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lundi, 23 juillet 2018

L'Etat profond américain s'expose en plein jour

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L'Etat profond américain s'expose en plein jour

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce terme d'Etat profond (Deep State), que nous utilisons souvent, est devenu courant dans les analyses politiques américaines. Il désigne en général, sans le dire clairement, la coalition des divers services secrets et des forces militaires qui exercent le pouvoir aux Etats-Unis. Ceci au mépris de la Constitution et des différentes institutions, dont la Maison Blanche et le Président américain, seules habilitées officiellement pour ce faire.

Jusqu'ici ce terme avait été réservé pour désigner dans des pays comme l'Egypte, le Pakistan et la Turquie, l'appareil des institutions militaires et de renseignement qui depuis des décennies a fait de ces pays des dictatures recourant en permanence à la force et à la violence pour s'imposer. Leurs victimes bien que mal identifiées, se comptent par millions.

Or c'est à l'Etat profond américain que font désormais appel tous ceux qui aux Etats-Unis s'opposent aux perspectives de détente avec la Russie apparues à la suite de la rencontre de Donald Trump et Vladimir Poutine à Helsinki le 16 juillet. A la suite de cette rencontre, Trump avait déclaré qu'il n'avait pas de raisons pour croire ses services secrets plutôt que le démenti de Poutine concernant une ingérence de celui-ci dans son élection.

Devant l'appel à sa destitution lancé contre lui par l'ensemble des institutions politiques américaines, y compris l'Etat profond, il s'était rapidement rétracté. Mais le mal avait été fait. Toutes les forces démocratiques qui s'opposent, plus ou moins timidement, à une militarisation ouverte de l'Etat, avaient retenu ce terme d'Etat profond pour désigner ceux qui avaient forcé Trump à se démentir. Il fallait donc que l'Etat profond sorte de l'ombre, reconnaisse son existence et fasse admettre à l'opinion qu'il s'agissait d'une force indispensable à la survie de l'Amérique.

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Deux articles

Ceci n'a pas tardé. Dans un article de très « officiel » Washington Post, l'éditorialiste réputé Eugène Robinson, prix Pulitzer, a osé, sous le titre de God Bless the Deep State, demander à Dieu de bénir l'Etat profond. Lui seul permettra de sauver l'Amérique de tous ceux qui veulent sa perte. Le Deep State, écrit-il, se tient entre nous et les abysses. Son devoir est de continuer à jouer ce rôle 1).

Quatre mois auparavant, le New York Times avait annoncé les pires catastrophes à ceux qui dénoncent un prétendu Deep State qui, selon le journal, n'existerait pas 2).

Aujourd'hui, le pas est franchi. Le Deep State reconnaît sa propre existence. Son devoir affirme-t-il est de combattre tous ceux qui au nom de la démocratie, voudraient s'affranchir de sa protection.

On dira qu'en Russie, en Chine et dans bien d'autres pays, y compris en Europe, cet état de chose est reconnu et que personne ne s'indigne. Disons seulement, à supposer que ceci soit exact, que l'Etat profond américain paraît annoncer son rôle au service de la mise en place d'une dictature qui ne sera pas différente des autres. Donald Trump a du s'en rendre compte. Il semble avoir compris que s'il résistait, sa fonction et probablement même sa vie en paieraient le prix.

Références

1) https://www.washingtonpost.com/opinions/god-bless-the-dee...

2) https://www.nytimes.com/2017/03/10/world/americas/what-ha...

L’Union Européenne est l’ennemie des Etats-Unis depuis la fin de l’ancienne guerre froide

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L’Union Européenne est l’ennemie des Etats-Unis depuis la fin de l’ancienne guerre froide

Par Tyler Durden

Trump a fait sensation cette semaine en décrivant l’Union Européenne comme une ennemie des Etats-Unis

Cette Remarque du Président américain, “politiquement incorrecte” et impensalbe jusqu’il y a peu a été prononcée après le sommet de l’OTAN, à l’occasion d’un entretien que Trump a donné à CBS News. Les journalistes ont demandé à Trump de décrire « le plus grand ennemi global d’aujourd’hui » : celui-ci a répondu, laissant tout un chacun complètement pantois : « Eh bien, je pense que nous avons un tas d’ennemis. Je pense que l’Union Européenne en est un pour ce qu’elle inflige à notre commerce. Certes, je comprends votre stupéfaction, car vous ne songiez pas à l’Union Européenne, mais, oui, elle est un ennemi ».

Très vite, le Président américain a édulcoré ses propres paroles en disant : « Je respecte les dirigeants de ces pays. Mais, du point de vue commercial, ils ont fini par prendre l’avantage sur nous et bon nombre de ces pays sont dans l’OTAN et ne paient pas leurs factures ». Mais le mal était fait.

Un sondage recent (recent poll ) nous apprend que deux tiers des Allemands pensent que Trump est « plus dangereux » que le Président russe Poutine. Quant au ministre allemand des affaires étrangères, il a déclaré lundi que son pays « ne pouvait plus entièrement faire confiance à la Maison Blanche » (voir : déclaration ).

Les médias « mainstream » décrivent cet incident majeur comme un désastre que l’Amérique s’inflige à elle-même « en rejetant ses liens traditionnels transatlantiques » et en répétant « que Trump a trahi les alliés les plus proches des Etats-Unis ». Cependant la situation est bien plus complexe que ne le veulent ces explications simplistes.

L’idéologie « America First » de Trump est complètement opposée  à l’approche globaliste de l’élite européenne de gauche. Trump, l’homme d’affaires milliardaire, n’accepte pas que les contribuables américains continuent à financer injustement les notes de l’OTAN tandis que les Européens gardent les mains libres grâce à leurs sacrifices. De plus, Trump n’accepte pas le déséquilibre tarifaire existant entre les Etats-Unis et l’Union Européenne ; toutefois, sa réponse est le résultat d’une manipulation des chiffres due à une tactique habile de gestion de la perception (cf. skillful perception management tactics ), tendant à faire croire à « une attaque non provoquée contre le commerce libre et honnête ». La réalité nous oblige à dire qu’il n’y a jamais eu de véritable commerce « libre et honnête » et que ce conflit larvé a toujours existé.

Les Etats-Unis avaient décidé, dès la fin des années 1940, de subsidier “l’utopie socialiste de l’Etat-Providence” dans l’Union Européenne, pour gagner des atouts lors de l’ancienne guerre froide. Cette raison, dorénavant caduque, a pourtant toujours été évoquée et traduite dans la pratique pour  faire triompher des objectifs globalistes favorisant l’unipolarité américaine (cf.  continued for unipolar globalist ends ).

Exactement comme les Russes soviétiques n’ont jamais cessé de redistribuer leurs ressources aux autres républiques de l’URSS puis aux pays européens du bloc de l’Est et aux pays alliés du « Sud soviétique » en Afrique et en Asie. Les Américains éprouvent des sentiments négatifs à l’égard de leurs gouvernements qui, pendant des décennies, ont favorisé les Européens et même les Chinois en leur octroyant des arrangements commerciaux asymétriques.

Aujourd’hui, les implications possibles en matière de sécurité, sur le long terme, qu’a ce transfert continu de richesses des Etats-Unis vers l’Europe, sont les motifs principaux pour lesquels Trump a considéré l’Union Européenne comme un « ennemi » car c’est là une façon simple et claire de définir la concurrence économique et stratégique entre ces deux pôles qui sont des « amis/ennemis » ; certes, cela a surpris considérablement les Européens d’être apostrophés de la sorte par le Président américain lui-même.

Ex: https://www.zero-hedge.com

dimanche, 22 juillet 2018

Steve Bannon veut créer une fondation en Europe : est-ce une aubaine ou un danger ?

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Steve Bannon veut créer une fondation en Europe : est-ce une aubaine ou un danger ?

Avec des fonds provenant des conservateurs de droite américains, les mouvements et partis de droite au sein de l’Union Européenne seraient dans un premier temps consolidés afin de former une fraction plus importante au Parlement européen. Désormais, l’ancien conseiller de Trump se concentre sur l’Europe.

Par Michael Steiner

Steve Bannon, on le sait, est un publiciste de la droite conservatrice américaine, un producteur de films, un conseiller politique qui a dirigé la page web « Breitbart News Network » et a été naguère le principal conseiller du Président américain Donald Trump. Bannon a décidé de concentrer tous ses efforts sur l’Europe et souhaite, avec l’appui d’une fondation, soutenir les partis conservateurs et populistes de droite pour qu’une solide faction conservatrice et droitière s’installe sur les strapontins du Parlement Européen qui sera élu l’année prochaine.

Aujourd’hui âgé de 64 ans, Bannon, après les élections dites du « mid-term », début novembre aux Etats-Unis, veut passer la moitié de son temps en Europe, apprend-on en lisant le portail américaine « The Daily Beast ». Bannon veut faire contrepoids à la Fondation gérée par le milliardaire globalitaire George Soros qui appuie les mouvements et groupes de gauche et d’extrême-gauche. Bannon a déjà trouvé un nom pour la Fondation qu’il envisage de créer : elle s’appellera « The Movement ».

D’après l’article de « The Daily Beast », Bannon veut installer son quartier général à Bruxelles et tout coordonner au départ de ce siège. Lors de la visite de Trump à Londres, il y a une semaine, il a rencontré quelques représentants de mouvements de droite dans la capitale britannique, contacts qui, selon lui, se sont avérés très prometteurs. Si bien qu’il peut se mettre à recruter du personnel. Cependant, nous pouvons nous poser quelques questions avec tout le scepticisme requis : Bannon pourra-t-il, en l’espace de quelques petits mois, consolider suffisamment les partis et mouvements de droite disséminés dans toute l’Europe ?

Question supplémentaire : sera-t-il capable d’aligner tous ces partis et mouvements, qui sont souvent très critiques à l’endroit de la politique américaine, sur un « courant unique » puis de les brancher sur le réseau des « néocons » de Washington ? Telles sont les questions que tout bon Européen doit poser. Si Bannon finit par disposer de suffisamment de moyens financiers dans les temps voulus, ne cherchera-t-il pas à faire émerger un changement de cap en politique internationale au sein des partis de droite en Europe qui, du moins partiellement, sont plutôt russophiles et hostiles à l’hégémonisme américain ?

Ex : https://www.contra-magazin.com

samedi, 21 juillet 2018

Le chef de la fraction des “Verts” en Allemagne veut de nouvelles alliances asiatiques pour l’Europe !

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Adieu à l’alliance américaine ?

Le chef de la fraction des “Verts” en Allemagne veut de nouvelles alliances asiatiques pour l’Europe !

Robert Habeck, chef de la fraction des Verts estime que l’Europe a besoin de nouveaux partenaires et alliés, surtout en Asie, quitte à ne plus être orientée exclusivement sur le partenariat transatlantique.

Par Marco Maier

Enfin, un gars parmi les Verts qui devient intelligent ! Après avoir quasiment exclu le mouvement pacifiste de ses rangs et surtout depuis le gouvernement Schröder/Fischer, les Verts de la tendance « Realo » et leurs amis ralliés à l’établissement ont donné le ton dans le parti qui, depuis, n’a cessé de vouloir pratiquer une politique férocement antirusse, surtout sous la pression du lobby homosexuel, ce qui a permis aux atlantistes de contrôler la marche des affaires en politique étrangère, induisant une suite ininterrompue de stratégies filandreuses et boiteuses. Aujourd’hui, les choses semblent changer : le chef du parti, Robert Habeck veut que l’Union Européenne se choisisse de nouveaux partenaires et alliés.

“Certes, nous ne pouvons pas abandonner l’espoir que nous plaçons dans une Amérique après Trump, où les relations transatlantiques reprendraient vigueur”, a déclaré Habeck, “mais une chose doit être claire désormais : l’Europe doit forger de nouvelles alliances, surtout en Asie ». L’Europe doit abandonner l’idée qu’il n’y aurait « qu’un seul véritable allié », a insisté Habeck. « En lieu et place du vieux camp (atlantiste), nous devons faire émerger un tissu d’alliance, suffisamment puissant, pour éviter toutes nouvelles guerres ». Ce qui est important, c’est que « l’Europe doit agir à l’unisson », a demandé le chef des Verts, « sinon nous ne jouerons plus aucun rôle (sur la scène internationale), y compris l’Allemagne ».

Le Président des Etats-Unis, a-t-il ajouté, « a un plan : la destruction de l’ordre ancien ». Dans le conflit qui oppose désormais l’Europe aux Etats-Unis, la Chine pourrait devenir l’un de nos partenaires, a dit Habeck, même si la République Populaire n’est nullement un modèle sur le plan des droits de l’homme (ce qui semble important pour les Verts…). Notre commentaire : s’il faut s’unir contre Trump, les droits de l’homme semblent tout d’un coup revêtir une importance bien moindre pour les Verts.

Toutefois, le politicien vert s’oppose contre toute augmentation aveugle du budget militaire allemand, comme l’a réclamé le Président des Etats-Unis et quelques politiciens allemands de la CDU, de la CSU et de la FDP. « Avant de poser la question ‘combien ?’, il faut poser la question du pourquoi et l’expliquer”, selon Habeck.  « Au départ, il faut procéder à une analyse stratégique pour déterminer quelles sont les tâches de la Bundeswehr et celles de ses partenaires européens aujourd’hui ». Et c’est sur la base de cette analyse stratégique qu’il faudra fixer les dépenses et non autrement.

Ex : https://www.contra-magazin.com

vendredi, 20 juillet 2018

Sanctions américaines contre l'Iran: l'Union Européenne veut soutenir les firmes européennes

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Sanctions américaines contre l’Iran: l’Union Européenne veut soutenir les firmes européennes

Bruxelles – Remarquable résistance européenne contre Washington : les Etats de l’UE viennent de décider de protéger les entreprises européennes dans le cadre des sanctions contre l’Iran que veulent imposer les Etats-Unis. Le Parlement européen doit encore décider définitivement de changer le « statut du blocus ». Les ministres européens des affaires étrangères se sont tous mis d’accord pour actualiser une directive de l’UE de 1996.

Cette directive interdit formellement aux firmes européennes de s’en tenir aux sanctions imposées par les Etats-Unis. Les entreprises seront désormais protégées contre toute intervention des autorités américaines et pourront, le cas échéant, exiger des dommages et intérêts.

Cette démarche a pour but d’assurer que l’Iran pourra, dans l’avenir, profiter des « avantages économiques de l’accord nucléaire », a expliqué la porte-paroles des affaires étrangères de l’UE, Mme Mogherini. Elle a toutefois concédé que c’était là « un exercice difficile », vu « le poids des Etats-Unis dans l’économie mondiale et dans le système financier international ». L’accord nucléaire va toutefois aussi dans l’intérêt de l’Europe et les conséquences d’un éventuel échec seraient « catastrophiques pour tous ».

Le Président des Etats-Unis, Donald Trump, avait annoncé en mai que son pays avait décidé de sortir de l’accord nucléaire. Téhéran avait demandé, suite à cette déclaration, que l’UE accorde des garanties économiques en compensation pour les sanctions américaines qui venaient à nouveau d’entrer en vigueur.

Le Washington Post avait annoncé auparavant que les exceptions aux mesures de rétorsion américaines, qu’avaient réclamées, dans un appel à Washington,  l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne au début du mois de juin, ne seront en aucun cas accordées.

Ex: http://www.zuerst.de

jeudi, 19 juillet 2018

General Franz Uhle-Wettler

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General Franz Uhle-Wettler

Je viens d'apprendre avec tristesse le décès du Général Franz Uhle-Wettler qui avait participé à l'une des universités d'été de "Synergies Européennes" en Basse-Saxe. Son intervention portait sur une critique serrée, très claire, extrêmement didactique et précise, des stratagèmes de l'impérialisme américain en Europe. Franz Uhle-Wettler était un personnage fascinant, son charisme était époustouflant, sa voix, très militaire, entraînait les enthousiasmes. Inutile de dire que les positions géopolitiques du Général Uhle-Wettler correspondaient entièrement aux miennes: je n'ai pratiquement jamais observé une telle convergence d'esprit! J'ai également été fasciné par sa capacité à parler aux petits enfants malgré sa voix de stentor qui aurait pu les effrayer: pendant le repas, qui a suivi son exposé que j'ai eu l'honneur de traduire, son interlocuteur fut un bambin de quatre ans, lumineux et souriant, qui n'entendait pas quitter ce grand-père imposant et chaleureux. Nos lecteurs trouveront ci-dessous la fiche que lui consacre METAPEDIA (version allemande) (Robert Steuckers).

Franz Uhle-Wettler (Lebensrune.png 30. Oktober 1927 in Eisleben) ist ein deutscher Generalleutnant a. D. der Bundeswehr und Militärhistoriker. Er ist der ältere Bruder von Reinhard Uhle-Wettler

Leben und Werdegang

Zweiter Weltkrieg

Franz Uhle-Wettler trat 1943 als Flakhelfer in die Wehrmacht ein, war dann vor Kriegsende zunächst noch Seekadett in der Kriegsmarine und nach Kriegsende bis 1947 in Kriegsgefangenschaft.

Nachkriegszeit und akademische Ausbildung

Danach war er als Bergarbeiter tätig bevor er in Marburg ein Studium der Neueren Geschichte und der Orientalischen Sprachen aufnahm. Zur Ergänzung seiner Studien fuhr er (eignen Angaben zufolge mit dem Fahrrad) nach Indien und setzte sein Studium dort fort. 1954 setzte er seine Reise durch einen mehrere Monate dauernden Ritt zu Pferd von Ost nach West durch Nomadengebiete Afghanistans und des östlichen Irans fort.[1] Mit der Dissertation Staatsdenken und Englandverehrung bei den frühen Göttinger Historikern (Achenwall, von Schlözer, Freiherr von Spittler, Brandes, Rehberg, Heeren) wurde er 1956 an der Philippis-Universität Marburg zum Dr. phil. promoviert. Die bedeutende, den Durchschnitt akademischer Arbeiten deutlich überragenden Dissertation[2] gehörte auf lange Jahre hinaus für Historiker als fachliche Orientierung für das Thema der politischen und historiographischen Englandrezeption in Deutschland und Europa.

UhleWettler.jpgBundeswehr

Er trat 1956 als Fahnenjunker-Unteroffizier der Panzergrenadiertruppe in die neu aufgestellte Bundeswehr ein, wurde zum Generalstabsoffizier ausgebildet und hatte verschiedene Verwendungen in Stäben und in der Truppe (unter anderem als Kommandeur einer Panzerdivision).

Zuletzt war er Kommandeur des NATO-Verteidigungsakademie in Rom. Von dort aus wurde er im Rang eines Generalleutnants in den Ruhestand verabschiedet.

Aktivitäten im Ruhestand

In den 1990er Jahren bereiste Uhle-Wettler Pakistan „längere Zeit“ mit dem Auto.[1] Ferner war er während dieser Zeit mehrfach von der Regierung Singapurs als Militärberater eingeladen.[3] Seit 1996 ist er Mitglied des Kuratoriums der Carl-Schurz-Stiftung, die der Partei Die Republikaner (REP) nahe steht. Als Autor militärhistorischer Bücher, zum Teil unter dem Pseudonym Ulrich Werner, und Referent verbreitete er geschichtsrevisionitische Thesen. Dabei engagierte er sich für die Verteidigung des SS-Hauptsturmführers Erich Priebke, der 1994 in einem argentinischem Kurort aufgespürt wurde. Er veröffentlichte in rechtskonservativen Zeitschriften wie der Jungen Freiheit, Aula, Europa Vorn, Criticón und dem Ostpreußenblatt.

FUW-mars.jpgUhle-Wettler verfaßte als erster deutscher Autor eine Biographie über Erich Ludendorff und schloß damit eine Lücke in der deutschen Geschichtsschreibung.[4]

Zitate

  • Die bisher vorgelegten Beispiele der PC betreffen nur die Zeit des Kaiserreichs und damit eine Epoche, bei deren Darstellung sich ein Historiker noch nicht ins gesellschaftliche Abseits manövrieren und seine Karriere gefährden kann. Um so berechtigter ist die Frage, wie es mit der PC bei der Darstellung der Jahre 1933-1945 und der ersten Jahre der alliierten Besatzung steht.Hier wird man – wiederum nur als Beispiel unter vielen - darauf verweisen müssen, daß die deutschen Akten lange, zum Teil jahrzehntelang, im Besitz der Siegermächte gewesen sind. In einem Zivilprozeß würde in einem vergleichbaren Fall wohl jeder Amtsrichter urteilen, die benachteiligte Prozeßpartei dürfe klären lassen, ob ihre Akten von der Gegen-Partei manipuliert wurden.[5]

Veröffentlichungen (Auswahl)

FUW-tirpitz.jpgAls Franz Uhle-Wettler

Als Ulrich Werner (Pseudonym)

  • Der sowjetische Marxismus, Darmstadt 1962
  • Der sowjetische Marxismus. 2. erweiterte Auflage. Fundus Verlag, Darmstadt 1964.

Als Übersetzer

Verweis

Fußnoten

  1. 1,0 1,1 Franz Uhle-Wettler: Der Krieg: Gestern – heute – und wie morgen?, Ares-Verlag, S. 315
  2. Hans-Christof Kraus: Englische Verfassung und politisches Denken im Ancien Régime: 1689 bis 1789, Seite 13–14
  3. Franz Uhle-Wettler: Der Krieg: Gestern – heute – und wie morgen?, Ares-Verlag, S. 265
  4. Deutschlands größter Mann, Olaf Rose, 30. Januar 2014
  5. Der Einfluß der "political correctness" auf unser Geschichtsbild Von Generalleutnant a.D.Dr. Franz Uhle-Wettler, Meckenheim

Revilo P. Oliver & Francis Parker Yockey

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Revilo P. Oliver & Francis Parker Yockey

The writings of Francis Parker Yockey have fascinated the far Right for a half-century and more. I would argue that the person most responsible for this popularity is the late classics professor Revilo P. Oliver. While Prof. Oliver had little practical input in the distribution of Yockey writings (that credit would go more to Willis Carto and George Dietz), it was Oliver’s imprimatur that lent Yockey a gravitas that ensured he would be cherished as something other than the author of some controversial, obscurantist tracts. 

This is true even though Oliver disagreed with Yockey on a number of key points. He championed Yockey even in the early 1960s when Oliver was writing for the John Birch Society and had to couch his praise in evasive words. Years later, when his critical essays were mainly limited to the small-run periodical Liberty Bell and he could write whatever he pleased (which often meant page-long footnotes explicating minutiae of philology, archeology and race), he still held Yockey in great esteem, someone whose errors were as worthy of explication as his insights.

Accordingly, anyone who studies Yockey very quickly runs into Prof. Oliver. Here are some highlights of the Yockey-Oliver connection.

Francis_Parker_Yockey.jpgRPO in the Yockey Biographies

We now have two big Yockey biographies at our disposal. There is Kevin Coogan’s Dreamer of the Day: Francis Parker Yockey and the Postwar Fascist International, published in 1999. And, new in 2018, Kerry Bolton’s Yockey: A Fascist Odyssey. Despite the somewhat similar titles, the books are very different, and hardly “synoptic” narratives. While offering many curious details of Yockey’s life, the Bolton book largely takes an historiographic view, reviewing how Yockey was seen and written about through the passing decades. For example, Bolton tells us that one notable American figure of the Right, Wilmot Robertson of The Dispossessed Majority and the magazine Instauration, did not care for Yockey at all. Yockey was too Spenglerian; he followed Spengler’s rather mystical and unprovable idea of historical cycles. Worst of all, he tried to evade the hard and essential factor of biological (or “vertical”) race. Yockey, like Spengler, instead emphasized what he called “horizontal race,” a kinship more of cultural spirit than blood.

As for Oliver, he shared some of these objections, but never ceased to endorse what he saw as the kernel of Yockey’s argument, which was the quasi-organic unity of (Western) culture. He knew of Yockey before Yockey’s Imperium was popularized in the early 1960s. He praised Yockey’s insights in the pages of American Opinion and The American Mercury during that decade. He assisted with the founding of the Yockeyite National Youth Alliance organization in the late 60s. He was still treating Yockey as a figure of serious analysis in the 1980s.

Conversely, in the Coogan study Oliver hardly appears at all. He is merely a name mentioned in passing, mainly with regard to the National Youth Alliance. Coogan ignores RPO’s extensive writing on Yockey. For that matter, Coogan does not seem to be much interested in Imperium—or even have read it, let alone Yockey’s other writings. For Coogan, Yockey’s “philosophy of history” exists mainly as a title of a big cult book that enraptured the far Right in the 1960s and beyond. It is most peculiar to attempt a biography of a philosopher without discussing his philosophy, let alone critics’ commentaries on it, but that is what we have here. And it explains why Coogan makes RPO no more than a minor, ancillary figure.

To digress a little: only about half of Coogan’s Dreamer of the Day pertains to Yockey’s writing or life events. There is little historiography or critical discussion, from RPO or anyone else. And yet the book is far longer than it needs to be (644 pp. in paperback), padded out with every stray rumor and scrap of research the author found. The biographical portion is derived in large part from FOIA files as well as various letters that an earlier researcher, Keith Stimely, received in the 1980s. The rest of the content is a hyperbolic exposition of what Coogan calls the “Fascist International”: a murky stew into which he stirs such extraneous, oddball characters as Chilean diplomat and mystic Miguel Serrano, and British occultist Aleister Crowley. Throughout the book Coogan throws in misinformed, lurid notions about such things as Yockey’s parentage (Coogan has the birthdate of Yockey’s father Louis wrong, and thereby implies Louis was a bastard, born years after his ostensible father died) and researcher Stimely’s personal life (based on allegations in David McCalden’s lively-but-scurrilous Revisionist Newsletter in the 1980s). Sensationalism was the main objective here.

RPO on Comparative Morphology

Much of Oliver’s writing on Yockey is a half-century old now, yet it is still the most trenchant and inclusive analysis. So far as I can tell, he is the only person who analyzed Imperium as a work in a definable genre, what one might call the philosophy of morphological history. In a very long 1963 essay, published in American Opinion (though very un-Birchite in scope and theme), he compares Yockey with a number of others in the school including, most obviously, The Decline of the West‘s Oswald Spengler, Lawrence R. Brown (The Might of the West) and Arnold Toynbee (A Philosophy of History).

Although RPO quibbles with some of Yockey’s factual asides—e.g., his apparent forgetfulness about the Thirty Years War when stating that Germany was fortunate to avoid most of the carnage that depleted the rest of Europe from the Middle Ages onward—he is generally appreciative of and laudatory toward Imperium. The basic reason for this seems to be that, whatever Oliver’s own doubts may have been about Spenglerian theories of historical morphology, or Yockey’s own quasi-mystical belief in Destiny, he agrees with the Yockey’s fundamental argument: that the Western civilization from the Middle Ages at least has been a unitary whole, and that the destructive conflicts of the 20th century amounted to a pathology exacerbated by outside elements:

[T]he culture of the West, like every viable civilization, is a unity in the sense that its parts are organically interdependent. Although architecture, music, literature, the mimetic arts, science, economics, and religion may seem at first glance more or less unrelated, they are all constituent parts of the cultural whole, and the disease of any one will sooner or later affect all the others. Your hands will not long retain their strength, if there is gangrene in the foot or cancer in the stomach.[1]

imperium.pngWriting in 1963, Oliver avoids mention of Yockey’s “culture-distorter” or the Jewish Question (although he makes a nod to that Birchite proxy, the International Communist Conspiracy). Years later, with the “Birch Business” well behind him, Oliver would be more explicit.

This brings us to “The Enemy of Our Enemies” (1981), which George Dietz’s Liberty Bellmagazine put out in a fat issue that also contained Yockey’s own “The Enemy of Europe.” The two monographs were later republished together as a paperback book.[2] Yockey’s extended essay, translated back into English from a surviving German version, is nearly a hundred pages, an excoriation of American hegemony over the European culture-soul. The Oliver section is even longer, a brilliant and cranky, no-holds-barred fulmination. While beginning as an exegesis of Yockey, his influences and his errors, this commentary readily departs from that pretext, delivering instead RPO’s own, broader variation on the general theme:

In 1914, our civilization was worm-eaten at the core, but its brightly glittering surface concealed the corruption within from superficial eyes. It was taken for granted that the globe had become one world, the world of which the Aryan nations were the undisputed masters, while all the lesser races already were, or would soon become, merely the subject inhabitants of their colonial possession. This reasonable conception of the world’s unity oddly survived the catastrophes that followed and it conditioned unthinking mentalities to accept the preposterous notion of the current propaganda for “One World,” which is couched in endless gabble that is designed to conceal the fact that it is to be a globe under the absolute and ruthless dominion of the Jews—a globe on which our race, if not exterminated, will be the most degraded and abject of all.[3]

The Introduction to Imperium: A Question of Attribution

Finally, a note on a point that perennially comes up when Yockey and Oliver are discussed. Was the long foreword to the post-1960 editions of Imperium, signed Willis A. Carto, actually written by Mr. Carto, or by Prof. Oliver? Keith Stimely claimed the latter, in a furious booklet he distributed in the mid-1980s after he left Carto’s employ at the Institute for Historical Review.

When pressed, Oliver was vague on the subject, writing Stimely in 1984 only that he had given Carto permission to use material he had written as suggested introduction to a new reprint of the book. Stimely reproduced part of Oliver’s letter in his anti-Carto booklet, and Kerry Bolton also excerpt it in his Yockey biography:

I wrote a lengthy and signed memorandum on Yockey’s importance as a philosopher of history and a nationalist, hoping to inlist the support of persons who would subsidize a new edition of Imperium . . .  I . . . told Carto to make whatever use he wished of what I had written for an intoduction by him or anyone he chose to introduce the new edition. I therefore gave him the material, and it would be dishonourable of me to try to reclaim it. [4]

This essay-memorandum seems to have vanished. Oliver wrote a review of Imperium some years later (1966) for The American Mercury [5] that bears some resemblance to the philosophical discussion in the Introduction, but is otherwise entirely different: i.e., not a “retread” of some older piece that was repurposed.

When the question was put to them, both Willis Carto and his wife (now widow) Elisabeth maintained that the Introduction was indeed written by Mr. Carto himself. Therefore, worrying through the problem, Kerry Bolton comes to a Solomonic compromise, and says that it

seems plausible, stylistically and philosophically . . . that Carto wrote the first biographical half of the ‘Introduction’ and Oliver wrote the second half, commenting on the Yockeyan doctrine of Culture-pathology.

Notes

[1] Revilo P. Oliver, “History and the Historians,” 1963; collected in America’s Decline, 1983, pp. 276-277. https://archive.org/stream/AmericasDecline1983V2/OLIVERRe... [2]

[2] Yockey and Oliver, The Enemy of Europe/the Enemy of Our Enemies. Liberty Bell Publications, 2003.

[3] https://archive.org/stream/TheEnemyOfOurEnemies/EEE#page/... [3]

[4] Kerry Bolton, Yockey: A Fascist Odyssey. Arktos, 2018.

[5] http://www.revilo-oliver.com/news/1966/06/the-shadow-of-empire-francis-parker-yockey-after-twenty-years/ [4]

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/07/revilo-p-oliver-and-francis-parker-yockey/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/07/ReviloOliver.jpg

[2] https://archive.org/stream/AmericasDecline1983V2/OLIVERReviloP.-Americas_Decline_1983_v2: https://archive.org/stream/AmericasDecline1983V2/OLIVERReviloP.-Americas_Decline_1983_v2

[3] https://archive.org/stream/TheEnemyOfOurEnemies/EEE#page/n49/: https://archive.org/stream/TheEnemyOfOurEnemies/EEE#page/n49/

[4] http://www.revilo-oliver.com/news/1966/06/the-shadow-of-empire-francis-parker-yockey-after-twenty-years/: http://www.revilo-oliver.com/news/1966/06/the-shadow-of-empire-francis-parker-yockey-after-twenty-years/

 

mercredi, 18 juillet 2018

Démocrature: Nazi Concept Welcomed into French Language

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Démocrature:
Nazi Concept Welcomed into French Language

It’s that time of year. The French dictionaries Le Petit Larousse and Le Petit Robert (don’t ask me why they are called “petit,” they are huge) are adding various neologisms and foreign loanwords to our beloved langue de Céline.

My interest was particularly piqued by the following new entry: 

DÉMOCRATURE 

noun, feminine (from democracy and dictatorship).

1. A political regime which, while having certain attributes of democracy, such as party pluralism, is nonetheless run in an authoritarian or even dictatorial fashion. (One also says dictocratie.)

2. The shift from democracy to dictatorship by undermining the rule of law.

How interesting! The word clearly refers to the various elected “populist” regimes which have emerged in Hungary, Poland, and the United States, which for various reasons, do not live up to liberals’ ever-changing definition of “democracy” and “the rule of law,” according to their latest ideological fashions.

What Le Petit Larousse fail to mention, however, is that the word actually goes much farther back, at least as far back as the 1930s: indeed, various fascist movements and thinkers deemed the Western parliamentary democracies to be in fact démocratures, as actually being run not by the people, but by warmongering and corrupt liberal and oligarchic elites. Given the pervasiveness of antiwar sentiment, if the people ran America or France, as these republics boldly claimed, it seems quite unlikely that either country would have gone to war against Germany, effectively on the side of the Soviet Union.

The historian Mark Mazower writes on postwar German National Socialists:

[S]uch men regarded parliamentary democracy as a sham “democratatorship” [sic] (Demokratur), believed the multi-party system had to be abolished and wanted somehow to reunify the country with the assistance of like-minded fascists abroad.[1] [2]

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What, in fact, is a liberal democracy? You will never find agreement as the two terms are in hopeless contradiction with one another. One man’s legitimate, majoritarian expression of the popular will is another man’s demagogic tyranny of the majority. To one man, the executive’s, media’s, and judges’ ignoring of public opinion will be an example of far-sighted, responsible, and enlightened leadership, while appearing to another man to be an abhorrent betrayal of democracy by oligarchic elites.

Recall: two World Wars were fought by the Western powers, tearing Europe apart in murderous conflicts from which the continent has never recovered, in the name of preserving liberal democracy. The religion of democracy excommunicates from respectable humanity all governments which are not liberal democracies. And yet, the very definition of the term is quite unclear, shifting, and ambiguous according to liberal elites’ changing moods and interests. All this is quite problematic.

In fact, all human societies are authoritarian and (civil-)religious. All societies, and their media-political elites, shun, demonize, and destroy those considered to have wrong values, lest they infect the rest of society. All societies have punishable taboos. Purging a university professor or screenwriter for his fascist or racialist views is not less “authoritarian” than purging one for his communist views. Therefore the distinction drawn by liberals and the Left in general, made popular in the 1960s by the Frankfurt School and others, is quite spurious and hypocritical. All societies have Platonic Guardians, whether they own up their role, or not.

This was not so apparent in the postwar years however. For the Boomers, bless them, one could live in a society which was, in fact, carefully policed by the audiovisual and print media, but which could claim to be “open,” “tolerant,” “pluralist,” characterized by “freedom of thought,” etc., all the while never being allowed to give a fair hearing any taboo Right-wing idea. One could have the pleasure of both thinking oneself open-minded and have the benefits of actually being authoritarian.

With the rise of national-populism, which signifies, for the first time in decades, a certain loss of control of the political process by mainstream media elites, the mainstreamers are waking up to démocrature. More and more are openly questioning democracy and elections, as leading to “instability,” “populism,” and above all, “wrong values.” Careful now, you might become Right-wingers!

Notes

[1] [3]Mark Mazower, Hitler’s Empire: Nazi Rule in Occupied Europe (New York: Penguin, 2008).

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/07/Apotheosis2.jpg

[2] [1]: #_ftn1

[3] [1]: #_ftnref1

mardi, 17 juillet 2018

Tolkien & the Kalevala

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Tolkien & the Kalevala

Among the vast array of sources that influenced Tolkien in the creation of his legendarium was the Kalevala, a collection of Finnish folk poetry compiled and edited by the Finnish physician and philologist Elias Lönnrot. Much scholarship exists on Tolkien’s Norse, Germanic, and Anglo-Saxon influences, but his interest in the Kalevala is not as often discussed. 

kalevala.jpgThe Kalevala was first published in 1835, but the tales therein date back to antiquity and were handed down orally. The poems were originally songs, all sung in trochaic tetrameter (now known as the “Kalevala meter”). This oral tradition began to decline after the Reformation and the suppression of paganism by the Lutheran Church. It is largely due to the efforts of collectors like Lönnrot that Finnish folklore has survived.

Lönnrot’s task in creating the Kalevala was to arrange the raw material of the poems he collected into a single literary work with a coherent arc. He made minor modifications to about half of the oral poetry used in the Kalevala and also penned some verses himself. Lönnrot gathered more material in subsequent years, and a second edition of the Kalevala was published in 1849. The second edition consists of nearly 23,000 verses, which are divided into 50 poems (or runos), further divided into ten song cycles. This is the version most commonly read today.

The main character in the Kalevala is Väinämöinen, an ancient hero and sage, or tietäjä, a man whose vast knowledge of lore and song endows him with supernatural abilities. Other characters include the smithing god Ilmarinen, who forges the Sampo; the reckless warrior Lemminkäinen; the wicked queen Louhi, ruler of the northern realm of Pohjola; and the vengeful orphan Kullervo.

Much of the plot concerns the Sampo, a mysterious magical object that can produce grain, salt, and gold out of thin air. The exact nature of the Sampo is ambiguous, though it is akin to the concept of the world pillar or axis mundi. Ilmarinen forges the Sampo for Louhi in return for the hand of her daughter. Louhi locks the Sampo in a mountain, but the three heroes (Väinämöinen, Ilmarinen, and Lemminkäinen) sail to Pohjola and steal it back. During their journey homeward, Louhi summons the sea monster Iku-Turso to destroy them and commands Ukko, the god of the sky and thunder, to incite a storm. Väinämöinen wards off Iku-Turso but loses his kantele (a traditional Finnish stringed instrument that Väinämöinen is said to have created). A climax is reached when Louhi morphs into an eagle and attacks the heroes. She seizes the Sampo, but Väinämöinen attacks her, and it falls into the sea and is destroyed. Väinämöinen collects the fragments of the Sampo afterward and creates a new kantele. In nineteenth-century Finland, Väinämöinen’s fight against Louhi was seen as the embodiment of Finland’s struggle for nationhood.

It is likely that Finland would not exist as an independent nation were it not for the Kalevala. The poem was central to the Finnish national awakening, which began in the 1840s and eventually resulted in Finland’s declaration of independence from Russia in December 1917. It also played a role in the movement to elevate the Finnish language to official status.

The publication of the Kalevala brought about a flowering of artistic and literary achievement in Finland. The art of Finland’s greatest painter, Akseli Gallen-Kallela, is heavily influenced by Finnish mythology and folk art, and many of his works (The Defence of the Sampo, The Forging of the Sampo, Lemminkäinen’s Mother, Kullervo Rides to War, Kullervo’s Curse, Joukahainen’s Revenge) depict scenes from the Kalevala. The Kalevala has also influenced a number of composers, most notably Sibelius, whose Kalevala-inspired compositions include his Kullervo, Tapiola, Lemminkäinen Suite, Luonnotar, and Pohjola’s Daughter.

Tolkien first read the Kalevala at the age of 19. The poem had a great impact on him and remained one of his lifelong influences. While still at Oxford, he wrote a prose retelling of the Kullervo cycle. This was his first short story and “the germ of [his] attempt to write legends of [his] own.”[1] His fascination with the Kalevala during this time also inspired him to learn Finnish, which he likened to an “amazing wine” that intoxicated him.[2] Finnish was an important influence on the Elvish language Quenya.

In the Kalevala, Kullervo is an orphan whose tribe was massacred by his uncle Untamo. After attempting in vain to kill the young Kullervo, Untamo sells him as a slave to Ilmarinen and his wife. Kullervo later escapes and learns that some of his family are still alive, though his sister is still considered missing. He then seduces a girl who turns out to be his sister; she kills herself upon this realization. Kullervo vows to gain revenge on Untamo and massacres Untamo’s tribe, killing each member. He returns home to find the rest of his family dead and finally kills himself in the spot where he seduced his sister. The character of Kullervo was the main inspiration for Túrin Turambar in The Silmarillion.

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There are a handful of other parallels. The hero Väinämöinen likely provided inspiration for the characters of Gandalf and Tom Bombadil, particularly the latter.[3] Tom Bombadil is as old as creation itself, and his gift of song gives him magical powers. The magical properties of singing also feature in The Silmarillion when Finrod and Sauron duel through song and when Lúthien sings Morgoth to sleep (as when Väinämöinen sings the people of Pohjola to sleep). Ilmarinen likely inspired the character of Fëanor, creator of the Silmarils.[4] The Silmarils are much like the Sampo in nature, and the quest to retrieve them parallels the heroes’ quest to capture the Sampo.

The animism that pervades Tolkien’s mythology (as when Caradhras “the Cruel” attempts to sabotage the Fellowship’s journey or when the stones of Eregion speak of the Elves who once lived there) also hearkens back to the Kalevala, in which trees, hills, swords, and even beer possess consciousness.

For Tolkien, the appeal of the Kalevala lay in its “weird tales” and “sorceries,” which to him evinced a “very primitive undergrowth that the literature of Europe has on the whole been steadily cutting away and reducing for many centuries . . . .” He continues: “I would that we had more of it left — something of the same sort that belonged to the English . . . .”[5]

The desire to create a national mythology for England in the vein of Lönnrot’s Kalevala was the impetus behind Tolkien’s own legendarium. Not unlike Lönnrot, he envisioned himself as a collector of ancient stories whose role it was to craft an epic that would capture the spirit of the nation. He writes in a letter:

. . . I was from early days grieved by the poverty of my own beloved country: it had no stories of its own (bound up with its tongue and soil), not of the quality that I sought, and found (as an ingredient) in legends of other lands. There was Greek, and Celtic, and Romance, Germanic, Scandinavian, and Finnish (which greatly affected me); but nothing in English . . . . I had a mind to make a body of more or less connected legend, ranging from the large and the cosmogonic, to the level of romantic fairy-story — the larger founded on the lesser in contact with the earth, the lesser drawing splendour from the vast backcloths — which I could dedicate simply to England; to my country . . . . The cycles should be linked to a majestic whole, and yet leave scope for other minds and hands, wielding paint and music and drama.[6]

Tolkien had England in mind, but his mythology is one that all whites can unite around, in the same manner that the races of the Fellowship united to save Middle-earth. The heroic and racialist themes in Tolkien’s mythology are readily apparent, and the fight against the forces of evil parallels the current struggle.

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The role of the Kalevala in Finland’s fight for independence attests to the revolutionary potential of literature and art. Tolkien’s mythology offers rich material from which to draw and indeed has already inspired many works of art, music, literature, etc., as Tolkien himself hoped.[7] Perhaps the revolution will be led by Tolkien fans.

Notes

1. J. R. R. Tolkien, The Story of Kullervo, ed. Verlyn Flieger (New York: Houghton Mifflin Harcourt, 2017), 52.

2. Ibid., 136.

3. Gandalf’s departure to Valinor also brings to mind when Väinämöinen sails away to a realm located in “the upper reaches of the world, the lower reaches of the heavens” at the end of the Kalevala.

4. Ilmarin, the domed palace of Manwë and Varda, is another possible allusion to Ilmarinen, who created the dome of the sky. The region of the stars and celestial bodies in Tolkien’s cosmology is called Ilmen (“ilma” means “air” in Finnish). Eru Ilúvatar also recalls Ilmatar (an ancient “air spirit” and the mother of Väinämöinen).

5. The Story of Kullervo, 105. This comes from his revised essay, which was written sometime in the late 1910s or early 20s.

6. J. R. R. Tolkien, The Letters of J. R. R. Tolkien, ed. Humphrey Carpenter (London: George Allen & Unwin, 1981), 144.

7. Here could be the place to note that a major exhibit of Tolkien’s papers, illustrations, and maps recently opened in Oxford and will soon be accompanied by a book (Tolkien: Maker of Middle-earth).

 

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lundi, 16 juillet 2018

Manœuvre dilatoire ukrainienne : Porochenko exige l’arrêt de la construction du gazoduc Nord Stream 2

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Manœuvre dilatoire ukrainienne : Porochenko exige l’arrêt de la construction du gazoduc Nord Stream 2

 

Kiev/Bruxelles – On le sait : les Etats-Unis déploient tous leurs efforts pour mettre un terme au projet germano-russe du gazoduc Nord Stream 2. Cette fois, sans que cela n’étonne personne, le gouvernement ukrainien participe à la manœuvre. Il est vrai que l’Ukraine est directement concernée par la construction de ce nouveau gazoduc car, comme d’autres pays de transit qui posent problème, elle sera contournée à l’avenir et perdra une masse d’argent en ne pouvant plus prélever de taxes de transit.

Le Président ukrainien Porochenko a exié l’arrêt pur et simple des travaux de construction du gazoduc de la Baltique. Ses arguments sont les suivants ; il les a énoncés lors du sommet de l’OTAN à Bruxelles : « Nord Stream 2 n’est pas un projet économique et n’est mis en œuvre que pour des motivations politiques ». Ce serait une immixtion de la Russie et, de ce fait, totalement inacceptable. L’Europe occidentale pourrait utiliser les gazoducs passant par l’Ukraine car leurs capacités sont plus élevées que celles de Nord Stream 2. Et Porochenko a ajouté, sans la moindre circonlocution verbale : « Je formule l’espoir, a-t-il déclaré, qu’ensemble nous pourrons tous arrêter la construction de Nord Stream 2 ».

Quelques temps auparavant, le gouvernement américain avait menacé de sanctions toutes les entreprises qui participeraient à la construction de Nord Stream 2. Le président américain Trump n’avait pas hésité à critiquer l’Allemagne lors du sommet de l’OTAN et l’avait traitée de « prisonnière de la Russie » parce que la République Fédérale tirait majoritairement ses besoins énergétiques de sources russes.

Toutefois, ce n’est un secret pour personne que Wahington, en s’attaquant au projet Nord Stream 2, défend bec et ongles ses propres intérêts économiques et poursuit une géostratégie bien établie. Les Etats-Unis veulent vendre en Europe leur propre gaz de schiste et torpiller, pour y parvenir, toute consolidation des relations commerciales germano-russes.

Ex: http://www.zuerst.de

dimanche, 15 juillet 2018

Investissements le long des nouvelles routes de la Soie : l’Allemagne et la Chine signent 22 traités !

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Investissements le long des nouvelles routes de la Soie : l’Allemagne et la Chine signent 22 traités commerciaux !

Berlin – Malgré l’indécrottable obsession occidentaliste et atlantiste des dirigeants politiques de la République fédérale d’Allemagne, les relations économiques inter-eurasiatiques s’intensifient, en marge des querelles sous-jacentes qui troublent les relations transatlantiques. Suite à sa visite lors de la rencontre dite « 16 + 1 », à Sofia, capitale de la Bulgarie, le Président chinois Li Kequiang s’est rendu à Berlin, où il a plaidé pour une imbrication économique plus étroite entre Européens et Chinois. A cette occasion, plusieurs traités économiques germano-chinois ont été signé pour un valeur totale de 20 milliards d’euros.

Le but de ces pourparlers communs était de discuter des mauvaises conditions dans lesquelles évoluait le commerce internationale suite aux dernières sanctions douanières américaines. Tant la Chancelière Merkel que son hôte venu de Chine ont plaidé en faveur d’un commerce libre, libéré de toute entrave. Li a déclaré : « Nous sommes en faveur du commerce libre, du multilatéralisme ».

Beijing, ces derniers jours, a réagi face aux sanctions douanières américaines en imposant des taxes spéciales sur les produits américains importés en Chine.

En marge de ces consultations germano-chinoises, vingt-deux traités gouvernementaux et économiques ont été signés. Le principal de ces traités porte sur la construction d’une usine pour piles cellulaires destinées aux automobiles électriques et qui s’établira à Erfurt en Thuringe. Le producteur chinois CATL veut y investir, dans un premier temps, plusieurs centaines de millions. Le premier gros client pour ces piles est BMW. Le constructeur automobile bavarois veut faire construire des piles à Erfurt et en acheté pour 1,5 milliards d’euros. Merkel a aussitôt déclaré : « C’est un grand jour pour la Thuringe » mais elle a déploré, dans la foulée, que la Chine avait acquis une avance indubitable en ce domaine. "Si nous avions pu les produire par nous-mêmes, je n’aurais pas été triste ".

En Chine, désormais, plus de 5000 entreprises allemandes se sont installées. Le Chine est, depuis deux ans, le principal partenaire commercial de l’Allemagne.

Ex : http://www.zuerst.de

 

samedi, 14 juillet 2018

Philippe Forget : puissance et réseaux techniques

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Philippe Forget : puissance et réseaux techniques

 
Le philosophe Philippe Forget, auteur du réseau et l'infini et récemment de l'obsession identitaire partage dans cette conférence le fruit de ses recherches sur les notions, de puissance, de technique et de réseaux.
 
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Projet de loi au Congrès américain : le gazoduc Nord Stream 2 est visé !

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Projet de loi au Congrès américain : le gazoduc Nord Stream 2 est visé !

Washington – Les Etats-Unis ne lâchent pas le morceau : ils ne veulent pas du projet de gazoduc germano-russe Nord Stream 2. Un projet de loi a été introduit au Congrès américain : il concerne les conséquences politiques et économiques qu’aura le projet de gazoduc. Le texte du document en question est paru sur le site officiel du Congrès. On y trouve les exigences du ministre américain des affaires étrangères, du chef des services de renseignement et du ministre des finances : tous veulent des rapports détaillés sur les effets que pourrait avoir l’installation de ce gazoduc dans la Baltique.

Littéralement, on peut lire la phrase suivante dans le texte du projet de loi : « La Fédération de Russie propose de construire un gazoduc partant de Russie pour aboutir en Allemagne ; ce gazoduc portera le nom de Nord Stream 2. Sa construction permettrait de couvrir l’augmentation éventuelle de la consommation d’énergie en Europe mais accroîtrait simultanément la dépendance de l’Europe à l’endroit de l’énergie russe et aurait des effets déstabilisants pour le gouvernement ukrainien si l’Ukraine, suite à la construction de ce gazoduc Nord Stream 2, perdait des dividendes dus au transit de l’énergie ».

Le projet de loi avance d’autres arguments : les Etats-Unis continueront à s’opposer à la réalisation de ce projet en Europe du Nord et prendront des « mesures diplomatiques » pour empêcher la construction du gazoduc.

Si la loi est adoptée, le chef des services de renseignement américain serait alors dans l’obligation de rédiger un rapport sur les effets du gazoduc Nord Stream 2 sur la sécurité énergétique de l’Union Européenne, sur les intérêts des Etats-Unis et de l’Ukraine dans cette affaire.

Le projet de loi a été introduit par le député démocrate Dennis Heck et son collègue républicain Ted Poe. Préalablement, le ministre américain des affaires étrangères Mike Pompeo avait déclaré que les Etats-Unis tenteraient de convaincre l’Union Européenne d’abandonner le projet Nord Stream 2.

Ex : http://www.zuerst.de

 

vendredi, 13 juillet 2018

Mai 68: Débat entre Jean-Michel Vernochet et Robert Steuckers

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Mai 68: Débat entre Jean-Michel Vernochet et Robert Steuckers

Le Libre Journal de Jean-Michel Vernochet n°14 – 11 juillet 2018

Émission diffusée en exclusivité sur ERFM le 11 juillet 2018.

Le Libre Journal de Jean-Michel Vernochet est l’une des nombreuses émissions d’ERFM, la radio en ligne et en continu d’Égalité & Réconciliation.

À l’occasion du cinquantenaire de Mai 68, l’équipe d’E&R Nord-Pas-de-Calais a reçu Jean-Michel Vernochet et Robert Steuckers pour un enregistrement public de leur discussion/débat autour du sujet : « De quoi Mai 68 est-il le nom ? »

Écouter l’émission :

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jeudi, 12 juillet 2018

Sommet de l’OTAN et sommet Trump/Poutine : que faut-il en penser ?

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Sommet de l’OTAN et sommet Trump/Poutine : que faut-il en penser ?

Par Robert Steuckers

Script de l'entretien d'aujourd'hui, 11 juillet 2018, accordé à Channel 5 (Moscou), sous la houlette d'Alexandra Lusnikova

Le sommet de l’OTAN qui se tient aujourd’hui, 11 juillet 2018, et se poursuivra demain à Bruxelles, aura pour point principal à son ordre du jour la volonté affichée par Donald Trump d’obtenir de ses partenaires, plutôt de ses vassaux, européens ce qu’il appelle un « Fair Share », c’est-à-dire une participation financière accrue des petites puissances européennes dans le budget de l’OTAN. Pour Trump, les pays européens consacrent trop d’argent au « welfare » et pas assez à leurs armées. C’est une antienne que l’on entend depuis belle lurette de la part de tous les ténors américains de l’atlantisme. Ceux-ci veulent que tous les pays européens consacrent au moins 2% de leur PNB à la chose militaire. Les Etats-Unis, engagés sur de multiples fronts de belligérance, consacrent 3,58% de leur PIB à leurs dépenses militaires. En Europe, la Grèce (qui craint surtout son voisin turc et doit sécuriser les îles de l’archipel égéen), le Royaume-Uni, la Pologne, l’Estonie et la Roumanie dépassent ces 2% exigés par Trump. La France consacre 1,79% à ses forces armées ; l’Allemagne 1,22%. Evidemment, ces 1,22% du PIB allemand sont largement supérieurs aux 2% consacrés par des pays moins riches. Malgré les 3,58% dépensés par les Etats-Unis,  précisons toutefois que ce budget, certes énorme, est en constante diminution depuis quelques années.

L’exigence américaine se heurte à plusieurs réalités : d’abord, les Etats-Unis ont sans cesse, depuis la création de l’OTAN, empêché les pays européens de développer leurs aviations militaires, en mettant des bâtons dans les roues de Dassault, de Saab, de Fiat, etc. et en interdisant la renaissance des usines aéronautiques allemandes. Si l’Europe avait reçu de son « suzerain » le droit de développer ses propres usines aéronautiques, ses budgets militaires, même réduits en apparence, auraient permis de consolider sérieusement ses armées, tout en créant des emplois de qualité sur le marché du travail ; ensuite, certains chiffres parlent pour eux-mêmes : si l’on additionne les budgets militaires des principales puissances européennes de l’OTAN (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Espagne), ceux-ci dépassent de loin le budget de la Russie, posée comme « ennemi majeur ». Le bugdet de l’OTAN, Etats-Unis compris, est donc pharamineux.

Bon nombre de voix estiment que cette problématique de « Fair Share » est le rideau de fumée qui masque le problème réel: celui de la guerre commerciale larvée entre l’Europe et les Etats-Unis. Le but réel de Trump et du « Deep State » américain est de réduire les importations européennes (et chinoises) vers les Etats-Unis. Le but de Trump, louable pour un Président des Etats-Unis, est de remettre l’industrie américaine sur pied, de manière à débarrasser la société américaine des affres qu’a laissées la désindustrialisation du pays. Pour Trump, mais aussi pour ses prédécesseurs, l’UE imposerait des barrières, en dépit de ses crédos néolibéraux, qui empêcheraient les Etats-Unis d’exporter sans freins leurs produits finis en Europe, comme ils le faisaient dans les deux décennies qui ont immédiatement suivi la seconde guerre mondiale. L’UE est un problème pour l’élite financière américaine, tout simplement parce qu’elle est largement (bien qu’incomplètement) autarcique. Trump estime que, dans les relations commerciales bilatérales, les pertes américaines, par manque à gagner, s'élèveraient à 151 milliards de dollars. Le déficit commercial entre l’UE et les Etats-Unis serait actuellement de 91 milliards de dollars, au détriment de Washington.

Autre point à l’agenda : les efforts qui vont devoir, selon l’OTAN, être déployés pour que la Géorgie puisse adhérer le plus rapidement possible à l’Alliance Atlantique. Dans l’ordre du jour du sommet d’aujourd’hui et de demain, ici à Bruxelles, la question géorgienne est évidemment le thème le plus intéressant à analyser. La stratégie habituelle des puissances maritimes, l’Angleterre au 19ième siècle et puis les Etats-Unis qui prennent son relais, est de contrôler les bras de mer ou les mers intérieures qui s’enfoncent le plus profondément à l’intérieur de la masse continentale eurasienne et africaine. L’historien des stratégies navales anglaises depuis le 17ième siècle, l’Amiral américain Mahan, s’intéressait déjà à la maîtrise de la Méditerranée où l’US Navy avait commis sa première intervention contre les pirates de Tripolitaine à la fin du 18ième siècle. Halford John Mackinder retrace aussi, dans ses principaux traités de géopolitique, l’histoire de la maîtrise anglaise de la Méditerranée. Dans le cadre des accords Sykes-Picot et de la Déclaration Balfour, les Anglais protestants, en imaginant être un « peuple biblique », accordent, contre l’avis de leurs compatriotes et contemporains conservateurs, un foyer en Palestine pour les émigrants de confession mosaïque. Le but, que reconnaissait pleinement le penseur sioniste Max Nordau, était de faire de cette entité juive la gardienne surarmée du Canal de Suez au bénéfice de l’Empire britannique et de créer un Etat-tampon entre l’Egypte et l’actuelle Turquie afin que l’Empire ottoman ne se ressoude jamais. Les guerres récentes dans le Golfe Persique participent d’une même stratégie de contrôle des mers intérieures. Aujourd’hui, les événements d’Ukraine et la volonté d’inclure la Géorgie dans le dispositif de l’OTAN, visent à parachever l’œuvre de Sykes et de Balfour en installant, cette fois au fond de la Mer Noire, un Etat, militairement consolidé, à la disposition des thalassocraties. Le fond du Golfe Persique, le fond de la Méditerranée et le fond de la Mer Noire seraient ainsi tous contrôlés au bénéfice de la politique globale atlantiste, contrôle qui serait encore renforcé par quelques nouvelles bases dans la Caspienne. Je pense vraiment que ce point à l’ordre du jour est bien plus important que les débats autour du « Fair Share » et de la balance commerciale déficitaire des Etats-Unis.

Le sommet Trump-Poutine

D’après maints observateurs, le sommet prochain entre Trump et Poutine à Helsinki en Finlande aurait pour objet principal de laisser la Syrie à la Russie, après les succès de l’armée régulière syrienne sur le terrain. Reste à savoir si la Syrie, laissée à Assad, sera une Syrie tronquée ou une Syrie entière, dans ses frontières d’avant l’horrible guerre civile qu’elle a subi depuis 2011. L’objectif des Etats-Unis et d’Israël semble être de vouloir tenir l’Iran, et son satellite le Hizbollah, hors de Syrie. Poutine, apparemment, y consentirai et offre d’ores et déjà une alternative à l’Iran qui, depuis les premiers empires perses de l’antiquité, souhaite obtenir une façade sur la Méditerranée, directement ou indirectement par tribus ou mouvements religieux interposés. Poutine offre à l’Iran la possibilité d’emprunter une voie par la Caspienne (d’où l’intérêt récent des Américains à avoir des bases dans cette mer intérieure et fermée), la Volga, le Canal Volga/Don, le Don (par Rostov), la Mer d’Azov, l’isthme de Crimée et la Mer Noire. L’Iran préfère évidemment la voie directe vers la Méditerranée, celle qui passe par la Syrie et la partie chiite de l’Irak. Mais si l’Iran doit renoncer à son fer de lance qu’est le Hizbollah, les Etats-Unis devraient renoncer, en toute réciprocité, à soutenir des mouvements protestataires, souvent farfelus, en Iran.

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Deuxième condition, pour que l’éviction hors de Syrie de l’Iran soit crédible, il faudrait aussi expurger définitivement la Syrie de toutes les séquelles du djihadisme salafiste ou wahhabite. Or, on observe, ces derniers mois, que ces forces djihadistes sont alimentés voire instruites au départ de la base américaine d’al-Tanf sur la frontière syro-irakienne. Question à l’ordre du jour : les Etats-Unis vont-ils quitter cette base terrestre entre la Méditerranée et le Golfe Persique ou y rester, en tolérant des poches de résistance djihadiste qu’ils alimenteront au gré de leurs intérêts ?

L’objectif des Russes, dans le cadre syrien, est de sauver la viabilité économique du pays, de rouvrir les grands axes de communication et de soustraire définitivement ceux-ci à toute forme de guerre de basse intensité (low intensity warfare), à toute stratégie lawrencienne modernisée. Pour y parvenir, Poutine et Lavrov suggèreront sans nul doute le rétablissement d’une Syrie souveraine dans ses frontières de 2011, ce qui implique de purger le pays de toutes les formes de djihadisme, portées par les « Frères Musulmans » ou par Daesh et de prier la Turquie d’évacuer les zones qu’elle occupe au Nord du pays, le long de sa frontière. Le Hizbollah, lui, a toujours promis d’évacuer les territoires syriens où il est présent, dès que les forces djihadistes sunnito-wahhabites en auront été éliminées.

Force est de constater que le projet russe correspond certes aux intérêts traditionnels de la Russie, tsariste, soviétique ou poutinienne, mais aussi aux intérêts des puissances ouest-européennes comme la France et l’Italie et même à une puissance germano-centrée ou austro-centrée qui aurait retrouvé sa pleine souveraineté dans le centre de la presqu’île européenne.

Le volet géorgien du sommet de l’OTAN et les futurs échanges sur la Syrie et la présence iranienne en Syrie, entre Trump et Poutine, me paraissent les enjeux les plus intéressants de l’actualité qui se fait et se fera, aujourd’hui et demain, ici à Bruxelles.

Robert Steuckers, Bruxelles, 11 juillet 2018.

mercredi, 11 juillet 2018

Brzezinski, le Zbig boss du grand échiquier

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Brzezinski, le Zbig boss du grand échiquier

par Edouard Rix

Zbigniew Brzeziński, dont l’économiste James K. Galbraith disait que « son passe-temps est de nuire à la Russie », s’est éteint le 26 mai dernier à l’âge de 89 ans. Moins connu du grand public que son alter ego républicain Henry Kissinger, peut-être à cause de son nom imprononçable (on le surnomme Zbig à Washington), son influence a été tout aussi forte.

Zbigniew Brzeziński est né à Varsovie le 28 mars 1928, au sein d’une famille noble et catholique. Fils d’un diplomate au service de la jeune République de Pologne, il émigre au Canada à l’âge de dix ans lorsque son père y est muté. Le partage de la Pologne entre l’Allemagne et l’URSS empêche la famille de rentrer au pays. Massacre de Katyn, soviétisation de la Pologne, Rideau de Fer, autant d’événements tragiques qui façonnent sa future vision géopolitique, viscéralement anticommuniste et antirusse. « Son objectif, fixé dès sa jeunesse, était de détruire l’Empire soviétique, faire cesser sa mainmise sur l’Europe de l’Est et faire imploser l’URSS elle-même », écrit l’historien français Julien Vaïsse[1].

Diplômé de l’université McGill de Montréal, il poursuit ses études à Harvard, où il soutient en 1953 une thèse de doctorat sur Le totalitarisme soviétique et les purges. Il y reste pour y enseigner de 1953 à 1960, puis rejoint l’université de Columbia où il sera professeur de 1960 à 1989. Membre entre 1966 et 1968 du Conseil de planification politique du Département d’État lors de la campagne présidentielle de 1968, il appartient à l’équipe du candidat démocrate qui sera battu par Nixon.

De la Trilatérale à la Maison Blanche

En 1970, dans Between Two Ages[2], il expose sa vision d’un nouvel ordre politique mondial s’appuyant sur un lien économique trilatéral entre le Japon, l’Europe et les USA. Enthousiasmé, le millionnaire David Rockefeller le recrute alors pour créer la très mondialiste Commission Trilatérale qui regroupe les décideurs économiques et politiques nord-américains, européens et japonais. Brzeziński en sera le directeur de 1973 à 1976.

Un proche de la Commission, Jimmy Carter, est élu à la Maison Blanche, et Zbig devient directeur du Conseil national de sécurité de 1977 à 1981. Bien que démocrate, il défend des positions conservatrices et anticommunistes. Très critique envers la politique de « coexistence pacifique » suivie par Nixon et Ford qu’il dénonce comme « coexistence passive », il pense que l’URSS profite de la détente pour progresser dans le Tiers monde, et contre le secrétaire d’État Cyrus Vance prône la fermeté.

C’est ainsi qu’il est l’un des promoteurs de l’Opération Cyclone, visant à soutenir les moudjahidin afghans dès juillet 1979 et enliser l’armée russe dans un conflit périphérique. Dans un entretien accordé au Nouvel Observateur, il précisera : « Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidines a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques. » Il poursuit : « Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan []. Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : “Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam“. » À ceux qui lui reprochent d’avoir favorisé le terrorisme islamiste, il répond cyniquement : « Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la Guerre froide ? [3] »

Il poursuit la normalisation des relations sino-américaines amorcée par Kissinger. Soutien indéfectible du régime du Shah, il sera l’un des promoteurs, en avril 1980, de l’opération commando Eagle Claw visant à libérer les otages américains de Téhéran.

ZBZ-Gech.jpgLe grand échiquier

Il rompt avec les Démocrates en 1988 en soutenant la candidature du républicain George Bush, dont il est l’un des conseillers à la sécurité nationale durant la campagne. L’année suivante, il publie The Grand Failure[4] (« Le grand échec »), ouvrage dans lequel il prédit l’échec de la politique de glasnost et perestroïka de Gorbatchev et l’effondrement final de l’URSS… d’ici quelques décennies. En 1990, il critique les thèses de Fukuyama sur la « fin de l’Histoire » et s’oppose à la guerre du Golfe. Au cours des années 1990, on le retrouve émissaire spécial du président des USA pour la promotion du plus grand projet d’infrastructure pétrolière au monde, l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, destiné à contourner la Russie.

En 1997 sort son magnum opus, The Grand Chessbord[5] (« Le grand échiquier »), « l’analyse politique et stratégique la plus rigoureuse du nouvel ordre mondial dominé par les États-Unis et des voies et moyens pour que perdure cette suprématie »[6] selon le géostratège Gérard Chaliand. Conformément à l’enseignement des géopoliticiens anglo-saxons, Brzeziński tient le continent eurasiatique, qui regroupe 75% de la population mondiale, une grande partie des ressources naturelles et les deux tiers de la production mondiale, pour le pivot du monde. « L’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale », écrit-il, car « se situant au centre du monde, quiconque contrôle ce continent, contrôle la planète[7] ». Pour que la suprématie américaine perdure, il faut empêcher qu’un État n’y devienne hégémonique.

Zbig entend profiter du recul de la Russie pour passer de l’endiguement de la guerre froide au refoulement (roll back). C’est ainsi qu’il souhaite que les USA s’emploient à détacher de l’orbite russe ce que Moscou appelle « l’étranger proche », c’est-à-dire les États qui constituaient l’URSS autour de la Fédération de Russie. Selon lui, l’effort américain doit porter prioritairement vers l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, riche en hydrocarbures et l’Asie centrale musulmane – pour lui la clef pour contrôler l’Eurasie est l’Asie centrale, et la clef pour contrôler l’Asie centrale est l’Ouzbékistan -. Il insiste sur l’importance géopolitique de l’Ukraine : « « L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. Et quand bien même elle s’efforcerait de recouvrer un tel statut, le centre de gravité en serait alors déplacé, et cet empire pour l’essentiel asiatique serait voué à la faiblesse[8] ». Il estime aussi que la Russie doit être évincée de la zone qu’il appelle les « Balkans d’Eurasie », à savoir la Turquie, le Caucase, l’Iran, l’Afghanistan et l’Asie centrale. Son objectif final : que les USA dominent l’espace de l’ancienne route de la soie (Silk road), une route non plus caravanière mais pétrolière et gazière parsemée d’oléoducs et de gazoducs, en reliant l’Europe à la Chine par une chaîne de petits États vassaux de l’Amérique.

Il s’oppose à la première guerre de Tchétchénie et préside dès 1999 le Comité américain pour la paix en Tchétchénie, qui apporte un soutien occulte aux indépendantistes. Il s’agit, comme jadis en Afghanistan, d’entretenir une guerre périphérique qui affaiblisse la Russie et l’éloigne des richesses de la Caspienne. Après l’arrivée de Poutine au pouvoir, il prône l’extension de l’OTAN aux États post-soviétiques, idée qui se concrétisera en 2002 avec l’intégration des trois républiques baltes à l’Organisation.

Renouant avec les démocrates, Zbig est nommé conseiller aux affaires étrangères par Obama lors de sa campagne présidentielle, ce qui provoque l’ire des néoconservateurs, qui lui reprochent d’avoir soutenu les auteurs du livre Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine.

Dans son dernier ouvrage, paru en 2012, Strategic vision[9], il prend acte du recul des USA et de l’avènement d’un monde multipolaire, et abandonne temporairement son hostilité à la Russie. Toutefois, lorsqu’éclate en 2014 la crise ukrainienne, repris par son tropisme antirusse, il pousse à l’affrontement dans un article intitulé « Qu’est-ce qui doit être fait ? L’agression de Poutine en Ukraine nécessite une réponse » : « L’Occident doit reconnaître rapidement le gouvernement actuel de l’Ukraine comme légitime [...]. L’Occident doit affirmer que l’armée ukrainienne peut compter sur l’aide occidentale immédiate et directe afin de renforcer ses capacités de défense[10] ». Encore et toujours nuire à la Russie !

Edouard Rix, Réfléchir & Agir, automne 2017, n°57, pp. 12-14.

Notes:

[1] J. Vaïsse, Zbigniew Brzeziński, le stratège de l’Empire, Odile Jacob, 2016.

[2] Between Two Ages : America’s Role in the Technetronic Era, Viking Press, New York, 1970.

[3] Le Nouvel Observateur, 15 au 21 janvier 1998, n° 1732, p. 76.

[4] The Grand Failure : The Birth and Death of Communism in the Twentieth Century, Charles Scribner’s Sons, New York, 1989.

[5] Le grand échiquier : L’Amérique et le reste du monde, Bayard, coll. « Actualité », 1997.

[6] Ibid, p. 21.

[7] Ibid, p. 24.

[8] Ibid, p. 74.

[9] Strategic Vision : America and the Crisis of Global Power, Basic Books, New York, 2012.

[10] Washington Post, 3 mars 2014.

mardi, 10 juillet 2018

Zygmunt Bauman ou l’insoutenable liquidité de la modernité

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Zygmunt Bauman ou l’insoutenable liquidité de la modernité

par Edouard Rix

C’est à Zygmunt Bauman, sociologue possédant la double nationalité polonaise et britannique, que l’on doit le paradigme de la « modernité liquide ».

Zygmunt Bauman naît à Poznan, en Pologne, en 1925, dans une famille juive non-pratiquante, qui s’enfuit en URSS suite à l’invasion allemande. En 1944, le jeune Zygmunt s’engage dans la 1ère Armée polonaise, sous contrôle soviétique, dans laquelle il devient commissaire politique et participe aux batailles de Kolberg et Berlin. Membre du Parti communiste polonais, il intègre le Corps de sécurité intérieure (KBW), une unité militaire qui lutte contre les nationalistes ukrainiens et la résistance anticommuniste. Devenu major, il en est exclu en 1953, après que son père ait souhaité émigrer en Israël. Pendant ses années de service, il étudie la sociologie et la philosophie. Après l’obtention de sa maîtrise de philosophie en 1954, il devient professeur à l’Université de Varsovie. Il en est exclu - ainsi que du parti communiste - en 1968, et part alors pour Israël, avant de rejoindre l’université anglaise de Leeds en 1971, où il enseignera jusqu’en 1990.

Modernité liquide et société liquide

Bien qu’il soit l’un des principaux représentants de l’école post-moderne, Bauman abandonne, à la fin des années 1990, le concept de « post-modernité » pour ceux de « modernité  liquide » et de « société liquide », qui seraient selon lui caractéristiques de nos modes de vie actuels. Filant la métaphore de la liquidité, il publie successivement L’Amour liquide (2004), La Vie liquide (2006), Le présent liquide (2007).

ZB-liquide.jpgCar pour lui, nos sociétés occidentales sont caractérisées par le passage d’une phase solide de la modernité, stable, immobile et enracinée, à une phase liquide, fluide, volatile et néo-nomade où tout semble se désagréger et se liquéfier, phase « dans laquelle les formes sociales (les structures qui limitent les choix individuels, les institutions qui veillent au maintien des traditions, les modes de comportement acceptables) ne peuvent plus se maintenir durablement en l’état parce qu’elles se décomposent en moins de temps qu’il ne leur en faut pour être forgées et se solidifier[i] ».Tout devient éphémère et jetable.

Pour Bauman « modernité liquide » et « vie liquide » sont intimement liées. La vie liquide est la vie prise dans le flux incessant de la mobilité et de la vitesse. Elle est « précaire, vécue dans des conditions d’incertitude constante[ii] ». « La vie dans une société moderne liquide, écrit-il, ne peut rester immobile. Elle doit se moderniser (lire : continuer chaque jour de se défaire des attributs qui ont dépassé leur date limite de vente, continuer de démanteler/se dépouiller des identités actuellement assemblées/revêtues) - ou périr[iii] ». Dans un récent Eléments, Alain de Benoist précisait les contours de cette société liquide : « La société est devenue flottante. Elle s’est coupée du passé et a cessé de croire en l’avenir, se maintenant ainsi dans un éternel présent où rien ne fait plus sens. Ayant perdu tout ancrage, devenue étrangère à elle-même, elle zappe d’une idée à l’autre, comme on passe d’un produit à l’autre. Elle obéit à la logique de la Mer, faite de flux et de reflux, perdant ainsi le sens de la Terre. Elle donne la priorité à l’économie et au commerce, au détriment de la politique et de la culture[iv] ».

La vie liquide est une vie de consommation. « Elle traite le monde et tous ses fragments animés comme autant d’objets de consommation[v] », avec une date de péremption au-delà de laquelle ils deviennent jetables, l’homme y compris. Les consommateurs individuels ont des identités éphémères, des désirs qui ne peuvent jamais être satisfaits. Cette société consumériste n’a que faire des martyrs et des héros, auxquels elle préfère deux catégories nouvelles : la victime et la célébrité. 

Dans cette société flottante « les meilleurs chances de victoire appartiennent à ceux qui circulent près du sommet de la pyramide globale du pouvoir, ceux pour qui l’espace compte peu et la distance n’est pas une gêne ; ceux qui se sentent chez eux en maints endroits mais dans aucun en particulier. Ils sont aussi légers, vifs et volatiles que le commerce et les finances, de plus en plus globaux et extraterritoriaux, qui assistèrent à leur naissance et soutiennent leur existence nomade[vi] ». Bauman estime que c’est Jacques Attali qui décrit le mieux les hommes qui maîtrisent l’art de la vie liquide : ils aiment « créer, jouir, bouger », vivent dans une société de « valeurs volatiles, insouciante de l’avenir, égoïste et hédoniste », considèrent le « neuf comme une bonne nouvelle, [la] précarité comme une valeur, [l’] instabilité comme un impératif, [le] métissage comme une richesse[vii] ».

L’âge des Mercuriens

Les travaux de Bauman sont à rapprocher de la thèse défendue par Yuri Slezkine dans Le Siècle juif. « L’âge moderne est l’âge des juifs écrit celui-ci. Et le XXe siècle est le siècle des juifs[viii] ». Selon ce professeur de l’Université de Berkeley, il existe dans la plupart des civilisations traditionnelles une opposition structurale entre une majorité de paysans et de guerriers, les « Apolliniens », et une minorité de « nomades fonctionnels », les « Mercuriens ». Les premiers constituent la population autochtone, installée sur la terre, qu’ils cultivent et transmettent à leurs héritiers, tandis que les seconds, issus de minorités étrangères, diasporiques et mobiles - Juifs, Tziganes, Parsis, Jaïns -, sont les dignes descendants de Mercure, « le patron des passeurs de frontières et des intermédiaires ; le protecteur des individus qui vivent de leur agilité d’esprit[ix] ». Au courage guerrier et à l’honneur aristocratique, ces derniers préfèrent l’habileté et l’esprit, aux villages, les grandes villes anonymes.

Or, pour Slezkine, « la modernité signifie que chacun d’entre nous devient urbain, mobile, éduqué, professionnellement flexible », en résumé mercurien. D’où sa conclusion : « En d’autres termes, la modernité, c’est le fait que nous sommes devenus juifs[x] ». Un constat que ne démentiront pas Zygmunt Bauman et Jacques Attali.

Edouard Rix, Réfléchir & Agir, hiver 2017, n°55, pp. 42-43.

Notes

[i] Z. Bauman, Le présent liquide. Peurs sociales et obsessions sécuritaires, Seuil, 2007, p. 7.

[ii] Z. Bauman, La Vie liquide, Pluriel, 2013, p. 8.

[iii] Op. cit., p. 10.

[iv] A. de Benoist, « Une société flottante », Eléments, mai-juin 2016, n° 160, p. 3.

[v] Z. Bauman, La Vie liquide, Pluriel, 2013, p. 19.

[vi] Op. cit., p. 11.

[vii] J. Attali, Chemins de sagesse. Traité du labyrinthe, Fayard, 1996.

[viii] Y. Slezkine, Le Siècle juif, La Découverte, 2009.

[ix] Op. cit.

[x] Op. cit.

La ponérologie politique (Andrew Lobaczewski)

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La ponérologie politique (Andrew Lobaczewski)

 
Une note de lecture sur un essai transdisciplinaire psychosociologique rédigé par un psychologue polonais confronté au système du Bloc de l'est : l'étude de la genèse du mal, appliqué à des fins politiques https://www.amazon.fr/pon%C3%A9rologi...
 
 
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lundi, 09 juillet 2018

Entretien avec Mario Borghezio, député européen de la Lega

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Entretien avec Mario Borghezio, député européen de la Lega

Immigration illégale : « Beaucoup de problèmes demeurent irrésolus »

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

Q.: Lors du dernier sommet européen, la problématique des migrations illégales a constitué la thématique majeure des débats. Etes-vous satisfait des résultats de ceux-ci ?

MB : Finalement, l’UE a bien vu qu’il est impossible, pour l’Italie, à elle seule, de freiner le flot des migrants. L’UE a également reconnu qu’il était urgent et nécessaire, d’arrêter ces débarquements de migrants venus des côtes africaines. Cependant, bon nombre de problèmes demeurent irrésolus : nous devons surtout songer à repenser entièrement et à reformer le droit d’asile.

Q.: Quelle est, à votre avis, l’importance d’une protection de la frontière entre la Libye et le Niger dans le cadre d’une lutte généralisée contre les immigrations illégales de grande ampleur ? Faudra-t-il envoyer là-bas des policiers et des soldats européens ?

MB : La zone frontalière entre la Libye et le Niger est effectivement une véritable autoroute pour les migrants illégaux. Seul un contingent militaire peut sécuriser et améliorer la situation.

Q.: La Libye refuse que l’on installe sur son territoire des camps d’accueil. Comment pourrait-on amener la Libye (et d’autres Etats africains) à coopérer avec l’UE ?

MB : Il me paraît nécessaire que la Libye convienne, avec l’UE, d’un plan de grande envergure, élaboré sérieusement. Et il ne s’agit pas seulement d’argent, mais de moyens fondamentaux, pour activer la lutte contre les passeurs et pour offrir une gestion plausible des flots migratoires et des demandeurs d’asile.

Q.: Les activités de certaines ONG posent tout particulièrement problème en Méditerranée. Que pourra-t-on et devra-t-on mettre en œuvre pour arrêter ce trafic d’êtres humains ?

MB : Désormais, un bonne part de l’opinion publique s’est rendue compte que beaucoup d’ONG ont étroitement collaboré avec les passeurs. Avant que les contrôles nécessaires et les mesures de prévention puissent être mises en œuvre, les activités de ces ONG dans les régions maritimes concernées doivent être arrêtées. Les ports, où elles débarquaient habituellement les migrants, doivent être fermés, comme l’a ordonné le nouveau gouvernement italien.

Q.: Depuis le 1 juillet, l’Autriche préside le Conseil de l’UE. Qu’attendez-vous d’elle ?

MB : Le nouveau gouvernement autrichien agira très positivement dans la crise actuelle, en respectant le projet européen initial des pères fondateurs de l’Europe unie, notamment en rapprochant les peuples européens. Nous avons pleinement confiance en ce nouveau gouvernement autrichien sur ce chapitre !

Q.: Un des projets majeurs de cette présidence autrichienne est de lutter contre l’immigration illégale de grande ampleur. Y aura-t-il un axe entre Rome et Vienne, entre le ministre italien des affaires intérieures Matteo Salvini et son collègue et homologue autrichien Kickl ?

MB : Les deux ministres de l’intérieur trouveront certainement un bon terrain d’entente, tant en ce qui concerne le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’Europe qu’en ce qui concerne la nécessité de créer des centres d’accueil pour identifier les migrants en zones extérieures à l’UE.

Q.: En Espagne, le nouveau gouvernement de gauche se montre très favorable à l’immigration. Cette position pourra-t-elle mettre en danger les efforts entrepris pour renforcer la protection des frontières extérieures à l’UE et pour combattre les migrations illégales de grande ampleur ?

MB : Nous devons espérer que la pression exercée par l’opinion publique espagnole, qui refuse catégoriquement l’invasion migratoire sur son sol, freinera cette politique néfaste du parti socialiste espagnol et de ses alliés qui, follement, agissent dans le sens d’une politique des « portes ouvertes ».

Q.: Je vous pose maintenant une question très générale : dans quelle mesure le travail de la FPÖ autrichienne, qui participe depuis décembre au gouvernement de l’Autriche, est-il un exemple pour la Lega ?

MB : La FPÖ est certes un exemple pour nous, non seulement pour la Lega mais pour toutes les forces politiques européennes qui veulent retrouvent la souveraineté de leurs Etats. Nous devons prendre position de manière claire et décidée pour la sécurité de nos peuples et pour un arrêt complet de toute immigration. Mais nous devons aussi avoir la capacité de gagner à nous l’approbation des électeurs « modérés », des centristes et des catholiques. La campagne « La Lega pour Salvini premier ministe » allait dans ce sens.

Q.: Les élections en Allemagne, en Autriche et en Italie ont montré que de plus en plus de gens votent pour les partis qui expriment de solides critiques à l’endroit de l’UE. Observe-t-on, dans les pays de l’UE, à un changement de cap fondateur ou bien doit-on admettre avec fatalisme que l’établissement dictera encore et toujours la voie à suivre ?

MB : Si les partis critiques se développent et engrangent encore de bons scores électoraux, il n’y aura plus de place en Europe pour les politiques foireuses et caduques des bureaucrates bruxellois.

Q.: Récemment, Merkel et Macron ont proposé des plans pour une réforme de l’euro-zone, qui devrait, selon eux, obtenir son propre budget. Quel regard jetez-vous sur ces plans ? Est-ce un pas de plus vers davantage de centralisme ?

MB : Merkel et Macron sont deux dinosaures de la politique eurocratique. Le séisme que nous avons provoqué les ensevelira, sans que nos peuples, y compris les Français et les Allemands, les regretteront.

Q.: Après les mutations politiques survenues en Autriche et en Italie, pourra-t-on, à terme, envisager une bonne coopération avec les gouvernements critiques à l’égard de l’UE, comme ceux de la Pologne ou de la Hongrie, afin de constituer un contrepoids au binôme franco-allemand ?

MB : Le groupe de Visegrad est non seulement un allié naturel de nos deux gouvernements mais constitue un signal politique et historique bien clair car ceux qui se sont libérés de la dictature communiste ne veulent pas subir un autre régime irréaliste et fou, orchestré par des technocrates et des bureaucrates soutenus par la haute finance et cherchant à dominer durement nos nations et nos régions.

Q.: Actuellement, on est en train de négocier le budget de l’UE pour les années 2021-2027. Après le Brexit, y aura-t-il des restrictions ?

MB : Nous pouvons éviter toute augmentation des quotas pour les pays membres d’une manière très simple : en décidant clairement de réduire les dépenses de l’UE, qui sont extravagantes, inutiles et trop onéreuses. Nous nous positionnons clairement contre tout nouvel impôt européen que celui-ci soit imposé ouvertement ou de manière camouflée.

Entretien paru dans « zur Zeit », Vienne, n°27-28/2018 ; http://www.zurzeit.at .

dimanche, 08 juillet 2018

La revue de presse de Pierre Bérard (07 juillet 2018)

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La revue de presse de Pierre Bérard (07 juillet 2018)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

À propos du complot de « l’ultra-droite » déjoué sans trop de difficulté par les pandores de l’anti-terrorisme qui aurait visé des personnalités de l’islam radical ainsi que des femmes voilées, cette excellente mise au point de Xavier Eman qui souligne très justement que le propre du dangereux terrorisme « d’extrême droite » est de n’avoir laissé aucune victime sur son chemin depuis des décennies, ce qui est loin d’être le cas du terrorisme islamiste dont les autorités nous serinent à chaque occasion qu’il n’a rien à voir avec l’islam. Au dernière nouvelles, nous apprenons en catimini que le chef du commando de pieds nickelés vient d’être libéré. Cela ne fait pas les grands titres de la presse comme l’avait fait son arrestation. N’est ce pas cette dissemblance de titrage qui compte pour les médias de propagande ? :

 
Brice Couturier consacre une de ses chroniques de France culture aux Conversations Tocqueville et à la communication qu’y a faite le philosophe Pierre Manent pour souligner que L’Europe ne se fera pas dans la négation de soi au nom de l’accueil de l’Autre :
 
 
soroscaricature.jpg« La multiplication des articles offensifs sur Georges Soros est révélatrice d’un changement de paradigme et de la mise en place d’un vrai affrontement idéologique au niveau mondial avec d’un côté les partisans d’un libéralisme libertaire et de l’autre les partisans d’un conservatisme étatique ». Étude très intéressante sur la galaxie Soros ainsi que ses méthodes intrusives dans la politique des États et la contestation que soulève désormais cet activisme. Analyse réalisée par Fabien Denis sous les auspices de L’École de Guerre Économique (première référence) et Soros au pouvoir en Espagne ?(seconde référence) :
 
 
 
Nouvelle illustration du double standard avec Arno Klarsfeld qui a effectué son service militaire en Israël dans les gardes frontières. Chacun sait que l’État israélien très jaloux de sa souveraineté et de son identité peut, sans sourciller massacrer des dizaines de palestiniens désarmés pour protéger son limes. Klarsfeld n'en explique pas moins aux européens que leurs frontières, elles, sont faites pour être quotidiennement violées par des milliers de clandestins. Dans son esprit, quelles qu’en soient les fâcheuses conséquences, elles seraient préférables à des gouvernements qui se revendiqueraient de la lèpre populistes :
 
 
« Je ne suis pas un homme » se récrie le/la charmant(e) Arnaud Gauthier-Fawas. Le négateur offusqué était l'invité d'un Daniel Schneidermann demeuré  visiblement abasourdi face à une telle coquecigrue. C’est que son interlocuteur porte tous les signes du mâle : le prénom, la voix, la barbe, et le vêtement avec en plus ce petit supplément de testostérone qui explique son indignation agressive. L’individu qui refuse de se trouver aliéné par le regard de ses semblables poursuit « il ne faut pas confondre identité de genre et expression de genre, sinon on va mal partir. » Penaud, Schneidermann présente ses excuses pour cette bévue. Tandis que l’autre se prend les pieds dans le tapis de sa propre dialectique en appelant Schneidermann monsieur. Mais le débat n’est pas clos. Croyant détendre l’atmosphère Schneidermann enchaîne : « Il va nous dire qu’il n’est pas blanc.» La réponse fuse alors : « Ben, non. Puisque je suis à moitié libanais » entretenant au passage une grave confusion entre appartenance nationale et appartenance « raciale »,  marque même du fascisme. 
S'il est vrai que mal nommer les chose est ajouter au malheur du monde, que dire de Gauthier-Fawas qui se sent insulté dans son narcissisme parce que mégenré. Accepterait-il de se voir désigné comme humanoïde ? Ce n’est pas sûr car cette appellation consiste encore à l'enfermer dans un stéréotype spéciste. Comment donc le qualifier ? Comment se désigne-t-il lui même ? Il se décrit comme « non binaire », locution qu’on ne trouvera pas dans le Littré, dictionnaire pourtant « progressiste » mais vieillot qui ignorait tout des 140 « genres » répertoriés par les LGBT dans leur étrange patois diversitaire. Ce que nous constatons en revanche c’est que le combat des Lumières contre les préjugés n’aura pas de fin, un préjugé en remplaçant un autre, et qu’il laissera un monde vidé de toute substance. Le surréaliste Magritte avait une formule pour ça; « Ceci n’est pas une pipe ». Il ne se doutait pas à quel point il était d’avant-garde.
firestone.jpgPour mémoire, Shulamith Firestone avait écrit en 1970 dans La dialectique du Sexe : « Tout comme le but final de la révolution socialiste n’était pas juste l’abolition des privilèges économiques de classe mais l’abolition des classes elles-mêmes, le but final de la révolution féministe ne doit pas être … l’abolition des privilèges masculins mais l’abolition des différences sexuelles elles-mêmes ». Nous y sommes en effet. L’objet du délit (première référence). La salutaire réaction pleine d’ironie cinglante d’Anne-Sophie Chazaud sur Causeur qui pointe « les élucubrations d’un gauchisme culturel moribond. » 
La cage aux phobes, aussi pathétique soit-elle a également des aspects réjouissants (deuxième référence). Enfin un texte plein d’humour et donc fatalement « réactionnaire » du site Philitt. Il voit dans les sorties de Gauthier-Fawas un hommage posthume à Descartes dans la deuxième Méditation métaphysique. Son apologue sur les automates  s'y conclue ainsi : comment croire au témoignage de ses sens ? (troisième référence) :
 
 
 
 
Le mot race est honni depuis 1945 au point qu’en commission les députés ont décidé d’en abolir l’usage dans le texte constitutionnel. Pourtant souligne la Fondation Polémia, le mot est toujours en usage à l’ONU et à l’UNESCO dans des définitions fluctuantes au gré des modes intellectuelles. Nous savons depuis l’Antiquité que le mot chien ne mord pas. Faut-il en conclure, contre toute attente, que le mot race vient contre-battre toute dignité humaine. Que penser de cette épuration du langage ? N’ajoute-t-elle pas une discrimination supplémentaire par la violence de ces nouveaux interdits ? 
(première référence).
Dans un autre article Stanislas François souligne à quel point il est étrange de supprimer ce référent à la race uniquement entendu dans le cadre égalitaire de la Constitution au moment où l’État lui même semble acquiescer à une racialisation des problématiques sociales sur le modèle anglo-saxon que le président de la République, la ministre de la Culture et la présidente de France Télévision illustrent quand ils déplorent la surreprésentation des « mâles blancs de plus de cinquante ans », sans parler du génial DJ Kiddy Smile invité à se produire à l’Élysée et qui affiche sur son  t-shirt un tonitruant « Fils d’immigré, noir et pédé ». Adoubée dans un des lieux les plus symboliques de la République cette inscription fait pour le moins désordre à l’instant où le gouvernement toujours avide de démontrer ses bons sentiments entend étouffer toute référence à une époque nauséabonde (deuxième référence) :
 
 
 

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Dans une charge réjouissante contre le multiculturalisme et le conformisme idéologique de l’époque, le sociologue Mathieu Bock-Côté puise dans l’actualité récente des exemples éloquents : suppression du mot « race » dans la constitution à l’heure où certains indigénistes de « gauche » réhabilitent les appartenances raciales et manifestent leur haine du blanc essentialisé comme esclavagiste et colonialiste. De même pour l’interdiction de la « distinction de sexe » qui conduit notre monde dans l’enfermement autoréférentiel. L’euphémisation du langage revient à un refoulement de la réalité ou a sa falsification. Selon lui le politiquement correct se radicalise au rythme où la société diversitaire se décompose :
 
 
ruéeeuropez.jpgMichel Drac pratique avec art et subtilité la note de lecture. Ci-jointe celle du livre de Stephen Smith La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent paru chez Grasset en 2018.  Un livre important qui prend l’exacte mesure non seulement de la réalité présente mais de celle à venir. Son bilan est angoissant tant il montre que la poussée du mouvement des populations sub-saharienne est un phénomène structurel durable qui ne peut aller qu’en s’amplifiant. Notre continent est prévenu mais nos « élites » sont dans le brouillard des bons sentiment et poursuivent leur délirante politique migratoire oublieuses que le politique, quand il est assumé, ne peut pas être un dîner de gala, comme le disait Mao Zedong à propos de la révolution (première référence). Nous ajoutons à cette vidéo le texte du dernier éditorial de Bernard Lugan qui traite plus brièvement du même sujet (seconde référence) :
 
 
 
Pierre Conesa ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense et spécialiste des questions de géopolitique revient avec un nouvel ouvrage Hollywar : Hollywood, arme de propagande massive, aux éditions Robert Laffont. Les États Unis étant un pays qui affecte les questions d’éducations au 50 États qui les composent, il n’a donc pas ministère de l’Éducation national et donc pas de « récit national » comme ce fut le cas en France sous les troisième et quatrième République. De ce fait c’est Hollywood qui assume ce rôle. Il était tout récemment l’invité d’Élise Blaise sur les programmes de TV Libertés (première référence). Pierre Conesa interviewé par Pascal Boniface directeur de l’IRIS (deuxième référence) :
 
 
 
Dans l’émission L’esprit de l’escalier qu’il anime avec la complicité d’Élisabeth Lévy, Alain Finkielkraut aborde brièvement la canonisation laïque de Simone Veil, puis se lance dans une critique acerbe de la fête de la musique qui n’est nullement une fête de la musique, selon lui, mais celle de son remplacement. Il en va de la musique comme de la culture; c’est le même mot mais ce n’est pas du tout la même chose. Si Macron avait décidé d’organiser sur la parvis de L’Élysée un concert Debussy, dont on fête cette année le centenaire de la mort, les spin doctors de la présidence se seraient arrachés les cheveux car c’eut été trop élitiste. C’est la liquidation de l’héritage au profit de la laideur et du vacarme, malheur à ceux qui refusent d’hériter conclue-t-il.

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Sur l’immigration, nous dit-il, l’intervention de Mattéo Salvini réintroduit les droits du politique en lieu et place de ceux de la morale qui était jusqu’à présent le seul évangile des gouvernants. « L’Europe se définit aujourd’hui exclusivement par les droits de l’homme, même pas les droits du citoyen. Il y aurait d’un coté les populistes et de l’autre coté ceux qui sont fidèles aux valeurs de l’Europe.
Sauf que l’Europe ce ne sont pas seulement des valeurs, et le mot de valeur commence à me devenir insupportable. L’Europe c’est quelque chose de plus tangible. L’Europe ce sont des places, des villes, des oeuvres, des langues, des mémoires, des églises bien sûr, ce sont des palais. C’est une forme, un mode de présence sur terre, c’est un style de vie. Et la plupart de ceux qu’on appelle populistes veulent que l’Europe reste Europe et que la nation qu’ils habitent reste une nation… Le discours des valeurs nous explique aujourd’hui que l’Europe se replie sur elle-même, qu’elle devient une forteresse. 
Et ceux qu’on appelle les populistes disent que c’est une passoire. Qui a raison ? Les populistes. On nous dit aussi qu’il n’y a plus de véritable flux migratoire en Europe, que ça a même baissé de 90%. Oui en Méditerranée, mais en France que s’est il passé en 2017 ? Deux cent cinquante mille étrangers ont obtenu un titre de séjour. Cent mille, cent mille demandeurs d’asile parmi lesquels 37% ont obtenu l’asile, quant aux autres, ils sont très très difficilement et très rarement reconduits à la frontière ». Incontestablement « Finkie » a mangé du lion… :
 
 
Hadrien Desuin est interrogé par Coralie Delaume sur Polony tv. L’auteur de La France atlantiste qui analysait les deux quinquennats de Nicolas Sarkosy et de François Hollande comme fortement marqués de néo-conservatisme entreprend ici de rendre compte des premiers pas d’Emmanuel Macron en politique étrangère. Concernant Trump il montre comment celui-ci bien orienté en faveur de Poutine a du progressivement amender sa position pour calmer les anti-russes rabiques de Washington ce qui ne cadre guère avec son choix de la Chine comme adversaire prioritaire. Vis à vis de la Russie Macron reçoit Poutine avec éclat et en même temps le sermonne devant les médias tout en lui imposant la continuation des sanctions. Poutine a bien conscience que la France n’est pas maitresse de son destin   :
 
 
fournieramb.jpgÉric Fournier, ambassadeur de France en Hongrie défend la politique d’Orban dans un note confidentielle que publient les sycophantes de la stasi Médiapart. Macron qui s'efforce de mobiliser ses partenaires européens contre « la lèpre populiste » le limoge dans l’heure. Luc Rosenzweig analyse cette affaire dans laquelle il voit une manoeuvre de « la secte », c’est à dire des milieux néo-conservateurs qui ont colonisé le ministère des affaires étrangères (voir à ce sujet Vincent Jauvert : Les Intouchables d’État aux éditions Robert Laffont, 2018) et s’élève contre sa révocation concernant une dépêche diplomatique adressée dans les règles à son administration. Il ajoute : « expédiées chiffrées, ces dépêches sont réputées confidentielles, et la loi stipule que leur ouverture au public ne peut survenir qu’à l’issue d’un délai de trente ans. Cette garantie est la condition qui permet à nos diplomates en poste à l’étranger de s’exprimer librement, sans langue de bois, ni souci de plaire ou de déplaire aux gouvernements en fonction ». Bref, l’ambassadeur n’a rien à se reprocher sinon de ne pas être dans la ligne du pouvoir, c’est pourquoi cette affaire suscite une vive émotion dans le milieu de la diplomatie, essentiel à la défense des intérêts français dans le monde. Ce sont les mouchards du quai d’Orsay qui auraient du être remerciés. Et Rosenzweig de conclure : « La France mérite-t-elle vraiment d’être gouvernée par Edwy Plenel ? » :
 
 
Jean-Yves Le Gallou  esquisse pour les lecteurs du site Polémia ce que pourrait, et devrait être, l’action politique d’une France véritablement soucieuse de son propre destin comme nation européenne.
Il le fait en répondant à des questions concernant l’actualité du mois de juin. À propos du ministre de l'Intérieur Salvini il remarque qu’il ne se défausse pas de ces promesses électoral mais qu’il les tient contre vents et marées, ce qui explique sa popularité grandissante. Tout le contraire de la « droite » française qui, sous l’emprise des médias et des associatifs, a habitué ses électeurs à la trahison de ses promesses. Il exprime également les contours d’une politique de fermeté vis à vis de l’Aquarius et de navires semblables, co-organisateurs, sous le prétexte fallacieux de sauvetage humanitaire, de la noria de clandestins vers l’Europe où aucune vie digne ne les attend. Sont ensuite traités des sujets relatifs aux islamistes « européens » de Syrie et d’Irak, la crise du recrutement dans l’enseignement secondaire, la polémique sur les militaires présents sur le lieu du Bataclan et la présence annoncée du rappeur islamiste Médine dans cette salle, la censure de TV Libertés sur les réseaux sociaux et les moyens d’y remédier etc...
Un entretien roboratif sous le sceau du réalisme :
 
 
Ancien président des Jeunes avec Calmels dont il a démissionné avec fracas, Érik Tegnér était l’invité dernièrement d’Élise Blaise dans son émission « samedi politique ». Il entend déverrouiller la parole à droite. Partant du principe que les bases des différents mouvements sont proches (Les Républicains, Debout la France et Rassemblement National) il veut libérer les initiatives jusqu’à présent interdites par le politiquement correct:
 
 
guenole.jpgScandale dans la presse de grand chemin, Thomas Guénolé, économiste-sociologue proche des Insoumis de Jean-luc Mélenchon publie un article dans le dernier numéro de la revue Krisis dirigée par Alain de Benoist ! Le Monde, sous ses airs patelins, s’est fendu de l’article de dénonciation habituelle  immédiatement suivi par Les Inrockuptibles. Il s’agit surtout pour les médias bien-pensants de viser Mélenchon, l’excellente revue de débats Krisis n’étant dans cette affaire qu’un cible secondaire. Mais enfin pour qu’une « revue de débats » débatte, il faut au minimum que s’y expriment des avis divergents, voir opposés. Ce qui ne signifie pas que les « extrêmes » se rejoignent comme voulait le suggérer indûment l’article du Monde. Loin de ces balivernes c’est à l’écart du monde politique ravagé par son absence d’idées que s’expriment les options de l’avenir, n’en déplaise à la camarilla des médias subventionnés et à la fastidieuse répétition de leurs mantras stéréotypés depuis des décennies (première référence). La parole est enfin à la revue Krisis dont nous donnons le sommaire du dernier numéro (seconde référence) :
 
 
 
Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp poursuivent leur travail de décryptage de l’actualité médiatique en déconstruisant le discours des dominants. L'autre semaine ils traitaient successivement de la fête de la musique à l’Élysée, de la Petite Yanela, le bobard qui a fait la Une du Time et du lynchage de Dupont-Aignan par la meute d’On N’est Pas Couché. Plus les rubriques habituels de l’émission : le zapping et les tweets d’I-Média (première référence). Cette semaine ils abordent essentiellement les émeutes nantaises (seconde référence) :

samedi, 07 juillet 2018

Le pétrole roumain pendant la seconde guerre mondiale

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Le pétrole roumain pendant la seconde guerre mondiale

Par Erich Körner-Lakatos

Ploesti (Ploiesti) se trouve dans la plaine de Valachie sur le flanc sud des Carpates, à soixante kilomètres au nord et à vol d’oiseau de la capitale roumaine Bucarest. En 1810, la localité ne compte que 2024 habitants. En 1859, elle en compte déjà 26.468 et en 1912, 56.460. La raison de cette croissance démographique rapide est due à la découverte de pétrole, hydrocarbure qui doit son nom à petroleum, c’est-à-dire « huile de roche », du grec ancien pétra (pierre, roche) et du latin oleum (huile).

Au cours du deuxième tiers du 19ème siècle, l’exploitation du gisement de pétrole commence aux alentours de la petite ville. Comme dans toutes les zones où l’on a commencé à exploiter du pétrole à cette époque, les nappes sont quasiment à fleur de terre dans cette région au sud des Carpates. Grâce à la collaboration d’entreprises américaines, on construisit en décembre 1856, à Rifov près de Ploesti, la première raffinerie valaque, la troisième au monde en ce temps-là. La première destination de cette raffinerie était de procurer du pétrole pour l’éclairage des rues. Pourquoi parlait-on à l’époque de « pétrole valaque » ? Parce que nous étions encore aux temps de la Principauté de Valachie puisque la Roumanie ne naîtra qu’en 1862 par le fusion des principautés de Moldavie et de Valachie. C’est la Valachie qui dominera dans cette union.

Oil eruption at begining of oil industry-Romania.JPGDès 1857, la Valachie parvient à stabiliser une production de pétrole de 250 tonnes. C’est évidemment très modeste. En comparaison, la Russie produit 1863 t et, juste derrière elle, les Etats-Unis en produisent 1859. La même année, Bucarest devient la première ville au monde à avoir un éclairage public grâce à des lanternes au pétrole. L’inventeur de la lampe à pétrole est, dit-on, le pharmacien Ignaz Lukasiewicz, natif de Polanka en Galicie occidentale. Ce maître en sciences pharmaceutiques construisit en 1850 un récipient de cuivre, dans lequel il épure et distille le pétrole brut et l’amène à la combustion.  

La production augmente rapidement à Ploesti : on passe ainsi de 3000 t en 1862 à 15.900 t en 1882. A partir de 1890, les Roumains font usage de procédés de forage par machines, ce qui accroît encore davantage la production : en 1900, celle-ci atteint 250.000 t. Mais il faudra encore attendre quelques années pour que la Roumanie atteigne une place importante parmi les pays producteurs de pétrole.

Peu le savent encore mais l’Empire austro-hongrois, en 1909, produit 5,02% du pétrole mondial avec les gisements qu’il exploite en Galicie. Il est ainsi le troisième producteur de pétrole au monde, après les Etats-Unis (le Texas), avec 61,2% et la Russie avec 22,2%. L’Empire des Tsars le doit surtout aux gisements de Bakou. En 1904, l’exploitation du pétrole galicien atteint 827.100 t et en 1910, avec 2841 sites de forage, elle passe à 2,1 millions de tonnes. A l’échelle mondiale, à l’époque, la production totale de pétrole est de 43,2 millions de tonnes. Plus tard, on a décidé de juguler cette production, tant et si bien que l’Empire austro-hongrois passe à la sixième place mondiale, avec 2,1% de la production globale. Il est alors dépassé par la Roumanie.

Au début de la première guerre mondiale, la Roumanie est le principal fournisseur de pétrole de l’Empire allemand. Mais en 1916, quand la Roumanie entre en guerre avec l’Empire austro-hongrois, elle perd rapidement l’initiative de la belligérance et, au bout de quelques mois, les troupes des Centraux chassent les armées de Bucarest du nord du pays et les gisements de pétrole sont occupés par les Allemands.

Des équipes de saboteurs britanniques avaient, avant la retraite des armées roumaines, détruit les installations : 1677 puits sont inaccessibles, dont 1047 avaient auparavant été exploités. 827.000 t de pétrole partent en flammes. Les Allemands mettront des mois à remettre les puits et les tours de forage en état de fonctionner. Lors de la signature du Traité de Bucarest le 7 mai 1918, la Roumanie est contrainte de céder aux empires centraux des droits d’exploitation. Six mois plus tard cependant, les Roumains appartiennent au camp des vainqueurs. Elle peut à nouveau disposer de ses gisements pétroliers.

En 1924, on passe à l’exploitation en profondeur, avec des puits allant jusqu’à 141 m sous le sol. L’objectif est de tripler la production. Trois ans plus tard, il y a 1566 puits de pétrole exploités en Roumanie, dont 1014 dans la région de Ploesti. En 1936, la production atteint 8,8 millions de tonnes, son plus haut niveau pendant l’entre-deux-guerres. Une grosse partie de cette production est destinée à l’Allemagne. Pour le plan quadriennal de 1936, la Wehrmacht et l’Office allemand de la croissance économique établissent des rapports où ils posent comme principe que les champs pétrolifères roumains constituent des objectifs de guerre pour le Reich. Ploesti sera en effet la principale source de pétrole du Reich pendant la seconde guerre mondiale. En mai 1940, le pacte germano-roumain dit « Armes contre pétrole » est signé : Berlin importera du pétrole roumain et, en compensation, les Roumains obtiendront des armes. L’industrie pétrolière de Ploesti se développe rapidement dans le cadre de l’industrie de guerre, supervisée par les Allemands qui utilisent évidemment ce pétrole pour leurs forces armées. En 1940, 1,4 million de tonnes de pétrole roumain part vers l’Allemagne ; en 1941, 3 millions de tonnes. Près de 18.500 personnes travaillent dans l’industrie pétrolière qui utilise principalement la langue allemande.

Il convient dès lors de changer les titres de propriété de ces gisements : l’exploitation du pétrole roumain à Ploesti était, jusqu’alors, sous le contrôle de la Standard Oil américaine. Au printemps de l’année 1941, Berlin et Bucarest arrivent à un accord pour affirmer que, désormais, c’est l’Etat allemand qui exploitera directement les gisements. Pour obtenir ce droit d’exploitation, les Allemands dédommagent la Standard Oil et lui versent 11 millions de dollars américains. Quelques temps auparavant, les actionnaires belges et français, plus ou moins mis sous pression, sont amenés à vendre leurs parts à des prix en-dessous de ceux du marché.

Hitler s’est exprimé à propos du pétrole roumain, lors de sa visite à son allié finlandais, à l’occasion du 75ième anniversaire du Maréchal Carl Gustav Mannerheim, le 4 juin 1942 : « Si les Russes avaient occupé la Roumanie à l’automne 1940 et s’étaient emparé des puits de pétrole roumains, nous aurions été totalement sans ressources en 1941. (…) Nous avons une production allemande importante mais rien que ce qu’ingurgite la Luftwaffe et les divisions blindées est énorme. Il s’agit d’une consommation qui dépasse l’imagination. (…) Sans une production d’au moins quatre à cinq millions de tonnes de pétrole roumain, nous ne pourrions mener la guerre et nous aurions dû abandonner la lutte ».

La protection des ressources de pétrole roumaines à jouer un rôle de premier plan pendant la seconde guerre mondiale. Du point de vue allemand, la présence britannique en Grèce menace ces champs pétrolifères car ils sont ipso facto dans le rayon d’action des bombardiers britanniques. La Crète, surtout, constitue une base britannique qui permet le contrôle complet de l’Egée et de bombarder les installations pétrolières de Roumanie. C’est la raison pour laquelle les Allemands décident d’envahir les Balkans en 1941, de prendre le contrôle de la Grèce et de lancer une opération de parachutistes en Crète.

D’après les souvenirs du Général Heinz Guderian, Hitler a évoqué le 23 août 1941  -lors de discussions menées au Quartier Général du Wolfsschanze en Prusse orientale, sur la décision de commencer la bataille de Kiev-  l’importance de la Crimée, véritable porte-avions soviétique à partir duquel Staline pouvait s’attaquer aux champs pétrolifères roumains et les détruire. C’est à cette occasion que Hitler aurait prononcé cette parole : « Mes généraux ne comprennent rien à l’économie de guerre ».

Ploesti subit des attaques aériennes entre le 13 juillet 1941 et le 19 août 1944. Ces attaques avaient pour but de détruire les onze raffineries de pétrole et de ralentir ou arrêter la production de carburants, matière première vitale pour les Allemands.

Les premières attaques aériennes des 13 et 14 juillet 1941 sont perpétrées par six bombardiers soviétiques, volant à 2000 m d’altitude. Ils endommagent sérieusement l’une des raffineries, incendient douze wagons citernes. Suite à cette attaque, le chef de l’Etat roumain, Ion Antonescu, détache des chasseurs roumains du front de l’Est et les affecte à la protection des installations pétrolières.

Treize bombardiers américains de type B-24 Liberator décollent le 12 juin 1942 d’un champ d’aviation britannique en Egypte pour mettre le cap sur la Roumanie. D’une altitude de 4000 m, ils lâchent leurs bombes sur la zone des raffineries. Les Allemands et les Roumains reconnaissent le danger qui menace Ploesti depuis les airs. Ils ne cesseront plus de renforcer la défense aérienne autour de la ville.

ploesti.jpgL’opération « Tidal Wave » du dimanche 1 août 1943 s’est avérée un fiasco complet pour les 178 bombardiers américains de la 9ième Flotte aérienne, partis de Benghazi en Libye. Une partie des escadres s’égare en direction de Bucarest. Les appareils sont repérés très rapidement, si bien qu’ils perdent l’effet de surprise sur lequel ils comptaient.

Une bataille aérienne, brève mais acharnée, s’ensuivit. Les 69 chasseurs allemands sont engagés dans la bataille : ils descendent 54 bombardiers. Quelques-uns de ceux-ci atterrissent en Turquie neutre. Cinq d’entre eux, sur le chemin du retour, sont abattus par les chasseurs Messerschmidt Be109 des forces aériennes bulgares. Seuls 88 appareils parviennent à retourner à Benghazi, dont les deux tiers sont sévèrement endommagés. Pour les Américains, ce seront les pertes les plus sévères lors d’une attaque aérienne. Les dégâts provoqués par les bombes sont réparés dès le 18 août, date où la production atteint à nouveau 80% du niveau d’avant l’attaque.

Il faudra attendre avril 1944 pour que les Américains osent une nouvelle offensive, cette fois au départ de Foggia en Italie. Elle ne réussit que partiellement car, en juillet 1944, malgré les attaques répétées, la production atteint toujours 70% de ses capacités. Le mois suivant, la Roumanie abandonne son alliance avec l’Allemagne. Le 24 août 1944, les troupes soviétiques s’emparent des installations pétrolières. Le pétrole roumain cesse définitivement d’être un atout pour l’économie de guerre allemande.

Erich Körner-Lakatos

Article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°16/2018 ; http://www.zurzeit.at .

vendredi, 06 juillet 2018

La ruée vers l'Europe (Stephen Smith)

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La ruée vers l'Europe (Stephen Smith)

 
Une note de lecture sur l'ouvrage d'un journaliste spécialiste de l'Afrique à propos des perspectives migratoires
 

jeudi, 05 juillet 2018

Nouvelles Routes de la Soie : Russes et Chinois construisent la voie maritime arctique vers l’Europe

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Nouvelles Routes de la Soie : Russes et Chinois construisent la voie maritime arctique vers l’Europe

Moscou/Beijing : On le sait : les tensions s’accumulent entre la Chine, qui gagne en puissance, et ses concurrents américains, étrangers à l’espace asiatique. Ces tensions sont particulièrement fortes dans la Mer de Chine du Sud. Chinois et Américains s’y livrent une bataille propagandiste toujours plus virulente.

Mais le site de la confrontation sino-américaine le plus important pourrait être demain le gigantesque littoral au Nord de la masse continentale eurasienne. En effet, les Chinois et les Russes travaillent à créer en cette zone une nouvelle voie conduisant de l’Asie extrême-orientale vers l’Europe, un tracé complémentaire aux fameuses « Routes de la Soie » que la Chine entend promouvoir, à grand renforts d’investissements depuis quelques années. La voie arctique serait la route commerciale la plus rapide et la plus sûre entre l’Extrême-Orient et l’Extrême-Occident européen. Comparons ce tracé avec la route maritime principale actuelle entre la Chine et l’Europe, qui passe par le Détroit de Malacca et le Canal de Suez et prend 35 jours : la route arctique, elle, serait plus courte de 6500 km, ferait gagner énormément de temps, au moins deux semaines.

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De surcroît, la voie maritime arctique aurait l’avantage de permettre l’exploitation des énormes réserves de matières premières de la plate-forme continentale face aux côtes russes. Il y a quelques semaines, la Russie a envoyé l’Akademik Lomonossov, la première centrale nucléaire flottante, dans l’Arctique, au départ de Mourmansk avec, pour destination, la presqu’île des Tchouktches, où elle jettera l’ancre dans le port de Pewel. A partir de ces installations portuaires, la station énergétique flottante pourra fournir de l’énergie à ces régions éloignées de tout et à des plates-formes pétrolières.

L’Arctique est très riche en énergies fossiles. Les scientifiques américains estiment qu’un cinquième des réserves de pétrole du monde s’y trouve, de même qu’un quart des ressources en gaz naturel. Il y a là-bas, en plus, d’énormes réserves d’or, d’argent et de terres rares.

Récemment, le Président russe Vladimir Poutine a accompagné une délégation chinoise lors d’une visite à un chantier de gaz de schiste sur la presqu’île sibérienne de Iamal, où les Chinois sont partie prenante. Poutine a exhorté ses hôtes : « La Route de la Soie est arrivée dans le Grand Nord. Raccordons-là à la voie maritime arctique et, alors, nous aurons ce dont nous avons besoin ».

La Chine, entre-temps, vient de publier un livre blanc sur l’exploitation future de l’Arctique, où l’on peut lire que Beijing souhaite, « avec le concours d’autres Etats » (mais il est évident qu’il s’agit surtout de la Russie), ouvrir des voies maritimes dans la région arctique et de créer ainsi une « Route de la Soie polaire ».

Il va de soi que les activités arctiques des deux grandes puissances eurasiennes suscitent l’hostilité de Washington. L’ancienne vice-ministre des affaires étrangères américaine, Paula Dobriansky, a demandé avec insistance à l’OTAN de renforcer ses positions dans l’Arctique. Les Etats-Unis, conseille-t-elle vivement, devraient mettre sur pied une infrastructure militaire dans la Grand Nord, comprenant un quartier général. Car les Etats-Unis doivent montrer qui est le « véritable chef d’orchestre dans l’OTAN et dans le reste du monde ». Les Etats-Unis ne doivent plier devant rien ni personne et doivent imposer leur domination économique et politique contre tous. Une nouvelle zone de turbulences et de conflits vient de voir le jour.

Ex : http://www.zuerst.de

 

mercredi, 04 juillet 2018

Presseschau - Juli 2018

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Presseschau

Juli 2018

 

AUßENPOLITISCHES

EU-Währungsfonds

Merkel will Euro-Länder mit Kurzzeit-Krediten unterstützen

https://www.welt.de/politik/deutschland/article176919699/...

 

Sánchez ist neuer Regierungschef

Spanisches Parlament stürzt Rajoy

https://www.n-tv.de/politik/Spanisches-Parlament-stuerzt-...

 

Merkels neuer mächtiger Gegenspieler heißt Salvini

von Lukas Steinwandter

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/merkels-neu...

 

Knappe Mehrheit

Schweizer Nationalrat beschließt Frauenquote

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/schweizer-n...

 

Vollverschleierung

Niederländisches Parlament stimmt für Burkaverbot

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/niederlaend...

 

1.500 Problemviertel

Frankreichs Macron gibt auf: Bürger sollen Probleme selbst lösen

https://www.wochenblick.at/frankreichs-macron-gibt-auf-bu...

 

Griechenland und Mazedonien legen Namensstreit bei

https://www.gmx.net/magazine/politik/griechenland-mazedon...

 

Erweiterungspläne

EU für Beitrittsverhandlungen mit Albanien und Mazedonien

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/eu-fuer-bei...

 

Verbalattacke

Erdogan nennt Kurz „unmoralischen Kanzler“

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/erdogan-nen...

 

Imam-Ausweisungen

Erdogan droht Kurz mit Heiligem Krieg

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/erdogan-dro...

 

Türkeiwahl

Türken in Deutschland jubeln über Wahlsieg Erdogans

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/tuerken...

 

Nach Breitbart-Interview

Wagenknecht fordert Ausweisung des amerikanischen Botschafters

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wagenkn...

 

Manuel Ochsenreiter »Russland, USA, Europa. Souveränität und Hegemonie«

https://www.youtube.com/watch?v=umtRQN1eFio&

 

Meinung

Trump als deutsche Chance

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/trump-als...

 

Medienbericht

USA erwägen Truppenabzug aus Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/usa-erwaege...

 

Gipfeltreffen in Singapur

USA und Nordkorea unterzeichnen historische Vereinbarung

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/usa-und-nor...

 

Erinnerungspolitik in Afrika

Namibia: Deutsche Straßennamen werden getilgt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/namibia-deu...

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Merkels Kampf um ihr politisches Überleben

Die Logik des Machterhalts

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-logik...

 

Der Staatsfunk ruft nach Egon Krenz

https://sezession.de/58718/der-staatsfunk-ruft-nach-egon-...

 

Asylstreit

FDP-Chef Lindner: CSU hat sich als bürgerliche Partei verabschiedet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fdp-che...

 

Pleiten-Wahlkampf der SPD soll Konsequenzen haben

http://www.fnp.de/nachrichten/politik/Pleiten-Wahlkampf-d...

 

SPD-Chefin beleidigt US-Präsident

Andrea Nahles nennt Trump „Feigling“ und „Lump“

https://jungefreiheit.de/politik/2018/andrea-nahles-nennt...

 

Studie

AfD-Wähler fürchten sich vor der Zukunft 

https://www.idowa.de/inhalt.studie-afd-waehler-fuerchten-...

 

Desiderius-Erasmus-Stiftung

AfD beschließt parteinahe Stiftung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-bes...

 

Geplante Erhöhung

Parteienfinanzierung, Parteienselbstbedienung

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/parteienf...

 

Kompensationszahlungen

Staatsleistungen an Kirchen auf Rekordstand

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/staatsleistungen-an-...

 

EU-Parlament

Sperrklausel für deutsche Kleinparteien soll kommen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sperrkl...

 

KenFM im Gespräch mit: Holger Balodis ("Die große Rentenlüge")

https://www.youtube.com/watch?v=Er77dODlF5A

 

Bundeswehroffizier

Doch kein hinreichender Terrorverdacht im Fall von Franco A.

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/doch-ke...

 

Paderborn Großes Goodbye: 1.400 Briten marschieren durch Paderborn

http://www.nw.de/lokal/kreis_paderborn/paderborn/22179186...

 

Audi-Chef Stadler in Untersuchungshaft

Der Mann, der nichts wissen wollte

Elf Jahre führte Rupert Stadler den Audi-Konzern, lange hat er sich im Dieselskandal durchgewurstelt. Doch das klappt offenbar nicht mehr: Die Staatsanwaltschaft ließ den Top-Manager verhaften.

http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/audi-chef-ru...

 

Gewalt im öffentlichen Raum

NRW-Innenminister kündigt weitgehendes Messerverbot an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nrw-inn...

 

Darmstadt

Auch Hubschrauber im Einsatz

Gewaltausbruch bei Festival: Vermummte Menschenmenge greift Polizisten an - 15 Verletzte

https://www.tz.de/welt/darmstadt-gewalt-bei-musikfestival...

 

Gewalt in Darmstadt: So schafft man sich ab

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/gewalt-in-darms...

 

Staatsdemonstration 2.0

Der Magistrat und Erich Feldmann feiern mit "Pulse of Europe"

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1314

 

Liedersammlung im Internet

Bundeswehr: Kein Liederbuch mehr für Soldaten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesw...

 

Umbenennung

Uni Greifswald streicht Ernst Moritz Arndt aus dem Namen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/uni-gre...

 

"Vogelschiß in über 1.000 Jahren erfolgreicher deutscher Geschichte"

Bundesregierung verurteilt Gaulands Äußerungen zu NS-Zeit

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesr...

 

Sperriges Gedenken in der Paulskirche

  1. Jahrestag des Volksaufstandes in der DDR

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1316

 

KZ-Gedenkstätte eröffnet

Steinmeier erinnert an Opfer in Weißrussland

Die Nazis löschen im zweiten Weltkrieg mehr als ein Viertel der Bevölkerung Weißrusslands aus. Die Einrichtung einer Gedenkstätte ist für Bundespräsident Steinmeier "von unschätzbarem Wert". Besonders wenn das Wissen über solche Orte erhalten bleiben soll.

https://www.n-tv.de/politik/Steinmeier-erinnert-an-Opfer-...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Mit Rechten reden – mit Linken leben

https://sezession.de/58721/mit-rechten-reden-mit-linken-l...

 

Linke, werdet erwachsen

Diskurshygiene wahren

von Werner J. Patzelt

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/diskurshy...

 

Regierung als Anzeigekunde

Die „taz“ und die Brotkrumen der Macht

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/die-taz-und-d...

 

"Aufstehen gegen Rassismus"

Bedenkliches Bindeglied

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedenkl...

 

Grünen-Chef Robert Habeck

Mit Deutschland weiß er nichts anzufangen

von Wolfgang Müller

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mit-deu...

 

„Waffenrechtlich unzuverlässig“

Gericht: Reichsbürger dürfen keine Waffen besitzen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gericht...

 

AfD-Aschermittwochsrede

Staatsanwaltschaft stellt Ermittlungen gegen Poggenburg ein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/staatsa...

 

Hetze gegen die AfD

Entfesselte Jagdmeute

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/entfessel...

 

Medien

So feiern Journalisten Gaulands Klamotten-Diebstahl

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/journalisten-feie...

 

Gauland-Hatz durch die Altstadt

Cappelluti, die "Grünen", die CDU und das tolerante Frankfurt

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1312

 

Talksendung

„hart aber fair“ erklärt AfD-Chef Gauland zur unerwünschten Person

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/hart-aber-fai...

 

Chemnitz

Urteil nach Angriff auf Bürgerbüro

Strafe nach Anschlag auf AfD: Geld für linkes Zentrum

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/strafe-...

 

Fragwürdiges Demo-Bündnis

Alerta, Alerta: Kein Büro für Bremer AfD-Politiker

von Bastian Behrens

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/alerta-al...

 

Bundesparteitag

Augsburger Hotels laden AfD-Politiker aus

https://jungefreiheit.de/politik/2018/augsburger-hotels-l...

 

Aufklärungskampagne

Herrmann warnt vor gemeinsamen Demos mit Linksextremisten

https://jungefreiheit.de/politik/2018/herrmann-warnt-vor-...

 

Quakenbrück Vier Linken-Politiker wegen Wahlfälschung verurteilt

Vier Kommunalpolitiker der Linkspartei aus Quakenbrück haben sich nach Überzeugung des Landgerichts Osnabrück der Manipulation der letzten Kommunalwahl schuldig gemacht. Die Linke hatte 2016 überraschend gute Ergebnisse erzielt.

http://www.haz.de/Nachrichten/Der-Norden/Uebersicht/Linke...

 

(Linken-Politiker Tupac Orellana…)

Tupac, der Napalm-Lutscher

https://www.journalistenwatch.com/2018/06/07/tupac-napalm...

https://vera-lengsfeld.de/2018/06/07/linker-politiker-ins...

 

Parteitag

Linkspartei für offene Grenzen und gegen Abschiebungen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linkspa...

 

Politikspionage, Markenimitate, Kronjuwelen

Von Götz Kubitschek

https://sezession.de/58674/politikspionage-markenimitate-...

 

Wagenknecht, die »soziale Frage« und wir (1)

https://sezession.de/58679/wagenknecht-die-soziale-frage-...

 

Wagenknecht, die »soziale Frage« und wir (2)

https://sezession.de/58700/wagenknecht-die-soziale-frage-...

 

Machtarithmetik, Machtautismus (I)

Von Nils Wegner

https://sezession.de/58704/machtarithmetik-machtautismus-i

 

Machtarithmetik, Machtautismus (II)

Von Nils Wegner

https://sezession.de/58706/machtarithmetik-machtautismus-ii

 

(Claudia Roth)

Mordfall Susanna

Roth: Flüchtlinge nicht krimineller als Deutsche

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/roth-fl...

 

Bundestagsvizepräsidentin

Claudia Roth ermahnt Deutsche zu mehr Zurückhaltung bei Fußball-WM

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/claudia...

 

(Mal wieder…)

Deutschlandfahnen

Fußball-WM: Linksjugend ruft zum Flaggen-Klau auf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fussbal...

 

Erhöhtes Gefährdungspotential

Verfassungsschutz: Linksextreme Gewalt steigt besorgniserregend

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/verfass...

 

Polizei nimmt Rädelsführer der G20-Krawalle fest

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei...

 

Frankfurt

CDU-Position zum Klapperfeld unglaubwürdig

Vertragsbeendigung in Römer-Koalition kaum durchsetzbar

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1318

 

Greifswald

Polizei kapituliert vor linkem Mob

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei...

 

Niederlage vorm Bundesverwaltungsgericht

Büdingen muss der NPD Fraktionsgeld zahlen

https://www.hessenschau.de/politik/buedingen-muss-der-npd...

 

Vor Bundesparteitag

Staatsanwaltschaft ermittelt wegen Anti-AfD-Krawallführer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/staatsa...

 

Einschußlöcher, Schmierereien und Böller

Sachsen-Anhalt: Anschläge auf AfD-Büros

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sachsen...

 

Nordrhein-Westfalen

Festnahme von Wuppertaler Jobcenter-Chef sorgt für politischen Wirbel

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/festnah...

 

(Linksextremer Brandanschlag)

Lkw-Fahrer entkam knapp

Das schwere Leben nach dem Brandanschlag in Gröpelingen

https://www.weser-kurier.de/bremen/bremen-stadt_artikel,-...

 

Bad Nauheim Farbanschlag auf hessischen AfD-Politiker

Unbekannte verüben einen Farbanschlag auf das Haus des hessischen AfD-Politikers Andreas Lichert in Bad Nauheim. Zwei Scheiben werden beschädigt und auf der Garage der Schriftzug „Faschist“ hinterlassen.

http://www.fr.de/rhein-main/alle-gemeinden/wetteraukreis/...

 

Attacke auf Lichert-Haus: AfD ist empört

https://www.wetterauer-zeitung.de/regional/wetteraukreis/...

 

Antifa-Anschlag auf Andreas Licherts Haus

Gastbeitrag

Andreas Lichert ist Landtagskandidat der AfD in Hessen Co-Vorsitzender des Instituts für Staatspolitik.  Auf sein Haus wurde ein Anschlag verübt.

https://sezession.de/58723/antifa-anschlag-auf-andreas-li...

 

KJ18-4.jpg

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

Linke Migrationsfantasien: Die Revolution soll einwandern

http://www.achgut.com/artikel/linke_migrationsfantasien_d...

 

Marrakesh Political Declaration

https://ec.europa.eu/home-affairs/sites/homeaffairs/files...

 

(Zu Merkels Grenzöffnung)

Streit um Grenzöffnung

Hat sie, oder hat sie nicht?

von Ulrich Vosgerau

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/hat-sie-o...

 

Bosnien und Herzegowina

Die neue Balkanroute: Auf dem Weg nach Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/die-neue-ba...

 

JF-TV Interview

Auf der neuen Balkanroute

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/auf-der-neu...

 

Balkanroute

„Allahu Akbar“: Flüchtlinge versuchen Grenze zu Kroatien zu stürmen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/allahu-akba...

 

Spanien

Hunderte Einwanderer stürmen Grenzzaun zur EU

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/hunderte-ei...

 

(Eine der ersten Amtshandlungen der neuen sozialistischen Regierung…)

Mittelmeer

Spanien nimmt 600 Afrikaner von Flüchtlingsboot auf

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/italien-und...

 

(Eine der ersten Amtshandlungen der neuen "rechtspopulistischen" Regierung…)

„Lifeline“ und „Seefuchs“

Beschlagnahmung von Schiffen: Italien geht gegen Flüchtlingshelfer vor

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/beschlagnah...

 

Italien

„Dossier zur Roma-Frage“

Salvini will Zigeuner zählen und ausweisen lassen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/salvini-wil...

 

Verteilung auf europäische Länder

Im Streit um Flüchtlingsschiff „Lifeline“ zeichnet sich Einigung ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/im-streit-u...

 

Acht Länder sichern Unterstützung zu

Polizei verhört deutschen Kapitän der „Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/polizei-ver...

 

Theater um Lifeline

Kinder an der Macht

von Fabian Schmidt-Ahmad

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/kinder-an...

 

Worüber deutsche Medien schweigen

Immigranten der Aquarius in Spanien: Gespendete Kleidung weggeworfen und in Restaurant mit 100-Euro-Scheinen bezahlt

https://philosophia-perennis.com/2018/06/26/immigranten-d...

 

Niederlande

Einwanderer und Linke besetzen Häuser

„We are here“, um zu bleiben

von Sietske Bergsma

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/we-are-here...

 

Asylstreit: Kramp-Karrenbauer warnt vor Spaltung Europas

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/asylstr...

 

Gabriel wirft SPD Naivität in der Asylpolitik vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gabriel...

 

(Kein Wille zur Kursänderung bei der SPD)

Islam in Deutschland

Giffey findet Burkinis im Schwimmunterricht unproblematisch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/giffey-...

 

"Wenn man was im BAMF werden will", müsse man viele positive Asyl-Bescheide erstellen

https://www.tag24.de/nachrichten/mdr-fakt-karriere-im-bam...

 

Auf Wiedervorlage

Der ganz alltägliche Asyl-Wahnsinn

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-ganz-...

 

Nordrhein-Westfalen

Schleuserverdacht: Stadt streicht Flüchtlingshelfern Fördergelder

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schleus...

 

(Einwanderungs-Indoktrination in der Schule)

Dein Tag für Afrika

https://sezession.de/58715/dein-tag-fuer-afrika

 

(Zur Alltagsgewalt)

Sonntagsheld (63) – Feuer frei!

"Vielen Dank für Ihre Reise mit der Deutschen Bahn."

https://sezession.de/58624/sonntagsheld-63-feuer-frei

 

Gescheiterte Abschiebung

Anwalt von Asef N. zeigt Dobrindt wegen Verleumdung an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/anwalt-...

 

Offenbach

Wütende Reaktionen im Netz

Nach Rassismus-Eklat: Möbelhaus trennt sich von Filialleiter

https://www.op-online.de/offenbach/nach-rassismus-eklat-m...

 

Islamisierung

Gymnasium in Herne kauft Burkinis für Schwimmunterricht

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/gymnasium-in-herne-k...

 

AfD-Politiker Martin Hess

„Flüchtlinge deutlich krimineller als Durchschnittsdeutsche“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fluecht...

 

„Hoheit des Rechtsstaates im Duisburger Norden wiedergewinnen“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article178037842/...

 

Bayern

Abschiebung verhindert: Nigerianer entreißt Dienstwaffe und geht auf Polizisten los

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/abschie...

 

Sachsen

Deutscher Jugendlicher bei Schlägerei mit Ausländern schwer verletzt

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/deutsch...

https://www.mdr.de/sachsen/nachrichten-ticker-sachsen-ver...

 

Krisenherd Asylunterkünfte

Flüchtlinge randalieren in Cottbus, Göttingen und Potsdam

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fluecht...

 

Revisionsverhandlung

Bundesgerichtshof hebt Urteil gegen Siegaue-Vergewaltiger auf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesg...

 

Vergewaltigung in Velbert

„Sie sind über das Mädchen hergefallen“

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/sie-sin...

 

Vergewaltigung

Acht Teenager missbrauchen 13-Jährige im Wald und filmen die Tat - sechs sitzen in U-Haft

Mindestens acht Jugendliche im Alter zwischen 14 und 16 Jahre haben sich in Velbert in einem Waldstück am Parkbad an einem 13-jährigen Mädchen vergangen.

https://www.stern.de/panorama/weltgeschehen/nachrichten-a...

 

Schwerer Missbrauch einer 13-Jährigen

Verdächtige Teenager aus Velbert setzen sich mit ihren Familien ab - Tatvideo wird ausgewertet

https://www.stern.de/panorama/velbert--verdaechtige-setze...

 

Wiesbaden: Wieder ein Mädchen tot – verdächtiger Iraker flüchtig

http://www.pi-news.net/2018/06/wiesbaden-wieder-ein-maedc...

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mordfal...

 

Eine Festnahme, ein Flüchtiger

14-jährige Susanna vergewaltigt und getötet – Zwei Tatverdächtige

https://www.noz.de/deutschland-welt/vermischtes/artikel/1...

 

Mordfall Susanna F.

Die „Willkommenskultur“ frißt unsere Kinder

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-willk...

 

Der "Fall Susanna" und die Flüchtlingskrise

Die Bild-Zeitung muß sich entschuldigen

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/bild-zeit...

 

Im Bundestag

AfD gedenkt ermordeter Susanna mit Schweigeminute

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-ged...

 

JF-TV AKTUELL zum Fall Susanna

„Das gab es so früher in Deutschland nicht“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/das-gab...

 

Wer ist verantwortlich für Susannas Tod?

Bei diesem Thema kochen die Emotionen hoch: ein Asylsuchender aus der Türkei, 33, der bereits festgenommen wurde und ein irakischer Flüchtling, 20, haben zusammen die 14-jährige Susanna missbraucht und ermordet. Über dieses Verbrechen sprechen wir mit Heinz Buschkowsky.

https://www.sat1.de/tv/fruehstuecksfernsehen/video/wer-is...

 

Ist mir egal, jetzt sind sie halt tot

Gottfried Curio, innenpolitischer Sprecher der AfD, haute am Freitag im Deutschen Bundestag Merkel und den versammelten Altparteien die fatalen Folgen ihres Asylwahnsinns und ihres totalen Politikversagens eloquent und scharfzüngig um die Ohren.

http://www.politikversagen.net/ist-mir-doch-egal-jetzt-si...

 

Susanna Feldman und die Hierarchie der Opfer

https://sezession.de/58655/susanna-feldman-und-die-hierar...

 

Der Mord an Susanna F. und die Folgen

Blutige Willkommenskultur

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/blutige-w...

 

Sexuelle Belästigung

21-Jähriger belästigt Mädchen und Frau in Bamberger Schwimmbad

https://www.infranken.de/regional/bamberg/21-jaehriger-be...

 

("Bulgarische Pässe")

Mutmaßliche Gruppenvergewaltigung in Velbert

"Sie war ein Zufallsopfer"

In einem Wald in Velbert sollen acht Jugendliche ein Mädchen vergewaltigt und die Tat gefilmt haben. Die Verdächtigen haben ihr Opfer offenbar zufällig ausgesucht.

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/velbert-13-jaehrige...

 

Kriminalität

Frau in Park in Viersen erstochen

http://www.sueddeutsche.de/panorama/kriminalitaet-frau-in...

https://www.express.de/duesseldorf/taeter-auf-der-flucht-...

 

Messerangriff in Viersener Park: Tatverdächtiger (17) stellt sich der Polizei

https://www.derwesten.de/region/messerangriff-in-viesener...

https://www.t-online.de/nachrichten/panorama/kriminalitae...

 

„Noch nie so viele Delikte dieser Art“

Serie von Sexualstraftaten erschüttert Freiburg

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/serie-v...

 

(Deutsch-libanesischer Rapper als Tatverdächtiger)

Türkei

Deutsche Touristin tot im Meer gefunden

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/tuerkei-deutsche-to...

https://www.n-tv.de/panorama/Deutsche-Touristin-tot-in-de...

 

Haftbefehl gegen Tunesier wegen gefährlichem Bio-Gift

https://www.gmx.net/magazine/panorama/raetsel-substanz-ko...

 

Frankfurt/Oder

Auseinandersetzung

18-Jähriger schlägt 32-Jährigen

https://www.moz.de/landkreise/oder-spree/frankfurt-oder/a...

 

Stadtfest

Cottbus: Erneut Schlägerei zwischen Deutschen und Syrern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/cottbus...

 

Massenschlägerei in Duisburg

Rumänen-Clans gehen vor Polizeipräsidium aufeinander los

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/rumaene...

 

Vermisste Sophia (28) offenbar tot: Lkw-Fahrer in Spanien festgenommen

https://www.tag24.de/nachrichten/leipzig-sophia-loesche-2...

 

Dresden

Neun sexuelle Übergriffe: Polizei nimmt Syrer fest

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/neun-se...

 

Barsinghausen

Mordfall Anna-Lena: Verdächtiger ist wegen Gewalttaten vorbestraft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mordfal...

 

Ottobrunn

Flüchtlingskriminalität

Notärztin durch Flaschenwurf schwer verletzt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/notaerz...

 

Mordprozeß gegen abgelehnten Asylbewerber

Lebenslange Haft für Mord an Susanne F.

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/lebensl...

 

Urteil: Arrest nach Schlägen gegen Kippa-Träger in Berlin

https://www.gmx.net/magazine/politik/urteil-arrest-schlae...

 

Wegen verstorbenem Mädchen

Serbischer Großclan bedroht Chefarzt der Kölner Uniklinik

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/serbisc...

 

(Asylbewerber angerempelt – 14 Monate Gefängnis)

Schwarzen Asylbewerber angegriffen: Polizist muss ins Gefängnis

https://www.tag24.de/nachrichten/augsburg-heidenheim-gien...

 

Der nächste Messer-Prozess kommt in Darmstadt: Minderjähriger Afghane stach zehn Mal auf Ex-Freundin ein

https://www.epochtimes.de/politik/deutschland/der-naechst...

 

Alsfeld Streit um Fahrrad eskaliert blutig

http://www.fr.de/rhein-main/kriminalitaet/alsfeld-streit-...

 

KJ18-6.jpg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Why Modern Architecture SUCKS

https://www.youtube.com/watch?time_continue=624&v=Gap...

 

Kirchenabrisse: "Wir stehen erst am Anfang"

http://www.katholisch.de/aktuelles/aktuelle-artikel/kirch...

 

("Der LWL möchte künftig gerade diese dunkle Seite des Denkmals stärker betonen…")

Doch Interesse am neuen Porta-Denkmal ist riesig – Karten zu gewinnen

»Ein Kaiser-Denkmal braucht kein Mensch«

http://www.westfalen-blatt.de/OWL/Kreis-Minden-Luebbecke/...

 

Koalitionskrach um Einheitswippe

Berliner Einheitsdenkmal verzögert sich weiter

https://www.berliner-zeitung.de/berlin/koalitionskrach-um...

 

Die perfekte grüne Welle

von Hans-Hermann Gockel

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/die-perfekte-...

 

Diskussionsrunde

Maischberger ändert nach Shitstorm Titel zum Islam

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/maischberger-...

 

TV-Kritik zu Maischberger

Unterwerfung auf öffentlich-rechtlich

von Fabian Schmidt-Ahmad

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/unterwerf...

 

Werbeanzeigen

Regierungsmillionen für die BILD-APO

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/regierungsmil...

 

(Spiegel und Co.)

Donald Trump und deutscher Nanny-Journalismus

Im mundgerechten Gut-Böse-Schema

von Lukas Mihr

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/im-mundge...

 

Facebook darf Hassredner aussperren

Ein Facebook-Nutzer ruft mehrfach zu Internierung von Flüchtlingen auf und wird gesperrt. Zu Recht – urteilte das Oberlandesgericht Karlsruhe.

http://www.neuepresse.de/Nachrichten/Medien/Facebook-darf...

 

"Vielfalt der Gesellschaft"

Berliner SPD will feministische Pornos fördern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

„Alle sollten beten“

Schottischer Priester hofft auf schwulen Prinz George

https://www.hna.de/leute/schottischer-priester-hofft-auf-...

 

Lehrerverbandschef: Es fehlt vor allem geschultes Personal

Für Inklusion nur die Note „mangelhaft“

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Fleischer: Frankreichs Metzger beklagen Angriffe von Veganern

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(Verharmlosung veganer Straftäter und Verhöhnung der Kriminalitätsopfer in der "Zeit"…)

Frankreich: Wo sich Veganismus auf Extremismus reimt

https://www.zeit.de/entdecken/2018-06/frankreich-metzger-...

 

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Ermittlungen gegen Rapper Kollegah und Farid Bang eingestellt

https://www.suedkurier.de/nachrichten/kultur/Ermittlungen...

 

Les sanctions au regard du droit international

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Les sanctions au regard du droit international

par Hans Köchler*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Dans cette conférence,* je vais traiter du caractère problématique des sanctions économiques sur le plan juridique. Je n’approfondirai pas ce qui relève des sanctions diplomatiques posant beaucoup moins de problèmes juridiques. Dans ce dernier domaine, on inclut ce qui relève de la souveraineté de l’Etat comme par exemple le rappel de diplomates ou la réduction par le pays accueillant du nombre des diplomates accrédités et attribués par un Etat, et bien d’autres choses du même acabit. Ce sont pour ainsi dire des piqûres d’aiguilles inhérentes à la routine des affaires diplomatiques selon le principe de la réciprocité et je n’en parlerai pas dans ma présentation de ce jour.


Parmi les sanctions économiques, il faut établir clairement la distinction entre les sanctions unilatérales et multilatérales. Afin d’éviter tout malentendu de terminologie, je me réfèrerai tout d’abord à des exemples concrets. Les sanctions unilatérales sont à peu près ce que les Etats-Unis ont pris l’habitude d’utiliser depuis la fin de la guerre froide. Cependant on peut aussi ranger dans cette catégorie les mesures prises par l’Union européenne en tant qu’organisation intergouvernementale à l’encontre, par exemple, de la Russie. Concernant la nature légale des sanctions, la différenciation suivante est décisive: l’appellation unilatérale s’applique lorsqu’un Etat ou un groupe d’Etats, agissant (comme par exemple l’UE) en tant qu’organisation ou, s’étant pour une raison quelconque rassemblé (coalition) dans ce but, émet des «sanctions» économiques. Un tel procédé ne découle pas d’une quelconque obligation légale et encore moins du niveau international. Les sanctions multilatérales, cependant, sont des mesures de contrainte économiques entrant dans le cadre du système de sécurité collective des Nations Unies en tant que mesures de contrainte, obligatoires pour tous les Etats. Juridiquement parlant, cela est tout à fait différent. La multilatéralité signifie dans ce cas que les mesures sont pour ainsi dire émises par la communauté mondiale et qu’elles ont donc un caractère d’obligation universelle – à la différence des mesures unilatérales prises par un Etat ou un groupe d’Etats.

«Les sanctions sont un instrument de politique internationale allant à l’encontre de l’idée de la diplomatie et de la coexistence pacifique entre les peuples. Comme l’indiquent clairement les dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, les sanctions sont le précurseur du recours à la force armée. Ce genre d’action coercitive a donc moralement le caractère de la guerre. […] Unilatéralement, les sanctions appartiennent en fin de compte à l’arsenal du droit du plus fort et sont donc probablement mieux adaptées à l’«ancien» droit international, dans lequel le ‹droit à la guerre› était la prérogative de l’Etat souverain. Cependant, il est aujourd’hui communément affirmé que nous aurions dépassé cette compréhension juridique depuis la fin de la Première Guerre mondiale.»

I. Les sanctions unilatérales

Dans le domaine des sanctions unilatérales, il va de soi que dans l’idéal, la compensation mutuelle règne entre les Etats – donc, il y a une clarification des positions divergentes et les conflits d’intérêts par la voie des pourparlers. Par conséquent, la diplomatie serait ainsi une façon raisonnable de dialoguer les uns avec les autres.


En réalité cependant, il n’est pas du tout inhabituel dans les relations internationales – surtout lorsque les rapports de force sont inégaux – qu’un Etat exprime ses positions en politique extérieure, c’est-à-dire ses «intérêts nationaux», par l’exercice de la contrainte. Les sanctions économiques unilatérales ne signifient rien d’autre que la volonté d’un Etat à imposer sa volonté aux autres. Dans le cas où un Etat se trouve être beaucoup plus fort qu’un autre, la tentation est naturellement beaucoup plus grande pour lui de concrétiser ses propres intérêts sous forme de sanctions. L’inverse n’est pas vrai. Ainsi la République de Saint-Marin n’envisagera pas, même en rêve, d’entreprendre des sanctions contre les Etats-Unis.

«En réalpolitique, les sanctions ne font sens que s’il y a un déséquilibre de pouvoir»

En réalpolitique les sanctions ne font sens que lorsqu’il y a un déséquilibre de pouvoir. A cela, il y a également un appui empirique. Dans les dernières décennies, l’Etat actuellement le plus puissant du monde, les Etats-Unis, a initié un nombre beaucoup plus important de sanctions que tous les autres Etats. Une statistique détaillée dépasserait le cadre de cet article. A ce propos, il est important de souligner l’aspect de l’arbitraire, du chantage, comme des instruments de politique extérieure. En outre, l’attitude en ce cas est souvent celle de l’assurance du bon droit avec laquelle l’Etat qui sanctionne (ou plutôt le groupe d’Etats qui sanctionnent) couvre ce qui est pratiquement une punition collective. Actuellement, on constate cela tout à fait concrètement dans les sanctions envers la Russie. Il ne faut pas non plus perdre de vue, dans ce genre de manœuvres intergouvernementales, le danger potentiel d’aggravation par les sanctions économiques des tensions politiques, au lieu d’un apaisement de la situation. A cet égard, les sanctions sont à considérer comme l’instrument d’une politique de force généralement contreproductif pour l’établissement d’un ordre de paix internationale stable. Elles sont d’ailleurs encore plus importantes dans leurs effets à l’époque de l’interconnexion mondiale qu’elles ne l’étaient lorsque l’interdépendance économique n’était pas encore aussi forte. A cet égard, le sujet est beaucoup plus actuel dans la présente constellation que lors des décennies de l’après-guerre, lorsqu’existaient les blocs – encore monolithiques – de pouvoir et d’économie, avec relativement peu d’interconnections.

Une violation du régime de libre-échange

Concernant maintenant l’appréciation juridique, les sanctions unilatérales équivalent tout à fait clairement à une violation du régime de libre-échange – si prisé du monde occidental – dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il est remarquable à ce propos que le pays s’étant présenté comme l’avocat déclaré du libre-échange, quand il s’agissait de fonder l’Organisation mondiale de commerce aux fins de succéder au GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) c’est-à-dire, les Etats-Unis, soit également celui qui viole les règles de libre-échange codifiées par l’OMC – et cela, en instrumentalisant l’économie dans un objectif politique, comme je le démontrerai plus en détails par la suite. Selon les règlements en vigueur, précédemment sous le GATT et à présent dans le cadre de l’OMC, il s’agit avant tout du principe de non-discrimination dans le commerce international et plus généralement, du principe selon lequel l’Etat ne doit pas se mêler de l’activité économique internationale. Cela correspond à un souci tout à fait compréhensible, d’avoir en face de soi un partenaire commercial prévisible – dans chaque Etat individuellement. Naturellement, il ne l’est pas et ne peut pas l’être si, soudainement, on se heurte à des dispositions étatiques rendant la poursuite de la coopération économique concrètement impossible.

Des exceptions formulées de manière peu claire

Un autre problème dans l’appréciation juridique des sanctions unilatérales se situe dans les instruments juridiques réglant le libre-échange: il y a des exceptions aux obligations mentionnées plus haut – ces exceptions sont si peu clairement formulées que les Etats peuvent décider plus ou moins arbitrairement eux-mêmes du moment opportun pour eux des conditions d’utilisation ou non d’une exception. Je peux ici que renvoyer sommairement aux définitions correspondantes. L’article 21 du General Agreement on Tariffs and Trade (GATT) est déterminant, ainsi qu’il a été repris dans une décision formelle dans le règlement de l’Organisation mondiale du commerce. Il faut mentionner en outre l’article 14bis du General Agreement on Trade in Services (GATS) qui fut approuvé dans le cadre de la mise en place de l’Organisation mondiale du commerce. Des Etats émettant unilatéralement des sanctions, se réfèrent à ces dispositions pour que les règles du libre-échange ne puissent s’appliquer dans des cas concrets. Que signifient ces exceptions? Elles peuvent être revendiquées, s’il s’agit pour un Etat contractant de la sauvegarde de ses intérêts sécuritaires essentiels – notamment en ce qui concerne le commerce de matières nucléaires, le trafic d’armes en général, et dans une situation de guerre ou d’une autre «crise» dans les relations internationales («emergency in international relations»).


En outre, on considère qu’il peut y avoir des exceptions aux règles du libre-échange, s’il s’agit des obligations d’un Etat envers les règles de la Charte de l’ONU pour le maintien de la paix et de la sécurité internationale. Cette obligation est concrétisée par rapport aux résolutions obligatoires du Conseil de sécurité selon le chapitre VII de la Charte de l’ONU. Si le Conseil de sécurité impose dans ce contexte des sanctions à l’encontre d’un Etat membre, celles-ci doivent être appliquées – à titre de mesures multilatérales – par tous les Etats membres des Nations Unies. Etant donnée que, selon la Charte de l’ONU, l’autorité du Conseil de sécurité prime sur toutes les autres instances, des résolutions selon le chapitre VII mettent les règles de libre-échange d’autres organisations ou les accords des Etats membres hors jeu. Il était cependant stipulé du côté de l’Etat intéressé, que de telles annulations en référence aux obligations induites par l’appartenance à l’ONU étaient possibles aussi indépendamment des résolutions obligatoires du Conseil de sécurité, ce dont toutefois je doute. Ainsi, on ouvrirait grand la porte à l’arbitraire et à l’interprétation autoritaire du droit international – clairement dans l’intérêt de la légitimation d’une véritable politique de force motivant l’action de certains Etats.


Au sujet des exceptions au régime de libre-échange, il faut se référer finalement au travail de codification de la Commission de droit international des Nations Unies (International Law Commission). Je me réfère ici aux Draft Articles on the Responsibility of States for Internationally Wrongful Acts [Projets d’articles sur la responsabilité de l'Etats pour fait internationalement illicites], un document accepté par l’Assemblée générale des Nations Unies selon la résolution 56/83 du 12 décembre 2001, traçant ainsi en quelque sorte une ligne générale de droit international – bien que n’ayant qu’un caractère de recommandation. Selon l’article 49 de ce document, un Etat lésé peut prendre de contremesure à l'encotre de l'Etat responsable du fait internationalement illicité «pour amener cet Etat à s'acquitter des obligations qui lui incombent» [in order to induce that state to comply with its obligations]. Cette norme récemment été évoquée dans l’argumentation concernant les sanctions unilatérales appliquées contre la Russie en rapport avec les combats en Ukraine et en particulier avec la question de la souveraineté de l’Etat en jeu sur une partie du territoire de l’Ukraine.

«Concernant la nature légale des sanctions, la différenciation suivante est décisive: l’appellation unilatérale s’applique lorsqu’un Etat ou un groupe d’Etats, agissant (comme par exemple l’UE) en tant qu’organisation ou, s’étant pour une raison quelconque rassemblé (coalition) dans ce but, émet des ‹sanctions› économiques. Un tel procédé ne découle pas d’une quelconque obligation légale et encore moins du niveau international.»

La porte grande ouverte à l’arrogance du pouvoir

Le caractère problématique de ces exceptions – auxquelles on ne peut se rapporter que si l’on veut justifier les sanctions unilatérales – repose avant tout sur son absence totale de précisions. Selon les règles de la OMC, les Etats ne doivent fournir ni raison ni preuve des risques concrets encourus par leurs intérêts sécuritaires. L’utilisation des exceptions dépend en dernier lieu de l’estimation personnelle des intérêts de l’Etat émettant les sanctions. Il existe pour cela une expression anglaise concise «self-judged security exceptions». Les critères de leur utilisation ne doivent pas être examinés par une instance indépendante.


On retrouve ici de nouveau le problème de l’autosatisfaction que j’ai déjà évoquée au début. Avec de telles exceptions, on ouvre grand la porte à l’arrogance du pouvoir. Contrairement aux sanctions multilatérales, il n’y a là en fait aucun correctif juridique. Il n’existe pour cela aucun tribunal international d’arbitrage crédible. Dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, il y a, certes, des mécanismes de règlement des différends («Dispute Settlement Body») et une cour d’appel («Appellate Body») comptant sept juges dits indépendants, siégeant à Genève. Mais jusqu’à présent, dans les affaires de cette sorte, l’arbitrage, pour autant que mes recherches aient abouti, n’a jusqu’à présent jamais été revendiqué. Il se rapporte plus aux affaires procédurales, quand par exemple un Etat essaie de prouver qu’un autre Etat a violé les règles de fair-play de l’OMC, etc. Il ne reste ainsi à l’Etat ayant été l’objet de sanctions plus que l’option de la réalpolitique des mesures de rétorsion, c’est-à-dire des «contre-sanctions» – s’il se sent assez fort pour cela.

De graves violations du droit international

A propos de la problématique juridique, les sanctions quasi légalisées par les exceptions de l’OMC peuvent aussi représenter d’importantes violations du droit international, au vu de l’interdiction générale d’intervention dans les affaires intérieures, mais aussi du principe d’égalité souveraine des Etats (Article 2[1] de la Charte d’ONU) et de l’obligation de tous les membres de la communauté internationale au règlement pacifique des différends (Article 2[3] la Charte de l’ONU). Abstraction faite de ces aspects formels, les sanctions économiques peuvent aussi en quelque sorte entraîner des violations sérieuses des droits de l’homme – bien que les infractions aux règles mentionnées soient souvent difficiles à prouver. Ce problème s’est posé récemment avant tout pour les sanctions multilatérales, ce sur quoi je reviendrai par la suite.


Il n’y a pas de procédé juridique efficace pour un constat et une punition des violations de droit résultant des sanctions unilatérales au niveau international. La Cour de justice internationale (International Court of Justice) de La Haye, pour ainsi dire le tribunal de l’ONU, est parfaitement insignifiante à ce sujet. Ce tribunal ne peut examiner que les différends juridiques et proposer un règlement à l’amiable, si les Etats se soumettent explicitement à sa juridiction ou en appellent à la justice en vue d’une décision concernant un différend.


La Chambre de commerce américaine s’est prononcée contre les sanctions

En ce qui concerne l’appréciation juridique des sanctions unilatérales, il y a aussi un aspect important interne au pays. Un Etat appliquant des sanctions contre un ou plusieurs autres Etats, intervient en cela simultanément aussi dans les droits des sociétés à l’intérieur de son propre territoire national. Par les sanctions, l’Etat empêche le commerce de ces sociétés et peut ainsi détruire dans le cas le plus extrême également sa base commerciale. A ce propos, le point de vue de l’économie américaine sur ce problème est significatif. C’est ainsi qu’en septembre 2016, la Chambre de commerce des Etats-Unis (United States Chamber of Commerce) a publié une déclaration contre les sanctions économiques unilatérales («Oppose Unilateral Economic Sanctions»). Celles-ci nuiraient fortement aux intérêts économiques américains – dans leur propre pays, mais aussi à l’étranger. En outre, une application extraterritoriale des sanctions menace de susciter des conflits économiques, diplomatiques et juridiques avec d’autres Etats. Dans cette déclaration publiée avant l’élection de Donald Trump, était particulièrement visée la politique de sanctions contre Cuba, poursuivie par les Etats-Unis depuis 1960. Il est absolument remarquable politiquement (bien que très peu connu à l’étranger) que la Chambre de commerce des Etats-Unis – donc de l’Etat qui utilise l’instrument de la politique de sanctions unilatérales de manière parfaitement excessive – soit justement un adversaire déclaré de cette politique.


Les sanctions unilatérales – et avant tout les restrictions des exportations qui en résultent – nuisent en général tout autant à l’économie de l’Etat qui sanctionne. En effet elles réduisent ses sources de revenus touchant aux recettes fiscales. L’Etat qui sanctionne scie la branche sur laquelle il est assis. En règle générale: si l’on est vraiment convaincu du libre-échange – comme par exemple les Etats-Unis qui proposent ce principe au monde entier – alors l’Etat devrait renoncer en principe aux interventions politiques dans le commerce extérieur – et les entrepreneurs privés ne devraient pas se retrouver otages de la politique de force de leur propre Etat. Cela est très visible, si l’on lit la déclaration de la Chambre de commerce américaine, mais aussi quand on voit l’humeur générale chez les décideurs économiques des Etats-Unis. Concernant le bilan coûts-avantages de l’Etat, il ne faut pas perdre de vue les pertes affectant l’Etat qui sanctionne, suite aux mesures de rétorsion de l’Etat sanctionné.

«A propos de la problématique juridique, les sanctions quasi légalisées par les exceptions de l’OMC peuvent aussi représenter d’importantes violations du droit international, au vu de l’interdiction générale d’intervention dans les affaires intérieures, mais aussi du principe d’égalité souveraine des Etats (Article 2[1] de la Charte d’ONU) et de l’obligation de tous les membres de la communauté internationale au règlement pacifique des différends (Article 2[3] la Charte de l’ONU)»

Le problème épineux de l’extraterritorialité

Dans le domaine de la problématique du droit international concernant les sanctions unilatérales, l’aspect le plus important reste, cependant, celui déjà mentionné: celui de l’exterritorialité, lorsque les droits économiques (ou quand il s’agit d’Etats, les droits de souveraineté) d’entités ou d’Etats tiers non impliqués sont violés. Quand un Etat cherche à régler un conflit avec un autre Etat, entre autres par le biais de sanctions économiques – donc en contraignant un autre Etat à adopter une certaine position ou à abandonner sa position actuelle –, on ne peut en aucun cas avancer une justification juridique lorsque des Etats tiers, n’ayant rien à voir avec ce litige, sont astreints à ces sanctions unilatérales et sont ainsi entraînés indirectement dans le conflit.


Aucun Etat ne possède le droit de dicter à d’autres Etats ou aux sociétés à l’intérieur de ces Etats, la manière dont ils doivent gérer leurs relations économiques. Ce problème s’est posé de façon particulièrement aigüe lors de la décision concernant le Helms-Burton Act du Congrès américain («Cuban Liberty and Democratic Solidarity Act of 1996») par lequel les sanctions unilatérales à l’encontre de Cuba pouvaient également s’exercer à l’égard des entreprises dans et d’origine d’Etats tiers.1 Si, par exemple, des sociétés européennes possédant également des filiales aux Etats-Unis ou dont les transactions passent par des banques américaines, entretiennent des relations commerciales avec un Etat objet de sanctions (par exemple Cuba ou l’Iran), les Etats-Unis peuvent alors revendiquer, par le biais de décrets tel le Helms-Burton Act, le droit d’agir à l’encontre de ces sociétés étrangères. Un autre exemple de ce gravissime interventionnisme est illustré par les relations économiques internationales dans les difficultés avec lesquelles le consortium européen Airbus est confronté lors des marchés aéronautiques passés avec l’Iran, aussitôt que les avions destinés à l’exportation contiennent des pièces détachées produites aux Etats-Unis.


Les problèmes juridiques résultant de ce droit de souveraineté excessif (c’est-à-dire la mise en pratique extraterritoriale des sanctions), sont habituellement ignorés par l’Etat ayant émis les sanctions, car pour lui il ne s’agit pas de la prééminence juridique internationale de l’ONU, reconnue de tous, mais uniquement et seulement de contraindre l’Etat sanctionné à l’attitude souhaitée. Comme ces revendications se produisent habituellement dans un contexte de déséquilibre du pouvoir, il devient dès le début inutile de faire appel aux instances juridiques.


La seule chose qui compte, c’est que seul l’Etat concerné par les sanctions, s’il en est capable du point de vue de la réalpolitique, ou en coalition avec d’autres, prenne lui-même des mesures de rétorsion à l’encontre de l’Etat le sanctionnant.

II. Sanctions multilatérales

Dans le fond, les sanctions sont des mesures hostiles sur une échelle d’escalade pouvant aboutir à l’usage des armes. C’est notamment le cas des sanctions multilatérales dans le cadre des Nations Unies. Selon les dispositions du chapitre VII de la Charte de l’ONU, l’organisation mondiale a le devoir de garantir ou de rétablir la paix et la sécurité internationale. Selon l’article 39 de la Charte, cette tâche appartient au Conseil de sécurité qui, dans ce cas, agit au nom de tous les Etats membres. Les sanctions sont un instrument, dont le Conseil de sécurité peut se servir dans le cadre du système de la sécurité collective.


En ce sens, le caractère juridique des sanctions économiques multilatérales diffère totalement des mesures unilatérales d’Etats individuels ou de groupes d’Etats. Les sanctions dans le cadre de l’ONU sont toujours aussi des mesures pour maintenir l’Etat de droit, tant qu’il s’agit d’imposer l’interdiction du recours à la force, conformément au droit international (article 2[4] de la Charte de l’ONU) pour lesquelles le Conseil de sécurité est seul responsable et possède la force coercitive nécessaire. Les sanctions économiques représentent l’une des mesures de contraintes dont dispose le Conseil de sécurité. Selon les articles 41 et 42, l’échelle des sanctions va de la rupture partielle ou totale des voies d’information et de circulation, en passant par les relations économiques jusqu’aux mesures militaires avec intervention des forces terrestres, aériennes et maritimes. La philosophie de base de ce système de sécurité collective se fonde sur l’escalade par étapes. D’abord, il s’agit d’un arrangement pacifique des conflits pour lesquels le Conseil de sécurité peut proposer, selon le chapitre VI de la Charte, des mesures concrètes. Si pourtant le Conseil de sécurité constate que les négociations n’ont pas abouti et qu’il y a un risque concret ou un déclenchement d’un conflit, il peut recourir, selon le chapitre VII, à son pouvoir coercitif pour garantir ou rétablir la paix.


Il s’agit, finalement, du droit de la communauté des Etats, représenté par le Conseil de sécurité, à imposer l’interdiction du recours à la force entre les Etats, tâche dont les sanctions économiques, partielles ou totales, ne représentent qu’une mesure parmi d’autres, la marge discrétionnaire reposant uniquement auprès du Conseil de sécurité lui-même.

Monopole sur l’usage de la force par le Conseil de sécurité et le correctif de la politique de pouvoir

La réalité politique, c’est-à-dire en fin de compte la nature humaine est telle que la paix ou l’état de droit ne peut être garanti au niveau national que si l’Etat a le monopole de l’usage de la force, comme Max Weber l’a formulé classiquement. Au niveau interétatique (international), le Conseil de sécurité a ce monopole. Contrairement aux sanctions unilatérales, dans ce cadre législatif, il y a au moins un certain rectificatif limitant le caractère arbitraire de la prise des décisions. J’appellerais cela une «atténuation de la politique de pouvoir». D’abord, un organe de 15 Etats2 – non pas un seul Etat, aussi puissant soit-il – doit décider de l’imposition des mesures coercitives. Cela nécessite une majorité de 9 pays (sur 15). Concernant la composition générale (non permanente), le comité est également composé de manière à ce que toutes les régions du monde soient représentées. Ensuite, une décision sur les sanctions au Conseil de sécurité exige qu’aucun des cinq membres permanents ne s’y oppose. C’est la – dans les circonstances actuelles – le correctif particulier à la politique de pouvoir. Les sanctions doivent donc être décidées par les cinq membres permanents (les grandes puissances après la Seconde Guerre mondiale), ce qui signifie que – contrairement à la pratique des sanctions unilatérales – le nombre de régimes de sanctions multilatérales est resté relativement limité depuis la création de l’ONU.

Problèmes juridiques liés aux décisions du Conseil de sécurité

Cependant, des problèmes juridiques encore plus graves que dans le cas de sanctions unilatérales peuvent exister dans ce cadre. Cela résulte de l’interaction des règles de prise de décision de la Charte (article 27) avec les dispositions relatives à la primauté juridique du Conseil de sécurité, dont John Foster Dulles a dit un jour qu’il s’agit d’une «loi en soi».3 (Ceci est en fait une conséquence de l’absence de l’existence de la séparation des pouvoirs dans le cadre de l’ONU.) Les décisions concernant les sanctions (multilatérales) ne peuvent être prises qu’à la condition expresse qu’aucun des cinq membres permanents n’y appose son veto. En même temps, ces décisions sont – puisque fondées sur le Chapitre VII de la Charte – contraignantes pour tous les Etats. Elles ont également préséance sur le droit national. Il n’existe aucun droit d’appel légal. La Cour internationale de justice (CIJ) a elle aussi reconnu la primauté du Conseil de sécurité à cet égard. Dans une requête présentée par la Libye au tribunal pour imposer des mesures provisoires dans un différend sur l’interprétation de la Convention de Montréal de 1971 en relation avec l’attentat terroriste de Lockerbie (Ecosse), la CIJ a confirmé qu’elle n’avait le droit d’entreprendre une évaluation juridique des résolutions du Conseil de sécurité que si elles n’étaient pas fondées sur le chapitre VII de la Charte des Nations Unies (contenant les mesures coercitives pour le maintien ou le rétablissement de la paix) (décision du 27 février 1998). Il n’y a donc dans le cadre des Nations Unies aucune possibilité de révision juridique si le Conseil de sécurité agit dans l’exercice de son pouvoir coercitif. Cela s’applique tant à l’imposition de sanctions économiques qu’à l’utilisation ou à l’autorisation de la force armée.

Violations des droits de l’homme par les sanctions

Le problème juridique particulier découlant de ce qui précède est double. Premièrement: comment évaluer si le Conseil de sécurité lui-même viole les droits de l’homme par le biais d’un régime de sanctions? C’est la question soulevée par l’International Progress Organization – en tant que première organisation non-gouvernementale – devant la Commission des droits de l’homme de l’ONU à Genève à l’été 1991.4 En 1990, le Conseil de sécurité a imposé un régime de sanctions très complet à l’Irak, durci continuellement et maintenu pour une période de plus de 10 ans. Selon un documentaire du «Harvard Study Team» de 1996, ces sanctions ont entraîné la mort de centaines de milliers de personnes.5


Les faits sont choquants et décevants: le Conseil de sécurité prend une décision suite à laquelle les droits humains fondamentaux de tout un peuple – le droit à la vie, à la santé, etc. – sont gravement violés. Il n’y a absolument aucun moyen d’intenter une action en justice contre elle. Les possibilités politiques sont très limitées compte tenu de la faiblesse – souvent aussi la lâcheté et l’opportunisme – des autres Etats membres. La politique de force – même et surtout lorsqu’elle se présente sous l’apparence de la sécurité collective de l’ONU – ne connaît pas de conscience. Le seul exemple d’envergure mondiale qui, à l’époque, avait eu le courage d’appeler un chat un chat fut le pape Jean-Paul II.

Il n’est guère possible de réviser les décisions du Conseil de sécurité

Le deuxième problème juridique grave découle des règles de prise de décisions au Conseil de sécurité. Toutes les décisions – à l’exception des questions de procédure – nécessitent l’approbation des cinq membres permanents. Concrètement, cela signifie que toute révision d’une décision de sanction une fois adoptée, c’est-à-dire notamment la suspension ou la levée des sanctions, nécessite l’accord des membres permanents. Sur toutes les questions de fond, le Conseil de sécurité est, dans une certaine mesure, le prisonnier de sa décision initiale, c’est-à-dire le prisonnier des Etats dotés du droit de veto ayant abouti à la décision de sanction.


C’était également le dilemme dans le cas des sanctions contre l’Irak: le Conseil examinait périodiquement l’impact et les effets (humanitaires) de ces sanctions (comme le Conseil l’avait demandé), mais sans qu’il ait été en mesure de tirer les conclusions nécessaires. A propos des conséquences humanitaires, des demandes adressées au Conseil de sécurité, notamment de la part de la Russie, ont été formulées à plusieurs reprises pour mettre fin au régime de sanctions. Cela n’a pas été possible pour des raisons statutaires. Les sanctions seraient restées en vigueur éternellement, si les Etats-Unis n’avaient pas, à un moment donné, été «satisfaits» de la situation. Cependant, ils n’étaient pas satisfaits tant qu’ils n’avaient pas occupé eux-mêmes le pays. Les sanctions ont été tout discrètement levées en 2003 après avoir éliminé le gouvernement irakien. Le «changement de régime» a été la véritable raison du maintien des sanctions pendant plus d’une décennie.6


Cette leçon de politique de force montre que les conséquences d’une décision coercitive ne peuvent être contrôlées et que la communauté internationale est totalement impuissante si il y a au Conseil de sécurité une constellation dans laquelle au moins un membre permanent refuse d’abroger une décision antérieure (dans le cas concret: la levée d’importantes sanctions économiques) – pour des raisons qu’il ne veut pas préciser et qu’il n’est légalement pas obligé de divulguer. A cet égard, les règlements de la Charte des Nations Unies sont en fait circulaires.7


Le sens des sanctions dans le système de sécurité collective – et aussi une condition essentielle pour que ces mesures coercitives soient acceptées par la communauté internationale en tant qu’élément de maintien de la paix – est en fait qu’elles incitent l’Etat, auquel elles sont imposées, à modifier son comportement, ce qui suppose toutefois que les conditions de leur abolition soient formulées de manière précise et rationnellement compréhensible. Ce n’est pas seulement pour des raisons humanitaires que les pays auxquels les sanctions sont imposées, et donc aussi les peuples concernés, doivent pouvoir voir la lumière au bout du tunnel. Si les conditions ont changé, si, par exemple – comme dans le cas de l’Irak –, un pays ne constitue plus une menace pour la paix internationale, s’il s’est retiré depuis longtemps (dans le cas de l’Irak: en 1991) d’un Etat voisin occupé et a renoncé aux armes de destruction massive, alors il doit être possible de lever un régime de sanctions globales – équivalant en fait à une peine collective – selon des critères compréhensibles, au lieu d’en abuser à des fins purement politiques et immorales.


J’ai déjà signalé ce problème dans un document sur les aspects éthiques de la politique de sanctions du Conseil de sécurité au début des années 1990.8 Suite à la question soulevée par l’International Progress Organization en 1991 devant la Commission des droits de l’homme de l’ONU sur la conformité des sanctions contre l’Irak9 et d’autres initiatives d’ONG internationales avec les droits de l’homme, cet organe a demandé un rapport sur cette question aboutissant à des conclusions similaires.10

«Si l’on est vraiment convaincu du libre-échange – comme par exemple les Etats-Unis qui proposent ce principe au monde entier – alors l’Etat devrait renoncer en principe aux interventions politiques dans le commerce extérieur – et les entrepreneurs privés ne devraient pas se retrouver otages de la politique de force de leur propre Etat. […] Concernant le bilan coûts-avantages de l’Etat, il ne faut pas perdre de vue les pertes affectant l’Etat qui sanctionne, suite aux mesures de rétorsion de l’Etat sanctionné.»

III Conclusion

Les sanctions sont un instrument de politique internationale allant à l’encontre de l’idée de la diplomatie et de la coexistence pacifique entre les peuples. Comme l’indiquent clairement les dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, les sanctions sont le précurseur du recours à la force armée. Ce genre d’action coercitive a donc moralement le caractère de la guerre.

Les sanctions unilatérales font partie de l’arsenal de la loi du plus fort

Pour récapituler ce qui vient d’être dit: unilatéralement, les sanctions appartiennent en fin de compte à l’arsenal du droit du plus fort et sont donc probablement mieux adaptées à l’«ancien» droit international, dans lequel le «droit à la guerre» était la prérogative de l’Etat souverain. Cependant, il est aujourd’hui communément affirmé que nous aurions dépassé cette compréhension juridique depuis la fin de la Première Guerre mondiale.


Les sanctions multilatérales sont – à partir de l’idée – un instrument pour garantir l’état de droit international (international rule of law), c’est-à-dire pour faire respecter l’interdiction de la violence au niveau international et donc pour maintenir la paix. Elles ont ce statut malgré le fait que l’immunité «juridique» des membres permanents du Conseil de sécurité responsables des décisions de sanction, effectivement garantie par le droit de veto, frise en fait l’arbitraire. Ces circonstances statutaires ne changeront pas dans un avenir prévisible en raison du droit des membres permanents de s’y opposer.11 Tant qu’il n’y aura pas d’alternative sous la forme d’une organisation mondiale différente ou meilleure, il faudra accepter avec réticence qu’un régime de sanctions multilatérales comporte les risques que j’ai décrits.

Espoir permis uniquement s’il y a un équilibre des pouvoirs au Conseil de sécurité

On ne peut qu’espérer qu’une configuration comme celle du début des années 1990, peu après la fin de la guerre froide, ne se reproduira pas. Ce qui est crucial, c’est qu’il y ait un équilibre des pouvoirs au sein du Conseil de sécurité, et pas seulement sur le papier. Concernant les dispositions de la Charte, il existe un équilibre des pouvoirs grâce au veto des membres permanents. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Ce qui est en jeu, c’est un véritable équilibre de pouvoir qui n’existait pas en 1990 et dans les années suivantes, lorsque l’Union soviétique était dans la phase finale de désintégration et que la Russie avait un président ayant mené le pays au bord de l’abîme. Dans une situation, où aucun Etat ne se sent assez fort pour s’opposer à l’Etat dominant – en l’occurrence les Etats-Unis –, il y a inévitablement le danger que tous ceux réunis à la table ronde cèdent et n’osent pas dire non. Ceci est particulièrement évident dans le comportement de vote des petits et moyens Etats (en tant que membres non permanents du Conseil de sécurité) dans les années ayant suivi 1990. Il y eut des discussions dans les coulisses du siège de l’ONU, où les représentants de la seule puissance mondiale restante ont clairement indiqué à tout pays du Tiers-monde qu’il n’y aurait plus d’aide militaire ou au développement, etc, si le pays ne suivait pas la décision du Conseil de sécurité.12


Le recours aux sanctions multilatérales comme moyen de la politique de la seule puissance mondiale restante – représentant une violation massive des droits de l’homme de la population touchée – n’a été possible que de la manière décrite ci-dessus, c’est-à-dire en exploitant le déséquilibre de pouvoir au niveau mondial. A cet égard, il est important que les membres permanents, qui, en vertu de la réglementation actuelle, ont la possibilité d’empêcher une décision coercitive, se trouvent également dans une position plus réelle, tant sur le plan économique que militaire, dans laquelle ils peuvent tenir tête à l’Etat le plus puissant. Dans une certaine mesure, ce serait le véritable correctif politique indispensable dans cet environnement – dans le monde de la politique de puissance internationale –, tant que les possibilités légales de correction ne sont pas vraiment efficaces. La tendance progressive vers une nouvelle multipolarité, c’est-à-dire un nouvel équilibre des pouvoirs au niveau mondial, est toutefois porteuse d’espoir.    •

* Le texte ci-dessus est la version autorisée de sa conférence tenue le 2 septembre 2017 dans le cadre du colloque de septembre de «Mut zur Ethik», colloque intitulé «Renforcer le Bien commun par le dialogue d’égal à égal. S’engager pour l’Etat de droit, le droit international et la démocratie».

(Traduction Horizons et débats)

1    Pour plus de détails, cf. Puig, Alfredo. «Economic Sanctions and their Impact on Development: The Case of Cuba», in: Köchler, Hans (ed.): Economic Sanctions and Development. Studies in International Relations, vol. XXIII Vienne: International Progress Organization, 1997, p. 65–69.
2     Le nombre de membres du Conseil de sécurité est passé de 11 à 15 dans le cadre d’une réforme de la Charte des Nations Unies en 1963.
3     War or Peace. New York 1950, p. 194
4     Déclaration du délégué de l’I.P. O. à la Commission des droits de l’homme, Genève, 13/8/91: The Iraq Crisis and the United Nations: Power Politics vs. The International Rule of Law. Ed. Köchler, Hans. Vienne: International Progress Organization, 2004, p. 23–26.
5     Rapport du «Harvard Study Team»: Unsanctioned Suffering: A Human Rights Assessment of United Nations Sanctions on Iraq. Center for Economic and Social Rights. Mai 1996
6     Pour la documentation des problèmes juridiques et politiques et de la paralysie des Nations Unies due au veto, cf. Köchler, Hans (ed.). The Iraq Crisis and the United Nations: Power Politics vs. The International Rule of Law. Memoranda and declarations of the International Progress Organization (1990–2003). Studies in Inter­national Relations, Vol. XXVIII. Vienne: International Progress Organization, 2004
7     Pour les détails juridiques, cf. le traité de l’auteur. La procédure de vote au Conseil de Sécurité des Nations Unies: considérations philosophiques et juridiques sur une contradiction normologique et ses conséquences pour les relations internationales. Veröffentlichungen der Arbeitsgemeinschaft
für Wissenschaft und Politik an der Universität Innsbruck, Vol. VI. Innsbruck: Arbeitsgemein­schaft für Wissenschaft und Politik, 1991
8     Aspects éthiques des sanctions en droit inter­national: la pratique de la politique de sanctions et les droits de l’homme. Studies in International Relations, vol. XX Vienne: International Progress Organization, 1994.
9     Déclaration du 13 août 1991 (cf. note de bas de page 4)
10     Bossuyt, Marc. The Adverse Consequences of Economic Sanctions on the Enjoyment of Human Rights. United Nations, Commission on Human Rights, Doc. E/CN.4/Sub.2/2000/33
11     En vertu de l’article 108 de la Charte des Nations Unies, tout amendement à la Charte doit être ratifié par les membres permanents.
12    En référence à la résolution de la guerre du Golfe du 29 novembre 1990, cf. la référence d’Erskine Childers. Empowering ‹We the Peoples›
in the United Nations, in: Köchler, Hans (ed.). The United Nations and the New World Order: Keynote addresses from the Second International Conference On A More Democratic United Nations. Studies in International Relations, Vol. XVIII. Vienne: International Progress Organization, 1992, p. 27s.

 

Hans Köchler a été de 1990 à 2008 directeur de l’Institut de philosophie de l’Université d’Innsbruck. Aujourd’hui, il est président du Groupe de travail autrichien pour la science et la politique, co-président de l’Académie internationale de philosophie et président de l’International Progress Organization qu’il a fondée en 1972. On ne peut ici rappeler que quelques-uns des points marquants de l’activité débordante de Hans Köchler.


Les axes de recherche de Köchler sont, entre autres, la philosophie juridique, la philosophie politique et l’anthropologie philosophique, dans lesquelles ses résultats de recherche scientifique convergent sur de nombreux points avec les vues du cardinal polonais Karol Wojtyla, devenu plus tard le pape Jean Paul II.
Hans Köchler s’est fait connaître dès le début des années soixante-dix par de nombreuses publications, des voyages, des rapports, et par sa participation, au sein de diverses organisations internationales, à un dialogue des cultures, en particulier le dialogue entre le monde occidental et le monde islamique. En 1987, le professeur Köchler a lancé, en collaboration avec le lauréat du prix Nobel Sean McBride l’«Appel des juristes contre la guerre nucléaire» et a en conséquence contribué à une expertise, selon laquelle la Cour de justice internationale a établi que l’éventuelle utilisation d’armes nucléaires était incompatible avec le droit international public.


Hans Köchler a régulièrement pris position sur la question de la réforme des Nations Unies et a exigé leur démocratisation. Il a, en particulier, également pris position sur la question de la concrétisation du droit international, et s’est en cela opposé à une instrumentalisation politique des normes du droit international. Faisant partie des observateurs envoyés au procès de Lockerbie par Kofi Annan, alors Secrétaire général des Nations Unies, il a rédigé un rapport critique, paru en 2003 sous le titre «Global Justice or Global Revenge? International Justice at the Crossroads». Son impression était que le procès de Lockerbie s’était déroulé sous influence politique, et il en retirait l’exigence d’une séparation des pouvoirs ainsi qu’une totale indépendance de la juridiction pénale internationale.


Hans Köchler traite la question des sanctions unilatérales et multilatérales depuis plus de 20 ans. En 1994 déjà, il a rédigé une publication de 50 pages sur ce sujet («Ethische Aspekte der Sanktionen im Völkerrecht»). Elle est disponible en ligne à l’adresse https://books.google.ch/books?isbn=3900704147.