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samedi, 03 mars 2018

Jean Parvulesco: Que le Japon vive et revive dix mille ans

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Jean Parvulesco: Que le Japon vive et revive dix mille ans

 
Hiroshima, 1er mars 2018.
 
Je me trouve actuellement à Hiroshima. J’ai lu le poème de Jean Parvulesco « Que le Japon vive et revive dix mille ans » aux alentours du dôme de Genbaku.
 
 

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Chronique d'Outre-Rhin

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Chronique d'Outre-Rhin

par Olivier Tisier

Ex: https://metamag.fr

Le désamour des politiciens de la CDU pour la Groko

De nombreuses voix à la CDU se sont élevées pour critiquer gravement l’accord. « Nous sommes à la limite de la trahison » déclare dans “die Welt” le président du Schlessig Holstein Daniel Günther. ll ajoute : « Nous avons perdu les finances et gagné l’économie. Cela n’est pas pareil. Ainsi, notre parti voit le partage des ministères avec des yeux dubitatifs et déçus. » Plus virulent encore, le député CDU au Bundestag Christian von Stetten déclare à “ARD matin” : « La distribution des cabinets est une erreur politique. La décision d’abandonner le ministère des finances a créé une grande déception chez nos militants. Le risque est grand qu’avec un ministre des finances SPD toujours plus de politique européenne s’engouffre dans le ministère des finances d’Allemagne. »

Ainsi, même dans les rangs de la CDU, la crainte d’une hausse d’impôts due à des transferts de fonds vers d’autres États se fait sentir. La nomination d’un ministre social démocrate aux finances agace aussi dans les rangs des jeunes CDU où son chef Paul Ziemiak déclare : « Il faudra être très vigilant dans les prochaines années sur les questions d’équité entre générations et de politique des ménages, surtout si elles sont gérées par un ministre des finances SPD. » Le député de la CDU au Bundestag Carsten Linneman est lui insatisfait. Il déclare dans “Das Westfalen Blatt” : « La répartition du cabinet manque de pondération. Il existe de profond déséquilibre en défaveur de la CDU et à l’avantage de la SPD qui auront des effets néfastes sur la durée. » Sans vouloir me faire l’avocat du diable ou plutôt d’Angéla Merkel, cette dernière n’avait pas le choix. Elle devait lâcher pour pouvoir constituer une “koalition”. Le FDP a vraiment mis la CDU dans une situation inconfortable qui finalement ne satisfait personne. Le député de la CDU au Bundestag Olav Gutting déclare dans “Die Berliner Zeitung” : « Le retour des militants est le suivant : Nous sommes à la limite du reniement ! L’impression générale est que l’on s’est caché sous la table et que l’on nous à fait chanter »… Enfin le chef de la CSU Bavaroise Horst Seehofer a indiqué clairement que le SPD avait posé comme condition à une coalition l’obtention du ministère des finances. Ministère qui était auparavant la priorité de la CSU.

Ainsi, cela grince de tous les côtés et le leadership d’Angéla Merkel commence à revenir de plus en plus au centre des discussions. A tel point que cette dernière à fait, la semaine passée, une conférence de presse pour affirmer qu’elle avait bien reçu la confiance de son parti et de ses militants pour présider aux destinées de l’Allemagne. Ces propos n’ont guère convaincu et elle est, pour la première fois de sa carrière politique, en position de prêter le flanc et d’être bousculée. Gageons que l’AfD se tient d’ores et déjà en embuscade.

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Le retrait de Martin Schulz

Du côté du SPD, Martin Schulz a annoncé le retrait de sa candidature au poste de ministre des affaires étrangères. Il avait déclaré vouloir que cette nomination soit le fruit du vote des militants SPD. Et en raison de ce qu’incarne sa personne il demeurait sceptique sur l’issue. C’est pourtant le poste qu’il avait réclamé à Angéla Merkel pour participer à une coalition. Ce qui lui avait valu les critiques de son prédécesseur Sigmar Gabriel lui aussi SPD.

Cette semaine Martin Schulz a annoncé son retrait de la tête du SPD pour laisser la place à Andréa Nahles ancienne ministre du travail SPD. Pour faire une comparaison avec les visages politiques français Andra Nahles c’est le QI de Ségolène Royal sans hélas en avoir au moins le physique. C’est l’archétype de la politicienne SPD dans l’idéologie pure et complètement déconnectée de la réalité. Bref, un tract AfD ambulant.

Mais finissons-en avec Herr Schulz. Voila donc un homme qui nous explique au soir des élections qu’il n’acceptera pas de conclure un accord de coalition avec la CDU et qui finit par en accepter un. Il met dans la balance d’obtenir le poste de ministre des affaires étrangères au détriment du ministre existant Gabriel qui lui avait laissé pourtant l’investiture du SPD aux élections avant l’échéance. Herr Schulz sentant le vent tourné dans l’opinion renonce à ce ministère. Enfin il quitte la présidence du parti…Existe-t-il un reniement que ce Monsieur Schulz aurait peur de commettre? Comment les Allemands pourraient-il lui faire confiance à lui, l’homme de Bruxelles ? Ni Merkel, ni lui ne sont en phase avec le peuple. Or en politique la nature a horreur du vide .

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L’AfD a 15% dans les sondages n’est plus qu’à un point et demi du SPD

C’est ce que semblent  nous indiquer les nouveaux sondages où l’AfD à 15% vient talonner le SPD descendu à 16,5%. Si l’AfD montait encore de 2 points, elle deviendrait la seconde force politique d’Allemagne. Le premier parti reste l’Union avec 29,5% bien qu’en baisse elle aussi. Au point que le chef de l’INSA,  Herrmann Binkert plaide pour un nouveau vote. D’après lui jamais dans l’histoire une Groko n’a été aussi peu aimée. A eux seuls, les deux partis ne totalisent que 46% ce qui est insuffisant pour constituer une majorité. Il manque 4%. Pendant ce temps les Grünen grimpent d’un demi point à 13%, idem pour die Linke à 11,5% et le FDP à 10,5. Rappelons que la coalition Jamaïque initialement prévue aurait eu une majorité de 53%.

Les Etats-Unis bloquent la vente de Rafales à l’Egypte

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Les Etats-Unis bloquent la vente de Rafales à l’Egypte

 
Auteur : Avic 
Ex: http://zejournal.mobi 
 
On se souvient des deux Mistral construits par la France pour la Russie et de la pression énorme que les Etats-Unis avaient exercée sur François Hollande pour annuler leur livraison. Cette annulation avait eu de lourdes conséquences sur les autres grands contrats français, notamment celui de la vente des avions Rafales à l’Inde, et la réputation de la France (ce qu’il en restait) avait été réduite en lambeaux. Il n’y a plus guère que les pays du Golfe qui osent nous acheter des avions, et encore, avec la permission des Etats-Unis.

Grâce à la norme ITAR (International Traffic in Arms Regulation), qui leur permet de contrôler une bonne partie de la vente d’armes dans le monde, les Américains viennent de bloquer une autre vente de Rafales à l’Egypte. Le mécanisme pour cela est simple : il suffit que le produit contienne un seul composant fabriqué aux Etats-Unis pour qu’ils aient le droit de mettre leur véto à la transaction. Et malheureusement pour le fleuron de l’industrie aéronautique française, l’Egypte compte équiper les Rafales en question avec des missiles Scalp fabriqués en France, mais contenant des composants américains.

Espérons qu’après ce énième coup de Jarnac, la France et les autres pays européens auront compris la nécessité d’une indépendance totale vis-à-vis des Etats-Unis, qui se comporte comme un voyou quand ses intérêts sont en jeu. Ce n’est en tout cas pas ce que l’on peut appeler un allié, encore moins un ami.

Time to tell Israel and Saudi Arabia to fight their own wars

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Blundering Into Iran

Time to tell Israel and Saudi Arabia to fight their own wars

The deluge of recent reporting regarding possible conflict with nuclear armed North Korea has somewhat obscured consideration of the much higher probability that Israel or even Saudi Arabia will take steps that will lead to a war with Iran that will inevitably draw the United States in. Israel is particularly inclined to move aggressively, with potentially serious consequences for the U.S., in the wake of the recent incident involving an alleged Iranian drone and the shooting down of an Israeli aircraft. Prime Minister Benjamin Netanyahu has been repeatedly warning about the alleged threat along his northern border and has pledged that Israel will not be in any way restrained if there are any hostile moves directed against it. The Israeli Transportation Minister Ysrael Katz has warned that Lebanon will be blasted back into the “stone age.”

There is also considerable anti-Iran rhetoric currently coming from sources in the United States, which might well be designed to prepare the American people for a transition from a cold war type situation to a new hot war involving U.S. forces. The growing hostility towards Iran is coming out of both the Donald Trump Administration and from the governments of Israel and Saudi Arabia. National Security Adviser H.R. McMaster is warning that the “time to act is now” to thwart Iran’s allegedly aggressive regional ambitions while U.S. United Nations Ambassador Nikki Haley sees a “wake-up” call in the recent shooting incident involving Syria and Israel. The hostility emanating from Washington is increasing in spite of the fact that the developments in the region have little or no impact on vital U.S. national interests, nor is Iran anything like an existential threat to the United States that would mandate sustained military action.

Iran’s alleged desire to stitch together a sphere of influence consisting of an arc of allied nations and proxy forces running from its western borders to the Mediterranean Sea has been frequently cited as justification for a more assertive policy against Tehran, but that concern is certainly greatly exaggerated. Iran, with a population of more than 80 million, is, to be sure, a major regional power but militarily, economically and politically it is highly vulnerable. Its economy is struggling and there is a small but growing protest movement regarding the choices being made for government spending.

Iran’s Revolutionary Guard is well armed and trained, but much of its “boots on the ground” force consists of militiamen of variable quality. Its Air Force is a “shadow”of what existed under the Shah and is significantly outgunned by its rivals in the Persian Gulf, not to mention Israel. Its navy is only “green water” capable in that it consists largely of smaller vessels responsible for coastal defense supplemented by swarms of Revolutionary Guard speedboats.

When Napoleon had conquered much of continental Europe and was contemplating invading Britain in 1804 it was widely believed that England was helpless before him. But Admiral Earl St Vincent was nonplussed. He said at the time: “I do not say the French can’t come, I only say they can’t come by sea.” In a similar fashion, Iran’s apparent threat to its neighbors is in reality decisively limited by its inability to project power across the water or through the air against other states in the region that have marked superiority in both respects.

And the concern over a possibly developing “Shi’ite land bridge,” also referred to as an “arc” or “crescent,” is likewise overstated for political reasons to make the threat more credible. It ignores the reality that Iraq, Syria, and Lebanon all have strong national identities and religiously mixed populations. They are influenced and sometimes more than that by Iran, but they are not puppet states and never will be. Even Lebanon’s Hezbollah, often cited as Iran’s fifth column in that country, is not considered a reliable proxy.

Majority Shi’a Iraq, for example, is generally considered to be very friendly to Iran but it has to deal with considerable Kurdish and Sunni minorities in its governance and in the direction of its foreign policy. It will not do Iran’s bidding on a number of key issues, including its relationship with Washington, and would be unwilling to become a proxy in Tehran’s conflicts with Israel and Saudi Arabia as such a move would be extremely unpopular. Iraqi Vice President Osama al-Nujaifi, the highest-ranking Sunni in the Prime Minister Haider al-Abadi government, has, for example, recently called for the demobilization of the Shi’ite Popular Mobilization Forces or militias that have been fighting ISIS because they “have their own political aspirations, their own [political] agendas. … They are very dangerous to the future of Iraq.”

A seemingly legitimate major concern driving much of the perception of an Iranian threat is the possibility that Tehran will develop a nuclear weapon somewhere down the road. Such a development is quite plausible if only from a defensive point of view as Iran has been repeatedly threatened by nuclear armed Israel and the United States, but the current Joint Comprehensive Plan of Action provides the best response to the possible proliferation problem. The U.N. inspections regime is rigorous and Iran isreported to be in compliance with the agreement. If the plan survives the attacks by the White House, there is every reason to believe that Iran will be unable to take the necessary precursor steps leading to a nuclear weapons program while the inspections continue. And it will be further limited in its options after the agreement expires in nine years because it will not be able to accumulate the necessary highly enriched uranium stocks to proceed if it should ever make the political and economic decisions to go ahead with such a program.

The recent incident involving the shoot-down of a drone alleged to be of Iranian provenance followed by the downing of an Israeli fighter by a Syrian air defense missile resulted in a sharp response from Tel Aviv, though reportedly mitigated by a warning from Russian President Vladimir Putin that anything more provocative might inadvertently involve Russia in the conflict. Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu accordingly moderated his response but his government is clearly contemplating a more robust intervention to counter what he calls a developing Iranian presence in Syria. It is important to recall that Netanyahu’s prime objective in Syria and Lebanon is to have both nations in turmoil so they cannot threaten Israel. With that in mind, it is wise to be skeptical about Israeli claims regarding Iranian intentions to build bases and construct missiles in Syria. Those claims made by Israel’s Mossad have not been confirmed by any western intelligence service, not even by America’s totally corrupted and subservient CIA.

Netanyahu is also facing a trial on corruption charges and it would not be wildly off target to suggest that he might welcome a small war to change the narrative, just as Bill Clinton did when he launched cruise missiles into Afghanistan and Sudan to deflect congressional and media criticism of his involvement with Monica Lewinsky. Unfortunately, if Netanyahu does wind up being charged and going to prison his successor will likely be even more hardline.

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It must be understood that the mounting Iran hysteria evident in the U.S. media and as reflected in Beltway groupthink has largely been generated by allies in the region, most notably Saudi Arabia and Israel, who nurture their own aspirations for regional political and military supremacy. There are no actual American vital interests at stake and it is past time to pause and take a step backwards to consider what those interests actually are in a region that has seen nothing but U.S. missteps since 2003. Countering an assumed Iranian threat that is no threat at all and triggering a catastrophic war would be a major mistake that would lead to a breakdown in the current political alignment of the entire Middle East. And it would be costly for the United States. Iran is not militarily formidable, but its ability to fight on the defensive against U.S. Naval and air forces is likely to be considerable, producing high casualty levels on both sides. How would the U.S. public respond if an aircraft carrier were to be sunk by a barrage of Iranian shore-to-ship missiles? And Tehran would also be able to unleash terrorist resources throughout the region, particularly endangering U.S. military and diplomats based there as well as American travelers and businesses. The terror threat might easily extend beyond the Middle East, into Europe and also within the United States while the dollar costs of a major new conflict and its aftermath could also break the bank, literally. Promoting a robust U.S. role in “regime change” for Iran as a viable military option to support objectives largely fabricated by allies would be a phony war fought for bad reasons. It is not commensurate with the threat that the Mullahs actually pose, which is minimal, and is just not worth the price either in dollars or lives.

[This article is an edited and expanded version of a memorandum that I prepared for Veteran Intelligence Professionals for Sanity which has been released separately on Consortium News].

Reprinted with permission from The Unz Review.

vendredi, 02 mars 2018

Qui a inventé la lutte contre les «fake news»?...

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Qui a inventé la lutte contre les «fake news»?...

par Fernand le Pic

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un article de Fernand le Pic, publié par Antipresse et repris par l'Observatoire du Journalisme, dans lequel il explique qui sont les promoteurs de cette lutte contre les fake news qui s'est soudainement imposée dans l'agenda des états européens...

Qui a inventé la lutte contre les « fake news »?

Comme un seul homme, les dirigeants des pays occidentaux tombent tous à bras raccourcis sur les «fake news». Comment et pourquoi en est-on arrivé à une aussi belle unanimité? Et où se trouve le chef d’orchestre ?

On s’inquiète en France de l’annonce d’Emmanuel Macron relative à son projet de loi anti-fake news. Comme les Français n’ont jamais été très bons en anglais, ils ont tendance à traduire fake news par fausses nouvelles. Le mot « fake » ne connote pourtant pas la même notion que celle du faux (tromper, faillir). Son étymologie le relie plutôt au nettoyage (cf. fegen en allemand), voire à l’embellissement par des moyens artificiels comme le maquillage, le lustrage, etc. On ne cherche pas à tromper sur la nature des choses mais à les rendre plus présentables.

Qu’à cela ne tienne, les Français aiment discuter, alors ils glosent juridiquement, politiquement ou encore philosophiquement sur le sujet. Curieusement, ils n’abordent jamais le volet militaire. On sait pourtant que l’arrangement de la réalité est consubstantiel à l’art de la guerre.

Là se trouve pourtant l’origine de cette dissémination simultanée d’un vocable anglophone dans le discours gouvernemental de presque tous les pays d’Europe, Suisse comprise, et bien sûr des États-Unis.

Réatlantiser l’Europe…

En 2010, un rapport du CEPA (Center for European Policy Analysis), un de ces énièmes laboratoires d’influence basés à Washington, pond un rapport intitulé « Keeping new allies ». Il s’alarme d’un risque de perte de contrôle des anciens pays du pacte de Varsovie, que l’arrivée d’Obama n’aurait fait qu’aggraver. Ce dernier avait en effet annoncé sa volonté de se rapprocher de la Russie sous présidence Medvedev et pour faire bonne figure, il avait osé enterrer le déploiement du très dispendieux bouclier antimissiles, décidé par le Deep state sous la présidence de Bush Jr.

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Face au désintérêt que suscitent les États-Unis dans ces pays, le CEPA recommande de procéder à une « opération de réassurance », qui, seulement quatre ans plus tard, deviendra la « European Reassurance Initiative » que l’on sait. On s’en doute un peu, le CEPA est évidemment une courroie de transmission du Deep state américain. Il est officiellement financé entre autres par la National Endowment for Democracy, la Mission US auprès de l’OTAN, la division Diplomatie publique de l’OTAN, l’École navale des États-Unis, le Pentagone, le Département d’État américain, les groupes habituels comme Raython, Lockheed Martin, Chevron, Bell Helicopter, Textron Systems, etc. Et puis, tout de même, l’Agence de défense européenne.

Aurions-nous oublié Soros ? Rassurez-vous, il n’est jamais bien loin. Ici, c’est dans le recrutement des cadres qu’on en trouve une ventouse, avec notamment le Bulgare Ivan Krastev, à la fois membre du conseil consultatif du CEPA et du Global Advisory Board d’Open society, lequel Krastev est par ailleurs expert encarté de la National Endowment for Democracy.

Que dit fondamentalement ce rapport du CEPA ? Eh bien, que la relation avec la ceinture orientale de l’Europe se relâche, se détériore très vite même, et qu’il faut d’urgence reprendre les choses en mains, car on discerne déjà «des signes que la région devient plus européenne qu’atlantiste». Diantre! Que nous dites-vous là ?! Le remède prescrit ? La création de nouvelles structures bilatérales et de think tanks atlantistes pour ranimer la flamme américaine, l’établissement de nouveaux «Centres d’excellence» de l’OTAN, sur le modèle du Centre de cyberdéfense de Tallinn (Estonie), de belles visites de haut rang plus fréquentes et en fanfare, l’augmentation du nombre d’étudiants boursiers dans les universités américaines, un investissement massif dans les médias, et des accords de livraison d’armes, notamment de missiles antibalistiques SM-3, produits par Raytheon à 15 millions de dollars pièce, c’est-à-dire le retour sine die au bouclier antimissile, contre la volonté du locataire de la Maison blanche. Sans oublier de bons vieux exercices militaires de la Baltique à la Mer Noire, sur fond de scénarios d’attaques majeures imminentes. Oui mais venant de qui ?

…en recréant un ennemi

Tant pis pour le reset d’Obama avec Moscou, ce sera un remake de la guerre froide avec la Russie, que l’on accusera de « révisionnisme ». Un terme pourtant plus naturel au lexique soviétique qu’américain. Mais après tout, pourquoi chercher plus loin ? Alors on ira provoquer la Russie. Un peu de temps pour préparer l’opération et réunir les fonds nécessaires et ce sera le coup d’État de Maïdan, avec la perspective assurée de voir l’armée américaine s’installer bientôt à demeure en Ukraine et plus particulièrement en Crimée. On connaît la suite.

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Le Kremlin n’a pas le choix, ce sera le retour du drapeau russe sur l’intégralité de la péninsule et de ses infrastructures militaires : bases stratégiques pour l’accès de la Russie aux mers chaudes. Tout cela, comme on s’en souvient, sans un seul coup de feu tiré. Un vent de panique souffle tout de même dans les États-majors occidentaux, qui résumeront l’opération en deux mots : guerre hybride.

Le concept était encore flou. Il signalait entre autres l’association de ressources civiles et militaires, de forces conventionnelles et spéciales, d’expositions médiatiques brutes et d’opérations d’influence secrètes, avec en particulier un usage très maîtrisé des réseaux sociaux.

Le Deep state américain a eu ce qu’il voulait : un beau discours de peur sur « l’invasion » russe de l’Ukraine, « l’annexion illégale » de la Crimée, ou encore l’hégémonie renaissante de la Russie qu’il faut contenir militairement. On va pouvoir exiger des européens qu’ils passent à la caisse de contributions et augmentent de quelques pourcents leurs budgets militaires au bénéfice des équipements « interopérables », comprenons américains. Et puis on va enfin pouvoir détruire définitivement toute velléités de la Maison blanche de persévérer dans son resetpro-russe.

Ce sera la carte de la propagande internet et des manipulations de l’information par les Russes, sous l’appellation de marque de «fake news». L’équation est on ne peut plus simple: « c’est russe, donc c’est fake». Sauf que les Américains, via l’OTAN, exigent de l’Europe qu’elle criminalise l’information d’origine russe.

Quand les barbouzes jouent au théâtre d’ombres

Officiellement, c’est depuis 2015 que les Européens ont reçu leur sommation militaire. Le général Philip Breedlove, à l’époque commandant suprême de l’OTAN, déclarait le 22 mars 2015, que l’Occident devait s’engager dans une guerre de l’information avec la Russie afin de contrecarrer ses « faux récits », notamment sur les réseaux sociaux. Curieusement, on avait déjà créé le Centre d’excellence de communication stratégique de l’OTAN (StratCom COE) à Riga, dès 2013. Peut-être voulait-on en faire un usage offensif, camouflé aujourd’hui en « réponse » à l’hégémonie russe?

GEN_David_H_Petraeus_-_Uniform_Class_A.jpgJustement, dès 2010, le général Petraeus, qui connut tout de même la case menottes aux poignets, avait passé commandé de logiciels permettant de créer des faux profils multiples à usage d’internet, avec une panoplie de fausses informations à la clé (faux CV crédibles, etc.) donnant l’illusion de la réalité à ces personnages virtuels (des _sock puppets dans le jargon). Autrement dit, le Pentagone utilise exactement ce qu’il reproche à la Russie d’employer! Nom de code:Operation Earnest Voice (OEV). C’est la société Ntrepid, propriétaire d’Anonymizer, qui a développé cette solution. Au passage, on apprendra que cette société a été fondée par Richard « Hollis » Helms, un ancien officier de la CIA. Également fondateur d’Abraxas. On sait que Hollis n’y a embauché que des anciens de la CIA, à 100% des effectifs. Un spin off en quelque sorte.

Le déploiement simultané de la censure

L’Union Européenne aussi, en tant que telle, a créé une ressource similaire avec East StratCom, qui travaille à contrer la campagne d’information russe. Un acronyme qui sonne décidément proche de US Stratcom, l’unité américaine regroupant la compétence notamment pour traiter une guerre nucléaire et les opérations psychologiques.

En plus des sanctions économiques contre la Russie, on s’apprête donc à mettre en place des sanctions informationnelles. Limitées au tempo des élections, nous dit-on. A voir! Dans le temps, on appelait cela de la censure. Aussi l’on ne peut que sourire lorsque M. Macron déclare qu’il veut, de sa propre initiative, censurer les médias russes! En l’occurrence, Macron ne fait qu’appliquer les ordres militaires de l’Etat major américain et du deep state, via l’OTAN. Idem pour Angela Merkel qui a déjà fait passer une loi, en douce, entre Noël et le nouvel an, obligeant les GAFA à censurer toute pensée déviante sous peine de lourdes amendes. Idem aussi pour le Royaume Uni, qui a carrément créé une brigade militaire dédiée de près de 1500 hommes (et femmes), la 70ème brigade, afin de mener cette guerre contre la Russie.

Marshall_Webb_and_Pixelated_Classified_Document.jpgLe général Marshall Webb (ça ne s’invente pas), confirmait quant à lui ce recours à des scénarios hybrides par ses troupes, lorsqu’il était encore patron des forces spéciales de l’OTAN. C’est ce même général qu’on voit sur la célèbre et curieuse photo de l’état-major suivant en direct la mise à mort de Ben Laden dans la salle de crise de la Maison blanche.

Et notre chère Suisse n’est pas à l’abri. Lors de sa première visite officielle à l’étranger, en Autriche, notre nouveau président de la Confédération Alain Berset a fait un petit crochet pour embrasser Harlem Désir, parachuté «représentant pour la liberté des médias» au sein de l’OSCE. Et de quoi ont-ils parlé? De la manière de juguler les fake news! Il n’y a décidément plus de sujet plus pressant!

Mais c’est le Vietnam qui devrait nous intéresser le plus. Ce pays a voulu faire comme les Européens. Il vient de créer son unité militaire de contrôle de l’orthodoxie médiatique : la Force 47. Composée de pas moins de 10.000 hommes, son rôle est de tout surveiller sur le Net et de supprimer tout contenu jugé déviant et offensant par le pouvoir en place. Certes, les Vietnamiens vivent toujours sous un régime communiste avec parti unique. Ce qui est très différent de chez nous.

Fernand Le Pic (Antipresse n°112, 21 janvier 2017)

La Turquie, possible détonateur d'une crise prochaine de la dette

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La Turquie, possible détonateur d'une crise prochaine de la dette

Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Les raisons à venir d’un krach financier sont malheureusement très nombreuses et pourraient concerner de nombreux pays. La Turquie, dont on ne parle jamais, pourrait bien être le canari dans la mine de l’explosion de la dette. Comme la France médiatique de Macron, la Turquie est censée bien se porter mais, en fait, son économie très fragile est au bord du gouffre.

Les entreprises turques sont trop endettées en dollars et la réaction du dirigeant autocratique Erdoğan face aux Kurdes, au coup d’État manqué de Fethullah Gülen avec la bénédiction des États-Unis, aggrave la situation. Suite à l’arrestation de 60.000 personnes, au licenciement de 150.000 autres, les intellectuels et les possédants, et non plus seulement les classes populaires, quittent aujourd’hui le pays.

La corruption est omniprésente ; le niveau de l’éducation baisse et les tribunaux sont ultra-politisés.

L’inflation est de 11,9 % en 2017, tandis que la livre turque, de 0,5 euro en 2011, n’en finit pas de s’effondrer à 0,22 euro en février 2018, ce qui renchérit la dette de 450 milliards de dollars aux créanciers étrangers, dont 276 milliards en euros et dollars. Les taux d’intérêt, en Turquie, sont passés de 6 %, en 2013, à 12 %, en 2018. Les taux américains ainsi qu’européens pour les dettes des entreprises libellées en devises étrangères sont, eux aussi, en augmentation rapide. 170 milliards de dollars doivent être remboursés en 2018. La dette extérieure, qui représentait 39 % du PIB en 2012, s’élève aujourd’hui à 58 % du PIB.

La bulle immobilière est en train d’exploser, avec une augmentation des faillites de 120 % dans le bâtiment et les travaux publics. Des constructions immobilières sont déjà à l’arrêt au milieu de tours gigantesques, de bureaux et de logements en surnombre. On sent la démesure avec le nouvel aéroport d’Istanbul, le plus grand du monde (200 millions de passagers), les appels d’offres pour un deuxième Bosphore, le « Grand Canal Istanbul », ainsi que pour le plus grand tunnel au monde « Eurasia » devant relier l’Europe et l’Asie avec un tunnel à trois voies superposées en étages.

La bulle boursière est aussi sur le point de crever, suite à la hausse des taux d’intérêt et à la fuite des capitaux. Depuis la tentative de coup d’État en 2016, les actions turques ont quasiment triplé.

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Une menace de plusieurs milliards de dollars pour non-respect des scandaleuses sanctions imposées par les États-Unis pour commerce non autorisé avec l’Iran pèse sur les banques locales turques, alors qu’un banquier turc a déjà été reconnu coupable par un tribunal new-yorkais.

La Turquie, hors Union européenne et Suisse, est le 4e partenaire commercial de la France, ce qui pourrait avoir des conséquences, en cas de défaut turc, pour des ventes de missiles antiaériens, pour les 400 entreprises françaises implantées, dont Renault et Peugeot. BNP Paribas a déjà déprécié la valeur de sa filiale dans son bilan. Quant au flux des migrants afghans, syriens et irakiens, momentanément tari contre le versement d’une honteuse et stupide rançon annuelle, à Erdoğan, de trois milliards d’euros, alors que nos pères européens auraient déjà depuis longtemps envoyé des navires de guerre au large des côtes turques pour régler le problème, il pourrait reprendre !

Si Erdoğan devait mettre en place un contrôle des capitaux, l’impossibilité pour les investisseurs étrangers de vendre des obligations et des actions contre des devises fortes aurait pour effet de déclencher un krach financier.

La crise des liquidités en Turquie pourrait, alors, ressembler à celle de la Thaïlande en 1997 et à celle de la Russie en 1998, mais au-delà de la crise ponctuelle d’un pays, cela pourrait bien être, dans le contexte mondial actuel, l’étincelle imprévue qui met le feu aux poudres dans les pays émergents, en Europe, à Wall Street, Shanghai et Tokyo.

Guerra e Politica nel pensiero di von Clausewitz

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Guerra e Politica nel pensiero di von Clausewitz

Il generale, scrittore e teorico militare prussiano Carl Von Clausewitz (1780-1831) è noto per la celebre definizione della guerra, come “politica attuata con altri mezzi”. Sebbene ciò costituisca indubbiamente il merito più grande di Clausewitz alla dottrina pura del warfare (più per le sue implicazioni che per la giù lodevole chiarificazione concettuale), rimane il fatto che così come vien presentata tale definizione, oltre a mostrare la presunta erudizione di chi la dice, non chiarisce né l’oggetto né il concetto di se stessa.

C’è una seconda obiezione ad un genere di approccio semplicistico al pensiero di Clausewitz e, allo stesso tempo, a quella succitata abusata definizione: che egli non dà una sola definizione di “guerra”, ma più d’una (ad esempio: “La guerra è dunque un atto di violenza per costringere l’avversario a seguire la nostra volontà”). Anzi, Von Clausewitz presenta l’importante definizione di guerra come peculiare forma della lotta politica. Nella sua introduzione e più che per ragioni dottrinarie, egli introduce il concetto per focalizzare la prospettiva di lettura del fenomeno della guerra all’interno della sua peculiare visione, e non come una definizione che fa capo alla chiarificazione nei termini di un assioma.

517NN1G86RL.jpgOltre a questa differenza di fatto esistente nelle guerre, va stabilito in modo esplicito e preciso anche il punto di vista – pure praticamente necessario – secondo cui la guerra non è niente altro che la politica dello Stato proseguita con altri mezzi. Questo punto di vista, tenuto ben fermo dappertutto, darà unità a questa trattazione saggistica. E tutto sarà quindi più facile da districare.

La oramai famosa e storica definizione, di per sé, non ci dice molto né sulla guerra, né sulla politica, né sulla relazione vigente tra politica e guerra. Ed è appunto in quest’ultima relazione che dobbiamo soffermare la nostra attenzione e solo perché attraverso la sua chiarificazione si dà la possibilità di interpretare correttamente la medesima in modo che disveli con chiarezza tutta la sua profondità.

Per ammettere che la definizione non sia vuota, urge specificare che “la politica dello stato proseguita con altri mezzi” sia un predicato la cui conoscenza non è supposta con il termine “guerra”. Procedendo per comprendere la seconda parte della definizione, bisogna comprendere che sussiste una precisa relazione tra la politica di uno Stato e i mezzi con cui essa agisce effettivamente nel mondo. Sicché il centro della definizione ruota attorno al concetto stesso di “politica”.

Von Clausewitz, in diversi punti, tratta della natura del conflitto e di come la guerra non sia che una sua specifica parte. La politica è, a sua volta, un sottoinsieme del dominio degli ambiti a conflitto di interesse, sicché tanto la politica che la guerra fanno capo ad una medesima più generale categoria che ha entrambi come sottoinsiemi propri. Se la guerra è una parte della politica, in quanto suo proseguimento, allora la politica segue gli stessi obiettivi della guerra, pur utilizzando sistemi diversi per raggiungere il proprio obbiettivo.

Diciamo dunque che la guerra non appartiene all’ambito delle arti o delle scienze ma all’ambito della vita sociale. È un conflitto di grandi interessi che si risolve nel sangue, e soltanto in questo si differenzia dagli altri. Meglio che con qualsiasi arte la guerra potrebbe essere paragonata al commercio, che pure è un conflitto di interessi e di attività umane. Ma molto più vicino alla guerra sta la politica che, da parte sua, può essere vista di nuovo come una specie di commercio di dimensioni più grandi. Oltre a ciò la politica è il grembo in cui si sviluppa la guerra: in essa si trovano abbozzati in modo embrionale i lineamenti della guerra come le proprietà delle creature viventi nel loro embrione.

9780198737131.jpgCentrando il nostro pensiero sulla politica, per poi passare alla guerra, è necessario soffermarsi su questo punto. La politica è un conflitto di interessi, si fonda su di essi e si basa su rapporti di forza, vale a dire su rapporti tra individui che pensano e agiscono in modo da raggiungere i loro scopi. Sicché si può divergere per almeno due ragioni: si diverge sul fine o si diverge sul mezzo, o su entrambi. La politica ammette diversificazione di partiti non solo in virtù dello scopo finale, cioè un peculiare ordinamento sociale o economico, ma pure sui mezzi attraverso cui raggiungere lo scopo. I comunisti e i socialisti non avevano grandi distinzioni in merito ai fini, ma grandi differenze sussistevano nella concezione dei mezzi attraverso cui raggiungere gli scopi.

La politica, allora, non è altro che la gestione dell’esistente (cose e persone) al fine di raggiungere uno scopo sociale prefissato, la cui realizzazione implica delle conseguenze sull’organizzazione sociale. Per questo essa è molto vicina alla guerra sul piano astratto. Anzi, si può dire che la guerra e la politica sul piano astratto (cioè privi della discriminante dei mezzi) siano esattamente la stessa cosa. Se la politica e la guerra si effettuassero con le medesime tecniche (cioè l’utilizzo dei mezzi in modo consono alla loro tipologia) verrebbero inevitabilmente a collassare l’una con l’altra, divenendo indistinguibili.

Non è un caso che in alcune epoche storiche, in periodi particolarmente tormentati in alcune società, si assista ad una inestricabile serie di attentati a sfondo politico: le guerre civili romane, le trame e i sotterfugi del periodo rinascimentale italiano, gli attentati al potere di ogni genere di resistenza del periodo post-coloniale algerino o vietnamita (ad esempio). Essi non sono altro che fenomeni specifici di una realtà in cui la politica è fatta principalmente con i mezzi della guerra, pur senza arrivare ad uno scontro tra forze armate equipaggiate per una campagna militare.

Dunque, la politica è la pianificazione di una strategia per raggiungere alcuni scopi, ritenuti fondamentali. Gli scopi politici sono definiti da condizioni di interesse permanenti nei gruppi politici attivi. Tali scopi definiscono l’interesse e l’ambito dell’azione politica.

19327984032.jpgOgni attore politico ammette tre generi di relazioni con un altro attore politico: alleanza, indifferenza, ostilità. Nel caso in cui le due parti in contrapposizione non trovino alcun genere di accordo possibile né sui fini da raggiungere, né sui mezzi, e sono propensi a darsi battaglia per ottenere la vittoria sull’altro, si giunge al conflitto. Se il conflitto è di natura sociale, si parla di lotta politica; se il conflitto è di natura armata, si parla di guerra. Politica e guerra sono solo due casi particolari della logica del conflitto e la guerra è, a sua volta, una peculiare forma della politica. Perché è solo l’interesse politico a determinare la volontà di combattere per mezzo delle armi.

Se è vero che in un tipo di guerra la politica sembra scomparire del tutto (mentre nell’altro viene fuori in modo molto determinato) si può tuttavia affermare che un tipo di guerra è politico quanto l’altro. Se si considera infatti la politica come l’intelligenza dello Stato personificato devono poter essere comprese, sotto tutte le costellazioni osservabili, anche quelle guerre in cui la natura dei rapporti impone il primo tipo. Lo scopo di ogni guerra, dunque, è propriamente uno scopo politico e, se esso cambia, è perché è cambiata la politica all’interno di uno Stato.

Se da una guerra di conquista si passa ad una guerra volta a stabilizzare solo una parte del territorio acquisito non è perché ciò è dovuto alla natura di quella guerra, ma perché è cambiata l’opinione della classe dirigente in merito ai fini che quella guerra deve raggiungere. I generali sono solo degli esecutori degli ordini di un sovrano, sia esso un monarca o un parlamento, sia esso stesso il sovrano della Nazione, come Giulio Cesare o Napoleone.

Ma Giulio Cesare e Napoleone, in realtà, sono solo degli esempi di generali che conoscono bene gli scopi da raggiungere proprio perché essi stessi li definiscono e li concepiscono con chiarezza in quanto a capo di una fazione politica o di uno Stato. Dunque, la massima “la guerra è la politica dello Stato proseguita con altri mezzi” indica che la guerra non è che un peculiare mezzo della politica di uno Stato, vale a dire uno strumento nelle mani dei politici per ottenere gli scopi loro o della nazione. I mezzi della guerra sono quelli utilizzati in un combattimento.

Dunque, in breve:

1. Dobbiamo concepire la guerra in ogni circostanza non come una realtà indipendente ma come uno strumento politico. Soltanto con questa concezione è possibile non entrare in contraddizione con l’intera storia della guerra. Essa soltanto apre il grande libro ad una lettura intelligente;

2. Questa prospettiva ci mostra quanto diverse debbano essere le guerre, a seconda della natura dei loro motivi e delle situazioni da cui nascono. Il primo, il più grande e decisivo atto di giudizio che l’uomo di Stato e capo militare compie è quello di riconoscere correttamente sotto questo riguardo la guerra che intraprende, di non prenderla o volerne fare qualcosa che non può essere che per la natura dei suoi rapporti. Questa è dunque la prima, la più comprensiva di tutte le questioni strategiche. La natura della guerra è, dunque, dipendente da due fattori decisivi: gli scopi politici e i mezzi militari. In base alla natura degli scopi si definiranno anche i mezzi adeguati per raggiungerli.

8096207c24d6c99a1e36f9dd058fa116--carl-von-clausewitz-google-search.jpgAllo stesso tempo, con l’avanzare della tecnica e delle conoscenze scientifiche, le guerre cambiano di strumenti ma non nella sostanza. La natura dei fini umani è sempre la stessa, non cambia in base alle epoche storiche: ciò che cambia è l’oggetto, non l’intenzione verso di esso. In questo senso, la guerra, non solo nel suo farsi ma anche nel suo concetto, è di natura permanentemente multiforme. Essa cambia nei mezzi e negli scopi, cioè muta totalmente di forma. È la forma della guerra, non le sue ragioni profonde, a costituire la ragione fondamentale della diversità dei conflitti armati della storia. Eppure, a partire dalla comprensione della guerra nel suo ruolo di strumento politico, si nota una lunga linea di continuità tra i vari fenomeni bellici.

Alla luce di tutto quello finora detto e riprendendo la frase di Von Clausewitz, solo adesso siamo in grado di comprendere più affondo la natura e la profondità di tale definizione, perché abbiamo chiarito la natura della politica (quel tanto che basta a questo riguardo), la natura del mezzo e la peculiarità della guerra. La guerra, dunque, è solo una peculiare forma della più generale lotta politica, politica che è da Von Clausewitz pensata esclusivamente nei termini dello Stato; forma di lotta che prevede la sopraffazione dell’avversario, nel caso in cui gli obbiettivi delle due parti in lotta siano diametralmente antitetici.

Ad esempio, nella seconda guerra mondiale Hitler non aveva ben compreso che l’Inghilterra non avrebbe mai accettato una pace o una tregua, nonostante fosse giunta al limite delle sue possibilità di resistenza. E non l’avrebbe mai accettata perché in gioco c’era la volontà di distruggere l’avversario o di essere distrutti da esso, e ogni obiettivo mediano non sarebbe risultato sufficiente a spegnere la volontà di combattere degli inglesi, che, come lo stesso Hitler sapeva bene, era superiore a quella di qualunque altro popolo, con l’eccezione, forse, dei russi.

Un’ultima osservazione da tenere a mente: la guerra totale prevede la distruzione del nemico, per quanto insensato possa essere questo genere di guerra; ma questo genere di guerra rimane indubbiamente la minoranza dei casi, sia nel tempo che nello spazio e, in ogni caso, come non manca di sottolineare Liddell Hart, le guerre non sono mai giunte vicino a determinare lo sterminio del popolo con cui si combatteva. Ad esempio, tutte le guerre successive alla seconda guerra mondiale non furono guerre totali, ad iniziare dalle guerre post-coloniali, per finire alle guerre recenti degli Stati Uniti in Afganistan e in Iraq o le guerre israeliane. In questo genere di guerre quello che conta è mettere il nemico nelle condizioni di smettere di combattere, sia esso perché glielo si impedisce fisicamente, togliendogli i mezzi sia perché gli si toglie la volontà di combattere. Ma rimane sempre il dato finale: lo scopo è quello di ottenere un obbiettivo specifico, non di distruggere.

(di Massimiliano Carta)

Presseschau - März 2018

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Presseschau

März 2018

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Staatskabarett auf Kosten Andersdenkender

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"Die braune Fratze lugt hervor" - Gmx verrät Ausrichtung seiner Nachrichtendarstellung

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(Krudes Urteil)

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Deutsche Diplomatin darf AfD als „Nazis“ bezeichnen

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Tweet von grünem Landtagsabgeordneten

Polizisten unter Generalverdacht

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Die Eintracht weiter im Kampf gegen die dunkle Macht

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„Widerstand als Christenpflicht“

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

(Politikwissenschaftler findet Konflikte wunderbar und integrationsfördernd, weil sie die Modernisierung vorantreiben...)

PNN-Interview: Migration in Deutschland „Konflikte sind wunderbar“

Der Politikwissenschaftler Aladin El-Mafaalani geht davon aus, dass durch gelungene Integration das Stresspotential in einer Gesellschaft steigt. Aber die Konflikte sieht er als Motor für sozialen Wandel.

http://www.pnn.de/potsdam/1254727/

 

"Wir tauschen euch aus"

Bevölkerungsaustausch in den Tagesthemen

https://www.youtube.com/watch?v=aP2F6brrJXQ

https://www.compact-online.de/wir-wagen-ein-historisch-ei...

 

(Erhöhung der Konsumentenquote)

Migranten aller Welt, vereinigt euch in Deutschland!

Das Institut der deutschen Wirtschaft hat heute eine neue Studie mit der Überschrift „Zuwanderung: Mehr Menschen, mehr Geld, mehr Konsum“ beworben.

Von Felix Menzel

https://www.blauenarzisse.de/migranten-aller-welt-vereini...

 

Bosbach deckt CDU/CSU Lügen auf - 6.2.2018

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EU-Parlament bestimmt die Regeln: Die GroKo hat beim Thema "Obergrenze" nichts zu melden

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Der Soziologe Robert Hepp ist 80 – ein Interview

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Hamburg: Jeder zweite untersuchte Flüchtling lügt beim Alter

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Illegale Grenzübertritte

Migranten suchen neue Routen nach Deutschland

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("Weiter so"…)

Cottbus

Mit Scheuklappen durch die Asylkrise

von Felix Krautkrämer

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Integration gefährdet

„Wir saufen ab“: Freiberg stoppt Zuzug von Flüchtlingen

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Aufnahmekosten

50.000 Euro pro unbegleitetem jungen Flüchtling

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173425414/...

 

Asyl-Posse

Mohamed alias Fahtl alias Kamal alias …?

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mohamed...

 

Bayern

Abschiebeflug startet mit weniger Passagieren

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/abschiebeflug-sta...

 

Religionsfreiheit

Gericht verbietet Muezzin-Ruf in Oer-Erkenschwick

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/gericht...

 

(Essener Tafel)

Streit um Nationalität

Keine ausländischen Neukunden: Tafel-Bundeschef hat Verständnis

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/keine-a...

 

(Essener Tafel)

Die letzten beißen die Hunde

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-letzt...

 

Ein Wort zur Essener Tafel

https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=lg4oT...

 

Streit bei der Tafel | SAT.1 Frühstücksfernsehen

https://www.youtube.com/watch?v=SFp-YhpQbRE

 

Nach Farbanschlag

Essener Tafel-Chef: „Bin kurz davor hinzuschmeißen“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

(Interview)

Guido Reil

Die wirklich Bedürftigen werden verdrängt

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2018/die-wirkl...

 

Meinung

Merkels heuchlerische Kritik an der Essener Tafel

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/merkels-h...

 

Heilbronn

Ausländerfeindliches Motiv

Rentner sitzt nach Messerattacke gegen Flüchtlinge in Haft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/rentner...

 

„Staatsanwälte vor Ort“

NRW geht gegen Duisburger Familienclans vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nrw-geh...

 

Schweiz

Kanton Wallis erteilt Flüchtlingen Sexualkundeunterricht

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/kanton-wall...

 

Köln, Cottbus, Kandel

https://sezession.de/58175/koeln-cottbus-kandel

 

Beziehungsdrama in Neukölln

Syrer sticht Ex-Freundin auf Sonnenallee nieder – Flüchtlinge schreiten ein

https://www.bz-berlin.de/berlin/neukoelln/syrer-sticht-ex...

 

Frankfurt

Sex-Angriffe an Goethe-Uni

Polizeigewerkschafter Wendt: „Lebenswirklichkeit hat Goethe-Uni eingeholt“

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Polizeigewerkschafter...

 

Vergewaltigungsattacken an Frankfurter Universität

Die Realität blamiert brutal ideologische Verblendungen

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1271

 

Mehr sexuelle Übergriffe in Berlin an Silvester

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mehr-se...

 

JF-TV-Reportage

Frauen in Gefahr

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/frauen-in-gef...

 

Troisdorf

Geldbuße für Angriff auf Arzt – Palästinenser geht in Berufung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/geldbus...

 

Mord aus Christenhaß: Lebenslang für Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mord-au...

 

(Remmidemmi im beschaulichen Donauwörth…)

Donau-Ries

Gelage und Pöbeleien am Donauwörther Bahnhof

Die Beschwerden über Zustände in Donauwörth werden lauter. Gruppen schwarzafrikanischer Asylbewerber stehen dabei im Fokus. Betroffen ist oftmals der Stadtbus.

http://www.augsburger-allgemeine.de/donauwoerth/Gelage-un...

 

(Der Zugverkehr zwischen Augsburg, Nürnberg und Ulm kam zum Erliegen…)

Donauwörth

Abgelehnte Asylbewerber sorgten für Bahnhofssperrung

Rund 150 Asylbewerber machten in Donauwörth mobil – und wollten offenbar nach Italien. Der Zugverkehr kam zeitweise zum Erliegen.

http://www.augsburger-allgemeine.de/donauwoerth/Abgelehnt...

 

Hund auf Passanten gehetzt, Polizist geschlagen, keine Haft

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/hund-au...

 

Pöbeleien und Drohungen: Die Stimmung in Sigmaringen trübt sich ein

Eine Handvoll Flüchtlinge verunsichert Sigmaringer. Zuletzt kam es rund um den Sigmaringer Bahnhof und in der Bahnhofshalle zu großen Problemen. Bürgermeister Schärer will nun schärfere Sanktionen.

https://www.suedkurier.de/nachrichten/baden-wuerttemberg/...

 

Fulda

Männer mit Messer treiben Opfer vor sich her

http://www.nh24.de/index.php/polizei/98658-2018-02-13-15-...

 

Ausländerkriminalität

Jugendbande tyrannisiert Jena

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/jugendb...

 

Berlin

Getöteter Pfarrer: Verdächtiger in Psychiatrie eingeliefert

https://www.morgenpost.de/berlin/article213537429/Getoete...

 

Krefeld

Jugend-Trainer krankenhausreif getreten

Nach Gewalt: Kreisklasse-Vereine boykottieren Türken-Club

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/nach-gewalt-kreis...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Das Haus der drei Religionen in Berlin

House of One – Der Traum der Gnosis von der Welteinheitsreligion

https://www.katholisches.info/2018/02/house-of-one-der-tr...

 

GEZ-Medien

Der Staatsfunk kriegt die Krise

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-staat...

 

FDP fordert Senkung des Rundfunkbeitrags

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fdp-for...

 

Gericht: Keine Barzahlung von Rundfunkgebühren

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/gericht-keine...

 

(Zensur im Internet)

Twitter

Der, vor dem Sie Ihr Blogwart immer gewarnt hat

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-vor-d...

 

Grand Prix de Prüderie: Das Ende der Boxenluder

http://www.achgut.com/artikel/grand_prix_de_pruederie_das...

 

#metoo-Kampagne statt Realität auch in Frankfurt

Verdrängung der konkreten Ursachen sexueller Belästigung

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1275

 

  1. Internationale Filmfestspiele

#MeToo: Schauspielerin fordert schwarzen Berlinale-Teppich

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/metoo-s...

 

(Identitäre Aktion gegen verlogene #MeeToo-Veranstaltung auf der Berlinale)

Identitäre stürmen Veranstaltung der Berlinale zu "MeToo"

http://www.bento.de/today/berlin-identitaere-stuermen-ver...

 

db120 auf der Berlinale – ein Interview

https://sezession.de/58238/db120-auf-der-berlinale-ein-in...

 

„Sexismus“: Museum hängt Gemälde mit nackten Frauen ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/sexismus-mu...

 

Gender-Idiotie in fünf Minuten offengelegt

https://www.youtube.com/watch?v=MqoHeZlAaEg&feature=y...

 

Rechtsextremismus und Frauenrechte

Im Feminismus geht es gerade um das Gegenteil

http://www.sueddeutsche.de/kultur/metoo-debatte-feminismu...

 

Sind wir Feministinnen?

In der "Süddeutschen Zeitung" schreibt man zur Kampagne #120Dezibel:

Rechte Gruppen wollen in der „Me Too“-Debatte den Kampf um Frauenrechte kapern. Das kann niemals Feminismus sein.

https://sezession.de/58185/sind-wir-feministinnen

 

Zu viele "weiße glückliche Christen"? Ungarns Stadt vom EU-Kulturwettbewerb ausgeschlossen

https://deutsch.rt.com/newsticker/65577-zu-viele-weisse-g...

 

Kapitaldelikte (1): Was in der Wirtschaft Werte schafft

https://sezession.de/58211/kapitaldelikte-1-was-in-der-wi...

 

Sozialpopulismus, aber wie?

https://sezession.de/57450/sozialpopulismus-aber-wieij

 

Meinung

Metapolitik und die Lage

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/metapolit...

 

Die Mohrenjagd in Frankfurt

Zwei Apotheken unter Rassismusverdacht

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1269

 

Die „Mohren-Jagd“ war eine Zumutung zu viel

Kater und Jammer bei der Frankfurter Ausländervertretung

http://www.bff-im-roemer.de/index.php?id=44&no_cache=...

 

Rassismus

Das sagt eine Konfliktforscherin zur Diskussion um die Frankfuter "Mohren-Apotheke"

http://www.fnp.de/nachrichten/politik/Das-sagt-eine-Konfl...

 

Fuldaer Rosenmontagszug findet dieses Mal ohne den „Südend-Neger“ statt

http://www.fuldaerzeitung.de/regional/fulda/fuldaer-rosen...

 

Nach Nazi-Vergleich: VW will US-Prozesse verschieben lassen

http://www.waz-online.de/Wolfsburg/Volkswagen/VW-will-US-...

 

«Der andere Blick»: Wo sind die deutschen Tugenden geblieben?

Fleiss und Pflichtgefühl stehen 2017 nicht mehr hoch im Kurs. Auszug aus dem neuen Politik-Newsletter der NZZ für Deutschland.

https://www.nzz.ch/international/der-andere-blick-wo-sind...

 

Vom konservativen Minimum zum konservativen Manifest!

http://www.pi-news.net/2018/02/vom-konservativen-minimum-...

 

Der Sonntagsfahrer: Der Konformisten-Test

http://www.achgut.com/artikel/der_sonntagsfahrer_der_konf...

 

Kapitaldelikte (2): Wachstum ohne Ende

https://sezession.de/58212/kapitaldelikte-2-wachstum-ohne...

 

Solidarische Landwirtschaft

https://www.solidarische-landwirtschaft.org/solawis-finde...

 

„Geofencing”: Wie Händler Smartphones für Werbung nutzen

http://www.taunus-zeitung.de/ratgeber/netzwelt/Geofencing...

 

Glanz und Elend der Weimarer Republik

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/02/22/glanz-un...

 

(Jubliäum der Goebbels-Rede)

„Wollt ihr den totalen Krieg?“

Ausrufungszeichen mit blanker Verzweiflung

von Stefan Scheil

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/ausrufung...

 

75. Jahrestag der Hinrichtung der Geschwister Scholl

Die Ehre des Vaterlands retten

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-ehre-...

 

Der schwarze Grundzustand

https://morgenwacht.wordpress.com/2014/05/13/der-schwarze...

 

(TV-Kritik "Aufbruch ins Ungewisse")

Die Läuterung wird ausbleiben

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/die-laeuterung-wird-...

 

(TV-Kritik "Aufbruch ins Ungewisse")

Aufbruch nach Wakanda (1): Passion der Bobos

https://sezession.de/58215/aufbruch-nach-wakanda-1

 

Aufbruch nach Wakanda (2): Black Panther Supremacy

https://sezession.de/58230/aufbruch-nach-wakanda-2-black-...

 

»Soldat ohne Befehl« – Neue Biographie über Ernst von Salomon erschienen

https://sezession.de/58176/soldat-ohne-befehl-neue-biogra...

 

Martin Mosebachs Buch über koptische Märtyrer

Rekonstruktion eines Massenmords

http://www.deutschlandfunkkultur.de/martin-mosebachs-buch...

 

Neu: Lisa Fitz brisanter Song zensurgefährdet?

https://www.youtube.com/watch?v=XT8rb56jn8s

 

Troisième Rome: de Dostoïevski à Jean Parvulesco

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Réservation obligatoire: cercledubonsens@hotmail.com

jeudi, 01 mars 2018

La stratégie américaine du gaz liquide contre l’Europe

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La stratégie américaine du gaz liquide contre l’Europe: la Pologne devient l’allié continental des Etats-Unis contre son propre environnement historique et politique !

Bruxelles/Varsovie: Les Etats-Unis ne laissent rien en plan pour torpiller le projet germano-russe du gazoduc “Nordstream 2” et parient de plus en plus nettement pour un partenariat gazier avec la Pologne.

Grâce à une augmentation des livraisons américaines de gaz liquide (lequel nuit à l’environnement et provient de la technique d’exploitation dite du “fracking” ou de la fracturation, interdite dans l’UE), la Pologne est sur la bonne voie pour devenir le carrefour d’acheminement du gaz américain en Europe centrale et orientale, en se débarrassant ainsi des acheminement traditionnels, qui suivent un axe Est/Ouest.

Entretemps, 12% du volume total des importations polonaises arrivent via un terminal installé à Swinemünde (Swinoujscie) en Poméranie ex-allemande. Un volume croissant de ce gaz provient des Etats-Unis. Ce glissement observable dans la politique énergétique polonaise vise bien évidemment la Russie. Maciej Wozniak, vice-président de l’entreprise PGNiG, appartenant pour moitié à l’Etat polonais, a expliqué récemment et sans circonlocutions inutiles aux médias : « Nous envisageons d’arrêter toute importation de gaz russe d’ici 2022 ».

Par ailleurs, PGNiG a pu, au cours de ces derniers mois, fournir un milliard de mètres cubes de gaz naturel à l’Ukraine. Outre cette livraison de gaz à l’Ukraine, on observe l’émergence, en Pologne, d’un réseau de gazoducs qui, dans l’avenir, acheminera du gaz importé d’outre-mer vers les pays de l’Europe de l’Est et du Sud-Est. Le ministre américain des affaires étrangères, Rex Tillerson, a déclaré que les Etats-Unis soutiendraient le projet. On devine aisément que c'est pour des raisons géostratégiques évidentes!

L’eurocratie bruxelloise, elle aussi, soutient, avec l’argent des contribuables européens et avec le soutien américain, la construction et le développement de sites d’arrivée et de débarquement de gaz naturel ou liquide ainsi que de gazoducs venant de Scandinavie pour aboutir en Europe orientale voire en Azerbaïdjan et au Turkménistan, pour faire concurrence au projet germano-russe « Nordstream 2 » et pour limiter l’influence dominante de Gazprom, le consortium russe du gaz naturel. Le programme « Connecting Europe Facility » (CEF) installe des ports d’importation de gaz liquide en provenance de la Mer du Nord en Baltique et en Méditerranée. Le système des gazoducs, qui y est lié, forme un demi-cercle parfait autour du territoire de la Fédération de Russie. Le gaz qui est importé via ce système provient de plus en plus de pays où les gisements sont exploités par la méthode de « fracking » (de « fracturation »), laquelle est préjudiciable à l’environnement : ces pays sont le Canada, les Etats-Unis et l’Autstralie.

Dans ce contexte, les Etats-Unis, la Pologne et les Pays baltes poursuivent des intérêts économiques et politiques particuliers : ils veulent imposer un bloc anti-russe, d’inspiration transatlantique, aux pays de l’Europe orientale membres de l’UE et à tous leurs voisins d’Europe de l’Est, au détriment de la coopération entre Européens et Russes, déjà mise à mal par les sanctions que l’Occident impose à la Russie.

Articld paru sur : http://www.zuerst.de  

Notre vision du monde - Petit bréviaire pour étudiant militant

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Notre vision du monde

Petit bréviaire pour étudiant militant

La vision du monde chrétienne-conservatrice vient d'être mise en ligne par le site "Orages d'acier" - A lire !
 
Ex: http://oragesdacier.info
 
A. Ce qui ne va pas dans notre monde
 
a. Prendre du recul sur notre époque :
 
Il est difficile d’avoir du recul sur son époque. Comment qualifier notre monde et notre société alors que nous sommes entièrement partie prenante de celle-ci ? Sommes-nous capables de nous extraire suffisamment de ce monde pour y jeter un regard critique ? L’adage « nihil nove sub solle » nous avertit contre les jugements hâtifs qui consisteraient à voir notre époque comme la pire de toutes. À chaque époque, des esprits, parfois qualifiés, à juste titre ou non, de réactionnaires ont décrit leur époque comme celle du déclin et de la fin de la civilisation. Il faut donc se prémunir des comparaisons trop simples avec le passé. On a facilement tendance à idéaliser le passé et à en oublier la complexité pour n’en retenir que des éléments figés. Un certain nombre de problèmes sociaux que sont la prostitution, la drogue, l’alcoolisme, les guerres de religion, la violence de rue, le racisme… se sont déjà posés à d’autres époques. L’histoire est faite par les hommes, et la nature humaine garde en elle quelques invariants quelles que soient les époques. « Partout où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie ». Une société où tous ces problèmes seraient évacués est une société imaginaire et utopique. Partout où l’homme a voulu réaliser la société idéale, il n’a fait qu’établir l’enfer sur terre. 
 
b. Faut-il pour autant en conclure que notre époque n’a rien de particulier ? 
 
Notre société est une société technique !
 
Monde de flux : Le chemin de fer, les avions, les compagnies low-coast l’automobile, les autoroutes, les transports en commun, le T.G.V…. ont considérablement augmenté nos capacités de déplacement et réduit l’espace temps. À l’époque de nos grands-parents il fallait compter au moins une demi-journée pour se rendre à Paris. Lorsque les compagnies comme easy-jet n’existaient pas, les voyages à l’étranger étaient très exceptionnels. On pouvait visiter une fois dans sa vie un pays du Maghreb, la Hollande, l’Italie et la Pologne… En 2015 une campagne de publicité proposait aux consommateurs d’acheter leurs billets d’avion dans des distributeurs de nourriture pour illustrer la banalité de l’avion. Notre époque est donc celle de la mobilité et des flux comme jamais aucune autre époque n’a connu.
 

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Hyper communication : Le téléphone, la télévision, les chaînes d’information continue, la télé réalité, internet, les réseaux sociaux, le smartphone, ont considérablement modifié notre rapport au monde et à la communication. Grâce à nos smartphones nous sommes en permanence connectés au monde, nous pouvons savoir à la minute près ce qui se passe à n’importe quel endroit de la planète, nous pouvons voir nos proches à l’autre bout du monde grâce à une connexion 4G, nous pouvons échanger des photos en moins d’une seconde. Notre quotidien est bercé par les images diffusées par les médias de masse à tel point que celles-ci façonnent notre représentation du monde. Nous éprouvons facilement plus de compassion pour les malheureux qui nous sont présentés sur nos écrans que pour notre voisin dont nous ne connaissons pas les soucis quotidiens. Grâce aux réseaux sociaux nous avons accès librement à la vie privée de nos contacts qui peuvent partager tous les détails de leur existence. Mais si nous sommes aussi de plus en plus connectés à nos smartphones nous sommes de moins en moins connectés au monde physique qui nous entoure. Encore une fois notre époque est une époque non seulement des flux de transport, mais aussi celle des flux de communication et d’images virtuelles.
 
Santé et humain augmenté : Grâce à la génétique, aux I.R.M., au don du sang, au transfert d’organe, au clonage, et aux progrès de la chirurgie, nous pouvons vivre plus longtemps, et guérir de maladies dont on mourait autrefois. La mort est donc constamment repoussée à plus tard. L’homme a gagné une maîtrise quasi parfaite du vivant : il est désormais question de transhumanisme. Non seulement nous voulons, mais aussi, nous devons repousser toujours plus loin nos limites naturelles pour vivre plus longtemps, pour faire plus de choses, pour ne plus payer le prix de la fatigue et de la vieillesse. Ces progrès de la médecine ont complètement chamboulé notre rapport à la mort qui devient de moins en moins acceptable dans nos sociétés. La mort qui était autrefois une réalité quotidienne (on veillait les morts chez eux, on assumait le caractère macabre de la mort par un culte des morts très présent dans la société) est devenue une réalité avec laquelle nous sommes de plus en plus mal à l’aise. La mort est devenue une réalité aseptisée, on meurt à l’hôpital et on fait semblant de ne pas être triste aux enterrements.
 
Sexe et technique : Notre époque a aussi un rapport très particulier au sexe, aujourd’hui la pornographie est accessible gratuitement à partir de n’importe quel appareil disposant d’une connexion internet. En 2004 une enquête du CSA révélait que 80 % des garçons entre 14 et 18 ans et 45 % des filles du même âge avaient vu au moins une fois un film X durant l’année. C’était il y a treize ans… L’imaginaire pornographique précède l’accès des jeunes à la sexualité, à tel point que c’est la sexualité telle qu’elle est mise en scène dans la pornographie qui dicte ses codes dans les premiers rapports sexuels des jeunes. Notre époque est aussi celle de l’accès à la contraception : préservatifs distribués gratuitement à l’école dès le collège, pilules du lendemain en accès libre et gratuit, avortements remboursés par la sécurité sociale… Nous vivons pour la première fois à une époque où la possibilité technique de déconnecter l’acte sexuel de la procréation est rendue non seulement possible mais nécessaire.
 

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Technico-capitalisme : Notre époque est encore davantage celle d’un nouveau capitalisme, renouvelé et amplifié par la technique. La condition ouvrière n’a pas disparue, elle s’est transformée. Le capitalisme du XXIème siècle fonctionne d’une part sur la dématérialisation des capitaux, la création monétaire sans limite et la spéculation infinie sur les dettes. D’autre part elle vise des gains de productivité qui poussent les multinationales à délocaliser sans cesse leurs usines de production là où la main d’œuvre est la moins chère tout en la remplaçant petit à petit par des robots. La publicité vise à créer des besoins permanents chez la population afin d’écouler une marchandise inutile produite en quantité croissante.
 
Notre monde a construit des structures de péché !
 
Vivre pour consommer : Nous vivons dans un monde où l’enrichissement est devenu un modèle de société qui justifie tous les sacrifices. Nos sociétés sont arrivées à un stade paradoxal de la modernité où nous inventons et produisons des objets sensés nous affranchir de la domination de la nature mais qui nous aliènent à un nouveau système : celui du cycle de la production et de la consommation. Jusqu’où sommes nous prêts à aller pour nous payer le confort moderne ? Vivre dans un petit appartement étriqué entouré d’autres cages à lapin, respirer la pollution des voitures lorsque l’on sort dans la rue, prendre deux fois par jour un bus ou un métro bondé, subir les avanies d’un chef de service, de collègues ou de clients revêches, passer ses journées devant un écran pour produire des salaires qu’on est priés de dépenser illico en fringues jetables entretenant ainsi le très rentable et inutile mécanisme du gaspillage, partir en vacances en même temps que tout le monde, pour parcourir des circuits prédéfinis par l’industrie du tourisme. Nous sommes devenus des handicapés bardés de diplômes : incapable d’enfoncer un clou, de planter des roses ou des radis, d’éduquer un enfant ou de faire la cuisine et c’est tout bénéfice pour le système marchand.
 

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Démesure : L’homme moderne a perdu le sens de la mesure, il veut toujours plus et ne supporte aucune limite à son désir. La crise de société que nous vivons consiste principalement dans le fait qu’il est devenu légitime aux yeux de la société de n’accepter aucune limite à son désir. Le besoin d’aménager son environnement pour le rendre plus habitable est un besoin naturel de l’homme, mais tout besoin peut se changer en folie et en démesure comme le besoin de se nourrir peut mener à l’orgie.
La société occidentale a développé des modèles ou des voies qui conduisent l’homme à s’éloigner des limites imposées par la nature, de la loi divine… ce sont ce que le Pape Jean-Paul II appelait des structures de péché.
 
Libéralisme : Le libéralisme fait de la liberté un absolu. Rien ne peut s’imposer à elle que ce soit la morale, la vérité ou le bien. La rentabilité économique s’impose comme l’ultime raison des décisions politiques et économiques. Pour « lutter contre le chômage » on est donc prêt à perdre les acquis sociaux obtenus par des siècles de lutte.  Il est devenu légitime qu’un grand patron qui gagne dix fois le salaire de ses employés puisse les licencier quand il juge que son entreprise court un « risque ».
 
Divinisation de l’argent : Le capitalisme fait de l’argent une fin. L’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître. Dans notre société il est devenu normal de vivre pour produire de l’argent. L’argent ne sert plus simplement de valeur d’échange qui permet aux hommes de se procurer ce dont ils ont besoin pour vivre, l’accumulation de l’argent devient un objectif. L’homme, la morale, la beauté, tout est subordonné à l’argent.
 
Notre univers culturel a été remplacé !
 
Américanisation : Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les États Unis sont devenus les maîtres de l’occident. L’Europe a consenti à cette domination militaire et économique en pensant ainsi se préserver du péril soviétique. Le soft power américain nous impose désormais un mode de vie, un univers culturel et une vision du monde. On peut résumer ce nouvel ordre culturel américain par trois idées : sex, fun and money.
 
Art moderne : L’art moderne a imposé une nouvelle définition de l’art. La rupture et la créativité pure constituent l’essence de l’art. La beauté est désormais considérée comme un sentiment primaire. Ainsi on a vu les pires horreurs comme un sextoy ou un vagin géant être reconnus par nos gouvernants comme des œuvres d’art officielles, sans oublier les différentes pièces de théâtre comme Golgotha piquenique…. La laideur sponsorisée, érigée en art officiel est imposée aux peuples européens. C’est le règne de la laideur qui envahit nos vies. Le beau est systématiquement tourné en dérision.
 

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Culture populaire et standardisation : Derrière cet art qui sert également à blanchir de l’argent on subit l’influence plus diffuse de la société du spectacle hollywoodienne. De Marvel à Games Of Throne en passant par Disney et Cyril Hanouna… il s’agit d’un imaginaire destiné à remplacer nos traditions qui étaient foncièrement hostiles au marchandage. La culture du hipster et du rappeur ont remplacé nos traditions populaires. La culture populaire est devenue totalement artificielle et marchande puisqu’elle devient un produit dont le rôle est de produire de l’argent. Sa part spirituelle est réduite à minima quand elle ne diffuse pas des valeurs mondialistes ou anti-française. La standardisation des objets du quotidien illustrée par la bibliothèque Ikéa et le pavillon d’habitation manifeste une immense perte anthropologique. Depuis toujours les hommes ont éprouvé le besoin d’inscrire leur propre marque dans les objets du quotidien, les outils, les meubles et les maisons étaient peints, sculptés ou gravés. L’homme exprimait ainsi son besoin de spiritualiser la matière. Quelle spiritualité dans l’objet industriel standardisé si ce n’est celle du vide ? L’homme moderne est dans l’incompréhension devant ceux qui préfèrent encore le beau au confort et à la praticité.
 
Les poisons intellectuels qu'on nous injecte depuis l'enfance !
En plus d’un univers esthétique dominé par le rap et les séries américaines, c’est notre intelligence elle-même qui est contaminée par des idées qui nous paralysent totalement.
 
Idéologie du progrès : Le mythe du progrès consiste à croire que ce qui vient après est nécessairement supérieur à ce qui était avant. Depuis les Lumières les partisans du progrès essayent d’imposer l’idée que toute critique des idées modernes libérales ou égalitaristes, de la technique, sont des tentatives de retour en arrière. L’idéologie du progrès consiste à croire que le progrès est continu et infini : que l’histoire du monde est une histoire du progrès. Le progrès n’est pas univoque, il ne va pas dans un seul sens, il est aussi synonyme de disparitions et de destructions : l’électricité a fait disparaître les allumeurs de réverbères à gaz, les organes servant aux greffes qui peuvent sauver nos vies, sont les organes de personnes décédées d’un accident de la route… Les objets fabriqués à la chaîne au Bangladesh que nous achetons représentent autant d’objets qu’un artisan normand n’arrivera pas à vendre… Les autoroutes construites sont aussi des paysages défigurés… L’invention du micro-onde et des plats surgelés mène petit à petit à la raréfaction de la gastronomie française, à la désacralisation du repas… Les heures passées devant un écran sont des heures en moins passées à discuter entre amis… etc… etc…
 
Culture de la repentance : Nous croyons que les européens sont responsables de la colonisation et de l’esclavage et que nous portons tous la responsabilité collective des crimes commis en cette période. La culture de la repentance c’est la culture de l’excuse qui nous fait systématiquement baisser la tête, avoir honte de notre histoire et nous fait voir nos ancêtres comme des criminels. La repentance empêche notre peuple d’être fier de son passé et le force à s’incliner devant l’étranger.
 

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Antiracisme : Le corollaire de cette culture de la repentance c’est l’antiracisme qui s’impose comme un dogme et une idéologie. L’autre nom de l’antiracisme c’est le racisme anti-blanc. Toutes les races peuvent se plaindre des discriminations subies au nom de leur différence à l’exception des blancs qui ont le devoir de culpabiliser de ce qu’ils sont.
 
Antifascisme : L’intelligentsia de gauche a développée une puissante arme qui s’appelle l’antifascisme. Celle-ci permet de diaboliser systématiquement son adversaire de droite en l’accusant de fascisme ce qui équivaut à le rapprocher du nazisme et donc du mal absolu. Le fascisme partageant la quasi-totalité de ses fondamentaux avec la tradition de droite, il est donc impossible d’échapper à l’anathème sans se conformer à l’idéologie de gauche. C’est tout le drame de La Manif pour tous ou du Front National qui se sont persuadés qu’ils rencontreront le succès à l’unique condition qu’ils arrivent à éviter d’être qualifiés de fascistes, malheureusement ces tentatives ont été vaines.
 
Féminisme : La femme serait dominée et exploitée par l’homme depuis la préhistoire. Le féminisme serait la prise de conscience de cette domination et la lutte des femmes pour redresser l’inégalité.  Mais le féminisme qui voulait faire de la femme l’égale de l’homme lui a souvent ôté les privilèges de sa condition d’épouse et de mère dont le rôle était de faire renaître la vie dans le foyer à travers les tâches sacrées du quotidien :  travaux de la maison, soin aux enfants, préparation des repas, attention à la toilette, autant de tâches par lesquelles un foyer existe ou non et par lesquelles la transmission de la tradition s’effectue; les femmes doivent faire un métier pour devenir autonomes et entrer dans la logique de production qui les fait sortir de leur fonction sacrée. La nature tend vers l’harmonie à partir des contraires. L’égalitarisme remplace l’harmonie par l’unisson, détruit les différences pour uniformiser les conditions.
 
Universalisme : Les déterminismes que sont la culture, le sexe, la langue, la religion doivent être gommés afin que chacun puisse choisir ce qu’il veut être. On doit pouvoir choisir sa nationalité, son sexe et être accepté ainsi par tous. Rien ne doit dicter aux hommes qui ils sont et donc on doit abolir tout ce qui détermine les hommes dans une identité car cela enferme les hommes dans des cases et génère des discriminations. L’individu roi impose sa dictature au détriment des communautés naturelles. Tout devient interchangeable et finalement tout tend vers l’uniformité. On pourrait imaginer dans cette logique un jour où à force de métissage il n’y aurait plus qu’une seule race, plus qu’un seul sexe, qu’une seule langue et qu’une seule culture.
 

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Relativisme : Depuis l’Antiquité les hommes se disputent pour démontrer et argumenter en faveur de visions du bien différentes. Les chrétiens prétendent avoir démontré l’existence de Dieu, les athées auraient prouvé son inexistence. La raison et les arguments sont des mirages. Il n’y a pas de vérité, tous les comportements et toutes les croyances se valent. L’homosexualité est aussi légitime que le mariage, l’urinoir de Duchamp est aussi digne d’être dans un musée que la Joconde… Ce qui est naturel et évident au Nord ne l’étant plus au Sud, tout se vaut. Le relativisme est lui aussi un dogme qui mériterait d’être relativisé.
 
Des dangers pour l’avenir :
 
Absence de sursaut électoral : L’avenir semble encore plus sombre car les signes du réveil tant attendu peinent à se montrer et les hommes politiques élus se font les serviteurs du mondialisme libéral le plus extrême. La vague populiste que beaucoup annonçaient il y a encore quelques mois semblent s’être changée en flaque ou avoir montré son vrai visage : celui de la démagogie. Trump n’est pas le héros de droite dont certains rêvaient, Alexis Tsipras en Grèce, le mouvement 5 étoiles en Italie tombent dans les mêmes travers que la caste politique corrompue et se soumettent au diktat de Bruxelles.
 
Surveillance généralisée : La vague d’attentats qui s’est abattue sur l’Occident aurait pu réveiller nos compatriotes mais au lieu de cela elle est un prétexte à la mise en place d’une société du contrôle permanent. La police et les services de renseignements ont accès à nos messageries, plus besoin de mandat pour nous espionner. Les marchands de caméras de surveillances voient leurs ventes exploser. Les renseignements intérieurs ont même décidé de débloquer un budget pour surveiller les mouvements nationalistes. Autrement dit la lutte contre le terrorisme islamique légitime une surveillance accrue des militants patriotes.
 

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Perte de contrôle du système technicien : Dans un autre domaine nous pouvons légitimement craindre du côté des technologies : nous avons mis au point un univers technologique que nous ne maîtrisons plus. Les accidents nucléaires sont des événements qui nous guettent en permanence, chaque année de nouvelles épidémies et de nouveaux virus dont nous pouvons suspecter une origine humaine, liée à des expérimentations, font leur apparition, notre alimentation est de plus en plus toxique (O.G.M; pesticides, engrais chimiques…) la vie est de plus en plus menacée par nos inventions techniques : ondes wifi, pollution, produits toxiques présents dans les savons, les produits d’entretien…  Le plus grand drame étant la perte de contrôle et de maîtrise de nos propres inventions.
 
Développement d’une nouvelle humanité :  On voit également apparaitre un véritable marché de l’eugénisme avec la possibilité de passer par des banques de sperme et d’ovules, entreprises qui permettent de choisir le sexe, la couleur des yeux, le caractère de son enfant. L’avortement nous permet d’éliminer les trisomiques et autres handicapés, la PMA nous permet de fabriquer l’homme idéal. Pour couronner le tout, le transhumanisme financé par Google et d’autres entreprises aux projets rassurants nous permettra d’augmenter nos facultés naturelles. Bien évidement cet eugénisme sera réservé à ceux qui en ont les moyens, les autres serviront de réservoir d’organes pour les privilégiés. Les pires cauchemars de la science fiction se réalisent sous nos yeux.
 
Invasion migratoire : Après avoir voulu imposer la démocratie par les bombes et la guerre, les Etats-Unis et leurs alliés ont totalement bouleversé les délicats équilibres du Moyen Orient. L’Afrique et les pays du Moyen-Orient sont dans un état de tension permanente, les mafias locales de passeurs organisent main dans la main avec les ONG soutenues par l’Open Society de Georges Soros un énorme trafic d’êtres humains que cautionnent nos gouvernements européens. Une véritable vague migratoire déferle sur l’Europe, chaque week-end ce sont des milliers de clandestins qui débarquent sur les côtes italiennes et les îles grecques. Ce flux n’est pas prêt de se tarir et les pays européens font tout pour encourager ce trafic et cet immense exode du Sud vers le Nord. Cet immense phénomène migratoire pose des questions existentielles. En plus de voir les pays africains se vider de leur population, la présence d’une majorité d’hommes et de musulmans parmi les dits « migrants » peut légitimement nous inquiéter. Mais il ne s’agit pas simplement de cela : à quoi ressemblera l’Europe dans vingt ans si nous continuons à accueillir ces populations ? Les capitalistes y voient une main d’oeuvre bon marché et peu exigeante en terme de droit du travail. Si l’on peut assimiler des individus quand on est une civilisation sûre d’elle-même, on voit mal comment assimiler des peuples lorsque l’on est une civilisation décadente.  L’islam représente une véritable menace pour le continent européen qui risque de connaître de nouvelles guerres de religions s’il ne se soumet pas à l’islam.
 

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B. Notre vision de l’homme et du cosmos
 
Le cosmos est ordonné indépendamment de la volonté humaine :
Dieu a crée l’univers et il a disposé ses parties avec une sagesse infinie dont tous les efforts de compréhension des scientifiques ne viendront jamais à bout.  L’ordre du cosmos est beau et admirable. 
 
La place de l’homme dans la création :
L’homme n’est qu’une créature au milieu de cet immense univers. Mais Dieu a voulu que l’homme soit le gardien libre de sa création afin de le faire participer à cette magnifique oeuvre. Si l’homme a reçu l’intelligence en don pour aménager son habitat sur cette terre, il n’a pas le droit de la détruire ou de se faire l’égal de Dieu en la dénaturant. 
 
L’homme est un être sociable par nature :
il reçoit tout de la société, il nait infiniment redevable vis à vis de ses ancêtres. Pour grandir il s’enracine dans une culture et une communauté à laquelle il doit apporter sa contribution personnelle. « L’égoïsme rationnel » des penseurs libéraux est donc contre nature. La société est un fait de nature, ce n’est pas à l’État de créer artificiellement un ordre social rationnel et égalitaire coupé du dynamisme de la nature humaine. 
 
L’homme est fait pour la vertu :
d’un point de vue strictement naturel, l’homme devient véritablement homme (c'est à dire libre et non plus dominé par sa part d’animalité) en conquérant la liberté sur ses passions et en dominant ses instincts (tempérance), il acquiert les vertus par répétition d’actes bons qui lui permettront de faire le bien même lorsque cela est rendu difficile à cause de certaines situations (courage), d’être juste à l’égard de ses semblables (justice) avec intelligence et sagesse (prudence). Il y a un vrai bien objectif pour l’homme contrairement à ce que disent les modernes, un homme qui ne devient pas vertueux est une loque et il en souffre, un homme qui acquiert les vertus (prudence, tempérance, courage et justice) est un homme heureux car c’est là que réside la fin naturelle de l’homme.
 

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Le mystère du mal :
Puisque nous sommes chrétiens nous croyons que nos premiers ancêtres, Adam et Ève ont contracté par leur désobéissance et leur orgueil une blessure qui se transmettra à toute l’humanité. Cette blessure nous la connaissons tous, c’est ce qui nous empêche de faire le bien que nous voulons faire et ce qui fait que nous faisons le mal que nous ne voulons pas commettre. De là il est important de se souvenir qu’il n’y aura jamais de paradis sur terre et que toutes les institutions politiques, mêmes les mieux intentionnées, seront toujours imparfaites. Mais cela ne nous empêche pas de désirer le meilleur tout en sachant que cela restera imparfait. 
 
L’homme est fait pour s’élever vers Dieu :
la révélation chrétienne nous fait connaître la voix de Dieu et son dessein pour l’humanité. Nous savons que l’homme n’est pas fait pour vivre éternellement sur cette terre. La terre est le lieu du combat pour choisir l’alliance à laquelle Dieu nous invite et pour renoncer aux pièges du démon. Nous ne sommes pas fait pour durer, c’est pour cela que nous ne devons pas craindre la mort mais seulement le jugement de Dieu. 
 
La sainteté :
En tant que chrétien nous voulons aimer Dieu et vivre avec lui en le contemplant dans ce monde de béatitude qu’est le paradis qui nous attend après la mort sur cette terre. Mais en attendant la mort nous devons vivre sur cette terre car Dieu l’a voulu ainsi. Nous devons imiter Jésus Christ et particulièrement son sacrifice d’amour. Notre existence sur terre doit se résumer à un sacrifice d’amour en union avec le sacrifice de Jésus-Christ qui nous sauve du péché. L’amour parfait c’est l’amour de Dieu d’où découle celui pour ses créatures. L’amour pour les créatures doit être proportionné car l’amour excessif d’une créature peut nous éloigner de Dieu et c’est justement en cela que consiste le péché : préférer la créature au créateur. Dieu veut que nous fassions le bien et que nous luttions contre le mal, il veut que nous vivions conformément à la nature qu’il nous a donné sinon il nous aurait donné une autre nature.
 
Sainteté et politique : 
Le chrétien doit aimer son prochain mais cet amour s’incarne dans l’ordre naturel voulu par Dieu c'est à dire dans le cadre de la communauté puis de la société.
Ainsi il est normal d’aimer d’abord ses parents, ses enfants, les autres membres de sa famille, puis les membres de sa communauté, puis son peuple, puis les peuples plus proches de nous, puis l’homme en général, puis les animaux, les plantes, les rochers…
Aimer d’abord ne signifie pas détester les autres, mais cela signifie que nous sommes d’abord responsables du bien de ceux que Dieu à fait « nos proches » avant d’être responsable du bien de ceux qui sont plus éloignés de nous.
Dieu a fait l’homme de façon qu’il vive en communauté, et détruire la communauté est contraire à la volonté de Dieu. Un des devoirs du chrétien sur cette terre c’est donc la charité politique qui consiste à faire le bien de ceux qui partagent la même cité et de participer au bien de cette cité : c'est à dire de mettre en commun un certain nombre de biens, de veiller aux plus démunis et aux plus pauvres, et de défendre la cité contre les attaques ennemies. Car le monde est ainsi fait depuis le péché originel : oui il faut le dire, il y a des ennemis et des gens qui veulent faire du mal à nos proches. Individuellement, le chrétien peut et doit accepter les souffrances que la vie lui impose, mais il doit lutter contre celles qu’on impose à ses proches, c’est ainsi qu’il se sanctifie. La politique est le plus haut degré de la charité car il s’agit de militer pour le bien de la communauté.  C’est une responsabilité qui incombe à chacun (avec des degrés variés dans le mode d’action, mais avec un même degré dans la qualité de l’engagement). 

La réintégration du Donbass décidée par l'Ukraine: une guerre sans fin

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La réintégration du Donbass décidée par l'Ukraine: une guerre sans fin

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Parlement ukrainien avait voté le 18 janvier 20I8 dernier une loi sur la réintégration du Donbass dans la République d'Ukraine. Il en a été peu parlé à ce jour en Europe. Il s'agit en fait d'une bombe à retardement.

La loi vise à restaurer « l'intégrité territoriale » du pays, et désigne les territoires de Donetsk et de Louhansk, dans la région du Donbass, comme «occupés» par la Russie. Elle dénonce nommément une «agression russe». L'évènement a été peu commenté, notamment en Allemagne et en France, pourtant signataires de l'accord dit de Minsk 2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Minsk_II  visant à établir un cessez-le feu. L'accord n'avait jamais été respecté par Kiev qui a multiplié les agressions contre les russophones du Donbass, entrainant plus de 10.000 de morts chez les civils, sans mentionner la destruction de quartiers urbains entiers.

Avec la nouvelle loi les opérations dites « anti-terroristes » de Kiev n'auront plus lieu d'être puisque c'est l'armée régulière ukrainienne qui réprimera tous les mouvements séparatistes. Le président ukrainien Petro Porochenko a vu également ses pouvoirs considérablement élargis. Il lui revient notamment de déterminer la limite des territoires occupés, ainsi que des zones de sécurité près des lieux de combats.

La loi sur la réintégration du Donbass ne comporte aucune mention des accords de Minsk, signés en 2015 avec la médiation de la Russie, de la France et de l'Allemagne, visant à une désescalade de la tension et à une démilitarisation dans la région disputée par les autonomes pro-russes et les forces loyalistes.

La "main de Washington" 

En décembre 2017, Washington avait annoncé renforcer son soutien à Kiev en fournissant des armes létales. La porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, avait expliqué le renforcement comme une aide visant à «bâtir sa défense sur le long terme, défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et se prémunir de toute agression à venir».

Il est évident que le Pentagone souhaite pousser les Russes à intervenir militairement, ce qui lui donnerait un prétexte, au nom notamment de l'Otan, de répondre par les mêmes moyens militaires. Mais jusqu'ici Vladimir Poutine s'en était gardé, sachant bien que ceci pourrait dégénérer rapidement en guerre mondiale. Mais son opposition lui avait reproché sa passivité. On peut penser qu'il continuera à s'abstenir, malgré les appels au secours que ne cessent de lui adresser les Républiques auto-proclamées de Lougansk  et de Donetsk .

Tout laisse craindre une intensification des attaques de Kiev contre ces deux républiques, utilisant les nombreux armements lourds procurés par les Etats-Unis. Il est peu probable cependant que les russophones, directement menacés désormais de déportations et de fusillades, se soumettent.

Il faut donc s'attendre dans les prochaines semaines à une intensification des combats et un accroissement important des morts parmi les civils du Donbass. Beaucoup de bruit est fait actuellement sur les morts de la région de la Ghutta en Syrie que cherche à réoccuper Bashar el Assad, mais curieusement un silence épais s'est fait sur ce qui se passe et sur ce qui se prépare dans le Donbass.

La moindre des choses que l'on attendrait de l'Allemagne et de la France signataires de Minsk 2, seraient qu'elles interviennent, au moins diplomatiquement, en accord avec la Russie, pour prévenir les massacres qui se préparent.

Pour plus de détails, on pourra lire l'article Ukraine passes Donbass 'reintegration' law, effectively terminating Minsk peace accord http://russiafeed.com/and-so-it-begins-donbass-reintegrat... Bien qu'il émane d'une source proche des Russes, nous n'avons pour notre part rien trouvé de fondamental à en redire.

Clausewitz y el marxismo revolucionario

por Roberto Sáenz

Ex: https://www.mas.org.ar

Guerra, política y partido

“La revolución proletaria no puede triunfar sin un partido, por fuera de un partido, contra un partido o con un sustituto para un partido. Esa es la principal enseñanza de los diez últimos años” (León Trotsky, Lecciones de Octubre).

El desborde ocurrido en las jornadas del 14 y 18 de diciembre ha puesto sobre la mesa la discusión sobre las relaciones entre guerra y política. A pesar de su campaña contra los “violentos”, el único violento fue el gobierno: reprimiendo una concentración de masas sobre el fondo del repudio masivo a la ley antijubilatoria, era inevitable que su acción represiva desatara una dura respuesta de los sectores movilizados.

La “gimnasia” del enfrentamiento a la represión dejó un sinnúmero de enseñanzas. Entre ellas, una central: las relaciones entre lucha política y lucha física: el pasaje de la lucha política a la acción directa.

Esta problemática ha sido abordada por el marxismo sobre todo a partir de la Revolución Rusa. Si bien con antecedentes en los estudios de Marx y Engels, y también los debates en la socialdemocracia alemana (que tuvo como gran protagonista a Rosa Luxemburgo), fueron Lenin y Trotsky los que le dieron vuelo a las investigaciones sobre las relaciones entre ambos órdenes sociales[1].

La fuente básica de los marxistas ha sido siempre Karl von Clausewitz, oficial del ejército prusiano, que a comienzos del siglo XIX y resumiendo la experiencia de los ejércitos napoleónicos, escribió su clásico tratado De la Guerra que hasta hoy expresa uno de los abordajes más profundos de dicho evento.

Clausewitz iniciaba su estudio con una sentencia que rompía con el sentido común de la época, cuando señalaba que la guerra no es una esfera social autónoma sino “la continuidad de la política bajo otras formas”, formas violentas.

51wviVgjw7L.jpgLenin y Trotsky recuperarían sus definiciones dándoles terrenalidad en la experiencia misma de la revolución: en el evento por antonomasia del pasaje de la política a la lucha física: la ciencia y arte de la insurrección: el momento en que se rompe el continuum de la historia con la intervención de las masas comandadas por el partido revolucionario, que se hacen del poder y cambian la historia.

Si, en definitiva, la lucha política es una lucha de partidos, la insurrección como evento máximo de traducción de la política al enfrentamiento físico, no tiene otra alternativa que ser comandado por un partido. Volveremos sobre esto.

A la insurrección de Octubre le seguiría la experiencia de Trotsky al frente del Ejército Rojo durante la guerra civil; las enseñanzas desprendidas de dicho evento.

A partir de la experiencia, y de la elaboración teórica desprendida de la misma, se fue forjando un corpus de conceptos, donde un lugar no menor lo ocupan las categorías de estrategia y táctica; la estrategia, que tiene que ver con el conjunto total de los enfrentamientos que llevan al triunfo en la confrontación; la táctica, relacionada con los momentos parciales de dicho enfrentamiento: los momentos específicos donde se pone a prueba la estrategia misma; estrategia que, como decía Clausewitz, debe entrar en el combate con el ejército y corregirse a la luz de sus desarrollos.

De ahí que esta elaboración tenga que ver con el pasaje de la política a la guerra: con aquel momento donde los enfrentamientos se sustancian en el lenguaje de la lucha física; lucha física que, de todas maneras, siempre está comandada por la política: “Bajo el influjo de Sharnhorst, Clausewitz se interesó por la visión histórica de la guerra (…) y llega a la temprana conclusión de que la política es el ‘alma’ de la guerra” (José Fernández Vega, Carl von Clausewitz. Guerra, política y filosofía).

La guerra como continuidad de la política

Desde Clausewitz guerra y política son esferas estrechamente relacionadas. Lenin y Trotsky retomaron esta definición del gran estratega militar alemán de comienzos del siglo XIX. Se apoyaron en Engels, que ya a mediados del siglo XIX le había comentado a Marx el “agudo sentido común” de los escritos de Clausewitz. También Franz Mehring, historiador de la socialdemocracia alemana y uno de los aliados de Rosa Luxemburgo, se había interesado por la historia militar y reivindicaba a Clausewitz.

Por otra parte, hacia finales de la II Guerra Mundial, en el pináculo de su prestigio, Stalin rechazó a Clausewitz con el argumento de que la opinión favorable que tenía Lenin acerca de éste se debía a que “no era especialista en temas militares”…

Pierre Naville señalaría que el Frente Oriental y el triunfo militar del Ejército Rojo sobre la Wehrmacht, había confirmado la tesis contraria: la validez de Clausewitz y lo central de sus intuiciones militares; entre otras, la importancia de las estrategias defensivas en la guerra.

Según su famosa definición, para Clausewitz “la guerra es la continuación de la política por otros medios”. Quedaba así establecida una relación entre guerra y política que el marxismo hizo suya. La guerra es una forma de las relaciones sociales cuya lógica está inscripta en las relaciones entre los Estados, pero que el marxismo ubicó, por carácter transitivo, en la formación de clase de la sociedad. La guerra, decía Clausewitz, debe ser contemplada “como parte de un todo”, y ese todo es la política, cuyo contenido, para el marxismo, es la lucha de clases.

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Con agudeza, el teórico militar alemán sostenía que la guerra debía ser vista como un “elemento de la contextura social”, que es otra forma de designar un conflicto de intereses solucionado de manera sangrienta, a diferencia de los demás conflictos.

Esto no quiere decir que la guerra no tenga sus propias especificidades, sus propias leyes, que requieren de un análisis científico de sus determinaciones y características. Desde la Revolución Francesa, pasando por las dos guerras mundiales y las revoluciones del siglo XX, la ciencia y el arte de la guerra se enriquecieron enormemente. Tenemos presentes las guerras bajo el capitalismo industrializado y las sociedades pos-capitalistas como la ex URSS, y el constante revolucionamiento de la ciencia y la técnica guerrera.

Las relaciones entre técnica y guerra son de gran importancia; ya Marx había señalado que muchos desarrollos de las fuerzas productivas ocurren primero en el terreno de la guerra y se generalizan después a la economía civil.

Las dos guerras mundiales fueron subproducto del capitalismo industrial contemporáneo: la puesta en marcha de medios de destrucción masivos, el involucramiento de las grandes masas, la aplicación de los últimos desarrollos de la ciencia y la técnica a la producción industrial y a las estrategias de combate (Traverso).

Esto dio lugar a toda la variedad imaginable en materia de guerra de posiciones y de maniobra: con cambios de frente permanentes y de magnitud, con la aparición de la aviación, los medios acorazados, los submarinos, la guerra química y nuclear y un largo etcétera[2].

Como conclusión, cabe volver a recordar lo señalado por Trotsky a partir de su experiencia en la guerra civil: no hay que atarse rígidamente a ninguna de las formas de la lucha: la ofensiva y la defensa son características que dependen de las circunstancias. Y, en su generalidad, la experiencia de la guerra ha consagrado la vigencia de las enseñanzas de Clausewitz, que merecen un estudio profundo por parte de la nueva generación militante.

La política como “guerra de clases”

Ahora bien, si la guerra es la continuidad de la política por otros medios, a esta fórmula le cabe cierta reversibilidad: “Si la guerra puede ser definida como la continuidad de la política por otros medios, [la política] deviene, recíprocamente, la continuidad de la guerra fuera de sus límites por sus propios medios. Ella también es un arte del tiempo quebrado, de la coyuntura, del momento propicio para arribar a tiempo ‘al centro de la ocasión” (Bensaïd, La política como arte estratégico).

claus.jpgDe ahí que muchos de los conceptos de la guerra se vean aplicados a la política, ya que ésta es, como la guerra, un campo para hacer valer determinadas relaciones de fuerza. Sin duda, las relaciones de fuerza políticas se hacen valer mediante un complejo de relaciones mayor y más rico que el de la violencia desnuda, pero en el fondo en el terreno político también se trata de vencer la resistencia del oponente.

En todo caso, la política como arte ofrece más pliegues, sutilezas y complejidades que la guerra, como señalaría Trotsky, que agregaba que la guerra (y ni hablar cuando se trata de la guerra civil, su forma más cruenta), debe ser peleada ajustándose a sus propias leyes, so pena de sucumbir: “Clausewitz se opone a las concepciones absolutistas de la guerra [que la veían como una suerte de ceremonia y de juego] y enfatiza el ‘elemento brutal’ que toda guerra contiene” (Vega, ídem).

De allí que se pueda definir a la política (metafóricamente) como continuidad de la “guerra” que cotidianamente se sustancia entre las clases sociales explotada y explotadora. Así, la política es una manifestación de la guerra de clases que recorre la realidad social bajo la explotación capitalista. Esta figura puede ayudar a apreciar la densidad de lo que está en juego, superando la mirada a veces ingenua de las nuevas generaciones.

Nada de esto significa que tengamos una concepción militarista de las cosas. Todo lo contrario: el militarismo es una concepción reduccionista que pierde de vista el espesor de la política revolucionaria, y que deja de lado a las grandes masas, reemplazadas por la técnica y el herramental de guerra, a la hora de los eventos históricos.

Es característico del militarismo hacer primar la guerra sobre la política, algo común tanto a las políticas de las potencias imperialistas como a las formaciones guerrilleras pequeño-burguesas de los años 70: perdían de vista a las grandes masas como actores y protagonistas de la historia.

51P0TJuOCUL._SX329_BO1,204,203,200_.jpgTal era la posición del general alemán de la I Guerra Mundial, Erich von Ludendorff, autor de la obra La guerra total (1935), donde criticaba a Clausewitz desde una posición reduccionista que ponía en el centro de las determinaciones a la categoría de “guerra total”, a la que independizaba de la política negando el concepto clausewitziano de “guerra absoluta”, que necesariamente se ve limitado por las determinaciones políticas.

A su modo de ver De la guerra era “el resultado de una evolución histórica hoy anacrónica y desde todo punto de vista sobrepasada” (Darío de Benedetti, ídem).

Para Ludendorff y los teóricos del nazismo, lo “originario” era el “estado de guerra permanente”; la política, solamente uno de sus instrumentos. De ahí que se considerara la paz simplemente como “un momento transitorio entre dos guerras”.

En esa apelación a la “guerra total” las masas, el Volk, eran vistas como un instrumento pasivo: pura carne de cañón en la contienda: “Ludendorff olvida el factor humano, las fuerzas morales según Clausewitz, como factor decisivo de toda movilización (…) [apela a] un verdadero proceso de cosificación, que permite una total disposición de medios para su alcance” (de Benedetti, ídem).

Pero lo cierto es lo contrario: si la guerra no es más que la continuidad de la política por medios violentos, es la segunda la que fija los objetivos de la primera: “En el siglo XVIII aún predominaba la concepción primitiva según la cual la guerra es algo independiente, sin vinculación alguna con la política, e, inclusive, se concebía la guerra como lo primario, considerando la política más bien como un medio de la guerra; tal es el caso de un estadista y jefe de campo como fue el rey Federico II de Prusia. Y en lo que se refiere a los epígonos del militarismo alemán, los Ludendorff y Hitler, con su concepción de la ‘guerra total’, simplemente invirtieron la teoría de Clausewitz en su contrario antagónico” (AAVV, Clausewitz en el pensamiento marxista).

Con esta suerte de “analogía” entre la política y la guerra lo que buscamos es dar cuenta de la íntima conflictividad de la acción política; superar toda visión ingenua o parlamentarista de la misma. La política es un terreno de disputa excluyente donde se afirman los intereses de la burguesía o de la clase obrera. No hay conciliación posible entre las clases en sentido último; esto le confiere todos los rasgos de guerra implacable a la lucha política.

La política revolucionaria, no la reformista u electoralista, tiene esa base material: la oposición irreconciliable entre las clases, como destacara Lenin. Lo que no obsta para que los revolucionarios tengamos la obligación de utilizar la palestra parlamentaria, hacer concesiones y pactar compromisos.

Pero la utilización del parlamento, o el uso de las maniobras, debe estar presidida por una concepción clara acerca de ese carácter irreconciliable de los intereses de clase, so pena de una visión edulcorada de la política, emparentada no con las experiencias de las grandes revoluciones históricas, sino con los tiempos posmodernos y “destilados” de la democracia burguesa y el “fin de la historia” que, como señalara Bensaïd, pretenden reducir a cero la idea misma de estrategia.

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Crítica del militarismo

El criterio principista de tipo estratégico que preside al marxismo revolucionario es que todas las tácticas y estrategias deben estar al servicio de la autodeterminación revolucionaria de la clase obrera, de su emancipación. Sobre la base de las lecciones del siglo XX, debe ser condenado el sustituismo social de la clase obrera como estrategia y método para lograr los objetivos emancipatorios del proletariado.

El sustituismo como estrategia, simplemente, no es admisible para los socialistas revolucionarios. Toda la experiencia del siglo XX atestigua que si no está presente la clase obrera, su vanguardia, sus organismos de lucha y poder, sus programas y partidos, si no es la clase obrera con sus organizaciones la que toma el poder, la revolución no puede progresar de manera socialista: queda congelada en el estadio de la estatización de los medios de producción, lo que, a la postre, no sirve a los objetivos de la acumulación socialista sino de la burocracia.

Un ejemplo vivido por los bolcheviques a comienzos de 1920 fue la respuesta al ataque desde Polonia decidida por el dictador Pilsudsky en el marco de la guerra civil, ataque que desató una contraofensiva del Ejército Rojo que atravesó la frontera rusa y llegó hasta Varsovia. Durante unas semanas dominó el entusiasmo que “desde arriba”, militarmente, se podía extender la revolución. Uno de los principales actores de este empuje fue el talentoso y joven general Tujachevsky (asesinado por Stalin en las purgas de los años 30[3]).

Esta acción fue explotada por la dictadura polaca de Pilsudsky como “un avasallamiento de los derechos nacionales polacos”, y no logró ganar el favor de las masas obreras y mucho menos campesinas, por lo que terminó en un redondo fracaso.

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Trotsky, que con buen tino se había opuesto a la misma[4], sacó la conclusión que una intervención militar en un país extranjero desde un Estado obrero, puede ser un punto de apoyo secundario y/o auxiliar en un proceso revolucionario, nunca la herramienta fundamental: “En la gran guerra de clases actual la intervención militar desde afuera puede cumplir un papel concomitante, cooperativo, secundario. La intervención militar puede acelerar el desenlace y hacer más fácil la victoria, pero sólo cuando las condiciones sociales y la conciencia política están maduras para la revolución. La intervención militar tiene el mismo efecto que los fórceps de un médico; si se usan en el momento indicado, pueden acortar los dolores del parto, pero si se usan en forma prematura, simplemente provocarán un aborto” (en E. Wollenberg, El Ejército Rojo, p. 103).

De ahí que toda la política, la estrategia y las tácticas de los revolucionarios deban estar al servicio de la organización, politización y elevación de la clase obrera a clase dominante; que no sea admisible su sustitución a la hora de la revolución social por otras capas explotadas y oprimidas  aparatos políticos y/o militares ajenos a la clase obrera misma (otra cosa son las alianzas de clases explotadas y oprimidas imprescindibles para tal empresa).

El criterio de la autodeterminación y centralidad de la clase obrera en la revolución social, es un principio innegociable. Y no sólo es un principio: hace a la estrategia misma de los socialistas revolucionarios en su acción.

Otra cosa es que las relaciones entre masas, partidos y vanguardia sean complejas, no admitan mecanicismos. Habitualmente los factores activos son la amplia vanguardia y las corrientes políticas, mientras que las grandes masas se mantienen pasivas y sólo entran en liza cuando se producen grandes conmociones, algo que, como decía Trotsky, era signo inequívoco de toda verdadera revolución.

Ocurre una inevitable dialéctica de sectores adelantados y atrasados en el seno de la clase obrera a la hora de la acción política; no se debe buscar el “mínimo común denominador” adaptándose a los sectores atrasados sino, por el contrario, ganar la confianza de los sectores más avanzados para empujar juntos a los más atrasados.

Incluso más: puede haber circunstancias de descenso en las luchas del proletariado y el partido -más aún si está en el poder- verse obligado a ser una suerte de nexo o “puente” entre el momento actual de pasividad y un eventual resurgimiento de las luchas en un período próximo. No tendrá otra alternativa que “sustituir”, transitoriamente, la acción de la clase obrera en defensa de sus intereses inmediatos e históricos.

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Algo de esto afirmaba Trotsky que le había ocurrido al bolchevismo a comienzos de los años 20, luego de que la clase obrera y las masas quedaran exhaustas a la salida de la guerra civil[5]. Pero el criterio es que aun “sustituyéndola”, se deben defender los intereses inmediatos e históricos de la clase obrera. Y esta “sustitución” sólo puede ser una situación transitoria impuesta por las circunstancias, so pena de transformarse en otra cosa[6].

Ya la teorización del sustituismo social de la clase obrera en la revolución socialista pone las cosas en otro plano: es una justificación de la acción de una dirección burocrática y/o pequeñoburguesa que, si bien puede terminar yendo más lejos de lo que ella preveía en el camino del anticapitalismo, nunca podrá sustituir a la clase obrera al frente del poder. Porque esto amenaza que se terminen imponiendo los intereses de una burocracia y no los de la clase obrera (como ocurrió en el siglo XX).

Quebrar el movimiento inercial  

De lo anterior se desprende otra cuestión: la apelación a los métodos de lucha de la clase obrera en contra del terrorismo individual o de las minorías que empuñan las armas en “representación” del conjunto de los explotados y oprimidos.

En el siglo pasado han habido muchas experiencias: el caso de las formaciones guerrilleras latinoamericanas, y del propio Che Guevara, que excluían por definición los métodos de lucha de masas en beneficio de los “cojones”: una “herramienta central” de la revolución, porque la clase obrera estaba, supuestamente, “aburguesada”…

Un caso similar fue el del PCCh bajo Mao. La pelea contra el sustituismo social de la clase obrera tiene que ver con que los revolucionarios no “inventamos nada”: no creamos artificialmente los métodos de pelea y los organismos de lucha y poder. Más bien ocurre lo contrario: buscamos hacer consciente su acción, generalizar esas experiencias e incorporarlas al acervo de enseñanzas de la clase obrera.

1141003431.jpgEsta era una preocupación característica de Rosa Luxemburgo, que insistía en la necesidad de aprender de la experiencia real de la clase obrera, contra el conservadurismo pedante y de aparato de la vieja socialdemocracia.

Vale destacar también la ubicación de Lenin frente al surgimiento de los soviets en 1905. Los “bolcheviques de comité”, demasiado habituados a prácticas sectarias y conservadoras, se negaban a entrar en el Soviet de Petrogrado porque éste “no se declaraba bolchevique”… Lenin insistía que la orientación debía ser “Soviets y partido”, no contraponer de manera pedante y ultimatista, unos y otros.

Sobre la cuestión del armamento popular rechazamos las formaciones militares que actúan en sustitución de la clase obrera, así como el terrorismo individual, y por las mismas razones. Pero debemos dejar a salvo no sólo la formación de ejércitos revolucionarios como el Ejército Rojo, evidentemente, también experiencias como la formación de milicias obreras y populares o las dependientes de las organizaciones revolucionarias.

Este último fue el caso del POUM y los anarquistas en la Guerra Civil española, más allá del centrismo u oportunismo de su política. Y podrían darse circunstancias similares en el futuro que puedan ser englobadas bajo la orientación del armamento popular.

Agreguemos algo más vinculado a la guerra de guerrillas. En Latinoamérica, en la década del 70, las formaciones foquistas o guerrilleras, rurales o urbanas, reemplazaban con sus “acciones” la lucha política revolucionaria (las acciones de masas y la construcción de partidos de la clase obrera).

Sin embargo, este rechazo a la guerra de guerrillas como estrategia política, no significa descartarla como táctica militar. Si es verdad que se trata de un método de lucha habitualmente vinculado a sectores provenientes del campesinado (o de sectores más o menos “desclasados”), bajo condiciones extremas de ocupación militar del país por fuerzas imperialistas, no se debe descartar la eventualidad de poner en pie formaciones de este tipo íntimamente vinculadas a la clase trabajadora. Esto con un carácter de fuerza auxiliar similar a una suerte de milicia obrera, y siempre subordinada al método de lucha principal, que es la lucha de masas[7].

Pasemos ahora a las alianzas de clases y la hegemonía que debe alcanzar la clase obrera a la hora de la revolución. Si la centralidad social en la revolución corresponde a la clase obrera, ésta debe tender puentes hacia el resto de los sectores explotados y oprimidos.

Para que la revolución triunfe, debe transformarse en una abrumadora mayoría social. Y esto se logra cuando la clase obrera logra elevarse a los intereses generales y a tomar en sus manos las necesidades de los demás sectores explotados y oprimidos.

Es aquí donde el concepto de alianza de clases explotadas y oprimidas se transforma en uno análogo: hegemonía. La hegemonía de la clase obrera a la hora de la revolución socialista corresponde al convencimiento de los sectores más atrasados, de las capas medias, del campesinado, de que la salida a la crisis de la sociedad ya no puede provenir de la mano de la burguesía, sino solamente del proletariado.

2930402253.jpgEste problema es clásico a toda gran revolución. Si la Revolución Francesa de 1789 logró triunfar es porque desde su centro excluyente, París, logró arrastrar tras de sí al resto del país. Algo que no consiguió la Comuna de París cien años después, lo que determinó su derrota. El mismo déficit tuvo el levantamiento espartaquista de enero de 1919 en Alemania, derrotado a sangre y fuego porque el interior campesino y pequeño-burgués no logró ser arrastrado. Multitudinarias movilizaciones ocurrían en Berlín enfervorizando a sus dirigentes (sobre todo a Karl Liebknecht; Rosa era consciente de que se iba al desastre), mientras que en el interior el ejército alemán se iba reforzando y fortaleciendo con el apoyo del campesinado y demás sectores conservadores.

Precisamente en esa apreciación fundaba Lenin la ciencia y el arte de la insurrección: en una previsión que debía responder a un análisis lo más científico posible, pero también a elementos intuitivos, acerca de qué pasaría una vez que el proletariado se levantase en las ciudades.

El proletariado se pone de pie y toma el poder en la ciudad capital. Pero la clave de la insurrección, y la revolución misma, reside en si logra arrastrar activamente o, al menos, logra un apoyo pasivo, tácito, o incluso la “neutralidad amistosa” (Trotsky), de las otras clases explotadas y oprimidas en el interior.

De ahí que alianza de clases, hegemonía y ciencia y arte de la insurrección tengan un punto de encuentro en el logro de la mayoría social de la clase obrera a la hora de la toma del poder.

Una apreciación que requerirá de todas las capacidades de la organización revolucionaria en el momento decisivo, y que es la mayor prueba a la que se puede ver sometido un partido digno de tal nombre: “Todas estas cartas [se refiere a las cartas de Lenin a finales de septiembre y comienzos de octubre de 1917], donde cada frase estaba forjada sobre el yunque de la revolución, presentan un interés excepcional para caracterizar a Lenin y apreciar el momento. Las inspira el sentimiento de indignación contra la actitud fatalista, expectante, socialdemócrata, menchevique hacia la revolución, que era considerada como una especie de película sin fin. Si en general el tiempo es un factor importante de la política, su importancia se centuplica en la época de guerra y de revolución. No es seguro que se pueda hacer mañana lo que puede hacerse hoy (…).

“Pero tomar el poder supone modificar el curso de la historia. ¿Es posible que tamaño acontecimiento deba depender de un intervalo de veinticuatro horas? Claro que sí. Cuando se trata de la insurrección armada, los acontecimientos no se miden por el kilómetro de la política, sino por el metro de la guerra. Dejar pasar algunas semanas, algunos días; a veces un solo día sin más, equivale, en ciertas condiciones, a la rendición de la revolución, a la capitulación (…).

“Desde el momento en que el partido empuja a los trabajadores por la vía de la insurrección, debe extraer de su acto todas las consecuencias necesarias. À la guerre comme à la guerre [en la guerra como en la guerra]. Bajo sus condiciones, más que en ninguna otra parte, no se pueden tolerar las vacilaciones y las demoras. Todos los plazos son cortos. Al perder tiempo, aunque no sea más que por unas horas, se le devuelve a las clases dirigentes algo de confianza en sí mismas y se les quita a los insurrectos una parte de su seguridad, pues esta confianza, esta seguridad, determina la correlación de fuerzas que decide el resultado de la insurrección” (Trotsky, Lecciones de Octubre).

El partido como factor decisivo de las relaciones de fuerzas    

Veremos someramente ahora el problema del partido como factor organizador permanente y como factor esencial de la insurrección.

Derbent-Volskrieg.jpgEl partido no agrupa a los trabajadores por su condición de tales sino solamente aquéllos que han avanzado a la comprensión de que la solución a los problemas pasa por la revolución socialista: el partido agrupa a los revolucionarios y no a los trabajadores en general (cuya abrumadora mayoría es de ideología burguesa, reformista y no revolucionaria).

Quienes se agrupan bajo un mismo programa constituyen un partido. Pero si sus militantes no construyen el partido, no lo construye nadie: el partido es lo menos objetivo y espontáneo que hay respecto de las formas de la organización obrera: requiere de un esfuerzo consciente y adicional, con leyes propias.

Un problema muy importante es el de la combinación de los intereses del movimiento en general y los del partido en particular a la hora de la intervención política. Un error habitual es sacrificar unos en el altar de los otros.

En el caso de las tendencias más burocráticas, lo que se sacrifica son los intereses generales de los trabajadores en función de los del propio aparato. Ya Marx sostenía que los comunistas sólo se caracterizaban por ser los que, en cada caso, hacían valer los intereses generales del movimiento.

Pero es también una concepción falsa creer que los intereses del partido nunca valen; que sólo vale el interés “general”, sacrificando ingenuamente los intereses del propio partido.

Así se hace imposible construir el partido, cuya mecánica de construcción es la menos “natural”. Precisamente por esto hay que aprender a sostener ambos intereses: las condiciones generales de la lucha y la construcción del partido a partir de ellas. Además, hay que saber evaluar qué interés es el que está en juego en cada caso. Nunca se puede correr detrás de toda lucha, de todo acontecimiento; no hay partido que lo pueda hacer.

Pero cuando se trata de organizaciones de vanguardia, hay que elegir. Hay que jerarquizar considerando el peso del hecho objetivo, y también las posibilidades del partido de responder y construirse en esa experiencia.

Esto significa que no siempre la agenda partidaria se ordena alrededor de la agenda “objetiva” de la realidad. Hay que considerar la agenda de la propia organización a la hora de construirse, sus propias iniciativas: “La observación más importante que se puede hacer a propósito de todo análisis concreto de la correlación de fuerzas es que estos análisis no pueden ni deben ser análisis en sí mismos (a menos que se escriba un capítulo de historia del pasado), sino que sólo adquieren significado si sirven para justificar una actividad práctica, una iniciativa de voluntad. Muestran cuáles son los puntos de menor resistencia donde puede aplicarse con mayor fruto la fuerza de la voluntad; sugieren las operaciones tácticas inmediatas; indican cómo se puede plantear mejor una campaña de agitación política, qué lenguaje entenderán mejor las multitudes, etc. El elemento decisivo de toda situación es la fuerza permanentemente organizada y dispuesta desde hace tiempo, que se puede hacer avanzar cuando se considera que una situación es favorable (y sólo es favorable en la medida en que esta fuerza existe y está llena de ardor combativo); por esto, la tarea esencial es la de procurar sistemática y pacientemente formar, desarrollar, hacer cada vez más homogénea, más compacta y más consciente de sí misma esta fuerza [es decir, el partido]” (Gramsci, La política y el Estado moderno, pp. 116-7).

En síntesis: el análisis de la correlación de fuerzas sería “muerto”, pedante, pasivo, si no tomara en consideración que el partido es, debe ser, un factor fundamental en dicha correlación de fuerzas; el factor que puede terminar inclinando la balanza; el que munido de una política correcta, y apoyándose en un determinado “paralelogramo de fuerzas”, puede mover montañas.

La figura del “paralelogramo de fuerzas” nos fue sugerida por la carta de Engels a José Bloch (1890). Engels colocaba dicho paralelogramo como subproducto de determinaciones puramente “objetivas”. Sin embargo, a la cabeza de dicho “paralelogramo” se puede y debe colocar el partido para irrumpir en la historia: romper la inercia con el plus “subjetivo” que añade el partido: “(…) la historia se hace de tal modo, que el resultado final siempre deriva de los conflictos entre muchas voluntades individuales, cada una de las cuales, a su vez, es lo que es por efecto de una multitud de condiciones especiales de vida; son, pues, innumerables fuerzas que se entrecruzan las unas con las otras, un grupo infinito de paralelogramos de fuerzas, de las que surge una resultante -el acontecimiento histórico- (…)”.

El partido que sepa colocarse a la cabeza de dicho “paralelogramo”, que haya logrado construirse, que sepa hacer pesar fuerzas materiales en dicho punto decisivo, podrá mover montañas: romper el círculo infernal del “eterno retorno de lo mismo” abriendo una nueva historia.

Bibliografía

AAVV, Clausewitz en el pensamiento marxista, Pasado y Presente.

Darío de Benedetti, La teoría militar entre la Kriegsideologie y el Modernismo Reaccionario, Cuadernos de Marte, mayo 2010.

Daniel Bensaïd, La politique comme art stratégique, Archives personnelles, Âout 2007, npa2009.org.

  1. Engels, Carta a José Bloch, Londres 21/2 de septiembre de 1890, Marxist Internet Archive.

Antonio Gramsci, La política y el Estado moderno, Planeta-Agostini, Barcelona, 1985.

León Trotsky, Lecciones de Octubre, Kislovodsk, 15 de septiembre de 1924, Marxist Internet Archive.

José Fernández Vega, Carl von Clausewitz. Guerra, política y filosofía, Editorial Almagesto, Buenos Aires, 1993.

  1. Wollenberg, El Ejército Rojo.

[1] De Lenin se conoce un cuaderno de comentarios sobre De la Guerra; Trotsky “mechó” muchas de sus reflexiones estratégicas con referencias al teórico alemán, amén de tener sus propios Escritos militares.

[2] Ver nuestro texto Causas y consecuencias del triunfo de la URSS sobre el nazismo, en www.socialismo-o-barbarie.org.

[3] Tujachevsky estaba enrolado en la fallida “teoría de la ofensiva”. Trotsky estaba en contra de la misma: la condenaba por rígida, militarista y ultraizquierdista. Ver las Antinomias de Antonio Gramsci (un valioso texto del marxista inglés Perry Anderson de los años 70).

[4] En este caso se dio una sorprendente “inversión” (en relación a los errores) bajo el poder bolchevique: en general, fue Lenin el que dio en la tecla en las disputas con Trotsky. Pero en este caso las cosas se dieron invertidas: mientras Lenin se arremolinaba entusiasta sobre los mapas siguiendo la ofensiva, Trotsky manifestaba sus reservas.

[5] Ver al respecto nuestros textos sobre el bolchevismo en el poder.

[6] Ver al respecto El último combate de Lenin de Moshe Lewin.

[7] En todo caso, el siglo XX ha dado lugar a un sinnúmero de ricas experiencias militares en el terreno de la revolución, las que requieren de un estudio ulterior.

 

mercredi, 28 février 2018

Vous êtes tous sous surveillance : les boîtes noires contrôlées par les services de renseignement sont actives !

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Vous êtes tous sous surveillance : les boîtes noires contrôlées par les services de renseignement sont actives !

Ex: http://echelledejacob.blogspot.com
 
Le président de la CNCTR, qui doit contrôler l'usage des boîtes noires par les services de renseignement, a déclaré que celles-ci étaient actives depuis un mois maintenant.

L’information a été lâchée ce mardi 14 novembre par Francis Delon, le président de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) : depuis maintenant un mois, les fameuses boîtes noires nées dans le cadre de la loi relative au renseignement, et qui sont censées repérer des "comportements suspects" en se basant sur les données de connexion, sont actives.

Cette annonce, faite lors d’une journée d’étude à Grenoble sur le thème « contrôle du renseignement : comment concilier surveillance et respect des droits de l’homme ? », a été rapportée par des journalistes présents sur place, comme Pierre Alonso de Libération et Elsa Trujillo du Figaro, ainsi que par Serge Slama, professeur de droit public à Grenoble.

Jusqu’à présent, il était considéré que ce dispositif prévu à l’article 851-3 du code la sécurité intérieure n’était pas actif. Mais à la suite d’un certain nombre de navettes entre le gouvernement et la CNCTR, cette dernière a fini par « valider l’algorithme [au cœur des boîtes noires, ndlr] début octobre », indique Pierre Alonso. Donc dans la plus grande discrétion. La matière est, il est vrai, très sensible.

Les boîtes noires doivent en effet servir à observer en temps réel les métadonnées, sans regarder le contenu des communications :

« Pour les seuls besoins de la prévention du terrorisme, il peut être imposé aux opérateurs la mise en œuvre sur leurs réseaux de traitements automatisés destinés, en fonction de paramètres précisés dans l’autorisation, à détecter des connexions susceptibles de révéler une menace terroriste », lit-on dans la loi. Pour cela, un algorithme est employé mais sa conception est classifiée.

Il peut être imposé aux opérateurs la mise en œuvre de traitements automatisés pour détecter des connexions susceptibles de révéler une menace terroriste

« Ces traitements automatisés utilisent exclusivement les informations ou documents mentionnés à l’article L. 851-1, sans recueillir d’autres données que celles qui répondent à leurs paramètres de conception et sans permettre l’identification des personnes auxquelles les informations ou documents se rapportent », poursuit le texte Les éléments dont il est question sont :

Les informations ou documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques des opérateurs et des hébergeurs, les données techniques relatives à l’identification des numéros d’abonnement ou de connexion à des services de communications électroniques, le recensement de l’ensemble des numéros d’abonnement ou de connexion d’une personne désignée, la localisation des équipements terminaux utilisés ainsi qu’aux communications d’un abonné portant sur la liste des numéros appelés et appelants, la durée et la date des communications.

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Mais à en croire le président de la CNCTR, dont les propos ont été repris par Serge Slama, il y a eu un « travail long » avec le gouvernement pour examiner l’algorithme, évaluer sa finalité, la lutte contre le terrorisme, et vérifier sa proportionnalité. Sur l’algorithme lui-même, il est fait état, sans plus de précision, d’un « contrôle technique très poussé » et de modifications avant l’autorisation. Deux ans plus tôt, le même président de la CNCTR avait jugé que le contrôle des algorithmes sera très difficile à effectuer.

Par contre, ajoute pour sa part Pierre Alonso, la CNCTR « n’a pas encore été saisie de demande de désanonymisation de données collectées ». « Les données récoltées sont des données de connexion anonymisées, recueillies de façon non ciblée pour être mises dans une sorte de grande marmite étanche », cite de son côté Elsa Trujillo.

Gare toutefois à l’abus de langage : comme l’a pointé Daniel Le Métayer, le directeur de recherche de l’Inria à Lyon et membre de la Commission de réflexion de l’Assemblée nationale sur le droit et les libertés à l’âge du numérique, il est plus juste de parler de « dépseudonymisation » que de désanonymisation, puisque ces boîtes noires visent justement à pouvoir remonter à un utilisateur final.

2015, année de la loi Renseignement

C’est en juillet 2015 que le Conseil constitutionnel a validé la loi relative au renseignement, en ne censurant que quelques dispositions relativement anecdotiques du texte. Les boîtes noires sont pourtant très vite apparues comme la disposition la plus controversée et la plus inquiétante sur le plan des libertés publiques, avec le risque que le dispositif conduise à d’inévitables violations des droits de l’homme.

Pour valider les boîtes noires, le Conseil se contente de rappeler le dispositif prévu et d’estimer sans argumenter davantage qu’en raison de l’encadrement des algorithmes, « ces dispositions ne portent pas une atteinte manifestement disproportionnée au droit au respect de la vie privée ». C’est d’ailleurs peu ou prou le seul commentaire qu’a fait le Conseil, contrairement à la coutume.

Cette disposition et le texte en général avaient pourtant réuni contre eux un front inédit de la société civile, incluant des avocats, des magistrats, des associations de protection des droits de l’homme, des institutions (le Conseil national du numérique, Commission nationale consultative des droits de l’homme, la CNIL, le Défenseur des droits…) et des organisations professionnelles.

Même l’association des victimes du terrorisme avait jugé que le texte allait trop loin dans l’atteinte à la vie privée.
 
 
Les vrais terroristes sont à la tête de l'Etat et des multinationales... 

http://echelledejacob.blogspot.fr/2017/12/anonymiser-votr...

Je plaide pour un protectionnisme rationnel et pour la préservation des valeurs traditionnelles

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Je plaide pour un protectionnisme rationnel et pour la préservation des valeurs traditionnelles

Entretien accordé en exclusivité au site flux.md par le Président de la République Moldave, Igor Dodon
 
Propos recueillis par Ghenadie Vaculovschi
 
Ex: http://echelledejacob.blogspot.com

FLUX : – Monsieur le Président, plus d’un an s’est déjà écoulé depuis les élections présidentielles, lors desquelles vous avez remporté une victoire écrasante. Depuis lors, le monde découvre en vous un chef d’État adepte du courant souverainiste. Ce courant prend aussi de plus en plus d’ampleur en Europe occidentale où la souveraineté des États est de jour en jour plus précaire. Quels sont, à votre avis, les facteurs qui mettent en péril la souveraineté de notre pays ?

Igor Dodon : – C’est une question très complexe ; il y de très nombreux éléments, tant internes qu’externes, et, tandis que certains dépendent de nous, d’autres relèvent de la géopolitique régionale et mondiale. Et puisque nous parlons de souveraineté, comme vous l’avez fort justement dit, je donne ma préférence à des politiques visant, d’une part, à conserver les valeurs et les traditions nationales, à l’encontre du courant mondialiste qui devient actuellement de jour en jour plus agressif à l’échelle mondiale. D’autre part, je suis un adepte du protectionnisme économique en ce qui concerne le marché interne. Au moins ces deux éléments de base – les valeurs nationales, notre spécificité nationale, qui nous caractérise en tant que nation civique, en tant qu’État, en tant que citoyens – nous devons tout faire pour les conserver. En même temps, nous avons besoin d’un protectionnisme rationnel, qui nous permette de régler nos problèmes économiques internes : la création d’emplois, etc.

FLUX : – Dans le contexte créé par la mondialisation, comment la République moldave peut-elle se soustraire à la condition d’une colonie des grandes puissances ?

Igor Dodon : – Les petits pays sont toujours en danger. Les grands n’ont de cesse de vouloir les transformer en subalternes. C’est arrivé de nombreuses fois, à de nombreux pays. Dès que les dirigeants de petits pays se laissent attendrir par certaines faveurs – y compris de nature économique – que leur proposent les grandes puissances géopolitiques, ils sacrifient leur peuple tout entier, et nous devenons les otages d’une politique pro-occidentale ou pro-orientale. Il est très difficile de garder l’équilibre. Pour être sincères, nous devons reconnaître que, pendant diverses étapes de son histoire, la République moldave n’a pas été capable de maintenir l’équilibre. Au cours des années 1990, par désir de nous rapprocher de l’Occident, nous avons laissé l’Ouest nous donner de nombreux conseils et nous l’avons imité dans bien des domaines, détruisant tout ce que nous avait laissé l’Union soviétique – ou du moins, ce qu’elle nous avait laissé de bien. Je pense notamment aux infrastructures. Ces derniers temps, on constate à nouveau une volonté de complaire aux Européens ou aux Américains, et cette volonté nous met en danger. La République moldave ne peut survivre qu’à condition de conserver de bonnes relations avec l’Est comme avec l’Ouest. Cela reste-t-il possible, surtout dans le contexte de la mondialisation ? C’est difficile, mais pour ma part, j’estime que c’est possible. Bien entendu, pour s’assurer un tel statut, outre le désir de le faire, nous avons besoin à l’interne d’une volonté politique des dirigeants et de la société, or c’est là qu’apparaît le problème : notre société est divisée – entre pro-occidentaux et pro-orientaux.

Le premier pas pour nous consisterait à comprendre que nous ne devons pas être pro-quoi que ce soit, mais pro-Moldavie. Le pas suivant serait d’obtenir un consensus des forces géopolitiques. Lorsque la Suisse a été créée comme État neutre entre plusieurs grands empires de l’époque – la France, l’Allemagne, l’Italie – les grands empires ont donné leur accord à l’existence d’un pays où une partie des habitants parle le français, une autre partie une langue ressemblant plutôt à l’italien, tandis qu’une troisième partie parle un dialecte allemand. Les grands du continent, d’un commun accord, ont décidé que cet État, dont le nom signifiait à l’origine « pays limitrophe » aurait le droit de vivre neutre en leur milieu. Sans subir d’annexion. Eh bien, la République moldave aurait de bonnes chances de devenir une nouvelle Suisse, à condition de disposer préalablement d’un consensus social interne dans ce sens, à l’échelle de la nation. La seconde condition importante, c’est que les grandes puissances réussissent à résister à la tentation de nous annexer.

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L’Union européenne peut très bien vivre sans nous, tout comme la Russie ; or, soumis à une force d’attraction, les pays comme la Moldavie tombent en morceaux. C’est ce qui s’est passé en Ukraine. La grande erreur des puissances géopolitiques a été d’adopter une approche « si, si » – avec nous ou contre nous. Pour des États comme la République moldave, l’Ukraine et autres, on ne peut pas accepter une telle approche de la part de nos partenaires géopolitiques. Car si on le fait, tant va la cruche à l’eau qu’elle casse. Vous voyez bien ce qui se passe en Ukraine. La Moldavie est exposée au même risque. C’est du moins mon opinion, dont j’ai eu l’occasion de discuter aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est, avec M. Poutine à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée, mais aussi avec les autorités de Bruxelles, comme Mme Mogherini et d’autres – et j’ai l’impression que, de plus en plus souvent, mon approche suscite la compréhension de nos partenaires externes.

FLUX : – La Moldavie peut-elle amener les acteurs principaux de l’échiquier à adopter un tel consensus ? Il nous est, bien entendu, impossible de les contrôler, mais peut-on jouer un rôle dans ce processus ? Et quelle serait la nature de ce rôle ?

Igor Dodon : – Nous devons tout faire pour les convaincre. Il s’agit de quelques grandes puissances : la Fédération de Russie, l’Union européenne, mais aussi l’Allemagne qui joue un rôle important dans l’UE, et les États-Unis d’Amérique, qui se trouvent à une plus grande distance, mais ont une grande influence dans la région, et notamment sur ce qui se passe en Roumanie, qui est un pays de première importance à l’échelle régionale. J’estime que notre but stratégique doit être que la Moldavie figure à l’ordre du jour de ces grandes puissances comme l’endroit où il est possible de parvenir à un compromis géopolitique régional. À mon avis, la nécessité d’un compromis régional est évidente et va devenir encore plus évidente au cours des prochains temps. Une fois les élections russes terminées, je suis convaincu que la Fédération de Russie et les États-Unis vont partir à la recherche de points d’accord dans cette région. Après tout, ils ont aussi des programmes communs dans d’autres parties du monde. Or dans cette région-ci, ils vont avoir besoin d’un ordre du jour commun et d’un exemple positif dont les deux parties puissent se réclamer. Voilà ce que je me suis efforcé de faire comprendre en Allemagne, dans la Fédération russe, à Bruxelles, aux États-Unis : tel a été mon but tout au long de cette première année de mandat – de démontrer que l’endroit où nous nous trouvons est le point où chacun d’entre vous pourrait s’enorgueillir d’une réussite. Vous pouvez envisager de venir ici sous les auspices d’une réussite qui soit celle de tous, et non d’un seul ; et cette réussite pourrait, à l’avenir, servir de modèle pour résoudre d’autres problèmes. Sincèrement, j’attends avec optimisme la période qui s’ouvrira après la finalisation de tous les processus électoraux de l’année en cours : chez nous, en Russie, aux États-Unis (élections de mi-mandat au Congrès). J’espère qu’après cela, 2019 sera l’année des compromis, et que la Moldavie figurera à l’ordre du jour des grandes puissances. Ces derniers temps, nous n’étions pas à l’ordre du jour. Ou du moins, pas en première page.

FLUX : – Les promoteurs du discours pro-occidental vous présentent comme étant pro-russe. En revanche, j’ai suivi avec beaucoup d’attention votre intervention du 15 décembre 2017 lors de la conférence internationale organisée autour du thème des Alternatives au capitalisme financier ; or, dans le cadre de cette intervention, vous vous êtes positionné comme adepte du concept de Grande Europe, « de Lisbonne à Vladivostok » que certains auteurs appellent aussi « l’axe Paris-Berlin-Moscou ». Quel est le rôle que peut jouer la République moldave dans ce concept, dont nous savons qu’il est en proie au sabotage constant d’autres forces, qui ne relèvent pas forcément du continent eurasiatique ?

Igor Dodon : – La Moldavie est un petit pays, mais qui est appelé à jouer un rôle décisif. À condition d’en avoir l’intelligence, nous pouvons devenir le pont par lequel cette route peut s’ouvrir. Au lieu d’être ignorés par le monde entier, nous pourrions servir d’exemple, de point d’entente entre les grandes puissances, comme je le disais à l’instant. Si nous ne réussissons pas à avoir l’intelligence et la compétence nécessaires, alors ce pays va être déchiré et tomber en morceaux. Ceux qui s’efforcent de me faire passer pour un politicien pro-russe sont précisément ceux qui ne veulent pas que nous arrivions à ce consensus. Parce qu’il est beaucoup plus facile de dire qu’il y a les pro-russes d’un côté, les pro-européens de l’autre, et de continuer à diviser la société. Je vous le dis sincèrement : c’est une réalité dont, moi-même, je prends de plus en plus conscience ; j’admets que par le passé, j’ai pu, moi aussi, être trop catégorique sur certains points, mais de plus en plus, je me rends compte que la Moldavie a besoin d’équilibre dans sa politique étrangère. Et, pourvu que nous fassions preuve d’assez de compétence, de maturité politique et d’intelligence pour en assurer les conditions internes, la Moldavie aura un rôle décisif dans la création de cet axe [Paris-Berlin-Moscou – n.d.l.r.].

FLUX : – Ces derniers temps, les États du Groupe de Visegrad promeuvent une politique commune face à Bruxelles, qui, pour sa part, s’efforce, à travers sa bureaucratie, de saper leur souveraineté. C’est du moins ce qu’affirment les politiciens du V4. Ils arrivent à le faire ! En tant que chef d’État, ne pensez-vous pas qu’il conviendrait d’intensifier votre dialogue avec les dirigeants de ces pays ?

Igor Dodon : – Je suis de votre avis ; l’année dernière, déjà, nous avons établi quelques contacts dans ce sens : j’ai rencontré le premier ministre hongrois, M. Viktor Orbán ; au terme d’une discussion des plus cordiales, nous avons conclu sur des positions communes à propos de très nombreux aspects de la politique régionale. Ce qui m’a hautement réjoui. M. Orbán appartient à la famille européenne des partis de droite, tandis que je suis un homme politique de gauche, mais sur une grande majorité de thèmes – par exemple les migrants, le besoin d’un équilibre entre Russie et Occident – nous nous sommes trouvés des atomes crochus. Cette année, j’ai bon espoir de rencontrer le président tchèque. Je lui ai adressé mes vœux à l’occasion de son anniversaire. Nous devrions prochainement décider de l’endroit où cela aura lieu : à Chișinău ou en République tchèque. L’année dernière, j’ai eu des contacts avec les autorités bulgares. La vice-présidente de la Bulgarie s’est rendue à Chișinău et cette année j’espère m’entretenir avec le président bulgare, qui est comme moi socialiste. Et nous tâcherons aussi d’intensifier nos contacts avec les autres.

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FLUX : – Pour revenir à la politique intérieure, au protectionnisme économique et à la souveraineté économique, j’ai une question concernant les terrains agricoles. En Hongrie, un référendum a entériné le droit exclusif des citoyens hongrois à la propriété des terrains cultivables. Peut-être conviendrait-il que la République moldave en fasse de même ?

Igor Dodon : – Sur ce point, ma position est tout aussi catégorique. Regardez donc ce qui est arrivé en Roumanie, et dans d’autres pays qui ont opté pour une approche libérale de cette question : en pratique, les terrains agricoles y constituent désormais pour la plupart la propriété de personnes physiques ou morales étrangères, à qui leur intérêt ne dicte pas toujours qu’il faudrait développer l’agriculture. Dans certains cas, ils trouvent plus simple de ruiner l’agriculture, pour faire entrer sur ces marchés leur propre marchandise, produite dans d’autres pays. Et cela, c’est une tragédie pour le pays concerné, pour l’État : les terrains sont dans des mains étrangères, l’agriculture est ruinée, les emplois ont disparu et le marché interne est inondé de produits agricoles venus d’ailleurs. J’ai lu récemment une analyse portant sur la Roumanie, qui calculait les milliards d’euros que les Roumains paient pour importer des produits agro-alimentaires qu’ils produisaient jadis. Regardez ce qui s’est passé en Bulgarie : l’adhésion à l’UE et la libéralisation totale s’est soldée par la faillite d’au moins 50% des capacités de production autochtones. De ce point de vue, la Hongrie est un exemple à suivre. Bien évidemment, il convient de contenir ce phénomène en République moldave. Car pour l’instant, par divers moyens, les citoyens étrangers parviennent à acheter des terrains agricoles. Ce qui est très dangereux.

FLUX : – Vous avez récemment rencontré le président de l’Organisation mondiale des familles, l’Américain Brian Brown. D’un commun accord, vous avez décidé d’organiser le prochain congrès de cette organisation en septembre à Chișinău. Qu’est-ce qui vous a amené à prendre cette initiative ? Pensez-vous, vous aussi, qu’à l’heure actuelle la famille fait l’objet d’attaques sans précédent dans l’histoire ?

Igor Dodon : – Qu’est-ce qui fait la puissance d’un État ? C’est par cette question que commence la réponse à votre question. Il existe diverses réponses philosophiques et rhétoriques. Certains vous diront que l’État est puissant quand il dispose d’une armée puissante. Mais il existe des États puissants sans armée, ou avec une petite armée, et qui ne disposent pas non plus de l’arme nucléaire. L’État est puissant, en premier lieu, quand il repose sur une histoire, une nation consolidée, une société qui tient à ses valeurs. Voilà l’État puissant. Voilà l’État qu’il est difficile de détruire de l’extérieur. En République moldave, nous autres chrétiens orthodoxes représentons plus de 98% de la population. En République moldave, la tradition et la normalité dictent qu’il existe de bonnes relations familiales. On nous a d’ailleurs appris que la famille est la cellule de base de la société. Or regardez ce qui se passe : à quoi s’en prennent le plus souvent nos opposants – les ennemis du caractère étatique de notre pays – ces dernières années ? À notre histoire, à notre religion et à nos traditions – et à notre famille. Ils nous proposent d’adopter l’histoire d’autres États, ils tentent de dénigrer l’Église en Moldavie, et promeuvent l’officialisation des minorités sexuelles. Si nous les laissons faire, à mon avis, ils vont détruire l’État, en sapant les piliers qui le soutiennent. Voilà les raisons pour lesquelles, depuis plusieurs années, je me prononce catégoriquement contre toute tentative de mettre à mal ces valeurs. J’ai pris plusieurs initiatives, débouchant sur des actions de protection desdites valeurs. Cette année, quand l’occasion s’est présentée de convaincre nos partenaires étrangers d’organiser à Chișinău le Congrès mondial des familles, j’en ai profité. Il y a deux ans, en 2016, j’ai assisté au même événement à Tbilissi. L’année dernière, il a eu lieu à Budapest. J’ai réussi à convaincre Brian Brown de le faire venir chez nous. Et, à n’en pas douter, en septembre, nous accueillerons les représentants de dizaines de pays, non seulement orthodoxes, mais aussi catholiques, qui soutiennent les mêmes valeurs. Je pense que c’est un énorme succès pour notre pays.

D’ici à septembre, bien évidemment, nous organiserons divers événements. En mai, je tiens absolument à l’organisation d’un festival de la famille sur la place du Grand Rassemblement national ; nous y arriverons. L’événement aura lieu sous le patronage de la présidence de la République moldave. Nous prévoyons aussi certains événements à l’étranger : M. Brown m’a invité aux États-Unis en vue de l’organisation de tables rondes consacrées à cette question et je prévois d’accepter son invitation.

Nous, citoyens de la République moldave, devons comprendre que, même sans armée puissante, nous sommes puissants par nos traditions, par notre culture, par nos familles. Et que nous devons donc les défendre.

FLUX : – Vous vous positionnez comme un défenseur de l’orthodoxie. Ne pensez-vous pas que cela risque de nuire à votre image ? Sachant que notre société s’est convertie à la mode des attaques anticléricales permanentes…

Igor Dodon : – Nous devons régler notre conduite sur ce que nous ressentons et sur ce en quoi nous croyons, et non sur les campagnes de presse et de communication organisées par nos adversaires dans le but de nous imposer un ordre du jour choisi par eux et d’induire la société en erreur. Tout ce dont vous parlez comme d’une mode, ce sont en réalité des campagnes payées à prix d’or, une agitation artificiellement créée dans l’espoir qu’une partie de la société finisse par y croire. C’est là, bien évidemment, une chose extrêmement dangereuse. En ce qui me concerne, je ne compte pas céder sous prétexte que quelqu’un, à la télé, dit qu’il vaudrait mieux faire ceci ou cela, ou parce que tels ou tels jeunes gens – à mon grand regret – se laissent piéger par ce genre de spéculations. Je suis fermement convaincu que cette position jouit du soutien de la majorité de nos concitoyens, à qui je ne ferai pas défaut.

FLUX : – Votre conception d’une Grande Europe, ainsi que vos convictions en faveur de la préservation des valeurs traditionnelles, auront-elles un impact plus marqué après les élections législatives qui vont prochainement être tenues en République moldave ? Quelles sont les chances de les voir déboucher sur la formation d’une majorité parlementaire favorable à un tel programme ?

Igor Dodon : – Cela dépend beaucoup de nous, en premier lieu, mais aussi du contexte géopolitique. Si les grandes puissances, une fois leur ordre du jour commun établi – ce qui sera certainement le cas d’ici à la fin de l’année – s’accordent pour ne pas tirailler la Moldavie dans un sens et dans l’autre, et la laissent rester un État neutre, en relations amicales tant avec les uns qu’avec les autres, ce sera plus simple. Car pour une bonne part, ce qui va arriver l’année prochaine dépend aussi de l’ordre du jour des acteurs géopolitiques majeurs de la région. Pour ma part, je ne songe pas un instant à céder. Bien sûr, ce n’est pas simple. Les attaques sont très violentes. Vous voyez bien toutes ces campagnes de presses sur moi – orchestrées par l’Occident –, qui ne s’arrêtent plus. Ceux qui se cachent derrière de telles campagnes doivent bien voir en moi un danger : le danger d’un leader opposé au mondialisme. Je l’ai dit ouvertement, dès l’année dernière, au forum économique à Saint-Pétersbourg : je suis pour la protection de nos valeurs et pour que nous nous axions en permanence sur notre intérêt national. Ce n’est pas à Washington, ni à Bruxelles, ni à Moscou de nous dicter notre programme. Dans tout ce que nous faisons, nous devons nous baser sur notre intérêt national. S’il est souhaitable pour la République moldave d’avoir un régime d’entrée sans visa en Europe pour nos concitoyens, faisons en sorte de l’avoir. Appartenir au marché eurasiatique est souhaitable et nous y avons déjà un statut d’observateur, il existe un mémorandum dans ce sens, donc ce mémorandum doit être signé.

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Nous devons toujours avoir notre propre ordre du jour, de façon à ne laisser personne nous en dicter un de l’extérieur, en nous expliquant que « ce serait dans votre intérêt ». Ces dernières années, à mon grand regret, c’est ce qui est arrivé à la République moldave: l’ordre du jour nous était imposé depuis l’étranger, et nos gouvernants n’ont pas été en mesure d’exprimer leur propre position. D’une part parce qu’ils avaient peur, étant soumis à des chantages liés à leurs avoirs en Occident, d’autre part, par manque de compétence, de fermeté, de verticalité. Quoi que leur dise le Fond monétaire international : « Augmentez l’âge de départ à la retraite ! » ou autre consigne – elle était exécutée. « Ouvrez votre marché aux produits agro-alimentaires européens ! » – et nous voici important de la viande d’Europe, tandis que presque tous nos produits laitiers viennent d’Ukraine… À la longue, une telle attitude nous mènerait où ? C’est pourquoi, pour répondre à la question, j’estime que c’est une possibilité réelle. Cela dépendra beaucoup de nous. Pour ma part, je ne songe pas un instant à céder, mais tout va aussi dépendre de la conjoncture géopolitique de la fin de cette année et tout particulièrement du début de l’année prochaine.

FLUX : – Cet entretien va être publié simultanément en quatre langues sur le portail FLUX.MD, de façon à pouvoir être repris par nos partenaires media d’Europe occidentale et de Russie. Comme l’occasion s’en présente donc, quel message souhaitez-vous adresser à nos lecteurs étrangers ?

Igor Dodon : – En premier lieu, je les invite à venir en République moldave. En dépit des affrontements géopolitiques de la région, la République moldave est un pays d’une grande beauté. Je veux aussi les remercier pour leur soutien. Ces derniers temps, je reçois de très nombreux messages d’encouragement, y compris sur les réseaux sociaux. On m’écrit par exemple : « Monsieur Dodon, nous voyons que vous vous battez et, bien qu’étant citoyens de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France, des États-Unis, nous sommes de votre côté. Nous considérons que vous avez raison quand vous parlez de la protection de la famille, des valeurs traditionnelles, de la religion, ou du protectionnisme économique. »

Je tiens à les remercier pour ces messages et à leur dire que nous ne céderons pas. La position que j’ai exposée, dont nous avons discuté aujourd’hui, jouit du soutien de la grande majorité des citoyens de la République moldave. Quand il est question de neutralité et de rester en-dehors de l’OTAN, c’est une option en faveur de laquelle se prononcent de 65% à 70% de la population moldave. Quand nous parlons de notre foi orthodoxe, en Moldavie elle est partagée par plus de 90% des citoyens. S’il s’agit de conserver les valeurs familiales traditionnelles, c’est une option qui, là aussi, rassemble plus de 90% des Moldaves. C’est pourquoi en République moldave, en dépit de toutes les pressions et tentatives de nous imposer des normes et des valeurs qui ne nous ressemblent pas, nous sommes un pays ouvert à tous, mais très patriotique. Et je vous invite à venir nous rendre visite pour vous en convaincre.

FLUX : – Monsieur le Président, merci de nous avoir accordé cet entretien.
 

Henri Lefebvre et le procès marxiste de la vie quotidienne

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Henri Lefebvre et le procès marxiste de la vie quotidienne

par Nicolas Bonnal

Ex; http://www.dedefensa.org

Henri-Lefebvre-1971-1.jpgTout le monde a oublié Henri Lefebvre et je pensais que finalement il vaut mieux être diabolisé, dans ce pays de Javert, de flics de la pensée, qu’oublié. Tous les bons penseurs, de gauche ou marxistes, sont oubliés quand les réactionnaires, fascistes, antisémites, nazis sont constamment rappelés à notre bonne vindicte. Se rappeler comment on parle de Céline, Barrès, Maurras ces jours-ci… même quand ils disent la même chose qu’Henri Lefebvre ou Karl Marx (oui je sais, cent millions de morts communistes, ce n’est pas comme le capitalisme, les démocraties ou les Américains qui n’ont jamais tué personne, Dresde et Hiroshima étant transmuées en couveuses par la doxa historique).

Un peu de Philippe Muray pour comprendre tout cela – cet oubli ou cette diabolisation de tout le monde :

« Ce magma, pour avoir encore une ombre de définition, ne peut plus compter que sur ses ennemis, mais il est obligé de les inventer, tant la terreur naturelle qu’il répand autour de lui a rapidement anéanti toute opposition comme toute mémoire. »

J’avais découvert Henri Lefebvre grâce à Guy Debord qui, lui, est diabolisé pour théorie de la conspiration maintenant ! Sociologue et philosophe, membre du PCF, Lefebvre a attaqué la vie quotidienne, la vie ordinaire après la Guerre, premier marxiste-communiste à prendre en compte la médiocrité de la vie moderne à la même époque qu’Henri de man (je sais, merci, fasciste-nazi-réac-technocrate vichyste etc.). Le plus fort est que Lefebvre attaque le modèle soviétique qui débouchait à la même époque sur le même style de vie un peu nul, les grands ensembles, le métro-boulot-dodo, le cinoche…

J’ai déjà évoqué Henri de Man dans mon livre sur la Fin de l’Histoire. Un bel extrait bien guénonien sans le vouloir :

« Tous les habitants de ces maisons particulières écoutaient en même temps la même retransmission. Je fus pris de cette angoisse … Aujourd'hui ce sont les informations qui jouent ce rôle par la manière dont elles sont choisies et présentées, par la répétition constante des mêmes formules et surtout par la force suggestive concentrée dans les titres et les manchettes. »

HL-manifdiff.jpgC’est dans l’ère des masses. On peut rajouter ce peu affriolant passage :

« L'expression sociologique de cette vérité est le sentiment de nullité qui s'empare de l'homme d'aujourd'hui lorsqu'il comprend quelle est sa solitude, son abandon, son impuissance en présence des forces anonymes qui poussent l'énorme machine sociale vers un but inconnu. Déracinés, déshumanisés, dispersés, les hommes de notre époque se trouvent, comme la terre dans l'univers copernicien, arrachés à leur axe et, de ce fait, privés de leur équilibre. »

Lefebvre dans un livre parfois ennuyeux et vieilli hélas (le jargon marxiste des sixties…) dénonce aussi cet avènement guénonien de l’homme du règne de la quantité. Il se moque des réactionnaires, mais il est bien obligé de penser comme eux (et eux ne seront pas oubliés, lui oui !) :

« Le pittoresque disparaît avec une rapidité qui n’alimente que trop bien les déclarations et les lamentations des réactionnaires…. »

Ici deux remarques, Herr professeur : un, le « pittoresque » comme vous dites c’est la réalité du paysage ancestral, traditionnel saboté, pollué et remplacé, ou recyclé en cuvette pour touristes sous forme de « vieille ville ». Deux, les chrétiens révoltés qui dénoncent cette involution dès le dix-neuvième ne sont pas des réacs sociologiques, pas plus que William Morris ou Chesterton ensuite.

Henri Lefebvre poursuit, cette fois magnifiquement :

« Là où les peuples se libèrent convulsivement des vieilles oppressions (nota : les oppressions coloniales n’étaient pas vieilles et furent remplacées par des oppressions bureaucratiques ou staliniennes pires encore, lisez Jacob Burckhardt), ils sacrifient certaines formes de vie qui eurent longtemps grandeur – et beauté. »

Et là il enfonce le clou (visitez les villes industrielles marxistes pour vous en convaincre :

« Les pays attardés qui avancent produisent la laideur, la platitude, la médiocrité comme un progrès. Et les pays avancés qui ont connu toutes les grandeurs de l’histoire produisent la platitude comme une inévitable prolifération. »

HL-revUrb.jpgLes pays comme la Chine qui ont renoncé au marxisme orthodoxe aujourd’hui avec un milliard de masques sur la gueule, de l’eau polluée pour 200 millions de personnes et des tours à n’en plus finir à vingt mille du mètre. Cherchez alors le progrès depuis Marco Polo…

Matérialiste, Lefebvre évoque ensuite l’appauvrissement du quotidien, la fin des fêtes païennes-folkloriques (j’ai évoqué ce curieux retour du refoulé dans mon livre sur le folklore slave et le cinéma soviétique) et il regrette même son église enracinée d’antan (s’il voyait aujourd’hui ce que Bergoglio et les conciliaires en ont fait…). C’est la fameuse apostrophe de Lefebvre à son Eglise :

« Eglise, sainte Eglise, après avoir échappé à ton emprise, pendant longtemps je me suis demandé d’où te venait ta puissance. »

Eh oui cette magie des siècles enracinés eut la vie dure.

Je vous laisse découvrir cet auteur et ce livre car je n’ai pas la force d’en écrire plus ; lui non plus n’est pas arrivé avec le panier à solutions rempli…

Penseur du crépuscule marxiste, Lefebvre m’envoûte comme son église parfois. Comme disait le penseur grec marxiste Kostas Papaioannou, « le capitalisme c’est l’exploitation de l’homme par l’homme, et le marxisme le contraire » ! De quoi relire une petite révolte contre le monde moderne !

La révolution ? Le grand chambardement ? Sous les pavés la plage privatisée par les collègues de Cohn-Bendit ? Je laisserai conclure Henri Lefebvre :

« En 1917 comme en 1789, les révolutionnaires crurent entrer de plain-pied dans une autre monde, entièrement nouveau. Ils passaient du despotisme à la liberté, du capitalisme au communisme. A leur signal la vie allait changer comme un décor de théâtre. Aujourd’hui, nous savons que la vie n’est jamais simple. »

Et comme je disais que nos cathos réacs étaient les plus forts :

HL-VQ.jpg« La révolution… crée le genre d’homme qui lui sont nécessaires, elle développe cette race nouvelle, la nourrit d'abord en secret dans son sein, puis la produit au grand jour à mesure qu'elle prend des forces, la pousse, la case, la protège, lui assure la victoire sur tous les autres types sociaux. L'homme impersonnel, l’homme en soi, dont rêvaient les idéologues de 1789, est venu au monde : il se multiplie sous nos yeux, il n'y en aura bientôt plus d’autre ; c'est le rond-de-cuir incolore, juste assez instruit pour être « philosophe », juste assez actif pour être intrigant, bon à tout, parce que partout on peut obéir à un mot d'ordre, toucher un traitement et ne rien faire – fonctionnaire du gouvernement officiel - ou mieux, esclave du gouvernement officieux, de cette immense administration secrète qui a peut-être plus d'agents et noircit plus de paperasses que l'autre. »

C’était l’appel de Cochin, le vrai…

Sources

Henri Lefebvre – critique de la vie quotidienne, éditions de l’Arche

Henri de Man – L’ère des masses

René Guénon – la crise du monde moderne ; le règne de la quantité et les signes des temps

Chesterton – Orthodoxie ; hérétiques (Gutenberg.org)

Cochin – La révolution et la libre pensée

Nicolas Bonnal – Chroniques sur la fin de l’histoire ; le cinéma soviétique et le folklore slave ; Céline, le pacifiste enragé

Julius Evola – révolte contre le monde moderne

Le Viet Nam et la Russie

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Le Viet Nam et la Russie

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Viet Nam est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien. Cependant, à partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant conservateur Lê Duan, il a entrepris sa propre perestroïka. Il a libéralisé son économie, et s'affirme progressivement comme un pays émergent dynamique.

On a même parlé d'un nouveau Tigre Asiatique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant seul.  Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Vi%C3%AAt_Nam

Rappelons qu'après la guerre dite d'Indochine, perdue en fait par les Français lors de la bataille de Diên Biên Phu, la France a renoncé à poursuivre un conflit trop éloigné d'elle pour être gagnable. Lors des accords de Genève de 1954, négocié par Pierre Mendès-France pour le compte de la France, celle-ci a reconnu l'indépendance du pays.

Mais ce faisant elle a ouvert grand la porte aux Américains, qui ne voulaient pas que la Chine et derrière elle la Russie, ne fasse du Viet Nam un pays communiste. Une seconde guerre du Viet Nam en a résulté. Elle a opposé, de 1955 à 1975, d'une part la République démocratique du Viet Nam dit aussi Nord Viet Nam dont l'armée, dite Populaire vietnamienne a été soutenue matériellement et militairement par la Chine et la Russie soviétique - et d'autre part la République du Viet Nam (ou Sud Viet Nam), massivement représentée militairement par les États-Unis appuyés par plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippine). Un mouvement insurrectionnel d'inspiration communiste, le Front national de libération du Sud Viet Nam (dit Viet Cong) a par ailleurs combattu de l'intérieur le Sud-Viet Nam.

En 1964, la résolution dite du golfe du Tonkin a donné au président des États-Unis la mission de prendre en mains militairement le Viet Nam. L'intervention américaine a ravagé les infrastructures et l'environnement du Viet Nam, avec notamment des moyens chimiques constituant de véritables crimes de guerre . Mais malgré les moyens militaires considérables engagés, l'Amérique a échoué à mettre un terme à l'insurrection.

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A la fin des années 1960, la guerre était devenue de plus en plus impopulaire aux États-Unis. Des mouvements d'opposition de plus en plus violents – les seuls qu'aient jamais connu et que connaitront jamais sans doute les Etats-Unis - ont obligé le gouvernement américain à reconnaître son incapacité à gagner la guerre. De longues négociations ont abouti en 1973 aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viet Nam a mené une offensive victorieuse contre le Sud. Le Viet Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, a été réunifié en 1976.

À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant conservateur Lê Duan, le Viet Nam a entamé une sorte de perestroïka sur le modèle russe. Il a libéralisé son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.

Le Viet Nam entre la Russie et les Etats-Unis

Aujourd'hui, un point important en termes de politique internationale est le poids que peut avoir le Viet Nam dans les rapports de plus en plus conflictuels entre la Russie et les Etats-Unis, du fait d'ailleurs essentiellement de ce dernier pays.

Dans les dernières décennies, le Viet Nam, considéré initialement comme un des pays les plus pauvres d'Asie, s'est rapproché économiquement de Hong Kong, de Singapour, de Taiwan et dans une certaine mesure de la Corée du Sud. Les éléments de marché que le gouvernement avait introduit à la fin des années 1980, sans abandonner le principe d'une économie socialiste partiellement dirigée, lui ont procuré une base industrielle, énergétique, scientifique et agricole lui permettant de subvenir à ses propres besoins et de se donner une balance commerciale et touristique favorable. Il a encouragé également les investissements étrangers, inévitablement américains mais aussi chinois.

Le Viet Nam est désormais un membre influent de l'ASEAN ou Association des nations de l'Asie du Sud-Est https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_des_nations_de_... . Celle-ci était censée à sa fondation s'opposer aux pays dits communistes, mais la Chine y joue désormais un rôle important. Face au déclin de l'influence américaines surtout au poids que prennent désormais dans la région les grands programmes chinois tels que l'OBOR (One Belt, One Road). Le Viet Nam est intéressé par certains des projets de l'OBOR, notamment la voie ferrée Kunming Singapour qui devrait traverser l'ensemble de la péninsule.

Cependant, Hanoï n'entend pas devenir une sorte de satellite de la Chine dont il se distingue par ailleurs sur de nombreux plans, notamment culturel et ethnique. Il entretient des rapports fructueux avec le Laos son voisin où son armée avait joué un rôle important dans la guerre civile laotienne de 1968-1973. De même, il coopère étroitement avec son autre voisin le Cambodge. Il existe deux organisations en ce sens, le Committee of the Vietnam-Laos Solidarity and Friendship et le Vietnam-Cambodia Solidarity and Friendship.

Mais pour équilibrer le poids de la Chine, c'est surtout sur la Russie que le Viet Nam compte désormais. La Russie a bien compris le poids du Viet Nam et de ses voisins et compte de son côté en profiter. La Russie communiste avait, tout autant sinon plus que la Chine, soutenu le Viet Nam dans la seconde guerre d'Indochine avec l'Amérique. Après la chute de l'URSS, les deux pays avaient signé en 1994 un Traité d'Amitié. Depuis, ils ont développé leur coopération dans les domaines économique, politique et militaire. En 2012, ils ont publié une Déclaration Commune de Partenariat Stratégique.

Aujourd'hui la Russie fournit des armements modernes à l'armée et à la marine Vietnamiennes dont elle entraine des contingents sur son territoire. Tout aussi important est le travail en commun sur les questions financières, d'extraction pétrolière et gazière comme dans des projets de centrales nucléaires. En 2015, leurs échanges ont atteint une valeur de 4 milliards de dollars. Ce niveau s'est accru de 25% en 2016. Il est positif en faveur de la Russie d'environ 1 milliard.

Par ailleurs, en 2015, un accord de Libre-Echange a été signé entre le Viet Nam et l'organisme dit Union Economique Eurasiatique https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_%C3%A9conomique_euras... où la Russie joue un rôle dominant.

Ceci ne veut pas dire que le Viet Nam ne tienne pas à conserver de bonnes relations diplomatiques et économiques avec les Etats-Unis. Mais manifestement, il donnera si cela s'imposait la préférence à la Russie. Vladimir Poutine le sait mais n'en abuse pas. 

Why The Ethnie Is Important

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Why The Ethnie Is Important

It is quite common in our sphere for the focus of analyses to rest on the functionality and the securing of power mechanisms in a society, both inside and outside of government. The interpretation of these mechanisms and how they developed are generally elucidated through the lens of certain macrohistorical events and trends which have existed in the West for several centuries. However, history does not exist in a vacuum, and a thorough analysis of these events cannot neglect to consider the characteristics of the “human material” involved in these trends. Doing so will leave explanatory power on the table that could be applied to understand these events more fully, and thus to learn more precise lessons from them.

One of our fundamental goals is to seek to restore a socially stable order. To this end, there a number of critiques of democracy and other factors which divide power and create unstable social and political circumstances. To fully encompass this goal, it is necessary to take into account sociological and ethnographic factors which are not always reflected in purely formalistic analyses. I would argue that one of the primary factors of interest should be that of ethnicity and its interplay both within and between groups.

First, some definitions are in order. “Ethnicity” is a term that primarily refers to commonalities shared within human groups, which serve to define the “in-group” over and against “out-groups.”  Ethnicities center around “ethnic markers,” such as language, religion, morals, traditions and customs, patterns of daily living, and so forth. Often, ethnicity is delineated through the use of various “ideological” indicators (e.g. common mythology, common descent from an eponymous ancestor), the acceptance of which helps to determine group membership. While phenotype can be included in the set of markers, it is not usually a primary determinant and is most often not what principally defines an ethnie.

It is true that members of the same ethnie will almost always share similar phenotypic expressions (which are not limited merely to skin color, however). It is likewise true that phenotypic distinctions can serve as “in/out-group” markers, especially across metaethnic faultlines. Nevertheless, “race” as a modernistic, purely biological and genetic concept, is not what is being discussed here. Rather, commonality of custom, language, religion, and psychology are at issue, and these have served for so long to define differing groups of people that they are the very quintessence of “tradition.”

It is widely recognized within the social sciences that shared ethnicity is one of the single most powerful organizing principles that exists. Ethnicity has played a role in helping to be organize and distinguish between groups from our tribal beginnings. It is something that has been hardwired into the human psyche for thousands of years, dating back to even before the rise of our first truly agrarian civilizations.

The reason all of this is important hearkens back to what was said earlier about the goal of reestablishing a stable social order. It is through the concept of ethnicity that “collective solidarity” (closely related to the Khaldunian concept of asabiyyah in agrarian societies) is primarily expressed. Collective solidarity is a (potentially) quantifiable measure of the capacity for the members of a social body to work together solidaristically towards the achievement of common goals and purposes. It is well-known that collective solidarity is much more easily achieved within groups of people who more readily identify with each other as a result of shared ethnicity. Conversely, closely proximate diversity tends to breed mistrust and a lower willingness to work together for a common good. This solidaristic behavior with co-ethnics is much stronger than for artificial groupings centered around shared economic interest or hobbies, such as corporations and fraternal organizations.

Those concerned with true social stability must work toward the establishment of rational ethnostructures that will facilitate, rather than hinder, collective solidarity. This implies a rejection of abstract civic nationalism and the “multicultural” state, as well as rejection of the sort of immigration policies and structural power-distributing institutions which would encourage multiculturalism. Keep in mind, of course, that empires in which an aristoclade has established imperial control over its neighbors, but is not actively trying to co-mingle them, do not necessarily come within the purview of this analysis.

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The power of collective solidarity can easily be seen in the modern Western experience.  Certainly, collective solidarity is something that waxes or wanes within individual ethnies over time. Collective solidarity will increase when the core elite element within an ethnie exhibits unity among itself and shares goals and ideology, which it then leads its co-ethnic commons to act upon. Usually, collective solidarity increases due to several collaborating factors, such as a shared struggle against an external enemy, a low ratio of population density to shared resources (which reduces intragroup competition), and the proximity of vastly different ethnic groups across a shared border.

Conversely, collective solidarity declines when an ethnie’s elite core is degenerate, divided, or no longer sees itself as sharing a common destiny, identity, and purpose with its co-ethnic commons.

The rise of the West coincided with a high level of collective solidarity within the various Western ethnies. Each nation shared a unity of purpose and a willingness to work together for common goals (usually national expansion or other forms of national glory). This unity was shared between the elite and common elements, and this was true even given the greater general tendency towards individualism found among northwestern European populations (but which also existed among other Europeans, as well).

The decline of the West has coincided with a palpable decline in collective solidarity among Western ethnies. There is an increasing ideological and cultural gap between our ethnic elites and the rest. This is combined with the presence of an alloethnic elite, which has suborned the loyalties of Western ethnic elites. This occurred because Jews tend to exhibit much greater in-group cohesion (i.e. higher collective solidarity) which allows them to out-compete native Western elites, who grew complacent and were already waning in their sense of solidarity with their own co-ethnic commons during the 20th century.

It should go without saying that groups with higher collective solidarity will nearly always be able to outstrip those without it.

The encouragement of multiculturalism, mass third world immigration, and other trust-destroying phenomena has been a successful strategy used by alloethnic leaders in the West to further destroy Western collective solidarity and allow victory in ethnic conflicts between alloethnic and European/American ethnic elites. Even if these phenomena were entirely native in origin, mass immigration would still be destroying Western collective solidarity, resulting in the atomization and weakening of our societies. Individualism only really has the ability to thrive when collective solidarities are worn down and broken.

Thus, it’s important to support efforts and methods for increasing collective solidarity among Western ethnies. As such, we must find (and implement) ways to increase ethnic identification among Western populations. One strategy for this is to encourage the expression of traditional ethnic markets such as Christianity, European heritage and traditions, the revivification of local languages, and the like. Coupled with this, however, must be a concerted effort to “re-elitify” these markets, so that they not only find wide expression among the ethnic commons of the various Western nations, but are also readopted by the elites, thus unifying the sense of collective purpose in our ethnies.

Doing this must obviously be coupled with the pursuit of technical methods for obtaining and maintaining formal structural power, which has been a primary interest in our sphere. Hence, the two concepts – structural formalism and ethnocollective solidarity – can and must work in tandem. Any Restoration that might take place and institute a formal mechanism for the holding and use of power will be hollow if it is not coupled with the support structure provided by a unified ethnic solidarity.

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mardi, 27 février 2018

Méditerranée Orientale. La guerre du gaz aura-elle lieu?

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Méditerranée Orientale. La guerre du gaz aura-elle lieu?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans un article précédent du 01/02/2018, nous avions relaté les possibles affrontements, éventuellement militaires, entre le Liban et Israël pour le contrôle des champs de gaz naturel s'étendant à la frontière de leurs eaux économiques exclusives.

http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2892...=,

Aujourd'hui la Turquie a décidé d'entrer dans le jeu. Elle est le seul pays à reconnaitre l'autoproclamée République Turque de Chypre du Nord qui revendique une partie de l'ile, face à la République de Chypre, seule à être admise à l'ONU. Les deux républiques se partagent la capitale, Nicosie https://fr.wikipedia.org/wiki/Chypre_(%C3%AEle)

La Turquie affirme dorénavant que les activités relatives à l'exploration des champs de gaz situés dans la zone maritime de l'ile de Chypre relèvent en fait de la souveraineté de République Turque de Chypre du Nord, autrement dit de son influence. Elle n'avait pas précédemment reconnu la validité des accords entre la République de Chypre et d'autres pays, notamment l'Italie, pour l'exploration des eux relevant de sa zone économique exclusive.

Ankara y défend les intérêts de la Turkish Petroleum Corporation (TPAO) qui se veut seule en droit d'explorer cette zone, au nom d'accords avec la République Turque de Chypre du Nord. Le président Erdogan vient de prévenir la République de Chypre (du Sud) et divers compagnies pétrolières, dont l'ENI italienne, que la violation des intérêts turcs auraient de « graves conséquences ». Sans attendre, mi-février 2018, des unités turques ont bloqué un navire d'exploration le Saipem, explorant pour le compte de l'ENI. Par ailleurs, peu après, un garde-côte turc a abordé délibérément un aviso grec en Mer Egée. L'Italie en réponse n'a pas tardé à envoyer un navire militaire dans la zone.

Il y a tout lieu de penser que si un arbitrage international s'organisait, les Etats européens soutiendraient Chypre, la Russie soutenant la Turquie, malgré leurs différents actuels à Afrin

Le projet de gazoduc EastMed

La position respective des protagonistes sera également fonction du développement du projet de gazoduc EastMed ou  Eastern Mediterranean Gas Pipeline  https://ec.europa.eu/inea/en/connecting-europe-facility/c.... Celui-ci, visant à apporter du gaz de la Méditerranée à la Grèce via Chypre et la Crète, affaiblirait le rôle de transit de la Turquie prévu dans le projet de pipe TANAP, dit aussi pipeline Transanatolien http://www.tanap.com/tanap-project/why-tanap/ Il devra transporter du gaz de la Caspienne produit en Azerbaidjan vers la Turquie et ensuite l'Europe.

Ajoutons qu'un autre conflit se prépare, celui-ci entre la Turquie et l'Egypte, a propos du riche champ gazier dit Zohr découvert en 2015. Ankara ne reconnait pas les accords signés entre Chypre et l'Egypte en 2003 qui attribuaient au Caire une souveraineté exclusive sur les eaux frontières entre le Caire et Nicosie. En fonction de cet accord, l'Egypte a prévenu la Turquie en février 2018 qu'elle n'accepterait pas de prétentions turques relative au gisement du Zohr. Mais que signifie « ne pas accepter » ?

Cependant, comme l'indiquait notre article précité du 01/02, les futurs conflits envisagés ci-dessus n'auront pas l'intensité de ceux actuellement craints entre Israël et le Liban à propos de l'exploration des zones dites Blocks 8, 9 et 10 dont Israël refuse la concession par le Liban à l'ENI, à Total et au russe Novatek. Or quand Israël défend des intérêts de cette nature, il ne le fait pas seulement par la voie de négociations. Il menace d'interventions militaires dont chacun le sait parfaitement capable.

Comme quoi, il apparaît que les gisements gaziers de la Méditerranée orientale, loin d'apporter la prospérité aux pays concernés, risquent de provoquer des confrontations militaires entre les Etats Européens, la Turquie, Israël et en arrière plan la Russie, les Etats-Unis et l'Iran. Le contraire, il est vrai, aurait surpris.

Iran and India: Belt and Road by Another Name

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Iran and India: Belt and Road by Another Name

Don’t tell the Iran hawks in D.C., isolating Iran won’t work.  Iranian President Hassan Rouhani met with his Indian counterpart Narendra Modi this week and the two signed a multitude of agreements.

The most important of which is India’s leasing of part of the Iranian port of Chabahar on the Gulf of Oman.  This deal further strengthens India’s ability to access central Asian markets while bypassing the Pakistani port at Gwadar, now under renovation by China as part of CPEC – China Pakistan Economic Corridor.

CPEC is part of China’s far bigger One Belt, One Road Initiative (OBOR), its ambitious plan to link the Far East with Western Europe and everyone else in between.  OBOR has dozens of moving parts with its current focus on upgrading the transport infrastructure of India’s rival Pakistan while Russia works with Iran on upgrading its rail lines across its vast central plateaus as well as those moving south into Iran.

India is investing in Iran’s rails starting at Chabahar and moving north.

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Just Part of the Much-Needed Rail Upgrade Iran Needs to Connect it to India

Chabahar has long been a development goal for Russia, Iran and India.  The North-South Transport Corridor (NSTC) was put on paper way back when Putin first took office (2002). And various parts of it have been completed.  The full rail route linking Chabahar into the rest of Iran’s rail network, however, has not been completed.

The first leg, to the eastern city of Zahedan is complete and the next leg will take it to Mashhad, near the Turkmenistan border.  These two cities are crucial to India finding ways into Central Asia while not looking like they are partaking in OBOR.

Also, from Zahedan, work can now start on the 160+ mile line to Zaranj, Afghanistan.

The recent deal between Iran and India for engines and railcars to run on this line underscores these developments.  So, today’s announcements are the next logical step.

The U.S. Spectre

As these rail projects get completed the geopolitical imperatives for the U.S. and it’s anti-Iranian echo chamber become more actute.  India, especially under Modi, has been trying to walk a fine line between doing what is obviously in its long-term best interest, deepening its ties with Iran, while doing so without incurring the wrath of Washington D.C.

India is trapped between Iran to the west and China to the east when it comes to the U.S.’s central Asian policy of sowing chaos to keep everyone down, otherwise known as the Brzezinski Doctrine.

India has to choose its own path towards central Asian integration while nominally rejecting OBOR. It was one of the few countries to not send a high-ranking government official to last year’s massive OBOR Conference along with the U.S.

So, it virtue signals that it won’t work with China and Pakistan.  It’s easy to do since these are both open wounds on a number of fronts.  While at the same time making multi-billion investments into Iran’s infrastructure to open up freight trade and energy supply for itself.

All of which, by the way, materially helps both China’s and Pakistan’s ambitions int the region.

So much of the NTSC’s slow development can be traced to the patchwork of economic sanctions placed on both Russia and Iran by the U.S. over the past ten years.  These have forced countries and companies to invest capital inefficiently to avoid running afoul of the U.S.

The current deals signed by Rouhani and Modi will be paid for directly in Indian rupees.  This is to ensure that the money can actually be used in case President Trump decertifies the JCPOA and slaps new sanctions on Iran, kicking it, again, out of the SWIFT international payment system.

Given the currency instability in Iran, getting hold of rupees is a win.  But, looking at the rupee as a relatively ‘hard’ currency should tell you just how difficult it was for Iran to function without access to SWIFT from 2012 to 2015.

Remember, that without India paying for Iranian oil in everything from washing machines to gold (laundered through Turkish banks), Iran would not have survived that period.

Don’t kid yourself.  The U.S. doesn’t want to see these projects move forward.  Any completed infrastructure linking Iran more fully into the fabric of central Asia is another step towards an economy independent of Western banking influences.

This is the real reason that Israel and Trump want to decertify the Iran nuclear deal.  An economically untethered Iran is something no one in Washington and Tel Aviv wants.

The Fallacy of Control

The reason(s) for this stem from the mistaken belief that the way to ensure Iran’s society evolves the right way, i.e. how we want them to, is to destabilize the theocracy and allow a new government which we have more control over to flourish.

It doesn’t matter that this never works. Punishment of enemies is a dominant neoconservative trait.

When the truth is that the opposite approach is far more likely to produce an Iran less hostile to both Israel and the U.S.  Rouhani is the closest thing to a free-market reformer Iran has produced since the 1979 revolution.  Putting the country on a stronger economic footing is what will loosen the strings of the theocracy.

We’re already seeing that.  Rouhani’s re-election came against record voter turnout and gave him a 57% mandate over a candidate explicitly backed by the mullahs.

That said, there is no magic bullet for solving Iran’s economic problems, which are legion, after years of war both physical and economic.  Inflation is down to just 10%, but unemployment is at depression levels.  It will simply take time.

The recent protests started as purely economic in nature as the people’s patience with Rouhani’s reforms are wearing thin, not because they aren’t for the most part moving things in the right direction, but because they aren’t happening fast enough.

And you can thank U.S. and Israeli policy for that.  Trump’s ‘will-he/won’t-he’ approach to the JCPOA, the open hostility of his administration has the intended effect of retarding investment.

The country’s current economic problems come from a woeful lack of infrastructure thanks to the U.S.’s starving it of outside investment capital for the past seven years alongside a currency collapse.

With the JCPOA in place the investment capital is now just beginning to make its way into the country.  It’s taken nearly three years for the fear of U.S. reprisal to wear off sufficiently to allow significant deals to be reached, like these.

Last summer President Trump began making noise over the JCPOA and John McCain pushed through the sanctions bill that nominally targeted Russia, but actually targeted impending European investment into Iran’s oil and gas sectors.

It didn’t and France’s Total still signed a $4+ billion exploration deal with Iran.  European majors are lined up to do business with Iran but the sanctions bill is stopping them.  And Trump is too much of a mercantilist to see the effects.  Iran is evil and blocking them is good for our oil companies.

Full Stop.

Don’t forget last year’s announcement of a new Iran to India gas pipeline, in a deal facilitated by Russia’s Gazprom to ensure a part of India’s future energy needs.  This was a pipeline project delayed for nearly two decades as the U.S. (and Hillary Clinton) tried to bring gas down from Turkmenistan, the TAPI pipeline, and cut Iran out of the picture.

Both countries have not benefitted from this mutually-beneficial energy trade for more than fifteen years because of U.S. meddling.

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India’s Future Is Iran’s

What this summit between Modi and Rouhani ultimately means is that despite all attempts at intimidation and control, self-interest always wins.  There are too many good reasons for India and Iran to be allies economically.

And despite our increased military presence in both Afghanistan and Syria beyond all rationality, designed to surround and pressure Iran into submission, in the end it won’t work.  India imports 60% of its energy needs.

And while the two countries have been sparring over particulars in developing the important Farzad-B gas field in the Persian Gulf, Rouhani and Modi seem to have created a framework where the two can get a deal done.

On Farzad-B, [Indian Oil Minister] Pradhan said both sides agreed to reove “all the bottlenecks on capex, return (on indina investments) and timeline. We have decided today to reopen and re-engage on all three issues again.”

The oil deal appears to be the most crucial breakthrough since India had reduced Iranian crude imports by a quarter in retaliation for, what officials described as, Iran’s flip-flop over sealing a deal over Farzad-B.

Those words came after Iran cut a better deal for oil exports to India, up to 500,000 more barrels per day, more than doubling 2017’s 370,000 barrels per day.

If Rouhani’s visit can nail down these deals and build further trust between the two countries, he will have moved the ball way down the field for Iran as it pertains to its improving regional relationships with Russia, Turkey and even China.

Because, by getting India to help stabilize Iran’s energy industry and build its transport infrastructure in the east it’s assisting Russia and China’s goals of opening up the former Soviet ‘Stans as well as give them more leverage to craft a security deal in Afghanistan between the Kabul government and the amenable parts of the Taliban.

lundi, 26 février 2018

Islam, arme des banquiers

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Islam, arme des banquiers

L’islam en tant que religion et culture est en Europe notamment occidentale un fait historique, politique, démographique et social non seulement récent mais surtout, au regard de la longue durée, anecdotique.

Si le califat d’Al Andalus est remonté jusque loin au nord (la « bataille » de Poitiers) et à l’est de la France (Grenoble, Lyon), ce ne sont pas huit tombes musulmanes retrouvées près de Narbonne qui font de la France et des pays limitrophes, à l’exception de l’Espagne, du Portugal ou de la plus lointaine Sicile, une terre « d’islam ». C’est bien le christianisme, sur des racines helleno-romaines et germaniques (européennes en somme) qui a façonné la France, ses peuples, ses arts, mais aussi ses paysages : les vignes et les monastères, on le comprend, sont plus rares au Pakistan, en Égypte et en Arabie saoudite. La topographie là encore est imprégnée de cette histoire, et on y trouve guère de présence de nos envahisseurs musulmans des premiers siècles du moyen âge : combien de villes et de villages portent des noms de saints et de saintes? Trop pour être comptés.

Ces quelques rappels faits, intéressons nous à la situation actuelle. Il y a une grande quantité de Français d’origine immigrée et d’étrangers sur le sol français. Certains sont réislamisés, certains n’ont jamais perdu la religion de leurs ancêtres, et d’autres enfin sont chrétiens (catholiques, évangéliques), notamment une grande quantité d’Africains subsahariens. Polarisés en diverses communautés, ces gens partagent néanmoins plusieurs choses : une assimilation proche du néant à la culture et à la civilisation française, y compris pour les chrétiens africains, une haine de la France, et conséquence, une allégeance à un autre pays.

Le problème n’est pas tant l’islam. Que celui ci soit violent, misogyne et intolérant ne nous intéresse pas tant que ses adeptes vivent entre eux en Syrie, en Algérie, au Yémen, en Turquie, en Iran. Vouloir une réforme de l’islam c’est s’aligner sur les valeurs progressistes et laïques de la République. La critique théologique de l’islam qui est le plus mise en avant dans les médias, outre sa pauvreté spirituelle (pour ou contre le cochon ? Le voile ou le string ?) ne sert qu’à masquer le fait que l’islamisation, réelle, n’a été possible que par une immigration de masse, elle même arme du Capital. Critiquer l’islam en tant que spiritualité et uniquement en tant que telle, est une arnaque intellectuelle et politique. Que l’on me comprenne bien : je ne dis pas que cette critique n’est pas intéressante. Je dis qu’elle n’est pas intéressante d’un point de vue politique.

C’est donc moins le Coran qu’il faut expurger, que le multiculturalisme. S’il y avait en France 20 millions de Japonais shinto, malgré l’image romantique que se font les Français des Japonais, des geishas, des samouraïs, du théâtre nô et de la cérémonie du thé, il y aurait aussi des actes de violence. Ils seraient différents mais ils existeraient. De la même manière, rappelons que Hutus et Tutsis n’ont pas eu besoin de l’islam pour se massacrer entre eux.

Pour préciser encore davantage ma pensée, il faut bien comprendre que je refuse de choisir entre le califat et la République laïque.

Métal Hurlant : cri d’une époque, cri de révolte

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Métal Hurlant : cri d’une époque, cri de révolte

A l’aube des années 80 sortit sur les écrans une oeuvre baroque, un film d’animation pas du tout pour les enfants, Métal Hurlant (Heavy Métal en version originale).

Metal_hurlantdddd.jpgS’inspirant de la revue éponyme, le film de Gerald Potterton, produit par Ivan Reitman, est le symptôme de son époque. Il est l’adolescent qui, au « Qu’ai-je fait pour avoir un fils pareil ! » réponds en hurlant et en branchant sa guitare électrique. C’est ce que raconte Métal Hurlant, film nihiliste et bruyant qui suit les aventures du Loc-Nar, une bille verte symbolisant le mal absolu.

Je dois prévenir le lecteur que cet article n’est pas exempt de « spoils ».

I/ Métal Hurlant ou la fin du rêve américain et du rêve hippie

Esthétiquement à la fois sale et très coloré, le film marque, d’un point de vue politique, philosophique et technique trois choses.

La première est la fin du rêve américain. Au début des années 80, les Etats-Unis se réveillent avec la gueule du bois. La guerre du Vietnam, les diverses crises en Amérique latine, la révolution iranienne ont porté un coup à leur hégémonie culturelle, militaire et diplomatique sur le « monde libre ». Il est vrai que dans ce contexte de guerre froide, leurs adversaires soviétiques ont subi des revers de nature proche, en Afghanistan, en Hongrie ou en Tchécoslovaquie. Mais pour les Etats-Unis, la crise est sérieuse. Cela se voit dans la deuxième séquence du film, dans laquelle évolue Harry, chauffeur de taxi désabusé, solitaire, et mal rasé. Dans cette séquence, qui se passe une New York futuriste (où le spectateur observateur remarquera la présence du WTC), la grosse pomme est sale, surpeuplée, envahie d’aliens (réminiscence du racisme lovecraftien?). La police est plus inutile et corrompue que jamais, incapable d’aider Harry lorsqu’il se présente avec « la gonzesse » fille d’un célèbre archéologue qui vient de trouver une mystérieuse pierre. Ce nihilisme, cette corruption, et cette violence, closent définitivement, si cela était encore nécessaire, le rêve hippie de liberté. Même la drogue a perdu son aspect gentillement récréatif et sympathique dans Métal Hurlant : les deux pilotes extraterrestres qui en consomment ne sont plus que de vulgaires cocaïnomanes proches de nos jet-setteurs ou de nos bobos. Voilà pour le second point. Pour ce qui est du troisième, les années 80 marquent d’un point de vue philosophique et technique une nouvelle étape dans la conquête spatiale. L’idée que peut être nous sommes seuls dans l’univers progresse : autre nihilisme.

II/ Un nouveau rapport au corps

Emblématique de son époque, le film l’est aussi par son rapport aux sens et au corps.

C’est le cas notamment avec la musique. Tous les groupes du moment semblent s’être donnés rendez-vous sur la bande son : Trust, Black Sabbath, Blue Öyster Cult, Nazareth… Pour un adolescent qui avait entre quinze et vingt ans, donc né de parents hippies, cette bande-son était celle de sa révolte. Il s’agissait là des premiers groupes qualifiés de heavy metal ou du hard rock, balayant l’ancienne génération de Led Zeppelin et Deep Purple, et puisant pour certains, comme Iron Maiden, des influences dans le punk.

Hurlant-40-June-1979-Jean-Claude-Mézières.jpgMais les adolescents en ébullition des années 80 trouvèrent dans Métal Hurlant ce que tous les jeunes garçons cherchent : de la bagarre, et des femmes nues. Entre récits d’aventures vaguement pulp et film d’animation, les (anti) héros de Métal Hurlant sauvent, séduisent et couchent avec de splendides jeunes femmes (et parfois dans le désordre). L’exception notable est le personnage de Taarna (personnage aux caractéristiques arthuriennes étonnantes) puisqu’il s’agit d’une femme et qu’elle se bat à moitié nue; et sans coucher avec personne, ni prononcer un mot, d’ailleurs.

III/ Le Loc-Nar : rire (et vaincre) de la mort

Le film, je l’ai dit plus haut, tourne autour du Loc-Nar, qui représente le mal et la mort. Toutes les séquences, sans lien géographique ou temporel entre elles, n’ont que cet élément comme lien. Elles aboutissent en général à la mort dans d’atroces souffrances d’un ou plusieurs personnages.

L’intérêt est double. Le premier est d’abord purement esthétique, comme la séquence où le Loc-Nar ressuscite des pilotes de la seconde guerre mondiale pour en faire des morts vivants, ou bien plus amusante lorsqu’il transforme un benêt, témoin d’un procès, en brute qui détruit tout sur son passage à bord d’une station spatiale.

Le second intérêt, outre la réflexion sur la banalité du mal (que les ayants droits de Hanna Arendt m’envoient leurs avocats) est sa nécessité : le mal est. Il est nécessaire. Mais comme à tout pouvoir il doit y avoir un contre-pouvoir, Taarna intervient pour empêcher les ravages de cette chose sans âge.

Métal Hurlant, film culte et sauvagement drôle, a laissé une faible postérité, à l’instar de Conan le barbare, dont il sera prochainement question. il n’aura donné qu’une suite (Métal Hurlant 2000), un clin d’oeil dans un épisode de South Park, et dans le film Le cinquième élément de Luc Besson. Il reste pour beaucoup de cinéphiles, de fans de métal (notamment les plus vieux) un objet (de) culte.

J’ai laissé de côté les analyses plus évidentes telles que les influences de Donjons et Dragons, de la fantasy des années 30 (Tolkien, Robert E. Howard mais surtout Lovecraft) à dessein. L’idée était de donner à voir une analyse nouvelle de ce chef d’oeuvre méconnu.

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“Da Wagner al jazz”, un nuovo libro su Julius Evola

Giuseppe Brienza

India and its Strategic Culture

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India and its Strategic Culture
 
Ex: http://www.katehon.com

More often than not, rules of conduct in the international field are formed by historical, cultural, religious and philosophical principles of the people (the elite), rooted in a certain geographical area. The persistence with which the mistress of the seas can boast creating new colonies far away from the Albion coasts can be seen even today: Gibraltar, the Falkland Islands (Islas Malvinas in Argentina), the Commonwealth member-states; the American Frontier Spirit transformed into a relentless desire to conduct democratic reforms in the world, and keenness on the Leo Strauss’s ideas (the scientist himself claiming the need to use double standards) helped several American neoconservatives to fulfill their ideas; Jewish messianism allowed not only the creation of the State of Israel, but also to place the country on the international level.

India also has its own national strategy which, perhaps, is not quite clear to us because of the Hindu world view, although this huge country has a significant number of not only followers of ancient polytheistic tradition and its branch, but also representatives of other cultures and religions: Muslims, Sikhs, Buddhists, all kind of Christians and Jews (six different religious Judaic groups live in different parts of India, some of them are autochthonous and adopted it in the second half of the XX century).

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With the use of new analysis of the various doctrinal positions, it is possible to understand India's geopolitical strategy through the prism of the strategic culture of the subcontinent, which affects the entire South East of Asia in some way. Why is it important? The British theorist of international relations Professor Ken Booth gave the answer on the issue in the 1970s: “When thinking about the rational behavior of others, strategists tend to project their own cultural values ​​... but it should be apparent that one can only predict the behavior of a ‘rational man’ if both observer and the observed share the similar logical powers. Ethnocentric perception interferes in this process: they may mean that’s one own values and sense of priorities are projected onto others. By this process, ethnocentricity undermines the central act in the strategy of estimating how others will see and then will see and act.”[i]

For Hindus, the ethnocentric worldview is quite acceptable, as Hinduism is a “closed” religion, only Hindus can profess it, so the adoption of tradition is not possible. The Sikhs, having prominent positions in the government, are natives of Hindustan; the monotheistic religion began from the Islam and Hinduism contact as the response to the conflict issue. The special case is the Parsees, concentrating in the Mumbai, but, it’s interesting that the Zoroastrianism is a closed religion too; the proselytism is not recognized by the Indian Parsees. Indian Muslims and Christians are interesting in a particular way, even for external forces, because the general political strategy of the current Indian leadership is still based on the Hindu worldview in its various forms (epos, philosophy, religion, culture).

Another British geopolitical theorist, Colin Gray, involved in the connection of the cultural layers and the State strategy said: “No one and no institution can operate beyond culture”, and then added that "the nature and function of the strategy are unchanging and universal, and dynamic historical form and content are inescapably cultural".[ii]

It is necessary to try to look at the political culture of the country to understand its actions in the international arena, not only in terms of pragmatism, which mainly focuses on the supply and security of energy resources, but also in terms of the worldview.

Mahatma-Gandhi-2.jpgAfter India became independence in 1947, the country was mainly regarded as pacifist, because of the Mahatma Gandhi strategy toward the British colonialists. A non-resistance to evil with violence was popular in the various anti-war movements in Western Europe and particularly in the USA during the Vietnam War. However, Gandhi used the concept of Satyagraha (insistence on truth) as an instrument of political struggle that was not based on national and popular Hindu tradition, but on the eclectic mixture of reformist Hinduism, the Upanishads and Jainism philosophy, promoting prohibition of the living creature’s murder, including harmful insects. The post-colonial heritage is important too. In the 1980s, А. К. Коul of the University of Delhi said that the whole concept of international law was based on the rationale and justification of the lawfulness of the Third World enslavement and plunder, which has been declared uncivilized.[iii] Such a critical approach sought for new ways to solve problems, and Koul introduced the concept of international law, which aimed at solving the problems of underdeveloped countries. He was supported by the international affairs lawyer R. P Anand, noting that "since international law is now supposed to be applicable to the world-wide community of states, including the new Asian-African states, it needs their consent no less. It must be modified to suit new interests and a new community."[iv] Despite the quite reasonable thoughts, ideas of these scientists were not relevant for the era. But now these concepts may well be applied within framework of BRICS.

If you look at India's political transformation, the Constitutional model was borrowed from the USA, and it was developed considering the cultural characteristics of each region (India has 28 states, 21 official languages, and more than 1,600 dialects). The traditional caste system is preserved in fact, but legally all Indians have equal rights and possibilities, the lower castes representatives in the southern states even formed the Dalit Panthers political movement and gathered foreign assistance (incl. Soros foundation and US organizations) for the promotion of their rights.

vajpayee.jpgThroughout the independent state’s history, within Indian political circles, the fluctuation from secularism to traditionalism was also noticeable. Despite this fact, as Stephen Cohen noted, since Nehru to Rajiv Gandhi’s term and then under the Vajpayee’s Indian People's Party there was antagonism in local cultural issues (the previous ruling Congress was secular, whilst Vajpayee’s Party was culturally nationalistic – Hindutva), the international and defense policy remained the same strategic policy[v]. It is worth noting that the Indian People Party (Bharatiya Janata Party), founded in 1980, received special attention from the American analysts, as, during the Atal Bihari Vajpayee term, the relations with the US were improved. The governing of Jawaharlal Nehru, representing the left wing of the Indian National Congress, called the course to achieve a society based on the principle of continuity and the balance of change, its political program was even named the Neruvianism. It consists of supporting national entrepreneurship, protecting it from foreign competition, private sector state regulation, hard control of financial transactions, and, in the public sector, primary development of main heavy industry sectors.[vi]

However, if we are talking about strategic culture, we need to address the historical heritage of the heroic character whose images attract mass consciousness and the national leader’s thought. Therefore, it is necessary to note the central Indian epos, Mahabharata and Ramayana. The first is the story of the struggle between two clans and an eternal cycle of events where many things are already predetermined, and the second one is about the fight of the gods and their assistants against the demons. It is natural that, as the monuments of national literature, through folklore, celebrations and customs, these imperatives entered the life of the population and the elite. Moreover, the strategy development, especially in state governance and war waging, was affected by the famous work Arthashastra written by a famous Indian thinker Kautilya (IV-III c. BC), which served the interests of the Maurya dynasty. Many Indians and even foreign lawyers quote the book and as a model of pre-Roman legal norms code, the traditional law. According to US analyst Rodney Jones, who wrote a lot of works on the Indian strategy, trying to find out the Hindu code to the international relations lock, Kautilya’s advice to the governors consists of the detailed description of the correct usage of power, espionage and poisons (in modern time, it can be regarded as chemical, bacterial or nuclear weapons)[vii]. According to Kautilya, the region is to face military conflicts, therefore, it needs to be prepared for a plot twist and maybe create military alliances with other states. Naturally, in the XX century, Indian politicians took into account this factor too.

Jones himself is the president of the Policy Architects International Company, and before that he spent a lot of time visiting India, Pakistan and Sri Lanka, as he was the son of Christian missionaries sent to the countries. In the USA, before establishing his company, Jones graduated from the Columbia University, and he worked as a professor at Kansas State University, and, in the mid-1970s, he carried out research at the Council on Foreign Relations and worked on the security issues in the Carter’s administration. In addition, he worked on arms control at Georgetown University Center for Strategic and International studies. So, in spite of its Western origin, it has in a sense taken his opinion into account.

Jones identifies a number of items that are in fact philosophical and mythological, but are the fundamentals for the strategic culture of India:

1. Sacred things are a part of the Indian identity

2. Objectives are endless and have no deadlines

3. India gained its status, and did not earn it

4. Knowing the truth is the key to action and power

5. World Order is hierarchical, not egalitarian

6. Instrumental meaning

7. Indian appearance is mysterious

8. Personal interest, expressed externally, is impersonal and absolute

9. The contradictions in real life are natural and confirmed

10. Power has its place, but trick can exceed force

11. Actions have consequences; good intention does not justify offense

12. Standards of law prohibit conventional compromise (it is difficult to find the difference, though not mitigated with the quid pro quo)

13. Compromise can be easily mistaken for an internal loss (ephemeral, truth deformation, lack of sovereignty)

14. Confidence is correct knowledge and actions; it is impersonal and difficult to build or to fill in

15. Security is a sit-down (it covers the geographical situation or way of life)

16. Strategy is assimilating (external is changing, reality is constant).

Based on these provisions, Jones proposes to include such categories as war and peace when considering Indian policies. The conflict is directly related to the strategic culture, according to one of the authors of this concept, Alistair Johnston, and the answers on three important questions is at the center of it: war’s role in international relations, the enemies nature and the threats they may pose, and the use of force.[viii] Jones writes that since the 1960’s, India was preparing a defense on two fronts: against Pakistan and China.[ix] The author also notes that until January 2003, the Indian official policy on the use of nuclear weapons stated it is acceptable only if India does not fire first, it must be a response to an attack. This policy was based on India's nuclear doctrine, published in August 1999. However, in 2003, the “Implementation of the Indian nuclear doctrine” stated that nuclear weapons would be used if chemical or biological weapons are used against Indian troops, and, most importantly, even its troops are located outside the Indian territories.[x] The incident in Mumbai, when Islamic Terrorists had successfully crossed the Pakistan border and made a small "jihad" in the economic capital of India, forced the authorities to think about other measures of deterrence and control, including informational systems.

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However, the Pakistan issue is more or less clear. The enemy image fits in this scheme: the Indian conquerors (I do not mean the mythical Aryan invasion, but a particular Muslim army that built in the the Mughal Empire north of India) came from the current northwest territories of Afghanistan and Pakistan. They had to fight and subdue not only the followers of Hinduism, but also by the adherents of the new syncretic monotheistic religion of the Sikhism, who have their sanctuary in the Golden temple dozens kilometers from the Pakistani border, in Amritsar. If the Muslims invaded Indian lands, the “white colonizers” arrived by sea: the Portuguese, the Dutch and the British controlled the south of Hindustan one after the other, exploiting its natural resources. The China issue is more complicated. Historically, Chinese emperors did not disturb the Indians because of the natural border, the Himalayan mountain range and the impenetrable jungle in the south. Although now India has several territorial disputes with China, or rather China has more claims on India, including the Tibetan Dalai Lama, whose headquarters where we takes shelter is located in the border region, Himachal Pradesh. India is more concerned about water resources: the sources of the Brahmaputra and the Ganga starts in Chinese Tibet.

However, in India there are different points of view on the problematic relations with its neighbors. Kanti Bajpai noted that after the end of the Cold War, India had three branches of possible strategic development. He calls them Nehruvianism, hyperrealism, and neo-liberalism. Bajpai insists that the hyperrealists have the most pessimistic view of international relations: “Where Nehruvians and neoliberals believe that international relations can be transformed either by means of communication and contact, or by free market economic reforms and the logic of comparative advantage, hyperrealists see an endless cycle of repetition in interstate interactions. In fact Hinduism regards time as an eternal cycle of sequences, human souls endures these too, continually reincarnating from one essence to another, thus Westerners - with their linear understanding of time - do not understand Indian sluggishness. Conflict and rivalry between states cannot be transformed into peace and friendship, except temporarily as in an alliance against a common foe, rather they can only be managed by the threat and use of violence.”[xi] In addition, hyperrealists reject their opponents’ objections to the unrestrained spending on weapons, and expressed doubt on the roles of institutions, laws and agreements. The IR-hyperrealists take into account only power and the strength; everything else is an illusion. Accordingly, the Nehruvianists and the neoliberalist regard war as one of the possibilities that can take place between sovereign states. For Nehruvianists, a natural state of anarchy can be reduced by agreements between states, so that war preparations to the point where the balance of power becomes a central factor of security and foreign policy are wasteful and useless. The neoliberals find that competitive arming, or arms races themselves, are a conditioning factor in the natural state of anarchy among the states, in particular, since they are interdependent. Therefore, they consider that economic strength is the primary goal for a state to be vital, which should be achieved through free markets and free trade abroad.[xii] The hyperrealists have quite a different point of view. Brahma Chellaney notes that war starts when adversaries determine that the other side has become too strong or too weak.[xiii] Therefore, war preparation is a responsible and wise perspicacity, not an instigation. Therefore, aggression against neighbors, if the issue is about a territorial dispute or any other contradictions, are considered not only acceptable, but even necessary by the hyperrealists.

nehru-gandhi.jpgSo, you can extract some conclusions which are quite clear: the Indian hyperrealists can use external forces to justify the escalation of a conflict, while the Nehruvianists would try to reach a consensus, and the neoliberals would resolve issues from the pragmatic (economic) point of view. Russia has a significant advantage. It doesn’t have common borders with India, it has quite a good attitude toward it, that is based on historical experience. India, along with Russia, is part of BRICS, and is ready to participate in the development of new international rules. Russia can interact wisely with the representatives of all three branches of India's strategic culture. The hyperrealists will be extremely interested in Russian weapons, modernization programs and, generally, a wide range of military cooperation. In some cases, Russia can use smart power and send certain signals to countries like Pakistan and China, through the Indian hyperrealists. Parenthetically, Bangladesh and Nepal should not be taken into account, as they don’t have any effect on the regional balance of power. The neoliberal approach can be used from a purely pragmatic point of view: trade, economic, and industrial cooperation. Nuclear energy, as well as research and high-tech, including the aerospace industry, may be quite promising to Russia, and these interests are included in the Nehruvianists’ agenda.

In addition, India's strategic culture can give us another important lesson, which is their economic and market system. These are conducted in such a way that the majority of products and services are oriented towards the domestic consumer, so any financial catastrophe occurring in the external environment, and having a domino effect elsewhere, will not be disastrous for India. If Russia can use a reasonable approach to this issue, such a market model based on the autarky principle (self-sufficiency) may be used in a number of regions of the Russian Federation. On the other hand, external capital flows to India from migrant workers, who settled in other countries: the US, the UK, the Gulf, etc, creates an additional source of revenue for the state.

It should be noted that India is inclined to reconsider its strategies. We are not only talking about the military doctrine of the “Cold Start”, which was recently modified, but also about its strategic culture in general. The National Security Adviser, Shivshankar Menon, believes that it is important to develop a new “vocabulary” and concepts to resolve 19th century issues. According to him, due to the opportunities provided by growth in India, it needs to interact more with the Western world, but the main line of strategic culture of the country will remain unchanged, as it is “'an indigenous construct of over a millennium, modified considerably by our experiences over the last two centuries … Fortunately for us, there is no isolationist stream in our strategy”.[xiv]

Footnotes:

[i] Ken Booth, Strategy and Ethnocentrism. New York: Homes & Meier Publishers, 1979, р 65.

[ii] Colin Gray, Modern Strategy, New York: Oxford University Press, 1999, р 129.

[iii]КоulА. К. The North-South Dialogue and the NIEO//New horizons of international law and developing countries. NewDelhi, 1983. P. 171.

[iv]Anand R. P. International law and the developing countries. NewDelhi, 1986. P. 107.

[v] Stephen P. Cohen. India: Emerging Power. Washington, D.C.: The Brookings Institution, 2001.

[vi]Mukhaev R.T. Geopolitics, Moscow, 2007, p. 553

[vii] Rodney W. Jones. India’s Strategic Culture. Defense Threat Reduction Agency Advanced Systems and Concepts Office. 31 October 2006, р.5.

[viii]Alastair Iain Johnston, Cultural Realism: Strategic Culture and Grand Strategy in Chinese History, Princeton: Princeton University Press, 1995.

[ix]Rodney W. Jones. Conventional Military Imbalance and Strategic Stability in South Asia. SASSU ResearchPaperNo. 1, March 2005, р. 9.

[x]Ibid. p. 13.

[xi] Kanti Bajpai. Indian Strategic Culture. — South Asia in 2020: Future Strategic Balances and Alliances, Strategic Studies Institute, November 2002, P. 245 — 305.// http://www.stramod. ru/SP_001.html

[xii] Shiv Shankar Menon. K. Subrahmanyam and India’s Strategic Culture. National Maritime

Foundation, 19 January 2012 http://www.maritimeindia.org/article/k-subrahmanyam-andin...

[xiii] On the importance of national power or strength, См. Brahma Chellaney, .Preface,. in idem, ed., Securing India’s Future in the New Millennium, p. xviii

[xiv] India needs to modernise strategic culture. Sify News. Jan 20, 2012. http://www.sify.com/ news/india-needs-to-modernise-strategic-culture-news-national-mbus4jccahb.html

 

dimanche, 25 février 2018

Que fera Macron?

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Que fera Macron?

par Georges FELTIN-TRACOL

Le nouvel ouvrage de Michel Drac intrigue autant par son titre que par sa couverture. Conçue par Manu DeLille, elle s’inspire de l’artiste contemporain Andy Warhol : on y voit cinq portraits multicolorés du jeune et sémillant président de l’Hexagone. Quant au titre, Voir Macron, il s’agit d’une interrogation sur les actions à venir du nouveau dirigeant français.

MacronQF2.jpgBien que ce livre soit dédié « aux fainéants, aux cyniques, aux extrêmes » – il aurait pu l’être aussi à tous ceux qui dans les gares « ne sont rien », ce n’est pas le premier pamphlet contre l’ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée aux temps de « Flamby». Michel Drac prévient qu’il « n’a rien contre Macron en tant que personne. En fait, c’est le contraire : le nouveau Président ne nous fait pas honte. Il n’a pas l’attitude d’un agité (Sarkozy), et ses discours ne rassemblent pas à de mauvaises rédactions de troisième (Hollande). Le problème, ce n’est pas Macron. C’est le système derrière lui (p. 140) ».

L’État a retrouvé une tenue certaine. Contrairement à ces deux prédécesseurs immédiats, la communication est maîtrisée, les journalistes mis à l’écart, les ministres ne se tirent pas – pour l’instant ! – dans les pattes, les entourages sont professionnels et assez compétents, et la fameuse rivalité Élysée – Matignon se trouve atténuée par l’existence de conseillers communs. Il faut reconnaître qu’Emmanuel Macron a bien observé François Hollande afin de ne répéter le même comportement. Constater le professionnalisme de Macron et de son équipe ne signifie pas approuver son comportement, ses propos et son action politique. « Macron a un côté violent. Ce type a qualifié son opposition de “ foyer infectieux ”, imposé un mandat impératif à ses députés, engueulé le chef d’état-major des armées, expliqué que “ la politique c’est mystique ”, prôné une présidence “ jupitérienne ”, jugé que la France était “ en deuil d’un roi ” (p. 78). » Quel serait son dessein ? « Rendre le monde intégré, donc hyper-complexe. Le rendre incontournable en étant le seul capable de gérer cette hyper-complexité (p. 194). »

Deviner les prochaines lignes de fractures

De quoi traite Voir Macron ? Le sous-titre aide à comprendre : « Huit scénarios pour un quinquennat ». Tout en laissant ouvert le vaste champ des possibles, Michel Drac émet huit hypothèses de crises variées entre 2018 et 2022, voire au-delà. Il part de « trois incertitudes majeures : – Vers un resserrement monétaire brutal ? – La zone euro va-t-elle exploser ? – Vers une ou plusieurs grandes guerres avant 2022 ? (p. 93) ». Inimaginable à l’heure actuelle, ce dernier point semble toutefois le plus probable, sinon pourquoi Macron se démènerait-il autant auprès de l’opinion avec son stupide projet de « Service national universel », un substitut de mobilisation générale de la population non pas contre l’islamisme, mais plutôt contre la Russie, la Syrie et leurs alliés ?

La présidence soi-disant « jupitérienne » cache une « débâcle de la pensée (p. 12) ». Exemple de cet effondrement intellectuel, le débat de l’entre-deux-tours du 3 mai 2017 fut « le choc des néants. Macron, c’est le vide dans la continuité. Le Pen, c’est la rupture qui ne va nulle part. Le vide dans la continuité est plus rassurant : il gagne (p. 10) ». Élu président, Macron hérite de pesanteurs dont il ne peut ni ne veut se défaire. « Notre monde est totalement intégré. Des enchaînements de causalités impossibles à anticiper peuvent répercuter une onde de choc d’un bout à l’autre de la structure globale (p. 173). » Par conséquent, « les crises financières sont le mode de régulation ultime d’un système financier structurellement déséquilibré (p. 37) ». C’est au cours des années 1980 que « les marchés financiers renforcent leur capacité à peser sur la politique économique des États-nations (p. 35) ». Le premier scénario, le plus plausible, celui de la « mort douce », « est un scénario de stabilité planétaire. […] Les élites mondialisées sont relativement intégrées, elles font collectivement le choix de la paix (p. 108) ». Si c’est le cas, Michel Drac pense que « Paris n’a […] pas besoin de choisir entre Washington et Berlin (p. 109) ». Michel Drac soulève un dilemme pour nos gouvernants. « Depuis 2010, la France a resserré son alliance avec la Grande-Bretagne. Mais dans le même temps, Paris suit l’Allemagne dans l’Euroland. Macron devra peut-être choisir entre Londres et Berlin (p. 56). » Ce choix éventuel n’est pas binaire. Il faut rappeler que « la politique étrangère française est sous influence des États-Unis et de leurs associés, Grande-Bretagne et Israël. Mais seulement dans une certaine mesure (p. 52) ». La réalité est encore plus complexe. À la Conférence annuelle sur la sécurité de Munich, la ministresse allemande de la Défense a déclaré, le 16 février dernier, que « nous voulons rester transatlantiques et en même temps devenir plus européens (dans Le Figaro des 17 – 18 février 2018) ». Ces propos ambigus témoignent de l’atlantisme de la CDU – CSU et leur rejet implicite de toute véritable coopération politique européenne qui pourrait se révéler à terme capable de s’émanciper de la tutelle étatsunienne.

MacronQF1.PNGUn pessimisme certain imprègne les scénari diplomatiques pour la Gâteuse républicaine hexagonale. Dans l’un d’eux, « la politique euro-salafiste se conclut par un désastre complet. La France a cessé d’être une puissance mondiale aux yeux des classes dirigeantes de la planète. C’est maintenant une puissance régionale dont le rayonnement ne dépasse pas l’Europe, la Méditerranée occidentale et l’Afrique occidentale. Et cela malgré l’étendue de son domaine maritime et des armes nucléaires. Hors de sa zone d’influence restreinte, Paris n’existe plus que comme supplétif des États-Unis (p. 106) ». Michel Drac insiste sur la souveraineté très limitée de l’Hexagone qui « n’est plus un pays indépendant. Sa politique étrangère est définie entre Washington, Londres, Bruxelles – OTAN et tel-Aviv. Sa politique économique est décidée à Berlin. Sa législation est dictée par la Commission européenne (p. 86) ». Que fera Macron s’il doit choisir entre un pôle atlantique et un autre continental, entre Washington (et plus secondairement Londres) et Berlin ? Nul ne le sait. Devant la montée en puissance irrésistible des États extrême-orientaux (Chine, Inde, Singapour, Corée du Nord) qui contrarie la domination planétaire des États-Unis, la France « doit choisir entre la neutralité et la vassalité. Si elle se reconnaît vassale des États-Unis, elle sauvera peut-être ses intérêts impérialistes en Afrique. Mais elle risque d’être entraînée dans des combats périlleux au service d’un suzerain déloyal. Si elle choisit la neutralité, elle devra le faire en lien avec les autres Européens (p. 49) ».

L’Europe sous emprise atlantiste

Or l’ensemble européen est bien mal en point. Très tôt, « les Anglo-Saxons ont choisi de soutenir la construction européenne pour la détourner (p. 180) ». N’oublions jamais qu’« en profondeur, c’est l’emprise étatsunienne qui explique l’incapacité des États européens à reconquérir leur souveraineté (p. 150) ». Certes, « Madrid se méfie des États-Unis depuis que le rôle de la CIA dans l’indépendantisme catalan a été mis en lumière (p. 170) ». Il pourrait aussi mentionner le jeu fort trouble des agences de Sa Gracieuse Majesté. Néanmoins, avec Donald Trump à la Maison Blanche, de nombreuses rivalités internes minent le « bloc anglo-saxon ». Aux États-Unis, « les milieux d’affaires se déchirent entre capitalisme industriel, capitalisme financier et acteurs de la nouvelle économie (p. 131). » Mieux encore, Michel Drac pronostique que la politique de Trump « sera déterminée par l’évolution erratique des rapports de force à l’intérieur des oligarchies étatsuniennes. L’opposition frontale entre capitalisme bancaire mondialisé et capitalisme industriel américain se complique de nombreuses lignes de fractures. Il y a des bureaucraties rivales, des groupes ethniques rivaux, des réseaux financiers et entrepreneuriaux en compétition (p. 83) ». Quant à l’actuelle Union pseudo-européenne, elle est surtout « pilotée en vue des enjeux de court terme et pour la protection des situations acquises (p. 24) ». Il est vrai que l’entité de Bruxelles « a tendance à se réduire à sa technostructure. Comme projet politique, elle est évanescente. Deux pôles de puissance se sont constitués. D’un côté, des institutions bureaucratiques centralisatrices, Commission et Banque centrale. De l’autre, des institutions interétatiques, Eurogroupe et Conseil européen. Le premier pôle donne l’illusion de la primauté. En réalité, les États-nations lui confient le rôle de père Fouettard. Les décisions économiques sont prises par l’Eurogroupe : renégociation permanente entre États égoïstes (p. 81) ».

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Pour qui suit Michel Drac à travers ses ouvrages, ses conférences et ses interventions sur sa chaîne YouTube, sa critique de l’euro prime sur d’autres considérations plus politiques. Il faut néanmoins lui reconnaître son pragmatisme puisqu’il conclut l’une de ses prévisions de manière optimiste. « Dix ans plus tard, la Confédération européenne fait ratifier sa Constitution par des référendums simultanés dans les dix-sept États-membres (p. 158). » Dans « Euro 2.0 », l’auteur imagine l’Italie émettre une nouvelle monnaie nationale, l’« eurolire » en réponse au Diktat de la monnaie unique. Répliquant à cette décision, la Lombardie, puis la Vénétie fondent le ducat pendant que la Sicile revendique son auto-détermination. C’est une possibilité, difficilement compréhensible pour les Français, en raison de l’unité récente de la péninsule. « L’Italie, explique Luigi Di Maio, chef parlementaire du Mouvement Cinq Étoiles, c’est en réalité une vingtaine de pays très différents, et peut-être même plus (dans Le Monde du 16 février 2018). »

Dans ce contexte volatile, à l’hiver 2019, la conférence du Mont-Tremblant au Québec des grands argentiers du monde décide que « ces monnaies seront entièrement dématérialisées, les paiements s’effectuant par téléphone portable (p. 125) », mesures que proposait l’économiste gréco-australien Yanis Varoufakis quand il était ministre des Finances d’Athènes et cherchait à s’opposer aux créanciers de la Grèce par dès règlements novateurs. Résultat, « l’euro sera la monnaie des échanges extérieurs et inter-régionaux. Les monnaies régionales seront réservées aux échanges intra-régions. Elles pourront être dévaluées par rapport à l’euro (p. 121) ».

macronqf4.jpgLa « stratégie de la tension » et les autres manipulations terroristes plus ou moins sous faux-drapeau contribuent aux moments de crise majeure. Celles-ci se préparent au cœur de divers cénacles intérieurs (les services secrets français) ou extérieurs (les officines anglo-saxonnes, mais pas seulement…). Michel Drac envisage par exemple la CIA inciter son vieux complice, Cosa Nostra, à soutenir l’indépendantisme sicilien tandis que le gouvernement italien très anti-euro obtient le soutien, direct ou non, de la City de Londres, ce qui attise les tensions financières (et même politiques) entre Londres et Berlin. Londres et Washington choisissent finalement l’explosion de la monnaie unique européenne afin de briser nette toute puissance européenne émergente. Comment dans ces circonstances peut se positionner Macron qui se veut en même temps proche des protagonistes ? De son choix dépendra l’avenir du projet européen. « Le point de rupture est proche. De trois choses l’une. Ou bien l’euro engendre un super-État européen. Ou bien la zone explose. Ou bien une combinaison des deux : le super-État naît, mais restreint à certains membres de la zone. Allemagne et périphérie, peut-être avec la France. Mais pas avec l’Europe du Sud (p. 46). » Cette dernière correspond assez bien aux thèses de Laurent Wauquiez avancées dans son essai de 2014, Europe : il faut tout changer. Laurent Wauquiez devient d’ailleurs le Premier ministre de Macron dans une nouvelle cohabitation dans l’une des hypothèses envisagées.

Quels enjeux politico-sociaux ?

Dans une autre, Michel Drac parie sur le retour en politique de Marion Maréchal – Le Pen qui réunit autour d’elle l’aile droite des Républicains, les souverainistes et les frontistes, avant d’accéder à Matignon, toujours dans le cadre d’une cohabitation. L’égérie de la droite en loden reviendra-t-elle ? Pas certain après cinq années d’engagement difficile et exténuant… Cette incroyable cohabitation serait la conséquence du déferlement massif de populations extra-européennes sur le Vieux Continent et aux sanglantes troubles qui en découleraient. On s’approche du gouffre. Déjà, « la République devient grotesque. Elle reconnaît le Conseil représentatif des associations noires, mais interdit l’usage juridique du mot race. Le Blanc et le Noir n’existent pas, sauf le Noir. Absurde. L’antiracisme rend fou (p. 69) ». Cela ne l’empêche pas de se méfier d’« une nouvelle droite européiste anti-immigration (p. 90) » animé par le détonnant maire de Béziers, Robert Ménard. Regrettons que Michel Drac traite à plusieurs reprises des groupes dissidents en France, en Italie et en Ukraine d’« extrême droite ». C’est dommageable et inutile. C’est à se demander s’il ne chercherait pas à obtenir une invitation au prochain dîner du CRIF sous la Pyramide du Louvres en mars 2018.

L’auteur s’arc-boute aussi sur le fétichisme démocratique. La démocratie, qu’il faudrait plutôt parler de « Laosarchie », n’est possible que dans des cadres géographiques restreints et si le politique n’est pas neutralisé par le droit positiviste, la technocratie inféodée aux groupes d’influence et de pression et les médiats. L’abstention massive révèle un je-m’en-foutisme, conscient ou non, des citoyens hexagonaux. Les deux tours des législatives françaises de juin 2017 ont été marqués par une abstention élevée (51,29 et 57,36 %). Dans une démocratie traitée d’« illibérale » comme la Hongrie, elles auraient été tout bonnement annulées. La présente Assemblée nationale dominée par les macronistes, le MoDem, les « Constructifs » et autres radicaux unifiés est peut-être légale, mais elle n’est pas légitime.

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Les saines réactions contre les « migrants » ne sont pas qu’identitaires. Elles comportent un aspect socio-économique indéniable. « La quatrième révolution industrielle détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée (p. 27). » Parce que « le e-commerce détruit à peu près trois emplois chaque fois qu’il en crée un (p. 27) », « l’immigration contemporaine s’insère mal dans la société postindustrielle (p. 23) ». Pourquoi recourir à une main-d’œuvre non qualifiée alors que de maintes tâches sont bientôt assumées par des robots ? C’est un autre « grand remplacement »… Dans cette perspective, Michel Drac imagine l’avènement d’une « Europe-forteresse » parce qu’elle « a enfin trouvé une définition. Une définition simple, directe, compréhensible par tous : l’Europe est le sanctuaire de l’homme blanc (p. 190) ». Pour y arriver, il faudra bien sûr défier la clique anglo-saxonne, en particulier les chantres du pandémonium métissé étatsunien. Ces derniers pourraient favoriser en 2022 l’arrivée d’un « président qu’il faut à une nation d’ados attardés (p. 169) », à savoir « un geek sociopathe (p. 166) », « un individu d’une agressivité exceptionnel (p. 162) », le dénommé Mark Zuckerberg. Pas sûr que Michel Drac ait raison, car ce serait une première : la Maison Blanche occupée par un non-chrétien marié à une Asiatique ! Tronche des Texans surarmés… Le combat à venir risque d’être ardu. Michel Drac devine en outre de nouvelles configurations politiques. « En Grèce, d’ex-paramilitaires russes du Donbass se retrouvent du même côté de la barricade que des nationalistes ukrainiens. Dans le camp d’en face, des militants anarchistes formés au Rojava combattent aux côtés d’anciens djihadistes de Daesh (p. 187). »

Ambigu populisme européen…

Beppe-Grillo.jpgSi l’auteur décrit de manière convenable le « système russe : oligarchie hyper-centralisée tempérée d’anarchie provinciale (p. 54) » malgré une erreur vénielle sur le titre du premier ministre russe – celui-ci n’est pas président du Conseil des ministres, mais Président du gouvernement -, certaines de ses conjectures n’emportent pas l’adhésion. Prenons la plus optimiste d’entre elles, « Le printemps italien », qui voit la victoire du Mouvement Cinq Étoiles (M5S) aux législatives italiennes de mars prochain. Il prévoit un gouvernement de coalition entre la Lega de Matteo Salvini et le M5S, puis, dans la foulée, l’émergence d’une force semblable en France, d’abord apparue sur Facebook, Clair et Net, qui s’impose à la surprise aux élections anticipées et cohabite avec Macron. Or ce mouvement dégagiste exige déjà avec la seule différence de taille qu’il est « contre-populiste » : La République en Marche. En outre, Michel Drac ignore la réalité du mouvement fondé par le comique anti-berlusconien Beppe Grillo. Celui-ci se met désormais en retrait de sa création qui cumule les contradictions. Rapporté aux candidatures présidentielles françaises de 2017, le programme « grilliniste » emprunterait à Benoît Hamon, à Jean-Luc Mélenchon, à Marine Le Pen, à Jean Lassalle et à Jacques Cheminade. Grillo est hostile à l’euro et au droit du sol. Depuis quelques mois, le premier-ministrable du mouvement, Luigi Di Maio, s’est exprimé devant les cénacles atlantistes, a autorisé la liberté de vote sur le droit du sol, et ne souhaite plus quitter l’OTAN. En plus, « nous voulons rester dans l’Union européenne, exprime-t-il, et bien sûr, nous voulons rester dans l’euro (dans Le Monde, art. cit.) ». Le véritable danger pour l’Euroland surgirait probablement d’un gouvernement néo-berlusconien avec Forza Italia, la Lega et Frères d’Italie. En revanche, la situation rêvée des oligarques serait une entente surprise entre Forza Italia et le Parti démocrate au pouvoir actuellement, ce qu’envisage Berlusconi si la Lega passe devant lui en nombre de suffrages.

wauquiez-preservatif-21-janv.jpgDans un autre scénario, plus terrifiant intitulé « La grande spolation », Michel Drac postule la destitution de Trump, l’assassinat de son successeur, Mike Pence, un 4 juillet 2019, la proclamation de la loi martiale par le gouvernement de continuité institutionnelle et l’instauration d’un État policier proche des intérêts israéliens. En prenant exemple sur les événements survenus outre-Atlantique, les grands États membres de l’Union soi-disant européenne (Allemagne, Espagne, France) renforcent leur législation anti-terroriste et l’étendent à des domaines inattendus tels les grèves, les manifestations et l’opposition verbale aux dirigeants. Dans ce scénario en partie tiré des rapports de la Trilatérale et du Club Bilderberg, Jean-Luc Mélanchon se trouve assigné à résidence et interdit de communication Internet et Marine Le Pen « internée en hôpital psychiatrique comme “ conspirationniste ” (p. 141) ». Suite à de fortes pressions gouvernementales, Laurent Wauquiez démissionne au profit de Valérie Pécresse. Toute opposition est assimilée à du terrorisme, ce qui facilite les « ajustements financiers […] opérés dans tous les pays de la zone par confiscation pure et simple des propriétés, via le plus souvent des moyens insidieux et indirects. En France par exemple, l’État est maintenant copropriétaire de toutes les propriétés immobilières. Il perçoit donc une redevance de copropriété (p. 144) ». Remplaçant l’ISF, le nouvel impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui exonère au passage les plus-values colossales de la Finance anonyme et vagabonde, internationale préfigure des mesures semblables au champ d’expérience réelle grec (blocage des comptes bancaires des particuliers, contrôle des changes, prélèvement autorité de l’épargne par des gouvernements corrompus).

Michel Drac ne sombre pas totalement dans le pessimisme. Au moment où les grands États d’Europe occidentale sont gouvernés par des coalitions plus ou moins bancales, grâce à la robustesse des institutions toujours polémogènes de la Ve République, « la France reste l’État le plus solide de l’Europe occidentale, malgré sa déliquescence économique. Elle n’est pas confrontée à des séparatismes problématiques, comme la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne. La Corse ? Une petite île. Paris n’a pas non plus le problème que devient pour Berlin son industrie exportatrice, une fois la mondialisation libre-échangiste remise en cause par la montée des protectionnismes. Soudain, la petite France retrouve une liberté de mouvement depuis longtemps perdue (p. 154) ». Que ce soit Macron ou un(e) autre (?), sera-t-il capable de redonner à l’Hexagone éclatée sociologiquement, géographiquement et ethniquement une revendication de puissance ? Et si Emmanuel Macron n’était pas moins que le Poutine tricolore, celui qui établira une « verticale du pouvoir » ? On en frémit d’avance…

Georges Feltin-Tracol

• Michel Drac, Voir Macron. 8 scénarios pour un quinquennat, Le Retour aux Sources, 2017, 197 p., 17 €.