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mardi, 25 avril 2017

Elections présidentielles françaises : un échec collectif

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Elections présidentielles françaises: un échec collectif

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

A l’issue d’une campagne pénible, polluée par les interventions de la justice, où onze candidats, dont quatre étaient réduits au simple témoignage, se sont affrontés, le premier tour a abouti au duel Macron / Le Pen, celui-là même que tous les sondages indiquaient depuis plusieurs semaines, mais l’ordre prévu a été inversé. Aucun candidat, même les deux finalistes, ne peut s’estimer être sorti vraiment vainqueur de cette confrontation.

Avec 24,01% des voix, Emmanuel Macron est sorti finalement en tête, en ayant bénéficié d’un report de voix favorable à la fois de la droite du PS, du centre et de la gauche de LR, mais aussi d’un soutien médiatique sans faille et de l’action des réseaux Hollande. Candidat créé artificiellement par le système politico-médiatique, sans assise populaire, n’ayant jamais été candidat à la moindre élection même locale, représentant par excellence de la bobocratie, il a su donner l’illusion d’être un homme neuf, libre de tout appareil politicien comme des fameuses « Primaires » qui ne survivront sans doute pas à 2017. En réalité, il a été soutenu par les plus démonétisés et « has been » de la classe politique française, de Robert Hue à Alain Madelin, et par tous les « philosophes » du conformisme le plus béat.

Avec 21,3% des voix, Marine Le Pen réussit à accéder pour la première fois au second tour d’une élection présidentielle. Sa présence était prévue par tous les instituts de sondage depuis plus d’un an, mais en tête et plus près des 27% que des 20%. Or elle a bien failli être éliminée, François Fillon obtenant 20,01% des voix et Jean-Luc Mélenchon 19,58%. Les sondages montraient en effet cette dernière semaine un tassement des intentions de vote en faveur de Marine Le Pen. Les raisons de cette contre-performance sont multiples.

Elle a été concurrencée sur le terrain du vote protestataire par Jean-Luc Mélenchon, sur le terrain de l’Europe, où Nicolas Dupont Aignan a proposé un souverainisme modéré, renonçant à tout départ de l’UE ou de tout abandon de l’euro, et enfin sur le terrain des valeurs conservatrices par François Fillon. Ce dernier a repris à droite ce qu’il a perdu au centre, mais de manière insuffisante. Son pari insensé, alors que l’affaire « Pénélope » l’avait plombé, a bien failli réussir. Il était néanmoins difficile de penser qu’il pourrait vaincre Macron. Certains ont ainsi proposé un vote stratégique, en cherchant à opposer Marine Le Pen et Fillon au second tour, garantissant ainsi l’élimination de la gauche et du candidat médiatique Macron.

D’autres raisons ont pu amener à décourager certains électeurs en sachant que 80% de ceux-ci ont voté Marine Le Pen pour signifier leur opposition à l’immigration sous-entendue extra-européenne. Les prises de position en faveur d’une coopération avec l’Afrique, les aides annoncées aux DOM-TOM, message qui a été fort bien entendu par les domiens par ailleurs, sa modération sur l’islam, devenu compatible avec la république selon elle, auront déstabilisé certains électeurs. Elle aura aussi subi les effets pervers de la dédiabolisation, faisant apparaître Jean-Luc Mélenchon comme davantage contestataire du système en place qu’elle-même. Ses positions sur l’Union Européenne et l’euro ont maintenu entre elle et l’électorat de droite un cordon sanitaire naturel.

La surprise est venue du vote des DOM en sa faveur. 23,5% à la Réunion, 27,3% à Mayotte (île à 99% bantoue et musulmane), 32,5% en Polynésie Française ou encore plus de 25% en Guyane. Une façon de marquer leur sentiment d’appartenance à la France ? Ou bien plutôt la marque des « vertus » de la démagogie socialisante sauce mariniste dans ces territoires ? A Paris, elle ne fait que 5% des voix, score lamentable, pour 12,6% en moyenne en Ile de France. L’ouest reste rétif (15,3% en Bretagne seulement), l’Est, le Nord et le sud-est sont forts. La Corse voit le FN atteindre presque 28% des voix, les nationalistes n’hésitant pas à la soutenir au niveau national alors qu’ils la rejettent au niveau régional.

Fillon échoue de peu, n’ayant néanmoins jamais réussi à remonter la pente. Mélenchon absorbe la gauche du PS sur une ligne plébéienne où il incarne un côté robespierrien, évoquant sa « patrie bien aimée » dans un étrange discours de défaite.

Avec 6,36% des voix, le candidat du Parti Socialiste, Benoît Hamon, prend une correction dans les urnes. Pris en tenailles entre un Mélenchon qui pouvait espérer le second tour et un Macron rejoint par plusieurs ténors du PS, il était contraint à faire de la figuration. Le score du PS laisse augurer d'une future extinction.

Nicolas Dupont-Aignan, avec 4,7% des voix, échoue de peu à voir sa campagne remboursée. Cette perte financière va certainement limiter ses ambitions qu’il annonçait immenses au moment des résultats. Il n’a pas apporté de soutien à Marine Le Pen dimanche soir. Il est douteux qu’il le fasse car cela signifierait un ralliement implicite, dans un contexte où la dédiabolisation du FN a échoué, même si l’anti-fascisme de bazar semble adouci par rapport à 2002, car aucun dirigeant politique, aucune personnalité, n’a annoncé son soutien à la candidate du FN.

Le sympathique quoique peu audible Lassalle sort premier des petits candidats avec 1.2% des voix. Les gauchistes Poutou (1,09%) et Arthaud (0,64%) montrent la réalité électorale de leur activisme de rue, à savoir qu’ils ne représentent personne. Avec 0,92% des voix, Asselineau réalise une performance pour quelqu’un de parfaitement inconnu du plus grand nombre en dehors des réseaux sociaux, même si son score reste très modeste. L’européiste identitaire que je suis ne va pas pleurer sur son sort.  Cheminade, n’ayant obtenu que 0,18% des voix seulement, la colonisation de Mars prend du plomb dans l’aile.

Au second tour, Marine Le Pen peut espérer un report favorable des électeurs de Dupont-Aignan, d'au moins la moitié des électeurs de François Fillon du premier tour, d'une petite part de mélenchonistes. Elle devrait pouvoir dans un contexte gauche/droite réunir 40% des voix, si comme tout le laisse penser, beaucoup de gens de gauche répugnent à voter pour Macron et restent chez eux. Ses chances réelles de victoire sont néanmoins très faibles.

Enfin un troisième tour, avec les élections législatives, peut laisser espérer à la droite classique de prendre sa revanche. Il est douteux que le mouvement "En marche", très composite et sans colonne vertébrale, puisse réunir autour de lui une majorité, à moins d'une "grande coalition" très hypothétique au centre.

Thomas Ferrier (Le Parti des Européens)

lundi, 24 avril 2017

L'essence du politique - Philippe Champion

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L'essence du politique - Philippe Champion

Conférence sur « L'essence du politique » donnée en août 2016 par Philippe Champion dans le cadre de l'université d'été catholique Academia Christiana.
Il s'agit d'un cours de philosophie politique basé notamment sur l'ouvrage éponyme de « L'essence du politique » de Julien Freund.

academiachristiana.org

L'essence du Politique par Philippe Champion - Dextra

© Dextra Toute reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Conférencier : Philippe Champion.

Dextra est une organisation politique apparue en 2009 qui s’est fixé pour objectif de reforger une droite authentique qui soit fidèle aux leçons de la philosophie classique afin de définir les principes et les axes d’une action politique au service de la France et des Français.

Pour plus d'informations visitez notre site internet :
http://www.dextra.fr

ou notre page Facebook :
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Théopolitique et Katechon

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Théopolitique et Katechon

Nous nous entretenons ici avec Maître Viguier des notions de théologie politique et de celle du "Katechon". Notion théopolitique complexe liée avec l'idée de fin des temps.

Le Katehon – Katechon – est un concept que le juriste et philosophe Carl Schmitt utilise dans sa théologie politique afin de désigner une figure théopolitique qui aurait pour effet de « freiner » (ce que désigne le terme grec « katechon ») l’universelle dissolution propre à la modernité et aux anti-valeurs héritées des lumières. Carl Schmitt reprend ce terme de la deuxième lettre aux Thessaloniciens de Saint Paul, où l’apôtre explique que le retour du Christ n’adviendra qu’une fois l’Antéchrist régnant sur la terre. Mais pour qu’il advienne, il faut d’abord que ce mystérieux Katechon – celui qui freine ou retient la venue de l’Antéchrist – soit vaincu. Classiquement les pères de l’Eglise successifs ont identifié cette figure avec l’Empire romain. On peut considérer comme Katechon, l’Etat qui assume la charge de défendre la Chrétienté – et plus généralement le monde – de l’anomie et de la soumission aux forces de subversion.

Voir ici : http://www.les-non-alignes.fr/le-kate...

Maître Viguier est spécialisé en droit pénal international. Diplômé de criminologie et sciences criminelles en 1987, il fréquente depuis 1989 l'œuvre du grand juriste allemand Carl SCHMITT (1888-1985) et suit en 1990 un DEA de droit pénal, puis l'année suivante un DEA Droits de l'homme. Il conseille et assiste depuis 2010 de nombreux opposants politiques persécutés en France pour leurs idées. Il intervient depuis 2013 pour la défense de civils syriens victimes de la politique étrangère de la France, et depuis 2015 au sujet de la crise du Donbass.

Nous vous conseillons aussi en introduction de revoir notre première interview de Damien Viguier, qui faisait suite à sa conférence organisée par l'association Culture Populaire (cultpop.fr).

https://www.youtube.com/watch?v=5bnEn...

C'est en partant de cette vidéo que nous avons eu l'idée de produire nos deux autres discussions sur les mêmes thématiques.

Entretiens menés et réalisés par Pierre-Antoine Plaquevent, journaliste indépendant, fondateur et animateur du site les-non-alignes.fr

http://www.les-non-alignes.fr/

Carl Schmitt, le meilleur ennemi du libéralisme

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Carl Schmitt, le meilleur ennemi du libéralisme

Dans cette conférence de novembre 2009, Jean Leca s'intéresse à la pensée de Carl Schmitt et au rapport de celui-ci à la philosophie politique.

Il note que Carl Schmitt est une référence importante pour les philosophes continentaux, notamment Hayek, et pour les philosophes politiques alors même que selon Carl Schmitt il ne peut y avoir de philosophie politique.

De même, il n'y a pas de normativité morale : au fondement de la normativité, il y a la juridicité et non la moralité. Si l'on se met à agir pour des raisons morales, en politique, c'est le meilleur moyen de susciter une violence incontrôlable.

La guerre, inscrite dans la politique comme le mal dans la création, ne saurait avoir de justification morale ou rationnelle. Elle n'a qu'une valeur existentielle, particulière. Parce que l'identité personnelle est d'abord polémique (l'être humain se définit par opposition, par inimitié), un monde sans guerre serait un monde sans être humain.

Jean Leca analyse ensuite la critique schmittienne de la non-théorie politique du libéralisme : il n' y a pas de politique libérale sui generis, il n'y a qu'une critique libérale de la politique.

dimanche, 23 avril 2017

Turquie: deux sociétés irréconciliables?

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Bob Woodward:

Ex: http://www.decryptnewsonline.com 

C’est une victoire étroite, lourde d’inconnues, que celle remportée par Recep Tayyip Erdogan dimanche 16 avril lors du référendum destiné à instaurer une « hyperprésidence », donnant au chef de l’Etat des pouvoirs sans précédent, lui permettant de contrôler l’exécutif mais aussi très largement le législatif et le judiciaire. Le oui l’a emporté avec 51,3 % des suffrages, selon des résultats non encore définitifs. Loin du plébiscite escompté il y a encore quelques mois par celui que ses partisans appellent « reis » – le chef – et qui se sentait renforcé après l’échec du coup d’état militaire de juillet 2016. Près de 25 millions d’électeurs turcs ont voté pour les dix-huit amendements à la Constitution, soit 1,5 million de plus que ceux qui les ont rejetés. Selon des résultats quasi-définitifs, 51,3% des Turcs ont approuvé dimanche la réforme transformant leur pays en République présidentielle, après neuf décennies de régime parlementaire. Le chef de l'Etat, Recep Tayyip Erdogan, a revendiqué sa victoire, qu'il a qualifiée de «moment historique», appelant «les autres pays à respecter la décision du peuple turc» et s'engageant à lancer «immédiatement» les travaux sur le rétablissement de la peine de mort - une promesse de campagne. Devant des milliers de partisans réunis à Ankara, le Premier ministre et chef du parti au pouvoir (Parti de la justice et du développement, AKP), Binali Yildirim, a quant à lui salué «la plus belle réponse» aux commanditaires de la tentative de putsch de juillet 2016, aux séparatistes kurdes et aux «forces étrangères hostiles à la Turquie». Plus de 86 % des électeurs ont participé au scrutin.
 
Cette victoire étriquée, le pouvoir turc la doit à ses bastions conservateurs d'Anatolie centrale et de la mer Noire, tandis que le non l'emporte dans les plus grandes villes du pays: Istanbul, Ankara et Izmir. . Il devra surtout justifier sa décision de dernière minute d'accepter comme valides de nombreux bulletins normalement considérés comme irréguliers - car exempts de sceau officiel. L'opposition devrait utiliser cette procédure discutable pour remettre en cause le résultat. «Le référendum a montré qu'au moins 50 % de la société disait non» à cette réforme, a dénoncé le leader de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu. «Nous respectons le verdict du peuple mais le YSK a jeté une ombre sur le résultat», a poursuivi le chef du Parti républicain du peuple (CHP). La deuxième formation d'opposition, le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde), a fait savoir qu'il allait contester les votes provenant de «deux tiers» des urnes, dénonçant des «manipulations».
 
L'opposition refuse donc de s'avouer vaincue. Et pour cause: pendant toute la campagne, le non a nargué le oui dans les intentions de vote. Ignorés par les grands médias (y compris les chaînes publiques), privés des ressources de l'Etat, assimilés aux terroristes, séparatistes et putschistes, invisibles sous les kilomètres de banderoles du oui qui ceinturaient l'espace public, les partisans du non - soit tous les partis politiques à l'exception de l'AKP et de son allié ultranationaliste MHP - ont cru à la victoire. Il a fallu attendre les dernières semaines pour que la machine du pouvoir achève vraisemblablement de convaincre les indécis - ou de les effrayer.
 
«Si le non l'emporte, nous entrerons dans une période de chaos ou d'instabilité», avait prévenu le ministre du Commerce, Bülent Tüfenkci, tandis que le Premier ministre, Binali Yildirim, promettait d'en finir avec le terrorisme en cas de victoire du oui. Des peurs et des promesses agitées pendant la campagne par le chef de l'Etat qui, dix jours avant le vote, appelait même les électeurs tentés par un refus à «ne pas mettre en danger leur vie après la mort». «On se demande ce que le résultat aurait pu être si les conditions de campagne avaient été équitables», écrivait l'éditorialiste Murat Yetkin dans le quotidien Hürriyet à la veille du référendum.
 

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La Turquie, plus polarisée que jamais, ne sort pas non plus indemne de ces deux mois de campagne. «Des choses ont été dites qui ne l'avaient jamais été et ont aggravé la dimension Kulturkampf au sein de la société», estime le politologue Ahmet Insel. Comme lorsque le président a accusé ses opposants d'être du côté des terroristes. Ou lorsqu'un éditorialiste influent et proche d'Erdogan, Hayrettin Karaman, a écrit que le oui était un «devoir religieux» et que les musulmans devraient désormais traiter les électeurs du non comme les juifs et chrétiens auxquels on accorde le droit de vivre. Ailleurs, un imam leur a promis l'enfer. A Istanbul, un employé municipal a assimilé sur Facebook - avant d'être mis à pied - les femmes et les filles des partisans du non à des «butins de guerre». Pour Ahmet Insel, qui tient une chronique dans le quotidien d'opposition laïque Cumhuriyet, «on a vu pour la première fois un discours musulman dominant, autoritaire, sûr de lui et agressif. Cela va probablement aggraver la peur mutuelle des deux côtés.»
 
Quant à la réforme en elle-même, elle n'entrera pas en vigueur avant les prochaines élections législatives et présidentielle, censées se tenir le même jour de novembre 2019. D'ici là, Recep Tayyip Erdogan - qui a semblé écarter dimanche la perspective d'élections anticipées - continuera d'user de tous les pouvoirs dont il dispose déjà. A deux nouvelles exceptions près: le président pourra reprendre immédiatement sa carte de l'AKP, qu'il avait dû quitter en août 2014 au nom de l'impartialité de sa fonction. Quant au Conseil des juges et procureurs (HSK), qui nomme et révoque les magistrats, il sera remodelé sous 30 jours par le chef de l'Etat, qui achèvera ainsi d'asseoir son autorité sur l'appareil judiciaire.
 
S’adressant à plusieurs centaines de ses supporteurs réunis devant son palais de Tarabya, sur la rive européenne du Bosphore, M. Erdogan a évoqué une « victoire historique » en insistant sur le rôle « décisif » du vote des Turcs de l’étranger. « Le 16 avril est une victoire pour la Turquie pour ceux qui ont voté oui et pour ceux qui ont voté non », a-t-il clamé.

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« Le pays a pris une décision historique », s’est félicité le chef de l’Etat tout en mettant en garde tous ceux qui contesteraient le résultat de la consultation. « Tout le monde devrait respecter la décision de notre nation, en particulier nos alliés », a-t-il insisté alors que les Européens n’ont pas caché leurs inquiétudes sur une réforme constitutionnelle qui remet en cause nombre des principes de l’Etat de droit et notamment la séparation des pouvoirs.
 
Le caractère pour le moins étriqué de la victoire du oui représente un véritable camouflet pour l’homme fort de la Turquie. Le non gagne en effet dans les grandes villes du pays, à commencer par Istanbul, dont M. Erdogan fut le maire, et Ankara. C’est un signal fort car ces deux villes votent majoritairement depuis 1994 pour les partis islamistes, d’abord le Refah (Parti de la prospérité, interdit en 1998) et depuis 2002 pour l’AKP (Parti de la justice et du développement).
 
Les habitants de plusieurs quartiers d’Istanbul acquis au non – entre autres à Besiktas, du côté européen du Bosphore, à Kadikoy et à Maltepe, côté asiatique – sont descendus dans la rue pour protester contre la victoire proclamée de M. Erdogan. A Sisli et à Cihangir, d’autres partisans du non se sont livrés à un concert de casseroles depuis leurs fenêtres et leurs balcons, peu après la tombée des résultats.
 
Ce retournement représente un avertissement pour le leader de l’AKP, qui disposait déjà d’un pouvoir sans équivalent depuis Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République turque. L’AKP et le MHP – le parti de la droite ultranationaliste dont le leader, Devlet Bahceli, appelait aussi à voter oui – représentaient lors des scrutins de novembre 2015 63 % des électeurs d’Ankara et 62 % de ceux d’Istanbul. A peine 48 % des électeurs de ces deux métropoles ont voté pour le oui, soit une perte de plus de 10 points. Au sein même de l’AKP, cette concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme suscitait une réelle inquiétude.
 
Le référendum a accru les divisions du pays et la polarisation toujours plus extrême entre partisans et adversaires de M. Erdogan. « Il a gagné officiellement mais il a perdu politiquement », relève l’universitaire Ahmet Insel, directeur de la prestigieuse revue Birikim. Si légalement le président peut et va mettre en œuvre sa réforme constitutionnelle, sa légitimité est sérieusement écornée par le résultat du vote. « Une réforme d’une telle ampleur qui bouleverse les fondamentaux de la république ne peut s’appuyer sur une si courte majorité, de surcroît contestée », relevait sur les ondes de CNN Türk Murat Yetkin, directeur du quotidien Hurriyet Daily News.
 
L’étroitesse de la victoire du oui attise les polémiques sur les irrégularités du scrutin de la part de l’opposition, le CHP (Parti républicain du peuple, laïque) et le HDP (Parti démocratique des peuples, pro-kurde). Le CHP, la principale force de l’opposition, a annoncé qu’il allait demander un nouveau décompte de la moitié des bulletins en dénonçant des « actes illégaux ». La controverse porte sur les bulletins de vote non tamponnés par les scrutateurs présents dans les bureaux.
 
Quand le décompte a commencé, la Haute Commission électorale (YSK) a fait savoir que les bulletins dépourvus de tampons seraient considérés comme valides, contrairement à ce qui prévalait jusqu’ici. Cette décision, véritable entorse à la pratique habituelle, a été prise « à la demande de représentants de l’AKP », a précisé Sadi Güven, le président de la YSK. « Plus d’un million et demi de votes douteux ont ainsi été validés », a accusé Erdal Aksunger, un des vice-présidents du CHP. « Celui qui a pris le cheval est déjà parti », a lancé M. Erdogan, laissant entendre, par le biais de ce proverbe populaire, qu’il était trop tard pour contester quoi que ce soit.
 
Dans le sud-est du pays, à majorité kurde, et notamment dans les bastions historiques du Parti démocratique des peuples (HDP), le non l’emporte sans surprise mais sans éclat avec des scores contrastés, allant selon les provinces de 57,2 % à 72,6 % des voix.
 
Le scrutin de dimanche intervient après une série de bouleversements majeurs dont le mouvement kurde ne s’est pas relevé. En deux ans, il a eu à subir l’échec des guérillas urbaines menées par sa branche armée, qui s’est prolongé par la destruction ou la mise sous coupe réglée par les forces de sécurité de villes qui lui étaient acquises, des vagues d’arrestations massives au sein de son encadrement, l’emprisonnement du leader du HDP, le très populaire Selahattin Demirtas, et la perte de 80 des 102 municipalités kurdes dont il s’était emparé par les urnes au profit d’administrateurs nommés par l’Etat.
 
Malgré ce contexte défavorable et une campagne qui n’a pas été menée à armes égales contre le camp du oui, la carte du non dans le sud-est dessine encore un territoire cohérent, à majorité kurde. « La victoire du non dans des régions kurdes montre qu’elles conservent leur identité politique, que nous existons en tant que Kurdes et que le changement constitutionnel n’est pas légitime », estime Osman Baydemir, porte-parole du HDP, ancien maire de Diyarbakir, la capitale officieuse des Kurdes de Turquie.
 
Cependant, le rejet du projet constitutionnel ne se confond pas avec un vote d’adhésion pour le HDP et la persistance d’une enclave kurde hostile au pouvoir ne vaut pas sécession. Au sein même de cette zone et bien que la mesure des irrégularités qui ont entaché le scrutin ne soit pas encore connue, les scores du non restent inférieurs à ceux obtenus par le HDP lors des élections de novembre 2015.
 
Si M. Erdogan gagne, il n’en est pas moins politiquement affaibli, y compris sur la scène internationale. La campagne électorale a fortement dégradé les relations entre le président turc et plusieurs dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, qu’il a accusée de « pratiques nazies » pour avoir refusé aux officiels d’Ankara de mener campagne dans son pays. Et il relance le défi.
 
Face à la foule de ses partisans qui à Istanbul scandait des slogans en faveur de la peine de mort, le président turc, accompagné par sa femme, Emine, a promis de « discuter au plus vite de ce sujet avec le premier ministre [Binali Yildirim] ». « Nous pourrions organiser un référendum », a-t-il lancé. Le retour en vigueur de la peine capitale en Turquie donnerait le coup de grâce au processus d’adhésion à l’Union européenne, déjà plongé dans un coma irréversible.

samedi, 22 avril 2017

Donald Goes to Canossa

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Donald Goes to Canossa
(A Light-headed discussion of grave affairs)
 
What’s wrong with gassing your own people? After all, California does it and Oklahoma plans it, and these are fine advanced states. I would not like the Russians to send their howling missiles to Sacramento: they gas their own people. While gassing someone’s else people may be considered a sort of interference in their affairs, gassing of one’s own people is clearly one’s own business. Mind your own business, sir, gas your own.

And if these are beautiful babies that you worry about, why, the US flushes them down the drain, a million beautiful babies a year are ripped out by abortionists. Would you like Vlad Putin to strafe the Planned Parenthood headquarters at 434 West 33rd Street, New York, NY as they kill beautiful babies?

Who are “your own people” is also open for interpretation. A few years ago I went to the funeral of a young Palestinian Christian girl who has been gassed to death by Israelis in her own bedroom in Beit Jalla near Jerusalem (they shot a tear gas bomb into her window). Was she “their own people”? If you say she wasn’t, then, by the same measure, the Jews of Germany weren’t “their own people” for the Germans, and then, Hitler did not “gas his own people” making him a great improvement on Bashar Assad, according to the ADL-authorised version.

Why it is so God-awful to gas people and/or beautiful babies, while frying them with napalm, pouring Agent Orange over them or starving them to death is a proper thing to do. Or nuking them, indeed. Would nuking Nagasaki count as a lesser crime than anything else? If it is a question of aesthetics, I think napalm makes the worst pictures of deep-fried babies as those made in Gaza after Israeli attack. They are so awful that I forbade my Italian publisher to place one of them on the cover of my book. In comparison to them, gas deaths are almost blissful.

For these reasons I do not intend to discuss whether Bashar Assad did, or he didn’t. The story is murky, and the Russians – and the alternative press – had a few mutually contradicting versions Rashomon-like. The whole thing was a false flag cautiously prepared by the rebels and/or Americans; or it was a freak accident, a result of Syrian air force hitting a rebel chemical weapons factory, like the US did a week later; or was it a combination of two, the rebels using the spill to raise hell. Washington is not Kurosawa, and the Trump administration immediately declared they knew what happened before the dust settled, just like Bush and Netanyahu all knew on 9/11. For me it is of little interest: in what way these eighty people died – out of hundreds of thousands who have died in the Middle East wars started by President Bush the Senior and continued by his worthy successors.

The verdict of official Washington is of very little value, after the Kuwaiti incubator baby hoax, the Iraqi WMD of Powell, Libyan atrocities and similar fake news. This boy has cried wolf too often for us to pay attention this time. I do not trust anything the mainstream media tells us, for they proved to be inveterate liars. But who cares even if it were true, when we have heard US State Secretary Madeleine Albright saying it was worth while to kill 500,000 beautiful babies to weaken Iraq?

I would advise you to dismiss this horror story of he-gassed-his-own-people and banish it out of your mind. Who cares? It is just a psy-war against his-own-people, meaning you. Rejecting such stories will restore your ability to judge right. Reject whatever they want you to discuss out of hand and you will regain freedom of mind.

However, the underlying story of Donald’s U-turn is one of the most entertaining and riveting stories that deserves to be looked at. Without unnecessary embellishments (“he saw dead babies”) it is even better. After years of twits against Middle Eastern wars and for friendship with Russia, after going against the establishment and winning, such full surrender is amazing.

It is less amazing if you think of his choice: to be removed from power and locked up in the cellars of Alcatraz or Guantanamo. The CIA and The New York Times with help of the judiciary and the ever-treacherous McCain had plotted to jail or kill Trump, and he saw no other way to save his skin but doing a full Canossa.

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Trump had some ambitions, but becoming a martyr hasn’t been one of them. He who fights and runs away, lives to fight another day, he murmured to himself, dumped Bannon and bombed Syria.

It worked like magic. His avowed enemies in Congress and in the media greeted him like a young lad coming out of a cathouse: boy, now you became a man! Now you are a real president! Fareed Zakaria blessed him on CNN: “Donald Trump became President of the United States last night.” The Jews forgot their silly stuff of antisemitism and threw their yarmulkes high in his honour. Mme Clinton stopped sulking and said now she does not regret losing the elections to this fine man. A small deed, but a great reward, Donald could say. If Paris was worth a mass, Washington is worth a strike.

After all, America is an evolved Comanche and Apache tribal union, and the Great White Chief has to have the biggest string of scalps at his belt.

The Russians weren’t unduly upset. They have tolerated Israeli missile strikes and bombings of Syria all the time; so why would they object now? The Russian line is as follows: we fight the terrorists, we do not fight for Bashar Assad against other forces, be it Israel, Turkey, Kurds or the US or against moderate opposition. Yes, it is unfair to Assad, but this is the Russian attitude, like it or not. They do not intend to fight the whole West, Israel and the Sunni kingdoms. They fight against ISIS, Al Nusra and similar extreme factions of Islamic movement. So Trump’s strike annoyed them, but it did not cross the red line they drew.

The Western media stressed that the Syria strike has been aimed against Putin, first of all, that the intention was to humiliate the Russian ruler. The Russians did not think so. For them it was an affair between Trump and Assad. Putin did not feel humiliated, and that’s why he received State Secretary Rex Tillerson at the Kremlin. He and Mr Lavrov told Tillerson that the US has absolutely zero evidence for their claim; that this event should be investigated; that they do not believe Assad was behind it. Tillerson proposed that the Russians switch sides in Syria, and this proposal was been immediately rejected. Lavrov quickly recapped previous the causes of war in Iraq, Libya and Syria; he reminded them of the proven case of 2013 chemical weapons hoax. Still, they parted without acrimony. Russian-American relations are not worse than they were; mainly due to Putin’s dogged desire to avoid war with the US for as long as he can, preferably for another five or six years at least.

Trump managed the China angle well. He claimed that President Xi expressed his understanding or even approval of the strike. The Chinese deny that, but they did not make too much of it. They abstained at the Security Council vote on Syria, and Russia had to veto it alone. This is a big achievement for the American President, and an unexpected one.

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The pundits thought Trump planned to befriend Russia in order to isolate China; surprisingly he used China to isolate Russia. The Russian and the Chinese Presidents should worry about this American gambit more than about the Syrian strike.

Israel has been happy about the strike; Israeli left and right were united on this point, though they offered differing explanations. But then, Israel is happy at any strike at an Arab target. American Jews were happy, too. I wrote of a chasm between liberal Jews and Zionists Donald Trump tried to exploit in his interests. This time he satisfied both factions.

If Trump will be satisfied with this great result, we can say he emerged a winner, and he didn’t even poison his relations with Russia or China. The problem is, he is tempted to repeat this trick with North Korea, and this will be a very costly mistake.

North Koreans, whom I visited last year, are not a soft target like Syria or Iraq. This is the hardest target on the planet. They are used to confrontation with the US. They were born into this confrontation; they grew at the Korean War of 1950s when their country had been devastated by American bombs. Their fathers lived through the Japanese colonisation, and they are determined – never again. They have little love for Americans and for Japanese, and they would like to mete their vengeance on them and on their South Korean stooges. The Japanese and the American soldiers and sailors’ mothers should pray to their gods to restore President Trump to his senses.

If Trump strikes Korea, the Koreans are likely to strike back at the US fleet, the US bases in South Korea and in Okinawa. Probably they will use their nuclear weapons. This is exactly the occasion they prepared their A- and H-bombs for. This is exactly the reason they refused the plans of denuclearisation, and they were right.

A problem with American planning is its repetiousness. They always do the same routine they borrowed from a spaghetti Western. You know, the vigilante calls upon his adversary: release your hostage and drop your gun or I’ll shoot! When the fool drops the gun, the vigilante smiles madly and shoots anyway. It is not a chivalrous approach, but then, American foreign policy is charted by businessmen, not by knights.

In September 2013 Obama threatened Bashar Assad into dropping his gun. Assad gave up his arsenal of chemical weapons, the only thing he could employ against nuclear-armed Israel next door. The Russians (willingly or not) supported this Israeli-American subterfuge. After Assad had voluntarily disarmed, Israel was safe; Assad couldn’t do anything to harm Israel or Americans. Then they accused him of using the chemical weapons he gave up, and attacked him.

The same routine happened in Libya. They threatened Muammar Gadhafi and he gave up his weaponry. He also opened his country for the TNC to buy and operate Libyan oil and gas. They privatised and bought everything they could, and at the end they attacked Libya anyway and killed Gadhafi.

You remember that Saddam Hussein agreed to all American demands, that he opened every door in his country for their inspection, and when they learned he had no WMD, they accused him of possessing WMD, attacked, destroyed his country for good and hanged him. You can’t even call the American foreign policy makers “treacherous”, like you can’t call a cyclone “strong wind”.

The North Koreans had learned this lesson by heart. They are not going to drop their guns, even if the Russians and the Chinese were to beg them on their knees to do it for their sake please. Once, Russia and China were reliable, but it was in the days of Stalin and Mao, they think. Koreans know that nowadays a country has to rely on its own nuclear forces and to be ready to deliver the payload wherever it hurts.

For Iraq and Syria, a nearby spot of enemy’s vulnerability (“the hostage”) was the Jewish state, but they allowed themselves to be convinced to surrender their weapons. For North Korea, the adversary’s vulnerable spots are the US bases, and Japan, an old enemy and the US ally.

Donald Trump had sent a formidable force to the Korean shores. There are tens of thousands of sailors and soldiers, there are ships, nuke-bearing submarines and air force. Just now the Americans exploded their Mother-Of-All-Bombs in Afghanistan, this poor land they ruined – first, by bringing there Osama bin Laden, then by conquering it, and after all, by turning it into biggest producer of drugs in the world, this ultimate source of CIA’s independent wealth. No doubt, the US can destroy Korea – second time within our lifespan. But they can’t scare the North Koreans into submission. The Koreans can’t be scared.

North Korea has no billionaires ready to serve as an American Fifth Column. They have no ethnic or gender minorities, no culture of critique. Stubborn folk, they will not surrender.

Trump will have to bomb them; kill a million; and perhaps a million Japanese and Americans will be killed by the Korean payback. Trump might have his Pacific Fleet sunk just at the time when the US might need it for future confrontation with China. The Koreans can’t harm the continental US in any case, but Trump’s attack and Korean response may undermine the US naval strength, and then the US will be overrun by the same Mexicans Trump hated so much. Ironic justice, of sorts. Nobody can cause so much damage to the Republic as the President, after all. Is it possible? Yes. Not a sure thing, but a possible one.

It will be an inglorious end for Trump’s career, and quite unnecessary one, too. North Korea threatens nobody; they live their own life in their far-away peninsula. They have nukes to make them a hard target, hard to swallow and digest, not in order to attack. It would be better to forget about them, and to return to the things Trump promised to his voters.

It is still possible; his Syrian strike will be forgotten; Trump has enough time left to eliminate his enemies in the Republican Party, to dismantle the CIA, to create his own militia and to proceed and save America.

However, there is a hitch. Why do so many Americans want to have the world war as they push upon Trump to start it? America is overpopulated, that’s why. There are too many people, and since the Trojan war, a war has been the solution for overcrowding. The forces that bring refugees and immigrants to your shores are the same forces that lead you to war.

My baby-boomer generation came to life after the WWII, and the world welcomed us. We grew in spacious places; we had countryside in which to frolic, and housing had been relatively inexpensive. We could have children, we had something to look for. Now it is crowded everywhere; nature has been destroyed or privatised, even the Dead Sea has been killed.

The US population doubled since 1960; Europe (as well as Russia) added 25%, mainly immigrants, some cities grew much faster: Moscow’s population tripled. Population growth brings war. The Middle East is at war, and it is not only America’s fault, but also of their preoccupation with fertility. The population of Israel, of Palestine, of Syria quadrupled, that of Jordan multiplied by factor of ten, while Lebanon has had it better than most by just doubling its population. Unhappy Aleppo’s population grew six times since 1950s, and naturally there was the civil war. Even after so much death and destruction, Syria today has more people than it ever had, while Israel has no place even to bury its dwellers. Israel is a thousand per cent more crowded (its population density is 1,000 per cent higher) than the OECD average.

Another, less discussed reason is that the means of production improved greatly and now Wall Street and other hard-core liberals think there are too many unneeded people who can’t be employed profitably. Instead of returning industries to the US, it is easier to kill a hundred million of America’s surplus population.

For these reasons the War Party wants to start World War Three, to free space for the coming generations and to get rid of surplus. Perhaps this man with orange hair is an unlikely avatar of Shiva the Destroyer, whose attack on Korea will lay our world waste, and bring in the new spacious world for our sons and daughters – if they will survive the war. And if Korea thing will fail, there are still Russia and China, and sooner or later they will oblige. Unless the liberals who want the world without us will be defeated.

Israel Shamir can be reached at adam@israelshamir.net

This article was first published at The Unz Review.

vendredi, 21 avril 2017

Les non-conformistes des années 30, précurseurs ou prophètes de malheur?

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Les non-conformistes des années 30, précurseurs ou prophètes de malheur?

Les non-conformistes des années 30, comme les a appelés Jean-Louis Loubet del Bayle, ont écrit une page trop vite enterrée de l’histoire des idées politiques françaises. Emmanuel Mounier, Robert Aron et Thierry Maulnier, pour ne citer qu’eux, ont pourtant été les tenants talentueux d’une réaction salutaire, bien que finalement défaite, au triomphe des idées modernes en leur temps. 

Les non-conformistes comptent parmi les oubliés de l’histoire des idées contemporaines. Pourtant, derrière cette appellation mystérieuse, se cache une génération d’auteurs virulents et ambitieux qui, faisant sien l’héritage de la pensée anti-moderne, lui aura permis de passer le cap du XXe siècle. Bien que très active, cette relève intellectuelle sera cependant restée confidentielle, signant l’échec d’un combat intellectuel déterminant.  Ce qu’Olivier Dard a appelé le « rendez-vous manqué des relèves des années 30 » est cependant, sinon le point de départ, le moment de la cristallisation d’un clivage qui perdure. Faute d’avoir percé en son temps, la génération des non-conformistes a de quoi inspirer les relèves actuelles. 

Les non-conformistes, d’inspirations diverses, parfois rivaux, avaient en commun leur opposition au matérialisme galopant sous les bannières libérale et marxiste. Contre le matérialisme historique ou le libéralisme bourgeois, c’est avant tout le complexe d’une génération vexée de n’avoir pas encore pu décider des grandes orientations du monde à venir qui s’exprime dans les colonnes des revues Esprit, l’Ordre nouveau, ou celles de la Jeune droite — refuge de plusieurs dissidents de l’Action française.

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Vingtenaires et trentenaires projetés dans un monde fatigué, vieilli, ils perçoivent comme nombre de leurs contemporains (René Guénon par exemple, qui publie La crise du monde moderne en 1927) les signes de la dégénérescence avancée de l’Occident d’alors. Enfants du XXe siècle, ils voient dans la crise de civilisation d’un monde qui peine à sortir du XIXe le règne du « désordre établi », dont le symptôme premier est le mépris du  spirituel au profit du tangible, de l’utilitaire. Un désordre qui s’installe lorsque les remparts traditionnels aux manifestations intempestives de l’air du temps, Église catholique en tête, se mettent à le suivre. Désordre définitivement acquis lorsque l’ennemi, la société contaminée par l’esprit bourgeois, se drape de religion et parodie la spiritualité : provocation ultime, subversion intolérable pour ceux qui ont fait de Léon Bloy et de Georges Bernanos des maîtres.


Et c’est une véritable agitation intellectuelle qu’a provoqué cette génération ambitieuse, dans de nombreuses publications périodiques, avec une prédilection évidente pour le genre du manifeste. À droite, Jean de Fabrègues et Thierry Maulnier se font remarquer, après avoir fait la preuve de leurs qualités d’intellectuels dans un registre plus méditatif, par leurs vitupérations et des titres violents aux accents insurrectionnels, dirigés contre le capitalisme et la démocratie des bourgeois. À ce titre, leurs positions rejoignent, à la fin des années 1930, celles des groupes dits d’extrême-droite, sans pour autant souscrire à la dimension raciale de leurs doctrines.

Les plus inclassables des non-conformistes, sous la bannière de l’Ordre nouveau, préfigurent quant à eux à bien des égards les tendances décroissantes, anti-productivistes et écologiques actuelles. Daniel-Rops, Robert Aron ou Arnaud Dandieu comptent parmi les doctrinaires de ce mouvement aux aspirations très concrètes. Ils iront jusqu’à créer de nombreuses cellules de travail spécialisées — du juridique au médical — ayant vocation à souffler l’esprit nouveau de leur génération dans ces domaines, avec un succès tout relatif néanmoins.

Enfin, plus sage — même si quelques-un de ses sympathisants, devenus militants et réunis au sein du groupe Troisième Force, font occasionnellement le coup de poing — et plus volontiers classée à gauche, la revue Esprit formalise la doctrine personnaliste. Doctrine humaniste fondée sur « la primauté des valeurs spirituelles », opposée à l’individualisme moderne. C’est principalement l’œuvre d’Emmanuel Mounier, dont la pensée rayonne alors largement chez tous les non-conformistes.

Le cri d’une génération

Radicale dans son opposition à l’air pollué du temps, cette génération a  considéré qu’elle n’avait d’autre choix que l’affrontement. Le non-conformisme s’est défini en réaction à la convergence manifeste de toutes les forces vers le désordre. Pire que les créations de la modernité, c’est la capacité de cette dernière à subvertir les institutions, les âmes et les traditions qui préoccupe cette génération. C’est ainsi qu’Emmanuel Mounier a emporté l’adhésion des nombreux chrétiens parmi les non-conformistes en affirmant : « Voici l’homme qui est né avec l’âge du confort. Qu’il soit apparu dans l’histoire avec un pareil contre-sens de l’homme, qu’il envahisse le monde chrétien, nous aurions déjà à nous en affliger. Qu’il soit en train de faire sauter le monde, nous crions gare et passons à la défensive. Qu’il fasse passer ses valeurs pour des valeurs chrétiennes, cette fois, il peut nous « avoir » partout ailleurs, il ne nous empêchera pas de témoigner contre son hypocrisie. »

Société aux allures résolument contemporaines que cette société libérale embourgeoisée qui ne connaît plus aucun sanctuaire, qui réduit la personne à l’individu, et mène inlassablement l’assaut contre l’esprit. Dans une ambiance de fin de règne, société allègrement euthanasiée par les castes obsolètes des milieux politiques, intellectuels et, aujourd’hui comme hier, ecclésiales. Désordre total marquant une crise totale, dont la donnée économique est la nouveauté fondamentale. « Croyant gagner sa vie, l’homme a perdu la part éternelle de lui-même », lit-on dans le manifeste de la revue Réaction à laquelle collabore Jean de Fabrègues.

Certes, les non-conformistes, dans leur diversité, se sont voulus révolutionnaires. Mais révolutionnaires dans l’esprit, avant tout, dans le cœur. L’action, entendue comme le coup de force et de poing — qui ne s’imposait sans doute pas comme une nécessité absolue dans le contexte de la France des années 1930 — était suspecte aux yeux de beaucoup d’entre eux. Ils se sont majoritairement attachés à rester intellectuels comme pour rester purs, et parler à l’âme sans jamais trop flatter les bas instincts de l’homme en masse, de la foule émue et manipulée. Dans un article définissant les « positions d’attaque pour l’Ordre nouveau », Arnaud Dandieu, Daniel-Rops et Robet Aron (pour ne citer qu’eux), avouent que : « Le groupe de l’Ordre nouveau n’a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit sur les places. C’est que nous sommes et voulons être avant tout des doctrinaires. »

Ils se sont arrangé avec l’idée même de révolution pour se faire les promoteurs d’une « révolution constructive », qui témoigne en réalité d’une attitude proprement conservatrice. C’était considérer que le désordre ambiant était déjà en soi une subversion, une destruction, en somme une ruine contre laquelle il n’y avait plus lieu de s’acharner. Il fallait retrouver l’ordre éternel, dicté par la nature humaine, au milieu de ces ruines, là était la révolution constructive.

L’échec d’une métapolitique ?

Le parallèle avec les révolutionnaires conservateurs allemands s’impose intuitivement. Mais là où les non-conformistes ont adopté une attitude conservatrice à des fins révolutionnaires, les Allemands ont été révolutionnaires en acte — dans un contexte qui l’imposait sans doute — à des fins conservatrices. La Révolution conservatrice est née d’une crise vécue, là où le non-conformisme a réagi à une crise perçue, mais nettement moins urgente, pressante et tangible. Il est certain que l’agitation, la crise profonde de l’Allemagne au lendemain du premier conflit mondial, a permis aux instincts révolutionnaires conservateurs de gagner du terrain, tandis que le non-conformisme, rechignant à se traduire en actes et demeurant somme toute fort confidentiel, n’a guère percé. D’autant moins qu’il s’est largement tenu à distance des différentes ligues et autres groupements, ce qui témoigne une fois de plus d’un non-conformisme sans concession. Mais c’était sans doute une erreur de diagnostic — un excès de naïveté ou un refus de pousser la dialectique jusqu’au bout — que de supposer que le désordre n’était pas lui-même une construction solide qu’il convenait d’abord d’anéantir, pour ensuite rebâtir. Opposer une aspiration à « l’ordre » au désordre établi revenait à ne pas admettre que le désordre n’est pas un chaos sans cause profonde, un ordre en lui-même, voulu et entretenu par une génération devenue obsolète aux yeux de cette jeunesse.

THM848628.jpgLa tentative échouée de ré-instaurer un ordre sain et véritable n’est sans doute pas pour autant le fait de la méthode choisie par les non-conformistes. C’est bien plutôt la vérification de ce que ce sont les révolutions qui font les véritables révolutionnaires, et non pas les prétendus révolutionnaires qui font les révolutions. Pour autant on peut regretter que la force, la cohérence et le talent de cette génération n’aient pas eu davantage de portée, et qu’elle n’ait pas perduré en tant que telle. Toutes ses tendances ont été éclatées par l’histoire, et respectivement digérées, si ce n’est détournées, par d’autres formations politiques et intellectuelles d’envergure. Mais le regard acéré de cette génération sur un monde agonisant, tout comme le patronage de ses pères spirituels et son attitude circonspecte, survivent. Les non-conformistes des années 1930 auront au moins créé, ou du moins renouvelé, une tradition d’intellectuels dés-engagés, impatients et irrécupérables.

L’histoire retient le trio collaborationniste de Rebatet, Drieu La Rochelle et  Brasillach, mais ce ne sont certainement pas les chantres du fascisme ou du national-socialisme qui ont eu l’influence la plus importante sur la suite de l’histoire des idées. Les non-conformistes des années 1930 ont longtemps pu apparaître comme des prophètes de malheur, ils doivent sans doute être désormais regardés comme les précurseurs des tendances actuelles.

Terrorisme musulman ”low cost” : la contagion

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Terrorisme musulman ”low cost” : la contagion

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com 

Après l’attaque terroriste de Londres du 22 mars 2017, on pense au refrain de Francis Cabrel « Et ça continue, encore et encore, c’est que le début, d’accord, d’accord » La possibilité d’une guerre civile ethnique, dévastatrice, qui se prépare, se confirme. Les attentats ”low cost”, c’est-à-dire avec peu de moyens (véhicules–béliers, armes blanches, etc.), se multiplient par contagion. Les auteurs sont tous musulmans sans aucune exception. Et, sans aucune exception non plus, ces djihadistes sont des délinquants repris de justice.

Le symbole de Westminster

Quatre morts et plus de quarante blessés sur le pont de Westminster où le terroriste musulman a foncé sur les piétons avec son 4X4 Hyundaï de location. Puis il s’encastre dans les grilles du Parlement, blessant les gardiens en faction. Il parvient à pénétrer dans la cour du Palais de Westminster, peu protégée, où il poignarde à mort un policier (stupidement désarmé donc sans défense, comme les bobbies britanniques) avant d’être abattu par un agent en civil des forces spéciales. (1)

Signe de la fragilité des sociétés occidentales et de l’impact provoqué par cet acte criminel à moyens insignifiants, des scènes de panique se sont ensuivies. La Chambre des Communes comme la Chambre des Lords ont été bouclées, les députés confinés à l’intérieur. Même la Reine à Buckingham Palace a dû subir des mesures spéciales de protection. Les agresseurs musulmans se félicitent de cette dissymétrie : ”avec des armes rudimentaires et des fanatisés, nous déstabilisons ces pays européens que, par ailleurs, nous envahissons par l’immigration et la démographie”. Tel est leur calcul implacable. De plus, comme sur la Promenades des Anglais à Nice le soir du 14 juillet ou lors du Marché de Noël à Berlin, ils choisissent des lieux et moments symboliques.

Multiplication des petits attentats djihadistes par des délinquants 

Quelques jours avant l’attentat de Londres, un autre Maghrébin, lui aussi repris de justice multirécidiviste (ayant bénéficié d’une scandaleuse mansuétude judiciaire comme à l’accoutumé), Ziyed  Ben Belgacem, a attaqué à l’aéroport d’Orly une patrouille militaire de l’opération Sentinelle dans le but de tuer, en tentant de s’emparer du fusil d’assaut d’une  femme militaire,  avant d’être abattu (2). Là encore, la corrélation entre criminalité et djihadisme est évidente. « On le prend pour un petit braqueur, mais dans sa tête c’est déjà un islamiste radicalisé de longue date : la haine de la société s’est muée en haine de la France », note François d’Orcival (Valeurs actuelles, 23–29/03/ 2017). 

Le lendemain de l’attaque de Londres, un nouvel attentat à la voiture bélier a lieu à Anvers, commis par un Tunisien (Français de papier), bien entendu délinquant de droit commun et trafiquant de drogue. En état d’ébriété, il a foncé dans la foule d’une rue piétonne, sans faire de victimes. Mohammed R. n’était pas un musulman ”radicalisé”, ce qui est inquiétant. Des spécialistes français, adeptes de la culture de l’excuse, ont écarté l’acte terroriste : ivre, il aurait voulu échapper à des contrôles de la police anversoise et aurait emprunté dans sa fuite une rue piétonne. Comment expliquer que la police belge ait retrouvé des armes dans son coffre, dont un fusil à pompe ? 

Le soldat Lee Rigby a été massacré en pleine rue, en 2013, en Grande Bretagne, à l’arme blanche par deux Noirs ”britanniques” de papier d’origine nigériane, racistes anti Blancs convertis à l’islam, qui est pour eux, la religion des ”peuples de couleur”, leitmotiv classique. Depuis, de multiples cas semblables se sont produits en Europe et en Amérique du Nord,  passés sous silence ou minimisés par les médias.

La terreur quotidienne, voie de l’islam invasif

Cette méthode du terrorisme ”low cost”, très efficace, liée à l’invasion migratoire de l’Europe, à 95% musulmane, repose sur un nombre croissant de candidats criminels potentiels recrutés dans cette population. Le terrorisme ”bas de gamme”, avec peu de moyens, est le plus dangereux et le moins décelable à l’avance. Il sera de plus en plus fréquent dans les pays européens et d’Amérique du Nord. Cette technique  d’attaque, très adaptée à la guerre civile, est faite pour épouvanter les populations, à créer une insécurité permanente. Elle ne nécessite pas d’équipes spécialisées coûteuses et difficiles à recruter. Elle s’adapte bien à la population arabo–musulmane ou afro–musulmane qui possède un niveau d’expertise, de compétence et d’organisation assez faible dans pratiquement tous les domaines mais qui, en revanche, s’avère facile à fanatiser.     

Cette technique du terrorisme low cost a été théorisée et encouragée par Abou Mohammed al–Adnani, porte–parole de l’État islamique (tué le 30 août 2016). Dans son appel du 22 septembre 2014 contre les citoyens de la coalition anti Dae’ch, tout spécialement anglo–saxons et français, il ordonnait : «  si vous pouvez tuer un incroyant […] alors comptez sur Allah et tuez–le de n’importe quelle manière. Si vous ne pouvez pas trouver d’engin explosif, alors isolez l’Américain infidèle, les Français infidèle ou n’importe lequel de ses alliés. Écrasez–lui la tête à coups de pierres, tuez-le avec un couteau, renversez–le avec votre voiture, jetez–le dans le vide, étouffez–le ou empoisonnez–le ».

L’appel d’al–Adnani a encouragé de nombreux passages à l’acte. Le 20 octobre 2014, à Saint–Jean–sur–Richelieu (Québec), un converti avait écrasé deux militaires avec sa voiture, tuant l’un et blessant l’autre, avant d’être abattu. En France, une dizaine d’attaques semblables ont été répertoriées, rappelons–le,  dont la plus meurtrière, le 14 juillet  2016 à Nice (plus de 80 morts et 400 blessés) et Berlin (12 morts et 48 blessés) sur le marché de Noël, attaques au camion écraseur par deux Tunisiens, obéissant à Dae’ch.   

Le profil classique du djihadiste : islam, ressentiment ethnique, délinquance  

Khalid Massood, Britannique de 52 ans, métis, l’auteur de l’attaque de Londres, n’était pas surveillé pour activités terroristes mais jadis fiché par le MI5 (3) pour un rôle « périphérique ». Comme par hasard, il avait un lourd casier judiciaire, accumulant les condamnations pour agressions, détentions d’armes et troubles à l’ordre public. En Grande Bretagne, comme partout ailleurs en Europe, la criminalité est majoritairement le fait de délinquants d’origine immigrée extra–européenne ou de nationaux aux racines étrangères ; et, comme on le remarque, les musulmans auteurs d’attentats de haute ou basse intensité sont sans exceptions tous des repris de justice. Djihad et délinquance sont intimement, structurellement liés. Et même historiquement : Mahomet, partout donné en exemple, pratiquait et justifiait pillages, meurtres, vols et razzias. Une étroite logique corrèle islam, violence, et criminalité.

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Khalid Massood, l’assassin musulman de Westminster, est un pseudonyme arabisé et afghanisé. Son vrai nom était Adrian Elms (nom de sa mère). Né en Grande Bretagne en 1964 d’une mère blanche et d’un père noir ayant abandonné la mère, situation classique. Élevé par sa mère, il devient délinquant à partir de 19 ans. En 2004, il a poignardé un homme au visage. Il se convertit à l’islam et se radicalise pour des raisons ethniques, cas très répandu. En effet, avec l’échec total de l’utopique ”intégration” et de l’imbécile ”vivre ensemble”, l’islam est perçu comme la religion identitaire des non–Blancs, prétendument opprimés. Ce dogme est repris par les Européens  collaborateurs et soumis, adeptes de l’  islamo-gauchisme. 

Le délinquant et assassin Massood, cas classique, était mû par une haine raciste  (camouflée par l’antiracisme) de l’Occident, de l’Europe  et des Blancs. La police britannique soupçonne que cet assassin, même s’il a agi seul, a été entouré par une bande de coreligionnaires et de ”frères” ethniques qui l’ont aidé. 

Les djihadistes et tueurs anonymes

L’État islamique, Dae’ch, a revendiqué l’attentat de Londres et proclamé que Massood était l’un de ses soldats. Pas besoin pour cela qu’il ait eu le moindre contact avec Dae’ch.  Le tueur anonyme a obéi aux ordres : tuer des ”mécréants”, des Européens de souche, des Blancs. La force de Dae’ch, comme d’autres organisations musulmanes concurrentes, est de lancer des ”ordres criminels”, des fatwas, et des milliers de fanatiques, à petite échelle, obéiront.  N’importe quel terroriste djihadiste improvisé peut pratiquer l’écrasement de piétons à la voiture bélier ou le massacre à l’arme blanche, par surprise, où et quand il veut. Il est un combattant anonyme.

Un fait qui s’est produit le 24 mars 2017 à Dijon est particulièrement inquiétant : une femme voilée de la tête aux pieds selon la tenue islamique rigoriste ne laissant apparaître que les yeux, a attaqué et terrorisé les passants avec un couteau de 20cm. de long, puis est entrée dans une église et dans une parfumerie afin de poignarder des ”mécréants”, sans succès, avant d’être neutralisée. Cette meurtrière potentielle sera, n’en doutons pas, très bien traitée par la justice française. Pas d’islamophobie, n’est-ce–pas ?

Terrorisme islamiste ou plutôt  islam terroriste ?

Les politiciens et journalistes peureux désignent abstraitement le ”terrorisme” comme danger suprême. Sans oser préciser l’ennemi : l’islam terroriste (terme plus pertinent que l’ « islamisme », ruse sémantique). L’islam invasif qui utilise le terrorisme pour déstabiliser et effrayer les sociétés européennes, mais dont l’arme principale est néanmoins l’invasion migratoire et la natalité des immigrés, visant à une substitution de population, reprend une stratégie constante de guerre contre les Européens depuis le VIIIe siècle.

Après cette attaque du 22 mars à Westminster, Theresa May, la Première ministre britannique, a estimé que le terroriste  visait d’abord un symbole – un des plus anciens parlements du monde – et donc « des valeurs de démocratie et de liberté d’expression ». Oui, c’est vrai, mais là n’est pas l’essentiel : elle n’a pas mentionné l’islam ni même l’islamisme comme responsables de l’attentat ! Ce déni de réalité, comme chez d’autres dirigeants européens, trahit la lâcheté, la peur et, déjà, la soumission. Elle a ajouté, dans la langue de bois de l’idéologie dominante : «  toute tentative de faire échec à ces valeurs par la violence et la terreur est vouée à l’échec ». Hors de propos. Les agresseurs musulmans ne visent pas principalement à détruire les ”valeurs ” de la démocratie occidentale, dont ils se moquent, mais ils veulent d’abord porter la guerre, complément de l’invasion, au cœur de l’Europe afin de la conquérir, de la soumettre et de détruire sa civilisation détestée, selon la poursuite d’un dessein millénaire.  

Créer l’angoisse par des meurtres répétitifs, imprévisibles et faciles  

Provoquer une psychose et terrifier les populations européennes au quotidien, c’est le but des attentats ”low cost”. Ils sont plus dangereux que les gros attentats. On finit par s’habituer aux agressions terroristes banalisées des immigrés musulmans, avec peu de moyens et quelques morts. Mais elles sont répétitives et seront beaucoup plus meurtrières que les attentats sophistiqués de commandos difficiles à organiser.   

Certes, cet attentat londonien n’a rien à voir avec celui à l’explosif  dans les transports en commun en juillet 2005, qui avait fait 56 morts et 700 blessés. Mais ce genre d’attentats, comme celui du Bataclan, est professionnel et ne peut se produire qu’à intervalles espacés ;  en outre ils sont difficiles à organiser et repérables ; les polices européennes en ont déjoué des dizaines depuis plusieurs années.

En revanche les attaques ”low cost” de type Westminster, qui connaissent une augmentation constante, même si elles font moins de victimes, sont faciles à entreprendre sans gros moyens, peuvent être menées par un grand nombre d’assassins fanatisés non professionnels recrutées dans les populations immigrées ; elles sont difficilement détectables par les services de renseignement et peuvent devenir quotidiennes, faisant donc au total plus de victimes et créant une atmosphère de peur permanente dans la population.

Complicité du dictateur turc Erdogan avec le terrorisme musulman

 Cette psychose recherchée est parfaitement comprise par le président turc, Erdogan, candidat au sultanat dictatorial, islamiste ”anti–terroriste” mais complice du terrorisme musulman. Ce xénophobe qui dénonce le ”racisme” des Européens, ce tyran constructeur d’un État totalitaire qui accuse Mme Merkel de ”nazisme”, ce démocrate qui prévoit un référendum – truqué d’avance–  pour abolir la démocratie et en revenir à l’absolutisme ottoman, a commis une lourde gaffe. En effet, Erdogan a menacé en ces termes les Européens qui refusent ses diktats et, sous entendu, qui s’opposent à l’islamisation de leurs patries : «  Si vous continuez à vous comporter de cette manière, demain, aucun, aucun Occidental ne pourra plus faire un pas en sécurité, avec sérénité dans la rue, nulle part dans le monde ». Ces propos incroyables, qui incitent au terrorisme quotidien généralisé contre les Occidentaux, reflètent très exactement l’idéologie de Dae’ch et d’Al–Qaida que prétend combattre le dictateur turc. Savoir si Erdogan est un psychopathe mégalomane ou un agent bien organisé et cynique de l’invasion de l’Europe et du terrorisme musulman est une question erronée : il est les deux. L’utilité d’Erdogan au moins, dans sa bêtise brutale et inculte, c’est qu’il confirme l’islam comme notre ennemi principal en nous manifestant son hostilité menaçante, selon le paradoxe de Carl Schmitt : si tu ne désignes pas ton ennemi, lui, te désigne.   

Incompatibilité  ethnique et affrontement inévitable

Les attaques terroristes ”low cost” ont un sinistre avenir en France, en Europe  et même en Amérique du Nord. Elles vont se multiplier par mimétisme. En s’ajoutant à la délinquance de harcèlement constante des jeunes issus de l’immigration. La stratégie de la tension, déjà installée, va  s’aggraver. Le problème se formule ainsi : les Européens anesthésiés vont–ils se réveiller ? En étant cynique, cette agressivité criminelle des colonisateurs et envahisseurs – selon une formulation réelle mais interdite et interdite parce que réelle –  est-elle positive pour le réveil des Européens ?    

L’ennemi est clairement l’islam,  intimement lié à une proportion de plus en plus importante de populations immigrées hostiles, approuvant les attentats. L’intégration et l’assimilation sont des cadavres idéologiques. Le ”vivre ensemble”, une utopie d’adolescents attardés. Mais la résistance est aussi plombée, non seulement par les collaborateurs des envahisseurs, mais par des Européens sincères et naïfs qui sont stupidement optimistes et ”bisounours”. Le terrorisme islamique est moins grave que l’islamisation et l’invasion migratoire et démographique  dont il n’est que la conséquence.  Il peut contribuer à réveiller les consciences.

Le plus dangereux, le plus irréversible est la conjonction de deux submersions : par les bateaux (invasion démographique extérieure) et par les berceaux (invasion démographique intérieure, du fait d’une natalité trois fois plus élevée des immigrés). Il faut s’attaquer à la cause de tous les maux présents et à venir : la présence croissante sur le sol européen de ces populations ethniquement incompatibles. De Gaulle avait bien vu cetteincompatibilité ethnique. Et c’est pour cela, pour éviter la guerre civile en France, qu’il avait voulu l’indépendance de l’Algérie. Ses successeurs après Pompidou, petits messieurs sans envergure (Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande), n’ont pas pu ni même voulu endiguer l’immigration – invasion colonisatrice. Ces grands bourgeois imbéciles ont cru que ça allait bien se passer. Eh bien non, ça se passe mal. 

Notes:

(1) L’absence de port d’armes à feu par les policiers britanniques date d’une époque où la Grande Bretagne était une société paisible et homogène. Ce paramètre a disparu avec l’immigration.

(2) Les opérations ”Vigipirate ” et ”Sentinelle” qui font patrouiller, à grand frais, sur la voie publique près de 10.000 militaires, au détriment de leurs missions normales, sont stupides et inefficaces. C’est uniquement destiné à rassurer et à ”communiquer”. Non seulement les patrouilles militaires n’évitent aucun attentat  mais elles les attirent ! On suscite des attaques contre ces soldats, cibles réjouissantes car symboles de l’État français, surtout quand l’armée commet l’erreur de faire patrouiller des femmes ! Ce qui attise la haine des agresseurs. La seule solution contre le terrorisme urbain, ce sont les patrouilles invisibles, sur tous les points sensibles, de professionnels indétectables et bien armés. Prompts à neutraliser immédiatement tout suspect en cas de début de passage à l’acte. La théâtralité militaire est totalement inopérante dans la guerre de l’ombre.  Où l’on ne se bat pas en uniforme. 

(3) MI5 Military Intelligence 5. Service de renseignement et de contre–espionnage intérieur britannique. Le MI 6 est le service extérieur. Cela correspond à la DGSI et à la DGSE françaises.     

jeudi, 20 avril 2017

Euro : révolver sur la tempe de Marine Le Pen

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Euro : révolver sur la tempe de Marine Le Pen

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com 

Et c’est elle qui a armé le barillet : son projet de sortie de l’euro,    risque de lui interdire une victoire possible au second tour, en détournant une partie déterminante de son électorat potentiel. Pourtant, déjouant les pronostics, après le lamentable épisode Fillon, qui aurait pu fissurer le ”plafond de verre” empêchant Marine Le Pen de l’emporter au second tour, une promesse de victoire n’était pas impossible. Mais voilà… la gaffe de la sortie de l’euro fait peur.

Le fragile atout de Marine : TSM, ” tout sauf Macron ! ”

Face à Fillon au second tour, Marine Le Pen perd. Contrairement à la propagande des médias (pro–Macron à 80%), opposée à Macron, elle peut vaincre. Car en cas de duel au second tour Fillon – MLP, cette dernière serait éliminée à coup sûr, tous les électeurs de Macron et des autres candidats de gauche se reportant sur Fillon, selon la discipline du ”front républicain”. En revanche, un second tour Macron–MLP pourrait voir Marine Le Pen l’emporter : parce qu’une partie de l’électorat Fillon  ne voterait pas Macron, l’héritier de Hollande, mais MLP, par hostilité à cet intrigant, perçu comme un imposteur. Défenseur d’idées laxistes pro–immigration, cosmopolites et francophobes snobs, partisan de la ”discrimination positive”, euphémisme pour racisme institutionnel anti–Français de souche, accusant son propre pays de ”crimes contre l’humanité”, silencieux sur le génocide des chrétiens d’Orient, affirmant l’inexistence d’une ”culture française”, le candidat Macron peut ne pas bénéficier d’un report de voix de la droite filloniste face à MLP. Donc, contrairement aux sondages peu crédibles, Marine Le Pen, récoltant une partie de l’électorat Fillon (”tout sauf Macron !”) pourrait  faire un score légèrement supérieur au faux nez de Hollande et …être élue à l’Élysée.

À ce propos, on notera qu’au cours de ses meetings, Fillon fait très aisément siffler Macron mais échoue lamentablement à faire siffler Marine Le Pen. 

Mais cette chance historique de la présidente du FN d’accéder à l’Élysée est plombée par son programme fébrile de sortie de l’euro, qui s’ajoute à son projet économique ultra–conservateur de gauche, dans le prolongement de la léthargie socialo–étatiste des Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande, voire flirtant avec les momies marxistes Mélenchon et Hamon. Son électorat ne comprend pas : la sortie de l’euro n’est vraiment pas pour lui la priorité…    

Mais avant de critiquer Marine Le Pen, critiquons l’euro

L’euro était une fausse bonne idée. Associer dans une monnaie commune des économies très divergentes, n’était pas une décision économique rationnelle, mais purement politique. L’euro est un projet allemand de domination économique cynique. La France (le naïf Giscard) a suivi le projet par romantisme européiste. L’euro n’était – et n’est toujours– ni plus ni moins que le mark, camouflé sous un faux nez. D’ailleurs, la parité a été fixée à l’époque à 1€ = 2 DM et le siège de la BCE qui gère l’euro est à Francfort. Quelle coïncidence… 

Un des effets pervers de l’euro a été qu’il a permis de faire baisser les taux d’intérêts des emprunts internationaux – grâce à la politique de la BCE de Francfort–  et donc d’encourager à s’endetter de manière irresponsable, notamment les États français et grec, les plus pusillanimes et gauchisés d’Europe. Il ne fallait pas créer l’euro, mais, c’est trop tard : il serait dévastateur de sortir brutalement de cette énorme machine, de ce monstre monétaire. On doit malheureusement faire avec. Et le réformer progressivement. Modifier l’euro de l’intérieur (comme l’UE) serait plus pertinent que revenir à un ”nouveau franc” folklorique : ce remède enfantin serait pire que le mal. 

MLP a parfaitement raison de critiquer la catastrophique Europe de Bruxelles. Elle pose de bonnes questions, mais apporte de mauvaises réponses. Son projet mal ficelé de sortie  inquiète son électorat ; ce qui risque de lui retirer quelques points  fatidiques qui lui permettraient de franchir la barre des 50% au second tour. N’oublions pas que, selon les sondages – qui ne se trompent que de quelques  points dans le pire des cas – 72% des Français ne veulent surtout pas sortir de l’euro. Le pari de Marine Le Pen de renverser cette tendance lourde est impossible à gagner.  

Très graves inconvénients d’une sortie de l’euro

La sortie de la France de l’euro, même négociée –forcément mal–, serait très aventureuse. Elle provoquerait tout d’abord dans les six mois une dévaluation d’au moins 25% du ”nouveau franc”. Tous les détenteurs d’avoirs, particuliers ou entreprises modestes, perdraient une grande partie de leur épargne ou capital. 

D’autre part, cette dévalorisation du ”nouveau franc” générerait une puissante inflation par la hausse de prix des produits importés et même des produits fabriqués en France puisque ces derniers incorporent de nombreux composants importés. D’où une baisse du pouvoir d’achat. La fuite des capitaux, des cerveaux et des compétences s’accroîtrait. Le contrôle des changes serait rétabli. Les détenteurs d’assurance–vie subiraient une limitation de retirer leur épargne, ajoutée à sa dévalorisation fiduciaire.  

« Un projet de sortie de l’euro indissociable d’un défaut sur la dette française […] implique une explosion du chômage et de l’inflation ainsi qu’une chute d’au moins 20 % du pouvoir d’achat des Français », affirme Nicolas Baverez (Le Figaro, 17/ 04/ 2017). Certes, à son habitude, ce catastrophiste patenté exagère peut-être, mais les conseillers économiques du Front national sont–ils vraiment compétents ? 

Quitter l’euro et le remplacer par ”un nouveau franc”, préviennent les deux agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s – qu’on peut ne pas aimer mais dont les prévisions ont très rarement été mises en défaut – reviendrait à mettre la France en cessation de paiement à l’image de la Grèce ou jadis de l’Argentine. Cela impliquerait non seulement de ne plus pouvoir rembourser les intérêts de la dette, mais ne plus pouvoir emprunter. Donc être obligé de cesser de payer à 100% les 6 millions de fonctionnaires et agents publics et autres millions de retraités de ce secteur. Sans parler de la Sécu, endettée jusqu’au cou, qui cesserait de fonctionner, faute de liquidités.

Le pays pourrait être acculé à la faillite. En effet, c’est tout bête : si vous ne pouvez plus rembourser vos créanciers, vous ne pouvez plus continuer à leur emprunter. Et aucun État ne peut forcer les ”marchés”  à lui prêter !  

En cas de sortie effective de l’euro et de son remplacement par une ”nouveau franc”, les premières victimes seraient – non pas les très riches ou les multinationales  – mais les classes moyennes modestes et les petites entreprises, qui verraient s’effondrer la valeur de leurs avoirs, transcrits dans une monnaie dévalorisée. 

Le sophisme de retrouver la ”souveraineté monétaire”

Les arguments en faveur du retour au franc s’appuient sur les exemples du franc suisse, de la couronne suédoise ou de la livre sterling, monnaies de pays prospères qui n’ont jamais adopté l’euro ni inconsidérément changé de monnaie ! Le problème, c’est la mutation monétaire de l’euro, grande monnaie (mal) mutualisée, vers une nouvelle monnaie ressuscitée – le franc – qui ne bénéficierait plus d’aucune confiance ou crédibilité internationales. La réincarnation d’un ectoplasme.    

La candidate MLP, en rétablissant le franc, argumente qu’elle rendra à la France sa « souveraineté monétaire ». Rien de moins sûr avec les étranglements que provoquerait le retour au franc, notamment la mise sous tutelle du pays par le FMI et les autres créanciers, du fait d’une explosion de la dette (dévalorisation du franc et majoration des taux d’intérêt) et de l’impossibilité de la rembourser en euros, la monnaie où elle a été libellée.

Un retour forcé au franc, qui deviendrait une monnaie de singe, aurait exactement l’effet inverse : l’esclavage monétaire. Et l’humiliation de mendier des crédits à la BCE.  La raison (principe de réalité) est que la France est endettée jusqu’au cou auprès des créanciers étrangers  – et non pas nationaux comme le Japon, la Chine et les USA– et qu’un retour au franc signifierait une mise sous tutelle internationale, de notre pays  à l’économie objectivement socialiste.

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Brexit et Frexit : rien à voir

Marine Le Pen a beau expliquer quelle serait ”sage”, qu’elle négocierait avec Bruxelles, l’Allemagne et nos autres partenaires une sortie en douceur de la France de l’euro et une sorte de ”Frexit”, bien peu croient à ce scénario Blanche–Neige. Elle fustige les mauvais prophètes qui prédisaient une catastrophe en cas de vote pour le Brexit. Elle compare un Brexit qui, pour l’instant, ne se passe pas trop mal à un Frexit (France exit, sortie de la France de l’UE). Mais ça n’a rien à voir ! Comparaison n’est pas raison. La Grande Bretagne n’a jamais été réellement membre de l’UE. Elle ne participe ni à l’euro, ni à Schengen et bénéficie d’un régime financier dérogatoire depuis Mme Thatcher.     

Si Marine Le Pen est élue, elle a peu de chance de parvenir à un abandon de l’euro par la France. (D’autant qu’elle risque de ne pas avoir de majorité parlementaire ni de majorité populaire en cas de référendum sur la sortie de l’euro) et de l’UE). Mais  cette éventualité peut créer un vent de panique sur les marchés, provoquant une fuite des capitaux et un recul des investissements en France, causes supplémentaires de destructions d’emplois.

Sortie de l’euro : préoccupation marginale dans l’électorat FN

Alors que Marine Le Pen et le Front national avaient un boulevard devant eux en se présentant comme le seul espoir crédible face à l’invasion migratoire incontrôlée, à l’islamisation massive, à la destruction de l’identité nationale, à l’explosion de la criminalité et de l’insécurité, à l’effondrement de l’école publique, à la marginalisation de la ”France périphérique”, voilà qu’ils se focalisent sur des sujets mal travaillés comme la sortie de l’euro. Ces positions inquiètent les classes populaires, qui craignent un aventurisme d’amateurs et redoutent que le FN, dans son obsession anti–euro, ait oublié leurs préoccupations centrales.  

Une majorité de Français, y compris parmi les nostalgiques du franc et de la souveraineté monétaire française, redoute une sortie de la France de l’euro, par réalisme. Et surtout pour leurs propres économies ! L’assurance–vie est plus importante que l’idéologie…

Le vote FN est motivé par l’immigration, pas par l’euro !  

La motivation du vote FN chez les classes populaires, mais pas seulement, est d’abord la révolte silencieuse contre l’immigration invasive et l’islamisation avec ses conséquences innombrables qui pourrissent la vie de millions de nos concitoyens modestes. La sortie de l’euro avancée comme priorité par MLP leur apparaît donc comme un projet très secondaire, voire utopique et dangereux pour leurs modestes économies. Ce n’est pas qu’ils soient attachés à l’euro ou à l’UE actuelle, très loin s’en faut, mais ils pensent que l’acharnement de MLP contre l’euro et l’UE est une obsession qui ne correspond pas à leurs  préoccupations centrales. Elle risque donc de perdre des milliers (euphémisme) de voix qui lui était acquises. 

Surtout avec ce scénario de référendum : une telle consultation sur la sortie de l’euro et de l’UE, proposée par MLP de manière inconséquente, serait suicidaire pour elle si elle était élue présidente  de la République. Car un ”non” serait probable et la carboniserait, la forçant à démissionner, avec un bonnet d’âne sur la tête et la mort du Front national.  

La confusion des priorités dessert gravement le FN

Les classes populaires françaises se méfient des mesures ”sociales” collectivistes et utopiques qui abondent dans le programme du FN ; elles exigent d’abord, parce qu’elles sont en première ligne, une protection contre l’immigration invasive, l’insécurité endémique qu’elle provoque et les transferts financiers à leur détriment et au bénéfice des aliens.

Marine Le Pen fait de la sortie de l’euro ce qu’elle croit être un  point fort alors que c’est un point faible. Elle s’est enferrée dans un scénario ingérable de référendum et de démission de sa part si elle le perd, ce qui est l’hypothèse la plus probable. Personne n’y comprend plus rien.  

Plutôt que la sortie de l’euro, il fallait un plan astucieux, ”gaullien”, de désobéissance aux institutions de l’UE (Commission, Cour de Justice, Conseil, etc.) selon le principe machiavélien du fait accompli. Mais surtout pas un chantage enfantin qui, finalement, rassure ses ennemis.     

Dans l’urgence, il faut que Marine Le Pen amende son discours sur la sortie de l’euro (pas sur sa critique de l’UE, bien au contraire) en rassurant une partie indispensable de ses électeurs. Elle devrait aussi abandonner cette psychorigidité perdante qu’elle a exprimée dans une interview au Figaro  du 18 avril : la rédaction lui demande si elle ”partirait” (démissionnerait de sa présidence) en cas d’échec de son référendum sur la sortie de l’UE et de l’euro. Elle répond de manière affligeante : « je ne considère pas la politique comme du rodéo, où il faut à tout pris rester sur son cheval ».

Ce qui signifie : je me laisserai tomber de mon cheval si je suis désarçonnée, je démissionnerai sans me battre si je perds mon référendum. Tout ou rien. Ce n’est pas très enthousiasmant. Je voterai tout de même pour elle, mais sans illusions.   

The War against Reality

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Reality is a formidable opponent.  It never loses.  Sometimes the victory is immediate; in the political, cultural, and economic domains, it may take a while longer.  In any human confrontation with the intractable facts of life, physical or historical, the outcome is never in doubt.  Ignorance is a serious liability in any transaction with the real world.  Denial is ultimately lethal.

The most succinct definition of reality I know of is the deceptively simple dictum of the pre-Socratic philosopher Parmenides in his fragmentary poem "On the Order of Nature": "Whatever is is!"  Human error and ensuing catastrophe consist in the unfortunate propensity for believing that "things that are not are."  The modern update of the formulation is Ludwig Wittgenstein's "Tractatus Logico-Philosophicus," where we read, "The world is the totality of facts" (Proposition 1.1).  A lie is also in itself a fact, but it is not a part of the structure of reality – that is, in the philosopher's words, it does not satisfy the criterion of its "unalterable form."  A lie is a "negative fact," pointing to the "non-existence of certain states of affairs."

Lies, like imaginary objects, are protean; they can shift, change, recompose.  Reality is what is "unalterable": 2+2=4, the Archimedes Principle, the gravitational law of inverse squares, the Coriolis Effect, Ohms Law, the force of entropy, and so on.  One cannot violate or deny these facts with impunity.  They simply are.  The same is true of historical facts, for example: over-taxation depletes a country's resources by impoverishing its productive classes; a falling reproductive ratio leads in time to national decline; military adventurism creates domestic turmoil, but "peace in our time" is the harbinger of war; magical ceremonies do not cure serious diseases; hyperinflation can "Weimar" a loaf of bread; public entitlements cause personal dependency; and so on.  Pretending otherwise, and acting on the pretence, is a recipe for an empty larder and a house in disarray.

It is much easier, of course, to reject or dismiss facts or truths where the damage is not immediate, to conflate "things which are not" with things that "are," if the harm is deferred to a later date.  One can deny sexual dimorphism, for example, and posit 32 different genders or gender identities along with a welter of ludicrous pronouns before the result of such folly becomes evident in cultural degeneration and social collapse.  One can refute the fecund marriage of a man and a woman – that is, the family, as the historically validated foundation of a robust, viable, and productive society before social and cultural disintegration inevitably set in.  One can suppress the provable fact of differential climate change over the eons and replace it with fashionable and scientifically untenable theories such as man-made global warming before the inevitable economic effects reduce a nation to increasing financial hardship.

Similarly, one can use language to obscure experience or modify facts or name something other than what is demonstrably nameable for the purpose of ideological deflection before eventually suffering the malignant consequences of prolonged evasion.  The descriptive fallacy can be, and generally is, fatal to human happiness.  The world remains the world no matter how stubbornly we may try to reconfigure it to accord with our yearnings or presuppositions.  One can argue for the superiority of socialist and communist dispensations over free-market institutions until the advent of tyrannical rule, state violence, economic calamity, and social anomie prove otherwise – as has been the case in every historical instance we can observe.  Facts always have their revenge, however long it may take.  And the aftermath is never pretty.

This is why the cultural deformities beloved and fostered by the political left are doomed to failure despite their reigning prevalence in the social agency and intellectual discourse of our time.  Political correctness; so-called climate change; wide-ranging policies favoring the "religion of peace," which is actually the religion of perpetual war; the distortions of radical feminism; the celebration of transgenderism; redistributive economics; open borders; no-fault crime; the dilution of educational rigor to promote the canard of "social justice"; the rejection of medical reason; the rampant slaughter of the unborn; the belief in human equality in the realm of talents, merit, and cultivation; the dogged quest for an egalitarian utopia; and many other such perversions – all such convictions and practices fly in the face of reality and will inexorably lead, sooner or later, to civilizational disaster.  This too is a fact.

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Culture may be defined as the human effort to reproduce, mutatis mutandis, in the social world a semblance of the order that operates in the natural world.  Culture is the means by which we survive in a universe that is not a loving and nurturing mother, but hostile or indifferent to human existence.  A functioning culture that serves the purposes of "life, liberty and the pursuit of happiness" demands a healthy respect for how things work, a pragmatic recognition that reality does not take kindly to inattention or partisan obliviousness to its ground rules.

But since culture is a human phenomenon, it is prone to disabling complications, misguided objectives, and various forms of dysfunction.  No political movement, philosophy, or culture ever succeeds in mapping the world in which it finds itself.  Obviously, some do better than others, judging by the benchmarks of life span, health, general prosperity, and personal freedom.  But leftism in any of its apparitions – juvenile Acadianism, eschatological fantasy, welfare statism, neo-Marxism, hardcore communism – is an ideological construction that mistakes the map for the world.  Moreover, the map upon which it relies to chart its course is topographically skewed and does not coincide with the world as it is and always will be. 

We see this deviation from time-tested norms and usages happening today in our own "Lifeworld" as the communal sphere we have taken for granted has begun to reformulate the axioms, values and customs that have sustained it.  It is, by extrapolation, as if the natural world had abrogated the laws which render it coherent, predictable, and consistent.  The sequel is chaos.  This is the problem with socialism. A leftist universe – if one can imagine such a thing – would have expired a few seconds after the Big Bang.  In the historical dimension, leftism is the political equivalent of an advancing breakdown in social and cultural continuity.

Socialism, then, is not only a political and economic system.  It is a sign of the idealistic component in the human soul that can cut both ways – it can so easily go wrong – and, in its material manifestation, a palpable symptom of social decay.  When the left is in ascendancy and consolidates its hold on a culture, nation, or civilization, we are remarking what Oswald Spengler called the paradoxical encroachment of willed darkness, the exhaustion of a way of life that unconsciously hankers for its own eclipse, that "wishes itself into the dark."  As Arnold Toynbee said, "civilizations die from suicide, not by murder."  Indeed, leftism in all its multifarious guises, as we chart its current trajectory and excesses, is not merely a political philosophy, it is the modern collective expression of a civilization determined to embrace its own extinction.

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Another word for this aberration is progressivism.  The method it has adopted to achieve its goal is to abjure common sense – that is, the acknowledgement of psychological, biological, historical, and physical facts, and to substitute a series of phantoms that consort with desire, not reality.  The repudiation of the reality principle and the pursuit of one's own destruction are clearly a kind of insanity, the false idealism of profane perfectibility, self-hatred masking as self-love.  Perhaps the temptation to defy reality can be to some extent withstood, relying on the quality of human resilience among those who know we cannot survive contra naturam, and who are able, as the psychologists say, to decathect, to resist the infatuations of the imaginary.  Potatoes don't grow in Lysenko-land.

What we might call the leftist predisposition, the resentment of things as they are and the hunger for an Elysian mirage, will always be with us.  But if we wish to survive and prosper, we have no choice but to respect the "unalterable form" of things as they are and to conserve what we have managed to accomplish thus far.  To put it simply, we must work with, not against, reality. 

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mercredi, 19 avril 2017

If Trump Loses Bannon, Trump Loses the Presidency

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If Trump Loses Bannon, Trump Loses the Presidency

Ex: http://www.americanthinker.com 

I bet big on Donald Trump in the 2016 elections, rather famously.  Now I will be shorting Trump stock for the foreseeable future until Bannon, and Bannon-ism, returns to policy dominance in the White House.

Should Trump ever lose Bannon entirely, Trump is a lame duck.  Some media suggest that Trump could replace Bannon with Jared Kushner.  Jared Kushner is to Steve Bannon what Dan Quayle was to JFK. 

 

Bannon – uniquely among the Trump team – threads together the policy weaves of the Trump electoral majority, a majority dependent upon newfound GOP support from the working class, especially in the northern half of the country, but also the southern upcountry and Appalachia.

Three issues allowed Trump to distinguish himself, both in the GOP primaries and in the general election, to appeal to these GOP skeptic voting constituencies: 

  1. No preachy politics.  These voters want neither Southern Baptists nor Hollywood celebrities lecturing them about morality nonstop.  They generally take a more libertine approach on marijuana, especially amongst the younger cohorts in this constituency.  (Many of these communities were moonshine communities back in the day, especially the Appalachian communities.  You will find a not too surprising overlap between marijuana and moonshine communities historically.)  The Appalachian communities and their kindred constituencies cast decisive votes in more places than West Virginia, Tennessee, Indiana, and Kentucky.  Appalachia dips into Pennsylvania and Ohio, helped make Virginia competitive, tipped the balance in North Carolina, and shares a lot in common in political mindset with places like the Minnesotan Iron Range, the northern woods of Wisconsin, the peninsula of Michigan, and the countryside of Iowa.  They are often Christian but more likely to be Saturday party-goers than Sunday church-goers.
  1. No more dumb war.  Voters from the ancestral regions of the Union draftees after the Civil War – from northern Maine to the Minnesota Iron Range – have, ever since, instinctively viewed war with suspicion.  Study the voting patterns of this kind of county, and you will find that sudden surges turn out to oppose various wars.  The heart of "isolationism" was a Midwestern phenomenon in the same regions that tilted so heavily toward Trump in the election.  It is not a coincidence that areas with historic antiwar tendencies – from east Tennessee to western Wisconsin, from rural Iowa to northern Maine – were some of the biggest pro-Trump trending areas in the country, nor that two states that formed the heart of antiwar politicians in the past (like Ohio's Taft) bolted so heavily toward Trump.  Trump used his war-skeptical views to outflank the war-loving Hillary on both the working-class left and right, giving him the keys to his electoral majority, heisting Bernie primary voters along the way.  Betray this group with another Mideast war, and Trump endangers his electoral majority permanently.  That is where Bannon's inclusion in national security decisions remained critical for Trump's own political future. 
  1. No more job-killing deals.  The global-focused economy of finance and real estate enriched the urban port cities at the expense of the rural- and middle-America small-town heartland, who make our food and make our products.  Trump, despite profiting from that largely coastal port-city world, promised to reverse that economic bargain.  Trade, immigration, and infrastructure all allowed him to carve out distinguishing traits, while also promising a protective government that does not over-rely on regulatory bureaucracy in areas of health, education, and energy.  Tax reform took its role, as did Obamacare reversal, but it all fit into a different fabric of policy ideals from traditional Republican economics, meant to appeal to a GOP-skeptic northern working class rightly skeptical of Ryan economics and McCain foreign policy.

Bannon understands, intricately, each of these issues and, as important, the intimate way each of these issues connects the new constituencies of the Trump electoral majority.  Bannon also understands the adversary – an alliance of Deep-State, administrative-regulatory-state, professional-class career bureaucrats and their media lapdogs and allies.  Bannon also enjoys another unique attribute: actually overcoming them, in the public area of persuasion (the extraordinary rise of Breitbart against a media blackout of the site) and the electoral arena of actual elections (feeding the Tea Party, then fueling Trumpism).

Bannon politically is to Trump what Carville was to Clinton, Atwater was to Poppy Bush, and Kevin Phillips was to Nixon, but he also enjoys a consigliere-type skill set for actual policy that gives strategic substance to Trump's gut-driven, emotive decision-making.  Trump's instinctive ingenuity and persuasive mastery cannot substitute for Bannon's integration of policies and constituencies in actually governing.

Kushner's apparent deference to the war-mongering elements of the national-security establishment and the bank-adoring financiers of Wall Street reveals that he suffers from the same delusional understanding of politics and policy that got the GOP so hated by its own base over the last half-decade.  Kushner looks to the approval of Goldman Sachs; Bannon looks to the approval of those who hate Goldman Sachs.

Lose Bannon, lose the country.  Lose Bannon, lose the presidency.  Trump needs to bet on Bannon, or it will be time to no longer bet on Trump. 

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Les nouveaux néocons: une imposture française?

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Les nouveaux néocons: une imposture française?

 
Ex: http://zejournal.mobi 

On croyait les pompiers pyromanes de Saint-Germain-des-Prés carbonisés par la funeste aventure de leurs mentors américains en Afghanistan et en Irak. Après avoir tenté de propager «leur révolution droit-de-l’hommiste» en Géorgie et en Ukraine et allumé la mèche de l’incendie libyen, les voici de retour. Tous aux abris !

1- La firme BHL et ses grenouillages médiatiques : revue de détails

Après avoir cumulé tant de fiascos, la sagesse aurait voulu qu’ils affichent un profil bas. Chassés piteusement de la porte de l’Histoire, ils reviennent par la fenêtre, en route pour de nouvelles aventures interventionnistes, armés de leurs réseaux au sein de l’establishment parisien.

SOS Racisme, Licra, Urgence Darfour, Urgence Syrie… autant d’acronymes racoleurs pour mieux endormir les masses à coup d’indignations sélectives et sur commande. «Ils», ce sont les néoconservateurs français. Des agents d’influence, directeurs de conscience, intellectuels médiatiques qui picorent dans la main de l’inoxydable milliardaire en francs Bernard-Henri Lévy, dit BHL.

Nombreux ont été les lanceurs d’alerte à démasquer l’imposture de ces faux humanistes, vrais va-t-en-guerre autoproclamés héritiers d’André Malraux ou de Raymond Aron. On ne compte plus les documentaires et ouvrages dévoilant leur discours charriant le vrai, le vraisemblable et le faux. Ils jouissent d’un accès libre dans les médias parisiens amis et partenaires (Le Point, L’Obs, L’Express, Le Monde, Le JDD, Libération, Arte…). Ce qui ne les empêche pas de disposer de leurs propres relais, comme feu la revue Le Meilleur des mondes et son avatar, La Règle du jeu.

Autant de cénacles néoconservateurs bien-pensants dans lesquels les émules de BHL et de Wolfowitz donnent le ton, dessinent les contours et les limites du Bien et du Mal, n’hésitent pas à jeter l’anathème sur le premier «théoricien du complot» venu. Des professionnels du verbe et de la persuasion devant les caméras qui pianotent allègrement leur rengaine sur les maux de l’humanité.

2- Un grand détournement, des anciens soixante huitards maoistes, trotskistes

Anciens soixante-huitards maoïstes, trotskistes, convertis à la fin de la décennie 1960 à la mondialisation heureuse chère à Alain Minc, ces droits-de-l’hommistes, thuriféraires du droit d’Israël à coloniser et réprimer impunément ses indigènes palestiniens, ont compris depuis belle lurette que l’obsessionnel combat contre les fachos et les antisémites de tous bords ne fait plus recette. Aussi assiste-t-on depuis les années 1980 à un habile enfumage, sorte de décloisonnement communautaire en trompe-l’œil destinée à élargir les thèmes et les terrains d’actions. Dans cette galaxie d’ONG (SOS Racisme, Collectif Urgence Darfour, Urgence Syrie, etc.), le procédé est simple :

occuper simultanément et autant que possible le terrain de diverses causes (combat contre la négation des génocides arménien et rwandais, défense des Roms, etc.), coopter des militants extérieurs à leur réseau en échange d’une éphémère visibilité.

3- Benjamin Abtan, L’Egam, un SOS Racisme bis pour l’UE

La scène se passe le 21 septembre 2016 dans le grand amphi Émile-Boutmy de Sciences Po Paris, le même où des années durant l’honorable Dominique Strauss-Kahn dispensait son cours aussi magistral que soporifique.

À la tribune, des représentants des associations estudiantines de Sciences Po, Jeunes Écolo, Jeunes Socialistes, Unef, Uni, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, bref le gratin du bobo parisien «progressiste» dans une représentation frisant la caricature. L’ONG European Grassroots Antiracist Movement, ou Egam, chapeaute l’événement. Quoi de plus normal, quand on va à la pêche aux subventions, que de se présenter comme «le» mouvement antiraciste européen par excellence auprès des fonctionnaires de Bruxelles….

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Pour cette conférence sur la Turquie, Benjamin Abtan, maître de cérémonie, et ses amis ont réuni un casting de choix. Le très atlantiste Bernard Kouchner y cohabite avec des responsables politiques et militants associatifs kurdes de Turquie, mais aussi des militants de la société civile (Arméniens, Kurdes gauchisants…) d’Istanbul, des représentants de la communauté arménienne de France, invités à témoigner chacun à tour de rôle sur la scène. Tous dénoncent la violente répression en cours en Turquie et la situation déplorable des minorités. Pas de débat, peu de questions, mais une rivalité dans l’art oratoire de la dénonciation. La mine grave, Benjamin Abtan semble bien rodé à l’exercice.

La lecture de sa fiche sur le site de La Règle du jeu et du réseau Linkedin nous apprend qu’après avoir été élu à la tête de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) de 2005 à 2007 et un court passage dans le conseil en affaires, cet ancien cadre de l’ONG SOS Racisme, proche de Dominique Sopo, a été conseiller des droits de l’homme de Bernard Kouchner lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères.

Nulle mention, par contre, de son passage dans le cabinet de l’ex-garde des Sceaux Christine Taubira. Si ce n’est qu’il est coauteur, en 2007, d’un ouvrage sur le génocide tutsi (Rwanda. Pour un dialogue des mémoires(1)) et s’affiche en défenseur engagé des droits de l’homme, pourfendeur de tous les négationnismes.

Outre l’Egam, qu’il dirige depuis sa création en 2010, Benjamin Abtan a habilement fondé dans la foulée du décès d’Elie Wiesel le «réseau Elie Wiesel», qui se présente comme le «réseau européen de parlementaires pour la prévention des génocides des crimes de masse et contre le négationnisme». À la tête de cet organisme droit de l’homiste, il s’engage, notamment, dans «la défense des Roms, ou encore pour la reconnaissance du génocide arménien»(2). Encore une astuce que d’emprunter le nom de ce rescapé des camps de la mort, hâtivement qualifié de «conscience du xxe siècle», oubliant par là qu’il était également un actif soutien des colons israéliens extrémistes au soir de sa vie.

4- Les «commémorations tours»

Au milieu des années 2000, l’UEJF et SOS Racisme ont initié une nouvelle formule : les «commémorations tours». Le Rwanda d’abord, la Turquie ensuite. Le message est simple et efficace : «pour la solidarité des naufragés contre la concurrence des mémoires», ce nouveau visage du racisme et de l’antisémitisme, comme le martèlent à l’envi Abtan et ses petits camarades de SOS Racisme.

À peine créée, l’Egam a fait du voyage à Istanbul le 24 avril, date de commémoration du génocide des Arméniens de 1915, une sorte de rituel. Sont du voyage des délégations mixtes comprenant des membres de l’Egam et des associations arméniennes de France cooptées (Collectif Van, UGAB).

Si d’aucuns saluent leur courage d’aller crier le mot «génocide» dans la gueule du loup, d’autres s’irritent du militantisme lucratif de ce réseau en apparence trans européen.

C’est notamment le cas d’Araz K., journaliste arménien de Turquie, pour qui les gesticulations d’Abtan dans les rues d’Istanbul ne se font que face à une caméra. «Benjamin fait des pieds et des mains pour pouvoir être le plus proche des caméras. Chaque 24 avril il répète la même scène ; le reste de l’année, on n’entend généralement pas parler de lui», tance-t-il. Il faut bien avoir de quoi justifier les demandes de subventions !

Fin 2014, l’Egam serait parvenue à décrocher une enveloppe du Conseil régional d’Île-de-France de 60.000 euros sur un budget de 121.000 euros, dont 28.000 euros en frais de personnel et 8.400 euros en frais de gestion rien que pour le déplacement d’une délégation à Istanbul pour le centenaire du génocide des Arméniens (3). Juste avant que le Conseil régional passe à droite, en octobre 2015, ils ont attribué à l’Egam 30 000 euros pour le 101e anniversaire du génocide arménien (4). Militant à temps plein, Benjamin Abtan semble être aussi passé dans l’art de maquiller son salaire aux frais des contribuables.

5- Bernard Schalscha et sa microscopique structure «Association France-Syrie Démocratie»

Dans sa stratégie de captation de ressources (matérielles et symboliques), le patron de l’Egam peut compter aussi sur la synergie mise en place avec des structures amies issues de la même mouvance :

SOS Racisme, Licra, Femen, Ni putes ni soumises, UEFJ, Confédération étudiante, Collectif Urgence Darfour…une structure millefeuilles sur laquelle viennent se greffer d’autres organisations chaque fois qu’on a besoin de leur caution symbolique.

Collectif Urgence Darfour, Ibuka, Collectif Van font partie d’un même réseau, et c’est souvent les mêmes personnes qui animent les dynamiques communes. Parmi elles, citons Bernard Schalscha, secrétaire général de l’association France Syrie démocratie (5), structure confidentielle créée de toutes pièces sur le modèle de Collectif Urgence Darfour et membre du comité de rédaction de La Règle du jeu, où il s’exprime notamment sur les questions liées aux droits de l’homme.

Soixante-huitard, «laïcard», obsédé par l’islamisme, son allure faussement négligée contraste avec les chemises impeccablement repassées de son mentor millionnaire. Toujours est-il que cet homme qui parle à l’oreille de BHL parraine le conseil des ex-musulmans, ce groupe d’«athées» fondé en 2013 (6) par le transfuge palestinien Waleed al-Husseini, auteur d’un pamphlet contre l’Autorité palestinienne (7). Du pain béni pour les militants islamophobes de tout poil, à commencer par la sulfureuse Caroline Fourest…(8).

Quand Schalscha est quelque part, son ami de toujours Jacky Mamou n’est jamais bien loin. Cet ancien trotskiste soixante-huitard French doctor en son temps, président de Médecins du Monde de 1996 à 2000, actuellement à la tête du Collectif Urgence Darfour, a le pedigree du parfait néoconservateur assumé, notamment de par sa proximité avec le Cercle de l’Oratoire (9).

Créé au lendemain des attaques du 11 septembre 2011, ce cercle néoconservateur informel d’amis se réunissant pour échanger leurs opinions sur les sujets d’actualité rassemble une palette d’écrivains chercheurs et journalistes atlantistes sous la houlette de l’ancien trotskiste et journaliste franco-israélien Michel Taubmann.

Citons, parmi ses membres, Bernard Kouchner, André Glucksmann (mort en novembre 2015) et son essayiste de fils Raphaël, le philosophe Pascal Bruckner, le consultant et ex-porte-parole de la milice des Forces libanaises en France Antoine Basbous, le géopoliticien Frédéric Encel, le chercheur Bruno Tertrais, le journaliste Philippe Val, ainsi que Mohammed Abdi, ex-secrétaire général de l’association Ni putes ni soumises…

Sans doute Schalscha croit-il en ce que lui et ses amis réalisent au nom d’une certaine conception de la liberté et du respect de la dignité humaine. Aussi, il n’a pas hésité à embrasser l’ardeur des associations engagées dans la promotion du régime de l’ancien président géorgien au milieu des années 2000, comme il l’a fait pour la Syrie(10).

6- Raphael Glucksman et le commerce lucratif en Géorgie et en Ukraine…

Entre les «révolutionnaires» de Tbilissi et ceux de Saint-Germain-des-Prés, la lune de miel a duré tant que le fantasque Mikhaïl Saakachvili, enfant chéri de Washington, était au pouvoir. Depuis, le héros de la révolution des roses de 2003 a échangé sa nationalité géorgienne contre un plat de lentilles américano-ukrainien.

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Déjà en mars 2010, SOS Racisme, dont le responsable de l’international à l’époque n’était autre que Benjamin Abtan, œuvrait en France pour promouvoir la Géorgie alors qu’au même moment Tbilissi menait une politique de discrimination contre les minorités nationales et religieuses du pays, notamment une violente répression policière contre les Arméniens de la région de Samskhe-Djavakhetie.

En dépit des rapports accablants de l’Onu, du Conseil de l’Europe et d’ONG antiracistes de France, rien n’a été fait pour dénoncer ces violences. Bien au contraire! À croire que leurs fréquents déplacements à Tbilissi sur les pas de leur gourou BHL, parti la fleur aux dents sur-le-champ de bataille, n’avaient qu’une finalité :
prendre position contre Moscou, intervenir en faveur des réfugiés de la guerre russo-géorgienne de 2008, et, dans une moindre mesure, cimenter l’alliance entre la Géorgie et Israël.
Dans son communiqué daté du 8 mars 2008, SOS Racisme et l’Union des étudiants juifs de France annonçaient hardiment la tenue d’un «concert de solidarité avec les réfugiés et pour eux un plus grand camp de réfugiés situé à la lisière de la ligne de démarcation d’Abkhazie(11).

À quelques centaines de mètres du FSB et des soldats russes, nous chanterons pour la liberté des réfugiés, avec notamment Youssou N’Dour, MC Solaar, Jane Birkin». Le grand soir des Bobos assoiffés de justice et de liberté…

Derrière cette «solidarité des ébranlés» se cache un juteux contrat liant l’administration Saakachvili à un proche de la bande de Raphaël Glucksmann (12). Ce dernier est du reste peint dans la Règle du jeu par le journaliste Laurent David Samama, soldat de la garde prétorienne de BHL, comme un parfait progressiste antiréac «citoyen du monde, fervent défenseur de l’idée cosmopolite, supranationale et européenne (13)». En cela, Raphaël Glucksmann est le digne fils de son ex-maoïste de père reconverti au néoconservatisme jusqu’à son dernier souffle.

Marié à l’époque à une Géorgienne (14), le jeune et brillant révolutionnaire en herbe conseillait «son ami» le président géorgien, qui avait confié la promotion de son pays à son agence Noé Com, animée par trois jeunes Français qu’on retrouve dans l’entourage de SOS Racisme et de Benjamin Abtan. Aujourd’hui le manège se répète en Ukraine, où BHL et son fidèle Abtan se rendent régulièrement depuis les premières étincelles de l’Euro Maïdan (15) pour soutenir le pouvoir atlantiste en place.

Non sans talent ni force de persuasion (parfois de coercition), les nouveaux néocons occupent le terrain en tissant des relations suivies avec des militants de tous bords dont ils ignoraient à peu près tout du combat. Jusqu’à preuve du contraire, leur opération de com fait recette.

Si leurs «amis indigènes» arméniens, kurdes, roms, tutsis prêtent volontiers leurs noms et leurs contributions symboliques à l’entreprise droit-de-l’hommiste (signature de pétitions, participation à des colloques et conférences, rédaction d’articles dans la Règle du Jeu etc.). S’ils ne sont toujours pas invités à goûter au gâteau, ils se consolent à la lecture d’une tribune dans la presse parisienne.

En témoigne celle coécrite par les copains de SOS Racisme et de l’Egam, dénonçant la lâcheté de Paris qui persiste à minimiser son rôle trouble au cours du génocide de 1994(16). Il y a de quoi! Surtout quand on apprend qu’excédé par leurs mimodrames, le Quai d’Orsay a fini par supprimer sa subvention annuelle à l’Egam. Heureusement qu’il existe encore des amis sincères, comme Harlem Désir à la tête du ministère des Affaires européennes, pour actionner en continu la pompe à financement…

Notes:

1- Coédité par l’UEJF et Albin Michel, cet ouvrage collectif réunit les contributions d’une palette de «néocons» historiques et cooptés autour de Benjamin Abtan : Souâd Belhaddad (caution arabe du projet), Judith Cohen Solal, Frédéric Encel, David Hazan, Richard Prasquier, Patrick de Saint-Exupéry, Dominique Sopo, Christiane Taubira, David Bénazéraf, Arthur Dreyfuss, Jonathan Hayoun et Serge Kamuhinda avec en prime une préface de Bernard Kouchner

(http://www.crif.org/fr/alireavoiraecouter/Rwanda-Pour-un-dialogue-des-memoires-(*)8971)

2- http://laregledujeu.org/contributeur/benjamin-abtan/ 

3- https://www.iledefrance.fr/sites/default/files/mariane/RA... et https://www.iledefrance.fr/sites/default/files/programme_... 

4- http://mariane.iledefrance.fr/cindocwebjsp/temporaryfiles...

5- http://francesyriedemocratie.blogspot.fr/

6- http://www.laicite-republique.org/des-athees-lancent-un-c...

7- Waleed al-Husseini, Blasphémateurs! Les Prisons d’Allah, Grasset, 2015.

8- https://crissementathee.wordpress.com/2015/06/09/le-blasp...

9- Proche du Project for a New American Century (Pnac), le think tank néoconservateur dont étaient issus les principaux membres de l’administration Bush.

10- Son but est de défendre la politique américaine auprès de l’opinion publique, le plus grand danger selon eux étant l’islamisme qu’ils qualifient d’«islamo-fascisme» ou de «fascisme vert», mais fermant les yeux sur les dérives liberticides pratiquées par les États-Unis de l’époque Bush.

11- https://fr.sputniknews.com/international/2015103110192161...

12- http://uejf.org/blog/2010/05/conference-de-presse-de-luej...

13- http://www.ojim.fr/portraits/raphael-glucksmann

14- http://laregledujeu.org/2015/06/02/22258/raphael-glucksma... Il est l’époux d’Eka Zgouladze, vice-ministre de l’Intérieur puis ministre de l’Intérieur en Géorgie sous la présidence de Mikhaïl Saakachvili. Après avoir reçu la nationalité ukrainienne en décembre 2014, elle est nommée quelques jours plus tard vice-ministre de l’Intérieur de l’Ukraine dans le second gouvernement Iatsenouk

15- ( http://www.marianne.net/Georgie-la-french-connection_a223... ) Toujours est-il qu’en 2016, la presse faisait état de la relation de Raphaël Gluksmann avec la journaliste Léa Salamé.

16- http://www.huffingtonpost.fr/benjamin-abtan/adhesion-popu...

17- http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/05/rwanda-i...

18- http://www.madaniya.info/2015/04/25/hommage-aux-victimes-... 


- Source : Madaniya

Tulsi est-elle une sorcière?

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Tulsi est-elle une sorcière?

Ex: http://www.dedefensa.org 

On s’étonnait avec quelque impatience que la vertu et l’échafaud ne se soient pas manifestés plus tôt... Enfin, nous y sommes et ZeroHedge.com/TheDuran.com peuvent, de concert, exprimer leur soulagement : « It's becoming increasingly clear that Gabbard is just another Putin puppet who likely assisted Russian hackers in their efforts to take down Hillary...we sincerely hope the Congress launches an immediate investigation. »

Effectivement, la raciste, xenophobe et homophobe, machiste, white-supremacist, pro-Poutine & pro-Assad, antisémite, couarde & traîtresse Tulsi Gabbard est enfin l’objet de l’attention bienveillante des gardiens vigilants de la fosse aux sorcières. Le McCarthysme original, vraiment, fait cour de récré à côté du McCarthysme-postmoderne de Washington D.C.-Alice in Wonderland. Gabbard est la dernière sorcière en date que l’ogre édenté ait à se mettre sous la dent, pour avoir scandaleusement affirmé que l’attaque contre la Syrie du 6 avril n’était pas justifiée, n’était pas légale, n’était pas humanitaire, n’était pas héroïque, n’était pas intelligente — alors qu’au contraire, elle est bien tout cela, comme chaque jour le montre davantage. Cette attaque et les commentaires qu’elle suscite nous font béer de fascination presqu’admirative devant l’abysse d’au-delà du sans-fond qu’atteint l’hébétude de la néantisation intellectuelle de nos dirigeants-Système et leurs hordes de zombies-Système ramassant les ordures derrière eux. Du point de vue de la pensée et si la pensée à une odeur, le purin, à côté, sent la rose du printemps “qui ce matin avait déclose”.

« Sporting a sweet new “Resist” picture on Twitter, Neera Tanden, President of the Center for American Progress and author of numerous embarrassing email exchanges with John Podesta, called on Hawaiians to oust their Representative, Tulsi Gabbard, for having the audacity to question whether Assad was responsible for the recent chemical weapons attacks in Syria.

» Of course, we're almost certain that Neera's comments had nothing to do with the fact that Gabbard was one of the few House democrats to throw her support behind Bernie Sanders in the 2016 presidential election rather than Tanden's chosen candidate, Hillary.

» Nevertheless, here is Gabbard speaking with Wolf Blitzer of CNN who, like many of his colleagues in the MSM, seems to suddenly be very trusting of the Trump administration. [...]

» Gabbard, who sits on the Armed Services and Foreign Affairs committees, drew criticism earlier this year when she took a somewhat mysterious trip alone to meet with Assad in Syria without alerting House Speaker Paul Ryan.  The liberal Democrat subsequently explained she simply wanted to engage in dialogue with Assad though it clearly burned some bridges within her own party.Per CNN :

» Gabbard told CNN on Friday that she wants to achieve peace in Syria, “Why should we just blindly follow this escalation of a counterproductive regime-change war?” “There's responsibility that goes around,” Gabbard said. “Standing here pointing fingers does not accomplish peace for the Syrian people. It will not bring about an end to this war.“

» Meanwhile, former DNC chair Howard Dean also decided to join in on ganging up on Gabbard, but he immediately got shut down by a follower who asked the obvious question of why engaging in dialogue was disqualifying for Gabbard but violating federal record retention laws and a Congressional subpoena was perfectly fine for Hillary... »

Ce texte de ZeroHedge.com autant qu’une description sarcastique des attaques contre Tulsi Gabbard ont leur place dans le défilé des nouvelles de Washington D.C. In Wonderland, mais ils sont aussi un signe convainquant de l’accélération de la dynamique de désordre dans laquelle l’attaque contre la Syrie n’a mis aucun ordre puisqu’elle a provoqué exactement le contraire. On s’en serait douté, certes, mais pas à la Maison-Blanche ni au Congrès.

En d’autres mots, les attaques contre Gabbard nous disent d’une façon plus générale que la montée du désordre incohérent au moins depuis fin-2015/déut-2016 dans la vie politique aux USA, centré sur la relation antagoniste avec la Russie et la dénonciation hystérique de tout ce qui est russe ou ce qui s’y rattache (Assad et la Syrie), cette montée du désordre ne cesse d’accélérer. Si l’on considère, comme certains l’ont supposé, que le but (?) de Trump avec son affaire syrienne était notamment de faire cesser les attaques contre lui comme “marionnette de Poutine”, c’est sans aucun doute que l’on n’a pas compris l’exacte nature de ces attaques. On ne peut raisonner avec des manœuvres prétendument rationnelles, comme le sont effectivement des machinations de cette sorte, un désordre qui est d’essence à la fois irrationnelle et psychiatrique.

(Bien entendu, nous jugeons là d’une hypothèse qui n’est certainement pas la nôtre. Pour nous, la décision de l’attaque contre la Syrie n’est pas une “manœuvre rationnelle” et elle a aussi bien montré la grande part d’irrationnel, – son côté téléréalité disons, pour faire bref, – du président Trump. Au reste, les conséquences de l’attaque, qui se font sentir essentiellement sinon uniquement à Washington D.C. In Wonderland, découvrent une production extraordinaire d’explications extravagantes de tous les côtés, aussi bien dans l’administration qu’au Congrès, des changements constants d’attitudes [notamment les “flips-flops” de Tillerson sur le sort d’Assad, dont CNN a fait une rubrique, – on en vient à admettre que CNN fait pour une fois un commentaire acceptable, c’est dire où nous en sommes...] Tout se passe comme s’il y avait eu une attaque, un missile strike contre Washington D.C. In Wonderland et non pas contre la Syrie...)

Le traitement entamé contre Gabbard montre que la campagne de néo-McCarthysme, ou de McCarthysme-postmoderne, se produit avec toujours cette montée paroxystique de la férocité, accompagnée de son cortège de sottise, de ridicule et d’incohérences. Le parti démocrate semble enfermé dans une sorte d’asile qu’il s’est créé lui-même, qui invite à une constante radicalisation de sa radicalité désormais devenue sa raison d’être. Les républicains, eux, tentent de suivre puisqu’ils ne peuvent imaginer envisager une autre orientation qu’une radicalisation ; ils peinent à le faire parce qu’ils sont le parti du président, prétendument d’un président réhabilité aux yeux du Système, mais sans que cette pseudo-“réhabilitation” apporte le moindre rangement et le moindre apaisement dans ce parti déstabilisé complètement depuis la montée et la victoire de Trump.

Certes, le McCarthysme-postmoderne est sans aucun doute plus violent et plus incandescent que ne fut le vrai McCarthysme, mais il est aussi complètement incontrôlable, notamment par ceux qui sont censés en profiter. Ce McCarthysme-postmoderne n’a justement pas un Joe McCarthy, à la fois pour le rendre réellement efficace comme dans les années 1950, à la fois pour disparaître en éliminant de ses positions Joe McCarthy comme cela fut fait en 1953-1954 ; il n’a rien d’humain qui puisse prétendre à son contrôle, et répond à une impulsion générale venue du Système, et dont l’effet semble d’abord affecter, psychologiquement, ceux qui prétendent le contrôler et en tirer profit sans savoir ni dans quelle intention ni pour quel but. Le McCarthysme des années 1950 constituait le développement d’une phobie propre à l’américanisme, mais qui avait des effets politiques favorables ou défavorables selon ce qu’on en voulait, et qui effectivement s’avérait contrôlable. Le McCarthysme-postmoderne est complètement autobloquant, il s’annihile lui-même en même temps qu’il se déchaîne, montrant bien ainsi qu’il est une production du Système.

Normalement, comme on l’a vue agir jusqu’ici, et notamment son courage sinon son héroïsme, Gabbard devrait pouvoir résister à ces attaques, sinon même se renforcer contre elles et envisager des possibilités de contre-attaque. Elle n’est pas seule, notamment avec pour allié principal Rand Paul au Sénat et quelques autres parlementaires qui se distinguent épisodiquement, selon les arguments développés, de la meute générale pour des raisons diverses. Puisqu’il n’y a pas de Joe McCarthy mais un courant général qui est généré par le Système, cela signifie que ceux qui relaient ce McCarthysme ne sont nullement unis et même s’affrontent entre eux. Il s’agit du McCarthysme du désordre, sans aucun frein et finalement sans aucun but que lui-même, – le désordre pour le désordre, – et ceux qui parviennent à y résister, – Tulsi Gabbard pour notre propos, certes, – pourraient bien se retrouver en position de force si le désordre atteint un point de rupture.

Confiance, donc, dans Tulsi Gabbard, à propos de laquelle nous venons de lire, alors que nous terminons cet article, cette hypothèse en forme de fervente prière que le Saker US introduit dans l'article qu'il vient lui-même de mettre en ligne  :

« The next four years will be terrible, I am sorry to say.  Our next hope – however thin – for somebody sane in the White House might be for 2020.  Maybe Tulsi Gabbard will run on a campaign promise of peace and truly draining the swamp?  Maybe “America first” will mean something if Gabbard says it?  Right now she seems to be pretty much the only one refusing the accept the “Assad did it” nonsense.  So maybe she can provide the mix of peace and progressive social policies so many Americans really want?  Maybe she could become the first woman President for all the right, rather then wrong, reasons. I don’t know.  2020 is still very, very far away, let’s just hope we all make it to that date before some imbecile in DC decides that war with Russia is a good idea. »

 

Mis en ligne le 12 avril 2017 à 18H01

mardi, 18 avril 2017

Presseschau - April 2017

 

A propos d'une première monographie sur Jean Thiriart

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A propos d'une première monographie sur Jean Thiriart

par Eric Vuylsteke

YS-thiriart-pardes.jpgChef d’entreprise avisé, matérialiste athée, communiste réformateur, sportif, narcissique revendiqué, quelque peu mégalomane, redoutable organisateur et homme d’ordre, tiers-mondiste de droite, précurseur du nationalisme européen et de la grande Europe, jacobin, révolutionnaire inclassable, mal compris et souvent utilisé, tel est le Jean Thiriart (1922-1992) que nous dépeint Yannick Sauveur au terme de 127 pages fort bien documentées.

Celui qu’Alain de Benoist considérait comme une des rares têtes  pensantes de l’ultra-droite d’après la guerre voulut,  dès les années 1960, créer un parti historique capable de faire émerger les conditions d’une révolution nationale européenne qui verrait naître une Europe unitaire et centralisée de Brest à Bucarest d’abord, de Brest à Vladivostok ensuite.

Niant (ou ne prenant pas en compte) les faits ethniques et culturels, Thiriart voyait la grande Europe comme une communauté de destin sans tenir compte de l’enracinement et de l’histoire de ses composants: ce qui aboutit à vouloir créer une nation ou plutôt un empire sur du sable. Bref l’on est loin de l’Europe aux cents drapeaux que nous défendons.

Si l’on peut être favorable à la disparition des états nations, comme le voulait Thiriart, en faveur d’une grande Europe Impériale, encore faut-il accepter la longue mémoire des divers peuples composant l’Europe: fait qui ne peut être nié au profit de l’idée exacte mais réductrice d’une communauté de destin comme définition de la nation. Jean Thiriart se considérait (surtout à partir de 1980) comme un communiste non marxiste promouvant un «communisme intelligent» qu’il appelait communautarisme (mais ce terme était utilisé dès les années 1962/1963, le contenu ayant sans doute évolué) mais, à vrai dire et au-delà des apparences, le communautarisme de Thiriart est assez éloigné de l’idée de communauté du peuple car le fait ethnique et spirituel était absent de cette notion de communautarisme.

Il y eut certainement une évolution dans la pensée de Thiriart mais cette évolution est due en grande partie à l’évolution géopolitique depuis 1961, date de la constitution du mouvement "Jeune Europe" par Thiriart et plusieurs autres personnalités de la droite radicale belge.

Yannick Sauveur a connu le Thiriart des années post activisme soit aux alentours des années 1972 à 1992. «Jeune Europe» (principale organisation de l’ultra-droite de l’après-guerre en Belgique) fut active de fin 1961 à 1965 (même si théoriquement l’aventure pris fin en 1969) et se voulut une organisation révolutionnaire transnationale européenne mais la majorité de ses militants se trouvait en Belgique et en Italie.

Jeune Europe et son principal doctrinaire étaient profondément hostiles à l’impérialisme américain (mais bizarrement pas à l’impérialisme culturel américain) et à l’impérialisme soviétique communiste de l’époque  ("Ni Moscou Ni Washington" était le mot d’ordre).

Thiriart s’était rapidement imposé comme chef du mouvement Jeune Europe qu’il organisa de manière structurée et disciplinée avec ses membres, ses militants en chemises bleues qui, debout de part et d’autre de la salle, encadraient les meetings rassemblant plusieurs centaines de personnes.

Les orateurs portaient souvent le même uniforme (la chemise bleue, interdite par Thiriart après 1965, qui voulait ainsi éviter tout anachronisme et tout amalgame facile).

Les meetings se terminaient par le chant des troupes d’assaut  (Nous sommes les hommes des troupes d’assaut, les soldats de la révolution…..). A cela s’ajoutait les bagarres de salle et de rue, subies ou provoquées par Jeune Europe), bagarres où Thiriart était toujours en tête de ses hommes, la grosse laisse en métal de son chien à la main.

Cette période 1961 à 1965 (que j’ai connue partiellement dans mon extrême adolescence, comme militant) révélait une Jeune Europe de combat ou la croix celtique était à l’honneur et dont tant la pratique  que les discours s’inscrivaient dans un romantisme fascisant assumé.

Éric Vuylsteke.

Yannick Sauveur, "Qui suis-je ?" Thiriart, Editions Pardès, 2016.

sarl.pardes@orange.fr


Du combat tellurique contre le système technétronique

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Du combat tellurique contre le système technétronique

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org 

Il y a quatre ans, pendant les fortes manifs des jeunes chrétiens contre les lois socialistes sur la famille (lois depuis soutenues et bénies par la hiérarchie et par l’ONG du Vatican mondialisé, mais c’est une autre histoire), j’écrivais ces lignes :

« Deux éléments m’ont frappé dans les combats qui nous occupent, et qui opposent notre jeune élite catholique au gouvernement mondialiste aux abois : d’une part la Foi, car nous avons là une jeunesse insolente et Fidèle, audacieuse et tourmentée à la fois par l’Ennemi et la cause qu’elle défend ; la condition physique d’autre part, qui ne correspond en rien avec ce que la démocratie-marché, du sexe drogue et rock’n’roll, des centres commerciaux et des jeux vidéo, attend de la jeunesse.

L’important est la terre que nous laisserons à nos enfants ne cesse-ton de nous dire avec des citations truquées ; mais l’avenir c’est surtout les enfants que nous laisserons à la terre ! Cela les soixante-huitards et leurs accompagnateurs des multinationales l’auront mémorisé. On a ainsi vu des dizaines milliers de jeunes Français – qui pourraient demain être des millions, car il n’y a pas de raison pour que cette jeunesse ne fasse pas des petits agents de résistance ! Affronter la nuit, le froid, la pluie, les gaz, l’attente, la taule, l’insulte, la grosse carcasse du CRS casqué nourri aux amphétamines, aux RTT et aux farines fonctionnaires. Et ici encore le système tombe sur une élite physique qu’il n’avait pas prévue. Une élite qui occupe le terrain, pas les réseaux.

Cette mondialisation ne veut pas d’enfants. Elle abrutit et inhibe physiquement – vous pouvez le voir vraiment partout - des millions si ce n’est des milliards de jeunes par la malbouffe, la pollution, la destruction psychique, la techno-addiction et la distraction, le reniement de la famille, de la nation, des traditions, toutes choses très bien analysées par Tocqueville à propos des pauvres Indiens :

« En affaiblissant parmi les Indiens de l'Amérique du Nord le sentiment de la patrie, en dispersant leurs familles, en obscurcissant leurs traditions, en interrompant la chaîne des souvenirs, en changeant toutes leurs habitudes, et en accroissant outre mesure leurs besoins, la tyrannie européenne les a rendus plus désordonnés et moins civilisés qu'ils n'étaient déjà. »

Et bien les Indiens c’est nous maintenant, quelle que soit notre race ou notre religion, perclus de besoins, de faux messages, de bouffes mortes, de promotions. Et je remarquais qu’il n’y a rien de pire pour le système que d’avoir des jeunes dans la rue (on peut en payer et en promouvoir, les drôles de Nuit debout). Rien de mieux que d’avoir des feints-esprits qui s’agitent sur les réseaux sociaux.

J’ajoutais :

« Et voici qu’une jeunesse montre des qualités que l’on croyait perdues jusqu’alors, et surtout dans la France anticléricale et libertine à souhait ; des qualités telluriques, écrirai-je en attendant d’expliquer ce terme. Ce sont des qualités glanées au cours des pèlerinages avec les parents ; aux cours des longues messes traditionnelles et des nuits de prières ; au cours de longues marches diurnes et des veillées nocturnes ; de la vie naturelle et de la foi épanouie sous la neige et la pluie. On fait alors montre de résistance, de capacité physique, sans qu’il y rentre de la dégoutante obsession contemporaine du sport qui débouche sur la brutalité, sur l’oisiveté, l’obésité via l’addiction à la bière. On est face aux éléments que l’on croyait oubliés. »

Enfin je citais un grand marxiste, ce qui a souvent le don d’exaspérer les sites mondialistes et d’intriquer les sites gauchistes qui reprennent mes textes. C’est pourtant simple à comprendre : je reprends ce qui est bon (quod verum est meum est, dit Sénèque) :

HL-revUrb.jpg« Je relis un écrivain marxiste émouvant et oublié, Henri Lefebvre, dénonciateur de la vie quotidienne dans le monde moderne. Lefebvre est un bon marxiste antichrétien mais il sent cette force. D’une part l’URSS crée par manque d’ambition politique le même modèle de citoyen petit-bourgeois passif attendant son match et son embouteillage ; d’autre part la société de consommation crée des temps pseudo-cycliques, comme dira Debord et elle fait aussi semblant de réunir, mais dans le séparé, ce qui était jadis la communauté. Lefebvre rend alors un curieux hommage du vice à la vertu ; et il s’efforce alors à plus d’objectivité sur un ton grinçant.

Le catholicisme se montre dans sa vérité historique un mouvement plutôt qu’une doctrine, un mouvement très vaste, très assimilateur, qui ne crée rien, mais en qui rien ne se perd, avec une certaine prédominance des mythes les plus anciens, les plus tenaces, qui restent pour des raisons multiples acceptés ou acceptables par l’immense majorité des hommes (mythes agraires).

Le Christ s’exprime par images agraires, il ne faut jamais l’oublier. Il est lié au sol et nous sommes liés à son sang. Ce n’est pas un hasard si Lefebvre en pleine puissance communiste s’interroge sur la résilience absolue de l’Eglise et de notre message :

Eglise, Saint Eglise, après avoir échappé à ton emprise, pendant longtemps je me suis demandé d’où te venait ta puissance.

Oui, le village chrétien qui subsiste avec sa paroisse et son curé, cinquante ans après Carrefour et l’autoroute, deux mille ans après le Christ et deux cents ans après la Révolution industrielle et l’Autre, tout cela tient vraiment du miracle.

Le monde postmoderne est celui du vrai Grand Remplacement : la fin des villages de Cantenac, pour parler comme Guitry. Il a pris une forme radicale sous le gaullisme : voyez le cinéma de Bresson (Balthazar), de Godard (Week-end, Deux ou trois choses), d’Audiard (les Tontons, etc.). Le phénomène était global : voyez les Monstres de Dino Risi qui montraient l’émergence du citoyen mondialisé déraciné et décérébré en Italie. L’ahuri devant sa télé…

Il prône ce monde une absence de nature, une vie de banlieue, une cuisine de fastfood, une distraction technicisée. Enfermé dans un studio à mille euros et connecté dans l’espace virtuel du sexe, du jeu, de l’info. Et cela donne l’évangélisme, cette mouture de contrôle mental qui a pris la place du christianisme dans pas le mal de paroisses, surtout hélas en Amérique du Sud. Ce désastre est lié bien sûr à l’abandon par une classe paysanne de ses racines telluriques. Je me souviens aux bords du lac Titicaca de la puissance et de la présence catholique au magnifique sanctuaire de Copacabana (rien à voir avec la plage, mais rien) ; et de son abandon à la Paz, où justement on vit déjà dans la matrice et le conditionnement. Mais cette reprogrammation par l’évangélisme avait été décidée en haut lieu, comme me le confessa un jour le jeune curé de Guamini dans la Pampa argentine, qui évoquait Kissinger.

J’en viens au sulfureux penseur Carl Schmitt, qui cherchait à expliquer dans son Partisan, le comportement et les raisons de la force des partisans qui résistèrent à Napoléon, à Hitler, aux puissances coloniales qui essayèrent d’en finir avec des résistances éprouvées ; et ne le purent. Schmitt relève quatre critères : l’irrégularité, la mobilité, le combat actif, l’intensité de l’engagement politique. En allemand cela donne : Solche Kriterien sind: Irregularität, gesteigerte Mobilität des aktiven Kampfes und gesteigerte Intensität des politischen Engagements.

Tout son lexique a des racines latines, ce qui n’est pas fortuit, toutes qualités de ces jeunes qui refusèrent de baisser les bras ou d’aller dormir : car on a bien lu l’Evangile dans ces paroisses et l’on sait ce qu’il en coûte de trop dormir !

Schmitt reconnaît en fait la force paysanne et nationale des résistances communistes ; et il rend hommage à des peuples comme le peuple russe et le peuple espagnol : deux peuples telluriques, enracinés dans leur foi, encadrés par leur clergé, et accoutumés à une vie naturelle et dure de paysan. Ce sont ceux-là et pas les petit-bourgeois protestants qui ont donné du fil à retordre aux armées des Lumières ! Notre auteur souligne à la suite du théoricien espagnol Zamora (comme disait Jankélévitch il faudra un jour réhabiliter la philosophie espagnole) le caractère tellurique de ces bandes de partisans, prêts à tous les sacrifices, et il rappelle la force ces partisans issus d’un monde autochtone et préindustriel. Il souligne qu’une motorisation entraîne une perte de ce caractère tellurique (Ein solcher motorisierter Partisan verliert seinen tellurischen Charakter), même si bien sûr le partisan – ici notre jeune militant catholique - est entraîné à s’adapter et maîtrise mieux que tous les branchés la technologie contemporaine (mais pas moderne, il n’y a de moderne que la conviction) pour mener à bien son ouvrage.

guerille aps.jpg

Schmitt reconnaît en tant qu’Allemand vaincu lui aussi en Russie que le partisan est un des derniers soldats – ou sentinelles – de la terre (einer der letzten Posten der Erde ; qu’il signifie toujours une part de notre sol (ein Stück echten Bodens), ajoutant qu’il faut espérer dans le futur que tout ne soit pas dissous par le melting-pot du progrès technique et industriel (Schmelztiegel des industrielltechnischen Fortschritts). En ce qui concerne le catholicisme, qui grâce à Dieu n’est pas le marxisme, on voit bien que le but de réification et de destruction du monde par l’économie devenue folle n’a pas atteint son but. Et qu’il en faut encore pour en venir à bout de la vieille foi, dont on découvre que par sa démographie, son courage et son énergie spirituelle et tellurique, elle n’a pas fini de surprendre l’adversaire.

Gardons une condition, dit le maître : den tellurischen Charakter. On comprend que le système ait vidé les campagnes et rempli les cités de tous les déracinés possibles. Le reste s’enferme dans son smartphone, et le tour est joué.

Bibliographie

Carl Schmitt – Du Partisan

Tocqueville – De la démocratie I, Deuxième partie, Chapitre X

Guy Debord – La Société du Spectacle

Henri Lefebvre – Critique de la vie quotidienne (Editions de l’Arche)

lundi, 17 avril 2017

Dalmacio Negro - El enemigo, el Estado

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Dalmacio Negro - El enemigo, el Estado

Conferencia de Dalmacio Negro grabada en la sede del IJM el 11/1/2014.

samedi, 01 avril 2017

Listen to the Magnificent National Anthem of Tsarist Russia - God Save the Tsar

Listen to the Magnificent National Anthem of Tsarist Russia

God Save the Tsar

 

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vendredi, 31 mars 2017

The Important Works Of French Author Michel Houellebecq

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The Important Works Of French Author Michel Houellebecq

Ex: http://www.returnofkings.com

Even when he sometimes touches upon subjects that are even “controversial” (i.e. do not conform to general ideas) for people within the manosphere, he often makes good points and either creates laughter or encourages reflection. While his novels mainly take place in France, many of the discourses can be contextualized so that an American can draw the same conclusions with regard to his native country.

In this article I will describe and explain some of the core ideas that Houellebecq has written about in Whatever, The Elementary Particles (2000), Platform (2002), The Possibility of an Island (2005), The Map and the Territory (2012), and Submission (2015). I have also read some of his material in French, such as Lanzarote (2000), but focus solely on the English translations of the novels. Secondarily I will also make value judgments about the overall quality of each novel.

MH-Plateforme.jpgThe sexual marketplace

As ROK writer Troy Francis emphasizes in his terrific article, Houellebecq was one of the first thinkers to analyze the sexual marketplace. This angle was mainly used in Whatever, in which the unnamed protagonist and his ugly virgin co-worker Raphael face the reality of contemporary Western social-liberal culture.

The semi-depressed and cynical protagonist has had sex, although it was about two years ago since the last time, and is thus not a total lost case, but prefers to jerk off rather than to compete for the meat while in a nightclub. His friend, on the other hand, is simply too ugly to bang and even considers to kill a more sexually successful black guy in resentment. It is misanthropic and not very uplifting, although the reality for some people.

“Economic liberalism is an extension of the domain of the struggle, its extension to all ages and all classes of society. Sexual liberalism is likewise an extension of the domain of the struggle, its extension to all ages and all classes of society.”

Whatever is not as well-written and multi-faceted as Houellebecq’s later works, but quite entertaining and makes good points about for instance the significance of material wealth vis-a-vis emotional well-being.

Cloning and aging

The Elementary Particles and The Possibility of an Island focus on futuristic scenarios, cloning in particular. But whereas the former only has genetic programming as a frame, the plot in The Possibility of an Island alternately is about Daniel and his two clones, living as hermits in post-apocalyptic environments.

The real Daniel is an aging yet still successful comedian who manages to bang young hotties up to a point where even he becomes too old for his girlfriend. His hedonistic lifestyle can be looked upon as empty, but at least he is not miserable until he gets cuckolded. It is quite depressing to read about this process but also very realistic.

The controversy, especially spelled out at the end of The Elementary Particles, is that Houellebecq suggests that a world without men would be better and safer. I would leave it up to the readers to reflect on that.

Apart from this dimension, though, it is brimming with real-talk and sharp observations:

“The terrible predicament of a beautiful girl is that only an experienced womanizer, someone cynical and without scruple, feels up to the challenge. More often than not, she will lose her virginity to some filthy lowlife in what proves to be the first step in an irrevocable decline.”

Overall The Elementary Particles is better and perhaps his strongest novel up to this date. It features all of the main strengths of Houllebecq’s particular writing formula, such as dark humour, sharp political and philosophical commentary, social analysis and human relationships (both regarding love and lust).

Sex tourism and hedonism

In Platform, Houellebecq deals with hedonism in parallel with sex tourism in more depth. The protagonist is a 40-year old sex tourist, who, together with his much younger and hotter French girlfriend Valérie, starts to reflect upon the ideal modern world: a place in which less prosperous people, not only Thai (although a large share of the plot occurs in Thailand), can serve the needs of the global middle and upper classes. Only aggressive traditional religions/ideologies like Islam can stand in its way.

About 17 years later we know that this type of world has not been realized, although in part it is still the case that men go to places like Pattaya to have sex with prostitutes. In fact, Matrix-like phenomena such as virtual reality and human-like sex dolls and robots appear to be where things are heading.

Platform is still an entertaining and engaging novel. Some of the characters, Robert in particular, remind one about ROK contributors and commentators.

MH-Map2.jpgIslamization and traditional resurgence

The conservative and traditional angle can fragmentarily be found within Houellebecq’s earliest works, but in The Map and the Territory one finds a more distinctive penchant for pre-modern ideas such as Ferdinand Tönnies’ Gemeinschaft (community preferred over society). For French people, a quiet life on the countryside might be preferable to the urban landscape.

There is also a connection between this and his succeeding book Submission, since the French traditionalist philosopher René Guénon is briefly mentioned in The Map and the Territory. In Submission his writings play a more explicit role in the realm of ideas.

Overall, though, the Islamization of France, is the core idea that Submission hinges upon. It is full of interesting observations:

Hidden all day in impenetrable black burkas, rich Saudi women transformed themselves by night into birds of paradise with their corsets, their see-through bras, their G-strings with multicolored lace and rhinestones. They were exactly the opposite of Western women, who spent their days dressed up and looking sexy to maintain their social status, then collapsed in exhaustion once they got home, abandoning all hope of seduction in favor of clothes that were loose and shapeless.

Style-wise The Map and the Territory might be Houellebecq’s strongest novel, which granted him the Goncourt prize, but idea-wise Submission is more worthwhile.

In summary

Even if many of these ideas have been covered by ROK over the years, and sometimes in more depth, Houellebecq is a great novelist and his books are worth reading only for the sake of pleasure (or for the sake of ideas). It can also be a way to red pill blue pill readers since he, despite the controversy that his books has led to, is a well regarded and award winning author. Strongly recommended.

Read More: Why Michel Houellebecq’s “Submission” Is The Most Important Novel Of 2015

Why Michel Houellebecq’s “Submission” Is The Most Important Novel Of 2015

In the horrific aftermath of the recent atrocities at the offices of Charlie Hebdo, the news –unbeknown to all but the magazine’s sixty-thousand subscribers – that Michel Houellebecq was on the cover of the current issue quickly spread around the world.

To those who have followed Houellebecq’s writing career (he is France’s foremost contemporary novelist by some distance) this was hardly a surprise. After all, Houellebecq is a man who once described Islam as “the stupidest religion” in an interview and was sued by a civil rights group for hate speech (he won on grounds of freedom of speech) and whose book Platform contains the following lines:

Every time I heard that a Palestinian terrorist, or a Palestinian child or a pregnant Palestinian woman, had been gunned down in the Gaza Strip, I felt a quiver of enthusiasm at the thought of one less Muslim.

Nevertheless, there was perhaps some slight surprise that the old provocateur had done it again. Now aged 56, Houellebecq had finally seemed to mellow with his last book The Map and the Territory, which won the Prix Goncourt in 2010, France’s top literary award. Houellebecq, it seemed, had at last been admitted into the fold of respectability.

But then given that his new novel Soumission (Submission in English) imagines a France in the near future led by a Muslim president and subject to Sharia Law, such surprise was misplaced.

Houellebecq and Charlie Hebdo

There was some speculation at the time that the Houellebecq cover had proved an irritant sufficient to motivate the Paris killings. Of course, this proved to be unfounded – after all, the Kouachi brothers had planned their attack for some time, and wouldn’t have known the subject matter of upcoming issues.

Although publication of the book in France wasn’t cancelled, as some thought it might be, nevertheless Houellebecq cancelled all promotion for it and went underground. His friend Bernard Maris, economist and Charlie Hebdo contributor, had been among those killed. When he resurfaced some days later, shaken, his first words were “Je Suis Charlie.”

MH-island.jpgReading Houellebecq’s past comments and hearing Submission’s synopsis it would be forgivable to assume that he is a rabid Islamophobe whose thinking lacks all subtlety—an ignorant rabble-rouser. But nothing could be further from the truth.  Here’s Adam Gopnik of the New Yorker in a recent article on his work:

The other striking thing about Houellebecq is how literary he is—the first hundred or so pages of “Submission” depend on a complicated analysis of the work of the nineteenth-century writer J. K. Huysmans, best known as a novelist of Decadence and the Church, and for his influence on other French writers. This is, at least, an inadvertent compliment to the continued literary culture of France: no American satiric novelist, not Tom Wolfe or Christopher Buckley, could hope to hold a mass audience with hundreds of pages on the follies typically encountered in the university study of Hart Crane, or on how best to conceptualize his relationship with Wallace Stevens.

In fact, Houellebecq is a literary artist of the highest order – he is a satirist in the grand tradition of Orwell and Huxley, taking current social trends and extrapolating them, then looking with horror at what we have become, and what we could become in the near future.

Sexual Marketplace

Heartiste recently tweeted that while Houellebecq is currently having his historical “moment,” what he should really be remembered for is his analysis of the sexual marketplace. This is from his first novel “Whatever”:

It’s a fact, I mused to myself, that in societies like ours sex truly represents a second system of differentiation, completely independent of money; and as a system of differentiation it functions just as mercilessly. The effects of these two systems are, furthermore, strictly equivalent. Just like unrestrained economic liberalism, and for similar reasons, sexual liberalism produces phenomena of absolute pauperization. Some men make love every day; others five or six times in their life, or never. Some make love with dozens of women, others with none. It’s what’s known as ” the law of the market”. In an economic system where unfair dismissal is prohibited, every person more or less manages to find their place. In a sexual system where adultery is prohibited, every person more or less manages to find their bed mate. In a totally liberal economic system certain people accumulate considerable fortunes; others stagnate in unemployment and misery. In a totally liberal sexual system certain people have a varied and exciting erotic life; others are reduced to masturbation and solitude…………

Love as a kind of innocence and as a capacity for illusion, as an aptitude for epitomizing the whole of the other sex in a single loved being rarely resists a year of sexual immorality, and never two. In reality the successive sexual experiences accumulated during adolescence undermine and rapidly destroy all possibility of projection of an emotional and romantic sort; progressively, and in fact extremely quickly, one becomes as capable of love as an old slag.

Houellebecq, who began his creative life as a poet, is behind the humour a deeply sad writer whose work accurately pinpoints the deep inadequacies in contemporary society. He also neatly skewers the concerns of the manosphere in elegant but devastating aphorisms such as the following, from The Possibility of an Island:

Show men endless images of beautiful models and actresses and singers, show them endless images of beautiful, slim, women engaging in sex with enthusiasm, tell them that a world of uncommitted and marriageless sex is the norm — then, for reasons they don’t understand, slam the door in their face.This is not a prescription for long term stability.

Houellebecq looking well, yesterday.

The charge laid against Submission is of course that it is Islamophobic. But is it? An English translation won’t be available until late summer, but early indications suggest that it is not. Gopnik again:

The spectre of an Islamic re-reconquest is therefore mixed with admiration for its discipline and purpose. The Muslim warriors are taken to be antimaterialists inspired by an austere ideal—the very idea of submission to authority that we have lost. In the back-and-forth of fantasies of conquest and submission between panicked Catholics and renascent Muslims, Islam plays an ambiguous role, as both the feared besieger and the admirable Other.

The novel, set in 2022, concerns a middle-aged protagonist called Francois, an academic who is obsessed equally with the work of J.K. Huysmans and sex with young co-eds. When a deal between the left and a popular Muslim party is brokered to prevent the far right from coming to power, the coalition wins the election.

They agree that the socialists will look after finance and foreign affairs, while the Muslims will handle education and social issue. This leads quickly to the introduction of Sharia Law: women are required to wear modest clothes in public, schools are segregated by gender, with girls taught cooking and trained to be wives and mothers, very limited opportunities for higher education. Regular prayer and study of the Koran are also implemented. Polygamy becomes the norm. Left with little choice by the new state, Francois converts to Islam.

MH-Submission (1).jpgIslamophobic

Where many were expecting an excoriating, dystopian account of life under the harsh new regime, it would appear that in fact society stabilizes and things get better in France. With feminism reigned in, traditional values re-established and polygamy encouraged, Francois, it would appear, rather enjoys the new state of affairs.

Far from being Islamophobic, the implication of the novel seems to be that debased western society with its deeply-flawed sexual marketplace would actually be improved by aspects of the faith’s prescripts. It is clear from an interview that Houellebecq recently gave to the Paris Review that his attitudes to Islam have shifted in recent times:

The Koran turns out to be much better than I thought, now that I’ve reread it—or rather, read it. The most obvious conclusion is that the jihadists are bad Muslims. Obviously, as with all religious texts, there is room for interpretation, but an honest reading will conclude that a holy war of aggression is not generally sanctioned, prayer alone is valid. So you might say I’ve changed my opinion. That’s why I don’t feel that I’m writing out of fear [of assimilation into Islam]. I feel, rather, that we can make arrangements. The feminists will not be able to, if we’re being completely honest. But I and lots of other people will.

But this is not a book that will please everyone:

We haven’t spoken much about women. Once again you will attract criticism on that front.

Certainly a feminist is not likely to love this book. But I can’t do anything about that.

The English edition is slated for release in September — without a doubt it will be the most significant fiction release of 2015, both for its commentary on Islam and feminism. I for one can’t wait.

To find out how to operate efficiently in the sexual marketplace and meet beautiful women click here

jeudi, 30 mars 2017

Pierre-Guillaume de Roux: «Il y a chez mon père une volonté de briser les idoles»

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Pierre-Guillaume de Roux: «Il y a chez mon père une volonté de briser les idoles»

 
Ex: https://philitt.fr 
 

Pierre-Guillaume de Roux a dirigé de nombreuses maisons d’édition (éditions de la Table Ronde, éditions du Rocher) avant de créer la sienne en 2010, qui porte son nom. Il est le fils de l’écrivain et éditeur Dominique de Roux, fondateur des Cahiers de l’Herne et défenseur d’une conception de la littérature en voie de disparition.

PHILITT : Pouvez-vous nous parler de la fondation des éditions et des Cahiers de L’Herne?

Pierre-Guillaume de Roux : Les Cahiers de L’Herne ont été créés en 1961, avec un premier cahier René Guy Cadou. Mais l’histoire commence en 1956 avec une revue un peu potache tirée à 300 exemplaires qui s’appellait L’Herne, dans laquelle mon père et ses amis vont publier leurs premiers textes. Cette période va réunir autour de lui des gens aussi différents que Jean Ricardou, qui passera ensuite à Tel Quel, Jean Thibaudeau, Georges Londeix et quelques autres. C’est la première cellule.

L’Herne représente pour mon père une forme de littérature comparée : on coupe une tête, elle repousse toujours. À Lerne de la mythologie, il a ajouté sa lettre fétiche, le H, qu’on retrouve dans les Dossiers H ou dans la revue Exil(H). Cette lettre va l’accompagner toute sa vie. Cette première période va se terminer en 1958. Il va y avoir un moment de rupture, de réflexion. Entre 1958 et 1960 va mûrir l’idée de cahiers livrés deux fois par an dans le but de réévaluer la littérature, c’est-à-dire de changer la bibliothèque. Les surréalistes l’avaient fait quelques décennies plus tôt.

dominiquederoux1.jpgCadou était un coup d’essai, un pur fruit du hasard. C’est grâce au peintre Jean Jégoudez qu’on a pu accéder à des archives et constituer ce premier cahier. Cadou est un poète marginal qu’on ne lit pas à Paris : c’est l’une des raisons pour lesquelles mon père s’y est intéressé. Mais c’est Bernanos qui donnera le coup d’envoi effectif aux Cahiers. Mon père avait une forte passion pour Bernanos. Il l’avait découvert adolescent. Et par ma mère, nous avons des liens forts avec Bernanos car mon arrière-grand-père, Robert Vallery-Radot, qui fut l’un de ses intimes, est à l’origine de la publication de Sous le soleil de Satan chez Plon. Le livre lui est d’ailleurs dédié. C’est ainsi que mon père aura accès aux archives de l’écrivain et se liera d’amitié avec l’un de ses fils : Michel Bernanos. Ce cahier, plus volumineux que le précédent, constitue un titre emblématique de ce que va devenir L’Herne.

Ce qui impose L’Herne, ce sont les deux cahiers Céline en 1963 et 1965 — et, entre les deux, un cahier Borgès. Il y avait une volonté de casser les formes et une façon très neuve d’aborder un auteur : par le biais de l’œuvre et celui de sa vie. Une volonté non hagiographique. Il ne faut pas aborder l’auteur avec frilosité mais de manière transversale, éclatée et sans hésiter à être critique. L’Herne aujourd’hui a été rattrapée par l’académisme. L’Herne n’a plus rien à voir avec la conception qu’en avait mon père. La maison d’édition a été depuis longtemps trahie à tous les niveaux. On y débusque trop souvent de gros pavés qui ressemblent à d’insipides et assommantes thèses universitaires lancées à la poursuite de gloires établies.

PHILITT : Quelle était la conception de la littérature de Dominique de Roux ? Voulait-il réhabiliter les auteurs dits « maudits » ?

Pierre-Guillaume de Roux : Il suffit de voir les auteurs qui surgissent dans les années 60. Céline est encore un proscrit qu’on lit sous le manteau. Il n’est pas encore le classique qu’il est devenu aujourd’hui. Parler de Céline est plus que suspect. Ce qui explique que mon père sera traité de fasciste dès qu’il lancera des publications à propos de l’écrivain. C’est la preuve qu’il avait raison : qu’il y avait un vrai travail à accomplir autour de Céline pour lui donner une place à part entière dans la littérature. C’est de la même manière qu’il va s’intéresser à Pound. Pound, un des plus grands poètes du XXe siècle. Il a totalement révolutionné la poésie américaine mais, pour des raisons politiques, il est complètement marginalisé. Mon père va procéder à la réévaluation de son œuvre et à sa complète réhabilitation. Pound est avant tout un très grand écrivain qu’il faut reconnaître comme tel. Tous ces auteurs sont tenus dans une forme d’illégitimité politique mais pas seulement. Pour Gombrowicz c’est différent : c’est l’exil, c’est une œuvre difficile que l’on a pas su acclimater en France. Il va tout faire pour qu’elle le soit.

Il y a chez mon père une volonté de briser les idoles, de rompre avec une forme d’académisme qui était très prégnante dans cette France des années 60. D’où son intérêt pour Céline, pour Pound, pour Wyndham Lewis qui sont tous des révolutionnaires, en tout cas de prodigieux rénovateurs des formes existantes.

PHILITT : Quelle relation entretenait-il avec les Hussards ?

Pierre-Guillaume de Roux : C’est compliqué. Dans un livre que j’ai publié il y a deux ans avec Philippe Barthelet, Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et l’esprit hussard, il y a un extrait du journal de mon père de l’année 1962 où il se montre très critique à leur égard. Il est injuste, n’oublions pas l’âge qu’il a à ce moment-là (26 ans).  Il rencontre néanmoins Nimier à propos du Cahier Céline. Malheureusement, la relation n’a pu s’épanouir avec Nimier puisqu’il est mort trop tôt. Pourtant, je pense qu’ils avaient beaucoup de choses en commun : ce goût impeccable en littérature, cette manière de reconnaître immédiatement un véritable écrivain, cette curiosité d’esprit panoramique, ce goût pour la littérature comparée…

PHILITT : Dominique de Roux dénonçait le conformisme et le règne de l’argent. Était-il animé par une esthétique antimoderne ?

Pierre-Guillaume de Roux : À cet égard, je pense que oui. N’oubliez pas que mon père est nourri de Léon Bloy et de sa critique de l’usure. Mais aussi de Pound qui s’est penché sur toutes ces questions économiques. C’est à la fois quelqu’un qui a su sentir la modernité littéraire – d’où son adoration pour Burroughs, Ginsberg, Kerouac – et qui a une approche antimoderne vis-à-vis de la société. Il était aussi lecteur de Péguy. Le Cahier dirigé par Jean Bastaire a beaucoup compté pour mon père.

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Dominique de Roux et le chef de guérilla angolaise Jonas Savimbi

PHILITT : Quelles sont les rencontres qui l’ont le plus marqué ?

Pierre-Guillaume de Roux : Pound, Gombrowicz, Abellio, Pierre Jean Jouve font partie des rencontres les plus importantes de sa vie. Avec Abellio, il y a eu une amitié très forte. Abellio m’a écrit un jour que mon père était son meilleur ami. Ils se rencontrent en 1962 et ils vont se voir jusqu’à la mort de mon père en 1977 sans discontinuité. Il lui a évidemment consacré un Cahier de L’Herne.

PHILITT : Pound et Borgés, ce sont plutôt des rencontres…

Pierre-Guillaume de Roux : Oui, Pound est déjà un homme très âgé mais il va quand même beaucoup le voir. Entre 1962 et sa mort, il le voit très régulièrement. La rencontre avec Gombrowicz se fait entre 1967 et 1969 et pendant cette courte période ils se voient très souvent. Mon père passe son temps à Vence où vit aussi le grand traducteur Maurice-Edgar Coindreau qu’il fréquente beaucoup à cette époque. Je détiens d’ailleurs leur superbe correspondance.

PHILITT : Il n’a jamais rencontré Céline ?

Pierre-Guillaume de Roux : Ils n’ont fait que se croiser. Au moment où mon père initie les Cahiers Céline en 1960, tout va très vite et Céline meurt en juillet 1961. Il n’a pas eu le temps de le rencontrer.

PHILITT : Quelle est sa relation avec Jean-Edern Hallier ?

Pierre-Guillaume de Roux : Très compliquée. Ils ont été très amis. Ils se sont beaucoup vus au début des années 1960. C’est une relation passionnelle avec beaucoup de brouilles plus ou moins longues jusqu’à une rupture décisive après mai 68. Jean-Edern le traîne dans la boue, le calomnie, en fait un agent de la CIA. On retrouve là toutes les affabulations habituelles de Jean-Edern qui était tout sauf un être fiable, tout sauf un ami fidèle. C’est un personnage qui ne pensait qu’à lui, une espèce d’ogre qui voulait tout ramener à sa personne. Rien ne pouvait être durable avec un être comme ça.

HernePound.jpgPHILITT : Pouvez-nous parler de ses engagements politiques, de son rôle lors de la révolution des Œillets au Portugal et de son soutien à Jonas Savimbi en Angola ? La philosophie de Dominique de Roux était-elle une philosophie de l’action ? Peut-on le rapprocher des écrivains aventuriers que furent Conrad ou Rimbaud ?

Pierre-Guillaume de Roux : Pour ce qui est de son engagement au Portugal, il se fait un peu par le fruit du hasard, sous le coup d’une double rupture dans sa vie. Il y a d’abord son éviction des Presses de la Cité. Il dirigeait avec Christian Bourgois la maison d’édition éponyme ainsi que la collection de poche 10/18. En 1972, mon père publie Immédiatement, un livre qui tient à la fois du recueil d’aphorismes et du journal. L’ouvrage provoque un énorme scandale puisque Barthes, Pompidou et Genevoix sont mis en cause. La page 186-187 du livre est censurée. On voit débarquer en librairie des représentants du groupe des Presses de la Cité pour couper la page en question. Mon père a perdu du jour au lendemain toutes ses fonctions éditoriales. Un an et demi plus tard, il est dépossédé de sa propre maison d’édition à la suite de basses manœuvres d’actionnaires qui le trahissent. C’est un moment très difficile dans sa vie. Il se trouve qu’il connaît bien Pierre-André Boutang – grand homme de télévision, fils du philosophe Pierre Boutang – et le producteur et journaliste Jean-François Chauvel qui anime Magazine 52, une émission pour la troisième chaîne. Fort de ces appuis, il part tourner un reportage au Portugal. Il se passe alors quelque chose.

Cette découverte du Portugal est un coup de foudre. Il est ensuite amené à poursuivre son travail de journaliste en se rendant dans l’empire colonial portugais (Mozambique, Guinée, Angola). Il va y rencontrer les principaux protagonistes de ce qui va devenir bientôt la révolution des Œillets avec des figures comme le général Spinola ou Othello de Carvalho. Lors de ses voyages, il entend parler de Jonas Savimbi. Il est très intrigué par cet homme. Il atterrit à Luanda et n’a de cesse de vouloir le rencontrer. Cela finit par se faire. Se noue ensuite une amitié qui va décider d’un engagement capital, puisqu’il sera jusqu’à sa mort le proche conseiller de Savimbi et aussi, en quelque sorte, son ambassadeur. Savimbi me dira plus tard que grâce à ces informations très sûres et à ses nombreux appuis, mon père a littéralement sauvé son mouvement l’Unita au moins sur le plan politique quand a éclaté la révolution du 25 avril 1974 à Lisbonne. Mon père consacre la plus grande partie de son temps à ses nouvelles fonctions. Elles le dévorent. N’oubliez pas que nous sommes en pleine Guerre Froide. L’Union Soviétique est extrêmement puissante et l’Afrique est un enjeu important, l’Angola tout particulièrement. Les enjeux géopolitiques sont considérables. Mon père est un anticommuniste de toujours et il y a pour lui un combat essentiel à mener. Cela va nourrir sa vie d’écrivain, son œuvre. Son roman Le Cinquième empire est là pour en témoigner. Il avait une trilogie africaine en tête. Concernant son côté aventurier, je rappelle qu’il était fasciné par Malraux même s’il pouvait se montrer également très critique à son égard. Il rêvait de le faire venir à Lisbonne pour en faire le « Borodine de la révolution portugaise ». Il a été le voir plusieurs fois à Verrières. Il dresse un beau portrait de lui dans son ouvrage posthume Le Livre nègre. L’engagement littéraire de Malraux est quelque chose qui l’a profondément marqué.

heideggercahierdelherne.jpgPHILITT : Vous éditez vous aussi des écrivains controversés (Richard Millet, Alain de Benoist…). Quel regard jetez-vous sur le milieu de l’édition d’aujourd’hui ? Êtes-vous plus ou moins sévère que ne l’était votre père vis-à-vis des éditeurs de son temps ?

Pierre-Guillaume de Roux : Pas moins. Si j’ai décidé d’ouvrir cette maison d’édition, c’est parce que je pense que pour faire des choix significatifs, il faut être complètement indépendant. Un certain travail n’est plus envisageable dans les grandes maisons où règne un conformisme qui déteint sur tout. En faisant peser sur nous comme une chape de plomb idéologique. Cependant, nous sommes parvenus à un tournant… Il se passe quelque chose. Ceux qui détiennent le pouvoir médiatique – pour aller vite la gauche idéologique – sentent qu’ils sont en train de le perdre. Ils s’accrochent à la rampe de manière d’autant plus agressive. C’est un virage extrêmement délicat et dangereux à négocier. L’édition aujourd’hui se caractérise par une forme de conformisme où, au fond, tout le monde pense la même chose, tout le monde publie la même chose. Il y a bien sûr quelques exceptions : L’Âge d’homme, Le Bruit du temps par exemple font un travail formidable. Tout se joue dans les petites maisons parfaitement indépendantes. Ailleurs, il y a une absence de risque qui me frappe. L’argent a déteint sur tout, on est dans une approche purement quantitative. On parle de tirage, de best-seller mais plus de texte. C’est tout de même un paradoxe quand on fait ce métier. Le cœur du métier d’éditeur consiste à aller à la découverte et à imposer de nouveaux auteurs avec une exigence qu’il faut maintenir à tout prix.

PHILITT : Pensez-vous que Houellebecq fasse exception ?

Pierre-Guillaume de Roux : Oui, Je pense que c’est un écrivain important. Je l’avais repéré à la sortie de L’Extension du domaine de la lutte. J’avais été frappé par ce ton neuf. On le tolère parce qu’il est devenu un best-seller international et qu’il rapporte beaucoup d’argent. Ce qui n’est pas le cas de Richard Millet. S’il avait été un best-seller, on ne l’aurait certainement pas ostracisé comme on l’a fait honteusement.

PHILITT : La prestigieuse maison d’édition Gallimard a manqué les deux grands écrivains français du XXe siècle (Proust et Céline). Qu’est-ce que cela nous dit du milieu de l’édition?

Pierre-Guillaume de Roux : Gallimard est, comme le dit Philippe Sollers, le laboratoire central. Quand on voit ce que cette maison a publié en cent ans, il y a de quoi être admiratif. Il y a eu en effet le raté de Proust mais ils se sont rattrapés d’une certaine manière. Gide a raté Proust mais Jacques Rivière et Gaston Gallimard finissent par le récupérer. Pour Céline, c’est un peu le même topo. Mais à côté de ça… que de sommets ! Gide, Claudel, Malraux… Gaston Gallimard a été un éditeur prodigieux parce qu’il a su s’entourer, parce qu’il avait une curiosité extraordinaire et parce qu’il a su aussi être un chef d’entreprise. Il a toujours joué de cet équilibre entre les écrivains dont il savait qu’ils n’allaient pas rencontrer un grand succès mais qu’il soutenait à tout prix et des livres plus faciles. Ce que je regrette aujourd’hui, c’est que cette pratique ait quasiment disparu. On se fout de l’écrivain, on ne pense qu’à la rentabilité. On finit par promouvoir des auteurs qui n’ont pas grand intérêt. Et contrairement à ce que disent les pessimistes, il y a de grands écrivains en France. Mais encore faut-il les lire et les reconnaître. Et la critique littéraire ne joue plus son rôle. Les journaux font de moins en moins de place aux suppléments littéraires. Tout ce qui relève véritablement de la littérature est nié.

Crédit photo : www.lerideau.fr

Robert Steuckers : Nationalisme Européen, le combat de demain !

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Robert Steuckers: Nationalisme Européen, 

le combat de demain!

Strasbourg Zone Dissidente

Pour écouter:

https://www.youtube.com/watch?v=dBqGJqvshQc...

Conférence donnée à Strasbourg, le 4 mars 2017.

mercredi, 29 mars 2017

Le tiers inclus nord-irlandais

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Le tiers inclus nord-irlandais

Georges Feltin-Tracol

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com 

Le 2 mars dernier, les électeurs de l’Irlande du Nord (ou Ulster pour les loyalistes britanniques) élisaient leur Parlement régional d’une manière anticipée. Née en 1921 au lendemain de la signature du traité anglo-irlandais qui fondait l’État libre irlandais (Eire) afin de satisfaire la minorité protestante unioniste orangiste alors dominante dans les six comtés du Nord-Est de l’île, l’Irlande du Nord connut une vraie guerre civile de 1969 à 1998 entre les républicains catholiques, les orangistes protestants et leurs alliés, les forces britanniques qui se comportèrent en véritable troupe d’occupation.

L’abandon progressif de la lutte armée et des attentats par l’IRA permit la conclusion des Accord du Vendredi Saint en 1998 et le début d’une période d’apaisement. Le régime d’autonomie régionale favorisa même en 2007 l’impensable, à savoir une coalition gouvernementale entre les anciens ennemis les plus farouches : les unionistes radicaux du pasteur Ian Paisley, nouveau Premier ministre, et le Sinn Fein de Martin Mc Guiness, un ancien chef de l’IRA désigné comme vice-Premier ministre ! Cette entente s’est brisée en décembre 2016. Malade, Mc Guiness démissionna pour protester contre le détournement de subventions publiques au profit des héritiers politiques de Paisley (NDLR SN : il est décédé la semaine dernière).

Hostile au « Brexit » à 55,8 %, l’Irlande du Nord voit avec inquiétude le retour probable d’une frontière terrestre avec l’autre Irlande. Or la population catholique en Ulster sera bientôt majoritaire. L’éventualité d’une réunification de l’île s’éloigne cependant surtout si l’Écosse n’obtient pas son indépendance. Il faut toutefois prendre en compte une nouvelle donnée démographique qui modifie le face-à-face habituel en faveur d’un tiers inclus surprenant. L’Irlande du Nord enfin pacifiée a bénéficié à la fois du dynamisme économique du « Tigre celtique » et des nombreuses aides régionales de l’Union pseudo-européenne. L’Ulster a donc non seulement attiré des Polonais, des Baltes et des Roumains, mais aussi des masses allochtones extra-européennes, en particulier une importante communauté musulmane indo-pakistanaise.

Si les premiers immigrés allogènes se faisaient discrets, leurs enfants se montrent, eux, plus revendicatifs et, comme à Londres, à Édimbourg ou à Cardiff, soutiennent un multiculturalisme dément et l’instauration progressive de la charia. Leurs exigences irritent autant les républicains que les orangistes qui découvrent avec surprise et effroi qu’un troisième larron vient d’entrer en scène…

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 26, diffusée sur Radio-Libertés, le 24 mars 2017.

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Egypte: liquidation de la révolution de 2011?

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Bob Woodward

Ex: http://www.decryptnewsonline.com 

Avec la libération de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak vendredi, et alors que plusieurs figures du Printemps arabe se trouvent encore en prison, c'est la révolution de 2011 qui vient d'être liquidée symboliquement dans l'Égypte de Sissi. C'est son avocat Farid al-Deeb qui a annoncé vendredi le départ d'Hosni Moubarak de l'hôpital militaire du Caire dans lequel il a passé l'essentiel de ses six années de détention. La libération d'Hosni Moubarak qui avait régné sans partage sur le pays pendant 30 ans vient briser définitivement les aspirations nées d'une révolution qui avait porté l'espoir d'un régime plus démocratique. Outre Moubarak, son ex-ministre de l’Intérieur, Habib al-Adly, qui symbolise la torture et les abus du régime, a aussi été acquitté pour les meurtres de manifestants pendant la révolte. En revanche, Alaa Abdel Fattah et Ahmed Douma, deux des plus importants meneurs de la révolution, sont toujours en prison.

Depuis que l’actuel président Abdel Fattah al-Sissi, ex-chef de l’armée, a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013, il dirige à son tour le pays d’une main de fer, éliminant toute forme d’opposition. Six ans après la révolution, les détracteurs de Mohamed Sissi l’accusent d’avoir refermé la parenthèse démocratique ouverte avec le soulèvement de janvier-février 2011.

Outre Hosni Moubarak, son ex-ministre de l'Intérieur, Habib al-Adly, qui symbolise la torture et les abus du régime, a aussi été acquitté pour les meurtres de manifestants pendant la révolte. En revanche, Alaa Abdel Fattah et Ahmed Douma, deux des plus importants meneurs de la révolution, sont toujours en prison. Depuis que l'actuel président Abdel Fattah al-Sissi, ex-chef de l'armée, a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013, il dirige à son tour le pays d'une main de fer, éliminant toute forme d'opposition. Six ans après la révolution, les détracteurs d'Abdel Fattah al-Sissi l'accusent d'avoir refermé la parenthèse démocratique ouverte avec le soulèvement de janvier-février 2011. Pour sa part, Hosni Moubarak a été jugé dans deux grandes affaires depuis son départ du pouvoir. Il a notamment été accusé d'avoir incité au meurtre de manifestants pendant la révolte, au cours de laquelle quelque 850 personnes ont été tuées lors d'affrontements avec la police. Condamné à la prison à vie en 2012, il a été blanchi en 2014. Et le 2 mars dernier, la Cour de cassation a confirmé cet acquittement.

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Pour Adel Ramadan, avocat pour l'organisation de défense des droits de l'homme Egyptian Initiative for Personal Rights, Hosni Moubarak a bénéficié d'un traitement spécial lors de son procès. « Il y a une différence entre la façon humaine dont M. Moubarak et les symboles de son régime ont été traités et celle dont ont été traités les militants de janvier 2011 », a-t-il dit à l'Agence France-Presse. Si des militants ont été remis en liberté, certains sont astreints à un contrôle judiciaire strict. Ahmed Maher, fondateur et porte-parole du Mouvement du 6 avril, un groupe très actif en 2011, a été libéré en janvier. Pendant trois ans, il devra se rendre chaque soir au commissariat de son quartier et y passer la nuit.

Toutefois, jeudi, la justice a ordonné la réouverture d'une enquête pour corruption contre l'ex-président, liée à des cadeaux pour lui et sa famille de la part du quotidien gouvernemental Al-Ahram, d'une valeur d'environ un million de dollars. Et la semaine dernière, les autorités ont gracié 203 détenus dans des procédures liées à l'interdiction de manifester. Mais aucun militant réputé n'est sorti de prison. Après la destitution de Mohamed Morsi, l'opposition islamiste a aussi été laminée. En août 2013, l'assaut est donné au Caire contre des milliers de pro-Morsi. Environ 700 d'entre eux sont tués.

Aujourd'hui, l'Égypte du président Sissi est confrontée aux mêmes inégalités, qui ont mené à la révolution de 2011. Le pays connaît de nouveau un régime autoritaire, et traverse une grave crise économique. En novembre dernier, le gouvernement a décidé de laisser flotter sa devise pour obtenir un prêt de 12 milliards de dollars du Fonds monétaire international. Résultat : l'inflation a explosé et la situation économique est devenue la préoccupation majeure des Égyptiens. « Les conditions qui ont mené à la révolution de janvier sont toujours présentes, bien que j'exclurais qu'une autre révolution puisse avoir lieu », explique Mostafa Kamel el-Sayed, professeur de sciences politiques à l'université du Caire.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme accusent les autorités d'orchestrer disparitions forcées, arrestations arbitraires et autres détentions illégales. En septembre, la justice a gelé les avoirs d'organisations de défense des droits de l'homme soupçonnées de perception illégale de fonds étrangers.


La première et la principale leçon est que la croisée entre démocratie occidentale et démocratie islamique a commencé. Personne n’a la solution pacifique parce que de chaque côté l’on se croit dans la justesse et dans la suprématie de sa cause.

Aucun pays occidental n’avait vu la montée fulgurante de l’EI après l’élimination de Ben Laden. Quand Ben Ali a trinqué en premier, parce que la Tunisie était devenue un pays touristique de prédilection, peu d’analystes occidentaux avaient fait le rapprochement avec Bali, en Indonésie. Le tourisme est, par essence et par excellence, un vecteur d’échanges de cultures. Les Islamistes en sont allergiques à mourir ? Boko Haram ne le cache à personne.

Le verrou qui empêchait les islamistes de s’épanouir vers le sud du Sahara était Kadhafi et la Libye. Créer une insurrection occasionnerait une répression sanglante de Kadhafi qui mécontenterait les Occidentaux. Les rebelles de Misrata ont fait le jeu et la France de Nicolas Sarkozy y a été entraînée sur avis d’un « philosophe » qui se prenait dur comme pierre pour un philanthrope. Et comme le leadership international manquait à l’époque, Obama et Cameroon ont suivi.

L’impardonnable a été que la résolution 1973 (zone d’exclusion de vol » a été utilisée pour bombarder et pas pour réduire Kadhafi mais pour éliminer le verrou contre les islamistes.

Les « Frères musulmans » d’Egypte furent aussi matés dans le sang par Moubarak, les occidentaux  ont crié au scandale pour lui retenir la main. Il sera renversé par une marée humaine. Mais les réformes étaient contraires à la vision de la démocratie occidentale, la démocratie islamique fut renversée.

Après 6 ans, Moubarak, qui avait été condamné à la peine de mort par les Frères musulmans pour le grand massacre de la place Tahrir vient d’être libéré, Ben Ali n’a pas bénéficier des mêmes considérations.

En Syrie, les choses ont été autres. N’eût été le refus des Russes et Chinois, Bachar Al-Assad aurait été renversé et toute la sous-région se trouverait actuellement sous commandement de l’EI.

La libération de Hosni Moubarak signifie que ce que l’on a qualifié de «Printemps arabe» n‘était autre chose qu’une flambée islamiste que les pays cherchent à tous prix à juguler. Mais le ver est déjà dans le fruit et la condition sociale et juridique favorable à son expansion est, ironie de l’histoire, la démocratie, elle-même. Aucun pays n’est épargné. 

En Afrique subsaharienne, il faut craindre que des petits machiavels jouent avec le feu et s’en servent pour garder ou pour prendre le pouvoir…

Turquie-Europe: le divorce?

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Bob Woodward:

Ex: http://www.decryptnewsonline.com 

Les relations entre la Turquie et les pays de l’Union européenne se sont détériorées après l’annulation de plusieurs meetings turcs sur le sol européen début mars, notamment aux Pays-Bas et en Allemagne. Les ministres turcs ont été envoyés défendre devant la diaspora le projet de réforme constitutionnelle qui renforcerait les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. C’est à partir de ce lundi 27 mars que les Turcs de l’étranger peuvent commencer à voter pour le référendum du 16 avril en Turquie.

Depuis dix jours, les dirigeants turcs dénoncent la dérive fasciste de leurs homologues européens. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a même directement accusé la chancelière allemande Angela Merkel de pratiques « nazies ». En campagne électorale et sur fond de vives tensions avec Bruxelles, Recep Tayyip Erdogan a évoqué samedi un possible référendum sur la candidature turque à l’UE.
« En ce qui concerne les négociations (d’adhésion), nous pourrions prendre la voie d’un référendum et obéir à la décision que prendrait la nation ». Lors d’un déplacement à Antalya, dans le sud du pays, Recep Tayyip Erdogan a indiqué samedi 25 mars qu’il envisageait la tenue d’un possible référendum sur la poursuite de la candidature de la Turquie à l’Union européenne. Ces déclarations surviennent alors que les relations entre la Turquie et l’UE se sont fortement tendues ces dernières semaines après l’interdiction de meetings pro-Erdogan dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.

Le président turc, qui avait déjà évoqué l’an dernier une possible consultation populaire sur le processus d’adhésion, a ajouté samedi qu’un éventuel vote de ce type se tiendrait après un autre référendum constitutionnel, le 16 avril. Après le coup d’Etat raté en juillet 2016 et la violente répression qui s’est abattue sur la société (40 000 personnes emprisonnées, 125 000 fonctionnaires suspendus, des journalistes poursuivis…), M. Erdogan a proposé une réforme constitutionnelle qui vise à renforcer ses pouvoirs.

Entamées en 2005, les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE ont progressé très lentement du fait de désaccords sur Chypre, les droits de l’homme et d’autres dossiers et sont au point mort depuis des années. Plus tôt dans la journée, samedi, M. Erdogan avait déclaré que l’UE lui « simplifierait la tâche » si elle décidait elle-même d’abandonner les négociations d’adhésion de la Turquie.

« Ah ! Si seulement ils pouvaient prendre une telle décision ! Cela nous simplifierait la tâche », a lancé M. Erdogan, ajoutant qu’une victoire au référendum du 16 avril marquerait un « point de rupture » avec l’UE. Pour séduire l’électorat nationaliste, dont il a besoin pour remporter le référendum, le président turc a répété à plusieurs reprises ces dernières semaines qu’il soutenait le rétablissement de la peine capitale. Une ligne rouge pour Bruxelles.

En dépit des tensions, la Turquie et l’Union européenne restent des partenaires importants, notamment sur le dossier migratoire et la lutte antiterroriste.

La crise diplomatique se creuse donc entre la Turquie et l'Union européenne. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi qu'un oui au référendum du 16 avril sur le renforcement de ses pouvoirs marquerait un « point de rupture » avec l'Europe. « Qu'entend-on ? Que si le oui l'emporte (au référendum), l'Union européenne ne nous acceptera pas. Ah ! Si seulement ils pouvaient prendre une telle décision, cela nous simplifierait la tâche », a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Antalya (sud). « De toute façon, le 16 avril est pour nous un point de rupture. C'est pour cela que le oui est si important. Nous allons mettre tout cela sur la table. Car la Turquie n'est le souffre-douleur de personne », a-t-il poursuivi, sous les acclamations de son auditoire.

Ces déclarations surviennent alors que les relations entre la Turquie et l'UE se sont fortement tendues ces dernières semaines après l'interdiction de meetings pro-Erdogan dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas. Malgré les tensions, la Turquie reste un important partenaire de l'UE, notamment sur le dossier migratoire.

Rhétorique nationaliste

Les analystes s'interrogent pour savoir si cet accès de fièvre traduit une réelle volonté de rupture avec l'UE de la part de la Turquie ou s'il s'agit d'un orage passager, lié à la flambée de la rhétorique nationaliste en période électorale. Pour séduire l'électorat nationaliste, sans lequel il n'a aucune chance de remporter le référendum, Erdogan a ainsi répété à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'il soutenait le rétablissement de la peine capitale, une ligne rouge pour Bruxelles.

«Que disent-ils ? Que la Turquie n'aura pas sa place en Europe si nous rétablissons la peine de mort. (...) Fort bien!» a lancé le président turc samedi. Le chef de l'État turc avait évoqué jeudi un possible « passage en revue » des relations avec l'UE, soulignant toutefois l'importance des rapports économiques avec le Bloc, premier partenaire commercial de la Turquie.

Keeping the Myth and the Islamic State Alive

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Tony Cartalucci:

Keeping the Myth and the Islamic State Alive

Ex: http://landdestroyer.blogspot.com 

March 23, 2017 (Tony Cartalucci - NEO) - Joint Syrian-Russian-Iranian operations against foreign-funded and armed militant groups across Syrian territory have incrementally dismantled and frustrated the fighting capacity of groups including the so-called Islamic State, Al Nusra, Al Qaeda, and a myriad of other fronts coordinated and arrayed from abroad against Damascus.

With the Russian intervention in late 2015, considerable air power was applied to these militant fronts' logistical lines extending beyond Syria's borders. As the supplies were cut, Syrian forces and their allies were able to isolate and eliminate one stronghold after another.

Now, many of these groups face defeat within Syria, prompting their foreign sponsors into two courses of action - posing as the forces responsible for their defeat as the US and Turkey are attempting to do amid their respective, illegal incursions into Syrian territory, and creating a narrative to serve as cover for the evacuation and harboring of these militant groups elsewhere for future use.

Terrorist Organizations are Empire's Modern Mercenaries 

Just before and since the fall of the Ottoman Empire in the early 20th century, Anglo-American interests have cultivated militant groups across its territory to divide and conquer the entire region - contributing toward Washington and London's greater global hegemonic ambitions.

The terrorist organization known as Al Qaeda, created in part from the shattered remains of the Syrian Muslim Brotherhood defeated by Hafez Al Assad in the 1980's, would be deployed next to Afghanistan after their foreign-backed bid to overthrow the Syrian government failed.
 
Since then, Al Qaeda has participated in NATO operations in the Balkans, across the Middle East and North Africa, and even as far as Asia. The group operates as both a casus belli for Western intervention globally, and as a proxy force able to wage war against governments Western military forces are unable to confront directly as was the case in Libya and currently in Syria.

Al Qaeda and its various subsidiaries and affiliates - including the Islamic State - also serve in an auxiliary capacity such as in Yemen where they hold territory taken by mechanized forces from Persian Gulf invaders.

While Western narratives attempt to portray these militant fronts as independent terrorist organizations operating beyond both international law and the reach of superior Western military and intelligence capabilities, in reality, this narrative is cover for what is obvious state sponsored proxy terrorism and militancy.

The United States has all but admitted its role in the creation of these organizations as well as their ongoing role in their perpetuation. The use of US allies including Saudi Arabia, Qatar, and the United Arab Emirates (UAE) to launder money, weapons, training, and other forms of political and material support through has also been extensively documented.

Keeping the Myth and the Islamic State Alive

RAND Corporation representatives recently penned an editorial in Fortune titled, "Why A Dying Islamic State Could Be An Even Bigger Threat To America," in which they attempt to explain how, despite the Islamic State losing its territorial holdings in Syria and Iraq, the organization will continue to operate and pose as a menace to global security.

In reality, the Islamic State, Al Qaeda, and other fronts will continue to persist for one sole reason - the immense multinational state sponsorship they receive from the United States, NATO, and the Gulf Cooperation Council (GCC).

The Fortune editorial claims:
The liberation of Mosul and Raqqa are important initial steps in diminishing the threat from the Islamic State. Without an actual state, the Islamic State will likely lose a substantial amount of its appeal. Without a secure territorial base to operate from, it may have a harder time organizing external attacks. Yet the Islamic State, like al Qaeda before it, will continue to metastasize and seek to spread its influence once it loses its home base.
The RAND authors also claim:
If the Islamic State is to be defeated and stay defeated, military measures will need to be combined with economic, technical, and political assistance designed to improve state and local capacity. Popular grievances that have given rise to extremist movements need to be better addressed. These are not steps the United States should take alone, but Washington should lead in assembling and guiding donor coalitions working with each of the affected countries. 
However, it is difficult to believe that self-proclaimed professional policymakers and experts failed to consider the source of the Islamic State's fighting capacity - its extensive state sponsorship. No mention is made of this in the editorial, nor is any mention of this made by US, NATO, or GCC politicians, military planners, analysts, or other policymakers. It is an open secret guarded carefully with repetitive editorials and news pieces like the aforementioned RAND piece in Fortune.

With US-NATO-GCC plans frustrated in Syria by a formidable military coalition, the special interests driving this axis will inevitably seek to deploy their proxy forces where such coalitions cannot reach. Current efforts to divide and disrupt socioeconomic and political stability across all of Asia would be served well by the inclusion of veteran terrorists and militants escaping from Syrian-Russian-Iranian forces in the Middle East.

Defiant nations in Southeast Asia in particular, may find local political brush fires turned into infernos with the inclusion of the Islamic State's shifting ranks. In Myanmar, US-Saudi backed militants are already attempting to expand violence surrounding the Rohingya crisis, likely in an attempt to create a pretext for a permanent US military presence in the country aimed at further driving a wedge between Myanmar and neighboring China.

In Thailand, inflaming its lengthy southern insurgency by transforming it from a political struggle into the same sort of intentionally sectarian and destructive conflict that has consumed Libya and Syria could help Washington rein in Bangkok. A similar strategy is likely already under way in the Philippines.

Seeing through the myth, and exposing the true nature of the Islamic State and other terrorist organizations as proxy forces serving multinational special interests, is the most important, and perhaps only way of protecting against the use of such groups to geopolitically coerce, divide, and destroy nations.

Building formidable coalitions both on the battlefield and in information space is also essential in confronting and overcoming such tactics. Attempting to capitulate to Western narratives in fear of alienating public opinion does not eliminate the treat of militant fronts entering into and destroying a nation - in fact - it only further emboldens such efforts. Nations like Libya which attempted to appease Western interests by joining the so-called "War on Terror" no longer exist as functioning states.

In the coming months, as pressure grows on Western proxies operating in Syria and Iraq, editorials like that featured in Fortune will multiply. It is important to expose what the West attempts to portray as inevitable retreat conducted solely by terrorist organizations as the Western-enabled evacuation and redeployment it truly is.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazine New Eastern Outlook”.