Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 18 décembre 2018

Le Royaume-Uni et le dernier Empire - Sur la souveraineté, l'intérêt nation et l'ordre libéral des nations

skynews-big-ben-europe-brexit_4492794.jpg

Le Royaume-Uni et le dernier Empire
 
Sur la souveraineté, l'intérêt nation et l'ordre libéral des nations
 
par Irnerio Seminatore
Le Royaume Uni et le dernier Empire 

Le 25 Novembre 2018, après 18 mois d'âpres négociations, un projet d'accord a été signé par les Chefs d’États et de Gouvernement des 27 Pays-membres de l'Union Européenne et par la Première Ministre du Royaume-Uni, M.me Theresa May, pour mettre fin à la membership de la Grande Bretagne aux institutions européennes, après 45 ans d'adhésion(1973).

S'ensuivit une courte allocution, puis le retour amer de la Première Ministre à Londres, afin de  soumettre le texte (de 585 pages) et une déclaration politique d'accompagnement (de 26 pages), au débat et à la ratification parlementaires de Westminster.

La journée, historique et peu jubilatoire, a marqué un échec du projet européen et un tournant grave de son évolution, que certains (Macron) préconisent de "refondation".

En effet, les dangers internes du consensus de masse, exprimés par référendum et libérés des freins et des contrepoids traditionnels, ont pris le poids sur la définition de l'avenir.

Voulu par un choix populaire, ce retour à l'exercice intégrale de la "souveraineté nationale" de la part de la deuxième puissance économique du continent s'est fait dans l'amertume et dans l'incertitude.

Trois arguments ont pesés sur le vote populaire: l'immigration, la zone euro et le fossé culturel et politique entre l'Est et l'Ouest.

Confronté à un compromis insatisfaisant et au dilemme de se soumettre ou de sortir sans accord (no deal), certains ministres du gouvernement de Theresa May ont réconforté le débat,en indiquant au pays, comme objectif ambitieux, un nouveau destin planétaire, le seul à la hauteur de son passé.

Enfin, l'U.E et la Grande Bretagne sont revenues, chacune, à leurs traditions et pratiques. Les continentaux à l'utopie bureaucratique des institutions européennes avec, en corrélat, l'opposition pré-moderne du "peuple" et des"élites" (France) et le Royaume-Uni à ses fondamentaux, de liberté et de démocratie politiques, avec, en corrélat, le droit de dissidence, de sécession et de résistance à la contrainte  normative de l'Union.

Contre ce tyran (l'empire oppressif de l'U.E) on a pu invoquer ainsi le droit moyenâgeux de sédition et de mort, le tyrannicide.

La volonté de quitter l'hydre européenne  a été la première exigence à satisfaire, en parfaite conformité avec le référendum et avec les demandes des "brexiters" (les tories) de mener une politique d'austérité et, des remainers, de souhaiter une plus grande présence de l’État dans la vie économique.

Le vote en faveur du Brexit a représenté pour tous, continentaux et britanniques, une victoire du populisme, du nationalisme et du souverainisme, comme "longue usurpation du pouvoir", ou, en d'autres termes, comme fondement d'une légitimité ancienne.

Face au dernier empire (l'U.E) et à l'extrémisme normatif de la "raison", tous les avatars de l'anti-souverainisme n'ont pu éviter une crise de confiance envers les institutions et contre les "élites globalistes" de la mondialisation.

En France et en Italie, l'impuissance de l'ordo-libéralisme et des traités de l'U.E, à proposer une offre politique par le biais d'un dépassement des partis politiques,de la représentation bi-partisane (justifiant l'appel "ni droite, ni gauche"), et de l'usure des corps intermédiaires , a mis en lumière, grâce au référendum britannique, le clivage qui existe désormais entre deux visions de la société, nationale et international, à l'ère d'internet.

Il a poussé à une radicalisation des termes de l'accord, arraché par Theresa May, qui a dramatisé à l'excès le choix final, "Ou moi,ou le chaos (identifié à un "no deal", ou à une négation de l'intérêt national).

Le Royaume Uni, l'intérêt national et la "Balance of Power"

En effet et par le passé, c'est au nom de "l'intérêt national" que le Royaume Uni a toujours défini ses choix, en politique interne, prônant pour l'unité du royaume et en politique européenne et mondiale, penchant  pour l'adoption  du vieux principe de "divide et impera!"

A titre d'impact psychologique, la crise de la Grande Bretagne avec l'Union européenne, a été comparée, par les médias et par une partie de la classe gouvernementale britannique à la "crise de Suez" de 1956, qui tourna politiquement au fiasco, malgré la victoire militaire.

Cette comparaison a rappelé à l'opinion la première prise de conscience, encore circonscrite, du déclin de l'Empire.

Son déclassement géopolitique et historique confina depuis et pour l'essentiel, les deux puissances coloniales de l'époque, la France et la Grande Bretagne, à peser sur le seul continent européen.

La "limite", qu'imposait désormais au Royaume -Uni  la "surextention impériale"(P. Kennedy), n'était rien d'autre que l'adaptation de l'intérêt national à la politique de "l'équilibre de puissance" de David Hume, comportant  une surveillance permanente sur les intentions et les manœuvres des acteurs continentaux concurrents, afin que "ne soit pas tenue en une seule main une force supérieure à toutes les autres coalisées"!

Une image efficace pour définir l'opposition résolue de l'Angleterre aux ambitions continentales et montantes de toute puissance hégémonique, dont témoignèrent la première et la deuxième guerre mondiales.

Cependant, la conscience du déclin de l'Empire fut ressentie pour la première fois et de manière plus aiguë par Churchill, vis à vis de l'Amérique et de l'Union Soviétique, à la "Conférence de Téhéran, des trois Grands, Roosevelt, Staline et Churchill", en 1943, organisée pour définir la coordination militaire et politique de la dernière phase du conflit, par l'ouverture d'un deuxième front et le débarquement en Normandie, ainsi que pour redessiner la carte de la Pologne et de l'Allemagne dans l'organisation de l'ordre mondial et dans la recherche de la sécurité collective sur le théâtre européen.

Rien de comparable avec l'amertume de Theresa May, de retour à Westminster, après la conférence extraordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement des Pays-membres de l'Union. Ni l'enjeu, ni la taille des protagonistes semble justifier une telle comparaison.

brexit.jpg

Perspectives et équilibres planétaires

Toutefois, sur la toile de fond de l'histoire européenne la réappropriation du passé acquière désormais une valeur symbolique différente pour les diverses classes d'acteurs et mobilise différemment les deux camps, face à l'avenir et aux projets de"reforme" des institutions qui avaient été jusqu'ici communes.

Si les deux impératifs de l'intérêt national et de l'équilibre de puissance ont été les deux fils conducteurs du Royaume Uni depuis le traité de Utrecht (en 1713, reconfirmé par le Congrès de Vienne en 1805), se résumant à l'unité des îles britanniques autour de la couronne et à la division des joueurs sur le continent, rien de tel pour les 27 pays membres, irréductibles à un principe d'action commun.

Vers quelle direction tournera-t-il le vent de l'histoire du XXIème siècle et qui en saisira la force et les opportunités?

Il semble désormais acquis que l'entrée de la Grande Bretagne dans la Communauté européenne en 1973 n'a été rien d'autre que l'adaptation du principe directeur de la politique britannique traditionnelle, visant à empêcher de l'intérieur toute transformation de l'Union en puissance politique susceptible de devenir une menace et à privilégier l'élargissement, au détriment de l'approfondissement institutionnel, lors de la demande d'adhésion des pays de l'Est, en faisant accepter son pouvoir de regard et de veto, qui lui permirent de bloquer toute avancée significative du bloc concurrent et de rester libre d'agir, sans les contraintes économiques de la zone euro.

Or, l'identification claire de son intérêt de sécurité et de sa survie et l' insertion de cet intérêt vital dans les nouveaux équilibres planétaires, portera-t-elle la Grande-Bretagne à oublier son encrage insulaire entre l'Europe et l'Amérique?

Par ailleurs le Royaume-Uni vise-t-il désormais l'Océan Pacifique et l'Océan Indien, dont le contrôle représente l'enjeu majeur du XXIème siècle, comme nouveau centre de gravité du monde, où pulsera le cœur du capitalisme universel de la finance et de la grande manufacture.

A-t-il oublié que l'enjeu d'une accession à cette zone pivot est un défi et un pari disputés, impliquant simultanément le visage bifront de la paix et de la guerre, au marges extérieures d'une Asie, multiple et conflictuelle?

En est-il de même des préoccupations et des clés de lecture du système international de la part de l'Union Européenne?

Grande Bretagne, France et Allemagne face au renouveau diplomatique de l'Europe

Dans la foulée d'un renouveau diplomatique, consécutif au Brexit, concernant les relations de puissance à l'échelle mondiale et  face à une France qui demande à l'Allemagne de surmonter ses tabous économiques pour faire avancer l'Union, le Ministre des Finances et Vice-Chancelier allemand Olaf Scholz (SPD), a invité la France à consentir de transformer son siège au Conseil de Sécurité  des Nations Unies, pour permettre à l'Europe de parler d'une seule voix.

En effet le "droit de veto" au sein du Conseil de Sécurité, consent aux membres permanents de disposer d'un instrument diplomatique, permettant de traiter d'égal à égal avec les Grands de la planète.

Ainsi le retour au premier plan de la scène internationale et le risque de démantèlement de l'Union Européenne dans la lutte ouverte entre les différents principes de légitimité, visant à débarrasser le débat des vieux carcans idéologiques, impose une polarisation des idées et des positions, soit en ce qui concerne  la rétrospective historique que pour la définition de l'avenir.

Quant aux pronostics d'avenir sur la réussite du Brexit ou  sur son éventuel rejet par la Chambre des Communes, deux analystes du divorce anglo-unioniste, Kevin  O' Rourke et Marc Roche, ont formulé deux idées opposées.

Selon le premier, après le rejet quasi certain de l'accord convenu entre les négociateurs des deux parties, s'ouvrirait une crise politique majeure au Royaume Uni.  Un vrai purgatoire pour M.me Theresa May, prise dans un conflit sans fin, opposant une coalition de contraires (composée de brexiters et de remainers), pour qui l'échec du Leadership, ferait du Royaume Uni, "un pays hors d'Europe, mais encore dirigé par l'Europe et tenu de respecter des règles, qu'il n'aurait pas écrites" (Financial Times).

D'après le deuxième, non seulement Westminter votera l'accord, mais la ferveur de cette option sera telle que le Royaume Uni, deviendra plus dur, plus inégalitaire, mais beaucoup fort économiquement, de telle sorte qu'un nouveaux  destin planétaire s'ouvrira au Royaume, délibérément projeté vers le contrôle de l'Océan Indien et du Pacifique, pivots maritimes de l'Asie.

Un "Partenariat ambitieux"entre le Royaume Uni et l'U.E?

Face à une Union Européenne, à qui a fait défaut une capacité de conception et d'action géopolitique et stratégique globales et une impuissance singulière en matière monétaire, de politique étrangère et de sécurité, mais aussi de frontières et d'immigration, et encore de R&D, de technologies avancées et d'environnement, l'attractivité de jadis s'est commuée en une délégitimation, en une prise de distance et en diffractions internes multiples, qui rendent douteuses ses propositions de "partenariat ambitieux après le Brexit"(Michel Barnier/ Le Figaro du 2 août 2018).

En effet M.Barnier, se penchant sur les modalités de retrait du Royaume Uni, membre du G7 et du Conseil de sécurité des Nations Unies, après avoir passé en revue les points litigieux et les résultats positifs de la difficile négociation, précise que les fondations économiques sur lesquelles s'est construite l'U.E, ne peuvent être affaiblies.

Puis et en conclusion, il met en exergue l'essentiel de la dispute, son caractère politique, axé sur le concept de souveraineté et il précise "le Royaume Uni souhaite reprendre la souveraineté et le contrôle de sa propre législation...mais il ne peut pas demander à l'U.E de perdre le contrôle de ses frontières et de ses lois."

S'opposent, dans ce passage et dans les aspects sous-jacents de ces formulations, deux interprétations du concept de souveraineté et de sa "summa potestas".

Du côté britannique, une conception unitaire  et cohérente du pouvoir et de la légitimité, ancienne et absolue en son principe, en son étendue et en sa liberté de manifestations historiques, qui s'exprime sous forme de "balance".

Du côté de l'Union une définition relative et partagée du pouvoir souverain, inessentielle du point de vue historique, artificielle du point de vue institutionnel et circonstancielle du point de vue décisionnel, sécuritaire et stratégique.

Or, quelles histoires sont en train d'écrire aujourd'hui, ces deux acteurs de la vie contemporaine, le Royaume Uni et l'Union Européenne?

Une histoire de capitulation et de vassalisation du Royaume Uni à l'entreprise déclinante du projet européen, ou, en revanche, une nouvelle histoire de la liberté des peuples et du retour des nations?

Assistons nous, dans une période de turbulences internationales aiguës, à une recrudescence de revendications ingérables et, simultanément, à un appel à la souveraineté incontestée?

jo-johnson-minister-of-state-for-universities-and-science.jpg

Jo Johnson et Mike Pompeo

La souveraineté, le multilatéralisme et l'ordre libéral des États-Nations

A l'échelle européenne, la fronde de Jo Johnson, ex secrétaire d’État pro-européen aux transports, menée contre l'accord obtenu par Mme May lors des longues négociations avec l'U.E, porte sur la limitation de la souveraineté britannique, non compensée par la liberté promise, de mener une politique commerciale autonome.

Il prône ainsi pour un nouveau référendum, en donnant au peuple le dernier mot.

A l'échelle mondiale, le secrétaire d’État, MIke Pompeo, a décrété au même moment,  à Bruxelles, au German Marshall Fund, la fin du multilatéralisme, au nom de la priorité de la souveraineté américaine sur la logique du système international.

Après avoir rappelé que le vieux système de la coopération internationale ne fonctionne plus et qu'il profite à des acteurs de l'ombre (la Chine), lui permettant d'avancer ses pions, au sein des institutions supra-nationales ou de creuser un clivage entre les intérêts d'une bureaucratie non élue et leurs peuples et pays (U.E), il a rappelé que les intérêts  de l'Europe et des États Unis précèdent ceux des institutions supra-nationales (ONU, UE, FMI, BM, OMC etc), puisque seuls les États-Nations peuvent garantir les libertés démocratiques et ont pour assise le peuple libre.

En effet, seuls les États-Nations sont l'expression de la souveraineté, à l'instar des organisations multilatérales, porteuses de compétences dépourvues de contraintes et de sanctions.

Le multilatéralisme, défendu par les européens, n'est pas seulement une méthode, ou mieux, un choix de régime politique (démocratie ou autocratie), mais une question de stratégie et d'intérêt à long terme, bref de polarisation des forces et des cultures.

L'effacement des vieilles administrations américaines (Obama, Clinton, etc), et l'alignement de certains gouvernements européens (A.Merkel, F.Hollande/ E.Macron, Gentiloni, etc..), ont conduit l'Occident à la paralysie ou à l'impuissance. Or, conclut-t-il les États-Unis, qui revendiquent un rôle central dans le nouvel ordre libéral, mènent le monde vers le recouvrement des souverainetés nationales, comme le font les britanniques avec le Brexit.

Un monde libre est un monde d’États-Nations et ne peut être un univers de bureaucraties supra-nationales.

Ce nouvel ordre libéral ne peut jaillir que d'une profonde reforme des esprits et des institutions et ne peut aspirer à la stabilité que par l'affirmation d'un principe de cohérence, fondé sur le soubassement de trois notions, le Leadership, pourvu du sentiment instinctif de l'histoire, la capacité de décision et d'action et l'ordre contraignant du monde, bannissant l'inaction, les compromis sans fin et les déclarations illusoires.

Il ne s'agit pas de rééquilibrer mais de refonder!

Pas d'inclure l'ennemi ou la menace, mais de les combattre!

Lorsque la liberté et la démocratie se dissocient et la foi dans la raison disparaît ou s'affaiblit, la "guerre civile"mondiale est proche!

globalpact.png

La souveraineté et le "Pacte mondial pour les migrations"

Les bases normatives d'un droit futur aux migrations élaborées par les Nations Unies dans un "Pacte mondial", signé à Marrakech les 11 décembre 2018, vident les souverainetés nationales de leur substance et prétendent apporter une réponse globale à un phénomène d'ordre planétaire.

Elles poursuivent le long chemin de la proclamation des droits de l'homme et du citoyen, débuté avec les révolutions américaine et française et poursuivi après la IIème G.M, sans enfreindre la tutelle juridictionnelle des États.

L'humanité multiculturelle qui se dessine à Marrakech est destinée, dans sa rhétorique, à mettre fin à toutes les discriminations accumulées au fil des siècles.

Les États y sont réduits à des outils de gestion des flux forcés de populations, dénaturant leur fonction essentielle, mais circonscrite dans l'espace terrestre, de protection et de sécurité.

Il en découle que la marche vers le communautarisme, par l'acceptation de la part des États signataires, de la diversité, ethnique et religieuse, n'est rien d'autre que la rupture de toute cohésion et de toute solidarité nationale et, de ce fait, la dissolution des États-Nations, nés de l'idée de "raison", de liberté et d'ordre.

Par ailleurs la recommandation du "Pacte", adressée aux États de "priver de subventions...tous les médias qui promeuvent des formes de discriminations à l'égard des migrants", est un encouragement totalitaire pour tous les dictateurs de la planète, réels ou virtuels, à censurer la presse et à instaurer la"pensée unique".

En perspective la signature d'un tel "Pacte", marque l'alliance des gauches tiers-mondistes et des lobbies post-colonialistes  de la répentence et cache le coût annuel des migrants qui est évalué pour la seule France, à 12,2 milliards d'euros, sans coûts annexes.

Cette signature, au sein de l'Union européenne, n'est que le prélude à d'autres Bréxit et à d'autres litiges entre États Membres, concernant le fardeau des flux migratoires et ne peut être interprétée que comme un recul du concept de souveraineté, d’intérêt national et de frontières, bref comme un recul du cadre juridique au sein duquel la progression des droits s'accompagnait jadis,de la progression des mœurs et des sociétés.

Or, ce cadre a été celui de la civilisation occidentale moderne!

Par ailleurs, du point de vue idéologique, ce pacte, s'il consacre comme acteur culturel naissant la société civile trans-nationale, constitue néanmoins un  danger  de submersion démographique pour les sociétés européennes  et pour leur rempart identitaire, la chrétienneté.

En subordre, et dans le concret du phénomène migratoire, il demeure difficile dans le marasme des arrivées de masse, d'opérer un tri de légalité, entre émigrants économiques et émigrants politiques et d'ignorer ,dans l'accueil, le malaise profond des musulmans de vivre dans des "sociétés ouvertes", sauf à oublier, dans un univers de conflits, le rôle de la "ruse" historique  du "cheval de Troie".

La souveraineté et la géopolitique globale

Or, si "la souveraineté" est la "summa potestas" ou  l'auctoritas, superiorem non recognoscens", qui décide du cas d'exception, le Brexit est né d'un conflit entre deux principes de souveraineté et de légitimité ,millénaire pour l'empire britannique et circonstanciel pour l'empire des normes. 

En son pur concept, la souveraineté reste le nœud incontournable du maintien ou de la  déconstruction de tout ordre social, interne ou international et  permet  d'inscrire un pouvoir  dans la  géopolitique des grandes espaces, constitués, au XXIème siècle, par le Pacifique et l'Océan indien, comme pivots maritimes de l'Eurasie.

Dans le contexte d'aujourd'hui,le retrait américain du pacte de libre-échange trans-pacifique rend aléatoires les garanties de sécurité de l'immense zone maritime jadis recouverte par l'empire britannique, l'Australie et la Nouvelle Zélande, mais aussi la Malaisie et l'Indochine, où l'exacerbation de l'affrontement, pour l'heure commercial, entre la Chine et les États-Unis, conduit à la constitution d'un front commun entre le Japon et la Chine.

Ainsi, il est à parier que l'après Brexit sera marqué, moins par l'accroissement de la rivalité entre le Royaume Uni et l'Union Européenne, que par la recherche d'un nouveau destin, planétaire et multipolaire, pour les deux ensembles

De la vieille architecture euro-continentale de la sécurité, le Royaume-Uni héritera l'objectif historique d'une opposition permanente à la Russie et à toute organisation eurasienne à caractère militaire, dans le but d’empêcher un rapprochement euro-russe et, encore davantage germano-russe, qui en ferait un ensemble dominant et menaçant.

Au delà de l'espace européen, il partagera avec les États-Unis ou l'Inde, l'objectif d'une compétition sans merci, dans les domaines clés de l'espace, des big-data,de la  cyber-war et de l'intelligence artificielle. La réappropriation de la souveraineté et d'un réalisme retrouvé lui permettront  une alliance sans états d'âme avec des États autoritaires, à capitalisme publique, débarrassée du chantage encombrante du modèle démocratique et des droits de l'homme.

A l'image de son passé, il pourra actualiser à l'échelle du monde,  les principes unifiants de la cohérence stratégique, qui ont fait grande à toute époque la notion d'empire.

infstart.jpeg

La souveraineté européenne et son impasse stratégique

Le dossier nucléaire et celui des deux traités INF (interdiction des armes nucléaires à portée intermédiaire - de 500 à  5500 km, de 1987, susceptible de péremption), et START (sur le plafonnement des missiles nucléaires intercontinentaux ou sol-sol), constituent les domaines, sur lequel l'Europe montre la plus grande atonie et manque de suggestions et d'idées.

Sauver l'INF et prévoir le renouvellement de START, implique, pour les Européens, de favoriser le dialogue stratégique entre les États-Unis et la Russie et proposer l'inclusion de la Chine dans ces pourparlers et dans leurs issues, dans le but de la contraindre aux mêmes règles.

L'espace diplomatique pour de telles propositions existe, mais l'Europe, pourtant déclassée de rang et menacée en sa force vive par des systèmes d'armes placés (Pologne) ou pointés contre elle (Volgograd), n'y exprime ni des projets ni des avis.

L'Europe voudra-t-elle rester une Europe des normes et des règles budgétaires, plutôt qu'une Europe de la sécurité ou une Europe identitaire et de civilisation?

Pour l'heure elle semble préférer les disciplines de l'euthanasie et l'abandon à l'irréparable destin du "Fatum", soudé autour du nœud menaçant d'"Islam-migrations-terrorisme-démographie", plutôt que secouer la paresse intellectuelle de ses élites et s'éveiller politiquement.

La souveraineté et l'ordre libéral du monde

Le Brexit, comme beaucoup d'autres moments des relations euro-britanniques a été une victime du consensus de masse des démocraties et des tentations des classes dirigeantes, divisées, de satisfaire simultanément aux revendications populaires et aux objectifs à long terme de leurs pays.

C'est pourquoi il apparaît si difficile à Mme May de définir un nouveau rapport entre les retournements presque quotidiens des députés de Westminster et les arrangements obtenus avec les négociateurs des trois institutions de l'Union européenne.

En effet le défi est de taille et concerne l'art de gouverner, bref la capacité de conjuguer les impératifs immédiats des passions populaires et les objectifs à long terme de l'avenir.

Il ne s'agit pas d'agir pour toute l'humanité, mais  de se frayer un chemin dans la voie ardue de la complexité, autrement dit d'accorder les objectifs émotionnels de la nouvelle diplomatie avec les calculs à long termes de la diplomatie du passé.

Un difficile équilibre, consistant à ne pas se plier à la loi du nombre du consensus de masse, sans que l'ordre transcendant d'une mission publique puisse prévaloir sur la liberté et celle-ci se plier aux humeurs variables des foules, négligeant la définition de la perspective et celle de la grande stratégie.

Ainsi le Brexit marque la fin du sentiment d'appartenir à une même communauté humaine de peuples et de nations, distincte de toutes les autres, la communauté européenne, qui avait réussi à modérer par la raison et à atténuer par le calcul et par l'équilibre des forces, les rivalités de position et de principe entre ambitions concurrentes.

Ce qu'on a appelé le même système de valeurs (ou même parenté spirituelle), n'était rien d'autre que l'adaptation aux temps modernes du vieux système de Westphalie, d'apparente neutralité idéologique ou de non intervention dans les affaires intérieures d' autres pays.

Or ce sentiment, autrefois fortifiant, s'affaiblit ou disparaît, face à la submersion démographique des migrants extra-européens et à la différente perméabilité de leur acceptation dans les pays d’accueil, ce qui prouve la difficulté de traduire des cultures différentes en un système unique de civilisation.

Par ailleurs la différente appréciation de l'ordre mondial, implique une réévaluation de la notion d'équilibre des forces, à l'intérieur des différents régions et dans leurs relations d'interdépendance.

Ceci impose un réexamen philosophique du concept de "limite" dans le rapprochement de ce qui est distinct, au sein d' un système socio-politique régional ou global.

Pour conclure, le Brexit pousse à une reconsidération sur la transcendance de l’État et de la souveraineté étatique, reposant, dans la conception post-moderne du projet européen, sur le soft power, dépourvu de l'expérience millénaire du conflit, de la tragédie et de la volonté de puissance.

Ou, pour le rappeler avec David Hume, dénoué du principe-clé de l'art britannique de gouverner, le principe de "l'équilibre des forces" qui, au dessous de apparences, suppose "l'unité équilibrée des contraires" (Héraclyte).
 
Bruxelles le 12 décembre 2018
 
Information
Email : info@ieri.be
Site internet : http://www.ieri.be
Tel : +32 (0)2 280 14 95

lundi, 17 décembre 2018

Les Allemands appartiendront-ils encore à l’Allemagne dans un avenir proche ?

deutflagen.jpg

Les Allemands appartiendront-ils encore à l’Allemagne dans un avenir proche ?

Article original publié le 26 mars 2018 sur le site Gefira
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La vitesse à laquelle la population allemande diminue semble être trop forte même pour les statisticiens de Destatis, le bureau officiel allemand des statistiques, qui partent du principe que d’ici 2060, avec un niveau zéro d’immigration nette, la population allemande aura diminué à 60,2 millions d’habitants. Cependant, notre équipe de recherche a découvert que ce chiffre est beaucoup trop optimiste : dans 40 ans, l’Allemagne comptera 52,6 millions d’habitants, soit une baisse considérable de 34% par rapport aux 81 millions d’habitants actuels, et d’ici la fin du siècle, la population autochtone allemande, les indigènes sans origine étrangère, aura diminué encore plus et approchera 21,6 millions. L’explication que Destatis nous a envoyée par mail équivaut à admettre que leurs projections sont irréalistes.

Si les élites allemandes parviennent à maintenir leur population à 80 millions d’habitants, en 2060, la majorité des Allemands naturalisés n’auront aucun lien historique avec les ancêtres de la nation qui furent autrefois de fiers sujets du Saint Empire romain. De plus, ils auront la même relation avec Albert Schweitzer, Johann Sebastian Bach, Karl Benz et Friedrich Nietzsche que Recep Tayyip Erdoğan avec les empereurs byzantins. Le nombre excessif de migrants aura à jamais modifié la nation allemande.
 

pyramids.png

Il n’y aura aucune relation entre les futurs Allemands et le passé allemand


D’ici 2050, de nombreuses personnalités historiques allemandes, comme Albert Schweitzer [à ce détail près que le bon Dr Schweitzer est alsacien, donc français – même si à sa naissance l’Alsace faisait encore partie de l’Empire allemand, NdT] mentionné plus haut, seront démasquées en tant que racistes et par conséquent retirées des noms de rue et des livres d’histoire pour être remplacées par de nouveaux héros, un processus qui se déroule déjà aux États-Unis et aux Pays-Bas. Parmi les premiers, les monuments en hommage aux généraux du Sud sont attaqués, tandis que dans les seconds, les partis pro-migrants font pression pour que des personnalités historiques néerlandaises soient éradiquées des espaces publics, que les rues soient renommées et que leurs traditions les plus importantes, qui ne seraient pas inclusives, oppressives ou insultantes pour les minorités nationales, raciales ou religieuses soient interdites. L’histoire d’un pays devrait porter sur les actions passées de son peuple, mais lorsque les gens sont remplacés, il n’y a aucun lien avec le passé et il peut arriver qu’avant la fin de ce siècle, la majorité des citoyens allemands aient leurs racines culturelles et leurs ancêtres hors d’Allemagne ou même d’Europe.

Bien que l’on puisse qualifier ces prédictions d’alarmistes, cela ne les rend pas moins fiables. Les prévisions démographiques, à condition qu’il n’y ait pas de changements imprévisibles comme des épidémies ou des famines, sont remarquablement exactes. Considérons la comparaison des résultats obtenus par Destatis et nous pour le modèle de migration zéro.

Balance 0 Zero migration projection.png



En Allemagne, une femme donne en moyenne naissance à 1,4 enfant, ce qui est inférieur au taux de fécondité de remplacement et n’a pas beaucoup changé depuis les années 1970. C’est pourquoi la population allemande a commencé à diminuer. La tendance s’est inversée en raison de l’arrivée de 1,3 million d’immigrants venant de pays hors UE dans le pays depuis 2015.

Cerberus 2.0 calcule l’avenir de la population allemande


L’équipe Gefira a développé Cerberus 2.0, un logiciel pour calculer comment une population augmente ou diminue en l’absence de migration. En utilisant uniquement les taux de mortalité et de natalité, Cerberus 2.0 peut calculer la taille de la société allemande sans l’afflux des étrangers et de leurs progénitures. L’application commence par faire les calculs sur la base du recensement de 1965 effectué par Destatis. Nous avons commencé en 1965 parce que nous voulions mesurer la croissance de la population allemande sans immigration, et nous avons supposé qu’il n’y avait pas beaucoup d’immigrants cette année-là. Nous n’avons pas utilisé les données officielles détaillées de Destatis pour les années suivantes, car elles incluaient les immigrants, c’est-à-dire le facteur que nous voulions exclure. Alors que Destatis donne le nombre total de migrants vivant actuellement en Allemagne, Cerberus 2.0 calcule indépendamment le développement de chaque groupe d’âge de la population autochtone allemande de 1965 à 2100, et pour toutes les années intermédiaires.

Nous sommes conscients qu’il y a des relations mixtes et qu’il y a aussi des Allemands qui ont quitté le pays. Comme certains parents mixtes germanisent leurs enfants, alors que d’autres font le contraire, nous supposons que cela n’affectera pas nos résultats. Ainsi, avec l’aide de Cerberus 2.0, nous avons calculé que s’il n’y avait pas eu de migration, la population allemande de 1965 aurait été de 64,99 millions de personnes en 2013. Ceci est confirmé par Destatis, qui estime à 64,29 millions le nombre d’Allemands sans origine migratoire pour la même année. Cela montre que nos calculs sont extrêmement précis, mais aussi qu’il n’y a pratiquement pas de migrants de troisième génération en Allemagne qui soient considérés comme des Allemands de naissance.

Le modèle démographique Destatis n’est qu’un fantasme


Nous avons également effectué le calcul pour les années 2013-2060, en prenant comme point de départ la population de 2013, et comparé nos résultats avec ceux prévus par Destatis pour la même période. Selon Destatis, en 2060, la population sera de 60,2 habitants, tandis que Cerberus 2.0 ne prévoit que 52,6 millions d’habitants en Allemagne. L’énorme différence de près de 8 millions entre les deux prévisions ne peut s’expliquer que si l’on suppose que Destatis est très créatif dans ses prévisions démographiques, comme nous l’expliquerons plus loin.

Pour l’Allemagne, Cerberus 2.0 a traité les taux de mortalité et de natalité fournis par Destatis. Les données démographiques – le pourcentage de mères qui ont donné naissance, c’est-à-dire le taux de fécondité par âge, et le pourcentage de personnes qui sont décédées – ont été ventilées par groupe d’âge. Le taux de fécondité par âge de 1965 a permis à Cerberus 2.0 de calculer le nombre d’enfants nés l’année suivante, c’est-à-dire le nombre de femmes d’un groupe d’âge particulier multiplié par ledit taux pour le groupe d’âge concerné. Le taux de mortalité de la même année a également été pris en compte. Après avoir calculé les naissances et les décès, l’application a augmenté l’âge de chaque groupe d’âge d’un an pour créer la population entière de 1966 sans l’influence de l’immigration. Ensuite, le programme a recommencé tout le processus pour calculer les données pour l’année 1967, l’année consécutive, et ainsi de suite. Pour les calculs au-delà de 2015, Cerberus 2.0 a utilisé les taux de mortalité et de fécondité par âge pour 2015.

Nous avons ensuite comparé les projections de Cerberus 2.0 avec celles de Destatis. Destatis et son équipe de recherche ont commencé avec une population initiale de 81 millions d’habitants en 2013, et nous avons tous deux utilisé le même taux de fécondité de 1,4. Ni l’un ni l’autre ne tenait compte des 1,3 million d’immigrants non occidentaux qui sont entrés en Allemagne après 2014. Les résultats obtenus sont très différents : Cerberus 2.0 prévoyait 52,6 alors que Destatis avance 60,2 millions d’habitants en Allemagne en 2060.

Les populations augmentent et diminuent en raison de seulement quatre facteurs : les naissances, les décès, l’immigration et l’émigration. Le modèle de migration zéro de Cerberus 2.0 n’utilise que les taux de mortalité et de natalité, tandis que Destatis ajoute 600.000 jeunes immigrants et retire chaque année 600.000 anciens émigrants de son modèle. Cela signifie que chaque année 600.000 jeunes hommes et femmes arrivent en Allemagne, portent des enfants et quand ces enfants atteignent l’âge adulte, les parents quittent le pays comme des coucous, une hypothèse assez étrange. Il en résulte que les immigrants eux-mêmes n’augmentent pas la population, mais ce n’est pas le cas de leurs enfants. Dans le modèle Destatis, le solde d’immigration et d’émigration est maintenu à zéro.

Comment Destatis parvient-il à ces chiffres ? En 2014, 331 000 femmes sont nées. Après sept ans, ce même groupe de femmes devrait, selon Destatis, atteindre 333 000, et après 27 ans, en 2041, il devrait atteindre un sommet de 350 000, c’est-à-dire qu’en 2021 il y aura moins de femmes nées qu’en 2041 ! Comment est-ce possible ? Seulement si les femmes immigrantes sont incluses dans les statistiques.

base 2013.png



Étant donné que dans ce modèle, il y a autant de migrants qui entrent dans le pays qu’il n’en sort, les migrants de la première génération ne s’ajoutent pas à la population totale. Cependant, ces migrants ont en moyenne 170 000 enfants par an. Ces enfants élargissent la population allemande, mais Destatis ne les considère pas comme des étrangers. Le pronostic d’immigration zéro de Destatis est donc fallacieux et donne une projection beaucoup trop « neutre » pour l’avenir de l’Allemagne. La réponse de Destatis sur la différence entre nos résultats et les leurs est que leur projection est formellement exacte et que la différence est le résultat du fait que nous avons supposé un modèle de migration zéro – aucune migration du tout, alors qu’ils ont supposé un modèle de migration zéro à l’« équilibre ».

L’Allemagne, comme la majeure partie de l’Occident, est soumise à une immigration massive d’une ampleur sans précédent et, selon le nouveau gouvernement allemand, le processus va se poursuivre dans un avenir prévisible.

En raison de la réinstallation des réfugiés, le nombre de personnes n’appartenant pas à l’UE a augmenté de 1,3 million entre janvier 2015 et juin 2017. Le nouveau gouvernement a décidé que le pays devrait croître de 200 000 demandeurs d’asile par an. Pour comprendre l’effet de cette politique sur la société allemande, il faut comparer ce nombre avec le nombre de nouveau-nés allemands. Selon Cerberus 2.0, le nombre d’Allemands natifs qui naissent passera d’environ 450 000 en 2020 à 315 000 dans les vingt prochaines années. L’arrivée, année après année, de 200 000 demandeurs d’asile relativement jeunes et de leurs progénitures va profondément modifier la société allemande d’ici 40 à 60 ans et l’Allemagne va cesser d’être un pays allemand.

D’ici la fin du siècle, il restera 22 millions d’Allemands


La population allemande de 1965 passera à 37,8 millions d’habitants au cours des quarante prochaines années et à 21,6 millions à la fin du siècle. En 2060, le nombre d’Allemands autochtones représentera la moitié de celui de l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest réunies en 1945. Compte tenu du taux de natalité inférieur au taux de remplacement chez les autochtones, les gouvernements allemands ne peuvent maintenir le nombre actuel d’habitants à 80 millions qu’en important des immigrants, donc à long terme, à toutes fins utiles, en remplaçant les Allemands autochtones.

base 1965.png



L’idée que les nouveaux arrivants s’intègrent ou s’assimilent est complètement absurde, c’est-à-dire que les nouveaux Allemands ne seront pas allemands. La principale raison pour laquelle les gens s’installent en Allemagne est le bien-être personnel plutôt que la culture allemande. Les immigrants conservent leur religion et leur patrimoine, forment des partis politiques, construisent des institutions religieuses, ont leurs propres magasins et veulent même avoir leur propre système juridique. Étant donné le nombre de personnes qui affluent en Allemagne, il est impossible que les Allemands puissent maintenir leur structure politique, leur langue et leur identité culturelle.

Il faut beaucoup de temps pour qu’un super tanker change de cap. De même, les changements démographiques ne sont visibles qu’après au moins 15 à 30 ans. L’accueil de 1,3 million d’étrangers en deux ans et l’ajout de 200 000 migrants non européens par an à la population allemande qui diminue rapidement auront déjà eu un effet dévastateur sur la population allemande en 2030.

Les résultats de Cerberus 2.0 nous montrent que la discussion sur la migration ne porte pas sur l’acceptation et la protection des droits des minorités, mais plutôt sur une question existentielle, sur la préservation des Allemands. Quand les élites dirigeantes allemandes commenceront à comprendre leurs politiques défaillantes, il sera trop tard. Il n’y a pas d’exemples dans l’histoire où ce genre de changements massifs se soient bien terminé.

Manipulation et confiscation de l'or

gold-shares-mysterious-trade.jpg

Manipulation et confiscation de l'or

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

L'or est une assurance et permet de protéger la richesse. Ceux qui ont vécu des périodes d'hyperinflation dans la République de Weimar, au Zimbabwe, en Argentine ou au Venezuela connaissent l'importance de l'or. Mais il ne suffit pas d'acheter de l'or ou de l'argent. Il est également important de savoir comment le détenir et où le stocker. Nous venons d'avoir un nouvel exemple de la façon dont les gouvernements "confisquent" unilatéralement l'or.

Le Venezuela ne peut pas récupérer son or

L'or du gouvernement vénézuélien conservé à la Banque d'Angleterre (BoE) est le dernier exemple en date démontrant l'importance de choisir le bon endroit pour stocker ses métaux précieux. Le Venezuela détient 14 tonnes d’or à la BoE, à Londres, d’une valeur de 545 millions $. C'est un montant relativement faible pour de l'or souverain. Le Venezuela demande depuis un certain temps de le récupérer, mais la BoE a trouvé toutes sortes d'excuses, comme la difficulté d'obtenir une assurance pour un montant aussi élevé, ce qui aurait retardé le transfert de l'or de plusieurs semaines. C'est, bien sûr, une excuse ridicule.

Notre société envoie de grandes quantités d'or et d'argent vers des coffres privés en Suisse et à Singapour. Nous n'avons jamais eu de problème pour livrer immédiatement ou pour obtenir une couverture d'assurance. La raison du retard n'est donc évidemment pas l'assurance ou le transport. Le Royaume-Uni, qui fait toujours partie de l'UE, coopère avec les États-Unis dans les sanctions contre le Venezuela. La question est donc maintenant de savoir si le Venezuela récupérera un jour son or. Il semblerait que les États-Unis se soient "occupés" de l'or de la Libye et de l'Ukraine. Peut-être que l'or vénézuélien finira au même endroit.

Pénurie d'or physique sur le marché interbancaire

La plupart des banques centrales détiennent de l'or auprès de la Banque d'Angleterre et de la Fed à New York. Une grande partie de cet or est soit vendue à découvert, soit prêtée sur le marché. Quand une banque centrale veut récupérer son or, il n'est plus à Londres ni à New York. Une banque d'investissement a vendu l'or prêté, à la Chine ou à l'Inde, et tout ce que la banque centrale possède est une reconnaissance de dette indiquant que cette banque lui doit de l'or. Il n’y a donc pas d’or physique à livrer contre la reconnaissance de dette.

À un moment donné, le marché réalisera qu'il y a une grave pénurie d'or physique sur le marché interbancaire. À ce moment-là, ce sera la panique et le prix de l'or montera en flèche. Dans le même temps, les détenteurs d'or-papier sur le marché à terme demanderont également la livraison. Dans la mesure où il existe au moins 100 réclamations papier pour chaque once physique disponible, il y aura aussi une forte pression sur ce marché.

Les investisseurs allemands s'inquiètent de la confiscation de l'or

La semaine dernière, j'étais à Munich pour prononcer un discours à l'International Precious Metals & Commodities Show. L'ambiance du salon reflétait évidemment la baisse des prix des titres miniers et des métaux précieux. Il y avait environ 4 000 visiteurs cette année, contre 14 000 lors de ma participation en 2012. Après six ans de correction, les investisseurs sont déçus. De nombreux Allemands possèdent des actions minières, où les pertes sont beaucoup plus importantes que pour le physique. Cela dit, cette baisse de l'intérêt est le signe que nous arrivons à la fin de la correction.

L’Allemagne a déjà interdit la détention personnelle d’or des années 1920 aux années 1950. Nous avons discuté avec plusieurs investisseurs qui craignent une confiscation en Allemagne, ou dans l'UE, et qui étaient donc intéressés par le transfert de leurs avoirs en Suisse et à Singapour.

La Suisse n'a jamais confisqué l'or

La Suisse n'a jamais interdit ou confisqué l'or. La détention d'or est une longue tradition en Suisse. Les raffineurs d'or suisses sont leaders dans leur domaine et produisent 70% de l'or mondial.

En outre, l'or représente 29% des exportations suisses, ce qui en fait une industrie stratégique. Ces facteurs combinés font qu'il est très peu probable que la Suisse confisque un jour l'or. Il serait ridicule et improbable que le gouvernement suisse tue sa poule aux œufs d'or.

Protégez votre or

Les principes suivants sont impératifs pour les investisseurs dans l'or (et l'argent):
  • Détenir des métaux physiques
  • Stocker l’or en nom propre, avec un accès direct au coffre-fort
  • Il ne doit y avoir aucune contrepartie entre l'investisseur et le coffre
  • Le coffre-fort doit se trouver dans un pays sûr où règne l'état de droit, comme en Suisse
  • Le pays ne doit pas avoir d'antécédents de confiscation d'or
  • Le coffre-fort doit être privé. Pas dans une banque, ni une institution financière, ni une Monnaie.
  • Les références de la société de stockage doivent être excellentes
  • L'or doit être assuré par une compagnie internationale de première catégorie
  • Le prestataire de services doit offrir une liquidité instantanée
  • Jour de l'armistice
Cent ans se sont écoulés depuis l'armistice du 11 novembre 1918, qui marqua la fin de l'une des guerres les plus horribles de tous les temps, au cours de laquelle 17 millions de personnes ont péri et 23 millions ont été blessées. La bataille de la Somme a fait, a elle seule, plus d'un million de victimes. La Grande-Bretagne en comptait 57 000 le premier jour. La Première Guerre mondiale, totalement dévastatrice, prit fin en 1918. La paix qui s'ensuivit ne dura que jusqu'en 1939, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata.

Le traité de paix de Versailles de 1919 a jeté les bases de la Seconde Guerre mondiale. Les Alliés ont sanctionné l’Allemagne avec des réparations de guerre fixées à 132 milliards de marks-or. Un montant impossible à rembourser pour un pays dévasté par quatre années de guerre. L’incapacité de l’Allemagne à payer ses dettes de guerre a entraîné la dépression hyperinflationniste dans la République de Weimar de 1919 à 1923. Cela a également provoqué la montée du Parti national-socialiste (nazi) d'Hitler et de la Seconde Guerre mondiale. Tout juste 21 ans après le traité de paix de Versailles, la Seconde Guerre mondiale a fait entre 60 et 80 millions de morts.

Hyperinflation allemande de 1919 à 1923

deutsche-mark-gold.jpg


Macron contrarie Trump et Poutine

Il n'y a pas eu de guerre majeure en Europe depuis 1945 et, heureusement, on n'entend pas encore les roulements de tambours dans cette région. Mais le président français Emmanuel Macron a réussi à faire des commémorations du 11 novembre un événement sous tension. Il a l'ambition d'être un grand leader international et un homme d'État - comme de Gaulle - et souhaite une armée européenne pour se protéger contre les risques d'attaques de la Chine, de la Russie et des États-Unis. Cette proposition a été plutôt mal accueillie, alors que le timing, juste avant la visite de Poutine et de Trump, était très mal choisi. Mais Macron nourrit l'illusion d'un super-État européen. Angela Merkel affaiblie, il s'imagine diriger cet super-État européen, avec sa propre armée, pour créer les "États-Unis d'Europe". Mais comme sa popularité chute également en France, il ne réussira probablement pas.

Comme beaucoup de dirigeants, Macron est déconnecté de la réalité. Il est insensible à la montée du sentiment anti-européen dans de nombreux pays. Le mécontentement à l'égard de Bruxelles ne cesse de grandir. Cela n'est pas seulement dû aux problèmes migratoires, mais aussi à la volonté de Bruxelles de s'immiscer dans les affaires de tous les pays de l'UE.

Le projet d'un "super-État européen" mené par Macron et l'élite non élue de Bruxelles risque plutôt de déboucher sur des guerres civiles et, éventuellement, à des conflits entre certains pays d'Europe.
 
La banque de France et JP Morgan se lancent dans le trading la manipulation de l'or

Macron tente également de se lancer dans le trading de l'or. Alors que c'est l'apanage de Londres depuis 1750, JP Morgan s’est récemment associée à la Banque de France pour offrir des services de swap, de prêts et de dépôts rémunérés d'or aux banques centrales. De toute évidence, l'objectif est d'attaquer davantage le Royaume-Uni par rapport à Brexit. S'ils y parviennent, un nouveau pays manipulera le marché de l'or avec l'aide de JP Morgan. Ce qui voudrait dire plus d'or-papier et un prix de l'or encore plus manipulé, en attendant que l'édifice artificiel s'effondre pour laisser place au physique, qui sera encore une fois le seul à survivre.

"Plus ça change, plus c’est la même chose"!

Source

12:26 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : or, devises, économie, finances, actualité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Christianity & Nationalism: A Cautionary Tale

christian_church_poland_catholicism.jpg

Christianity & Nationalism: 
A Cautionary Tale

The arguments over identitarians should embrace or abandon Christianity is a question that still remains unresolved within the broader movement.

Last week, Quintilian entered the fray [2] and offered a reasoned argument for why white nationalists should embrace Christianity. The writer believes that white nationalists have fallen prey to the corrupted image of modern Christianity and fail to see the glory of the traditional faith. 

According to Quintilian, Christianity is essential to the creation of an ethnostate and nationalists must strive to restore it to its traditional state. But identitarians should be wary of the possibility that a restored and conservative Christianity would be amenable to our cause.

In fact, this resurgent Christianity may be more inclined to fight against our movement, regardless of however much we profess our devotion to the faith. Quintilian deplores Vatican II as the event that destroyed the historical religion, but the Church was hostile to our beliefs many long before the bishops met in Rome in 1962. Take for instance the tragic tale of the Action Française.[1] [3]

Charles Maurras’s reactionary nationalist movement wanted to restore the monarchy, end the separation of church and state, and uphold France’s traditional Catholic identity. It was firmly opposed to liberalism and many of its economic and political beliefs were firmly in line with Catholic social teaching. Maurras himself was an agnostic, but he argued for the necessity of the Catholic faith and was extremely careful in allaying clerical fears about his irreligion. This should have been a movement the Church fully supported, and in its early years, many clerics did. The movement provided most of the militant activists in Catholic battles against the forces of secularism and liberalism in the first decades of the 20th century.

Yet, many Church intellectuals began to suspect the Action Française of being too militant, too political, too nationalist, and too, hilariously enough, pagan. Clerics began to suspect the nationalists were drawing young Catholics to an ideology not controlled by the Church. Church leaders preferred a safer political outlet that directed the youth to follow the instructions of priests, not pro-Catholic agnostics.

In 1926, the Vatican issued a formal condemnation against the Action Française, put their publications on the index liborum prohibitorum, denied communion to anyone associated with the movement, and purged sympathizers from the clergy.

This was the pre-Vatican II church led by a conservative pope. Unlike any Right-wing movement today, Action Française had plenty of bishops who were willing to vouch for the proper Christianity of Maurras’s newspaper and politics. Right before the condemnation, the movement’s leaders pleaded with Catholic authorities that they were true to the faith. All of this was for naught as the Church happily kneecapped an allied movement that it could not control.

This condemnation was not enacted by liberal modernists who wanted the Church to be more tolerant and heterodox. Maurras was attacked for failing to adhere to traditional dogma and his lack of genuine piety. His movement was seen as dangerous because it made the youth too nationalist and too enamored with classical ideals. Catholic leaders did not oppose the movement because of its anti-liberalism–it was simply because Action wasn’t directly controlled by the Church and its unorthodox ideas were more popular than Church-sanctioned ones.

The Church was also hostile to the Falange for the same reasons it condemned the Action Française, along with the accusation [4] José Antonio Primo de Rivera was a “Bolshevik” for wanting sensible social reforms. Even though the Falange was firmly opposed to liberalism, defended the Church from Left-wing attacks, and emphasized Spain’s traditional Catholic identity, Church authorities did not like the movement because of its ultra-nationalism, alleged crypto-paganism, and masculine values.[2] [5]

This hostility was par for the course for the conservative Pope Pius XI, who served as the vicar of Christ for much of this time period. Pius XI is considered a man who upheld traditional church teachings against the modernists Pope Pius X despised and is altogether a representative of the era Quintilian wishes the West to return to. However, Pius XI’s Christianity was strongly opposed [6] to racialism and nationalism. He spoke out several times against racial thinking, emphasizing that “catholic meant universal” and to divide the world by nationality and race is “contrary to the faith of Christ.” He ordered the drafting of an encyclical that would aggressively condemn racialism and anti-Semitism shortly before he died in 1939. The encyclical was never published, but many of its ideas found their way in the first encyclical of Pius XI’s successor, Pius XII. That work, Summi Pontifactus, [7]claimed there were no real racial differences as we are all part of one human race.

Quintilian blames modernism for the ultimate corruption of the Church, and this may be true when it comes to the god-awful liturgy of modern masses. But modernism is not what made the Church racially egalitarian and hostile toward nationalist movements. It is a feature that has been found in Christianity since the beginning and has only been tempered by the needs of secular society.

We can see this secular temperance in Poland and Hungary, the two exemplars of the Christian nationalism Quintilian envisions. The relationship between the Church and Eastern European nationalists isn’t as harmonious as one would imagine, but the Church restrains itself on their disagreements due to the demands of secular society. Poland’s leading Catholic bishops have long urged [8] the country to take in non-white migrants and to cease its efforts to purge communists from the judiciary. Some Catholic leaders in the country have gone as far as to deride [9] the immigration policies of the ruling government as “un-Christian.”

The Church hierarchy in Hungary is slightly better as they have argued [10] with Pope Francis over the pontiff’s aggressively pro-migrant stance. But even there, prominent Church leaders still urge [11] for more liberal immigration policies, albeit in more mild tones than that of their western colleagues.

The reason the Church is more muted in its criticism of nationalism in Poland and Hungary has less to do with them finding identitarian arguments in Thomas Aquinas than in their fear of alienating the flock. The vast majority of Poles and Hungarians want to keep their countries white, regardless of whether that desire comports to church teaching. Throughout the centuries, the Church has adapted its teachings and tone to reach the widest audience. Secular liberalism’s domination of Western Europe and America makes the Church try to sound nicer on LGBT issues and pitch God as your personal therapist.

gartonash_1-081618.jpg

In a society where nationalists control the discourse, the Church would similarly adapt to those circumstances, as Greg Johnson has pointed out [12]. But you first must gain power and dramatically change the culture to see this effect. A white nationalist-driven “restoration” of Christianity outside of a seizure of power is not going to happen. Institutional Christianity will continue to oppose us until that day comes, regardless of how Christian we appear today. Just ask Italy’s Lega, which seeks to put crucifixes back in classrooms and claims the Gospel as its foundation. The nationalist party receives only hostility [13] from the Church.

The resurgence of a more traditionalist Christianity wouldn’t necessarily help our cause. It would see us as an enemy and likely be as hostile to us as the corrupt institutions we face right now. As seen in the example of the Action Française, when you define yourself as a Christian movement, you become beholden to the opinions of priests and pastors. The clergy would want strict adherence to Christian dogma and would not broker “innovative” racialist readings of scripture and tradition. It would prefer we focus on side issues like banning contraceptives rather than protecting our people from demographic replacement. It would tells us African and Latin American Christians are our brothers and that there is no good reason to bar them from our countries.

To oppose these measures would risk condemnation and the deflation of our movement.

Identitarians must appeal to Christians in order to gain victory, but we mustn’t let ourselves be defined by Christianity. Our best arguments are secular and should appeal to Europeans regardless of whether they are Christian, pagan, or atheist. There is only so much energy and political capital we have and we must choose our battles wisely. To waste our limited energy on restoring Christianity to its pre-20th century state would be a serious error with no real rewards.

Notes

[1] [14] Eugen Weber, Action Francaise: Royalism and Reaction in Twentieth Century France.

[2] [15] Stanley G. Payne, Fascism in Spain: 1923-1977.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/12/christianity-and-nationalism-a-cautionary-tale/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/10/Charles_Maurras.jpg

[2] entered the fray: https://www.counter-currents.com/2018/11/christianity-white-nationalism/

[3] [1]#_ftn1

[4] accusation: https://www.newenglishreview.org/Norman_Berdichevsky/Franco,_Fascism_and_the_Falange_-_Not_One_and_the_Same_Thing/

[5] [2]#_ftn2

[6] strongly opposed: https://www.ewtn.com/library/CHISTORY/racialaws.htm

[7] Summi Pontifactus,: http://w2.vatican.va/content/pius-xii/en/encyclicals/documents/hf_p-xii_enc_20101939_summi-pontificatus.html

[8] urged: https://cruxnow.com/global-church/2017/09/15/catholic-leaders-trying-correct-sins-polands-leaders/

[9] deride: https://www.ncronline.org/news/world/polands-catholic-church-takes-its-critics

[10] argued: http://hungarianspectrum.org/2017/12/27/they-dont-see-eye-to-eye-pope-francis-and-the-hungarian-bishops/

[11] urge: https://www.reuters.com/article/europe-migrants-hungary-bishop/catholic-bishop-gives-shelter-to-migrants-in-rare-voice-of-support-in-hungary-idUSKBN16L1MX

[12] as Greg Johnson has pointed out: https://www.counter-currents.com/2017/12/the-christian-question-in-white-nationalism-2/

[13] receives only hostility: https://www.theguardian.com/world/2018/jul/09/italian-catholic-priests-go-to-war-with-salvini-over-immigration

[14] [1]#_ftnref1

[15] [2]#_ftnref2

 

dimanche, 16 décembre 2018

Edmund Burke & the French Revolutionaries

edmund_burke_quote_2.jpg

Edmund Burke & the French Revolutionaries

Ex: http://www.theimaginativeconservative.com 

The French Revolutionaries, Edmund Burke rightly understood, sought not just the overturning of the old, but, critically, they also desired the destruction of the true, the good, and the beautiful. Only by lying about the nature of the human person could they accomplish their goals…

One of the most important duties of any good person, Edmund Burke argued, was to study, to understand, and to meditate upon the meaning of human nature, its consistencies as well as its gothic deviations from the norm across history. Granted, not everyone had the leisure to ponder this question as often as necessary or as deeply as possible, but this did not lessen the duty. For the vast majority of humanity, they would have to rest content with the vision of human nature as seen in themselves and in their neighbors, as observed in the market and the pub, and as heard from the pulpit.

For those who had the leisure, however, they should spend much of their time considering the nature, follies, and dignity of humanity as a whole as well as in its particulars. This was the first duty of a man of letters, a scholar, an aristocrat, and a priest. In the last decade of his own life, Burke admitted with some satisfaction, he had devoted a significant part of his own thought to the questions of humanity and its nature. “I should be unfit to take even my humble part in the service of mankind,” he wrote, had he neglected this first and highest duty of the good person. Such a study anchored one in humility as well as wisdom, noting that while there would always be those who lived at the margins, they were, while not marginalia, exceptions that proved the norm. Exceptions would always exist in nature, but to focus on them was to miss the essence and dignity of a thing. When studying only the margins, one would be apt to exaggerate the good or the evil, mistaking a particular truth to be a universal one.

When Burke examined the French Revolutionary arguments against the French aristocracy, he found, not surprisingly, that while the Revolutionaries had acquainted themselves very well with the particular evils as practiced by particular aristocrats, they had missed the norm, the essence of the aristocratic class.

Certainly, the Anglo-Irish statesman and philosopher agreed, one could find mistakes, some of which might be horrendous. Of those French aristocrats who lived at the end of the eighteenth century, Burke observed three general failings. First, French aristocrats behaved as children long after they had attained adulthood. They took from their families more than they gave, well past the years of irresponsibility. Second, too many French aristocrats had absorbed and manifested the ignobility of enlightenment philosophy, themselves disgusted with the past and ready thoughtlessly to revolutionize society. They had come to see the past, tradition, mores, norms, and association as means by which to shackle rather than to promote human dignity and freedom. They had, in other words, Burke worried, read way too much Locke and Rousseau and not enough Socrates and Cicero. Third, he claimed, the old aristocracy has held onto its privileges too long and too tenaciously, not allowing the many who had earned it in the eighteenth century into their own ranks. Thus, Burke noted with regret, by being both ignorant in philosophy and selfish in position, they had failed to see the creation of their own enemy class, those who had worked and given, but had not received the titles and honors so richly bestowed. Nowhere in French society did this prove more blatant than in the military orders. There, the old aristocracy remained obnoxiously over-represented, endangering the internal as well as the external order of French society.

Despite these failings, though, Burke noted with much satisfaction that when the French Revolution began in 1789, the monarch as well as the majority of aristocrats apologized for their selfish errors and had been the first to admit that their own orders needed reform for the good and benefit of the whole of society.

Read their instructions to their representatives. They breathe the spirit of liberty as warmly, and they recommend reformation as strongly, as any other order. Their privileges relative to contribution were voluntarily surrendered; as the king, from the beginning, surrendered all pretence to a right of taxation. Upon a free constitution there was but one opinion in France. The absolute monarchy was at an end. It breathed its last, without a groan, without struggle, without convulsion.

S9-B23-02.jpgSuch an apology and a reform (or series of reforms) the real revolutionaries mightily feared. Never had they actually sought reform of French society, whatever their claims and protestations. Instead, from the moment they began the revolution in 1789, they wanted to destroy and overturn all that opposed them and to do so utterly and completely, leaving no remnant and no possible opposition. To destroy as violently and wholly as possible, they needed to make a caricature of the aristocrat and the monarch. They needed to take the particular evils of each and make the average person believe them the universal and norm of each. Rather than examining the human condition, the true revolutionaries exaggerated its faults as manifested in the elites of society. They, Burke claimed in true Aristotelian and Thomistic fashion, redefined the thing, claiming its accidents to be its essence. Being revolutionaries, they could not create, they could only mock and pervert. Though the revolutionaries claimed to hate the violence and errors of the aristocracy, they submitted themselves to the very same evils, creating excuses for their own sins, as if necessary to expiate all of those of the past.

Thus, by attacking the best as the worst, the revolutionaries sought to kill the very heart of France, those who gave it its fame. Were they flawed? Of course, what human being is not? Did they sin? Of course, what human being is without? But, they had done much good, as well, as most humans do. “All this violent cry against the nobility I take to be a mere work of art,” Burke sagaciously noted. In their cries, the revolutionaries proved that they hated not just the nobility but all nobility. Properly understood, “nobility is a graceful ornament to the civil order. It is the Corinthian capital of polished society,” Burke argued, and “Omnes boni nobilitati semper favemus, was the saying of a wise and good man. It is indeed one sign of a liberal and benevolent mind to incline to it with some sort of partial propensity.”

The French Revolutionaries, Burke rightly understood, sought not just the overturning of the old, but, critically, they also desired the destruction of the true, the good, and the beautiful. Only by lying about the nature of the human person could they accomplish their goals. In fighting evil (or, at least as they claimed), they not only absorbed and perpetuated evil, but they mocked the good.

This essay is the twelfth essay in a series.

The Imaginative Conservative applies the principle of appreciation to the discussion of culture and politics—we approach dialogue with magnanimity rather than with mere civility. Will you help us remain a refreshing oasis in the increasingly contentious arena of modern discourse? Please consider donating now

samedi, 15 décembre 2018

La séquence d’auto-destruction

1853415675_54.jpg

La séquence d’auto-destruction

par Dmitry Orlov
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
Nous approchons de la fin 2018 avec un rythme accéléré d’articles et d’analyses annonçant la disparition des États-Unis en tant que superpuissance mondiale, leurs énormes problèmes politiques, économiques et sociaux et leur liste toujours plus longue d’échecs stratégiques et géopolitiques, trop évidents pour être ignorés. Il peut y avoir de nombreux points de vue possibles sur la suite, d’une descente graduelle ou progressive vers la dépression, le dysfonctionnement et l’insignifiance jusqu’à la catastrophe mondiale par le biais d’un anéantissement nucléaire, et il existe à peu près autant de façons de raisonner à ce sujet, sur la base de modèles macroéconomiques, de méthodes d’évaluation des risques, de croyances ardentes en la seconde venue du Christ ou sur de bonnes vieilles méthodes démodées de boules de cristal. Je voudrais proposer une autre méthode : le raisonnement par analogie. Cela m’a déjà été très utile. 

Je l’ai utilisé pour la première fois il y a 13 ans – le 1er juin 2005 à 9h du matin, pour être trop précis – lorsque j’ai publié mon tout premier article sur le sujet (partie 2partie 3 et le tout en français), dans lequel je considérais sérieusement l’idée que les États-Unis allaient suivre le chemin de l’URSS, qui s’était écroulée 14 ans auparavant, le 25 décembre 1991. Je l’ai suivi d’une présentation qui expliquait en détail comment la population de l’URSS était par inadvertance, à cause de ses nombreux déficits et inefficacités, beaucoup mieux préparée à survivre à un effondrement que ne le sera jamais celle des États-Unis. 

Si vous acceptez cette prémisse de base, alors mon analyse initiale est toujours tout à fait valable. Le seul grand oubli, c’est que j’ai négligé l’effet du phénomène de fracturation hydraulique aux États-Unis et le report du pic mondial de production d’hydrocarbures, mais ce n’est que cela, un léger retard. Et étant donné le rythme constant et croissant des nouvelles et des analyses qui annoncent la disparition de l’Amérique, la prémisse de mon analyse semble de moins en moins farfelue.

Le 25 décembre 1991 reste gravé dans la mémoire de millions de personnes comme le début d’un cataclysme majeur qui a détruit le pays où ils ont grandi et qu’ils aimaient. Ce serait bien de pouvoir indiquer une date tout aussi précise pour la disparition des États-Unis, disons le mardi 20 octobre 2020, mais aucune boule de cristal ne peut justifier une telle précision. Disons simplement que des événements de cette ampleur ont tendance à surprendre tout le monde. Ce qui a été particulièrement surprenant dans l’effondrement de l’URSS, c’est la rapidité avec laquelle il s’est déroulé. 

L’URSS est passée de parfaitement stable à inexistante en cinq ans environ. Les politiciens américains ont été particulièrement décontenancés : un moment ils la voyaient comme un monolithe politique et militaire, et l’instant d’après ils furent forcés de considérer les conséquences horribles de l’effondrement économique et politique de trois entités nucléaires – la Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan – et durent réduire considérablement les arsenaux stratégiques américains afin de se positionner pour exercer une pression contre une prolifération nucléaire incontrôlée. 

Bien que certains politiciens américains, en particulier George H.W. Bush, fraîchement décédé, aient voulu s’attribuer le mérite de l’effondrement de l’Union soviétique, le qualifiant de « victoire de la guerre froide », il ne s’agissait de la victoire de personne. La guerre froide n’a jamais été chaude, et c’est pourquoi la Russie et les États-Unis existent toujours. Au lieu de cela, l’Union soviétique s’est autodétruite, ce qu’elle n’aurait probablement pas fait si elle s’était mobilisée pour lutter contre une menace extérieure. La situation n’est pas différente maintenant. Les guerres entre puissances nucléaires sont suicidaires et donc impensables, et les États-Unis ne sont confrontés à aucune menace extérieure d’aucune importance. 

Si l’analogie avec l’URSS tient toujours (comme cela devrait l’être), la période entre le moment où la séquence d’autodestruction est lancée et celui où les États-Unis cessent d’exister sera également de l’ordre de cinq ans. Nous pouvons garder ma date proposée du mardi 20 octobre 2020 pour se revoir afin de vérifier si la séquence d’autodestruction a été initiée. Bien sûr, si les États-Unis s’effondrent avant, je m’attends à ce que tout le monde me paye à boire, et si ce pays s’effondre à cette date précise, je serai sans doute insupportablement suffisant pendant un bon moment après cela. 

Comment savoir si la séquence d’autodestruction a été déclenchée ? Il y a deux signes révélateurs. La première est qu’il existe une reconnaissance et une acceptation communes du fait qu’il faut faire quelque chose pour éviter l’effondrement. La perestroïka de Gorbatchev et « Make America Great Again » de Trump sont deux signes de désespoir. La seconde est que chaque tentative de prévenir ou de retarder l’effondrement le rapproche, chaque perturbation augmente le désordre et la portée de l’action productive se réduit à presque rien. Les tentatives de Gorbatchev de libéraliser l’économie soviétique centralement planifiée ont fait chuter la production, tandis que les tentatives actuelles de Trump de renégocier les relations commerciales font augmenter le déficit commercial, le déficit budgétaire et les coûts d’emprunt en même temps. 

Ce ne sont là que quelques-uns des signaux que nous pouvons déjà déceler, mais pour voir la séquence d’autodestruction soviétique en action et l’appliquer aux États-Unis, je devrai établir des parallèles supplémentaires entre les deux, notamment : l’échec du leadership ; l’échec de l’idéologie ; la perte de compétitivité internationale ; la fin de la croissance et l’impasse finale et inévitable vers une faillite nationale. Je m’en occupe dès maintenant.

Dmitry Orlov 

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

Myth, Satire, and Lucian’s “True History”

NoWE3q7_sYZQ8dyAC4un5s6x3v0.jpg

Myth, Satire, and Lucian’s “True History”

Ex: http://www.theimaginativeconservative.org

For the ancient myth-maker, there is something at the heart of all of human events that is worth preserving, something marvelous and worthy of renown, even if the account is not entirely true to life…

The second-century satirist, Lucian of Samosata, makes the following inflammatory statement in his True History:

[Historical accounts] are intended to have an attraction independent of any originality of subject, any happiness of general design, any verisimilitude in the piling up of fictions.…I fall back on falsehood — but falsehood of a more consistent variety; for I now make the only true statement you are to expect — that I am a liar. This confession is, I consider, a full defence against all imputations. My subject is, then, what I have neither seen, experienced, nor been told, what neither exists nor could conceivably do so.

For Lucian, the end of his own peculiar history is to “loosen the mind so that it is in better form for hard study.” While he mentions several “lying” authors by name, and spends a majority of his time in A True History lampooning their accounts; his main argument against these ancient poets, historians, and philosophers is that they “have written many monstrous myths,”[1] following in the tradition of Odysseus, and meant to deceive and overawe the uneducated. Meanwhile, he presents his own narrative as a “new subject, in pleasing style,” with clever references to these same ancient poets, philosophers and historians, “in order that I would not alone lack in the of share myth-making”[2].

Lucianus.jpgLucian, in response to the poet’s fancy, intends to compose an account in which there is no pretense at truth, and which will surpass the work of the poets because he, at least, has openly declared himself a liar. His goal is to provide a pleasant literary spectacle for the entertainment of his highly educated audience, not unlike the various gladiatorial matches that took place in his own day. But, by describing “myth-making” (mythologeo) in this way, he has misunderstood and therefore, unjustly butchered the goal of the poet, the historian, and the philosopher. For the goal of the ancient myth-maker is not to create an entertaining story or a perfectly accurate description, but to explore and explain aspects of the human experience.

Myth in the Ancient World

 

However, before we condemn Lucian too harshly, let us try to understand what he means by “myth.” The troublesome word mythos within its various classical contexts includes definitions ranging from simply “word” (close to the meaning of logos), to the more modern connotation of myth as purely false. Monica Gale, in her work on Myth and Poetry in Lucretius, describes this progression throughout Greek literature: “[Mythos] is frequently employed as a blanket term for anything about which the author is skeptical. Thus Herodotus criticizes the [muthoi] of Homer and the poets only to be reprimanded by Thucydides and Aristotle for his acceptance of [to mythodes] (‘that which resembles mythos’).” Lucian himself follows in this critical tradition, equating the historians’ mythical accounts with those of the ancient rhetoricians, who are concerned with the persuasive power of their accounts, rather than their veracity (puxagogiai). This distinct dilemma, as presented by Lucian and other critics regarding the complete truth or falsity of an account is, according to Gale, misleading at best.

While the term “myth” itself falls into the category of mere falsehood (pseudees) in Lucian’s case, a classical understanding of mythos as its own distinct genre remains. There are two main criticisms that follow the genre as such: that myth is either impious or irrational. These are the basis of Plato’s objection to myth his Republic, saying that it causes confusion within the soul because of its misrepresentation of reality and that it ought not to be recited to any “listeners who do not possess, as an antidote, a knowledge of its real nature,” (Plato X.605c, 595b). However, while Plato and Lucian condemn the myths of Homer, these same myths nevertheless continued to function as the basic source of truth in the education of the Greek world, and even serve to inspire Socrates himself in his allegorical creation of the City in his Republic dialogue.

The Philosopher’s Art of Myth-making

If the purpose of myth-making lies outside of its accuracy, then it must serve some other purpose. We have already seen how Plato condemns the poets in his Republic; however, in excluding the poets from the ideal City, he “put[s] himself to shame and condemn[s] himself when he condemns by word, those who are indeed his fellow-workers and models,” as Carleton L. Brownson argues. Indeed, Strabo, a Roman historian who wrote concerning the study of geography about one hundred years before Lucian, describes the poets themselves as “creative philosopher[s]” (philosophian teen poieetikeen). Strabo goes on to make the distinction between the “fable-making old wife” who invents “whatever she deems suitable for the purposes of entertainment,” and the poet who “’invests’ the hearer with special knowledge.” To illustrate this, he describes Odysseus as a man whose wiliness came not from his skillful rhetoric but from the substance of past experience. In Strabo’s mind, the substance of a poet is not his rhetorical abilities, but the combination of both wisdom and rhetoric; to quote Homer, “’But when he uttered his great voice from his chest, and words like unto snowflakes in winter, then could no mortal man contend with Odysseus.’” Odysseus is so persuasive because he understands a deeper truth that exists in reality and cannot be adequately expressed except in fables.

On the other hand, Lucian views Odysseus as a charlatan,[3] who merely uses his rhetoric to enchant the Phaeacians and gain their favor. His argument is that Odysseus could not have had any experience that would support or add substance to his story and that he was intentionally trying to deceive his audience. Lucian takes this more secular view of myth throughout his works, often referring to it as a pleasing kind of rhetoric, rather than a mode of conveying abstract or abstruse realities. In Lucian’s Lover of Lies, he says that the common people “prefer a lie to the truth simply for its own merits… now what good can they get out of it?” Lucian, again, berates the historians and poets as he did in his introduction to his True History, blaming them for not only deceiving their listeners but using the power of rhetoric to perpetuate ignorance in the people. He offers some defense of the poets, saying that these myths capture the attention of the audience and add luster to the mundane; however, this is the only defense that he gives, and he does not admit any additional substance outside of this rhetorical appeal.

Historians Following in the Poetic Tradition

Herodotus, the historian that Lucian mocks the most in his narrative, begins his own accounts by stating two basic goals: first, “that neither the deeds of men may be forgotten by lapse of time”; and second, that “the works great and marvelous, which have been produced some by Hellenes and some by Barbarians, may [not] lose their renown.” As Lucian and other later historians are so eager to point out, if Herodotus, as a historian, meant to preserve the accuracy of the stories, then he has sadly failed in this respect, because his accounts are either completely fantastic or sadly misinformed. However, that is not what he has told us in the proem. Marc Bloch, in his book on the historical method, describes the element of humanity that is necessary in any historical narrative: “There must be a permanent foundation in human nature and in human society or the very names of man or society become meaningless.” While a perfectly scientific account of any historical event is often considered impossible—even Herodotus admits this in his investigations, quoting the accounts of a variety of sources—he, Herodotus, seems to believe that there is something at the heart of all these human events that is worth preserving, something marvelous and worthy of renown, even if the account is not entirely true to life. Herodotus’ idea of the central meaning of the human existence or the human essence is something that cannot be explained through facts; it is explained in the “great deeds of men.” David Grene elaborates on this point in his introduction to his translation of The Histories: “Herodotus certainly believed in the universal characteristics of the human imagination… He is interested in the eccentricities of men’s beliefs and practices, [for] he is sure of a common core where men think and feel alike.” As Marc Bloch says: “The historian’s job is to make sense of the nearly infinite expanse of historical evidence, just as the poet’s is to make sense of the equally infinite expanse of human experience.”

In that sense, Herodotus, follows the same literary tradition as Homer and Hesiod. The chief difference lies in who controls the actions of history: While Homer and Hesiod focus on the actions of gods, and invoke their aid as they begin their works, Herodotus seeks to understand mankind and his deeds, as we saw in his proem. He, therefore, does not invoke the gods for inspiration but rather calls on his sources for aid in narrating his account, jumping straight from his proem to the varied accounts given by the Persians as to the cause of the Persian war with the Assyrians. Truesdell S. Brown, in his work on The Greek Historians, describes Herodotus’ approach, to history in much the same terms: “Herodotus’ methods cannot be easily reduced to a stylistic formula…[and] he lived well ahead of the formulation of specific rules for prose composition.” The reason why his style is so notoriously hard to track, as many classical critics of Herodotus have observed, is that he is not concerned with the accuracy of his account; indeed, he often casts doubts on his own narrative. His goal is to meditate on and make sense of the “works great and marvelous, which have been produced some by Hellenes and some by Barbarians, [so that they] may [not] lose their renown.” He never makes the pretense at a truly aleethee account, rather, he intends to “publish his findings.”

Modern Defenses of Myth

Within any iteration of truth, the limitations of language, time, and space act as rigorous editors. However, to merely convey accurate factual information is not the same as understanding what it means. The responsibility of the poet, the philosopher, or the historian is to understand and convey a meaning that draws from and explains the significance of the facts. Lucian’s True History serves neither of these ends, for he neither presents anything constructive “[having] nothing true to tell,” nor does he have any experience, “not having any adventures of significance.” In his narrative, he is only critiquing that which is already obvious to his readers, and fostering a kind intellectual pride and chronological snobbery by rejecting the accounts of the ancients. Alexander Pope, a Neo-Classical poet, describes this type of critic in his Essay on Literary Criticism:

The bookful blockhead, ignorantly read,
With loads of learnéd lumber in his head,
With his own tongue still edifies his ears,
and always list’ning to himself appears.

In Pope’s mind, the critic must possess “a knowledge both of books and human kind,” as well as “a soul exempt from pride.” This is in keeping with the classical understanding of education as “encompass[ing] upbringing and cultural training in the widest sense,” with poetry and the poets at the center. The poets in the ancient world not only served as a style guide for other authors but as the foundation for the entire culture, providing an understanding of how to find the answers from the variety of human experience.

C.S. Lewis, another illustrious student in the classical vein, offers a defense of myth along much the same line in his essay “On Stories.” Here Lewis describes the goal of “story” as similar to that of art, by which “we are trying to catch in our net of successive moments something that is not successive…. I think it is sometimes done—or very nearly done—in stories.” Additionally, J.R.R. Tolkien offers his own defense of myth in his essay, “The Monsters and the Critics”“The significance of a myth is not easily to be pinned on paper by analytical reasoning. It is at its best when it is presented by a poet who feels rather than makes explicit what his theme portends; who presents it incarnate in the world of history and geography, as our poet as done.” This idea is in no way limited to the religious sphere, for both Friedrich Nietzsche in his Birth of Tragedy and Albert Camus in his essay “On Sisyphus” have attested to the inimitable power of myth to express that which is inexplicable about the nature of the universe: “Whatever is profound loves masks,” Nietzsche writes. “Every profound spirit needs a mask.”

Conclusion

By reducing these storytellers to this false dichotomy of pure truth and pure falsehood, Lucian has eviscerated philosophy and history, and left mankind with a meaningless string of facts, dates, abstractions, and reflections. In daring to suppose himself above the gods, he has, intentionally or unintentionally, pitched himself from the height of learning into the void of meaningless abstraction. He does not foster an attitude of learning, but rather a callous existentialism that will cauterize the natural affections of the human heart, rotting the core from the center of a society, and leave the human race, in the end, utterly blind, deaf, and dumb.

Lucian has a full understanding of what he was doing when he uses the terms muthos and mythologeomai to describe the efforts of philosophers, poets, and historians. His concern is for those who have taken the mythos for aleethees (accurate truth), and is speaking up on their behalf. However, this does not justify his dismissal of myth as a genre, nor does his satire constructively contribute to the discussion of meaning in poetry, philosophy, or history. Not only that, but Lucian’s criticism is a sign of a deeper and more troubling problem: that is, the great divorce of the intellectuals from a simple understanding of the world and human nature. Lucian thinks that he has seen through the poets to something greater when, in reality, he has destroyed any hope of finding meaning in the culture that surrounds him.

The Imaginative Conservative applies the principle of appreciation to the discussion of culture and politics—we approach dialogue with magnanimity rather than with mere civility. Will you help us remain a refreshing oasis in the increasingly contentious arena of modern discourse? Please consider donating now

Notes:

[1 ] “πολλὰ τεράστια καὶ μυθώδη συγγεγραφότωv” (“putting these many lies and myths to paper”)

[2] “ἵνα μὴ μόνος ἄμοιρος ὦ τῆς ἐν τῷ μυθολογεῖν ἐλευθερίας” (“in order that I myself am not left out of this

myth-making”)

[3] “διδάσκαλος τῆς τοιαύτης βωμολοχίας” (“the teacher of these mendicants”)

Works Cited:

Bloch, Marc. The Historian’s Craft. Vintage Book, 1953.

Brown, Truesdell S. Greek Historians. D.C. Heath and Co, 1973.

Gale, Monica. Myth and Poetry in Lucretius. Cambridge University Press, 2007.

Grene, David. “Introduction,” History of Herodotus. University of Chicago Press, 1987.

Herodotus. The History of Herodotus, trans. G. C. Macaulay. 1890 edition.

Lewis, C.S. On Stories and other Essays on Literature. ed. Walter Hooper. Harcourt Brace Jovanovich, Publishers, 1983.

Lucian. A True History. Trans. A.M. Harmon. Loeb Classical Library: Harvard University Press, 1913.

Lucian. “A True History”. The Complete Works of Lucian. Vol III. trans. H.W. Fowler and F.G. Fowler. Oxford University Press, 1949.

Lucian. “The Liar (ΦΙΛΟΨΕΥΔΗΣ Η ΑΠΙΣΤΩΝ)”. The Complete Works of Lucian. Vol III. trans. H.W. Fowler and F.G. Fowler. Oxford University Press, 1949.

The Oxford Classical Dictionary. Eds. Hornblower, Simon, and Antony Spawforth.

Nietzsche, Fredrich. Beyond Good and Evil. trans. Walter Kaufmann. Vintage Books. 1989.

Plato. Republic. Plato, Complete Works. ed. Cooper. Hackett, 1997.

Strabo. The Geography of Strabo. trans. Horace Leonard Jones. Loeb Classical Library: Havard University Press, 1913.

Tolkien, J.R.R. “Beowulf: On the Monsters and The Critics.” On The Monsters and The Critics and Other Essays. ed. Christopher Tolkien. Harper Collins, 2007. pp 103-120.

Twain, Mark. The Adventures of Huckleberry Finn. Penguin Classics, 2005.

Renehan, Robert, and Henry George Liddell. Greek Lexicographical Notes: A Critical Supplement to the Greek-English Lexicon of Liddell-Scott-Jones. Göttingen: Vandenhoeck und Ruprecht. 1975.

Editor’s Note: The featured image is “Sapho embrassant sa lyre” by Jules Elie Delaunay (1828-1891), courtesy of Wikimedia Commons. The image of Lucian is a speculative portrayal taken from a seventeenth-century engraving by William Faithorneis, courtesy of Wikipedia.

«Le Pacte de Marrakech est un appel à la censure des médias politiquement incorrects»

pacte-migratoire-marrakech.jpg

«Le Pacte de Marrakech est un appel à la censure des médias politiquement incorrects»

par Alexandre del Valle 
Ex: http://www.zejournal.mobi 

Beaucoup d’encre a déjà coulé à propos du fameux Pacte signé à Marrakech ce début de semaine par 148 pays-membres des Nations unies. Ses rédacteurs rappellent que ce texte visant à réguler des migrations plus «sûres» serait «non-contraignant». Mais rien n’empêchera ultérieurement les États signataires et les instances européennes de «judiciariser» des pans entiers dudit Pacte. Le Pacte sous-entend d’ailleurs que les États d’accueil ont le devoir d’octroyer des droits et des aides financières aux migrants «sans discriminations» (réguliers ou illégaux), ce qui revient à supprimer toute différence entre le national et l’étranger, bref, à démanteler moralement les souverainetés pourtant nominalement reconnues par les rédacteurs.

Un appel à la censure

«Encourager un débat public fondé sur l’analyse des faits afin de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues»

Objectif 17 du Pacte de Marrakech

Le Pacte de Marrakech incite les médias à combattre et limiter tout discours hostile à l’immigration, sous peine d’être privés de financement public par les gouvernements, eux-mêmes sommés de se soumettre à la doxa diversitaire qui transparaît du début à la fin du texte onusien. C’est ainsi que l’objectif n°17 du Pacte appelle à «éliminer toutes les formes de discrimination et encourager un débat public fondé sur l’analyse des faits afin de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues». Il invite ainsi les médias à s’impliquer dans un projet politico-gestionnaire en tant qu’ «acteurs» de la «Migration». Avec eux, «les milieux universitaires», «le secteur privé» ou encore les «institutions nationales de défense des droits de l’homme» (ce qui inclut les ONG qui affrètent des bateaux pro-clandestins comme l’Aquarius), sont tous appelés à combattre les idées qui ne vont pas dans le sens de l’immigrationnisme béat. Cet Objectif n°17 pousse à diaboliser les intellectuels, les journalistes et les politiques qui, dans le cadre du futur débat sur l’immigration annoncé par Emmanuel Macron notamment, afficheraient leur souci de contrôler l’immigration et a fortiori de réduire ou supprimer les aides financières croissantes accordées aux migrants clandestins que le Pacte met sur le plan que les migrants légaux.

Sur Internet aussi

Dans les mesures à mettre en œuvre pour «atteindre cet objectif», les rédacteurs du Pacte entendent «promouvoir une information indépendante, objective et de qualité, y compris sur Internet». Intention dont on ne manquera pas de relever l’ironie alors que ces dernières semaines, c’est justement sur le Net qu’a été dénoncé (au départ à partir des États-Unis) ce Pacte migratoire controversé. Cette prise de conscience déplorée par les rédacteurs du Pacte a d’ailleurs déclenché une polémique dans de nombreux pays occidentaux: rétractation de l’Italie et de l’Autriche, refus de la quasi-totalité des pays d’Europe centrale et orientale, «gel» de la signature en Suisse après le référendum sur la primauté du droit national ; crise gouvernementale en Belgique (face au refus de la NVA flamande de signer le Pacte), et prudence habile du Président Macron qui a préféré ne pas s’afficher à Marrakech en y envoyant Jean-Baptiste Lemoyne. Les rédacteurs et soutiens du Pacte migratoire se sont ainsi contentés de fustiger les opposants au texte onusien sans jamais en délivrer le contenu lui-même et en s’abritant sur l’ubuesque affirmation du caractère «non-contraignant». Les rédacteurs de l’accord de Marrakech et leurs soutiens politiques sont d’ailleurs déterminés à «sensibiliser les professionnels des médias aux questions de migration et à la terminologie afférente». On observera que la contradiction flagrante d’un débat prétendument «objectif» sur l’immigration et d’un corps de métier journalistique «sensibilisé» à une terminologie «positive sur la Migration» ne semble pas heurter outre mesure la «sensibilité» rédactionnelle des Nations unies et des lobbies diversitaires qui soutiennent le Pacte.

Des divergences de perception quant à l'immigration seront considérées comme des manquements éthiques.

Ses rédacteurs comptent ainsi faire respecter cette «terminologie» spécifique «en instituant des normes déontologiques pour le journalisme» (et la publicité). Le mot est lâché: en parlant de «déontologie» - au mépris de celle déjà instituée en France et ailleurs - les rédacteurs entendent par conséquent mettre toute divergence de «perception» à l'égard des migrants du côté du manquement éthique et professionnel, ce qui induit la logique de sanctions corrélatives. Si en principe ces sanctions sont le fait d'une commission paritaire, le Pacte appelle officiellement les États à sanctionner les non-immigrationnistes en supprimant les subsides étatiques des médias qui «dévieraient» du message nécessairement positif sur «le Migrant»... une menace qui a d'ailleurs déjà plané sur l'hebdomadaire Valeurs actuelles à la suite d'une couverture choc montrant une femme musulmane voilée. Le petit ajout dans le texte du Pacte: «dans le plein respect de la liberté de la presse» ne trompera d'ailleurs personne, car ce droit repose sur la liberté d'opinion et la liberté d'expression, droits soumis à des limites. La Cour européenne des droits de l'homme rend d'ailleurs régulièrement des verdicts dans des affaires où il est question de savoir si l'interférence du gouvernement - prévue par la loi - avec le droit à la liberté d'expression d'un individu est légitime ou non. Or ce que fait le Pacte, tout non-contraignant qu'il soit, c'est bien élargir les conditions de légitimité de cette interférence. La boucle est bouclée.

L'auteur, Alexandre del Valle, géopolitologue, docteur en histoire contemporaine, consultant et essayiste, est professeur de géopolitique et de relations internationales. Il vient de publier La Stratégie de l’intimidation, du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct (éd. L’Artilleur, mars 2018).


- Source : Le Figarovox

Gilets jaunes. Retour en force du concept marxiste de lutte des classes

5c08bf6acd70fdc91bd2105c.jpg

Gilets jaunes. Retour en force du concept marxiste de lutte des classes

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Les commentateurs proches du pouvoir qui cherchent à comprendre le mouvement des gilets jaunes évitent soigneusement d'y voir une forme de lutte des classes modernisée. Pour les marxistes la lutte des classes était la lutte entre un prolétariat dominé et des forces capitalistes dominantes.

L'histoire semble avoir montré que cette opposition se traduisait toujours par un échec des dominés. Comment effectivement combattre avec succès une classe dominante disposant de tous les pouvoirs, militaires, économiques, juridiques et médiatiques ?

Faut-il en déduire qu'il faille abandonner le concept de lutte des classes au profit de termes plus inoffensifs, tels que divergence d'intérêts ou négociations sociales difficiles. Ceci serait rassurant pour la classe dominante. Mais cela cacherait une réalité, le fait que la lutte des classes se poursuit aujourd'hui et même s'intensifie. La lutte des gilets jaune est ouvertement une lutte de classe.

D'un coté une classe de possédants ayant mis, comme cela avait toujours été le cas jusqu'à présent, les institutions républicaines à son service (suppression de l'ISF, abattements fiscaux, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (ou CICE) visant à soutenir les entreprises françaises mais ne soutenant en fait que les profits non redistribués des entrepreneurs...

D'un autre côté une classe dominée (taxation des carburants alors qu'aucun moyen de substitution n'est proposé, augmentation du gaz, de l'électricité, baisse de l'aide personnalisée au logement (ou APL) , hausse de la Contribution Sociale Généralisée (ou CSG), désindexation des pensions de retraite, remise en cause des allocations chômage, ruine du code du travail et destruction des services publics, de l'hôpital, des chemins de fer, de la poste...

Les promesses exposées par Emmanuel Macron le 10 décembre visant à alléger certains de ces charges sont purement symboliques. La classe des dominés l'a compris ou ne tardera pas à le comprendre. Autrement dit on peut prévoir que la lutte des classes dominées s'exprimant aujourd'hui par les manifestations des gilets jaunes ne diminuera pas. Au contraire elle devrait s'intensifier, même si le mouvement paraît inorganisé et faire appel à des résistances paraissant parfois incompatibles.

Comme nous l'avons écrit  précédemment, la non-organisation est parfois être une force car elle peut faire émerger des formes d'opposition aujourd'hui inattendues, prenant le pouvoir au dépourvu. Ceux qui en 1789 avaient pris la Bastille avaient-ils visé explicitement à la chute de la royauté et à son remplacement par la Convention Nationale ? Certainement pas.

Bien évidemment aujourd'hui la lutte des classes manifestement engagée pourra aboutir à une nouvelle défaite de la classe dominée, se traduirsant par le mise en place d'une véritable dictature des dominants, ceci d'autant plus que les oligarchies financières françaises sont-elles mêmes dominées par une oligarchie financière internationale ayant commencé à percevoir le mouvement des gilets jaunes français comme une menace pouvant s'étendre à d'autres pays.

L'on verra ce qu'il en sera. Mais dans l'intervalle, il vaut mieux pour les dominés parler de lutte des classes plutôt que d'une forme sympathique de négociation sociale.

Note au 11/12 20 h. 

Nous recevons d'un des membres du comité de rédaction le courrier suivant. Malgré son intérêt nous préférons, comme nous le faisons d'habitude, ne pas nommer ici son auteur

Mon point de vue sur cet article diverge, sans en remettre vraiment en cause le fond, sur la forme d'action à avoir, et sur des termes et références historiques. 

Pour ma part, je laisserais volontiers de coté toute la terminologie du 19/20eme siècle et les fantômes, frustrations et douleurs qu'ils incarnent. 

gauche-droite: un concept totalement dépassé. Macron n'est ni de gauche ni de droite (je pense que je n'ai pas besoin d'expliquer). Les GJ
ne sont ni de gauche ni de droite, mais des gens plutôt apolitiques comme la plupart des Français désormais (j'entends par la qu'ils ne se sentent vraiment proches d'aucun des partis traditionnels), 

Ils retrouvent le sens d'une communauté et d'une solidarité qu'ils avait perdu depuis longtemps. Les partis et syndicats ont essayé de récupérer le mouvement, même le descendant des Bourbons, mais pour l'instant sans succès aucun.

lutte des classes: les classes ont été cassées par des années de neo-libéralisme, mais aussi par une évolution constante du niveau de vie et d'instruction. Les fractures que je vois aujourd'hui sont essentiellement entre les "diplômés du supérieur" et les non diplômés, et bien sûr entre les 1% profitant du système et le reste. Le mouvement GJ a pour effetselon moi, et dans un premier temps, de mettre en branle un processus de lutte (a mort?) entre les 1% des super-dominants et le reste, tout en mettant en sourdine la fracture diplômés/non diplômés. Si les 1% perdent, les autres fractures pourraient apparaître de nouveau, mais ce n'est pas certain. Un gros challenge pour les leaders qui peuvent émerger des GJ! 

En fait, la seule référence  historique qui me semble adaptée aux GJ serait le poujadisme. La référence est cependant peu utilisée, car les dérives raciste du mouvement la rendent dangereuse à utiliser dans le contexte actuel. Mais les bases du poujadisme sont les mêmes: refus de tuer les petits pour engraisser les gros.

Je suis pour un renouvellement complet du vocabulaire politique. Les squelettes fumants de Hitler, Staline, Pétain et autres ne nous apprennent plus rien. Les bases de raisonnement droite/gauche ou la lutte des classes non plus. Marx était un bon théoricien du travail, mais un piètre politique, qui était convaincu que le communisme allait se développer là où la classe ouvrière était la plus large et la plus exploitée - en Angleterre. Il faut partir sur de nouvelles bases, mais toute discussion est sans avenir tant que l'UE, l'Euro, l'OTAN, etc nous tiennent. Si l'un de nous remplaçait Macron demain, il ne pourrait rien faire de plus!

Note au 12/12. Attentat à Strasbourg

Bien évidemment le concept de lutte de classe ne doit pas signifier lutte armée. L'attentat qui vient de se produire à Strasbourg ne s'apparente en rien à la lutte des classes. L'enquête dira espérons-le ce qu'il en est. Mais il ressemble fort à un retour du djihadisme, qui craignait sans doute  de se faire oublier avec tout le bruit  autour des Gilets Jaunes. 

vendredi, 14 décembre 2018

Des nouvelles de Guillaume Faye: comment l'aider et comment lui rendre visite?

GF-portraitUSA.jpg

Des nouvelles de Guillaume Faye: comment l'aider et comment lui rendre visite?

par Daniel Conversano

Ex: http://www.suavelos.eu

Je ne vais pas y aller par 4 chemins : Guillaume Faye souffre d’une grave maladie.
Il ne va pas mieux que lors de sa dernière apparition publique, dans cette vidéo, et il n’ira pas mieux. Ca ira même de moins en moins bien… mais le vieux pirate se bat et essaie de tenir le plus longtemps possible.

Pour encore trois semaines environ, jusqu’à Noël et un peu au-delà, Guillaume doit rester à l’hôpital où il reçoit des soins, à Boulogne. A la fois pour sa maladie, mais aussi pour une rééducation de son bassin, qui était fracturé depuis une vilaine chute en octobre. Puis, on le laissera rentrer chez lui jusqu’aux prochaines séances de curithérapie et de radiothérapies qui l’attendent.


Voilà la situation, concernant sa santé, qui est je l’ai dit, fort mauvaise. Que la chose soit écrite une fois pour toute : à moins d’un miracle auquel la médecine ne croit pas en l’état actuel de ses connaissances, Faye est condamné.


Je veux croire à sa guérison et espère chaque jour que celle-ci nous surprendra pour venir le sauver des griffes invincibles du temps qui passe.


Reste à savoir combien de temps – justement – il affrontera vaillamment cette tempête. Voilà une donnée sur laquelle nous pouvons avoir de l’influence, en revanche.

Ceux qui le suivent depuis longtemps le savent bien et ceux qui l’ont connu dans l’émission mythique qu’il a faite à mes côtés, l’ont compris à leur tour : Guillaume Faye est un homme intelligent, visionnaire, qui a vu la submersion migratoire arriver bien avant les autres, et qui a le bon goût de ne pas être un « cul serré » de salon dans son rapport à la nouvelle génération. Il dit les choses comme elles sont, sans langue de bois, sans contorsions rhétoriques extravagantes, sans se mettre en scène ni jouer un rôle. Il est entier et juste. C’est l’un des rares penseurs de son âge (69 ans) à intégrer le facteur ethnique à ses analyses.

Nous sommes un mouvement communautaire. Un de nos premiers impératifs est de venir en aide aux camarades dans le besoin.


Dans un système de transmission traditionnelle des savoirs, des titres de noblesse et autres marques de respect, Guillaume Faye serait considéré comme notre patriarche. Notre mentor. Et de fait, mentor, c’est ce qu’il a été pour moi sur bien des aspects (son livre « L’archéofuturisme » a façonné presque intégralement ma manière de voir le nationalisme et son avenir). J’apprends beaucoup à son contact sur le métier d’écrivain et ses particularités.


Il faut avoir la gratitude de rendre à un homme de cette valeur tout ce qu’il nous a donné. Ceux qui ne la connaissent pas encore le constateront en découvrant son œuvre.


Pour l’aider à tenir le coup le plus longtemps possible, vous pouvez lui rendre visite et discuter avec lui à l’hôpital. Ou même près de chez lui, quand il y sera revenu. Guillaume aime les conversations passionnées, parler de l’actualité politique, écouter des récits de voyage, lire (essais et philosophie, vous pouvez lui en apporter) et les chocolats !


Nous n’avons pas les moyens de freiner sa maladie, mais nous pouvons l’aider à ne pas sombrer dans le désespoir, ce qui précipiterait les évènements dans le mauvais sens, à n’en pas douter. Dans un état de faiblesse générale, bien dormir (en ressentant moins d’angoisse), rêver encore, sourire, bien manger, se mettre en action, se projeter… toutes ces choses sont essentielles pour lutter au mieux contre cette saloperie qui vous ronge de l’intérieur.

GF-Pqnc.jpgJ’ajoute que notre cher ami, brave parmi les braves, s’est mis en tête après Guerre Civile Raciale – dont je suis en train d’achever la relecture avant impression – d’écrire un autre livre. Un roman, cette fois. Sombre et apocalyptique. L’histoire est simple, terrifiante, géniale. En le lisant, vous verrez que je dis vrai.


Voilà son dernier combat… celui qu’il tient à mener plus que tout. La création, la bataille des idées, la révolution des esprits !…


La dernière fois que nous avons discuté, il m’a dit qu’il avait lancé une « course contre la montre » pour achever cet opus à temps. L’expression veut tout dire.

Les mauvaises langues et tous ceux qui emploient leurs existences superflues à rendre la mienne désagréable, diront que je suis un éditeur machiavélique qui force son auteur agonisant à rendre sa copie avant le grand saut. Je le sais et me suis déjà préparé à ce genre de bassesses. Plus rien ne m’étonne.


Faye SOUHAITE achever son œuvre par ce roman, le plus radical et le plus important qu’il ait jamais pensé.


Pour l’encourager à maintenir le cap et réussir l’ultime mission qu’il s’est fixée, rendez-lui visite à l’hôpital entre 13 et 19h chaque jour, tant qu’il y est (jusque fin décembre, au moins) ou plus tard chez lui, près du Trocadero. Ceux qui souhaitent aller à son chevet n’ont qu’à m’envoyer un mail et je leur donnerai toutes les informations nécessaires – danielconversano@tutanota.com ou danielitoconversano@gmail.com !


Je l’ai vu pour ma part il y a 10 jours et compte y retourner dès que possible. Le hasard malheureux de la vie fait qu’après presque trois ans passé non-stop en France, je suis pour l’instant coincé à l’étranger, pour quelques mois, au moment de la liesse Gilets jaunes et de la maladie de Guillaume. Nous nous parlons toutefois souvent au téléphone et je compte le retrouver au début de l’année prochaine.

Il a besoin de nous, et il mérite notre aide. Sincèrement.
Les frères et les sœurs du réseau, c’est le moment de vous activer.

Pour aider et faire des visites à Guillaume Faye, m’écrire ici : danielconversano@tutanota.com


Là, je vous dirai tout !
Notre honneur s’appelle fidélité.

DANIEL CONVERSANO

01:01 Publié dans Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillaume faye, nouvelle droite | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’agenda caché en vue de la nouvelle provocation dans le détroit de Kertch

mer_noir_detroit_kertch432b.jpg

L’agenda caché en vue de la nouvelle provocation dans le détroit de Kertch

par Peter Korzun

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le 25 novembre, trois navires militaires ukrainiens ont traversé de manière non autorisée les eaux territoriales russes. La gendarmerie maritime russe a pris des mesures pour les forcer à se conformer au règlement. Ce qu’ils ont refusé de faire. Il ne fait aucun doute que Kiev a délibérément envoyé ces navires pour provoquer la Russie. Tous les vaisseaux passant par cette voie navigable doivent contacter les autorités du port marin de Kertch, signaler leurs routes et destinations et recevoir la permission de naviguer. C’est une démarche très simple, mais le groupe de vaisseaux ukrainiens n’a pas informé la Russie de ses plans. Ils ont fait la sourde oreille aux injonctions d’arrêter leurs manœuvres dangereuses. Les vaisseaux ukrainiens ont ignoré avec insolence les demandes de quitter les eaux territoriales russes.


Kiev s’est empressée d’accuser Moscou «d’agression miliaire». L’incident a immédiatement fait les grands titres, et les dirigeants occidentaux ont pris la parole pour défendre l’Ukraine sans même offrir de détails sur ce qu’il s’est passé exactement ou ce qui a déclenché ce dangereux concours de circonstances. Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg n’a pas perdu une minute pour exprimer le «plein appui du bloc pour l’intégrité et la souveraineté territoriale de l’Ukraine, incluant la totalité de ses droits de navigation dans ses eaux territoriales, conformément à la loi». Le Canada, la Pologne, le Danemark ainsi que d’autres pays ont rapidement joint leur voix au chœur antirusse. Cela allait dans le sens de leur intérêt propre d’écarter autant les détails que toute tentative d’obtenir un aperçu des causes réelles de cet incident en particulier ou de la situation dans la mer d’Azov en général.


Le 26 novembre, le président Ukrainien Petro Porochenko a signé une motion imposant la loi martiale. Une fois approuvée par le Parlement, cette dernière sera en vigueur pendant au moins un mois. Après cette période, elle pourra être prolongée. En 2014, lorsque la Crimée a demandé via un referendum d’être intégrée à la Russie, le président ukrainien n’avait pas soulevé la question d’imposer la loi martiale. Il ne l’a pas fait non plus, en 2015, pendant la bataille de Debalsevo Bulge [à Donezk] au cœur de la lutte dans la partie orientale du pays. Le conflit actuel des républiques auto-proclamées ne l’a jamais poussé à envisager l’état d’urgence. Cependant, il a estimé que l’incident en mer était assez grave pour justifier l’imposition de la loi martiale, cela peu de temps avant les élections présidentielles – dont les sondages indiquent son peu de chances à gagner.


Ce geste limite les libertés civiles et donne un plus grand pouvoir aux institutions étatiques durant les élections prévues pour le 31 mars 2019, si elles ne sont pas reportées. En temps de loi martiale, les élections présidentielles, parlementaires et locales ainsi que les grèves, les manifestations, les rallyes et les démonstrations de masse sont interdits. L’incident en mer pourrait ne pas être l’unique provocation prévue. La situation à la frontière des républiques autoproclamées s’est mise à se détériorer au moment même où les rapports sur l’incident en mer ont commencé à affluer. Le soir du 26 novembre, de lourds bombardements de zones résidentielles dans l’est de l’Ukraine par les forces ukrainiennes ont été reportés. 

topelement.jpg

Autre motif: la provocation a été mise en scène pour accélérer la procédure d’adhésion à l’OTAN. L’accord entre la Russie et l’Ukraine de 2003, selon lequel la mer d’Azov est considérée comme des eaux domestiques appartenant aux deux pays, pourrait être annulé. L’été passé, un projet de loi pouvant révoquer ce traité a été présenté au Parlement ukrainien (Rada). L’accord interdit à tout bâtiment de guerre d’entrer dans cette mer sans le consentement des deux nations. Si cet accord est démantelé, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 prendra effet. Les eaux territoriales de la Russie et de l’Ukraine s’étendraient à 12 miles nautiques de leurs côtes respectives. L’intérieur de cette mer deviendrait des eaux internationales, ce qui permettrait aux vaisseaux de l’OTAN d’entrer dans la mer d’Azov sans restriction.


Kiev espère également une augmentation de l’aide militaire venant des pays de l’OTAN, ce qui lui permettrait de développer une flotte puissante et des défenses côtières. Elle voudrait qu’une mission d’observation internationale soit stationnée dans la mer d’Azov, probablement sous l’auspice de l’OSCE et avec la participation de forces navales au demeurant défavorables à la Russie. Une autre chose que le président ukrainien voudrait voir arriver, c’est l’annulation par le président des Etats-Unis, Trump, de sa rencontre avec le président russe Poutine lors du sommet du G20 en Argentine [ce qui a été fait].


Quel a été l’élément déclencheur des actions de Kiev? C’est le soutien de l’Occident. Le 25 octobre, le Parlement européen a adopté une résolution concernant la mer d’Azov pour exprimer son soutien à l’Ukraine. Le 19 novembre, le Haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité de l’UE, Federica Mogherini, a déclaré que les ministres des Affaires étrangères de l’UE avaient discuté de prendre des «mesures ciblées» pertinentes contre la Russie à cause de la situation dans la mer d’Azov. Les Etats-Unis continuent d’étendre leur assistance militaire à l’Ukraine. Ils ont déjà une installation militaire à Otchakiv. Une fois que les frégates de la classe Oliver Hazard Perry arriveront en Ukraine, des instructeurs navals américains suivront. La présence américaine et les infrastructures militaires s’étendront graduellement. La Grande-Bretagne agit de même.


Le soutien de l’Occident encourage l’Ukraine à envenimer les tensions. La Cour constitutionnelle d’Ukraine vient d’approuver un amendement proclamant l’adhésion à l’OTAN et à l’UE comme objectif officiel de la politique étrangère. Si le Parlement approuve cet amendement, les Accords de Minsk deviendraient alors nuls et non avenus, parce que la Russie a initialement accepté de s’y conformer à condition que l’Ukraine demeure un Etat neutre.


Personne n’a besoin d’un tel accroissement des tensions dans une région avec une forte navigation. Toutes les nations maritimes veulent disposer de voies de navigation libres et protégées par la loi. Plus le soutien politique et militaire apporté à Kiev augmente, plus les chances qu’une étincelle mette le feu à la région de la mer d’Azov sont grandes. La responsabilité repose sur ceux qui incitent Kiev à attiser les tensions en vue de poursuivre leurs objectifs politiques.     •


Source: https://www.strategic-culture.org/news/2018/11/27/ukraine...  du 27/11/18

(Traduction Horizons et débats)

Gilets jaunes + immigration : le régime est “game over“ !

france-giletsjaunes-stopimpots.jpg

Gilets jaunes + immigration : le régime est “game over“ !

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com 

Pour comprendre la situation actuelle, il faut savoir que les enfants-rois ne supportent pas les frustrations et que Manu est représentatif d’une génération d’enfants-rois. Ajoutez à cela un quotient intellectuel qui lui a permis de ne jamais être en situation d’échec et vous comprendrez pourquoi le président se cache et tarde à s’adresser aux Français : Macron boude ! Les gens qu’il méprise lui ont donné une petite fessée, alors, peu habitué à ce qu’on résiste à ses caprices, l’enfant chéri croise les bras, tape du pied et boude. Ca lui passera.

Pour comprendre la psychologie du jeune Manu, il faut comprendre sa fermeture mentale. Manu est incapable d’accéder à ce qui n’est pas chiffres, calculs et courbes. Pour lui les taxes, les impôts et la quasi réduction en esclavage de la population sont justes et bonnes parce que rationnelles…. rationnelles selon les axiomes et les théorèmes que par imprégnation il tient pour vrais. Ces axiomes et théorèmes peuvent se résumer à la proposition suivante : la société idéale est une société ouverte aux marchandises, aux capitaux et aux hommes.

Manu est enfermé dans ce postulat. Or le mouvement des Gilets jaunes lui montre que ce postulat le mène à une impasse et que la société ouverte (l’open society à la Soros), dont il rêve est déjà « game over ». La raison de ce game over est très simple : c’est la France périphérique, déjà saignée par la mondialisation, qui supporte l’essentiel du coût de l’immigration. Cette France s’appauvrit pour que la société ouverte soit une réalité. Une grande partie des impôts et des taxes payés par cette France est engloutie dans les banlieues et ne lui profite pas, sous forme de services par exemple. On ferme les postes, les maternités ou les gares, on n’entretient plus les routes et les ponts pour injecter des sommes colossales dans une entreprise de vivre-tous-ensemble qui a déjà fait faillite. Donc Manu est coincé : s’il redonne à la France périphérique l’argent qui lui a été volé (en diminuant significativement impôts et taxes ou en améliorant significativement les services), alors les banlieues ne seront plus sous perfusion financière et, trop dépendantes de cette drogue, elles se révolteront ; mais s’il persévère dans la stratégie de spoliation de la France autochtone, alors c’est celle-ci qui tôt ou tard fera sécession. Game over dans tous les cas.

Voici rapidement, pour la réflexion des uns et des autres, quelques chiffres tirés du dernier ouvrage de Laurent Obertone ( La France interdite, La vérité sur l’immigration, Ring 2018). Tous ces chiffres sont « sourcés » (plus de 60 pages de références bibliographiques en fin d’ouvrage) :

  •  Coût de l’immigration clandestine : 4,6 milliards d’Euros par an ;
  • Coût de la politique d’asile (avant la crise des réfugiés !) : 2 milliards d’Euros par an
  • Coût des « étudiants » étrangers : 4 milliards d’euros par an
  • Coût de l’AME : 1 milliard d’Euros par an
  • Coût des « plans banlieue » : 80 milliards d’Euros par an
  • Coût de rénovation des Cités HLM : 5 milliards d’Euros par an
  • Coût des stages, contrats aidés, subventions aux associations : 3 milliards d’Euros par an
  • Coût de l’insécurité : 30 milliards d’Euros par an (234 milliards selon l’économiste Jacques Bichot)
  • Coût du terrorisme islamique : 22 milliards d’Euros par an, soit 1% du PIB selon l’économiste Charles Wyplosz.
  • Etc.

Les sommes en jeu sont énormes, sans même compter le coût du chômage des Allochtones, la scolarisation de leurs enfants ou les aides de toutes sortes qu’ils reçoivent (RSA, aide au logement, Allocations familiales, etc.).

Quelle solution ? Il n’y en a pas. Le régime-Système est arrivé au bout de ses contradictions. Le budget du pays n’est pas extensible et ira plutôt en diminuant. Il faut donc répartir les parts du gâteau. Si le régime diminue les sommes englouties par les banlieues pour les injecter dans la France périphérique, la paix sociale sera compromise, côté allochtone. Mais si le régime ne le fait pas, la paix sociale sera tout autant compromise… mais côté autochtone ! Ce que le régime-Système est en train de comprendre, c’est que l’exploitation économique des Autochtones en faveur des Allochtones, pour calmer la « sensibilité » de leurs quartiers, n’est plus possible. Cependant, il ne lui est pas possible non plus de ne pas acheter la paix sociale dans les banlieues. Le problème est insoluble.  Aux échecs, on dirait qu’Emmanuel Macron est mat.

Nous avons donc une situation politique avec trois acteurs majeurs : le régime, les Autochtones et les Allochtones. Jusqu’à présent les Autochtones se faisaient tranquillement exploiter au bénéfice des deux autres. L’entrée en jeu des Gilets jaunes est un électrochoc pour ce système d’exploitation. Celui-ci pensait durer éternellement, apparemment ce ne sera pas le cas. Du coup, le régime est pris en étau. Il va lui falloir arbitrer entre deux groupes distincts et opposés. Sous le poids d’intérêts économiques contradictoires, le vivre-tous-ensemble vient de révéler sa fracture profonde : c’est le grand enseignement des évènements récents.

Quelle que soit la tournure que prendront les choses dans les jours et les semaines qui viennent, l’existence d’un peuple autochtone devra être prise en compte par le régime. Le processus d’affirmation autochtone ne fait que commencer. Il va durer des semaines, des mois, sans doute des années. La guerre sociale autochtone sera parfois ouverte, parfois larvée. Il y aura des accalmies, des armistices peut-être, mais il n’y aura plus jamais la paix. Il faut donc se préparer à de fortes turbulences. Encore une fois, il revient aux Réfractaires d’organiser leur peuple et de le mettre en ordre de bataille. Les gens rentreront sans doute chez eux demain, la semaine prochaine ou dans un mois. Néanmoins, cette révolte a un sens historique : celui du grand retour de notre peuple. A nous d’en faire davantage qu’une révolte.

Antonin Campana

G. Feltin-Tracol/R. Steuckers: contre le monde moderne !

RS-GT-LandesConf.jpg

jeudi, 13 décembre 2018

Douguine, le populisme, la Tradition et les GJ

Douguine_0.jpg

Douguine, le populisme, la Tradition et les GJ

Ex: http://www.dedefensa.org

On connaît le philosophe et homme d’influence Alexandre Douguine, qui défend en Russie la doctrine extrêmement russe de l’eurasisme (ou néo-eurasisme puisqu’un premier eurasisme fut développé dans les années 1920 par des exilés russes). Ses conceptions appréciées d’une façon générale s’appuient sur la Tradition et une sorte de nationalisme mystique ; bien entendu et évidemment, la critique libérale occidentale s’est trouvée mécaniquement conduite à le classer à l’extrême-droite selon les normes terroristes psychologiques et communicationnelles du bloc-BAO pour le faire entrer dans sa grille de “diabolisation” habituelle et rechercher sa destruction intellectuelle dans l’opprobre religieux de l’excommunication.

Sans nous attarder aux détails politiques, aux évolutions chronologiques, etc., qui effectivement réduisent le débat à des querelles stériles et effectivement se heurtent à cette dialectique-Système de la “diabolisation” enterrant justement tout débat selon l’argument religieux de l’anathème de l’excommunication, nous mettrions Douguine dans un courant nationaliste mystique russe de type métaphysique et métahistorique où figureraient aussi bien Dostoïevski que Soljenitsyne. D’une façon fondamentale et hors des scories de la “diabolisation” toujours elle, laquelle recherche à tout prix l’abaissement des jugements et de l’esprit par conséquent, ce courant sort de la seule sphère russe lorsqu’il développe ses perceptions métaphysiques et rejoint le grand courant de la Tradition évidemment antimoderniste où l’on trouve des penseurs tels que Guénon et Evola qui sont des références de Douguine.

A partir de cette présentation, on comprend que l’intérêt de ce texte de Douguine sur la révolte des Gilets-Jaunes (*), – texte venu de l’anglais de FortRuss.comà partir du russe sur RT, – tient d’abord en ce qu’il généralise et, en quelque sorte, “internationalise” selon la référence de la métahistoire la crise des Gilets-Jaunes en France. C’est à notre avis la voie impérative à suivre pour le jugement le plus fécond : bien loin de leurs revendications, faire sortir les Gilets-Jaunes du cadre français tout en conservant les composants français les plus hauts et les plus ouverts à une métahistoire générale, pour mieux rechercher et définir leur signification.

Travaillant comme on l’a décrit, on trouve l’évidence impérative d’un Douguine repoussant énergiquement et absolument la classification droite-gauche avec toutes ses besognes de “diabolisation” qui dépendent bien plus de la “com’” affectionnée par le Système que de la métaphysique, pour justement développer une appréciation métaphysique, ou plus précisément dans ce cas métahistorique selon notre référence méthodologique habituelle. Il en résulte que Douguine voit dans les Gilets-Jaunes un mouvement de révolte contre les élites, celles que nommons nous-mêmes élites-Système (ou “élitesSystème”, pour suivre notre habituelle méthodologie dialectique), qui n’ont évidemment pas de frontières, d’autant que l’une de leurs idées centrales en tant que globalistes forcenés et globalistes religieux-intégristes est la destruction des frontières comme de l’identité.

nationalism_globlism_cartoon.jpg

La traduction politique rejoint alors, bien évidemment, le courant populiste que l’on voit partout se lever, sous des formes extrêmement différentes selon les nations, les régions et les conceptions, mais toutes ces formes se rejoignant et se transmutant en un courant homogène d’une vaste contre-attaque contre les élitesSystème unies au sein du courant globaliste (néolibéral, communautariste, “mélangistes”, etc., et “diabolisateur” bien entendu). Le caractère psychologique de cette réaction des Gilets-Jaunes est la rage et la colère contre l’arrogance et le nihilisme entropique, avec une indéniable couleur satanique, des élitesSystème.

Avec les Gilets-Jaunes, et particulièrement selon Douguine, il est évidemment question du “peuple” puisque l’attaque vise les élitesSystème dont la première démarche est le mépris et la haine du peuple qui rechigne à entrer dans le moule entropique de leur destruction. Pour autant, il est incontestable que la référence va aussi à une élite dissidente, dont Douguine lui-même fait partie et dont on trouve de nombreux représentants en France (là aussi hors des clivages droite-gauche et de leur désaccord dans la politique courante) ; qui se manifeste de plus en plus dans ce pays avec des gens aussi différents que Todd, Sapir, Finkielkraut, Zemmour, Michéa, Onfray, Gaucher, Guillluy, Houellebecq, de Benoist, etc.

L’intérêt des Gilets-Jaunes est effectivement de forcer à des grands reclassements hors des clivages favorisés par les élitesSystème pour développer leur dialectique déstructurante pour l’adversaire de la “diabolisation”, pour développer une critique antimoderne radicale. Il s’agit, à la fois opérationnellement mais aussi conceptuellement au plus niveau de la métahistoire, d’une critique antiSystème s’alimentant notamment, directement ou indirectement et pour une partie non négligeable, au courant de la Tradition primordiale débarrassée de ses clivages politiques bien entendu mais aussi de ses clivages par rapport à la question de la religion.

La menace suprême de l’entropie et de la destruction du monde que portent les élitesSystème par le biais de la globalisation doit conduire à écarter les querelles d’opinion, de chapelles, etc., pour en venir à l’essentiel. Les Gilets-Jaunes constituent à cet égard une formidable opportunité autant qu’une forte pression d’un type nouveau et c’est de ce point de vue que l’analyse de Douguine est d’une réelle utilité. Il est bon qu’elle vienne d’un non-Français, d’un nationaliste mystique russe qu’on croirait lié sinon fermé à son seul choix russiste (néo-eurasien), et qui au contraire apprécie le problème d’un point de vue transnational, unitaire, transcendant les frontières sans les abolir, transcendant les différences identitaires sans affaiblir en aucune façon les identités mais en les renforçant au contraire. Il y a une diversité très marquées mais qui se rejoint en un tronc commun face à la menace entropie/destruction du monde que développent les élitesSystème recherchant au contraire leur propre mélange niveleur et entropique puisqu’elles sont comptables de l’équation du Système surpuissance-autodestruction du Système.

(A cette occasion, il faut définir les élitesSystème comme ersatz d’élites, élites absolument inverties, car inversion plus encore que négation du concept d’élites, des “élites” absolument, totalement usurpatrices et inverties selon une démarche qui s’inspire de la manière satanique, jusqu’à faire croire à sa véritable existence sous la forme d’une influence entropique dévastatrice. Il faut aussi avancer l’hypothèse que la sociologie qu’en fait Douguine est soit contestable, soit incomplète, soit trop imprécise à notre sens ; à côté des nouveaux-super-riches, ou “super nouveaux-riches”, qui n’ont pas appris à être riches d’une manière responsable, toute l’infanterie des élitesSystème qui fait sa force de frappe est ainsi définie par Douguine : « ...personnes de types marginaux [qui] ont commencé à pénétrer dans la “nouvelle élite”, les personnes non issues de groupes périphériques, mais appartenant à des groupes minoritaires – ethniques, culturels, religieux [souvent sectaires] et sexuels – [qui] sont devenues dominants parmi eux. » Nous aurons une approche différentes : même s’il y a une telle diversité, c’est essentiellement la “fonction” qui caractérise cette “infanterie des élitesSystème”, essentiellement venue de la communication, que ce soit de l’entertainment, du show-biz, de la fausse-littérature, de l’art subventionné par le Corporate Power [A.C.], du clergé postmoderne, des ONG, etc. ; créatures particulièrement brillantes-blingbling, connues, pipoles clinquants, vedettes des talk-shows TV, élevées dans l’affectivisme tenant lieu d’intellectualisme, d’une culture subvertie et d’apparence, réduite aux acquêts postmodernes... Une très récente pétition pour que “les GJ se remettent au travail” comprend comme “personnalités” : Cyrile Hanouna, Stephane Berg, Thierry Lhermitte, BHL, – saltimbanques ou bouffons, ou les deux à la fois.)

dedefensa.org

Note

(*) Nous proposerions effectivement une “majusculation” générale en Gilets-Jaunes, pour marquer l’importance fondamentale de ce mouvement, et éventuellement utiliser l’acronyme “GJ” lorsque la rapidité d’un texte l’autorise, ou pour la facilité d’un titre. (D’ailleurs et “pour rendre à César” comme à notre habitude, nous noterons que certains lecteurs venus au Forum ont commencé à utiliser l’acronyme et nous ont inspirés à cet égard.)

TASS_30475794-3-1909x1200.jpg

Douguine : insurrection en France

L’anatomie du populisme et le défi lancé aux élites

Les manifestations en France, symbolisées par des gilets jaunes, couvrent une partie de plus en plus importante de la société. Les experts politiques ont déjà qualifié ce mouvement de “nouvelle révolution”. L’ampleur du mouvement des gilets jaunes est d’ores et déjà telle qu’il est absolument nécessaire d’analyser ce phénomène de manière détaillée.

Nous avons affaire à une manifestation vivante du populisme européen moderne. La marque principale du populisme en tant que phénomène issu de la structure politique des sociétés formées à la suite de la Grande Révolution Française et basées sur l’antagonisme entre droite et gauche, est qu’il modifie radicalement cet antagonisme.

Les mouvements populistes rejettent ce schéma classique gauche / droite et ne suivent aucune attitude idéologique stricte, ni de droite ni de gauche . C’est la force et le succès du populisme: il ne joue pas selon les règles préétablies. Pour autant, le populisme a sa propre logique: malgré toute sa spontanéité, il est tout à fait possible de tracer une certaine logique et même les prémices d’une idéologie populiste qui se dessine sous nos yeux.

Tout d’abord, le fait que les mouvements populistes soient dirigés contre l’ensemble de l’élite politique, sans distinction, qu’elle soit de droite ou de gauche, est frappant. C’est le “soulèvement de la périphérie de la société contre son centre”. Dans son célèbre ouvrage, le sociologue américain Christopher Lasch(1932-1994) a qualifié la forme de gouvernement qui prévaut dans la société occidentale moderne de “Révolte des élites”.

Au début du XXe siècle, il était d’usage de suivre le discours de José Ortega y Gasset sur la “révolte des masses”, dont l’influence croissante sur la politique menaçait, semble-t-il, de détruire la culture occidentale – le Logos Européen. Mais Christopher Lasch a noté une nouvelle tendance politique : ce sont les élites qui détruisent la culture et le Logos Européen aujourd’hui. Ces nouvelles élites occidentales, qui n’ont atteint le sommet du pouvoir que par leur ressources et leur immense “volonté de puissance”, sont bien pires et plus destructrices que les masses.

Une personne ordinaire conserve encore certaines traditions culturelles; il est presque impossible de trouver un “prolétaire pur”. Mais les élites capitalistes modernes, qui n’ont pas d’aristocratisme, sont avides de pouvoir, de position et de confort. Dans le même temps, de plus en plus de personnes de types marginaux ont commencé à pénétrer dans la “nouvelle élite”, les personnes non issues de groupes périphériques, mais appartenant à des groupes minoritaires – ethniques, culturels, religieux (souvent sectaires) et sexuels – sont devenus dominants parmi eux. Selon Christopher Lasch, c’est cette cohue perverse qui constitue la base de l’élite mondialiste moderne, qui détruit les fondements de la civilisation.

En conséquence, le populisme – y compris celui des “gilets jaunes” – peut être considéré comme un soulèvement de représailles du peuple contre les élites, qui ont complètement perdu leur lien avec la société. Les élites ont construit leur propre monde dans lequel règnent le double discours de convention, des normes du politiquement correct et de la démagogie libérale.

Selon ces “nouvelles élites”, le peuple et la société, dans leur état actuel, n’ont pas leur place dans ce monde. Par exemple,  cette représentante typique de la “nouvelle élite”, Hillary Clinton, furieuse du succès du populiste de droite Trump, a ouvertement insulté les Américains ordinaires – comme déplorables, ce qui veut dire “néfastes” et “inexistants”. Les “Déplorables” ont choisi Trump – non pas parce qu’ils l’aimaient, mais pour répondre à la “sorcière globaliste” Clinton.

Macron est un représentant du même type des “nouvelles élites”. Il est curieux qu’à la veille des élections, le journal français Libération ait publié le titre « Faites ce que vous voulez, mais votez Macron ». Cela est une paraphrase évidente d’Aleister Crowley, qui s’est proclamé au XXe siècle l’Antéchrist et la Bête 666: « Fais ce que tu voudras sera la totalité de la Loi ». En d’autres termes, les foules obéissantes devraient voter pour Macron non pas pour des raisons rationnelles, pas à cause de ses idées et de ses vertus, mais simplement parce qu’il s’agit de la loi impérative de l’élite dirigeante. Le mépris des élites pour les masses obéissantes et asservies est si affichée que ces élites ne se donnent même plus la peine de les séduire avec des promesses irréalisables : « Votez pour Macron, c’est la consigne et ce n’est pas discutable. » Votez et alors vous êtes libre. Sinon vous êtes déplorables… C’est tout.

En Italie, les deux principaux groupes de la population ont voté pour les populistes de droite de La Ligue et pour les populistes de gauche du Mouvement des 5 Etoiles. Ensemble ces partis ont réussi à créer le premier gouvernement populiste de l’histoire européenne. 

Et maintenant la France. Bien qu’en France, il n’existe pratiquement aucun contact politique entre le populisme de droite du Rassemblement National et le populisme de gauche de Mélenchon, aujourd’hui le populisme est réuni dans la révolte héroïque des “gilets jaunes”. Les gilets jaunes sont déplorables, à droite comme à gauche, au contraire de la droite libérale et de la gauche libérale qui sont admirables. Les populistes de droite sont terrifiés par la nouvelle politique insensée de l’élite en matière d’immigration et par la destruction des vestiges de l’identité française. Les populistes de gauche sont scandalisés par la politique économique désastreuse des libéraux, qui ne défendent que les intérêts des grandes entreprises. Macron est un protégé des Rothschild et cela montre de quel côté il est…

Les gilets jaunes se sont rebellés contre Macron et contre l’élite libérale au pouvoir. Mais aujourd’hui, ce n’est déjà plus un mouvement de droite ou de gauche classique. Macron est de gauche pour le soutien de la migration, la protection des minorités, la légalisation de la dégénérescence et le soi-disant “marxisme culturel”, mais il est de droite (droite libérale) en termes d’économie, défendant fermement les intérêts des grandes entreprises et de la bureaucratie européenne. Il est un pur globaliste, ne dédaignant pas une affirmation directe de son appartenance à la franc-maçonnerie (son fameux signe de la main représentant un triangle), même avec des slogans sataniques explicites : « Faites ce que vous voulez, votez pour Macron. » La révolte des gilets jaunes est précisément contre cette combinaison de droite libérale et de gauche libérale.

TASS_30232834-870x580.jpg

Si Mélenchon et Marine Le Pen ne peuvent pas être unis politiquement, étant l’un trop à gauche et l’autre trop à droite, les gilets jaunes le feront à la place de ces dirigeants politiques cherchant à diriger un mouvement populiste. Les gilets jaunes ne sont pas seulement contre la politique économique ou l’immigration – ils sont contre Macron en tant que symbole de l’ensemble du système, contre le globalisme, contre le totalitarisme libéral, contre “l’état actuel des choses”. Le mouvement des gilets jaunes est une révolution populiste et populaire. Et le mot “peuple” (populus, “le peuple”) doit être pris littéralement dans le concept de “populisme”.

Ce ne sont pas des masses abstraites ni un prolétariat impersonnel – ce sont les derniers peuples vivants qui se sont levés contre le pouvoir mondial de la progéniture globaliste, les rebelles de la culture et de la civilisation, comme le croit Laech, rebelles à propos de l’homme en tant que tel, des peuples. de Dieu. Aujourd’hui, il n’y a plus de droite ni de gauche : seul le peuple est contre l’élite. Les gilets jaunes créent une nouvelle histoire politique, une nouvelle idéologie. Le nom de Macron ne désigne pas une personne, c’est une étiquette de la matrice. Pour obtenir la liberté, il doit être annihilé. Ainsi les gilets jaunes se dressent-ils et disent-ils la vérité.

Alexandre Douguine

Pierre Chateau-Jobert: Krieger und Katechet

chateu-jobert2.jpg

Pierre Chateau-Jobert: Krieger und Katechet

Als rechts Verortete nehmen wir teil an vielfältigen Einbrüchen in die Theoriefelder der Linken. Die Theorieschwäche dieses Gegners äußert sich vornehmlich in abgestandener Phraseologie, die losgelöst von jedem „Sitz im Leben“ gedroschen wird. Reicht auch das nicht aus, den intellektuellen Bankrott zu kaschieren, geht man schnell zu einem Wild-um-sich-schlagen über, das als Ersatz für eine tragfähige Selbstvergewisserung herhalten muss.

Zu den Gebieten, auf denen die Linke sich noch im Hausrecht wähnt, da sie es vor allem in den 60er Jahren des 20. Jahrhunderts annektiert hatte, gehört der Guerillakrieg. Seit Mao und Che zu den Hausgöttern der radikalen Linken erhoben wurden, wird übersehen, dass es auch auf der rechten Seite Strategen des „kleinen Krieges“, mithin des Volkskrieges, gegeben hat. Diese weniger bekannten Figuren waren ebenso Volksbefreier, wie Ho, Mao oder Che zu sein vorgaben, nur ohne revolutionäres Schleppnetz und soziale Experimentierlust.

Zu nennen wären für die Nachkriegszeit Georgios Grivas und seine griechisch-zypriotische EOKA oder der rechte Zionist Menachem Begin und sein IRGUN ZWAI LEUMI. Dessen Erinnerungen unter dem Titel The Revolt gehörten lange zur klammheimlichen Pflichtlektüre angehender Untergrundkämpfer an den westlichen „Metropolenfronten“.

In dieser Reihe hätte auch ein bretonischer Haudegen seinen Platz, der die leidvolle Erfahrung seiner Generation wie seines Landes mit der gewaltsamen Dekolonisierung in einer Strategie der Gegenrevolution fruchtbar machen wollte. Oberst Pierre Chateau-Jobert (1912-2005) hatte aufgrund seiner militärischen Erfahrungen im Maquis (Selbstbezeichnung französischer, aber auch spanischer Partisanen) des Zweiten Weltkriegs sowie im terroristischen Abenteuer der OAS klare Vorstellungen davon, wie Guerilla von rechts auszusehen hätte und wie nicht. Er war kein bedingungsloser Parteigänger der Gewaltlosigkeit, aber ein strenger Lehrer präzise dosierter Gewaltanwendung als ultima ratio.

Er hatte sowohl von der Unbarmherzigkeit des Feindes gelernt als auch von der Stümperhaftigkeit der Kampfgefährten in der OAS. Beides verbannte er aus seiner Lehre vom modernen konterrevolutionären Volkskrieg. Das macht ihn für deutsche Leser zu einer originellen Mischung aus Carl von Clausewitz und Karl-Heinz Hoffmann. Es ist gewiss nicht ungefährlich, seine Gedanken heute wiederzugeben, gefährlicher jedoch wäre auf lange Sicht ihr vollständiges Ignorieren. Die Zeiten werden nicht friedlicher. Wer wird uns beistehen?

Der Augenzeuge

In einem Interview aus dem Jahr 1976 sagte Pierre Chateau-Jobert, dass er in der Realität des Krieges erfahren hatte, was die revolutionäre Maxime, dass der Zweck die Mittel heilige, konkret bedeute. Diese traumatische Erfahrung leitete ihn auf den Stationen seiner militärischen Laufbahn ebenso wie auf den verschlungenen Wegen des rechten Untergrundes im Frankreich der V. Republik. Es sind die Augen eines Berufsmilitärs, die ohne Scheuklappen die Voraussetzungen, Möglichkeiten und Grenzen bewaffneter Aktionen gegen die seinerzeit allgegenwärtig geglaubte kommunistische Gefahr betrachten. Leichtfertigkeit wie Defätismus sind ihm gleichermaßen zuwider.

Geboren wird Pierre Alexandre Joseph Chateau-Jobert 1912 in Morlaix, einer Kleinstadt in der Bretagne in eine konservativ-katholische Familie. Der Vater war im Ersten Weltkrieg gefallen. Die Mutter versucht, die Familie mit einem kleinen Buchladen über Wasser zu halten. Der Traum des Jungen ist es, der Marine beizutreten, doch gesundheitliche Probleme kommen dazwischen, so dass dieser Traum zerplatzt. 1934 tritt er stattdessen in das französische Heer ein. Er besucht die Artillerieschule und wird als sous-lieutenant(eine Art Fähnrich) 1940 bei einem deutschen Luftangriff schwer verwundet. Als er aus dem Koma erwacht, hat Frankreich kapituliert.

Pierre Chateau-Jobert will weiterkämpfen und gelangt zu de Gaulle nach London. Unter dem Decknamen „Conan“ kommt er nach diversen Einsätzen in Afrika (bei der Fremdenlegion) schließlich zu den Fallschirmjägern, genauer zur französischen Sektion des gerade im Aufbau befindlichen britischen SAS. Hier erlernt er erstmals die Grundlagen des verdeckten Kampfes. Er ist mittlerweile Hauptmann, als er im August 1944 über Frankreich mit dem Auftrag abspringt, zusammen mit dem örtlichen Maquis hinter den deutschen Linien für Verwirrung zu sorgen.

62ec9f8876f0ac34ca569e955930caf5.jpg

Am Ende des Zweiten Weltkrieges ist er bereits Bataillonskommandeur und Dozent an der Schule für Fallschirmjäger, als der Krieg ihn wieder ruft. Freiwillig geht Chateau-Jobert nach Indochina und hat hier, wie viele seiner Offizierskameraden, ein Erweckungserlebnis, was das verstörend Neuartige des revolutionären Krieges betrifft. Frankreich zieht Lehren aus dem Debakel von Dien Bien Phu und gehört militärisch zu den Vorreitern der später sogenannten counterinsurgency, einer breit gefächerten Strategie der Aufstandsbekämpfung, welche die in Asien nachfolgenden US-GIs damals noch mit Geringschätzung zur Kenntnis nehmen.

Chateau-Jobert kehrt auf den Katheder zurück und kommt 1955 zum Generalstab nach Algerien. Noch als Mittvierziger springt er in der Suezkrise mit dem 2. Régiment de Parachutistes Coloniaux, zu dem auch ein junger Leutnant namens Jean de Brem gehört, welcher später das berühmte „Testament eines Europäers“ verfassen wird, über Port Said ab. Im Algerienkrieg kommt es für ihn wie für viele Offiziere, die auf der Grundlage ihres Eides und ihres (blinden) Vertrauens in den neuen Präsidenten Charles de Gaulle für ein französisches Algerien kämpfen zum Schwur.

Als er es wagt, während des Putsches 1961 seinen unmittelbaren militärischen Vorgesetzten für die Sache der putschenden Generäle von Algier zu gewinnen, wird er verhaftet. Oberst Pierre Chateau-Joberts Karriere in der französischen Armee ist damit beendet. Nach seiner Haftentlassung wartet er vergeblich auf eine Wiederverwendung. Die kommt von einer ganz anderen Seite, nämlich von der rechtsgerichteten Untergrundarmee OAS (Organisation de l’armée secrète), die mit Terror für die Belange der Algerienfranzosen streitet. Die Erfahrung mit dem Terrorismus und dem Agieren im Untergrund bildet die zweite wichtige Prägung im Leben des Soldaten Chateau-Jobert.

Von den Querelen innerhalb der OAS-Führung angewidert, von ihrer kriminellen Entartung abgestoßen (hier vergleichbar mit Dominique Venner), nutzt er die Zeit im Untergrund, um sich philosophisch, theologisch und politisch weiterzubilden. Er gerät dabei unter den Einfluss nationalkatholischer Kreise um den Publizisten Jean Ousset, einstiger Sekretär von Charles Maurras und Bekannter von Erzbischof Marcel Lefebvre. Frucht dieser Zusammenflüsse von Praxis und Theorie, gleichsam von Schwert und Buch, ist u.a. sein Kompendium La Confrontation Révolution/Contrerévolution, aus dem die folgenden Überlegungen stammen.

Der Exorzist  

Jeder Widerstand beginnt mit einer gesunden Doktrin. Sie liefert die unerlässliche Kampfmoral. Dies zu wiederholen, wird Chateau-Jobert nicht müde. Sie bildet gleichsam die Grundierung für alles, was folgt und ist gleichzeitig der Maßstab, an dem sich alle Aktionen zu messen haben. Widerstand ohne Doktrin entartet oder verliert nach den zu erwartenden Rückschlägen seinen Antrieb. Zu dieser Doktrin, die für den passionierten Antikommunisten Chateau-Jobert nur die christlich-abendländische sein kann, gehört die klare Identifizierung des Feindes.

Der Feind ist die Revolution und dies meint für den Autor nicht eine historisch bestimmte in einer geschichtlichen Abfolge von Revolutionen, sondern die Revolution als quasi metaphysische Größe. Die REVOLUTION, so der Oberst, sei die permanente Auflehnung gegen die gottgewollte Schöpfungsordnung. Sie allein gelte es in all ihren Verkleidungen und zeitgebundenen Erscheinungsformen aufzuspüren und zu bekämpfen. Sie ist das Prinzip des Bösen schlechthin, „une force du mal“.

Die philosophisch-theologischen Ausführungen des Autodidakten geraten im weiteren Verlauf dieses Kapitels unweigerlich in die Nähe der Mythomanie. Sein verbissener Kampf gegen diesen mehr imaginierten Feind ist von einer stark reaktionären Note durchtränkt. Die Revolution ist hier keine einzelne Doktrin, sondern die von Anbeginn der Welt subversiv wirkende Kraft des Widersachers. Chateau-Jobert verfolgt sie wie einen Top-Terroristen, analysiert sie und warnt vor ihren Schlichen. Revolution will nur ihre eigene Dauer und dazu ist ihr jedes Mittel recht. Alle Milieus stehen in der Gefahr kontaminiert zu werden, selbst die Kirche.

Die Passivität der Arglosen ist ihr ebenso Katalysator wie der hehre Idealismus der allzu Wohlgesinnten oder der Fanatismus der Überzeugungstäter. Chaos ist ihr Komposthaufen, auf dem sie gedeihen kann. Aber auch vermeintlich vernünftige Sachlichkeit kann sie voranbringen. Und so nimmt es nicht Wunder, dass Chateau-Jobert neben Marx und Mao auch de Gaulle und Roosevelt zu den „Revolutionären“ zählt.

Aus dem Gesagten ergibt sich für Chateau-Jobert die Notwendigkeit, den konterrevolutionären Widerstand metaphysisch zu verankern. Die christliche Lehre, ihre Zivilisationsform und nicht zuletzt die gottgewollte Schöpfungsordnung bilden nicht nur die Moral in diesem Kampf, sondern bestimmen auch die Mittel der Wahl. Sollte die Wahl auf die Gewalt fallen müssen, so wird sie nicht einfach von der Kette gelassen, sondern domestiziert angewandt. Nicht nur der Glaube verbietet das Gegenteil, sondern auch nüchterne strategische Überlegungen, wie noch zu zeigen sein wird.

doctrine-d-action-contrerevolutionnaire-p-chateau-jobert.jpg

In der bedingungslosen Friedenssehnsucht willensschwacher Menschen kann der Soldat Chateau-Jobert nur den baldigen Sieg der Revolution ausmachen. Es geht weder ums „Gesundbeten“ noch um die Flucht in eine spirituelle Arche Noah, sobald sich der Kampf aufdrängt. Der Prediger Chateau-Jobert bleibt immer und zuvorderst Militär.

Der Kämpfer

Es muss sehr viel passieren, damit der Kampf eine bewaffnete Komponente erhält, auch dies wird vom Autor regelmäßig wiederholt. Denn eines will Chateau-Jobert um jeden Preis verhindern: Terrorismus. Niemandem, der sich dem konterrevolutionären Kampf anschließt, gesteht er das Recht zu, individuell und auf eigene Faust gewaltsam loszuschlagen. Ein solches Vorgehen zerstört mehr, als es einbringen würde und das innerhalb kürzester Zeit. Ein Neubeginn nach einer Gewaltorgie müsste buchstäblich bei null beginnen. Ebenso erteilt er Putschgelüsten eine Absage, da es hierfür besondere Bedingungen braucht, die sich nur äußerst selten einstellen. Ein Putsch ohne einen bereits verwurzelten gesellschaftlichen Rückhalt bleibt ein isoliertes Hasardeurstück.

Was Chateau-Jobert aus eigener Erfahrung vorschwebt, ist ein geschmeidiger Untergrund, der nichts mit dem klassischen Untergrund zu tun hat, der mit Decknamen und martialisch klingenden Geheimarmeen operiert. Aus seiner Aversion gegen gesonderte Namensgebungen bzw. „Taufen“ von Bewegungen wie Mitgliedern macht er keinen Hehl. Was keinen Namen hat, existiert offiziell nicht. Untergrund im Sinne Chateau-Joberts heißt nicht, dass Aktivisten von der Bildfläche verschwinden müssen, um fortan Unmengen an Energie für die Deckung von Operationen wie für die Eigensicherung aufzuwenden. Untergrund, wie er ihn versteht, ist viel eher das geschickte Einbetten von Aktivitäten in das natürliche Umfeld der Handelnden. Alles muss sich an diesem natürlichen Umfeld ausrichten, so dass Verdacht gar nicht erst aufkommt. „L’action est à mener par chacun dans son propre milieu“ („Jeder muss innerhalb seines Milieus die Aktion durchführen“).

Selbst wenn die Möglichkeit von Gewalt durchgespielt wird, dürfe dies nicht so aussehen, als beginne man mit den Vorbereitungen für einen Aufstand. Vor allem die Bewegungsfreiheit, einer der wichtigsten Freiheiten im verdeckten Kampf, darf nicht leichtfertig geopfert werden. Kontakte ergeben sich aus diesem normalen Umfeld quasi von allein und erregen keine erhöhte Aufmerksamkeit. Gleichwohl sind in der vormilitärischen Phase die Tugend größtmöglicher Verschwiegenheit und das Einüben von Disziplin ein Muss. Da Ermittler stets nach dem berühmten roten Faden suchen, der sie vom Rand in den Kern einer Gruppe führt, muss jedes Mitglied sich bewusst sein, selber solch ein roter Faden zu sein. Daher gilt: Fremde und Neugierige von außerhalb des natürlichen Beziehungsgeflechts sind auf Abstand zu halten, ohne dass gleich Geheimniskrämerei in der Luft liegt. Jeder und jede aus diesem natürlichen Netz ist aufgefordert, sich einzubringen und mit den möglichen Eskalationsstufen des Kampfes vertraut zu machen bzw. zu „akklimatisieren“.  

Aktive Geduld

Diese Phase erhält von Chateu-Jobert die treffende Bezeichnung „patience active“, die Phase der „aktiven Geduld“. Sie kann unter Umständen sehr lange dauern und ist als Grundierungsphase unverzichtbar. Die mühevolle „Kärrnerarbeit“ im natürlichen Hintergrund eines jeden ist die eigentlich wichtige Arbeit, sie darf nie unterschätzt werden.

Die heiße Phase der bewaffneten Eskalation wird niemals von den Konterrevolutionären selber ausgehen. Im Gegenteil: Sie drängt sich auf, vor allem dann, wenn letzte Hüllen fallen, wenn die Gewalt großflächig zur Herrschaft gelangt ist, immer mehr Opfer fordert, die bisherige Ordnung zum Einsturz gebracht hat und von einer revolutionär gesinnten Regierung gar selber angewandt wird. Der Konterrevolutionär nach dem Geschmack Chateau-Joberts wird diesem Kampf nicht ausweichen, wird ihn aber überlegt und weitsichtig führen. Ein Kämpfer in diesem Sinne muss immer auch zivile Kompetenzen haben (viele „Volksbefreier“ hatten sie nicht). Er muss bestrebt sein, die Unterstützung der Bevölkerung zu gewinnen und dauerhaft zu erhalten, was eine unabdingbare Voraussetzung für jeden Maquis darstellt.

chateau-robert-conan.jpg

Diese Unterstützung hat er in der „Phase der aktiven Geduld“ gründlich vorbereitet und kann sich im Ernstfall auf sein lokales Umfeld verlassen. Eine Waffe werden auch dann nur wenige tragen bzw. einsetzen. Das Netz der résistants, d h. der zivilen Unterstützer, wird immer größer sein, als die Gruppe der eigentlichen combattants. Letztere tragen besondere Verantwortung als militärische Kombattanten. Ihre Auswahl unterliegt strengen Regeln, ihre Anzahl variiert von Region zu Region (im Mittel 30 auf 100 Quadratkilometer, verteilt in Gruppen von 3-6 Mann). Ihre taktische Ausrichtung ist klar offensiv, da ein Maquis nur dann angreift, wenn er auch siegen kann.

Er schlägt hart zu, zieht sich zurück und unterlässt dabei jede Art von Repressalien. In solcherart Krieg wird nicht überall gekämpft werden müssen und nicht überall mit gleicher Intensität. Idealerweise bringen die Mitglieder solcher Einheiten militärische Erfahrung mit und sind bereit, die Kampfhandlungen einzustellen und die Gruppe aufzulösen, wenn es gefordert wird. Gestaltet sich der Kampf als konventioneller Krieg, werden die Partisanen in reguläre Armeeeinheiten der konterrevolutionären Partei überführt. (Ähnlich de Gaulle, der bei der Libération keine Irregulären an seiner Seite duldete).

Die Frage nach einem zentralen Kommando bleibt jedoch offen. Chateau-Jobert widerstrebt es, seiner Losung getreu, Systematisierungen oder Organigramme aufzustellen und jedes Detail akribisch zu beleuchten. Vieles verbleibt in der Entscheidung vor Ort. Der Partisan ist eine lokale Erscheinung und findet seine Unterstellungen wie seine Handlungsmöglichkeiten innerhalb des zuvor beschriebenen natürlichen Umfelds, aus dem er hervorgeht. Bindende Richtschnur bleibt in jedem Fall die Doktrin, der jeder wahre Konterrevolutionär wie einem Oberbefehlshaber zu folgen hat.

Ausblick: der erste Schuss

Am sogenannten Fulda Gap, der geografischen Pfeilspitze des Warschauer Paktes in Osthessen, wartete man auf ihn während des gesamten Kalten Krieges vergebens, glücklicherweise. Der erste Schuss des Dritten Weltkrieges wäre dort gefallen, so waren sich US-Analysten sicher. Dementsprechend fielen die Vorbereitungen an diesem Sektor aus.

Zweimal krachten „erste Schüsse“ in der bosnischen Hauptstadt Sarajevo, einmal 1914 und ein weiteres Mal 1992, als ein bosnischer Gangster in eine serbische Hochzeitsgesellschaft feuerte. Konflikte von weitreichender Bedeutung folgten – in beiden Fällen. Der Erste Weltkrieg verheerte die überkommene europäische Staatenordnung. Der bosnische Bürgerkrieg trieb als Teil der jugoslawischen Erbfolgekriege Religionen, Volksgruppen und bis dato friedliche Nachbarn gegeneinander, ein Menetekel.  

Den erste Schuss in einem heute nur hinter vorgehaltener Hand gewisperten ethnischen Krieg in Europas Mitte kann man mit Bangen erwarten oder frohgemut verdrängen. Man mag dazu die Ausführungen eines Militärs wie Chateau-Jobert als verwegen belächeln, als nicht praktikabel abtun oder auch als Alarmismus und Kriegstreiberei resolut zurückweisen. Sicher sind sie verfrüht und an heutige Gegebenheiten anzupassen, insbesondere, was die technischen Möglichkeiten (Cyberwar, Drohnen etc.) angeht. Zudem würde sich die Frage aufdrängen, wo in Deutschland solche Szenarien überhaupt denkbar wären.

Gleichwohl täusche man sich nicht. Es reicht, sich auf der Grundlage beinahe alltäglicher Erfahrungswerte die aufkommenden Fragen überspitzter vorzulegen. Etwa so: Wann werden die neueingewanderten maghrebinischen Barbaresken des 21. Jahrhunderts mit groß angelegten Beutezügen durch unsere Ortschaften beginnen? Wann werden die nahöstlichen Clans in unseren Städten ihre Mitglieder zu kampfeslustigen Armeen mit politischer Zielsetzung organisieren? Wie verhalten sich dazu die Erdogan-Türken und ihr Kalif am Bosporus? Wie wird die unvermeidliche Antifa den sich zur Wehr Setzenden in den Rücken fallen? Und schließlich: Wer oder was wird von staatlicher Seite all dem entgegentreten?

Si vis pacem para bellum, lautet ein vielzitierter Grundsatz aus dem antiken Rom. Die duritia der alten Römer vertrug sich nicht mit Wehrlosigkeit, von der man zu Recht ahnte, dass sie nicht friedensfördernd war, wie manche Zeitgenossen heute allen Ernstes glauben machen wollen. Man lasse sich nicht täuschen und behalte eine Tagebucheintragung von Pierre Drieu la Rochelle unter dem 23. November 1939 im Hinterkopf: „personne ne semble sentir que plus les événements tardent, plus ils seront terribles“ („Niemand scheint zu ahnen, dass die Dinge umso schrecklicher werden, je länger sie auf sich warten lassen“). Wer als Staatsbürger übrigbleibt, wenn die Institutionen, die ihm bislang alles abnahmen, zusammengebrochen sind, der ist aufgefordert, auch den Konfliktfall nicht mehr zu delegieren.

Literatur:
Bardèche, Maurice: Der Weg nach vorn, Göttingen, 1951.

Begin, Menachem: The Revolt, New York, 1977.
Chateau-Jobert, Pierre: La Confrontation Révolution-Contrerévolution, Chiré-en-Montreuil, 2015.
Chateau-Jobert, Pierre: Doctrine d’action Contrerévolutionnaire , Chire-en-Montreuil, 1986.
Chateau-Jobert, Pierre: Manifeste politique et social, Chire-en-Montreuil, 1973.
Chateau-Jobert, Pierre: Feux et Lumière sur ma trace. Faits de guerre et de paix, Paris 1978.
Grivas-Dighenis, Giorgios: Partisanenkrieg heute. Lehren aus dem Freiheitskampf Zyperns, 1964.

Passend dazu auch: Der vertagte Bürgerkrieg (BN-Anstoß IX).

La beat generation

beat-generation.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La beat generation

Orages d'acier - 09/10/2016

 
La Beat generation Emission avec Hector Burnouf,
Clovis de forme et le Dr. Gluck présentée par Monsieur K..
 
La Beat Generation,un manifeste en rupture avec l'Amérique
Jack Kerouac Sur la route,
Alan Ginsberg, William Burroughs Route rythme et macadam contre Moloch,
experience hallucinogène, e
sthétique et éthilique
 
En péripherie de la Beat:
Charles Bukosky Alchool et conscience altérée,
Julius Evola et la Beat génération : antimaterialisme, anti impérialisme,
antibourgeoisisme
Evola, LSD, transgression et aristocratie narcotique
Zero drogue
 
Une emission en compagnie de Dyonisos
Fétichisation de la Beat : l'exposition du Centre Pompidou,
Kerouac à Paris, narquois sur la mode américaine,
Amour des choses vraies et les petites gens,
Kerouac, un Orwell américain ?
Common decency,
Kerouac, mystique, bigot et puritain,
Recupération par les élites décomposées,
Kerouac Catholique, Breton et Français du Canada !
Kerouac disciple de Saint François d'Assise,
Kerouac "marie" une amérindienne...
 
24'45'' Pause musicale
 
La Beat et les femmes,
Mysoginie et amour des femmes,
Beat et homosexualité transgressive,
Modernité radicale, modernes anti modernes,
Baroque et picaresque,
Guerriers et colons et mystiques,
Satori du samourai,
 
Spiritualités: du Judaisme au Boudhisme et à l'Hindouisme,
Yukio Mishima,
Pantheisme cosmique,
Beat ou béats ?
Aspects litteraires, une expérience autobiographique - retour de Sainte-Beuve,
Postérité de la Beat,
Beat et Hussards,
Actualité de la Camisole, la revue de la Droite universitaire.
 
® Musiques : Apache" de The Shadows (Google Play • iTunes)
Mr. Wullie Blake The Beat Generation featuring Jack Kerouac
 
Générique : Kreuzweg Ost - Für Kaiser, Gott und Vaterland
 

Céline et Gramsci face à la France à Macron

47573403_10215483786320315_5246473753755385856_n.jpg

Céline et Gramsci face à la France à Macron

par Nicolas Bonnal
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
Les gilets jaunes calmés, Marrakech signé, Macron réélu ou sa successeuse déjà choisie par Attali-Rothschild-BHL, il faut faire le point. Relisons Karl Marx et son dix-huit Brumaire: 

« Chaque intérêt commun fut immédiatement détaché de la société, opposé à elle à titre d’intérêt supérieur, général, enlevé à l’initiative des membres de la société, transformé en objet de l’activité gouvernementale, depuis le pont, la maison d’école et la propriété communale du plus petit hameau jusqu’aux chemins de fer, aux biens nationaux et aux universités. La république parlementaire, enfin, se vit contrainte, dans sa lutte contre la révolution, de renforcer par ses mesures de répression les moyens d’action et la centralisation du pouvoir gouvernemental. Toutes les révolutions politiques n’ont fait que perfectionner cette machine, au lieu de la briser. Les partis qui luttèrent à tour de rôle pour le pouvoir considérèrent la conquête de cet immense édifice d’État comme la principale proie du vainqueur. » 

On nous casse tout le temps les pieds avec le néo-libéralisme. En réalité ce sont les libertariens qui ont raison et on est plutôt victimes de l’ultra-socialisme et de l’ultra-parasitisme, en ces temps de fin médiocre, digne de la Rome de Juvénal. Nos dettes et nos prélèvements de 48% montrent que l’on est tout sauf libéraux. On est dans le sozial et le tartufe prolétaire qui gavait Céline, et dans rien d’autre. Sauf que certains, les Macron, les défiscalisés et les hauts fonctionnaires, en profitent mieux que d’autres. Mais ce n’est pas nouveau. 

Découvrez les œuvres d’Antonio Gramsci. Lui envoyait déjà promener les fadaises sur le libre capitalisme entrepreneur, et voici ce qu’il écrit en 1920 : 

« Le capitaine d’industrie est devenu chevalier d’industrie, il se niche dans les banques, dans les salons, dans les couloirs des ministères et des parlements, dans les bourses. Le propriétaire du capital est devenu une branche morte de la production. » 

Comme on était lucide, au PC, avant d’appeler à voter Rothschild. 

Gramsci voyait donc le problème de la désindustrialisation apparaître, le règne de la finance arriver avec les coups en bourse (remarquez, Sorel, déjà…). Un siècle plus tard, il n’y a plus d’usines en Amérique mais Wall Street n’a jamais été si élevé, avec un Dow Jones à 24.000 en attendant 30 ou 40. C’est pourtant simple à comprendre : on a siphonné via les taux abaissés la richesse américaine comme la richesse européenne, sauf peut-être l’allemande plus maligne et plus industrielle. A Londres et Bruxelles, la politique et la finance se disputent comme à New York le cadavre de l’industrie. Et on demande aux banques centrales de continuer de faire « bonne impression » pour continuer de soutenir les marchés. 

Gramsci vit comme Tocqueville l’intrusion de l’Etat produire une dégénérescence anthropologique (découvrez le libertarien allemand Hoppe qui parle lui de dé-civilisation). La part de prélèvement est passée de 8 à 20% en France entre 1914 et 1920. Aujourd’hui on est à 48. 

Louis-Ferdinand Céline aussi tout compris, et j’ai invité à redécouvrir ses pamphlets : 

« … un million de fonctionnaires avec les rejetons, les houris, les mendigots, les hommes de main, les derviches, leurs lèpres, leurs tranchomes, les marchands d'haschisch, tout le caravansérail grêlé des hordes asiatiques. » 

Antonio Gramsci, moins lyrique que Céline, mais tout aussi efficace : 

« L’Etat devient ainsi l’unique propriétaire de l’instrument de travail, il assume toutes les fonctions traditionnelles de l’entrepreneur, il devient la machine impersonnelle qui achète et distribue les matières premières, qui impose un plan de production, qui achète les produits et les distribue : l’Etat bourgeois, celui des bureaucrates incompétents et inamovibles ; l’Etat des politiciens, des aventuriers, des coquins. Conséquences : accroissement de la force armée policière, accroissement chaotique de la bureaucratie incompétente, tentative pour absorber tous les mécontents de la petite-bourgeoisie avide d’oisiveté, et création à cet effet d’organismes parasitaires à l’infini. » 


Gramsci raisonne comme les futurs libertariens qui en ont marre de cette pléthorique gent sécuritaire. 

Gramsci décrivait la dégénérescence dans ces lignes. Le nombre de fonctionnaires avait décuplé en France en un siècle (observation déjà faite par Marx dans son Dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte) : 

« Le nombre des non-producteurs augmente de façon malsaine, dépasse toute limite tolérable pour le potentiel de l’appareil productif. On travaille et on ne produit pas, on travaille durement et la production ne cesse de décroître. C’est qu’il s’est formé un gouffre béant, un gosier immense qui engloutit et anéantit le travail, anéantit la productivité ». 
Les heures non payées du travail ouvrier ne servent plus à augmenter la richesse des capitalistes : elles servent à nourrir l’avidité de l’énorme multitude des agents, des fonctionnaires, des oisifs, elles servent à nourrir ceux qui travaillent directement pour cette foule de parasites inutiles. » 


La fonction publique pléthorique recommandée par les adeptes de la dette immonde est une foutaise petite-bourgeoise qui n’avait rien à voir avec le marxisme ou même la gauche traditionnelle. Gramsci encore : 

« Et personne n’est responsable, personne ne peut être frappé : toujours, partout, l’Etat bourgeois avec sa force armée, l’Etat bourgeois qui est devenu le gérant de l’instrument de travail qui se décompose, qui tombe en morceaux, qui est hypothéqué et sera vendu à l’encan sur le marché international des ferrailles dégradées et inutiles... » 

La société des Attali-Juppé-Macron n’est pas moderne du tout, comme le populisme façon Mélenchon-Le Pen, ou la manif’ qui permet au populo de se défouler avant de retourner au chenil. 

Sur les personnages humanitaires et les programmes interminables et délétères, Céline aussi nous avait prévenus en vain : 

« le monde est encore plein de martyrs qui crèvent du désir de nous libérer puis d’être titularisés par la même aubaine dans des fonctions pas fatigantes, d’un ministère ou d’un autre, avec une retraite. » 

Il ne s’agit pas d’insulter les Français, mais de comprendre le rôle eschatologique de l’Etat dans notre histoire. On y reviendra avec Bernanos. 

Sources 

Antonio Gramsci dans le texte, I, II - Classiques.uqac.ca 

Nicolas Bonnal – Louis-Ferdinand Céline, le pacifiste enragé (Kindle-Amazon) – Le coq hérétique, autopsie de l’exception françaises (Les Belles Lettres, 1997)

jeudi, 06 décembre 2018

A Mainstream Primer on Populism

Carrick_Populism_02.jpg

A Mainstream Primer on Populism

John B. Judis
The Populist Explosion: How the Great Recession Transformed American and European Politics
New York: Columbia Global Reports, 2016

Judis-200x300.jpgFollowing the collapse of the Warsaw Pact in 1989 and, two years later, of the Soviet Union itself, there was a widespread sense in the West that the free market had conclusively vindicated itself and that socialism had been just as conclusively relegated to the scrapheap of history. But the political outcome of this period, surprisingly, was not continued electoral triumph for conservative cum classical liberal politicians of the Reagan/Thatcher type who had presided over victory in the Cold War. Instead, an apparent embrace of “markets” by center-Left parties in the West was followed by the rise of “new Democrat” Bill Clinton in the US (1993) and “new Labourite” Tony Blair in the UK (1997). Asked in 2002 what her greatest achievement was, Thatcher replied, “Tony Blair and New Labour. We forced our opponents to change their minds.”

This was the neoliberal moment, when there appeared to be a broad consensus on economic issues among all mainstream parties. Francis Fukuyama famously speculated it might herald a Kojèvian end of history.

The worm in the apple was partly that the supposedly “pro-market” consensus between mainstream parties was not so much a return to laissez-faire as a new type of crony capitalism involving collaboration between business interests and the political class as a whole. To some extent, current dissatisfaction with “capitalism” is really anger at this corrupt alliance against the common man misinterpreted as market failure.

But it must also be admitted that the free international movement of labor and capital, perhaps the most important point on which business interests and political elites are agreed, is objectively contrary to the interests of the Western working class. As Cambridge University economist Ha-Joon Chang has written:

Wages in rich countries are determined more by immigration control than anything else, including any minimum wage legislation. How is the immigration maximum determined? Not by the “free” labor market which, if left alone, will end up replacing 80-90 percent of native workers with cheaper immigrants.

This kept the neoliberal honeymoon brief.

John B. Judis’ The Populist Explosion is fairly reliable on this economic aspect of recent populist movements; his subtitle even suggests they might merely be a consequence of the post-2008 recession. Yet Jean-Marie Le Pen founded the Front National as early as 1972. Populist opposition to mass immigration elsewhere long predates the neoliberal moment as well. Like all mainstream writers, however, Judis is innocent of race and identity. He is the sort of writer who thinks Islamic terrorism would disappear if all Muslim immigrants were provided with good jobs.

The Populist Explosion consists of an introduction, six historical chapters, and a conclusion. Theoretical discussion is mostly limited to the introduction and conclusion. The author follows the late Argentine political scientist Ernesto Laclau’s understanding of populism as developed in his book On Populist Reason (2005). In this view, there is no one feature common to all populist movements, but only a kind of family resemblance among them. This family resemblance certainly includes a rhetoric centered on advocacy for “the people” and opposition to entrenched elites, but people and elites may be defined differently by different movements. The people may be “blue-collar workers, shopkeepers, or students burdened by debt.” The elites may be the “money power” of late nineteenth-century American populism, George Wallace’s “pointy-headed intellectuals,” or today’s globalists.

The author also follows Laclau in recognizing the existence of both Left- and Right-wing populisms. He claims to see at least one defining difference between them, however:

Leftwing populists champion the people against an elite or establishment. Theirs is a vertical politics of the bottom and middle arrayed against the top. Rightwing populists champion the people against an elite that they accuse of coddling a third group, which can consist, for instance, of immigrants, Islamists, or African-American militants. Leftwing populism is dyadic. Rightwing populism is triadic. It looks upward, but also down upon an out group.

june_cover_popup.jpg

I am unsure whether this is a timeless truth about populist movements, but it correctly describes a recent pattern. Sam Francis described the managerial elites’ alliance with the underclass as a “squeeze play” against the middle class. European nationalists’ struggle against the alliance of globalists with unskilled Third World immigrants fits this model as well. No Leftist movement would deliberately exclude the underclass or non-white immigrants, whom they hope instead to lure away from any loyalty to current elites.

Judis also remarks that populist movements “often function as warning signs of a political crisis.” They occur when people see the prevailing political norms as being at odds with their own hopes and fears. Populist politicians express these neglected concerns in a language pitting ordinary people against intransigent or out-of-touch elites, thus becoming catalysts for change. In a two-party system such as America’s populism, it may succeed indirectly by getting its concerns adopted by one of the major parties instead of by breaking through to electoral success itself.

swedishflags.jpg

The book’s first chapter traces populism back to late nineteenth-century America, which may not seem all that far. Politics since ancient times has been a contest between the many and the few, but this modest study does not claim to cover the populares faction of Republican Rome. Modern populism in Judis’ sense is “an American reaction that spread later to Latin America and Europe.”

Between 1870 and 1890, farm prices in the South and Midwest fell by two-thirds, compounded in some regions by drought. Railroads, which enjoyed a virtual monopoly, were raising farmers’ transport costs at the same time. Many fell into debt or lost their land to East Coast investors. The response of President Grover Cleveland’s Secretary of Agriculture, Norman Jay Coleman, to calls for government help expressed the political orthodoxy of the time: “The intelligent, practical, and successful farmer needs no aid from the government; the ignorant, impractical and indolent farmer deserves none.”

In May 1891, the legend goes, some members of the Kansas Farmers Alliance, riding back home from a national convention in Cincinnati, came up with the term “populist” to describe the political views that they and other alliance groups in the West and South were developing. The next year, the alliance groups joined hands with the Knights of Labor to form the People’s Party that over the next two years challenged the most basic assumptions that guided Republicans and Democrats in Washington.

At its height, in 1894, the People’s Party elected four Congressmen, four Senators, twenty-one governors, and four hundred sixty-five state legislators. In 1896, Democratic presidential candidate William Jennings Bryan adopted much of the party’s platform, and they endorsed his candidacy rather than fielding someone of their own. The People’s Party subsequently lost support. Their historical significance was considerable, however:

The populists were the first to call for government to regulate and even nationalize industries that were integral to the economy, like the railroads; they wanted government to reduce the inequality that capitalism, when left to its own devices, was creating; and they wanted to reduce the power of business in determining the outcome of elections. Eventually, much of the populist agenda, [including] the graduated income tax, was incorporated into the New Deal.

deutpop.jpg

Judis’ first chapter also devotes space to Huey Long and George Wallace. His second chapter describes the Perot and Buchanan movements, as well as the Tea Party and Occupy Wall Street. Chapter Three concludes his history of American populism with the Bernie Sanders and Donald Trump campaigns. The author seems to understand that it was precisely the utopianism of Sanders’ program which attracted young voters:

While older voters evaluated Sanders’s programs by whether they could be included in the president’s Fiscal Year 2018 budget, younger voters liked the visionary sweep of Medicare for All and Free Public College. They understood that these couldn’t happen within the current “rigged system” and would require a political revolution. The contrast couldn’t have been sharper with Clinton’s campaign that dwelt entirely on lists of incremental changes.

“Visionary” is the correct word. Those of us old enough to remember the Cold War received a jolt recently when polls indicated that fifty-seven percent of young Democratic voters are favorably disposed toward a hot, new idea they have just heard about called “socialism.”

As for Donald Trump, the author writes that he:

. . . repeatedly displayed the thin skin of a businessman who treasures his celebrity. At his rallies, he cheered supporters who beat up protestors. And he tried to turn his supporters against the press. [Judis apparently thinks the press’s own behavior had nothing to do with this.] Trump’s actions reflect a bilious disposition, a meanness borne out of bare-knuckle real estate and casino squabbles, and a conviction, borne out of his financial success, or perhaps arrested development, that he could say in public whatever he thought in private about Mexicans or women without suffering any consequences.

Might this outspokenness not appeal to millions of Americans tired of being told they are not allowed to mention certain obvious realities? It wouldn’t seem so to an author who has never experienced the temptation to express an unorthodox thought. Going to press apparently in the late spring of 2016, the author, like all other mainstream so-called experts, expected Trump to be “soundly defeated.”

In keeping with his economic orientation, Judis explains the first appearance of populism in Europe as resulting from the downturn of the 1970s, and ascribes their recent breakthroughs to the recession after 2008. Left-wing populist movements, as he observes, have been most significant in southern Europe, while Right-wing populists have been most influential in the north. Particularly informative for this reviewer was his account in Chapter Five of recent Left-wing movements in Greece and Spain. Greece’s Coalition of the Radical Left, popularly referred to as Syriza, was established in 2004 and is now ruling the country. Its rise is largely a reaction to tough austerity measures forced upon Greece by the European Union. Golden Dawn, a less successful party which some would describe as Right-wing populist, is left unmentioned. Spain’s center-Left Podemos party was founded in 2014 and received twenty-one percent of the vote in parliamentary elections in December 2015. It is now the third-largest group in the Spanish legislature, but has suffered internal rifts.

The author’s final chapter provides useful summaries of the history of four northern European Right-wing populist parties: the Danish People’s Party, Austria’s Freedom Party, UKIP, and France’s Front National (since renamed National Rally). All are best-known for opposing mass Third World immigration. Judis acknowledges that immigration threatens working-class wages, but does not seem to understand the threat to native folkways which motivates so many of these parties’ voters. He mentions Germany’s AfD only in passing. The Populist Explosion went to press before the rise of Sebastian Kurz in Austria or Marine Le Pen’s defeat at the hands of Emanuel Macron.

chemnitz-demo-0109118-anna-leister.jpg

The book’s conclusion discusses the threadbare accusation of fascism still leveled at Right-wing populists. Among the genuine resemblances the author sees are “the role of the charismatic leader, the flouting of democratic norms, [and] the scapegoating of an outgroup.” Of course, it is mainly these parties’ stress on the nation that reminds the Left of interwar fascism. Today’s Right-wing populism is a response to neoliberal globalism and its primary weapon of mass immigration, just as fascism was a response to the threat of Leninist Communism. But Judis concedes that today’s populists operate within a democratic, multiparty framework rather than aiming at dictatorship.

The second essential difference from interwar fascism (including German National Socialism) was that those earlier movements were expansionist and imperialistic. Today’s Right-wing populists sometimes describe themselves as “sovereigntist,” seeking to protect their borders from economic migrants and their national governments from supranational organizations such as the European Union and the United Nations. In other words, they are defensive rather than aggressive movements. The cry of fascism serves – and no doubt is meant – to divert attention from these obvious realities.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/12/a-mainstream-primer-on-populism/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/12/Judis.jpg

Bulletin célinien n°413 (décembre 2018)

louis-ferdinand-cline-8614-A106-B88B.jpg

Bulletin célinien n°413 (décembre 2018)

Sommaire :

L’énigme de l’assassinat de Denoël enfin résolue ?

Le lancement de Voyage et la querelle du Prix Goncourt

Esther Rhodes (1905-1955)

Le procès Céline

BCDEC18.jpgJusqu’à ce jour, tout le monde (Céline lui-même, ses biographes, le monde judiciaire) considérait qu’en 1950 la justice française avait été bonne fille avec l’auteur des Beaux draps. Anne Simonin, directrice de recherche au CNRS, estime, elle, que le jugement fut d’une « sévérité extrême » ¹. Mais il y a mieux : on sait que l’année précédente, en novembre 1949, le commissaire du gouvernement Jean Seltensperger fut dessaisi du dossier, sa hiérarchie estimant son réquisitoire magnanime. Il se concluait, en effet, par le renvoi de Céline devant une Chambre civique (au lieu de la Cour de justice), ce qui eût entraîné une peine sensiblement moins lourde. L’historienne considère qu’il s’agit en réalité d’une « apparente complaisance », le magistrat ayant, au contraire, fait preuve d’une rare duplicité : « Imaginer renvoyer Céline en chambre civique était une façon habile de l’inciter à rentrer en France et à se produire en justice. Une fois Céline devant une chambre civique et condamné à la dégradation nationale, rien n’interdisait au commissaire du gouvernement de considérer que Céline avait aussi commis des actes de nature à nuire à la défense nationale (art. 83-4 du Code pénal). Le mandat d’arrêt, ordonné en 1945, autoriserait alors à renvoyer Céline en prison avant de le déférer en Cour de justice. Et le tour serait joué. » C’est perdre de vue que, dans son réquisitoire, Seltensperger avait requis la mainlevée du mandat d’arrêt. Et c’est surtout ne pas connaître les arcanes de cette histoire judiciaire. Coïncidence : il se trouve que le père (magistrat, lui aussi) d’un de nos célinistes les plus pointus, Éric Mazet, fut le meilleur ami de Jean Seltensperger. Au mitan des années soixante, les confidences que celui-ci fit au jeune Mazet attestent qu’il n’a jamais voulu piéger Céline, bien au contraire. Le réquisitoire modéré qu’il prononça en atteste et ce n’est pas pour rien que le dossier fut confié à un autre magistrat.

Ce n’est pas tout. En février 1951, les Cours de justice, juridiction d’exception chargé des affaires de Collaboration, furent dissoutes : celles-ci relevaient désormais de juridictions militaires. En avril, le Tribunal militaire de Paris fit bénéficier Louis Destouches d’une ordonnance d’amnistie applicable aux anciens combattants blessés de guerre. Ici aussi, l’historienne s’insurge, estimant que cette amnistie découle d’un faux en écriture publique (!). Explication, photo du document à l’appui : c’est un paragraphe ajouté à la main qui amnistia Céline « à l’insu » [sic] du Tribunal militaire. En tant que biographe de Céline, l’avocat François Gibault a étudié le dossier et connaît intimement cette matière. Il estime l’hypothèse pour le moins fantaisiste : « Si le Tribunal militaire n’avait pas délibéré sur la question de l’amnistie, le Président l’aurait fait savoir quand tout le monde lui est tombé sur le dos. Idem pour les juges du Tribunal militaire. La photo qui figure en marge de l’article est un jugement-type remis par le greffier au président pour gagner du temps. Il est d’usage que le président du tribunal supprime les passages inutiles, remplisse les blancs et ajoute à la main ce qui doit l’être. »  Il paraît qu’Anne Simonin veut entreprendre des recherches pour savoir s’il s’agit bien de l’écriture de Jean Roynard, le magistrat qui présidait le Tribunal militaire.  Notre historienne  se doute-t-elle que cette écriture peut tout aussi bien être celle du greffier, du juge-rapporteur ou d’un autre juge qui tenait la plume ? Et connaît-elle le rôle déterminant qu’eut le colonel André Camadau, en charge de l’accusation, dans cette affaire ? ²  Rien n’est moins sûr…

  1. Anne Simonin, « Céline a-t-il été bien jugé ? », L’Histoire, n° 453, novembre 2018, pp. 36-49.
  2. « André Camadau et l’amnistie » in É. Mazet & Pierre Pécastaing, Images d’exil, Du Lérot & La Sirène, 2004.

mercredi, 05 décembre 2018

Entretien avec Pierre Vial, président de Terre et Peuple

pierrevialdiscours.jpg

Entretien avec Pierre Vial, président de Terre et Peuple

Propos recueillis pas Daniel Conversano,

novembre 2018

 
J'ai besoin de votre aide pour les frais de déplacements qui me rapprochent d'hommes comme Pierre Vial : https://fr.tipeee.com/vive-l-europe
 
La page facebook de Terre et Peuple est ici : https://www.facebook.com/terreetpeuple/
 
Et le twitter officiel : https://twitter.com/terreetpeuple
 
La vidéo mythique de Salvini au Luxembourg : https://www.youtube.com/watch?v=5AtI6...
 

Le règne de la Quantité contre l'Éternité

RG-RQ.jpg

Message de la résistance n°7 :

Le règne de la Quantité contre l'Éternité

 
Messages pour la résistance des insoumis au diktat de la pensée unique, contre l'inculture.
 
Montage vidéo : https://www.exil.it/
Extrait des "Propos réfractaires" de Luc-Olivier d'Algange
Editions Arma Artis 2013 http://arma-artis.com/editions-catalo...
 
"L'allongement de la durée de vie, voici le fin du fin de l'argumentaire progressiste. Vivre plus, pour travailler plus, pour gagner plus. Mais ce "plus" n'est pas en intensité, en qualité, mais en en quantité. Qui n'a fait l'expérience de laisser passer trois mois sans que rien n'y advienne d'ivresse, de songe, spéculation, d'aventure, de contemplation ou d'extase; ces trois mois sont passés comme un envol de cendre. A l'inverse, il est des heures intenses où il semble que l'éternité vienne se loger, - mais c'est encore une erreur de perspective: l'éternité s'y trouvait déjà sans que nous eussions encore la clef qui en ouvre le royaume. L'éternité n'est pas en dehors du temps, mais à l'intérieur, cœur secret, qui contient tout l'en-dehors car il en est la source. "
 
Lecture : Didier Carette
Musique 1 : Philip Glass - String Quartet No. 3
"Mishima" , VI. Mishima/Closing (extrait)
Catalyst Quartet Karla Donehew Perez & Jessie Montgomery, Violin Paul Laraia, VIola Karlos Rodriguez, Cello https://www.youtube.com/watch?v=_4XMe...
 

Didier Carette : « Je ne rêve pas d'une culture pour tous, mais pour chacun »

CARETTE-Didier-4.jpg

Didier Carette : « Je ne rêve pas d'une culture pour tous, mais pour chacun »

 
« Je n'ai jamais rêvé d'une culture pour tous, moi je rêve d'une culture pour chacun. »
 
Retrouvez l'intervention de Didier Carette, conseiller régional du Front National en Occitanie lors de l'Assemblée plénière des 20 et 21 décembre 2017.
 

19:05 Publié dans Ecole/Education | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : didier carette, culture, france, actualité, occitanie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 04 décembre 2018

Soutenons Guillaume Faye !

Faye-contre-Alain-Soral.jpg

Soutenons Guillaume Faye !

 
Message de soutien personnel à Guillaume Faye et au combat personnel qu'il doit mener. Par Thomas Ferrier, que nous remercions de tout coeur !
 

07:04 Publié dans Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : guillaume faye, thomas ferrier, nouvelle droite | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 03 décembre 2018

Ombres sur l’eurocratie

europa-bandiera.jpg

Ombres sur l’eurocratie

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Correspondant de Libération à Bruxelles pour la construction européenne, Jean Quatremer n’a jamais caché sa ferveur européiste. Lors de la présidentielle de 2017, il a soutenu la candidature d’Emmanuel Macron dont les conceptions européennes coïncident avec les siennes. Quelques semaines avant la victoire de son candidat, Jean Quatremer publiait un « Guide à l’usage des eurosceptiques » intitulé Les salauds de l’Europe sans que ce titre osé ne soulève la moindre indignation médiatique. Avec « Les salopes de l’Europe », gageons qu’il se serait attiré la hargne des rombières féministes…

Par « salauds », Jean Quatremer désigne bien sûr les souverainistes nationaux, mais aussi et surtout les responsables de l’actuelle Union soi-disant européenne. Il est désemparé par la tournure prise de la construction européenne. Il avoue que « longtemps, j’ai cru en l’Europe. Longtemps, j’ai souhaité l’émergence des États-Unis d’Europe. Longtemps, j’ai pensé qu’elle était notre Terre promise, celle qui nous permettrait de dépasser les États-nations, ces fauteurs de guerre. Aujourd’hui, c’est fini. Je n’y crois plus (p. 9) ». S’il critique bien évidemment les formations dites eurosceptiques, son irritation se porte en particulier sur « ceux qui sont en train de tuer l’Europe, ce sont les élites nationales et européennes, celles qui ont fait de l’Europe une postdémocratie où les citoyens sont tenus à l’écart, celles qui décident à Bruxelles de politiques qu’ils [sic !] n’assument pas dans leurs capitales, celles qui refusent d’expliquer la réalité de cette construction, celles qui croient que l’idéologie est la réalité (p. 47) ».

Contre la Commission de Bruxelles

Sa charge est très violente à l’encontre des fonctionnaires communautaires. Il n’y voit que « des médiocres à tous les étages (p. 20) ». Il a la nostalgie des années Delors (1985 – 1995) quand les institutions communautaires bénéficiaient du modèle administratif français, compétent et efficace. Or, en 2004 est entrée en vigueur une réforme structurelle qui ruine tout sens du bien commun au niveau européen. Voulue par l’Italien Romano Prodi, président de la Commission de 1999 – 2004, cette révision fut préparée par le travailliste britannique Neil Kinnock. Celle-ci exige désormais une rotation des fonctionnaires tous les quatre – cinq ans entre les différentes directions générales (les simili-ministères de l’Union). Or, « à la Commission, on estime qu’il faut un an au minimum pour apprendre et que la dernière année est consacrée à la recherche d’un nouveau poste de chute : autrement dit, un directeur général est à peu près efficace deux ou trois ans… (p. 145) ». Bref, « grâce à Kinnock, l’administration communautaire est devenue un grand corps arthritique (p. 149) ».

En outre, « les fonctionnaires ne sont plus recrutés sur leurs connaissances des affaires communautaires et leur engagement européen (qui étaient évalué par une dissertation et un oral), mais sur leur management skills (capacité à diriger des équipes). De fait, les nouveaux concours sont calqués sur les procédures de recrutement des entreprises internationales. […] Résultat : les nouveaux fonctionnaires ne sont pas là pour vendre l’Union, mais pour gérer l’organisation, faire de l’animation d’équipe et de l’évaluation de mission qui est devenue plus importante que la mission elle-même (p. 147) ». Sa critique se veut néanmoins constructive. Il rappelle qu’au contraire de leurs homologues à l’ONU, à l’OTAN, au FMI et à l’OCDE, les fonctionnaires communautaires payent des impôts et des cotisations salariales. Il n’empêche que les nouveaux profils des fonctionnaires à Bruxelles font que « la Commission a désormais autant d’âme qu’une salle de marché d’une banque d’affaires de la City (p. 148) ».

En effet, « par une sorte de retournement dialectique imprévu, écrit Jean Quatremer, l’arrivée massive de politiques a abouti à donner le pouvoir à la bureaucratie (p. 144) ». Souvent néophyte en matière européenne, le commissaire choisi par son État d’origine avec l’accord unanime des autres membres est un politicien qui garde un petit espoir d’une carrière nationale provisoirement mise en parenthèse. Entouré d’eurocrates, c’est-à-dire de fonctionnaires européens, il dirige des « cabinets […] censés être un échelon politique, [qui] sont incapables de contrôler l’administration puisqu’ils en sont le fidèle reflet (p. 150) ». Jean Quatremer s’indigne par exemple des « revolving doors, excellente expression anglaise pour désigner les passages entre le public et le privé, [qui] sont devenus la norme plutôt que l’exception, depuis une vingtaine d’années, tant au niveau des commissaires que des parlementaires européens ou des eurocrates (p. 179) ». Le cas le plus édifiant demeure l’embauche de l’ancien président portugais de la Commission (2004 – 2014) José Manuel Barroso par la banque mondialiste Goldman Sachs !

Le triomphe quotidien des techniques et procédures juridiques, de la jurisprudence administrative et d’une gestion apolitique des affaires courantes suscite un dispositif impolitique. « Faute de penser politique, l’institution se raccroche à ses compétences qui sont devenues des vérités idéologiques qui doivent elles-mêmes produire des résultats (p. 171). » Cette tendance est si ancrée qu’« avoir un fort caractère est aujourd’hui devenu un empêchement dirimant à toute fonction de responsabilité au sein de la Commission (p. 152) ». Avec toutes ces critiques justifiées, on comprend mieux pourquoi « le correspondant qui suit les affaires européennes depuis 1990 que je suis est considéré comme un nationaliste franchouillard par une bonne partie des eurocrates, parce que j’ose ne pas chanter les louanges quotidiennes de ce phare lumineux de la construction communautaire [la Commission], alors qu’à Paris je suis qualifié “ d’ayatollah du fédéralisme ” (p. 142) ». Ainsi fut-il un jour traité par Hubert Védrines, le ministre mitterrandien des Affaires étrangères lors de la troisième Cohabitation (1997 – 2002). Nicolas Sarközy confirme le point de vue du journaliste. Dans une récente conférence, l’ancien président lançait à un auditoire composé de banquiers et d’hommes d’affaires : « Vous rêvez d’obtenir un poste important dans les institutions européennes ? Un conseil : n’ayez aucune colonne vertébrale et venez d’un petit pays. L’Europe est devenue un système en pilotage automatique, que plus personne ne maîtrise. Que vous mettiez quelqu’un de très intelligent ou de très bête à la tête de la Commission européenne, c’est pareil (1). » Vraiment ? Supposons un instant que le souverainiste frexiter François Asselineau soit nommé à la Commission, sa connaissance des traités et des mécanismes européens et l’indépendance de son cabinet totalement détaché de pesants réseaux eurocratiques ne seraient-ils pas finalement un réel avantage pour le bon fonctionnement du système soi-disant européen ?

quatremer.jpg

Langues en guerre…

Pourquoi certains cénacles eurocratiques accusent-ils donc Jean Quatremer de « franchouillardise », lui qui fut « blacklisté durant dix ans, ce qui signifie ni interview ni rencontre off avec le président [de la Commission] (p. 172) » ? Parce qu’il estime que « l’idéologie véhiculée par Bruxelles […] est de plus en plus le reflet de ce que pense le monde anglo-saxon faute pour les Français ou les Allemands de disposer de consultants de taille européenne, voire mondiale (p. 148) ». Concrètement, l’auteur s’élève contre l’hégémonie de la langue anglaise à l’heure du Brexit qui ne laissera la langue des Beatles seulement parlée à Malte, à Chypre et en Irlande. L’anglomanie linguistique de la Commission y est vive et tenace puisque « la seule presse pour laquelle le service du porte-parole se met en quatre est l’anglophone. Rien n’est trop beau pour eux, y compris une communication écrite quasi uniquement en anglais pour leur permettre de travailler plus vite. D’ailleurs, les seuls organes que les eurocrates lisent tous les jours sont le Financial Times, le quotidien des affaires britannique, et Politico, le site américain qui a désormais une importante antenne à Bruxelles (cofinancée par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel) (pp. 173 – 174) ». En ce qui concerne la communication officielle du site de la Commission, « tout est fait pour la rendre incompréhensible au commun des mortels (p. 13) ».

Ce tropisme anglo-saxon (consubstantiel à son atlantisme congénital ?) bafoue des accords « prévoyant une communication strictement bilingue anglais – français (p. 174, note 1) ». Depuis les élargissements de 1995 et de 2004, « 95 % des textes originaux sont pensés et rédigés en anglais. Cet imperium linguistique fait l’affaire des anglophones : la Commission recrute d’ailleurs de plus en plus, pour des missions à durée déterminée, de native english speakers, même si c’est parfaitement illégal au regard du droit communautaire (p. 153) ». Récipiendaire d’un prix accordé par Défense de la langue française, l’auteur dénonce un monolinguisme de fait appliqué en plein centre de l’ensemble communautaire. À l’instar de Fichte et de Herder, il sait que « la langue n’est pas neutre, elle véhicule des valeurs et des concepts et, surtout, seule la langue de naissance permet de communiquer au plus près de sa pensée (pp. 154 – 155) ». Or « la langue que parlent les eurocrates n’est pas celle que l’on pratique à Oxford. À Bruxelles, c’est le globish qui règne en maître, une forme appauvrie à l’extrême de la langue de Shakespeare qui permet à tout le monde de communiquer sans problème (p. 155) ».

Les effets de cette domination sont délétères. « Ce globish, au vocabulaire dégradé et à la grammaire simpliste, accouche logiquement d’une pensée elle-même simplifiée à l’extrême. […] Ce choix du globish se traduit par un effondrement de la qualité des textes juridiques européens, comme s’en désolent tous les juristes. Ce qui s’énonce pauvrement s’écrit confusément (p. 156). » Il omet de préciser que les arrêts de la Cour de justice de l’UE sont bien plus structurés parce qu’écrits en langue française… Les griefs de Jean Quatremer contre la Commission sont tels qu’« après vingt-cinq ans passés à observer la Commission, je me demande sincèrement s’il y a encore quelque chose à sauver de cette institution qui n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut (p. 141) ». Il va très loin. À ses yeux, l’Union dite européenne se transformerait en « enfer bureaucratique qui cultive l’opacité et suinte l’hostilité à l’égard de tout ce qui est humain (p. 11) ». On voit poindre un fort agacement à propos du fonctionnement de la machinerie bruxelloise. « En plaisantant, je dis souvent que j’entre fédéraliste au Berlaymont, le nom de l’immeuble principal de la Commission, et que j’en sors souverainiste… (p. 142) »

L’État en accusation

Commission-europeenne-marche-budget-eurocratie-e1528474156871.jpg

Attention néanmoins aux interprétations hâtives ! « Ma critique, insiste Jean Quatremer, n’a rien à voir avec celle des souverainistes qui croient que l’État-nation (une notion étroitement française) est l’horizon indépassable de l’humanité (pp. 16 – 17). » Il désigne, on l’a vu, les États membres comme les principaux responsables des dysfonctionnements majeurs de l’organisation communautaire. « Le problème de l’Union est qu’elle n’est que l’émanation des États membres (p. 191). » Il accuse les États de divers maux qui expliqueraient l’attrition européenne dont la plus manifeste serait son inflation de normes. Mais il préfère s’appesantir en prouvant « la folie réglementaire hexagonale (p. 213) » qui n’est pas imputable aux instances européennes ! « La proportion de normes européennes dans les lois nationales est comprise entre 30 et 40 % dans les secteurs agricole, bancaire, financier et environnemental, et entre 20 et 30 % dans l’énergie, les transports, la santé ou encore le commerce extérieur (pp. 219 – 220). » À rebours du discours souverainiste national habituel, il affirme que l’apport législatif de la Commission « n’est pas de 80 %, mais seulement de 20 % en moyenne sur une période de vingt ans, une proportion qui a même tendance à diminuer en dépit des compétences nouvelles (pp. 211 – 212) ». Il regrette « la propension des États à communautariser les échecs nationaux et à nationaliser les succès européens (p. 225) ». Pour lui, « ce sont les États qui bloquent et peuvent ainsi faire porter le chapeau à la Commission… (pp. 223 – 224) ». Bref, « l’Union […] n’est que la marionnette des États et aucun d’entre eux n’est prêt à accepter qu’elle lui échappe (p. 299) ». Il assure avec une audace rare que l’impéritie communautaire procède de la méthode intergouvernementale.

Il a bien saisi la césure ontologique existante entre les États fédéraux de l’Union (Allemagne, Autriche, Belgique), les États à forte dévolution territoriale (Espagne, Italie) et les États centralisés tels la France. Ce contraste se retrouve dans les institutions de l’Union supposée européenne. Avec le Brexit, la Commission ne comptera plus que vingt-sept commissaires ayant chacun la même voix, ce qui fait qu’une coalition de pays faiblement peuplés (Luxembourg, Pays-Bas, Slovénie, Irlande, etc.) peut se retrouver majoritaire aux dépens d’États plus peuplés (Allemagne, France, Italie, Pologne, etc.). Cette égalité institutionnelle se retrouve au Parlement européen avec une inégalité de fait : un député français à Bruxelles – Strasbourg représente 860 000 électeurs, un élu allemand 850 000, leur collègue luxembourgeois 76 000 et celui de Malte 67 000 ! Quant au Conseil européen qui rassemble tous les chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union, Jean Quatremer incrimine « la médiocrité des dirigeants européens [qui] aboutit à une paralysie de l’ensemble de la machine européenne (p. 22) ».

Il oublie un trop vite que la démocratie représentative de masse et la partitocratie vicient dès le départ la sélection des dirigeants. Il s’en prend aux États sans comprendre que ceux-ci sont minés depuis très longtemps par les valeurs européennes modernes d’égalité, de liberté et de marché. Son hostilité à l’égard du cadre étatique rejoint celle de l’eurocratie, car « l’État, vu de Bruxelles, c’est le mal absolu, alors que le marché, lui, c’est le bien absolu (p. 33) ». Il ne comprend pas que l’État est une donnée fondamentale permanente du politique et qu’il se manifeste selon les circonstances historiques et les aires géographiques sous différentes formes juridiques (tribu, cité, nation, fédération, État-nation, empire…). Décidée et mise en œuvre par les gouvernements nationaux, les États membres représentent l’alpha et l’oméga du processus communautaire au point qu’il parle de l’UE comme « une Union confédérale (p. 87) » ! En raison de la règle de l’unanimité, les gouvernements nationaux ont le dernier mot, sauf en ce qui concerne la politique monétaire, l’union douanière, la politique des concurrences, les négociations commerciales internationales et la conservation des ressources biologiques marines. Le poids étatique des membres se vérifie avec leurs ambassadeurs respectifs auprès de l’UE appelés les « représentants permanents (RP) ». C’« est un personnage tellement important qu’il est en liaison directe avec son chef de gouvernement. Ainsi, le RP français est reçu chaque samedi matin par le président à l’Élysée (p. 103). » Les RP forment le COREPER (Comité des représentants permanents) qui prépare, démine et balaye en amont toutes les décisions adoptées ensuite par les conseils des ministres spécialisés et par le Conseil européen avant d’être entérinées en aval par la Commission de Bruxelles. « La démocratie imparfaite de l’Union reflète simplement le fait qu’elle est un groupement d’États souverains (p. 119) » avec, pour certains domaines, un aspect fédéral, et, pour le reste, une configuration proto-confédérale. Dès lors, « la construction communautaire est un processus lent, complexe, fragile, qui passe par l’accord de tous les États, ce qui implique des compromis parfois byzantins, et l’approbation des opinions publiques (pp. 45 – 46) ».

La production d’un monstre hyper-libéral

Ce caractère hybride n’est pas près d’être changé, surtout quand on place un maximum d’espoir sur le fameux « moteur » franco-allemand qui ne fonctionne plus depuis la fin du duo Mitterrand – Kohl. Jean Quatremer souligne en creux qu’originaire de la RDA, Angela Merkel n’est qu’une fausse européiste et une remarquable souverainiste dissimulée. « Sa force, en réalité, a été de toujours dire non aux propositions qu’on lui soumettait (pp. 201 – 202). » Sa reprise surprenante d’armée européenne lancée par Emmanuel Macron s’explique par la fin prochaine de sa carrière politique à la chancellerie. Le 28 novembre 2018, le vice-chancelier social-démocrate et ministre des Finances, Olaf Scholz, a demandé que la France abandonne son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU au profit d’une évanescente Union dite européenne. Bel exemple de souverainisme non dit ! La question se posera quand une corporation martiale militante paneuropéenne unique dirigera plusieurs grands États du continent en même temps.

europapoup.jpg

Un peu dépité, l’auteur observe que soixante-dix ans d’élaboration européenne consensuelle n’ont pas surmonté les méfiances naturelles réciproques qu’éprouvent les États, en particulier la République française. « Le fait que la France ait toujours préféré la méthode intergouvernementale à la méthode communautaire renforce cette dérive a-démocratique puisqu’elle vise à écarter le contrôle démocratique au niveau européen afin de préserver les prérogatives présidentielles (p. 122). » Ne faut-il pas plutôt que l’union (géo)politique des Européens à venir s’établisse sur une assise charismatique, populiste et plébiscitaire ? L’auteur croit trop au sordide jeu politicien soumis en permanence aux injonctions atlantistes, financiers, libérales et cosmopolites.

« À Bruxelles, tout est subordonné au marché qui est le principe cardinal de la construction communautaire (p. 34). » L’absence d’une verticalité politique permet la prépondérance d’un dogme, « l’absence de frontières (p. 30) ». Pis, « l’idéologie dominante au Conseil européen, au Parlement et à la Commission n’est clairement pas favorable au secteur public. […] Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’y a qu’en France que service public rime avec efficacité (pp. 241 – 242) ». Il en surgit une abomination : « L’ultralibéralisme de l’Union va de conserve avec une bureaucratie extrême : l’Union a inventé le “ libéralisme bureaucratique ”, une gageure ! (p. 36) » Apparaît alors un libéralisme autoritaire d’État, émanation directe du spectaculaire intégré debordien (2). Ancien fédéraliste revenu à un plus grand pragmatisme, Jean Quatremer formule à la suite d’Emmanuel Macron et d’Édouard Balladur plusieurs suggestions réformatrices : un Conseil européen qui ne se tiendrait plus que deux à trois fois par an; un Parlement de la Zone euro et/ou un Parlement européen dont une centaine de députés serait élu sur des listes transnationales; une Commission réduite à une quinzaine de membres choisis par leur président. On peut imaginer que cette instance ait des commissaires permanents (français, allemand, espagnol, italien, polonais) et d’autres plus éphémères.

Jean Quatremer n’évoque jamais le principe de subsidiarité et regarde de l’extérieur les différents systèmes fédéralistes. Il est inexact d’affirmer que dans une fédération, « il existe des partis fédéraux, ce qui n’est pas le cas de l’Union qui n’est donc que le reflet des vies politiques nationales faute de pouvoir produire son propre personnel politique (p. 96) ». Vivant en Belgique, il devrait savoir que les partis wallons ne correspondent pas aux partis flamands. Au Canada, le Parti libéral du Québec n’est pas la section provinciale du Parti libéral du Premier ministre fédéral Justin Trudeau. Attaché aux formations politiciennes souvent véreuses, l’auteur désapprouve aussi le principe même des consultations référendaires. Certes, sur vingt-neuf référendums sur la question européenne, seulement dix ont été négatifs. Seulement, « le référendum est devenue la forme la plus achevée de la démocratie alors qu’il n’en est qu’une forme dégradée, comme l’ont bien compris les Allemands qui l’ont interdit (p. 131) ». Inexact ! L’Allemagne ignore certes au niveau national le référendum, mais les communes et les Länder y ont recours fréquemment. L’Italie accepte, elle, des procédures législatives référendaires pour annuler certaines lois. N’en déplaise à Jean Quatremer, l’acceptation du projet européen ne pourra passer que par une procédure référendaire, ce qui suppose au préalable de répandre dans les peuples européens le sentiment d’appartenance sincère à une communauté continentale de destin. « L’Union, c’est une démocratie indirecte au mieux, une technocratie au pire, comme si l’Europe était une chose trop sérieuse pour la confier aux peuples (p. 18). » Pour bien favoriser ce travail préparatoire d’acceptation référendaire nécessaire au projet civilisationnel albo-européen, il existe deux moyens incitatifs complémentaires. Le premier risque de déstabiliser le lecteur. En effet, le journaliste de Libération prône « l’instauration d’une “ préférence européenne ” pour les acteurs publics [qui] est une possibilité tout comme l’utilisation ferme des instruments de défense commerciale (p. 253) ». Dans cette perspective étonnante, il envisage qu’un nouveau traité refondateur « devrait instaurer une préférence communautaire qui s’imposerait à tous les contrats publics à condition que la différence de prix soit raisonnable (p. 302) ».

L’Europe par la défense ?

L’autre facteur d’« agrégation » des volontés européennes, plus fort encore, reposerait sur la défense commune du continent et de notre civilisation. Pour l’heure, l’« Europe […] se rêve en grande Suisse (p. 265) ». Le constat n’est pas nouveau. « Par peur de déplaire à l’allié américain à qui elle a sous-traité sa sécurité, elle se complaît dans son rôle de nain politique : l’Union, sur la scène mondiale, c’est le plus grand dénominateur commun des faiblesses et des lâchetés nationales (p. 10). » Jean Quatremer revient longuement sur « le refus de la CED, un suicide national et européen (p. 259) ». La Communauté européenne de défense (CED) fut vraiment l’occasion politique manquée de l’Europe comme le pensait Julien Freund et contrairement à l’auteur. « En réfléchissant sur l’échec de la CED, note l’universitaire alsacien, et en analysant la manière dont les États européens se sont constitués au cours de l’histoire, je suis arrivé à la conclusion que le vrai principe fédérateur en politique est le militaire et non l’économique ou le culturel. En effet, c’est par des guerres ou à la suite de guerres que les États se sont constitués. En théorie donc l’initiative de la CED était politiquement correcte, puisqu’elle essayait de fonder l’unification européenne sur l’intégration des forces armées, mais elle était prématurée, car elle contrevenait à l’idée de communauté, du fait que la contribution respective des membres était par trop inégale. Autrement dit, on a ruiné par précipitation une idée politiquement juste. Or, on ne répare pas une telle erreur, parce qu’on ne joue pas avec le militaire comme on peut jouer avec l’économique (3). » De son côté, « avec le recul, estime Jean Quatremer, la France a clairement mis la charrue avant les bœufs : comment imaginer une armée sans un gouvernement et un parlement fédéral qui la contrôle, même si, dans l’esprit des concepteurs, l’intégration politique suivrait automatiquement (p. 61). » Ne conclut-il pas que « l’Europe est la dernière utopie pacifiste du monde moderne et, pour cela, l’aventure mérite d’être poursuivie (p. 311) » ? Il oublie que l’histoire est par essence tragique, imprévue et riche en rapports de forces multiples. Le pacifisme n’y a pas sa place ! L’Europe ne doit jamais devenir un Bisounoursland !

Très critique à l’encontre des projets de plan Fouchet, Jean Quatremer qui ne veut pas sortir de son confort intellectuel, ne sait pas l’existence théorique d’une autre Europe, celle du « grand espace » schmittien organisé autour d’un État enfin dissocié de la nation. Il y fait pourtant référence d’une façon implicite avec un chapitre uchronique spéculant sur l’échec du Plan Schuman du 9 mai 1950. La France entame alors son propre Sonderweg. « En 1992, après l’effondrement de l’Union soviétique, [l’Allemagne] parvient à convaincre les anciennes démocraties populaires, le Benelux et les pays nordiques de créer une “ Europäische Union ”, c’est-à-dire une union politique, afin de stabiliser le continent. La France, approchée, refuse de s’y associer pour préserver son indépendance nationale et parce qu’elle sait que son économie n’y résisterait pas. […] Le Royaume-Uni, solidement arrimé aux États-Unis, décline aussi la proposition de l’Allemagne. Dix ans plus tard, cette Union, organisée autour d’une “ Europäische Kommission ”, d’un “ Rat der Europäischen Union ” et d’un “ Europäisches Parlament ” basés à Vienne, dont la langue unique est l’allemand, adopte comme monnaie unique l’euro-mark qui est géré par une banque centrale basée à Francfort, principale place financière de l’Europe, loin devant la City de Londres (pp. 309 – 310). » Revient toujours une constante dans les hypothèses uchroniques européennes, à savoir la centralité géopolitique de l’espace germanique (4). La France rejeta en 1950 une union franco-allemande envisagée par le chancelier Adenauer et caractérisée par une citoyenneté et un parlement communs.

L’Union dite européenne se débat aujourd’hui dans d’inextricables contentieux internes en raison de son ignorance volontaire des contingences spécifiques au politique. La solution serait-elle une organisation européenne en cercles concentriques ? À l’esquisse embryonnaire d’une éventuelle Europe-puissance autour des dix-neuf États de la Zone euro, spécule l’auteur, viendraient ensuite le Danemark, la Suède et les États d’Europe centrale et orientale, réticents au sentencieux « État de droit » individualiste et bourgeois, puis les États adhérents de l’Espace économique européen et, enfin, la Turquie, la Grande-Bretagne, voire l’Afrique du Nord. L’Europe peut se faire, mais sa réalisation finale pourrait bien défriser Jean Quatremer parce que les vrais salopards de l’Europe, à l’occurrence les États-Unis et l’hyper-classe mondialiste, n’ont pas encore dit leur dernier mot…

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Conférence à Paris du 7 novembre 2018 citée dans L’Obs du 22 novembre 2018.

2 : cf. avec une réserve certaine Grégoire Chamayou, La Société ingouvernable. Une généalogie du libéralisme autoritaire, La Fabrique, 2018.

3 : Julien Freund, La fin de la Renaissance, PUF, 1980, p. 11.

4 : cf. Georges Feltin-Tracol, « Considérations européennes, baroques et uchroniques sur le 11 novembre 1918 », mis en ligne sur Europe Maxima, le 11 novembre 2018.

• Jean Quatremer, Les salauds de l’Europe. Guide à l’usage des eurosceptiques, Calmann-Lévy, 2017, 316 p., 17,50 €.

Larges extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (3 décembre 2018)

presseschauPBDEZ18.jpg

Larges extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (3 décembre 2018)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

L’émission Répliques d’Alain Finkielkraut recevait le 24 novembre le philosophe et mathématicien François-Xavier Bellamy et Sylvain Tesson grand voyageur. Le thème de la discussion était : demeurer ou partir; quelle vision du monde à l’ère du mouvement perpétuel ? « Demeure », titre du dernier livre de Bellamy, n’est pas synonyme de passivité ou d’immobilité explique-t-il, et la politique consiste moins à transformer qu’à sauver dans ce monde ce qui mérite d'en être transmis tandis que Tesson reprenant Novalis et Nietzsche décrète que marcher c’est s’ouvrir à la pensée et à la poésie. Un échange sur les cimes :

 
Sur le site de l’Institut Illiade une bonne note de lecture à propos du livre de Rémi Soulié Racination paru aux éditions Pierre Guillaume de Roux. Dans cet ouvrage à la langue limpide nous cheminons en compagnie d’Heidegger, Hôlderlin, Barrès, Boutang et Novalis à l’écoute de la terre et des morts. Une ode à l’enracinement et au génie des lieux :
 
 
Le philosophe André Perrin qui avait publié des réflexions acérées et aux antipodes du politiquement correct dans Chroniques de la vie intellectuelle en France revient ici sur les confusions de Guillaume Erner (de France-culture) dont on ne sait si elles sont inspirées par la malveillance ou l’ignorance à propos de l’antisémitisme contemporain et de ses auteurs :
 
 
Jean-Marc_Jancovici_(cropped).jpegPour Jean-Marc Jancovici nous sommes la seule espèce à utiliser des ressources énergétiques extra-corporelles depuis l’invention du feu il y a 500000 ans. Partant du principe qu’il n’y a pas de vrai débat en France (comme ailleurs) sur les véritables enjeux de la  « transition énergétique » ( qui se résument pour l’essentiel à une devise de shadok : « quand on ne sait pas où l’on va, l’essentiel est d’y aller le plus vite possible » ), il s’efforce a contrario d’apporter ici d’authentiques arguments scientifiques à cette mutation considérable qui doit nous faire abandonner les sources d’énergie carbonée ou bien de périr à brève échéance. Cette conférence, condensé d’intelligence, au surplus très pédagogique, a été tenue à la fin de l’année dernière à la cité des sciences et de l’industrie:
 
 
Jean-Marc Jancovici et Yves Cochet débattent de l’hypothèse collapsologique. La décroissance, voulue ou non, est de toute évidence notre destin avec toutes les conséquences qu’elle implique, ici survolées à haute altitude. Comme le dit Yves Cochet, les seules solutions proposées pour l’heure par toutes les forces politiques sont : plus de croissance, plus de technologie, plus de marchés. Cette pure folie annonce une transition désastreuse,  à moins qu’elle ne soit prise en main par un pouvoir autoritaire pilotant une décroissance ordonnée comme le suggère Jancovici : 
 
 
Dans une tribune parue le 26 novembre dans Sud Ouest Matthieu Auzanneau et Jean-Marc Jancovici partent du principe que la sédition des gilets jaunes doit agir comme lancement d’alerte et proposent les mesures qu’imposeraient une véritable politique de transition énergétique. Aujourd’hui les gilets jaunes considèrent à raison que les taxes sur le carburant sont destinées à leur faire les poches puisque elles doivent rapporter l’an prochain 37 milliards d’euros contre 33 cette année et que sur ce total moins de 2 milliards d’euros seront consacrés à encourager la baisse de la consommation d’énergie. Ils rappellent que le financement très élevé des éoliennes et des panneaux photovoltaïques n’aide en rien à sortir des sources d’énergie fossile. Démonstration limpide et imparable :
 
 
Jobs-a-la-con_9498.jpgSur le livre consacré aux Bullshit Jobs (« jobs à la con ») de l’anthropologue David Graeber, Michel Drac livre une excellente analyse. Les bullshit jobs sont des emplois rémunérés totalement inutiles ou même néfastes dont le salarié lui-même ne parvient pas à justifier l’existence. Les exemples donnés atteignent des sommets d’absurdité et de grotesque. D’où la question : se pourrait-il que dans la fonction publique comme dans l’entreprise une grande partie des occupations rémunérées ne soient qu’un vaste théâtre d’ombres ? Drac donne les raisons pour lesquelles des travails qui ne servent rigoureusement à rien peuvent perdurer dans nos sociétés. Ces pseudo « métiers » représenteraient au bas mot 30% des emplois d’une société en quête, parait-il, de performance. Notre système socio-économique cautionne un immense gaspillage lié à notre conception du travail et génère beaucoup de souffrance et d'humiliation. 
Une ingénierie libérale propre à l’ère du techno-capitalisme, mise en place « parce que c’est notre projet… » :
 
 
Lors de son émission Répliques sur France-culture du 17 novembre Alain Finkielkraut recevait Paul Thibaud ancien directeur de la revue Esprit et Éric Zemmour pour débattre encore une fois de Pétain, de Gaulle et la France. 
À force de se prêter au jeu malsain des médias toujours à la recherche du bon client faisant le scoop et le buzz, Zemmour n’aurait-il pas tendance à ternir la richesse de son dernier ouvrage et des leçons qu’il contient ? :
 
 
discoursintimidant.jpgLaurent Fidès, ancien élève de l’École normale supérieure, a publié aux éditions du Toucan Face au discours intimidant; Essai sur le formatage des esprit à l’ère du mondialisme. Dans cette chronique il s’attaque aux nombreux mythes de l’idéologie progressiste et démonte les ressorts de la  domination culturelle « multiculturaliste, échangiste, déconstructiviste qui nous promet un monde sans frontière, sans différences, atomisé, peuple d’entités négociables et remplaçables ». Il constate par ailleurs qu’à la télévision on ne voit jamais ni Georges Feltin-Tracol ni Thomas Ferrier ni Olivier Rey ni Hervé Juvin… qui pourraient porter la contradiction à ces pensées obligatoires. Il s’en étonne, d’autant dit-il que le vent semble devoir tourner après des décennies de tyrannie idéologique :
 
 
Paul-François Paoli auteur de L’imposture du vivre-ensemble et tout récemment des Confessions d’un enfant du demi-siècle est interrogé par Tv-Libertés sur ce dernier ouvrage. Ancien gauchiste ayant traversé le chaos de toutes les modes intellectuelles des décennies passées, il se définit aujourd’hui comme un conservateur conséquent. Il pointe du doigt le rôle néfaste de certains intellectuels au premier desquels Jean-Paul Sartre « le plus démodé, le plus idéologue et le plus indigent ». Faisant état de l’écroulement de tous les « grands récits » il constate que le libéralisme n’a pu s'introduire en France que par le biais culturel de l’anthropologie libéral-libertaire. Il salue Houllebecq, Onfray (« phénomène gaulois ») et Alain de Benoist dont la revue Éléments serait selon ses dires la meilleure revue intellectuelle de notre temps :
 
 
Jean-Paul Brighelli possède un talent certain : celui de nous faire sourire des choses les plus graves. Ici il traite avec humour de la réception du dernier livre de Laurent Obertone, La France interdite par la presse de grand chemin qui use et abuse de clichés sociologiques pour opposer un déni officiel à tout ce que disent les vrais chiffres puisés dans l’appareil statistique gouvernemental :
 
 
mh_portrait.jpgContrairement à ce qu’enseigne trop souvent l’histoire officielle des États d’Afrique du Nord la conquête du Maghreb par les Arabes ne fut pas une promenade de santé. Elle se heurta à une vive résistance berbère (le peuple autochtone) et si l’islamisation fut rapide, l’arabisation se confronta à des échecs qui perdurent encore de nos jours. Sur ce sujet  Mouna Hachim, historienne, répond aux question de France-culture :
 


L’OJIM interroge Slobodan Despot à l’occasion du troisième anniversaire du lancement de L’Antipress devenu, entre-temps, Le Drone. Son objectif : « À la platitude, à l’absence de perspectives historique, culturelle, humaine de l’information de masse, opposer une chronique distanciée et libre - de cette liberté de pensée que donne la culture - de notre temps de trouble. » Pour la somme de 50 euros on peut souscrire un abonnement annuel. Pour ce faire s’adresse à < antipress.net > :
 
 
Excellente tribune de François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments, sur les gilets jaunes, nouveaux ploucs émissaires, dans Le Figaro :
 
 
Lettre de Jean-Claude Michéa au site des « amis de Bartleby » (site gascon décroissant) sur les gilets jaunes. Il en souligne l’inventivité populaire qu’il annonçait dans Les Mystères de la gauche et qui situe le mouvement à l’exact opposé de  Nuit Debout qui jouissait par ailleurs de la sympathie active des médias de propagande. Pour ce qui concerne les gilets jaunes il ajoute : « Ici, au contraire ce sont bien ceux d’en bas (tels que les analysait Christophe Guilluy - d’ailleurs curieusement absent, jusqu’ici, de tous les talk-shows télévisés, au profit, entre autres comiques, du réformiste sous-keynésien Besancenot) qui se révoltent, avec déjà suffisamment de conscience révolutionnaire pour refuser d’avoir encore à choisir entre exploiteurs de gauche et exploiteurs de droite… » Pour eux il n’a jamais été question ni de plan Marshall ni de plan banlieues  :
 
 
JSM-portrait.jpgDans une chronique de Figaro-vox  Jérôme Sainte Marie voit dans les « gilets jaunes » la convergence d’électorats populaires jusqu’ici opposés. Une jacquerie antifiscale qui unit des personnes aux origines variées mais de semblable statut économique, des travailleurs de la France périphérique ce qui explique que la France des métropoles en soit absente. Ce mouvement réalise d’une certaine manière une alliance « populiste » à l’italienne.  
Mais bien qu’il soit profondément politique le mouvement se veut non partisan, c’est là que réside sa principale faiblesse face au « bloc élitaire » outre le fait qu’il n’a aucune structure et aucune direction. Il n’empêche, Castaner veut voir en lui une fronde comparable à celle du 6 février 1934, tandis que son collègue Darmanin, épris de boisson à 100 euros la bouteille, parle de « peste brune ». L’emphase touche ici à la caricature. Si le ridicule tuait encore, ces deux là seraient en état de putréfaction avancée. Ce 27 novembre c’est Benjamin Griveaux qui ajoute sa pierre au bêtisier gouvernemental en déclarant sur France-info : « Quand des gens défilent sur les Champs en disant on est chez nous, ceux-là font partie de l’ultradroite ». On pourrait  répliquer à cet « any where » que quand un Français dit qu’il est chez lui à Paris il n’a pas tort. Et si ce n’est pas « chez lui », c’est chez qui ?  :
 
 
Gilets jaunes. Selon Jacques Sapir « nous sommes peut-être à la veille de quelque chose de bien plus important qu’une simple protestation contre les taxes ».
 
 
Par Michel Onfray, « Le message clair des gilets jaunes à BHL ». Dans le style limpide qui est sa marque de fabrique, le philosophe pamphlétaire cloue au pilori de ses contradictions successives l’intellectuel de plateau télévisé et affirme son soutien aux gilets jaunes (première occurence) et il parfait son analyse dans une deuxième occurence, vidéo celle là, où il montre que les médias, afin de discréditer les gilets jaunes, reprennent les éléments de langage complaisamment soufflés par le pouvoir pour énoncer de simples fariboles. Démonstration mordante :
 
 
 
CHhar.jpgEntretien d’Édouard Chanot avec Christian Harbulot, directeur de l’École de Guerre Économique  sur le pillage technologique de la France par les États Unis. Est mise en cause l’absence d’anticipation stratégique du coté français. 
Selon lui une politique d’indépendance et de puissance passe par une véritable rupture stratégique pour se ré-approprier notre destinée :
 
 
Dans le cadre de son émission Passé-Présent (sur Tv-Libertés) Philippe Conrad interroge Jean-Yves Le Gallou sur son livre manifeste Européen d’abord : Essai sur la préférence de civilisation (à partir de la trentième minute) :
 
 
Camille Galic tresse des lauriers au livre de Jean-Yves Le Gallou Européen d’abord (édition Via Romana) et ils sont largement mérités. Ouvrage vivifiant et mobilisateur, il se présente comme un manuel pour Européen désireux de survivre à la débâcle présente, un vade mecum pour se conduire en temps de détresse. D’ailleurs le livre ne se termine-t-il pas par une apostrophe pleine de la conviction qui anime son auteur : « le soleil reviendra »  : 
 
 
Nonobstant la cuistrerie dont font preuve certaines phrases de l’auteur (par exemple : « …venant fouetter la lourde atmosphère encharognée du cloaque putride de l’hygiénisme néopuritain qui nous sert… » qui gagnerait à plus de légèreté), le texte d’Aristide Leucate constitue une bonne synthèse de la pensée de Pier Paolo Pasolini concernant l’antifascisme de son époque et de toujours :
 
 
Dans le cadre de Géopragma, pôle français de géopolitique réaliste, Caroline Galactéros livre nombre d’éléments sur le dépeçage du journaliste saoudien Jamal Khasshoggi, un informateur de haut rang mêlé à de nombreuses affaires proche-orientales dans lesquelles trempent nombre de « services ». Nous sommes bien loin des afféteries pleurnichardes des médias français :
 
 
Conférence donnée par Wiktor Stoczkowski de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHSSS) sur le thème « L’antiracisme doit-il craindre la notion de race ? » Selon lui l’antiracisme construit depuis la seconde guerre mondiale sur un rejet « scientifique » de la diversité humaine est invalidé depuis une vingtaine d’années par les découvertes de la génomique qui réhabilitent le pluralisme racial de l’humanité. En bref, il n’est plus possible de superposer l’ordre des valeurs et l’ordre des faits et de faire cautionner un antiracisme non ratifié par la réalité par les sciences biologiques. Excellente analyse :
 
 
« Le monde d’en haut prétendument ouvert n’a jamais été plus refermé sur lui-même qu’aujourd’hui… Il est devenu prétentieux et arrogant ». Ainsi s’exprime Emmanuel Todd dans un entretien avec Thikerview. Pour lui si les élites pourrissent sur place, le petit peuple ne vaut guère mieux. Il s’inscrit ainsi en réalité contre une des thèses de Jean-Claude Michéa. Il exprime également sa conviction qu’avec Macron, la société va encaisser une baisse massive de son niveau de vie. Il critique également les médias tous alignés sur la représentation complètement faussée des élites. Pour lui ils sont les principaux producteurs de fake news.Todd rend compte aussi de sa russophilie et en explique la teneur par le niveau très supérieur des élites russes animées par une conscience historique qui fait défaut à l’oligarchie occidentale  : 
 
https://www.youtube.com/watch?time_continue=3172&v=6a...
 
Lecture de Rise and kill first de Ronen Bergman. Vidéo de 2h22 sur une histoire très informée du renseignement israélien par un journaliste éminent, lui-même israélien.
Michel Drac en tire de nombreuses leçons sur la mentalité juive et sur la force de son identité, fondatrice de l’efficacité de ses « services ». Remarquable synthèse :
 
 
Michel Pastoureau dans l’émission de Rt France de Frédéric Taddeï pour la sortie de son ouvrage Le loup : une histoire culturelle qui examine la représentation du loup dans l’imaginaire européen. Il revient incidemment sur les trois couleur de la symbolique indo-européenne : le noir, le rouge et le blanc :