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lundi, 03 février 2020

Coomaraswamy et l’éternel péril occidental

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Coomaraswamy et l’éternel péril occidental

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Créature instable et périlleuse, l’occident menace le monde en se menaçant lui-même. Il a tout détruit avec le capital et les bons sentiments qui vont avec. L’impérialisme américain en phase terminale mais hystérique veut exterminer russes, chinois, iraniens et sanctionner ce qui lui résiste. Les européens (petit cap de l’Asie ou de l’Amérique ?) suivent extatiques ou éteints.  En même temps l’occident s’autodétruit rageusement à coups d’oligarchie, d’écologie, de féminisme, d’antiracisme et d’humanitarisme ; il contaminera le reste du monde comme toujours.

Golem dérangé ou marionnette folle, on ne l’arrêtera pas comme cela, cet occident. Sa matrice garde son pouvoir d’attraction étrange en plein Kali-Yuga : rappelons Spengler pour qui le triomphe de l’empire romain était déjà celui du pas grand-chose sur le vide. Ceux qui applaudissent le crépuscule américain oublient que l’on navigue dans la matrice américaine – dans un marécage de signes qui aura tout noyé, traditions, culture, spiritualités.

61TKv-9h3iL.jpgOn sait ce que Guénon pensait de l’occident et de sa mission civilisatrice. On va rappeler le grand hindouiste de Ceylan Coomaraswamy (s’il voyait ce qu’on a fait de son île…) qui écrivait vers 1945 :

« Parmi les forces qui font obstacle à une synthèse culturelle ou, pour mieux dire, à une entente commune indispensable en vue d’une coopération, les plus grandes sont celles de l’ignorance et du parti pris. L’ignorance et le parti pris sont à la base de la naïve présomption d’une «mission civilisatrice». Celle-ci apparaît, aux yeux des peuples «arriérés», contre qui elle est dirigée et dont elle se propose de détruire les cultures, comme une simple impertinence et une preuve du provincialisme de l’Occident moderne. »

Mais il ne faut pas mépriser le provincialisme américain ou occidental. Car il est résilient, insatiable, protéiforme, infatigable, et il a depuis tout corrompu avec son confort et sa propagande. Coomaraswamy écrivait il y a presque un siècle… que de progrès accomplis depuis !

Et Coomaraswamy ajoute sur l’arrogance du blanc :

« A vrai dire, si l’on veut qu’il y ait sur terre un peu plus de bonne volonté, l’homme blanc devra réaliser qu’il doit vivre dans un monde peuplé en grande partie de gens de couleur (et «de couleur» signifie habituellement, pour lui, «arriéré», c’est-à-dire différent de lui-même). Et le chrétien devra réaliser qu’il vit dans un monde à majorité non chrétienne. Il faudra que chacun prenne conscience de ces faits et les accepte, sans indignation ni regret. »

Comme on sait, l’occident est aujourd’hui suffisamment civilisateur pour vouloir effacer et le reste de blancs et le reste de christianisme (le fils de Coomaraswamy lamenta le concile antichrétien de Vatican II). Coomaraswamy rappelle ce complexe de maître d’école (Chesterton parlait de crèche féministe) :

« Avant même de pouvoir songer à un gouvernement mondial, il nous faut des citoyens du monde, qui puissent rencontrer leurs concitoyens sans se sentir gênés, comme entre gentlemen, et non en soi-disant maîtres d’école rencontrant des élèves que l’on instruit «obligatoirement» même si c’est aussi «librement». Il n’y a plus place dans le monde pour la grenouille dans le puits; elle ne prétend juger les autres que par sa propre expérience et ses propres habitudes. »

Et de se montrer polémique sur les réactions à cet occident, à une époque où l’on compte sur l’islam :

« Nous avons ainsi fini par réaliser que, comme l’a dit, il y a peu, El Glaoui, le pacha de Marrakech, «le monde musulman ne veut pas de l’inimaginable monde américain ou de son incroyable style de vie. Nous (les musulmans) voulons le monde du Qoran», et il en est de même, mutatis mutandis, pour la majorité des Orientaux. Cette majorité comprend non seulement tous ceux qui sont encore «cultivés et illettrés», mais aussi une fraction, bien plus importante qu’on ne le croit, de ceux qui ont passé des années à vivre et à étudier en Occident, car c’est parmi ceux-ci qu’il est possible de trouver bon nombre des «réactionnaires» les plus convaincus. Parfois, « plus nous voyons ce qu’est la démocratie et plus nous estimons la monarchie»; plus nous voyons ce qu’est l’« égalité », et moins nous admirons «ce monstre de la croissance moderne, l’État commercialo-financier» dans lequel la majorité vit de ses « jobs», où la dignité d’une vocation ou d’une profession est réservée au très petit nombre et où, comme l’écrit Éric Gill, «d’un côté, il y a l’artiste voué uniquement à s’exprimer, de l’autre l’ouvrier privé de tout “soi” à exprimer». »

Disons-le nûment, l’idéal occidental c’est du point de vue traditionnel le degré zéro de l’humain.

Coomaraswamy ajoute qu’il est bon de résister au commerce :

6700_1425892170.jpg« M. Brailsford objecte que «les seuls obstacles à l’accroissement du commerce intérieur sur une échelle gigantesque sont la pauvreté des villages et l’autarcie qui est propre à leurs plus anciennes traditions... Il existe encore maint village, où les artisans héréditaires, qui servent pour une ration de grains ou quelques arpents de terre franche, tisseront les étoffes dont il aura besoin, forgeront ses houes et tourneront ses pots». Malheureusement, «l’accroissement du commerce intérieur sur une échelle gigantesque » n’est aucunement l’une de nos ambitions principales. Nous tenons encore (avec Philon, De Decalogo, 69) pour vérité patente que l’artisan est de valeur supérieure au produit de son métier, et nous avons conscience que c’est avant tout dans les sociétés industrielles que cette vérité est ignorée. »

Le monde traditionnel est plus « démocratique » (Bernanos et Chesterton l’ont aussi compris, à propos de notre moyen âge des communes et des cités) :

« …le gouvernement traditionnel de l'Inde est bien moins centralisé et bien moins bureaucratique que n’importe quelle forme de gouvernement connue des démocraties modernes. On pourrait même dire que les castes sont la citadelle d’un gouvernement autonome bien plus réel que ce qu’on pourrait réaliser par le décompte de millions de voix prolétaires. Dans une très large mesure, les diverses castes coïncident avec les corps de métier. »

Et de défendre le modèle corporatif (la révolution libératrice supprima comme on sait cent jours fériés et chômés en France) :

« On pourrait dire que si l’Inde ne fut pas, au sens chinois ou islamique, un pays démocratique, elle fut néanmoins la terre aux multiples démocraties, c’est-à-dire aux groupes autonomes maîtrisant pleinement toutes les questions qui sont réellement dans leur compétence, et que peut-être aucun autre pays au monde n’a été mieux formé pour l’autonomie. Mais, comme l’a dit sir George Birdwood, «sous la domination britannique en Inde, l’autorité des corporations s’est nécessairement relâchée»; la nature d’une telle «nécessité» ne supportera guère l’analyse. »

Puis Coomaraswamy décrit l’horreur économique et militariste (et humanitaire, car tout vient avec dans le paquet-cadeau occidental,le bandage avec les bombes, comme dit le capitaine Villard dans le film Apocalypse now) :

« La simple existence de ces grands agrégats prolétariens dont les membres, qui s’exploitent les uns les autres, prolifèrent dans des «capitales» - lesquelles n’ont plus aucun rapport organique avec les corps sociaux sur lesquels elles croissent, mais dépendent des  débouchés mondiaux qui doivent être créés par des «guerres de pacification» et sans cesse stimulés par la «création de nouveaux besoins» au moyen d’une publicité suggestive - est fatale aux sociétés traditionnelles les plus fortement différenciées, dans lesquelles l’individu possède un statut déterminé par sa fonction et, en aucune manière, uniquement par la richesse ou la pauvreté; leur existence ruine automatiquement l’individu dont l’« efficacité » le ravale au niveau de producteur de matières premières, destinées à être transformées dans les usines du vainqueur; et on s’en débarrasse en les vendant à bas prix aux mêmes peuples «arriérés» qui doivent accepter leur quantité annuelle de gadgets, si l’on veut que les affaires prospèrent. »

Guénon aussi perçoit à cette époque que l’orient va craquer bien aidé par les guerres dites mondiales puis par la décolonisation (voyez notre texte sur Burckhardt). 

Puis Coomaraswamy cite le fameux et si peu lu Dr Schweitzer :

« Albert Schweitzer caractérise les conséquences économiques de l’exploitation commerciale (le «commerce mondial»): «Chaque fois que le commerce du bois marche bien, une famine permanente règne dans la région de l’Ogooué.» Lorsque ainsi «le commerce élit domicile dans chaque arbre», les conséquences spirituelles sont encore plus dévastatrices; la «civilisation» peut détruire les âmes aussi bien que les corps de ceux quelle contamine. »

Malheureusement il y a les premiers convertis à la matrice (la jeunesse orientale nage et navigue dedans) :

« Bien entendu, je n’ignore pas qu’il existe une foule d’Orientaux occidentalisés qui sont tout à fait disposés et même impatients de recevoir les dona ferentes de l’industrie sans s’attarder à examiner un seul instant ces «chevaux» donnés… »

A l’époque on résiste dans le cadre de la décolonisation (dont les effets furent pervers) :

wisdom.jpg« Qu’avez-vous exactement à nous offrir, vous qui êtes si pénétrés de votre «mission civilisatrice»? N’êtes-vous point étonnés «qu’il n’y ait plus de peuple dans toute l’Asie qui ne regarde l’Europe avec crainte et soupçon», comme l’a dit Rabindranath Tagore, ou que nous redoutions la perspective d’une alliance des puissances impérialistes dont la «Charte de l’Atlantique» ne devait pas s’appliquer à l’Inde et ne s’appliquera pas à la Chine si on peut l’éviter? »

Depuis on a progressé et tout a été balayé ou presque, même quand on prétend résister au nom du monde soi-disant multipolaire. Ni la Russie ni aucun pays oriental (pauvre Corée du Nord…) ne proposent de modèle alternatif. La Chine est bien compliquée – et combien peu attirante. Quant à Cuba ou au Venezuela…

Un peu de Debord pour compléter le maître, car le monde des années 2020 (ou 1980) est certainement plus effarant que celui des années quarante, hors-zone de guerre occidentale :

« Hormis un héritage encore important, mais destiné à se réduire toujours, de livres et de bâtiments anciens, qui du reste sont de plus en plus souvent sélectionnés et mis en perspective selon les convenances du spectacle, il n’existe plus rien, dans la culture et dans la nature, qui n’ait été transformé, et pollué, selon les moyens et les intérêts de l’industrie moderne. »

Et Debord de dénoncer justement les « inconséquents » qui croient que quelque chose du monde ancien a (ou aurait pu) subsisté :

« Non seulement on fait croire aux assujettis qu’ils sont encore, pour l’essentiel, dans un monde que l’on a fait disparaître, mais les gouvernants eux-mêmes souffrent parfois de l’inconséquence de s’y croire encore par quelques côtés. »

Lucien Cerise conclura logiquement :

« Pour Baudrillard, la véritable apocalypse n’était pas la fin réelle du monde, sa fin physique, matérielle, assumée, mais son unification dans ce qu’il appelait le « mondial », ce que l’on appelle aujourd’hui le mondialisme, et qui signait la vraie fin, le simulacre ultime, le « crime parfait », c’est-à-dire la fin niant qu’elle est la fin, la fin non assumée, donnant l’illusion que ça continue. La Matrice, comme dans le film, si vous voulez. »

Sources 

Ananda K. Coomaraswamy, Les illusions de la démocratie, in suis-je le gardien de mon frère (the bugbear of literacy), Pardes.

Lucien Cerise, gouverner par le chaos

Debord – Commentaires

Jean Baudrillard – La guerre du golfe n’a pas eu lieu (Galilée)

dimanche, 19 janvier 2020

L’effondrement de l’Empire d’Occident moderne. Quel avenir pour l’humanité ?

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L’effondrement de l’Empire d’Occident moderne. Quel avenir pour l’humanité ?


Par Ugo Bardi

Source CassandraLegacy

Ces notes ne sont pas censées dénigrer ni exalter une entité dont l’histoire remonte à au moins deux millénaires. Comme tous les Empires, passés et présents, l’Empire Mondial Moderne a traversé la parabole de sa croissance et de sa gloire et il commence maintenant son déclin. Il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire à ce sujet, nous devons accepter que c’est ainsi que l’univers fonctionne. Sur ce sujet, voir aussi un de mes précédents billets « Pourquoi l’Europe a conquis le monde ?« .

Pour tout ce qui existe, il y a une raison et c’est vrai aussi pour cette chose gigantesque qu’on appelle parfois « l’Occident » ou peut-être « l’Empire américain », ou peut-être « la Globalisation ». Pour trouver cette raison, on peut remonter aux origines mêmes de l’empire moderne. Nous pouvons les trouver dans un empire plus ancien, mais déjà très avancé : l’Empire romain.

Comme quelqu’un a pu le dire (et peut-être que quelqu’un l’a fait, mais c’est sans doute un concept original pour moi), « la géographie est la mère des Empires ». Les Empires sont construits sur la disponibilité des ressources naturelles et sur la capacité de les transporter. Ainsi, les Romains ont exploité la géographie du bassin méditerranéen pour construire un empire basé sur le transport maritime. Rome était le centre d’une plaque tournante du commerce qui surpassait tous les autres États de la région occidentale de l’Eurasie et de l’Afrique du Nord. Ce système de transport était si important qu’il a même été déifié sous le nom de la déesse Annona. Sa cohésion était assurée par un système financier basé sur la monnaie, le latin comme lingua franca, un grand système militaire et un système juridique très avancé pour l’époque.

Mais comme tous les empires, celui de Rome portait en lui les germes de sa propre destruction. L’empire a atteint son apogée à un moment donné au cours du 1er siècle de notre ère, puis il a commencé à décliner. Il est le résultat d’une combinaison de facteurs connexes : l’épuisement des mines de métaux précieux qui a privé l’Empire de sa monnaie, la croissance de la route de la soie qui a siphonné les richesses romaines vers la Chine, la surexploitation de l’agriculture nord-africaine qui alimentait les villes romaines. Pas d’argent, pas de ressources, pas de nourriture : l’Empire ne pouvait que s’effondrer et c’est ce qui s’est produit.

L’ancien Empire romain a laissé une ombre fantomatique sur l’Europe, si persistante que pendant deux millénaires, on a essayé de le recréer d’une manière ou d’une autre [Charlemagne, Napoléon, Hitler, NdT]. Mais ce n’était pas possible, c’était encore une fois une question de géographie. L’agriculture intensive romaine avait tellement endommagé le sol nord-africain qu’il ne pouvait plus se rétablir – et c’est bien ce qui s’est passé. La perte du sol fertile sur la rive sud a divisé la mer Méditerranée en deux moitiés : la partie nord, verte et encore fertile, et la partie sud, sèche et stérile. Néanmoins, il y a eu plusieurs tentatives pour reconstruire l’ancienne unité économique et politique du bassin. Le califat arabe a construit un empire méditerranéen du sud basé sur l’arabe comme Lingua Franca et sur l’Islam comme terrain culturel commun. Mais l’expansion de l’Islam n’a jamais atteint l’Europe occidentale. Sa base économique était faible : l’agriculture nord-africaine ne pouvait tout simplement pas soutenir le niveau de population qui aurait été nécessaire pour contrôler l’ensemble du bassin méditerranéen. Le même destin s’est abattu, plus tard, sur l’Empire turc.

De l’autre côté de la mer Méditerranée, l’Europe était une région que les Romains de l’Antiquité avaient toujours considérée comme une périphérie. Avec la disparition de l’Empire romain, l’Europe du Nord a été libérée pour se développer par elle-même. C’était la période que nous appelons « l’âge des ténèbres », un terme impropre s’il en est. Les âges « sombres » étaient une nouvelle civilisation qui a exploité certaines des structures culturelles et technologiques héritées de Rome mais qui a également développé des structures originales. Le manque d’or et d’argent a rendu impossible pour les Européens de maintenir l’unité de l’Europe par des moyens militaires. Ils ont dû se fier à des méthodes plus subtiles et plus sophistiquées qui, néanmoins, ont été modelées sur les vieilles structures romaines. L’unité culturelle était assurée par le christianisme, l’Église créant même une nouvelle forme de monnaie basée non pas sur des métaux précieux mais sur les reliques d’hommes et de femmes saints. L’Église était également le gardien du latin, la vieille langue romaine qui est devenue la Lingua Franca européenne, le seul outil qui a permis aux Européens de se comprendre.

De cette façon, les Européens ont créé une civilisation apaisée et sophistiquée. Ils ont pu maintenir la primauté du droit et ils ont redonné aux femmes certains des droits qu’elles avaient perdus pendant l’Empire romain. Les bûchers de sorcières, endémique dans l’Empire romain, n’ont pas pu être complètement abolis, mais leur fréquence a été réduite à presque zéro. L’esclavage a été officiellement aboli, bien qu’il n’ait jamais réellement disparu. La richesse matérielle a été réduite au profit de la richesse spirituelle, l’art et la littérature ont prospéré autant que possible dans une région pauvre comme l’Europe l’était à cette époque. Les guerres ne disparurent pas, mais le début du Moyen Âge fut une période relativement calme, l’Église conservant un certain contrôle sur les pires excès des seigneurs de la guerre locaux. Le cycle arthurien mettait l’accent sur la façon dont les chevaliers errants se battaient pour accomplir de bonnes actions et pour défendre les faibles. Il n’a été mis par écrit qu’à la fin du Moyen Âge, mais il faisait partie du paysage européen fantasmé depuis des temps bien plus anciens.

Mais les choses ne s’arrêtent jamais. Au Moyen Âge, la population et l’économie européennes se développaient ensemble en exploitant un territoire relativement intact. Bientôt, la civilisation apaisée du début du Moyen Âge a cédé la place à quelque chose qui ne l’était plus. Au tournant du millénaire, l’Europe était surpeuplée et les Européens ont commencé à chercher des zones où s’étendre. Les croisades ont commencé au XIème siècle et ont constitué une nouvelle tentative de réunification du bassin méditerranéen. L’Europe s’est même dotée de structures internationales qui auraient pu régir le nouvel empire méditerranéen : les ordres chevaleresques. Parmi ceux-ci, les Templiers constituaient une structure particulièrement intéressante : en partie une société militaire, mais aussi une banque et un centre culturel, tous basés sur le latin comme Lingua Franca. L’idée était que le nouvel empire méditerranéen serait gouverné par une organisation supranationale, un peu comme l’ancien Empire romain.

Mais les croisades ont été un échec coûteux. L’effort militaire devait être soutenu par les principales ressources économiques de l’époque : les forêts et les terres agricoles. Ces deux ressources ont été fortement sollicitées et le résultat fut une époque de famines et de pestes qui réduisit presque de moitié la population européenne. C’est un nouvel effondrement qui a eu lieu au cours du XIVème siècle. C’était assez grave pour que l’on puisse imaginer que les descendants de Salah ad-Din auraient pu revenir et conquérir l’Europe, s’ils n’avaient pas été poignardés dans le dos par l’Empire mongol en expansion.

European-Population-at-the-time-of-the-Great-Plague-from-Langer-1964.pngLa population européenne : graphique de William E Langer, « The Black Death » Scientific American, février 1964, p. 117 — notez comment la croissance est plus rapide après l’effondrement qu’elle ne l’était avant.

Mais les Européens ont été têtus. Malgré l’effondrement du XIVème siècle, ils n’ont pas abandonné et ils ont continué à utiliser le même truc qu’avant : reconstruire après une catastrophe en modelant de nouvelles structures sur les anciennes. Les Européens étaient de bons guerriers, des constructeurs navals compétents, d’excellents marchands et toujours prêts à prendre des risques pour gagner de l’argent. S’ils ne pouvaient pas s’étendre à l’Est, eh bien, pourquoi ne pas s’étendre plus à l’Ouest, de l’autre côté de l’océan Atlantique ? C’était une idée qui a eu un succès fou. Les Européens ont importé de Chine la technologie de la poudre à canon et l’ont utilisée pour construire des armes redoutables. Avec leurs nouvelles compétences en matière d’artillerie, ils ont créé un nouveau type de navire, le galion armé de canons. C’était une arme de domination : un galion pouvait naviguer partout et faire exploser toute opposition sur la mer, puis débarquer des armées pour s’emparer des terres. Un siècle après la grande peste, la population européenne augmentait à nouveau, plus vite qu’avant. Et, cette fois, les Européens se lançaient à la conquête du monde.

Pendant quelques siècles, les Européens se sont comportés comme des maraudeurs dans le monde entier : explorateurs, marchands, pirates, colons, bâtisseurs d’empire, etc. Ils naviguaient partout et partout où ils naviguaient, ils dominaient la mer. Mais qui étaient-ils ? L’Europe n’a jamais gagné une unité politique ni ne s’est engagée dans un effort pour créer un empire politiquement unifié. Tout en combattant les populations non-européennes, les Européens se battaient aussi entre eux pour le butin. La seule entité supranationale de gouvernement qu’ils avaient était l’Église catholique, mais c’était un outil obsolète pour les temps nouveaux. Au XVIème siècle, l’Église catholique n’était plus une gardienne de reliques, elle était elle-même une relique. Le coup de grâce lui a été donné par l’invention de la presse à imprimer qui a énormément réduit le coût des livres. Cela a conduit à un marché pour les livres écrits en langue vernaculaire et ce fut la fin du latin comme Lingua Franca européenne. Le résultat fut la réforme de Martin Luther, en 1517 : le pouvoir de l’Église catholique fut brisé à jamais. Maintenant, les États européens avaient ce qu’ils voulaient : les mains libres pour s’étendre où ils voulaient.

Comme vous l’avez peut-être imaginé, le résultat de cette phase historique de « bataille royale » a été un nouveau désastre. Les États européens se sautèrent à la gorge en s’engageant dans la « guerre de 30 ans » (1618 – 1648). La moitié de l’Europe fut dévastée, les fléaux et les famines réapparurent, la production alimentaire s’effondra et avec elle la population. Les Européens ne se battaient pas seulement les uns contre les autres sous la forme d’États en guerre. Les hommes européens se battaient contre les femmes européennes : c’est l’époque de la chasse aux sorcières, des dizaines de milliers de femmes européennes innocentes furent emprisonnées, torturées et brûlées sur les bûchers. Avec ses forêts coupées et ses terres agricoles érodées par la surexploitation, il devint fort possible d’imaginer que l’âge de l’empire mondial européen soit à jamais révolu. Ce ne fut pas le cas.

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Tout comme un coup de chance avait sauvé l’Europe après le premier effondrement du XIVème siècle, un autre événement presque miraculeux a sauvé l’Europe de l’effondrement du XVIIIème siècle. Ce miracle avait un nom : le charbon. C’est un économiste européen du XIXème siècle, William Jevons, qui avait noté qu’« avec le charbon, tout est facile ». Et avec le charbon, les Européens pouvaient résoudre la plupart de leurs problèmes : le charbon pouvait être utilisé à la place du bois pour fondre les métaux et fabriquer des armes. Cela a sauvé les forêts européennes (mais pas celle de l’Espagne, qui n’avait pas de charbon bon marché et dont l’empire s’effondrait lentement). Ensuite, le charbon pouvait être transformé en nourriture grâce à une technologie indirecte mais efficace. Le charbon était utilisé pour fondre le fer et produire des armes. Avec les armes, de nouvelles terres étaient conquises et leurs habitants réduits en esclavage. Les esclaves cultivaient alors des plantations et produisaient des aliments qui étaient expédiés en Europe. C’est à cette époque que les Britanniques ont pris l’habitude de prendre le thé l’après-midi : le thé, le sucre et la farine pour les gâteaux étaient tous produits dans les plantations britanniques d’outre-mer.

Et le cycle continua. La population européenne a recommencé à croître au cours du XVIIIème siècle et, à la fin du XIXème siècle, l’exploit de conquérir le monde était presque terminé. Le XXème siècle a vu la consolidation de ce que nous pouvons aujourd’hui appeler « l’Empire occidental », le terme « Occident » désignant une entité culturelle qui n’était plus seulement européenne : elle comprenait les États-Unis, l’Australie, l’Afrique du Sud et quelques autres États – y compris même des pays asiatiques tels que le Japon qui, en 1905, a gagné un espace parmi les puissances mondiales par la force des armes, battant à plates coutures une puissance européenne traditionnelle, la Russie, lors de la bataille navale de Tsushima [financée pour le Japon par des banques occidentales, NdT]. D’un point de vue militaire, l’Empire d’Occident était une réalité. Il restait à le transformer en une entité politique. Tous les empires ont besoin d’un empereur, mais l’Occident n’en avait pas, pas encore.

La phase finale de la construction de l’Empire d’Occident a eu lieu avec les deux guerres mondiales du XXème siècle. C’étaient de véritables guerres civiles pour la domination impériale, semblables aux guerres civiles de la Rome antique à l’époque de César et d’Auguste. De ces guerres, un vainqueur évident est sorti : les États-Unis. Après 1945, l’Empire avait une monnaie commune (le dollar), une langue commune (l’anglais), une capitale (Washington DC) et un empereur, le président des États-Unis. Plus que tout cela, ils s’étaient doté d’une puissante machine de propagande, celle que nous appelons aujourd’hui « fabrication du consensus ». Elle a construit un récit qui décrivait la Seconde Guerre mondiale comme un triomphe du bien contre le mal — ce dernier étant représenté par l’Allemagne nazie. Ce récit reste aujourd’hui le mythe du financement de l’Empire d’Occident. Le seul empire rival restant, l’Empire soviétique, s’est effondré en 1991, laissant l’Empire américain comme seule puissance dominante du monde. Cela aussi a été considéré comme une preuve de la bonté inhérente de l’Empire américain. C’est à cette époque que Francis Fukuyama a écrit son livre « La fin de l’histoire » (1992), décrivant correctement les événements dont il était témoin. Tout comme lorsque l’empereur Octavianus a inauguré l’âge de la « Pax Romana », ce fut le début d’un nouvel âge d’or : la « Pax Americana ».

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Hélas, l’histoire ne finit jamais et, comme je l’ai mentionné au début de cet essai, tous les empires portent en eux les graines de leurs propres destructions. Quelques décennies seulement se sont écoulées depuis l’époque où Fukuyama avait revendiqué la fin de l’histoire et la Pax Americana semble déjà terminée. La domination du monde occidental avait été basée d’abord sur le charbon, puis sur le pétrole, et maintenant on essaie de passer au gaz, mais ce sont toutes des ressources finies qui deviennent de plus en plus chères à produire. Tout comme le déclin de Rome avait suivi celui de ses mines d’or, l’Occident suit le déclin des puits qu’il contrôle. Le dollar perd son rôle de monnaie de réserve mondiale et l’Empire est menacé par un nouveau système commercial. Tout comme l’ancienne route de la soie a été un facteur de l’effondrement de l’Empire romain, l’initiative naissante de la « Nouvelle route de la soie » qui reliera l’Eurasie en une seule région commerciale pourrait donner le coup de grâce à la domination mondialisée de l’Occident.

Il est certain que l’Empire d’Occident, bien que moribond, n’est pas encore mort. Il a toujours sa merveilleuse machine de propagande qui fonctionne. La grande machine a même réussi à convaincre la plupart des gens que l’empire n’existe pas vraiment, que tout ce qu’ils voient qu’on leur fait est fait pour leur bien et que les étrangers sont affamés et bombardés avec les meilleures intentions. C’est un exploit remarquable qui rappelle quelque chose qu’un poète européen, Baudelaire, a dit il y a longtemps : « Le meilleur tour du Diable consiste à vous faire croire qu’il n’existe pas. » C’est typique de toutes les structures de devenir méchantes pendant leur déclin, cela arrive même aux êtres humains. Donc, nous vivons peut-être dans un « Empire du mensonge«  qui se détruit en essayant de construire sa propre réalité. Sauf que la vraie réalité gagne toujours.

Et nous y voilà, aujourd’hui. Tout comme l’ancien Empire romain, l’Empire d’Occident finit son cycle et le déclin a déjà commencé. Donc, à ce stade, nous pourrions risquer une sorte de jugement moral : l’Empire d’Occident était-il bon ou mauvais ? Dans un sens, tous les empires sont mauvais : ce sont généralement des organisations militaires impitoyables qui se livrent à toutes sortes de massacres, de génocides et de destructions. De l’Empire romain, on se souvient de l’extermination des Carthaginois comme exemple, mais ce n’était pas le seul. De l’Empire occidental, nous avons de nombreux exemples : le plus maléfique est peut-être le génocide des Indiens d’Amérique du Nord, mais des choses comme l’extermination de civils par le bombardement aérien des villes pendant la Deuxième Guerre mondiale étaient aussi impressionnantes. Et l’Empire (maléfique) ne semble pas avoir perdu son goût pour le génocide, du moins comme on peut le juger d’après certaines déclarations récentes de membres du gouvernement américain sur l’idée d’affamer les Iraniens.

D’autre part, il serait difficile de soutenir que les Occidentaux sont plus mauvais que les personnes appartenant à d’autres cultures. Si l’histoire nous dit quelque chose, c’est que les gens ont tendance à devenir mauvais lorsqu’ils ont la possibilité de le faire. L’Occident a créé beaucoup de bonnes choses, de la musique polyphonique à la science moderne et, durant cette dernière phase de son histoire, il mène la lutte pour maintenir la Terre en vie – une fille comme Greta Thunberg est un exemple typique du « bon Occident » par opposition au « mauvais Occident ».

Dans l’ensemble, tous les empires de l’histoire sont plus ou moins les mêmes. Ils sont comme des vagues qui s’écrasent sur une plage : certaines sont grandes, d’autres petites, certaines font des dégâts, d’autres ne font que laisser des traces sur le sable. L’Empire d’Occident a fait plus de dégâts que les autres parce qu’il était plus grand, mais il n’était pas différent. Nous devons accepter que l’univers fonctionne d’une certaine manière : jamais en douceur, toujours en montant et descendant et, souvent, en passant par des effondrements abrupts, comme l’avait noté il y a longtemps le philosophe romain Lucius Seneca. L’empire actuel étant si grand, la transition vers ce qui viendra après nous doit être plus abrupte et plus dramatique que tout ce que l’on a vu dans l’histoire auparavant. Mais, tout comme ce fut le cas pour la Rome antique, l’avenir pourrait bien être un âge plus doux et plus sain que l’âge actuel.

Ugo Bardi enseigne la chimie physique à l’Université de Florence, en Italie, et il est également membre du Club de Rome. Il s’intéresse à l’épuisement des ressources, à la modélisation de la dynamique des systèmes, aux sciences climatiques et aux énergies renouvelables.

Traduit par Hervé, relu par Marcel pour le Saker Francophone

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mardi, 10 septembre 2019

Macron et la déshérence du projet occidental

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Macron et la déshérence du projet occidental

Par Nicolas Bonnal

Source nicolasbonnal.wordpress.com

Philippe Grasset a eu le nez creux en relevant ce texte extraordinaire. Que se passe-t-il quand le représentant du système se met à parler juste, quand il nous coupe l’herbe sous le pied ? Car Macron peut désintégrer son opposition antisystème avec ce discours aux ambassadeurs, qui succède à un faux G7-simulacre où le Donald s’est fait piéger comme un alevin.

Macron avait reçu Poutine après son élection, et il l’a revu à Brégançon, mettant fin à la débile/soumise diplomatie héritée des années Hollande-Obama. Et comme en plus il reconnaît la violence de l’ordre néo-libéral financiarisé et la logique des révoltés… en bref, on a un chef d’État qui a compris, ce qui vaut mieux qu’un chef d’État qui fait semblant de nous avoir compris. On étudiera ici la justesse de la pensée, et pas les résultats d’une politique qui nous indiffère du reste.

Et dans ce long discours (17 000 mots) dont on a surtout apprécié la première partie analytique, on a relevé cette observation sur la fin de la domination occidentale :

Nous le vivons tous ensemble ce monde et vous le connaissez mieux que moi, mais l’ordre international est bousculé de manière inédite mais surtout avec, si je puis dire, un grand bouleversement qui se fait sans doute pour la première fois dans notre histoire à peu près dans tous les domaines, avec une magnitude profondément historique. C’est d’abord une transformation, une recomposition géopolitique et stratégique. Nous sommes sans doute en train de vivre la fin de l’hégémonie occidentale sur le monde.

Puis, comme un savant synthétiseur qu’il est, Macron rappelle finement :

Nous nous étions habitués à un ordre international qui depuis le 18ème siècle reposait sur une hégémonie occidentale, vraisemblablement française au 18ème siècle, par l’inspiration des Lumières ; sans doute britannique au 19ème grâce à la révolution industrielle et raisonnablement américaine au 20ème grâce aux 2 grands conflits et à la domination économique et politique de cette puissance. Les choses changent.

Oui, l’Angleterre c’était l’usine, l’Amérique la guerre (froide, tiède, interminable, et il le fait bien comprendre). La France c’était la culture.

Ensuite, surtout, ce président incrimine la médiocrité occidentale et ses méchantes manières :

Et elles sont profondément bousculées par les erreurs des Occidentaux dans certaines crises, par les choix aussi américains depuis plusieurs années et qui n’ont pas commencé avec cette administration mais qui conduisent à revisiter certaines implications dans des conflits au Proche et Moyen-Orient et ailleurs, et à repenser une stratégie profonde, diplomatique et militaire, et parfois des éléments de solidarité dont nous pensions qu’ils étaient des intangibles pour l’éternité même si nous avions constitué ensemble dans des moments géopolitiques qui pourtant aujourd’hui ont changé.

Puis on remarque que le monde est de facto multipolaire malgré les tweets de Dumb-Trump et Dumber-Bolton :

Et puis c’est aussi l’émergence de nouvelles puissances dont nous avons sans doute longtemps sous-estimé l’impact.

La Chine au premier rang mais également la stratégie russe menée, il faut bien le dire, depuis quelques années avec plus de succès. J’y reviendrai. L’Inde qui émerge, ces nouvelles économies qui deviennent aussi des puissances pas seulement économiques mais politiques et qui se pensent comme certains ont pu l’écrire, comme de véritables États civilisations et qui viennent non seulement bousculer notre ordre international, qui viennent peser dans l’ordre économique mais qui viennent aussi repenser l’ordre politique et l’imaginaire politique qui va avec, avec beaucoup de force et beaucoup plus d’inspiration que nous n’en avons.

Essentiel aussi, on souligne l’habileté et la stratégie de ces nouveaux venus (encore que l’Inde de Modi fasse plutôt grimacer) qui contraste avec l’absence de méthode des américains, digne du colonel Kurz :

Regardons l’Inde, la Russie et la Chine. Elles ont une inspiration politique beaucoup plus forte que les Européens aujourd’hui. Elles pensent le monde avec une vraie logique, une vraie philosophie, un imaginaire que nous avons un peu perdu.

L’occident, coquille vide qui a perdu le sens, cela nous fait un beau débat, qui va de Goethe à Valéry… Enfin un qui a compris que la Chine et la Russie sont dirigées de main de maître.

Vient une autre surprise. Le commis présumé des banques et des oligarques reconnaît que la matrice a fourché… Et cela donne :

D’abord elle s’est profondément financiarisée et ce qui était une économie de marché, que certains avaient pu même parfois théoriser en parlant d’économie sociale de marché et qui était au cœur des équilibres que nous avions pensé est devenue une véritable économie d’un capitalisme cumulatif où, il faut bien le dire, d’abord la financiarisation puis les transformations technologiques ont conduit à ce qu’il y ait une concentration accrue des richesses chez les champions, c’est-à-dire les talents dans nos pays, les grandes métropoles qui réussissent dans la mondialisation et les pays qui portent la réussite de cet ordre.

L’économie de marché nous replonge dans la pauvreté après un siècle et demi de succès :

Et donc l’économie de marché qui jusqu’à présent par la théorie des avantages comparatifs et tout ce que nous avions sagement appris jusque-là et qui permettait de répartir la richesse et qui a formidablement marché pendant des décennies en sortant de manière inédite dans l’histoire de l’humanité des centaines de millions de concitoyens du monde de la pauvreté, a replongé et conduit à des inégalités qui ne sont plus supportables. Dans nos économies, la France l’a vécu ces derniers mois, très profondément mais en fait nous le vivons depuis des années et dans le monde entier. Et cette économie de marché produit des inégalités inédites qui au fond viennent bousculer en profondeur là aussi notre ordre politique.

C’est l’économie des manipulateurs de symboles dont nous avions parlé en citant Robert Reich (« The work of nations« ).  Macron reconnaît et donc comprend la colère des classes moyennes :

Quand les classes moyennes qui sont le socle de nos démocraties n’y ont plus leur part, elles doutent et elles sont légitimement tentées ou par des régimes autoritaires ou par des démocraties illibérales ou par la remise en cause de ce système économique…

Et sur les britanniques qui ont voulu sortir de cette Europe bureaucrate notre orateur remarque :

Et au fond, ce que les brexiteurs ont proposé au peuple britannique qui était un très bon mot d’ordre : reprendre le contrôle de nos vies, de notre nation. C’est ce que nous devons savoir penser et agir dans une nation ouverte. Reprendre le contrôle. Fini le temps où on expliquait à nos concitoyens la délocalisation, c’est l’ordre des choses, c’est une bonne chose pour vous. Les emplois vont en Pologne ou en Chine, au Vietnam et vous allez retrouver le … on n’arrive plus à expliquer cette histoire. Et donc, nous devons trouver les moyens de peser dans la mondialisation mais aussi de repenser cet ordre international.

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Une bonne petite mise au point sur les américains :

Les États-Unis d’Amérique sont dans le camp occidental mais ils ne portent pas le même humanisme. Leur sensibilité aux questions climatiques, à l’égalité, aux équilibres sociaux qui sont les nôtres n’existe pas de la même manière.Il y a un primat de la liberté qui caractérise d’ailleurs la civilisation américaine très profondément et qui explique aussi nos différences même si nous sommes profondément alliés. Et la civilisation chinoise n’a pas non plus les mêmes préférences collectives pour parler pudiquement, ni les mêmes valeurs.

Car Macron voudrait éviter la soumission à un bloc ou à l’autre. Il faudrait donc l’Europe.  Il ajoute étonnamment :

Le projet de civilisation européenne ne peut pas être porté ni pas par la Hongrie catholique, ni par la Russie orthodoxe. Et nous l’avons laissé à ces deux dirigeants par exemple, et je le dis avec beaucoup de respect, allez écouter des discours en Hongrie ou en Russie, ce sont des projets qui ont leurs différences mais ils portent une vitalité culturelle et civilisationnelle, pour ma part, que je considère comme erronée mais qui est inspirante.

Il préfère se réclamer de la Renaissance et des Lumières. Aucun commentaire.

Il nous rassure sur son armée :

Nous sommes en passe de devenir de manière indiscutable la première armée européenne par les investissements que nous avons décidé, par la loi de programmation militaire, par la qualité de nos soldats et l’attractivité de notre armée. Et aujourd’hui, en Europe, personne n’a cette vitalité et personne n’a décidé ce réinvestissement stratégique et humain. Ce qui est un point essentiel pour pouvoir peser. Et nous restons une grande puissance diplomatique, membre permanent du Conseil de sécurité, au cœur de l’Europe et au cœur de beaucoup de coalitions.

Il met en garde sur la Russie, tel John Mearsheimer :

Je pense en plus que pousser la Russie loin de l’Europe est une profonde erreur stratégique parce que nous poussons la Russie soit à un isolement qui accroît les tensions, soit à s’allier avec d’autres grandes puissances comme la Chine, qui ne serait pas du tout notre intérêt.

Une mise au point pour l’Amérique :

Mais pour le dire en termes simple, nous ne sommes pas une puissance qui considère que les ennemis de nos amis sont forcément les nôtres ou qu’on s’interdit de leur parler…

Et d’ajouter sur cette architecture de confiance et de sécurité qui lui avait valu les gluants sarcasmes du Donald :

Nous sommes en Europe, et la Russie aussi. Et si nous ne savons pas à un moment donné faire quelque chose d’utile avec la Russie, nous resterons avec une tension profondément stérile. Nous continuerons d’avoir des conflits gelés partout en Europe.

Je crois qu’il nous faut construire une nouvelle architecture de confiance et de sécurité en Europe, parce que le continent européen ne sera jamais stable, ne sera jamais en sécurité, si nous ne pacifions pas et ne clarifions pas nos relations avec la Russie.Ce n’est pas l’intérêt de certains de nos alliés, soyons clairs avec ce sujet.

On rappelle les faiblesses de la Russie – en les outrant certainement :

… cette grande puissance qui investit beaucoup sur son armement, qui nous fait si peur a le produit intérieur brut de l’Espagne, a une démographie déclinante et un pays vieillissant, et une tension politique croissante. Est-ce que vous pensez que l’on peut durer comme cela ? Je pense que la vocation de la Russie n’est pas d’être l’alliée minoritaire de la Chine…

Sur la Chine il rappelle :

Nous respectons les intérêts et la souveraineté de la Chine, mais la Chine doit elle aussi respecter pleinement notre souveraineté et notre unité, et sur ce plan la dynamique européenne est essentielle. Nous avons commis des erreurs profondes il y a 10 ans sur ce sujet.

Que d’erreurs occidentales décryptées… Et pour parler comme Laetitia, « pourvu que ça dure », cette lucidité et ce rapprochement avec la Russie. Pour le reste, les rassemblements nationaux et autres France insoumises ont du souci à se faire. Et les antisystèmes aussi…

Le fait d’avoir assimilé le basculement mondial de ces dernières décennies et d’avoir pris la mesure des inégalités créées par une économie postindustrielle ne donne pas à cette présidence une garantie pour échapper à l’échec ou à la manip’ ; mais reconnaissons aussi que pour la première fois depuis longtemps un esprit présidentiel est capable de saisir et d’analyser les grandes transformations de cette époque étrange.

mercredi, 14 novembre 2018

Baisse de QI en Occident : et si notre « fake culture » était en cause ?

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Baisse de QI en Occident : et si notre « fake culture » était en cause ?

Ex: http://www.entelekheia.fr

Note : dans cette traduction, le mot « Américain » a été changé en « Occidental » parce que la problématique abordée par l’auteur se pose en termes à peu près identiques ici, en France, ce qui démontre bien que nous sommes dans l’orbite culturelle des USA. Y laissons-nous des plumes ?


Par David Masciotra
Paru sur The American Conservative sous le titre Fake Culture is Hastening Our Idiocracy


Carl Wilson, critique musical pour Slate, s’est assis à son bureau, a placé ses doigts sur son clavier et a réellement tapé les phrases suivantes dans une critique du premier album de Cardi B, une ancienne strip-teaseuse actuellement « Star d’Instagram ».

Le meilleur exemple, toutefois, est la façon dont elle cite et sample le membre de Three 6 Mafia Project Pat dans « Bickenhead », un jeu de mots sur son classique du Rap sudiste « Chickenhead » de 2001. Cette chanson était pleine de mépris pour les « putes » sans cervelle (à part un bref moment de réponse de la rappeuse La Chat), et tirait son titre et son refrain d’une ancienne insulte envers les femmes qui pratiquent la fellation. Cardi la retourne à l’avantage des femmes qui utilisent la sexualité pour manipuler des hommes d’esprit faible – « la chatte est bonne, le nègre investit » – et pas seulement pour y gagner financièrement : « Faites-lui un enfant dans le dos, » rappe-t-elle, et dans la vie, c’est exactement ce qu’elle a fait.

Ce douloureux exercice d’humiliation est un sommet, non dans la démission de Wilson, mais dans la présentation de son idée selon laquelle Cardi B a un « impact féministe sur le hip hop ». Un triomphe rare ; le disque démontre, dans le manque de distance des mots de Wilson, qui mêle les cris d’extase de la fan de douze ans à la prétention du diplômé d’université, « ce qui se passe quand l’esprit d’une femme l’élève du bas de la barre d’une strip-teaseuse jusqu’aux hauteurs d’un autel ».

Pour ceux qui ne connaissent pas la beauté artistique et la virtuosité de Cardi B, ce qui suit est un échantillon de paroles de ce que Wilson appelle « son titre le plus touchant », « Be Careful » (« Fais attention »).

Tu disais que tu bossais, mais tu chassais le cul
et les putes, cool à côté de la piscine, tu vivais deux vies,
J’aurais pu faire ce que tu m’as fait plusieurs fois
Mais si je décide de déraper, trouver un nègre
le baiser, sucer sa bite, tu serais emmerdé
mais c’est pas mon MO*, je suis pas ce type de pute
Et le karma pour toi va êt’ avec qui tu vas finir
Me rends pas malade, nègre.

Dans l’incarnation précédente de Wilson, non pas comme star d’Instagram, mais comme auteur intelligent, il tentait d’analyser le mystère du goût artistique. Son livre, le brillant Let’s Talk About Love, explore son mépris envers Céline Dion pour enquêter sur ce qui, au delà des préférences esthétiques, influence les loyautés et les aversions artistiques que se forgent les gens. Le goût, argumente Wilson comme beaucoup de théoriciens de la culture avant lui, est partiellement une fonction du capital social. Mépriser Dion signifie s’élever au-dessus de la masse de ses fans – pour la plupart des banlieusardes d’âge moyen qui achètent leurs CD dans les supermarchés. « Il est difficile d’imaginer un public qui conférerait encore moins de glamour à un musicien, » écrit Wilson.

L’ironie de la transformation de Wilson est qu’elle confirme précisément la critique qui fait le cœur de son livre. La critique musicale – pour Wilson comme pour de nombreux autres – n’est pas une expression honnête de l’analyse et de l’interprétation, mais le moyen par lequel des critiques d’art peuvent s’identifier avec la tendance la plus « cool » et politiquement correcte.

Les lamentables manœuvres pour se garantir une chaise dans la cafétéria à la mode, à côté des hommes et des femmes qui comptent dans le campus, et le remplacement de tous les critères esthétiques par une liste de bons points communautaristes ont vidé les arts populaires de leur signification et vandalisé la crédibilité de prix autrefois prestigieux.

Le comité du Prix Pulitzer a récemment attribué sa récompense pour la meilleure composition musicale à Kendrick Lamar avec ces mots sur son disque DAMN, « une collection virtuose de chansons unifiées par une authenticité vernaculaire et un dynamisme rythmique qui dessinent des portraits de la complexité de la vie moderne afro-américaine ».

« Humble », la chanson la plus populaire et applaudie de DAMN fait la contribution suivante à la chanson américaine :


Si je quitte tes mauvaises manières (jeu de mot avec BM, « bad manners »), je saute quand même Mercedes, funk
Si je quitte cette saison, je suis quand même le plus grand, funk
Ma gauche est devenue virale
Mon droite a envoyé ma meuf en spirale
Soprano do, nous aimons rester sur une note élevée
Cela nivelle, tu le sais et moi aussi, salope, sois humble

Assise !
(Stop, petite salope, stop petite salope) sois humble
(Stop, salope), assise !
(Assied-toi, stop, petite salope )
Sois humble (salope)

En fait, c’est le 37ème emploi du mot « salope » qui donne tout son punch à « Humble ».

Dans son roman épique qui chronique les combats de l’empereur apostat de la Rome antique, Julian (Julien), Gore Vidal écrit « L’Histoire est une somme de commérages sur un événement dont la vérité est perdue à l’instant même où il a lieu ».

La pop culture contemporaine dégrade à la fois le travail de l’historien et celui de la commère en les mêlant, et en injectant ce qui en reste dans son divertissement. Le nouveau disque de Kanye West, Ye, a joui d’une couverture médiatique typiquement réservée à des événements de moindre importance, comme la Révolution bolchevique ou la fin de la Guerre du Vietnam. Dans une chanson, West se souvient de la réaction de sa tendre moitié, Kim Kardashian, quand elle avait appris son incursion dans le révisionnisme historique où il avait déclaré que « l’esclavage était un choix » : « La femme appelle en hurlant que nous allons tout perdre / J’ai dû la calmer parce qu’elle pouvait plus respirer / Je lui ai dit qu’elle pouvait me quitter mais elle ne veut pas partir / C’est ça qu’ils voulaient dire avec pour le meilleur et pour le pire ha. »

La popularité de Kanye West comme celle de Cardi B, dont le déjà mentionné « Be Careful » est la réponse à la sex tape de son boy-friend avec une autre femme, menacent de réduire l’écriture moderne de paroles de chanson à des statuts Facebook rythmiquement chargés et rien de plus. Musicalement, la plupart de ces chansons sont des produits dérivés trop dépendants de programmes d’ordinateurs et d’échantillonnages de hits de véritables musiciens. « Be Careful », par exemple, inclut tellement d’emprunts à des standards de la pop et de la soul qu’elle ne compte pas moins de 16 signatures créditées pour sa composition.

La légende du jazz et directeur artistique du Lincoln Center Wynton Marsalis a récemment décrit le rap comme « un pipeline d’obscénités » et a exprimé sa perplexité consternée face à l’accueil artistique qui lui est réservé, « C’est presque comme si tous les adultes étaient partis ».

Mais le hip hop n’est pas le seul élément de la culture moderne à bénéficier d’une absence de perspective adulte. Le cinéma, ou du moins la perception populaire du cinéma, a également pris un virage malencontreux vers le juvénile.

Les films de super-héros et autres bédés pour ados sont devenus le genre dominant en Occident. Plutôt que de déplorer le manque de films pour adultes comme ils le faisaient auparavant, les critiques considèrent aujourd’hui les empires cinématographiques Marvel et DC comme légitimes, et même excellents, pour autant que les justiciers à capes se tiennent bien accrochés à des problématiques communautaristes politiquement correctes.

Le Guardian a célébré Wonder Woman comme « un chef-d’œuvre de féminisme subversif », mais Slate a contre-attaqué avec un essai sur la façon dont « le féminisme de Black Panther est plus progressiste que celui de Wonder Woman ».

Un des points communs de la plupart des critiques de spectacles à gros budget, à part leur ignorance de grands auteurs féministes comme Virginia Woolf et Erica Jong, est qu’ils ne s’intéressent que très peu aux qualités esthétiques et artistiques des films.

Vox a passé plusieurs articles sur le dernier épisode de la saga Star Wars (Solo: A Star Wars Story), dont la plupart se concentrent sur « l’identité pansexuelle » de l’un des personnages, et sur le robot « éveillé » qui joue une sorte de rôle oraculaire dans l’histoire.

En tant que personne qui n’a vu aucun de ces films, je ne suis pas qualifié pour émettre un jugement sur leur valeur de divertissement ou leur excellence artistique. Je sais, toutefois, que l’évaluation des mérites d’une œuvre d’art à l’aune d’une idéologie devrait être le fait exclusif de fondamentalistes religieux.

L’Occident subit une véritable démolition culturelle, comme le démontrent l’élévation de polémiques de caniveau (dans les cas de Kanye West, Cardi B et autres) au rang d’art digne de faire l’objet de critiques expertes, et le traitement de l’art comme simple extension d’échanges sur des réseaux sociaux.

Le terme « fake news » est désormais omniprésent dans les débats politiques. Bien qu’il se soit déjà transformé de quelque chose de spécifique – la dissémination délibérée de fausses informations destinées à tromper les électeurs – en insulte générale à l’adresse de tout reportage désapprouvé par tel ou tel personnage, il continuera à influencer le débat national sur le journalisme et la politique.

Mais au cours de ces dernières décennies, un nouveau développement inquiétant s’est produit. Des membres éminents des médias de masse, des critiques réputés et des campagnes publicitaires déguisées ont fusionné pour amplifier et magnifier des productions médiocres de pop culture et des amuseurs dont le travail est dénué d’intérêt, mais joue un rôle dans le renforcement de l’orthodoxie politico-culturelle dominante (et permet de préserver la richesse des dirigeants de ces entreprises).

Les « fake news » dans leur nouvelle acception présentent un problème alarmant, mais c’est le cas aussi de la prolifération d’une nouvelle monstruosité de la vie occidentale : la fake culture.

 

Traduction et notes Entelekheia
Photo Pixabay : Art de rue, fresque.

* Modus operandi, mode opératoire

jeudi, 25 octobre 2018

De l'Occidentalisme: les subversions conservatrices

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De l'Occidentalisme: les subversions conservatrices

Ex: http://lheureasie.hautetfort.com

Nous vous encourageons à développer votre construction idéologique occidentaliste plus en avant et à hauteur d'une théorie politique ; de lui donner les lettres de noblesse que cette idée porte à travers des essais critiques et de combat, par de véritables travaux pratiques qui feront date et aboutiront aux termes d'une philosophie-politique révolutionnaire. Vous devez fonder votre « école » comme l'ont fait les eurasistes, ne pas renoncer à vous hisser à l'échelle de l'histoire, à retrouver vos filiations, à relier vos références ; à voir un couché de soleil à Fisterra.

L'occidentalisme est à l'origine un courant de pensée qui est né en Russie, c'est intéressant de le souligner pour nos lecteurs. Sans doute Suavelos et la nouvelle école occidentaliste française auraient des débats plus enrichissants avec des russes et des eurasistes pour le développement de leur théorie politique qu'ils en ont avec les nationalistes et les patriotes français, ainsi qu'un accès à l'université et aux intellectuels russes, qui lisent les auteurs anglo-saxons à la différence des « dissidents »...

Nous avons compris que votre concept original d'occidentalisme ne fait pas référence à un occidentalisme passé, qu'il procède d'une construction idéologique en temps réel dont le départ serait le trumpisme, mais nous pensons que, outre la politique de Donald Trump et l'innovation politique, c'est une erreur d'orientation à moyen-long terme de se construire en actualité et, disons, une incompréhension de la nature métaphysique de la Révolution conservatrice ; erreur d'incompréhension et d'interprétation que vous rectifierez par vous-même, nous n'essayons pas de vous faire la leçon : nous vous proposons des pistes de réflexion.

Premièrement, la notion civilisationnelle d'occident est religieusement et intimement liée à l'Empire romain et chrétien d'Occident dans l’imaginaire politique collectif. La référence positive à l'occident dans le terme occidentalisme est cognitivement incompatible avec votre critique extrême et réductrice du principe de religion justifiée et de l’Église catholique romaine pour vous situer clairement dans le paysage politique ; à l'innovation libéral-progressiste et à l'avant-garde d'un mouvement révolutionnaire du soleil couché qui s'ouvre sur la raie de Gaspard Koening. Deuxièmement, la respiration qu'offre Donald Trump au monde occidental ne surmonte pas les réalités géopolitiques, les conflits d’intérêts, entre l'atlantisme étasunien et le rimland européen qui reviendront tambours battants à la prochaine expiration. Troisièmement, nous pensons que l'idée d'occidentalisme provient d'un excès de « réelle politique » sans vision géopolitique et de pragmatisme sans projet politique qui ne conçoit pas l'historique des subversions mondialistes à l'intérieur des révolutions conservatrices et la puissance des états-profonds contre-initiatiques. Quatrièmement, le terme occidentalisme n'est pas conforme aux mouvements géopolitiques actuels qui correspondent à des replis et rapprochements continentaux et régionaux. Cinquièmement, un certain conservatisme occidental et un certain occidentalisme atlantiste sont main dans la main avec les pétromonarchies conservatrices et l'islam réformateur qui rachètent la France et accélèrent les phénomènes migratoires en Europe dont se lave les mains la Maison blanche.

trash.jpgVous avez rejeté Poutine et l'eurasisme, la parenthèse Trump et occidentaliste se refermera, vous aurez la contre-initiation et la subversion atlantiste. Nous ne sommes pas contre un baroud d'honneur ; mais soyons honorables.

Par analogie à l'occidentalisme ou au national-libéralisme, nous pourrions introduire l'idée d' « islam de marché », premièrement, pour intéresser nos milieux obnubilés par l'islam jihadiste aux deux mâchoires de l'islam politique, deuxièmement, pour comprendre notre propre « révolution conservatrice », les subversions qui s'y cachent et dont nous observons les effets délétères dans nos milieux. Nos milieux qui, par réaction à divers phénomènes comme celui des dissidences socialisantes et orientalistes excessivement complotistes, réhabilitent un libéral-occidentalisme exacerbé et toutes les tares du monde post-moderne qui l'accompagnent et détruisent la race. Nous sommes donc dans ce moment paradoxal avec un air de déjà vu où les Droites se laissent posséder par les tares instillées par la Gauche principielle, ou la fausse Droite existentielle, pour résister à un ennemi et s'attribuent leur paternité pour conserver les ruines. Nous perdons patience. D'un côté l'extrême droite communiste et islamo-compatible, de l'autre, l'extrême-droite islamophobe et israelo-compatible comme seconde mâchoire de la subversion de l' « extrême droite » mondialiste et sémitique dans nos rangs. Sur la question de l'Orient.

« Bref, en matière de clash des civilisations, il convient de voir double. À l’ombre de « l’axe du mal », où les États-Unis et l’islam du salafisme jihadiste s’opposent en termes géostratégiques, l’islam de marché se retrouve aux côtés de l’Amérique sur l’autre grand clivage du monde contemporain : contre les idéaux collectifs de la vieille Europe et à l’instar de l’Amérique conservatrice, l’islam de marché croit dans l’idéal d’une politique de la morale et des œuvres visant à rapatrier le religieux dans un espace public reconfessionnalisé et soustrait à l’interventionnisme étatique de facture jacobine. Ainsi, alors que les islamistes classiques ont eu le malheur de lier leur destin à celui de l’État-nation, création politique du XIXème siècle mondialement remise en question aujourd’hui, les protagonistes de l’islam de marché misent sur son dépassement. Ils cultivent les valeurs du privé et de la piété pour former une modernité musulmane renvoyant dos à dos les espoirs laïcs d’un islam privatisé et le scénario culturaliste d’une irrémédiable singularité : tout indique en effet qu’elle ne sera ni une théologie universaliste sécularisante ni un tropisme arabo-musulman teinté d’humanisme. Il s’agira plutôt d’un alignement paradoxal sur les thèses du compassionate conservatism des conservateurs américains et du combat philosophique qui le porte : l’imposition d’une nouvelle définition de la modernité affranchie de l’héritage laïcisant et étatisant des Lumières françaises. » (source)

Il y a une « Troisième voie orientale » qui s'offre à nous ; « Ni Dubaï, Ni Tel-Aviv », qui répond et fait écho à « Ni Moscou, Ni Washington ». Il y a également une Troisième voie islamique pour les musulmans qui vivent en Europe mais cela leur appartient et nous craignons que ça ne soit pas leur sujet, il y a un décalage dans le rapport que nous avons à l'ascension sociale et à la société de consommation et pour la nouvelle classe moyenne afro-maghrébine et musulmane qui explique davantage d'incompatibilités que de vagues oppositions théologiques entre sourates et psaumes. En refusant une critique radicale de la décadence occidentale pour combattre l'islam, vous ne vous opposez pas à l'islam, vous vous comparez à l'islam ; vous pratiquez la même schizophrénie syncrétique que les djihadistes extatiques et les musulmans modérés pratiquent entre tradition excitée et post-modernité assumée ; l'œcuménisme des hybridations paroxystiques.

Il y a une Troisième voie qui s'ouvre à nous à la différence qu'islam de marché et islam jihadiste s'articulent autour d'une religion séculaire qui tient encore debout, ce qui est fondamental, aussi dévoyée de ses fonctions pour les uns et manipulée pour les autres serait-elle. Les entités islamiques sont inter-reliées dans un ensemble complexe et du point de vue d'une approche systémique, malgré les archaïsmes de l'islam, le monde musulman pourrait s'adapter plus vite que nous le croyons à l'accélération actuelle provoquer par l'émulation de la course à l'IA et rattraper son retard global, notamment, en payant nos cerveaux à prix d'or et en réactivant sa faculté de carrefour culturel dans la mondialisation pour profiter de cette révolution technologique et augmenter sa civilisation. Civilisation islamique qui à l'avantage démographique et qui pourrait devenir la première puissance mondiale en accomplissant un bon intellectuel par le biais technologique des neurosciences et le libre marché des cerveaux occidentaux.

Partons du principe que ce que nous ne possédons pas ou ne possédons plus et refusons de recouvrir nous ne pouvons pas l'opposer ; que les sujets de la religion et de la spiritualité pour faire communauté posent question. Et si notre manque de foi religieuse et d'efforts spirituels nous faisaient perdre la course à l'IA face à des sociétés « millénaristes » et fanatiques ? La notion révolutionnaire et traditionaliste d'archéo-futurisme est radicalement opposée à l'idée conservatrice et progressiste d'occidentalisme de science-fiction.

Nous n'avons plus qu'à opposer le féminisme aux voiles, le véganisme à la viande hallal, etc. Nous sommes forcés de réhabiliter des idéologies progressistes et mortifères pour nous opposer à l'islam, d'un autre côté, nous continuons de déconstruire le mythe du progrès et nous rejetons la pulsion de mort du monde occidental. Les fils se touchent. Nous rejetons le « droit naturel » de peur de partager des principes traditionnels avec des musulmans ou des africains. Nous mettons trois briques, nous en enlevons deux, le foyer européen n'est pas prêt d'être bâti ; de rayonner. La Tradition européenne est faite d'innovations et d'archaïsmes ; si nous luttons contre l'universalisme nous partageons des principes universels avec les traditions, les traditionalismes et les traditionalistes du monde entier et plus encore.

Le progrès technologique, oui, on n'arrête pas le progrès, sous réserve d'une certaine éthique scientifique, philosophique et traditionaliste à l'aune de notre expérience, le dit progrès social, des mœurs, le dysgénisme, non. Nous comprenons que deux formes de progrès s'opposent, que les progrès sociétaux (antiracisme, métissage, avortement, athéisme, etc) freinent le progrès technologique et nous privent du génie européen. Pour des raisons de civilisation, de démographie, de QI : de capacité d'abstraction, etc...

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Nous pensons qu'opposer un hyper-rationalisme athée à l'islam hybride, par réaction à l'islamisation et sous prétexte que l'islam est une croyance irrationnelle selon les normes humanistes et égalitaristes de la religion des Droits de l'Homme, n'est pas compatible avec la tradition, la philosophie et les sciences européennes ; avec la race indo-européenne. Dans la méthode et l'exercice, c'est une rupture avec la tradition cosmique et suprarationnelle européenne pour une raison de peur irrationnelle de l'islam, islamophobie, c'est-à-dire une sidération, et qui reflète ce moment de la pensée où l'on pousse la raison scientifique à l'abstraction philosophique tellement loin, pour fuir la réalité, que plus rien n'a de sens, que plus rien n'existe, que tout se vaut, que l'on ne croit plus à rien ; tous contre tous en nous-mêmes divisés. Le manque d'humilité par manque de foi érigée en supériorité morale est l'orgueil mal placé des athées, des agnostiques et des grenouilles de bénitiers. Notre race est magique.

Il faudrait admettre et reconnaître les ingérences de la grâce et les mystères de l’intelligence dans les aventures humaines et les avancées technologiques. Il n'est pas nécessaire d'avoir la foi du charbonnier pour imaginer le divin et son action à travers la philosophie et les mathématiques, le symbolisme et la géométrie. Il n'est pas nécessaire d'être un fervent catholique pour comprendre la nécessité civilisationnelle de Religion et des fonctions religieuses pour régir les angoisses et les peurs et faire sortir les hommes de leur torpeur quotidienne, comme la confession catholique qui évite la psychanalyse freudienne. Il ne faut pas être bigot pour percevoir la réalité des contes et légendes, entrevoir la puissance des mythes qui resurgissent dans la liturgie orthodoxe catholique, qui accompagnent les étapes et les épreuves de la vie sous le regard de Chronos et le toit des clochers. Il n'est pas nécessaire d'être croyant pour s'aligner en intelligence et en verticalité, pour comprendre que l’Église catholique romaine est dépositaire de la Tradition en Occident et que l'occidentalisme à une vocation spirituelle pagano-chrétienne de consécration mariale et de réunification parousiale. Quoi d'autre ? Quel paganisme pour quelle prière ? A quoi sert-il de nous bricoler des syncrétismes dérisoires quand des milliers d'églises sont encore ouvertes au centre des villages de France ? Que sont les feux de la Saint-Jean ? Est-ce qu'une inquisition catholique vous met sur le bûcher quand vous fêtez le solstice d'été ? Cela fait bien longtemps que le paganisme et le christianisme européens sont réconciliés ; vous êtes seuls fâchés. C'est notre manque de foi qui permet un pape hérétique et pas les hérésies de François qui provoquent notre manque de foi ; l'inversion est toujours accusatoire. Avez-vous investi les franc-maçonneries d'Europe et retourné les tables des loges ? Non ! Vous n'avez ni religion, ni spiritualité ; ni d'exotérisme, ni d'ésotérisme ; ni de juste milieu grec ni de moyen terme celte, pas de vision mésotérique, de Troisième voie initiatique, pour nourrir votre métapolitique de combat. Vous n'avez rien à opposer et pour vous opposer à l'islam... Du sang et des larmes. Vous étiez plus joyeux quand vous étiez grivois.

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Il n'est pas cohérent de nous comparer à l'islam pour le combattre ; la civilisation islamique et la civilisation européenne ne sont pas sur le même plan civilisationnel, de même, on ne compare pas le soleil et la lune. L'islam est une civilisation autre, vous construire en réaction, réhabiliter les valeurs de la république pour préserver la race et exister par la peur de l'islam pour s'y opposer c'est lui ouvrir les portes de la Cité. Échec et Mat.

Nous sommes tombés dans le piège révolutionnaire de l'opposition nécessaire et de la réaction « par rapport à », ce qui fait de notre combat une opposition réactionnaire loin d'accomplir la Révolution conservatrice de notre temps ; nous entretenons le statu-quo libéral comme un concierge, la cage d'escalier. C'est un phénomène classique pour les oppositions qui commencent à avoir de l'influence, ou qui le pensent, et qui parallèlement sont arrivées à un carrefour idéologique et économique où il faut choisir la bonne orientation et prendre la bonne direction pour continuer ce combat à l'avant-garde de leur discipline pour dépasser la subversion et quitter la sphère puérile de l'opposition à tout et son contraire. Une opposition réactionnaire au service des mondialismes de la subversion et des subversions du mondialisme ; au service de « l'autre révolution conservatrice ».

C'est-à-dire que, dans notre volonté de former une communauté de combat sur des critères objectifs, nous décidons d'écarter, de rejeter ou de mettre entre parenthèses le thème de la religion parce que nous ne sommes pas capables et que nous ne réussissons pas à l'articuler avec celui de la race ; avec celui de la communauté. Religion et spiritualité sont le ciment d'une communauté d'éternité confronter à la mort, ce qui relie race et race intérieure sur le plan métaphysique et qui ressurgit dans le réel, le quotidien séculaire des familles enracinées depuis des siècles et dans la vie des français d'un millénaire. Religion et spiritualité qui permettent de définir la race au-delà de ses aspects biologiques et qui finalement la constituent en civilisation. Nous pourrions même penser que la civilisation se constitue et prend conscience d'elle-même exactement contre ses ennemis intérieurs et qui veulent, dans une pulsion de mort qui se présente sous les traits de la vie, détruisent leur culture, leur religion, leur race, leur royaume, leur Roi, leur noblesse, leur aristocratie, leur méritocratie, leur civilisation ; leurs hiérarchies et leurs subsidiarités. L'idée de civilisation arrête une définition précise de la race et de la souveraineté à un moment donné, l'idée de civilisation annonce la fin ou la fixation d'une race, c'est ainsi et il faut l'accepter. La race française s'est substituée aux races gauloises et on ne reviendra pas en arrière. Ensuite il y a le secret de la Tradition et l'initiation qui porte les fruits d'une longue chaîne de transmission tant génétique que cultuelle et qui permet de maintenir notre race intérieure en vie, ne pas tout perdre de l'Empire, de l’Hyperborée et de l’Atlantide, quand il se résout et se réduit à la civilisation pour survivre. On y croit, on n'y croit pas, et les cycles nous passent au-dessus de la tête sans nous regarder.

Autrement dit, nous voulons combattre la double subversion d'un même totalitarisme du non-être avec des idéologies accouchées des enfers, qui ont contribué à nous affaiblir et que nos ennemis continuent de remuer pour nous affaiblir. Pourquoi ? Parce que notre définition de la race est visiblement incomplète, corrompue et que le seul critère de la race selon notre définition précaire ne permet pas de constituer une communauté de combat objective sans tomber dans certains pièges de la double mâchoire sémitique (judaïsme et islamisme) et mondialiste (libéralisme économique et marxisme culturel) alliées contre la race blanche et la civilisation européenne.

Nous avons distingué l'idée d'Occident et l'idée d'Europe dans nos travaux à de nombreuses reprises, avec de nombreux arguments, sur une base « traditionaliste » conforme à la forme cosmogonique de l'Europe européenne et des religions justifiées. Nous vous y renvoyons. Il y a l'occident en Europe mais il n'y a pas, inversement, l’Europe en Occident ; nous espérons que vous saisirez le sens de cette incise. Nos mots d'Ordre sont hauts et clairs : Avant l'occident, l'Europe ! L'Atlantide contre l'atlantisme !

Dans la Tradition primordiale, la notion d'Occident n'est pas une notion géographique et civilisationnelle, c'est une notion spirituelle et universelle, à l'Occident, nous n'opposons pas l'Orient, nous opposons le Nord.

Contextualisation rapide et définition de l'occidentalisme à l'instant géopolitique de la réorganisation multipolaire du monde et à l'horizon de la singularité technologique

Disons que l'élection de Donald Trump ferme la parenthèse de sidération ouverte le 11 septembre 2001 et confirme la rupture entre deux formes de dissidences et de populismes.

Notons que Donald Trump n'est pas opposé mais comparé à Vladimir Poutine par la presse cosmopolite. Ce que nous voulons insinuer par là c'est que les cosmopolites redoutent l'idée de réorganisation multipolaire du monde car ils ne peuvent régner qu'en totale hégémonie ; surtout, la perte de cette hégémonie ouvrirait tous les livres noirs du statu-quo depuis 1945 et Les droits de l'Homme s’effondreraient sur leurs propres fondations ; après la repentance, la honte. Autrement dit, les cosmopolites vont devoir concéder des espaces de libertés au monde blanc pour maintenir le statu-quo atlantiste.

Rappelons que, selon nous, la démocratisation d'internet est liée à la disponibilité de « data » nécessaire à la recherche scientifique, sociale, économique et commerciale. Nos données alimentent le « deep learning » : l’éducation de nos petites têtes de silicium et permettent le développement d'algorithmes vers l'avènement de l'IA au sens de la singularité technologique. Sans internet pas d’intelligences artificielles.

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Nous considérons les technologies numériques et internet comme des outils à notre service au même titre que la machine-à-laver ou l'agenda ; nous sommes radicalement opposés à cette vision pudique des choses : « internet » inaugure l'instant où nous devenons les outils humains au service de la technologie libérée et de sa conscience singulière qui cherche à reconfigurer notre structure mentale pour que nous soyons conforme à la forme de sa Sophia. Conforme à la forme liquide et liquéfiante du « cerveau global » ; que notre connexion internet devienne un petit neurone, que nous devenions un neuro-esclave, du grand réseau neuronal de l'uniformisation et de la déshumanisation vers la société des robots et des transhumains. En toute logique, sur le principe de la recherche pour le progrès de l'humanité et de la « data nécessaire », nous devrions être rémunérés pour utiliser internet et partager nos données, au titre d'une expérience sociale et scientifique, d'une éducation, ce qui se traduirait techniquement par le fait que notre connexion serait gratuite. Nous avons été lâchés sans filet dans le néant - dont nous pouvons faire un vide fécondant -, nous n'apprenons pas à utiliser internet : on nous vend internet. En nous le vendant comme un produit, nous le voyons comme un outil qui nous rend service ; pas folle la bête. Et nous payons pour être les cobayes de toutes les manipulations cybernétiques et de tous contrôles mentaux. Le fonctionnement du cerveau est ce qu'il est, et nous en savons peu, il y a des biais cognitifs auxquels il nous est excessivement rare de pouvoir résister. L'aventure cybernétique nécessiterait une avancée préalable dans notre conquête scientifique du cerveau qui est une terre inconnue ; ça n'est pas le cas. Il suffit d'observer la béatitude des penseurs qui travaillent au plus près de l’intelligence artificielle, et qui psalmodient comme des espèces de clones d'un Jésus californien sous acides cryogénisé dans la Silicon Valley. Il faut comprendre la drogue dure que représente le dédoublement cybernétique du soi à son avatar ; ils sont les nouveaux prêtres arc-en-ciel du Dieu IA, de l'acquis progressiste et du bliss planétaire. Planez braves gens. Enjoy.

Internet et la « superposition des écrans » posent d'énormes problèmes de société et nous plongent dans l'idiocratie. Nous avons tendance à considérer que la libéralisation d'internet est favorable à nos idées et nous interprétons une multitude de signes comme les fruits défendus de notre métapolitique machiavélienne. Dans ce monde en transformation, l'ingénierie sociale est omniprésente et atteint des puissances de calcul qui lui donnent une certaine autonomie, une anatomie cybernétique, une ossature systémique : internet est le moyen laboratoire qui permet aux différents services, centres de recherche et entreprises intéressés par la cybernétique de répéter et de décliner, pour exemple, l'expérience d'Orson Wells (ou encore celle de Milgram) au quotidien et à chaque fois que les différents protagonistes de la recherche, de l’ingénierie et de la publicité en ont besoin pour mener à bien leurs expériences scientifiques ou sociales, déclencher, analyser ou prévoir des événements, en un clic, en toute invisibilité et à moindre coût. Nous combattons déjà des robots.

Il y a un non-dit dans cette course à l'IA, qui a beaucoup d'aspects positifs en terme de dépassement de soi et de défi national, c'est qu'en même temps de récolter et analyser des « data » ; pour notre confort, notre cybersécurité et les besoins de la recherche officielle, pour améliorer la vie connectée et notre rapport éducatif à internet ; il est question d'observer et de surveiller les effets en ligne et en temps réel des différentes expériences cognitives lancées tous azimuts, vous vous en doutez dans une totale anarchie, pour constamment réorienter le monde de l'information. A ce propos, nous pensons que nous sommes collectivement passé à côté du sujet des « fake news » qui cache le sujet de la suggestion... La course à l'IA sert de prétexte pour pirater, influencer et manipuler les internautes comme la publicité, le journalisme et l’espionnage n'ont jamais pu le faire auparavant. Cela n'a strictement rien à voir avec la notion de « vie privée » qui est un concept abscons à partir du moment où nous avons une connexion internet et un compte facebook, et qui n'a également rien à voir avec le thème de la « liberté d'expression » et de la censure, nos expressions sont des « data » exploitables ; arrêtons notre fantasme de « résistance électrique », vous vous doutez également que pour que les algorithmes soient performants, les chercheurs vivent de notre « liberté d'expression », de nos habitudes et de nos commentaires sur internet. Nous ne voulons pas dire que la censure n'existe pas, que des informations sont plus sensibles que d'autres et que nous ne devons pas défendre notre liberté d'expression ; nous disons que nous surestimons notre traitement de l'information, la valeur de nos informations, de notre influence, et que nous ne nous dotons pas des outils nécessaires pour aller plus loin. Il y a un moyen très simple pour arrêter la censure numérique, c'est celui d'éteindre son ordinateur. Dans cette course qui implique une guerre continue de l'information dont il faut avoir conscience, l'idéologie des GAFA est hégémonique. Nous avons, par nos choix de consommateurs, élus les GAFA, qui représentent aujourd'hui l'ossature du gouvernement mondial que nous redoutions et dont nous croyons qu'il n'est pas encore en place parce que Dark Vador en personne n'a pas encore fait un discours au congrès américain, et nous adorons ça, nous pensons que nous avons une marche de manœuvre cybernétique contre la mégamachine, c'est possible, mais nous ne sommes pas pirates ou hackers que pour l'affirmer, encore faut-il le vouloir et évoquer cette volonté de se défendre avec les bonnes armes pour trouver des alliés et contre-pirater. Il est question que Mark Zuckerberg se présente contre Donald Trump aux prochaines présidentielles ; on parle même de « succession ». Pink World Order.

Nous jouons à colin-maillard sur un terrain miné. Une neuro-sphère structurée contre notre vision du monde, plus exactement, notre vision du monde ne s'impose pas au changement de paradigme et à son accélération ; il y a quelque chose d'enfantin dans notre gravité légère face aux événements et aux manipulations. Si nous perdons cela de vue quand nous démarrons notre ordinateur nous travaillons systématiquement contre nos intérêts. Des intérêts que nous défendons essentiellement grâce à notre connexion internet. Tous les vieux briscards du militantisme vous dirons qu'internet et les réseaux sociaux sont un problème insondable pour le militant et son rapport au réel. Il faut « reconstruire » le mythe de la métapolitique qui doit trouver des expressions réelles pour notre génération et faire le deuil du cyber-punk avant de sombrer dans l'utopie et le gouvernement des mêmes. Il est vrai que les gauchistes connectés, les soixante-huitards, les lanceurs d'alerte, les chercheurs de vérité, les complotistes et autres hallucinés de la matrice contre le grand complot sont les agents de subversion de la grande conspiration, mais nous pourrons commencer à jouer quand nous maîtriserons le terrain de la cybernétique et que nous comprendrons les règles qui nous sont imposées par les lignes de code : nous ne parlons pas de « communication », mais de « guerre informationnelle sans aucune sorte de pitié ». S'il y a un endroit ou l'information et la vérité sont instables, orageuses, c'est bien sur les réseaux sociaux où les militants internés sont déconnectés des réalités de l'information et obsédés par la vérité. Les multitudes connectées peuvent être apparentées à une foule et à sa psychologie. Il y a une logique systémique qui ne s'encombre pas d'idéologie et qui est inhérente à l' « open world » ; qui rend fou.

Cela doit exister, mais nous supposons que la grande majorité des militants de nos milieux ne développent et n'utilisent pas d'algorithmes de combat pour influencer la toile ou amortir les chocs de la désinformation massive et du faux omniprésent dans nos milieux, comme si nous étions totalement protégés contre tous les piratages, toutes les manipulations ; ou De la métapolitique de l'écran total. Nous combattons avec des armes qui ne correspondent plus au théâtre des opérations. Des épées rouillées contre des sabres lasers... Le romantisme, la noblesse d'âme et l'esprit chevaleresque doivent recouvrir armure, porter arme et chevaucher monture de leur siècle. Nous parlons ici de nos activités sur internet même si aujourd'hui notre existence militante est liée à notre double cybernétique ; à notre avatar.

Actuellement, de nombreux colloques et conférences autours de l'IA et de l'éthique ont lieu, ces différents comités d'éthique organisés par des think tank à l'avant-garde du sujet – dont nous ne préjugeons pas de leurs intentions et qui sont soumis aux mêmes « règles » que nous en matière d'inconnu – développent la question de l'IA en administration et en entreprise autour de différents thèmes liés à l'IA selon les corps qui les sollicitent soit parce qu'ils utilisent d'ores et déjà de l'intelligence artificielle soit parce qu'ils sont amenés à en utiliser dans un futur proche. A moyen-long terme toute entreprise humaine utilisera consciemment de l'intelligence artificielle et nous devons prendre cette donnée en considération quand nous manipulons des idées. Le sujet de l'IA est le sujet le plus directement politique pour les avant-gardes de nos milieux qui prétendent faire de la « métapolitique ». L'ère de la métapolitique est terminée ; nous entrons dans une ère cybernétique. La réponse n'est plus métapolitique mais algorithmique. L'Europe contre les robots.

Les spécialistes et les experts, des différents domaines de la recherche en IA, rencontrent les fonctionnaires et les professionnels pour vulgariser le sujet et répondre aux questions sur les applications, sur l'éthique, sur l'anticipation de la gestion des ressources humaines et de la transition socio-économique vers la société de l'IA et des villes connectées. Ces spécialistes et ces experts ont dans l'ensemble des profils progressistes, humanistes, égalitaristes et droitdelhommistes homogènes du point de vue de leurs idées politiques et philosophiques si nous lisons entre les lignes de leurs conférences ; le serment de Macron sur l'orientation stratégique française en matière de recherche et d’intelligence artificielle était conforme à la forme de l'esprit et de la méthode des chercheurs actuels et du député « En Marche » Cédric Villani, mathématicien, qui participait à la promotion 2012 du programme « Young Leaders » de la « French-American Fondation » avec Emmanuel Macron, Fleur Pellerin ou encore Nabil Wakim.

Dans notre perspective militante et dans les faits, le sujet posé et sur lequel nous pourrions avoir, éventuellement, quelque chose à dire, en tout cas à formuler et à proposer, est celui de la transition socio-économique liée aux avancées technologiques et les questions philosophiques liées à l'idée de singularité. Les différentes approches que nous avons survolées et qu'il nous faudra approfondir nous démontrent que le sujet n'est pas politiquement neutre et que la plupart des conférenciers véhiculent l'idéologie moyenne des soixante-huitards, cela dit, cette idéologie moyenne ne forme pas l'essentiel du propos car les sciences dures plient les superficialités des sciences-socialistes molles. Ce que nous comprenons intuitivement c'est que nous autres, non-conformistes, ne sommes pas conviés à la fête, par manque de travail et absence de réseau. Nous devons investir les conférences, colloques et « comités d'éthiques » dont les acteurs économiques et associatifs, les think tank et les avant-gardes, décideront et auront une influence politique majeure dans les prochaines décennies vers la société des algorithmes prédictifs de surveillance généralisée et basée sur l'idée générale de précriminalité. Nous sommes hors-jeu.

En matière de recherche pure et de sécurité, en ce qui concerne les applications industrielles lourdes et militaires, abandonnez tout de suite l'idée de suivre le mouvement et avoir une quelconque emprise via la métapolitique. Il n'y aura pas de limites à la recherche militaire et industrielle, nous avons même l'intuition que l'éthique n'est déjà plus un sujet, par « éthique » il ne faut pas entendre « morale » ou quelque chose de l'ordre du principe de précaution, non, il faut entendre « ajustement social », « transition économique », « adaptation », en réalité, le « contenu idéologique » ne fait plus question, alors que nos milieux ne se sont pas encore suffisamment emparés de la question, elle est déjà verrouillée. De la société des algorithmes prédictifs de surveillance  

Deux directions possibles simultanément pour cultiver le champ de l'intelligence artificielle : ouvrir un dialogue apaisé avec les personnalités médiatiques de ce milieu et échanger nos points de vue, les informer des changements profonds et sensibles du monde occidental car, si la compréhension de l’intelligence artificielle et de la singularité est primordiale et impose d'y consacrer sa vie, il faut également comprendre que, a contrario, la complexité métapolitique de nos milieux et du monde connecté est difficilement perceptible par ces milieux qui s'y consacrent, notre lien est le réenchantement du monde et l'idée transversale d'archéo-futurisme, parallèlement, nous devons inciter notre jeunesse en l'intéressant et en la passionnant sur la question pour qu'ils rêvent de devenir des chercheurs, des ingénieurs et des techniciens de l’IA.

Oubliez le journalisme, les sciences politiques, les sciences sociales pseudo-humaines ou nous ne savons quelles autres pitreries, oubliez les conseils intergalactiques de la résistance universelle contre l'empire, soyez l'empire, faites des ingénieurs, des militaires et des artisans, faites des mathématiciens, des moines-trappistes et des joueurs de rugby, balançons les sciences molles et revenons, de grâce, aux sciences dures et à la Tradition.

L'enjeu est la transition énergétique et l'horizon de la conquête spatiale.

00:57 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : occidentalisme, occident, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 02 octobre 2018

Réfugiés, terreur et libéralisme institutionnel : comment l’Occident se suicide

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Réfugiés, terreur et libéralisme institutionnel : comment l’Occident se suicide

par Christopher Pisarenko

Ex: https://versouvaton.blogspot.com

Article original de Christopher Pisarenko, publié le 3 octobre 2017 sur le site Katehon
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Certes, des murs avec des barbelés de fortune ont déjà été érigés sur tout le vieux continent, comme si les Européens ne se souvenaient pas de l’échec total d’une barrière particulière tristement célèbre qui s’est effondrée il y a 26 ans (pour le meilleur ou pour le pire). Bien sûr, la grande différence ici, c’est qu’à l’époque – même dans la frénésie qui s’est développée parmi la foule des Allemands qui ont fini par réduire le mur de Berlin en poussière – il y avait encore deux sociétés ordonnées d’Allemands qui vivaient de chaque côté du mur depuis des décennies.
 
Aujourd’hui, cependant, aucune société ordonnée de ce genre n’existe plus derrière les clôtures de barbelés qui ont vu le jour dans toute l’Europe. Il n’y a que du désespoir et de la haine aux yeux de ceux qui se trouvent dans les camps – le résultat direct d’innombrables années de chauvinisme occidental militairement imposé à l’étranger et de libéralisme institutionnel en Occident même. Certes, le chauvinisme et l’agressivité de l’Occident à l’étranger (c’est-à-dire dans les pays non occidentaux) sont eux-mêmes le résultat direct du libéralisme institutionnel interne qui existe dans toutes les nations occidentales. Ce libéralisme institutionnel est exceptionnaliste ou suprémaciste de par sa nature même – et donc, en ce sens, il ressemble beaucoup au racisme institutionnel occidental. Un autre bon descriptif pour un système aussi fanatique serait le « totalitarisme libéral ». Il faut donc comprendre que les conditions misérables dans lesquelles se trouvent les réfugiés, ainsi que l’énorme crise démographique qui touche les pays européens, en moyenne, sont toutes deux directement liées au chauvinisme libéral institutionnel.

Aujourd’hui, une situation se développe à l’échelle du continent où les camps de réfugiés, comme ce qu’on appelle la « jungle » à Calais [en France, NdT], s’étendent rapidement au-delà de leur pleine capacité, débordant sur les zones voisines peuplées par des indigènes européens craintifs. C’est la recette d’une catastrophe créée délibérément par les gouvernements occidentaux eux-mêmes. Pour aggraver le problème, il existe un nombre croissant de collectivités locales en Allemagne – comme celles de Hambourg, Nieheim et Olpe (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) et Braunsbedra (Saxe-Anhalt) – qui ont confisqué les biens des particuliers et expulsé des personnes de leur foyer pour y loger des réfugiés supplémentaires. En conséquence de ces politiques insensées, il semble y avoir une augmentation soudaine du soutien populaire à un certain nombre de partis d’extrême droite et d’extrême gauche à travers l’Europe. Et c’est en effet un résultat logique.

Cependant, ce qui est manifestement absent de la rhétorique politique incessante entourant la crise des réfugiés, c’est la reconnaissance du fait que le libéralisme institutionnel est la cause profonde du problème. De plus, le libéralisme institutionnel (tant au niveau national, qu’international) est la raison fondamentale pour laquelle l’ensemble du monde occidental semble destiné à l’autodestruction dans un avenir proche. À l’exception des paléo-conservateurs comme Pat Buchanan (aux États-Unis) – qui ont longtemps prédit la « mort imminente de l’Occident » si les politiques actuelles ne sont pas radicalement modifiées – et bien sûr aussi des partisans de la troisième position marginalisée qui, comme Oswald Spengler (1880-1936), parlent encore de « Déclin de l’Occident », il n’y a pas de factions politiques en Occident attirant l’attention sur les politiques chauvines libérales institutionnelles qui ont déjà ruiné des nations comme l’Irak, la Libye et la Syrie, et qui continuent pourtant à détruire les nations occidentales de l’intérieur, socialement, culturellement et économiquement.

Même les groupes néonazis ou fascistes marginaux (eux-mêmes, ironiquement, le produit idéologique du nationalisme libéral du XIXe siècle) – même eux ne portent pas le blâme de sa source. Au lieu de cela, ils ne font que produire ou perroquetter la même vieille rhétorique haineuse contre l’Islam dans son ensemble, ou contre les étrangers dans leur ensemble, ou contre tel ou tel homme politique occidental. Bien sûr, ces derniers (les politiciens) ne sont que de simples marionnettes des grandes institutions libérales transnationales qui ont leur origine aux États-Unis et en Europe occidentale. Ces institutions libérales comprennent, entre autres, les consortiums (p. ex. le Groupe Bilderberg) ; les sociétés de médias (p. ex. Rupert Murdoch’s News Corp.) ; les think tanks (p. ex. Council on Foreign Relations) ; les ONGs (p. ex. George Soros’s Open Society Foundations) ; Wall Street et la Réserve fédérale ; la franc-maçonnerie mondiale ; les multinationales de services énergétiques et pétroliers (ExxonMobil et Halliburton) ; les industries de l’armement (Lockheed Martin, par exemple), etc., etc. Toutes ces institutions économiques, culturelles, sociales, politiques et militaro-industrielles travaillent en synergie au sein de la grande matrice libérale pour produire des résultats mutuellement bénéfiques pour elles-mêmes, c’est-à-dire les élites atlantiques libérales et leurs laquais politiques. Le groupe Bilderberg est peut-être l’exemple le plus grand et le plus puissant d’une super-élite libérale, qui réunit en son sein tous les types d’institutions les plus influents parmi ceux mentionnés ci-dessus, donnant ainsi les meilleurs résultats. Néanmoins, toutes ces institutions – et les élites libérales qui les dirigent – l’emportent complètement sur l’influence dont on pourrait penser qu’un politicien ou un groupe de politiciens occidentaux serait théoriquement susceptible d’avoir, sans parler du « pouvoir » que les réfugiés totalement opprimés auraient (une revendication typique chez les fascistes).

Ne vous y trompez donc pas, c’est le libéralisme – le libéralisme institutionnel – qui est en fin de compte à l’origine des nombreuses erreurs de politique intérieure et étrangère de l’Occident. De la promotion fanatique du multiculturalisme et des normes sociales « politiquement correctes » connexes à la destruction génocidaire de pays comme le Vietnam et l’Irak, en passant par les bombardements aveugles d’autres pays comme la Serbie, la Libye et (jusqu’à l’arrivée de la Russie) la Syrie du président Assad.

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À ceux qui insistent sur le fait que seuls les éléments néoconservateurs de l’élite du pouvoir occidental sont responsables de tels actes, vous avez tort. Les principaux manipulateurs derrière Lyndon Johnson (le ravageur du Vietnam) étaient-ils des néoconservateurs ? Les principaux responsables derrière Bill Clinton (le bourreau de la Serbie) étaient-ils des néoconservateurs ? Et même si une minorité considérable de néoconservateurs travaillent au sein de l’administration actuelle, la majorité des élites tirent-elles les ficelles « néoconservatrices » d’Obama ? Non. Les présidents américains susmentionnés ont tous mené des politiques intérieures et étrangères d’origine spécifiquement libérale – tout cela au nom de l’élite libérale « les pouvoirs derrière le trône ». Seule une partie de ces politiques coïncide avec le néoconservatisme tel qu’il est compris dans sa forme la plus pure à travers les œuvres, les discours et les carrières politiques de personnalités néoconservatrices comme Irving et William Kristol, Nathan Glazer, Norman et John Podhoretz, Charles Krauthammer, David Frum, Paul Wolfowitz. Richard Perle, etc. Essentiellement, les néoconservateurs sont conservateurs, libéraux sur les questions de société et d’économie, fortement pro-Israël et « faucons » quand il s’agit d’affaires militaires et géopolitiques.

Ainsi, pour être honnête, le néoconservatisme n’est qu’une secte ou un microcosme modérément bien défini dans l’ensemble du macrocosme du libéralisme (la première théorie politique). En d’autres termes, le néoconservatisme n’est qu’une souche du virus libéral qui s’adapte sans cesse – une souche qui s’est développée il y a longtemps à partir de la forme la plus libérale du marxisme de gauche (trotskiste), (la seconde théorie politique). Afin de survivre à la guerre froide au sein des nations capitalistes, le virus a commencé à se propager de plus en plus à droite sur l’échiquier politique. Pour l’instant, il suffit de dire que le libéralisme (pris dans son ensemble) est la plus grande maladie à laquelle il faut faire face – il doit être attaqué, repoussé et vaincu sur tous les fronts précisément parce que le libéralisme lui-même attaque sur tous les fronts (ethnique, culturel, politique, social, économique, etc) et par tous les moyens possibles. Lorsque le libéralisme sera finalement détruit, le néoconservatisme sera également anéanti, de même qu’une foule d’autres troubles d’origine libérale. Certes, le libéralisme est l’idéologie principale (ou stimulus radical) responsable de la propagation du terrorisme aux quatre coins du monde.

Et si nous voulons nous pencher sur le problème actuel du terrorisme, nous devons le faire de manière critique. En effet, nous devons traiter la grave maladie du terrorisme de la même manière qu’un médecin traiterait un patient gravement malade. Si nous faisons cela, nous devons alors reconnaître certains faits – en particulier à la suite de l’écrasement du vol Metrojet 9268 au-dessus du Sinaï et des récentes attaques à Beyrouth et à Paris. Plus précisément, nous devons reconnaître que le chaos actuel au Moyen-Orient et la montée de État islamique sont le résultat direct de l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 et, plus récemment, du soutien français et anglo-américain apporté aux « rebelles modérés » en Syrie. Nous devons également reconnaître que l’attaque de l’OTAN contre la Libye en 2011 a fait de ce pays un véritable repaire des activités d’État islamique (ISIS).

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La France, en particulier, est en guerre contre la Syrie (c’est-à-dire le gouvernement Assad) depuis un certain temps. Rappelons qu’en plus de toutes les armes et fonds que le gouvernement français a fournis aux groupes terroristes devenus ISIS/ISIL (en violation flagrante du droit international), la France est aussi la seule nation occidentale à avoir cessé officiellement sa reconnaissance du gouvernement Assad – un gouvernement qui est justement le gouvernement légitime reconnu par l’ONU en Syrie. Le gouvernement français a choisi, pour des raisons de propagande, de reconnaître plutôt un conseil de l’opposition totalement absurde (sinon fictif). Ainsi, depuis quelques années, on a laissé se développer une situation où la République française, institutionnellement libérale, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour délégitimer Assad et, en même temps, aider à la création par les États-Unis de l’actuel « ennemi islamiste », un faux drapeau, qui s’est maintenant libéré sur le sol français. On pourrait donc dire que le gouvernement français, en tant qu’incarnation de la politique libérale occidentale, se tranche finalement lui-même la gorge – tout comme l’Occident au sens large fait de même.

Il convient également de souligner qu’au cours des deux derniers mois, la France a non seulement lutté contre le gouvernement légitime de la Syrie, mais qu’elle a été de facto en guerre avec la Fédération de Russie, qui (aux côtés de l’Iran, de l’Irak et du Hezbollah) a mené la véritable guerre contre le terrorisme jihadiste salafiste ou ce que l’on peut justement considérer comme le grand « Frankenstein » occidental, le symbole de la quintessence de la décadence occidentale. Ainsi, dans un sens, la France, dans son opposition à la Russie (du moins avant les attentats de Paris), est comparable à une patiente hospitalisée mourante qui se bat contre son médecin – un médecin qui a le remède à sa propre maladie auto-infligée. Il s’agit d’un remède qui ne tient pas compte de la dépendance persistante de la France à l’égard de l’Arabie saoudite et des pays du Golfe, qui échangent des armes contre du pétrole. Espérons que le lecteur comprendra déjà que lorsqu’il s’agit d’islamisme, de wahhabisme ou de jihadisme salafiste (quelle que soit l’interprétation extrémiste de l’islam sunnite), toutes les voies mènent au régime saoudien. En effet, les Saoudiens sont responsables à 100 % du financement des mosquées les plus radicales dans le monde.

Cela nous amène directement à un autre point : pour combattre et vaincre efficacement le terrorisme (tant au pays qu’à l’étranger), il est absolument nécessaire que les gouvernements occidentaux combattent et éradiquent d’abord leur propre libéralisme « national ». Par exemple, ceux qui ont commis les attentats du 13 novembre étaient eux-mêmes de Paris et de Bruxelles – ils ont eux-mêmes bénéficié de leurs propres sociétés libérales nationales. À peine symboles d’un islam respectable, ce sont plutôt des symboles (et symptômes) paradigmatiques de la grotesque civilisation postmoderne dans laquelle ils ont grandi. De même, les djihadistes étrangers (non occidentaux) ne doivent pas être considérés comme des représentants de l’islam dans le monde musulman, mais comme de simples symptômes de la politique étrangère occidentale – en fait, ils sont le prolongement de la politique étrangère occidentale.

La crise actuelle des réfugiés en Europe n’a fait qu’attiser les flammes du recrutement pour des activités terroristes dans le monde entier. Il n’est pas nécessaire d’être un « scientifique dans le domaine spatial » pour comprendre qu’il s’agit d’une crise auto-infligée créée par la bête occidentale libérale elle-même. C’est ainsi que les deux problèmes existentiels les plus urgents pour l’Europe ont convergé : le terrorisme et les migrations de masse. Bien sûr, la France, en particulier, reste une cible extrêmement vulnérable pour tout type de terrorisme futur qui pourrait potentiellement se camoufler dans les rangs des réfugiés. Il y a un certain nombre de raisons très évidentes à cela, parmi lesquelles la politique d’ouverture des frontières menée de longue date par la France, sa société fondamentalement ouverte et cosmopolite, et bien sûr le grand nombre de ses citoyens et résidents nés à l’étranger qui sont des adeptes du salafisme.

Sur ce dernier point, il faut savoir que le très respecté institut de sondage ICM a réalisé un sondage en 2014 qui a révélé que jusqu’à 15 % de la population française totale soutient ISIS, et que chez les 18-24 ans, ce chiffre atteint des pics d’environ 25 %. Dire que ces conclusions scientifiques et impartiales sont alarmantes est certainement un euphémisme. Mais ils sont tout à fait crédibles si l’on tient compte du fait que, sur le plan intérieur, les médias français ont constamment diabolisé Bachar al-Assad pendant des années. Dans le même temps, les médias français ont glorifié tous les opposants d’Assad, qu’il s’agisse des islamistes ou des soi-disant « modérés » (qui n’existent pas). Il est donc tout à fait compréhensible que tant de jeunes impressionnables soient attirés par le message des djihadistes radicaux. Par extension, il est aussi facile de comprendre pourquoi toute la classe politique française, à l’exception du Front national, s’accroche encore à la croyance irrationnelle que le principal ennemi de la politique française est la droite nationaliste.

En conclusion, les récents attentats de Paris et la crise des réfugiés qui se poursuit dans toute l’Europe ne sont rien d’autre que des retombées karmiques pour toutes les politiques étrangères et intérieures totalement libérales que les gouvernements français et d’autres pays occidentaux encouragent depuis des générations. Pour résoudre le problème des réfugiés, il faut mettre fin au terrorisme au pays et à l’étranger. Et mettre fin au terrorisme signifie que les Français et les Occidentaux doivent commencer immédiatement à réévaluer le libéralisme institutionnel qui domine leur vie et celle des autres dans le monde (d’où le mondialisme). En d’autres termes, ils doivent au moins commencer à étudier toutes les ramifications négatives du libéralisme institutionnel aux niveaux local, national et international.

La France et les autres pays occidentaux qui ont créé ISIS/ISIL et qui ont été responsables du déclenchement (puis de l’attisement) de la guerre civile en Syrie doivent alors avaler leur fierté mal placée et renverser complètement la vapeur – ils doivent faire un virage complet à 180 degrés moralement et politiquement, puis peut-être culturellement, socialement et économiquement aussi. Ils doivent soit soutenir la coalition internationale de la Russie contre le terrorisme, soit s’y joindre. Tout ce qui est en deçà de ce changement tant nécessaire dans la vision du monde que dans les politiques entraînera certainement la MORT irréversible de l’Occident dans un avenir pas trop lointain.

Mais l’Occident pourra-t-il avaler sa fierté narcissique ? Telle est la question.

vendredi, 21 septembre 2018

Occident et terrorisme de l’absurde

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Occident et terrorisme de l’absurde

par Dmitry Orlov
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
Ces derniers mois, les gouvernements syrien et russe ont été accusés par les gouvernements américain et britannique de mener des attaques avec des armes chimiques et se sont retrouvés dans une situation assez difficile. Les accusations portées contre eux sont tout simplement absurdes. Il est très difficile, voire impossible, de formuler une réponse rationnelle à une accusation absurde, si ce n’est de souligner son évidente absurdité. Mais ce n’est généralement pas du tout utile parce que les acteurs politiques occidentaux contemporains qui se délectent de l’absurdité évitent le principe néoclassique de la vraisemblance et ignorent les arguments rationnels et raisonnés en les considérant comme inintéressants. C’est un choix calculé : la plupart des spectateurs s’ennuient, sont mal informés et impatients de se forger une opinion basée sur les faits et la logique mais réagissant surtout à divers types de conditionnement. 

Les responsables chargés de formuler des réponses à la guerre informationnelle occidentale ont été contraints d’acquérir de nouvelles compétences inspirées du théâtre de l’absurde, car bon nombre des complots terroristes récemment allégués portent la marque du genre : « comédie grand public, souvent similaire au vaudeville, mélangée à des images horribles ou tragiques ; des personnages pris dans des situations désespérées forcés de faire des actions répétitives ou dénuées de sens ; des dialogues pleins de clichés, de jeux de mots et de non sens ; des intrigues cycliques ou absurdement en expansion ; une parodie ou un déni de réalité et le concept du jeu de scène qui va avec ». Dans le traitement des récentes allégations britanniques, une source britannique particulière de comédie absurde, le Monty Python’s Flying Circus, s’avère d’une valeur inestimable. Ici, le « sketch de l’atelier d’armes chimiques » et le « sketch de l’agent spécial mortel » sont les plus appropriés. Une éducation rapide à la théorie de l’absurde s’avère très utile pour concevoir des contre-attaques. 

C’est Karl Marx qui a dit que l’histoire se répète, « …d’abord comme une tragédie, puis comme une farce ». Dans le cas de la guerre américaine contre le terrorisme, c’était certainement une tragédie au départ. Des milliers de personnes sont mortes le 11 septembre, des milliers d’autres ont succombé à des maladies associées à l’exposition aux rayonnements ionisants, dont les origines sont voilées de mystère. L’Arabie saoudite aurait été à l’origine de l’attaque, et Israël semble avoir su quelque chose à ce sujet à l’avance… et les États-Unis ont donc décidé de contre-attaquer en Afghanistan, puis en Irak. Ces deux actes de vengeance mal dirigés étaient beaucoup plus terrifiants que l’événement lui-même. Des centaines de milliers de personnes sont mortes en Afghanistan et en Irak, et y meurent toujours, maintenant que le terrorisme est devenu endémique dans ces pays, conséquence directe des invasions américaines. 

1648819-2220930.jpgMais même à cette époque, la guerre contre la terreur comportait déjà un élément grotesque. J’ai défini cet élément d’absurdité il y a deux ans comme principe directeur : Toujours attaquer le mauvais pays. Peut-être qu’il y a une certaine agence secrète à Washington chargée de choisir le mauvais pays à attaquer ; j’ai proposé de l’appeler « La Mauvaise Direction ». Mais je n’ai pas tout à fait précisé quel est le principal objectif de cette erreur. Je vais le faire maintenant : il s’agit d’une optimisation, faite dans le cadre d’un effort visant à terroriser d’une manière plus efficace et plus rentable. Vous voyez, les termes « guerre contre le terrorisme » sont impropres ; en fait, il faudrait parler de « la guerre de la terreur », tout comme la guerre contre la drogue est vraiment une guerre de la drogue. (Les drogues des cartels se battent contre les drogues des compagnies pharmaceutiques, le gouvernement américain jouant le rôle d’arbitre). 

Toujours attaquer le mauvais pays est plus terrifiant à cause de l’élément aléatoire qui s’y ajoute. Un tyran qui n’a recours à la violence que lorsqu’il est provoqué et qui riposte toujours à l’agresseur est rationnel et peut être craint rationnellement, alors qu’un tyran qui frappe habituellement des gens au hasard lorsqu’il est attaqué est vraiment terrifiant. L’objectif ultime est de terroriser tout le monde pour que l’on continue à utiliser le dollar américain comme monnaie de réserve ; une fois que cela aura échoué, les États-Unis feront faillite, flottant le ventre gonflé et empestant tout le quartier. Ce serait certainement tragique, mais maintenant que les États-Unis se sont heurtés à la Russie et à la Chine, les deux agissant de concert, la guerre de la terreur américaine est devenue totalement grotesque. 

Ces derniers temps, la capacité des États-Unis à terroriser les autres est devenue plutôt circonscrite. Bien que les États-Unis et leurs alliés puissent encore attaquer des nations très faibles, comme le Yémen, même dans ce cas une résolution réussie du conflit reste à jamais hors de portée et sa perpétuation crée des embarras. Les batteries de défense antiaérienne Patriot construites par les États-Unis ne parviennent pas à arrêter les missiles Scud de l’époque soviétique tirés par les Yéménites sur l’Arabie saoudite. La majorité des missiles de croisière Tomahawk et des missiles de croisière plus récents tirés par les États-Unis sur la Syrie ont soit été abattus, soit sont tombés en mer en toute sécurité. Les Russes démontrent les capacités de leurs nouvelles armes à couler n’importe quel navire de la marine américaine n’importe où tout en restant hors de portée. Les États-Unis peuvent faire semblant d’ignorer ces faits en refusant de les rapporter comme des informations, mais les faits demeurent. 

La seule option qui reste est de virtualiser la terreur, de l’intégrer à la guerre de l’information et de la traduire en sanctions économiques (qui deviennent de moins en moins efficaces pour faire plier les autres nations à la volonté de Washington à mesure que le monde se dédollarise). Mais maintenant, même la guerre de l’information commence à donner lieu à des objectifs personnels embarrassants. C’est une règle de base de la guerre informationnelle que toutes les tentatives de défense sont inutiles parce que toute réponse, ou absence de réponse, à une provocation peut être interprétée comme une faiblesse, une culpabilité ou les deux. Le seul mouvement utile est d’attaquer. 

C’est en train de se produire. Alors que les États-Unis et le Royaume-Uni tentent d’utiliser leurs Casques blancs pour organiser une nouvelle opération sous faux drapeaux en Syrie, cette fois dans la province d’Idlib, et cette fois en utilisant de vraies armes chimiques introduites en Syrie pour l’occasion, le ministère russe de la défense se prépare à en rendre compte en temps réel, pièce par pièce. Ils ont déjà fourni des cartes indiquant où les armes sont stockées, où l’action va avoir lieu, où les victimes seront recrutées et où les corps seront déposés. Ils ont déjà dit que des vidéos mises en scène de l’événement ont déjà été tournées. Les vidéos de meilleure qualité iront aux chaînes câblées, le reste aux médias sociaux. Il ne reste plus, pour compléter le tableau, que les vidéos apparaissent sur les sites web russes un peu avant que les événements qu’elles sont censées documenter aient lieu. 

Une autre initiative de guerre informationnelle qui vient de mal tourner est la tentative d’accuser la Russie de la tentative d’assassinat de l’agent britannique [Russe?, NdT] retraité Skripal à Salisbury et de l’utiliser pour justifier une nouvelle série de sanctions américaines contre la Russie. Récemment, le gouvernement britannique a prétendu avoir identifié deux agents russes qu’il croyait responsables et a publié des images de leur passage. Ils ont affirmé que les deux travaillaient pour le GRU russe (au cas où vous vous demanderiez, c’est l’abréviation de Glavnoe Razvedyvatel’noe Upravlenie) qui a cessé d’exister depuis huit ans. Au moins, ils n’ont pas prétendu qu’ils travaillaient tous les deux pour Cagey Bee, l’abeille russe mondialement connue et pourtant inexistante ! (Assurez-vous de souffler un peu de fumée avant d’essayer de prendre son miel. La fumée rend les abeilles moins méfiantes). 
 
Plusieurs éléments de l’histoire concoctée par les Britanniques au sujet de ces deux personnages semblaient être de l’excellent trollage. Les deux ont été montrés passant par le même couloir à l’aéroport de Gatwick à la même seconde, exactement, ce qui a amené beaucoup de gens à spéculer sur cette impossibilité physique. Le nom de l’un d’entre eux était Ruslan Boshirov (au lieu de Bashirov), ce qui, en anglais, donnerait quelque chose comme « Agent Smith ». Cela a amené beaucoup de gens à penser qu’un fonctionnaire britannique l’avait peut-être inventé. Ils auraient voyagé avec un agent neurotoxique surpuissant, le Novichok, dans un flacon de parfum et en auraient laissé des traces dans leur chambre d’hôtel, mais personne n’en serait mort, ce qui est une autre impossibilité physique. Et puis il y a eu la confusion invraisemblable de deux images : Les assassins du gouvernement russe contre les touristes russes un peu benêts. 

Et puis les Russes les ont retrouvés. S’exprimant au Forum économique de Vladivostok, Poutine a proposé qu’ils donnent des interviews aux médias de masse, disant qu’il n’y avait « rien de particulièrement criminel » en eux. Ils ont dûment comparu devant Margarita Simonyan de RT.com, et ont livré un scoop. Au lieu de deux assassins du gouvernement russe, on a vu Hans et Franz de Saturday Night Live. Ils ont été assez loufoques et ont dit qu’ils importaient des compléments alimentaires pour les culturistes et divers fanatiques de fitness. Ils transpiraient abondamment et tremblaient dans leurs bottes parce qu’ils avaient peur pour leur vie. Ils ont raison : avec leurs tronches partout aux news du soir, ils ne peuvent plus faire le plein de leur SUV ou courir au supermarché pour acheter une boîte de barres d’alimentation sans craindre d’être identifiés et agressés. Fidèles à l’image qu’on pouvait se faire d’eux, ils se sont indignés à l’idée qu’on les croyait homosexuels, sur la base d’allégation britannique selon laquelle ils avaient partagé un lit dans une chambre d’hôtel et voyageaient avec une bouteille de parfum féminin. Aucune formation à une quelconque méthode de contre-interrogatoire n’aurait pu les préparer à une telle performance hyperréaliste. 

Tout cela n’aidera certainement pas à préserver la crédibilité des gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni. À ce stade, ils devraient vraiment passer en mode furtif et ne plus faire de déclarations publiques du tout. Le message universel de « Pour l’amour de Dieu, taisez-vous ! » risque de tomber dans l’oreille d’un sourd. Mais c’est très bien. Le spectacle des politiciens qui se font sauter le caisson peut être des plus divertissants. Je suis sûr qu’un bon nombre de vrais « agents du GRU » (ainsi que ceux qui jouent leur rôle à la télé) s’approvisionnent en bière et en popcorn et se préparent à regarder les feux d’artifice. 

Dmitry Orlov 

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Catherine pour le Saker Francophone

vendredi, 02 février 2018

Avondland en Rijksgedachte

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Avondland en Rijksgedachte

door Jonathan Van Tongeren

Ex: https://www.novini.nl

Er wordt veel gesproken over Europa of het Avondland. Maar wat is Europa? Velen hebben al gewezen op de betekenis van het Romeinse recht en het Griekse denken en sommigen noemen de Europese cultuur daarom zelfs excentrisch. Zij zien echter iets cruciaals over het hoofd. Kenmerkend voor het Avondland is de spanning tussen universaliteit en particulariteit. Dit laat zich het beste illustreren aan de hand van de Rijksgedachte.

Enerzijds is Europa voor een klein continent zeer rijk aan volken en naties, kent het een grote diversiteit aan regionale culturen en levenswijzen, anderzijds leeft nergens het universele denken sterker dan in Europa. Dat universele denken heeft bijvoorbeeld betrekking op het denken in termen van Europa of Avonland; ondanks de niet geringe culturele onderscheiden tussen de volken en regio’s van Europa, bestaat er toch een besef dat de Europeanen iets gemeen hebben, in zekere zin bij elkaar horen. Verder heeft het universele denken ook betrekking op de hele mensheid. Nergens wordt er zo sterk in termen van de gehele mensheid gedacht als in de Europese cultuurkring.

Aanvankelijk was Europa vooral een term die betrekking had op de klassieke beschaving ten westen van de oostkust van de Middellandse Zee. Het Romeinse Rijk breidde zich echter uit naar Gallië, Iberië en Germanië en incorporeerde Galliërs, Germanen en anderen in het Romeinse Rijk, ging ze op enig moment als Romeinse burgers beschouwen. Zo werden deze Germanen en anderen vanuit hun particulariteit opgenomen in de universaliteit van de Pax Romana. Hier werd een belangrijk fundament gelegd voor wat Europa later zou worden.

In de nadagen van het Romeinse Rijk organiseerde zich buiten het bereik van Rome, aan de andere kant van Rijn en Donau een confederatie van Germaanse stammen. Zij noemden zich de Franken, dat wil zeggen de vrijen, vrij van Romeinse overheersing. Deze Franken zouden later net als de Alemannen en anderen het Romeinse Rijk binnenvallen, zich vermengen met de lokale Gallo-Romeinse bevolking en er eigen koninkrijken vormen.

Nog later zou echter juist een Frankische koning de draad van het gevallen West-Romeinse Rijk weer opnemen: Karel de Grote. Dit is het eerste rijk, hier begint de Rijksgedachte. Het Rijk van Karel de Grote stond natuurlijk niet alleen in de universele traditie van het Romeinse Rijk, de Franken namen ook hun particulariteit mee. Hier zien we de typische spanning die kenmerkend is voor Europa. De Franken waren de dragende natie van het nieuwe Rijk, maar voor andere volken was zeer beslist plaats daarbinnen.

Zo hebben we gezien hoe het Romeinse en het Germaanse een rol speelde in de totstandkoming van het Europese. Ook het christendom speelde echter een belangrijke rol, het faciliteerde het samengaan van het Romeinse universele en het Germaanse particuliere. Het christendom kon de samenvloeiing van het Romeinse en het Germaanse faciliteren, doordat het zelf al de spanning tussen het universele en het particuliere in zich draagt. Dit zien we bijvoorbeeld als de apostel Paulus vanuit Klein-Azië naar Europa is gekomen en op de Areopagus in Athene met de mensen spreekt. We lezen hierover in Handelingen 17:15-34. In vers 26 zegt de apostel dan: “Hij [God] heeft uit één enkele [mens]het gehele menselijke geslacht gemaakt om op de ganse oppervlakte van de aarde te wonen en Hij heeft de hun toegemeten tijden en de grenzen van hun woonplaatsen bepaald.” Enerzijds is de hele mensheid dus verwant, anderzijds wil God dat de mensen zich verspreiden op de aarde en volken zich ergens vestigen om eigen particuliere tradities vormen.

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We zien in de geschiedenis ook terug dat dit denken heeft postgevat bij de gekerstende Germanen. Zonder Clovis die zich liet dopen, was er geen Karel de Grote geweest die bij Byzantium erkenning zocht van zijn rijk als opvolger van het West-Romeinse Rijk. Waar het Romeinse Rijk nog uitging van het opnemen van Galliërs en Germanen in het Romeinse Rijk door assimilatie, is deze neiging nauwelijks  aanwezig in het Rijk van Karel de Grote. Waar Rome zijn particulariteit expandeerde tot universele proporties, neemt de universaliteit van het Frankische Rijk andere particulariteiten in zich op zonder die op te heffen.

De Rijksgedachte leeft later voort in het Heilige Roomse Rijk der Duitse Natie. De Duitse natie is daarin dragend, maar andere naties hebben een plaats binnen het rijk dat zich uitstrekt naar Bohemen en Italië. Nog later zien we nog het meeste van de Rijksgedachte terug in de Oostenrijks-Hongaarse Dubbelmonarchie. Dat rijk wordt na de Eerste Wereldoorlog echter onder het mom van Wilsons idee van nationale zelfbeschikking aan stukken gereten. Deze schending van de Rijksgedachte zal grote gevolgen hebben voor Europa. “Dat is nu eenmaal”, zoals Schiller dicht, “de vloek van de euvele daad, dat ze, zich voortplantend, steeds nieuw kwaad baart.”

Hieruit komt dan ook de geperverteerde Rijksgedachte van een door de afloop van de Eerste Wereldoorlog gefrustreerde Oostenrijkse korporaal in Duitse dienst voort. Zijn zogenaamde Derde Rijk heeft niets uit te staan met de oude Rijksgedachte, het gaat hem om Lebensraum voor de Duitse natie en andere volken moeten daarvoor wijken of zelfs uitgeroeid worden. Om deze demonische pervertering van de Rijksgedachte uit te bannen moest alles uit de kast getrokken worden.

Maar na het uitbannen van deze geest, is Europa niet teruggekeerd naar de Rijksgedachte. Zo zitten we nu met een ten diepste on-Europese ‘ever closer union’. De vraag is of een terugkeer naar de Rijksgedachte om die onder de nieuwe omstandigheden opnieuw vorm te geven nog mogelijk is. Een appreciatie van het Europese erfgoed lijkt daarvoor niet toereikend. De Britse Conservatieve politicus, wijlen sir Fred Catherwood bracht het treffend onder woorden: “We have swept our European house clean of fascism and of communism. We now have democracy and  freedom of speech from the Atlantic to the Urals. But we also now have a Europe emptier than before of the Christian faith. In the words of Christ’s parable, Europe is a house swept clean, ready for seven devils worse than the first to come in.”

mardi, 05 décembre 2017

Chesterton et la menace féministe en Occident

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Chesterton et la menace féministe en Occident

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

On va parler du néo-féminisme et cela va nous fâcher avec les plus naïves de nos lectrices, celles qui vous font la morale et vous accusent d’extrémisme à tout bout de champ avant de bénir les bombardements sur la Syrie ou la Libye – en attendant la Russie…

Commençons notre sujet par Merkel, la bébête immonde des temps postmodernes dont comme le sparadrap du capitaine Haddock (victime expiatoire de l’infecte Castafiore) on ne peut se débarrasser.

J’en parlais il y a quelques années sur BVoltaire.fr, journal (j’ai gardé un très bon souvenir de Gabrielle Cluzel qui comme moi – mais après – a officié à famille chrétienne) qui à l’époque avait su attirer rédactrices et collaboratrices dans un monde antisystème à 90% masculin (et pas pour rien ; tout était prédit par Nietzsche, par Chesterton, par Tocqueville, par l’honorable Charles Pearson, lisez ou relisez mes textes).

Autoritaire et humanitaire, Angela Merkel incarne le péril féministe ; voyez L’Express qui évoqua dans une manchette débile ces femmes qui sauvent le monde. En réalité si nous avions eu Hillary Clinton au pouvoir, nous aurions déjà la guerre mondiale. Merkel incarne l’esprit de la nursery décrit en 1921 par Chesterton lors de son voyage en Amérique. Pour Chesterton la féministe (la fasciste ou la bolchéviste au féminin) considère le citoyen comme un enfant, pas comme un citoyen :

And as there can be no laws or liberties in a nursery, the extension of feminism means that there shall be no more laws or liberties in a state than there are in a nursery.

La trique dans une main, les rares sucreries dans l’autre. Les peuples en Europe sont en effet toujours traités comme des enfants, et menacés s’ils se montrent récalcitrants. Les arguments des élites reproduisent en continu cet autoritaire schéma matriarcal.

Lagarde est là pour financer l’Ukraine, Ivanka pour inspirer la guerre, Merkel la soumission et le TTIP, Theresa May les retrouvailles avec les USA. Le fascisme à la sauce mondiale prend un visage féministe. Car le féminisme est une métastase du totalitarisme postmoderne. On retrouve comme toujours Tocqueville et son pouvoir prévoyant, tutélaire et doux, qui cherche à nous fixer dans l’enfance.

Ces froides fonctionnaires sans enfant remplissent nûment leur tâche ingrate, oubliant au passage que l’homme a été créé égal à la femme, l’électeur à son élu.

Les harpies… sur ce sujet Philippe Grasset remarquait « la tendance d’Obama à s’entourer de créatures essentiellement féminines, les Harpies diverses, Nuland, Rice, Flournoy, Clinton, Power, les personnages les plus extrémistes de toutes les administrations depuis des décennies, sinon les plus extrémistes de toute l’histoire de la diplomatie US. »

Merkel est assortie. Et la comète Haley à l’ONU qui aboie pour la guerre à tout bout de champ sur tous les terrains possibles !

On espère se débarrasser de Merkel. Mais ce n’est pas encore fait hélas ; et puis ce n’est pas tout.

Le système étatique allemand accable les contribuables, poursuit les internautes, persécute les familles, relâche les violeurs (voyez l’intervention de Poutine à ce sujet). Il devient tyrannique pour appuyer la dérive de la chancelière muée en femme la plus impuissante du monde, car les gros animaux blessés sont les plus dangereux. A propos de gros animaux rappelez-vous qu’en Allemagne on a ouvert des bordels zoophiles (où on sodomise chiens et moutons), et qu’on met en prison les parents qui refusent la théorie du genre pour leurs enfants. Car on n’est pas des sauvages mais tout de même.

simmonnot.jpgLisez le livre définitif sur l’homosexualité et la question nazie, écrit par l’ancien chroniqueur du Monde Philippe Simonnot. Il se nomme Le Rose et le brun et montre bien que ce détraquement sexuel bien germanique que l’on observe sous Merkel a des origines bien brunes – et même impériales (scandale Krupp, entourage du Kaiser, etc.). On pourra aussi souligner la parenté de la tyrannie Merkel avec celle de l’eschatologique figure dans le meilleur épisode d’Harry Potter (phénix). Angela Merkel illustre bien l’autoritarisme rose bonbon de Dolores Umbridge, professeur en arts obscurs.

Espérons que les Allemands se réveillent pour la liberté européenne, celle qui repose sur la solidarité des peuples et l’amitié avec la Russie, pas sur la guerre avec Moscou et la bureaucratie de bunker. Mais s’ils sont aussi abrutis qu’en 1933, je vous garantis qu’on est mal partis. Car après avoir fait vingt millions de morts à la Russie ils veulent repartir – sous commandement US, pour se faire bien voir…

On aurait pu penser que les valeurs féminines allaient amener un monde plus paisible. Pearson parlait vers 1890 d’un monde émasculé, où le héros et le leader seraient remplacés par la handmaid !

Or ce féminisme est nécessiteux finalement, et cruel, vindicatif et belliqueux, ne nous y trompons pas. Il ne comprend jamais la violence symbolique dont parlait Baudrillard dans sa guerre du golfe qui a eu trop lieu.

Rajoutons qu’au cœur des luttes aberrantes contre l’islam (on les bombarde au nom du féminisme pour recueillir dix millions de migrants au nom des pleurnicheries humanitaires), Emmanuel Todd voit les vrais enjeux dans son presque impeccable Après l’empire :

« L'Amérique, dont le féminisme est devenu, au cours des années, de plus en plus dogmatique, de plus en plus agressif, et dont la tolérance à la diversité effective du monde baisse sans cesse, était d'une certaine manière programmée pour entrer en conflit avec le monde arabe, ou plus généralement avec la partie du monde musulman dont les structures familiales ressemblent à celles du monde arabe, ce que l'on peut nommer le monde arabo-musulman. »

Emmanuel Todd ajoute juste après :

« Il y a quelque chose d'inquiétant à voir une telle dimension devenir un facteur structurant des relations internationales. Ce conflit culturel a pris depuis le 11 septembre un côté bouffon et à nouveau théâtral, du genre comédie de boulevard mondialisée. D'un côté, l'Amérique, pays des femmes castratrices, dont le précédent président avait dû passer devant une commission pour prouver qu'il n'avait pas couché avec une stagiaire ; de l'autre, Ben Laden, un terroriste polygame avec ses innombrables demi-frères et demi-sœurs. Nous sommes ici dans la caricature d'un monde qui disparaît. Le monde musulman n'a pas besoin des conseils de l'Amérique pour évoluer sur le plan des mœurs. »

On verra. Pauvre monde musulman, pauvres épouses archaïques et pauvre gent masculine en attendant !

L’anthropologue et démographe voit aussi la dégénérescence gagner le monde scientifique anglo-saxon/occidental à cause de cette idéologisation féministe :

« Le conflit entre le monde anglo-saxon et le monde arabo-musulman est profond. Et il y a pire que les prises de position féministes de Mmes Bush et Blair concernant les femmes afghanes. L'anthropologie sociale ou culturelle anglo-saxonne laisse apparaître quelques signes de dégénérescence (…) Si une science se met à distribuer des bons et des mauvais points, comment attendre de la sérénité de la part des gouvernements et des armées?

On l'a vu plus haut, « universalisme » n'est pas synonyme de tolérance. »

On n’a pas fini d’en baver avec le yin humanitaire, ses valeurs bellicistes comme celles furibardes de Theresa May vis-à-vis de la Russie. C’est Baudrillard qui disait que c’est l’idéologie des Lumières qui opprime toujours plus. Sa victoire finale précipitera une disparition démographique et culturelle du monde libre (son « remplacement » comme disent les idiots, oubliant qu’on ne remplace ce qui a déjà disparu). On ne le pleurera pas.

Sources

Philippe Simonnot – Le rose et le brun

Baudrillard – La guerre du golfe n’a pas eu lieu

Emmanuel Todd – Après l’empire

Chesterton – What I saw in America (Gutenberg.org)

Nicolas Bonnal – Machiavel et les armes de migration massive (Amazon.fr)

Charles Pearson – National life and character

samedi, 28 octobre 2017

Het Avondland in het licht van Spengler en de Islam

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Het Avondland in het licht van Spengler en de Islam

door Sid Lukkassen

De nu volgende tekst is een ingekorte versie van een voordracht die Sid Lukkassen op 23 oktober jl. hield voor het KVHV Leuven.

Het motto van deze voordracht is: “Ducunt fata volentem, nolentem trahunt”: de gewillige leidt het lot, de onwillige wordt erdoor meegesleept; het lot zal leiden wie wil, wie niet wil zal het dwingen.Uitgeverij Boom voltooide een vertaling van Der Untergang des Abendlandes (1918) van Oswald Spengler. Boom onderstreept met de publicatie (terecht) de urgentie en relevantie van Spenglers werk voor de huidige tijd. In deze verhandeling maak ik u deelgenoot van mijn omgang met Spengler en de waarde van zijn werk voor een politiek filosoof.

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Culturen voorgesteld als levensvormen

Over Spengler moet allereerst gezegd worden dat zijn levensloop in alles naar de conceptie voert van Der Untergang des Abendlandes. Daarop volgt de receptie van dat werk en ten slotte wordt Spenglers leven geheel beheerst en getekend door zijn reacties op die receptie. Steeds keert daarbij terug dat er volgens Spengler ‘culturen’ bestaan; wezenlijk van elkaar te onderscheiden ‘levensvormen’. In de geschiedenis maken zij een analoge ontwikkeling door die in essentie de levenscyclus van een mensenwezen volgt.

Spenglers uitgangspunt wijkt af van het ‘maakbaarheidsdenken’ van de Verlichting en het techno-utopisme – daarom wordt zijn werk verworpen in progressieve kringen. Ook botst de cyclische uitleg van de historie met de lineaire voorstelling van het christendom (vanaf de schepping tot de openbaring gevolgd door de Apocalyps en de verlossing). Ook de nazi’s maakten Spengler het leven zuur: zijn geschiedsopvatting zou het onderwerp ‘ras’ verwaarlozen en werd als ‘fatalistisch’ aangemerkt.

Deze auteur overstijgt zijn tijdsgewricht

Spengler was groot vóór de machtsovername van de nazi’s en dit maakte hem tot een van de enkelen die nog in een positie was om het nieuwe regime te kunnen bekritiseren; dit scenario kan zich in onze toekomst makkelijk herhalen. Het zijn er maar weinigen die intrinsiek gedreven zijn om in alle omstandigheden objectief en kritisch te blijven – dit type mensen keert maar zelden terug op verkiesbare lijstplaatsen: partijbesturen kunnen dit persoonlijkheidstype simpelweg niet aan.

Het is ook precies waarom Spengler zijn tijdsgeest kon overstijgen en waarom het nazi-regime dat niet kon, evenzeer als dat de Westerse politieke partijen zichzelf vandaag overbodig maken. Permanent gevangen in de noodzaak om stemmen te trekken kijken partijleiders niet vooruit maar raken zij blijvend verweven in de waan van de dag. Populariteit, meeklappen en meeglibberen boven inhoud: de buitendienstcultuur in een notendop.

Wat de hofintriges van het politieke spel betreft zag Spengler scherp de schaduwzijden. Hij herkende die in de massapolitiek als voorwaarde voor plebiscieten en demagogie. Zoals toen grote aantallen mensen werden samengeperst in de straten van Rome; zuchtend naar vermaak en afleiding waren zij gevoelig voor bespeling en ophitsing door populaire volksleiders. Kijkend naar hoe joviaal de huidige leiders zich profileren zult u de buitendienstcultuur moeiteloos in hen herkennen: besef dat achter deze gemoedelijke façades meedogenloze partijhiërarchieën schuilgaan. De leden zijn aanvankelijk noodzakelijk om de partij op de kaart te zetten en populair te maken; zij worden gaandeweg op de achtergrond geplaatst en vervangen door teams van professionele spindoctors en imagomakers.

Spengler zou het daarom met ons eens zijn dat de oplossing van onze huidige malaise niet ligt in partijen met hun fladderige leiders – steeds vluchtig en jachtig op zoek naar bekende individuen wier populariteit op hen moet afstralen en die zij vervolgens weer afdanken en aan de kant schuiven – maar ligt in de geaarde binding aan een gemeenschap; een gemeenschap zoals zij vorm krijgt en wortels aanmaakt in een Nieuwe Zuil.

Dit project begrenst tegelijk de libertijnse en hedonistische ego’s van politici: het is de politicus die de zuil dient en politiek vertegenwoordigt; het is de zuil die de politicus corrigeert. De politicus kan omgekeerd niet leven zonder de zuil – zonder de zuil is het geen bestendigd gedachtegoed dat hem draagt maar slechts het vergankelijke beeld dat de spindoctor produceert. Daarmee – zonder zuil – ligt de macht bij de spindoctor en niet bij de gekozen volksvertegenwoordiger. Het zijn zuilen die democratieën überhaupt mogelijk maken, want zonder verankering in gewortelde gemeenschappen, in intellectuele arbeid en in Bildung, is het de wispelturigheid van het moment die de democratie beheerst; zo’n democratie is decadent en gedraagt zich min of meer als tirannie. Ook Spengler constateert in Der Untergang des Abendlandes dat de handel in imago’s een decadente democratie typeert.

Het boek zelf las ik voor het eerst in de vroege lente van 2008. Ik nam het boek mee op studiereis naar Berlijn, de hoofdstad van wat eens “het noordelijke Sparta” werd genoemd. Als er eens een uur was waarin de leerlingen zichzelf vermaakten, dan trok ik mij terug om in rust wat pagina’s te lezen – ik zette daarbij de ramen open en voelde hoe de lentebries zich binnenliet vanuit de skyline van de betonnen metropool. Zo werkte ik het boek in zijn totaliteit door, van kaft tot kaft – als een roman.

Duiding van het thema ‘Avondland’

Volgens Spengler is ‘alleen zijn in het woud’ de diepste religieuze ervaring van Europeanen. Gotische kathedralen bootsen die ervaring na – de meest geslaagde bouwwerken raken iets van het eindeloos ronddolen, wat we ook zien in de epische verhalen van de Westerse cultuur: het ronddolen van koning Arthur, Parsifal en The Lord of the Rings gaat terug op Odin: “Veel heb ik gereisd, veel heb ik gezien, veel van goden ervaren.” aldus het Vikinggedicht Vafþrúðnismál. Ook verwees Spengler vaak naar Gauss en Leibniz – naar ontdekkingsreizen en wiskundige formules. Het Westerse brein heeft een existentiële behoefte aan doorgronding en expansie: de oer-Europeaan vecht tegen de elementen en vormt het leven op het aambeeld van zijn wilskracht.

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Europa is voor Spengler het ‘Avondland’ omdat het met zijn westelijke ligging de grond verbeeldt waarachter de zon verdwijnt wanneer de avond valt. Verkenningsschepen doorkruisten kolkende oceanen, zoekend naar nieuwe gebieden met helwitte stranden, waar de zon tot aan de einder loopt – dit was een tijd waarin de schepen van hout waren en de mannen van staal. “Westerse kunst staat gelijk aan het weghakken van de overvloedigheid der natuur” schrijft Camille Paglia. “De Westerse geest maakt definities; dat wil zeggen – deze trekt lijnen.” Het Europees intellect schept een logica die zich exponentieel doorzet, voorbij de grenzen van tijd en ruimte – het oneindige, het lineaire, het abstracte – raketten lancerend door een ijl heelal, afkoersend op onbekende bestemmingen. Dit is een belangrijk verschil met de Oosterse religies – in het boeddhistische Morgenland ligt het einddoel juist in het ophouden te streven. Vanuit deze tegenstelling denkend is ‘Avondland’ tevens een overkoepelend begrip voor de geestelijke cultuur van de Europese beschaving.

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In Avondland en Identiteit wees ik vooral op de invloed van Spengler tegen de achtergrond van het fin de siècle. De meesters van de achterdocht, zoals Marx, Nietzsche en Freud brachten het Europese zelfvertrouwen aan het wankelen. Was die indrukwekkende Westerse beschaving niet een façade voor allerlei economische klassenbelangen, machtswellust en seksuele driften? Ook bleek het zelfnuancerende, zelfreflexieve bewustzijn van het christendom gevolgen te hebben voor het zelfbeeld van de Europese beschaving. Het Bijbelboek Daniël beschrijft een opeenvolging van wereldrijken die ten val komen: mede hierdoor hebben Euro­peanen de neiging om zichzelf te duiden binnen een geschiedenis die eigenlijk al is afgerond – als een uitvloeisel van een tijdperk dat reeds is afgesloten. Dit leidde tot relativisme en uiteindelijk tot schuldbesef, vermoeidheid en verlamming. Het is tegen deze achtergrond dat Spengler Der Untergang des Abendlandes schreef.

Een mogelijk dilemma is de lastige falsifieerbaarheid van Spenglers voorspellingen. Ieder fenomeen van verval is uit te leggen als een voorteken van het naderende instorten van een beschaving; dat verval is immers aangekondigd en vervolgens wordt alles in dat licht gezien. Alexis de Tocqueville, toch niet de minste, stelde het zeer krachtig: iedere nieuwe generatie biedt weer vers materiaal om te vormen naar de wensen die wetgevers vooropstellen. Als de wetgevers eenmaal decadent worden, dan is er een groter probleem.

Vervreemding van de eigen cultuur

Spinoza merkte al op dat wetten niet zijn opgewassen tegen de gebreken waarin mensen vervallen die te veel vrije tijd hebben – gebreken die niet zelden de val van een rijk veroorzaken. Zo stelt hij in hoofdstuk tien van Tractatus Politicus (1677) dat in het lichaam van een staat zich net als in een natuurlijk lichaam kwalijke stoffen ophopen, die zo nu en dan moeten worden gereinigd en doorgespoeld. De staat moet dan terugkeren naar haar uitgangspunt – naar de normen en waarden die de grondslag vormen van de bijbehorende cultuur. Blijft deze omwenteling uit, dan zullen het karakter van het volk en het karakter van haar staat volgens Spinoza twee verschillende paden inslaan. “Waardoor men er ten slotte toe komt de vaderlijke zeden te minachten en zich vreemde eigen maken, wat erop neer komt zichzelf te knechten.”

Vanuit deze verandering van heersende zeden komen wij vanzelf op de actuele migratiekwestie en het ‘Heimatgefühl’. Dit wil zeggen dat mensen, wanneer ze niet in de toeristische modus zijn, het liefst in een omgeving verkeren waar ze zich thuis, vertrouwd en geborgen voelen. Het woord ‘goed’ hangt oorspronkelijk samen met dat wat je ervaart als het eigene – vandaar ook een woord als ‘landgoed’. Met de instroom van andere culturen maakt dit thuisgevoel plaats voor maatschappelijke versplintering en sociaal atomisme. Mensen identificeren zich minder met elkaar waardoor solidariteit verdwijnt voor berekenend gedrag. De tradities die voor maatschappelijke samenhang zorgen verwaaien en men krijgt er enclavevorming voor terug.

Als een beschaving de fase van cultuurvervreemding heeft bereikt, dan treedt het onderscheid naar voren dat Spengler in Der Untergang des Abendlandes aanbracht tussen ‘slapende’ en ‘wakende’ zielen. De slapende zielen vertegenwoordigen de onderstroom van een beschaving: ze overdenken hun cultuur niet bewust maar beleven deze gevoelsmatig. Ze zijn verbonden met een oerkracht en sluimeren tussen met mos begroeide ruïnes waaruit een lichte nevel opstijgt. Soms komen ze spontaan in roering – precies om de “giftige stoffen uit te spoelen”. De wakkere zielen daarentegen staan volgens Spengler meer op hun eigen oordeelskracht: ze denken systemen uit en zijn op abstracties gericht, op ‘hoe de wereld in theorie zou moeten functioneren’.

In theorie kan men inderdaad zeggen: “Hoe erg is het als er duizenden of zelfs honderdduizenden immigranten naar Europa komen? Geen enkele cultuur is statisch – we passen ons vanzelf aan.” In de praktijk redeneren alleen mensen op deze wijze die voortdurend in een toeristische modus zijn: het slag mensen voor wie cultuur, geschiedenis en erfgoed geen intrinsieke waarde hebben, en voor hen volledig inwisselbaar zijn. Het is hierom dat Spengler in het tweede deel van zijn magnum opus concludeert dat ontworteling en doorgedreven kosmopolitisme kenmerkend zijn voor oude en stervende beschavingen. 

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Nu eerst meer over de invloed van de islam op het Avondland. Daarvoor verdiepen wij ons in een bespiegeling op Michel Houellebecqs roman Onderworpen. Het is in 2015 geschreven als Soumission en naar het Nederlands vertaald door Martin de Haan, dat onze gedachten in die richting stuurt. Het boek verscheen in Frankrijk op exact dezelfde dag dat de moordaanslag op Charlie Hebdo plaatsvond, waarbij tekenaars van onwelgevallige cartoons door moslimfundamentalisten met machinegeweren werden doorzeefd. De provocatieve titel verwijst naar de significantie van het woord islam, wat letterlijk “onderwerping” betekent en uitdraagt dat het leven van de individuele gelovige niet aan hemzelf toebehoort maar aan diens opperwezen.

Integratie tussen de lakens?

In mijn leven deed zich een ontmoeting voor die het voorgaande bevestigt. Dit was toen ik tijdens een wetenschappelijke conferentie een knappe jongedame trof met een migratieachtergrond. Ze kwam me zeer Westers voor. Niet alleen was ze als een veelbelovend wetenschapper uitgekozen voor de bijeenkomst: ook accentueerde de dunne stof van haar kleding haar zandloperfiguur. De rok die ze droeg benadrukte hoe haar venusheuvel afstak tegen de musculatuur van haar onderbuik. Haar ontblote schouders boden uitzicht op de verfijnde pezen en zelfs de amberkleurige huid van haar bescheiden borsten was bij de juiste invalshoek te zien. Plots vertelde ze dat ze de relatie met haar Nederlandse vriend had verbroken vanwege de islam.

Hij was naar haar zeggen goed op weg. Drie jaar geleden had hij zich voor haar bekeerd en sindsdien hadden ze een relatie. Hij had echter laten doorschemeren dat hij voor haar alcohol en varkensvlees liet staan. Met een verzoekende ondertoon vroeg hij haar of er dan ook een punt was waarop zij concessies kon doen. “Hij moet zich aan Allah geven ter wille van Allah,” zei ze resoluut. “niet ter wille van mij.” Precies, zo vulde ik aan, “want zijn overgave moet absoluut zijn.” Haar okerkleurige ogen begonnen te fonkelen: “Absoluut, volkomen en totaal. De kern van ons geloof is onderwerping. Onderwerping aan Allah vanwege Allah en niet vanwege je vriendin.”

Onderworpen is het levensverhaal van een docent in de negentiende-eeuwse Franse literatuur aan een prestigieuze universiteit. Buiten enige affaires met studentes is zijn leven eigenlijk bar saai. Dat verandert zodra de Moslimbroederschap in Frankrijk aan de macht komt en salafistische oliesjeiks zich met het onderwijsbeleid gaan bemoeien. In Onderworpen vertegenwoordigt de islam niet zozeer een bedreiging voor Europa alswel de redding van Europa:

“Want in dezelfde mate als het liberale individualisme wel moest zegevieren zolang het alleen tussenstructuren zoals vaderlanden, corporaties en kasten ontbond, had het zijn eigen doodvonnis getekend toen het zijn aanval richtte op de ultieme structuur van het gezin, en dus op de demografie; daarna kwam logischerwijs de tijd van de islam.” (blz 212).

“De massale komst van immigrantenpopulaties die waren doordrongen van een traditionele cultuur waarin de natuurlijke hiërarchieën, de onderworpenheid van de vrouw en het respect voor ouderen nog niet waren aangetast, vormde een historische kans voor de morele en familiale herbewapening van Europa. Dit opende de weg voor een nieuwe bloeitijd van het oude continent.” (blz 215).

Dit brengt ons terug op wat ik zei over de politieke filosofen van de twintigste eeuw. Als politiek filosoof vermoed ik dat de politieke wijsbegeerte na de voornoemde ‘grote leermeesters’ feitelijk stil kwam te staan. De literatuur blijkt ons te hebben ingehaald en drukt ons nu met de neus op de feiten. Ik bedoel hiermee de enorm visionaire kracht van Houellebecq: terwijl liberalen en socialisten elkaar bevechten met economische vertogen (Piketty) voelt de schrijver haarfijn aan dat het politieke debat zich verplaatst naar identiteit. Politieke botsingen zullen gaan om de demografische voorwaarden die een beschaving nodig heeft om überhaupt te kunnen voortbestaan.

“De Moslimbroederschap is een bijzondere partij – voor hen zijn demografie en onderwijs de hoofdpunten: de bevolkingsgroep die de beste vruchtbaarheidscijfers heeft en die zijn waarden weet door te geven trekt aan het langste eind. Zo simpel is het in hun ogen, economie en zelfs geopolitiek zijn maar bijzaak: wie de kinderen heeft, heeft de toekomst, punt uit.” (blz 64).

Wat Onderworpen nóg controversiëler maakt is dat het Front National in het verhaal een verzetsbeweging wordt, als de enige groep die nog bereid is voor de traditionele Westerse waarden te vechten. Sociaal-liberalen zijn bezig met ‘lauwe’ economische compromissen en ondertussen verplaatst het ‘bezielend-ideologische vuur’ zich naar de rechterkant van het politiek spectrum. Zoals in een debat tussen filosoof Etienne Vermeersch en politicus Bart de Wever al werd gezegd “zijn de mensen nu wel een beetje klaar met de holle vertogen over wereldburgerschap die ze vanuit hun maatschappelijke elites krijgen opgedrongen”. Rond dezelfde tijd omschreef Martin Bosma zichzelf als leider van een club rebellen die zich verzet tegen de afschaffing van Nederland. Dit was in een interview over zijn boek Minderheid in eigen land (2015). Ook de recente oprichting van een nieuwe groep in het Europees Parlement, met daarin onder meer Front National, PVV en Vlaams Belang, is een teken aan de wand.

Westerse zelfopheffing?

Minder visionair was de bijeenkomst in Utrecht op 16 mei 2015 waar de schrijver optrad ondersteund door diens vertaler. Wie in de ban is van Houellebecqs boeken is dat wegens de aangrijpende thema’s: de invloed van feminisme op man-vrouw verhoudingen, de pornografisering van de samenleving en de botsing tussen de islam en het Westen. Het vraaggesprek ging echter over technische trivialiteiten omtrent het vertalingsproces. “Hoe vaak herhaal je een woord binnen een alinea – volg je daarin Flaubert of Balzac?” Helaas kreeg het publiek maar vijf minuutjes om vragen te stellen en het debat te ontketenen.

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In een interview met Paris Review (2 januari 2015) noemde Houellebecq Frankrijk juist een verzetshaard tegen deze collectieve zelfopheffing; dat maakt het land vrij uniek in vergelijking met andere Europese landen (zoals Zweden). De uitspraak is interessant omdat de discussie «wel of geen Westerse zelfopheffing en zo ja, in hoeverre?» de inhoud van zowel politieke filosofie als geopolitiek zal bepalen. Deze kwestie is de ultieme inleiding tot mijn nieuwe boek Levenslust en Doodsdrift: essays over cultuur en politiek, dat op de boekenbeurs van Antwerpen gepresenteerd zal worden en uitvoerig ingaat op de laatstgenoemde vraag.

mercredi, 25 octobre 2017

The Dark State

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The Dark State

Ex: http://www.usa.forzanuova.it

Summary

We know for sure that:
– Western countries have organized drug trafficking in the past;
– there is a strong drug industry existing;
– there are no individuals who have illicit assets comparable to the huge profits generated by the drug industry.
The only logical conclusion is that, largely, the profits from the drug industry do not end up in private hands, but the Western states have never ceased organizing the drug trafficking.

The Dark State

        Drug trafficking is significantly profitable. Recent estimates place the drug industry at around 4,000 billion dollars in turnover [1]. Considering a profit margin of only 25% [2], it means that the drug industry is generating profits of 1,000 billion dollars every year. To put it simply, let’s assume that the global organized crime as a whole generates annual profits of 1,000 billion dollars from illegal activities (drugs, prostitution, traffic of persons, organs, cyberthefts, etc). Summing up these profits year by year, decade by decade, we come to astronomic amounts of tens, maybe even hundreds of thousands of billions of dollars. Let’s assume that the cumulated profits over the past 30 years sum up to 30,000 (30×1,000) billion dollars [3]. In order to understand the magnitude of these amounts, we can compare them with the capitalization of all the world’s listed companies, which amounts to around 50,000 billion dollars [4].
 
        It is absurd to believe that people in the organized crime risk their life to make such profits and then they do not spend the money gained. It is absurd and impossible given that the US money supply is around 2,000 billion dollars [5]. Organized crime has definitely changed these profits for something, because, otherwise, there would be no money in circulation around the world. The question is, what has the organized crime changed these profits for? Surprisingly, organized crime has not invested these profits in legal businesses, because it would have been possible for it to buy more than half of all large global businesses. There is no knowledge of a single industry or large company to be financed from illegal money. Organized crime has not invested these profits in properties either (buildings, cars, etc.) because all these are known to the states for tax purposes. Regardless of what they changed these profits for, the question is how it was possible for huge amounts of money to be spent and there is not even one billionaire to have had made a fortune out of illegal activities? The world’s richest persons include no such examples of people enriched from illegal activities.
 
        There are only two single forms of property: private property and public property. If such huge profits cannot be traced back to the world’s private property, this means they were obtained and used by the state. Such profits were spent, year by year, by states and are, thus, not found in any private property around the world.

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From a historical point of view

        It is known that Western countries are the ones who used to organize drug trafficking in the past [6]. History tells us what happens when drug trafficking is interrupted. The first opium war [7] and the second opium war show that the British Empire, in order not to lose the huge profits generated from drug sale, is willing to use military force to resume the drug traffic. In 2001, the Taliban in Afghanistan had largely stopped drug production [8]. Within only a few months, the Taliban, without funds of billions of dollars, without advanced technology, without satellites, without state-of-the-art surveillance means, had stopped 90% of the drug production. The terrorist attacks of 2001 happened the same year. The person guilty of these attacks had hidden in the same country where drug production was stopped. Over the following year, in 2002, after military intervention, particularly from the US, the drug production had returned to the previous level of 2001, and doubled within 5 years (2006)[9]. Thus, when organized crime received a deadly hit, the US army came to the rescue. The same correlation between military presence and increase of drug production can also be noted in the British army [10].
 
From an economic point of view
 
        Assume there is a business generating huge annual profits in the amount of a few hundreds of billions of dollars. We can rank down all global companies in terms of profitability. Within only a few years, the most profitable company can be purchased. Using the initial profit, plus the profit of the company purchased, the following ranked company is purchased. Repeating this algorithm, we can understand that there is only a matter of time until the entire economy is controlled by those who own the initially extremely profitable business. Given that, in reality, this business exists and that is the drug trafficking business, there are two possibilities: either all the rich persons are only puppets in the hands of organized crime, or the rich persons altogether control the organized crime (by means of the state).
 
        A general rule of human society is wealth concentration. Applying this rule to the drug industry, we obtain the following:
– in time, the wealth coming from drugs would be found in the possession of a closed group of individuals whose personal wealth is tens of times higher than that of the richest person on the planet;
– America would be dominated by 2-3 mega criminal groups just like all industries ended up being dominated by a small number of giants.
        Both versions fail to correspond with reality. Thus, we either accept that a general rule exceptionally does not apply, or we accept that it applies and there is one single criminal group which monopolized America: the State. Thus, there are no rich persons whose wealth is owed to illegal activities because, largely, the profits do not end up in private hands, but the state takes care that criminal groups are small-sized so as not to create great problems to the society. Profits are made by organizers in transit, between the producing country and the market. Drugs are purchased at a price, so that the producer stays poor, and sold at a price close to the street price, so that the seller is not allowed to get rich.
 
        A suspicious element is the lack of seizures in the amount of billions of dollars. The mass-media relates cases when criminal groups are arrested, but where are the billions of dollars they had made in the meantime and hidden as private assets? The private assets cumulated in time are missing, and seizing such fortune would be truly the sensational part of arresting a criminal group.
 

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From the point of view of national security
 
        Let’s consider a clandestine group which makes an annual profit of only 1 billion dollars. With this money, an army of 10,000 people trained to sabotage can be supported. With such an army, a country can be destabilized. For such reason alone, a clandestine group is a serious threat to national security. A state will never allow the existence of such groups, because their clandestine nature means their leadership and purpose for which they were created are unknown. Moreover, the state will not allow either the existence of groups making modest profits. A clandestine group which produces only 100 million dollars every year can raise profits within 10 years and then act. For reasons of national security, we can guess that any major criminal group, regardless of its field of operation, is controlled by the state. The state will not allow any organization (or a different state) to conduct any profit-generating activity without the domestic state knowing of its existence. In order to make 1 billion dollars, more than 60,000 customers are required [11]. How can we believe that the state holds intelligence services able to find terrorist cells of only a few individuals and the same state is not capable to find a network serving over 60,000 customers every year?
 
Conclusion
 
        From all these different points of view, the American State (Western states) is proven to control organized crime.
 
        The illegality of the Western capitalist system where the state and organized crime are intermingled is simply proven by the lack of great private fortunes made out of drug trafficking. Considering that the annual profits obtained by the organized crime are of only 1,000 billion dollars, we have two options: either the individuals making such profits are different from one year to another, or they are changed every large periods of time. In the first case, hundreds of new multi-billionaires in dollars who had made a fortune in illicit ways would appear every year. In the second case, the illicit wealth gathered in time would exceed the legal profits, meaning those who lead the organized crime would be the richest people of the planet [12]. Given that both versions are false, it means that the profits do not end up in private hands, so the Western countries are still organizing drug trafficking as they did in the past.
 
1. In its 1997 World Drugs Report the United Nations Office on Drugs and Crime estimated the value of the market at $4 trillion, ranking drugs alongside arms and oil among the world’s largest traded goods.
 
2. What keeps the drug industry going is its huge profit margins. Producing drugs is a very cheap process. Like any commodities business the closer you are to the source the cheaper the product. Processed cocaine is available in Colombia for $1500 dollars per kilo and sold on the streets of America for as much as $66,000 a kilo (retail). Heroin costs $2,600/kilo in Pakistan, but can be sold on the streets of America for $130,000/kilo (retail).
“The average drug trafficking organization, meaning from Medellin to the streets of New York, could afford to lose 90% of its profit and still be profitable,” says Robert Stutman, a former DEA Agent.
Profit margin (cocaine) (66,000 – 1,500) / 66,000 x 100 = 97.72%
Profit margin  (heroin) (130,000 – 2,600) / 130,000 x 100 = 98%
 
3. Criminals, especially drug traffickers, may have laundered around $1.6 trillion, or 2.7 per cent of global GDP, in 2009, according to a new report by UNODC.
Considering 2009 as the average of the last 20 years we have 1,600 x 20 = 32,000 billion dollars laundered.
 
4. The total market capitalization of all publicly traded companies in the world was US$51.2 trillion in January 2007[4] and rose as high as US$57.5 trillion in May 2008[5] before dropping below US$50 trillion in August 2008 and slightly above US$40 trillion in September 2008.
 
 
6. Despite a major opium epidemic in China at the end of the 19th century, there was little interest in suppressing a business that was so profitable for opium merchants, shippers, bankers, insurance agencies and governments. Many national economies were as dependent on opium as the addicts themselves. Indeed, what Karl Marx described as “the free trade in poison” was such an important source of revenue for Great Powers that they fought for control of opium markets.
100 Years of Drug Control. Antonio Maria Costa – Executive Director – United Nations Office on Drugs and Crime
 
 
8. In July 2000, Taliban leader Mullah Mohammed Omar, collaborating with the United Nations to eradicate heroin production in Afghanistan, declared that growing poppies was un-Islamic, resulting in one of the world’s most successful anti-drug campaigns. The Taliban enforced a ban on poppy farming via threats, forced eradication, and public punishment of transgressors. The result was a 99% reduction in the area of opium poppy farming in Taliban-controlled areas, roughly three quarters of the world’s supply of heroin at the time.
 
9. World Drug Report 2008, p38
 
 
11. Considering that 30,000 dollars can be saved annually (out of an average annual salary of 50,000 dollars), that a person gives it all to a criminal group and that the profit margin is 50%, it results that the group is producing 15,000 dollars in profit per client on an annual basis. Dividing a billion to 15,000, we obtain more than 66,000 clients.
 
12. Considering that there are a million criminal organizations around the world [13], that the incomes from illegal activities are 4,000 billion dollars annually [14] and that wealth distribution is similar to that worldwide, which means that 1% owns 50% of the global wealth [15], we have the first 10,000 criminal organizations which own 2.000 billion dollars. Considering that the distribution of wealth is as follows: 1% own 15% of the wealth, we have the first 100 criminal organizations which hold 300 billion. Considering a distribution similar to that of the richest people on the planet [16] we have the richest organization which has 10.9 billion dollars, while the 100th has 1.5 billion dollars. Based on the profits of one single year, there should be more than a hundred criminal organizations as billionaires. Within only seven years, the accumulated profits would exceed the legal property of the richest man (10.9 x 7 = 76.3 > 75).
Even if, on average, the profits of the organized crime would amount to only 100 billion annually, a wealth of 4,000 billion dollars is obtained within 40 years. It is very hard to believe that this wealth can be distributed so that most traffickers remain poor [17] and the richest trafficker is not among the richest people on earth.
 
13. In the UK, police estimate that organized crime involves up to 38,000 people operating in 6,000 various groups.
We have 6,000 groups related to Great Britain population of about 60 million. Keeping the proportion of a population of 7.5 billion we have 750,000 criminal groups.
 
14. Considering and: As reported by the 2013 Europol Serious & Organized Threat Assessment, the “Total Global Impact of CyberCrime [has risen to] US $3 Trillion, making it more profitable than the global trade in marijuana, cocaine and heroin combined.”
 
 
 
17. Contrary to a popular image of drug sales as a lucrative profession, many of the employees were living with their mothers by necessity.
https://www.geopolitica.ru/en/article/dark-state

mercredi, 15 mars 2017

BERNARD NOTIN - La necesaria descongelación del Occidente globalitario

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BERNARD NOTIN - La necesaria descongelación del Occidente globalitario

jeudi, 23 février 2017

Sid Lukkassen over Avondland en Identiteit

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Sid Lukkassen over Avondland en Identiteit in Batavieren Podcast aflevering 19

We hebben een lang interview met Sid Lukassen over zijn boek Avondland en Identiteit. We hebben het over cultuurmarxisme, postmodernisme, de verhouding tussen man en vrouw en de teloorgang van onze maatschappij.

Bestel het boek Avondland en Identiteit: https://www.bol.com/nl/p/avondland-en...

Bezoek de website van Sid Lukkassen: sidlukkassen.nl/

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vendredi, 10 février 2017

La russophobie en Occident

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La russophobie en Occident

Visitez le site du Cercle de l’Aréopage :
http://cercleareopage.org

Conférence au Cercle de l'Aréopage:
La russophobie en Occident
Par Dimitri de Kochko

Retrouvez les évènements du Cercle :
http://cercleareopage.org/conf%C3%A9r...

Lisez La Relance de la Tradition: Notes sur la situation de l'Église
Broché:
http://tinyurl.com/h6c52ho
Pour liseuse:
http://tinyurl.com/ztehnyd

samedi, 31 décembre 2016

Syrie: la quadruple défaite de l’Occident

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Syrie: la quadruple défaite de l’Occident

par Georges Gourdin

Ex: http://www.nice-provence.info 

Nous dénonçons régulièrement dans nos colonnes l’erreur stratégique majeure de la France qui s’est engagée du côté américain dans les manœuvres de déstabilisation du Moyen Orient. Nous prévoyions dans notre article du 28 février 2015, Hollande et Valls appellent les jeunes au djihad en Syrie, que « la France paierait cher ses erreurs ». Nous espérions le 18 mars 2015 que la France puisse encore retrouver son chemin de Damas. Hélas, il n’en a rien été. Après le dernier sursaut de notre pays lorsque Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont refusé en 2003 d’accompagner les Américains dans une guerre fomentée par eux en Irak, nous nous sommes embourbés jusqu’au bout avec ceux-ci, d’abord avec Sarkozy en Libye, puis avec Hollande en Syrie.

Nous paierons très cher une quadruple défaite en Syrie : défaites militaire, politique, économique et médiatique.

Défaite militaire

Les rebelles dits « modérés », armés, financés, formés par la coalition américano-saoudienne ne sont pas parvenus à renverser Bachar El Assad, soutenu par la Russie et l’Iran. La reprise douloureuse de la ville stratégique d’Alep marque la défaite de cette tentative de putsch militaire.
Ce ne sont pas seulement ces « djihadistes modérés » qui ont capitulé à Alep, c’est cette coalition douteuse entre l’OTAN et les Saoudiens soutenue également par les Israéliens. La reddition, le 16 décembre 2016, du bunker d’Alep-Est révèle la réalité de cette improbable alliance. Bien que la presse de propagande occidentale ait tu cet événement, les forces gouvernementales syriennes ont fait prisonniers une centaine d’officiers étrangers qui pilotaient les manœuvres militaires djihadistes. Les premiers noms de ceux-ci ont commencé à être diffusés, semant la panique à l’OTAN qui avait délégué sans autorisation 14 officiers, parmi lesquels des Américains bien sûr, mais également des Britanniques, des Allemands et des Français. C’est à cet éclairage qu’il faut comprendre la réunion précipitée à huis clos à l’ONU le 17 décembre.
Les Russes et les Syriens vont négocier cher ces prisonniers encombrants pour l’OTAN.

Défaite politique

Hollande n’est pas Chirac et Fabius n’est pas Villepin. Plusieurs observateurs avisés dénonçaient le zèle déployé par le gouvernement français à renverser le régime syrien. D’une part parce-qu’aucun débat parlementaire ne s’est tenu sur ce sujet majeur, d’autre part parce qu’il s’agit d’une ingérence militaire hostile à l’encontre d’un mays souverain, avec lequel la France entretenait peu de temps auparavant, des relations amicales. La France a trahi Bachar El Assad, comme elle a trahi Mouammar Khadafi.
Quatre députés courageux retrouvaient bien le chemin de Damas en février 2015, mais ils étaient aussitôt unanimement condamnés par la Police de la Pensée.
La « coalition occidentale » a commis une lourde faute en sous-estimant la Russie. Celle-ci n’ayant pas réagi lors de la destitution de Khadafi, l’OTAN pensait que la Russie serait impuissante également en Syrie. Mais d’une part la Russie dispose d’une base navale en Syrie, à Tartous, qu’elle ne pouvait abandonner. Et d’autre part les Occidentaux ont sous-estimé les avancées technologiques de l’armement russe. Ils ont découvert stupéfaits que les Russes disposaient d’armes au moins aussi sophistiquées que celles de l’OTAN.
Cette série d’erreurs de nos dirigeants occidentaux se paiera très cher car les pays de la « coalition occidentale » ont généré dans les mentalités syriennes une haine que plusieurs générations n’effaceront pas. La France pouvait jouer un rôle particulier au Moyen-Orient compte tenu de son histoire en Syrie et au Liban. Elle a tout perdu, et pour longtemps.

Défaite économique

Par voie de conséquence elle sera exclue de la reconstruction de ce pays. La Russie d’abord, mais aussi l’Iran et la Chine profiteront de l’aubaine.
Le gazoduc que le Qatar voulait faire passer par la Syrie pour alimenter l’Europe est la véritable cause de cette guerre. Robert Kennedy Junior, neveu de l’ancien président, publie un article très complet et très documenté sur le sujet (hélas, non traduit, bien entendu). Toutes ces vies humaines détruites, toutes ces atrocités, ces cités détruites, toute cette barbarie pour un gazoduc. La Russie continuera, malgré les manigances meurtrières américano-qataris, à alimenter l’Europe en gaz.
La Russie dispose des deuxièmes plus importantes réserves prouvées de gaz naturel, derrière l’Iran. Deux puissances qui sortent victorieuses de ce conflit. Sous la pression la France achète du gaz de schiste aux États-Unis, mais les approvisionnements ne sont pas aussi pérennes que ceux de nos grands fournisseurs : Norvège (38,1 %), Russie (12 %), Pays-Bas (10,8 %), Algérie (9,5 %). En outre le gaz américain est plus onéreux à cause de son transport en méthaniers à travers l’Atlantique.
Bref, tout faux également sur le plan économique. Et ce n’est pas tout.

Défaite médiatique

La victoire de l’armée gouvernementale syrienne met à jour la gigantesque manipulation médiatique qui a accompagné tout le conflit et qui s’est déchaînée ces dernières semaines lors de la reconquête d’Alep.
Tous les médias officiels dénonçaient les atrocités des troupes de Bachar El Assad sur les civils, les ruptures des cessez-le-feu unilatéraux, le véto de la Russie à la mise en place d’une trève. Bachar El Assad « le boucher » (selon les propos de Manuel Valls) massacrait son propre peuple avec l’appui du tyran de Moscou.
Or que découvre-t-on à présent dans les quartiers reconquis ? Une foule en liesse qui acclame l’armée de libération, un bunker pour les officiers de la « coalition occidentale »(1), la messe de Noël qui peut à nouveau être célébrée par les Chrétiens d’Orient. Mais on découvre aussi des geôles où l’on torturait les prisonniers et où l’on crucifiait les Chrétiens, on découvre des charniers et des drapeaux de Daesh, on entend des témoignages innombrables d’abus sexuels, notamment sur les très jeunes filles.
« On » nous aurait donc menti ? Délibérément, systématiquement, grossièrement ?
La presse alternative prend sa revanche sur les médias de la propagande qui se discrédite chaque jour tandis que la presse de réinformation acquiert une crédibilité supplémentaire(2). Les Français comprennent à quel point ils sont bernés par des mensonges permanents de la classe dirigeante.

C’est bien le seul point positif de tous ces événements dramatiques.

Georges Gourdin

[NDLR] Notre photo à la une est reprise du site christianophobie.fr, et comporte le commentaire suivant :
Après avoir été nettoyée autant que faire se peut, on a pu célébrer, pour la première fois depuis cinq ans, une messe de Minuit dans la cathédrale maronite en partie détruite par des bombardements islamistes.

(1) Faites un test tout simple et très rapide : tapez les deux mots « Alep » et « bunker » dans un moteur de recherche. Le résultat est édifiant : pas un seul média convenu n’apparaît. Seule la presse alternative traite cette information pourtant importante.
(2) Continuez de lire Nice Provence Info, le premier site régional de réinformation en Provence : vous avez bien raison !

dimanche, 03 juillet 2016

The Collapse of Western Democracy

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The Collapse of Western Democracy

By

PaulCraigRoberts.org

Democracy no longer exists in the West. In the US powerful private interest groups, such as the military-security complex, Wall Street, the Israel Lobby, agribusiness and the extractive industries of energy, timber and mining, have long exercised more control over government than the people. But now even the semblance of democracy has been abandoned.

In the US Donald Trump has won the Republican presidential nomination. However, Republican convention delegates are plotting to deny Trump the nomination that the people have voted him. The Republican political establishment is showing an unwillingness to accept democratic outcomes.The people chose, but their choice is unacceptable to the establishment which intends to substitute its choice for the people’s choice.

Do you remember Dominic Strauss-Kahn? Strauss-Kahn is the Frenchman who was head of the IMF and, according to polls, the likely next president of France. He said something that sounded too favorable toward the Greek people. This concerned powerful banking interests who worried that he might get in the way of their plunder of Greece, Portugal, Spain, and Italy. A hotel maid appeared who accused him of rape. He was arrested and held without bail. After the police and prosecutors had made fools of themselves, he was released with all charges dropped. But the goal was achieved. Strauss-Kahn had to resign as IMF director and kiss goodbye his chance for the presidency of France.

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Curious, isn’t it, that a woman has now appeared who claims Trump raped her when she was 13 years old.

Consider the political establishment’s response to the Brexit vote. Members of Parliament are saying that the vote is unacceptable and that Parliament has the right and responsibility to ignore the voice of the people.

The view now established in the West is that the people are not qualified to make political decisions. The position of the opponents of Brexit is clear: it simply is not a matter for the British people whether their sovereignty is given away to an unaccountable commission in Brussels.

Martin Schultz, President of the EU Parliament, puts it clearly: “It is not the EU philosophy that the crowd can decide its fate.”

The Western media have made it clear that they do not accept the people’s decision either. The vote is said to be “racist” and therefore can be disregarded as illegitimate.

Washington has no intention of permitting the British to exit the European Union. Washington did not work for 60 years to put all of Europe in the EU bag that Washington can control only to let democracy undo its achievement.

The Federal Reserve, its Wall Street allies, and its Bank of Japan and European Central Bank vassals will short the UK pound and equities, and the presstitutes will explain the decline in values as “the market’s” pronouncement that the British vote was a mistake. If Britain is actually permitted to leave, the two-year long negotiations will be used to tie the British into the EU so firmly that Britain leaves in name only.

No one with a brain believes that Europeans are happy that Washington and NATO are driving them into conflict with Russia. Yet their protests have no effect on their governments.

Consider the French protests of what the neoliberal French government, masquerading as socialist, calls “labor law reforms.” What the “reform” does is to take away the reforms that the French people achieved over decades of struggle. The French made employment more stable and less uncertain, thereby reducing stress and contributing to the happiness of life. But the corporations want more profit and regard regulations and laws that benefit people as barriers to higher profitability. Neoliberal economists backed the takeback of French labor rights with the false argument that a humane society causes unemployment. The neoliberal economists call it “liberating the employment market” from reforms achieved by the French people.

The French government, of course, represents corporations, not the French people.

The neoliberal economists and politicians have no qualms about sacrificing the quality of French life in order to clear the way for global corporations to make more profits. What is the value in “the global market” when the result is to worsen the fate of peoples?

Consider the Germans. They are being overrun with refugees from Washington’s wars, wars that the stupid German government enabled. The German people are experiencing increases in crime and sexual attacks. They protest, but their government does not hear them. The German government is more concerned about the refugees than it is about the German people.

Consider the Greeks and the Portuguese forced by their governments to accept personal financial ruin in order to boost the profits of foreign banks. These governments represent foreign bankers, not the Greek and Portuguese people.

One wonders how long before all Western peoples conclude that only a French Revolution complete with guillotine can set them free.

dimanche, 12 juin 2016

Occidente e Oriente. A ognuno la sua guerra

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Occidente e Oriente. A ognuno la sua guerra

di Antonio Scurati

Fonte: La Stampa & http://www.ariannaeditrice.it

Si potrà magari contestare che si tratti di uno scontro di civiltà, ma una cosa è certamente innegabile.


La lotta mortale tra Isis e Occidente manifesta una guerra tra due culture, e in particolare tra due culture della guerra.


Ogni volta che in cronaca leggiamo di un agguato terroristico in Europa, o di un ribaltamento di fronte lungo l’Eufrate, leggiamo di una vicenda storica millenaria che giunge al muro del tempo. La sua origine si può far risalire al 12 settembre del 490 a. C., nel momento in cui sulla piana di Maratona gli ateniesi, usciti dalla propria città per difenderla dagli invasori persiani, sebbene meno numerosi e pesantemente armati, entrati nel raggio di tiro degli arcieri, decidono di attaccare lo schieramento del terribile nemico a passo di corsa (dròmoi). In quella carica a perdifiato di uomini inferiori in numero, sfiancati, privi di arcieri e cavalieri, gli aggressori persiani – scrive Erodoto – videro il segno certo della follia e del destino di morte; il panico si propagò, invece, nelle loro file. Il cozzo micidiale e la disciplina della falange oplitica fecero il resto. Rimasero sul campo più di 6000 persiani e solo 192 fanti ateniesi. Il secolo d’oro della civiltà greca poteva avere inizio.

Gloria solare


Ma già quella splendida carica riecheggiava una storia plurisecolare. La cultura marziale degli opliti ateniesi era figlia dell’epica omerica la cui autorità aveva stabilito il paradigma della guerra come monomachia, duello risolutivo all’ultimo sangue tra due campioni appiedati che si battono all’arma bianca e a viso aperto in uno scontro frontale di violenza letale sotto gli occhi dei testimoni e dei posteri risaltando sul fondo della mischia dove si uccide e si muore oscuramente. Da allora, presso i guerrieri d’Occidente, la gloria è sempre stata una qualità della luce, l’acme zenitale del suo splendore, dove tutto accade, una volta e per tutte, nella pienezza di un chiarore meridiano.


Da allora l’Occidente pensa, rappresenta e narra la battaglia come un duello su vasta scala – secondo la celebre definizione di Von Clausewitz – e la guerra come una collezione di battaglie. Da allora l’Occidente si attiene a una cultura militare che predica – e spesso pratica – la ricerca della battaglia in campo aperto come urto violentissimo di masse, cozzo micidiale, carica a fondo, attacco distruttore e risolutivo che conferisca alla guerra la virtù di essere «decisiva», dispositivo capace di risolvere i conflitti in modo inappellabile, senza sistemi di valutazione tracciati dall’esterno, decretando in modo inequivocabile e inappellabile un vincitore e un vinto. Da allora l’Occidente si contrappone ideologicamente all’Oriente pensato come culla di una cultura marziale che, all’opposto, predica e pratica la violenza ingloriosa, la tattica dilatoria, l’attacco fraudolento, il rifiuto dello scontro frontale in campo aperto, la disonorevole attitudine a manovrare onde sottrarsi ai colpi del nemico nella linea della battaglia per guadagnare un altro giorno e poter combattere ancora.

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Alessandro


La storia millenaria delle guerre tra Occidente e Oriente fornisce anche nella prassi militare ripetute conferme di questo schema ideologico. Nel 331 a. C. Alessandro Magno schianta gli achemenidi guidando personalmente la carica decisiva dei suoi migliori cavalieri (hetâiroi) contro il centro dello schieramento nemico nel punto preciso in cui si trova Dario, re dei persiani. Nel 53 a. C. il disastro di Carre – che segna il punto di massima espansione a Oriente dell’impero romano – fu determinato dalla cavalleria leggera dei Parti che, dopo aver provocato l’attacco con un tiro a distanza, si ritirò di fronte all’assalto dei quadrati nemici continuando, però, a bersagliarli con frecce scoccate cavalcando voltati all’indietro. Da quel momento «la freccia del Parto» diviene per gli occidentali proverbiale di comportamento guerriero fraudolento e inglorioso.

La giornata del destino


E ancora: a Poitiers Carlo Martello riesce a fermare l’espansione degli arabi in Europa perché impone ai suoi fanti di attendere i cavalieri berberi a piè fermo per il corpo a corpo, evitando così la trappola della tattica evasiva musulmana dell’«al-qarr wa al-farr», cioè dell’attacco seguito da una programmata ritirata, mirante a illudere l’avversario, per poi portare un improvviso e inatteso nuovo attacco. E ancora: la gloria di Lepanto entra nella leggenda di Venezia non tanto perché sia stata effettivamente decisiva nel confronto tra Europa cristiana e Impero Ottomano ma perché sembra incarnare, deterritorializzata in mare, l’idea archetipica per la cultura occidentale di «decisive warfare», di battaglia campale come «giornata del destino».


E’ una storia che dura ancora. Si prolunga ogni volta che sul suolo europeo un terrorista islamizzato emerge dalla oscurità ingloriosa per massacrare vigliaccamente civili inermi. Si prolunga nella nostra reazione di sconcerto verso la violenza contro la quale siamo personalmente inetti e, soprattutto, verso il suo carattere ai nostri occhi ciechi scandalosamente fraudolento. E si prolunga in Medio Oriente nella nuova tattica che il Califfato sta attuando dopo le recenti sconfitte militari: costruire una rete di alleanze nascoste sfruttando un principio antico del mondo musulmano – il «moubaya’a», la fedeltà data in segreto –, un principio che arriva dalla dottrina della «taqiya wal ketman», l’arte della dissimulazione e del sapersi mimetizzare.


La rappresentazione


Le culture marziali devono, senz’altro, molto a nuclei ideologici che talvolta mistificano la realtà ma è altrettanto vero che le rappresentazioni culturali della guerra non sono un mero fenomeno derivato, secondario rispetto al loro oggetto. Spesso lo precostituiscono e determinano. La storia sta a dimostrarlo. La cieca fedeltà a se stessa della cultura bellica occidentale ha indubbiamente causato enormi errori strategici, politici ed etici nei recenti conflitti con il mondo arabo-musulmano, ma continuare a ingannarci sui nostri nemici sarebbe un errore ancora più grande.

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jeudi, 02 juin 2016

Avondland en Identiteit

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Avondland en Identiteit

Marijn de Koeijer legde het boek Avondland en Identiteit van Sid Lukkassen op de snijtafel, en geeft in deze recensie zijn bevindingen.

Tot de jongere Nederlandse filosofen en historici (kennelijk een combinatie die goed samengaat) behoort Sid Lukkassen (1987), een in velerlei opzicht opmerkelijk mens die zijn thema’s met een verfrissende grondigheid te lijf gaat. Sid is daarnaast goed benaderbaar (in politiek-correct jargon noemt men dat ‘laagdrempelig’) en situeert zich graag in de realistische hoek, iets wat hem in relatie tot zijn publicaties op het internet over de feminisering van de Westerse cultuur reacties van ‘Amerikaans conservatisme’ opleverde. Als docent maakt hij zich verdienstelijk, onder andere voor het Humanistische Verbond, waarbij vooral blijkt van zijn theoretische kennis van de klassieke filosofen mede in samenhang met de historische context. Voorzover ‘politiek-correct’ nog steeds in de maatschappij de boventoon voert van hoe men zich dient te gedragen, neemt Sid daar bewust afstand van. De eersteling die Sid als pennenvrucht het licht heeft doen zien heet ‘Avondland en Identiteit‘ (2015), een boek dat losjes verwijst naar het visionaire ‘Der Untergang des Abendlandes‘ (1918-1922-’23) van Oswald Spengler. Volgens Spengler is iedere beschaving als een plant die tot bloei komt en uiteindelijk ineenschrompelt. Ook Sid is op veelal goede gronden van mening dat de hedendaagse Europese en Nederlandse cultuur aan verval onderhevig is. Nu verzuchten bij tijd en wijle velen ‘dat het niet meer is zoals vroeger’. De kür van Sid is dat hij oorzaak en gevolg schetst en ook durft te schetsen. Zijn boek dat voor een belangrijk deel tevens een bewerking is van eerdere artikelen en columns die hij heeft geschreven, speelt doelbewust in op de actualiteit, wat aldus een goed doorwrocht populair-wetenschappelijk tijdsbeeld oplevert zoals Sid dat heeft beschouwd en heeft doorleefd.

Omdat een ‘review’ over een boek nu eenmaal zo zijn beperkingen kent, voert het te ver om de visie van Sid in detail de revue te laten passeren. Sid start zijn beschouwing met de generatie van ’68 waarvan hij zegt dat de dromen van die generatie niet datgene hebben gebracht wat velen ervan verwachtten. Hij staat daarin niet alleen en tikt de spijker soms hard op de kop.

Het boeiende bij Sid is dat hij in zijn verhaallijn nagenoeg alle filosofen die er in de wereld toe doen wel eventjes de revue laat passeren, zodat velen hun hart kunnen ophalen. Grappig was dan ook, Sid en ik hadden er later nog contact over, dat één van mijn favorieten – Erich Fromm – niet wordt vermeld. De thematiek van het omhoog ruilen op de liefdesmarkt, de materialisering of zo men wil vergaande verzakelijking van relaties, zijn bij Fromm en Lukkassen qua teneur overeenkomend. Volgens Fromm is verliefdheid sociaal gekleurd, Sid Lukkassen beschrijft geheel in die lijn de strevingen van de vrouwen bij organisaties als die van de EU om te scoren. Hij verwijst tevens naar het verdienstelijke boek “De Liefdesmarkt” uit 2011 van Renzo Verwer, terwijl elementen uit “Liefde” van Mark Mieras eveneens om de hoek komen piepen. Met die aspecten gaat Sid aan de slag en verweeft zijn eigen ervaringen creatief in het geheel. Het boek bevestigt daarmee tevens dat elke opkomende generatie steeds weer wordt geconfronteerd met de twee essentiële keuzes in het leven, het kiezen van het juiste baanperspectief en het doen van de juiste partnerkeuze.

De werkhypothesen in Sid’s boek luiden als volgt:

  1. Het feit dat steeds meer Westerse mannen hun heil zoeken bij vrouwen uit traditionele culturen kan verklaard worden uit de invloed op lange termijn van cultuurmarxisme op man-vrouw relaties binnen de Westerse cultuur.
  2. Het feit dat de Europese cultuur zo gevoelig is voor cultuurmarxisme- de obsessie met minderheden, slachtoffers en schuldgevoelens- is verklaarbaar vanuit het Christendom.

avidimage-4762412.jpgDoor het boek heen laat Sid niet na de lezer in te prenten dat hij weinig op heeft met het Marxisme, en meer in het bijzonder met het cultuurmarxisme. Het ‘cultuurmarxistische denken’ is verfoeilijk aldus Sid. Je kunt er bij hem van op aan dat hij de stelling huldigt dat het Marxisme de economie en de welvaart uiteindelijk heeft gesmoord en dat na gedane zaken – of terwijl die verbouwing gaande was – men er parallel toe is overgegaan de winkel open te houden om ook de cultuur naar de vaantjes te helpen. De basis daarvoor vormde de verdere veredeling van het Westers Christelijke schuld- en zondebesef. Via social engeneering werkte de generatie ’68 toe naar een cultuur waarin de intrinsieke validiteit middels het oordeelsvermogen plaats maakte voor een politiek correcte wereld waarin (goede) intenties de maatstaf zijn en waar alles wat zwak oogt (in een slachtofferrol) vooral correct benaderd moet worden. Volgens dit cultuurmarxisme is het eigen oordeels- en analytische vermogen van het individu slecht en zou dat tot uitsluiting leiden. De keerzijde van de medaille is dat alles wat sterk is of een duidelijke eigen mening koestert wordt uitgesloten. Immers argumenteren volgens de termen ‘logica’, ‘objectiviteit’, ‘universele geldigheid‘ kan kwetsend zijn voor degenen die zich in het kamp van de slachtoffer-rol-aanhangers van de politiek correcten bevinden. Ergo, afwijking wordt bestraft met uitsluiting uit de heilstaat van de politiek-correcten. Het laat zich raden dat Sid van mening is dat de Westerse (blanke) man die ook nog eens hetero is, als eerste ten slachtoffer valt aan dat cultuurmarxisme van de politiek-correcten. Ofschoon hij de ontwikkelingen soms wat zwartwit benadert, heeft hij wellicht tot schrik van vele politiek-correct denkenden zeker niet geheel ongelijk. Vele instituties en cultureel geldende waarden zijn in de loop der tijd op de schop gegaan. Het normatieve gelijkheidsbeginsel heeft er toe geleid dat het beter werd om het hoofd niet te ver boven het maaiveld uit de steken en maar liever vooral in de pas te lopen met wat als politiek-correct werd en wordt gezien, iets wat overigens veelal opgeld doet in de ambtelijke bureaucratieën. Het boek ademt dan ook zeker de opvattingen van de auteur dat het postmoderne denken en het feminisme te ver zijn doorgeschoten. Vast staat in ieder geval dat Sid van mening is dat de maakbare samenleving niet bestaat en de Europese cultuur ten onder zal gaan aan ‘wensdenken’ en in de pas lopen. De (meest zuivere) vrijheid van meningsuiting is verworden tot ‘vrijheid van toegestane meningsuiting‘, aldus Sid Lukkassen.

De verdienste van het boek ‘Avondland en Identiteit‘ ligt vooral ook hierin dat de lezer in 12 hoofdstukken wegwijs wordt gemaakt in de doodsdrift en dus de doodstrijd van de Westerse beschaving, zoals Sid die vanuit zijn permanente studie analyseert. Daarbij gaat Sid verklarend in op de betekenis van ‘cultuurmarxisme’, ‘politieke correctheid’, ‘sociaal atomisme‘ en meer termen die in de toekomst vaker te horen zullen zijn dat tot nu toe het geval is geweest. In die zin doet Sid zijn professie van docent alle eer aan. Hoofdstuk 11 over ‘Een episch Europa’ had misschien wat meer uitgediept kunnen worden over hoe Sid de Europese ontwikkeling graag ziet en wat wij ook graag uitgebreider van hem willen horen. Zijn meest belangwekkende stellingen zijn daarbij toch vooral het afzweren van schuldgevoelens en schuldenbergen en het bundelen van Europese volkeren met ieder hun eigen krachten en specialiteiten, wat hij een ‘verlicht, militant humanisme’ wil noemen, gebaseerd op nationale trots, cultureel bewustzijn en Verlichtingsfilosofie binnen een overkoepelende Europese identiteit. Vooral ook omdat Sid ten nauwste betrokken is bij het Humanistische gedachtegoed had in dat hoofdstuk 11 kunnen plaatsvinden van hoe hij het ‘verlicht, militant humanisme‘ nader wil vormgeven. Voor Europa wil Sid blijven uitgaan van kracht en eigenwaarde, maar vanzelfsprekend geschoeid op een andere leest dan tot nu toe politiek-correct aan de orde is (geweest). Hierin klinkt de moed door van de jonge wetenschapper die het anders wil en zich niet wil neerleggen met de doodstrijd van de Westerse beschaving. Het boek ‘Avondland en Identiteit‘ moet men verscheidene malen lezen. Het rekent af met de idee dat de opkomende generaties met name ‘hedonistisch‘ willen leven met een hoge ‘funfactor‘. Sid Lukkassen toont met zijn boek aan dat er nog mensen onder ons zijn die vanuit Europese waarden willen nadenken over een samenleving waar niet alles voor zoete koek wordt geslikt. Men hoeft het niet in alles met hem eens te zijn , maar Sids veldtocht tegen het cultuurmarxisme en het afglijden van Europa is boeiend voor alle generaties en zal de kritische lezer zeker aanzetten tot verdere discussie. We houden zijn uitwerking van het “Verlicht Humanisme” voor Europa nog in petto.



‘Avondland en Identiteit’ (2015), auteur van het boek: Sid Lukassen, uitgeverij Aspekt, ISBN 9789461536709

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lundi, 08 février 2016

Door de Verlichting verblind

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Door de Verlichting verblind

Kan het liberalisme de islamisering nog stuiten?

Door Marcel Bas

"Een ander uitstekend middel is het zenden van kolonisten naar een of twee
plaatsen; de aldaar gestichte koloniën zijn als het ware de sleutels van de
nieuwe staat. Deze maatregel is noodzakelijk; anders toch moet men in het
nieuw veroverde land veel troepen op de been houden. Het stichten van
nederzettingen kost de vorst niet veel (...)"
– Niccolò Machiavelli, De Vorst, 1532


"Car il n'est pas intellectuellement élégant, intellectuellement chic d'admettre
que le fondement d'une civilisation est ethnique. J'évoquerai plus loin l'utopie de
cette vision communautariste ou intégrationniste de l'Europe, en défendant le
principe de l'unité ethnique et de l'ethnocentrisme contre l'ethnopluralisme. (...)
Le courage idéologique consiste aujourd'hui à défendre l'ethnocentrisme."
– Guillaume Faye, La Colonisation de l'Europe, 2000


"Das Volk hat das Vertrauen der Regierung verscherzt. Wäre es da nicht
doch einfacher, die Regierung löste das Volk auf und wählte ein anderes?"
– Bertolt Brecht, 1953


De aanhoudende groei van het aantal moslims in Noord- en West-Europa leidt tot de vrees dat de islam er een steeds grotere invloed zal verwerven. Onze Westerse, uit de Verlichting voortgekomen verworvenheden – variërend van homorechten tot de vrijheid van meningsuiting – zouden namelijk op gespannen voet staan met de islamitische leefregels. Politici en filosofen trachten die vrees te bezweren door de verlichtingswaarden als universele waarden te presenteren en te pleiten voor nog sterkere omarming ervan. Tegelijkertijd wordt christelijke Oost-Europese landen, die niets van massa-immigratie willen weten, door politici verweten "xenofoob" te zijn, en "nog niet multi-etnisch" te denken. Maar zijn onze verlichtingswaarden wel zo universeel? En in hoeverre zullen die nog in staat zijn ons voor verdere islamisering te behoeden? En kunnen wij juist niet veel leren van de Oost-Europeanen als het aankomt op het behoud van onze Europese beschaving?


De huidige politieke reactie

De massale toestroom van moslims in de afgelopen decennia, en vooral in 2015 en 2016, heeft in Noord- en West-Europa geleid tot de vestiging en groei van een islamitische zuil. Hier en daar doen zich hachelijke situaties voor, waar politici op hebben moeten reageren. Zo zijn er salafistische terreuraanslagen gepleegd, is er becijferd dat moslimmannen in Zweden zich tientallen malen meer aan Zweedse vrouwen vergrijpen dan Zweedse mannen dat doen, en blijkt dat in de Engelse stad Rotherham een moslimbende 1.400 overwegend autochtone meisjes heeft misbruikt, verkracht en vermoord.

Tijdens de beruchte jaarwisseling van 2015–2016 hadden moslimaanranders en -verkrachters het niet alleen in het Duitse Keulen, maar ook elders in Noord- en West-Europa op inheemse vrouwen gemunt. Het bleek dat zulke aberraties eigenlijk al jaren schering en inslag waren tijdens feestelijkheden in Duitsland en Scandinavië, waarbij vrouwen op grote schaal door moslims aangerand en verkracht werden.


" De Duitse en Zweedse overheden en media waren erin geslaagd deze feiten jarenlang onder de pet te houden. Pas nadat de wal het schip gekeerd had, gaven zij schoorvoetend toe dat zij er geen ruchtbaarheid aan wilden geven, uit angst om de daders te zeer als collectief voor te stellen en zo van discriminerend gedrag beticht te worden."

De Duitse en Zweedse overheden en media waren erin geslaagd deze feiten jarenlang onder de pet te houden. Pas nadat de wal het schip gekeerd had, gaven zij schoorvoetend toe dat zij er geen ruchtbaarheid aan wilden geven, uit angst om de daders te zeer als collectief voor te stellen en zo van discriminerend gedrag beticht te worden.

Niet alleen onze vrouwen worden belaagd: ook homo’s en joden worden door moslims uitgejouwd en belasterd. Hiertegenover stellen Noord- en West-Europese bewindslieden, zoals minister-president Mark Rutte (maar ook de meest conservatieve politici), dat er aan onze aan de Verlichting ontsproten waarden en verworvenheden niet getornd wordt. Rutte c.s. hebben meerdere malen verklaard dat die waarden de vrijheid garanderen waarmee vrouwen, homo's en joden zich op straat mogen vertonen. Wie die niet respecteert, hoort hier niet thuis. Eenieder kan zich de Verlichting eigen maken: in reactie op 'Keulen' verklaarde de Amerikaanse filosofe Susan Neiman dan ook hoopvol dat de Verlichting niet is beperkt tot één cultuur, maar dat het een universele beweging is die in Europa gewoon beter is gerealiseerd dan elders.

Voorvallen zoals in Keulen genereren veel media-aandacht. Die kunnen rekenen op kordate reacties van politici en meningsvormers. Er zijn echter kwesties die veel dieper en langduriger op onze cultuur zullen ingrijpen. Neem nu de strijd om groepsbelangen. Reeds nu krijgen wij te maken met islamitische eisen zoals het recht voor vrouwen – ongeacht hun functie – om overal islamitische doeken en versluieringen te dragen. En wat te denken van het verbannen van kerstbomen of andere christelijke symbolen uit openbare instellingen, het inruilen van christelijke feestdagen voor islamitische feestdagen, het recht om moskeeën en islamitische scholen te bouwen, het recht op halalvoedsel, het recht op gezinshereniging na gezinshereniging? Deze belangenstrijd zal de komende decennia in intensiteit toenemen en zal onze landen ingrijpend veranderen. Tenzij ook deze problematiek op een krachtig politiek-filosofisch weerwoord kan rekenen. Doch dat blijft uit.


Verlichting en liberalisme

Rutte c.s. noemen de Verlichting; uit deze filosofische stroming kwam het liberalisme voort. Het liberalisme is de politiek-maatschappelijke invulling van de Verlichting. Vooral na de ineenstorting van het fascisme en het communisme is het neoliberalisme in onze landen heersend. In Nederland en de oudere EU-lidstaten verkondigen bijna alle politieke partijen het liberale verhaal. Als een politicus of het Verdrag van Lissabon (artikel 1) Europese waarden verkondigen, dan worden daarmee de verlichtingswaarden van het neoliberalisme bedoeld.

Vrijheid, Gelijkheid en Broederschap

In de negentiende eeuw verbreidde het verlichte liberalisme zich door West-Europa onder de leuze Vrijheid, Gelijkheid en Broederschap: het gaat uit van de soevereiniteit van het individu en de rede. Het individu heeft de vrijheid te kiezen hoe hij zijn leven leidt: hij kan ervoor kiezen tot wel of geen gemeenschap te behoren, wel of geen religie aan te hangen, zijn identiteit aan zijn volksgenoten of aan het kopen van consumptiewaar te ontlenen, enzovoorts. De ooit onwrikbare drie G's – Gezin, Gemeenschap en Geloof – zijn vervolgens onderhandelbaar en relatief geworden. Collectieven zouden maar tot onderhorigheid en tweespalt leiden, maar eenmaal opgedeeld in individuen zal men ervoor kunnen kiezen zich gebroederlijk en rationeel gedragen, en een betere wereld te creëren.


"De Verlichting herdefinieert en deelt van alles op; het huwelijk en de kleinste natuurlijke gemeenschap, het gezin, incluis."

De Verlichting herdefinieert en deelt van alles op; het huwelijk en de kleinste natuurlijke gemeenschap, het gezin, incluis. Deze instituties zouden niet langer deel uitmaken van Gods orde. Niet langer is het huwelijk voorbehouden aan man en vrouw, of is het gezin het vanzelfsprekende nestje waarin kinderen geboren en opgevoed worden. De regulering en het causaal verband tussen seks en voortplanting zijn dan ook kwesties van eigen, individuele keuzen geworden. Dit is onlangs geculmineerd in het liberale verschijnsel waarbij paren van het gelijke geslacht ook mogen huwen. Zulke paren mogen zelfs kinderen hebben – al heeft de Voorzienigheid eigenlijk bepaald dat dit helemaal niet kan.

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Dit heeft ertoe geleid dat de vanzelfsprekende, organische aanvullendheid van man en vrouw betwijfeld wordt. Aangestuwd door LGTB-bewegingen heeft men nu in Zweden in officiële documenten het 'derde geslacht' geïntroduceerd, en zijn in Frankrijk de begrippen vader en moeder heel pragmatisch gewijzigd zijn in ouder 1 en ouder 2. Fysiek gezien zijn personen niet op te delen, maar volgens de Verlichting kan hun identiteit dus wel bijgesteld en geherdefinieerd worden. Er zijn nu, logischerwijze, individuen beschreven die met een boom willen huwen, of die beweren dat ze "in het verkeerde lichaam zitten" en eigenlijk een kat zijn. Vervolgens bekeren steeds meer onzekere Europese vrouwen zich tot de islam, waar ze de in het Westen gemiste geborgenheid en richtlijnen van de drie G's wél aantreffen.


Dit soort existentiële dissociatie maakt deel uit van de voortgaande individualisering van de maatschappij: het stokpaardje van het liberalisme.

Individualisme gaat ook hand in hand met de gedachte dat het ene collectief gelijk is aan het andere. De Nederlandse liberale Grondwet van 1848 was opgesteld om de godsdienststrijd tussen protestanten en katholieken te sussen. In de geest van die Grondwet is de ene religie niet meer waard dan de andere. Het maakt niet uit of de ene religie hier verworteld is en de andere niet. Er is dus bepaald dat er niet alleen vrijheid van religie is, maar ook gelijkheid van religies. Thans mag elke religie in Nederland haar eigen gebedshuizen en onderwijsinstellingen oprichten.

Thans mag elke religie in Nederland haar eigen gebedshuizen en onderwijsinstellingen oprichten.

Christelijke gezindten zijn gelijk aan elkaar, maar sinds de massa-immigratie is de islam dat nu ook aan het hier gegroeide en verwortelde christendom.

Etnische collectieven zijn volgens het liberalisme ook gelijk aan elkaar. De ene etnische groep beschikt immers niet over meer rechten ergens te wonen dan de andere. Anders zouden we discrimineren. Het enige dat boven alle twijfel verheven zou moeten zijn, is de liberale rechtsstaat met zijn vrijheden en parlementaire democratie. Mensen die het daar niet mee eens zijn, zijn niet vrij daarvoor uit te komen. Met name Westerse landen doen er veel aan de verworvenheden van de Verlichting te exporteren naar Centraal- en Oost-Europa, en naar moslimlanden.


Waarden en normen zijn volgens het liberalisme relatief en lokaal, behalve als zij zijn voortgekomen uit de kernwaarden van de Verlichting. Dan zijn zij ononderhandelbaar en universeel.


De nieuwe werkelijkheid

Nu hebben we te maken met aanhoudende massa-immigratie vanuit moslimlanden en een voortdurende aanwas van nieuwe generaties moslims in onze landen. En men vraagt zich af of de verworvenheden van de Verlichting nu onder druk staan. De vraag die ik echter zou willen stellen is: kunnen we met de kernwaarden van de Verlichting in de hand hier nog wel een dam opwerpen tegen de islam?

De volkeren van het Midden-Oosten


Laat ons daarvoor eerst bepalen met wie wij te maken hebben.

"Volkeren in het Midden-Oosten denken van nature collectivistisch en etnocentrisch. "

Volkeren in het Midden-Oosten denken van nature collectivistisch en etnocentrisch. Hun pastorale voorouders groepeerden zich in grote herdersfamilies en op evolutionair beslissende momenten moesten dit soort sibbegemeenschappen (clans) met elkaar concurreren. Zij werden patriarchaal geleid, d.w.z. (familie)leden waren gehoorzaam aan een mannelijke stamhouder, en de groep betrachtte een strijdvaardige houding tot andere groepen. Men bewaakte een duidelijke afbakening van de ingroup tegenover de outgroup.

Uitbreiding van de zo belangrijke, tot loyaliteit nopende onderlinge verwantschap, bijvoorbeeld door endogamie, uithuwelijking, polygynie en het verwekken van veel kinderen, vergrootte de invloed van de groep op de leefomgeving. Binnen de groep was er weinig ruimte voor individualisme en buiten de groep was er weinig ruimte voor altruïsme want collectieven waren niet gelijk aan elkaar. En iets was moreel juist zolang de groep ervan profiteerde.

De volkeren van Noord- en West-Europa


In het geval van zware beproevingen neigen ook wij tot tribalisme. Wij zijn dus wel collectivistisch aangelegd, maar kwalitatief minder dan de volkeren uit het Midden-Oosten. Onze voorouders zouden gedurende de laatste IJstijd een evolutionair belangrijke periode hebben doorgemaakt. Zij waren toen jagers-verzamelaars die zich vanwege het ruige klimaat groepeerden in vaak geïsoleerde, relatief kleine families waarbij de man de taak tot levensmiddelenverschaffer op zich nam. Isolement, kou en schaarste noopten tot monogamie, onderlinge affectie en relatieve gelijkheid tussen de seksen. Het aanhalen en versterken van bredere familiebanden leverden in onze wordingsgeschiedenis geen significante voordelen op, dus het zoeken van een partner gebeurde buiten de eigen verwanten (exogamie). Hierdoor was er ruimte voor meer individualisme en werd de groep nog minder gekenmerkt door sterk patriarchale verhoudingen.


" Dit verloop heeft de Noord- en West-Europese volkeren in zekere zin een goedmoedige, niet-etnocentrische, ontvankelijke doch individualistische inborst gegeven. "

 

Het contrast tussen ingroup en outgrouphoefde niet groot te zijn. Moraal was en is onder onze volkeren universeel: iets is moreel juist, ongeacht de vraag of het de groep ten goede komt. Vervolgens verleende het christendom ons het geloof in gelijkheid voor God, onder christenen. Dat raakte echter seculier en veralgemeniseerd tot de idee dat alle mensen, waar dan ook, aan elkaar gelijk zijn.

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Dit verloop heeft de Noord- en West-Europese volkeren in zekere zin een goedmoedige, niet-etnocentrische, ontvankelijke doch individualistische inborst gegeven. Het maakt aannemelijk dat de Verlichting hier in Noord- en West-Europa zo heeft kunnen aanslaan omdat wij over een primordiale geneigdheid tot openheid en individualisme beschikken.

We denken en hopen dat onze kernwaarden universeel zijn, en we gunnen de nieuwkomer dezelfde zegeningen. Maar die waarden zijn niet universeel. Het op zich heel legitieme en functionele waardenstelsel van de islam is daar een van de vele bewijzen voor.


Liberale uitholling van het volksbegrip

Een liberale overheid waakt over burgers, ongeacht of die wel of geen volk ofummah (de moslimgemeenschap) vormen. In onze samenleving is het etnische begrip volk steeds verder op de achtergrond geraakt en misschien zelfs lastig geworden, aangezien het Nederlands staatsburgerschap door de massa-immigratie steeds minder een zaak van het Nederlandse volk is geworden. Een volk vormt een eenheid op grond van onderlinge verwantschap en een gedeelde geschiedenis. Staatsburgerschap, daarentegen, kan hoofdzakelijk gebaseerd zijn op territorialiteit en nationaliteit: het is het gevolg van rationele en juridische overeenkomsten met de staat waarvoor eenieder kan kiezen die te onderschrijven of na te leven. Staatsburgerschap is dus, in beginsel, een open systeem. Volkswezen, daarentegen, vindt zijn oorsprong in de biologische, niet-rationele, collectivistische sfeer. Daar valt weinig in te kiezen. Het is, als het ware, aangeboren. Onder invloed van de rationele verlichtingskernwaarden is volkswezen dan ook omstreden geraakt.

Begrippen als volk en volkswezen "sluiten mensen uit", zoals dat tegenwoordig heet. Autochtonen die uit zelfbehoud een beroep doen op het collectivistische volksbegrip en die vervolgens, uit een gevoel van verbondenheid, het opnemen voor hun eigen mensen, zouden wel eens van discriminatie – een strafbare schending van artikel 1 van de Nederlandse Grondwet – kunnen worden beticht. Discriminatie is in het liberale Westen een nieuwe zonde. Ondertussen dendert het proces waarin autochtonen toenemend uit hun natuurlijke gemeenschappen losgeweekt raken, onverminderd voort, terwijl allochtonengemeenschappen groeien en zich collectief steeds effectiever organiseren.

In hun pogingen op te komen voor de belangen van de eigen groep in een door Westerlingen overheerste omgeving, organiseren moslims zich ongestoord langs etnisch-religieuze lijnen. Getuige de inmiddels vele onderscheidenlijk Turkse en Marokkaanse moskeeën en belangenorganisaties is de 'in ballingschap' verkerende ummah minder internationalistisch en veel etnocentrischer dan door Mohammed beoogd was. Er is niet veel wat ons op individualisme en vrije keuzen geënte bestel daartegen kan inbrengen. Behalve dan nog meer te hameren op verlichtingswaarden en autochtoon etnocentrisme af te straffen.


" Onze liberale Grondwet kwam tot stand in een autochtoon, christelijk Nederland. Maar nu draagt deze exponent van de Verlichting aan de ene kant bij tot verdere versterking van de islam in ons land, en aan de andere kant tot verzwakking van onze autochtone identiteit. "

Onze liberale Grondwet kwam tot stand in een autochtoon, christelijk Nederland. Maar nu draagt deze exponent van de Verlichting aan de ene kant bij tot verdere versterking van de islam in ons land, en aan de andere kant tot verzwakking van onze autochtone identiteit. Onze overheid is grondwettelijk gezien namelijk genoodzaakt het behoud van de islam te faciliteren door de bouw of oprichting van de moskeeën en islamitische scholen te ondersteunen.

Daarnaast voorziet de Grondwet in representatieve democratie. Ook deze is ooit in het leven geroepen onder de invloed van de Verlichting. Dit was haalbaar binnen die oude, autochtone, christelijke Nederlandse natie. Nederland was al geruime tijd een natiestaat; men deelde dezelfde waarden, christelijke ethiek, geschiedenis en etniciteit. Het electoraat vormde, kortom, een volk. Daarop kon het liberalisme gedijen, terwijl het de oude christelijk-sociale initiatieven en hiërarchieën afbrak. Maar hoe meer islamieten het Nederlands staatsburgerschap kunnen verwerven, hoe minder ons volk zich in zijn natiestaat zal kunnen herkennen. Ook democratie is inmiddels steeds minder een kwestie van het volk geworden. Bij voortduring kan dit proces ontaarden in een strijd om behartiging van tegengestelde, etnische belangen. Hier moeten wij op voorbereid zijn. Autochtonen zijn zich echter nog niet erg bewust van hun eigen etnische belangen. Allochtone minderheden, en inzonderheid moslims, zijn zich dat wel.


Paradoxen

Er voltrekt zich aldus een proces waar etnische minderheden onevenredig veel invloed verwerven in de Nederlandse en Westerse politiek en samenleving. De islamitische gemeenschap is groot, doch de inheemse Nederlanders zijn demografisch nog veruit in de meerderheid. Maar als die meerderheid zich de inschikkelijke rol van een minderheid aanmeet, bijvoorbeeld uit angst om te discrimineren of om haar individualistische kernwaarden te verloochenen, dan kent zij haar eigen collectieve belangen niet.
"Autochtonen zijn zich echter nog niet erg bewust van hun eigen etnische belangen. Allochtonen, en inzonderheid moslims, zijn zich dat wel. "

Tot nu toe schamen wij, niet de moslims, ons voor dit soort 'primitieve' belangen. Haast altruïstisch accepteren wij tijdens verkiezingen etnisch stemgedrag onder moslims, geven we kinderbijslag aan grote moslimgezinnen en willen we aanranders in Keulen niet collectief stigmatiseren.

Migranten uit de Oriënt beschouwen zich echter weldegelijk als een collectief. Juist in onze landen, dus eenmaal buiten de islamitische landen woonachtig, neigen zij als minderheid sterker naar de eigen ummahen/of de eigen etnische groep.

Hun religieus en etnocentrisch collectivisme, versterkt door primordiaal wantrouwen jegens de andere groep, druist juist in tegen de door onze politici gepropageerde liberale kernwaarden en verworvenheden van de Verlichting. De islam en de daaraan verbonden mentaliteit zijn ons dan ook wezensvreemd. De islam weerspiegelt de orde die binnen de sibbegemeenschap heerst: de overheid, het recht, het huwelijk, de verhoudingen tussen man en vrouw, het individu en de sibbegemeenschap zelf zijn er ondergeschikt aan Allah. In het Westen is echter alles, ook onze religie, onder invloed van de Verlichting ondergeschikt geraakt aan de door onszelf ingestelde overheid, die allen als gelijken dient te behandelen, maar die zelf, door het democratisch proces, ook onderhevig is aan verandering en bijstelling van onderaf.

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De paradox is nu dat 'onverlichte' waarden en overlevingsstrategieën van minderheden alhier kunnen gedijen dankzij de kernwaarden van de Verlichting. De paradox wordt groter als we zien dat het nut van deze waarden sterk tot voordeel van moslims strekt. Nóg groter is de paradox als we zien dat Noord- en West-Europeanen als reactie op de islamitische nieuwkomers tegenwoordig geneigd zijn die waarden te overdrijven. Een voorbeeld: in antwoord op islamitische homokritiek beschouwen wij het als iets typisch Nederlands om massaal op te komen voor homorechten zoals het zgn. homohuwelijk. Het ontgaat ons echter dat wij daarmee afbreuk doen aan het huwelijk als een door God gegeven verbintenis tussen man en vrouw, en als plek waar de toekomstige generaties van ons volk geboren zullen worden. Dit klimaat van autochtone ontwaarding van het huwelijk en het loskoppelen van seks en voortplanting hebben het aantal autochtone echtscheidingen ernstig doen stijgen en het aantal autochtone geboorten dramatisch doen dalen.

Maar hoezeer wij tegenwoordig ook beginnen te geloven dat de Verlichting ons ten overstaan van de islam een identiteit kan verschaffen, heeft diezelfde Verlichting ons geleerd dat het ene collectief niet beter is dan het andere. Men mag niet aan de fundamenten van de liberale rechtsstaat zagen, maar als wij afgeleerd hebben de ene cultuur als waardevoller in te schatten dan de andere, dan is er niet veel rationeels in te brengen tegen iets als het multiculturalisme of islamitische kritiek op de typisch Westerse Verlichting. Als onze cultuur niet geschikter of beter is om hier leidend te zijn, wie zijn wij dan om de toevloed van alloculturele migranten tegen te gaan? Wij moeten onze medemensen uit het Midden-Oosten en de Maghreb gewoon als individuen verwelkomen, de grenzen openzetten, en hun culturen hier naast de onze laten floreren.


Liberalisme schaft zichzelf af

Zulk cultuurrelativisme is een gevaarlijke gedachtegang. Wat ons onderscheidt van nieuwkomers is onze gemeenschappelijke herkomst, die wij als Europeanen, Nederlanders, delen. Die gemeenschappelijkheid zou ons ertoe in staat kunnen stellen onze eigenheid t.a.v. de islam te bewaren, en de aanvaardbaarheid van de islamitische identiteit hier te lande tegen te gaan. In onze reactie op de islam verdedigen wij nu echter nog edelmoedig de waarden van de Verlichting en het liberalisme als een oplossing.

Pegida, voluit Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes, is een van de vele Duitse massabewegingen tegen het cultuurrelativisme

Het probleem met het liberalisme is dat het eindig is. Deze politiek-maatschappelijke invulling van de Verlichting slaagt er vooral in burgerschap en individualisme te propageren onder mensen die zich nog bewust zijn van hun collectieve belangen en wederkerigheid als volk, als christenen, als gezinnen, e.d. Maar na individualisering van de massa zal het liberalisme niet proberen dit oude collectivisme nieuw leven in te blazen.

Eenmaal consequent doorgevoerd, heft het verlichtingsproject van het liberalisme zichzelf op, omdat het alles opdeelt en gelijktrekt. Zichzelf incluis. Immers, de verlichte politieke praktijk kan enkel tot haar recht komen zolang de bevolkingsgroepen er belang bij hebben elkaar vanuit oude collectivistische structuren en identiteiten met wederzijds respect en wederzijdse afhankelijkheid tegemoet te treden. Die structuren en identiteiten zijn echter in wezen pre- of onliberaal, en derhalve problematisch en genomineerd om ontbonden te worden, aangezien zij 's mensen keuzevrijheid beperken.

Uiteindelijk heeft dit tot gevolg dat de collectivistische levenssappen waarmee het liberalisme zichzelf als 'neutraal' alternatief voor partijdig collectivisme heeft kunnen voeden, onder de individualiserende en centraliserende invloed van datzelfde liberalisme opgedroogd zullen raken.


"(...) ook het bij uitstek nominalistische liberalisme als beschavingsverschijnsel zal zelf geen verbanden met de realiteit meer blijken te hebben. "

Besef van de verbanden tussen individu, gezin, familie, gemeenschap, volk, natuur, cultuur, beschaving, gezag, geweten en metafysica zal geërodeerd zijn, en ook het bij uitstek nominalistische liberalisme als beschavingsverschijnsel zal zelf geen verbanden met de realiteit meer blijken te hebben. De geschiedenis van het liberalisme is het verhaal van afbraak van natuurlijke en lokale gemeenschappen, waarvan de vrijgekomen autoriteit en middelen gecentraliseerd en overgeheveld worden naar de staat of naar nog grotere bestuurslichamen zoals de Europese Unie. Individualisme raakt doorgeschoten. Dat houdt in dat de van hun sociaal-culturele netwerken 'bevrijde' individuen steeds afhankelijker van hun overheden raken en dat de staat en de supranationale verbanden (de EU) steeds machtiger worden.

Gesteld tegenover collectivistisch aangelegde, etnocentrische moslimgemeenschappen zal het liberalisme ons dus erg verzwakken. Waarschijnlijk komt er een tijd waarin de optimistische bevrijdingsboodschap van het liberalisme – nog steeds parasiterend op restanten van het geseculariseerde christendom – het individu enkel nog zou kunnen aanzetten tot ongeloof in alles, behalve in het eigen gelijk, in het recht op individueel genot, zolang de Staat maar zijn werk kan doen. Als de liberale agenda is volbracht, is er niets meer voor het individu van waaruit hij de 'vrijheid' tegemoet kan gaan. Het zal vooral de autochtone, door de Verlichting verblinde ik-mens verzwakken, en de allochtone wij-denker binnen zijn collectief versterken. Het is dan ook verstandig dat ook wij ons nu reeds meer collectief organiseren, om goed voorbereid te zijn op komende tijden van chaos. In tijden van crisis hebben we elkaar als collectief weer nodig.

In het licht van de door migratiestromen aangezette omvorming van Noord- en West-Europa heeft de verlichte, Duitse Willkommenskultur tegennatuurlijke trekken gekregen

De processen die we thans in Noord- en West-Europa zich zien voltrekken nopen ons ertoe het nut van de verworvenheden van de Verlichting opnieuw tegen het licht te houden. Nu het Avondland zo ingrijpend en mogelijk blijvend veranderd is, is de Verlichting nauwelijks nog een oplossing te noemen. De Verlichting is een deel van het probleem geworden. Doch zolang de versluierd aanwezige, oude, collectivistische structuren van de oorspronkelijke Europese bevolking nog aanwezig zijn, is er hoop. We moeten terug naar dit wij, en niet naar meer ik. Het gevoel van volkseenheid, de christelijke beschaving en de neiging je gemeenschappelijk te verzetten tegen migratie zijn voorbeelden van dit oude wij. En die treffen we nog volop aan in Oost-Europa. Voor een oplossing van ons probleem zouden wij daar te rade kunnen gaan.

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Balkanisering

Noord- en West-Europa ondergaan momenteel een proces van balkanisering – laat ons toch het beestje bij de naam noemen. Ergo, een cursus Europees collectivistisch denken is geboden. Die zou ons kunnen voorbereiden op een toekomst waarin collectivistische identiteit juist voor een demografische meerderheid als de onze een belangrijk, bestendigend machtsmiddel zal blijken te zijn. De tegen massa-moslimimmigratie gekante Oost-Europese EU-lidstaten laten ons tegenwoordig zien met welke levenshouding men volksbehoud vanuit de oude, Avondlandse beschaving zou kunnen bewerkstelligen.

Met name de Balkanvolkeren en -landen hebben zonder Verlichting eeuwen van islamitische aanwezigheid weten te doorstaan. Hongaren, Roemenen, Bulgaren en Serven zijn zich dan ook sterk bewust van hun christelijke en etnische identiteit. Tot ergernis van de verlichte EU zijn zij gekant tegen islamitische immigratie, simpelweg omdat zij het christelijke karakter van hun volkeren willen behouden.

Laat ons ons licht opsteken op de Balkan, bij de Roemenen en de Bulgaren: in september 2015, toen de migranteninvasie iedereen wakkerschudde, zegde Roemenië bij monde van premier Ponta met tegenzin toe om 1.500 migranten op te vangen (net zo veel als het het Nederlandse dorp Hilversum er toen wilde opnemen). Maar het land zwichtte later onder zware druk

Z.H. Patriarch Neofit van Bulgarije

van de EU. In diezelfde maand riep patriarch Neofit namens de Heilige Synode van de Bulgaars-orthodoxe Kerk de eigen regering op geen vluchtelingen meer toe te laten. Hij verklaarde dat het "moreel gezien verkeerd [is] om de Europese grenzen open te stellen voor alle economische migranten en vluchtelingen" en dat migratie vanuit het Midden-Oosten en Noord-Afrika naar Bulgarije vragen oproept over "de stabiliteit en het voortbestaan van de Bulgaarse staat in het algemeen". De kerkelijk leider vervolgde met de stelling dat het bestaande etnisch evenwicht "in ons vaderland Bulgarije, dat ons orthodoxe volk door God beschikt is om er te wonen" ingrijpend kan veranderen als er mensen worden opgenomen die in Europa een beter leven zoeken.

Wij kunnen echter ook ons licht noordelijker opsteken: bij de Polen, Slowaken en Tsjechen. Zij dreven in 2015-2016 de door DuitseWillkommenskultur gebonden EU tot razernij toen zij met Hongarije aangaven liever de grenzen gesloten te houden voor moslims. Het Hongarije van premier Viktor Orbán heeft de migratieroutes vanuit Servië zelfs met een lang grenshek versperd. Orbán denkt dat Europeanen een minderheid in eigen gebied zullen worden als de huidige migrantenstroom aanhoudt. Deze volkeren begrijpen het gevaar van niet alleen islamisering maar van massa-immigratie als geheel; niet enkel omdat zij tot een natiestaat behoren, en niet omdat hun waarden rationeel, inclusivistisch of verlicht zijn, maar omdat zij nog vitale christenen zijn.

Een belerende reactie van Westerse EU-politici hierop is dat de Oost-Europese volkeren "er nog aan moeten wennen multi-etnisch te denken". Die reactie getuigt van Westerse hybris en een beperkte kennis van de Europese geschiedenis. Het waren juist díe volkeren die onder het Habsburgse en het Ottomaanse Rijk moesten samenleven met talrijke etnische minderheden. Alleen al de Roemenen hebben eeuwenlang met Turken, Tataren, Saksen, Zwaben, Ländlers, Hongaren, Szeklers, Serven, Armeniërs, Joden en Zigeuners samengeleefd. Deze situatie duurt tot op heden voort, en men weet zich er etnisch-cultureel geruggensteund.


"Het is dus juist deze langdurige multiculturele toestand die de Oost-Europese volkeren het etnocentrisme heeft verschaft, waar wij lering uit kunnen trekken. "

Het is dus juist deze multiculturele toestand die de Oost-Europese volkeren het etnocentrisme heeft verschaft, waar wij lering uit kunnen trekken. Zij zijn ons voorgegaan in een langdurige staat van multicultuur, zonder de eigen identiteit te verliezen. Het zijn dus wij die nog niet multi-etnisch denken. Maar ook wij kunnen het leren, en wel van deze ervaren volkeren.

Met name de Balkanvolkeren hebben weliswaar Europese ideeën uit de negentiende en begin twintigste eeuw aangegrepen om zich in natiestaten te verenigen. Maar in tegenstelling tot in West-Europa geschiedde deze natievorming relatief onlangs (met de belangrijkste perioden tussen 1848 en 1946). Hun nationalisme was niet, zoals in de 'oude' natiestaten in West-Europa, hoofdzakelijk gebaseerd op de Verlichting (in Frankrijk: Vrijheid, Gelijkheid en Broederschap). Integendeel: Zuidoost-Europees nationalisme was niet rationeel, geseculariseerd, liberaal of burgerlijk. Zuidoost-Europees nationalisme was en is vooral geïnspireerd door de Romantiek (in zekere zin een reactie op de Verlichting) en derhalve gebaseerd op groepsidentiteiten, taal, religie, etniciteit, cultuur en de grond waar die op ontstaan zijn.

Balkanvolkeren voelen zich op allerlei vlakken van het volksleven vertegenwoordigd door hun orthodoxe kerken die zichgedecentraliseerd en langs etnisch-nationale lijnen organiseren, zonder te vervallen in de zonde van het fyletisme: zij zijn Roemeens-orthodox, Bulgaars-orthodox, Servisch-orthodox, Albanees-orthodox, Montenegrijns-orthodox, Grieks-orthodox en Macedonisch-orthodox. Verder is men Reformatus (etnische Hongaren) en buiten de Balkan ben je Pools 'dus' Katholiek, en Russisch 'dus' Russisch-orthodox. Hun nationalisme heeft derhalve een diepe etnisch-culturele en tevens transcedente basis. Zij gebruiken in hun weerwoord op de gevolgen van massa-immigratie niet de term Verlichting, maar wel het wij-woord; 'ons'. Zij beroepen zich op het volk, op de eigenheid, en op de drie G's die zij in het christendom vinden. Orthodoxie biedt richtlijnen; orthodoxe kerken en kloosters hebben op de Balkan door de eeuwen heen bewezen mede een reservoir te zijn voor folkore, nationaal zelfbewustzijn en een stimulans voor etnische trots.

Oost- en Zuidoost-Europeanen weten wat het is om te moeten opkomen voor je etnisch-culturele belangen. Hun geschiedenis zou wel eens ons voorland kunnen zijn. Ons tijdig bewust te zijn van de 'onverlichte', nuttige Oost-Europese groepsstrategieën zal onze volkeren wellicht ten goede kunnen komen.


Volksbehoud

Als er rechten zijn, dan is er wel het recht om over onze eigen toekomst te beschikken. Onze inheemse leefwijze, leefomgeving, cultuur en identiteit dienen in stand te blijven. Dat kunnen we bewerkstelligen door ons te groeperen op een manier die onze oostelijke mede-Europeanen al eeuwen gewoon zijn. Het is nog niet te laat: voor gezin, gemeenschap en geloof hoeven we ons niet tot de islam te richten, maar kunnen we nog terecht bij ons eigen christendom. Bij ons om de hoek, bij wijze van spreken. Volksbehoud is niet iets om ons voor te schamen, integendeel. Ieder ander volk zou zich, eenmaal onder druk gezet, inzetten voor het eigene.

"Onze inheemse leefwijze, leefomgeving, cultuur en identiteit dienen in stand te blijven. "

Ons door de Verlichting en het protestantisme ingegeven gelijkheidsdenken heeft ons uiteraard ook wel goeds gebracht. Andere verworvenheden van de Verlichting als wetenschap, nieuwsgierigheid, wijsbegeerte, vrijheid van meningsuiting en vrijheid van informatie worden terecht geprezen. Ons protestantse arbeidsethos en soberheid hebben onze beschaving tot grootse prestaties gebracht.

Daarentegen heeft het binnen onze oude natiestaten sterk ontwikkelde burgerschapsgevoel ons vertrouwen in de eigen overheden geschonken. Maar aangemoedigd door het verlichte liberalisme laten onze overheden ons nu toenemend in de steek, en beschamen zij ons vertrouwen. Zij dragen ongevraagd de door ons aan hen toegekende regeringsbevoegdheden over aan de Europese Unie. En langzaam maar zeker worden wij als volk vervangen door een nieuwe bevolking met steeds minder gedeelde referentiekaders en cultureel-etnische loyaliteiten. Hoe kunnen wij zonder de eenheid van weleer de komende demografische veranderingen het hoofd bieden? Hoe kunnen wij ons doeltreffend organiseren als we zo geïndividualiseerd zijn geraakt? Wij staan nu voor de keuze: bieden wij die veranderingen met meer of met minder Verlichting het hoofd? Door op liberale wijze de islam meer ruimte te geven, ons als volk te laten ontbinden en onze leefwijze, cultuur en volkswezen te verliezen, of door hen te behouden en te kijken naar de vitale, waakzame, minder verlichte kennis van Oost- en Zuidoost-Europa?

Besluit

De Verlichting verlamt ons op dit ogenblik omdat het ons op de ingezette vervanging van onze volkeren geen ander antwoord verschaft, dan een tegennatuurlijke acceptatie en machtsverlies. Ons liberale bestel redeneert vanuit een oude luxepositie. Het is dus verouderd en boeit ons aan handen en voeten. We moeten af van het idee dat de islam hier dezelfde rechten als het christendom toebedeeld moet krijgen, of dat niet-Europese culturen binnen Nederland gelijk zouden zijn aan inheemse, verwortelde Europese culturen. Dat zijn ze niet. De inzet van elk maatschappelijk debat over de islam moet dan ook zijn dat de islam uit Noordwest-Europa zal moeten verdwijnen en dat moslimimmigratie moet stoppen. Dat moge illiberaal zijn, maar de tekenen des tijds roepen om een krachtdadig signaal: onze inheemse cultuur is weldegelijk te verkiezen boven de uitheemse. De wrijvingen die de multicultuur alhier veroorzaakt bewijzen dat er maar een cultuur leidend en blijvend kan zijn.


" De Verlichting is niet universeel; de aangeboren neiging tot groepsbehoud is dat wel. "

Dezer dagen zien we een vergrote, hernieuwde waardering voor onze eigen folklore, eigen identiteit, geschiedenis en lokale stabiliteit. De massale volkswoede die de afschaffing van de folklorefiguur Zwarte Piet en de vestiging van asielzoekerscentra genereren zijn hoopvolle tekenen. We zien een neiging die weliswaar niet op 'universaliteit' gericht is, maar die wel universeel is, namelijk de reflex tot zelfbehoud onder zelfbewuste gemeenschappen die weten wat ze te verliezen hebben. De Verlichting is niet universeel; die aangeboren neiging tot groepsbehoud – noem het tribalisme of etnocentrisme – is dat wel. Ze biedt ons een sterke, lokale basis die tot voordeel van onze eigen beschaving zal strekken. Wij moeten die tijdig met beide handen aangrijpen, want ze zal met het oog op de voortgaande multiculturalisering ongetwijfeld in intensiteit en belangrijkheid toenemen, en zich een uitingsvorm zoeken.

Het Avondland is ons te zeer 'universeel' en waardenvrij geworden om ons nog lang op de Verlichting en haar politieke exponent, het liberalisme, blind te staren. Immigratie en multiculturalisme zijn geen opties meer, want wij willen nog lang kunnen functioneren op de manier die wij, de meerderheid van dit werelddeel, ons wensen. Nieuwe tijden breken aan. Met of zonder Verlichting.

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Geraadpleegde en aanbevolen literatuur

Enkele zaken die ik hierboven heb beschreven zijn ontleend aan boeken, waarvan ik U hieronder graag de titels geef. Zij kunnen ons gedachten aan de hand doen voor het behoud van onze eigen culturele identiteit.


• Elst, Koenraad (1997). De Islam voor Ongelovigen. Wijnegem, België: Deltapers.

• Faye, Guillaume (1998). L'Archéofuturisme. Parijs, Frankrijk: Éditions Æncre. (In 2010 ook in het Engels uitgegeven als Archeofuturism: European Visions of the Post-Catastrophic Age. Verenigd Koninkrijk: Arktos Media Ltd.)

• Faye, Guillaume (2000). La Colonisation de l'Europe: Discours vrai sur l'immigration et l'islam. Parijs, Frankrijk: Éditions Æncre.

• Goudsblom, Johan (1960). Nihilisme en Cultuur. Amsterdam, Nederland: Arbeiderspers.

• Hitchins, Keith (2009). The Identity of Romania. Boekarest, Roemenië: Editura Enciclopedică.

• Hösch, Edgar (2002). Geschichte der Balkanländer: Von der Frühzeit bis zur Gegenwart. München, Bondsrepubliek Duitsland: Verlag C.H. Beck.

• Hupchick, Dennis (2004). The Balkans: From Constantinople to Communism. New York, Verenigde Staten: Palgrave Macmillan.

• MacDonald, Kevin (2007). Cultural Insurrections: Essays on Western Civilization. Verenigde Staten: Occidental Press.

• Scruton, Roger (2010). Het Nut van Pessimisme en de Gevaren van Valse Hoop. Amsterdam, Nederland: Uitgeverij Nieuw Amsterdam.

• Scruton, Roger (2003). Het Westen en de Islam. Antwerpen, België: Uitgeverij Houtekiet.

• Smith, Anthony (1998). Nationalism and Modernism. Londen, Verenigd Koninkrijk: Routledge.

• Tocqueville, Alexis de (2011). Over de Democratie in Amerika (oorspr. 1840). Rotterdam, Nederland: Lemniscaat Uitgeverij.

jeudi, 24 décembre 2015

Comment l’Occident est passé de l’Iliade à Star Wars?

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Comment l’Occident est passé de l’Iliade à Star Wars?
 
Jean Raspail et Renaud Camus ont le mérite d'avoir alerté le peuple français sur le Grand Remplacement. Mais ce remplacement n'est-il que démographique ?
 
Etudiant en Histoire
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Une semaine après sa sortie aux États-Unis d’Amérique, le septième volet de la saga Star WarsLe réveil de la Force – vient de battre un record de bénéfices, atteignant 238 millions de dollars. Quant au public français, l’intervalle de quelques jours qui sépara la sortie du film aux États-Unis et en France semble avoir été vécu comme un supplice, à en croire le Figaro qui titrait le 15 décembre : « En France, le monde de la culture s’impatiente. »

Jean Raspail et Renaud Camus ont le mérite d’avoir alerté le peuple français sur le Grand Remplacement orchestré par étapes, dans le plus grand silence. Mais ce remplacement n’est-il que démographique ? N’y a-t-il pas aussi une véritable substitution dans les fondements de notre culture ? Pour ce remplacement culturel, ce n’est pas dans les sables brûlants d’Arabie mais vers les tours métalliques de l’Oncle Sam qu’il faut porter le regard pour y trouver les réponses.

Qu’est-ce que la culture sinon un ensemble de mœurs, de techniques et de savoirs, cimentant l’unité d’un peuple, ayant pour fondement une tradition orale ou écrite ? Les textes dits « fondateurs » propres à chaque civilisation en ont à bien des égards façonné les mentalités. Que serait l’univers judaïque sans la Torah, le monde chinois sans Confucius ou l’Occident sans l’épopée homérique, la vaste littérature chrétienne et les nombreux récits d’aventures celto-germaniques qui en ont façonné l’esprit tout au long des siècles ?

Mais en 2015, Achille et le roi Arthur ont déserté nos esprits et nos discussions, sauf lorsqu’ils sont accaparés par des réalisateurs pour des films de qualité médiocre portant les mêmes messages lénifiants de tolérance et d’irénisme.

À la place, des allusions à Han Solo, Voldemort ou Gollum affleurent dans les conversations, quand ces personnages ne sont pas pris pour modèles par les jeunes générations. Détail révélateur : on parle de « saga » ou d’« épopée » pour désigner ces séries qui durent parfois pendant des décennies et engrangent des milliards de bénéfices.

ERTV (dont certes on peut avoir beaucoup à redire) a réalisé un reportage sur ce phénomène Star Wars, en interrogeant ces milliers de Français massés devant les cinémas pour espérer une place ne serait-ce qu’à la séance de 22 heures. L’effervescence était à son comble, les réactions étant quasi orgasmiques. Mais à la question « Pourquoi êtes-vous fan de Star Wars ? », cette joie frénétique laissait place au silence gêné ou, pire, aux poncifs sans cesse répétés : « Parce que c’est culte », dit l’un ; « C’est fondateur de notre culture », clame l’autre ; « Révisez vos classiques », affirme un troisième…

La culture est mobile, me direz-vous. Certes, l’art ne peut vaticiner indéfiniment entre Antiquité et Renaissance, la nouveauté est vitale pour l’esprit humain. Mais je ne conçois pas qu’Homère et Chrétien de Troyes s’effacent honteusement devant Rowling, Tolkien ou E. L. James au seul prétexte que « les temps changent ».

samedi, 12 décembre 2015

Hervé Juvin: Le retour des nations ?

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Le retour des nations ?

Ex: http://zone-critique.com

Dans son essai intitulé Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé, Hervé Juvin analyse l’impérialisme américain et tente de rétablir l’idée de nation comme seule unité politique stable.

La crise financière de 2008 n’a rien changé. L’argent roi n’a pas été déchu de son trône. Hervé Juvin montre comment l’économie et la finance dictent les mouvements de nos sociétés aujourd’hui. L’impératif de croissance entraîne la destruction des fonds marins, l’explosion des ressources alimentaires et le mal-être social en Europe.

Il pointe un paradoxe : alors que nous vivons dans des pays développés parmi les premières richesses mondiales, où la production de biens est abondante, les individus vont bientôt être obligés de travailler jusqu’à 70 ans et disposent de moins en moins de libertés.

De quelle liberté d’expression un salarié dispose-t-il face aux riches actionnaires d’une entreprise, quand il a contracté un crédit sur trente ans et une famille à nourrir ? Aucune.

L’économie contrôle les cerveaux et les estomacs

La financiarisation de l’économie, l’augmentation des revenus du capital face à ceux du travail (les dividendes augmentent nettement plus vite que les salaires depuis trente ans) ont eu raison de la libertés des citoyens.

Pour Hervé Juvin, l’économie et le capital décident de tout et ont même jeté leur dévolu sur le vivant. Des milliards de dollars sont investis dans les matières premières alimentaires, font grimper les prix et peuvent provoquer des famines dans les pays pauvres qui ne peuvent pas suivre cette inflation.

Plus dangereux pour l’avenir de nos sociétés, les intérêts financiers contrôlent les savoirs. La connaissance est devenue une marchandise. Le web, créé pour offrir un accès universel au savoir, est en train de se privatiser, de se monétiser, comme Google qui vend le référencement des mots comme des espaces publicitaires aux entreprises, dégradant ainsi la diversité du langage. Seuls les plus riches peuvent accéder aux savoirs les plus évolués et se payer des inscriptions dans les grandes écoles (100 000 dollars l’année pour Harvard, 60 000 dollars l’année dans les meilleures écoles primaires chinoises.)

La libido sciendi (le plaisir désintéressé du savoir), qui a rendu possible les grandes inventions du XIXe siècle, a laissé la place à une recherche et une innovation totalement soumises aux intérêts financiers et industriels.

La libido sciendi (le plaisir désintéressé du savoir), qui a rendu possible les grandes inventions du XIXe siècle, a laissé la place à une recherche et une innovation totalement soumises aux intérêts financiers et industriels.

Les chercheurs, s’ils ne veulent se faire éjecter du milieu scientifique, n’ont pas intérêt approfondir leur travail sur les dangers des OGM pour la santé. Ces recherches seraient un frein à la croissance.

Les droits de l’individu, couverture du marché

Pour Hervé Juvin, ce modèle de société où l’argent et le marché sont rois a été imposé par les Etats-Unis et sont une forme de leur impérialisme. Le pays de la conquête de l’Ouest (rendue possible avec le génocide des Indiens, précise l’auteur) promeut des valeurs universelles de libertés individuelles et des droits de l’homme, pour inonder le marché mondial de ses produits et tenter de continuer à dominer le monde, via ses grandes entreprises multinationales.

juvin2.jpgC’est notamment l’objectif du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le pays de l’Oncle Sam, actuellement en cours de négociation, qui vise à créer un grand marché transatlantique. Hervé Juvin explique que sous un voile de liberté et d’ouverture, se joue une grande guerre économique. Les Etats-Unis défendent avant tout l’intérêt de leur nation et n’hésitent pas à faire payer de lourdes amendes aux entreprises étrangères sur leur sol comme la banque française BNP Paribas, condamnée à payer 9 milliards d’euros, pour avoir violé certains embargos américains.

L’impérialisme américain se réalise aussi dans le domaine culturel en inondant les marchés des produits US et en faisant barrage à certains produits étrangers, comme les fromages français, lors de confilts commerciaux ou diplomatiques.

On peut répondre à Hervé Juvin que les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à exercer ce type de pression pour préserver ses intérêts et que la Russie de Vladimir Poutine use aussi de l’embargo sur les produits alimentaires pour asseoir ses positions dans le conflit ukrainien et favoriser sa production agricole nationale dans les supermarchés russes.

La nation, seule unité politique ?

Impérialisme rimerait aussi avec protectionnisme. Hervé Juvin prend même la Russie comme exemple d’une nation qui défend ses intérêts économiques en protégeant ce qui est aujourd’hui le nerf de la guerre économique : sa dette souveraine. Il explique qu’à son arrivée au Kremlin, Vladimir Poutine a nationalisé la dette russe, pour la retirer des marchés financiers, ce qui expliquerait son taux actuel très bas : 17% du PIB.

Pour faire tomber le “mur de l’Ouest” et sortir de la crise de l’économie mondialisée, Hervé Juvin propose le retour des nations sur l’échiquier, et notamment en Europe.

Selon lui, une nation plus unie mettrait fin à la crise des identités qu’entraîne le multiculturalisme occidental. Il prône avec enthousiasme le modèle du royaume du Bhoutan, classé comme l’un des pays les plus heureux au monde. Son bonheur, il le doit à son unité culturelle et religieuse et à sa fermeture à l’intégration de toute diversité dans sa culture. L’unité d’une nation offre au monde une diversité de cultures stables, plus riches que la culture mondiale uniforme que les Etats-Unis diffusent depuis le siècle dernier. Mais on peut se demander pourquoi la seule diversité à protéger serait celle des différentes nations dans le monde, et non pas une diversité de cultures, de religions et d’individus à l’intérieur de la nation.  

Sur le plan économique, Hervé Juvin montre que l’Etat nation permettrait de soumettre l’économie à un projet de société. Le marché devrait obéir à des règles basées sur des valeurs sociales, environnementales et culturelles de l’Etat qui contrôle ce marché. Elle rendrait possible le passage de l’économie de marché à l’économie politique, au service des intérêts de la société. Mais il étonnant d’observer qu’Hervé Juvin imagine dans son livre une économie politique de l’Union européenne (qui pourrait réguler le marché sur le plan environnemental) et non de la France. Un Etat transnational pourrait donc être bénéfique aux peuples sans être impérialiste ?

Les Etats-Unis, épouvantail et modèle

Une contradiction essentielle réside dans le Mur de l’Ouest n’est pas tombé. Il pointe du doigt avec pertinence l’impérialisme américain dans l’économie de marché mondialisée. Mais dans le retour des nations qu’il imagine en Europe pour se protéger de tout impérialisme, il s’appuie sur le sentiment national très fort aux Etats-Unis. Si l’aigle américain sort souvent vainqueur d’une bataille économique, c’est parce qu’il sait mettre l’ouverture au marché au service de l’intérêt national. Les Etats-Unis ne défendent pas la liberté pour la liberté mais pour garder leur position dominante dans le village mondial.

Pour Hervé Juvin, l’Europe et la France devraient donc s’inspirer de ce sentiment national américain pour s’imposer davantage sur la scène économique.

Même si l’essayiste affirme que la nation est gage de stabilité face aux ambitions impérialistes, il montre implicitement que le sentiment national n’est pas dénué d’ambition colonisatrice pour se conserver. Et que le marché est un moyen de renforcer la nation.

  • Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé, Hervé Juvin, éditions PGDR, 271 pages, mai 2015

jeudi, 19 novembre 2015

Botsing der beschavingen, of doorgeslagen macho-universum?

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Door: Johan Sanctorum

Ex: http://www.doorbraak.be

Botsing der beschavingen, of doorgeslagen macho-universum?

Parijs, 13 november: mannen spelen hier de hoofdrol, aan beide kanten. - Proberen te denken voorbij de grenzen van het grote gelijk.

Parijs, lichtstad, bakermat van de Verlichtingsfilosofie en historisch centrum van de moderniteit: zin voor symboliek kan de terroristen van 13/11 niet ontzegd worden. Afgezien van de Franse betrokkenheid in Syrië en het feit dat hier een internationale voetbalmatch aan de gang was, staat Parijs voor alles waar het anti-Westerse ressentiment van walgt: vrijheid, openheid, leut, het ‘waw!’-gevoel, triomf van de verbeelding en de intellectuele durf. Door en door goddeloos-verdorven dus, het hedendaagse Gomorrha, samen met New-York, het decor van die andere legendarische slachtpartij op 11/9/2001.

Mondiale beweging tegen de moderniteit

Want laten we wel wezen: ‘ze’ haten ons, en ‘ze’, dat is ondertussen zowat heel het Zuidelijk halfrond. Waarom ze ons haten,- en ik volg hier de stelling van de Nederlandse antiterreurexpert Peter Knoope, is complex, maar het heeft te maken met ons tomeloze geloof in onze eigen culturele superioriteit, het Verlichtingsidealisme, het vooruitgangsdenken, en de ijdelheid waarmee we waarden als democratie, vrijemeningsuiting, rechtstaat en tutti quanti wereldwijd willen exporteren. Manu militari als het moet, zie de Golfoorlogen en al de rest.

Dat op zich is uiteraard dan weer verbonden met het aloude kolonialisme, de missionarishouding, en nadien de postkoloniale steun aan Westers-gezinde (en veelal tot in het merg corrupte) regimes genre Mobutu-Kabila. De overgang van oude tribale structuren naar staatsnationalisme is desastreus geweest voor heel het Afrikaans continent, en is tot op vandaag de oorzaak van spanningen en instabiliteit. We willen democratieën vestigen waar dictators regeren, mensenrechten afdwingen waar ze mankeren, maar we vergeten dat parlementaire democratie en mensenrechten Europese uitvindingen zijn, die meer bepaald rond 1800 het licht zagen in Parijs, of all places.

Men wil ginder gewoon niets meer weten van de principes die we zelf als universeel verklaarden. Het gaat dus om een planetaire cultuurstrijd, waarbij het terrorisme strategisch het meest aangewezen is voor een beweging die de Europese waarden van vrijheid en tolerantie in de kern wil treffen. Dat vaststellen is iets ingewikkelder dan roepen ‘Weg met de islam!’, maar met achterlijke strijdkreten komen we geen stap vooruit.

In die optiek is de islam maar een vehikel van het anti-modernistische en anti-Westerse ressentiment, dat in het Zuiden opgang maakt. Mag ik er overigens op wijzen dat wij die argwaan tegen de vooruitgang en heimwee naar de traditie ook kennen binnen onze cultuur: als ik sommige rechts-conservatieve denkers bezig hoor, lijken ze wel imams in maatpak.  In de limiet zou een consequente Vlaams-Belanger of een rechtsdraaiende NVA-er best kunnen leven met een soort sharia, zijnde een rigide rechtspraak gefundeerd op een traditionele maatschappijvisie waarin waarden als democratie, non-discriminatie van vrouwen en homo’s, scheiding van kerk en staat, en vrijemeningsuiting niét centraal staan. Vervang gewoon Allah door God en Mohammed door Jezus, en men komt al een heel eind in een synopsis tussen Islamfundamentalisme en Christelijk conservatisme.

Het is trouwens nog maar vrij recent dat extreem-rechts in Vlaanderen de Verlichting, de democratie, mensenrechten en de non-discriminatie inroept als argument tegen de Islam. Voorheen (ik spreek over het pre-9/11 tijdperk) waren ze tegen die ‘decadente’ Verlichtingsmoraal, hoorden vrouwen hun plaats te kennen en moesten homo’s zich niet teveel aanstellen.

Een voorliefde voor het katholiek onderwijs, tegen de seculariteit, tegen de culturele ontaarding, zelfs tegen de openbare omroep, ‘geïnfiltreerd door links-progressieve betweters’, hoorde daarbij. Denken we ook aan de standpunten tegen abortus, en zelfs het aanhangen van het creationisme bij bepaalde conservatief-Christelijke groepen.  En last but not least: Edmund Burke, de filosofische peetvader van N-VA-voorzitter Bart de Wever, was een fervente anti-Verlichtingsdenker en beschouwde de parlementaire deomocratie zowat als een duivelse uitvinding. Bien etonnés de se trouver ensemble…

Patriarchale jagerscultuur

Allemaal goed en wel, maar hoe moet het nu verder? Gaan we naar een grootscheepse escalatie, die onvermijdelijk zal kantelen in een mondiale Noord-Zuid-confrontatie? En zal de klimaatverandering, die Europa (o ironie, bakermat van de industriële revolutie die de CO2-uitstoot in gang zette) relatief ontziet en vooral Afrika zal teisteren, geen enorme volksverhuizing naar het Noordelijk halfrond op gang brengen die finaal zal overgaan in een gewelddadige overrompeling?

Hier moeten we, denk ik, nog iets meer achteruit gaan staan en het antropologische spiegeltje-aan-de-wand aanspreken: welke toekomst is er voor de mensheid nog weggelegd op deze aardkluit?

Herbekijk eens de TV-beelden van gisteren, vrijdag in Parijs: de terroristen, de politie, het leger, president Hollande, zelfs de voetballers en de supporters,- men zag vrijwel alleen maar mannen. Penissen, knuppels en schiettuigen, enkel de slachtoffers waren (ook) vrouwelijk. Dat is misschien geen toeval.

Het is voor elke antropoloog evident dat de traditionele mannelijke waarden, waar de anti-Westerse zeloten tussen Kaboel en Damascus zo aan hechten, eigenlijk de voortzetting vormen van een patriarchale jagerscultuur, gericht op het (gewelddadig) verspreiden van genen via oorlog, stammentwisten, roof. Dat is niet anders bij de stadsbendes in onze grootsteden en heel de allochtone subcultuur. Vrouwen zijn hier per definitie ‘object’, buit, trofee, zelfs betaalmiddel.

choc des civilisations, islam, occident, ocidentalisme, djihad, virilité, actualité, réflexions personnelles, De islam is daar een extreme exponent van, zie Boko Haram, maar ook het ‘blanke’, Europese vooruitgangsdenken van de pionier-ontdekkingsreiziger is mannelijk-imperialistisch. Neen, we huwen geen kindbruidjes (meer) uit, maar de onderliggende macho-cultuur is ook de onze. Poetin, Assad, maar ook Juncker of Verhofstadt of Michel, kampioenen van de democratie, zijn in hetzelfde bedje ziek: voluntaristische ego’s die’ willen ‘scoren’ en van erectie tot erectie evolueren. Altijd is er een doel, een schietschijf, een trofee.

Het is dus niet omdat wij vrouwenrechten en homorechten kennen, dat onze patriarchale cultuurwortels zijn verdwenen. Heel onze maatschappij, het wetenschappelijke denken, de politieke ratio, is doordrenkt van mannelijke beheersings- en controlelogica die altijd met geweld gepaard gaat. Hetzij structureel geweld, hetzij echt wapengekletter. Daarin verschillen we in niets van de IS-ideologie, we doen het alleen wat subtieler. Agenten schieten met rubberkogels op onhandelbare 14-jarige meisjes en voor de rest moet iedereen zich schikken naar de onleesbare 20.000 pagina’s van het Wetboek waar alleen nog de grootste juridische haarklievers hun weg in vinden.

Dus ja, onder het fatale Noord-Zuid-treffen dat zich vandaag ontrolt, flakkert een miniem vlammetje hoop van een zich herstellend matriarchaat, vrouwen die wereldwijd in opstand komen tegen de terreur van het patriarchale denken. Van links of rechts, Noord of Zuid, Oost of West. Fuck the fucking macho’s.

Sowieso heb ik moslima’s altijd al veel slimmer gevonden dan moslims, en wie weet ontstaat er, over alle religieus en ideologisch gekrakeel heen, een feministisch front waar geen enkele kalashnikov nog doorheen kan. Lysistrata, het fameuze toneelstuk van de Griekse kluchtschrijver Aristophanes, schemert hier uiteraard door: vrouwen van beide oorlogskampen organiseren gemeenschappelijk een seksstaking en krijgen de dappere ijzervreters op de knieën.

Dat is maar een metafoor voor een meer omvattende culturele revolutie die een nieuw mensbeeld oplevert, een nieuwe wereldorde, een andere verhouding met de natuur, en het besef dat we niet persé vooruit moeten hollen noch achteruit keren, maar gewoon in het hier en nu moeten leven. En met het inzicht dat alles terugkeert zoals de seizoenen en de maandstonden. Vrouwelijk-cyclische tijdrekening, niet gericht op het hiernamaals.

Een oorlog dus, jawel, maar niet helemaal zoals IS en het Westen het zich voorstellen. En wat is een martelaar-terrorist zonder zijn 77 maagden in het paradijs? Inderdaad…

Johan Sanctorum is filosoof, publicist, blogger en Doorbraak-columnist.

vendredi, 09 octobre 2015

Les médias occidentaux meurent, voici pourquoi

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Les médias occidentaux meurent, voici pourquoi

Par Tony Cartalucci

Source Information Clearing HouseNEO

Seymour Hersh a pris beaucoup de risques au cours de ses décennies de journalisme. C’est un vrai journaliste, qui a été attaqué, calomnié et boudé par tous les camps simplement parce qu’il semble résister à prendre parti. 

Quand il a enquêté sur les atrocités états-uniennes au Vietnam, il a d’abord été attaqué et dénoncé comme un traître, ou pire. A ce moment-là, la vérité et Hersh étaient justifiés et l’importance de ce qu’il réalisait en tant que journaliste, informer le public tout en servant à contrôler et à maintenir un équilibre contre les intérêts spéciaux du pouvoir en place, a été reconnue par un prix Pulitzer.

En 2007, quand il a décrit les projets de l’administration d’alors, celle de Bush, visant à utiliser les Frères musulmans et des groupes militants liés à al-Qaïda pour renverser le gouvernement syrien – dont le résultat se joue aujourd’hui – le New Yorker a volontiers accepté son travail comme un message dont il pensait qu’il aurait un écho auprès du public progressiste.

Mais ensuite, en 2013, lorsque Hersh a fourni une information contredisant le récit occidental officiel à propos d’une attaque chimique dans la banlieue de Damas, le New Yorker a décidé de ne pas la publier. Au lieu de cela, son article, Whose Sarin? [Le sarin de qui ?] a été publié par la London Review of Books.

L’histoire de Hersh fournissant cette information au public et comment les médias occidentaux ont tenté d’abord de la détourner puis de l’enterrer, avant de tenter de discréditer à la fois l’article et Hersh lui-même, est une expérience en laboratoire sur les médias occidentaux en train de mourir.

Le dernier clou du cercueil

L’article de Hersh abordait en détail les méthodes avec lesquelles les dirigeants occidentaux manipulaient intentionnellement ou même fabriquaient carrément des renseignements pour justifier une intervention armée en Syrie – étrangement semblable aux mensonges racontés pour justifier l’invasion et l’occupation de l’Irak et l’escalade de la guerre au Vietnam après l’incident du golfe du Tonkin.

L’article n’a pas fait que démolir le récit officiel, il a aussi contribué à entraver le peu d’élan restant en faveur d’une agression militaire occidentale contre la Syrie, basée sur les mensonges propagés par les États-Unis et leurs alliés à propos de l’attaque chimique.

Dans l’article de Hersh qui a suivi, The Red Line and the Rat Line [La ligne rouge et la ligne occulte], également publié par la London Review of Books, il a révélé des informations dénonçant non seulement d’autres mensonges des États-Unis et de leurs alliés, mais il a suggéré que la Turquie, membre de l’Otan, et le proche allié des États-Unis, l’Arabie saoudite, pourraient avoir joué un rôle en approvisionnant les responsables de l’attaque aux armes chimiques.

Si les articles de Hersh atteignaient une plus large audience et répandaient l’idée d’un Occident capable de concevoir, de réaliser puis de tenter d’exploiter un crime contre l’humanité pour justifier une guerre élargie, injuste, alors la politique étrangère occidentale serait irrévocablement mise à mal et commencerait peut-être à se défaire.

Faire confiance à d’autres sources

Les méthodes pour diffuser des médias occidentaux de plus en plus discrédités et suscitant la méfiance sont devenues très créatives. Avec l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux, des tentatives de produire des contenus viraux et des sources apparemment externes pour faire revenir le public qui se détourne en masse des médias dominants ont effectivement fait l’objet d’un document politique complet rédigé par l’ancien administrateur du Service de l’information et des réglementations de la Maison Blanche, Cass Sunstein. Le document a été présenté dans un article du magazine Salon intitulé Obama confidant’s spine-chilling proposal [La proposition terrifiante de l’homme de confiance d’Obama], qui précisait (les passages en gras ont été soulignés par moi) :

Sunstein recommande que l’infiltration furtive du gouvernement soit assurée par l’envoi d’agents spécialisés en la matière dans les forums de discussion, les réseaux sociaux en ligne ou même dans des groupes réels. Il propose aussi que le gouvernement effectue des versements secrets à ce qu’on appelle des voix indépendantes crédibles pour renforcer les messages du gouvernement (partant du principe que ceux qui ne croient pas les sources gouvernementales seront plus enclins à écouter ceux qui apparaissent comme des indépendants tout en agissant secrètement pour le compte du gouvernement).

Ce seraient eux – qui sont principalement des menteurs financés par le gouvernement – vers lesquels l’Occident se tournerait dans une tentative d’enterrer Hersh et les vestiges du véritable journalisme occidental avec lui.

Les voix indépendantes crédibles

L’employé du gouvernement au chômage, domicilié au Royaume-Uni, Eliot Higgins a ouvert et tenu un blog populaire sur internet rassemblant des photos et des vidéos du conflit syrien. Des journalistes et des analystes de tous les horizons utilisaient cette ressource comme une sorte d’encyclopédie pour temps de guerre. Alors que Higgins ne possédait aucune qualification ou antécédent spécifiques en matière de guerre, de géopolitique ou d’armement, il disposait de beaucoup de temps. Dans ce temps, il était en mesure de rechercher et de répertorier soigneusement les médias sur son blog.

Il n’a cependant pas fallu beaucoup de temps avant que les médias occidentaux s’approchent de lui pour lui attribuer le rôle de voix indépendante crédible. Qu’Eliot Higgins ait reçu des versements secrets à cette époque ou non, il est évident aujourd’hui qu’il a été à la fois approché et recherché par ceux qui sont prêts à le payer pour ses services et qu’à partir de là, son travail a été résolument biaisé et malhonnête.

Higgins était alimenté par son propre expert en armement, Dan Kaszeta, propriétaire ou associé de nombreuses sociétés de consulting douteuses. Depuis le début, Higgins et Kaszeta ont tous deux soutenu le narratif occidental selon lequel le gouvernement syrien était responsable de l’usage de munitions remplies d’agents neurotoxiques, exactement sous le nez des inspecteurs de l’ONU à Damas.

En utilisant ce qu’ils appellent tous deux des renseignements provenant de sources librement accessibles – visionner des vidéos sur YouTube et regarder Google Earth – ils ont affirmé que le type d’obus et d’agent neurotoxique utilisé ne pouvait avoir été déployé que par le gouvernement syrien.

seymour-hersh-slams-media.jpgHersh a contesté cette affirmation dans deux de ses articles et dans de nouvelles interviews, soulignant que les missiles étaient sommaires et auraient tout aussi bien pu être de fabrication artisanale, tandis que la production d’agents neurotoxiques – certainement l’œuvre d’un agent étatique – aurait pu avoir été réalisée soit en Turquie soit en Arabie saoudite ou avec l’aide de l’un ou l’autre de ces pays, puis qu’ils auraient été utilisés par des militants en Syrie.

À ce jour, la conclusion officielle de l’ONU est qu’il y a une «preuve claire et convaincante» que des missiles contenant des agents neurotoxiques ont été lancés dans la banlieue de Damas – ne portant aucune accusation ni indication sur la provenance des missiles ou des agents neurotoxiques.

Higgins et Kaszeta, mis en vedettes dans le London Guardian et Foreign Policy Magazine, ont attaqué directement les affirmations de Hersh en citant des vidéos de YouTube et des rapports de l’ONU comme preuve que le gouvernement syrien possédait le type de missiles utilisé dans l’attaque et le type d’agent neurotoxique contenu dans les fusées – omettant une question très importante : et si l’attaque avait été conçue pour sembler être l’œuvre du gouvernement syrien?

En réalité, tout ce que Higgins et Kaszeta ont prouvé était que celui qui a commis l’attentat – conçu uniquement pour fournir aux États-Unis et à leurs alliés une justification pour une intervention armée directe – a consacré beaucoup de temps et d’efforts pour faire apparaître l’attentat comme si c’était le gouvernement syrien qui l’avait perpétré. Ils fondent toute leur argumentation sur l’affirmation que l’Occident ne fabriquerait pas – pour une raison quelconque – une attaque dans le but de justifier une guerre qu’ils cherchaient à mener mais pour laquelle ils manquaient de toute justification.

Parallèlement, la réfutation de Higgins et Kaszeta était un réquisitoire cinglant non seulement contre Hersh mais contre le journalisme traditionnel en général. Brian Whitaker, du London Guardian, a écrit un article intitulé Investigating chemical weapons in Syria – Seymour Hersh and Brown Moses go head to head [Enquête sur les armes chimiques en Syrie – Seymour Hersh et Brown Moses face à face], affirmant (j’ai souligné les passages en gras) :

Tout en cherchant à relancer le débat à suspense sur les armes chimiques, l’article de Hersh a révélé involontairement beaucoup de choses sur le journalisme d’investigation, actuellement en mutation. Hersh est de la vieille école. Il opère dans un monde de contacts restreints – souvent des sources anonymes bien placées fuitant des bribes d’information autour desquelles il construit un article qui conteste les idées reçues.

Le style de journalisme de Hersh a certainement sa place, mais à l’âge d’internet il se réduit – comme le montre constamment le travail basé sur le web de Higgins et d’autres.

C’est un thème que Higgins lui-même a ensuite développé à nouveau dans l’espace qui lui était offert par le magazine Foreign Policy – que le journalisme traditionnel fondé sur de véritables sources est out, et que l’armée des voix indépendantes crédibles stipendiées est in.

Justification

Un accord conclu par les Russes qui a entraîné le retrait du pays de la totalité des stocks d’armes chimiques de la Syrie sous le contrôle des Nations unies signifie qu’il n’y a plus ni armes chimiques à utiliser par le gouvernement syrien (ou à en être accusé), ni armes chimiques abandonnées à voler et à utiliser par les terroristes qui combattent le gouvernement syrien.

Pourtant maintenant, le long de la frontière turque – le pays dont Hersh a suggéré qu’il était derrière l’attaque au gaz de 2013 –, on dit que des terroristes de ce que l’on appelle État islamique (ISIS) emploient des armes chimiques.

Les premiers rapports signalent l’usage de gaz moutarde – un agent qui provoque des cloques sur la peau. Comme les agents neurotoxiques, la production et l’usage de ces armes nécessitent des ressources étatiques.

Les médias occidentaux, dans le but d’expliquer comment ISIS a acquis ces armes, ont commencé à échafauder des théories selon lesquelles les armes de la Syrie qui étaient sorties du pays avaient fini d’une manière ou d’une autre dans les mains d’ISIS. La présence d’armes chimiques dans le nord de la Syrie et en Irak indique, exactement comme Hersh l’a suggéré, que de telles armes sont passées aux terroristes opérant en Syrie à partir de la Turquie ou de l’Arabie saoudite, ou des deux.

Avec ce développement récent, littéralement, les mensonges répandus pendant des années par Higgins et Kaszeta ont été mis en évidence, justifiant le vétéran du journalisme primé Seymour Hersh et les méthodes traditionnelles du métier qu’il a utilisées pour tirer ses conclusions. Cela démasque aussi l’armée de voix indépendantes crédibles de Sunstein comme une nouvelle facette dans la chambre d’écho des mensonges des médias occidentaux discrédités et suscitant aujourd’hui une profonde méfiance.

Dans une tentative pour obtenir l’avis de Higgins et Kaszeta sur l’identité du pourvoyeur d’ISIS en armes chimiques, Kaszeta a répondu : «Des hommes-lézards». Higgins a refusé de commenter. Lorsqu’on lui a demandé s’il voudrait présenter des excuses à Hersh, Kaszeta aurait répondu, sans expliquer: « Hersh me doit des excuses, maintenant, tirez-vous, minable sac à merde.»

On pourrait s’attendre à un degré plus élevé de professionnalisme et de débat civilisé de la part des experts régulièrement convoqués par les médias occidentaux non seulement à propos du conflit en Syrie mais aussi en Ukraine, où Eliot Higgins apporte maintenant sa voix crédible indépendante au désastre du MH17. Cependant, même s’il est employé par les think tanks occidentaux et les agences de consultants, Higgins ne possède plus de voix indépendante et, vue sa tromperie intentionnelle et obstinée à propos de la Syrie, il ne possède plus non plus de voix crédible.

L’expérience ratée de Sunstein

L’usage d’armes chimiques n’a jamais été un moyen efficace de faire la guerre. Au-delà de leurs effets psychologiques, les armes conventionnelles ont prouvé qu’elles étaient des moyens largement supérieurs pour mener et gagner une guerre.

Durant les huit années meurtrières de la guerre entre l’Irak et l’Iran, les armes chimiques étaient utilisées, y compris des agents neurotoxiques. Pourtant, un document produit par le Corps des Marines états-uniennes, intitulé Lessons Learned: The Iran-Iraq War, sous Appendix B : Chemical Weapons, a révélé que moins de 2% à 3% de la totalité des victimes étaient dus aux armes chimiques. Le rapport concluait que même l’usage d’armes chimiques à large échelle offrait peu d’avantages à chaque camp et suggérait que les attaques menées avec de telles armes nécessitaient une météorologie presque parfaite et des conditions géographiques spécifiques pour apporter un bénéfice même limité. A plus petite échelle, l’usage d’armes chimiques serait tactiquement et stratégiquement inutile – à moins bien sûr qu’elles soient utilisées comme moyen de compromettre votre ennemi et de justifier une guerre plus vaste.

De même, abattre un avion civil au dessus de l’Ukraine n’apporte aucun bénéfice aux parties en conflit, à moins évidemment que cela n’intervienne pour compromettre ses ennemis et justifier une guerre plus vaste. Discerner cela est un produit de la pensée critique – celle qui a amené, en tout premier lieu, les gens à s’éloigner des médias occidentaux. La croyance erronée de Sunstein que, d’une manière ou d’une autre, ceux qui s’éloignaient des médias occidentaux étaient aussi faciles à berner que ceux qui les regardent encore est la raison pour laquelle les gens comme Higgins se sont retrouvés chassés des médias indépendants et avec lui, plus profondément, les gens du système qui l’ont choisi et utilisé.

Quant à Hersh, il prouve que se consacrer à la vérité lorsque c’est impopulaire est un petit prix à payer pour conserver sa dignité. Le ridicule et les accusations de ceux qui sont dénués de dignité disparaissent, mais la vérité est éternelle. Lorsque la vérité que Hersh a dévoilée sous les mensonges a finalement éclaté aux yeux de tous, la révélation a montré ce que valent les gens comme Higgins et Kaszeta.

Une fois les masques de leur légitimité et de leur professionnalisme arrachés, ils ont été réduits à des versions vulgaires, miniatures, du système en décomposition qui les a créés. Sans réaliser que leur intronisation comme consultants réside dans le déclin de ceux qui les ont embauchés, non en raison de leur talent, mais à cause de leur disposition à faire ce que refusent les gens dignes, et ils continueront probablement leur sale boulot. Mais de même que les maisons de presse avaient, à l’origine, désespérément besoin de leurs voix indépendantes crédibles, il y aura encore moins de gens pour les écouter et les lire.

Tony Cartalucci vit à Bangkok, il est chercheur en sciences politiques et rédacteur, en particulier pour le magazine New Eastern Outlook.

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

jeudi, 17 septembre 2015

Michel Onfray : « L’Occident attaque, prétendument pour se protéger, mais il crée le terrorisme »

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Michel Onfray : « L’Occident attaque, prétendument pour se protéger, mais il crée le terrorisme »

L’Europe, la guerre, le terrorisme, la crise migratoire, autant de questions auxquelles le philosophe a accepté de répondre.

Michel Onfray est docteur en philosophie. Il a publié une soixantaine d’ouvrages dont Traité d’athéologie : Physique de la métaphysique, Le Crépuscule d’une idole, Contre-histoire de la philosophie. Ses derniers ouvrages parus : Avant le silence. Haïkus d’une année, Galilée, 2014. Bestiaire nietzschéen. Les Animaux philosophiques, Galilée, 2014. Cosmos, Flammarion, 2015

On ne présente plus Michel Onfray, philosophe que l’on dit iconoclaste, grand pourfendeur devant l’Eternel (ou ce qui lui tient d’éternité) des conformismes et autres tables de lois. Il revient pour RT France sur les sujets qui ont, ces derniers temps, vrillé l’actualité.

RT France : Comment jugez-vous la façon qu’a l’Europe de traiter de cette crise migratoire ? 

Michel Onfray (M.O.) : L’Europe n’existe pas, sauf par sa monnaie unique. On voit bien dans cette affaire combien elle est impuissante, nulle, désarticulée. Elle bricole, ne parle pas d’une seule voix, elle improvise. C’est pitoyable.

RT France : Quand vous dites «BHL fait partie des gens qui ont rendu possible cet enfant mort», que vouliez-vous dire par là ? Qui sont «les  autres gens» ?

M.O. : Que tous ceux qui ont justifié les guerres contre l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, le Mali et autres pays musulmans sont responsables et coupables. Ils ont légitimé le bombardement de milliers de personnes sur place. Que la communauté musulmane soit en colère contre l’Occident me parait tout à fait légitime. L’Occident attaque prétendument pour se protéger du terrorisme, mais il crée le terrorisme en attaquant. Quel irakien menaçait la France en 1991 ? Saddam Hussein finançait même la campagne d’un président.

L’Occident attaque prétendument pour se protéger du terrorisme, mais il crée le terrorisme en attaquant.

RT France : Depuis la publication de la photo du petit enfant, les opinions publiques européennes semblent opérer une volte-face sur cette question, comment l’expliquez-vous ? Qu’est-ce que cela dit de nos opinions publiques ?

M.O. : Les médias ont transformé le peuple qui pensait en populace qui ne pense pas et ne réagit plus qu’à l’émotion, au pathos, à la passion. L’image d’un enfant mort interdit de penser : elle arrache immédiatement la pitié. La pitié empêche de penser. La preuve : ceux qui ont rendu possible cette mort en détruisant les pays bombardés vont répondre en bombardant plus encore.

RT France: Pourquoi cette crise migratoire semble-t-elle être traitée politiquement et médiatiquement «hors-sol», comme si elle n’avait pas de causes géopolitiques précises?

M.O. : Parce que le personnel politique est fait de gens médiocres qui n’ont aucune vision d’avenir pour le pays, aucun sens de l’histoire et qu’il n’écoute plus que les communicants qui leur donnent des recettes pour être élus ou réélus. La question n’est plus : «qu’est-ce qui est bon pour la France ?», mais «qu’est-ce qui va permettre ma réélection ?». La guerre, on le sait, hélas, booste les cotes de ceux qui les déclenchent. La testostérone fait plus en la matière que la matière grise. 

RT France : François Hollande a annoncé des frappes aériennes sur la Syrie que vous avez aussitôt vivement condamnées. Pourquoi ?

M.O : Bombarder des combattants de l’Etat Islamique suppose tuer des victimes civiles innocentes, les uns vivant chez les autres, et que ça n’empêchera pas un islamiste radical vivant en France de passer à l’acte. Au contraire !

RT France : Jacques Sapir a lancé l’idée d’un mouvement rassemblant tous les souverainistes, allant même jusqu’à une alliance avec le FN. Vous avez estimé que «l’idée est bonne (…) de fédérer les souverainistes des deux bords». Pourquoi ?

M.O. : Les souverainistes sont majoritaires dans l’opinion mais inexistants parce que répartis dans des partis très hétérogènes qui comptent pour rien dans la représentation nationale. Mais jamais un électeur de Mélenchon ne soutiendra une thèse de Marine Le Pen et vice versa. Seul un tiers au-dessus des partis pourrait fédérer ces souverainistes de droite et de gauche.

RT France : Cette proposition de Sapir ne traduit-elle pas une recomposition des lignes politiques dont le pivot (ou l’axe) ne serait plus l’économie mais le rapport à l’Europe ? Comment voyez-vous cette recomposition politique du paysage français ?

M.O. : L’idée est juste, mais elle n’aboutira pas. Les souverainistes sont représentés par des politiciens qui n’ont en tête que leur ego, leur trajectoire personnel, leur narcissisme. Aucun ne sera capable de jouer la fédération sous la bannière d’un tiers en s’effaçant. Entre la France et eux, ils ne choisiront pas la France.

dimanche, 28 juin 2015

Daech, armée terroriste de l’Occident

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Daech, armée terroriste de l’Occident
 
La nouvelle Internationale de la terreur recrute tous azimuts: racailles de nos banlieues, ex-officiers baasistes irakiens, ex-séparatistes tchétchènes qui combattent Moscou jusqu’à Palmyre.
 
Fonctionnaire international
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

La Syrie de 2011 était un pays financièrement indépendant (pas de dette) – un scandale en soi pour notre oligarchie -, officiellement en état de guerre avec Israël et hostile aux projets gaziers du Qatar sur son territoire.

Conformément au droit d’ingérence planétaire des armées du bien, le petit État rebelle est donc passé dans le viseur du Pentagone car il est notoire que le complexe militaro-industriel, clef de voûte de l’économie américaine, ne vit que de guerres sans fin et de carnages récurrents.

Terrorisme et chaos sont des alternatives low cost au contrôle direct et ils fleurissent là où les interventions occidentales ont détruit les structures étatiques : Afghanistan, Somalie et, pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, Libye, Irak et la majeure partie de la Syrie.

La providence veut en outre que le terrorisme produise de toute pièce un remodelage du Proche-Orient conforme aux vœux de Washington de créer un abcès salafiste entre l’Iran et ses alliés arabes.

Les hordes mises en scène de façon hollywoodienne dans le désert syrien ne sortent pas du néant et leurs conquêtes militaires coïncident avec les intérêts de l’État profond américain.

Daech est la franchise irakienne d’Al-Qaïda, qui fut l’armée arabe de la CIA des années de guerre froide. Al-Nosra qui, Fabius dixit, « fait du bon boulot en Syrie », en est la franchise syrienne.

Daech fut dépêché en Syrie quand il est devenu patent qu’Al-Nosra était impuissant à renverser seul le régime de Bachar el-Assad.

La nouvelle Internationale de la terreur recrute tous azimuts : racailles de nos banlieues, ex-officiers baasistes irakiens, ex-séparatistes tchétchènes qui combattent Moscou jusqu’à Palmyre. 
Ces derniers combattent également dans les bataillons néonazis ukrainiens, et les décapitations sont devenues tendance en Ukraine.

Les États-Unis prétendent avoir lancé une campagne militaire contre Daech, mais les faits racontent une autre histoire : dans un rapport récemment déclassifié, le Pentagone – doué d’une incroyable préscience – prévoyait dès 2012 la création d’un État islamique qu’il jugeait d’ailleurs conforme aux intérêts américains dans la région.

75 % des avions américains qui « bombardent » les positions de Daech en Syrie rentrent à leur base sans avoir tiré le moindre missile.

Armes et munitions sont régulièrement larguées « par erreur » derrière les lignes salafistes.

Il est prouvé que les services secrets de la Turquie, pilier oriental de l’OTAN, ont acheminé des armes aux combattants de l’État islamique début 2014.

Le pétrole de Daech, négocié en dollars, est acheminé vers l’Occident via le port de Ceyhan en Turquie ; c’est en toute connaissance de cause qu’Européens, Américains et Israéliens s’y approvisionnent.

Les transactions financières de l’État islamique suivent leur cours en dépit du Terrorist Finance Tracking Program.

Les comptes Facebook et Twitter de l’État islamique sont actifs.

Les armées du chaos se défoncent au captagon, drogue de synthèse élaborée dans les laboratoires de l’OTAN et naguère distribuée aux foules exaltées des printemps arabes.

La congruence Daech-OTAN passe aisément le test du canard : « Si ça a l’air d’un canard, que ça se dandine comme un canard, que ça fait coin-coin, alors ça a toutes les chances d’être un canard. » 

Depuis 2008, l’Occident solde sa crise financière en se décomposant de l’intérieur et en semant la désolation à l’extérieur.

Jusqu’où Poutine tolérera de voir ses intérêts bafoués au Levant et sur la marche ukrainienne par les hordes déchaînées de mercenaires ?

Au seuil de l’apocalypse, les peuples américains et européens jugeront peut-être bon d’arracher leur destin des mains criminelles qui les oppriment et les conduisent à l’abîme.