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dimanche, 07 février 2010

Ernst Jünger: Liliput-Roboter

roboter.jpgLiliput-Roboter

Ex: http://rezistant.blogspot.com/
Erst später fiel mir auf, dass ich sogleich gewusst hatte, wem ich gegenüberstand. Das war insofern merkwürdig, als der grosse Zapparoni, wie jedes Kind ihn kannte, nicht die mindeste Ähnlichkeit besass mit jenem, dem ich in der Bibliothek begegnete. Die Gestalt, die insbesondere der Zapparoni-Film entwickelt hatte, ging eher auf einen milden Grossvater aus, auf einen Weihnachtsmann, der in verschneiten Wäldern seine Werkstätten hat, in denen er Zwerge beschäftigt und rastlos darüber nachsinnt, womit er den grossn und kleinen Kindern Freude machen kann. »Alle Jahre wieder — -« auf diesen Ton war der Katalog der Zapparoni-Werke gestimmt, der in jedem Oktober mit einer Spannung erwartet wurde, deren sich kein Märchenbuch, kein Zukunftsroman erfreut hatte.

Zapparoni musste also wohl einen Beauftragten haben, der diesen Teil seiner Repräsentation übernahm, vielleicht einen Schauspieler, der den père noble machte, oder auch einen Roboter. Es war sogar möglich, dass er mehrere solcher Schemen, solcher Projektionen des eigenen Ich beschäftigte. Das ist ein alter Traum des Menschen, der besondere Redewendungen hervorgebracht hat, wie etwa: »Ich kann mich nicht vierteilen«. Zapparoni erkannte das anscheinend nicht nur als möglich, sondern als vorteilhafte Ausdehnung und Steigerung der Personalität. Seitdem wir mit Teilen unseres Wesens, wie mit der Stimme und dem Erscheinungsbilde, in Apparaturen ein- und aus ihnen wieder heraustreten können, geniessen wir gewisse Vorteile des antiken Sklavenwesens ohne dessen Nachteile. Wenn einer das erfasst hatte, so war es Zapparoni, der Kenner und Entwickler der Automaten nach der Spiel-, Genuss- und Luxusseite hin. Eines seiner zum Wunschbild erhobenen Ebenbilder paradierte, mit überzeugenderer Stimme und milderem Äusseren, als ihm die Natur verliehen hatte, in Wochenschauen und auf Fernsehschirmen, ein anderes hielt in Sidney eine Ansprache, während der Meister sich, behaglich meditierend, in seinem Kabinett aufhielt.

Ernst Jünger, Gläserne Bienen. Ernst Klett, Stuttgart 1957, p. 80/81.

Les prolégomènes de l'attaque allemande contre l'URSS (22 juin 1941)

TANK-35060.jpgLes prolégomènes de l'attaque allemande contre l'URSS (22 juin 1941)

 

Dr. Ulrich Müller

 

Plus d'une génération après la fin de la seconde guerre mondiale, l'historiographie souffre encore et toujours de la mise au secret des archives de guerre alliées. Ce sont surtout les archives de Moscou qui demeurent inaccessibles aux historiens. Malgré cela, les historiens ont pu, au cours des dernières décennies, réfuter pour l'essentiel la thèse des vainqueurs: celle d'une attaque-surprise de Hitler contre une “Union Soviétique qui ne voulait que la paix”. Un historien diplômé, qui s'est spécialisé dans ces questions, nous donne un survol des opinions sur cet épisode de la seconde guerre mondiale et dresse le bilan de l'historiographie allemande sur ce sujet.

 

Les accords secrets du 23 août 1939

 

La politique étrangère de Hitler a été telle qu'en 1939 les Polonais se sont sentis très menacés. Hitler, comme chacun le sait, demandait aux Polonais de négocier à propos du Corridor et de la Ville Libre de Dantzig, créations du Traité de Versailles. Les Polonais ont pu se montrer intransigeants  —au contraire des Tchèques pendant l'automne 1938—  parce qu'ils jouissaient depuis le 31 mars 1939 d'une garantie britannique, qui, chose étonnante, s'étendait très loin. La Grande-Bretagne avait promis de venir en aide à la Pologne en cas de guerre. Ce pacte d'assistance anglo-polonais, auquel la France s'est jointe rapidement, ne pouvait fonctionner sur le plan militaire que si une autre grande puissance continentale y adhérait. Or seule l'Union Soviétique pouvait entrer en ligne de compte dans cette optique.

 

Les Etats capitalistes, France et Angleterre, courtisèrent assidûment l'URSS au cours de l'été 1939. Mais les négociations échouèrent parce que les Polonais se méfiaient des Russes. Les Polonais refusèrent que les Russes obtiennent le droit de traverser leur territoire pour aller garnir l'hypothétique front occidental de la Pologne. Varsovie craignait que les Russes ne profitent de l'occasion pour régler un vieux contentieux et pour demeurer en Pologne orientale, territoire qu'ils réclamaient depuis longtemps.

 

Ce fut la grande chance de Hitler. Dans n'importe quel livre scolaire, on mentionne la surprise de l'opinion publique internationale quand, le 23 août 1939, l'entrée en vigueur du pacte Hitler-Staline est annoncée officiellement. Le monde pouvait à peine croire que deux ennemis mortels, sur le plan idéologique, la Russie communiste et le Reich national-socialiste, arrivaient à s'entendre et à régler pacifiquement leurs différends d'un coup et pour dix ans.

 

Mais les accords secrets qui accompagnaient le pacte sont, à notre avis, bien plus intéressants à étudier et leurs conséquences sont plus importantes. L'opinion publique internationale n'a appris leur existence qu'après la seconde guerre mondiale et l'URSS continue à les nier.

 

Dans ce protocole secret, les signataires avaient prévu un partage de la Pologne: la partie occidentale du pays, avec la Lithuanie, étaietn attribués à la sphère des intérêts allemands; la partie orientale à la sphère des intérêts soviétiques. La Finlande, l'Estonie, la Lettonie et la Bessarabie tombaient également dans l'orbite soviétique.

 

Une semaine plus tard, le 1 septembre 1939, les Allemands attaquent la Pologne. Hitler a pu attaquer sans trop de risques; il savait que l'Armée Rouge ne bougerait pas et qu'il n'y aurait pas de guerre sur deux fronts.

 

Les Soviétiques en Pologne en 1939

 

Quel fut le comportement de Staline après le 1 septembre 1939? Il a d'abord attendu de voir comment les choses évoluaient; il pensait que les Anglais et les Français allaient attaquer l'Allemagne immédiatement. Les Etats capitalistes se seraient affrontés ce qui, conformément à l'idéologie de Staline, n'aurait profité qu'à la seule URSS.

 

Pour prolonger la guerre entre l'Allemagne et la Pologne, Staline alla même jusqu'à promettre secrètement des armes aux Polonais, pour qu'ils poursuivent leur lutte contre les Allemands. Il n'a pas pu mettre ce projet à exécution, parce que la Wehrmacht a avancé trop rapidement, à la surprise générale, et parce que le Kremlin a été complètement surpris par la rapide victoire allemande, malgré les affirmations contraires de Molotov (1). Quand le sort de la Pologne était presque réglé, les Soviétiques se sont décidés à pénétrer en Pologne le 17 septembre 1939. Le désarroi était tel que certaines unités polonaises ont cru que les Russes volaient à leur secours (2).

 

Comme ni Moscou ni Varsovie n'avaient déclaré la guerre formellement, les Polonais désarmés ont été considérés par les Russes comme des criminels. Beaucoup d'entre eux aboutirent dans des camps pénitentiaires d'URSS (3).

 

Dans ce contexte, on connaît généralement le massacre par les Soviétiques de quelque 15.000 officiers polonais, prisonniers de l'Armée Rouge. “On en a acquis la certitude ultérieurement, les officiers polonais ont été exécuté d'une balle dans la nuque au début de l'année 1940 et jetés dans des fosses communes. L'une de ces fosses a été découverte en avril 1943 par des soldats allemands près de Katyn dans les environs de Smolensk. Des représentants de la Croix-Rouge internationale l'ont visitée. Elle contenait environ 4800 cadavres” (4).

 

Sur base du droit des gens, les Soviétiques ont incorporé immédiatement dans leurs structures étatiques les territoires attribués à leur sphère d'influence. A l'aide de leurs techniques manipulatoires bien éprouvées, ils ont fait élire dès octobre 1939 des représentants pour les assemblées nationales ouest-ukrainienne et biélorusse. Ces deux assemblées ont tenu diète séparément: l'une à Lvov (Lemberg; Lviv) en Ukraine; l'autre à Bialystok en Biélorussie. Les orateurs se sont succédé à la tribune pour dire que leur rêve le plus cher était d'être annexés à l'URSS (5). A la suite de quoi, les deux assemblées nationales ont voté à l'unanimité pour l'annexion aux RSS de Biélorussie et d'Ukraine (6).

 

Dans les terrioires nouvellement acquis, les Soviétiques ont immédiatement dépossédé la “classe des exploitateurs et des propriétaires terriens”, ce qui englobait non seulement les gros propriétaires terriens polonais mais aussi tous les paysans, tous les entrepreneurs, petits industriels et commerçants. Tous perdirent définitivement leurs avoirs. On ferma également les écoles supérieures, les universités, les instituts de recherches et les bibliothèques; de même, toutes les églises et toutes les synagogues (7).

 

Une bonne partie de la population de cette ex-Pologne orientale a été déportée par les Soviétiques: environ 1,2 million de personnes en 1939 et 1940. Beaucoup de Polonais tentèrent d'échapper au filet des organes de sécurité soviétiques. Ils gagnèrent la Lithuanie ou la Roumanie en grand nombre, mais la plupart d'entre eux se réfugia dans les zones occupées par les Allemands. Des milliers d'entre eux demandèrent aux autorités allemandes de rejoindre leurs familles, et, au grand étonnement d'un Khroutchev, parmi ces demandeurs d'asile, il y avait beaucoup de Juifs, qui souhaitaient s'installer dans les territoires sous contrôle allemand, sans craindre, apparemment, la terreur nazie (8).

 

Le Traité qui règle les problèmes de frontières, le Traité d'amitié et les accords commerciaux

 

Comment s'est agencée la collaboration germano-soviétique en Pologne occupée? Le 28 septembre 1939, Allemands et Soviétiques signent un traité d'amitié qui règle en même temps les problèmes de frontières entre les deux puissances; ce traité confirme en gros les conventions en matières territoriales prises le 23 août 1939, mais avec les modifications suivantes: le Reich englobe désormais dans sa sphère d'influence la plus grande partie de la Pologne jusqu'au cours de la rivière Bug; en contrepartie, l'URSS prend la Lithuanie dans sa propre sphère d'influence.

 

Tout aussi importants ont été les accords commerciaux d'une durée d'un an, signés le 11 février 1940 entre l'Union Soviétique et le Reich. Le volume des transactions s'élevait à 800 millions de RM. Selon ces accords, le Reich allait prendre livraison de matières premières indispensables à la guerre, du pétrole et divers minerais, des céréales, etc. dans des quantités telles qu'elles réduisaient presque à néant les effets du blocus britannique. L'Allemagne payait ces livraisons de matériels d'équipement de marine et de machines-outils (9).

 

Ces accords ne constituaient pas un traité commercial ordinaire mais bien plutôt un traité d'aide réciproque. La preuve? L'URSS devait importer des matières premières pour pouvoir les vendre à l'Allemagne (par exemple le caoutchouc) (10). Autre clause importante pour l'Allemagne dans cet accord: l'URSS mettait ses chemins de fer à la disposition du commerce allemand pour le transit du pétrole roumain vers l'Allemagne; de même, pour les marchandises en transit à travers la Pologne soviétisée et venant du Proche-Orient et de l'Extrême-Orient.

 

Qui plus est, l'Union Soviétique n'a même pas tenté de cacher à l'opinion publique internationale son option en faveur du Reich. Au contraire: quand Hitler occupe au printemps 1940 le Danemark et la Norvège, puis la France, Molotov lui envoie très officiellement des félicitations. Sur le plan idéologique également, les Soviétiques tentèrent de justifier les actions de leurs nouveaux amis face aux critiques et aux questions des partis communistes occidentaux.

 

Les premières tensions entre Berlin et Moscou

 

Les Soviétiques se sont efforcés, dans un premier temps, d'occuper réellement les territoires que Hitler leur avait permis d'inclure dans leur sphère d'intérêts. Des pressions d'ordre politique et militaire ont rapidement vaincu la résistance des gouvernements estonien, letton et lithuanien: ceux-ci accordèrent à l'Armée Rouge des points d'appui sur leur territoire.

 

Les Finlandais ne se plièrent pas aux exigences soviétiques. Le 30 novembre 1939, l'URSS attaque la Finlande. Malgré la supériorité des Soviétiques, les forces finlandaises parvinrent à tenir jusqu'en mars 1940. Le 12 mars 1940, Finlandais et Soviétiques négocient un traité de paix à Moscou. La Finlande cède plusieurs territoires caréliens à l'URSS.

 

Même si l'inclusion des Pays Baltes dans l'URSS s'était faite avec l'assentiment de Hitler, en pratique, les conflits n'ont pas tardé à survenir.

 

Le 20 juin 1940, les troupes soviétiques avaient envahi la Lithuanie complètement, jusqu'à la frontière de la Prusse orientale, alors que dans l'accord secret du 28 septembre 1939, les deux dictateurs étaient convenus qu'une bande territoriale située au sud-ouest de la Lithuanie devait revenir au Reich, qui, de cette façon, corrigerait le tracé de sa frontière. Il a fallu des négociations serrées pour que le 10 janvier 1940, à l'occasion de nouveaux accords économiques, l'URSS consente à donner une compensation de 7,5 millions de dollars-or à l'Allemagne pour que celle-ci renonce à cette bande territoriale (11). Mais les rapports germano-soviétiques devenaient de jour en jour plus problématiques en Europe du Sud-Est. Dans cette région du continent, Hitler, dans le fameux protocole secret, n'avait donné carte blanche aux Soviétiques que pour la Bessarabie roumaine. Le 28 juin 1940, Staline frappe dans cette région et, après avoir lancé un ultimatum, il y fait entrer ses troupes. Mais il ne se contente pas de la Bessarabie mais s'empare du même coup de la Boukovine du Nord, qui appartenait, elle aussi, à la Roumanie (12).

 

Hitler aurait pu se sentir offenser, car il tenait absolument à ce que la Roumanie demeure stable, parce qu'elle lui livrait d'importantes quantités de pétrole.

 

On remarquera que Staline passe à l'action au moment où Hitler tient la victoire en France. Sans doute, le dictateur georgien voulait-il s'assurer une part de butin. Hitler a dû accepter le fait accompli, car, sans les livraisons de matériels soviétiques, il n'aurait jamais pu mener la campagne de France. Quoi qu'il en soit, c'est ce qu'il a affirmé devant Molotov le 1 août 1940 (13).

 

Mais les rapports germano-soviétiques ne pouvaient demeurer harmonieux vu la situation dans les Balkans. Ce que prouvent par exemple les demandes maintes fois réitérées du Roi Carol de Roumanie à l'Allemagne, d'envoyer une mission militaire à Bucarest (14). En août 1940, Hitler décide de convoquer les petites puissances régionales à l'arbitrage de Vienne, où les puissances de l'Axe garantissent l'intégrité territoriale de la Roumanie (15): une mesure qui était dirigée exclusivement contre l'URSS et qui entendait faire barrage aux désirs d'expansion soviétiques dans la région. Cette décision a évidemment hypothéqué les relations entre Soviétiques et Allemands. Et quand la Wehrmacht fit transiter des troupes à travers la Finlande neutre pour prendre position sur les côtes de l'Océan Arctique dans la région de Kirkenes, Molotov émit une plainte, comme quoi le Reich avait enfreint le droit en faisant pénétrer des unités numériquement importantes de son armée dans un territoire attribué à la sphère d'influence soviétique (16). L'Allemagne a alors justifié ses intérêts en Finlande et en Roumanie par la nécessité d'obtenir de ces pays des matières premières nécessaires à la guerre: le pétrole roumain et le nickel finlandais.

 

On voit que les rapports entre les deux dictateurs étaient déterminés par l'envie et la méfiance, tout au long de l'année 1940. Chacun d'eux voyait en l'autre son futur adversaire et veillait, avec mesquinerie, que l'autre n'interfère pas dans sa zone d'influence.

 

La visite de Molotov à Berlin, les 12 et 13 novembre 1940

 

Dans la perspective qui est celle d'aujourd'hui, on peut se demander si en 1940 il n'aurait pas été possible d'éviter la guerre avec l'URSS. L'historiographie donne des réponses très diversifiées à cette question.

 

Qu'on se rappelle la situation politique de 1940. Fin juin, la France capitule. Il fallait donc mettre l'Angleterre à genoux. Quand il est apparu au grand jour que ce n'était pas possible, Hitler forgea le 27 septembre 1940 le Pacte Tripartite entre l'Allemagne, l'Italie et le Japon, pacte qui devait rester ouvert à la Russie, ce qu'il est très intéressant de noter (17). C'était une tentative de reconduire la répartition des forces de 1939 et de trouver un modus vivendi avec les Soviétiques.

 

Hitler partait du principe que les Anglais capitulerait assez vite s'ils constataient qu'une guerre germano-soviétique n'était plus possible. C'est-à-dire que l'URSS n'était plus prête à jouer le rôle d'allié continental de l'Angleterre. Enfin, les Etats-Unis auraient été contraints de bien réfléchir avant d'entrer officiellement en guerre, vu qu'ils auraient dû affronter un immense bloc continental formé par l'Allemagne, l'Italie, le Japon et la Russie. L'idée d'un bloc continental était l'idée favorite du ministre allemand des affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop. A ce bloc, devaient s'ajouter ultérieurement la France et l'Espagne.

 

Mais les pourparlers décisifs eurent lieu les 12 et 13 novembre 1940 à Berlin.

 

C'est Ribbentrop qui prit la parole le premier: il expliqua aux Soviétiques quelle était la position allemande; il exprima sa conviction que l'Angleterre était déjà vaincue. Or, en totale contradiction avec cette assertion de Ribbentrop, les très officiels “Actes de la politique étrangère allemande”, dans lesquels la conversation toute entière a été consignée, mentionnent que les délégations se sont rendues dans les abris anti-aériens du Ministère des affaires étrangères du Reich, car on annonçait des attaques de la RAF, et que les pourparlers finaux y ont eu lieu”. Molotov, qui avait le sens de l'humour, dit à Ribbentrop, en le saluant cordialement lors de son départ, qu'il ne s'était nullement formalisé de cette alerte aérienne, car cela lui avait permis de s'entretenir en long et en large  —pendant deux heures et demie—  avec le Ministre des affaires étrangères du Reich (18).

 

Ribbentrop avait soumis à son homologue soviétique un projet de traité tout prêt, qui reposait sur l'hypothèse d'un fin imminente des hostilités. L'Allemagne, le jour où la paix serait signée, se contenterait de parfaire les révisions territoriales qui s'imposaient en Europe. Les aspirations territoriales allemandes du futur se porteront vers l'Afrique centrale. En contrepartie, Ribbentrop suggère à Molotov d'infléchir le poids de l'Union Soviétique vers le Sud, en direction de l'Océan Indien. Quoi qu'il en soit, les Soviétiques recevraient pour toujours le droit de franchir les détroits avec leurs navires de guerre.

 

Les intentions des Allemands étaient claires: Staline aurait dû laisser à Hitler les mains libres en Europe centrale et orientale; en contrepartie, Staline auraient eu les mains libres en Asie.

 

Dans sa réponse, Molotov ne releva même pas l'offre allemande mais suggéra un modus vivendi différent, démontrant simultanément que l'URSS n'entendait pas être tenue à l'écart des affaires européennes. Molotov, en pratique, exigea le droit de s'immiscer dans toutes les questions ouvertes de l'Europe de l'époque. L'URSS s'intéressait à la Turquie, à la Bulgarie, à la Roumanie, à la Hongrie, à la Yougoslavie, à la Grèce, à la Finlande et à la Pologne. Les Soviétiques voulaient même discuter du futur statut de la neutralité suédoise. Le Ministre des affaires étrangères soviétique termina son exposé en signalant que la Russie montrerait également dans l'avenir un vif intérêt pour le contrôle aux accès à la Mer Baltique et à la Mer du Nord (Skagerrak et Kattegat) (19).

 

Moscou n'avait jamais exprimé ses desiderata de façon aussi explicite. Göring a décrit plus tard la réaction de la délégation allemande: “Nous sommes presque tous tombés de nos chaises” (20).

 

Pourquoi les Soviétiques ont-ils subitement adopté une position aussi dure? Probablement parce que Roosevelt venait d'être réélu le 5 novembre 1940. Le Président des Etats-Unis s'était fait l'avocat de meilleures relations entre son pays et l'URSS et voulait aider l'Angleterre (21).

 

Hitler était bien forcé d'interpréter les affirmations de Molotov dans ce sens et de constater que Staline voulait utiliser le Reich pour parfaire une seconde expansion vers l'Ouest de l'URSS. Staline, de surcroît, savait parfaitement que Hitler dépendait de Moscou à cause des matières premières venues des Balkans et de l'espace soviétique. Cet atout, Staline le jouait sans vergogne. Restait ensuite l'éventualité que l'URSS se range du côté des Anglais: l'Armée Rouge avait fait avancer 100 divisions et les avait massées de la Baltique aux Carpathes. Hitler, du coup, devait se sentir menacé par l'URSS et dépendant d'elle; les Soviétiques pouvaient le faire chanter (22). De plus, les services secrets allemands avaient eu vent des conversations secrètes entre Russes et Américains: faits dont Hitler devait désormais tenir compte (23).

 

Idéologue ou pragmatique?

 

L'historiographie contemporaine conteste l'importance de la visite de Molotov à Berlin. L'école représentée par Andreas Hillgruber n'accorde à cette visite qu'une importance réduite. Hillgruber part du principe que Hitler voulait la guerre contre l'URSS dès le départ. La façon dont le Führer entama cette guerre, la brutalité avec laquelle il l'a menée, signifient, pour Hillgruber que Hitler considérait cette guerre comme la sienne.

 

Or cette thèse on ne peut la prouver qu'en faisant référence à l'idéologie nationale-socialiste, qui réclamait de l'“espace vital” pour le peuple allemand à l'Est, justifiait la lutte contre les “races inférieures” (Slaves et Juifs) et annonçait le combat final contre la bolchévisme qu'elle haïssait. Tels sont les facteurs énumérés par les historiens qui attribuent à Hitler, à partir de 1920 environ, la volonté de mener une guerre de conquête à l'Est. Ils lui concèdent toutefois d'avoir souhaité une pause de quelques années après avoir vaincu la France et l'Angleterre (qu'il croyait vaincre rapidement après juin 1940). Après cette pause, Hitler, d'après les historiens de l'école de Hillgruber, aurait mis son programme à exécution et amorcé la conquête de l'URSS. Vu sous cet angle, les conversations de Berlin n'aurait pas eu d'autre signification que de gagner du temps.

 

Ce qui fait problème: c'est l'importance que l'on accorde, dans ce contexte, à l'idéologie et au programme de la NSDAP. Question: Hitler était-il vraiment marqué par une idéologie, comme on le dit aujourd'hui? N'a-t-il pas été, le plus souvent, un pragmatique qui calculait ses coups à froid? On se souvient surtout du sort des Tyroliens du Sud que Hitler, s'il avait suivi son “idéologie”, aurait dû incorporer dans le Reich; mais Hitler a plutôt agi en machiavélien: il a sacrifié l'irrédentisme sud-tyrolien au profit de son alliance avec Mussolini. Il a eu exactement le même comportement avec la Pologne: il n'a pas tenu compte des intérêts de la minorité allemande de ce pays entre 1934 et 1938, parce qu'il ne jugeait pas opportun de se préoccuper d'elle dans le cadre de sa politique étrangère de ces années-là.

 

Mis à part ces exemples ou d'autres faits de même nature, nous devons formuler une objection de principe: les historiens ne devraient pas croire aveuglément, sans émettre de critiques, que les affirmations de nature idéologique de tel ou tel individu ou de telle ou telle formation politique sont automatiquement transposées dans la réalité dès que l'occasion se présente. Tous les systèmes marqués par une idéologie  —et le système marxiste offre sur ce chapitre suffisamment d'exemples—  ont pour caractéristique que, dès qu'ils se hissent au pouvoir, ils se transforment sous la pression du réel et finissent par présenter un visage purement pragmatique. Pourquoi dès lors Hitler constituerait-il une exception? Les historiens devraient se garder, de prendre des formules de nature idéologique pour des éléments de preuve, qui plus est, de preuves définitives, pour expliquer que tel acte positif ou tel acte condamnable ont été commis en leur nom. En premier lieu, il faut avancer les faits que prouvent les sources, pour pouvoir juger d'un événement historique.

 

En 1982, une controverse scientifique a eu lieu sur cette question de méthode dans les colonnes de la revue Geschichte in Wissenschaft und Unterricht (n°4, 1982).

 

Hillgruber, une fois de plus, y a réitéré sa thèse habituelle: Hitler aurait toujours voulu la guerre contre l'URSS pour des raisons d'ordre idéologique. Mais l'historien militaire Stegemann s'est opposé à cette interprétation; pour lui, ce sont, en première instance, des considérations d'ordre stratégique qui ont conduit Hitler à attaquer l'Union Soviétique. Pour preuve, Stegemann évoque la politique de Staline pendant l'été 1940, que nous venons d'exposer; cette politique menaçait dangereusement les intérêts allemands et Hitler a fini par considérer l'URSS comme un allié potentiel de l'Angleterre (24). Ensuite, Stegemann a avancé d'autres arguments: dès juin 1940, alors que l'armistice n'avait pas encore été signé avec la France et que des combats se déroulaient encore entre Français et Allemands, Hitler a ordonné que l'on réduise les effectifs de l'armée de terre de 155 à 120 divisions et que l'industrie militaire devait concentrer ses efforts sur l'aviation et la marine (25). Ce sont là des mesures qui montrent à l'évidence que le Reich ne préparait pas une guerre de conquête à l'Est.

 

Hitler a évoqué pour la première fois l'idée d'en découdre militairement avec l'URSS à la date du 22 juillet 1940. Halder a consigné ses dires dans son journal. Et les motivations qui animaient le Führer étaient essentiellement d'ordre stratégique. Hitler, ensuite, a fait part de sa décision à Jodl, Brauchitsch et Halder, en la justifiant sur un plan stratégique. C'était le 31 juillet 1940. L'attaque contre l'Union Soviétique aurait servi de dérivatif pour obliger l'Angleterre à accepter la paix. Mais cette “décision” n'a rien eu de définitif, car Hitler s'est efforcé de trouver d'autres solutions. Du 31 juillet au 5 décembre 1940, on ne trouve plus une seule trace d'un tel projet; Hitler ne montre plus le moindre intérêt pour une campagne à l'Est. Ce n'est que le 18 décembre 1940, un peu plus de quatre semaines après la visite de Molotov à Berlin, que Hitler a donné l'ordre, fatidique, de préparer l'“Opération Barbarossa”.

 

Hitler juge incorrectement le potentiel de l'Armée Rouge

 

En prenant en considération la défaite allemande de 1945 et la puissance militaire soviétique actuelle, on a trop rapidement tendance à juger l'acte de Hitler comme totalement insensé. En effet, beaucoup de nos contemporains pensent que c'est un acte dément d'avoir osé attaquer, sans motif impérieux, un pays aussi puissant que la Russie soviétique. Qui plus est, en envahissant l'URSS, Hitler s'obligeait à mener une guerre sur deux fronts, dont l'issue ne pouvait être qu'une défaite inéluctable. Mais pour juger correctement de cette décision de Hitler, il faut tenir compte de l'état des connaissances de l'époque; seule une telle prise en compte permet un jugement historique solide. L'Armée Rouge avait alors dans le monde entier une très mauvaise réputation. Fin mai 1941, par exemple, le Foreign Office britannique conclut que l'URSS capitulerait rapidement, avant ou après la menace d'une attaque allemande. Si les choses en arrivaient là, les Britanniques bombarderaient Bakou, le centre pétrolier soviétique, de façon à ce que les Allemands ne puissent pas s'emparer de cette matière première indispensable à la poursuite de la guerre (26). Hitler, ses conseillers militaires et bon nombre d'autres experts militaires étrangers estimaient que le sort de l'URSS aurait été réglé en une campagne d'été de 9 à 18 semaines (27).

 

Cette mésestimation des capacités de l'Armée Rouge et de la résistance du peuple russe abonde plutôt dans le sens de Stegemann et de ceux qui disent que Hitler a été essentiellement motivé par des raisons stratégiques. Hitler a cru qu'il était possible, concrètement, d'éliminer l'URSS par une Blitzkrieg, après avoir épuisé toutes les possibilités de coopération avec le partenaire soviétique en automne 1940.

 

Hitler pouvait espérer se débarrasser du maître-chanteur qui le menaçait sur son flanc oriental, ôter à l'Angleterre la possibilité de manœuvrer contre lui un “allié continental” et montrer aux Etats-Unis que toute intervention directe dans la guerre européenne était désormais impossible puisque le Reich contrôlait à son profit toute la puissance économique russe. Nous constatons donc que Hitler  —tout en restant dans le cadre de sa stratégie globale—  avançait toujours des motifs plausibles et réalisables pour justifier sa décision d'attaquer l'URSS.

 

Pourquoi les Allemands ont-ils si mal évaluer le potientiel de l'Armée Rouge? Il y a plusieurs raisons à cela. D'abord, cette mésestimation remonte à la jonction entre unités de la Wehrmacht et unités de l'Armée Rouge en Pologne en septembre 1939. Les militaires allemands ont eu une mauvaise impression de l'Armée Rouge. Leurs rapports mentionnent une discipline qui laissait à désirer et une disparité dans les uniformes. Enfin, les équipements, signalaient ces rapports, étaient totalement obsolètes et, souvent, les obusiers étaient encore tirés par des tracteurs (28).

 

Cette mauvaise impression des militaires allemands, Staline l'a-t-elle délibérément provoquée? On doit prendre ce soupçon en compte. Même si au cours de la guerre de l'hiver 39/40 contre la Finlande, les Soviétiques s'étaient également servi d'armes obsolètes. Sur cette guerre, les militaires soviétiques ont même fait tourner un film de propagande, dont le titre était “En perçant la ligne Mannerheim”. Ce film est tombé entre les mains des services secrets allemands, qui l'ont montré à l'état-major. On y voyait effectivement des mitrailleuses d'un autre âge, ce qui a convaincu l'état-major général allemand que l'Armée Rouge n'avait qu'une faible valeur combative, incapable, qui plus est, de venir rapidement à bout des Finlandais (29).

 

Vraisemblablement, ce film a été délibérément fourni aux Allemands, sinon Staline aurait verrouillé son territoire sans laisser la moindre faille pour que l'étranger ne prenne pas connaissance de la véritable valeur combative du soldat soviétique. En toute apparence, le dictateur géorgien voulait montrer piètre figure afin de suggérer aux Allemands qu'aucun danger ne les guettait de l'Est.

 

Une agression?

 

Le 22 juin 1941 à 3 heures 15, Hitler attaque l'Union Soviétique. On parle de cet événement majeur de la deuxième guerre mondiale comme d'une “agression”; dans le langage courant, ce terme désigne une attaque-surprise, que la victime n'avait pas introduite dans ses calculs. Dans le cas de l'Opération Barbarossa, l'effet de surprise n'a pas joué, donc le terme “agression” nous apparaît inapproprié. Staline, bien sûr, savait depuis longtemps quels étaient les plans de Hitler.

 

Plusieurs discours de Staline prouvent que le dictateur soviétique considérait la guerre comme inévitable, notamment son allocution du 5 mai 1941 aux lauréats de l'Académie militaire. Dans ce discours, dont le contenu est attesté par de nombreux témoins, Staline a dit, textuellement: “L'Armée Rouge doit se faire à l'idée que l'ère de la paix est terminée et que l'ère de l'expansion violente du front socialiste a commencé. Celui qui ne reconnaît pas la nécessité de passer à l'offensive est soit un petit bourgeois soit un idiot” (30). Le pouvoir soviétique devait donc temporairement retenir l'adversaire en engageant des négociations, pour pouvoir s'opposer à lui dans de meilleurs conditions en 1942 (31).

 

Signe extérieur de la tension qui règnait entre Allemands et Soviétiques: en avril 1941 la propagande anti-allemande est à nouveau tolérée à Moscou (32).

 

Même l'observateur qui ne connaît pas grand'chose à l'art militaire admettra qu'on ne peut pas transporter vers leurs zones de rassemblement plus de trois millions de soldats allemands, avec leur matériel, sans que l'ennemi ne s'en aperçoive. Les Soviétiques n'ont pas cessé de renforcer leurs effectifs le long de leurs frontières occidentales, amenant des divisions de Sibérie orientale et concentrant les masses compactes de leur armée de terre à proximité de la frontière, de façon à ce que les observateurs allemands aient l'impression que l'Armée Rouge était sur le point d'attaquer (33).

 

Chars et unités de cavalerie avaient également été massées dans des positions exposées; beaucoup de terrains d'aviation avaient été aménagé à proximité des frontières. “Les travaux d'aménagement n'avaient pas encore été terminés au début de la guerre, si bien que les avions étaient alignés en rangs serrés sur les terrains d'aviation presque prêts; de cette façon, ils offraient des cibles idéales pour les appareils de la Luftwaffe”. De même, les forces terrestres et aériennes, les dépôts logistiques, les stocks de carburants et les réserves en cas de mobilisation avaient été disposés d'une façon jugée erronée aujourd'hui, à proximité immédiate de la nouvelle frontière entre les deux puissances. Dès le début des hostilités, tout cela a évidemment été perdu pour les Soviétiques (34). Ils avaient construit des routes et des ponts, tracé des chemins, bâti des refuges pour leurs troupes mais avaient renoncé à installer dans l'arrière-pays des relais de communication et des postes de commandement. Ce choix, qui s'est avéré fatidique, montre bien que les Soviétiques ne pensaient pas devoir défendre leur pays en profondeur. Mais les mesures qu'ils ont effectivement prises (concentration des troupes très près des frontières, etc.) ne signifient-t-elles pas que Staline mettaient en œuvre ses plans offensifs (35)?

 

Ce qui, jusqu'ici, ne pouvait être lu que dans les souvenirs des officiers ou entendu dans les propos de table des soldats, pénètre petit à petit, depuis 1983, dans la littérature scientifique consacrée à l'histoire de la seconde guerre mondiale. Toutefois, l'historien Förster relativise les thèses qui évoquent les intentions offensives des Soviétiques; à ce propos, il écrit: “Du fait que les Soviétiques ne donnent pas encore accès à leurs documents, on ne peut pas répondre en toute certitude à la question de savoir si oui ou non les Soviétiques avaient l'intention de passer à l'offensive” (36). Le dilemme est connu: les archives soviétiques ne sont pas accessibles aux historiens, si bien qu'on ne peut trouver ni la preuve ni l'indice d'un ordre quelconque, prouvant que les Soviétiques avaient bel et bien l'intention de lancer une offensive.

 

Ce qui frappe les observateurs, ce sont les énormes concentrations de troupes soviétiques dans le saillant de Lemberg (Lvov) et dans la région de Bialystok. De telles concentrations ne peuvent s'expliquer pour des raisons purement défensives; en effet, comme l'admet Joukov lui-même, en cas d'attaque, ces masses concentrées de troupes risquent d'être contournées en profondeur, puis encerclées et détruites (37).

 

Förster avance l'hypothèse que l'URSS a vraisemblablement envisagé d'entrer en guerre durant l'hiver 1940/41, avant la campagne victorieuse des Allemands dans les Balkans (38). “Lorsque nous disons que les préparatifs militaires se faisaient en vue d'une offensive soviétique, ... , nous défendons finalement le même point de vue que celui du Général Vlassov, qui, au début de la guerre {germano-soviétique], commandait le 4° Corps mécanisé dans la région de Lemberg (Lvov), et qui, en cette qualité, devait être plus ou moins au courant des intentions du commandemant soviétique” (39). On ne peut dire avec certitude qu'une seule chose: Staline, en disposant ses troupes à l'Ouest, se ménageait indubitablement des possibilités, de quelque façon que la situation évolue (40).

 

Enfin, il est intéressant de juger la puissance respective des Soviétiques et des Allemands à la date du 22 juin 1941. Ce jour-là, sur le Front de l'Est, se trouvaient 3.050.000 soldats allemands et 600.000 alliés de l'Axe (Roumains, Finlandais et Hongrois). Face à eux, 2.900.000 soldats soviétiques, mais qui pouvaient rapidement recevoir des renforts de l'intérieur du pays. Sur le plan matériel, les Soviétiques étaient nettement supérieurs. Ainsi, face aux 3648 chars et canons d'assaut allemands, se trouvaient 14.000 à 15.000 chars soviétiques; face aux 2510 avions allemands, 8000 à 9000 avions soviétiques.

 

Hitler a pu facilement exploiter, dans sa propagande, le fait que les Soviétiques avaient concetré autant d'hommes et de matériels le long de sa frontières orientale. Lorsque, dans la nuit du 22 juin 1941, la rupture définitive entre Berlin et Moscou a été consommée, Hitler, dans son mémorandum, a reproché au gouvernement soviétique et à Staline d'avoir concentré l'ensemble des forces soviétiques “le long de la frontière, prêtes à bondir” (41). Pour justifier la guerre, les Allemands reprochaient aux Soviétiques d'avoir pénétré dans les Pays Baltes et en Finlande, en Bessarabie et en Boukovine du Nord, et d'avoir exercé une pression constante sur la Turquie, la Roumanie, la Bulgarie et la Yougoslavie (42).

 

Résumé

 

1. Hitler et Staline ont coopéré de 1939 à juin 1941; tous deux ont profité largement de cette coopération.

2. Hitler a pu mener ses campagnes en Europe occidentale parce que l'Union Soviétique n'a pas bougé et lui a livré d'impressionnantes quantités de matériels.

3. L'harmonie entre Moscou et Berlin ne s'est pas rompue pour des motifs idéologiques mais parce qu'il s'est avéré, au plus tard en novembre 1940, lors de la visite de Molotov à Berlin, que les deux dictateurs avaient quasiment les mêmes visées territoriales, notamment l'acquisition de territoires et d'influences en Europe centrale et orientale.

4. La question de savoir si Hitler aurait attaqué l'URSS ultérieurement et dans d'autres circonstances, si Moscou avait accepté d'adhérer en 1940 à son projet de “bloc continental”, demeure ouverte.

5. L'URSS n'était pas un “pays pacifique”: elle avait forcé la main à six de ses voisins depuis 1939, en utilisant des moyens militaires: la Finlande, la Lettonie, l'Estonie, la Lithuanie, la Pologne et la Roumanie.

6. L'URSS, cela va de soi, a intérêt à diffuser la thèse que Hitler l'a attaquée en 1941 pour des motifs idéologiques. Si, dans l'opinion publique internationale, elle passe pour la victime innocente d'une théorie folle de la race et de l'espace vital, elle peut, simultanément, faire oublier les années  —celles où il y avait du butin à prendre—   où ses intérêts ont été identiques à ceux des Allemands.

 

Notes

 

1) Hellmuth Günther Dahms, Die Geschichte des Zweiten Weltkrieges, Munich, 1983, p. 104.

2) Ibidem.

3) Ibidem, p. 120.

4) Alfred Schickel, Polen und Deutsche, Bergisch Gladbach, 1984, p. 232.

5) Hellmuth Günther Dahms, op. cit., p. 121.

6) Ibidem.

7) Ibidem.

8) Ibidem, p. 122.

9) Förster, “Der Angriff auf die Sowjetunion”, in Das Deutsche Reich und der Zweite Weltkrieg, Bd. 4, Stuttgart, 1983, p. 104.

10) Ibidem, p. 96.

11) Andreas Hillgruber, Hitlers Strategie, Politik und Kriegsführung 1940/41, Frankfurt, 1965, p. 231.

12) Ibidem, p. 110.

13) Ibidem, p. 105.

14) Hellmuth Günther Dahms, op. cit., p. 213.

15) Ibidem, p. 214.

16) Ibidem, p. 215.

17) Ibidem, p. 220.

18) Akten zur auswärtigen deutschen Politik, Serie D, Bd. 11, 1, pp. 472 et suivantes.

19) Ibidem.

20) Hellmut Diwald, Geschichte der Deutschen, Frankfurt, 1979, p. 156.

21) Hellmuth Günther Dahms, op. cit., p. 223.

22) Ibidem, p. 225.

23) Hellmut Diwald, op. cit., p. 157.

24) Bernd Stegemann, “Politik und Kriegführung in der 1. Phase der deutschen Initiative”, in Das Deutsche Reich und der Zweite Weltkrieg, Bd. 2, Stuttgart, 1979, p. 39.

25) Andreas Hillgruber, “Noch einmal Hitlers Wendung gegen die Sowjetunion 1940”, in Geschichte in Wissenschaft und Unterricht, 4, 1982, Stuttgart.

26) Hellmuth Günther Dahms, op. cit., p. 261.

27) Ibidem, p. 262.

28) Erich Helmdach, Täuschungen und Versäumnisse, Kriegsausbruch 1939/41, Berg, 1979, p. 114.

29) Ibidem.

30) Förster, op. cit., p. 73.

31) Hellmuth Günther Dahms, op. cit., p. 261.

32) Ibidem, p. 268.

33) Ibidem, p. 266.

34) Förster, op. cit., p. 69.

35) Ibidem.

36) Ibidem.

37) Ibidem.

38) Ibidem, p. 70.

39) Ibidem, p. 71.

40) Ibidem.

41) Ibidem, p. 75.

42) Hellmuth Günther Dahms, op. cit., p. 268.

samedi, 06 février 2010

Colaboracion energetica ruso-venezolana

Colaboración energética ruso-venezolana

El líder venezolano dio instrucciones a su gobierno de acelerar la realización del proyecto sobre la construcción por las compañías rusas del complejo de centrales termoeléctricas que funcionan a base de coque de petróleo. El ministro de Energía y Petróleo de Venezuela Rafael Ramírez llegará pronto a Moscú y discutirá este problema con sus colegas rusos.

De momento, Moscú y Caracas realizan las tesis del memorando sobre la colaboración en la esfera energética firmado en 2008 por los Presidentes de los dos países, Dimitri Medvedev y Hugo Chávez respectivamente. Según los compromisos contraídos entonces, Rusia presta ayuda a Venezuela en la construcción de una central atómica, en la formación del personal, los dos países explotan juntos los yacimientos de uranio. En la etapa final está el proceso de fundación del banco conjunto ruso-venezolano que va a financiar proyectos comerciales y económicos bilaterales, incluso en la esfera petrogasífera.


Guennadi Shmal, presidente de la Unión de Productores de Petróleo de Rusia, comenta las perspectivas de la colaboración energética de Rusia con Venezuela y con otros países de América Latina:

Últimamente, Rusia establece relaciones cercanas con Venezuela y América Latina en general. Y eso a pesar de que allí existen ciertas dificultades, por ejemplo las legislativas. Como ejemplo, en algunos países no se permite la participación de compañías extranjeras en las industrias petrolera y gasífera. En este caso Venezuela es una excepción agradable, por eso muchas empresas rusas, entre ellas Lukoil y Gazprom, colaboran activamente con las venezolanas. Creo que en adelante nuestra cooperación vaya ampliándose. Venezuela, importante productor de petróleo pesado, al igual que otros Estados de la citada región, necesita nuevas tecnologías. El intercambio de experiencia y tecnologías puede ser objeto de nuestra colaboración.

Actualmente, Moscú considera a América Latina como una de las principales regiones políticas y económicas. Según estimaciones de expertos, en los próximos 10-15 años el producto interno bruto de Venezuela, Argentina, Brasil y México va a crecer en vez y media más rápido comparando con el resto del mundo. El aumento de la exportación y de la demanda interna de recursos energéticos abre perspectivas para ampliar notablemente la cooperación ruso-latinoamericana en el campo de la seguridad energética global.

Extraído de La Voz de Rusia.

~ por LaBanderaNegra en Febrero 1, 2010.

Das Wesen der Aufklärung

Das Wesen der Aufklärung

MOD_LUM_000.jpgEx: http://rezistant.blogspot.com/
Bar jedes historischen Rechtsempfindens ist das Vernunftrecht der Aufklärung. Als Naturrecht ist es eine Verstandeskonstruktion, die nicht mehr, wie das mittelalterliche Naturrecht, aus dem Ordo des Seins erfragt, was rechtens ist. Die Toleranz der Aufklärung entsprang einer Vergleichgültigung der religiösen Wahrheit, die ihre Vernunftreligion in allen Religionen der Erde als allgemein-menschliche moralische Überzeugungen finden wollte. Ihre Humanität hatte ein Auge nur für dieses Allgemeinmenschlich-Kosmopolitische der Menschenwürde, aber nicht für dessen besondere Ausfaltung zu persönlicher Individualität und zu geschichtlich-volkhafter Prägung. Ihre Geschichtsauffassung war, dem entsprechend, nur an dem allen Gemeinsamen interessiert, an der einen Vernunft und der überall gleichen Vernunftmoralität. Und so war die Aufklärung trotz historisch-kritischen Blicks und trotz mancher historischer Leistung auf dem Gebiet der Profan- und Kirchengeschichte im tiefsten Grunde unhistorisch. Ihr philanthropisches Streben nach Allgemeinbildung war einseitig intellektualistisch, nur auf Aufnehmen und Lernen von Wissensstoff gerichtet. Ihre Menschlichkeit im Strafrecht übersah, da ihrem Nutzdenken die Strafe zu allererst nur Besserungsmittel war, den tieferen Sinn im inneren Zusammenhang von Schuld und Sühne. Und ihre kirchlichen Reformen, die in katholisches und protestantisches Christentum tief eingriffen, waren, ihrem Intellektualismus gemäss, von allzu wenig Ehrfurcht vor dem undurchdringlichen Mysterium im Kult und vor der göttlichen Autorität im Glauben getragen. Vernunft und Moral - das war im Grunde das eins und alles der Aufklärung. Das war ihr Dogma und ihre Religion. Es war ein hoher, grosser Glaube, dem all diese Vernünftigkeit entsprang: Glaube eben an die Vernunft im Menschen, Glaube an den Menschen selbst und seine Eigenkraft und Autonomie in Selbsteinsicht und Selbstleistung. Es war ein neuer Pelagianismus im Christentum, der mit der Aufklärung einsetzte, wie ja Pelagius in der antiken Kirche der autonome Stoiker, und die Stoa Vernunftzuversicht und humane Menschenliebe, Philanthropie, gewesen war.

[...]

Und selbst die Moral, dieses Urgebiet der Freiheit, soll ein "Gesetz" der Freiheit finden, das moralische Gesetz in mir, in Parallele zu dem Gesetz der Himmelsmechanik, dem gestirnten Himmel über mir, das Gesetz: allgemeingültig zu handeln, wie Kants kategorischer Imperativ es fordert.

Dieses Gesetzesdenken will etwas. Alle Aufklärung ist zweckhaft. Es will herrschen. Erkenntnis ist nicht mehr Staunen und Betroffensein vom Seienden und seiner Fülle, wie es die griechische "Theorie" gewesen war, ujnd wie sie das gesamte abendländische Denken bisher vertreten hatte. Das aufgeklärte Wissen will rechnen ujnd darin absehen von allen qualitativen Gehalten, die man ja nicht errechnen kann. Es will nicht mehr Substanz, es will Funktion, Regel, Verbindung immer gleichen Geschehens, das man in Quantität, in Zahl und mathematischer Formel ausdrücken kann. Und es will - so sagt Kant äusserst charakteristisch - der Natur als der uns Menschen erkennbaren Erscheinungswelt ihre Gesetze, ihre Regelhaftigkeit in Gemässheit unseres Denkens über sie "vorschreiben". Es will verfügen, gebieten, ordnen und verwerten. Es will herrschen gemäss dem praktischen Sinn aller Aufklärung: es will die Welt gestalten gemäss der Einsicht in ihre Gesetzlichkeit. Und eben da schlägt die Geburtsstunde unserer modernen Technik. Sie ist das legitime Kind der Aufklärung, ihr Erbe an das 19. Jahrhundert und nicht zuletzt auch uns selbst. Verwertung der Naturgesetze zur Lebensgestaltung: das ist der Wille der aufgeklärten Wissenschaft von der Natur.

Theodor Steinbüchel, Zerfall des christlichen Ethos im XIX. Jahrhundert. Josef Knecht, Frankfurt am Main 1951.

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Wessen Gegner?

agon_web.jpgWessen Gegner?

Ex: http://rezistant.blogspot.com/
Die Begriffe von Kapitalismus, Sozialismus, Nationalismus, Kommunismus, Faschismus usw. sind in ihren bisherigen Bedeutungen verbraucht, sie beweisen von Tag zu Tag mehr ihre Inhaltslosigkeit.

Doch diese Begriffe sind so mit Gefühlen, mit dem Lebenssinn wie mit der Feindschaft von Millionen berknüpft, dass es schon deshalb für den einzelnen, der aus der Phrase zur Einsicht in die Tatsachen zu gelangen sucht, ungeheuer schwer ist, sich hindurchzukämpfen.

Im Kampf gegen die Unklarheiten des Denkens und die Unaufrichtigkeit des Wollens will der "Gegner" den einzelnen helfen, zu weitsichtigeren übergeordneten Meinungen zu gelangen. Er bekämpft ebenso die falschen Hoffnungen der Schlagwort-Idealisten wie die Hoffnungslosigkeit, d. h. Trägheit und Müdigkeit derer, die keinen Boden mehr unter den Füssen fühlen.

In allen Lagern mehren sich die Menschen, die sich auf der Suche nach Erkenntnis der wirklichen Zusammenhänge in dem heutigen Geschehen nicht mehr mit den Parteischlagworten und der Schuld der anderen begnügen können. Der "Gegner" stellt sich denen, die auf neuen und vergessenen Wegen den Sinn dieser Zeit und die Lösung der uns brennenden Fragen zur erfahren streben, zur Verfügung.

Vielleicht sind manche Perspektiven irrig, manche Anschauungen sogar falsch. Wem schadet das?

Wir sammeln die Fragestellungen in den Bewusstsein, dass überall unter dem Chaos der Meinungen das Wissen um die Zeit, das Bewusstsein für das, was im Grunde vor sich geht, zu wachsen und zu reifen beginnt.

Man möge sich darüber beruhigen, dass der "Gegner" kein "Programm" habe, es gibt heute Wichtigeres zu entwickeln als Programme. Es gilt die Konzeption einer neuen einheitlichen Weltanschauung, die hier und dort bereits sichtbar wird. Denn erst eine neue an dem riesenhaften Wissen früherer Kulturen geschulte Sinngebung wird die bedeutenden Teilergebnisse der heutigen offiziellen Wissenschaften und die ungeheuren Wirtschaftskräfte, die diese jetzt vergehende Epoche herausgebildet hat, für Deutschland, für Europa, für alle Länder der Erde fruchtbar machen können.

Bewusst oder unbewusst - der Mythos der Zeit bildet uns bereits, und wir ihn.

Erst grosse, aus tiefen Erkenntnissen stammende Gedanken und Aufgaben werden die von den verschiedenen Grundeinstellungen zum gemeinsamen Werk vordringenden Gegner wirklich verbinden können - hierzu ist der "Gegner" eine Vorarbeit.

Der Gegner, Heft 1/2, 1932.

Pour en finir avec l'hitléromanie

hitler2.jpgPour en finir avec l'hitléromanie

 

par Jean de Lothier / Ex: http://livr-arbitres.over-blog.com/

 

On pensait le IIIe Reich mort et enterré depuis soixante ans. Faux ! Il n’a jamais été aussi vivant. C’est du moins ce que pourrait nous laisser croire la surabondance de la littérature sur ce thème[1]. Un phénomène que l’on peut désigner, à l’instar de l’écrivain Renaud Camus, comme « la seconde carrière d’Adolf Hitler»[2]. Cette « fascination du nazisme » (Peter Reichel) opère ainsi « un retour en creux, un retour comme figure inversée, comme contre-épreuve, comme pôle par excellence du négatif et donc comme obsession ». L’histoire est ancienne (les faux carnets du Führer publiés par l’hebdomadaire allemand Stern en 1983) mais elle a pris ces dernières années un tour inflationniste et absolument obsessionnel.

 

Bref, Hitler et ses sbires sont devenus une mode, une mode à laquelle s’adonnent les écrivaillons parisiens (l’insipide Eric-Emmanuel Schmitt explose les ventes avec La Part de l’autre, l’histrion Nicolas d’Etienne d’Orves nous inflige Les Orphelins du Mal, Patrick Besson de son côté s’essaie à l’exercice avec son Lui). Le best seller de Jonathan Littell, Les Bienveillantes, remarquable par son indigence documentaire, nous ressert les macérations brunâtres d’un bourreau des camps de la mort tandis que Norman Mailer commet une dernière œuvre[3], (« un livre-évènement » selon la presse) sur… la jeunesse d’Adolf Hitler. Un ouvrage à propos duquel Le Monde 2 dans son édition du 4 août 2007 nous gratifie d’une couverture avec un Führer en babygros. Une annonce qui sera d’ailleurs relayée quelques mois plus tard par Le Point (Hitler, l’enfance d’un monstre) et l’Express (qui profitant de l’effet d’opportunité, vend en supplément et sous cellophane un DVD sur Eva Braun…).

 

Si les journalistes de la pensée unique se régalent (avec la palme pour Le Nouvel Observateur, journal fétiche de la gauche bobo, qui a toujours un numéro spécial SS dans le frigo pour gonfler ses ventes), les mensuels donnent aussi à plein dans le genre : le magazine l’Histoire a ainsi consacré pas moins de six dossiers à la question (et ce à grand renfort de titres fracassants)[4], les revues spécialisées dans le militaria et la seconde guerre mondiale n’en finissent plus de présenter des dossiers sur « Hitler, chef de guerre ». Les adeptes de l’occultisme enfin peuvent se pourlécher à la lecture des « dossiers secrets du IIIe Reich » (sic) qui nous entretiennent des expéditions de l’Ahnenerbe au Tibet ou de la quête menée par les affidés de Himmler afin de retrouver les empreintes d’une race hyperboréenne venue d’une autre galaxie…

 

Les historiens se sont, à leur tour, saisis du filon. Rien n’échappe à leur attention. On en vient même à évoquer la vie mondaine sous le nazisme[5] (A quand un livre sur la vie sexuelle du Führer avec SA en porte-jarretelles sur la couverture ?). Tous les dignitaires nazis et leur entourage ont droit à une biographie[6]. Le journal de Goebbels récemment réédité (trois tomes parus depuis 2005) remporte un large succès. Les SS fournissent quant à eux la matière d’innombrables et de sempiternelles études[7].

 

Le petit écran n’est pas en reste. Les téléfilms qui ont pour contexte la seconde guerre mondiale (avec comme produit d’appel un officier vicelard et éructant portant deux runes zébrées sur les pattes de col) ne se comptent plus. La chaîne arte programme quant à elle une fois sur deux des documentaires sur des sujets liés au IIIe Reich. Un DVD au sous-titre racoleur (« Dans l’intimité d’Hitler ») est consacré à la vie d’Eva Braun. Décalque documentaire d’une biographie[8], il est produit par la chaîne qui diffuse « l’île de la tentation » et la Star Academy…

 

Le 7e art n’est pas non plus épargné : Nicolas Klotz, un réalisateur autoproclamé en mal d’inspiration, « de gauche », fait dans son film, la Question humaine (sorti en septembre 2007), le « subtil » parallèle entre le monde des multinationales et l’idéologie nazie…

 

Une telle « actualité » donne des ailes aux falsificateurs de l’histoire. A l’extrême-gauche, les trotskistes sont tellement hypnotisés par le complot « nazi-fasciste » qu’ils finissent par en faire l’objet exclusif de leurs « études » selon le mode fascination-répulsion. L’archéo-stalinien Alfred Wahl relit l’histoire de l’Allemagne post-1945 au prisme de son obsession brunâtre et bâtit la thèse surréaliste selon laquelle la RFA aurait bénéficié de l’armature politique, militaire et économique du IIIe Reich et ne serait donc qu’un succédané de ce régime[9].

 

De même, son acolyte Daniel Lindenberg, dans son fol espoir d’exonérer le communisme de son caractère intrinsèquement criminel, livre en préface d’un ouvrage sur L'archéologie nazie en Europe de l'Ouest[10] un texte édifiant par sa malhonnêteté intellectuelle. A la droite de la droite, les hystériques du complot juif (façon Réfléchir & Agir) n’en finissent plus de remâcher de vieilles haines alimentées par des lectures compulsives d’ouvrages d’uniformologie NS et d’occultisme de pacotille.

 

Tout ce petit monde qui fonctionne en vase clos sert remarquablement les intérêts du système médiatique et marchand qui poursuit inlassablement sa course folle et destructrice. Ces idiots utiles du mondialisme confèrent ainsi à « la bête immonde » une actualité artificielle et perpétuellement entretenue et offrent de la sorte un épouvantail inespéré aux tenants du système qui permet d’accréditer l’idée que si l’existence devient de plus en plus invivable et irrespirable dans les sociétés néolibérales, cela vaut toujours mieux que « le nazisme ». Ce gigantesque leurre, cette prodigieuse mystification et son instrumentalisation rituelle a une conséquence plus grave encore pour nous, Européens soucieux de l’identité de nos peuples et qui n’avons que faire des références brunâtres agitées par les onanistes de la pensée creuse.

 

Car la reductio ad Hitlerum (Leo Strauss) agit comme un mythe incapacitant systématiquement opposé à notre quête identitaire. Comme l’écrit Renaud Camus, « la deuxième carrière d’Adolf Hitler, s’exerçant selon un retournement terme à terme et purement mécanique des perspectives, a consisté à convaincre le monde, mais surtout l’Occident et d’abord l’Europe – qui pour son malheur avait pu suivre de beaucoup plus près que les autres continents la première équipée criminelle de ce revenant diabolique – que les distinctions ethniques et les dimensions héréditaires des civilisations ne comptaient pas, que les origines n’étaient rien, que les appartenances natives n’avaient aucune importance et que même si, par malheur, ces choses-là avaient une existence réelle et une influence effective sur les affaires des hommes et celles des États, il fallait faire comme s’il n’en était rien, les ignorer en fait et en discours, leur dénier toute pertinence, interdire qu’il y soit fait référence. (…) C’est ce mode de pensée et d’expression qui, seul aux commandes depuis qu’Hitler a commencé sa seconde carrière souterraine et renversée, oxymorique et ravageuse, a forgé le monde où nous vivons, l’Europe que nous essayons de construire et qu’il empêche, le pays que nous avions cru nôtre et dont il nous expliqua qu’il était à qui veut, c’est-à-dire à personne ».

 

On constate ainsi les effets dévastateurs de l’omniprésence d’« Hitler » dans le discours contemporain. Obsession incapacitante, fantasme stérile, confiserie pour mongoliens, cette imprégnation délétère doit plus que jamais nous ramener aux sources authentiques de notre identité, aux racines profondes et anciennes, afin de nous libérer d’un étouffoir dialectique et de reconquérir nos libertés et nos droits sur la terre européenne qui nous appartient et dont nous sommes les fils, de toute éternité.

 



[1] Cf. Le magazine littéraire, « Le nazisme, 60 ans de romans », septembre 2007.

[2] Le communisme du XXIe siècle, Paris, Xenia Editions, 2007.

[3] Il s’agit d’une biographie romancée du dictateur (Un château en forêt, Paris, Plon, 2007) qui propose une thèse simpliste sur le caractère diabolique du personnage et ignore tout des meilleurs travaux des historiens anglais (Ian Kershaw) et allemands (Joachim Fest).

[4] L’Histoire : Le triomphe des nazis (février 1998) ; Hitler – Portrait d’un monstre (n°297, mars 1999), Les derniers jours d’Hitler (n°297, avril 2005) ; Les bourreaux nazis (n°320, mai 2007).

[5] Fabrice d’Almeida, La vie mondaine sous le nazisme, Paris, Perrin, 2005.

[6] Que ce soit Magda Goebbels (Tallandier, 2006), l’épouse du nain boiteux ; l’archange du mal Reinhard Heydrich (Tallandier, 2007) ou le garde du corps d’Hitler, Rochas Misch (Le Cherche-Midi, 2006).

[7] Guido Knopp, Les SS, un avertissement de l'histoire, Paris, Presses de la Cité, 2006 et Jean Luc Leleu, La Waffen SS - soldats politiques en guerre, Paris, Perrin, 2007.

[8] Daniel Costelle, Eva Braun : Dans l’intimité d’Hitler, Paris, l’Archipel, 2007.

[9] Alfred Wahl, La seconde histoire du nazisme dans l’Allemagne fédérale depuis 1945, Paris, Armand Colin, 2006.

[10] L'archéologie nationale-socialiste dans les pays occupés à l'Ouest du Reich : actes de la Table ronde internationale Blut und Boden, tenue à Lyon (Rhône) dans le cadre du Xe Congrès de la European association of archaeologists, sous la direction de Jean-Pierre Legendre, Laurent Olivier et Bernadette Schnitzler, Gollion / Paris, infolio, 2007. 

 

La guerre de Staline - Une nouvelle vision de la guerre à l'Est

Stalin_and_Voroshilov,_1937.jpgLa guerre de Staline

Une nouvelle vision de la guerre à l'Est

 

Dr. Karl Otto Braun

 

On a dit que Staline avait été le grand vainqueur de la seconde guerre mondiale. Cette évidence et la façon dont Staline a contribué à provoquer cette guerre, en appliquant la stratégie du long terme, préalablement définie par Lénine, tel est le contenu d'un livre qui a suscité beaucoup d'attention Outre-Rhin, celui du Professeur de sociologie de Graz (Autriche), le Dr. Ernst Topitsch: Stalins Krieg. Die sowjetische Langzeitstrategie gegen den Westen als rationale Machtpolitik (Günter Olzog Verlag, Munich, 1985, 160 pages, DM 22,-; trad. du titre: La guerre de Staline. La stratégie soviétique du long terme contre l'Ouest en tant que politique rationnelle de puissance). Par son livre, le Dr. Topitsch jette un regard complètement nouveau sur l'histoire de la dernière guerre et nous force à émettre des jugements très différents de ceux que l'on a eu l'habitude de poser depuis 1945. Le Dr. Karl Otto Braun nous donne, dans le texte qui suit, son opinion sur cet ouvrage fondamental qui oblige à une révision complète de l'histoire des rapports germano-soviétiques de ces cinquante dernières années.

 

Si nous devions faire jouer l'histoire du monde sur une scène de théâtre, l'acte qui narrerait la seconde guerre mondiale aurait quatre personnages principaux: Roosevelt, Staline, Churchill et Hitler. Les projecteurs, dont le faisceau lumineux serait dirigé par les vainqueurs et les “juges” de Nuremberg, éclairerait uniquement Adolf Hitler, ses SS et ses camps de concentration. Les actes criminels perpétrés par ses adversaires, eux, en revanche, resteraient dans l'ombre, surtout les massacres collectifs de Staline, ceux qu'il a commis contre ses concitoyens koulaks, contre les Ukrainiens, les Polonais, les juifs sionistes et d'autres. Rappelons que l'on a interdit aux Allemands de procéder à des comparaisons historiques. Toute comparaison, dit-on, fausserait le calcul.

 

Les historiens qui osent faire dévier le faisceau lumineux de ces projecteurs, on les appelle des “révisionnistes”. Les Allemands, échaudés, tremblants de peur, blêmes de frousse, n'osent pas toucher aux projecteurs. C'est pourquoi, ironie de l'histoire, les historiens américains ont été les premiers à bousculer les tabous et à braquer les projecteurs sur les crimes des Américains ou plutôt sur les crimes de leur Président, qu'ils ont élu quatre fois de suite, Franklin Delano Roosevelt. Plus on libère les documents secrets, plus on s'aperçoit que le peuple américain a choisi comme Président un adepte fanatique du dieu Mars. “Il nous a menti pendant la guerre”, disait une publiciste américaine réputée. “He was the greatest liar who ever sat in the White House” (“Il a été le plus grand menteur qui ait jamais siégé à la Maison Blanche”), me disait en 1983 l'adversaire le plus acharné de Roosevelt sur la scène de la politique intérieure américaine, Hamilton Fish (dont les mémoires sont parues en allemand en 1982: H.F., Der Zerbrochene Mythos, F. D. Roosevelts Kriegspolitik 1933-1945, Grabert Verlag, Tübingen, 1982; trad. du titre: Le mythe brisé. La politique de guerre de F.D. Roosevelt entre 1933 et 1945). Donc les Allemands n'ont pas été les seuls à avoir un “Führer” qui vénérait un peu trop le dieu Mars.

 

Mis à part quelques prédécesseurs malchanceux, condamnés par la conspiration du silence, comme par exemple Sündermann et von Richthofen, quelques historiens allemands osent enfin, après une sorte de commotion qui dure depuis plus de quarante ans, modifier la position des projecteurs. Parmi eux, Dirk Bavendamm, à qui on doit un ouvrage magistral, [édité à très gros tirages, disponible en livre de poche, ndt]: Roosevelts Weg zum Krieg (Herbig, Munich, 1983; trad. du titre: Le chemin de Roosevelt vers la guerre). Son éclairage met en exergue Roosevelt en tant que fauteur de guerre, et confirme les thèses de plusieurs historiens américains comme Beard, Barnes, Chamberlin, Tansill, Hoggan, Martin et quelques autres.

 

Ernst Topitsch, quant à lui, braque le faisceau du projecteur sur Staline. Il écrit: “Ainsi, nous observons d'importantes mutations de perspective. Hitler et l'Allemagne nationale-socialiste perdent en quelque sorte leur centralité et déchoient pratiquement au rang d'un phénomène épisodique, de pièces dans ce jeu d'échecs qu'était la stratégie à long terme inaugurée par Lénine pour soumettre le monde capitaliste”. Staline, le “Géorgien démoniaque”, est rigoureusement resté fidèle à la conception de Lénine et a hissé la Russie au rang de superpuissance. Topitsch écrit: “Au fur et à mesure que le temps passe, nous nous apercevons de plus en plus clairement que Staline n'est pas seulement un géant de l'histoire russe comme Ivan le Terrible ou Pierre le Grand, mais aussi un géant de l'histoire mondiale” (p. 7).

 

Hitler, dans sa juste lutte contre les implications du Traité de Versailles, mène des négociations avec les Soviétiques, en concurrence avec les Anglais et les Français qui négocient de leur côté, et gagne cette première manche, surtout parce que ses vues sur la question polonaise plaisent mieux aux Russes, signe ensuite le Pacte Ribbentrop/Molotov et permet ainsi aux Soviétiques d'amorcer leur grande marche vers l'Ouest en conquérant les Pays Baltes et la Bessarabie. Le tribut que Hitler a payé à Staline à modelé le destin du monde à venir. Mais Staline n'était pas prêt à se contenter de ces gains territoriaux, pourtant très importants. Il s'est d'abord attaqué à la Finlande, alors que ce pays du Nord ne l'avait nullement provoqué. Ensuite, il a obligé son ministre des affaires étrangères Molotov à formuler à Berlin en novembre 1940 des exigences que l'Allemagne ne pouvait satisfaire et devait immanquablement rejetter, si elle ne voulait pas capituler sans broncher devant Staline. “Tout autre homme d'Etat allemand que Hitler, dans une telle situation, aurait réfléchi à la manière d'échapper à temps à cet étranglement” (p. 97).

 

Lors de l'entrevue de Berlin en novembre 1940, Molotov a une nouvelle fois insisté pour que les exigences soviétiques sur la Finlande soient satisfaites, a rappelé les intérêts russes en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie, en Yougoslavie et en Grèce. Mais il ne s'est pas contenté de réitérer ces vieilles revendications du panslavisme: il a soulevé les problèmes de la neutralité suédoise et du droit de passage dans le Sund, jusqu'au Kattegat et au Skarregak (p. 95). Ensuite, il a demandé à ses interlocuteurs allemands s'ils étaient d'accord pour prendre des mesures diplomatiques et militaires communes avec l'URSS et l'Italie au cas où la Turquie s'opposerait aux projets russes (p. 96). Toutes ces exigences dépassaient de loin les revendications russes traditionnelles, formulées de Pierre le Grand à Alexandre Isvolsky (p. 98). Topitsch estime néanmoins que les revendications de Molotov relèvent d'une “logique implacable”. Molotov voulait provoquer les Allemands, cherchait à faire endosser à Hitler l'opprobe de l'agresseur, de façon à ce que les intentions belliqueuses et conquérantes de Staline passent pour une “guerre patriotique et défensive”.

 

La stratégie à long terme de Moscou, après l'élimination de la France en 1940, de détruire définitivement le Reich, en tant que dernier bastion contre la domination absolue du bolchévisme en Europe. La réélection de Roosevelt le 5 octobre 1940 donnait le feu vert à Staline. Il pouvait désormais laisser libre cours à sa politique anti-allemande. Mais, but ultime de sa stratégie inspirée de Lénine, il avait également l'intention de jeter les Américains hors d'Europe.

 

En signant un pacte de neutralité avec le Japon le 13 avril 1941, Staline poursuivait une politique analogue: il voulait impliquer l'Empire du Soleil Levant dans un conflit de longue durée avec les Etats-Unis, tout comme il avait incité les Allemands à en découdre avec la Pologne (pp. 105-106). Tant les Polonais que Roosevelt adoptèrent aussitôt une attitude provocante. Le Kremlin renforça ses positions en Sibérie et face à la Chine. Il préparait cette dernière à une prise du pouvoir par les communistes, bien qu'officiellement il soutenait Tchang Kai-Tchek. Dans cette volte-face audacieuse, ce coup de poker, Staline a bénéficié non seulement de la “myopie américaine”, comme le souligne Topitsch, mais aussi du travail des agents soviétiques influents introduits dans les rouages du pouvoir à Washington, surtout dans le célèbre Institute of Pacific Relations, où ils étaient très nombreux. Parmi les thèmes principaux du livre de Topitsch: le long combat occulte de Staline contre son allié anglo-saxon.

 

En été 1941, l'attaque allemande a d'abord paru réussir et les plans de grande envergure et les préparatifs militaires de Staline semblaient se solder par un cuisant échec. Le dictateur soviétique avait massé ses divisions offensives trop loin à l'Ouest parce qu'il leur imputait une puissance défensive qu'elles n'avaient en fait pas. Quand la guerre a éclaté, les capacités défensives de l'Armée Rouge se sont révélées nulles. “Les hommes politiques anglo-saxons qui étaient au pouvoir ne se sont pas aperçu qu'ils se trouvaient dans la situation où Staline avait toujours voulu qu'ils soient... Pour cela, il n'y a pas eu besoin d'un "changement d'alliance", mais seulement d'un dosage adéquat des aides à l'Union Soviétique et des opérations contre l'Allemagne” (p. 134). Topitsch écrit avec raison que c'est ainsi que l'Amérique et l'Angleterre ont gâché le rôle d'arbitres du monde qui leur était tombé entre les mains. En jouant sur les deux tableaux, ils auraient évité la soviétisation de l'Europe centrale et orientale.

 

A l'avant-dernière page de son livre, Topitsch évoque “Roosevelt empétré dans l'internationalisme maçonnique”. En écrivant cette phrase, il fait allusion aux conspirations qui se trament dans les coulisses de l'histoire. Mais il faudrait encore écrire un livre entier sur ces conspirations qui mènent le monde: il serait capital pour tous ceux qui veulent appréhender la vérité historique dans toute sa lumière; pour l'écrire, il nous faudrait évidemment des historiens capables d'étayer leurs preuves.

 

Terminons par une remarque critique: nous nous sommes préoccupé à plusieurs reprises des “conversations avec Hitler” de Hermann Rauschning. Cet ouvrage, si largement diffusé, considéré comme un “classique”, est décortiqué aujourd'hui par un historien suisse, membre du “Centre de Recherches historiques d'Ingolstadt” (Zeitgeschichtliche Forschungsstelle Ingolstadt). Conclusion de ses recherches: ce best-seller est une compilation de récits falsifiés.   

 

vendredi, 05 février 2010

L'essentiel des think-tanks asiatiques

L'essentiel des think-tanks asiatiques

Pour connaître les réflexions non occidentales !

Puce:

<http://www.c2sd.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article315&affichage=imprim>

Charmes_Asie-Geisha.jpgLa liste des centres de recherche asiatiques suivante vise à fournir des indications sur l'état de la pensée stratégique dans la région et l'organisation de la recherche dans le domaine. L'énumération n'est pas exhaustive.

 -
<http://www.c2sd.sga.defense.gouv.fr/puce.gif>  CHINE

Shanghai Institute for International Studies (SIIS)

Date de fondation : 1960
Lieu : Shanghai
Nature : centre de recherche indépendant
Direction : MonsieurYang Jiemian
Lien internet :
http://www.siis.org.cn/en/default.aspx
Thèmes de recherche : politique internationale, économie, stratégie sécuritaire, politique extérieure de la Chine

Aires géographiques de recherche
Amériques / Asie-Pacifique / Europe / Japon / Russie-Asie Centrale / Asie du Sud / Taiwan-Hong-Kong-Macao / Asie de l'Ouest-Afrique

Organisation de la recherche
Institut for International Strategic Studies / Institute for Global Gouvernance Studies / Institut for Economic Comparative Studies / Institut for Foreign Policy Studies / Institute for Taiwan, Hong-Kong and Macao Studies / Institute for Data Processing and Studies

Principale publication (en anglais)
Global review, revue bimestrielle. Sujets traités : Politique étrangère américaine en générale, à l'égard de la Chine et relations sino-américaines / Politiques étrangères canadienne et des pays d'Amérique Latine / Stratégie globale américaine / Relations internationales entre grandes puissances et théorie des RI.

China Institute of Contemporary International Relations (CICIR)

Date de fondation : 1980
Lieu : Pékin
Nature : institut de recherche sous autorité du Conseil d'Etat
Direction : Monsieur Cui Liru
Lien internet :
http://www.cicir.ac.cn/tbshome/default.asp
Thèmes de recherche : études stratégiques, politiques, économiques, sécuritaires monographiques et régionales, relations extérieures de la Chine

Aires géographiques de recherche
Russie / Amérique du Nord et Amérique Latine / Europe / Japon / Asie du Sud et du Sude-Est / Asie de l'Ouest et Afrique

Organisation de la recherche
Instituts : Instituts par aires géographique / Institut of Information and Social Development Studies / Institut of Security and Arms Control Studies / Institut of World Political Studies / Institut of World Economic Studies Divisions : Division for Central Asian Studies / Division for Korean Peninsula Studies Centres : Centre for Hong-Kong and Macao Related Studies / Centre for Taiwan Related Studies / Centre for Ethnic and Religious Studies / Centre for Globalization Studies / Centre for Counter Terrorism Studies / Centre for Crisis Managment Studies / Centre for Economic Security Studies / Centre for Marine Strategy Studies.

Principale publication (en anglais)
Contemporary International Relations, revue bimestrielle. Sujets traités : questions politiques, économiques et sécuritaires au niveau international, questions régionales, relations inter-étatiques, contrôle des armements, questions de sécurité non-conventionnelle, politique étrangère de la Chine, théorie des relations internationales

China Institute for International Studies (CIIS)

Date de fondation : 1897
Lieu : Pékin
Nature : centre de recherche étatique
Direction : Monsieur Ma Zhengang
Lien internet :
http://www.ciis.org.cn/en/index.asp
Thèmes de recherche : questions internationales, diplomatie chinoise

Aires géographiques de recherche
Amérique du Nord / Asie / Europe

Organisation de la recherche
Department of Golbal Strategy / Department for Information and Contingencies Analysis / Department for American Studies / Department Asia-pacific Security and Cooperation / Department for UE Studies / Department for Developing Countires Studies / Department for SCO Studies / Department World economy and Development

Principale publication (en anglais)
China International Studies, revue bimestrielle. Sujets traités : relations internationales, diplomatie chinoise, questions économiques et politiques internationales.

 -
<http://www.c2sd.sga.defense.gouv.fr/puce.gif>  INDE

asie333.jpgDelhi Policy Group (DPG)

Date de fondation : 1994
Lieu : New Delhi
Nature : think-tank indépendant
Direction : Monsieur VR Raghavan
Lien internet :
http://www.delhipolicygroup.com/
Thèmes de recherche : questions sécuritaires, conflits et processus de paix, situation stratégiques en Asie

Aires géographiques de recherche)
Asie (au sens large) Inde International

Organisation de la recherche)
Programme "National Security" : Asian Security Dynamic / Comprehensive Security / Nuclear Policy Stewardship Project / Non Traditional Security / Nation Building and Armed Conflicts / Programme "Peace and Conflicts"

Institute for Defense Studies and Analysis (IDSA)

Date de fondation : 1965
Lieu : New Delhi
Nature : centre indépendant
Direction : Monsieur AK Anthony
Lien internet :
http://www.idsa.in/
Thèmes de recherche : politiques de défense et de sécurité internationales et indiennes.

Aires géographiques de recherche)
Asie Asie du Sud Inde Monde occidental

Organisation de la recherche)
Groupes de recherche : South Asia / Military Affairs / Nuclear, USA and Europe / China and Southeast Asia / Terrorism and Internal Security / Defense, Economics and Industry / Russia, Central Asia, West Asia and Africa / Non-military Threats, Energy and Economics Security / Stategic Technologies, Modelling and Net Assessment

Principale publication)
Strategic Analysis, revue bimestrielle. Sujets traités : questions sécuritaires nationales et régionales

Observer Research Foundation (ORF)

Date de fondation : 1990
Lieu : New Delhi
Nature : fondation privée
Direction : Monsieur RK Mishra
Lien internet :
http://www.observerindia.com/cms/sites/orfonline/home.html
Thèmes de recherche : relations internationales, sciences politiques et économiques

Aires géographiques de recherche)
International

Organisation de la recherche)
Centre for International Relations / Institute of Security Studies / Center for Ressources Managment / Centre for Economy and Development / Center for Politics and Governance

Principales publications)
Policy Brief et Issue Brief, papiers occasionels sur un sujet. En ligne.
Derniers numéros :
Policy Brief 11, juillet 2009, "Issues in captive coal block development in India".
Issue Brief, Issue 21, 23 sept. 2009, "India-Pakistan relations after Mumbai attacks".

 -
<http://www.c2sd.sga.defense.gouv.fr/puce.gif>  INDONESIE

Center for Strategic and International Studies (CSIS)

Date de fondation : 1971
Lieu : Jakarta
Nature : organisation indépendante non lucrative.
Direction : Monsieur Rizal Sukma
Lien internet :
http://www.csis.or.id/default.asp
Thèmes de recherche : relations internationales, changements politiques, économiques et sociaux, politiques publiques

Aires géographiques de recherche
Asie du Sud-Est Asie Pacifique ASEAN

Organisation de la recherche
Départements : Economics / Politics and Social Change / International Relations

Principale publication (en anglais)
The Indonesian Quartely, revue trimestrielle.
Sujets traités : science politique, relations internationales, Asie du Sud.

 -
<http://www.c2sd.sga.defense.gouv.fr/puce.gif>  JAPON

Japan Institute of International Affairs (JIIA)

Date de fondation : 1959
Lieu : Tokyo
Nature : institution académique indépendante affiliée au Ministère des Affaires Etrangères
Direction : Monsieur Yoshiji Nogami
Lien internet :
http://www.jiia.or.jp/en/
Thèmes de recherche : politique étrangère du Japon

Aires géographiques de recherche
Asie du Nord Japon

Organisation de la recherche
Centres : Disarmament and Non-Proliferation / Council for Security Cooperation in the Asia-Pacific / Pacific Economic Cooperation Council

Principales publications (en anglais)
AJISS Commentary, papiers occasionnels. Perspectives japonaise sur la situation internationale.
Policy Report
Dernier numéro : AJISS Commentary n°80, 29 déc. 2009, "Improved cross-strait relations confusing to the Japanese".

Institute for International Policy Studies (IIPS)

Date de fondation : 1988
Lieu : Tokyo
Nature : institut de recherche indépendant non lucratif
Direction : Monsieur Ken Sato
Lien internet :
http://www.iips.org/
Thèmes de recherche : questions économiques, politiques, sécuritaires, environnementales, énergétiques, sécuritaires

Aires géographiques de recherche
Asie Pacifique International

Organisation de la recherche
Projets : Dialogue Trilatéral en Asie du Nord-Est / Japan-China Forum / Japan-Taiwan Forum / Prospection sur l'alliance nippo-américaine.

Principales publications (en anglais)
Policy Paper, rapports annuels des conférences, séminaires et projets de l'Institut.
Asia Pacific Review, revue biannuelle. Sujet : questions stratégiques en Asie Pacifique

Research Institute for Peace and Security (RIPS)

Date de fondation : 1978
Lieu : Tolkyo
Nature : institut non-lucratif sous contrôle du Minisyère des Affaires étrangères et de la Défense
Direction : Monsieur Nobuyuki Masuda
Lien internet :
http://www.rips.or.jp/english/index.html
Thèmes de recherche : contrôle des armements, sécurité

Aires géographiques de recherche
Asie du Nord Japon

Organisation de la recherche
Thèmes : Questions sécuritaires post-guerre-froide (désarmement, terrorisme, gestion des crises...) / Sécurité dans la région Asie Pacifique / Politique de sécurité japonaises et relations nippo-américaines / Questions sécuritaires pour le Japon, la Chine, les Etats-Unis, la Russie / Economie et Sécurité / Téchnologie et Sécurité / Rôle de l'ONU and du système international

Principale publication (en anglais)
RIPS Policy Perspectives, document occasionnel en ligne. Dernier numéro : juillet 2009, "Asian Perspectives in 2009 : Hopfull Signs and Growing Concerns".

asiexxxxxxx.jpgNational Institute for Research Advancement (NIRA)

Date de fondation : 1974
Lieu : Tokyo
Nature : organisation semi-gouvernementale
Direction : Monsieur Jiro Ushio
Lien internet :
http://www.nira.or.jp/english/index.html
Thèmes de recherche : politique intérieure du Japon, questions économiques et sociales, relations internationales, questions regionales

Aires géographiques de recherche
Japon

Principales publications (en anglais)
NIRA Policy Review, revue bimestrielle. Traitement simple de questions de politique interne japonaise.
NIRA Monograph Series, papier occasionel. Traitement par thèmes de problèmes spécifique.

 -
<http://www.c2sd.sga.defense.gouv.fr/puce.gif>  SINGAPOUR

Lee Kwan Yew School of Public Policy

Date de fondation : 2004
Lieu : Singapour
Nature : université
Direction : Monsieur Wang Gungwu
Lien internet :
http://www.lkyspp.nus.edu.sg/home.aspx
Thèmes de recherche : science politique, politiques publiques en Asie.

Aires géographiques de recherche
Asie Asie du Sud et du Sud-Est International

Organisation de la recherche
Centres : Asia Competitivness Institute / Center for Asia and Globalization / Innovation and Information Policy Research Center / Institute of Policy Studies / Institute of Water Policy

Principale publication (en anglais)
Asian Journal of Public Affairs, revue trimestrielle, publiée par les étudiants de l'université et des centres de recherche. Sujets traités : affaires publiques, Asie. En ligne.

S. Rajaratnam School of International Studies (RSIS)

Date de fondation : 1996
Lieu : Singapour
Nature : centre de formation
Direction : Monsieur Eddie Teo
Lien internet :
http://www.rsis.edu.sg/
Thèmes de recherche : sécurité, affaires stratégiques et internationales.

Aires géographiques de recherche)
Asie Pacifique
International

Organisation de la recherche)
Départements : Asia Pacific Security / Conflict and non-traditionnal Security / International Political Economy / Coutry Studies (China, Indonesia, USA)

Principale publication (en anglais)
RSIS Commentary, série de papiers occasionnels d'analyses sur des questions contemporaines. En ligne.

 -
<http://www.c2sd.sga.defense.gouv.fr/puce.gif>  TAIWAN

Taiwan Think Tank

Date de fondation : 2001
Lieu : Taipei
Nature : organisation indépendante non-lucrative
Direction : Monsieur Chih Chenglo
Lien internet :
http://www.taiwanthinktank.org/ttt/servlet/OpenBlock?Template=Home&category_id=1&lan=en&BlockSet=
Thèmes de recherche : science politique, politiques publiques, relations internationales

Aires géographiques de recherche)
Taiwan Asie du Nord-Est

Organisation de la recherche)
Divisions : Taiwan Forum / Peace Forum / International Affairs Forum

asie222.jpgPrincipale publication (en anglais))
Think-tank Book Series, ouvrage annuel rassemblant l'ensemble des recherches des différentes divisions du centre.

Mac Arthur Center for Security Studies (MCSS)

Lieu : Taipei
Nature : centre de recherce indépendant, rattaché à la National Chengchi University
Direction : Monsieur Fu Kuoliu
Lien internet :
http://www.mcsstw.org/www/
Thèmes de recherche : relations internationales, questions sécuritaires

Aires géographiques de recherche)
Taiwan Asie du Nord-Est et Asie Pacifique

Organisation de la recherche)
Divisions : National Security / Defense / Non-traditionnal Security / Cross-Strait Peace

Principale publication (en anglais))
MCSS Analysis, articles occasionnels. En ligne. Dernier article : Nov. 2009, "Emerging connectivity of regional disaster managment ?".

21/01/2010

Sources : SGA/C2SD


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La guerre "pulita" di Obama

La guerra “pulita” di Obama

La nuova strategia del ministro Gates prevede più operazioni segrete, raid dei droni e finanziamenti agli Stati “deboli”

Ferdinando Calda

obama_WarIsPeace.jpgSarà una guerra diversa quella che l’amministrazione Obama ha intenzione di condurre contro il terrorismo e i nemici degli Stati Uniti. Non certo meno costosa - visto che il piano spese presentato in questi giorni dal presidente è solo lievemente inferiore a quelli presentati negli ultimi due anni del suo predecessore - ma sicuramente diversa da quella di Bush. La nuova strategia messa a punto dal ministro della Difesa Robert Gates, infatti, punta soprattutto sull’aumento delle operazioni speciali segrete, sull’utilizzo massiccio degli aerei senza pilota e su una rinnovata attenzione nei confronti degli Stati “deboli”, come Yemen e Somalia, considerati un rifugio sicuro per gli uomini di Al Qaida. In generale, Gates ha sottolineato la necessità di abbandonare la precedente politica (eredità della Guerra Fredda), che chiedeva alle forze armate di prepararsi a combattere simultaneamente in due conflitti regionali (ad esempio in Vicino Oriente e nella penisola coreana), e di sostituirla con la capacità di fronteggiare diversi conflitti minori in ogni parte del mondo. Le linee guida di questo riordino sono descritte nel Quadriennal Defense Review (QDR), il rapporto quadriennale del Pentagono presentato lunedì scorso. Il testo indica come priorità attuale delle forze armate statunitensi il “prevalere nelle guerre odierne“ e sostiene la necessità di “smantellare le reti terroristiche” in Afghanistan e in Iraq.
Dal documento emerge che i finanziamenti alle Special Operations cresceranno di quasi il 6%, arrivando a 6,3 miliardi di dollari, così da portare a 2.800 il numero dei soldati di élite e potenziare le capacità di “guerra irregolare”. È previsto anche un aumento nelle zone di guerra degli aerei senza pilota, da 37 a 67 nei prossimi due anni. Inoltre il Pentagono ha intenzione di stanziare più di un miliardo di dollari in un fondo da distribuire tra i comandanti locali in Afghanistan, nel tentativo di far diminuire il supporto ai talibani e aumentare il sostegno al governo di Kabul. Una strategia, quella di “comprare” la fedeltà dei capi tribù afgani, largamente appoggiata anche dai Paesi alleati degli Stati Uniti.
Nel piano spesa per il 2011 c’è anche una particolare attenzione per i Paesi, come lo Yemen, che a Washington considerano importanti per la sicurezza nazionale. Gli esperti del Pentagono ricordano che il fallito attentato del 25 dicembre scorso su un aereo diretto a Detroit, era stato preparato da un nigeriano che si sarebbe addestrato in un capo di Al Qaida proprio in Yemen. Per questo motivo chiedono di aumentare i finanziamenti al principale programma pubblico per l’addestramento e l’equipaggiamento delle forze di sicurezza di Paesi come lo Yemen da 350 milioni di dollari a 500 milioni. Per quanto riguarda lo Yemen in particolare, funzionari Usa hanno fatto sapere che il Dipartimento di Stato e l’Agenzia americana per lo Sviluppo internazionale sono pronti ad aumentare i finanziamenti al governo di Sana’a, passando dai 67,3 milioni di dollari dell’anno precedente, a 106,6 milioni, da spendere principalmente nell’incremento della sicurezza. Del resto sono già un paio di mesi che Washington ha aumentato la propria “assistenza” al governo yemenita, registrando immagini satellitari e intercettazioni telefoniche nel nome della lotta al terrorismo. Oltre, ovviamente, a compiere raid e bombardamenti “mirati” nel Paese. A giudicare dalle nuove linee guida del Pentagono, quindi, la guerra di Obama sarà caratterizzata da operazioni speciali segrete, raid di droni e ingerenze nei Paesi stranieri. In definitiva, una strategia più discreta e “pulita”, che, forse, servirà a ridurre le perdite tra le forze armate statunitensi. Proprio quello che serve a un presidente “pacifista”.


03 Febbraio 2010 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=599

La fraude est un rouage essentiel de l'économie

« La fraude est un rouage essentiel de l’économie »

Pour [lui], la globalisation et l’effacement de l’Etat ont favorisé l’émergence d’un pillage sans précédent au coeur du système financier, organisé dans l’opacité et en toute impunité. Interview.

L’éclatement des bulles, technologiques ou financières, révèle nombre de scandales et de malversations, telles les affaires Enron ou Madoff. La financiarisation de l’économie s’accompagnerait-elle d’une nouvelle criminalité ? Pis, nous dit le magistrat, auteur de « L’Arnaque » (Gallimard), cette criminalité est partie prenante du système économique, dont elle est devenue « la variable d’ajustement et de régulation ». De quoi s’inquiéter !

Qu’est-ce qui vous permet de dire qu’une nouvelle criminalité, différente des mafias, a pénétré les circuits économiques ?

J’hésite à parler de délinquance ou de criminalité, car cela obscurcit le débat. Je préfère parler de fraude, de pillage ou de prédation.

La globalisation économique et financière a fait évoluer les frontières de la criminalité : à l’ancienne, de forte intensité et de haute fréquence, s’est superposée une fraude de plus faible intensité et de basse fréquence qui est facilement ignorée dans les analyses officielles.

Les techniques frauduleuses sont devenues des variables d’ajustement de l’économie globalisée, et même des modes de gestion de celle-ci, et pas seulement des malversations marginales.

Il ne s’agit pas du gangstérisme en col blanc des mafias ou des escrocs, mais d’un pillage de l’économie à travers le système financier. Cette prédation est, de la part des acteurs, un acte rationnel, même si elle aboutit à l’irrationalité quand le système s’effondre, comme dans la crise des subprimes.

Ces techniques sont donc frauduleuses sans être toujours délictueuses ?

Oui, parce que les réglementations étatiques se sont restreintes au profit de l’autorégulation des marchés, censés faire leur propre loi. Les Etats ont accepté que cette dernière se substitue à la leur, et ils ont perdu le contrôle des régulations.

Les acteurs de ces marchés peuvent violer – en général impunément – ce qu’il reste de lois étatiques quand elles les gênent. Les Etats sont dépassés par leur puissance et par leur inventivité. Souvent, les acteurs de ces marchés n’ont même plus de comptes à rendre et peuvent faire ce qu’ils veulent allégrement, dans une opacité totale, y compris en violant les principes selon lesquels ils prétendent fonctionner.

En quoi le scandale des savings and loans, aux Etats-Unis, a-t-il « introduit la criminalité comme mode de gestion » ?

Au début des années 80, on assiste aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne à la mise en place des premiers mécanismes de financiarisation de l’économie.

A l’époque, les savings and loans, des caisses d’épargne mutualistes qui permettaient l’accession à la propriété des classes populaires et moyennes, deviennent financièrement incorrectes, puisqu’elles sont hors du marché concurrentiel.

La remontée des taux, pour contrer l’inflation, et les mesures ultralibérales prises par Ronald Reagan vont placer les caisses d’épargne en faillite virtuelle. Or, ce système mutualiste était un moteur de l’économie américaine, puisqu’il soutenait le secteur de la construction : s’il s’écroulait, l’économie était menacée.

Le pouvoir politique va donc laisser les savings and loans devenir la proie des affairistes, des mafias, des escrocs et des politiques corrompus. Tout ce beau monde fait tourner l’argent et crée une bulle immobilière qui cache l’ampleur de la faillite frauduleuse.

Spéculations, escroqueries, banqueroutes, blanchiment, se mêlent à un rythme effréné, sous l’oeil indifférent des pouvoirs publics. Des experts ont estimé que 60 à 80 % des faillites des caisses étaient dues à des dérives criminelles.

Ce scandale a introduit la criminalité comme mode de gestion des crises. Il a été une sorte de transition entre un gangstérisme traditionnel et une criminalité financière intégrant la fraude comme élément de régulation au coeur des mécanismes économiques et financiers. L’Etat s’interdit d’intervenir, puisque c’est contraire à sa doctrine néolibérale, encourageant implicitement les pratiques frauduleuses.

Est-ce à dire que vous pensez que toute l’économie est « criminalisée » ?

Pas du tout. Je ne dis pas que l’économie est devenue entièrement frauduleuse, mais simplement que si on ne voit pas la fraude on ne comprend rien à ce qui se passe. Si quelqu’un a besoin de frauder, il fraude. S’il peut faire autrement que frauder, évidemment il ne fraude pas. Conclusion : la fraude est un acte de gestion comme un autre, ni plus ni moins.

On a beaucoup parlé du rôle de la banque américaine Goldman Sachs…

Elle a en effet d’abord joué le rôle de chef de file des manipulations du marché ayant favorisé la bulle Internet, qui succède à la crise des savings and loans. Elle s’est distinguée par exemple, à la fin des années 90, par une technique d’introduction en Bourse frauduleuse dite de l’ »échelonnement », qui lui vaudra une amende de 40 millions de dollars en 2005.

Mais elle n’est pas la seule. L’éclatement de la bulle Internet et le scandale Enron révèlent le rôle de JP Morgan, qui avait créé des sociétés offshore afin de faciliter les opérations illicites du spécialiste de courtage d’énergie. Elle devra payer une amende de 135 millions de dollars.

Loin d’être un scandale isolé, Enron est symptomatique des nouvelles pratiques, qu’illustreront encore les affaires WorldCom, Adelphia, Qwest ou Vivendi. Donner des informations erronées ou trompeuses sur la réalité de l’entreprise, avec la complicité des auditeurs, des comptables, des commissaires aux comptes, des agences de notation, grâce à la passivité des autorités de contrôle, est devenu pratique courante.

Warren Buffett en viendra, dès 1998, à déplorer que « beaucoup de PDG considèrent ces manipulations non seulement comme convenables, mais comme un devoir ». L’aspect structurel de la fraude lui ôte, aux yeux de ceux qui la pratiquent, toute connotation morale susceptible de les retenir peu ou prou.

En quoi ont-ils tous besoin de ces pratiques ?

Ils n’ont pas forcément besoin de pratiques frauduleuses, mais au moins de ne plus avoir de limites. Mettre des limites fait partie des fonctions des Etats, qui, malgré leur affaiblissement, veulent sauver les apparences.

On le voit avec le « cinéma » qui est fait autour des bonus des traders ou des paradis fiscaux. En réalité, la fiscalisation des bonus est facile à contourner, et la finance, contrairement aux fraudeurs fiscaux ou aux mafias, n’a pas besoin de paradis fiscaux ou judiciaires pour se dissimuler. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est la protection réglementaire des places financières internationales où les régulations et les contrôles sont allégés, voire inexistants, sans qu’elle ait à se cacher.

Les Etats peuvent obliger les banques à augmenter leurs fonds propres, mais il suffit à celles-ci de domicilier leurs hedge funds dans les paradis réglementaires, où elles peuvent, en toute transparence, oublier ces contraintes. Ainsi, les Suisses, qui savent qu’à terme ils seront obligés de coopérer pour ce qui concerne la fraude fiscale et le blanchiment d’argent sale, continueront de proposer à la grande finance leur savoir-faire en matière de laxisme réglementaire.

Vous qualifiez le système financier mondial de « finance Ponzi », le modèle d’escroquerie sur lequel s’est organisé le fonds Madoff. N’est-ce pas un peu exagéré ?

Je ne suis pas le seul à parler de la finance Ponzi, qui est devenue le modèle du système financier. Les subprimes sont un schéma de Ponzi à grande échelle : les banques ont fait entrer les emprunteurs dans le cycle de la spéculation immobilière en leur promettant qu’ils en profiteraient.

On leur a dit : « Achetez une maison à 100, elle vaudra 120 dans deux ans. Si vous n’avez pas assez d’argent pour rembourser, on vous fera un nouveau prêt en réévaluant votre hypothèque. » Cela marchait tant que la bulle grossissait. Qui s’est enrichi ? Pas les emprunteurs, expulsés de chez eux. Mais les agents immobiliers et les financiers, qui faisaient croître la bulle financière en titrisant leurs créances.

Les profits des banquiers alimentent la bulle financière, qui, en retour, vient gonfler la bulle immobilière. Cette finance ne repose que sur elle-même, sur le crédit qu’elle octroie. Il n’y a aucune création de valeur. Le coup de génie, c’est que l’emprunteur entre dans une mécanique où il est à lui-même son propre escroc.

L’explosion des revenus des hauts dirigeants des entreprises et des banques a-t-elle quelque chose à voir avec cet envahissement de la fraude ? Peut-on parler de corruption ?

Les bonus sont parfaitement légaux, même s’ils participent au fonctionnement de la finance Ponzi, qui nous a fait basculer dans un univers de l’au-delà de la loi. La loi, c’est bon pour les citoyens ordinaires, rarement pour les acteurs de la finance.

Dans ces transgressions, le droit n’a plus guère de prise. Quand on a besoin de frauder, on fraude, et l’on n’a même pas mauvaise conscience, puisque le gain est devenu la seule mesure de l’utilité sociale. Que disent les banquiers ? « Nous avons gagné cet argent, nous pouvons donc en faire ce que nous voulons ! » Plus personne n’a de responsabilité. Si on fraude et qu’on se fait prendre, on paie une petite amende, et c’est reparti.

Jusqu’où peut se développer cette croissance par la fraude ?

L’affaire Enron et la crise des subprimes montrent que la finance Ponzi dispose de trois ressorts qui peuvent se combiner différemment : d’abord, des actifs insuffisamment valorisés, ou qui ne peuvent être rentabilisés par la seule application des lois du marché ; ensuite, des techniques de manipulation, de dissimulation comptable et de transgression des lois qui s’apparentent à de la fraude ; enfin, l’inventivité et la prolifération financières.

Ces trois ressorts de la finance Ponzi sont de nouveau à l’oeuvre dans la pseudo-reprise actuelle. L’immobilier n’offre plus d’actifs valorisables par des bulles. La finance s’est donc tournée vers les marchés d’actions et leurs dérivés, les matières premières, l’or, la dette des Etats, etc.

Comme la titrisation – cette invention géniale de la finance Ponzi – est en panne, ce sont les Etats qui alimentent directement, à fonds perdus, la nouvelle spéculation, de plus en plus opaque. Le secteur financier s’est concentré autour d’une poignée de mégabanques qui font la pluie et le beau temps face à des Etats démunis.

Croyez-vous vraiment que les Bourses mondiales sont euphoriques parce que l’économie se redresse ? Cherchez plutôt du côté des dark pools et des crossing networks, des flash orders ou du trading haute fréquence, qui sont entre les mains d’un tout petit nombre d’opérateurs, et vous découvrirez pourquoi Martin Bouygues ne comprend plus rien au cours de ses actions. C’est qu’il n’y a rien à comprendre : les cours sont manipulés dans l’obscurité la plus complète.

La finance mondiale me fait penser au ver-coquin, ce parasite qui se nourrit du cerveau des bovidés et meurt avec son hôte. Le système financier sera emporté avec l’ensemble de l’économie. A moins qu’il ne trouve une autre manière de s’alimenter, par exemple un conflit mondial, comme cela s’est produit après la crise de 1929. En vrai, a-t-on jamais vu mourir la finance ?

L’Expansion

Sezession 34: Thema Faschismus

Sezession 34:

Thema Faschismus

In wenigen Tagen erscheint die 34. Sezession, Thema „Faschismus“. Abonnenten sollten das Heft Mitte nächster Woche im Briefkasten haben. Wir haben lange an diesem Heft gearbeitet und durchgängig dem anti-faschistischen Blick auf diese politische Ideologie einen a-faschistischen entgegengesetzt.

Das Heft ist im Umfang vier Seiten stabiler geraten als sonst üblich. Wir haben beispielsweise auf acht Seiten die Kurzbiographien von Faschisten zusammengestellt: Der an der Weltanschauung orientierte Lebensvollzug und die konsequente Umsetzung des Empfundenen und Gedachten sind gerade im Falle des Faschismus lehrreich. Und überhaupt: Wer kennt Maurice Bardèche, Guiseppe Bottai, Helmut Franke, Manuel Hedilla, Eoin O‘Duffy oder Joris van Severen?

Die Inhaltsübersicht ist hier zu finden, dort kann man das Heft auch bestellen: Martin Lichtmesz hat in Rom das neofaschistische Hausbesetzerprojekt Casa Pound besucht, Hugo Hermans beschreibt den italienischen Faschismus an der Macht, der Bildteil zeigt Arbeiten der englischen Vortizisten um Wyndham Lewis und Ezra Pound, und Karlheinz Weißmann hat ein Autorenportrait über Zeev Sternhell verfaßt.

Die Richtung unserer Auseinandersetzung gibt übrigens Weißmanns Kaplaken-Bändchen Faschismus. Eine Klarstellung vor, und dann noch ein Hinweis des Verlegers: Von Ernst Noltes Darstellung Faschismus. Von Mussolini zu Hitler (mit über 400 teils erstmals gedruckten Bildern, vor allem aus den kleinen faschistischen Bewegungen in Europa) sind nur noch rund 50 Exemplare da.

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Survival

mad-max.jpgSurvival

par Pierre-Emile Blairon

Ex: http://www.hyperboreemagazine.fr/

Mad Max, New-York 1997, Apocalypse 2024… Les cinéastes américains s’en sont donnés à cœur joie – et ont réussi de très bons films - pour nous raconter comment les rescapés de la troisième guerre mondiale, ou de quelque cataclysme, essaient de survivre sur une terre ravagée, polluée, infestée de bandes de zombies prêts à tuer pour un litre d’essence. Travelling arrière : oui, revenir nu face au monde dur et pur et le refaire. S’affronter à la nature vierge. Sur quelles bases ? mais celles qu’avaient, à l’observation de la nature, mises en places nos ancêtres indo-européens et qu’avaient fort bien redécouvertes Georges Dumézil. De quoi avons-nous besoin pour refaire un monde ? Du ciel, de ses bienfaits, le soleil et l’eau, de la terre, qu’il faut ensemencer, d’armes, pour défendre sa communauté et protéger son territoire, d’outils, pour nourrir, habiller, loger ses frères…
Le ciel, c’est le domaine du druide, il doit faire descendre le ciel sur terre. Il est aidé par les bardes et autres artistes qui ont à charge le contraire, à savoir faire monter la terre au ciel.
La terre, il incombe au roi d’en fixer les limites et de donner les directives pour la défendre et la gérer.
La défendre ? la fonction guerrière.
La gérer ? la fonction productive.
Le ciel, c’est la fonction sacerdotale, la terre, c’est la fonction royale, les armes, c’est la fonction guerrière, les outils, c’est la fonction de production.
Chronologiquement, que faut-il faire ? Le plus important, le plus difficile, le plus long qui doit se faire longtemps en amont : mettre en place le cadre spirituel dans lequel vont pouvoir se rattacher toutes les autres fonctions. C’est par là qu’il faut commencer. C’est la fonction la plus ingrate parce que quasiment personne, en fin de cycle inévitablement matérialiste, ne sait pourquoi de curieux individus s’attachent à débattre de sujets, à tenter de récupérer telle ou telle bribe de savoir ancien, qui n’intéressent personne… Choisir ensuite et sacraliser le lieu d’implantation de la communauté. C’est le roi qui doit effectuer cette tâche avec le druide. Protéger le lieu choisi sur des bases d’ordre spirituel, symbolique, mais aussi, plus concrètement, en ayant à cœur de bien identifier les moyens de survie qu’offre la terre et son environnement. C’est le rôle des guerriers et des producteurs.
Le journal Le Monde, daté du 26 février 2009, joue à son Mad Max en relatant l’étude d’un « groupe de réflexion européen », LEAP/Europe 2020, qui tire sa légitimité d’une étude précédente qui avait prédit, début 2006, « avec une exactitude troublante, le déclenchement et l’enchaînement de la crise. Il y a trois ans, l’association décrivait ainsi la venue d’une « crise systémique mondiale », initiée par une infection financière globale liée au surendettement américain, suivie de l’effondrement boursier… » Cette fois-ci, mais toujours en prévision pour 2009, « il est question que la crise entre, au quatrième trimestre 2009, dans une phase de dislocation géopolitique mondiale. Les experts prévoient un sauve-qui-peut généralisé dans les pays frappés par la crise. Cette débandade se conclurait ensuite par des logiques d’affrontements, autrement dit par des semi-guerres civiles. Si votre pays ou région est une zone où circulent massivement des armes à feu (parmi les grands pays, seuls les États-Unis sont dans ce cas), indique le LEAP, alors le meilleur moyen de faire face à la dislocation est de quitter votre région, si cela est possible ». Ces prévisions ne nous étonnent évidemment pas ; elles sont dans le cours des choses ; Franck Biancheri, le président de l’association, apporte cependant un bémol, auquel nous n’adhérons pas : « Les experts du LEAP décèlent d’ailleurs déjà des fuites de populations des États-Unis vers l’Europe où la dangerosité physique directe reste marginale, selon eux ». Oui, selon eux. Car chacun peut constater qu’elle est déjà omniprésente en France. Et si les citoyens ont été consciencieusement et systématiquement désarmés par les instances gouvernementales, chacun sait que des stocks d’armes sont amassés dans certains quartiers inaccessibles aux forces de police. Nous verrons… bientôt car, sans vouloir imiter Cassandre, nous pouvons quand même faire remarquer que, cette fois, nous aurons une réponse plus rapide que le fameux butoir maya de 2012.

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Le bourgeois selon Sombart

Werner_Sombart_vor_1930.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1979

Le bourgeois selon Sombart

 

par Guillaume Faye

 

Dans Le Bourgeois,  paru en France pour la première fois en 1926, Werner Sombart, une des figures les plus marquantes de l'école économique "historique" allemande, analyse la bourgeoisie comme l'effet d'une rencontre entre un phénomène de "psychologie historique" et des faits proprement économiques. Cette analyse le sépare de la pensée libérale comme des idées marxistes.

 

Comme pour Groethuysen, le bourgeois représente d'après Sombart, "l'homme de notre temps". "Le bourgeois", écrit-il, représente la forme la plus typique de l'esprit de notre temps". Le bourgeois n'est pas seulement un type économique, mais "un type social et psychologique".

 

Sombart accorde au bourgeois l'"esprit d'entreprise"; et c'est, effectivement, de notre point de vue, une de ses caractéristiques jusqu'au milieu du XXème siècle. Mais Sombart prophétise qu'à la fin du XXème siècle, la bourgeoisie, largement "fonctionnarisée" et créatrice de l'Etat-Providence aura perdu cet esprit d'entreprise au profit de la "mentalité du rentier".

 

Cependant, elle a conservé ce que décelait Sombart à l'origine de sa puissance: "la passion de l'or et l'amour de l'argent ainsi que l'esprit de calcul", comme le note également d'ailleurs Gehlen.

 

"Il semblerait, écrit Sombart, que l'âpreté au gain (lucri rabies)  ait fait sa première apparition dans les rangs du clergé. Le bourgeois en héritera directement".

 

Sombart, décelant le "démarrage" de l'esprit bourgeois au Moyen Age, en relève une spécificité fondamentale: l'esprit d'épargne et de rationalité économique (1), caractère qui n'est pas critiquable en soi, à notre avis, mais qui le devient dès lors que, comme de nos jours, il est imposé comme norme à toutes les activités de la société (réductionnisme).

 

Il ne faut donc pas soutenir que l'esprit bourgeois ne fait pas partie de notre tradition culturelle; de même, Sombart remarque que le mythe de l'or était présent dans les Eddas et que les peuples européens ont toujours été attachés à la "possession des richesses" comme "symboles de puissance".

 

Dans notre analyse "antibourgeoise" de la civilisation contemporaine, ce n'est pas cet esprit économique que nous critiquons "en soi", c'est sa généralisation. De même l'appât des richesses ne peut être honni "dans l'absolu", mais seulement lorsqu'il ne sert qu'à l'esprit de consommation et de jouissance passive.

 

Au contraire, le goût de la richesse (cf. les mythes européens du "Trésor à conquérir ou à trouver"), lorsqu'il se conjugue avec une volonté de puissance et une entreprise de domination des éléments s'inscrit dans nos traditions ancestrales.

 

La figure mythique  -ou idéaltypique-  de l'Harpagon de Molière définit admirablement cette "réduction de tous les points de vues à la possession et au gain", caractéristiques de l'esprit bourgeois.

 

Pour Sombart, le "bourgeois vieux style" est caractérisé entre autres par l'amour du travail et la confiance dans la technique. Le bourgeois "moderne" est devenu décadent: le style de vie l'emporte sur le travail et l'esprit de bien-être et de consommation sur le sens de l'action. En utilisant les "catégories" de W. Sombart, nous pourrions dire, d'un point de vue  anti-réductionniste, que nous nous opposons au "bourgeois en tant que tel" et que nous admettons le "bourgeois entrepreneur" qui doit avoir sa place organique (3ème fonction)  dans les "communautés de mentalité et de tradition européennes", comme les nomme Sombart.

 

L'entrepreneur est "l'artiste" et le "guerrier" de la troisième fonction. Il doit posséder des qualités de volonté et de perspicacité; c'est malheureusement ce type de "bourgeois" que l'univers psychologique de notre société rejette. Par contre, le "bourgeois en tant que tel" de Sombart correspond bien à ce que nous nommons le bourgeoisisme  -c'est-à-dire la systématisation dans la société contemporaine de traits de comportements qualifiés par W. Sombart d'"économiques" par opposition aux attitudes "érotiques". Sombart veut dire par là que la "principale valeur de la vie" est, chez le bourgeois, d'en profiter matériellement, de manière "économique". La vie est assimilée à un bien consommable dont les "parties", les unités, sont les phases de temps successives. Le temps "bourgeois" est, on le voit, linéaire, et donc consommable. Il ne faut pas le "perdre"; il faut en retirer le maximum d'avantages matériels.

 

Par opposition, la conception érotique  de la vie  -au sens étymologique-  ne considère pas celle-ci comme un bien économique rare à ne pas gaspiller. L'esprit "aristocratique" reste, pour Sombart, "érotique" parce qu'il ne calcule pas le profit à tirer de son existence. Il donne, il se donne, selon une démarche amoureuse. "Vivre pour l'économie, c'est épargner; vivre pour l'amour, c'est dépenser", écrit Sombart. On pourrait dire, en reprenant les concepts de Sombart, que le "bourgeoisisme" serait la perte, dans la bourgeoisie, de la composante constituée par l'esprit d'entrepreneur; seul reste "l'esprit bourgeois proprement dit".

 

Au début du siècle par contre, Sombart décèle comme "esprit capitaliste" l'addition de ces deux composantes: esprit bourgeois et esprit d'entreprise.

 

L'esprit bourgeois, livré à lui-même, systématisé et massifié, autrement dit le bourgeoisisme contemporain, peut répondre à cette description de Sombart: "Type d'homme fermé (...) qui ne s'attache qu'aux valeurs objectives de ce qu'il peut posséder, de ce qui est utile, de ce qu'il thésaurise. Grégaire et accumulateur, le bourgeois s'oppose à la mentalité seigneuriale, qui dépense, jouit, combat. (...) Le Seigneur est esthète, le bourgeois moraliste".

 

wernerbourgeois.jpgSombart, opposant la mentalité aristocratique à l'esprit "bourgeois proprement dit" (c'est-à-dire dénué de la composante de l'esprit d'entreprise), note: "Les uns chantent et résonnent, les autres n'ont aucune résonnance; les uns sont resplendissants de couleurs, les autres totalement incolores. Et cette opposition s'applique non seulement aux deux tempéraments comme tels, mais aussi à chacune des manifestations de l'un et de l'autre. Les uns sont artistes (par leur prédispositions, mais non nécessairement par leur profession), les autres fonctionnaires, les uns sont faits de soie, les autres de laine". Ces traits de "bourgeoisime" ne caractérisent plus aujourd'hui une classe (car il n'y a plus de classe bourgeoise) mais la société toute entière. Nous vivons à l'ère du consensus bourgeois.

 

Avec un trait de génie, Werner Sombart prédit cette décadence de la bourgeoisie qui est aussi son apogée; décadence provoquée, entre autres causes, par la fin de l'esprit d'entreprise, mais également par cet esprit de "bien-être matériel" qui asservit et domestique les Cultures comme l'ont vu, après Sombart, K. Lorenz et A. Gehlen. Le génie de Sombart aura été de prévoir le phénomène en un temps où il était peu visible encore.

 

Le Bourgeois, livre remarquable, devenu grand classique de la sociologie contemporaine, se conclut par cet avertissement, dont les dernières lignes décrivent parfaitement une de nos principales ambitions: "Ce qui a toujours été fatal à l'esprit d'entreprise, sans lequel l'esprit capitaliste ne peut se maintenir, c'est l'enlisement dans la vie de rentier, ou l'adoption d'allures seigneuriales. Le bourgeois engraisse à mesure qu'il s'enrichit et il s'habitue à jouir de ses richesses sous la forme de rentes, en même temps qu'il s'adonne au luxe et croit de bon ton de mener une vie de gentilhomme campagnard (...).

 

Mais un autre danger menace encore l'esprit capitaliste de nos jours: c'est la bureaucratisation croissante de nos entreprises. Ce que le rentier garde encore de l'esprit capitaliste est supprimé par la bureaucratie. Car dans une industrie gigantesque, fondée sur l'organisation bureaucratique, sur la mécanisation non seulement du rationalisme économique, mais aussi de l'esprit d'entreprise, il ne reste que peu de place pour l'esprit capitaliste.

 

La question de savoir ce qui arrivera le jour où l'esprit capitaliste aura perdu le degré de tension qu'il présente aujourd'hui, ne nous intéresse pas ici. Le géant, devenu aveugle, sera peut-être condamné à traîner le char de la civilisation démocratique. Peut-être assisterons-nous aussi au crépuscule des dieux et l'or sera-t-il rejeté dans les eaux du Rhin.

 

"Qui saurait le dire?"

 

Guillaume FAYE.

(janvier-février 1979).

 

(1) La vie aristocratique et seigneuriale était plus orientée vers la "dépense".

 

jeudi, 04 février 2010

Nultolerantie in Brussel?

anderlecht.jpgNultolerantie in Brussel?

Ex: http://yvespernet.wordpress.com/

In Brussel is het allemaal “wat uit de hand” aan het lopen. Een partij als het Vlaams Belang zegt het al jaren, maar zij zijn telkens uitgemaakt voor racisten, fascisten of aanhangers van een politiestaat. Dat er elk jaar in Brussel tientallen rellen zijn, zonder dat die in de media komen (met dank aan mijn Brusselse kennissen om dit te melden), dan was dat de schuld van velen, maar nooit van de beleidsvoerders of van de relschoppers. Maar ondertussen hebben de politici ontdekt dat het misschien toch wat uit de hand loopt…

Bij een hold-up op een wisselkantoor in de Brusselse Adolphe Maxlaan is zaterdagmorgen een agent neergeschoten. De man raakte zwaargewond, maar is niet in levensgevaar. Na de overval sloegen de drie daders op de vlucht. Een politiepatrouille probeerde de overvallers tegen te houden, maar werd daarbij beschoten. Een agent kreeg drie kogels in het been en zou zwaargewond naar het ziekenhuis gebracht zijn.

Bron: http://www.gva.be/nieuws/binnenland/aid898678/agent-zwaargewond-na-overval-brussel.aspx

Met wat schoten de daders? Met het alombekende Russische automatische aanvalsgeweer: de AK. Wilt u ook zo’n vuurwapen in uw bezit hebben? Blijkbaar kan dit zonder probleem. Men moet enkel € 50 hebben en de juiste contacten in Brussel:

Die wapens worden volgens de politie in Brussel tegen prijzen van 50 euro per stuk verkocht. “Er moet absoluut een betere bescherming zijn voor de mensen op het terrein”, vindt Van Hamme, “want de kalasjnikov doorboort onze kogelwerende vesten.”

Bron: http://www.deredactie.be/cm/vrtnieuws/regio/brussel/100131_NSPV_oorlogswapens

moureaux.jpgMen zou dus denken dat de voorstellen van politici voor een ééngemaakte politiezone Brussel, nu heeft elke burgemeester zowat zijn eigen politiemacht, en een zerotolerantie op algemene consensus wordt onthaald. Dit is wel en niet het geval. Langs Vlaamse kant zijn alle partijen het eens dat dit moet gebeuren, van Groen! t.e.m. het Vlaams Belang. Maar, afgaande ook op de berichtgeving in het avondjournaal op Één, is dit langs Franstalige kant zeker niet het geval. Daar worden de voorstellen tot hervorming bekeken als “Vlaamse eisen” en “extreem-rechtse” praat.

‘Ik ben geen communautaire scherpslijper, maar in deze heeft de Brusselse Franstalige politieke klasse een verpletterende verantwoordelijkheid. Om electorale redenen houden zij vast aan het systeem van 19 gemeenten, dat niet meer aangepast is aan de huidige toestand waarin Brussel een echte grootstad geworden is. Dat vraagt een andere aanpak. Ze willen niet weten van een gemeenschappelijk politiebeleid omdat ze heilig geloven in de ‘proximité’, de nabijheid met de burger. [...] ‘De Brusselse Franstalige politici hebben de macht in de negentien gemeenten en zien dat als een soort garage, waar ze zichzelf en hun getrouwen kunnen parkeren. Tel maar na, 19 burgemeesters, al die schepenen, al die gemeenteraadsleden, dat zijn allemaal pionnetjes. Maar met goed bestuur heeft dat niets te maken. Weet je dat er hier de komende 10 jaar nog eens 200.000 Brusselaars bijkomen, vooral in de armste gebieden van Brussel? Maar daar hoor je niets over. Nee, men blijft een onderwijssysteem verdedigen dat jonge mensen blijft uitspuwen die nauwelijks Frans kennen, laat staan de drie talen die ze nodig zullen hebben om werk te vinden.’

http://www.nieuwsblad.be/article/detail.aspx?articleid=DMA31012010_001

Thielemans.jpgHet gaat daar dus ondertussen zo ver dat men, puur uit koppigheid en oogkleppenmentaliteit, regelrecht weigert om maatregelen te nemen. Die ideeën komen immers uit Vlaamse hoek en het Vlaams Belang heeft die ideeën ook geuit. Dat is zoals verkiezen om te verdrinken omdat de persoon die je wilt komen redden een andere maatschappijvisie heeft. In Terzake van 1 februari 2010 konden we ook nog vernemen dat deze overvallen, volgens Philippe Moureaux en Freddy Thielemans toch, eigenlijk maar twee fait divers zijn. Deze dingen gebeuren en zijn verwaarloosbaar. De Vlamingen spreken hier enkel over om drama te kunnen maken, “zij willen immers het einde van België” (dixit Thielemans) en misbruiken heel deze situatie. Maar dat is dan ook normaal voor de Vlamingen met “hun extreem-rechtse praat“.

Of hoe het Belgische systeem op elk niveau een constante tegenstelling illustreert. België is gewoonweg niet meer werkbaar en men ziet nu de gevolgen op straat. Franstaligen weigeren in Brussel regelrecht problemen onder ogen te zien omdat de Vlamingen erover spreken en in de Franstalige pers komt het niet aanbod omdat het een “Vlaams” thema is en extreem-rechts in de hand zou kunnen werken. Zo had Philippe Moureaux vandaag drie Vlaamse cameraploegen over de vloer gehad voor een reactie over de gebeurtenissen, terwijl er geen enkele Franstalige ploeg was langskomen. Men zou voor minder voor het einde van België ijveren…

Ondertussen in De Standaard: Nultolerantie nu al op de helling

2 februari 2010 Geplaatst door Yves Pernet |

L'homme d'aujourd'hui est soumis...

hommeosumis.jpgL’homme d’aujourd’hui est soumis…

« Bien loin de l’insurgé qu’étaient Œdipe ou Antigone, l’homme d’aujourd’hui est soumis, docile, obéissant, il est surtout bien intégré à l’immanence de l’appareil. Ainsi les hommes ne travaillent plus au sens plein du terme, mais « doivent se soumettre à un emploi. Ils sont ainsi commandés, concernés par un poste qui en dispose, c’est-à-dire les requiert ». (Heidegger, Le Dispositif, GA 79, p. 26). Ils occupent une fonction précise dans l’appareil et obéissent aux commandement requis par cette position. L’homme est intégralement défini par ses fonctions, et en réalité, il est une fonction de l’appareil : il est le « fonctionnaire de la technique » (Heidegger, Pourquoi des poètes ?, GA 5, p. 294), en ce sens exact qu’il la fait fonctionner et en constitue lui-même une des ses fonctionnalités. Il n’est plus l’existant, il est l’assistant, au double sens du terme, comme spectateur et comme auxiliaire. Il est en permanence mobilisé par une machinerie dont le fonctionnement n’est autre que sa propre circularité : c’est précisément pourquoi il est constamment en mouvement.» 

Jean VIOULAC, L’époque de la technique. Marx, Heidegger et l’accomplissement de la métaphysique, Paris, PUF, 2009, p. 160.


Article printed from :: Novopress.info Flandre: http://flandre.novopress.info

Dix clefs pour combattre l'Amérique

uncle_sam_riddell.jpgDix clefs pour combattre l’Amérique

par Jean de Lothier

1/La stratégie du retournement

Il est primordial d’utiliser les armes de l’ennemi afin de lutter contre lui. C’est à dire conserver son identité, sa façon d’être au monde, tout en utilisant le dynamisme du modèle US et sa technologie, sans l’idéologie qui la structure. Ainsi, en guise de modèle, le réseau Internet devient un instrument de guerre que l’on retourne contre ses concepteurs. Il est un gigantesque forum où se préparent au quotidien les opérations intellectuelles, culturelles et politico-militaires contre la Pax Americana.

2/L’appel au boycott

L’appel au boycott des produits « made in Usa » est une entreprise de décontamination à grande échelle. Il s’agit de se démarquer (dans tous les sens du terme), de se singulariser, de s’identifier et de se libérer de la macule servile de la serpillière étoilée. Cette mesure implique la désertion des mangeoires bétaillères Mc Do, le refus de la coca-colonisation, et de toutes les autres formes d’aliénation culturelle aux couleurs de l’Amérique. S’affranchir du goût américain, c’est déjà rentrer en dissidence !

3/L’esprit partisan

Il importe de prendre fait et cause pour les guérillas, les rébellions, les résistances contre l’ordre américain. Les émules de Unabomber, les indépendantistes du Texas et d’Alaska, les zapatistes du Chiapas, les héritiers de Tupac Amaru, les spectres des fedayins disparus et les fils du « Vent divin » (kamikaze) sont nos frères d’armes dans la lutte contre l’américanisation du monde. A chacun d’apporter l’étincelle qui fera s’embraser les volontés et allumer les feux de la bataille finale contre l’odieux Uncle Sam.

4/Le rire armé

L’ennemi paraît d’autant plus indestructible qu’il impressionne. Dès l’instant où se dévoilent sa faiblesse, son inconséquence et sa niaiserie, sa crédibilité se décompose. L’étalage de l’imbécillité comique des artisans de l’hyperpuissance états-unienne indique une faiblesse. La libidineuse affaire Lewinski, l’attentat du bretzel étrangleur, les gesticulations du gouvernator Conard le Barbant donnent la juste mesure d’un pays où le ridicule est roi, et où triomphent le toc et le vulgaire. Derrière les gesticulations simiesques de la force brute, se révèle le néant par lequel un rire dévastateur peut s’engouffrer.

5/La démythification de l’histoire US

« L’Amérique ! Ses grands espaces de liberté, son idéal de justice,… ». Foutaises que tout cela ! Il est vital de dire, d’écrire, de proclamer inlassablement que l’histoire états-unienne est une litanie d’usurpations et de crimes : du génocide originel à Wounded Knee ; de la guerre hispano-américaine, premier acte militaire contre l’Europe, au bombardement des populations civiles du Havre, de Dresde et de Belgrade ; de l’atomisation des villes japonaises aux bombardements à fragmentation et à uranium appauvri contre l’Irak. Les Etats-Unis ou l’histoire d’un prédateur insatiable.

6/L’anti-american way of life

L’Amérique incarne un mode de vie placé sous le signe de l’utilité marchande, de la rentabilité économique et de l’intérêt matériel. A cela, il convient d’opposer une façon d’être au monde qui affirme le sens de l’acte gratuit, l’intelligence du cœur, la force de l’âme. Aux Etats-Unis, il faut savoir se vendre pour exister. En Europe et partout ailleurs, les ressources de l’âme doivent se mobiliser afin de renverser l’idole matérialiste états-unien.

7/La voie eurasienne

Trop longtemps habitués à regarder vers l’Ouest, les Européens doivent désormais regarder à l’Est où pourrait se lever demain l’aurore d’une Europe renaissante. La Russie dispose d’un potentiel identitaire et énergétique non négligeable. Elle partage avec l’Europe des racines communes Cette voie euro-sibérienne doit impérativement s’articuler autour d’un axe Paris-Berlin-Moscou. La maison commune eurasienne participerait alors à la construction d’un monde multipolaire qui ne soit plus écrasé par la domination amerloque. Les fils de l’Imperator Karolus Magnus doivent unir leur force à celles des enfants du Czar Pierre le Grand pour partir à l’assaut de la forteresse états-unienne qui enténèbre le continent européen.

8/La désotanisation de l’Europe

Il y a à ce jour 114 000 militaires US en Europe. C’est 114 000 de trop ! Une mesure symbolique et stratégique prise par les citoyens européens (lancement d’une campagne d’information, mettant en exergue le scandale de la présence américaine sur la terre d’Europe) devrait aboutir, par voie de manifestation populaire, au démantèlement de la présence militaire américaine en Europe, établissant de fait une doctrine Monroe européenne (« L’Europe aux Européens ! ») mettant un terme à la permanente ingérence états-unienne dans les affaires continentales.

9/L’alliance euro-arabe

La phobie auto-entretenue et les idées courtes qui circulent à propos de l’Islam (tous les musulmans ne sont pas salafistes !) nous font perdre de vue que l’Europe et le monde arabo-musulman partagent des intérêts géopolitiques communs. L’espace méditerranéen offre la possibilité d’une alliance culturelle et stratégique euro-arabe face à l’impérialisme militaire et marchand des Etats-Unis. La Méditerranée doit redevenir la mer intérieure (Mare Nostrum) qu’elle était dans l’Antiquité, en se libérant prioritairement de la VIe flotte US qui souille ses eaux. Cela ne peut être que si est établie une paix juste entre Israël (dont on n’oubliera pas qu’elle est historiquement et culturellement reliée à la civilisation européenne) et les pays arabes. Les intérêts de l’Etat hébreu ne sont pas ceux des USA[1] [1].

10/L’anti-américaine attitude

Adoptons un comportement qui nous change la vie de tous les jours et améliore notre style (désaméricanisons notre langage), notre connaissance du monde (désorientons les voyageurs yankees demandant leur chemin), notre forme physique (cassons la gueule aux missionnaires illuminés et endiablés qui, harnachés dans leurs costards classieux arpentent les villes d’Europe, le sac en bandoulière, en dégainant à chaque rencontre the holy bible version New World), nos compétences techniques (piratons les autoroutes de l’information états-unienne). Pour cela, levons-nous chaque matin avec la flamboyante maxime de Unabomber : « une société est un système dans lequel les parties sont en interaction, et vous ne pouvez pas changer de façon permanente un élément sans que les autres éléments en soient simultanément affectés ».


[1] [2] Certains oublient l’activité des agents du Mossad aux Etats-Unis (notamment le cas de Jonathan Pollard, ancien analyste au service des renseignements militaire de la marine US – et agent israélien infiltré – incarcéré depuis 1986 pour avoir fourni, entre 1983 et 1984, les codes d’accès et de cryptage de la National Security Agency ainsi que des informations vitales à l’Etat hébreu, entre autre, sur le potentiel biologique, chimique et nucléaire de la Syrie, de la Libye ou de l’Iran). (Cf « Un réseau d’espionnage israélien démantelé aux Etats-Unis », Le Monde, 05.03.2002). De plus, les rapports troubles entre l’Oncle Sam et la dynastie Saoud ont créé une marge critique entre les orientations israéliennes et américaines. Cf. Frédéric Encel, François Thual, Géopolitique d’Israël : Dictionnaire pour sortir des fantasmes, Paris, Seuil, 2004. Enfin, quoi qu’en pense le sous-Farrakhan hexagonal Dieudonné, ce n’est pas l’arabophobie ni l’islamophobie qui anime les soldats de Tsahal mais plutôt l’esprit de défense des combattants antiques de Massada ou des insurgés héroïques du ghetto de Varsovie. Israël doit vivre comme la Palestine !

 

Source : Livr’arbitres [3]


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[1] [1]: http://srv07.admin.over-blog.com/index.php?module=admin&action=publicationArticles:editPublication&ref_site=1&nlc__=541261870011#_ftn1

[2] [1]: http://srv07.admin.over-blog.com/index.php?module=admin&action=publicationArticles:editPublication&ref_site=1&nlc__=541261870011#_ftnref1

[3] Livr’arbitres: http://livr-arbitres.over-blog.com/article-dix-clefs-pour-combattre-l-amerique-41865362.html

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Zum 150. Todestag von Ernst Moritz Arndt

Arndt.gifKarlheinz Weissmann:

Arndt, Diwald, der Patriot schlechtin

Ex: http://www.sezession.de/

Zum 150. Todestag von Ernst Moritz Arndt

Am 27. Januar 1970 hielt Hellmut Diwald vor der Siemens-Stiftung in München einen Vortrag über Ernst Moritz Arndt. Das Datum lag kurz vor dessen 110. Todestag, einen Monat nach dessen 200. Geburtstag. Das Gedenken war dürftig gewesen, der neue Zeitgeist duldete keinen Bezug auf jemanden, der im Ruch des Nationalisten und Antisemiten stand.

Diwald wußte das genau und also auch, daß er mit seinem Thema und der Art der Darstellung ein Tabu brach, ein junges Tabu zwar, aber eines, das rasch, geschickt und mit erheblicher Wirkung etabliert worden war: das Tabu, sich anders als negativ über die deutsche Nationalgeschichte zu äußern.

Diwald, der zu dem Zeitpunkt politisch noch ein unbeschriebenes Blatt war, wollte gegen dieses Tabu verstoßen. Sein Vortrag entwickelte das Thema unter dem Gesichtspunkt der Rolle Arndts für das „Entstehen des deutschen Nationalbewußtseins“. Damit war die Absicht verbunden, ältere wie jüngere Verzeichnungen zu korrigieren. Arndt erschien bei Diwald nicht als Teutomane, sondern als jemand, der um den Anteil am Gemachten jeder Nation wußte, der nicht naiv an das Organische glaubte, sondern von der Notwendigkeit überzeugt war, die Nation zu erziehen und zu mobilisieren, der kaum etwas hielt von der selbstverständlichen Güte des einfachen Mannes, aber Respekt vor dem Volk hatte, und insoweit Demokrat war, aber nicht der Jakobiner, zu dem ihn Metternich im Negativen, die DDR im Positiven machen wollten, keinesfalls ein Reaktionär, obwohl er der monarchischen Idee anhing, eher ein konservativer Revolutionär im präzisen Sinn: „Die Schwächlichen und Elendigen fliehen zu dem Alten zurück, wo ihrer Furcht vor dem Neuen graut.“

Diwald wollte der Persönlichkeit Arndts Gerechtigkeit widerfahren lassen, sie in den historischen Zusammenhang einordnen, des Spätabsolutismus und der Französischen Revolution, des Idealismus, der Romantik, der „Deutschen Bewegung“, der Befreiungskriege und des Vormärz. Das persönliche – auch das in Teilen schwere – Schicksal Arndts trat dagegen zurück, und Diwald setzte die Akzente so, daß selbst Arndts übel beleumdete Schrift Über den Volkshaß ihren Sitz im Leben erhielt, die ganz abgeblaßte Lage Deutschlands unter dem napoleonischen Joch wieder hervortrat.

Diwald war aber nicht nur als Historiker interessiert. Er schloß seinen Vortrag mit den Worten: „Wir haben später diesen `deutschen Lehrer, Schreiber, Sänger und Sprecher´ nicht bei seinen lorbeerbekränzten, adagio handelnden, sich mit der Obrigkeit arrangierenden Zeitgenossen, unseren Olympiern, einziehen lassen. Das wäre ungerecht gewesen, eine Kränkung Ernst Moritz Arndts, denn gerade ihm ist die gleichgültige Reverenz nicht zuzumuten, mit der wir schon so lange die herausragenden Figuren unserer Geschichte sterilisieren und festgerahmt an die Wände der Museen hängen.“

Es lag darin Bewunderung für ein konsequentes Leben, wenn auch wohl keine Prognose für das eigene Schicksal, obwohl man sagen könnte, daß die Erfahrungen, die Diwald in den folgenden Jahren machen mußte, denen Arndts ähnelten. Und ihn erwartete nicht einmal der Trost, den das Alter für Arndt bereitgehalten hatte, nur dasselbe Bewußtsein, dem inneren Gesetz Genüge getan zu haben.

Abbildung: Umschlag eines Reprints aus dem DDR-Verlag der Nation, 1988!


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

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1984, 1984,5,1985 ou d'Orwell à Burgess

burgess.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1985

1984... 1984 1/2... 1985

ou d'Orwell à Burgess

 

1984 fut incontestablement l'année Orwell. Une abondante littérature et même un film remirent à l'honneur l'œuvre immortelle de cet ancien combattant de la Guerre d'Espagne que fut Orwell. Beaucoup de critiques s'obstinent à voir, dans son chef-d'œuvre, 1984, une description un peu exagérée de notre monde actuel. Ils affirment que les éléments décrits par Orwell et non encore advenus dans notre monde quotidien, seront réalité dans un avenir plus ou moins rapproché. D'autres pensent que le monde de 1984 ne ressemble qu'à certaines facettes de la réalité soviétique et se félicitent, en guise de conclusion, de vivre dans l'hémisphère libre, lisez occidental. La critique d'un autre génie littéraire, compatriote d'Orwell, mérite une attention toute particulière. Car cette critique transcende nettement les bavardages des littérateurs médiatiques et des sociologues abscons. Cet écrivain, qui a tenté une critique nouvelle d'Orwell, n'est autre que le très célèbre Anthony Burgess, créateur de A Clockwork Orange (Orange mécanique). Il a écrit, à l'occasion de l'année Orwell, un ouvrage resté trop ignoré des médias et qui s'intitule significativement 1985.

 

Globalement, Burgess estime que la vision que nous transmet Orwell est exagérée et improbable. Tout d'abord, écrit Burgess dans la première partie de son 1985, les éléments essentiels de 1984 sont trop liés à une époque historique précise pour avoir réelle valeur prophétique. « La Grande-Bretagne décrite par Orwell, avec ses omniprésentes odeurs de choux cuits, ses rations de viande et sa pénurie de cigarettes n'est pour Burgess qu'une image trop reconnaissable de l'ère d'austérité et de socialisme qui suivit les années de guerre (celle de 39-45, ndlr) », écrit Marc Paillot (The Dystopian Novels of Anthony Burgess, mémoire de licence, Bruxelles, 1984).

 

En effet, il semblerait que l'Ingsoc orwellien (abréviation pour English Socialism, idéologie officielle dans le monde de 1984 [expression de la pensée unique de Big Brother]) ne soit qu'une caricature in absurdo du régime socialiste (travailliste) de Mr. Attlee. Mais, plutôt que tyrannique, le régime de Mr. Attlee fut paternaliste (Cf. Paillot, op. cit.). Dans sa critique de 1984, Burgess prétend qu'Orwell a exprimé en fait la rancune ou du moins les sentiments ambigus de sa génération à l'égard de la politique intérieure anglaise de 1948 ("84" étant, rappelons-le, l'inverse de "48").

 

Ensuite, dit Burgess, 1984 nous présente un monde qui repose sur une seule motivation : la haine. Le fonctionnaire O'Brian y explique à ses victimes que le « grand et terrible but du Parti est un monde de peur et de trahison, de torture (...), un monde d'où toute notion de merci sera progressivement évacuée ». Selon Burgess, une telle société ne peut survivre et certainement pas à l'échelle mondiale. Aucun régime ne peut s'alimenter impunément à la seule source de la haine et de la trahison. Marc Paillot insiste sur ce point avec pertinence : « Le régime appelé Ingsoc (English Socialism ?) dont le but n'est même plus le pouvoir mais d'infliger la souffrance ne peut être, même dans le cas de 1984, qu'une aberration temporaire. Ing­soc n'est dans ce sens, non une représenta­tion de la Puissance, mais, n'en représente qu'une métaphore » (op.cit.).

 

AnthonyBurgess_1985.jpgBurgess critique également la division du monde en trois blocs ou zones de puissance qui apparaît dans le 1984 d'Orwell. Il déclare cette vision irréaliste. Pour les lecteurs de Vouloir et Orientations habitués à l'argumentation géopolitique, bornons-nous à constater, ici, que George Orwell imaginait, à l'aube des années 50, qu'une superpuissance eurasiatique (le bloc imaginé par Haushofer, Niekisch et les si­gnataires du Pacte germano-soviétique d'août 1939) allait se constituer pour défier le Nouveau Monde et l'Océania thalassocrati­que, c'est-à-dire les États-Unis avec leur arrière-cour sud-américaine et le Common­wealth.

 

Mais, il nous apparaît légitime de poser à Burgess quelques questions critiques quand il nous expose son scepticisme en analysant le rôle joué par les mass-media dans la contre-­utopie orwellienne. Selon Orwell, les mass­media serviraient le grand dessein des dictatures réelles ou potentielles. Pourtant, dit Burgess, au lieu de voir les traits sérieux et sévères de Big Brother sur nos petits écrans, nous sommes contraints de subir d'interminables successions de spots publicitaires (M.Paillot, op.cit.). Bien qu'il admette que la société de consommation soit une forme moderne de tyrannie - nous dirions plutôt qu'il s'agit d'un totalitarisme doux et tiède - Marc Paillot reprend la critique de Burgess : Orwell s'est, d'après eux, complètement trompé dans ce domaine.

 

Que faut-il en penser ? Lorsqu'on nous assène sans cesse au petit écran les images d'un Reagan qui, "Big Smile" hollywoodien en prime, nous impose les vues de l'élite puritaine et droitière américaine ; lorsqu'on nous assène sans cesse les sourires mielleux d'un Karol Woytila qui, célibataire par la force des choses, prétend enseigner à ses ouailles comment vivre en mariage ; lorsqu'on nous assène sans cesse des feuilletons débiles et des spots publicitaires de même acabit, n'avons-nous pas affaire à autant de masques différents du Big Brother ? Diversité sans doute plus dangereuse que la monotonie que subissent les Est-Européens, saturés des photos retouchées de Staline, Brejnev, Andropov ou Gorbatchev.

 

« Le monde moderne exige notre argent et non point notre âme », écrit Paillot. Entendons par là que le consumérisme et les valeurs marchandes, souverains "-ismes" d’aujourd’hui, ne sollicitent pas particulièrement ce qu'il y a de meilleur en l'homme. La société de consommation enterre l'âme des peuples sous l'argent et les gadgets. Ces funérailles, accompagnées des rythmes saccadés des hit-parades truqués et des bénédictions reagano-papales, n'ont pas lieu à Disneyland, mais bien EN chacun d'entre nous.

 

Comme l'indique Paillot dans sa remarquable étude des romans dystopiques de Burgess, en tant qu'individus, nous sommes impuissants face à la marée consumériste comme face aux régimes carcéraux de l'Est. La seule possibilité de combattre avec succès le marxisme-léninisme dégénéré en apparatchnikisme gérontocratique et l'angélisme rose-­bonbon du libéralisme hollywoodien, c'est de recourir aux consciences populaires euro­péennes, vieilles de plusieurs millénaires. Cette renaissance-là nous est suggérée, notamment, par notre ami Guillaume Faye. Qui a su, de manière plus poignante que lui, réclamer une telle révolution ?

 

1984... Et après ? Après, il y a 1984 1/2. Tel aurait dû être le titre du film Brazil, une production d'un membre du désopilant groupe Monty Python (Brian's Life, The Holy Grail, etc...). Ce film demeure dans la ligne de The Meaning of Life, création du même groupe ; il est une critique particulièrement féroce à l'adresse de la société occidentale.

 

Au premier abord, Brazil nous apparaît défaitiste. En réalité, ce film est une sonnette d'alarme. En effet, Brazil nous montre, non sans humour et par le biais des péripéties étranges que vit le héros central, que l'ennemi à combattre immédiatement est à l'intérieur de nous-mêmes. Car c'est là qu'agit l'Hydre des solutions faciles, de la servitude, de la banalité et de l'auto-­destruction. Dans ce film, les forces qu'il s'agit de réanimer et d'opposer à l'engloutissement lent mais certain dans le bain tiède que nous préparent prédicateurs (hypocrites) des droits de l'homme et multinationales, ne sont autres que l'imagination et la puissance créatrice. Rappelant par là le chef-d’œuvre de Michael Ende, Unendliche Geschichten, l'auteur du film semble vouloir démontrer que la régénération nécessaire de l'homme moderne doit passer par là, et que ces forces ne sont pas encore anéanties. Loin de là. Tant que l'amour et le Reinmenschliches (le pur-humain) existeront, il restera une lueur d'espoir dans ce monde sinistre que nous présente finalement Brazil. L'œuvre de Burgess s'inscrirait, selon Paillot, dans la même ligne, tandis que chez Orwell, toute notion d'amour ferait défaut.

 

Le film ne connaît pas de happy end : sans doute pour nous montrer à quel point nous avons le couteau sur la gorge. Tous les critiques de cinéma, trop spécialistes peut-­être, sont d'accord pour définir le per­sonnage principal comme le type même du anti-héros moderne. Je crois au contraire que ce personnage mérite le titre de héros à part entière, comme bon nombre de héros légendaires. Ne s'agit-il pas d'un reiner Tor (un fou pur, à la Parzifal), déplace dans un scénario futuriste ? Tous ses actes, ses mouvements et ses paroles s'inscrivent dans l'innocence d'une nouvelle jeunesse non préparée par et pour cette société de consommation hypocrite où se déroule Brazil. Il ne sera pourtant pas couronné Roi de la Table Ronde ou Maître du Graal renouvelé : per son sacrifice qui marque la fin du film, il espère éveiller notre conscience humaine. La mélodie qui continue après la fin du film n'est-elle pas la torche enflammée d'une force créatrice et d'une imagination ressuscitées, torche que le héros de l'écran remet à chaque spectateur ?

 

1984 1/2... Et après ? Après : 1985. Dans 1985, la contre-utopie d'Anthony Bur­gess, en quelque sorte sa version à lui de 1984, nous est décrite une Angleterre chaotique et entièrement dirigée par un syndicalisme tout-puissant. En cela, Burgess s'est sans doute basé sur la réelle puissance des syndicats britanniques (les trade unions) dont témoignaient, il y a peu, les grèves des mineurs.

 

Dans l'œuvre d'Orwell, les dirigeants transforment et falsifient sans cesse l'Histoire, falsifications qui passent ensuite par le canal des médias. Les chefs de 1985, eux, mettent tout en œuvre pour évacuer la conscience historique et les fondements culturels de la société pour mieux asservir la population, en grande partie d'origine arabe. Ici également, Burgess emprunte des éléments qui marquent la réalité anglaise actuelle, où les capitaux arabes [allusion aux « rois du pétrole »] jouent un rôle prépondérant. Les moyens mis en œuvre pour liquider toute conscience historique et culturelle dans les cerveaux du peuple sont d'ordre pédagogique, idéologique et linguistique.

 

Le niveau de l'enseignement est progressivement diminué. « Il est effectivement plus facile d'assujettir une population de semi­-illettrés que d'intellectuels ou même de gens moyennement cultives », écrit Marc Paillot. Heureusement que pareille chose ne puisse se passer que dans l'imagination de quelques écrivains,..

 

Ensuite, l'histoire a été réduite à une étude du syndicalisme avec une double conséquence : primo, c'est un excellent moyen de propa­gande ("Regarde comme ils t'exploitaient avant qu'il n'existe des syndicats") et, se­cundo, cela empêchera, même à très court terme, la population d'imaginer que l'histoire fut peut-être autre chose qu'une longue et pénible évolution aboutissant tout naturellement à une forme de syndicalisme holiste (holistic syndicalism) ainsi que le suggère Marc Paillot.

 

Quant aux procédés linguistiques destinés à accélérer la soumission du peuple, il s'agit de transformations, de grossières simplifications syntaxiques. Cette nouvelle langue, le Worker's English n'est pas qu'un cauchemar dont il ne reste plus une trace à l'aube : sans vouloir entrer dans la problématique posée par l'invasion de mots et d'expressions anglo-saxonnes dans les autres langues, il suffit de citer un slogan publicitaire d'une chaîne belge de fast-food, au lecteur d'en juger : « Toi goûter nouveau shake ». Au seuil du XXIe siècle, l'homo occidentalis retourne dans les arbres.

 

Les excès de la "démocratisation", le nivellement par le bas généralisé, constituent les pires fléaux qui frappent le monde d’aujour­d'hui, remarque Paillot. Et a poursuit : « Nous avons déjà bien trop sacrifié sur l'autel de l'égalitarisme ».

 

C'est un exercice intellectuel assez vain de chercher ce qui est irréaliste dans les contre-utopies d'Orwell et de Burgess. Il est encore plus vain de les critiquer sous prétexte que tel ou tel détail ne s'est jamais concrétisé. L'important, c'est que cha­cune de ces œuvres réveille en nous l'instinct de survie propre à tous les êtres vivants. Avec cet instinct seul, nous pour­rons retrouver la conscience nécessaire qui nous aidera à briser les chaînes des totalitarismes de toutes natures. Avec une nouvelle conscience historique, comme avec notre âme, renaîtra, tel le phénix de ses cendres, la liberté sacrée et fondamentalement aristocratique dont ont besoin les peuples européens.

 

► Ralf  VAN DEN HAUTE, Vouloir n°21-22, sept. 1985.

 

Bibliographie complémentaire :

 

Anthony Burgess, 1985, Hutchinson, Lon­don, 1978. Edition de poche anglaise : Arrow Books, 1980/83.

Bernard Crick, Georges Orwell, une vie, Balland, Paris, 1982. Une des plus célèbres biographies d'Orwell. Une édition de poche est également disponible.

Mark R. Hillegas, The Future as Night-mare : HG Wells and the Anti-Utopians, Southern Illinois University Press, Carbondale and Edwardsville, 1967. Un des meilleurs ouvrages en anglais sur la littérature "dystopique".

 

mercredi, 03 février 2010

Presseschau 1/Februar 2010

zeitungen2.jpgPresseschau

1/FEBRUAR 2010

Einige Links. Bei Interesse anklicken...

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Karlheinz Weißmann über die Deutsche Frage:

(...) Auch und gerade nach der Schaffung des kleindeutschen Reiches gab es ein tief empfundenes Unbehagen, wegen des Ausschlusses von Deutsch-Österreich aus dem nationalen Verband und wegen des ungeklärten Problems, wieviel spezifisch Deutsches in diesem Deutschland bleiben werde.
Diese Deutsche Frage konnte selbst in der Phase der Sekurität während des Wilhelminismus nur zurückgestellt, aber nicht überzeugend beantwortet werden. Ihre Virulenz zeigte sich aber erst unter den Bedingungen der Zwischenkriegszeit, als sich infolge einer traumatischen Niederlage und der Härte des Versailler Vertrages die Deutschen auf sich selbst zurückgeworfen sahen, verkeilt in der Mitte des Kontinents zwischen einem rachsüchtigen und zunehmend als fremd wahrgenommenen Westen und einem feindlichen Osten. Das katastrophale Scheitern des Ausbruchsversuchs hat diese Problematik nur noch verschärft.

(Staatspolitisches Handbuch, hrsg. v. Erik Lehnert und Karlheinz Weißmann, Band 1: Leitbegriffe, verfaßt von Karlheinz Weißmann, Schnellroda 2009, S. 31)

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„Man hat sich gescheut, in Deutschland die Wahrheit zu sagen“
Ehemaliger Bundeswehr-Nachrichtenoffizier bemängelt, daß die Situation in Afghanistan beschönigt wird
Marc Lindemann im Gespräch mit Stefan Heinlein
Er könne sich die Verharmlosung der Lage in Afghanistan nur „mit der innenpolitischen Front erklären“, sagt Marc Lindemann, Politikwissenschaftler und ehemaliger Bundeswehr-Nachrichtenoffizier, der nun ein Buch über seine Erfahrungen geschrieben hat. Sein Plädoyer: Man müsse den Menschen sagen, daß es um einen Kampf geht.
http://www.dradio.de/dlf/sendungen/interview_dlf/1112982/

Nigerianische Christen massakrieren Mohammedaner (meist ist es ja eher umgekehrt) ...
Religionskrieg in Nigeria
150 Leichen aus Brunnen geborgen
Den blutigen Auseinandersetzungen zwischen Christen und Muslimen in Nigeria sind erneut wahrscheinlich Hunderte Menschen zum Opfer gefallen. Nach einem Überfall auf ein Dorf wurden dort 150 Tote aus einem Brunnen geborgen, 60 Einwohner werden noch vermißt.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,673621,00.html

Noch mehr dazu ...
Massaker in Nigeria
Hetzen, jagen, töten
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,673261,00.html
http://www.welt.de/politik/ausland/article5931426/Toedlicher-Konflikt-in-einem-kopflosen-Land.html

Terror-Studie
Al-Qaidas Sehnsucht nach der Superbombe
Von Yassin Musharbash
Wie real ist die Gefahr, daß al-Qaida die USA mit Massenvernichtungswaffen angreift? Entsprechende Drohungen sind laut einer Studie des CIA-Veteranen Mowatt-Larssen mehr als leere Rhetorik. Im Gegensatz zu vielen Kollegen vermutet er, daß sich das Terrornetzwerk auf den größtmöglichen Anschlag vorbereitet.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,674101,00.html

Großbritannien streicht Jemen-Flüge
http://www.kleinezeitung.at/nachrichten/politik/2274334/grossbritannien-streicht-jemen-fluege.story

Sarah Netanjahu seit Mobbing-Prozess in Israels Schlagzeilen
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i3VeYNNW6k1tLv-aD7DxWaSImj7w

Big Brother is watching you ...
Neue Sicherheitstechnik
Britische Polizei will Bürger mit Drohnen überwachen
Demonstranten, Autobahnraser, Umweltsünder: In Großbritannien werden sich viele Bürger dem wachsamen Auge des Staates künftig kaum mehr entziehen können. Drohnen sollen laut Plänen der Regierung auch für zivile Spähzwecke eingesetzt werden – schon 2012 könnte es soweit sein.
http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/0,1518,673671,00.html

Alleinerziehende
Die Hätschelkinder der Nation
http://www.faz.net/s/RubEC1ACFE1EE274C81BCD3621EF555C83C/Doc~E60FE8AAF451840B7BFDC31CB92A21904~ATpl~Ecommon~Scontent.html

„Der Euro-Raum kann zerbrechen“
Von Jörg Eigendorf; Florian Hassel; Tobias Kaiser
Thomas Mayer, der neue Chefvolkswirt der Deutschen Bank, plädiert für einen europäischen Währungsfonds und hält höhere Inflation für unausweichlich, um die hohen Staatsschulden in Europa abzubauen.
http://www.welt.de/die-welt/politik/article5938285/Der-Euro-Raum-kann-zerbrechen.html

EZB-Chefvolkswirt Stark
Zentralbank verweigert Griechenland die Rettung
EZB-Chefvolkswirt Jürgen Stark lehnt eine Rettung Griechenlands ab. Das hoch verschuldete Land müsse sich selbst helfen. Zur Zinspolitik sagt Stark, die Zentralbank würde zur Not die Zinsen erhöhen, um einer Inflation vorzubeugen. „Wir sind dafür da, den Bürgern in Europa stabile Preise zu garantieren.“
http://www.welt.de/finanzen/article5954077/Zentralbank-verweigert-Griechenland-die-Rettung.html

Hohe Staatsschulden
EU-Kommission warnt vor Euro-Absturz
Die EU-Kommission schlägt Alarm: Angesichts horrender Defizite fürchtet die Brüsseler Behörde um den Euro. Vor allem Krisenländer wie Spanien oder Irland sollen nun auf Sparkurs gehen. Nach SPIEGEL-Informationen wird dabei auch eine bescheidene Lohnpolitik nach deutschem Vorbild empfohlen.
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,673577,00.html

EZB und EU-Kommission wegen Griechenland in Sorge
http://de.reuters.com/article/economicsNews/idDEBEE60N06A20100124

Spekulationswahnsinn
In China bahnt sich ein gewaltiger Crash an
Von Gordon G. Chang
Die Chinesen prahlen mit ihrem Wirtschaftswachstum, Funktionäre erklären die Finanzkrise für beendet. Allerdings mehren sich die Anzeichen, daß China den Höhepunkt einer Spekulationsmanie erreicht hat – und eine Bruchlandung erlebt. Falls das passiert, wird das Riesenreich den Rest der Welt mit nach unten reißen.
http://www.welt.de/finanzen/article5945800/In-China-bahnt-sich-ein-gewaltiger-Crash-an.html

Nach Lafontaine-Rücktritt
SPD lotet Chancen für Linksbündnis aus
Oskar Lafontaines Ausstieg macht die Annäherung leichter: Kaum hat der Linken-Chef seinen Rücktritt bekanntgegeben, beginnen in der SPD Planspiele über Kooperationen. Partei-Vizechefin Kraft wirbt offen um ehemalige Genossen. Linke-Fraktionschef Gysi sucht derweil einen Nachfolger.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,673684,00.html

Garnisonkirche bekommt DDR-Gelder
Potsdams LINKE kritisiert Millionenzuschuß
http://www.neues-deutschland.de/artikel/162787.garnisonkirche-bekommt-ddr-gelder.html

(Antifaspiegel-Online spürt mal wieder die Volksfeinde auf...)
Rechtsextreme an der Uni
Braune Biedermänner
Von Ina Brzoska
Rechtsextreme an deutschen Unis geben sich bieder, brav und konservativ. Doch wie läßt sich verhindern, daß die Rechten an den Hochschulen auftrumpfen? Der Fall eines Studenten in Magdeburg zeigt, wie hilflos Kommilitonen und Professoren der Gefahr begegnen.
http://www.spiegel.de/unispiegel/studium/0,1518,668330,00.html

Neues aus der Versöhnungsanstalt
Von Stefan Scheil
Der polnische Historiker Tomasz Szarota begründet seinen Rückzug aus dem wissenschaftlichen Beraterkreis der Stiftung „Flucht, Vertreibung, Versöhnung“ in einem lesenswerten Interview mit der taz vom 19. Januar 2010.
Treffend ist wohl seine These, daß es der Stiftung weniger um internationale als um die innerdeutsche Versöhnung geht. Das „sichtbare Zeichen“ von Berlin soll nach dem Willen der Bundesregierung die Vertriebenen damit aussöhnen, daß ihnen elementare Rechte vorenthalten wurden.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5b1170dc038.0.html

(Sie ist immerhin konsequent. Ginge es nach den alles bis zum Ende denkenden "Antideutschen", müßte dies die Konsequenz der Vergangenheitsbewältigung für alle Deutschen sein. Bei gleichzeitigem Friedenseinsatz als unbezahlte Haushaltshilfen in einem Kibbuz...)
Görings Nichte
Sterilisiert aus Angst vor Nazi-Kindern
Horror-Beichte von Bettina Göring in israelischer Doku
http://www.berlinonline.de/berliner-kurier/print/nachrichten/291446.html

Broder vs. Benz
Von Martin Lichtmesz
Die Debatte über den „Antisemitismus“ des Antisemitismusforschers Wolfgang Benz will ich nicht noch einmal zusammenfassen. Alles Nötige, inklusive entsprechender Links, kann man hier nachlesen. Und einen konservativen Kommentar hier. Dieser geht allerdings nicht an den Kern der Sache, und den sehe ich folgendermaßen ...
http://www.sezession.de/11330/broder-vs-benz.html

Niederlande
Wilders weist Hetzvorwurf gegen Muslime zurück
http://www.tagesspiegel.de/politik/international/Niederlande-Islam;art123,3007677

Deutsche Qualitätsmedien gegen Geert Wilders
http://www.tagesschau.de/kommentar/wilders106.html
http://www.stern.de/politik/ausland/rechtspolpulist-vor-gericht-geert-wilders-wilde-islamtheorien-1537294.html
http://www.rp-online.de/politik/ausland/Provokateur-mit-Unschuldsmiene_aid_809673.html

Zahl der Einwohner mit Zuwanderungshintergrund leicht gestiegen
WIESBADEN. Der Anteil der Einwohner in Deutschland, die über einen sogenannten „Migrationshintergrund“ verfügen, ist 2008 im Vergleich zum Vorjahr von 18,7 auf 19 Prozent gestiegen. Dies teilte das Statistische Bundesamt in Wiesbaden auf der Basis des sogenannten „Mikrozensus“ mit.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5e7b801e110.0.html

Blick in die Wirklichkeit
Von Christian Dorn
Welchen Stellenwert besitzt Zivilcourage im heutigen Deutschland? Laut Marianne Birthler, die die Behörde für die Unterlagen des DDR-Staatssicherheitsdienstes leitet, ist sie nur selten anzutreffen. Vielmehr sei in unserer Gesellschaft allzu häufig nur eines von beiden auszumachen: eine vermeintliche „Courage“, die jede zivile Form vermissen lasse, und andererseits eine vorgebliche „Zivilität“, die sich letztlich als Feigheit entpuppe.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M55c58e5ad5e.0.html

„Zivilcourage“: Ein Figurenpanorama mit allen Opfern und Tätern der fehlgeschlagenen Integration
Von Felix Menzel
http://www.blauenarzisse.de/v3/index.php/gesichtet/1281-zivilcourage-ein-figurenpanorama-mit-allen-opfern-und-taetern-der-fehlgeschlagenen-integration

Beschwichtigend poetisieren
Von Johannes Schüller
http://www.blauenarzisse.de/blog/330/beschwichtigend-poetisieren.html

POL-F: 100122-90 Frankfurt-Innenstadt: Polizeibeamte angegriffen
Frankfurt (ots) – Während einer Personenkontrolle an der Konstablerwache am Donnerstagabend, dem 21. Januar 2010, gegen 19.00 Uhr, wurden zwei Beamte des 1. Reviers von einem 27jährigen Marokkaner angegriffen und verletzt. Der sich ohnehin schon aggressiv verhaltende Mann schlug plötzlich mit den Fäusten auf einen Beamten ein und stieß ihn zurück. Anschließend versuchte er zu flüchten, konnte aber kurz darauf eingeholt werden. Seine vorläufige Festnahme versuchte er ebenfalls gewaltsam zu verhindern. Unter anderem zog er eine Beamtin an den Haaren und schlug ihr die Brille aus dem Gesicht.
Zudem solidarisierten sich etwa 40 Personen mit dem Beschuldigten und umringten die Beamten. Erst mit starken Unterstützungskräften gelang es, die Situation zu beruhigen. Aus der Gruppe heraus versuchte ein 21jähriger Eritreer den Festgenommenen zu befreien, indem er einen Beamten wegziehen wollte. Dieser Versuch konnte abgewehrt werden.
http://www.presseportal.de/polizeipresse/pm/4970/1548863/polizeipraesidium_frankfurt_am_main

Tödliche Verfolgungsjagd mit Polizei
Schwere Krawalle in Frankreich
http://www.spiegel.de/panorama/justiz/0,1518,673125,00.html
http://www.sueddeutsche.de/panorama/614/500876/text/

Ungeheure Brutalität von 14jährigem Täter in Sprendlingen
Zwölfjähriges Kind zusammengetreten
http://www.op-online.de/nachrichten/dreieich/junge-zusammengetreten-599799.html

Auch so ein „Jugendlicher“?
„Nazi“-Vorwurf
Im Zug nach Eltville: Statt Fahrschein Schreckschußwaffe vorgezeigt
http://www.wormser-zeitung.de/nachrichten/polizei/8286394.htm
http://www.bild.de/BILD/regional/frankfurt/dpa/2010/01/25/teenager-zeigt-pistole-statt-fahrschein.html

Sexualverbrechen in Hamburg nehmen zu: Türke nach vermutlicher Vergewaltigung einer 17jährigen festgenommen
http://www.blauenarzisse.de/v3/index.php/aktuelles/1266-sexualverbrechen-in-hamburg-nehmen-zu-tuerke-nach-vermutlicher-vergewaltigung-einer-17-jaehrigen-festgenommen

Die meisten Medien verschweigen die jamaikanische Herkunft des als „Mann“ beschriebenen Täters ...
Mann randaliert im Ausländeramt
Randale: Besucher wirft Monitor nach Behörden-Mitarbeiterin - Frau bleibt unverletzt
http://www.echo-online.de/suedhessen/odenwaldkreis/erbach/art1269,578682
http://www.morgenweb.de/region/rhein_neckar_ticker/Mannheimer_Morgen/4346_Erbach:_Randalierer_greift_Beh%C3%B6rden-Mitarbeiterin_an_.html

Nationalität von der übrigen Presse verschwiegen. Bei BILD erfährt man sie ...
Frankfurt
Aus Eifersucht Mann mit Messer niedergestochen
http://www.bild.de/BILD/regional/frankfurt/dpa/2010/01/25/aus-eifersucht-mann-mit-messer-niedergestochen.html
Gegenbeispiel:
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/frankfurt/2228789_Polizei-Messerstecherei-in-Alt-Sachsenhausen.html

Nationalität von der übrigen Presse verschwiegen. Durch Internetrecherche erfährt man sie ...
Rüsselsheim
Überfall auf Supermarkt – Täter bedrohen Angestellte mit Pistole und Messer
http://www.brennessel.com/brennessel/news/detailview.php?ID=94399
Gegenbeispiel:
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/kreis_gross_gerau/2229624_Nachrichten.html

„Migranten müssen einsehen: So geht es nicht“
Diesen Satz zum Thema ausufernder Migrantengewalt hat diesmal nicht PI geschrieben, sondern der Vorsitzende der CDU/CSU-Fraktion im Deutschen Bundestag, Volker Kauder (60, Foto), geäußert, nachdem seine 61jährige Mitarbeiterin in unmittelbarer Nähe des Regierungsviertels von Migranten grundlos zu Boden geschlagen wurde.
http://www.pi-news.net/2010/01/migranten-muessen-einsehen-so-geht-es-nicht/#more-114037

Neue Nummer von Freiheit der Wissenschaft online erschienen
http://www.bund-freiheit-der-wissenschaft.de/webfdw/012010/web_fdw__januar_2010.pdf

Kommission für Jugendmedienschutz veröffentlicht Ergebnisse
München - Die Kommission für Jugendmedienschutz (KJM) hat im vierten Quartal 2009 26 Verstöße gegen die Bestimmungen des Jugendmedienschutz-Staatsvertrags (JMStV) in Fernseh-, und 14 Verstöße in Telemedienangeboten festgestellt.
http://www.digitalfernsehen.de/news/news_875939.html

Wegen Bohlen-Häme
Jugendschützer beanstanden „DSDS“
„Antisozial“ und „desorientierend“: Die Kommission für Jugendmedienschutz hat sich über die Wiederholung einer „DSDS“-Folge beschwert. In der führt Dieter Bohlen einen Kandidaten wegen dessen durchnäßter Hose vor – Häme und Herabwürdigung würden so als völlig legitim dargestellt.
http://www.spiegel.de/kultur/tv/0,1518,673264,00.html

Linguisten auf Abwegen ...
Sprachforschung
Deutsche Umlaute ä, ö und ü sterben in Zukunft aus
Von Rochus Rademacher
„Kannstema uber dem deutsch seine entwicklung eine diskusion fuhren?“ – In ferner Zukunft dürfte dieser Satz bei Hütern deutscher Grammatik und Wortlehre keinen Unmut mehr erregen. Sprachforscher sagen die konsequente Kleinschreibung, neue Wortendungen und das Aussterben von Umlauten voraus.
http://www.welt.de/wissenschaft/article5941403/Deutsche-Umlaute-ae-oe-und-ue-sterben-in-Zukunft-aus.html?page=2#article_readcomments

Deutschwerbung
Von Thomas Paulwitz
Großartig: Endlich rührt die Regierung kräftig die Werbetrommel für die deutsche Sprache. Eineinhalb Millionen Werbebroschüren verteilt das Bildungsministerium. Es rühmt die „logische und klare“ deutsche Sprache, mit deren Hilfe man „den enormen Reichtum“ Deutschlands und der deutschen Kultur ergründen könne. Was ist denn nun plötzlich in die Bundesregierung gefahren? Wie kommt sie auf einmal dazu, die deutsche Sprache dermaßen zu bejubeln? Handelt es sich etwa um einen Anflug von neunationalistischem Größenwahn?
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M56beab13084.0.html

Fremdschämen in neuen Dimensionen ...
Mr Oettinger is on the woodway
Günther Oettinger hatte sich als baden-württembergischer Ministerpräsident die Fremdsprachen-Kompetenz seiner Landeskinder auf die Fahnen geschrieben:
„Deutsch bleibt die Sprache der Familie, der Freizeit, die Sprache, in der man Privates liest, aber – Englisch wird die Arbeitssprache“, so die Prognose des CDU-Politikers vor vier Jahren.
Wie das beim designierten EU-Kommissar in der Praxis aussieht, ist nun auf einem Video nachzuvollziehen.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5276a49eed8.0.html

Hier sieht man Oettingers englische Sprachkenntnisse:
http://www.youtube.com/watch?v=F-I-Ga1scHw
(ein Beispiel für jemandem, der durch gespielte anglophile "Weltläufigkeit" der eigenen Provinzialität zu entfliehen hofft...)

Guérilla dans les forêts de Lituanie

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Christian NEKVEDAVIVIUS :

 

Guérilla dans les forêts de Lituanie

 

Jusque dans les années 50, les Soviétiques ont dû mener une longue guerre anti-partisans dans les régions « libérées » de l’Ouest

 

Parmi les premiers mouvements de résistance antisoviétiques dans les régions d’Europe orientale occupées par l’Armée Rouge, on compte surtout l’UPA ukrainienne, de loin la plus forte sur les plan du nombre et de l’armement. Mais le mouvement de résistance armée le plus solidement organisée fut sans conteste le « Mouvement de résistance unitaire et démocratique » de Lituanie. L’organisation de ce mouvement ne fut certes pas une évidence. Pour l’observateur extérieur, tout mouvement de résistance apparaît comme un organe de combat cohérent, mené par une direction unique. En vérité, unité et cohérence sont des vertus bien difficiles à incarner dans les conditions d’illégalité et de persécution permanente. Les Lituaniens, eux, ont réussi le miracle de donner cohérence et unité à leur mouvement de résistance antisoviétique en 1947, après trois ans de travail préparatoire.

 

La direction de leur mouvement de résistance était entre les mains d’un « Comité Supérieur pour la Libération de la Lituanie », dont la délégation extérieure avait son siège aux Etats-Unis et représentait simultanément les émigrés lituaniens. A l’intérieur du mouvement, les « combattants de la liberté », sous le commandement des forces armées de guérilleros, constituaient la troupe active, dont les effectifs comprenaient au départ 50.000 combattants ; à la fin de l’année 1948, on les estimaient encore à 20.000. Ces forces étaient subdivisées en unités d’arrondissement et en groupes, et disposaient de juridictions militaires et de cours martiales propres. C’était comme si l’armée lituanienne du Général Vincas Vitkauskas, trahie et livrée à l’Armée Rouge le 15 juin 1940, était ressuscitée dans les forêts du pays, avec ses uniformes traditionnels, bien armée et disciplinée.

 

Les troupes soviétiques perdront 80.000 combattants

 

Après les Lituaniens, les Allemands constituaient le groupe national le plus important dans la composition de cette armée lituanienne de libération : leur nombre est estimé à quelque 5000 hommes dont, apparemment, plus de 1000 officiers, selon l’étude d’Ingo Petersen intitulée « Die Waldwölfe. Unter baltischen Freiheitkämpfern 1947-1950 » (= « Les loups de la forêt – parmi les combattants baltes de la liberté 1947-1950 ») et publié chez K. W. Schütz à Preussich Oldendorf en 1973. Outre des volontaires allemands, on trouvait dans les rangs lituaniens des Russes et des Biélorusses. Avec les Polonais de l’Armija Krajowa, les rapports étaient mauvais car ils avaient délibérément tué des Lituaniens affirmant leur appartenance ethnique. 

 

Au cours des deux premières années de la seconde occupation soviétique, commencée à l’automne 1944, les partisans nationaux lituaniens ont déployé une activité très intense. Dans cette période, des combats de grande ampleur ont eu lieu, ainsi que des attaques armées, menées par des forces nombreuses, parfois de la taille d’un régiment complet doté d’artillerie légère. Lors de ces opérations, les Soviétiques avouent eux-mêmes avoir perdu 80.000 hommes ; les chiffres avancés par les Lituaniens sont plus impressionnants : on parle de plus de 180.000 soldats de l’Armée Rouge perdus. Presque l’entièreté des premiers effectifs d’occupation a été détruite. Résultat de cet hécatombe : les fonctionnaires soviétiques ont été saisis d’angoisse, ce qui a entrainé de nombreuses mutations et démobilisations.

 

Dans un premier temps, les Soviétiques ont tenté de maîtriser la situation en optant pour un combat ouvert et frontal : ils ont dès lors renforcé leurs garnisons en les dotant d’unités mobiles, des commandos d’extermination relevant du NKVD. Les pertes lituaniennes, dues à l’action de ces unités spéciales soviétiques fortes de 80.000 hommes, se seraient élevées à 12.000 hommes, selon les chiffres avancés par l’Armée Rouge. Les Lituaniens, eux, estiment avoir perdu 25.000 combattants. En dépit de ces pertes énormes, et bien que l’Armée Rouge n’hésita pas à détruire d’énormes zones forestières, les Soviétiques ne parvinrent pas à briser la pugnacité des partisans lituaniens.

 

Vu la situation, les Soviétiques décident de changer de stratégie en 1947 et d’appliquer des méthodes indirectes, plus efficaces. C’est de cette époque que date le fameux ordre que donna le Politburo au commandant en chef des troupes de sécurité soviétiques, le Général Victor Abakoumov : le Département IX de l’Armée de la Baltique devait, si les troupes d’occupation étaient mises en danger mortel, procéder à la déportation de la population civile voire à sa liquidation physique. Si, jusqu’alors, les Soviétiques ne procédaient qu’à des arrestations individuelles au sein de certaines catégories de personnes, à partir de 1947, ils commencèrent à déporter des Lituaniens en masse, surtout dans les régions où la résistance était bien ancrée comme celles autour des villes de Vilnius et Siauliai.

 

Dans la région de Vilnius, 70.000 personnes furent déportées vers l’intérieur des terres russes, rien que pendant l’été 1948 ; le nombre total de Lituaniens déportés s’élève à 500.000 personnes, ce qui équivaut à environ 20% de la population de 1945. Simultanément, des groupes de colons russes tentèrent de s’installer dans les régions évacuées ; ils étaient bien armés et se montraient assez agressifs. Jusqu’en 1952, la résistance armée a réussi à les chasser des villages et des fermes isolées et abandonnées qu’ils occupaient. Il a fallu attendre l’ère Brejnev pour qu’un nombre appréciable de Russes puisse s’installer en Lituanie.

 

Ces attaques violentes eut eu de l’effet. Les Lituaniens ont été contraints, dès 1949, à modifier les buts de leurs manœuvres et à changer de tactique. Si, jusqu’alors, le principal objectif du mouvement de résistance avait été de lutter activement contre l’occupant, il devint après 1949 de protéger la population lituanienne, de maintenir intacte sa substance, gravement menacée par les mesures prises par les Soviétiques. L’organisation s’est ainsi transformée : de formation de combat qu’elle était, elle se transforma en réseau de renseignement. L’époque des grands combats était passée mais le mouvement de résistance, en prenant à son compte de nouvelles formes de combat, réussit à infiltrer jusqu’aux plus hautes instances du pouvoir soviétique et de l’Armée Rouge. Le mouvement disposait d’informations de premier plan qui lui permettait d’avertir à temps des personnes menacées et d’exercer une action dissolvante qui a contribué, en fin de compte, à mettre un terme, d’abord politique, à l’occupation soviétique.

 

Le combat armé entre 1949 et 1953 avait pour principale caractéristique que l’occupant, qui disposait d’un potentiel quasi inépuisable d’hommes, de matériel et d’armements, devait toujours engager des troupes fraiches dans la région pour combler les pertes dues à la lutte contre la résistance lituanienne. Il n’était pas rare de voir des combats s’engager avec, d’un côté, une trentaine de partisans lituaniens, et 800 agents du NKVD, de l’autre. Dans ce type de combat, les pertes étaient souvent d’un Lituanien contre quinze voire trente agents du NKVD, comme en l’apprend en lisant les mémoires d’un Lituanien exilé, N. E. Suduvis (pseudonyme), publiées sous le titre de « Seul, tout seul – Résistance sur le littoral baltique » (New Rochelle, Etats-Unis, 1964).

 

Moscou a dû recourir à un autre moyen : détruire les forêts de Lituanie, où se cachaient les partisans nationalistes. A plusieurs reprises, les régions forestières furent soumises à des bombardements intensifs, utilisant des bombes incendiaires réduisant en cendres d’énormes territoires boisés. Vers 1953, il restait environ 2000 partisans nationalistes lituaniens en mesure de combattre ; pour leur ôter toute base logistique, les Soviétiques déportèrent 200.000 ruraux hors du pays ; dix divisions de l’Armée Rouge durent protéger le transport de cette masse en wagons à bestiaux, pour éviter que les combattants ne les libèrent en cours de route. A la fin de cette période de combat, vers l’automne 1954, 120.000 hommes du NKVD, accompagnés de chiens pisteurs, firent littéralement la chasse aux 700 à 800 partisans qui subsistaient vaille que vaille. De plus, des agents spéciaux furent infiltrés dans les unités de partisans, avec pour mission de révéler les cachettes, afin que le NKVD puissent faire usage de gaz anesthésiants et d’autres substances toxiques contre les derniers combattants, qui résistèrent véritablement jusqu’au dernier homme.

 

Mais le combat n’était pas encore fini….

 

Jusque dans les années 60, les combats se poursuivirent de manière sporadique au niveau local, principalement avec la participation de petites troupes d’assaut qui frappaient des objectifs limités et précis, perpétrant des attaques ciblées et des actions de sabotage avant de disparaître sans laisser de traces. Par vengeance, le NKVD rasa des villages entiers, incendiant des maisons abritant femmes, enfants et vieillards. Souvent, les agents spéciaux du NKVD revêtaient des uniformes lituaniens et abattaient de la manière la plus bestiale des Lituaniens innocents pour mettre ces massacres sur le compte des résistants.

 

Le 17 mars 1965, l’un des derniers combattants armés de la résistance lituanienne, Antanas Kraujelis, fut trahi et encerclé dans son abri souterrain. Sa situation était désespérée : il se tua afin d’échapper à la captivité. Le responsable de cette action, le Major du KGB Nakhman Douchanski s’est réfugié en Israël en 1989 ; il fut jugé par contumace mais l’Etat hébreu ne l’extrada pas et il mourut en exil. Le 6 juillet 1965, Pranas Koncius tombe les armes à la main. Le dernier combattant à être demeuré armé dans les forêts jusqu’en 1971 fut Benediktas Mikulis. En 1980, il fut condamné à de nombreuses années de prison. Le Commissaire du peuple à la justice de l’époque, Pranas Kuris, est devenu juge lituanien à la Cour Européenne des Droits de l’Homme en 1994, par la grâce de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Durant l’hiver 1986, le dernier combattant lituanien de la liberté, Stasys Guiga, meurt d’une grave maladie dans une cachette secrète, poursuivi par toute une armée de sicaires, jamais découvert et invaincu.

 

Christian NEKVEDAVICIUS.

(article paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°4/2010 ; trad. franc. : Robert Steuckers).    

Revue "Hyperborée": Qu'est-ce que l'ésotérisme?

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SOMMAIRE DU N°9

ÉDITORIAL

Qu’est-ce que l’ésotérisme ?

DOSSIER L’ÉSOTÉRISME CHRÉTIEN

Ganagobie : des mosaïques pas très catholiques
Thulé sous le masque chrétien
L’image du Golgotha et les mythes nordiques
Le secret polaire de l’Ordre du Temple
Les saints du calendrier et le symbole zodiacal
La religion orthodoxe, gardienne de la Tradition

LU, VU, ENTENDU

Charbonneau-Lassay et le Bestiaire du Christ
La chanson populaire
Page solaire
Le feu de Naciketas
Les alignements du Ménec
Vincenot, de Pierre Vial
Célestin et Amycus

ORIGINES

La Nwyvre, l’énergie procréatrice des origines
Pensée, parole, action dans la tradition européenne

NOTRE EUROPE

La Sardaigne : du temps et des dieux
L’Irlande - 2e partie : Du génocide à la reconquête

EDITORIAL DU N°9

Qu'est-ce que l'ésotérisme ?


Qu’est-ce que l’ésotérisme ? C’est le monde tel qu’il existe et tel que le voient certains êtres selon une logique et une vision qui ne sont pas apparentes ou reconnues par les autres. Nietzsche disait que le philosophe exotérique voit les choses d’en bas, tandis que le philosophe ésotérique les voit d’en haut. Cette explication n’est guère satisfaisante ; l’ésotériste n’est pas, dieu merci, un philosophe, tout au moins, dans son acception actuelle. Et, les choses, il ne les voit ni d’en haut ni d’en bas, il les voit à travers, superposées, ou comme à la lecture d’un palimpseste. Don Juan, le chaman yaqui de Castaneda, assimilait la connaissance aux peaux d’un oignon qu’il faut éplucher pour en découvrir le secret (… en pleurant). On peut tout aussi bien s’en référer à l’image de la peau humaine ; on ne voit des êtres que leur apparence physique. La peau humaine comporte elle aussi plusieurs couches ; sa fonction permet de protéger – quelquefois de refléter – l’intérieur. L’étymologie du mot ésotérisme renvoie à ce dernier mot, intérieur, avant de signifier caché. Mais il n’y a pas lieu d’opposer exotérisme et ésotérisme, comme il n’y a pas lieu d’opposer science moderne et ancienne qui sont deux aspects d’un même corpus. Evidemment, l’accélération de notre fin de cycle fait que l’on n’a guère le loisir de pousser l’investigation plus loin que les apparences.
Le monde est régi par un ensemble de lois qui ne sont pas édictées par les hommes. Lorsque le temps fut venu de les occulter, puisqu’on entrait dans l’« âge sombre », ces lois et principes furent conservés sous forme de symboles, architecturaux, artistiques, ou autres, sous forme de transmission orale, ou écrite, de traditions rituelliques ou autres perpétuées depuis le fond des âges. Eliade, Evola, Dumézil, ou Guénon et bien d’autres ont largement contribué à expliquer ces modes de transmission dans les sociétés anciennes ou celles contemporaines, qu’on nomme « primitives » mais chez lesquelles perdurent encore bien des signes d’un savoir oublié. L’ésotérisme est donc la science qui étudie les connaissances qui ne sont pas accessibles à une perception immédiate, tout en incluant celles qui le sont – qui peut le plus peut le moins – et qui structurent le monde en profondeur. Et dès l’origine. Ces connaissances étant éternelles et universelles, l’ésotérisme peut encore se définir comme la voie de leur transmission.
De ce fait, les connaissances exotériques contemporaines, telles que les hommes les pratiquent d’une manière qu’ils définissent comme « rationnelle » ou « cartésienne » et qu’ils appellent « scientifiques », ces connaissances somme toute superficielles - « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil » - ne sont qu’une infime partie du matériau intellectuel, et spirituel, que les hommes ont à leur disposition, de même que nous n’exploitons qu’une infime partie des potentialités de notre cerveau. Un domaine – celui le plus en pointe - de ces nouvelles sciences a inclus, ou plutôt rejoint, nous dirions presque spontanément, naturellement, certaines de ces anciennes connaissances ; c’est celui de la physique quantique, qui fausse justement ces règles de logique scientifique qu’on pensait indétrônables et incontournables. Le serpent se mord la queue. La science et la tradition se sont rejoints et ont un bel avenir commun.

L’ésotérisme chrétien

« Y a-t-il ésotérisme chrétien ou christianisme ésotérique ? dans le premier cas, le christianisme est fondamentalement un ésotérisme qui s’est dégradé en religion ; dans le second cas, le christianisme est une religion qui comporte quelques éléments ésotériques et a pris quelques formes ésotériques ».
Quant à nous, nous n’avons pas opposé exotérisme ou science à ésotérisme ou spiritualité. Il conviendrait tout autant de ne pas opposer paganisme et christianisme, en vertu d’une tradition de continuité redécouverte dans le présent numéro d’Hyperborée par Paul-Georges Sansonetti ; car il existe un ésotérisme chrétien qui énonce, lorsqu’on y prête attention, les mêmes vérités que professaient les spiritualités anciennes, que le christianisme dogmatique (ou religieux, comme l’écrit Riffard ) a tenté d’éradiquer par l’épée et le feu. Pour dire autrement, la Tradition s’est maintenue au sein même de ce qui pouvait être considéré comme son plus implacable ennemi. Ce qui nous permet, à nous, d’être encore là, nous référant à ces quelques bribes de savoir, tout aussi précieuses que la moindre molaire d’un mammouth qui permet aux archéologues de reconstituer le mastodonte dans son ensemble. Et à quelques injections d’ADN de faire marcher les spécimens congelés dans un proche avenir.
Et l’on s’attend, au jour du Jugement dernier, comme diraient les chrétiens, à voir se lever et s’animer toutes ces figures de pierre patiemment et délicatement sculptées dans la fraîcheur et la pénombre des cloîtres par des hommes courageux dont la mission était de transmettre ces connaissances primordiales, au nez et à la barbe (blanche) des Pères de l’Eglise.
Mais cela aurait-il pu se produire s’il n’y avait eu dans les fondements même du christianisme quelques éléments qui auraient permis cette continuité, à commencer par le personnage du Christ ?
Et même la vaste entreprise de récupération décidée d’une manière systématique par l’Eglise n’a-t-elle pas permis de sauvegarder certains vestiges ? On peut penser, bien sûr, à ces temples païens, eux-mêmes construits sur des lieux telluriques et qui ont été détruits, certes, mais aussi marqués, par l’emplacement d’une chapelle ? ou à cette surabondance de saints, destinés à remplacer les anciens dieux, lesquels étaient, rappelons-le encore une fois, des principes. Le coucou chrétien n’aurait, dans ce cas, fait que garder le nid au chaud pour le retour de l’aigle.
Pour illustrer ce qui vient d’être dit, voici le récit d’une petite expérience, que chacun peut faire sur le site de n’importe quel édifice chrétien près de chez lui.
J’ai découvert sur un tourniquet de l’unique bistrot d’un village perdu de la Drôme provençale une revue fort bien faite par une équipe d’érudits locaux qui s’appelle Mémoire d’Ouvèze, du nom de la rivière qui arrose les villages de ce pays aux confins de la Drôme et du Vaucluse, et qui a sinistre « mémoire » puisque c’est elle qui a emporté une partie de Vaison-La Romaine il y a quelques années. Ce numéro était consacré aux chapelles du Val d’Ouvèze et recense une trentaine de ces bâtiments qui sont souvent des petites merveilles d’architecture (voir encadré).

Notre dossier sur « l’ésotérisme chrétien » n’est évidemment pas exhaustif, nous aurions par exemple aimé évoquer la grande figure de Rudolf Steiner dont nous avons parlé à maintes reprises dans cette revue ; ce n’est que partie remise.

Le secret polaire de l'Ordre du Temple

silhouette-de-templier.jpgLe secret polaire de l'Ordre du Temple

par Paul-Georges Sansonetti

Ex: http://www.hyperboreemagazine.fr/

Comment évoquer l’ésotérisme chrétien en passant sous silence l’Ordre du Temple ?
On sait qu’il fut fondé par le chevalier Hugues de Payens (un nom qui en dit peut-être long sur les orientations secrètes de cette famille) et huit autres compagnons d’armes. Il est également bien connu que la désignation de leur Ordre est venue du fait que ces chevaliers se virent confier la garde des ruines du temple de Salomon. L’Ordre fut officiellement reconnu en 1118 mais, selon certaines sources, la fondation daterait de 1111, autrement dit 111 ans après l’an Mil marquant le milieu de l’ère astrologique des Poissons. Inutile de revenir sur la signification éminemment polaire du 111. Cette date de 1111 aurait donc été judicieusement choisie pour signifier, à ceux susceptibles de comprendre, l’affiliation de l’Ordre au courant johannite et, de la sorte, à la tradition primordiale. Ce nombre se retrouve à plusieurs reprises – mais toujours de façon occulte - dans l’emblématique templière. Ainsi pour le premier sceau de l’Ordre représentant le célèbre « Dôme du Rocher » à Jérusalem (illustration 1).
Pourquoi donc choisir un édifice musulman (surtout aussi fondamental pour l’Islam) ? Est-ce à dire, comme l’écrirent plusieurs auteurs, que des liens occultes auraient uni les Templiers à la religion de Mahommet ? Leurs affrontements avec les Maures disent tout le contraire. Précisons que, s’il y eut entente réelle, car fondée sur un ésotérisme identique, entre le Temple et une organisation moyen-orientale, ce fut avec l’Ordre des Ashasshins créé à l’initiative du mystérieux Hassan Saba et dont le siège, Alamût, en Perse, était une formidable citadelle. La réponse concernant la représentation de cette mosquée sur le sceau du Temple serait à la fois plus simple et plus inattendue. Le sommet du dôme est exactement à 111 pieds du sol. Ce nombre étant celui du Pôle, on comprend que le monument en question ait servi à masquer une signification d’une importance essentielle. Le décor de Jérusalem dissimulait la véritable « Terre sainte », celle qui fut au commencement de l’Histoire des peuples d’Europe ainsi que d’autres continents. Comme l’écrit René Guénon, « il existe une « Terre sainte » par excellence, prototype de toutes les autres, centre spirituel auquel tous les autres sont subordonnés ».

Citons un second exemple de cryptage montrant que l’Ordre du Temple se référait à la notion de Pôle. Ce cryptage concerne l’étendard des Templiers appelé « Beauçant », un nom singulier qui a suscité de multiples interprétations. On l’a parfois orthographie « Beaucéant », ce qui pourrait s’interpréter comme « beau céans », c’est-à-dire « beau dedans », « belle intériorité ». Formule qui, dans le domaine initiatique, serait allusive à l’intériorité d’un être ou même de l’Ordre. Il s’agirait de quelque chose de non visible car demeurant dans l’être (on songe à l’âme, sinon au Soi immortel) ou qu’on ne révèlerait point en dehors des murailles templières. Mais l’on est en droit de se demander si, en fait, ce nom de « Beaucéant » ne concerne pas l’étendard lui-même. Ce qui est « beau » se révèlerait alors contenu dans (la signification de) cette enseigne. On sait que l’étendard était noir et blanc et il est loisible de supposer que la partie noire en occupait le bas et la blanche le haut. En rapport avec l’alchimie, pareilles couleurs énoncent les deux premières phases du Grand Œuvre nommée nigredo (« noirceur ») et albedo (« blancheur »). Il suffit de faire la guématrie de ces deux termes latins pour comprendre ce que signifie Beaucéant : n (14) + i (9) + g (7) + r (18) + e (5) + d (4) + o (15) = 72 et a (1) + l (12) + b (2) + e (5) + d (4) + o (15) = 39. Ce qui nous donne 72 + 39 = 111. Aux yeux de ceux (Johannites) qui savaient, le Beaucéant proclamait l’existence du 111. Les Templiers manifestaient ainsi secrètement leur appartenance à la Tradition polaire.
Toutes ces données, parmi d’autres que nous révèlerons lors d’un numéro de la présente revue consacré à la notion de chevalerie et aux Templiers en particulier, montrent que l’Ordre du Temple fut avant tout une organisation souchée sur ces notions synonymes que sont le Pôle, l’Âge d’Or et le Centre suprême. En conséquence, une telle organisation n’a strictement rien à voir - et surtout ne doit pas être confondue ! - avec l’idéologie humanistico-mondialiste de certaines sociétés (supposées) initiatiques et qui prétendent inscrire leur action dans la continuité du templarisme.
En attendant, donc, une étude plus détaillée et pour bien montrer le lien existant entre la doctrine ésotérique du Temple et une connaissance issue du paganisme germanique, il suffit de mettre en parallèle deux images. La première, est présente sur une bractéate qui, remontant à la période dite des invasions, fut trouvée à Pliezhausen (Wurtemberg), ainsi que sur le casque d’un chef saxon enterré à Sutton-Hoo, dans le Suffolk (Grande-Bretagne). Elle montre un Germain combattant à cheval tandis que, le secondant en maintenant sa lance, on voit un petit personnage positionné derrière lui. Il s’agit de ce que le monde viking dénommera la fylgja, (illustration 2) terme que l’on traduit par l’« accompagnatrice » - on pourrait dire le Double - et qui désigne l’aspect supérieur de l’âme d’une personne (à la condition, bien entendu, que cette personne ait la capacité de se hisser à ce niveau).
La seconde image n’est autre que le célèbre sceau templier (illustration 3). Sceau ayant succédé à celui évoqué plus haut et représentant deux chevaliers sur un même cheval. On a prétendu que ce cheval pour deux symbolisait la pauvreté des chevaliers du Temple mais, sachant quelle était la richesse de l’Ordre à l’époque où ce sceau était en usage, une telle explication prête à sourire. En réalité l’image se veut la transcription de la notion germanique de fylgja.
La preuve de ce que nous avançons est peut-être sur les écus semblables des deux cavaliers ou, plus exactement, du Templier et de son Double. On remarque en effet que le motif qui orne la surface de chaque bouclier et que l’on nomme en héraldique « raie d’escarboucle » est formé de deux croix superposées marquant les huit directions de l’espace. (illustration 4)
L’une +, représentant l’être terrestre, corporel, et l’autre, dite de saint André, X, symbolisant l’être céleste (autrement dit le Double spirituel du premier). Telle est en fait la signification du célébrissime dessin de Léonard de Vinci reproduit maintenant sur la pièce de 1 euro italien. Par ce sceau, l’Ordre du Temple résumait tout un ensemble doctrinal repris du passé païen de l’Europe et en rapport avec le concept de terre originelle, lieu de l’Âge d’Or et siège du Centre suprême.

 

 

 

 

José Antonio et le national-syndicalisme, 50 ans après

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1987

José Antonio et le National-Syndicalisme, 50 ans après

 

 

par Frédéric Meyer

 

 

 

Le 29 octobre 1933, deux mois après la chute du gouvernement de centre-gauche de Ma-nuel Azaña, trois jeunes gens organisaient au Théatre de la Comédie de Madrid un meeting qualifié vaguement "d'affirmation nationale": un héros de l'aviation, Julio Ruiz de Alda, un professeur de droit civil, Alfonso Garcia Valdecasas, et un jeune aristocrate, espoir du Bar-reau madrilène, José Antonio Primo de Rivera. L'histoire devait retenir cette réunion, re-transmise par radio mais passée pratiquement inaperçue dans la presse, comme acte de fon-dation de la Phalange espagnole.

 

Justice et Patrie

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Lorsque les trois orateurs montent à la tribune, près de 2000 personnes se pressent dans la salle. Militaires, monarchistes, traditionnalistes, républicains-conservateurs, syndicalistes-révolutionnaires, étudiants et simples curieux composent un public aussi hétéroclite qu'en-thousiaste. Pour le dernier orateur, l'expectative est à son comble. Pâle, un peu crispé, ce-lui que l'Espagne entière appelera bientôt "José Antonio" s'avance vers l'estrade. Déjà, la chaude parole du jeune tribun pénètre incandescente dans les esprits et capte irrésistiblement l'émotion de l'auditoire. Le philosophe Unamuno se dira impressionné par la hauteur poé-tique et la radicale nouveauté du discours. En quelques mots, le futur leader de la Phalange présente son mouvement. Il s'agit  -dit-il-  d'un "anti-parti", "ni de droite ni de gauche", "au-dessus des intérêts de groupe et de classe", ses moyens et ses fins seront avant tout: le respect des valeurs éternelles de la personne humaine; l'irrévocable unité du destin de l'Espagne; la lutte contre le séparatisme; la participation du peuple au pouvoir -non plus au moyen des partis politiques, instruments de désunion de la communauté mais au travers des entités naturelles que sont la famille, la commune et le syndicat; la défense du travail de tous et pour tous; le respect de l'esprit religieux mais la distinction de l'Eglise et de l'Etat; la restitution à l'Espagne du sens universel de sa culture et de son histoire; la violence, s'il le faut, mais après avoir épuisé tous les autres moyens car "il n'y a pas d'autre dialectique ad-missible que celle des poings et des revolvers quand on porte atteinte à la Justice et à la Patrie. Enfin, une nouvelle manière d'être: "il faut adopter devant la vie entière l'esprit de service et de sacrifice, le sens ascétique et militaire de la vie". Il conclut sous les ovations "le drapeau est levé. Nous allons maintenant le défendre avec poésie et gaieté."

 

Rejetée par la droite pour sa conception avancée de la justice sociale et combattue par la gauche pour son respect de la tradition et sa vision chrétienne du monde, la Phalange de Jo-sé Antonio allait connaître une vie aussi courte qu'agitée. Son histoire se confond dans une large mesure avec celle de son fondateur, dont le destin tragique -il fut exécuté à l'âge de 33 ans- apparaît empreint d'une profonde solitude de son vivant comme après sa mort.

 

 

 

Une famille de militaires et de propriértaires ruraux

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José Antonio naît à Madrid le 24 avril 1903, dans une famille de militaires et de pro-priétaires ruraux. Fils du Général Primo de Rivera, Marquis d'Estella et Grand d'Espagne  -qui sera investi de pouvoirs dictatoriaux par le Roi Alphonse XIII de 1923 à 1930-  il est l'aîné de six enfants. Sa prime jeunesse se passe à Algeciras, ville andalouse dont était ori-ginaire son père. En 1923, à peine sorti de la faculté de droit, José Antonio s'inscrit au bar-reau de la capitale. Il se consacre entièrement à sa profession d'avocat qu'il exerce brilla-ment et pour laquelle il éprouve une véritable passion. La politique ne s'emparera d'abord de lui que pour des raisons familiales.

 

En 1930, le Général Miguel Primo de Rivera meurt dans un modeste hôtel de Paris où il vi-vait en exil depuis la chute de son régime. Alors commence l'activité politique de José An-tonio, centrée presque exclusivement, en ce début, sur la défense de la mémoire de son pè-re. Il mène cette entreprise avec véhémence, ce qui ne l'empêche pas de reconnaître honnê-tement les erreurs de la dictature. Il adhère d'abord à l'Union monarchique dont il sera quelques mois le secrétaire général adjoint. Peu de temps après, il se présente comme can-didat au Parlement. Malgré ses 28.000 voix, il est battu. Les élections dégagent une majo-rité de centre-gauche. José Antonio ne tarde pas à perdre ses illusions sur la monarchie qu'il qualifie "d'institution glorieusement  défunte". Parallèlement, il complète et appro-fondit sa culture politique. Jusque là, il avait surtout fréquenté les auteurs classiques et les traités de philosophie du droit. Il se plonge désormais dans la lecture de Lénine, Marx, Spengler, Sorel, Laski, et surout des Espagnols Unamuno et Ortega y Gasset.

 

1933 est une année clef dans la vie de José Antonio. Avec la fondation de la Phalange, il entre définitivement dans l'arène politique. A peine né, son mouvement se lance dans la ba-taille électorale. Le 19 novembre 1934, il compte deux élus: José Antonio et Moreno Her-rera. Aux Cortès, José Antonio exerce une véritable fascination. Ses discours, imprégnés d'un profond mysticisme et d'un souffle prophétique font chanter les imaginations. Il s'af-firme comme un poète de la politique. De la Phalange, il dit "ce n'est pas une manière de penser, c'est une manière d'être". Voici, d'après les souvenirs de l'Ambassadeur des Etats-Unis, Bowers, comment José Antonio apparaissait à ceux qui l'approchaient: "...il était jeune et extrêmement séduisant. Je revois sa chevelure noire comme le jais, son visage min-ce et olivâtre. Il était courtois, modeste, plein de prévenances...C'était un héros de roman de cape et d'épée. Je le reverrai toujours tel que je le vis pour la première fois, grand, jeu-ne, aimable et souriant, dans une villa de Saint Sébastien".

 

Phalange et J.O.N.S.

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jose antonio.jpgEn février 1934, la Phalange fusionne avec un autre groupe, créé en 1931 à l'initiative de deux jeunes intellectuels, Ramiro Ledesma Ramos et Onesimo Redondo: les J.O.N.S. Le mouvement prend son nom définitif de Falange  Española  de  las  Juntas  de  Ofensiva Nacionalsindicalista  (FE  de  las  JONS).  Le nouveau parti adopte le drapeau anarchiste rouge et noir, frappé de cinq flèches croisées (blason d'Isabelle Ière de Castille) et d'un joug (blason de Ferdinand V d'Aragon). La fusion de ces deux emblèmes symbolise l'unité espagnole, née de l'union des couronnes d'Aragon et de Castille.

 

Le 5 octobre 1934, le premier Conseil National du mouvement élit José Antonio Chef Na-tional à une voix de majorité. A 31 ans, encore en pleine jeunesse, il ignore qu'au terme de deux années, parmi les plus fébriles de l'histoire d'Espagne, le sceau de la mort paraphera son message.

 

En 1935, ses préoccupations sociales s'affirment plus nettement. L'idéologie restera tou-jours à l'état d'esquisse. Mais on y trouve des lignes de force et des analyses à valeur d'o-rientation. L'une des idées majeures de José Antonio s'exprime en deux mots: unité natio-nale. Patriote, plus que nationaliste, il s'oppose à toute forme de séparatisme. Mais c'est la justice sociale qui seule peut faire cette unité nationale. Seule, elle peut constituer la "base" sur laquelle "les peuples retourneront à la suprématie du spirituel". La Patrie  -déclare José Antonio-  est une unité totale, où s'intègrent tous les individus et toutes les classes. Elle ne peut être le privilège de la classe la plus forte, ni du parti le mieux organisé. La Patrie est une unité transcendante, une synthèse indivisible, qui a des fins propres à accomplir." Par-tant de cette prémisse, son programme propose: la défense de la propriété individuelle mais après la nationalisation des banques et des services publics, l'attribution aux Syndicats de la plus-value du travail, la réforme agraire en profondeur et la formation de patrimoines com-munaux collectifs. Il faut -dit-il- "substituer au capitalisme la propriété familiale, com-munale et syndicale".  Traité de "national-bolchévik", José Antonio riposte en dénonçant le "bolchévisme des privilégiés": "...est bolchevik celui qui aspire à obtenir des avantages matériels pour lui et pour les siens, quoi qu'il arrive; est antibolchevik, celui qui est prêt à se priver de jouissances matérielles pour défendre des valeurs d'ordre spirituel". La Pha-lange s'explique donc par la volonté de renvoyer dos à dos la gauche et la droite et de réa-liser une synthèse de la révolution et de la tradition.

 

Prolégomènes de la guerre civile

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En décembre 1935, les Cortès sont dissoutes, à l'issue de la septième crise ministérielle de l'année. En vain, José Antonio tente de rompre l'isolement de son mouvement. Des en-voyés phalangistes discutent à plusieurs reprises avec le leader syndicaliste-révolutionnaire Angel Pestaña. D'autres entrent en contact avec Juan Negrin, un des principaux repré-sentants de la fraction non-marxiste du parti socialiste. Mais ces négociations répétées n'a-boutissent à aucun accord. A la veille des élections de février 1936, obsédé par l'éventualité d'une seconde révolution socialo-marxiste  -après la tentative manquée d'octobre 1934- José Antonio suggère la création d'un large front national. Proposition sans lendemain! L'échec des pourparlers  -cette fois avec des dirigeants de droite-  laisse la Phalange en de-hors du "Bloc national", coalition comprenant les conservateurs-républicains, les démo-crates-chrétiens, les monarchistes, les traditionnalistes carlistes, les agrariens et les divers modérés de droite. Cinq mois plus tard, ce "Bloc national" constituera l'essentiel des forces civiles qui soutiendront le soulèvement militaire.

 

Aux élections, la gauche reprend l'avantage. Le Front populaire s'installe au pouvoir sous la direction de Manuel Azaña. Pour la Phalange, le scrutin a été un désastre. Paradoxale-ment, le mouvement enregistre un afflux extraordinaire d'adhésions. Il ne comptait que 15.000 adhérents début 1936, pour la plupart étudiants et employés, il en aura 500.000 à la fin de l'année. Jusqu'alors les militants de la Phalange se recrutaient à droite comme à gau-che. A l'inverse au lendemain de la victoire du Front populaire, les nouveaux venus pro-viennent presque exclusivemrnt des partis de droite.

 

Dès son arrivée au pouvoir, le Front populaire ordonne la clôture de tous les centres de la Phalange et l'interdiciton de ses publications. Le 14 mars, José Antonio est incarcéré en même temps que la quasi totalité des membres du Comité exécutif et près de 2.000 mili-tants. Il ne recouvrera plus jamais la liberté. Le jour même de sa détention, José Antonio déclare: "aujourd'hui, deux conceptions totales du monde s'affrontent. Celle qui vaincra in-terrompra définitivement l'alternance. Ou la conception spirituelle, occidentale, chrétienne, espagnole, avec ce qu'elle suppose de sacrifice, mais aussi de dignité individuelle et poli-tique, vaincra, ou vaincra la conception matérialiste, russe, de l'existence...".

 

Héritière de structures incompatibles avec la démocratie libérale, se heurtant à l'hostilité et à la frénésie révolutionnaire de la gauche, survenant enfin en pleine crise mondiale du libé-ralisme, la IIème République espagnole s'achemine irrémédiablement vers le désastre. Dans la phase finale, le désordre public, véritable plaie du régime, prend des proprotions alar-mantes. De février à juin 1936, on ne compte pas moins de 269 morts et 1287 blessés. At-téré, le leader socialiste Prieto commente: "Nous vivons déjà une intense guerre civile".

 

A droite, les complots se multiplient. Averti du soulèvement national qui se prépare, le chef de la Phalange donne son accord définitif aux militaires à la fin du mois de juin. Dans l'es-prit de José Antonio, le soulèvement  -auquel il n'accepte de collaborer qu'à la dernière heure-  est l'ultime recours pour stopper l'autodestruction de la société espagnole. A tort, il croit que la majeure partie de l'armée se soulèvera et que le reste suivra peu de temps après. Cette illusion explique son attitude ultérieure. Lorsque le putsch s'avèrera inefficace, son angoisse, sa préoccupation essentielle sera d'éviter la guerre civile. Pour cela, de sa prison, il essaiera désespérément de persuader les belligérants de négocier par tous les moyens: comme en ont témoigné les ministres du Front Populaire Prieto et Echevarria.

 

Le 12 juillet 1936, Calvo Sotelo, chef de l'opposition, est enlevé sur ordre du gouverne-ment puis assassiné. La découverte de son cadavre met le feu aux poudres. Le 18 juillet, l'armée du Maroc, commandée par le Général Franco, se soulève. La guerre civile com-mence. Elle ne s'achèvera que le 1er avril 1939.

 

Dès le début du conflit, la Phalange paie le prix du sang. En l'espace de quelques mois, 60% de ses dirigreants sont tués: tombés dans des embuscades ou assassinés en prison. Condamné à mort par un "tribunal populaire", José Antonio est fusillé le 20 novembre, malgré l'intervention de plusieurs diplomates étrangers et du Foreign Office britannique. En pleine tourmente, la Phalange se retrouve décapitée. Trop peu nombreux, les quelques ca-dres rescapés s'avèrent incapables d'assimiler l'énorme avalanche de recues.

 

Franco met la Phalange au pas

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Cinq mois plus tard, le Conseil national, soucieux de bien marquer son indépendance à l'é-gard des militaires, décide d'élire Manuel Hedilla second chef national. Mais il est alors trop tard; l'Etat Major et Franco ne l'entendent pas ainsi!  Le lendemain, 19 avril 1937, Franco annonce la fusion de tous les partis politiques insurgés contre le Front populaire et la création d'un nouveau mouvement: la "Phalange Traditionnaliste". Beaucoup de phalan-gistes accepteront le fait accompli, d'autres résisteront. Manuel hedilla, estimant que cette unification forcée revient à faire perdre toute autonomie à la Phalange et "neutralise" son idéal social et révolutionnaire, refuse de s'incliner. La réaction est immédiate. Accusé de ré-bellion, déféré devant un tribunal, le second chef de la Phalange sera condamné à mort, condamnation commuée par la suite en détention de 1937 à 1946.

 

Après l'éviction de Manuel Hedilla, une Phalange "proscrite", dissidente et plus ou moins clandestine s'organise en marge du régime. Elle ne cesse de dénoncer la "récupération" et la "trahison" de Franco mais son action politique demeure très limitée. La Phalange Tradition-naliste, appelée bientôt  Movimiento,  reprend les mots d'ordre du phalangisme originel en les dépouillant progressivement de leur contenu. Très vite, le Caudillo comprend le parti qu'il peut tirer de l'instauration d'un culte voué à José Antonio. Il exalte son exemple et son sacrifice, élimine de sa doctrine les sujets dangereux et mène l'Espagne par des chemins fort différents de ceux que José Antonio voulait emprunter. Encore tout récemment, le beau-frère du Caudillo, Ramón Serrano Suñer, Ministre de 1938 à 1942, déclarait sans dé-tours, "Franco et José Antonio n'avaient ni sympathie ni estime l'un pour l'autre... Ils se trouvaient dans des mondes très éloignés par leurs mentalités, leurs sensibilités et leurs idéologies... Il n'y eut jamais de dialogue politique, ni d'accord entre les deux!

 

La mort du Caudillo, en 1975, allait sonner le glas du Movimiento  (non point de la Phalange car la référence à celle-ci avait déjà été supprimée par la loi organique de l'Etat du 14 décembre 1966), dont la plupart des représentants devaient se rallier rapidement au nouveau régime mis en place sous la conduite du Roi Juan Carlos et de son Premier Ministre, ex-secrétaire général du Movimiento,  Adolfo Suarez.

 

Pendant près de 40 ans, les personnalités les plus diverses affirmèrent leur foi phalangiste ou rendirent hommage aux vertus du "Fondateur". Manuel Fraga Iribarne, leader de l'op-position conservatrice, écrivait: "La postérité verra en José Antonio...le premier homme po-litique de l'Espagne contemporaine" (1961). Joaquim Ruiz-Gimenez, principal responsable des catholiques de gauche, exaltait "l'élégance de son esprit" et "la noblesse de son âme" (1961). Eduardo Sotillos, porte-parole du gouvenement socialiste, citait abondamment José Antonio dans une apologie de la révolutioon nationale-syndicaliste ("Ariel", 1963) et ses propos élogieux n'auraient sans doute pas été démentis par le ministre socialiste de l'In-térieur, José Barrionuevo, alors haut responsable du Movimiento.

 

On comprend que l'historiographie post-franquiste hésite encore entre le silence, la polé-mique ou la condamnation d'ensemble lorsqu'elle aborde l'étude d'un passé aussi embar-rassant. Gageons cependant que les interprétatiosn-schématisations qui prédominent au-jourd'hui, ne tarderont pas à lasser. Jean Jaurès, dont le talentueux esprit jette parfois de soudaines clartés, déclarait en 1903 au Parlement, dans une formule suggestive que les historiens de la Phalange devraient méditer: "Pour juger le passé, il aurait fallu y vivre; pour le condamner, il faudrait ne rien lui devoir".

 

Frédéric MEYER.

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mardi, 02 février 2010

La Chandeleur et l'argent

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La Chandeleur et l’argent

 

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Étymologiquement parlant, la chandeleur, (autrefois la chandeleuse), vient du mot chandelle.

L’une des origines de la Chandeleur remonte aux Parentalia romaines: fête annuelle en l’honneur des morts, et au cours de laquelle ils veillaient, éclairés de cierges et de torches, en honorant Pluton et les dieux.

Chandeleur est aussi reliée au dieu Pan. Durant une nuit, les adeptes parcouraient les rues de Rome en portant des flambeaux. La chandeleur c’est aussi une croyance née d’une symbolique d’origine celte. La crêpe symbolise la roue solaire et le don aux divinités sans lequel le blé serait altéré.

Dans la religion catholique la Chandeleur est le jour de la présentation de Jésus au temple, 40 jours après Noël, jour de sa naissance. Cette christianisation de la Chandeleur se fait en 472, lorsque le pape Gélase Ier organise des processions aux chandelles qui symbolisent « Jésus lumière d’Israël ».

La crêpe elle-même évoque le disque solaire, ainsi que les offrandes alimentaires. La Chandeleur marque l’ouverture de la période de Carnaval. C’est en même temps, un signe de renaissance, de promesse d’avenir. La crêpe est censée exorciser la misère et le dénuement.

Il faut pour cela garder la première qui sera, tout au long de l’année, jusqu’à la Chandeleur suivante, garante de la prospérité. Cette crêpe que l’on ne mange pas est la survivance du rite de l’offrande. On mettait parfois un « louis d’or » dans la crêpe.

Cette coutume de la Chandeleur varie selon les pays et les régions, ainsi dans certaines régions cette crêpe était ensuite pliée autour de la pièce d’or et placée sur le haut de l’armoire de la chambre du maître de maison. Les débris de la crêpe de l’an passé étaient alors récupérés et la pièce qu’elle contenait donnée au premier pauvre rencontré. Si on respectait tous ces rites on était assuré, disait-on, d’avoir de l’argent toute l’année.

Une autre coutume de la Chandeleur consistait à tenir une pièce d’or dans la main gauche, tandis que de la droite on faisait sauter la première crêpe. Si la crêpe retombe correctement retournée dans la poêle on ne manquera pas d’argent pendant l’année.

Aujourd’hui où les pièces d’or sont rares on a pris l’habitude de faire sauter les crêpes en tenant dans une main la pièce de monnaie la plus importante en possession de la famille.

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Nato-Ue: le nuove strategie degli Usa

Nato-Ue: le nuove strategie degli Usa

La Clinton e la Albright sostengono che l’Europa e l’Alleanza Atlantica devono rafforzare la collaborazione

Andrea Perrone

clintonsarkozy.jpgLa Nato chiede all’Unione europea una più stretta collaborazione militare nell’ambito di una nuova visione strategica per il XXI secolo.
A promuovere l’operazione sono stati l’attuale segretario di Stato americano, Hillary Rodham Clinton (nella foto con Sarkozy), e la sua omologa - ormai ex - Madeleine Albright, che ora guida il gruppo di saggi dell’Alleanza Atlantica. La Clinton, giunta venerdì a Parigi, ha incontrato il capo dell’Eliseo Nicolas Sarkozy, il suo consigliere alla sicurezza nazionale, Jean-David Levitte e il ministro degli Esteri Bernard Kouchner, a un anno dal rientro del Paese nel Consiglio militare integrato della Nato, per discutere come verrà presieduto dalla Francia, a partire dal prossimo 1 febbraio, il Consiglio di sicurezza dell’Onu. Per l’occasione il segretario Usa ha pronunciato un discorso all’École Militaire di Parigi sul concetto di sicurezza europea considerato un pilastro per la politica estera degli Stati Uniti. Il segretario Usa ha così riconfermato “l’impegno di Washington a lavorare con gli alleati della Nato e con la Russia per rafforzare la sicurezza dinanzi alle nuove minacce emerse nel 21mo secolo, dal terrorismo ai cyberattacchi fino alle catastrofi naturali”. Nel corso del suo intervento poi la Clinton ha cercato di indorare la pillola affermando che gli Usa sono “impegnati a esplorare i modi in cui la Nato e la Russia possono migliorare la loro partnership, dandoci migliori assicurazioni l’un l’altro sulle nostre rispettive azioni ed intenzioni”. A un certo punto però ha toccato le note dolenti dei rapporti Washington-Mosca, ovvero l’allargamento della Nato e i progetti per lo scudo antimissile. E ha attaccato la politica estera russa affermando che gli Usa si oppongono “a qualsiasi sfera di influenza in Europa” facendo riferimento alla guerra russo-georgiana dell’agosto 2008. A suo dire invece “la Nato e l’Ue hanno aumentato la sicurezza, la stabilità e la prosperità nel continente” e che questo ha accresciuto la sicurezza della Russia. Infine, la Clinton ha superato ogni limite affermando che il dispiegamento di uno scudo antimissile renderà l’Europa un posto più sicuro e questa sicurezza potrebbe estendersi alla Russia, se Mosca deciderà di cooperare con Washington. Un’ipotesi poco probabile visto che lo scudo verrà dislocato soltanto per alzare la tensione e contenere la Russia.
La Albright (72 anni) ha incontrato invece a Bruxelles gli europarlamentari e in quel contesto è stata più esplicita sottolineando la necessità “di massimizzare la collaborazione con l’Ue e fare maggior uso della consultazione politica”.
L’ex segretario di Stato Usa si è occupato di politica estera negli anni 1997-2001, quando la Nato ha lanciato la sua prima azione militare nella ex Jugoslavia, mantenendo stretti rapporti con gli albanesi più estremisti. La Albright è stata nominata lo scorso anno a presiedere un comitato di 12 esperti incaricato di consigliare il segretario generale della Nato, Anders Fogh Ramussen, su una versione aggiornata di “concetto strategico” per l’alleanza militare con la pubblicazione anche di un documento.
La strategia dell’ex segretario ha posto l’accento sulle nuove minacce alla sicurezza che vanno dagli attacchi cibernetici al terrorismo fino ai problemi riguardanti la sicurezza energetica, con un accento particolare al modo in cui l’Alleanza Atlantica dovrebbe saper rispondere. Per la Albright la soluzione ai problemi non dovrebbe essere l’autocompiacimento che, a suo dire, costituisce una grave minaccia, ma la fedeltà al principio fondatore della Nato - la difesa militare dei suoi membri da un attacco armato (art. 5) - dovrebbe rimanere il fulcro dell’organizzazione. Ora che gli Stati membri sono diventati 28 la necessità sarà quella di tener conto delle nuove minacce e in virtù dell’espansione dell’Ue, della riduzione dei bilanci è - secondo la Albright - necessario evitare di dividere o duplicare le attività della Nato e dell’Unione europea. A questo punto il responsabile del team di esperti ha lanciato i suoi strali contro la Russia affermando che è solo un partner della Nato e non ha lezioni da dare. Dal canto suo il servizio stampa dell’Assemblea di Strasburgo ha riportato testualmente le parole dell’ex segretario che ha dichiarato: “La Russia è un partner tra i tanti, e non sarà a lei a insegnare a una vecchia scimmia a fare le smorfie”.
Proseguendo nel suo intervento l’ex segretario americano ha ricordato che il team di esperti da lei guidato sta proseguendo il suo lavoro per elaborare un documento sulla strategia della Nato per il XXI secolo, che sarà pronto prima del vertice di Lisbona del novembre prossimo, quando dovrà essere adottato da tutti i membri dell’Alleanza Atlantica.


30 Gennaio 2010 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=554