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mardi, 22 octobre 2013

B. Lugan: les Boers contre l'impérialisme

Conversations with History: Chalmers Johnson

Conversations with History: Chalmers Johnson

samedi, 19 octobre 2013

UN PEUPLE PEU CONNU : LES SARMATES

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UN PEUPLE PEU CONNU : LES SARMATES
 
Un extraordinaire tumulus livre leurs secrets

Jean Pierinot
Ex: http://metamag.fr
 
Un tumulus Sarmate fouillé cet été dans les steppes de l'Oural, au sud de la Russie, a révélé un magnifique et rarissime trésor. Les objets trouvés dans le monticule devraient apporter de nombreuses informations sur une période peu connue de cette culture nomade qui a prospéré sur la steppe eurasienne au cours du 1er millénaire avant JC. L'étude archéologique de ce remarquable tombeau antique, appelé aussi kurgan, a été réalisée par l'expédition de l'Institut d'Archéologie (Académie Russe des Sciences), dirigé par le professeur Leonid T. Yablonsky.

Peuple établi du IVème s. avant J.-C. au IIIème s. après J.-C. dans la plaine qui borde au Nord la mer Noire, de part et d'autre du Don, nomades guerriers, excellents cavaliers, les Sarmates ont harcelé l'Empire romain en Dacie et tout au long du Danube. Ils ont été ensuite submergés à leur tour par les Goths, puis, au IVème s., par les Huns. Proches des Scythes, ils ont laissé des sépultures princières, les kourganes, qui ont livré de remarquables objets d'orfèvrerie, rehaussés de pierres de couleurs, témoignant d'un puissant style animalier. 

L'absence de langue écrite.

 
Les peuples nomades n'avaient pas de langage écrite, aussi les scientifiques n'ont pu apprendre à connaitre leur culture et leurs traditions qu'à travers les données archéologiques. Les kurgans qui sont dispersés à travers les steppes contiennent beaucoup de reliques Scythes et Sarmates. Alors que les nomades avaient des échanges avec la perse achéménide et les civilisations grecques, ils ont su préserver leur propre culture. Cette année, les archéologues ont fouillé la partie orientale du monticule 1 du Kurgan à Filippovka dans la région d'Orenbourg. Cette partie faisait environ 5 m de haut et 50 m de long; elle avait été laissée inexplorée par l'expédition précédente, il y a plus de 20 ans.

L'objectif était de terminer l'étude de ce monument extraordinaire, entré dans les annales de la culture mondiale avec la découverte de 26 statuettes de cerfs "en or". Un autre défi majeur pour les archéologues était d'assurer la préservation de ce patrimoine culturel unique qui fait face à un grand nombre de menaces imminentes, avec le vol comme problème majeur. Un passage souterrain près de l'entrée a été la première zone explorée cette saison. Un énorme chaudron de bronze d'un diamètre de 102 cm y a été découvert. Ses poignées ont été façonnées dans les traditions du style animalier scythe-Siberien avec une image de deux griffons, bec à bec. 

 
Dans la zone du monticule Est, une chambre funéraire intacte a été découverte mesurant environ 4x5m et 4m de profondeur. Au fond de la chambre, plusieurs couches stratifiées de débris ont été fouillées pour révéler du mobilier funéraire exceptionnellement riche et varié, accompagnant un squelette humain. Le matériel associé à l'enterrement semblait appartenir à une femme, étant donné que la tombe contenait ce qui est considéré comme des objets typiquement féminins et des bijoux.  Cependant, l'examen ostéologique initial de la morphologie du squelette a révélé que l'occupant serait un homme, bien que l'analyse ADN doit encore être effectuée.

Le mobilier funéraire.

Un petit coffre en osier qui pourrait être une trousse de toilette a été trouvé près du crâne. Il était rempli à ras bord avec des objets tels qu'un récipient en argent coulé avec un couvercle, un pectoral en or, une boîte en bois, des cages, des verres, des flacons de toilette en faïence et argent, des pochettes en cuir, et des dents de chevaux qui contenaient des pigments rouges. 

Non loin de là, reposait un grand miroir d'argent avec des animaux stylisés dorés sur la poignée, une décoration en relief sur le dos et l'image d'un aigle au centre, entouré d'un cortège de six taureaux ailés. Les vêtements étaient décorés de plusieurs plaques, représentant des fleurs, des rosaces et une panthère bondissant sur le dos d'un saïga (antilope). 

Il y avait également 395 pièces recouvertes de feuilles d'or et cousues sur la culotte, la chemise et le foulard. Il portait un châle avec une frange et une chaîne d'or; et les manches de la chemise étaient agrémentées de perles multicolores, formant un motif géométrique complexe. 
Deux boucles d'or décorées à certaines endroits d'émail cloisonné ont été trouvées dans la zone de l'os temporal. 

Du matériel de tatouage .

Les archéologues ont également découvert des équipements utilisés dans l'art du tatouage, dont deux palettes de pierre à mélange et des aiguilles en fer recouvertes d'or, ainsi que des cuillères en os utilisées pour mélanger les peintures et des stylos décorés avec des animaux. 

Cette fouille constitue une percée majeure dans l'étude de la mystérieuse culture Sarmate du début de l'âge du fer.

 

jeudi, 17 octobre 2013

Die Geburt der Moderne

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Die Geburt der Moderne

von Benjamin Jahn Zschocke

Ex: http://www.blauenarzisse.de

 

9783898094016.jpgDer Nationalsozialismus ist der absolute Fixpunkt der deutschen Geschichte – wirklich alles ballt sich zu ihm hin. Alle zeitlich daran angrenzenden Epochen verschwinden in seinem Schatten.

Der in Chemnitz lehrende Professor für Europäische Geschichte des 19. und 20. Jahrhunderts Frank-​Lothar Kroll ist dafür bekannt, eine mittelbar an diese Zeit angrenzende Epoche, nämlich das Deutsche Kaiserreich von 1871 bis 1918, dankenswerter Weise aus diesem Schatten hervorzuholen. Unter Zuhilfenahme aller verfügbaren historischen Quellen betrachtet er diese Epoche so, wie sie war und nicht, wie sie laut der verengten Sichtweise eines „deutschen Sonderweges“ – bei einem gleichzeitig angenommenen „westeuropäischen Normalweg“ – gewesen sein soll.

Ein umfassendes Update der Quellenlage

Krolls aktuellstes Werk Geburt der Moderne. Politik, Gesellschaft und Kultur vor dem Ersten Weltkrieg unternimmt auf reichlich 200 Seiten den Versuch, einen Gesamtüberblick über die gesellschaftlichen Entwicklungslinien zwischen 1900 und 1914 zu geben. Da dies in solcher Kürze fast unmöglich scheint, verzichtet Kroll auf alle narrativen Elemente und gibt dem Leser in höchster Komprimierung sozusagen ein Update der aktuellen Quellenlage, in deren Ergebnis die Annahme des besagten „deutschen Sonderweges“ ebenso definitiv zu den Akten gelegt werden muß, wie das „persönliche Regiment“ unseres letzten Kaisers Wilhelm II.

Die seit gut fünfzig Jahren praktizierte „germanozentrische“ Herangehensweise gelangt bei Kroll ebenfalls auf die Deponie. Vielmehr gehört der historische Blickwinkel nach seinem Verständnis auf eine europäische Dimension geweitet, was allein angesichts der verästelten außenpolitischen Bündnisse dieser Epoche gar nicht anders möglich ist.

Doch Krolls Schwerpunkt liegt in diesem Buch definitiv nicht auf dem Ersten Weltkrieg: ungleich mehr interessiert ihn der kulturelle und soziale Entwicklungsstand eines Landes, das zur damaligen Zeit das fortschrittlichste der Welt war. Krolls große Stärke ist es, nicht nach Belieben zu werten, sondern nüchtern Fakten um Fakten vorzutragen und damit großkalibrig gegen die an deutschen Gymnasien, Universitäten und in den Medien herrschende Guido Knopp-​Mentalität vorzugehen.

Kultureller Vorreiter des Kontinents

Besonders der kulturelle Schwerpunkt reizt an Krolls Buch. Die titelgebende These, nach der die Moderne bereits zwischen 19001914 unter Wilhelm II. ihren Anfang nahm sowie erste Schwerpunkte herauskristallisierte – und damit nicht erst in den gepriesenen (dekadenten und auf Kredit finanzierten) so genannten Goldenen Zwanzigern – macht die Lektüre besonders empfehlenswert. Walther Rathenau schrieb schon 1919 in seinem Text Der Kaiser: „Für Kunst lag [beim Kaiser, Anm. BJZ] eine entschiedene formale Begabung zugrunde, die in rätselhafter Weise über die kunstfremde Umgebung emporhob […]. So ergab sich von selbst der Anspruch des künstlerischen Oberkommandos.“

Unter anderem am Beispiel der Kulturreform aber auch der Jugendbewegung arbeitet Kroll heraus, welche in Europa zur damaligen Zeit einmalige Fülle an verschiedenartigsten Kulturinstitutionen entstand und sich in aller Ruhe, teils sogar mit erheblichen Finanzspritzen, entwickeln konnte. Am bekanntesten sind auf dem Gebiet der Kunst wohl die Strömungen des Jugendstils, des Expressionismus und des Impressionismus, die zwischen 19001914 ihren Anfang nahmen. Besonders mit Blick auf Letzteren lohnt ebenso die Lektüre des bereits 1989 bei Königshausen & Neumann erschienenen Werkes von Josef Kern Impressionismus im Wilhelminischen Deutschland.

Weimars Probleme im Voraus erkannt – und behoben

Der oben mit „Guido Knopp-​Mentalität“ zusammengefaßten Erscheinung heutiger Geschichtsschreibung (eigentlich politischer Bildung), tritt Kroll mit aller Entschiedenheit entgegen: Erhellend sind zum Beispiel seine Erkenntnisse auf dem Gebiet der Presse– und Parteienlandschaft. Er spricht hier von einem „beispiellosen Pluralismus“. Außerdem wird die vielzitierte, himmelschreiende Armut der späten Phase der Industrialisierung (auf die im gymnasialen Geschichtsunterricht „zufällig“ eine monatewährende Behandlung der deutschen Arbeiterbewegung folgt) als Ammenmärchen enttarnt: „Wirkliche Massenarmut, die zur Verelendung trieb, gab es im wilhelminischen Deutschland – anders als im viktorianischen und edwardianischen England – nicht, wenngleich, die Mehrheit der Arbeiterschaft von sehr bescheidenen Einkommen zehrte.“

Am schwerwiegendsten sind, mit Blick auf den anfangs benannten Schatten einer gewissen Epoche wohl Krolls Feststellungen zum angeblich durch und durch judenfeindlichen Deutschland unter Wilhelm II.: „Die unmissverständliche Zurückweisung solcher Zumutungen seitens des Kaisers und der Reichsregierung verdeutlichte einmal mehr, dass im ‚ausgleichenden Klima des wilhelminischen Obrigkeitsstaates‘ dem politischen Einfluss radikalisierter Massen und Massenbewegungen, anders als in den späten Jahren der Weimarer Republik, enge Grenzen gesetzt waren.“

An anderer Stelle wird Kroll noch deutlicher: „Dass sich die Mobilisierung antisemitischer Ressentiments in Deutschland – und nicht etwa in Frankreich, wo sie vor und nach der Jahrhundertwende weitaus stärker verbreitet waren – Jahrzehnte später zu einer parteipolitischen Massenformation verdichten und schließlich in die Katastrophe des ‚Dritten Reiches‘ einmünden sollte, lag, bei aller partiell vorhandenen gesellschaftlichen Diskriminierung der rechtlich gleichgestellten Juden im Kaiserreich, nicht an strukturellen Defiziten oder Defekten des vermeintlichen wilhelminischen Obrigkeitsstaates. Eigentliche Ursache waren vielmehr die fatalen Konsequenzen der militärischen und politischen Niederlage Deutschlands im Ersten Weltkrieg.“

Hörenswerte Audio-​Rezension bei Deutschlandradio Kultur.

Frank-​Lothar Kroll: Geburt der Moderne. Politik, Gesellschaft und Kultur vor dem Ersten Weltkrieg. Band 1 der Reihe Deutsche Geschichte im 20. Jahrhundert. 224 Seiten, Be.Bra Verlag 2013. 19,90 Euro.

Josef Kern: Impressionismus im Wilhelminischen Deutschland. Studien zur Kunst– und Kulturgeschichte des Kaiserreichs. 476 Seiten, Königshausen & Neumann Verlag 1989. 50,00 Euro.

mercredi, 16 octobre 2013

Ramiro Ledesma Ramos

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jeudi, 03 octobre 2013

UN REGARD SUR LES TRENTE GLORIEUSES

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UN REGARD SUR LES TRENTE GLORIEUSES
Ou les trente ravageuses


Pierre LE VIGAN
Ex: http://metamag.fr
Le livre a de quoi agacer. Il est vrai qu’il bénéficie de subventions du CNRS. En conséquence de quoi (on l’espère car si c’est spontané c’est pire), les auteurs sacrifient parfois au politiquement correct et surtout aux nouvelles niaiseries grammaticales : historien.ne.s (sic). Reste que se pencher sur les Trente Glorieuses est une fort bonne idée. 

D’une part, elles furent marquées par l’essor inouï du productivisme (voir le chapitre sur Jean Fourastié et le culte de la productivité définie comme un état d’esprit « sans patrie et sans couleur politique »). Elles furent en somme sous ce registre les « Trente Ravageuses ». D’autre part, elles furent une période de sécurité identitaire autour de la valeur travail et c’est une des raisons de la nostalgie qu’elles suscitent.

Sur le plan de l’urbanisme elles furent une période de mutation assez considérable (chapitre « Le Grand Paris sous la tutelle des aménageurs »), et les grands projets technocratiques virent assez souvent l’opposition des habitants, petits propriétaires de pavillons, souvent soutenus par les municipalités (mêmes et surtout communistes : c’est un paradoxe à certains égards  mais une réalité que le PCF s’appuyait sur un conservatisme sociétal). 

En fait, toute cette période est marquée par une lutte entre l’Etat et les pouvoirs locaux, avec le démantèlement des départements de la Seine et de la Seine et Oise en 1964. Dans le même temps que la France se déleste de son Empire colonial et de l’Algérie, de Gaulle ambitionne que la France aussi « retrouve son indépendance », allusion claire à la domination américaine, d’où un élan modernisateur c’est-à-dire productiviste accéléré. 

Mais ce sont les derniers chapitres qui méritent surtout la lecture. Ils portent sur les critiques des Trente Glorieuses durant cette période même. Il s’agit notamment des situationnistes, de « Socialisme et Barbarie », mais aussi de Bernard Charbonneau, de Jacques Ellul, de Georges Bernanos (La France contre les robots). On lira notamment les analyses concernant Emmanuel Mounier, favorable à la modernité technique, et rompant avec Bernanos sur ce point. Les auteurs montrent qu’une certaine pensée écologiste, à la fois hostile à la société de masse et à l’individualisme, est passée par l’école d’Uriage sous Vichy.
 
Céline Pessis, Sezin Topçu, Christophe Bonneuil dir., Une autre histoire des « Trente Glorieuses », La Découverte, 310 pages, 24 €.

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mercredi, 02 octobre 2013

Brigades internationales de Franco

mardi, 01 octobre 2013

De verloren erfenis van het Verdinaso

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De verloren erfenis van het Verdinaso

Een overzichtsgeschiedenis van het naoorlogse Heel-Nederlandisme en solidarisme

Filip MARTENS

De intellectueel Joris Van Severen (1894-1940) is zonder enige twijfel de meest briljante Vlaamse geest geweest van de laatste 90 jaar. Hij had tevens een zeer sterke en indrukwekkende persoonlijkheid. Na zijn dood in 1940 bleef de door hem gestichte beweging Verdinaso verder leven in de harten van duizenden sympathisanten, die decennialang in neo-Dinaso-groeperingen actief bleven.

Inleiding

De maatschappelijke ideeën van nationale bewegingen kunnen sterk uiteenlopen, daar ze bepaald worden door de context waarin hun staatkundige opvattingen zich ontwikkelen. Nationalisme versmelt steeds staatkundige en maatschappelijke ideeën tot één ondeelbaar geheel. Het Verdinaso vertolkte dit zeer goed met de leuze “Het Dietsche Rijk en Orde”.

Dit blijkt ook uit de ideologische evolutie van Joris Van Severen. Vanuit een katholieke familiale afkomst over flamingantische bezigheden tijdens zijn universiteitsjaren beleefde hij door de oorlogsgruwelen een nationaal-revolutionair ontwaken aan het IJzerfront. Vanaf 1923 ontwikkelde Van Severen een katholiek Groot-Nederlands nationalisme met Italiaans-fascistische inspiratie en vormgeving. Na 1934 plooide hij stelselmatig terug op een Heel-Nederlands revolutionair conservatisme, waarbij de katholieke fundamenten het haalden op de nationaal-socialistische en fascistische modes. Zijn laatste ontwikkelingsstadium vertoont sterke gelijkenissen met de Franse en Duitse Jong-Conservatieven.

Joris Van Severen evolueerde ook in zijn afbakening van de natiestaat. Oorspronkelijk was hij een vurige anti-Belgische flamingant. De romantische zinspreuk “De taal is gansch het volk” was toen voor hem – en voor heel het flamingantisme – de voornaamste maatstaf voor nationale identiteit. Bijgevolg kon België geen natiestaat zijn en moest er een ‘Vlaams’ volk bestaan dat nauw verwant was aan Nederland.

Van Severen stichtte in oktober 1931 het solidaristische en volksnationalistische Verbond van Dietsche Nationaal-Solidaristen (Verdinaso) na een reeks teleurstellingen in de partijpolitiek. Het taalcriterium werd nog geradicaliseerd door het flamingantisme als overbodige tussenstap overboord te gooien: er bestond enkel nog een ‘Diets’ volk in Nederland, Noord-België en Frans-Vlaanderen. Deze niet-partijpolitieke organisatie was dus bij de aanvang Groot-Nederlands en wou een ideologische en leidinggevende elite vormen. Reeds in 1932 wou Van Severen overschakelen op een staatsnationalistische koers, omdat hij inzag dat enerzijds de regering verregaande maatregelen tegen zijn beweging zou nemen en anderzijds de macht over de Belgische staat diende te worden verworven. De invloedrijke Wies Moens kon dit echter nog 2 jaar tegenhouden.

Het openlijk militaristische – met de Dietsche Militie (DM) had het Verdinaso immers een eigen militie – en als staatsgevaarlijk beschouwde Verdinaso kreeg vanaf eind 1933 zeer ernstige moeilijkheden met de Staatsveiligheid: vele huiszoekingen bij en intimidaties van Verdinaso-leiders, uitsluiting van de Verdinaso-vakbond, een speciale wet om de DM te verbieden, … Daarop gooide Van Severen het roer om door het taalnationalisme af te zwakken: zogenaamde “lotsverbonden volkeren” als de Walen, de Luxemburgers en de Friezen waren welkom in de Dietse volksstaat als ze dat wensten. De DM werd omgevormd tot Dinaso Militanten Orde (DMO) en voor het natieverdelende opbod tussen Nederlandstalig en Franstalig België was geen plaats meer. Het Verdinaso refereerde hiermee aan de 15de eeuwse Bourgondisch-Habsburgse Nederlanden. Wies Moens verliet hierop het Verdinaso. Nochtans kwam de fundamentele evolutie in Van Severens staatkundige denken pas later, doch dit viel echter minder op door de geleidelijke evolutie ervan.

De afkondiging van deze (1ste) Nieuwe Marsrichting betekende een duidelijke afname van Van Severens etno-culturele nationalisme ten voordele van de Rijksgedachte. Van Severen werd vanaf dan een gerespecteerd figuur binnen de Belgische adel en aan het koninklijk hof, die met zijn mening terdege rekening hielden. Hij streefde er naar dat koning Albert I hem zou benoemen tot premier, zodat hij een corporatistische staat kon installeren. De koning moest tevens meer bevoegdheden krijgen.

Inzake maatschappelijke ideeën beriep Van Severen zich op de Conservatieve Revolutie. Dit hield een afwijzing in van de Franse Revolutie, de op vrijmetselaarsprincipes gestoelde grondwet, liberalisme, kapitalisme, marxisme, conservatisme, parlementaire democratie en politieke partijen. Het Verdinaso stelde dat politieke partijen moesten verdwijnen omdat ze het organisch karakter van de volksgemeenschap miskenden en elk voor zich streefden naar de macht, zich slaafs lieten misbruiken door de financiële wereld en aldus “de wettige organisatie van het verraad aan en van de uitplundering van het volk” zijn. Tevens werd gepleit voor een organische samenleving gebaseerd op solidarisme en corporatisme die echte democratie inhielden. Dit omvatte een vervanging van de verfoeide parlementaire democratie – de “demoliberale chaos” – door een corporatieve maatschappelijke ordening. Er was ook een behoudsgezind katholicisme aanwezig. Voor dit alles haalde Van Severen zijn inspiratie onder meer bij de pauselijke encyclieken ‘Rerum Novarum’ en ‘Quadragesimo Anno’, de Action française van Charles Maurras (1868-1952), het neothomisme van Jacques Maritain (1882-1973), de katholieke socioloog markies René de la Tour du Pin (1834-1924) en Mussolini’s nieuwe interpretatie van corporatisme. Van Severen vatte de maatschappelijke ideeën van het Verdinaso samen onder de noemer ‘nationaal-solidarisme’.

Het Verdinaso hanteerde een staatkundige visie die niet zozeer Vlaams-regionalistisch was, maar het grotere geheel der volkeren in de Lage Landen beschouwde. Hiermee oversteeg het Verdinaso duidelijk het romantisch-dromerige flamingantisme. De evoluerende staatkundige visie van het Verdinaso toont aan dat voor de achterban de maatschappelijke opvattingen primeerden. Er haakten wel heel wat mensen af, maar de meesten bleven: noch Groot-Nederlandisme, noch anti-Belgicisme waren voor het gros der Dinaso’s essentieel voor het revolutionair gedachtegoed.

Bovendien was het Verdinaso totaal onafhankelijk van buitenlandse machten. Van Severen weigerde immers consequent financiering en inmenging van nazi-Duitsland, dat eerder als ‘goede en nauw verwante buur’ werd gezien. Dit in tegenstelling tot de slaafse knechtenmentaliteit tegenover Duitsland van het flamingantisch-regionalistische VNV in de ijdele hoop dat de Duitsers hen een zelfstandig Vlaanderen zouden geven. Het VNV werd dan ook reeds lang vóór de Tweede Wereldoorlog gefinancierd en gestuurd door Duitsland.

Vanaf augustus 1936 liet Van Severen de term ‘Dietsland’ vallen. Voortaan sprak hij achtereenvolgens over “het Dietse Rijk”, “de Lage Landen”, “de Nederlanden”, “het Dietse Rijk der Nederlanden” en tenslotte vanaf 1938 over “de Zeventien Provinciën”. Vanaf deze 2de Nieuwe Marsrichting moest België niet langer verdwijnen, maar moest de macht gegrepen worden binnen België mét Waalse steun, waarna moest gestreefd worden naar een fusie met Nederland en Luxemburg. Het taalcriterium werd nu volledig verlaten en vervangen door geopolitieke argumenten en het gemeenschappelijk verleden der Nederlanden, terwijl de eeuwenoude lotsverbonden gemeenschap van Dietsers, Friezen, Walen en Luxemburgers diende hersteld te worden door staatkundige eenmaking in een rijksgemeenschap. In dit de facto herstelde Verenigd Koninkrijk der Nederlanden zou de verscheidenheid der Dietsers gevrijwaard worden door provinciaal federalisme.

Deze evolutie was staatkundig veel fundamenteler dan de 1ste Nieuwe Marsrichting van 1934. Met deze 2de Nieuwe Marsrichting verliet dan ook ongeveer één derde der leden het Verdinaso. Pas tegen 1939 stabiliseerde het ledenaantal weer. Het Verdinaso kon nu echter ook andere doelgroepen aanspreken: Franstalige Vlamingen, Belgisch-nationalistische Vlamingen en ook … Walen. Met de 2de Nieuwe Marsrichting werden tevens alle Vlaamse leeuwenvlaggen definitief geweerd: het Verdinaso gebruikte sindsdien consequent de Belgische en Nederlandse vlaggen, terwijl op hun meetings eveneens de vlaggen van alle Belgische en Nederlandse provincies en de volksliederen van beide landen gebruikt werden. Emiel Thiers (1890-1981), algemeen verslaggever, stelde op de 3de Landdag van het Verdinaso te Tielt in oktober 1934 dat het Verdinaso definitief en volledig gebroken had met de vermolmde Vlaamse Beweging: “Wij hebben ons verlost van het ‘flamingantisme’ en van het ‘hollandisme’; thans verlossen wij ons van de ‘separatistenmentaliteit’ (…)”.

Met de 3de Nieuwe Marsrichting in 1939 keerde Van Severen terug naar een etno-cultureel natiebegrip door de Franstaligen op basis van afstamming en bloed tot geromaniseerde Dietsers te verklaren. De historische gemeenschap der Nederlanden werd nu dus eveneens een volksgemeenschap, terwijl ook het Belgisch nationalisme aanvaard werd. De weg naar de Dietse natiestaat liep nu over een machtsovername in België, waarna samenwerking met Nederland en Luxemburg zou beoogd worden. Hiermee lag het Verdinaso aan de basis van de latere Benelux-gedachte.

Significant is voorts dat het Verdinaso zich nadrukkelijk “Noch linksch, noch rechtsch” noemde en als overtuigd antiparlementaire beweging nimmer deelnam aan verkiezingen. De Dinaso’s werden opgeroepen om blanco of ongeldig te stemmen. Desondanks was het Verdinaso toch een grote beweging: op de laatste grote meeting van het Verdinaso in het Antwerpse Sportpaleis in 1939 waren er 9.000 aanwezigen.

Na de dood van Joris Van Severen te Abbeville in mei 1940 kwam Emiel Thiers aan het hoofd van het Verdinaso. Samen met propagandaleider Paul Persyn (1912-1976) blies hij in de zomer van 1940 de beweging krachtig nieuw leven in, met onder meer een sterke aangroei van het ledenaantal en de opening van tientallen nieuwe Dinaso-huizen tot gevolg. In augustus 1940 sloot het Verdinaso een samenwerkingsakkoord met de Belgisch-nationalistische beweging Nationaal Legioen/Légion Nationale. Beide organisaties lieten de Militärverwaltung weten niet te zullen collaboreren zonder goedkeuring van de koning, van wie ze een initiatief verwachtten. In september 1940 volgde een akkoord met Rex-Vlaanderen.

De Duitsers dwongen in 1941 echter Verdinaso-Vlaanderen, Rex-Vlaanderen en het VNV te fuseren tot de Eenheidsbeweging-VNV. Tegelijk werden ook Verdinaso-Wallonië en Verdinaso-Nederland verplicht samen te gaan met respectievelijk Rex-Wallonië en de NSB. Het Nationaal Legioen/Légion Nationale weigerde te fuseren en werd volkomen uitgeschakeld: alle leiders werden naar Duitse concentratiekampen gedeporteerd.

Duitsland had immers als doel om de Lage Landen op termijn te annexeren (wat in juli 1944 ook gebeurde). Daarom onderdrukte de Duitse bezetter ieder Groot- en Heel-Nederlands streven en werd ook de Belgisch-Nederlandse grens gesloten: niemand kon zonder Duitse toestemming over de grens, waardoor bijgevolg geen contacten mogelijk waren over Belgisch-Nederlandse frontvorming. Verder wist Duitsland uiteraard al van vóór de Tweede Wereldoorlog dat het Verdinaso een onafhankelijke beweging was en dus niet te manipuleren viel zoals Rex en het VNV.

Het Verdinaso werd door de Duitse bezetter onder druk gezet: in januari-februari 1941 werd Hier Dinaso! (de periodiek van het Verdinaso) verboden, individuele Verdinaso-leiders zoals Jef François (1901-1996) en Pol Le Roy (1905-1983) werden bewerkt om voor een pro-Duitse koers te kiezen, de putsch van DMO-leider Jef François tegen Verdinaso-leider Thiers werd gesteund en uiteindelijk werd propagandaleider Persyn in april 1941 korte tijd opgesloten. Thiers begreep en trad af, waarop François hem opvolgde, doch slechts een klein deel der Dinaso’s wou François in de collaboratie volgen. François’ mini-Verdinaso werd tot vernederende onderhandelingen gedwongen met het VNV en uiteindelijk legde de Militärverwaltung op 5 mei 1941 een ‘akkoord’ over de Eenheidsbeweging-VNV op.

Door de gedwongen fusie viel het Verdinaso uiteen in 3 delen: primo een groep die actief in het verzet stapte tégen Duitsland, secundo een grote groep die zich neutraal opstelde en niet participeerde aan de oorlog en tertio een kleine groep die zich aansloot bij de collaborerende Eenheidsbeweging-VNV. Deze laatste strekking kreeg na de oorlog te maken met de repressie en epuratie, terwijl de 2 overige groepen ongehinderd nieuwe Dinaso-initiatieven ontplooiden.

Het kleine aantal collaborerende Dinaso’s – vooral uit de DMO en de jeugdorganisatie Jong Dinaso – kreeg de leiding over de SS-Vlaanderen. DMO’ers waren immers fysiek en psychisch gestaalde en ideologisch geschoolde leidersfiguren: zwakkelingen werden nadrukkelijk niet geduld in hun rangen. Ook de Jong Dinaso’s waren gevormd met het ideaalbeeld van de DMO’er voor ogen. En juist zo’n mannen had de SS nodig. Verder was het schenken van zo’n hoge posities aan ex-Dinaso’s uiteraard ook een middel om hen te overtuigen zich aan te sluiten bij de Eenheidsbeweging-VNV: het bewees dat ze geen tweederangsrol zouden moeten spelen.

Het VNV bleek dus voor de Duitsers ideologisch en organisatorisch te weinig onderbouwd. Die partij bestond immers uit meerdere, zéér verschillende strekkingen (zo ongeveer alles van links-flamingantisch tot extreem-rechts), zodat VNV-leider Staf De Clercq constant veel moeite had om deze kakofonie bijeen te houden. Het Verdinaso had daarentegen één – te nemen of te laten – koers gevoerd. Het VNV vertegenwoordigde duidelijk de kleinburgerlijke Vlaamse Beweging, terwijl het Verdinaso groots en Europees dacht.

De Eenheidsbeweging-VNV bleef officieel streven naar een zelfstandig Vlaanderen en naar een taalnationalistisch Groot-Nederland, maar zoals vermeld onderdrukten de Duitsers iedere Groot- (en ook Heel-)Nederlandse uiting snel. Na met veel naïef enthousiasme en zonder enige garanties in de collaboratie gestapt te zijn vielen in de loop der oorlog veel VNV’ers de schellen van de ogen: meer en meer leden werd het duidelijk dat ze gebruikt werden door de Duitse bezetter om voor hen het land te besturen, terwijl een Groot-Nederlandse staat er nooit zou komen. Tegen het voorjaar van 1944 had de Eenheidsbeweging-VNV dan ook al ca. 85% (!) van zijn leden verloren. Toen Duitsland in juli 1944 de Lage Landen annexeerde, stond het door de bevolking gehate VNV politiek schaakmat: wat moest het immers nog verdedigen gezien de annexatie – die het VNV altijd ontkend had – er nu wel gekomen was, waardoor de Dietse staat – die het VNV altijd beloofd had – er nu nooit meer zou komen?

Door de evoluties in Van Severens staatkundige gedachtegoed poogden zelfs de emotioneel anti-Belgische flaminganten hem na de oorlog te recupereren. Voor hen was er de herinnering aan de vroege Van Severen en bewees zijn executie het vermeende anti-Vlaamse karakter van de Belgische staat. Het verklaart waarom de flaminganten Van Severen – die hen nochtans verketterde als Hitlerknechten en separatisten – na de oorlog een plaats gaven in het flamingantische pantheon, ondanks sterk verzet van oud-Dinaso’s. Daarnaast was het flamingantisme ook niet vies van taalnationalistisch Groot-Nederlandisme, louter als middel tegen iedere poging tot verzoening met België. Er mocht alleen niet gepreciseerd worden wat Van Severen in werkelijkheid met het begrip ‘Dietsland’ bedoelde. Het verklaart alvast waarom zowat iedereen in de Vlaamse Beweging een volkomen verkeerd begrip heeft – zowel ideologisch als staatkundig – van Joris Van Severen en zijn beweging. Het Verdinaso van na de Nieuwe Marsrichting van 1934 is immers enkel en alleen de maatstaf voor de Belgischgezinde, Heel-Nederlandse en solidaristische beweging. De liberaal-conservatieve flaminganten vereenzelvigen zich dan ook onterecht met zijn historische erfenis.

De Belgischgezinde neo-Dinaso-beweging tijdens en na de Tweede Wereldoorlog

Onmiddellijk na de ondergang van het Verdinaso in het voorjaar van 1941 stichtten diverse ontevreden Dinaso’s het clandestiene Dietsch Eedverbond, dat ook een aantal misnoegde VNV’ers aantrok. Leden dienden de Dietse Eed, die stelde dat de Dietse gedachte onder alle omstandigheden moest primeren, af te leggen. Het Dietsch Eedverbond opereerde voornamelijk via persoonlijke informele contacten. De groepering bestond tot 1944 en oefende zware kritiek op het collaborerende VNV uit.

Daarnaast werd in 1942 het Heel-Nederlandse Dietsch Studenten Keurfront (DSK) gesticht, dat in 1943 zijn naam in Diets Solidaristisch Keurfront veranderde. Het DSK bestond vooral uit Gentse studenten. In Leuven was onder meer de latere CVP-Minister Frans Van Mechelen (1923-2000) lid. Daarnaast waren er ook nog contacten in Sint-Niklaas en Turnhout. Het DSK telde ca. 200 leden en werd geleid door onder meer Jozef Moorkens, Herman Todts (1921-1993) en Edmond De Clopper (1922-1998). Zij waren ideologisch sterk op het voormalige Verdinaso gericht en wezen de onvoorwaardelijke collaboratie af. Het VNV werd dan ook scherp gehekeld in DSK-pamfletten.

Todts vertelde later over het DSK: “Jonge mensen, overwegend studenten die er een zelfde mentale instelling op nahielden, vonden elkaar in die dagen onder de verzamelnaam Diets Studenten Keurfront. Een jaar later Diets Solidaristisch Keurfront. De kwalificatie ‘Diets’ wees op een streven om de historische Zeventien Provincies van weleer tot één staat te herenigen; de kwalificatie ‘solidaristisch’ beklemtoonde inzet van alle leden van onze samenleving in ons verzet tegen de ons opgedrongen ideeën; terwijl de kwalificatie ‘keurfront’ het geloof in de dominantie van de elite benadrukte.”

Het DSK vergaderde van 1942 tot september 1944 regelmatig in het ouderlijk huis van Edmond De Clopper aan de Vrijdagmarkt in Gent. Na de oorlog werd de studentenorganisatie Solidaristische Beweging (cfr. infra) gesticht door DSK’ers.

Nog tijdens de oorlog richtte E.H. Bonifaas Luykx De Gemeenschap op, dat onmiskenbaar een neo-Dinaso-jongerengroep was en waar relatief veel oud-Dinaso’s bij betrokken waren. Hierover zijn echter weinig gegevens bekend. Daarnaast was er tijdens de oorlog ook nog de beweging rond de Henegouwse Dinaso Louis Gueuning (cfr. infra).

Oud-Dinaso’s die na de oorlog weer politiek actief werden, verspreidden zich over het hele katholiek-conservatieve kamp. Zo vinden we in de christendemocratische zuil bijvoorbeeld Willem Melis (eerste hoofdredacteur van de naoorlogse De Standaard in 1947), Luc Delafortrie (redacteur bij De Standaard in 1954-1978), Rafaël Renard (adjunct-kabinetschef van minister Arthur Gilson (1961-1965) en voorzitter van de Vaste Commissie voor Taaltoezicht (1964-1976)), Jef Van Bilsen (Secretaris-Generaal en later Commissaris van de Koning voor Ontwikkelingssamenwerking in de jaren 1960 en regeringsdeskundige in de jaren 1970) en Frantz Van Dorpe (CVP-burgemeester van Sint-Niklaas in 1965-1976 en VEV-voorzitter vanaf 1959). Allemaal namen uit de strekking die het Verdinaso buiten de collaboratie wilde houden en na het mislukken van dat opzet inactief werd of in het verzet ging.

Daarnaast waren er na de oorlog tal van groepen die zich tot ideologische erfgenaam van het Verdinaso verklaarden en uiteraard afkerig tot vijandig stonden tegenover de Vlaamse Beweging. De neo-Dinaso-visie op de Vlaamse Beweging werd vertolkt door Herman Todts in het artikel ‘Ik klaag aan. Aan mijn vrienden van de Vlaamse Beweging’ in De Uitweg van 31 mei 1952: oorspronkelijk was de Vlaamse Beweging een positieve kracht door haar Nederlandse oriëntatie, die ze op cultureel vlak kreeg van Jan-Frans Willems en die op politiek vlak werd voortgezet door Joris Van Severen; nu was het echter een “lamlendige pruikenbeweging” geworden, die ver was afgedwaald.

Eén der belangrijkste figuren hierbij was Louis Gueuning, voormalig Verdinaso-leider der Romaanse gouwen (cfr. infra). Zijn neo-Dinaso-strekking verdedigde hetzelfde staatkundige en maatschappelijke project als het Verdinaso en keurde de collaboratie af. De repressie en epuratie werden positief gewaardeerd, hoewel men wel oog had voor de vele onschuldigen die er door getroffen werden.

De oud- en neo-Dinaso’s bleven overtuigd van de Dietse Rijksgedachte en bleven steeds het herstel der historische Nederlanden en der vroegere provinciën nastreven. Hun staatkundig project wou net zoals Van Severens Nieuwe Marsrichting in 1934 de Belgische kerngebieden – Belgisch-Vlaanderen en Belgisch-Brabant – de staatsmacht in handen geven. De Belgischgezinde neo-Dinaso’s vertoonden geen enkele affiniteit met het flamingantisme en volgden Van Severens Belgisch-nationalistische koers. Hun aanhang bestond uit radicaal-conservatieve katholieken en Belgisch-nationalisten, zoals Van Severens goede vriend en PSC’er baron Pierre Nothomb (1887-1966).

Onmiddellijk na de oorlog hadden flamingantisme en federalisme bij de publieke opinie van Nederlandstalig België volledig afgedaan, zelfs al vóór de Duitse aftocht in september 1944. Zelfs voor de flaminganten – met uitzondering van een kleine harde kern – werd België opnieuw het onbetwiste vaderland. Pas in de jaren 1960 zou een deel der flaminganten weer kritischer worden over België.

Tot diep in de jaren 1950 was de Heel-Nederlandse beweging heel sterk. De neo-Dinaso’s speelden daarin een vooraanstaande rol doordat velen onder hen niet of nauwelijks met de repressie hadden te maken gehad en dus politiek actief mochten zijn. Bovendien hadden zij na de oorlog, toen openlijke kritiek op de Belgische staatsstructuur gewoonweg ondenkbaar was, het voordeel dat hun staatkundig programma niet op de vernietiging van België gericht was. Daarnaast beschikten de neo-Dinaso’s ook nog eens over erkende verzetslui.

Conform de leer van het Verdinaso waren de neo-Dinaso’s meestal afkerig van partijpolitiek. Zij organiseerden zich voornamelijk als een kern van ideologisch sterk geschoolde leden die een voorbeeldfunctie moest vervullen. Geen enkele groep slaagde er door de stabiliteit der naoorlogse parlementaire democratie echter in om nog maar een fractie van het succes van het Verdinaso te bereiken. Misschien verklaart dit waarom veel neo-Dinaso’s de antipartijpolitieke houding niet consequent volhielden. Heel wat oud-Dinaso’s kwamen immers terecht in de CVP en aanvankelijk zelfs even in de reorganisatie der flamingantische partijpolitiek.

De neo-Dinaso-groepen bereikten door een eindeloze reeks ruzies en afscheuringen zelden een betekenisvolle eenheid. Een logische ontmoetingsmogelijkheid waren uiteraard de jaarlijkse Van Severen-herdenkingen. In februari 1956 schreef de neo-Dinaso Staf Vermeire (1926-1987) aan de gewezen DMO-leider en collaborateur Jef François dat “de sterke tegenstellingen” tussen de oud-Dinaso’s enkel nog konden overwonnen worden op een ééndaagse herdenking. Er bestonden bijgevolg tientallen naoorlogse neo-Dinaso-periodieken. Vrijwel zonder uitzondering werden deze geïllustreerd met hagiografische beschrijvingen, teksten en citaten van Van Severen. Dit toont aan hoe sterk de Leider geïdealiseerd werd door zijn naoorlogse volgelingen. Vanaf de jaren 1960 raakte een herstel der Bourgondische Nederlanden echter gemarginaliseerd door het opkomende taalfederalisme dat eerst de Vlaamse en Waalse Bewegingen en uiteindelijk de media en het politieke establishment veroverde.

De neo-Dinaso-beweging van Louis Gueuning

De Henegouwer Louis Gueuning (1898-1971), leraar aan het atheneum van Soignies, was aanvankelijk actief in het Waalse regionalisme en sloot zich in 1931 aan bij de groepering La Renaissance Wallonne. Zijn waardering voor het Portugese staatshoofd Antonio Salazar en voor gewestelijke geschiedenis en verscheidenheid, evenals een afkeer voor de parlementaire democratie brachten hem en enkele Waalse vrienden in maart 1939 bij het Verdinaso. Met Joris Van Severen ontwikkelde Gueuning al snel een hechte vriendschap en intense correspondentie, hoewel hij geen voorstander was van het militarisme van het Verdinaso. Op 4 mei 1940 werd hij door Van Severen aangeduid als verantwoordelijke voor de Romaanse gouwen.

Na de executie van Van Severen nam de én anti-Duitse én anti-Britse Gueuning tijdens de oorlog een attentistische houding aan: hij voerde een onafhankelijke politieke koers en benadrukte de zelfstandigheid der Lage Landen. Met een tiental Dinaso’s richtte Gueuning de Joris Van Severen-Orde op die onder meer jaarlijks in mei een beperkte, clandestiene herdenking van Van Severen organiseerde en verder Van Severens denkwerk consolideerde. In tegenstelling tot VNV en Rex collaboreerde Gueuning dus niet met de Duitse bezetter én wees hij eveneens samenwerking met de geallieerden af. Hij werd dan ook vervolgd door zowel de Duitse Gestapo tijdens de oorlog als door het communistisch verzet tijdens de repressie. Gueunings neutrale koers bleek echter zijn redding en hij doorstond beide vervolgingen zonder blijvende gevolgen. Wel werd zijn huis geplunderd tijdens de repressie en hij verloor zijn job. In 1950 stichtte Gueuning het Albrecht-en-Isabellacollege in Sint-Pietersleeuw. Dit was een elitaire, Franstalige privé-school met hem aan het hoofd.

Ook na de Tweede Wereldoorlog handhaafde de Gueuning-groep de ideologie van Joris Van Severen en het Verdinaso. Volgens Le Peuple (dd. 15 februari 1946) werden er tijdens de verkiezingscampagne van 1946 al pamfletten verspreid met een oproep om te stemmen óf blanco óf voor kandidaten die voor “le rapprochement des Pays-Bas tout entiers” stonden. Voorts verschenen er diverse periodieken. Zo steunde in 1945-1949 L’Actualité Politique – waaraan vooral André Belmans (1915-2008) meewerkte – Leopold III, terwijl het blad ook streed tegen de partijpolitiek. Vanaf maart 1951 verscheen De Uitweg, dat eerst de heruitgave van Hier Dinaso! (cfr. infra) overnam en daarna door de fusie met Le Cri du Peuple in november 1951 een Franstalige tegenhanger kreeg. Tot eind 1953 verscheen De Uitweg als weekblad, in 1954 werd het een maandblad en later verscheen het door financiële problemen onregelmatig. Uiteindelijk werd het opgevolgd door het blad Politiek nu (1969-1971).

Gueuning bezorgde de Leider in 1951 tevens een grafmonument te Abbeville, waarop Van Severen tot ‘Pater Patriae’ en ‘Novi Belgii Conditor’ verklaard werd. Hij recruteerde zijn aanhangers vooral in Nederlandstalig België en onder tweetalige Brabanders. Verder had hij wisselende contacten met diverse Belgischgezinde Derde Weg-groepen. Voor de door Gueuning samengeroepen ‘Staten-Generaal van Verzet tegen het Regime’ op 13 en 14 september 1952 in de Antwerpse zaal Gruter daagden ca. 300 mensen op.

Ideologisch volgde Gueuning de lijn van Van Severen in diens laatste fase. Belangrijkste doel was het herstel der historische Lage Landen in hun gewestelijke verscheidenheid als een organische natie die de kern moest worden van een nieuw Europa. Grote vijand was “de Vreemde” of “l’Étranger”: de buurlanden hadden er steeds alles aan gedaan om de Nederlanden te verdelen en te beheersen. Groot-Brittannië werd door Gueuning bijzonder geviseerd: ‘Albion’ was de nieuwe bezetter en het door de oorlogsregering van Londen beheerste regime was de nieuwe collaborateur. De flamingantische en wallingantische federalisten dienden bewust of onbewust het belang van “de Vreemde” doordat ze na 1830 nog eens de natie wilden opdelen.

Gueuning publiceerde veel over de nagedachtenis en ideologie van Van Severen. Ter legitimering der Nederlandse natie publiceerde hij over de natuurlijke en historische eenheid en zending ervan. Gueuning was een Heel-Nederlander die op basis van historische en geopolitieke argumenten geloofde in het ideaal der 17 Provinciën. Hij wees nationalisme consequent af aangezien dit product van de 19de eeuwse Romantiek Europa evenveel schade had toegebracht als het liberalisme en marxisme. Hierbij verwees hij naar “de verwoesting” in de Nederlanden door het taal-, sociaal en economisch nationalisme. Zijn duidelijke afwijzing van flamingantisme en wallingantisme betekende dat taal voor Gueuning geen enkele waarde had als afbakeningscriterium voor een natie.

Gueunings denken werd gedomineerd door personalisme en roeping. Primo, personalisme betekent dat de mens zich zo volledig mogelijk moet kunnen ontplooien. Naast zijn Heel-Nederlandse motieven verklaart dit mee waarom Gueuning weigerde te collaboreren met nazi-Duitsland, dat een volledig andere visie op de mens had. Orde was voor hem een noodzakelijke menselijke zelfdiscipline om zich persoonlijk te kunnen ontwikkelen. Secundo, het begrip roeping houdt in dat iedere mens een unieke roeping heeft in zijn leven en in de maatschappij. Door deze roeping zo goed mogelijk te vervullen geeft de mens zin aan zijn handelen en leven. Een maatschappij dient op ieder niveau de roeping van ieder individu te ondersteunen, daar zij het resultaat is van de vervulde roepingen van zichzelf ontplooiende individuen. Vrijheid was hierbij voor Gueuning geen libertijns doel op zich, maar een middel in de ontplooiing van de mens, evenals het begrip orde.

Inzake de sociale ordening hernam Gueuning niet expliciet de solidaristische leer. Hij gebruikte de term solidarisme niet en pleitte ook nauwelijks voor een corporatistische staat. Nochtans zat hij wel op die lijn: het volk diende in de staat vertegenwoordigd te worden door zijn elites: “alle beroepsverenigingen, alle gewestelijke groeperingen, alle levensbeschouwingen die de grondslagen van de nationale gemeenschap niet aantasten, hebben recht vertegenwoordigd te worden”.

Verder promootte Gueuning een autoritair regime rond de koning die ten volle zijn grondwettelijke voorrechten moest kunnen uitoefenen bij de samenstelling van een onafhankelijke regering. Naast dit klassieke discours der Belgischgezinde Derde Weg-beweging diende vooral het partijenstelsel uitgeschakeld te worden. Dit mocht met alle middelen worden bestreden, zelfs onwettige. Deelname aan de partijpolitieke strijd werd zinloos geacht: bij verkiezingen werden de aanhangers opgeroepen om blanco te stemmen.

In elke politieke crisis zag Gueuning het lang verwachte einde van het regime: de troonsafstand van Leopold III, de legering van Britse troepen in de Kempen, de onafhankelijkheid van Congo, … Iedere keer werd het regime dood verklaard en een nieuwe organisatie opgericht om de omwenteling in handen te nemen. Na de afwikkeling van de Koningskwestie waren dit de Aktiecomité’s voor orde en vrijheid/Comités d’action pour la liberté et pour l’ordre, na de Congocrisis was het de Organisatie voor Algemeen Welzijn/Organisation de Salut Public (OAW/OSP). Gueuning wou hiermee een ‘regering van algemeen welzijn’ vormen, los van politieke partijen en geleid door de koning, die een nieuwe, autoritaire staat zou stichten. Het enige noemenswaardige resultaat was telkens een tijdelijke samenwerking met Belgischgezinde Derde Weg-groepen.

Net zoals individuen hadden ook staten volgens Gueuning een unieke roeping die bepaald werd door hun eigen uniciteit. Dit verklaart zijn kritische houding tegenover het naoorlogse Europese eenmakingsproces. Hoewel hij een fervent voorstander was van een Europese integratie op ideële en culturele basis, keurde hij het actuele proces af vanwege de verkeerde motivatie ervan. Een louter economische Europese eenwording had voor hem immers geen enkele zin.

Europa moest voor hem een eenheid in verscheidenheid blijven – “Unitas in diversitate” – waarin ieder land juist door de vervulling van een specifieke roeping zijn eigenheid behield. Een identitair kader voor de Europese integratie zou de unieke aard van ieder Europees volk vrijwaren. De Bourgondische Nederlanden kende hij vanuit de analyse van de geschiedenis een bevoorrechte status toe als motor van zo’n Europees integratieproces. Doorheen de geschiedenis waren de Lage Landen immers een zone voor contact tussen de Europese grootmachten.

Belangrijke Gueuning-medestanders van het eerste uur waren onder meer André Belmans (voormalig medewerker van diverse Verdinaso-periodieken, voormalig leider der Leuvense Dinaso-studenten en notaris te Antwerpen), Gustave Calbrecht (oud-Dinaso uit Brussel), André Godderis (oud-Dinaso), Roger Liefooghe (voormalig Verdinaso-gewestleider te Ieper), Valmy Stassart (apotheker te Jumet en voorzitter van de oudstrijdersvereniging Union Nationale des Croix du Feu) en Pol van Herzeele (voormalig lid der Verdinaso-leiding). In 1955 sloot ook Antwerpenaar Vik Eggermont (°1929) aan. Herman Todts (neo-Dinaso), Juul De Clercq (voormalig lid der Verdinaso-leiding) en Luc Delafortrie (voormalig Verdinaso-medewerker) werkten tijdelijk samen met Gueuning.

 

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Naast de tijdschriften en de herdenkingen van de Leider werden er niet veel activiteiten op touw gezet, omdat daarvoor de mensen ontbraken. Veel meer dan enkele honderden mensen stelde de Gueuning-strekking nooit voor. Bovendien waren het steeds dezelfde reeds overtuigde mensen. Naarmate de jaren verstreken vielen er veel meer oude gezichten weg dan er nieuwe bijkwamen.

In de flamingantische partij Vlaamse Concentratie en zijn opvolgers Christelijke Vlaamse Volksunie en Volksunie zag Gueuning niets anders dan een nieuw VNV. Deze partijen waren onvermijdelijk “schijnheilig federalistisch” – separatistisch dus – en zouden bijgevolg opnieuw verraad plegen in dienst van “de Vreemde”, al zou dit volgende keer niet noodzakelijk Duitsland zijn.

In juli 1955 schaarde Gueuning zich achter het initiatief van burggraaf Charles Terlinden (1878-1972), een vooraanstaand Belgischgezind activist om een ‘Manifeste contre le séparatisme-Pour l’Unité/Manifest tegen separatisme-Voor eenheid’ te lanceren. De tekst, ondertekend door een reeks vooraanstaande Belgisch-nationalisten, keerde zich ook tegen culturele autonomie als een verkapte vorm van separatisme. Naar aanleiding van de federalistische opstoot bij de Waalse linkerzijde tijdens de staking tegen de Eenheidswet pakte Gueuning opnieuw uit met dit manifest.

Sommige vrienden van Gueuning gingen nog verder. Valmy Stassart was een voorman van de antiflamingantische verzetsbeweging Comité d’Action Nationale/Nationaal Actie Comité (CANNAC) uit het begin der jaren 1960. Historicus Bart De Wever vermoedt dat het CANNAC verantwoordelijk was voor een bomaanslag in juni 1962 tegen het gebouw van de Vlaamse Toeristenbond in Antwerpen, alsook voor aanslagen in 1963 tegen het café van de (tweede; cfr. infra) Volksunie (VU) in Aalst en tegen een autokaravaan van de Vlaamse Volksbeweging (VVB) in Oostende.

Het CANNAC ging ook op flamingantische manifestaties provoceren en trad met de flamingantische militie Vlaamse Militanten Orde (VMO) in een soort wisselwerking van geweld. Eén en ander kwam aan het licht toen op 24 september 1963 een zware ontploffing plaatsvond in een Gentse villa waar CANNAC-leden explosieven maakten voor een aanslag tegen een VU-betoging in Gent. Eén van de betrokkenen was Michel De Munter, een Gueuning-militant.

Het geflirt van sommige neo-Dinaso’s met de Volksunie na de doorbraak van die flamingantische partij in de jaren 1960 ging er bij de Gueuning-aanhangers immers helemaal niet in. Toen oud-Dinaso Albert Brienen (1897-1977) op de Van Severen-herdenking van het VRO (cfr. infra) in Gent op 19 mei 1968 voor een publiek van hoofdzakelijk Gentse VMO’ers verklaarde dat blanco stemmen geen zin meer had en de Volksunie het vertrouwen verdiende, bestempelden ze dit als “schaamteloos verraad tegenover onze betreurde leider”.

In 1970 richtten enkele tientallen getrouwen de Stichting L. Gueuning/Fondation L. Gueuning op om na de dood van Gueuning in 1971 de nagedachtenis van Joris Van Severen te bewaren en uit te dragen. Oud-Dinaso Jef Werkers (1911-2004) werd voorzitter. In 1973 verscheen het tijdschrift L’Accent. In 1978 kreeg dat met Kenmerk een Nederlandstalige pendant, die uitgegeven werd door de Politieke Groep: Studie, Opzoekingen en Contacten. Roger Liefooghe en de Henegouwse oud-Dinaso André Michel waren de drijvende krachten achter Kenmerk/L’Accent. Dit tweemaandelijks blad hernam de klassieke stellingen, maar zonder de revolutionaire ondertoon van voordien. Het engageerde zich in de jaren 1990 in grote betogingen tegen het separatisme en sympathiseerde daarbij met het Belgische Front National. In 2000 werd het blad stopgezet.

Zowel de Gueuning-medewerkers als neo-Dinaso’s van buiten de Gueuning-strekking waren betrokken bij nog een hele reeks gelijkaardige neo-Dinaso-initiatieven. We schetsen hieronder een chronologisch beeld.

1946-1951: Oud-Dinaso’s in de christendemocratie

Verdinaso-sympathisant Emiel De Winter (1902-1985) was als Secretaris-Generaal van het Ministerie van Landbouw tijdens de oorlog verantwoordelijk voor de Nationale Landbouw- en Voedingscorporatie (NLVC). De NLVC stond wegens de voedselschaarste in voor de marktordening en voor de controle der landbouwproductie en voedselverdeling. Boeren werden verplicht volgens teeltplannen te werken en te leveren aan vastgelegde prijzen.

De NLVC telde talrijke oud-Dinaso’s, onder andere Lode Claes (1913-1997), Norbert De Witte (1911-1983), Willem Melis (1907-1984), Pol van Herzeele (1897-1975) en Paul Persyn. De laatste 2 spioneerden er zelfs voor het verzet. Zo gaf Persyn vanaf oktober 1941 gegevens door aan de Groep Athos en vanaf juli 1943 samen met van Herzeele aan de geheime inlichtingendienst Groep Othello van oud-Dinaso Frantz Van Dorpe (1906-1990). Van Dorpe was aanvankelijk eind 1941 toegetreden tot de verzetsgroep Zero en kreeg na de oorlog diverse onderscheidingen voor zijn verzetswerk.

 

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Persyn en Melis trachtten in 1946 een nieuw dagblad op te starten. Ze gingen samenwerken met Emiel De Winter, die behoorde tot de groep die de heruitgave van De Standaard voorbereidde. Het trio zocht hiervoor eind 1946 overal in Nederlandstalig België steun. Melis werd de eerste hoofdredacteur van De Standaard. Persyn haakte echter af, wat De Winter ten zeerste misnoegde, hoewel beiden wel contact hielden. Lode Claes werd begin jaren 1950 hoofd van de Antwerpse redactie van De Standaard.

Toen Persyn in 1948 werd aangezocht door de groep achter de eerste Volksunie (een neo-Dinaso-project, cfr. infra), zou hij geweigerd hebben omdat het volgens hem verloren moeite was en beter de CVP-verruiming kon gesteund worden. Hij bezette in Antwerpen trouwens zelf een onverkiesbare plaats op de CVP-Kamerlijst in 1949. Verder tekende Persyn samen met de voormalige Verdinaso-sympathisanten Emiel De Winter, Jozef Custers (1904-1982) en Victor Leemans (1901-1971) een oproep die vlak voor de verkiezingen in diverse katholieke kranten verscheen om de CVP te steunen in haar strijd om de absolute meerderheid.

Bij de verkiezingen van 1946 had de CVP het electorale potentieel van het flamingantisme opgezogen. Voor de CVP was het van primordiaal belang dat het flamingantisme en ook het Verdinaso zich niet opnieuw politiek zouden organiseren. De Standaard trok bijgevolg vanaf 1949 alle registers open om de CVP aan te zetten zich te verruimen met vertegenwoordigers van die groepen. Zo kregen 3 belangrijke figuren uit Verdinaso-kringen een parlementair mandaat: Custers, De Winter en Leemans. Norbert De Witte werd in 1950 CVP-arrondissementscommissaris van Sint-Niklaas.

1947: De (eerste) Solidaristische Beweging

In het voorjaar van 1947 verscheen het studentenblad Branding. Solidaristisch weekblad. Dit was het orgaan van de kortstondig bestaande Solidaristische Beweging, dat kleine afdelingen had in Leuven en Antwerpen. De katholieke en Heel-Nederlandse Solidaristische Beweging werd geleid door oud-leden van het Dietsch Studenten Keurfront (cfr. supra) zoals Edmond De Clopper, Frans Van Mechelen, Herman Todts en Jozef Moorkens. In zowel Branding als in de Solidaristische Beweging was daarnaast onder meer nog de latere De Standaard-journalist Manu Ruys (°1924) actief, die tevens betrokken was bij het opstarten van het jeugdtijdschrift Vive Le Gueux! (cfr. infra).

Brandingpubliceerde 10 nummers. In het eerste nummer stelde Van Mechelen (die ook het blad liet drukken) dat Branding nodig was omdat er geen leiders meer waren zoals Joris Van Severen waar de jeugd kon naar opkijken. Verder werd nog het partijenstelsel afgewezen als “georganiseerd sectarisme”. Het redactioneel artikel was een traditioneel solidaristisch discours, inclusief afwijzing van liberalisme en marxisme, die voor Branding de “twee gezichten van Lucifer” waren. Tevens werd de komende Benelux toegejuicht. In het laatste nummer van Branding prijkte op de voorpagina een grote foto van en een hagiografisch artikel over de “grote Dietser” Van Severen.

1947-1999: De Heel-Nederlandse jeugdbewegingenDietse Jeugdbeweging

din1.jpgDe nationalistische jeugdbewegingen in Nederlandstalig België waren voor de oorlog al broeihaarden van Heel- en Groot-Nederlandisme. Tijdens de oorlog werden de diverse groepen gedwongen samengevoegd in de eenheidsjeugdbeweging van het collaborerende VNV. Na de oorlog was het georganiseerd Diets-nationalisme volledig uitgeschakeld, maar vrijwel onmiddellijk ontstonden nieuwe nationalistische jeugdgroepen in de steden om jongeren op te vangen die niet wilden of mochten toetreden tot de katholieke jeugdbewegingen. De stichters ervan waren meestal oudgedienden uit de vroegere nationalistische jeugdbewegingen, onder meer figuren die ideologisch beïnvloed waren door het Verdinaso en buiten de collaboratie waren gebleven.

Hoewel er ideologisch geen onoverbrugbare verschillen waren, zou er ondanks vele pogingen nooit een eenheidsstructuur ontstaan boven de verschillende jeugdgroepen. Reeds in 1945 poogde Edmond De Clopper met Bundeling – Gemeenschap voor Nederlands Geestesleven tevergeefs een overkoepeling van katholieke jongeren tot stand te brengen. Bundeling bleef een bescheiden initiatief, dat zich beperkte tot het organiseren van voordrachten.

Op initiatief van onder meer Staf Vermeire en Jan Olsen (°1924) verscheen van mei 1947 tot juli 1949 het tijdschrift Vive Le Gueux! dat zich richtte op de diverse nationalistische jeugdgroepen. Het blad wees zowel Vlaams-Waals federalisme als Belgisch-nationalisme af: een Heel-Nederlandse oriëntatie was nodig om tot een herstel der Lage Landen te komen. De collaboratie werd afgekeurd, maar tegelijk was men zeer kritisch over de repressie. Maatschappelijk propageerde Vive Le Gueux! onder de toen actuele term ‘christelijk socialisme’ de facto solidaristische ideeën. Naast Vermeire en Olsen werkten onder meer nog Manu Ruys, Staf Verrept (1921-1985) en de Nederlander Bert van Blokland mee aan dit blad.

In juli 1947 ontstond dan het Jeugdverbond der Lage Landen, dat een aantal losse jeugdgroepen rond Vive Le Gueux! overkoepelde. Vanaf het 3de nummer was Vive Le Gueux! het orgaan van het Jeugdverbond der Lage Landen.

In die periode zochten Olsen, Vermeire en oud-Dinaso André Belmans samenwerking met de Gueuning-groep voor kadervorming. Daaruit kwam het tijdschrift Het Gulden Vlies (1948-1949) voort, dat het ideologisch blad van het Jeugdverbond der Lage Landen werd. Het predikte aristocratische en Heel-Nederlandse principes en meed de partijpolitiek. Belmans schreef de meeste artikels. Daarna raakten de relaties met Gueuning en diens volgelingen verzuurd. Vermeire wou niets meer met hen te maken hebben.

In 1949 scheurden het Antwerpse Sint-Arnoutsvendel van Wim De Roy en de Brugse Rodenbachschaar van Jan Olsen zich af en legden via de stichting van een VZW beslag op de naam Jeugdverbond der Lage Landen. In 1950 fuseerde de Rodenbachschaar met Oostendse, Gentse en Leuvense groepjes onder impuls van Jaak De Meester onder de naam Rodenbachvendel.

De andere groepen gingen onder verbondsleider Staf Vermeire verder onder de naam Algemeen Diets Jeugdverbond (ADJV). In 1951 ontbond het Rodenbachvendel (met onder meer Olsen) zichzelf en sloot opnieuw aan bij het ADJV, dat ook in Nederland afdelingen oprichtte.

Het ADJV, evenals de meeste aanverwante groepen, wenste afstand te houden van de partijpolitiek. Naast de bekende principiële bezwaren speelde daarbij ook het onaangename wedervaren van de jeugdbeweging met het VNV tijdens de oorlog. Bij de oprichting van zowel de eerste Volksunie (een neo-Dinaso-project, cfr. infra) als de Vlaamse Concentratie (een flamingantische kieslijst) werden Vermeire en co dan ook tevergeefs gevraagd om te participeren.

Bij de verkiezingen van 1949 riep het ADJV enkel op om te stemmen voor personen die op katholiek en Nederlands vlak voldeden, vermoedelijk vooral een wenk in de richting van de enkele oud-Dinaso’s op kieslijsten van de Vlaamse Concentratie (VC). Op 16 mei 1950 schreef Vermeire aan Todts: “Ik houd onze kerels en stormers ver van alle politieke gedoe, en niet alleen van de VC”.

Ook tegenover de Christelijke Vlaamse Volksunie en daarna de tweede Volksunie (beide flamingantische partijen) bleef het ADJV strikt afzijdig. Deelname aan partijpolitieke manifestaties en lidmaatschap van een partij waren voor ADJV’ers in principe niet toegelaten. Uiteraard waren ADJV’ers in persoonlijke naam dikwijls toch betrokken bij politieke initiatieven. Bovendien was het Diets-nationalistische wereldje nu eenmaal te klein – met nauwe persoonlijke banden als gevolg – om strikte richtlijnen praktisch vol te houden.

 

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In 1950 werd het blad Het Gulden Vlies opgevolgd door Het Pennoen (1950-1977), dat vanaf 1952 los kwam van de jeugdbeweging om een breder publiek te bereiken. Hoewel het aanvankelijk in dezelfde lijn liep, veranderden initiatiefnemers Olsen en Verrept eind 1955 echter van koers door voor het Vlaams-Waals federalisme te opteren. Het Heel-Nederlandisme werd opgegeven voor een taalnationalistisch Groot-Nederland en Vlaamse autonomie. De leeuw met de bundel van 17 pijlen – symbool voor de 17 Provinciën – verdween van de voorpagina. Vanaf 1956 koos Het Pennoen ook steeds duidelijker voor progressisme. Voor Vermeire betekende dit verraad aan de oorspronkelijke doelstellingen. Tussen de neo-Dinaso’s en het “federalistisch-democratisch-progressistisch soepje” van Het Pennoen groeide een bittere vijandschap.

De antipartijpolitieke houding leverde aanvankelijk geen praktische problemen op aangezien er toch geen enkele nationalistische partij daadwerkelijk van de grond kwam. Met de moeizame uitbouw van de tweede Volksunie (VU) in de 2de helft der jaren 1950 veranderde dat echter. De ADJV-leiding bleef echter halsstarrig samenwerking met dit partijtje afwijzen. Daarom scheurde een deel der Gentse ADJV-afdeling Arteveldevendel zich in 1956 na een hevige crisis af. In 1957 vormden de scheurmakers samen met de Antwerpse groep Marnix van Sint-Aldegonde – een fusie van de 2 Antwerpse jeugdgroepen Sint-Arnoutsvendel en Willem Van Saeftinghe – het Verbond van Blauwvoetvendels (VBV). Het VBV positioneerde zich Heel-Nederlands en katholiek. Het had tevens een uitstekende muziekkapel en stichtte diverse afdelingen in West- en Oost-Vlaanderen.

Het ADJV verstrakte daarop zijn antipartijpolitieke lijn nog: partijpolitieke activiteit werd effectief bestraft met degradatie. Door het toetreden van de Katholieke Jeugdscharen Jong-Vlaanderen (KJJV) in 1957 wijzigde het ADJV zijn naam in Blauwvoetjeugdverbond (BJV), hoewel er ideologisch niets veranderde en de meeste KJJV-leden hun leiders niet volgden in de overstap naar het BJV. In mei 1958 verving Jaak De Meester Vermeire als verbondsleider.

Bij de schoolstrijdverkiezingen van juni 1958 werd de VU net niet electoraal verpletterd in de botsing tussen katholieken en vrijzinnigen: de ene zetel in de Kamer werd nipt behouden. De mislukte verkiezingen waren voor het milieu rond Vermeire, rancuneus vanwege de jeugdbewegingsperikelen van 1956, het sein voor een aanval op de VU. In juni 1958 zond het geheim genootschap Diets Eedverbond ‘De Rebellen’ anoniem honderden exemplaren rond van een Rebellenbrief, een blaadje van 16 pagina’s uitgegeven door “rebellen die bij of rond alle initiatieven stonden ter heropstanding” na de oorlog en waarvan velen “spijts alles” ook in de VU actief waren. Het flamingantisme, de partijpolitiek en vooral de VU werden afgekraakt. Alleen een “revolutionaire rebellie” zou de nationale beweging tot het Dietse einddoel leiden. Verder werd er nog voor amnestie gepleit en een hoop vuile was van de VU buiten gehangen. In juli verscheen er een tweede en vlak voor de gemeenteraadsverkiezingen van 1958 een derde Rebellenbrief.

De VU-top reageerde bijzonder geprikkeld op deze neo-Dinaso-aanvallen. De vele artikels over de jeugdbewegingstoestand in de Rebellenbrief wezen automatisch naar Vermeire. Die ontkende echter keihard en beschuldigde het Joris Van Severen-Komitee (cfr. infra). Hij maakte officieel zelf deel uit van deze Gueuning-groep, doch was sinds de oprichting inactief gebleven. Liefooghe reageerde hierop door een apocriefe vierde Rebellenbrief uit te brengen. Daarop betichtte Vermeire nogmaals het Joris Van Severen-Komitee en nam er definitief ontslag uit. In de zomer van 1959 bracht hij nog een laatste Rebellenbrief uit.

Vermoedelijk was de basis der jeugdbeweging niet echt doordrongen van het Heel-Nederlandisme. Er werd immers vooral gerecruteerd onder kinderen van flamingantische collaborateurs. Diets-nationalisme was voor hen geen bezwaar, maar voor de meesten bleef dit refereren aan een taalnationalistische vereniging van Noord-België en Nederland. Binnen de jeugdbeweging bestond enerzijds een katholiek, ‘völkisch’ flamingantisme en anderzijds een conservatief-revolutionaire neo-Dinaso-strekking die de Rijksgedachte en het Heel-Nederlandisme poneerde.

De ideologisch geschoolde leiding van het ADJV/BJV was zich van dit probleem bewust. Daarom bleef men tegenover de buitenwereld meestal zeer vaag over de definitie van het begrip ‘Dietsland’. Een pamflet dat het BJV massaal verspreidde op de IJzerbedevaart en het Zangfeest van 1961, pleitte bijvoorbeeld voor een oriëntatie van het flamingantisme op de vereniging van het ganse Nederlandse volk, maar slechts uit 1 zinnetje over de “negentien miljoen Nederlanders” in noord en zuid, kon de lezer afleiden dat ook de Franstalige Belgen daar bijhoorden.

Het onsuccesvolle BJV kreeg de genadeslag door de oprichting van het Vlaams Nationaal Jeugdverbond (VNJ) in 1960. Het beter georganiseerde VNJ sloot veel dichter aan bij het flamingantisme dat op het einde der jaren 1950 opnieuw overeind krabbelde. In de loop der jaren slaagde het er in om zijn concurrenten weg te drummen. Vooral de relatie met het VBV, dat stelde dat het VNJ een loutere partijjeugd was, was bijzonder vijandig.

Ondanks een heftig anti-VNJ-offensief bleef het BJV met een grote ledenafname kampen. Op 1 oktober 1961 ontbond het BJV zich officieel en verdween van het toneel. Een aantal oudgedienden stichtte onder leiding van Maurits Cailliau (°1938), Rik Nauwelaerts en Paul Van Caeneghem (°1938) dezelfde dag nog het Algemeen Diets Jongerenverbond (ADJOV) dat de katholieke en Heel-Nederlandse tradities van het BJV voortzette.

In 1966 trad het ADJOV toe tot de in 1963 gestichte Blauwvoetfederatie, een losse structuur van diverse anti-VNJ-groepen met onder meer het VBV. De katholieke en Heel-Nederlandse Blauwvoetfederatie gaf tot 1973 het maandblad Open uit en verdween vermoedelijk in 1975.

din9.jpgIn mei 1971 stichtte Fred Rossaert het Heel-Nederlandse Scoutsverbond Delta uit verzet tegen de revolte van mei 1968. De organisatie inspireerde zich op de Duitse Wandervögelbeweging, Baden Powells scoutsbeweging, de blauwvoeterij en het Jong Dinaso. Tot 1990 werd het tijdschrift Zonnescharen uitgegeven. Scoutsverbond Delta was actief in de Kempen en telde op zijn hoogtepunt ca. 200 leden. Het onderhield contacten met het Algemeen Vlaams Nationaal Jeugdverbond (een radicale afscheuring van het VNJ), de (derde) Solidaristische Beweging (cfr. infra) en het Franse Europe Jeunesse. Eind 1991 werd Scoutsverbond Delta stopgezet wegens interne moeilijkheden.

Een laatste neo-Dinaso-jeugdbeweging was het in 1982 opgerichte katholieke Oranjejeugd, dat ontstond uit het op Brusselse kinderen gerichte Grensland. Het ca. 200 leden tellende Oranjejeugd werkte nauw samen met de Gueuning-strekking en met de Heel-Nederlandse Stichting Zannekin. Tevens was voormalig ADJV-leider Staf Vermeire tot zijn overlijden in 1987 een belangrijk mentor. Oranjejeugd besteedde veel aandacht aan vorming en gaf het maandblad Oranjekrant uit. Maurits Cailliau was de eerste voorzitter van Oranjejeugd (tot 1988). Oranjejeugd hield in 1999 op te bestaan.

De teloorgang van de Heel-Nederlandse jeugdbeweging op het einde der jaren 1950 betekende het einde der recruteringsmogelijkheden van de neo-Dinaso-beweging. De jeugdgroepen waren immers ideaal om nieuwe volgelingen te vormen. Hierna begon de tijd zijn ongenadig werk te doen.

1948-1949: De (eerste) Volksunie

Vanaf april 1948 werd in Gent vergaderd door overwegend oud-Dinaso’s en aanverwanten die buiten de collaboratie bleven of in het zogenaamd ‘Diets verzet’ (dat zich niet principieel tegen de collaboratie en het nationaal-socialisme verzette, maar wel tegen het Duits verbod op Diets-nationalisme) stonden. Zij richtten een organisatie op onder de naam Volksunie om de ideologische erfenis van het Verdinaso voort te zetten.

De initiatiefnemers waren de groep achter Branding (Edmond De Clopper, Jozef Moorkens, Frans Van Mechelen en Herman Todts), de latere Antwerpse notaris Gust Peeters, de toenmalige praeses van het Gentse KVHV Wim Jorissen (die tijdens zijn studententijd ideologisch beïnvloed werd door zijn medestudent Todts), het gewezen Verdinaso-kopstuk Juul De Clercq (1897-1955), de oud-Dinaso’s Leo Hosten en Albert Brienen, Gueuning-medewerker en zoon der Brusselse oorlogsburgemeester Wim Grauls en de flamingant en toenmalig voorzitter van het Algemeen Nederlands Zangverbond Herman Wagemans. De leiding van deze eerste Volksunie lag bij Juul De Clercq en Herman Todts.

Op 12 maart 1949 bezochten De Clercq en Todts te Brussel een bijeenkomst van flamingantische prominenten die een gemeenschappelijk standpunt wou bepalen tegenover de parlementsverkiezingen van juni. Men besloot dat het voorbarig was om een nieuwe partij te stichten, maar dat er op basis van enkele inhoudelijke krachtlijnen overal lijsten zou ingediend worden. Dit zou tot de flamingantische kieslijst Vlaamse Concentratie (VC) leiden. Onderhandelingen met de CVP werden afgewezen. De vergadering vormde tevens een ‘coördinatie-comiteit’ van vertegenwoordigers der provincies en arrondissementen, dat regelmatig zou samenkomen om de electorale acties te coördineren. De Clercq werd daarin opgenomen voor West-Vlaanderen.

In werkelijkheid had de Volksunie echter heel andere plannen en was die waarschijnlijk zelfs nooit van plan om met flaminganten samen te werken. Met het oog op de komende verkiezingen trok de Volksunie totaal andere figuren aan. Het betrof Gentse socialisten die tijdens de oorlog, in het spoor van Hendrik De Man (1885-1953), verbrand waren geraakt: Marinus De Rijcke (voormalig schepen van Gent en redacteur van het dagblad Vooruit tijdens de oorlog), Piet Legon, Frans Longville (enkele maanden voor de oorlog BWP-parlementslid en zoon van BWP-senator Henri Longville), Michel Tommelein (voormalig secretaris van Hendrik De Man, voormalig secretaris der Socialistische Jonge Wachten en schepen van Groot-Brussel tijdens de oorlog) en een zekere De Wit. Tevens trad de dissidente CVP’er Fernand Pairon toe, een bemiddeld zakenman en schepen van Kalmthout wiens achterban zich in Antwerpse middenstandskringen situeerde.

Met het verschijnen van de periodiek De Voorpost, met Todts als hoofdredacteur, trad de Volksunie naar buiten. Tussen 15 april en 24 juni 1949 verschenen er 8 nummers. Het eerste nummer kondigde op de voorpagina het “congres van Volksunie” aan in de Antwerpse zaal Gruter op 8 mei 1949, waarbij als sprekers De Clercq, Longville, Peeters en de Gentse advocaat J. Cleymaet aangekondigd werden. Een wollige tekst van De Clercq gaf de krachtlijnen van de nieuwe organisatie weer: christelijk, personalistisch, solidaristisch en nationalistisch. De Clercq keurde ook de repressie en de epuratie goed, maar niet de uitvoering ervan. Er moest eerherstel en schadevergoeding komen voor onterecht veroordeelden en amnestie voor de politieke collaborateurs. Een ander artikel maakte een onderscheid tussen slechte collaboratie (die het nationaal belang ondergeschikt maakte aan Duitsland) en goede collaboratie (die de rust, veiligheid en geestelijke welstand der bevolking als doel had).

De flaminganten waren compleet verrast door het Volksunie-congres in Antwerpen. Ze wilden weten waarom De Clercq zijn actie niet in West-Vlaanderen organiseerde zoals afgesproken. Herman Wagemans ging op 26 april 1949 de gemoederen kalmeren: de Volksunie zou zich niet presenteren als partij en zou op het congres geen kiespropaganda maken voor zichzelf; de bedoeling was om de CVP tot een kartel te dwingen. Hoewel dit laatste flagrant tegen de afspraken was, namen de flaminganten er vrede mee. Ze waren vooral tevreden met Wagemans’ belofte dat er geen 2 lijsten zouden komen.

Uit het eerste nummer van De Voorpost bleek inderdaad niet dat de Volksunie aan de verkiezingen wou deelnemen. Het betoonde zelfs lof voor de CVP’er Gerard Van Den Daele (1908-1984) voor diens verzet tegen de repressie en epuratie. In het tweede nummer van De Voorpost (van 29 april 1949) werd de verkiezingsdeelname ergens weggestopt op de 8ste bladzijde gepubliceerd. De belangrijkste eisen van de Volksunie waren: oplossing van de uitwassen van repressie en epuratie, oplossing van de middenstandsproblemen, toepassing der taalwetten en de terugkeer van Koning Leopold III. Het 19 bladzijden tellende programma der Volksunie was overigens overduidelijk neo-Dinaso.

De flaminganten beseften nu dat ze door de neo-Dinaso’s waren misleid en in snelheid gepakt. Alle afspraken inzake partijvorming en programma werden door De Clercq en Todts gewoon genegeerd. Het congres dreigde nu beslag te leggen op de flamingantische achterban, die hierin het eerste teken zag van een flamingantische partijvorming. De stichtingsvergadering van de VC vond immers pas plaats op 14 mei 1949.

Op 8 mei 1949 liep zaal Gruter voornamelijk vol met flamingantische jongeren. De uitnodigingskaart van het congres vermeldde de Aalsterse advocaat Gilbert Claus, Cleymaet en De Clercq als sprekers. Cleymaet en Claus hadden echter afgehaakt: de eerste werd VC-lijsttrekker in Sint-Niklaas en de tweede verwierf de 6de plaats op de CVP-Kamerlijst in Aalst. De uiteindelijke toespraken zouden, zoals aangekondigd in De Voorpost, gehouden worden door Longville, Peeters en De Clercq. Ook Brienen zou een voordracht houden, waarin hij zijn oorlogsverleden sterk wou benadrukken, wellicht omdat de linkse pers het congres al als een incivieke manifestatie had gebrandmerkt.

Het congres verliep in een duffe sfeer. De toespraken van Longville en Peeters waren langdradig en theoretisch, waardoor het publiek zich sterk verveelde. Het grootste deel van het publiek, dat de heropstanding van het flamingantisme wou vernemen, bleef op zijn honger zitten. Peeters wees integendeel het Vlaams-Waals federalisme af. Brienens toespraak zou het publiek niet te horen krijgen (cfr. infra): “België kan in zijn geheel niet Nederlands zijn van taal, maar België kan het wel zijn met de geest. En wanneer België die weg opgaat, en de Benelux is de eerste grote stap in die richting, dan zullen alle Vlamingen met geestdrift de Belgische vlag als de hunne begroeten, de Belgische vlag, die feitelijk altijd de hunne is geweest”. De Clercq wou onder meer spreken over de Vlaamse Beweging die terecht materiële belangen nastreefde binnen België, maar de hereniging van het Nederlandse volk van de Benelux als einddoel had, wat hen tot “goede Belgische vaderlanders” maakte.

Brienen en De Clercq zouden niet aan het woord komen. Het congres was immers nogal ongelukkig gepland op 8 mei, de herdenkingsdag van het einde der Tweede Wereldoorlog. In Antwerpen vonden verschillende manifestaties van verzetsgroeperingen plaats. Enkele honderden aanhangers daarvan zakten af naar zaal Gruter, want ondanks hun afwijzing van het antibelgicisme en het uitspelen van mensen met een onverdacht oorlogsverleden werden de neo-Dinaso’s toch verdacht van incivisme. De tegenstanders kwamen net binnen toen Peeters uitgebreid hulde bracht aan Leopold III. Vanwege de zware vechtpartij die volgde, ontruimde de politie de zaal en was het congres afgelopen.

Tot eind mei hield De Voorpost vol dat de Volksunie aan de verkiezingen zou deelnemen, maar de facto was het opzet mislukt. Waarschijnlijk wilde het trio Todts-Pairon-De Clopper, dat de feitelijke organisatie van het congres verzorgd had, de schijn hoog houden in de hoop om alsnog een kartel te kunnen sluiten met de CVP. Er was nog tijd tot 3 juni 1949 voor het indienen der kieslijsten, maar De Voorpost van 10 juni 1949 keerde terug naar het traditionele antiparlementaire standpunt en wenste zich verder niet in te laten met “deze zinloze strijd”.

Fernand Pairon diende tenslotte in Antwerpen, met onder andere De Clopper, een onafhankelijke middenstandslijst in. De Clopper maakte propaganda door zich af te zetten tegen de VC via het pamflet ‘Manifest aan de Nederlands-Nationalisten’, onder meer getekend door Todts en Gust Peeters. De lijst-Pairon mikte electoraal louter op sociaal-economische ontevredenheid. Hoewel er slechts 8.000 stemmen behaald werden, miste de VC in Antwerpen hierdoor nipt haar parlementszetel. Pairon werd bij de verkiezingen van 1950 opgevist door de CVP en kreeg de 12de plaats op de Kamerlijst. In 1953 werd hij burgemeester van Kalmthout en vanaf 1954 senator. De Voorpost van 24 juni 1949 pakte nog de Antwerpse VC-lijsttrekkers – de concurrenten van Pairon – persoonlijk zwaar aan.

1948-1953: De Paascongressen

De Clopper, Todts, Jorissen en anderen organiseerden in 1948 een ‘Paascongres der Vlaamse Jongeren’ in naam van de Katholieke Vlaamse Landsbond. Dit op de katholieke jeugd gerichte congres verliep woelig door de contestatie van een grote groep flamingantische jongeren. Meer dan 1.000 jongeren waren aanwezig, evenals een aantal belangrijke CVP-parlementsleden en vertegenwoordigers van de grote katholieke jeugdorganisaties.

Na het mislukte Volksunie-avontuur rees bij de initiatiefnemers vermoedelijk het idee om een bijeenkomst te organiseren waarop potentiële medestanders uit Nederland en België uitgenodigd werden. Het doel was om een actiecomité samen te stellen voor de organisatie van een ‘Paascongres der Heel-Nederlandse jeugd’.

De bijeenkomst te Drakenburg (nabij Hilversum in Nederland) op 7 en 8 januari 1950 nam enkele zeer wollige resoluties aan primo over de eenheid der Nederlandse stam als geestelijke basis der Benelux en secundo dat de politieke doctrine die aan de basis moest liggen der Nederlandse eenheid, moest beantwoorden aan de eigen aard van het volk zoals die uit het verleden organisch gegroeid was. Dit voorzichtig geformuleerd neo-Dinaso-programma wou onder meer Heel-Nederlandse congressen propageren. Todts verzorgde de nieuwsbrief De Lage Landen.

Een tweede bijeenkomst vond plaats in Antwerpen op 30 april 1950. Op de vooravond hield men een openbare vergadering met Jorissen, Wagemans en voormalig scoutsleidster Yvonne Van Haegendoren-Groffi (1911-1953) als sprekers. Er was ook een Zuid-Afrikaan aanwezig. Men besprak een voordracht over “onze doctrine” – geschreven door voormalig scoutsleider Maurits Van Haegendoren (1903-1994) en gebracht door Gust Peeters – en een voorstel van Juul De Clercq om een eenheidsbeweging op te richten. Er werd beslist om tegen het einde van 1950 een Heel-Nederlands congres te organiseren en hiervoor organisatiecomités voor Nederland en België op te richten.

Blijkbaar vlotte de inbreng uit Nederland niet erg goed, want in het najaar van 1950 begonnen Todts en Jorissen een tweede Paascongres der Vlaamse Jongeren te plannen. Dit moest in april 1951 doorgaan en deze keer zonder patronage van de Katholieke Vlaamse Landsbond (wiens activiteit stilgevallen was). Er moest een eenheidsmanifestatie uit ontstaan onder hun leiding. Ze zochten bijgevolg mensen uit zowat alle actieve verenigingen om tot het organisatiecomité toe te treden. Begin 1951 bezochten Jorissen en Olsen zelfs de nationale bestuursvergaderingen van de VC. Na wat strubbelingen participeerde uiteindelijk alleen Frans Van Der Elst (1920-1997). Hij wou een voordracht houden pro amnestie en pro federalisme. Het eerste werd zonder probleem aanvaard, maar het tweede botste uiteraard op zware tegenstand van Todts en congresvoorzitter Jorissen.

De eerste congresdag op 7 april 1951 kende aanvankelijk een relatief normaal verloop. Er daagden ca. 300 jongeren op. De plenaire vergadering ontaardde echter in een scheldpartij tussen neo-Dinaso’s en flaminganten. Volgens De Standaard (dd. 8 april 1951) was een deel der aanwezigen vooral geïrriteerd door een Belgische vlag op het podium.

Todts en Jorissen keerden hierna terug naar hun plan om Heel-Nederlandse congressen te organiseren. Dit leidde tot de ‘Jongerencongressen der Nederlanden’, die eveneens rond Pasen werden gehouden in Maastricht (1952) en Brussel (1953).

Voor het congres in Maastricht werd contact gelegd met de Limburgse regionalistische stroming in Belgisch- en Nederlands-Limburg. Maar enkele Nederlandse kranten maakten het hele opzet verdacht, waarop lokale jeugdverenigingen hun toegezegde participatie annuleerden en een geplande receptie op het stadhuis werd afgezegd. Op het eigenlijke congres werden onder meer voordrachten gehouden door de jezuïet Marcel Brauns (1913-1995) over de confessionele diversiteit der Nederlanden en door Jorissen.

Het congres van 1953 in Brussel lokte 300 aanwezigen. Op de slotvergadering spraken Staf Vermeire, Yvonne Van Haegendoren-Groffi en congresvoorzitter Jorissen. De Standaard (23 april 1953) bekloeg zich over het matte verloop en betreurde dat het congres het flamingantisme wou inruilen voor nationalisme.

Todts zou zich vanaf 1957 engageren in het Verbond van het Vlaams Verzet (cfr. infra). In 1974-1977 werd hij adviseur van CVP-Minister Robert Vandekerckhove (1917-1980) en in 1976-1982 CVP-schepen in Deurne. Todts werd tevens bekend met de boekenreeks ‘Hoop en Wanhoop der Vlaamsgezinden’. De Clopper zou zich voortaan hoofdzakelijk bezighouden met het leiden der Vlaamse Volkskunstbeweging. Hij bleef de neo-Dinaso-actie opvolgen en was nog stichtend lid van de Fondation L. Gueuning/Stichting L. Gueuning. Jorissen evolueerde van neo-Dinaso tot flamingant. Eind 1952 was hij trouwens al medestichter geweest van de VVB, die het Vlaams-Waals federalisme propageerde.

1949-1951: De (tweede) Joris Van Severen-Orde en de (tweede) Solidaristische Beweging

Na de mislukking van de eerste Volksunie stichtte Albert Brienen in september 1949 met enkele andere oud-Dinaso’s naast de gelijknamige groepering van Louis Gueuning (cfr. supra) een tweede Joris Van Severen-Orde, die zich beschouwde als de elitaire kern van een nog op te richten (tweede) Solidaristische Beweging. Aanvankelijk was ook Staf Vermeire betrokken. Precies 10 jaar na de moord op Van Severen – op 20 mei 1950 – kwam de Joris Van Severen-Orde naar buiten met het vormelijk zeer verzorgde blad Joris Van Severen-Orde. Orgaan van de Solidaristische Beweging. Tot maart 1951 zouden er 9 nummers verschijnen. In het najaar van 1950 kwam er een fusie met het Brusselse groepje Concentration Nationale Solidariste, dat niet lang daarvoor was opgericht en geleid werd door de Waalse journalist Ossian Mathieu en de Franstalige Antwerpse advocaat en oud-Rexist José Wilmots. Als gevolg daarvan werd vanaf het 6de nummer de ondertitel van het tijdschrift ook in het Frans vermeld en verschenen er Franstalige artikels van Wilmots en Mathieu.

Heel het initiatief en het tijdschrift waren inhoudelijk doorspekt met typische neo-Dinaso-retoriek over antiparlementarisme, de Koningskwestie en de vestiging van een Dietse solidaristische staat. Ook de organisatiestructuur van het Verdinaso werd gekopieerd. Eind 1950 startte Brienen zelfs met een nieuwe militie – de Joris Van Severen-Ordewacht – waarvan meteen een uniform werd afgebeeld in het blad.

In januari 1951 kwam het tot een samenwerking tussen de Joris Van Severen-Orde en de VMO. Zo hielden Brienen en Mathieu op 27 januari 1951 een voordracht in Antwerpen op een herdenking van VNV-voorman Reimond Tollenaere. De Joris Van Severen-Ordewacht hielp er de VMO om de talrijke tegenbetogers buiten te houden totdat de politie opdaagde. Het gebeuren kon rekenen op ruime belangstelling van de gehele media. De volgende dag ging in Gent op een geheime locatie een solidaristisch congres door dat de start moest zijn van de (tweede) Solidaristische Beweging. De Joris Van Severen-Orde werd herdoopt tot de Solidaristische Beweging en het blad tot Solidarisme. VMO en Joris Van Severen-Ordewacht zorgden opnieuw samen voor de veiligheid.

Brienen droomde al van een samenwerking van alle Dinaso- en flamingantische groepen. Dit front moest dan bij de volgende verkiezingen in de plaats treden van de zieltogende VC en zou vermijden dat er een nieuwe Verdinaso-VNV-tegenstelling ontstond. Brienen onderhandelde ook met Gueuning over een eventuele samenwerking, maar dit eindigde in een conflict.

Ondanks ruime persbelangstelling slaagde de Solidaristische Beweging er echter niet in om veel aanhang te werven. Ze werd bijgevolg in het najaar van 1951 opgedoekt, hoewel Brienen tot eind 1953 tevergeefs bleef ijveren voor samenwerking. In maart 1953 engageerde Wilmots zich in de VC.

1951: Het nieuwe Hier Dinaso!

Begin 1951 verschenen er in de Antwerpse straten affiches die de terugkeer aankondigden van het Verdinaso-weekblad Hier Dinaso!. Op 20 januari 1951 verscheen inderdaad het eerste nummer, dat vormelijk analoog was aan het oorspronkelijke Hier Dinaso!. Het was een éénmansinitiatief van Paul Persyn uit onvrede over zijn oproep tot de oud-Dinaso’s om hun vertrouwen in de CVP te stellen. De absolute CVP-meerderheid na de verkiezingen van 1950 leverde immers noch een sterke regering, noch een oplossing van de repressieproblematiek, noch een terugkeer van Leopold III op. Persyn kondigde een snelle heroprichting aan van het Verdinaso.

Inhoudelijk sloot het nieuwe Hier Dinaso! sterk aan bij de strekking van Gueuning, met wie Persyn duidelijk nauw contact had. Persyn maakte een strijdpunt van een oplossing voor de repressie, die hij een zwaardere vergissing achtte dan de collaboratie. Na 8 edities zat Persyn er financieel door en werd het blad door Gueuning overgenomen en voortgezet als De Uitweg. Het Verdinaso-kenteken op de voorpagina werd vervangen door de leeuw met de 17 pijlen. Persyn verliet de politiek voorgoed en beperkte zich voortaan tot het zakenleven.

1954-begin jaren 1960: Het Verbond van het Vlaams Verzet

Op 31 januari 1954 richtten Albert Brienen en Staf Vermeire het Verbond van het Vlaams Verzet (VVV) op. Hierin zetten mensen met onverdachte vaderlandse papieren zich in voor amnestie: verzetslui, Belgische oorlogsvrijwilligers, politieke gevangenen en anderen die tijdens de oorlog anti-Duitse activiteiten verrichtten. Onder meer De Standaard-journalist en voormalig verzetslid Louis De Lentdecker (1924-1999) was lid van het VVV en vanaf 1957 werd Todts een belangrijk medewerker. Brienen poogde ook mensen van het ‘Diets verzet’ aan te trekken, zoals Paul Daels (1921-1989).

Vermeires betrokkenheid bij het VVV werd hem in flamingantische kringen zeer kwalijk genomen. Dat kwam wellicht door de figuur van voorzitter professor Flor Peeters, een voormalige politieke gevangene die het nationaal-socialisme steeds zeer scherp veroordeelde. Daarnaast waren er inhoudelijke obstakels: het VVV wilde wel de Vlaamse Beweging steunen, maar verklaarde zich expliciet trouw aan de Belgische staat en aan de monarchie. Het VVV verscheen op de IJzerbedevaart, maar droeg er een Belgische vlag met daarop de Vlaamse, Brabantse en Limburgse leeuw op een oranje-wit-blauwe achtergrond. Vermeire bezorgde Brienen – die secretaris van het VVV was – ook lijsten van potentiële leden.

Voormalig politieke gevangene, voormalig hoofdredacteur van Gazet van Antwerpen en CVP-parlementslid Louis Kiebooms (1903-1992) was een der bezielers van het VVV en pleitte voor “een nationale verzoening”. Als militant katholiek en anti-nazi werd hij door de Duitse bezetter in augustus 1940 gearresteerd en verbleef van september 1941 tot april 1945 in het concentratiekamp van Sachsenhausen.

In april 1958 schreef Brienen aan Vermeire: “Alle leiders in het VVV zijn volgelingen of bewonderaars van Joris Van Severen. Wij zullen dan ook in zijn geest handelen”. Dit verklaart een vraag van Louis Kiebooms op 10 april 1957 in de Kamer tijdens de bespreking van een wetsontwerp inzake schadevergoedingen aan burgerlijke oorlogsslachtoffers. Kiebooms vroeg of deze vergoedingen ook zouden worden toegekend aan de 21 personen die in mei 1940 te Abbeville waren vermoord. Tijdens het debat beklemtoonde Kiebooms dat Van Severen een vurig Belgisch-nationalist was geworden en gaf minister Leburton toe dat Van Severens arrestatie en executie onterecht waren geweest. Naast deze parlementaire poging om Van Severen te rehabiliteren was in maart 1954 al een erkenning als oorlogsslachtoffer van de arrestanten van mei 1940 gevraagd in het parlement door Verdinaso-sympathisant en CVP-parlementslid Jozef Custers. Kiebooms kon dergelijke delicate thema’s wegens zijn oorlogsverleden als politiek gevangene met onbetwist moreel gezag aankaarten. In 1957 sprak hij ook op een amnestiecongres van het VVV.

Het VVV gaf de periodiek Het Vlaamse Verzet uit van augustus 1954 tot mei 1958 en organiseerde heel wat meetings, onder meer met oud-Dinaso en leider van verzetsbeweging Groep Othello Frantz Van Dorpe. Hoogtepunten waren een congres in december 1958 (waarop onder meer oud-Dinaso en lid van verzetsbeweging Groep Orchimont Jef Van Bilsen sprak) en het meeorganiseren van een grote amnestiebetoging te Antwerpen in 1959. In het begin der jaren 1960 bloedde de activiteit dood.

1956-begin jaren 1960: Het Joris Van Severen-Komitee

Gueuning-medewerker Roger Liefooghe verzamelde eind 1956 een groep Gentenaren in het Joris Van Severen-Komitee, dat enkele nummers van een gelijknamige periodiek en daarna het kaderblad Band uitbracht. Het betrof voornamelijk oud-Dinaso’s, zoals Albert Brienen, Hendrik Broekaert, Leo Hosten en Arthur Raman. Vooral in 1957 was de groep actief met onder meer een Van Severen-herdenking op 11 mei 1957 te Gent die zeer positief onthaald werd in de katholieke kranten. In 1960 ondersteunde het Joris Van Severen-Komitee de oprichting van het Verbond Recht en Orde (cfr. infra).

1960-1969: Het Verbond Recht en Orde

In 1960 stichtte Armand Wijckmans vanuit de Heel-Nederlandse jeugdgroep Sint-Jorisvendel in Antwerpen het Verbond Recht en Orde (VRO). Diverse oud-Dinaso’s werden hier lid van. De start van het VRO werd gepatroneerd door het Joris Van Severen-Komitee. Het VRO kreeg dan ook de volle steun van de Gueuning-groep, aan wie het een tijdlang de broodnodige militanten leverde voor directe politieke actie, zoals het verstoren van het VVB-congres in 1963 te Antwerpen. Maar in februari 1964 leidden voornamelijk persoonlijke conflicten tussen Gueuning en Wijckmans tot een breuk, waardoor een aantal VRO’ers zich afscheurde en de Werkgemeenschap De Lage Landen stichtte (cfr. infra).

Het VRO verdween kortstondig in de Beweging voor de Verenigde Staten van Europa (cfr. infra) om vanaf september 1966 weer volledig zelfstandig te worden. Op 9 april 1967 organiseerde het VRO een kaderdag in de abdij van Postel waar een gemeenschappelijke programmaverklaring werd uitgewerkt met enkele conservatieve groepen. Het VRO gaf tevens de periodiek Samen in de Nederlanden uit.

In 1967 zocht Wijckmans tevens toenadering tot de VMO, die toen tot de invloedssfeer van de flamingantische partij Volksunie (VU) behoorde. De VU-leiding reageerde door lidmaatschap van de VU en het antiparlementaire VRO onverenigbaar te verklaren.

In 1968 richtte het VRO de militantengroep Studenten- en Arbeidersfront op. In 1969 leidden interne strubbelingen tot de ontbinding van het VRO, waarna een aantal militanten zich aansloot bij de Dietse Solidaristische Beweging (cfr. infra).

1961-1992: De Beweging voor de Verenigde Staten van Europa

Walter Kunnen (1921-2011) was als universiteitsstudent tijdens de oorlog actief bij het DSK waar hij zwaar beïnvloed raakte door het gedachtegoed van het Verdinaso. In 1961 stichtten Kunnen en zijn echtgenote Diane Debray een Vlaamse afdeling van de Beweging voor de Verenigde Staten van Europa (BVSE), die het flamingantisme afwees en ijverde voor een federaal Europa en voor een zesledig federaal België (met Vlaanderen, Brabant, Limburg, Luik, Henegouwen en de Ardennen als bouwstenen). De BVSE gaf het tijdschrift Europa Eén uit, waarvan Staf Vermeire sinds de ondergang van Ter Waarheid (cfr. infra) redactiesecretaris was.

Hoewel de BVSE geen openlijke neo-Dinaso-beweging was, telde ze vele Dinaso’s, zoals de voormalige Jong Dinaso Frans De Hoon. Dit blijkt ook uit de tijdelijke fusie met Wijckmans’ VRO (cfr. supra). Tevens onderhield de BVSE contact met de denktank E Diversitate Unitas die gelijkaardige standpunten had (cfr. infra).

De BVSE ging door Kunnens salonfähigkeit nooit de antiparlementaire of antipartijpolitieke toer op. Kunnen had als ondernemer immers uitgebreide contacten met het establishment. Hierdoor bleven Wijckmans en De Hoon niet bij de BVSE aan boord. Ook Vermeire was niet erg gelukkig met Kunnens salonfähigkeit. Kunnen trad in 1992 af als voorzitter van de BVSE.

1962-1964: Het tijdschrift Ter Waarheid. Met de Nederlanden in Europa

Eind 1961 stichtte Staf Vermeire met een tiental jonge volgelingen uit het pas ontbonden BJV (cfr. supra) het Diets Eedgenootschap (Degen): onder meer Maurits Cailliau, Marcel De Knijf, Rik Nauwelaerts, Rudi Sinia, Hendrik Starckx, Paul Steuperaert en Paul Van Caeneghem. De meesten waren ook lid van het ADJOV. Zoals het Verdinaso wou het Degen een ideologische elitegroep zijn die georganiseerd was als een orde. De deelgenoten beloofden vooraf in een plechtige eed trouw aan Dietsland en absolute geheimhouding.

Het Degen besprak uitvoerig hoe het best zijn Heel-Nederlandse invloed kon doen gelden in de jeugdbeweging en in de VU, bijvoorbeeld door infiltratie of discrete beïnvloeding. Verder bracht het Degen in mei 1962 het vormelijk goed verzorgde maandblad Ter Waarheid. Met de Nederlanden in Europa uit, dat de oorspronkelijke lijn van Het Pennoen hernam en officieel uitgegeven werd door de Werkgroep Nederland Eén. De naam Ter Waarheid verwees naar Van Severens gelijknamige periodiek uit de jaren 1920.

Vermeire beschikte over een klein startkapitaal door de winst die zijn uitgeverij Oranje Uitgaven maakte op Arthur de Bruynes biografie van Van Severen. Hiermee liet hij Ter Waarheid op een nogal ambitieuze oplage van 3.000 exemplaren drukken. Er moesten na één jaar 1.500 abonnees zijn om de kosten te dekken. Hij rekende op het ADJOV voor het werven van abonnementen en voor colportages op grote flamingantische manifestaties als het Zangfeest en de IJzerbedevaart.

Ter Waarheid hanteerde het traditionele neo-Dinaso-discours over de Conservatieve Revolutie, de Dietse Rijksgedachte en het zesledig federalisme. De toon van het blad was bedaard: Vermeire weigerde bijvoorbeeld een tekst van Paul Van Caeneghem waarin de VU, Het Pennoen en de VVB bijna met de grond gelijk werden gemaakt. Toch maakte Ter Waarheid zeker geen geheim van zijn ideologische oorsprong: al in het eerste nummer prijkte een foto van Van Severen met het onderschrift “Hij leeft nog steeds in ons”. Het blad waarschuwde tevens voor de instroom van arrivisten en neomarxisten in de VU. Ter Waarheid was inhoudelijk zwak door de jonge leeftijd der auteurs. Het beheer en de eindredactie kwamen bijna volledig ten laste van Vermeire, waardoor hij nauwelijks zelf iets in zijn blad kon schrijven.

Bij de diverse losse medewerkers bood zich met Vik Eggermont onverwacht ook iemand uit de kring rond Gueuning aan. Vermeire was echter de twisten tussen het Sint-Arnoutsvendel en het ADJV, waarbij Eggermont hem persoonlijk zwaar had aangevallen, nog niet vergeten. Hij nam dan ook de tekst van die “rotvent” niet op. Eggermont vond dat Ter Waarheid bleef hangen “tussen consequent Diets-nationalisme en het romantisme der Vlaamse Beweging” en dat het Van Severen misbruikte.

Met de vernieuwing van het VU-partijbestuur dreigden eind 1962 voor het eerst politieke spanningen in de VU tussen het traditionele flamingantisme en de progressieve nieuwkomers. Toen Vermeire begin september 1962 het artikel ‘Amateurs en vrijgestelden’ ontving, deed zich de kans voor om de VU zware schade toe te brengen. Deze tekst van de jonge radicaal Herman Thuriaux uit Vorst, die toen in de Brusselse VU ageerde tegen de progressieven, verwoordde de frustratie van vele VU-pioniers: de partij was opgebouwd door het ondankbare werk van vrijwilligers, doch na de moeilijke ontstaansperiode kwamen er echter betaalde jonge progressieven, die schaamteloos een parlementszetel nastreefden en het partijblad en de koers der VU domineerden. Vermeire besefte dat publicatie hiervan een enorme impact zou hebben, maar besloot om af te wachten hoe de vernieuwing van het partijbestuur zou verlopen, daar nog steeds de hoop bestond dat de progressieven buitengewerkt konden worden. De ervaring met de Rebellenbrief (cfr. supra) had bovendien geleerd dat zulke aanvallen niet zonder risico’s waren, terwijl Ter Waarheid nog honderden abonnees tekortkwam om kostendekkend te zijn. Een compromis over de samenstelling van het partijbestuur kon uiteindelijk ternauwernood een breuk in het partijtje vermijden.

In Ter Waarheid van februari 1963 verscheen het artikel dan uiteindelijk, wat zoals verwacht tot heel wat positieve en negatieve reacties leidde. De zaak leidde in april 1963 tot een hoog oplopende ruzie in het VU-partijbestuur. Ter Waarheid schreef in het nummer van juni 1963 dat het veel tegenkanting ondervond van de VU.

Het tijdschrift zou deze zaak niet lang overleven. Eind 1962 had het naar eigen zeggen 742 abonnees, wat verre van voldoende was om kostendekkend te zijn. Na 13 nummers was dit niet langer houdbaar en hield Ter Waarheid op te verschijnen. Vermeire was zeer zwaar teleurgesteld in zijn jonge medewerkers: ze schreven wel artikels, maar inzake colportages en abonnementenwerving deden ze volgens hem weinig of niets. Vermeire beweerde een tekort van 30.000 à 50.000 frank aan Ter Waarheid te hebben overgehouden. De relatie met veel mensen – vooral Van Caeneghem en Cailliau – uit het Degen, dat in ruzie eindigde, raakte voor lange tijd verzuurd.

1964-2011: De Werkgemeenschap De Lage Landen:

In maart 1964 stichtte een aantal ex-VRO’ers onder leiding van Vik Eggermont de Werkgemeenschap De Lage Landen, die de periodiek Delta uitgaf. De oplage was in 1966 300 exemplaren, maar verschrompelde tot een 50-tal exemplaren op het einde. De kleine groep volgde inhoudelijk de lijn van Gueuning en werd door hem in 1970 erkend als Antwerpse OAW-afdeling.

1965-jaren 1970: De denktank E Diversitate Unitas

André Belmans, die de samenwerking met Louis Gueuning verbrak, verzamelde vanaf 1965 voornamelijk Franstaligen rond zich in de denktank E Diversitate Unitas. Die gaf in de jaren 1970 het tijdschrift De Federalist uit, dat het herstel der 17 Provinciën en provinciaal federalisme promootte. Deze denktank bracht vooraanstaande politici van diverse strekkingen, denkers en diplomaten uit binnen- en buitenland bij elkaar om te overleggen hoe België kon gered worden uit de communautaire chaos. Daarnaast werden ook heel wat brochures gepubliceerd.

1969-1974: De Dietse Solidaristische Beweging

De Dietse Solidaristische Beweging (DSB) werd gesticht in 1969 na de ontbinding van het VRO (cfr. supra) door de in Wilrijk wonende Nederlandse oud-Dinaso, oud-NSB’er en filoloog Maarten Van Nierop (1912-1979). De DSB verspreidde in 1969-1972 het ledenblad Vrij Dietsland. Vanaf 1971 verscheen tevens het militantenblad Speerpunt voor de militie Verbond van Solidaristische Militanten (een groep militanten onder leiding van oud-VMO’er Karel Luyckx).

De DSB wou een nieuw en eigentijds Verdinaso zijn: naast traditionele elementen als het afwijzen van de partijdemocratie en de taalfederalisering van België, het herstel der 17 Provinciën, de uitbouw der Benelux tot een staatkundige eenheid, provinciaal federalisme en oproepen om blanco te stemmen verzette de DSB zich ook tegen de fusies van gemeenten en tegen de NAVO, terwijl tevens een radicaal ecologisme verdedigd werd. DSB-militanten namen in 1970 deel aan de Limburgse mijnstaking en voerden actie voor het behoud van het Noorderkasteel in Antwerpen en tegen het chemische bedrijf Progil. De DSB had voorts contact met de Franstalige Derde Weg-studentenbeweging Révolution Européenne.

In december 1974 fuseerde de DSB met het Solidaristisch Verbond van voormalig Jong Dinaso-gebiedsleider Arthur Raman en Albert Brienen tot de Solidaristische Beweging.

1971-1974: Het Solidaristisch Verbond

In 1971 stichtten Albert Brienen, Maurits Cailliau en Arthur Raman het Solidaristisch Verbond dat bij de verkiezingen van 1971 al een campagne lanceerde om blanco te stemmen. Het door Raman geleide Solidaristisch Verbond was een overwegend Gentse organisatie en verspreidde achtereenvolgens de periodieken Orde (1971-1972) en De Solidarist (1973-1974).

Brienen viel weg toen het Solidaristisch Verbond op 14 december 1974 fuseerde met de DSB (cfr. supra) tot de Solidaristische Beweging.

1974-1980: De (derde) Solidaristische Beweging

Deze derde (!) Solidaristische Beweging (cfr. supra) ontstond in december 1974 door een fusie van de Dietse Solidaristische Beweging en het Solidaristisch Verbond (cfr. supra). Deze Heel-Nederlandse Solidaristische Beweging (SB) werd geleid door Maarten Van Nierop en sloot ideologisch sterk aan bij de DSB. Bovendien werd de DSB-militie Verbond van Solidaristische Militanten nu omgedoopt in Solidaristische Militanten Orde (SMO).

De SB zette de publicatie voort van het blad De Solidarist, dat in 1973 gelanceerd was door het Solidaristisch Verbond, terwijl ook het in 1971 door de DSB-militie gelanceerde Speerpunt bleef verschijnen als militantenblad van de SMO. De SB onderhield contact met gelijkgezinde groepen in Europa en werkte in België samen met het Scoutsverbond Delta (cfr. supra).

Van Mierops overlijden in juli 1979 en de betrokkenheid van SMO’ers bij een VMO-aanval op een progressieve boekhandel in Mechelen in februari 1980 betekenden het einde der SB.

Vier tekortkomingen van de naoorlogse neo-Dinaso-beweging

1. Politiek marginaal

De Belgischgezinde neo-Dinaso-strekking rekende op de koning als spil van een nieuw regime. Doch hoewel Leopold III tijdens de Koningskwestie en Boudewijn tijdens de Congocrisis wel voorstander waren van een technocratisch kabinet met sterke vorstelijke inbreng, zou de naoorlogse monarchie toch een systeemondersteunende kracht worden.

De neo-Dinaso’s hadden bovendien het probleem dat in de naoorlogse Belgische politiek de tegenstellingen nooit groot genoeg waren om tot een fatale maatschappelijke kortsluiting te leiden. De pacificatiedemocratie slaagde er in om te vermijden dat de door de conservatief-revolutionaire neo-Dinaso’s verfoeide partijpolitiek in mekaar stortte. Na afloop van de repressie, Koningskwestie en Schoolstrijd werd de eendracht in het politieke centrum niet meer ernstig bedreigd.

Het gebruikelijke neo-Dinaso-recept – politiek en economisch corporatisme – was tijdens de jaren 1930 algemeen aanvaard in het politieke discours. Maar door de Tweede Wereldoorlog konden de liberale en marxistische krachten dit buiten de politieke consensus plaatsen. Dat versterkte nog vanaf de jaren 1960 door de fundamentele sociaal-economische en culturele transformatie van de maatschappij. Bijgevolg werd corporatisme enkel nog gecultiveerd in de politieke marginaliteit. De neo-Dinaso’s bleven de maatschappelijke evolutie echter volgens hun compleet verouderde inzichten interpreteren. De instroom van nieuwe aanhangers was bijgevolg zeer gering. Geen enkele groep slaagde er in om meer dan enkele honderden – tot de jaren 1960 – of tientallen – vanaf de jaren 1970 – aanhangers te werven, waardoor op ieder nieuw initiatief vaak weer dezelfde gezichten opdoken.

Op staatkundig vlak verging het de neo-Dinaso’s nog slechter. De Benelux kon zich nooit volwaardig ontwikkelen en bracht daardoor geen nationaal bewustzijn op gang. Het herstel der historische Nederlanden bleef een elitair idee.

2. Achterhaalde standpunten

De neo-Dinaso’s bleven archaïsche ideeën hanteren: ze mankeerden een groot denker als Joris Van Severen om de boodschap van het Verdinaso aan te passen aan de naoorlogse context van Koude Oorlog, dekolonisatie, amerikanisering, mei ’68, secularisering, vervaging van normen en zeden, … Bijgevolg slaagden ze er niet in om een nieuwe synthese te maken van de actuele maatschappelijke situatie. Geen enkele neo-Dinaso-groepering kon een alom bekende kopman naar voor schuiven, die een geactualiseerd gedachtegoed vlot kon verwoorden en aldus aan de man te brengen.

Alleen inzake de opkomende federalisering slaagden de neo-Dinaso’s er in om een nieuw standpunt – namelijk een zesledig federalisme – te formuleren, hoewel ook dit eigenlijk al min of meer door Van Severen vertolkt was. Het provinciaal federalisme vond in de jaren 1960 gehoor bij de Franstalige katholieken. Het tweeledig federalisme boezemde hen immers angst in gezien hun minderheidspositie in Franstalig België. Pierre Nothomb citeerde in dat verband zijn vriend Joris Van Severen tijdens een senaatsdebat in 1960 over de oprichting van Nederlandstalige en Franstalige adviserende cultuurraden: “Combien de fois m’a-t-il [Van Severen] dit, et ses plus beaux écrits en témoignent, que le fédéralisme à deux serait mortel pour la Belgique”. Toen de regering-Lefèvre-Spaak (1961-1965) effectief over de aanpassing der staatsstructuren begon te praten, verdedigde de PSC tijdens de voorbereidende onderhandelingen steeds een provinciale decentralisatie. Toch zou het idee het niet halen: na de staatshervorming van 1970 vond het geen relevant draagvlak meer.

3. Verkeerde achterban

Tot het einde der jaren 1950 werkten veel neo-Dinaso’s via het flamingantisme, vooral in de jeugdbeweging. Aangezien na de oorlog zelfs voor het flamingantisme België opnieuw het onbetwiste vaderland werd, hoopten de neo-Dinaso’s hun staatkundige project te kunnen opleggen aan de Vlaamse Beweging. Dit zou echter tevergeefs blijken. Ook hun onverdachte oorlogsverleden en soms zelfs goede vaderlandse verdiensten waren in flamingantische kringen eerder een nadeel. De kloof tussen flaminganten en Belgischgezinde neo-Dinaso’s werd nog uitgediept door de neo-Dinaso-visie op de collaboratie, repressie en epuratie. De Belgischgezinde neo-Dinaso-beweging slaagde er bijgevolg niet in om allianties sluiten met het flamingantisme.

Met de nieuwe opkomst van het flamingantisme in de jaren 1960 verdwenen de neo-Dinaso’s in de marge. De tijdelijke tactische pogingen tot beïnvloeding van het flamingantisme door infiltratie mislukten. De kloof tussen taalnationalisme en de Dietse Rijksgedachte bleek te diep.

Met Franstalige Derde Weg-groeperingen werden wel allianties gesloten, maar deze mislukten telkens weer doordat zij hun Belgisch nationalisme niet altijd wilden koppelen aan Heel-Nederlandisme. Ook in het progressieve Nederland werd tevergeefs steun gezocht voor solidarisme en zelfs voor staatkundige eenmaking. Een Heel-Nederlandse en solidaristische beweging kan dus alléén in België ontstaan én de kern ervan moet in het demografisch en economisch dominante Belgisch-Vlaanderen en Belgisch-Brabant liggen.

4. Veronachtzamen van kernaspecten van het Verdinaso:

Hoewel de reputatie van de geüniformeerde DMO – hét paradepaardje van het Verdinaso – tot op heden nazindert, richtten de neo-Dinaso’s deze oermilitie niet opnieuw op. De Joris Van Severen-Ordewacht en de (D)SB-militie Verbond van Solidaristische Militanten/Solidaristische Militanten Orde waren de enige uitzonderingen. Dat Louis Gueuning van bij zijn toetreding tot het Verdinaso het militarisme afwees, verklaart ook waarom hij nooit een nieuwe militie oprichtte. Het succes van de in 1950 opgerichte flamingantische VMO – die grotendeels op de roemruchte DMO geïnspireerd was – bewees nochtans dat dit zeer sterk kon bijdragen tot het welslagen van een politieke beweging. Immers, zowel praktisch – voor het veilig laten doorgaan van bijeenkomsten en manifestaties – als propagandistisch – door het houden van parades met vlaggen en muziekkapel – bleek zoiets een enorm voordeel. Mét een militie zou bijvoorbeeld het congres van de eerste Volksunie in 1949 nooit verstoord zijn door politieke tegenstanders en had dit project wel een kans op slagen gehad.

De neo-Dinaso’s richtten ook het Verdinaso zelf nooit terug op. Alleen Paul Persyn lanceerde in 1951 opnieuw Hier Dinaso! en droomde van een nieuw Verdinaso, maar na de overname door Gueuning veranderde deze de naam in De Uitweg en verdween het Verdinaso-kenteken op de voorpagina. Dat toonde aan dat Gueuning duidelijk een andere richting wou volgen dan Van Severen.

Geen enkele neo-Dinaso-groepering bouwde een totale structuur op naar het voorbeeld van het Verdinaso met een jeugdbeweging, een studentenorganisatie, een militie, een vakbond, een landbouwersorganisatie, eigen medewerkers, … Kortom, men had geen contact met de reële maatschappij en kon daardoor nooit een brede achterban opbouwen. Nochtans blijkt uit het relatieve succes van de tweede Joris Van Severen-Orde, het Joris Van Severen-Komitee en van de (D)SB dat er wel degelijk een potentieel bestond voor een nieuw Verdinaso.

Tegen hun ideologische overtuiging in waagden sommigen zich ook aan partijpolitieke experimenten. Dat kon niet anders dan verkeerd lopen. Bij heel wat neo-Dinaso’s verwaterde tevens het solidaristische en katholieke gedachtegoed, waardoor zij zich louter tot Heel-Nederlandisme beperkten en dus ver afdwaalden van de oorspronkelijke doelstellingen voor een conservatief-revolutionaire herordening van de maatschappij. Veel neo-Dinaso-groepen beperkten zich ook te veel tot nostalgische Van Severen-verering in plaats van het concretiseren van politieke doelstellingen.

Conclusie

Joris Van Severen werd ideologisch vooral bepaald door de diverse stromingen van de Conservatieve Revolutie en eindigde finaal bij de Jong-Conservatieve strekking. Hoewel het Verdinaso aanvankelijk kortstondig een anti-Belgische tendens kende, herdefinieerde Van Severen de staatkundige opvattingen van het Verdinaso grondig. Het nieuwe staatkundige objectief omvatte nu het grondgebied der Bourgondisch-Habsburgse Nederlanden. Deze eerste Nieuwe Marsrichting werd later nog verfijnd en grondig uitgewerkt. Door deze diepgaande evolutie ligt het eigenlijke zwaartepunt van het Verdinaso ná 1934. De sociaal-economische ideologie van het Verdinaso omvatte niet enkel het politieke niveau, maar was een totaalsysteem van het menselijk handelen en denken.

De invloed van de Leider bleef decennialang bestaan en bestaat zelfs nog steeds. De neo-Dinaso’s zijn heden echter nagenoeg uitgestorven, hoewel de Dinaso-geest nog steeds jongeren inspireert. De naoorlogse neo-Dinaso-beweging oogstte door haar 4 tekortkomingen weinig succes. Primo stonden de neo-Dinaso’s immers totaal geïsoleerd, secundo waren hun standpunten politiek achterhaald, tertio richtten ze zich op een verkeerde achterban en quarto veronachtzaamden ze enkele kernaspecten van het Verdinaso. Hierdoor vormden de diverse neo-Dinaso-groeperingen nooit meer dan bescheiden groupuscules.

De (D)SB van Maarten Van Nierop was in 1969-1980 de eerste én enige poging om een geactualiseerd Verdinaso op te richten. Er leek zelfs even wat meer eenheid te komen onder de neo-Dinaso’s door de fusie met het Solidaristisch Verbond. Er was met het Verbond van Solidaristische Militanten/Solidaristische Militanten Orde zelfs een militie. Daarnaast waren er ook goede contacten met de jeugdbeweging Scoutsverbond Delta en met de Franstalige studentenbeweging Révolution Européenne, waardoor zelfs een bredere beweging in de maak leek.

Referenties

1. Boeken:

CAILLIAU (M.), Staf Vermeire 1926-1987. Diets jeugdleider en rebel, Turnhout, Oranjejeugd vzw, 1988, pp. 64.

CAILLIAU (M.) e.a., Louis Gueuning 1898-1971. Een leven in rechtlijnigheid, Turnhout, Oranjejeugd vzw, 1991, pp. 47.

DE BRUYNE (A.), De Kwade Jaren, deel 4, Brecht, Uitgeverij De Roerdomp, 1973, pp. 318.

DE BRUYNE (A.), Joris Van Severen. Droom en daad, Zulte, Oranje Uitgaven, 1961, pp. 342.

DELAFORTRIE (L.), Joris Van Severen en De Nederlanden. Een levensbeeld, Zulte, Oranje Uitgaven, 1963, pp. 272.

DE SCHRIJVER (R.) e.a., Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, 3 delen, Tielt, Uitgeverij Lannoo, 1998, pp. 3799.

DE WEVER (BR.) en DE WEVER (BA.), Groot-Nederland als utopie en voorwendsel, in: DEPREZ (K.) en VOS (L.) eds., Nationalisme in België. Identiteiten in beweging 1780-2000, Antwerpen-Baarn, Houtekiet, 1999, pp. 352.

EGGERMONT (V.), Van Sint-Arnout tot Jeugdverbond Der Lage Landen (1945-1956). Poging tot een nieuwe jeugdbeweging. Een algemeen historische benadering, Antwerpen, 1999, pp. 105.

HEYLEN (G.) en HEYLEN-KIEBOOMS (B.), Louis Kiebooms. Christen-democratisch journalist en politicus. Vijf jaar politieke gevangene en voorvechter van de amnestiegedachte, Kapellen, Uitgeverij Pelckmans, 1995, pp. 287.

LERMYTE (J.M.) en VAN SEVEREN (A.), Jules De Clercq. Vlaams voorman, Izegem, NV Arizona, 2000, pp. 205.

PAUWELS (L.), De ideologische evolutie van Joris Van Severen (1984-1940). Een hermeneutische benadering, in: Jaarboek van het Studie- en Coördinatiecentrum Joris Van Severen, nr. 3, Ieper, 1999, pp. 272.

TODTS (H.), Nationalistische stromingen en gedachten in Vlaanderen. Na de bevrijding, Antwerpen, Adauperta, 1950, pp. 63.

VAN HOOREBEECK (M.), Oranje dassen 1944-1961. Geschiedenis van het Algemeen Diets Jeugdverbond, Uitgeverij De Nederlanden, Antwerpen, 1986, pp. 166.

WILS (Lode), Joris Van Severen, Leuven, Davidsfonds, 1994, pp. 72.

 

2. Tijdschriftartikels:

DE WEVER (B.), De schaduw van de leider, in: Belgisch Tijdschrift voor Nieuwste Geschiedenis, nr. 1-2, jg. 31, 2001, pp. 177-252.

VERHOEYEN (E.), L’Extrème-droite en Belgique III. Les mouvements solidaristes, in: Courrier Hebdomadaire du C.R.I.S.P., nr. 715-716, 26 maart 1976.

 

3 Licentiaatsverhandelingen:

CREVE (J.), Het Verdinaso en zijn milities. Militievorming tussen beide wereldoorlogen in Vlaanderen en Nederland (1928-1941), Gent, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, UG, 1985, pp. 259.

JANSSENS (P.), Les Dinasos wallons: 1936-1941, Luik, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, ULg, 1982, pp. XVI + 291.

VAN DEN BOSSCHE (R.), De maatschappijleer van het Verdinaso en zijn katholieke achtergrond, Leuven, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, KUL, 1977, pp. XXIX + 248.

 

 

mercredi, 25 septembre 2013

23 septembre 1940 : l’agression britannique sur Dakar

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23 septembre 1940 : l’agression britannique sur Dakar

par José CASTANO

Ex: http://linformationnationaliste.hautetfort.com

Après avoir été donné à la France par le traité de Paris, le 30 mai 1814, Dakar devint, en 1904, la capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Située à l’extrémité occidentale de l’Afrique, elle occupait, en 1940, une position stratégique considérable qui faisait bien des envieux.

 

Au point de séparation de l’Atlantique Nord et Sud, en avancée face à l’Amérique Latine, sur le chemin entre l’Afrique du Sud et l’Europe, Dakar intéressait tout le monde et en premier lieu les Britanniques qui, sur le chemin traditionnel de l’Afrique australe et de l’Asie par le Cap, retrouvaient là l’un des enjeux de leurs rivalités coloniales avec la France et voulaient profiter de son écrasement.
En septembre 1940, le Maréchal Pétain avait confié au général Weygand la délégation générale du gouvernement en Afrique et le commandement en chef des troupes. Ainsi se trouvait affirmée la volonté de défendre l’Afrique mais aussi de préparer les moyens de la revanche.

Le 31 Août 1940, soit près de deux mois après la lâche agression commise par ces mêmes britanniques sur la flotte française au mouillage et désarmée, dans le port de Mers El-Kébir (Algérie) et près d’un mois après l’entretien Churchill – De Gaulle (6 août 1940) sur les modalités d’une éventuelle attaque contre les forces françaises stationnées au Sénégal et demeurées fidèles au Maréchal Pétain, la force navale M (M comme « Menace ») britannique où se trouvait de Gaulle quitta les ports britanniques pour Freetown en Sierra Leone qu’elle atteignit le 16 Septembre.

Cette expédition reposait sur deux principes et deux ambitions :

- Churchill espérait mettre la main sur l’or de la Banque de France et des banques nationales belges et polonaises, représentant plus de 1000 tonnes d’or… et sur le cuirassé Richelieu, redoutable par sa puissance de feu (bien que son armement ne fût pas terminé), fleuron de la flotte française.
- De Gaulle désirait s’imposer comme le chef suprême de l’empire français en guerre… empire d’importance que le gouvernement de Vichy tenait, par ailleurs, à défendre ardemment.

Partie de Freetown le 21 septembre, la force M se présenta devant Dakar le 23 à l’aube. A 6 heures, un message de De Gaulle était adressé à la garnison en lui demandant de se rendre… sans effet. Sa seule présence qu’il espérait suffisante, ne provoqua pas à son grand dam les ralliements escomptés… le traumatisme de Mers El-Kébir était trop vif. Le gouverneur général de l'A.O.F., Pierre Boisson, commandant la Place, résolument rangé derrière Pétain, refusa catégoriquement de se rallier, affirmant sa volonté de défendre Dakar « jusqu'au bout » La décision de De Gaulle ne se fit pas attendre : Il fallait débarquer ! Une première tentative de débarquement se solda par un fiasco suivie de deux autres qui subirent le même sort. Une tentative de persuasion politique échoua et Thierry d’Argenlieu, arrivé par mer pour parlementer avec un drapeau blanc, fut accueilli par un tir de mitrailleuse qui le blessa mais son embarcation parvint à s'échapper. Il en résultait que de l’avis de De Gaulle et de l’amiral Cunningham, le patron de la flotte anglaise, la résistance allait être farouche…

En effet, face à l’armada britannique qui se préparait au combat, la France disposait, cette fois, de solides moyens navals ainsi qu’une sérieuse défense côtière. On en n’était plus aux conditions dramatiques de Mers El-Kebir où la flotte désarmée avait été littéralement assassinée ; cette fois, les marins français étaient prêts au combat et animés, de surcroît, d’un esprit de revanche parfaitement perceptible… et compréhensible. Avant la tragédie de Mers El-Kébir, la flotte française était la 4ème plus puissante flotte du monde ; elle était décidée à le prouver et cela d’autant plus qu’elle n’avait jamais été vaincue…

Sur cette résistance, de Gaulle écrira dans ses mémoires : « Décidément, l’affaire était manquée ! Non seulement le débarquement n’était pas possible, mais encore il suffirait de quelques coups de canons, tirés par les croiseurs de Vichy, pour envoyer par le fond toute l’expédition française libre. Je décidai de regagner le large, ce qui se fit sans nouvel incident. »

Ainsi se passa la première journée, celle du 23 septembre.

Dans la nuit du 23 au 24 septembre, plusieurs télégrammes furent échangés entre l’amiral Cunningham et Churchill, décidé à poursuivre l’affaire jusqu’à son terme : « Que rien ne vous arrête ! » Dans cette même nuit, un ultimatum anglais fut adressé aux autorités françaises de Dakar leur enjoignant de livrer la place au général de Gaulle. Le texte était fort maladroit et accusait les forces de Dakar de vouloir livrer leurs moyens aux Allemands. Il ne pouvait que provoquer l’indignation des défenseurs et ne recevoir d’autres réponses que le refus. Le gouverneur général Boisson, se remémorant la mise en garde que Georges Clemenceau adressa, le 9 août 1926, au président américain Coolidge : « La France n’est pas à vendre, même à ses amis. Nous l’avons reçue indépendante, indépendante nous la laisserons », répondit avec fermeté : « La France m’a confié Dakar. Je défendrai Dakar jusqu’au bout ! ».

Depuis la tragédie de Mers El-Kebir, Vichy avait décidé de défendre fermement cette position stratégique française et avait envoyé à cet effet, de Casablanca, des bombardiers, des chasseurs et des croiseurs. Il y avait là : Un cuirassé (Richelieu), deux croiseurs légers, quatre contre torpilleur, trois destroyers, six avisos, cinq croiseurs auxiliaires, trois cargos et trois sous-marins. Par ailleurs, la force de frappe aérienne n’était pas négligeable… et elle allait le prouver.

Du côté anglais, la flotte était tout aussi impressionnante : Un porte-avions (Ark Royal qui avait déjà opéré à Mers El-Kebir), deux cuirassés, trois croiseurs lourds, deux croiseurs légers, dix destroyers, deux dragueurs de mines et une dizaine de navires transports de troupes portant 4200 soldats –dont la fameuse 101ème brigade des Royal Marines… à laquelle s’ajoutait l’armée gaulliste composée de trois avisos, un patrouilleur, quatre cargos et 2700 soldats français.

Toute la journée du 24 se passa en échanges de coups d’artillerie de marine entre les deux flottes qui firent de nombreuses victimes parmi les marins des deux camps et la population civile qui subit également ce pilonnage. Des obus anglais de gros calibre (380m/m) tombèrent sur la ville, touchant, entre autres, l’hôpital et la caserne du 6° RAC, faisant 27 morts et 45 blessés. En soirée, la situation n’avait guère évolué…

Le lendemain, 25 septembre, la ténacité britannique continua. Les navires de la force M voulurent de nouveau s’approcher afin de poursuivre leur œuvre de destruction, mais, comme précédemment, ils durent se frotter aux bâtiments français (Vichystes, diront les gaullistes !) qui leur infligèrent de sérieux dégâts et cela d’autant plus que l’aviation française était maîtresse du ciel.

C’en était trop ! De Gaulle écrira : « L’amiral Cunningham décida d’arrêter les frais. Je ne pouvais que m’en accommoder. Nous mîmes le cap sur Freetown. »

L’armée française sortait vainqueur de la bataille en dépit de ses 203 morts et 393 blessés. Les 1927 morts de Mers-El-Kébir étaient en partie vengés.

Cette opération constitua un tournant idéologique pour les gouvernements, bien plus qu'un affrontement important du point de vue des forces en présence, du nombre des victimes ou des pièces militaires détruites ou endommagées. L’aventure anglo-gaulliste se solda ainsi par un cuisant échec et eut des conséquences considérables.

- D’un côté, le régime de Vichy sortait renforcé de l’épreuve et la cohésion des troupes de la marine –toujours invaincue- autour de la personne du Maréchal Pétain, revigorée.

- De l’autre, le crédit du général de Gaulle dégringolait en chute libre. L’homme se retrouvait isolé. Soudainement mis à l’écart, il fut politiquement menacé par l'amiral Muselier accusé à tort d'avoir été à l'origine des fuites qui empêchèrent le débarquement. Il ne s’en cacha pas dans ses mémoires : « À Londres, une tempête de colères, à Washington, un ouragan de sarcasmes, se déchaînèrent contre moi. Pour la presse américaine et beaucoup de journaux anglais, il fut aussitôt entendu que l’échec de la tentative était imputable à de Gaulle. » … « C’est lui, répétaient les échos, qui avait inventé cette absurde aventure, trompé les Britanniques par des renseignements fantaisistes sur la situation à Dakar, exigé par donquichottisme, que la place fût attaquée alors que les renforts envoyés par Darlan rendaient tout succès impossible… »

De son côté, Churchill, lui aussi, sortait de l’aventure en fâcheuse posture. Il dut subir les sarcasmes de la Chambre des Communes et fut à deux doigts d’être démissionné. S’il lui avait été facile de détruire, à Mers El-Kebir, une flotte désarmée (et pourtant alliée) causant la mort de 1927 marins, manifestement, avec Dakar ce fut tout autre et son désir de s’emparer de l’excellente et cohérente flotte française ou de la détruire se solda par un échec retentissant.¢


E-mail : joseph.castano0508@orange.fr

Notes

Le Mogador à Mers-el-Kebir

 

- Concernant la tragédie de Mers El-Kebir, certains ont cru bon de justifier l’agression britannique par le fait que nos bâtiments seraient, inéluctablement, tombés entre les mains des Allemands. Je rappelle ce que j’écrivais à ce propos sur cette agression : « L’armistice franco-allemand du 25 juin 1940 consacre l’échec de nos armées sur terre ; notre flotte, une des plus puissantes -qui n’avait pas été vaincue- est libre. Ni l’amiral Darlan, ni le général Weygand n’ont l’intention « …de livrer à l’ennemi une unité quelconque de notre flotte de guerre » et de Gaulle le dira, le 16 juin à Churchill en ces termes  « La flotte ne sera jamais livrée, d’ailleurs, c’est le fief de Darlan ; un féodal ne livre pas son fief. Pétain lui-même n’y consentirait pas ».

Les Anglais, de leur côté, désirent que notre flotte, riche en unités lourdes et légères, se rende dans leurs ports. Elle aurait pu le faire, le 16 juin 1940, mais personne ne lui en donne l’ordre et la Marine reçoit l’assurance, « qu’en aucun cas, la flotte ne sera livrée intacte », mais qu’elle se repliera probablement en Afrique ou sera coulée précise l’Amiral Darlan. Hitler ne demande pas livraison de notre flotte (le projet d’armistice ne le prévoyant d’ailleurs pas), pas plus que de nos colonies, sachant qu’il n’est pas dans nos intentions d’accepter de telles exigences. »

Cet épisode sur Dakar confirme la justesse de mes propos car si la France métropolitaine était vaincue, l’Empire ne considérait nullement l’être. Si la France métropolitaine avait capitulé, l’Empire s’y était refusé et la marine française (ce qu’il en restait), comme elle s’y était engagée, avait rejoint les ports africains composant l’Empire afin de poursuivre le combat.

- Les alliés ayant débarqué le 8 Novembre 1942 en Afrique du Nord (opération « Torch »), les autorités Vichystes d’AOF, convaincues par l’amiral Darlan, signèrent le 7 décembre 1942, un accord avec les alliés, qui remit l’empire colonial français dans la guerre en formant « l’Armée d’Afrique » dans laquelle firent merveille les « tirailleurs sénégalais ». Lors de la constitution du Comité Français de la Libération nationale (CFLN), le gouverneur général Boisson démissionnera et sera remplacé le 1er juillet 1943 par le gaulliste Pierre Cournarie.

- Le Richelieu appareilla pour les États-Unis où son armement fut modernisé. Il participa au côté des Alliés à la guerre contre l’Allemagne puis, dans le Pacifique, à celle contre les Japonais. Il fut présent à la capitulation japonaise en rade de Singapour.

Le 1er Octobre 1945, il fut de retour à Toulon après 52 mois passés loin de la Métropole. Il participa à la guerre d’Indochine puis fut mis en réserve en août 1959, désarmé en 1967 et démoli en 1968.

Citations

« L’empire, sans la France ce n’est rien. La France sans l’empire, ce n’est rien » (Amiral Darlan – Novembre 1942)

« L'âme de nos marins plane sur l'Océan, je l'ai vue ce matin, sous l'aile d'un goéland » (Freddie Breizirland

 « Nous avions reçu un empire ; nous laissons un hexagone » (Colonel Charles Lacheroy)

dimanche, 22 septembre 2013

Raoul Girardet est mort

L’historien Raoul Girardet est mort

L’historien Raoul Girardet, spécialiste des sociétés militaires et du nationalisme français, qui a enseigné à Sciences-Po, à l’ENA ou encore à Polytechnique, est mort mercredi 18 septembre 2013 dans sa 96e année.

C’était un ancien membre de l’Action française, de la résistance, rédacteur à La Nation Française de Pierre Boutang puis à L’Esprit public comme défenseur de l’Algérie française.

Une figure de l’enseignement de l’histoire est partie. Né le 6 octobre 1917, agrégé d’histoire et docteur ès-lettres, Raoul Girardet est une personnalité qui a marqué Sciences-Po, où il a enseigné pendant plus de 30 ans et a notamment créé le cycle d’études d’histoire du XXe siècle. Son cours sur le "Mouvement des idées politiques dans la France contemporaine" et son séminaire sur la France des années 30, assurés conjointement avec Jean Touchard et René Rémond, ont marqué des générations d’étudiants. Raoul Girardet a publié des ouvrages de référence sur "La Société militaire en France", "Le nationalisme français", "L’idée coloniale en France" et un essai sur "Mythes et mythologies politiques".

En 1990, dans un livre d’entretiens avec le journaliste Pierre Assouline, "Singulièrement libre", il était revenu sur son parcours personnel : la Résistance puis l’engagement en faveur de l’Algérie française, qui l’ont conduit deux fois en prison. Raoul Girardet a également enseigné à l’Ecole nationale d’administration, à l’Ecole Polytechnique et à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr. Il était Croix de guerre 1939-1945 et officier de la Légion d’honneur. Ses obsèques seront célébrées le 23 septembre dans l’Eure, dans l’intimité familiale. Une célébration aura lieu ultérieurement à Paris.

AFP via TF1  http://www.actionfrancaise.net

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Rechtsphilosophie nach ’45

droit.jpgRechtsphilosophie nach ’45

 

von Günter Maschke

Ex: http://www.sezession.de

Zwar können Skizzen stärker anregen als penibel ausgeführte Gemälde, doch auch sie benötigen ihr Maß. Der Versuchung, sie allzu kärglich ausfallen zu lassen, widerstehen nur wenige.

Auch ein so umsichtiger und kenntnisreicher Rechtshistoriker wie Hasso Hofmann, dessen oft ungerechtes Buch Legitimität und Legalität – Der Weg der politischen Philosophie Carl Schmitts (1964) für immer aus dem Ozean der Carl-Schmitt-Literatur herausragt, ist dieser Gefahr erlegen. Wer die nunmehr 67 Jahre umfassende Geschichte der deutschen Rechtsphilosophie und -theorie seit dem Kriegsende auf 61 Seiten abhandelt (die Seiten 62–75 enthalten eine relativ stattliche Bibliographie), übertreibt den löblichen Willen, sparsam mit Papier umzugehen. Doch eine Taschenlampe ist nur eine Taschenlampe und ersetzt nicht einmal eine Notbeleuchtung.

Hofmanns asthenische Schrift (Rechtsphilosophie nach 1945 – Zur Geistesgeschichte der Bundesrepublik Deutschland, Berlin: Duncker&Humblot 2012. 75 S., 18 €), auf einem Vortrag vom Oktober 2011 bei der Siemens-Stiftung beruhend, beginnt mit der berühmten »Naturrechtsrenaissance« nach 1945. Ein eher behauptetes denn durchgeformtes aristotelisch-thomistisches Naturrecht, sich legierend mit der Soziallehre des politischen Katholizismus, bestimmte damals bis in die fünfziger Jahre die juristischen und rechtstheoretischen Debatten der frühen Bundesrepublik. Wie schon 1918 ließen sich die Geschlagenen vom sonst gerne ignorierten katholischen Gedanken anleiten. Zum großen Schuldigen am Desaster der Justiz unterm Nationalsozialismus wurde der »Rechtspositivismus« ernannt. Daß die deutschen Juristen sich zwischen 1933 und 1945 so willfährig zeigten, lag angeblich am hergebrachten »Gesetz-ist-Gesetz«-Denken, mit dem man das die Menschenwürde und die Menschlichkeit achtende Naturrecht ignorierte. Jetzt aber sollte der Vorrang der Lex naturalis (des durch die Vernunft allgemein erkennbaren Teils eines angeblich »ewigen Gesetzes«) gegenüber dem Jus positivum durchgesetzt werden; letzteres hatte sich ersterem unterzuordnen.

Aber der Skandal der Jurisprudenz während des Nationalsozialismus findet sich (zumal wenn man die damals eher geringe Produktion neuer Gesetze bedenkt!) nicht in einem knechtischen Rechtspositivismus, sondern in der Tendenz zur »unbegrenzten Auslegung« (Bernd Rüthers) schon lange bestehender Gesetze. Dabei darf man auch daran erinnern, daß diese sinistre Kunst der Auslegung sich nicht selten auf ein angebliches nationalsozialistisches Naturrecht stützte. Man begann also 1945 mit einer Legende – mit der Legende von der Schuld des Rechtspositivismus; Hofmann spricht hier triftigerweise von »Bewältigungsliteratur«. Diese Legende barg auch ein beachtliches destruktives Potential: Jetzt konnte man den Staat diffamieren und ihn bzw. das, was von ihm noch übriggeblieben war, demontieren. Der den Rechtspositivismus durchsetzende Leviathan wurde zerschnitten. Mittels der Legende vom Rechtspositivismus fälschte man den radikalen Nicht-Staat des Nationalsozialismus, einen wahren Behemoth, zu einem Staat, nein: zu einem extremen Hyper-Staat um. So wurde der Staat, die wehrhafte Relation von Schutz und Gehorsam, ein weiteres Mal, diesmal von einer anderen Seite her, attackiert. Im endlich vollendeten Großtrizonesien weihten sich schließlich auch die Juristen der vermeintlich so menschenfreundlichen Staatsfeindschaft.

Tatsächlich setzte diese Entwicklung, heute offen zutageliegend, 1945 mit den Leerformeln des Naturrechts ein. In einer sich beschleunigt säkularisierenden, partikularisierenden, an der Oberfläche pluralisierenden Gesellschaft wurde ein ewiges Sittengesetz verkündet, von dem man bekanntlich rasch gehörige Abstriche machen mußte. Der Einfluß des – wie seine Geschichte beweist! – so wandelbaren Naturrechts führte zu Absurditäten wie der, daß der Bundesgerichtshof 1954 den Verlobtenbeischlaf zur »Unzucht« erklärte. Die Meinung machte die Runde, daß das Recht dazu da sei, die Bevölkerung zu einer bestimmten Moral anzuhalten, – zu einer Moral, in der sich das wahre Wesen und die wahre Bestimmung des Menschen ausdrücken sollten. Im Rückblick verwundert es nicht, daß die mit Aplomb vorgetragenen Naturrechtsfragmente bald in einer Wertphilosophie des Rechts ihre Erbin fanden, einer Wertphilosophie, die mittlerweile das Staats- und Verfassungsrecht mit moralisierenden Suggestionen und Gesinnungseinforderungen zersetzt und die eine schreckliche Tochter gebar: die political correctness. Hier fehlt auch ein kritischer Blick auf das Surrogat einer Verfassung, auf das politisch wie intellektuell defizitäre Grundgesetz, das eher ein Oktroi der Besatzer war als eine eigene Schöpfung, – Hofmann rafft sich bei dieser Gelegenheit immerhin dazu auf, etwas spöttisch dessen »Sakralisierung« zu vermerken.

Gewiß hat sich der ideologische Überbau der Jurisprudenz seit den Jahren 1945 bis ca. 1955 beträchtlich verwandelt. Geblieben aber ist die Tendenz zur Abschaffung der Freiheit mittels der »Werte«. Zuweilen spürt man, daß Hofmann gegenüber einigen Aspekten dieser Entwicklung Einwände hegt, doch er spitzt nur mit großer Dezenz die Lippen und verbietet sich das Pfeifen. Die sich gemäß den hastigen Zeitläuften rasch ändernde Melange aus suggestiv sein sollenden Naturrechtselementen, aus dem Staate vorgelagerten »Werten« und aus einer eklektisch-vagen Humanitätsphilosophie, die zu unerbittlichen Exklusionen fähig ist, angereichert mit etwas Orwell und etwas Huxley – all diese so wandelbar scheinenden Ideologeme, die doch nur modernisierte Versionen der Melodie von 1945 sind, kommen zum immergleichen Refrain: Wen diese Worte nicht erfreuen, der verdienet nicht, ein Mensch zu sein.

Hofmann geht auch auf die Debatte zur analytischen Rechtsphilosophie, zur Rechtslogik und zur Topik ein, sowie auf die in den sechziger und siebziger Jahren Terrain gewinnende Rechtssoziologie. Man darf aber annehmen, daß sowohl das Rechtsbewußtsein der Bevölkerung als auch die juristische Praxis von dieser Art theoretischer Erörterungen wenig beeinflußt wurden. Bedeutsamer scheint da wohl der bald die Verfassungsebene erreichende Weg vom Rechtsstaat zum sozialen Rechtsstaat zu sein. Wir möchten hier aber Hofmanns so knappe Skizze nicht mittels einer noch kürzeren abschildern und reflektieren.

Zum Schluß wirft Hofmann noch einen Blick auf die allüberall kundgetane »Ankunft in der Weltgesellschaft«. In dieser wird angeblich die »Frage nach Zukunft« (Hofmann) unabweisbar. Doch die Forderung Kants, daß die »Rechtsverletzung an einem Platz der Erde an allen gefühlt« werde, ist nur eine trügerische, dazu noch intellektuell peinliche Hoffnung. Ein Weltbürgerrecht als Recht von Individuen, das an die Stelle des internationalen zwischenstaatlichen Rechts tritt, führt nur zu einem zügellosen Pan-Interventionismus und Menschenrechtsimperialismus, dessen »Vorgriffe« auf das Weltbürgerrecht uns in den letzten Jahren einige entsetzliche Blutbäder bescherten. Der Träger des Friedenspreises des Deutschen Buchhandels, Jürgen Habermas, hielt den Kosovo-Krieg, in dem die NATO alle bisherigen Rekorde in der Disziplin »Propagandalüge« brach, für einen derartigen »Vorgriff« auf die von ihm geliebte schwarze Utopie des Weltbürgerrechts, – wenn auch, wie es einem kritischen Intellektuellen bei uns ziemt, aus Naivität und nicht aus Bosheit.

Soll man zum Ewigen Frieden durch den Ewigen (dazu noch Gerechten) Krieg gelangen? Es gibt einige alte, sich immer wieder bestätigende Wahrheiten: Wer Menschheit sagt, will betrügen, und Ordnung kann nur auf Ortung beruhen. An diesen Wahrheiten festzuhalten, wäre die ehrenvolle Aufgabe eines Rechtsdenkens, das, um seine fast ausweglose Schwäche wissend, die furchtbaren Tatsächlichkeiten beim Namen nennt und diese weder ganz oder partiell beschweigt, verharmlost, noch, nachdem man sich zum Hans Wurst des Gerechten Krieges machte, mit etwas Bedauern rechtfertigt. Dazu sollte man auch verstehen, daß das Recht nicht den Frieden schaffen kann, sondern – im Glücksfall! – der Frieden das Recht.

 


 

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samedi, 21 septembre 2013

En el centenario de la Declaración Balfour

por Nur Masalha*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

La Declaración Balfour del 2 de noviembre de 1917 fue fundamental para alianza británico-sionista durante la Primera Guerra Mundial y una poderosa herramienta de propaganda judio-sionista. Al acercarse el centenario de la Declaración es oportuno volver a examinar el impacto tanto de la declaración como de las políticas británicas respecto a Palestina y su población originaria. Este artículo apela al Reino Unido a que reconozca su responsabilidad histórica en las desastrosas consecuencias del colonialismo sionista de asentamiento en Palestina y la subsiguiente catástrofe palestina (Nakba).

Sin el apoyo total de Imperio Británico, el sionismo político no habría podido conseguir sus objetivos a costa de la libertad y la autodeterminación del pueblo palestino. El Estado de Israel era y todavía es fundamental para los proyectos occidentales en Oriente Próximo. De hecho, Israel debe su propia existencia al poder colonial británico en Palestina, a pesar de la tensión militar durante la última década de periodo del Mandato Británico entre la potencia colonial y los dirigentes del militarizado Yishuv, es decir, la comunidad de colonos de asentamiento blancos asquenazíes (1) en Palestina.

Los colonos sionistas europeos eran poco numerosos bajo el Imperio Otomano y nunca se les dio verdaderamente carta blanca en Palestina; si se hubiera dejado al Imperio Otomano el control de Palestina después de la Primera Guerra Mundial, es muy poco probable que el Estado judío se hubiera hecho realidad a expensas de la población indígena. La situación cambió radicalmente con la ocupación de Palestina por parte de los británicos en 1917. Pero antes, el 2 de noviembre de 1917, la Declaración Balfour (cuyas catastróficas consecuencias para el pueblo palestino tienen repercusiones todavía hoy) ya había concedido al sionismo derecho a Palestina. El secretario de Exteriores [británico] Arthur James Balfour envió a la Federación Sionista la carta que contenía la Declaración a través de un prominente judío británico, el barón Walter Rothschild. En ella el gobierno británico declaraba su compromiso con el sionismo: “El gobierno de Su Majestad considera favorablemente el establecimiento en Palestina de un hogar nacional para el pueblo judío y utilizará sus mejores esfuerzos para facilitar la consecución de este objetivo”.

Lo verdaderamente crucial fue que los términos de la Declaración Balfour se incorporaron al Mandato Británico en Palestina en 1922 y fueron aprobados por la Liga de las Naciones. Esto constituyó un espectacular logro político y de propaganda para el movimiento sionista internacional que en aquel momento era un grupo minoritario dentro de los judíos del mundo. Curiosamente, el documento fue criticado duramente por el único miembro judío del gobierno del primer ministro británico Lloyd George: Sir Edwin Montagu, secretario de Estado para India, hizo una clara distinción entre judaísmo y sionismo (una ideología política moderna). Le preocupaba el estatus y la potencial doble lealtad de los judíos británicos y puso en tela de juicio el derecho de la organización sionista a hablar en nombre de todos los judíos.

En 1917 la población judía de Palestina era inferior al 10% del total de su población. El contenido de la Declaración Balfour se arraigaba en la política colonial racista de la denegación. No mencionaba siquiera al pueblo palestino, ya fueran cristianos o musulmanes, que conformaba más del 90% de la población del país. De hecho, el pueblo palestino era propietario de más del 97% de la tierra que Gran Bretaña pretendía regalar. La Declaración se refería a los palestinos cristianos o musulmanes como “las comunidades no judías que existen en Palestina” al tiempo que omitía por completo sus derechos nacionales y políticos. La Declaración es típica del estilo supremacista blanco de la época y encaja con la noción de “una tierra sin pueblo [para un pueblo sin tierra]”, creada para justificar la colonización europea y la negación de los derechos fundamentales de los palestinos.

Envalentonado por la Declaración Balfour, en enero de 1919 el destacado sionista británico Chaim Weizmann acudió a la Conferencia de París y y pidió una Palestina pura “tan judía como Inglaterra es inglesa”. Esto sucedía en un momento en que el principio de “autodeterminación para los pueblos del Imperio Otomano” estaba consagrado en los “Catorce Puntos” del presidente estadounidense Woodrow Wilson. Lloyd George saludó estos principios al tiempo que negaba este reconocimiento internacional del pueblo palestino.

A menudo se explican la alianza británico-sionista y la Declaración Balfour en términos de cálculos de guerra y objetivos estratégicos militares (incluido la proximidad de Palestina al Canal de Suez controlado por Gran Bretaña y la ruta a India). Los historiadores pasan por alto los factores y mitos británicos históricos, ideológicos, de la cultura bíblica protestante y simbólicos. Gran Bretaña y gran parte de Europa habían sido la cuna de las Cruzadas Latinas y de los recuerdos colectivos de la lucha por Jerusalén y Palestina, una amarga “guerra santa” contra el islam que duró varios siglos hasta bien entrado el inicio del periodo moderno y cuya memoria colectiva se revivió en Europa en el momento culminante del imperio en el siglo XIX. Antes de la Declaración Balfour dos imanes, la “Biblia y la espada”, en brillante expresión de Barbara Tuchman (Bible and Sword: England and Palestine from the Bronze Age to Balfour) atrajeron a gran cantidad de cruzados, peregrinos, misioneros, arqueólogos bíblicos, viajeros, cartógrafos, cónsules y miembros del Cuerpo de Ingenieros Reales a Tierra Santa de Palestina. En última instancia esto llevó a la conquista de Jerusalén por parte de Gran Bretaña en diciembre de 1917.

La propia Declaración Balfour estaba calculada para coincidir con el avance del general Edmund Allenby hacia Jerusalén durante la Primera Guerra Mundial. Fue el fruto de unas intensas negociaciones a lo largo de doce meses entre destacados sionistas británicos (el “lobby judío-sionista) y altos cargos del Foreign Office y, en última instancia, del gobierno de guerra de Lloyd George.

El 11 de diciembre de 1917 Allenby entró a pie en Jerusalén y anduvo triunfalmente por la Ciudad Vieja. Era el primer cristiano que conquistaba Jerusalén desde las Cruzadas medievales. Este simbolismo no pasó desapercibido para Allenby o Lloyd George, que describieron la toma de Jerusalén como “un regalo cristiano al pueblo británico”. Allenby fue incluso más explícito: “Ahora han terminado las guerras de los cruzados”, afirmó, dando a entender que su conquista de Palestina por parte de las fuerzas británicas era la “última cruzada”.

El general Allenby nos ha dejado otros símbolos de los antiguos y nuevos cruzados: el “Puente Allenby” (todavía denominado así por los israelíes) que cruza del río Jordán fue construido en 1918 por el propio Allenby sobre los restos de un viejo puente otomano. Actualmente es el único punto de entrada y de salida para los palestinos bajo ocupación israelí que viajen fuera de Cisjordania y a Cisjordania. Tanto Allenby como Balfour son muy apreciados en Israel. Allenby da su nombre a una importante calle de Tel Aviv, “Allenby Street”. Balfouria es una colonia judía al sur de Nazareth fundada en 1922 y fue el tercer moshav (2) que se estableció en la Palestina del Mandato. Toma su nombre del secretario de Exteriores británico que redactó la tristemente célebre Declaración.

En 1917 Weizmann, amigo íntimo del general Jan Smuts, un defensor de la separación racial, primer ministro de Sudáfrica y que se asocia a la redacción del borrador de la Declaración, argumentó: “Una Palestina judía sería una salvaguarda para Inglaterra, en particular con respecto al Canal de Suez”. Sin embargo, tanto Lloyd George como Balfour eran miembros de Iglesias protestantes que compartían la creencia sionista cristiana de que había que “restituir” en Palestina a los judíos del Viejo Testamento antes de la Segunda Venida de Jesús.

La Biblia ha sido el texto clave para redimir el colonialismo de asentamiento europeo. El “primer” texto de Occidente ha sido (y sigue siendo) fundamental para el apoyo occidental al Estado de Israel. La “Biblia y la espada”, las dos herramientas heredadas de las Cruzadas latinas y del colonialismo británico, también han sido fundamentales para la estrategia sionista israelí desde 1948.

Desde finales del siglo XIX el sionismo político (y actualmente el lobby pro-israelí) ha seguido disfrutando de una extraordinaria influencia en las altas esferas de Occidente. Por diferentes razones (entre las que se incluye la epistemología y la política del texto bíblico), el Estado de Israel ha sido fundamental para las políticas de Occidente en el rico en petróleo Oriente Próximo. Además de su valor geopolítico y estratégico, y de sus inmensas capacidades militares y nucleares, el Estado de Israel ha tenido una enorme trascendencia para las políticas occidentales posteriores a la Segunda Guerra Mundial. En el periodo posterior al Holocausto el fuerte apoyo financiero, militar y político concedido al “Estado judío” en Palestina también ha sido considerado una oportunidad de “redimir” a Europa (y a Occidente) por el genocidio nazi.

El sionismo político surgió en Europa a finales del siglo XIX en el momento culminante del imperialismo europeo, directamente influido por el pangermanismo y panjudaísmo. Combinó con éxito los nacionalismos de Europa central y del este con el colonialismo de asentamiento y la Biblia. Los padres fundadores laicos del sionismo judío trataron de sustentar con el texto bíblico la legitimidad de su movimiento colonial de asentamientos.

Desde un principio estuvo claro que el proyecto “restauracionista” solo se podía lograr con el respaldo y el apoyo activo de las potencias europeas. Desde Theodor Herzl a Chaim Weizmann y David Ben-Gurion los dirigentes sionistas eran plenamente conscientes de que no se podía garantizar su programa sin el apoyo de las potencias imperialistas. Herzl escribió claramente acerca de la tierra asiática (no europea) “reclamada” por el sionismo y el establecimiento de un Estado casi europeo de colonos blancos en Palestina: “Si Su Majestad el Sultán [otomano] nos concediera Palestina, a cambio nosotros podríamos emprender la regulación de todas las finanzas de Turquía. Conformaríamos ahí parte de una muralla defensiva para Europa en Asia, un puesto de avanzada de la civilización contra la barbarie”.

Sin embargo, el entonces presidente de la Agencia Judía, Ben-Gurion, declaró al presentar testimonio ante la “Comisión Real de Palestina” encabezada por Lord Peel en 1936: “La Biblia es nuestro mandato”. Para Ben-Gurion la Biblia era el texto matriz del sionismo y el texto fundacional del Estado de Israel. Como Ben-Gurion, Lloyd George y Balfour consideraban la Biblia no solo una fuente histórica de confianza sino también una guía de las políticas cristianas y sionistas en relación con los habitantes indígenas de Palestina. Las militaristas tradiciones y relatos bíblicos de la tierra, reconfiguradas y reinventadas en el siglo pasado como una metanarrativa “fundacional” del sionismo y del Estado de Israel, han sido decisivas en la limpieza étnica de Palestina. Hoy las mismas militaristas tradiciones bíblicas de la tierra siguen estando en el centro del desplazamiento y la desposesión de los palestinos (tanto musulmanes como cristianos) de Jerusalén. Irónicamente, es más probable que, a diferencia de Ben-Gurion, los palestinos modernos sean descendientes de los antiguos israelíes cananeos y filisteos que lo sean los asquenazíes y padres fundadores blancos del Estado de Israel.

El historiador británico Arnold Toynbee calificó una vez a Balfour de “hombre malvado”. Toynbee creía que Balfour y Lloyd George conocían las catastróficas implicaciones que tenían para los palestinos originarios la Declaración Balfour y el hecho de que los británicos fomentaran una comunidad colonial de asentamiento blanca en Palestina.

Por supuesto, ni los cruzados latinos ni la moderna Gran Bretaña tenían derechos de soberanía sobre Palestina. Es indudable que Gran Bretaña no tenía autoridad moral o legal para entregar la tierra que no le pertenecía a un tercero y a un pueblo que no residía en el país. Sin embargo, la Declaración Balfour creó el marco para la lucha sionista por apoderarse de la tierra de Palestina y controlarla, una lucha que ha seguido hasta nuestros días. Por ello la Declaración se convirtió en un elemento fundamental de las exigencias judiciales sionistas e israelíes. Entre 1914 y 1948 la potencia colonial británica en Palestina permitió al movimiento judío establecer en Palestina a cientos de miles de colonos judíos europeos, incluidas varias ciudades, y estableció las bases políticas, militares y de seguridad, económicas, industriales, demográficas, culturales y académicas del Estado de Israel.

Medio siglo después de la Declaración Balfour la primera colonia blanca en Palestina, Kerem Avraham, hoy un barrio de Jerusalén, empezó como una pequeña colonia británica fundada en 1855 por el muy influyente cónsul británico en Jerusalén, James Finn, y su mujer, Elizabeth Anne. Finn combinó un antiguo celo cruzado con un moderno pensamiento “restauracionista” protestante y actividades misioneras con el trabajo oficial de funcionario británico. Él y su mujer eran originariamente miembros de la “Sociedad Londinense para Promover el Cristianismo entre los Judíos”. James Finn también fue un estrecho socio de Anthony Ashley Cooper, séptimo conde de Shaftesbury, un destacado diputado tory, milenarista protestante y colaborador clave del sionismo victoriano cristiano y del evangelismo que preconizaba la vuelta a la Biblia. A Shaftesbury le guiaba el pensamiento victoriano de la “Biblia y la espada”, una combinación de imperialismo victoriano y de profecía mesiánica cristiana. Argumentaba que el “restauracionismo judío en Palestina tendría ventajas políticas y económicas para el Imperio Británico y según la profecía de la Biblia, aceleraría la segunda venida de Jesús. En un artículo publicado en Quarterly Review (enero de 1839), Shaftesbury (inventor del mito “una tierra sin pueblo para un pueblo sin tierra”) escribió: “La tierra y el clima de Palestina están singularmente adaptados para que crezcan productos requeridos por las exigencias del Imperio británico: se puede obtener el algodón más fino en una casi ilimitada abundancia, la seda y la rubia roja (3) son los productos principales del país y el aceite de oliva es ahora, como siempre lo ha sido, la propia grasa del país. Solo se requieren capital y habilidades: la presencia de un oficial británico y la mayor seguridad de la propiedad que su le conferirá presencia, pueden invitar a los de estas islas al cultivo en Palestina; y los judíos, que no se trasladarán a ninguna otra tierra para cultivarla ya que han encontrado en la persona del cónsul británico [James Finn] un mediador entre su pueblo y el Pachá [otomano], probablemente volverán en cantidades aún mayores y se convertirán una vez más en el esposo de Judea y Galilea”.

Con el apoyo del entonces secretario de Exteriores británico Lord Palmerston, Shaftesbury empezó a promover la “restauración” de los judíos en Palestina entre la Inglaterra victoriana de la década de 1830. Shaftesbury también desempeñó un papel decisivo en el establecimiento del consulado británico en Jerusalén en 1839. Las actividades públicas de Shaftesbury, James Finn y sus compañeros “restauracionistas”, que precedieron en casi medio siglo a la fundación del movimiento sionista político europeo por Theodor Herzl, demuestran claramente que el “sionismo” empezó como un claro movimiento de cruzada protestante cristiano y no uno laico judío.

Con todo, lo que llevó al crecimiento del sionismo protojudío laico fueron los estudios del Fondo de Exploración de Palestina (PEF, por sus siglas en inglés) y los mapas de Cuerpo Británico de Ingenieros Reales realizados en la década de 1870. La pacífica cruzada del PEF británico, fundado en 1865 por un grupo de eruditos de la Biblia, geógrafos bíblicos, altos cargos militares y de la inteligencia, y clérigos protestantes, entre los que destacaba el deán de la Abadía de Westminster, Arthur P. Stanley, estaba estrechamente coordinada por la clase dirigente político-militar británica y los servicios de inteligencia ansiosos de penetrar en la Palestina otomana, un país gobernado por el “hombre enfermo de Europa” musulmán (4).

El PEF, que cuenta con oficinas en el centro de Londres, es hoy una organización activa que tiene una publicación académica, Palestine Exploration Quarterly. Por otra parte, el PEF da charlas públicas y financia proyectos de investigación en Cercano Oriente. Según su página web, “entre 1867 y 1870 el capitán Warren llevó a cabo exploraciones en Palestina que conforman la base de nuestro conocimiento de la topografía del Jerusalén antiguo y de la arqueología del Templo del Monte/Haram al-Sherif [sic]”. “Además de estas exploraciones en, bajo y alrededor del Templo del Monte/al-Haram al-Sherif, Warren analizó la Llanura de Philistia y llevó a cabo un muy importante reconocimiento de la parte central del [río] Jordán”. El capitán (después general Sir) Charles Warren, de los Ingenieros Reales y uno de los altos cargos clave del PEF ordenó trazar el mapa de la “topografía bíblica” de Jerusalén e investigar “el emplazamiento del templo”, y observó: “El cónsul [británico] del rey [James Finn] es la autoridad máxima, no de los nativos de la ciudad, sino de los extranjeros. No obstante, en su mayor parte estos extranjeros son los dueños legítimos y los nativos en su mayor parte son los usurpadores”. Al parecer Warren y Finn “cavaron literalmente” bajo los santuarios musulmanes de Jerusalén para trazar el mapa de las “dimensiones originales” del “Templo del Monte”. La arqueología bíblica, los mapas y los estudios de topografía y toponimia llevados a cabo por Warren y los Ingenieros Reales han seguido constituyendo los datos básicos de muchos arqueólogos, geógrafos y planificadores estratégicos oficiales israelíes actuales en su campaña por judaizar la Ciudad Vieja de Jerusalén.

Cuando los colonos judíos blancos se trasladaron a Palestina su actitud respecto a la población originaria fue la típica actitud colonial respecto a pueblos “inferiores” y “no civilizados”, aunque las colonias sionistas siguieron siendo muy pequeñas hasta que los británicos ocuparon Palestina en 1917. Después de la ocupación el proceso se aceleró rápidamente bajo la protección de la potencia colonial. Durante este periodo los sionistas insistieron en que se denominara oficialmente a Palestina la “Tierra bíblica de Israel”. Las autoridades del Mandato Británico concedieron el uso del acrónimo hebreo para “Eretz Yisrael” (la “Tierra de Israel”) tras el nombre de Palestina en todos los documentos oficiales, moneda, sellos, etc.

Durante este periodo (1918-1948) los colonos blancos asquenazíes no hicieron esfuerzo alguno por integrar sus luchas en las de los palestinos que luchaban contra el colonialismo británico. Por el contrario, los colonos actuaron desde la convicción de que la población originaria tendría que ser sometida o expulsada, con la ayuda de los británicos.

Para la década de 1930 la Declaración Balfour se asociaba estrechamente en el pensamiento sionista oficial a la colonización práctica de Palestina y a la limpieza étnica de los palestinos originarios. Desde principios de la década de 1930 en adelante los “comités de traslado” (un eufemismo de “comités de limpieza étnica”) y altos cargos del Yishuv elaboraron una serie de planes específicos que implicaban en general a Trasnjordania, Siria e Iraq. En 1930, sobre el fondo de los disturbios de 1929 en Palestina, Weizmann, entonces presidente tanto de la Organización Sionista Mundial como de la Ejecutiva de la Agencia Judía, empezó a promover activamente en discusiones privadas con altos cargos y ministros británicos la idea del “traslado” de árabes. Planteó al secretario colonial, Lord Passfield, una propuesta oficial aunque secreta de traslado de campesinos palestinos a Transjordania, para lo cual se obtendría un préstamo de un millón de libras palestinas de fuentes financieras judías para la operación de reasentamiento. Lord Passfield rechazó la propuesta. Sin embargo, la justificación que Weizmann había utilizado para defender su propuesta fue la base de los posteriores argumentos sionistas de traslado de población. Weizmann afirmaba que no había nada de inmoral en la limpieza étnica de la tierra, que la expulsión de poblaciones ortodoxas griegas y musulmanas (“turcas”), “intercambios de población”, a principios de la década de 1920 eran un precedente de una medida similar en relación con los palestinos.

Si la Declaración Balfour se convirtió en un elemento fundamental de la memoria colectiva, los mitos y la propaganda sionistas, la Declaración, conocida como “Wa’ad Balfour” o la “Promesa Balfour” en árabe, se convirtió en un elemento fundamental de la memoria colectiva palestina de resistencia. Durante toda la época del Mandato el aniversario de la Declaración (2 de noviembre) se conmemoró de manera generalizada por medio de protestas y huelgas nacionalistas. Los palestinos movilizaron el recuerdo del engaño y la traición británicos como una herramienta de resistencia pacífica a las políticas británica y sionista en Palestina.

La colonización blanca de asentamiento de Palestina culminó con el establecimiento del Estado de Israel en 1948 y la Nakba palestina, la catástrofe de la limpieza étnica y la destrucción de gran parte de la Palestina histórica. La guerra psicológica y la presión militar sionistas expulsaron, en muchos casos a punta de pistola, a aproximadamente el 90% de los palestinos del territorio ocupado por los israelíes en 1948, a menudo bajo la atenta mirada de los británicos que continuaron a cargo del país hasta mediados de 1948. La guerra simplemente proporcionó la oportunidad y el contexto necesarios para purgar la tierra y crear un Estado judío en gran parte libre de árabes. Concentró las mentes judío-sionistas y proporcionó tanto la seguridad como las explicaciones y justificaciones militares y estratégicas para purgar el Estado y desposeer al pueblo palestino. Actualmente, aproximadamente dos terceras partes de los palestinos son refugiados, millones de ellos viven en campos de refugiados miserables en Oriente Próximo y otros millones están repartidos por todo el mundo.

El sionismo militarista e Israel han utilizado la Biblia no solo como una herramienta para la limpieza étnica de Palestina y el “exilio” de millones de palestinos de su patria ancestral, sino también como una manera de borrar la historia palestina y de suprimir la memoria palestina. Actualmente la Nakba palestina está más o menos ausente de la memoria colectiva tanto británica como occidental.

Por otra parte, los palestinos no solo continúan sometidos a la actual limpieza étnica y a las políticas de cruzada en Jerusalén en pleno siglo XXI, sino que durante las seis últimas décadas los israelíes y el lobby proisraelí han desafiado y silenciado los intentos por parte de los palestinos de constituir un relato coherente de su propio pasado. Todavía hoy la Catástrofe de 1948 se excluye del discurso oficial en Gran Bretaña mientras que Israel goza de un apoyo extraordinario en el gobierno británico y la mayoría de los diputados conservadores son miembros de “Amigos Conservadores de Israel”.

La clase dirigente británica elige públicamente una “posición neutral” sobre Palestina que a menudo adopta la forma de silencio o de amnesia colectiva. Dada la responsabilidad histórica de Gran Bretaña en la catástrofe palestina, no puede existir esta neutralidad o indiferencia hacia la injusticia cometida en Palestina.

Se ha creado el proyecto Balfour Project para conmemorar el centenario de la Declaración Balfour y el simbolismo de la alianza británico-sionista y el catastrófico impacto sobre los palestinos. Este proyecto busca: a) honestidad en el debate público y un reconocimiento de las desastrosas consecuencias de las acciones británicas en la época de la Declaración Balfour y a lo largo de todo el Mandato Británico en Palestina, y particularmente el engaño respecto a las verdaderas intenciones británicas; b) disculpas por la mala actuación británica; c) disculpas oficiales británicas a los palestinos por haber ignorado intencionadamente sus legítimas aspiraciones políticas; y d) integridad en el futuro cuando Gran Bretaña aborde la cuestión palestina.

* El Prof. Nur Masalha es Director de Programa del Máster en Religión, Política y Resolución de Conflictos. Formó parte de un equipo de postgrado del Arts and Humanities Research Council (AHRC) y fue miembro del AHRC Peer Review College. Ha sido director el Proyecto de Investigación de Tierra Santa desde 2001 y del Centro para la Religión y la Historia desde 2007. El profesor Masalha también edita Holy Land Studies: A Multidisciplinary Journal (publicado por Edinburgh University Press).

Sus libros más recientes son: The Bible and Zionism: Invented Tradition, Archaeology and Post-Colonialism in Israel-Palestine (2007), La Biblia leída con los ojos de los Cananeos (Editorial Canaán, 2011) y The Palestine Makba: Decolonising History, Narrating the Subaltern, Reclaiming Memory (2012). Próximamente publicará The Politics of Reading the Bible in Israel (2013).

(Traducido del inglés para Rebelión por Beatriz Morales Bastos)

Notas de la traductora:

(1) Los judíos asquenazíes son los judíos oriundos de Europa central y del este.

(2) Moshav es una comunidad rural judío de carácter cooperativo

(3) La llamada rubia roja es una planta cuya raíz se utilizaba para fabricar tintes de color rojo destinados a la industria textil y a la farmacología.

(4) La expresión “hombre enfermo de Europa” se ha aplicado a lo largo de la historia a diferentes países europeos en referencia a la debilidad o decadencia de una economía aparentemente normal.

Fuente: Global Research

jeudi, 19 septembre 2013

Silvio Gesell: der “Marx” der Anarchisten

Robert STEUCKERS:

Silvio Gesell: der “Marx” der Anarchisten

Analyse: Klaus SCHMITT/Günter BARTSCH (Hrsg.), Silvio Gesell, “Marx” der Anarchisten. Texte zur Befreiung der Marktwirtschaft vom Kapitalismus und der Kinder und Mütter vom patriarchalischen Bodenunrecht, Karin Kramer Verlag, Berlin, 1989, 303 S., ISBN 3-87956-165-6.

silvio_gesell.jpgSilvio Gesell war ein nonkonformistischer Ökonom. Er nahm zusammen mit Figuren sowie Niekisch, Mühsam und Landauer an der Räteregierung Bayerns teil. Der gebürtige Sankt-Vikter entwickelte in seinem wichtigsten Buch “Die natürliche Ordnung” ein Projekt der Umverteilung des Bodens, damit ein Jeder selbständig-autonom in totaler Unabhängigkeit von abstrakten Strukturen leben konnte. Günter Bartsch nennt ihn ein “Akrat”, d.h. ein Mensch, der frei von jeder Bevormündung ist, sei diese politischer, religiöser oder verwaltungsartiger Natur. Für Klaus Schmitt, der Gesell für die deutsche nonkonforme Linke wiederentdeckt (aber nicht kritiklos), ist der räterepublikanische Akrat ein der schärfsten Kritiker der “Macht Mammons”. Diese Allmacht wollte Gesell mit der Einführung eines “Schwundgeldes” bzw. einer “Freigeld-Lehre” zerschmettern. Unter “Schwundgeld” verstand er ein Geld, das man nicht thesaurisieren konnte und für das keine Zinsen gezahlt wurden. Im Gegenteil war für Gesell die Hortung von Geldwerten die Hauptsünde. Geld, das nicht in Sachen (Maschinen, Geräte, Technik, Erziehung, Boden, Vieh, usw.) investiert wird, mußte durch moralischen und ökonomischen Zwang an Wert verlieren. Solche Ideen entwickelten auch der Vater des kanadischen und angelsächsichen Distributismus, C. H. Douglas, und der Dichter Ezra Pound, der in den amerikanischen Regierung ein Instrument des Teufels Mammon sah. Douglas entwickelte distributistische Bauern-Projekte in Kanada, die teilweise noch heute existieren. Pound drückte seinen Dichterhaß gegen Geld- und Bankwesen, indem er die italienischen “Saló-Republik” am Ende des Krieges unterstütze. Pound versuchte, seine amerikanische Landgenossen zu überzeugen, keinen Krieg gegen Mussolini und das spätfaschistischen Italien zu führen. Nach 1945, wurde er in den VSA zwölf Jahre lang in einer Irrenanstalt eingesperrt. Er kam trotzdem aus dieser Hölle ungebrochen zurück und ging bei seiner Dochter Mary de Rachewiltz in Südtirol wohnen, wo er 1972 starb.

silvio gesell,anarchisme,allemagne,histoire,nouvelle droite,théorie politique,sciences politiques,politologieNeben seiner ökonomischen Lehren über das Schwund- und Freigeld, theorisierte Gesell einen Anarchofeminismus, wobei er besonders die Kinder und die Frauen gegen männliche Ausbeutung schützen wollte. Diese Interpretation des matriarchalischen Archetyp implizierte eine ziemlich scharfe Kritik des Vaterrechts, der in seinen Augen die Position der Kinder in der Gesellschaft besonders labil machte. Insofern war Gesell ein Vorfechter der Kinderrechte. Praktish bedeutete dieser Anarchofeminismus die Einführung einer “Mutterrente”. «Gesell und sein Anhänger wollten den gesamten Boden den Müttern zueignen und ihnen bzw. ihren Kinder die Bodenrente bis zum 18. Lebensjahr der Kinder als “Mutter-” bzw. “Kinderrente” zukommen lassen. Ein “Bund der Mütter” soll den gesamten nationalen und in ferner Zukunft den gesamten Boden unseres Planeten verwalten und (...) an den oder die Meistbietenden verpachten. Nach diesem Verfahren hätte jeder einzelne Mensch und jede einzelne Gruppe (z. B. eine Genossenschaft) die gleichen Chancen wie alle anderen, Boden nutzen zu können, ohne von privaten oder staatlichen Parasiten ausgebeutet zu werden» (S. 124). Wissenschaftliche Benennung dieses Systems nach Gesell hieß “physiokratische Mutterschaft”.

Neben den langen Aufsätzen von Bartsch und Schmitt enthält das Buch auch Texte von Gustav Landauer (“Sehr wertvolle Vorschläge”) und Erich Mühsam (“Ein Wegbahner. Nachruf zum Tode Gesells 1930”).

Fazit: Das Buch hilft uns, die Komplexität und Verwicklung von Ideen zu verstehen, die in der Räterepublik anwesend waren. Ist Niekisch wiederentdeckt und breit kommentiert, so ist seine Nähe zu Personen wie Landauer, Mühsam und Gesell kaum erforscht. Auch interressant wäre es, die Beziehungspunkte zwischen Gesell, Douglas und Pound zu analysieren und zu vergleichen. Letztlich wäre es auch, die Lehren Gesells mit den national-revolutionären Theorien eines Henning Eichbergs in den Jahren 60 und 70 und mit dem Gedankengut, das eine Zeitschrift wie Wir Selbst verbreitet hat. Eichberg hat ja auch immer den Akzent auf das Mütterliche gelegt. Er sprach eher von einem mütterlich-schützende Mutterland statt von einem patriarchalisch-repressive Vaterland. Ähnlichkeiten, die der Ideen-Historiker nicht vernachlässigen kann (Robert STEUCKERS).

dimanche, 15 septembre 2013

Er formte Preußens Generalstab

Manuel RUOFF:
Er formte Preußens Generalstab

Karl von Grolmann unterstützte Scharnhorst in der Militär-Reorganisationskommission und Blücher bei Belle-Alliance

Ex: http://www.preussische-allgemeine.de

grolman.jpgDer preußische Militärreformer Karl von Grolman war von einer enormen Prinzipienfestigkeit, Konsequenz und Rigorosität, um nicht zu sagen Radikalität, im Denken und Handeln. Mit dem Generalstab schuf er Moltke das Instrument, um an der deutschen Einigung maßgeblich mitzuwirken, die ihm selber zu erleben nicht mehr vergönnt war. Er starb vor 170 Jahren im 67. Lebensjahr.

„Er huldigt nur dem Verstande und ehrt von den Gemütskräften nur die Willenskraft“, sagte August Neidhardt von Gneisenau, ein weiterer Großer der preußischen Reformbewegung, über ihn. Diese Willenskraft kommt schon darin zum Ausdruck, dass der am 30. Juli 1777 in Berlin geborene Preuße sich bereits als Kind gegen die Fortsetzung der Familientradition entschied. Im Gegensatz zu seinem Vater, der als Obertribunalpräsident und Mitautor des Allgemeinen Landrechts in der Justiz erfolgreich Karriere machte, und seinem Großvater mütterlicherseits, der Kriminalrat war, wurde Karl bereits als 14-Jähriger Soldat. Beim Militär fand er seine Berufung. Mit Enthusiasmus ging er in seinem Beruf auf und erfuhr entsprechende Resonanz.


Die für Preußen katastrophal endende Doppelschlacht bei Jena und Auerstedt machte er als Adjutant des Feldmarschalls Wichard von Möllendorf mit. Es folgte eine Verwendung als Adjutant des Befehlshabers des Feldheeres, Fried­rich Ludwig Fürst zu Hohenlohe-Ingelfingen. Dessen ruhmlose und auf die preußische Moral verheerend wirkende Kapitulation bei Prenzlau brauchte er nicht mitzuerleben, da er vorher als Kurier zu seinem König Friedrich Wilhelm III. entsandt worden war. Im weiteren Verteidigungskampf Preußens gegen das überlegene napoleonische Kaiserreich bildete Grolman mit seiner Entschlossenheit und Tapferkeit eine ruhmreiche Ausnahme. Für sein Verhalten in dem Gefecht bei Soldau vom 26. Dezember 1806, in dem er schwer verwundet wurde, erhielt er den Orden Pour le Mérite.


Nach dem Krieg, dessen Verlust auch er nicht hatte abwenden können, wurde er in Gerhard von Scharnhorsts Militär-Reorganisationskommission berufen. Er war nicht nur im vorausgegangenen Vierten Koalitionskrieg positiv aufgefallen, sondern kannte Scharnhorst auch von der „Militärischen Gesellschaft“ her. Als Mitglied der Reorganisationskommission und der Untersuchungskommission, die das Verhalten der Offiziere während des Krieges zu prüfen und zu beurteilen hatte, sowie als für Personal- und Disziplinarangelegenheiten zuständiger Abteilungsdirektor des 1808 geschaffenen Kriegsministeriums half er mit der Schärfe seines Verstandes bei der Suche nach den Ursachen für die Niederlage und mit seiner unerbittlicher Strenge wie „rück­sichtslosen Wahrheitsliebe“, um mit dem preußischen Reformer Hermann von Boyen zu sprechen, bei der Verfolgung der Schuldigen.
Diese Arbeit am Schreibtisch befriedigte ihn jedoch nicht. Er wollte mit der Waffe in der Hand gegen Napoleon kämpfen und das war nach dem Tilsiter Frieden von 1806 zumindest vorerst nicht mehr möglich. Als sich dann 1809 Österreich gegen Bonaparte erhob, nutzt er die Gelegenheit und wechselte von preußische in österreichische Dienste. Doch noch im selben Jahr endete auch dieser Fünfte Koalitionskrieg mit einem Sieg Napoleons.


Grolman gelang die Flucht in das mit dem Habsburgerreich verbündete England. In Spanien wurde immer noch beziehungsweise schon wieder mit britischer Unterstützung militärischer Widerstand gegen Bonaparte geleistet und so ging Grolman 1810 als Kämpfer der Legion extranjera, einer Art Fremdenlegion der dortigen Armee, nach Spanien. Dort kämpfte er als Bataillonskommandeur gegen Napoleon. 1812 gehörte er zu den Verteidigern Valencias gegen die französische Belagerer. Bei dessen Eroberung geriet er in französische Kriegsgefangenschaft. Er wurde nach Frankreich verbracht. Während seiner Zeit in Spanien wurde Grolman zum Anhänger der konstitutionellen Monarchie – was ihn in den Augen preußischer Reaktionäre zum Jakobiner und Demokraten werden ließ.


In Frankreich gelang ihm noch in eben jenem Jahre 1812 die Flucht in die benachbarte Schweiz. Von dort reiste er mit falscher Identität über Bayern nach Jena, wo er ein Geschichtsstudium aufnahm. Zeitgleich mit dem Seitenwechsel Preußens am Ende von Bonapartes Russlandfeldzug kehrte Grolman nach Preußen und in dessen Armee zurück. Wieder war Grolman mit Engagement bei der Sache. Sein Einsatz bei der Völkerschlacht bei Leipzig brachte ihm das Eichenlaub zum Pour le Mérite.
Im Gegensatz zu den Österreichern, die im metternichschen Geiste Frankreich als Großmacht erhalten sehen wollten, trat nun Grolman mit Gneisenau und Gebhard Leberecht von Blücher dafür ein, den bei Leipzig geschlagenen Franzosenkaiser bis in sein eigenes Land zu verfolgen und dort niederzukämpfen. Die Preußen setzten sich in diesem Punkte gegen die Österreicher durch und der Krieg wurde bis zu Napoleons Kapitulation fortgesetzt.


Als Bonaparte 1815 von Elba nach Frankreich zurückkehrte, gehörte Grolman zusammen mit Gneisenau und Blücher zu jenen, die Napoleons Karriere endgültig beendeten. Während Blücher das Kommando über die preußischen Truppen führte, war Gneisenau sein Generalstabschef und Grolman sein Generalquartiermeister. Es war nicht zuletzt die logistische Leistung des Generalquartiermeisters Grolman, welche die Preußen noch rechtzeitig genug auf dem Schlachtfeld von Belle-Alliance erscheinen ließ, um die Entscheidung zu bringen.


Nach den napoleonischen Kriegen leitete Grolman unter dem preußischen Reformer und Kriegsminister Boyen das 2. Departement des Kriegsministeriums. In dieser Funktion baute Grolman den preußischen Generalstab auf, widmete sich dessen Organisation und Ausbildung. Neben der Beteiligung an der preußischen Heeresreform unter Scharnhorst und der Niederringung Bonapartes nach dessen Rückkehr von Elba unter Blücher ist sein konstituierendes Wirken als erster preußischer Generalstabschef die dritte große Leistung Grolmans von historischer Bedeutung.


Wie sein Minister wurde auch Grolman ein Opfer der Reaktion, die nach den napoleonischen Kriegen wieder ihr Haupt erhob. Ganz im Sinne Scharnhorsts hatten sich die beiden preußischen Reformer für ein Volk in Waffen, den Bürger in Uniform und damit für die Landwehr eingesetzt, während die Reaktion diese Errungenschaft der Befreiungskriege zugunsten des traditionellen auf den König eingeschworenen und von Berufssoldaten geführten stehenden Heeres zurückdrängen wollte. Der König schlug sich auf die Seite der Reaktion und Grolman nahm mit seinem Minister Boyen deshalb im Jahre 1819 den Abschied.


Auf Betreiben des Prinzen August von Preußen wurde Grolman jedoch 1825 reaktiviert. Nachdem er die 9. Division in Glogau kommandiert hatte, wurde er schließlich Nachfolger des 1831 verstorbenen Gneisenau. 1832 erst interimistisch und 1835 dann offiziell und definitiv wurde ihm das Kommando über das V. Armeekorps in Posen übertragen. In Posen war es denn auch, wo Karl von Grolman am 15. September 1843 starb. 

Manuel Ruoff

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jeudi, 12 septembre 2013

L’histoire fabriquée

L’histoire fabriquée
 
Un livre salubre de Vincent Badré


Pierre LE VIGAN
Ex: http://metamag.fr
 
histoire-1.jpgPeut mieux faire. C’est le moins que l’on puisse dire à propos de beaucoup de manuels scolaires d’histoire dans le secondaire. Mais il est vrai qu’il faudrait aussi plus de temps pour enseigner l’histoire. Vincent Badré remet les pendules à l’heure. Reprenant le contenu des principaux manuels en circulation il expose les faits et idées enseignées, indique leur part de vérité, mais parfois aussi leur part de contre-vérité.
 
La méthode de Badré (« la fabrique d’une idée reçue, l’histoire à redécouvrir »…)  a une certaine rigueur même si elle est un peu lassante. L’ouvrage, sans doute écrit un peu vite, souffre aussi de quelques coquilles ( ‘’Annah’’ Arendt p. 153) et d’imprécisions dans certaines sources. 

Il est pourtant très utile par sa méthode : l’histoire est remise à l’endroit dans sa complexité. L’auteur ne remplace pas des erreurs de gauche par des erreurs de droite, mais par un nécessaire recul : la capacité de se placer de différents points de vue.
 
C’est flagrant à propos d’une question comme la naissance du christianisme. Jésus a bien existé même si on ne sait pas tout de lui, son enseignement n’est pas seulement celui du mépris des richesses (!), et le baptême de Clovis, pour n’être pas conforme aux images d’Epinal longtemps diffusées n’est pas non plus – excès inverse – totalement anodin.
 
La Guerre d’Espagne de 1936 donne aussi à l’auteur l’occasion de rappeler bien des faits oubliés, montrant que le camp « antifasciste » n’était guère plus démocrate que celui d’en face, soutenu par des fascistes certes, mais au demeurant jamais réellement fasciste. Bref, une passionnante mise au point qui revisite l’histoire avec le recul nécessaire par rapport aux préjugés contemporains, qui pèchent souvent par l’angélisme et la reconstitution historique rétroactive (Alexandre le Grand était quasiment, nous dit-on, un partisan de la société métissée sous prétexte qu’il cherchait à se rallier des élites non hellènes !).
 
Il ne faut pas voir autre chose dans le livre de Vincent Badré qu’un bon décrassage par rapport aux naïvetés et aux simplismes. Comme tel, son livre est tout à fait salubre.

Vincent Badré, L’histoire fabriquée, Ce qu’on ne vous a pas dit à l’école, éd. du Rocher, 292 p., 21 €.

mercredi, 11 septembre 2013

Guardias Walonas - Gardes wallonnes

Marcha de las Guardias Walonas

Marche des Gardes wallonnes

mardi, 10 septembre 2013

Le roi Arthur était-il un cavalier sarmate?

arth.jpg

Le roi Arthur était-il un cavalier sarmate et les mythes arthuriens ont-ils une origine dans le Caucase ?

(source : agencebretagnepresse)

L’actualité récente en Géorgie a mis les projecteurs sur la République indépendante d’Ossétie (Indépendance proclamée en 1991). Les Ossètes comme les Bretons d’ailleurs, ont des origines ancrées dans la fin de l’Empire romain. Les Ossètes descendent des fameux Alains, ou plutôt de ceux qui sont restés et ne sont pas partis piller l’Empire au Ve siècle.

Les Sarmates en Bretagne insulaire

cataphracte.jpgCes peuplades qui parlent une langue iranienne apparaissent dans le bas-Empire romain sous le nom de Sarmates quand ils sont alliés ou federati et de Scythes quand ils sont ennemis. Envahisseurs, ils sont connus sous le nom d’Alains alliés des Vandales.

La cavalerie sarmate-alain très appréciée des Romains était quasiment invincible. Elle était appelée cavalerie [1], du nom de leur cuirasse d’écailles, la cataphracte.

Depuis 175, les Sarmates devaient fournir à Rome 5000 cavaliers, pour la plupart envoyés en Bretagne (insulaire) à la frontière nord. Les Sarmates de Bretagne auraient été commandés à la fin du IIe siècle par Lucius Artorius Castus qui serait le roi Arthur historique (1), du moins le premier, car il semblerait que le roi Arthur soit un personnage composé de plusieurs figures historiques. Lucius Artorius ayant vécu 200 ans plus tôt que le roi breton qui rallia les Brito-Romains contre les envahisseurs saxons.

D’après Léon Fleuriot, c’est Artorius Castus, préfet de la VIe légion, qui aurait aussi maté la révolte armoricaine de 184. Une intervention en Gaule que rapporte bien la légende dans la première version écrite, celle de Geoffroy de Monmouth.

C’est cette cavalerie sarmate-alain qui aurait apporté d’Asie le symbole du dragon en Grande-Bretagne. Rien de plus normal pour des cavaliers aux cuirasses écaillées de se battre derrière des enseignes d’un monstre écaillé. Le dragon rouge du roi Arthur, dit justement « Pendragon » comme le roi Uther. Le dragon rouge apparaît aussi dans les prophéties de Merlin. Un dragon que l’on retrouve aujourd’hui jusque sur le drapeau du Pays de Galles.

Les Alains en Armorique

Les Sarmates-Alains, révoltés contre Rome, ont pillé le nord de la Gaule de 407 à 409. Après avoir traversé la Loire en 408, le consul Aetius leur donnera l’Armorique pour qu’ils les laissent tranquilles. Un peu comme le roi de France cinq siècles plus tard donnera la Normandie aux Vikings de Rollon.

Avec à leur tête un chef du nom de Goar, les Alains se divisent en plusieurs bandent et pillent l’Armorique. C’est encore eux, redevenus des mercenaires au service de l’empire qui vont réprimer la dernière révolte armoricaine dite des Bagaudes (bagad = bande en gaulois et en breton moderne) en 445-448 à une époque où justement les Bretons commencent à arriver de Grande-Bretagne puisque les dernières légions la quittent en 441.

Certaines s’établiront juste de l’autre côté de la Manche puisque le mot Léon dérive justement de « légion » et Trégor de tri-cohortes. Voir à ce sujet le Guide des drapeaux bretons et celtes de Divi Kervella et Mikaël Bodloré-Penlaez, qui vient de sortir en librairie. Les symboles héraldiques du Haut-Léon et du Trégor semblent avoir justement hérité du dragon.

Certains linguistes pensaient que les patronymes Alain ou Alan seraient tout simplement des gens descendant d’Alains établis en Gaule mais le vieux breton a un terme alan pour le cerf et cette origine semble plus vraisemblable. Des Alains se sont surtout installes en Île-de-France, en Aquitaine, en Lusitanie (Portugal) autour de Carthagène en Vandalousie qui deviendra Andalousie. Le nom de Tiffauge, célèbre pour son Barbe Bleu viendrait du nom d’une des bandes de barbares alliés aux Alains, les Taïfales, établis dans cette région au Ve siècle. Le nom de l’Aunis viendrait aussi d’Alains.

Les mythes arthuriens d’origine alanique ?

Dans leur livre De la Scythie à Camelot, Covington Scott Littleton, professeur d’anthropologie à Los Angeles et Linda Ann Malcor, docteur en folklore et mythologie, ont remis en cause l’origine celtique du cycle arthurien.

Pour eux, le cour de cet ensemble fut apporté entre le IIe et le Ve siècle par des cavaliers alains-sarmates.

La culture des Ossètes, les cousins contemporains des Alains, possède des récits qui ressembleraient aux aventures d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. On y raconte notamment la saga du héros Batraz et de sa bande, les Narts. Dans cette histoire il est, entre autres, question d’épée magique qui serait l’équivalent d’Excalibur et de coupe sacrée, le Graal donc, la coupe du Wasamonga que l’on retrouve sur l’emblème moderne de l’État d’Ossétie du Sud avec un triskell qui est par contre universel et pré-cetique puisque sur des monuments mégalithiques comme à Newgrange en Irlande. Il semblerait que les échanges de mythes aient eu lieu dans les deux sens.

(1) rapprochement fait pour la première fois par Zimmer, Heinrichen 1890, repris par Kemp Malone en 1925.

Sources : – C. Scott Littleton, Linda A. Malcor, From Scythia to Camelot, New-York ; Oxon, 1994 (rééd. 2000).

- X. Loriot, Un mythe historiographique : l’expédition d’Artorius Castus contre les Armoricains, Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1997.

- Guide des drapeaux bretons et celtes, D. Kervella et M. Bodloré-Penlaez. Éd. Yoran Embanner, 2008.

- Les Origines de la Bretagne, Léon Fleuriot. Payot, 1980 (nombr. rééd.).

Notes

[1] cataphractaire

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dimanche, 08 septembre 2013

L’oeuvre politique d’Alcuin à la cour de Charlemagne

L’oeuvre politique d’Alcuin à la cour de Charlemagne

Alcuin.jpg« Une rencontre entre deux grands hommes eut d’heureuses conséquences » écrit l’historien Pierre Racine  en introduction de son article sur Alcuin, paru dans le magnifique ouvrage de Jacques Le Goff, Hommes et Femmes du Moyen-Age. Il est vrai que la rencontre entre le moine northumbrien Alcuin et le roi des Francs Charles à Parme, en Italie aux alentours de 780, bouleversa les rapports entre l’Église et la royauté pippinide, et inaugura ce que les historiens appellent la « première renaissance carolingienne ». Bien que l’oeuvre d’Alcuin à la cour de Charlemagne ait de nombreux aspects, nous verrons ici les évolutions politiques qu’a connues le règne de Charlemagne, attribuées en grande partie à Alcuin mais également dues à la volonté propre du souverain.

Origine et formation

Alcuin naît en Northumbrie – région de York, en Angleterre – aux environs de 730. Issu sans doute de famille noble, Alcuin fait ses études à l’école de la cathédrale d’York en tant qu’élève d’Aelbert. Devenu bibliothécaire de l’école en 766, il est nommé maître d’école en 780 où il enseigne la littérature classique, la grammaire antique et les mathématiques, base du comput — calcul destiné à fixer la date des fêtes mobiles du calendrier ecclésiastique —, tout en subordonnant les sciences profanes à la Bible dont l’exégèse est selon lui la base du savoir. Cette même année, Alcuin fait la rencontre qui va changer sa vie, Charles, roi des Francs, à Parme. Impressionné par les qualités intellectuelles et la vivacité d’esprit de l’ecclésiastique, le roi l’invite à le suivre à la cour en 781.

Rôle politique

Alcuin va jouer un rôle majeur dans la politique carolingienne de cette fin du VIIIe siècle. De 782 à 796, il dirige l’école palatine où sont formés les enfants des nobles de l’entourage du roi. Dès son arrivée au service du souverain franc, il va célébrer en ce roi sacré le Christ Roi et Prêtre.

Déjà à la mort du pape Hadrien Ier fin 795, Alcuin voyait en le roi franc un « nouveau David », à la fois roi et prophète : « Le Christ, de nos jours, a concédé à son peuple comme rector (souverain) et doctor (professeur) un roi David de même virtus (mérite, valeur) et de même foi. »

Dans une autre lettre datée du 26 décembre 796, jour de l’accession de Léon III au trône pontifical, Alcuin, sur ordre de son maître Charles, déclare à l’intention du souverain pontife :

«Voici quelle est notre tâche. À l’extérieur, protéger, les armes à la main, avec le secours de la grâce divine, la sainte Église du Christ de l’invasion des païens et de la dévastation des infidèles; et à l’intérieur, défendre le contenu de la foi catholique. La vôtre, très saint Père, par la prière de vos mains levées au ciel à l’instar de Moïse, est d’aider notre armée jusqu’à ce que, par votre intercession, sous la conduite et par le don de Dieu, le peuple chrétien ait toujours la victoire sur les ennemis de son saint nom et que Notre Seigneur Jésus-Christ soit glorifié dans le monde entier. »

Alcuin prés.jpgCette lettre montre bien à quel point le pape, jusqu’alors souverain des âmes des chrétiens, est relégué au rang de simple puissance sacerdotale, n’ayant plus qu’un rôle de prière. Charles, de par son sacre, reçoit directement ses ordres de Dieu, et n’a donc aucune autre autorité au-dessus de lui. Le roi possède ainsi à la fois le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, car il a en charge et la sauvegarde de son royaume et le salut des âmes des chrétiens, rôle qui appartenait auparavant au souverain pontife. Dans les faits, Charlemagne profite de la faiblesse politique du pape Léon III, qui est d’ailleurs chassé de son trône par une révolte romaine, et qui ne se rétablit sur le Saint-Siège qu’avec l’intervention du roi franc.

Alcuin, dans de nombreuses lettres à son maître, l’exhortait à ne pas obéir aux autorités ecclésiastiques. Dans l’une de ces lettres, il précise l’ordre hiérarchique du monde chrétien:

« Trois dignités ont été jusqu’ici les plus élevées au monde. La première est la dignité apostolique qui donne le droit de gouverner en qualité de vicaire le siège du bienheureux Pierre, prince des apôtres. Comment celui qui le détient a été traité, je le sais par vous-même – il est question ici de la révolte contre Léon III. La deuxième est la dignité impériale avec l’administration séculière de la seconde Rome – Constantinople est le siège de l’empire d’Orient. Par quel acte impie le maître de l’Empire a été dépossédé non par des étrangers, mais par ses propres concitoyens, tout le monde le sait – Irène, veuve de l’Empereur Léon IV prit le pouvoir à la mort de son mari. Mais lorsque son fils Constantin VI devint majeur en 790, elle lui fit crever les yeux et le détrôna. La troisième est la dignité royale que Notre Seigneur Jésus-Christ vous a donnée en partage pour faire de vous le chef du peuple chrétien, plus puissant que le Pape et l’Empereur, plus remarquable par votre sagesse, plus grand par la noblesse de votre gouvernement. »

Il est flagrant ici qu’Alcuin place Charlemagne au-dessus des deux grandes autorités de l’époque, le Pape et l’Empereur. En réalité, la chose est plutôt évidente : le pape est faible et dépend entièrement du bon vouloir de Charlemagne pour conserver son trône, et le siège impérial d’Orient est vacant. Alcuin appelle alors son maître à remplir seul les deux fonctions de pape et d’Empereur : c’est la théocratie impériale que met en place Alcuin en suggérant à Charlemagne d’accéder à l’Empire, ce qui sera fait à la Noël 800.

Conclusion

Alcuin meurt abbé de Saint Martin de Tours — poste qu’il occupait depuis 796 — en 804, soit dix ans avant Charlemagne. Il a été question ici de l’influence d’Alcuin dans le domaine politique à la cour de Charlemagne : comment s’est peu à peu développée l’idée de théocratie impériale, remise en question de la théorie gélasienne – du nom du pape Gélase au Ve siècle – qui voulait la dualité du pouvoir entre temporel et spirituel ainsi que la primauté de ce dernier sur le premier. Cependant, à la mort de Charlemagne en 814, Louis, seul héritier de l’Empereur, va peu à peu perdre de l’influence et de son autorité auprès des ecclésiastiques en réaffirmant la doctrine gélasienne. L’Empereur sera même évincé du pouvoir par son fils Lothaire en 833.

Nicolas Champion

Sources :

  • CHELINI Jean, Histoire religieuse de l’Occident médiéval, Paris, Pluriel, 2010
  • GAUVARD Claude, Dictionnaire du Moyen Age, Paris, PUF, 2012
  • GUILLOT Olivier, RIGAUDIERE Albert, SASSIER Yves, Pouvoirs et institutions de la France médiévale, Paris, Armand Collin, 2011
  • LE GOFF Jacques, Hommes et Femmes du Moyen-Age, Paris, Flammarion, 2012

samedi, 07 septembre 2013

Vortrag Dr. Sunic / Conference Dr. Sunic


 
 


Prof. Dr. Tomislav Sunic

(http://www.tomsunic.com/?cat=35)

(USA, Kroatien)

(Schriftsteller, ehemaliger US Professor der Politwissenschaften)

Rede: „Ulrichsberg: Mahnort oder Wegweiser neuer Katastrophen“?

Im Andenken an die Zivilopfer des Kommunismus

 

Kranzniederlegung

Sonntag, den 15. September 2013, 10 Uhr,  Österreich (Kärnten), Ulrichsberg, Ort: 9063 Pörtschach am Berg bei der Stadt Klagenfurt

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Dr. Tomislav Sunic

(USA, Croatia)

(Author, former US political science professor)

Commemorative speech in the German language:  “Ulrichsberg:  A Memorial Place or a Guidepost to new Catastrophes”?

In memory of civilian victims of communism

 

Laying of a wreath

Sunday, September 15, 2013, 10AM, Austria, Carinthia, 9063 Pörtschach am Berg, near the town of Klagenfurt

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Prof. Dr. Tomislav Sunic

( autor,  bivši profesor političkih znanosti, SAD) 

Govor na njemačkom: „Ulrichsberg: memorijalni centar ili putokaz za nove katastrofe“?

U sjećanju na civilne žrtve komunizma

Polaganje vijenca i za hrvatske žrtve

Nedjelja, 15. rujna, 2013, 10h. Austrija, Koruška,  9063 Pörtschach am Berg kod Klagenfurta

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Tomislav Sunic

(USA, Croatie)

(Écrivain, ancien professeur de Sciences Politiques)

Allocution en langue  allemande :

"Ulrichsberg,  un lieu de commémoration ou l'annonce de nouvelles catastrophes „ ?

A la mémoire des victimes  du communisme

 

Dépôt de gerbe

Dimanche,  le 15 Septembre 2013, 10h00,  Ulrichsberg, près de Klagenfurt, Autriche, 9063 Pörtschach am Berg

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Anschließend legt Dr. Sunic mit dem Obmann des Bleiburger Ehrenzuges (PBV)  Ilija Abramovic einen Kranz für alle Kriegsopfer am kroatischen Ehrendenkmal der Opfer von Bleiburg am Ulrichsberg nieder.

Fahnen der Veteranen und Opferverbände ausdrücklich erwünscht.

Impressionen vom letzen Ulrichsbergtreffen

http://www.meinbezirk.at/klagenfurt/kultur/ulrichsberg-treffen-2012-friedens-u-voelkerverstaendigungsgedenkstaette-d348907.html

Kroatischer Kranz und Ehrendenkmal des Bleiburger Ehrenzuges am Ulrichsberg:

http://www.meinbezirk.at/klagenfurt/kultur/gedenktafeln-m3011086,348907.html

 
 
 

jeudi, 05 septembre 2013

Intellectuels sous l'occupation

INTELLECTUELS SOUS L’OCCUPATION

 
Une réalité complexe

Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr
 
riding22.gifLe premier mérite de l’auteur, journaliste américain installé de longue date en France, c’est qu’il évite d’aborder une période compliquée avec des idées simples. Peu de périodes furent aussi compliquées que celle de l’Occupation. Alan Riding pose les bonnes questions : « Est-ce que le fait d’avoir travaillé sous l’Occupation était systématiquement une forme de collaboration ? » Des questions cruciales pour les intellectuels et artistes. 

Il y avait, montre-t-il, une infinité de nuances ente la résistance franche et la collaboration assumée, nuances passant notamment par la résistance passive – le fait de publier le minimum – le retrait de la vie littéraire, ou un mélange de collaboration et de services rendus à la Résistance. « Les Parisiens auraient été surpris d’apprendre que certains écrivains célèbres, des musiciens, des cinéastes, qui travaillaient avec l’accord des Allemands, étaient en même temps engagés dans la Résistance. » Si l’attitude des intellectuels et artistes français fut rien moins que monolithique, l’attitude des Allemands fut elle-même souvent complexe, entre répression, intimidation et tentative de séduction des intellectuels. C’est pourquoi la résistance littéraire fut bien souvent plutôt une dissidence de l’intérieur qui n’inquiétait pas outre mesure l’occupant allemand. « A partir de 1942, aucun de ceux qui étaient impliqués dans le Comité national des écrivains ou dans les groupes plus petits du cinéma, des arts, de la musique ou du théâtre ne fut arrêté. Une explication plausible est que, tout en étant décidé à lutter contre la résistance armée, les Allemands accordaient peu d’importance à ces groupes. » 

Une réalité complexe difficilement conciliable avec  les stéréotypes trompeurs d’une France toute entière résistante mais aussi avec la nouvelle vulgate dévalorisante présentant les Français comme massivement compromis dans la collaboration. Un écart entre le réel et le discours qui explique le persistant malaise français quant à l’histoire de la période 1940-1944. Comme le disait Jean-Galtier Boissière : veni, vidi, Vichy. Nous ne nous en sommes pas encore tout à fait remis.

Alan Riding, Intellectuels et artistes sous l’Occupation. Et la fête continue, Flammarion-Champs-histoire, 442 pages, 12 E.

jeudi, 29 août 2013

GERMANIA E RUSSIA NELLA GUERRA FREDDA

ostpol2.jpg

GERMANIA E RUSSIA NELLA GUERRA FREDDA

Marco ZENONI

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

L’anteguerra

A riavvicinare Germania e Unione Sovietica, dopo l’allontanamento successivo all’ingresso della Germania nella Società delle Nazioni (SdN), fu soprattutto la questione polacca. Polonia e Germania, quest’ultima mai accontentatasi del riposizionamento geografico voluto a Versailles e – in particolare – della creazione ex tunc della città libera di Danzica, firmarono un patto di non aggressione nel 1934, garantendosi la reciproca neutralità nei 10 anni a venire. La Polonia, naturalmente, era conscia delle mire del terzo Reich e per questo tentò sempre l’avvicinamento a Francia e Inghilterra, in cerca di una strozzatura geopolitica nei confronti dei tedeschi. Peraltro, l’ostilità dei polacchi nei confronti del vicino sovietico, fece sì che nessun accordo militare venisse stretto con i sovietici e che, anzi, la Polonia si allontanasse allo stesso modo sia dal vicino orientale che da quello occidentale, rifiutando una modifica allo status quo e dunque ponendo le basi per l’imminente guerra, che poi diverrà mondiale. Tale posizione, dovuta sì ad alcune particolarità storiche e culturali ma, soprattutto, dall’influenza degli alleati anglosassoni e, in particolare, quella statunitense. Le potenze talassocratiche, infatti, non avevano che da trarre vantaggio da un’eventuale guerra che, chiaramente, non fosse mondiale nelle intenzioni iniziali, ma spingesse le frizioni fino ad uno scontro tra Germania e Unione Sovietica. L’intento primario era infatti quello di spingere le due potenze continentali ad affrontarsi. Per Stalin, tuttavia, questa rimaneva un’ipotesi da scacciare, o quanto meno ritardare il più possibile[1]. Furono queste le condizioni geopolitiche che portarono al patto Molotov-Ribbentrop. Una mutua assicurazione dunque, utile a Stalin per prendere tempo e alla Germania per assicurarsi da eventuali colpi di mano. Tale patto, seppur evidentemente siglato solo in funzione tattica, mise in allarme l’Inghilterra, la quale intervenne, interferendo in entrambi i trattati (polacco-tedesco e tedesco-sovietico), attraverso l’Accordo di reciproco aiuto, siglato con la Polonia – in palese infrazione di quello siglato fra Polonia e Germania, ma anche del Patto Molotov-Ribbentrop. L’intento dell’Inghilterra era quella di costruire una frattura geografica fra le due potenze eurasiatiche, in modo da impedirne l’avvicinamento e in particolar modo di impedire eventuali intese fra i polacchi e il terzo reich. Lo stesso Stalin, difatti, almeno inizialmente, attribuì le colpe della guerra completamente ad Inghilterra e Francia, e non alla Germania[2].


Oltre al noto patto, tuttavia, Germania e Unione Sovietica si legarono anche dal punto di vista commerciale, attraverso un accordo firmato l’11 febbraio 1940. Si arrivò tuttavia alla guerra, una guerra fratricida sulle terre eurasiatiche, che contrappose frontalmente le due potenze continentali. A seguito della guerra, che costò ai sovietici oltre 22 milioni di morti, la frattura fra i due paesi pareva insanabile. L’Armata Rossa marciò fino a Berlino, con spirito vendicativo. I tedeschi venivano visti come un invasore, da schiacciare senza pietà.

Il Dopoguerra

 

ostpolitik.jpgGli animi si placarono,  lasciando spazio al pragmatismo e al calcolo geopolitico. Nel 1945, a Jalta, avvenne la definitiva spartizione della Germania, contrapponendo di fatto da una parte gli alleati (Stati Uniti, Francia e Inghilterra) e dall’altra i sovietici. Il 1948 fu l’anno del piano Marshall, un piano economico presentato come l’inevitabile aiuto dall’oltreoceano per il risanamento delle economie europee, in realtà un mezzo economico indispensabile per il rafforzamento dell’economia statunitense ma, soprattutto, un importante collante per la formazione dell’alleanza occidentale, legata prima economicamente e poi militarmente (e politicamente) attraverso la struttura della NATO.


La divisione della Germania fu ultimata nel 1952, quando la frontiera fu definitivamente chiusa. Da quel momento l’avvicinamento della Germania dell’Ovest al sistema d’alleanze occidentale proseguì spedita. Eppure dei tentativi in funzione di una Germania unita furono mossi. Nel 1952 fu infatti Stalin stesso a proporre l’idea di una Germania unificata, a prezzo però di una sovranità limitata in politica estera: una neutralità imposta e irreversibile. Nei piani di Stalin questo avrebbe permesso la formazione di un cuscino neutrale nel cuore dell’Europa, il che avrebbe per altro sottratto la Germania dalle maglie dell’alleanza atlantica, che ne avrebbe fatto un bastione antisovietico nel cuore dell’Europa, a ridosso dell’oriente, cosa che infatti puntualmente si verificò. Il piano di Stalin fu rigettato, gli alleati occidentali dimostrarono ben presto di avere scarso interesse per una Germania unificata, non al prezzo di una neutralità che avrebbe sottratto un’importante pedina, difensiva, ma all’occorrenza anche offensiva, direttamente puntata ad Oriente, e situata nel cuore dell’Europa continentale. Per la Germania, vittima della frattura insanabile fra Est e Ovest, non poté che profilarsi la sola soluzione della divisione politica e geografica. Due Stati, dunque, per un’unica nazione. Nel 1961 tale divisione fu rimarcata attraverso la costruzione del muro, simbolo della contrapposizione frontale fra i due schieramenti.


Il primo cancelliere della Repubblica Federale Tedesca fu Konrad Adenauer, un fervente anticomunista, che tuttavia fu invitato già nel 1955 a Mosca, a seguito degli accordi di Parigi, che riconoscevano la sovranità della RFT e ufficializzavano il riconoscimento da parte Sovietica della Repubblica Federale. Adenauer fu un grande sostenitore dell’alleanza atlantica e tra gli animatori più vivaci (assieme all’omologo italiano, Alcide de Gasperi) della costituzione della Comunità Europea, tale di nome, ma meramente occidentale di fatto. Nel 1950 era infatti già stata pronunciata la cosiddetta “dichiarazione Schuman”, che prese nome dall’allora ministro degli esteri francese, Robert Schuman, e che proponeva di mettere da parte l’astio che correva fra i due vicini, ponendo le basi per una collaborazione che fosse prima economica, tramite la comune gestione delle risorse del carbone e dell’acciaio, e successivamente anche politica. Furono questi i primi passi che condussero la Germania nell’alleanza occidentale, senza alcun tipo di ripensamenti. Allo stesso Adenauer risale oltretutto la teoria dell’ “Alleinvertretungsanspruch” ovvero al diritto esclusivo della Repubblica Federale Tedesca di parlare a nome dei tedeschi. Per il cancelliere, infatti, la Germania Est altro non era che una zona d’occupazione sovietica e, in quanto tale, non meritava né il riconoscimento, né tanto meno di parlare a nome dei tedeschi. A tale posizione si aggiunse per altro la “dottrina Hallstein”, fatta propria dal cancelliere, la quale prevedeva che ogni apertura di paesi terzi alla Repubblica Democratica Tedesca, il che ne implicava il riconoscimento, era un torto alla Repubblica Federale e come tale non sarebbe stato tollerato. La parola fu mantenuta, tanto che ben presto furono tagliati i rapporti con la Jugoslavia e con Cuba.


L’aggressività occidentale, che non portò alcun risultato né al fine di attenuare gli animi, né a quello dell’unificazione tedesca, maturò in Willy Brandt, il lungimirante cancelliere che succedette ad Adenauer, la convinzione che il muro (metaforico, ma anche fisico) opposto dall’oriente fosse una reazione all’eccessiva aggressività occidentale. Con l’ascesa al cancellierato di Brandt i rapporti tra la Germania Federale e l’Unione Sovietica presero finalmente un’altra piega, giungendo ad una distensione che (escludendo naturalmente la DDR), non si aveva dall’anteguerra. “Il nostro interesse nazionale non ci consente di stare in mezzo fra est e ovest. Il nostro paese ha bisogno della collaborazione con l’occidente e dell’intesa con l’oriente”[3], da queste poche parole, pronunciate da Brandt stesso, si deducono quelli che poi furono i punti cardine dell’Ostpolitik. Non una vera e propria apertura verso l’oriente, ma una distensione, un’intesa al fine di raggiungere, per tappe, alcuni obbiettivi programmatici. Una politica sovranista che potrebbe in qualche modo essere paragonata (e forse ne fu influenzata) a quella gollista. La politica di apertura verso l’oriente, tuttavia, procedette solo dopo aver ribadito il pieno inserimento della repubblica federale all’interno del sistema occidentale, della NATO e della piena amicizia e intesa con la Francia, già consolidata da anni dalla struttura della CECA e, dopo gli accordi di Roma del ’57, dalla Comunità Economica Europea. Per quanto riguarda l’oriente, di fatto, quella che si avanzava era una proposta di dialogo: si chiese all’Unione Sovietica di rinunciare al diritto dell’intervento, in precedenza ribadito dai sovietici, e in cambio si riconosceva lo status quo venutosi a formare dopo la guerra oltre il muro. In particolare il riferimento era alla Polonia, con cui in quegli anni, sempre in linea con la ostpolitik, fu concordato un trattato bilaterale che assicurò l’accettazione da parte tedesca dei confini occidentali della Polonia. Vi fu inoltre, per la prima volta, il riconoscimento dell’esistenza di due Germanie. Il tutto venne siglato con l’accordo germano-sovietico del 1970, firmato a Mosca da Brandt e Kossyghin, indispettendo inevitabilmente gli Stati Uniti, nonostante le rassicurazioni più volte ribadite e dimostrate. Con l’intento della distensione, al fine di costituire un ordine pacifico europeo, si arrivò dunque al congresso di Helsinki (1973-75), un processo diplomatico multilaterale, che portò ad un notevole avvicinamento, al prezzo di alcune pragmatiche rinunce da una parte e dall’altra. Priorità dell’Unione Sovietica era il riconoscimento delle frontiere post-1945, intento degli alleati occidentali era invece indebolire il patto di Varsavia attraverso lo strumento della causa dei “diritti umani”, un punto che la coalizione sovietica aveva sino ad allora visto come un’intollerabile ingerenza[4]. E’ attraverso Mosca (1970) ed Helsinki (1975) che, infine, la repubblica federale tedesca riconobbe la frontiera dell’Oder-Neisse. La RFT per altro rinunciò alla “Alleinvertretung” e, di conseguenza, all’intento politico dell’unione tedesca. Pur rinunciando, almeno nel breve termine, alla riunificazione dello Stato tedesco, Brandt non volle rinunciare all’unificazione della nazione. Per far ciò necessitava del consenso e della collaborazione della repubblica democratica e, dunque, dell’Unione Sovietica. Per questo motivo si potrebbe dire che la ostpolitik fu de facto ed inevitabilmente una “Russlandpolitik”[5]. Condizione posta dall’Unione Sovietica per la collaborazione, e la distensione, fu l’adesione della Germania al trattato di non proliferazione nucleare. Successivamente, la dirigenza sovietica dichiarò, tramite Leonid Brezhnev, la propria approvazione per la nuova politica estera condotta dalla RFT, questo nonostante effettivamente la DDR non venisse riconosciuta (nel 1970 erano 26 gli Stati che la riconoscevano), il che provocò qualche malumore a Berlino Est.


Fino a quel momento la dirigenza sovietica aveva preferito l’immobilismo nei confronti della Germania dell’Ovest, questo permetteva di tenere la Repubblica Federale Tedesca in uno stato di soggezione e d’inferiorità, attraverso una propaganda costante oltrecortina[6], distogliendo anche le attenzioni dai problemi e dalle contraddizioni interne. Tuttavia, alla Ostpolitik tedesca i sovietici fecero allora corrispondere una “Westpolitik”. Il cambiamento di rotta fu spinto dalla necessità che i paesi occidentali riconoscessero lo Status Quo ad oriente, in particolare il riconoscimento della nuova Polonia uscita dalla seconda guerra mondiale e modificata nei suoi confini occidentali. Essendo questi gli anni in cui la Cina andava rompendo con l’URSS, dopo aver elaborato la strumentale categoria di “socialimperialismo”, per avvicinarsi agli Stati Uniti, il riconoscimento delle frontiere occidentali era una pedina fondamentale per placare gli animi su tale fronte, potendosi concentrare con maggior equilibrio nelle questioni orientali. Moralmente inoltre il riconoscimento poteva essere sventolato come una vittoria, essendo state così imposte le conseguenze della guerra allo Stato che si era frontalmente contrapposto a quello sovietico.


Pur essendo il fine dell’Ostpolitik, da parte dei tedesco-occidentali, quello di distendere i due fronti, in modo da riequilibrare anche la situazione tedesca, e quello dei sovietici di indebolire geopoliticamente l’asse antisovietico, consci del peso politico ed economico della Germania (che nel frattempo andava crescendo in maniera sorprendente), Brandt mostrò un certo senso strategico nel suo riavvicinamento all’Unione Sovietica, come dimostrò parlando alla Radio, a Mosca, il 12 agosto del 1970: “La Russia è indissolubilmente legata alla storia europea, non solo come avversario o come pericolo, ma anche come partner, storicamente, politicamente, culturalmente ed economicamente”[7]. Si può dunque dire che dopo la dottrina Adenauer-Hallstein, venne a prevalere la “dottrina Brandt”: promuovere il cambiamento attraverso l’avvicinamento[8]. Bisogna tuttavia aggiungere che nella sua politica fu probabilmente anche condizionato da Günter Guillaume, quello che in breve divenne uno dei suoi uomini più fedeli, secondo alcuni il “braccio destro” , ma che presto si rivelò una spia della Stasi, inviato con non ben precisati compiti da Markus Johannes Wolf , il quale, tuttavia, dichiarò in un’intervista successiva che l’intento non era quello di gettare in disgrazia il cancelliere[9] (quest’ultimo dovette infatti dare le dimissioni, in seguito all’”affare Guillaume”. Una vicenda tutt’oggi poco chiara e su cui poca luce è stata fatta.

Conclusioni

L’ostpolitik fu una politica realista, fu un calcolo pragmatico che prese le mosse dall’accettazione dello status quo, condizione preliminare, conditio sine qua non per distendere i rapporti con l’Est. Questa politica guardava ai vertici, alle dirigenze, indipendentemente dalle possibilità sovversive di determinati movimenti filoccidentali. A testimoniarlo vi è il rifiuto della Repubblica Federale di aderire alle sanzioni mosse dagli Stati Uniti contro la Polonia, per la repressione dei movimenti “rivoluzionari”, i quali godevano in gran parte della simpatia e delle potenze occidentali. Tale fase politica inoltre, come ampiamente previsto dai suoi promotori, permise alla Germania di ritagliarsi un proprio spazio politico, restituendole il peso geopolitico ed economico adeguato, per la preoccupazione e il sospetto degli alleati occidentali.


A conti fatti, pur non ottenendo grandi cambiamenti in ambito geopolitico, l’ostpolitik fu il momento di massima distensione tra la Germania e l’Unione Sovietica, sin dalla rottura in seguito all’Operazione Barbarossa. Un avvicinamento che, seppur apparentemente sotto controllo, mise in allarme alcuni settori, in particolare delle due potenze talassocratiche. D’altronde queste interferirono nei rapporti tedesco-sovietici anche nel primo dopoguerra e nel 1939. A dimostrazione che un’alleanza fra le due potenze continentali, l’unione fra due forze economiche e politiche, non fu e tutt’ora non è ben vista dalle potenze egemoni.

Marco Zenoni è laureando in Relazioni Internazionali all’Università di Perugia


[1] http://www.eurasia-rivista.org/dietro-le-quinte-della-guerra-tra-la-germania-e-la-polonia/1015/ [1]
[2] http://www.eurasia-rivista.org/il-patto-di-non-aggressione-tedesco-sovietico/1645/ [2]
[3] cfr. “Affari esteri”, n. 5 – 1970. P. 130
[4] Cfr. Eurasia, n.2 – 2011
[5] Ibidem
[6] Ibidem.
[7] Cfr. “Affari esteri”, n.8 – 1970. P. 11
[8] Cfr. “Affari Esteri”, n.8 – 1970.
[9] http://www.telegraph.co.uk/news/obituaries/1533707/Markus-Wolf.html [3]

Emilio Gentile: Pour ou contre César?

Emilio Gentile: Pour ou contre César?


Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr

Pour-ou-contre-Cesar882.jpgEn 1938, le chanoine de Winchester écrivait que le totalitarisme, de droite ou de gauche, « c’est l’Antéchrist. C’est une révolution et une religion. » L’opposition entre le christianisme et le totalitarisme s’inscrit en fait à la suite d’une longue histoire. C’est le conflit entre religion et modernité. 

Première étape : la condamnation de l’esprit de libre examen au temps de Luther. Deuxième étape : la condamnation de la Révolution française comme volonté de déifier l’homme. Etape suivante : la condamnation de la volonté de déifier la nation, ou la race, ou la classe des prolétaires. Mais entretemps, il y a eu l’apocalypse de la modernité : la guerre de 1914. Elle a amené pour les églises un défi de type nouveau. Le nihilisme risquait de tout submerger. Et des religions de substitution apparaissent. 

Nicolas Berdiaev avait observé que le bolchévisme mobilisait des « énergies religieuses résiduelles ». Reinhold Niebhur parlait de son côté d’un « idéalisme politique aux implications religieuses ». Un constat parfaitement compatible avec la persécution des chrétiens affirmés par le bolchévisme. De ce point de vue, les choses étaient claires : en Russie, Lénine avait engagé une guerre sans merci contre la religion. Le plan quinquennal de 1927 se donnait 5 ans pour éradiquer ce qui restait de la religion. Explication : le communisme était une religion de la liquidation de toutes les religions, d’où l’anticommunisme réactionnel des églises chrétiennes dans les années 20 et 30.
 
Face aux autres totalitarismes, la situation était plus nuancée. « La confrontation entre le christianisme d’une part, et le fascisme et le national-socialisme d’autre part, fut d’un ordre différent et bien plus complexe. » note Emilio Gentile. D’un côté, fascisme et nazisme se voulaient un rempart contre le communisme, ennemi mortel des Eglises. D’un autre côté, ces totalitarismes anticommunistes tendaient à devenir des religions de substitution. En Italie, cette tendance s’affirma surtout à partir de 1937. A partir du moment où le Duce était présenté comme « la Providence vivante », les Catholiques ne pouvaient que constater l’impossibilité de « catholiser » le fascisme. « A considérer le principe totalitaire en lui-même en tant qu’énergie historique ayant sa loi propre, il apparait ainsi que ce principe enveloppe une aversion foncière des ordinations chrétiennes, aversion qui n’est rendue inefficace que dans la mesure où le totalitarisme est efficacement contrarié par l’opposition de la religion. » écrivait Jacques Maritain en 1936. Cet aspect n’a pas échappé à l’Eglise. Un rapport du Vatican de 1931 définissait et condamnait le nationalisme outrancier du régime de Mussolini comme une « religion civile ». Le fascisme est un « absolutisme païen » déclarait Francisco Luigi Ferrari. De son côté, don Sturzo résumait : « Communisme, fascisme et nazisme sont devenus une religion. » Une religion de l’anti-religion dans le cas du communisme, une contre-religion dans le cas du fascisme et du national-socialisme. « Il n’y a de différence vraiment marquante, écrivait don Sturzo, à savoir que le bolchévisme ou dictature communiste est le fascisme de gauche, tandis que le fascisme ou dictature conservatrice est le bolchévisme de droite. »
  
Le cas le plus manifeste de contre-religion fut le national-socialisme. Hitler exécrait l’universalisme du catholicisme mais admirait sa hiérarchie. D’un autre côté, il appréciait le caractère national du protestantisme allemand mais voulait l’unifier à son service. Quant à Jésus, il le définissait comme « notre grand chef aryen ». « En me défendant contre le Juif, je combats pour défendre l’œuvre du Seigneur. » disait-il encore. C’est dire qu’Hitler voulait plus nazifier le christianisme que l’éradiquer. Ainsi, il ne goûtait pas les rêves d’une religion antichrétienne d’Erich et Mathilde Ludendorff, de même qu’il ne soutint pas les idées d’Alfred Rosenberg, l’auteur du Mythe du XXe siècle et ne fut jamais convaincu que le mouvement dit de la « Foi Germanique » puisse avoir un grand avenir.
  
Face au totalitarisme nazi, les églises catholiques s’opposèrent tôt, avec la déclaration du curé de Kirschhausen (Hesse) en septembre 1930, déclarant qu’aucun catholique ne pouvait être membre du parti nazi. Il fut soutenu par sa hiérarchie et cette incompatibilité fut réaffirmée en première page de l’Osservatore romano le 11 octobre 1930. Le Concordat allemand de 1933 intervint avant tout comme une stratégie du gouvernement allemand pour liquider les restes de l’influence politique de l’Eglise. Le philosophe catholique Anton Hilckman dénonça radicalement le national-socialisme comme une « sacralisation du politique ». « Aucun doute ne peut subsister quant au caractère non seulement fondamentalement antichrétien, mais aussi fondamentalement antireligieux, au sens le plus large du terme, du mouvement hitlérien. » écrivait-il. 
 
Les relations entre le national-socialisme et le protestantisme furent plus complexes. Une partie des dirigeants des églises protestantes considéraient que préserver la « pureté de la race » faisait partie des devoirs envers Dieu. Les Chrétiens Allemands constituaient le fer de lance de cette tendance. Ils prônaient un « christianisme positif » purgé du judaïsme : un nouveau marcionisme, mais non pour opposer l’Amour à la Loi mais pour opposer la race au judaïsme.  A la pointe extrême de ces idées, on trouvait les thèses  du philosophe Ernst Bergmann sur « L’Eglise nationale germanique ». Mais pour le pasteur Richard Karwehl, le racisme est une divination de la race aryenne. Il est ainsi incompatible avec le christianisme. Un point de vue que l’on trouve aussi chez Paul Tillich et Karl Barth. Gerhard Leibholz parlait pour sa part de « confessionnalisation de la politique » à propos du nazisme. C’est qui donna lieu à la création de l’Eglise confessante, suite à la déclaration de Barmen, rassemblant les protestants rebelles à la mise au pas au sein de la nouvelle Eglise protestante du Reich. C’est George N. Shuster qui avait raison en voyant dans l’hitlérisme « la première expérience moderne de mahométisme appliqué ».L’hitlérisme se voulait une nouvelle religion, une « foi politique ». Une foi est toujours exclusive. Le conflit avec les religions instituées était alors inévitable. C’est ce que montre l’histoire des totalitarismes. Mais le missionnaire anglais Joseph H. Oldham n’avait pas tort de souligner qu’une certaine forme de totalitarisme pouvait aussi concerner les Etats démocratiques. La confrontation entre christianisme et modernité n’est donc pas terminée.

Emilio Gentile, Pour ou contre César ? Les religions chrétiennes face aux totalitarismes, Flammarion / Histoire, 482 pages, 28 Euros.

lundi, 26 août 2013

De l’étude des racines celtiques au projet politique pan-celtique de la République d’Irlande

 

Robert Steuckers:

De l’étude des racines celtiques au projet politique pan-celtique de la République d’Irlande

Conférence prononcée au Château Coloma, Sint-Pieters-Leeuw, le 2 mars 2013.

Prologue:

kahn1.gifQuelle surprise, la veille de notre rendez-vous annuel en ce château, de découvrir à l’étal des librairies un ouvrage sur le thème de notre colloque d’aujourd’hui, les Celtes et le celtisme. Il est de la plume du célèbre Jean-François Kahn, directeur de l’hebdomadaire “Marianne”, du moins de sa version française, puisqu’il existe désormais une version belge qui ne me semble pas avoir le tonus de sa consoeur parisienne, si bien que je ne parie guère sur sa survie. Jean-François Kahn ne semble pas homme, a priori, qui encombre ses réflexions d’un souci permanent des racines celtiques ou gauloises de la France actuelle: ses sujets de prédilection sont à l’évidence les problèmes sociaux, les dysfonctionnements politiques qui affectent son pays. Dans la littérature géopolitique et dans certains atlas historiques, cet “Hexagone” est désormais qualifié d’ “espace gallique”, recouvrant ainsi l’acception de “Francie occidentale” lors du partage de Verdun en 843. Le reste, soit la part de l’Hexagone qui n’est pas “gallique”, est inclu dans un “espace germanique et lotharingien” par les auteurs d’un précieux “Atlas des peuples d’Europe occidentale”, soit Jean et André Sellier (La Découverte, Paris, 1995-2006). L’espace “germanique et lotharingien” étant, pour J. et A. Sellier, l’addition des héritages de Lothaire et de Louis le Germanique (la “Francie orientale”) en 843. Dans son livre “L’invention des Français – Du temps de nos folies gauloises” (Fayard, Paris, 2013), Jean-François Kahn se penche sur ce qui s’est passé sur le territoire aujourd’hui “français” (y compris la part lotharingienne —et burgonde— absorbée et dénaturée) entre 600 av. J. C. (date présumée de l’arrivée massive de tribus celtiques) et 500 après J. C., quand les Francs, venus de nos régions, prennent le relais des Romains moribonds ou disparus. Ces onze siècles, pour Kahn, sont le véritable creuset où s’est formée la “nation française”, en dépit des apports romains et germaniques, campés comme des adstrats sans réelle importance. Ce creuset est celui d’un “invraisemblable capharnaüm de bandes et de hordes, de cités et de nations”, d’où sortira, en bout de course, “un étrange mille-pattes à mille têtes qu’on appellera les Français”. Kahn privilégie évidemment l’idée d’un creuset où se mêlent toutes sortes d’ingrédients hétérogènes au détriment de toutes les homogénéités qui se sont juxtaposées dans les espaces gallique, lotharingien et burgonde. Kahn tente de retracer les épisodes qualifiables d’anarchisants et de libertaires dans ces onze siècles quasi inconnus de nos contemporains, en manifestant sa sympathie pour ce magma tissé de turbulences, rétif à tout ordre politique.

Toujours privilégier les faits romains et francs

Ce qui est vrai dans sa démonstration, comme dans la démonstration de bon nombre de celtisants bretons ou autres, c’est que l’historiographie dominante a toujours privilégié les faits romain/latin et franc/germanique dans l’espace gallique, au détriment de ce que Kahn campe aujourd’hui comme “celtique” ou “gaulois”. Effectivement, le facteur celtique a été longtemps oublié dans l’historiographie dominante. Rome a évidemment apporté la langue latine dans l’espace gallique et, comme l’histoire repose sur l’étude des textes, nous n’avons jamais disposé que de textes latins. Il n’y a pratiquement pas de textes longs, sinon des épigraphies, en langues celtiques continentales. La démarche de l’historien repose sur des textes, sur des travaux sauvés de l’oubli comme ceux de Tacite et de Tite-Live. La Renaissance carolingienne privilégie, elle aussi, le latin, toutefois elle collationne en marge de ses activités des récits populaires germaniques, sous l’impulsion d’Alcuin (natif de York) et d’Eginhard (un Rhénan). Même sous l’égide de Dicuil, moine irlandais au service du pouvoir installé par Charlemagne, le latin triomphe comme langue officielle de l’Empire, pourtant germanisé. Les Germains ont pris le relais de Rome, surtout sur le plan militaire. Dans le bassin parisien, les Francs, venus de Taxandrie et de l’espace rhénan au Nord de Cologne, puis de Tournai et de Soissons, donnent leur nom à l’espace gallique: après eux, on ne parlera plus de “Gaule” mais de “Francie” ou de “France”, de “Franken-Reich”, de l’Empire des Francs. La loi salique, droit coutumier germanique rédigé vers l’an 600 dans une langue dont dérive directement les parlers néerlandais actuels (du moins les dialectes “bas-franciques”), s’impose à tous. La mémoire populaire —non celle des historiens spécialisés dans le haut moyen âge— oublie généralement un apport celtique très important (non linguistique et non démographique), celui des missions irlandaises de Colomban, Columcille, Vergile (Fergill), sauveurs des textes antiques qu’ils se mettront à recopier, parfois en s’opposant, comme Vergile dans l’espace alpin à cheval sur l’Italie et l’Autriche actuelles, à la papauté romaine.

Aujourd’hui encore, les instances officielles campent la Wallonie comme germanique de race et latine de culture

col1.pngEn tenant compte de ce contexte historique lointain, carolingien et bas-lotharingien —il existait une Basse-Lotharingie et une Haute-Lotharingie— la Wallonie actuelle, notamment sous l’impulsion d’un historien haut en couleurs aujourd’hui décédé, Léopold Génicot, et dans un ouvrage sur “Le français en Belgique”, publié par l’ex-Communauté française (devenue la “Fédération Wallonie-Bruxelles”), se pose comme héritière de Rome et du catholicisme, en tant que cadre forgé par un Empereur romain, Constantin. Les Wallons, officiellement, ne revendiquent donc aucune racine celtique, même si a existé un fond pré-romain et pré-germanique, aujourd’hui difficilement définissable. Pour Génicot, les Wallons descendent des Lètes germaniques de l’Empire romain, chargés de garder la frontière contre d’autres incursions germaniques. Rapidement latinisés, avec leurs officiers qui accèdent souvent à la citoyenneté romaine, ces Lètes ont précédé les Francs sur le territoire aujourd’hui wallon, surtout dans la vallée mosane: dans le chef de Génicot, le germanisme avait un droit d’aînesse en Wallonie dans le cadre belge et non la Flandre! Pour les héritiers de Génicot, qui ont confectionné cet excellent ouvrage, très précis, méticuleux et philologique, sur “Le français en Belgique”, les soldats germaniques de l’armée romaine installés en Wallonie actuelle auraient été recrutés, non pas en Rhénanie ou dans les tribus vivant sur la rive droite du Rhin, mais le long des côtes de la Mer du Nord en Hollande, en Frise, dans les régions de Brème et de Hambourg et en Scandinavie parmi les tribus classées sous le nom d’ “Ingwéoniens”. Ce n’est pas moi qui le dit, pour paraphraser Himmler et Degrelle: ce sont les historiens de la dite “Communauté française”... qui ne partagent apparemment pas les vues de Jean-François Kahn quand celui-ci déplore l’oubli des facteurs celtiques dans l’espace gallique et critique la surévaluation, à ses yeux, des facteurs romains et francs. Nous vivons une époque étonnante...

La “Gaule Françoise” de François Hotman

col2.jpgLe facteur celtique a effectivement été escamoté par toutes les renaissances intellectuelles qui ont jalonné l’histoire d’Europe occidentale jusqu’à la fin du 18ème siècle. Nous ne trouvons que quelques vagues évocations au 16ème siècle, où, une fois de plus, les facteurs classiques, gréco-latins, et germaniques sont seuls valorisés. Dans sa critique d’une monarchie française, qu’il considérait comme dévoyée après les massacres de la Saint-Barthélémy (1572), le juriste huguenot français d’origine allemande François Hotman, né à Paris, évoque une “Franco-Gallia” ou une “Gaule Françoise” (1573). Hotman souligne les origines franques-germaniques de la France médiévale. Ces tribus, qui ont franchi le “Rhein” (sic), avaient une notion innée de la liberté, comme le soulignait aussi Tacite: le principe germanique est donc un principe de liberté (et de liberté religieuse pour le protestant Hotman), idée que l’on véhiculera jusqu’à la première guerre mondiale. Il y a donc, d’un côté, cette idée de liberté, et, de l’autre, l’idée féroce de l’absolutisme, qui n’hésite pas à recourir à des massacres comme celui de la Saint-Barthélémy. Quand les principes libertaires germaniques régnaient sur tous les esprits, écrit Hotman, “Les rois n’avaient pas une puissance infinie ni absolue” (cf. André Devyver, “Le sang épuré – Les préjugés de race chez les gentilshommes français de l’Ancien régime (1560-1720)”, Ed. de l’Université de Bruxelles, Bruxelles, 1973). Kahn inverse simplement le raisonnement ancien du Huguenot Hotman: le fonds pré-celtique, celtique et autre est réservoir de liberté, tandis que les systèmes mis en place par Rome et par les Francs sont tyranniques. Pour retrouver leurs libertés face à une droite et une gauche qui deviennent “mabouls”, les Français contemporains doivent, selon Kahn, recourir au fonds hétérogène pré-romain. Chez Hotman, le fonds pré-franc et pré-romain était réservoir de cruelle anarchie: le système libertaire germanique est venu l’humaniser (avant la lettre).

Vogue celtisante et “Sturm und Drang”

col3.jpgLes 16ème et 17ème siècles sont donc peu enclins à redécouvrir le fait celtique dans l’histoire des espaces gallique et lotharingien/germanique. Il faudra attendre la fin du 18ème siècle pour que naisse une véritable “vogue celtisante”, qui se poursuit encore aujourd’hui, notamment dans l’univers de la chanson, dans la bande dessinée et avec un festival comme le “Festival inter-celtique de Lorient”. Le “Sturm und Drang” littéraire allemand secoue les bonnes habitudes ancrées dans la culture européenne. Les protagonistes de ce mouvement littéraire en ont assez de la répétition des modèles classiques. Ils recherchent autre chose. Ils veulent un retour à des thèmes plus variés, comme chez Shakespeare, qui s’inspire certes de la culture classique, mais puise aussi dans les traditions de la très vieille Angleterre et de la Scandinavie du haut moyen âge. Ils espèrent aussi un retour à l’hellénité homérique, plus âpre que l’Athènes classique. Le philosophe Herder démontre dans la foulée du “Sturm und Drang” que l’excellence littéraire vient uniquement des racines, des sources les plus anciennes et non pas d’une répétition ad nauseam des mêmes thèmes classiques. Les frères Grimm, célébrés en 2012 outre-Rhin, seront ses héritiers en Allemagne. Les slavophiles russes le seront en Russie. En Ecosse, James McPherson, un écrivain pré-romantique, épigone du “Sturm und Drang” allemand, prétend avoir découvert les écrits d’un barde celtique ancien et de les avoir traduits. Ce barde se serait appelé “Ossian”. Il n’y a jamais eu d’Ossian: ces magnifiques poèmes, construits sur des canons non classiques, sortaient tout droit de l’imagination de McPherson. La vogue celtisante était lancée. Elle ne s’arrêtera plus.

Nous verrons que ce “Sturm und Drang” et ce “celtisme” britannique sont à replacer dans un contexte révolutionnaire dans la période 1780-1795 mais un révolutionnarisme qui tient compte des racines, tout en se montrant fort virulent dans ses critiques de l’absolutisme royal de l’Ancien Régime. Après Ossian, nous avons la renaissance du druidisme au Pays de Galles et l’émergence des Gorsedd, concours de poésie en langue galloise. Ailleurs en Europe, en dehors des régions où l’on a parlé des langues celtiques jusqu’à nos jours, l’archéologie tchèque (W. Kruta), hongroise (M. Szabo) et autrichienne s’est penchée sur les civilisations celtiques de la Tène et de Halstatt, découvrant un celtisme alpin et danubien, dont le 18ème siècle du “Sturm und Drang” et de l’“ossianisme” n’avait pas encore conscience

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Le Pan-celtisme actuel

Recension et source majeure de cet exposé: Peter Berresford Ellis, The Celtic Dawn – A History of Pan-Celticism, Constable, London, 1993.

col4.jpgAvant de parler de “pan-celtisme”, il convient préalablement de définir le terme, l’“ethnonyme” de “Celte”. Pour la plupart des celtisants ou des militants indépendantistes celtophones, est “Celte” seulement celui qui est locuteur d’une langue celtique, comme le gaëlique irlandais ou le gallois, le cornique ou le breton. A l’exclusion de tous les autres. Cette exclusivité celtophone a posé quelques problèmes, notamment quand les Galiciens et les Asturiens de la péninsule ibérique ont voulu adhérer au club des nations celtiques. Galiciens et Asturiens défendaient leurs positions en arguant qu’une émigration britannique (brythonique!), face à l’invasion des Angles, Jutes et Saxons, s’était installée dans le Nord-Ouest de l’Espagne, en même temps qu’en Bretagne. L’argument des adversaires de leur adhésion était de dire que les dialectes galiciens et asturiens (le “bable”) contenaient moins de mots d’origine celtique que le français ou l’anglais. De plus, le Nord-Ouest de la péninsule ibérique recèle encore d’autres ingrédients ethniques, suèves, wisigothiques, basques et alains. Sont cependant acceptés les locuteurs d’une des deux “linguae francae”, l’anglais et le français, si les postulants peuvent se dire d’origine gaëlique, cornique, bretonne ou galloise, parce que dans leurs régions des langues celtiques ont encore été parlées à l’époque médiévale ou post-médiévale.

Solidarités celtiques

On ne parlait pas de “celtisme” ou de “celtitude” avant la seconde partie du 18ème siècle. Cependant, pour l’historien du celtisme et écrivain Peter Berresford Ellis, Président de la “Celtic League” de 1988 à 1990, on peut repérer, tout au long de l’histoire médiévale des Iles Britanniques, des solidarités politiques inter-celtiques contre la prépondérance des éléments angles, saxons, jutes et normands, notamment quand il s’agit de porter secours à l’Ecossais Robert Bruce en 1314 ou d’aider les Tudor suite à la Guerre des Deux Roses au 15ème siècle. Richard III reçoit effectivement un appui de troupes corniques, galloises, écossaises et bretonnes. Quand les Tudor accèderont au trône d’Angleterre, ils oublieront leurs racines celtiques et se montreront plus anglais que les Anglais, tout simplement parce qu’il auront alors hérité du pouvoir central et que celui-ci, quel qu’il soit, s’oppose toujours à ses marges géographiques et ethniques.

Les pionniers de la redécouverte du fait celtique sont Edward Lhuyd, en Angleterre, dont les oeuvres paraissent en 1707. C’est lui qui réintroduit les termes “celte” et “celtique” dans le vocabulaire (d’abord philologique). Son travail est purement académique. En Bretagne, l’Abbé Pezron se penche pour la première fois sur la littérature celtique et amorce, encore timidement, la “vogue celtique”, qui prendra, comme on l’a vu, sa vitesse de croisière avec James McPherson (1736-1796). Tributaire de la mode lancée par le “Sturm und Drang” allemand, McPherson écrit des ballades et des poésies, attribuées à un barde du nom d’Ossian, qu’il aurait soi-disant traduites du gaëlique écossais. C’est un faux qui aura une postérité incroyable. L’engouement pour la poésie bardique atteint toutes les couches de la société: Napoléon était un lecteur fervent de McPherson. Bernadotte, le futur roi de Suède, figure au départ picaresque et époux d’une Irlandaise née à Marseille, nommera son fils héritier “Oscar”, du nom du fils d’Ossian. A la même époque, les Gallois celtisants organisent leur premier “Eistedfodd”, un festival de musique, de chants et de poésie celtique, ancêtre du fameux “festival inter-celtique de Lorient”.

Méchantes racines et bons nomades

Aujourd’hui, vu l’hostilité des idéologies dominantes aux racines, surtout dans l’espace linguistique francophone, on a tendance à dissocier complètement recours aux racines et volonté révolutionnaire: ne peut être “révolutionnaire” ou “progressiste” que celui qui s’arrache à ses racines, comme le réclame explicitement, sans la moindre nuance, un Bernard-Henri Lévy depuis son fameux “Testament de Dieu”, où, comme Moïse, il nous annonçait, sans rire, les nouvelles tables de la Loi, qu’un hypothétique Yahvé lui aurait confiées. Pour être acceptable, non condamnable, il faut être un “nomade”, un “vagabond” errant partout sur la planète: les “errants” sont les nouveaux Übermenschen pour ce fatras idéologique. Les braves enracinés, les nouveaux Untermenschen. Cette optique hostile à toutes racines est peut-être vraie pour la France, où le Club des Jacobins donnera le ton, et luttera contre les “patois” et les “pequenauds”: ce n’est pas vrai ailleurs et cela explique, notamment, le renversement unanime des révolutionnaires allemands les plus virulents (Fichte, Arndt, Jahn, etc.), qui prendront fait et cause contre la domination napoléonienne, quitte à s’allier aux rois. Cette optique franco-jacobine est fausse pour le monde celtique, où recours aux racines et volonté révolutionnaire ne faisaient qu’un. Dès 1789, Thomas Jones, un révolutionnaire anti-monarchiste, organise les premiers “Gorsedd”, les assemblées druidiques, dont on se gausse au départ. Cependant, tous s’y mettront rapidement avec enthousiasme, au Pays de Galles, en Cornouailles et en Bretagne. Iolo Morganwg lance, le 21 juin 1792, jour du solstice d’été, une assemblée annuelle des Bardes.

Idées républicaines et renaissance des langues

walter_scott_1302553800.jpgEn 1820, se crée en Ecosse la “Celtic Society”, sous l’impulsion, notamment, du célèbre romancier Walter Scott, dont les opinions politiques sont républicaines. Il utilise l’anglais pour son oeuvre mais n’aborde que des thèmes hostiles à la monarchie d’origine normande, en opposant les Saxons (Ivanhoe, Robin des Bois) aux Normands. En Flandre, cette manière de présenter les choses sera reprise par Hendrik Conscience, qui y ajoute, consciemment ou inconsciemment, la thématique du Huguenot François Hotman: l’élément germanique est vecteur de liberté populaire (ou de fougue révolutionnaire — ce qui n’est pas le cas de Conscience, qui a l’appui de Léopold I), l’élément normand (chez Scott) ou capétien (chez Conscience) est synonyme d’absolutisme et de tyrannie. La “Celtic Society” de Walter Scott est à l’origine de deux revues, qui paraîtront jusqu’à la fin du 19ème siècle, le “Celtic Magazine”, et le “Celtic Monthly”. Ces publications se fixent deux buts: 1) promouvoir les idées républicaines; 2) promouvoir la renaissance des langues celtiques. La notion de “république”, que l’on répète inlassablement aujourd’hui en France, sur un ton incantatoire qui nous agace profondément en dehors des frontières de l’Hexagone, ne correspond dont pas du tout à l’idée républicaine véhiculée dans les pays celtiques et en Ecosse à l’époque de la révolution française.

Ainsi, Thomas Muir, proclamé “Président d’Ecosse”, suite à une rébellion républicaine en 1797, fuit en Irlande où il est reçu au sein de la confrérie occulte des “United Irishmen”, opposés aux Anglais et à la monarchie (avec leurs collègues des “United Scotsmen” et des “United Englishmen”). Les “United Irishmen” se révolteront avec l’appui d’unités françaises débarquées en 1797 mais, contrairement aux clivages à l’oeuvre depuis le soulèvement catholique de gauche de Bernadette Devlin en 1972, les nationalistes-révolutionnaires des “United Irishmen” seront plutôt protestants que catholiques, ces derniers, inquiétés par les dérapages de la révolution française en Vendée et en Bretagne, seront plutôt loyalistes.

Des racines celtiques de l’idée républicaine en France

Autre indice, qui confirme la thèse de Peter Berresford Ellis: les députés républicains bretons de l’Assemblée Nationale française, Armand Kersaint et Lafayette (homme de paradoxes...!) réclament une intervention militaire ou navale pour sauver les républicains écossais de la défaite et de la répression. Ces députés bretons sont opposés au centralisme parisien et ne cessent de réclamer l’autonomie de la Bretagne, inaugurant ainsi un filon qui perdure jusque aujourd’hui dans le mouvement breton. Thomas Paine, Gaëlique écossais, rédige le premier manifeste des “Droits de l’Homme”: l’édition gaëlique connaîtra, à l’époque, un chiffre de vente et de diffusion plus important que sa version française, preuve que les Jacobins, les BHListes parisiens actuels et les chaisières du bazar droit-de-l’hommard, de Mitterrand à Hollande, se soucient comme d’une guigne des véritables droits de l’homme, qu’ils galvaudent au rang de pur slogan. Le premier manifeste des “Droits de l’Homme” a été rédigé par un militant, peut-être naïf, diront les conservateurs, mais dont les convictions républicaines ne peuvent être mises en doute ni la volonté d’émanciper ses contemporains, mais cette volonté n’est pas séparable d’un recours aux racines les plus profondes. Robert Price, autre militant celtique du Pays de Galles, écrit en 1776, suite à la révolution américaine, un manifeste “Civil Liberties” qui inspirera les rédacteurs de la première constitution républicaine française: il y a donc en celle-ci un élément républicain gallois. Price en a été l’inspirateur, ainsi que son propre maître Thomas Roberts. Les républicains celtisants insulaires sont donc, à un certain moment, en porte-à-faux par rapport aux Bretons, qui abandonnent l’idéal républicain vicié par les Jacobins et les centralistes parisiens qui refusent la reconstitution du Parlement de Bretagne, et adhèrent à la chouannerie royaliste.

L’oeuvre de Charles De Gaulle (1837-1880)

Au dix-neuvième siècle, le celtisme breton sera structuré par Charles De Gaulle (1837-1880), oncle du général de même nom et prénom. Natif de Valenciennes, dans le Hainaut annexé et toujours occupé, cet homme, malade et invalide, mourra dix ans avant la naissance de son neveu, que l’on prénommera Charles en son souvenir. Les De Gaulle, originaires du Hainaut mutilé et de la Flandre irrédente, ont des origines irlandaises, en la famille d’un certain Sean McCartan, Colonel d’une brigade irlandaise de l’armée royale française. Charles De Gaulle (numéro un) est un infirme: il est paralysé et habite au 282 de la Rue de Vaugirard à Paris. C’est dans ce logis, qu’il ne quittera pratiquement jamais, qu’il va tout imaginer, explique Peter Berresford Ellis. Il devient le secrétaire de “Breurez Breiz”, la société des poètes bretons de Paris, où il rencontre Théodor Hersart de la Villemarqué (1815-1895), qui a publié en 1836 le “Barzaz Breiz”, anthologie remarquée de chants populaires de la Bretagne. Les deux hommes sont également liés à l’Association Bretonne, fondée auparavant par Armand de la Rouerie en 1791. Elle avait pour objectif de restaurer l’autonomie de la Bretagne (comme avant 1532). De la Rouerie restera fidèle à la révolution française, en dépit de son départ pour l’Amérique, jusqu’à l’abolition du Parlement de Bretagne. Il meurt en 1793. Son Association est dissoute mais recréée en 1843, formulant les mêmes revendications. En 1858, elle est à nouveau dissoute par Napoléon III, bête noire des polémistes en Belgique à l’époque, sans doute pour cette hostilité à toute autonomie bretonne mais surtout pour son annexion, jugée totalement inacceptable à Bruxelles, de la Savoie et du Comté de Nice, encore deux fragments de l’ancienne Burgondie impériale détachés d’un Etat héritier de ce Saint-Empire: la crainte était grande de voir Napoléon III, comme auparavant Philippe le Bel ou Louis XIV, diriger ses efforts vers l’espace bas-lotharingien, après avoir grignoté l’espace burgonde ou haut-lotharingien. Charles De Coster, libertaire d’opinion, ne se lassera pas de fustiger ce “Napoléon-le-petit”, comme disait Victor Hugo en exil à Bruxelles, et le Philippe II de son “Tyl Uilenspiegel” est parfois une caricature de Napoléon III.

Charles De Gaulle le celtisant, est royaliste, catholique et conservateur, contrairement à bon nombre de celtisants des Iles Britanniques. Il fait basculer le mouvement breton, jusqu’aux années 60 du 20ème siècle, dans le camp conservateur, avec l’appui, il faut le dire, d’un roman à grand succès, celui d’Alexis-François Rio, intitulé “La petite Chouannerie” (1842). Ce roman donne le coup d’envoi à la volonté récurrente, en Bretagne, de suggérer une autre vision de l’histoire. La revue “Stur” d’Olier Mordrel, avant la seconde guerre mondiale, son livre “Le mythe de l’Hexagone”, les articles de la revue “Gwenn ha Du”, sont autant d’expressions de cette volonté. De Gaulle plaide pour la résurrection de la langue, comme les celtisants des Iles Britanniques s’efforcent de raviver le gallois ou le gaëlique irlandais. Les efforts de De Gaulle seront dès lors plus linguistiques que politiques. Autre petit fait intéressant à signaler: lorsque le Gallois Michael D. Jones fonde une colonie galloise en Patagonie, De Gaulle soutient le projet mais demande de respecter là-bas l’identité araucarienne: nous voyons là l’émergence d’un thème cher à Jean Raspail, la défense de toutes les racines, et au créateur de bandes dessinées Bilal, qui fait émigrer tout un village breton, hostile à des promoteurs immobiliers sans scrupules, vers la pampa argentine. De Gaulle veut une langue celtique unifiée, d’abord en Bretagne même, puis dans l’ensemble de l’espace celtophone. Sous son impulsion, les études celtiques sont enfin prises au sérieux en milieux académiques. Une véritable renaissance peut commencer, se consolider et être sûre de sa pérennité.

Les trois tendances du mouvement celtique

Trois tendances vont alors se juxtaposer dans le mouvement celtique, toutes nations particulières confondues:

1.     Une tendance littéraire avec l’émergence d’une littérature d’inspiration celtique mais rédigée en français ou en anglais. William Butler Yeats en sera l’exemple le plus connu mais son ésotérisme, assez éthéré, sera critiqué notamment par la revue “Stur” en Bretagne, cet ésotérisme oblitérant toute référence directe au réel concret, tout recours fécond au “vécu” (Mordrel).

2.     Une tendance purement philologique qui se focalisera sur la renaissance des langues et leur emploi dans la vie quotidienne et publique.

3.     Une tendance politique, qui englobera le travail littéraire et le travail philologique mais les doublera de revendications politiques et sociales, articulées dans les parlements et dans la vie politique du Royaume-Uni surtout, dont la dévolution sous Blair, avec l’émergence de parlements autonomes gallois et écossais et les tentatives actuelles de faire aboutir un référendum pour l’indépendance de l’Ecosse sont les dernières manifestations.

Cens décent, “fixity of tenure”, Home Rule

La dimension politique du combat celtique, voire pan-celtique, va s’arc-bouter dans un premier temps sur un problème très important et fort épineux: la question agraire, suite notamment aux famines qui ont frappé l’Irlande. La question agraire n’est pas résolue dans le Royaume-Uni au 19ème siècle, ni en Irlande ni en Ecosse. Au Pays de Galles, elle se greffe sur le problème du “tithe”, soit le paiement d’une dîme au propriétaire terrien (généralement protestant et anglais). Le but des “Panceltes” qui veulent résoudre la question agraire est d’imposer aux latifundistes qu’ils se satisfassent d’un cens décent et qu’il acceptent la “fixity of tenure”, soit le droit des exploitants ruraux à ne pas être chassés de leur lopin. Ce combat sera notamment mené par William O’Brien (1852-1928), dont l’inspiration politico-culturelle était panceltique, mais dont l’action était concrète: il fut, outre un combattant pour le droit des petits paysans irlandais contre les propriétaires absents (les “absentee lords”), un défenseur de l’idée de “Home Rule”. Lloyd George, avant de détenir les plus hautes fonctions dans le Royaume-Uni, était partisan d’une alliance parlementaire entre députés gallois et irlandais (la périphérie contre le centre) et d’un “self-government” gallois, équivalent du Home Rule irlandais réclamé à Dublin. Dans le sillage de ce combat pour la question agraire et pour le Home Rule naît l’association culturelle “Conradh na Gaeilge”, visant la renaissance des langues dans la vie quotidienne: elle militera pour le bilinguisme dans les écoles.

Douglas_Hyde_2.jpgA l’aube du 20ème siècle, les anciennes structures panceltiques sont remplacées par le “Celtic Congress” puis par la “Celtic League”. Ce sont des organisations faîtières qui chapeautent tout le mouvement panceltique. La figure principale, la plus notable, dans le cadre de ces organisations a été le Dr. Douglas Hyde (1860-1949), issu directement du “Conradh na Gaeilge”. Il sera le premier président de l’Irlande indépendante en 1937. Avant cela, il fut le premier professeur d’irlandais moderne (“Modern Irish”) à l’Université de Dublin. Des tiraillements existaient dans le mouvement irlandais avant la première guerre mondiale: fallait-il privilégier le combat linguistique, en visant l’ancrage de l’irlandais moderne dans les réseaux d’enseignement? Ou fallait-il privilégier l’union panceltique? La majorité a privilégié le combat linguistique; le combat panceltique était jugé difficile voire impossible sur le plan purement pragmatique à l’époque: de plus, il se heurtait à des clivages religieux qu’on ne saurait minimiser; les Irlandais étaient majoritairement catholiques et puisaient dans les ressources de leur catholicisme des énergies pour combattre l’Angleterre, tandis que les Ecossais étaient majoritairement presbytériens et les Gallois, méthodistes. Dans ces réseaux, issus du “Conradh na Gaeilge”, s’activait un futur martyr de la cause irlandaise, Padraig Pearse (1879-1916), l’un des seize fusillés suite à l’insurrection des Pâques 1916. Pearse mêlait dans son oeuvre des références au passé païen d’avant la conversion de l’Irlande par Patrick à un catholicisme celtique de l’époque mérovingienne, dont l’idéalisme de Columcille, l’un des sauveteurs de l’héritage antique. Il développait une éthique du sacrifice, à laquelle il a eu le courage de ne pas se soustraire.

Une ambiance révolutionnaire

Le “Celtic Congress” avait des dimensions essentiellement académiques. Il voulait celtiser l’enseignement et a donc axé son combat sur la question scolaire en Irlande. C’est à ce niveau que se rejoignent les dimensions culturelles et politiques parce que ce combat devait se gagner forcément dans les assemblées élues et légiférantes. La propagande anglaise soulignait alors l’“archaïsme” qu’il y avait à parler et écrire des langues celtiques: Pearse et ses compagnons rétorquèrent que les parler devenait de ce fait un acte politique contestataire de l’ordre établi. En 1914, avec l’éclatement de la Grande Guerre, le “Celtic Congress” a dû interrompre ses activités. Elles ne reprendront ni en 1915 ni en 1916. Elles reprennent toutefois en 1917, quand le souvenir cuisant de l’échec de l’insurrection d’avril 1916 se fait encore douloureusemet sentir. Ces activités se font à feu doux. Pearse est mort, d’autres sont encore emprisonnés. L’ambiance est révolutionnaire. Parmi les fusillés de 1916, il y avait le fougueux et très original leader socialiste irlandais, James Connolly, adepte et théoricien d’un marxisme virulent (appelé à résoudre la question agraire et les problèmes ouvriers), mais un marxisme “hibernisé”, avec des références à la mythologie celtique. Peter Berresford Ellis, également auteur d’une histoire du mouvement ouvrier irlandais (1), rappelle quelles ont été les grandes lignes de ce marxisme hibernisé. Il repose principalement sur l’idée d’un “communisme primitif” des tribus celtiques irlandaises, avant la conquête anglaise du 12ème siècle. Friedrich Engels apprendra même des rudiments de la langue celtique d’Irlande pour étudier ces structures tribales communautaires, avant d’ajouter un chapitre (jamais achevé) de son ouvrage essentiel sur les “Origines de la famille, de la propriété privée et de l’Etat”. L’appui de Marx et d’Engels à l’indépendantisme irlandais, comme expression de la lutte des classes et de l’émancipation des ruraux exploités par les latifundistes, ont suscité l’enthousiasme non seulement des pionniers du socialisme irlandais mais aussi des nationalistes, qui seront toujours reconnaissants à l’endroit et de Marx et d’Engels.

 

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James Connolly: alchimie marxiste et nationaliste

De cet enthousiasme du “Dr. Marx” qui prend fait et cause pour l’indépendance de l’Irlande, même face à l’hostilité des socialistes anglais, découle le mixte, étonnant ailleurs en Europe et dans le monde, de nationalisme et de marxisme. Pierre Joannon, dans son “Histoire de l’Irlande et des irlandais” (Perrin, Paris, 2006), nous explique très bien l’alchimie nationaliste et marxiste de la pensée de James Connolly, tout comme, en marquant une distance plus nette, l’historien anglais F. S. L. Lyons (2) nous avait démontré comment nationalisme, catholicisme et socialisme s’étaient combinés en une synthèse originale et difficilement transposable en d’autres contextes. Pour Connolly, le socialisme en place, devenu routinier et opportuniste, ne faisait plus que du “syndicalisme étroit aux objectifs limités” (Joannon, op. cit., p. 345). Le socialisme irlandais devait donc recevoir un apport d’énergie complémentaire que seul le nationalisme pouvait lui procurer, surtout le mixte de catholicisme sacrificiel et de nationalisme celtique mythologisé, chanté par Padraig Pearse (3). Ces réflexions sur le combat social, bien ancré dans le mouvement ouvrier et marxiste de son époque, et sur l’apport indispensable de la religion, de la mythologie et du nationalisme, conduisent Connolly à se joindre aux insurgés de Pâques 1916, à être capturé par les Anglais les armes à la main dans le “Grand Post Office” de Dublin et d’être condamné à mort et exécuté. Peter Berresford Ellis rappelle qu’en pleine guerre, les ouvrirers gallois envisagent de faire grève pour obtenir la grâce de Connolly. Ils volent même des explosifs qui seront expédiés en Irlande. Plus tard, des volontaires gallois et écossais (notamment la “Scottish Brigade” de Jim Reeder) se battront aux côtés des insurgés républicains entre 1919 et 1923.

Les événements qui secouent l’Irlande de 1916 à 1923 éveillent les esprits en Bretagne armoricaine. Les militants bretons sont fascinés par la création du premier Etat celtique moderne. Morvan Marchal est l’un de leurs chefs de file. Il appelle en 1925 les peuples celtiques à créer une organisation faîtière pour défendre leurs droits politiques et culturels, doublé d’un “Comité international pour les minorités nationales”. Forts de cette idée, les Bretons de “Breizh Atao” dépassent très vite les limites du seul “panceltisme”; ils appellent Corses, Flamands et Basques à se joindre à leur combat. Du “panceltisme”, on passe à l’idée d’un fédéralisme européen, celui que véhiculeront, chacun à leur manière et en dehors de tout contexte socialiste et marxiste, des figures comme Olier Mordrel, Marc Augier (dit “Saint-Loup”), Jean Mabire ou Yann-Ber Tillenon. “Breizh Atao” est ainsi la toute première organisation politique à énoncer l’idée d’un parlement européen, ne représentant pas des partis (corrompus) mais des populations réelles, concrètes, inscrites dans l’histoire.

De quelques nationalistes écossais

Le clivage gauche/droite, tel qu’il est manipulé par les idéologies dominantes et leurs médias actuellement, n’est nullement de mise quand on évoque les pages de l’histoire du panceltisme. Ainsi, le nationaliste écossais, le baron Ruraidh Erskine, est un aristocrate de vieille famille mais aussi un marxiste et un socialiste, qui va transmettre au nationalisme écossais, jusqu’à nos jours où il enregistre ses meilleurs succès, une idéologie de gauche. Erskine est en faveur d’une “république socialiste d’Ecosse”, tout comme son compatriote John Mclean (1879-1923), mort des suites des tortures qu’il a endurées après avoir protesté contre “la guerre impérialiste imposée aux Ecossais” en 1914. Dix mille personnes suivent son cercueil jusqu’au cimetière, à Glasgow lors de ses obsèques. Erskine, qui prend le relais de ce martyr, encourage, outre la lutte ouvrière comme Connolly en Irlande avant 1914, des aspects plus traditionnels, plus culturels et littéraires, selon les bonnes habitudes prises en pays celtiques. Lewis Spence (1874-1950) s’intéresse ainsi au druidisme, à l’art magique, aux traditions celtiques en général. Hugh MacDiarmid (1892-1978) lance le mouvement de la “Scottish Renaissance” qui ne se borne pas à ressusciter le gaëlique écossais des franges littorales occidentales de l’Ecosse mais aussi les dialectiques germanisés (influencés par l’anglais et le norvégien) des autres territoires écossais. MacDiarmid est également, comme Erskine, partisan d’une “république radicale-socialiste d’Ecosse”. Il est l’un des fondateurs du SNP (“Scottish National Party”) en 1928, ce qui nous ramène à l’actualité britannique, où, justement, ce SNP a le vent en poupe et s’apprête à demander que se tienne un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. Les avatars du nationalisme écossais nous montrent clairement que les démarches panceltiques sont inséparables des questions sociales et du monde ouvrier traditionnel, teinté de marxisme mais d’un marxisme somme toute bien différent de ce que nous connaissons sur le continent.

L’itinéraire étonnant de Hugh MacDiarmid

Revenons à MacDiarmid: son marxisme, rappelle Peter Berresford Ellis, n’est ni celui d’un Marchais et du PCF ni celui de la RDA ou de l’URSS mais, bien évidemment, celui de Connolly. MacDiarmid a également eu sa (brève) période mussolinienne, ce qui étonnera plus d’un simplet qui gobe aujourd’hui les terribles simplismes des médias actuels. Mais Mussolini était un socialiste vigoureux, aimé de Lénine, et, surtout, apprécié de Jules Destrée chez nous, dont l’énorme statue de bronze se dresse sur une place à Charleroi, sans qu’on ne se rappelle qu’il fut un vibrant mussolinien! L’engouement passager de MacDiarmid pour Mussolini ne l’empêche pas de devenir communiste par la suite pour être exclu plus tard pour “déviationnisme national”. Cette exclusion ne l’empêche pas d’être réintégré, à un moment fort mal choisi, en 1956, immédiatement après l’intervention soviétique en Hongrie.

Exclusion des Bretons et discours de De Valera

La persistance d’une fidélité à Marx —qui avait réclamé l’indépendance de l’Irlande dès les années 60 du 19ème siècle et avait ébauché des plans précis pour concrétiser ce projet— fait qu’après la seconde guerre mondiale, les Bretons sont exclus de l’orbe panceltique, vu l’engagement de nombreux nationalistes dans une formation paramilitaire, la “Bezen Perrot”, mise sur pied et armée par l’occupant allemand, pour venger un prêtre philologue très populaire, le paisible Abbé Perrot, assassiné par des militants communistes pro-français. Le mouvement nationaliste breton, en porte-à-faux idéologique par rapport aux autres nationalismes celtiques des Iles Britanniques, subit la répression française de plein fouet à partir de la fin 1944. Dans les Iles, la situation est calme: l’Irlande est restée neutre et les Ecossais et les Gallois ont combattu dans le camp allié. En 1947 se crée la “Celtic Union”, avec l’appui du Président irlandais Eamon de Valera (1882-1975). Celui-ci adresse un message intéressant à relire à ses amis gallois. Peter Berresford Ellis nous en rappelle la teneur et la clarté: “En étant fidèles à leurs traditions et à leurs langues, même dans des circonstances qui peuvent être jugées très critiques, les Gallois ont prouvé qu’une nation peut préserver son individualité tant que sa langue, qui lui procure l’expression le plus parfaite de sa personnalité, demeure utilisée dans la vie quotidienne. Un lien fort relie le peuple du Pays de Galles à celui d’Irlande, non seulement parce tous deux procèdent de la même matrice celtique, mais aussi parce qu’ils marquent une dévotion aux choses de l’esprit; cette attitude a été prouvée au-delà de tout doute possible par le désir passionné de chacune de ces nations à préserver leur culture. Nos deux nations savent qu’en agissant ainsi, elles sauvegardent quelque chose qui enrichit l’humanité toute entière, et, en particulier, renforce les liens qui unissent les peuples celtiques entre eux”. On retiendra de ce discours la nécessité impérieuse de garder sa langue ou ses traditions dans la vie quotidienne. Aussi que toute politique sérieuse, acceptable, toute politique qui n’est pas inéluctablement vouée à sombrer dans la plus veule des trivialités, doit uniquement envisager les “choses de l’esprit”, comme le voulait aussi un précurseur fascinant du nationalisme irlandais au 19ème siècle, Thomas Davis. La primauté accordée au spirituel par De Valera en 1947 permet effectivement d’enrichir l’humanité entière: les idéologies et les pratiques politiques qui n’accordent pas cette primauté à la culture, à la mémoire, constituent donc, sous-entendu, autant de dangers pour tous les hommes, quelles que soient leurs origines, leur race, leur position sur la carte du globe.

En 1947, les Bretons sont toujours exclus des organisations faîtières panceltiques. Mais les Gallois et les Ecossais finissent par apprendre que la répression française ne frappe pas seulement les volontaires de la “Bezen Perrot”. D’autres Bretons, apolitiques et non collaborateurs, parfois fort hostiles à l’idéologie nationale-socialiste allemande, ont été assassinés par les Français, dont le poète Barz Ar Yeodet, l’historienne Madame de Gerny et les écrivains Louis Stephen et Yves de Cambourg. Ces dérapages, les Gallois ne peuvent les admettre. Ils envoient une délégation en Bretagne et en France qui mènera une enquête minutieuse du 22 avril au 14 mai 1947. Le rapport de cette délégation est accablant pour Paris. Il donne tort à la France sur toute la ligne. Les Gallois déclenchent alors une campagne de presse dans tout le monde anglo-saxon qui conduit notamment à la grâce du militant Geoffroy, condamné à mort. Les Bretons sont aussitôt réhabilités et à nouveau acceptés dans les organisations panceltiques: l’attitude de la France est si inacceptable aux yeux des nationalistes gallois marxisés que la collaboration avec l’Allemagne hitlérienne est considérée sans doute comme un pis-aller, de toutes les façons comme un dérapage inéluctable dans le contexte tragique de l’époque.

Sean MacBride

En 1948, les Unionistes pro-britanniques gagnent les élections en Ulster, créant de la sorte les conditions d’une partition définitive de l’Ile Verte. Cette victoire conduit à l’émergence du “mouvement anti-partition”, dont les objectifs se poursuivent encore de nos jours. De Valera: “Pour nous, c’est une simple question de justice. L’Irlande est une; c’est donc une injustice criante que nous soyons partagés entre deux Etats. La partition est un mal qui doit être rectifié”. Dans la suite de son discours, résumé par Peter Berresford Ellis, De Valera exprimait son espoir de voir les peuples celtiques apprendre davantage les uns des autres parce qu’une nouvelle société, partout dans le monde, ne pouvait se construire que sur base de rapports entre ethnies profondément enracinées et non sur base de rapports entre empires ou Etats multi-nationaux, dominés par une seule nation. Il n’y avait pas de meilleur plaidoyer pour un ethnopluralisme planétaire, l’année même où les blocs se formaient suite au “coup de Prague” et allaient enfermer les peuples jusqu’à la perestroïka dont les retombées n’apporteront pas l’émancipation mais un esclavage nouveau sous l’emprise du néo-libéralisme.

SEAN-MAC-BRIDE0002.jpg Le ministre irlandais des affaires étrangères, Sean MacBride, fils de John MacBride, fusillé en 1916, avait été le chef de l’état-major de l’IRA. Cet avocat, fondateur du “Clann na Poblachta”, petit parti nationaliste radical, deviendra aussi le président d’Amnesty International, puis obtiendra le Prix Nobel de la Paix en 1974 et le Prix Lénine de la Paix en 1977! L’homme était un nationaliste irlandais pan-celte. Interviewé par le journal “Le Peuple breton”, il déclare, rappelle Peter Berresford Ellis: “Ce qui manque au monde, c’est un idéal basé sur un système où la liberté et la dignité humaines sont reconnues parce que la liberté, l’indépendance et l’intégrité des peuples sont protégées... les peuples celtiques peuvent aider (le monde) à propager cet idéal, qui est absent aujourd’hui”.

De 1947 à 1954, l’idéal panceltique est porté, entre autres organisations, par la revue “An Aimsir Cheilteach”, soucieuse de l’avenir des langues sans exclure un souci profond et permanent pour les questions sociales, en bonne logique “connollyste”. Cet engagement social rapproche les militants panceltes du “Labour” britannique. Mais suscite aussi les moqueries acides de la presse anglaise. En France, la répression jacobine, portée par son habituelle bêtise à front de taureau, s’abat sur cette revue, qui est interdite. Car le recours aux “interdits”, en bonne logique orwellienne, est une pratique qui coïncide avec la devise de la “République”: liberté, égalité, fraternité... MacBride, avocat, estime, pour sa part, que c’est une violation des droits de l’homme et engage un procès contre l’Etat français, qu’il gagne bien évidemment. Comique: la patrie des “droits de l’homme”, qui se targue de cette qualité depuis les délires à l’emporte-pièce énoncés par le très médiatisé Bernard-Henri Lévy, a été condamnée pour violation des droits de l’homme, lors d’un procès mené par un ministre irlandais des affaires étrangères, Prix Nobel et Prix Lénine de la Paix et président d’Amnesty International... Un petit épisode à rappeler, un sourire narquois aux lèvres, quand on a devant soi un fort en gueule qui pontifie son pauvre catéchisme “droit-de-l’hommard” à la sauce BHL! L’hydre jacobine cède de mauvaise foi: la revue n’est plus interdite. On fait simplement pression pour qu’elle ne soit pas distribuée. Rien de nouveau sous le soleil!

Première session du “Conseil de l’Europe”

En 1949, se tient la première session du “Conseil de l’Europe”, présidé par Paul-Henri Spaak. Les délégués irlandais déclarent que “l’Europe a sombré dans un marécage” et que “la vision celtique (ethnopluraliste définie par De Valera et MacBride) peut la sauver”. John Legonna (1918-1978) abondait dans ce sens, lors de son discours: “par leur exemple et par l’action de leurs dirigeants, les peuples celtiques pourraient fournir à l’Europe une voie pour retrouver le salut et s’extraire du marais dans lequel s’enfonce progressivement la civilisation européenne. Nous, dans les pays celtiques, disposons de tous les éléments nécessaires pour mener à bien une tâche historique de la sorte. Nous, les Celtes, avons toujours une puissante contribution à offrir à la civilisation humaine”. Les délégués celtiques demandent la création d’une “Union Fédérale des Nationalités Européennes”, pour sauvegarder les droits des minorités ethniques. Ce sera en vain: la Grande-Bretagne bloque la résolution parce qu’elle ne veut pas que les Irlandais d’Eire ouvrent le dossier de la partition, qu’ils jugent inique. La France, elle, refuse la constitution d’une “Court européenne des Droits de l’Homme”! Encore un bon rappel pour les zélotes actuels... Les Irlandais, dépités, haussent les épaules: “encore une manifestation des ‘power politics’”, conclueront-ils.

Une autre figure, également mise en exergue par Peter Berresford Ellis, mérite d’être extraite de l’oubli, celle de la juriste galloise Noëlle Davies, auteur d’ouvrages sur le nationaliste romantique Danois Grundvigt et sur Connolly. Elle suggère, pour les peuples celtiques comme pour les peuples européens, un modèle “pan-nordique”, semblable à l’Union Scandinave. En 1961, la “Celtic League” élit comme Président le Breton Alan Heusaff, un ancien combattant de la “Bezen Perrot”, qui lance la revue “Cairn”, qui paraît toujours actuellement.

Le panceltisme, qui permet de penser le politique en dehors du clivage gauche/droite, tel que nous le subissons dans le prêt-à-penser dominant, ouvre des pistes non encore exploitées:

-          l’anti-impérialisme en des termes euro-centrés, centré sur des identités européennes visibles et concrètes et non sur des identités loitaines difficiles à comprendre, soit un anti-impérialisme qui ne soit pas uniquement à l’usage de peuples du dit “tiers monde”, quoique ces derniers ont évidemment bien le droit d’en développer des formes propres, à leur bon usage; l’impérialisme contemporain pratique la colonisation mentale et la dépendance économique en Europe aussi: ce que bon nombre de tiers-mondistes des années 60 et 70 avaient oublié.

-          Un socialisme réel, non détaché d’une certaine matrice marxiste, qui pourrait renouer aussi avec des filons fédéralistes-proudhoniens, comme l’avaient proposé les auteurs d’un groupe animé à Nice par Alexandre Marc ou certains théoriciens italiens; la solidarité populaire, génératrice de formes politiques socialistes, ne peut être optimale qu’au sein d’identité concrètes; les autres formes de socialismes s’accomodent trop aisément du système; on l’a vu avec le néo-libéralisme, la fausse “troisième voie” du travailliste Blair, le bellicisme de ce dernier, les timidités et les atermoiements des sociaux-démocrates qui fâchaient déjà James Connolly.

-          Un féminisme sainement conçu dans le sillage d’une autre héroïne irlandaise, dont il faudra un jour parler à cette tribune, la Comtesse Markiewicz (1869-1927), où la citoyenne d’une république socialiste, nationaliste et panceltique aurait été un “zoon politikon” au même titre que les mâles.

-          Une piste écologique intéressante, où la préservation de la nature est aussi un impératif dicté par le désir naturel de préserver les paysages exaltés par la poésie traditionnelle et les traditions populaires. Cette piste écologique est inséparable d’un recours au local, même de dimensions réduites, au nom du slogan “Small is beautiful” de Kohr et Schumacher, et surtout respectueuse des “lois de la variété requise”, selon l’idée qu’avait formulée le militant breton devenu citoyen irlandais, Yann Fouéré.

S’engager sur les pistes qu’ouvrent les études serrées du panceltisme ou du socialisme irlandais, comme celles réalisées par Peter Berresford Ellis, permet de s’insinuer profondément dans les dispositifs de nos adversaires, d’utiliser leur propre vocabulaire en lui donnant une épaisseur bien plus substantielle, en le ramenant de force à ses matrices historiques: en effet, la métapolitique d’en face procède par affirmations péremptoires, assénées par la répétition ad nauseam dans les “mainstream medias”, par une méthode Coué qui finit par saoûler. Toutes ses affirmations, aussi tonitruantes que boîteuses, qu’elles se réfèrent à une forme ou une autre de marxisme ou au corpus des “droits de l’homme”, sont posées comme détachées de tout contexte historique. Elles n’ont dès lors aucune consistance car leur donner consistance, en les plongeant dans un empirisme historique, serait les transformer en armes redoutables contre le système planétaire, aliénant et amnésique qui nous oppresse. Le nationalisme et le socialisme identitaires des Irlandais a bien fait fléchir l’Empire britannique au faîte de sa puissance. Le système ne veut pas de consistance car toute consistance est, en fin de compte, un matériau pour l’érection d’un môle de résistance à l’homogénéisation globale, à l’homocratie en marche (Jan Mahnert). Nous voulons redonner de la consistance à nos peuples pour qu’ils s’émancipent, tout comme BHL veut nous arracher à nos racines et à  nos mémoires pour que nous soyons d’éternels moutons de Panurge. Le modèle irlandais est une bonne source d’inspiration pour réapprendreà résister.Une source d’inspiration à laquelle nous allons sans cesse retourner, ainsi qu’à d’autres chantiers similaires. J’espère que le résultat de ce colloque sera de susciter de telles vocations.

Robert Steuckers.

(Forest-Flotzenberg, février 2013; version finale: août 2013).

Notes:

(1)   Peter Berresford Ellis, Historia de la clase obrera irlandesa, Ed. Hiru, Hundarribia (Guipuzcoa), 2013 (traduction espagnole d’un livre aujourd’hui épuisé et intitulé A History of the Irish Workig Class, 1985).

(2)   F. S. L. Lyons, Culture and Anarchy in Ireland 1890-1939, Oxford University Press, 1982.

(3)   F. S. L. Lyons, op. cit.; cf. également: Ruth Dudley Edwards, Patrick Pearse, The Triumph of Failure, Gollancz, London, 1977.

samedi, 20 juillet 2013

L’Iran, de la “révolution blanche” à la révolution tout court

L’Iran, de la “révolution blanche” à la révolution tout court

Ex: http://www.valeursactuelles.com

shah011.jpgJanvier 1978-janvier 1979. C’est au moment où elle se modernisait que la monarchie des Pahlavi s’est défaite dans la confusion. De là date l’essor de l’islamisme radical.

Une tasse de thé, un dernier regard, Mohammad Réza Pahlavi quitte son palais presque vide, le 16 janvier 1979. Dans les jardins, il retrouve la chahbanou, puis gagne l’aéroport international de Téhéran. Un petit groupe les attend, mais ni ambassadeur étranger ni ministre. Des militaires supplient le chah de rester. Le général Badreï, chef de l’armée de terre, s’agenouille selon un vieil usage tribal et lui baise les genoux. Le chah enlève ses lunettes, le relève. Il pleure en public. À Chapour Bakhtiar, nommé à la tête du gouvernement deux semaines plus tôt, le 31 décembre 1978, il dit : « Je vous confie l’Iran et vous remets entre les mains de Dieu. »

Le chah pilote lui-même son Boeing 707 jusqu’à la sortie de l’espace aérien iranien. Il craint une attaque surprise. Commence pour le souverain une longue errance. Rongé par un lymphome, repoussé par tous, il trouve asile en Égypte où il mourra le 27 juillet 1980. Il régnait depuis le 16 septembre 1941 et allait avoir 61 ans.

Moins de dix ans plus tôt, il avait célébré à Persépolis les 2 500 ans de l’Empire perse dont il se voulait le continuateur. En même temps, son régime exaltait la modernisation de l’Iran et la “révolution blanche”, ce plan ambitieux de réformes lancé en 1963. La “grande civilisation” à laquelle le chah avait rendu hommage semblait de retour.

Mais à quel prix ! Omniprésence de la Savak (la police politique), pouvoir autocratique, cassure entre la capitale et la province, fracture entre une élite occidentalisée et le peuple, autisme du chah qui ignore l’aspiration de la société à intervenir dans la vie politique, corruption, vénalité, et hausse des prix. À ceux qui évoquent les ravages sociaux et politiques de l’inflation, le chah répond : « Mon gouvernement m’assure du contraire. Vous ne répercutez que des bavardages de salon ! »

La “révolution blanche” a heurté les plus traditionalistes de la société iranienne, les chefs de tribus et une partie du clergé conduite par un mollah nommé Ruhollah Khomeiny. Né en 1902, celui-ci nie toute valeur au référendum qui doit approuver la “révolution blanche”. C’est surtout la proclamation de l’égalité entre homme et femme et la modernisation du système judiciaire qui le font réagir car il estime que ce sont deux atteintes aux préceptes de l’Islam et du Coran. Sans oublier que la réforme agraire est, dit-il, préparée par Israël pour transformer l’Iran en protectorat…

De Qom, ville sainte du chiisme, Khomeiny provoque le chah le 3 mai 1963. Il est arrêté. Suivent trois jours d’émeutes, les 15, 16 et 17 juin, 75 victimes, 400 arrestations et un constat : l’alliance “du rouge et du noir”, une minorité religieuse active et fanatisée avec les réseaux clandestins du Toudeh, le parti communiste iranien. Pour éviter la peine de mort à Khomeiny, des ayatollahs lui accordent le titre de docteur de la loi faisant de lui un ayatollah. Libéré, il récidive en 1964 et s’installe en Irak.

Ces oppositions, le chah les connaît. Elles le préoccupent. Il lance un appel aux intellectuels pour qu’ils en discutent en toute liberté. En avril 1973 se réunit le “Groupe d’études sur les problèmes iraniens”, composé de personnalités indépendantes. En juillet 1974, un rapport est remis au chah qui l’annote, puis le transmet à Amir Abbas Hoveida, son premier ministre. « Sire, lui répond-il, ces intellectuels n’ont rien trouvé de mieux pour gâcher vos vacances. N’y faites pas attention, ce sont des bavardages. » En fait, il s’agit d’un inventaire sans complaisance de l’état du pays complété de mesures correctives avec cet avertissement : si elles ne sont pas prises au plus vite, une crise très grave pourrait éclater. Cinq mois plus tard, le chef de l’état-major général des forces armées remet à son tour un rapport confidentiel et aussi alarmant que celui des intellectuels : l’armée résistera à une agression extérieure mais un grave malaise interne peut mettre en danger la sécurité nationale.

Ces deux avertissements venus du coeur même du régime restent lettre morte. Un nouveau parti officiel créé en 1975, un nouveau premier ministre nommé en août 1977 ne changent rien : les ministres valsent, les fonctionnaires cherchent un second emploi, le bazar de Téhéran gronde. Or dès l’année 1976, le chah sent que la maladie ronge son avenir. « Six à huit ans », lui a dit le professeur français Jean Bernard. C’est un homme fatigué qui affronte la montée de la violence révolutionnaire dans son pays.

D’Irak, Khomeiny redouble ses attaques. Le chah, dit-il, n’est qu’« un agent juif, un serpent américain dont la tête doit être écrasée avec une pierre ». Le 8 janvier 1978, un article paru dans un quotidien du soir de Téhéran fait l’effet d’une bombe. Il s’agit d’une réponse virulente à Khomeiny, qui a été visée au préalable par le ministre de l’Information. Or la polémique mêle vérités et mensonges. Le lendemain, à Qom, des manifestants envahissent la ville sainte : un mort, le premier de la révolution. Le 19 février, quarante jours après ce décès, le grand ayatollah Shariatmadari organise à Tabriz une réunion commémorative. À nouveau, du vandalisme, des morts, des blessés. L’engrenage manifestation-répression est engagé. Et à chaque quarantième jour, à Téhéran, à Tabriz, à Qom, se déroule une manifestation qui tourne à l’émeute. La police appréhende des jeunes gens rentrés récemment des États-Unis et connus pour leur appartenance à des groupes d’extrême gauche, ou des activistes sortis des camps palestiniens, des individus ne parlant que l’arabe. Les forces de l’ordre ne tentent quasi rien contre eux.

Le pouvoir s’affaiblit et s’enlise. Le chah nie la réalité, ignore le raidissement du clergé, continue à raisonner en termes de croissance de PIB. Et puis les Britanniques et les Américains ont leur propre vision de la situation ; ils conseillent de pratiquer une ouverture politique et de libéraliser le régime : le général Nassiri, cible de la presse internationale et qui dirigeait la Savak depuis 1965, est écarté en juin 1978. Loin de soutenir le chah, comme le faisait Richard Nixon, le président Carter envisage son départ et son remplacement. Au nom des droits de l’homme, les diplomates américains poussent aux dissidences les plus radicales. Une ceinture verte islamiste, pensent-ils, est plus apte à arrêter l’expansion du communisme soviétique.

Le 5 août 1978, le chah annonce des élections “libres à 100 %” pour juin 1979, une déclaration considérée comme un signe de faiblesse. Le 11, débute le ramadan. Des manifestations violentes éclatent à Ispahan : pour la première fois, des slogans visent directement le chah. Le 19, se produit un fait divers dramatique : un cinéma brûle, 417 morts. Un incendie criminel. L’auteur ? Des religieux radicaux ? La Savak ? Le soir même, la reine mère donne un dîner de gala. L’effet sur l’opinion est désastreux, alors que les indices orientent l’enquête vers l’entourage de Khomeiny.

Le nouveau premier ministre, Jafar Sharif- Emami, surnommé “Monsieur 5 %” tant il prélève de commissions, déclare sous le coup de l’émotion “la patrie en danger”. Le 7 septembre, 100 000 personnes manifestent à Téhéran avec des ayatollahs : des portraits de Khomeiny apparaissent. La loi martiale est décrétée pour le lendemain 8. Les manifestants prennent de vitesse police et armée. Ils veulent occuper la “maison de la Nation” et y proclamer une “République islamique”. Le service d’ordre tire en l’air, des tireurs embusqués ouvrent le feu sur la foule. C’est le “vendredi noir”, soigneusement « préparé et financé par l’étranger » affirment les auteurs. Au total, 191 victimes. La rupture entre le régime et les partisans de Khomeiny est totale.

Le chah est anéanti. « Jamais, confie-t-il, je ne ferai tirer sur mon peuple ! » Lui qui croyait être tant aimé se sent trahi : « Mais que leur ai-je donc fait ? ». Un seul souci l’habite : éviter la guerre civile, sa hantise. Le “vendredi noir” marque le début de son inexorable chute.

Le désordre et l’anarchie s’installent ; Khomeiny gagne la France, reçoit intellectuels et journalistes (mais pas ceux de Valeurs actuelles à qui les auteurs de l’ouvrage que nous citons en référence rendent hommage) qui raffolent de l’ermite de Neauphle-le-Château ; en Iran, les marches en sa faveur se multiplient et façonnent l’image d’une révolution romantique et démocratique ; les Américains organisent en secret la phase finale de leur plan : neutraliser l’armée iranienne et le haut état-major fidèles au chah. Les jeux sont faits.

« L’Iran des Pahlavi n’était certes pas parfait, mais il était en pleine modernisation, écrira Maurice Druon dans le Figaro du 12 novembre 2004. Fallait-il pousser à le remplacer par un régime arriéré, animé par un fanatisme aveugle ? L’essor de l’islamisme radical date de là. »

À lire Mohammad Réza Pahlavi. Le Dernier Shah/ 1919-1980, de Houchang Nahavandi et Yves Bomati, Perrin, 622 pages, 27 €.

vendredi, 19 juillet 2013

Il ritratto di Ungern Khan

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Foglie e pietre

Il ritratto di Ungern Khan 

da Pio Filippani-Ronconi
Ex: http://www.barbadillo.it 

Sessantasei (adesso sarebbero novantadue ndr) anni fa, all’alba del 17 settembre 1921, cadeva fucilato a Novonikolajevsk, secondo altri a Verkhne-Udinsk, presso il confine mongolo, il comandante della divisione asiatica di cavalleria, barone Román Fiodórovic von Ungern-Sternberg, ultimo difensore della Mongolia “esterna” indipendente e della Siberia “bianca”. Con la morte del “Barone pazzo” nulla piú si opponeva al dilagare dell’esercito bolscevico di Blücher nell’Estremo Oriente siberiano e la fase guerreggiata della Rivoluzione si concludeva.

L’effimera meteora del Barone e le disperate imprese della sua divisione non ebbero, in fondo, un effetto determinante su quest’ultimo scorcio della Guerra Civile, specialmente dopo il crollo dell’esercito bianco di Kolcak che, battuto il 14 novembre 1919 ad Omsk, aveva praticamente cessato di esistere. Invece, l’importanza del barone Ungern e del suo variopinto esercito, formato da Cosacchi della Trans-baikalia, da Buriati, Mongoli, volontari Tibetani e Guardie Bianche di ogni provenienza, era soprattutto di natura spirituale. Il Barone, religiosamente affiliato ad una corrente tantrica facente capo allo Hutuktu di Ta-Kuré e suo braccio militare durante l’anno in cui fu padrone della Mongolia esterna, aveva sin dal principio, cioè sin dalla conferenza panmongola di Cita del 25 febbraio 1919, dichiarato la sua intenzione di ristabilire la teocrazia lamaista nel cuore dell’Asia, «affinché da lí partisse la vasta liberazione del mondo».

La controrivoluzione era per lui solo un pretesto per evocare sul piano terreno una gerarchia già attuata su quello invisibile. Questa gerarchia doveva proiettarsi su un mandala, un mesocosmo simbolico, il cui centro sarebbe stata la “Grande Mongolia”, comprendente, oltre alle sue due parti geografiche, l’immenso spazio che dal Baikal giunge allo Hsin-Kiang e al Tibet. Ivi, pensava, si sarebbe attuata la rigenerazione del mondo sotto il segno del Sovrano dell’agarttha (“inafferrabile”) Shambala, la “Terra degli Iniziati”, ove Zla-ba Bzan-po e i suoi 24 successivi eredi perpetuavano il segreto insegnamento del Kalacakra, la “Ruota del Tempo”, loro impartito dal Risvegliato 2500 anni fa.

2500 anni è esattamente la metà del ciclo di 5000 che, secondo la tradizione, separa l’apparizione dell’ultimo Buddha terrestre, Gautama Sakyamuni, dall’avvento del successivo Maitreya, figura probabilmente mutuata dallo zoroastriano Mithra Saosyant, “Mithra il Salvatore” (difatti l’iconografia buddhista lo rappresenta tradizionalmente come un principe “seduto al modo barbarico”, cioè assiso all’europea). Lo stesso Hutuktu di Urga, che Ungern, liberandolo dai Cinesi, aveva ristabilito sul trono, terza autorità nella gerarchia lamaista dopo il Dalai Lama di Lhasa e il Panc’en Lama di Tashi-lhumpo, era teologicamente considerato quale proiezione fisica (sprul-sku) di Maitreya, prefigurazione, quindi, del Buddha venturo. Ungern, consapevole nonostante questa vittoria della sua fine imminente, si rendeva conto di trovarsi in un istante “apicale” del divenire della storia, come se fosse nel cavo fra due onde, un attimo prima che rovinino in basso. Pertanto, nel suo breve periodo di governo ad Urga (dal 2 febbraio all’11 luglio 1921) cercò di tramutare questo istante in un “periodo senza tempo” che permettesse allo Hutuktu di compiere la sua opera spirituale, liberandolo dalla pressione esterna dei due poteri che incombevano: la Cina dei “Signori della Guerra” dal Sud, e la valanga bolscevica che muoveva inarrestabile dal Nord, dalla Siberia.

Erano tempi terribili in cui, piú che dal potere delle armi, gli eventi sembravano determinati da forze promananti da una sorta di magia infera. Coloro che furono testimoni degli sconvolgimenti determinati dalla Rivoluzione di Ottobre ricordano la spaventevole automaticità medianica con cui le “forze rivoluzionarie” demolivano le strutture della vita civile cosiddetta “borghese” e le vestigia dell’ordine antico. Le masse si coagulavano in quegli strati della società in cui maggiormente era assente il principio dell’“Io” autocosciente, fra i miseri, i vagabondi, gli allucinati sopravvissuti dai Laghi Masuri e dalle battaglie della Galizia, i fanatici, i tarati e tutti coloro per i quali la ferocia belluina era alimento quotidiano dell’anima. Ai rivoluzionari non si scampava: mossa come da un’ispirazione demoniaca, la “giustizia del popolo” colpiva infallantemente i nemici della Rivoluzione un momento prima che si muovessero. Il Terrore era guidato da una occulta saggezza che nulla aveva a che fare con la brillante intelligenza di coloro (Trockij, Kamenev, Zinoviev ecc.) che lo avevano scatenato e pensavano di dirigerlo: una saggezza che realmente promanava dall’elemento preindividuale della “massa”, come le forze fisico-chimiche che provocano un terremoto o la fuoriuscita della lava da un vulcano.

ust.jpgUngern chiaramente si rendeva conto di tutto ciò e, dalle sue conversazioni con l’ingegnere Ossendowski, già ministro delle Finanze nel governo di Kolcak, risulta evidente come egli cercasse di evocare misticamente il principio opposto, quello solare, che segnava il suo stendardo, riferendosi ad una cultura, quella tantrico-buddhista, che da due millenni lo coltivava. Soltanto che la sua ascesi personale non poteva diventare il mezzo strategico di vittoria per i suoi cinquemila cosacchi, russi sí, mistici forse, ma fatalmente appartenenti ad un mondo orientato verso un’esperienza dello Spirito volta al mondo sensibile esteriore. Nel suo Uomini, Bestie e Dèi, che è la narrazione della sua fuga dalla Siberia alla Mongolia, Ossendowski ci ha lasciato un’impressionante descrizione degli eventi, ma, molto di piú, dell’allucinata atmosfera che regnava sulla ufficialità che attorniava il Barone e fra le sue truppe, sottomesse da anni a spaventose fatiche e ad una disciplina rigidissima e, per giunta, consapevoli del disastro imminente. La narrazione dell’Ossendowski verrà in seguito aspramente criticata (fra gli altri dallo stesso Sven Hedin) per la parte riguardante i suoi viaggi fra gli Altai e la Zungaria. Resta, però, intatta la sua testimonianza sulla figura e sulle avventure del Barone e, soprattutto, sul senso “magico” del destino che ivi si compiva.

Ricordo perfettamente la straordinaria impressione che suscitò nell’Europa distratta e frenetica degli anni Venti, anche fra i lettori piú materialisti e intenti negli affari contingenti, la relazione sul collegamento mistico fra lo Hutuktu, il Bodhisattva incarnato, il Barone Ungern e il Re del Mondo, presenza invisibile ma concretamente percepibile che conferiva un significato trascendente al sacrificio a cui i Cosacchi, il fiore dei popoli russi, andavano incontro. Questo motivo del “Re del Mondo” dette fuoco alle polveri di innumerevoli discussioni, specialmente fra coloro che si accorgevano che non si trattava di una invenzione letteraria. Fra gli altri, lo stesso René Guénon lo sottopose ad una critica serrata nel suo Le Roi du Monde, dimostrandone la fondatezza, in un’epoca in cui la Scienza orientalistica praticamente nulla sapeva del mito di re Chandra-bhadra (tib. Zlâ-ba Bzan-po) depositario di una sentenza segreta comunicatagli dal Buddha, e soprattutto ignorava la saga del suo Regnum spirituale, una specie del Castello del Graal, che storici e geografi si sono in seguito affannati a ricercare in vari luoghi del Tibet e della valle del Tarim in Asia Centrale: regno visibile solo agli Eletti, che però si renderà manifesto a tutti sotto il ventiquattresimo erede di Chandra-bhadra, quando la sapienza del Kalacakra emergerà per illuminare gli uomini circa la coincidenza della loro interiorità purificata e l’Universo degli archetipi.

La leggenda di questo Barone baltico, di stirpe germanico-magiara che, rivestito della tunica gialla del lama sotto il mantello di ufficiale imperiale, e spiegando davanti agli squadroni lo stendardo mongolo, procede “nella direzione sbagliata”, verso Ovest anziché verso Est, ove chiaramente si sarebbe salvato, è tipicamente russa, ricollegandosi al motivo sacrificale della zértvjennost’ (“l’offrirsi come vittima”) per l’istaurazione del Figlio della Benedizione sulla Terra Madre, che in veste poetica era stata enunciata dallo stesso Solovjèv.

Nell’ultimo rapporto ufficiale, tenuto ai princípi di agosto 1921, quando la divisione asiatica di cavalleria si trovava sul fiume Selenga intenta ad interrompere la Transiberiana fra Cita e Kiakhta, egli impartí l’ordine apparentemente assurdo di compiere la conversione verso Ovest, indi verso Sud, avendo come meta gli Altai e la Zungaria. In quella occasione disse esplicitamente al generale Rjesusín che si proponeva di raggiungere, attraverso lo Hsin Kiang cinese, niente di meno che la “fortezza spirituale tibetana”, ove rigenerare se stesso e i laceri resti della sua divisione. Assassinato il suo amico Borís la sera stessa dagli ufficiali in rivolta e morti gli ultimi fedeli, egli mosse solitario verso una direzione che non aveva piú rapporto con la realtà geografica del luogo e militare della situazione, nel postremo tentativo, non di salvare la vita, bensí di ricollegarsi prima di morire con il proprio principio metafisico: il Re del Mondo.

La sua disperata migrazione verso il Sole che tramonta era in realtà un ultimo atto di culto verso la Luce che aveva sorretto le sue imprese. Trascorse la sua ultima notte di libertà nella yurta del calmucco Ja lama. Il Barone si avvide, forse, del significato del nome del suo ospite: Ja, abbreviazione in dialetto khalka del mongolo Jayagha, “fato”, “esistenza”, “destino”, karma. E il “fato” lo consegnerà la mattina seguente alle Guardie Rosse di Shentikín, il fiduciario di Blücher. Era il 21 agosto. Regolarmente processato nel sovjet di Novonikolayevsk, senza che gli venissero toccate le spalline e la croce di San Giorgio, viene accusato di “complotto anti-sovietico per portare al trono Mikhail Romanov, efferatezze ed assassinio di masse di lavoratori russi e cinesi”. Condannato, viene fucilato due giorni piú tardi.

Nello stesso tempo, in un angolo della lontanissima Europa, nella Germania sconquassata del primo dopoguerra, il mito del Re del Mondo giungeva per vie misteriose a gruppi di giovani intellettuali, corroborando con il suo simbolo solare i nuovi meditatori del “Vril” e le assisi della Thule-Gesellschaft.

*da “Un tempo, un destino”, in «Letteratura – Tradizione», II, 9

A cura di Pio Filippani-Ronconi