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dimanche, 26 novembre 2017

Accord de la Russie et de la Chine pour développer la route maritime nord

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Accord de la Russie et de la Chine pour développer la route maritime nord

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dès l'époque soviétique, la Russie avait fait d'importants investissements pour développer la route maritime nord qui relie l'Est du pays au nord de l'Europe le long des côtes arctiques de la Russie. Un moment mis en sommeil avec la chute de l'URSS, cet ambitieux projets avait été repris par la Russie, notamment à partir du début de ce siècle. Nous avions précédemment consacré plusieurs articles à cette question.
 

Une telle route impose des dépenses considérables, compte tenu du fait que même en été, la banquise s'étend tout au long du parcours. Le réchauffement climatique espéré dans ces régions n'a pas encore eu d'effets sensibles. Il faut d'abord construire des brise-glaces, aujourd'hui à propulsion nucléaire, des brise-glaces remorqueurs, des tankers et navires de charges adaptés, et surtout des ports permettant d'accueillir ces navires et les marchandises destinées à être transportées.

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Comme il fallait s'y attendre, récemment, la Russie et la Chine viennent de s'accorder pour coopérer sur ce projet. En juillet 2017 une réunion entre Xi Jinping et Dmitri Medvedev a confirmé que Moscou et Pékin avaient l'intention de développer conjointement la route nord, dans la cadre du grand projet chinois de Route de la soie maritime chinoise. Pékin a l'intention de transporter ses marchandises à travers l'Arctique depuis l'Europe vers la Chine, réduisant ainsi les distances de 20% à 30%, économisant du temps, du carburant et des ressources humaines. Considérant que 90% des marchandises chinoises sont transportées par voie maritime, cette route nord, même si elle n'intéressait qu'une petite partie de ces transports, générerait d'importantes économies. .

Il y a quelques jours, le brise-glace russe Christophe de Margerie, du nom du défunt PDG français (touchante attention, à remarquer), affrété par Total, a été le premier navire commercial à emprunter le passage Arctique du nord-est pour rallier l'Asie. Ceci a représenté un gain de 15 jours par rapport à la route de Suez.

Simultanément le brise glace chinois Xuelong 2 a emprunté la route vers l'Amérique du nord, réduisant dans les mêmes proportions la durée du passage de traversé le passage du Nord-Ouest dans l'Arctique, atteignant l'Amérique du Nord depuis l'Asie. C'était la première fois qu'un navire chinois avait fait ce trajet, si l'on excepte les navires non chinois affrétés par l'entreprise chinoise COSCO.

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L'intérêt futur de la route nord-est

D'un point de vue pratique, il existe deux routes maritimes à travers l'Arctique, si l'on excepte la route dite nord-nord traversant le pôle, qui ne sera pas praticable avant au mieux 2050, la route dite du nord-est, et celle dite du nord-ouest. Cette dernière reste encombrée de glaces profondes, même pendant l'été. La route du nord-est n'est évidemment jamais en eau libre, mais les glaces que l'on y rencontre en été peuvent être fracturées par de puissants brise-glaces, à l'avenir de préférence nucléaire.

La coopération entre la Russie et la Chine sur cette voie sera très rentable pour les deux pays. Ils l'utiliseront pour leurs besoins propres, mais aussi ceux d'autres pays (probablement notamment le Japon) choisissant cette solution. Pour la Chine, le passage par le Canal de Suez représente 12.000 miles nautiques, celui par le nord sera inférieur à 7.000 nautiques.

Rappelons que les ambitions de la Chine en matière de nouvelles voies maritimes ne se limitent pas à l'Arctique. Elle envisage la construction à travers le Nicaragua d'un canal transaméricain qui se propose de rivaliser avec le canal de Panama. Mais les travaux au Nicaragua seront considérables et Panama a entrepris de doubler la capacité de son canal.

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Les routes de l'Arctique représenteront inévitablement l'avenir en termes d'opportunités et d'économies de coûts. En comparaison avec le canal de Suez, qui est la route actuelle par laquelle la Chine atteint l'Europe, avec un trajet de près de 12 000 miles nautiques, le passage par la voie arctique du Nord-Ouest est inférieur à 7 000 milles.

Dans l'Arctique, la Chine ne se limitera pas à offrir du transport. Elle envisage, en accord avec la Russie, d'y exploiter des réserves apparemment considérables en hydrocarbures et autres ressources naturelles.

Les environnementalistes ne manqueront pas de dénoncer les dégâts nécessairement considérables que provoqueront ces projets sur la faune et la flore arctiques. Celles-ci apparaissent aujourd'hui aux scientifiques bien plus riches qu'ils ne supposaient. Mais aucune des puissances composant le Conseil de l'Arctique ne s'en soucie évidemment.

Rappel

Rappelons que, en terme de droit international, l'Arctique est partagée entre les États-Unis, le Nord du Canada, la Finlande, le Groenland (Danemark), l'Islande, la Norvège, la Russie et la Suède et est administré par le Conseil de l'Arctique. Les pays non membres comprennent la France, l'Allemagne, l'Inde, l'Italie, le Japon, la Corée du Sud, les Pays-Bas, la Pologne, Singapour, l'Espagne, le Royaume-Uni et la République populaire de Chine. Ceci ne veut pas dire qu'un de ces Etats puisse s'attribuer un monopole sur les routes l'empruntant. Par contre, ils sont juridiquement habilités à décider de l'usage qu'ils font de ce que l'on nomme leurs zones côtières exclusives.


Pour en savoir plus:

Voir :

https://journal-neo.org/2017/11/22/the-huge-implications-...

http://french.china.org.cn/china/txt/2017-10/10/content_5...

 

samedi, 25 novembre 2017

Wenn Engel fallen – Der Islam erobert Birma

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Wenn Engel fallen – Der Islam erobert Birma

Sie war ein Engel der Europäer, schwebte über allen Zweifeln. Sie wurde auf die fast schon göttliche Ebene von Mahatma Gandhi, Nelson Mandela und Martin Luther King erhoben. Sie wurde 1990 vom Europäischen Parlament mit dem Sacharow-Preis geehrt. Sie erhielt 1991 den Friedensnobelpreis. US-Präsident Bill Clinton verlieh ihr 2000 „The Presidential Medal of Freedom“, Paul David Hewson alias Bono widmete ihr im Folgejahr mit seiner irischen Erfolgscombo U2 mit der Hymne „Walk On“ ein musikalisches Denkmal.

Die europäischen Romantiker der Glückseligkeit lagen ihr zu Füßen, war sie doch der Inbegriff dessen, was ihnen ihr eigener Rassismus als Inkarnation des von Natur aus unschuldigen Opfers nicht nur des Kolonialismus, sondern nun auch noch des Militarismus eingab.

Ach, wäre sie doch nur rechtzeitig gestorben! Hätte sie ihr Leben doch so heldenhaft abgeschlossen, wie sie es gelebt hatte! Man hätte ihr mehr als nur musikalische Denkmale errichtet, Schulen nach ihr benannt, Heiligenbücher über sie geschrieben, ihr Leben zu einem abendfüllenden Kinofilm gemacht. Sie wäre unsterblich geworden – eine Ikone der Menschheit, eine Heroin des Guten.

Pressespiegel Indien
Indien: Unterstützung für Myanmar in der Rohingya-Krise
 
Aber das Schicksal meinte es nicht gut mit ihr. Es wollte ihr die Unsterblichkeit nicht gönnen. Deshalb ließ es sie ihren Traum erleben – ihr armes Land wurde von den Fesseln der Diktatur gelöst, sie selbst zur wichtigsten Politikerin ihres Landes. Und dann geschah es. Aus der Ikone wurde eine Realpolitikerin, die ihr Land schützen wollte gegen die Unterwanderung durch kulturfremde Zuwanderer. Sie wollte es schützen vor den Ideologen einer weltweit agierenden Gruppe von Fanatikern, welche angesetzt hatten, sich einen Teil ihres Landes herauszuschneiden. Sie wollte es schützen gegen gewaltsam betriebene Bestrebungen, aus einer Provinz ihres buddhistischen Landes einen radikalislamischen Staat zu machen.

Doch die mangelnde Bereitschaft, sich als weiteres Opfer in einem seit 1.400 Jahren andauernden Kampf arabisch inspirierter, rassistischer Imperialisten gegen die indigenen Völker Südostasiens bereitwillig herzugeben, ließ den Engel stürzen.

In der Tradition der Kämpfer

Die Rede ist von Aung San Suu Kyi, Außenministerin und de-facto-Chefin des heutigen Myanmar, vielen Europäern immer noch besser bekannt als Burma oder Birma.

Suu Kyi kam am 19. Juni 1945 als Tochter des burmesischen Nationalhelden Aung San in der Hafenstadt Rangun/Yangon zur Welt. Damals gehörten Stadt und Land offiziell zum britischen Empire, doch seit 1942 war das Land japanisch besetzt. Vater Aung San, zu Studentenzeiten 1939 nach einem Besuch bei Chinas Mao Gründer der Kommunistischen Partei Birmas, hatte sich in Japan militärisch ausbilden lassen, kämpfte im Weltkrieg erst an der Seite der Japaner gegen die Europäer. Als ihm bewusst wurde, dass die 1943 gemachte Zusage der Japaner, Burma in die Unabhängigkeit zu entlassen, nicht eingehalten wurde, sagte er sich 1945 von den mittlerweile taumelnden, asiatischen Inselimperialisten los und erklärte Nippon den Krieg. Nach dessen Kapitulation rief er die „Antifaschistische Volksbefreiungsliga“ (AFPFL) ins Leben und erfreute sich bei seinem Bestreben nach Unabhängigkeit der Unterstützung des letzten britischen Vizekönigs von England. Diesem Louis Francis Albert Victor Nicholas Mountbatten aus dem hessischen Adelsgeschlecht der Battenberg, Onkel des Prinzgemahls von Queen Elisabeth 2, war die Aufgabe übertragen, die fernöstlichen Kolonien geregelt in die Unabhängigkeit zu entlassen.

Aung San handelte mit Mountbatten maßgeblich jene Verträge aus, die am 4. Januar 1948 zur Unabhängigkeit des Vielvölkerstaates Birma führten. Selbst allerdings sollte Aung San diesen Tag nicht mehr erleben: Am 19. Juli 1947 fiel er einem Attentat politischer Konkurrenten zum Opfer. Suu Kyi, die damit faktisch vaterlos aufwuchs, ließ sich jedoch vom Leben ihres Vaters inspirieren. Nach langem Auslandsaufenthalt mit Tätigkeiten unter anderem bei den Vereinten Nationen kehrte sie 1988 zurück in ihre Heimat. Dort nahm sie den friedlichen Kampf gegen eine Militärdiktatur auf, die sie wiederholt mit Politikverbot und Hausarrest belegte. So wurde sie zu einer Heldin aller Pazifisten, Antifaschisten und all jener, die von einer besseren Welt träumen, in der der Mensch sich und seine ihm innewohnenden, aggressiven Anlagen selbst überwindet und allumfassender Weltfriede der allgemeinen Glückseligkeit herrscht.

Nach langen Jahren der Diktatur lockerten dann die Militärs behutsam ihre totalitären Fesseln. Birma fand den behutsamen Weg zu Demokratie, Suu Kyi wurde in aller Welt gefeierte Führerin ihres Landes auf dem Weg in die Demokratie.

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Rassistische Übergriffe gegen Buddhisten

Dann aber geschah etwas, das ihre weltumspannende Anhängerschaft in tiefe Verzweiflung warf. Aus dem Engel wurde ein Realpolitiker, der seine Aufgabe, für sein Land und dessen Volk zu kämpfen, nicht nur als Lippenbekenntnis betrachtete, sondern bereit war, dafür konsequent einzutreten.

Der Hintergrund des Absturzes dieses Engels fand sich im Westen ihres buddhistisch geprägten Landes, in einer am Indischen Ozean gelegenen Provinz namens Rakhaing/Arakan. Diese an Bangladesh angrenzende Provinz war seit der britischen Kolonialzeit Ziel islamischer Auswanderer aus den überbevölkerten Regionen Bengalens gewesen. Eine Volkszählung der Briten aus dem Jahr 1891 hatte bei einer Gesamtbevölkerung von rund 672.000 Menschen bereits einen Anteil von 126.600 muslimischen Bengalen und 443.000 Buddhisten ergeben. Konnten die Birmesen in der Kolonialzeit nichts gegen die Einwanderung tun, so verweigerten sie den Bengalen und ihren Nachkommen jedoch seit der Unabhängigkeit Myanmars die Anerkennung als Staatsbürger – und da auch das überbevölkerte Bangladesh die Verantwortung für seine verlorenen Kinder verweigerte, gelten diese Muslime heute als staatenlos.

Clash of Cultures

Palästinenser, Rohingya und die Kurden – der Export religiöser Konflikte

Als nun 2010 das Militärregime seinen harten Griff auf das Land lockerte, Islam-Aktivisten ihre Stunde gekommen. Mit Übergriffen gegen die buddhistische Mehrheitsbevölkerung in Arakan bis hin zu Überfällen auf Polizeistationen provozierten die im arabischen Ausland geschulten Kämpfer Mohameds jene Situation der muslimischen Opferrolle, mittels derer sie bereits in Thailand und auf den Philippinen das Ziel ihrer islamischen Machterweiterung in die Wege zu leiten suchten. Aus den muslimischen Bengalen wurde das Kunstvolk der Rohingya geschaffen. Die rassistisch motivierten Provokationen der Islamaktivisten gegen die Buddhisten mit dem deklarierten Ziel eines unabhängigen islamischen Staates auf dem Boden der noch zu Birma gehörenden Provinz riefen nun jedoch das Militär auf den Plan, welches zwar zugelassen hatte, dass Myanmar sich demokratischen Ideen öffnete, nicht aber bereit war, darüber die staatliche Integrität in die Brüche gehen zu sehen.

Die militärische Reaktion auf den islamischen Versuch der Ausdehnung nach Osten wurde propagandistisch von den Islamaktivisten zu einem Gräuelfeldzug des Militärs hochgefahren; die birmanisch-bengalische Bevölkerung zum Instrument der weltweiten Empörungsmaschinerie, mit der die Anhänger des arabischen Imperialisten aus dem siebten Jahrhundert regelmäßig agieren, wenn ihre Eroberungspläne auf Widerstand stoßen. Die Bengalen reagierten wie erwartet: Sie flohen vor den bis heute durch keine neutrale Stelle bestätigten Gräueltaten, die dem Militär angelastet wurden. Auf über 800.000 Menschen wird ihre Zahl bis heute geschätzt – und sie werden von ihrer Regierung in Dhaka wie einst jene Araber, die bei Gründung des Staates Israel dem Aufruf des islamischen Großmufti von Jerusalem folgten und ihre Wohnungen verließen, in Lager gepfercht, statt wie beispielsweise einst die deutschen Flüchtlinge aus Osteuropa in die Heimatgesellschaften integriert.

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Ein Engel stürzt

Das Vorgehen der Islamaktivisten in Myanmar wie der Regierenden in Bangladesh verfehlte seine Wirkung nicht. Die Träumer der Glückseligkeit rund um den Globus wandten sich nun an ihren Engel Suu Kyi. Möge sie doch bitte umgehend und bedingungslos als faktische Staatspräsidentin des bösen Staates Myanmar, der dieses angebliche Rohingya-Volk vertrieb, ihr Militär an die Kette legen und die Rückkehr der nach Bangladesh Heimgekehrten zulassen. Schnell waren auch Forderungen im Raum, die bislang erfolgte Unterstützung der demokratischen Regierung von Suu Kyi einzustellen und das Land bis zum Gehorsam mit Sanktionen zu belegen. Jene Aktivitäten der Islamaktivisten, die bereits 2012 das Auswärtige Amt der Bundesrepublik erstmals zu einer Reisewarnung veranlasst hatte, hatten Erfolg: Destabilisierung der jungen, noch labilen Demokratie, um aus dem wankenden Land ein weiteres Stück herauszureißen und dem dikatorisch geführten, sunnitischen Weltreich der islamischen Gemeinschaft anzugliedern.

So begann nun der Engel der Glückseligen im Eiltempo zu stürzen. Denn Suu Kyi blieb sich und der von ihr empfundenen Verantwortung für ihr buddhistisch geprägtes, sino-tibetisches Volk treu und verweigerte die Unterwerfung unter den postkolonialistischen Anspruch der Europäer und der Migrationsexperten der Vereinten Nationen darauf, dass jeder Mensch das uneingeschränkte Recht habe, dort zu siedeln, wo immer ihm der Sinn danach stehe.

„Ethnische Säuberung“ und Rassismus

Man kann das, was in Myanmar derzeit geschieht, als „ethnische Säuberung“ bezeichnen. Denn tatsächlich ist die gegenwärtige Situation derart, dass die Nachkommen der illegalen, bengalischen Einwanderer zurück in ihr Herkunftsland ziehen. Doch man darf dabei zweierlei eben nicht vergessen: Die von der indigenen Bevölkerung nicht gewünschte Landnahme seit über 100 Jahren, und die gezielte Provokation des Konflikts durch die geschulten Aktivisten der islamischen Expansion.
Und insofern kann man die Situation auch gänzlich anders betrachten. Denn nicht nur die Geschichte, sondern auch das Vorgehen islamischer Aktivisten andernorts belegt, dass es sich dabei um das erprobte Vorgehen einer rassistischen Vereinigung handelt, die es gezielt darauf anlegt, vorhandene, indigene Kulturen zu zerstören und durch ein eigenes, kollektivistisches Kulturverständnis zu ersetzen. Denn genau das haben die Krieger des Mohamed seit bald eineinhalb Jahrtausenden überall getan, wo sie mit Gewalt oder mit Tücke die Macht an sich gerissen hatten: Auf der arabischen Halbinsel, in den christlichen und jüdischen Gemeinden rund um das südliche Mittelmeer, im zoroastrischen Persien wie im christlichen Kleinasien und Südosteuropa, in Indien und auf den Inseln des Indonesischen Archipels.

Rassisten im Namen Mohameds

„Rassistisch“? Können das nicht nur weiße Europäer sein? Ja – so wollen es alle Nicht-Europäer und so sollen es alle Europäer glauben. Der böse, weiße Mann, der den armen unterdrückten Völkern ihre Identität stiehlt, sie versklavt und ausbeutet!
Doch nicht nur die Vereinten Nationen sehen das anders. In der am 27. November 1978 durch die 20. Generalkonferenz der UNESCO verabschiedeten Erklärung ist in Artikel 3 zu lesen:

„Jede auf der Rasse, der Hautfarbe, dem Volkstum, dem nationalen Ursprung oder der von rassistischen Überlegungen getragenen religiösen Intoleranz beruhende Unterscheidung, Ausschließung, Beschränkung oder Bevorzugung, welche die souveräne Gleichheit der Staaten und das Recht der Völker auf Selbstbestimmung beseitigt oder gefährdet oder welche das Recht jedes Menschen und jeder Gruppe auf volle Entfaltung in willkürlicher und diskriminierender Weise begrenzt, ist mit den Erfordernissen einer gerechten, die Achtung der Menschenrechte garantierenden Weltordnung unvereinbar; das Recht auf volle Entfaltung beinhaltet den gleichberechtigten Zugang zu den Mitteln der persönlichen und gemeinschaftlichen Entwicklung und Erfüllung in einem Klima der Achtung für die Werte der Zivilisation und Kulturen, sowohl national als auch weltweit.“

Bereits 1948 definierte die Generalversammlung der Vereinten Nationen in der „Convention on the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide“ den Tatbestand des Völkermordes als „acts committed with intent to destroy, in whole or in part, a national, ethnical, racial or religious group”.

KEIN ENDE DER KONFLIKTE IN BURMA
Die Rohingya und das Spiel der Mächte
 
Nichts anderes als jene „mit den Erfordernissen einer gerechten … Weltordnung“ unvereinbaren Handlungen gegen religiös Andersdenkende sind das Grundkonzept des seit 1.400 Jahren schriftlich nachzulesenden Welteroberungsplanes des Mohamed – und dieser wird nach wie vor überall dort exekutiert, wo der Islam die staatliche Gewalt hat. Wo immer der Islam, ob mit Gewalt oder durch Unterwanderung, die Macht an sich riss, zielte er in der festen, rassistischen Überzeugung, dass nur derjenige ein Mensch sein könne, wer gleichzeitig Muslim ist, darauf ab, „nationale, ethnische, rassische oder religiöse Gruppen“ zu zerstören und deren nationale Kultur durch die des Islam zu ersetzen.

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Nichts anderes auch als ein derart rassistisch begründeter Angriff auf die kulturelle Identität der Birmesen war die zuerst schleichende, dann militant und nun über den islamischen Opferkomplex eingeforderte Landnahme Arakans durch muslimische Bengalen und die Aktivisten des Mohamed.

Die sogenannten Rohingya, die sich heute als Kinder illegaler, bengalischer Migranten in den Lagern ihres Herkunftslandes finden, sind dabei nichts anderes als das Faustpfand und die Opfer jener, die ihre als Religion bezeichnete, rassistische Ideologie der Welteroberung immer noch auf den Fahnen stehen haben und gegen die sich die buddhistisch geprägte Bevölkerung Myanmars spätestens seit den Angriffen der Islamaktivisten auf buddhistische Nachbarn und die buddhistische Administration auch nach den Regeln des Völkerrecht völlig zurecht zur Wehr setzt. Denn der islamische Angriff richtet sich gegen ein Mitglied der Vereinten Nationen – und dieses hat nach der Charta der Vereinten Nationen gemäß Kapitel VII Artikel 51 „das naturgegebene Recht zur individuellen oder kollektiven Selbstverteidigung“.

Illegale Einwanderer verbreiten Terrorismus

Anlässlich eines internationalen Treffens der Außenminister in der birmesischen Hauptstadt – der noch amtierende Deutsche hatte zuvor großzügig 20 Millionen Euro dafür bereitgestellt, dass die bengalischen Heimkehrer nicht in die Gesellschaft von Bangladesh reintegriert werden müssen – brachte Suu Kyi die Angelegenheit auf den Punkt.

„Illegale Einwanderung ist die Verbreitung von Terrorismus und gewalttätigem Extremismus, von sozialer Disharmonie bis hin zur Gefahr eines Atomkriegs. Die Konflikte stehlen den Gesellschaften den Frieden, lassen Unterentwicklung und Armut zurück, bringen Völker und selbst ganze Länder gegeneinander auf“, schrieb die Friedensnobelpreisträgerin vor allem den böse dreinblickenden Vertretern Europas in Stammbuch. Sie meinte damit nicht nur die illegale Einwanderung der Muslime nach Myanmar, sondern schaute auf die ganze Welt.

Nur wenig ist so, wie es erscheinen soll
Myanmar, Medien und die Propagandalüge
 
Ach, hätte sie doch nur geahnt, dass in dieser Welt Täter nur laut genug schreien müssen, um als bemitleidenswerte Opfer zu gelten! Hätte sie doch nur geahnt, dass Engel aus Entwicklungsländern niemals selbst die Initiative ergreifen dürfen, sondern für die Gutmenschen dieser Welt zu tätschelnde Mündel bleiben müssen! Ihr Sturz aus dem Olymp der Heiligkeit kannte kein Halten mehr – denn sie hatte es gewagt, der Weltmeinung der islamischen Opferrolle die Stirn zu bieten und ihr Land und ihr Volk gegen die muslimische Landnahme verteidigen zu wollen!

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Birma geht verloren

Nun übten die Guten dieser Welt schließlich den massiven Druck auf das mühsam um eine demokratische Zukunft kämpfende Myanmar aus, der das Land einknicken ließ. Suu Kyi erklärte unter der Androhung der „Weltgemeinschaft“, ihr Land durch Sanktionen abschließend ins Chaos zu treiben, die Bereitschaft, die illegalen Einwanderer wieder aufzunehmen. Sie wird wissen, dass sie damit ihre eigenen Landsleute in Rakhaing zu Fremden macht, die sich dem islamischen Rassismus nun entweder unterwerfen oder ihr angestammte Heimat unter dem Druck der Einwanderer verlassen müssen. Denn mit den bengalischen Opfern ihrer eigenen Agitatoren werden auch diese wieder in Myanmar eindringen und ihren Kampf um die Errichtung eines islamischen Staats auf birmesischem Boden ungebremst fortsetzen. Und sie werden diesen Kampf gewinnen – denn sie wissen nun: Sie müssen nur dafür sorgen, dass die Opfer Mohameds in den Augen der Welt zu Opfern der Gegner Mohameds werden, um den buddhistischen Gegner zu bezwingen.

Statt der Hydra des islamischen Terrors den Kopf abzuschlagen, hat die Weltgemeinschaft ihr einmal mehr das Futter gegeben, das sie braucht, um ihren Siegeszug fortzusetzen. Den Rakhaing wird ebenso wenig reichen, wie eines Tages Myanmar reichen wird. Bangladesh verfügt derweil und in Zukunft über genügend hungrige Mäuler, um nun auch die Eroberung der nächsten Provinz Birmas in Angriff nehmen zu können. Der Islam, der Südostasien bereits von Westen, Süden und Osten in die Zange nimmt, wird wie einst in Baktrien seinen Feldzug erst beenden, wenn es kein buddhistisches Südostasien mehr gibt.

Google et le complexe militaro-industriel américain, même combat

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Google et le complexe militaro-industriel américain, même combat

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Jusque vers 2006 ou 2007, les bons moteurs de recherche fournis par les entreprises américaines du web étaient rares.

Celui dit Google Search ou plus simplement Google (voir https://en.wikipedia.org/wiki/Google_Search ) était considéré comme le meilleur, tant par la rapidité de ses réponses, l'étendue des sources consultées que la neutralité des sélections. Néanmoins, certaines recherches très spécifiques ne pouvaient pas être satisfaites, mais cela n'avait rien d'anormal à l'époque compte tenu du fait que les sources recherchées étaient très peu consultées et échappaient donc aux moteurs.

Aujourd'hui, Google reste très généralement utilisé, même au regard des performances bien meilleures de moteurs moins connus, du fait de sa facilité d'emploi. Cependant, beaucoup d'utilisateurs exigeants considèrent qu'il est devenu pratiquement inutile du fait qu'il fournit sur un sujet donné une quantité d'informations provenant de sites différents sans donner aucune indication sur les différences pouvant les distinguer. C'est à l'utilisateur de les essayer tous pour obtenir le correspondant le plus approprié à ces besoins.

On objectera que Google, comme tout moteur, ne peut se substituer aux utilisateurs ayant des besoins spécifiques. C'est à eux de faire le tri. Or il faut considérer que vu le nombre de ceux qui interrogent Internet sans avoir une expérience suffisante du net en général, un peu d'aide du moteur ne serait pas inutile. C'est ce que fournissent beaucoup d'autres moteurs moins connus.

Mais il y a beaucoup plus grave. Il apparaît maintenant que les algorithmes de recherche utilisés par Google sont organisés pour oublier volontairement, ou ne pas mentionner (c'est-à-dire censurer ) des sites ou des thèmes dont la ligne éditorial déplait au gouvernement américain et à ses services spécialisés, notamment le FBI et la CIA.

Il était évident depuis longtemps que les données collectées par Google étaient immédiatement accessibles à ces services du fait que les bases de données collectées par le moteur étaient quasiment communes avec celles conservées par les mémoires gouvernementales, notamment la National Security Agency (https://www.nsa.gov/)  Par ailleurs, les algorithmes de recherche étaient quasiment les mêmes, si bien que l'on pouvait à juste titre considérer que Google pouvait à la demande du FBI ou de la CIA faire à leur place le travail d'espionnage que ces services officiels souvent très encombrés ne pouvaient faire.

De plus, il faut savoir qu'un grand nombre d'informateurs humains travaillant pour ces services orientent les recherches et les interprétations de celles-ci vers des domaines ou des données personnelles insuffisamment explorés par les moteurs. On peut donc suspecter, comme l'a fait l'opposition politique américaine, que ces équipes sont souvent communes à Google et aux services officiels.

Mais c'est de plus en plus une coopération systématique de Google avec les services officiels que dénonce l'opposition. Ainsi, l'essentiel des données géographiques fournies par Google Map proviennent d'observations militaires, aériennes ou satellitaires. Il en est de même des données personnelles « sensibles » collectées par les services de renseignement, qui sont fournies à Google sans difficultés pour lui permettre d'effectuer lui-même des sélections.

Une censure politique

Le site socialiste américain WSWS (World Socialist Web Site) a constaté qu'au moins sur les serveurs de Google anglophone, il n'était plus jamais possible de trouver mention du site ou d'articles faisant allusion au site. Tout se passe désormais comme s'ils n'existaient pas. Plus grave en termes diplomatiques, le même sort frappe les sites russe Russia Today RT ou Sputnik qui ne peuvent en rien être considérés comme des machines de propagande utilisées par la Russie pour conduire une guerre d'information avec les Etats-Unis. Eric Schmidt, PDG exécutif d'une des filiales de Google, s'en est vanté publiquement . https://www.rt.com/document/5a1323f5fc7e9353358b4567/amp/...

Ceci n'est qu'un début. Nous avons nous-mêmes indiqué que, dans le domaine de l'intelligence artificielle, Google avait racheté pratiquement toutes les start up productives. Il en est de même en matière de robotique autonome. On lira à ce sujet notre article, déjà un peu ancien, accessible sous http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/141/googlebot....

Comme ces différents outils sont de ceux qui, au moins dans la sphère anglophone, construiront le monde de demain, ce monde sera un monde Google.

Google, maître du monde? Oui, mais d'un monde défini exclusivement par les divers intérêts politiques, économiques et militaires des Etats-Unis. Même la Russie et la Chine devront en partie s'y soumettre, compte-tenu de la difficulté qu'elles éprouvent aujourd'hui à rattraper leur retard sur Google.

Mladic veroordeeld, maar dit gebeurde er echt in Srebrenica

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Mladic veroordeeld, maar dit gebeurde er echt in Srebrenica

Ex politiechef Srebrenica: President Bill Clinton gaf bevel tot massamoord op 5000 moslims om militair ingrijpen te rechtvaardigen

‘Vergeten’ feit: Serviërs namen wraak voor uitmoorden tientallen van hun dorpen door moslims die door de NAVO waren bewapend

Waarom werd en wordt er geen enkele aandacht geschonken aan de duizenden Servische burgers die op gruwelijke wijze werden afgeslacht door moslims?

Nepnieuws is als term pas kort in zwang, maar bestaat al heel lang. Eén van de bekendste en tevens schandaligste voorbeelden is de veronderstelde massamoord op 8000 moslims in Srebrenica in 1995. Eergisteren werd de 74 jarige Ratko Mladic, destijds generaal van het Bosnische-Servische leger, door het internationale strafhof in Den Haag veroordeeld tot levenslang vanwege deze ‘volkerenmoord’. Uit een nadere beschouwing van de feiten komt echter een heel andere realiteit naar voren.

‘Jullie liegen!’ schreeuwde Mladic toen hij door de rechtbank werd veroordeeld, niet alleen voor de ‘genocide’ in Srebrenica, maar ook voor de 44 maanden durende belegering van Sarajevo, waarbij volgens mensenrechtenorganisaties zo’n 10.000 mensen zijn omgekomen. Mladic wil in beroep gaan ‘om te bewijzen dat dit oordeel verkeerd is. Vandaag werd de gerechtigheid vervangen door oorlogspropaganda,’ voegde hij eraan toe.

Geen getuigen van Srebrenica, wel van executies door moslims

De echte gebeurtenissen in Srebrenica en de burgeroorlog in Joegoslavië waren veel complexer dan het simplistische en daardoor misleidende plaatje dat ons in en door de media wordt geschetst. In 2015 vroeg bijvoorbeeld de Servische journalist-auteur Nikola Zivkovic zich af waarom er geen enkele getuige kon worden gevonden, en er tevens geen enkele (satelliet)foto van de slachtpartij bestaat, en dat terwijl het gebied constant nauwgezet door Amerikaanse satellieten in de gaten werd gehouden.

Er waren wèl getuigen van de oorlogsmisdaden van Naser Oric, commandant van de moslim strijdkrachten in Srebrenica. De verhalen van Nederlandse blauwhelmen over wat er zich in het kamp van de jihadstrijders afspeelde, worden door foto’s bevestigd. Op die (van datums voorziene) foto’s zijn leden van het islamitische executiecommando te zien, terwijl ze poseren naast hun vastgebonden Servische slachtoffers. De executies werden ook gefilmd en gebruikt als propagandamateriaal voor buitenlandse geldschieters, en zelfs als ‘cadeau’ overhandigd aan de Bosnische president Alija Izetbegovic.

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Servische burgers verminkt en doodgeslagen door Bosnische djihadkrijgers

‘Vergeten’ feit: Serviërs namen wraak omdat hun families waren afgeslacht

Het klopt dat bij de verovering van Srebrenica veel moslims door de Serviërs zijn vermoord. Wat er nooit bij wordt gezegd is dat die Serven wraak namen voor het feit, dat eerder duizenden van hun gezins- en familieleden door moslims waren afgeslacht. Dat is natuurlijk geen excuus, maar plaatst de gebeurtenissen wel in een veel genuanceerder licht. Waarom krijgen wij in het Westen dan uitsluitend een zeer eenzijdige versie te horen, een waarbij moslims schijnbaar uitsluitend weerloze slachtoffers mogen zijn, en de (christelijke) Serviërs enkel wrede daders, zoals ook in de rechtbank in Den Haag weer gebeurde?

Tijdens de Joegoslavische burgeroorlog bezetten VN- en NAVO troepen Srebrenica en enkele andere, voornamelijk door Serviërs bewoonde gebieden. De Serviërs werden gedwongen ontwapend, maar de moslims niet; die kregen zelfs moderne wapens van de NAVO overhandigd. Die vielen daarmee vervolgens de omliggende Servische dorpen binnen –zelfs vanuit de door VN blauwhelmen beschermde zones, ook bij Srebrenica-, waar de bewoners vervolgens werden mishandeld en afgeslacht.

‘Westen koos kant van moslims en verklaarde Serviërs tot schurken’

De dit jaar overleden professor Edward Herman (Pennsylvania Universiteit) verklaarde in een interview met Zeitenschrift dat er géén volkerenmoord in Srebrenica heeft plaatsgevonden. ‘Het Westen schaarde zich al snel aan de kant van de Bosnische moslims, en riep de Serviërs tot de schurken uit. Vooral Duitsland, het Vaticaan en de VS volgden daar hun eigen belangen... Het demoniseren van de Serviërs was heel effectief... Ja, ze deden vreselijke dingen, maar hun etnische rivalen net zo. Denk alleen maar aan Naser Oric, de leider van de moslim strijdkrachten... Hij liet filmpjes van onthoofde Serviërs zien, en pochte dat hij er bij één actie 114 had vermoord.’

‘Maar de blik was enkel op de Servische misdaden gericht. De media verloren bij hun berichtgeving over de oorlog iedere objectiviteit, en speelden de propaganda van de NAVO en Bosnische moslims af. De destijds in Bosnië gestationeerde Amerikaanse militair John Sray noemde deze verslaggeving een ‘onuitputtelijke bron van desinformatie’.’

De Amerikanen en Duitsers speelden in de oorlog de kwalijkste rol, want vooral zij bewapenden opzettelijk de moslims om daarmee ‘etnische zuiveringen’ onder de Serviërs aan te richten. De NAVO en het Westen weigerden een oplossing door middel van onderhandelingen te aanvaarden, en beloonden de afscheidingsbewegingen met politieke en militaire steun. De Bosnische moslims kregen te horen dat zij iedere overeenkomst met de Serviërs moesten afwijzen en hun strijd tegen hen moesten voorzetten, en dat de NAVO hen militair zou bijstaan.

Tientallen Servische dorpen op rituele wijze uitgemoord

Professor Hermann wijst erop dat moslimleider Naser Oric vele duizenden Serviërs heeft laten vermoorden, zonder dat iemand daar vragen over stelde – ook niet generaal Philippe Morillon, commandant van de VN troepen in Bosnië. ‘Het Westen gedenkt ieder jaar enkel de ‘volkerenmoord’ op Bosnische moslims in Srebrenica, maar vergeet de Servische slachtoffers.’

Uit streng vertrouwelijke Bosnische documenten blijk dat Oric al in het begin van de oorlog de bewoners van zeker 50 Servische dorpen rond Srebrenica op rituele wijze heeft afgeslacht. Zo werden veel bewoners aan bomen gekruisigd, een openlijk anti-christelijke methode. ‘Vrouwen, kinderen en bejaarden werden op wrede wijze gedood. Daarom werd Srebrenica een gehate enclave in Servisch gebied,’ wordt in de documentaire ‘Srebrenica- De Verraden Stad’ gesteld. Daarin wordt ook gezegd dat Oric miljoenen verdiende met de verkoop van humanitaire hulp, en dat er in Srebrenica in werkelijkheid geen volkerenmoord op moslims heeft plaatsgevonden.

‘Bevel massamoord op moslims afkomstig van Bill Clinton’

Daarbij komen niet de minsten aan het woord. Haikia Meholjic was destijds het hoofd van de politie en de tweede man in Srebrenica. Meholjic vertelt dat hij van Alija Izetbegovic het bevel kreeg om 5000 moslims door Servische ‘Tschetniks’ te laten vermoorden, om de Amerikaanse president Bill Clinton een voorwendsel te geven voor een militaire interventie tegen de Serviërs. Clinton zelf zou Izetbegovic om die massamoord hebben gevraagd.

Meholjic kon niet geloven dat Izetbegovic bereid was duizenden van zijn eigen mensen in Srebrenica op te offeren, maar dat gebeurde toch. ‘We werden verraden, door Izetbegovic, en door de internationale gemeenschap,’ aldus Meholjic. ‘Er zijn goede en slechte mensen, en Izetbegovic was een slechte. Hij heeft ons allemaal begraven, en heeft de verantwoordelijkheid voor wat er in Srebrenica is gebeurd met zich mee het graf in genomen.’

Historicus: ‘Geen bewijs voor genocide, wel voor andere gang van zaken’

Ook historicus Jelene Guskova, hoofd van het onderzoekscentrum voor Balkan Crises van de Russische Wetenschappelijke Academie, heeft geen bewijs voor genocide op moslims door de Bosnische Serviërs gevonden. ‘Er zijn steeds meer aanwijzingen dat het om een geplande operatie van islamitische geheime diensten ging... Het aantal slachtoffers van 8000 wordt door niet één feit ondersteund. Wel zijn er documenten opgedoken waaruit een andere versie naar voren komt, waarmee het aantal dodelijke slachtoffers kan worden gecorrigeerd.’

Tussen 2003 en 2006 werden 2442 doden in de massagraven bij Srebrenica gevonden. 914 van hen bleken echter een jaar later te hebben meegedaan met de verkiezingen van 1996. Experts van het Joegoslavië Tribunaal constateerden dat van maar liefst 92,4% van de aangetroffen lijken de doodsoorzaak niet kon worden vastgesteld. Bovendien kon er niet één VN soldaat of journalist worden gevonden die de massamoord op 8000 moslims met eigen ogen had gezien.

‘Afgedwongen schuldbekentenis gebruikt om NAVO bommen te rechtvaardigen’

Hoewel de Serviërs onder druk van de EU schuld bekenden, vindt Guskova dat ze dat niet moeten doen zolang niet alle feiten en omstandigheden over Srebrenica bekend zijn. ‘Anders geldt deze bekentenis als een bevestiging van de NAVO bewering dat de Serviërs de schuldigen waren van wat er in de jaren ’90 op de Balkan gebeurde, en waarmee de NAVO zijn bombardementen in 1999 op Servië rechtvaardigde.’

Ook in de ARD documentaire ‘Het begon met een leugen’ wordt duidelijk welke leugenpropaganda –dus nepnieuws- er tijdens de Balkanoorlog via de massamedia werd verspreid. Zo blijken tal van beelden van ‘onschuldige vermoorde moslims’ in werkelijkheid van soldaten en terroristen te zijn geweest. Deze leugens waren ook de basis van de inzet van Nederlandse F-16’s tegen de Servische troepen en luchtmacht.

Xander

(1) Epoch Times

vendredi, 24 novembre 2017

C’est en tous domaines que le monde se fragmente, en tous domaines que l’unité est devenue problématique

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C’est en tous domaines que le monde se fragmente, en tous domaines que l’unité est devenue problématique

Ex: http://oragesdacier.info

« Rien ne va plus », disent les mauvais joueurs. « Le monde va mal », opine la sagesse populaire. Nous disons plutôt que le monde se fragmente. On nous avait promis un nouvel ordre mondial. C’est le contraire qui se produit. On annonçait la généralisation planétaire de la démocratie libérale. Ce qui se généralise, ce sont plutôt les « insurrections électorales » contre elle et son hypocrisie, comme s’en plaignent amèrement les libéraux. Quartier suivant quartier, la fragmentation du monde se poursuit, sans ménagement, sans interruption. Et cela n’est pas qu’affaire de géopolitique. C’est en tous domaines que le monde se fragmente, en tous domaines que l’unité est devenue problématique. Il n’y a pas plus d’unité dans la « société », de nos jours, que dans la « science ». Le salariat explose en toutes sortes de niches, d’exceptions, de conditions dérogatoires. L’idée de « précariat » occulte opportunément qu’il n’y a tout simplement plus d’expérience commune du travail, même précaire. Si bien qu’il ne peut plus y avoir non plus d’expérience commune de son arrêt, et que le vieux mythe de la grève générale est à ranger au rayon des accessoires inutiles. La médecine occidentale en est réduite à bricoler avec des techniques qui font voler en éclats son unité doctrinale, telles que l’acupuncture, l’hypnose ou le magnétisme. Par-delà les usuels tripatouillages parlementaires, il n’y a plus, politiquement, de majorité pour rien. Le commentaire journalistique le plus avisé, durant le conflit parti de la loi Travail au printemps 2016, constatait que deux minorités, une minorité gouvernementale et une minorité manifestante, s’affrontaient devant le parterre d’une population spectatrice. Notre Moi lui-même se présente comme un puzzle de plus en plus complexe, de moins en moins cohérent – si bien que pour que ça tienne, en plus des séances de psy et des comprimés, il faut maintenant des algorithmes. Ce n’est que par antiphrase que l’on appelle « mur » le flux tendu d’images, d’informations, de commentaires, pour lequel Facebook essaye de donner forme au Moi. L’expérience contemporaine de la vie dans un monde fait de circulation, de télécommunications, de réseaux, d’un chaos d’informations en temps réel et d’images tentant de capter notre attention est fondamentalement discontinue. A une tout autre échelle, les intérêts particuliers des notables ont de plus en plus de mal à se faire passer pour « l’intérêt général ». Il n’y a qu’à voir comment les États peinent à mettre en œuvre leurs grands projets d’infrastructures, du val de Suse à Standing Rock, pour s’aviser que ça ne marche plus. Qu’il faille désormais faire intervenir l’armée et ses corps d’élite sur le territoire national pour le moindre chantier d’importance montre assez qu’ils sont désormais perçus pour les opérations mafieuses qu’ils sont aussi. 
 
Comité invisible, Maintenant

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Crise politique en Allemagne: quelles perspectives?

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Crise politique en Allemagne: quelles perspectives?

par Jérôme Sterkers

Ex: http://l-arene-nue.blogspot.com
 
Depuis les élections fédérales du 24 septembre 2017, l'Allemagne se trouve dans une situation de blocage politique, les partis pressentis pour former le nouveau gouvernement autour d'Angela Merkel ne parvenant pas à trouver un accord de coalition. Pour autant, ce blocage - qui tranche avec sa réputation de régime parlementaire permettant tout à la fois représentation proportionnelle des mouvements d'opinion et stabilité de l'exécutif - est-il réellement synonyme d'embolie institutionnelle ? Est-ce vraiment l'impasse politique en Allemagne ? Cette situation est-elle une vraiment un première, comme on ne cesse de nous le dire ? Quelles sont les issues possibles ?
 
AMende1.jpgA titre liminaire, notons qu'une telle situation de blocage survenant immédiatement après une élection est bel et bien unique dans l'histoire de l'Allemagne depuis 1949. En revanche, la République fédérale a déjà connu des impasses constitutionnelles comparables et même un gouvernement minoritaire dans les années 1970, comme nous allons le voir plus bas.
 
Dans le cas présent, si l'on y réfléchit bien, cinq hypothèses sont techniquement plausibles pour sortir de l'impasse. Certaines peuvent se combiner entre elles, d'autres sont politiquement moins probables.
 
Scénario 1 : 
Le Président fédéral Frank-Walter Steinmeier prend ses responsabilités et demande au Bundestag de faire de même. Sans attendre, il met en marche la procédure habituelle d'élection du Chancelier (article 63 de la Loi fondamentale) et propose au Bundestag le nom d'Angela Merkel en sa qualité de Kanzlerkandidat du groupe politique le plus fort, l'Union CDU-CSU. Ce faisant, il renvoie les partis à leurs responsabilités et peu espérer forcer les trois partenaires pressentis (Union, FDP, Verts) à s'entendre en urgence. Cependant, étant donné que les libéraux ont expliqué que pas moins de 120 points restaient à régler dans le contrat de coalition, il semble peu probable que Merkel soit élue Chancelier dans ces conditions. Le Bundestag aurait alors deux semaines pour élire un chancelier de son choix sur la base d'une majorité alternative, toujours à la majorité de ses membres (art. 63, al.2). C'est à la fois la voie la plus naturelle constitutionnellement parlant, mais en l'état des forces en présence, elle revient à reculer pour mieux sauter... vers le scénario 3.
 
Scénario 2 : 
La reconduction surprise de la coalition actuelle CDU-SPD, ce qui semble devoir se passer en ce moment même dans le Land de Basse-Saxe : celle-ci se ferait alors dans le cadre d'un nouvel accord de gouvernement. Le problème étant que, dès la soirée électorale, le leader du SPD Martin Schulz n'a eu de cesse de rejeter cette hypothèse. Difficile de ne pas perdre la face. A moins que cela ne s'accompagne de la renonciation simultanée d'Angela Merkel au poste de Chancelier fédéral, ce qui justifierait alors la poursuite de la grande coalition, mais sur des bases 100% nouvelles : ni Merkel, ni Schulz et avec un nouveau programme commun.
 
AMende2.jpgScénario 3 : 
L'heure des choix: ce serait la conséquence d'une impasse qui durerait ou la suite logique du scénario 1. Sans majorité, le Bundestag peut élire in fine un Chancelier avec une majorité simple (art 63, al.3 LF). Deux options s'offrent alors au président fédéral, qui dispose de sept jours pour décider soit de nommer formellement ce gouvernement minoritaire soit, au contraire, de dissoudre le Bundestag (art 63, al.4 de la Loi fondamentale). Dès lors :
 
Première option 3A : si le président fédéral dissout le Bundestag, la nouvelle élection devrait avoir lieu dans les 60 jours. Au regard de la durée des procédures évoquées ci-dessus, une date d'élection serait donc possible au printemps 2018 avant Pâques.
 
Deuxième option 3B : si le président fédéral ne dissout pas le Bundestag, un gouvernement minoritaire pourrait, au cas par cas, travailler avec l'opposition pour adopter le budget et la législation. 
 
AMende3.jpgContrairement à ce que beaucoup peuvent imaginer, l'Allemagne a déjà connu une telle situation en 1972 après que plusieurs élus de la majorité SPD-FDP ont quitté leurs partis respectifs par rejet de l'Ostpolitik menée par Willy Brandt, tandis que l’opposition de droite menée par Rainer Barzel avait échoué à faire adopter à deux voix près sa motion de défiance constructive déposée dans le cadre de l'article 67 de la Loi fondamentale. Brandt continua donc à gouverner sans majorité jusqu'à un retournement de conjoncture politique qu'il exploita en engageant la responsabilité de son gouvernement par le dépôt d'une Motion de confiance (art. 68 LF) dont il savait qu'elle serait rejetée par le Bundestag... ce qui entraîna une dissolution de l'assemblée et une victoire de Brandt à l'élection qui s'ensuivit. Mais dans le cas présent, Angela Merkel a d'ores et déjà fait savoir qu'elle préférait une nouvelle élection que former un gouvernement minoritaire.
 
Scénario 4
L'heure du non-choix: Techniquement, le gouvernement fédéral actuel, composé par la CDU et le SPD, sans aucun changement, peut tout à fait rester en fonction et le Parlement exercer ses pouvoirs de contrôle et de législation. Bien que cela ne soit pas prévu par la Loi fondamentale (et pourrait être perçu comme contraire à la coutume constitutionnelle, voire faire l'objet d'un recours devant le Tribunal constitutionnel fédéral de Karlsruhe), la situation actuelle pourrait théoriquement perdurer jusqu'aux prochaines élections fédérales à l'automne 2021. Pour autant, ce quatrième scénario est, en tous points, le plus improbable !
 
Ainsi, comme le disait fort opportunément Goethe au moment de quitter ce monde, nous avons encore besoin de "Mehr Licht" pour y voir plus clair...
 
Jérôme Sterkers
 

La France, Hariri, le Hezbollah et Israël

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La France, Hariri, le Hezbollah et Israël

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le premier ministre libanais est rentré dans son pays après une libération d'Arabie Saoudite et un séjour de quelques jours à Paris, marquant l'intervention du président Macron dans une situation dont la complexité est sans doute clairement perçue par le gouvernement français, mais où les intentions de Paris n'apparaissent pas aux yeux du profane.

S'agit-il de réaffirmer l'appui de la France à un Liban multi-confessionnel, avec une forte présence de chrétiens francophones, mais aussi disposant de nombreux représentants à Paris, très appréciés et pas seulement par les amateurs de « restaurants libanais »? Très bien en ce cas.

S'agit-il de rappeler à l'Arabie saoudite que même si celle-ci a pris la haute main au Moyen Orient sunnite, avec l'appui des Etats-Unis, la France, traditionnellement présente dans la région, entend encore essayer d'y jouer un certain rôle? Pourquoi pas?

Mais si la France voulait , à travers Hariri, contribuer à diminuer l'influence du Hezbollah au Liban et dans le front Chiite qui s'est mis en place avec l'appui des Russes contre l'alliance américano-saoudienne, alors on ne peut que s'interroger. Les études récentes faites à propos du Hezbollah montrent que celui-ci est devenu une sorte d'Etat non officiel, disposant d'une armée puissante et de nombreux appuis (voir https://southfront.org/hezbollah-capabilities-role-middle...

On ne voit pas ce que serait l'intérêt de la France à tenter de contrer le Hezbollah. D'une part, la tâche serait désormais impossible. D'autre part, jusqu'à présent le Hezbollah ne s'est jamais montré particulièrement opposé aux Européens non plus qu'à la France. Il la soutiendrait même semble-t-il dans sa volonté de se protéger contre le terrorisme islamique qui continue à menacer non seulement l'Europe mais aussi la Russie, désormais alliée du Hezbollah.

S'agirait-il enfin pour la France de céder aux « pressions amicales » d'Israël, en lutte ouverte contre le Hezbollah et l'Iran, et dont la position d'ensemble dans la région paraît de plus en plus fragilisée. Certes la France est aussi alliée d'Israël pour de multiples raisons. Elle considérerait comme une catastrophe le fait de le voir disparaitre, comme l'avait publiquement affirmé il y a quelques années un leader iranien. Mais est-il adroit pour elle de paraître endosser les objectifs radicaux de Binjamin Netanyahu et de la droite israélienne, qui joue à fond l'appui de Washington au détriment d'autres appuis que pourrait trouver Israël, notamment en Russie.

Si avec le retour d'Hariri à Beyrouth, la diplomatie française entendait contrer tout à la fois le Hezbollah, Bashar al Assad et la Russie, elle ferait évidemment fausse route.

Les antifas sans cagoule...

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Les antifas sans cagoule...

par Ferdinand le Pic

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons c-dessous un article fort intéressant de Ferdinand le Pic, consacré aux antifas et cueilli dans le n°101 d'Antipresse, lettre d'information de Slobodan Despot, dont la nouvelle formule sera disponible en début d'année 2018.

Les antifas sans cagoule

Ils frappent partout, mais semblent venir de nulle part. Ils dénoncent un «fascisme» omniprésent et fantasmé. Ils n’ont aucune existence juridique mais bénéficient d’incroyables indulgences judiciaires. Qui sont-ils?

Les Antifas se plaisent à revêtir le noir, toujours encapuchonnés et masqués comme les Black Blocks, dont ils sont l’avatar. Comme on le sait, la dénomination Schwarzer Block fut imaginée dans les années 1980 par la police de Berlin-Ouest pour désigner les Autonomes de Kreuzberg. Ce quartier jouxtant le «Mur» faisait encore partie du secteur d’occupation US jusqu’en 1990. Autrement dit, les Black Blocks sont nés dans un territoire sous contrôle militaire américain.

C’est important, car au même moment apparaissait aux États-Unis, plus exactement à Minneapolis (Minnesota) l’Anti-Racist Action Network (ARA). Ce groupe recrutait dans les mêmes éprouvettes punk et squat qu’au sein du laboratoire de Berlin Ouest. Entre scientifiques de l’agitprop, on collabore. Dissous en 2013 pour ressusciter sous le nom de Torch Antifa Network, le but de ce mouvement était, dès l’origine, de combattre le sexisme, l'homophobie, les idées anti-immigrationnistes, le nativisme, l'antisémitisme ou encore l'anti-avortement. Bref, quelques-uns des leviers de démantèlement d’une société traditionnelle bordée d’ignobles frontières, que l’on retrouve aussi bien dans les programmes officiels de la Commission de Bruxelles et de ses ONG-écrans que dans les feuilles de route de la galaxie Soros.

Les étranges filières de l’argent «humanitaire»

Mais on a beau se faire appeler du doux nom d’Anti-Racist Action Network, cela ne suffit pas: il faut des sous. En cherchant un peu, on les trouve en Alabama, du côté du SPLC (Southern Poverty Law Center), une ONG qui se targue, sur son propre site web, d’être la matrice de l’ARA. Autrement dit, la genèse des Antifas américains n’a évidemment rien de spontané. C’est à ce richissime SPLC qu’a incombé la tâche de créer cet ARA de laboratoire. Il est vrai qu’avec une dotation de financement de plus de 300 millions de dollars, le SPLC a de quoi voir venir, même si on retranche le salaire net de son président, qui émarge à plus de 300'000 dollars par an. C’est beau le «non-profit» politique au pays de l’oncle Sam!

Mais si ces gens-là ont les moyens, ils ne jouent pas pour autant la transparence sur l’origine des fonds. Il est vrai qu’on n’aime jamais trop raconter pourquoi ces fonds devraient transiter par les Iles Caïmans ni comment ils ont connu la tirelire d’un certain Bernard Madoff.

Mais pourquoi le SPLC? Très simple, en dehors de la défense de ses minorités préférées, la spécialité du SPLC est de ficher ses adversaires politiques, systématiquement qualifiés de «fascistes», qu’ils le soient ou non, puis de publier ses listes noires très élaborées et constamment mises à jour. Un travail de pro qui est devenu une référence du genre.

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Et les barbouzes qui s’en mêlent

Ce modèle d’activisme et de fichage très professionnel ne vient évidemment pas de nulle part. Il est notamment issu du modèle imaginé par le mouvement Friends of Democracy qui était en réalité une antenne américaine des services secrets britanniques durant la Seconde Guerre mondiale. Son but officiel était de pousser les Américains à entrer en guerre, tout en fichant les récalcitrants, ce qu’il a continué à faire jusqu’à la fin du conflit.

Son organe de communication avait pour titre Propaganda Battlefront dont on peut encore trouver des copies en ligne.

On notera, juste en passant, que ce nom a été ranimé en 2012 par Jonathan Soros, fils de George Soros. Ce choix n’est évidemment pas un hasard.

Pour revenir à nos Britanniques, ces derniers furent également très actifs à domicile, puisque, toujours dans les années 1980, ils fondaient à Londres L'Anti-Fascist Action (AFA), recrutant là encore dans les mêmes milieux punk et squat. Le label «action antifasciste» avait quant à lui été inventé par les communistes européens des années trente. Une contrefaçon de marque politique non déposée qui présentait l’avantage de donner l’illusion d’une filiation légitime. (Il paraît que question détournement d’image, on sait très bien faire dans les services.)

A la veille de la chute du Mur, on voit donc bourgeonner aux États-Unis et partout en Europe les mêmes affiliations à un antifascisme «Canada Dry», qui a le goût et l’odeur de l’antifascisme communiste historique, mais pas une goutte de communisme dans sa composition chimique. Une façon de monopoliser l’usage de l’infamante étiquette «fasciste» contre tout adversaire d’un postcommunisme 100 % américanisé, tel qu’il apparaîtra dès 1989, avec la chute du Mur.

Une galaxie hors la loi

Il existe donc une raison objective à la simultanéité de l’apparition des Antifas ces années-là. Mais comme c’est encore le cas aujourd’hui, on se garda bien de créer la moindre structure juridique qui permettrait de remonter jusqu’aux organisateurs et financeurs avérés. Il vaut toujours mieux, surtout lorsqu’on travaille avec le grand banditisme. Un nom fut en effet exposé au grand jour pour ses liens avec la mafia de Manchester. Il s’agissait de Desmond «Dessie» Noonan, grand Antifa devant l’éternel mais surtout braqueur professionnel et chef de gang, soupçonné d’une centaine de meurtres (1). Outre ses responsabilités directes dans l’AFA, il fut également l’un des exécuteurs attitrés des basses œuvres de l’IRA. Il mourut finalement poignardé devant chez lui à Chorlton (sud de Manchester), en 2005.

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Son frère Dominic Noonan prit le relais. Outre ses activités mafieuses, on le filma en train de diriger les graves émeutes de Manchester de 2011, dont le déclencheur fut la mort de son neveu, Mark Duggan. Ce dernier, soupçonné d’être impliqué dans un trafic de cocaïne, s’était fait abattre par la police le 4 août 2011, ayant résisté à son arrestation dans le quartier de Tottenham. Il s’ensuivit une semaine d’insurrection qui s’étendit jusqu’à Liverpool, Birmingham, Leicester ou encore le Grand Londres, faisant 5 morts et près de 200 blessés parmi les seuls policiers.

La porosité des services de renseignement, de la mafia et des activistes d’extrême gauche n’est pas sans nous rappeler le rôle des Brigades rouges dans le réseau Gladio, piloté par l’OTAN. Il se trouve que justement les Autonomes Ouest-berlinois de la guerre froide finissante étaient eux-mêmes affiliés au mouvement italien Autonomia Operaia (« Autonomie ouvrière»), très proche des Brigades rouges. Le monde est si petit!

Tout ce que la police n’ose pas faire

Mais le point commun le plus spécifique à tous ces Antifas du monde demeure le fichage. Derrière leurs épais écrans de fumée lacrymogène, leurs capuches noires et leurs casses de vitrines qui font toujours les gros titres, il leur incombe essentiellement de ficher en masse leurs adversaires politiques et d’en exposer publiquement les identités et les occupations, exclusivement sur la base de leurs opinions politiques ou religieuses. Une tâche qui est précisément interdite aux autorités, en démocratie.

Ces mouvements sont donc objectivement, à cet égard, des supplétifs des services de police et de renseignement. Ce qui explique notamment leur proximité, voire la facilité de leur noyautage, leur impunité ou encore l’extrême difficulté qu’on peut avoir à les identifier.

Le cas Joachim Landwehr

C’est par exemple le cas de Joachim Landwehr (28 ans), citoyen helvétique, condamné à 7 ans de prison le 11 octobre dernier par le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir, le 18 mai 2016, bouté le feu à l’habitacle d’une voiture de police grâce à un engin pyrotechnique, avec ses deux occupants encore coincés à bord. Une peine plutôt légère pour une atteinte à la vie de policiers.

On sait que Landwehr est lié au groupe suisse «Action Autonome», dont les mots d’ordre passent notamment par le site <rage.noblogs.org/>, dont 90 % du contenu relève du fichage, avec un degré de précision qui dépasse très largement les capacités d’une équipe d’amateurs, même à temps plein. On se demande d’ailleurs ce qu’attend le Préposé cantonal à la protection de données pour se saisir du dossier.

On sait également qu’il était présent lors de la manif antifa de Lausanne de mai 2011, et que c’est sans doute lui aussi qui a mis en ligne une petite vidéo de propagande à la gloire de sa promenade.

On sait enfin qu’il fut acquitté en août 2017 par le tribunal de police de Genève, alors qu’il y avait participé à une manifestation interdite.

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Des agitateurs venus de la «haute»

En revanche, on connaît mieux les profils de ces complices parisiens. Par exemple, Antonin Bernanos, condamné à 5 ans de prison dont 2 avec sursis, est l’arrière petit-fils du grand écrivain Georges Bernanos. On reste issu d’un milieu plutôt cultivé et protégé chez les Antifas. On imagine que l’œuvre de l’illustre aïeul avait encore sa place dans les discussions familiales. Yves, le père du délinquant et réalisateur sans succès de courts-métrages, le confirmait lors d’une interview pour KTO, l’organe cathodique de l’archevêché de Paris, lequel diffusa d’ailleurs l’un de ces courts-métrages, par charité chrétienne sans doute. Mais on n’a pas trop de mal à comprendre que c’est sa femme, Geneviève, qui fait bouillir la marmite. Elle a la sécurité de l’emploi comme fonctionnaire. Elle est en effet directrice de l’aménagement et du développement à la mairie de Nanterre. Côté convictions, elle est fière de n’avoir pas raté une seule fête de l’Huma depuis ses 15 ans.

Dès l’arrestation de leurs deux fils (Angel, le plus jeune, sera mis hors de cause), Monsieur et Madame Bernanos ont arpenté les radios, les salles de rédaction, les collectifs et manifs en tous genres, pour dénoncer l’ignominie policière montée de toutes pièces par l’État fasciste contre leur digne rejeton. Ils ont reçu le meilleur accueil, notamment chez Médiapart. Ils ont même réussi à enrôler le vieux Me Henri Leclerc, qui osa comparer l’arrestation du jeune Bernanos aux fameux morts du métro Charonne, durant la guerre d’Algérie. Il arrive que les fins de carrières soient pathétiques…

Ce qui frappe, c’est la facilité avec laquelle les relais d’opinions se sont mobilisés en faveur d’un délinquant, dont on omet par ailleurs complètement de dénoncer le racisme, sachant que l’un des policiers qu’il attaqua était noir. Dans les réseaux deep-state, on assure donc autant le service après-vente que l’anesthésie morale.

Même milieu BCBG pour Ari Runtenholz, condamné aussi à 5 ans de prison assorti de sursis, pour avoir défoncé l’arrière de la voiture de police à l’aide d’un plot métallique. Lui, on le trouve classé 34ème de l’épreuve d’épée aux championnats de la fédération française d’escrime de 2013. Il pratique aussi la voile à Granville (Normandie) et participe à des régates officielles. Sports très popu, comme chacun sait.

Nicolas Fensch, informaticien sans emploi, détonne quant à lui par son âge (40 ans). Il prétend être arrivé là par hasard, alors que les vidéos le montrent s’acharnant à frapper le policier noir avec une tige, très semblable à un nerf de bœuf. La parfaite maîtrise du geste trahit néanmoins un entraînement certain. Qui est-il vraiment? Les policiers qui ont gaffé à l’audience sur le noyautage de la bande n’en diront pas plus. Il écopera aussi de 5 ans dont 2 avec sursis.

Il y a enfin le LGBT de service: David Brault, 28 ans, devenu mademoiselle Kara, sans adresse en France. Ce(tte) citoyen(ne) américain(e) a traversé tout spécialement l’Atlantique pour la petite fête improvisée. On se demande tout de même si ce n’est pas le SLPC qui lui aurait payé son billet et ses faux frais? Verdict: 4 ans de prison dont 2 avec sursis pour avoir lancé un plot métallique à travers le pare-brise dans le but d’atteindre les passagers. Pas très doux, le trans. Pendant les audiences, à l’extérieur du Palais de justice, plusieurs centaines d’Antifas viendront, comme il se doit, provoquer violemment la police, en soutien à leurs camarades de promotion. Il faut savoir garder la forme et les écrans de fumée.

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Les confluences profondes

Mais casser de la vitrine ou du flic n’est pas tout. L’idéologie est là. A y regarder de près, elle n’a certes pas grand-chose à voir avec le marxisme, le trotskysme ou l’anarchisme, ni même avec les Gardes rouges de Mao.

Elle égrène en revanche tous les mots d’ordre qu’on lit ouvertement sur tous les sites des ONG-Ecrans du deep-state euro-atlantique et sorosien: défense des LGBT, de la théorie du genre, des migrants, du multiculturalisme, de l’ineptie des frontières, du voile islamique, et même du Kurdistan libre. Et l’inévitable complément: attaques contre Trump, Vladimir Poutine, le «régime» syrien alaouite, etc.

Dans les quincailleries en ligne des antifas, on trouve évidemment toute la panoplie du parfait émeutier connecté et tous les conseils pratiques qui vont avec. Un mode de propagation qui a très largement fait ses preuves depuis les révolutions de couleur. Une routine du «sans limite», car il faut quand même bien les motiver ces jeunes!

Et justement, c’est l’abolition des limites qui est la première condition à la jouissance de la grande casserie. Mais là n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est que, sous couvert de combattre un fascisme fantasmé pour les besoins de la cause, on fiche à tour de bras et on rend tout cela public. Et cela ne scandalise évidemment personne. L’agit-prop manipulée et noyautée par les «services» est donc un leurre. Pendant qu’on s’interroge sur les excuses sociales de leur violence urbaine, ou la qualification juridique de leurs crimes téléguidés, les soutiers de l’antifascisme constituent, là, sous nos yeux, une branche administrative de la police politique du deep-state, qui n’a rien à envier aux recrues de la Stasi.

Fernand Le Pic (Antipresse n°101, 5 novembre 2017)

Note :

  1. Cf. Sean Birchall, Beating The Fascists, Freedom Press, Londres, 2010.

jeudi, 23 novembre 2017

U.S. conspiracy theories and the American mentality

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U.S. conspiracy theories and the American mentality

Ex: http://katehon.com

History shows an increased interest in American society in conspiracy theories, no matter who is represented as the conspirator.

While there are a lot of various extravagant theories in the United States, among which we can find a fantastic story, for example, that the country's leadership are either aliens or reptilians. There is an historical continuity, which confirms that the American consciousness, whether being of the middle class, farmers and influential political circles, are deeply permeated with the idea of the conspiracy.

For example, with their conspirological mentality, Democrats and globalists gave recent statements that Russia had carried out regular hacker attacks, and that this had even affected the outcome of the election campaign in the United States. Political scientists and experts from various American think tanks try to give pseudoscientific data declarations that come from the senior management of the country. Similar operations were being held in relation to other states and even non-state actors, who caused suspicion for unknown reasons among the American establishment (Venezuela, Cuba, North Korea, Iraq, Iran, Hezbollah, the institution of Ayatollahs, the Russian Orthodox Church, Communists, right-wing parties in Europe and so on).

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History of the conspiracy theory in the US

This tradition began to come into being in the United States in the wake of the exclusion of former colonists from the British metropolis. In addition, the powerful stimulus to look at the causal relationships from the perspective of possible conspiracies was the idea of the enlightenment, related to desacralization and attributing all actions exclusively to human will.

Initially, the search for conspiracies with the following “witch-hunt” were peculiar to Western Europe, where, in the Middle Ages, the Inquisition was raging, and the Renaissance palace intrigues had become the norm. In Britain (where the United States largely borrowed this conspiracy tradition) there were a lot of talks about French, Irish, Jacobite and Catholic conspiracies and real attempts to organize a coup or an attack on the government. Only they confirmed rumors that such evil plans did really exist. For example, the failed plan was to blow up the Parliament, masterminded by Guy Fawkes.

According to Gordon Wood, “by the 18th century the conspiracy had become not simply a means of explaining how the rulers were overthrown; it became a commonly used tool for an explanation of how the rulers and the others who controlling political developments acted in real life”.2

Since the Renaissance, God was being gradually squeezed out of the social and political life, so the control of all processes (and promises about domain over natural elements in the future) was assigned to a person. Such a mechanistic paradigm reduced all human actions solely to purposes and motives.

Now everything was conceived in the human mind, and depended on these moral norms, prejudices and beliefs. Therefore, all social processes began to come to reflect individual passions and interests.

Some called for a curbing of these passions by offering a specific plan of socio-political activity, naturally offering themselves to manage these plans, while those first attempting to usurp power were blamed for trying to instill tyranny and oppression.

In this context, the work “the Paranoid Style in American Politics” of Columbia University Professor Richard Hofstadter3 is very interesting, where he shows that a whole generation of Americans thought in terms of conspiracies throughout the US history. In this article, firstly published in 1964, Richard Hofstadter noted: “The idea of the paranoid style as a force in politics would have little contemporary relevance or historical value if it were applied only to men with profoundly disturbed minds. It is the use of paranoid modes of expression by more or less normal people that makes the phenomenon significant. In the history of the United States one find it, for example, in the anti-Masonic movement, the nativist and anti-Catholic movement, in certain spokesmen of abolitionism who regarded the United States as being in the grip of a slaveholders’ conspiracy, in many alarmists about the Mormons, in some Greenback and Populist writers who constructed a great conspiracy of international bankers, in the exposure of a munitions makers’ conspiracy of World War I, in the popular left-wing press, in the contemporary American right wing, and on both sides of the race controversy today, among White Citizens’ Councils and Black Muslims. I do not propose to try to trace the variations of the paranoid style that can be found in all these movements, but will confine myself to a few leading episodes in our past history in which the style emerged in full and archetypal splendor”.4

American historian James Hutson considers American behavior in general as a product manifesting out of envy and suspicion towards the government power.

At the same time he pointed out that the fear of abusing political power led to the American conspiracy being viewed as “completely trustworthy”, at least until about the 1830's. Thereafter, attention was switched over to non-governmental organizations and groups such as the Masons, and the Roman Catholic Church.5 In the 19th century fears of various conspiracies united many groups in the United States. If Abraham Lincoln believed in imaginary subversive activities, then what could be the problem if an anti-Masonic league or some protestant denominations do? At the same time, protestants found the personification of the work of the devil and all sorts of dark forces directly in political activities both inside the US and abroad. Certainly, the rational explanation for this phenomenon could be found in linking this fear with some symptoms of severe social and psychological overload, in which American society was at that period of time.6

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The 20th century and the new myths

The twentieth century has also been full of the conspiracy theories. At the beginning of the century, specific fears in the United States were associated with Germany, the Russian Empire, and China. It would be enough just to mention the book of Brooks Adams “The New Empire”, published in 1902, where he was talking about the need to avoid combining the interests of Russia, Germany and China.7

The situation with the Russian Empire was particularly complex because of the passport issue, which led in 1911 to the break of the US Russian-American treaty of commerce and navigation of 1832. This happened under the influence of the Jewish lobby in the US, which from the second half of the 19th century were actively defending the rights of European and Russian Jews. Naturally, such influential organizations, not without the involvement of big business - in particular money of Jacob Schiff from the American Jewish Committee - which funded the anti-Russian campaign in the media and even blackmailed President Taft, because they could force the country's leadership to meet their demands, automatically fell into the category of 'plotters' in the eyes of American citizens who had no connection with these lobby groups.8

The era of the Great Depression sharply polarized the American society, while Hollywood and its establishment were trying to project their vision of solving problems. Depending on the place of residence and social status, American citizens found their own “scapegoats” in the face of Republicans, bankers, speculator migrants. However, religious preachers thought that the cause of crop failure for several years was the scourge of God, fallen upon the American people for their sins.

Before the Second World War there was a peculiar suspicion among the military and political leadership towards Japan, although at the beginning of the century the United States supported this country during the conflict with Russia.

The era of McCarthyism was a well-known as "witch hunt", but here women were pursued for their difficult to prove relationship with the evil spirit, and those sympathetic to communist ideas. These facts were imposed on the racial issues in the United States and in its broader ideological confrontation.

The murder of John F. Kennedy and Martin Luther King, the emergence of AIDS, global warming, the role of the Trilateral Commission in the international economy, all such cases necessarily were always considered from the perspective of conspiracy theory. Accordingly, within the framework of conspiracy thinking, the murders were implemented or adjusted by CIA agents, doctors commissioned by the federal government developed the deadly virus (this issue was further developed and enriched with new facts and speculations), and the broader phenomena was considered as a kind of cover-up and supporting interests of large companies and lobby groups.

However, the Watergate scandal confirmed that the Republicans were really behind the organization of wiretapping in the room where the Democrats held their talks. In the 50's of the last century the CIA really conducted the experiment MKULTRA, where LSD and other narcotic drugs were administered to subjects in order to obtain “mind control”.9 The US Ministry of Defence plan for Operation Northwoods is also well-known to have been against Cuba in order to organize provocations with further military aggression in the Isla de la Juventud.10

The incident in Roswell (New Mexico) in 1947 is a peculiar episode. According to the official version, aliens landed, and the US government was keeping this information in secret.

Moreover, the publication of declassified documents from both official sources such as the State Department, the Defense Department, the FBI and the CIA, as well as documents of various international groups such as Bilderberg Club and the Club of Rome, show that certain secret plans on various issues were developed and implemented in reality.

In recent years, the most common topics in the United States related to conspiracies, have become the attacks of September 11th, 2001 (9/11, Truth Movement), the influence of the neo-conservatives in the adoption of decisions on the invasion in Iraq in 2003, as well as any facts concerning the corporate influence and the US military-industrial complex. Certainly, some leakage, spread with the help of the resource WikiLeaks, provide additional ground for the circulation of the view that the US establishment holds some secret game and does not work in the interest of the American society, but supply various financial and industrial groups with their preferences.

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Neoliberals’ fears and manipulations

The scandals connected with the financing of Hillary Clinton's campaign, Clinton family ties with all sorts of fund structures and involvement in dubious projects have also shown that in some organizations, the real purposes significantly are at odds with the stated principles. However, in recent years no one is surprised with such level of the corruption, especially since in the US lobbying has become protected by the law.

As these cases are also falling into the categories of the conspiracy theory, representatives of the scientific community in the US, which are connected with the policy, conduct some attempts to present the conspiracy as a “sub broad category of false beliefs”. For example, Cass R. Sunstein pointed it out in his scientific publication, published in 2008, under the auspices of Harvard and Chicago University (Law & Economics Research Paper Series Paper No. 387)11.

To make a following clarification is necessary. Cass R. Sunstein is an American lawyer and scholar, a member of the Democratic Party. In 2008, he actively opposed the attempt to impeach Bill Clinton. He served as administrator of the Information and Regulatory Policy in the White House in 2008 – 2012. Cass R. Sunstein is also a developer of the theory of “Nudge”, the latest trend in behavioral sociology of the USA.12 The main idea of which is that people can be directed to carry out any action. But at the same time, they need to consider this “boost”, as their own decision. To do this it is necessary to create the appearance of alternative choices. Precisely because of Sunstein’s theory Barack Obama signed a decree on the application of behavioral science methods in the public administration and domestic policy, on September 15th.

It was significant that Sunstein treated the possible causes of the conspiracy theory in his own way. At the same time he provides the link to the work of Richard Hofstadter, where he was warned that his proposed "paranoid style" did not refer to psychological abnormalities and diseases, and expressed the social phenomenon.

Obviously Sunstein commissioned by the government to co-author articles suggest measures to counter the conspiracy theories: “We can readily imagine a series of possible responses. (1) Government might ban conspiracy theorizing. (2) Government might impose some kind of tax, financial or otherwise, on those who disseminate such theories. (3) Government might itself engage in counterspeech, marshaling arguments to discredit conspiracy theories. (4) Government might formally hire credible private parties to engage in counterspeech. (5) Government might engage in informal communication with such parties, encouraging them to help." However, the authors advocate that each "instrument has a distinctive set of potential effects, or costs and benefits, and each will have a place under imaginable conditions. However, our main policy idea is that government should engage in cognitive infiltration of the groups that produce conspiracy theories, which involves a mix of (3), (4) and (5).”13

This article was severely criticized by the United States scientific community.

But there is no doubt that the interest to the conspiracy has remained at a fairly high level in the corridors of American power. The question is how to apply and manipulate information according to the interests of the White House.

And Donald Trump’s victory also showed that conspiracy theories were strong enough within the US society. But now the liberals are looking for those responsible within the United States (the right-wing or the conservatives), and outside, in the attempt to accuse Russia of hacking attacks and manipulation of the public opinion.

Conspiracy theories will continue to affect average Americans, as well as decision making at the highest levels.

Notes:

2 Gordon S. Wood. The Idea of America. Reflections on the Birth of the United States. New York: The Penguin Press, 2011.

3Hofstadter, Richard. The Paranoid Style in American Politics, and Other Essays. New York: Vintage Books, 2008.

5 James H. Hutson, "The American Revolution: Triumph of a Delusion? in Erich Angermann, et al., eds., New Wine in Old Skins , 179 - 194.

6 Richard O. Curry and Thomas M. Brown, eds., Conspiracy: The Fear of Subversion in American History. NY: Holt, Rinehart & Winston, 1972.

8 L. Marshall to S. Wolf. Oct. 18,1916 // Louis Marshall: Champion of Liberty. Vol. 1. P. 86.

9 George Lardner Jr. & John Jacobs, Lengthy Mind-Control Research by CIA Is Detailed, WASH. POST, Aug. 3, 1977

10 Memorandum from L. L. Lemnitzer, Chairman, Joint Chiefs of Staff, to the Secretary of Defense, Justification for U.S. Military Intervention in Cuba (Mar. 13, 1962), http://www.gwu.edu/~nsarchiv/news/20010430/northwoods.pdf.

12 Sunstein, Cass R. Why Nudge?: The Politics of Libertarian Paternalism. The Storrs Lectures Series, Yale University Press, 2014.

Beauty & Destruction in Yukio Mishima’s The Temple of the Golden Pavilion

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Beauty & Destruction in Yukio Mishima’s The Temple of the Golden Pavilion

In 1950, the Temple of the Golden Pavilion (Kinkaku-ji) in Kyoto was burned to the ground by a young monk. The temple had been built in the fourteenth century and was the finest example of the architecture of the Muromachi period. Covered in gold leaf and crowned with a copper-gold phoenix, it projected an image of majesty and serene beauty. It had been designated a National Treasure in 1897 and was considered a national symbol in Japan. Transcripts of the monk’s trial indicate that the temple’s beauty consumed him with envy, and the reminder of his own ugliness engendered in him a hatred of everything that was beautiful. The temple haunted his imagination and became the object of his obsession. This neurotic fixation finally compelled him to destroy it.

This inspired Mishima to write his novel The Temple of the Golden Pavilion. He uses the incident as a basic framework upon which he crafts both a psychological portrait tracing the protagonist’s descent into madness and obsession and a philosophical meditation on the nature of beauty, time, and morality. The novel is a masterpiece and stands as one of Mishima’s greatest works.

Pavillon-dor_9173.jpegThe narrator, Mizoguchi, is physically weak, ugly in appearance, and afflicted with a stutter. This isolates him from others, and he becomes a solitary, brooding child. He first learns of the Golden Temple from his father, a frail country priest, and the image of the temple and its beauty becomes for him an idée fixe. The young Mizoguchi worships his vision of temple, but there are omens of what is to come. When a naval cadet visits his village and notices his stutter, Mizoguchi is resentful and retaliates by defacing the cadet’s prized scabbard. From the beginning, he realizes that the beauty of the temple represents an unattainable ideal: “if beauty really did exist there, it meant that my own existence was a thing estranged from beauty” (21). Over time, this seed in his mind metastasizes and begins to consume him.

Like many youths who are afflicted with both physical defects and an overactive imagination, Mizoguchi is prone to delusions of grandeur, imagining himself as a great artist with a special destiny. He takes pride in being misunderstood by others. This sense of alienation feeds his obsession throughout the book.

Mizoguchi’s reaction upon first encountering the temple is one of disappointment, but this changes after he comes across a miniature model of it enclosed in a glass case and realizes that the temple represents an ideal that can be incarnated within his mind at both infinitely small and infinitely large scales. The image of the temple often acquires a boundless and all-encompassing form in his imagination: “It filled the world like some tremendous music, and this music itself became sufficient to occupy the entire meaning of the world. The Golden Temple . . . had now completely engulfed me and had allowed me to be situated within its structure” (125). Conversely, at times he envisions the temple as a miniature model that he is able to possess and control. This duality reflects the tension both between remaining engulfed within the temple or becoming integrated into the real world and between the temple’s hold upon him and his urge to destroy it (Paul Schrader’s biopic Mishima: A Life in Four Chapters contains a dramatization of parts of the novel, in which at one point Mizoguchi holds a model of the temple and crushes it with his hands).

Upon entering the Zen Buddhist priesthood and becoming an acolyte of the temple, Mizoguchi’s obsession intensifies. He hopes that the temple will be destroyed by American air raids, and he along with it: “It became my secret dream that all Kyoto should be wrapped in flames” (47). But when the temple still remains unscathed by the end of the Second World War, Mizoguchi finds that its apparent indestructibility takes on a threatening quality, as if the temple’s beauty had descended from heaven and imposed its divine authority upon the physical world. The transcendent ideal of beauty embodied by the temple increasingly fills him with unease and bitterness. The temple’s very existence serves as an eternal, immutable reminder of his own inferiority and the ideals that elude his grasp. His eventual burning of the temple recalls an incident toward the beginning of the book in which a girl called Uiko is shot by her deserter boyfriend when he learns of her betrayal and realizes that he no longer truly possesses her. The metaphysical and quasi-erotic union with the temple that Mizoguchi dreamt of attaining as he perished along with it while Kyoto went up in flames is impossible. It can only be approximated if Mizoguchi destroys the temple.

mishimaGPav.jpgAll human beings possess a will to power in the Nietzschean sense. This finds its highest expression in self-actualization and self-mastery, and in the achievements of great artists, thinkers, and leaders, but in its lower forms is embodied by the desire of defective beings to assert themselves at all costs. This is manifested in Mizoguchi’s desire to destroy the temple, which intensifies in proportion to his realization that he will never be able to possess it or approach its beauty.

Two years later, Mizoguchi is recommended by Father Dosen (the Superior of the Temple) to attend Otani University, where he befriends a clubfooted boy by the name of Kashiwagi. While the two are on a walk near the university, they spot a girl approaching them. Kashiwagi uses the opportunity to demonstrate to Mizoguchi how he seduces women. He convulses his body and purposefully trips on his clubfeet, falling to the ground. Then he cries out to the girl in an attempt to win her sympathy by drawing attention to his suffering.

Mizoguchi attempts to imitate Kashiwagi’s tactic and make love to a girl but finds that he is impotent. For his mind still remains fixed upon the ideal of beauty represented by the Golden Temple, which renders him incapable of exploiting his disability to his advantage: “Then the Golden Temple appeared before me . . . . It was this structure that now came and stood between me and the life at which I was aiming” (125). As the novel advances this conflict becomes increasingly pronounced.

Later on, Mizoguchi tells Kashiwagi about the Zen koan that Father Dosen read to the priests on the day of Japan’s defeat. The koan involves a priest, Nansen, who settles a dispute over a kitten between two groups within his temple. He declares that he will kill the kitten unless anyone speaks; when met with no response, he cuts the kitten in two. Nansen’s chief disciple, Joshu, reacts by removing his shoes and placing them on his head upon hearing of the incident. Kashiwagi offers his own interpretation and suggests that the kitten represented beauty, which Nansen sought to destroy. He remarks: “Beauty is like a decayed tooth. It rubs against one’s tongue, it hangs there, hurting one, insisting on its own existence. Finally it gets so that one cannot stand the pain and one goes to the dentist to have the tooth extracted” (144). In his view Joshu’s act of placing his shoes on his head was a way of satirizing Nansen’s solution: Joshu realized that destroying an object of beauty was a futile act of desperation and could not eradicate the ideal of beauty itself.

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During this conversation, Kashiwagi creates a flower arrangement in the traditional Japanese style, composed of irises and cattails that he persuaded Mizoguchi to steal from the temple grounds. Shortly thereafter, he is visited by the woman who instructed him in this art. After he coldly informs her that her instruction is no longer needed and he wishes never to see her again, she smashes the vase of flowers, and Kashiwagi then hits her face. The manner in which this tranquil scene abruptly escalated into violence exemplifies a tension between elegance and beauty on the one hand and brutality and violence on the other that lies at the core of Japanese culture. An undercurrent of potential brutality lurks beneath Japanese refinement and decorum. The two are not separate but rather closely intertwined. (A modern example would be the deviant and often sadomasochistic sexuality prevalent in Japanese anime and manga, which coexists alongside traditional Confucian mores.) Thus Kashiwagi remarks earlier while he and Mizoguchi are walking about that “it’s on a beautiful spring afternoon like this that people suddenly become cruel” (106). Mishima discusses this theme in a clip from an English-language interview [4] he gave in 1970:

You can easily find two contradictory characteristics of Japanese cultures, or Japanese characters. One is elegance, one is brutality. These two characteristics are very tightly combined sometimes . . . Sometimes we are too sensitive about defilement, or elegance, or a sense of beauty, or the aesthetic side. Sometimes we get tired of it. Sometimes we need a sudden explosion to make us free from it.[1]

Mizoguchi’s immolation of the temple can be seen in a similar light. It was a “sudden explosion” that erupted from his obsession with beauty. But amidst the malaise of postwar Japanese society, the dynamic between beauty and violence took on a different form. Mizoguchi’s act is inseparable from this context.

Mishima believed that postwar Japan was characterized above all by spiritual emptiness. Until 1945, Japanese emperors were officially regarded as direct descendants of the sun goddess Amaterasu. With Japan’s defeat and the signing of the Humanity Declaration, Emperor Hirohito renounced his claim to divinity. Mishima rebuked the Emperor for this and saw his renunciation of divinity as a capitulation to secular Western values. In his view the loss of the Emperor’s divine identity was the ultimate symbol of the disintegration and hollowing out of Japanese civilization in the face of modernity.

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Mizoguchi’s obsession with the temple represents an attempt to fill this void. But Mizoguchi realizes that the temple symbolizes something fundamentally alien both to his nature and to postwar Japanese society in general. The temple was inextricably linked with the history and iconography of Imperial Japan. Initially Mizoguchi sees it as a refuge from the nihilistic apathy and emptiness of the society in which he lives. Yet the more he broods upon this alienation, the more resentful and vengeful he becomes. Thus the destruction of the temple in part represents a subconscious attempt to eradicate what remained of Imperial Japanese civilization. By the end of the novel, Mizoguchi dreams of bringing about nationwide anarchy: “When the Golden Temple has been burned down . . . the world of these fellows will be transformed, the golden rule of their lives will be turned upside down, their train timetables will be thrown into utter confusion, their laws will be without effect” (185).

The novel possesses a political significance on a broader level in that it sheds light on the psychology behind modern leftism. This is best articulated when Mizoguchi voices his hope that the temple will be destroyed in American air raids: “What I dreamed of was something like a huge heavenly compressor that would bring down disasters, cataclysms and superhuman tragedies, that would crush beneath it all human beings and all objects, irrespective of their ugliness or their beauty” (47). Such represents egalitarianism taken to its logical conclusion. It is impossible to create equality by raising everyone to an equal level. Complete equality can only be achieved by cutting down “tall poppies” and eliminating standards altogether. Mizoguchi’s fantasy finds a parallel in modern progressive ideology.

There is also a semi-autobiographical dimension to the novel. As a child, Mishima was weak, sickly, and smaller than average. He was raised during his formative years by his grandmother, who kept him indoors and forbade him from playing with other boys or engaging in rough play. Like Mizoguchi, the young Mishima was introspective, solitary, and obsessed with the ideal of beauty. Mizoguchi mentions that “when action was needed, [he] was always absorbed in words” (12), which recalls Mishima’s description of his childhood in Sun and Steel. However, rather than lashing out at society on account of his physical inferiority, Mishima sought to strengthen himself and became a bodybuilder as well as a skilled practitioner of Japanese kendo (swordsmanship).

Individuals like Mizoguchi are thus faced with a choice. They can seek either to destroy hierarchical value systems or to uphold transcendent ideals like beauty and greatness and aspire toward them.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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Au revoir Mutti

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Au revoir Mutti

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
 
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Angela Merkel vient de se prendre les pieds dans le tapis rouge censé la mener vers son quatrième mandat. Les négociations entre partis visant à créer une coalition sous son égide n'ont rien donné.

La situation présente avait été correctement analysée par votre serviteur il y a deux mois:

La seule coalition possible est la "Jamaïcaine" selon les couleurs du drapeau du pays ; noir, jaune et vert - une alliance improbable et fragile entre la CDU/CSU, les libéraux du FDP et les crypto-communistes des Verts. Parvenir à les asseoir autour d'une même table pour établir un programme commun tient de la gageure. Il me paraît improbable qu'un gouvernement parvienne à se bâtir dans ces conditions, et encore plus qu'il tienne pendant les quatre années qui viennent. L'Allemagne pourrait vraisemblablement se diriger vers un blocage ne débouchant sur rien d'autres que de nouvelles élections.

J'avais alors employé le terme de "séisme politique". L'entrée au Bundestag de l'Alternative pour l'Allemagne en fut l'événement majeur. Qualifié "d'infréquentable" sans autre forme de procès par la Chancelière sortante, le parti le lui rendait bien en mettant au cœur de son programme un discours anti-invasion, anti-islam et anti-Merkel. Son score électoral suffit à priver la droite traditionnelle (de plus en plus difficile à distinguer de la gauche) d'une majorité parlementaire.

Aujourd'hui le temps dévolu aux négociations est terminé et l'Allemagne entre donc dans la crise politique:

Depuis la fondation de la République fédérale d'Allemagne en 1949, ce n'était jamais arrivé: le pays n'a pas de majorité pour être gouverné. Dans la nuit de dimanche à lundi, après un mois de tergiversations et de négociations, les conservateurs de Mme Merkel (CDU-CSU), les libéraux (FDP) et les écologistes n'ont pas réussi à former de coalition gouvernementale.

Faute d'alternative, la première puissance économique européenne se prépare à des semaines ou mois de paralysie, sur le plan national comme en Europe.

En l'état actuel des choses, des élections anticipées semblent la solution la plus probable, Mme Merkel ayant exclu un gouvernement minoritaire et ses anciens alliés sociaux-démocrates (SPD) ayant bruyamment refusé toute coalition sous l'égide de la chancelière.

Les Allemands pourraient donc devoir retourner aux urnes début 2018, alors qu'ils venaient fin septembre d'élire leurs députés.

Angela Merkel va s'entretenir lundi avec le président Frank-Walter Steinmeier qui joue un rôle institutionnel clé pour mettre en oeuvre une dissolution. Celui-ci a laissé entendre dimanche qu'il prendrait son temps, ce scénario n'ayant pas ses faveurs.

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Une surprise de dernière minute est toujours possible mais soyons réaliste, des partis qui n'ont pas réussi à trouver des concessions pour partager le pouvoir en un mois de négociations n'ont guère de chance d'y parvenir maintenant. L'illusion des pourparlers s'est effondrée et le linge sale se lave en public.

Après une courte hébétude, les médias ont rapidement trouvé un coupable: les libéraux du FDP, évidemment, c'est-à-dire le parti le plus à droite de l'improbable coalition. Les odieux libéraux auraient ainsi proposé aux écologistes de limiter l'invasion de migrants à 200'000 nouveaux cas par an (s'ajoutant aux 1,1 millions rien que pour l'année 2016) et de limiter un peu le folklore du regroupement familial, sachant que parmi les populations migrantes, qui sont dans l'ensemble aussi syriennes que vous et moi, la notion de "famille" est aussi souple et approximative que celle "d'enfant mineur".

Les écologistes refusèrent avec indignation cet odieux diktat, mais vous ne trouverez pas un seul journaliste européen pour présenter cela comme, par exemple, de l'intransigeance. Non, les extrémistes sont au FDP. On ne s'étonnera pas davantage, si on les connaît, que les écologistes allemands fassent achopper les négociations sur la question migratoire plutôt que sur d'autres, comme l'énergie, finalement bien moins prioritaires dans la liste de leurs préoccupations. On ne s'étonnera pas non plus que Mme Merkel se soit là aussi liguée avec eux.

L'immigration est donc le nœud du problème. Et aussi la raison pour laquelle la CDU/CSU de Merkel s'est fait grignoter son électorat. Les Allemands n'ont pas forcément envie que les pénibles réformes Hartz de 2002 visant à assainir et réformer leur état social finissent par s'effondrer sous le poids de parasites venus profiter de la social-démocratie jusqu'à ce que la fête se termine, et il est déjà bien tard.

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Les partis sont donc déjà sur les starting-blocks pour les élections de l'année prochaine.

  • L'Alternative pour l'Allemagne a réussi son entrée au Bundestag et vient aujourd'hui de marquer une victoire politique majeure. Ils n'ont rien à perdre à laisser les Allemands retourner devant les urnes, la situation les ayant amenés à voter pour l'AfD empirant jour après jour.
  • Les libéraux du FDP pensent que leur nouvelle orientation, plus réservée sur l'immigration et sur l'Union Européenne, est électoralement payante. S'estimant plus fréquentables que l'AfD, ils pensent qu'ils pourraient eux aussi accroître leurs gains.
  • Les écologistes sont en Allemagne comme pratiquement partout ailleurs: utopistes, intransigeants, pro-islam et incapables de gouverner. Peu importe leurs succès ou leurs échecs, ils seront de la partie.
  • Les socialistes du SPD de Martin Schulz lèchent encore les blessures de leur désillusion électorale de septembre. Réduits à 20% et quelques des suffrages, ils subirent une déroute aussi inattendue que brutale, et tentèrent de redorer leur blason en s'inscrivant résolument dans l'opposition. Même pour eux, il est difficile d'imaginer qu'ils fassent pire en janvier 2018.
  • Les radicaux de Die Linke essayent de viser une meilleure place au sein des "petits partis" et certainement pas d'entrer au gouvernement, mais eux aussi n'ont pas grand-chose à craindre d'une nouvelle élection.

Le seul parti réellement vulnérable est finalement la CDU/CSU de Merkel.

La Chancelière était prête à avaler n'importe quelle couleuvre pour effectuer un quatrième mandat et entrer ainsi dans l'Histoire. Mais "la méthode Merkel --un pragmatisme sans limite et une flexibilité idéologique maximale-- est arrivée à sa fin", explique poliment le Spiegel. Les calculs de la politicienne viennent de se fracasser sur les convictions antagonistes de ses partenaires de coalition.

Aujourd'hui, Angela Merkel s'est faite à l'idée que des élections anticipées seraient sans doute inévitables. Elle s'est naturellement proposée pour être candidate. Le cadeau est empoisonné - elle fait fuir l'électorat traditionnel de sa famille politique.

Les cadres de la CDU/CSU parviendront-il à remettre en question leur soumission à Merkel pour préserver l'avenir de leur parti? Rien n'est certain. Et il n'est pas certain non plus que les élections anticipées de janvier 2018 marquent la fin de l'instabilité politique en Allemagne.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 20 novembre 2017

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Alexandru Petria: «la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád»

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Alexandru Petria: «la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád»

Ex: https://visegradpost.com

Roumanie – Alexandru Petria, poète, prosateur et journaliste roumain : « la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád ».

Modeste Schwartz a écrit récemment à Alexandru Petria et s’en est suivi une discussion amicale entre ces deux auteurs décalés, nageant à contre-courant et trublions reconnus du web roumain. Une discussion transformée en entretien pour le Visegrád Post.


Modeste Schwartz : Pour autant que je sache, ta carrière politique a commencé en décembre 1989, lorsque tu es descendu dans la rue pour renverser la dictature de N. Ceaușescu : une révolution (on l’a su plus tard) mise en scène de l’extérieur, mais qui a tout de même laissé pas mal de morts sur le pavé. Ceaușescu a été exécuté, mais toi, tu es resté révolutionnaire, et aujourd’hui, 27 ans plus tard, nous te retrouvons (virtuellement) « dans la rue » : après de nombreux blocages injustifiés de ton compte, tu as quitté Facebook, et postes désormais sur le réseau vKontakte, dans le cadre de ton opposition non-dénuée de risques à un nouveau consensus de type totalitaire. Peux-tu nous raconter comment ça s’est passé ?

Alexandru Petria : C’est vrai, j’ai risqué ma vie en 1989 ; j’avais 21 ans ; je l’ai fait parce que la situation de la Roumanie sous Ceaușescu semblait être sans issue. Le niveau de vie était désastreux, on n’avait aucune liberté de parole ou de circulation. En tant qu’écrivain, et comme j’ai un style de vie assez simple, ce qui me touchait le plus, c’était l’absence de liberté d’expression. Et c’est ce qui recommence à me toucher en ce moment, avec ce qui se passe sur Facebook, qui me censure pour enfreinte au politiquement correct.

Sous Ceaușescu, nous rêvions de liberté, et à présent, nous avons, hélas, à nouveau l’occasion d’aspirer à la liberté, devant une UE qui bafoue les droits de l’homme. Comme je l’ai écrit ailleurs, tout se passe comme dans le célèbre roman de George R. R. Martin L’Agonie de la lumière, dans lequel une planète s’enfonce dans l’abîme en perdant peu à peu sa lumière : la Roumanie et, dans une certaine mesure, l’Europe toute entière, se sont engagées dans une trajectoire d’autodestruction. Je me demande où il nous serait encore loisible de cultiver des idéaux et des rêves. Et si ces derniers peuvent encore sauver quoi que ce soit. La vague des migrants déferlant sur notre continent, ajoutée à la réglementation infinie de l’existence, qui prétend légiférer même sur la longueur des concombres vendus au marché, nous montrent une UE de plus en plus semblable à l’URSS. Dans cette UE, notre rôle, à nous roumains, c’est principalement de torcher les vieux, d’être ouvriers du bâtiment sur les chantiers et d’absorber les surplus de production. Nous sommes devenus un pays sans voix, incapable de défendre ses intérêts. Il est impossible de ne pas remarquer que le meilleur de la classe entrepreneuriale autochtone a été liquidé presque intégralement. Comment cela s’est fait, quelles étaient les dimensions et la qualité de cette classe – c’est un autre débat. Il est impossible de ne pas remarquer que l’enseignement est devenu une honte institutionnalisée, une presse à diplômes aberrante, produisant pas mal de docteurs en ceci ou cela incapables d’écrire un roumain correct. Or, privés d’enseignement, nous nous préparons un avenir handicapé. Il est impossible de ne pas remarquer que la Roumanie n’a pas de classe politique, mais une armée d’escrocs, d’arnaqueurs répartis en partis sans aucun projet pour le pays. Il est impossible de ne pas remarquer que la presse n’est plus une presse, infiltrée comme elle l’est par des agents sous couverture ou par des individus qui n’ont aucune idée de ce métier. Et si on le remarque, il se passe quoi ? Qui a des solutions ? Il faudrait passer le bulldozer dans chaque domaine, comme avec les maisons instables, construites selon les plans d’architectes hallucinés. Mais qui va conduire le bulldozer ? On sent une atmosphère d’avant-guerre – et que ne donnerais-je pour me tromper ! … La bureaucratie de l’UE et les dictats verbeux de l’Allemagne (qui, ne l’oublions pas, a déjà fait le malheur du monde à deux reprises !) sont en passe de pulvériser le projet européen. Et la Roumanie s’éteint, avec une lourde complicité de la part des Roumains eux-mêmes.

Je pense avoir été suffisamment explicite.

MS : L’aspect le plus ironique de l’histoire, c’est qu’en 1989, tu as risqué ta vie au nom d’un idéal de liberté que tu identifiais à l’époque plus ou moins à la doctrine politique libérale, pour aujourd’hui te retrouver dans notre camp, le camp des « illibéraux ». Qu’a-t-il bien pu t’arriver – ou arriver au libéralisme ?

Alexandru Petria : Cette ironie, c’est l’ironie de l’histoire, rendue possible par le fait que la population est majoritairement constituée d’analphabètes fonctionnels, soumis au lavage de cerveau ou incultes. Leur mémoire est courte, ils oublient les leçons du passé. Et je ne parle pas seulement de la Roumanie : c’est un problème global. Le néolibéralisme d’aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec le libéralisme en lequel moi j’ai cru. Je n’estime pas avoir changé de camp ou rejoint tel ou tel camp, en-dehors d’alliance provisoires ; je suis un adepte du dignitisme, idéologie que je m’efforce d’élaborer en ce moment. Il est caractérisé par trois aspects principaux : 1. L’allocation de dignité, un revenu assuré par l’Etat à chaque citoyen de la naissance à la mort, de telle sorte que les besoins élémentaires ne limitent pas sa liberté. 2. La démocratie directe par vote électronique, qui implique la dissolution des parlements, les gens n’ayant plus besoin d’intermédiaires (de députés) pour représenter leurs intérêts. 3. La souveraineté des Etats comme principe non-négociable.

Chaque Etat doit avoir le contrôle de ses banques, de son industrie d’armement, de son industrie pharmaceutique, de l’énergie et des réserves d’eau. Je suis souverainiste, pas nationaliste ethnique. Le dignitisme prône une interpénétration intelligente de l’Etat et du capital privé. A force d’accumuler de l’expérience, je me suis formé ma propre vision du monde.

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MS : Pour ceux de nos lecteurs (hors de Roumanie) qui n’ont jamais entendu parler de toi, je précise que tu es un poète vétéran, mais absolument pas académique ou « à l’ancienne », auteur, dans les années 2010, d’un come-back médiatique tonitruant, fruit de la décision que tu as prise (très audacieuse dans l’univers culturel roumain d’il y a dix ans) de poster sur Facebook tes poèmes inédits, t’évadant ainsi de l’ésotérisme suranné des cénacles poétiques et des éditions à tirage limité. Or ces poèmes sont pour beaucoup des œuvres pour lesquelles, encore aujourd’hui, il serait difficile de trouver un éditeur en Roumanie, en raison de la franchise avec laquelle elles abordent une thématique sexuelle exploitée sans périphrases, avec, pourrait-on dire, une certaine gauloiserie. On peut donc dire que – sans pour autant être un athée – tu n’as rien d’une grenouille de bénitier. Or, dans la Roumanie d’aujourd’hui, l’opposition au programme LGBT est principalement le fait de groupes ouvertement religieux (soit orthodoxes traditionalistes, soit néo-protestants), généralement aussi caractérisés par un mode de vie et un style discursif nettement plus pudibond. On peut donc dire que tu représentes une forme atypique d’opposition ?

Alexandru Petria : Dès 1991-1992, j’ai publié deux recueils de poèmes accueillis favorablement par la critique, mais par la suite, je ne suis revenu à la littérature qu’au bout de près de vingt ans, consacrés au journalisme. Comme tu l’as dit, je suis revenu à la surface en postant au début mes nouveaux poèmes sur Facebook, à une époque où un tel geste restait scandaleux. Puis, j’ai recommencé à publier dans des revues et sous forme de volumes. J’ai été le premier écrivain roumain à procéder de la sorte, chose qui, au début, m’a attiré une avalanche de reproches, après quoi les gens ont pris l’habitude, et m’ont manifesté pas mal de sympathie. A posteriori, j’estime avoir fait le bon choix.

Je ne suis pas une grenouille de bénitier, mais un croyant non-dogmatique, et un amoureux des femmes. Je m’oppose au programme LGBT parce que je suis contre leurs mariages et contre l’adoption d’enfants par des couples de gays et de lesbiennes. Ce qu’ils désirent est contre-nature, et je ne peux pas être d’accord avec ce qui va contre la nature, avec ces normes du politiquement correct dont les coryphées LGBT portent la traîne. Je ne pense pas que cette opinion m’isole, même si la grande majorité garde le silence par prudence. Comme je l’ai déjà expliqué ailleurs, le politiquement correct, peut-être lancé avec les meilleures intentions humanistes du monde, a dégénéré jusqu’à devenir un monstre à partir du moment où il est monté sur la scène de la politique mondiale. Il a émasculé de leur naturel des communautés entières, débilité des individus, fait le malheur de nombreuses vies par ses abus innombrables. Et le tout au nom d’un bien commun auto-proclamé, qui s’est avéré être une impasse, incompatible avec la nature humaine. Cette dernière, en effet, est ouverte à la compétition, nous incite à nous départager. On te dit que tu es libre, on alimente ton illusion de liberté. Alors qu’en réalité, on te braque un pistolet sur la tempe. Et on te demande même d’être content de l’avoir sur la tempe, voire d’appliquer des bisous sur le canon.

Le bien promis, à l’arrivée, est un enrégimentement, une uniformisation, une immense machine à laver les cerveaux. Une opération de manipulation destinée à produire des populations dociles, incapables de révolte. Et, comme dans n’importe quel cas de manipulation réussie, ceux qui y sont soumis n’ont pas conscience d’être des marionnettes, mais ont l’impression d’avoir découvert le nombril radieux de la démocratie, la culmination pralinée de l’être.

Tout comme le communisme avait nationalisé les moyens de production et la propriété privée, le politiquement correct « nationalise » le comportement humain, le standardise, étant maintenant sur le point d’obtenir un homme nouveau. Comme dans le vieux rêve communiste, mais à un autre niveau : non plus celui des rapports économiques, mais celui de la pensée et des relations humaines. Un monde où il faut religieusement écouter le dernier des imbéciles, le pire des tarés, lui manifester de la considération, le gâter comme un gosse, de peur qu’il ne se sente lésé par le fait d’être sorti tel qu’il est du ventre de sa mère. On ne peut plus relever le niveau, il faut au contraire s’abaisser respectueusement à celui des idiots, et s’en montrer ravi, tout illuminé par une grandiose vérité. L’idiot devient l’étalon global, le marathonien idéal des empires et des multinationales, dont même la chute des fleurs et le vol des libellules n’a plus le droit de troubler le zen. C’est un monde sens-dessus-dessous, d’une artificialité stridente, alimentée par les médias, avec des repères placés en stand-by et soumis à un dictat de l’anormal. La lutte à mener contre un tel monde a l’importance de l’air et l’urgence de la respiration.

La nature elle-même discrimine, et il est impossible de s’opposer à la nature. Comme dit un proverbe, d’une plasticité hyperréaliste, de la paysannerie transylvaine : « on ne peut pas tresser de fouet dans un caca ». Le politiquement correct, c’est la liberté prise en otage par les marginaux.

MS : Pour ta part, comment expliques-tu le manque de réactions « laïques » aux aberrations du programme LGBT ? Par l’intimidation ? Par la vénalité universitaire ? Ou s’agit-il de quelque maladie plus profonde dont souffrirait la culture des élites roumaines ?

Alexandru Petria : Ce sont à la fois les pourliches distribués aux universitaires, la naïveté et l’opportunisme le plus abject, le tout sur fond de servilité endémique. L’opportunisme est inscrit dans les gènes de la majorité des intellectuels roumains – une réalité qui me répugne. Ils ont, pour la plupart, trahi leur vocation, pour se transformer en vulgaires propagandistes.

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MS : Censuré sur Facebook, tu as « migré » (entraînant à ta suite de nombreux admirateurs) vers le réseau social vKontakte, basé en Russie. J’imagine qu’avant 1990, tu faisais partie de ceux qui écoutaient en secret Radio Free Europe. Jusqu’où penses-tu que cette répétition inversée de l’histoire centre-européenne pourra aller ?

Alexandru Petria : Bien sûr que j’écoutais Radio Free Europe. Je me demande bien qui ne l’écoutait pas. Jusqu’où ça peut aller ? En fin de parcours, on va vers de graves troubles sociaux, voire une guerre dévastatrice, dont j’ai déjà exprimé la crainte ci-dessus. Malheureusement, je ne vois pas comment on pourrait les éviter. Il faut méditer les paroles de Saint Antoine le Grand (251-356) : « Le moment viendra où les hommes seront pris de folie, et, quand ils en verront un qui n’est pas fou comme eux, ils se dresseront contre lui en disant ‘tu es fou !’, parce qu’il ne sera pas comme eux. »

MS : En Hongrie, depuis sept ans, on assiste à une puissante réaction face aux excès du libéralisme totalitaire (ou du moins, de l’idéologie occidentale qui a accaparé cette dénomination). Que penses-tu du groupe de Visegrád ? Souhaiterais-tu l’adhésion de la Roumanie à ce groupe ?

Alexandru Petria : Je suis favorable au Groupe de Visegrád, ce sont des pays qui mettent leurs intérêts nationaux avant toute chose. Et ils ont absolument raison de le faire. J’aimerais que la Roumanie ait des dirigeants comme ceux de la Pologne ou de la Hongrie, par exemple, qui jouent la carte de la souveraineté, au lieu de transpirer à force d’agenouillements devant les grands de ce monde.

Oui, la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád. A défaut de mieux, elle y recevrait au moins une leçon de dignité.

mercredi, 22 novembre 2017

Robert Steuckers toespraak bij Erkenbrand 2017 "Towards a new golden age"

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Robert Steuckers toespraak bij Erkenbrand 2017 "Towards a new golden age"

Robert Steuckers spreekt over Duits idealisme en ideologische vernieuwing.
 

La concretezza geopolitica del diritto in Carl Schmitt

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La concretezza geopolitica del diritto in Carl Schmitt

La produzione teorica di Carl Schmitt è caratterizzata dalla tendenza dell’autore a spaziare in diversi settori di ricerca e dal rifiuto di assolutizzare un solo fattore o ambito vitale. Nonostante gli siano state rivolte frequenti accuse di ambiguità e asistematicità metodologica – in particolar modo da chi sostiene la “purezza” della scienza del diritto -, in una delle sue ultime interviste, rilasciata nella natia Plettenberg, Schmitt ribadì senza mezzi termini la sua radicale scelta esistenziale: «Mi sento al cento per cento giurista e niente altro. E non voglio essere altro. Io sono giurista e lo rimango e muoio come giurista e tutta la sfortuna del giurista vi è coinvolta» (Lanchester, 1983, pp. 5-34).

Un metodo definito sui generis, distante dalle asettiche teorizzazioni dei fautori del diritto positivo ma non per questo meno orientato alla scienza giuridica, sviscerata fin nelle sue pieghe più riposte per ritrovarne la genesi violenta e i caratteri concreti ed immediati, capaci di imporsi su una realtà che, da “fondamento sfondato”, è minacciata dal baratro del nulla.

In quest’analisi si cercherà di far luce sul rapporto “impuro” tra diritto ed altre discipline, in primis quella politica attraverso cui il diritto stesso si realizza concretamente, e sui volti che questo ha assunto nel corso della sua produzione.

1. Il pensiero di Schmitt può essere compreso solo se pienamente contestualizzato nell’epoca in cui matura: è dunque doveroso affrontarne gli sviluppi collocandoli in prospettiva diacronica, cercando di individuare delle tappe fondamentali ma evitando rigide schematizzazioni.
Si può comunque affermare con una certa sicurezza che attorno alla fine degli anni ’20 le tesi schmittiane subiscano un’evoluzione da una prima fase incentrata sulla “decisione” a una seconda che volge invece agli “ordini concreti”, per una concezione del diritto più ancorata alla realtà e svincolata non solo dall’eterea astrattezza del normativismo, ma pure dallo “stato d’eccezione”, assenza originaria da cui il diritto stesso nasce restando però co-implicato in essa.

L’obiettivo di Schmitt è riportare il diritto alla sfera storica del Sein – rivelando il medesimo attaccamento all’essere del suo amico e collega Heidegger -, che si oppone non solo al Sollen del suo idolo polemico, Hans Kelsen, ma pure al Nicht-Sein, allo spettro del “Niente” che sopravviveva nell’eccezione, volutamente non esorcizzato ma troppo minaccioso per realizzare una solida costruzione giuridica. La “decisione”, come sottolineò Löwith – che accusò Schmitt di “occasionalismo romantico” – non può pertanto essere un solido pilastro su cui fondare il suo impianto teoretico, essendo essa stessa infondata e slegata «dall’energia di un integro sapere sulle origini del diritto e della giustizia» (Löwith, 1994, p.134). Il decisionismo appariva in precedenza come il tentativo più realistico per creare ordine dal disordine, nell’epoca della secolarizzazione e dell’eclissi delle forme di mediazione: colui che s’impone sullo “stato d’eccezione” è il sovrano, che compie un salto dall’Idea alla Realtà. Quest’atto immediato e violento ha sul piano giuridico la stessa valenza di quella di Dio nell’ambito teologico, tanto da far affermare a Schmitt che «tutti i concetti più pregnanti della moderna dottrina dello Stato sono concetti teologici secolarizzati» (Teologia politica, 1972, p.61). Solo nell’eccezione il problema della sovranità si pone come reale e ineludibile, nelle vesti di chi decide sull’eventuale sospensione dell’ordinamento, ponendosi così sia fuori che dentro di esso. Questa situazione liminale non è però metagiuridica: la regola, infatti, vive «solo nell’eccezione» (Ivi, p.41) e il caso estremo rende superfluo il normativo.

La debolezza di tale tesi sta nel fissarsi su una singola istanza, la “decisione”, che ontologicamente è priva di fondamento, in quanto il soggetto che decide – se si può definire tale – è assolutamente indicibile ed infondabile se non sul solo fatto di essere riuscito a decidere e manifestarsi con la decisione. Contrariamente a quanto si potrebbe pensare, decisionismo non è dunque sinonimo di soggettivismo: a partire dalla consapevolezza della sua ambiguità concettuale, Schmitt rivolge la sua attenzione verso la concretezza della realtà storica, che diviene il perno della sua produzione giuridica.
Un cambio di rotta dovuto pure all’erosione della forma-Stato, evidente nella crisi della ”sua” Repubblica di Weimar. Il decisionismo rappresentava un sostrato teorico inadeguato per l’ordinamento giuridico internazionale post-wesfaliano, in cui il tracollo dello Stato[1] spinge Schmitt a individuare nel popolo e nei suoi “ordinamenti concreti” la nuova sede del “politico”.

Arroccato su posizioni anti-universaliste, l’autore elabora tesi che vanno rilette in sostanziale continuità con quelle precedenti ma rielaborate in modo tale da non applicare la prospettiva decisionista a tale paradigma cosmopolitico.

2. Il modello di teoria giuridica che Schmitt approfondì in questa tappa cruciale del suo itinerario intellettuale è l’istituzionalismo di Maurice Hauriou e Santi Romano, che condividono la definizione del diritto in termini di “organizzazione”. La forte coincidenza tra organizzazione sociale e ordinamento giuridico, accompagnata alla serrata critica del normativismo, esercitò una notevole influenza su Schmitt, che ne vedeva il “filo di Arianna” per fuoriuscire dal caos in cui era precipitato il diritto dopo la scomparsa degli Stati sovrani.

Convinto fin dalle opere giovanili che fosse il diritto a creare lo Stato, la crisi irreversibile di quest’ ultimo indusse l’autore a ricercarne gli elementi essenziali all’interno degli “ordinamenti concreti”. Tralasciando la dottrina di Hauriou, che Schmitt studiò con interesse ma che esula da un’analisi prettamente giuridica in quanto fin troppo incentrata sul piano sociologico, è opportuno soffermarsi sull’insegnamento romaniano e sulle affinità tra questi e il tardo pensiero del Nostro. Il giurista italiano riconduceva infatti il concetto di diritto a quello di società – corrispondono al vero sia l’assunto ubi societas ibi ius che ubi ius ibi societas – dove essa costituisca un’«unità concreta, distinta dagli individui che in essa si comprendono» (Romano, 1946, p.15) e miri alla realizzazione dell’«ordine sociale», escludendo quindi ogni elemento riconducibile all’arbitrio o alla forza. Ciò implica che il diritto prima di essere norma è «organizzazione, struttura, posizione della stessa società in cui si svolge e che esso costituisce come unità» (Ivi, p.27).

La coincidenza tra diritto e istituzione seduce Schmitt, al punto da fargli considerare questa particolare teoria come un’alternativa al binomio normativismo/decisionismo, “terza via” di fronte al crollo delle vecchie certezze del giusnaturalismo e alla vulnerabilità del positivismo. Già a partire da Teologia politica il pensiero di matrice kelseniana era stato demolito dall’impianto epistemologico che ruotava intorno ai concetti di sovranità e decisione, che schiacciano il diritto nella sfera del Sein riducendo il Sollen a «modus di rango secondario della normalità» (Portinaro, 1982, p. 58). Il potere della volontà esistenzialmente presente riposa sul suo essere e la norma non vale più in quanto giusta, tramontato il paradigma giusnaturalistico, ma perché è stabilita positivamente, di modo che la coppia voluntas/auctoritas prevalga su quella ratio/veritas.

L’eclissi della decisione osservabile dai primi scritti degli anni ’30 culmina col saggio I tre tipi di pensiero giuridico, in cui al “nemico” scientifico rappresentato dall’astratto normativista Schmitt non oppone più l’eroico decisionista del caso d’eccezione quanto piuttosto il fautore dell’ “ordinamento concreto”, anch’esso ubicato nella sfera dell’essere di cui la normalità finisce per rappresentare un mero attributo, deprivato di quei connotati di doverosità che finirebbero per contrapporsi a ciò che è esistenzialmente dato. Di qui la coloritura organicistico-comunitaria delle istituzioni che Schmitt analizza, sottolineando che «esse hanno in sé i concetti relativi a ciò che è normale» (I tre tipi di pensiero giuridico, 1972, pp.257-258) e citando a mo’ di esempi modelli di ordinamenti concreti come il matrimonio, la famiglia, la chiesa, il ceto e l’esercito.

Il normativismo viene attaccato per la tendenza a isolare e assolutizzare la norma, ad astrarsi dal contingente e concepire l’ordine solo come «semplice funzione di regole prestabilite, prevedibili, generali» (Ibidem). Ma la novità più rilevante da cogliere nel suddetto saggio è il sotteso allontanamento dall’elemento decisionistico, che rischia di non avere più un ruolo nell’ambito di una normalità dotata di una tale carica fondante.

3. L’idea di diritto che l’autore oppone sia alla norma che alla decisione è legata alla concretezza del contesto storico, in cui si situa per diventare ordinamento e da cui è possibile ricavare un nuovo nomos della Terra dopo il declino dello Stato-nazione.
Lo Schmitt che scrive negli anni del secondo conflitto mondiale ha ben presente la necessità di trovare un paradigma ermeneutico della politica in grado di contrastare gli esiti della modernità e individuare una concretezza che funga da katechon contro la deriva nichilistica dell’età della tecnica e della meccanizzazione – rappresentata sul piano dei rapporti internazionali dall’universalismo di stampo angloamericano.

Sulla scia delle suggestioni ricavate dall’istituzionalismo, il giurista è consapevole che solo la forza di elementi primordiali ed elementari può costituire la base di un nuovo ordine.
nomosCS.jpgLa teoria del nomos sarà l’ultimo nome dato da Schmitt alla genesi della politica, che ormai lontana dagli abissi dello “stato d’eccezione” trova concreta localizzazione nello spazio e in particolare nella sua dimensione tellurica: i lineamenti generali delle nuove tesi si trovano già in Terra e mare del 1942 ma verranno portati a compimento solo con Il nomos della terra del 1950.

Nel primo saggio, pubblicato in forma di racconto dedicato alla figlia Anima, il Nostro si sofferma sull’arcana e mitica opposizione tra terra e mare, caratteristica di quell’ordine affermatosi nell’età moderna a partire dalla scoperta del continente americano. La spazializzazione della politica, chiave di volta del pensiero del tardo Schmitt, si fonda sulla dicotomia tra questi due elementi, ciascuno portatore di una weltanschauung e sviscerati nelle loro profondità ancestrali e mitologiche più che trattati alla stregua di semplici elementi naturali. Il contrasto tra il pensiero terrestre, portatore di senso del confine, del limite e dell’ordine, e pensiero marino, che reputa il mondo una tabula rasa da percorrere e sfruttare in nome del principio della libertà, ha dato forma al nomos della modernità, tanto da poter affermare che «la storia del mondo è la storia della lotta delle potenze terrestri contro le potenze marine» (Terra e mare, 2011, p.18) . Un’interpretazione debitrice delle suggestioni di Ernst Kapp e di Hegel e che si traduceva nel campo geopolitico nel conflitto coevo tra Germania e paesi anglosassoni.

Lo spazio, cardine di quest’impianto teorico, viene analizzato nella sua evoluzione storico-filosofica e con riferimenti alle rivoluzioni che hanno cambiato radicalmente la prospettiva dell’uomo. La modernità si apre infatti con la scoperta del Nuovo Mondo e dello spazio vuoto d’oltreoceano, che disorienta gli europei e li sollecita ad appropriarsi del continente, dividendosi terre sterminate mediante linee di organizzazione e spartizione. Queste rispondono al bisogno di concretezza e si manifestano in un sistema di limiti e misure da inserire in uno spazio considerato ancora come dimensione vuota. È con la nuova rivoluzione spaziale realizzata dal progresso tecnico – nato in Inghilterra con la rivoluzione industriale – che l’idea di spazio esce profondamente modificata, ridotta a dimensione “liscia” e uniforme alla mercé delle invenzioni prodotte dall’uomo quali «elettricità, aviazione e radiotelegrafia», che «produssero un tale sovvertimento di tutte le idee di spazio da portare chiaramente (…) a una seconda rivoluzione spaziale» (Ivi, p.106). Schmitt si oppone a questo cambio di rotta in senso post-classico e, citando la critica heideggeriana alla res extensa, riprende l’idea che è lo spazio ad essere nel mondo e non viceversa. L’originarietà dello spazio, tuttavia, assume in lui connotazioni meno teoretiche, allontanandosi dalla dimensione di “datità” naturale per prendere le forme di determinazione e funzione del “politico”. In questo contesto il rapporto tra idea ed eccezione, ancora minacciato dalla “potenza del Niente” nella produzione precedente, si arricchisce di determinazioni spaziali concrete, facendosi nomos e cogliendo il nesso ontologico che collega giustizia e diritto alla Terra, concetto cardine de Il nomos della terra, che rappresenta per certi versi una nostalgica apologia dello ius publicum europaeum e delle sue storiche conquiste. In quest’opera infatti Schmitt si sofferma nuovamente sulla contrapposizione terra/mare, analizzata stavolta non nei termini polemici ed oppositivi di Terra e mare[2] quanto piuttosto sottolineando il rapporto di equilibrio che ne aveva fatto il cardine del diritto europeo della modernità. Ma è la iustissima tellus, «madre del diritto» (Il nomos della terra, 1991, p.19), la vera protagonista del saggio, summa del pensiero dell’autore e punto d’arrivo dei suoi sforzi per opporre un solido baluardo al nichilismo.

Nel nomos si afferma l’idea di diritto che prende la forma di una forza giuridica non mediata da leggi che s’impone con violenza sul caos. La giustizia della Terra che si manifesta nel nomos è la concretezza di un arbitrio originario che è principio giuridico d’ordine, derivando paradossalmente la territorialità dalla sottrazione, l’ordine dal dis-ordine. Eppure, nonostante s’avverta ancora l’eco “tragica” degli scritti giovanili, il konkrete Ordnung in cui si esprime quest’idea sembra salvarlo dall’infondatezza e dall’occasionalismo di cui erano state accusate le sue teorie precedenti.


Da un punto di vista prettamente giuridico, Schmitt ribadisce la sentita esigenza di concretezza evitando di tradurre il termine nomos con “legge, regola, norma”, triste condanna impartita dal «linguaggio positivistico del tardo secolo XIX» (Ivi, p.60). Bisogna invece risalire al significato primordiale per evidenziarne i connotati concreti e l’origine abissale, la presa di possesso e di legittimità e al contempo l’assenza e l’eccedenza. La catastrofe da cui lo ius publicum europaeum è nato, ossia la fine degli ordinamenti pre-globali, è stata la grandezza del moderno razionalismo politico, capace di avere la propria concretezza nell’impavida constatazione della sua frattura genetica e di perderla con la riduzione del diritto ad astratta norma. Ed è contro il nichilismo del Gesetz che Schmitt si arma, opponendo alla sua “mediatezza”, residuo di una razionalità perduta, l’“immediatezza” del nomos, foriero di una legittimità che «sola conferisce senso alla legalità della mera legge» (Ivi, p.63).

GEOPOLITICA & TEORIA 27/05/2015 Ugo Gaudino

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ID., Verfassungslehre, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1928, trad. it. Dottrina della costituzione, Giuffrè, Milano, 1984

ID., Der Begriff des Politischen, in C. SCHMITT et al., Probleme der Demokratie, Walther Rothschild, Berlino-Grunewald, 1928, pp. 1-34, trad. it. Il concetto di ‘politico’. Testo del 1932 con una premessa e tre corollari, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Legalität und Legitimität, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1932, trad. it. Legalità e legittimità, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Über die drei Arten des rechtswissenschaftlichen Denkens, Hanseatische Verlagsanstaldt, Amburgo, 1934, trad. it. I tre tipi di pensiero giuridico, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Land und Meer. Eine weltgeschichtliche Betrachtung, Reclam, Lipsia 1942, trad. it. Terra e mare. Una considerazione sulla storia del mondo raccontata a mia figlia Anima, Adelphi, 2011

ID., Der Nomos der Erde im Völkerrecht des Jus Publicum europaeum, Greven, Colonia 1950, trad. it. Il Nomos della terra nel diritto internazionale dello “ius publicum europaeum”, Adelphi, Milano, 1991

ID., Die Lage der europäischen Rechtswissenschaft, Internationaler Universitätsverlag, Tubinga, 1950, trad. it. La condizione della scienza giuridica europea, Pellicani Editore, Roma, 1996

NOTE:

[1] «Un termine apparentato ad un periodo storico: vale solo da Hobbes ad Hegel», come scrisse in una lettera a Norberto Bobbio, cfr. P. TOMMISSEN, introduzione a C. SCHMITT, Il concetto d’Impero nel diritto internazionale, Settimo Sigillo, Roma, 1996, p.6
[2] Ricchi altresì di significati simbolici espressi mediante le figure veterotestamentali del Leviathan e del Behemoth. Rovesciando l’impostazione hobbesiana, Schmitt sembra prediligere il secondo, mostro terrestre che in battaglia penetra nel territorio nemico anziché annientarlo come fa il soffocante Leviatano (Terra e mare, 2011, pp.18-19). L’analogia con lo scontro in atto tra Germania e paesi angloamericani è lampante (Chiantera-Stutte, 2014, pp.120-121).

mardi, 21 novembre 2017

Aristide Leucate parle de Carl Schmitt

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Evelyn Waugh’s Black Mischief

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Evelyn Waugh’s Black Mischief

Evelyn Waugh (1903–1966) is probably best known today for Brideshead Revisited, his 1945 novel of fin-de-siècle longing and Catholic apologetics that has received both television and cinematic adaptations. He made his fame in the 1930s, however, by penning some of the most biting, satirical novels of the British upper class and its various hangers-on. Waugh was brutally honest about the inferiority of the Negro race and its incompatibility with Western civilization. In the world according to Waugh, wogs began in Calais, and the United States wasn’t far behind. Anglo-Saxon superiority was a given and prejudice (in the sense described by Robert Nisbet) kept the savages and the lower classes at bay. All this was done, though, with great wit and manners. Nowhere is Waugh’s satirical genius seen in better form than in his 1932 novel Black Mischief.

The novel begins with a civil war in the East African nation of Azania, a miserable typically corrupt African hell-hole whose current emperor is one Seth, a deluded ruler whose Anglophilia expresses itself in hare-brained progressivism and an affinity for ornate titles: “We, Seth, Emperor of Azania, Chief of the Chiefs of Sakuyu, Lord of Wanda and Tyrant of the Seas, Bachelor of the Arts of Oxford University,” etc. The native population of Azania on its own is unable to sustain any of the infrastructure or institutions of civil society. Seth’s advisor is an Indian, the head of the army is Irish, Armenians are tradesmen, Arabs are traders, Greeks tend to the engines of the Grand Chemin de Fer Imperial d’Azanie, Jews are money-lenders, and the clergy of the nominally Christian nation are Canadian, English, or American. Through a clever bit of subterfuge by General Connolly, the soldier of fortune commander of the Azanian Army, Seth ends up winning the civil war he had all but lost against his father, who, regrettably, is killed and eaten by the Azanian troops who do not understand the subtleties of the Geneva Convention. General Connolly has gone native and married an Azanian woman whom he affectionately calls Black Bitch.

EW-Bmis.jpgNews of Seth’s victory reaches London where Basil Seal, the ne’er-do-well son of the Conservative Whip and a classmate of Seth’s at Oxford, is recovering from a series of scandalous benders that have forced him to abandon his nascent political career. Desperately in need of money, Seal travels to Azania as a free-lance journalist. Within a short time of his arrival, Basil becomes Seth’s most trusted adviser and is put in charge of the Ministry of Modernization; in effect, Basil has become the real ruler of Azania since Seth spends his time immersed in catalogs and dreaming up more and more ridiculous “progressive” schemes for the betterment of Azanians, such as requiring all citizens to learn Esperanto. The natives who run the other departments are all too happy to refer all business to Basil.

Added to all this are the machinations of the British and French legations, the former of which is staffed by incompetents who have been sent to Azania where it is believed that they can do the least amount of damage. The French, however, are convinced that the British and the Americans are involved in grand espionage in order to shut out all French influence in the region. The situation is further complicated by Basil and Prudence, the daughter of the British envoy, falling in love and the wife of the French envoy engaging in an affair with General Connolly.

A new coup against Seth is plotted when his opponents discover that an aged brother of his grandfather is still alive who has a legitimate claim to the throne of Azania. Just as the coup is about to begin, two British ladies from an ASPCA type organization arrive to investigate allegations of animal cruelty. The natives mistakenly believe the ladies are there to promote animal cruelty, so they brag to them about how horribly they mistreat their farm animals. The coup takes place during a festival for birth control, another “progressive” scheme hatched by Seth who wants to promote sterility among his people. I will leave it up to the readers to discover on their own how the coup turns out, but I can report that the ending is unexpected, and if you’ve ever read Shakespeare’s Titus Andronicus you might get a hint of what to expect.

Amazingly for a novel in which the nigger word [3] is so liberally used, Black Mischief is readily available on Amazon.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2017/11/evelyn-waugh-black-mischief/

Populisme antique: les institutions romaines avant Jules César

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Populisme antique: les institutions romaines avant Jules César

Bernard Plouvier
Auteur, essayiste

Ex: https://metamag.fr

Ce que l’on sait, par la tradition, des institutions romaines est tiré pour l’essentiel des ouvrages de  Tite-Live et Denys d’Halicarnasse, qui furent deux contemporains d’Octave-Auguste. C’est assez dire que ces deux historiens ont travaillé sur des archives que l’on avait eu largement le loisir de caviarder et de remanier durant un demi-millénaire, chaque nouvelle version vantant une philosophie politique édifiée sur mesure pour conforter les prétentions du potentat ou les intérêts de la caste dominante à l’époque de sa rédaction.

Il est exact qu’au milieu du 5e siècle avant J.-C., la célèbre Loi des XII Tables a, en principe, ouvert l’accès à une justice égalitaire entre tous les citoyens romains. Qu’elle ait été appliquée est une autre affaire. Officiellement, la vie publique de la République romaine est fondée sur l’entente entre deux groupes sociaux : les patriciens, riches et titulaires des charges de magistrats, et les plébéiens, qui ont pour seul rôle public d’élire les candidats officiellement sélectionnés par les augures et les sénateurs. Longtemps ces deux groupes vivent en vase clos, les mariages mixtes étant formellement prohibés.

La civilisation romaine est mâle en ses valeurs, opposées à la mollesse féminine

Elle est de type féodal : un chef de famille patricienne a autant de clients plébéiens qu’il le veut bien. Ils lui doivent assistance physique en cas de danger ; en contrepartie, il les aide au plan pécuniaire et les défend le cas échéant devant les tribunaux. Entre patriciens, l’amicia est une entente fondée sur la réciprocité de services bien plus que sur des unions matrimoniales. L’hostilité entre groupes rivaux dégénère très vite en batailles de rues.

C’est une rude oligarchie qui atteint son bref apogée au 2e siècle, une fois écrasée Carthage, la concurrente de langue. C’est à cette époque que débute l’hellénomanie. De ce fait, l’on introduit dans la bonne société les réflexions philosophiques, on méprise davantage qu’auparavant les esclaves – d’où la révolte de – 73 à – 71, semble-t-il dirigée par le Thrace Spartacus – et plus que jamais l’aristocratie domine la vie publique.

Tout au plus, les sénateurs, les seuls qui puissent accéder aux magistratures élevées, distinguent-ils la partie la plus riche de la plèbe pour en faire la classe équestre, à qui est dévolue l’inspection des comptes et des actes des magistrats en fin d’exercice, ainsi que la cavalerie en cas de guerre. À compter du 3e siècle, les familles sénatoriales ruinées condescendent à des unions matrimoniales avec cette nouvelle caste équestre pour redorer leur blason.

Seuls les riches, ayant les moyens de se payer le coûteux armement (glaive et bouclier, pique, casque et armure, chevaux) sont des citoyens de grande importance, qui, versant leur sang pour la défense ou l’agrandissement de la Patrie, sont dispensés d’impôt, sauf cas exceptionnel. Comme en Grèce, les plus riches n’acquittent que l’impôt du sang. Cette tradition perdurera en France jusqu’au règne de Louis XIV. 60% des citoyens, les moins riches ou proletarii, s’associent pour armer quelques-unes des 175 centuries de fantassins et leurs voix ne comptent guère, comparées à celles des sénateurs et des chevaliers, sauf pour élire leurs propres magistrats, les tribuns de la plèbe… encore les choisissent-ils presque toujours dans les familles sénatoriales ou équestres.

Aux 3e et 2e siècles, la loi affermant entre guerriers victorieux les terres étrangères conquises (l’ager publicus) n’est en pratique plus appliquée : les sénateurs et les chevaliers les plus influents se les font attribuer. Le principe non écrit, mais tacitement reconnu par tous, est que seuls les propriétaires sont de bons soldats, car ils doivent défendre (ou accroître) leur patrimoine.

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Ce serait une erreur  que de prendre les Gracques, Tiberius et Caius, pour des populistes

Ces deux frères, issus d’une famille sénatoriale, commencent leur carrière dans le dernier tiers du 2e siècle, en protestant à juste titre contre les conditions de partage de l’ager publicus. Mais au lieu de le faire affermer aux seuls Anciens Combattants, ils veulent le distribuer aux pauvres citoyens de Rome, qui ne sont nullement des paysans, mais qui sont des électeurs, et Tiberius instaure, pour ce faire, une commission où ne figurent que ses parents et amis.

De la même façon, Caius fait vendre, aux frais de l’État, des céréales à prix bradés aux chômeurs et aux petits artisans de l’Urbs. Il cherche à fidéliser une clientèle plébéienne, parvenant à obtenir sa réélection plusieurs fois de suite au tribunat, grâce à une loi qui est une entorse grave au système institutionnel. Parallèlement, il fait octroyer aux chevaliers la perception des taxes perçues dans les provinces conquises. S’il est abattu, c’est pour avoir voulu unifier les castes équestre et sénatoriale un siècle trop tôt.

Ces très riches transfuges de la classe sénatoriale se sont comportés en démagogues, s’assurant une popularité facile en période de crise économique, sans recourir à la mesure efficace, mais peu prisée des paresseux : fournir du travail aux chômeurs plutôt que de les assister. Ils furent les prédécesseurs des modernes socialistes de salon, issus de la très riche bourgeoisie, généreux avec l’argent de l’État et promettant la lune sans effort.
Objectivement, ils ne reculèrent pas devant le risque de guerre civile pour imposer leur domination. Toutefois ils appartenaient à la gens Scipio et divers chroniqueurs leur étaient apparentés ou faisaient partie de la clientèle de leur très noble famille. Ils furent donc fort bien traités par l’historiographie conventionnelle, au point d’être encensés de tous bords depuis plus de deux millénaires… un observateur doué d’un rien de malice pourrait soutenir que cette réputation même les exclut du groupe des populistes qui, toujours et partout, furent réprouvés des auteurs bien-pensants et bien-narrants.

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Caius Julius Caesar, le premier grand populiste romain

Appartenant à la très aristocratique gens Julii, il est, par sa mère, le neveu d’un très grand chef de guerre, Caius Marius, le vainqueur des Cimbres du Jutland, des Teutons des rivages méridionaux de la Baltique, des Maures et des Noirs de Numidie (le Maghreb occidental). Marius fit œuvre de populiste : il ouvrit largement l’accès au corps des officiers aux plus valeureux des légionnaires d’origine obscure (des plébéiens pauvres) et ordonna une équitable distribution des terres conquises entre tous les soldats parvenus à leur « congé honorable ».

Il fut le créateur d’un symbole populiste destiné à défier les siècles. Durant la guerre qui l’opposa, à la fin du 2e siècle, aux sénateurs, dirigés par son ex-chef d’état-major Lucius Cornelius Sylla, il rassembla ses partisans par le logo de la botte de foin plantée sur un pilum. Leur guerre, durant laquelle ni l’un ni l’autre n’hésita devant le franchissement du modeste Rubicon ni ne recula devant le pillage des demeures romaines des adversaires, fut le prélude d’un siècle de guerres civiles qui ne se terminèrent que par la victoire, en – 30, d’Octave, héritier et neveu de César. Premier titulaire de l’imperium majus, en – 27, avec le titre de princeps senatus, soit en français moderne les pouvoirs d’un empereur, Octave-Auguste fut le premier chef permanent, civil, militaire, mais aussi religieux de Rome, titulaire de l’Auctoritas – la primauté morale et spirituelle – et de la Potestas – la toute-puissance temporelle….

Caius Julius Caesar,  né en – 100, ne fut jamais « empereur », mais sous l’Empire romain, l’héritier, associé au trône d’un Augustus (l’empereur), était appelé un Caesar… Kaiser et tsar furent des titres impériaux se référant à l’illustre Jules. Épargné par Sylla, César est d’abord l’ami du chevalier et grand général Pompée, tous deux s’associant au plus riche des Romains, Marcus Lucius Crassus. César parcourt à très vive allure le traditionnel cursus honorum : Flamine de Jupiter (prêtre) à 17 ans, tribun militaire à 27, Pontifex maximus (grand-prêtre) à 38 ans, il accède pour la première fois au consulat en – 59, puis devient le proconsul des Gaules (de – 58 à – 51), ce qui lui apporte gloire et fortune. De – 49 à – 46, il mène la lutte contre Pompée et divers sénateurs, d’Italie en Espagne, d’Afrique du Nord en Égypte, puis en Asie Mineure. Élu dictateur par les Comices (l’assemblée des citoyens de Rome) à compter de – 49, il meurt assassiné en mars – 44, six mois après avoir désigné Octave comme successeur.

Qu’il ait été victime d’épilepsie et bisexuel n’est d’aucun intérêt pour l’historien. Ce fut en revanche, un génie politique et militaire comme l’on en a rarement vu dans l’histoire. Plutarque ne s’y est pas trompé qui mit en parallèle les vies d’Alexandre le Grand et de César. Toutes les réformes de César ont pour finalité de lutter contre le parlementarisme (le Sénat) et sa corruption électoraliste (entre bien d’autres exemples possibles, il n’est pas exagéré d’affirmer que Marcus Tullius Cicero – Cicéron – fut un démagogue). Il peuple le Sénat, accru d’un tiers de ses membres, de Celtes et d’Ibères, mais aussi de plébéiens de talent, les espérant moins corruptibles que les aristocrates.

Parallèlement, il diminue d’un tiers le montant des fermages publics et celui des impôts, mais il fait désormais payer sénateurs et chevaliers. Il protège les provinciaux de l’avidité des gouverneurs (issus des deux castes riches de Rome), puis décide de remplacer les gouverneurs issus du sénat ou de la classe équestre par des fonctionnaires, révocables par le chef de l’Exécutif. Il lutte contre la prévarication et le trafic d’influence des magistrats… on comprend son impopularité chez les chroniqueurs issus de la caste sénatoriale et sa popularité extrême du côté de la plèbe, qui exige pour ses funérailles une innovation : l’incinération dans les limites de l’Urbs.

Il a indéniablement créé un culte de la personnalité, moins par goût de la gloriole que pour asseoir son autorité. S’il fut « divinisé » après sa mort, ce fut pour signifier que son esprit s’était rendu digne d’être admis en la présence des dieux, où qu’ils demeurent. C’est ce que les Juifs et les chrétiens, intoxiqués par leur fanatisme monothéiste, n’ont jamais compris… pourtant les « saints » ont la même prérogative que les sujets « divinisés » par les païens : contempler la gloire divine.

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Toute l’œuvre de César, poursuivie par son exceptionnel neveu, a pour but de créer un État centralisé, fort, de type monarchique, où la Justice soit réellement égalitaire. Octave-Auguste fait ensuite adopter par le Sénat une loi permettant à chaque libre ressortissant de l’Empire, citoyen romain ou non, d’être jugé selon les coutumes de sa Nation, avec un droit d’appel au princeps senatus. César tente de moderniser la civilisation romaine, acceptant ainsi une mise à jour du calendrier, qui sera réactualisée au XVIe siècle… mais en pays antipapistes, on restera longtemps fidèle au calendrier julien.

Les droits de douane, qui font rugir tant de riches chroniqueurs, ne sont que la contrepartie de la Pax romana régnant en Méditerranée et sur les routes, de la fin de la guerre civile jusqu’au IIIe siècle. Seuls les citoyens romains ont le privilège de posséder une habitation n’importe où dans l’Empire, tandis que les hommes libres qui ont droit de cité ne peuvent en posséder une ou plusieurs que dans les limites de cette cité et de son terroir… Saül-Paul ne fut jamais citoyen romain, mais citoyen de Tarse.

Tout changera avec le grotesque édit de Caracalla, en 212, étendant le droit de citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’Empire. La décision (de motivation fiscale) de ce berbère par son père et syrien par sa mère, fut l’une des causes majeures de la destruction de l’Empire, conjuguant ses effets désastreux avec l’affaissement moral de l’élite, le fanatisme religieux et la très niaise charité des chrétiens, en une époque où les ennemis, avides de richesses, étaient innombrables.

Avant cet édit désastreux, durant le long apogée de l’Empire, le princeps senatus devait, pour plaire aux aristocratiques chroniqueurs, se comporter en digne personnage, sage et respectueux des formes (sinon des lois), étant « le bon berger du troupeau impérial »… la phraséologie chrétienne n’a fait que reprendre une expression païenne qui date du règne d’Octave-Auguste, manifestement reprise par Jésus de Nazareth lors de son enseignement semi-public, sous le règne de Tibère.

Texte tiré pour l’essentiel de Bernard Plouvier : Le populisme ou la véritable démocratie, Les Bouquins de Synthèse Nationale, 2017

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La Chine intervient directement dans le problème des Rohingyas

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La Chine intervient directement dans le problème des Rohingyas

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 19/11, en visite dans la capitale birmane, Naypyitaw, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a expliqué que des concertations pourraient permettre de trouver une sortie de crise acceptable pour les deux pays voisins dans la crise dite des Rohyngias 1). Il a annoncé en ce sens que la Chine proposait un programme en trois phases pour résoudre la crise.

Il s'agit d'abord d'instaurer un cessez le feu entre la Birmanie et le Bangladesh. Les deux pays en ont accepté le principe et même semble-t-il commencé à l'appliquer. L'armée birmane a annoncé avoir cessé le 5 septembre ses combats contre les rebelles séparatistes rohingyas. Ceci devrait en principe supprimer la fuite des Rohingias de l'Etat birman d'Arakan vers le Bangladesh.

La seconde phase consisterait en discussions bilatérales entre la Birmanie et le Bangladesh pour trouver une solution à court terme. Enfin, la troisième et ultime phase devrait être de travailler sur un dénouement du conflit à long-terme.

Il s'agira ensuite d'organiser le rapatriement des Rohingyas. La tâche, selon nous, devrait être difficile, voire impossible, compte tenu du nombre de ceux-ci soit environ à ce jour 600.000. Ceci en tous cas fera partie des discussions qui se tiendront en début de semaine entre les ministres des Affaires étrangères du Dialogue Asie-Europe (Asem), un rendez-vous programmé tous les deux ans. Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, devrait aussi s'exprimer lors de la réunion Asem après s'être rendue au Bangladesh durant le week-end.

En préambule, Wang Yi a rappelé que pour mettre fin au conflit, il faudrait que la « communauté internationale » et le Conseil de sécurité de l'Onu aident les deux pays à "élaborer les conditions nécessaires à un environnement favorable". On devrait savoir rapidement si ceci fait partie des voeux pieux ou s'il s'agit d'une perspective réaliste.

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Montée en puissance de la Chine

Quoique il en soit, la « communauté internationale » en premier lieu la Birmanie, le Bangladesh et surtout l'Inde, directement intéressée, devrons tenir compte de l'intervention de la Chine dans une zone qu'ils considéraient comme leur pré carré, mais où la non-intervention de l'Inde dans le conflit entre Birmanie et Bangladesh avait pu surprendre. Celle-ci s'explique sans doute par le refus de l'Inde de s'immiscer dans un conflit où l'intervention des Etats-Unis avait joué un rôle déclencheur essentiel (voir notre article). Mais ce faisant, elle avait laissé une chaise vide que la Chine s'est empressée d'occuper.

Cela d'autant plus que les grands projets de la Chine dits One Belt One Road Initiative intéresseront tous les pays traversés. Ainsi Pékin a proposé, comme nous l'avions relaté ailleurs, de mettre en place un « corridor économique » qui partira de la province chinoise du Yunnan vers la ville birmane de Mandalay et s'étendra plus tard à l'est vers la capitale économique birmane de Rangoon, dite auss Yangon, puis à l'ouest vers la « zone économique spéciale » de Kyaukpyu, toujours en Birmanie. formant ainsi trois grands axes de coopération entre divers grands projets situés sur ces trois axes.

La conseillère d'Etat birmane Aung San Suu Kyi a dit avoir pris en haute considération ​cette proposition. La construction d'un couloir économique avec la Chine était conforme selon elle au plan de développement national de la Birmanie. A la suite de quoi, le Général Min Aung Hlaing, président de fait de la Birmanie, vient de rappeler qu'il considérait la Chine comme «  la meilleure amie de la nation ».

Ainsi se précise le projet chinois dit China-Pakistan Economic Corridor (CPEC). Il prolongera vers le Pakistan, avec beaucoup plus de moyens, le China-Myanmar Economic Corridor (CMEC) déjà en cours de négociation.

Tout cela manifeste la volonté de Pékin de jouer un rôle économique et diplomatique essentiel dans une zone jadis soumise à l'influence principale de l'Inde et, à travers celle-ci, des intérêts britanniques et américains. Le profil de la Chine comme première puissance mondiale se précise.

1) Nous avions précédemment rappelé les grandes lignes de cette crise et les raisons d'arrière plan  pouvant l'expliquer
Voir La Birmanie confrontée à un djihad d'inspiration américano-saudienne
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2677...=

La revue de presse de Pierre Bérard (20 novembre 2017)

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La revue de presse de Pierre Bérard (20 novembre 2017)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire:

Sur Métamag un riche entretien entre Thibault Isabel (rédacteur en chef de Krisis) et Michel Lhomme à propos de Proudhon :

 
Pourquoi assistons-nous tous passivement à la dérive suicidaire de nos sociétés ? On détruit tout : structures économiques, diversité culturelle, lien social, sans jamais rien reconstruire. Anselm Jappe propose dans son dernier livre « La société autophage : capitalisme, démesure et autodestruction » (La Découverte, septembre 2017) une critique radicale de l’ordre capitaliste. Mais peut-on détruire le capitalisme sans nous détruire nous même ? :
 
 
Pour le nouveau numéro des « Idées à l’endroit » (sur Tv-Libertés), Alain de Benoist s’est entouré d’invités de choix pour débattre de la souveraineté : le politologue Guillaume Bernard, le philosophe Guilhem Golfin (auteur d’un essai intitulé « Souveraineté et Désordre politique ») et le journaliste-essayiste Aristide Leucate. Un échange de haute tenue où sont fouillées les notions de souverain, souveraineté et souverainisme :
 
 
AL-CS.jpgParution d’un livre d'Aristide Leucate consacré à Carl Schmitt dans la collection « Qui suis-je » aux éditions Pardès. Y sont présentées la vie, l’oeuvre et la pensée d’un juriste talentueux qui a pensé le droit en termes politiques et théologiques et bâti la géopolitique des grands espaces :
 
 
Sur le site de Philitt, une réflexion sur le Katechon selon Carl Schmitt. Que représente la figure du katechon (le retardateur) évoquée par l’apôtre Paul dans sa seconde épitre aux 
Thessaloniciens ? Dans « Le Nomos de la Terre » (Puf) Schmitt, dernier penseur catholique à s’être penché sur cette question, répond que « la foi en une force qui retient la fin du monde jette le seul pont qui mène de la paralysie eschatologique de tout devenir humain jusqu’à une puissance historique aussi imposante que celle de l’Empire chrétien des rois germaniques ». Ainsi la figure duale du katechon s’inscrirait dans les deux ordres distincts de l’imperium et du sacerdotium dévolus respectivement à l’Empereur allemand et au Pape formant une authentique communauté dans la Respublica Chritiana sur laquelle le mal se propageant dans le monde finirait toujours par buter :
 
 
Céline Jouin, Maître de conférences en philosophie à l’Université de Caen-Basse-Normandie, propose une réflexion sur le thème de « Carl Schmitt, penseur de l’empire ou de l’impérialisme ? »
 
 
« Guerre et Polémologie dans la pensée de Julien Freund » tel est le titre d’un Master de Sécurité Défense (117 pages) soutenu par Jean-Baptiste Pitiot dont on peut consulter le contenu ici :
 
 
Dans ce long et très intéressant  entretien  avec Baptiste Rappin, auteur de « Au régal du Management. Le Banquet des simulacres », mis en ligne le 17 novembre, les animateurs de l’émission, Charles de Meyer, Juan Asensio et Rémi Soulié) discutent avec le jeune philosophe, disciple de Jean-François Mattei, des thèses qu’il présente dans son livre. Exercice brillant sur une pensée qui s’inscrit dans la dissidence armée d’un logos, c’est à dire d’une parole métaphysique puisant dans les origines helléniques du discours et de la raison contre « les sectateurs de l’utile » (Nietzsche) qui promeuvent l’homme comme moyen et non plus comme fin. Le management qui repose sur le mythe d’un univers entièrement pacifié par la « gouvernance » est un nouveau messianisme antipolitique :
 

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Régis Debray revient dans une interview sur son dernier livre « Le nouveau pouvoir » (Cerf) où il analyse en quelques formules définitive la victoire d’Emmanuel Macron et sa signification. Il concède que « les décadences sont des moments féconds, créatif » mais ce qui l’embarrasse c’est la victoire absolue d’homo économicus. Pour les gallo-ricains que nous sommes devenus « l’envie d’être milliardaire est légitime, comme l’envie d’être un héros il y a cent ans ou d’être un saint il y a mille ans ». Il ajoute : « aujourd’hui nous avons perdu la conscience de porter une histoire collective… Nous n’avons plus de mythe porteur ». D’où s’ensuit sa conclusion : « le vivre-ensemble, comme on dit, c’est pour une communauté imaginaire… C’est la fin de l’utopie européenne : celle qu’un marché commun peut faire un imaginaire commun ». Certes, Macron tente de catalyser pour rassembler, mais il n’y a plus de peuple derrière lui et son milieu, dominé par la finance et l’économie, s’alimente d’une idéologie individualiste qui a oublié le tragique de l’histoire :
 
 

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Dans un entretien avec RT France (chaîne russe) Olivier Berruyer réagit à la décision de Twitter d’interdire à tous les comptes liés à RT et à Sputnik de faire de la publicité sur son réseau. Signe évident d’une reprise en main d’internet. Berruyer cite également Google et Facebook qui jouent un rôle actif dans la diffusion ou la non diffusion de ce qui doit arriver jusqu’aux oreilles des citoyens. Il est assez cocasse de voir RT boycotté ainsi, sous prétexte d’avoir voulu influencer les élections présidentielles américaines, comme si les États Unis se privaient d’en faire autant avec une remarquable efficacité. Ce délire anti-russe est devenu en occident une obsession qui tourne à l’hystérie quand on nous explique que la défaite de Clinton contre Trump, c’est la Russie et ses manigances, que le Brexit comme la Catalogne c’est encore la Russie et que l’affaire Ramadan ce pourrait bien être un coup de Poutine pour déstabiliser Edwy Plenel ( Une du Monde du 17 novembre sur 5 colonnes). Comme quoi le « complotisme » n’est pas réservé aux seules officines nauséeuses des « populistes » : 
 
 
Elise Blaise et Jean-Yves Le Gallou présente le Conseil d’État sur Tv-Libertés et il apparait que ses membres ne sont pas majoritairement des « sages » mais des idéologues forcenés de la cause immigrationniste : 
 
 
La fondation Polémia met en ligne un article publié par Giulio Meotti dans Il Foglio sur le défi existentiel que représente l’explosion démographique de l’Afrique et ses conséquences pour l’Europe et sa civilisation. Au cours des années 2015 et 2016, 2,5 millions de migrants se sont installés en Europe dont la plupart étaient Africains. Dans le même temps y naissaient 5,1 millions d’enfants dont une bonne part était issue de l’immigration africaine. Cette évolution conjuguée à la « peste blanche » qui frappe les populations autochtones laisse prévoir un devenir sombre à des peuples qui ont abdiqué de leur vouloir-vivre. Comme l’écrit Meotti pour ceux qui se refusent à comprendre : « It’s demography, stupid ! »  :
 
 
L’émission du 17 novembre 2017 d’I-Média présentée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp poursuit sa tâche : faire toutes les semaines la critique argumentée des médias. Elle aborde successivement l’affaire des manifestations musulmanes illégales de Clichy. Elle dissèque ensuite Médiamétrie à la fois juge et partie. Dans la séquence des tweets l'un montre à quel point la presse est enchaînée à la pub (et aux subventions publiques). Enfin la dernière rubrique s’intitule : « Pologne, tout le monde il est nazi ! », une excellente évaluation de la manipulation des faits par les chiens de garde de l’Agence France Presse que tout bon plumitif se doit de relayer. La nouvelle brute étant que 60 000 patriotes polonais avaient défilé dans les rues de Varsovie afin de célébrer la journée de l’indépendance dans une marée de drapeaux nationaux. Comme la tournure du gouvernement polonais est radicalement opposée aux obligations qu’aimerait lui imposer la Commission  européenne, il fallait bien que la presse mainstream diabolise cette manifestation populaire en l’identifiant au nazisme. Pour qui connait l’histoire récente de la Pologne, une telle identification est contre nature. Il s’agissait de diaboliser le patriotisme polonais. La diabolisation nous dit Le Gallou en conclusion, voilà l’ennemi, la clef de voûte d’un politiquement correct de plus en plus tyrannique et qui se dresse devant les incrédules comme une nouvelle bigoterie. Le mot de Voltaire est plus que jamais d’actualité « écrasons l’infâme ! »  :
 
 
Petit portrait récapitulatif de Patrick Cohen en propagandiste de choc. Contempteur farouche de tous ceux qui osent penser en dehors des clous, il en dresse la liste avec minutie. il a longtemps été l’un des patrons de la matinale de France-inter où affichant sa mine bonhomme il pouvait pratiquer ses talents d’inquisiteur et de censeur en toute impunité. Après le mercato de juin il sévit désormais sur un chaîne privée et y déploie la même ardeur de cénobite retranché derrière les certitudes d’une pensée hémiplégique. Sans le succès espéré puisque Europe 1 a perdu 10% de son audience depuis qu’il y sévit:
 
 

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Adepte de la provocation, l’écrivain Richard Millet propose de troquer comme «personnalité préférée des Français » le porc, animal tutélaire de nos campagnes et totem gaulois par excellence,  contre Omar Sy, sympathique bouffon fabriqué par ce qu’il appelle « le capitalisme mondialisé ». Provocation salutaire qui n’a bien sûr aucune chance de recevoir un écho positif, sauf peut-être à la XVII chambre correctionnelle qui, c’est bien connu, n’apprécie l’humour que lorsqu’il est manié par des rebelles de confort :
 
 
Pierre Guillaume de Roux éditeur indépendant et courageux invité par Tv-Libertés. Sa maison d’édition est un lieu de débats et d’échanges sans exclusive et authentiquement libre :
 
 
Hervé Juvin était l’invité du Cercle Aristote en décembre 2016 pour y traiter de son dernier livre « Le gouvernement du désir » (le débat, Gallimard) qui traite de la révolution anthropologique majeure intervenue durant ces trente dernières années. En effet nos sociétés sont désormais gouvernées par le désir des choses qui s’achètent et qui se vendent. Addiction qui, nous dit-il, est en train de s’épuiser laissant la place au désir de ce qui ne se vend ni ne s’achète : le désir de politique, le désir de survivre en faisant un nous en commun et de reconquérir les biens immatériels laissés en jachère :
 
 

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Le même Hervé Juvin sur Tv-Libertés s’en prend très justement aux conséquences mortifères des ravages de l’agriculture industrielle :
 
 
Pour aller plus loin on peut se référer aux travaux de Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur livre « Comment tout peut s’effondrer » (Seuil, collection anthropocène, 2015) et « Nourrir l’Europe en temps de crise » (Babel, 2017) qui formulent une bonne introduction à la collapsologie (étude transdisciplinaire des conséquences de l’effondrement). Pour ces auteurs « l’individualisme est un luxe que seule une société richissime en énergie peut se payer. Selon eux la meilleure manière de résister à l’effondrement consiste à reconstruire des pratiques collectives « que notre société matérialiste et individualiste a méthodiquement et consciencieusement détricotées ». Tout cela suppose une relocalisation et de petites communautés très homogènes quant à leur culture, leur style de vie et à leurs objectifs. On en trouvera un bref résumé ici : 
 
 
Et une bonne bibliographie ici :
 
 
Paul Jorion s’interresse également à cette problématique comme le montre son dernier livre « À quoi bon penser à l’heure du grand collapse ?» (Fayard)  :
 
 

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Xavier Raufer fait le point sur les attentats en France. Première chose, pour lui les « revenants ne seront pas aussi nombreux que l’on a pu l’estimer (7 ou 8 depuis le début de l’année). Ceux qui passent les filtres sont le plus souvent traumatisée par leur expérience dans les zones de guerre syro-irakienne. Enfin la réorganisation des services mise sur pied par le nouveau pouvoir serait des plus performantes. Aucun nouveau Bataclan n’est susceptible d’arriver, à moins d’être pris en main par des services étrangers: 
 
 
Afin de casser son image de président des riches, Emmanuel Macron relance un énième plan banlieue. Or depuis 37 ans l’État a injecté près de 100 milliards d’euros dans ce gouffre abyssal. Sans résultat probant. Jordan Bardella élu du FN de Seine Saint-Denis est l’invité de Elise Blaise pour son émission « Hebdo Politique » pour faire le point. Il entend regarder la réalité en face  sans outrager le sens commun :
 
 
La revue Rébellion propose un texte de Charles Robin intitulé « La fabrique de l’aliénation ». Charles Robin, jeune philosophe montpelliérain, disciple de Jean-Claude Michéa, a collationné l’état de ses recherches dans deux livres parus aux éditions Krisis : «La gauche du capital, libéralisme et idéologie du marché » (2014) et « Itinéraire d’un gauchiste repenti, pour un anticapitalisme intégral » (2017). Dans le texte précité il s’en prend au dogme libéral du progrès :
 
 
Le samedi 11 novembre France culture proposait une excellente émission à propos de Guy Debord et de La Société du Spectacle. Décryptage et dépassement d’une œuvre dont le classicisme revendiqué tranche avec l’esprit révolutionnaire. « Il faut lire ce livre, déclarait son auteur, en considérant qu’il a été sciemment écrit dans l’intention de nuire à la société spectaculaire » :
 
 
Éric Zemmour célèbre « le bonheur des nations homogènes » sises dorénavant à l’est de l’Europe et seulement là :
 
 
Wauquiez général d’une armée morte selon Éric Zemmour. À propos de Laurent Wauquiez Patrick Buisson déclarait récemment dans les colonnes de Marianne que « son corpus est assez mince » et qu’il avait un doute sur la rénovation partidaire à laquelle le futur chef des Républicains entend se livrer. Dans un entretien à Valeurs Actuelles sur l’état de la droite paru le 16 novembre, il enfonce le clou. Pourquoi la droite et le FN se montrent ils incapables de faire émerger une véritable opposition ? « Parce que l’une et l’autre se dérobent au bon diagnostique. L’élection de 2017 aura mis à bas leurs vieux schémas. La droite et le FN ont fait la démonstration, chacun à leur tour, de leur incapacité à reconquérir ou à conquérir le pouvoir sur la base de leurs seules forces ». 
Les désillusions  s’annoncent cruelles pour l’une comme pour l’autre. L’une engluée dans « l’incantation rituelle du rassemblement » de la droite et du centre, c’est à dire dans le syndrome Chirac qui consiste à marier les contraires dans un grand magma sans substance idéologique. Quant au FN, faute d’avoir su construire une offre politique crédible, il « est resté ce qu’il a toujours été : le meilleur allié du système, son assurance vie ». Aussi propose-t-il ce qu’il croit être la seule configuration possible pour gagner : l’alliance d’une droite conservatrice débarrassée de ses élites orléanistes c’est à dire libérale, et du vote populiste incarné par le FN  :
 
 

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Zemmour encore qui en veut décidément au demi-habile Laurent Wauquiez qui se serait coupé les deux bras en imaginant que le monde politique fonctionne en 2017 comme il fonctionnait en 2007. Prêtant au futur président des Républicains (un ancien normalien) cette phrase célèbre : « Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux » , il poursuit : «Wauquiez est un des derniers hommes politiques vivants à savoir que ce vers est d’Alfred de Musset. Mais Laurent  Wauquiez est aussi le dernier homme politique à comprendre que cette phrase célèbre pourrait bien résumer son destin politique. Avant même qu’il ne prenne la présidence des républicains, le parti se désagrège sous ses yeux » :
 
 
France d’en haut et France d’en bas. Dans cette tribune du Figaro Maxime Tandonnet rappelle que la fracture qui s’est emparée de la société française depuis de nombreuses années ne fait que se creuser. Jusqu’à l’étincelle qui mettra le feu aux poudres ? Ce phénomène n’est pas propre à la France. Dans toute l’Europe, aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest le schisme travaille en profondeur les sociétés. Et, il s’aggrave. Il oppose des élites libérales-libertaires condescendantes et totalement déconnectées du réel d’une part, et les classes populaires et moyennes en insécurité culturelle d’autre part. Ces dernières dénoncent l’impuissance d'un pouvoir qui a abandonné la puissance de l'État aux seules lois du marché. Or ces classes sont largement majoritaires :
 
 
Dans le bilan des six premiers mois de la présidence Macron, Christophe Guilluy, en réponse à L'Express (15 novembre 2017), décèle des éléments de continuité, entre autre le fait que la mondialisation poursuit ses ravages (externalisation de l’industrie vers des pays à bas coûts et avènement du tertiaire concentré dans les coeurs palpitants des grandes métropoles y fixant l’emploi et les richesses, tandis que dans la France périphérique le processus de désertification du travail se poursuit et que la classe moyenne s'y défroque rapidement). Mais phénomène nouveau, l’argent public se raréfiant, les retraités et les fonctionnaires encore protégés qui avaient massivement accordé leur soutien à Emmanuel Macron qui s’en prend désormais à leur niveau de vie. Bref la France d’en haut est en train de scier la branche sur laquelle elle est assise et qui lui assurait la garantie d’un barrage efficace contre le vote « populiste ».
 
Jacques Julliard entonne le requiem de la gauche. Une gauche qui a successivement abandonné trois de ces thème d’élection, l’école tout d’abord abandonnée aux amis du désastre « pédagogiste » , la laïcité ensuite laissée en jachère aux Islamo-gauchistes et finalement le peuple lui même plaqué en rase campagne et métamorphosé en une bande de Dupont Lajoie assoiffée de ratonnades : 
 
 
L’hégémonie américaine est en berne selon Daniel Lazare qui explique que par delà l’hystérie de Washington au sujet de la Russie, de la Syrie et de la Corée du Nord, l’hégémonie américaine est en décomposition ce qui la rend dangereuse. L’État profond parviendra-t-il à retenir Trump l'impulsif, et à permettre la reconfiguration du monde en un nouvel ordre multipolaire ? :
 
 

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Victor Orban, premier ministre hongrois, dénonce le « réseau Soros » qu’il accuse de promouvoir une Europe métissée et d’encourager pour ce faire l’immigration massive (première référence). Notons par ailleurs que Soros vient de doter sa fondation « Open society », aux activités foisonnantes dans le monde des médias, de 18 milliards de dollars supplémentaires (seconde référence) :
 
 
 
Serafin Fanjul, docteur en philologie sémitique, professeur de littérature arabe à la Complutence de Madrid et ancien directeur du Centre culturel hispanique du Caire, publie aux éditions de L’Artilleur une somme de 708 pages consacrée à « al Andalus, l’invention d’un mythe ». Le traduction française est préfacée par Arnaud Imatz qui revient sur les procédés de la manipulation du passé appliquée de manière générale à l’histoire de l’Espagne, longtemps victime de la légende noire diffusée par ses adversaires depuis l’époque des Lumières. Compte rendu de Philippe Conrad ci-dessous. On notera également l’excellente critique sur cette somme érudite dans Le Figaro du 26 octobre signée de Paul-François Paoli et de Remi Brague. Rappelons que le professeur Brague est un spécialiste de la philosophie arabe médiévale. Ils signalent la galéjade qui consiste à vanter le niveau culturel atteint par al Andalus : l’arc outrepassé qui lui est attribué est attesté dès 269 chez les Wisigoths d’Espagne, les romains et les byzantins, le patio des demeures sévillanes date de la Renaissance tandis que les mots d’origine arabe ne représentent que 0,5 du lexique espagnol, et aucun ne concerne la vie intellectuelle ou spirituelle. Quant au fameux vivre ensemble des trois religions du livre, elle n’est pas le paradis perdu de la tolérance que les sots s’imaginent puisque elle ne fut qu’un sorte d'apartheid médiéval avec son lot de dhimmitude frappant les juifs et les chrétiens. L’idéalisation d’al Andalus repose sur un mélange d’ignorance et d’idéologie unissant le victimaire et l’exotisme et servant de compensation à des peuples dont la situation présente est bien peu enviable.
 
 
À lire également sur le même livre l’entretien que Daoud Boughezala a conduit avec Serafin Fanjul pour le site Causeur. Il traite en première partie du séparatisme catalan et basque et rétablit, en tant qu’historien des vérités bien oublié (première référence). Il aborde ensuite al Andalus, démolissant un à un les différents mythe élaborés pour rendre possible un multiculturalisme   de l’image défigurée
 
 
 
Michel Drac dans une nouvelle vidéo  fait une synthèse  du livre de David Thomson « Les revenants. Ils étaient partis faire le jihad, ils sont de retour en France »( Seuil, décembre 2016). Et, secondairement du livre de Xavier Crettiez et Bilel Aibine « Soldats de Dieu. Paroles de djihadistes incarcérés » paru aux éditions de L’aube, septembre 2017. Exposé lumineux comme l’auteur en fait régulièrement :
 
 
Dans une autre vidéo mise en ligne le 12 novembre Michel Drac essayant de dégager les lignes de force de l’actualité récente analyse les risques de désagrégation des États Unis d’Amérique dus à la guerre sourde qui oppose deux clans au sein du capitalisme américain. Autre thème abordé par Drac, celui qui oppose à l’intérieur de l’Union européenne les tenants de l’Europe de l’Est et ceux de l’Ouest pour des raisons de choix géopolitique qui se doublent de raisons sociétales, mais aussi la cassure entre Europe du Nord et Europe méditerranéenne qui s’explique par l’excédant commercial gigantesque de l’Allemagne alors que le Portugal, l’Espagne et surtout l’Italie comme la Grèce s’effondrent car ils fonctionnent avec une monnaie « allemande » beaucoup trop forte pour leur économie paient d’une certaine façon par leur stagnation, voire leur récession, l’avantage compétitif germanique. Ajouté à cela pointe la possibilité d’un brexit sans accord. Londres qui pesait d’un poids certain en faveur des sanctions envers la Russie, Merkel lui emboitait le pas mais dorénavant isolée, pourra-t-elle résister aux exigences pressantes du patronat allemand qui entend bien reprendre ses affaires avec un marché russe prometteur ? Par la suite il étudie brièvement les problèmes inhérents à l’OTAN qui est en train de perdre la Turquie, puis la prolifération étatique avec la question de la Catalogne. Il conclue sur une stratégie de régression sociale qui serait préparée par le gouvernement technocratique de Macron. Tout cela amène Drac à prévoir un retournement conjoncturel majeur dans les années qui viennent. Et de s’interroger, la stratégie de la tension serait-elle à l’ordre du jour en Europe ? :
 
 
À propos du livre de Jean-Yves Frétigné consacré à Antonio Gramsci, une bonne présentation radio :
 
 
Éric Branca qui a publié récemment chez Perrin « L’ami américain, Washington contre de Gaulle, 1940-1969 » revient sur cette véritable somme dans un entretien  avec Jean-François Fiorina. « Rien ne nous séparera jamais des États Unis » déclarait Emmanuel Macron le 14 juillet, mais le mot amitié a-t-il pour autant le même sens des deux côtés de l’Atlantique ? Branca démontre en s’appuyant sur les archives déclassifiées des services secrets américains que tel n’est pas le cas dès lors qu’un chef d’État comme de Gaulle se refuse à confondre amitié et vassalité. 
 
 
À « ceux qui ne sont rien » (Macron), aux « sans dent » (Hollande), à la multitude des losers que la  France start-up nation abandonne sur le bord du chemin un film est consacré. « Sans adieu » est le récit poignant des derniers lambeaux d’une paysannerie qui fut des siècles durant la matrice de nos pays. Balade sans pathos dans la misère d’une France qui s’étiole (le Forez) dans l’indifférence générale. Cette France là se cramponne à ses traditions et refuse de se plier aux règles souvent illusoire d’une modernité que chacun sait pourtant sans avenir :
 
 

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Fabrice Balanche, chercheur sur le monde arabe et l’islam, a du s’exiler aux États Unis. Il travaille désormais pour le Washington Institute for Near East Policy et déplore dans un entretien percutant paru le 29 janvier 2017 que les postes universitaires de sa spécialité soient accaparés par une minorité idéologique casée sous la houlette du vigilant Laurent Fabius. Cette situation est d’autant plus déplorable que toutes les expertises de Fabrice Balanche au sujet de la Syrie se sont révélés justes, contrairement au parti pris par Fabius et Hollande. Un autre universitaire, Frederic Pichon, avait tenté d’avertir dans son livre « Syrie. Pourquoi l’occident s’est trompé » (Le Rocher). C’était en mai 2014 ! Mais notre diplomatie à la remorque des États Unis avait perduré dans ses erreurs, pour les résultats que l’on constate aujourd'hui :
 
 
À l’issu de la révolution orange du Maïdan qui ne fut qu’un putsch réalisé avec l’appui décisif des États Unis d’Amérique et de ses alliés de l’Union Européenne, quelle est la situation présente en Ukraine ? Réponse de Xavier Moreau sur la site Stratpol :
 
 
Dans sa lettre dominicale « Antipresse » Slobodan Despot rappelle que Arte a diffusé récemment un documentaire fort bien fait sur la baisse du quotient intellectuel dans plusieurs pays occidentaux, dont la France. Le documentaire attribue cet effondrement aux perturbateurs endocriniens en négligeant d’autres facteurs possibles. Titre de l’information révélée par l’Antipresse : « Et si l’avenir appartenait aux imbéciles ? » Une anticipation qui peut paraitre généreuse quand on regarde objectivement l’état de nos sociétés… :
 
 
Dans le Journal du MAUSS Adrien Jahier propose un entretien avec Aurélien Berlan autour de son livre « La fabrique des derniers hommes. Retour sur sur le présent avec Tönnies, Simmel et Weber » (La découverte, 2012). Un livre qui s’inscrit dans la critique du progrès réellement existant, c’est à dire dans l’évolution du capitalisme, comme ceux de Jean-Claude Michéa et de Christopher Lasch :
 

lundi, 20 novembre 2017

Tradition, Nostradamus, Provence et Grand Monarque - Entretien avec Pierre-Émile Blairon

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Tradition, Nostradamus, Provence et Grand Monarque

Entretien avec Pierre-Émile Blairon

Ex: http://www.europemaxima.com

PEB-P.jpgY a–t-il une Provence secrète ? Il semblerait bien que oui. Pierre-Émile Blairon a eu l’excellente idée de rééditer son livre La Dame en signe blanc (La prophétie du Grand Monarque, Éditions Hyperborée, 2017, 284 p., 20,00 €) qui plonge le lecteur dans les mystères de la région de Roquefavour, entre Graal païen et prédictions de Nostradamus. Il n’en fallait pas plus pour qu’Europe Maxima se décide à l’interroger.

Europe Maxima : Lorsque l’on regarde la note biographique de vos ouvrages il est question de deux passions, la Provence et la spiritualité traditionnelle. La Dame en signe blanc réunit ces deux passions qui vous sont chères. Par quelle « intuition intellectuelle » avez-vous opéré cette jonction ?

Pierre-Émile Blairon : J’avoue que cette expression « intuition intellectuelle », quand je l’ai lue sous la plume de Julius Evola (mais je crois qu’elle provient de René Guénon), m’a décontenancé tellement ces deux termes sont antinomiques, tellement nos deux grands traditionalistes sont proches de ce mot « intuition » et loin de cet autre mot : « intellectuelle », en tout cas, dans l’acception que nous lui donnons aujourd’hui; il n’est rien de plus éloigné d’un intellectuel que l’intuition. Un intellectuel se trompe toujours, aveuglé qu’il est par l’image qu’il prend soin de donner au monde, au « public », de son immodeste et narcissique personne; il se comporte comme un politicien, toujours à chercher d’où vient le vent, sans jamais découvrir où il va (il s’en moque, c’est le temps présent qui compte : après moi, le déluge) mais en caressant dans le sens du poil les masses, les médias, et les nombreuses mais peu diverses coteries parisiennes, car il n’est de bon bec…

Si j’ai bien compris le sens que voulait lui donner Evola, « l’intuition intellectuelle » fait qu’un être différencié ne peut pas se tromper car il porte en lui, naturellement, comme un don, comme une mission – un don est une mission, sinon, à quoi servirait-il ? – cet héritage supra-humain qui lui a fait choisir la Voie des Dieux, olympienne, aristocratique, plutôt que la Voie des Pères, qui lui a fait choisir l’immortalité des dieux, même si elle est, de facto, inaccessible, plutôt que la laborieuse suite lignagière des générations humaines.

Pour en revenir à mes choix, il est évident que j’ai voulu conjuguer mon désir de comprendre le monde à son plus haut niveau, cosmique, et mon besoin d’enracinement, de réenracinement, en ce qui me concerne – je suis né dans une ancienne province française qui n’existe plus – du sol qui vous porte, ou, mieux, qui vous a vu naître, la tête dans les étoiles, les pieds sur terre, image qui résume cette recherche de l’équilibre qui est la base même de l’identité indo-européenne.

EM : Votre intérêt pour la Provence vous a amené à étudier l’œuvre de Nostradamus, figure énigmatique dont certaines prédictions sont plus que troublantes… Pensez-vous que ce dernier détenait un savoir traditionnel ?

P-ÉB : La figure de Nostradamus a été ternie par les nombreux exégètes qui se sont servis de son nom pour faire connaître le leur, sans bien comprendre le personnage et son œuvre.

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On a présenté Nostradamus soit comme un astrologue, charlatan revêtu d’une longue robe bleue parsemée d’étoiles, une boule de cristal à la main, soit comme un « humaniste » parce qu’il vivait à l’époque de la Renaissance (et encore pire, dans l’acception qu’on lui donne aujourd’hui, celui qui s’intéresse à son prochain, mais plus encore à son lointain), soit comme un médecin qui soignait par les plantes au risque d’être inquiété par l’Inquisition. En vérité, Nostradamus a passé sa vie à acquérir toutes sortes de connaissances, alchimiques, astrologiques, astronomiques, médicales, historiques, métaphysiques… pour mener à bien une mission dont il était conscient d’en être porteur : annoncer aux humains du XXIe siècle le sort qui les attend. La fin d’un cycle mais le commencement d’un nouveau en même temps, enfin, juste après… J’ai sous-titré la biographie que j’ai consacrée à Nostradamus parue aux éditions Hyperborée, « Le messager des dieux », parce que Nostradamus connaissait parfaitement le système des cycles et la Tradition primordiale, laquelle représente symboliquement ce qu’on peut appeler « les Dieux », que Guénon appelle aussi le « supra-humain »; Nostradamus a vécu pendant ce qu’on a appelé la Renaissance, période qui constituait un palier dans le cours de l’Âge de Fer, le cycle final et, comme tel, nous sommes en pleine inversion des valeurs : la Renaissance signifie le début de la fin comme le siècle des Lumières, celui de l’obscurcissement du monde.

EM : En parlant de Tradition, pourriez-vous nous présenter la revue Hyperborée ?

P-ÉB : Hyperborée est la fille d’une modeste revue que j’avais lancée en 1994, qui s’appelait Roquefavour. J’avais constaté que la véritable et salutaire révolution qu’avait constituée la réapparition du paganisme 25 ans plus tôt, initiée par ce qu’on a appelé plus tard la « Nouvelle Droite », n’avait pas suffisamment mis l’accent sur les spiritualités anciennes-européennes, limitées essentiellement aux panthéons grec et romain, au risque d’engendrer dans les mêmes termes et pour les mêmes raisons une seconde Renaissance, dont j’ai souligné plus haut l’aspect illusoire de la première, cette deuxième fois heureusement débarrassée de la chape de plomb que l’Inquisition, le bras armé du catholicisme, faisait peser à l’époque sur tous les aspects de la vie.

PEB-Hy.JPGOn s’est alors hélas intéressé, si l’on s’en réfère à la trifonctionnalité indo-européenne telle que définie par Georges Dumézil, plus à la deuxième fonction, la fonction guerrière, celle des protecteurs, et à la troisième fonction, la fonction économique, celle des producteurs, qu’à la première fonction, la fonction sacerdotale et royale, la fonction spirituelle, celle des conducteurs, qui régit les deux autres.

Je n’ai personnellement jamais été attiré par les écrits des philosophes, anciens ou modernes, dont le jargon prétentieux, en ce qui concerne les seconds, m’ennuyait profondément, ni par ce qu’on a appelé la « Raison » grecque, issue en partie des réflexions des premiers, ni par ce qui a constitué le matérialisme et la force de l’Empire romain, qui a été, selon moi, surtout un système d’oppression sur les peuples européens, à l’image du prométhéisme – du titanisme – triomphant de notre mondialisation actuelle.

Je me suis senti beaucoup plus proche du lyrisme de nos « ancêtres les Gaulois », dont la civilisation empreinte de spiritualité à travers l’enseignement de ses druides a été promptement mise sous le boisseau et nos ancêtres les Gaulois mâtinés en Gallo-Romains.

La civilisation celte, qui s’étendait, avant l’Empire romain, sur la quasi-totalité de l’Europe, avait su conserver le mystère et les pulsions intuitives qui la reliait directement aux dieux. Je tente de démontrer, dans La Dame en signe blanc, que les Celtes étaient les descendants des Hyperboréens, dont les anciens Grecs avaient gardé la nostalgie, en témoigne la geste d’Apollon qui leur rendait régulièrement visite.

Avec la création de la revue Hyperborée, j’ai voulu donner un ton plus ésotérique, ou spirituel, à une histoire qui nous projette dans le plus lointain passé indo-européen, le sous-titre de la revue étant « Aux sources de l’Europe ».

Ces sources étant essentiellement constituées par ce qu’on appelle la Tradition primordiale, une culture-racine qui a apporté sa connaissance à l’ensemble des peuples de la planète et dont le siège géographique mythique serait installé au pôle, vraisemblablement sous les glaces.

La revue se réfère régulièrement à d’autres messagers des dieux (expression que j’ai utilisée pour définir Nostradamus) qui, dans des domaines différents ont, surtout par leurs écrits, communiqué les vérités essentielles qui constituent la base de notre grand peuple européen mais aussi son avenir. Nous retrouverons ainsi dans notre revue les noms et les textes d’Oswald Spengler, de Mircea Eliade, de René Guénon, de Julius Evola, d’Alain Daniélou et de quelques autres. Comme nous y incitait logiquement l’approche plus poétique et spirituelle de notre héritage celte, nous nous sommes volontiers intéressés à la poésie et aux auteurs fantastiques comme Tolkien, Lovecraft, Giono (mais oui !), voire aux peintres surréalistes et fantastiques (belges comme Delvaux et Magritte, espagnol comme Dali, ou italien comme Giorgio De Chirico), ou au cinéma de Stanley Kubrick, de John Boorman, de John Milius, de Coppola, de Cimino pour y adjoindre nos frères exilés aux Amériques.

Dès le premier numéro d’Hyperborée est apparue la signature de mon ami le professeur Paul-Georges Sansonetti, le grand spécialiste du monde nordique, de la runologie, du symbolisme et de la guématrie, qui collaborait déjà à Roquefavour et qui a amené dans son sillage d’autres collaborations, venant notamment du mouvement de scoutisme fondé par Jean Mabire, les Oiseaux migrateurs. Le professeur Jean Haudry, incontestable maître de l’indo-européanisme, y a aussi régulièrement collaboré.

La revue, à partir de cette année 2017, ne paraît plus sous sa forme papier mais continue sous sa forme numérique grâce au site Hyperboree.fr, qui regroupe en lecture libre et gratuite l’ensemble de notre production depuis le premier numéro en 2006. D’autre part, ce choix nous permet une plus grande souplesse. Ainsi, je pourrai déployer sur le site un reportage photographique complet sur les sites évoqués dans La Dame en signe blanc, ce qui permettra une meilleure compréhension du livre.

EM : En 2015 paraît La Roue et le Sablier (Bagages pour franchir le gué, Éditions Hyperborée, 2015, 288 p., 20,00 €). Tout d’abord nous devons saluer la qualité de cet ouvrage qui expose de façon claire et concise une vue du monde à la fois traditionaliste, au sens guénonien, et païenne. Ce livre entre-t-il en résonance avec La Dame en Signe Blanc ?

PEB-RS.jpgP-ÉB : Le titre, La Roue et le Sablier, indique deux symboles, la roue représente le monde profane qui tourne autour du moyeu qui, lui est fixe, c’est le domaine des dieux qui font tourner le monde, c’est la Tradition primordiale, immuable et pérenne. Plus on se rapproche du centre, du moyeu immobile, et plus on se rapproche du monde spirituel, et, inversement, plus on va vers le grand cercle, celui qui va toucher le sol dur, la terre, et plus on est dans le matériel.

Le sablier représente certes le temps, mais aussi la trifonctionnalité. Au sommet du sablier, la première fonction, celle du prêtre et du roi, celle des conducteurs, puis, au centre, dans le goulet d’étranglement, la deuxième fonction, celle des protecteurs, et en bas, celle des producteurs. Lorsqu’on arrive à la fin d’un cycle, les fonctions sont inversées, celle des producteurs est en haut, en fait, même les producteurs – il y avait une grande noblesse dans le travail du paysan et de l’artisan – ne produisent plus rien, ou plus grand-chose, on fait simplement travailler l’argent (oui, il n’y a que l’argent qui « travaille »), celle des conducteurs est en bas, ils ne conduisent plus rien du tout, ils sont rejetés, décrédibilisés, moqués, celle du milieu, l’armée et la police, est au service de la fonction qui est en haut, quelle qu’elle soit, sans états d’âme. Lorsque le monde retrouve son équilibre après la fin du cycle, le sablier est à nouveau renversé et tout rentre dans l’ordre.

J’ai entièrement adhéré la définition de la première fonction qu’en donne mon ami Pierre Vial dans la dernière livraison de sa revue, Terre et Peuple, n° 73, sur le paganisme, et dont je vous donne la teneur : « Le paganisme de première fonction, lui, a pour mission d’incarner et d’enseigner la conception du monde, de la vie, de l’homme, de l’Histoire qui est la nôtre. C’est le rôle des éveilleurs de peuples qui doivent être, comme le furent les druides, des pédagogues. Mais des pédagogues enseignant d’abord par l’exemple, en se vouant totalement à leur mission et en laissant de côté, donc, tout souci de réussite sociale, d’enrichissement, de renommée intellectuelle, tous ces hochets qui domestiquent l’individu et en font un être soumis à ceux qui, dans notre société, détiennent les pouvoirs, tous les pouvoirs. »

Je me rends compte que c’est la seule citation que j’ai donnée jusqu’à présent dans cet entretien, ceci dit pour en souligner l’importance.

Ce livre, La Roue et le Sablier, a bien sûr un rapport avec La Dame en signe blanc, qui est le premier livre que j’avais écrit; en fait, on peut remarquer que les écrivains (ceux qui ont quelque chose à transmettre, et non pas à gagner) sont comme les peintres qui peignent toujours le même tableau.

PEB-DSB.jpegEM : Cela est moins le cas dans La Dame en signe Blanc mais nous avions remarqué dans La Roue et le Sablier que vous citiez à plusieurs reprises Rudolf Steiner. Envisagez-vous l’anthroposophie de façon positive, bien que cette « seconde religiosité », pour emprunter l’expression de Spengler, fut durement critiquée par Julius Evola, ou séparez-vous cette doctrine d’une partie de l’œuvre de Steiner ?

P-ÉB : Steiner a employé l’expression « intuition transcendantale » – et nous en revenons au début de cet entretien – qui me paraît plus appropriée que celle d’« intuition intellectuelle » pour dire à peu près la même chose que ce que disaient Guénon et Evola. Je me suis intéressé plus au personnage qu’au concept d’anthroposophie, qu’il a, à mon sens, largement dépassé, par une imagination foisonnante et la création de multiples concepts à l’intérieur du concept principal qui finit par s’effacer : l’eurythmie, la biodynamie (la plupart des vignerons actuels tendent vers cette pratique), l’éducation (les écoles Steiner sont très réputées) et, tout comme Nostradamus, Steiner avait de véritables dons de voyance. En lisant ses conférences, on se perd dans un dédale poétique, surréaliste ou fantastique, qui a aussi existé chez les théosophes de Madame Blavatsky. Je sais bien qu’Evola, et encore plus Guénon, parlant de contre-initiation, ont condamné ces deux courants, il n’en reste pas moins qu’ils ont participé à mon éveil, de la même façon que Le Matin des magiciens, le cultissime ouvrage de Pauwels et Bergier, qui m’a ouvert l’esprit sur des domaines que j’ignorais.

EM : Vous venez donc de rééditer votre ouvrage La Dame en signe Blanc. Pourquoi rééditer ce livre ? Y avez-vous apporté des modifications par rapport à l’édition originale ?

P-ÉB : La Dame en signe blanc est une expression de Nostradamus pour désigner la reine qui dort à côté du Grand Monarque qui est appelé à se réveiller lorsque l’Europe sera en danger de mort, selon la légende.

Je m’étonnais d’une demande récurrente de quelques amis concernant la réédition de cet ouvrage pour lequel j’avais une certaine affection – c’était mon premier – et je m’y suis replongé, il avait des défauts comme tous les livres, et encore plus comme les premiers. Les événements ont fait que les écrits de Nostradamus concernant le Grand Monarque étaient de plus en plus crédibles – quand il disait qu’un grand chef allait se dresser pour combattre une invasion musulmane – et j’ai donc ajouté ce sous-titre à mon ouvrage, La Prophétie du Grand Monarque. J’ai d’autre part également réactualisé mon livre en y ajoutant une fin concernant les prémisses du nouveau cycle que j’entrevois qui, à mon sens, va voir le rapprochement de l’espèce humaine avec celle des autres règnes, végétal et animal, sans quoi, la Terre, qui un être vivant, mourra et ce qui en vit avec.

EM : La perspective de ce livre est fort intéressante car elle s’inscrit dans un cadre local et historique (la région de Roquefavour). « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », formule ésotérique bien connue, résumerait à merveille le contenu de l’ouvrage…

P-ÉB : Les Celtes, les Gaulois chez nous en l’occurrence, avaient coutume de percevoir le monde en s’appropriant celui que leur vision pouvait englober; le Gaulois était au centre du monde, de son monde; les Bituriges, les habitants gaulois de Bourges, en avaient même fait leur raison d’être : ils étaient « les rois du monde ». Et, de fait, Bourges était bien le centre de la France, donc, les rois de notre pays.

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J’ai un peu dépassé ce concept, démontrant d’abord que ce lieu dont je parle, Roquefavour, que j’appelle Le Cercle magique, fut l’un des centres de l’ancien monde, par les événements qui s’y sont déroulés, et suggérant qu’il pourrait être aussi celui qui verra la naissance du nouveau, en accord avec l’un de ses illustres voisins, Nostradamus.

En effet, Nostradamus situe le tombeau, et donc le réveil du Grand Monarque et de son épouse dans le Cercle magique, ou non loin; il situe également non loin du Cercle magique de grandes batailles qui permettront au Grand Monarque d’arrêter les envahisseurs. On pourrait se dire qu’il est bien facile pour le mage de situer tous ces événements sur un territoire qu’il connaît bien – il habitait Salon, à une vingtaine de km du Cercle magique, situé sur la commune de Ventabren – et qu’il y aurait là comme un enfantillage ou une supercherie. Nous pourrions répondre que ce n’est pas le messager des dieux qui situe là ces grands événements, il ne fait que constater ou prédire ce qui aura lieu. Ce sont les dieux, le supra-humain, qui décident. Si ces événements devaient se passer au Japon ou au Canada, nous aurions tout simplement un Nostradamus japonais ou canadien pour en parler.

J’émets l’hypothèse qu’un cycle doit renaître sur les lieux où l’ancien a fini sa course, selon la loi du « témoin » celui d’une course où le coureur passe le témoin à un autre pour accomplir son nouveau tour de piste.

EM : Le livre s’organise autour de trois cycles : l’un païen, le suivant chrétien et le dernier nommé « Ère du Verseau ». Concernant les deux premiers, vous parlez du christianisme comme étant une « religion de coucous », c’est–à–dire qu’elle s’est servie du paganisme pour asseoir son autorité. Dès lors pensez-vous que ce l’on a pour coutume de nommer ésotérisme chrétien n’a de chrétien que le nom ?

P-ÉB : Je ne fais que me référer au système des cycles et, plus précisément, au système des cycles zodiacaux qui durent chacun 2160 ans. Le cycle païen était placé sous le signe du Bélier, de Mars, de la guerre, cycle initié par Prométhée, le Titan, qui voit, paradoxalement, s’accomplir ses rêves de puissance en notre fin de cycle chrétien; nul ne peut contester que le titanisme – le mondialisme – prend tous ses terribles effets à l’époque que nous vivons. Quel fut le rôle du christianisme dans ce processus, le cycle des Poissons ? Atténuer sa brutalité ou bien la corrompre dans une mièvrerie humaniste ? Ces deux cycles, en y ajoutant celui du Taureau, faisaient déjà partie du Kali-Yuga, le cycle de la fin. Mais s’est perpétuée, à travers tous les cycles, quels qu’ils soient, la pérennité de la Tradition primordiale; l’ésotérisme chrétien constitue cette perpétuation, intangible, à travers notamment les écrits de Saint-Jean sur l’Apocalypse, et, d’autre part, les interventions des druides après leur supposée disparition, notamment dans l’élaboration du concept cistercien, sur le plan architectural et spirituel.

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EM : Le dernier cycle qui est en fait l’Ère du Verseau, thème prisé dans les milieux New Age, correspond à la fin de ce que Jean Phaure appelait « Cycle de l’humanité adamique ». Selon ce dernier, la durée de ce cycle serait d’ailleurs indéterminée… Comment envisagez-vous celui-ci ?

P-ÉB : Non, le dernier cycle n’est pas l’ère du Verseau mais bien l’ère des Poissons; nous somme dans cette période transitoire où nous ne savons pas exactement quand finit un cycle et quand commence le nouveau (les nombres bien précis que nous transmettent la Tradition sont vraisemblablement exacts mais comme nous ne savons rien, ou pas grand-chose, de la période où ces cycles auraient commencé, le problème de la datation reste entier). En ce qui concerne le nouveau cycle, je l’ai dit, je pense qu’il y aura un rapprochement des divers règnes, l’homme n’étant plus le prédateur et le déprédateur qu’il a toujours été jusqu’à présent mais bien le régulateur d’un monde que les dieux lui ont confié et qu’il a si mal géré.

EM : La figure du Grand Monarque dont vous parlez n’est pas sans rappeler les annonciateurs/restaurateurs du cycle nouveau tels Baldr, Kalki ou Jésus, mais aussi les rois cachés comme Arthur ou Sébastien. Le nouvel Âge d’Or étant inéluctable, quid de l’action politique durant le Kali-Yuga ?

P-ÉB : Le Grand Monarque n’est pas un avatar, c’est-à-dire un être divin qui descend sur Terre, comme le Christ. Ce serait plutôt une sorte de demi-dieu.

Plusieurs personnages de l’Histoire ont représenté le Grand Monarque, que Nostradamus appelait aussi le Grand Romain, le Grand Celtique, ou le Grand Chyren, ou le Prince Dannemarc, faisant alors référence à l’un de ces personnages légendaires, Ogier le Danois qui était l’un des lieutenants de Charlemagne, qui dort et se réveillera lorsque le Danemark sera en danger, le fameux roi Arthur, chef de guerre celte, qui combattit l’invasion des Germains au VIe siècle, qui est lui aussi en dormition, mais le Grand Monarque, c’est aussi le Khan, titre porté par les chefs mongols, turcs ou chinois. Citons aussi Roderik le Wisigoth qui s’opposa à l’invasion musulmane de ce qui deviendra l’Andalousie. Il serait mort noyé mais son corps ne fut jamais retrouvé. Le Shaoshyant en Iran mazdéen est le nom du Sauveur suprême qui apparaîtra dans les derniers jours du monde.

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Chez René Guénon, le Grand Monarque, c’est le Roi du monde, qu’il définit comme le législateur primordial et universel.

Tous ces personnages ont au moins trois points communs :

– Ils sont légendaires, on n’est pas sûr de leurs existences et encore moins de leurs morts.

– Ils dorment d’un long sommeil jusqu’à leur réveil : c’est la dormition.

– Ils sont appelés à être réveillés pour sauver la patrie en danger.

Et, en fait, le Grand Monarque constitue une synthèse de tous ces personnages de légende, un principe universel même car il est appelé à une mission divine.

L’action politique est claire, telle que je l’ai exposé dans La Roue et le Sablier et telle qu’elle est résumée dans le sous-titre « Bagages pour franchir le gué ».

D’abord, il s’agirait de choisir sans état d’âme son camp lorsque l’affrontement guerrier prédit par Nostradamus demandera un engagement total, mais ce n’est pas tout, d’autres actions en amont auront été nécessaires.

Nos ennemis tentent de faire en sorte d’arrêter la roue qui tourne, la robotisation du monde et des hommes annoncée par le transhumanisme va dans ce sens; arrêter le cours du monde signifierait leur victoire, même si cette victoire constituerait aussi une défaite, puisque ses promoteurs, ou leurs héritiers, n’y survivraient pas. Mais leur égoïsme ne se soucie même pas du sort de leurs héritiers, « Après moi, le déluge » est une belle expression pour définir ces nihilistes égotistes. Nous ne savons pas encore si la fin de notre cycle sera caractérisée principalement par un déluge, nous savons que toutes les fins de cycle antérieures à la nôtre, dont Mircea Eliade a collecté les derniers témoignages chez tous les peuples, se traduisent par une conjonction de catastrophes, à la fois humaines et naturelles.

Il nous faut donc rassembler tous les concepts historiques et spirituels qui ont fait la grandeur de l’Europe, une sorte d’Arche de Noé, ou les braises qu’on transporte dans le film, La Guerre du feu, pour pouvoir rallumer le feu en franchissant le gué.

Une autre attitude, mais qui peut être aussi complémentaire, consiste, comme le préconisait Julius Evola, à faire tomber le mur qui menace de s’écrouler; le principe de survie consistant à ne pas se trouver dessous, mais de l’autre côté. Cette méthode revient à précipiter la fin d’un monde qui meurt, le Kali-Yuga, l’Âge de Fer, pour pouvoir accéder plus rapidement au cycle suivant, l’Âge d’Or, qui rétablit l’ordre du cosmos. Ce faisant, paradoxalement, nous pourrions prendre de court ceux qui tentent laborieusement d’empêcher sa venue.

Propos recueillis par Thierry Durolle

Presseschau November 2017

Ne pas toucher à nos traditions, même tauromachiques!

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Ne pas toucher à nos traditions, même tauromachiques!

Gustave Sintaud

Ex: https://metamag.fr

Certaines de nos plus anciennes traditions, rares encore comme la corrida, la chasse à courre, la chasse en tout genre, ont pu jusqu’à présent, contre vents et marées, se soustraire à la systématique d’un moralisme allogène, imposé aux peuples européens.

Aujourd’hui, ces quelques résidus de traditions ancrées localement se voient fustiger, avec la même hargne totalitaire, qui a fait abattre les arbres sacrés, a éradiqué l’hippophagie, par les effets laïcs d’une morale, venue d’un ailleurs lointain, de ces stériles déserts moyen-orientaux, secrétée par le monothéisme abrahamique et véhiculée, deux millénaires durant, par sa branche chrétienne. Ce vieux courant spirituel cherche à condamner ce qui lui a si longtemps résisté . Il veut enfin extirper ces durables traces de prétendue sauvagerie, inacceptable selon ces germes invasifs.

Alors, la SPA rejoint le concert des moralisateurs impérieux. Fort de son bon droit déclaré de société protectrice des animaux, elle n’hésite point à sortir de ses seuls objectifs statutaires d’action de sauvegarde en refuges, pour élargir son champ d’activité ; et pour le meilleur écho de sa démarche, elle commence par cibler le meurtre rituel du torro bravo dans l’arène. Son action intempestive pour l’interdiction de tout meurtre animal, rituel ou pas, comme de tout ce qu’elle décrète être des mauvais traitements que l’homme, de cette Europe réfractaire, « adore » faire subir aux animaux, veut initier une absolue opposition à la corrida, à la chasse à courre, à la chasse de loisir en général, même à l’abattage, pour bouche, des animaux spécialement élevés pour alimentation humaine, jusqu’au dressage des bêtes de cirque, et à l’incarcération dans jardins Zoologiques, ménageries et animaleries.

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Mais laissons là la pertinence ou la véracité des mobiles de cette association parfois opaque, dans ses nouvelles béances. Pourquoi chercher à lui reprocher une éventuelle nécessité de cacher ainsi de possibles échecs, ou de vouloir gagner médiatiquement en respectabilité …. Quoi de bon à s’échiner à défendre en contre -attaquant par la dénonciation du pourfendeur, quand il n’y a rien à défendre, seulement à montrer pour préserver le sujet outrageusement incriminé ?

Cette fois, comme l’attaque est directe, c’est bien de la corrida à interdire qu’il s‘agit, en priorité, pour son intangible notoriété

Cette course, d’origine espagnole du torro bravo, a gagné une bonne partie de la France méridionale, pour en devenir une tradition multi-séculaire, très enracinée pour s’y perpétuer avec un vivace engouement. Parmi les divers jeux taurins qui sont plébiscités dans ce sud de France, la corrida s’achève, elle, par la mise à mort de la bête indomptable, judicieusement et patiemment élaborée en granaderias, pour rester un fauve.

On peut fort bien comprendre et admettre qu’une sensiblerie exacerbée par un modernité soumise à un moralisme forcené du respect aveugle de toute vie, et du rejet du moindre écoulement de sang, puisse être heurtée par l’épée du toréro s’enfonçant dans le garrot du monstre qui peut saigner abondamment, ou par le coup de descabeillo pour mettre un terme aux spasmes nerveux quand la mort n’est pas immédiate.

Quand on ne veut rien comprendre de ce qui s’exprime dans l’arène, on ne voudra pas accepter la profonde vérité que traduit ce rituel macabre du taureau foncé, soumis et exécuté par l’homme courageux en habit de lumière : l’animal brutal signifie la lourde obscurité du terrible hiver dont délivre l’homme, symbole solaire, pour permettre l’avènement d’un renouveau ensoleillé. La première solennelle corrida se passe toujours à la féria pascale, et ouvre sur une période de clarté vivifiante. A partir de là, toutes les autres corridas poursuivent le même refus des forces primaires et gênantes, et cela jusqu’aux manifestations automnales et la perceptive du sombre retour des temps mornes et froids. Après, il est temps de ranger costumes étincelants, piques, capes et épées, jusqu’au retour de la belle saison !

Ce rite millénaire est attesté dans les tréfonds culturels, tant de l’indo-iranisme, une des expressions indo-européennes les plus excentrées, que de la civilisation vétéro-méditerranéenne : là, le meurtre rituel avestique du taureau noir par Mithra, le Dieu de première fonction, garant de l’ordre cosmique, et conservé bien vivace dans le mithriacisme hellénique et romain, surtout pour contrecarrer les progrès d’un judéo-christianisme très invasif déjà, et ici, depuis la Grèce archaïque, le mythe fondateur du héros Thésée qui châtie, dans son sombre labyrinthe, le monstrueux Minotaure, redonnant plein espoir à son peuple ; il est aidé par Ariane, en très douce aurore.

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Et pourquoi s’interdire un soupçon d’insolence provocatrice pour confirmer cette corrida, il est vrai et regrettable, aujourd’hui un peu trop oublieuse de sa grande implication européenne, avec ce qu’elle produit toujours ce qui marque le plus manifestement l’esprit indo-européen originel. Le roi, rex, rig ou rik était élu par ses pairs guerriers, en besoin communautaire ; était ainsi honoré celui qui était aussi chargé de l’avenir de son peuple ; ses qualités mises en valeur première lui valaient, avec son principat exécutif reconnu, la pleine et entière responsabilité de l’avenir de sa nation. Le roi désigné admettait que sa vie pouvait dépendre des fléaux rencontrés lors de son mandat royal, et qu’il pouvait servir, par le sacrifice de sa vie, à compenser tout malheur ou aléa désagréable subi communautairement.Son holocauste, le cas échéant, était le summum de l’honorabilité ; il s’offrait ainsi, sublimé par le haut rôle qu’il devait tenir. Et, quant la fonction royale vivante s’avéra indispensable, le meurtre expiatoire royal retomba sur un membre de sa royale progéniture, comme Iphigénie dut payer pour le manque de vents porteurs que l’on reprochait à Agamemnon, sur les côtes de l’Aulide, ce prince choisi comme roi des rois, pour l’expédition achéenne contre Troie. Mais la règle originale du sacrifice direct d’un roi peut encore s’entrevoir avec la solennelle reddition du chef arverne, Vercingétorix, élu comme roi des tribus gauloises, pour affronter les légions romaines ; moins bravache que résolu, il s’offrit ainsi, en seul responsable de la défaite, à la vindicte du vainqueur César.

Dans tous les cas, on allait au sacrifice expiatoire avec honneur et bravoure, l’honorabilité de donner sa vie et son sang dans l’intérêt général. De même, le torro bravo roi, pénétrant fougueux dans la place, le regard furibond et les naseaux écumants, va combattre en courant à la mort dans une splendide majesté. Il n’en a point conscience certes, mais peut se mesurer la particulière condescendance qu’on lui accorde pour mourir aussi pompeusement. Combien sa fin, organisée aussi glorieuse, est bien plus honorable que celle, sacrificielle qu’on généralisait par égorgements sur les autels, tout comme celle dans nos abattoirs modernes où défilent les animaux de boucherie. Le torro de la corrida est reconnu pour sa caste et sa bravoure ; on l’applaudit pour les hautes qualités de ses charges, on sait l’honorer, comme il se doit.

En regard de cette survivance d’un rite sacrificiel utile à la juste organisation d’une société installée et vivante, la récente prétention de la SPA se profile dans la droite ligne de ce qu’a voulu imposer la croyance au Dieu unique, confisquant à son profit toute révérence, et monopolisant, à son seul endroit, toute idée de sacrifice ; mais pour forcer la différence avec toute autre croyance, plus naturelle et quotidiennement vécue, le christianisme a rejeté tous les sacrifices sanglants, et transformé la chair animale à consommer, en pain à rompre entre catéchumènes, de préférence sans levain ni levure, et le sang s’écoulant, qui apure, en vin.

Après avoir discrédité l’inimaginable conception du sacrifice royal ou princier, le christianisme rayonnant s’est astreint à prohiber tous les autres sacrifices sanglants, humains et animaux, pour instaurer comme seul toléré, celui de denrées végétales transformées. Il s’acharnait, de la sorte, à transfigurer les communautés de vie résistantes, auxquelles le sacrifice lustral par le sang versé était nécessaire pour leur équilibre, leur quiétude et leur force, en une communauté de foi d’individus isolés, éperdus.

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Même si la SPA parmi tous les comités, les associations, les clubs, et tous les militants vomissant la corrida, pas tous fédérés dans l’historique et très agitatrice Alliance anti-corrida, basée à Nîmes, ni affiliés au Comité radicalement anti-corrida, pouvait créditer le rituel ancestral et très communautaire de ces courses taurines avec leur sanglant sacrifice final, son très nouveau courroux leur reprocherait, d’une part, l’aspect spectaculaire qu’elles offrent à un public bien plus large que leurs seuls aficionados et, d’autre part, la dimension artistique qu’on peut toujours leur accorder, à partir du grand respect d’un code très précis, ciselé, et du perfectionnisme recherché et attendu dans leur déroulement quasi chorégraphique. Toute son ire, pour faire mieux que sa rivale L214, se focalise contre leur potentiel plaisant et attractif, populaire ; voilà pourquoi elle décide à son tour, de porter plainte contre X devant la justice, en espérant une condamnation en droit, et d’agir en préparant une proposition de loi contre ces activités pourtant très réglementées juridiquement, bien que le Conseil Constitutionnel, déjà interpellé, les ait jugées conformes à la constitution française.

Pourquoi donc s’acharner pour tenter de démontrer, avec les torreristas, la beauté des formes dans les passes, les postures, les appels des hommes combattant la bête, et les charges réitérées de l’animal, sublimé par les torristas, sur les chevaux caparaçonnés des picadores armés, et sur l’écarlate muleta virevoltante. La ferveur palpable, l’émotion déclenchée, la liesse des saluts, la grande communion populaire accomplie suffisent largement à accorder à la corrida une profonde sympathie, et à plaindre l’hystérie qu’elle génère chez les soudards de l’anti-plaisir, de l’anti-popularisme, ces coincés, les frileux, les a-culturés.

09:49 Publié dans Sport, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : taureaux, tauromachie, traditions | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

TERRE & PEUPLE Magazine n°73 : Paganisme

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Communiqué de Terre & Peuple-Wallonie

TERRE & PEUPLE Magazine n°73 : Paganisme

Le numéro 73 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème du 'Paganisme pour aujourd'hui et pour demain'.

Dans son éditorial, Pierre Vial collecte un herbier de feuilles mortes : Macron, l'illusionniste qui réduit en servitude les « gens d'en-bas » pour le compte du capitalisme mondialiste; Attali qui refuse au peuple de remettre en cause « le progrès irréversible du libéralisme » ; Luc Ferry et Alain Minc, pour qui le Brexit est la victoire « des peu formés sur les éduqués » ; Vincent Peillon, qui donne à l'école mission de « dépouiller les enfants de leurs attaches pré-républicaines » ; Philippot, enfin, qui a échoué dans sa mission de casser le FN.

Pierre Vial ouvre le dossier central 'Un paganisme pour aujourd'hui et demain' sur un avertissement :  notre paganisme n'est pas un néo-paganisme.  Car, si notre démarche est adaptée à l'époque contemporaine, elle reste invariable, notamment dans sa polyphonie.  De préférence à des dogmes révélés, nous cultivons comme vérités des confiances éprouvées et des fidélités vécues.

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Notre maître et ami Jean Haudry rappelle que, avant de reconstruire scientifiquement le paganisme indo-européen par la mythologie comparée, nous le connaissions à travers les études classiques gréco-latines, qui ont culminé à la Renaissance, avec y compris des sacrifices. Cette connaissance s'est complétée par l'étude des religions germaniques et celtiques, baltiques et slaves, indiennes et iraniennes.  Nous le connaissions déjà par la tradition populaire, que le christianisme a dû assimiler pour la contrôler, souvent avec un intérêt sincère.  Certains dieux sont devenus des saints (Brigit, déesse irlandaise de l'aurore devenue sainte Brigitte, et plusieurs paires de saints issus des jumeaux divins indo-européens (dont certains sont guérisseurs).  Les fêtes liturgiques annuelles sont greffées sur la tradition païenne (la Toussaint sur le Samonios gaulois, Noël sur les douze jours des Rbhavah védiques, la Pâque hébraïque paganisée avec les oeufs), la mythologie chrétienne du moyen-âge se présentant comme une mythologie païenne christianisée, immémoriale dans nos régions, mais consciente d'être 'mêlée' dans une Scandinavie de conversion plus récente.  La Noël, naissance de Jésus, a été fixée tardivement à la naissance du soleil et la Saint Jean Baptiste l'a été en fonction de l'Evangile de Jean (3.30 : Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse).  La célébration des solstices ne figure pas dans les calendriers des fêtes romaines ni celtes ni d'aucun autre peuple indo-européen, mais l'archéologie préhistorique révèle que les enceinte de Groseck (VIIe millénaire AC) et de Newgrange (IVe millénaire) sont disposées en fonction du soleil à cette date, à une époque où la computation était encore sommaire.  Plus proche du paganisme indo-européen que des monothéismes sémitiques, le christianisme a subi des influences bouddhistes (célibat et tonsure des clercs, monastères, reliques, chapelet, clochers, encens) et mazdéennes (triade pensée-parole-action), mais surtout de l'Inde classique (trimurti des trois personnes en un dieu unique, dont l'une a pris forme humaine).  Cette pensée indo-européenne, étrangère au dogmatisme, ne s'offusque pas de contradictions.  Par contre, l'Europe chrétienne va, sur la Trinité, s'embourber dans des discussions (la question du Filioque, qui provoquera la rupture des orthodoxes, et le culte des saints et de la Vierge Marie celle des protestants).  La Révolution française n'est pas anti-chrétienne, mais anti-catholique, nul ne se disait alors païen et les protestants ont joyeusement coopéré au génocide vendéen.  La République n'est qu'une succursale de la République universelle maçonnique.  Les campagnes se vidant, les fêtes paysannes perdent de leur importance.  Vatican II, qui marque un retour aux racines hébraïques, rompt avec l'ensemble de la Tradition.  Bientôt, l'Eglise rallie non seulement la République universelle, mais également l'islam.  C'est dans ces conditions que ressurgit, au XX siècle, le paganisme, avec des auteurs français tels que Montherlant, Gripari, Pauwels, Cau.  Mais aucun ne se réfère au paganisme indo-européen, à la différence des Allemands avec la List Gesellschaft, le Hohe Armanen Orden, le Germanen Orden d'où sortira la Thule Gesellschaft.  En France, le premier mouvement païen fut le GRECE.  Jean Haudry rappelle le statut privilégié que l'islam fait aux païens, que le musulman a le droit et le devoir de tuer, alors que l'expérience montre qu'eux sont au contraire capables de s'entendre avec lui, et même fort bien : il leur suffit d'être les plus forts.

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Alain Cagnat retrace 'L'invention du monothéisme' : « Au commencement n'était pas le Verbe, » qui s'est fait chair.  Selon la Genèse, au commencement Dieu créa la terre et le ciel qui l'entoure, et les hommes.  Ceux-ci le trahissent aussitôt par le péché originel, sont déchus du Paradis terrestre et, se débauchant, méritent l'extermination par le Déluge, Dieu préservant dans l'arche la famille de Noé et un couple de chaque espèce.  Les trois fils de Noé donnent naissance à trois races, les sémites, les blancs et les noirs.  Ces clans croissent et prospèrent en prétentions si présomptueuses (construire un tour jusqu'au ciel) que Dieu, s'inquiétant que leur ambition ne connaisse plus de mesure, leur inculque des langues différentes, ce qui disperse les peuples à travers le monde. Dieu en élit un pour sien.  Vers 2200 AC, il choisit en son sein un patriarche, Abraham et passe avec lui une alliance : s'il s'engage à n'avoir d'autre dieu que Yahveh (et à se circoncire), celui-ci lui fera conquérir la Terre promise.  Isaac, le fils qu'Abraham engendre à 99 ans, de sa vieille épouse Saraï que Jahveh a rendue expressément fertile, Isaac qui engendre lui-même les jumeaux Esaü et Jacob, lequel est le père des fondateurs des douze tribus d'Israël.  Le onzième fils, surdoué, rend ses frères si jaloux qu'ils le vendent comme esclave en Egypte, où ses dons le font rapidement grand vizir.  Sans rancune, il accueille ses frères lors d'une sécheresse qui n'affecte pas l'Egypte.  Les peuples d'Israël se font détester au point d'être réduits en servitude et même condamnés à tuer leurs nouveaux-nés mâles.  Seul un enfant de la tribu de Lévi, Moïse, caché dans un panier posé sur le Nil, est sauvé par la fille du Pharaon, qui l'élève à la cour.  Comme le pharaon refuse à Moïse de traiter ses frères avec mansuétude, Yahveh fait pleuvoir sur l'Egypte les Dix Plaies, ce qui détermine la libération du peuple élu.  Moïse fait longuement errer les siens à travers le désert, jusqu'au Sinaï, où Yahveh lui dicte le Décalogue, institue le sabat et promet au peuple d'Israël : « Je te donnerai tous les trésors du monde, tous les peuples de la terre seront à tes pieds et tu régneras sur eux. »  Moïse est sensé avoir rédigé les cinq lires du Pentateuque, dans un langage hébraïque postérieur de plusieurs siècles à la période mosaïque.  Le texte, qui contient des incohérences (création de la végétation un jour avant celle du soleil et de la lune), est nettement inspiré de textes sumériens bien plus anciens.  C'est jusqu'à l'existence de Moïse qu'il convient de mettre en question.  L'origine du monothéisme semble à situer au XIVe siècle AC avec le pharaon de la 18e dynastie Aménophis IV Akhenaton, qui a imposé le culte unique du dieu solaire Aton, mais dont le règne fut bref.  Au quatrième millénaire déjà, des Sémites Akkadiens migrèrent vers les plaines fertiles du Tigre et de l'Euphrate et s'y imprégnèrent de la civilisation très supérieure des Sumériens.  Ceux-ci, qui sont polythéistes, se laissent ensuite supplanter par la démographie dynamique des immigrés, lesquels toutefois, dans la première moitié du premier millénaire AC, accordent une préférence à l'un d'eux : « Dieu se dresse dans l'assemblée divine. » (Psaumes 82, 1) et « Que les dieux célèbrent ta merveille, Yahveh. » (Psaumes 89,6).  Les Assyriens s'étaient eux aussi déjà choisi un Dieu national, qui co-existe avec un panthéon.  Cet 'hénothéisme' va finalement céder le pas à la monolâtrie, qui admet l'existence d'autres divinités, mais s'impose de n'en adorer qu'une seule, celle qui donnera la victoire à son peuple, parce qu'elle est la plus puissante.  Si Yahveh permettra que son peuple soit vaincu, c'est pour le punir d'une faute qu'il a commise, mais il reste le plus grand : « Yahveh est roi !  Prosternez-vous devant Lui, tous les dieux. » (Psaumes 97, 1 à 9).  Il faudra attendre Isaïe (Ve siècle AC) pour que le monothéisme soit clairement proclamé : « Il n'y a pas d'autres Elohim. » (Isaïe 44,6).  Il est ensuite soumis à de multiples dérives sectaires, jusqu'à ce que Jésus de Nazareth se mette à marcher sur les eaux, à multiplier les pains, à guérir aveugles et paralytiques et à ressusciter les morts.  A ce moment, il n'est pas Dieu et ne prétend pas fonder une religion nouvelle : « Je ne suis pas venu abroger, mais accomplir. » (Mathieu V, 17).  La révolution sera l'oeuvre de saint Paul, qui a rencontré Dieu, Lequel lui donne mission : « Je t'ai destiné à être la lumière des nations afin que mon salut soit présent jusqu'à l'extrémité de la terre. »  Elle permet aux païens d'adhérer au christianisme universel.  Six siècles plus tard, un autre illuminé en rapport direct avec Allah reçoit mission d'imposer sa vérité par la force.  Dans une vision manichéenne, qui voit dans toute autre une inspiration satanique.  On notera que les conclusions de Vatican II tiennent « pour sacrés et canoniques tous les livres tant de l'Ancien que du Nouveau Testament puisque, rédigés sous l'inspiration de l'Esprit Saint, ils ont Dieu pour auteur. »

ABW92p-1000x1000.jpgCitant Jean Haudry, Robert Dragan pose que la religion des Indo-Européens, réfractaires aux dogmes, recourt aux mythes et symboles pour figurer l'inconnaissable, le métaphysique exorbitant aux niveaux d'expérience humains.  Ces mystères, dont le Pape saint Pie X dit qu'ils sont des vérités qui dépassent les forces de notre raison et que, pour se prononcer sur ceux-ci, l'Eglise se réfère à la Bible, porteuse de la révélation.  Si le créateur ne se révèle que par le monde qu'il a créé et qu'il est impossible d'atteindre un 'arrière-monde', tout sacrifice propitiatoire est vain, notamment dans la métempsycose, réincarnation de l'âme, centrale dans l'Hindouisme.  Aujourd'hui, les païens intégristes considèrent que tout rituel est sans valeur car la Tradition est perdue dans ses détails.  Mais le rite païen est sous-tendu par une éthique, qui demeure fondamentalement la même.  Il ne s'agit que de la revivifier.  Jean Haudry, dans 'La religion cosmique des Indo-Européens', démontre que le paganisme classique, grec, romain ou gaulois, dérive d'une religion paléolithique liée aux météores (cieux, astres, aurores).  L'esprit de la tradition reste inchangé.  L'espérance en une survie est un repère et la prière orientée vers un arrière-monde rassure.  Un monde sans révélation du créateur n'est pas pour autant sans ordre, ce que les Hindouistes appellent brahman.  L'Européen a la responsabilité morale d'ordonner le monde, notamment en mesurant le temps météorologique, en quête d'une union mystique entre le penseur et la totalité cosmique.  Mais le parcours individuel ne doit pas être coupé du collectif : l'homme est un héritier, un animal politique fait pour vivre dans une 'cité' (polis) et y porter sa contribution.  Le rite est souvent un sacrifice propitiatoire, notamment les feux du solstice d'été, qui invite la communauté à la fidélité à la tradition, à la recherche de l'acte juste.

Pour Philippe Baillet, vivre en païen est aujourd'hui une arme de notre survie dans notre lutte contre le nihilisme, par une vision du monde qu'on entend approcher par sensation immédiate, dans sa dimension esthétique.  Le païen est philosophiquement réaliste : le monde réel est le seul où nous puissions vivre.  Il est du parti de la vie, pour lequel chacun s'apprécie en fonction de sa volonté de vivre, la morale étant un système de valeurs en relation avec la vie.  Voire, pour les décadents, une disposition innée à se venger de la vie. Nietzsche pose que la vie est le phénomène esthétique fondamental, l'art de la nature.  Le païen laisse la Vérité aux petites âmes et n'a pas besoin d'ennemi absolu.  Nul n'a parlé avec autant d'empathie de Ludwig Klages, philosophe radicalement anti-chrétien, que Gustave Thibon, philosophe catholique !  Le rejet païen se passe de justification dialectique : il s'appuie sur la beauté de notre culture ancestrale.  L'art entraîne à vivre.  Il est la rédemption de celui qui agit.  Le païen le cultive dans sa vie quotidienne, dans son foyer, dans son milieu.  C'est la force du style völkisch.

DVaffxxxxxx.jpgPierre Vial cite Dominique Venner « L'âme européenne est en dormition », pour se féliciter de ce que les Européens de l'Est osent braver le dogme du politiquement correct, à la différence de ceux de l'Ouest, enclins à tendre l'autre joue.  Pierre Vial porte témoignage du paganisme contemporain par l'exemple de la confrérie d'hommes-loups qu'il a côtoyés -Saint-Loup, Mabire, Venner- et par son parcours personnel (notamment en prison pour cause d'Algérie française).  Et, après ses années activistes, par sa participation à la fondation du GRECE, la mise en lumière des Indo-Européens avec Georges Dumézil et Jean Haudry, le message d'espérance identitaire avec les traditions à réintroduire dans la vie quotidienne, le retour à la paysannerie terrienne, la salutaire tonalité völkisch, l'incontournable éducation de la nouvelle génération dans le cadre de mouvements de jeunesse, l'apport intellectuel d'Alain de Benoist, notamment par ses ouvrages sur les traditions d'Europe, sur la pensée païenne, sur la renaissance des fêtes païennes.  Et par toute une procession théorique de livres fondamentaux, dont il a signé ou co-signé plusieurs.  Il avertit toutefois contre le piège de l'intellectualisme et il souligne que le paganisme européen n'est pas monolithique, mais pluriel, ordonné selon les trois fonctions indo-européennes, spirituelle, guerrière et paysanne.  Soit le culte de l'harmonie et de la beauté, notamment par la pratique des rites, le culte du sacrifice pour la communauté, au sein de fraternités chevaleresques, et le culte de l'enracinement dans son pays et dans sa lignée.

Robert Dragan a lu pour nous les deux ouvrages du Marocain Youssef Hindi 'Occident et Islam' et 'La mystique de la laïcité', qui situe les racines de la révolution moderniste dans la mystique kabbalistique,  Par les Babyloniens et ensuite par les Grecs, la pensée mystique juive a été influencée par la Gnose, pour qui le monde matériel et le Mal sont le fait du Démiurge, et non du Dieu dont l'homme juste doit se rapprocher par la pratique de la connaissance. Il pourrait ainsi réparer le cosmos.  Cette pensée a pénétré l'orthodoxie juive, qui pense pouvoir hâter la rédemption.  Notamment en faisant de la loi d'Israël la loi secrète de l'univers, le moteur de l'histoire.  Nombreux sont les juifs athées qui ont hérité de cette pensée, qui s'est diffusée dans leur monde, voire dans des milieux chrétiens.  L'auteur en découvre la confirmation à travers toute l'histoire et dans notre monde contemporain.

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Thodinor a interviewé Thierry Meyssan, lanceur d'alarme et auteur de 'L'effroyable imposture', où il démonte la version officielle des attentats du 11 septembre.  A présent, il évoque notamment le plan RMA (révolution des affaires militaires) mis au point en 2001 par l'Amiral Cebrowsky, qui divise le monde en une zone de stabilité (qui contient les USA) et une zone où ceux-ci doivent entretenir l'instabilité et où la stratégie est gagnante quand la guerre n'est jamais gagnée.  Les Frères Musulmans servent à semer le désordre sans jamais l'emporter.  Le désordre doit être entretenu en Afghanistan, en Libye, en Irak, en Birmanie, au Vénézuela, aux Philippines, en Ukraine...  Pour que seul perdure l'Etat profond, où intervient la structure militaire américaine.  L'économie pèse, mais ne guide pas.

dimanche, 19 novembre 2017

Deux vidéos sur Aldous Huxley

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Qui était Aldous Huxley ?

Une vie une oeuvre: Aldous Huxley

France Culture - Une vie une oeuvre : Aldous Huxley
 

Terrorisme: l’impossible définition

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Terrorisme: l’impossible définition

par François-Bernard Huyghe
Ex: http://www.huyghe.fr

Quiconque a assisté à un colloque sur le terrorisme connaît la scène. Au moment des questions, quelqu'un se lève pour en dénoncer les causes globales - misère, inégalité, intolérance, exclusion, etc. -. Un autre ajoute aussitôt qu'il faudrait s'accorder sur une vraie définition du terrorisme.

Une étude presque trentenaire comptabilisait 202 de ces définitions. Celle que nous ajouterions (plutôt "technique" : la pratique de l'attentat politique, symbolique et spectaculaire) ne clorait pas le débat. Mais, si nous ne sommes guère partisans du substantif "terrorisme", l'adjectif (terroriste) peut légitimement distinguer un groupe, une méthode, un acteur, etc.

Faute de consensus sur la terminologie exacte, il importe surtout de savoir ce qui ne relève pas du terrorisme, et surtout ce qui décide de son succès, sa durée ou sa disparition. Car, après-tout l'action terroriste, moyen au service d'une fin, recherche une victoire au moins symbolique.

Métamorphoses terroristes

Certes, l'assassinat politique, la révolte. le régicide et le tyrannicide (déjà approuvé par Platon) ont quelque siècles, comme le massacre d'innocents, les tueries systématiques et, plus généralement, toute horreur pouvant provoquer l'épouvante dans l'autre camp (terror, qui littéralement fait trembler). Mais, il faut attendre la Terreur avec majuscule pour que la terreur avec minuscule gagne sa désinence en "isme". Le "terrorisme" (tout comme "propagande" au sens politique) apparaît dans les dictionnaires, d'abord français en 1793, en référence à la terreur révolutionnaire d'État, celle qui fait trembler les opposants, celle qui coupe les têtes que la République n'a pu gagner. C'est la terreur "d'en haut", pratiquée par un appareil répressif public. Bien plus tardivement apparaît un terrorisme "d'en bas", ou plutôt des terrorismes, violence des individus ou de petits groupes contre le pouvoir, d'abord en Russie à la fin du XIX° siècle (le terme s'applique aux attentats d'abord dits nihilistes ou populistes), avant que le mot s'impose en français, entre deux guerres et ne remplace la notion des "crimes anarchistes".

Le terrorisme "d'en bas", le seul dont nous traiterons ici, celui du révolté, du révolutionnaire et bientôt du séparatiste ou indépendantiste, reflète d'abord un manque et une faiblesse : il utilise dans une première phase des pistolets et des bombes, en jouant la clandestinité et la surprise, faute de pouvoir aligner des foules et des mitrailleuses dans la rue. Il traduit aussi une impatience - frapper les représentants de la tyrannie avant que les masses aient développé une conscience et se soient révoltées, et, comme le reprocheront beaucoup les bolcheviks à leurs concurrents socialistes révolutionnaires, sans attendre que les "conditions objectives" soient réunies.

Au cours de la seconde guerre mondiale - où les résistants sont qualifiés de terroristes par les occupants- puis juste après, lorsque les chefs des mouvements anticolonialistes commencent par l'action armée clandestine avant que leurs chefs accèdent parfois à la la présidence d'un nouveau pays indépendant, la question se pose autrement. De Gaulle ou Mandela furent en leur temps considérés comme chefs terroristes. Yasser Arafat et Menahem Begin prix Nobel de la Paix furent assimilés à des poseurs de bombes avant de devenir des symboles de tolérance et de dialogue. Hier criminel, demain allié, admis dans les couloirs des Nations unies, l'ex terroriste mérite un traitement à part.

Il est tentant de distinguer en fonction de la cause ; il y aurait des terroristes criminels par essence d'une part et d'autre part d'authentiques insurgés, résistants et combattants de la liberté - contraints de lutter contre l'oppression et n'ayant d'autre moyen de protestation que les armes ; ils le feraient donc par nécessité et pour rétablir la démocratie. Ce distinguo est fort pratique, car il permet de faire passer une organisation de la catégorie criminelle à celle des partisans ou des freedom fighters, comme l'UCK kosovare lorsque l'Otan commença à bombarder la Serbie de Milosevic.

Mais si l'on met de côté la question du jugement moral ou politique sur l'acte terroriste, il faut bien constater qu'il sert les causes les plus contradictoires. Le terrorisme (attentat) se pratique pour détruire l'État (anarchistes, nihilistes...), pour se séparer de l'État (nationalistes, indépendantistes ou anticolonialistes), pour contraindre l'État (à libérer un prisonnier, à cesser d'aider un pays...), pour le provoquer par le chaos (comme les attentats "aveugles" des années de plomb italiennes que l'on nomme là-bas "strage di Stato", massacres d'Etat) mais aussi pour des justifications liées à l'écologie, au racisme, à la défense des animaux, à l'attente de l'Apocalypse... Et, bien sûr, au règne de Dieu.

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Outre le critère de finalité, beaucoup insistent sur le fait que l'acte terroriste touche des victimes "innocentes" ce qui implique a contrario que frapper des coupables relèverait de la légitime révolte. Mais qui est coupable de quoi et qui en juge ? Pour certains, même un soldat est une cible illégitime dès lors qu'il n'est pas en armes ou prêt au combat. Pour d'autres une femme ou enfant, un civil qui passe est "coupable" pour peu qu'il paie des impôts, puisse devenir ou engendrer un jour un soldat : il participe du système oppressif ou impie. On est toujours le coupable de quelqu'un et le complice de quelque chose : "aucun bourgeois n'est innocent" disait l'anarchiste Henry en lançant sa bombe sur le café Terminus. Tous les non jihadistes sont criminels, rappelle le discours de l'État islamique. La question de la juste fin juste renvoie à celle de la force juste.

Violences, visions et stratégies

Ici intervient un problème de perspective. Du point de vue de l'État ou des organisations internationales, le terroriste lance une attaque criminelle : il vise en cercles concentriques contre le gouvernement, les autorités et les forces de l'ordre et les fonctionnaires, les élites, les représentant de la classe, de l'ethnie, de la religion au pouvoir, les partisans de l'ordre établi, voire par extensions contre un citoyen lambda. Et il le fait de son initiative, sans être mandaté par une autorité élue ou sans représenter un peuple souverain (comme un armée, une police, une résistance...), il agit pour paniquer et contraindre.

Mais pour le terroriste, c'est la violence de l'autre qui est première : il ne ferait que riposter à une domination, à une occupation à une persécution. L'action terroriste est un crime qui se pense comme châtiment : elle s'adresse toujours à un État, ou à un groupe dénoncé comme agresseur, si bien que c'est celui qui réprime qui serait le "vrai terroriste". À la légalité formelle - la loi qui interdit de poser des bombes - le terroriste oppose une légitimité supérieure : il se réclame de la Nation occupée, de la classe dominée ou de la religion pure, il est l'instrument d'une justice plus haute. Il punit et dit souvent exécuter une sentence ou constituer un tribunal (éventuellement "révolutionnaire"). Pas de mouvement terroriste qui ne prétende tirer sa légitimité d'une injustice, venger des victimes et parler au nom d'une communauté plus large que la communauté combattante : elle "représente" les patriotes, le pays réel, les prolétaires, les colonisés, l'Oumma... Les masses suivront : il faut leur faire comprendre.

Une troisième façon de délimiter le champ du terrorisme le situerait par rapport à d'autres formes de violence politique suivant des critères stratégiques :

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Ce n'est pas la guerre en ce sens que la partie dite terroriste au conflit n'a ni État, ni armée pour la faire, ni possibilité de signer une paix qui s'inscrirait dans l'Histoire. Cela n'empêche pas que l'on veuille parfois "faire la guerre" au terrorisme comme G.W. Bush et François Hollande. On a même vu des terroristes participer à des "négociations" ou réconciliations, mais précisément, à la seconde où ils s'assoient à la table, ils cessent d'être réputés terroristes et deviennent "les représentants de l'insurrection" ou "la partie adverse". De leur côté, les partisans de l'attentat aiment souvent se désigner comme armée révolutionnaire ou armée secrète, avant-garde armée, résistance armée, soldats de Dieu, etc. Ils sont fiers de pratiquer la "guerre du pauvre", celle des gens qui n'ont ni avions ni canons, ne sortent pas en uniforme. Mais, là encore, au moment où un mouvement dit terroriste commence à occuper des zones territoriales, à gérer un appareil administratif et à défiler avec des drapeaux, il a franchi le stade purement terroriste et ouvre celui de la guerre civile. Le califat qui bat monnaie et lève l'impôt n'est plus exactement un groupuscule sur son territoire. D'où, par exemple, l'embarras du gouvernement qui dit que nous sommes en guerre ou subissons des actes de guerre, qui les bombarde "chez eux", mais qui est incapable de nous dire comment faire la guerre en France : il n'y a ni envahisseurs en uniforme à repousser, ni, comme autrefois au Liban, de quartiers entiers occupés par des milices bien visibles. La guerre donne au citoyen le droit de tuer légitimement une ennemi "public" (et non à titre "privé"), mais qui en l'occurrence?

Ce n'est pas non plus la guérilla ou la guerre de partisan. La guérillero, "à la campagne" et harassant des soldats ou des autorités locales, ne fait pas -stratégiquement parlant- comme le terroriste qui passe de la clandestinité à l'action brusque, commet des attentats dans les villes, et vise davantage suivant le mot de Raymond Aron à un effet psychologique qu'à un effet militaire.

Ce n'est pas une guerre civile, celle qui suppose l'hostilité de tous contre tous au sein de la Cité ; c'est une méthodes d'avant-gardes qui, se prétendent plus conscientes que le peuple (ou que les minorités opprimés ou que la masse des musulmans). Ce n'est pas non plus l'émeute. Dresser des barricades n'est pas la même chose que poser une bombe.

Ce n'est pas un "simple" massacre, au moins aux États-Unis où l'on tend à appeler "massacre de masse" des tueries dont la motivation idéologique est évidente mais que l'on préfère dire "motivés par la haine" . Ainsi, lorsqu'un blanc tire sur des noirs dans une église à Charleston, ou lorsque qu'un noir tire sur des policiers à Dallas, pour "tuer des blancs", les autorités commencent par exclure la qualification terroriste au profit de l'acte "de haine". Rhétoriques d'évitement assez subtiles qui rappellent celle des commentaires expliquant en France que des gens qui tuent en criant "Allah Akbar" ne sont pas forcément terroristes puisqu'ils sont déséquilibrés (la preuve : ils tuent).

Tout ces distinctions byzantines s'éclairent si l'on songe que le même courant politique peut pratiquer simultanément ou successivement diverses formes de violence. Il théorise avant de terroriser. Ainsi Daech pratique à la fois la "vraie" guerre en Irak et en Syrie où il prétend avoir créé un État, anime ou inspire des mouvements d'insurrection et de guérilla dans le Sahel, au Mali, etc., envoie des commandos (comme celui du 13 novembre 2015) exécuter des opérations extérieures, encourage un terrorisme plus ou moins spontané en recommandant aux croyants de prendre des pierres et des couteaux ou des véhicules pour attaquer près de chez eux, etc. Le tout sous l'étiquette englobante de djihad. Dans un tout autre genre, et sans amalgame, un mouvement politique peut avoir, comme les indépendantistes basques un bras armé et une façade politique légale, etc. Bref le terrorisme se prête à des stratégies hybrides et changeantes. Cette forme de violence se veut provisoire et qui vise, paradoxalement, à sa propre disparition, en vertu du principe que ce n'est qu'une étape en attendant un vraie mobilisation des masses, la constitution d'une vraie armée, une vraie révolution...

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Action et message

De tout ce qui précède, il ressort qu'il n'y a pas un terrorisme en soi, ni comme doctrine (au sens où l'on parle du bouddhisme, du marxisme, de l'existentialisme...), ni comme système permanent (tel le capitalisme ou le protectionnisme). En revanche, il y a des stratégies, intégrant la terreur et servant des buts divergents : pas de terrorisme sans passage à l'acte et sans recherche d'un dommage grave, souvent létal, mais cette action reste de l'ordre des moyens.

Mais moyens de quoi ? Par analogie avec la guerre au sens de Clausewitz, c'est "un acte de violence dont l'objet est de contraindre l'adversaire à se plier à notre volonté" mais sans les appareils militaires. Des législations caractérisent le terrorisme par la coercition ou la contrainte qu'il cherche à exercer sur un peuple ou son gouvernement. Son message de revendication dit souvent : nous sommes l'organisation Untel, nous poursuivons tel objectif proche (élargissement d'un prisonnier politique, abandon de tel décret) ou lointain (comme une société parfaite), nous allons continuer jusqu'à ce que vous cessiez de nous bombarder ou de nous réprimer, jusqu'à ce que vous libériez nos camarades, jusqu'à ce que disparaisse votre système odieux, etc.

L'équation dommage / menace / résultat, ne doit pourtant pas occulter le principal : l'action terroriste vise à faire comprendre quelque chose (suivant la formule : poudre plus encre, tuerie de masse plus réseau social...), donc à symboliser un rapport de force. Il s'agit de convaincre pour vaincre. D'où un message terroriste à décrypter.
Il arrive, du reste, que des groupes se dispensent de revendication explicite (tel al Qaïda qui estimait que la destruction des Twin Towers était un acte plus éloquent que n'importe quel discours, tant sa dimension emblématique était évidente). D'autre part, ils ne s'adressent pas seulement à leurs adversaires et pas que pour proposer l'alternative "cédez ou ce sera pire".

Ils ont énormément à raconter et cherchent autant à séduire ceux qu'ils appellent à rejoindre leur camp qu'à affaiblir les forces matérielles et surtout morales de leurs ennemis. La notion de "propagande par le fait", la théâtralité du terrorisme comme spectacle ou la phrase "les terroristes ne veulent pas que beaucoup de gens meurent, ils veulent que beaucoup de gens regardent" reflètent cette réalité.

Tout acte terroriste est publicitaire en ce qu'il cherche à attirer une attention maximale, et symbolique parce que, quand il frappe un homme (ou éventuellement, un bâtiment, un monument, etc.), la cible touchée est sensée être représenter une idée plus vaste qu'elle-même. La victime est là comme signifiant d'un signifié détesté : un fonctionnaire pour l'État, un policier pour la Répression, un banquier pour le Capitalisme, un juif pour les crimes sionistes, les Twin Towers pour l'orgueil idolâtre de l'Amérique, un jeune qui assiste à un concert pour Paris capitale de l'iniquité, un contribuable pour le gouvernement qui bombarde le califat, un passant devant une mosquée pour les chiites hypocrites complices de l'Iran et ainsi de suite.

Quand part la balle ou explose la bombe, le terroriste a déjà trouvé sa récompense et son sens : il a exprimé qu'il vengeait un tort et témoigné devant l'histoire que des hommes se sont dressés contre la force et l'injustice.

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Dans un second temps, le spectacle terroriste gagne encore plus d'audience et d'impact par la réaction même de la cible. Les médias qu'il juge vendus au système ennemi mais sur qui il exerce un effet judo, le servent objectivement : ils amplifient l'écho de l'acte et avec lui le sentiment qu'a chacun de pouvoir être menacé demain. Ces médias sont obligés d'en expliquer les motivations, ils spéculent sur de futures attaques et augmentent l'effet d'attente. Quand aux autorités, elles peuvent elles-mêmes aggraver l'impact de l'attentat par des mesures d'exception, des déclarations alarmistes, en suscitant des réflexes de solidarité des populations visées. Et si elles se livrent à une répression indistincte, cela revient aux yeux des terroriste à révéler leur "vrai visage" et à obliger chacun à choisir son camp, le vieux cycle provocation répression solidarité.

Transmettre par la violence

Ce que le terroriste est en mesure communiquer dans l'espace et de transmettre dans le temps a un effet à plus long terme.

Il arrive qu'il possède ses propres médias, ses propres réseaux comme Daech avec ses revues multilingues, ses agences de presse, des chaînes de diffusion Web 2.0. De là, une nouvelle capacité de recruter, de donner l'exemple, de provoquer des contagions d'idées et d'action. La technique de communication est fondamentale : chaque phase de l'histoire du terrorisme correspond à un média dominant : presse à imprimer (celle des quotidiens, mais aussi celle que l'on cache dans une cave pour imprimer des brûlots), radio à l'époque des mouvements séparatistes ou anticolonialistes, télévision internationale à l'époque du terrorisme pro-palestinien et d'extrême-gauche, Internet avec le djihadisme moderne.
Les réseaux sociaux ont pris le relais pour permettre une communication descendante (les superproductions des professionnels du califat : scènes d'exécutions, du front ou de la vie utopique au califat de Cham), une communication frère-vers-frère ou sœur-vers-sœur pour le recrutement ou le retour d'expérience du pays de djihad, et une communication "remontante", y compris sous forme de l'attentat filmé, une sorte de selfie sanguinolent pour l'édification des "bons croyants",... Face à cela, les pays occidentaux, sensés avoir inventé la technologie "2.0" doivent se contenter de fermer des comptes qui seront aussitôt recréés avec légère modification. Ou alors, ils produisent des vidéos de contre-influence et de contre-radicalisation qui disent en substance la même chose que les journaux télévisés.

L'action terroriste est une action pour l'Histoire, Histoire qu'elle veut accélérer (en évitant des années d'attente par la violence), Histoire qu'elle veut rejouer ou dans laquelle elle veut s'inscrire. En ce sens, ceux qui recourent au terrorisme ont besoin de créer des mythes et des mémoires. Les victoires de Ravachol ou de la bande à Bonnot, ont été remportées dans la littérature ou le cinéma, celles de l'Ira sur les fresques des murs de Dublin et dans les cérémonies commémoratives. Il ne faudrait pas, le jour - quand même envisageable - où Daech aura perdu ses derniers bastions territoriaux et où ses chefs autant été atteints par les derniers drones - que le souvenir de de l'Etat islamique se perpétue à travers la prolifération des opérations jihadistes plus ou moins spontanées (pour venger un califat une nouvelle fois détruit par les mécréants). Mais il pourrait aussi perdurer à travers les mémoires numériques, mythifié et incontrôlable sur les réseaux que nous ne savons ni interrompre, ni contrôler.

La méthode terroriste ne sert guère à conquérir un territoire ni à infliger de grandes pertes à l'adversaire, manières traditionnelles d'atteindre la victoire, mais elle parvient à démoraliser, à délégitimer ou à diviser avec une remarquable économie de moyens. Comme rhétorique s'adressant aux masses elle a aussi d'un surprenant rapport coût/résultat : elle transforme les armes les moins sophistiquées en médias et les médias les plus high-tech tech en armes. Le terrorisme est hybride et changeant. Il combine violence pure et intention stratégique, ostentation des supplices qu'il administre, secret de leur préparation et séduction de l'idéal. Daech en est l'exemple le plus fou : il attire des dizaines de combattants en leur promettant qu'ils pourront sacrifier des mécréants et des "hypocrites" (musulmans non jihadistes), et puis mourir pour se retrouver au plus près d'Allah...

Plutôt qu'une définition politico-philosophique du terrorisme, nous avons besoin d'une compréhension de leur désir politique. Car nous sommes surtout incapables de comprendre des gens qui disent haïr notre démocratie, notre prospérité et notre tolérance au profit du salut de leur âme et de la conquête du monde.