Bulletin célinien n°411
octobre 2018
Sommaire :
- Céline en Italie:
Rencontre avec Valeria Ferretti
- Une « dénonciation oubliée »
- Actualité célinienne
- « Céline & Céline » de Michel Ruffin.
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Bulletin célinien n°411
octobre 2018
Sommaire :
- Céline en Italie:
Rencontre avec Valeria Ferretti
- Une « dénonciation oubliée »
- Actualité célinienne
- « Céline & Céline » de Michel Ruffin.
par Marc Laudelout
Jean-Luc Barré, qui dirige depuis une dizaine d’années la collection « Bouquins » chez Robert Laffont, accomplit une partie de la mission que n’assure plus Antoine Gallimard pour la « Bibliothèque de la Pléiade ». Celle-ci se targue d’être « un héritage augmenté des chefs-d’œuvre de notre temps ». Pour des raisons de toute évidence idéologiques, la maison Gallimard refuse une part de cet héritage. Ni Barrès, ni Bainville, ni Maurras n’y ont droit de cité. Tous trois réédités, en revanche, dans la collection « Bouquins ». On peut naturellement penser ce que l’on veut du maître de Martigues mais nier qu’il ait exercé, pendant près d’un demi-siècle, un magistère intellectuel sur ses contemporains serait grotesque. Dans un fort volume de plus d’un millier de pages, les éditions Robert Laffont rééditent donc ses grands textes, de L’Avenir de l’intelligence à Kiel et Tanger sans oublier ceux sur l’esthétique ainsi que sa poésie dont de superbes textes érotiques inédits.
Il est sans doute inutile de rappeler ici à quel point les tropismes céliniens diffèrent des tropismes maurrassiens. Attiré par la Méditerranée et l’Antiquité gréco-latine, Maurras eut une inclination pour le fascisme italien tout en vitupérant contre l’Allemagne dont il fut, tout au long de sa vie, un farouche adversaire. Alors même que Céline considérait cette germanophobie contre nature et porteuse de nouveaux périls. Dans un article paru en 1942, « La France de M. Maurras », son ami Lucien Combelle stigmatisait, lui aussi, cette germanophobie. Ce qui lui attira un commentaire acerbe de Céline lui reprochant de passer à côté de ce qui était pour lui l’essentiel : l’antiracisme de Maurras déjà tancé quatre ans auparavant dans L’École des cadavres. À la suite d’Urbain Gohier, Céline soupçonnait même des origines sémites au leader de l’Action Française.
À ce propos, signalons que l’unique livre consacré à Combelle vient d’être réédité dans cette même collection « Bouquins » avec d’autres livres de Pierre Assouline sur la période de l’Occupation : ses romans (La cliente, Lutetia, Sigmaringen), sa biographie de Jean Jardin et son essai sur l’épuration des intellectuels. C’est dire si cette période fascine depuis toujours Assouline qui s’en explique dans une préface inédite, « Apologie de la zone grise ». Il y évoque avec nuance sa relation à cette histoire complexe. Laquelle n’était pas faite que de héros et de salauds. Comment d’ailleurs qualifier un jeune Français d’une vingtaine d’années acceptant de risquer sa vie sur le front de l’Est pour des idées qu’il croit justes ? Le juif sépharade qu’est Assouline fut l’ami de Combelle qui, non seulement crut au fascisme, mais en fut un ardent militant jusqu’en juillet 1944. Cette amitié l’honore, cela va sans dire, mais ce qui le distingue encore davantage de la plupart de ses confrères, c’est le refus de tout manichéisme. Et le goût de comprendre avant de juger.
La correspondance de Céline à Combelle a été éditée par Éric Mazet dans L’Année Céline 1995 (Du Lérot, 1996, pp. 68-156). Signalons aussi l’émission télévisée de Bernard Pivot sur « Les intellectuels et la Collaboration » (Apostrophes, 1er décembre 1978) à laquelle Combelle participa [https://www.youtube.com/watch?v=IcgWGFwt7nQ] et la série d’entretiens que Pierre Assouline eut avec lui (À voix nue, France Culture, 25-29 juillet 1988) [https://www.youtube.com/watch?v=D6rWO3pEPdc].
00:37 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : céline, louis-ferdinand céline, revue, marc laudelout, littérature, littérature française, lettres, lettres françaises | |
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La Sociedad "Oswald Spengler" ha concedido el Primer Premio que lleva el propio nombre de la entidad académica al famoso escritor Michel Houellebecq en un acto que se celebró en un hotel de Bruselas el pasado viernes, 19 de octubre.
Houellebecq es un escritor mundialmente famoso por su novela "Sumisión", obra polémica e inquietante, que plantea un futuro oscuro para una República Francesa islamizada en un grado muy elevado. El escritor no ha tardado en ser acusado de "islamofobia", ataque ante el cual responde que lo único que ha hecho es adelantar acontecimientos, siguiendo racionalmente las tendencias que ya se observan en el país galo y en otras naciones de occidente. La novela se ha traducido al español en la editorial Anagrama. En esa Francia alienada que hoy podemos conocer, la Sorbona se ha convertido en una Escuela Coránica, las mujeres francesas adoptan masivamente vestimentas musulmanas, y una formación política mahometana se hace dueña de las urnas de un país occidental.
Tal como reza en su propia página web, "la Sociedad Oswald Spengler para el Estudio de la Humanidad y de la Historia Mundial está dedicada al estudio comparativo de las culturas y las civilizaciones, incluyendo la prehistoria, la evolución de la humanidad entendida como un todo, así como las extrapolaciones que consideran el posible futuro del hombre". Se trata de una sociedad académica internacional que toma su inspiración de los trabajos e ideas del filósofo alemán Oswald Spengler (1880-1936), con ánimo de revisarlos, ponerlos al día y examinarlos críticamente, pero que también se marca el propósito de realizar un trabajo interdisciplinar que incluye materias como la teoría evolucionista, la sociobiología, la filosofía, la psicología, la jurisprudencia y la arqueología. En la dirección de dicha Sociedad figuran el famoso economista alemán Max Otte, así como los profesores David Engels y Gerd Morgenthaler.
El pensador germano Spengler elaboró toda una teoría cíclica sobre las grandes civilizaciones mundiales. Éstas, al igual que los seres vivos, nacen, crecen y finalmente –tras un envejecimiento o declinar- mueren. En contradicción y hostilidad abierta con el nazismo, Spengler nunca defendió la supremacía de la civilización occidental sobre las otras, ni aprobó las tesis racistas o biológicas que, de manera pseudocientífica, apoyan una superioridad "aria". Antes al contrario, su pensamiento es pluralista, estableciendo la comparación entre la Historia de la Humanidad y un jardín de plantas de la más variada especie. Cada planta (civilización) posee su propio ritmo y ciclo, y en el primer tercio del siglo XX Spengler trató de comprender ésta fase senil en la que se encuentra Europa en su famosa obra La Decadencia de Occidente.
El profesor de Historia de Roma, David Engels, de la Universidad Libre de Bruselas, explica los motivos por los que Houellebecq ha obtenido este Primer Premio de la Sociedad "Spengler", dotado con una cuantía de 10.000 euros:
"Nosotros buscábamos un pensador merecedor del mismo, en continuidad intelectual con Spengler. Para nosotros, de entre los autores actuales, Michel Houellebecq representa de la manera más palpable este ambiente melancólico de un Occidente cínico que ha perdido todas sus esperanzas y se prepara para abandonarse a sí mismo. Su "Sumisión" anuncia el naufragio del sistema universitario occidental, el fin de la democracia europea, la creación de un Estado franco-mediterráneo autoritario en manos de un presidente conservador y la islamización de Europa, es una novela que no puede ser más spengleriana." (Entrevista a D. Engels en el medio belga "Le Vif")
00:29 Publié dans Actualité, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prix oswald spengler, michel houellebecq, lettres, lettres françaises, littérature, littérature française | |
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Lee Jay Walker
Modern Tokyo Times: http://www.moderntokyotimes.com
Allegedly, Jamal Khashoggi in his last column focused extensively on the need for press freedom in the Arabic speaking world. This is being lauded in Western media circles and in publications that have Muslim Brotherhood leanings. Yet, just basic critical thinking would render this to be overly simplistic and blatantly political. After all, if Khashoggi was so principled and cared about press freedom, then why did he enjoy his visits to Turkey and meet with President Erdogan and leading politicians from the same political party?
This question is important because in modern-day Turkey you have countless numbers of political prisoners languishing in jail. It matters not if you are Kurdish, a Gulenist, or leftist because all face the brutal reality of Erdogan’s Turkey. Equally important, Turkey is a nightmare for journalists who dare question the excesses of Erdogan and his intrigues aimed at curtailing political freedom.
The Council on Foreign Relations, reports, “…Turkey, the leading jailer of journalists in the world, has kidnapped followers of the exiled cleric Fethullah Gulen in Asia and Europe—and just before the Khashoggi disappearance, one of Erdogan’s closest advisors warned that Turkey’s dragnet would extend across the globe.”
Last year, The Guardian, stipulated, “Scores of imprisoned Turkish journalists face a Kafkaesque nightmare of legal limbo, farcical charge sheets, maltreatment and even solitary confinement in the country that locks up more reporters than any other in the world.”
An article in the Washington Post uttered, “Turkey once had a robust, independent press, but Mr. Erdogan has waged a multifront campaign: closing media outlets, forcing others into new ownership, and using friendly judges and prosecutors. In the latest cases, some reporters and editors were convicted for what they said on Twitter.”
Hence, the narrative of Turkey claiming that they have evidence of the murder of Khashoggi by a Saudi hit squad must be viewed in light of the nation expressing this. Yes, a nation that imprisons people at the drop of hat, arrests journalists, is involved in terrorist and sectarian intrigues in Northern Syria, and other ill deeds. Therefore, with each passing day suspicion remains that the Muslim Brotherhood universal political wing, Qatar, Turkey, and other forces opposed to internal changes inside Saudi Arabia, are collectively seeking to “milk the situation” by spreading anti-Saudi Arabia propaganda.
Overall, with Turkey in recent times taking on Saudi Arabia by supporting Qatar and Iran – and being opposed to the leadership of Egypt – and other factors related to the Muslim Brotherhood; then why would Saudi Arabia openly butcher an individual in a nation that supports the other camp? Also, since Turkey claims to have evidence, then how come the security services of Saudi Arabia were not aware that Turkey was spying on them? Therefore, why would Saudi Arabia openly support such a terrible own goal if ordered by the inner elites of this nation?
Indicating a botched attempt of taking Khashoggi for rendition to Saudi Arabia and a cover-up. However, the gruesome comments emanating from Turkey seem out of line with a chain of events that was most likely unintended – even if resulting in death.
https://www.theguardian.com/world/2017/mar/23/turkish-jou...
https://www.cfr.org/article/jamal-khashoggis-disappearanc...
https://www.washingtonpost.com/opinions/erdogan-is-transforming-turkey-into-a-totalitarian-prison/2018/03/11/19a4cde8-23c9-11e8-94da-ebf9d112159c_story.html?utm_term=.a8bf6b24e3ee
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The Empire Splits the Orthodox World – Possible Consequences
Ex: http://www.unz.com
In previous articles about this topic I have tried to set the context and explain why most Orthodox Churches are still used as pawns in purely political machinations and how the most commentators who discuss these issues today are using words and concepts in a totally twisted, secular and non-Christian way (which is about as absurd as discussing medicine while using a vague, misunderstood and generally non-medical terminology). I have also written articles trying to explain how the concept of “Church” is completely misunderstood nowadays and how many Orthodox Churches today have lost their original patristic mindset. Finally, I have tried to show the ancient spiritual roots of modern russophobia and how the AngloZionist Empire might try to save the Ukronazi regime in Kiev by triggering a religious crisis in the Ukraine. It is my hope that these articles will provide a useful context to evaluate and discuss the current crisis between the Patriarchate of Constantinople and the Moscow Patriarchate.
My intention today is to look at the unfolding crisis from a more “modern” point of view and try to evaluate only what the political and social consequences of the latest developments might be in the short and mid term. I will begin by a short summary.
The current context: a summary
The Patriarchate of Constantinople has taken the official decision to:
Most people naturally focus on this last element, but this might be a mistake, because while illegally granting autocephaly to a mix of nationalist pseudo-Churches is most definitely a bad decision, to act like some kind of “Orthodox Pope” and claim rights which only belong to the entire Church is truly a historical mistake. Not only that, but this mistake now forces every Orthodox Christian to either accept this as a fait accompli and submit to the megalomania of the wannabe Ortho-Pope of the Phanar, or to reject such unilateral and totally illegal action or to enter into open opposition. And this is not the first time such a situation has happened in the history of the Church. I will use an historical parallel to make this point.
The historical context:
The Church of Rome and the rest of the Christian world were already on a collision course for several centuries before the famous date of 1054 when Rome broke away from the Christian world. Whereas for centuries Rome had been the most steadfast bastion of resistance against innovations and heresies, the influence of the Franks in the Church of Rome eventually resulted (after numerous zig-zags on this topic) in a truly disastrous decision to add a single world (filioque - “and the son” in Latin) to the Symbol of Faith (the Credo in Latin). What made that decision even worse was the fact that the Pope of Rome also declared that he had the right to impose that addition upon all the other Christian Churches, with no conciliar discussion or approval. It is often said that the issue of the filioque is “obscure” and largely irrelevant, but that is just a reflection of the theological illiteracy of those making such statements as, in reality, the addition of the filioque completely overthrows the most crucial and important Trinitarian and Christological dogmas of Christianity. But what *is* true is that the attempt to unilaterally impose this heresy on the rest of the Christian world was at least as offensive and, really, as sacrilegious as the filioque itself because it undermined the very nature of the Church. Indeed, the Symbol of Faith defines the Church as “catholic” (Εἰς μίαν, Ἁγίαν, Καθολικὴν καὶ Ἀποστολικὴν Ἐκκλησίαν”) meaning not only “universal” but also “whole” or “all-inclusive”. In ecclesiological terms this “universality” is manifested in two crucial ways:
First, all Churches are equal, there is no Pope, no “historical see” granting any primacy just as all the Apostles of Christ and all Orthodox bishops are also equals; the Head of the Church is Christ Himself, and the Church is His Theadric Body filled with the Holy Spirit. Oh I know, to say that the Holy Spirit fills the Church is considered absolutely ridiculous in our 21st century post-Christian world, but check out these words from the Book of Acts: “For it seemed good to the Holy Ghost, and to us” (Acts 15:28) which clearly show that the members of the Apostolic Council in Jerusalem clearly believed and proclaimed that their decisions were guided by the Holy Spirit. Anyone still believing that will immediately see why the Church needs no “vicar of Christ” or any “earthly representative” to act in Christ’s name during His absence. In fact, Christ Himself clearly told us “lo, I am with you always, even unto the end of the world. Amen” (Matt 28:20). If a Church needs a “vicar” – then Christ and the Holy Spirit are clearly not present in that Church. QED.
Second, crucial decisions, decisions which affect the entire Church, are only taken by a Council of the entire Church, not unilaterally by any one man or any one Church. These are really the basics of what could be called “traditional Christian ecclesiology 101” and the blatant violation of this key ecclesiological dogma by the Papacy in 1054 was as much a cause for the historical schism between East and West (really, between Rome and the rest of Christian world) as was the innovation of the filioque itself.
I hasten to add that while the Popes were the first ones to claim for themselves an authority only given to the full Church, they were not the only ones (by the way, this is a very good working definition of the term “Papacy”: the attribution to one man of all the characteristics belonging solely to the entire Church). In the early 20th century the Orthodox Churches of Constantinople, Albania, Alexandria, Antioch, Bulgaria, Cyprus, Greece, Poland, and Romania got together and, under the direct influence of powerful Masonic lodges, decided to adopt the Gregorian Papal Calendar (named after the 16th century Pope Gregory XIII). The year was 1923, when the entire Russian Orthodox Church was being literally crucified on the modern Golgotha of the Bolshevik regime, but that did not prevent these Churches from calling their meeting “pan Orthodox”. Neither did the fact that the Russian, Serbian, Georgian, Jerusalem Church and the Holy Mountain (aka “Mount Athos”) rejected this innovation stop them. As for the Papal Calendar itself, the innovators “piously” re-branded it as “improved Julian” and other such euphemism to conceal the real intention behind this.
Finally, even the fact that this decision also triggered a wave of divisions inside their own Churches was not cause for them to reconsider or, even less so, to repent. Professor C. Troitsky was absolutely correct when he wrote that “there is no doubt that future historians of the Orthodox Church will be forced to admit that the Congress of 1923 was the saddest event of Church life in the 20th century” (for more on this tragedy see here, here and here). Here again, one man, Ecumenical Patriarch Meletius IV (Metaxakis) tried to “play Pope” and his actions resulted in a massive upheaval which ripped through the entire Orthodox world.
More recently, the Patriarch of Constantinople tried, once again, to convene what he would want to be an Orthodox “Ecumenical Council” under his personal authority when in 2016 (yet another) “pan Orthodox” council was convened on the island of Crete which was attended by the Churches of Alexandria , Jerusalem , Serbia , Romania , Cyprus , Greece, Poland , Albania and of the Czech Lands and Slovakia. The Churches of Russia, Bulgaria, Georgia and the USA (OCA) refused to attend. Most observers agreed that the Moscow Patriarchate played a key role in undermining what was clearly to be a “robber” council which would have introduced major (and fully non-Orthodox) innovations. The Patriarch of Constantinople never forgave the Russians for torpedoing his planned “ecumenical” council.
Some might have noticed that a majority of local Churches did attend both the 1923 and the 2016 wannabe “pan Orthodox” councils. Such an observation might be very important in a Latin or Protestant context, but in the Orthodox context is is absolutely meaningless for the following reasons:
The theological context:
In the history of the Church there have been many “robber” councils (meaning illegitimate, false, councils) which were attended by a majority of bishops of the time, and even a majority of the Churches; in this article I mentioned the life of Saint Maximos the Confessor (which you can read in full here) as a perfect example of how one single person (not even a priest!) can defend true Christianity against what could appear at the time as the overwhelming number of bishops representing the entire Church. But, as always, these false bishops were eventually denounced and the Truth of Orthodoxy prevailed.
Likewise, at the False Union of Florence, when all the Greek delegates signed the union with the Latin heretics, and only one bishop refused to to do (Saint Mark of Ephesus), the Latin Pope declared in despair “and so we have accomplished nothing!”. He was absolutely correct – that union was rejected by the “Body” of the Church and the names of those apostates who signed it will remain in infamy forever. I could multiply the examples, but what is crucial here is to understand that majorities, large numbers or, even more so, the support of secular authorities are absolutely meaningless in Christian theology and in the history of the Church and that, with time, all the lapsed bishops who attended robber councils are always eventually denounced and the Orthodox truth always proclaimed once again. It is especially important to keep this in mind during times of persecution or of brutal interference by secular authorities because even when they *appear* to have won, their victory is always short-lived.
I would add that the Russian Orthodox Church is not just “one of the many” local Orthodox Churches. Not only is the Russian Orthodox Church by far the biggest Orthodox Church out there, but Moscow used to be the so-called “Third Rome”, something which gives the Moscow Patriarchate a lot of prestige and, therefore, influence. In secular terms of prestige and “street cred” the fact that the Russians did not participate in the 1923 and 2016 congresses is much bigger a blow to its organizers than if, say, the Romanians had boycotted it. This might not be important to God or for truly pious Christians, but I assure you that this is absolutely crucial for the wannabe “Eastern Pope” of the Phanar…
Who is really behind this latest attack on the Church?
So let’s begin by stating the obvious: for all his lofty titles (“His Most Divine All-Holiness the Archbishop of Constantinople, New Rome, and Ecumenical Patriarch“ no less!), the Patriarch of Constantinople (well, of the Phanar, really), is nothing but a puppet in the hands of the AngloZionist Empire. An ambitious and vain puppet for sure, but a puppet nonetheless. To imagine that the Uber-loser Poroshenko would convince him to pick a major fight with the Moscow Patriarchate is absolutely laughable and totally ridiculous. Some point out that the Patriarch of Constantinople is a Turkish civil servant. While technically true, this does not suggest that Erdogan is behind this move either: right now Erdogan badly needs Russia on so many levels that he gains nothing and risks losing a lot by alienating Moscow. No, the real initiator of this entire operation is the AngloZionist Empire and, of course, the Papacy (which has always tried to create an “Orthodoxerein Ukraine” from the “The Eastern Crusade” and “Northern Crusades” of Popes Innocent III and Gregory IX to the Nazi Ukraine of Bandera – see here for details).
Why would the Empire push for such a move? Here we can find a mix of petty and larger geostrategic reasons. First, the petty ones: they range from the usual impotent knee-jerk reflex to do something, anything, to hurt Russia to pleasing of the Ukronazi emigrés in the USA and Canada. The geostrategic ones range from trying to save the highly unpopular Ukronazi regime in Kiev to breaking up the Orthodox world thereby weakening Russian soft-power and influence. This type of “logic” shows a fundamental misunderstanding of the Orthodox world today. Here is why:
The typical level of religious education of Orthodox Christians is probably well represented by the famous Bell Curve: some are truly completely ignorant, most know a little, and a few know a lot. As long as things were reasonably peaceful, all these Orthodox Christians could go about their daily lives and not worry too much about the big picture. This is also true of many Orthodox Churches and bishops. Most folks like beautiful rites (singing, golden cupolas, beautiful architecture and historical places) mixed in with a little good old superstition (place a candle before a business meeting or playing the lottery) – such is human nature and, alas, most Orthodox Christians are no different, even if their calling is to be “not of this world”. But now this apparently peaceful picture has been severely disrupted by the actions of the Patriarch of Constantinople whose actions are in such blatant and severe violation of all the basic canons and traditions of the Church that they literally force each Orthodox Christian, especially bishops, to break their silence and take a position: am I with Moscow or with Constantinople?
Oh sure, initially many (most?) Orthodox Christians, including many bishops, will either try to look away or limit themselves to vapid expressions of “regret” mixed in with calls for “unity”. A good example of that kind of wishy washy lukewarm language can already be found here. But this kind of Pilate-like washing of hands (“ain’t my business” in modern parlance) is unsustainable, and here is why: in Orthodox ecclesiology you cannot build “broken Eucharistic triangles”. If A is not in communion with B, then C cannot be in communion with A and B at the same time. It’s really an “either or” binary choice. At least in theory (in reality, such “broken triangles” have existed, most recently between the former ROCA/ROCOR, the Serbian Church and the Moscow Patriarchate, but they are unsustainable, as events of the 2000-2007 years confirmed for the ROCA/ROCOR). Still, no doubt that some (many?) will try to remain in communion with both the Moscow Patriarchate and the Constantinople Patriarchate, but this will become harder and harder with every passing month. In some specific cases, such a decision will be truly dramatic, I think of the monasteries on the Holy Mountain in particular.
On a more cynical level, I would note that the Patriarch of Constantinople has now opened a real Pandora’s box which now every separatist movement in an Orthodox country will be able to use to demand its own “autocephaly” which will threaten the unity of most Orthodox Churches out there. If all it takes to become “autocephalous” is to trigger some kind of nationalist uprising, then just imagine how many “Churches” will demand the same autocephaly as the Ukronazis are today! The fact that ethno-phyetism is a condemned heresy will clearly stop none of them. After all, if it is good enough for the “Ecumenical” Patriarch, it sure is good enough for any and all pseudo-Orthodox nationalists!
What the AngloZionist Empire has done is to force each Orthodox Christian and each Orthodox Church to chose between siding with Moscow or Constantinople. This choice will have obvious spiritual consequences, which the Empire couldn’t give a damn about, but it will also profound political and social consequences which, I believe, the Empire entirely missed.
The Moscow Patriarchate vs the Patriarchate of Constantinople – a sociological and political analysis
Let me be clear here that I am not going to compare and contrast the Moscow Patriarchate (MP) and the Patriarchate of Constantinople (PC) from a spiritual, theological or even ecclesiological point of view here. Instead, I will compare and contrast them from a purely sociological and political point of view. The differences here are truly profound.
Moscow Patriarchate | Patriarchate of Constantinople | |
Actual size | Very big | Small |
Financial means | Very big | Small |
Dependence on the support of the Empire and its various entities | Limited | Total |
Relations with the Vatican | Limited, mostly due to very strongly anti-Papist sentiments in the people | Mutual support and de-facto alliance |
Majority member’s outlook | Conservative | Modernist |
Majority member’s level of support | Strong | Lukewarm |
Majority member’s concern with Church rules/cannons/traditions | Medium and selective | Low |
Internal dissent | Practically eliminated (ROCA) | Strong (Holy Mountain, Old Calendarists) |
From the above table you can immediately see that the sole comparative ‘advantage’ of the PC is that is has the full support of the AngloZionist Empire and the Vatican. On all the other measures of power, the MP vastly “out-guns” the PC.
Now, inside the Ukronazi occupied Ukraine, that support of the Empire and the Vatican (via their Uniats) does indeed give a huge advantage to the PC and its Ukronazi pseudo-Orthodox “Churches”. And while Poroshenko has promised that no violence will be used against the MP parishes in the Ukraine, we all remember that he was the one who promised to stop the war against the Donbass, so why even pay attention to what he has to say.
US diplomats and analysts might be ignorant enough to believe Poroshenko’s promises, but if that is the case then they are failing to realize that Poroshensko has very little control over the hardcore Nazi mobs like the one we saw last Sunday in Kiev. The reality is very different: Poroshenko’s relationship to the hardcore Nazis in the Ukraine is roughly similar to the one the House of Saud has with the various al-Qaeda affiliates in Saudi Arabia: they try to both appease and control them, but they end up failing every time. The political agenda in the Ukraine is set by bona fide Nazis, just as it is set in the KSA by the various al-Qaeda types. Poroshenko and MBS are just impotent dwarfs trying to ride on the shoulders of much more powerful devils.
Sadly, and as always, the ones most at risk right now are the simple faithful who will resist any attempts by the Ukronazi death-squads to seize their churches and expel their priests. I don’t expect a civil war to ensue, not in the usual sense of the world, but I do expect a lot of atrocities similar to what took place during the 2014 Odessa massacre when the Ukronazis burned people alive (and shot those trying to escape). Once these massacres begin, it will be very, very hard for the Empire to whitewash them or blame it all on “Russian interference”. But most crucially, as the (admittedly controversial) Christian writer Tertullian noticed as far back as the 2nd century “the blood of the martyrs is the seed of the Church”. You can be sure that the massacre of innocent Christians in the Ukraine will result in a strengthening of the Orthodox awareness, not only inside the Ukraine, but also in the rest of the world, especially among those who are currently “on the fence” so to speak, between the kind of conservative Orthodoxy proclaimed by the MP and the kind of lukewarm wishy washy “decaf” pseudo-Orthodoxy embodied by the Patriarchate of Constantinople. After all, it is one thing to change the Church Calendar or give hugs and kisses to Popes and quite another to bless Nazi death-squads to persecute Orthodox Christians.
To summarize I would say that by his actions, the Patriarch of Constantinople is now forcing the entire Orthodox world to make a choice between two very different kind of “Orthodoxies”. As for the Empire, it is committing a major mistake by creating a situation which will further polarize strongly, an already volatile political situation in the Ukraine.
There is, at least potentially, one more possible consequence from these developments which is almost never discussed: its impact inside the Moscow Patriarchate.
Possible impact of these developments inside the Moscow Patriarchate
Without going into details, I will just say that the Moscow Patriarchate is a very diverse entity in which rather different “currents” coexist. In Russian politics I often speak of Atlantic Integrationists and Eurasian Sovereignists. There is something vaguely similar inside the MP, but I would use different terms. One camp is what I would call the “pro-Western Ecumenists” and the other camp the “anti-Western Conservatives”. Ever since Putin came to power the pro-Western Ecumenists have been losing their influence, mostly due to the fact that the majority of the regular rank and file members of the MP are firmly behind the anti-Western Conservative movement (bishops, priests, theologians). The rabid hatred and fear of everything Russian by the West combined with the total support for anything anti-Russian (including Takfiris and Nazis) has had it’s impact here too, and very few people in Russia want the civilizational model of Conchita Wurst, John McCain or Pope Francis to influence the future of Russia. The word “ecumenism” has, like the word “democracy”, become a four letter word in Russia with a meaning roughly similar to “sellout” or “prostitution”. What is interesting is that many bishops of the Moscow Patriarchate who, in the past, were torn between the conservative pressure from their own flock and their own “ecumenical” and “democratic” inclinations (best embodied by the Patriarch of Constantinople) have now made a choice for the conservative model (beginning by Patriarch Kirill himself who, in the past, used to be quite favorable to the so-called “ecumenical dialog of love” with the Latins).
Now that the MP and the PC have broken the ties which previously united them, they are both free to pursue their natural inclinations, so to speak. The PC can become some kind of “Eastern Rite Papacy” and bask in an unhindered love fest with the Empire and the Vatican while the MP will now have almost no incentive whatsoever to pay attention to future offers of rapprochement by the Empire or the Vatican (these two always work hand in hand). For Russia, this is a very good development.
Make no mistake, what the Empire did in the Ukraine constitutes yet another profoundly evil and tragic blow against the long-suffering people of the Ukraine. In its ugliness and tragic consequences, it is quite comparable to the occupation of these lands by the Papacy via its Polish and Lithuanian agents. But God has the ability to turn even the worst horror into something which, in the end, will strengthen His Church.
Russia in general, and the Moscow Patriarchate specifically, are very much in a transition phase on many levels and we cannot overestimate the impact which the West’s hostility on all fronts, including spiritual ones, will have on the future consciousness of the Russian and Orthodox people. The 1990s were years of total confusion and ignorance, not only for Russia by the way, but the first decade of the new millennium has turned out to be a most painful, but also most needed, eye-opener for those who had naively trusted the notion that the West’s enemy was only Communism, not Russia as a civilizational model.
In their infinite ignorance and stupidity, the leaders of the Empire have always acted only in the immediate short term and they never bothered to think about the mid to long term effects of their actions. This is as true for Russia as it is for Iraq or the Balkans. When things eventually, and inevitably, go very wrong, they will be sincerely baffled and wonder how and why it all went wrong. In the end, as always, they will blame the “other guy”.
There is no doubt in my mind that the latest maneuver of the AngloZionist Empire in the Ukraine will yield some kind of feel-good and short term “victory” (“peremoga” in Ukrainian) which will be followed by a humiliating defeat (“zrada” in Ukrainian) which will have profound consequences for many decades to come and which will deeply reshape the current Orthodox world. In theory, these kinds of operations are supposed to implement the ancient principle of “divide and rule”, but in the modern world what they really do is to further unite the Russian people against the Empire and, God willing, will unite the Orthodox people against pseudo-Orthodox bishops.
Conclusion:
In this analysis I have had to describe a lot of, shall we say, “less than inspiring” realities about the Orthodox Church and I don’t want to give the impression that the Church of Christ is as clueless and impotent as all those denominations, which, over the centuries have fallen away from the Church. Yes, our times are difficult and tragic, but the Church has not lost her “salt”. So what I want to do in lieu of a personal conclusion is to quote one of the most enlightened and distinguished theologians of our time, Metropolitan Hierotheos of Nafpaktos, who in his book “The Mind of the Orthodox Church” (which I consider one of the best books available in English about the Orthodox Church and a “must read” for anybody interested in Orthodox ecclesiology) wrote the following words:
Saint Maximos the Confessor says that, while Christians are divided into categories according to age and race, nationalities, languages, places and ways of life, studies and characteristics, and are “distinct from one another and vastly different, all being born into the Church and reborn and recreated through it in the Spirit” nevertheless “it bestows equally on all the gift of one divine form and designation, to be Christ’s and to bear His Name. And Saint Basil the Great, referring to the unity of the Church says characteristically: “The Church of Christ is one, even tough He is called upon from different places”. These passages, and especially the life of the Church, do away with every nationalistic tendency. It is not, of course, nations and homelands that are abolished, but nationalism, which is a heresy and a great danger to the Church of Christ.
Metropolitan Hierotheos is absolutely correct. Nationalism, which itself is a pure product of West European secularism, is one of the most dangerous threats facing the Church today. During the 20th century it has already cost the lives of millions of pious and faithful Christians (having said that, this in no way implies that the kind of suicidal multiculturalism advocated by the degenerate leaders of the AngloZionist Empire today is any better!). And this is hardly a “Ukrainian” problem (the Moscow Patriarchate is also deeply infected by the deadly virus of nationalism). Nationalism and ethno-phyletism are hardly worse than such heresies as Iconoclasm or Monophysitism/Monothelitism were in the past and those were eventually defeated. Like all heresies, nationalism will never prevail against the “Church of the living God” which is the “the pillar and ground of the truth” (1 Tim 3:15) and while many may lapse, others never will.
In the meantime, the next couple of months will be absolutely crucial. Right now it appears to me that the majority of the Orthodox Churches will first try to remain neutral but will have to eventually side with the Moscow Patriarchate and against the actions of Patriarch Bartholomew. Ironically, the situation inside the USA will most likely be particularly chaotic as the various Orthodox jurisdictions in the USA have divided loyalties and are often split along conservative vs modernizing lines. The other place to keep a close eye on will be the monasteries on the Holy Mountain were I expect a major crisis and confrontation to erupt.
With the crisis in the Ukraine the heresy of nationalism has reached a new level of infamy and there will most certainly be a very strong reaction to it. The Empire clearly has no idea what kind of dynamic it has now set in motion.
12:11 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, actualité internationale, politique internationale, russie, ukraine, patriarcat orthodoxe, orthodoxie, religion, schisme | |
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Une certaine frange radicale de la mouvance végane a récemment intéressé les médias par ses outrances et fait beaucoup de mal aux nombreuses associations qui luttent contre la maltraitance animale. Le chef de file de ce mouvement est une femme, Solveig Halloin, ancienne Femen, qui incite les militants du collectif Boucherie Abolition à harceler les bouchers et à dégrader leurs commerces.
Il serait stupide de répondre aux excès de ces végans par des provocations de méchant carnivore, viandard assoiffé de sang et destructeur du monde animal pour le plaisir.
Quelques notions pour s’y retrouver dans cette nouvelle jungle, par ordre de rigueur décroissante :
• Le véganisme interdit toute absorption d’animaux ou de produits dérivés d’animaux ou de leur utilisation (en vrac : œufs, lait, miel, mais aussi cire d’abeille, cuir, soie, cosmétiques, etc.).
• Les végétaliens ne mangent pas d’animaux ni non plus leurs productions (œufs, produits laitiers, miel).
• Les végétariens ne mangent pas d’animaux (viande et poisson).
• Les flexitariens, s’intéressant au bien‐être animal et, réprouvant les pratiques agro‐alimentaires industrielles, limitent leur consommation de chair animale en tenant compte de sa qualité d’élevage et de production. On retrouve dans cette catégorie méconnue et pourtant la plus nombreuse, la plupart des gastronomes éclairés et des consommateurs de produits biologiques.
Le magazine Marianne, dans son numéro 1125, avance l’idée qu’il y aurait des passerelles entre les antispécistes d’extrême-gauche et « l’extrême-droite ». On y apprend ainsi que le gauchiste violent Clément Méric, mort dans une rixe opposant sa bande à des supposés skinheads, était tout aussi végan que le principal accusé, Esteban Morillo.
L’information n’est pas dénuée d’intérêt. Effectivement, la défense de la condition animale rassemble toutes sortes de gens habituellement opposés sur le plan politique, mais aussi culturel, philosophique, spirituel, géographique, historique… C’est ainsi que deux femmes que tout sépare emploient peu ou prou les mêmes mots pour définir l’une des causes de la maltraitance animale : les religions du Livre. L’une, Élisabeth de Fontenay, est une philosophe convertie au judaïsme, dont une partie de la famille fut déportée par les nazis ; elle est une militante active de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et s’intéresse aussi à la cause animale qu’elle a défendue dans son livre : Le Silence des bêtes. La seconde, Savitri Devi, française d’origine grecque, mariée à un brahmane indou, s’impliqua dans la fondation de l’écologie profonde et fréquentera après‐guerre les milieux néo‐nazis.
Comparons :
Élisabeth de Fontenay : « Dans l’histoire de l’Église catholique, si l’on excepte quelques mystiques comme saint François d’Assise, on assiste à un désintérêt profond pour la condition animale. Quand on sacrifiait des animaux au temple, la bête était unie à l’homme et à Dieu dans une relation triangulaire très porteuse de sens. On immolait les animaux, mais ils étaient objets de respect… Or, à partir du moment où le Christ s’offre comme la brebis du sacrifice, il n’y a plus lieu de se soucier des animaux en chair et en os, ils n’existent plus que sur le mode de l’allégorie. Saint Augustin assurait même que les animaux ne peuvent pas souffrir puisqu’ils n’ont pas commis le péché originel. Les animaux‐machines de Descartes s’inscrivent dans cette trace. » In Le Point du 25 avril 2013
Savitri Devi : « Toute la splendeur du monde matériel, toute la beauté, la force et l’amour des millions de bêtes, d’oiseaux, de poissons, d’arbres et de végétaux, la majesté des montagnes revêtues de neige, la beauté des vagues incessantes, tout cela et plus encore, ne vaut pas, aux yeux de Dieu, l’âme immortelle d’un humain imbécile – ainsi parlent les Evangiles. C’est pourquoi la chasse aux tigres et aux cerfs, le massacre de doux agneaux innocents, si heureux de vivre, la dissection de jolis cochons d’Inde ou de chiens intelligents, ne sont pas des « péchés » selon les religions anthropocentrées, pas même si elles entraînent la souffrance la plus terrible. Mais l’euthanasie sans douleur appliquée à des idiots humains inutiles est un « crime ». Comment pourrait‐il en être autrement ? Ils ont deux jambes, pas de queue, et une âme immortelle. Si dégénérés qu’ils puissent être, ils sont des hommes. »
Nous remarquerons que madame de Fontenay reste discrète sur le mode d’abattage des deux autres religions monothéistes, seules concernées par cette maltraitance animale, tout comme les végans qui évitent soigneusement de s’en prendre aux boucheries halal ou casher.
Élisabeth de Fontenay s’était élevée, en 1996, contre l’holocauste perpétré lors de l’épisode de « la vache folle », comme l’avait dénommé les autorités sanitaires, lesquelles étaient certainement plus folles que les vaches puisqu’elles avaient autorisé l’alimentation à base de farines animales à des herbivores. Au Royaume‐Uni, près de 2,5 millions de vaches avaient été ainsi abattues. Rudolf Steiner avait parfaitement décrit les conséquences de cette folie dans une conférence donnée en … 1923 ! Petite digression : la vache est le seul animal qui se transforme en un autre animal en mourant, selon une imposture bien orchestrée par les industriels de l’agro-alimentaire. Elle devient en effet du bœuf (un taureau castré), dont la viande est plus appréciée ; 85% du « bœuf » que nous mangeons sont des vaches laitières réformées, qui ne produisent plus ; la viande de bœuf engraissé pour la consommation serait beaucoup plus chère, sans atteindre les sommets d’un bœuf japonais de Kobé dont le prix est dix fois supérieur au prétendu « bœuf » français.
Élisabeth de Fontenay soupçonne l’industrie agro‐alimentaire d’avoir organisé ce massacre pour réguler une production devenue trop abondante…
Le bouddhiste français Matthieu Ricard constate que « tous les ans, 60 milliards d’animaux terrestres et 1 000 milliards d’animaux marins sont tués pour notre consommation, ce qui pose un défi majeur à la cohérence éthique des sociétés humaines ».
On comprend bien que, au regard de telles quantités, l’animal ne représente plus qu’un produit industriel comme un autre et un produit de consommation comme un autre pour les sept milliards d’humains peuplant notre planète, à la seule différence qu’il s’agit d’un produit vivant, aimant, et souffrant. Pour exemple, qui semble sorti tout droit d’un film de SF transhumaniste : on pratique dans le flanc des vaches des orifices d’environ 15 cm qu’on munit d’un hublot pour y observer le processus de digestion
L’humain est‐il un animal supérieur ?
Considérons les diverses catégories animales en fonction de leur rapport à l’homme :
• Les animaux sauvages qui vivent en liberté, quelquefois partielle, de nos jours, dans d’immenses réserves.
• Les animaux domestiques ou utilitaires servant à la consommation alimentaire des humains ou à des besognes diverses : transports de matériaux, labourage…
• Les animaux de compagnie.
• Les animaux de loisirs : de spectacle (cirque, zoo, corrida) ou de chasse (chiens et gibiers)
L’Homme a tout pouvoir sur les animaux, qui peuvent pourtant être doués de bien de fonctions dont l’Homme est dépourvu : voler, changer de couleur (le caméléon), sauter d’arbre en arbre, communiquer naturellement (comme les baleines) à des dizaines de kilomètres d’éloignement, voir repousser ses organes perdus (la queue du lézard)… les exemples sont innombrables et toujours étonnants. Mais les animaux ne sont pas doués de la parole ni d’une conscience ; cependant, ce sont des êtres sensibles et beaucoup sont capables de communiquer avec l’espèce humaine par divers canaux ; il suffit d’observer le regard d’un chien pour en être convaincus.
Pourtant, si l’on en croit les religions du Livre, l’humain serait l’espèce « élue » de Dieu, au détriment de toutes les autres composantes de la Création. L’avènement du dogme darwinien va changer la donne.
La science moderne (ou profane) s’est rangée à la thèse de Darwin qui professe l’origine animale de l’être humain et en déduit son statut actuel à la suite d’une longue évolution ; les partisans de la thèse évolutionniste s’opposent à la thèse créationniste qui avance que l’homme a été créé par le Dieu des monothéistes ; la date de cette création indéterminée varie, selon les différentes chapelles (ou plutôt sectes) de – 6 000 jusqu’au plus loin qu’on remonte dans la chaîne évolutionniste.
La Tradition (ou les traditions) renvoie dos à dos les deux thèses arguant que le cosmos est un continuum dont le mouvement procède par cycles à l’image de la nature et de l’univers et que notre cycle qui est en phase d’achèvement a vécu plusieurs dizaines de milliers d’années succédant à d’autres cycles antérieurs et en précédant de futurs. Pour la Tradition, l’Homme actuel résulte d’une involution depuis le début de ce cycle (qui involue tout autant comme le cycle des saisons, par exemple : dès le lendemain du solstice du 21 juin, les nuits commencent à rallonger), et son origine procède d’un Homme bien supérieur à ce que nous sommes, la science profane n’étant qu’une sorte de prothèse technique et artificielle venue remplacer d’anciennes facultés naturelles. Quant à l’origine animale supposée de l’Homme, Julius Evola nous fait remarquer que le supérieur ne peut naître de l’inférieur et qu’il appartient à l’intuition (ou au goût) de chacun d’admettre qu’il descend d’un singe ou d’un homme plus évolué, ceci dit en l’absence de toute certitude dite scientifique concernant la théorie darwinienne.
Pour l’ethnologue Jean Servier, auteur de L’Homme et l’Invisible (Imago, 1980), « La science occidentale défend l’hominisation du singe, peut‐être parce qu’il est plus facile d’être un singe « parvenu » qu’un ange déchu […]. Selon toutes les traditions, l’homme a été d’abord esprit, participant de toute la sérénité du Monde Invisible. Un désir l’a poussé à rompre l’harmonie cosmique : il lui a fallu, en expiation, descendre dans la matière, dans l’univers des formes, dans l’animalité : revêtir des vêtements de peaux. »
Notre époque est une période de transition entre deux cycles et qui va voir advenir, sans doute dans un grand bouleversement, la fin du nôtre avant l’avènement du suivant.
Nos ancêtres européens de l’Âge d’Or avaient parfaitement conscience d’être intégrés à l’univers cosmique, d’en être à la fois les conducteurs, les protecteurs et les producteurs, les trois fonctions qui régissaient leur monde.
Les hommes de l’Âge d’Or étaient l’élément régulateur, équilibrant, de ce que les monothéistes ont ensuite dénommé la « création » ; ils n’étaient ni prédateurs ni déprédateurs des autres règnes, animal, végétal, minéral. À l’Homme incombait la responsabilité de la parfaite harmonie du monde. Par un processus que nous n’avons pas ici la place d’expliquer, les hommes sont devenus prédateurs puis déprédateurs, ce qui explique les excès exercés par les hommes contre les animaux et les végétaux – massacres gigantesques des forêts – détruisant ce qui constitue la source même de leur survie.
Examinons ce pictogramme intitulé Égo – Éco (pour écologie). Il résume ce que nous venons de dire, à quelques différences près :
• L’un représente un homme au‐dessus de notre planète, englobant les espèces animales et végétales, mais aussi… la femme ; à côté de l’homme dominant le monde, un mot : Égo.
• L’autre inclut l’homme dans la même sphère, redescendant de sa position dominante au‐dessus du globe, un mot : Éco. L’homme et la femme, qui se retrouvent alors, font seulement partie de l’univers cosmique, placés quelque part, au hasard, entre une baleine et un chêne. C’est le sens écologique des ces dessins.
L’être humain fait partie de la chaîne du vivant. Or, nous l’avons dit, l’être humain a une responsabilité : celle d’être l’élément régulateur du monde. Il devrait donc se trouver au centre même du dispositif pour accomplir sa mission. Il retrouvera sa place dans le prochain cycle.
En attendant, il faut que l’homme enraciné retrouve la dignité que le règne de la quantité(1) lui a ôtée.
Il n’y a qu’une solution pour contrer la mondialisation et tous ses méfaits : retrouver sa terre, ses racines, ses coutumes, sa culture, les hommes de son sang, de son clan, le monde qu’on embrasse en regardant autour de soi. C’est ainsi que nos ancêtres les Gaulois déterminaient le territoire de leur tribu, du haut de leur oppidum. Ceci s’appelle, dans notre jargon moderne, la relocalisation.
Les paysans et les éleveurs doivent récupérer leurs terres sur le plan spirituel et concret. Les gouvernants et les industries agro‐alimentaires avaient décidé de créer des abattoirs collectifs au prétexte d’hygiène et de traçabilité ; il s’est avéré qu’ils sont devenus d’énormes usines à massacrer, dans un déluge de sang et de terreur ; on peut imaginer la qualité de la viande issue de ces animaux horriblement stressés et produisant des toxines en quantité ; plus question pour nos éleveurs d’abattre dans leurs fermes les bêtes qu’ils ont élevées ; mais les mêmes autorités ferment les yeux sur les abattages halal et cacher aux seuls motifs du profit ou de l’électoralisme ; pourtant, dans le domaine de la gestion sanitaire, les paysans et éleveurs français connaissent parfaitement les règles d’hygiène concernant leur métier et les respectent quand il s’agit d’une exploitation à taille humaine et locale.
Deux éleveurs, père et fils, expliquent leurs méthodes de travail lors d’une émission télévisée présentée par Perico Légasse :
« Nous maîtrisons l’ensemble du circuit de distribution, de l’élevage à la livraison ! Les animaux sont engraissés à la propriété en plein air, sans antibiotique, abattus (abattage traditionnel non hallal) à Bergerac (abattoir classé 2 sur une échelle de 4, rénové, confirmé et félicité en février 2012) et découpés dans notre laboratoire après une période de maturation de 10 à 20 jours. La viande est conditionnée sous vide dans l’heure suivant sa découpe pour une fraicheur optimale. Tout se déroule dans un rayon de 12 km, ce qui garantit à la viande une grande fraîcheur, réduit les émissions de CO2 et respecte l’environnement. »
Et qu’en sera‐t‐il des abattages rituels lorsque tous nos éleveurs auront adopté cet exemple ?
La France et autres pays européens concernés doivent tout simplement les interdire, comme le font déjà le Lichtenstein, la Norvège, la Suède, l’Islande, la Suisse, la Grèce, le Luxembourg, l’Autriche, la Pologne et le Danemark, ainsi que l’indique Christophe Magdelaine dans le site notre-planete.info :
« Littéralement pris en otage, le consommateur a de moins en moins le choix : même en privilégiant de la viande issue de l’ »agriculture biologique », à l’heure actuelle, rien ne garantit qu’elle ne soit pas issue d’un abattage rituel, d’autant plus que l’organisme de certification Ecocert vient d’accorder le label AB à des steaks hachés issus de l’abattage halal, en totale contradiction avec l’état d’esprit de l’Agriculture Biologique qui favorise le « bien‐être animal ».
Une nouvelle fois, les impératifs économiques et la pensée unique du monde politico‐médiatique passent devant le respect du consommateur, la laïcité, la transparence et la santé.
La complaisance du gouvernement français n’est pas une fatalité puisqu’un certain nombre de pays européens ont déjà totalement aboli les dérogations halal et casher. Il s’agit de : Lichtenstein, Norvège, Suède, Islande, Suisse, Grèce, Luxembourg, Autriche, Pologne et Danemark. »
Pierre‐Émile Blairon
(1) En référence à l’ouvrage fondamental de René Guénon Le Règne de la quantité (téléchargeable ici)
Source: avec l’aimable complicité de nos confrères de Nice-Provence.Info
10:02 Publié dans Ecologie, Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, animaux, condition animale | |
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La décision du 14 septembre dernier a déjà fait l’effet d’une bombe atomique dans le monde orthodoxe. Le patriarcat de Moscou rompait une partie de ses liens avec le patriarcat œcuménique de Constantinople, ce qui signifiait l’absence d’émissaires moscovites aux assemblées épiscopales, aux commissions et autres structures présidées par des représentants du Phanar, la résidence du patriarche Bartholomée Ier. En matière liturgique, les églises russes ne prient plus pour lui. Il s’agit d’une nouvelle rupture de communion dont le précédent remontait en 1999 à propos de la juridiction appropriée des orthodoxes d’Estonie. La rupture est devenue définitive le 15 octobre dernier. Moscou ne reconnaît plus l’autorité de Constantinople !
La cause de cette crise majeure, semblable au Grand Schisme d’Occident (1378 – 1417/1422), porte sur l’Ukraine. En dehors des minorités juives, musulmanes et païennes et malgré une augmentation sensible de l’athéisme d’une part et des sectes évangéliques protestantes financées par Washington, d’autre part, l’Ukraine reste une nation chrétienne profondément divisée. À l’Ouest vivent les catholiques de rite grec encore appelés de façon péjorative « uniates », soit des orthodoxes qui reconnaissent le magistère romain. Chez les orthodoxes, la situation est plus compliquée encore. L’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Moscou promeut l’union étroite entre la Russie poutinienne et l’Ukraine, berceau de la Rus’. Elle doit cependant composer avec deux autres factions pour l’instant non reconnues par les autres Églises orthodoxes : l’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Kyïv fondée en 1992 et une Église orthodoxe autocéphale ukrainienne apparue en 1920, surtout présente en Galicie. Il faut enfin compter avec les Églises orthodoxes ukrainiennes de la diaspora sous juridiction du patriarcat de Constantinople…
À l’initiative du président ukrainien Petro Porochenko, l’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Kyïv et l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne viennent de se rapprocher. Elles négocient leur éventuelle union et tentent en échange d’obtenir de Bartholomée Ier la reconnaissance canonique, à savoir l’autocéphalie.
En 2007, Vladimir Poutine réussissait la communion eucharistique et l’unité canonique entre l’Église russe hors frontières et le patriarcat de Moscou qui ne veut surtout pas de cette autocéphalie qui la priverait de la moitié de ses fidèles et n’hésite plus à contester ouvertement l’autorité du Phanar. En juin 2016, lors d’un concile panorthodoxe tenu en Crète sous la présidence de Bartholomée Ier, les patriarcats d’Antioche, de Moscou, de Géorgie et de Bulgarie, refusèrent de s’y rendre. Le principal motif en était la trop grande proximité de Constantinople avec l’hérésie moderne romano-germanique occidentale. Entre aussi en jeu le long contentieux sur l’héritage byzantin revendiqué par les deux parties. Par ailleurs, le patriarche Kirill de Moscou n’oublie pas que le patriarche de Constantinople fut le troisième dignitaire de l’Empire ottoman et qu’il doit être depuis les débuts de la République de nationalité turque, ce qui le place sous la tutelle indirecte d’Ankara. En outre, son entourage serait sensible aux sollicitations étatsuniennes.
Le patriarcat de Constantinople voit donc son autorité contestée. Ce n’est pas une nouveauté. Depuis les années 1960, l’un des vingt monastères qui forment la République monastique du Mont-Athos en Grèce, Esphigmenou, est en rébellion ouverte au nom de la tradition vieille-calendariste. Il ne serait pas étonnant que le patriarcat de Moscou se décide maintenant de soutenir en toute discrétion cette vieille opposition.
Georges Feltin-Tracol
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 95, diffusée sur Radio-Libertés, le 19 octobre 2018.
09:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, ukraine, russie, patriarcat orthodoxe, orthodoxie, religion, schisme ukrainien | |
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L’Union européenne, protectorat de l’Amérique, a fait le bon diagnostic sur le scandale des sanctions américaines à l’égard de l’Iran, mais elle n’a pas la volonté politique d’une Europe puissance des nations pour commercer en euros avec l’Iran et le monde entier. « Il est absurde que l’Europe paie 80 % de sa facture énergétique de 300 milliards d’euros par an au total, en dollars alors que 2 % seulement de notre énergie provient des États-Unis », a déploré M. Juncker, jugeant également « ridicule » que les entreprises européennes achètent des avions européens en dollars plutôt qu’en euros.
La majorité des hommes politiques européens qui parlent du problème du règlement international en euros ne comprennent pas ce qui se passe et les raisons exactes ne sont jamais expliquées d’une façon claire, technique et précise dans les médias. L’une des raisons est qu’en fait, l’euro, monnaie unique, contrairement à ce que l’on nous raconte, n’existe pas !
L’euro est monnaie unique en apparence seulement car les euros italiens ne peuvent pas dévaluer vis-à-vis des euros français ou allemands mais, en fait, les banques centrales des pays européens sont toujours techniquement indépendantes les unes des autres et présentent toutes les symptômes d’une monnaie propre à chaque pays avec leurs propres réserves physiques en or. Elles pourraient reprendre immédiatement, chacune, leur indépendance vis-à-vis des autres banques centrales. La BCE n’est, en fait, que la consolidation comptable des bilans des différentes banques centrales européennes. La zone euro peut se défaire techniquement en une nuit, si elle explose !
La preuve en est le « système Target 2 » de règlement entre les banques centrales qui fait qu’aujourd’hui, dans la zone euro, la Bundesbank détient 1.000 milliards d’euros de créances bancaires sur les autres banques centrales alors que la Banque centrale d’Italie est débitrice de 460 milliards d’euros, principalement vis-à-vis de l’Allemagne.
Et comme il n’y a pas, techniquement, une véritable zone euro, la BCE et l’Union européenne ont été incapables, jusqu’à ce jour, de mettre en place un système européen interbancaire européen indépendant du système international SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) sous l’emprise de Washington, de la Fed, des banques américaines et du roi dollar. La volonté de mise en place de ce système est en paroles seulement. « Nous devons augmenter l’autonomie et la souveraineté de l’Europe en matière économique, commerciale et financière », a déclaré le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas, le mois dernier, à Berlin. Un système interbancaire de paiement européen indépendant, conforme au droit européen, avec l’euro comme moyen de paiement international pour commercer avec le monde entier est urgent.
L’Europe impuissante face aux sanctions américaines contre l’Iran souhaite mettre en place seulement un système de troc sophistiqué à partir de la vente de pétrole iranien. L’Union européenne sera amenée à créer, comme du temps du rouble dans les pays satellites de l’ancienne URSS, une chambre de compensation sans transactions financières dans la zone euro. Si l’Iran vend du pétrole à l’Espagne, ces euros serviront à régler pour un même montant directement l’exportateur allemand des machines-outils à l’Iran en évitant les transactions en dollars qui pourraient exposer les acheteurs et les vendeurs européens à des sanctions américaines.
L’impérialisme américain est odieux, scandaleux, inacceptable. Les grands groupes tels que Total, Peugeot, Renault, Airbus, Siemens, suite aux menaces de représailles sur le marché intérieur américain, ont déjà tous renoncé. Mais la malheureuse chambre européenne « croupion » de compensation s’attire, cependant, les foudres du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche John Bolton. Il a osé déclarer :
« Les États-Unis seront “agressifs et inflexibles” dans l’application des sanctions […] L’Union européenne est forte dans sa rhétorique, mais faible pour l’appliquer. Nous allons surveiller le développement de cette structure qui n’existe pas encore et pour laquelle aucune date de création n’a été fixée. Nous n’avons pas l’intention de permettre à l’Europe ou quiconque d’éviter nos sanctions. »
Debout, l’Europe puissance des nations anti-Macron à construire !
09:44 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, actualité internationale, europe, affaires européennes, union européenne, iran, euro | |
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La modernité, telle qu’elle est apparue au Japon au XIXe siècle, déroute l’Occidental qui envisage de l’interroger. Parce qu’elle est souvent perçue à tort comme un phénomène exclusivement européen, son expression japonaise se voit réduite à une tentative d’imitation ayant pour but de combler un retard économique, politique et militaire. Pourtant, dans Moderne sans être occidental : aux origines du Japon d’aujourd’hui (NRF, Gallimard, 2016), le spécialiste de l’histoire du Japon Pierre-François Souyri démontre que la modernité japonaise, loin d’être un ersatz de la modernité occidentale, possède une identité et une genèse qui lui sont propres.
L’identité entre modernisation et occidentalisation du Japon est un des lieux communs les plus véhiculés. Les écrivains, les cinéastes, mais également, ce qui est plus grave, les historiens décrivent souvent un archipel féodal qui aurait embrassé la modernité occidentale en découvrant la puissance nouvelle des empires européens en pleine expansion au milieu du XIXe siècle. Les canonnières britanniques auraient suscité chez ce peuple de tradition isolationniste un sentiment d’urgence et de faiblesse, l’obligeant à rattraper son retard technique, économique et politique. Cette approche considère donc que la modernité japonaise est le produit de l’Occident, que les causes profondes de la transformation de la société japonaise sont exogènes et que ce changement radical peut se comprendre sur le mode de la pure et simple imitation, notamment à travers des tendances nouvelles comme le nationalisme, l’impérialisme ou encore le capitalisme à la japonaise.
Pourtant, dans Moderne sans être occidental : aux origines du Japon d’aujourd’hui, Pierre-François Souyri défend la thèse d’un développement autonome en soulignant les causes internes qui ont poussé l’archipel à embrasser une modernité spécifique et, précisément, non occidentale. À ses yeux, si la modernité trouve bien son origine dans l’Europe du XVIe siècle, elle a également trouvé son expression dans le Japon du XIXe siècle qui a connu, indépendamment de l’arrivée des Américains sur son territoire, des bouleversements qui ont redéfini en profondeur l’organisation de la société japonaise ainsi que la mentalité même de son peuple. Selon lui, « la vision européenne de la modernité […] imprégnait les discours japonais, au point que certains y voient présente comme une “colonisation spirituelle de l’intérieur” qui aurait pollué leur imaginaire historique pendant plus d’un siècle ». En d’autres termes, les Japonais eux-mêmes étaient jusqu’à récemment incapables de penser leur propre modernité en dehors du paradigme occidental. Ils ont « longtemps cherché à penser l’écart qui séparait le Japon du modèle, faisant, consciemment ou pas, du “comparatisme eurocentré” ». Il n’agit pas ici d’affirmer que la modernité japonaise ne doit rien à la modernité occidentale, il s’agit bien plutôt de restituer l’originalité d’un phénomène historique en évitant de pratiquer la comparaison systématique avec le modèle européen. « Depuis une vingtaine d’années, on a en effet beaucoup revisité au Japon cette manière de voir les choses, au point que l’histoire de la modernisation japonaise se conçoit désormais à un rythme identique à celui des “grandes puissances”, avec des décalages souvent moins pertinents que l’on n’a pas voulu le penser. » Dès lors, la modernité japonaise n’est plus à appréhender négativement, c’est-à-dire en cherchant toujours ce dont le Japon ne dispose pas par rapport aux Européens, mais positivement, c’est-à-dire en réfléchissant sur la nature de cette modernité. En bref, il ne s’agit plus de raisonner en termes d’échec mais de différence. « L’histoire nous invite en effet à voir que des formes spécifiques de la modernité sont nées au Japon, avec leurs dimensions propres, hybrides et hétérogènes, et qu’elles peuvent parfois s’exporter. »
Les « Lumières » japonaises
Le changement de régime est décisif pour comprendre cette période de l’histoire du Japon. La restauration de Meiji (1867-1912), le retour au premier plan de l’empereur après plus de deux siècles de domination du shogunat des Tokugawa (1603-1867), s’inscrit dans le cadre des « Lumières » japonaises (bunmei kaika). Au IXe siècle, avec la faillite de l’État central à défendre les provinces, le pouvoir politique de l’empereur s’était estompé pour laisser place à un Japon féodal dominé par des daimyos (seigneurs) et à plusieurs siècles de guerre civile jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Tokugawa Ieyasu au début du XVIIe siècle. L’autorité du shogunat Tokugawa s’était en partie fondée sur sa capacité à pacifier le Japon mais, face à la supériorité militaire et technique de l’Occident, le régime ne semblait plus avoir les moyens de protéger le pays. Dès lors, seul un État central doté d’une armée moderne serait en mesure d’assurer la sécurité du peuple japonais face à un éventuel envahisseur. Les partisans des « Lumières » japonaises avaient été particulièrement impressionnés par Bismarck lors de la mission Iwakura qui sillonna l’Europe de 1871 à 1873. La restauration de l’Empereur s’inscrit donc dans un contexte de modernisation et de « civilisation » mais, contrairement à la modernité occidentale, cela n’implique pas la création d’un nouveau type de régime comme en France ou aux États-Unis. L’écrivain et théoricien des idées politiques Fukuzwa Yukichi évoque une « restauration révolutionnaire ». La modernité politique japonaise a d’emblée quelque chose de « conservateur » et les occidentalistes se sont parfaitement accommodés du caractère autoritaire du nouveau régime. Le cas japonais est donc très différent des cas français et américains marqués par des révolutions intrinsèquement progressistes. De plus, si l’Occident apparaît comme un modèle sur le plan technique et militaire, il est également un rival, un ennemi qu’il faut imiter pour mieux s’en protéger. C’est donc un double-mouvement, à la fois xénophile et xénophobe, qui conditionne l’avènement de la modernité japonaise.
Cela dit, de nombreux partisans des « Lumières » estimaient que le changement politique était insuffisant et qu’il fallait également transformer la société en profondeur en influençant les mentalités. C’est le cas de la Société de l’an VI qui a importé d’Europe la pratique du débat public jusque là complètement absente dans l’archipel. « On connaissait le palabre ou la discussion informelle en petit groupe, mais le débat conflictuel n’était guère en usage. Il aurait même été choquant », explique Pierre-François Souyri. Muragaki Norimasa, chef adjoint de la délégation japonaise qui s’était rendue à Washington en 1860, avait été très surpris de la violence verbale de certains échanges au parlement. « Tel ministre pris à parti par un député répondait calmement, là où le samouraï aurait dégainé un sabre ! » Le Japon féodal était administré par les samouraïs qui respectaient un code d’honneur strict. Les élites étaient forgées par une mentalité guerrière et non politicienne. Aux insultes, on répondait par les armes. Il y avait donc un long chemin à parcourir pour faire passer cette société de la hiérarchie et de l’honneur à une société d’individus libres pratiquant le débat public et l’échange entre citoyens égaux. Certains membres de la Société de l’an VI avaient bien compris le lien qui existait entre la nature du régime politique et les mentalités individuelles, le despotisme n’étant pas vraiment en mesure de produire des individus « civilisés » comme en Occident. Le philosophe Nishi Amane affirmait : « La docilité est une qualité importante pour les Japonais. Dans un régime despotique, c’est en effet une qualité fort prisée. » Nakamura Masano, quant à lui, estima très tôt qu’il fallait créer des assemblées et des conseils élus par le peuple pour rompre avec cette tradition despotique et éveiller les Japonais à la pratique de la politique.
La « doctrine de la quintessence du pays »
La modernité japonaise se caractérise également par l’émergence de nationalismes de nature différente. Si les premiers intellectuels de la période Meiji s’interrogèrent sur la possibilité d’un changement de régime pour permettre aux Japonais de disposer de plus de droits individuels (liberté de réunion, d’association, d’expression…) et de véritables libertés politiques, le débat s’est ensuite orienté sur la question de la définition de cette nouvelle identité japonaise. « À partir des années 1887-1888 […], les termes du débat évoluèrent et se cristallisèrent désormais sur la question des identités à l’intérieur de la nation, avec un balancement entre trois éléments, l’Occident et son influence toujours fascinante et menaçante, l’Orient (mais il s’agit surtout de la Chine) qui devint une sorte de terre d’utopie ou d’expansion, et le Japon enfin, dont il fallait sans cesse redéfinir l’essence entre les deux pôles précédents. » Ce qui est particulièrement intéressant dans le cas japonais, c’est que le nationalisme, qui est par excellence une doctrine politique moderne, ne s’est pas seulement constitué à partir du modèle occidental.
Okakura Tenshin (photo)
C’est notamment le cas d’une tendance nommée la « doctrine de la quintessence du pays » (kokusui shugi). « Ils se voulaient les défenseurs et les promoteurs d’une identité nationale pure, d’une forme de nationalisme d’une nature nouvelle, d’un idéalisme national », souligne Pierre-François Souyri. Dès lors, il ne faut pas imiter aveuglément le modèle occidental qui détruit ce qui fait l’identité japonaise mais construire un nationalisme capable de saisir, de respecter l’histoire et l’ethos japonais. En adoptant les mœurs et les techniques occidentales, le Japon risque de perdre son âme, de perdre ce qu’il a de spécifiquement japonais. Ceux qui défendent la « doctrine de la quintessence du pays » estiment que le Japon ne doit pas être absorbé par la modernité mais qu’il doit inventer sa propre modernité, notamment en conservant ce qu’il a de proprement asiatique.
Une notion ancienne a permis au gouvernement de Meiji de définir la nature de la nation japonaise pour faire face aux revendications populaires en même temps qu’aux tenants de l’ancien régime féodal : le kokutai qui « désigne […] la particularité nationale que constitue la dynastie impériale qui dirige le pays depuis toujours et pour l’éternité ». Pourtant, au départ, le kokutai signifiait seulement la forme et l’identité d’un État, japonais ou non. C’est une forme de nationalisme mystique au XIXe siècle qui donna au kokutai un sens nouveau et spécifiquement japonais : une doctrine conservatrice, nationale et antiféodale. L’idée de kokutai vint bouleverser les anciennes hiérarchies féodales qui structuraient la société sous la dynastie Tokugawa. Elle servit à construire un État central fort qui prônait l’égalité de tous les sujets face à la personne divinisée de l’empereur, un moyen particulièrement efficace de favoriser l’émergence d’une nation moderne. « L’empereur cumule l’autorité politique et un prestige de nature spirituelle. Il est à la fois le kaiser allemand et le pape de Rome incarné en un seul individu. » Encore une fois, on observe que la modernité politique japonaise s’est construite en empruntant et en refondant des notions héritées de la tradition, et non en faisant table rase du passé. Le terme de kokutai figurera dans la Constitution impériale de 1889. Son article premier affirme : « L’Empire du Grand Japon est placé sous le gouvernement de l’empereur dont la lignée règne sur notre pays depuis la nuit des temps. » La continuité historique de l’Empire japonais, malgré les périodes de mise à l’écart notamment sous le shogunat Tokugawa, permettait aux défenseurs du nouveau régime Meiji de se faire les garants d’une autorité politique absolue, capable de résister aux Occidentaux et de défendre une identité japonaise ancestrale menacée. Paradoxalement, cette forme nouvelle de nationalisme, par rejet des valeurs occidentales, se tourna notamment vers le confucianisme. « Si doctrine il y a, c’est plutôt une forme de syncrétisme dans lequel la pensée confucéenne la plus conformiste s’allie avec les préceptes nationaux de la pensée autochtoniste, se mélange avec des formes de darwinisme social et de nationalisme moderne », estime Pierre-François Souyri.
L’antimodernisme japonais
En 1886, Shiga Shigetaka va fonder un nouveau type de nationalisme de type culturel. Dans Des paysages du Japon (1894), il explique que la beauté de la nature japonaise est supérieure à celle des pays occidentaux et que de cette supériorité esthétique doit découler un sentiment de fierté. « Shiga fait le lien entre un discours poétique et impressionniste, et un discours naturaliste scientifique mais fondé sur la comparaison, implicite ou non, avec le reste des pays. » L’objectif de ce livre consistait à décomplexer les Japonais vis-à-vis des Occidentaux en insistant sur la beauté naturelle de l’archipel mais également en louant la grandeur de leur poésie. La pensée de Shiga va donc à l’encontre de l’universalisme des Lumières pour développer une forme nouvelle de particularisme mais sans verser dans la xénophobie de la « doctrine de la quintessence du pays » dans laquelle il ne se reconnaît pas. « Plus qu’une idéologie politique, c’est une pensée à vocation culturelle », insiste Pierre-François Souyri. Dans la même veine, on peut citer Okakura Tenshin, célèbre pour son Livre du thé, qui comprit tôt l’importance de la valorisation de l’art japonais dans la sédimentation du nouvel État. Il participa à la création de musées, à la protection du patrimoine et à l’enseignement de l’art. À ses yeux, « les beaux-arts sont la quintessence et la splendeur d’une nation ». Alors que les Japonais étaient fascinés par l’art occidental, Okakura Tenshin, qui en était un fin connaisseur, avait pour ambition de faire connaître à l’Occident l’importance de l’art japonais traditionnel. Il « [fut] à l’origine de cette image d’un Japon antimoderniste s’appuyant sur une culture japonaise mystérieuse et raffinée ». En cela, la modernité d’Okakura Tenshin peut se rapprocher de la modernité antimoderne d’un Baudelaire définie par Antoine Compagnon. Son antimodernisme est une réaction à la domination culturelle occidentale qui cherche à réactiver, dans le cadre du développement de l’État moderne, les formes esthétiques de la tradition japonaise. Ce faisant, il aurait tout de même participé à créer « une sorte d’invariance, le “Japon éternel” » ainsi que son « propre orientalisme ».
Le livre de Pierre-François Souyri permet donc de comprendre que la modernité japonaise s’est structurée autant en imitant le modèle occidental qu’en le rejetant. S’il y eut bien, dans l’histoire du Japon, un premier mouvement influencé par les Lumières européennes, il fut rapidement contrebalancé par des doctrines politiques qui cherchaient à préserver l’identité spirituelle et culturelle du Japon, en puisant dans des éléments hétérogènes : l’asiatisme, le confucianisme mais aussi dans un kokutai réinterprété. Cet ouvrage est donc une invitation à se détacher de tout ethnocentrisme pour mieux saisir les conditions de possibilité de l’émergence d’une modernité proprement japonaise. « [Cela] nous oblige à assimiler dans nos schémas mentaux cette idée simple : nous ne sommes pas les dépositaires uniques de la modernité. Celle-ci n’a pas été inventée une fois pour toutes par les Européens, et la modernité européenne n’est peut-être pas un phénomène exceptionnel et quasi miraculeux. D’autres formes de modernité se sont manifestées ailleurs, et singulièrement au Japon. »
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France gave the world the French Revolution in 1789. It was an epochal event, albeit a symptom of a line of cultural decadence that gave birth to both liberalism and Communism, and which remains a pall over the entire West and wherever the West reaches. It is ironic that those who were condemned as “collaborators” in France during and after the Second World War were for years prior to the war the most vociferous in their lamentations regarding the decadence of the French Republic. None lamented more the rapidity with which France had fallen to the Germans; it was regarded as a national dishonor and the result of France’s moral, spiritual, and cultural rot.
Among those who had brought ruin to France, Freemasonry had a prominent role.[1] [2] Rationalism, secularism, scientism, and materialism were used as methods of subversion by occult forces in a struggle between Counter-Tradition and the few remaining vestiges of the Traditional.[2] [3]
In France during the decades leading up to another epochal catastrophe, the First World War, this occult war between Tradition and Counter-Tradition intensified. Since Counter-Tradition makes use of Counterfeit-Tradition, it is often difficult to discern what role sundry secret societies and individuals play in this conflict. For example, what side is Nicholas Roerich on, and what side the apparently “sinister” Aleister Crowley?[3] [4] The answer is not as obvious as one might suppose. At the time, there was an occult revival; a product of a civilization in crisis, and the existential angst of those who could not endure the tedium of scientism, secularism, rationalism, and atheism, which since the time of the French Revolution had been heralded as new religions. In the liberal ideal of the “happiness of the greatest number,” few are happy with the tedium of equality and democracy. While in Britain, William Butler Yeats, Crowley, and sundry other eccentric and intellectual figures were responding to the age of Darwin, industrialism, and science through the Hermetic Order of the Golden Dawn, a remarkable individual emerged from the occult revival in France: Joséphin Péladan.
Péladan was the head of the Ordre Kabbalistique Rose-Croix (Kabbalistic Order of the Rosicrucian), succeeding his brother Adrien. While the original Rosicrucians, who had appeared mysteriously in Europe during the early seventeenth century and issued anonymous manifestos, seem to have been among the precursors of the Masonry and Illuminism that fermented the French Revolution against the Church and the Monarch, Péladan, on the contrary, was a Catholic traditionalist who repudiated the ideals of the French Revolution and the “Liberty, Equality, Fraternity” of the Grand Orient of Masonry, stating in 1883, “I believe in the Ideal, Tradition and Hierarchy.”[4] [5]
Interestingly, when a schism occurred within the Order, one of the reasons was that among what was regarded as Péladan’s eccentric behavior was his having issued a public condemnation against a female member of the Rothschild banking dynasty. Among the leaders of the schism were the morphine-addicted Marquis Stanislas de Guaita, an individual who was to display decidedly Satanic convictions,[5] [6] and the conspiratorial figure Papus, who brought Martinist Freemasonry to Russia with decidedly subversive results, culminating in Bolshevism. Under their control, the Ordre Kabbalistique worked the degrees of this Martinist Masonry, which had a linage reaching back to the infamous Illuminati via the Kabbalist, Martinez de Pasqually.
At the time of the schism, Péladan and de Guaita had been involved in “magical warfare” against another sinister character, the apostate priest, the Abbé Boullan, who was the head of a depraved Satanic cult (this description is without sensationalism). However, de Guaita was himself interested in the Left-Hand Path magic of Boullan.
Leaving the Ordre Kabbalistique, Péladan founded the Ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal (Order of the Temple and the Graal and of the Catholic Order of the Rose-Croix), the title explicitly explaining the character of this Order.
On March 24, 1893, the Supreme Council of the Ordre Kabbalistique issued a public statement signed by Stanislas de Guaita and Papus, condemning Péladan as a “usurper, schismatic, and apostate,” and denouncing his Ordre de la Rose-Croix catholique. The battle lines between Tradition and Counter-Tradition had been drawn publicly.
Péladan saw the purpose of his Rosicrucian Order as being to encourage the resurgence of the arts that were in decay. A novelist himself, he was a central figure in the Symbolist art movement, and many artists, musicians, and poets of note were initiated into his Order. Péladan considered the artist to be the embodiment of king, priest, and magus; the nexus with the divine. He explained:
Art is man’s effort to realize the Ideal, to form and represent the supreme idea, the Idea par excellence, the abstract idea, and great artists are religious, because to materialize the idea of God, the idea of an angel, the idea of the Virgin Mother, requires an incomparable psychic effort and procedure. Making the invisible visible: that is the true purpose of art and its only reason for existence.[6] [7]
Péladan saw art as the religion that persists above all atheistic efforts to repress the spirit. He called for spiritual battle against the profane:
Artist, you are a priest: Art is the great mystery and, if your effort results in a masterpiece, a ray of divinity will descend as on an altar. Artist, you are a king: Art is the true empire, if your hand draws a perfect line, the cherubim themselves will descend to revel in their reflection . . . They may one day close the Church, but [what about] the Museum? If Notre-Dame is profaned, the Louvre will officiate . . . Humanity, oh citizens, will always go to mass, when the priest will be Bach, Beethoven, Palestrina: one cannot make the sublime organ into an atheist! Brothers in all the arts, I am sounding a battle cry: let us form a holy militia for the salvation of idealism . . . we will build the Temple of Beauty . . . for the artist is a priest, a king, a mage, for art is a mystery, the only true empire, the great miracle.[7] [8]
The Salon de la Rose et Croix was established in 1892 to exhibit Symbolist art to the public. Art was magic, not rituals and incantations. It was intended as the harbinger of a spiritual revolution that would overthrow the materialistic and the decadent, and as the antithesis to the art of the other salons. The first exhibition drew fifty thousand visitors. Clearly, the French yearned for something transcending the crassness of Grand Orient liberalism and secularism, which had rotted France for a century; the “disenchantment of the world,” as he called it. Richard Wagner’s music had a special place, Péladan regarding Wagner as “a therapeutic detoxifier of France’s materialism.” Erik Satie was the Order’s official composer, and Debussy was a close colleague. Péladan defined what was required in his appeal for exhibitors: “The order favors the Catholic Ideal and mysticism. After that, Legends, Myths, Allegory, Dreams, the paraphrasing of great poets, and finally, all lyricism.”
Péladan’s fight for the recovery of Tradition from the corruption of those Black Adepts (to use Crowley’s term) who had engineered the French Revolution – which in a proto-Bolshevik reign of terror destroyed churches, killed priests, and performed a virtual Black Mass on the altar of Notre Dame – was echoed by another famous French occultist, Éliphas Levi, also a Catholic and who was perhaps an initiate into the Rose Cross’ eighteenth degree,[8] [9] where one at last learns the true subversive character of Masonry:
Masonry has not merely been profaned but has served as the veil and pretext of anarchic conspiracies . . . The anarchists have resumed the rule, square and mallet, writing upon them the words Liberty, Equality, Fraternity – Liberty, that is to say, for all the lusts, Equality in degradation and Fraternity in the work of destruction. Such are the men whom the Church has condemned justly and will condemn forever.[9] [10]
August Strindberg, the Swedish novelist, playwright, poet, and painter who turned to the occult during an existential crisis, later returned to Catholicism as a Traditional anchor in a decaying world. Upon visiting Paris, he also noted the decadence there in an autobiographical account in which he indicated his intention of returning to the Church. On reading Péladan, he remarked:
On May 1st I read for the first time in my life Sar Péladan’s Comment on devient un Mage.
Sar Péladan, hitherto unknown to me, overcomes me like a storm, a revelation of the higher man, Nietzsche’s Superman, and with him Catholicism makes its solemn and victorious entry into my life.
Has “He who should come” come already in the person of Sar Péladan? The Poet-Thinker-Prophet – is it he, or do we wait for another?[10] [11]
Péladan’s salon exhibitions were an enormous success. However, by the sixth and final exhibition in 1896, he had become worn out with the very public so-called “War of the Two Roses” between his “Catholic Rose-Cross,” as he called it,[11] [12] and the Martinist-Masonry of the Ordre Kabbalistique. For someone such as Péladan, such psychic conflicts, whatever we may think of their mundane reality, and likely augmented by Papus’ Masonic friends and Rothschild influences in the press, would have taken a heavy toll.
Notes
[1] [13] K. R. Bolton, The Occult and Subversive Movements (London: Black House Press, 2017), pp. 175-189.
[2] [14] Ibid., pp. 9-13.
[3] [15] Ibid., p. 12.
[4] [16] Joséphin Péladan, “L’esthetique au salon de 1883,” L’Artiste, Vol. 1, May 1883, cited in Richard Cavendish (ed.), Encyclopaedia of the Unexplained (New York: Arkana, 1974), p. 216.
[5] [17] Ibid., p. 217.
[6] [18] Péladan, “L’esthetique au salon de 1883.”
[7] [19] Péladan, Catalogue du Salon de la Rose + Croix (Paris: Galerie Durand-Ruel, 1892), pp. 7-11, cited by Sasha Chaitow, “Making the Invisible Visible: Péladan’s Vision of Ensouled Art [20],” August 6, 2015.
[8] [21] This is indicated in a footnote to his History of Magic, where Levi states, “Having attained by our efforts to a grade of knowledge which imposes silence, we regard ourselves as pledged by our convictions even more than by an oath. . . . and we shall in no wise fail to deserve the princely crown of the Rosy Cross . . .” (London: Rider, 1982, p. 286).
[9] [22] Ibid., p. 310.
[10] [23] August Strindberg, The Inferno (New York: Knickerbocker Press, 1913), concluding passages.
[11] [24] Péladan, letter to Papus, February 17, 1891 in L’Initiation (May 8, 1891).
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by Graham E. Fuller
Ex: https://lobelog.com
The grisly details of the murder of Saudi journalist Jamal Khashoggi by Saudi security goons in their own consulate in Istanbul has riveted global attention like few other recent stories. Not surprisingly, the lurid descriptions of this single sensational case have far greater impact on public perceptions than the deaths of some ten thousand Yemenis—mostly civilians— in Saudi Arabia’s military operations in Yemen—facilitated by Washington and London.
Simultaneously we have the theatrical spectacle of the Erdogan government in Turkey releasing in tantalizing dribs and drabs the apparently documented details of the horrors of Khashoggi’s torture, murder and dismemberment, keeping the story alive. All of this skillfully escalates public revulsion and places Saudi Arabia and its impetuous crown prince Muhammad bin Salman (MbS) into a stark spotlight before the world. Saudi Arabia has many enemies in this world; the chickens are coming home to roost.
But what is really going on here? What is Turkey up to?
Pundits love to talk about some “implacable historical confrontation” between Shi’ite Iran and Sunni Saudi Arabia. To buy into this is to miss deeper issues. In reality it is the ideological gulf between Saudi Arabia and Turkey, not Iran, that is more deeply rooted—even if less publicly aired—than the so-called Iranian threat. It is about the future face of the Middle East,
For starters, it was the Ottoman Turkish Empire that undertook to roll back and overthrow the first Wahhabi state to arise in Arabia in the early 19th century that had already rampaged across the peninsula when the Holy Places were under the legal protection of the Ottoman Sultan.
But what are the fissures today? The bottom line is that Turkey represents a modern, rational, institutionalized state still functioning within a democratic order—although its moderate Islamist president Erdogan is now probing the boundaries of what is acceptable in a democratic state. Nonetheless Erdogan has won successive elections, even while playing rough games against opposition parties. It may be harder today than a decade ago to speak of “democratic Turkey” but it is nonetheless a reality in terms of its political parties, elections, political debate inside parliament and in public (though limited in the state-controlled media.) Turkey’s sophisticated electorate, general westernization, the position of women, its advanced economy, levels of education and westernization and long-standing political and social institutions—however much manipulated and abused by Erdogan today—still exist. Turkey’s political sophistication and experience over the longer run will enable democratic practice to prevail.
The point of this is not to praise Turkey’s democratic order today; there is now much to criticize in Erdogan’s personalized and arbitrary management of the country, his arrest of outspoken journalists and purges of police, the courts, and universities. Indeed, if Erdogan had resigned after his first ten years in office, his long list of accomplishments and those of his party would suffice to make him the greatest prime minister in modern Turkish history. Yet—classically—power corrupts and often leads to greater authoritarianism; we now witness Erdogan’s squandering of his own legacy through his own arbitrary and high-handed actions.
But that is not the point. For all of its current abuses, the political and social institutions of even Erdogan’s Turkey scare Saudi Arabia. Turkey has a constitution, maintains the trappings of democracy and elections and political debate in a parliament. All these things are anathema to Riyadh and threaten the very basis of Saudi monarchy. In addition, Erdogan’s party, the AKP, represents a moderate Islamist perspective in the region that stands in near total opposition to the narrow, xenophobic, intolerant and extreme version of Islam—routinely exported—of Saudi Wahhabi Islam. Erdogan’s views are closer to the more modern Muslim Brotherhood—an old and now mainly non-violent party that embraces at least the principles of democratic procedure, elections, and a broad-based electorate that includes non-Muslims. It wins elections. Saudi Arabia loathes the Muslim Brotherhood which they view as ultimately serving to undermine monarchy; indeed political Islam basically has little regard for monarchy which it perceives as lacking in Islamic legitimacy.
In short, the Turkish view of politics and Islam is abhorrent and threatening to the Saudi political order that is based on monarchy and Wahhabi clergy. If any state represents advanced Islamic opinion in this world, it is more likely Turkey and certainly not Saudi Arabia with its near medieval mind-set coexisting alongside its glittering turnkey skyscrapers.
Then we have the anomaly of Qatar. This small Gulf state is also a monarchy and even embraces—at least nominally—Wahhabi Islam, but in a vastly more open and tolerant form than the Saudi version. Qatar, even though a monarchy, also views the Muslim Brotherhood as essentially the face of a more modern future political Islam, far from the Saudi Wahhabi version. And Qatar sponsored and still maintains the pan-Arab satellite TV station al-Jazeera, which revolutionized public discussion of politics all across the Arab world and beyond. Riyadh detests the debates on al-Jazeera and the threat that such open discussion of regional politics poses to autocracy. Turkey, for all its present warts, represents the future of Muslim governance in the region while Saudi Arabia languishes far in the past, apart from the formidable power of its wealth.
Saudi Arabia aspires to leadership of the Muslim world, but apart from its massive wealth and technical “custodianship” of the Muslim Holy Place, its sterile and arthritic culture offers very little to anybody.
Qatar too finds itself in close sympathy with the Turkish government. And with MbS’s rash decision to try to bring to heel or overthrow the independent-minded government of Qatar, Turkey lined up with Qatar and dispatched Turkish troops there to guard the border against possible Saudi military invasion.
Saudi Arabia and Turkey fundamentally represent rival forces jockeying for influence in the future Syrian political order in post-civil war Syria.
Sunni Qatar and Sunni Turkey both deal widely with Shi’ite Iran. Yet Saudi Arabia claims that Iran is the source of all evil and instability in the Middle East, and shares ever closer ideological views with Israel—on purely cynical basis of enemy-of-my-enemy. Sadly Washington has bought into this Israeli-Saudi narrative on Iran.
With the murder of Jamal Khashoggi in Istanbul, Ankara has been happy to exploit the scandal and turn the screws on Riyadh. Ankara’s staged leaks of detailed grisly documentation of the event has thrown Riyadh badly off balance—which strengthens the hand of Ankara and nearly everybody else including Washington in being able to pressure the Saudi Kingdom.
Iran of course is the alleged sinister threat constantly trumpeted by Riyadh—and Israel—a policy designed ultimately to bring the US into a war with Iran. Here too Riyadh more fundamentally fears Iran as an evolving democratic state in an Islamic context; Iran’s elections and fairly transparent politics are all closely followed by the outside world, they matter. Basically Iran will preside over a functioning democratic state far earlier than Saudi Arabia ever will; Saudi Arabia indeed lacks any institutional foundations for such an open political order. In addition the Saudis fear their own oppressed Shi’ite minority, yet deep Shi’ite alienation becomes a self-fulfilling prophesy under onerous Wahhabi oppression. Above all, Wahhabi Islam detests Shi’ite Islam in principle—even as Wahhabism is hostile to nearly all other schools of Islam as well. So Iran constitutes for Riyadh the ideal target that can be opposed on religious and ideological grounds while avoiding denunciations of Iranian democratic structures, elections, or analysis of the oppression of Saudi Shi’ites.
This is why Ankara is happy to embarrass Riyadh in its murder of Khashoggi; the two countries are far more rivals than allies in the Muslim world and will remain so. Yet Ankara still does not wish to break with Riyadh entirely either, since Saudi financial resources might still just be useful to Ankara down the road.
As the geopolitics of the world changes—particularly with the emergence of new power centers like China, the return of Russia, the growing independence of Turkey, the resistance of Iran to US domination in the Gulf, the waywardness of Israel, and the greater role of India and many other smaller players—the emergence of a more aggressive and adventuristic Saudi Arabia is not surprising. Indeed we might even say it is overdue in a state so long marked by conservative and cautious foreign policy. And so for Washington “managing the Gulf” becomes an increasingly impossible task with every passing year. Too many other significant players have stepped into the game with their own vital interests—even as the US has reduced its international clout to a primarily military role —a trend that well precedes Trump.
As we follow the lurid news about the murder of Jamal Khashoggi, it’s important to realize that this ugly incident represents just a small piece of the much bigger geopolitical game playing itself out in the Gulf.
Graham E. Fuller is a former senior CIA official, author of numerous books on the Muslim World; his first novel is “Breaking Faith: A novel of espionage and an American’s crisis of conscience in Pakistan;” his second one is BEAR. (Amazon, Kindle). Reprinted, with permission, from grahamefuller.com
19:36 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, politique internationale, arabie saoudite, turquie, états-unis, jamal khashoggi, moyen orient, proche orient, monde arabe, monde arabo-musulman, wahhabites | |
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Everyone has heard about Jean Piaget’s (1896-1980) theory of the cognitive development of children. But no one knows that his theory placed Europeans at the top of the cognitive ladder with most humans stuck at the bottom — unless Europeans taught them how to think.
Piaget is widely recognized as the “greatest child psychologist of the twentieth century.” Unlike many other influential figures, Piaget’s discoveries have withstood the test of time. His argument that human cognition develops stage by stage, from sensorimotor, through preoperational and concrete operations, to formal operations, is generally endorsed in psychology and sociology texts as a “remarkably fruitful” model. This is not to deny that aspects of his theory have been revised and supplemented by new insights. One important criticism is that his fixed sequence of clear-cut stages does not always apprehend the overlapping and uneven process in the development of cognition. But even the strongest critics admit that his observations accurately show that substantial differences do exist between the cognitive processes (linguistic development, mental representations of concrete objects, logical reasoning) of children and adults.
Suppression of Piaget’s Cross Cultural Findings
What the general public does not know, and what the mainstream academic world is suppressing, is that many years of cross-cultural empirical research by Piaget and his followers have demonstrated that the stages of mental development of children and adolescents reflect the stages of cognitive evolution “humankind” has gone through from primitive, ancient, and medieval, to modern societies. The cognitive processes of humanity have not always been the same, but have improved over time. The civilizations of the world can be ranked according to the level of cognitive development of their populations. The peoples of the world differ not only in the content of their values, religious beliefs, and ways of classifying things; they differ in the cognitive processes they employ, their capacity to understand, for example, the relation between objects and concepts, their awareness of objective time, their ability to draw inferences from data, and to project these inferences into the hypothetical realm of the future. Most humans throughout history have been “childlike” in their cognitive capacities; they are not able, for example, to recognize contradictions between belief and experience, or to conceive multiple causes for individual events. Europe began to produce adolescents capable of reaching the stage of formal operational reasoning before any other continent, whereas to this day some nations barely manage to produce adults capable of formal operations.
This aspect of the cross-cultural comparative research conducted by Piaget and his associates has been suppressed. Critics interpreted the lack of formal reasoning among adolescents in many non-Western societies as evidence that his model lacked universal application, rather than as further confirmation that his theory of child development, first developed through extensive research on children in the West, could be applied outside the West. Because many critics erroneously assumed that Piaget’s theory was about how all children naturally maturate into higher levels of cognition, they took this lack of cognitive development in pre-modern cultures as a demonstration that different cultural contexts produce different modes of cognitive development. Piaget’s stages, however, should not be seen as stages that every child goes through as they get older. They are not biologically predetermined maturational stages. While there is a teleological tendency in Piaget’s account of cognitive stages, with each of the four stages in a modern environment unfolding naturally as the child ages, this criticism ignored the implications of his cross-cultural studies, which were carried in his later years, and which made it evident that the ability to reach the stage of formal operations depended on the type of science education children received rather than on a predetermined maturation process.
It can be argued, actually, that Piagetian cross-cultural studies made his theory all the more powerful in offering a precise and orderly account of the cognitive psychological development of humankind in world history from hunting and gathering societies through agrarian societies to modern societies. This was not just a theory about children but a grand theory covering the cognitive experience of all peoples throughout history, from primitive peoples with a preoperational mind, to agrarian peoples with a concrete operational mind, to modern peoples with a formal operational mind. One of the rare followers of this cross-cultural research, the German sociologist Georg W. Oesterdiekhoff, observes that “thousands of empirical studies across all continents and social milieus, from the 1930s to the present” (2015, 85) have been conducted demonstrating that, depending on the level of cultural scientific education, the nations of the world in the course of history can be identified as preoperational (which is the stage of children from their second to their sixth or seventh year of life), concrete operational (which is the stage from ages seventh until twelfth years) and formal operational (which is the stage of cognition from twelve years onward).
[3]
Adults living in a scientific culture are more rational (and intelligent) than adults living in pre-modern cultures. For example, according to studies conducted in the 1960s and 1970s, even educated adults living in Papua New Guinea did not reach the formal stage. Australian Aborigines who were still living a traditional lifestyle barely developed beyond a preoperational stage in their adult years. Without a population that has mentally developed to the level of formal operations, which entails a capacity to think about abstract relationships and symbols without concrete forms, a capacity to grasp syllogistic reasoning, comprehend algebra, formulate hypotheses, there can be no modernization
However, despite all the studies confirming Piaget’s powerful theory, from about 1975-1980 a “wave of ideological attacks” was launched across the Western academic world against any notion that the peoples of the Earth could be ranked in terms of their cognitive development. According to Oesterdiekhoff, “nearly all child psychologists of the first two generations of developmental psychology knew about the similarities between children and pre-modern man,” but “due to anti-colonialism, student revolt, and damaged self-esteem of the West in consequence of the World Wars this theory as the mainstream spirit of Western sciences and public opinion declined gradually” (2014a, 281). As another author observed in 1989, “any suggestion that the cognitive processes of the older child might posses any similarities to the cognitive processes of some primitive human cultures is regarded as being beneath contempt” (Dan Le Pan, 1989).
I came across Oesterdiefkhoff’s research after a long search through Piagetian theory. I was wondering what his stage theory might have to say about the cognitive development of peoples in history. But I could find only sources of Piaget as a cognitive psychologist of children as such, not as a grand theorist of the cognitive development of humanity across world history — until I came to Oesterdiefkhoff’s many publications, which draw on pre-1975 Piagetian research and current research. This research, as Oesterdiefkhoff notes, “no longer belong to the center of attention and research interests. Most social scientists have never heard about these researchers and have only a very scanty knowledge of them” (2014a, 280).
Oesterdiefkhoff is very blunt and ambitious in his arguments. It is about why Piagetian theory is “capable of explaining, better than previous approaches, the history of humankind from prehistory through ancient to modern societies, the history of economy, society, culture, religion, philosophy, sciences, morals, and everyday life” (2014a). He believes that the rise of formal operational thinking among Europeans was the decisive factor in the rise of modern science, enlightenment, industrialism, democracy, and humanism in the West. The reason why India, China, Japan, and the Middle East did not start the Industrial Revolution “lies in their inability to evolve the stage of formal operations” (2014a).
Primitive and pre-modern peoples cannot be described as having a similar rational disposition as modern peoples because they are at the preoperational and concrete operational stages of cognition. Primitive adults share basic aspects of the preoperational thinking of children no more mature than eight years old. Adults in pre-modern civilizations share the concrete operational thinking of 6-12 year olds.
Children and premodern adults share the same mechanisms and basic understandings of physical dimensions such as length, volume, time, space, weight, area, and geometric qualities. Both groups share the animistic understanding of nature and regard stones, mountains, woods, stars, rivers, winds, clouds, and storms as living beings, their movements and appearances as expressions of their will, intentions, and commitment. Premodern humans often manifest the animistic tendencies of modern children before their sixth year. Fetishism and natural religion of premodern humans reside in children’s mentality before concrete operational stage . . . The biggest parts of ancient religions are based on children’s psychology and animism before the sixth year of life (2016, 301).
It is not that adults in primitive and pre-modern cultures are similar to children in modern cultures in their emotional development, experience, and ability to survive in a hostile environment. It is that the reasoning abilities of adults in pre-modern cultures are undeveloped. As Lucien Lévy-Bruhl (1857-1939) had already observed in Primitive Mentality (1923), a work which was recently released (2018) as part of Forgotten Books [4], the primitive mind is devoid of abstract concepts, analytical reasoning, and logical consistency. The objective-visible world is not distinguished from the subjective-invisible world. Dreams, divination, incantations, sacrifices, and omens, not inferential reasoning and objective causal relations, are the phantasmagorical doors through which primitives get access to the intentions and plans of the unseen spirits that they believe control all natural events.
The visible world and the unseen world are but one, and the events occurring in the visible world depend at all times upon forces which are not seen . . . A man succumbs to some organic disease, or to snake-bite; he is crushed to death by the fall of a tree, or devoured by a tiger or crocodile: to the primitive mind, his death is due neither to disease nor to snake-venom; it is not the tree or the wild beast or reptile that has killed him. If he has perished, it is undoubtedly because a wizard had “doomed” and “delivered him over”. Both tree and animal are but instruments, and in default of the one, the other would have carried out the sentence. They were, as one might say, interchangeable, at the will of the unseen power employing them (2018, 438).
I have reservations about the extent to which the rise of operational thinking on its own can explain the uniqueness of Western history (as I will explain in Part II), but I agree that without children or adolescents reaching the stage of operational thinking, there can be no modernization. The study of the geographical, economic, or cultural factors that led to the rise of science and the Industrial Revolution are not the matters we should be focusing on. The rise of a “new man” with psychogenetic capacities — psychological processes, personality, and behavior — for formal operational reasoning needs direct attention if we want to understand the rise of modern culture.
Cultural Relativism
But first, it seems odd that Oesterdiefkhoff holds two seemingly diametrical outlooks, “cultural relativism and universality of rationality,” responsible for the discrediting of Piagetian cross cultural theory. He does not explain what he means by “universality of rationality.” We get a sense that by “cultural relativism” he means the rejection of the unreserved confidence in the superiority of Western scientific rationality. Social scientists after the Second World War did become increasingly ambivalent about setting up Western formal thinking as a benchmark to judge the cognitive processes and values of other cultures, even though the non-Western world was happily embracing the benefits of Western science and technology.
The pathological state to which this relativism has affected Western thinking can be witnessed right inside the otherwise hyper-scientific field of cognitive psychology today. Take the very well known textbook, Cognitive Psychology [5] (2016), by IBM Professor of Psychology at Yale University, Robert Sternberg; it approaches every subject in a totally scientific and neutral manner — except the moment it touches the subject of intelligence cross-culturally, when it immediately embraces a relativist outlook informing students that intelligence is “inextricably linked to culture” and that it is impossible to determine whether members of “the Kpelle tribe in Africa” have less intelligent concepts than a PhD cognitive psychologist in the West. Intelligence is “something that a culture creates to define the nature of adaptive performance in that culture and to account for why some people perform better than others on the tasks that the culture happens to value.” It is “so difficult,” it says, to “come up with a test that everyone would consider culture-fair — equally appropriate and fair for members of all cultures” (503-04).
If members of different cultures have different ideas of what it means to be intelligent, then the very behaviors that may be considered intelligent in one culture may be considered unintelligent in another (504).
This textbook pays detailed attention to the scientific achievements of Piaget, but portrays him as someone who investigated the “internal maturation processes” of children as such, without considering his cross-cultural findings, which clearly suggest that children in less developed and less scientific environments do not mature to the formal stage. Pretending that such findings do not exist, the book goes on to criticize Piaget for ignoring “evidence of environmental [cultural] influences on children’s performance.”
I am not suggesting that cultural relativism has not taken over Western sciences in the way it has the humanities, sociology, history, and philosophy. But there is no denying this relativism is being effectively used by scientists against any overt presumption by Western scientists that their knowledge is “superior” to the knowledge of African tribes and Indigenous peoples. No cognitive psychologist is allowed to talk about the possible similarities between the minds of children and the minds of adult men in pre-modern cultures.
Cultural Universals
Oesterdiefkhoff does not define “universality of rationality,” but we can gather from the literature he uses that he is referring to other anthropologists who argue that all humans are rationally inclined; primitive and pre-modern peoples are not “illogical” or “irrational.” The “actual structures of thought, cognitive processes, are the same in all cultures.” What differs are the “superstructural” values, religious beliefs, and ways of classifying things in nature. Primitive peoples, Islamic and Confucian peoples, were quite rational in the way they went about surviving in the natural world, making tools, building cultures, and enforcing customs that were “adaptive” to their social settings and environments. They did not develop science because they had different priorities and beliefs, and were less obsessed with mastering nature and increasing production.
The anthropologist Claude Lévi-Strauss, and the sociologist Émile Durkheim, were the first to argue that the primitive mind is “logical in the same sense and same fashion as ours” and that the only difference lies in the classification systems and thought content. George Murdock and Donald Brown, in more recent times, came up with the term “cultural universals” (or “human universals [6]“) to refer to patterns, institutions, customs, and beliefs that occur universally in all cultures. These universals demonstrated, according to these anthropologists, that cultures differ a lot less than one might think by just examining levels of technological development. Murdock and Brown pointed to strong similarities in the gender roles of all cultures, the common presence of the incest taboo, similarities in their religious and healing rituals, mythologies, marriage rules, use of language, art, dance, and music.
This idea about the universality of rationality and “cultural universals” was subsequently elaborated in a more Darwinian direction by evolutionary psychologists. Evolutionary psychology is generally associated with “Right wing” thinking, in contrast to cultural relativism, which is associated with “Left wing” thinking. Evolutionary psychologists like E. O. Wilson and Steven Pinker hold that these cultural universals are naturally selected, biologically inherited behaviors. They believe that rationality is a naturally inherited disposition among all humans, though they don’t say that the levels of knowledge across cultures are the same. Humans are rational in the way they go about surviving and co-existing with other humans. These universals were selected because they enhanced the adaptability of peoples to their environments and improved the group’s chances of survival. Some additional cultural universals observed in all human cultures are bodily adornment, calendars, cooperative labor, cosmology, courtship, divination, division of labor, dream interpretation, food taboos, funeral rites, gift-giving, greetings, hospitality, inheritance rules, kin groups, magic, penal sanctions, puberty customs, residence rules, soul concepts, and status differentiation.
Evolutionary psychologists are convinced that the existence of cultural universals amount to a refutation of the currently “fashionable” notion that all human behaviors, including gender differences, are culturally determined. But if the West is very similar to other cultures, why did modern science develop in this civilization, including liberal democratic values? Evolutionary psychologists search for general explanations — the notion of cultural universals meets this criteria, Western uniqueness does not; therefore, they either ignore this question or reduce Western uniqueness to a concatenation of historical factors, varying selective pressures, and geographical good luck. They point to how modern science has been assimilated by multiple cultures, from which point they argue that science is not culturally exceptional to the West but a universal method that produces universal truths “for humanity.”
Can one argue that universalism is a cultural attribute uniquely Western and therefore relative to this culture?
Piagetian Universalism and IQ Convergence
Piagetian theory is also universalist in maintaining that all cultures are now reaching the stage of formal operational thinking. The West merely initiated formal reasoning. More than this, according to Oesterdiefkhoff, this cognitive convergence is happening across all the realms of social life, because changes in the cognitive structures of humans bring simultaneous changes in the way we think about politics and institutional arrangements. The more rational we become, the more we postulate enlightened conceptualizations of government in opposition to authoritarian forms. Drawing on the extension of Piagetian theory to explain the moral development of humans (initiated by Piaget and elaborated by Lawrence Kohlberg), Oesterdiefkhoff writes that once humans reach stage four, they start to grasp “that rule legitimacy should follow only from a correct rule installation, that is, from the choices of the players involved” (2015, 88).
Thus, they regard only rules correctly chosen as obliging rules. Only democratic choices install legitimate rules. Youth on the formal stage surmount therefore the holy understanding of rules by the democratic understanding. They replace an authoritarian understanding of rules, laws, and customs by a democratic one. Thus, they invent democracy in consequence of their cognitive maturation (2015, 88-9).
The emergence of the adolescent stage of formal operations gave birth not only to the new sciences after 1650 but also to philosophers such as Locke, Montesquieu, and Rousseau, who formulated the basic principles of constitutional government, representative institutions, and religious tolerance. Extensive cross-cultural research has shown that “children do not understand tolerance for deviating ideas, liberty rights for individuals, rights of individuals against government and authority, and democratic legitimacy of governments and authorities” (2015, 93). They are much like the adults of premodern societies, or current backward Islamic peoples, who take “laws and customs as unchangeable, eternal, and divine, made by god and not modifiable by human wishes or choices” (2015, 90).
This argument may seem similar to Francis Fukuyama’s thesis that modernizing humans across the world are agreeing that liberal-democratic values best satisfy the longing humans have for a state that recognizes the right of humans to pursue their own happiness within a constitutional state based on equal rules. The difference, a crucial one, is that for Fukuyama the rise of democracy came from the articulation and propagation of new ideas, whereas for Oesterdiefkhoff psychogenetic maturation is a precondition of democratic rule. Adults who were raised in a pre-modern culture and have a concrete operational mind can “never surmount” this stage, no matter how many books they read about the merits of liberal democracy. These adults will lack the appropriate ontogenetic development required for a democratic mind.
The absence of stimuli and forces of modern culture during early childhood in premodern cultures prevents later psychological development from going beyond certain stages . . . Unused developmental opportunities in youth stop the development of the nervous system, thus preventing psychological advantages in later life. This explains why education and enlightenment, persuasion and media programs could not draw adult premodern people out of their adherence to magic, animism, ordeal praxis, ancestor worship, totemism, shamanism, and belief in witches. Such people, moving in adulthood to modern milieus, cannot surmount their anthropological structures and their deepest emotions and convictions (2016, 306-7).
Moreover, according to Oesterdiefkhoff, with the attainment of higher Piagetian stages come higher IQ levels. Psychogenetic differences, not biological genetic differences, are the decisive factor. “All pre-modern peoples stood on intelligence levels of 50 to 70 [IQ points] or on preoperational or concrete operational levels, no matter from what race, culture or continent they have come” (2014b, 380).
Not only the Western nations, but all modernizing nations have raised their scores. The rises in stage progression and IQ scores express the greatest intelligence transformations ever in the history of humankind and stem solely from changes in culture and education. When Africans, Japanese, Chinese and Brazilians have raised their intelligence so dramatically, where is the evidence for huge genetic influences? Huge genetic influences might be assumed if Europeans had always had higher intelligence and if African, Indians, Arabs and Vietnamese had been unable to raise their intelligence to levels superior to that of Europeans 100 years ago. But Latin Americans and Arabs today do have higher IQ scores than Europeans had 100 years ago . . . Where is the leeway for genetic influences to affect national intelligence differences? (Ibid).
IQ experts would counter that only psychometric data about levels of heritable general intelligence can explain the rise of formal operational thinking. But even if we agree that a gap in IQ scores between American blacks and American whites has remained despite the Flynn effect [9] and similar levels of education and income, it is very hard to attribute the remarkable increases in IQ identified over the last century to heredity. Oesterdiefkhoff’s argument that “all modernizing nations have raised their IQ scores,” and that operational thinking has been central to this modernization, is a strong one.
Formal Reasoning is not a Cultural Universal
The stage of formal operations cannot be said to be a biologically primary ability that humans inherit genetically. They are secondary biological abilities requiring a particular psycho-cultural context. Formal thinking came to be assimilated by other nations (most successfully in east Asian nations with an average high IQ, but far less so in sub-Saharan nations where to this day witchcraft prevails [10]). The abilities associated with the first two stages (e.g., control over motor actions, walking, mental representation of external stimuli, verbal communication, ability to manipulate concepts), have been acquired universally by all humans since prehistorical times. These are biologically primary qualities that children across cultures accomplish at the ages and in the sequence more or less predicted by Piaget. They can be said to be universal abilities built into human nature and ready to unfold with only little educational socialization, explainable in the context of Darwinian evolutionary psychology. These cognitive abilities can thus be identified as “cultural universals.”
The concrete-operational abilities of stage three (e.g., the “ability to conserve” or to know that the same quantity of a liquid remains when the liquid is poured into a differently shaped container) are either lacking in primitive cultures or emerge at later ages in children than they do in modern cultures. These cognitive abilities may also be described as biologically primary, as skills that unfold naturally as the child matures in interaction with adult members of the society. In modern societies, all individuals with a primary education acquire concrete operational abilities. The aptitudes of this stage can be reasonably identified as universally present in all agrarian cultures.
This is not the case at all with formal operational skills. The skills associated with this stage (inductive logic, hypothesis testing, reasoning about proportions, combinations, probabilities, and correlations) do not come to humans naturally through socialization. There is abundant evidence that even normally intelligent college students with a long background in education have great difficulties distinguishing between the form and content of a syllogism, as well as other types of formal operational skills. Oesterdiefkhoff acknowledges that
Only when human beings are exposed to forces and stimuli typical of modern socialization and culture do they progress further and develop the adolescent stage of formal operations (2016, 307).
But, again, as it has been observed by critics of Piaget, even in modern societies where children inhabit a rationalized environment and adolescents are taught algebra and a variety of formal operational skills, many students with a reasonable IQ find it difficult to think in this way. According to P. Dasen (1994), only one-third of adults ever reach the formal operational stage. Evolutionary psychologists have thus disagreed with the idea that this stage is bound to unfold among most humans as they get older as long as they get a reasonably modern education. There are many “sub-stages” within this stage, and the upper stages require a lot of schooling and students with a keen interest and intelligence in this type of reasoning. This lack of universality in learning formal operational skills has persuaded evolutionary psychologists to make a distinction between the biologically primary abilities of the first three stages and the biological secondary abilities of stage four. Formal reasoning is principally a “cultural invention” requiring “tedious repetition and external motivation [11]” for students to master it.
If the ability to engage in formal thinking is so particular, a biologically secondary skill in our modern times, would it not require a very particular explanation to account for the origins of this cognitive stage in an ancient world devoid of a modern education? If the rise of “new humans” with a capacity for formal thinking was responsible for the rise of the modern world, and the existence of a modern education is an indispensable requirement in the attainment of this stage among a limited number of students, how did “new humans” grow out of a pre-modern world with a lower average IQ?
In the second part of this article, it will be argued that Europeans reached stage four long before any other people on the planet because Europeans began an unparalleled intellectual tradition of first-person investigations into their conscious states. This is a type of self-reflection in which European man began to ask who he is, how does he know that he is making truthful statements, what is the best life, and if he is being self-deceived in his beliefs and intentions. This is a form of self-knowledge that was announced in the Delphic motto “know thyself.” It would be an error, however, to describe the beginnings of this self-consciousness as a relation to something in oneself (an I or an ego) from which a predicate, or an outside, to which the subject relates, is derived. The emergence of the first-person consciousness of Europeans did not emerge outside the being-in-the world of the aristocratic community of Indo-Europeans. Europeans began a quest for rationally justified truths, for objective standards of justification, and for the realization of the good life in a reflective self-relation, coupled with socially justified reasons about what is morally appropriate.
References
Brown, Donald (1991). Human Universals. Philadelphia: Temple University Press.
Dasen, P. (1994). “Culture and cognitive development from a Piagetian perspective.” In W. J. Lonner & R. S. Malpass (Eds.), Psychology and culture. Boston: Allyn and Bacon.
Genovese, Jeremy (2003). “Piaget, Pedagogy, and Evolutionary Psychology.” Evolutionary Psychology, Volume 1: 217-137.
LePan, Donald. (1989). The Cognitive Revolution in Western Culture. London: Macmillan Press.
Lucien Lévy-Bruhl (2018). Primitive Mentality [1923]. Forgotten Books.
Oesterdiekhoff, Georg W. (2014a). “The rise of modern, industrial society. The cognitive developmental approach as key to disclose the most fascinating riddle in history.” The Mankind Quarterly, 54, 3/4, 262-312.
Oesterdiekhoff, Georg W. (2016). Child and Ancient Man: How to Define Their Commonalities and Differences Author(s). The American Journal of Psychology, Vol. 129, No. 3, pp. 295-312.
Oesterdiekhoff, Georg W. (2012). Was pre-modern man a child? The quintessence of the psychometric and developmental approaches. Intelligence 40: 470-478.
Oesterdiekhoff, Georg W (2014b). “Can Childlike Humans Build and Maintain a Modern Industrial Society?” The Mankind Quarterly 54, 3/4, 371-385.
Oesterdiekhoff, Georg W (2015). “Evolution of Democracy. Psychological Stages and Political Developments in World History” Cultura: International Journal of Philosophy of Culture and Axiology 12 (2): 81-102.
Stenberg, Robert (2003). Cognitive Psychology. Nelson Thompson Learning. Third Edition.
This article was reproduced from the Council of European Canadians [12] Website.
11:39 Publié dans Psychologie/psychanalyse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean piaget, psycologie, psychiatrie, intelligence, intelligence abstraite | |
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par Irnerio Seminatore
Si la théorie de la société de masse adopte deux explications opposées pour identifier la vulnérabilité des systèmes démocratiques, l’une oligarchique et l’autre démocratique; la première met en valeur, comme causalité du populisme, la perte de l’exclusivité du pouvoir de la part des élites, un pouvoir qui passe de main et qui est approprié par des personnalités anti-système, la deuxième attribue la montée de la participation populaire à l’autonomisation de la société et à la mobilisation d’individus isolés, sous l’emprise de nouvelles élites, accédant au système politique par une promesse de réformes larges et par un interventionnisme étatique fort.
Or la vulnérabilité des systèmes post-démocratiques vient de l’absence des fondements de l’intégration des groupes qui composent les sociétés occidentales modernes. Le problème central de ces sociétés est l’aliénation culturelle qui est à la fois sociale, raciale et religieuse. Dans le contexte de ces sociétés, l’aliénation des élites est mondialiste, celle des classes moyennes bureaucratique, celle des classes populaires étatiste et celle des exclus et des marginaux des banlieues, nihiliste. C’est une aliénation dépourvue de valeurs d’appartenance communes, due à la carence d’emprise des hiérarchies traditionnelles, incapables d’unifier et de gérer la fragmentation des groupes. En termes d’objectifs sociaux, l’action de masse des classes intermédiaires est condamnée au réformisme, celle des élites mondialistes à l’intégrationnisme supranational, l’orientation des élites anti-système au populisme et l’inertie des exclus aux solidarismes altermondialistes en révolte, épris par des tentations gaucho-djihadistes. De nos jours, la vie urbaine et des banlieues atomisent les groupes sociaux traditionnels, individualisent les classes moyennes de bureaux, éliminent la participation sociale et annihilent les capacités de direction des élites mondialistes, déconnectés de tout lien social, rendant vaine et illusoire toute solidarité universelle. L’humanitarisme philosophique couronne cette aliénation générale des sociétés et des groupes, par la déconstruction critique du rationalisme des Lumières et par l’abandon de toute politique libérale, qui renvoie à la philosophie universaliste des droits de l’Homme. Sur cet ensemble dispersé règne le concept de compétition, de dépolitisation et d’État assistanciel en détresse. L’idée d’égalitarisme et de démocratie, comme convergence éthique, inspirée par une finalité commune ou par une volonté générale aux appropriations disputées, définit un idéal révolu, qui appartient désormais à la littérature sociale des XIX et XX siècles.
L’auto-exclusion des communautés immigrées de l’ensemble du « peuple », comme corps politique de la nation et la résilience de ces communautés comme emprises étrangères de langue, d’esprit, de mœurs et de religion, transforme ces communautés en réservoirs de révoltés et en une véritable « quinte colonne » de l’ennemi, prête à l’explosion et à la violence.
L’appel aux intérêts du „peuple” et la vulnérabilité sociale de l’immigration
La vulnérabilité sociale et ethnique la plus importante des systèmes démocratiques d’aujourd’hui est l’immigration, qui a pour origine la fiction de l’égalité, pour mode d’existence l’apartheid et pour corrélat solidariste l’assistance. Elle a aussi pour fondement une utopie théocratique, prêchant l’unité fusionnelle du pouvoir et du religieux, sous l’autorité de ce dernier. C’est l’auto-institution imaginaire des banlieues en « Califat » mythique. Si la notion du « peuple » désigne couramment une des trois composantes de l’État (peuple, gouvernement, territoire), toute communauté qui partage le sentiment d’une appartenance durable, doit disposer d’un passé commun, d’un territoire commun, d’une religion commune et d’un sentiment commun d’identité, pour se définir en termes d’avenir comme « communauté de destin ». Ce groupe social peut se considérer comme « nation » ou comme entité souveraine, s’il revendique le droit politique spécifique de s’ériger en État ou en République. Rien de tel pour les masses immigrées, non intégrées, étrangères à la cité politique et à toute forme de gouvernement ou de régime politique, sauf à celui, égalitariste par principe, qui leur promet avantages et ressources et qui s’identifie, sauf exceptions, à la gauche.Ces masses incultes, réactives et violentes, revendiquant une solidarité sans réciprocité, apathiques au travail, engluées dans leur milieu résidentiel aux trafics illicites, combattant pour d’autres Dieux, sont à la charge de la communauté des citoyens majoritairement hostiles à leur présence.
Si la politique privilégiée du peuple (« démos ») est la démocratie, l’appel démagogique aux « vrais » intérêts du « peuple » s’appelle « populisme », une forme de salut,contre les maux de la société et une espèce de sauvegarde contre la trahison des élites corrompues.
Irnerio SEMINATORE
10:52 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : populisme, démocratie | |
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Russie, quelle vision politique pour la Russie au XXIème siècle ?
par Emmanuel LEROY,
Consultant et Président d’Urgence Enfants du Donbass
Ex: http://www.academiedegeopolitiquedeparis.com
Introduction
Avant d’aborder ce qui serait aujourd’hui la vision du monde des héritiers de Vladimir 1er, prince de Novgorod et Grand-Prince de la Rus’ de Kiev, je crois nécessaire d’essayer de comprendre pourquoi la Russie est l’objet de tant de haine de la part des élites qui gouvernent l’occident. Répondre à cette question me parait important car souvent, trop souvent de mon point de vue, depuis le règne de Pierre le Grand, le pouvoir en Russie a eu tendance parfois, à calquer sa politique en réaction ou à l’imitation de l’occident, sans percevoir toujours très clairement les forces véritables qui sont à l’œuvre dans la vision du monde occidentale. Cette tendance lourde a bien évidemment favorisé cette fameuse querelle opposant les slavophiles aux occidentalistes à laquelle l’URSS n’a pas échappé, et dans laquelle la Russie de Vladimir Poutine baigne encore, séparant deux visions du monde antagonistes qu’incarnent parfaitement aujourd’hui des personnalités comme Sergueï Glaziev pour le camp conservateur slavophile ou comme Alexeï Koudrine pour le camp libéral occidentaliste.
Emmanuel Leroy
Définir ce que souhaite le camp libéral n’est pas très difficile, il nous suffit de regarder à quoi ressemble l’occident aujourd’hui, à savoir des sociétés où toute notion de solidarité a disparu, où l’argent règne en maître, où l’homosexualité et le mariage pour tous sont promus comme une norme, et où l’on augmente l’âge de la retraite tout en ouvrant les vannes de l’immigration au lieu de promouvoir la natalité. La faction libérale en Russie est pratiquement absente du champ électoral comme on l’a vu ces dernières années avec les résultats du parti Labloko, mais elle est en revanche surreprésentée dans les médias – contrairement à ce que l’on pense en occident – dans la sphère économique et au sein du gouvernement où aux côtés du Premier ministre siègent d’autres ministres qui ont parfaitement intégré la théorie de la « main invisible » dans leur vision du monde.
Il est plus difficile de définir précisément ce que souhaitent les conservateurs russes car il y a plusieurs approches possibles du conservatisme : il y a celle incarnée par le club Stolypine de M. Glaziev qui au rebours des idées libérales d’Adam Smith souhaiterait un Etat interventionniste sur le modèle de l’Allemagne de Bismarck influencée par les idées de Friedrich List et de son « protectionnisme éducateur ». Il existe aussi un conservatisme slaviste que l’on pourrait qualifier de social-chrétien et qui s’inspire d’auteurs comme Berdiaev, Soloviev, Iline, Dostoïevsky ou encore Soljenytsine mais qui ne semble pas avoir trouvé de traduction politique dans le paysage russe contemporain. Et il existe enfin, grand paradoxe, un conservatisme communiste dont la permanence peut s’analyser non seulement comme une réaction aux dérives libérales de la Russie sous Boris Eltsine mais également comme un contrepoids à l’hégémonie du parti majoritaire – lorsque celui-ci est perçu comme trop libéral – comme on vient de le voir récemment à Vladivostok.
Autre paradoxe de la société russe contemporaine est celui incarné dans les plus hautes sphères de l’Etat où est promue une vision conservatrice et multipolaire du monde, en réaction à la vision unipolaire et totalitaire de l’occident, tout en ayant conservé au plan institutionnel une constitution occidentalo-compatible héritée des années Eltsine et permettant sur le plan économique la mise en place d’une praxis ultra-libérale que ne désavouerait pas l’Ecole de Chicago. Il s’agit là d’une contradiction idéologique majeure que la Russie devra trancher tôt ou tard, et le plus tôt dans l’intérêt du peuple russe lui-même sera le mieux.
Pour mieux comprendre en quoi la Russie d’aujourd’hui incarne, presque malgré elle, l’opposition absolue au système occidental, il faut se pencher d’abord sur les origines profondes de la russophobie, ensuite nous devrons répondre à la question délicate « Que veut faire la Russie ? ».
1/ Les origines profondes de la russophobie
2/ Que veut faire la Russie ?
1/ Les origines profondes de la russophobie
Au fil du temps et de mes réflexions, j’ai acquis la conviction que l’on ne peut comprendre les événements géopolitiques sans avoir présent à l’esprit ce que le grand historien Fernand Braudel appelait la longue histoire et qui renvoie en quelque sorte à l’aphorisme de Nietzsche selon lequel « l’homme de l’avenir sera celui qui aura la plus longue mémoire ».
Si l’on refuse l’idée que la plupart des guerres, des coups d’état, des « révolutions de couleur » auxquels nous assistons relèvent d’une très ancienne vision du monde que j’appelle l’Idéologie anglo-saxonne, on se trouve alors dans la situation d’un médecin traitant un cancer avec de l’aspirine.
Qu’est-ce que l’idéologie anglo-saxonne ?
C’est ce que Kipling a appelé Le Grand Jeu lors de l’affrontement des empires russe et britannique dans ce qui n’était pas encore l’Afghanistan. Mais le Grand jeu c’était aussi l’éradication du catholicisme en Angleterre sous Cromwell, c’était la politique des William Pitt, père et fils, dans l’avènement de la révolution française et de la prise de contrôle de la France après la défaite de Waterloo, c’était la politique impériale de Benjamin Disraeli, c’était la guerre du Japon contre la Russie en 1905 et la 1ère révolution qui suivit, financée par les banques anglo-saxonnes, tout comme la révolution bolchevique de 1917, ce furent les deux guerres mondiales et ce jeu, car pour eux c’est un jeu, même s’il est souvent cruel, continue jusqu’à aujourd’hui avec l’Afghanistan, la Lybie, la Syrie, la Géorgie, l’Ukraine, le Yémen etc..
Je n’aurai pas le temps en quelques minutes de vous résumer 5 siècles d’histoire européenne et a fortiori mondiale, aussi, je voudrais juste esquisser devant vous quelques pistes de réflexion afin que vous creusiez vous-même dans cette direction si vous l’estimez nécessaire.
Le grand rêve de puissance et d’hégémonie mondiale de l’oligarchie anglaise est né, selon moi, au retour de l’expédition autour du monde du pirate Francis Drake le 26 septembre 1580 où la part du butin volé aux Espagnols et réservée à la reine Elisabeth représentait selon certaines sources une fois et demie le budget annuel du royaume. Francis Drake est probablement devenu après ses exploits le modèle à suivre et parmi ses nombreux admirateurs, un en particulier mérite d’être retenu, Walter Raleigh (cf. controverse Ecole de la nuit), car il est le premier à avoir conceptualisé l’idée d’hégémonie anglo-saxonne sur le monde. En effet, ce gentilhomme, un peu pirate lui aussi, eut le temps d’écrire avant sa mort un ouvrage intitulé l’Histoire du monde et dans lequel il affirme : « Qui tient la mer tient le commerce du monde, qui tient le commerce tient la richesse, qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ».
C’est là, à partir de cet exploit de piraterie exceptionnel, qu’est née cette idée de parvenir à la suprématie mondiale par la puissance maritime et l’accaparement des richesses d’autrui.
Mais ce qu’il faut bien comprendre – et c’est cela qui est véritablement révolutionnaire – c’est que cette idée s’est transmise de génération en génération à travers les siècles au sein des élites anglo-saxonnes notamment chez le Britannique Mackinder dont la formule maîtresse est « Qui tient l’Europe orientale tient le heartland, qui tient le heartland domine l’île mondiale, qui domine l’île mondiale domine le monde » et qui s’est transformée chez l’Américain Spykman dans la formule plus ramassée « Qui contrôle le rimland gouverne l’Eurasie ; qui gouverne l’Eurasie contrôle les destinées du monde ».
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’à trois siècles de distance, ces trois personnages partagent tous l’idée de domination du monde et c’est là véritablement qu’il faut comprendre la nature profonde de cette idéologie.
Mais alors en quoi cette idéologie anglo-saxonne serait-elle russophobe ?
Elle n’est pas spécifiquement russophobe, elle a d’abord été francophobe, puis hispanophobe, puis à nouveau francophobe, puis germanophobe, mais il se trouve qu’après les défaites successives de l’Espagne à la fin du XVIIème siècle, de la France en 1815, des empires centraux en 1918 et du monde germanique en 1945, il ne reste plus qu’un protagoniste sur le continent eurasiatique à s’opposer aux Anglo-Saxons, et c’est le peuple russe.
Voilà brièvement résumées, les causes profondes de la russophobie et tant que l’on n’a pas intégré cette vision de la longue histoire, on ne peut comprendre véritablement la nature des conflits qui sont en cours. Ces conflits sont des étapes, des épiphénomènes dans le Grand jeu de contrôle des destinées de l’humanité par la nomenklatura anglo-saxonne et la Russie est le dernier grand obstacle qui se dresse devant elle et voilà pourquoi elle doit disparaître. À n’importe quel prix.
Et elle a bien failli disparaître en 1991 quand elle perdut 1/5ème de son territoire et plus de 30 millions de ses concitoyens qui sont aujourd’hui, Kazakhes, Kirghizes, Ouzbèks ou Tadjiks. Elle a failli mourir aussi durant ces années 90 où elle fut pillée et saccagée ignominieusement par des prédateurs travaillant en étroite relation avec la finance anglo-saxonne.
Pour ceux qui voudraient un dessin explicite, je leur conseille de visiter l’académie Glazounov à Moscou où au 1er étage se trouve un immense tableau de cet illustre peintre et résumant parfaitement le martyre que subit la Russie durant ces années terribles.
Oui, je pense également que la fin de l’Union soviétique a été la plus grande catastrophe géopolitique du XXème siècle car elle a permis à l’occident d’avancer jusqu’aux frontières de la Russie et même de mettre la main sur son cœur historique, la Rus’ de Kiev.
À ce stade, que peut faire la Russie pour inverser le processus et mettre un terme à l’hégémonie totale de ceux qui veulent prendre en main les destinées du monde, car tout bien pesé, c’est bien de cela dont il s’agit : unipolaire ou multipolaire le monde de demain devra choisir et dans ce contexte d’antagonisme absolu, que pourra faire la Russie ?
Et tout d’abord…
2/ Que veut faire la Russie ?
Il peut paraître présomptueux, surtout ici, devant des citoyens russes, de poser cette question, mais si l’on se souvient de ce que disait Churchill lui-même à ce sujet, à savoir que « la Russie était un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme », il n’est peut-être pas inutile d’ouvrir la matriochka pour essayer de voir ce qu’il y a dedans.
Je crois que la Russie a un rôle essentiel à jouer dans les années qui viennent pour restaurer un équilibre dans le monde mais c’est un message qui est difficile à faire passer car le tempérament russe est assurément peu porté à l’universel, du moins tel que le conçoivent les Français ou les Anglo-Saxons.
Pourtant la Russie a déjà par deux fois dans son existence, proclamé sa vérité dans le monde. La première fois, c’était au nom de la Sainte Alliance quand le Tsar Alexandre 1er tentait d’élever une digue contre les idées destructrices de la Révolution française. La deuxième fois, et c’est un paradoxe, c’est au nom des idéaux de cette même Révolution française que les bolcheviques répandront sur la terre l’idéal prolétarien.
On voit se dessiner en Russie, depuis le début des années 2000 une vision du monde multipolaire et qui semble vouloir s’afficher comme une altérité à l’idéologie occidentale.
Pour bien comprendre la réorientation de la Russie en ce début de XXIème siècle, il faut relire le discours fondamental de Vladimir Poutine à Munich en février 2007 qui entend mettre un terme à l’unipolarité anglo-saxonne et qui réaffirme une certaine conception westphalienne d’équilibre du monde.
Voilà ce que déclarait le Président de la Fédération de Russie : « J’estime que le monde unipolaire n’est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu’il est même tout à fait impossible. Non seulement parce que dans les conditions d’un leader unique, le monde contemporain (…) manquera de ressources militaro-politiques et économiques, mais, et c’est encore plus important, ce modèle est inefficace, car il ne peut en aucun cas reposer sur une base morale et éthique de la civilisation contemporaine ».
Dans ce discours, Vladimir Poutine remettait également en cause la prétendue primauté du droit étatsunien sur le droit international et dénonçait la volonté des Etats-Unis d’empiéter dans les domaines réservés des autres Etats, notamment à travers la sphère juridique.
Mais contester le modèle occidental en lui opposant la multipolarité – qui n’est qu’un concept creux – n’est pas suffisant. Tant que l’économie et les institutions russes fonctionneront avec le moteur occidental de l’idéologie libérale, la Russie sera confrontée à une contradiction interne qui sera mortelle à terme.
À l’idéologie des droits de l’homme, il faut opposer la primauté du droit des peuples.
Au libéralisme égoïste et destructeur qui ne favorise que l’oligarchie mondiale, il faut opposer l’interventionnisme de l’Etat souverain protecteur des plus faibles.
À la permissivité sans limite et à la destruction des valeurs fondamentales des sociétés humaines, il faut opposer la protection de la famille et des valeurs traditionnelles, y compris religieuses.
Ces quelques exemples montrent bien que la nature de la guerre totale qui oppose aujourd’hui l’occident à la Russie est bien culturelle et idéologique avant d’être militaire et je redoute fort que les conflits chauds ou tièdes comme ceux de Syrie ou du Donbass et dans lesquels les Anglo-Saxons entraînent la Russie aujourd’hui, ne soient que des leurres pour dissimuler le cheval de Troie que jour après jour les occidentaux mettent en place dans tout l’espace de la CEI.
Nous étions en Arménie la semaine dernière avec mon ami Jean-Michel Vernochet pour une série de conférences et de rencontres et nous avons pu mesurer la réalité de la présence étatsunienne dans ce pays ex-soviétique où ils ont installé leur deuxième plus grande ambassade dans le monde aux confins de la Caspienne, de la Mer Noire et de la Méditerranée : pas un programme culturel ou archéologique sans la présence du logo « USAID », pas un café qui n’arbore fièrement le sigle Coca-Cola et jusqu’à la Bibliothèque nationale d’Arménie qui abrite en son sein un « American Corner » où sont diffusées, entre autres, les œuvres de M. Brzezinski et de l’amiral Mahan. Même les Chinois sont présents à Erevan avec leur programme « China Aid ». Nous n’y avons pas vu de programme « Russia Aid » et dans ce pays qui comptait 100% de russophones il y a un quart de siècle, les jeunes générations ne parlent plus que l’anglais et dans moins d’un siècle il n’y aura plus que quelques savants distingués qui parleront encore la langue de Pouchkine.
Plus grave encore que ce que je viens de vous décrire en Arménie, est la reconnaissance de l’Eglise autocéphale d’Ukraine la semaine dernière par le patriarcat de Constantinople. Il s’agit là encore d’une catastrophe géopolitique ou géoreligieuse majeure pour le monde slave. À quoi sert de vaincre militairement le terrorisme manipulé par l’occident en Syrie quand le monde orthodoxe est menacé d’un schisme majeur ?
Je voudrais achever cette intervention en formulant le vœu que la Russie retrouve sa place, toute sa place dans le monde, notamment en reprenant la tête de file des pays non-alignés afin que se dresse contre la maladie occidentale une alliance de pays libres et souverains. La Russie pourrait proposer de remettre à jour la Charte de La Havane de 1948 et d’y entraîner tous les peuples qui veulent sortir de la spirale mortifère de l’idéologie anglo-saxonne. Quelques pays en Europe et dans le monde semblent aujourd’hui se réveiller et être prêts à sortir de l’état de vassalité et d’esclavage dans lequel ils sont plongés.
La Russie non seulement s’honorerait à les y aider, mais ce faisant, j’en suis persuadé, elle se sauverait elle-même.
10:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, russie, actualité, europe, affaires européennes, géopolitique, emmanuel leroy, eurasisme, eurasie | |
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CE PROGRAMME, YOUNG LEADERS (JEUNES LEADERS) DÉRIVE D’UN ACCORD ENTRE GERALD FORD PRÉSIDENT DES ETATS-UNIS ET LE PRÉSIDENT FRANÇAIS GISCARD D’ESTAING EN 1976, ÉTABLISSANT UNE FONDATION DÉDIÉE À L’AMITIÉ ENTRE LES DEUX PAYS, AVEC UN SIÈGE À PARIS ET UN SIÈGE À NEW-YORK. LA FONDATION A PERMIS L’ÉMERGENCE DU PROGRAMME JEUNES LEADERS À PARTIR DE 1981.
400 YOUNG LEADERS FORMÉS
Depuis cette date plus de 400 Jeunes leaders ont été formés, dont la moitié de français. Le verbatim du programme : « Chaque année (avec parfois des années blanches 85/88, 90/93, 97, le programme est ensuite continu depuis 1998, soit 29 promotions au total) vingt français et américains, âgés de 30 à 40 ans appelés à jouer un rôle important dans les relations entre les deux pays sont sélectionnés par un jury en France et aux États-Unis. Les candidats retenus participent à deux séminaires de cinq jours, chacun sur deux années consécutives, alternativement en France et en Amérique, afin d’échanger sur des sujets d’intérêts communs aux deux pays et tisser des liens d’amitié durable ». Parmi les sponsors on trouve les groupes américains Boston Consulting et Egon Zehnder. Chacun comprendra comment cette « formation » peut devenir un moyen incomparable d’influence pour l’Amérique. Nous ne détaillerons que les Young Leaders agissant dans les médias français sans nous intéresser aux politiques et dirigeants économiques (nombreux) passés par le programme depuis 1981. Nous mettons entre parenthèses (1981) l’année de promotion.
LA TÉLÉVISION ET LES YOUNG LEADERS
Quelques jeunes leaders ont eu une jolie carrière à la télévision : Jérôme Clément (1982), fondateur d’Arte puis de la Cinq, également longtemps président du CNC (Centre national du cinéma). Bernard Faivre d’Arcier (1983) a présidé plus de dix ans le festival d’Avignon et aussi La Sept, branche française d’Arte. Emmanuel Chain (2000) a animé plus de quinze ans l’émission à succès Capital sur M6 puis est devenu producteur de télévision. Plus jeune, Estelle Youssoufa (2011) est journaliste à France2/TV5Monde. D’autres plus multi-cartes se retrouvent aussi dans les radios ou la presse écrite (voir infra)
LA RADIO ET LES YOUNG LEADERS
Le service public est très bien servi en Jeunes leaders. David Kessler (1999) a été comme Jérôme Clément (1982) directeur du CNC mais aussi du CSA, directeur de France Culture et directeur général chargé des programmes de Radio France. Bernard Guetta (1981) a animé plus de 25 ans une émission de géopolitique à France Inter. Jean-Noël Jeanneney (1983) a été PDG de Radio France et de Radio France International, il anime depuis 20 ans une émission à caractère historique Concordance des temps sur France Inter (il a été également président de la chaîne de télévision thématique Histoire). Catherine Sueur (2007) après un passage au Mondea été directrice déléguée de Radio France.
Mais le secteur privé, s’il est moins bien loti, n’est pas oublié. Nicolas Escoulan (2014) est passé de Canal+ à Europe1 où il est directeur de la rédaction. Son camarade de la promotion d’avant Jérôme Chapuis (2013) est responsable du service politique de la radio concurrente RTL.
LA GALAXIE LE MONDE/L’OBS
Ce n’est plus une galaxie c’est une véritable constellation de Jeunes leaders. Sur les 19 promotions, 13 comportent au moins un membre de ces rédactions.Thierry Pfister (1981, première promotion) a œuvré dans les deux rédactions (plus de nombreuses en province). Jean-Claude Guillebaud (1982) a écrit aussi pour les deux journaux. Jean-Marie Colombani (1983) a été directeur du Monde pendant treize ans. Denis Olivennes (1996) a été directeur de la rédaction du Nouvel Obs (et aussi à Canal+, Europe1 et Lagardère active). Dominique Nora (1995) est responsable de la rédaction de L’Obs. Elle avait succédé à Mathieu Croissandeau (2002) qui a collaboré aussi à Arte. A tous seigneurs tous honneurs Matthieu Pigasse (2005) et Louis Dreyfus (2005) ont dû être de très bons élèves du programme. Le premier est co-propriétaire du groupe Le Monde (et actionnaire à titre personnel des Inrocks et de radios), le second préside le directoire du groupe depuis 2010. Nabil Wakim (2012) au Monde a été créateur des Décodeurs, chef du service politique, rédacteur en chef et responsable de l’innovation. Plus récemment Élise Vincent (2015) y est responsable du service Justice. Sylvie Kaufmann (1998) est directrice éditoriale au même quotidien du soir. Pascal Riché (1999), ancien de Libération, fondateur de Rue89 est directeur adjoint de L’Obs. Erik Izraelewicz (1994) après être passé par Les Échos et La Tribune a été directeur des rédactions du Monde de 2011 à sa mort en 2012.
LES AUTRES QUOTIDIENS ET LES JEUNES LEADERS
Laurent Joffrin (1994) aurait pu figurer dans la rubrique Le Monde/L'Obs étant passé dans un tournis incessant de L’Obs à Libération et retour. Il est directeur de la rédaction du quotidien de Patrick Drahi depuis 2014 et participe à de nombreux autres médias (France Inter, France Info, France5 etc). Laurance N’kaoua (2003) officie au quotidien économique Les Échos, tout comme David Barroux (2011). Dans un registre différent François Dufour (2005) est spécialiste de l’information des jeunes à Mon Quotidien, sa création.
LES MAGAZINES
Yves de Kerdrel (2005) a été longtemps directeur de Valeurs Actuelles tout en collaborant au Figaro. Christine Ockrent (1983) surnommée la reine Christine aurait pu être classée dans la rubrique télévision (NBC, CBS, Antenne2,TF1, France3, TV5, France 24, BFM) ou radio (Europe1, RTL,RFI, France Inter). Elle a été directrice de la rédaction de L’Express de 1994 à 1996. Guy Sorman (1982) a lui aussi été à L’Express, Le Figaro Magazine et est intervenu auprès de nombreux autres hebdomadaires ou quotidiens. Philippe Le Corre (2004) intervient dans de nombreux médias et au Point. Il est difficile de classer Philippe Manière (1995) qui a été un peu partout, Le Point, L’Expansion, Europe1, Institut Montaigne, Le Nouvel Economiste, Les Echos. Le plus jeune Gaspard Koenig (2017) collabore aux Échos et au Point.
AUTRES JEUNES LEADERS DU PROGRAMME
Michel Combes (1994) a longtemps dirigé Altice, la holding Europe du groupe multi-médias de Patrick Drahi. Béatrice de Clermont Tonnerre (2011) a travaillé chez Google et à Lagardère Active où elle aurait pu croiser la plus jeune Claire Le Ost (2016). Eric Fassin (1994) sans être journaliste intervient régulièrement dans les médias en particulier sur les questions touchant le genre et la défense des migrants. Sophie de Closets (2017), toute récente Jeune leader, préside les éditions Fayard depuis 2014. Stéphane Fouks (2001) par sa position chez EuroRSCG a conseillé et conseille de nombreux médias et patrons de rédaction. Pour la curiosité Julien Vaïsse (2007) n’est pas une personnalité médiatique mais le directeur du CAPS le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie du Ministère des Affaires Etrangères. Une nomination curieuse pour une personnalité qui semble liée d’aussi près à un Etat étranger.
COUSINAGE ATLANTISTE ET PLUS SI AFFINITÉS
Une participation au programme n’indique pas nécessairement un alignement complet sur les thèses américaines (Arnaud Montebourg et Dupont-Aignan sont d’anciens Jeunes leaders) mais marque, pour la très grande majorité des lauréats, une inclination atlantiste et une très grande proximité culturelle/économique (et plus si affinités) avec le grand frère américain. En-dehors des médias il est surprenant de constater que notre président actuel comme le précédent ont été Young Leaders, mais aussi de nombreux militaires français de haut rang. Imaginons un instant que les russes aient entrepris le quart de la moitié de ce programme, le tollé serait immédiat et surpuissant. Ce programme qui n’a rien de secret n’est jamais évoqué par les médias dominants. Et pour cause les Young Leaders y pullulent, la solidarité par le silence en quelque sorte. Ils ont retenu la leçon du Maître, Speech is silver, silence is golden (La parole est d’argent mais le silence est d’or).
19:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, europe, affaires européennes, actualité, influence, influence américaine | |
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par Eugène Guyenne
Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com
Dans cet article, je ne m’attarderai non pas à l’essence du Christianisme, ni des subtilités doctrinales qui existent en son sein dans ses différentes branches, mais plutôt sur l’évocation des christianismes qui sont nés en Europe sous un angle historique et dont la plupart n’ont pas dépassé les limites méditerranéennes, caucasiennes ou encore atlantiques.
Si l’on connaît le premier christianisme, celui de Rome, donc le catholicisme, le christianisme dans son sens propre a vu émergé d’autres courants où finalement du point de vue de Rome, tout courant qui n’était pas fidèle à elle, était considérée comme une hérésie.
Il y avait l’arianisme (et non aryanisme), doctrine d’Arius, ayant existé au bas-empire, considérée comme hérésie en 325 par le premier concile de Nicée. On a bien sûr le catharisme, qui a existé entre le Xème et le XIVème siècle, notamment dans le Midi de la France, avec des vestiges actuels tels que le château de Montségur dans l’Ariège, bastion cathare par excellence. Existent aussi l’Église vaudoise, de Vaudès (1140-1271), riche marchand de Lyon, qui naît en Italie à la fin du XIIe siècle ou encore le hussitisme, doctrine de Jan Hus (1369-1415), théologien tchèque.
On a aussi un autre important courant du christianisme, qui est le protestantisme, qui, celui-ci, naît en Europe. Son précurseur, Martin Luther, fonde les débuts doctrinaux en 1517 avec ses 95 thèses, où l’on peut même parler de luthérianisme, qui s’est développé essentiellement en Europe, dans les régions germaniques (Allemagne, pays baltes, Scandinavie). Également dans le protestantisme, existe le calvinisme, qui vient d’un autre grand théologien protestant français, Jean Calvin, au cours du XVIe siècle. A ce courant, existe une composante supplémentaire, le puritanisme, qui est propre au monde anglo-américain donc pas intégralement européen, et fortement exposé par la figure d’Oliver Cromwell ou des célèbres quakers. On a enfin un autre courant anglais, plus ancien, qu’est l’anglicanisme, issu du schisme avec Rome en 1534. Celui-ci existe dans les pays anglophones, dont les anciennes colonies britanniques.
Dans l’orthodoxie, il n’y a pas vraiment de courant, mais plutôt des orthodoxies chrétiennes nationales. Où l’écriture et l’orthodoxie serbe par exemple diffèrent de l’écriture et de l’orthodoxie russe ou grecque, prenant son essence dans l’empire byzantin, où en 610 le grec y devient la langue officielle. L’Orthodoxie rime souvent avec la culture slave et l’écriture cyrillique, de Cyrille (827-869), où avec son frère Méthode (évêque de Sirmium, en Serbie actuelle) ils ont évangélisé les peuples slaves d'Europe centrale. Et le schisme (rupture) religieux entre Rome et Byzance a eu lieu en 1054, lors duquel le patriarche de Constantinople et les légats du pape s’excommunient réciproquement. Ce schisme va continuer en 1182 par le massacre de la population de Constantinople par les Latins et la rupture politique entre les deux parties de l’Europe, a lieu en 1204, par le sac de Constantinople lors de la quatrième croisade.
Le gallicanisme, voit une émergence en plusieurs temps avant de chuter. Son origine date du conflit entre le roi de France Philippe le Bel et le pape Boniface VIII. En 1438 sous Charles VII où l’évènement de la Pragmatique Sanction de Bourges limite les prérogatives du pape et affirme la supériorité des décisions des conciles de Bâle et de Constance sur celles de Vatican. En 1682 par Bossuet (évêque de Meaux) écrit les Quatre articles gallicans de 1682, signés par l'assemblée des évêques de France, permettant ainsi au gallicanisme de durer dans le clergé français. Puis en 1801, Bonaparte négocie le Concordat de 1801 avec le pape Pie VII, qui met fin à l’Église gallicane. Le jansénisme, doctrine de Jansénius (Cornelius Jansen) dans son texte "L’Augustinius", développé au XVIIe et au XVIIIe siècle, essentiellement en France, est de son côté en rupture avec le pouvoir royal dès Louis XIV. Je pourrais aussi évoquer les différents ordres monastiques mais je préfère en rester là, sur l’évocation de différents courants chrétiens qui ont principalement émergé en Europe.
Eugène GUYENNE (LPE)
00:50 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religions, europe, affaires européennes, politique internationale | |
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Ex: http://www.dedefensa.org
En 1986 Allan Bloom publiait un livre retentissant, The closing of American Mind dont le titre fut absurdement traduit en français. Cet auguste platonicien plagié peu après par Alain Finkielkraut dressait l’état des lieux de la barbarie universitaire américaine qui depuis lors a gagné la France et l’Europe, et ne s’arrêtera que lorsqu’elle aura tout dévoré. Minorités sexuelles et raciales en bisbille, relativisme moral, délire de société ouverte, interdiction d’interdire, chasse aux préjugés, abrutissement sonore et consumériste, règlementation orwellienne du droit et du langage, tout était fin prêt. Le professeur Bloom écrivait pour une minorité éclairée, reliquat de temps plus cultivés, chassée depuis par le business et les archontes du politiquement correct.
L’ouvrage est essentiel car depuis le délire a débordé des campus et gagné la société occidentale toute entière. En même temps qu’elle déboulonne les statues, remet en cause le sexe de Dieu et diabolise notre héritage littéraire et culturel, cette société intégriste-sociétale donc menace le monde libre russe, chinois ou musulman (je ne pense pas à Riyad…) qui contrevient à son alacrité intellectuelle. Produit d’un nihilisme néo-nietzschéen, de l’égalitarisme démocratique et aussi de l’ennui des routines intellos (Bloom explique qu’on voulait « débloquer des préjugés, « trouver du nouveau »), la pensée politiquement correcte va tout dévaster comme un feu de forêt de Stockholm à Barcelone et de Londres à Berlin. On va dissoudre les nations et la famille (ou ce qu’il en reste), réduire le monde en cendres au nom du politiquement correct avant d’accueillir dans les larmes un bon milliard de réfugiés. Bloom pointe notre lâcheté dans tout ce processus, celle des responsables et l’indifférence de la masse comme toujours.
Je ne peux que renvoyer mes lecteurs à ce maître-ouvrage qui satisfera autant les antisystèmes de droite que de gauche. J’en délivre juste quelques extraits que je reprends de l’anglais :
• Sur l’éducation civique et les pères fondateurs, dont on déboulonne depuis les statues :
« L'éducation civique s'est détournée de la fondation du pays pour se concentrer sur une ouverture fondée sur l'histoire et les sciences sociales. Il y avait même une tendance générale à démystifier la Fondation, à prouver que les débuts étaient défectueux afin de permettre une plus grande ouverture à la nouveauté. »
Les pères fondateurs ? Racistes, fascistes, machistes, esclavagistes ! Lisez mon texte sur Butler Shaffer à ce sujet : Hitler est plus populaire que Jefferson.
• Sur la chasse à la discrimination et la tabula rasa intellectuelle qui en découle :
« L'indiscriminabilité est donc un impératif moral parce que son contraire est la discrimination. Cette folie signifie que les hommes ne sont pas autorisés à rechercher le bien humain naturel et à l'admirer lorsqu'ils l’ont trouvé, car une telle découverte est contemporaine de la découverte du mal et du mépris à son égard. L'instinct et l'intellect doivent être supprimés par l'éducation. L'âme naturelle doit être remplacée par une âme artificielle. »
• Sur l’ouverture, l’openness, la société ouverte façon Soros, Allan Bloom écrit :
« L'ouverture visait à offrir une place respectable à ces «groupes» ou «minorités» - pour arracher le respect à ceux qui n'étaient pas disposés à le faire - et à affaiblir le sentiment de supériorité de la majorité dominante (plus récemment appelée WASP, un nom dont le succès montre quelque chose du succès de la sociologie dans la réinterprétation de la conscience nationale). Cette majorité dominante a donné au pays une culture dominante avec ses traditions, sa littérature, ses goûts, sa prétention particulière de connaître et de superviser la langue, et ses religions protestantes. Une grande partie de la machinerie intellectuelle de la pensée politique et des sciences sociales américaines du vingtième siècle a été construite dans le but d'attaquer cette majorité. »
De tout cela il ne reste plus rien maintenant. La société ouverte rejoint la société du vide de Lipovetsky, elle est plus exactement du néant où l’on a tout interdit puisqu’il sera interdit… d’interdire.
Sur le nouveau complexe d’infériorité occidental et l’obsession tiers-mondiste :
« Les aventuriers sexuels comme Margaret Mead et d'autres qui ont trouvé l'Amérique trop étroite nous ont dit que non seulement nous devons connaître d'autres cultures et apprendre à les respecter, mais nous pourrions aussi en tirer profit. Nous pourrions suivre leur exemple et nous détendre, nous libérer de l'idée que nos tabous ne sont rien d'autre que des contraintes sociales. »
En tant que Français je reconnais d’ailleurs qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Relisez Diderot et son voyage de Bougainville… La France dite révolutionnaire n’avait pas attendu les nietzschéens et les pions postmodernes pour ravager son héritage de tyrans, prêtres et autres félons…
Le tout ne débouche pas forcément sur une destruction physique du monde (encore que…), mais sur une nullité généralisée (voyez l’art, nos prix littéraires ou notre cinéma). Allan Bloom souligne la fin de l’humanisme estudiantin et l’avènement de l’abrutissement estudiantin. Sur le premier :
« Tout au contraire. Il y a une indifférence à ces choses, car le relativisme a éteint le véritable motif de l'éducation, la recherche d'une vie bonne. Les jeunes Américains ont de moins en moins de connaissance et d'intérêt pour les lieux étrangers. Dans le passé, il y avait beaucoup d'étudiants qui connaissaient et aimaient l'Angleterre, la France, l'Allemagne ou l'Italie, car ils rêvaient d'y vivre ou pensaient que leur vie serait rendue plus intéressante en assimilant leurs langues et leurs littératures. »
Tout cela évoque Henry James mais aussi Hemingway, Gertrude Stein, Scott Fitzgerald, à qui Woody Allen rendait un rare hommage dans son film Minuit à Paris – qui plut à tout le monde, car on remontait à une époque culturelle brillante, non fliquée, censurée. Cette soi-disant « génération perdue » des couillons de la presse n’avait rien à voir avec la nôtre – avec la mienne.
Sur l’étudiant postmoderne, avec son truisme tiers-mondiste/migrant façon Bergoglio :
« Ces étudiants ont presque disparu, remplacés tout au plus par des étudiants intéressés par les problèmes politiques des pays du tiers monde et en les aidant à se moderniser, dans le respect de leurs anciennes cultures, bien sûr. Ce n'est pas apprendre des autres mais la condescendance et une forme déguisée d'un nouvel impérialisme. C'est la mentalité du Peace Corps, qui n'est pas un stimulant à l'apprentissage mais une version sécularisée de faire de bonnes œuvres. »
On sait que c’est cette mentalité de Peace corps qui a ensanglanté la Libye, la Syrie ou le Yémen, en attendant l’Europe.
Ce qui en résulte ? Moralité, relativisme culturel et je-m’en-foutisme intégral (« foutage de gueule, dirait notre rare idole incorrecte OSS 117) :
« Pratiquement tout ce que les jeunes Américains ont aujourd'hui est une conscience inconsistante qu'il y a beaucoup de cultures, accompagnées d'une morale saccharine tirée de cette conscience : nous devrions tous nous entendre. Pourquoi se battre? »
Le bilan pour les étudiants conscients est désastreux, et qu’il est dur de se sentir étrangers en ce monde. Je rappelle que Tolkien écrira dans une lettre en 1972 :
“I feel like a lost survivor into a new alien world after the real world has passed away.”
Allan Bloom ajoute sur cette montée du cynisme et de l’indifférence que j’ai bien connue dans les années 80 :
« Les étudiants arrivent maintenant à l'université ignorants, cyniques au sujet de notre héritage politique, manquant des moyens d'être soit inspiré par lui ou sérieusement critique de lui. »
La chasse aux préjugés horripile Allan Bloom :
« Quand j'étais jeune professeur à Cornell, j'ai eu un débat sur l'éducation avec un professeur de psychologie. Il a dit que c'était sa fonction de se débarrasser des préjugés chez ses étudiants. Il les a abattus. J'ai commencé à me demander par quoi il remplaçait ces préjugés. »
Allan Bloom fait même l’éloge des préjugés au nez et à la barbe des présidents banquiers, des ministresses branchées, des députés européens, des lobbyistes sociétaux, des prélats décoincés :
« Les préjugés, les préjugés forts, sont des visions sur la façon dont les choses sont. Ce sont des divinations de l'ordre de l'ensemble des choses, et par conséquent le chemin de la connaissance se produit à travers des opinions erronées. L'erreur est en effet notre ennemi, mais elle seule indique la vérité et mérite donc notre traitement respectueux. L'esprit qui n'a pas de préjugés au départ est vide. »
On en reste au vide…
Bilan des libérations de tout genre :
« Les diverses libérations gaspillaient cette énergie et cette tension merveilleuses, laissant les âmes des étudiants épuisées et flasques, capables de calculer, mais pas de perspicacité passionnée. »
Car le bonhomme de neige, comme on disait quand je passais mon bac, croit être revenu de tout, qui n’est allé nulle part. Cela ne l’empêchera pas de demander sa guerre contre la Russie orthodoxe, la Chine nationaliste, ou l’Iranintégriste. Car sa régression stratégique et intellectuelle aura accompagné sa cruauté humanitaire et son involution moraliste.
Bloom enfin a compris l’usage ad nauseam qu’on fera de la référence hitlérienne : tout est décrété raciste, fasciste, nazi, sexiste dans les campus US dès 1960, secrétaires du rectorat y compris ! Mais lui reprenant Marx ajoute que ce qui passe en 1960 n’est ni plus ni moins une répétition comique du modèle tragique de 1933. Les juristes nazis comme Carl Schmitt décrétaient juive la science qui ne leur convenait pas comme aujourd’hui on la décrète blanche ou sexiste.
Citons Marx d’ailleurs car Bloom dit qu’on l’a bien oublié à notre époque de juges postmodernes :
« Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. »
On verra si on garde le ton de la farce. Moi je doute : on est trop cons.
Allan Bloom – The closing of American mind
Nicolas Bonnal – La culture moderne comme arme de destruction massive ; Comment les Français sont morts (Amazon.fr)
Alain Finkielkraut – La défaite de la pensée
Gilles Lipovetsky – L’ère du vide
Marx – Le dix-huit Brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte
Nietzsche – Deuxième considération inactuelle, de l’inconvénient des études historiques…
Platon – Livre VIII de la république (561 d-e)
Tocqueville – De la démocratie en Amérique, II, deuxième et quatrième partie
00:26 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allan bloom, nicolas bonnal, philosophie, culture générale | |
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par Pierre Eisner
Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com
Ces derniers jours, Guillaume Larrivé, dans les colonnes du Figaro, a invité à se méfier du « piège européiste » d’Emmanuel Macron, puis Nadine Morano à sa suite, sur les ondes de BFM, s’est opposée à la demande de « toujours plus de fédéralisme ».
Les termes d’européisme et de fédéralisme sont évités par une droite, modérée ou non, dont on dit qu’elle est timide sur la question européenne. Mais ils sont également évités par ceux qui se présentent, à tort comme on le verra, comme les plus ardents partisans de l’Europe.
Or être qualifiés d’européistes ne devrait pas gêner ceux qui, dans leur discours récent au moins, défendent l’Europe. A savoir tous les partis, y compris le Rassemblement national. Quant à ceux qui devraient à juste titre être qualifiés de fédéralistes, nous verrons qu’ils ne seraient pas forcément si éloignés des aspirations de quelques euro-réalistes.
D’abord la ligne préconisée par Emmanuel Macron, comme bien d’autres à gauche et au centre, n’est ni européiste, ni fédéraliste. Que signifierait en effet, pour l’Europe, un statut d’état fédéral ?
Ce serait d’abord un état unifié. Mais seuls les peuples disposent de la légitimité pour demander un état les regroupant. Autrement dit il conviendrait de parler de peuple européen, de nation européenne. On n’en est pas très loin quand on pense au triple héritage, païen, chrétien et humaniste. C’est celui que défendait Valéry Giscard d’Estaing, récemment rejoint par Nicolas Sarkozy qui ajoutait les racines juives.
Ensuite un état fédéral serait un état décentralisé, laissant beaucoup d’initiative à des régions ou états tout court. Ces derniers sont cependant subsidiaires de l’état fédéral.
Le projet européen actuel n’est pas du tout sur cette voie. Il consiste au contraire en une superstructure subsidiaire par rapport aux états la composant, laquelle fait fi de leur parenté de civilisation. Comme elle n’a pas de légitimité, elle n’a pas non plus la puissance pour défendre les Européens vis-à-vis de l’extérieur, sur des sujets comme le commerce, comme les migrations, comme le terrorisme ou les menaces militaires, par exemple. Pour prendre de l’importance, elle s’immisce alors dans le fonctionnement interne des états. Instance sans âme, elle s’appuie pour cela sur les valeurs mondialistes inventées par un club de notables coupés du peuple. En demandant à cette seule fin un transfert à son profit de la souveraineté démocratiquement fondée des états, cette souveraineté finit par être une illusion.
Ceux qui prétendent être partisans de l’Europe ne demandent pas un changement de paradigme. Ils demandent une accélération de la prétendue construction européenne dans le prolongement de ce qu’elle est devenue, autrement dit une dissolution de l’Europe dans un monde de type néo-féodal.
Nicolas Dupont-Aignan a trouvé une bonne image avec le syndic de copropriété. Tout se passe comme si le syndic s’occupait exclusivement de la vie des résidents chez eux, contrôlant leurs habitudes, faisant supprimer les portes palières et exigeant l’accueil de n’importe qui.
Ainsi Manuel Macron est-il un faux européiste et un faux fédéraliste. Mais, suite à un tel dévoiement des idées d’européisme et de fédéralisme, l’on comprend pourquoi ces termes sont honnis par les plus lucides et seulement balbutiés par les falsificateurs. C’est aussi la raison pour laquelle les vrais partisans de l’Europe devront plutôt parler d’une Europe unifiée et décentralisée, annonçant clairement leurs objectifs.
Parallèlement les souverainistes, comme ceux du Rassemblement national ou de Debout la France, sont de faux réalistes. S’ils critiquent à juste titre l’intrusion des instances de l’Union dans le mode de vie des citoyens européens jusque dans ses moindres détails, ils ne proposent rien de sérieux pour leur protection. Marine Le Pen a tenu un discours où l’on retrouvait quelques éléments de langage nouveaux, mais elle est vite revenue à ses habitudes europhobes.
Ces faux réalistes, en fermant la porte aux actions collectives nécessaires à la survie de l’idée européenne, ouvrent la porte aux faux européistes et faux mondialistes. Finalement les uns et les autres ne sont pas de vrais adversaires. Quand les uns n’ont pas la légitimité, les autres n’ont pas les moyens.
D’ailleurs, lorsque Angela Merkel traite directement avec l’Algérie pour y renvoyer des migrants indésirables chez elle, ou qu’elle tente de négocier avec Donald Trump une brèche dans le protectionnisme américain, elle joue une carte souverainiste avec la bénédiction des faux européistes, faux fédéralistes. Comme la Pologne quand elle achète une base américaine.
Voyons, maintenant, quelles seraient les conséquences du choix d’un statut d’état unifié et décentralisé pour l’Europe.
D’abord le fait de fonder l’état européen selon un principe national implique de s’attarder sur l’identité européenne, sur un patrimoine commun, sur le besoin de s’inscrire dans un destin commun. C’est à l’échelle du continent l’équivalent de ce que veulent les pays du groupe de Visegrad ou l’Autriche, quels que puisent être d’éventuels errements dans leur gouvernance. Et c’est ce que veulent majoritairement les citoyens de pays dont les dirigeants sont mondialistes. Par rapport aux euro-réalistes qui veulent s’appuyer sur l’idée de nation, ce serait seulement un changement d’échelle.
Il reste que cette identité européenne recouvre des identités plus spécifiques que les citoyens des anciennes nations ne veulent pas perdre, pour ce qui est des nations méritant encore ce nom, ou veulent retrouver, pour ce qui est des autres. C’est là que la décentralisation entre en jeu. L’organisation en régions devrait être constitutionnelle. Il s’agit bien sûr d’une constitution de l’état unifié, installée en même temps que seront abolies les constitutions antérieures des actuels états membres. Cependant les modifications ultérieures devront être soumises à un accord réparti sur l’ensemble des anciens états.
Cette constitution fédérale laisserait aux régions ou états tout court le contrôle de la vie sociale, de l’éducation et surtout du droit d’installation. Leur identité propre serait alors vraiment pérennisée. Bien davantage qu’en conservant des nations souveraines.
Dans l’image de la copropriété, le syndic exercerait son rôle et seulement son rôle. Ce dernier défendrait son bien vis-à-vis des immeubles voisins et des instances diverses. Mais il ne s’occuperait pas de la vie des résidents, lesquels seront chez eux et abriteront qui ils veulent.
Une telle Europe serait sécurisante, vis-à-vis des craintes manifestées par ceux qu’on appellent les nationalistes. Les Hongrois seraient sûrs de rester hongrois, les Polonais de rester polonais, par exemple. Ainsi aurait-elle un mérite que n’aura jamais le statut d’union entre états souverains que les souverainistes préconisent. En effet ces petits états seront très faciles à soumettre dans des confrontations bilatérales avec un état puissant, comme les États-Unis ou la Chine, voire avec un continent comme l’Afrique. Si bien que ceux qui auront choisi la souveraineté plutôt que l’identité n’auront in fine ni l’identité ni la souveraineté, rejoignant ceux qui veulent détruire l’identité. L’Europe unifiée, au contraire, pourra imposer sa vision des choses au monde entier.
Cela étant, les citoyens des états actuels ne sont peut-être pas prêts à franchir le pas tout de suite. En attendant il convient surtout de préserver l’avenir, en contrant les initiatives de tout ce qu’il y a de mondialiste et de bien-pensant, comme en répondant aux aveuglements nationalistes par des initiatives protectrices. Là les euro-réalistes peuvent apporter leur contribution.
En résumé ce qu’on vient d’exposer porte un nom : c’est l’alliance des visionnaires et des lucides.
Pierre EISNER (Le Parti des Européens)
10:49 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fédéralisme, européisme, politique internationale, europe, affaires européennes, union européennes, théorie politique, politologie, sciences politiques | |
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Ex: http://www.counter-currents.com
The Dutch identitarian group Erkenbrand will be holding its annual conference on November 3, with a list of speakers including Greg Johnson, Millennial Woes, George Hutcheson, and Fróði Midjord. In anticipation of this event, we have interviewed two of Erkenbrand’s organizers below. Tickets to the event may be purchased online here.
Guillaume Durocher: What is Erkenbrand? What do you stand for?
Erkenbrand: Erkenbrand is a Dutch think-tank and social network. We began working in 2016, just a few months before our first conference. Our initial group consisted mostly of students. We aren’t a formal group as such, but one can be “in” Erkenbrand, meaning that you can be vetted and trusted, which in turn allows you to come to our events and be invited to events that are not open to the general public. It also means you get access to our network, which can be helpful to you in various ways, whether in terms of employment, playing sports, finding a social circle in your town, or even finding fellow musicians to play with. Through us, you get access to a safe and vetted nationalist community.
We also focus on producing articles and videos on a variety of issues. You’ll find everything from videos explaining race, religion, and Traditionalism to a series on classical music, poetry, and book reviews of authors such as Alexander Dugin, as well as reviews of various events we attend and opinion pieces regarding current events in The Netherlands.
Ideologically, we are diverse. The only demand made of people in Erkenbrand is to be racially aware, to follow Traditionalist morality, and to be strongly nationalist. Due to this low barrier for entry, we have people of all ideological backgrounds: Christians – Catholic, Protestant, as well as Orthodox, pagans, anarcho-capitalists, socialists, third positionists, libertarians, Dutch nationalists, and Greater Germanists.
You might think this would cause constant strife, but we are all united by our race and our nation. The differences are paved over with a healthy dose of humor and banter, but are also kept in check by the knowledge that if we do not unite, we will all be defeated in turn. And our overall goal of a return to a traditional-minded society and a homogeneous nation is shared by all. Whether the ancap wants to legalize privately-owned nuclear weapons after that, or the socialist wants to pick a fight with the bourgeoisie, is of later concern.
GD: Having been to many Erkenbrand events, I can say that your audience is younger, more energetic, and more connected to the English-speaking Alt Right than is typical in Europe. What do you think is the explanation for this, given that you’re a Dutch movement?
EB: Well, for one, it has to do with the fact that Dutch people are very fluent in English. Ninety-one percent of Dutch people are able to conduct a simple conversation in English. The other nine percent are probably non-Western immigrants. Contrast this with the French, who absolutely refuse to speak English and are therefore in their own bubble, something which few people outside France know about. Most people reading this probably won’t know about magazines like Nouvelle École and Synergies Europeénes, or Websites like Démocratie Participative. The same goes for Germany. But these are also countries large enough to sustain diverse nationalist movements. The Dutch fluency in English lends itself to consuming foreign media, especially on mediums like YouTube. Many a redpill story I’ve heard involves YouTubers leading them down the path. And there is also very little alternative media in the Dutch language. Dutch political YouTubers can be counted on one hand. So the Dutch have to seek out such content elsewhere.
This explains the engagement with the American Alt Right. As for our members being younger and energetic, I think it has to do with the political climate here. Geert Wilders’ Party for Freedom (PVV) and Thierry Baudet’s Forum for Democracy (FvD) both poll at ten percent of the vote. The PVV says outright that it wants Islam banned, all mosques shut down, the Qur’an made illegal, and all criminal Muslims deported. Wilders even talks about us losing our country to immigrants. The FvD is less radical on Islam, but has been caught in scandals about race and IQ. Twenty percent of the electorate back these parties.
There was an outcry in the media when it was reported that Thierry Baudet had dined with Jared Taylor. Baudet’s reaction was remarkable in the sense that he didn’t denounce Taylor. He merely stated to the media that he was interested in people with interesting views different from his own. Trump showed us one way to deal with such accusations, Baudet another. Both confirm what our movement has suggested for years to those accused of thought crimes or implied guilt by association: that is, never apologize.
Added to that, there is a climate on Dutch social media which generally tolerates quite radical Right-wing opinions. No one here has ever been arrested or convicted for hate speech. Only Wilders has been convicted for incitement after calling for there to be fewer Moroccans in The Netherlands. So people are fairly free to express themselves. There are also media outlets that have capitalized on this freedom. Online news sites like De Dagelijkse Standaard, Geenstijl, and The Post Online (TPO) have become quite popular on Dutch social media. They make a decent living by bashing Islam, being vaguely nationalist, and attacking the Left. TPO is even willing to discuss replacement migration and Marxist power in institutions, topics that the FvD also brings up frequently. These media outlets all backed Stef Blok, our Minister of the Interior, after statements of his were leaked in which he said that multiculturalism is a failure, that people are tribal by nature and want to be among people who look like them, and that this is probably racially determined.
But as for the real “/ourguys/”? The biggest is probably Fenixx, which gets one hundred thousand visitors a month. They are a news site that reports on the news from a hard-Right perspective, and they occasionally translate pieces from Counter-Currents and repost Erkenbrand articles. They are in fact willing to be more radical even than we are on some points. Then, of course, there is our own site, Erkenbrand, which also has an English-language section, and our YouTube channel. We mainly publish essays, policy ideas, and generally Right-wing cultural and historical material.
Other than these two in the Dutch language, there is mainly Flemish alternative media: Sceptr, React, TeKoS, and some others. There is also a host of Zionist counterjihad blogs and sites in Dutch, but they really aren’t worth mentioning. This is an affliction of the Dutch Right in general. Though the Dutch Right is becoming increasingly racially aware and chauvinistic, this seems to always go hand in hand with diehard Zionism. It’s not uncommon to see Dutch tweets calling for revolution and closed borders, from an account with both a Dutch and an Israeli flag in its username. We call these bitterbalnationalistenl, emotional people who aren’t very ideologically educated, who are prone to violent outbursts, and who operate merely on an “Islam = bad” level.
So, yes, there are parties and media outlets which have talking points which resemble those of the Alt Right. But we also have academics here who have taken anti-immigration and anti-Marxist positions. Dr. Paul Cliteur derides Cultural Marxism in several of his books. Dr. Jan te Nyenhuis discusses race and IQ (and gets published on TPO), and Dr. Jan van de Beek talks about demographics and how immigration is replacing the native population.
In this political climate, Erkenbrand doesn’t really look out of place. Many talking points we have are already being spread by people far more mainstream than us. Political parties, academics, media institutions, and government ministers spread them. And the people who hear these, as well as the more international Rightist YouTubers and Websites, become convinced that we are correct and want to do something. And so they come to Erkenbrand.
GD: You came under a lot of pressure last year as a result of massive media scrutiny and attacks, yet you have pulled through. What explains your success?
EB: Again, the political climate helps. There are too many talking heads and two popular parties that would take serious umbrage to British-style repression of nationalists. Recently, Schild & Vrienden, who are from Flanders, our southern neighbor, received similar treatment in the form of a media hit piece. With us, it was just that: a media hit piece that doxxed several people. S&V in Flanders are under investigation as a supposed terrorist group – a ridiculous claim – and have been the subject of weeks of media spin in the Flemish press. You can compare it to what happened to National Action in the UK. That is unlikely to happen here, because a substantial section of the public would find it heavy-handed and excessive.
Erkenbrand also prevails because we operate very carefully. We thoroughly vet every applicant, we don’t announce most of our events publicly, and most of our activities are only known to members. This is necessary, because there are still social consequences – if not legal ones – for having hardline nationalist and Traditionalist opinions. Several of our members were doxxed by antifa in collaboration with the Left-wing media last year, and they got into a lot of trouble socially and professionally. Several were unfortunately forced to quit the movement entirely.
We all realize the risk involved in being a nationalist activist. But someone must bite the bullet and be the vanguard. And we can’t just merely stand on the sidelines as we lose our country to foreigners, perverse Marxists, and corrupt elites. So what explains our success? Determination and a sense of duty among our members, I would say.
GD: We have seen a lot of progress in Europe in recent years, from the Visegrád countries’ rebellion against the European Union to nationalists coming to power in Austria and Italy. Do you think we could also see a breakthrough in The Netherlands?
EB: No. Though there is growth, certainly. Twenty percent of the vote for quite radical parties is substantial, and our ruling Liberal Party (which is very similar to the GOP in outlook) has been forced to move to the right on immigration. But there is no chance of a real Right-wing government à la Salvini. Everything here is dependent on coalitions. There are a dozen parties in Parliament, and the biggest party, the Liberals, have thirty-three seats out of one hundred fifty; the second-biggest, the PVV, has twenty. Other parties have even fewer seats. It’s very divided, and getting more and more so. A coalition takes three to four parties at minimum, and no one will work with Geert Wilders. So it’s impossible for there to be a Right-wing government for the foreseeable future.
What we do have is growing grassroots support for the Right, and in particular the Alt Right. Slow and steady wins the race, really. The Overton window is shifting rapidly here.
10:43 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erkenbrand, événement, actualité, entretien, pays-bas, guillaume durocher | |
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par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
Ceci ne surprendra personne. Les éphémères succès de Lula da Silva et de Dilma Roussef, représentant le PT, avaient été suivis comme nous l'avions abondamment commenté ici, d'un véritable coup d'Etat qui ne s'avouait pas de la droite et de l'extrême droite brésilienne, lequel avait permis de faire condamner pour corruption Lula et écarter Roussef. Leur avait succédé à la présidence un obscur politicien de droite, Michel Temer, impliqué lui-même dans des affaires de corruption.
Les médias occidentaux n'ont pas suffisamment montré que la chute de Lula et de Roussef avait été provoquée par des manœuvres de la CIA américaine s'appuyant sur les intérêts des entreprises financières et pétrolières brésiliennes très proches des Etats-Unis. Washington voulait obtenir d'une part que le Brésil ne joue plus aucun rôle dans le BRICS piloté par la Russie et la Chine, et d'autre part que les intérêts pétroliers et gaziers américains gardent la main sur les considérables réserves pétrolière du pays et sur l'entreprise publique Petrobras qui les exploite.
Ces mêmes intérêts américains voulaient éviter que les élections brésiliennes ne reconduisent au pouvoir un président tel que Lula et Roussef. Jair Bolsonaro, tout dévoué aux Etats-Unis, fera l'affaire. Un nouveau coup d'Etat tel que celui du 31 mars 1964, mené par le maréchal puis dictateur Castelo Branco, ne serait donc pas nécessaire.
La défection des électeurs populaires
Ceci dit, on pourra se demander pourquoi les meilleurs scores obtenus par Bolsonaro au premier tour proviennent de régions industrielles autour de Sao Paulo dont les grèves massives avaient entrainé la chute entre 1978 et 1980 de la dictature militaire. C'est dans ces régions que le PT est le mieux représenté et où cependant Bolsonaro a obtenu ses meilleurs résultats au premier tour.
Les élections pour l'assemblée nationale fédérale qui se tenaient le même jour, ont permis de la même façon au parti Social Libéral (PSL) conduit par Bolsonaro d'obtenir 52 sièges alors qu'il n'en avait qu'un seul jusqu'à présent, talonnant le PT et les partis centristes PDSB et MDB.
On a pu observer par ailleurs lors des élections du premier tour un nombre jamais vu jusqu'à présent d'abstentions et de bulletins nuls, provenant là encore principalement des régions ouvrières qui auraient du soutenir le PT.
Il est clair que c'est celui-ci qui est responsable du succès de l'extrême droite. Quand on connaît le niveau de corruption de beaucoup de ses représentants, qui par ailleurs vivent très largement de dollars provenant des Etats-Unis, la chose n'a rien d'étonnant. D'autre part le PT est jugé par les électeurs populaires responsable de la crise économique et l'augmentation du chômage survenus en 2013 et qui ne se sont pas ralenties depuis. Le PT n'avait pas voulu proposer de mesures radicales telles que le développement des investissements économiques publics que Petrobras aurait pu facilement financer, voire la nationalisation de ce dernier.
Ceci n'était pas étonnant pourtant lorsque l'on considère le poids des intérêts économiques et politiques américains dans les enjeux autour du pétrole et surtout autour du contrôle d'un grand pays tel que le Brésil qui joue un rôle essentiel dans l'orientation politique de l'Amérique Latine.
Le PT aujourd'hui appelle à la constitution au second tour d'un véritable front populaire. Mais on ne voit pas pourquoi les classes ouvrières ou les chômeurs brésiliens lui feraient confiance. Il est probable que beaucoup souhaitent un vrai succès de l'extrême droite et de Bolsonaro avec lesquelles les camps paraîtraient mieux tranchés. Mais le calcul est dangereux. Si une sorte de dictature se met en place au Brésil avec le soutien américain, elle restera au pouvoir de longues années .
10:37 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, brésil, amérique latine, amérique du sud, élections brésiliennes, jair bolsonaro | |
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par Jure Georges Vujic
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jure Georges Vujic, cueilli sur Polémia et consacré à la maladie de l'âme post-européenne... Avocat franco-croate, directeur de l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb, Jure Georges Vujic est l'auteur de plusieurs essais, dont Un ailleurs européen (Avatar, 2011) et Nous n'attendrons plus les barbares - Culture et résistance au XXIème siècle (Kontre Kulture, 2015).
L’ère de l’après Europe
Il n’y a pas si longtemps, le philosophe tchèque Jan Patocka, développait dans son livre L’Europe après l’Europe la thèse selon laquelle nous vivions dans le monde de l’« après Europe », que Patocka situe dès la fin de la Première Guerre mondiale. Une Europe dévoyée spirituellement par la « globalisation marchande » et « l’ère planétaire ». S’ interrogeant sur l’héritage européen, Patocka constate avec raison que l’Europe a renié son identité originelle et sa vocation première – celle du « soin de l’âme » – en reprenant ce thème socratique, le sacrifiant à l’adoption généralisée et démesurée du seul calcul de la puissance et des reliquats de sa suprématie déchue.
Patocka – dans la lignée des intellectuels anti-totalitaristes et libéraux tels que Kundera – élabore ensuite une analyse de l’identité de l’Europe, laquelle serait « étrangère à toute notion réductrice d’appartenance et à toute illusoire spécificité ». Bien sûr, à l’heure de la domination planétaire du marché, il serait bien opportun de s’interroger s’il demeure encore quelque chose de « l’héritage spirituel européen » qui pourrait nous permettre de cultiver et prendre soin de son âme, et peut être même de nous ouvrir au monde autrement, tout en ne versant pas dans un eurocentrisme étriqué ou dans un universalisme irénique et béat.
Il persiste néanmoins une aporie propre à la pensée Patockienne qui semble arraisonnée à l’horizon indépassable de la démocratie libérale : comment se soucier uniquement de l’âme européenne (enfin ce qu’il en reste) en faisant abstraction de son corps collectif que constitue ses milliers de patries charnelles ? Comment ne pas prendre acte de l’état de déliquescence morale, démographique, culturelle et identitaire de ce même corps à l’heure de l’immigration massive, la perte de sens et de la dé-souverainisation généralisée ? Comment renoncer à l’aspiration vers la puissance, seule à même de préserver l’identité propre à cette âme dans son ancrage tellurique et géopolitique qui fait d’elle une âme-continent ?
Patries charnelles et esprit européen
Faut-il rappeler que, même si l’âme constitue l’incarnation de cette « étincelle d’éternité » en tant que fondement de notre philosophie, le corps est consubstantiel et « représente cette enveloppe charnelle de l’âme ».
Souvenons-nous de Lucrèce : « Le corps est l’enveloppe de l’âme, qui, de son côté, en est la gardienne et la protectrice » et de Leibniz sur la nature divine du corps : « Chaque corps organique d’un vivant est d’une espèce de machine divine, ou d’un automate naturel, qui surpasse infiniment tous les automates artificiels ».
Ce corps mystique que constituent les patries charnelles de l’Europe qui, depuis l’antiquité gréco-romaine a nos jours, ont été porteuses de cette esprit et de cette spiritualité européenne, à la fois singulière et universelle.
Et c’est la raison pour laquelle on peut tout à fait faire preuve d’ouverture spirituelle au monde tout en conservant l’identité des peuples qui sont à la fois les composantes ethniques et les émanations identitaires subtiles et vulnérables de cette âme européenne.
Ce corps européen est à la fois le bouclier et la cage de résonance de cet esprit européen. Charles Péguy l’affirmait : « On n’atteint le spirituel qu’à travers une patrie charnelle; il faut s’incarner ». Souvenons nous que la France est, aux yeux de Péguy, le corps qui reçoit, soigne le mieux la vérité et la justice, entendu qu’un corps peut toujours tomber malade, tuer en lui la fraternité sensible, sombrer dans la terre et le sang du nationalisme ou se dissoudre dans l’abstraction bourgeoise des droits formels.
D’autre part, cette thèse essentialiste semble aujourd’hui conforter le déni de réalité et le paradigme victimaire occidental, dont se font les portes paroles les élites politiques libérales, tout en trouvant une légitimation dans le discours multiculturaliste et relativiste.
Ainsi, Leszek Kolakowski affirme « qu’à la même époque où l’Europe a acquis – peut-être surtout grâce au danger turc – la conscience claire de sa propre identité culturelle, elle a mis en question la supériorité de ses propres valeurs et ouvert le processus de l’autocritique permanente qui est devenue la source de sa puissance ainsi que de ses faiblesses et de sa vulnérabilité ». Si l’on suit ce discours – corroboré par l’ethnomasochisme et l’idéologie de repentance pleurnicharde du passé colonialiste -, soigner son âme consisterait, pour l’Europe, à persévérer dans son déni de puissance.
Maladies de l’âme et post-humanité
Et pourtant, il convient de rappeler que Patocka développe sa thèse à l’aide d’un paradigme de la philosophie antique, « les soins de l’âme » étant la préoccupation première de la philosophie grecque, en tant que « philosophia medicans ».
Au regard de cette philosophie, prendre soin de l’âme consistait à éviter que les passions prennent le dessus sur la raison, étant susceptibles de nous faire souffrir.
Plutôt que la domination de l’epithumia, le siège des désirs présent dans toutes les âmes, il fallait conserver l’hêgemonikon de la raison, seul gardien de l’équilibre et la santé spirituelle et corporelle.
Diogène Laërce use de la même comparaison : « Comme on parle des infirmités du corps, la goutte, le rhumatisme, il y a aussi dans l’âme l’amour de la gloire, le goût du plaisir et choses semblables. »
La post-Europe déspiritualisée et colonisée est devenue la demeure des corps déchus et impuissants. Ce que Patocka n’a pas vu, c’est que la post-Europe semble anticiper l’après-anthropologie classique et l’impact corporel du darwinisme social postmoderne, lequel apparait sous les traits de l’ultralibéralisme global qui ne laisse plus aucune place à la sollicitude de l’âme des peuples.
C’est sous les traits d’une hybridation généralisée et d’une consommation uniformisante qu’une nouvelle forme d’hominisation globale de l’être humain apparaît avec le globalisme, par la création et la promotion d’un génotype générique, docile consommateur entièrement conditionné par l’idéologie dominante. Cette nouvelle hominisation est à l’opposée de la bio-pluralité des peuples et de la terre qui tend de plus en plus à disparaître. Car, bien sûr, afin de détruire la singularité et l’identité spirituelle, on s’attaquera non seulement aux fondements historiques et philosophiques mais aussi en affaiblissant de l’intérieur les capacités de cette corporéité défensive.
La post-Europe est à l’image de cette post-humanité expérimentale, qui – au nom du progrès infini, des chimères transhumanistes, du marché et du capital – réifie le monde et les peuples en valeur d’échanges.
Ainsi, l’Europe ne renouera avec son âme originelle qu’en prenant conscience de cette maladie de la démesure, de l’hybriséconomique et marchand, de l’individualisme libéral et hédoniste qui gangrènent et handicapent son corps charnel, ses ressorts virils de défense et d’affirmation souveraine.
Cette prise de conscience collective a eu lieu a l’Est européen, dans les patries charnelles de Patocka, Kundera, Kolakowski, Czeslaw Milosz qui, conscientes des menaces de cette maladie contaminatrice venue de l’Occident libéral, ont pris soin de leurs âmes mais aussi de leur corps collectif et, de ce faits sont devenues, comme Valery le préconisait, les porteurs d’une nouvelle espérance, les porteurs du renouveau de la « politique de l’esprit », une authentique « puissance de transformation ».
Jure Georges Vujic (Polémia, 15 octobre 2018)
10:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Philosophie, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jure georges vujic, europe, affaires européennes, philosophie, philosophie politique, actualité, tradition | |
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Trump intensifie ses efforts pour provoquer des changements de régime dans les pays d’Amérique latine qui refusent de se plier à ses desiderata, tout en gardant un silence hypocrite sur les violations des droits humains commises par des alliés américains comme l’Arabie saoudite.
Ces dernières années, la droite a refait surface en Amérique latine. La première étape de l’élection du prochain président du Brésil a vu le candidat de droite Jair Bolsonaro remporter 46 % des voix. À deux semaines du scrutin final, il mène de 16 %.
Même si les gouvernements progressistes qui placent l’égalité, l’éducation, les soins de santé et la lutte contre la pauvreté au premier plan de leur politique, sont toujours puissants dans la région, la dernière période a été difficile, y compris au Venezuela.
Mais il est également vital, en temps de crise, de se rappeler pour quoi se battent ceux qui, comme nous, participent à des campagnes de solidarité. Le décès d’Hugo Chavez en 2013 nous a tous bouleversés, mais les idéaux et les progrès sociaux pour lesquels il s’est battu ne sont pas morts avec lui. Ceux qui écoutent les médias de droite, ne voient en Chavez qu’un dictateur brutal, et refusent d’admettre qu’il a changé Venezuela en mieux. Chavez ne s’intéressait d’ailleurs pas uniquement à son propre pays : il voulait remodeler le continent tout entier. Il a été une inspiration pour ceux qui, comme lui, voulaient s’attaquer aux énormes inégalités et sortir du système néo-libéral qui nuit à la population.
J’ai eu l’honneur de le rencontrer lorsqu’il est venu à Londres en 2006 et de travailler avec lui par la suite. Ce qui m’a le plus frappé chez lui, c’est que contrairement à tant d’autres présidents et premiers ministres, c’était un homme simple, complètement dépourvu de la vanité ou de l’obsession de célébrité qui défigure tant de nos dirigeants. Il n’était pas issu d’un milieu politique et il avait passé sa carrière militaire à mener la lutte contre les guérillas qui tentaient de renverser le gouvernement réactionnaire du Venezuela. J’ai été très ému quand il m’a dit ce qui l’avait fait changer. C’est au cours d’une escarmouche où l’un de ses hommes, un de ses bons amis, a été abattu. Chavez l’a tenu dans ses bras pendant son agonie, et c’est à ce moment que Chavez a décidé que lui-même et son pays devaient changer.
J’ai pris la parole le week-end dernier lors de la campagne de solidarité avec le Venezuela, organisée pour commémorer le vingtième anniversaire de la première victoire électorale de Chavez. J’ai dit que nous devions faire connaître son vrai bilan.
Malgré les campagnes de diffamation des États-Unis et des médias, la tentative de coup d’État et les efforts incessants de l’opposition pour le chasser par des moyens antidémocratiques, Chavez est resté fidèle à son objectif de sauver le Venezuela. Comme on peut le voir par ses actes politiques :
– Il a mis en place le Programme Mission Miracle qui a sauvé plus de 3,5 millions de personnes de la de cécité en Amérique latine.
– Il a fourni 1,2 million de logements bons marchés aux plus démunis du Venezuela, et ce nombre ne cesse de croître depuis 2010.
– Ses programmes d’éducation ont éradiqué l’analphabétisme au Venezuela, 1,5 million d’adultes ont appris à lire et à écrire.
– Le nombre de Vénézuéliens bénéficiant d’une pension d’État a sextuplé.
– Il a également mis en place un service national de santé qui a permis de sauver la vie de millions de personnes.
Malheureusement, l’économie vénézuélienne est aujourd’hui confrontée à de réels défis, la chute massive des prix du pétrole a sapé l’économie, les exportations de pétrole étant la principale source de revenu du pays. Mais ce qui a causé le plus de dégâts, ce sont les sanctions américaines contre le Venezuela, qui ont commencé sous l’administration Obama, et qui ont été considérablement aggravées par Trump. Il s’agit notamment de l’interdiction pour les États-Unis d’acheter toute dette ou créance du gouvernement vénézuélien et du géant pétrolier public PDVSA.
Il n’est pas surprenant que les sanctions économiques aient accru les pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens essentiels tout en limitant la capacité du gouvernement à résoudre les problèmes économiques du pays. Ce sont les Vénézuéliens à faible revenu qui souffrent le plus. Les sanctions ont également accru la polarisation politique, rendant le dialogue indispensable plus difficile au moment où des voix internationales viennent soutenir les efforts du pays pour sortir de la crise.
Pendant sa campagne présidentielle, Trump a clairement indiqué qu’il voulait provoquer un changement de régime au Venezuela et on ne peut pas l’accuser de ne pas tenir sa promesse. Les sanctions contre le Venezuela, en sont la preuve d’autant qu’elles s’accompagnent de menaces d’une intervention armée.
On a appris le mois dernier, grâce au New York Times, que des officiers vénézuéliens dissidents avaient tenu une réunion secrète avec des responsables de l’administration Trump pour discuter du renversement de l’actuel président Nicolas Maduro. L’article expliquait que l’administration Trump avait refusé de les soutenir, mais les sanctions continuent. La Maison-Blanche a refusé de répondre aux questions sur ces entretiens mais a admis « dialoguer avec tous les Vénézuéliens qui manifestent un désir de démocratie afin d’apporter un changement positif à un pays qui a tant souffert ».
Il y a déjà eu deux tentatives ratées pour renverser le gouvernement de Maduro, dont une en août pendant un rassemblement à Caracas, où deux drones ont explosé sans toucher leur cible.
Ce n’est pas la première fois que Trump menace publiquement d’intervenir militairement. En août 2017, il a dit« nous avons le choix entre plusieurs options pour le Venezuela, y compris une option militaire si nécessaire. »
Cela fait des décennies que les Etats-Unis s’efforcent renverser des gouvernements progressistes ou parfois même des gouvernements qui affirment simplement leur souveraineté nationale, en utilisant toutes sortes de méthodes qui vont des coups d’État par des moyens détournés et discrets aux coups militaires, des sanctions aux blocus et de l’isolement international aux interventions militaires.
Les manifestations de belligérance tous azimuts de Trump, y compris sa volonté de construire un mur le long de la frontière avec le Mexique, sont accompagnées du versement de millions de dollars à des organisations qui œuvrent contre des gouvernements qui refusent d’obéir aux Etats-Unis, pour réaffirmer le contrôle américain dans la région.
Il n’y a pas que le Venezuela qui subit des sanctions, la République du Nicaragua et Cuba en subissent depuis près de soixante ans. Ce qui n’est jamais dit dans les médias, c’est que ces sanctions sont illégales en vertu du droit international. Mais l’Amérique a un droit de veto aux Nations-Unies et domine les principales institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
Des investissements dans son économie et une diversification qui lui éviterait de dépendre totalement du pétrole permettraient au Venezuela de résister à la politique de Trump. Espérons que le processus de dialogue qui se déroule au Venezuela et le succès des récentes élections régionales permettront de revenir à la normale et de relever les défis auxquels le pays est confronté.
Mais Trump n’a pas que le Venezuela en ligne de mire. Après la réélection des Sandinistes (FSLN) en 2016, la dernière attaque des États-Unis contre le Nicaragua est le Nicaraguan Investment Conditionality Act qui vise à bloquer les prêts de la Banque mondiale, de la Banque internationale de développement et d’autres institutions au Nicaragua. Le Nicaragua reçoit chaque année des millions de dollars de prêts pour investir dans les infrastructures et les programmes éducatifs et sociaux. Cette loi a été largement condamnée, notamment par les représentants des entreprises, le parlement et les syndicats.
Trump reprend l’attitude hostile de George W Bush vis à vis Cuba. En juin de l’année dernière, Trump a promis de revenir sur les modestes progrès réalisés sous Obama et de renforcer le blocus étasunien de l’île, malgré l’opposition de la plupart des Cubano-américains. Trump a aussi expulsé 60% des diplomates cubains pour satisfaire les partisans de la ligne dure.
Il faut savoir qu’il y a une alternative à l’agenda de Trump. L’opposition à Trump se renforce aux Etats-Unis, en Amérique latine et dans le monde entier, y compris ici en Grande-Bretagne, où le dirigeant travailliste Jeremy Corbyn a fait preuve d’une réelle intégrité en étant la première personnalité politique nationale à demander à Theresa May de renoncer à recevoir Trump. Corbyn a dit : « Soyez sûrs que je m’opposerai et que le parti travailliste s’opposera à tous ceux qui attisent les peurs chez nous et à l’étranger, et le parti travailliste se tiendra sans équivoque aux côtés de ceux qui manifestent contre Trump et il le fera jusqu’à notre victoire ».
L'auteur, Ken Livingstone, est un politicien anglais, il a été maire de Londres de 2000 à 2008. Il a également été député et membre du Parti travailliste.
Traduction: Dominique Museletet
Photo d'illustration: © Reuters / Marco Bello
10:25 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, politique internationale, états-unis, impérialisme américain, amérique latine, amérique du sud | |
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Par la rédaction du mensuel «Ruptures», progressiste et radicalement eurocritique, Paris
Ex: https://www.zeit-fragen.ch/fr
Angela Merkel, son ministre des Affaires étrangères, ainsi que plusieurs autres membres du gouvernement allemand; Sebastian Kurz, le chancelier autrichien; James Mattis, le Secrétaire américain à la Défense; Jens Stoltenberg, le Secrétaire général de l’OTAN; plus une brochette de personnalités bruxelloises de premier plan, dont Federica Mogherini, la chef des Affaires extérieures de l’UE et Johannes Hahn, le Commissaire chargé du «voisinage»: tous ceux-là ont fait le déplacement de Skopje ces dernières semaines. D’autres ont lancé des appels à distance, comme le président français. Avec un unique objectif: exhorter les citoyens macédoniens à se rendre aux urnes le 30 septembre.
Skopje, qui n’avait jamais vu défiler autant de dirigeants de ce monde, est la capitale de la Macédoine, plus précisément de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM), nom officiel de ce petit Etat des Balkans (2 millions d’habitants) issu de l’éclatement de la Yougoslavie. Une appellation restée provisoire depuis 27 ans. La Grèce, par fierté nationale et crainte de l’irrédentisme, s’est en effet toujours opposée à ce que son voisin du nord porte le même nom que sa province septentrionale.
Mais, à l’issue des élections macédoniennes de décembre 2016, un gouvernement social-démocrate est arrivé au pouvoir, conduit par Zoran Zaev. Ce dernier, très proche des milieux atlantistes, s’est fixé pour mission de résoudre le conflit de nom avec Athènes avec pour objectif l’entrée de son pays d’abord dans l’OTAN, puis dans l’Union européenne – une double adhésion à laquelle Athènes oppose un veto tant que dure le différend. Le 17 juin dernier, M. Zaev et son homologue grec, Alexis Tispras, trouvaient un compromis: le pays pourrait s’appeler Macédoine du Nord et voir ainsi s’ouvrir la porte du paradis euro-atlantique.
Encore faut-il pour cela que les deux parties ratifient cet accord. C’était l’objet du référendum organisé le 30 septembre. Les amis de M. Zaev appelaient bien sûr à voter Oui, soutenus en cela par le parti se réclamant de la minorité albanaise. Pour sa part, le parti de droite nationaliste VRMO-DPMNE, d’avis opposé, n’appelait pas à voter Non, du fait des pressions occidentales. Mais ses dirigeants ont invité les citoyens à bouder le scrutin. Ce fut également la position du président de la République, Gjorje Ivanov, lui-même issu de la mouvance nationaliste.
Or la règle macédonienne impose que, pour être valable, un référendum mobilise au moins la moitié des électeurs inscrits. D’où l’appel au boycott des adversaires de l’accord. D’où également la fébrilité et le forcing des dirigeants américains et européens. Selon eux, si la Macédoine n’est pas intégrée à l’orbite de l’UE et de l’OTAN, d’autres auront vite fait de reprendre ce pays dans leur zone d’influence. Et d’accuser les Russes (la majorité de la population est d’ascendance slave), mais aussi les Chinois (qui investissent beaucoup dans les Balkans) de guetter, voire de créer l’occasion.
La question posée aux électeurs était du reste sans ambiguïté: «Etes vous favorable à l’adhésion à l’UE et à l’OTAN en acceptant l’accord entre les deux pays?». La promesse implicite de fonds européens allant se déverser sur un Etat particulièrement pauvre était censée séduire les électeurs. Un diplomate de l’UE a même osé: «Le choix est entre la Macédoine du Nord et la Corée du Nord», stigmatisant cette dernière comme le symbole de l’isolement international …
Le résultat du vote a fait l’effet d’une douche froide pour les promoteurs du processus: certes, 91% des votants ont répondu Oui, un résultat attendu puisqu’aucune force politique n’appelait à voter Non. En revanche, l’indicateur scruté par les partisans comme les adversaires de l’accord était bien entendu la participation. Or, avec à peine plus de 36% de votants, celle-ci s’est établie à un niveau encore bien plus faible que ne le craignaient les dirigeants européens.
Alors que moins d’un tiers des Macédoniens ont glissé un bulletin Oui, ces dirigeants ont réagi en usant de la méthode Coué – ou de la «vérité alternative» qu’on reproche souvent aux propos de Donald Trump. Zoran Zaev s’est ainsi réjoui que la «vaste majorité des citoyens aient choisi une Macédoine européenne». Le Commissaire européen chargé du voisinage, Johannes Hahn, a pour sa part salué le «large soutien» apporté à l’accord. Et jusqu’au Secrétaire général de l’ONU, le Portugais Antonio Guterres, qui n’a pas hésité à affirmer: «Le fait qu’une majorité écrasante des votants ait soutenu l’accord est important».
Quant au Secrétaire général de l’OTAN, il a signé un communiqué commun avec sa consœur de l’UE pour exhorter les responsables politiques de Skopje à «prendre des décisions qui détermineront le sort de leur pays et de leur peuple pour de nombreuses générations à venir». Difficile d’imaginer une pression plus explicite.
Seul le président du Monténégro voisin a nuancé quelque peu la langue de bois officielle: «J’ai l’impression que l’enthousiasme pro-européen qui avait suivi la chute du mur de Berlin est en train de piétiner un peu». S’il y avait un concours d’euphémismes, Milo Djukanovic remporterait à coup sûr la coupe du monde.
Du coup, Zoran Zaev s’est empressé d’affirmer que la règle du quorum de 50% de participation ne s’appliquait pas dans ce cas, puisque le référendum n’était que consultatif. «Du reste, a-t-il martelé dans un style bruxello-thatchérien, «il n’y pas d’alternative».
Institutionnellement, la décision finale appartient désormais aux députés: ceux-ci doivent ratifier l’accord à la majorité des deux tiers – et cette fois, le vote n’est pas «consultatif». Or il manque dix sièges aux sociaux-démocrates et à leurs alliés pour franchir cette barre. Et leurs adversaires du VRMO-DPMNE vont évidemment se sentir encouragés par le résultat populaire à refuser leurs voix.
M. Zaev a menacé, en cas d’échec, au demeurant probable, de déclencher des élections anticipées d’ici la fin de l’année.
En outre, l’entrée en vigueur de l’accord est aussi conditionnée par l’approbation du parlement grec. Or, dans ce pays, les forces jugeant que l’accord négocié par M. Tsipras constitue une trahison des intérêts hellènes sont nombreuses, à droite, mais aussi chez beaucoup de citoyens de gauche. Et le partenaire gouvernemental de Syriza, le Parti des Grecs indépendants, est également opposé au compromis. Tous ces opposants se sentent confortés par le vote macédonien.
Dès l’annonce des résultats, le chef du gouvernement grec a téléphoné à son homologue et voisin pour lui signifier qu’il «devrait poursuivre la mise en place de l’accord».
En juillet 2015, Alexis Tsipras avait lui-même appelé à un référendum anti-austérité qu’il avait largement emporté. Avant d’opérer une reddition mémorable en acceptant toutes les conditions austéritaires imposées par l’UE, à peine quelques semaines plus tard. •
Source: https://ruptures-presse.fr/actu/macedoine-referendum-zaev... du 3/10/18
16:12 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, macédoine, balkans, otan, atlantisme, politique internationale | |
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L’accusation de „populisme” et la crainte de la part des „élites” de l’accession au pouvoir de la part des partis anti-système impose de définir ce qu’expriment les opinions et les peuples des pays européens, au delà des préférences politiques et des réactions viscérales.
Le but en est d’essayer de prévoir ce que peut se passer aux élections européennes de mai 2019.
Un bref détour par le processus de „mondialisation” et par la „structure des classes” des pays occidentaux, apparaît un préalable indispensable.
En partant des conséquences remarquées de la mondialisation, en ses deux scansions, de 1970 à 1990 et de 2015 à nos jours, une première évidence frappe l’observateur, la disparition de la classe ouvrière, suite à la désindustrialisation occidentale et la fin du „peuple”, comme paradigme socio-politique de référence.
Cette fin de la classe ouvrière a été est suivie plus tard, en raison de la révolution scientifique et technique et des changements dans la distribution géographique de la structure des classes, par la disparition des classes moyennes (Christophe Guilly -„No Society. La fin de la classe moyenne”), qui assuraient la continuité géographique et sociale entre la ville et la campagne.
La première se vide des emplois dynamiques produisant de la richesse et la campagne, à l’écart du tissus productif, devient une périphérie.
Entre les deux, dans la ceinture des grandes agglomérations s’installe une migration massive et déculturalisée, véritable poids lourd de l’État sécuritaire et assistanciel.
Ainsi le monde actif et productif de l’urbain est entouré d’une banlieue assistée, hors du champs du travail et de l’emploi et hors des modèles sociaux de référence et d’intégration; bref, hors de la notion de „peuple”.
Le champ social des migrants, en large parti musulman, sans repères sociétaux, en révolte permanente, et à forte prolificité, devient progressivement le champ du salut religieux et de la haine islamiste, celui de la déstructuration de la société.
C’est une donnée de fond et destinée à le rester.
Ce nouveau monde, hétérogène, revendicatif, non intégrable et étranger à l’univers culturel européen, est ouvert sur une ” périphérie” rurale de populations „de souche”, dispersées, laïcisées, déclassées de leurs vieux statut productif, autrefois majoritaires et homogènes, fissurées en leurs représentation politique et encore polarisées idéologiquement par le vieux modèle socio-économique national, emploi/non emploi.
De l’ impossible cohabitation de ces mondes prend forme l’une des sources du discours populiste, car ces populations vivent quotidiennement une inquiétude d’ordre social et identitaire.
Dans l’univers urbain, orienté vers la mondialisation et peuplés par ceux qui croient que le monde est „plat” et sans frontières, les „Anywheres” (les globalistes, les „web-dreamers” ou encore „les élites”, selon David Goodhart), le conflit qui se profile est dirigé contre les „localistes”, les „Somewheres”, ceux pour qui la réalité est la vie locale et le sentiment le plus naturel l’amour pour leur terreau, le bien commun et la nation.
Il a été remarqué (Stéphen Harper/”Right here, Right now. Politics and Leadership in the Age of Disruption”, National Post) que la rupture entre les „élites, minoritaires et le „peuple” de souche, majoritaire, est une rupture „disruptive”, interdisant de faire société, solidarité, continuité, destin commun.
Il s’agit d’un fossé qui existe dans les sociétés occidentales modernes par la disparition des classes moyennes et qui interdit toute assimilation „du bas par le haut, ce modèle supposant l’existence d’une classe intermédiaire dynamique et gagnante.
Puisque les classes moyennes occidentales sont traversées par une insécurité culturelle et identitaire profondes, l’intégration des migrants est fort improbable, car il est très difficile de ressembler à des gagnants, qui ont disparus et de monter dans l’échelle sociale, par manque de stabilité.
Par ailleurs le refus de „l’autre de soi” et la légalisation des vieilles déviances (homos, inégalités hommes/femmes..), conduit à l’émergence d’une société dérégulée, une sorte de „à-société”, où le crépuscule de l’État-Providence engendre d’une part un appauvrissement diffus et de l’autre une lutte pour les ressources, de plus en plus limitées (logement, allocations diverses, santé, éducation, sécurité..)
Cette décomposition de la société, irréductible à une seule figure politique, transforme le narratif politique en discours populiste, fondé sur la résilience protectionniste des autochtones et sur un image du „peuple”, mythisée, nostalgique et conservatrice.
Mythisée, car dépourvue du corps mystique de la souveraineté populaire, nostalgique, car portée par l’illusion d’une société régulée et conservatrice, car construite sur la mémoire d’une élite au service du „peuple”, mais incapable de répondre aujourd’hui aux angoisses identitaires des autochtones.
C’est pourquoi les populistes réclament un attachement criant aux politiques nationales (protectionnisme, interventionnisme, investissements productifs, fiscalité etc.), impliquant le démantèlement des carcans administratifs et technocratiques obsolètes (UE,FMI,FED,BM,etc.) et d’autre part la dénonciation d’une fausse „identité commune”, le „vivre ensemble”, prônée par les élites mondialistes.
Comme expression de la révolte anti-système, les périphériques expriment une réaction contre l’esprit de lucre, d’aventure et d’égoïsme du modèle anglo-saxon et néo-libéral et contre la double culture de la gauche, celle de l’incantation électoraliste et de la tentation bureaucratique.
Ainsi, par l’absence des classes moyennes travailleuses et dans une ère de transformations profondes, la masse majoritaire des „Somewheres”, bref, notre environnement de vie et de travail, nos amis, nos connaissances et notre famille élargie, est composée de tous ceux dont les intérêts sont solidaires dans une situation générale de risque collectif.
Ils se battent d’une part contre les „élites” globalistes, aux intérêts mondiaux et qui choisissent leurs avantages dans un panier de marchés nationaux divers et font face d’autre part à une masse invasive de migrants et aux dangers de sécurité et de survie qu’ils représentent, réclamant une politique de civilisation.
Dans cette nouvelle géographie sociale dans les pays occidentaux, le populisme bouleverse les paradigmes intellectuels reçus et remet en cause les politiques rédistributrices et le piétisme humaniste des conceptions juridiques et politiques, élaborées dans des périodes révolues. Face à la menace existentielle, de la disparition ou du suicide de l’Occident, il parvient à secouer les fondements philosophiques de notre civilisation et à reléguer dans les palimpsestes de notre mémoire les images du peuple, qui, comme en France, à l’aube de la modernité et de la Révolution, se voulait „un, fraternel et souverain”.
Irnerio SEMINATORE
11 octobre 2018
00:55 Publié dans Actualité, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : populisme, actualité, pauvreté, classe moyenne, europe, affaires européennes | |
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