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samedi, 17 mars 2012

L'imprévu dans l'histoire

« L'imprévu dans l'histoire : Treize meurtres exemplaires », de Dominique Venner

par Jean-Yves Le Gallou

Ex: http://www.polemia.com/

ImprévuVenner.gifDans son nouveau livre, Dominique Venner revient sur l’un de ses thèmes forts : l’imprévu dans l’histoire, à l’occasion de la réédition enrichie d’un ouvrage paru en 1988 et consacré au meurtre politique. Ce livre offre des récits vifs et ouvrent de vastes horizons à la réflexion.

Car le meurtre politique est singulier. Celui qui va donner la mort sait qu’il va mourir parce qu’il ne peut réussir son « coup » qu’en sacrifiant ses chances de fuite. Et sa cible, celui qu’il veut tuer, sait aussi qu’il risque de mourir, parce que l’engagement politique expose inévitablement (et même dans les périodes calmes) à risquer sa réputation, sa liberté et sa vie. Pierre Stolypine, premier ministre du tsar, assassiné à Kiev en 1911, disait adieu aux siens à chaque fois qu’il sortait de sa maison et leur disait : « Je veux être enterré là où je serai tué ». Ce qui fut fait. Et en quittant son pays pour un voyage officiel en France qui lui fut fatal, en 1934, le roi Alexandre de Yougoslavie dit à la reine Marie : « Allons, ma chère, braver les attentats ne fait-il pas partie du métier de roi ? »

Le meurtre politique a inspiré les auteurs antiques, comme les philosophes de la fin du Moyen Age et de la Renaissance qui ont développé la théorie du tyrannicide. Cette théorie était encore invoquée en 1962 par le polytechnicien Bastien-Thiry, fusillé après avoir tenté d’assassiner le général De Gaulle.

Des auteurs contemporains se sont intéressés à l’étude du meurtre politique. Dans une vaste fresque parue en 1990 Franklin L. Ford s’interroge sur l’efficacité du procédé à travers 2500 ans d’histoire. Pour son préfacier, Pierre Chaunu : « L’histoire enseigne que le meurtre politique a presque toujours manqué son but. » Cette conclusion rejoint le principe d’hétérotélie analysé par Jules Monnerot dans Les lois du tragique et L’Intelligence du politique : le résultat d’une action politique est souvent en décalage par rapport à l’intention initiale.

Pas toujours, toutefois ! Dans Le Couteau et le Poison, paru en 1997, Georges Minois étudie l’assassinat politique en Europe de 1400 à 1800. Certes, tout ne marche pas toujours selon les souhaits des assassins. Le meurtre d’Henri III par le moine Jacques Clément débouche sur l’avènement d’un prince protestant et relaps, ce qui ne correspondait pas aux vœux de la Sainte Ligue. Ravaillac réussit mieux son coup ! Les effets de l’assassinat d’Henri IV sont plus importants : c‘est le report – au moins pour quelques années – de la guerre contre les Habsbourg. A contrario quelques années plus tôt l’assassinat d’Henri de Guise, en 1588, a peut-être sauvé la monarchie capétienne : « acte de justice du roi », le meurtre du Balafré rétablit l’ordre naturel de la monarchie.

Le propos de Dominique Venner est différent : il montre que treize meurtres du XXe siècle ont fait surgir l’inattendu dans l’histoire. Pas tous, d’ailleurs. L’assassinat de Kennedy – le premier sous l’œil des caméras – fut aussi spectaculaire qu’énigmatique mais il ne changea pas grand-chose au cours de l’histoire. Tel ne fut pas le cas de l’attentat contre l’archiduc François Ferdinand à Sarajevo : « Un coup de pistolet, neuf millions de morts ».

Il n’y avait pourtant pas de fatalité à cette montée aux extrêmes : plusieurs crises – dans les Balkans ou au Maroc – furent dénouées sans conflagration dans les années précédentes. Mais Dominique Venner pointe deux meurtres antérieurs qui ont joué – hasard malheureux – leur rôle dans le déclenchement de la Grande Guerre, deux meurtres qui ont éliminé deux hommes de haute vue qui auraient – peut-être – pu s’opposer aux bellicistes : Stolypine en Russie (assassiné en 1911) et Caillaux en France (sorti du jeu politique à la suite de l’assassinat, par Madame Caillaux, de Gaston Calmettes, le directeur du Figaro en mars 1914).

Certes, la Guerre de 1914 fut sans doute le produit de la fatale nécessité des alliances ; mais le hasard a joué son rôle dans la manière dont les hommes en place ont fait face à des circonstances exceptionnelles. En tout cas, le 28 juin 1914 nul ne pouvait imaginer l’ampleur incroyable des changements qui allaient suivre.

Voilà qui doit conduire – et c’est le message de Dominique Venner – à bien mesurer les limites du déterminisme historique. Les situations qui paraissent les mieux établies peuvent être bouleversées par un caprice du destin. Pour le pire, souvent, pour le meilleur parfois !

Jean-Yves Le Gallou
7/03/2012

Voir aussi les articles sur Polémia :

« Le choc de l'histoire » de Dominique Venner : un livre lumineux
Entretien avec Dominique Venner, « Le Choc de l'Histoire. Religion, mémoire,identité » Propos recueillis par Laure d'Estrée
« Le Siècle de 1914 / Utopies, guerres et révolutions en Europe au XXe siècle » de Dominique Venner

A lire :

Dominique Venner, L’imprévu dans l’histoire, Treize meurtres exemplaires, Pierre Guillaume de Roux, 2012
Crimes d’État et scandales politiques, la Nouvelle Revue d'Histoire, n°59, mars - avril 2012.
Franklin L Ford, Le Meurtre politique, du tyrannicide au terrorisme, PUF, 1990
Georges Minois, Le couteau et le poison, L’assassinat politique en Europe (1400-1800), Fayard, 1997

mercredi, 14 mars 2012

Waldemar Pabst - Noskes "Bluthund" oder Patriot

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Rüdiger Konrad

Waldemar Pabst

Noskes "Bluthund" oder Patriot

 

ISBN 978-3-937820-17-0

352 Seiten + 32 Seiten Bilder und Dokumente, gebunden, Hardcover

 

Preis: 24,80 Euro

 

Erscheinungstermin: 12.März 2012

  

Bublies Verlag

Bergstr. 11

56290 Beltheim-Schnellbach

Tel. 06746 / 730046

Fax 06746 / 730048

Internet: www.bublies-verlag.de

E-Brief: bublies-verlag@t-online.de

 

 

Für die einen ist Waldemar Pabst (1880-1970) auch heute noch „der Bluthund und Spießgeselle Noskes”, für die anderen bleibt er „der Patriot und Retter Deutschlands vor dem Bolschewismus”. Im Auftrag der SPD-Regierung unter Friedrich Ebert war er mit der Garde-Kavallerie-(Schützen)-Division ab November 1918 den ultralinken Auswüchsen der Revolution entgegengetreten. Vom unbeugsamen Willen beseelt, Deutschland nicht dem Bolschewismus russischer Prägung anheimfallen zu lassen, schreckte er auch nicht davor zurück, als selbsternannter „oberster Richter” eines militärischen Standgerichts, die Tötung der beiden Führer des Spartakusbundes, Rosa Luxemburg und Karl Liebknecht, zu befehlen.

Im März 1919 zählte das von Hauptmann Pabst geführte Garde-Kavallerie-(Schützen)-Korps rund 40 000 Mann, in diesen Wochen war er die tatsächliche Macht im Staate. Der im Juni 1920 von ihm mit vorbereitete Kapp-Putsch trug seine Handschrift. Nach dessen Scheitern wich Pabst nach Österreich aus und übernahm dort, für zehn Jahre, die Stelle des Stabschefs der Tiroler Heimwehr. Nach Deutschland zurückgekehrt, erlebte er den Beginn des III. Reiches, dessen Ideologie er, der Monarchist, aus weltanschaulichen Gründen ablehnte. Nach weiteren erlebnisreichen Jahrzehnten starb er 1970 in Düsseldorf.

 

In dieser reich bebilderten Biografie kommt Pabst häufig „selbst” zu Wort. Dafür wurde sein gesamter Nachlass, der dem Autor vorliegt, gesichtet, zahlreiche dokumentarische Belegstücke verwendet, darunter auch Tonbandaufnahmen aus den sechziger Jahren des 20. Jahrhunderts sowie zeitgeschichtliche Dokumente, die er handschriftlich mit Anmerkungen versehen hat. Der Leser erhält damit, quasi „aus erster Hand”, Ansichten und Meinungen einer polarisierenden Persönlichkeit und kann sich selbst ein Bild machen.

 

Inhalt

Vorwort                                                                                                                   

 

I
1880 – 1914

Kindheit in Berlin und Köln                                                                        

Kadett in Bensberg und Berlin-Lichterfelde                                                                 

Offizier im Infanterieregiment von Winterfeld (2. Oberschlesisches) Nr. 23               

Die Wochen vor dem Ersten Weltkrieg                                                                        

 

II
1914 – 1918

Als Offizier im Ersten Weltkrieg                                                                                  

Rückmarsch von der Westfront und Ankunft im revolutionären Deutschland             

 

III
1918 – 1920

Die Zeit während der Novemberrevolution als Stabschef der Garde-Kavallerie-(Schützen)-Division                                                                                                          

Die Lage in Berlin im Januar 1919                                                                                

Die Liebknecht/Luxemburg-Affäre                                                                              

Gedanken und Stimmen zur Liebknecht/Luxemburg-Affäre                                                   

Der Märzaufstand 1920 und Verabschiedung aus der Armee                                                 

Die „Nationale Vereinigung“ und erste Vorbereitungen zum Kapp-Putsch               

Der Kapp-Lüttwitz-Putsch                                                                                         

 

IV
1920 – 1931

Flucht nach Österreich und Stabschef der Tiroler Heimatwehr                                             

 

V
1931– 1970

In Deutschland 1931 - 1943                                                                                       

Schweizer Exil 1943 – 1955                                                                                       

Rückkehr nach Deutschland                                                                                       

 

Namensregister                                                                                                            

Bibliografie                                

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NAISSANCE D'UN IMPERIALISME: LA GUERRE HISPANO-AMERICAINE DE 1898

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NAISSANCE D'UN IMPERIALISME:
LA GUERRE HISPANO-AMERICAINE DE 1898

par Frédéric KISTERS

Avant de narrer les faits, interrogeons-nous sur les motivations de cette guerre méconnue, mais ô combien pleine d'enseignements. Quelles raisons poussèrent les Etats-Unis à sortir de leur isolement et à renoncer à la doctrine Monroe ?

D'aucuns privilégient l'explication économique, réduisant ainsi le phénomène impérialiste à la perpétuelle recherche de nouveaux marchés, seule denrée capable d'apaiser temporairement l'appétit insatiable du Moloch Baal capitaliste. A la fin du 19e siècle, l'Amérique avait oublié les horreurs de la Guerre de Sécession et elle prospérait. En 1876, la balance commerciale américaine montrait pour la première fois un excédent, mais la crise de 1893 rendit les investissements aux USA peu attrayants, les hommes d'affaires exportèrent leurs capitaux vers le Mexique (500 millions de $), l'Amérique latine, les Caraïbes et Cuba (150 millions de $). De ce fait, les USA consommaient les trois quarts de la production de sucre de Cuba qui en retour absorbait 25% des exportations américaines. Certes, aux abords de 1900, ces pays offraient un marché substantiel et une source de matières premières. Oui, le commerce extérieur passa de 404 millions de $ en 1865 à 1635 millions de $ en 1890. Néanmoins il ne représentait toujours que 3 à 4% du PNB des USA. En réalité, les Etats-Unis n'avaient pas besoin de chercher des débouchés extérieurs, son énorme marché intérieur suffisait amplement pour absorber sa production. Quant aux surplus agricoles, comme ils ne pouvaient être vendus aux pays sous-développés de la région, ils étaient écoulés en Europe, à bas prix, au grand dam de nos paysans.

Les causes profondes du conflit

La volonté impérialiste ne résultait pas uniquement d'une nécessité inhérente au système capitaliste. En réalité, un faisceau de causes concouraient à la guerre. Les Américains ne voulaient plus que les Européens possédassent une tête de pont à 90 milles de leurs côtes. Ils souhaitaient également garantir leurs investissements dans l'île. La population américaine ressentait de la sympathie pour les Cubains qui luttaient pour leur indépendance. Pour justifier l'intervention, ils invoquaient des raisons humanitaires et les vertus de la démocratie. Pour les dirigeants, le conflit avec l'Espagne permettrait de distraire l'opinion de la crise économique qui avait débuté en 1893. Il offrait l'occasion d'acquérir, au détriment du moribond empire espagnol, les ports et les marchés nécessaires pour concurrencer des grandes puissances européennes. L'immense marché chinois avait été ouvert par les Japonais, mais pour l'exploiter, il fallait posséder des ports dans la région. Surtout, vers 1890, les Etats-Unis avaient achevé la conquête du continent de l'Atlantique au Pacifique. Certains Américains commencèrent à penser que la "destinée manifeste" ne s'arrêtait pas nécessairement aux rivages des océans. Les Anglo-saxons protestants, les Wasps's avait confiance dans la destin de leur nation, ils se sentaient investis d'une mission civilisatrice et ils avaient le sentiment de défendre une juste cause. La doctrine de la suprématie blanche avait engendré le système des réserves indiennes, la ségrégation des noirs, l'exclusion des immigrés chinois, maintenant elle justifiait l'impérialisme.
Quelques ténors entonnaient l'antienne nationaliste et une partie de la presse répandaient leurs thèses. Le capitaine de vaisseau Mahan, commentateur politique et militaire fort écouté, contestait la politique de non-intervention. Il affirmait que les Etats-Unis avaient besoin de bases dans le Pacifique comme dans les autres océans et qu'ils devaient construire une puissante flotte pour protéger le pays. Pour le sénateur Henry Cabot, il fallait ouvrir un canal qui rejoignît les océans. Pour le protéger, il fallait contrôler les Iles Hawaï et Cuba et posséder au moins une base dans les Antilles. Le futur-président Théodore Roosevelt prônait également l'impérialisme, car il était convaincu que les races supérieures devaient dominer les inférieures pour le progrès de la civilisation.

L'insurrection cubaine
 
Il ne manquait plus que l'occasion. La colonie cubaine avait déjà été secouée par plusieurs soulèvements. En 1895, le prix du sucre s'effondra. Au même moment, les Etats-Unis instaurèrent un tarif douanier protectionniste qui ruinait les planteurs et provoquait la chute des salaires. Une nouvelle fois, les Cubains, las de la misère et de l'impéritie du régime colonial espagnol, reprirent les armes. Les insurgés proclamèrent un gouvernement provisoire qui envoya des délégués à New York et Washington.
En réaction, la régente Marie Christine ordonna la répression de la révolte. Mais très vite il devint évident que l'insurrection ne serait pas facilement matée. En effet, les soldats espagnols n'étaient pas formés pour ce genre de conflit, ils étaient décontenancés par la tactique de la guérilla qui, même si elle était mal commandée, jouissait du soutien sans faille de la population. L'Espagne entretenait pourtant à Cuba une armée de 200.000 hommes, mais ils étaient aussi mal équipé que nourris et ils ne s'adaptaient pas au climat; en trois ans, 96.000 Espagnols succombèrent, pour la plupart de dysenterie, de la malaria ou de la fièvre jaune.
Afin de briser la résistance de la population, le général Weylen fit construire des camps de concentration dans lesquels s'entassaient hommes, femmes et enfants dans des conditions d'hygiène et de promiscuité atroces. En réponse, les insurgés attaquèrent et pillèrent les propriétés, y compris celles des planteurs américains, espérant ainsi susciter l'intervention américaine.
En Amérique, la propagande cubaine organisait des meetings, des conférences, des manifestations et inondait le pays de brochures. La presse à scandales prit le relais. La concurrence entre journaux créa une inflation de nouvelles sensationnelles : maisons brûlées, prisonniers torturés, viols collectif par les soudards ibères etc.

La marche martiale

Certes, les Etats-Unis avaient investi des capitaux considérables à Cuba, mais les milieux d'affaires restaient hostiles à une aventureuse intervention, or ils avaient soutenu l'élection du président Mc Kinley qui tenta de négocier avec le gouvernement espagnol, mais il n'avait pas l'appui du Congrès et de l'opinion publique surchauffée. De son côté, le gouvernement espagnol tenta d'éviter la guerre en faisant appel au Pape et en proposant l'autonomie à Cuba.
 Malheureusement, le Ministre d'Espagne à Washington, le Senor Duprey de Lôme, eut la maladresse d'adresser, à un ami, une lettre dans laquelle il décrivait Mc Kinley comme un politicien hésitant et opportuniste. De surcroît, le diplomate insinuait que le gouvernement espagnol avait formulé les propositions conciliantes d'autonomie et de réforme à Cuba pour gagner du temps en attendant l'écrasement de la guérilla. Le document, volé, s'égara dans les bureaux de la rédaction du "New York Journal" qui s'empressa de l'éditer. Dupuy de Lôme dut remettre sa démission, mais l'opinion publique était indignée qu'on insultât ainsi son président. L'affaire mettait Mc Kinley dans une position délicate pour négocier un arrangement pacifique.
Un nouveau scandale allait mettre le feu aux poudres, au propre comme au figuré. Le 15 février 1898, le croiseur de bataille "Maine", que le président Mc Kinley avait envoyé pour protéger les ressortissants et les intérêts américains, explosa dans la rade de La Havane, entraînant la mort de 260 hommes d'équipage. L'opinion américaine s'enflamma comme les soutes à poudre du navire. Dans son rapport provisoire, la commission d'enquête instituée pour déterminer les causes de l'explosion n'excluait ni une cause interne (l'instabilité de la cordite, un incendie dans les soutes à charbon) ni une cause externe (mine ou torpille). Sans attendre les conclusions définitives, la presse se déchaîna contre les Espagnols. Aujourd'hui encore, la cause de l'explosion demeure un mystère, mais en tout cas on peut écarter l'hypothèse d'une attaque.
Le 8 avril, l'amiral Pasquale Cervera appareilla de Cadix, il avait reçu pour mission de détruire la base navale de Key West en Floride, puis de tenir le blocus des côtes. Pour ce faire, il ne disposait que d'un cuirassé et cinq croiseurs et, de surcroît, l'Espagne ne possédait pas de base convenable dans les Antilles. Assez anxieux, il s'arrêta dans les Iles du Cap Vert, espérant un règlement pacifique du conflit.
La nouvelle de son départ provoqua une vague de panique aux Etats-Unis ! Chacun craignait de voir apparaître la flotte ibérique sur ses côtes. Le secrétariat à la défense était inondé de courriers affolés. Toutes les villes portuaires réclamaient l'envoi d'un cuirassé pour les protéger. Si les autorités avaient cédé à l'opinion publique, la flotte américaine aurait été dispersée le long des côtes. Pour calmer l'inquiétude des foules, l'armée ressortit quelques canons démodés qui rouillaient dans les arsenaux depuis la fin de la guerre civile. Ils finirent de s'oxyder en une vaine faction devant une mer où ne parut jamais la moindre fumée espagnole.
Le 11 avril, Mc Kinley demanda l'autorisation de mettre en action les forces armées; le 21, l'Espagne rompit les relations diplomatiques; le 25, les Etats-Unis déclarèrent la guerre à l'Espagne. Comme l'armée de terre ne comptait que 28.000 hommes, le gouvernement ordonna la levée de 200.000 volontaires. Soulignons que, depuis l'Indépendance, les Etats-Unis n'avaient jamais entretenu une forte armée de terre permanente, en dehors des périodes de guerre. Ce n'est qu'après 1945, qu'ils se doteront d'une armée de terre aux effectifs imposants. En revanche, sous l'impulsion des adeptes de Mac Mahan, ils avaient construit une puissante flotte durant les Années '90, devenant ainsi la troisième marine de guerre du monde.

Une guerre rondement expédiée

Avant l'ouverture des hostilités, le Département de la Marine avait nommé le commodore Dewey à la tête de la division de marine d'Extrême Orient, avec mission de menacer les Philippines. Dès son arrivée, il soumit ses hommes à un entraînement intensif, puis il concentra ses quatre croiseurs et ses deux canonnières à Hong Kong. Déjà, le 30 avril, il se présentait devant les Philippines avec ses vaisseaux. Après quelques reconnaissances, le 1er mai, il trouva devant Manille, au mouillage de Cavite, une petite flottille espagnole composée de navires incapables de se battre en haute mer. Grâce à leur écrasante supériorité de feu, les Américains envoyèrent par le fonds les barcasses ibériques. Le bilan de la bataille était sans appel : 8 bateaux coulés, 167 morts, 214 blessés contre… 8 blessés américains ! Dewey n'avait plus qu'à attendre l'arrivée du corps expéditionnaire en provenance des Etats-Unis. Ce dernier débarqua le 13 août, le lendemain, la garnison espagnole se rendait.
De son côté, l'amiral Cervera reprit la mer le 29 avril, sur les injonctions de son gouvernement. Prudent et conscient de son infériorité, il ne croisa pas directement sur Porto Rico afin d'éviter la flotte américaine. Celle-ci avait été renforcée par le cuirassé Oregon qui avait contourné l'Amérique du sud, ce qui constituait une performance pour l'époque. De cette manière, l'amiral Simpson pouvait compter sur cinq cuirassés, deux croiseurs cuirassés et quelques navires plus petits. Pendant que la flotte américaine sillonnait la côte nord de Cuba, dans les parages de La Havane, Cervera fit route par les petites Antilles, puis mit le cap sur Santiago. Le 19 mai, il jetait l'ancre dans le port. Des champs de mines et des batteries côtières disposées le long de l'étroit chenal interdisait l'accès au mouillage.
De son côté, l'armée de terre rassembla ses troupes à Tempa. Dans le camp, on trouvait un certain Théodore Roosevelt à la tête de ses volontaires, pour la plupart d'anciens cow boy et joueurs de cricket. Une bonne part resteront à terre ou devront abandonner leurs chevaux, faute de transports. Malgré le côté burlesque de l'affaire, Roosevelt acquit une réputation héroïque en participant à al campagne. Le 26 juin, le corps de 16000 hommes débarqua à Daikiri, à 25 kilomètres à l'est de Santiago. Le 1er juillet, les Américains s'emparaient d'un fortin et des collines qui ceignaient Santiago, au prix de 1500 morts. Mais l'expédition avait été improvisée, la logistique ne suivait pas, si bien que l'offensive s'enlisa.
Le 3, Cervera tenta une sortie avec ses quatre croiseurs et deux torpilleurs. Il s'agissait de passer en force, à toute vitesse avant que les Américains ne réagissent. Les équipes des machines avaient reçu une bonne dose de rhum pour leur donner du cœur à l'ouvrage, ils remplirent les chaudières au risque de les faire exploser. Mais rien n'y fit. Les puissants vaisseaux américains détruisirent tous les navires espagnols. Ironie du sort, un seul vaisseau réussit à forcer le barrage, le Cristobal Colon, mais l'Oregon et le Brooklyn le rattrapèrent quelques heures plus tard et ils exécutèrent le découvreur de l'Amérique. Les Espagnols avaient perdu 160 morts et 1800 prisonniers, dont l'amiral Cervera. Du côté américain, on ne comptait que quelques victimes. En revanche, les troupes terrestres avaient plus souffert, en quatre mois elles avaient perdu 5700 morts dont 460 au combat, le reste de maladie. Le 17 juillet, Santiago capitulait.

Un colonialisme qui n'ose pas dire son nom

Par le Traité de Paris du 10 décembre 1898, l'Espagne céda Porto Rico, l'île de Guam, l'archipel des Mariannes et les Philippines contre 20 millions de $ d'"indemnités".
Dans une euphorique foulée, les Américains officialisèrent également l'annexion d'Hawaï qu'ils occupaient depuis quelques années. Vers 1893, la reine hawaïenne avait tenté d'instaurer une monarchie absolue. Les planteurs américains avaient fomenté une insurrection qui servit à justifier l'intervention de leur gouvernement.
Cuba acquit soi-disant l'indépendance. En réalité, elle passait sous la tutelle de l'Oncle Sam. En effet, elle dut signer une convention par laquelle elle s'engageait à ne jamais passer d'accord mettant en question sa souveraineté sans l'autorisation du gouvernement américain. Elle devait accepter l'intervention américaine en cas d'"agression" par une puissance étrangère et elle ne pouvait pas contracter de dettes trop importantes. La convention fut inscrite dans la constitution et en vertu de celle-ci, les Américains occupèrent Cuba en 1906-1909, 1912 et de 1917 à 1922.
A partir de 1900, Porto Rico posséda une Chambre des Représentants, mais le conseil et le gouverneur étaient nommés par le président des Etats-Unis.
Quant aux Philippines, allait-on lui offrir l'indépendance ? Manille était la clé du commerce avec le Moyen Orient, on ne pouvait laisser la France, l'Allemagne ou l'Angleterre s'en emparer… Et les diverses églises protestantes rêvaient de convertir les autochtones. Ces indigènes étaient incapables de se gouverner, il fallait les prendre en charge, élever leur niveau de vie et pourvoir au salut de leurs âmes ! Le 4 février 1899, la population philippine se souleva, car elle ne voulait ni des nouveaux maîtres ni de leur religion. Les Etats-Unis devront envoyer 70.000 hommes qui vinrent à bout de la révolte, au bout de trois années de guerre.
Cet épisode de l'histoire présente plusieurs aspects intéressants pour le spectateurs contemporains de l'impérialisme américain. Dans cette affaire, les médias de l'époque et les lobbies jouèrent un rôle déterminant dans le processus de décision du gouvernement. La presse manipula l'opinion publique en accusant les Espagnols de la destruction du Maine et en dénonçant les exactions de leurs troupes. En grossissant démesurément l'adversaire, elle provoqua la panique de la population. Hier le Maine, aujourd'hui, les armes de destruction massive…
Quant aux lobbies, ils ne travaillaient plus pour la prospérité de l'Amérique, ils partaient à la conquête économique du monde pour leur seul profit, sous couvert d'un vent de libération. Hier la canne à sucre, aujourd'hui, le pétrole…
D'un point de vue militaire, nous reconnaissons la manière américaine de faire la guerre : préférence pour le feu plutôt que le choc, avance technologique et supériorité navale. Hier les cuirassés, aujourd'hui, les porte-avions…
Surtout, une idéologie produisait ses premiers effets. Convaincus d'être investis d'une mission supérieure, les Américains tinrent un discours moraliste, recourant sans cesse à Dieu, la démocratie et la liberté, qui induisait le dédain des populations secourues et la haine de l'ennemi. Avec aplomb, ils affirmèrent qu'ils intervenaient pour libérer les opprimés, leur offrir la démocratie et l'opulence. Cent ans plus tard, Mister Busch, qu'en pensent les Cubains?

Frédéric KISTERS

 

lundi, 12 mars 2012

L'invasion anglo-gaulliste de la Syrie française

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L'invasion anglo-gaulliste de la Syrie française (7 juin-14 juin 1941)

 
Ex: http://anti-mythes.blogspot.com/

DANS la mode actuelle des commémorations, de la degaullâtrie promue par le Système — indice sûr, s'il en était besoin, qu'il est tout sauf un héros français —, est curieusement oublié le 70e anniversaire de l'invasion anglo-gaulliste de la Syrie française. On conçoit une certaine gêne : des Français ont tiré sur des Français, et ce crime pour voir la France chassée du Levant. Aujourd'hui hélas tout est possible, même fêter en France le 19 mars 1962, mais là, heureusement, ils n'ont pas osé. Les colonies françaises — dont les mandats de Syrie et du Liban — sont demeurées massivement fidèles au Gouvernement français du Maréchal Pétain à l'été 1940. Un peu moins d'un an plus tard, il faut bien constater que les Germano-Italiens ne les ont pas attaquées — faute de moyens peut-être, mais c'est un fait — tandis que les Anglais ont tenté de prendre le Sénégal — et de là toute l'A.O.F. à l'automne 1940 — et ont apporté un soutien logistique décisif à leurs auxiliaires gaullistes pour s'emparer de l'A.E.F. — avec déjà des combats fratricides causant la mort de centaines de Français au Gabon —. La France, même battue en Métropole, à moitié occupée, conserve un rôle mondial de par sa présence en Afrique et en Asie ; en outre, les colonies, si les cargos manquent, permettent de jouer un rôle important dans le ravitaillement de la population française. À ce moment-là, elles contribuent à la sauvegarde physique de notre peuple, ce dont les gaullistes avec leur patrie fictive dans les nuées — donc absolument intransigeante, certainement — n'ont cure ; ainsi, la parade du "Général" à Brazzaville ne signifie pas la renaissance de la France, mais sa mort, des bananes congolaises en moins pour les familles françaises. ; Le Levant entre dans l'actualité brûlante du second conflit mondial avec le coup d'Etat en Irak du Général Rachid Gaylini, qui veut libérer son pays de la dépendance anglaise — politique, économique, militaire, derrière une fausse indépendance formelle —. Début mai, les Britanniques, partis du Koweït, partent à la conquête du pays. Les Allemands décident de le soutenir — ils viennent de s'emparer des Balkans —, en envoyant une escadrille et des armes par convois ferroviaires — via la Turquie et la Syrie, contraintes d'accepter le transit —. Cette aide, faible, n'inverse pas pour autant le cours des événements, l'armée professionnelle britannique triomphe assez vite des Irakiens, peu entraînés et mal commandés.

Alors que les combats s'achèvent en Irak, les Protocoles de Paris sont signés le 28 mai 1941 par l'amiral Darlan et l'ambassadeur Abetz. Dans ce cadre est autorisée la poursuite — devenue sans objet — de l'aide à Rachid Gaylini, et le ravitaillement de l'Afrika Korps via la Tunisie, avec pour contrepartie la libération de prisonniers, dont un millier d'officiers, afin de renforcer les défenses des colonies. Des perspectives plus lointaines sont évoquées, comme la location par les Allemands de bases navales à Bizerte et Dakar ; le risque de guerre est évident, aussi Darlan exige-t-il des gestes significatifs, comme la libération de tous les prisonniers, la fin des frais d'occupation, un vrai statut de cobelligérant le cas échéant et non plus de vaincu. Il semblerait que l'application des propositions avancées soient bloquées principalement par les Italiens — qui risquent de perdre leur statut de principal allié — et des méfiances réciproques entre Français et Allemands. L'aide à l'Irak, tout comme ces Protocoles de Paris, servent de justification à l'invasion britannique. Contrairement à toute la propagande alliée, qui dure encore, cette nouvelle agression ne constitue pas un acte indispensable, et encore moins habile de Churchill : il y a là au contraire de quoi vaincre toutes les réticences de Vichy, faire basculer la France dans le camp de l'Axe. Aussi ces événements sont-ils décisifs : une résistance prolongée de la Syrie française, avec le soutien allemand, aurait pu constituer un tournant dans la guerre. Le Premier ministre britannique pense à court terme, à obtenir une victoire facile — espère-t-il — pour regagner du prestige, ébranlé par le désastre de Crête, après la Grèce, qui s'achève le 1er juin.


L'invasion se prépare au moins dès le mois de mai, voire, vraisemblablement bien avant. De Gaulle, informé, tient absolument à la participation de troupes françaises "libres" ; ces officiers — pourtant exaltés — protestent, refusant dans un premier mouvement de combattre contre d'autres Français, mais il insiste et parvient à les convaincre ; il leur promet — avec son assurance mystique habituelle — que leur présence serait fondamentalement pacificatrice, susciterait l'adhésion des forces de Syrie à la France-"Libre", et pérenniserait la présence française au Levant.

Aussi le 10 juin, 40 000 Britanniques, avec un quart de Français "Libres" — proportion non négligeable, voire décisive —, commandés par le général Wilson, attaquent 30 000 Français — dont deux tiers de troupes indigènes —, commandés par le général Dentz.

histoire,deuxième guerre mondiale,seconde guerre mondiale,syrie,proche orient,1941L'action débute sur le front     méridional : venant de Palestine, le 10 juin la 7e Division australienne       d'infanterie avance le long de la côte de Saint-Jean d'Acre vers Beyrouth, couverte par les canons de la marine britannique, tandis que la 5e brigade indienne d'infanterie et les Français "Libres" progressent à l'intérieur vers Damas. Au bout d'une semaine, ces progressions sont bloquées, souvent repoussées par des contre-attaques françaises, mais trop diffuses et d'ampleur limitée ; Dentz n'ose pas concentrer tactiquement ses moyens — déployés sur tout le front sur trois lignes parallèles — et profiter de la supériorité ponctuelle momentanée ; sitôt le terrain reconquis, il n'exploite pas le trouble adverse, mais organise la réoccupation systématique des positions défensives, il est vrai plutôt bonnes, qui s'appuient sur le relief.

À partir du 17 juin, Wilson engage deux nouvelles divisions sur le front Sud, qui résiste quelques jours. Mais les Forces Françaises "Libres" entrent à Damas le 21 juin 1941. Pendant ce temps les forces britanniques d'Irak entrent enfin en action et envahissent la Syrie par l'Est, en deux colonnes, l'une remontant l'Euphrate, l'autre traversant le désert jusqu'à Palmyre, avec l'intention de poursuivre jusqu'à la mer ; elles rencontrent assez peu d'opposition, les forces françaises étant plutôt concentrées sur le front méridional.

Le général Dentz a demandé dès le début des hostilités un soutien aérien de la Luftwaffe, qui lui aurait permis de tenir beaucoup plus longtemps. Or, à partir du 22 juin, l'aviation allemande participe de manière intensive à l'invasion de l'URSS, et ne peut distraire un nombre significatif d'avions en Syrie. Quant aux renforts terrestres français, si les autorisations pour qu'ils traversent l'Europe sont données, ils n'ont pas le temps de rejoindre la Syrie.

Le 11 juillet, la situation des forces françaises est très compromise ; pour éviter une capitulation pure et simple, le Maréchal autorise Dentz à demander la suspension des combats. Un armistice est signé le 14 juillet 1941 à Saint-Jean d'Acre. Les pertes sont lourdes, avec près de 6 000 hommes hors de combat dans les deux camps.

La Syrie, après l'Irak le mois précédent, a été le moment d'un choix décisif pour Hitler ; au lieu d'envahir l'URSS, il aurait pu, via la Turquie, alors prête à basculer contre l'octroi de la région de Mossoul — Nord de l'Irak —, s'emparer du Proche-Orient, et de ses ressources pétrolières considérables. Il choisit de s'en tenir à son idée première. En principe, toutes les troupes françaises sont rapatriées en Métropole ; De Gaulle obtient in extremis le droit de leur faire de la propagande, mais il obtient peu de succès. Dentz rentre en France avec ces hommes : il subira la vengeance gaulliste, condamné à mort pour « haute trahison » le 20 avril 1945. Souffrant de mauvais traitements en prison, âgé, il meurt le 13 décembre 1945. Les Britanniques imposent leur pouvoir sur la Syrie et le Liban, soutiennent les nationalistes arabes contre les Français "Libres", peu nombreux et tout juste tolérés jusqu'en 1946 — ils partent suite à un humiliant ultimatum.

Scipion de SCALM. Rivarol

dimanche, 11 mars 2012

The Eviction of the Yeomen

The Eviction of the Yeomen

By Brooks Adams

Ex: http://www.counter-currents.com/

Editor’s Note:

The following is roughly the first 40% of “The Eviction of the Yeomen,” chapter 9 of Brooks Adams’ The Law of Civilization and Decay.

Reading Adams’ account of the forces that ultimately created the British empire and diaspora, it is hard to regard it as a glorious and civilizing process, but rather as a sordid and savage one, given that the conquest and settling of new lands, the extermination, enslavement, and dispossession of non-whites, and even the despoiling of nature and the extinction of entire species, appear to be mere extensions of the rise of capitalism in England on the ruins of a fundamentally more humane political order.

None of this implies, of course, that the heirs of these upheavals should surrender our lands and go home. Past wrongs cannot be redressed, and in any case, our primary focus should be on building a just social order for the future. And for that task, Brooks Adams offers us much food for thought.

The remainder of chapter 9 deals with the Church of England. It throws a great deal of light on the prevalence of religious cynicism and insincerity in the Angl0 cultural sphere. I will reprint it on another occasion.

010_1.jpgLike primitive Rome, England, during the Middle Ages, had an unusually homogeneous population of farmers, who made a remarkable infantry. Not that the cavalry was defective; on the contrary, from top to bottom of society, every man was a soldier, and the aristocracy had excellent fighting qualities. Many of the kings, like Coeur-de-Lion, Edward III, and Henry V, ranked among the ablest commanders of their day; the Black Prince has always been a hero of chivalry; and earls and barons could be named by the score who were famous in the Hundred Years’ War.

Yet, although the English knights were a martial body, there is nothing to show that, on the whole, they surpassed the French. The English infantry won Crecy and Poitiers, and this infantry, which was long the terror of Europe, was recruited from among the small farmers who flourished in Great Britain until they were exterminated by the advance of civilization.

As long as the individual could at all withstand the attack of the centralized mass of society, England remained a hot-bed for breeding this species of man. A medieval king had no means of collecting a regular revenue by taxation; he was only the chief of the free-men, and his estates were supposed to suffice for his expenditure. The revenue the land yielded consisted of men, not money, and to obtain men, the sovereign granted his domains to his nearest friends, who, in their turn, cut their manors into as many farms as possible, and each farmer paid his rent with his body.

A baron’s strength lay in the band of spears which followed his banner, and therefore he subdivided his acres as much as possible, having no great need of money. Himself a farmer, he cultivated enough of his fief to supply his wants, to provide his table, and to furnish his castle, but, beyond this, all he kept to himself was loss. Under such a system money contracts played a small part, and economic competition was unknown.

The tenants were free-men, whose estates passed from father to son by a fixed tenure; no one could underbid them with their landlord, and no capitalist could ruin them by depressing wages, for the serfs formed the basis of society, and these serfs were likewise land-owners. In theory, the villains may have held at will; but in fact they were probably the descendants, or at least the representatives, of the coloni of the Empire, and a base tenure could be proved by the roll of the manorial court. Thus even the weakest were protected by custom, and there was no competition in the labor market.

The manor was the social unit, and, as the country was sparsely settled, waste spaces divided the manors from each other, and these wastes came to be considered as commons appurtenant to the domain in which the tenants of the manor had vested rights. The extent of these rights varied from generation to generation, but substantially they amounted to a privilege of pasture, fuel, or the like; aids which, though unimportant to large property owners, were vital when the margin of income was narrow.

During the old imaginative age, before centralization gathered headway, little inducement existed to pilfer these domains, since there was room in plenty, and the population increased slowly, if at all. The moment the form of competition changed, these conditions were reversed. Precisely when a money rent became a more potent force than armed men may be hard to determine, but certainly that time had come when Henry VIII mounted the throne, for then capitalistic farming was on the increase, and speculation in real estate already caused sharp distress. At that time the establishment of a police had destroyed the value of the retainer, and competitive rents had generally supplanted military tenures. Instead of tending to subdivide, as in an age of decentralization, land consolidated in the hands of the economically strong, and capitalists systematically enlarged their estates by enclosing the commons, and depriving the yeomen of their immemorial rights.

The sixteenth-century landlords were a type quite distinct from the ancient feudal gentry. As a class they were gifted with the economic, and not with the martial instinct, and they throve on competition. Their strength lay in their power of absorbing the property of their weaker neighbors under the protection of an overpowering police.

Everything tended to accelerate consolidation, especially the rise in the value of money. While, even with the debasement of the coin, the price of cereals did not advance, the growth of manufactures had caused wool to double in value. “We need not therefore be surprised at finding that the temptation to sheep-farming was almost irresistible, and that statute after statute failed to arrest the tendency.”[1]

The conversion of arable land into pasture led, of course, to wholesale eviction, and by 1515 the suffering had become so acute that details were given in acts of Parliament. Places where two hundred persons had lived, by growing corn and grain, were left desolate, the houses had decayed, and the churches fallen into ruin.[2]The language of these statutes proves that the descriptions of contemporaries were not exaggerated.

For I myself know many towns and villages sore decayed, for it whereas in times past there war in some town an hundred households there remain not now thirty; in some fifty, there are not now ten; yea (which is more to be lamented) I know towns so wholly decayed, that there is neither stick nor stone standing as they use to say.

Where many men had good livings, and maintained hospitality, able at times to help the king in his wars, and to sustain other charges, able also to help their pore neighbors, and virtuously to bring up their children in Godly letters and good sciences, now sheep and conies devour altogether, no man inhabiting the aforesaid places. Those beasts which were created of God for the nourishment of man do now devour man. . . . And the cause of all this wretchedness and beggary in the common weal are the greedy Gentlemen, which are sheepmongers and grazers. While they study for their own private commodity, the common weal is like to decay. Since they began to be sheep masters and feeders of cattle, we neither had victual nor cloth of any reasonable price. No meruayle, for these forestallers of the market, as they use to say, have gotten all things so into their hands, that the poor man must either buy it at their price, or else miserably starve for hunger, and wretchedly die for cold.[3]

The reduction of the acreage in tillage must have lessened the crop of the cereals, and accounts for their slight rise in value during the second quarter of the sixteenth century. Nevertheless this rise gave the farmer no relief, as, under competition, rents advanced faster than prices, and in the generation which reformed the Church, the misery of yeomen had become extreme. In 1549 Latimer preached a sermon, which contains a passage often quoted, but always interesting:

Furthermore, if the king’s honor, as some men say, standeth in the great multitude of people; then these grazers, inclosers, and rent-rearers, are hinderers of the king’s honor. For where as have been a great many householders and inhabitants, there is now but a shepherd and his dog. . . .

My father was yeoman, and had no lands of his own, only he had a farm of three or four pound by year at the uttermost, and hereupon he tilled so much as kept half a dozen men. He had walk for a hundred sheep; and my mother milked thirty kine. He was able, and did find the king a harness, with himself and his horse, while he came to the place that he should receive the king’s wages. I can remember that I buckled his harness when he went unto Blackheath field. He kept me to school, or else I had not been able to have preached before the king’s majesty now.

He married my sisters with five pound, or twenty nobles apiece; so that he brought them up in godliness and fear of God. He kept hospitality for his poor neighbors, and some alms he gave to the poor. And all this he did of the said farm, where he that now hath it payeth sixteen pound by year, or more, and is not able to do anything for his prince, for himself, nor for his children, or give a cup of drink to the poor.[4]

The small proprietor suffered doubly: he had to meet the competition of large estates, and to endure the curtailment of his resources through the enclosure of the commons. The effect was to pauperize the yeomanry and lesser gentry, and before the Reformation the homeless poor had so multiplied that, in 1530, Parliament passed the first of a series of vagrant acts.[5]

ImperialYeomanryOfficer.jpgAt the outset the remedy applied was comparatively mild, for able-bodied mendicants were only to be whipped until they were bloody, returned to their domicile, and there whipped until they put themselves to labor. As no labor was supplied, the legislation failed, and in 1537 the emptying of the convents brought matters to a climax. Meanwhile Parliament tried the experiment of killing off the unemployed; by the second act vagrants were first mutilated and then hanged as felons.[6]

In 1547, when Edward VI was crowned, the great crisis had reached its height. The silver of Potosi had not yet brought relief, the currency was in chaos, labor was disorganized, and the nation seethed with the discontent which broke out two years later in rebellion. The land-owners held absolute power, and before they yielded to the burden of feeding the starving, they seriously addressed themselves to the task of extermination. The preamble of the third act stated that, in spite of the “great travel” and “godly statutes” of Parliament, pauperism had not diminished, therefore any vagrant brought before two justices was to be adjudged the slave of his captor for two years. He might be compelled to work by beating, chaining, or otherwise, be fed on bread and water, or refuse meat, and confined by a ring of iron about his neck, arms or legs. For his first attempt at escape, his slavery became perpetual, for his second, he was hanged.[7]

Even as late as 1591, in the midst of the great expansion which brought prosperity to all Europe, and when the monks and nuns, cast adrift by the suppression of the convents, must have mostly died, beggars so swarmed that at the funeral of the Earl of Shrewsbury:

there were by the report of such as served the dole unto them, the number of 8000. And they thought that there were almost as many more that could not be served, through their unruliness. Yea, the press was so great that divers were slain and many hurt. And further it is reported of credible persons, that well estimated the number of all the said beggars, that they thought there were about 20,000.

It was conjectured “that all the said poor people were abiding and dwelling within thirty miles’ compass of Sheffield.”[8]

In 1549, just as the tide turned, insurrection blazed out all over England. In the west a pitched battle was fought between the peasantry and foreign mercenaries, and Exeter was relieved only after a long siege. In Norfolk the yeomen, led by one Kett, controlled a large district for a considerable time. They arrested the unpopular landlords, threw open the commons they had appropriated, and ransacked the manor houses to pay indemnities to evicted farmers. When attacked, they fought stubbornly, and stormed Norwich twice.

Strype described “these mutineers” as “certain poor men that sought to have their commons again, by force and power taken from them; and that a regulation be made according to law of arable lands turned into pasture.”[9]

Cranmer understood the situation perfectly, and though a consummate courtier, and himself a creation of the capitalistic revolution, spoke in this way of his patrons:

And they complain much of rich men and gentlemen, saying, that they take the commons from the poor, that they raise the prices of all manner of things, that they rule the poverty, and oppress them at their pleasure. . . .

And although here I seem only to speak against these unlawful assemblers, yet I cannot allow those, but I must needs threaten everlasting damnation unto them, whether they be gentlemen or whatsoever they be, which never cease to purchase and join house to house, and land to land, as though they alone ought to possess and inhabit the earth.[10]

Revolt against the pressure of this unrestricted economic competition took the form of Puritanism, of resistance to the religious organization controlled by capital, and even in Cranmer’s time, the attitude of the descendants of the men who formed the line at Poitiers and Crecy was so ominous that Anglican bishops took alarm.

It is reported that there be many among these unlawful assemblies that pretend knowledge of the gospel, and will needs be called gospellers. . . . But now I will go further to speak somewhat of the great hatred which divers of these seditious persons do bear against the gentlemen; which hatred in many is so outrageous, that they desire nothing more than the spoil, ruin, and destruction of them that be rich and wealthy.[11]

Somerset, who owed his elevation to the accident of being the brother of Jane Seymour, proved unequal to the crisis of 1549, and was supplanted by John Dudley, now better remembered as Duke of Northumberland. Dudley was the strongest member of the new aristocracy. His father, Edmund Dudley, had been the celebrated lawyer who rose to eminence as the extortioner of Henry VII, and whom Henry VIII executed, as an act of popularity, on his accession. John, beside inheriting his father’s financial ability, had a certain aptitude for war, and undoubted courage; accordingly he rose rapidly. He and Cromwell understood each other; he flattered Cromwell, and Cromwell lent him money.[12]

Strype has intimated that Dudley had strong motives for resisting the restoration of the commons.[13]

In 1547 he was created Earl of Warwick, and in 1549 suppressed Rett’s rebellion. This military success brought him to the head of the State; he thrust Somerset aside, and took the title of Duke of Northumberland. His son was equally distinguished. He became the favorite of Queen Elizabeth, who created him Earl of Leicester; but, though an expert courtier, he was one of the most incompetent generals whom even the Tudor landed aristocracy ever put in the field.

The disturbances of the reign of Edward VI did not ripen into revolution, probably because of the relief given by rising prices after 1550; but, though they fell short of actual civil war, they were sufficiently formidable to terrify the aristocracy into abandoning their policy of killing off the surplus population. In 1552 the first statute was passed looking toward the systematic relief of paupers.[14] Small farmers prospered greatly after 1660, for prices rose strongly, very much more strongly than rents; nor was it until after the beginning of the seventeenth century, when rents again began to advance, that the yeomanry once more grew restive. Cromwell raised his Ironsides from among the great-grandchildren of the men who stormed Norwich with Kett.

I had a very worthy friend then; and he was a very noble person, and I know his memory is very grateful to all—Mr. John Hampden. At my first going out into this engagement, I saw our men were beaten at every hand. I did indeed; and desired him that he would make some additions to my Lord Essex’s army, of some new regiments; and I told him I would be serviceable to him in bringing such men in as I thought had a spirit that would do something in the work. This is very true that I tell you; God knows I lie not. “Your troops,” said I, “are most of them old decayed serving-men, and tapsters, and such kind of fellows; and,” said I, “their troops are gentlemen’s sons, younger sons and persons of quality: do you think that the spirits of such base and mean fellows will ever be able to encounter gentlemen, that have honor and courage and resolution in them?” . . . Truly I did tell him; “You must get men of a spirit: . . . a spirit that is likely to go on as far as gentlemen will go; — or else you will be beaten still. . . .”

He was a wise and worthy person; and he did think that I talked a good notion, but an impracticable one. Truly I told him I could do somewhat in it, . . . and truly I must needs say this to you, . . . I raised such men as had the fear of God before them, as made some conscience of what they did; and from that day forward, I must say to you, they were never beaten, and wherever they were engaged against the enemy, they beat continually.[15]

Thus, by degrees, the pressure of intensifying centralization split the old homogeneous population of England into classes, graduated according to their economic capacity. Those without the necessary instinct sank into agricultural day laborers, whose lot, on the whole, has probably been somewhat worse than that of ordinary slaves. The gifted, like the Howards, the Dudleys, the Cecils, and the Boleyns, rose to be rich nobles and masters of the State. Between the two accumulated a mass of bold and needy adventurers, who were destined finally not only to dominate England, but to shape the destinies of the world.

One section of these, the shrewder and less venturesome, gravitated to the towns, and grew rich as merchants, like the founder of the Osborn family, whose descendant became Duke of Leeds; or like the celebrated Josiah Child, who, in the reign of William III, controlled the whole eastern trade of the kingdom. The less astute and the more martial took to the sea, and as slavers, pirates, and conquerors, built up England’s colonial empire, and established her maritime supremacy. Of this class were Drake and Blake, Hawkins, Raleigh, and Clive.

For several hundred years after the Norman conquest Englishmen showed little taste for the ocean, probably because sufficient outlet for their energies existed on land. In the Middle Ages the commerce of the island was mostly engrossed by the Merchants of the Steelyard, an offshoot of the Hanseatic league; while the great explorers of the fifteenth and early sixteenth centuries were usually Italians or Portuguese; men like Columbus, Vespucius, Vasco-da-Gama, or Magellan. This state of things lasted, however, only until economic competition began to ruin the small farmers, and then the hardiest and boldest race of Europe were cast adrift, and forced to seek their fortunes in strange lands.

For the soldier or the adventurer, there was no opening in England after the battle of Flodden. A peaceful and inert bourgeoisie more and more supplanted the ancient martial baronage; their representatives shrank from campaigns like those of Richard I, the Edwards, and Henry V, and therefore, for the evicted farmer, there was nothing but the far-off continents of America and Asia, and to these he directed his steps.

The lives of the admirals tell the tale on every page. Drake’s history is now known. His family belonged to the lesser Devon gentry, but fallen so low that his father gladly apprenticed him as ship’s boy on a channel coaster, a life of almost intolerable hardship. From this humble beginning he fought his way, by dint of courage and genius, to be one of England’s three greatest seamen; and Blake and Nelson, the other two, were of the same blood.

Sir Humphrey Gilbert was of the same West Country stock as Drake; Frobisher was a poor Yorkshire man, and Sir Walter Raleigh came from a ruined house. No less than five knightly branches of Raleigh’s family once throve together in the western counties; but disaster came with the Tudors, and Walter’s father fell into trouble through his Puritanism. Walter himself early had to face the world, and carved out his fortune with his sword. He served in France in the religious wars; afterward, perhaps, in Flanders; then, through Gilbert, he obtained a commission in Ireland, but finally drifted to Elizabeth’s court, where he took to buccaneering and conceived the idea of colonizing America.

A profound gulf separated these adventurers from the landed capitalists, for they were of an extreme martial type; a type hated and feared by the nobility. With the exception of the years of the Commonwealth, the landlords controlled England from the Reformation to the revolution of 1688, a period of one hundred and fifty years, and, during that long interval, there is little risk in asserting that the aristocracy did not produce a single soldier or sailor of more than average capacity. The difference between the royal and the parliamentary armies was as great as though they had been recruited from different races. Charles had not a single officer of merit, while it is doubtful if any force has ever been better led than the troops organized by Cromwell.

Men like Drake, Blake, and Cromwell were among the most terrible warriors of the world, and they were distrusted and feared by an oligarchy which felt instinctively its inferiority in arms. Therefore, in Elizabeth’s reign, politicians like the Cecils took care that the great seamen should have no voice in public affairs. And though these men defeated the Armada, and though England owed more to them than to all the rest of her population put together, not one reached the peerage, or was treated with confidence and esteem. Drake’s fate shows what awaited them. Like all his class, Drake was hot for war with Spain, and from time to time he was unchained, when fighting could not be averted; but his policy was rejected, his operations more nearly resembled those of a pirate than of an admiral, and when he died, he died in something like disgrace.

The aristocracy even made the false position in which they placed their sailors a source of profit, for they forced them to buy pardon for their victories by surrendering the treasure they had won with their blood. Fortescue actually had to interfere to defend Raleigh and Hawkins from Elizabeth’s rapacity. In 1592 Borough sailed in command of a squadron fitted out by the two latter, with some contribution from the queen and the city of London. Borough captured the carack, the Madre-de-Dios, whose pepper alone Burleigh estimated at £102,000. The cargo proved worth £141,000, and of this Elizabeth’s share, according to the rule of distribution in use, amounted to one-tenth, or £14,000. She demanded £80,000, and allowed Raleigh and Hawkins, who had spent £34,000, only £36,000. Raleigh bitterly contrasted the difference made between himself a soldier, and a peer, or a London speculator:

I was the cause that all this came to the Queen, and that the King of Spain spent 300,000li the last year. . . . I that adventured all my estate, lose of my principal. . . . I took all the care and pains; . . . they only sate still . . . for which double is given to them, and less then mine own to me.[16]

Raleigh was so brave he could not comprehend that his talent was his peril. He fancied his capacity for war would bring him fame and fortune, and it led him to the block. While Elizabeth lived, the admiration of the woman for the hero probably saved him, but he never even entered the Privy Council, and of real power he had none. The sovereign the oligarchy chose was James, and James imprisoned and then slew him. Nor was Raleigh’s fate peculiar, for, through timidity, the Cavaliers conceived an almost equal hate of many soldiers. They dug up the bones of Cromwell, they tried to murder William III, and they dragged down Marlborough in the midst of victory. Such were the new classes into which economic competition divided the people of England during the sixteenth century, and the Reformation was only one among many of the effects of this profound social revolution.

[. . .]

Although the spoliations of Edward [VI] are less well remembered than those of his father [Henry VIII], they were hardly less drastic. They began with the estates of the chantries and guilds, and rapidly extended to all sorts of property. In the Middle Ages, one of the chief sources of revenue of the sacred class had been their prayers for souls in purgatory, and all large churches contained chapels, many of them richly endowed, for the perpetual celebration of masses for the dead; in England and Wales more than a thousand such chapels existed, whose revenues were often very valuable. These were the chantries, which vanished with the imaginative age which created them, and the guilds shared the same fate.

Before economic competition had divided men into classes according to their financial capacity, all craftsmen possessed capital, as all agriculturists held land. The guild established the craftsman’s social status; as a member of a trade corporation he was governed by regulations fixing the number of hands he might employ, the amount of goods he might produce, and the quality of his workmanship; on the other hand, the guild regulated the market, and ensured a demand. Tradesmen, perhaps, did not easily grow rich, but they as seldom became poor.

With centralization life changed. Competition sifted the strong from the weak; the former waxed wealthy, and hired hands at wages, the latter lost all but the ability to labor; and, when the corporate body of producers had thus disintegrated, nothing stood between the common property and the men who controlled the engine of the law. By he 1 Edward VI., c. 14, all the possessions of the schools, colleges, and guilds of England, except the colleges of Oxford and Cambridge and the guilds of London, were conveyed to the king, and the distribution thus begun extended far and wide, and has been forcibly described by Mr. Blunt:

They tore off the lead from the roofs, and wrenched out the brasses from the floors. The books they despoiled of their costly covers, and then sold them for waste paper. The gold and silver plate they melted down with copper and lead, to make a coinage so shamefully debased as was never known before or since in England. The vestments of altars and priests they turned into table-covers, carpets, and hangings, when not very costly; and when worth more money than usual, they sold them to foreigners, not caring who used them for “superstitious” purposes, but caring to make the best “bargains” they could of their spoil. Even the very surplices and altar linen would fetch something, and that too was seized by their covetous hands.[17]

These “covetous hands” were the privy councilors. Henry had not intended that any member of the board should have precedence, but the king’s body was not cold before Edward Seymour began an intrigue to make himself protector. To consolidate a party behind him, he opened his administration by distributing all the spoil he could lay hands on; and Mr. Froude estimated that “on a computation most favorable to the council, estates worth . . . in modern currency about five millions” of pounds, were “appropriated—I suppose I must not say stolen—and divided among themselves.”[18] At the head of this council stood Cranmer, who took his share without scruple. Probably Fronde’s estimate is far too low; for though Seymour, as Duke of Somerset, had, like Henry, to meet imperative claims which drained his purse, he yet built Somerset House, the most sumptuous palace of London.

Notes

1. Agriculture and Prices, iv. 64.

2. 6 Henry VIII., c. 5; 7 Henry VIII., c. i.

3. Jewel of Joy, Becon. Also England in the Reign of Henry VIII, Early Eng. Text Soc, Extra Ser., No. xxxii. p. 75.

4. First Sermon before Edward VI. Sermons of Bishop Latimer, ed. of Parker Soc., 100, 101.

5. 22 Henry VIII., c. 12.

6. 27 Henry VIII., c. 25.

7. Edward VI., c. 3.

8. Brit. Mus., Cole MS. xii. 41. Cited in Henry VIII. and the English Monasteries, Gasquet, ii. 514, note.

9. Eccl. Mem., ii. pt. i, 260.

10. Sermon on Rebellion, Cranmer, Miscellaneous Writings and Letters, 194–6.

11. Sermon on Rebellion, Cranmer, Miscellaneous Writings and Letters, 195, 196.

12. Cal. ix. No. 193.

13. Eccl. Mem., ii. pt. I, 152.

14. 5 and 6 Edw. VI., c. 2.

15. Cromwell’s Letters and Speeches, Carlyle, Speech XI.

16. Raleigh to Burleigh, Life of Sir Walter Raleigh, Edwards, ii. 76, letter xxxiv.

17. The Reformation of the Church of England, ii. 68.

18. History of England, v. 432.

 


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vendredi, 09 mars 2012

Roosevelt, la destruction de l’Europe et le désastre de la première mondialisation

Roosevelt, la destruction de l’Europe et le désastre de la première mondialisation

Ex: http://qc.novopress.info/

 

par Nicolas Bonnal

Quand on se plaint du présent, il faut toujours se rappeler le bon vieux temps des guerres. Ceux qui s’étonnent du niveau abyssal de notre endettement ou du bilan désastreux – ce ne sont pas nos lecteurs – du printemps arabe et du bilan de la guerre en Irak ont ainsi besoin qu’on leur rafraichisse la mémoire.

J’ai toujours été étonné par l’incroyable dimension du désastre européen au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Les pertes humaines sont bien sûr énormes, bien sûr imputables aux nazis et la à la guerre à l’Est, mais aussi bien sûr les pertes matérielles. Toute l’Europe occidentale a été bombardée, y compris les lieux saints du mont Cassin (les puissances protestantes voulaient intimider le pape). Staline contrôle tout l’orient de l’Europe et l’on laisse les guerres civiles et la disette s’installer un peu partout comme au bon vieux temps du moyen âge finissant. Même l’Angleterre a été ruinée, rincée même par son coopérant américain, et Churchill, auteur malheureux du conflit est chassé des Communes avec les huées. C’est l’époque d’Orwell, et ce n’est pas un hasard. Mais l’être humain aime être motivé par le désastre, on le sait depuis la Bible et Milton.

***

Il y a bien un responsable à tout cela, responsable qui a voulu et permis la destruction de l’Europe (nous avons été sauvés de la misère par son successeur Truman), l’anéantissement et non la défaire de l’Allemagne, la liquidation des empires coloniaux français et britanniques ; qui a voulu aussi la montée de la Chine communiste et le triomphe de l’union soviétique présentée avec son NKVD, son goulag et le Holodomorukrainien [1] comme un « paradis social mutualiste », y compris dans les films hollywoodiens de l’époque.

Ce responsable c’est Roosevelt auquel l’historien amateur (dans amateur il y a aimer, disait Orson Welles) Bernard Plouvier(1) a consacré un passionnant ouvrage à la fois synthétique et documenté. Il résume parfaitement le bellicisme insensé de Roosevelt qui a tout fait pour lancer le Japon dans la guerre, détruire l’Europe (plus de Français morts dans les bombardements libérateurs que de soldats US tués pendant la guerre !), diviser le monde et créer le réseau de bases et le fameux complexe militaro-industriel d’Eisenhower.

***

Roosevelt se laisse aussi hypnotiser, conifier disait Céline, par les mots comme nos idiots d’aujourd’hui. Il se lance dans une « croisade », exige une « capitulation sans condition » (en suivant le modèle affreux de l’incroyable guerre de sécession, premier scandale des temps modernes industriels), hurle et lance une « guerre totale » qui ne laisse d’autre choix à l’adversaire que de se mal comporter jusqu’au bout. Il laisse aussi les Juifs d’Europe à leur sort, et dès avant la guerre, alors que de tous côtés on le prévient et que même les nazis veulent faire des échanges hommes-matériel.

Mais pour Roosevelt la solution la pire est toujours la meilleure : il fallait en passer par la shoah et par soixante millions de morts pour que le nouvel ordre mondial auquel Roosevelt pense puisse s’établir ; et casser mille oeufs pour une petite omelette ; repensez au cas irakien.

***

Mille oeufs pour la mauvaise omelette. C’est d’une certaine manière l’héritage de cet impayable New Deal dont nous a rebattus les oreilles : le triplement de la dette n’a pas attendu Bush le guerrier et Obama le généreux ! Avec la guerre la dette aura sextuplé ! On a triplé en huit ans le nombre de fonctionnaires et on n’a pas créé d’emplois, la crise de 38 remettant sur la pavé des millions d’américains. Mais Roosevelt tient les médias et il est hélas réélu cherchant à sauver son économie par une guerre mondiale destinée à contrôler le pétrole, à mettre fin à la concurrence allemande et à ouvrir les marchés coloniaux de la Old Europe si chère à Rumsfeld…

En même temps il a socialisé l’économie américaine, fait exploser les impôts, avec des tranches à 100 %. Comme dit Bernard Plouvier : « L’Etat US, sous FDR, apprend à vivre à crédit ; c’est une leçon que les gouvernants des USA n’ont pas oubliée ». L’autre qu’ils n’ont pas oublié, c’est que la guerre fait vivre, et que le complexe militaro-industriel s’étend toujours plus, jusqu’aux enfants maintenant (j’en reparlerai).

***

Plouvier voit aussi un autre projet, et je pense à Bernanos et à son texte magique « La France contre les robots« . Roosevelt rêve d’un Etat mondial où tout est sous contrôle (cf. Orwell dont l’Etat se nomme Oceania en référence au damné Cromwell), et où l’homme, une fois qu’il sera transformé, va se comporter comme un robot discipliné et interchangeable.

« FDR compte transformer les peuples qui fourniront ses marchés à l’économie des USA en autant d’étudiants en l’art de vivre à l’américaine. »

Franklin Roosevelt, créature de la matrice américaine au détriment du peuple américain et du monde, mais surtout créateur à court terme des empires communistes et du champ de ruines européen et nippon, et du tiers-monde postcolonial…

Il est clair à la lecture de ce livre qu’il vaut mieux pour l’Europe et le monde un mauvais républicain qu’un bon démocrate à la Maison Blanche ; et que le grand Reagan fut celui qui nous libéra sur tous les plans de l’effroyable bilan politique et humain du sinistre grand homme.


(1) Bernard Plouvier, « l’Enigme Roosevelt, faux naïf et vrai Machiavel », Ed. Dualpha, collection « Vérités sur l’Histoire ».

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mercredi, 07 mars 2012

The Pioneers & Frontiersmen of Prehistoric Europe

The Pioneers & Frontiersmen of Prehistoric Europe

By Andrew Hamilton

Ex: http://www.counter-currents.com/

[

Avebury Henge, Wiltshire, southwest England

When reading accounts of European prehistory I am often struck by a sense of familiarity—time and again glimmers of the white conquest of North America are awakened.

Continental Europe [2] occupies roughly 3.86 million square miles (10 million square kilometers)—roughly the size of the United States. The retreat of the glaciers after the last Ice Age (10,000 BC) caused the seas to rise as old coastlines flooded permanently for miles inland, former tundra retreated northward, and Europe became covered with trees.

From c. 10,000 BC to 5000 BC, northern Europe was dominated by Mesolithic (post-Ice Age, pre-agricultural) hunter-gatherers (foragers). The Mesolithic (Middle Stone Age) fell between the Paleolithic (Old Stone Age) and the Neolithic (New Stone Age).

By 5500-5000 BC, the earliest Neolithic farmers were expanding through central Europe. It seems likely that these “pioneers” and “frontiersmen” (for such they must essentially have been) displayed character traits and lifestyles similar in many ways to the pioneers and frontiersmen of early North America.

These first farmers cannot automatically be equated with Indo-European invaders, however.

Curiously, prehistorians typically omit any mention of the Indo-European framework from their publications. In reading standard academic accounts it is difficult to understand how the Indo-European narrative [3] fits into European prehistory chronologically, racially, demographically, or linguistically.

For example, according to Microsoft Encarta Encyclopedia, Proto-Indo-European (PIE) was still a unified language around 3000 BC, but by 2000 BC Greek, Hittite, and Sanskrit had each become distinct. (Reconstructed PIE shows that its speakers were agriculturalists—i.e., not hunter-gatherers.)

The problem with such a “recent” dating for PIE is that by 3000 BC Neolithic farmers had been expanding across Europe for at least two to three thousand years, if not more. According to historical demographer Colin McEvedy, quoted below, 3000 BC actually marks the completion of the colonization of Europe by agriculturalists—the very time when PIE speakers were presumably still united in or near their ancestral homeland on the steppes north of the Black Sea.

“Frontier” characteristics of the Early Neolithic in Europe include a probable contest for dominance between indigenous hunter-gatherers and incoming farmers, grievously lop-sided population densities, deforestation, agricultural expansion, and profound cultural transformation accompanying the transition from a hunter-gatherer to an agricultural lifestyle.

The Neolithic Frontier

Around 5000 BC, Germany and the Low Countries were colonized by Early Neolithic farmers belonging to the Linear Pottery Culture [4] (abbr. LBK, Linearbandkeramik)—the first farmers to colonize central and northwestern Europe.

[5]

The early Neolithic in Europe. Colors indicate time scales for the spread of farming. "Earliest LBK" (Linear pottery culture) and "Later LBK/AVK" (LBK/Alföld linear pottery culture) represent the first farmers in central Europe.

LBK culture may have been spread by pioneers immigrating along rivers, practicing slash-and-burn agriculture. Their lifestyle was characterized by farming, herding, polished stone axes, timber longhouses, and pottery. The lands into which they moved are believed to have been uninhabited or too sparsely populated by hunter-gatherers to hinder the newcomers’ long-term progress.

As with their adventurous prehistoric and ancient seafaring counterparts, or North American successors, the arrival of settlers (or traders) was likely heralded by initial penetration into a trackless wilderness of river valleys, plains, mountains, and deep forests by dauntless men in quest of adventure and the unknown: explorers, hunters, trappers (is it likely they did not trap?), and scouts interacting with native forager bands and tribes as guests, unofficial diplomats, traders, and foes, sometimes killing and being killed.

After colonizing an area, a new farming population was sedentary up to the capacity of the land, and then the excess population moved to less inhabited areas.

The newcomers not only cultivated grain and kept livestock, but like their American successors supplemented their diet by hunting and fishing for waterfowl, fish, turtles, small mammals, deer, and other wild resources, as revealed in archaeological excavations of refuse pits.

As might be expected, Mesolithic hunter-gatherer sites lacked the large, deep pits from which clay was extracted by settlers for construction and other purposes. Instead, there were small pits, postholes, and scattered, low-density distributions of refuse containing numerous shards of broken pottery, unlike the dense, concentrated Neolithic-style rubbish deposits. Gradually, the Mesolithic way of life became marginalized and disappeared.

In northeastern Belgium, fortified frontier villages marked early Neolithic culture. Individual LBK villages were united together against the foragers beyond. Archaeological remains show that one such Neolithic village was fortified after having first been burnt.

Settlers evidently received a hostile reception from the indigenous, low-density Mesolithic hunter-gatherer populations on the frontier.

In War Before Civilization [6] (1996), American archaeologist Lawrence Keeley notes that prehistorians tend to assume that all foreign goods found at archaeological sites are present because of trade.

When exotic goods are found at a site, they are almost invariably interpreted as being evidence of prehistoric exchange. That such items might be the spoils of war seldom occurs to prehistorians, who immediately proceed to plot “trade routes” and try to reconstruct the mechanisms of exchange. . . . [A]rchaeologists should at least consider the possibility that they represent plunder. (p. 126)

The author acknowledges the problem of proof: “Given the aversion of modern archaeology to the idea of migration and colonization (let alone conquest), the problem of documenting such processes in prehistory is difficult.” This is because defeat or forced migration is typically manifested in the archaeological record only by the peaceful existence of winners on territory formerly occupied by the losers.

Keeley cites the example of the defeat of the Celtic Boii in Bohemia by the Germanic Marcomanni, recorded by Roman historians: “Archaeologically, this [known] event is evidenced only by the expansion of Germanic settlements and cemeteries into regions previously inhabited by Celts” (p. 111). In the absence of Roman written records, this conquest would have remained archaeologically “invisible.”

Deforestation

Mixed and broadleaf forests once dominated all of central Europe, including the British Isles and part of the Russian plains. But, as with the frontier US, they were felled to create plots to grow produce, obtain material for the construction of homes and other structures, and for use as heat and fuel. Only a small portion of this area still has forest cover.

Michael Williams, an English geographer, has outlined the process of deforestation in Neolithic Europe. (“Dark Ages and Dark Areas: Global Deforestation in the Deep Past,” [7] Journal of Historical Geography, 26 [2000]: 28–46)

The older paradigm, he says, viewed indigenous hunter-gatherer Mesolithic cultures from c. 8000–5000 BC “as the primitive fagend of the Palaeolithic.” The Mesolithic populations were engulfed by successive waves of Neolithic proto-agriculturalists sweeping across central Europe from the Near East in a great colonizing wave. The Neolithic colonizers were “primitive” farmers practicing slash-and-burn methods.

In line with this view, Williams quotes English archaeologist Grahame Clark’s assertion in Prehistoric Europe (1952) that the earliest farmers did not initiate

systematic, permanent clearance and the formation of settled fields. Their approach was tentative and their agriculture extensive. Patches of forest would have been cleared, sown, cropped, and after a season or two allowed to revert to the wild, while the farmers took in a new tract.

But Williams, relying upon more recent research, maintains that the truth “is much more complex, and has profound implications for our understanding of forest clearing.” Large sections of forest were cleared with flint and stone axes, demonstrated by modern experiments to have been capable of felling trees. Burning and animal grazing thinned and ultimately eliminated additional woodland.

Neolithic settlement and agriculture were also more stable and permanent than previously thought:

The significance of the timbered long houses found throughout Europe has been ignored yet archaeological excavations during the 1970s showed that some had been occupied for many hundreds of years which makes the universal slash-and-burn hypothesis unlikely. . . . Trees were chopped down by flint and polished stone axes and the flood plains were used for intensive garden cultivation and meadows. Neolithic settlements would have been entirely recognizable to the modern European farming eye.

Williams cites a simulation (model) from Gregg, Foragers and Farmers: Population Interaction and Agricultural Expansion in Prehistoric Europe (1988), conjecturing the type of farming and nutritional strategies necessary to maintain a hypothetical six-household, 30-person village in central Europe. It would have required a little over 6 km2 of woodland to survive—”a staggering 20 hectares [49.4 acres] per person.”

Continuity or Replacement?

The ancestry of contemporary white Europeans is debated by geneticists, archaeologists, and anthropologists. A crucial question is the extent to which Europeans are descended from the first European farmers in the Neolithic Age 7500 years ago, or from Paleolithic hunter-gatherers who were present in Europe since 40,000 years ago. In other words, were the early farmers newcomers from afar, or descendants of indigenous hunter-gatherers who transitioned to farming?

Intuitively, it would seem that the demographically vibrant newcomers must have had significantly higher fertility rates than Mesolithic hunter-gatherers, and therefore contributed more to the modern European gene pool than forager populations.

To provide a rough indication of relative Mesolithic (hunter-gatherer) and Neolithic (early farmer) population densities, I quote Colin McEvedy’s and Richard Jones’s historical estimates for Europe as a whole:

The first Europeans, the hunters of the Old Stone Age, never amounted to more than 100,000 at the best of times; at the worst—specifically during the cold phases of the last Ice Age—there were considerably fewer than that. The ending of the Ice Age offered the chance of escape from this depressing pattern: during the better weather of the following mesolithic period (10th–8th millennia BC) numbers rose past the previous best, finally inching up to the quarter million mark [250,000 people]. Then came the great leap forward, the neolithic revolution of the 5th milliennium. This carried the total over [one] million. It also created the first important distinction between styles of settlement, for, whereas the food-gatherers of the Old Stone Age had rarely achieved densities as high as 0.1 km2, the New Stone Age food-producers ordinarily lived at densities of 1 per km2. By the time these agriculturalists had completed their colonization of southern and western Europe—say by 3000 BC—the continent’s population was more than 2 million. (Atlas of World Population History, Penguin, 1978, p. 19)

One can immediately see a parallel here with North America: in terms of population density and mode of existence, the Neolithic farmers of Europe look a lot like the white pioneers in America, and the old Mesolithic hunter-gatherers like the Indians—albeit with human differences that were presumably more ethnic than racial in character.

According to Colin McEvedy, “The density of a Neolithic people being greater than that of a mesolithic one by a factor of at least ten, the ethnic contribution of the aborigines—even if they were absorbed rather than exterminated or expelled—must have been insignificant” (The Penguin Atlas of Ancient History, 1967, 9).

English archaeologist Sir Paul Mellars offers a similar hypothesis for the previous displacement of Neanderthals in Europe by anatomically modern humans (a.m.h.—they are no longer called Cro-Magnons):

[A] simple imbalance in relative birth-over-death ratios between the two populations could quite easily have led to a process of effective replacement of one population by the other, within a relatively short space of time—perhaps no more than a thousand years or so. If we envisage Neanderthal populations who were fairly thinly distributed over most areas of Europe, in relatively small, highly mobile social units, one could easily visualize a scenario of eventual population replacement without any notion of mass genocide, or even direct conflict between the two populations. (“The Upper Paleolithic Revolution” in Barry Cunliffe, ed., The Oxford Illustrated Prehistory of Europe, Oxford University Press, 1994, pp. 42–78 at 57)

It is easy to imagine a comparable dynamic at work at the time of the Mesolithic-Neolithic transition. Indeed, the same process is decimating the white population today [8].

While the notion of “mass genocide” is a red herring (in the Neanderthal context it is championed by anti-European Jewish popularizer Jared Diamond), the familiar trope of no direct conflict at all has been persuasively refuted by archaeologist Lawrence Keeley.

A 2009 study comparing mitochondrial DNA (mtDNA) sequences (a useful but restricted form of genetic analysis) from late European hunter-gatherer skeletons with those from early farmers and from modern Europeans found that

Most (82%) of the ancient hunter-gatherers share mtDNA types that are relatively rare in central Europeans today. Together, these analyses provide persuasive evidence that the first farmers were not the descendants of local hunter-gatherers but immigrated into central Europe at the onset of the Neolithic. (Bramanti, et. al, “Genetic Discontinuity Between Local Hunter-Gatherers and Central Europe’s First Farmers,” [9] Science [October 2, 2009]: 137–140)

The authors add, “We find large genetic differences between all three groups that cannot be explained by population continuity alone.”

Against this view it is maintained by others that hunter-gatherers may have adopted agricultural techniques and, transitioning to primitive farming, expanded the indigenous gene pool, thereby preserving Paleolithic continuity:

At the more general level, it is possible to claim there has been a major shift in opinion on the ancestry of Europeans, driven largely by the combined forces of archaeology and genetics. Near Eastern farmers played their part, but the majority of European [mtDNA and Y-chromosome] genetic lineages have their roots in the European Paleolithic. (Martin Richards, “The Neolithic Invasion of Europe,” [10] Annual Review of Anthropology, October 2003 32:135–162 at 157)

For now, the evidence for either population replacement or Paleolithic continuity remains equivocal. Nevertheless, published accounts suggest key ways in which the spread of farming through Europe along an advancing frontier during the Neolithic demographic transition resembled the white settlement of North America millennia later (1500s–1800s).

Quite possibly the enterprising men and women of the early Neolithic were more similar to our own storied frontiersmen and pioneers than is generally recognized.


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vendredi, 02 mars 2012

Donoso, precursor de la época del pavor

Donoso, precursor de la época del pavor

 

Entre restauración y cesarismo: la antiutopía de Donoso Cortés

Por Rafael Campos García-Calderón
Filósofo de la Universidad Nacional Mayor de San Marcos

Ex: http://geviert.wordpress.com/

Cuando en Interpretación europea de Donoso Cortés, Carl Schmitt nos describe el pensamiento del político y diplomático español como un pensamiento de carácter “europeo”, nos muestra algo inédito dentro del llamado “pensamiento reaccionario”.
La Revolución de 1848 fue el anuncio de una nueva era en la historia de Europa. La civilización burguesa europea sustentada en el liberalismo fue puesta a prueba. Una nueva filosofía política suspendió, por un momento, la hegemonía cultural burguesa: socialismo, comunismo, anarquismo, nihilismo y ateísmo aparecieron como una amenaza en el horizonte. Frente a este peligro, la Contrarrevolución europea, uno de cuyos baluartes será Napoleón III, asumió el costo de enfrentar estos acontecimientos. Con su acción, trastocó el orden liberal burgués creando un nuevo fenómeno: el Cesarismo. Así, el Estado recuperó, bajo una nueva forma, su status político y se alió con un conjunto de fuerzas sociales no incluidas, hasta ese momento, en el orden democrático liberal.

Uno de los partidarios de esta Contrarrevolución fue Donoso Cortés. A diferencia de Joseph de Maistre, Donoso no creía en la restauración de la Monarquía. Para él, los reyes habían perdido su lugar en la historia política de Europa. En su lugar solo quedaba la “dictadura del sable”, la nueva forma de ejercicio de la soberanía política. Donoso había percibido que los acontecimientos del 48 no respondían simplemente a una crisis del sistema liberal burgués. En realidad, había visto en ellos uno de los síntomas de un proceso anunciado ya por algunos teóricos. Sin embargo, frente a estos científicos, la visión de Donoso destacaba por su radicalismo espiritual. Para él, no se trataba simplemente de un combate político o cultural, sino de una guerra religiosa contra un enemigo mortal: la pseudoreligión del hombre expresada en el socialismo y sus diferentes formas. En este sentido, superaba la coyuntura política de Napoleón III y preparaba, con su visión, el escenario de una antiutopía.
Por esta razón, Donoso no debería ser considerado un pensador reaccionario, sino más bien el precursor de una nueva época: la época del pavor (δεινόσ). En ella, el hombre, con tal de desplegar su genio organizado, aprovecharía ventajosamente cualquier situación ignorando las diferencias entre el bien y el mal. Es esta consideración espiritual de la cultura europea la que condenó al pensamiento de Donoso al silencio. Superada la revolución, los historiadores burgueses ocultaron los acontecimientos y restauraron su fe en los ideales ilustrados. Sin embargo, los acontecimientos del 48 quedaron sin una interpretación satisfactoria.

 

Setenta años después la amenaza reapareció en el horizonte. La Revolución Bolchevique dirigida por Lenin desarrollaba el programa que Marx había esbozado, a partir de los acontecimientos del 48, en el Manifiesto Comunista. A diferencia de los historiadores burgueses, los comunistas habían podido leer en estos acontecimientos la inexorabilidad de un proceso que sus rivales pretendían ignorar: el triunfo de la civilización proletaria. Existía, para ellos, una continuidad histórica entre ambas revoluciones y, por tanto, según ellos, un nuevo poder se apropiaría indefectiblemente de los destinos de Europa. Este poder tendría como objetivo primordial el desarrollo de las fuerzas productivas capitalistas para alcanzar el socialismo, fase preparatoria del comunismo o sociedad sin clases.
Sin embargo, esta interpretación no era la única posible. A despecho del olvido de los pensadores liberales, hubo un conjunto de filósofos e historiadores que atendieron a los eventos de aquel momento y a su continuidad en el tiempo. Uno de ellos fue, sin duda, el mismo Donoso Cortés, cuyo diagnóstico de la situación histórica ha permitido esbozar una “interpretación europea” de su pensamiento. Según esta expresión, el alcance de la interpretación comunista estaría fuera de los límites de Europa, pues en lugar de dar cuenta del destino histórico del Viejo Continente, habría esbozado el futuro de un espacio muy diferente: la Rusia de los zares.

La profecía comunista habría proyectado sobre una crisis histórica concreta su propio plan histórico ideal. Sin duda, el lugar de realización de esta idea no podía ser Europa, pues la condición sine qua non para su concretización era la implementación generalizada de la tecnología en la vida social y la centralización de la administración política. A pesar de la interpretación comunista, la cultura europea era todo menos un cuerpo homogéneo capaz de someterse sin más al aplanamiento homogenizante de la tecnología y la burocracia. Para ello, era preciso un espacio político carente de conciencia histórica, es decir, un Estado carente de vínculos orgánicos con su Sociedad. La Rusia zarista, sometida incontables veces al azote tártaro-mongol y a la política del exterminio, era el candidato oportuno para esta nueva utopía.
Para Carl Schmitt, era posible reconstruir esta interpretación europeísta de los acontecimientos del 48 a partir de la obra de Donoso Cortés y de otros pensadores contemporáneos que, sin embargo, no tuvieron con él mayor contacto. Esta perspectiva estaba constituida por tres elementos: un pronóstico histórico, un diagnóstico cultural y un paralelismo histórico con el pasado. Según el pronóstico histórico de esta interpretación, estos eventos habrían marcado el inicio del descenso de la civilización europea frente a la hegemonía de dos nuevas potencias: Rusia y EE.UU. Es a partir de la derrota de Napoleón I frente a Rusia en 1814 que esta nueva realidad se apodera de la historia: las potencias europeas han dejado de ser el centro de la Historia Universal.

El primer hito en la historia de esta interpretación lo constituye, según Schmitt, Tocqueville (1835), quien pronosticó el despliegue de la democratización y centralización administrativa a gran escala por parte de Rusia y EE.UU. Además de ello, Tocqueville hizo un diagnóstico cultural de Occidente. Para él, la revolución de 1789 abría las puertas al proceso de centralización política que se realizaría inexorablemente en manos de cualquier partido o ideología política. En este sentido, la actividad política en general estaba irremediablemente destinada a servir al propósito centralista administrativo: la civilización se dirigía a la masificación.
Paralelamente, Donoso Cortés (1850) había percibido que la política exterior de Europa había decrecido en relación a la de EE.UU., Rusia e Inglaterra. Esta señal le indicaba la misma conclusión a la que Tocqueville había llegado con su pronóstico. En cuanto al diagnóstico, Donoso arribaba a otra conclusión, cercana más bien a la que algunos historiadores y sociólogos alemanes habían efectuado. Según esta, las modernas invenciones tecnológicas puestas al servicio de la administración pública anunciaban la futura mecanización de la sociedad y la destrucción de los órganos intermedios de poder. En efecto, Jakob Burckhardt, Friedrich List, Max Weber y Oswald Spengler, entre otros, diagnosticaron la creciente mecanización e industrialización de la civilización como el camino hacia una sociedad perfectamente organizada dirigida por una burocracia que tiene en sus manos la explotación económica. A los ojos de esta “interpretación europea”, la nueva era no traía consigo el paraíso sino la esclavitud a la técnica.
Un tercer elemento de esta interpretación consistía en la comparación o paralelismo histórico que a partir de 1848 los historiadores, comunistas o “europeístas”, habían efectuado respecto de la situación histórica de Europa. Este paralelismo consistía en la comparación con la época de las guerras civiles en Roma, época en la que el Cesarismo se implantó y en la que el Cristianismo florecía hasta imponerse al Imperio. Esta comparación traía consigo la idea del final de la Antigüedad que, en clave decimonónica, debía leerse como el final del Cristianismo.

Spengler, en la Decadencia de Occidente, había tratado de vincular entre sí diversos paralelismos históricos. Entre ellos, el más importante constituía la batalla de Accio, considerado el comienzo de nuestra era cristiana. Saint-Simon, en El Nuevo Cristianismo, estableció una relación entre nuestra época actual y la de los orígenes del Cristianismo. Para él, el Cristianismo habría terminado y su sustituto, un nuevo poder espiritual, habría llegado a reemplazarlo: el Socialismo, el nuevo cristianismo.
La posición de Donoso frente al paralelismo histórico era muy diferente. En clara oposición a ambas interpretaciones del mismo fenómeno, consideraba que el Cesarismo y el inicio del Cristianismo como paralelismo histórico a los eventos de 1848 eran evidentes, aunque insuficientes para explicar la circunstancia histórica del momento. En efecto, a diferencia de todos los otros pensadores, juzgaba demasiado optimista el pronóstico, pues por ninguna parte veía a aquellos “pueblos jóvenes”, símbolo de la regeneración espiritual occidental, que hubiesen correspondido a los germanos de la época de las invasiones a Roma. En el siglo XIX, esos “pueblos jóvenes” ya estaban corrompidos por el veneno de la civilización occidental desde el momento en que son un resultado de esta. Por ello, para él, el paralelismo histórico entre nuestra época y la era del cristianismo primitivo o del cesarismo no podía asemejarse a la visión que los socialistas tenían del mismo.

En realidad, la falta de este tercer elemento regenerador hacía del paralelismo histórico la antesala a una catástrofe. En lugar de un elemento regenerador, una seudorreligión ‒el socialismo ateo‒ ocupaba su lugar. Se trataba del culto a la Humanidad absoluta, culto que, paradójicamente, conducía, según él, al terror inhumano. Desde su punto de vista y a la luz de los acontecimientos del 48, una religión del Hombre solo podía conducir al terror y la destrucción, pues el Hombre no tolera a los demás hombres que no se someten a él. Para Donoso, esta Utopía era el resultado de un espejismo producido por la asociación entre el progreso de la técnica y la aspiración a la perfección moral de la Humanidad. Así, la idea ilustrada de progreso dejó de ser un esquema abstracto y se transformó en un programa materialmente realizable a partir de la técnica.
La visión que Donoso tenía de los acontecimientos del 48 y del paralelismo histórico tan celebrado se asemejaba, según Schmitt, a la experiencia interior a la que Soren Kierkegaard había accedido por aquellos años. En efecto, Kierkegaard había percibido la amenaza de un clima de horrores a partir de la lasitud espiritual que las iglesias de su tiempo padecían. Una vez más, la era de las masas había llegado. En este sentido, la visión de Donoso no era otra cosa que la objetivación histórica de esta realidad espiritual. A diferencia de las utopías idealistas y materialistas que sus enemigos liberales y socialistas trataban de imponer a la historia desde esferas extrañas a ella, Donoso consideraba el acontecimiento histórico concreto y a partir de él interpretaba los signos sorprendentes de una teleología simbólica.
Desde este punto de vista, el Hombre no podía ser la encarnación de la paz, como querían los demagogos de su época, sino del terror y la destrucción. Según Schmitt, Donoso vaticinó el advenimiento de aquello que Nietzsche expresó en su concepto de Superhombre: la legitimación histórica del poder y la violencia sobre los infrahombres.

mardi, 28 février 2012

Piotr Arkadevich Stolypin, el Bismarck de Rusia

Revista Arbil nº 70

Piotr Arkadevich Stolypin, el Bismarck de Rusia

por José Luis Orella

Como la Revolución no quiere el cambio positivo sino la injusticia para abrirse camino. Un reformador asesinado por los comunistas

ilya-glazunov-a-portrait-of-graf-pyotr-stolypin-undated.jpgPiotr Stolypin nació en el seno de una familia aristocrática en 1862, que era fiel a los zares desde el siglo XVI. Amigo de Gogol y Tolstoi, también estaba emparentado con Lermontov y en un ambiente de tanta cultura, el joven Stolypin hablará con fluidez el francés, inglés y el alemán. Cuando cumpla 19 años será enviado a la Universidad de San Petersburgo, donde estudiará en la facultad de Física y matemáticas. Cuando se licencié ocupará el puesto de comisario de la nobleza en Kovno en 1889, donde permanecerá hasta 1902. En aquel lugar es donde el joven funcionario se hará un experto en temas de agricultura y administración local. Allí es donde llegará a la conclusión que la suerte de Rusia estaba unida a su inmenso campesinado, más de un 80 % de la población, y que la solución pasaba por la eliminación de los comunales existentes y su distribución entre los campesinos, transformando a estos en pequeños propietarios.

En 1903 fue nombrado gobernador de la provincia Saratov. Dos años después vendrá la oportunidad que convertirá al joven gobernador en una persona de fama pública. La revolución frustrada de 1905 puso a prueba al régimen zarista y la necesidad imperiosa de realizar reformas. Stolypin fue el único gobernador que pacificó su provincia sin hacer uso de la fuerza militar, de mostrando una gran energía y temeridad, pero cumpliendo con la palabra dada a los campesinos. Su firmeza y energía ante los revolucionarios, pero sensible a realizar reformas a favor del campesinado le convirtió en el hombre idóneo para el nuevo período de la historia rusa que se avecinaba. Pasó a ser el nuevo ministro del interior y su actividad dio una nueva oportunidad a la monarquía de Nicolás II, mientras los revolucionarios eseristas y populistas le colocaban como su principal enemigo.

En 1906 Piotr Stolypin era nombrado presidente del gobierno. Bajo su corto mandato realizó sesenta mil detenciones de terroristas y revolucionarios, desarticulando las principales organizaciones antiistema. Pero de manera paralela, la fuerte represión que llevó a cabo fue acompañada por una serie de enérgicas reformas. Sus puntos principales fueron:

*    Eliminación de los comunales

*    Derecho a la propiedad particular de la tierra de los campesinos

*    Igualdad civil de todos los rusos

*    Fin a la discriminación de los judíos

*    Escolaridad primaria y universitaria obligatoria

Esta serie de medidas contó con el apoyo de los octubristas de Alexander Guchkov que pretendían la instauración de un fuerte poder institucional a costa del personal del propio Zar. También el elemento nacionalista ruso apoyo su política. Esencialmente su política entrega de tierras en propiedad a los campesinos favorecía una rusificación de las provincias occidentales del imperio, a costa de los terratenientes polacos, alemanes y lituanos. Sin embargo, este reforzamiento de las instituciones del Estado a costa del autocratismo del Zar, no fue bien visto por los nostálgicos del viejo orden, que vieron en el presidente del gobierno un peligroso reformista. Su origen provinciano le enajenaba los apoyos de la Corte capitaliana y sus inyectivas a favor de las reformas posicionaba en su contra a la clase dirigente del régimen. Stolypin sólo contaba con un apoyo parlamentario reducido de una minoritaria clase media que quería un Estado parecido al alemán y la voluntad cambiante del Zar Nicolás II. Además su agresividad verbal contra los grupo revolucionarios lo convertían en el principal objetivo de estos, que veían en él a la única persona que podía hacer viable el desarrollo modernizador con una Rusia zarista. Si los campesinos explotados que trabajaban de manera comunal, pasaban a ser pequeños propietarios agrarios y sus hijos eran instruidos por una red de escuelas públicas, la revolución no tendría lugar. La masa campesina defendería el orden zarista a muerte y la minoritaria clase obrera no hubiese podido ser utilizada por los cuadros marxistas a favor de una revolución años después.

Por este cúmulo de circunstancias, Piotr Stolypin cuando fue a la opera de Kiev para ver La leyenda del Zar Sultán, de Rimsky Korsakov en 1911, un pistolero vinculado a los socialistas revolucionarios le disparaba en el pecho. Aún el estadista tuvo tiempo para levantarse pedir por el Zar y hacer la señal de la cruz, en el sentido ortodoxo. Poco después moría, entre los sollozos de un Nicolás II que veía que ante la desaparición del estadista el régimen quedaba tocado de muerte. Su muerte produjo el abandono de la política de reformas y el pase a la oposición de los sectores reformistas de clase media que habían confiado en 1905 en el aperturismo del Zar. Cuando la revolución estalle por segunda vez en 1917, no existirá un hombre capaz de evitar que el inmenso país de la tercera Roma fuese engullido por la revolución..

José Luis Orella

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samedi, 25 février 2012

Fundamenten van het Russische nationalisme

Archief van SYNERGIES EUROPEENNES en van CRAPOUILLOT - 1994
Fundamenten van het Russische nationalisme

Robert Steuckers


De Europese dynamiek is Rusland doorheen zijn geschiedenis altijd vreemd gebleven. Zijn nationalisme, zijn nationale ideologie wordt gekenmerkt door een dubbel spel van aantrekking en afstoting tegenover Europa in het bijzonder, en tegenover het westen in het algemeen. De vermaarde Italiaanse slavist Aldo Ferrari herinnert eraan dat het Kiëvse Rijk tussen de 10de en de 13de eeuw stevig deel uitmaakte van het middeleeuwse economische systeem. De Tataarse invasie rukte het land weg uit de westerse orbit, en daarna wierp het Vorstendom Moskou zich in zijn strijd tegen de resten van het Tataarse rijk op als het nieuwe orthodoxe Byzantium, dat zich afzette tegen het katholieke en protestantse westen. De overwinning van Moskovië projecteerde vervolgens de macht van Rusland naar het onmetelijke Siberië. Vanaf de troonsbestijging van Peter de Grote tot de heerschappij van Catharina de Grote en zo verder tot in de 19de eeuw kwam het tot een schuchtere toenadering tot het westen. Voor heel wat waarnemers leidde de communistische revolutie een nieuwe periode van autarkische geslotenheid en van ontwestersing in, spijts de West-Europese oorsprong van haar ideologie, het marxisme.

Maar de verwestersing van de 19de eeuw werd geenszins algemeen aanvaard. Vanaf het begin van deze eeuw manifesteerde zich in heel Rusland een sterke fundamentalistische, romantische, nationalistische stroming, die zich als « slavofiel » tegenover de « westerlingen » opstelde. Zo werd de fundamentele kloof tussen links en rechts in Rusland geboren, in het zog van de Duitse romantiek. Deze kloof bestaat nog steeds vandaag de dag, en het debat wordt in Moskou steeds heftiger. De leider van de westersgezinden in de 19de eeuw heette Pjotr Tsjaadajev. De meest markante figuren van het slavofiele kamp waren Kirejevski, Khomiakhov en Axakov.
Het Russische occidentalisme is uitgewaaierd in verschillende richtingen: liberalen, anarchisten en socialisten. De slavofielen ontwikkelden op hun beurt een ideologie die op twee waardenpijlers berust: de orthodoxe christenheid en de agrarische gemeenschap. In minder propagandistische termen slaat dit op de autonomie van de kerken (de “autocefale” kerken) en op een vurig anti-individualisme, die allebei het westerse liberalisme, vooral dan de Angelsaksische variant ervan, beschouwen als het ultieme kwaad.

In de loop der decennia zal dit dualisme complexer worden. Bepaalde gelederen van de linkerzijde evolueren naar een Russisch particularisme, naar een anarcho-agrarisch en antikapitalistisch socialisme. De slavofiele rechterzijde evolueert naar een “panslavisme” dat door de machthebbers gemanipuleerd wordt ten gunste van de Russische expansiepogingen in de richting van de Balkan (steun aan de Roemenen, de Serviërs, de Bulgaren, en de Grieken tegen de Ottomanen). Één van deze “panslavisten” is de filosoof Nikolaï Danilevski, auteur van een gewaagd historisch portret van Europa als zijnde een gemeenschap van oude volkeren, die het aan historische energie ontbreekt, en van de Slaven als falanx van jonge volkeren die voorbestemd zijn om over de wereld te heersen. Onder leiding van Rusland moeten de Slaven Constantinopel veroveren, de rol van Byzantium overnemen en een eeuwigdurend rijk stichten.

Tegenover het programma van Danilevski plaatst de filosoof Konstantin Leontiev een alliantie tussen de Islam en de Orthodoxie tegen de kiemen van de liberale ontbinding die door het westen verspreid worden. Hij kant zich tegen elke oorlog tussen Russen en Ottomanen op de Balkan. De vijand zijn vooral de Angelsaksische machten. De zienswijze van Leontiev bekoort vandaag de dag nog vele Russen. Dostojevski ontwikkelt in zijn Dagboek van een schrijver gelijkaardige ideeën (jeugdigheid van de Slavische volkeren, ontaarding van het liberale westen), waar hij een radicaal antikatholicisme aan toevoegt, dat later de Duitse « nationaal-bolsjevieken » zou inspireren (Niekisch, Paetel, Moeller van den Bruck, die zijn werken vertaalde).

In de nasleep van door minister Sergej Witte aangevuurde bouw van de Transsiberische Spoorlijn bloeit een pragmatische en autarkische ideologie op, het « eurazisme », die zich in dienst van de Russische ruimte wil stellen, ongeacht of deze door een Tsaar of door een Vojd  (een “Chef”) van de Sovjets geleid wordt. De “eurazische” ideologen zijn Troubetzkoj, Savitski en Vernadsky. Voor hen vormt Rusland niet het oostelijke deel van Europa, maar een continent op zich, dat het centrum van de bewoonbare aarde omvat, hetwelk door de Britse geopoliticus Halford John Mackinder het “Hartland” werd genoemd. Volgens Mackinder kon de macht die erin slaagde om dit « Hartland » te beheersen automatisch de macht in de wereld grijpen. Dit “Hartland”, meer bepaald de zone tussen Moskou en de Oeral en tussen de Oeral en Transbajkalië, was inderdaad ontoegankelijk voor de zeemachten zoals Engeland en de Verenigde Staten. Het kon hen dus schaakmat zetten. De Sovjetpolitiek heeft, zeker ten tijde van de Koude Oorlog, geprobeerd om de nachtmerrie van Mackinder bewaarheid te doen worden, zijnde het onneembaar maken van het Russo-Siberische centrum van de Sovjetunie. Zelfs in het nucleaire tijdperk, het tijdperk van vliegtuigen en intercontinentale raketten. Dit “tot beschermd gebied maken” van het “Hartland” van de Sovjetunie was de officieuze ideologie van het Rode Leger, van Stalin tot Breznjev. De imperiale neonationalisten, de nationaal-communisten, de huidige patriotten verzetten zich tegen Gorbatsjov en Jeltsin, omdat ze hen beschuldigen van het ongedekt laten van het Oost-Europese glacis van het « Hartland », in de Oekraïne, het Baltikum en in Centraal-Azië.

Tot zover de premissen van het Russische nationalisme, waarvan de vele huidige varianten bengelen tussen een populistisch-slavofiele pool (“narodniki”, van “narod”, volk), een panslavistische pool en een Eurazische pool. Volgens Aldo Fer¬rari kan het huidige Russische nationalisme in 4 stromingen onderverdeeld worden: a) de neoslavofielen; b) de euraziërs; c) de nationaal-communisten; d) de etnonationalisten.

De neoslavofielen zijn in essentie zij die de stellingen van Solzjenitsyn omarmen. In Hoe ons Rusland herinrichten? stelt de in de Verenigde Staten in ballingschap levende schrijver een vermageringskuur voor Rusland voor: het moet zijn imperiale besluiteloosheid afschudden en volmondig het recht op zelfbeschikking van de volkeren van zijn periferie erkennen. Solzjenitsyn dringt vervolgens aan op een federatie van de drie grote Slavische naties van de voormalige Sovjetunie (Rusland, Wit-Rusland en Oekraïne). Daarnaast doelt hij op een maximale rentabilisering van Siberië en pleit hij voor een democratie die gebaseerd is op kleine gemeenschappen, een beetje naar het model van Zwitserland. Andere neonationalisten verwijten hem dat hij het imperiale vaderland wil verminken en dat hij een ruraal utopisme propageert, dat niet realiseerbaar is in de hypermoderne wereld waarin we leven.

De euraziërs zijn alomtegenwoordig in de Russische politieke arena van vandaag. De filosoof waar ze naar refereren is Lev Gumiljev, een soort Russische Spengler die de historische gebeurtenissen analyseert volgens de graad van “passionariteit” die de volkeren aanvuurt. Wanneer de volkeren gepassioneerd zijn, dan zijn ze in staat tot grootse zaken. Wanneer de innerlijke passie het laat afweten, dan vervallen of sterven de volkeren. Dat is het lot van het westen. Voor Gumiljev zijn de grenzen van Rusland heilig, maar het nieuwe Rusland dient het principe van de multietniciteit te respecteren. Er kan dus geen sprake zijn van russificatie van de volkeren van de periferie. Zij dienen integendeel tot eeuwige bondgenoten van het “imperiale volk” gemaakt te worden. Gumiljev, die in 1992 overleed, interpreteerde de ideeën van Leontiev in seculiere zin: de Turkssprekende volkeren van Centraal-Azië en de Russen dienen gemene zaak te maken, zonder rekening te houden met elkaars religieuze verschillen. Tegenwoordig vindt men de erfenis van Gumiljev in de kolommen van Elementy, het tijdschrift van Russisch « nieuw-rechts » van Alexander Doegin, en van Dyeïnn (omgedoopt in Zavtra, na het verbod in oktober 1993), de krant van Alexander Prokhanov, voorman van de nationaal-patriottische journalisten. Men vindt zijn ideeën echter ook terug bij sommige moslims van de « Partij der Islamitische Renaissance », meer bepaald bij Djemal Haïdar. Verwonderlijker is het feit dat twee leden van de staf van Jeltsin, Rahr en Tolz, aanhangers van het eurazisme zijn. Hun raad werd tot op heden evenwel vooral in de wind geslagen.

De nationaal-communisten maken aanspraak op de continuïteit van de Sovjetstaat als historische entiteit en als autonome geopolitieke ruimte, aldus Aldo Ferrari. Maar ze hebben begrepen dat de marxistische recepten geen meerwaarde meer bieden. Tegenwoordig bepleiten ze een “derde weg” waarin de notie van nationale solidariteit van cruciaal belang is. Dat is meer bepaald het geval bij de leider van de Communistische Partij van de Russische Federatie, Gennadi Zjoeganov.

De etnische nationalisten laten zich meer inspireren door Russisch extreem-rechts van vóór 1914, dat de “etnische zuiverheid” van het volk wil behouden. In zekere zin zijn zij xenofoob en populistisch. Zij eisen de terugkeer van de Kaukasiërs naar hun landen van oorsprong en geven bij momenten uiting aan een virulent antisemitisme, geheel volgens de Russische traditie.

Het Russische neonationalisme is zeer goed ingebed in de nationale traditie en heeft zijn wortels in het doctrinaire corpus van de 19de eeuw. In de literatuur slagen de neo-ruralisten van de jaren ’60 (Valentin Raspoetin, Vassili Belov, Soloükhi¬n, Fjodor Abramov, en anderen) erin de « westersgezinde liberalen » volledig te verdringen, en zetten daardoor een heuse « conservatieve revolutie » in beweging, met de goedkeuring van de Sovjetmacht! Het literaire tijdschrift Nache Sovremenik wierp zich op als vehikel van deze neo-orthodoxe, rurale, conservatieve, ethisch gerichte en ecologische ideologie. Het communisme heeft volgens hen het “mythisch bewustzijn” uitgeroeid en een “mensheid van amorele monsters” gecreëerd, die volkomen « verdorven » zijn, en bereid zijn om de westerse zinsbegoocheling te omarmen. Uiteindelijk nestelde deze “conservatieve revolutie” zich stilletjes in Rusland, terwijl in het westen de « rotzooi » van mei ’68 (dixit De Gaulle) een culturele catastrofe veroorzaakte waarvan we de gevolgen nog steeds dragen. De Russische conservatieven maakten ook een einde aan de communistische hersenschim van de « progressieve gang van de geschiedenis ». De communisten selecteerden inderdaad in de Russische geschiedenis datgene wat de revolutie aankondigde en verwierpen al de rest. Tegenover de “progressieve en selectieve gang” plaatsten de conservatieven de “unieke stroom”: zij waardeerden ineens alle Russische historische tradities en brachten de lineaire opvattingen van het marxisme een dodelijke slag toe.

Robert STEUCKERS.

Bibliografie:
- Aldo FERRARI, «Radici e prospettive del nazionalismo russe», in Relazioni internazionali, januari 1994.
- Robert STEUCKERS (ed.), Dossier «National-communisme», in Vouloir, n°105/108, juli-september 1993 (teksten over de verschillend erichtingen van het huidige Russische nationalisme, oevr het Russische « nationaal-bolsjevisme » van de jaren ’20 en ’30, over het Russiscjhe fascisme, over V. Raspoetin, over de Parijse polemiek van de zomer van 1993).
- Gerd KOENEN/Karla HIELSCHER, Die schwarze Front, Rowohlt, Reinbeck, 1991.
- Walter LAQUEUR, Der Schoß ist fruchtbar noch. Der militante Nationalismus der russi¬schen Rechten,  Kindler, München, 1993.
- Mikhaïl AGURSKI, La Terza Roma. Il nazionalbolscevismo in Unione Sovietico,  Il Mulino, Bologne, 1989.
- Alexander SOLZJENITSYN, Comment réaménager notre Russie?, Fayard, Paris, 1990.
- Alexander DOEGIN, Continente Russia, Ed. all'insegna del Veltro, Parma, 1991. Uittreksel in Vouloir  n°76/79, 1991, «L'inconscient de l'Eurasie. Réflexions sur la pensée “eurasiatique” en Russie». Te verkrijgen bij Robert STEUCKERS.
- Alexander DOEGIN, «La révolution conservatrice russe», tekst verschenen in Vouloir.
- Konstantin LEONTIEV, Bizantinismo e Mondo Slavo,  Ed. all'insegna del Veltro, Parma, 1987 (vertaling van Aldo FERRARI).
- N.I. DANILEVSKY, Rußland und Europa,  Otto Zeller Verlag, 1965.
- Michael PAULWITZ, Gott, Zar, Muttererde: Solschenizyn und die Neo-Slawophilen im heutigen Rußland,  Burschenschaft Danubia, München, 1990.
- Hans KOHN, Le panslavisme. Son histoire et son idéologie, Payot, Paris, 1963.
- Walter SCHUBART, Russia and Western Man, F. Ungar, New York, 1950.
- Walter SCHUBART, Europa und die Seele des Ostens,  G. Neske, Pfullingen, 1951.
- Johan DEVRIENDT, Op zoek naar de verloren harmonie - mens, natuur, gemeenschap en spi¬ritualiteit bij Valentin Raspoetin, eindverhandeling, Rijksuniversiteit Gent, 1992 (niet gepubliceerd).
- Koenraad LOGGHE, «Valentin Grigorjevitsj Raspoetin en de Russische traditie», in Teksten, Kommentaren en Studies, n°71, 1993.
- Alexander YANOV, The Russian New Right. Right-Wing Ideologies in the Contemporary USSR,  IIS/University of California, Berkeley, 1978.
- Wolfgang STRAUSS, Rußland, was nun?, Österreichische Landsmannschaft/Eckart-Schriften 124, Wien, 1993.
- Pierre PASCAL, Strömungen russischen Denkens 1850-1950,  Age d'Homme/Karolinger Verlag, Wien, 1981.
- Raymond BEAZLEY, Nevill FORBES & G.A. BIRKETT, Russia from the Varangians to the Bolsheviks,  Clarendon Press, Oxford, 1918.
- Jean LOTHE, Gleb Ivanovitch Uspenskij et le populisme russe, E.J. Brill, Leiden, 1963.
- Richard MOELLER, Russland. Wesen und Werden,  Goldmann, Leipzig, 1939.
- Viatcheslav OGRYZKO, Interview met Lev GUMILJEV, in Lettres Soviétiques,  n°376, 1990.
- Thierry MASURE, «De cultuurmorfologie van Nikolaj Danilevski», in Dietsland Europa,  n°3 et n°4, 1984 (Franse versie verschenen in Vouloir).

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lundi, 20 février 2012

Le Capitaine Hermann Ehrhardt: ennemi de la République de Weimar et combattant clandestin

Jan ACKERMEIER:
Le Capitaine Hermann Ehrhardt: ennemi de la République de Weimar et combattant clandestin

EhrhartPorrait.jpgLe Capitaine de corvette Hermann Ehrhardt était, au début des années 20, plus connu qu’Adolf Hitler. Il était l’espoir et la figure du chef pour la droite radicale allemande sous la République de Weimar. Il avait participé au putsch de Kapp; il avait combattu dans les Corps Francs; il avait été un “terroriste politique”, avait tiré les ficelles de plusieurs attentats politiques et était propriétaire terrien. A propos de sa personne, on affabulait et on brodait: on l’imaginait en permanence ourdissant des complots. Avec ses compagnons de combat, il était de toutes les conversations sous la République de Weimar, faisait souvent la une des journaux. Par deux fois, ce chef bien connu des Corps Francs a dû prendre la fuite en Autriche poursuivi par les sicaires de la police politique. La seconde fois, il est resté durablement sur le territoire de la république alpine et, en 1948, est devenu citoyen autrichien. Il est mort le 27 septembre 1971 dans son château à Brunn am Walde dans le Waldviertel. Quand il est mort, il y a quarante ans, son nom et son itinéraire politique avaient été oubliés depuis longtemps. Son décès n’a suscité qu’une brève notule dans le “Spiegel” de l’époque. Qui donc était cet homme qui, jusqu’à la fin des années 20, avait été considéré comme l’ennemi le plus dangereux de la jeune République de Weimar?

Hermann Ehrhardt était né le 29 novembre 1881 à la lisière de la Forêt Noire, dans la localité de Diersburg dans le Pays de Bade. En 1899, il s’engage comme cadet de la mer dans la marine impériale allemande et y achève une carrière typique d’officier de marine. En 1904, alors qu’il a acquis le grade de sous-lieutenant (“Leutnant zur See”), il participe, sous les ordres du Lieutenant-Colonel Ludwig von Estorff, aux opérations destinées à mater la révolte des Hereros dans le Sud-Ouest africain, à l’époque colonie allemande. Ehrhardt lui-même décrira cette aventure, ainsi que d’autres épisodes de sa vie mouvementée, dans un livre intitulé “Kapitän Ehrhardt – Abenteuer und Schicksale” (“Capitaine Ehrhardt – Aventures et destinées”) et paru en 1924, alors que sa notoriété était à son zénith ainsi que son influence sur les droites politiques de l’époque de Weimar.

Quand éclate la première guerre mondiale, Ehrhardt était “Kapitänleutnant” et chef d’une demie flotille de torpilleurs. En cette qualité, il avait participé à la bataille du Skagerrak, notamment aux opérations qui avaient conduit à la destruction du destroyer britannique “HMS Nomad” de 1000 tonnes. La demie flotille d’Ehrhardt fut alors envoyée en Flandre en octobre 1916 pour lancer des opérations de reconnaissance et des raids dans la Manche, afin de protéger l’action des sous-marins. En 1917, Ehrhardt est promu “Korvettenkapitän”. En septembre de la même année, il devient le commandant de la IX flotille de torpilleurs, fonction qu’il conserve jusqu’à la fin des hostilités. Après l’armistice, en 1919, il conduit son unité à Scapa Flow, où les équipages font saborber les torpilleurs. Ehrhardt n’a pas assisté lui-même au sabordage de sa flotille car, avec la plupart de ses hommes, il était déjà retourné à Wilhelmshaven.

Le 27 janvier 1919, les communistes proclament la “République des Conseils de Wilhelmshaven”. Réagissant à cette mutinerie des matelots de Wilhelmshaven, Ehrhardt rassemble autour de lui 300 officiers de marine, des hommes de sa propre flotille ainsi que d’autres unités, et donne l’assaut, le soir même de la proclamation de cette “République des Conseils”, au quartier général des révolutionnaires. Le 17 février, il fonde, après une intense campagne de recrutement parmi les marins non communistes, la “Marinebrigade Ehrhardt”, l’un des premiers Corps Francs de l’après-guerre allemand. Elle compte environ 1500 hommes.

Avec ce Corps Francs, l’un des plus connu dans l’espace allemand entre 1918 et 1923, Ehrhardt participe à l’élimination des “républiques des conseils” de Munich et de Braunschweig en avril et en mai 1919. Dans le centre du pays aussi, la Brigade Ehrhardt met un terme à plusieurs foyers insurrectionnels. En août 1919, la Brigade est engagée contre la première insurrection polonaise en Haute-Silésie. A la fin de l’année 1919, la troupe se voit renforcée par des éléments issus des unités ayant opéré dans les Pays Baltes, si bien qu’elle finit par compter 4000 hommes. A la charnière des années 1919 et 1920, Ehrhardt et ses hommes sont au repos et casernés dans le camp d’entraînement de Döberitz près de Berlin, où la dissolution de tous les Corps Francs, y compris la Brigade de Marine d’Ehrhardt, doit avoir lieu, comme l’exigent les vainqueurs.

ehrhardt2.jpgAu début du mois de mars 1920, Ehrhardt entre en rébellion contre l’ordre de dissolution et rejoint le putsch dit de Kapp, mené par un haut fonctionnaire prussien, Wolfgang Kapp, et par un général d’infanterie, Walther von Lüttwitz. La mission de la Brigade Ehrhardt était d’occuper le quartier gouvernemental de la capitale. Au cours de ce putsch, Ehrhardt a fait savoir ce qu’il entendait par “application de la violence” en cas de coup d’Etat: après que les fonctionnaires berlinois aient refusé de travailler pour le gouvernement putschiste, Ehrhardt aurait dit: “Eh bien, nous allons coller au mur les trois premiers fonctionnaires qui refusent de travailler. On verra bien alors si le reste va se mettre à travailler ou non”. Lorsque Kapp refusa d’appliquer cette mesure drastique, Ehrhardt a lâché ce commentaire: “Alors le putsch est fichu!”.

Après l’échec du putsch de Kapp et la dissolution effective de la Brigade, le 31 mai 1920, la tête d’Ehrhardt fut mise à prix en Prusse. Il prit la fuite et se réfugia en Bavière, à Munich, où les nationaux tenaient le pouvoir sous la houlette du premier ministre bavarois, le Chevalier Gustav von Kahr. Celui-ci toléra sa présence sur le sol bavarois et ne le fit pas extrader. Alors qu’une partie de ses anciens soldats et compagnons s’engageaient dans la Reichswehr nouvellement reconstituée, une autre partie choisit la clandestinité: par l’intermédiaire de l’“Organisation Consul”, ils participèrent à l’organisation et à l’exécution de nombreux attentats politiques. Ainsi, Matthias Erzberger, Karl Geis et Walter Rathenau ont été éliminés par d’anciens combattants de la Brigade Ehrhardt. Immédiatement après l’attentat perpétré contre Erzberger, Ehrhardt se réfugia en Hongrie car il craignait d’être arrêté, accusé d’avoir tiré les ficelles du complot fatal. Vu l’état de l’opinion publique après les premiers attentats, la Bavière n’offrait plus un refuge sûr pour le Capitaine.

En novembre 1922, Ehrhardt revient de son exil hongrois. Il est immédiatement arrêté. Mais, en juillet 1923, avec l’aide de ses hommes, Ehrhardt réussit une évasion spectaculaire et se réfugie en Suisse, puis revient à Munich sous une fausse identité. Dans les cercles nationalistes de la capitale bavaroise, il s’oppose de manière véhémente et ferme contre le putsch manigancé par Hitler et Ludendorff, car, à son avis, il avait été préparé de manière fort peu professionnelle.

EHRHARDT1.jpgDès ce moment, les nationaux-socialistes considèreront Ehrhardt comme une personnalité peu fiable. Le Capitaine a perdu aussi beaucoup de son prestige dans les rangs des droites allemandes. En avril 1924, vu l’imminence d’un procès pénal, Hermann Ehrhardt quitte le Reich pour l’Autriche; il revient en octobre 1926 après une amnistie générale décrétée par le Président Paul von Hindenburg. En 1931, Ehrhardt fonde le groupe “Gefolgschaft” (littéralement: la “Suite”), qui, malgré la perte de prestige subie par Ehrhardt, parvient encore à rassembler plus de 2000 de ses adhérants, ainsi que des nationaux-socialistes et des communistes déçus. Ils voulaient empêcher Hitler de prendre le pouvoir et fustigeaient la “mauvaise politique de la NSDAP”. Ehrhardt entretenait des rapports avec Otto Strasser et l’aile socialiste de la NSDAP. En 1933, Ehrhardt s’installe sur les terres du Comte von Bredow à Klessen dans le Westhavelland. En juin 1934, quand Hitler élimine Röhm, Ehrhardt aurait normalement dû faire partie des victimes de la purge. Il a réussi à prendre la fuite à temps devant les SS venus pour l’abattre, en se réfugiant dans la forêt toute proche. Les sicaires ne l’ont que mollement poursuivi car, dit-on, beaucoup de membres de sa Brigade avaient rejoint les SS. Ehrhardt s’est d’abord réfugié en Suisse puis, en 1936, en Autriche, où son épouse, le Princesse Viktoria zu Hohenlohe-Öhringen possédait un château à Brunn im Walde dans le Waldviertel. Ehrhardt n’a plus fait autre chose que gérer ces terres, que participer à des chasses au gibier et que s’adonner à la sylviculture. Il s’est complètement retiré de la politique.

Après l’Anschluss, Hitler fit savoir à Ehrhardt qu’il pouvait vivre en paix dans le Waldviertel à condition qu’il ne s’exprime plus politiquement et renonce à tout activisme. Après la seconde guerre mondiale, Hermann Ehrhardt est devenu citoyen autrichien en 1948. Après sa mort, il a été enterré dans le cimetière de la commune de Lichtenau im Waldviertel. La pierre tombale, sous laquelle reposent Ehrhardt et son épouse (décédée en 1976), est décorée de l’insigne de la Brigade, présentant un drakkar viking.

Jan ACKERMEIER.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°41/2011; http://www.zurzeit.at/ ).

mercredi, 15 février 2012

Admiral Alfred von Tirpitz

Admiral Alfred von Tirpitz

Ex: http://www.globalsecurity.org/

Tirpitz (1849-1930) German admiral and politician, was born at Kiistrin March Iq 1849. He entered the Prussian navy in 1865, and by 1890 had risen to be chief-of-staff of the Baltic station in the Imperial navy. In 1892 he was in charge of the work of the chief-of-staff in the higher command of the navy. He was promoted to be rear-admiral in 1895, and in 1896 and 1897 he was in command of the cruiser division in east Asiatic waters. In 1899 he reached the rank of vice-admiral and in 1903 that of admiral. For the long period of 19 years, from 1897 to 1916, he was Secretary of State for the Imperial navy, and in this capacity advocated the navy bills of 1898, 1900, 1907 and 1912 for increasing the German fleet and successfully carried them through the Reichstag. In 1911 he received the rank of grand-admiral, and he retired in 1916.

Germans had their own word for Tirpite; he was "Tirpitz the Eternal," which freely interpreted meant that among numerous qualities he possest one that was rare in German cabinets; he was the one minister who displayed tenacity in holding his job. No German since Bismarck had held public office so long. The Kaiser had had an endless succession of chancellors, foreign ministers, war ministers and colonial secretaries; but "Tirpitz the Eternal," until he was suddenly displaced early in 1916 on the submarine issue, apparently had a life tenure. With the adoption of unrestricted submarine warfare in February, 1917, however, he returned to power and on him was placed the chief responsibility for the warfare thereafter was carried on.

The best account of Adml. von Tirpitz's naval achievements and political activities is contained in the book which he published in 1919 under the title of Erinnerungen. In that book he shows how gigantic was the task of creating the new German navy with which Great Britain had to reckon at the outbreak of the World War. Not only had a whole array of subsidiary industries to be established and supplies of raw materials secured; thousands of skilled workmen and hundreds of directing personalities of strong character and exceptional ability had to be found and trained. It has been customary to attribute the creation of the German navy to the Kaiser William II., and it is true that in large part the initiative for successive increases, and the demagogic appeals by which they were supported, originated with the Emperor. On the other hand, it was Tirpitz who not only conducted the practical advocacy of these schemes in the Reichstag, but also organized the service of propaganda in the German press and on the platform, putting popular pressure on the parliamentary representatives of the nation and constraining them to agree to the enormous expenditure which these schemes entailed. William II. was often a hindrance as well as a help, and Tirpitz gives instances in which the work of the construction departments and even that of the Secretary of State were interrupted or hampered by wild-cat Imperial projects for the construction of architecturally impossible vessels or of mechanically impossible machinery. One of these projects, on which an elaborate report had actually to be submitted to the Emperor, was a device for which it was claimed that it had solved the problem of perpetual motion.

Tirpitz advances two contentions; first, that he would have sent the navy into decisive action at an earlier stage of the war; secondly, that he would have made an earlier and more ruthless use of the German U-boats; but his opponents traverse both these claims, and in particular assert that as Secretary of State he had neglected the construction of submarines, so that Germany entered the war with a comparatively small supply of these vessels.

Things that lay on the surface did not really produce the Great War - neither the ultimatum to Serbia nor hurried mobilizations, nor the invasion of Belgium. Back of all these stood in succession a long series of events which as deeply affecting national interests, ambitions, and fears had changed national policies and popular psychology. One fact that probably had most to do in changing the whole morale of the German people within a few years was the German navy and that meant Tirpitz.

He was more than a sailor, politician or administrator; he was a statesman who, for good or ill, fundamentally directed the course of European history. No longer ago than 1890 Lord Salisbury for lands in Africa had given Heligoland back to the Kaiser - that same Heligoland which in the World War served so effectively as a German naval base. The explanation was simple enough ; in 1890 the" German Empire had no fighting fleet. For many years afterward Great Britain still unallied with any other Power could glory in her "splendid isolation." For a generation Russia silently meditating the overthrow of British power in the East, had been playing the part in the British outlook that Germany came to play in later years. In 1893 England and France had been almost on the verge of war over Fashoda. In the nineties the tie that bound Great Britain to her colonies, and especially to Canada, Australia, and New Zealand, was slighter than it had been in years, but within fewer than ten years these conditions had so changed that instead of being splendidly isolated, England found herself splendidly allied. France and Russia, hereditary enemies, had become earnest friends and were now England's friends and the colonies and mother country found themselves reunited in a happy family.

The man chiefly responsible for this change was Tirpitz and his famous "preamble," which as put into the naval law of 1900, formed a new basis for the future history of Europe. "Germany must have a fleet of such strength," the preamble read, "that a war, even against the mightiest naval Power, would threaten the supremacy of that Power." No nation had ever before announced a national policy in such challenging fashion. Germany had declared her purpose to build a navy so strong that it could destroy the navy of Great Britain.

Hence came a change in British foreign policy, an abandonment of "isolation," and that series of alliances, ententes, understandings, and good feeling, that ultimately left Germany and her Austrian ally with no friend in Europe except the Turk. Despite official explanations, magazine articles, and interviews, Englishmen saw only one purpose in a steadily increasing German sea-power which in case of war was to isolate Great Britain and ferry a German army across the Channel. So long as Great Britain remained the greatest naval Power and Germany the greatest military Power, there had been no possibility of conflict. Germany's army and Britain's navy both served similar national ends; each protected the nation from obvious dangers, but neither could fight the other.

As the elder Moltke was the directing genius of German militarism, so Tirpitz started Germany on the path of navalism which was to become the Kaiser's absorbing passion. In looking for the real inspiration of the German fleet one had, however, to go beyond Tirpitz and the Kaiser. The inspiring mind was not a German but an American ; a man who wrote a book which, soon after its appearance, became the Kaiser's inseparable companion - Admiral Mahan and his "The Influence of Sea Power in History." "I have not read your book." said the Kaiser on meeting Mahan. "I have devoured it!"

Tirpitz's origin, although very respectable, was comparatively bourgeois; his father was a lawyer and judge in Frankfort-on-the-Oder. Tirpitz was born in the Mark of Brandenburg, more than one hundred miles from the sea. He grew up a somewhat raw-boned, ungainly, loutish boy, not especially marked for talent, distinguished only by a certain force of character and fixt determination. To his father he presented something of a problem and when only sixteen was placed on board one of several frigates which composed the Prussian navy and at that time served chiefly as havens for the younger sons of impecunious Prussian noblemen. In after years youthful aristocrats were often pained at Tirpitz's habit of advancing sons of tradesmen over their heads and would run to the Kaiser for consolation. "You'll have to pet along with him as well as you can," the Emperor would say, "That's what I have to do."

Once a ball-room favorite was discussing with Tirpitz his chances of naval promotion. "You have very white hands for a man who hopes to command a cruiser," was all the comfort he received. Another candidate for advancement discovered that, in the eyes of Tirpitz, he had one insuperable disqualification; he was a splendid dancer. "The fact that you waltz so divinely," said the Grand Admiral, "proves that you have no sea-legs. Sailors in the German navy can not waltz their way to the bridge. Go learn the hornpipe."

He never regarded social graces as desirable attributes for men who expected to fight battles at sea, and always frowned upon the practise of using warships in foreign ports for balls and receptions. His talents so stood upon the surface - initiative, industry, knowledge, commanding personality, the evidence which he gave, in every act and work. of a capacious brain - that his career became one success after another. He was a lieutenant at twenty; a lieutenant- commander at twenty-five and twenty years after entering the navy was flying the pennant of a rear-admiral. He first attracted the attention of the Kaiser by reorganizing the German torpedo fleet. He was also instrumental in establishing the German outpost of Kiaochow which was directly under his jurisdiction as Minister of Marine.

After serving on a commission for torpedo experiments, Tirpitz entered the Admiralty as chief of staff at Kiel, the headquarters of the fleet. In the prime of life, with his varied training and experience, he had now reached a position where his talent for organization and his initiative had full sway. Von Tirpitz had the imaginative constructiveness of the mathematician and the genius of the engineer. Under his fostering care the torpedo service became a flourishing branch of the German navy where formerly it had consisted of a few unimportant mosquito boats.

With his forked beard, large, round face, huge bulk, he incarnated physically the sea-god Neptune. With a genuine sailor he could easily unbend. He could roar out a sailor's ditty with the best of them. His business and his relaxations were all nautical and he had one favorite topic of conversation - the disgraceful inadequacy of the Kaiser's fleet and the necessity of placing German sea-power on a plane with its military strength. If he had one enthusiasm, it was the British Navy; he admired its history. traditions and great achievements. Nelson, Drake, Hawkins. and other great sea-rovers had been the guiding influences of his life. When he came to the United States with Prince Henry in 1902. American naval officers found him a delightful and congenial comrade as well as a wide-awake observer.

The task enjoined upon him by the Kaiser was a definite one; to create an effective German fleet. Public opinion, and public opinion only, as he manipulated it, created the German fleet. Before he was admiral, or a naval statesman, Tirpitz became a press-agent - probably the most successful in the world; certainly the one who operated on the largest scale. America never organized a press bureau that could compare with Tirpitz's.

His Navy League - started in 1898 - was the parent of all similar organizations. While Tirpitz organized his Flotten-verein Prince Henry was placed at its head, purely for the purpose of being the main instrument in a "campaign of education." Tirpitz sought to teach the German people why they needed a navy, what kind they needed, and how they could get it. The league had branches not only in every province, city, town, village, and hamlet in the empire, hut in every part of the world where Germans lived. Even England - the country against which the German navy was aimed - had branches of the German Navy League, and it had thousands of loyal and contributing members in the United States. It poured forth an unending stream of naval information. in the shape of newspaper articles, interviews, pamphlets, and lithographs; it had motion-picture shows and lecturers who visited the remotest villages. It even introduced its propaganda into public schools. As a result the most benighted Pomeranian peasant who had hardly known that salt water existed and had never imagined what a warship was began to discuss glibly the relative values of destroyers and light cruisers and to debate the possibilities of dreadnoughts and submarines.

The German navy, almost as much as the army, began to figure as a bulwark of the empire. Besides the Navy League, Tirpitz organized a regular press bureau. These agencies, always active. displayed particular liveliness when legislation was pending. He organized special excursion trips from the interior to the seaboard, at extremely low rates, so that the everyday German farmer and workman, with his wife and babies, might have an opportunity to see the Kaiser's battleships, inspect big guns, and so feel himself a part of a machine he had helped to pay for.

When the Reichstag met and took under consideration naval estimates they found they had a new master; back of Tirpitz were the "folks at home." He was not only a great press agent but a finished wire-puller and button-holer. He did not stiffly remain aloof and request the Reichstag to do certain things, but went among its members with an ingratiating smile and a quiet voice. making individual appeals. He cultivated members, joked with them told them funny stories, made them his friends.

In the United States von Tirpitz was later identified with the submarine campaign and that policy of ruthlessly sinking merchant-vessels, without warning, which brought the United States into the war, but the admiral was long an opponent of the submarine. For many years he favored the torpedo-boat above the U-boat as an effective naval weapon. In December, 1905, he wrote that the submarine was valuable for certain narrowly limited purposes only; in April, 1910, he still admonished the German Naval Department to place the interests of the torpedo-boat fleet before those of the submarine; as late as 1912 he gave little favor to the submarine.

The Dreadnought apparently destroyed at a stroke the strong navy that Tirpitz had laboriously built up on conventional lines, but Tirpitz saw the situation in another light. It really furnished him the great opportunity he had been seeking. The dreadnought was the most colossal instance of miscalculation that naval history records. It was true that, as Sir John had foreseen, it made obsolete the German navy, but it made obsolete the British Navy as well. After it was launched, the first-line battle strength of all navies would be measured by dreadnoughts and by dreadnoughts alone. This meant that, in the race for naval supremacy, every nation would start on even terms. England had had such a great lead that, had the status quo been preserved, Germany could never have caught up with her but when England voluntarily pigeon-holed her whole fleet, she lost this enormous handicap. Tirpitz sprang at this opportunity with all the rapidity of genius.

In 1908 the Reichstag amended its program so that an ultimate German navy of fifty-eight dreadnoughts became Tirpitz's answer to Sir John's challenge and an appropriation of $50,000,000 for rebuilding the Kiel Canal, so that these ships could pass through was promptly voted. Sir John had asserted that Germany, in 1906, hadn't a single slip big enough to build a dreadnought; three years later she had seventeen. Tirpitz had called together all the biggest shipbuilders and told them to prepare to build these warships. Such an enormous spurt followed in shipping equipment as the world had never seen before.

dimanche, 12 février 2012

Mata Hari, la fabbricazione di una spia

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Mata Hari, la fabbricazione di una spia

La danzatrice fu vittima di una “intossicazione” tedesca e di una volontà politica francese

Cristina Bardella

Alain Decaux, Accademico di Francia, è l’autore di uno dei libri più venduti negli ultimi mesi Oltralpe. L’illustre saggista ha dato alle stampe un’altra opera dedicata ai “Grandi misteri della Storia”, di cui è specialista, dove spicca un capitolo riservato a Mata Hari (“Fu davvero colpevole?”), la danzatrice dal fascino fatale, la spia per eccellenza, colei che durante la Grande Guerra carpiva i segreti militari ammaliando alti ufficiali con le sue doti, artistiche o strettamente personali.


Ma perché Mata Hari è divenuta una leggenda? Perché, in mancanza di notizie certe, si è sempre accettata la versione ufficiale impossibile da verificare, in quanto il dossier relativo all’”Agente H21” è segretato negli archivi militari custoditi nel castello di Vincennes, lo stesso luogo, per inciso, dove fu giustiziata la danzatrice; ed una versione ufficiale d’altronde arricchita, al tempo, da particolari “ufficiosi” fatti filtrare ad arte ed evocanti scenari ad alto quanto infallibile impatto - sesso estremo e spionaggio consumati in alcove grevi di fumi d’incenso e rimandanti a misteriosi riti orientali -, forgiati per colpire, attraverso la stampa, l’opinione pubblica francese (e quella degli alleati) duramente provata dalla guerra in corso. Solo che Decaux non è stato il primo a porsi il problema. Agli inizi degli Anni Ottanta il giornalista inglese Russell Warren Howe fu portavoce a Washington di Claude Cheysson, allora Commissario agli Affari esteri Ue (e poi Ministro degli Esteri francese); questi, nel 1985, concesse a Howe l’inusitato favore – sempre e comunque negato anche ai nomi più eminenti della storiografia, transalpina e non solo – di consultare il dossier segreto relativo a Mata Hari, fatta eccezione per due fascicoli. Come si può comprendere agevolmente, il gesto di Cheysson, elargito con ogni evidenza a titolo personale, oltrepassando la legge in vigore, ad un inglese nemmeno storico di professione, ma solo cultore della materia, suscitò vaste polemiche; alle quali, forse, non era estranea la circostanza che, ancora nella fortezza di Vincennes, nel 1422 morì l’Enrico V di scespiriana memoria, il re d’Inghilterra che sconfisse i francesi nell’epica battaglia di Azincourt ed il cui figlio unì le due corone.


In ogni caso è grazie alla pubblicazione nel 1986 di “Mata Hari. The True Story” (edito in Italia dieci anni dopo) dello stesso Warren Howe, che si è conosciuta la verità, sia pure non integrale, sulla spia più famosa del mondo; ciò non toglie che, nonostante tale ricostruzione su basi documentarie, ed in verità assai ben condotta da un autore che comunque ha dato alle stampe altre opere non trascurabili, permanga tuttora il cliché della maliarda dall’irresistibile seduzione entrato nell’immaginario collettivo. Malauguratamente per la leggenda la Mata Hari, quella vera, che emerge dallo studio di Warren Howe è completamente differente dal mito alimentato da una vasta letteratura a sensazione e da due celebri film. Nulla a che vedere dunque né con Greta Garbo né con Jeanne Moreau, visto che pure in gioventù la (presunta) spia, al secolo Margaretha Zelle, non era dotata di particolare avvenenza; e particolare intelligenza non ne ebbe mai.


Margaretha era nata nel 1876 nel villaggio olandese di Leeuwarden: e dunque non – come avrebbe sostenuto al tempo della sua effimera notorietà – sulle rive del Gange, allevata come danzatrice sacra in un tempio indù. A diciotto anni rispose ad un annuncio matrimoniale pubblicato da un giornale locale: l’annuncio era uno scherzo, architettato da un redattore, ai danni di un ufficiale reduce dalle colonie, un quarantenne di lontane origini scozzesi afflitto dalla malaria e dalla depressione; ma finì davvero in uno sposalizio.


John Mac Leod condusse la giovane moglie, che gli avrebbe dato presto due figli, tra Giava, Bali e Sumatra; il militare era alcolizzato e di temperamento irascibile, ed il male assortito connubio fu presto segnato da violente crisi, culminate con la tragedia, mai appurata nonostante un’inchiesta delle autorità coloniali olandesi, della morte di uno dei bambini (si disse che fu avvelenato da un domestico giavanese per vendetta nei confronti di Mac Leod).


Di ritorno in Europa, la coppia si divise e Margaretha si diresse a Parigi, dove trovò lavoro come modella di un pittore, a cui riferì di essere una nobildonna inglese decaduta; ma l’idea di farsi largo sui palcoscenici parigini come interprete di misteriose danze rituali d’Oriente fu di un diplomatico suo amante. La sedicente “Lady Mac Leod” esordì in una esibizione dove appariva in una sorta di trance, strappandosi i veli che la avvolgevano in un irresistibile moto di attrazione per il dio Shiva, scossa da palpiti, per poi crollare a terra ormai sazia di voluttà.


La consacrazione venne poi dal ricchissimo uomo d’affari e collezionista d’arte orientale Guimet, che la invitò nel palazzo in Place de Iéna – l’attuale Museo Guimet – dove aveva aperto al pubblico la sua favolosa collezione; Margaretha assunse il nome esotico di Mata Hari ed intraprese tournée che la portarono in teatri europei prestigiosi.


Il successo durò qualche anno. Sulla cresta dell’onda Margaretha non aveva mai cessato di unirsi ad agiati signori, ma presto le sue esibizioni vennero a noia; così diventò quello che si definiva un’avventuriera. Con la Grande Guerra, sfiorita rapidamente e quasi quarantenne, era difficile reperire amicizie cospicue, almeno in Francia. Fu così che la ex-danzatrice, tentando la sorte a Madrid, sull’annuario diplomatico scelse il nome di un ufficiale tedesco a cui proporsi. Lei non poteva saperlo, ma il maggiore Kalle era il numero due dei servizi segreti militari tedeschi in Spagna, Paese neutrale e, come tale, crocevia dello spionaggio in tempo di guerra.


Divenuta l’amante di Kalle, non gli fece rivelazioni (che non poteva detenere), riferendo solo innocui pettegolezzi parigini, ma il maggiore si servì di lei, attribuendole il codice di agente H21 in dispacci fasulli redatti, a scopo di “intossicazione”, per essere intercettati dal controspionaggio francese, che nel febbraio 1917 arrestò la donna, tornata in Francia per incontrare vicino al fronte l’uomo che amava, il ventunenne ufficiale russo Vadim de Maslov.


Per le autorità militari e per il governo francesi il falso agente H21 fu una manna insperata. Il 1917 era l’annus terribilis della guerra, contando milioni di morti in battaglia: così si diede in pasto all’opinione pubblica una “spia” perfetta per il ruolo. L’ex-ballerina, avventuriera, olandese sradicata senza parentele o amicizie influenti divenne un eccezionale capro espiatorio per gli errori degli alti comandi. Come detto, i giornali fecero il resto, sfruttando particolari ghiotti gettati loro scientemente in pasto, vedi il flacone contenente inchiostro simpatico per messaggi segreti, in realtà un ben noto liquido contraccettivo di uso comune nelle case di tolleranza. “H21” fu giustiziata il 15 ottobre dello stesso anno.


Svelato il mistero di Mata Hari, a nostro parere ne rimane un altro, non altrettanto suggestivo ma forse non meno intrigante. Warren Howe, nato nel 1925, è scomparso nel 2008; così rimarranno enigmatiche le ragioni per cui Cheysson abbia elargito un simile favore – facendo senza dubbio pressioni sul Ministro della Difesa, a cui fanno capo gli archivi militari – ad un semplice portavoce, oltretutto inglese. Ma forse Howe era più di un semplice portavoce.


Pilota della RAF durante il secondo conflitto mondiale, il giornalista inglese nella sua prefazione al libro su Mata Hari evoca Somerset Maugham definendolo curiosamente “maestro”.


Considerato che Maugham univa all’eccellente attività di scrittore quella di agente dei servizi segreti militari britannici; considerato che Cheysson (classe 1920), già combattente agli ordini del generale Leclerc nel territorio della Francia Libera in Africa, fu poi a capo dei servizi di collegamento con le autorità di occupazione della Germania Ovest…


07 Febbraio 2012 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=12976

samedi, 11 février 2012

The Once-Weres and the Could-Have-Beens of Europe

The Once-Weres and the Could-Have-Beens of Europe

by Derek Turner
 
Ex: http://www.alternativeright.com/

Vanished Kingdoms—The History of Half-forgotten Europe
Norman Davies. London: Allen Lane, 2011. 800 pp, £30 hb

Davies_Norman_-_Vanished_Kingdoms_2When I visited the Naval Museum in Madrid several years ago, I took away as a souvenir a facsimile of a coloured 1756 naval manual illustration entitled Banderas que las naciones arbolan en la mar. It shows ninety different flags that might conceivably be met with upon the high seas by Spanish sailors—ranging from the personal standard of the Hapsburgs and the banner of the Papal States to the presumably more frequently encountered flags of Brabant, Corsica, the English East India Company, Flanders, Pomerania, Riga, Stettin, Zeeland and many other names now relegated to history’s footnotes.

Almost none of these once brinily-billowing banderas would now be encountered on any seas by anyone. The illustration is a piquant evocation of a looser and more colourful Europe—a hint of all that has faded into dull desuetude in the two-and-a-half centuries since. But it is also a salutary reminder of the complex counter-narratives that underlie accepted realities, and seethe beneath the veneer of the nations we think we know.

My maritime metaphor echoes Norman Davies’s introduction to Vanished Kingdoms:

This book . . . garners the traces of ships of states that have sunk, and it invites the reader, if only on the page, to watch with delight as the stricken galleons straighten their fallen masts, draw up their anchors, fill their sails and reset their course across the ocean swell.

Sometimes the most compelling history is the kind that falls between the cracks of the chronicles and subverts fondly-held foundational myths. The ‘official’ history of Europe is variegated enough to give any number of historians lifetimes of employment, but now the 72 year old Slavonic specialist Davies has produced fifteen case studies dating from the fifth to the twentieth centuries to suggest that a great deal of what we take for granted about Europe’s past is “narrative colonization” which ought to be unlearned. He ends with a short chapter, “How states die”, which seeks to formulate “a typology of vanished kingdoms”.

This all makes for an engrossing, evocative and original contribution to European historiography. There will be few who will not unearth some new insight to challenge conventional, convenient versions of events—the flattering histories which Napoleon famously dismissed as “a fable agreed upon”. The “Europe of a hundred flags” wished for by the Breton nationalist Yann Fouéré is more like a Europe of a thousand flags. “The past is not only a foreign country that we half-knew existed” Davies observes—“it is hiding another concealed country behind it, and behind that one, another, and another, like a set of Russian dolls”.

Davies is a melancholic and romantic, and his intellectual interests have been influenced by his Welshness, chapel-going and early encounters with Heraclitus and Gibbon. He also possesses a Polonism so pronounced that he has (unjustly) been accused of understating historical Polish anti-Semitism and downplaying Jewish suffering during World War Two. This may have cost him a tenured position at Stanford in 1986, something he clearly still broods upon, despite claiming on his (typo-full) website that

. . . he remembers the episode stoically—as evidence of academic small-mindedness and of [the] fate awaiting anyone who confronts entrenched opinions and prejudices.

It cannot have helped that he is strongly anti-communist. His website entry on his 2006 book Europe at War explains his view that communism was the moral equivalent of nazism:

[T]he war in Europe was dominated by two evil monsters, not by one . . . The liberators of Auschwitz were servants of a regime that ran still larger concentration camps than those they liberated . . . The outcome of the [war] was at best ambiguous. The victory of the West was only partial, its moral reputation was severely tarnished and, for the greater part of the continent of Europe, ‘liberation’ was only the beginning of more than fifty years of further totalitarian oppression.

The most recent of his shipwrecks of history is the Soviet Union itself. There were many factors responsible for the USSR’s dissolution, but the problems were fundamental:

[T]he Soviet system was based on extreme force and extreme fraud. Practically everything that Lenin and the Leninists did was accompanied by killing; practically everything they said was based on half-baked theories, a total lack of integrity and bare-faced lies.

He maintains that Gorbachev was probably taken by surprise by the events he expedited—and observes that glasnost, which was invariably rendered in the Western press as “openness”, actually means “publicity”. The subsequent inglorious events traumatized all Russians, and even now feed nationalistic dislike of the oligarchs and the Balt, Turkic, and Chechen separatists of Russia’s near abroad—and of course America. Putin’s rhetoric about the alleged glories of the USSR is coloured by “a strong sense of bafflement” and “pangs of corporate guilt” that he and other insiders did not forestall this degrading dissolution.

Davies leads the Western reader surefootedly across the little-known landscape of the eastern continent, making sense of entangled narratives and being fair to all. He commences each chapter with descriptions of these places as they look now, from their topography to the chief historical sites, before haling us back across the centuries with tales of ancient alarums, excursions, raiders, crusaders, forgotten wars, futile resistances, burned villages, slighted cities, and mounted tribes moving restlessly forever across that exhilarating vague vastness between Teutonia and Tartary, Europe and Asia. This area which has too few defensible frontiers for its own good has seen the most atrocious crimes, mountains upon mountains of skulls heaped up by successive tsunamis of Tartars, Mongols, Cossacks, Teutonic Knights, Communists, and Nazis powered by greed, ideology, religion, race-hatred, or sheer love of killing.

Other essays with an east European theme include one on Litva, the Polish-Lithuanian “Grand Duchy with Kings”, at one time the largest of all European states covering much of what is presently Lithuania, Belarus, Ukraine and Poland, and that lasted more than five centuries. We are taken through Litva’s crepuscular chronicles from the time Viking (locally called Varangian) explorers started to hazard the region’s headwaters, pushing ever further inland through a primevally-forested country populated by wisent, konik, elk, and lynx, some of which still persist in a precious fragment of this forest along the Polish-Belarussian border. The Varangians conquered existing Slav settlements like Kiev or established new fortress-fords at places like Novgorod, and traded or fought all the way down to the Black Sea and eventually Byzantium, where for five centuries the Emperors of the East maintained an Anglo-Scandinavian Varangian Guard as both elite fighting regiment and personal corps. Semi-legendary kings ruled over a huge, indeterminate territory—Ukraina means “On the Edge” in Slavonic, and these wild steppes needed to be protected by self-defence communities of Kozaks (a Turkic word meaning adventurer or freebooter) because they were so prone to incursions. Although Orthodoxy made rapid advances from the 9th century onwards, the ruling caste long remained pagan; Grand Duke Gedminas legendarily founded Vilnius after dreaming of an iron wolf howling from a hill overlooking three rivers, and when he died in 1342 his obsequies were entirely pagan, his body being incinerated along with his favourite servant, favourite horse and a group of German slaves. But they cleverly allied with Catholic or Orthodox dynasties according to the political winds, and this pragmatism, as well as Litva’s relative remoteness, helps to account for the Duchy’s durability. In 1386, Prince Jogaila was elected king by an assembly of barons on condition of accepting Christian baptism and permanent union with Poland, and for almost 200 years afterwards “Jagiellonians” steered their ship as a joint Polish-Lithuanian venture, now intermarried with the Angevin and Hapsburg European mainstream. Even after the Jagiellonians had gone, the Duchy was often fortunate in its statesmen, but by the early 17th century it was trapped between Muscovy pushing from east and south and Sweden from north and west, and the king-grand duke was forced to flee into exile. There was time for one last great figure, in the shape of King John III Sobieski, whose hussars broke the Turks outside Vienna in 1683, but by then the Duchy was riven by internal disputes and weak leadership. The Great Northern War of 1700-21 between Russia and Sweden took place largely on the Duchy’s territory, and from then on it became the plaything of Russia, Prussia and Austria—the “international bandits” as Davies calls them, who carved it up between them while Voltaire and other “wisecrackers of the Enlightenment” chortled. There were last desperate attempts to assert independence and expel foreign troops, notably in 1794 in Warsaw. Russian forces under the leadership of Suvorov massacred the population of the Warsaw suburb of Praga, and the General sent a message to Catherine the Great reading simply “Hurrah. Praga. Suvorov”—to which she answered, equally laconically, “Bravo Fieldmarshal. Catherine”. On 25 November 1795, the last of the offices of state ceased functioning and the last king-grand duke, Stanlislaw-August, abdicated, after which he was exiled to captivity in St. Petersburg. This sad ending has been reprised severally since thanks to the area’s unlucky proximity to Germany and Russia. Time after time, even more than other areas of Europe, this unhappy region has witnessed what Zbigniew Herbert would call “the abrupt change of life / Into archaeology”. Even now, the former provinces of Litva—now Poland, Belarus and Lithuania—all claim to be the legitimate heirs of the legacy, even arguing over Adam Mickiewicz, whose 1834 epic poem Pan Tadeusz commences:

O Litva, My homeland, you are like health /

How to gauge your worth, only he can know /

Who has lost you. Today I see your full beauty /

And describe it, because I long for you.

Another equally engrossing east European-themed essay is “Borussia: Watery Land of the Prusai”, where we are introduced to previously unknown tribes emanating from what would one day become East Prussia, fleetingly recalled from the Mazovian memory-hole before sinking back into their immemorial lagoons, making us wish we knew them better—Varmians, Pomesgasanians, Natangians, Sambians, Skalovians, Nadruvians, Bartians, Sudovians, and Gallinians. We hear of the Wars of the Schmalkaldic League and the fate of the alchemist Conte de Ruggiero, hanged in a gilded gallows, wearing a toga made of gilt paper—and are tantalized by the possible fate of Konigsberg’s/Kaliningrad’s fabled Bernsteinzimmer (“Amber Room”), fifty-five gol and crystal-decorated amber panels weighing a total of six tons presented to Peter the Great, missing since 1944, according to assorted legends languishing in a Saxon mine, in a sunken German battleship, concealed in Moscow or concreted into the foundations of Soviet-era buildings. (German donations helped to pay for a new Amber Room opened in 2003 in St. Petersburg’s Catherine Palace.)

Then there is “Rusyn—The Republic of One Day”. That serio-comic “One Day” started at 5am on 15 March 1939 when the Wehrmacht rolled into the rump of Czechoslovakia and the Slovaks declared independence. The Ruthenian “Czechoslovaks” of Carpatho-Ukraine decided they might as well emulate the Slovaks, and by 6.30 pm they had declared a democratic republic, announced that the official language was Ukrainian, hoisted a flag of two horizontal blue and yellow bands and announced a touchingly vainglorious anthem, Shche ne vmerla Ukraina (“Ukraine has not yet perished”):

Ukraine has not yet perished, nor her glory, nor her freedom,
Upon us, fellow Ukrainians, fate shall smile once more.
Our enemies will vanish like dew in the sun,
And we too shall rule, brothers, in a free land of our own.

But the following morning, Hungarian troops had crossed the border and annexed the little country. Rusyn paramilitaries fought on for a few days in the mountains, with hundreds executed after capture, but geopolitics told against them. In 1944, the Hungarians were briefly replaced by the Germans before the Red Army swept through and incorporated Carpatho-Ukraine into the Ukrainian SSR, repressing its distinct culture (ironically, today’s Rusyn autonomy movement is sometimes said to be financed by Moscow).

Davies’ forays into western and southern Europe are equally diverting. We start with the myth-encrusted Visigoths of Tolosa (Toulouse), and are introduced to the minutely described 5th century King Theodoric II, whose knees were “the comeliest and least wrinkled in the world”, who “prays with assiduity…but one suspects more habit than conviction” and was married to Queen Pedauco (“Goose-foot”—whose knees were presumably more wrinkled than her spouse’s).

We go to Spain before Spain ever existed, to pay our historical respects to the now-subsumed Aragonese, led by aristocrats like “Wilfred the Hairy” who defied fellow “valley viscounts” and the Moors from fortified hilltops.

We follow the meteoric career of Burgundy’s Charles the Bold, from the 1466 “high” of murdering all the inhabitants of Dinant to his 1477 downfall in what is now Switzerland, his naked corpse “frozen into the ice of a pond . . . split to the chin by a Swiss halberd, the body many times pierced by Swiss pikes”.

In the chapter on Sabaudia (Savoy), we are told of the time when the present Savoyard (and therefore Italian) royal claimant Vittorio Emanuele endeared himself to his virtual subjects by fatally shooting a man after shouting at him Voi, italiani di merda (“you Italian shits”).

In the discussion of Napoleon’s client state of Etruria, it is gratifying to renew acquaintance with Talleyrand’s citric aperçu on the judicial murder of the Duc d’Enghien, last of the French Bourbons—C’était pire qu’un crime; c’était une faute (“It was worse than a crime; it was a mistake”).

We are taken to Rosenau in southern Germany, to be regaled with just a few of the multiple ironies of Anglo-German history; during World War I the Britain ruled by descendants of Albert of Saxe-Coburg-Gotha underwent night bombing raids from giant Gothas planes named in honour of the selfsame dynasty. Like a pawkily proud Welshman, Davies takes mischievous pride in underscoring just how German is the “British” royal family, infinitely more closely related to the un-Home Counties-sounding Anhalt-Zerbsts or Pfalz-Zimmerns than to William the Conqueror, Henry VIII or even the Stuarts.

Still on a Cymric theme, there are anecdotes of Sinn Féin’s negotiator Eamon de Valera being humiliated by the British PM David Lloyd-George speaking to his secretary in Welsh more fluent than de Valera’s Irish—and a revisionist view of the history of Alt Clud, the “Kingdom of the Rock” in what is now south-eastern Scotland, which was rather much more Welsh than it was Scottish. Closest to home of all are his reflections on the future of the UK, which he suspects is destined to fail as all other states eventually fail—and probably soon.

There are criticisms that could be made of Vanished Kingdoms. Davies arguably makes too much of the Aragonese selling as slaves the Moorish population of Menorca in 1287, which he calls “a milestone in the grim history of European slavery”. But while this was clearly not an edifying event, it was merely one example of a trade that had always existed, and in which the Moors joined with at least equal enthusiasm (the luckless Menorcans were themselves sold in North Africa’s slave markets, which operated until the 19th century).

A few assertions seem over-confident, such as that Moors remained numerically predominant in much of Spain even after the Reconquista—but how can he, or anyone, know this for certain? The concluding chapter on “Why states die” feels curiously cursory after the richness and subtlety of the bulk of the book, just eleven occasionally banal pages that skim far too quickly over the musings of St. Augustine, Hobbes, Rousseau, and more recent theorists of state death. He cites “implosion, conquest, merger, liquidation and ‘infant mortality’” as causes of collapse, but scants over some other threats, such as the gradual loss of a previously unifying culture or population replacement through immigration (for example, a recent Scottish survey suggests that one fifth of Scotland’s population does not regard itself as “Scottish”, which has implications for Scottish independence). There are some small typos and inconsistencies, but it is only fair to note that I worked from an uncorrected proof copy and doubtless most of these were later edited out.

Yet this highly original book is about editing in rather than editing out, and the effect is eminently addictive—revivifying Europe’s unquiet dead to walk and talk again for a time, salvaging their sunken vessels and sending them scudding briefly again across history’s charts, while we their inheritors plot our future course across a sea of troubles.

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vendredi, 10 février 2012

Europe 1945

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Europe 1945

By A. R. D. Fairburn

Ex: http://counter-currents.com/

 

And now spring comes to the starved and blackened land
where the tailless abominable angel has spent his passion;
dead roots are twined through the bones of a broken hand;
now death, not Schiaparelli, sets the fashion.

In the twentieth century of the Christian era
the news-hawk camera man, no Botticelli,
walks on this stricken earth with Primavera,
and Europe cries from the heart of her hungry belly.

Ten flattened centuries are heaped with rubble,
ten thousand vultures wheel above the plain;
honour is lost and hope is like a bubble;
life is defeated, thought itself is pain.

But the bones of Charlemagne will rise and dance,
and the spark unquenched will kindle into flame.
And the voices heard by the small maid of France
will speak yet again, and give this void a Name.

Source: http://www.nzetc.org/tm/scholarly/tei-FaiColl-t1-body-d2-d4.html#n98 [2]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/02/europe-1945/

mercredi, 08 février 2012

La Turquie fait pression, Ankara pousse ses pions

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La Turquie fait pression, Ankara pousse ses pions

Ex: http://infonatio.unblog.fr/

Au moment ou François Bayrou est vu par certains analystes politiques comme le possible adversaire de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, le candidat du Modem  a estimé  aujourd’hui,  comme Bruno Gollnisch de longue date –voir notre article en date du 22 décembre dernier – que «ce n’est pas à la loi d’écrire l’Histoire, encore moins l’Histoire d’autres pays ». M. Bayrou entendait réagir à l’adoption hier par le Sénat -par 127 voix contre 86-  de la  proposition de loi de l’UMP Valérie Boyer  que nous évoquions alors,  pénalisant la négation du génocide arménien. « C’est une faute contre ce que doit être la loi dans la République française », a-t-il dit sur RTL, « d’autant plus que nous avons déjà reconnu le génocide arménien ». « Que Nicolas Sarkozy et François Hollande aient tous les deux soutenu, par leurs élus, cette loi, me paraît une faute et une erreur contre la loi et contre la France. »

 La proposition prévoit un an de prison et 45.000 euros d’amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d’un génocide reconnu par la loi française. Deux génocides, celui des Juifs pendantla Seconde guerre mondiale et celui des Arméniens (depuis 2001), sont reconnus officiellement par l’Etat français, mais seule la négation (ou la minimisation du premier)  était jusque-là punie.

 Très remonté, le gouvernement turc avait annoncé par la voix de son  ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu,  qu’il mettra  en œuvre un nouveau train de « représailles » contre la France en cas d’adoption de cette loi par le Sénat. N’ayant pas fait mystère de son opposition à celle-ci,  son homologue français, Alain Juppé,  tente de circonscrire la  crise qui se profile. Il a appelé  aujourd’hui sur canal plus « nos amis turcs au sang-froid » et affirmé qu’il « tend la main »  à ce « grand pays, cette grande puissance économique, politique » avec laquelle « nous avons besoin d’avoir de bonnes relations »… notamment au Proche-Orient où la France ne peut se mettre à dos Ankara si elle entend   jouer un rôle dans le « règlement »  du  conflit en Syrie…

 Une Turquie que, plus largement, l’Union européenne ménage avec soin, comme nous l’évoquions en octobre,  puisque  l’UE ne s’est pas sentie obligée de soutenir un de ses Etats membres,  Chypre,  de surcroit  dans son droit, contre la Turquie qui veut l’empêcher, par la force s’il le faut, de mener des explorations pétrolières et gazières dans son propre domaine maritime !

Plus prosaïquement, nos compatriotes retiendront aussi (surtout ?)  la démonstration de force à laquelle s’est livrée la diaspora turque sur notre sol à  l’ occasion de l’adoption de cette loi. Outre le rassemblement organisé hier devant le Sénat, Libération rapportait que la manifestation qui s’est déroulée samedi à Paris, sous une forêt de drapeaux turcs et de pancartes dénonçant  les mensonges  sur le génocide arménien  et l’impérialisme,   «  très bien encadrée »,  fut  « sans précédent en France comme en Europe ». Elle  a réuni  « au moins 25 000 personnes  selon notre estimation, rien qu’en comptant les passagers des 550 cars arrivés de toutela France, de Belgique et d’Allemagne. »

« Les consulats turcs ont mouillé leur chemise relatait encore le quotidien. Les associations ont, pour une fois, fait bloc, les islamistes comme leurs ennemis laïcs kémalistes, les groupes ouvriers de gauche comme les ultranationalistes. Seuls les Kurdes et l’extrême gauche ont refusé la manifestation étatiste. Cette mobilisation marque le surgissement d’une diaspora de 550 000 personnes, souvent peu visible, sinon en Alsace, éparpillée sur le territoire »

Partout, les associations et les imams ont mené campagne. Avec succès. Par milliers, ils se sont précipités en décembre dans les mairies. Il y aurait aujourd’hui 180 000 électeurs français d’origine turque. «Mais pour qui voter ? Hollande, dans cette affaire, est sur la même ligne que Sarko», soupire un entrepreneur… »

Le site Nouvelles d’Arménie a vu pour sa part derrière   cette manifestation   l’empreinte du  DITIB ( Diyanet Iþleri Turk Islam Birligi,  Direction des affaires religieuses de l’Etat Turc) et de la   Fédération turque de France (Fransa Turk Federasyon). Cette dernière est rattachée à la Confédération turque européenne (Avrupa Türk Konfederasyonu) qui regroupe les différentes fédérations nationalistes turques basées en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, en France, au Danemark et en Autriche. L’Avrupa Turk Konfederasyonu est directement liée au Parti d’action nationaliste (MHP, extrême droite nationaliste) en Turquie. »

 « Acteur fondamental de la laïcité turque, le Diyanet est en charge de la gestion d’un véritable islam d’Etat. Il contrôle notamment la formation, la nomination et les sermons des imams, fixe les fêtes religieuses et gère les mosquées. Directement rattaché au premier ministre, cette institution se voit allouer le 7ème budget de l’Etat et organise également l’islam turc à l’étranger. »

 Nouvelles d’Arménie précise encore  que  « la sécurité de la manifestation a été assurée par l’Avrupa Turk Federasyon » c’est à dire les Loups Gris  et  que «  le réseau des mosquées Milli Görüs (« Vision nationale »), mouvement islamique turque liée à l’ex-premier ministre islamiste Necmettin Erbakan a participé au remplissage des cars. »

Il est en tout cas évident que l’Etat turc entend utiliser ses colonies de peuplement dans les pays de l’UE comme un relais de ses intérêts nationaux. Nous évoquions en avril 2010, le discours sans ambiguïté sur ce point du Premier ministre turc, Tayep Recip Erdogan, lors de son déplacement en France en avril 2010, qui lui offrit l’occasion d’haranguer la communauté turque au Zénith de Paris.

« Chacun d’entre vous avait-il déclaré, êtes les diplomates de la Turquie, chacun, s’il vous plaît, apprenez la langue du pays dans lequel vous vivez, soyez actifs dans la vie culturelle, sociale du pays où vous vivez (…). La France vous a donné le droit à la double nationalité: pourquoi vous ne la demandez pas ? Ne soyez pas réticents, ne soyez pas timides, utilisez le droit que la France vous donne. Prendre un passeport français ne vous fait pas perdre votre identité turque ».

Quelques temps auparavant, à l’occasion d’une visite de la chancelière allemande  Angela  Merkel, M. Erdogan s’était adressé à ses compatriotes et avait insisté clairement sur son refus farouche de l’assimilation: « Personne ne peut vous demander d’être assimilés. Pour moi, le fait de demander l’assimilation est un crime contre l’humanité, personne ne peut vous dire: renonce à tes valeurs ».  Nous sommes prévenus…

 http://www.gollnisch.com

mardi, 07 février 2012

Nouveaux textes sur http://robertsteuckers.blogspot.com/

Nouveaux textes sur

http://robertsteuckers.blogspot.com/

 

De l'humanisme italien au paganisme germanique: avatars de la critique du christianisme de la Renaissance à l'époque contemporaine:

http://robertsteuckers.blogspot.com/2012/01/de-lhumanisme-italien-au-paganisme.html

Les visions d'Europe à l'époque napoléonienne - Aux sources de l'européisme contemporain!

http://robertsteuckers.blogspot.com/2012/01/les-visions-deurope-lepoque.html

Les concepts de Toynbee

http://robertsteuckers.blogspot.com/2012/01/les-concepts-de-toynbee.html

Sur l'identité européenne

http://robertsteuckers.blogspot.com/2012/01/sur-lidentite-europeenne.html

Pourquoi nous opposons-nous à l'OTAN?

http://robertsteuckers.blogspot.com/2012/01/pourquoi-nous-opposons-nous-lotan.html

Reinhard Schmockel - Die Indoeuropäer

tradition,indo-européens,livre,anthropologie,archéologie,protohistoire,histoire

Reinhard Schmoeckel
 
Die Indoeuropäer
Aufbruch aus der Vorgeschichte
 
ISBN 978-3-938176-37-5
587 Seiten, gebunden, fester Einband
 
Preis: 24,80 Euro
 
Erscheinungstermin: 19.3.2012
 
Dr. Reinhard Schmoeckel begibt sich auf die Suche nach unseren Ahnen, den Indoeuropäern oder Indogermanen. Im Geschichtsunterricht unserer Schulen kommt dieses geheimnisvolle Urvolk nicht vor. Die wissenschaftliche Erforschung unserer Herkunft und damit auch unserer Identität scheint immer noch von Tabus bestimmt zu sein. Der Autor widersetzt sich den herrschenden Denkverboten, indem er die verstreut vorliegenden Erkenntnisse der Archäologen, Sprachforscher und anderer Spezialwissenschaften zusammenträgt und sie zu einer spannend geschriebenen, populärwissenschaftlichen Gesamtdarstellung vereint.

Ursprünglich in den Steppen des südlichen Innerasiens beheimatet, begann sich ein Hirten- und Bauernvolk schon vor sechstausend Jahren in immer neuen Auswanderungswellen über ganz Europa und große Teile Asiens auszubreiten. Griechen, Römer, Germanen, Slawen, Kelten, Perser und die frühen arischen Eroberer Indiens - sie alle sind Abkömmlinge des gleichen mysteriösen Hirtenvolkes. Eine ungeheure Dynamik, ein Leistungs- und Gestaltungswillen von beispielloser Kraft müssen diesem Volk seit vorgeschichtlichen Zeiten innegewohnt haben. So sind heute fast alle Europäer deren biologische und geistige Erben. Reinhard Schmoeckel gelingt es, die Entstehung einer vielfältigen indoeuropäischen Kultur und den wirkmächtigen Aufbruch der sich daraus entwickelnden Völker aus der Vorgeschichte anschaulich zu beschreiben. Eine faszinierende Entdeckungsreise auf den Spuren unserer Vorfahren.

Reinhard Schmoeckel, geb. 1928 in Berlin, journalistische Ausbildung, Dr. jur., langjährige Tätigkeit im Bundespresseamt, Bundeskanzleramt, Bundespräsidialamt in Bonn. Autor mehrerer erfolgreicher populärwissenschaftlicher Bücher über deutsche und europäische Vor- und Frühgeschichte und historischer Romane.

Aus Rezensionen:

„Das Buch ist spannender als mancher Abenteuerroman.“ (Fuldaer Zeitung)

„Eine immer fühlbarer werdende Lücke ist nun endlich durch einen Außenseiter geschlossen worden.“ (DIE WELT)

„Sehr anschaulich und mit verblüffender Quellenkenntnis.“ (Rheinische Post)

 

Wir bitten um Vorbestellungen!

Vielen Dank!

 

Mit freundlichen Grüßen

 

Heiderose Weigel

Lindenbaum Verlag GmbH

Bergstr. 11

56290 Beltheim-Schnellbach

Tel. 06746 / 730047

Fax 06746 / 730048

Internet: www.lindenbaum-verlag.de

E-Brief: lindenbaum-verlag@web.de

 

Inhaltsverzeichnis:

 

 

Vorwort

I. Das Volk, das aus der Steppe kam

4500-2000 v. Chr.

1. Kapitel: Geweihter Frühling

Die Ausbreitung des indoeuropäischen „Ur-Volkes“

Dieus peter grollt – Der Aufbruch der Jungmannschaft – Anfang Europas – Frohe Botschaft – Not und Tatkraft, das schöpferische Elternpaar – Woher weiß man das alles?

2. Kapitel: Vater – pater – peter

Sprachforscher entdecken ein Volk

Die Spur begann in Kalkutta – Zehn-Minuten-Kurs in verglei­chender Sprachwissenschaft – „Das Schaf und die Rosse“ – Urah­ne, Großmutter, Mutter und Kind – Die heute häufigsten Spra­chen der Welt – Die Umrisse einer Kultur werden sichtbar – Pro­fessorenstreit um die „Urheimat“

3. Kapitel: Im Würgegriff der Politik

Warum ein vorgeschichtlicher Völkername in politischen Mißkredit geraten konnte

„Arische Weltanschauung“ – Von Graf Gobineau bis zu Hitler – Rassenkunde wissenschaftlich betrachtetVerdrängung oder Resignation?

4. Kapitel: Hirten und Bauern

Jahrtausende der Entwicklung zum Kurgan-Volk

Cowboys vor sechstausend Jahren – Viehzüchter-Weltanschau­ung – Stippvisite in die Eiszeit und wieder zurück – Der Spaten bestätigt das Wörterbuch

5. Kapitel: Die fremde Welt, in die die Kurgan-Hirten gingen

Kultur und Kulturen in Europa vor fünftausend Jahren

„Im Schweiße deines Angesichts ...“ – Die erste Besiedlung des nacheiszeitlichen Europas – Zwei Welten: Alteuropäer und Indoeuropäer

 

II. Die Streitwagenherren

2000-1200 v. Chr.

6. Kapitel: Die vergessene Großmacht

Das Reich der Hethiter

Nächtliche Eroberung – Geheimnisse um die Herkunft der Hethiter – Die Streitwagen – Der „Mann von Hattuscha“ und sein Reich – Eine ungewöhnliche Entscheidung – Hethitisches Recht und hethitische Kultur – Großmacht unter Großmächten – Ein König stirbt den Heldentod – Dreitausend Jahre lang ver­gessen

7. Kapitel: Söldner und Könige

Arische Herrschaften im nahen Osten

Ein heikler Auftrag – Was hatten Inder in Mesopotamien zu suchen? – Nur ein paar Namen als Spuren für die Detektive – Die Königin von Ägypten schreibt einen Brief – Das Ende der Arier von Mitanni

8. Kapitel: Die Edlen aus dem Norden

Die arischen Eroberer Indiens

„Kampf den Dasyus!“ – Realistische und weniger realistische Theorien – Der „Mund des Puruscha“ –Eine ganze Bibliothek im Kopf – Das Land prägt die Men­schen – Dharma und Bhakti – Im Strom der Zeit – Der „Erleuch­tete“ – Unvergängliches Erbe der Arier

9. Kapitel: Die Helden des Homer

Mykenische Kultur in Griechenland

Das Opfer des Akrisios – Griechische Mythen und die Wirklichkeit – König Atreus von Mykene – Wer waren die Achäer? – Die Welt ist weit und hell – Zeit des Handels, Zeit der Heroen – Der Zug gegen Troja, nicht nach Homer – Vollständige Vernichtung?

 

 

III. Räuber, Heroen, Könige

1300-500 v. Chr.

10. Kapitel: Völker auf dem Marsch

Von der illyrischen Wanderung, dem Seevölkersturm und den Philistern

Die Jugend wird unruhig – Die „Urnenfelderwanderung“ – „Unsere Pläne werden gelingen!“ – Der Seevölkersturm – Der Tri­umph der Philister – Indoeuropäer mit semitischer Sprache

11. Kapitel: Herren, Bauern, Städtegründer

Dorer, Jonier und das „dunkle Zeitalter“ Griechenlands

Das Schafsfest in Argos – Kehrten die „Söhne des Herakles“ zurück? – Zu neuen Ufern – Die Anfänge der Hellenen – Sparta, wie man es nicht kennt – Saatbeet der abendländischen Kultur

12. Kapitel: Im Schmelztiegel der Völker

Die zweite indoeuropäische Welle in Kleinasien

König Midas’ Glück und Ende – Dionysos kam aus Phrygien – Die Erfindung des Geldes und eine folgenreiche Sonnenfinster­nis – Lydien, Vermittler zwischen Osten und Westen – Aus den Schluchten des Balkans ins wilde Armenistan

 

IV. Die Reiter aus dem Osten

800 v. Chr. – 600 n. Chr.

13. Kapitel: Die ersten Stürme aus Innerasien

Kimmerier, Skythen und Sarmaten – Vorboten einer neuen Zeit

„Reiten oder untergehen!“ – Aus Viehhirten wurden Reiternomaden –  Kimmerier von Urartu bis Frank­reich – Totenfeier für einen König – Sechs Jahrhunderte skythischer Geschichte

14. Kapitel: Vom Nomadenhäuptling zum Weltreichsherrscher

Meder und Perser, die Schöpfer des ersten indoeuropäischen Imperiums

Assurs Ende durch den „Mächtigsten der Heiden“ – Die frühen Iraner und das kurzlebige Großreich der Meder – Kyros, der „König des Weltalls“ – Persische Frühzeit – Also sprach Zarathustra ... – Auf der Höhe der Macht

15. Kapitel: Die verborgenen Väter des frühmittelalterlichen Europa

Sarmaten – ein Reiterhirtenvolk, anders als die anderen

Die Lanze ist stärker als der Pfeil – Sarmaten – die Vorbilder der Amazonen-Sage? – Neubewertung eines vergessenen Volkes – Panzerreiter gegen und für Rom – „Man muß sich gegen die Schachmänner wehren ...“ – Sarmatische Adlige als Gründer neuer Völker – Kaisergeschlechter aus sarmatischer Wurzel?

16. Kapitel: Rund um das „Dach der Welt“

Indoeuropäische Vorherrschaft in Innerasien und ihr Ende

Die Geburtsstunde des neuen Reiches – Ein halbes Jahrtausend trotzten Parther den Griechen und Römern – Am Hofe König Kanischkas – Das Kuschan-Reich der Indoskythen – Das Rätsel der „Tocharer“ – Hunnen, Türken und Mon­golen, die neuen Reiter aus dem Osten

 

 

V. Aufbruch in Mitteleuropa

2000 v. Chr. – 500 n. Chr.

17. Kapitel: Das „Goldene Zeitalter“

Die Bronzezeit in Europa

Der Kaufmann und der Häuptling – Eine Zeit des Fortschritts und des Friedens – Die Schiffe der Nordleute – Die „Nordische Bronzezeit“ – Wandlungen in „Alteuropa“ – Der Scheiterhaufen – Die große Unruhe

18. Kapitel: Völker ohne Geschichte

Verschollene Ahnen halb Europas

Der Donnerer – Uralte Volksbräuche – Auf Wacht nach Osten – Die „Hallstatt-Kultur“ – Eine Stadt vor dem Untergang – Die umstrittene „Lausitzer Kultur“

19. Kapitel: Die ersten Herren Europas

Vor den Römern beherrschten Kelten unseren Kontinent

Wie eine Nation entsteht – Das „Rätsel“ des Keltentums – „Vae victis!“ – Die keltische Völkerwanderung – Asterix, der Gallier – Keltisches Erbe

20. Kapitel: Wolf und Stier

Das Ringen der indoeuropäischen Einwanderer um die Vorherrschaft in Italien

Feriae Latinae – Sage und Wirklichkeit in Roms Frühzeit – Zer­stritten im Inneren, einig nach außen – Kleine Anfänge Roms – „Befreien wir uns vom römischen Joch!“ – Die italischen „Vettern“ der Römer

21. Kapitel: Vergeblicher Freiheitskampf

Die ersten indoeuropäischen Völker auf dem Balkan

Sitalkes’ Bündnis mit Athen – Die Thraker: Zu Unrecht im Schatten der Griechen – Unruhige Balkan-Illyrer – Als „Gast“ zum Daker-König – Sind die Rumänen Daker?

22. Kapitel: Die neuen Herrscher der alten Welt

Der Aufstieg der Germanen

Karges Leben abseits vom Strom der Welt – Germanische Anfän­ge – Herminonen und Duren – Sind wir Deutschen Germanen? – „Den römischen Namen mit gotischer Kraft erneuern!“ – Ablö­sung im „Staffellauf“ der indoeuropäischen Völker

 

VI. Die Nachzügler

500-1400 n. Chr.

23. Kapitel: Ein Riese erwacht

Die Jahrhunderte slawischer Landnahme in Osteuropa

Im Dorf der Severjanen – Die Bildung der südslawischen Völker –„Komm und herrsche über uns!“ – Sagenhafte Frühzeit des Russi­schen Reiches – „... bis entweder das Heidentum oder das Volk vernichtet ist“ – Ein Jahrtausend der Auseinandersetzung zwi­schen Deutschen und Westslawen

24. Kapitel: Untergang und Triumph

Die verschiedenen Wege der baltischen Völker von der Vorgeschichte in die Geschichte

Ein Volk steht auf – 3000 Jahre „Vor“-Geschichte – Balten und Deutsche – Großfürst Gedimins Bekenntnisse – Die „heidnische“ Großmacht Litauen im Spätmittelalter

25. Kapitel: Die Adlersöhne

Die Albaner, das letzte „vorgeschichtliche“ Volk der Indoeuropäer

„Ein Volk ganz für sich allein“ – Vergessen von der Weltgeschichte – Wie die Albaner wurden, was sie sind

 

Nachwort

Literaturverzeichnis

Register 

 

lundi, 06 février 2012

Christoph STEDING (1903-1938) et la maladie de la culture européenne

Christoph STEDING (1903-1938) et la maladie de la culture européenne

Robert Steuckers

Ex: http://robertsteuckers.blogspot.com/

Né le 11 février 1903 dans une vieille famille paysanne de Basse-Saxe, à Waltringhausen dans l'arrondissement de Schaumburg, Christoph Steding étudie, à partir de 1922, la philosophie, l'histoire, la géographie, l'ethnologie, l'indologie et la philologie germanique aux universités de Fribourg en Brisgau, Marbourg et Munich. Vers le milieu des années 20, il étudie l'histoire de Java, alors colonie néerlandaise. En 1931, il présente une dissertation à Marbourg, ayant pour thème «politique et science chez Max Weber». En 1932, il reçoit une bourse de la Rockefeller Foundation  pour étudier l'état de la culture et les aspirations politiques dans les pays germaniques limitrophes de l'Allemagne (Pays-Bas, Suisse, Scandinavie). Cette enquête monumentale prendra la forme d'un gros ouvrage inachevé de 800 pages, le seul que Steding ait jamais écrit (Das Reich und die Krankheit der europäischen Kultur). En effet, la mort surprend Steding, miné par une affection rénale, dans la nuit du 8 au 9 janvier 1938. Son ami le Dr. Walter Frank (1905-1945), directeur du Reichsinstitut für Geschichte des neuen Deutschlands, classe et édite les manuscrits laissés par le défunt, qui n'a pu achevé que les 48 pages d'introduction, d'une formidable densité. Cinq éditions de l'ouvrage paraîtront successivement, plus un résumé de 78 pages, intitulé Das Reich und die Neutralen. Thème central de cette œuvre que Carl Schmitt qualifiait d'«ébauche géniale»: l'effondrement de l'idée de Reich à partir des Traités de Westphalie a créé un vide en Europe centrale, lequel a contribué à dépolitiser la culture. Cette dépolitisation est une pathologie qui s'observe très distinctement dans les zones germaniques à la périphérie de l'Allemagne. Toutes les productions culturelles nées dans ces zones sont marquées du stigmate de cette dépolitisation, y compris l'œuvre de Nietzsche, à laquelle Steding adresse de sévères reproches. Les critiques sont unanimes pour dire que cet ouvrage a retrouvé toute son importance depuis la chute du Rideau de fer.

Le Reich et la pathologie de la culture européenne (Das Reich und die Krankheit der europäischen Kultur), 1938

L'Europe n'est saine que lorsqu'elle est vivifiée par l'idée de Reich. Telle est l'affirmation centrale de cet unique ouvrage de Steding. La maladie l'a frappée à la suite des traités de Westphalie qui ont condamné le Reich à l'insignifiance politique et livré son territoire à l'arbitraire de puissances périphériques. L'effacement politique du centre de l'Europe a enclenché un processus pervers dans l'histoire européenne: la périphérie a tourné délibérément le dos au noyau central qui unifiait l'Europe sans coercition. La Suisse tourne définitivement le dos au Reich et s'enrichit, égoïste, dans «sa coquille» alpine. La Hollande amorce, dans la violence etl a sauvagerie, une aventure coloniale qu'elle abandonnera assez vite par manque de ressources, pour ne garder qu’une présnce en Insulinde. L'Angleterre tourne le dos au continent pour dominer les mers. La France de Louis XIV, de Louis XV, de la Révolution et de Bonaparte, contribue régulièrement à évider davantage la coquille inutile qu'est devenu le Reich. Ce processus d'extraversion contribue à faire basculer l'Europe dans l'irréalisme politique, à la vider de sa substance. Il crée un dualisme pervers entre une Europe de l'Ouest extravertie, qui s'épuise sur tous les continents, et une Europe centrale, que le monde extra-européen ignore parce qu'elle est un vide politique. Pire: les chancelleries en viennent à croire que l'Europe de l'Ouest se porte d'autant mieux que l'Europe centrale est émasculée. Mais si le processus d'extraversion a commencé par la force et la brutalité des conquérants anglais et hollandais, il s'est poursuivi dans la défense et l'illustration délétères des principes du libéralisme dépolitisant. Ces principes, affirme Steding, disloquent les communautés politiques et enclenchent la corruption des instincts. Phénomène involutif observable dans la littérature ouest-européenne des XIXième et XXième siècles. Steding étudie minutieusement, sur base de coupures de presse et d'une analyse fouillée de la vie culturelle de Bâle, Amsterdam, Copenhague, Oslo, Stockholm, etc., les signes de la dépolitisation culturelle des Pays-Bas, de la Suisse et de la Scandinavie. Son regard sévère se porte vers des figures aussi importantes que Jakob Burckhardt, Karl Barth, Bachofen, Ibsen, Thomas Mann («un Hanséatique scandinavisé») et Nietzsche («un Helvète d'adoption, pétri d'esprit bâlois»). Après la parenthèse coloniale, immorale et sauvage, la périphérie germanique, désormais coupée du cœur du continent, chavire dans la non-histoire. La pathologie de la culture européenne tend vers une a-historicité bonheurisante et végétative, dépourvue de principes parce que foncièrement libérale. Les énergies humaines ne sont plus mobilisées pour la construction permanente de la Cité mais détournées vers l'inessentiel, vers la réalisation immédiate des petits désirs sensuels ou psychologiques, vers la consommation. La position de cette périphérie, c'est justement de ne pas avoir de position. La théologie libérale, que distille un théologien important comme le Suisse Karl Barth, juge immoral, ironise Steding, le fait de marcher droit, bien campé sur ses deux jambes. Ce qui est moral, en revanche, c'est de boîter des deux jambes. D'errer, sans socle fixe, sans référent bien défini, entre toutes les positions possibles et de ne jamais prendre de décision.

La littérature «neutre» s'enlise dans le lyrisme apolitique ou dans le roman psychologique: autant de refus du drame réel qu'est l'histoire. Seuls intérêts de cette littérature et du théâtre d'un Ibsen ou d'un Strindberg: la sphère privée et intime, les rapports entre les sexes. C'est là, pour Steding, un petit monde tout de sensations nerveuses, qui conduit à l'abêtissement (Verblödung)  de la nation.

Or, tous ces peuples germaniques périphériques ont connu une histoire mouvementée et se sont forgé jadis un cadre politique solide. Leurs créations culturelles contemporaines ne sont possibles que grâce à l'énergie qu'ont déployée leurs ancêtres combattifs. Le refus de l'histoire, le repli sur soi, sont donc profondément injustifiées, comme sont injustifiées les tirades de Nietzsche contre Bismarck. La culture et la puissance politique sont complémentaires. Dès que la culture se tourne contre le politique, cherche à l'éradiquer, le couvre de sarcasmes, il y a morbidité, comme le prouve la stérilité historique de l'esprit bâlois, de la Hollande «discutailleuse» ou du scandinavisme intimiste.

Le livre de Steding, mis en forme après sa mort par Walter Frank, nous livre une quantité de matériaux demeurés à l'état d'écriture première, sans réel peaufinage. Les jugements sur la culture des neutres sont épars, entassés pêle-mêle, et non reliés entre eux par un fil conducteur clairement mis en exergue. Steding, dans une partie première, brosse un tableau de la situation intellectuelle de l'Allemagne en 1925: on y assiste à une «invasion de l'esprit suisse et néerlandais» et à une «neutralisation progressive» de la «ligne rhénane», c'est-à-dire des universités de Fribourg en Brisgau, Heidelberg, Francfort sur le Main, Bonn et Cologne,  transformées en têtes de pont d'une helvétisation et d'une hollandisation de l'ensemble de la culture allemande. Steding s'attaque au cercle poétique de Stefan George, jugé «nomade», «esthétisant» et «déraciné». L'essence de la «neutralité» consiste en une protestation (stérile) contre toute forme d'action. La «neutralité» s'accompagne d'une démarche visant à neutraliser, par la critique, le passé comme le présent, de façon à extraire le peuple de son terreau historique. Ce processus, virulent en Hollande et en Suisse, a atteint l'Allemagne dès la chute de Bismarck. La période s'étendant de 1890 à 1925 a vu l'éclosion d'une culture germanique neutralisée, dont les fleurons les plus significatifs sont la théologie dialectique de Karl Barth, la théologie de la médiation (Vermittlungstheologie)  de Hagenbach, la théologie de Brunner, les thèses d'Overbeck et de Vinet, les œuvres de Nietzsche et de Burckhardt, l'esthétisme «rembrandtien» de Julius Langbehn, les travaux de Huizinga, la psychologie de Carl Gustav Jung, l'œuvre de Ludwig Klages (un «dionysisme dépolitisant») et de Bachofen.

Cette culture dépolitisée s'accompagne, surtout en Hollande avec Groen van Prinsterer et Abraham Kuyper, d'une apologie du «petit Etat» volontairement éloigné de la scène où se joue la grande politique internationale. C'est un retour, constate Steding, à l'esprit étroit qui caractérisait le morcellement pré-bismarckien en Allemagne. Cette apologie du «petit Etat» n'a rien à voir, explique Steding, avec l'idée germanique traditionnelle de «fédéralisme», puisque la Hollande, depuis 1795, s'est organisée selon les principes occidentaux du jacobinisme français. L'idée de Reich postule une communauté de pensée et d'action, une unité culturelle et non nécessairement politico-administrative, une force liante implicite qui n'égratigne pas les spécificités régionales, les substrats communautaires organiques mais, au contraire, permet à ceux-ci de mieux se déployer dans le monde. L'idée de Reich doit susciter une adhésion volontaire et naturelle, à la façon de l'ancien principe helvétique, pré-décadent, d'Eidgenossenschaft.

Cette solidarité implicite, naturellement acceptée et portée par des instincts non pervertis, c'est cela précisément que refuse la culture neutre dépolitisée qui, en réponse aux défis de la politique internationale, cultive frileusement le «principe d'éloignement». La «culture» s'érige ainsi contre le destin, la littérature contre l'action. Derrière cette dichotomie, que Steding juge fausse et pernicieuse mais qui est tant prisée par les intellectuels «neutres», se cache en fait une impuissance esthétisante et incapacitante, incapable, par suite, d'imposer au monde une politique nouvelle, répondant aux défis réels du siècle. On assite à une liquidation/évacuation de l'histoire, où la culture va se nicher entre les zones d'action, s'enfermant hermétiquement dans des «bulles» soustraite à l'action du temps.

Contre Nietzsche, Steding formule plusieurs attaques: il serait impulsif, développerait une pensée pleine de contradictions, indéterminée et incomplète à cause de sa structuration en aphorismes; Nietzsche est donc le digne reflet de l'Allemagne de Guillaume II, en voie de «neutralisation». Nietzsche, pour Steding, est un esprit «malade», rendu inquiet par le sérieux du politisme prussien. Son idéal surhumaniste est irréel, conclut Steding, parce non politisé. Or l'homme est un être politique et rien d'autre. Pour Steding, l'idéal surhumaniste nietzschéen dépolitise l'homme par surenchère esthétique, l'ôte à la terre, ce qui contribue à le déshumaniser.

(Robert Steuckers).

Bibliographie:
Politik und Wissenschaft bei Max Weber,  Breslau, 1932; Das Reich und die Krankheit der europäischen Kultur, Hambourg, 1938 (3ième éd., 1942; 4ième éd., 1943; 5ième éd., 1944); Das Reich und die Neutralen,  Hambourg, 1941 (édition abrégée de 78 pages à l'usage des bibliothèques militaires).

Sur Christoph Steding:
Carl Schmitt, Recension de Das Reich und die Krankheit der europäischen Kultur, in Deutsche Rechtswissenschaft, Avril 1939; texte repris dans Carl Schmitt, Positionen und Begriffe, 1940; Julius Evola, «Funzione dell'idea imperiale e distruzione della "cultura neutra"», in La Vita Italiana, XXXI, 358, janvier 1943, pp. 10-20 (trad. franç. in Julius Evola, Essais politiques,  Pardès, Puiseaux, 1988); Frans de Hoon, «Christoph Steding, de Rijksgedachte en de Nederlanden», in Teksten, Kommentaren en Studies  (Wijnegem), 8ste jg., 47, mai 1987; Giorgio Penzo, Il superamento di Zarathustra. Nietzsche e il nazionalsocialismo, Armando Editore, Rome, 1987; Dr. Raimund Ulbrich, «Das Reich und die Krankheit der europäischen Kultur. Erinnerungen an Christoph Steding (1903-1938)», in Deutschland in Geschichte und Gegenwart (Tübingen), 36. Jg., 1, 1988; Armin Mohler, «Christoph Stedings Kampf gegen die Neutralisierung des Reiches», in Staatsbriefe  (Munich), 6, 1990.

Evocations de l'œuvre de Steding:
Dr. Ivo Schöffer, Het nationaal-socialistische beeld van de geschiedenis der Nederlanden, Van Loghum-Slaterus & J.M. Meulenhoff, Arnhem-Amsterdam, 1956; Helmut Heiber, «Walter Frank und sein Reichsinstitut für Geschichte des neuen Deutschlands», in Institut für Zeitgeschichte, 1966; Léon Poliakov & Joseph Wulf, Das Dritte Reich und seine Denker. Dokumente und Berichte,  Fourier, Wiesbaden, 1989, pp. 282-284.

dimanche, 29 janvier 2012

Il percorso ideologico di Otto Strasser

Il percorso ideologico di Otto Strasser

otto.jpgOtto Strasser nasce il 10 settembre 1897 in una famiglia di funzionari bavaresi. Suo fratello Gregor (che sarà uno dei capi del partito nazista ed un serio concorrente di Hitler) è maggiore di cinque anni. L’uno e l’altro beneficiano di solidi antecedenti familiari: il padre Peter, che si interessa di economia politica e di storia, pubblica sotto lo pseudonimo di Paaul Weger un opuscolo intitolato Das neue Wesen, nel quale si pronuncia per un socialismo cristiano e sociale. Secondo Paul Strasser, fratello di Gregor e Otto, “in questo opuscolo si trova già abbozzato l’insieme del programma culturale e politico di Gregor e Otto, cioè un socialismo cristiano sociale, che è indicato come la soluzione alle contraddizioni e alle mancanze nate dalla malattia liberale, capitalista e internazionale dei nostri tempi.” Quando scoppia la Grande Guerra, Otto Strasser interrompe i suoi studi di diritto e di economia per arruolarsi il 2 agosto 1914 (è il più giovane volontario di Baviera). Il suo brillante comportamento al fronte gli varrà la Croce di Ferro di prima classe e la proposta per l’ Ordine Militare di Max-Joseph. Prima della smobilitazione nell’aprile/maggio 1919, partecipa con il fratello Gregor, nel Corpo Franco von Epp, all’assalto contro la Repubblica sovietica di Baviera. Ritornato alla vita civile Otto riprende i suoi studi a Berlino nel 1919 e fonda la “Associazione universitaria dei veterani socialdemocratici”.

Nel 1920, alla testa di tre “centurie proletarie” resiste nel quartiere operaio berlinese di Steglitz al putsch Kapp (putsch d’estrema destra). Lascia poco dopo la SPD (Partito social-democratico) quando questa rifiuta di rispettare l’accordo di Bielefeld concluso con gli operai della Ruhr (questo accordo prevedeva il non-intervento dell’esercito nella Ruhr, la repressione degli elementi contro-rivoluzionari e l’allontanamento di questi dall’apparato dello Stato, nonché la nazionalizzazione delle grandi imprese), spostandosi dunque a sinistra dell’SPD. Tornato in Baviera, Otto Strasser incontra Hitler e il generale Ludendorff presso il fratello, che lo invita a legarsi al nazionalsocialismo, ma Otto rifiuta. Corrispondente della stampa svizzera e olandese, Otto si occupa, il 12 ottobre 1920, del congresso dell’USPD (Partito social-democratico indipendente) ad Halle, dove incontra Zinovev. Scrive su “Das Gewissen”, la rivista di Moeller van den Bruck e Heinrich von Gleichen, un lungo articolo sul suo incontro con Zinovev. E’ così che fa la conoscenza di Moeller van den Bruck che lo farà avvicinare alle proprie idee. Otto Strasser entrerà poco dopo nel ministero per gli approvvigionamenti, prima di lavorare, a partire dalla primavera del 1923, in un consorzio di alcolici. Tra il 1920 e il 1925 si attua nello spirito di Strasser una lenta maturazione ideologica data da esperienze personali (esperienza del fronte e della guerra civile, incontro con Zinovev e Moeller, esperienza della burocrazia e del capitalismo privato) e di diverse influenze ideologiche. Dopo il mancato putsch del 1923, l’imprigionamento di Hitler e l’interdizione del NSDAP che l’hanno seguito, Gregor Strasser si è ritrovato nel 1924 con il generale Ludendorff e il politico völkisch von Graefe alla testa del ricostituito partito nazista. Appena uscito di prigione Hitler riorganizza il NSDAP (febbraio 1925) e incarica Gregor Strasser della direzione del partito nel Nord della Germania. Otto allora raggiunge il fratello che l’ha chiamato. Otto sarà l’ideologo, Gregor l’organizzatore del nazismo in Germania settentrionale. Nel 1925 è fondato un “Comitato di lavoro dei distretti settentrionali e occidentali tedeschi del NSDAP” sotto la direzione di Gregor Strasser; questi distretti manifestano così la loro volontà d’autonomia (e di democrazia interna) nei confronti di Monaco. Inoltre il NSDAP settentrionale prende un orientamento nettamente gauchiste sotto l’influenza di Otto Strasser e di Jospeh Goebbels che espongono le loro idee in un quindicinale destinato ai quadri del partito, il “National-sozialistische Briefe”. Dall’ottobre 1925 Otto dà al NSDAP del Nord un programma radicale. Hitler reagisce dichiarando inalterabili i venticinque punti del programma nazista del 1920 e concentrando nelle sue mani tutti i poteri decisionali del Partito. Richiama Goebbels nel 1926, convince Gregor Strasser proponendogli il posto di capo della propaganda, poi quello di capo dell’organizzazione del Partito, espelle infine un certo numero di gauchistes (segnatamente i Gauleiter della Slesia, Pomerania e Sassonia). Otto Strasser, isolato e in totale opposizione con la politica sempre più apertamente conservatrice e capitalista di Hitler, si decide finalmente a lasciare il NSDAP il 4 luglio 1930. Fonda subito la KGRNS, “Comunità di lotta nazional-socialista rivoluzionaria”. Ma poco dopo la scissione strasseriana, due avvenimenti portarono alla marginalizzazione della KGRNS: anzitutto la “dichiarazione-programma per la liberazione nazionale e sociale del popolo tedesco” adottata dal Partito Comunista tedesco. Questo programma esercita sugli elementi nazionalisti anti-hitleriani una considerevole attrazione che li distoglierà dallo strasserismo ( peraltro già nell’autunno 1930 una prima crisi “nazional-bolscevica” aveva provocato l’uscita dalla KGRNS verso il Partito Comunista di tre responsabili: Korn, Rehm e Lorf); in seguito, anche il successo elettorale del Partito Nazista alle elezioni legislative del 14 settembre convinse molti naziona-socialisti della fondata validità della strategia hitleriana. La KGRNS è inoltre minata da dissensi interni che oppongono gli elementi più radicali (nazional-bolscevichi) alla direzione più moderata (Otto Strasser, Herbert Blank e il maggiore Buchrucker). Otto Strasser cerca di far uscire la KGRNS dall’isolamento avvicinando nel 1931 le SA del Nord della Germania che, sotto la guida di Walter Stennes, sono entrate in aperta ribellione contro Hitler (ma questo riavvicinamento, condotto sotto gli auspici del capitano Ehrhardt, le cui inclinazioni reazionarie sono conosciute, provoca l’uscita dei nazional-bolscevichi dalla KGRNS). Nell’ottobre 1931 Otto Strasser fonda il “Fronte Nero”, destinato a raggruppare attorno alla KGRNS un certo numero di organizzazioni vicine, quali il gruppo paramilitare “Wehrwolf”, i “Gruppi Oberland”, le ex-SA di Stennes, una parte del Movimento Contadino, il circolo costituito attorno alla rivista “Die Tat” etc. Nel 1933, decimata dalla repressione hitleriana, la KGRNS si sposta in Austria poi, nel 1934, in Cecoslovacchia. In Germania, gruppi strasseriani clandestini sopravvivono fino al 1937, data in cui vengono smantellati e i loro membri imprigionati o deportati (uno di questi, Karl-Ernst Naske, dirige oggi gli “Strasser-Archiv”). Le idee di Otto Strasser traspaiono dai programmi che ha elaborato, gli articoli, i libri e gli opuscoli che i suoi amici e lui stesso hanno scritto. Tra questi testi, i più importanti sono il programma del 1925, destinato a completare il programma del 1920 del Partito Nazista, la proclamazione del 4 luglio 1930 (“I socialisti lasciano il NSDAP”), le “Quattordici tesi della Rivoluzione tedesca”, adottate al primo congresso della KGRNS nell’ottobre 1930, il manifesto del “Fronte Nero” adottato al secondo congresso della KGRNS nell’ottobre 1931, e il libro Costruzione del socialismo tedesco, la cui prima edizione è del 1932. Da questi testi si trae un’ideologia coerente, composta di tre elementi strettamente legati tra loro: il nazionalismo, l’”idealismo völkisch” e il “socialismo tedesco”. 1) Il nazionalismo. Otto Strasser propone la costituzione di uno Stato pan-tedesco (federale e democratico) “da Memel a Strasburgo, da Eupen a Vienna” e la liberazione della nazione tedesca dal Trattato di Versailles e dal Piano Young. Auspica una guerra di liberazione contro l’Occidente (“Salutiamo la Nuova Guerra”), l’alleanza con l’Unione Sovietica ed una solidarietà internazionale anti-imperialista tra tutte le Nazioni oppresse. Otto Strasser se la prende vigorosamente anche con gli ebrei, la Massoneria e L’Ultramontanismo (questa denuncia delle “potenze internazionali” sembra ispirarsi ai violenti pamphlets del gruppo Ludendorff). Ma le posizioni di Otto Strasser si evolvono. Durante il suo esilio in Cecoslovacchia appaiono due nuovi punti: un certo filosemitismo (Otto Strasser propone che sia conferito al popolo ebraico uno statuto protettore delle minoranze nazionali in Europa e sostiene il progetto sionista – Patrick Moreau pensa che questo filosemitismo sia puramente tattico: Strasser cerca l’appoggio delle potenti organizzazioni anti-naziste americane) e un progetto di federalismo europeo che permetterebbe di evitare una nuova guerra. L’anti-occidentalismo e il filo-sovietismo di Strasser sfumano. 2) Al materialismo borghese e marxista Otto Strasser oppone un “idealismo völkisch” a fondamento religioso. Alla base di questo “idealismo völkisch” si trova il Volk concepito come un organismo di origine divina dalle caratteristiche fisiche (razziali), spirituali e mentali. La “Rivoluzione tedesca” deve, secondo Strasser, ri-creare le “forme” appropriate alla natura del popolo nel campo politico o economico così come in quello culturale. Queste forme sarebbero, in campo economico, il feudo (Erblehen); nel campo politico, l’auto-amministrazione del popolo tramite gli “Stande”, cioè degli stati – stato operaio, stato contadino etc – e nel campo “culturale, una religiosità tedesca. Principale espressione dell’ “idealismo völkisch”, un principio d’amore in seno al Volk – riconoscendo ognuno negli altri le proprie caratteristiche razziali e culturali – che deve marcare ogni atto dell’individuo e dello Stato. Questo idealismo völkisch comporta il rifiuto da parte di Otto Strasser dell’idea di lotta di classe in seno al Volk a profitto d’una “rivoluzione popolare” degli operai-contadini senza classi medie (solo una piccola minoranza di oppressori saranno eliminati), la condanna dello scontro politico tra tedeschi: Otto Strasser propone un Fronte unito della base dei partiti estremisti e dei sindacati contro le loro gerarchie e contro il sistema. Questo idealismo völkisch sottintende lo spirito di “socialismo tedesco” decantato da Strasser e ispira il programma socialista strasseriano. Questo programma comporta i seguenti punti: parziale nazionalizzazione delle terre e dei mezzi di produzione, partecipazione operaia, il piano, l’autarchia e il monopolio dello Stato sul commercio esterno. Il “socialismo tedesco” pretende di opporsi al liberalismo come al marxismo. L’opinione di strasser sul marxismo è pertanto sfumata: “Il marxismo non aveva per Strasser alcun carattere “ebraico” specifico come per Hitler, non era l’ “invenzione dell’ebreo Marx”, ma l’elaborazione di un metodo d’analisi delle contraddizioni sociali ed economiche della sua epoca (il periodo del capitalismo selvaggio) messo a punto da un filosofo dotato. Strasser riconosceva al pensiero marxista come all’analisi dell’imperialismo di Lenin, una verità oggettiva certa. Si allontanava dalla Weltanschauung marxista a livello di implicazioni filosofiche ed utopiche. Il marxismo era il prodotto dell’era del liberalismo e testimoniava nel suo metodo analitico e nelle sue stesse strutture una mentalità la cui tradizione liberale risaliva al contratto sociale di Rousseau. L’errore di Marx e dei marxisti-leninisti stava, secondo Strasser, nel fatto che questi credevano di poter spiegare lo sviluppo storico tramite i concetti di rapporto di produzione e di lotta di classe allorquando questi apparivano validi limitatamente al periodo del capitalismo. La dittatura del proletariato, l’internazionalismo, il comunismo utopico non erano più conformi ad una Germania nella quale era cominciato un processo di totale trasformazione delle strutture spirituali, sociali ed economiche, che portava alla sostituzione del capitalismo con il socialismo, della lotta di classe con le comunità di popolo e dell’internazionalismo con il nazionalismo. La teoria economica marxista rimaneva uno strumento necessario alla comprensione della storia. Il marxismo filosofico e il bolscevismo di partito, perdono significato nello stesso momento in cui il liberalismo entra in agonia”. 3) Il “socialismo tedesco” rifiuta il modello proletario così come il modello borghese e propone di conciliare le responsabilità, l’indipendenza e la creatività personali con il sentimento dell’appartenenza comunitaria ad una società di lavoratori di classi medie e, più particolarmente, di contadini. “Strasser, come Junger, sogna un nuovo “Lavoratore”, ma di un tipo particolare, il tipo “contadino”, che sia operaio-contadino, intellettuale-contadino, soldato-contadino, altrettante facce di uno sconvolgimento sociale realizzato con la dislocazione della società industriale, lo smantellamento delle fabbriche, la riduzione delle popolazioni urbane e il trasferimento forzato dei cittadini verso il lavoro rigeneratore della terra. Per rendere in immagini contemporanee la volontà di rottura sociale della tendenza Strasser, si può pensare oggi alla Rivoluzione Culturale cinese o all’azione dei Khmer rossi in Cambogia”. Otto Strasser vuole riorganizzare la società tedesca attorno al tipo contadino. Per fare questo, preconizza la spartizione delle terre, la colonizzazione delle regioni agricole dell’Est poco popolato e la dispersione dei grandi complessi industriali in piccole unità in tutto il paese – nascerebbe così un tipo misto operaio-contadino. Patrick Moreau non esita a qualificare Otto Strasser come “conservatore agrario estremista”. Le conseguenze di questa riorganizzazione della Germania (e della socializzazione dell’economia che deve accompagnarla) sarebbero: una considerevole riduzione della produzione dei beni di consumo per il fatto dell’ “adozione di un modo di vita spartano, in cui il consumo è ridotto alla soddisfazione quasi autarchica, a livello locale, dei bisogni primi”, e “l’istituzione nazionale, poi internazionale, di una sorta di economia di baratto”. Il socialismo tedesco rifiuta infine la burocrazia e il e il capitalismo privato (Strasser conosce i misfatti dei due sistemi) e propone la nazionalizzazione dei mezzi di produzione e della terra che saranno in seguito ri-distribuite a degli imprenditori sotto forma di feudi. Questa soluzione unirebbe, secondo Strasser, i vantaggi del possesso individuale e della proprietà collettiva.

Thierry Mudry

asslimes.com

vendredi, 27 janvier 2012

The Legionary Doctrine

The Legionary Doctrine

By Christopher Thorpe

Ex: http://www.counter-currents.com/

gardia10.gifThe Legionary Doctrine (also called Legionarism) refers to the philosophy and beliefs presented by the Legion of Michael the Archangel (also commonly known as the Iron Guard), the Romanian Christian Nationalist organization founded by Corneliu Zelea Codreanu, who is the key figure in the creation of its doctrine. It is necessary to clarify what the members of the Legionary Movement taught and believed due to many misconceptions arising from ignorance and outright deception, as well as the mistaken assumption that the Legionary Movement was largely an imitation of Fascism or National Socialism.

Precursors

In 1878 and 1879, after Romania had won its independence from the Ottoman Empire, the new nation wanted to be recognized by other European powers. The Romanians could not achieve this without signing the Treaty of Berlin, which forced them to grant citizenship to Jews, a hostile and alien people on Romanian land. Although the treaty was signed, certain significant cultural and political figures in Romanian history spoke out against the Jews in order to warn their nation that the Jews were culturally and economically harmful. These men’s works from 1879 were significant intellectual sources of the Legionary Movement’s Christian nationalism and awareness of the Jewish Problem. The most influential of them were the following:

  • Vasile Conta (1845–1882) – philosopher and politician
  • Vasile Alecsandri (1821–1890) – diplomat and politician
  • Mihail Kogălniceanu (1817–1891) – statesman and historian
  • Mihail Eminescu (1850–1889) – famous poet and journalist
  • Bogdan Petriceicu Hasdeu (1838–1907) – historian and philologist
  • Costache Negri (1812–1876) – politician
  • A. D. Xenopol (1847–1820) – historian and economist

Other intellectuals, who lived in the early 20th century and saw the birth and growth of the Legionary Movement, also educated Codreanu and other Legionaries about the Jewish Problem, national mysticism, Orthodox mysticism, and economic practices. These men were:

  • A. C. Cuza (1857–1947) – politician and professor of law and political economy
  • Nicolae Iorga (1871–1940) – historian, professor of history, and politician
  • Nicolae Paulescu (1869–1931) – physiologist, professor of medicine, and philosopher
  • Ion Gavanescul (1859–1949) – professor of pedagogy
  • Nichifor Crainic (1889–1972) – professor of theology, theologian, and philosopher

To avoid misconceptions, it must be noted that it is not implied here that the precursors of the Legionary Movement agreed with Legionary doctrine on every point. For example, some of them had different political attitudes; the Legion rejected republicanism while precursors such as Eminescu supported the democratic system.

Anti-Semitism and the Jewish Problem

Some people today who follow the Legionary doctrine or admire the Legionaries assert that the Legion was not anti-Semitic but only appeared so because of a Jewish problem in Romania. One of the major reasons for which they object to the term “anti-Semitic” is because of a certain way by which that term is defined by Jews and philo-semites. Such groups define it as an irrational hatred of all Jews, and in that case the Legionaries were not truly anti-Semitic, since their hostility to the Jews was not irrational nor were they enemies with every Jew (it has been pointed out that the Legion had a few Jewish supporters, although it should be remembered that the majority of Jews were enemies of the Legion).

However, in the late 19th century and early 20th century the term anti-Semite was simply defined as one who had hostility towards Jews and opposed their presence in one’s nation. This is how Cuza and other precursors, Corneliu Codreanu, and his successor Horia Sima defined it, and they all had no qualms about calling themselves anti-Semitic. Codreanu freely stated in his major book For My Legionaries about his visit to Germany that “I had many discussions with the students at Berlin in 1922, who are certainly Hitlerites today, and I am proud to have been their teacher in anti-Semitism, exporting to them the truths I learned in Iasi.”

It should be noted, however, that while Codreanu had no problem associating with the German National Socialist movement (although he also correctly insisted that his Legion was entirely independent of National Socialism), Horia Sima objected to any connection between the two after World War II. In his 1967 book Istoria Mişcarii Legionare (History of the Legionary Movement) Sima wrote:

The Legionary Movement, since its first manifestation, was the object of all sorts of slander. One of the most common allegations by its countless internal and external enemies was that the Legion was a “branch of Nazism.” Such statements can be made as a result of ignorance or bad faith. The anti-Semitism of the Legionary Movement has nothing in common with German anti-Semitism. By taking a stand against the Jewish danger, a danger extremely active and menacing in Romania, Corneliu Codreanu was simply continuing an almost century old Romanian tradition.

It should also be emphasized that Legionary hostility to the Jews as an ethnic group was actually rational, based not only on the scientific studies of the Jewish problem by intellectuals such as Cuza, Paulescu, Iorga, Xenopol, et al. but also on real experiences and observations made by many average Romanians. The Jewish problem was a vivid reality. Both intellectual observation as well as common observation showed the people beyond any doubt that the majority of Jews not only lived parasitically off of the labor of Romanian workers by their ownership of many companies or financial activity, but also posed a threat to Romanian culture and tradition, which they were damaging through their influence on mass media and certain government policies.

It is also worth noting that while Codreanu was first and foremost concerned with the Romanian condition, he believed that an alliance between nations needed to be made to solve the Jewish problem internationally. This is made clear by a statement in For My Legionaries:

There, I shared with my comrades an old thought of mine, that of going to Germany to continue my studies in political economy while at the same time trying to realize my intention of carrying our ideas and beliefs abroad. We realized very well, on the basis of our studies, that the Jewish problem had an international character and the reaction therefore should have an international scope; that a total solution of this problem could not be reached except through action by all Christian nations awakened to the consciousness of the Jewish menace.

The solution to the Jewish problem was not to kill the Jews, as many dishonest people accuse Codreanu of wanting, but to expel the Jews from Romania. This plan for deportation is plainly stated in The Nest Leader’s Manual, where he wrote “Romania for Romanians and Palestine for the Jews.”

Economics and Labor: Anti-Communism and Anti-Capitalism

When Codreanu first went to the University of Iasi in 1919, years before he created the Legion, he discovered that most of the city and university were heavily influenced by Communist political campaigns. The Romanian workers were experiencing terrible working conditions and had very low wages, so they had been drawn to Communism by Marxist propagandists. Professors and students at the University were also largely converted to Communism, and Communist student meetings attacked the Romanian army, the Orthodox Church, the monarchy, and other aspects of traditional Romanian life. It was this situation that drove Codreanu into a heroic fight against Communism, finally leading a conservative group to completely crushing the Communist movement. Codreanu, being a traditionalist, insisted on defending faith in God, nationalism, the Crown, and private property.

On the other hand, Codreanu also believed in fighting the Capitalist system, which he realized was an inherently exploitive system, which allowed corporations to exploit millions of workers. In 1919, when forming the program of “National Christian Socialism,” he stated that “It is not enough to defeat Communism. We must also fight for the rights of the workers. They have a right to bread and a fight to honor. We must fight against the oligarchic parties, creating national workers organizations which can gain their rights within the framework of the state and not against the state.”

Later in 1935 he announced the creation of a new system which he hoped would be adopted by the nation as a whole once the Legionary Movement took power: “Legionary commerce signifies a new phase in the history of commerce which has been stained by the Jewish spirit. It is called: Christian commerce — based on the love of people and not on robbing them; commerce based on honor.” Essentially Codreanu was a Third Position socialist, supporting private property but at the same time opposing the materialistic and money-centered system of capitalism. Another important point of Codreanu’s ideas for Romania is that labor is something in which everyone must be involved in. Laziness was a trait that should be treated as a highly negative vice. All Legionaries in some way did some kind of physical work, often to help lower class Romanians in their own labor and problems. Codreanu wrote: “The law of work: Work! Work every day. Put your heart into it. Let your reward be, not gain, but the satisfaction that you have laid another brick to the building of the Legion and the flourishing of Romania.”

One issue which has often been brought up against Codreanu is the fact that he associates both Capitalism and Communism with the Jews, as both of them were dominated by Jews in Romania. He wrote, connecting Jewish Capitalists and Jewish Communists, “But industrial workers were vertiginously sliding toward Communism, being systematically fed the cult of these ideas by the Jewish press, and generally by the entire Jewry of the cities. Every Jew, merchant, intellectual, or banker-capitalist, in his radius of activity, was an agent of these anti-Romanian revolutionary ideas.” Some of his opponents have objected to this connection by arguing that it is ridiculous to say that Jewish company owners and bankers would support Communists, who supposedly would destroy them upon a revolution, since they would want to eliminate the capitalists. But it should be remembered that not all of the bourgeoisie were exterminated in Communist revolutions across Europe. Sometimes, members of the bourgeoisie who supported Communism before a revolution, who were oftentimes Jews, would be given a place in the Communist system once the revolution was achieved.

Nation and Land

The Legionaries believed that nations were not merely products of history and geography, but were created by God Himself and had a spiritual component to them. Codreanu wrote in For My Legionaries, adopting the teachings of Nichifor Crainic:

If Christian mysticism and its goal, ecstasy, is the contact of man with god through a “leap from human nature to divine nature,” national mysticism is nothing other than the contact of man and crowds with the soul of their people through the leap which these forces make from the world of personal and material interests into the outer world of nation. Not through the mind, since this any historian can do, but by living with their soul.

A nation was also inseparable from the land on which it developed, to which the people grew a spiritual connection with over time. Codreanu wrote of the Romanian people:

We were born in the mist of time on this land together with the oaks and fir trees. We are bound to it not only by the bread and existence it furnishes us as we toil on it, but also by all the bones of our ancestors who sleep in its ground. All our parents are here. All our memories, all our war-like glory, all our history here, in this land lies buried. . . . Here . . . sleep the Romanians fallen there in battles, nobles and peasants, as numerous as the leaves and blades of grass . . . everywhere Romanian blood flowed like rivers. In the middle of the night, in difficult times for our people, we hear the call of the Romanian soil urging us to battle. . . . We are bound to this land by millions of tombs and millions of unseen threads that only our soul feels . . .

Finally, it must be noted that Codreanu also believed that every nation has a mission to fulfill in the world and therefore that only the nations which betray their mission, given to them by God, will disappear from the earth. “To us Romanians, to our people, as to any other people in the world, God has given a mission, a historic destiny,” wrote Codreanu, “The first law that a person must follow is that of going on the path of this destiny, accomplishing its entrusted mission. Our people has never laid down its arms or deserted its mission, no matter how difficult or lengthy was its Golgotha Way.” The aim of a nation, or its destiny in the world of spirit, was that it does not simply live in the world but that it aims for resurrection through the teachings of Christ. “There will come a time when all the peoples of the earth shall be resurrected, with all their dead and all their kings and emperors, each people having its place before God’s throne. This final moment . . . is the noblest and most sublime one toward which a people can rise.” It was for this ideal that the Legion fought tirelessly against all obstacles, corrupt politicians, and alien peoples such as the Jews which insisted on feeding off the Romanian people and land.

Religion and Culture

One aim of the Legionary Movement was the preservation and regeneration of Romanian culture and customs. They knew that culture was the expression of national genius, its products the unique creations of the members of a specific nation. Culture could have international influence, but it was always national in origin. Therefore, the Liberal-Capitalist position that different ethnic groups should be allowed to freely move into another group’s nation, interfering with that nation’s culture and development by their presence and influence, was incredibly wrong. Each ethnic group has its own soul and produces and crystallizes its own form and style of culture. For example, a Romanian cultural image could not be created from German essence any more than a German cultural image could be created from Romanian essence.

Furthermore, religion was an important aspect in a people’s culture, oftentimes the origin of many customs and traditions. The Legionaries believed that Christianity was not only a significant part of their culture, but also that it was the religion which represented divine truth. This is why in order to join the Legion of Michael the Archangel one had to be a Christian and could not be of another religion or an atheist. With these principles clear, the Legion therefore aimed for a Romanian nation made up of only ethnic Romanians and only Christians.

With this in mind, it becomes clear why Codreanu and many other Romanians felt that the Jewish presence in their nation was so threatening. The Jews became influential in economics, finance, newspapers, cinema, and even politics. Through this they even became powerful in the field of culture, slowly changing Romanian customs and Romanian thinking, making it more related to that of the Jews. Codreanu, as concerned about the problem as people such as Cuza and Gavanescul, commented:

Is it not frightening, that we, the Romanian people, no longer can produce fruit? That we do not have a Romanian culture of our own, of our people, of our blood, to shine in the world side by side with that of other peoples? That we be condemned today to present ourselves before the world with products of Jewish essence?” and “Not only will the Jews be incapable of creating Romanian culture, but they will falsify the one we have in order to serve it to us poisoned.

Race

The reality of race was accepted by most Legionaries, and Codreanu wrote of the importance of keeping a nation racially cohesive. In For My Legionaries, Codreanu quoted Conta’s racial separatist arguments, which formed the basis of his own attitudes on race, and even compared them to the German National Socialist view. He wrote: “Consider the attitude our great Vasile Conta held in the Chamber in 1879. Fifty years earlier the Romanian philosopher demonstrated with unshakeable scientific arguments, framed in a system of impeccable logic, the soundness of racial truths that must lie at the foundation of the national state; a theory adopted fifty years later by the same Berlin which had imposed on us the granting of civil rights to the Jews in 1879.”

However, it should be noted that at least a few Legionaries did not agree that race was important. Ion Mota, in 1935 when he met with the NSDAP in Germany, criticized the National Socialists by telling them that “Racism is the most vulgar form of materialism. Peoples are not different by flesh, blood or color of skin. They are different by their spirit, i.e. by their creations, culture and religion.” Of course, Mota’s attitude is unlikely to have been dominant among the Legion, since Codreanu was the founder of the ideas the majority of its members shared. It is also notable that Horia Sima, in his works on Legionary beliefs, agreed with Codreanu that race is real and important. However, Sima disagreed with connecting Romanian racial views with German racialism, censuring the followers of Hitler by asserting that their worldview misused racialism, making it too absolute and materialistic.

The New Man

The Legionary Movement aimed to create a New Man (Omul Nou), to transform the entire nation through Legionary education by transforming each individual into a person of quality. The New Man would be more honest and moral, more intelligent, industrious, courageous, willing to sacrifice, and completely free of materialism. His view of the world would be centered around spirituality, service to his nation, and love of his fellow countrymen. This new and improved form of human being would transform history, setting the foundations of a new era never before seen in Romanian history.

Codreanu wrote:

We shall create an atmosphere, a moral medium in which the heroic man can be born and can grow. This medium must be isolated from the rest of the world by the highest possible spiritual fortifications. It must be defended from all the dangerous winds of cowardice, corruption, licentiousness, and of all the passions which entomb nations and murder individuals. Once the Legionary will have developed in such a milieu . . . he shall be sent into the world. . . . He will be an example; will turn others into Legionaries. And people, in search of better days, will follow him . . . will make a force which will fight and will win.

Therefore, a spiritual revolution would create the basis for a political revolution, since without the New Man no political program could achieve any lasting accomplishment.

Politics

Romania ’s government was that of a constitutional monarchy, thus the nation’s government was considered a democracy. Corneliu Codreanu was a member of the Romanian parliament two times, and his experiences with democratic politics led him to firmly conclude that the democratic system, although claiming to represent the will of the people, rarely ever achieved its goal of representation. In fact, he felt that it did just the opposite. In For My Legionaries, he listed out some major objections he had to the system and the way it worked (the following is a paraphrase of his points):

  • Democracy destroys the unity of the people since it creates factionalism.
  • Democracy turns millions of Jews (and other alien groups) into Romanian citizens, thus carelessly destroying the ancient ethnic make-up of a nation.
  • Democracy is incapable of enduring effort and responsibility because by design it inherently leads to an unending change in leadership over short period of time. A leader or party works to improve the nation with a specific plan, but only rules for a few years before being replaced by a new one with a new plan, who largely if not completely disregard the old one. Thus little is achieved and the nation is harmed.
  • Democracy lacks authority since it does not give a leader the power he needs to accomplish his duties to the nation and turns him into a slave of his selfish political supporters.
  • Democracy is manipulated by financiers and bankers, since most parties are dependent on their funding and are thus influenced by them.
  • Democracy does not guarantee the election of virtuous leaders, since the majority of politicians are either demagogues or corrupt, and the masses of common people usually are not capable or knowledgeable enough to elect good men. Codreanu rhetorically remarked about the idea of the masses choosing its elite, “Why then do soldiers not choose the best general?”

Therefore, Codreanu aimed for a new form of government, rejecting both republicanism and dictatorship. In this new system the leaders would not inherit power through heredity, nor would they be elected as in a republic, but rather they would be selected. Thus, selection and not election is the method of choosing a new elite. Natural leaders, demonstrating bravery and skill, would rise up through Legionary ranks, and the old elite would be responsible for choosing the new elite. The concept of the New Man is important to Codreanu’s system of leadership, because only by the establishment of the New Man would the right leaders rise and become the leaders of the nation. The elite would be founded on the principles Codreanu himself laid out: “a) Purity of soul. b) Capacity of work and creativity. c) Bravery. d) Tough living and permanent warring against difficulties facing the nation. e) Poverty, namely voluntary renunciation of amassing a fortune. f) Faith in God. g) Love.”

This new system of government which Codreanu aimed to establish would be authoritarian, but it would not be totalitarian. He described it in this way: “He (the leader) does not do what he wants, he does what he has to do. And he is guided, not by individual interests, nor by collective ones, but instead by the interests of the eternal nation, to the consciousness of which the people have attained. In the framework of these interests and only in their framework, personal interests as well as collective ones find the highest degree of normal satisfaction.”

An important point in the Legionary political system is that the Legion recognized three entities: “1) The individual. 2) The present national collectivity, that is, the totality of all the individuals of the same nation, living in a state at a given moment. 3) The nation, that historical entity whose life extends over centuries, its roots imbedded deep in the mists of time, and with an infinite future.”

Each of these entities had their own rights in a hierarchical sense. Republicanism recognized only the rights of the individual, but the Legionary Movement recognized the rights of all three. The nation was the most important entity, and thus the rights of the national collectivity were subordinate to it, and finally the rights of the individual were subordinate to the rights of the national collectivity. The destructive individualism of “democracy” infringed on the rights of the national collectivity and the rights of the nation, since it ignored the rights of those two entities and placed that of the individual above all.

With these facts in mind, it becomes clear that to accuse the Legionary Movement of wishing to establish a tyrannical dictatorship or of being “Fascist” is nothing more than mindless or deceitful propaganda against the movement.

Martyrdom

“The Legionary embraces death,” wrote Codreanu, “for his blood will serve to mold the cement of Legionary Romania.” Throughout the struggles and intense persecutions it faced, the Legionary Movement produced many martyrs, two of the most often referenced being Ion Mota and Vasile Marin, who died in 1937 helping Franco fight against Marxist Republicans in the Spanish Civil War. Other martyrs of the Legion include Sterie Ciumetti, Nicoleta Nicolescu, Lucia Grecu, and Victor Dragomirescu among hundreds of others. Finally, in 1938, Corneliu Codreanu himself became a martyr after Armand Calinescu, acting outside of the law, had him murdered. Martyrs were often honored in songs all Legionaries sang and in Legionary rituals, when their names were announced in the roll call, all Legionaries attending spoke “present!” They believed that the souls of Romanian dead would still be present with them in their battles.

Violence

Along with martyrdom, in which death was received, there was an occasional violence committed by Legionaries against their enemies. Codreanu originally intended that the Legionary Movement would be nonviolent, but the unusually ruthless and cruel manner in which their enemies treated them created conditions in which violence was inevitable. When their political opponents physically attacked them, the Legionaries often struck back. In certain select cases, certain top enemies of the Legion were assassinated. There are three most prominent examples:

  • In 1933, the government of I. G. Duca had banned the Legion to keep it from participating in elections, arrested 18,000 Legionaries, and tortured and murdered several others. On December 29–30 of that year, the Legionaries Nicolae Constantinescu, Doro Belimace, and Ion Caranica (who are often referred to as the Nicadori) assassinated Duca in revenge.
  • In 1934, Mihail Stelescu, a member of the Legion, was investigated by top Legionaries and discovered to have had planned to betray the Legion and create his own group and was therefore expelled. Stelescu then created the group in 1935, calling it Cruciada Romanismuliu (“The Crusade of Romanianism”), and slandered Codreanu in its newspaper. There is also evidence that Stelescu was plotting to assassinate Codreanu and that, after contacting top political figures, he received government support for this plan. In this situation, ten Legionaries later called the Decemviri (“The Ten Men”) shot him.
  • In November of 1938, Armand Calinescu had the military police illegally murder Codreanu (who was earlier that year imprisoned for ten years for unproven charges at unfair trials), the Nicadori, and the Decemviri. On September 21, 1939 nine Legionaries referred to as the Rasbunatorii (“The Avengers”) assassinated Calinescu. After they turned themselves in, they were tortured and executed without trial. These nine men were: Miti Dumitrescu, Cezar Popescu, Traian Popescu, Nelu Moldoveanu, Ion Ionescu, Ion Vasiliu, Marin Stanciulescu, Isaia Ovidiu, and Gheorghe Paraschivescu.

One may object to such actions on the part of the Legionaries, asserting that they are thus taking part in un-Christian actions. However, to correctly understand this, one must remember that throughout the history of Christianity there were many people who had committed violent acts or killed for the sake of their religion. Certain crusader knights who had killed huge numbers of people were even sainted. Clearly it is nothing new for Christian zealots to engage in combat against their enemies. Some would argue that because Christ taught people to “love their enemies” that therefore Codreanu was openly violating Christian teaching. But it is not quite so clear.

It should be remembered that in the original Greek and Latin the phrase “love your enemies” (Matthew 5:44; Luke 6:27) referred specifically to private enemy, not public enemy or national enemy (who could therefore be hated). This is why Codreanu said to the Legionaries:

Forgive those who struck you for personal reasons. Those who have tortured you for your faith in the Romanian people, you will not forgive. Do not confuse the Christian right and duty of forgiving those who wronged you, with the right and duty of our people to punish those who have betrayed it and assumed for themselves the responsibility to oppose its destiny. Do not forget that the swords you have put on belong to the nation. You carry them in her name. In her name you will use them for punishment-unforgiving and unmerciful. Thus and only thus, will you be preparing a healthy future for this nation.

These are the facts which need to be remembered in order to properly understand why Codreanu and the Legionaries did what they did. Otherwise, a proper historical study cannot be done.

Bibliography

Corneliu Zelea Codreanu, For My Legionaries, third edition, translated and edited by Dr. Dimitrie Gazdaru (York, S.C., USA: Liberty Bell Publications, 2003).

Corneliu Zelea Codreanu, The Nest Leader’s Manual (USA: CZC Books, 2005).

Corneliu Zelea Codreanu, The Prison Notes (USA: Reconquista Press, 2011).

Radu Mihai Crisan, Eminescu Interzis: Gândirea Politică (Forbidden Eminescu: Political Thought) (Bucharest: Criterion Publishing, 2008).

Radu Mihai Crisan, Istoria Interzisă (Forbidden History) (Bucharest: Editura Tibo, 2008).

Alexander E. Ronnett and Faust Bradescu, “The Legionary Movement in Romania,” The Journal of Historical Review, vol. 7, no. 2, pp. 193–228.

Alexander E. Ronnett, Romanian Nationalism: The Legionary Movement (Chicago: Romanian-American National Congress, 1995).

Horia Sima, Doctrina legionară (Legionary Doctrine) (Madrid: Editura Mişcării Legionare, 1980).

Horia Sima, Era Libertaţii – Statul naţional-Legionar, vol. 1 (It was Freedom – National Legionary State, vol. 1) (Madrid: Editura “Miscarii Legionare, 1982).

Horia Sima, Era Libertaţii – Statul naţional-Legionar, vol. 2 (It was Freedom – National Legionary State, vol. 2) (Madrid: Editura Miscãrii Legionare, 1990).

Horia Sima, Istoria Mişcarii Legionare (History of the Legionary Movement) (Timişoara: Editura Gordian, 1994).

Horia Sima, Guvernul National Român de la Viena (Romanian National Government in Vienna) (Madrid: Editura Miscarii Legionare, 1993).

Horia Sima, The History of the Legionary Movement (Liss, England: Legionary Press, 1995).

Horia Sima, Menirea Nationalismului (The Meaning of Nationalism) (Salamanca: Editura Asociaţiei Culturale Hispano-Române, 1951).

Horia Sima, Prizonieri ai Puterilor Axei (Prisoners of the Axis Powers) (Madrid: Editura Miscarii Legionare, 1990).

Horia Sima, Sfârşitul unei domnii sângeroase (The End of a Bloody Reign) (Madrid: Editura Miscarii Legionare, 1977).

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Carl Schmitt, The Concept of the Political (Chicago: University of Chicago Press, 2007).

Michael Sturdza, The Suicide of Europe: Memoirs of Prince Michael Sturdza, Former Foreign Minister of Rumania (Boston & Los Angeles: Western Islands Publishers, 1968).

 


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mardi, 24 janvier 2012

How the British Constructed a New Woman’s Movement

How the British Constructed a New Woman’s Movement

A Book Review of Feminine Fascism

 

Julie V. Gottlieb
Feminine Fascism: Women in Britain’s Fascist Movement, 1923-1945
New York: I.B. Tauris, 2003.

“Feminine fascism” is a phrase that Julie V. Gottlieb uses to describe the forward-thinking, yet traditionally influenced, ideology embraced by Britain’s fascists. Their objective was not a return to the past, to a time when women were solely mothers and homemakers. Instead, the fascists in England combined traditional roles with the advances made in women’s suffrage and the workplace, and added a fascist bent of discipline and integrity.

Feminine Fascism: Women in Britain’s Fascist Movement is a chronological account of fascism in Britain, starting in 1923 with the country’s first fascist group, the British Fascisti, founded by Rotha Lintorn-Orman, a woman. The BF remained the predominant fascist organization until Sir Oswald Mosley’s British Union of Fascists (BU) was established in 1932. Feminine Fascism discusses the role of women in these two groups, details the unique form of feminism embraced by members, and ends with an account of the internment and trials of women fascists during World War II. The last quarter of the book provides brief biographies of the many women in fascist Britain.

Gottlieb, a senior lecturer in history at the University of Sheffield, has trouble wrapping her head around what attracted so many women to fascism, especially those who had campaigned for women’s suffrage. How could women embrace such seemingly different ideologies: women’s rights, on the one hand, and anti-democracy on the other? The answer is that fascism offered women the best of both worlds.

Britain’s fascists encouraged women to be traditional in many areas. Motherhood was valued and respected, as was homemaking. In fact, the Corporate State would include a Home Corporation, in which homemakers would have representation just like any other trade. An article in The Blackshirt explained, “only when women represent women will womankind attain its rightful influence.”

A primary goal of the fascist platform was allowing women to once again be homemakers, but they used forward-thinking methods to advance their ideology. Many British women were essentially forced into the workplace due to wage variances between the sexes. Employers preferred less costly female employees, which pushed many men out of jobs. All too many families experienced the trials of having a working mother, with the father at home tending the house and children, unable to secure a decent wage. The fascists knew that in the modern world, a platform that appeared to regress women’s rights would hold no sway. Thus, they supported equal wages for women, since equal pay would mean that more men could return to the workforce. As explained by Fascist Week:

Under Fascism women will not be compelled to resign, but encouraged to do so by the fact that, under Corporate State and the scientific methods of raising real wages, men will be able to afford to marry women—and women will not be compelled to earn their own living as they are at present. (125)

However, the fascists never insisted that career-minded women remain at home, recognizing that there were not only occupations suited to women, but also situations in which women would desire a career and need equal pay. Rosalind Raby, for example, claimed that fascism would allow the unmarried mother “to earn an honest living for herself and her child.”

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But the biggest innovation in British fascism was its emphasis on character. Men were encouraged to have values of courage, strength, honour, and integrity. The aristocracy of money and class would be replaced in the Corporate State with a meritocracy. Likewise, British fascism presented an alternate form of femininity: one that included strength, courage, and fearlessness. During marches, women were not permitted to wear lipstick or wave at friends as if in a beauty pageant. These feminine fascists were described as healthy, attractive, charming, intelligent, and of strong character. They were motherly, but as wary of sentimentality as Julius Evola. A male writer described the women Blackshirts:

Nothing silly or soft about these women. They are nothing if not practical . . . and the happy carefree way in which they made themselves at home, was so refreshing after one has had their fill of the simpering little brats that democracy and Jewish films have produced. (95)

The combination of traditional and modern was seen in the BU women’s uniform of: a black blouse, grey skirt, and black beret. It was against regulations for women to wear trousers while on active duty.

Integrating Fascism into Everyday Life

 

British fascists grew in numbers, in part because they didn’t relegate their philosophy to just the political sphere, but participated in almost every aspect of members’ lives. Weddings included fascist regalia, and at some funerals a fascist flag was draped over the coffin. The Fascist Week printed the names of wedding guests just like the society pages of The Times.

wedding

Members of the BF organized Fascist Children’s Clubs, in which children were taught history, songs, patriotism, and given awards for homework. Other women had brooches designed with the BU lightning symbol, and made dolls dressed in the blackshirt for children. There also was a BU Women’s Choir. According to Gottlieb:

By celebrating each phase of life within a fascist framework, the BF in fact appropriated the functions once carried out by the Church and this substantiated their claim . . . that fascism was akin to a religion. (28)

In addition to the accolades given to real women, there were fascist heroines as well. The most notable was Queen Elizabeth, for her command of the nation and exemplary oratory skills. Another heroine was Lady Hester Stanhope, who worked as a housekeeper before traveling through the Middle East. E. D. Hart wrote:

Those women who, whether from choice or, as in the case of Lady Hester, from necessity, explore other walks of life, will find both assistance and encouragement. When, like her, they display the Fascist virtues of courage, self-reliance, and tenacity of purpose, we ascribe to them the honour which is their due. (97)

Blackshirts also banded together to disparage several less attractive types of women. One was the feminist with mannish, short hair, called the “bleating Bloomsbury.” Another was the “Mayfair Parasite,” who usurped the nation’s wealth and vitality by sleeping late and devoting her life to superficial pleasures. Being fit and healthy was considered a moral duty, for as one writer put it: “Far too many women consider it their privilege to be ill . . . just ill enough to pamper themselves and evade their share of the family work.” Communists often were referred to as “submen” and “subwomen.” Titled women did not escape criticism either. Those who earned money by advertising products were publicly chastised by BU members for degrading both themselves and their class.

Women’s Duties in Fascist Organizations

Women were involved in almost every area of Britain’s fascist groups, and made up about 25 percent of the membership. The Women’s Section of the BU was established in March 1933, under the leadership of Lady Maud Mosley. She said, “When my son married Lady Cynthia [Mosley’s first wife], she took her place by his side. Now she is dead and there must be someone to help him in this work and I am going to do my best to fill the gap” (52).

Mosley’s second wife, Diana, and her sister Unity Valkyrie Mitford became two of the best-known female fascists, but Feminine Fascism only lightly touches on their stories. Their aristocratic parents were extremely Right-wing and anti-Semitic, but when the 2nd Baron Redesdale supported England during the war, he and his Nazi-sympathizing wife permanently separated.

Diana_MitfordDiana was married to Bryan Guinness when she met Mosley, and soon became his mistress. Mosley’s wife died suddenly of peritonitis in 1933 (though he was plagued the rest of his life that infidelities and political stress might have been the cause). Mosley and Diana were married at the home of Joseph Goebbels in 1936, with Hitler as guest of honor.

Unity debuted the same year her older sister became Mosley’s mistress. The next year, Diana and Unity went to the 1933 Nuremberg Rally as part of the BU delegation, and saw Hitler for the first time. Unity returned to Germany the following year, eating at the same restaurant as the Führer for 10 months, until he finally asked her over. Unity wrote to her father of their meeting: “I am so happy that I wouldn’t mind a bit, dying. I'd suppose I am the luckiest girl in the world. For me he is the greatest man of all time.” Hitler, in turn, described Unity as “a perfect specimen of Aryan womanhood.” Their affections might have escalated, if not for a suicide attempt by Hitler’s mistress, Eva Braun. Though in love with Hitler, Unity devoted herself to making speeches, writing letters, distributing propaganda, and being one of Hitler’s intimate confidantes. On September 3, 1939, the day Britain declared war on Germany, Unity took a pearl-handled pistol (a gift from Hitler for protection) and shot herself in the head, unable to bear the thought of the two countries she loved at war. She survived and was eventually able to walk again, but never recovered her full mental capabilities.

While Unity was helping the cause on the continent, women Blackshirts in England spoke at meetings, organized children’s groups, sold newspapers, and participated in marches and canvassing. Study groups about fascism were established for women speakers, and women participated in public debates. But women did not forsake their traditional duties either: One woman reported that it was the fair sex who kept the BU headquarters clean and brewed tea for the men. Members who did not give five nights a week to the movement were denied the privilege of wearing the coveted blackshirt.

A relatively large number of women participated in local elections. In 1936, the BU ran 10 women candidates (10 percent of their parliamentary candidates), from a variety of backgrounds. (Six were unmarried, five were professionals, three were in their 20s, and two were from gentry families.) The various women received between 15 and 23 percent of the votes in their respective districts.

speaking

Women’s most valuable talents were said to be in public speaking, and numerous BU women were praised for their excellent oration and ability to move crowds. Other women were lauded for their ability to use personal stories in their speeches, which proved more powerful than simple recitations of facts. During a 1936–37 campaign, women decided to censor their speeches for tactical advantage. No speaker was allowed to use the word “Jew.” Instead, plain-clothed members were scattered throughout the audience to use the word instead, as the message was thought to be more rousing if coming from the public.

Women had roles to play in security and self-defense as well. Female members of several organizations were trained in ju-jitsu, for as Fascist Week reported, “no male member of the BU is permitted to use force upon any woman, and women Reds often form a highly noisy and razor-carrying section at fascist meetings. Thus we counter women with women” (66).

The Fallout During the War

As early as 1938, a division of MI5 was formed to place agents in subversive organizations. Three women agents provocateurs successfully infiltrated the popular fascist group, Captain Ramsay’s Right Club. After Britain entered WWII, the country started to resemble a totalitarian dystopia for fascist sympathizers. In October 1939, Anne Brock Griggs was charged with “insulting words and disturbing the peace” for saying in a speech: “If Germans don’t like Hitler they can get rid of him themselves. We do not need to send our sons to fight them. If ever a country wants a revolution now it is Great Britain” (236). She quit her BU post, but was still interned during the war.

Defense Regulation 18B(1A) went into effect in September 1939, and it allowed the Home Secretary to detain anyone suspected of being a threat to national security. That category included anyone who was a leader or member in a group that might be under foreign influence. Under 18B, 1,826 people were interned, including 747 BU members (96 of them women).

Sir Oswald Mosley was arrested in May 1940, the day after the Defense Regulations were passed. The BU was outlawed in June, and his second wife, Diana, was interned shortly after. She was denounced by both her sister Nancy (later a famous novelist and biographer) and her former father-in-law, and had to leave without her 11-week-old, still-nursing baby boy. Although the English public called for Unity Mitford to be interned as a traitor, she was allowed to return to the family home with her mother, since she was weak from her suicide attempt.

Interned women were given no special treatment in prison. When Miss L. M. Reeve was arrested, a group of armed guards came to take her from her home. One officer asked if he could have her dog, since she was “probably about to be shot.” One woman’s infant died while staying with her in prison, and another woman’s infant was pulled from her arms and placed in an institution. Part of the evidence against another woman was a photograph of her on vacation in Germany in 1939, seated at a table with bottles of German wine.

Fascists on the outside, though their organizations were banned, were still able to help their comrades via a registered charity founded specifically to help those interned under 18B. The charity helped pay for legal and medical services, provided assistance to detainees’ families, provided post-release counseling, and helped people find employment. Trials could only be held for those who could be charged with a tangible offense, so many men and women fascists were imprisoned for years.

The Impact of Feminine Fascism

 

The much-anticipated Corporate State never became a reality, and its philosophies and ideas were forced to the margins of history. Yet the lessons that can be learned from the events detailed in Feminine Fascism remain relevant to the leaders of future generations.

Eighty years ago, the fascists recognized that it would be impossible to shed the gains made in women’s rights. Rather than fighting against women’s “emancipation,” with which they ideologically disagreed, the fascists used it to their advantage. The result was a philosophy for women that honored the traditional, yet considered the needs of modern women. Fascists didn’t need to force women into the home or sell them on an ideology that contradicted the propaganda of the modern world; they realized that the moment women didn’t have to work the majority of mothers would return gladly to full-time homemaking. And given the precarious nature of homemaking as a profession, they planned ways for women to have representation and security in the Corporate State. The result was a platform that united women of various political persuasions, ages, and classes. Because it details the fascists’ unique outlook and strategy, Feminine Fascism makes a relevant handbook for those looking to learn from the successes and failures of history.

Survol de la Syrie et des Alaouites

Survol historique de la Syrie et des Alaouites

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Introduction

La prise du pouvoir par les Alaouites en Syrie marque une rupture profonde avec le passé et l’histoire. Depuis des siècles, l’aire syrienne a été gouvernée, en général depuis Damas, par une bourgeoisie commerçante musulmane sunnite des plus orthodoxes, soumise à l’Empire Ottoman, qui a su par la suite composer, non sans diverses manoeuvres, avec la puissance mandataire avant de profiter de la confusion européenne pour échapper à son emprise et tenter, de façon un peu brouillonne, plusieurs formules de partage oligarchique du pouvoir. Quoi qu’il en soit, Damas demeurait, avec Le Caire, l’un des deux grands pôles de la pensée orthodoxe arabe et musulmane. Quant aux minorités religieuses ou ethniques, Chrétiens, Druzes, Alaouites, Juifs, Kurdes, Arméniens, bien que proportionnellement les plus importantes [1] de la région, ou peut être à cause de cela, elles étaient soigneusement tenues dans un état de marginalité politique et sociale, éloignées géographiquement ou institutionnellement des centres et instruments de pouvoir.

L’erreur fondamentale de la bourgeoisie affairiste et conservatrice sunnite de Syrie est sans doute d’avoir cru que son monopole économique et financier lui garantissait sans risque le contrôle permanent d’un appareil d’État plus conçu comme un lieu d’arbitrage et de représentation que comme un réel instrument de pouvoir. L’appareil de contrainte de l’État, Armée, Police, Administration fiscale ou douanière, avait toujours été dans des mains étrangères et l’on avait bien su s’en accommoder. De fait, il n’était nullement perçu comme un instrument valorisant, facteur de promotion et de contrôle sérieux de la société civile. Les minorités ont su profiter de cette lacune politique et culturelle et, au premier rang d’entre elles, les Alaouites. Hérétiques de l’Islam, méprisés, persécutés, démunis, relégués dans leurs montagnes peu hospitalières surplombant la Méditerranée entre les frontières libanaise et turque, désignés à la vindicte depuis la fatwa d’Ibn Taymiya (1268-1328)[2], les Alaouites ne paraissaient pas les mieux placés pour se lancer à la conquête de l’État syrien. En fait ils n’ont pas eu les hésitations des Chrétiens syriens, en majorité orthodoxes, qui ne bénéficient pas comme les Maronites du Liban d’une solution de repli territorial en cas d’échec. Contrairement aux Druzes, qui sont restés fidèles à leur tradition séculaire de ne jamais se mettre en avant pour ne pas désigner la communauté aux coups, les Alaouites, malgré leur passé et leur passif, ont entrepris de profiter d’une conjoncture favorable qui laissait le pouvoir en partie vacant à l’intérieur du pays et qui, au début des années 50, relativisait le poids de l’Islam dans le monde arabe en faveur d’idéologies peu connotées sur le plan religieux (nationalisme, marxisme).

Depuis le coup d’État du 8 mars 1963, la minorité alaouite de Syrie s’est donc progressivement assuré, sous la conduite de l’un des plus discrets mais des plus déterminés de ses membres, le général Hafez el-Assad, un contrôle étroit du pouvoir, de l’appareil civil et militaire de l’État et aussi des ressources économiques et financières du pays. Cette emprise à la fois communautaire et minoritaire n’est ni revendiquée ni même avouée. Elle s’exerce derrière le paravent, parfois avec l’alibi, d’une organisation centralisée et autoritaire mais qui se proclame résolument égalitariste, moderne et progressiste. En fait, elle met en jeu, tant en Syrie même que dans son contexte régional, les ressorts complexes de stratégies et de tactiques communautaires, tribales, claniques et familiales où dominent les rapports d’obligations interpersonnelles. L’édification de ces rapports, ainsi que la sanction de leur respect ou de leur violation, détermine et rythme depuis trente ans la vie publique intérieure mais aussi la politique extérieure de la Syrie qui y gagnent en cohérence et en détermination ce qu’elles y perdent en termes d’ouverture et d’image. Il reste à savoir si cette longue marche au pouvoir de Hafez el-Assad peut conduire à l’intégration de la communauté alaouite dans le pays et dans le siècle, ou si elle porte les germes de sa dissolution et de sa destruction. Car en sortant de son isolement géographique et social pour assumer le pouvoir d’État, la communauté perd ses repères internes, gomme ses différenciations, confrontée au double besoin de faire bloc pour s’imposer à un environnement hostile et de conclure avec cet environnement des alliances permettant de rentabiliser le présent et garantir l’avenir. Elle est bouleversée en son sein par les démarches de légitimation d’élites nouvelles, dynamiques et conquérantes, bousculant les cadres traditionnels qui puisaient leur pouvoir dans une capacité à gérer des réseaux de soumission et de transaction avec un extérieur dominateur. À mesure que s’affermit, s’étend, mais aussi se disperse le pouvoir alaouite sur l’ensemble du pays, la segmentation tribale de la communauté, fondée sur un état donné d’occupation physique d’un terrain précis, s’estompe au profit d’une segmentation en clans, voire en familles, dont les réseaux de solidarités et d’alliances dépassent les limites traditionnelles internes et externes de la communauté dans un contexte d’accès au pouvoir d’État et aux rentes économiques et politiques qui y sont liées [3]. Au terme d’une histoire presque millénaire d’isolement, de soumission et de discrétion, les Alaouites sont entrés dans le siècle, mais à quel prix pour leur identité et leur devenir ?

Repères

Dès le paléolithique et le néolithique, des groupes humains peuplèrent cette région. Dans la vallée de l’Euphrate, formant avec celle du Tigre la Mésopotamie, apparurent l’agriculture, puis les premières villes, les premiers royaumes, ainsi que l’écriture cunéiforme et l’alphabet.

Syrie - Maaloula : abris-sous-roche ou habitations préhistoriques sous un surplomb rocheux.

La Syrie de l’Antiquité

Du fait qu’elle était un lieu de passage entre l’Égypte et la Mésopotamie, la Syrie fut livrée très tôt aux invasions des grandes puissances commerciales du monde de l’époque.  Soumise à la domination des Sumériens, puis des Akkadiens, la région passa, à la fin du IIIemillénaire, sous l’influence des Amorites, un peuple sémite nomade. Au XIXe siècle avant notre ère, les Amorides fondèrent la première dynastie de Babylone. Hammourabi, roi de Babylone, étendit sa domination sur toute la région au siècle suivant.

À partir du XVIe siècle, l’Égypte des pharaons (la XVIIIe dynastie) prit le contrôle de la Syrie méridionale, tandis qu’au nord s’établirent les Hittites. Au carrefour commercial entre la Méditerranée et l’Asie, la région prospéra grâce à l’activité des marchands phéniciens qui fondèrent de nombreux ports (Tyr, Byblos, Sidon au Liban, Ougarit en Syrie).

L’équilibre fut rompu par l’arrivée des «Peuples de la mer» qui déferlèrent au XIIIe siècle avant notre ère et dévastèrent le littoral. Alors que les Araméens établissaient de petites principautés de la vallée de l’Oronte à celle de l’Euphrate, le royaume d’Israël étendit sa domination sur la région aux Xe et IXe siècles, en créant des liens de vassalité avec les Araméens. Le royaume de Damas fut fondé vers 1000 avant notre ère. Nabuchodonosor II, illustre représentant de la Xe dynastie de Babylone qui s’établit sur les restes de la puissance assyrienne, étendit son pouvoir jusqu’à Jérusalem; maître de l’Orient, il fit de sa langue, l’araméen, l’idiome de tous les peuples sous sa domination.

En 539, Cyrus le Grand, accueilli en libérateur par les peuples sous le joug babylonien, dévasta l’empire chaldéen. La Syrie passa sous domination perse et fut administrée par les satrapes des Grands Rois pendant les deux siècles qui suivirent. Alexandre le Grand l’annexa ensuite à son empire en 333-332 avant notre ère. Sous influence hellénistique, la Syrie échut après la mort du conquérant à Séleucos Ier Nikator, l’un de ses généraux. Une partie de la Syrie s’hellénisa au cours des siècles suivants, car le grec s’est imposé dans la région.

Par la suite, le royaume de Syrie fut envahi par les Romains de Pompée venus en Orient vaincre les Parthes; le royaume devint une province romaine en 64 avant notre ère. Mais la Syrie demeura quand même hellénisée sous la domination romaine, à tel point qu’elle devint l’une des principales provinces de l’Empire. Toutefois, après la fragmentation de l’Empire romain en 395 de notre ère, la Syrie fut intégrée à l’Empire byzantin. Elle connut une période de prospérité économique et de stabilité politique, troublée par les querelles religieuses qui déchirèrent l’Église d’Antioche. À partir de 611, les Perses tentèrent de mettre à profit les troubles religieux pour rétablir leur domination sur la région. Les Byzantins les chassèrent définitivement en 623, pour faire face à une nouvelle menace, celle de l’islam.

La Syrie arabe

Dès le IVe siècle avant notre ère, des tribus arabes venues du sud de l’Arabie s’étaient établies en Syrie. Affaiblis par les luttes qui les opposaient, Byzantins et Perses ne purent résister à l’expansion arabo-musulmane. La victoire du Yarmouk (636) sur les troupes d’Héraclius Ier permit aux Arabes de s’assurer le contrôle de la Syrie, qui s’islamisa et s’arabisa. La dynastie omeyyade (661-750), fondée par Moawiyya, exerça son rayonnement depuis Damas, la capitale. La marine du calife s’empara des îles de la Méditerranée orientale (Chypre, Crète, Rhodes), tandis que les troupes terrestres virent camper sous les murs de Constantinople. L’administration fut réorganisée, les sciences se développèrent, les mosquées et les palais se multiplièrent. Pourtant, les Omeyyades tombèrent sous les coups des Abbassides, qui firent de Bagdad la capitale de leur nouvel empire (750-1258), dont la Syrie devint une simple province. Le pays connut ensuite une période troublée lorsque l’empire commença à se démembrer.

Aux Xe et XIe siècles, le désordre qui régnait dans le pays, divisé entre des dynasties arabes et turques rivales, favorisa l’établissement des croisés occidentaux qui, après la prise d’Antioche (1098) et de Jérusalem (1099), occupèrent le littoral et le nord de l’actuelle Syrie. Les croisés édifièrent une série de châteaux forts tournés vers la mer. En 1173, Saladin, fondateur du sultanat ayyubide, mena la lutte des musulmans contre les croisés et unifia l’intérieur de la Syrie. Affaibli par la guerre opposant croisés et musulmans, le pays subit au XIIIe siècle l’invasion destructrice des Mongols. Les mamelouks, dynastie d’esclaves qui s’était imposée en Égypte, stoppèrent leur avance, expulsèrent les croisés en 1291 et dominèrent la Syrie jusqu’en 1516.

En réalité, la multiplicité des invasions étrangères s’est traduite dans le domaine religieux. Ainsi, si 90 % de la population est devenue musulmane, 10 % de celle-ci est restée chrétienne, avec le maintien de minorités chiite, druze, ismaélienne et surtout alaouite.

La Syrie ottomane

Après avoir pris Constantinople, les Ottomans vainquirent les mamelouks en 1516, annexèrent la Syrie à leur nouvel empire et divisèrent celle-ci en trois, puis en quatre pachaliks ou provinces (Damas, Tripoli, Alep et Saïda). La Syrie ottomane fut gérée au nom du sultan par des gouverneurs nommés pour un an. Cependant, la domination turque se fit principalement sentir dans les villes, les émirs locaux exerçant partout ailleurs leur propre pouvoir.

Durant quatre siècles, la Syrie redevint un carrefour commercial important et développa des relations avec le monde occidental. Puis l’affaiblissement graduel de la puissance ottomane attisa les ambitions territoriales, tantôt du premier consul Bonaparte en 1799, tantôt par les troupes du vice-roi d’Égypte Méhémet Ali en 1831. En 1860, Napoléon II intervint en Syrie afin de favoriser les chrétiens.

Puis ce fut le tour des Britanniques. Ayant gagné l’appui des Arabes syriens, les Anglais promirent l’indépendance du pays en cas de victoire sur l’Empire ottoman. Cependant, le 16 mai 1916, la Grande-Bretagne et la France conclurent des accords secrets, les accords Sykes-Picot, par lesquels les deux puissances se partageaient les terres arabes sous domination ottomane. Cet accord résulte d’un long échange de lettres entre Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, et sir Edward Grey, secrétaire d’État au Foreign Office; par la suite, un accord ultra-secret fut conclu à Downing Street entre sir Mark Sykes pour la Grande-Bretagne et François Georges-Picot pour la France. Cet accord équivalait à un véritable dépeçage de l’espace compris entre la mer Noire, la Méditerranée, la mer Rouge, l’océan Indien et la mer Caspienne. La région fut découpée de la façon suivante:

1) Une zone bleue française, d’administration directe (Liban et Cicilie);
2) Une zone arabe A, d’influence française (Syrie du Nord et province de Mossoul);
3) Une zone rouge anglaise, d’administration directe (Koweït et Mésopotamie);
4) Une zone arabe B, d’influence anglaise, (Syrie du Sud, Jordanie et Palestine);
5) Une zone brune, d’administration internationale comprenant Saint-Jean-d’Acre, Haiffa et Jérusalem.

Bref, la Syrie et le Liban actuels revirent à la France, l’Irak et la Palestine furent attribuées au Royaume-Uni.

Le mandat français (1920-1941)

Les Britanniques et les Arabes participèrent à la prise de Damas en 1918. L’année suivante, les forces britanniques se retirèrent de la zone d’influence revenant à la France, cédant le contrôle aux troupes françaises. En 1920, la Société des Nations (SDN) confia à la France un mandat sur la Syrie et le Liban, lesquels devaient rapidement aboutir, du moins en théorie, à l’indépendance des deux territoires. Toutefois, les nationalistes syriens, organisés depuis la fin du XIXe siècle, espéraient la création d’une Syrie indépendante, incluant la Palestine et le Liban. En mars 1920, le Congrès national syrien (élu en 1919) refusa le mandat français et proclama unilatéralement l’indépendance du pays. Celui-ci devint une monarchie constitutionnelle dirigée par le fils de Hussein, le prince Fayçal.

Néanmoins, en avril 1920, la conférence de San Remo confirma les accords Sykes-Picot, qui légitimaient l’intervention militaire française: les troupes du général Gouraud entrèrent à Damas en juillet. Fayçal, contraint à l’exil, trouva alors refuge en Irak, où il sera couronné en 1921. Ce fut alors l’effondrement du «grand projet arabe» de rassembler autour de Damas les terres arabes autrefois placées sous contrôle ottoman. Alors qu’elle avait été hostile envers les Turcs, la population syrienne développa rapidement un sentiment antifrançais.

Le Mandat français sur la Syrie fut organisé en un «Grand Liban» composé de quatre provinces: l’État de Damas, l’État d’Alep, l’État des Alaouites (1920) et l’État du Djebel druze (1921), auxquels s’ajouta, en mars 1923, le sandjak d’Alexandrette (au nord) détaché d’Alep et peuplé d’une minorité turque. La même année, le général Gouraud créa la Fédération syrienne, qui regroupait Damas, Alep et l’État alaouite, sans le Djebel druze, ni Alexandrette. En 1924, l’État alaouite en fut également séparé. De 1925 à 1927, le Djebel druze entra en état d’insurrection, dirigée par le sultan Pacha-El-Atrache. Le général Sarrail y fut chargé de rétablir l’ordre français. En 1926, le «Grand Liban» devint la République libanaise.

La frontière syro-libanaise fut tracée par les Français, protecteurs traditionnels des chrétiens dans la région, afin de satisfaire les ambitions des maronites à la création d’un «plus grand Liban». La Syrie ne reconnut jamais ce tracé. Sachant proche l’indépendance du mandat français du Levant, la Turquie fit savoir, dès 1936, qu’elle se refusait à ce que la population minoritaire turque du Sandjak d’Alexandrette puisse passer sous l’autorité syrienne indépendante. Paris, soucieux de ne pas contrarier un État dont la position revêtait une grande importance stratégique quant à la défense des intérêts français au Levant, accéda à la demande d’Ankara, et le Sandjak d’Alexandrette (ou république du Hatay) passa sous souveraineté turque le 23 juin 1939, sous le nom de «province du Hatay», au grand dam des nationalistes syriens.

Malgré son hostilité à l’égard de la France, la Syrie se rangea aux côtés des Alliés en 1939. En juin 1940, après la capitulation française, la Syrie passa sous le contrôle du gouvernement de Vichy. En 1941, les forces de la France libre et les Britanniques chassèrent le général Dentz, haut-commissaire du Levant. Le général Catroux, au nom de la France libre, reconnut officiellement l’indépendance de la Syrie, mais les troupes franco-britanniques demeurèrent sur le sol syrien.  Les Français ne se retirèrent totalement du Liban et de la Syrie qu’en 1946, après avoir violemment réprimé de nouvelles émeutes nationalistes et bombardé Damas. Cette même année, la Syrie devient membre des Nations unies.

Soulignons que, lors du mandat français, les Kurdes ne firent l’objet d’aucune mesure répressive. Même s’ils ne jouissaient d’aucun statut officiel, ils pouvaient librement pratiquer leur religion et utiliser leur langue, voire diffuser leurs journaux. C’est dans le Kurdistan syrien que beaucoup d’intellectuels Kurdes persécutés en Turquie vinrent trouver refuge, bien qu’ils ne disposaient d’aucun droit politique. Les Kurdes ont bel et bien demandé leur autonomie à l’intérieur des frontières du pays. Une pétition fut adressée à l’Assemblée constituante de Syrie le 23 juin 1928 et y a inclus les trois demandes suivantes:

1) L’usage de la langue kurde dans les zones kurdes, concurremment avec d’autres langues officielles (arabe et français);
2) L’éducation en langue kurde dans ces régions;
3) Le remplacement des employés du gouvernement de ces régions par des Kurdes.

Les autorités du mandat français ne favorisèrent pas l’autonomie kurde dans cette partie de la Syrie en raison de l’intolérance manifestée par la Turquie et l’Irak à l’égard «d’un territoire autonome kurde» près de leurs frontières. En fait, l’usage du kurde était libre, sans être officielle, dans la région. Mais l’absence de matériel pédagogique en langue kurde aurait rendu l’organisation de l’éducation particulièrement difficile, bien que ce soit des considérations d’ordre politique qui ait joué. 

Quant à la minorité religieuse alaouite, elle fut favorisée par les Français. Longtemps persécutés dans le passé, les alaouites (issus des chiites) purent s’instruire et se faire embaucher dans l’armée coloniale française, ce qui assura leur promotion sociale, dont les élites dirigeront ensuite le Parti Baas à partir de 1963. Les Français avaient créé le «Territoire des alaouites», qui allait devenir l’«État des Alaouites», puis en 1930 le «territoire de Lattaquié» ou «gouvernement de Lattaquié». Afin de faire contrepoids au nationalisme arabe des sunnites, les Français encouragèrent pendant l’entre-deux-guerres le particularisme alaouite, qui prétendait faire des alaouites un peuple à part entière, mais cette politique colonialiste échoua.

LES ALAOUITES

Alep

Dans les années 860, Ibn Nosayr, originaire de Bassorah et disciple du dixième imam chiite Ali al-Hadi, entre en dissidence et prêche une foi chiite extrémiste divinisant Ali [4] au sein d’une sorte de trinité dont Mahomet et son compagnon Salman sont les autres pôles. Fuyant l’Irak, les disciples de Ibn Nosayr sont récupérés par les Hamdanides de Alep qui trouvent expédient de les envoyer stimuler le zèle des tribus vivant aux marches de l’Empire Byzantin en Syrie du Nord. La prédication d’Ibn Nosayr rencontrera un succès inespéré parmi ces populations mal islamisées, encore fortement imprégnées de christianisme oriental chez qui son mysticisme, son culte du martyre et sa doctrine trinitaire provoquent des échos familiers. Il en résultera un syncrétisme mystique incorporant des éléments du chiisme le plus extrême, du christianisme byzantin et de paganisme ou de panthéisme hellénistique.

La constitution des royaumes francs, qui jouaient sur les divisions locales, a favorisé localement l’adhésion au Nosaïrisme et son implantation durable dans le nord-ouest de la Syrie, mais la répression qui a suivi la reconquête musulmane n’en a été que plus féroce. Traqués en tant que traîtres et apostats, les membres des tribus alaouitisées de Syrie se réfugient dans les montagnes surplombant Lattaquieh où elles vivent en retrait du reste du pays, tributaires d’une maigre agriculture de subsistance, en butte à de permanentes persécutions politiques et religieuses, entretenant des relations de dépendance difficile avec les villes de la côte et de l’intérieur. Cette situation, émaillée d’affrontements sporadiques et toujours sanglants avec les autorités de droit ou de fait, durera jusqu’à l’effondrement de l’Empire Ottoman. Des expéditions punitives de Baïbars vers 1360 à l’établissement du mandat français en 1920, les Alaouites se sont figés en collectivités défensives régulièrement décimées dans toutes les hauteurs de la montagne côtière qui s’étend de Tartous à Alexandrette, ne descendant dans la plaine que pour louer leurs services comme ouvriers agricoles ou vendre leurs filles comme servantes [5]. Ce régime de persécutions religieuses et sociales conduit la communauté à se réfugier, comme les Druzes, dans l’hermétisme et la dissimulation. Les secrets ultimes de la religion sont réservés à une petite classe d’initiés et l’ensemble de la communauté intègre au plus haut degré la pratique de la taqiya [6]qui peut aller jusqu’au reniement public de l’appartenance à la communauté et la reconnaissance de l’appartenance à la religion dominante. Cependant contrairement aux Druzes, les Alaouites ne refusent pas les alliances matrimoniales hors de la communauté et même les encouragent quand elles peuvent lui profiter.

On retrouve chez les Alaouites de Syrie toutes les formes les plus classiques des sociétés côtières sédentarisées de la Méditerranée. La structure de base de la communauté est la famille (ahl) au sens élargi, sur laquelle règne sans partage l’autorité patriarcale. La famille est elle-même membre d’un clan (‘ashîra) regroupant plusieurs familles alliées, qui est la véritable unité de base de la communauté en laquelle on se reconnait principalement. Ces clans informels sont, regroupés par agrégation ou seuls suivant leur importance, constitutifs d’une tribu (qabîla) dont l’existence est plus liée aux relations d’alliance et aux solidarités de voisinage qu’à la référence à un lignage attesté ou mythique commun. La sédentarité des Alaouites explique évidemment que, contrairement aux nomades, ils se réfèrent plus au sol qu’au sang et, dans la pratique courante, l’Alaouite se réfère essentiellement à son “village”, entité à la fois humaine et géographique, lieu géométrique de ses relations affectives et sécuritaires. La tribu est dominée par un sheikh “temporel” dont l’autorité ne se confond pas avec celle des chefs religieux. Enfin, la plupart des tribus alaouites sont regroupées en quatre grandes “fédérations” (ahlaf) dont la segmentation, perpendiculaire à la côte, paraît essentiellement due aux contraintes locales de la géographie physique qui conditionnent l’orientation des voies de communication et a contribué à donner des caractéristiques communes aux tribus qui les constituent [7] :

- Les Haddâdîn dans la région de Dreikish et Safita,

- Les Khayyâtîn dans la région de Qadmus et Marqab,

- Les Matawira dans la région de Matwa et Aïn Sharqiyyah,

- Les Jurûd [8] dans le triangle Qardaha-Slenfé-Alexandrette, fédération dont la tribu des Kalbiyyeh, la plus importante en nombre, est celle de Hafez el-Assad qui appartient au clan des Karahil [9].

Ces quatre fédérations regroupent environ 80% des Alaouites de Syrie, les autres se répartissant en tribus au rattachement incertain comme les Bichraghiyyah (du nom de la région de Bichragh dont ils sont les habitants, qui marque la limite entre les tribus du nord du Djebel alaouite et celles du sud aux pratiques religieuses et sociales légèrement différentes) ou en sortes de confréries à vocation plus religieuse que sociale comme les Murchidiyyin ou les Hawakhissa. D’une manière générale, la notion de tribu chez les Alaouites, agriculteurs attachés à leur terroir, apparaît donc plus liée à l’établissement de liens de solidarité et de protection réciproques entre familles élargies voisines qu’à des références communes à des ancêtres ou des passés mythiques qui sont le fondement du tribalisme nomade des pasteurs dans l’hinterland steppique [10]. Il en résulte une certaine perméabilité et un flou des contours, un caractère mouvant des critères de légitimité, une grande disponibilité aux modifications des systèmes d’alliances ou d’antagonismes.

A la tête de la communauté on trouve traditionnellement un “Conseil communautaire des Alaouites” (Majlis al-Milli) qui paraît tenir plus d’un conseil de famille consultatif que d’une autorité exécutive ou contraignante. Composé de dix-huit membres cooptés parmi les cheikhs religieux et temporels des différentes tribus, il rend les grands arbitrages et définit les lignes de conduite générales de la communauté. Sa composition est en principe secrète et il se réunit de façon informelle. Son importance paraît avoir fortement diminué à mesure que se développait le pouvoir personnel de Hafez el-Assad pour lequel a été créé le siège inédit de Président d’honneur.

Premier drapeau de la Syrie sous mandat français (1920-1946)

L’instauration du mandat français en 1920 introduit une rupture brutale dans l’ordre interne de la communauté et dans ses rapports avec le reste du pays. Elle pose en fait les bases de la future accession au pouvoir de la communauté. Le 31 août 1920, la France, fidèle à sa politique de protection des minorités et soucieuse de se prémunir contre un “empire arabe” en jouant sur les divisions régionales, crée le Territoire autonome des Alaouites auquel font pendant diverses entités minoritaires chrétienne ( Liban) et druze (Djebel Druze). Un grand nombre de notables alaouites se rallient avec enthousiasme à l’idée d’une indépendance par rapport à la Syrie sunnite et, malgré quelques fausses notes comme la révolte de 1921 menée par cheikh Saleh al-Alawi, ils iront, en comparant leur sort à celui des Juifs de Palestine, jusqu’à élaborer en 1936 une déclaration de refus de rattachement à la Syrie à laquelle plusieurs centaines d’entre eux, dont le grand-père du Président, souscrivent. Sur le plan religieux et juridique, l’autorité mandataire essaie d’appliquer les principes qu’elle met en oeuvre dans ses autres possessions arabes. Le trop petit nombre et le manque de formation des cadres locaux conduisent, par une assimilation abusive des Alaouites au chiisme, à faire appel à des experts en matière religieuse et de statut personnel issus des communautés chiites du sud du Liban. Ils se sont plutôt bien adaptés, en laissant à la fois leur empreinte et quelques systèmes de relations utiles pour l’avenir quand le désordre interne du Liban conduira la Syrie dominée par des Alaouites à y rendre des arbitrages entre les communautés. C’est auprès de leur chef charismatique, l’Imam Moussa Sadr, que Hafez el-Assad avait d’ailleurs été se faire délivrer , au début des années 70, des brevets d’appartenance de la communauté alaouite à l’Islam chiite (Kramer, 1987:246 sqq.). Enfin, toujours soucieux de s’appuyer sur les minorités pour faire pièce au pouvoir sunnite de Damas, les Français favorisent et organisent la scolarisation, jusque là presque inconnue, des enfants des communautés minoritaires et poussent les plus brillants d’entre eux vers les carrières administratives et, en particulier, le métier des armes.

La confusion européenne au lendemain de la seconde guerre mondiale, le départ sans gloire de la puissance mandataire, suivi peu après de l’affrontement généralisé avec l’État juif nouvellement créé, a contraint la communauté alaouite dans son ensemble à revoir son système d’insertion dans le contexte régional selon trois grandes lignes directrices :

- Les effondrements successifs de l’Empire Ottoman puis des grands États d’Europe intéressés au Levant ont prouvé qu’aucune puissance extérieure à la région ne peut garantir durablement la survie d’une entité alaouite autonome ou indépendante. La communauté doit donc accepter de vivre à l’état de minorité dans l’ensemble arabe et musulman. Cette considération condamnait les notables qui s’étaient ouvertement prononcés, presque en totalité, pour une indépendance sous protection française et, en les dévalorisant, conduisit dans un premier temps et par défaut au renforcement du pouvoir des responsables religieux de la communauté qui avaient eu la prudence de ne pas s’engager sur ce terrain, puis à l’émergence rapide de cheikhs tribaux plus jeunes et plus dynamiques que ne le voulait la coutume.

- L’Islam sunnite demeurant l’adversaire principal, il convenait d’en neutraliser la menace en faisant si possible reconnaître la communauté comme musulmane en “gommant” sa spécificité, donc en adoptant en toutes circonstances des postures qui ne prêtent le flanc à aucune critique tant sur le plan de la religion que de l’arabisme. Cette stratégie conduira la communauté et ses leaders à des positions maximalistes sur tous les dossiers régionaux et internationaux concernant la question nationale arabe et les problèmes musulmans. Ils seront toujours, parfois jusqu’à la caricature, à la pointe des causes du monde arabe et les derniers à faire des concessions dans ce domaine, après que tous les responsables sunnites auront montré l’exemple.

- Enfin il convient de s’assurer le contrôle de l’État syrien afin de se prémunir, puisqu’il va bien falloir vivre avec eux, contre la vindicte prévisible des notables sunnites locaux ou étrangers, contre leur volonté latente d’islamiser les institutions ou de fondre le pays dans un vaste ensemble “arabo-musulman” [11]. Ce contrôle de l’État doit viser essentiellement celui de son appareil de contrainte et tendre à dissocier par tous les moyens le concept d’arabisme de celui d’Islam, en tous cas d’Islam sunnite.

La prise du pouvoir

C’est dans ce contexte et en fonction de ces principes que de jeunes responsables civils et militaires alaouites vont s’emparer du pouvoir en février 1966. Sans verser dans une explication conspiratoire de l’histoire [12], on doit constater qu’ils s’y sont longuement préparés. L’initiative en est venue principalement du nord de la région alaouite, c’est-à-dire de la confédération des Jurûd, probablement pour la double raison qu’ils étaient à la fois les plus humbles de la communauté et les plus exposés au voisinage turc. Dès 1933, Zaki al-Arsouzi, Alaouite d’Alexandrette, fonde une “Ligue d’action nationale” qui se veut nationaliste et socialiste sur le modèle des partis fascistes européens, comme le feront peu après les Maronites avec les “Phalanges” de Pierre Gemayel et les Grecs-orthodoxes avec le Parti Populaire Syrien d’Antoun Saadé. Au-delà de ses objectifs affichés d’indépendance, de réveil culturel et de panarabisme, la Ligue se veut intégratrice. Il s’agit, comme pour le P.P.S., de substituer à la référence religieuse une référence nationale qui permettrait à la minorité de ne plus voir son existence sociale et politique contestée sur une base religieuse. Arsouzi se heurte à la fois aux Français, aux Turcs à qui la puissance mandataire cède en 1939 le Sandjak d’Alexandrette, mais aussi aux notables indépendantistes alaouites des autres confédérations et au pouvoir bourgeois de Damas. Ses idées font cependant leur chemin chez les jeunes Alaouites du nord et chez les Druzes tandis que leur volet social séduit les jeunes Sunnites des provinces périphériques, “oubliés” eux aussi du développement industriel et commerçant des villes. Fin 1940, Arsouzi quitte la Ligue, maintenant exclusivement tournée vers la contestation de l’occupation turque du Sandjak, et crée à Damas une première version d’un “Baath al-Arabi” (Parti de la résurrection arabe), avec une idéologie similaire à celle initiale de la Ligue. Il ne rencontre guère de succès dans la capitale et se retire en 1942 à Lattaquieh où son influence morale reste très grande et d’où il poussera ses jeunes coreligionnaires à adhérer massivement au nouveau Baath, totalement inspiré du sien, que fondent en 1943 le Chrétien Michel Aflaq et le Sunnite Salaheddin Bitar. Panarabe, nationaliste, laïque, social, le Baath séduit à la fois les minorités non musulmanes ou dissidentes de l’Islam et nombre de ruraux musulmans orthodoxes face à l’hégémonie de la bourgeoisie sunnite. Son caractère authentiquement arabe le rend plus attractif et moins sujet à controverse que le “syrianisme” réducteur du P.P.S. ou l’athéisme importé du P.C., autres refuges idéologiques et militants des minoritaires. Pendant vingt ans, le Parti va être patiemment infiltré puis instrumentalisé par les Alaouites au détriment des autres groupes qui le composent (Chrétiens, Druzes, Ismaéliens, Sunnites provinciaux) pour prendre le contrôle de l’appareil militaire, puis politique et enfin économique et financier de l’État syrien.

Là encore, le rôle des Jurûd et, en leur sein, celui des Kalbiyyeh et de la famille Assad est déterminant. Originaire du bourg de Qardaha, la famille Assad, sans être pauvre, vit modestement de l’agriculture. Le père, Ali ben Sleiman, a voulu sortir de sa condition mais n’en a guère les moyens. Comme la plupart des Jurûd, il ne dispose ni des réseaux d’affaires dont bénéficient les Shamsites [13], ni des réseaux de pouvoir en général accaparés par les Matawira. Après la tentative familiale infructueuse de donner des signes d’allégeance aux Français, il mise tout sur ses fils pour lesquels il consentira de lourds sacrifices en vue de leur assurer une instruction la plus complète possible. Intelligent et rusé, discret et opiniâtre, doté d’une force physique peu commune, Hafez el-Assad, né en 1930, adhère au Parti Baath alors qu’il est encore lycéen sur l’instigation de Zaki Arsouzi et de son disciple Wahib Ghanem, également Alaouite d’Alexandrette, qui est un ami de la famille. Après avoir animé la section étudiante du parti au lycée de Lattaquieh, où il rencontre beaucoup de ceux qui seront ses compagnons de route, Hafez el-Assad passe son baccalauréat à Banyas puis se présente à l’école des officiers de Homs en 1950. Nanti de ses épaulettes de sous- lieutenant, il choisit l’aviation et rejoint en 1952 la toute nouvelle école de l’air d’Alep. Comme au lycée, il noue dans ces deux écoles les liens d’amitié, de confiance et de solidarité de promotion, les “réseaux”, qui le conduiront au pouvoir. Si dans son environnement les Alaouites comme son “co-pilote” Mohammad el-Khouli dominent, Assad sait aussi rechercher l’amitié de Sunnites modestes, provinciaux, hostiles aux bourgeois damascènes comme Naji Jamil, originaire de Deir ez-Zor – son équipier à l’Ecole de l’Air dont il fera son premier coordinateur des services de sécurité – ou Moustafa Tlass, né à Rastan – son compagnon à l’Ecole de Homs – qui deviendra son inamovible ministre de la Défense – assez forts pour l’aider, pas assez pour lui nuire…

On voit déjà se dessiner l’esquisse du dispositif ternaire qui reste encore aujourd’hui le schéma de base de toutes les stratégies du Président syrien, toujours entouré de trois cercles concentriques constitués chacun de trois éléments fidèles à sa personne et rivaux entre eux, donc manipulables. Si les Kalbiyyeh sont bien représentés dans son entourage, il sait qu’il lui faut composer avec les autres tribus alaouites qui ne verraient certainement pas d’un bon oeil l’un des moins prestigieux d’entre eux monopoliser le devenir communautaire. Il se lie donc à des représentants d’autres tribus comme Mohammed Omran (jeune cheikh d’un des clans les plus prestigieux des Haddâdîn) et Salah Jedid (du plus puissant des clans Matawira à l’époque), avec lesquels il formera en 1960 le noyau d’un comité militaire hostile à l’union avec l’Egypte, ou Mohammed el-Khouli (Haddâdîn), qui sera le chef de son premier “service de renseignements” personnel quand il sera lui-même le chef de l’armée de l’air. En 1958, il épouse Anisseh Makhlouf, d’une famille aisée de la prestigieuse confédération des Haddâdîn. Elle lui donnera cinq enfants et la collaboration fidèle de tout son clan puisque Adnan Makhlouf, son plus proche cousin, est depuis plus de vingt ans le chef de la garde présidentielle.

Quand, confrontés à la double pression des Anglo-Saxons pour un alignement de la Syrie sur le Pacte de Baghdad et des jeunes officiers subalternes pour une politique encore plus indépendante et nationaliste, les dirigeants bourgeois de Damas, soutenus par la “vieille garde” du Baath, s’en remettent à la tutelle de l’Égypte

Al-Bitar, Louai al-Atassi et Nasser en mars 1963.

nassérienne le 12 janvier 1958, les Alaouites comprennent vite qu’ils sont victimes d’un marché de dupes. Rapidement confirmés dans cette opinion par les maladresses de l’administration égyptienne qui les marginalise aussi bien en tant que minorité que dans leurs privilèges de fonction si difficilement acquis, ils entreprennent une série de manoeuvres souterraines pour sortir de l’union qui reçoivent vite l’adhésion de tous les laissés pour compte de l’unité. Le comité militaire clandestin, alors constitué autour de Omrane, Jedid et Assad, va devenir pour presque dix ans le creuset où va s’élaborer la prise du pouvoir par les prétoriens alaouites aux dépens des Sunnites de Damas d’abord, puis des politiciens du Baath et enfin des “aventuristes” de la communauté. Hafez el-Assad et ses fidèles y développent jusqu’au raffinement l’art de l’action clandestine, les vertus de la patience et de la discrétion, l’habileté des manipulations complexes.

Le 28 septembre 1961, un premier coup d’État militaire à Damas prononce la rupture avec Le Caire et rétablit une République bourgeoise dominée par ses éléments traditionnels contre lesquels la réaction égyptienne ne peut qu’être mesurée. Le 8 mars 1963, un second pronunciamento militaire conduit par le capitaine druze Salim Hatoum renverse le régime civil, rappelle les officiers limogés, dont Hafez el-Assad, pendant la période unioniste ou la république “sécessionniste” et remet le pouvoir au parti Baath renforcé par sa prise du pouvoir en Irak un mois plus tôt. L’armée passe cependant sous le contrôle du comité militaire animé par les Alaouites. Devenu chef de l’Armée de l’Air, Assad y met sur pied, dès 1963 et dans la plus stricte illégalité, un service de renseignements efficace relayé dès 1965 au niveau de l’action par une milice au statut ambigu, les Détachements de Défense (saraya ad-difaa) qu’il confie à son frère Rifaat, passé en 1962 de l’administration des douanes au service de l’Armée. Le 23 février 1966, un nouveau putsch militaire chasse la vieille garde politique du Baath. Le Chrétien Aflaq et le Sunnite Bitar prennent le chemin de l’exil, remplacés par l’aile gauchiste du Parti pilotée par des militaires populistes sous la direction de Salah Jedid. Ce dernier commet l’erreur des bourgeois damascènes en abandonnant le contrôle de l’armée pour se consacrer à une action politique qu’il veut  résolument socialiste et nationaliste sans référence réelle aux intérêts particuliers de sa communauté. Hafez el-Assad devient ministre de la Défense et asseoit son emprise sur l’Armée, laissant son rival s’user en projets généreux et utopiques, sans omettre de saisir toute occasion de saper subtilement son pouvoir et ses plans. Le 25 février 1969, l’Armée prend le contrôle du pays et, sans chasser Salah Jedid, l’oblige à mettre un terme à ses expériences progressistes devenues impopulaires et à son monopole sur les décisions politiques en rappelant aux affaires des membres de l’establishment traditionnel ainsi que des ténors de diverses formations politiques. Jouant sur ce pluralisme qu’il a suscité, Hafez el-Assad, sans apparaître personnellement, fait prononcer le 12 novembre 1970 la destitution de Jedid, l’arrestation des officiers qui lui sont encore hostiles et prend enfin le contrôle de l’État qui lui sera officiellement confié début 1971 par son accession à la Présidence largement plébiscitée.

 Notes

[1] En 1994, la Syrie compte environ 13 millions d’habitants. Les minorités non sunnites et/ou non arabes représentent environ 35% de la population (extrapolations selon la méthode préconisée par Seurat, 1980:92): Alaouites (12%), Chrétiens de diverses obédiences (7%), Kurdes (6%), Druzes (5%), Arméniens (3%), Divers (Juifs, Tcherkesses, Assyriens, etc…environ 2%).

[2] “La guerre sainte est légitime…contre ces sectateurs du sens caché, plus infidèles que les Chrétiens et les Juifs, plus infidèles que les idôlatres, qui ont fait plus de mal à la religion que les Francs…”. (Cité par Pipes 1989:434.)

[3] Si l’on prend cette évolution en considération, les controverses entre Perthes (1992:105-113) et Landis (1993:143-151) ou entre Pipes (1989:429-450) et Sadowsky (1988:168), que l’auteur n’a ni vocation ni surtout autorité à trancher, peuvent apparaître comme la vision d’un même phénomène selon deux perspectives différentes.

[4] D’où le nom d’Alaouites qui leur a été donné par les Sunnites (‘Alawiyyîn, partisans de Ali); comme il a été donné, sans qu’il y ait aucun lien entre eux, à l’actuelle dynastie filalienne marocaine qui revendique sa descendance au Prophète via Abdallah Kamil, l’un des arrière petit fils de Ali et Fatima, qui serait venu s’installer au Tafilalet. Selon les périodes, les Alaouites de Syrie se désignent eux-mêmes sous le nom d’Alaouites quand ils souhaitent entretenir la confusion sur leur appartenance à l’Islam chiite ou sous celui de Nosaïris quand ils entendent être clairement distingués des Musulmans.

[5] Jusqu’aux années 60, les familles aisées des grandes villes de Syrie et du Liban “embauchaient” comme bonnes à tout faire des fillettes alaouites dès l’âge de huit ou dix ans. L’enfant étant mineur, une somme forfaitaire était versée , au titre de sa rémunération et pour solde de tout compte, au père ou au représentant légal qui abandonnait de facto tout élément de puissance parentale au profit de l’employeur. Prise en charge, mais non rémunérée, par la famille d’accueil, l’enfant entrait alors dans une vie de quasi-esclavage. La mémoire collective de cette pratique séculaire courante, que l’on se garde bien d’évoquer aujourd’hui, a pesé extrêmement lourd dans les formes de l’établissement du pouvoir alaouite en Syrie et dans son comportement au Liban.

[6] La taqiya (aussi connue sous le nom persan de ketman) est, très grossièrement, la faculté laissée au croyant de dissimuler son appartenance ainsi que de mentir ou de ne pas tenir ses engagements pour protéger la collectivité ou sa propre personne en tant que membre de la communauté.

[7] Voir carte

[8] Littéralement, “ceux qui habitent le jurd (zone de la montagne où rien ne pousse)”. De fait, avec la cession du Sandjak, cette confédération s’est trouvée pratiquement réduite en territoire syrien à sa composante Kalbiyyeh sous le nom desquels on la désigne usuellement..

[9] Une légende tenace veut que Hafez el-Assad se rattache au clan Noumeïtila de la confédération des Matawira, sans doute parce que ces derniers ont été les premiers de la communauté à investir les circuits de pouvoir en Syrie et qu’il était alors inconcevable qu’un Kalbiyyeh pût avoir des prétentions à ce sujet. On remarque aussi que Qardaha, village situé à l’extrémité sud du territoire des Jurûd, à quelques kilomètres de Matwa, est limitrophe du territoire des Matawiras. La même confusion s’attache à d’autres responsables actuels du régime (Mohammed el-Khouli, Ali Aslan). Voir sur ce point Le Gac (1991:78-79).

[10] Sur le passage d’un référentiel de solidarité à l’autre, voir Khalaf (1993:178-194)

[11] Il convient de noter que de 1946 à 1958 , sous la pression des diplomaties anglo-saxonnes pour la constitution d’un Pacte anti-soviétique ancré à Baghdad et pour la protection des accès aux ressources pétrolières, le Moyen Orient était dominé par les faits séoudite et hachémite. L’édification d’un grand “Royaume arabe” était encore un mythe vivace et la seule alternative offerte était le ralliement, à partir de 1952, au panarabisme nassérien peu sensible aux intérêts minoritaires.

[12] Plusieurs auteurs cités par Pipes (1989:429) font allusion à des réunions “secrètes” tenues dans les années 60 entre responsables civils, militaires et religieux de la communauté pour mettre au point une stratégie clandestine de prise et de gestion du pouvoir organisée dans ses moindres détails. L’impartialité de ces auteurs -quand ils ne se réfugient pas dans l’anonymat – est cependant sujette à caution et ils n’apportent guère d’éléments incontestables permettant d’étayer l’idée d’une démarche aussi élaborée.

[13] Les quatre grandes confédérations alaouites se partagent en “shamsites” (Haddâdîn, Khayyâtîn) et en “Qamarites” (Jurûd, Matawira) suivant des considérations subtiles sur l’importance religieuse respective qu’ils accordent au Soleil (shams) et à la Lune (qamar). Lors de sa brève existence sous le mandat français, l’État des Alaouites s’était doté d’un drapeau représentant un soleil flamboyant sur fond blanc, témoignant à la fois une distance par rapport aux couleurs et symboles traditionnels de l’Islam et la dominance des confédérations du sud.

dimanche, 22 janvier 2012

L'histoire serait-elle impartiale ?...

L'histoire serait-elle impartiale ?...

Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial de Dominique Venner publié dans le dernier numéro de la Nouvelle Revue d'Histoire (n°58, janvier - février 2012) au manichéisme qui sévit actuellement dans la lecture de l'histoire.

 

L'histoire serait-elle impartiale ?

200_Venner.jpgPour tous ceux qui avaient des raisons de combattre la Collaboration, celle-ci fut détestable.  Et de fait, ses aspects haïssables n’ont pas manqué. Pourtant, du côté français, mais aussi du côté allemand, des hommes d’honneur et de foi se sont engagés dans cette voie qu’ils croyaient juste et que l’histoire a condamné. Le plus souvent, ils ont payé leurs illusions au prix fort. Non seulement ils y ont fréquemment perdu la vie, leur liberté et leur existence sociale, mais plus encore la possibilité de faire valoir leurs raisons. Morts ou survivants, il leur fallait endurer une réprobation générale à l’égard d’un engagement réputé ignoble et devenu incompréhensible, L’interprétation imposée par la victoire de leurs adversaires triomphants était à la fois totale et totalitaire (1). En d’autres termes, l’histoire écrite par les vainqueurs impose un manichéisme absolu entre eux-mêmes qui sont associés au Bien, et les vaincus, devenus incarnation du Mal à tout jamais.

Il en est toujours ainsi après une guerre de religions. Et la Seconde Guerre mondiale fut une guerre de religions. Les vaincus perdirent d’un seul coup la possibilité d’être compris. Ce qui les avait justifiés quand ils portaient encore les armes, soudain s’est évanoui, remplacé par le verdict sans appel d’un procès jugé d’avance, où les inquisiteurs triomphants jouissaient du pouvoir de les transformer en d’indicibles criminels pour l’éternité ou presque. Oui, je dis bien l’éternité !

L’empereur Julien, qui pourtant ne fit jamais couler le sang pour la cause qu’il croyait juste, se voit aujourd’hui encore qualifié d’Apostat par la mémoire collective imposée par ses adversaires victorieux. Rien ne sert d’expliquer que cet attribut est aussi calomnieux que scandaleux. Calomnieux, puisque jamais Julien n’adopta la nouvelle religion étrangère contre laquelle il éleva la protestation de sa fidélité. Il ne fut donc pas « apostat », mais fidèle. Si l’on réfléchit un instant, l’attribut dont on continue de l’affubler est également scandaleux. Dans notre monde européen, libre en principe de tout interdit religieux, l’apostasie est en effet une sentence criminelle d’un autre âge, impliquant une condamnation pour l’éternité. En dépit du temps écoulé et des travaux de réhabilitation des historiens, elle a cependant persisté (2).

9782857047841FS.gifPar ce détour, je ne me suis pas éloigné de ma réflexion initiale. L’exemple de l’opprobre attachée au nom de l’empereur Julien, disparu depuis plus de quinze siècles, attire l’attention sur l’écriture de l’histoire après un conflit ayant mobilisé les passions à l’extrême et dont les vainqueurs ont l’exclusivité de la parole publique. Ce que j’ai dit de l’empereur Julien pourrait l’être aussi, bien que de façon plus limitée, pour le grand personnage que fut le Connétable de Bourbon, à tout jamais qualifié de « traître » par une mémoire française qui se confond avec celle de l’État. En son temps, la révolte du Connétable contre François Ier et sa mère qui l’avaient grugé, fut comprise par les contemporains. Le droit féodal et le principe de l’engagement réciproque la justifiaient. Rien de cela ne fut plus admis quand s’imposa plus tard l’idée nouvelle de la nation et de la « trahison » postérieure à 1792 ou 1870.

Nous voici revenus au jugement manichéen que l’histoire inflige aux acteurs des années de l’Occupation. Par deux autres exemples, j’ai montré ce qu’il y a d’incertain dans le jugement historique. Autrement dit, quand un vaincu, devant les fusils qui vont le tuer, s’écrie : « L’Histoire jugera ! », il se remonte le moral au prix d’une chimère. L’histoire n’est jamais un tribunal impartial. Elle est toujours écrite par les vainqueurs. Il arrive cependant qu’une défaite ultérieure des anciens vainqueurs, une défaite « historique », c’est-à-dire sans appel, accorde une revanche inattendue aux vaincus. Il en a été ainsi en Russie pour les Blancs, réhabilité par l’effondrement absolu du système qu’avaient édifié les Rouges après 1917.

Dominique Venner (La Nouvelle Revue d'Histoire n°, janvier-février 2012)

Notes

1. Totalitaire : qui s’impose à tous et en toute chose, pénétrant la vie privée au même titre que le vie publique.

2. Grand historien récemment disparu, Lucien Jerphagnon, chrétien lui-même, s’indignait de l’éternisation de la condamnation posthume portée contre le jeune empereur auquel il consacra une captivante et riche biographie, Julien, dit l’Apostat (Tallandier, 2008).

Dominique VENNER: Is de geschiedenis werkelijk onpartijdig… ?

Dominique VENNER:

Is de geschiedenis werkelijk onpartijdig… ?

Hieronder vindt u het editoriaal van Dominique Venner in het laatste nummer van La Nouvelle Revue d'Histoire (nr. 58, januari - februari 2012) over het manicheïsme dat tegenwoordig heerst in de manier waarop men de geschiedenis uitlegt.

Landsknechte.jpgVoor hen die goede redenen hadden om de collaboratie te bevechten, was deze verwerpelijk. Het heeft de collaboratie inderdaad niet aan verfoeibare aspecten ontbroken. Niettemin hebben zich zowel aan Franse als aan Duitse zijde mensen in eer en geweten ingezet voor deze weg, waarvan zij dachten dat hij de juiste was, en die achteraf door de geschiedenis werd veroordeeld. Heel vaak hebben ze hun illusies cash betaald. Niet enkel hebben ze er vaak het leven bij gelaten, of hun vrijheid en hun sociaal bestaan verloren, maar meer nog bleven ze verstoken van de mogelijkheid om hun beweegredenen te duiden. Zowel de overledenen als de overlevenden werden blootgesteld aan de algemene veroordeling van een engagement dat als weerzinwekkend werd afgeschilderd en dat onbegrijpelijk was geworden. De interpretatie die door de overwinning van hun zegevierende tegenstanders werd opgelegd was tegelijkertijd totaal en totalitair (1). Met andere woorden, de geschiedenis, die door de overwinnaars wordt geschreven, legt een absoluut manicheïsme op tussen deze laatsten enerzijds, die geassocieerd worden met het Goede, en de overwonnenen anderzijds, die tot in de eeuwigheid het Kwade belichamen.

Zo gaat het altijd na een godsdienstoorlog. En de Tweede Wereldoorlog was wel degelijk een godsdienstoorlog. De overwonnenen verloren in één klap de mogelijkheid om begrepen te worden. Wat hen rechtvaardigde toen ze nog wapens droegen, verdween in één klap en werd vervangen door een verdict van een proces zonder beroepsmogelijkheid, waarvan de uitkomst op voorhand vaststond, met triomferende inquisiteurs die genoten van de macht die hen in staat stelde hun tegenstanders voor de eeuwigheid – of zo goed als - te veranderen in uitgespuwde criminelen. Ja, ik zeg wel degelijk “voor de eeuwigheid”!

Keizer Julianus, die nochtans nooit bloed liet vloeien voor een zaak die hij als de juiste aanzag, wordt vandaag nog steeds uitgemaakt voor “afvallige” door het collectieve geheugen dat werd opgelegd door zijn zegevierende tegenstanders. Uitleggen dat dit predikaat even lasterlijk als schandalig is, heeft weinig zin. Lasterlijk, omdat Julianus zich nooit bekeerde tot de vreemde nieuwe religie waartegen hij uit trouw protesteerde. Hij was dus niet “afvallig”, maar trouw. Wanneer men wat verder nadenkt, beseft men dat de bijnaam waarmee men hem bedenkt ook schandalig is. In onze Europese wereld, die in principe vrij is van religieuze verboden, is afvalligheid een crimineel vergrijp dat dateert uit een ander tijdperk en eeuwige verdoemenis met zich meebrengt. Ondanks het vervliegen van de tijd en de rehabilitatie door historici blijft deze desondanks aan hem kleven (2).

Ik ben langs deze omweg niet afgeweken van mijn initiële bedenking. Het voorbeeld van de schandvlek die kleeft aan keizer Julianus, die meer dan vijftien eeuwen geleden gestorven is, vestigt de aandacht op de geschiedschrijving na een conflict dat de emoties tot in het extreme heeft beroerd en waarvan de overwinnaars over de exclusiviteit van het publieke woord beschikken. Wat ik geschreven heb over keizer Julianus geldt evenzeer, zij het in beperktere mate, voor de Konstabel van Bourbon, die voor altijd het stigma van « verrader » kreeg opgekleefd door een Frans geheugen dat zichzelf verwart met het geheugen van de staat. Indertijd kon de opstand van de Konstabel tegen Frans I en diens moeder, die hem geruïneerd hadden, op begrip rekenen bij zijn tijdgenoten. Het feodale recht en het principe van de wederzijdse verbintenis rechtvaardigden deze opstand. Dit verdween toen later de nieuwe idee van de natie en van het “verraad” na 1792 of 1870 ingang vond.

Laat ons nu terugkeren naar het manicheïstische oordeel dat de geschiedenis velt over de actoren van de collaboratiejaren. Met twee voorbeelden heb ik de onzekerheden in het historische oordeel aangetoond. Een overwonnene maakt zich dus illusies, wanneer hij voor het vuurpeloton uitroept dat de geschiedenis wel zal oordelen. De geschiedenis is nooit een onpartijdige rechtbank. Zij wordt altijd geschreven door de overwinnaars. Het gebeurt evenwel dat een latere nederlaag van de vroegere overwinnaars, een « historische » nederlaag, namelijk ééntje zonder mogelijkheid om ze ongedaan te maken, uiteindelijk toch nog onvoorzien gelijk geeft aan de vroegere overwonnenen. Zo is het bijvoorbeeld in Rusland gelopen met de Witten, die door de volledige ineenstorting van het systeem dat door de Roden na 1917 was opgebouwd, werden gerehabiliteerd.

Dominique Venner (La Nouvelle Revue d'Histoire nr. 58, januari - februari 2012)

Voetnoten :

1. Totalitair: wat zich aan alles en iedereen opdringt, en zowel het openbare als het privé-leven binnendringt.

2. De grote, onlangs overleden historicus Lucien Jerphagnon, die zelf christen is, was verontwaardigd over de vereeuwiging van de postume veroordeling van de jonge keizer, aan wie hij een boeiende en rijke biografie heeft gewijd: Julien, dit l’Apostat (Tallandier, 2008).