Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 10 mai 2017

French elections: No Russian influence, and so far an unknown policy toward Moscow

etoile-rouge (1).jpg

French elections: No Russian influence, and so far an unknown policy toward Moscow

Ex: http://www.ponarseurasia.org

France concluded a highly divisive presidential election campaign. Emmanuel Macron (En Marche!) won 66% of the vote against Marine Le Pen (National Front). The campaign will be seen by historians as having expelled in the first round the traditional parties (Les Républicains, Socialist Party).

The left-right divide, which is so deeply rooted in French history, became a secondary issue compared to a choice between a centrist, pro-European, and liberal position, and a nativist narrative focusing on anti-European and anti-immigration arguments.

The campaign was marked by a debate about the alleged influence of Russia. Le Pen, who has always been the darling of Russian media (and especially of Russia Today), was received on several occasions by senior Russian officials such as Sergei Naryshkin, then Chairman of the State Duma, and then by President Putin himself in March. An endorsement by a foreign leader is not an issue per se. Barack Obama made a small video clip expressing his support for Macron.

russie-piratage-élection-présidentielle.jpg

The Russian funds given to the National Front through the First Czech Russian Bank in 2014 did not develop into larger financial support. The emergence of Les Républicains candidate Francois Fillon, known for his pro-Russian stance, created new competition for the National Front in getting Moscow’s attention. It was a reminder that many among Les Républicains hope for improving relations with Moscow, both because of tight economic links with Russia, but also because they believe in a kind of Gaullist alliance with Russia and support Moscow’s vision of stability in the Middle-East.

Claims that Russia was interfering in the French political campaign were a repetition of U.S. hysteria on that topic. But just because the Russian media showed preference for Le Pen against Macron does not mean they had any solid way to influence the voters. Yesterdays’ results show that Le Pen, even with 10 million voters behind her, failed to rally the broader majority.

The massive leak of thousands of hacked documents from Macron’s campaign (released on Friday) also did not end up having influence. Cybersecurity pundits said the hack came from Russia-affiliated groups. While this remains to be confirmed, we now see that the leak did not play a role. Contrary to the “Russian threat” narrative spread by some experts during the campaign, Moscow was not able to lead discussions to shape the national political debate. It is thus time to deflate the supersized narrative about Russia’s influence stemming from “Kremlin meddling.”

What will be the new French president’s policy toward Russia? It is too early to say. New in politics and without a structured political party, Macron’s policy will be built depending on his forthcoming government. Macron will seek to build a presidential majority along with members of the Socialist Party, the centrists, and Les Républicains, which leaves the door open for adjustments both in terms of domestic and foreign policy.

We do know that Macron has always displayed a resolute pro-European and pro-NATO stance. Trying to relaunch the European project and work closely with Germany will be one of his main goals. He will probably not show any specific inclination to soften France’s relationship with Russia, but he will have to adapt depending on Russia’s actions in the Syrian theater, the potential spillover effects of which may impact Europe far more than the Ukrainian conflict.

samedi, 06 mai 2017

Sputnik et RT déposeront plainte suite aux accusations portées contre eux par Macron

RT.jpg

Sputnik et RT déposeront plainte suite aux accusations portées contre eux par Macron

Auteur : Sputnik (Russie)

Ex: http://zejournal.mobi 

Margarita Simonian, rédactrice en chef de Sputnik et de RT, a déclaré que les médias déposeront plainte suite aux accusations portées contre eux par le QG d'Emmanuel Macron.

Suite à des accusations portées par le QG du candidat à la présidentielle contre Sputnik et RT concernant une prétendue « diffusion active » de l'information, le service de presse de Sputnik a donné ses commentaires:

« Au moment de la déclaration par le parti de M. Macron concernant une prétendue "diffusion active" de l'information, Sputnik avait publié deux articles basés sur les déclarations publiques du parti En Marche!: l'un contenait le démenti de Macron de l'information sur l'offshore, le second évoquait le dépôt de plainte. De plus, la déclaration des parties n'a pas du tout été évoquée sur les réseaux sociaux de Sputnik. Le QG d'En Marche! n'a pas répondu à Sputnik au sujet des raisons de ces fausses accusations. Sputnik a l'intention de consulter ses avocats concernant les accusations mensongères permanentes du QG d'En Marche! »

Le message officiel du service de presse de l'agence indique que la mention de Sputnik et de RT par le QG de M. Macron dans le contexte de l'enquête n'est pas du tout justifiée. C'est un exemple marquant de la naissance d'un faux qui a pour objectif de tromper la confiance des lecteurs, d'après l'agence.

Margarita Simonian, rédactrice en chef de Sputnik et de RT, a déclaré que les agences attaqueraient le QG de Macron en justice:

"On en a marre de leurs mensonges. On va les attaquer en justice", a-t-elle écrit sur son Twitter.

Le QG de campagne d'Emmanuel Macron, candidat à la présidence française du mouvement En Marche!, a accusé les médias Sputnik et RT d'être impliqués dans la diffusion de l'information concernant la détention, par le politicien, d'un compte offshore aux Bahamas. Cette déclaration du QG a été citée par l'AFP: « Quelques minutes plus tard l'information est apparue sur Twitter et a été "activement diffusée" par les "pages des partisans" du président américain Donald Trump, ainsi que par des comptes proches des sites qui soutiennent le dirigeant russe Vladimir Poutine, par exemple Sputnik et RussiaToday" ».

La rédaction de Sputnik répond à la «marche russe» de Macron

Après les allégations de Mme Le Pen sur de supposés comptes offshores de M. Macron aux Bahamas, l’équipe de ce dernier a entraîné Sputnik dans un scandale sur lequel nous n’avons pourtant jamais rien publié. Lassé de ces accusations de fabrication de fake news, répétées et non documentées, Sputnik France répond par cette lettre ouverte au candidat.

Emmanuel Macron, les rumeurs sur sa vie privée, sa visite au Liban, ses comptes offshores aux Bahamas et l'on en oublie sûrement, tout ceci serait des fabrications de Sputnik France, qui voudrait à tout prix influencer les résultats de l'élection présidentielle, selon l'équipe du candidat En Marche! Cette « litanie russe », cette « marche russe » a rythmé la campagne électorale du candidat, mais elle commence à nuire à la réputation de notre média, dont la rédaction publie cette lettre ouverte.

Monsieur le candidat, 

« La menace russe est partout »: nous sommes prêts à jouer à ce petit jeu tant que les journalistes qui travaillent pour Sputnik France peuvent continuer à exercer librement leur métier. Nous avons répondu à plusieurs reprises aux accusations infondées de la part de l'équipe de M. Macron, en invitant à chaque fois ce dernier et ses représentants au dialogue et à venir s'exprimer librement à notre antenne ou dans nos colonnes.

Si nous réitérons bien volontiers cette invitation, nous souhaitons aussi pointer de doigt une situation grave. Le jour du premier tour, nos journalistes n'ont pas pu travailler, comme le faisaient des centaines de leurs collègues, en raison du rejet de la demande d'accréditation par le QG du candidat Macron.

Plusieurs rejets pour être précis.

D'après un porte-parole d'En Marche!, Sputnik France ne peut être considéré « comme un organe de presse ni comme un média, mais réellement comme une agence de propagande d'État ». Le même porte-parole complimente Sputnik France en nous qualifiant de « phénomène assez singulier » et en assurant qu'il se tient « à la disposition » des autorités russes pour leur « expliquer pièces à l'appui » leur choix de ne pas accréditer Sputnik France.

Laissons d'ailleurs le QG d'Emmanuel Macron et le Kremlin se débrouiller pour communiquer entre eux. Mais puisque c'est de Sputnik France qu'il est question dans ces accusations, nous demandons que soient rendues publiques ces fameuses « pièces à l'appui », pour que les personnes (nous en l'occurrence) qui s'occupent quotidiennement du contenu de https://fr.sputniknews.com/ et de notre journal radiophonique apprennent enfin où se trouvent les « fake news » sur ce site.

D'après les journalistes que nous sommes, ne vous en déplaise, il est pour le moins étrange d'affirmer sans cesse qu'il existe des preuves « de la fabrication de "fake news" par Sputnik France », mais de ne jamais les produire. À chaque accusation infondée, Sputnik a répondu honnêtement et de bonne foi, avec les preuves à sa disposition.

Pourquoi donc l'équipe du candidat Macron ne peut-elle pas se permettre la même chose?

Nous pouvons vous assurer qu'avec l'actualité internationale à traiter en continu, notre rédaction ne peut pas se payer le luxe de passer des heures à inventer des histoires concernant Emmanuel Macron, quand bien même nous en aurions envie.

Pour mémoire, Sputnik est une agence qui existe dans plus de 30 langues et 30 pays. Nous travaillons tous les jours en coordination avec nos collègues dans le monde entier, y compris dans les zones de guerre; ils écrivent tous les jours des articles, font des reportages, parfois au péril de leur vie et donnent des points de vue et des informations que la presse mainstream ne traite jamais. Allez donc leur dire qu'ils ne sont pas journalistes, comme vous l'évoquez.

Votre cheval de bataille, le « péril russe », rapportera très certainement encore quelques suffrages à Emmanuel Macron. C'est votre choix de mener une campagne électorale en partie fondée sur des clichés, au risque de lasser le public avec ces rengaines.

Mais ceci est après tout votre problème. Le plus grave dans cette histoire est de mettre en cause le professionnalisme et l'honnêteté de journalistes travaillant pour un média qui vous déplaît et de faire de celui-ci un bouc émissaire pour votre campagne électorale.

Vous qui reprochez au Front national d'entraver la liberté de la presse parce qu'il refuse d'accréditer certains de nos confrères, n'avez-vous pas le sentiment d'un léger manque de cohérence quand vous refoulez nos reporters de vos propres événements?

Terminons cette lettre par notre traditionnelle invitation à Emmanuel Macron et à son équipe à répondre à nos demandes d'interview et à venir nous présenter leurs preuves de fake news sur Sputnik France.

Peut-être pourront-ils en profiter pour nous donner leur commentaire sur le nombre important de proches du candidat qui ont été décorés alors qu'il était Secrétaire général adjoint à l'Élysée ou ministre de l'Économie, une information révélée par Sputnik France et qui n'a jamais fait l'objet d'accusation en fake news.

Cela se fait à deux jours avant le deuxième tour de la présidentielle.

Source: Sputnik


- Source : Sputnik (Russie)

mercredi, 03 mai 2017

L’hypocrisie de la « communauté occidentale des valeurs » face aux régimes qu’elle n’aime pas

JH-fpö.jpg

L’hypocrisie de la « communauté occidentale des valeurs » face aux régimes qu’elle n’aime pas

Quand l’appel à la « démocratie » n’est qu’un prétexte…

Entretien avec le porte-parole de la FPÖ en politique étrangère au Parlement autrichien, le Dr. Johannes Hübner

Propos recueillis par Bernard Tomaschitz

Q. : Dr. Hübner, les Turcs se sont prononcés le 16 avril dernier en faveur de la modification constitutionnelle voulue par le Président Erdogan. Assiste-t-on à l’avènement d’un nouvel Etat autoritaire voire d’une nouvelle dictature aux portes de l’Europe ?

JH : S’il faut croire les médias, il y a toute une série d’Etats autoritaires et de dictatures aux portes de l’Europe. On peut dire à la rigueur que le Maroc est sur la bonne voie démocratique mais on ne peut affirmer la même chose pour l’Algérie et certainement pas pour la Libye qui est devenu un Etat failli. L’Egypte est une dictature. Si on prend les Etats du Golfe, nous découvrons parmi eux des monarchies absolues, quasi féodales. Quant à l’Irak, la Syrie et l’Afghanistan, mieux vaut ne rien en dire.

La Turquie n’est pas un Etat autoritaire : elle conserve toutes ses institutions démocratiques. La république présidentialiste, qui vient d’être établie suite au référendum d’avril, est taillée en fait sur le modèle français car, désormais, les prérogatives du président turc équivalent désormais à celles de son homologue de Paris. Reste à voir, bien sûr, si ce présidentialisme turc demeurera dans un cadre bien policé, semblable à celui de la France, ou s’il basculera dans la dictature comme en Egypte.

Q. : Le président américain Donald Trump a félicité Erdogan par téléphone, alors que ce même président américain adopte un ton nettement plus ferme et plus critique à l’égard du président russe Vladimir Poutine. Comment doit-on juger Erdogan d’une part, Poutine d’autre part, à l’aune de la démocratie et de l’autoritarisme ?

JH : Il faut savoir une chose dès le départ : la démocratie et les droits de l’homme ne sont que des prétextes pour la politique extérieure américaine, pour une bonne part de la politique extérieure des Etats européens et pour les médias dominants. Un prétexte pour mettre en scène une confrontation à l’échelle internationale. C’est évident quand on regarde ce qui se passe : Poutine est critiqué en permanence, il est diffamé et traité d’ « autocrate », on lui inflige des sanctions alors que les monarchies du Golfe ou l’Egypte, qui sont des alliées importantes des Etats-Unis ne sont nullement importunées ; et dans le cas de l’Egypte, reçoivent des subsides s’élevant à des milliards de dollars par an. Le but recherché est de pouvoir punir des régimes mal aimés ou des régimes qui refusent de se laisser aligner de force, en trouvant des prétextes qui cadrent plus ou moins avec les principes de cette « communauté occidentale des valeurs ». Je ne crois pas qu’Erdogan sera dans l’avenir mieux traité que Poutine : j’en veux pour preuves les dernières proclamations de certains hommes politiques européens et américains et les campagnes médiatiques contre la Turquie. Je pense qu’Erdogan finira bientôt par figurer sur la même liste que les dirigeants iraniens, russes ou ressortissants d’autres pays mal aimés.

Q. : Tout dépendra, bien sûr, de la façon dont se comportera Erdogan vis-à-vis de la politique de l’OTAN…

JH : Exact. C’est ainsi que j’interprète les félicitations adressées par Trump au Président turc. Elles équivalent à un dernier avertissement, qui exhorte la Turquie à rester dans les rangs. Quant à savoir si la Turquie y restera, je ne le pense pas vraiment. Si vous vous souvenez, le premier geste d’Erdogan, après le putsch manqué de juillet dernier, a été d’appeler Poutine pour s’excuser suite à la destruction de l’appareil russe par l’aviation turque, au-dessus du territoire syrien. Ce premier geste en politique extérieure équivaut à dire qu’en Turquie on part désormais du principe que les Etats-Unis n’ont peut-être pas soutenu activement le putsch mais l’ont au moins toléré tacitement ou n’ont pas fourni les renseignements qu’ils possédaient sur les putschistes aux autorités turques.

Je pars de l’hypothèse que la Turquie, à moyen terme, quittera l’OTAN et abandonnera son alliance avec les Etats-Unis, du moins si Erdogan se maintient au pouvoir. Reste à savoir si ce nouvel infléchissement de la politique extérieure turque conduira ou non à une alliance solide avec la Russie et avec l’Iran, que craignent les médias occidentaux. Toutefois, vu les configurations qui se dessinent dans la région et vu les conflits d’intérêts divergents et convergents qui s’y opposent, cet infléchissement anti-occidental semble parfaitement inscrit dans les astres…

Q. : Quant à la rage contre Poutine, elle n’est pas due aux discriminations qu’il imposerait soi-disant aux homosexuels, mais à ses tentatives constantes d’empêcher tout élargissement de l’OTAN vers l’Est…

JH : Les motifs invoqués pour imposer les sanctions et pour marginaliser la Russie sont de pures fabrications. L’affaire de la Crimée et le conflit en Ukraine orientale relèvent également de mises en scène tout comme, il y a quelques années, les procès intentés aux Pussy Riots ou à l’oligarque Mikhail Chodorkovski, et l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa. Ce sont là des types d’événements qui sont instrumentalisés sans arrêt au fil du temps pour servir de coups de bélier contre un régime qui déplait. Ces coups de bélier sont assénés par des politiciens et des médiacrates portant hypocritement le masque de défenseurs des droits de l’homme, de la démocratie, du pluralisme, de la liberté d’opinion, etc. Cela permet de se donner bonne conscience. S’il n’y avait pas eu la Crimée, on aurait trouvé autre chose.

Q. : S’il faut croire les médias dominants, un autocrate règnerait également aux portes de l’Autriche, dans un pays de l’Union européenne : c’est Viktor Orban, le Hongrois. Comment percevez-vous cette hostilité au dirigeant de notre pays voisin ?

JH : S’il faut croire ces médias, l’autocratisme se répandrait encore ailleurs en Europe, en Pologne, par exemple. Partout où le catalogue des « belles valeurs » de l’Union européenne n’est pas repris tel quel et in extenso, il y aurait autocratie. Pour la nomenklatura eurocratique, les choses sont très simples : qui n’est pas avec nous (à 100%), est un autocrate. Car seul un autocrate a la toupet de vouloir pratiquer une autre politique que celle que préconisent les dirigeants de l’UE, Angela Merkel et les partis qui les soutiennent.

Q. : Cette hostilité à l’endroit de la Pologne et de la Hongrie ne vient-elle pas du fait que ces pays jettent un autre regard sur la politique eurocratique relative aux réfugiés ?

JH : Permettre une immigration massive et incontrôlée est une valeur désormais cardinale dans les canons imposés par la mauvaise élite européenne. Tous sont obligés de l’accepter. Mais ce n’est pas seulement cette volonté malsaine de vouloir faire accepter cette politique migratoire délirante : on reproche aux Hongrois et aux Polonais de ne pas s’aligner sur certaines politiques sociales abracadabrantes, on leur reproche aussi leur politique culturelle, de ne pas prolonger les subsides à des théâtres de gauche véhiculant la junk culture occidentale, de ne pas soutenir des médias de gauche pro-européens. On leur reproche notamment de développer des « structures parallèles » à l’Union européenne comme le « Groupe de Visegrad ». On n’aime pas non plus les politiques en faveur de la famille traditionnelle que développent ces pays. On s’insurge devant leurs réticences à accepter les élucubrations du gendérisme, devant leur rejet des « alternatives sociétales » (c’est-à-dire homosexuelles, etc.) et ainsi de suite… Le parti de Kaczynski en Pologne et Viktor Orban en Hongrie sont ouvertement en état de confrontation avec les lignes préconisées par la fausse élite européenne.

Q.: On craint aussi, en haut lieu, que le Président serbe Aleksandar Vucic, nouvellement élu, révèlerait des tendances autoritaires et serait prêt à suivre les exemples d’Orban et de Poutine. Que faut-il en penser ?

JH : Cette crainte vient du fait que Vucic a tenté naguère de se détacher de la tutelle que cherchaient à lui imposer l’OTAN et l’UE. Il a multiplié les contacts avec la Russie, notamment pour obtenir des armes. La Serbie va recevoir des Mig-29, presque gratuitement. Tout cela sont de entorses infligées aux règles de bienséance imposées par la « communauté occidentale des valeurs ». Qui enfreint ces règles reçoit automatiquement l’étiquette d’ « autocrates », est considéré comme « un danger pour la démocratie » parce que de telles accusations permettent de miner son pouvoir et son crédit.

Lier un adversaire ou un récalcitrant à l’idée d’autocratisme et répéter ces accusations interminablement est un bon expédient pour amener le consommateur moyen à dénigrer les hommes politiques visés, à les prendre pour des « mauvais », sans devoir utiliser son intelligence critique. Et puisqu’il s’agit de « mauvais », on peut tout leur faire, on peut mobiliser contre eux des moyens que l’on n’oserait pas utiliser autrement.

(entretien paru dans « zur Zeit », Vienne, n°17/2017, http://www.zurzeit.at ).

samedi, 01 avril 2017

Listen to the Magnificent National Anthem of Tsarist Russia - God Save the Tsar

Listen to the Magnificent National Anthem of Tsarist Russia

God Save the Tsar

 

04:15 Publié dans Musique, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, musique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 28 mars 2017

"Nous", le roman qui a inspiré Huxley, Orwell et Terry Gilliam

Jewgenij Samjatin.jpg

"Nous", le roman qui a inspiré Huxley, Orwell et Terry Gilliam

 
Par 
Ex: http://www.lepoint.fr 
 
Son nom ne vous dit sans doute rien, mais Evgueni Zamiatine a écrit en 1920 un ouvrage d'anticipation (réédité aujourd'hui) sidérant d'acuité

Tout le monde (ou presque) a oublié son nom. L'écrivain russe Evgueni Ivanovitch Zamiatine est pourtant un auteur majeur. Né le 1er février 1884 à Lebedian, une petite ville à 300 kilomètres au sud de Moscou, d'un père pope orthodoxe et d'une mère musicienne, cet architecte naval n'a que peu publié. Son œuvre compte moins d'une vingtaine de romans, recueils de nouvelles et pièces de théâtre. Si le nom de Zamiatine est passé à la postérité, c'est comme scénariste de Jean Renoir. Il a, de fait, signé l'adaptation des Bas-Fonds de Maxime Gorki, un an avant de mourir à Paris, à l'âge de 53 ans, le 10 mars 1937.

Son roman le plus remarquable, écrit en 1920, est aujourd'hui republié aux éditions Actes Sud dans une nouvelle traduction d'Hélène Henry. Et il faut absolument le lire ! Son titre, « Nous » (« Мы » en russe), résume son propos. Il consiste à décrire froidement le monde dans lequel « nous » nous apprêtons à vivre. Un univers futuriste, à l'époque où Zamiatine écrit son roman, mais qui ressemble aujourd'hui à une allégorie de notre époque.

Qu'on en juge… Nous sommes au XXVIe siècle et la Terre sort de deux cents ans de guerre où se sont affrontés deux mondes : celui de la campagne et celui de la ville. Le héros, D-503 (les hommes ont perdu depuis longtemps leur identité au profit d'un matricule), est ingénieur. Il travaille sur le chantier de construction d'un vaisseau spatial surnommé l'Intégral. Cet engin est destiné à entrer en contact avec des civilisations extraterrestres dans le but de coloniser leurs planètes et de les convertir au « bonheur » terrestre. Mais il fait aussi figure de bateau de sauvetage pour l'humanité tant notre monde ressemble à un enfer.

EZ-nous.jpg

Journal intime

Régie par un « État unitaire » despotique qui ne tolère chez ses sujets aucun secret, la plus grande partie du globe est recouverte par une immense cité, composée de grandes tours de verre transparent où tout un chacun vit au vu et au su de tout le monde. (Snowden, es-tu là ?). Les seuls moments d'intimité tolérés consistent en ces brefs instants où les habitants ont pour mission de procréer afin d'assurer la perpétuation de l'espèce humaine. Et encore… pour être autorisé à tirer le rideau, encore faut-il avoir obtenu un sésame : en l'espèce un ticket rose, parcimonieusement distribué aux sujets les plus obéissants. La rencontre de D-503 avec une jolie femme, I-330, va bouleverser son existence en lui faisant découvrir qu'une autre vie est possible où il est loisible d'avoir des secrets. Et, encore mieux, de jouir de liberté, même si cela rime avec imprévisibilité et précarité.

I-330, « résistante » au système (elle boit, fume et fait l'amour à qui lui plaît), parviendra-t-elle à le faire s'évader de cet État totalitaire pour rejoindre la dernière parcelle de nature qui se dissimule derrière un grand mur vert ? Les deux amoureux échapperont-ils à la sinistre police du « Bienfaiteur », comme s'est autoproclamé le tyran qui règne sur l'État ? Composé comme un journal intime, découpé en quarante chapitres, où D-503 expose tour à tour son quotidien, ses fantasmes et ses états d'âme, Nous gardera jusqu'au bout les réponses à ces questions.

Algorithmes

On l'aura compris : ce roman est une dystopie, comme on nomme les contre-utopies cauchemardesques en science-fiction. On ne s'étonnera pas qu'Aldous Huxley ait puisé dans l'univers dysfonctionnel de Zamiatine l'inspiration du Meilleur des mondes, tout comme George Orwell celle de 1984. Ce roman a également beaucoup influencé Kurt Vonnegut pour son Pianiste déchaîné et Terry Gilliam : plusieurs scènes de Brazil semblent tout droit tirées de ce livre. Interdit de publication par Moscou qui y voyait, à juste titre, une dénonciation du régime bolchevique, Nous, paru initialement en 1924 en Grande-Bretagne où Zamiatine avait vécu quelques mois sur le chantier de construction de navires-brise-glace (dont l'Intégral semble la transposition SF), avait été traduit en français en 1929 sous le titre de Nous autres (Gallimard). Il n'est sorti en URSS qu'en 1988.

Critique acerbe de la société pré-stalinienne, cet ouvrage ne saurait cependant être réduit à son anticommunisme, car, même s'il était un adversaire de Trotski, Zamiatine n'en avait pas moins été un compagnon de route des révolutionnaires léninistes. S'il résonne encore aujourd'hui, c'est surtout parce que ce roman singulier décrit une modernité broyant les individus sous le poids de la technologie et de la science. À commencer par ces algorithmes prédictifs, censés apporter le bonheur aux hommes en gommant toutes les aspérités que nous appelons le hasard. Cela ne vous rappelle rien ?

Nous , d'Evgueni Zamiatine, traduction d'Hélène Henry, éditions Actes Sud, 240 pages, 21 €

Extrait :
 
« Je ne fais ici que recopier – mot pour mot – ce que publie aujourd'hui le Journal officiel : Dans cent vingt jours, la construction de l'Intégrale sera achevée. Proche est l'heure historique où la première Intégrale s'élèvera dans l'espace universel. Il y a mille ans, vos héroïques ancêtres ont soumis le monde entier au pouvoir de l'État Unitaire. Vous avez devant vous un exploit encore plus glorieux : la résolution de l'équation infinie de l'Univers grâce à l'Intégrale, cette machine électrique de verre qui souffle le feu. Vous êtes destinés à soumettre au joug bienfaisant de la raison des êtres inconnus qui habitent d'autres planètes et sont peut-être encore en état de liberté primitive. S'ils refusent de comprendre que nous leur apportons un bonheur mathématiquement exact, notre devoir sera de les obliger à être heureux. Mais avant de recourir aux armes, nous essayons la parole. »

mardi, 21 mars 2017

L’antirussisme à la lumière de George Orwell

george_orwell_by_magnetic_eye.jpg

L’antirussisme à la lumière de George Orwell

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Le général de Gaulle disait à Alain Peyrefitte sur cette rivalité russo-américaine qui l’énervait quelque peu : « les deux super-grands s’entendent comme larrons en foire. »

C’est l’historien Charles Beard qui a parlé au moment de la lugubre présidence Truman d’une guerre perpétuelle pour une paix perpétuelle. La guerre perpétuelle est celle que mène à tout moment l’Amérique dans telle ou telle partie du monde. Les Etats-Unis ont mené dans le monde 200 conflits comme l’a montré Oliver Stone dans son angoissant documentaire. Sept conflits ont été menés sous le prix Nobel de la paix Obama qui cherche à retourner au pouvoir ; son successeur intérimaire Donald Trump fait déjà la guerre au Yémen et menace l’Iran. Ensuite on verra. Pour prouver qu’il n’est pas un agent russe, Trump déclarera la guerre à la Russie !

La paix perpétuelle consiste à faire de ce monde libre un monde sûr pour la démocratie - dixit Woodrow Wilson qui laissa bolchévisme et fascisme s’installer en Europe ; ses héritiers ont imposé l’islamisme aux musulmans.

Revenons en 2017, cent ans après l’entrée en guerre des USA le 2 avril 1917.

Le pentagone a eu ses 84 milliards de rallonge et c’est très bien comme ça. On aura peut-être les guerres que désire l’Etat profond US, quoique George Orwell soit d’un autre avis. Car un autre historien, Harry Elmer Barnes, a établi en 1953 un lien entre la politique US (l’Amérique a la rage disait alors Sartre, aujourd’hui tout le monde la célèbre) et 1984.
Le livre de George Orwell redevient un bestseller, il y a de quoi. Souvenez-vous des déclarations hystériques du général Mad Dog Mathis au sénat sur la menace existentielle que font peser la Chine et la Russie sur l’Océanie orwellienne, pardon sur l’Amérique et son chenil européen peu éclairé en ces temps derniers.

Orwell a basé son Océanie sur l’Oceana de John Harrington un écrivain contemporain de Cromwell (il y a Orwell dans Cromwell) et inspiré par le modèle du sanhédrin et de l’oligarchie vénitienne. Orwell voit l’Océanie se heurter à Eurasia (la Russie) et à Estasie, une Asie unifiée par la Chine. Cela donne :

« … à ce moment, on annonça qu’après tout l’Océania n’était pas en guerre contre l’Eurasia. L’Océania était en guerre contre l’Estasia. L’Eurasia était un allié.  Il n’y eut naturellement aucune déclaration d’un changement quelconque. On apprit simplement, partout à la fois, avec une extrême soudaineté, que l’ennemi c’était l’Estasia et non l’Eurasia. »

egypt4.jpg

Puis Orwell explique qu’on est toujours en guerre, ou en guéguerre (la Chine et la Russie sont pour l’Océanie US ou la France socialiste de plus gros morceaux à avaler que la Libye) contre des rivaux diabolisés par la bureaucratie de la haine.

« Groupés d’une façon ou d’une autre, ces trois super-États sont en guerre d’une façon permanente depuis vingt-cinq ans. La guerre, cependant, n’est plus la lutte désespérée jusqu’à l’anéantissement qu’elle était dans les premières décennies du vingtième siècle. C’est une lutte dont les buts sont limités, entre combattants incapables de se détruire l’un l’autre, qui n’ont pas de raison matérielle de se battre et ne sont divisés par aucune différence idéologique véritable.»

Cette interminable mais parfois léthale phony war sert à maintenir quiète la masse russe ou américaine plutôt pauvre. Voyez ce qui en résulte avec 93 millions d’adultes sans emploi et 50% de la population active à moins de trente mille dollars par an, une misère avec l’exorbitant coût de la vie US.

« Le but primordial de la guerre moderne, ajoute George Orwell dans son long chapitre IX de la deuxième partie, est de consommer entièrement les produits de la machine sans élever le niveau général de la vie. Le problème était de faire tourner les roues de l’industrie sans accroître la richesse réelle du monde. Des marchandises devaient être produites, mais non distribuées. En pratique, le seul moyen d’y arriver était de faire continuellement la guerre (…). L’acte essentiel de la guerre est la destruction, pas nécessairement de vies humaines, mais des produits du travail humain. »

La guerre aussi permet à l’oligarchie de s’enrichir (Silicon Valley, Lockheed, Booz Allen, Boeing, CIA, NSA, Goldman Sachs, Fed, Hollywood, Marvel). Orwell encore :

« En même temps, la conscience d’être en guerre, et par conséquent en danger, fait que la possession de tout le pouvoir par une petite caste semble être la condition naturelle et inévitable de survie. »

La guerre permet surtout de contrôler la population ; voyez Henry IV de Shakespeare et ces querelles à l’étranger (foreign quarrels) pour occuper les esprits agités (to keep busy giddy minds).

Comme vu chez Thucydide, le public se soumet au pouvoir en se soumettant à la guerre :

« Fanatique, crédule, ignorant… En d’autres mots, il est nécessaire qu’il ait la mentalité appropriée à l’état de guerre. Peu importe que la guerre soit réellement déclarée et, puisque aucune victoire décisive n’est possible, peu importe qu’elle soit victorieuse ou non. Tout ce qui est nécessaire, c’est que l’état de guerre existe. »

La folie de Mad Dog Mathis est aussi expliquée par Orwell. On sait dans le Deep State que ni la Russie ni la Chine ne sont dangereuses. On n’en est donc que plus hystérique. Orwell:

« C’est précisément dans le Parti intérieur que l’hystérie de guerre et la haine de l’ennemi sont les plus fortes. Il est souvent nécessaire à un membre du Parti intérieur de savoir qu’un paragraphe ou un autre des nouvelles de la guerre est faux et il lui arrive souvent de savoir que la guerre entière est apocryphe, soit qu’elle n’existe pas, soit que les motifs pour lesquels elle est déclarée soient tout à fait différents de ceux que l’on fait connaître. Mais une telle connaissance est neutralisée par la technique de la doublepensée. »

Mathis doit en rajouter.

pic-0-orwell-1984-propagand_med_hr.jpeg

Orwell établit :

« Aucun des trois super-États ne tente jamais un mouvement qui impliquerait le risque d’une défaite sérieuse. Quand une opération d’envergure est entreprise, c’est généralement une attaque par surprise contre un allié. »

Orwell rassure sur ces tontons flingueurs. On ne défouraille plus. La guerre ne serait plus dangereuse.

« Tant que les guerres pouvaient se gagner ou se perdre, aucune classe dirigeante ne pouvait être entièrement irresponsable. Mais quand la guerre devient continuelle, elle cesse aussi d’être dangereuse. Il n’y a plus de nécessité militaire quand la guerre est permanente. Le progrès peut s’arrêter et les faits les plus patents peuvent être niés ou négligés. »

Et on jouerait à la guéguerre avec 666 milliards par an alors ? Ces bases militaires sont des parcs d’attraction ? Et Philippe Grasset qui nous parle d’incapacité opérationnelle US systémique !

Par contre Orwell évoque la police de la pensée ; un coup de Decodex ici, un impeachment pour le candidat sibérien là, une omniprésence des bandeaux info dictés par la CIA partout.

« L’efficience, même l’efficience militaire, n’est plus nécessaire. En Océanie, sauf la Police de la Pensée, rien n’est efficient. »

L’inefficacité militaire US fut évoquée ici : on ne voit pas les USA et la valetaille croisée défier de vraies puissances. Orwell :

« La guerre donc, si nous la jugeons sur le modèle des guerres antérieures, est une simple imposture. Elle ressemble aux batailles entre certains ruminants dont les cornes sont plantées à un angle tel qu’ils sont incapables de se blesser l’un l’autre. Mais, bien qu’irréelle, elle n’est pas sans signification. Elle dévore le surplus des produits de consommation et elle aide à préserver l’atmosphère mentale spéciale dont a besoin une société hiérarchisée. »

L’antirussisme a un seul but clair : le renforcement de cette oligarchie et de son emprise sur son monde.

Sources

Guerre du Péloponnèse, I

1984, deuxième partie, chapitre IX

Perpetual war for perpetual peace; the costs of war (Mises.org)

Harrington, Oceana (Gutenberg.org)

Peyrefitte – c’était de Gaulle

Shakespeare, Henry IV, part 2, act 4, sc. 5

Therefore, my Harry,

Be it thy course to busy giddy minds

With foreign quarrels, that action, hence borne out,

May waste the memory of the former days

lundi, 20 mars 2017

Le slavophilisme: un romantisme conservateur russe

Vladimir_2_0.jpg

Le slavophilisme: un romantisme conservateur russe

Profondément influencé par l’idéalisme allemand, tout en s’enracinant dans l’histoire russe et la foi orthodoxe, le slavophilisme propose une solution originale et dialectique au dilemme romantique de la modernité. Par son rejet simultané du despotisme autoritaire et de l’individualisme capitaliste, cette utopie conservatrice serait riche d’enseignement pour une Russie aujourd’hui encore à la recherche d’une nouvelle voie.

Entre tradition et modernité, le XIXe siècle est pour la Russie un siècle de questionnements : la Russie est-elle un pays sans passé, excroissance orientale et arriérée de la civilisation européenne à laquelle elle doit s’assimiler pour enfin rentrer dans l’histoire, ou bien est-elle porteuse d’une civilisation propre, à mi-chemin entre Orient et Occident, qu’elle se doit de faire fleurir ?

C’est de ce questionnement que naît un mouvement effervescent et complexe, influencé par la modernité européenne, mais proclamant la richesse et la créativité du peuple russe. Les tableaux d’Ivanov, les symphonies de Glinka et les poèmes de Pouchkine, tous clament haut et fort la dignité de l’âme russe, porteuse d’un message à la fois universel et profondément enraciné. Le slavophilisme, qui s’épanouit de 1830 à 1860, est, de ce mouvement, la branche philosophique.

C’est par l’influence de l’idéalisme, mais surtout du romantisme allemand, lui-même naissant politiquement d’une opposition nationale et mystique à la France des Lumières, que les slavophiles construisirent leur rejet de l’Europe. Ainsi du même coup s’inspirent-ils d’un mouvement typiquement européen et rejettent-ils l’Occident. C’est donc à l’image du romantisme lui-même, « rejet moderne de la modernité » au « caractère fabuleusement contradictoire »1, que les slavophiles produisirent une idéologie originale : romantique, conservatrice, nationaliste, mais surtout profondément dialectique, mêlant désir de conservation et volonté d’émancipation du peuple et de l’individu.

La Russie comme solution à l’impasse moderne

Pour les slavophiles, le paradoxe entre inspiration occidentale et rejet de l’Occident n’est en réalité qu’apparent : le slavophilisme propose à chaque fois l’idée russe comme aboutissement de la recherche dialectique du romantisme occidental.

Ainsi, par exemple, à l’antinomie philosophique et épistémologique entre foi et raison, les slavophiles proposent une solution typiquement romantique d’union des contraires : ils reprennent et mènent à son aboutissement la critique, au nom de l’intuition intellectuelle et de la Révélation, du rationalisme hégélien par Schelling2. S’ils critiquent la raison instrumentale, lit de Procuste pour la psyché humaine, qui participe à l’éclatement moderne de la personnalité et qui ne peut appréhender substantiellement la réalité du monde, ils ne professent pas pour autant un mysticisme antirationaliste. Acceptant la raison instrumentale comme une des puissances de l’esprit, mais sans la considérer comme la plus grande, ils préconisent sa soumission à un ensemble surplombant. Mobilisant les Pères Grecs de l’Église (Maxime le Confesseur et Isaac le Syrien notamment), qui selon eux leur permettent de dépasser le rationalisme occidental dans lequel même Schelling reste empêtré, ils appellent à l’union de toutes les facultés humaines (analytiques, intuitives et sensitives) dans un « savoir intégral » sous l’égide unificatrice de la foi et de l’amour chrétien, véritable centre irradiant de la personnalité.

De manière analogue, ils proposent comme solution au dilemme fondamental du romantisme, entre individualisme et holisme, la commune paysanne russe. Rejetant l’Occident rationaliste tant dans son catholicisme despotique (« unité sans liberté ») que dans son protestantisme libéral et anomique (« liberté sans unité »), les slavophiles proposent comme solution à la problématique romantique l’orthodoxie russe, religion de liberté et communion fraternelle des hommes. Leur vision organiciste se veut éloignée du holisme catholique car ils souhaitent non pas l’étouffement, mais l’émancipation de la personne. Néanmoins, contrairement au capitalisme individualiste qui ne propose comme réalisation individuelle qu’un conformisme grégaire, ils imaginent la réalisation de la personnalité comme investissement de l’individu au service de la communauté. L’individu est pour eux une note de musique quand le collectif en est la symphonie. Atomisé, chaque individu est insignifiant, mais conjugués collectivement, tous s’élèvent harmonieusement, chaque note différente prenant une saveur plus riche et subtile de par son immersion dans l’ensemble symphonique.

Kireevsky.jpg

Ivan Kireievski

Cette recherche dialectique permet aux slavophiles d’être, malgré leur rejet de la modernité et de l’Europe, plus qu’un simple mouvement conservateur. Leur conservatisme, expression de la nostalgie utopique d’un âge perdu qu’il s’agit de retrouver dans le futur sous une forme nouvelle, est donc bien loin de ce que l’on entend souvent par ce terme, c’est-à-dire la défense de l’ordre social et des privilèges.

Tenant pour beaucoup d’une forme d’anarchisme chrétien, les slavophiles se font des critiques de l’État impérial bureaucratique qu’ils voient comme une puissance étrangère profondément déconnectée de la nation organique russe. Au mythe tsariste de la « Troisième Rome », ils préfèrent l’idéal des petites communautés paysannes autonomes. C’est aussi au nom du christianisme et de son principe d’égalité entre les hommes, qu’ils refusent l’analogie monarchique du berger (le roi) et du troupeau (les sujets), le seul berger pouvant n’être que Dieu lui-même. Mêlant orthodoxie et romantisme, c’est à un populisme chrétien qu’ils s’apparentent quand ils exigent l’abolition du servage pour libérer la nation du joug de la tyrannie et parlent de « souveraineté du peuple »3. Il ne faut pas se leurrer pour autant, leur anarchisme chrétien n’est en rien insurrectionnel, car méfiants vis-à-vis du politique et ayant en horreur la tabula rasa, ils pensent toute évolution comme devant être le produit organique de la société.

Messianisme russe : entre particularisme et universalisme

Profondément optimistes, les slavophiles pensent, à l’instar de Hegel, que chaque nation doit successivement jouer un rôle particulier dans l’avancée de l’humanité. Selon eux, c’est désormais au tour de la Russie, puissance jeune, fraîche, vigoureuse et organique, de donner l’impulsion qui permettrait l’accession de l’espèce humaine à un niveau de conscience supérieur. C’est d’ailleurs en cela que, parfois, ils ne rejettent pas unilatéralement la modernité européenne et qu’ils ne considèrent pas, à la différence de beaucoup de réactionnaires, que toute l’Europe est à rejeter. Au contraire, ils lui concèdent un certain rôle productif dans l’avancée de l’humanité, rôle qu’elle n’est plus en mesure d’accomplir et qu’elle doit donc de ce fait céder à un nouveau porteur de flambeau. En affirmant que la Russie peut représenter en elle-même l’humanité entière, en conférant à leur pays un rôle messianique, les slavophiles parviennent surtout à dépasser la contradiction entre l’universel et le particulier. Leur amour et leur combat pour la Russie devenant ainsi un combat pour l’ensemble du genre humain, leur nationalisme se transformant en humanisme universaliste.

Schelling.pngÀ la plainte de Schelling (ci-contre) contre une foi occidentale trop profondément infusée de rationalisme et faisant état de sa difficulté de créer une religion « pour soi-même » qui en soit épargnée, succède son appel à la Russie comme étant « destinée à quelque chose de grand ». Cette main tendue, les slavophiles la saisissent en se présentant comme ceux qui ont trouvé la solution au problème romantique : la Russie orthodoxe.

Néanmoins, force est de constater le caractère idéaliste de leur propos. La Russie, telle qu’elle existe au XIXe siècle, tient bien plus d’un despotisme classique que d’une solution au dilemme de la modernité et, bien souvent, les slavophiles eux-mêmes, peu exempts de contradictions, s’en rendent compte. Parfois, ils imputent les défauts de la Russie aux réformes modernisatrices de Pierre le Grand et, ce faisant, ils rejettent systématiquement l’Occident sous toutes ses formes et s’affirment comme essentiellement réactionnaires. D’autres fois, avec une disposition plus dialectique, ils estiment l’esprit de liberté de l’Europe capable de s’unir à la substance de l’orthodoxie russe, et promettent ainsi un nouvel âge d’or pour l’humanité.

En somme, tantôt la Russie est le remède unique au problème moderne exclusivement du fait de ses qualités organiques épargnées de l’influence nihiliste de l’Occident, tantôt elle en est la solution. Car en recueillant l’étincelle de liberté européenne, elle saura sortir de son archaïsme et de son particularisme médiéval pour devenir une synthèse universelle, à l’image du slavophilisme lui-même, qui ajoute à l’héritage multiséculaire de la philosophie slave et orthodoxe le meilleur du romantisme européen.

À cette hésitation devant la nécessité de rejeter ou non intégralement l’Europe, Dostoïevski, héritier du slavophilisme, tranche en faveur de la deuxième solution dans son célèbre Discours sur Pouchkine. Comme Pouchkine, qui sut s’inspirer de la littérature européenne tout en restant profondément russe, la Russie doit dépasser et sublimer la contribution de l’Europe à l’esprit humain, non pas la nier et la rejeter.

Notes

1Michael Löwy et Robert Sayre, Révolte et Mélancolie, Payot, 1992, p.7

2 Guy Planty-Bonjour, Hegel et la pensée philosophique en Russie, 1830-1917, Nijhoff, 1974, pp.122-125

3Alexandre RACU, « From Ecclesiology to Christian Populism. The Religious and Political Thought of Russian Slavophiles », South East European Journal of Political Science, Vol. II, n°1 & 2, 2014, p.39

Le slavophilisme: un romantisme conservateur russe

Vladimir_2_0.jpg

Le slavophilisme: un romantisme conservateur russe

Profondément influencé par l’idéalisme allemand, tout en s’enracinant dans l’histoire russe et la foi orthodoxe, le slavophilisme propose une solution originale et dialectique au dilemme romantique de la modernité. Par son rejet simultané du despotisme autoritaire et de l’individualisme capitaliste, cette utopie conservatrice serait riche d’enseignement pour une Russie aujourd’hui encore à la recherche d’une nouvelle voie.

Entre tradition et modernité, le XIXe siècle est pour la Russie un siècle de questionnements : la Russie est-elle un pays sans passé, excroissance orientale et arriérée de la civilisation européenne à laquelle elle doit s’assimiler pour enfin rentrer dans l’histoire, ou bien est-elle porteuse d’une civilisation propre, à mi-chemin entre Orient et Occident, qu’elle se doit de faire fleurir ?

C’est de ce questionnement que naît un mouvement effervescent et complexe, influencé par la modernité européenne, mais proclamant la richesse et la créativité du peuple russe. Les tableaux d’Ivanov, les symphonies de Glinka et les poèmes de Pouchkine, tous clament haut et fort la dignité de l’âme russe, porteuse d’un message à la fois universel et profondément enraciné. Le slavophilisme, qui s’épanouit de 1830 à 1860, est, de ce mouvement, la branche philosophique.

C’est par l’influence de l’idéalisme, mais surtout du romantisme allemand, lui-même naissant politiquement d’une opposition nationale et mystique à la France des Lumières, que les slavophiles construisirent leur rejet de l’Europe. Ainsi du même coup s’inspirent-ils d’un mouvement typiquement européen et rejettent-ils l’Occident. C’est donc à l’image du romantisme lui-même, « rejet moderne de la modernité » au « caractère fabuleusement contradictoire »1, que les slavophiles produisirent une idéologie originale : romantique, conservatrice, nationaliste, mais surtout profondément dialectique, mêlant désir de conservation et volonté d’émancipation du peuple et de l’individu.

La Russie comme solution à l’impasse moderne

Pour les slavophiles, le paradoxe entre inspiration occidentale et rejet de l’Occident n’est en réalité qu’apparent : le slavophilisme propose à chaque fois l’idée russe comme aboutissement de la recherche dialectique du romantisme occidental.

Ainsi, par exemple, à l’antinomie philosophique et épistémologique entre foi et raison, les slavophiles proposent une solution typiquement romantique d’union des contraires : ils reprennent et mènent à son aboutissement la critique, au nom de l’intuition intellectuelle et de la Révélation, du rationalisme hégélien par Schelling2. S’ils critiquent la raison instrumentale, lit de Procuste pour la psyché humaine, qui participe à l’éclatement moderne de la personnalité et qui ne peut appréhender substantiellement la réalité du monde, ils ne professent pas pour autant un mysticisme antirationaliste. Acceptant la raison instrumentale comme une des puissances de l’esprit, mais sans la considérer comme la plus grande, ils préconisent sa soumission à un ensemble surplombant. Mobilisant les Pères Grecs de l’Église (Maxime le Confesseur et Isaac le Syrien notamment), qui selon eux leur permettent de dépasser le rationalisme occidental dans lequel même Schelling reste empêtré, ils appellent à l’union de toutes les facultés humaines (analytiques, intuitives et sensitives) dans un « savoir intégral » sous l’égide unificatrice de la foi et de l’amour chrétien, véritable centre irradiant de la personnalité.

De manière analogue, ils proposent comme solution au dilemme fondamental du romantisme, entre individualisme et holisme, la commune paysanne russe. Rejetant l’Occident rationaliste tant dans son catholicisme despotique (« unité sans liberté ») que dans son protestantisme libéral et anomique (« liberté sans unité »), les slavophiles proposent comme solution à la problématique romantique l’orthodoxie russe, religion de liberté et communion fraternelle des hommes. Leur vision organiciste se veut éloignée du holisme catholique car ils souhaitent non pas l’étouffement, mais l’émancipation de la personne. Néanmoins, contrairement au capitalisme individualiste qui ne propose comme réalisation individuelle qu’un conformisme grégaire, ils imaginent la réalisation de la personnalité comme investissement de l’individu au service de la communauté. L’individu est pour eux une note de musique quand le collectif en est la symphonie. Atomisé, chaque individu est insignifiant, mais conjugués collectivement, tous s’élèvent harmonieusement, chaque note différente prenant une saveur plus riche et subtile de par son immersion dans l’ensemble symphonique.

Kireevsky.jpg

Ivan Kireievski

Cette recherche dialectique permet aux slavophiles d’être, malgré leur rejet de la modernité et de l’Europe, plus qu’un simple mouvement conservateur. Leur conservatisme, expression de la nostalgie utopique d’un âge perdu qu’il s’agit de retrouver dans le futur sous une forme nouvelle, est donc bien loin de ce que l’on entend souvent par ce terme, c’est-à-dire la défense de l’ordre social et des privilèges.

Tenant pour beaucoup d’une forme d’anarchisme chrétien, les slavophiles se font des critiques de l’État impérial bureaucratique qu’ils voient comme une puissance étrangère profondément déconnectée de la nation organique russe. Au mythe tsariste de la « Troisième Rome », ils préfèrent l’idéal des petites communautés paysannes autonomes. C’est aussi au nom du christianisme et de son principe d’égalité entre les hommes, qu’ils refusent l’analogie monarchique du berger (le roi) et du troupeau (les sujets), le seul berger pouvant n’être que Dieu lui-même. Mêlant orthodoxie et romantisme, c’est à un populisme chrétien qu’ils s’apparentent quand ils exigent l’abolition du servage pour libérer la nation du joug de la tyrannie et parlent de « souveraineté du peuple »3. Il ne faut pas se leurrer pour autant, leur anarchisme chrétien n’est en rien insurrectionnel, car méfiants vis-à-vis du politique et ayant en horreur la tabula rasa, ils pensent toute évolution comme devant être le produit organique de la société.

Messianisme russe : entre particularisme et universalisme

Profondément optimistes, les slavophiles pensent, à l’instar de Hegel, que chaque nation doit successivement jouer un rôle particulier dans l’avancée de l’humanité. Selon eux, c’est désormais au tour de la Russie, puissance jeune, fraîche, vigoureuse et organique, de donner l’impulsion qui permettrait l’accession de l’espèce humaine à un niveau de conscience supérieur. C’est d’ailleurs en cela que, parfois, ils ne rejettent pas unilatéralement la modernité européenne et qu’ils ne considèrent pas, à la différence de beaucoup de réactionnaires, que toute l’Europe est à rejeter. Au contraire, ils lui concèdent un certain rôle productif dans l’avancée de l’humanité, rôle qu’elle n’est plus en mesure d’accomplir et qu’elle doit donc de ce fait céder à un nouveau porteur de flambeau. En affirmant que la Russie peut représenter en elle-même l’humanité entière, en conférant à leur pays un rôle messianique, les slavophiles parviennent surtout à dépasser la contradiction entre l’universel et le particulier. Leur amour et leur combat pour la Russie devenant ainsi un combat pour l’ensemble du genre humain, leur nationalisme se transformant en humanisme universaliste.

Schelling.pngÀ la plainte de Schelling (ci-contre) contre une foi occidentale trop profondément infusée de rationalisme et faisant état de sa difficulté de créer une religion « pour soi-même » qui en soit épargnée, succède son appel à la Russie comme étant « destinée à quelque chose de grand ». Cette main tendue, les slavophiles la saisissent en se présentant comme ceux qui ont trouvé la solution au problème romantique : la Russie orthodoxe.

Néanmoins, force est de constater le caractère idéaliste de leur propos. La Russie, telle qu’elle existe au XIXe siècle, tient bien plus d’un despotisme classique que d’une solution au dilemme de la modernité et, bien souvent, les slavophiles eux-mêmes, peu exempts de contradictions, s’en rendent compte. Parfois, ils imputent les défauts de la Russie aux réformes modernisatrices de Pierre le Grand et, ce faisant, ils rejettent systématiquement l’Occident sous toutes ses formes et s’affirment comme essentiellement réactionnaires. D’autres fois, avec une disposition plus dialectique, ils estiment l’esprit de liberté de l’Europe capable de s’unir à la substance de l’orthodoxie russe, et promettent ainsi un nouvel âge d’or pour l’humanité.

En somme, tantôt la Russie est le remède unique au problème moderne exclusivement du fait de ses qualités organiques épargnées de l’influence nihiliste de l’Occident, tantôt elle en est la solution. Car en recueillant l’étincelle de liberté européenne, elle saura sortir de son archaïsme et de son particularisme médiéval pour devenir une synthèse universelle, à l’image du slavophilisme lui-même, qui ajoute à l’héritage multiséculaire de la philosophie slave et orthodoxe le meilleur du romantisme européen.

À cette hésitation devant la nécessité de rejeter ou non intégralement l’Europe, Dostoïevski, héritier du slavophilisme, tranche en faveur de la deuxième solution dans son célèbre Discours sur Pouchkine. Comme Pouchkine, qui sut s’inspirer de la littérature européenne tout en restant profondément russe, la Russie doit dépasser et sublimer la contribution de l’Europe à l’esprit humain, non pas la nier et la rejeter.

Notes

1Michael Löwy et Robert Sayre, Révolte et Mélancolie, Payot, 1992, p.7

2 Guy Planty-Bonjour, Hegel et la pensée philosophique en Russie, 1830-1917, Nijhoff, 1974, pp.122-125

3Alexandre RACU, « From Ecclesiology to Christian Populism. The Religious and Political Thought of Russian Slavophiles », South East European Journal of Political Science, Vol. II, n°1 & 2, 2014, p.39

mardi, 21 février 2017

Conférence annuelle de Sécurité: Trump fait arrière toute

msc-5438_303.jpg

Conférence annuelle de Sécurité: Trump fait arrière toute

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Cette conférence se tient à Munich du 17 au 19 Février. Même si le compte-rendu complet des débats n'est pas encore disponible à la date où cet article est écrit, les participants ont enregistré un recul radical de la diplomatie américaine concernant le désir précédemment annoncé de Donald Trump de se rapprocher de Moscou et de prendre ses distances vis-à-vis de l'Otan.
 
La conférence a rassemblé plus de 500 décideurs provenant du monde entier, 25 chefs d'Etat et de gouvernement, 80 ministres des affaires étrangères et de la défense. Si Donald Trump n'y a pas personnellement participé, les Etats-Unis y ont envoyé d''importantes délégations provenant de l'Administration et du Congrès. L'objet en a été, comme pour les précédentes, de discuter des enjeux internationaux de sécurité. Classiquement, parmi ces menaces, est évoquée celle que « fait peser la Russie sur la paix du monde ». La conférence a toujours été, en effet, d'esprit atlantiste et anti-russe. Celle de février 2017 n'a pas dérogé à la règle.

La délégation américaine était très attendue. Allait-elle faire entendre un son un peu discordant. Il n'en a rien été. Le secrétaire de la défense James “Mad Dog” Mattis a rassuré les « occidentaux », et notamment les Européens. Il a dénoncé la présence d'un « arc d'instabilité » s'étant établie à la périphérie de l'Otan et au delà, soit le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Même s'il n'a pas clairement désigner les responsables de cet arc d'instabilité, chacun a compris qu'il s'agissait de la Russie et de l'Iran.

Il a ajouté que la sécurité de l'Amérique est en permanence attachée à celle de l'Europe. Par ailleurs, il a reconnu avoir un « grand respect » pour le leadership allemand en Europe. Il s'est inscrit ainsi en contradiction avec les affirmations précédentes de Trump dénonçant l'Otan comme obsolète et demandant à ses membres d'accroitre sensiblement leur contribution. Trump avait par ailleurs précédemment présenté l'Union européenne comme un « consortium » au service des intérêts allemands.

Dans la suite de la démission forcée du conseiller à la Sécurité Michael Flynn, suspecté d'intelligence avec la Russie, Mattis à Munich et parallèlement le secrétaire d'Etat Tillerson au sommet du G2 qui s'était précédemment tenu à Bonn, ont indiqué que Washington n'envisageait aucune perspective de rapprochement significatif avec Moscou. Les Etats-Unis d'ailleurs n'ont en rien ralenti le déploiement des 4.000 hommes s'ajoutant aux forces de l'Otan à la frontière de la Russie.

Concernant le Moyen Orient, Tillerson a précisé à ses homologues français, britannique, saoudien et turc qu'aucune coopération avec la Russie ne serait envisageable tant que celle-ci ne se distancierait pas de Bashar al Assad et continuait à l'aider dans sa lutte contre les prétendus « rebelles modérés » soutenus par eux. Ceci serait évidemment totalement envisageable par Moscou, pour qui l'alliance avec Damas est un incontournable géostratégique.

Parallèlement, l'ultra-néoconservateur sénateur John McCain, présent à Munich, s'est fait remarquer par une mise en cause radicale des positions précédemment affichées vis à vis de la Russie par Flynn, Mattis, John Kelly et le vice-Président Mike Pence. Il a salué leur retour à plus de raison.

Cette conférence de Munich met en lumière aux yeux du monde l'incapacité où se trouve désormais Donald Trump de définir et maintenir une position diplomatique quelque peu différente et moins catastrophique que celle jusqu'ici soutenue par Obama. Faut-il y voir le fait qu'il cède consciencieusement et par intérêt aux forces bellicistes bipartisanes qui avaient soutenu Obama et Hillary Clinton? Faut-il y voir, comme beaucoup le disent, une nouvelle preuve de son incapacité à gérer des dossiers complexes et à résister à tous ceux, y compris parmi ses ministres, qui veulent le voir rentrer dans le rang?

Références

https://www.securityconference.de/en/

https://www.securityconference.de/en/news/article/what-is...

vendredi, 10 février 2017

La russophobie en Occident

Rusofob_pic2-1.jpg

La russophobie en Occident

Visitez le site du Cercle de l’Aréopage :
http://cercleareopage.org

Conférence au Cercle de l'Aréopage:
La russophobie en Occident
Par Dimitri de Kochko

Retrouvez les évènements du Cercle :
http://cercleareopage.org/conf%C3%A9r...

Lisez La Relance de la Tradition: Notes sur la situation de l'Église
Broché:
http://tinyurl.com/h6c52ho
Pour liseuse:
http://tinyurl.com/ztehnyd

jeudi, 09 février 2017

TERRE & PEUPLE Magazine n°70 : Russie et Ukraine

TP_70_couverture.jpg

Communiqué de "Terre & Peuple - Wallonie"

TERRE & PEUPLE Magazine n°70: Russie et Ukraine 

Le numéro 70 de Terre & Peuple Magazine est centré autour du thème 'Russie et Ukraine, une fracture au coeur de l'Europe'.

Pierre Vial, dans son éditorial, professe que notre mission essentielle est de dire la vérité, la loi du réel.  Dans notre monde de tricheurs, dire la vérité rend libre.  C'est un acte révolutionnaire de résistance aux lois liberticide, aux tabous imposés au mépris des réalités et du respect des différences, notamment les différences culturelles et raciales entre les peuples.  Il est regrettable à ce propos qu'Alain de Benoist recommande : « Evitons de 'racialiser' la victoire de Trump ! »

Pierre Vial recense le dernier livre de Patrick Buisson, consacré, non pas à la présidence de Sarkozy, mais à sa critique fondamentale, afin de mieux illustrer le sujet 'La cause du peuple'.  Eminence grise de ce président de la République, c'est à cette cause qu'il s'est inlassablement attaché à le convertir, pour le service du bien commun, à lui faire accepter avec la 'ligne Buisson' l'idée d'une rupture avec la ligne anti-France, celle qui met « à genoux, puis à plat ventre, puis à baiser la babouche : ce n'est jamais suffisant. »  Et à lui ouvrir les yeux sur les véritables enjeux de cette guerre, qui met en question le fonds ethno-culturel et racial du peuple français.  Quand il croyait l'avoir convaincu, il l'entendait, empressé de se montrer politiquement correct, déclarer au Monde : « Le métissage, c'est la volonté de vivre ensemble. Ce n'est pas la négation des identités ! »  Jusqu'à la révolte des identitaires à laquelle appelle aujourd'hui Patrick Buisson : on veut leur peau, celle de leur âme.

Robert Dragan saute sur l'occasion de re-fusiller Jean-Paul Demoule, l'archéologue qui, sans être lui-même linguiste, s'est mêlé de contester, dans son livre 'Mais où sont passés les Indo-Européens ?', la réalité d'une origine commune aux langues européennes vivantes !  Cette occasion est l'exécution en règle de Demoule dans la revue d'études indo-européennes WEKwOS, laquelle l'accuse d'ignorer délibérément les dernières synthèses scientifiques et de s'en tenir à la science du XIXe siècle !

Le même Robert Dragan enchaîne, dans sa tâche de justicier, en tordant le cou à l'accusation de voltairianisme qui, dans les milieux patriotes, est proférée à l'encontre des païens, lesquels fondent pourtant leur identité sur la communauté du peuple avec le peuple.  Alors que Voltaire, comme nombre de philosophes des Lumières, affecte pour le peuple un souverain mépris.  Le portrait, documenté, qu'il campe de Voltaire est dévastateur.  Notamment sa détestation pour Rousseau, contre qui il portera plainte devant des juges suisses, réclamant qu'on le punisse « capitalement » !  Il l'écrit à d'Alembert : « Jean-Jacques sera charmé qu'on le pende, pourvu qu'on mette son nom dans la sentence. »

Pierre Vial salue la réapparition du Crapouillot qui, pour sa résurrection, a choisi de déshabiller les clowns désabusés de EELV (Europe-Ecologie-Les Verts), pour la plupart des arrivistes étrangers à la nature et dont des marchands ont récupéré les bons slogans.  Mathilde Gibelin les avertit que la révolution est en marche et qu'ils ont des comptes à lui rendre.

oleg.jpg

Roberto Fiorini, présentant le dossier Russie-Ukraine, rappelle que son importance pour notre avenir ne doit pas nous faire perdre de vue que nous sommes sans prise sur l'événement et que c'est ici que se mène le combat pour notre survie.  La Russie nous procure un modèle dont s'inspirer, voire des opportunités à exploiter, mais elle n'est pas le vecteur de notre salut, lequel ne tient qu'à nous.

Alain Cagnat présente un relevé détaillé de l'histoire de l'Ukraine, depuis les Varègues, colonisateurs Vikings qui, dès le VIe siècle, rejoignent, par les voies d'eau la Mer Baltique à la Mer Noire et fondent Novgorod et Kiev, jusqu'à la guerre civile actuelle fomentée par les ong 'humanitaires' de Soros et autres, en passant par les vagues d'invasions, Tatars, Mongols, Lituaniens, Polonais, Ottomans, et les réactions, les Cosaques et les grands tsars, Pierre Ier et Catherine II.  Il conclut : « Que ressort-il de tout ceci ?  Que Kiev est le berceau de la Russie.  Que Russes et Ukrainiens ne forment en réalité qu'un même peuple.  Et que l'Ukraine est, comme tant d'autres pays, instrumentalisée par les Anglo-Saxons dans leur tentative de contrôler le monde. »

Pour Jean-Patrick Arteault, la guerre civile larvée qui ronge depuis près de trois ans l'Ukraine est une guerre régionale, qui oppose la Russie et l'Union européenne, et une guerre mondiale, qui oppose l'occidentalisme américano-centré et le souverainisme eurasiatique.  C'est un conflit interne entre deux peuples frères, compliqué par des ingérences externes. Le nom de l'Ukraine, qui signifie marche frontalière, lui a été donné par ses voisins au long d'une histoire fournie en fluctuations territoriales, jusqu'au démembrement de l'URSS, en 1991.  La victoire de 1945 lui a procuré des gains territoriaux sur des zones historiquement autrichiennes ou polonaises parlant ukrainien, à côté de zones historiquement russes parlant ukrainien, de zones parlant russe mais à forte majorité d'Ukrainiens et de zones à majorité de Russes.  La Crimée, conquise sur les Ottomans par Catherine II est alors peuplée massivement de Russes ethniques.  La fragmentation est également culturelle et religieuse.  La décision, lors de la pseudo-révolution du Maïdan en 2014, de retirer au russe son statut de langue officielle a mis le feu aux poudres.  Aux élections présidentielles de 2010, la pro-occidentale ultra-corrompue Ioulia Tymochenko a été largement battue par le pro-russe Ianoukovitch, contre qui les occidentaux (notamment Bernard-Henry Levy et Georges Soros) ont alors déclenché le coup d'état.  Dans ce pays, les facteurs de division ne manquaient pas, notamment la mémoire de l'Holodomor, la famine organisée par les bolcheviques, pour l'essentiel des commissaires politiques juifs, qui fit des millions de morts.  Dans la 'Grande Guerre Patriotique' de 1941-1945, les Ukrainiens non-russophones s'en trouvèrent plus motivés à combattre aux côtés des Allemands.  La guerre civile dans le Donbass n'a pas été déclenchée à l'initiative de la Russie, mais du nouveau pouvoir de Kiev, qui s'inscrit dans la stratégie de l'Amérique d'empêcher, pour réaliser sa fameuse 'destinée manifeste', l'empire russe d'accéder aux mers libres.

Robert Dragan rappelle que, à l'issue de la première guerre mondiale, la résistance victorieuse de la Pologne à l'armée des soviétiques lui a permis de s'approprier un cinquième de l'Ukraine, le reste de cette région de l'empire des tsars subissant par la suite un sort particulièrement atroce, du fait à la fois de la résistance des paysans ukrainiens à la collectivisation des terres et à la présence dans le pays d'une forte minorités de Juifs (lesquels avaient même constitué jusqu'alors une nationalité à part).  Les récoltes sont réquisitionnées (semences comprises), par priorité pour l'exportation, et les récalcitrants sont punis avec une sauvage sévérité (la déportation ou pire).  Il s'ensuit une famine épouvantable, qui a fait plus de six millions de morts, dont d'innombrables enfants.  L'opération, qualifiée de Holodomor, est attribuée par la population aux Juifs qui, il est vrai, constituent l'essentiel des commissaires et policiers politiques communistes.  Les gens se répétaient que les juifs se vengeaient pour « les années Khmelnytski », du nom de l'etman des cosaques zaporogues qui, au XVIIe siècle, a libéré l'Ukraine du joug des Polonais (lesquels avaient jusque là confié aux Juifs la perception des impôts...).  Cet héritage historique convaincra de nombreux Ukrainiens à s'engager contre les soviétiques dans la Waffen SS.  L'implacable épuration qui s'ensuivit entraînera des centaines de milliers de déportations.  On comprend bien que cela obère la relation des Ukrainiens avec les Russes, mais pas que cela les amène à soutenir des oligarques cosmopolites, parmi lesquels de très nombreux juifs !

glaziev1.jpg

Pierre Koenig relève que c'est le 25 juillet dernier que Poutine a consacré le Club Stolypine.  Animé par son conseiller Sergueï Glaziev, il vise à donner à l'économie russe un modèle de développement qui tranche sur l'idéologie globaliste du libre marché à l'occidentale d'Alexei Koudrine, dans un retour à la conception westphalienne des rapports entre les nations.  Pour le même Pierre Koenig, la Perestroïka de Gorbatchev et la Glasnost sont des opération de déstabilisation menées par l'occident, jusqu'au pillage généralisé et à la sécession des pays baltes, de la Biélorussie, de l'Ukraine et des républiques d'Asie centrale.  Cela s'inscrit dans une ligne que la thalassocratie anglo-saxonne a amorcée à l'époque élisabéthaine contre l'Espagne et le Portugal, pour empêcher qu'une puissance continentale domine le continent, et qu'elle a poursuivie contre la France jusqu'à Waterloo, pour briser ensuite les empires austro-hongrois et allemand.  Et contre la Russie, à la Guerre de Crimée, alors que l'enjeu était nul pour la France.  Depuis la fin de l'URSS, cette oligarchie a gagné une guerre idéologique et s'apprête à réduire l'humanité dans un esclavage culturel. Il est vital de promouvoir, contre ce totalitarisme rampant, la liberté des peuples et la pluralité des cultures.

Pour Thierry Thodinor, à la faveur de l'état de choc dans lequel les peuples européens ont été placés, le 'Consensus de Washington' (FMI/Banque Mondiale...) vise à imposer ses réformes, lesquelles seraient rejetées en temps ordinaire.  Dans l'Ukraine d'aujourd'hui, livrée aux maladies infectieuses et au pillage par les prédateurs locaux et par ceux qu'on y a importés (tel ce Hunter Biden, propre fils du vice-président US sortant !), la 'Révolution de la Dignité' s'est transformée en de sordides règlements de compte.

Petrus Agricola, correspondant habituel de Rivarol pour le monde agricole, note au sujet des sanctions prises à propos de l'Ukraine à l'encontre de la Russie de Poutine que, depuis l'arrivée de celui-ci au pouvoir, les Russes ont développé de manière spectaculaire leurs productions agricoles.  Notamment en mettant en culture des millions d'hectares de 'tchernozioms', les fameuses terres noires.  La Russie est ainsi devenue, devant les Etats-Unis, le premier exportateur mondial de blé, son client le plus important étant l'Egyte.  Pendant ce temps, les paysans européens paient la facture de leurs élites donneuses de leçons : avec les fournitures qu'ils destinaient aux Russes, ils noient les marchés qui voient les prix s'effondrer, tant pour leurs fruits et légumes que pour leurs porcs.  La Russie est incitée à devenir auto-suffisante, ce qu'elle réalisera très prochainement.

Ancien président de l'Association française de l'Agriculture, l'écrivain Alexis Arette, qui avait dans son livre 'Les damnés de la terre' dénoncé le programme agricole des puissances financières et la trahison de la démocratie chrétienne, des Jeunesses Agricoles Catholiques et des syndicats d'agriculteurs, rappelle que le génocide du monde agricole, initié par le Général De Gaulle, a été concomitant à celui des Harkis et a conduit les résistants (dont lui-même) dans les prisons de la République.  Mais qu'il en est sorti 'in-converti' !  Opportunistes, « les syndicalistes agricoles mériteraient, dans un bon régime, d'être pendus ».  Des six millions trois cent mille paysans français qui vivaient de la terre à la sortie de la guerre, il en subsiste moins d'un million, dont plus de deux cent mille exploitations de « subsistance » de paysans misérables qui s'accrochent par amour de la terre.  Avec une productivité énorme de basse qualité, sur des sols stérilisés, avec des économies d'échelle qui ne compensent pas la fragilisation, notamment celle des cheptels, touchés par des pandémies et gavés d'antibiotiques.  Dans le même temps, Poutine mise sur la qualité de la production d'une agronomie biologique.

Claude Valsardieu égraine toute une théorie d'images suggestives et de symboles évocateurs, confirmés par des étymologies, certaines fermes comme le roc, d'autres émouvantes et vertigineuses, pour inviter à se réapproprier les mystères de la lumière virginale de l'aurore : le coq, Mithra et Epona, Athéna et l'étoile du matin.  Et il rappelle comment, à l'époque romane, l'Eglise a investi la majesté païenne de l'aurore avec la crèche de Noël, avec le Petit-Jésus, symbole de la naissance du soleil, et avec la Sainte Vierge, vêtue de bleu-pâle et de blanc comme la lumière aurorale.  Il établit ensuite la coïncidence entre sainte Barbe, la barbare Berbère que Vatican II a éjectée du calendrier, et Danaé, princesse d'Argos qui fut comme Barbe enfermée par son père dans une tour, où Zeus vint la féconder par une pluie d'or, afin qu'elle enfante Persée et que celui-ci puisse tuer la Méduse.  Qui donc restituera leur benoîte patronne aux mineurs et aux géologues, aux puisatiers et aux artificiers, aux artilleurs et aux pompiers.

 

vendredi, 03 février 2017

Russians Do Not Take Crap from Migrants Because They Lack 'White Guilt'

Russians are proud and tough, and like us also face a major demographic and immigration crisis. Unlike us, they recognize that immigrants are a threat

Originally appeared at American Renaissance

Americans have something to learn.

White people in the former Warsaw Pact countries still cherish their racial and cultural identities, and their politicians and citizens are trying to keep immigrants out. Even if we in America and Western Europe become extensions of the Third World, the countries behind the Iron Curtain will still be European.

I would like to discuss the most important of these countries: the Russian Federation. Here, people feel no white guilt. Why should they? While American blacks were demanding civil rights and reminding whites of slavery, Soviet citizens were suffering a kind of modern slavery. White privilege did not save the millions who disappeared in Stalin’s labor camps, nor did it help those who starved during the famines that he and his party bosses created. If American blacks or British Muslims had a taste of what Soviet citizens went through in the 1930s and 1940s, they would be glad they were American citizens and British subjects.

Russians are proud to be Russian. Their people have produced some of the greatest literary and intellectual giants in the history of the West, and Russians take their greatness for granted. They are a tough people who stopped the Grande Armée in the 19th century and the Wehrmacht in the 20th—both considered the most fearsome fighting forces of their time. Russians are proud and tough, and like us also face a major demographic and immigration crisis. Unlike us, they recognize that immigrants are a threat.

Immigrants to the Russian Federation come mostly from the former Soviet republics, which have sent an estimated 13 million people to Russia since the collapse of the Soviet Union in 1989. During the Soviet era, the government sent many Russians to live in outlying republics as a means of cultural and political control. In the early years after the collapse, immigration consisted largely of these ethnic Russians streaming back to the motherland. In 1991-92, for example, 81 percent of immigrants were Russian, but beginning in 1994, their numbers began to decline. By 2007, ethnic Russians represented only 32 percent of immigrants, and perhaps 10 to 13 percent of the rest were from Ukraine. The remainder were almost certainly from former republics such as Uzbekistan, Kyrgyzstan, and Tajikistan. Some of these people look almost white, but they are not Slavs, and many are culturally Asiatic. Now the greatest number of immigrants to Russia come from these Central Asian countries.

As in Yugoslavia after the end of authoritarian rule, long-festering ethnic conflict flared up after the Soviet collapse. In 1944, Stalin had removed Meskhetian Turks from his native republic of Georgia, deporting them to Uzbekistan. In 1989, Uzbek nationalists rioted against this group they saw as interlopers, and many Meskhetian Turks fled for their lives, in many cases to Russia.

Another fighting that broke out in the 1990s after the Soviet collapse sent yet more refugees to Russia. During the Nagorno-Karabakh conflict between Armenia and Azerbaijan, both Armenians and Azeris fled in large numbers to Russia. When Chechnya rebelled against Russian rule, both Slavic and non-Slavic people from Chechnya, Ingushetia, and Dagestan fled to Russia.

The demographic effects of migration are sometimes hard to quantify because of the effects of internal migration. Non-Slavic Russian citizens, such as Chechens, Ingush, Azeris, etc. are moving into Western Russia and are bringing cultural problems. Because these people hold Russian passports, their movements are not counted as immigration. Only 82.4 percent of Russian citizens are actually Slavs, and many non-Slavs seem intent on moving into the ancestral Slavic homelands.

There are now millions of temporary workers and illegal immigrants in Russia, though no one knows the exact number. Figures provided by the Russian Federal Migration Service and Human Rights Watch range from three to 10 million.

The Western media portray Russia in a very negative light, but life in Russia is much better than in Central Asia or in the Caucasus Mountains. In Moscow and other major Russian cities, migrants enjoy a higher standard of living than would be possible in their home countries. Typically, Central Asians work in the short-term labor market as construction workers, restaurant workers, and in small workshops in private homes. As the Russian migrant rights activist Lidiya Grafova put it (yes, even Russia has such people), it is good for business to hire cheap, powerless Tajiks.

The Russian view of immigrants

Russians do not like immigrants from the Caucasus and Central Asia, nor do they care much for their own Muslim citizens. Articles posted on Human Rights Watch and the liberal, Moscow-based SOVA Center for Information and Analysis suggest that Russians frequently attack immigrants. However, it is clear from the conversation with Russians and from local news stories that immigrants victimize Russians just as Mexicans and blacks victimize whites in America. According to Moscow’s commissioner of police, Vladimir Kolokoltsev, migrants are responsible for 70 percent of the crime in that city, and the crime rate keeps growing. He noted that Central Asians are especially prone to rape, and that rape had increased 79 percent from 2013 to 2014. Attacks and robberies by Central Asians are a staple of conversation in big cities.

Immigrants to the Russian Federation come mostly from the former Soviet republics, which have sent an estimated 13 million people to Russia since the collapse of the Soviet Union in 1989. During the Soviet era, the government sent many Russians to live in outlying republics as a means of cultural and political control. In the early years after the collapse, immigration consisted largely of these ethnic Russians streaming back to the motherland. In 1991-92, for example, 81 percent of immigrants were Russian, but beginning in 1994, their numbers began to decline. By 2007, ethnic Russians represented only 32 percent of immigrants, and perhaps 10 to 13 percent of the rest were from Ukraine. The remainder were almost certainly from former republics such as Uzbekistan, Kyrgyzstan, and Tajikistan. Some of these people look almost white, but they are not Slavs, and many are culturally Asiatic. Now the greatest number of immigrants to Russia come from these Central Asian countries.

As in Yugoslavia after the end of authoritarian rule, long-festering ethnic conflict flared up after the Soviet collapse. In 1944, Stalin had removed Meskhetian Turks from his native republic of Georgia, deporting them to Uzbekistan. In 1989, Uzbek nationalists rioted against this group they saw as interlopers, and many Meskhetian Turks fled for their lives, in many cases to Russia.

Another fighting that broke out in the 1990s after the Soviet collapse sent yet more refugees to Russia. During the Nagorno-Karabakh conflict between Armenia and Azerbaijan, both Armenians and Azeris fled in large numbers to Russia. When Chechnya rebelled against Russian rule, both Slavic and non-Slavic people from Chechnya, Ingushetia, and Dagestan fled to Russia.

The demographic effects of migration are sometimes hard to quantify because of the effects of internal migration. Non-Slavic Russian citizens, such as Chechens, Ingush, Azeris, etc. are moving into Western Russia and are bringing cultural problems. Because these people hold Russian passports, their movements are not counted as immigration. Only 82.4 percent of Russian citizens are actually Slavs, and many non-Slavs seem intent on moving into the ancestral Slavic homelands.

There are now millions of temporary workers and illegal immigrants in Russia, though no one knows the exact number. Figures provided by the Russian Federal Migration Service and Human Rights Watch range from three to 10 million.

The Western media portray Russia in a very negative light, but life in Russia is much better than in Central Asia or in the Caucasus Mountains. In Moscow and other major Russian cities, migrants enjoy a higher standard of living than would be possible in their home countries. Typically, Central Asians work in the short-term labor market as construction workers, restaurant workers, and in small workshops in private homes. As the Russian migrant rights activist Lidiya Grafova put it (yes, even Russia has such people), it is good for business to hire cheap, powerless Tajiks.

RIMM-1.PNG

The Russian view of immigrants

Russians do not like immigrants from the Caucasus and Central Asia, nor do they care much for their own Muslim citizens. Articles posted on Human Rights Watch and the liberal, Moscow-based SOVA Center for Information and Analysis suggest that Russians frequently attack immigrants. However, it is clear from the conversation with Russians and from local news stories that immigrants victimize Russians just as Mexicans and blacks victimize whites in America. According to Moscow’s commissioner of police, Vladimir Kolokoltsev, migrants are responsible for 70 percent of the crime in that city, and the crime rate keeps growing. He noted that Central Asians are especially prone to rape, and that rape had increased 79 percent from 2013 to 2014. Attacks and robberies by Central Asians are a staple of conversation in big cities.

Russians especially dislike Chechens. During the Chechen wars of the 1990s and 2000s, the Western media portrayed Chechens as the good guys fighting for independence. Chechens, with help from Islamic insurgents from the Middle East, terrorized the local civilians, used women and children as human shields, kidnapped and tortured civilians, and killed Russian prisoners-of-war.

Chechnya has also gone through a kind of ethnic cleansing. In 1989, the census counted 269,130 Russians and 11,884 Ukrainians in Chechnya, together making up 25.9 percent of the population. As of 2010, virtually all of those people were gone—either dead or driven away by Chechen death squads and Arab helpers—and Russians and Ukrainians now make up barely 3 percent of the population.

In addition to Central Asian and Caucasian immigration, there are rumors that Siberia is turning Chinese. Much of this information is unreliable or speculative, but if even a fraction of what is said about Chinese moving into Siberia is true, the Russian Federation faces serious, long-term problems in the East. Estimates of the number of Chinese living in Siberia vary, ranging from Russian figures of 35,000 up to Taiwanese claims of one million. In any case, China is a lot closer to Siberia than European Russia is, meaning that China can more easily project force into a region that is rich in coal, iron, manganese, lumber, and petroleum. If China has, say, a few hundred thousand citizens in Siberia, that constitutes a fifth column in a region with few Russians. If China’s governing elite needs an outside enemy to distract the people’s attention from problems at home, a defenseless and rich Siberia would be a good place to start a conflict.

Russia and China now act as though they are great allies, but they are united only by the fact that they hate the United States. An alliance based on mutual hatred of a third party is a weak one that can easily fall apart. The fact that China is still smarting from a long period of foreign colonialism, in which Russia exploited the Chinese just as much as the British or the Japanese, makes the Chinese a very dangerous partner for the Russians.

How Russians deal with immigrants

Because of the migrant waves of the last decade, the Chechen wars, and rumors of the Chinese influx into Siberia, Russians insist that the government take action. In 2011, Vladimir Putin banned foreign laborers from working as traders in kiosks and markets, and those who break this law can be deported. Since 2013, 513,000 foreigners have been deported by Russian courts, and 1.7 million have been banned from re-entering the country. A deportation hearing takes between three and five minutes, with the judge ruling against the defendant 70 percent of the time. After the judge issues his ruling the violator has no right of appeal and is quickly expelled.

Russia uses deportation and immigration as a political weapon. In September 2006, Georgia arrested four Russian officers for espionage. The Kremlin took great offense and claimed the officers were not spies. Russia recalled its ambassador and then cut all rail, road, and sea links to Georgia and stopped issuing visas to Georgian citizens. This was followed by several high-profile raids on Georgian businesses and places where Georgians congregate. In two months 2,380 Georgians were deported and another 2,000 returned on their own. The Russians officers arrested by Georgia were home in just a few days. There are lessons here for the United States.

Russians are still not satisfied with government action against immigrants. This is not surprising, given the corruption and inefficiency of Russian government institutions. Russians are therefore starting to take matters into their own hands.

On two different occasions in 2010, groups of Chechen men attacked and killed Russian citizens. In both cases, the killers were initially let off, amid suspicions that Chechens had bribed the police (a year later, one of the killers was eventually convicted). Russians were furious over the killings, and on December 11th there were protests across the country. The largest was in Moscow, where as many as 50,000 people may have taken part. The protest soon turned into a riot and Russians began attacking immigrants, killing 24 and injuring many more.

In 2013, there were further riots in Biryulyovo, just south of Moscow, after an Azeri man stabbed a Russian to death. Rioters shouted “White Power” and “Russia for Russians.” Some ransacked a wholesale vegetable market looking for immigrants to attack.

When the police do not do a good enough job of enforcing immigration law, Russians enforce it themselves. In April 2016, activists from the National Conservative Movement organized a project called “We Are Moscow,” in which they checked the documents of immigrant food sellers and turned violators over to the police. Similar raids on illegal food sellers have been carried out in St. Petersburg. In August, activists joined police in a sweep of homes of illegal immigrants in St. Petersburg, dragging them out into the streets and arresting them.

Russians have long memories of invaders. They suffered under the Mongolian Golden Horde and later at the hands of the Poles after the death of Ivan IV. They remember the French and the German invasions, and in today’s Central Asian immigrants they see the modern equivalent of the Golden Horde. Russians still have pride in their nation and people and have a government that is at least moderately responsive to their desires. Even if the United States loses its European character, Russians are determined to remain masters in their own home.

Reprinted from Russia Insider.

dimanche, 29 janvier 2017

L'Eurasie et ses racines spirituelles

leroy-e1478091312171.png

L'Eurasie et ses racines spirituelles

Visitez le site du Cercle de l’Aréopage :
http://cercleareopage.org

Conférence au Cercle de l'Aréopage:
L'Eurasie et ses racines spirituelles
Par Emmanuel Leroy

Retrouvez les évènements du Cercle :
http://cercleareopage.org/conf%C3%A9r...

Lisez La Relance de la Tradition: Notes sur la situation de l'Église
Broché:
http://tinyurl.com/h6c52ho
Pour liseuse:
http://tinyurl.com/ztehnyd

vendredi, 27 janvier 2017

Russian Conservative Thinker Vladimir Karpets has Passed Away Today

karpec_2_1.jpg

Russian Conservative Thinker Vladimir Karpets has Passed Away Today

Ex: http://www.katehon.com

Today on 27 January 2017, at the age of 62 years a great thinker, a Russian philosopher, an expert on jurisprudence and law, a member of the Union of Russian Writers, poet and film director Vladimir I. Karpets has passed away.

Karpets was born December 12, 1954 in Leningrad in the family of a Russian officer.

In 1962 the family moved to Moscow.

Vladimir Karpets graduated from the Moscow State Institute of Law Faculty, specializing in "International law".

Vladimir Karpets was a well known Russian Thinker and Philosopher, author of many books, poems. He directed three films, among which there is the movie «Third Rome» He read lectures at the Moscow State University.

Among the most important contributions of Vladimir Karpets was the development of Fourth-Political theory, which was introduced to the reader by philosopher Alexander Dugin. Karpets developed an idea of Social-Monarchism as a development of the fourth political-theory.

This idea is based on Eurasian-Empire and Byzantine’s symphony of church and state as well as socialism. However it is not marxist socialism, but socialism based on Orthodox Christian Ideas, rooted deeply in Russian and Eurasian identity. Karpets belived that the state is to be goverened by a Russian Orthodox Monarch. In a way this school of thought is a continuation of such Russian conservative thinkers such as Konstantin Leontiev, Lev Tihomirov, Ivan Solonevitch and the Eurasian school of thought.

Vladimir Karpets was a mentor of the Eurasian Youth Union.

The legacy of Vladimir Karpets will live on in his books, films, but most of all in his ideas.

dimanche, 22 janvier 2017

Come ha perso la Russia un intero continente

16ours.jpg

Come ha perso la Russia un intero continente

 

Pochi sanno che circa trecento anni fa, la Russia, aveva la possibilità di diventare l'unica potenza del mondo, estendendosi su due continenti.


Diverse spedizioni lungo tutto l'Impero avevano portato a conquistare vari possedimenti in un altro continente: erano l'Alaska, le isole Aleutine, l'arcipelago Alexander, la fortezza di Elisabetta alle Hawaii ed il famoso Fort Ross della California. Perché la Russia ha perso queste ricchezze?

Nel 1648 Semen Dedznev organizzò una spedizione per l'esplorazione di nuove rotte marittime. Un gruppo di coraggiosi marinai, che presero il largo dalle coste della Siberia, dopo breve tempo, incapparono letteralmente nelle coste americane. A causa della costa rocciosa, una delle scialuppe naufragò, ma fu proprio lì che Dedznev decise di fondare il primo insediamento russo, Kingovej.

Dopo un secolo, il mercante di Irkutsk Gregorij Shelichov decise di ritentare l'impresa di Dedznev, ponendo come obiettivo finale della spedizione, la creazione di un saldo fortino, da cui sarebbe stato possibile partire per esplorare tutta la zona circostante. Il 14 agosto 1784 la flotta delle tre navi, chiamate "i Tre santi", "San Simeone" e "San Michael", raggiunse l'Alaska. Dopo quattro anni di insediamento sull'isola Kodiak, il luogo ricevette ufficialmente il nome di Porto Pavlovskij.

Nel 1799 lì fu fondata la prima città destinata a diventare la Capitale russa d'America. Il primo gruppo di coloni era costituito da 200 russi e 1000 aleuti, che dopo poco si abituarono a chiamare Novo Archangelsk casa.

Nel 1810 in California i possedimenti erano vari e ne approfittò il visionario ricercatore russo Ivan Kuskov. Comprò parte della terra formalmente spagnola dagli abitanti indiani. L'11 settembre del 1812 Kuskov pose la prima pietra della famosa fortezza di Ross, primo avamposto russo più meridionale in Nord America. I primi inquilini del suo insediamento fortificato furono 95 russi e 80 indiani. Con una convenzione anglo-russa del 1825 furono regolati i confini britannici e russi sul continente. Per comodità fu scelta la dorsale delle Montagne Rocciose, che si estendeva per vaste aree deserte. Per ragioni ancora sconosciute, i russi non hanno mai rischiato di attraversare l'altra parte delle montagne, dove per mezzo secolo le vaste pianure non furono attraversate da alcun colono.

Nel gennaio 1841 la fortezza di Ross fu acquistata da John Sutter, intelligente e lungimirante imprenditore americano, successivamente soprannominato "imperatore della California". Allora la resa è stata incondizionata e la Russia ha ufficialmente dichiarato la perdita di interesse per una zona così importante geopoliticamente. Gli storici ancora oggi dibattono strenuamente sulle cause di vendita dell'Alaska. In un modo o nell'altro, nel 1867 il Governo americano acquistò tutta l'Alaska per 7 200 000 dollari. Ed è così che è finita la storia dei russi che hanno perso la loro occasione di estendersi su due o tre continenti.
 

alaskaR.jpg

mercredi, 18 janvier 2017

«La Russie, un cliché hostile. Histoire d’une diabolisation»

russie-face--la-russophobie-occi.jpg

«La Russie, un cliché hostile. Histoire d’une diabolisation»

Un livre de Hannes Hofbauer

par Jochen Scholz*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr 

Hofbauer-Feindbild-Russland-500.jpgLe livre de Hannes Hofbauer est sorti juste à temps, comme s’il avait encore fallu d’une preuve criante supplémentaire. Le Parlement européen a voté une résolution non contraignante, par 304 voix contre 179, avec 208 abstentions: «Résolution du Parlement européen sur la communication stratégique de l’Union visant à contrer la propagande dirigée contre elle par des tiers.»1 A première vue, cela semble défensif. En réalité, il s’agit du soutien de la «Task-Force pour la communication stratégique de l’UE» et de son «Disinformation Digest»2 c’est-à-dire du monopole d’interprétation de l’actualité politique internationale.
La résolution «demande à chaque Etat membre de mettre à la disposition de ses citoyens les deux bulletins d’information hebdomadaires de la Task Force de l’Union sur la communication stratégique, ‹The Disinformation Digest› et ‹The Disinformation Review›, afin de sensibiliser le grand public aux méthodes de propagande utilisées par des tiers».

La Russie est visée

C’est avant tout la Russie qui est visée, comme on peut le lire dans le «Disinformation Digest» du service diplomatique européen. Ce n’est pas sans raison. Depuis onze ans, la chaîne de télévision internationale Russia Today (RT) prend de plus en plus d’ampleur et d’acceptation dans les pays «occidentaux». La politique et les médias nationaux se voient de plus en plus dans une situation où leur monopole d’interprétation de l’actualité politique internationale sur les questions litigieuses entre la Russie et les Etats de l’UE/OTAN est remis en question. La qualité très professionnelle du travail des journalistes du groupe RT et la présentation vivante des émissions, mais aussi la transmission d’informations exclues dans les médias occidentaux contribuent à cela. Le fait que cette résolution de l’UE met dans le même sac les médias russes, la propagande des terroristes islamistes du soi-disant «Etat islamique» et leurs vidéos montrant des décapitations est plus que bizarre: elle met ainsi les médias russes sur le même niveau que les tueurs de masse. L’endoctrinement des citoyens de l’UE n’est heureusement pas tel qu’ils ne le réalisent pas, d’autant plus que le cliché hostile de la Russie attisé dans les grands médias n’a, selon tous les sondages, jusqu’à présent pas montré les effets désirés.

«L’inimitié crée des clichés hostiles»

Hannes Hofbauer a trouvé une formule d’une grande clarté pour expliquer au lecteur le lien entre la situation politique et la russophobie: «L’inimitié crée des clichés hostiles.» (p. 13) L’auteur ne se réfère pas seulement à la situation actuelle, mais retourne à la source de l’«image diffamant la Russie et les Russes» apparue au XVe siècle: c’est l’image de la Russie «asiatique et barbare» réutilisée à maintes reprises et dans de nombreuses variations comme un stéréotype par des créateurs de clichés hostiles. A l’aide du schisme de 1054, l’auteur montre que l’église catholique y a sa part de culpabilité. Depuis, l’église romaine d’Orient et avec elle l’église russe orthodoxe ne comptaient depuis plus comme communautés chrétiennes mais comme «refuges des apostats». Au XVIe siècle, l’Université de Cracovie jouait un rôle important parmi les institutions de formation. En l’an 1500, son influent recteur Johannes Sacranus désigna les Russes comme «peuple hérétique entretenant des rapports avec les Turcs.»

Le rôle de la Pologne

L’identité nationale du royaume de Pologne de l’époque, comme défenseur de l’«avant-mur de la chrétienté», semble avoir ses répercussions encore bien au-delà. Aujourd’hui encore et de manière renforcée depuis plusieurs années déjà, on critique le modèle de société et de politique russe, sous sa forme séculaire, dans les médias occidentaux. Dans la Pologne moderne, ces racines historiques sont particulièrement visibles dans les relations entre les gouvernements polonais et la Fédération de Russie depuis l’époque de Lech Walesa. Hofbauer explique de façon plausible que la grande influence de l’Université de Cracovie sur les «intellectuels» européens – selon la dénomination actuelle – de l’époque forma le mycélium dont se nourrit en Europe occidentale encore aujourd’hui l’image de la Russie comme «asiatique» dans le sens de «barbare».
Cependant, l’image négative de la Russie n’est pas née dans les discussions intellectuelles de l’époque indépendamment des intérêts de politique de puissance de l’Union polono-lituanienne face au duché moscovite. Au contraire, les professeurs savants fournirent l’amplificateur idéologique pour la propagande. Le regard quotidien sur les médias phares actuels montre une image assez semblable à l’observateur actuel des relations de l’UE et de l’OTAN avec le président Poutine. Le modèle n’a guère changé au cours des siècles. Le livre analyse les conflits et les guerres notamment du XIXe et du XXe siècles de manière à ce que le lecteur obtienne, dans une sorte de mouvement rapide, un résumé historique des évènements principaux des deux périodes avec les intentions stratégiques et les motivations des acteurs.
Cette analyse est également utile pour diriger le regard du lecteur sur les conflits actuels en Syrie, en Ukraine, en Libye, au Caucase et dans la mer de Chine ainsi qu’au-delà de la perspective ponctuelle et quotidienne, sur la perspective géopolitique globale caractérisée par le déclin relatif des Etats-Unis et parallèlement l’émergence d’Etats telle la Chine.

La cupidité envers les matières premières russes

 En tant qu’historien économique, Hannes Hofbauer est très attentif au rapport entre l’image purement négative et russophobe du pays avec ses gigantesques gisements de matières premières et les intérêts économiques et géopolitiques de l’Occident, notamment des Etats-Unis. On reconnaît ainsi, dans notre siècle actuel et le précédent, le recours à un modèle historique. Car dans les époques où les intérêts russes et occidentaux étaient en harmonie – comme ce fut le cas par moments au XIXe siècle entre la Prusse/le Reich allemand/Habsbourg et l’empire des Tsars – l’image de la Russie en tant qu’«incarnation du mal» n’existait que chez les «héros de l’histoire spirituelle allemande». Les dynasties, au contraire, voyaient le Tsar comme allié face aux agissements démocratiques.

Le rôle des intellectuels occidentaux

La russophobie indirectement transportée de génération en génération par les intellectuels occidentaux libéraux est prête à être réactivée à tout moment par les élites politiques, comme cela s’est fait au préalable de la Première Guerre mondiale. L’auteur nous montre que cela n’a guère changé: l’histoire des rapports entre l’Occident et la Russie après la fin de la guerre froide et la dissolution de l’Union soviétique en sont la preuve.

La stratégie de choc des années 90

Sous le président Eltsine, le régime présidentiel de la Russie exécuta sagement la transition de l’ancienne économie planifiée soviétique vers l’économie de marché capitaliste, selon les recettes recommandées par le FMI et les économistes américains Jeffrey Sachs et David Lipton selon le «consensus washingtonien».3 Ce fut une véritable stratégie de choc. Une grande partie de la population russe se retrouva dans une extrême pauvreté, l’espérance de vie diminua rapidement, d’anciens komsomols malins prirent le contrôle d’anciens combinats d’Etat et aidèrent les entreprises occidentales pétrolières et gazières à accaparer des parts majoritaires des grands groupes énergétiques anciennement étatiques. En même temps, l’Etat russe affaibli ne fut pas capable de faire face à l’élargissement de l’OTAN vers l’Est bien que cela fût une violation claire des promesses données à Gorbatchev en 1990 par le secrétaire d’Etat américain, James Baker.4
A l’époque, la couverture médiatique et les commentaires sur la Fédération de Russie étaient légèrement condescendants mais rarement aussi blessants et visant le bas de la ceinture que c’est le cas aujourd’hui. Car ni la Russie d’Eltsine ne s’opposa à l’élargissement de l’OTAN vers l’Est, ni ce pays affaibli n’était en état d’empêcher la guerre contre la République fédérale de Yougoslavie en 1999. Il semblait que ce n’était plus qu’une question de temps jusqu’à ce que les néolibéraux installés par Jeffrey Sachs et Co. à la pointe de l’économie et de la politique réussiraient à intégrer la Russie dans l’orbite occidentale. Donc, il n’y avait pas de raisons de soutenir, face au public occidental, une attitude méprisante envers un futur membre du club.

La résurrection de «la théorie du Heartland»

Cela changea rapidement avec l’entrée en fonction du président Vladimir Poutine, largement inconnu jusqu’alors. Dans l’un de ses importants discours de politique étrangère, le 25 septembre 2001 au Bundestag allemand,5 il proposa à l’UE d’unifier ses moyens «avec les hommes, le territoire et les ressources naturelles russes ainsi qu’avec le potentiel économique, culturel et défensif de la Russie.» Avec la formule «d’un espace économique commun de Lisbonne à Vladivostok»,6 Poutine réitéra cette offre et contrecarra ainsi les visions stratégiques des Etats-Unis pour l’Europe, basées sur la théorie du Heartland7établie par Halford Mackinder, et qui étaient le thème d’une conférence organisée par le Secrétariat d’Etat américain à Bratislava en 2000.8 Ce qu’on présenta aux hommes politiques d’Europe orientale fin avril 2000, était le concentré des analyses d’un groupe de travail de l’«Americain Enterprise Institute» proche des Républicains. Ce groupe de travail, dénommé «Project for the New American Century», publia en septembre de la même année son analyse principale «Rebuilding America’s Defenses»9 élaborée par les principaux néoconservateurs depuis plusieurs années.

Le président Poutine s’oppose

La consolidation politique, économique et sociale de la Fédération de Russie entreprise par le président Poutine dès son premier mandat10 ainsi que la récupération du contrôle des entreprises stratégiques importantes en rapport avec sa conception d’une coopération dans le cadre d’une union économique eurasiatique avec l’UE mena à la première vague de propagande antirusse dans la politique et les médias occidentaux. La puissance dominante occidentale s’est, à cette fin, servie d’atlantistes déclarés de l’UE, tels des 115 politiciens et intellectuels «inquiets» ayant adressé une lettre ouverte totalement hypocrite, aux chefs d’Etats et de gouvernements occidentaux.11

Entretemps: propagande hystérique contre la Russie

Dans le dernier chapitre de son livre, Hofbauer fait de façon très concentrée le lien – à l’aide d’évènements concrets des dix dernières années (Géorgie, Ukraine) – entre les espérances constamment déçues des Etats-Unis et de ses «vassaux tributaires» européens (Brzezinski, «The Grand Chessboard») d’intégrer la Russie dans la sphère transatlantique et la campagne de dénigrement toujours croissante, se rapprochant de l’hystérie, contre la Russie et notamment ad personam contre Poutine.
Le même modèle se retrouve dans la couverture médiatique et les commentaires ainsi que les accusations des hommes politiques quand il s’agit de la Syrie, dont l’acuité croissante va de pair avec la baisse des espérances de l’Occident d’aboutir à un changement de régime en Syrie. Voici que le cercle se referme au début duquel se trouve le XVe siècle: lorsque les élites occidentales ne se voient pas en état de contrôler la Russie, elles mettent en marche la machinerie de diffamation.

Glissements tectoniques dans les rapports de forces globaux

La raison pour l’importance de ce livre est que l’Europe en entier – et pas seulement l’UE – doit trouver une voie dans le contexte des glissements tectoniques des rapports de forces globaux,12 afin de pouvoir contribuer par ses forces culturelles et économiques au développement d’un ordre mondial basé sur des fondements coopératifs et pacifiques. Le fait que la Fédération de Russie y jouera un rôle prépondérant est évident de par sa géographie et ses ressources. Ce qui est en jeu en Eurasie pour les générations futures s’ensuit du plaidoyer de l’ancien directeur politique du ministère des Affaires étrangères allemandes, qui fût par la suite ambassadeur de l’Allemagne à Pékin pendant six ans et qui, actuellement, est président directeur de la fondation Quandt: «La diplomatie par de nouveaux moyens. La ‹nouvelle route de la soie› chinoise devrait avoir une priorité stratégique pour l’UE.»13 Une ambiance empoisonnée par les médias serait contre-productive pour ce gigantesque projet. Je souhaite donc de nombreux lecteurs pour ce livre de Hannes Hofbauer.    •

*    Jochen Scholz est ancien lieutenant-colonel de la Bundeswehr et fut pendant quelques années au service de l’OTAN à Bruxelles. Plus tard, pendant la guerre contre la Yougoslavie, il servit au ministère allemand de la Défense. C’est là qu’il réalisa que les discours officiels des responsables politiques, décrivant de graves violations des droits de l’homme par la Serbie, ne correspondaient pas aux rapports des spécialistes sur place. C’est à cause de ces mensonges des hommes politiques qu’il quitta le SPD en 1999.

1    www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONS...
2    https://eeas.europa.eu/topics/eu-information-russian/9506...
3    https://de.wikipedia.org/wiki/Washington_Consensus
4    Zelikow, Phillip/ Rice, Condoleezza. Sternstunden der Diplomatie, Berlin 1997, p. 257
5    www.bundestag.de/parlament/geschichte/gastredner/putin/pu...
6    www.sueddeutsche.de/wirtschaft/2.220/putin-plaedoyer-fuer...
7    https://de.wikipedia.org/wiki/Heartland-Theorie
8    Lettre de Willy Wimmer adressée au Chancelier fédéral Schröder, sur: www.nachdenkseiten.de/?p=22855
9    www.informationclearinghouse.info/pdf/RebuildingAmericasD...
10    www.bpb.de/internationales/europa/russland/135734/grafike...
11    http://web.archive.org/web/20070811110517/http://www.newa...
12    Cf. «ReOrient. Globalwirtschaft im Asiatischen Zeitalter» par André Gunder Frank: http://mediashop.at/buecher/reorient
13    https://zeitschrift-ip.dgap.org/de/article/getFullPDF/27469 und http://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2016/10/03/par...

dimanche, 15 janvier 2017

Trump ne pourra pas compromettre l'alliance russo-chinoise

trumpworldOrtXZiL.png

Trump ne pourra pas compromettre l'alliance russo-chinoise

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Dès ses premières déclarations d'intention, Donald Trump avait indiqué qu'il se donnait deux buts en politique internationale: se rapprocher de Moscou après deux tiers de siècle de guerre froide, refuser une prétendue volonté de domination chinoise dans les domaines économiques et géo-stratégiques. Ce refus pourrait aller jusqu'à des affrontements militaires avec la Chine, sinon une véritable guerre. De fait Trump a programmé un renforcement sensible des moyens navals et nucléaires américains. Ceci n'aurait de sens que dans cette perspective, à supposer exclue dorénavant une guerre avec la Russie.
Les chroniqueurs se sont évidemment tous demandé comment ces deux buts pourraient être compatibles, compte tenu des liens plus qu'étroits qui associent Moscou et Pékin depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Même si en Russie certains craignent que ne s'établisse une compétition avec la Chine, bientôt seconde puissance économique mondiale, où la Russie serait perdante, la supériorité militaire et spatiale russe rétablirait l'équilibre.

Les liens et les échanges Moscou/Pékin sont nombreux et portent sur des domaines de première importance géopolitique. Nous y avons souvent fait allusion. Ils ont été développés notamment dans le cadre du Brics et de l'Organisation de coopération de Shanghai. Concrètement, ceci s'est traduit par le concept d'Eurasie, nouvel ensemble multinational pouvant rivaliser avec les pays de la zone dollar sous contrôle de Washington et bien évidemment avec l'Europe sous sa forme actuelle.

On peut d'ailleurs penser que la partie de l'establishment américain qui a poussé Trump au pouvoir et qui le soutiendra dorénavant vise, par le rapprochement promis avec Poutine, à ne pas être exclue des perspectives futures offertes par l'Eurasie. Ceci compte tenu de la plus grande résilience probable de celle-ci face aux crises mondiales prévisibles résultant du réchauffement climatique et de la disparition d'une partie des espèces vivantes. Les autres parties du monde, notamment l'Amérique du Nord à l'exception notable du Canada, l'Afrique et malheureusement pour elle l'Europe, n'y échapperont pas pour leur part.

Dans la perspective de ces crises, la Chine attachera une grande valeur à ses relations avec la Russie, sa partenaire essentielle dans le développement de l'Eurasie. La Chine est déjà en surnombre démographique et en voie d'asphyxie compte tenu d'un développement industriel concentré dans ses parties côtières. A tous égards l'Eurasie sera pour elle un poumon indispensable.

En ce qui concerne la Russie, celle-ci perçoit bien que malgré ses nombreuses supériorités notamment dans les domaines scientifiques et militaires, elle ne pourra pas seule faire vivre l'Eurasie, ceci bien que l'essentiel du territoire de celle-ci soit russe. C'est seulement dans le cadre d'une coopération compétitive avec la Chine que les deux pays y arriveront.

Trump s'illusionnerait donc s'il pensait pouvoir séparer Moscou et Pékin, dans tous les domaines essentiels tout au moins. L'Amérique, à laquelle il espère rendre toute sa force, n'y arriverait pas.

Dans le cadre de sa longue conférence de presse de fin d'année 2016, Vladimir Poutine a remarqué que « ce que nous avons entre la Russie et la Chine est bien plus qu'un simple partenariat stratégique » “What we have between Russia and China is more than just a strategic partnership.”

Si Trump ne l'a pas compris, et espère recourir à la vieille politique américaine du Diviser pour régner  afin de séparer la Russie et la Chine, il irait à de graves déconvenues. Au plan militaire, on ajoutera que la Russie, la Chine et leur troisième partenaire important dans l'ensemble eurasiatique, l'Iran, se sont déjà mis d'accord sur une politique de défense commune.

Ceci veut dire que Trump, qui outre la Chine a décidé de s'opposer à l'Iran, irait là encore à l'échec Comme l'on peut penser qu'il est pragmatique, il s'adaptera très vite à cette réalité, dans les faits sinon dans les discours.

mercredi, 11 janvier 2017

Paranoïa anti-russe et théories du complot

putini.jpg

Paranoïa anti-russe et théories du complot

David l’Epée
Philosophe, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch 

Nous assistons depuis quelques mois – mais cela va en s’intensifiant depuis quelques semaines – à une vaste offensive médiatique contre la Russie, suspectée d’ingérence dans les affaires intérieures de certains pays occidentaux. Entre accusations de piratage informatique (comme dans l’affaire de la révélation des courriels privés d’Hillary Clinton) et de tentatives d’influer dans diverses campagnes électorales (présidentielles américaines, primaires de la droite française, etc.), les charges contre la Russie s’accumulent et font monter les tensions. Or, il s’avère que ces soupçons reposent souvent sur des éléments très minces, voire inexistants, et que dans le cas d’influences qui pourraient s’avérer vraies (dans le sens où, théoriquement, elles pourraient avoir lieu), comme celles que seraient effectivement susceptibles d’exercer sur une frange des opinions publiques occidentales certaines agences de presse russes et autres médias en ligne ayant pris le parti de Moscou, il n’y a pas matière à scandale : en effet, elles n’outrepassent pas le domaine de la légalité, ne ressortissent en aucun cas d’actes de guerre et s’inscrivent tout simplement dans le cadre ordinaire de la liberté d’expression et de communication des informations et des idées.

Or malgré cette observation qui paraît assez évidente – les faits litigieux reprochés à la Russie ne sont pas avérés tandis les faits avérés, eux, ne sont pas litigieux – un grand nombre de médias se sont lancés sans la moindre hésitation dans cette nouvelle croisade, qui pose le double problème de faire abstraction de la situation réelle et d’être potentiellement dangereuse pour tout le monde. C’est notamment, en Suisse romande, le cas du Temps qui, comme j’ai eu l’occasion d’en parler dans un article précédent [ http://lesobservateurs.ch/2016/12/01/medias-trump-retour-... ], avait publié le 26 novembre dernier un éditorial (rédigé par Sylvain Besson) qui, par ses outrances, ressemblait à une déclaration de guerre, dénonçant « une offensive subtile [de la Russie] sur le front immatériel de la propagande et de la désinformation » et saluant la décision du Parlement européen qui, quelques jours auparavant, avait voté une résolution condamnant la propagande russe, qui se trouvait mise sur le même plan que la propagande de l’Etat islamique. Le quotidien parvenait, en quelques paragraphes, à dénoncer des théories du complot que véhiculeraient certains médias russes à destination du public occidental et à produire lui-même une théorie qu’il faut bien appeler conspirationniste puisque le complot dénoncé ne reposait sur aucune preuve concrète…

Cet éditorial, et d’autres articles du même tonneau l’accompagnant, appelait nécessairement une réaction. Elle s’est exprimée le 6 décembre, Le Temps publiant ce jour-là une lettre d’Irina Dedkova, attachée de presse du consulat général de Russie à Genève. Celle-ci, offensée par les allégations paranoïaques et passablement complotistes dont nous venons de parler, a répondu ceci : « Au lieu de propager la russophobie dans les médias, il faudrait peut-être chercher les causes de l’insécurité actuelle en Europe dans les conditions de vie extrêmement précaires et difficiles auxquelles sont confrontées les populations d’Afghanistan, de Libye, d’Irak. […] L’Europe a déjà subi des attaques terroristes sur son territoire, la Suisse en a heureusement été épargnée. Il faut enfin comprendre que les terroristes n’arrêteront pas leurs actes abominables tant qu’ils ne seront pas combattus sur le terrain et tant que cette ambiguïté de la part des Occidentaux continuera. […] L’éditorial du 26 novembre prétend que “le mensonge et la désinformation viennent de Russie” et que c’est l’Occident qui détient le monopole de la “vérité”. Est-ce vraiment le choix engagé et assumé de la rédaction ? L’objectivité et l’analyse sans parti pris sont alors à chercher ailleurs que dans les pages du Temps. » On pourrait ajouter qu’il y a quelque chose d’extrêmement indélicat de la part du Parlement européen à renvoyer dos à dos Daech et la Russie, lorsque l’on sait le rôle que cette dernière a joué ces derniers temps dans la lutte contre le terrorisme islamiste sur le front syrien. Les amis bruxellois de l’Alliance atlantique ont-ils vraiment, dans cette guerre-là et après le désolant constat d’échec de leurs alliés, des leçons à donner à Poutine ?

russophd6c36188040f8b4659.jpg

Cette petite mise au point ne sera toutefois pas d’une grande utilité pour la suite car Le Temps va continuer à déployer, semaine après semaine, les éléments de langage de ce nouveau feuilleton (qu’on pourrait intituler Russia-bashing) qui constitue désormais un rendez-vous incontournable dans les pages de ce quotidien – et de bien d’autres. C’est le cas par exemple de l’édition du 28 décembre, dans laquelle on peut lire un article explicitement intitulé Désinformation : l’offensive russe. On nous y entretient de la doctrine Gerasimov, une stratégie russe qui recourrait à des vecteurs de contre-information pour mener contre l’Occident un assaut sournois relevant de la guerre asymétrique. On peut y lire ceci : « Selon Keir Giles, auteur d’une étude sur le sujet, l’objectif n’est plus, comme du temps de l’Union soviétique, de vendre un modèle, mais de “saper la notion de vérité objective et la possibilité même de faire du journalisme”. Il s’agit “d’affaiblir l’immunité morale face à la propagande” ainsi que de “réduire la confiance dans les sources du savoir” des sociétés occidentales. »

Il est tout à fait possible que cette stratégie russe existe et qu’elle procède de cette manière dans le cadre de la nouvelle guerre froide à laquelle nous assistons, mais nous devrions, avant de monter sur nos grands chevaux, nous poser quelques questions toutes simples : qui, aujourd’hui, et bien mieux que tous les cyber-moujiks réunis, est parvenu à remplir les mêmes objectifs ? Qui s’acharne chaque jour à « saper la notion de vérité objective », à « réduire la confiance dans les sources du savoir » de nos sociétés et à détruire « la possibilité même de faire du journalisme » ? Qui sinon les journalistes eux-mêmes, les représentants de ces mêmes médias qui se plaignent maintenant d’être discrédités et de perdre des lecteurs ? Mais de ce côté-là, on n’assistera jamais à aucune remise en question, la responsabilité de la crise des médias traditionnels sera toujours attribuée à un élément extérieur : la Russie, internet, la presse dissidente, les réseaux sociaux ou que sais-je encore. L’auteur de l’article ne doute pas une seconde de la supériorité morale qu’il pense avoir sur ses confrères russes puisqu’il écrit, avec un aplomb qui laisse songeur : « Le risque est de tomber dans le piège d’une contre-propagande, ce qui reviendrait pour les Européens à renier leurs propres valeurs. » Nos propres valeurs ? Mais où sont-elles nos valeurs, dans le travail de réécriture permanent effectué par nos médias, dans l’opération quotidienne de manipulation, de déformation, de censure et – lâchons le mot – de propagande ? Pensez-vous vraiment, chers journalistes suisses, avoir les mains plus blanches que les petits télégraphes du Kremlin ?...

Interrogé sur ce sujet en conclusion de cet article, Jakub Janda, chercheur à l’Institut Valeurs européennes de Prague, « centre de recherche indépendant pro-européen et atlantiste » (sic !), croit voir l’empreinte russe dans plusieurs élections passées ou à venir sur le continent européen. Au journaliste qui lui demande si Poutine risque de mettre son grain de sel dans les élections présidentielles françaises, il répond : « Il n’y aura pas d’interférence directe dans le processus électoral. C’est inutile. Que ce soit Marine Le Pen ou François Fillon qui l’emporte, Moscou est de toutes façons gagnant. » Traduction : quoiqu’il arrive désormais, on fera toujours porter le chapeau à Poutine.

Il est également dommage qu’un hebdomadaire comme Causeur, connu pour penser en dehors des clous, sacrifie dans son numéro de décembre à cette même paranoïa avec un article de Philippe Raynaud intitulé Les équivoques de la primaire dans lequel on peut lire : « Les Français de droite ont cru voter pour un gaulliste, ils se sont engagés dans la voie de la collaboration avec une puissance impériale qui s’appuie sur des relais internationaux très actifs et dont rien ne permet de croire que ses ambitions soient compatibles avec les intérêts français. » A qui cet épouvantail est-il censé faire peur ? Il y a de très bonnes raisons de s’en prendre à François Fillon, candidat de la rigueur néolibérale et de la destruction programmée des conquêtes sociales françaises, mais il y en a aussi de très mauvaises, et lui reprocher de n’être pas aussi atlantiste et américano-compatible qu’un Nicolas Sarkozy ressemble finalement moins à un grief qu’à un compliment. Le plus ironique dans l’affaire, c’est qu’on aurait tout à fait pu prononcer la même phrase en 2007 mais pour parler cette fois de Sarkozy et en faisant référence à une autre puissance impériale. Vous souvenez-vous d’avoir entendu beaucoup de journalistes lui faire ce procès-là ?...

Heureusement, tous les médias ne sont pas dupes, certains chroniqueurs savent raison garder et, devant les humeurs va-t-en-guerre de leurs confrères, tentent de ramener les choses à leur juste mesure et de dégonfler quelques baudruches. C’est le cas par exemple de Jack Dion qui, dans le numéro de Marianne du 2 décembre, signe un article assez bien senti titré Pourquoi Poutine les rend tous fous. Il se moque de Libération qui, « voici peu, expliquait que le travail d’influence idéologique de la Russie avait débouché sur le Brexit, le vote des Néerlandais contre un accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine, la victoire de Donald Trump et, bien sûr, la percée de François Fillon, déjà transformé en marionnette de Vladimir Poutine (ça promet !). » Le quotidien bobo n’a toutefois pas été le seul à tomber dans ce panneau car le même jour, « Le Monde publiait une tribune de l’historienne Françoise Thom digne du maccarthysme naguère en vogue aux Etats-Unis. Cette prose vaut le détour car elle dit tout haut ce que suggère mezza voce Le Monde au fil de ses articles. Au terme d’une longue enquête, la dame dénonce “la patiente stratégie de prise de contrôle des élites et des opinions étrangères par le Kremlin”. Si tel était le cas, vu la folie russophobe en vogue jusqu’ici dans les médias, on pourrait en déduire que les fins limiers venus des steppes pour embrigader les esprits sont des nuls. Selon Françoise Thom, qui a dû trop consommer de vodka, la Russie “ne dissimule même plus sa prétention à dicter l’issue des scrutins tenus sur le continent européen”. Bref, si les participants à la primaire de la droite ont voté majoritairement Fillon, c’est sur ordre de Moscou. »

Face à ces supputations délirantes, on trouve une mise au point bienvenue dans la chronique de Jacques Pilet parue dans L’Hebdo du 22 décembre. « Depuis que la Russie se remet lentement de la terrible débâcle qui a suivi son effondrement, écrit-il, depuis qu’elle se reconstruit et veut faire entendre sa voix, la tension Est-Ouest ne cesse de monter. Poutine est devenu le diable. Aucun expert sérieux ne pense pourtant qu’il souhaite déborder de ses frontières. Il n’en a pas les moyens. L’Ukraine était un cas très particulier. » Seulement, aujourd’hui, les élites européennes craignent moins de voir déferler les chars russes sur les grands boulevards des capitales que de subir l’intrusion d’espions ou d’une cinquième colonne mue par une nouvelle propagande… « Que la frousse gagne les autres pays de l’Union européenne, cela paraît irrationnel, explique Jacques Pilet. Le dernier discours de Poutine sur l’état de la Russie était pourtant des plus rassurants à cet égard. Il a eu peu d’écho. Il est piquant de voir le Parlement européen demander des mesures pour contrer la propagande russe vers l’Ouest. Les moyens de Moscou sont plus que limités. Un ou deux sites, une chaine TV. Rien à voir avec la puissante Radio Free Europe, créée en 1951 par la CIA, qui arrose dans toutes les langues l’espace de l’ex-URSS. Si l’on songe au déferlement de la propagande américaine sur toute l’Europe, dans une multitude de formes, ces accusations antirusses apparaissent paranoïaques. » Il fallait en effet que ce soit dit.

Ces théories du complot seraient risibles si elles ne risquaient pas d’aboutir à des impairs diplomatiques graves et à des orientations géopolitiques contre-productives. Je continue de penser, même si rien n’est encore fait, que l’élection de Donald Trump est susceptible d’entrainer, comme effet bénéfique, une réduction des tensions entre les Etats-Unis et la Russie. Il apparaît en effet très probable que l’élection de sa rivale, si elle avait eu lieu, aurait presque immanquablement favorisé la cristallisation d’un climat politique extrêmement hostile et belliqueux à l’issue duquel aurait pu éclater une guerre, et peut-être même une guerre nucléaire, avec toutes les conséquences catastrophiques que l’on peut imaginer. Le pire, sur ce plan-là, a été évité, mais les grands médias occidentaux, dont on connait le sympathie pour le clan Clinton et ce qu’il représentait, semblent tout faire désormais pour saborder Trump dans ses velléités de pacification, comme s’ils voulaient, avant son entrée en fonction, précipiter les choses et rendre la guerre inévitable. Par quels moyens ? En multipliant les provocations et les scandales et en préparant l’opinion publique à l’affrontement qu’ils appellent de leurs vœux. L’anti-poutinisme de nos médias n’est certes pas un phénomène nouveau mais il connaît actuellement une phase d’accélération car il s’agit maintenant, j’insiste sur ce point, d’un véritable feuilleton, d’un sujet d’actualité qui s’est installé durablement et avec une régularité entêtante, dans la plupart des grands titres de presse sous nos latitudes.

poup6665-550x400_c.jpg

Nous sommes en train d’assister à ce que l’écrivain italien Giulietto Chiesa, ancien député au Parlement européen et ancien correspondant de L’Unita à Moscou, avait anticipé et analysé dans un livre paru il y a quelques mois (avant les élections américaines, avant les derniers événements en Syrie, avant l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara), Russphobie 2.0. Dans ce livre, il prévoyait que la propagande mise en place par l’Occident contre un certain nombre de pays musulmans depuis le 11 septembre 2001 au nom de la guerre contre le terrorisme préfigurait, dans les méthodes comme dans la stratégie, celle qui allait maintenant prendre pour cible la Russie. « L’Occident cherche à couper les ponts pour supprimer toute possibilité de dialogue ! » mettait-il en garde, craignant l’éclatement d’un conflit dont les effets seraient dévastateurs. « L’expansion de l’OTAN le long des frontières de la Russie, observait-il, au nord avec la participation volontaire des pays baltes et de la Pologne, au sud avec l’entrée (de fait) dans l’OTAN de la Géorgie et de l’Ukraine, paraît inexplicable, non seulement à la lumière de la dissolution de Pacte de Varsovie, mais aussi en l’absence totale d’agressivité de la Russie à l’égard de ses voisins. »

Il est impossible de prévoir ce qui arrivera ces prochains mois sur ce front-là mais il ne paraît pas exagéré de penser que les grands médias occidentaux, dans leurs attaques incessantes contre la Russie, répondent à un agenda bien précis dont la guerre pourrait bien être l’objectif et le point d’orgue. Il revient dès lors à la société civile, aux populations, aux opinions publiques, aux citoyens européens que nous sommes de ne pas tomber dans ce piège et de prêter une oreille plus attentive aux discours de paix qu’aux bouteurs de feu.

David L’Epée

lundi, 02 janvier 2017

L'Amérique ne renoncera pas à sa politique anti-russe en Afghanistan

biometrique00_Del6139872.jpg

L'Amérique ne renoncera pas à sa politique anti-russe en Afghanistan

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Une rencontre dont les médias français ont peu parlé s'est tenue à Moscou le 27/12 entre représentants de la Russie, de la Chine et du Pakistan. Ils se sont mis d'accord pour obtenir de l'ONU le retrait de certaines personnalités afghanes d'une liste recensant des Afghans soumis à sanction compte tenu de leur aide aux Talibans en Afghanistan 1).
 
La rencontre a par ailleurs recommandé  l'instauration d'un « dialogue  pacifique » entre le gouvernement de Kaboul et les Talibans. Ceux-ci, présentés notamment par les Etats-Unis comme des terroristes à éliminer (ce que d'ailleurs ils n'ont jamais réussi à faire) devraient au contraire être considérés, selon les conclusions de la rencontre à Moscou, comme des auxiliaires efficaces contre l'emprise d'un Etat islamique (EI) de plus en plus présent en Afghanistan.

Le ministre russe des affaires étrangères a exhorté en conséquence Kaboul à se montrer plus coopératif avec le mouvement taliban, compte tenu de la montée croissante dans le pays de la branche afghane de l'EI. L'on comprend bien que la Russie comme la Chine veuillent lutter en Afghanistan et dans les régions voisines contre l'extrémisme de l'EI, qui s'en prend directement à leurs intérêts. Au contraire les Talibans, jusqu'ici accusés (non sans raisons d'ailleurs) de radicalisme religieux et d'une phobie anti-féministe spectaculaire, se révèlent infiniment moins dangereux que l'EI sur ces deux points.

Le président afghan actuel Ashraf Ghani aurait du se montrer satisfait de cet engagement trilatéral en faveur du combat qu'il est censé mener contre l'EI, bien plus menaçant pour lui que ne le sont ce qui reste de Talibans. Mais s'était sans compter sans les Etats-Unis dont le principal souci a été et reste de lutter contre l'influence russe dans la région. Ce n'est pas principalement le désir de défendre une démocratie à l'occidentale à Kaboul qui les conduit mais celui de se préserver l'accès futur aux richesses minières considérables de l'Afghanistan. Dans ce but, en dehors d'un maintien de plus en plus impopulaire d'une force militaire dans les principaux centres stratégique, ils ont déployé des moyens considérables, par l'intermédiaire de la CIA et des « forces spéciales », pour convaincre Ashraf Ghani de rester dans le rang, c'est-à-dire de s'opposer à tout retour de l'influence russe dans le pays.

Or Ashraf Ghani s'était doté d'un vice-président, un certain Rashid Dostum, qui déplaisait de plus en plus à Washington par son ouverture supposée à la Russie. Celui-ci était un chef de guerre, « war lord » qui ne se faisait pas remarquer par une grande aptitude à représenter l'idéal démocratique tel que conçu par les Américains. Mais pour ceux-ci son principal défaut était qu'il commençait à s'opposer à la politique américaine de plus en plus mal supportée par différents groupes tribaux. Au contraire, il semblait prêter une oreille favorable aux ouvertures russes et turques en faveur d'une Afghanistan plus ouverte à la coopération avec ses voisins asiatiques et potentiellement avec Moscou. Aussi avait-il fait l'objet de campagnes incessantes dans les médias américains dénonçant son « warlordisme ».

Finalement Washington a pu obtenir le principe de son éviction par Ashraf Ghani et son remplacement par Gulbuddin Hekmayar, un autre war lord qui ne le cède en rien en férocité à Dostum. Il a fait assassiner un grand nombre de ses rivaux. Quant aux moeurs, il est devenu populaire par son fondamentalisme islamique radical et sa recommandation d'inonder d'acide les femmes réticentes à se voiler. Ceci ne l'avait pas empêché de bénéficier d'un appui constant de la CIA, de ses dollars et de ses livraisons d'armes.

L'on comprend que la Russie et son alliée la Turquie, sans mentionner la Chine et le Pakistan, ne soient pas enthousiasmés par le retour d'un radicalisme proche du terrorisme à Kaboul. Certes, ces pays ne sont pas moins intéressés que les Etats-Unis par un futur possible accès aux richesses minières afghanes. Mais leur principal souci est la lutte contre un EI à leur porte. Un faible président Ashraf Ghani sous contrôle d'un vice président tel que Gulbuddin Hekmayar ne peut à cet égard que les inquiéter.

On se demandera si l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche entrainera une révision de la stratégie américaine en Afghanistan. Les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans la région toute entière ne laisseront sans doute pas à Donald Trump d'autre choix que continuer dans ce domaine la politique d'Obama. Quant aux Européens, qui fournissent encore malgré leurs réticences des moyens militaires pour une prétendue lutte contre les Talibans, ils ne seront pas consultés.

1) Voir notamment https://www.geo.tv/latest/125224-Russia-China-Pakistan-ag...

 

samedi, 31 décembre 2016

Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

orbanVVV223a5b23987230d0cdc1.jpg

Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

door Prof. Dr. László Marácz

Ex: http://www.elsevier.nl 

De jihadistische aanslag op de kerstmarkt in Berlijn laat zien dat West-Europa de ‘sense of urgency’ mist om met terreur om te gaan. De aanslag had plaats tegen de achtergrond van de geopolitieke veranderingen in de wereld, die na de inauguratie van de Amerikaanse ‘president-elect’ Donald daadwerkelijk vorm zullen krijgen, schrijft László Marácz.

Onthutsend was de houding van de Duitse autoriteiten daags na de aanslag. Op de persconferentie hielden zij vol dat zij geen fouten hadden gemaakt en dat het geenszins duidelijk was dat het om een jihadistische aanslag ging.

Reis door West-Europa

In plaats van het zwartste scenario te nemen dat er wel degelijk een ernstige terroristische actie had plaatsgevonden, vervielen de Duitse autoriteiten wederom in de Keulse ontkenningsreflex. Dit keer geen zevendaagse verdoezeling – er waren doden en gewonden gevallen – maar het verspreiden van mist. Al de Al-Qa’ida-achtige aspecten wezen echter vanaf de eerste minuut onmiskenbaar op een jihadistische aanslag.

De Tunesische migrant kon na zijn daad in Berlijn nog in dezelfde stad een moskee bezoeken, in Nijmegen of een andere Nederlandse stad een SIM-kaart ophalen (of kreeg hij deze aangereikt?), door België, Frankrijk en Italië reizen.

Nota bene door België en Frankrijk die verstrikt zijn geraakt in de war on terror. Deze terrorist was vuurwapengevaarlijk, zoals later in Milaan bleek. Zelfs bij een losgebroken crimineel vermeldt de politie nog weleens dat hij/zij vuurwapengevaarlijk is. Niets van dit alles in West-Europa.

Visegrad-landen sceptisch tegenover Merkel

De Visegrad-landen of V4 (Hongarije, Slowakije, Polen, Tsjechië) hebben vanaf september 2015 sceptisch gestaan tegenover het opendeurenbeleid van de Duitse bondskanselier Angela Merkel, die er zelf maar geen afstand van kan nemen.

Het valt niet te ontkennen dat haar beleid aantoonbaar de terreuraanslagen in Parijs, Brussel en Berlijn en veel andere steden in West-Europa, in de kaart heeft gespeeld. Ook nu nog arriveren er dagelijks 3.000 migranten in Duitsland. De Duitse autoriteiten geven daarin toe dat het onmogelijk is om van dergelijke aantallen de identiteit vast te stellen.

Trump vindt Poetin minder gevaarlijk dan jihadisme

De Amerikaanse president-elect Donald Trump beschouwt Rusland en Poetin als een minder gevaarlijke vijand voor het Westen dan het jihadisme. Daar valt alles voor te zeggen. Uit zijn aangekondigde benoemingen wijst niets op politieke naïviteit, maar juist op een nieuwe Amerikaanse geopolitieke agenda.

Vanuit die agenda bezien is de V4 een veel betrouwbaarder partner in de strijd tegen illegale migratie en het jihadisme dan West-Europa onder Duitse leiding. De V4-landen hebben hun krachten gemobiliseerd en defensie-structuren opgebouwd om illegale migratie en jihadisme buiten de deur te houden.

Orbán ontvangt Trump

Trumps agenda blijft niet bij retoriek. Viktor Orbán, de Hongaarse premier die zich heeft ingezet voor het succes van de V4, zal in februari van het nieuwe jaar door de nieuwe president worden ontvangen.

Voor zijn bezoek zal de Russische president Poetin in Boedapest zijn opwachting maken. De nieuwe alliantie Trump-Orbán-Poetin zal zeker meer werk gaan maken van het bestrijden van illegale migratie en jihadisme dan die van Obama-Clinton-Merkel. Die alliantie heeft Europa juist in gevaar gebracht.

László Marácz

Prof. Dr. László Marácz is verbonden aan de afdeling Europese studies van de Universiteit van Amsterdam. Zijn ouders kwamen na de Hongaarse Opstand in 1956 als vluchteling naar Nederland.

vendredi, 30 décembre 2016

Russophobie et haine de Poutine : les chiens aboient

aboiements_432_323_filled.jpg

Russophobie et haine de Poutine: les chiens aboient

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

En effet ”les chiens aboient, la caravane passe ”, c’est-à-dire que Moscou ne se laisse pas impressionner. La majorité des médias occidentaux a présenté l’intervention russe en Syrie comme une entreprise criminelle et impérialiste. C’est dans la logique stratégique de la diabolisation de Poutine ; le but  est d’entraver le rétablissement de la Russie comme puissance internationale. Inventer une menace militaire russe, répéter que la Russie vit sous une dictature, prétendre que la Crimée a été annexée et l’Ukraine agressée – prétexte des sanctions occidentales, totalement contre–productives – tout cela fait partie d’une politique pensée dès 2011 pour relancer la guerre froide mais aussi pour contrer le ”mauvais exemple” idéologique que donne la Russie de Poutine : patriotisme, restauration des valeurs traditionnelles, refus de l’idéologie gaucho– libertaire, populisme, défense de l’identité nationale, etc. La nouvelle Russie incarne tout ce que qu’abhorrent les classes dirigeantes occidentales, oligarchies coupées de leurs peuples. (1)

L’intervention russe en Syrie : mensonges et réalités

La reprise d’Alep par les troupes et les alliés chiites de Bachar el–Assad, aidés de manière décisive par l‘aviation et des détachements russes, a donné lieu à des accusations de « crimes de guerre » contre des populations civiles ; Vladimir Poutine a été accusé d’être le premier responsable, en tant que principal soutien d’ Assad. Ce dernier n’est certes pas un enfant de chœur mais il n’est pas pire que d’autres grands amis d’un Occident qui ferme par exemple les yeux sur les massacres que commet l’Arabie au Yémen. Les médias occidentaux ont exagéré, mensonges à l’appui, les exactions d’Assad, au cours de cette guerre civile, et caché des faits gênants.

 La propagande anti-russe a dissimulé que les massacres de civils, femmes et enfants, commis à Alep, ne l’ont pas été par les troupes d’Assad et ses alliés ou par l’aviation russe, mais par des tirs d’artillerie des ”gentils rebelles”, qui sont en réalité des islamistes fanatisés. Ils sont armés par les Américains, les Saoudiens et les monarchies du Golfe. Les assassins ne sont pas ceux qu’on croit.

La Russie est clouée au pilori, alors que tout le monde sait bien que toute opération militaire aérienne – y compris celles que mène la France, sous le commandement du suzerain américain – donne lieu à des dégâts collatéraux. On n’a jamais accusé de « crimes de guerre » les dirigeant  américains, alors que, depuis un peu plus de 70 ans, l’USAF a, au nom de la ”guerre juste”, commis le plus grand nombre de massacres de civils et de destructions de toute l’histoire. Les derniers en date concernaient la Serbie et l’Irak.

Dans cette affaire, les États–Unis et le gouvernement français qui lui obéit prennent objectivement le parti de l’islamisme sunnite terroriste, qui devrait être l’ennemi principal. Il l’est en parole – par la bouche de M. Le Drian – mais pas dans les faits. Ivan Rioufol remarquait justement et courageusement : « la menace que fait courir aux démocraties le totalitarisme islamique mériterait une riposte qui ne vient pas. Au contraire : les ”rebelles” islamistes d’Alep–Est (Syrie), soutenus par Al–Qaida, le sont aussi par les États–Unis et la France, qui se désolent de leur défaite. Cette inconséquence hisse Vladimir Poutine, protecteur des chrétiens d’Orient ciblés par les djihadistes, en leader respectable » (Le Figaro, 16/12/2016).     

Quant à l’ ASL (Armée syrienne libre) qui combat Assad, financée par l’Occident, il s’agit de troupes très louches, à la frontière du terrorisme islamiste, susceptibles de changer de camp comme de chemise. En voulant maintenir (pour l’instant…) Assad et les Alaouites au pouvoir en Syrie, la Russie joue la carte de la stabilité.

Si les Russes n’étaient pas intervenus pour empêcher la chute d’Assad, la Syrie serait devenue un enfer islamiste. Assad aurait été remplacé par Dae’ch et le chaos fondamentaliste se serait installé. Avec toutes les conséquences que l’on devine en Occident.

Provocations occidentales contre la nouvelle Russie

Ce sont d’ailleurs les interventions américaines en Irak, qui ont déstabilisé le Moyen–Orient et favorisé l’islamisme. C’est depuis la chute de Saddam Hussein que les chrétiens d’Orient sont éradiqués. L’Occident, suicidaire, a allumé le feu, là où la Russie veut l’éteindre. À ce propos, il faut rappeler la genèse de la nouvelle guerre froide (voulue) entre les gouvernements européens et leur suzerain d’outre Atlantique et la Russie de Poutine.

Après la chute de l’URSS en 1991, la Russie, dirigée par le faible Eltsine, en perte de puissance, a été dominée par les États–Unis  qui cherchaient à la neutraliser et à la vassaliser. Le réveil russe, opéré grâce à Poutine, n’a pas été accepté par les dirigeants occidentaux. On a donc inventé une ”menace russe”. La stratégie choisie, élaborée par la CIA et les planificateurs de l’Otan – américains et européens obéissants– fut celle de la provocation. Avec deux cibles : la Géorgie et l’Ukraine. En promettant à ces deux pays, contrairement aux engagements pris envers les Russes en plein désarroi lors de disparition de l’URSS, de les intégrer dans l’Union européenne et dans l’Otan, en sachant que ces deux hypothèses étaient absurdes économiquement et stratégiquement.

Le but de la provocation occidentale était seulement d’amener les Russes à réagir violemment, afin de créer un espace conflictuel. Mais cette stratégie a échoué, non seulement à cause de la mollesse et de l’indécision du président Obama qui devait gérer une situation décidée par d’autres que lui, mais aussi parce que le gouvernement de Poutine, contrairement à celui de Eltsine, a procédé à un redressement de la puissance russe et a décidé de ne pas se laisser impressionner et de ne pas céder. 

Trump et la Russie : promesses et contradictions

Normalement, lorsque Donald Trump entrera en fonction fin janvier 2017, il rompra avec cette politique sournoisement pro–islamique, anti–israélienne et russophobe de l’administration Obama. Mais, il faut surtout espérer que, suivant son programme révolutionnaire de politique étrangère, il osera une convergence USA–Russie, en rupture complète avec la politique des États–Unis depuis 1945. Si Donald Trump tient parole et résiste aux puissantes forces qui veulent infléchir sa politique, ce rapprochement avec la Russie, virage à 90°, sera un bouleversement majeur dans la géopolitique mondiale. Très hostile à Pékin, le nouveau président américain, s’il est bien conseillé – car il ne brille pas par sa subtilité –  peut  créer un séisme : une alliance Washington–Moscou (Trump–Poutine) constituerait une redistribution mondiale de toutes les cartes. Avec, à la clé, la fin de l’atlantisme. Les castes politiques et médiatiques européennes seraient déstabilisées, ne sachant plus à quel saint se vouer.  Un axe Amérique–Europe–Russie est au bout de cette logique qui passe au dessus des petits calculs des dirigeants européens qui seraient complètement dépassés. L’Europe est le maillon faible. Les promesses de Trump – comme je l’ai déjà dit dans ce blog– sont tellement porteuses de bouleversements fondamentaux qu’on se demande si elles sont sérieuses et si elles pourront être tenues.     

Le sérieux problème auquel se heurtera Trump après sa prise de fonctions le 20 janvier est qu’il devra concilier sa volonté affichée de se rapprocher de la Russie avec  l’implication de cette dernière aux côtés de l’Iran : coopération dans la guerre en Syrie, livraisons d’armes, etc. bref, relations au beau fixe. Car Trump, tout comme le gouvernement israélien, veut rompre avec la politique d’Obama favorable à Téhéran et dénoncer l’accord sur le nucléaire. Cette contradiction  – s’allier avec l’ami d’un ennemi –  sera très difficile à gérer.

Vladimir Poutine a récemment déclaré, voulant réinstaurer la Russie comme très grande puissance : « Nous devons renforcer le potentiel militaire de nos forces nucléaires stratégiques, en particulier avec des installations de missiles qui puissent pénétrer tous les systèmes de défense anti–missiles existants et futurs. » Allusion au ”bouclier anti–missiles” installé par les Américains en Europe centrale… Peut-être Poutine a–t–il voulu répondre à son imprévisible ”ami”, le futur président Trump, qui avait fait savoir, quelques jours auparavant, prenant le contrepied des positions d’Obama : « Les États–Unis doivent considérablement renforcer et étendre leurs capacités nucléaires, en attendant le moment où le monde deviendra raisonnable ». Il aurait confié à Mika Brzezinski de MSNBC : « Qu’il y ait donc une course aux armements ! On les surpassera à tous les coups et on leur survivra tous. » Bref, les choses ne sont pas claires.

Le déshonneur du gouvernement français

Les médias et le gouvernement français considèrent Poutine comme un affreux autocrate. En refusant de le recevoir à l’inauguration de la cathédrale orthodoxe de Paris, M. Hollande a commis une très grave faute diplomatique, obéissant probablement à un ordre venu d’outre Atlantique. Le président français n’a même pas humilié M. Poutine ou la Russie, c’est la France et son indépendance qu’il a humiliées.  

Mais, dans le même temps, Ségolène Royal, ministre représentante de l’État, aux obsèques de Fidel Castro, a fait officiellement l’éloge de ce tyran assassin, petit Staline tropical. Donc Poutine est infréquentable pour l’État français, pas le criminel Castro.

Le record de gaffes détenu par Mme Royal n’est pas en cause ; toutes les semaines, elle en commet une sur tous les sujets. Ce qui est en cause, c’est que la France, les gouvernements européens et l’UE, qui diabolisent le Kremlin, entretiennent d’étroites relations (intérêts financiers et corruption obligent) avec des monarchies du Golfe absolutistes et tyranniques, en fermant les yeux sur leurs exactions : notamment l’Arabie saoudite et le Qatar. L’adoration des ”droits de l’homme” est un culte à géométrie variable.

Ambiguïtés et reculades de François Fillon

 François Fillon, qui espère être élu président, commence déjà à se démarquer de Poutine, après avoir pris une position pro–russe en demandant l’arrêt des sanctions et la reprise d’un dialogue avec Moscou. Il a été très gêné que le président russe fasse son éloge. Poutine avait qualifié Fillon, de « grand professionnel qui se distingue fortement des hommes politiques de la planète ».   François Fillon avait pris partie pour la Russie en reconnaissant que c’est le parlement ukrainien qui refuse de voter l’accord sur l’autonomie des parties orientales russophones de l’Ukraine. Mais très rapidement, il a reculé. Passer la marche arrière est une habitude chez ce ”pilote de course” autoproclamé.   

Son porte–parole et conseiller, Jérôme Chartier, a cru bon préciser le 18 décembre : « ils se connaissent et se respectent mais ce ne sont pas des amis ». Être l’ ”ami” de Poutine est infâmant.  Si M. Fillon est élu, on peut parier qu’il trouvera un prétexte pour changer d’option et ne pas exiger une levée des sanctions de l’UE contre la Russie. 

Le gagnant de la primaire a fait cette déclaration d’allégeance humiliante à Washington, empreinte d’une russophobie bas de gamme : « l’intérêt de la France n’est évidemment pas de changer d’alliance en se tournant vers la Russie plutôt que les États–Unis. […] Nous sommes les alliés des États–Unis, nous partageons avec les États–Unis des valeurs fondamentales que nous ne partageons pas avec les Russes et nous avons une alliance de sécurité avec les États–Unis, donc nous n’allons pas la remettre en cause » (débat télévisé du 24 novembre l’opposant à Alain Juppé). Quelle soumission… Et en même temps, le pseudo pilote de course parle de « retisser un lien avec la Russie et l’amarrer à l’Europe ». Il juge la politique de Hollande « absurde » qui « conduit Moscou à se durcir, à s’isoler, à actionner les réflexes nationalistes ». Il affirme  que la Russie, puissance nucléaire, est « un pays dangereux si on le traite comme nous l’avons traité depuis cinq ans . Propos contradictoires,  où l’on change d’avis comme de chemise sans affirmer une véritable position

Victoire géostratégique de la Russie

 Le 20 décembre, réunis à Moscou, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense russes, iraniens et turcs ont déclaré conjointement que « le combat contre le terrorisme » était leur objectif et non pas de renverser le régime de Bachar el–Assad. C’est un camouflet pour les États–Unis et l’Union européenne, pour qui l’expulsion d’Assad est un préalable, et qui n’ont même pas été invités à la réunion de Moscou. La victoire du  Kremlin est totale puisqu’il a réussi à faire renoncer la Turquie à sa volonté d’éliminer Assad. Seul Poutine décidera de son sort. Sergueï Shoïgou, ministre russe de la Défense, a déclaré que les Occidentaux avaient tout faux, ayant totalement échoué au Moyen–Orient et « n’avaient plus d’influence sur le terrain »

klebsab.gif

La victoire de la stratégie de Poutine en Syrie et au Moyen Orient enrage les Occidentaux, d’autant plus que la Russie, par ce biais, a réussi à redevenir une puissance internationale pour tous les pays du monde. « Les Russes se substituent aux Américains comme grande puissance de référence de la région », note Renaud Girard en parlant du Moyen–Orient (Le Figaro, 20/12/2016).

 Les relations ”amicales ” entre la Russie et la Turquie sont factices et calculées. Les deux puissances sont rivales depuis des siècles, les Sultans contre les Tzars. Le Kremlin joue une carte machiavélienne vis–à–vis de la Turquie du néo-sultan Erdogan qui voudrait ressusciter la puissance ottomane. La Russie s’est réconciliée avec la Turquie malgré l’incident aérien où un avion russe a été abattu. Et l’assassinat d’Andreï Karlov, ambassadeur à Ankara, le 19 décembre, a peut-être des causes très louches et tortueuses, dans lesquelles le pouvoir turc  est impliqué pour faire pression sur la Russie. Il est possible aussi qu’il s’agisse tout simplement d’une négligence du pouvoir turc, qui n’a pas su repérer le policier tueur. Ce qu’il faut retenir de cette partie d’échecs, c’est que la Russie a pu rallier à sa stratégie un pays pilier de l’Otan, la Turquie. Ce qui inflige un douloureux revers à la politique mondiale américaine. Le Kremlin a arraché à Washington un de ses alliés, pardon, un de ses vassaux.

 Mais bien entendu, le Kremlin n’a pas commis l’erreur de céder, comme l’UE, au chantage des Turcs pour admettre sur son territoire des centaines de milliers de réfugiés !    

Pour le système, la menace russe est d’abord idéologique

La Russie de Poutine est devenue l’ennemie (bien plus que la Russie soviétique !) parce qu’elle restaure et incarne des valeurs et des principes de patriotisme, d’enracinement et de traditions, honnies par l’idéologie dominante à l’Ouest. Poutine est détesté parce qu’il semble s’inspirer du Tzar Alexandre III, qui s’appuyait sur l’Église orthodoxe et le populisme (c’est–à–dire l’esprit du peuple) et pratiquait l’autorité souveraine. Les oligarchies occidentales ont la hantise de la démocratie directe ou ”césarisme”, ou encore ”populisme” – dont le bonapartisme et le vrai gaullisme furent des déclinaisons – qui menacent leur pouvoir.      

Donc, la russophobie des castes politiques dirigeantes et des médias occidentaux s’explique pour des raisonsidéologiques et non pas pour des raisons géostratégiques de menace militaire – totalement inventée– de la Russie. Ce dont ils ont peur, c’est que l’exemple du régime russe actuel, les valeurs qu’il défend n’influencent les opinions publiques occidentales, lassées par le décadentisme, et les dangereux partis ”populistes”. Le FN et d’autres abominables partis d’ ”extrême–droite” ne sont-ils pas pro-russe ? Paradoxe suprême : de même que pour l’ancien pouvoir soviétique, l’exemple du capitalisme occidental du ”monde libre” représentait un péril, de même, pour les pouvoirs occidentaux actuels, l’exemple du patriotisme et de l’idéologie identitaire de la Russie de Poutine constitue un très grave danger d’influence et d’encouragement des mouvements ”populistes” honnis.    

Poutine dérange parce qu’il défend une idéologie patriote qui est détestée par l’hyperclasse médiatique, politique, ”intellectuelle” et culturelle occidentale, idolâtre du cosmopolitisme. Poutine et le gouvernement russe ne sont pas du tout ciblés par les oligarchies parce qu’ils représentent un régime tyrannique ou qu’ils risqueraient de déclencher une agression militaire contre leurs voisins. Personne ne croit à cette hypothèse stupide, même la propagande de l’Otan qui la diffuse pourtant en permanence.  C’est encore moins crédible que l’attaque de l’Occident par l’URSS, menace agitée du temps de Brejnev. Poutine essaie de restaurer la dimension spirituelle de la souveraineté, héritée de l’ère tsariste, associant orthodoxie religieuse et pouvoir patriote fort. Avec le recours aux grandes figures historiques russes, comme le prince Vladimir, équivalent chez nous de Jeanne d’Arc. On comprend que cela soit diabolique aux yeux de la majorité de nos journalistes et politiciens.

(1) Voir autres articles de ce blog sur les rapports entre la Russie et l’Occident.

vendredi, 23 décembre 2016

AfD-Geopolitik: Wirtschaftsbeziehungen zwischen Deutschland und Russland gefährden US-Hegemonie

DeRu-Flaggen.jpg

AfD-Geopolitik: Wirtschaftsbeziehungen zwischen Deutschland und Russland gefährden US-Hegemonie

Am 8.12.2016 trafen sich die AfD Bayern und das AfD-Mittelstandsforum Bayern im Generalkonsulat der Russischen Föderation zu einer weiteren Runde der Münchner konsularischen Gespräche. Der bayerische AfD-Landesvorsitzende Petr Bystron, der Russische Generalkonsul Dr. Sergey Ganzha, der bayerische AfD-Programmkoordinator Klaus Rosenauer und der Bundesvorsitzende des AfD-Mittelstandsforums, Hans-Jörg Müller, diskutierten aktuelle Fragen zur deutsch-russischen Außen- und Wirtschaftspolitik. Hochrangige Vertreter des bayerischen AfD-Landesvorstandes, des bayerischen AfD-Mittelstandsforums und interessierte Mitglieder wie Uli Henkel waren mit von der Partie. Über die Details des Gedankenaustausches wurde Stillschweigen vereinbart.

Hans-Jörg Müller ist seit über 20 Jahren im deutsch-russischen Geschäft tätig – mit dem Schwerpunkt mittelständischer Investitionen im Osten - und gilt zu Recht als führender Russlandexperte in der AfD, wenn es um die wirtschaftspolitische Zusammenarbeit geht. Im Nachgang zu den konsularischen Gesprächen schildert er seine Gedanken, wie es insgesamt um die deutsch-russische Zusammenarbeit in der Wirtschaft bestellt ist und welche Perspektiven sie hat - die NEUE SEIDENSTRASSE als Rückgrat eines einheitlichen Wirtschaftsraumes von Lissabon bis Wladiwostok wird die siechende EU als neue Wachstumsregion ablösen.

Videoquelle: https://www.youtube.com/watch?v=PBzzg...

samedi, 03 décembre 2016

L'OCS se diversifie et s'agrandit

Organisation-de-cooperation-de-Shanghai-OCS.png

L'OCS se diversifie et s'agrandit

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Nous avons vu, dans un article précédent (Offensive de la Chine à l'APEC, Asia Pacific Economic Cooperation (APEC) http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2373&r_id=&t=Offensive%20de%20la%20Chine%20%E0%20l%27APEC que face à la déroute de Barack Obama se révélant incapable d'imposer aux Etats asiatiques une Trans Pacific Coopération (TPP) sous le contrôle de Washington, la Chine n'avait pas tardé à exploiter le vide ainsi créé.
 
Sans attendre, elle a entrepris de proposer aux membres de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai), au delà d'une coopération en matière de sécurité et de défense, restée assez timide, un effort supplémentaire d'intégration dans les domaines économiques et financiers.

Durant le quinzième sommet de l'OCS, tenu début novembre 2016, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a proposé à ses membres l'établissement d'une zone de libre échange commercial et la création une banque régionale de développement, qui augmentera l'influence de Pékin et de Moscou sur une région qui, de l'avis des stratèges américains eux-mêmes, définira finalement la capacité de Moscou et Pékin à retirer aux Etats-Unis leur ancienne hégémonie globale.

L'OCS, qui couvre environ 300 millions de kilomètres carrés, 60 % de toute l'Eurasie et abrite un quart de la population mondiale. Elle est composée de la Chine, de la Russie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan. L'Inde et le Pakistan sont dans un processus d'adhésion qui devrait se conclure au sommet d'Astana, qui se tiendra en juin 2017 

Aujourd'hui, non seulement Washington n'a plus de contrôle sur cette zone, mais les Chinois mènent, avec les Russes, la construction d'un réseau économique et financier majeur concernant tous les pays de la région. Il s'agit comme nous l'avions plusieurs fois signalé, d'établir une zone de libre-échange entre les membres de l'OCS visant l'intégration horizontale des chaînes de production de la région eurasienne. À une époque où la Chine accélère la réorientation de son économie vers son marché intérieur, en vue de réduire la prévalence des investissements à l'extérieur dans son modèle de croissance, il est de première importance pour les autres pays de l'OCS de faire de même. Ils ne veulent plus rester des zones d'exportation de main d'oeuvre à bas salaires et de matière première non transformée, afin de s'orienter vers la production de produits à forte valeur ajoutée.

Par ailleurs l'élimination des barrières tarifaires pourrait permettre aux pays de l'OCS d'augmenter les flux commerciaux et les investissements avec les blocs régionaux constitués par les économies émergentes, l'Union eurasienne économique (UEE, composée de la Russie, de la Biélorussie, du Kazakhstan, de l'Arménie et du Kirghizistan) ou l'Association des nations de l'Asie du Sud-est (ASEAN)

Au cours de la réunion avec ses homologues de l'OCS, Li a promu la mise en service d'une banque régionale de développement, et d'un fonds de crédit spécial. Il s'agirait de répondre aux besoins de financement de la région eurasienne  De telles structures, si elles voyaient rapidement le jour, s'ajouteraient aux institutions financières précédemment mises en place par la Chine, la Nouvelle Banque de développement des BRICS et la Banque asiatique d'investissement dans l'infrastructure (AIIB).

Ces diverses initiatives participent à l'objectif principal de canalisation de l'épargne des pays émergents vers le financement de l'initiative économique internationale la plus ambitieuse, entreprise par la Chine sous le nom de Nouvelle Route de la Soie : « Une Ceinture, une Route », un vaste réseau de transport reliant les pays de l'Est, du Sud, et du Sud-est asiatique avec le Moyen-Orient et l'Afrique du nord jusqu'à l'Europe. Nous avons plusieurs fois souligné l'importance de ce projet. Alors que dans les pays occidentaux, les épargnes provenant des couches favorisées bénéficient non pas à l'investissement productif , mais aux manœuvres spéculatives du secteur financier, le projet de Nouvelle Route de la Soie permettra une intégration des investissements productifs provenant des pays touchés, en vue de réaliser ce que tant l'Amérique que l'Union européenne ont depuis longtemps renoncé à faire.

SCO(1).jpg

On peut espérer que des pays européens comme l'Allemagne et la Grande Bretagne, qui avaient dès le début décidé de coopérer avec ces différents projets eurasiatiques en bravant les foudres d'Obama, ne resteront pas au stade des intentions. La France, malheureusement, obnubilée par un anti-poutinisme radical, n'est pas pour le moment encore en état de suivre cette voie prometteuse.

mercredi, 30 novembre 2016

Peter Kropotkin: Der Seismograph der Revolution

Kropotkin-746x488.jpg

Peter Kropotkin: Der Seismograph der Revolution

mardi, 29 novembre 2016

América y Siberia, conexión geopolítica

Ex: http://www.elespiadigital.com

Enrique J. Refoyo 

¿Quién puede pensar que hay alguna conexión entre el continente americano y el enorme espacio de la inmensa Siberia rusa? Hay conexión, conexión geopolítica, y de hecho está en la historia. Hagamos un repaso histórico rápido.

América en las guerras napoleónicas (1799-1815)

A principios del siglo XIX, en el contexto de las guerras napoleónicas, el territorio europeo de España se vio ocupado por el ejército francés de Napoleón. Durante los 6 años de la guerra en España contra las fuerzas napoleónicas (1808 – 1814), no hubo una guerra simplemente en el ámbito europeo, también hubo choques por todo el mundo. El imperio británico aprovechó esa oportunidad para su máximo beneficio, pues en vistas de que había caído la monarquía española lanzaron otro ataque en el continente americano contra el imperio español. Además el imperio británico había lanzado constantes ataques con piratería e invasiones frustradas contra la América española en los siglos XVII y XVIII. Así que desde el liderazgo británico, siendo bien conscientes de su posición geopolítica como potencia naval, sabían que para construir su poder, siempre lo han de levantar sobre la división de las potencias rivales, tanto terrestres como navales.

En este contexto, el imperio británico, en vistas de su incapacidad para invadir militarmente la España americana, pasaron a una guerra indirecta, cuya oportunidad vieron y aprovecharon durante la guerra en España anteriormente mencionada. Hay que recordar que los imperios español y francés, también se unieron a los revoltosos de las 13 colonias para debilitar la influencia británica en América, y desde luego, la eficacia de la acción quedó probada en las victorias militares y subsiguiente expulsión del imperio británico de las mismas 13 colonias fundadas por colonos ingleses. Si bien es cierto que también hubo precondiciones basadas en desigualdades legales y económicas de la metrópoli inglesa respecto a sus 13 colonias.

Los dirigentes británicos aprendieron bien de la lección que recibieron en su pérdida territorial a finales del siglo XVIII. De modo que, aprovechar oportunidades geopolíticas y hacer la guerra indirecta les parecieron buenos elementos a tener en cuenta, y así los usaron en su particular guerra geopolítica contra el imperio español. Por un lado, desde el imperio británico se aprovecharon de cualquier tipo de desigualdad o directamente aprovecharon la avaricia de las élites hispanas en América para crear división y motivos por los que rebelarse y declarar la independencia, todo ello en un momento histórico en que España carecía de gobierno ya que el rey Carlos IV y el príncipe heredero Fernando VII habían sido depuestos y llevados por la fuerza a Francia con la invasión napoleónica.

Así mismo, en el contexto de dicha guerra en España (1808 – 1814), el paso del ejército británico por España fue del todo devastador. Allá donde pasaban, no sólo procuraban expulsar a las tropas francesas, sino que también arrasaban toda la incipiente industria española, así como infraestructura civil y militar, e incluso incendiando deliberadamente ciudades y pueblos. Aquella guerra dejó tres lecciones en España:

  1. Carecer de buenos líderes propios siempre trae desgracias. Lo que Maquiavelo ya mencionaba en su dicotomía de Virtud y Fortuna: La virtud propia del príncipe en sus labores de gobierno y la fortuna de encontrarse con situaciones ventajosas. Un gobernante no-virtuoso arrastra inevitablemente el infortunio.
  2. Al hacer caso al liderazgo francés, España se vio invadida y sus líderes depuestos y secuestrados. Ergo, es muy importante tener una perspectiva geopolítica propia y activa, en vez de actuar de forma reactiva o pasiva, sumándose a las acciones de otros.
  3. La invasión inglesa del territorio español en la península ibérica supuso una manera encubierta de acabar con las capacidades económicas de la España europea, para que tras la derrota napoleónica, el siguiente dirigente de la monarquía española se encontrase con un país arrasado y por tanto debilitado, e incapaz -al máximo- para afrontar las situaciones militares en todo su imperio, que los mismos líderes británicos habían estado promoviendo durante las guerras napoleónicas.

¿A quién benefició la independencia de la América española?

Antes de continuar, es necesario echar un vistazo lejano en tiempo pero cercano en contenido ¿Conocen la historia de Viriato? Fue antiguo caudillo de diferentes tribus ibéricas a mediados del siglo II a.C, que tras vencer a los invasores romanos en todas las batallas, se cuenta que fue asesinado por 3 miembros de una tribu aliada de Viriato, los cuales habían recibido la promesa romana de recibir grandes riquezas, con tierras y otros privilegios a cambio de que asesinaran a Viriato. Cuando los 3 traidores asesinaron a Viriato y fueron ante los romanos para pedir la recompensa, lo que recibieron de los romanos fue: “Roma traditoribus non praemiat”, Roma no paga a traidores.

Regresando a la pregunta de este epígrafe, parece que tal pregunta se responde de manera sencilla, la independencia benefició a los americanos. Pero eso no es cierto. De un territorio unido, de repente apareció una decena de países, que a su vez nacieron entre inestabilidad interna y deudas con el banco de Inglaterra, ese banco propiedad de los Rothschild, que financió a los insurrectos americanos para que ‘supuestamente’ se liberasen del yugo español, pero en realidad, el siglo XIX se vio sembrado de numerosas y sangrientas guerras en esos nuevos países o entre ellos. Unas guerras que siempre iban unidas al sello -principalmente- del imperio británico, que a su vez, no deseaba que ningún nuevo Estado en América pudiera conseguir un poder geopolítico importante y rivalizador.

Como ejemplos, los tenemos por todo el continente americano: La disolución de la república centroamericana, la reducción al máximo de Méjico (pérdidas del norte entre 1836 y 1848), la división de la gran Colombia en tres países, el enfrentamiento entre Chile contra Perú y Bolivia, la división de Argentina mediante la creación de Uruguay, la invasión de la tripe alianza contra Paraguay, etc. Esos son ejemplos del significado geopolítico real que tenía la promoción de la independencia de los territorios imperiales españoles en América para los dirigentes del imperio británico, un simple y efectivo ‘Divide et impera’ (Divide y vencerás).

Russian_claims_in_the_americas_19th_century.png“El gran juego” del siglo XIX

La lucha geopolítica entre el imperio ruso y el imperio británico durante el siglo XIX en Asia es conocida como “el gran juego”. Los líderes británicos, no sólo buscaron la contención, división, y supresión del poder español en América, también lo buscaron frente al imperio ruso, con el que incluso hacían frontera en el noroeste del continente americano (actual Alaska). De nuevo, los líderes británicos buscaron -en primer lugar- la contención del imperio ruso mediante la conquista o influencia territorial desde la que pudieran frenar el avance ruso desde los enormes territorios entre Europa y Asia. Y en segundo lugar, buscaron la hostilidad hacia Rusia, para poner a otras potencias regionales o mundiales contra el imperio ruso, y así presionarlo o incluso atacarlo, como sucedió en la guerra de Crimea (1853 – 1856), en que los imperios británico y francés se unieron al otomano para frenar el avance ruso por las costas orientales y occidentales del mar negro.

Algo que parecía imposible en el siglo XIX, una alianza entre los británicos y los rusos (y los franceses), se vio en la primera guerra mundial (1914 – 1918). Pero aquello sólo fue una alianza temporal ya que ambos imperios tenían un mismo enemigo en el pujante e industrial imperio alemán en Centroeuropa que además en aquella época contaba con colonias en África y Asia, las cuales proporcionaban grandes recursos a la industria alemana. Con la derrota del imperio ruso en la guerra (1917), y la posterior guerra civil (1918-1923) entre las facciones normalmente resumidas en rojos y blancos, se vio la naturaleza imperecedera de los dirigentes del imperio británico: No tienen aliados, sólo tienen intereses en función de la situación geopolítica.

Y así, de la mano de geógrafos políticos ingleses como Halford Mackinder, aparecieron los planes con las verdaderas intenciones hacia Rusia: Contener, dividir, y vencer. Mackinder propuso que en el marco de la debilidad rusa tras su derrota y guerra civil, se tenían que crear al menos 3 países para hacer un tapón entre Rusia y Europa: Bielorrusia, Ucrania y Transcaucasia. Así mismo, también proyectaron la creación de otro país más “Lenaland”, en la zona oriental de Siberia, entre la cuenca del río Lena y la costa del pacífico, para así aislar a Rusia de todos los mares importantes, dejándola reducida a unos pequeños enclaves marítimos siempre limitados por el paso a través del espacio marítimo de otros países, como en los mares báltico y negro que deben pasar entre territorio de Dinamarca-Suecia, y de Turquía respectivamente, quedándole a Rusia el acceso libre a mares árticos de escasa o nula utilidad. En este sentido, los enormes territorios rusos, principalmente la inmensa Siberia, son equiparables a la América hispánica, es decir, un inmenso territorio que le otorga una ventaja geopolítica inigualable al poder que lo mantenga. Dicha ventaja para rusos y españoles respectivamente, resultaba algo intolerable para el poder marítimo británico que nunca podría mantener una dominación global mientras que hubiera grandes potencias terrestres manteniendo extensos territorios.

“Divide et impera”, el axioma eterno

En este sentido, para los dirigentes británicos y posteriormente hasta la actualidad, para los dirigentes estadounidenses, Siberia en particular y Rusia en general, les parece ese territorio demasiado extenso como para que sólo lo tuviera un país, y por eso, siempre han actuado para contener, dividir y someter a cualquiera que gobierne en Rusia. La geopolítica no se trata de ideologías, se trata de conseguir y retener poder a nivel geográfico, por ello, tanto al imperio ruso, la unión soviética o la actual federación de Rusia, mantuvieron las mismas líneas geopolíticas. Y el imperio británico, posteriormente sustituido en importancia internacional por Estados Unidos en el siglo XX, también mantiene las mismas directrices en pos de contener, dividir y someter a cualquier potencia que pueda hacerles frente.

Es más, cuanto mayor sea la división que provoquen, mayor será su poder. Así se vio en América, que no fue una liberación frente a España, sino que era la pugna por conseguir la máxima división y enfrentamiento interno, para obtener un control más sencillo por parte del poder imperial británico. Los dirigentes de Estados Unidos han seguido la misma fórmula. Basta con ver lo sucedido en Yugoslavia desde 1990, con la serie de guerras que desembocaron en la máxima división y enfrentamiento de esos territorios para su uso geopolítico por Estados Unidos. La entonces Federación Socialista de Yugoslavia pretendió mantener una posición equidistante entre Este y Oeste, pero tal cosa fue imposible. Cuando cayó el lado soviético, y los líderes yugoslavos no quisieron seguir la vía de la ‘americanización’ que otros países del antiguo bloque soviético estaban realizando, entonces, Yugoslavia se vio asolada por la peor guerra europea desde 1945. De nuevo, cualquier división fue explotada externamente para crear una guerra brutal que acabase con un país que se creía geopolíticamente independiente, y ahora está convertido en 7 Estados, algunos más y otros menos dependientes de Estados Unidos o su sucursal de la Unión Europea.

Indigenismo “made in USA”

Actualmente, en diversos países iberoamericanos hay una nueva ideología conocida como “indigenismo”, con la que algunos dirigentes políticos pretenden reivindicar el pasado pre-hispánico a la par de una especie de unidad panamericana. Eso tiene tanto sentido como una ideología que pretendiese unir a todos los países mediterráneos con un idioma de origen romano mientras que odian a los romanos y reivindican un pasado pre-romano a la carta (quedándose con la tecnología moderna europea pero llenándolo todo de historias sobre los “buenos y pacíficos indígenas” frente a los “malvados invasores españoles”), ya que fueron los romanos precisamente quienes unificaron el área del mar mediterráneo, y en consecuencia, el elemento romano es la única línea continua entre los diferentes pueblos que conquistaron, al igual que el elemento hispánico es ese elemento común por encima de todas las diferencias. Además, los mismos creadores del indigenismo desde EEUU, defienden el mantenimiento de los supuestos “pueblos originarios” en América como un elemento de justicia, pero si son los Europeos quienes se defienden a sí mismos como pueblos originarios de Europa, tal cosa es racismo. Ahí se puede ver la mano del capitalismo globalizador, siempre creando desigualdades a favor de sus intereses.

Desde luego que los romanos hicieron su dominio por las armas, y desde luego que las tribus e imperios que conquistaron, también eran belicosos, y también se enfrentaban unos a otros, esta es la historia de absolutamente todo el mundo. Pero en Europa, no se duda de que el pasado romano, o en extensión, de que pasado greco-romano, es la base histórica de todos los países europeos. Pero en América, la base de esos países, que es el pasado hispánico, recibe todos los ataques posibles desde los creadores de ideologías de EEUU. Para los dirigentes de EEUU, como lo era para los dirigentes británicos, la división del continente americano entre muchos países enfrentados es una prioridad geopolítica. No pueden tolerar el surgimiento de ninguna potencia fuerte y con independencia en su “patio geopolítico”.

Y el indigenismo, fuera de todos los lemas y pancartas, representa ese elemento de continuación en la división y enfrentamiento interno más que de unidad, ya que ¿si no fuera en español y por la demás herencia hispánica, en qué idioma se comunicarían, y la unidad de qué cosa reclamarían los líderes supuestamente indigenistas americanos? Así mismo, ¿qué ocurriría en Washington DC, si de repente en Iberoamérica se reclamase la creación de un polo geopolítico propio y americano, sobre los fundamentos hispánicos comunes? De repente, se podría formar una enorme potencia de unos 600 millones de habitantes (el doble de EEUU), con inmensos recursos naturales con que sostenerse por sí misma de la guerra económica que les sobreviniera.

Conclusión

El pasado romano es a Europa lo mismo que el pasado hispánico es a América, su pasado que no volverá, porque sucedió en un momento histórico por una serie de circunstancias concretas e irrepetibles, pero siempre será la base fundamental que marque el devenir continental en el pasar de los siglos. Y como bien saben las élites dirigentes en el actual Estados Unidos, atacar el pasado de los pueblos mientras que se les inunda con una ‘cultura’ del materialismo, es la mejor forma que conocen los dirigentes estadounidenses para dominar países enteros.

Cualquier ínfima división o desigualdad será aprovechada por estas élites para crear una cuña desde la que introducirse allá donde marquen sus intereses. Y del mismo modo pueden recibir en el mismo Estados Unidos. Toda división o desigualdad, si es enorme o si se la exagera lo suficiente, puede ser un motivo de conflicto. La falta de liderazgo capacitado para entender las necesidades de su pueblo y las necesidades geopolíticas, estará más próximo al desastre.

Por otro lado, Siberia fue y sigue siendo esa gran región rusa, que existe precisamente por la mano de miles de rusos siglos atrás. Dicha área es una prioridad geopolítica de influencia y división para la potencia marítima estadounidense: Sin Siberia, Rusia perdería la salida directa al océano pacífico así como enormes y variadas cantidades de recursos naturales. Por eso desde EEUU están interesados en que haya fuerte emigración de población china a Siberia, para crear tensiones entre rusos, y chinos y mientras tanto, que el poder estadounidense vaya copando los medios de comunicación y también tal poder vaya cooptando a una élite siberiana fiel a los postulados estadounidenses. Con todo ello dispuesto para que, algún día concreto, los puedan activar y disparar en una revolución de color o guerra no-convencional contra el gobierno ruso.

Fuente: Katehon