme arme de destruction massive

Léon Bloy – Exégèse…

Baudelaire – Les Fleurs du mal

vendredi, 25 mai 2018

Spengler's "Der Mensch Und Die Technik" / Troy Southgate

51D+1x5HPnL._SX315_BO1,204,203,200_.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Spengler's "Der Mensch

Und Die Technik"

Troy Southgate

 
Troy Southgate's speech about Oswald Spengler's
"Der Mensch Und Die Technik" @ International N-AM Conference
in Madrid 17th and 18th june 2017.
 
More info : www.national-anarchist.net
FIND US ON FACEBOOK!
 

mercredi, 16 mai 2018

Paul Virilio et les armes de dissuasion spatiale

paul_virilio_visions.jpg

Paul Virilio et les armes de dissuasion spatiale

Les Carnets de Nicolas Bonnal

« Je pense, mais où suis-je ? »

Urbaniste, philosophe, antisystème, Paul Virilio était interviewé par Jean-Luc Evard il y a dix ans et tenait les propos suivants sur la vitesse :

PVL-2.jpg« Walter Laqueur l’a montré : une vie accélérée remplace l’atmosphère calme et recueillie de l’avant-guerre. De cent mille voitures particulières au sortir de la guerre, l’Allemagne passe à un million deux cent mille dix ans plus tard.

Les techniciens allemands sont aspirés par une seule ambition : les records de vitesse : le « Ruban Bleu » avec le Bremen, la première auto-fusée chez Opel, les trains ultrarapides, le développement de la radio avec ses informations hachées et renouvelées. Agitation, fébrilité, impatience donnent le sentiment de perdre la tête ; un poète trouvera l’image résumant l’époque : « Le temps roule en auto et aucun homme ne peut tenir le volant » 

Ce bon chrétien en tirait des conséquences philosophiques affolantes :

« Nous créons la nouvelle esthétique de la vitesse, nous avons presque détruit la notion d’espace et singulièrement diminué la notion de temps. Nous préparons ainsi l’ubiquité de l’homme multiplié. Nous aboutirons ainsi à l’abolition de l’année, du jour et de l’heure… »

C’est que le pouvoir moderne, financier notamment, a grand besoin de cette violence/vitesse :

« Dans toute course, depuis le monde animal jusqu’au monde concurrentiel des finances. Donc, le pouvoir de la vitesse est en phase avec l’importance de la richesse. Je ne crois pas qu’on puisse comprendre l’histoire, y compris l’histoire sainte, sans l’accélération, sans les phénomènes d’accélération, qui sont rarement mis en lumière. Je donne un petit exemple, un tout petit : celui du Christ entrant à Jérusalem sur un âne. Il y a là un déni du cheval, manifeste. »

Virilio remontait dans le temps :

« La vitesse va jusqu’à la vitesse de la lumière. Quand Josué dispose ses troupes face au soleil, c’est pour la capter dans ses boucliers, c’est déjà l’arme-lumière, il anticipe l’invention du laser. À mon avis, on est là dans la théologie de la vitesse… »

Le progrès adore l’hybris :

« Il n’y a pas de dromologie si on est amené à accélérer ou à freiner. Le mot frein n’a aucun sens, ce qui compte c’est la décélération. Ce qui est en cause dans le progrès, c’est une accélération sans décélération, c’est-à-dire une hybris, une démesure. »

Un beau développement sur l’écologie grise et la « pollution des distances » avec une conséquence, l’incarcération :

« À côté de la pollution des substances (dont traite l’écologie “verte”), il y a une pollution des distances : le progrès réduit à rien l’étendue du monde. Il y a là une perte insupportable, qui sera bien plus rapide que la pollution des substances. Et qui aura des conséquences autrement plus drastiques que celles relevées par Foucault à la suite du grand enfermement — la réalisation du grand enfermement, de l’incarcération du monde, dans un monde réduit par l’accélération des transports et des transmissions. Pour moi, l’écologie grise remet en cause la grandeur nature. La terre n’est pas seulement une sphère, une biosphère, mais aussi une proportion (et là c’est l’architecte qui parle). »

PVL-1.jpgConclusion apocalyptique :

« Projetons-nous en imagination deux générations devant nous : vivre sur terre sera insupportable, de par le phénomène d’incarcération dans un espace réduit à rien. »

Virilio critiquait aussi la conquête spatiale (qui est un simulacre parmi d’autres pourtant) :

« Les astrophysiciens sont déjà en train de nous préparer une autre Terre promise. En Europe, il y a déjà des gens qui vivent enfermés dans des containers pour expérimenter les voyages vers Mars. La vie en exil aux limites de l’extrême. Toutes ces choses-là sont des signes pathologiques de l’exil à venir, ou de l’exode. Derrière l’écologie et la préservation de l’environnement, pour beaucoup de scientifiques, c’est déjà fichu. On est déjà en train d’anticiper une outre-Terre. Ce qui pour moi est une pure folie… »

Il se méfie bien sûr de la promesse virtuelle :

« Le sixième continent est une colonie virtuelle. On nous dit que les gens s’y amusent, que c’est pour leur bien, pour la communication. En réalité, l’aventure coloniale recommence. »

Il rappelle qu’il faut condamner la technoscience – et sa dimension impériale :

« L’idée de la colonie est très importante. Au moment où on demande aux ex-empires coloniaux de faire leur meaculpa, on ne demande pas aux moyens qui ont favorisé la colonie de faire leur mea culpa. Par exemple les navires très performants. Michelet, je crois, disait : « Qui dit colonie dit grande marine. » Les gros porteurs, les grosses fusées ! Il y a là, encore une fois, déni de la responsabilité de la technoscience, le fait qu’elle produit les instruments du pouvoir, du pouvoir de la vitesse. À mon avis, cela n’est pas un hasard si l’on nous dit : « La colonie, c’est affreux » — car on est en train de nous préparer un autre empire. »

Il reconnait que ce monde moderne c’est la fin de la liberté :

« J’ai été occupé. Je suis un enfant de la Blitzkrieg, j’avais dix-onze ans. Entre la guerre-éclair — 1940 — et la fermeture-éclair — 1945 —, c’est mon monde. Je n’ai plus l’impression d’être libre… Les Allemands dans la rue et les amis qui nous bombardaient. Eh bien j’ai de nouveau le sentiment d’être occupé. La mondialisation nous occupe, elle nous enferme. »

Le nomadisme est un leurre :

« Qui sont les sédentaires ? Ceux qui ne quittent jamais leur siège d’avion, d’automobile, ceux qui sont partout chez eux, grâce au téléphone portable. Qui sont les nomades ? Ceux qui ne sont nulle part chez eux sauf sur les trottoirs, sous les tentes des sans-abri. »

Virilio mettait les points sur les I scientifiques :

« Comme disait un scientifique récemment : « Nous appliquons au monde que nous ne connaissons pas la physique que nous connaissons. 

» Là, de fait, on est devant l’illusionnisme scientifique. »

Ce monde moderne c’est la déportation :

« Il y a là quelque chose qui a été vécu dans la déportation et l’extermination nazie. Il ne faut jamais oublier — et là je suis d’accord avec R. Hilberg — que la déportation est plus importante que l’extermination. C’est la déportation qui a mené à l’extermination. Le mouvement de déplacement de population a été l’origine de l’extermination. »

Et d’expliquer comment nous sommes entrés dans la société des dissuadés :

« Je considère qu’après la dissuasion militaire (Est-Ouest), qui a duré une quarantaine d’années, nous sommes entrés, avec la mondialisation, dans l’ère d’une dissuasion civile, c’est-à-dire globale. D’où les interdits si nombreux qui se multiplient aujourd’hui (exemples : un des acteurs de La Cage aux folles déclarant qu’aujourd’hui on ne pourrait plus tourner ce film ; ou mon ami Éric Rohmer à qui son film, L’Astrée, a valu un procès, un président de conseil régional l’attaquant pour avoir déclaré que L’Astrée — le film — n’a pu être tourné sur les lieux du récit engloutis par l’urbanisation, tu te rends compte ?). Donc je suis très sensible au fait que nous sommes des Dissuadés. »

Sources

Jean-Luc Evard, Conférence/entretien avec Paul Virilio

15:54 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, paul virilio | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 14 mai 2018

Luc Roche : Ortega Y Gasset - Penser la modernité

joyg.jpg

Luc Roche : Ortega y Gasset - Penser la modernité

 
Luc Roche nous introduit à l'oeuvre du grand penseur libéral Ortega Y Gasset dont il vient de traduire Autour de Galillée aux Editions Perspectives Libres. http://cerclearistote.com/parution-de... Comment penser la Culture, la Civilisation et l’Histoire avec rectitude ? Comment se départir des condamnations faciles, des illusions rétrospectives, de la nostalgie d’âges d’or imaginaires, de l’obsession de la décadence? Ces questions, et bien d’autres, furent au fondement des réflexions de José Ortega y Gasset, lorsqu’il entreprit de penser les grands bouleversements (Renaissance, Lumières) qui nous précédèrent. Il en tira une lecture de l’Histoire plus actuelle que jamais, entre étude des ruptures et analyse des permanences. Loin du manichéisme qui se répand aujourd’hui, il montre, dans chaque époque, le visage de l’invariant et celui du changeant, rétablissant la grande chaîne de l’Histoire. Cette vision féconde est à notre portée pour comprendre notre passé, appréhender notre présent et entrevoir notre avenir. José Ortega y Gasset (1883-1955) fut un philosophe, historien des idées et homme politique espagnol. Son ouvrage La Révolte des masses (1929) marqua toute une génération. Autour de Galilée (1933) est traduit pour la première fois en français. Luc Roche est professeur de philosophie et hispanisant.
 

samedi, 12 mai 2018

La critique du Testament de Dieu de Bernard-Henry Lévy (1979)

mardi, 08 mai 2018

Déclin aristocratique et corvée démocratique

eluminure-rouge-1..jpg

Déclin aristocratique et corvée démocratique 

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

On peut s’adonner à l’adoration de la démocratie en ces temps d’État profond et d’Europe de Bruxelles, il reste que le mot plèbe, dont elle marque la triomphe, a été balayé de tous temps par les génies de l’humanité, à commencer par Platon ou Juvénal, jusqu’à Nietzsche ou Tocqueville. On a évoqué les transformations sociétales (les chiens et les gosses qui parlent aux maîtres et aux parents, etc.) du livre VIII de la République, mais on va revenir ici à la démocratie à la grecque et à sa gestion compliquée…

Fustel de Coulanges dresse un tableau assez terrible de la progression démocratique à Athènes et dans la Grèce ancienne, où elle fut plus cruelle qu’à Athènes, parfois abominable. Mais elle est tellement fatale et inévitable – y compris la décadence qui va avec – qu’on ne va pas la dénoncer !

La Cité dans l’Histoire… Fustel écrit, dans un style proche de Tocqueville :

« Mais telle est la nature humaine que ces hommes, à mesure que leur sort s’améliorait, sentaient plus amèrement ce qu’il leur restait d’inégalité. »

La progression de la plèbe est bien sûr liée à celle de la tyrannie :

« Dans quelques villes, l’admission de la plèbe parmi les citoyens fut l’œuvre des rois ; il en fut ainsi à Rome. Dans d’autres, elle fut l’œuvre des tyrans populaires ; c’est ce qui eut lieu à Corinthe, à Sicyone, à Argos. »

Fustel ici nous fait découvrir un poète méconnu et politiquement réac, Théognis de Mégare. Le passage est passionnant, décrivant un déclin de l’humanité qui nous rappelle celui où Ortega nous explique que l’humanité moderne, comme la romaine, est devenuestupide :

« Le poète Théognis nous donne une idée assez nette de cette révolution et de ses conséquences. Il nous dit que dans Mégare, sa patrie, il y a deux sortes d’hommes. Il appelle l’une la classe des bons, ἀγαθοί; c’est, en effet, le nom qu’elle se donnait dans la plupart des villes grecques. Il appelle l’autre la classe des mauvais, κακοί; c’est encore de ce nom qu’il était d’usage de désigner la classe inférieure. Cette classe, le poète nous décrit sa condition ancienne : « elle ne connaissait autrefois ni les tribunaux ni les lois » ; c’est assez dire qu’elle n’avait pas le droit de cité. Il n’était même pas permis à ces hommes d’approcher de la ville ; « ils vivaient en dehors comme des bêtes sauvages ». Ils n’assistaient pas aux repas religieux ; ils n’avaient pas le droit de se marier dans les familles des bons. »

theo.jpg

Théognis apparaît comme un nostalgique du temps jadis, le laudator temporis acti, façon Bonald par exemple qui écrit au lendemain de la brutale Révolution dite française (comme disait Debord, une bourgeoisie habillée… à la romaine). Il ajoute :

« Mais que tout cela est changé ! les rangs ont été bouleversés, « les mauvais ont été mis au-dessus des bons ». La justice est troublée ; les antiques lois ne sont plus, et des lois d’une nouveauté étrange les ont remplacées. La richesse est devenue l’unique objet des désirs des hommes, parce qu’elle donne la puissance. L’homme de race noble épouse la fille du riche plébéien et « le mariage confond les souches ». 

Et Fustel décrit le noble destin de Théognis :

« Théognis, qui sort d’une famille aristocratique, a vainement essayé de résister au cours des choses. Condamné à l’exil, dépouillé de ses biens, il n’a plus que ses vers pour protester et pour combattre. Mais s’il n’espère pas le succès, du moins il ne doute pas de la justice de sa cause ; il accepte la défaite, mais il garde le sentiment de son droit. A ses yeux, la révolution qui s’est faite est un mal moral, un crime. Fils de l’aristocratie, il lui semble que cette révolution n’a pour elle ni la justice ni les dieux et qu’elle porte atteinte à la religion. « Les dieux, dit-il, ont quitté la terre ; nul ne les craint. La race des hommes pieux a disparu ; on n’a plus souci des Immortels. »

Puis, comme Mircéa Eliade, mais bien avant, Fustel explique que Théognis comprend qu’on oubliera même le souvenir de la nostalgie :

« Ces regrets sont inutiles, il le sait bien. S’il gémit ainsi, c’est par une sorte de devoir pieux, c’est parce qu’il a reçu des anciens « la tradition sainte », et qu’il doit la perpétuer. Mais en vain la tradition même va se flétrir, les fils des nobles vont oublier leur noblesse ; bientôt on les verra tous s’unir par le mariage aux familles plébéiennes, « ils boiront à leurs fêtes et mangeront à leur table » ; ils adopteront bientôt leurs sentiments. Au temps de Théognis, le regret est tout ce qui reste à l’aristocratie grecque, etce regret même va disparaître. »

Et comme on ne descend jamais assez bas, cette semaine j’ai découvert que ma libraire ne savait pas écrire Shakespeare, ma femme que son imprimeur de partitions ignorait qui était Mozart.

Le culte religieux, lié à l’aristocratie (la marque de l’aristocrate c’est la piété, dit Bonald) disparait donc :

« En effet, après Théognis, la noblesse ne fut plus qu’un souvenir.

Les grandes familles continuèrent à garder pieusement le culte domestique et la mémoire des ancêtres ; mais ce fut tout. Il y eut encore des hommes qui s’amusèrent à compter leurs aïeux ; mais on riait de ces hommes. On garda l’usage d’inscrire sur quelques tombes que le mort était de noble race ; mais nulle tentative ne fut faite pour relever un régime à jamais tombé. Isocrate dit avec vérité que de son temps les grandes familles d’Athènes n’existaient plus que dans leurs tombeaux (La cité antique, pp.388-389). »

Arrive la démocratie dont on oublie qu’elle fut surtout une corvée compliquée (comme dit Cochin, il faut se coucher tard pour conspirer longtemps…). Le peuple gagne peu à devenir démocrate. Il en devient esclave, explique Fustel dans des chapitres justement ignorés…

« A mesure que les révolutions suivaient leur cours et que l’on s’éloignait de l’ancien régime, le gouvernement des hommes devenait plus difficile. Il y fallait des règles plus minutieuses, des rouages plus nombreux et plus délicats. C’est ce qu’on peut voir par l’exemple du gouvernement d’Athènes. »

Ici on croirait du Tocqueville. Peut-être que la sensibilité aristocratique de nos deux grands historiens…

Numa_Fustel_de_Coulanges.jpgMais Fustel décrit la corvée démocratique au jour le jour (pp.451-452) :

« On est étonné aussi de tout le travail que cette démocratie exigeait des hommes. C’était un gouvernement fort laborieux. Voyez à quoi se passe la vie d’un Athénien. Un jour il est appelé à l’assemblée de son dème et il a à délibérer sur les intérêts religieux ou financiers de cette petite association. Un autre jour, il est convoqué à l’assemblée de sa tribu ; il s’agit de régler une fête religieuse, ou d’examiner des dépenses, ou de faire des décrets, ou de nommer des chefs et des juges. »

Après c’est du Prévert :

« Trois fois par mois régulièrement il faut qu’il assiste à l’assemblée générale du peuple ; il n’a pas le droit d’y manquer. Or, la séance est longue ; il n’y va pas seulement pour voter : venu dès le matin, il faut qu’il reste jusqu’à une heure avancée du jour à écouter des orateurs. Il ne peut voter qu’autant qu’il a été présent dès l’ouverture de la séance et qu’il a entendu tous les discours. Ce vote est pour lui une affaire des plus sérieuses ; tantôt il s’agit de nommer ses chefs politiques et militaires, c’est-à-dire ceux à qui son intérêt et sa vie vont être confiés pour un an ; tantôt c’est un impôt à établir ou une loi à changer ; tantôt c’est sur la guerre qu’il doit voter, sachant bien qu’il aura à donner son sang ou celui d’un fils. Les intérêts individuels sont unis inséparablement à l’intérêt de l’État. L’homme ne peut être ni indifférent ni léger. »

Tout est préférable au règne des Agathoi (les « bons » de Théognis)… Fustel ajoute :

« Le devoir du citoyen ne se bornait pas à voter. Quand son tour venait, il devait être magistrat dans son dème ou dans sa tribu. Une année sur deux en moyenne, il était héliaste, c’est-à-dire juge, et il passait toute cette année-là dans les tribunaux, occupé à écouter les plaideurs et à appliquer les lois. Il n’y avait guère de citoyen qui ne fût appelé deux fois dans sa vie à faire partie du Sénat des Cinq cents ; alors, pendant une année, il siégeait chaque jour, du matin au soir, recevant les dépositions des magistrats, leur faisant rendre leurs comptes, répondant aux ambassadeurs étrangers, rédigeant les instructions des ambassadeurs athéniens, examinant toutes les affaires qui devaient être soumises au peuple et préparant tous les décrets. »

Avec sa méticulosité et sa soif de taxes et de règlements, la démocratie exige déjà un job à temps plein qui va créer une bureaucratie fonctionnarisée. Et on retombe inévitablement sur l’importance de l’argent déjà dénoncée par Théognis :

«  Enfin il pouvait être magistrat de la cité, archonte, stratège, astynome, si le sort ou le suffrage le désignait. On voit que c’était une lourde charge que d’être citoyen d’un État démocratique, qu’il y avait là de quoi occuper presque toute l’existence, et qu’il restait bien peu de temps pour les travaux personnels et la vie domestique. Aussi Aristote disait-il très-justement que l’homme qui avait besoin de travailler pour vivre ne pouvait pas être citoyen. »

N’oublions que la Révolution Française accoucha de la plus formidable armée de fonctionnaires au monde, celle qui émerveillait aussi bien Taine que le pauvre Karl Marx qui inspira les totalitarismes révolutionnaires(« dans un pays comme la France, où le pouvoir exécutif dispose d’une armée de fonctionnaires de plus d’un demi-million de personnes et tient, par conséquent, constamment sous sa dépendance la plus absolue une quantité énorme d’intérêts et d’existences, où l’État enserre contrôle, réglemente, surveille et tient en tutelle la société civile… »).

On n’est pas ici pour transformer le cours de l’histoire humaine, et on s’en gardera, vu que ce désir malheureux est si souvent promis à un sort malheureux ! Mais on ne s’étonnera alors pas, etj’inviterai à découvrir l’œuvre du philosophe libertarien Hoppe à ce propos, en affirmant que le grand avènement démocratique, avec son cortège de guerres impériales-humanitaires-messianiques, de contrôles étatiques et d’inflation fiscale,  marque souvent la fin d’une civilisation en fait – y compris et surtout sur le plan culturel. Que le phénomène démocratique ait débouché sur le césarisme ici, le fascisme ou le communisme là, et sur la création maintenant d’une caste mondialisée de bureaucrates belliqueux ne devra bouleverser personne.

Sources citées 

Théognis – Elégies (Remacle.org)

Fustel – La cité dans l’histoire (classiques.uqac.ca)

Marx – Le dix-huit Brumaire

samedi, 05 mai 2018

Evola’s Nietzschean Ethics: A Code of Conduct for the Higher Man in Kali Yuga

evola-nietzsche.png

Evola’s Nietzschean Ethics:
A Code of Conduct for the Higher Man in Kali Yuga

The subtitle of the English translation of Julius Evola’s Ride the Tiger (Cavalcare la Tigre) promises that it offers “A Survival Manual for the Aristocrats of the Soul.”[1] [2] As a result, one comes to the work with the expectation that it will constitute a kind of “self-help book” for Traditionalists, for “men against time.” One expects that Evola will offer moral support and perhaps even specific instructions for revolting against the modern world. Unfortunately, the subtitle proves misleading. Ride the Tiger is primarily devoted to an analysis of aspects of the present age of decline (the Kali Yuga): critiques of relativism, scientism, modern art, modern music, and of figures like Heidegger and Sartre; discussions of the decline of marriage, the relation between the sexes, drug use, and so forth. Many of the points Evola makes in this volume are made in his other works, sometimes at greater length and more lucidly.

JEv-FN.jpgFor those seeking something like a “how to” guide for living as a Traditionalist, it is mainly the second division of the book (“In the World Where God is Dead”) that offers something, and chiefly it is to be found in Chapter Eight: “The Transcendent Dimension – ‘Life’ and ‘More than Life.’” My purpose in this essay is to piece together the miniature “survival manual” provided by Chapter Eight – some of which consists of little more than hints, conveyed in Evola’s often frustratingly opaque style. It is my view that what we find in these pages is of profound importance for anyone struggling to hold on to his sanity in the face of the decadence and dishonesty of today’s world. It is also essential reading for anyone seeking to achieve the ideal of “self-overcoming” taught by Evola – seeking, in other words, to “ride the tiger.”

The central figure of the book’s second part is unquestionably Friedrich Nietzsche, to whom Evola repeatedly refers. Evola’s attitude toward Nietzsche is critical. However, it is obvious that Nietzsche exercised a profound and positive influence on him. Indeed, virtually every recommendation Evola makes for living as a Traditionalist – in this section of the work, at least – is somehow derived from Nietzsche. This despite the fact that Nietzsche was not a Traditionalist – a fact of which Evola was well aware, and to which I shall turn later.

In the last paragraph of Chapter Seven, Evola announces that in the next chapter he will consider “a line of conduct during the reign of dissolution that is not suitable for everyone, but for a differentiated type, and especially for the heir to the man of the traditional world, who retains his roots in that world even though he finds himself devoid of any support for it in his outer existence.”[2] [3] This “line of conduct” turns out, in Chapter Eight, to be based entirely on statements made by Nietzsche. That chapter opens with a continuation of the discussion of the man who would be “heir to the man of the traditional world.” Evola writes, “What is more, the essential thing is that such a man is characterized by an existential dimension not present in the predominant human type of recent times – that is, the dimension of transcendence.”[3] [4]

Evola clearly regarded this claim as of supreme importance, since he places the entire sentence just quoted in italics. The sentence is important for two reasons. First, as it plainly asserts, it provides the key characteristic of the “differentiated type” for whom Evola writes, or for whom he prepares the ground. Second, the sentence actually provides the key point on which Evola parts company with Nietzsche: for all the profundity and inspiration Nietzsche can provide us, he does not recognize a “dimension of transcendence.” Indeed, he denigrates the very idea as a projection of “slave morality.” Our first step, therefore, must be to understand exactly what Evola means by “the dimension of transcendence.” Unfortunately, in Ride the Tiger Evola does not make this very easy. To anyone familiar with Evola’s other works, however, his meaning is clear.

“Dimension of transcendence” can be understood as having several distinct, but intimately-related meanings in Evola’s philosophy. First, the term “transcendence” simply refers to something existing apart from, or beyond the world around us. The “aristocrats of the soul” living in the Kali Yuga must live their lives in such a way that they “stand apart from” or transcend the world in which they find themselves. This is the meaning of the phrase “men against time,” which I have already used (and which derives from Savitri Devi). The “differentiated type” of which Evola writes is one who has differentiated himself from the times, and from the men who are like “sleepers” or pashu (beasts). Existing in the world in a physical sense, even playing some role (or roles) in that world, one nevertheless lives wholly apart from it at the same time, in a spiritual sense. This is the path of those who aim to “ride the tiger”: they do not separate themselves from the decay, like monks or hermits; instead they live in the midst of it, but remain uncorrupted. (This is also little different from what the Gurdjieffian tradition calls “the fourth way,” and it is the essence of the “Left-Hand Path” as described by Evola and others.)

evola1Mont.jpg

However, there is another, deeper sense of the “dimension of transcendence.” The type of man of which Evola speaks is not simply reacting to the world in which he finds himself. This is not what his “apartness” consists in – not fundamentally. Nor does it consist in some kind of intellectual commitment to a “philosophy of Traditionalism,” as found in books by Evola and others. Rather, “transcendence” in the deepest sense refers to the Magnum Opus that is the aim of the “magic” or spiritual alchemy discussed by Evola in his most important works (chiefly Introduction to Magic and The Hermetic Tradition). “Transcendence” means the overcoming of the world and of the ego – really, of all manifestation, whether it is objective (“out there”) or subjective (“in here”). Such overcoming is the work of what is called in Vedanta the “witnessing consciousness.” Evola frequently calls this “the Self.” (For more on this teaching, see my essays “What is Odinism? [5]” in TYR, Vol. 4 [6], and “On Being and Waking” in TYR, Vol. 5, forthcoming [7].)

These different senses of “transcendence” are intertwined. It is only through the second sense of “transcendence,” of the overcoming of all manifestation, that the first sense, standing apart from the modern world, can truly be achieved. The man who is “heir to the man of the traditional world” can retain “his roots in that world” only by the achievement of a state of being that is identical to that of the “highest type” of the traditional world. That type was also “differentiated”: set apart from other men. Fundamentally, however, to be a “differentiated type” does not mean to be differentiated from others. It refers to the state of one who has actively differentiated “himself” from all else, including “the ego.” This active differentiation is the same thing as “identification” with the Self – which, for Evola, is not the dissolution of oneself in an Absolute Other, but the transmutation of “oneself” into “the Self.” Further, the metaphysical differentiation just described is the only sure and true path to the “differentiation” exhibited by the man who lives in the Kali Yuga, but stands apart from it at the same time.

Much later I will discuss how and why Nietzsche fails to understand “the dimension of transcendence,” and how it constitutes the fatal flaw in his philosophy. Recognizing this, Evola nonetheless proceeds to draw from Nietzsche a number of principles which constitute the spirit of “the overman.”[4] [8] Evola offers these as characterizing his own ideal type – with the crucial caveat that, contra Nietzsche, these principles are only truly realizable in a man who has realized in himself the “dimension of transcendence.” Basically, there are ten such principles cited by Evola, each of which he derives from statements made by Nietzsche. The passage in which these occur is highly unusual, since it consists in one long sentence (lasting more than a page), with each principle set off by semi-colons. I will now consider each of these points in turn.

1. “The power to make a law for oneself, the ‘power to refuse and not to act when one is pressed to affirmation by a prodigious force and an enormous tension.’”[5] [9] This first principle is crucial, and must be discussed at length. Earlier, in Chapter Seven (“Being Oneself”), Evola quotes Nietzsche saying, “We must liberate ourselves from morality so that we can live morally.”[6] [10] Evola correctly notes that in such statements, and in the idea of “making a law for oneself,” Nietzsche is following in the footsteps of Kant, who insisted that genuine morality is based upon autonomy – which literally means “a law to oneself.” This is contrasted by Kant to heteronomy (a term Evola also uses in this same context): morality based upon external pressures, or upon fealty to laws established independent of the subject (e.g., following the Ten Commandments, conforming to public opinion, acting so as to win the approval of others, etc.). This is the meaning of saying, “we must liberate ourselves from morality [i.e., from externally imposed moral commandments] so that we can live morally [i.e., autonomously].” In order for the subject’s standpoint to be genuinely moral, he must in a sense “legislate” the moral law for himself, and affirm it as reasonable. Indeed, for Kant, ultimately the authority of the moral law consists in our “willing” it as rational.

Of course, Nietzsche’s position is not Kant’s, though Evola is not very helpful in explaining to us what the difference consists in. He writes that Nietzsche’s notion of autonomy is “on the same lines” as Kant’s “but with the difference that the command is absolutely internal, separate from any external mover, and is not based on a hypothetical law extracted from practical reason that is valid for all and revealed to man’s conscience as such, but rather on one’s own specific being.”[7] [11] There are a good deal of confusions here – so much so that one wonders if Evola has even read Kant. For instance, Kant specifically rejects the idea of an “external mover” for morality (which is the same thing as heteronomy). Further, there is nothing “hypothetical” about Kant’s moral law, the “categorical imperative,” which he specifically defines in contrast to “hypothetical imperatives.” We may also note the vagueness of saying that “the command” must be based “on one’s specific being.”

jev-cumbres.jpgStill, through this gloom one may detect exactly the position that Evola correctly attributes to Nietzsche. Like Kant, Nietzsche demands that the overman practice autonomy, that he give a law to himself. However, Kant held that our self-legislation simultaneously legislates for others: the law I give to myself is the law I would give to any other rational being. The overman, by contrast, legislates for himself only – or possibly for himself and the tiny number of men like him. If we recognize fundamental qualitative differences between human types, then we must consider the possibility that different rules apply to them. Fundamental to Kant’s position is the egalitarian assertion that people do not get to “play by their own rules” (indeed, for Kant the claim to be an exception to general rules, or to make an exception for oneself, is the marker of immorality). If we reject this egalitarianism, then it does indeed follow that certain special individuals get to play by their own rules.

This does not mean that for the self-proclaimed overman “anything goes.” Indeed, any individual who would interpret the foregoing as licensing arbitrary self-indulgence of whims or passions would be immediately disqualified as a potential overman. This will become crystal clear as we proceed with the rest of Evola’s “ten principles” in Chapter Eight. For the moment, simply look once more at the wording Evola borrows from Nietzsche in our first “principle”: the “power to refuse and not to act when one is pressed to affirmation by a prodigious force and an enormous tension.” To refuse what? What sort of force? What sort of tension? The claim seems vague, yet it is actually quite clear: autonomy means, fundamentally, the power to say no to whatever forces or tensions press us to affirm them or give way to them.

The “forces” in question could be internal or external: they could be the force of social and environmental circumstances; they could be the force of my own passions, habits, and inclinations. It is a great folly to think that my passions and such are “mine,” and that in following them I am “free.” Whatever creates an “enormous tension” in me and demands I give way, whether it comes from “in me” or “outside me” is precisely not mine. Only the autonomous “I” that can see this is “mine,” and only it can say no to these forces. It has “the power to refuse and not to act.” Essentially, Nietzsche and Evola are talking about self-mastery. This is the “law” that the overman – and the “differentiated type” – gives to himself. And clearly it is not “universalizable”; the overman does not and cannot expect others to follow him in this.[8] [12]

In short, this first principle asks of us that we cultivate in ourselves the power to refuse or to negate – in one fashion or other – all that which would command us. Again, this applies also to forces within me, such as passions and desires. Such refusal may not always amount to literally thwarting or annihilating forces that influence us. In some cases, this is impossible. Our “refusal” may sometimes consist only in seeing the force in question, as when I see that I am acting out of ingrained habit, even when, at that moment, I am powerless to resist. Such “seeing” already places distance between us and the force that would move us: it says, in effect, “I am not that.” As we move through Evola’s other principles, we will learn more about the exercise of this very special kind of autonomy.

2. “The natural and free asceticism moved to test its own strength by gauging ‘the power of a will according to the degree of resistance, pain, and torment that it can bear in order to turn them to its own advantage.’”[9] [13] Here we have another expression of the “autonomy” of the differentiated type. Such a man tests his own strength and will, by deliberately choosing that which is difficult. Unlike the Last Man, who has left “the regions where it is hard to live,”[10] [14] the overman/differentiated man seeks them out.

Evola writes that “from this point of view everything that existence offers in the way of evil, pain, and obstacles . . . is accepted, even desired.”[11] [15] This may be the most important of all the points that Evola makes in this chapter – and it is a principle that can serve as a lifeline for all men living in the Kali Yuga, or in any time. If we can live up to this principle, then we have made ourselves truly worthy of the mantle of “overman.” The idea is this: can I say “yes” to whatever hardship life offers me? Can I use all of life’s suffering and evils as a way to test and to transform myself? Can I forge myself in the fire of suffering? And, going a step further, can I desire hardship and suffering? It is one thing, of course, to accept some obstacle or calamity as a means to test myself. It is quite another to actively desire such things.

lyskammN.jpg

Here we must consider our feelings very carefully. Personally, I do not fear my own death nearly as much as the death of those close to me. And I fear my own physical incapacitation and decline more than death. Is it psychologically realistic for me to desire the death of my loved ones, or desire a crippling disease, as a way to test myself? No, it is not – and this is not what Evola and Nietzsche mean. Rather, the mental attitude in question is one where we say a great, general “yes” to all that life can bring in the way of hardship. Further, we welcome such challenges, for without them we would not grow. It is not that we desire this specific calamity or that, but we do desire, in general, to be tested. And, finally, we welcome such testing with supreme confidence: whatever life flings at me, I will overcome. In a sense, I will absorb all negativity and only grow stronger by means of it.

3. Evola next speaks of the “principle of not obeying the passions, but of holding them on a leash.” Then he quotes Nietzsche: “greatness of character does not consist in not having such passions: one must have them to the greatest degree, but held in check, and moreover doing this with simplicity, not feeling any particular satisfaction thereby.”[12] [16] This follows from the very first principle, discussed earlier. To repeat, giving free rein to our passions has nothing to do with autonomy, freedom, or mastery. Indeed, it is the primary way in which the common man finds himself controlled.

To see this, one must be able to recognize “one’s own” passions as, in reality, other. I do not choose these things, or the power they exert. What follows from this, however, is not necessarily thwarting those passions or “denying oneself.” As Evola explains in several of his works, the Left-Hand Path consists precisely in making use of that which would enslave or destroy a lesser man. We hold the passions “on a leash,” Evola says. The metaphor is appropriate. Our passions must be like well-trained dogs. Such animals are filled with passionate intensity for the chase – but their master controls them completely: at a command, they run after their prey, but only when commanded. As Nietzsche’s words suggest, the greatest man is not the man whose passions are weak. A man with weak passions finds them fairly easy to control! The superior man is one whose passions are incredibly strong – one in whom the “life force” is strong – but who holds those passions in check.

4. Nietzsche writes, “the superior man is distinguished from the inferior by his intrepidity, by his defiance of unhappiness.”[13] [17] Here too we have invaluable advice for living. The intrepid man is fearless and unwavering; he endures. But why does Nietzsche connect this with “defiance of unhappiness”? The answer is that just as the average man is a slave to the passions that sweep him away at any given time, so he is also a prisoner of his “moods.” Most men rise in the morning and find themselves in one mood or another: “today I am happy,” “today I am sad.” They accept that, in effect, some determination has been made for them, and that they are powerless in the matter. If the unhappiness endures, they have a “disease” which they look to drugs or alcohol to cure.

evola-the-yoga-of-power.jpgAs with the passions, the average man “owns” his moods: “this unhappiness is mine, it is me,” he says, in effect. The superior man learns to see his moods as if they were the weather – or, better yet, as if they were minor demons besetting him: external mischief makers, to whom he has the power to say “yes” or “no.” The superior man, upon finding that he feels unhappiness, says “ah yes, there it is again.” Immediately, seeing “his” unhappiness as other – as a habit, a pattern, a kind of passing mental cloud – he refuses identification with it. And he sets about intrepidly conquering unhappiness. He will not acquiesce to it.

5. The above does not mean, however, that the superior man intrepidly sets about trying to make himself “happy.” Evola quotes Nietzsche as saying “it is a sign of regression when pleasure begins to be considered as the highest principle.”[14] [18] The superior man responds with incredulity to those who “point the way to happiness,” and respond, “But what does happiness mean to us?”[15] [19] The preoccupation with “happiness” is characteristic of the inferior modern type Nietzsche refers to as “the Last Man” (“‘We have invented happiness,’ say the last men, and they blink. They have left the regions where it was hard to live, for one needs warmth.”[16] [20]

But if we do not seek happiness, in the name of what do we “defy unhappiness”? Answer: in the name of greatness, self-mastery, self-overcoming. Kant can be of some limited help to us here as well, for he said that the aim of life should not be happiness, but making oneself worthy of happiness. Many individuals may achieve happiness (actually, the dumber one is, the greater one’s chances). But only some are worthy of happiness. The superior man is worthy of happiness, whether he has it or not. And he does not care either way. He does not even aim, really, to be worthy of happiness, but to be worthy of greatness, like Aristotle’s “great-souled man” (megalopsuchos).[17] [21]

6. According to Evola, the superior man claims the right (quoting Nietzsche) “to exceptional acts as attempts at victory over oneself and as acts of freedom . . . to assure oneself, with a sort of asceticism, a preponderance and a certitude of one’s own strength of will.”[18] [22] This point is related to the second principle, discussed earlier. The superior man is master, first and foremost, of himself. He therefore seeks opportunities to test himself in exceptional ways. Evola provides an extended discussion of one form of such self-testing in his Meditations on the Peaks: Mountain Climbing as Metaphor for the Spiritual Quest (and, of course, for Evola mountain climbing was not entirely metaphorical!). Through such opportunities, one “assures oneself” of the strength of one’s will. But there is more: through such tests, one’s will becomes even stronger.

“Asceticism” suggests self-denial. But how does such testing of the will constitute “denying oneself”? The key, of course, lies in asking “what is my self?” The self that is denied in such acts of “self-mastery” is precisely the self that seeks to hold on to life, to safety, to security, and to its ephemeral preoccupations and possessions. We “deny” this self precisely by threatening what it values most. To master it is to progressively still its voice and loosen its hold on us. It is in this fashion that a higher self – what Evola, again, calls the Self – grows in us.

7. The superior man affirms the freedom which includes “keeping the distance which separates us, being indifferent to difficulties, hardships, privations, even to life itself.”[19] [23] This mostly reaffirms points made earlier. But what is “the distance that separates us”? Here Nietzsche could be referring to hierarchy, or what he often calls “the order of rank.” He could also be referring to the well-known desire of the superior man for apartness, verging sometimes on a desire for isolation. The superior man takes himself away from others; he has little need for the company of human beings, unless they are like himself. And even then, he desires the company of such men only in small and infrequent doses. He is repulsed by crowds, and by situations that force him to feel the heat and breath and press of others. Such feelings are an infallible marker of the superior soul – but they are not a “virtue” to be cultivated. One either has such feelings, or one does not. One is either the superior type, or a “people person.”

jev-bow.jpgIf we consult the context in which the quote appears – an important section of Twilight of the Idols – Nietzsche offers us little help in understanding specifically what he means by “the distance that separates us.” But the surrounding context is a goldmine of reflections on the superior type, and it is surprising that Evola does not quote it more fully. Nietzsche remarks that “war educates for freedom” (a point on which Evola reflects at length in his Metaphysics of War), then writes:

For what is freedom? Having the will to responsibility for oneself. Maintaining the distance that separates us. Becoming indifferent to trouble, hardships, deprivation, even to life. Being ready to sacrifice people to one’s cause, not excluding oneself. Freedom means that the manly instincts, the instincts that celebrate war and winning, dominate other instincts, for example the instinct for “happiness.” The human being who has become free, not to mention the spirit that has become free, steps all over the contemptible sort of wellbeing dreamt of by grocers, Christians, cows, women, Englishmen, and other democrats. The free human being is a warrior.[20] [24]

The rest of the passage is well worth reading.

8. Evola tells us that the superior man rejects “the insidious confusion between discipline and enfeeblement.” The goal of discipline is not to produce weakness, but a greater strength. “He who does not dominate is weak, dissipated, inconstant.” To discipline oneself is to dominate one’s passions. As we saw in our discussion of the third principle, this does not mean stamping out the passions or denying them. Neither does it mean indulging them: the man who heedlessly indulges his passions becomes “weak, dissipated, inconstant.” Rather, the superior man learns how to control his passions and to make use of them as a means for self-transformation. It is only when the passions are mastered – when we have reached the point that we cannot be swept away by them – that we can give expression to them in such a way that they become vehicles for self-overcoming.

Evola quotes Nietzsche: “Excess is a reproach only against those who have no right to it; and almost all the passions have been brought into ill repute on account of those who were not sufficiently strong to employ them.”[21] [25] The convergence of Nietzsche’s position with Evola’s portrayal of the Left-Hand Path could not be clearer. The superior man has a right to “excess” because, unlike the common man, he is not swept away by the passions. He holds them “on a leash” (see earlier), and uses them as means to transcend the ego, and to achieve a higher state. The common man, who identifies with his passions, becomes wholly a slave to them, and is sucked dry. He gives “excess” a bad reputation.

9. Evola’s penultimate principle is in the spirit of Nietzsche, but does not quote from him. Evola writes: “To point the way of those who, free from all bonds, obeying only their own law, are unbending in obedience to it and above every human weakness.”[22] [26] The first words of this passage are somewhat ambiguous: what does Evola mean by “to point the way of those who . . .” (the original Italian – l’indicare la via di coloro che – is no more helpful). Perhaps what is meant here is simply that the superior type points the way for others. He serves as an example – or he serves as the vanguard. This is not, of course, an ideal to which just anyone can aspire. But the example of the superior man can serve to “awaken” others who have the same potential. This was, indeed, something like Nietzsche’s own literary intention: to point the way to the Overman; to awaken those whose souls are strong enough.

10. Finally, Evola tells us that the superior type is “heir to the equivocal virtus of the Renaissance despots,” and that he is “capable of generosity, quick to offer manly aid, of ‘generous virtue,’ magnanimity, and superiority to his own individuality.”[23] [27] Here Evola alludes to Nietzsche’s qualified admiration for Cesare Borgia (who Nietzsche offers as an example of what he calls the “men of prey”). The rest of the quote, however, calls to mind Aristotle’s description of the great-souled man – especially the use of the term “magnanimity,” which some translators prefer to “greatness of soul.”[24] [28] The superior man is not a beast. He is capable of such virtues as generosity and benevolence. This is because he is free from that which holds lesser men in thrall. The superior man can be generous with such things as money and possessions, for these have little or no value for him. He can be generous in overlooking the faults of others, for he expects little of them anyway. He can even be generous in forgiving his enemies – when they are safely at his feet. The superior man can do all of this because he possesses “superiority to his own individuality”: he is not bound to the pretensions of his own ego, and to the worldly goods the ego craves.

FNiet-dessins.jpgEvola’s very long sentence about the superior man now ends with the following summation:

all these are the positive elements that the man of Tradition also makes his own, but which are only comprehensible and attainable when ‘life’ is ‘more than life,’ that is, through transcendence. They are values attainable only by those in whom there is something else, and something more, than mere life.

In other words, Nietzsche presents us with a rich and inspiring portrayal of the superior man. And yet, the principles he discusses will have a positive result, and serve the “man of Tradition,” only if we turn Nietzsche on his head. Earlier in Chapter Eight, Evola writes: “Nietzsche’s solution of the problem of the meaning of life, consisting in the affirmation that this meaning does not exist outside of life, and that life in itself is meaning . . . is valid only on the presupposition of a being that has transcendence as its essential component.” (Evola places this entire statement in italics.) In other words, to put the matter quite simply, the meaning of life as life itself is only valid when a man’s life is devoted to transcendence (in the senses discussed earlier). Or we could say, somewhat more obscurely, that Nietzsche’s points are valid when man’s life transcends life.

Evola’s claim goes to the heart of his criticism of Nietzsche. A page later, he speaks of conflicting tendencies within Nietzsche’s thought. On the one hand, we have a “naturalistic exaltation of life” that runs the risk of “a surrender of being to the simple world of instincts and passions.” The danger here is that these will then assert themselves “through the will, making it their servant.”[25] [29] Nietzsche, of course, is famous for his theory of the “will to power.” But surrender to the baser impulses of ego and organism will result in those impulses hijacking will and using it for their own purposes. One then becomes a slave to instincts and passions, and the antithesis of a free, autonomous being.

On the other hand, one finds in Nietzsche “testimonies to a reaction to life that cannot arise out of life itself, but solely from a principle superior to it, as revealed in a characteristic phrase: ‘Spirit is the life that cuts through life’ (Geist ist das Leben, das selber ins Leben schneidet).” In other words, Nietzsche’s thought exhibits a fundamental contradiction – a contradiction that cannot be resolved within his thought, but only in Evola’s. One can find other tensions in Nietzsche’s thought as well. I might mention, for example, his evident preference for the values of “master morality,” and his analysis of “slave morality” as arising from hatred of life — which nevertheless co-exist with his relativism concerning values. Yet there is so much in Nietzsche that is brilliant and inspiring, we wish we could accept the whole and declare ourselves Nietzscheans. But we simply cannot. This turns out to be no problem, since Evola absorbs what is positive and useful in Nietzsche, and places it within the context of Tradition. In spite of what Nietzsche himself may say, one feels he is more at home with Tradition, than with “perspectivism.”[26] [30]

Evola’s ten “Nietzschean principles,” reframed for the “man of Tradition,” provide an inspiring guide for life in this Wolf Age. They point the way. They show us what we must become. These are ideas that challenge us to become worthy of them.

Notes

[1] [31] Julius Evola, Ride the Tiger: A Survival Manual for the Aristocrats of the Soul, trans. Joscelyn Godwin and Constance Fontana (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 2003).

[2] [32] Evola, 46, my italics.

[3] [33] Evola, 47.

[4] [34] Übermensch; translated in Ride the Tiger as “superman.”

[5] [35] Quoting Nietzsche, Will to Power, section 778.

[6] [36] Evola, 41. Translator notes “adapted from the aphorism in Kritische Gesamtausgabe, vol. 7, part 1, 371.”

[7] [37] Evola, 41.

[8] [38] There is a great deal more that can be said here about the difference between Kantian and Nietzschean “autonomy.” Indeed, there is an argument to be made that Kant is much closer to Nietzsche than Evola (or Nietzsche) would allow. Ultimately, one sees the stark difference between Kant and Nietzsche in the “egalitarianism” of the different formulations of Kant’s categorical imperative. How can a man who is qualitatively different and superior to others commit to following no other law than what he would will all others follow? How can he affirm the inherent “dignity” in others, who seem to have no dignity at all? Should he affirm their potential dignity, which they themselves simply do not see and may never live up to? But suppose they are so limited, constitutionally, that actualizing that “human dignity” is more or less impossible for them? Kant wants us to affirm that whatever men may actually be, they are nonetheless potentially rational, and thus they possess inherent dignity. For those of us who have seen more of the world than Königsberg, and who have soured on the dreams of Enlightenment, this rings hollow. And how can the overman be expected to adhere to the (self-willed) command to always treat others as ends in themselves, but never as means only – when the vast bulk of humanity seems hardly good for anything other than being used as means to the ends of greater men?

[9] [39] The translator’s note: “Adapted from Twilight of the Idols, ‘Skirmishes of an Untimely Man,’ sect. 38, where, however, it is ‘freedom’ that is thus gauged.” Beware: Evola sometimes alters Nietzsche’s wording.

[10] [40] Nietzsche, Thus Spake Zarathustra, “Zarathustra’s Prologue,” 5.

[11] [41] Evola, 49.

[12] [42] Evola, 49. The Will to Power, sect. 928.

[13] [43] Will to Power, sect. 222.

[14] [44] Will to Power, sect. 790.

[15] [45] Will to Power, sect. 781.

[16] [46] Thus Spake Zarathustra, “Zarathustra’s Prologue,” 5.

[17] [47] Aristotle also said that the aim of human life is “happiness” (eudaimonia) – but “happiness” has a connotation here different from the familiar one.

[18] [48] Will to Power, sect. 921.

[19] [49] Twilight of the Idols, “Skirmishes of an Untimely Man,” sect. 38. Italics added by Evola.

[20] [50] See Twilight of the Idols, trans. Richard Polt (Indianapolis: Hackett Publishing, 1997), 74-75.

[21] [51] Here I have substituted the translation of Walter Kaufmann and R. G. Hollingdale for the one provided in Ride the Tiger, as it is more accurate and concise. See The Will to Power, trans. Kaufmann and Hollingdale (New York: Vintage Books, 1967), 408.

[22] [52] Evola, 49.

[23] [53] The translators of Ride the Tiger direct us here to Beyond Good and Evil, sect. 260.

[24] [54] Grandezza d’animo literally translates to “greatness of soul.”

[25] [55] Evola, 48.

[26] [56] Evola writes (p. 52), “[Nietzsche’s] case illustrates in precise terms what can, and indeed must, occur in a human type in which transcendence has awakened, yes, but who is uncentered with regard to it.”

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/04/evolas-nietzschean-ethics/

mardi, 01 mai 2018

The Winter of Spengler’s Discontent

OSPy.jpg

The Winter of Spengler’s Discontent

 
The decline of Spengler: reconsidering High Cultures
 
Ex: http://westdest.blogspot.com
 
It has been decades since I last tackled Oswald Spengler, and it seemed time to refresh my understanding of his major work.  Upon the advice of a Spengler expert (and following the Pareto Principle), I acquired the abridged edition of The Decline of the West.
 
OSPb1.jpgFirst, a few words about Spengler’s writing in this book, which I found to be terrible: like Heidegger, overly dense and sometimes nearly incomprehensible in the pompous old school German style (in contrast, Nietzsche, particularly apart from Zarathustra, was exceedingly comprehensible and easily understandable).  Contrary to all of Spengler’s breathless fans, I did not find his magnum opus to be very well written.  It’s a terribly boring, turgid compilation of rambling prose.  I can only imagine the full-scale version is worse (and if memory serves, it was). Another point is that Spengler’s deconstructivism is highly annoying to the more empiricist among us, his idea that Nature is a function of a particular culture.  Well (and the same applies to some of Yockey’s [plagiarized] rambling on the subject), for some cultures, Nature apparently is a more accurate “function” of reality than for others, and this more accurate representation of objective reality has real world consequences that cannot be evaded.
 
Thus, Spengler’s rambling on “Nature Knowledge” can be for the most part safely ignored.  Spengler laughably wrote: “Every atomic theory, therefore, is a myth, and not an experience.”  Yes, tell that to the Japanese of Hiroshima and Nagasaki, who encountered the myth – not the experience, oh no! – of being blasted by atom bombs.  Spengler’s comments about the “uranium atom” are particularly ludicrous in hindsight. I have to say: Spengler was an idiot (*).
 
The problem with Spengler (and Yockey) and science is that the Spenglerian view could be tenable if science was only a purely abstract phenomenon, with no practical real world consequences.  Unfortunately, for Spengler, science leads to technics, and the outcome of technics (contra Yockey) is directly related to the reality behind the science.  In the absence of real world consequences, in the absence of technics, the Spenglerians can pretend that there is no objective difference between, say, Classical or Egyptian physics on the one hand, and Faustian physics on the other. However, the former, if followed to technics, will not lead to methods that can obliterate cities, shatter mountains, and sink islands; while the latter can, and has.  Facts are facts. “Theory is working hypothesis…” according to Spengler’s formulation of Faustian technics, but that can be just as easily reversed: the working hypothesis is based upon theory.  Without scientific theory, practical technics is mere makeshift tinkering.
 
OSPb2.jpgThe sections “Race is Style” and “People and Nation” are of course relevant from a racial nationalist perspective, and reflects Spengler’s anti-scientific stupidity, this time about biological race.  Those of you familiar with Yockey’s wrong-headed assertions on this topic will see all the same in Spengler’s work (from which Yockey lifted his assertions).  This has been critiqued by many – from Revilo Oliver to myself – and it is not necessary to rehash all of the arguments against the Spenglerian (Boasian) deconstructivist attitudes toward biological race.  We can just shake our heads sadly about Spengler’s racial fantasies – that is as absurd as that of any hysterical leftist SJW race-denier – and move on to other issues.
 
The comments by Spengler (and others) about the Russian soul and Russian character, and its “non-Faustian” nature (‘the horizontal expansive plain…the plain, the plain….”) are interesting, and may well have some validity (as a close look at Russian literature informs us, to some degree).  But this can all be taken too far.  With the benefit of hindsight obviously not available to Spengler himself – but which is just as obviously available to modern-day Spenglerians – we look at the Russian interest in space exploration, particularly during the Soviet period, and ask – was that merely just for political propaganda purposes?  The answer is not quite clear.  There are differences between cultures, yes, but when there is an underlying racial affinity, then the different cultures are not quite orthogonal to each other.  And the same principle applies to the Classical-Faustian distinction as well. Spengler would argue that the Classical and Faustian are as different from each other than either are to, say, the Chinese, Indian, or Egyptian.  I think that’s nonsense, and the same applies to Russian-Faustian/Western.  There are differences and then there are DIFFERENCES.  Being more objective about Spengler’s ideas than Spengler himself, I hope the “differences between differences” are obvious.
 
The section on “State and History” was actually readable and made some valid points, but I disagree with Spenglerian inevitability, and I believe he draws the line of the Fellah stage too early in some historical cases. The high point of the Roman Empire, the Pax Romana – was a historyless desert?  Spengler, I think, became too enamored with his own theories (or nonsense, if you want to be harsh).  The “Philosophy of Politics” section is also readable, with some useful points, but also has, obviously, areas of profound disagreement between Spengler and reality.  The idea that the “born statesman” has – or should have - no convictions, should be a completely amoral actor dealing with facts and effects with no ideology affecting their actions - that I reject. Who is or is not a “born statesmen?”  The examples Spengler gives are ludicrous given his assertion. Sulla, Robespierre, Bismarck, and Pitt – they all acted with no underlying ideology or conviction influencing their actions?  I will say his comments about the value of a “tradition” in politics, statesmanship, in fact in any manifestation or organized human activity (comments mirrored by Yockey), are basically sound. Again, in reading Spengler, there are some diamonds in the piles of dirt and dung; one has to dig them out and treasure them.  However, the diamond-to-dung ratio is not enough to grant Spengler the acclaim as a “great writer.” While Spengler and his ideas have worth, whether or not we agree with all of them, I wonder if he may not be one of the most over-rated writers in history.
 
OSPb3.jpgThose are mere details however.  Important details, but not the fundamental, the main thesis.  So, what about the main thesis of his work?  The overall idea of cyclical history?  Yockey’s lifting of that idea in his own work?  Rereading Spengler’s major thesis hasn’t changed my mind about it in any major way, but there are some further points to make.
 
To begin with, I do believe that Spengler was on to something; his most fundamental observations about the cyclical nature of High Cultures, in their broadest sense, have validity.  I reject his self-assured assertions about inevitability and his smug and snide pontification about the emptiness of current and future cultural possibilities, as well as his complete lack of self-awareness of the effects of his fundamental observation on the ability of future generations to interfere with what was previously a completely unguided historical process.  By analogy, before the germ theory of infectious disease was asserted, and then proven as fact, man was for the most part helpless against the onslaught of microbes, apart from the natural and (by conscious thought) unguided processes of the human immune system.  After the discovery of the germ-disease link, we have preventive and therapeutic interventions against these diseases.  Furthering this analogy, we can say that before Spengler, man was helpless in the face of historical inevitability; after Spengler and his discovery, the situation is changed.
 
Another point: being more familiar with Yockey’s work than with Spengler’s, I note how much Yockey plagiarized from Spengler.  Everyone talks about Yockey plagiarizing Carl Schmitt, and that Spengler “inspired” Yockey  - well, if by “inspired” you mean ruthlessly copy than, yes, Yockey was very “inspired.”  However, I do not say that to disparage Yockey or Imperium, the work which contains most of the plagiarism in question.  Yockey was a political polemicist, and Imperium was meant to be a thoroughly political work, sort of a Communist Manifesto for fascists, it wasn’t meant as a scholarly work and Yockey made no pretense of any original thought in that book. So, I just note for the record that the plagiarism took place.  I also note that, in a real sense, it is good that the plagiarism did take place, because Imperium is much more readable, much more digestible, than Spengler’s ponderous work, which is, as stated above, a caricature of “heavy” self-indulgent pedantic German scholarship.  Spengler’s views on (biological) race, as derived from his statements in this book, were as wrong-headed as Yockey’s regurgitation of them.  But enough of that; it is a side-issue at this time, and has been already discussed, by myself and (many) others, with respect to Imperium.
 
OSPb4.jpgLet’s get back to Spengler’s content, and some of my objections alluded to above.  Thus, as far as content goes, my “take” on it remains the same; I agree with much but I disagree with much as well, particularly the “pessimistic” inevitability of it, and the smug arrogance in suggesting, or implying, that disagreement with that aspect of the work implies some sort of mental weakness, delusion, or cowardice on the part of the reader.  Spengler himself suggests that he “truth” of the book is a “truth” for him, a “truth” for a particular Culture in a particular time, and should not necessarily be viewed as an absolute truth in any or every sense (indeed, it everything from science to mathematics is, according to Spengler, formed by the Culture which creates it, and is thus no absolute in any universal sense, then we can quote Pilate ‘“what is truth?”).  Therefore, my “truth” in the current year leads me to conclusions different from Spengler; one can again assert that Spengler himself, by writing the book and outlining he problem, himself undermined his assertion of inevitability, since know we can understand the trajectories of Cultures and, possibly, how to affect those trajectories.
 
I’ll have more to say about that shortly.
 
One thing about re-reading the book that did influence me – more of a minor point – is that I’m now more in agreement (although not totally in agreement) with Spengler that the Classical Culture was quite different from out Western Faustian one.  There was always a sense of a different style, a different mindset, a different worldview, but The Decline of the West, and the evidence Spengler presents, helps clarify the Classical-Faustian distinction and brings it into stark relief.  So, yes, there’s more to that issue than I previously thought.  However, it doesn’t’ change the fact that both the Classical and the Faustian (or Western) High Cultures came into being in Europe, created by Europeans, and, therefore, if we accept one aspect of Spenglerian inevitability – the actual “decline of the West” – and indeed we appear to be ahead of schedule, well into Winter, then we can discard other aspects of inevitability and assert that Europe and Europeans are well capable of creating other High Cultures.
 
So, I will say that Spengler exaggerates the Classical-Faustian divide, even though I’m a bit more supportive of his views on that than before.  There is an intermediate ground between saying the two Cultures are completely and utterly distinct entities with absolutely no connection and saying that the Faustian is merely an outgrowth of the Classical.  On a side note, as a result of re-reading Spengler, I’m now studying the last period of the Western Roman Empire, from Adrianople to Odoacer, to (1) examine the parallels to our own day, (2) discern the “breaking point” where the last vestiges of the Classical World died out (What happened? How?  What came after, what was the result?), and (3) to re-examine stupid “movement” dogma on how the later Empire was becoming ever more decadent as a result of racial changes (if anything, the later Empire was more moral than before).
 
OSPb5.jpgThat is related to an important deficit in the work of Spengler that I have read.  He describes the lifecycle of High Cultures, but never really dissects why the cultures inevitably (or so he says) move from Culture to Civilization to Fellahdom.  What actually are the mechanistic causes of Spring to Summer to Fall to Winter?  I guess that Spengler (and Yockey) would just say that it is what it is, that the Culture is life an organism that grows old and dies.  The problem is that this analogy is just that, an analogy.  A Culture is composed of living organisms, humans, but is itself not alive. And esoteric rambling about a “cosmic beat” explains nothing.  If ones buys into the Spenglerian premise, then some rigorous analysis as to why High Cultures progress in particular ways is necessary.  We need an anatomical and molecular analysis of the “living organism” of the High Culture. Does Frost’s genetic pacification play a role? The cycle, noted by Hamilton, of barbarian invasions, the influx of altruism genes, followed by the aging of the civilization at which point fresh barbarian genes are required to spark a renaissance in the depleted fellhahs?  The moral decay that occurs with too much luxury, too much wealth, too much power?  A form of memetic exhaustion?  
 
By analogy to the memetic exhaustion hypothesis, consider successful television shows.  Although a few of these have been unusually very long lasting – but even these eventually do go off the air – the vast majority follow a trajectory of a lifespan of, say, half-a-dozen years or so.  In the first season of a successful show, there is freshness and novelty, experimentation with plotlines and characters, some unevenness, but excitement and the growth of a fan base.  Then the show reaches a crest wave of success – compelling storylines, solid character development, a strong fan base. This is followed by a bit of stagnation, attempts are made to shake things up, introducing new characters, altering the basic storyline, which may well cause a secondary, shorter spike in interest (Caesarism?), followed by “jumping the shark,” actors leaving the show, stale and repetitious stories, flat characters, a loss of interest of the fan base, decline, and eventual cancellation.  At some point, the show exhausts the memetic possibilities of its setting, characters, and fundamental storyline, and the “magic” is lost.  Does a Culture likewise exhaust all the possibilities of its actualization?  But unlike a TV show, where the station and the show writers (and the fans and reviewers) are consciously following the show’s trajectory and ratings, a High Culture is, or has been, independent of such analysis and direction.  In what way does memetic exhaustion promote the next phase of development?  Further, given Spengler’s identification of the cycle, does this now mean that a High Culture can be tracked analogous to a defined cultural artifact, like a TV show?  If so, how?  Can an elite consciously and directly alter a culture’s direction?  Can they “cancel” it and create a new one?  These are questions that require the rigorous analysis of mechanism previously stated as being required.
 
What about moving forward?
 
ospb6.jpgI maintain that those of us in the interregnum between High Cultures have the power to shape the next High Culture to come, to plant the seed, to choose the specific seed to plant, to nurture it as it grows up toward the sun.  Analogous to lucid dreaming, in our awareness of the Spenglerian thesis – to the extent that it is true – we can guide what was in the past an unconscious and organic flowering, speed it up, and mold it in particular directions.  Obviously, the extent of this control is limited; one cannot “preplan” an entire High Culture in advance, but one can influence its direction, and get it jumpstarted. Imagine some asteroid or comet hurtling toward Earth; if you can deflect it just a small bit, when it is far enough away, that small deflection will become amplified over time, over the long distances it travels at great speeds, and it would them miss the Earth by a healthy margin.  Giving a “nudge” in the right direction at the very beginning of a High Culture’s flowering can be enough, over time, to create a path along which it will develop.  The exact outcome, the precise path, cannot be determined or even precisely predicted, but the general direction, the overall constraints of a set of possible paths, I believe can be determined and predicted.  You might not be able to pinpoint a direction to the precision of saying, “we’re going to Boston” but perhaps to the extent of “we are going to the Northeast United States.”  And that would be enough.
 
In any case, imagine a person, or group of people, and here I mean our people, who today or tomorrow (broadly defined) wish to create cultural artifacts.  And this culture creation can be of our current Western Faustian High Culture or some new one to come.  Very well.  Should they refrain from doing so simply because Spengler insisted that the time of culture was over, and we should now be concerned only with technics and conquest?  When Spenglerism takes itself too seriously, it descends into absurdity.  It is best thought of as possible guidance, as broad outlines, as description – but not any sort of definitive absolute prescription.
 
By the way, having a European Imperium – which Spenglerians would say is a marker of late Civilization – is not in my opinion in any way incompatible with the creation of a new High Culture.  After all, some Spenglerians are fond of telling us that a new High Culture is likely to come from Russia, and Russia is, as many Duginite Russian “nationalists” like to tell us, an empire.  So massive states, including multiethnic empires, can very well be the wellsprings of new cultures.  We shouldn’t confuse surface political forms with the underlying cultural realities.
 
ospb7.jpgSpeaking of Russia, another part of Spengler’s work that I found reasonably well argued and somewhat convincing (as well as fairly novel) is his idea of applying the concept of pseudomorphosis to human populations. In particular, one cannot really dispute some of his points about the Magian and Russian cultures in this regard, but when he says that Antony should have won at Actium – what nonsense is that?  So, that Rome should have become more tainted with Near Eastern cults and ideas even more than it was?  What’s the opposite of pseudomorphosis – where a Civilization becomes memetically conquered by a meme originating from a young Culture?  How did the memetic virus of Christianity infect the West?  Wouldn’t it have been worse if Actium was won by the East?  When Spengler writes of “syncretism” he begins to touch upon this reversal, which eventually goes in both directions (and as Type I “movement” apologists for Christianity like to tell us, that religion was eventually “Germanized” in the West).
 
Speaking of Christianity, Spengler’s comments about Jesus are interesting, but in my opinion too naive and too positive.  Yes, the meeting between Jesus and Pontius Pilate was world historical and meaningful; however, I view it from the Pilate perspective rather than, as Spengler does, the Jesus perspective.  Spengler takes his own view too seriously in the sense that – and the Antony-Actium thing fits here – and he seems to think that we all need to look from the viewpoint of “what was best for the new Magian High Culture?”  Personally, I could care less – I care about – only care about – those High Cultures of racially European origin (Classical, Faustian, Russian, and what comes next for the West).  Let the Magians worry about the Magian.  What? The poor little NECs were suppressed by the Classical?  Too bad. Who cares about them?  Spengler rightfully outlines how alien the Magian worldview is from the Faustian; thus, why should Faustian peoples care about Magians or follow a Magian religion like Christianity?
 
Spengler’s basic, fundamental thesis is novel and powerful: the idea of a series of High Cultures, moving in parallel with similar life morphologies.  But he went too far, arrogantly casting his idea with the aura of rigid inevitability – neglecting that the very act of identifying and evaluating the phenomenon, and doing so as part of a history-obsessed Faustian High Culture, forever destroyed a basic prerequisite of the phenomenon’s previous record of repeatability; i.e., that it was unknown and ahistorical.  Ironically, Spengler’s own observations are a major reason why the patterns he observed are no longer inevitable, or, perhaps better said no longer immune from intentional manipulation and control.  When the process was unknown, unidentified, and occurring in the background independent of direct human perception, it was beyond control, once identified and classified, that no longer necessarily holds.  
 
Let’s reconsider the analogy I made above, about the discovery of the germ theory of disease.  Before discovery, there was inevitability of certain events; with vaccination, that no longer holds.  Smallpox epidemics are no longer inevitable.  Even if the decline of the West (which has already occurred) is not stoppable, the idea that rollover to the next European High Culture is beyond control has been refuted by the knowledge gained by Spengler’s own analysis.  Spengler himself is responsible for eliminating the clockwork inevitability of his system.  What kind of “Fellah” status can a people really have once they – or at least their intellectual elites – are aware of Spenglerism?  Is a “Fellah” aware of their “Fellahsm” really “Fellah” anymore?  Or is that an oxymoron?  The Spenglerian Cycle can occur in its previously manifested form only when its actors – human actors in various cultures and civilizations and post-civilizations – are not consciously aware of its workings.  Once aware, the illusion of inevitability fades, once aware, and awareness manifested in those with a will to power, the knowledge becomes a tool and the Cycle becomes amenable to manipulation and direction.  Spengler’s work was based on the analysis of High Cultures that were to a very basic extent unaware of their own existence in these terms, unable to look at themselves objectively from “outside.”  That is no longer the case.
 
ospb8.jpgAnd if Spengler’s main thesis is flawed by its own self-realization, what can one say about his side ideas?  Those, particularly dealing with science, are absolute hogwash.  In that sense, Spengler is over-rated, never mind his poor writing, including his horrifically turgid style.  Yockey may have been offended by this “blasphemy” against his idol – “The Philosopher of History” – but it is nevertheless warranted.
 
Do I recommend The Decline of the West to the reader?  No.  As per the Pareto Principle, just read Imperium, which will take 20% of your effort and give you 80% of Spenglerism.
 
Notes:
 
*A particularly retarded footnote: “And it may be asserted that the downright faith that Haeckel, for example, pins to the names atom, matter, energy, is not essentially different from the fetishism of Neanderthal Man.”
 
Yeah, that’s great Oswald, you pompous semi-Jewish purveyor of ponderous Teutonic rumblings.  Too bad this idiot wasn’t around in the 1950s; they could have tied him to the Castle Bravo thermonuclear device and he could have experienced the “downright faith” that what he was about to experience was just the subjective interpretation of the Faustian High Culture.  Oswald would have been deconstructed indeed!
 
And for those who wish to take the Yockeyian line that technics is separate from scientific theory - that is nonsense.  The technics of nuclear power or GPS systems require an understanding of the underlying physics; the technics of CRISPR requires an understanding of the biological principles involved.  Can you train someone to use those technics, at a low level, without understanding the science?  Of course you can, but what’s the point?  Someone can read a history book without knowing Spengler, someone can fix a car engine without knowing about internal combustion.  But you cannot construct, refine, improve, or replace with something superior a technic without knowing the principles behind it. Read up on the difficulties nations had in figuring out how to get thermonuclear weapons to work (and, no, it’s not that you stick a tank of hydrogen behind an atom bomb) and you’ll understand how integral theory is for getting the technics to work and keep working.  It doesn’t take an understanding of nuclear physics to drop the bomb; however, it does require such an understanding to invent the bomb to begin with.
 
Further:
 
I can’t help notice that the buffoon Chad Crowley cites Spengler to support some of his viewpoints, even though Spengler’s fundamental thesis was that ALL High Cultures have an innate tendency to travel along the same socio-economic-politico-religious trajectory; the case of Rome is not unique, and “racial degeneration” by no means needs to be invoked to explain any of the broader changes that, according to Spengler, were destined to occur there as in any other culture he studied.