Le terme de Baa’th désigne une résurrection, au sens, du reste, chrétien ou platonicien, de l’animation de la part divine incorruptible, triomphant de la mort, et qui a été reçu et cultivé, chez le fondateur du mouvement portant ce nom, Michel Aflak, par son étude de la philosophie européenne. Cet homme fut, en effet, formé en France où il décéda, à l’hôpital militaire du Val de Grace. Sa jeunesse étudiante se passa à la Sorbonne, où il prit ses grades avant d’enseigner, jusqu’à sa démission en 1942, les lettres au lycée damascène alors régi par l’administration française qui s’était avec l’anglaise octroyée un mandat, pour servir, en bref, de paravent protecteur à la ruche sioniste qui avait contribué décisivement, par l’entrée en guerre des USA préparée par elle, à leur victoire en 1918 sur les forces impériales d’Europe Centrale alliées à l’Empire ottoman. On sent dans les propos de cet homme qui sut se débarrasser du marxisme ambiant pour se nourrir d’auteurs spiritualistes comme Henri Bergson (18 octobre 1859- 4 janvier 1941), juif parisien, de père juif polonais et de mère juive anglaise, converti au catholicisme, au moment d’entrer à l’Académie Française, et très sévère (ce dont témoigne une déclaration de 1921) envers les siens (et dont les funérailles hivernales virent la troupe allemande présenter les armes au passage du cortège), auquel il emprunte l’expression d’élan vital, son immatérialisme, et naturellement, outre les auteurs classiques allemands comme Hegel (1770-1831), l’enseignement du professeur grenoblois de la Sorbonne, le personnaliste catholique, mort à 44 ans, Emmanuel Mounier.
Le Personnalisme d’Emmanuel Mounier influença Michel Aflak et Ngo Din Diem
Emmanuel Mounier dont le nom est effacé aujourd’hui, au profit d’idéologues aux mœurs douteuses, abrutis par la psychanalyse destructrice et un structuralisme offrant une pensée sans sujet, rejetant, par dégoût naturel, l’idéal grec de la philosophie, inspira aussi un autre dirigeant nationaliste catholique, pro-japonais durant la seconde guerre mondiale et mort assassiné par les soins de l’ambassadeur US Cabod Lodge, à Saïgon, le regretté Président du Viêt-Nam nationaliste Ngo Din Diem (3 janvier 1901-23 novembre 1963) , patriote éprouvé, anticommuniste qui avait compris la collusion des deux blocs s’entendant pour étouffer toute spiritualité et enracinement naturel ou national. Ce mouvement nommé personnalisme entendait dépasser l’égoïsme individuel et diviseur et l’anonymat de la masse passive par ce que les « latins » désignaient par persona du verbe per-sonare, per-sonne, ce qui résonne ou sonne à travers l’homme physique et soulève l’intellect froid, forme la personne. Cette culture de la personne s’opposait au matérialisme marxiste et au libéralisme. C’était ce qu’un philosophe allemand de langue française, au XVIIe siècle, le baron de Leibniz entendait en latin par une « vis interna », une force interne, nous dirions intime et qui élève l’homme. La société ou la foi politique était ce qui permet à l’individu de sortir de soi pour devenir un principe de liberté collective, ce que disait le concept chrétien du sacrifice. Platon et Aristote n’enseignaient pas autre chose : les théologiens musulmans, de même, platonisaient ! Et cette teinture du christianisme actif, qui n’est plus une manière de mendier son salut, comme ironisait Schopenhauer, mais de le conquérir, selon une métaphore militaire, a donc inspiré la vision par Michel Aflak et ses camarades de combat, de l’essence de la nation arabe, et plus particulièrement de l’action ou de la valeur pratique du Prophète de l’Islam, Mahomet.

Mahomet fruit de la nation arabe
Ce fut, avait déjà dit Goethe dans la pièce de vers qu’il lui consacre, l’homme de l’enthousiasme contagieux, dont l’âme arabe fut illuminée : et ce qu’il importe de savoir, et qu’ Aflak a retiré de la philosophie allemande qui est le cœur battant de la pensée européenne, que la pensée ou la foi, l’action morale et politique se développent dans le berceau du langage ou au sein de la nation entendue comme un fait naturel, une âme, une création divine. En un mot, que la langue pense ! À cet égard il s’éloigne des maçons islamisés ou Frères Musulmans qui font de l’islamisme une universalité abstraite convenant à tous ceux qui veulent y souscrire, comme à une assurance, ou un self service de grande surface, où chacun se sert à condition de passer payer à la caisse, de satisfaire à des obligations. Cette robotisation proche du marxisme bolcheviste fut refusée par le baa’thisme, d’où la coalition hétéroclite permanente contre lui, des communistes aux libéraux, bref tous ceux tenant l’homme pour une machine à tuer, produire ou donner du plaisir, à voter ou payer un crédit : l’homme de l’usure !
Sur ce point financier que nous évoquons, le programme du parti baa’ th fut de proscrire l’usure (Riba). Et de fait, l’économie baa’ thiste syrienne, à la veille de la coalition contre elle, n’avait pas donné une partie de sa chair au Shylock de la finance. Les comptes étaient en règle, chose insupportable à l’usure internationale, « aux prêteurs du dehors », pour reprendre une expression du Président De Gaulle en 1964.
Il faut lire, chez Michel Aflak qui ne se convertira que tard à l’Islam, proche de la mort, exilé en Irak, ce portrait spiritualiste et national socialiste de Mahomet, homme de la nation. Il s’agit d’une conférence tenue à l’université, le 5 avril 1943 :
« La vie du prophète, qui incarne l’âme arabe dans sa vérité absolue [le terme est typiquement hégélien, de réconciliation du sujet de l’objet dans une synthèse supérieure ], ne peut être appréhendée par l’intellect [lequel, l’enseignait Hegel (1770-1831), est diviseur]. Pour la connaître, il faut en faire l’expérience vivante. C’est pourquoi, il est impossible que cette connaissance soit un point de départ. Elle constitue un aboutissement. Depuis que leur vitalité s’est émoussée, c’est-à-dire depuis des siècles, les Arabes lisent la biographie de Mohammed et se plaisent à la chanter sans la comprendre. Car cette compréhension exige un degré extrême de bouillonnement de l’âme, une profondeur et une sincérité de sentiments qu’ils ne possèdent pas encore, et une attitude existentielle plaçant l’homme face à son destin. Or, ils sont on ne peut plus loin de cet état. »

Michel Aflaq en conversation avec Saddam Hussein
Une pensée de l’héroïsme
Il y a un écho lyrique de l’espagnol José Antonio, du roumain Codreanu, du bourguignon, comme il se voulait nommer, Léon Degrelle, de toutes les grandes figures du nationalisme de l’extrême pointe de l’Occident jusqu’en Extrême-Orient, dans cette flamme embrasant les âmes ! Âme vient du verbe « latin »: animer (d’où le circonflexe remplaçant le n), étant un ressort, une profondeur d’existence opposée à la superficialité. Elle peut habiter l’esprit ou, comme il est dit plus bas – ce qui est le progrès ou un processus de damnation -, le déserter, comme l’explique ce passage du discours de Michel Aflak. Ce fut une génération inspirée par un même génie :
« L’âme de nos héros nous a désertés depuis bien longtemps car l’héroïsme ne figure plus parmi les qualités courantes des Arabes. Il est à craindre que la glorification populaire du grand prophète ne soit l’expression de l’impéritie et de l’incapacité plutôt qu’une juste appréciation de la grandeur. Nous avons perdu la notion d’héroïsme, si bien que nous le considérons aujourd’hui avec effroi et ahurissement comme s’il appartenait à un autre monde. Or, la véritable glorification de l’héroïsme doit découler d’une participation effective et d’une juste appréciation résultant de l’expérience et de la souffrance. Seul celui qui aura été capable dans sa vie, ne fût-ce que d’un grain d’héroïsme, pourra apprécier le héros.
Jusqu’ici, nous avons toujours observé la vie du prophète de l’extérieur, comme on observerait une image merveilleuse destinée à l’admiration et à la sanctification. Mais nous devons commencer par la contempler de l’intérieur, afin de la revivre. Chaque Arabe aujourd’hui est capable de revivre la vie du prophète, ne fût-ce que dans la proportion d’un caillou par rapport à la montagne, d’une goutte d’eau par rapport à l’océan. Il est tout à fait normal qu’un homme, aussi grand soit-il, s’avère incapable d’accomplir une œuvre comparable à celle du prophète. Cependant, il n’est pas moins normal qu’une personne, aussi limitées que soient ses capacités, puisse être un modèle infiniment réduit de Mohammed, dès lors qu’elle appartient à une nation qui a rassemblé toutes ses forces pour produire Mohammed ou plus exactement puisqu’il appartient à la nation que Mohammed a rassemblé toutes ses forces pour l’engendrer. Jadis, la vie d’un seul homme a résumé la vie de toute sa nation; il faut qu’aujourd’hui toute la vie de cette nation, dans sa renaissance nouvelle, soit le déploiement de la vie de son grand homme. Autrefois, Mohammed a personnifié tous les Arabes; aujourd’hui tous les Arabes doivent incarner Mohammed. »

Le soutien à l’insurrection irakienne de Rachid Ali contre l’Angleterre en 1941
Cet événement fit rompre Aflak avec les marxistes ou leurs adversaires religieux corrompus par l’Angleterre qui méprisaient la nation arabe, en soutenant même ce sophisme répandu partout que ce fut Mahomet (pour user de la forme turque Mehmet) qui fit entrer l’Arabie dans l’Histoire, que sans ce miracle, elle n’était rien. Or à suivre l’histoire académique, il y eut plusieurs siècles avant lui deux Etat arabes, clients d’un client ou allié de Rome, l’autre de la Perse ! Quoiqu’il en soit, la littérature arabe existait bien avant l’apparition de celui dont le nom est un éloge et non point, comme il faut le dire, un patronyme ! Ce fut la sensibilité de la nation arabe qui porta Mahomet, comme une matière donnant réalité à une forme ! Aflak connaissait le Discours à la Nation allemande du philosophe Fichte, bréviaire de tout nationalisme, au temps de l’occupation française… et maçonnique de l’Allemagne.
Il vit l’aide allemande apportée à ses camarades irakiens à partir des aérodromes français de Syrie, et il y a en effet près de Bagdad, un cimetière militaire où sont inhumés les aviateurs de la Luftwaffe morts pour la cause nationale arabe.
Les deux essais de « nation arabe unie »
Même si les éléments communistes – et en particulier le parti communiste syrien de Khaled Bagdache – essayeront de noyauter le Ba’ath syrien, celui-ci saura s’en défendre et c’est là qu’il faut faire raison des accusations de dictature portées par les gens de gauche contre la politique ba’thiste de guidance d’une société, sur un plan national, sans lutte de classes artificielles qui ne servent partout qu’à ruiner les bourgeoisies locales au profit d’éléments cosmopolites.
Une première union syro-égyptienne ne dura que quelques années, et la seconde incluant la Libye s’achèvera en 1977. Une tentative d’unir Libye et Tunisie approuvée par le Président Bourguiba et son ministre, que nous interrogeâmes en 1971, M. Masmoudi fut aussitôt abandonnée sous pression d’une certaine « communauté internationale » !
En s’attaquant depuis 2011 à la Syrie, l’on veut paralyser tout effort de solution nationale arabe centrée sur ses propres intérêts, et non pas dispersée dans des opérations anarchistes à visage ou masque intégriste. Or cet effort ne peut être que global ou répondre à une totalité. Cela n’a rien à voir avec quelque idée de Dieu ou des formalités religieuses, ou plutôt toute idée de la sorte qui ne repose pas sur la morale est elle même immorale, comme le philosophe Kant le faisait savoir sévèrement à un correspondant maçon membre des Illuminati !
Ce que Michel Aflak entend par être laïque
Pour un nationaliste, qui est d’abord conservateur des énergies, car la santé physique est en premier la conservation du corps et de son milieu naturel, la religion sort d’une terre et l’inspiration céleste est une graine tombée sur un champ. Que la politique consiste à tailler les arbres, à « cultiver son jardin », entretenir le sol, garder la propriété, et c’est ce que Aflak enseigna, en guide ou amid aux Musulmans et aux Chrétiens : les deux avaient un point commun, leur sensibilité nationale, qui avait en effet produit ces monastère syriaques, par exemple avec ses moines auquel il est fait allusion par le Prophète dans le noble Koran. L’islam en était un rejeton récent, le christianisme l’aîné, puisque, à suivre la tradition chrétienne, ce furent des Arabes chrétiens damascènes qui recueillirent et soignèrent le persécuteur pharisien des Chrétiens de Jérusalem, donc qui virent naître la sainteté de Paul aveugle et recouvrant la vue parmi eux.
Ce rappel a son importance, d’autant que c’est à Damas, d’après la tradition pieuse musulmane que doit se livrer le combat entre l’Antéchrist prenant le pouvoir mondial à Jérusalem « positivement et non pas métaphoriquement », selon le Père jésuite espagnol Suarez,(positive, non metaphorice) et ses deux adversaires, le Christ humain revenu sur terre et qui trouve enfin sa mort, et le Mahdi son allié qui, dernier Imam ou guide des croyants, terrasse l’Antéchrist et ses soutiens.
Etre laïque consiste à mener le combat politique national en tenant uni, redisons le terme, nationalement le peuple arabe, et ses confessions, et non pas à mépriser ou combattre celles-ci, pour ne pas affaiblir, si l’on peut dire, la mère du Prophète!
De fait, le mot laïque dérive du grec laos qui est le peuple sacré de la Tragédie – à la différence du démos, la masse -, et qui est tel, non parce qu’il croit aux dieux, mais parce qu’il existe par leur volonté et que ceux-ci habitent en son sein.

Le Prophète sort du peuple, et ne le saurait créer
Il est, du reste, une pensée coranique que chaque peuple a un Prophète que Dieu fait jaillir de lui, et l’histoire en fournit des exemples proches. Ceux ci sont des avertisseurs d’avoir à respecter la volonté de la Providence et de l’ordre naturel de la Création. Le pensez-vous ? C’est que vous êtes déjà un baa’thiste ou bassiste ! Les théologiens, comme les perroquets de la République des Oiseaux dans le conte de Voltaire, La Princesse de Babylone, réciteront ce qu’ils savent, Michel Aflak était philosophe, parlait avec éloquence de ce qu’il comprenait, et le résultat se fait sentir aujourd’hui que le peuple syrien, celui de la Grande Syrie comprenant le Liban et la Palestine ou Syrie Méridionale, a fait marquer le pas à l’Antéchrist aux multiples couronnes saoudiennes et républicaines !
Retenons le nom du leader syrien, de l’amid Aflak, dont la réputation grandira, avec les victoires du peuple syrien et de la Nation Arabe, la vraie, pas celle de la Ligue anglaise du même nom qui obéit au prince héritier d’Arabie anglaise, Salman, la vraie reine des lieux de cette Arabie factice étant à Buckingham !
L’Unité arabe : elle ne se réalisera que dans la douleur
S’il faut une preuve de la valeur des pensées et des directives d’action patriotique de Michel Aflak, nous la trouverions dans la faiblesse de la Ligue du même nom, la Ligue Arabe, qui est un organisme de soumission à l’Angleterre, patronne de la région, tout comme sa colonie américaine ! Cette Ligue Arabe impressionne par le nom, mais n’est qu’une addition de gouvernements qui ploient sous les dettes et ressemble à un corps sans épine dorsale. La Fraternité Musulmane, qui en est le versant terroriste avec des allures hypocrites (les Monaferins, dit-on en arabe) poursuit le même but : cultiver le séparatisme, l’opposition des ethnies entre elles, se recréant une histoire fictive et ne produisant des élites en tout domaine que pour émigrer et non pas se livrer au premier pas de tout sentiment religieux, artistique et seulement moral, qu’est le sentiment d’appartenance à la même origine.
Le Bath prit le pouvoir réellement avec Hafez el Assad, au terme d’une vingtaine d’années de plus de vingt coups d’Etat soudoyés par des intérêts divers, le plus puissant étant l’Arabie saoudite, siège d’un sectarisme forgé au XVIIIe siècle avec la complicité d’agents britanniques qui occupaient le site même de La Mecque. La suite en fut cette soi-disant « révolte arabe » conduite par l’agent Lawrence contre la communauté christiano-musulmane orientale.
Avec Hafez el Assad, une orientation claire fut donnée de travailler communément à la formation d’une patrie syrienne exemplaire, tout comme le fit l’Irak, de son côté. Néanmoins aucun Etat ne peut réussir sans une mobilisation totale, et même là, il se heurte à une coalition internationale, comme les deux guerres mondiales l’ont montré.
Sans Unité Arabe, point de santé du corps arabe, dont l’ambition de plusieurs est de se bercer au sein des sociétés occidentales, en reniant la valeur du sang échangé contre une monnaie dévaluable. C’est une antithèse de la volonté exprimée par le jeune chrétien de la Sorbonne et professeur au lycée français de Damas.
Mais aujourd’hui la victoire même inachevée de Bacher el Assad et la discipline de son armée, qui a surpris tous les projets de subversion, montrent que la passion et la douleur auront été la voie de la victoire, l’indication de la seule stabilité capable de vaincre l’occupation étrangère, qu’il sera bientôt interdit de dénoncer au pays des « loges », mais que chacun sait reconnaître, pour peu qu’il ait cet « instinct divin, immortelle et céleste voix » – eût dit Rousseau -, qu’est la conscience morale.
La victoire syrienne replace au premier rang le visage de Michel Aflak, que tout nationaliste doit apprécier.
Pierre Dortiguier
Die Leute werden nicht müde, trotz Abwesenheit allgemein akzeptierter Autoritäten, von indiskutablen letzten Werten, verbindlichen Normen sowie gemeinsamen Überzeugungen über Politik zu reden.
Demokraten z.B. gehen davon aus, dass ihresgleichen einer mit sachlichen Argumenten geführten Diskussion zugänglich sein muss. Es kann ja gar nicht anders sein. Nach ihnen hat die Vernunft es so eingerichtet, dass „wir Demokraten“ miteinander reden können. Schließlich sind wir alle – d.h. „wir Demokraten“ – vernünftig.
In der Demokratie zählt Gleichheit mehr als Vernunft
Dabei wird vergessen, dass in der Demokratie die Gleichheit der Vernunft übergeordnet ist: Entweder ist die Vernunft allen Individuen gleichermaßen angeboren, oder aber wir haben kein individuelles Vernunftvermögen, welches uns bezüglich der Vernunft voneinander unterschiede.
Entweder sind „wir Demokraten“ alle von Natur aus gleich weise, einsichtig und vernünftig bzw. töricht, uneinsichtig und unvernünftig, oder aber „wir Demokraten“ können nachträglich gemeinsam übereinkommen in Einsicht, Verständigkeit und Besonnenheit, bzw. in Torheit, Unverstand und Wahnsinn, vermittels der Gleichheit.
Unmöglichkeit der Diskussion
Trotz demokratischer „Gleichberechtigung“ in der Diskussion sollte die Pattsituation, in der sich jede Diskussion von selbst erübrigt, die demokratische Situation schlechthin sein. Denn dem der Demokratie zu Grunde liegenden individualistischen Gleichheitsgrundsatz, der von der geistigen Autarkie und Autonomie der Einzelnen ausgeht, entspricht es nämlich beileibe nicht, von anderen zu fordern, sie möchten die besseren eigenen Argumente doch einsehen, sie akzeptieren und, infolgedessen, sich selbst zu eignen machen.
So betrachtet ist Überzeugen keine Option, sondern ein Wahn: von mir kann vernünftigerweise niemand verlangen, den Willen aufzubringen, je nachdem, entweder andere überzeugen zu wollen, oder aber mich überzeugen zu lassen. Längst gibt es die schwächlichen, den Gegenüber angeblich beschwichtigenden Wendungen: „Ich will die ja gar nicht überzeugen“ und „Das ist einfach nur meine persönliche Meinung ohne jeden Anspruch auf Wahrheit“.
Liberale Demokratie und „dialogische Form“ schließen einander aus
Die liberale, fälschlich für dialogisch gehaltene Form der Demokratie, welche auf der unentwegten gegenseitigen Zusicherung von Gesprächsbereitschaft – „parlement“ – beruht, erweist sich bei näherem Hinsehen als Chimäre. Soll überhaupt ein Dialog stattfinden, müssen die Kontrahenten einander wirklich ebenbürtig sein. Ebenbürtigkeit aber schließt Gleichheit mit Nichtebenbürtigen von vornherein aus. Und ebenbürtig ist auch nur der, der gleich geartet, d.h. gleichen Geistes und Gemüts wie einer selbst, ist. Damit aber ist ein Schlussstrich unter die Demokratie gezogen.
Nach Einigung auf die Sachlichkeit der Argumente erfordert der Dialog von beiden Seiten noch behelfsmäßige Annahme, Prüfung, Erörterung, Auseinandersetzung sowie beiderseitige Willfährigkeit, zu überzeugen und sich überzeugen zu lassen, gerade weil beider Leitstern die Wahrheit ist. Denn wäre sie das nicht, wozu dann diskutieren, meinen, reden? Wer ohne Wahrheit, d.h. vernunftlos, redet, redet einfach nur der Rede wegen, oder aber weil es ihm um nichts anderes als um die Vormacht geht, und zwar nicht um die Vormacht im Gespräch, sondern um die wahre, die handfeste Vormacht.
„Demokratie“ als Recht des Stärkeren – Recht des Listigeren
Innerhalb der liberalen Demokratie ist es um dialogische Form von vornherein schlecht bestellt: Gibt es doch tatsächlich Menschen, die zu ihrer natürlichen geistigen Begnadetheit auch noch die notwendige Selbstbeherrschung mitbringen, um allein Dienst an der Wahrheit zu tun. In der Konfrontation mit ihnen landen unsere gesprächsbereiten Demokraten früher oder später bei Machiavellis Standpunkt, dass die sicherste Art zu herrschen – bzw. davon abgeleitet: in der Diskussion zu triumphieren – immer noch die der Zerstörung (des Gegners) ist.
Dabei ist die einzige Herrschaft, für die gestritten werden sollte, die der Wahrheit. Demokraten aber geht es letztlich auch nur um ihre Herrschaft. Innerhalb des liberalen gesellschaftlichen Redeflusses sind „gleiche Chance“ und „Gleichberechtigung“ daher nichts anderes als Chiffren: Für den Einzelnen chiffrieren sie seine Selbstsucht und seinen Eigennutz, für Gruppen und Parteien die eigene Selbstgerechtigkeit und Scheinheiligkeit, also ebenfalls Selbstsucht und Eigennutz. „Demokratie“ kann deshalb sowohl Recht des Stärkeren als auch Recht des Listigeren, vor allem des Hinterlistigeren, bedeuten.
Von der liberalen Demokratie zur Wissensgesellschaft
Die Schwierigkeit der dialogischen Form, die sie auch mit der liberalen Demokratie unvereinbar macht, liegt in ihren individuellen Voraussetzungen. Nicht jeder Mensch ist fähig und auch willens, im Dialog der Wahrheit uneigennützig zum Siege zu verhelfen. Vielmehr gilt: Für Eigensinn und Willen zur Macht gibt es kein besseres Mistbeet und Treibhaus als eben unsere liberale Demokratie, die sich selbst „Wissensgesellschaft“ zu nennen goutiert.
Aus ihr sprießen Heerscharen von Schulmeistern, sonstigen wissenden Widerspruchswichten aber auch grobianischen Wortberserkern. Sokrates selbst findet freilich auch unzählige Nachahmer, unter denen sich aber kein einziger echter Sokrates auffinden lässt, sondern einfach nur Papageien. Kein Mensch hat Nerven, die demokratische Pattsituation zu akzeptieren. Auch sind es immer wieder liberale Demokraten, die ein geradezu pathologisches Mitteilungsbedürfnis haben. „Lakonisch“ und „liberal“ sind nicht nur politisch Gegensätze. Sie sind es auch in der Rede.
Machtmensch vs. Dialogiker
Dem Dialogiker, der sich unvorsichtigerweise darauf eingelassen hat, mit Machtmenschen zu reden, kommt seine Unvorsicht teuer zu stehen. Der Machtmensch dankt dem Dialogiker seine Gesprächsbereitschaft nicht. Im Gegenteil versucht er ihn zu überbieten. Aufgrund der demokratischen Gleichheit hegt der Machtmensch nämlich den Verdacht, der Dialogiker wolle ihn überbieten.
Damit ihm ja nicht geschehe, was er selbst seinem Gegenüber, seinem potentiellen Opfer, antun will, bietet er alles auf, um durch vorauseilendes Übertrumpfen zu verhindern, dass er zum Überbotenen und, somit, zum Besiegten werde. Die Mittel dazu sind: den Gegenüber sprachlos, rhetorisch, logisch und auch bezüglich Einzelheiten platt zu machen. Und zu diesem Zweck werden Kampfmittel aufgefahren und sogar Täuschungsmanöver angewandt.
Alles eine Machtfrage!?
Das Gespräch ist ein Kampf. Der Soziologe Gabriel de Tarde hat sogar von einem „logischen Zweikampf“ gesprochen. Und die alten Griechen kultivierten den rhetorischen Wettkampf wie jeden anderen Wettkampf auch. Der Machtmensch aber macht aus diesen logischen Wettkämpfen einen Ringkampf um die Macht, bei dem jegliches Einhalten von Regeln zu seinen eigenen Ungunsten ausschlagen würde.
Nichts liegt ihm ferner als liberales Fairplay. Argumente sind ihm Waffen und Waffen Argumente. Selbst die behelfsmäßige Annahme, getätigt im Dienste der Wahrheit, sein Gegenüber könnte Recht haben, verlangt ihm eine Liebe zur Wahrheit (Philosophie) ab, die er gar nicht haben kann. Und, anstatt die Willfährigkeit und die sich aus ihr ergebende Bereitschaft, zu überzeugen und selbst – wenn auch nur der Möglichkeit nach – überzeugt zu werden, mitzubringen, bringt er ganz einfach den Willen zur Macht mit. Und selbst für gewitztere (liberale) Demokraten, die als ihre einzigen Waffen entwaffnenden Humor und Ironie mitbringen, ist allein der Wille zur Macht maßgebend.
Sektierer, Gemeinde und Gesinnungspolizei in einer Person
Das politische Gespräch heutzutage ist eine Unmöglichkeit. Hauten sich die Leute gegenseitig die Köpfe ein und schwiegen sie – oder umgekehrt – wäre ihnen besser gedient. Es ist nämlich ganz zwecklos, mit anderen Menschen über Politik ins Gespräch zu kommen. Man scheint in die Lage des inneren Exilanten Machiavelli versetzt, der sein Zwiegespräch mit den römischen Klassikern hielt, um über Politik reden und schreiben zu können.
Oder aber in die Platos, des Meisters des Dialogs, der sich seine Dialogpartner selbst ersann um die Dinge der Politik dialogisch-dialektisch auseinanderzusetzen. Oder aber in die Rankes, welcher durch die beiden Brüder seines „politischen Gesprächs“ selbst zu Wort kam. Die Benimmregel, aus Gründen des Zusammenlebens bei Tisch nicht über Politik, Religion und Fußball – was im Grunde alles dasselbe ist – zu reden, kann man getrost auf die ganze gnostische Wissensgesellschaft ausdehnen: In ihr ist jeder sein eigener Sektierer und sich selbst dazu noch die Gemeinde.
Damit sind Sektierer und Gemeinde in einer Person vereint und die Gesinnungspolizei, die man ebenfalls selbst ist, hat allerhand zu tun, sowohl mit gleich und als auch ungleich gearteten Menschen verbal handgreiflich zu werden.