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lundi, 06 novembre 2017

L’éclipse de la mort, de Robert Redeker

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L’éclipse de la mort, de Robert Redeker

par Benoît Couëtoux du Tertre

Ex: http://institut-iliade.com

C’est une stimulante réflexion sur la mort que le philosophe Robert Redeker nous offre avec son dernier essai L’éclipse de la mort (Desclée de Brouwer, septembre 2017). « Banale et mystérieuse » tout à la fois, la mort, horizon pourtant indépassable de la condition humaine, est désormais occultée dans nos sociétés contemporaines qui souhaiteraient se figer dans un éternel présent.

Enrichi de multiples références tant antiques que chrétiennes ou philosophiques, ce petit livre nous propose la vision du philosophe sur le sens de la mort et son occultation du monde contemporain. Il revient pour ce faire sur différents thèmes déjà évoqués dans ses précédents ouvrages (Bienheureuse vieillesse, Egobody, Le soldat impossible), dénonçant les dérives et délires de nos sociétés nihilistes rêvant de faire disparaître la détresse et la mort. La mort pourtant doit être considérée, selon Robert Redeker, comme la grande éducatrice des hommes, celle sans qui nous ne pourrions pas mener des vies dignes de ce nom.

La mort occultée

La mort est aujourd’hui devenue invisible, disparaissant de notre existence collective, rejetée à l’extérieur des remparts de la cité, refoulée du monde des vivants. Dans une société en miettes, l’ensemble des rites communautaires et de la symbolique qui accompagnaient la mort ont aujourd’hui disparu. Enfouis, les rites funèbres qui accompagnaient les deuils, perdue la confrontation au Sauvage et à la Nature cruelle, oubliée la mort héroïque sous les orages d’acier. Autrefois événement public, la mort se retrouve désormais refoulée dans la sphère privée la plus intime.

Et pourtant, jamais les images de la mort n’ont été aussi présentes sur tous les écrans, s’étalant à travers divertissement et information — « ces deux mamelles de l’hébétude ». Cette profusion des images, considère le philosophe, désymbolise la mort, c’est-à-dire qu’elle la prive de sens, « la réduisant ainsi d’un univers à trois ou quatre dimensions (l’univers de la donation de sens) à un univers à deux dimensions, celui de l’écran ». L’irruption de la mort dans la cité sous la forme du terrorisme islamiste participe de cette désymbolisation. Les djihadistes qui disent « aimer la mort » la réduisent à une péripétie de jeu vidéo, s’inscrivant pleinement dans le spectacle de la modernité, confirmant que la mort ne veut plus rien dire pour eux.

Ce spectacle télévisuel de la mort ainsi mise en scène sur grand écran « vide le réel de la réalité et change le plein en vide », cette prolifération des images se conjuguant à une raréfaction du symbolique. Comme Nietzsche, Robert Redeker considère que « le désert croît », remplaçant un monde chargé de sens en ère du vide…

Le règne du « dernier homme »

Et sous ce ciel désormais silencieux, privé de toutes valeurs spirituelles, l’unique préoccupation individuelle comme collective de nos contemporains consiste à améliorer, sauvegarder, prolonger la vie réduite à sa seule dimension biologique et à la satisfaction de besoins matériels.

La mort n’est pas seule occultée, sa messagère la vieillesse doit être aussi refoulée. Fitness, jogging, viagra, botox et autre médecine réparatrice, à l’ère de l’homo trottinettus, le vieil Occident s’emplit de perpétuels jeunots qui se refusent à vieillir… Or « cette regénération, qui commence par les cosmétiques des dames entre deux âges mais dont l’aboutissement s’accomplit dans l’effacement de la mort, est l’ennemi de la génération, de la jeunesse du monde » estime Robert Redeker. Si Nietzsche craignait de voir se multiplier des générations d’enfants « aux cheveux gris », le philosophe s’inquiète davantage de cette vieillesse grimée en éternelle jeunesse faisant disparaître la vraie jeunesse, rompant la chaîne de la transmission, occultant la différence entre passé et présent, hypothéquant l’avenir.

Cette « parodie de l’immortalité » ne représente que la « continuation sempiternelle dans l’existence du corps de la jouissance ordinaire ». L’homme contemporain n’est plus réduit qu’à une sorte de « moi-corps », réduit à sa seule dimension biologique, « qui aurait oublié de mourir et dont le divertissement serait l’atmosphère et le but de l’existence », semblable au « dernier homme » de Nietzsche, « assoiffé d’une immortalité d’entrée de gamme que, par ailleurs, il ne mérite pas. »

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À l’ombre des tombeaux

« Tout commence par la fin » nous résume pourtant le philosophe, rappelant que les lieux d’inhumation constituent les premiers sanctuaires. « Inhumer, c’est humaniser », la tombe représentant le point de départ de l’humanité. Face à la nature qui veut l’oubli afin que les générations nouvelles puissent croître, la sépulture fait barrage, elle institue le souvenir et, au-delà du souvenir et de l’âme, considère que les restes humains déposés au sein de la terre sont dignes de rester. Outre que le culte des morts donne du sens à travers ses rites et ses symboles, Robert Redeker souligne les deux raisons, métaphysique et politique, qui motivent ce culte issu du fond des âges : il retient les morts dans l’humanité et permet le gouvernement des vivants par les morts.

Mais aujourd’hui, déplore l’écrivain, nous rêvons d’évoluer dans une société sans cadavres et sans ancêtres. Le développement de la crémation qu’il distingue des incinérations antiques illustre cette illusion. La crémation moderne transforme la mort en une abstraction vide, elle supprime le cadavre qui représente l’incarnation de la mort. Dans une perspective hygiéniste, Robert Redeker établit un parallèle entre crémation et euthanasie, cachant d’un voile pudique ce que nos contemporains s’emploient soigneusement à éviter : la douleur et la peur face à l’agonie et à la mort physique.

La mort, notre mère

Mais alors, qu’est-ce que la mort ? Et bien, la mort comme simple événement biologique n’est rien, répond le philosophe. Elle est avant tout un sentiment purement humain, celui de « la peur la plus haute ». Mais la peur de la mort humanise quand elle est conscience féconde, créatrice, de la mort et elle déshumanise quand nous la fuyons, l’oublions…

Selon Heidegger, l’homme est « l’être-au-devant-de-la-mort ». Il doit accepter la tragédie de l’existence, c’est-à-dire sa propre mort à venir, vécue comme une initiation : « la pensée anticipatrice de la mort fait découvrir à l’homme la valeur de la vie (…) la transformant en une aventure, une expédition. » Elle nous enseigne tout d’abord au renoncement au moi, ce « vain moi », cet ego méprisable tout à la fois boursouflé et vide qu’il nous faut détruire pour libérer l’âme. En des mots qui ne sont pas sans rappeler la dernière lettre de Dominique Venner au jour de son sacrifice volontaire, Robert Redeker nous enseigne que c’est en sachant mourir que l’on saura vivre.

Face au règne du virtuel et du vide, même si elle est occultée, « la mort reste le réel, en ce qu’elle résiste au divertissement, représentant l’ultime refuge du sérieux de l’existence ».

Sans la mort, le temps n’est plus sensible, il n’est plus durée, il n’est plus que chiffres, nous figeant dans un éternel présent sans profondeur. C’est pourquoi le refus de la mort annonce le règne des « inhéritiers » selon l’expression de Renaud Camus, car « la mort est la condition ontologique sine qua non de l’héritage, de la transmission, de l’éducation ». Dans la grande roue des générations, pour laisser un héritage, il faut savoir mourir comme d’autres sont morts avant nous pour nous transmettre leur héritage. En mourant « nous donnons ce que nous fûmes, ce que nous avons aimé et par dessus-tout, ce dont nous avons hérité ». La mort est un don figurant « l’une des beautés les plus précieuses de l’existence ». Ainsi à travers elle, le tragique peut se faire éthique et esthétique.

Ce livre aussi bref que dense doit être lu et médité en ce mois des morts où nous entrons dans la saison sombre, aux jours où la lumière se fait basse et où l’on fleurit les tombes des aïeux. Ceux qui croient au ciel comme ceux qui n’y croient pas y trouveront matière à réflexion. A condition de refuser le monde de chimères que veulent créer des apprentis sorciers. A condition également de respecter et transmettre à notre tour, quand le jour viendra, l’héritage des ancêtres.

Benoît Couëtoux du Tertre

How U.S.-Saudi Marriage Gave Birth to Jihad

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How U.S.-Saudi Marriage Gave Birth to Jihad

Attempts to use Wahhabism to our advantage ultimately proved disastrous

by Daniel Lazare

Ex: http://www.theamericanconservative.com

Chatting with Australian Prime Minister Malcolm Turnbull at the Asia-Pacific Economic Cooperation summit in November 2016, Barack Obama mentioned Indonesia, where he spent part of his childhood back in the 1960s. The country, he noted, was a changed place. Where Muslims once adopted elements of Hinduism, Buddhism, and animism, a more austere version of Islam had taken hold once Saudi Arabia began pouring money into Wahhabist madrassas in the 1990s. Where women had formerly gone about with their heads uncovered, the hijab began to spread.

But why, Turnbull wanted to know, was this happening? “Aren’t the Saudis your friends?” To which Obama replied, “It’s complicated.”

That c-word covers a lot of territory, not only with regard to Wahhabism, the ultra-fundamentalist Saudi ideology whose impact is now felt across the globe, but also with regard to the United States, the Saudis’ chief patron, protector—and enabler—since World War II. Like any imperialist power, the United States can be a bit unscrupulous in the partners it chooses. So one might expect it to look the other way when its Saudi friends spread their militant doctrines into Indonesia, the Philippines, the Indian subcontinent, Syria, and numerous points beyond.

But Washington did more than just look away. It actively encouraged such activities by partnering with the Wahhabists in any number of hotspots. They include Afghanistan, where American- and Saudi-armed jihadis drove out the Soviets in the 1980s. They also include Bosnia, where the two countries reportedly teamed up in the mid-1990s to smuggle hundreds of millions of dollars worth of arms into Alija Izetbegović’s Islamic republic, today a stronghold of Wahhabist Salafism. Other notable examples: Kosovo, where the United States joined forces with “Afghan Arabs” and other Saudi-backed jihadis in support of the secessionist movement of Hashim Thaçi; Chechnya, where leading neocons such as Richard Perle, Elliott Abrams, Kenneth Adelman, Midge Decter, Frank Gaffney, Michael Ledeen, and R. James Woolsey championed Saudi-backed Islamist rebels; Libya, where Hillary Clinton personally recruited Qatar to join the effort against Muammar Qaddafi and then said nothing as the Wahhabist kingdom funneled some $400 million to rebel groups, many of them Islamists who proceeded to turn the country upside down; and of course Syria, where Sunni head-choppers backed by the Saudis and other oil monarchies have turned the country into a charnel house.

The United States pronounces itself shocked—shocked!—at the results, while pocketing the winnings. This is evident from a famous 1998 interview with Zbigniew Brzezinski, who, as Jimmy Carter’s national security adviser, did as much as anyone to invent the modern phenomenon of jihad. Asked if he had any regrets, Brzezinski was unabashed:

Regret what? That secret operation was an excellent idea. It had the effect of drawing the Russians into the Afghan trap, and you want me to regret it? The day that the Soviets officially crossed the border, I wrote to President Carter: We now have the opportunity of giving to the USSR its Vietnam war….What is most important to the history of the world? The Taliban or the collapse of the Soviet empire? Some stirred-up Muslims or the liberation of Central Europe and the end of the Cold War?

Or, as Graham Fuller, former deputy director of the CIA’s National Council on Intelligence and later a RAND Corporation analyst, put it a year later:

The policy of guiding the evolution of Islam and of helping them against our adversaries worked marvelously well in Afghanistan against the Red Army. The same doctrines can still be used to destabilize what remains of Russian power and especially to counter the Chinese influence in Central Asia.

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What could possibly go wrong? Less a specifically Saudi phenomenon, the great Wahhabist offensive of the last 30 or 40 years is best understood as a joint venture between oil imperialism and neo-medieval Islamic revivalism. On its own, such an austere doctrine would never have made it out of the badlands of central Arabia. Only in conjunction with outside powers, first Britain and then the United States, did it turn into a world-altering force.

Still, a bit of pre-history might be helpful. In order to know how Wahhabism arose, it’s necessary to know where it arose. This is Nejd, a vast plateau in central Arabia that is nearly the size of France. Ringed on three sides by desert and on the fourth by the somewhat more fertile Red Sea province of the Hejaz, it was one of the most isolated and barren spots on earth until oil was discovered in the 1930s. Less isolated now, it remains extremely barren. The English explorer Lady Anne Blunt described it in 1881 as consisting of “vast uplands of gravel, as nearly destitute of vegetation as any in the world,” dotted with occasional settlements that were nearly as cut off from one another as they were from the outside world. It was one of the few third-world countries still uncolonized by the 19th century, not because it was unusually strong or well organized but because it was too poor, wild, and inaccessible to be worth the effort.

It was a land that no one else wanted. It also was home to an ideology that no one else wanted. This was Hanbalism, the most severe and unforgiving of the four major schools of Islamic jurisprudence. It arose in Baghdad in the 9th century and within a few decades was wreaking havoc as adherents plundered homes to confiscate liquor, musical instruments, and other forbidden items; raided shops; and challenged men and women walking together in the street. Expelled from the metropolis, Hanbalis found themselves relegated to the most primitive and distant outposts, Nejd most notably. But then, in the mid-18th century, they found themselves under attack by a wandering preacher named Muhammad ibn Abd al-Wahhab, for whom Hanbalism was not severe enough.

Moving from village to village, “the Luther of Mahometanism,” as Lady Blunt described him, denounced such folk practices as worshiping at saints’ graves and praying at sacred trees. Theologically, Wahhab’s great contribution was to take the concept of shirk, or association, which traditionally referred to the worship of any deity in conjunction with Allah, and expand it to include anything that distracted from the single-minded focus on the one true god. Seeking the intervention of a saint, wearing a good-luck charm, even adorning the interior of a mosque—all were shirk. The goal was a religion as bare as the landscape, one that allowed nothing to come between man and God.

Presumably, Wahhab was not the first mullah to inveigh against superstition. But what distinguished him was his energy, his fanaticism—he made a name for himself by ordering the stoning of an accused adulteress—and an alliance he made in 1744 with a tribal leader named Muhammad bin Saud. In exchange for military backing, al-Wahhab provided bin Saud with the legal writ to rob, kill, or enslave anyone who refused to bow down to the new doctrine. Backed by fanatical Bedouins known as the Ikhwan, or Brotherhood, Saud and his sons set about conquering the desert interior.

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A new dynasty was born. The Saudi-Wahhabi alliance amounted to a “constitution” of sorts in that it laid down basic rules that the new kingdom would have to follow. The al-Saud gained untrammeled economic and political authority. But the clan also acquired the religious obligation to support and defend the Wahhabiyya and struggle against practices that they regarded as un-Islamic. The moment it faltered, its legitimacy would vanish.

This explains both the strength and weakness of the Saudi state. At first glance, Wahhabism would seem to be the most untamable of ideologies since the only submission it recognizes is to God. But after being briefly toppled by the Ottomans in 1818, the al-Saud could only claw their way back by garnering outside support. The regime’s survival therefore hinged on balancing a fierce religious establishment against international forces that, as the dynasty knew too well, were infinitely more powerful than any horde of desert horsemen.

The tidal wave of oil money that washed over the kingdom in the 1970s compounded the problem. Not only did the al-Saud dynasty have to balance off the Wahhabiyya against the United States, but it also had to balance religious austerity off against modern consumerism. In the 1920s, mullahs had raged against foreign travel and telephones. A member of the Ikhwan once even struck a royal servant of the king for riding a bicycle, which the Wahhabists denounced as “Satan’s carriages.” But now the mullahs had to contend with Rolls Royces, Land Rovers, shopping malls, cinemas, female newscasters, and, of course, the growing ubiquity of sex.

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What was to be done? The answer became clear in 1979, when three epochal events occurred. In January, the shah of Iran fled by plane to Egypt, paving the way for Ayatollah Khomeini’s triumphant return to Tehran two weeks later. In July, Jimmy Carter authorized the CIA to begin arming the Afghan mujahideen, prompting the Soviet Union to intervene several months later in support of the embattled left-wing government in Kabul. And in November, Wahhabist militants seized control of the Grand Mosque in Mecca, holding it for two weeks before being dislodged by French commandos.

The last was particularly shocking because it was quickly apparent that the militants enjoyed widespread clerical support. Juhayman al-Otaybi, leader of the assault, was a member of a prominent Ikhwan family and had studied under the grand mufti, Abd al-Aziz ibn Baz. While the Wahhabists condemned the takeover, their language, according to the journalist Robert Lacey, “was curiously restrained.” Support for the royal family was beginning to waver.

Plainly, the Saudi royal family needed to mend relations with the Wahhabiyya while burnishing its Islamic credentials in order to fend off criticism at home and abroad. It had to reinvent itself as an Islamic state no less militant than the Persian one across the Persian Gulf. But the burgeoning conflict in Afghanistan suggested a way out. While the United States could funnel aid to anti-Soviet forces, it obviously could not organize a proper jihad on its own. For that, it needed the help of the Saudis, which the kingdom now hastened to provide.

Out went the multiplexes and female news presenters, and in came the religious police and 75 percent discounts on Saudi Arabian Airlines for holy warriors traveling to Afghanistan by way of Peshawar, Pakistan. Thousands of bored and restless young men who might have caused trouble for the kingdom were shipped off to a distant land to make trouble for someone else. Saudi princes could still party as if there were no tomorrow, but now they had to do so abroad or behind closed doors at home. The homeland would otherwise have to remain pure and unsullied.

It was a neat solution, but it still left a few strings untied. One was the problem of blowback in the form of hardened jihadis returning from Afghanistan more determined than ever to battle corruption at home. “I have more than 40,000 mujahideen in the land of the two holy mosques alone,” Osama bin Laden reportedly told a colleague. It was a claim that could not be entirely laughed off once al Qaeda bombs starting going off in the kingdom beginning in 1995. Another problem concerned whom the militants targeted abroad, a problem that initially didn’t loom very large but would eventually prove highly significant.

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Still, the new partnership worked brilliantly for a time. It helped the al-Saud regime mollify the ulema, as the mullahs are collectively known, which had come to see the umma, or community of the faithful, as besieged on multiple fronts. As Muhammad Ali Harakan, secretary-general of the Saudi-sponsored Muslim World League, put it as early as 1980:

Jihad is the key to Muslims’ success and felicity, especially when their sacred shrines are under Zionist occupation in Palestine, when millions of Muslims are suffering suppression, oppression, injustices, torture, and even facing death and extermination campaigns in Burma, Philippines, Patani [a predominantly Muslim region of Thailand], USSR, Cambodia, Vietnam, Cyprus, Afghanistan, etc. This responsibility becomes even more binding and pressing when we consider the malicious campaigns being waged against Islam and Muslims by Zionism, Communism, Free Masonry, Qadianism [i.e. Ahmadi Islam], Bahaism, and Christian Missionaries.

The Wahhabiyya would overlook the princes’ many sins if they used their newfound wealth to defend the faith.

The arrangement also worked for the United States, which acquired a useful diplomatic partner and an auxiliary military force that was cheap, effective, and deniable. It worked for gung-ho journalists traipsing through the wilds of Afghanistan, who assured the folks back home that the “muj” were nothing more than “ornery mountain folk who have not cottoned to a foreign power that has seized their land, killed their people, and attacked their faith,” to quote William McGurn, who went on to prominence as a speechwriter for George W. Bush.

It worked for nearly everyone until 19 hijackers, 15 of them Saudis, flew a pair of fuel-laden jetliners into the World Trade Center and a third into the Pentagon, killing nearly 3,000 people in all. The 9/11 attacks should have been a wake-up call that something had gone seriously amiss. But instead of pressing the pause button, the United States opted to double down on the same old strategy. From its perspective, it had little choice. It needed Saudi oil; it needed security in the Persian Gulf, global commerce’s most important chokepoint; and it needed a reliable ally in the Muslim world in general. Moreover, the Saudi royal family was clearly in trouble. Al Qaeda enjoyed wide public support. Indeed a Saudi intelligence survey reportedly found that 95 percent of educated Saudis between the ages of 25 and 41 had “sympathies” for bin Laden’s cause. If the Bush administration had walked off in a huff, the House of Saud would have become more vulnerable to al Qaeda rather than less.

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Consequently, Washington opted to work on the marriage rather than splitting up. This entailed three things. First, there was a need to cover up Riyadh’s considerable role in the destruction of the Twin Towers by, among other things, suppressing a crucial 29-page chapter in a joint congressional report dealing with Saudi links to the hijackers. Second, the Bush administration redoubled efforts to pin the blame on Saddam Hussein, Washington’s latest villain du jour. Need “best info fast,” Secretary of Defense Donald Rumsfeld ordered while the towers were still burning, according to notes taken by his aide Stephen Cambone. “…Judge whether good enough [to] hit S.H. at same time—not only UBL [i.e. Usama bin Laden]. Hard to get a good case. Need to move swiftly—Near term target needs—Go massive—sweep it all up, need to do so to get anything useful. Things related or not.” Washington needed a fall guy to get the Saudis off the hook.

Third was the need to prosecute the so-called “War on Terror,” which was never about terrorism per se but about terrorism unsanctioned by the United States. The goal was to arrange for jihadis only to strike at targets jointly approved by Washington and Riyadh. This meant, first and foremost, Iran, the Saudis’ bête noire, whose power, ironically, had grown after the U.S. invasion of Iraq had tipped the formerly Sunni-controlled country into the pro-Shi‘ite column. But it also meant Syria, whose president, Bashar al-Assad, is an Alawite, a form of Shi‘ism, and Russia, whose friendliness to both countries left it doubly marked in U.S. and Saudi eyes. Ideologically, it meant taking Wahhabist anger at Western powers such as America, Britain, and France and directing it at Shi‘ism instead. The doors to sectarianism were thus opened.

The “redirection,” as investigative reporter Seymour Hersh termed it in 2007, also worked brilliantly for a time. Hersh described it as the product of four men: Vice President Dick Cheney; neocon Elliott Abrams, at the time deputy national security adviser for “global democracy strategy”; U.S. Ambassador to Iraq Zalmay Khalilzad; and Prince Bandar bin Sultan, for 22 years the Saudi ambassador to the United States and now the kingdom’s chief of national security. In Lebanon the goal was to work closely with the Saudi-backed government of Prime Minister Fouad Siniora to limit the influence of the pro-Iranian Shi‘ite militia Hezbollah, while in Iraq it entailed working more closely with Sunni and Kurdish forces to rein in Shi‘ite influence. In Syria, it meant working with the Saudis to strengthen the Muslim Brotherhood, a Sunni group locked in a ferocious struggle with the Baathist government in Damascus since the 1960s. Indeed a secret 2006 State Department memo made public by Wikileaks discussed plans to encourage Sunni fears of growing Shi‘ite influence even though it conceded that such concerns were “often exaggerated.”

The “redirection” program soon imploded. The problem began in Libya, where Hillary Clinton spent much of March 2011 persuading Qatar to join the effort against strongman Muammar Qaddafi. Emir Tamim bin Hamad al-Thani eventually agreed and took the opportunity to funnel some $400 million to rebel groups, many of them Sunni Salafists who proceeded to turn the country upside down. The result was anarchy, yet the Obama administration stayed mum for years after. In Syria, the Defense Intelligence Agency determined in August 2012 that “events are taking a clear sectarian direction”; that Salafists, the Muslim Brotherhood, and al Qaeda “are the major forces driving the insurgency”; and that, despite this fundamentalist surge, the West, Turkey, and the Gulf states still backed the anti-Assad uprising. “If the situation unravels,” the report went on, “there is the possibility of establishing a declared or undeclared Salafist principality in eastern Syria … and this is exactly what the supporting powers to the opposition want, in order to isolate the Syrian regime, which is considered the strategic depth of the Shia expansion….” Eastern Syria, of course, became part of the Caliphate declared by ISIS—the recipient of “clandestine financial and logistic support” from both Saudi Arabia and Qatar, according to no less an authority than Hillary Clinton—in June 2014.

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The war on terror turned out to be the longest route possible between Sunni terrorism and Sunni terrorism. Once again, the United States had tried to use Wahhabism to its own advantage, but with consequences that proved nothing less than disastrous.

What went wrong? The problem is two-fold. Wahhabism is an ideology of Bedouin zealots who may be adept at conquering their fellow tribesmen but who are incapable of governing a modern state. This is nothing new. It’s a problem discussed by Ibn Khaldun, the famous North African polymath, in the 14th century and by Friedrich Engels, Marx’s collaborator, in the late 19th, but the bottom line is an endlessly repetitive cycle in which nomadic fanatics rise up, overthrow a regime that has grown soft and corrupt, only to grow soft and corrupt themselves before succumbing to yet another wave of desert warriors. The result is anarchy piled on top of anarchy.

The other problem involves U.S. imperialism, which, in contrast to the French and British varieties, eschews the direct administration of colonial possessions for the most part and instead seeks to leverage U.S. power via innumerable alliances with local forces. Unfortunately, leverage works the same way in diplomacy as in finance—i.e., as a multiplier of both gains and losses. As part of its alliance with the Saudis, the United States encouraged the growth not only of jihad but of Wahhabism in general. It seemed like a good idea when the Saudis established the Muslim World League in Mecca in 1962 as a counter to Egypt’s Gamal Abdel Nasser. So how could Washington object when the kingdom vastly expanded its missionary effort in 1979, spending anywhere from $75 billion to $100 billion to spread the word? King Fahd, who ruled from 1982 to 2005, bragged about all the religious and educational facilities he built in non-Muslim lands—200 Islamic colleges, 210 Islamic centers, 1,500 mosques, 2,000 schools for Muslim children, etc. Since the aim was to combat Soviet influence and promote a conservative view of Islam, U.S. fortunes received an immense boost.

It seemed like a good idea for some 15 to 20 years. Then bombs started going off, the 9/11 attacks rocked America, the United States rushed into the restless Middle East, and radical Saudi Wahhabism metastasized beyond its spawning ground. U.S. fortunes haven’t been the same since.

Daniel Lazare is the author of The Frozen Republic: How the Constitution Is Paralyzing Democracy (Harcourt Brace, 1996) and other books about American politics. He has written for a wide variety of publications from The Nation to Le Monde Diplomatique, and his articles about the Middle East, terrorism, Eastern Europe, and other topics appear regularly on such websites as Jacobin and Consortium News.

dimanche, 05 novembre 2017

Blade Runner 2049: The Miracle of Love

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Blade Runner 2049:
The Miracle of Love

Ex: http://www.counter-currents.com

The iron cage of abstract materiality threatens to suffocate Western man. In a time when his systems of government threaten to devour him; when his pride is condemned as hate; his women are cold, mocking, and infertile; and the virility of idealism is desecrated everywhere, a miracle has happened: out of the pit of Hollywood itself a film has erupted bearing witness to the mysterious and inexhaustible fertility of love.

Blade Runner: 2049 takes the symbols and ideal types of contemporary life and invests them with mythological significance, pointing a way forward out of the labyrinth of spiritual entropy that threatens to snuff out the last glimmer of our will to idealize.

In the world of 2049, a bio-engineered humanoid named “K” is manufactured and brought into a world alien to him, to be a drone for a butch queen bee, to be a scapegoat for the merely human around him as he does the work they are not capable of. He has no concept of the possibility of disobeying commands, although an early figure in the film hints that “seeing a miracle” could change that.

K is strictly controlled psychologically by the bureaucracy of his job, because his genetically modified capacities make him explosively dangerous. This official emasculation is reinforced by his interactions with female authority figures. They simultaneously humiliate him and browbeat him as they also vaguely attempt to seduce him. They refer to him as a “good boy” because he does what he is told.

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The two powers we see in this world are distant and technical. A gigantic police force seems more interested in controlling and destroying people like K than creating order in the city. A titanic transhumanist genius named Wallace looms in the background, a vaguely satanic figure, blind without the aid of robotic eyes. Everything about him is inverted and mocking. He summons fallen “angels” from the ceiling of his temple-like headquarters, then condemns them for their barrenness by goring them where their fertile womb should be. He feeds the cultureless masses with food processed from grubs. He’s developed the digital escape of K’s AI holographic girlfriend, cynically naming her Joi.

In another satanic mockery, Wallace names his chief agent and assassin, his “angel” of death, “Luv.” She is everything we have come to loathe in a certain contemporary woman. She is elegant, career-focused, cunning, duplicitous, and ruthless. She hides cold violence behind a thin veneer of simulated female charm.  Her dissimulation even extends to the capacity to lie to and disobey her creator. Why, then, doesn’t she leave Wallace? Behind her polished frame, she is afraid. We know this because whenever her commands contradict her feminine nature, she sheds a tear. This makes her all the more ruthless as she despises those who aren’t enslaved as she is. She reenacts Wallace’s ritual of death on K’s boss, enraged by her devotion to K. She is an abomination of femininity, infertile, spared from Wallace’s ritual of abortion only by her deadly devotion to her master.

Set against this world which attempts to justify itself in the gigantic and the technical, we find the oddly charming simulated golden-age relationship between K and his digital girlfriend, Joi. We begin to get the sense that this ritual of love by Joi, who is programmed to please, has become something apart from mere programming. In a revelatory scene that is the key to the whole film, K and Joi are looking at DNA records. Their conversation explores how DNA and binary programming are both codes, just of a different type. K remarks that binary is even more elegant than DNA’s four possible characters, just as Joi’s disembodied devotion is more perfect than any merely biological woman’s. This suggests that it is not DNA’s organization of matter that makes us human, but the selfless devotion of love that invests our frames with spiritual significance.

This devotion is mutually reinforcing. K buys a portable projector unit for Joi so she can experience the world and accompany him everywhere. In turn, she grants him the name, “Joe,” planting the seed in him that could be more than just an obedient drone, a free moral agent. Although we are given reason to doubt the genuineness of Joi’s capacity for authentic love in a later scene which reveals that her model is programmed to call every man it meets “Joe,” this ambiguity only heightens the miracle of her last act. As Wallace’s angel of death threatens Joi out of visible spite for her devotion, instead of protesting or trying to save herself, Joi proclaims her love for K.

Having “seen a miracle,” K is freed from his programming and can become “more human than human” by devoting himself to an ideal in this fallen world, even lying and killing if necessary.

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The selfless ideal of love symbolically justifies and fertilizes mere matter in a series of scenes. In the first, a prostitute merges with JOI to enable K to make physical love to her. This consummation of love is not without risk, as it ensnares us irrevocably into the materiality of women. But it is a risk we have to take in order to actualize love in our world. The film symbolizes this danger through K stumbling upon an oasis of life in the desert, a beehive, underneath twin statues of Joi, naked and sexually enticing. He braves the bees’ nest that is woman, and sticks his hand into the hive. After this scene, and after Joi’s final act of perfect love, K sees the prostitute again and she seems to have become possessed by the spirit of Joi, her face alive with love for the first time. The process of love investing the material world is realized.

It is this figure of Joi which gives the film its shockingly numinous quality, and it is no surprise that it is she been the focus of condemnation by our own angels of death. As a digital holograph, she somehow manages to be both the apotheosis of the pathetic depths we have sunk to in our thirst for the feminine, while at the same time an otherworldly revelation of the inexhaustible fertility of pure feminine love.

It is impossible to imagine a film more closely mirroring the spiritual state of current western man. Whether intentionally or as a testament to the synchronistic power of meme magic, its characters and their actions pulse with archetypal significance for us. We too are spiritual orphans corralled and degraded by gigantic bureaucracies, ugly crowds, barren women, and satanic mockeries of our most sacred inheritances at every turn.  But what this film reveals, reverently and powerfully, is that we are not irrevocably doomed by the inevitable march of cold matter to heat death. Love justifies this world, and faith in love, however mocked by our titanic overlords and their harpy slaves, prefigures the sudden irruption of the miraculous into this world of matter in the most surprising and mysterious ways.

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Public Loathing as Deification

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Public Loathing as Deification

by Dmitry Orlov

Ex: http://cluborlov.blogspot.com

Before going on with discussing the many ways in which linguistic limitations, deficits and defects imperil our ability to think and to communicate our thoughts and cause us to obscure what is tangibly, experientially real behind a veil of artifice and nonsense, I want to focus on a certain phenomenon that has become particularly widespread lately and has been causing many of us to inadvertently become members of political hate cults.

Cults are often nasty things that subordinate the free will of their neighbors to all sorts of preposterous and outrageous notions. They are the breeding grounds of political and religious extremism and intolerance. They splinter societies and turn relatives, friends and neighbors against each other. Governments periodically find it necessary to suppress them, even resorting to violence—all the way to actually destroying them with fire, as happened with the Branch Davidians in Waco, Texas on 19 of April 1993. Cults that combine politics with religion, such as the Wahhabi state cult of Saudi Arabia that has been breeding extremism all over the world, are particularly nasty.

But the type of cult I want to discuss is quite different from these.

In fact, it is not even commonly perceived as a type of cult. Its main focus is the construction of Cathedrals of Hate centered on political figureheads. By means of public hate, these figureheads are transformed into deities—demons, to be exact.

Hate is one specific type of emotion; love is another. But all strong emotions are of a kind. Essentially, they are chemical imbalances within the brain that cause us to lose self-control and to act irrationally. Because they are chemically rather than electrically based, they are never fleeting, like thoughts can be, but arise over time and take time to dissipate. And they are all of a kind: we could be variously infatuated or enraged, and love can turn to hate rather suddenly, laying bare the chemical similarity between these two opposite emotions. Individually, privately experienced emotions are inevitable, spontaneous expressions of our animal natures, and the best we can do is sublimate them through art or, failing that, try to repress them. But public emotions, such as rage expressed by large groups, are far from inevitable. They are also far from spontaneous.

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If we look around, we can see Cathedrals of Hate being erected all around us by those who feel that they have something to gain politically from doing so. Construction at the building sites of the Putin Hate Cult (PHC) and the Trump Hate Cult (THC) has been particularly active of late, resulting in structures so out of proportion that they seem poised to topple under their own weight and crush their followers. Historical Hate Cults, such as the Hitler Hate Cult (HHC) and the Stalin Hate Cult (SHC) are carefully maintaining their respective Cathedrals of Hate and offering their services to the others by, for instance, allowing PHC’s or THC’s Hate Idol to temporarily don the mantle and wield the scepter of HHC’s or SHC’s Hate Idol. Smaller Hate Cults are also getting quite a lot of attention, such as those of Barak Obama (OHC), Hillary Clinton (CHC), Bashar Assad of Syria (AHC), Kim Jong Un of North Korea (UHC) and Nicolás Maduro of Venezuela (MHC).

Please forgive me for pointing out something glaringly obvious. None of the individuals mentioned in the preceding paragraph, whether dead or alive, is, has ever been or will ever be your girlfriend or your boyfriend. No matter what you do or don’t do, you are not going to either bed or get raped by any of them. The most you’ll ever manage, with one or two of them, is to shake his hand under the watchful eye of his bodyguards, or maybe ask him a polite question at a press conference, and even that would only be possible if you are one of the carefully screened few who are allowed near him. And whatever it is that happens to you, none of them will ever be held personally responsible because of a certain legal principle called raîson d’État that grants them dispensation from human moral norms.

But what you can do is jump up and down and shout obscenities about them with likeminded others, or stand around with signs declaring them to be criminals (or whatever else), or accessorize yourself with hate paraphernalia. Walking around St. Petersburg recently, I saw a fat slob digging around in garbage bins near Sennaya Square while sporting a t-shirt emblazoned with “ПУТИН Х**ЛО”; let a Russian friend translate that for you if you are curious. If you don’t wish to be a socially active worshiper at a Cathedral of Hate, you can stay home and seethe with hatred there, annoying your friends and relatives while marinating your brain in the vitriol of strong political sentiment. You’d think that I’ve seen just about everything by now, but even I have been amazed recently by some perfectly intelligent and otherwise clear-thinking people expressing strong emotions about political figureheads that are, by their very nature, unworthy of any emotions whatsoever—good or bad.

Let me explain why it is that political figureheads are by their nature unworthy of any emotions whatsoever.

We live in a world dominated by machines. Agricultural machines produce our food; industrial machines produce out shelter, clothing and tools; various other types of plant and equipment keep us warm or cool, watered and safe and allow us to move about the landscape (generally in triangular patterns between home, work and shopping). And keeping all of this machinery functioning are social machines. These are unlike all the other machines, which consist mostly of hardware or software, because the moving parts of social machines are composed of meatware—human meatware, to be exact. Human meatware is composed of humans that act like robots.

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What is a social machine? Here is how I defined it in my book Shrinking the Technosphere:

“A social machine is a form of organization that subordinates the will of the participants to an explicit, written set of rules, that is controlled based on objective, measurable criteria, and that excludes, to the largest extent possible, individual judgment, intuition and independent, spontaneous action. In the process, it becomes blind to all the things that cannot be measured, such as meaning, beauty, happiness, justice and compassion.” [p. 189]

Lest you think that social machines are some sort of pathological aberration, perish the thought! They are perfectly normal for all human societies beyond a certain scale:

“The progression from a humanistic organization that functions on the basis of common understanding, spontaneous cooperation, shared values and individual judgment and initiative to a social machine in which people behave like robots, is automatic: it is simply a question of scale.” [p. 190]

Essentially, humanistic organizations don’t scale. Thus, it is pointless to either like or dislike social machines; their existence is simply a fact that you have to accept and learn to cope with as best you can. You can perhaps opt out of them, based on your own individual likes and dislikes.

For instance, if you dislike industrial agriculture with its chemically poisoned fields, rows upon rows of plastic greenhouses, inhumane factory farms and all the rest, then you can take up homesteading. Then, instead of spending your days sitting in an air-conditioned office looking at a screen you would spend them walking slowly while looking at the rear end of a draft horse, or working a pitchfork while your children grope around in the dirt looking for potatoes to throw in a bucket (as we were doing a couple of weeks ago). But no matter what you do, there will still be social machines, and you will still have to deal with them.

Next, we have to accept that social machines are to a large extent staffed and almost exclusively run by psychopaths:

“…What to a healthy society looks like a terrible character flaw appears perfectly normal, even laudable, in the context of a social machine. Lack of empathy is seen as cool, professional detachment; a psychopath would never let emotion cloud her judgment. Sadistic tendencies (psychopaths hurt people in order to make themselves feel something) are perceived as signs of an incorruptible nature: the rules are the rules! … Because of this, social machines act as psychopath incubators. Psychopaths are not the healthiest of specimens, but because of their greater inclusive fitness within social machines, psychopaths tend to persist and thrive within them while non-psychopaths do not.” [p. 194]

The fact that within social machines psychopaths rise to the top is easy to grasp:

“If having some psychopathic tendencies is helpful for fitting in within a social machine, having more psychopathic tendencies is even more helpful. Consequently, within social machines, pure psychopaths rise through the ranks and concentrate at the top. It should be entirely unsurprising, then, that when we look at the upper echelons of business and government—the C-suite, the boards of directors, the executive branches, the legislatures and the courts—we find that they are pretty much stocked with total psychopaths.” [p. 195]

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Finally, let’s draw some conclusions, which should by now be perfectly obvious. All of the Hate Cults mentioned above are focused on national leaders. Nation-states are social machines par excellence. Social machines are run by psychopaths. Whatever it is they do, you can be absolutely sure that it's nothing personal, entirely beyond your control, and nothing to get worked up about. My sincere and earnest hope is that once you digest and accept these facts, becoming emotional about some psychopathic figurehead or other will start to look silly to you, the spell will be broken, the political vitriol in your brain will eventually get metabolized to something less toxic (urine, probably) and you will stop wasting your energies and feel better. As far as all of the Cathedrals of Hate—please don’t go near any of them. Cults are bad; political hate cults doubly so.

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Gert Polli: les services secrets américains dominent l’Europe

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Gert Polli: les services secrets américains dominent l’Europe

par Rainer Schopf

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

gertpollibuchFRF.jpgLe livre de Gert Polli,1 ancien chef des services de renseignements autrichiens, a été déjà brièvement présenté dans «Horizons et débats» no 22/23 du 18 septembre 2017. Ici suit une évaluation de quelques aspects. Dans sa préface, Polli constate que l’UE se trouve dans une spirale descendante, qu’elle n’arrive plus à en sortir et qu’elle y est de sa propre faute. L’UE tient à l’alliance transatlantique sans aucun esprit critique et à tout prix. La National Security Agency (NSA) est le seul profiteur de cette évolution, ce que l’élite européenne ne veut jusqu’à présent pas admettre. En outre, la reprise des buts de politique étrangère des Etats-Unis, sans aucune réflexion critique, rapproche  l’UE dangereusement d’une confrontation politique et économique avec la Russie. Au niveau géopolitique, l’UE se laisse pousser dans une impasse de politique étrangère et économique, dans laquelle les Etats-Unis continuent à diaboliser la Russie. Comme exemple le plus frappant, Gert Polli désigne l’alignement factuel et le contrôle des services secrets européens sous la dominance des services américains. Sous le couvert de la lutte américaine contre le terrorisme, l’UE perd en dynamique et rejette de plus en plus ses propres valeurs: «L’Union européenne se trouve dans sa plus grande crise depuis son existence. Elle risque de se désintégrer». (p. 14)

Dans sa préface, Gert Polli résume parfaitement ce qu’il explique et justifie en détail et de manière compréhensible sur les pages suivantes. Certes Polli parle avant tout du rôle de l’UE, mais il analyse également les raisons pour lesquelles l’Allemagne a été prise entre les fronts. Cet ouvrage bien lisible et compréhensible est structuré en 17 chapitres et possède un appendice détaillé.
Par la suite, nous allons nous concentrer sur deux thèmes importants:
•    l’attaque des services secrets américains contre l’économie allemande et
•    la défaillance des services secrets allemands dans la défense.

L’espionnage industriel

Un certain nombre des toutes grandes entreprises allemandes, telles Siemens, VW, Deutsche Bank, ont été massivement affectées par des plaintes pénales de tribunaux américains au cours des dernières années. Par hasard? Polli n’est pas de cet avis. Pour lui, l’Allemagne est le pays cible préféré pour l’espionnage économique américain, parce que c’est la plus grande économie nationale de l’UE. Comme site de haute technologie, l’Allemagne dépose régulièrement le plus grand nombre de brevets – en comparaison avec les autres pays européens – auprès de l’Office européen des brevets (OEB). Suite au scandale de la NSA, il a été révélé que l’industrie allemande était et demeure sous un espionnage économique massif. La chancelière Merkel a réagi aux révélations de Snowden par la phrase connue «Organiser des écoutes téléphoniques entre amis n’est vraiment pas bien». En revanche, l’Union fédérale de l’industrie allemande (BDI) partage l’inquiétude d’être «exposé à de l’espionnage économique et industriel ciblé». (p. 58) Jusqu’à présent, toutes les enquêtes allemandes sur l’affaire de la NSA n’ont abouti à rien, parce qu’on nie l’existence de ce que l’on ne veut pas voir.


Pourquoi ces attaques américaines ont-elles été possibles? Le schéma est relativement simple. Les services secrets américains surveillent les activités internationales des entreprises allemandes dans le monde entier. Ils opèrent avec les avantages et les pots-de-vin usuels. Cela fut le cas chez Boeing, McDonnell Douglas, Lockheed et d’autres, sans quoi on ne peut plus guère réaliser de gros contrats. On peut bien sûr regretter cette corruption, mais personne ne la nie, pas non plus aux Etats-Unis. On concède ouvertement que seul à l’aide de paiements illégaux, des contrats à hauteur de plusieurs dizaines de millions peuvent être conclus. C’est à ce moment là que les services secrets américains entrent dans le jeu. Par des écoutes de téléphone et des interceptions de courriels, ils démasquent exclusivement les fautes des entreprises allemandes. Leurs découvertes sont transmises aux tribunaux américains, qui inculpent ces entreprises et les condamnent à des paiements d’amendes très élevées. Pour les mêmes crimes, les entreprises américaines restent impunies, parce que les services secrets allemands n’ont simplement pas les moyens réciproques, «pour prouver que les entreprises américaines utilisent les mêmes pratiques commerciales. C’est difficile à comprendre, pourquoi les services de renseignements allemands ne sont pas plus vigilants envers ce phénomène de l’espionnage économique d’une telle envergure.» (p. 69) Cependant, les dommages pour l’économie allemande sont beaucoup plus grands que les seules pénalités financières draconiennes. La totalité de la direction supérieure a été condamnée à de hautes peines de prison, pas seulement le département de la vente. Une telle hémorragie saigne les entreprises et cela prend souvent jusqu’à dix ans pour former et intégrer une nouvelle génération de dirigeants.

Services secrets

Pendant la guerre froide, l’Allemagne est devenue un Etat au front et un des plus importants sites pour les services secrets américains en Europe et elle l’est restée jusqu’aujourd’hui. Dans les premières années de l’après-guerre, les forces alliées sous le commandement des Etats-Unis avaient déjà édifié un réseau de surveillance du trafic postal et des communications téléphoniques dans toute l’Allemagne. Elles ont aussi parrainé la mise en place des autorités sécuritaires. Celles-ci poursuivaient les intérêts américains, non pas les intérêts allemands. Les Etats-Unis exigèrent la séparation des services secrets et des autorités policières. Elles voulaient empêcher la création d’une administration allemande trop efficace, contrôlée de manière centralisée. Cela fut déjà réglé en 1949. Actuellement encore, la sécurité allemande souffre de ces décisions structurelles:
•    Les services secrets n’ont aucune compétence policière,
•    la police n’a pas le droit de faire des recherches dans le domaine du renseignement,
•    personne n’a le droit de travailler en même temps dans les services secrets et dans la police.


Une telle séparation n’existe dans aucun autre pays au monde. C’est fatal. Pour Gert Polli, ce «défaut de naissance» est la cause de nombreuses pannes survenues en Allemagne, soit avec les groupes extrémistes RAF et NSU ou dans la lutte contre le terrorisme. Dans le domaine de la protection de l’Etat, la police n’a pas le droit de faire des investigations et les services secrets n’ont pas le droit de faire des arrestations. En outre, la police n’est pas organisée à l’échelle fédérale, mais selon la structure fédéraliste des länder. Cela a déjà produit de nombreuses pannes dans la transmission et la coordination des données. Il est trop tôt pour dire si la police fédérale nouvellement créée, issue du corps des gardes-frontière fédéraux, représente une symbiose entre les services secrets et la police.

Faire la lumière dans l’obscurité des camouflages

L’Allemagne se trouve entre les fronts, écrit Polli. Il n’est guère prévisible pour les citoyens, il est impossible de reconnaître de quelle manière les services secrets sont devenus le fer de lance des changements au niveau global. L’année 2017 est une année fatidique concernant la politique de sécurité. Les drones américains utilisés dans des guerres illicites en Afghanistan, en Irak, en Syrie etc. sont pilotés depuis la base de Ramstein. La surveillance incontrôlée des téléphones et d’Internet s’effectue en Allemagne depuis Bad Aibling. Les troupes américaines sont transportées dans les régions en guerre et vers la frontière russe depuis l’aéroport de Leipzig. «L’Allemagne se prépare à une période de troubles sociaux, un scénario possible pour le gouvernement.» (p. 259) Avec son impressionnant livre, Gert Polli fait de la lumière dans l’obscurité des camouflages.
C’est à nous, les citoyens, de ne pas nous faire manipuler pour ensuite se combattre au sein de la population. Ce qui est urgent c’est d’entrer dans un dialogue ouvert pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés pacifiquement et d’un commun accord.    •

(Traduction Horizons et débats)

1    Polli, Gert R. Deutschland zwischen den Fronten: Wie Europa zum Spielball von Politik und Geheimdiensten wird, Munich 2017 [L’Allemagne entre les frontières: Comment l’Europe devient le jouet de la politique et des services secrets].

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Airbus et Siemens

rs. Le récent scandale Airbus n’est pas encore mentionné dans le livre de Gert Polli. Si les tribunaux européens déclarent le groupe aéronautique européen coupable dans l’actuelle affaire de pots-de-vin, les dégâts financiers seront immenses. Entretemps, des indices précis existent selon lesquels la CIA aurait déjà informé les tribunaux américains et qu’une mise en accusation est en préparation. Si cela se passe ainsi, il est fort probable que Boeing pourra tirer profit de nombreux contrats lucratifs d’Airbus, ce dernier risquant de perdre sa position dominante sur le marché international.
Siemens a annoncé vouloir éliminer des milliers d´emplois dans le secteur des turbines et fermer plusieurs sites allemands. Il est prévu de les délocaliser en partie dans les usines américaines d’Orlando et de Charlotte en raison de frais moins élevés qu’en Allemagne et d’une inutilité à débourser les entraves tarifaires américaines. Apparemment, l´ancien géant allemand Siemens se plie sous la pression américaine.

L´Autriche et la Suisse

rs. Attardons-nous un instant sur la neutralité garantie par la Constitution de l´Autriche et de la Suisse. Comme l´Allemagne, ces deux pays font depuis longtemps partie de l´infrastructure de surveillance américaine en Europe. Mais quel est le rôle exact des stations d’écoute en Autriche et en Suisse? Jusqu´à présent, les activités d’espionnage des services secrets américains dans ces pays neutres n´a guère provoqué de discussions publiques. En Autriche, la National Security Agency (NSA) américaine a instauré un centre de renseignement spatial dans le Burgenland très proche de Bratislava, nommé «Königswarte». En Suisse, il y a une station similaire sur le haut-plateau valaisan de Loèche. Fondée en 2012 par la Signalhorn SA, elle est gérée par Swisscom et a déjà plusieurs fois changé de nom. Selon Polli, l’existence de deux différentes stations est peu connue. La plus petite est gérée par les Suisses eux-mêmes de manière tout à fait légale et une station beaucoup plus grande est gérée par la NSA au service des Américains.

samedi, 04 novembre 2017

Où est passée la France «d'en bas»?...

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Où est passée la France «d'en bas»?...

par Maxime Tandonnet

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Maxime Tandonnet, cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'élargissement de la fracture entre la France d'en haut et celle d'en bas... Haut-fonctionnaire, Maxime Tandonnet a raconté son expérience de conseiller de Nicolas Sarkozy, )à l'Elysée, en matière de sécurité et d'immigration dans Au cœur du volcan (Flammarion, 2014).

Où est passée la France « d'en bas » ?

«Tout cela va très mal finir» aurait déclaré en privé le président Sarkozy. Que voulait-il dire par là? Deux France évoluent en parallèle et l'abîme entre elles, ne cesse jour après jour de se creuser un peu plus.

La France dite «d'en haut», ses milieux dirigeants, ses responsables publics et politiques, ses réseaux d'influence, ses médias radio-télévision, ses experts, ses milieux financiers, se porte plutôt bien.

La personnalisation médiatique du pouvoir, autour du plus jeune président de l'histoire, atteint un niveau vertigineux, jamais égalé, oscillant entre l'exaltation et l'exaspération, dans un monde factice, illusoire, surmédiatisé, où le culte du chef est l'écran de fumée qui recouvre, de quinquennat en quinquennat, l'impuissance publique à régler les problèmes des Français.

De même, les crises d'hystérie s'enchaînent à un rythme endiablé, venues des Etats-Unis, après l'affaire des statues dites racistes, la dernière en date autour des scandales sexuels et du «#balancetonporc» comme le montre si bien M. Gilles-William Goldnadel.

La course aux lynchages bat son plein comme dans un jeu de «soft terreur» ayant le déshonneur public pour guillotine. Dernier «suspect», dernier lynché: le député M. Lassale, longtemps coqueluche des médias. Nul n'échappe désormais au syndrome de l'arroseur arrosé, au spectre d'une dénonciation, pas même les bourreaux eux-mêmes, comme le couperet s'est un jour abattu sur la nuque des Robespierre, Saint Just et Fouquier-Tinville

La fuite dans les commémorations solennelles est elle aussi de routine. Il est logique que cette France dite d'en haut s'apprête à célébrer mai 1968, son acte de naissance, avec son culte du nivellement et de la table rase, son «interdit d'interdire», ses «CRS=SS» et son individu-roi qui s'exprime dans le célèbre - et ambigu - «jouissez sans entraves». De même, la France dite d'en haut s'enivre par avance dans l'éblouissement des jeux olympiques de Paris 2024, comme pour oublier le présent et le monde des réalités.

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Mais au-dessous du grand maelström hystérique, où en est la France dite «d'en bas», celle de la majorité silencieuse et des tracas de la vie réelle?

Où sont passés les 5 à 6 millions de chômeurs? Les 2 millions de bénéficiaires du RSA?, les 8 à 9 millions de pauvres et les 3,2 millions de mal logés?

Que ne ferait-on pas pour noyer dans un tumulte stérile la pire tragédie de l'histoire de notre pays depuis 1945, celle d'une France ensanglantée par le terrorisme islamiste?

Et qui parle encore des squats et des bidonvilles qui prolifèrent sur le territoire? Où en est la crise migratoire, les arrivées incontrôlées en Europe de centaines de milliers de personnes victimes des passeurs criminels? Où en est l'aéroport de Nantes, voulu par l'Etat, confirmé par référendum, mais bloqué par les zadistes?

Et la situation des cités sensibles, les territoires perdus de la République, les trafics qui y règnent, les phénomènes de communautarisme et de repli identitaire, la tragédie de leurs habitants surexposés à la violence et qui ne demandent qu'à vivre en paix?

Où en sont les milliers de collèges et de lycées en crise, où les professeurs débordés par le chaos, insultés, giflés, ne parviennent plus à faire leur métier de transmission des savoirs fondamentaux?

En 2017 s'est déroulé un événement politique d'une portée capitale, historique, passé quasi inaperçu: le taux d'abstention aux élections législatives, le cœur de toute démocratie, pour la première fois dans l'histoire, a dépassé les 50% signant ainsi le naufrage de la démocratie française, dans l'indifférence générale.

Cette fracture entre les deux France, la France dite d'en haut qui se noie dans les gesticulations de sa bulle médiatique et la France dite d'en bas confrontée à la tragédie du monde réel, est la source de tensions explosives, qui peuvent s'enflammer à tout moment, sous une forme ou sous une autre, dans la rue ou par un vote de destruction en 2022. Certes, aucun signe d'une explosion imminente n'est aujourd'hui décelable mais rien n'est plus calme qu'un magasin de poudre, une demi-seconde avant l'étincelle.

Maxime Tandonnet (Figaro Vox, 24 octobre 2017)

Metropolis at 90: You’ll Never See a Movie Like This Again

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Metropolis at 90: You’ll Never See a Movie Like This Again

A dystopia with utopian activism, inspired both socialists and Nazis

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The Dishonest Career of the Remarkable Srđa Popović

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The Dishonest Career of the Remarkable Srđa Popović

F. William Engdahl

Ex: https://journal-neo.org

Many readers likely never heard the name of the remarkable Serbia-born political operator named Srđa Popović. Yet he and his organization, CANVAS, have played a lead role in most every CIA-backed Color Revolution since he led the toppling of Serbian President Slobodan Milosevic in 2000, at least fifty according to last count. Now he has turned his sights on Hungary and Hungary’s popular and defiant Prime Minister Victor Orban.

On September 8, the professional regime-change specialist Srđa Popović came to Budapest and joined with the anti-Orban opposition groups in front of the Hungarian Parliament. It‘s clear that Popović was not in town to promote his Hungarian book on nonviolent regime change but rather to give aid to the anti-Orban parties before Hungarian elections in spring of 2018. Many in Hungary smell the oily hand of Hungarian-born regime-change financier George Soros behind the Popović appearance now in Budapest.

Because of the manufactured aura of “hip doer-of-good-deeds” surrounding the personality of Srđa Popović, it’s useful to look closely at who sponsored his remarkable career since he founded a tiny Belgrade student opposition NGO called Otpor! in 1998 with its now famous clenched fist logo. The career of Srđa Popović from 2000 until today suggest a remarkably dishonest manipulator in the service of foreign intelligence agencies and governments, despite his vehement claims otherwise.

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Serbia’s Otpor!

Popović first came to international notice as the founder of the Belgrade student political activist organization Otpor! which means “Resistance!” in Serbian. In October 1998 Popović founded Otpor!, initially as a student protest group at Belgrade University dealing with student grievances. That was soon to change. He and other Otpor founders were trained in the methods of US regime-change specialist Gene Sharp founder of the Albert Einstein Institute in Cambridge Massachusetts and by US State Department soft coup specialists such as Belgrade Ambassador Richard Miles and other trained US intelligence operatives, including election specialists and public relations image makers.

Guiding Otpor!’s Milošević ouster operation, US Ambassador to Serbia Richard Miles was a specialist in regime change, far more so than in classical diplomacy. He orchestrated the CIA coup in Azerbaijan that brought Aliyev to power in 1993 before arriving in Belgrade, and after that went on to orchestrate the CIA coup in Georgia that brought US asset Mikheil Saakashvili to power.

The US Agency for International Development (USAID), widely known as a CIA front, had channeled the Serb Otpor! Millions of dollars in funds through commercial contractors and through the US-government-financed NGOs: the National Endowment for Democracy (NED), the National Democratic Institute, and the International Republican Institute. The Open Society Institute of George Soros was also funneling money into Popović ’s Otpor! for the toppling of Milosevic. I have yet to find a CIA and US State Department regime change or Color Revolution in which the “democracy-building” foundations of Soros were not in a kind of harmony with the Washington State Department and CIA agenda. Maybe just a coincidence.

The NED with all its affiliates was a project of Ronald Reagan CIA head, Bill Casey, in the early 1980’s to conceal CIA regime change operations around the world behind the front of a “private” democracy NGO, the NED. Allen Weinstein, cofounder of the NED admitted to the Washington Post, “A lot of what we do today was done covertly 25 years ago by the CIA.”

According to Michael Dobbs, who was foreign investigative reporter for the Washington Post during the Milosevic ouster, the IRI paid for Popović and some two-dozen other Otpor! leaders to attend a training seminar on nonviolent resistance at the Hilton Hotel in Budapest in October,1999. There Popović and the other handpicked Serbian students received training in such matters as how to organize a strike and how to communicate with symbols, such as the clenched fist that became their logo. They learned how to overcome fear and how to undermine the authority of a dictatorial regime.

The principal lecturer at the secret Hilton Hotel meeting was Gene Sharp’s associate, retired US Army Col. Robert Helvey, a former Defense Intelligence Agency analyst who trained and then used the Otpor! activists to distribute 70,000 copies of a manual on nonviolent resistance in Serb translation. Helvey worked with Gene Sharp, founder of the controversial Albert Einstein Institution, teaching techniques to the US government to conceal its coup d’états under the guise of nonviolence. Sharp was described by Helvey as “the Clausewitz of the nonviolence movement,” a reference to the renowned Prussian military strategist.

Popović and his Otpor! NGO were recipients of a major share of over $41 million US government money for their “democracy-building” campaign in Serbia. Dobbs describes the US involvement:

Behind the seeming spontaneity of the street uprising that forced Milošević to respect the results of a hotly contested presidential election on September 24 was a carefully researched strategy put together by Serbian democracy activists with active assistance of Western advisers and pollsters… US-funded consultants played a crucial role behind the scenes in virtually every facet of the anti-drive, running tracking polls, training thousands of opposition activists and helping to organize a vitally important parallel vote count. US taxpayers paid for 5,000 cans of spray paint used by student activists to scrawl anti-Milošević graffiti on walls across Serbia.

In short, Popović began his revolution-making career as a regime change specialist in an operation funded by the CIA, US State Department, US Government NGOs including the infamous NED and George Soros’ Open Society Institute. The question is what did Srđa Popović do after his first helpful service to Washington in 2000?

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Globalization of revolutions

After his success in getting rid of Milosevic for his US Government sponsors, Popović created a new organization called CANVAS. He decided to globalize his business model that worked so well in Belgrade in 2000, to make himself an international “go to” person for making US State Department fake democracy regime change. CANVAS or the Centre for Applied Nonviolent Action and Strategies calls itself a non-profit, non-governmental, “educational institution focused on the use of nonviolent conflict.” According to Wikipedia, CANVAS seeks to “educate pro-democracy activists around the world in what it regards as the universal principles for success in nonviolent struggle.”

Popović and CANVAS claim that at least 50% of their obviously substantial funding for this philanthropic work comes from Popović ’s Otpor ally, Slobodan Đinović, co-chair of CANVAS and listed as CEO of something called Orion Telecom in Belgrade. A Standard & Poors Bloomberg business search reveals no information about Orion Telecom other than the fact it is wholly-owned by an Amsterdam-listed holding called Greenhouse Telecommunications Holdings B.V. where the only information given is that the same Slobodan Đinović is CEO in a holding described only as providing “alternative telecommunication services in the Balkans.” It sounds someting like a corporate version of the famous Russian matryoshka doll nested companies to hide something.

Leaving aside the unconvincing statement by Popović ’s CANVAS that half their funds come from Dinovic’s selfless generosity from his fabulous success as telecom CEO in Serbia, that leaves the other roughly 50% of CANVAS funds unaccounted for, as Popović declines to reveal the sources beyond claiming they are all private and non-government. Of course the Washington NGO is legally private though its funds mainly come from USAID. Of course the Soros Open Society Foundations are private. Could these be some of the private patrons of his CANVAS? We don’t know as he refuses to disclose in any legally auditable way.

There is no charge for CANVAS workshops and its revolutionary know-how can be downloaded for free on the Internet. This generosity, when combined with the countries CANVAS has trained regime-change opposition group “pro-democracy activists” suggests that the other 50%, if not more, of CANVAS funding comes from money channels that lead at least in part back to the US State Department and CIA. The Washington Freedom House is known to have financed at least a part of the activities of CANVAS. Freedom House, closely tied to the US neo-conservative war lobby, gets most of its funding from the US Government.

Popović’s CANVAS claims to have trained “pro-democracy activists” from more than 50 countries, including Ukraine, Georgia, Zimbabwe, Burma (actually the legal name since independence from the British is Myanmar but Washington insists on the colonial name), Ukraine, Georgia, Eritrea, Belarus, Azerbaijan, Tunisia, Egypt and Syria. Popović ’s CANVAS was involved as well in unsuccessful attempts to start Color Revolution regime change against Venezuela’s Hugo Chaves and the opposition in the failed 2009 Iran Green Revolution.

Every one of those countries happen to also be targets for Washington regime-change of governments who refuse to toe the Washington line on key foreign policy issues, or which contain vital raw materials such as oil, natural gas or strategic minerals.

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Goldman Sachs and Stratfor

Even more interesting details recently came to light on the intimate links between the US “intelligence consultancy”, Stratfor—known as the ”Shadow CIA” for its corporate clients which include Lockheed Martin, Northrop Grumman, Raytheon and U.S. government agencies including the Department of Homeland Security and the Defense Intelligence Agency.

It was revealed in a huge release of internal memos from Stratfor in 2012, some five million emails provided them by the hacker community Anonymous, that Popović, after creating CANVAS also cultivated very close relations with Stratfor. According to the Stratfor internal emails, Popović worked for Stratfor to spy on opposition groups. So intimate was the relationship between Popović and Stratfor that he got his wife a job with the company and invited several Stratfor people to his Belgrade wedding.

Revealed in the same Stratfor emails by Wikileaks was the intriguing information that one of the “golden geese” funders of the mysterious CANVAS was a Wall Street bank named Goldman Sachs. Satter Muneer, a Goldman Sachs partner, is cited by Stratfor’s then-Eurasia Analyst Marko Papic. Papic, asked by a Stratfor colleague whether Muneer was the “golden goose” money behind CANVAS, writes back, “They have several golden gooses I believe. He is for sure one of them.”

Now the very remarkable Mr Popović brings his dishonest career to Hungary where, not a dictator, but a very popular true democrat who offers his voters choices, is the target for Popović’ peculiar brand of US State Department fake democracy. This will not at all be as easy as toppling Milošević, even if he has the help of student activists being trained at Soros’ Central European University in Budapest.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook.”
https://journal-neo.org/2017/10/01/the-dishonest-career-o...

Heurs et malheurs d’une utopie: la liberté d’expression

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Heurs et malheurs d’une utopie: la liberté d’expression

Dr Bernard Plouvier
Auteur, essayiste

Ex: https://metamag.fr

L’étude de la curieuse notion de liberté d’expression à travers les âges laisse perplexe. En dépit de milliers de livres consacrés à ce sujet, généralement dépourvus de réel intérêt pratique pour le lecteur, force est de reconnaître qu’elle n’a pratiquement jamais existé

Dans l’Antiquité égyptienne, mésopotamienne, juive, persane, chinoise ou grecque, le respect pour les institutions et les dieux est exigé sous peine de mort. Seul varie le mode d’exécution : lapidation, crucifixion ou, plus simplement, l’épée, avec des raffinements qui influent sur la durée du supplice. On n’envoie pas encore au bûcher ni ne pend : le bois et les cordes sont choses précieuses.

À Rome, une fois passées les luttes intestines du dernier siècle de la République romaine et du premier siècle de l’Empire, la liberté d’expression fut, pour la première fois dans l’histoire des civilisations, respectée aux IIe et IIIe siècles : « On peut penser ce que l’on veut et dire ce que l’on pense », écrit Tacite, contemporain de Trajan.

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Encore faut-il noter que sous César, sous Octave-Auguste ou sous Néron, l’on pouvait brocarder le maître sans encourir de foudres, mais, en cette époque de polythéisme bienveillant, Zeus-Jupiter lui-même était maudit des marins et des paysans en cas de mauvais temps.

terreurnazie.jpgCette mansuétude, rarement signalée par les historiens, permet d’évoquer une curiosité également « omise » par nombre d’auteurs. L’étude exhaustive des dossiers de la Gestapo rhénane (E. A. Johnson : La terreur nazie. La Gestapo, les Juifs et les Allemands ordinaires, Albin Michel, 2001) a démontré que, jusqu’au début de l’année 1943, la police de cette province prussienne très peuplée classait sans suite une majorité d’affaires d’injures au chef de l’État ou au parti : il fallait être récidiviste ou avoir occasionné un gros scandale pour être condamné quand on était un « allemand ordinaire » – ce qui , en l’occurrence, signifiait n’être ni juif, ni ancien militant des partis socialiste ou communiste… c’est encore un « fait maudit » de l’histoire, telle qu’elle est narrée.

Après l’époque des empereurs polythéistes ou panthéistes, le clergé chrétien, puis les dictateurs séculiers imposèrent leurs dogmes et rudement. En France, au dernier siècle de l’Ancien Régime, dire tant soit peu de mal du roi, de sa famille, de ses maîtresses, des ministres (du moins tant qu’ils étaient bien en cour), de la religion et des prélats et de deux ou trois babioles du même tabac, ne conduisait plus aux galères (c’est-à-dire au bagne), mais à La Bastille, au donjon de Vincennes ou au Fort l’Évêque.

Mais ce fut pire durant la Révolution où un mot de travers pouvait entraîner son auteur « à la lanterne » ou « au rasoir national ». Sous le Premier Empire, pas plus que sous la Restauration, la liberté d’expression n’eut droit de cité. Sous la monarchie de Juillet, se moquer du roi-bourgeois ouvrait droit à un hébergement aux frais de l’État, gracieux, mais un peu rude, et sous le Second Empire, être classé républicain procurait la même jouissance, à moins que l’individu ne s’offre le coût et les affres, ô combien romantiques, de l’exil.

Au total, pour le cas français, on peut considérer que la liberté d’expression a existé de 1871 à 1938 (avec une interruption de 1914 à 1918, pour cause de « bourrage de crânes »), puis de 1969 à 1972, millésime où recommencèrent les procès pour atteinte à la religion (à condition qu’elle fût exotique) ou à l’origine ethnique (même remarque). Et comme l’on n’arrête pas le progrès, depuis le 14 juillet 1990, on va en correctionnelle (17e Chambre de Paris), voire en prison, pour avoir osé contester des dogmes historiques parfois assez peu assurés..

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Bref, le palmarès français est peu reluisant, si l’on compare le score de notre cher « pays des Droits de l’homme » à celui des Imperatores romains, jugés impitoyables par de curieux auteurs. La liberté d’expression comme la Justice se laissent très aisément violer au nom de la « raison d’État ». Au moins, en temps de guerre civile ou étrangère, peut-on évoquer le Salut public pour expliquer, sinon excuser, les atteintes aux libertés. Il est d’autres causes absolument inexcusables : l’omnipotence d’un groupe d’influence (lobby, chez les anglo-us), la dictature des minorités, le fanatisme religieux.

Car, il a fallu attendre la décolonisation de l’Afrique et du Proche-Orient et le règne quasi-absolu du pétrodollar pour voir surgir de nouveau la théocratie musulmane, qui menace présentement l’Europe, comme elle l’avait fait du début du VIIIe au début du XVIIIe siècles. L’histoire des civilisations est chaotique : aux progrès succèdent des reculs considérables, pour peu que les Nations les plus avancées, mais aveulies et amollies, se laissent envahir par des sous évolués agressifs.

Que de riches humains, dépourvus d’idées générales, se moquent de la liberté d’expression pourvu qu’on leur octroie la pleine liberté de fabriquer et de vendre est chose fort ancienne. Il leur arrive même de trouver un (riche) philosophe pour étayer d’une belle rhétorique leurs revendications.

holbachsystnat.jpg« La liberté est celle de faire, pour son propre bonheur, tout ce qui ne nuit pas aux autres » (Paul-Henri d’Holbach, in Système de la nature, un puissant soporifique paru en 1770). Mais le bon apôtre exige de l’État qu’il protège entrepreneurs et négociants de « la populace imbécile, privée de lumières et de bon sens, qui peut à chaque instant devenir l’instrument et le complice des démagogues turbulents qui veulent troubler la société ».

C’est très exactement le fondement du discours des notables qui ont exploité, plus durement que sous l’Ancien Régime, les nations occidentales, de 1830 à la Grande Guerre (et même au-delà). Toute remise en cause de la domination de la trinité dorée des financiers, des entrepreneurs et des négociants est assimilée, par leurs complices du demi-monde de la politique et des media, à une subversion de l’État.

Tout affaissement du Pouvoir politique face au Pouvoir de l’argent est à la fois une catastrophe pour le menu peuple et pour les Nations, les ploutocrates étant cosmopolites du fait de leurs intérêts multinationaux, voire transcontinentaux. Cela est bien connu depuis le XVIIIe siècle.

Mais « l’anarchie pourrait bien être plus funeste aux pauvres qu’aux riches » (Numa Fustel de Coulanges, in Histoire des institutions politiques de l’ancienne France, de 1875-77). Seul un État puissant, dirigé par des hommes probes, peut maîtriser la voracité des grands prédateurs, procurer aux citoyens l’accès au travail, source de leur dignité, ainsi qu’un minimum de protection sociale, mais aussi calmer les élans menaçants des fous furieux, prêts à tout oser, à tout faire pour assurer le règne de leur divinité ou de la « réforme sociale ». On connaît la ritournelle : « Pas de liberté pour les ennemis de La Liberté » !

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Tout ne serait-il qu’une question de subtilité dans la rhétorique ? Non point ! C’est affaire de véritable démocratie, soit de tolérance (presque) universelle. Car n’importe qui, même la pire andouille – par exemple un dinosaure communiste ou une féministe enragée – a le droit de dire ce qu’il (ou qu’elle) croit juste, pas obligatoirement ce qu’il (ou elle) « pense », parce que bien des gens parlent plus vite que leurs capacités cognitives ne fonctionnent.

Au total, tout est bon à être dit, sauf la pornographie et la calomnie qui, seules, relèvent de la censure. La liberté d’expression ne doit avoir de limites que dans ces deux registres.

Heureux les libres citoyens des États-Unis d’Amérique du Nord où cette liberté fondamentale est garantie par le Premier Amendement à la Constitution. Pour une fois qu’il y a quelque chose de bon à piquer aux USA, l’électorat français s’en moque ! Il semble préférer les hamburgers, le Coca et Halloween.

vendredi, 03 novembre 2017

Stolypine l’incompris

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Stolypine l’incompris

Article rédigé le 14 septembre 2017, anniversaire de l’attentat contre Stolypine qui mourra le 18 septembre 1911 des suites de sa blessure.

Dans le numéro 74 de la revue « Cahiers du mouvement ouvrier », une intéressante interview de Jean-Jacques Marie, son directeur de publication, à l’occasion de la parution de son livre, « La Guerre des Russes blancs (1917-1920) ». Jean-Jacques Marie est l’auteur d’un autre livre sur cette guerre, « La Guerre Civile russe (1917-1922). Armées paysannes rouges, blanches et vertes ». Il a tenu à prolonger cette étude en calant cette guerre non plus entre 1917 et 1922 mais entre 1917 et 1920, et il précise pourquoi.

JJM-RB.jpgDe fait, cette guerre se prolongea bien jusqu’en 1922 ; mais en 1920, la dernière armée de Russes blancs, celle de Wrangel, est battue et quitte la Crimée. Il reste certes des bandes armées mais plus d’armées. Les puissances étrangères qui soutiennent les Russes blancs l’ont compris, à commencer par la France et la Grande-Bretagne qui aident les forces de Wrangel à fuir avant d’abandonner le terrain et de remplacer sans tarder la pression militaire par la pression économique. Les techniques de combat sont rudimentaires et le grand nombre de victimes (environ quatre millions cinq cent mille) est beaucoup plus le fait des épidémies de typhus et de choléra, sans compter l’absence presque totale de soins pour les blessés, que des combats eux-mêmes. Il faudrait par ailleurs évoquer le rôle de la Légion tchécoslovaque (entre trente et quarante mille hommes), d’anciens prisonniers de guerre de l’armée austro-hongroise.

Dans cette dernière étude, Jean-Jacques Marie écrit que Lénine était prêt à accepter un « Brest-Litovsk de l’intérieur », qu’à la mi-janvier 1919 Lloyd George et le président Wilson avaient proposé une conférence rassemblant les représentants des diverses forces en présence en Russie, dont les bolcheviks. Lénine commence par repousser plutôt sèchement cette proposition. Un mois plus tard, il est inquiet de la double offensive alors victorieuse de Koltchak à l’Est et de Denikine au Sud et se montre prêt à l’accepter. L’envoyé du président Wilson avait proposé un armistice entre les forces combattant en Russie, armistice suivi d’une conférence, armistice qui s’accompagnerait d’un statu quo : chaque force conserverait son territoire au moment de la signature, le blocus du pays serait levé et tous les gouvernements russes se reconnaîtraient responsables des dettes de l’Empire. Lénine est donc prêt à signer un Brest-Litovsk de l’intérieur avec Denikine et Koltchak qui, sûrs de leur victoire, refusent de traiter avec ces bolcheviks qu’ils méprisent. Nous sommes en 1919. En novembre 1920, Lénine dira : « Il y a dix-huit mois nous voulions signer une paix qui accordait une immense partie du territoire à Denikine et Koltchak. Ils s’y sont refusés et ils ont tout perdu. »

Jean-Jacques Marie avance des explications pertinentes sur les causes de la défaite des Russes blancs, des causes que Denikine formule (implicitement) dans un livre de quelque deux mille pages consacré à cette guerre civile.

Cette période de l’histoire de la Russie me conduit à la période qui l’a immédiatement précédée, avec une figure centrale bien oubliée, injustement oubliée : Stolypine.

Stolypine m’intéresse depuis longtemps, comme m’intéresse depuis longtemps Miguel Primo de Rivera, deux hommes tragiques, soit des hommes de bonne volonté restés incompris de tous et oubliés. Stolypine est encore perçu comme un défenseur de l’ordre ancien. Il est vrai que sans son action, le pouvoir tsariste aurait probablement disparu dès les années 1905-1907…

On oublie (à moins qu’on ne veuille le reconnaître) que Stolypine fut aussi un réformateur, et pas un timide. Il fut détesté des révolutionnaires (car monarchiste) et des conservateurs (car réformateur). Il fut un homme de terrain ; il parcourait les campagnes, entrant en relation directe avec les paysans. Tout en s’efforçant de remettre de l’ordre, et d’une manière forte, en tant que ministre de l’Intérieur puis en tant que Premier ministre, il s’attela à une réforme fondamentale de la propriété paysanne et à la transformation de l’autocratie en un type de gouvernement ouvert à la représentation populaire. Il envisageait la Douma comme nécessaire au fonctionnement du Gouvernement.

Ce gentilhomme rural avait une vision ample et précise de la société russe, une société composée d’une énorme masse paysanne à peine sortie du servage et dispersée sur un territoire immense. Au sommet, une aristocratie plutôt occidentalisée et peu soucieuse des affaires du pays. Entre les deux, un énorme appareil administratif, inerte et diversement corrompu. La structure même de cette société la faisait osciller entre l’autocratie et les désordres extrêmes.

Stolypine empruntait aussi peu que possible les couloirs des administrations et il détestait la paperasserie. Il avait compris que dans ce pays essentiellement paysan, l’amélioration de la société dans son ensemble passait par une profonde réforme agraire.

Vyacheslav_von_Plehve.jpgPeu après sa nomination en 1904 comme gouverneur de la province de Saratov, le ministre de l’Intérieur Viatcheslav Plehve (photo) est assassiné. L’année suivante le général Viktor Sakharov est victime d’un attentat chez Stolypine, Stolypine qui a déjà échappé à trois tentatives d’assassinat, sans compter les courriers anonymes menaçant jusqu’à ses enfants.

Stolypine n’hésite pas à s’adresser directement aux émeutiers, sans arme et en laissant derrière lui l’escorte des Cosaques. Les récits de sa détermination et de son courage deviennent un sujet de conversation à la cour du tsar. Le 9 mai 1906, à la veille de l’ouverture de la première Douma, Nicolas II le nomme ministre de l’Intérieur dans un pays en proie à des violences qui ne cessent de se multiplier. Cette Douma incapable de gouverner est dissoute le 9 juillet 1906. Les violences se multiplient. Le 12 août 1906, une explosion détruit une partie de la résidence de Stolypine à Saint-Pétersbourg, tuant et blessant près de soixante personnes, parmi lesquelles sa fille qui restera infirme. Dans les campagnes sévissent des bandes armées. La deuxième Douma se réunit en février 1907. Elle se montre encore plus impuissante que l’autre face à la virulence des partis révolutionnaires, des partis qui avaient pu participer en toute légalité aux élections. Le 16 juin 1907, elle est dissoute. La troisième Douma est élue en novembre 1907, avec cette fois un système électoral capable de lui donner une majorité de gouvernement.

Contrairement au tsar et à une partie de l’aristocratie, Stolypine apprécie et défend la vie parlementaire. Il participe avec entrain aux débats pour s’expliquer sur sa politique. Il sait par ailleurs que le travail parlementaire est un moyen de former d’authentiques hommes d’État, des hommes dont manque tant la Russie.

La dissolution de la deuxième Douma correspond à une baisse de l’activité révolutionnaire (commencée en janvier 1905). L’arrestation de leaders ne provoque aucune réaction dans la population. A partir de 1908, les grèves deviennent fort rares. Les effectifs des partis révolutionnaires, considérables après 1905, fondent. Lénine, inquiet, observe le succès des réformes menées par Stolypine, l’amenant même à envisager de renoncer à tout programme agraire. Sur le site AgoraVox, un article signé « Le pire cauchemar de Lénine » et signé Yannick Harrel, un cauchemar qui portait un nom : Piotr Stolypine :

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/l...

Le tsar lui-même est subjugué par l’énergie de son ministre dont il soutient les réformes, comme celles du 9 novembre 1906, du 14 juin 1910 et du 29 mai 1911 qui élargissent les possibilités de sortir du mir, une communauté villageoise où tous vivent pour tous dans un système de mutualisation du travail et de la production. Jusqu’à la Révolution d’Octobre, neuf millions de paysans deviennent propriétaires de leurs terres et leur rendement va vite s’avérer bien supérieur à celui des terres gérées par le mir. Et ce sont eux, les koulaks, que les bolcheviks réduiront méthodiquement, implacablement. Koulak, une accusation qui suffira à vous condamner à mort, à la prison ou à la déportation et dès la fin des années 1920. En 1917, les bolcheviks avaient commencé à faire d’eux des boucs-émissaires, une image de propagande qu’ils ne cesseront d’amplifier jusqu’à la liquidation de ces « ennemis de classe », de ces « exploiteurs ». Le tsar soutient son ministre dont les réformes déplaisent à nombre de grands aristocrates. Mais Stolypine a d’autres ennemis, plus dangereux, notamment chez les Cent-Noirs qui jugent que la popularité de Stolypine porte préjudice au tsar en personne.

Ce qui suit est sombre, sordide même en regard de l’œuvre de modernisation accomplie par Stolypine, une œuvre qui n’en était qu’à ses débuts et qui aurait probablement pu éviter la Révolution d’Octobre et la venue au pouvoir des Bolcheviks.

raspoutine6.jpgL’impératrice devint peu à peu implacablement hostile à Stolypine, une hostilité sur fond d’hémophilie, celle de son fils, un secret qui ne sortait pas du cercle étroit de la famille impériale et dont Stolypine ne sut jamais rien, ce qui lui rendit incompréhensible et insupportable la présence de Raspoutine au Palais, Raspoutine dont il ignorait les pouvoirs de thaumaturge. L’eût-il su, il aurait sans doute agi autrement. Il se montrait avant tout soucieux de la réputation de la famille impériale, une réputation qui se dégradait avec la présence de Raspoutine considéré comme un débauché, une rumeur dont le bien-fondé n’a pas été établi. Quoiqu’il en soit, Stolypine était sensible à cette rumeur qui se répandait, et il chargea le colonel Guérassimov, responsable de l’Okhrana, de lui faire un rapport sur ce personnage, un rapport peu favorable qu’il présenta au tsar qui en prit connaissance sans lui donner suite et en continuant à taire la maladie de son fils. Stolypine prit alors la décision de faire éloigner Raspoutine de Saint-Pétersbourg, une mission qu’il confia au colonel Guérassimov. L’impératrice protesta mais le tsar refusa de désavouer son ministre ; et elle se mit à haïr Stolypine en qui elle vit celui privait son fils ce qui le maintenait en vie.

La tragédie de Stolypine a plusieurs noms, l’un d’eux est Raspoutine. Raspoutine et ceux de son cercle décident d’écarter le colonel Guérassimov et de le remplacer, avec l’appui de l’impératrice, par le général Kourlov qui avait été gouverneur de Minsk lors des pogroms de 1905 et qui n’avait rien fait pour s’y opposer. Cet homme sans principe n’est soucieux que de son avancement.

Autre nom de la tragédie Stolypine : Dmitri Bogrov, indicateur de police chevronné et… révolutionnaire exemplaire. J’ai lu que par cet acte il voulait venger la mort des Juifs victimes de pogroms, mais aussi qu’en bon révolutionnaire il voulait empêcher toute réforme « bourgeoise » et, de la sorte, hâter la révolution et sa violence. On a également dit qu’il aurait bénéficié (à son insu) de l’appui d’éléments de l’Okhrana hostiles aux réformes agraires de Stolypine et à son parlementarisme. Les hypothèses continuent à faire la ronde, avec, bien sûr, celles qui flirtent plus ou moins ostensiblement avec la théorie de la conspiration (ou du complot). A l’appui de cette théorie, l’extrême rapidité du jugement et de l’exécution de l’assassin ainsi qu’une enquête ajournée sur ordre de Nicolas II en personne.

Kiev, 14 septembre 1911. Stolypine accompagne le tsar pour célébrer des actes officiels. Le général Kourlov qui est en charge de la sécurité et qui a fait converger vers Kiev quelque deux mille policiers et gendarmes afin de renforcer les effectifs locaux n’a pas cru bon d’affecter un seul de ses hommes à la protection de Stolypine, alors que le risque d’attentat est jugé élevé.

Bogrov1910.jpgSoirée du 14 septembre. Dmitri Bogrov prétexte un attentat en préparation dont il démasquera sur place les suspects, un coup de bluff. Ainsi obtient-il une invitation délivrée par l’Okhrana. Il atteint Stolypine sans peine, d’une balle dans la poitrine. Il mourra quatre jours plus tard, le 18. Dmitri Bogrov venait d’assassiner un homme qui s’était employé à alléger la législation contraignante qui pesait sur les Juifs de l’Empire.

Les Russes ne comprirent probablement pas qui ils perdaient. On avait probablement mieux compris la valeur de cet homme à l’étranger, car l’activité considérable de Stolypine ne s’était pas limitée à la politique intérieure. Son ministère avait connu la crise bosniaque, en 1909. Il avait réussi à préserver la paix en obtenant de la Serbie qu’elle négociât avec l’Autriche-Hongrie, affermissant ainsi les relations avec l’Allemagne sans compromettre celles avec la France. Je crois pouvoir affirmer sans forcer la note que cet assassinat fut l’une des causes de la Première Guerre mondiale.

Stolypine est boudé par nombre d’intellectuels « distingués », et déjà parce que Soljenitsyne l’admirait et pour diverses raisons. Concernant les motivations de l’assassin Dmitri Bognov, Soljenitsyne en avance deux principales :

1 – Les réformes de Stolypine, notamment les réformes relatives à la question agraire, risquaient de porter préjudice à la vigueur révolutionnaire en Russie, une appréciation courant chez les révolutionnaires d’alors.

2 – Le deuxième motif invoqué par Soljenitsyne me semble plus contestable, et même tiré par les cheveux. Selon lui Dmitri Bognov jugeait que Stolypine était antisémite, non parce qu’il avait pris des mesures dans ce sens (rappelons que Stolypine voulait débarrasser son pays des entraves que la loi plaçait autour des Juifs) mais parce qu’il se préoccupait exclusivement de promouvoir la nature russe de l’État (?). Il me semble que Soljenitsyne donne trop d’importance au mobile juif de l’assassin. Je m’empresse de préciser qu’à aucun moment Soljenitsyne n’attaque l’assassin parce qu’il est juif, accusant ainsi « les Juifs » d’être responsables de la mort de Stolypine, comme le fait ouvertement Holodomorinfo.com, un site particulièrement délirant revêtu des oripeaux d’une vaste pseudo-culture.

Olivier Ypsilantis  

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500 jaar Untergang des Abendlandes

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500 jaar Untergang des Abendlandes

door Rik Van Goor

Ex: http://www.novini.nl

Gisteren zou precies vijfhonderd jaar geleden de Reformatie hebben plaatsgevonden. Het begin zou het apocriefe spijkeren van 95 stellingen op de deur van de slotkapel van Wittenberg zijn geweest, door een zekere Maarten Luther. Zoals gezegd, de gebeurtenis is apocrief. En zelfs het aantal stellingen wordt betwist. Immers, de eerste versie, die van de 95 stellingen kon nauwelijks ‘protestants’ worden genoemd, zodat men de radicalere en latere versie, die van 97 of zelfs van 99 stellingen liever voor ogen houdt in de kritiek op de katholieke Kerk van toen en van nu.

Dat we vandaag de dag zo uitgebreid stilstaan bij een ‘reformatie’ van vijfhonderd jaar geleden is onderdeel van een ziekte die sinds de negentiende eeuw over ons is gekomen en die door de historicus Eric Hobsbawm werd aangeduid met de term ‘invented tradition’: uitgevonden of geconstrueerde traditie. In elkaar geknutseld om volkeren en culturen een (alternatieve) identiteit te verschaffen. Niet alleen om ze steeds te laten stilstaan bij een verleden, maar ook om ze zo te doen beseffen hoe ver vrijheid, vooruitgang en ontwikkeling zijn voortgeschreden om ons te bevrijden van achterlijkheid, middeleeuwsigheid en allerlei kwaad.

Volksliederen werden gecomponeerd, feestdagen ingevoerd en in Nederland werd een term als de Tachtigjarige Oorlog geïntroduceerd door de liberale historicus Robert Fruin. Sprookjes van burgerlijkheid, Hollandse koopmansgeest en een ‘Gouden Eeuw’ werden via school en academie en protestantse kansels over de hoofden van het volk heengegoten.

In Duitsland deed men daar niet voor onder. En één van de sprookjes die men daar formuleerde was die van ‘het protestantisme’. Waar in de zestiende en zeventiende eeuw lutheranen, calvinisten en doopsgezinden elkaar als ketters beschouwden en verder geen enkele belangstelling in elkaar hadden, kwamen de liberale theologen met de vlag ‘protestantisme’. In de oorlog tegen de katholieke Kerk werden lutherse en calvinistische ‘protestanten’ samengesmeed tot ‘protestanten’ die tezamen het nog verse nationalisme, liberalisme, de vooruitgang en Pruisische hegemonie moeten vooruitstuwen en versterken. Een klimaat werd geschapen waarin de geschiedenis werd gezien in een opgaande lijn, via het achterlijke jodendom (de term ‘woestijngodsdienst’ werd toen gemunt), via het achterlijke katholicisme naar het superieure cultuurchristendom van het moderne protestantisme.

Wat is en wat was protestantisme? Eigenlijk niets substantieels. Het is vooral een term die aanduidde en aanduidt wat men níet wil zijn: Rooms-katholiek. Het is zoals met ‘atheïsme’: men formuleert de eigen positie c.q. identiteit met datgene waar men tegen is, namelijk het godsgeloof dat men verwerpt. Of een nog actueler voorbeeld is een term uit de transgenderbeweging: ‘non-binair’: men is geen van beide (man of vrouw) en dat is dan de ‘seksuele’ identiteit. Zo is het ook met protestantisme: men is iets niet, en alles wat fout is projecteert men op dit grote ‘Niet’ om zo alles wat goed is zichzelf toe te eigenen.

De keuze voor Luther is niet slechts historisch bepaald. Ironisch genoeg laat ze zien hoe moderne ‘protestanten’ zijn vervreemd van hun werkelijke traditie, zoals die van het calvinisme. Een keuze voor Luther bevestigt de streep die menig ‘protestant’ door zijn of haar eigen geloof heeft gezet. Het is tevens een streep door de afzwakkingen van latere lutheranen, zoals Melanchton, van de leer van Luther die zelfs voor hen te gortig was.

En Luther was gortig. Het verstand was volgens hem een ‘hoer’, er is geen goede schepping of zoiets als scheppingsordeningen of natuurwetten die het goede leven in zich bergen. Er is geen universele Kerk of Europese geloofsgemeenschap: er is geen Avondland. Er zijn slechts subjecten die zich moeten onderwerpen aan machten, zoals die van de overheid en een ondergeschikte kerk. Er is het gevoel en het besef dat er grenzen nodig zijn: constructies om de mens in toom te houden, zoals vervat in wetten of dogmatieken.

Met de breuk die Luther sloeg in de Avondlandtraditie werd de eenheid van Europa, van het leven opgeheven, werd het evenwicht tussen de terreinen van het leven verstoord ten gunste van de macht van de politiek en de machthebbers. Ontevreden boeren werden het ene moment door Luther opgejut in opstand te komen om meteen daarna door hem verraden te worden door zich achter de machthebbers te stellen die de opstandige boeren afmaakten.

Wat een incident had kunnen zijn, werd illustratief voor de consequentieloosheid van zijn theologie die de revolutie en repressie van de ontluikende klassenstrijd zowel kon stimuleren als afremmen. De eenheid was weg en de dialectiek van Wet en Evangelie, totale verdorvenheid en genade baande de weg voor de typische Duitse geest van de negentiende eeuw die alleen nog maar kon denken in dialectiek en grootse en diepgaande tegenstellingen. Men denke aan Hegel en Marx, maar ook aan Nietzsche.

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De erfenis van Luther manifesteerde zich al vrij snel na zijn dood enerzijds in sentimentaliteit c.q. piëtisme, en anderzijds in de doodse rationaliteit van het dogmatisme: de voorlopers van Romantiek en Verlichting. De eenheid van het levensgevoel was weg, de ziel werd tot centrifuge en de harmonie van het klassieke christendom moest het onderspit delven. Politiek gezien werd het Duitsland van Luther het bruggenhoofd van de opkomende machtspolitiek van Hobbes. Waar deze in Engeland werd bestreden door zowel katholieken als calvinisten, kreeg zijn loutere machtsdenken weerklank in Duitsland en via Duitsland in Nederland. Zoals de historicus E.H. Kossmann uitvoerig heeft beschreven.

Het fijnzinnige politieke denken van klassieke denkers als Althusius, maar ook van de Spaanse school van Salamanca, werd teniet gedaan door een steriel staatsalmachtsdenken dat via lutherse streken de weg vrijmaakte voor verlichte despoten, grootschalige oorlogen en bureaucratische apparaten: moreel blind en blind voor ‘Gott oder Teufel’ (cf. Max Weber).

Vijfhonderd jaar ‘Reformatie’ is dan ook vijfhonderd jaar ondergang van het Avondland. Wie dat viert, maar ondertussen wel Spengler heeft aangeschaft (ook zo’n hype, net als 500 jaar Reformatie en vele andere hypes) of een conservatieve treurzang doet klinken over de ondergang van ons Westen, heeft dan vermoedelijk ook een gaatje in het hoofd. Waarschijnlijk die van de spijker die bij het aantimmeren van kweetniethoeveel stellingen te ver is doorgetimmerd en tot een typisch Avondlandse hersenbeschadiging heeft geleid.

Jede Kultur ist wertvoll, so lange es nicht die eigene ist

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Anabel Schunke

Jede Kultur ist wertvoll, so lange es nicht die eigene ist

Von Anabel Schunke

Ex: http://www.achgut.com

In meiner Heimatstadt Goslar gab es schon immer recht viele Menschen mit Migrationshintergrund. Mein Freundeskreis in der Jugend bestand zu einem Großteil aus der dritten Generation türkischer und kurdischer Einwanderer, also aus jenen in Deutschland lebenden Muslimen, die hier geboren und sozialisiert sind. Niemand von ihnen hätte sich je als Deutscher bezeichnet. Nicht einmal als Deutschtürke oder Deutschkurde. Sie waren Türken und Kurden. Nicht, weil wir sie nicht als Deutsche akzeptierten, sondern weil sie sich selbst nicht als Deutsche sahen. Deutsche waren nur wir. Die Kartoffeln.

Nicht wir zogen die Trennlinie, sondern sie. Nicht uns war es wichtig, zu unterscheiden, sondern ihnen. Mit 13 oder 14 Jahren ordnet man derlei Beobachtungen, die ein Großteil meiner Generation, wie ich aus Gesprächen weiß, so unterschreiben kann, nicht in einen politischen Kontext ein. Dennoch liefert genau die Frage nach dem ‚Warum‘ dieser selbstgewählten Abgrenzung eine der wichtigsten Antworten auf die Frage, weshalb Integration bei uns in Deutschland so oft scheitert und warum es mit den neuen Einwanderern trotz oder gerade aufgrund unserer neuerlichen emsigen Bestrebungen in Sachen Integration eher noch schlimmer als besser laufen wird.

Wer aufmerksamer Beobachter des medialen und politischen Treibens insbesondere der letzten zwei Jahre war, der wird sich an der ein oder anderen Stelle sicherlich die Frage gestellt haben, ob auf der Welt aktuell ein Volk existiert, das sich mehr demütigen lässt, als das Deutsche. Die Liste der Beispiele für diese Demütigungen ist jedenfalls lang. Das neueste Beispiel: Ein Projekt namens „Kitchen on the run“. Eine vom BAMF geförderte Integrationsmaßnahme des Vereins „Über den Tellerrand e.V.“, bei dem eine mobile Küche samt Team quer durch Deutschland reist und anerkannte „Geflüchtete“ und „Beheimatete“ zum gemeinsamen Kochen animieren soll. Für Empörung sorgte, Sie ahnen es vermutlich bereits, dabei nicht das kreative Projekt selbst, sondern die dem Begriff „Geflüchtete“ gegenübergestellte Bezeichnung „Beheimatete“ für jene, die „schon länger hier leben“. 

Auf Nachfrage heißt es von der Pressestelle vom Bundesamt für Migration und Flüchtlinge hierzu: „Wir haben in dem Kontext das Wort „Beheimatete“ gewählt, da bei dem von uns geförderten Projekt „Kitchen on the run“ auch Migranten teilgenommen haben, die schon länger in Deutschland leben, aber keine Geflüchteten mehr sind. Der Begriff sollte nicht als Synonym für Deutsche verstanden werden.“

Beliebigkeitsformeln, die zugleich jeden und keinen umfassen

Bei allem Verständnis für die ehrenwerte Absicht, ja niemanden sprachlich ausgrenzen zu wollen, zeigt sich hier einmal mehr ein grundlegendes Problem der One-World-Junta: Wer im Bestreben, auch noch jeden irgendwie inkludieren zu wollen, jedweden zuordneten Begriff vermeidet und stattdessen nur noch zu Beliebigkeitsformeln greift, die zugleich jeden und keinen umfassen können, der löst die für eine Gesellschaft so wichtigen Orientierungspunkte auf. Er zerstört damit nicht nur langfristig die gemeinsame Identifikation der einheimischen Bevölkerung als ein Volk der Deutschen, die Orientierung und Zusammenhalt schafft, er erschwert damit auch maßgeblich die Integration derer, die aus fremden Kulturen einwandern und auf derlei Bezugspunkte angewiesen sind, wenn Integration funktionieren soll.

Es ist dasselbe Prinzip der sprachlichen Auflösung von Nation und Volk hin zur multikulturellen Beliebigkeit, das sich auch in ungelenken Wortklaubereien wie „die, die schon länger hier leben“ oder auch der Erklärung der Kanzlerin, dass das Volk jeder sei, der in diesem Land lebt, wiederspiegeln. Während man heutzutage jede noch so kleine Minderheit innerhalb der Gesellschaft namentlich erwähnt, ihr Recht auf eigene Identität geltend macht und damit die größere  Einheit der Gesellschaft bewusst auflöst, indem man diese kleinen Gruppen durch Nennung etwaiger tatsächlicher oder auch nur herbeihalluzinierter Diskriminierungen, gegeneinander ausspielt, scheint eine gesellschaftliche Gruppe überhaupt keinen Wert mehr zu haben: Die heterosexuelle, „biodeutsche“ Mehrheit, die durch das Bestreben der Inklusion aller zur Identitätslosigkeit verdammt wird, da sie keiner kleineren Splittergruppe der Gesellschaft mit eigener Lobby angehört.

Der Syrer, der schon länger hier lebt, kann gleichzeitig Syrer und „Beheimateter“ sein.  Der Iraker, der erst kurz hier lebt, ist Iraker und gleichzeitig „Geflüchteter“. Der Türke, der schon ganz lange hier lebt, kann sogar qua Pass Deutscher und Türke und Deutschtürke sein. Nur die Mehrheit der schnöden, normalen Deutschen ohne Migrationshintergrund ist eben nichts mehr so richtig und das ist auch der Grund für die Wut. Nicht Fremdenfeindlichkeit macht aus „Beheimateten“ wütende Bürger, sondern die sprachliche Entziehung der eigenen Identität.

Denn niemand identifiziert sich mit dem Begriff „Beheimatete“. Weder Deutsche, noch Ausländer, die hier nach Aussage des BAMF schon länger leben als die „Geflüchteten“ und durch den Begriff sprachlich integriert werden sollen. Afghanen dürfen Afghanen sein. Syrer dürfen Syrer sein, Iraker dürfen Iraker sein, Eritreer dürfen Eritreer sein und Sudanesen Sudanesen. Selbst andere Europäer, die nicht zum sakrosankten Teil der Weltbevölkerung gehören wie Französen, Dänen, Polen, Engländer, Italiener und Spanier dürfen in unserem Sprachgebrauch auch als solche bezeichnet werden. Nur wir Deutschen – so mittlerweile die Wahrnehmung vieler – dürfen nicht Deutsch, müssen inklusive Verhandlungsmasse für jeden sein. Zugleich zeigt sich an solchen Fällen einmal mehr die Bigotterie des linken Spektrums, in dem jede Kultur und jeder Verweis auf Herkunft wertvoll ist, so lange es nicht die eigene ist.

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Ein durchdringender One-World-Masochismus

Nun aber zurück zu meiner Jugend in einem deutsch-türkischen Freundeskreis. Denn allmählich sollte ersichtlich werden, weshalb sich meine türkischen und kurdischen Freunde von damals nicht als Deutsche sahen und weshalb ihnen die Abgrenzung zu uns so wichtig war: Niemand der selbst oder dessen Vorfahren aus einer traditionell stolzen Nation und Kultur kommt, identifiziert sich freiwillig als Deutscher und tauscht damit das verbriefte Recht auf nationalen, kulturellen Stolz und Würde gegen die Zugehörigkeit zu einem Volk ein, das sich auf Grundlage eines tief verankerten Schuldkomplexes und einen, die Gesellschaft bis ins Mark durchdringenden One-World-Masochismus, ihr eigenes Existenzrecht abspricht.

Deutscher, das ist nicht umsonst auf immer mehr Schulhöfen in den letzten Jahren zu einer Beleidigung verkommen. Und auch im Wort „Kartoffel“ von damals steckte bereits die durchaus intendierte Abwertung eines Volkes ohne Rückgrat, das sich von Migranten aller Herren Länder auf der Nase herumtanzen lässt. Dass die eigenen Werte verleugnet, keine Anpassung fordert und stattdessen jede noch so große kulturelle Unart aus anderen Ländern toleriert. Es ist jene nationale Selbstgeißelung, die darüber hinaus das Einfallstor zur Kompensation des eigenen kulturellen Kollektiversagens schlechthin für junge, vornehmlich muslimische Migranten bildet. Seht her, ihr habt vielleicht den Wohlstand, den Frieden und die technischen Innovationen in euren Ländern, aber wir haben etwas, was ihr nicht habt: Stolz und Ehre.

Wer Migrationshintergrund hat, genießt in diesem Land unter dem Deckmantel der Toleranz andere Rechte als jemand, der diesen nicht hat. 2010 drehte Güner Balci für den WDR die Dokumentation „Kampf im Klassenzimmer“ über eine 10. Klasse einer Hauptschule in Essen-Karnap und griff dabei das heikle Thema der Deutschenfeindlichkeit an Schulen mit hohem Migrantenanteil auf. Neben vielen anderen Ausschnitten blieb vor allem einer im Gedächtnis. Ein augenscheinlich türkischstämmiger Jugendlicher sprach über das Thema Sex vor der Ehe und erklärt hierbei gänzlich trocken: „Wenn man mit einem muslimischen Mädchen schläft und sie entjungfert, dann ist das so, dass die Eltern das als Schande ansehen und die Ehre ist befleckt und wir müssen das alles saubermachen. Entweder er heiratet sie und wenn nicht, dann zwingen wir ihn und wenn nicht, dann knallen wir ihn ab und dann ist die Ehre wieder sauber und wir knallen auch sie ab.“

Es sind genau diese Aussagen, die einen tiefen Einblick in die tatsächliche Integration vieler sogar hier geborener Muslime geben, die immer wieder in mir die Frage aufwerfen, wie ein Land Hunderte von Millionen Euro in einen angesichts der realen Bedrohung komplett unverhältnismäßigen Kampf gegen Rechts investieren kann, während solche Ansichten im Alltag keine weitere Beachtung finden und mehr oder weniger geduldet werden. Die Antwort liegt nahe: Wer Migrationshintergrund hat, erhält kulturellen Rabatt.

Was bei Einheimischen vorsichtig formuliert unter die politisch inkorrekten Aussagen fallen würde, wird hier unter kultureller Folklore verbucht. Ebenso verhält es sich mit der Tatsache, dass wir öffentliche Islamkritik hierzulande nur als politisch gerade noch korrekt ansehen, wenn sie von Menschen mit Migrationshintergrund kommt. Ein Volk, dass sich selbst das Recht auf Kritik an einer Kultur und Religion abspricht, die mit den eigenen Werten kaum zu vereinbaren ist, ein Volk, dass sich von Migranten dazu ermutigen lassen muss, auf die eigenen Errungenschaften Stolz zu sein, hat den Kampf um Anerkennung bereits verloren und liefert keine besonders gute Ausgangslage, um Menschen die Identifikation als Deutscher schmackhaft zu machen.

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Gilt der Untertitel hierunter wirklich ?

Es ist „cooler“, Ausländer zu sein als Deutscher

Sicherlich ist das nicht die einzige Antwort auf die Frage, warum Integration von insbesondere muslimischen Migranten so oft scheitert. Aber es eines der größeren Mosaiksteinchen in der Frage, was wir selbst leisten können, um die Integration von Menschen aus mehrheitlich autoritären, paternalistischen Kulturen zu verbessern. Wer hunderttausende Muslime aufnehmen will, muss sich vom eigenen Kultur-Nihilismus verabschieden. Entweder man will funktionierendes Einwanderungsland sein und schluckt dafür die „Kröte“ des Nationalstolzes oder man muss augenblicklich aufhören, Menschen aus anderen Kulturen hierzulande aufzunehmen.

Es geht nur eines: Die eigene One-World-Theorie aus sicherer Entfernung erhalten oder nationale und kulturelle Orientierungspunkte mit dem nötigen Selbstbewusstsein vorleben und einfordern. So lange es in Deutschland „cooler“ ist, Ausländer zu sein als Deutscher, wird Integration und vor allem Assimilation zu großen Teilen nicht stattfinden. So lange wir unter Integration verstehen, noch mehr bequeme Maßnahmen zu schaffen, die eher die Integrationshelfer in „kultursensibler“ Anpassung schulen als die Migranten, wird Integration noch weniger gelingen als es bei früheren Einwanderergenerationen der Fall war.

Darüber hinaus muß man sicherlich die Frage aufwerfen, bis zu welchem Grad islamische Einwanderer überhaupt in unser hiesiges Wertesystem zu integrieren sind und wie Integration dort funktionieren soll, wo die Mehrheitsverhältnisse längst gekippt sind. In Schulklassen, in denen kein einziges Kind mehr Deutsch spricht etwa oder in Stadtvierteln, in denen man problemlos in jedem Geschäft einkaufen gehen kann, ohne ein einziges Wort der Landessprache sprechen zu müssen.

Auch in stark patriotischen Gesellschaften wie den USA kommt es zunehmend zu kulturellen Spannungen zwischen Muslimen und „Amerikanern“. Dies liegt jedoch nicht nur an den kulturellen Differenzen, sondern auch hier an einem von linken Kultur-Nihilisten geschaffenen Einfallstor zur Nichtanpassung. Eine weitere Bestätigung dafür, dass Integration und Assimilation gerade nicht durch die linke Politik der bedingungslosen Toleranz und Selbstaufgabe forciert werden, sondern durch selbstbewusste Forderungen von stolzen Bürgern. Wer wie hier in Deutschland diesen Bürgern jegliches Recht auf nationale Identität und Stolz aberkennen will, sägt an den Grundlagen einer funktionierenden multikulturellen Gesellschaft, die man doch eigentlich so unbedingt haben will.

Anabel Schunke ist Autorin und freie Journalistin. Sie schreibt für verschiedene Portale, etwa EMMA Online oder die deutsche Huffington Post.

Le pari multiculturaliste...

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Le pari multiculturaliste...

par Eric Werner

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Eric Werner, cueilli dans le n°100 d'Antipresse, lettre d'information de Slobodan Despot, dont une nouvelle formule sera disponible la semaine prochaine.

Auteur d'un essai essentiel, L'avant-guerre civile (L'Age d'Homme, 1998 puis Xénia, 2015), Eric Werner vient de publier dernièrement Un air de guerre (Xénia, 2017).

Le pari multiculturaliste

Pour prévenir le chaos inévitablement liée à l’imposition contrainte et forcée du multiculturalisme, il n’y a pas d’autre moyen que le recours à l’Etat total.

Certains disent que l’Union européenne est en train de partir en petits morceaux. C’est sans doute exagéré. En revanche, ce qu’on constate, c’est qu’un vrai fossé est en train de se creuser entre l’Est et l’Ouest du continent, avec d’un côté les pays favorables au multiculturalisme et de l’autre ceux qui lui sont hostiles. La ligne de partage recoupe plus ou moins l’ancien rideau de fer, mais plus ou moins seulement. Les positions autrichiennes en la matière sont, par exemple, plus proches des positions hongroises, tchèques ou polonaises que des positions allemandes, suisses, ou françaises.

En outre, le débat sur le multiculturalisme est transversal. La société allemande est, par exemple, très divisée sur la question. Tout comme la société française, suisse, etc. Sauf que, dans ces derniers pays, les adeptes du multiculturalisme sont aujourd’hui solidement installés au pouvoir. On voit mal, à l’heure actuelle, ce qui pourrait les en déloger. Seul un événement géopolitique, peut-être. Et encore. En ce sens, la division actuelle de l’Europe en deux blocs antagonistes, l’un favorable, l’autre hostile au multiculturalisme, apparaît durablement installée.

L’hostilité au multiculturalisme se nourrit de plusieurs critiques, mais la plus importante, sans doute, est celle que résume la référence à la guerre civile. Le premier ministre hongrois insiste ainsi sur le lien, qu’il estime «évident», entre l’immigration de masse et le terrorisme (1). L’insécurité au quotidien est volontiers aussi mise en avant. Dans certains pays, elle a atteint un niveau tel que les gens sont amenés à éviter certains quartiers ou à ne pas prendre le train ou le métro à certaines heures de la journée. D’autres encore déménagent (2). Les populations de même origine tendent ainsi à se regrouper en certains points du territoire pour constituer des «blocs socioculturels» (3). Le multiculturalisme trouve ici sa limite.

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Plus fondamentalement encore, on invoque les leçons de l’histoire. Les sociétés multiculturelles, dit-on, portent en elles les germes de leur propre désintégration. Autrement dit, elles ne sont pas viables. Car, pour qu’une société soit viable, il faut que les citoyens aient un minimum de choses en partage (ethnie, religion, langue, livres, un passé commun, etc.). Pas forcément toutes, mais quelques-unes quand même. Autrement elle éclate, avec à la clé des troubles pouvant, effectivement, conduire à la guerre civile. Le pays alors disparaît, ou s’il se maintient, ne parvient à le faire qu’au prix d’une recomposition démographique. Concrètement, les minorités sont expulsées ou exterminées.

On ne reprochera pas aux adeptes du multiculturalisme d’ignorer ces risques ni même de les sous-estimer. En règle générale ils en sont conscients. Mais ils ne les croient pas rédhibitoires. C’est sur ce point qu’ils se séparent de leurs antagonistes. Leur raisonnement, en gros, est le suivant: Il y a, certes, disent-ils, des risques, risques, le cas échéant, pouvant même s’avérer mortels. Nous ne les contestons pas. En même temps, nous pensons être en mesure de les surmonter. Les surmonter comment? Par un ensemble de mesures volontaristes visant notamment au renforcement du contrôle social.

Pour répéter ce qui précède sous une autre forme encore, on pourrait dire que pour pallier la menace du chaos liée aux progrès du multiculturalisme, on s’emploie à favoriser l’émergence d’un Etat total. Comment faire en sorte que le multiculturalisme ne débouche pas dans la guerre civile? En construisant l’Etat total. C’est ce qu’on pourrait appeler le pari multiculturaliste

Le pari multiculturaliste consiste à dire: nous ne reviendrons jamais en arrière, tenez-vous le pour dit. Nous avons fait un certain choix, nous irons jusqu’au bout de ce choix. Nous étoufferons dans l’œuf toute velléité de remise en cause de l’option multiculturaliste. Mais en même temps, nous ne voulons pas le chaos. A cette fin, nous construisons l’Etat total.

Ce n’est jamais dit explicitement. Mais très certainement c’est ce qui est pensé. Car cela correspond à ce qui se fait concrètement. On pense en particulier aux lois antiterroristes. Mais pas seulement. Le «tout-numérique» pousse également dans cette direction (4). Comme aussi l’atomisation sociale en général (5).

Tel est le pari multiculturaliste. Les adeptes du multiculturalisme jugent ce pari gagnable. Il est peut-être gagnable. Mais à quel prix? Peut-être aussi sera-t-il perdu. Car l’Etat total lui-même ne garantit pas nécessairement la non-guerre civile. On aura alors les deux choses: et l’Etat total, et la guerre civile.

Eric Werner (Antipresse n°100, 29 octobre 2017)

Notes
  1. Le Monde, 23 juillet 2016, p. 3.
  2. Le Figaro, 25 octobre 2017, p. 12.
  3. J’emprunte cette expression à Christophe Guilluy (La France périphérique: Comment on a sacrifié les classes populaires, Flammarion, 2014, p. 134).
  4. Cf. François de Bernard, L’Homme post-numérique: Face à la société de surveillance générale, Yves Michel, 2016.
  5. Les analyses de Hannah Arendt conservent à cet égard leur pleine validité.

jeudi, 02 novembre 2017

Quelques notes sur Julien Freund

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Quelques notes sur Julien Freund

« Il n’y a de politique que là où il y a un ennemi réel ou virtuel. »  (Julien Freund)

« Une société sans ennemi qui voudrait faire régner la paix par la justice, c’est-à-dire par le droit et la morale, se transformerait en un royaume de juges et de coupables. »  (Julien Freund)

Ce que des esprits diversement « distingués » ne semblent pas vouloir comprendre, c’est que la notion d’AMI et la notion d’ENNEMI (envisagées dans un sens précis, nullement idéalisé) sont indispensables à la vie. Le « On-est-tous-frères » s’apparente à une mauvaise pub, à un mauvais jingle. L’ennemi explicitement désigné comme tel est nécessaire au décisionnisme politique. La désignation ami/ennemi doit être envisagée sans trêve et d’abord parce que si nous la refusons d’autres se chargeront de la placer en lettres de feu devant nos yeux. Et il sera probablement trop tard pour nous, car ces lettres nous auront rendu aveugles, incapables de porter des coups d’attaque et de défense.

JF-EsPol.jpgLa rencontre Carl Schmitt et Julien Freund, à Colmar, en 1959, Julien Freund qui confia : « J’avais compris jusqu’alors que la politique avait pour fondement une lutte opposant des adversaires. Je découvris la notion d’ennemi avec toute sa pesanteur politique, ce qui m’ouvrait des perspectives nouvelles sur les notions de guerre et de paix ». Ce concept ami/ennemi est inconfortable puisqu’il donne une consistance à la guerre, ce que refusent les pacifistes qui envisagent l’avènement de la paix perpétuelle comme d’autres envisagent la Parousie.

Pour Carl Schmitt : « La distinction spécifique du politique (…)  c’est la discrimination de l’ami et de l’ennemi. Elle fournit un principe d’identification qui a valeur de critère et non une définition exhaustive ou compréhensive ». La dialectique ami/ennemi est un concept autonome qui ne doit dans aucun cas ni sous aucun prétexte accepter l’immixtion de la morale (bien/mal) ou de l’esthétique (beauté/laideur). Pour Julien Freund le concept ami/ennemi (voir détails) est un présupposé parmi d’autres. Il n’est pas comme chez Carl Schmitt un critère ultime du politique.

Chez Julien Freund, le présupposé ami/ennemi est garant de la permanence des unités politiques. La lutte qui est propre à cette relation dialectique a des formes aussi diverses que variées. Elle s’affirme dès que l’ennemi s’affirme. Chez Carl Schmitt la notion de l’unicité du concept ami/ennemi dans l’essence du politique peut contribuer à renverser la formule de Clausewitz et admettre que la guerre ne serait plus le prolongement de la politique mais sa nature même. Ce n’est pas ce que Freund envisage.

Une politique équilibrée, une politique qui se respecte, doit donc identifier avec précision l’ennemi et pour diverses raisons ; d’abord parce que c’est avec lui que l’on conclue la paix et non avec l’ami. Identifier l’ennemi, c’est aussi éloigner un danger majeur : un ennemi qui n’est pas reconnu comme tel est autrement plus dangereux qu’un ennemi clairement reconnu. Julien Freund écrit : « Ce qui nous paraît déterminant, c’est que la non reconnaissance de l’ennemi est un obstacle à la paix. Avec qui la faire, s’il n’y a plus d’ennemis ? Elle ne s’établit pas d’elle-même par l’adhésion des hommes à l’une ou l’autre doctrine pacifiste, surtout que leur nombre suscite une rivalité qui peut aller jusqu’à l’inimitié, sans compter que les moyens dits pacifiques ne sont pas toujours ni même nécessairement les meilleurs pour préserver une paix existante ». Qui dit mieux ? On commence par du simple bon sens – comment faire la paix s’il n’y a pas d’ennemi ? – et on est sans illusion sur les moyens pacifiques – le pacifisme qui n’a empêché aucun désastre et qui en a même suscités. Il faut déchirer ces écrans qui empêchent de voir et de porter les coups nécessaires, attaque et défense.

Il faut se battre pour la paix, bien sûr – jouer les va-t’en-guerre, c’est faire preuve d’immaturité politique –, tout en se délestant des illusions pacifistes. Il ne faut pas se chercher des ennemis, s’en créer, compulsivement, à la manière des États-Unis depuis les années 1990 et leur guerre avec l’Irak, par exemple. Mais il ne peut y avoir de politique (le jeu des nations dans le jeu mondial) si les collectivités n’identifient pas leurs ennemis, des ennemis qui ne sont pas nécessairement d’autres États, qui sont de moins en moins d’autres États, et qui peuvent être par exemple des organisations telles que des O.N.G. L’ennemi est plus diffus dans un monde diffus, plus liquide dans notre liquid modernity, il n’en existe pas moins ; et il faut l’identifier pour survivre car une nation ne peut pas ne pas en avoir ; elle peut l’ignorer, il n’en existe pas moins.

JF-Dec.jpgLes conflits sont de plus en plus économiques. Ils l’ont toujours été d’une manière ou d’une autre mais dans des proportions variables et parfois assez limitées. Aujourd’hui, l’économique draine tout à lui, et toujours plus frénétiquement, ce qui explique la liquidité des conflits, le fait qu’ils se jouent des frontières et se dématérialisent. Fini les lignes de front et les tirs de barrage. Le conflit est permanent et de ce fait d’une intensité moindre ; mais il est permanent – plus de trêve. Les médias sous toutes leurs formes ne cessent de nous le rappeler, implicitement ou explicitement. Mais comment départager vainqueur et vaincu ? Il n’y en a tout simplement plus, le conflit est devenu perpétuel.

Le postulat ami/ennemi que propose Julien Freund s’inspire de la vision de Carl Schmitt tout en s’en différenciant. Il reste pertinent. Le livre central de Julien Freund, « L’Essence du politique », peut être le point de départ d’une réflexion aussi ample que profonde sur notre monde et un moyen de l’appréhender dans sa violence, ses enjeux et ses compétitions. « L’Essence du politique » a été publié chez Dalloz, en 2003, avec une préface de Pierre-André Taguieff, auteur d’un essai, « Julien Freund. Au cœur du politique ».

Dans une présentation à un petit volume d’études de Julien Freund, Jean-René Tréanton écrit : « Ce qui irrite au plus haut point Julien Freund, c’est (…) la pensée sentimentale, le penchant à éluder les problèmes, l’indulgence et l’humanitarisme qui ne sont que des faux-fuyants ». Nos petits mielleux qui répandent leur sirop poisseux sur les plateaux de télévision et dans les colonnes des journaux devraient lire et relire Julien Freund, cet ennemi du faux-fuyant et de la langue de bois qui se qualifiait volontiers de réactionnaire de gauche.

Ci-joint, un passionnant article de Jean-Michel Le Bot intitulé « Julien Freund et L’Essence du politique » :

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01060003/docum...

Ci-joint, un article à caractère synthétique de Bernard Quesnay intitulé « La grande leçon de politique de Julien Freund » :

http://grece-fr.com/?p=3717

Et rien de mieux pour entrer dans la pensée d’un homme que l’interview. Ci-joint donc, une conversation entre Julien Freund et Pierre Bérard :

http://grece-fr.com/?p=3510

Enfin, divers documents sur Julien Freund, dont un entretien :

http://www.archiveseroe.eu/julien-freund-a48392378

« (…) vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les pacifistes. Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitiés. Du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin. » (Julien Freund)

« Une collectivité politique qui n’est plus une patrie pour ses membres, cesse d’être défendue pour tomber plus ou moins rapidement sous la dépendance d’une autre unité politique. Là où il n’y a pas de patrie, les mercenaires ou l’étranger deviennent les maîtres. » (Julien Freund)

 

Olivier Ypsilantis

Liberalismus vs. Konservativismus – Sozialismus

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Liberalismus vs. Konservativismus – Sozialismus

Ex: http://www.unwiderstehlich.org

Das 18. Jahrhundert ist das Zeitalter der „Aufklärung“. Aus der Gesamtheit der menschlichen Kräfte löst sich die Vernunft heraus und sucht ungebunden durch religiöse Glaubenssätze und staatlich-gesellschaftliche Überlieferungsmächte die Welt zu durchdringen und ihre „eigentlichen“ Gesetze zu erkennen. Überall waren Vorurteile zu beseitigen, jahrhundertelange Irrtümer und Dunkelheiten schienen sich aufzuhellen, in allen Ländern, in Holland wie in England, in Frankreich und in Deutschland regten sich kampflustig die Geister, um die religiösen und geistigen, schließlich auch die gesellschaftlichen und politischen Formen zu zerbrechen oder jedenfalls zu wandeln und den Erkenntnissen der „Vernunft“ anzupassen.

Einer der Begriffe, mit dem eine starke Richtung des 18. Jahrhunderts aufräumen zu müssen glaubte, war der des Staates. Man empfand den Staat als Hemmung der persönlichen Freiheit und als eine betrübliche Minderung des ursprünglichen Glücks, dessen sich der Mensch im Naturzustand erfreut.

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Der Mensch werde frei geboren, jetzt sei er aber überall in Banden, so ließ sich Rousseau (1712 – 1778) vernehmen; das komme daher, dass der Staat seine Rechte überschritten habe; der Staat beruhe auf einem Vertrag der Menschen untereinander und habe nur dann Sinn, wenn er die Freiheit des einzelnen, sein menschliches Recht und Glück sichere. Hier fehlt jeder Sinn für die großen geschichtlichen Mächte, für die schöpferische Kraft der Gemeinschaft, für Hingabe und Opfer über das persönliche Sein hinaus; aber man darf nicht vergessen, welchen Staat die Aufklärer vor sich haben: den Absolutistischen!

Der absolutistische Staat ist ohne von Gott geschöpftes Recht nicht denkbar. Der westeuropäische und schließlich der deutsche Materialismus, als ein Ergebnis der Aufklärung, ist trotz zeitbedingter Einseitigkeit eine geschichtlich notwendige, revolutionäre Bewegung gegen das geistige Mittelalter. Der orientalische Jahveismus hat sich in Verbindung mit der platonischen Ideenlehre als spiritualistische Metaphysik über Europa gelagert, die geisteswissenschaftliche Forschung dogmatisch begrenzt und die wahre Naturforschung behindert. Fast 1500 Jahre lang wurde die vom heidnischen Griechentum eingeleitete wissenschaftliche Erforschung und Beobachtung der realen Wirklichkeit unterbrochen.

Der Liberalismus als Frucht dieses Materialismus entartete jedoch wegen seiner Einseitigkeit sehr rasch und mutierte zu einer asozialen und staatsverneinenden Idee.

„Der Liberalismus behauptet, dass er alles, was er tut, für das Volk tut. Aber gerade er schaltet das Volk aus und setzt ein Ich an die Stelle. Der Liberalismus ist der Ausdruck einer Gesellschaft, die nicht mehr Gemeinschaft ist. […] Es liegt im Triebe eines jeden, dass er Individuum sein möchte, auch wenn er keines ist. Jeder Mensch, der sich nicht mehr in der Gemeinschaft fühlt, ist irgendwie liberaler Mensch. Seine Allzumenschlichkeiten sind liberal. Und die Selbstliebe ist sein eigenster Bereich.“ (Arthur Moeller van den Bruck: „Das dritte Reich“; Ring-Verlag, Berlin 1926; S. 117 ff.)

Der scharfdenkende Analyst Francis Parker Yockey gelangt in seinem Opus Magnum „Chaos oder Imperium“ zu einem vernichtenden Urteil:

„Der Liberalismus kann nur negativ definiert werden. Er ist ausschließlich Kritik, keine lebende Idee. Ein großes Schlagwort ‘Freiheit’ ist ein Negativum. Es bedeutet in Wirklichkeit Freiheit von Autorität, d.h. Auflösung des Organismus. In seinen letzten Stadien erzeugt er sozialen Atomismus, mit dem nicht nur die Autorität des Staates, sondern auch die der Gesellschaft und der Familie bekämpft wird. Die Scheidung ist der Ehe gleichrangig, die Kinder den Eltern. Seine Haltung war immer widersprüchlich, er suchte immer einen Kompromiss. Aber bei einer Krise war der Liberalismus als solcher nie vertreten; seine Anhänger schlugen sich auf die eine oder die andere Seite eines revolutionären Kampfes, je nachdem wie konsequent ihr Liberalismus und wie stark seine feindselige Einstellung zur Autorität war.“ (Francis Parker Yockey: „Chaos oder Imperium“; Grabert Verlag, Tübingen 1976; S. 120 f.)

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Im 19. Jahrhundert führte das Aufbäumen gegen den mittelalterlichen Obrigkeitsstaat im Politischen, vom Liberalismus zum marxistischen Sozialismus, andererseits zur Gegenreaktion des Konservativismus.

Werner Sombart schreibt dazu:

„Es gehört zu den Erbschaften, die der Liberalismus in Deutschland dem Jahre 1848 verdankt, dass eine seiner hervorstechenden Charaktereigentümlichkeiten eine seltsame Furcht vor dem roten Gespenst ist. Freilich hat das Proletariat ihm selbst durch sein Verhalten dazu verholfen. Es ist bekannt, wie die bürgerliche Bewegung des Jahres 1848 in Deutschland zusammengeklappt wie ein Taschenmesser sich unter die preußischen Bajonette flüchtet in dem Augenblicke, als die „gens mal intentionés“, die bekannte, in jeder bürgerlichen Revolution vorhandene demokratische Unterströmung – siehe 1789 ff.! – sich bemerkbar zu machen beginnen. Da war es vorbei mit dem Bürgerstolz und dem Bürgertrotz; und es ist immer wieder damit vorbei gewesen, sobald auch nur von Ferne das Gespenst der sozialen Revolution am Horizonte auftauchte: siehe Sozialistengesetz! So war die Brücke zwischen der proletarischen Bewegung und der bürgerlichen Opposition frühzeitig schon geborsten, um bald ganz abgebrochen zu werden.“ (Werner Sombart: „Sozialismus und soziale Bewegung im neunzehnten Jahrhundert“; Verlag von Gustav Hischer in Jena, 1897; S. 37.)

Der Konservativismus ist immer auf die eine oder andere Art und Weise der Versuch das Rad der Geschichte zurückzudrehen. Er ist zutiefst reaktionär! Mag er sich auch in verschiedenster Form verkleiden, uneingestanden ist allen Konservativen das Ressentiment gegen die Aufklärung gemein. Anstatt mutig in die Geschichte voranzuschreiten und die immer neuen Problemstellungen zu bewältigen, herrscht die Sehnsucht nach „der guten alten Zeit“ vor, die in Wahrheit bedeutet in das geistige Mittelalter zurückzukehren. Zu christlicher Dogmatik, zu Scholastik, zu Spiritualismus und Wissenschaftsfeindlichkeit. Da sich das Rad der Zeit aber nicht zurückdrehen lässt und sich der Geist der Zeit, im Unterschied zum Zeitgeist, nicht aufhalten lässt, gehört die Zukunft dem Sozialismus. Einem Sozialismus der eine gerechte Gemeinschaftsordnung bedeutet.

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Selbst für einen so freien und genialen Geist wie Goethe war die unabdingbare Rückkoppelung des Einzelnen an die Gemeinschaft über jeden Zweifel erhaben.

„Im Grunde aber sind wir alle kollektive Wesen, wir mögen uns stellen, wie wir wollen. Denn wie weniges haben und sind wir, das wir im reinsten Sinne unser Eigentum nennen! Wir müssen alle empfangen und lernen, sowohl von denen, die vor uns waren, als von denen, die mit uns sind. Selbst das größte Genie würde nicht weit kommen, wenn es alles seinem eigenen Innern verdanken wollte. Das begreifen aber viele sehr gute Menschen nicht und tappen mit ihren Träumen von Originalität ein halbes Leben im Dunkeln. […] Und was ist denn überhaupt Gutes an uns, wenn es nicht die Kraft und Neigung ist, die Mittel der äußeren Welt an uns heranzuziehen und unseren höheren Zwecken dienstbar zu machen. Ich darf wohl von mir selber reden und bescheiden sagen, wie ich fühle. Es ist wahr, ich habe in meinem langen Leben mancherlei getan und zustande gebracht, dessen ich mich allenfalls rühmen könnte. Was hatte ich aber, wenn wir ehrlich sein wollen, das eigentlich mein war, als die Fähigkeit und Neigung, zu sehen und zu hören, zu unterscheiden und zu wählen, und das Gesehene und Gehörte mit einigem Geist zu beleben und mit einiger Geschicklichkeit wiederzugeben. Ich verdanke meine Werke keineswegs meiner eigenen Weisheit allein, sondern Tausenden von Dingen und Personen außer mir, die mir dazu das Material boten.“ (Johann Peter Eckermann: „Gespräche mit Goethe“; Berlin o. J.; Eintrag vom 17.2.1832, S. 520 ff.)

Der Sozialismus als Gemeinschaftsordnung setzt voraus, dass es einen Bewertungsmaßstab gibt, der die verschiedenen Rangstufen innerhalb der Ordnung festsetzt. Dieser Maßstab ist im Nationalstaat die Leistung des Einzelnen für sein Volk. Sozialismus hat also nichts mit Gleichmacherei zu tun. Sozialismus ist ein Gemeinschaftszustand, eine Gesellschaftsordnung, zu der alle Angehörigen des Volkes zählen. Es ist unmöglich Sozialismus in rein äußeren Staats- und Wirtschaftsformen erschöpfen zu wollen. Sozialismus setzt die Gemeinschaft eines Volkes voraus und diese wiederrum gleiche Vernunft, Einsicht und Haltung.

Der Sozialismus ist also im Wesentlichen keine wirtschaftliche Angelegenheit, sondern im Grunde allumfassende Gemeinschaftsgesinnung und Gemeinschaftstat aller Glieder eines Volkes.

Messianic Communism in the Protestant Reformation

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Messianic Communism in the Protestant Reformation

[This article is excerpted from An Austrian Perspective on the History of Economic Thought, vol. 1, Economic Thought Before Adam Smith.]

Communist Zealots: the Anabaptists

Sometimes Martin Luther must have felt that he had loosed the whirlwind, even opened the gates of Hell. Shortly after Luther launched the Reformation, various Anabaptist sects appeared and spread throughout Germany. The Anabaptists believed in predestination of the elect, but they also believed, in contrast to Luther, that they knew infallibly who the elect were: i.e., themselves. The sign of that election was in an emotional, mystical conversion process, that of being “born again,” baptized in the Holy Spirit. Such baptism must be adult and not among infants; more to the point, it meant that only the elect are to be sect members who obey the multifarious rules and creeds of the Church. The idea of the sect, in contrast to Catholicism, Lutheranism, or Calvinism, was not comprehensive Church membership in the society. The sect was to be distinctly separate, for the elect only.

Given that creed, there were two ways that Anabaptism could and did go. Most Anabaptists, like the Mennonites or Amish, became virtual anarchists. They tried to separate themselves as much as possible from a necessarily sinful state and society, and engaged in nonviolent resistance to the state’s decrees.

The other route, taken by another wing of Anabaptists, was to try to seize power in the state and to shape up the majority by extreme coercion: in short, ultratheocracy. As Monsignor Knox incisively points out, even when Calvin established a theocracy in Geneva, it had to pale beside one which might be established by a prophet enjoying continuous, new, mystical revelation.

As Knox points out, in his usual scintillating style: 

in Calvin’s Geneva … and in the Puritan colonies of America, the left wing of the Reformation signalized its ascendancy by enforcing the rigorism of its morals with every available machinery of discipline; by excommunication, or, if that failed, by secular punishment. Under such discipline sin became a crime, to be punished by the elect with an intolerable self-righteousness…

I have called this rigorist attitude a pale shadow of the theocratic principle, because a full-blooded theocracy demands the presence of a divinely inspired leader or leaders, to whom government belongs by right of mystical illumination. The great Reformers were not, it must be insisted, men of this calibre; they were pundits, men of the new learning…1

And so one of the crucial differences between the Anabaptists and the more conservative reformers was that the former claimed continuing mystical revelation to themselves, forcing men such as Luther and Calvin to fall back on the Bible alone as the first as well as the last revelation.

The first leader of the ultratheocrat wing of the Anabaptists was Thomas Müntzer (c. 1489–1525). Born into comfort in Stolberg in Thuringia, Müntzer studied at the Universities of Leipzig and Frankfurt, and became highly learned in the scriptures, the classics, theology, and in the writings of the German mystics. Becoming a follower almost as soon as Luther launched the Reformation in 1520, Müntzer was recommended by Luther for the pastorate in the city of Zwickau. Zwickau was near the Bohemian border, and there the restless Müntzer was converted by the weaver and adept Niklas Storch, who had been in Bohemia, to the old Taborite doctrine that had flourished in Bohemia a century earlier. This doctrine consisted essentially of a continuing mystical revelation and the necessity for the elect to seize power and impose a society of theocratic communism by brutal force of arms. Furthermore, marriage was to be prohibited, and each man was to be able to have any woman at his will.

The passive wing of Anabaptists were voluntary anarchocommunists, who wished to live peacefully by themselves; but Müntzer adopted the Storch vision of blood and coercion. Defecting very rapidly from Lutheranism, Müntzer felt himself to be the coming prophet, and his teachings now began to emphasize a war of blood and extermination to be waged by the elect against the sinners. Müntzer claimed that the “living Christ” had permanently entered his own soul; endowed thereby with perfect insight into the divine will, Müntzer asserted himself to be uniquely qualified to fulfil the divine mission. He even spoke of himself as “becoming God.” Abandoning the world of learning, Müntzer was now ready for action.

In 1521, only a year after his arrival, the town council of Zwickau took fright at these increasingly popular ravings and ordered Müntzer’s expulsion from the city. In protest, a large number of the populace, in particular the weavers, led by Niklas Storch, rose in revolt, but the rising was put down. At that point, Müntzer hied himself to Prague, searching for Taborite remnants in the capital of Bohemia. Speaking in peasant metaphors, he declared that harvest time is here, “so God himself has hired me for his harvest. I have sharpened my scythe, for my thoughts are most strongly fixed on the truth, and my lips, hands, skin, hair, soul, body, life curse the unbelievers.” Müntzer, however, found no Taborite remnants; it did not help the prophet’s popularity that he knew no Czech, and had to preach with the aid of an interpreter. And so he was duly expelled from Prague.

After wandering around central Germany in poverty for several years, signing himself “Christ’s messenger,” Müntzer in 1523 gained a ministerial position in the small Thuringian town of Allstedt. There he established a wide reputation as a preacher employing the vernacular, and began to attract a large following of uneducated miners, whom he formed into a revolutionary organization called “The League of the Elect.”

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A turning point in Müntzer’s stormy career came a year later, when Duke John, a prince of Saxony and a Lutheran, hearing alarming rumours about him, came to little Allstedt and asked Müntzer to preach him a sermon. This was Müntzer’s opportunity, and he seized it. He laid it on the line: he called upon the Saxon princes to make their choice and take their stand, either as servants of God or of the Devil. If the Saxon princes are to take their stand with God, then they “must lay on with the sword.” “Don’t let them live any longer,” counselled our prophet, “the evil-doers who turn us away from God. For a godless man has no right to live if he hinders the godly.” Müntzer’s definition of the “godless,” of course, was all-inclusive. “The sword is necessary to exterminate” priests, monks and godless rulers. But, Müntzer warned, if the princes of Saxony fail in this task, if they falter, “the sword shall be taken from them … If they resist, let them be slaughtered without mercy….” Müntzer then returned to his favorite harvest-time analogy: “At the harvest-time, one must pluck the weeds out of God’s vineyard … For the ungodly have no right to live, save what the Elect chooses to allow them…. “In this way the millennium, the thousand-year Kingdom of God on earth, would be ushered in. But one key requisite is necessary for the princes to perform that task successfully; they must have at their elbow a priest/prophet (guess who!) to inspire and guide their efforts.

Oddly enough for an era when no First Amendment restrained rulers from dealing sternly with heresy, Duke John seemed not to care about Müntzer’s frenetic ultimatum. Even after Müntzer proceeded to preach a sermon proclaiming the imminent overthrow of all tyrants and the beginning of the messianic kingdom, the duke did nothing. Finally, under the insistent prodding of Luther that Müntzer was becoming dangerous, Duke John told the prophet to refrain from any provocative preaching until his case was decided by his brother, the elector.

“The clergy, which constituted the ruling elite of the state, exempted themselves from taxation while imposing very heavy taxes on the rest of the populace.”

This mild reaction by the Saxon princes, however, was enough to set Thomas Müntzer on his final revolutionary road. The princes had proved themselves untrustworthy; the mass of the poor were now to make the revolution. The poor were the elect, and would establish a rule of compulsory egalitarian communism, a world where all things would be owned in common by all, where everyone would be equal in everything and each person would receive according to his need. But not yet. For even the poor must first be broken of worldly desires and frivolous enjoyments, and must recognize the leadership of a new “servant of God” who “must stand forth in the spirit of Elijah … and set things in motion.” (Again, guess who!)

Seeing Saxony as inhospitable, Müntzer climbed over the town wall of Allstedt and moved in 1524 to the Thuringian city of Muhlhausen. An expert in fishing in troubled waters, Müntzer found a friendly home in Muhlhausen, which had been in a state of political turmoil for over a year. Preaching the impending extermination of the ungodly, Müntzer paraded around the town at the head of an armed band, carrying in front of him a red crucifix and a naked sword. Expelled from Muhlhausen after a revolt by his allies was suppressed, Müntzer went to Nuremberg, which in turn expelled him after he published some revolutionary pamphlets. After wandering through southwestern Germany, Müntzer was invited back to Muhlhausen in February 1525, where a revolutionary group had taken over.

Thomas Müntzer and his allies proceeded to impose a communist regime on the city of Muhlhausen. The monasteries were seized, and all property was decreed to be in common, and the consequence, as a contemporary observer noted, was that “he so affected the folk that no one wanted to work.” The result was that the theory of communism and love quickly became in practice an alibi for systemic theft:

when anyone needed food or clothing he went to a rich man and demanded it of him in Christ’s name, for Christ had commanded that all should share with the needy. And what was not given freely was taken by force. Many acted thus … Thomas [Müntzer] instituted this brigandage and multiplied it every day.2

At that point, the great Peasants’ War erupted throughout Germany, a rebellion launched by the peasantry in favor of their local autonomy and in opposition to the new centralizing, high-tax, absolutist rule of the German princes. Throughout Germany, the princes crushed the feebly armed peasantry with great brutality, massacring about 100,000 peasants in the process. In Thuringia, the army of the princes confronted the peasants on May 15 with a great deal of artillery and 2,000 cavalry, luxuries denied to the peasantry. The landgrave of Hesse, commander of the princes’ army, offered amnesty to the peasants if they would hand over Müntzer and his immediate followers. The peasants were strongly tempted, but Müntzer, holding aloft his naked sword, gave his last flaming speech, declaring that God had personally promised him victory; that he would catch all the enemy cannon balls in the sleeves of his cloak; that God would protect them all. Just at the strategic moment of Müntzer’s speech, a rainbow appeared in the heavens, and Müntzer had previously adopted the rainbow as the symbol of his movement. To the credulous and confused peasantry, this seemed a veritable sign from Heaven. Unfortunately, the sign didn’t work, and the princes’ army crushed the peasants, killing 5,000 while losing only half a dozen men. Müntzer himself fled and hid, but was captured a few days later, tortured into confession, and then executed.

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Thomas Müntzer and his signs may have been defeated, and his body may have moldered in the grave, but his soul kept marching on. Not only was his spirit kept alive by followers in his own day, but also by Marxist historians from Engels to the present day, who saw in this deluded mystic an epitome of social revolution and the class struggle, and a forerunner of the chiliastic prophesies of the “communist stage” of the supposedly inevitable Marxian future.

The Müntzerian cause was soon picked up by a former disciple, the bookbinder Hans Hut. Hut claimed to be a prophet sent by God to announce that at Whitsuntide, 1528, Christ would return to earth and give the power to enforce justice to Hut and his following of rebaptized saints. The saints would then “take up double-edged swords” and wreak God’s vengeance on priests, pastors, kings and nobles. Hut and his followers would then “establish the rule of Hans Hut on earth,” with Muhlhausen as the favored capital. Christ was then to establish a millennium marked by communism and free love. Hut was captured in 1527 (before Jesus had had a chance to return), imprisoned at Augsburg, and killed trying to escape. For a year or two, Huttian followers kept emerging, at Augsburg, Nuremberg, and Esslingen, in southern Germany, threatening to set up their communist Kingdom of God by force of arms. But by 1530 they were smashed and suppressed by the alarmed authorities. Müntzerian-type Anabaptism was now to move to northwestern Germany.

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Totalitarian Communism in Münster

Northwestern Germany in that era was dotted by a number of small ecclesiastical states, each run by a prince-bishop. The state was run by aristocratic clerics, who elected one of their own as bishop. Generally, these bishops were secular lords who were not ordained. By bargaining over taxes, the capital city of each of these states had usually wrested for itself a degree of autonomy. The clergy, which constituted the ruling elite of the state, exempted themselves from taxation while imposing very heavy taxes on the rest of the populace. Generally, the capital cities came to be run by their own power elite, an oligarchy of guilds, which used government power to cartellize their various professions and occupations.

The largest of these ecclesiastical states in northwest Germany was the bishopric of Münster, and its capital city of Münster, a town of some 10,000 people, was run by the town guilds. The Münster guilds were particularly exercised by the economic competition of the monks, who were not forced to obey guild restrictions and regulations.

During the Peasants’ War, the capital cities of several of these states, including Münster, took the opportunity to rise in revolt, and the bishop of Münster was forced to make numerous concessions. With the crushing of the rebellion, however, the bishop took back the concessions, and reestablished the old regime. By 1532, however, the guilds, supported by the people, were able to fight back and take over the town, soon forcing the bishop to recognize Münster officially as a Lutheran city.

It was not destined to remain so for long, however. From all over the northwest, hordes of Anabaptist enthusiasts flooded into Münster, seeking the onset of the New Jerusalem. From the northern Netherlands came hundreds of Melchiorites, followers of the itinerant visionary Melchior Hoffmann. Hoffmann, an uneducated furrier’s apprentice from Swabia in southern Germany, had for years wandered through Europe preaching the imminence of the Second Coming, which he had concluded from his researches would occur in 1533, the fifteenth centenary of the death of Jesus. Melchiorism had flourished in the northern Netherlands, and many adepts now poured into Münster, rapidly converting the poorer classes of the town.

Meanwhile, the Anabaptist cause in Münster received a shot in the arm, when the eloquent and popular young minister Bernt Rothmann, a highly educated son of a town blacksmith, converted to Anabaptism. Originally a Catholic priest, Rothmann had become a friend of Luther and the head of the Lutheran movement in Münster. Converted to Anabaptism, Rothmann lent his eloquent preaching to the cause of communism as it had supposedly existed in the primitive Christian Church, holding everything in common with no Mine and Thine and giving to each according to his “need.” In response to Rothmann’s reputation, thousands flocked to Münster, hundreds of the poor, the rootless, those hopelessly in debt, and “people who, having run through the fortunes of their parents, were earning nothing by their own industry….” People, in general, who were attracted by the idea of “plundering and robbing the clergy and the richer burghers.” The horrified burghers tried to drive out Rothmann and the Anabaptist preachers, but to no avail.

In 1533, Melchior Hoffmann, sure that the Second Coming would happen any day, returned to Strasbourg, where he had had great success, calling himself the Prophet Elias. He was promptly clapped into jail, and remained there until his death a decade later.

Hoffmann, for all the similarities with the others, was a peaceful man who counselled nonviolence to his followers; after all, if Jesus were imminently due to return, why commit against unbelievers? Hoffmann’s imprisonment, and of course the fact that 1533 came and went without a Second Coming, discredited Melchior, and so his Münster followers turned to far more violent, post-millennialist prophets who believed that they would have to establish the Kingdom by fire and sword.

The new leader of the coercive Anabaptists was a Dutch baker from Haarlem, one Jan Matthys (Matthyszoon). Reviving the spirit of Thomas Müntzer, Matthys sent out missionaries or “apostles” from Haarlem to rebaptize everyone they could, and to appoint “bishops” with the power to baptize. When the new apostles reached Münster in early 1534, they were greeted, as we might expect, with enormous enthusiasm. Caught up in the frenzy, even Rothmann was rebaptized once again, followed by many ex-nuns and a large part of the population. Within a week the apostles had rebaptized 1 400 people.

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Another apostle soon arrived, a young man of 25 who had been converted and baptized by Matthys only a couple of months earlier. This was Jan Bockelson (Bockelszoon, Beukelsz), who was soon to become known in song and story as Johann of Leyden. Though handsome and eloquent, Bockelson was a troubled soul, having been born the illegitimate son of the mayor of a Dutch village by a woman serf from Westphalia. Bockelson began life as an apprentice tailor, married a rich widow, but then went bankrupt when he set himself up as a self-employed merchant.

In February 1534, Bockelson won the support of the wealthy cloth merchant Bernt Knipperdollinck, the powerful leader of the Münster guilds, and shrewdly married Knipperdollinck’s daughter. On February 8, son-in-law and father-in-law ran wildly through the streets together, calling upon everyone to repent. After much frenzy, mass writhing on the ground, and the seeing of apocalyptic visions, the Anabaptists rose up and seized the town hall, winning legal recognition for their movement.

In response to this successful uprising, many wealthy Lutherans left town, and the Anabaptists, feeling exuberant, sent messengers to surrounding areas summoning everyone to come to Münster. The rest of the world, they proclaimed, would be destroyed in a month or two; only Münster would be saved, to become the New Jerusalem. Thousands poured in from as far away as Flanders and Frisia in the northern Netherlands. As a result, the Anabaptists soon won a majority on the town council, and this success was followed three days later, on February 24, by an orgy of looting of books, statues and paintings from the churches and throughout the town. Soon Jan Matthys himself arrived, a tall, gaunt man with a long black beard. Matthys, aided by Bockelson, quickly became the virtual dictator of the town. The coercive Anabaptists had at last seized a city. The Great Communist Experiment could now begin.

The first mighty program of this rigid theocracy was, of course, to purge the New Jerusalem of the unclean and the ungodly, as a prelude to their ultimate extermination throughout the world. Matthys called therefore for the execution of all remaining Catholics and Lutherans, but Knipperdollinck’s cooler head prevailed, since he warned Matthys that slaughtering all other Christians than themselves might cause the rest of the world to become edgy, and they might all come and crush the New Jerusalem in its cradle. It was therefore decided to do the next best thing, and on February 27 the Catholic and Lutherans were driven out of the city, in the midst of a horrendous snowstorm. In a deed prefiguring communist Cambodia, all non-Anabaptists, including old people, invalids, babies and pregnant women were driven into the snowstorm, and all were forced to leave behind all their money, property, food and clothing. The remaining Lutherans and Catholics were compulsorily rebaptized, and all refusing this ministration were put to death.

The expulsion of all Lutherans and Catholics was enough for the bishop, who began a long military siege of the town the next day, on February 28. With every person drafted for siege work, Jan Matthys launched his totalitarian communist social revolution.

The first step was to confiscate the property of the expelled. All their worldly goods were placed in central depots, and the poor were encouraged to take “according to their needs,” the “needs” to be interpreted by seven appointed “deacons” chosen by Matthys. When a blacksmith protested at these measures imposed by Dutch foreigners, Matthys arrested the courageous smithy. Summoning the entire population of the town, Matthys personally stabbed, shot, and killed the “godless” blacksmith, as well as throwing into prison several eminent citizens who had protested against his treatment. The crowd was warned to profit by this public execution, and they obediently sang a hymn in honour of the killing.

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A key part of the Anabaptist reign of terror in Münster was now unveiled. Unerringly, just as in the case of the Cambodian communists four-and-a-half centuries later, the new ruling elite realized that the abolition of the private ownership of money would reduce the population to total slavish dependence on the men of power. And so Matthys, Rothmann and others launched a propaganda campaign that it was unchristian to own money privately; that all money should be held in “common,” which in practice meant that all money whatsoever must be handed over to Matthys and his ruling clique. Several Anabaptists who kept or hid their money were arrested and then terrorized into crawling to Matthys on their knees, begging forgiveness and beseeching him to intercede with God on their behalf. Matthys then graciously “forgave” the sinners.

After two months of severe and unrelenting pressure, a combination of propaganda about the Christianity of abolishing private money, and threats and terror against those who failed to surrender, the private ownership of money was effectively abolished in Münster. The government seized all the money and used it to buy or hire goods from the outside world. Wages were doled out in kind by the only remaining employer: the theocratic Anabaptist state.

Food was confiscated from private homes, and rationed according to the will of the government deacons. Also, to accommodate the immigrants, all private homes were effectively communized, with everyone permitted to quarter themselves anywhere; it was now illegal to close, let alone lock, doors. Communal dining-halls were established, where people ate together to readings from the Old Testament.

This compulsory communism and reign of terror was carried out in the name of community and Christian “love.” All this communization was considered the first giant steps toward total egalitarian communism, where, as Rothmann put it, “all things were to be in common, there was to be no private property and nobody was to do any more work, but simply trust in God.” The workless part, of course, somehow never arrived.

A pamphlet sent in October 1534 to other Anabaptist communities hailed the new order of Christian love through terror:

For not only have we put all our belongings into a common pool under the care of deacons, and live from it according to our need; we praise God through Christ with one heart and mind and are eager to help one another with every kind of service.

And accordingly, everything which has served the purposes of selfseeking and private property, such as buying and selling, working for money, taking interest and practising usury … or eating and drinking the sweat of the poor … and indeed everything which offends against love – all such things are abolished amongst us by the power of love and community.

With high consistency, the Anabaptists of Münster made no pretence about preserving intellectual freedom while communizing all material property. For the Anabaptists boasted of their lack of education, and claimed that it was the unlearned and the unwashed who would be the elect of the world. The Anabaptist mob took particular delight in burning all the books and manuscripts in the cathedral library, and finally, in mid-March 1534, Matthys outlawed all books except the Good Book – the Bible. To symbolize a total break with the sinful past, all privately and publicly owned books were thrown upon a great communal bonfire. All this ensured, of course, that the only theology or interpretation of the scriptures open to the Münsterites was that of Matthys and the other Anabaptist preachers.

At the end of March, however, Matthys’s swollen hubris laid him low. Convinced at Eastertime that God had ordered him and a few of the faithful to lift the bishop’s siege and liberate the town, Matthys and a few others rushed out of the gates at the besieging army, and were literally hacked to pieces. In an age when the idea of full religious liberty was virtually unknown, one can imagine that any Anabaptists whom the more orthodox Christians might get hold of would not earn a very kindly reward.

The death of Matthys left Münster in the hands of young Bockelson. And if Matthys had chastised the people of Münster with whips, Bockelson would chastise them with scorpions. Bockelson wasted little time in mourning his mentor. He preached to the faithful: “God will give you another Prophet who will be more powerful.” How could this young enthusiast top his master? Early in May, Bockelson caught the attention of the town by running naked through the streets in a frenzy, falling then into a silent three-day ecstasy. When he rose again, he announced to the entire populace a new dispensation that God had revealed to him. With God at his elbow, Bockelson abolished the old functioning town offices of council and burgomasters, and installed a new ruling council of 12 elders, with himself, of course, as the eldest of the elders. The elders were now given total authority over the life and death, the property and the spirit, of every inhabitant of Münster. A strict system of forced labour was imposed, with all artisans not drafted into the military now public employees, working for the community for no monetary reward. This meant, of course, that the guilds were now abolished.

The totalitarianism in Münster was now complete. Death was now the punishment for virtually every independent act, good or bad. Capital punishment was decreed for the high crimes of murder, theft, lying, avarice, and quarreling! Also death was decreed for every conceivable kind of insubordination: the young against their parents, wives against their husbands and, of course, anyone at all against the chosen representatives of God on earth, the totalitarian government of Münster. Bernt Knipperdollinck was appointed high executioner to enforce the decrees.

The only aspect of life previously left untouched was sex, and this now came under the hammer of Bockelson’s total despotism. The only sexual relation permitted was marriage between two Anabaptists. Sex in any other form, including marriage with one of the “godless,” was a capital crime. But soon Bockelson went beyond this rather old-fashioned credo, and decided to establish compulsory polygamy in Münster. Since many of the expellees had left their wives and daughters behind, Münster now had three times as many marriageable women as men, so that polygamy had become technologically feasible. Bockelson converted the other rather startled preachers by citing polygamy among the patriarchs of Israel, as well as by threatening dissenters with death.

Compulsory polygamy was a bit too much for many of the Münsterites, who launched a rebellion in protest. The rebellion, however, was quickly crushed and most of the rebels put to death. Execution was also the fate of any further dissenters. And so by August 1534, polygamy was coercively established in Münster. As one might expect, young Bockelson took an instant liking to the new regime, and before long he had a harem of 15 wives, including Divara, the beautiful young widow of Jan Matthys. The rest of the male population also began to take to the new decree as ducks to water. Many of the women did not take as kindly to the new dispensation, and so the elders passed a law ordering compulsory marriage for every women under (and presumably also over) a certain age, which usually meant being a compulsory third or fourth wife.

Moreover, since marriage among the godless was not only invalid but also illegal, the wives of the expellees now became fair game, and were forced to “marry” good Anabaptists. Refusal to comply with the new law was punishable, of course, by death, and a number of women were actually executed as a result. Those “old” wives who resented the new wives coming into their household were also suppressed, and their quarreling was made a capital crime. Many women were executed for quarreling.

But the long arm of the state could reach only just so far and, in their first internal setback, Bockelson and his men had to relent, and permit divorce. Indeed, the ceremony of marriage was now outlawed totally, and divorce made very easy. As a result, Münster now fell under a regime of what amounted to compulsory free love. And so, within the space of only a few months, a rigid puritanism had been transmuted into a regime of compulsory promiscuity.

Meanwhile, Bockelson proved to be an excellent organizer of a besieged city. Compulsory labour, military and civilian, was strictly enforced. The bishop’s army consisted of poorly and irregularly paid mercenaries, and Bockelson was able to induce many of them to desert by offering them regular pay (pay for money, that is, in contrast to Bockelson’s rigid internal moneyless communism). Drunken ex-mercenaries were, however, shot immediately. When the bishop fired pamphlets into the town offering a general amnesty in return for surrender, Bockelson made reading such pamphlets a crime punishable by – of course – death.

At the end of August 1534, the bishop’s armies were in disarray and the siege temporarily lifted. Jan Bockelson seized this opportunity to carry his “egalitarian” communist revolution one step further: he had himself named king and Messiah of the Last Days.

Proclaiming himself king might have appeared tacky and perhaps even illegitimate. And so Bockelson had one Dusentschur, a goldsmith from a nearby town and a self-proclaimed prophet, do the job for him. At the beginning of September, Dusentschur announced to one and all a new revelation: Jan Bockelson was to be king of the whole world, the heir of King David, to keep that Throne until God himself reclaimed his Kingdom. Unsurprisingly, Bockelson confirmed that he himself had had the very same revelation. Dusentschur then presented a sword of justice to Bockelson, anointed him, and proclaimed him king of the world. Bockelson, of course, was momentarily modest; he prostrated himself and asked guidance from God. But he made sure to get that guidance swiftly. And it turned out, mirabile dictu, that Dusentschur was right. Bockelson proclaimed to the crowd that God had now given him “power over all nations of the earth’; anyone who might dare to resist the will of God “shall without delay be put to death with the sword.”

And so, despite a few mumbled protests, Jan Bockelson was declared king of the world and Messiah, and the Anabaptist preachers of Münster explained to their bemused flock that Bockelson was indeed the Messiah as foretold in the Old Testament. Bockelson was rightfully ruler of the entire world, both temporal and spiritual.

It often happens with “egalitarians” that a hole, a special escape hatch from the drab uniformity of life, is created – for themselves. And so it was with King Bockelson. It was, after all, important to emphasize in every way the importance of the Messiah’s advent. And so Bockelson wore the finest robes, metals and jewellery; he appointed courtiers and gentlemen-at-arms, who also appeared in splendid finery. King Bockelson’s chief wife, Divara, was proclaimed queen of the world, and she too was dressed in great finery and had a suite of courtiers and followers. This luxurious court of some two hundred people was housed in fine mansions requisitioned for the occasion. A throne draped with a cloth of gold was established in the public square, and King Bockelson would hold court there, wearing a crown and carrying a sceptre. A royal bodyguard protected the entire procession. All Bockelson’s loyal aides were suitably rewarded with high status and finery: Knipperdollinck was the chief minister, and Rothmann royal orator.

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If communism is the perfect society, somebody must be able to enjoy its fruits; and who better but the Messiah and his courtiers? Though private property in money was abolished, the confiscated gold and silver was now minted into ornamental coins for the glory of the new king. All horses were confiscated to build up the king’s armed squadron. Also, names in Münster were transformed; all the streets were renamed; Sundays and feastdays were abolished; and all new-born children were named personally by the king in accordance with a special pattern.

“Some of the main victims to be executed were women: women who were killed for denying their husbands their marital rights, for insulting a preacher, or for daring to practice bigamy — polygamy, of course, being solely a male privilege.”

In a starving slave society such as communist Münster, not all citizens could live in the luxury enjoyed by the king and his court; indeed, the new ruling class was now imposing a rigid class oligarchy seldom seen before. So that the king and his nobles might live in high luxury, rigorous austerity was imposed on everyone else in Münster. The subject population had already been robbed of their houses and much of their food; now all superfluous luxury among the masses was outlawed. Clothing and bedding were severely rationed, and all “surplus” turned over to King Bockelson under pain of death. Every house was searched thoroughly and 83 wagonloads of “surplus” clothing collected.

It is not surprising that the deluded masses of Münster began to grumble at being forced to live in abject poverty while the king and his courtiers lived in extreme luxury on the proceeds of their confiscated belongings. And so Bockelson had to beam them some propaganda to explain the new system. The explanation was this: it was all right for Bockelson to live in pomp and luxury because he was already completely dead to the world and the flesh. Since he was dead to the world, in a deep sense his luxury didn’t count. In the style of every guru who has ever lived in luxury among his credulous followers, he explained that for him material objects had no value. How such “logic” can ever fool anyone passes understanding. More important, Bockelson assured his subjects that he and his court were only the advance guard of the new order; soon, they too would be living in the same millennial luxury. Under their new order, the people of Münster would forge outward, armed with God’s will, and conquer the entire world, exterminating the unrighteous, after which Jesus would return and they would all live in luxury and perfection. Equal communism with great luxury for all would then be achieved.

Greater dissent meant, of course, greater terror, and King Bockelson’s reign of “love” intensified its intimidation and slaughter. As soon as he proclaimed the monarchy, the prophet Dusentschur announced a new divine revelation: all who persisted in disagreeing with or disobeying King Bockelson would be put to death, and their very memory blotted out. They would be extirpated forever. Some of the main victims to be executed were women: women who were killed for denying their husbands their marital rights, for insulting a preacher, or for daring to practice bigamy – polygamy, of course, being solely a male privilege.

Despite his continual preaching about marching forth to conquer the world, King Bockelson was not crazy enough to attempt that feat, especially since the bishop’s army was again besieging the town. Instead, he shrewdly used much of the expropriated gold and silver to send out apostles and pamphlets to surrounding areas of Europe, attempting to rouse the masses for Anabaptist revolution. The propaganda had considerable effect, and serious mass risings occurred throughout Holland and northwestern Germany during January 1535. A thousand armed Anabaptists gathered under the leadership of someone who called himself Christ, son of God; and serious Anabaptist rebellions took place in west Frisia, in the town of Minden, and even in the great city of Amsterdam, where the rebels managed to capture the town hall. All these risings were eventually suppressed, with the considerable help of betrayal to the various authorities of the names of the rebels and of the location of their munition dumps.

“At all times the king and his court ate and drank well, while famine and devastation raged throughout the town of Münster, and the masses ate literally everything, even inedible, they could lay their hands on.”

The princes of northwestern Europe by this time had had enough; and all the states of the Holy Roman Empire agreed to supply troops to crush the monstrous and hellish regime at Münster. For the first time, in January 1535, Münster was totally and successfully blockaded and cut off from the outside world. The Establishment then proceeded to starve the population of Münster into submission. Food shortages appeared immediately, and the crisis was met with characteristic vigour: all remaining food was confiscated, and all horses killed, for the benefit of feeding the king, his royal court and his armed guards. At all times the king and his court ate and drank well, while famine and devastation raged throughout the town of Münster, and the masses ate literally everything, even inedible, they could lay their hands on.

King Bockelson kept his rule by beaming continual propaganda and promises to the starving masses. God would definitely save them by Easter, or else he would have himself burnt in the public square. When Easter came and went, Bockelson craftily explained that he had meant only “spiritual” salvation. He promised that God would change cobblestones to bread, and of course that did not come to pass either. Finally, Bockelson, long fascinated with the theatre, ordered his starving subjects to engage in three days of dancing and athletics. Dramatic performances were held, as well as a Black Mass. Starvation, however, was now becoming all-pervasive.

divara_van_haarlem_large.jpgThe poor hapless people of Münster were now doomed totally. The bishop kept firing leaflets into the town promising a general amnesty if the people would only revolt and depose King Bockelson and his court and hand them over. To guard against such a threat, Bockelson stepped up his reign of terror still further. In early May, he divided the town into 12 sections, and placed a “duke” over each one with an armed force of 24 men. The dukes were foreigners like himself; as Dutch immigrants they were likely to be loyal to Bockelson. Each duke was strictly forbidden to leave his section, and the dukes, in turn, prohibited any meetings whatsoever of even a few people. No one was allowed to leave town, and any caught plotting to leave, helping anyone else to leave, or criticizing the king, was instantly beheaded, usually by King Bockelson himself. By mid-June such deeds were occurring daily, with the body often quartered and nailed up as a warning to the masses.

Bockelson would undoubtedly have let the entire population starve to death rather than surrender; but two escapees betrayed weak spots in the town’s defence, and on the night of June 24, 1535, the nightmare New Jerusalem at last came to a bloody end. The last several hundred Anabaptist fighters surrendered under an amnesty and were promptly massacred, and Queen Divara was beheaded. As for ex-King Bockelson, he was led about on a chain, and the following January, along with Knipperdollinck, was publicly tortured to death, and their bodies suspended in cages from a church tower.

The old Establishment of Münster was duly restored and the city became Catholic once more. The stars were once again in their courses, and the events of 1534–35 understandably led to an abiding distrust of mysticism and enthusiast movements throughout Protestant Europe.

This article is excerpted from An Austrian Perspective on the History of Economic Thought, vol. 1, Economic Thought Before Adam Smith.

La Bandera Jeanne d’Arc, des monarchistes français engagés dans la guerre d’Espagne

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La Bandera Jeanne d’Arc, des monarchistes français engagés dans la guerre d’Espagne

par Frederic de Natal

Ex: http://www.vexilla-galliae.fr

Après avoir été l’otage des militaires (1923-1930), le roi Alphonse XIII tente de reprendre les rênes d’une monarchie constitutionnelle malmenée depuis un siècle par différents pronunciamientos, 3 guerres carlistes et une éphémère république. L’Espagne est divisée et les élections d’avril 1931 vont signer la fin de la monarchie espagnole des Bourbons. Avec le départ du roi, une nouvelle république qui sombre dans l‘instabilité et l’anarchie politique. La guerre civile éclate en 1936 et va jeter les espagnols dans un violent combat fratricide.

falange_1.jpgLes républicains comme les nationalistes tentent de rallier les différents pays européens à leur cause respective. En France, les élections du 3 mai 1936 ont porté au pouvoir une coalition de partis de gauche. Le Front populaire répond, d’abord dans un premier temps, favorablement à la demande de son homologue espagnol avant de faire machine arrière devant la forte opposition de droite qui oscille du côté des nationalistes conduit par le général Francisco Bahamonde y Franco.  Parmi les partisans de ce général entré en sédition, le mouvement monarchiste Action française (AF) de Charles Maurras.  Son organe de presse éponyme lance une virulente attaque dans ses colonnes contre les républicains et lance des appels aux dons.

Avec l’échec de la prise du palais Bourbon qui a ruiné tout espoir de retour de la monarchie lors de la journée du 6 février 1934, les camelots du roi bouillonnent. Si la France ne leur donne pas l’opportunité de se mesurer militairement aux républicains, devant se contenter de quelques combats de rues et autres paires de gifles retentissantes, l’Espagne va offrir à ces monarchistes l’opportunité de prouver leur ardeur au combat. Cette guerre, au quelle on les a préparé depuis une décennie, va bientôt prendre les allures d’une croisade pour cette fameuse ligue de l’entre-deux-guerres, bientôt rejointe par celle du Parti social Français (ex Croix de feu) ou du Parti populaire français.

Composée de français venus de toute la France et des confins de l’empire colonial (Montpellier, Paris, Marseille, Besançon, Ajaccio, Alger ou Casablanca, la Bandera (ou Phalange) Jeanne d’Arc (Bandera Juana de Arco) allait bientôt être portée sur les fonts baptismaux du monarcho-nationalisme. Rassemblant plus de 500 volontaires français (dont Yves Bernanos, le fils de Georges,  un des théoriciens de l’AF), belges et suisses, elle est commandée par le capitaine Henri Bonneville de Marsangy qui a recruté bon nombre de ces volontaires avec l’aide de l’architecte bonapartiste et futur président du conseil municipal de Paris, Charles Trochu. Ce monarchiste d’Action française a 19 ans lorsqu’il s’engage en 1914 dans la cavalerie de l’armée française. Cité 5 fois pour actes de bravoure, il côtoie de prestigieux noms de l’armée comme Weygand, de la Rocque ou même un certain capitaine de Gaulle. Mais sa hiérarchie se méfie de ce jeune officier dont les convictions politiques sont trop éloignées de la république et freine ses promotions. Henri Bonneville de Marsangy décide donc de démissionner peu avant le déclenchement de la guerre d’Espagne.

La France décide d’appliquer un principe de neutralité face à ce conflit qui frappe à ses frontière mais par un habile tour de passe- passe légal va honorer un contrat signé en 1935 qui prévoyait à l’Espagne une importante livraison d’armes. La révélation de cet accord commercial coïncide avec les informations relayées par la presse française concernant les crimes perpétrés par les forces républicaines. En Catalogne, les anarchistes et les communistes incendient des églises et tuent des prêtres.  Même la Sagrada Familia, en cours de construction, est l’objet de la vindicte des républicains qui n’hésitent pas à s’entretuer eux-mêmes. Cette « Terreur rouge » force Bonneville de Marsangy à réagir. D’abord journaliste de guerre sous les pseudonymes de Guillaume de Brassy et François de Roussemeau, il écrit pour « l’Action française » et « Matin » avant de se muer en combattant néo-chouan.

Parmi les Tercios, l’unité de la Légion étrangère espagnole qui se démarque par ses hommes au poitrail découvert, qui cohabite avec la Bandera Jeanne d’Arc, son fanion dénote. C’est un drapeau tricolore sur lequel on a cousu une fleur de lys sur sa partie blanche. Parmi les monarchistes, Bonneville de Marsangy force le respect. Il a le caractère romantique et guerrier que l’on prête aux héros des guerres de Vendée et de la Chouannerie. Il mène ses troupes à l’assaut de l’Alcazar de Tolède qu’il libère aux côtés des carlistes et des franquistes. Mais ses exploits militaires se termineront tragiquement le 10 février 1937 à la bataille de San Fernando. Il ne se relèvera pas de ses blessures.

brigades_internationales_de_franco-sylvain_roussillon.jpgSi d’autres officiers marquent la vie de cette brigade de volontaires monarchistes, tel que le général (cagoulard) Lavigne-Delville (1866-1957), elle n’échappe aux dissensions internes. Chaque groupe nationaliste tentant de s’approprier un leadership à peine reconnu par l’état-major franquiste, quelque peu agacé par l’esprit gaulois de ces volontaires qui s’entendent que trop avec les requetés carlistes. Si ces « légitimistes espagnols » ont rallié le général Franco c’est autant par haine de la république  qu’ils entendent restaurer la monarchie au profit du prince Charles –Alphonse de Bourbon. Franco se méfie de ces monarchistes traditionalistes mais ne peut « se payer le luxe » de s’en séparer. Le prétendant carliste est aussi un roi de France (Charles XII) pour la minorité légitimiste française présente au sein de ces volontaires. Face aux camelots du roi, ceux que l’on surnomme les « aplhonsistes » se distinguent par le port du béret vert que l’on retrouve chez les monarchistes de la Rénovation espagnole.  Un soutien logique attendu quand on sait que légitimistes français et carlistes partageaient les mêmes convictions et que ces deux groupes s’étaient retrouvés sur les mêmes champs de batailles lors des 3 guerres carlistes qui mèneront un de leur champion (don Carlos VII ou Charles XI) sur un éphémère trône d’Espagne à la fin du XIXème siècle.

En décembre 1937, la phalange monarchiste française est placée sous la direction d’un commandement espagnol. Elle a été missionnée à diverses reprises pour saboter avec succès les sources d’approvisionnement des républicains mais se plaint de ne pas être affectée au front. Finalement, elle participera à la bataille de Teruel le 6 février 1938 où elle subira de lourdes pertes.

Durant la guerre d’Espagne, plus de 50% de ses effectifs décéderont au combat mais le triomphe du nationalisme franquiste viendra couronner les efforts de ces croisés anti-communistes qui avaient placé leurs convictions royalistes sous la bannière de la pucelle d’Orléans. La France reconnaitra d’ailleurs en mars 1939, l’Espagne de Franco et s’empressera de nommer comme ambassadeur de France à Madrid, un héros (controversé) de la première guerre mondiale : le maréchal Philippe Pétain.

Que deviennent alors ces engagés de la Bandera Jeanne d’Arc après leur démobilisation, que l’extrême-droite française mythifiera au cours de la seconde moitié du XXème siècle mais que l‘histoire de France a volontairement occulté au profit des Brigades internationales. Avec le déclenchement de la seconde guerre mondiale, certains vont s’engager dans la résistance (comme le député Michel de Camaret, camelot du roi qui fera une carrière diplomatique (ministre, consul, sera sur le front indochinois aux côtés du fils de Bonneville de Marsangy [il perdra la vie à Diên Biên Phu] avant d’être élu sous l’étiquette du Front national de 1984 à sa mort en 1987. Ou encore Luc Robet (1913-1992), partisans des thèses d’Albert de Mun, qui restera célèbre pour avoir fondé un groupe de résistants monarchistes en Bretagne) d’autres dans la Légion des volontaires français (Noël de Tissot, disparu mystérieusement en 1944 ou le milicien Jacques-Flavien Boiré de Lafaye [1914-2002]).

Longtemps ignorés par les livres d’histoire traitant de la guerre d’Espagne, les monarchistes français de la Bandera Jeanne d’Arc ont retrouvé toute leur place dans un ouvrage paru sous le titre « Les Brigades internationales de Franco »  en 2012. Son auteur ? Sylvain Roussillon. Le seul, loin d’être un inconnu de l’histoire politique de l’Action française et un spécialiste du Carlisme, qui pouvait rendre hommage et justice à un pan méconnu de l’histoire monarchiste française où orléanistes, légitimistes et nationalistes se mêleront pour la défense d’une valeur commune : la restauration de l’état constitutionnel, catholique et légitime aboli par les partis républicains.

Frederic de Natal

 

mercredi, 01 novembre 2017

Aux riches les quartiers non-islamisés, aux misérables les favelas de l’intégrisme...

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Aux riches les quartiers non-islamisés, aux misérables les favelas de l’intégrisme...

Propos recueillis par Gabriel Robin

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alexandre Mendel à Gabriel Robin, pour L'Incorrect, à l'occasion de la sortie de son enquête intitulée Partition (Toucan, 2017) et consacrée à l'islamisation de certaines parties du territoire français.

Alexandre Mendel : « Aux riches les quartiers non-islamisés, aux misérables les favelas de l’intégrisme »

Alexandre-Mendel-Partition-230x350.jpgChronique de terrain, Partition (L’Artilleur) décrit l’émergence de frontières invisibles qui divisent le territoire, géographiquement et culturellement. À défaut d’avoir su protéger la France des conséquences les plus dangereuses de l’émergence d’un islam dur, dont le corolaire est le terrorisme islamiste, nous sommes présentement rendus à observer le pourrissement du pays, et sommes suspects d’islamophobie au moindre sourcil écarquillé. Son auteur, Alexandre Mendel a bien voulu répondre à nos questions.

Dans La France Djihadiste (Ring), vous vous étiez intéressé aux djihadistes de nationalité française et aux binationaux, partis en Syrie et en Irak. Pour Partition (L’Artilleur), vous semblez avoir changé de curseur, focalisant vos recherches sur l’islam du quotidien… 

Je suis un reporter à l’ancienne, formé au terrain. Je vais sur place, je constate, j’enregistre et je relate. Et ce que je vois n’est pas rassurant. C’est même effrayant. Pas de terrorisme sur le sol français sans compromission avec l’islam pur et dur du quotidien. C’est aussi simple que ça. Pour Partition, j’ai recensé les faits du quotidien, comme vous le notez : comportements au travail, en couple, à l’école, etc. Tous nos renoncements réguliers à l’égard d’une idéologie conquérante montrent à quel point nous sommes déjà défaits par un ennemi qui se réjouit de nous voir plier aussi facilement. Parce que sans cet islam revendicatif, qui maîtrise parfaitement les codes de la victimisation et du communautarisme identitaire, il n’y aurait tout simplement pas de terrorisme. J’en suis persuadé. Autrement dit, sans ces démonstrations de force, pas de force tout court. 

Il est commun d’imaginer qu’une certaine jeunesse, souvent issue des quartiers de l’immigration, ne lirait pas. Pourtant, on apprend dans Partition que les librairies islamiques, que vous surnommez « cavernes de la haine », ont pignon sur rue. Quelle littérature y trouve-t-on ?

Vous avez raison d’insister sur le boom de ces librairies. Je répète : nous sommes donc dans un pays prétendument en guerre, avec un ennemi qui, comme dans tout conflit, produit une propagande abondante. Point n’est besoin d’aller lire Dabiq, le magazine de l’Etat islamique sur internet. Il y a quantité d’autres livres qui sont certes moins crus en terme de vocabulaire ou d’iconographie mais qui disent la même chose : il faut tuer les mécréants, les Juifs et leurs alliés, coupables de tous les maux… Le summum étant de tuer des Juifs ! Ça, c’est la version hard de cette littérature, souvent fabriquée de A à Z en Arabie Saoudite ou au Qatar et distribuée par des officines qui ont pignon sur rue en France – et qui intéressent évidemment au plus haut point les renseignements. Mais prenons le soft. Ces manuels qui donnent, par exemple, des conseils aux jeunes femmes pour « mieux vivre leur polygamie ». Ou, encore, ces ouvrages qui incitent les fidèles musulmans à rejeter le mode de vie à l’occidentale en son entier pour ne pas tomber dans ce qu’ils appellent le « délit d’association » : c’est-à-dire l’imitation des infidèles. D’un côté, des Occidentaux qui ne lisent guère plus. De l’autre, des musulmans, souvent jeunes, qui veulent apprendre à vivre comme au temps du prophète.

Vous évoquez une « partition générationnelle », opposant les premières générations d’immigrés de confession musulmane à leurs enfants et petits-enfants, souvent plus religieux, nourrissant un ressentiment important à l’égard de la France. Comment l’expliquez-vous ? 

Avec le regroupement familial et l’idée que l’installation de populations immigrées en France était durable, la population musulmane est devenue, de fait, plus importante. Donc, plus puissante. Il a fallu construire des mosquées. Embaucher des imams à tour de bras, souvent formés à l’étranger, notamment, désormais, chez les Saoudiens. C’est là qu’on leur a expliqué qu’il ne fallait pas singer l’Occident. Que leurs pères, ouvriers qui se défonçaient au travail et qui se promenaient, le week-end, en costume-cravate n’avaient rien compris ! Ajoutez à cela la victimisation permanente opérée par exemple par SOS Racisme et l’intelligentsia gauchiste des années 1980 et vous avez la jeune génération ! J’ai entendu des jeunes confesser avoir « honte de leurs parents », les traiter de « mauvais musulmans ». Les imams ont raflé la mise. Ils leur ont rendu la fierté de leur islam. Qui se plaignait dans les années 1970 ou 1980 d’islamophobie ? Personne ! Qui s’en plaint aujourd’hui ? Tout le monde ! 

Vous expliquez dans Partition que les bobos sont « les idiots utiles du panislamisme ». J’ai envie de vous contredire. Plus personne ne peut ignorer les changements que la France subit. Ils sont visibles : des victimes du terrorisme aux conversions de Français d’origine européenne, en passant par la multiplication des tenues islamiques… Ces bobos ne seraient-ils pas effrayés par les mesures à prendre ?

Eh bien, s’ils sont effrayés par lesdites mesures à prendre, c’est bien que ce sont les idiots utiles de l’islamisme, non ? Le bobo qui vit loin des problèmes de ces “cons“ de Français qui se les coltinent en permanence peut, depuis ses appartements chics parisiens, entre deux verres de spritz et deux balades en Vélib, adresser des leçons de morale et de tolérance à la face de ceux qui osent encore se plaindre : ils ne vivent pas les problèmes des cités.  
Nous vivons une période incroyable de partition. Aux riches les quartiers non-islamisés ! Aux misérables les favelas de l’intégrisme. Les premiers regardent avec dégoût et condescendance les seconds, trop pauvres pour échapper au quotidien des enclaves islamistes.       
Quant aux convertis, c’est différent. Pour ces néophytes de l’islam, il leur semble souvent naturel d’adopter les us, coutumes et religion de la majorité environnante. Vous savez, quand tout un immeuble ne fête plus Noël, vous finissez par vous dire, qu’après tout, le Ramadan, ce n’est pas si mal que ça pour se faire des amis. Et en plus, ça dure plus longtemps ! La vérité est qu’on vit, à travers ces fidèles d’un nouveau genre, un phénomène d’intégration à l’envers. 

Récemment, France Télévisions s’est appuyé sur une étude du Collectif contre l’islamophobie en France pour réaliser une vidéo contre l’islamophobie. Au fond, ce concept, tendant à psychiatriser les critiques faites à une religion, y compris quand elles seraient rationnelles, ne serait-il pas la meilleure arme des islamistes ? 

La victimisation est une l’arme de destruction massive de toute espèce d’argumentation ou de débat. Car la victime a toujours raison. C’est le principe. Au fond, que cherche à faire le CCIF ? Fabriquer une armée de victimes – des martyres à peu de frais en quelque sorte  – à des fins de propagande. Plus on aura de victimes, plus on désignera des islamophobes – et inversement plus on désignera d’islamophobes et plus on fabriquera de victimes. C’est un système gagnant-gagnant. Et il est incroyablement bien ficelé. J’ai rencontré des salafistes qui ont osé me dire qu’ils étaient les « nouveaux Juifs des années 1930 ». Pour eux, la critique de l’islam, du Coran, l’interdiction du niqab ou les caricatures du prophète sont leur Holocauste ! Ils n’ont pas honte : ça marche…

Je vois deux facteurs principaux à la montée de l’islamisme en France et en Europe : l’immigration de masse associée à une névrose de l’Occident contemporain, l’ethnomasochisme. Y souscrivez-vous ?

Il est évident qu’en accueillant davantage de musulmans, vous avez plus de risques de compter parmi eux des islamistes. C’est logique. Je voudrais être clair à ce sujet : il ne s’agit pas de pointer du doigt les immigrés. Ce serait injuste et caricatural. En revanche, il faut se montrer intraitable : aucun accommodement ne doit être toléré. S’ils ne se sentent pas bien en France, ils peuvent tout à fait accomplir leur hijra. J’en parle dans Partition : ils sont nombreux à faire la démarche de repartir en terre d’islam. J’ai envie de vous dire : tant mieux ! Bon débarras !         
Quant à l’ethnomasochisme… Mais on revient, là encore, à la culpabilité perpétuelle de l’homme blanc, de tradition judéo-chrétienne. En outre, il est désigné coupable depuis les années 1980 au travers d’associations antiracistes, il l’est désormais au travers d’associations “anti-islamophobes“. Et bat sa coulpe plutôt que de se protéger. Comme un malade en phase terminale qui se met à délirer.

Revenons au titre de votre ouvrage, Partition. Vous avez emprunté l’expression à François Hollande, telle que rapportée dans Un Président ne devrait pas dire ça (Stock), étonnant livre de confidences. Inquiet, sinon pris de remords, François Hollande se demandait comment « éviter la partition ». D’une manière un peu provocatrice, je serais tenté de vous demander : est-ce toujours possible ?

Incroyable, cet aveu ! Venant d’un président socialiste, en plus ! Il a été peu critiqué à ce sujet, y compris par la gauche, car la partition est un fait acquis chez les politiques, au moins inconsciemment. Et c’est surtout une réalité pour des millions de gens. Donc, il ne s’agit pas d’éviter la sécession. Elle est là. Il s’agit éventuellement de freiner sa progression. Voire de reconquérir certaines zones. Mais je m’interroge. Ira-t-on mourir pour récupérer La Reynerie, à Toulouse, ou La Courneuve ? En 2017 ? Je ne le crois pas. Cette partition est durable. On stabilisera peut-être les zones acquises à la charia et à l’intimidation islamique. Mais ce n’est pas sûr. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les salafistes sont stupéfaits de notre nullité. Ils font face à un ennemi qui laisse faire. Qui a signé cet armistice qui ne dit pas son nom. Or, cette paix sociale a fait depuis 2015 des centaines de morts.

Alexandre Mendel, propos recueillis par Gabriel Robin (L'Incorrect, 20 octobre 2017).

Kosovo led to Catalonia. But West won’t admit it

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Kosovo led to Catalonia. But West won’t admit it

Nebojsa Malic

Ex: https://www.rt.com

The same countries that cheered when Yugoslavia and the Soviet Union broke up and insisted on ‘independent Kosovo’ now say Catalonia’s declaration of independence is unacceptable. But they wrote the rules the Catalans are now following.

On Friday, the Catalan parliament declared independence from Spain. Madrid has refused to recognize the declaration. Anything can happen next, from a negotiated settlement of some kind to a civil war.

Tempting as it is to delve into the arguments of who is right and what should be done, this will not be an attempt to judge the legitimacy of Catalonia’s independence pitch or lack thereof. What I find interesting is the noise emanating from the capitals whose actions have enabled the crisis to arise in the first place ‒ not that they’ll ever admit it.

France, Britain, and Germany have come out against Catalan independence and in favor of Spain’s territorial integrity. So has Washington, with the State Department declaring “Catalonia is an integral part of Spain.

NATO, of which Spain is a member, declared that “The Catalonia issue is a domestic matter which should be resolved within Spain’s constitutional order.”

How markedly different from 1999, when all these countries decided Kosovo was not a “domestic matter” or “integral part” of Serbia and took part in NATO’s illegal, illegitimate war to ensure its separation! Or 2008, when the ethnic Albanian provisional government in that occupied Serbian province declared independence, and all of these countries immediately recognized it ‒ and pressured others to do so as well.

Why were they so unthinking, driven by fleeting political considerations and their desire to please – I will put it bluntly – their big brother in Washington, in providing their unconditional support to the secession of Kosovo, thus provoking similar processes in other regions of Europe and the world?said Russian President Vladimir Putin, at the Valdai discussion club on October 19, noting that “at one point they actually welcomed the disintegration of a number of states in Europe without hiding their joy.”

It’s true: the very same countries cheered on the chaotic dismemberment of the Soviet Union and Yugoslavia, then turned around and insisted on the integrity of their shards with the same zeal with which they now champion the integrity and sovereignty of Spain. Their position on separatism isn’t principled, but opportunistic.

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In March 1991, the vast majority (113 million, or 77 percent) of the Soviet Union’s inhabitants voted in favor of its preservation. Despite that, in December that year the US-backed Russian leader Boris Yeltsin struck a deal with his counterparts in Minsk and Kiev (Belavezha Accords) to dismember the USSR along the Communist-drawn borders of its republics.

Though no such agreement had been reached in Yugoslavia, where Croatia’s attempt to claim ethnic Serb territories within its own Communist-drawn borders resulted in open warfare, in January 1992, a committee of European lawyers cited the demise of the USSR to declare Yugoslavia “in dissolution.” Moreover, while Russia was recognized as the successor to the USSR, the West refused to extend the same courtesy to Serbia and Montenegro when it came to Yugoslavia, declaring they would have to reapply for recognition, even though their official independence predated any kind of Yugoslavia by 40 years. Though Yugoslavia was one of the founding members of the UN, its membership was revoked.

The stubborn insistence of Western powers on the arbitrary borders drawn up by Yugoslavia’s Communist government ‒ its only legacy they cared about preserving ‒ fueled war and atrocities. Yet in 1999, when Washington decided to crush the last vestiges of Yugoslavia by force, the rule about sacrosanct borders of republics was abruptly abandoned in favor of “might makes right,” as NATO occupied a part of Serbia and set about establishing it as a separate ethnic Albanian state. The principal argument of independence-backers was that Serbia somehow “forfeited” its right to Kosovo by allegedly oppressing and committing genocide against the ethnic Albanians.

In March 2004, tens of thousands of Albanians rampaged across the province for several days, killing Serbs and looting and burning their homes and churches. Most NATO peacekeepers did little to stop it. A NATO admiral called the pogrom “ethnic cleansing,” while one UN official reportedly compared it to the 1938 “Kristallnacht” in Nazi Germany. Yet much of the Western commentariat did not see this as Albanians “forfeiting” their claim ‒ but instead proof Kosovo needed independence right away!

That was achieved in 2008, in open violation of the UN Resolution 1244. The US, NATO and most of the EU cheered. Even so, five EU members refused to go along with this travesty: Cyprus, Greece, Romania, Slovakia, and Spain.

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Even though a Spaniard, Javier Solana, presided over NATO’s illegal war, and Spanish troops subsequently served as “peacekeepers” enabling the Albanian expulsion of ethnic Serbs and other “undesirables” from Kosovo, Madrid has since remained steadfast in refusing to recognize the renegade province’s statehood.

Serbia took the case to the International Court of Justice (ICJ), asking, against Washington’s objections, for a ruling on the declaration. In 2010, the ICJ caved to the backers of “Kosovian” independence by redefining the provisional government in Pristina as “representatives of the people” and concluding that nothing in international law prevented them from declaring independence as such. The dissenting judges pointed out that this was specious reasoning, with Abdul Koroma of Sierra Leone calling it a “judicial sleight-of-hand.” It was too late: Pandora’s box was already open, international law rendered null and void for the sake of legitimizing a NATO land grab.

In March 2014, when Crimeans voted to separate from the US-backed regime in Kiev brought into power by a coup ‒ while Russian troops safeguarded them from neo-Nazi thugs that crushed dissent elsewhere in fire and blood ‒ Washington howled about “Russian aggression” and insisted on the integrity of Ukraine. Berlin, London, and Paris followed suit.

Attempting to argue that Kosovo was utterly different ‒ and not just because it was the US sponsoring the separatists ‒ President Barack Obama outright lied, claiming the existence of a proper international referendum that never took place, except in his imagination.

Washington continues to stubbornly insist that Kosovo was a “unique case,” thereby seeking to excuse its own blatantly illegal actions in Yugoslavia ‒ and later in Iraq, Libya and Syria.

Not only does the US invade whomever it wants, its leaders speak of “sovereignty” while sending various deputy assistant undersecretaries to browbeat vassal governments into obedience. The West may pose as the guardian of international law and order, but it is, in fact, an empire of chaos. That chaos will only result in more Kosovos ‒ today in Catalonia, God only knows where and when tomorrow ‒ until actual order is restored.

Nebojsa Malic for RT

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Pour comprendre vraiment la Corée du Nord

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Pour comprendre vraiment la Corée du Nord

par Georges FELTIN-TRACOL

Le voyage d’Alain Soral en juillet 2017 en Corée du Nord (officiellement appelée République démocratique populaire de Corée ou RPDC) a électrisé les réseaux sociaux et suscité les nombreux commentaires de la « Dissidence ». Certains se félicitaient de ce séjour tandis que d’autres s’élevaient contre une nouvelle apologie du national-bolchevisme. Si Alain Soral pense y voir un modèle national et socialiste, on peut se demander s’il n’aurait pas pris connaissance auparavant de La Corée du Nord en 100 questions de Juliette Morillot et Dorian Malovic.

Composé de cent réponses regroupées en sept parties (« Histoire », « Politique », « Géopolitique », « Réalités », « Économie », « Société et culture » et « Propagandes »), cet ouvrage est probablement le meilleur disponible sur le sujet en langue française. Il se complète parfaitement avec le remarquable essai du correspondant du Monde au Japon, Philippe Pons, Corée du Nord. Un État-guérilla en mutation (1). Parfois sollicitée par les médiats dominants, Juliette Morillot présente l’avantage déterminant de lire, de parler et de comprendre le coréen.

Quelques vérités dérangeantes

À l’heure où l’entité yankee d’un Donald Trump aux abois et quasiment soumis à certaines coteries bellicistes de l’« État profond » US menace l’intégrité territoriale d’un État en légitime défense, La Corée du Nord en 100 questions apporte un éclairage lucide et objectif sur cet État supposé voyou. « Pays mystérieux pour les Occidentaux, la Corée du Nord est davantage une énigme que la caricature à laquelle les médias étrangers la réduisent depuis des années. De l’ignorance naissent les fantasmes (pp. 15 – 16). » Abomination pour les uns, « nouvelle Sparte » si possible nationale-bolchevique pour les autres, la RPDC sert de prétexte pour toutes les fantasmagories possibles et imaginables, peut-être parce que le coréen serait l’une des langues les plus difficiles au monde (avec le français…). Instructif et plaisant, l’ouvrage de Morillot et Malovic présente le grand mérite de lever des équivoques.

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Les auteurs remarquent que « la République populaire de Corée est sans doute l’un des rares pays pour lesquels faire fi de toute déontologie, affabuler ou ne pas vérifier ses sources est couramment accepté, même dans les grands titres de presse. C’est aussi l’un des rares pays au monde où l’on ressuscite régulièrement (pp. 343 – 344) ». Des victimes purgées supposées éliminées réapparaissent en public quelques temps plus tard… Ils abordent des sujets dérangeants peu connus en Occident qui, triturés dans un certain sens, relèvent de la désinformation. Par exemple, « comment les réfugiés nord-coréens sont-ils manipulés ? (p. 347) » Ils expliquent « qu’un véritable commerce lucratif du témoignage a vu le jour en Corée du Sud : depuis quelques années, les témoignages auprès des journalistes ou des chercheurs sont rétribués (ce qui n’était pas le cas encore au début des années 2000). Selon un principe : plus les témoignages sont terrifiants, plus ils sont chers. Ce commerce du poids de l’horreur est entretenu à la fois par les journalistes avides de spectaculaire et par des organisations humanitaires, souvent chrétiennes, voulant financer des opérations de “ sauvetage ”. En outre, le ministère sud-coréen de l’Unification a institutionnalisé le procédé. Fin 2015, une heure d’entretien coûtait entre 60 et 600 dollars (pp. 352 – 353) ». Il faut par conséquent plus que jamais se méfier d’une littérature misérabiliste soi-disant rédigée par des réfugiés qui submerge l’Europe. Les auteurs qualifient ces productions d’« indigestes (p. 219) », truffés « d’incohérences (p. 219) ». Un certain Bandi y fait un réquisitoire virulent contre la RPDC, « à ceci près que le livre ne tient pas la route pour qui lit le coréen (p. 219) ».

Ignorant les us et coutumes du confucianisme, les Occidentaux excellent en outre dans les interprétations erronées ou fallacieuses. « Au palais-mémorial de Kumsusan à Pyongyang, où se trouvent les dépouilles de Kim Il Sung et de Kim Jong Il, s’incliner n’est pas une marque d’allégeance mais simplement de politesse et de respect, pour les défunts tout autant que pour le pays hôte (p. 358). » En visite officielle à Paris, l’invité de la République française ne s’incline-t-il pas devant la tombe du Soldat inconnu ? Et s’il se rend en Israël, ne rallume-t-il pas la flamme à Yad Vashem ?

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Les Occidentaux s’indignent de l’absence de liberté d’expression en Corée du Nord qui se montre sourcilleuse sur ce point. C’est compréhensible. « Bien sûr, n’est pas le bienvenu un visiteur s’adressant à un passant ou à une serveuse de restaurant pour critiquer le régime ou pour poser de but en blanc, au nom de la liberté de parole, des questions jugées personnelles (p. 357). » Est-ce si différent en Allemagne, dans l’Hexagone ou aux États-Unis où des nationalistes blancs présents à Charlottesville en août 2017 ont perdu leur emploi ? Essayez donc dans un restaurant parisien branché de critiquer Macron, d’approuver Dieudonné ou, pis, d’évoquer certains thèmes interdits de l’histoire contemporaine. « Aux yeux du régime, il n’y a pas de “ prisonniers politiques ” (p. 208) » comme dans l’Hexagone républicain. Si la justice hexagonale ne condamne pas aux camps de travail, elle peut prononcer des stages de citoyenneté qui sont une forme douce (et insidieuse) de rééducation mentale. La mort sociale rôde sous Marianne, mais plus silencieusement (et avec l’hypocrisie des droits de l’homme, de la femme, de l’humain et du trans…).

Tradition et patriotisme

Les Coréens du Nord assimilent dans un syncrétisme propre à leur esprit bouddhisme, confucianisme et même chamanisme bien qu’officiellement interdit. Ils en ont gardé une vraie curiosité pour certaines pratiques. La grave crise des années 1990 l’a même relancé au sein des familles et en particulier auprès des femmes. Bien qu’ouverte aux vents de l’ultra-modernité, la Corée du Sud fortement christianisée a elle aussi recours à de tels actes animistes comme en témoigne l’entourage de la présidente destituée Park Geun-hye. Toutefois, depuis 1945, les deux Corées divergent de plus en plus et rendent toute réunification effective impossible. Ce constat se vérifie par la langue. Aujourd’hui tant dans le vocabulaire que par la grammaire, le coréen du sud correspond moins au coréen du nord même si les locuteurs se comprennent toujours. La différence d’ordre anthropologique concerne le triomphe au Sud de l’individualisme. Les auteurs soulignent en revanche la primauté du cadre holiste sur le désir individualiste. « Le “ nous ” (uri) et l’intérêt de la collectivité (famille, clan, société) priment l’individu, le “ je ” (na) (p. 319). » Le contraste sociologique, voire anthropologique, entre les deux Corées est si saisissant que de nombreux exilés nord-coréens préfèrent finalement quitter leur nouveau foyer hyper-sophistiquée et ses reproches malveillants envers leurs habitudes estimées trop « ringardes ».

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Ce qui irrite l’Occident dégénéré à l’heure des sociétés ouvertes est le caractère clos de la partie septentrionale de la nation coréenne. « L’homogénéité du peuple coréen a toujours été considérée comme une qualité intrinsèque, intimement liée à l’histoire de la péninsule (p. 299). » Ce vigoureux sentiment national repose sur une histoire tragique. « Au cours des âges, une bonne demi-douzaine de troupes étrangères piétinèrent les terres coréennes : khitan, liao, jurchet, mongoles, japonaises, mandchoues et même françaises en 1866, lors d’une malheureuse expédition militaire conduite par l’amiral Roze en représailles du martyre de missionnaires français, qui se termina par la débâcle des soldats de Napoléon III (p. 29). » Se succèdent ensuite les Chinois, les Russes, les Japonais, les Soviétiques et les Étatsuniens. L’acquisition d’armes nucléaires grâce à la collaboration fructueuse des ingénieurs pakistanais résulte de ces tourments tragiques. Pyongyang se souvient toujours qu’en 1951 et en 1953, le général MacArthur proposa des frappes nucléaires préventives. « Le chantage que la Corée du Nord exerce, loin d’être le fruit de dirigeants paranoïaques, est au contraire le résultat d’une réflexion construite pour servir des objectifs stratégiques clairs. Se voiler la face en qualifiant les leaders nord-coréens de “ fous ” est une illusion aux allures de stratégie d’évitement… (p. 153). »

Conseillés par le général Étienne Copel, les auteurs qui n’évoquent pas le programme spatial de la Corée du Nord, préviennent que « les armes nord-coréennes ne sont pas offensives mais dissuasives avant tout, elles ont pour but d’éviter toute intervention (américaine surtout) sur le territoire national. Il s’agit de la doctrine classique de dissuasion nucléaire, défendue par les grandes puissances elles-mêmes (p. 158) ». Pyongyang applique la dissuasion nucléaire théorisée par les généraux français des années 1960. Ils insistent encore que « dans le storytelling occidental, on oublie de rappeler que le programme nucléaire vise également à légitimer le régime et son leader aux yeux du peuple nord-coréen à qui il est demandé de grands sacrifices en échange (p. 158) ». Le nationalisme atomique coréen du Nord se doute que « personne […] ne serait assez fou pour affecter son arsenal nucléaire à la protection d’un pays tiers, écrit le romancier “ à clef ? ” Slobodan Despot. C’était, dans son implacable logique, une épée qu’on ne tirait du fourreau que pour se protéger soi-même, en dernier recours. Tout autre utilisation vous exposerait au risque d’un contre-feu apocalyptique. Les nations non atomiques ne pouvaient donc que compter sur elles-mêmes et se plier au chantage des puissants (2) » Par conséquent, face aux sanctions imposées par une pseudo-« Communauté internationale », véritable mafia d’authentiques États voyous, « la résilience de la Corée du Nord vient d’une réalité simple : elle a si peu qu’elle n’a rien à perdre et elle s’est adaptée pour supporter les privations au point que le régime exploite ces votes de l’ONU pour cimenter le peuple contre les “ agresseurs extérieurs ”. Au fond, les sanctions sont inefficaces car personne ne souhaite vraiment qu’elles le soient (p. 193) ». La Corée du Nord n’entend pas obtempérer aux injonctions de la grotesque CPI (Cour pénal international) et suit le précédent édifiant des États-Unis d’Amérique.

La force nucléaire nord-coréenne dorénavant constitutionnalisée est clairement un moyen de pression pour que Washington négocie avec Pyongyang dont les « exigences » ne sont pas insurmontables : reconnaissance par Washington de la RPDC, établissement d’une ambassade US, signature d’un pacte de non-agression avec les États-Unis, levée de toutes les sanctions de l’ONU, signature d’un traité de paix avec Séoul et « assurance de pouvoir poursuivre librement son programme nucléaire civil (p. 148) ». Les États-Unis craignent de tels pourparlers d’autant que compétents, polyglottes et cultivés, les diplomates nord-coréens suscitent l’effroi de leurs homologues yankees plus habitués à éructer des ordres qu’à discuter sereinement…

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Pourquoi cette haine envers un peuple qui n’occupe aucun autre État de la planète et qui n’a aucune responsabilité dans les « camions fous » à Nice, Berlin et Londres ? « Avant d’être dirigée par un régime autoritaire, la Corée du Nord est une nation peuplée d’êtres humains avec une sensibilité, une culture et une inébranlable fierté d’appartenir à un pays, qu’envers et contre toute logique ils aiment profondément (p. 17). » L’individualiste égoïste et exhibitionniste numérique occidental a oublié que l’homo hierarchicus naguère étudié par Louis Dumont (3) persiste en Corée du Nord. Le holisme organise la société en « 25 niveaux de songbun […] et 55 niveaux de kaechung […] eux-mêmes regroupés en trois sous-catégories (p. 293) ». À cette stratification complexe s’intègrent les inminban (groupes du peuple), c’est-à-dire des associations de quartier d’une trentaine de foyers supervisées par des femmes qui assurent la surveillance de proximité. Faut-il pour autant parler d’un « régime d’extrême droite » comme l’affirme Brian Reynolds Myers (4) ? Certes, « les mariages avec des étrangers sont interdits (p. 299) ». En 2006, l’organe officiel du Parti des travailleurs de Corée (PTC), le Rodong Shinmun, titrait : « Une société multinationale et multiraciale est une menace pour la nation ». Or cette sortie très politiquement incorrecte n’a jamais été reprise. Juliette Morillot et Dorian Malovic soulignent plutôt que la RPDC a toujours soutenu Nelson Mandela et le combat de l’ANC contre l’apartheid en Afrique du Sud. Membre du Mouvement des non-alignés, la Corée du Nord défend la cause palestinienne, récuse le mondialisme du FMI et de la Banque mondiale et apporte un soutien moral à la République arabe syrienne du président Bachar al-Assad. Toutefois, le Premier ministre nord-coréen fut invité à une séance du Forum de Davos avant que l’invitation soit décommandée au lendemain du cinquième essai nucléaire.

Une économie balbutiante

« Contrairement à tout ce qui peut s’écrire sur ce pays supposé socialiste et collectiviste, l’économie nord-coréenne vit depuis une dizaine d’années une véritable métamorphose (p. 269). » Désormais, « l’économie d’État ne peut plus garantir du travail pour tous et les exclus du système socialiste sont à disposition pour le secteur privé (p. 270) ». L’« État le plus fermé de la planète » s’ouvre enfin au monde en dépit des sanctions onusiennes qui ne frappent jamais un autre petit État lui aussi détenteur de la bombe atomique, violeur permanent des résolutions du Conseil de sécurité et oppresseur depuis plus de soixante-dix ans d’un autre peuple… Le VIIIe Congrès du PTC en mai 2016 a entériné un plan quinquennal 2016 – 2020, « le premier lancé depuis les années 1980 (p. 265) ». Parallèlement émerge une proto-bourgeoisie, une « classe d’affaires », les donju (ou « maîtres de l’argent », souvent liés à différents cercles du pouvoir.

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Ceux-ci s’adaptent au gouvernement de Kim Jung Un (prononcez « Œune ») depuis 2011, un dirigeant dépeint par les médiats occidentaux d’une manière toujours très négative. « De même que pendant des années le monde occidental a entretenu à propos de Kim Jong Il le mythe trompeur d’un pantin excentrique aux confins de la folie, le portrait que dressent les médias de son fils, se limitant à sa coupe de cheveux ou à son embonpoint, est tronqué (p. 106). » Sous sa direction, le PTC a retrouvé son rôle moteur perdue au temps de Kim Jung Il qui s’en méfiait, si bien que la stratocratie portée par le songung redevient une partitocratie que le Parti anime dans le cadre du Front démocratique pour la réunification de la patrie aux côtés du Parti social-démocrate de Corée et du Parti Chondogyo-Chong-u issu d’une révolte populaire, nationaliste, religieuse et xénophobe au XIXe siècle.

C’est un fait patent et assumé : le nationalisme imprègne toute la société coréenne ainsi que toutes les générations. « Le nationalisme atteindra en RPDC un degré inconnu ailleurs dans le monde communiste, explique Philippe Pons. Il trouve son origine dans le patriotisme radical né en réaction à la colonisation japonaise dans la première moitié du XIXe siècle : une revendication identitaire forgée par des historiens coréens qui firent de la nation, pensée en tant qu’ethnie (minjok), le sujet du grand récit national, que le régime reprit à son compte (5). » De ce fort sentiment national découle le fameux concept de juche. Remontant au XIXe siècle, le terme est « employé pour la première fois le 18 mai 1955 par Kim Il Sung, qui, lors d’une réunion de l’une des cellules du Parti des travailleurs, appela à réfléchir sur l’idéologie de façon à réinterpréter de façon créative le marxisme-léninisme en luttant contre le dogmatisme et le formalisme (pp. 74 – 75) ». « D’abord placée sur le même plan que le marxisme-léninisme, poursuit Philippe Pons, la doctrine juche allait supplanter celui-ci en instaurant une “ voie coréenne vers le socialisme ” qui fait de la nation, et non plus du prolétariat, le sujet de l’histoire (6). » Il est dès lors assez comique (et triste) qu’en France, des souverainistes acharnés et des nationalistes-révolutionnaires convaincus, farouchement sociaux et radicaux, maintiennent dans leur tête un autre Mur de Berlin, s’acoquinent avec les va-t-en guerre atlantistes et dénigrent un État lointain qui ne les gêne en rien. La Corée du Nord porte-t-elle une quelconque responsabilité dans l’élection de Macron ou dans la présente déferlante migratoire ?

L’ultime État souverain du monde ?

Conscient de la vulnérabilité de son État, Kim Il Sung a très tôt adopté – et bien avant le Roumain Nicolae Ceausescu – une démarche souverainiste et décisionniste. « Trois concepts, piliers du juche, sont indissociables de la doctrine : tout d’abord, le chaju, l’indépendance politique et diplomatique (égalité totale avec les nations étrangères, respect de l’intégrité territoriale, non-intervention et indépendance nationale). Toutefois, ce chaju ne peut être atteint que si au préalable l’autosuffisance économique (charip) a été réalisée. Vient enfin l’autonomie militaire (chawi), elles-même garante du chaju (p. 75). » En mai 2016, le VIIIe Congrès a réaffirmé « l’indépendance du pays vis-à-vis des grandes puissances (chaju), grâce aux développements de l’économie (charip) et de l’arme nucléaire (chawi) permettant un dialogue d’égal à égal envers les grandes puissances (chaju) (p. 76) » au nom de la nouvelle doctrine du byongjin, la « double poussée » économique et stratégique, qui remplace le songun (« priorité à l’armée »), d’où des changements institutionnels majeurs.

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Organe suprême depuis 1999, la Commission de la Défense nationale est remplacée par une Commission des affaires de l’État. Nouvelle instance présidée par Kim Jung Un, par ailleurs président (et non secrétaire général) du PTC, ce nouvel organisme constitutionnel « coiffe l’armée, le Parti et le gouvernement (p. 109) ». Cette modification institutionnelle propre à l’idiosyncrasie politique de la Corée du Nord confirme les analyses de Carl Schmitt dans son État, mouvement, peuple (7) parce que « Armée, Parti, État et peuple sont désormais confondus (p. 90) » (8). En 1982, Alain de Benoist jugeait pour sa part que « c’est à l’Est que se maintiennent avec le plus de force – une force parfois pathologique – des notions positives telles que la conception polémologique de l’existence, le désir de conquête, le sens de l’effort, la discipline, etc. Les sociétés communistes sont à la fois les plus hiératiques et les plus hiérarchiques (du grec hiéros, “ sacré ”) du monde, tandis que les sociétés occidentales réalisent, par le moyen du libéralisme bourgeois et de l’individualisme égalitaire, cela même que voulait Marx – et que le communisme institué s’est avéré incapable de faire passer dans les faits. Formidable exemple d’hétérotélie ! (9)».

Les bruits de bottes yankees s’entendent tout au long de la Zone démilitarisée sur le 38e parallèle le plus surmilitarisé de l’histoire. Washington s’agace d’un État qui ose lui résister, ce qui déplaît aux vils détritus pourris de la colline du Capitole. Suite à une attaque préventive de son fait, Washington pourrait fort bien exiger des autres membres de l’OTAN l’application de l’article 5, ce qui ferait des troupes européennes de la chair à canon appréciable. On ne peut pas renvoyer dos à dos un État assiégé et une superpuissance sur le déclin. La paix en Asie du Nord-Est est menacée par une bande de cow boys trop sûrs d’eux. En cas de conflit, souhaitons seulement qu’un excellent missile nord-coréen coule l’USS Harvey Milk du nom de ce politicard californien qui avait déjà au cours de sa vie l’habitude de recevoir de gros calibres…

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Philippe Pons, Corée du Nord. Un État-guérilla en mutation, Gallimard, 2016. Pour ce texte, nous appliquons comme cet auteur et à la différence de Juliette Morillot et Dorian Malovic « l’ordre coréen et la transcription du Nord (où nom et prénom s’écrivent avec trois majuscules) (p. 9) ».

2 : Slobodan Despot, Le rayon bleu, Gallimard – NRF, 2017, pp. 67 – 68.

3 : Louis Dumont, Homo hierarchicus. Le Système des castes et ses implications, Gallimard, coll. « Tel », 1979.

4 : Brian Reynolds Myers, La Race des purs. Comment les Nord-Coréens se voient, Éditions Saint-Simon, 2011.

5 : Philippe Pons, « Au pays du nationalisme farouche », dans Le Monde des 10 et 11 septembre 2017.

6 : Idem.

7 : Carl Schmitt, État, mouvement, peuple. L’organisation triadique de l’unité politique (1933), Kimé, 1997.

8 : On retrouve ce triptyque, devenu ici une intéressante quadripartie politique, dans les écrits du penseur nationaliste-révolutionnaire argentin Norberto Ceresole (1943 – 2003), en particulier dans Caudillo, Ejército, Pueblo. La Venezuela del Comandante Chávez (1999), Ediciones Sieghels, 2015, non traduit en français.

9 : Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives, Le Labyrinthe, 1982, pp. 69 – 70, souligné par l’auteur.

• Juliette Morillot et Dorian Malovic, La Corée du Nord en 100 questions, coll. « En 100 questions », Tallandier, 2016, 381 p., 15,90 €.

L'armée américaine en Afrique. Contre le terrorisme ou contre la Chine?

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L'armée américaine en Afrique. Contre le terrorisme ou contre la Chine?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 4 octobre 2017, on a appris 1) que 4 soldats américains venaient d'être tués au Niger, en compagnie de 4 militaires nigériens, avec qui ils effectuaient une patrouille à la frontière avec le Mali. Les opinions publiques, aux Etats-Unis comme en Europe, notamment en France, la première intéressée, ont alors découvert la présence américaine sur le sol nigérien.

Pourtant près de 5 000 Américains dépendant du département d'État à la Défense sont aujourd'hui déployés en Afrique. Militaires ou contractuels civils, ils sont avant tout affectés à la lutte contre ce que les Etats-Unis  nomment « la lutte contre le terrorisme ». Ceci notamment au Niger, au Cameroun ou dans la région des Grands lacs.

Le commandement militaire américain en Afrique dit AFRICOM y avait pourtant mis en place plusieurs centaines d'hommes, appartenant aux Forces Spéciales (dits Bérets Verts) ou a des unités régulières, en soutien de ce qui a été nommé  la lutte contre les djihadistes au Sahel. Ils sont là officiellement en soutien des unités françaises ou appartenant à d'autres pays africains, engagées dans la lutte contre Daesh en Afrique sahélienne.

 Les Américains comptent même ouvrir une base aérienne dans la région d'Agadez, dans le nord du pays. Cette base devrait servir de support aux interventions de l'AFRICOM, visant le Mali, le Tchad, le Burkina Faso et la Libye, où ils effectuent d'ores et déjà des frappes aériennes. Il s'agit notamment de renseignement, formation, pilotage de drones... Au Sahel comme dans le bassin du lac Tchad, notamment au Cameroun, les Américains sont présents dans tous les secteurs. Ils sont censés collaborer avec les Français. Ainsi le 4 octobre, ce sont d'ailleurs les forces aériennes de l'opération Barkhane qui ont été appelées en soutien de la patrouille attaquée par les djihadistes à la frontière malienne.

Le président américain Donald Trump, comme son prédécesseur Barack Obama, n'en ignorent rien. Le 6 juin 2017, dans une lettre au Congrès, Trump  détaillait ainsi les différents théâtres d'intervention « contre-terroristes » nécessitant la présence de troupes. Il s'agit notamment de l'Afrique de l'Est, Djibouti (où les États-Unis entretiennent plus de 2 000 hommes dans le camp Lemonnier), en Libye, dans le bassin du lac Tchad (face à Boko Haram), en Ouganda, Soudan du Sud, RDC, Centrafrique (contre la Lord's Resistance Army) ou même en  Égypte.  

Trump a cependant feint l'ignorance, ou bien la Lettre au Congrès lui aurait été imposée par les généraux. Il a dit ceci  : “I have generals that are great generals. These are great fighters; these are warriors. I gave them authority to do what's right so that we win.”

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L'Afrique doit se méfier

Ceci dit, les Etats africains comme la France elle-même devraient se méfier. Washington ne va-il pas conduire en Afrique, par l'intermédiaire d'AFRICOM,  les mêmes interventions catastrophiques ayant eu pour résultats  au Moyen Orient la destruction d'Etats solides, générant à la place des dizaines de milliers de morts, des dizaines de millions de réfugiés et quelques dizaines de milliers de djihadistes.

.Le réalisme devrait montrer qu'en Afrique dorénavant sont à œuvre les mêmes intérêts géostratégiques qu'au Moyen-Orient. Dans cette région, il s'agissait de combattre l'influence russe. En Afrique c'est le début d'influence chinoise qu'il faut désormais combattre. Au début de l'année, le général américain  Thomas Waldhauser,  commandant l'AFRICOM, n'a pas caché que pour y maintenir les valeurs démocratiques, la transparence et la bonne gouvernance défendues par la présence américaine, il fallait dorénavant s'en prendre directement à la Chine. Celle-ci, selon lui, par le commerce, l'exploitation des ressources naturelles et les ventes d'armes, risquait de remettre en cause ces valeurs démocratiques, ainsi que la présence américaine.

Il est de fait, crime impardonnable, que la Chine est devenue depuis 2009 le plus grand partenaire commercial du Continent, le chiffre d'affaire étant passé de 10 milliards de dollars en 2000 à 220 en2014. Plus récemment, comme nous l'avons relaté dans de précédents articles, le président chinois Xi Jinping s'était engagé à contribuer pour 60 milliards au développement des infrastructures en Afrique – objectif dans lequel Washington n'avait jamais investi le moindre dollar.

Au plan militaire, la décision chinoise d'ouvrir une base navale à Djibouti avait semé l'alerte dans les bases militaires aéro-navales et terrestres américaines présentes non seulement dans ce port mais dans toute l'Afrique. On peut doter cependant que la Chine, déjà occupée à faire face à une offensive américaine de grande ampleur en Mer de Chine, puisse consacrer beaucoup de soldats à la conquête de l'Afrique. Ce qui n'est pas le cas de l'AFRICOM et plus généralement des Etats-Unis, très largement la première puissance militaire de la planète.

Emmanuel Macron, se voulant comme son prédécesseur grand défenseur de la lutte contre le terrorisme au Sahel, ignore-t-il tout ceci ?

1) voir notamment Jeune Afrique

http://www.jeuneafrique.com/480547/politique/niger-des-so...

mardi, 31 octobre 2017

Nein zur amerikanischen Kommerzkultur !

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Bientôt le pétro-yuan-rouble

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Bientôt le pétro-yuan-rouble

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Il est certain désormais que le petro-dollar se trouvera bientôt concurrencé sur le marché des changes par une nouvelle monnaie internationale, associant le yuan chinois et le rouble russe elle-même adossée aux cours du pétrole et de l'or. Nous l'avons nommé ici le pétro-yuan-rouble, pour plus de compréhension, mais elle disposera certainement bientôt d'un nom plus commode à utiliser.

 On s'étonnera de voir prendre le prix du pétrole, très volatile ces dernières années, en référence à une monnaie internationale visant à constituer une réserve pour les investisseurs et les épargnants. Mais la Russie, gros exportatrice de pétrole, et la Chine, grosse consommatrice, peuvent raisonnablement faire espérer qu'elles s'entendront pour stabiliser dans des limites du raisonnable le cours du pétrole. Ajoutons que le pétrole n'est pas seul en cause, mais aussi le gaz. D'importants gazoducs permettront ainsi d'alimenter la Chine en gaz russe.

Le pétro-yuan était jusqu'ici un projet soutenu principalement par la Chine, souhaitant échapper à sa dépendance au Roi-Dollar. L'on pouvait se demander si les intérêts économiques russes, pétroliers et autres, accepteraient de remplacer cette dépendance par une dépendance à l'égard du yuan, c'est-à-dire de la Chine. Ceci désormais parait chose faite.

Selon un article de Bryan MacDonald, journaliste irlandais basé en Russie et très bien informé 1), Vladimir Poutine se serait enfin décidé à cette conversion. Il le ferait d'abord pour échapper aux « sanctions » imposées par Washington aux pays commerçant en dollars avec la Russie. Il le ferait aussi, après de nombreuses hésitations, pour affaiblir l'économie de ses « partenaires » américains.

Mais pour que la mesure soit efficace, il faudrait que d'autres pays producteurs se rallient à la nouvelle monnaie. C'est déjà le cas concernant le Vénézuela dont le président Maduro avait annoncé il y a quelques semaines qu'il vendrait son pétrole en pétro-yuan. Ce pourrait bientôt être le cas de l'Iran, grosse productrice, et le l'Indonésie. D'autres petit pays pourraient faire de même. Mais le plan prendrait toute sa portée si l'Arabie saoudite acceptait, au moins pour ses ventes en Chine et dans les pays du Brics, la nouvelle unité de compte. La récente visite du roi Salman à Moscou peut faire penser que ceci pourrait se produire.

Tous ceux qui veulent de par le monde lutter contre le réchauffement climatique pourront s'inquiéter. La rentabilité des investissements en énergie verte, déjà difficile à assurer, ne sera-t-elle pas reportée de quelques dizaines d'années. N'en sera-t-il pas de même de l'énergie nucléaire. On leur répondra qu'ils ne devraient avoir aucune inquiétude. Le besoin en énergie non fossile est si grand que la demande ne diminuera pas. La Chine, en particulier, victime d'une pollution croissante venant de l'utilisation du pétrole, réservera ce dernier à des industries situées loin des villes et des campagnes.

1)  Référence

Voir RT :  Putin's revenge may see petro-yuan replace petrodollar

https://www.rt.com/op-edge/408006-china-oil-petro-yuan-ru...

Note au 29/19

Il n'est pas impossible que la Chine et la Russie mettent en place une petro-virtual currency en bitcoins destinée à combattre également le pétro-dollar. 

Je trouve cependant que l'auteur ne précise pas assez comment un petrobitcoins pourrait fonctionner par accord entr la Chine et la Russie, ni comment il sera possible d'éviter les fraudes qui se produiront nécessairement sur ce sujet sensible.

Voir https://oilprice.com/Energy/Energy-General/The-Petrodollars-Biggest-Challengers.html

British and Islamic collusion in the Chittagong Hill Tracts against Buddhism: Myanmar and Hinduism

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British and Islamic collusion in the Chittagong Hill Tracts against Buddhism: Myanmar and Hinduism

Sawako Utsumi and Lee Jay Walker

Ex: https://www.moderntokyonews.com

The reality of the Chittagong Hill Tracts in Bangladesh where Buddhists are increasingly marginalized based on endless Bengali Muslim settlements, is a fear held within certain Buddhist circles who worry about Islamization in parts of Myanmar. Indeed, the Buddhist and tribal majority in the Chittagong Hill Tracts is being supplanted rapidly. Of course, for Buddhists and Hindus, they only have to look at the reality of modern-day Pakistan and what happened after many Islamic invasions of Afghanistan. Therefore, the British and Islamic role in cutting up mother India, the murky reality of the Chittagong Hill Tracts in Bangladesh, the British policy of settling mainly Bengali Muslim immigrants to Myanmar (Burma), and the silence of successive British governments to the erosion of Hinduism in Bangladesh and Pakistan is all too clear.

Hence, the twin evils that erased so much of indigenous Buddhist and Hindu culture throughout swathes of South Asia applies to countless Islamic invasions and the role of the British Empire. One brutal force emanated from the call of Mecca based on Islamic jihad against non-Abrahamic faiths that led to slavery, forced conversions, dhimmitude, the destruction of vast numbers of Buddhist and Hindu holy places, erosion of indigenous culture, and a host of other brutal tragedies that altered the landscape forever. This was followed by British colonialism that ultimately fulfilled the Islamist dream of cutting up mother India with the upshot being – in demographic terms – a complete disaster for Hindus in Bangladesh and Pakistan based on massacres, cleansing, and erasing indigenous Hindu culture.

Refocusing back on the Chittagong Hill Tracts then the role of the British in laying down the foundation of the destruction of mainly Buddhist indigenous groups, is equally alarming. Especially in view of Buddhists in Myanmar opposed to the impact of Bengali Muslim immigration that also took place in the British colonial period. In other words, the endless joint Islamic and British collusion of ripping the heart out of indigenous faiths is ongoing. Also, the British media and Muslim media plays the “quietist media agenda” when Buddhists and Hindus face the wrath of Islamization – but, when Muslims are deemed victims then the same media forces spread enormous propaganda and ply the notion of “Islamophobia” that emboldens Islamist terrorism. This reality can be seen in the anti-Myanmar agenda where the Islamist terrorist angle is being ignored, along with Bengali Muslim migrants flooding the Chittagong Hill Tracts in Bangladesh and parts of Myanmar. All this is happening based on the historical policies of the British Empire and the Islamist dream of erasing non-Abrahamic faiths to the margins of society.

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The British betrayal of the mainly indigenous Buddhists of the Chittagong Hill Tracts is witnessed by the partition of India. Now, suddenly, the British forced the mainly Buddhists of the Chittagong Hill Tracts to become part of Muslim dominated Pakistan. In time, convulsions would develop based on Bangladesh becoming independent after a brutal war with Pakistan. Yet, Bangladesh, just like Pakistan, equally cared little about the mainly indigenous Buddhists. Hence, within a few years of 1971 Bengali Muslim migration had altered the religious and cultural landscape of the Chittagong Hill Tracts.

Of course, the British knew full well that Buddhism and Hinduism – just like Nestorianism and Zoroastrianism in past history – would face a horrendous fate based on the Islamization of areas cut out of mother India. Equally, the British fully understood the reality of Islamic Sharia law and that non-Muslims would face institutional discrimination based on 1,300 years of Islamic history that took the sword to Buddhists and Hindus. Despite this, the British suddenly turned the mainly Buddhists of the Chittagong Hill Tracts – and the Hindus of Bangladesh and Pakistan – over to a faith that had devastated the Indian subcontinent and further afield in Asia.

Not surprisingly, some militant Buddhist clerics in Myanmar fear how Bengali Muslim migration altered the dynamics of the Chittagong Hill Tracts so rapidly. Likewise, after several Islamic invasions of Afghanistan turned Buddhism and Hinduism to rubble – even to the point where even ancient architecture comes under attack in modern times – then the cutting up of mother India by the intrigues of the British and the Islamic agenda could be replicated in parts of Myanmar.

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Modern Tokyo Times reported, “In recent history, the Muslim percentage in India is relatively buoyant in percentage terms. This is in stark contrast to the utter demise of Hinduism in modern-day Pakistan. Likewise, the Hindu percentage in Bangladesh is in free fall. Therefore, the fear of militant Buddhists in parts of Myanmar is based on the historical reality of past Islamic invasions throughout vast swathes of Asia. Equally important, Buddhists in the Chittagong Hill Tracts in modern Bangladesh – and members of the same faith group in Southern Thailand – have witnessed the Islamist sword and demographic reality in recent times. Also, the British colonial legacy of cutting up “mother India” and creating two mainly Muslims nations from India along with the British altering the religious dynamics in parts of Myanmar remains vivid.”

Like usual, an over simplified international mass media is ramping up anti-Myanmar and anti-Buddhist sentiments. This is happening despite the brutal legacy of countless Muslims invasions; the barbaric legacy of British colonialism; the erosion and demise of Buddhism and Hinduism in history and continuing in nations created out of mother India; and the fact that the Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA) in Myanmar is butchering Buddhists, Buddhist tribal groups including the Mro, and targeting Hindus. Overall, some Buddhists in Myanmar look into the mirror of history – and the mass Bengali Muslim migration of the Chittagong Hill Tracts and the role of the British – and they see the reality of the demise of Buddhism and Hinduism in large swathes of Asia.

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Quelle est la situation des gens en Allemagne?

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Quelle est la situation des gens en Allemagne?

par Elisabeth Koch, Allemagne

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Angela Merkel proclame «Nous allons bien en Allemagne». Cependant, maintenant, après les élections, les médias soulèvent la question de savoir pourquoi tant de gens sont mécontents de la situation en Allemagne, avec le gouvernement actuel. Les protestations lors des réunions électorales d’Angela Merkel étaient bien distinctes, pas seulement en Allemagne orientale. Depuis des années déjà, de nombreuses personnes expriment leur mécontentement. On ne les a pas pris au sérieux – tout au contraire. Les citoyens formulant leur désaccord sont considérées comme des personnes névrotiques: Mme Merkel utilise à tout moment les termes «craintes et inquiétudes», comme si elle était une psychiatre à la recherche d’une méthode de soins pour des patients refusant de coopérer. Rita Süssmuth, CDU, par exemple, a expliqué à la Radio suisse alémanique,1 que les gens n’avaient «pas compris» que nous avions besoin des réfugiés comme main-d’œuvre. «Nous n’étions pas assez bons dans l’écoute et dans nos explications», a-t-elle déclaré. «Nous», c’est elle et ses collègues, une élite planant comme un «vaisseau spatial» au-dessus du peuple. Cette élite sait tout, alors que nous, les citoyens, sommes des ignorants, auxquels il faut tout expliquer trois fois. Les politiciens promettent, de mieux «s’occuper» de nous, de nous «prendre avec eux».2 Ces gens ont oublié, qu’ils sont nos représentants, qu’ils doivent nous demander quels sont nos vœux et souhaits, comment nous voyons les choses. Au XXIe siècle, nous ne voulons plus, en tant que citoyens, tout accepter sans broncher ou croire que tout ce que «les puissants» nous présentent constitue la panacée. En tant que personnes éclairées, nous sommes tout à fait en mesure d’observer ce qui se passe, de nous informer, de reconnaître les liens entre les évènements et d’en tirer les conclusions nécessaires.

Sources de données: Organes statistiques fédéraux et des Länder ainsi que la Banque fédérale.

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«Qu’en est-il des Allemands de l’Est?»

L’interview accordée à un journal suisse par Petra Köpping, ministre d’Etat de la Saxe (SPD) représente une exception positive. Concernant les manifestations ayant eu lieu en Allemagne orientale lors de réunions électorales de Mme Merkel, on lui posa la question: «Qu’en est-il des Allemands de l’Est?» Et Mme Köpping de répondre: «Ceux qui crient, provoquent et sifflent sont une minorité. La majorité est tranquille – cela ne signifie pas pour autant qu’elle est satisfaite de sa situation.»3 Cela est déjà assez étonnant, car à la télévision, on ne nous montre d’ordinaire que ceux qui manifestent de manière bruyante et indignée. C’est rare d’entendre des prises de paroles raisonnables; on ne nous présente que des personnes s’exprimant de manière maladroite et souvent enragée. Mme Köpping a expliqué, que beaucoup d’Allemands de l’Est ont été trompés pour toute leur vie lors de la réunification, car malgré une bonne formation, leurs qualifications professionnelles ne valaient d’un jour à l’autre plus rien et ils ont perdu leur emploi et leur reconnaissance. En réalité, 75% des habitants en Allemagne de l’Est ont perdu leur place de travail. Nombreux sont ceux qui avaient auparavant une situation convenable et qui, soudainement, s’appauvrissaient, car leurs connaissances professionnelles n’étaient plus demandées. La formation scolaire en Allemagne de l’Est était excellente, notamment dans les domaines scientifiques et mathématiques. Mais jusqu’à aujourd’hui même des anciens professeurs diplômés doivent gagner leur pain avec des petits travaux ne correspondant nullement à leur niveau de formation. Mme Köpping déplore à juste titre que jusqu’à nos jours «les membres de 17 groupes professionnels reçoivent une rente beaucoup trop petite. Mais le gouvernement fédéral ne s’intéresse pas à ces personnes». A titre d’exemple: la rente moyenne en Allemagne se situe à 1176 euros par mois, en Allemagne orientale elle s’élevait en 2015 seulement à 984 euros en moyenne – donc de nombreuses personnes obtiennent encore moins de rente.4

Des problèmes sociaux aussi en Allemagne de l’Ouest

Dans certaines parties d’Allemagne occidentale, notamment la région de la Ruhr ou de la Sarre, le nombre de personnes ayant perdu leur emploi qualifié et prétendument garanti est également élevé. Le fait que le taux de chômage en Allemagne soit malgré tout assez bas, est probablement dû au fait que de plus en plus de personnes gagnent leur vie dans des emplois incertains à bas salaires. Ainsi, entre temps, presque la moitié de tous les contrats de travail conclus sont limités.5 Même une partie des enseignants, ayant auparavant toujours eu un emploi garanti en tant que fonctionnaire, se font licencier.6 Il n’est pas difficile de s’imaginer les incertitudes que cela signifie pour les pères et mères de famille: aurais-je encore mon emploi l’année prochaine, puis-je encore m’offrir une maison, m’installer dans un appartement. Dois-je déménager? Devons-nous nous séparer, pour trouver un emploi dans une autre partie du pays, afin de pouvoir subvenir aux frais de la famille? De nombreux chômeurs doivent accepter plusieurs jobs, travaillent dans des «jobs à 1 euro» et n’arrivent toujours pas à gagner assez. Même des retraités doivent se trouver un travail pour avoir assez à vivre. De telles situations de travail précaires mènent à une pauvreté accablante chez un nombre de personnes beaucoup trop élevé. L’infographie ci-dessus illustre comme depuis 2006, le taux de pauvreté en Allemagne grimpe en même temps que le PIB. Cela prouve que dans certains pans de la société, on gagne bien sa vie. Mais qui est-ce? Manifestement, il y a beaucoup de perdants.

Qui paye? Le «Mittelstand»!

Entre temps, on sait que bon nombre de personnes bien formées de la classe moyenne soutiennent le parti AfD (Alternative für Deutschland) par contestation. Les petites et moyenne entreprises, notamment dans les domaines de l’artisanat, du commerce de détail ou de la production – représentant le «Mittelstand» – génèrent la plus grande partie de l’argent en Allemagne. Ils garantissent notre prospérité, ils emploient la majorité des salariés, ils forment notre jeunesse. Mais on leur demande de plus en plus d’impôts. Prenons l’exemple des millions de nouveaux migrants ayant besoin de logements, de nourriture, de vêtements. C’est naïf de croire, que grâce à notre «culture d’accueil», le ciel nous offrira la manne. Les charges fiscales en découlant sont essentiellement assumées par les entreprises du «Mittelstand». Au niveau de l’UE, les transferts aux Etats membres en difficultés telles la Grèce, l’Espagne etc. sont couverts par les revenus étatiques réalisés par le «Mittelstand». En outre, celui-ci est inondé par de la main-d’œuvre et des produits bon marché arrivant de l’étranger. Les directives de l’UE obligent les entrepreneurs à pratiquer un effort bureaucratique croissant. Puis, il y a les sanctions contre la Russie affaiblissant notamment l’économie européenne. Récemment, le Handelsblatt a écrit qu’«entre temps plusieurs Länder, telles la Saxe, la Basse-Saxe et la Saxe-Anhalt, réclament des aides étatiques pour les entreprises affectées par les sanctions contre la Russie». Martin Wand­leben, directeur de la Chambre allemande de commerce et d’industrie (DIHK), exige, compte tenu des nouvelles sanctions prévues, «que l’Europe toute entière s’oppose aux plans américains».7 Jusqu’à présent, on n’entend peu ou rien concernant la prise en compte de cette demande.

L’agriculture sous pression

Concernant ces questions soulevées, les agriculteurs n’ont guère voix au chapitre. Car eux, ils ne souffrent pas seulement des intempéries, mais surtout de la bureaucratie bruxelloise et des marchés agricoles globalisés. Ils sont nombreux à lutter contre leur déchéance économique. La constante diminution du nombre d’exploitations illustre qu’il y a beaucoup de perdants. Les terres arables n’ont guère diminué en Allemagne depuis 1991. C’est-à-dire que les agriculteurs restant ont dû agrandir leur entreprise. Cela signifie qu’ils sont confrontés à une montagne de dettes suite à l’achat des terres et à de nouvelles machines agricoles. Ils en ont un grand besoin, puisque le nombre d’emplois dans le domaine de l’agriculture a également diminué.8 Que pensent les paysans en entendant la formule incantatoire «la situation de l’Allemagne n’a depuis longtemps plus été aussi bonne»?

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Criminalité croissante

La situation critique de l’économie n’est certainement pas la seule raison du mécontentement régnant, d’autres domaines en politique et dans la société se trouvent également dans une situation critique. Toujours est-il qu’une discussion est mal vue, surtout quand il s’agit de la politique migratoire. La majorité des Allemands n’est pas hostile aux étrangers. L’Allemagne a toujours su intégrer des personnes venues d’ailleurs, tels les Polonais, les Italiens et les Turcs. Beaucoup d’entre eux se sont bien intégrés et font partie de la société et de l’Etat allemand.


Bien sûr, en tant que citoyens allemands, nous respectons le droit à l’asile: quiconque est en danger de vie est le bienvenu et on l’aidera. Aucun parti allemand n’a remis cela en question. Mais, il est inconcevable de provoquer partout dans le monde des guerres détruisant l’existence des gens puis de les inciter à s’enfuir en Europe. Que font le gouvernement allemand, les partis politiques établis, les médias etc. pour empêcher ces guerres scandaleuses? Plus ou moins tous soutiennent ces guerres entreprises en violant le droit international: pensons à la Yougoslavie, l’Afghanistan, la Libye ou la Syrie. On nourrit artificiellement des conflits et des émeutes dans une grande partie de l’Afrique. Des hommes politiques corrompus sont placés ou soutenus au pouvoir. Tout cela afin de pouvoir plus facilement exploiter les matières premières telles le coltan, les pierres précieuses etc. Car un peuple se trouvant sans cesse en guerre n’est pas capable d’établir un Etat de droit, d’installer des autorités judiciaires et des forces de police pour s’opposer aux pillards. Maltraité et martyrisé, le Congo (RDC) en est un parfait exemple.
Dans d’autres pays, comme en Libye, on a renversé un gouvernement stable et fonctionnant. Il y avait des structures garantissant du travail, un système de santé publique, l’éducation des jeunes et un système judiciaire plus ou moins opérationnel. Aujourd’hui, tout est détruit et la Libye est un «Etat en déliquescence». Il ne peut plus aider à résoudre la crise migratoire, puisque il en fait partie.


Ce n’est pas le moment de faire l’analyse de l’implication de l’Allemagne dans ces conflits et ces guerres. Il paraît pourtant clair que l’Europe ne peut pas accueillir tous ceux qui en souffrent. Sinon ce sera l’Allemagne qui finira par s’écrouler. D’abord sur le plan économique mais aussi en ce qui concerne l’intégration de toutes ces personnes. Actuellement, il est évident que seule une petite partie des réfugiés pourra être intégrée dans le marché du travail. Cependant, tout refugié reconnu a le droit à un logement pour lui et sa famille. La crise de logement existait déjà bien avant le flux migratoire.

Actuellement, on construit partout des logements. De nombreux Allemands réalisent que les refugiés obtiennent souvent des appartements qu’eux-mêmes ne pourraient pas se payer. Ils savent également que tout cela doit être payé par quelqu’un et que ce sont les citoyens allemands qui passent à la caisse par leurs impôts. Il est indéniable que cela mène au mécontentement.


Beaucoup de personnes arrivant chez nous pensent que nous roulons tous sur l’or. Cela crée une attitude exigeante que de nombreux citoyens réalisent et cela ne leur plaît pas non plus. Le taux de criminalité augmente, bien que ces méfaits soient commis par une minorité des étrangers, on ne peut plus le cacher et souvent les gens le vivent quotidiennement ou en sont même touchés personnellement. Parler avec condescendance d’«angoisses diffuses» de la part de la population suscite une indignation qui ne doit pas étonner. En plus, il faut savoir que la plupart des réfugiés dans notre pays n’ont pas la moindre idée, ni de notre démocratie, ni de notre Etat de droit. Pourtant, pour garantir la cohésion sociale, il est nécessaire que les habitants et les citoyens d’un pays en acceptent et soutiennent la législation. Tout cela prouve que les grands problèmes mondiaux demandent d’autres solutions que l’accueil en Europe de tous les déshérités.

Les enfants n’apprennent plus assez

Suite aux résultats de diverses élections régionales de cette année, il s’est avéré qu’un grand nombre de parents sont mécontents du fait que leurs enfants apprennent de moins en moins à l’école. En Rhénanie du Nord-Westphalie et au Bade-Wurtemberg, les électeurs viennent de passer un savon aux responsables gouvernementaux. Et cela bien que les habitants de l’Allemagne de l’Ouest soient déjà habitués depuis bien trop longtemps à des programmes scolaires farfelus. Après la Réunification, le nouveau système éducatif a provoqué un choc dans l’Est de l’Allemagne. Les habitants de l’ancienne RDA (appelés «Ossis») sont de bons observateurs et sont habitués à penser historiquement. Ils savent parfaitement que l’éducation en RDA – mise à part l’influence idéologique – était meilleure et plus solide, surtout dans les domaines des mathématiques et des sciences. Il n’est pas nécessaire d’avoir la nostalgie de la RDA pour s’en rendre compte.

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De nouveaux modèles familiaux?

Pour la plupart des habitants des nouveaux «Länder», la famille est centrale. C’était semblable à l’époque du communisme. Se retrouvant dans une liberté inconnue, ils se rendirent rapidement compte que l’Ouest propageait des modèles familiaux bizarres et qu’on leur demandait de les soutenir. Sinon, ils étaient marginalisés, exclus et insultés. D’ailleurs, beaucoup d’Allemands de l’Ouest ne sont pas non plus d’accord, mais ils n’osent plus le dire à haute voix.


Les familles dans les nouveaux «Länder» voient leurs jeunes partir à l’Ouest parce qu’il n’y a pas assez de travail chez eux. Même des pères de famille travaillent à l’Ouest pendant la semaine pour retourner chaque week-end chez leur famille en Saxe ou en Thuringe. En 2016, 327 000 pendulaires faisaient la navette entre leur domicile et leur lieu de travail.9 Est-ce vraiment ce qu’on entend par une meilleure vie? Les Allemands de l’Est réalisent pertinemment qu’il y a pour les Allemands de l’Ouest des non-dits, une dictature de l’opinion, des lignes rouges à ne pas franchir. Un jour, l’un d’eux m’a dit: «En RDA, on savait ce dont on avait le droit de parler et ce dont il ne fallait pas parler. On savait aussi qui tirait les ficelles. Tout était clair et transparent. Maintenant, après la Réunification, la dictature de l’opinion est beaucoup plus compliquée et opaque et il y a de multiples pièges. Tout se passe sous couvert et il est très difficile d’identifier les responsables.»
Ce ne sont que quelques sujets qu’il faut mettre sur la table. Il y a certainement encore davantage de problèmes à résoudre, et ce ne sont pas pour tous les citoyens les mêmes. Cependant, une chose est claire: il faut pouvoir en débattre ouvertement. Et en plus: les citoyens ne veulent pas seulement avoir le sentiment d’être pris au sérieux, il veulent réellement être pris au sérieux. Cela signifie: avoir son mot à dire. Il n’y pas d’alternative à la démocratie directe!     •

(Traduction Horizons et débats)

1    SRF, Echo der Zeit, Interview de Rita Süssmuth du 26/9/17
2    p. ex. Manuela Schwesig, SPD, dans une discussion télévisée le soir des élections, 24/9/17
3    «Luzerner Zeitung» du 20/9/17
4     www.focus.de/finanzen/altersvorsorge/rente/kontostand/dur...
5    cf. «Fast jeder zweite neue Arbeitsvertrag ist befristet» in: Zeit online du 12/9/17
6    cf. magazin.sofatutor.com/lehrer/2016/11/03/infografik-arbeit...
7    «Deutsche Industrie fürchtet Russlandsanktionen». Spiegel online du 4/8/17
8    cf. Données de base de l’agriculture allemande: www.veggiday.de/landwirtschaft/deutschland/220-landwirtsc...
9    cf. www.manager-magazin.de/politik/deutschland/pendler-fahren...