Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 04 septembre 2015

Quels enseignements tirer de Mai 68 ?

Mai68_3.jpg

Intervention d'Arnaud Naudin à Academia Christiana

Quels enseignements tirer de Mai 68 ?

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Cette version rédigée est une version amendée et étoffée de l'intervention prononcée lors de l'Université d'été d'Academia Christiana le dimanche 23 août. L'intervention a été filmée et sera bientôt disponible sur le site d'Academia Christiana.

Quand il s'agit de parler de Mai 68 et des enseignements que l'on peut en tirer, il incombe d'être le plus exhaustif possible. Ainsi devons-nous parler d'un ou plusieurs Mai 68 ? Mai 68 s'arrête-t-il en juin 68 ? Jusqu'où inclure le phénomène historique : Lip, le Larzac, l'autogestion, les communautés hippies, le retour à la terre, mais aussi les régionalismes et nationalismes armées (FLB, FLNC, etc.) ? Mai 68 est-il un accélérateur de la modernité en France ? Ou comporte-t-il des éléments critiques de la modernité, de la démesure techniciste, du productivisme ? Quant à la postérité, doit-on faire de LMPT et du Printemps français une sorte de Mai 68 de droite (qui plus est 45 ans après) ? Doit-on accepter Mai 68 comme fait et refuser Mai 68 comme idée ?

Ensuite, l'objet de cette intervention est d'en finir autant que faire ce peut avec la vision simpliste et souvent grossière de Mai 68 à droite (droite que je définis par l'ensemble de ceux qui sont dans un refus de toute forme de constructivisme, notamment s'agissant des questions anthropologiques et ceux qui défendent la tradition au sens où l'entendait Dominique Venner). C'est aussi poser les limites de la critique de Mai 68 par Zemmour (notamment dans « Le suicide français ») : croire que c'est un événement téléguidé, extérieur, où la France gaulliste et gaullienne n'aurait pas sa part de responsabilité, où Mai 68 aurait entravé le cours tranquille techniciste et productiviste de cette France-là, en somme cette critique de droite de Mai 68 viserait à ne pas entacher le Grand Homme, sauf que l'on verra un peu plus tard qu'en réalité il n'en est rien. On peut même considérer que la droite techniciste gaullo-pompidolienen a jetée en partie les bases de Mai 68.

Oui, il y a eu plusieurs Mai 68, celui auquel tout le monde pense, le Mai 68 estudiantin, principalement à Paris, autour de ses figures mythiques comme Cohn-Bendit ou Geismar, de ses lieux comme la Sorbonne, Nanterre, le Quartier latin, ses barricades, son carnaval gauchiste, ses slogans, ses grèves, etc. Sans parler de ses suites anthropologiques, les fameux « soixanthuitards » qui ont détruit toute forme d'ordre traditionnel. Mais derrière ce Mai 68, y compris dans la veine hippie, communautés d'amour libre, un autre Mai 68 et surtout après Mai 68, une France un peu sauvage se sont développés voulant retrouver paradoxalement vertus communautaires, enracinement et autogestion.

Mai 68 ne s'arrête donc pas en juin 68, avec les dernières grandes grèves et le vote massif pour les députés gaullistes lors des élections législatives suite à la dissolution décidée par De Gaulle. Comme Mai 68 ne débute pas en mai...

Comme tout événement historique majeur, Mai 68 dépasse les perceptions et les attentes de ces acteurs. D'autant que comme l'indique « Génération » (cf. sources), les différents groupes gauchistes qui constituent le Mai 68 « officiel » sont venus à la remorque des événements, voulant y plaquer leur vision de lutte des classes qui n'avait plus cours, notamment depuis la mise en place de l'Etat-providence, véritable cogestion entre gaullistes et communistes. A tel point que les maoïstes après Mai 68 voyant l'impossibilité de rallier la classe ouvrière à leur cause se tourneront vers les minorités, notamment les immigrés... Ensuite, si ces acteurs du Mai 68 « officiel » ont pu se reconvertir sans problème dans la Modernité, que ce soit pour soutenir la mondialisation heureuse ou pour accompagner le turbo-capitalisme dès les années 80, c'est que justement leur idéologie hostile à toute tradition (traditions certes mises à mal dès le XIXème siècle en se mettant au service du capitalisme et de la bourgeoisie : Eglise, armée, école, famille, mariage,etc.) a accéléré la mainmise de la Modernité (les passages de « Génération » consacrés à l'évolution de ces gauchistes sont particulièrement édifiants). Ainsi, en a-t-on vu certains et non des moindres être partisans de l'action de l'OTAN au Kosovo en 1999.

Mai 68 a surtout dépassé ces acteurs « officiels » quand jusqu'à la fin des années 1970, certains y ont vu une sorte de bascule anthropologique de refus du capitalisme et du productivisme. En fondant des communautés ou encore en se lançant dans l'autogestion à l'instar de Lip en 1973. Figure de l'horlogerie française, Lip a connu une lutte sociale d'un nouveau genre où l'on a vu les salariés gérer leur entreprise, en se passant de la hiérarchie classique, et surtout en vendant leur production. Cette tentative d'autogestion - reprenant les fondements coopératifs dont parlaient les anarchistes du XIXème siècle comme Proudhon - reste un modèle pertinent pour ceux qui veulent revoir complètement les hiérarchies au sein des entreprises. Cette expérience que des gauchistes percevaient comme réformiste a fait que certains d'entre eux ont abandonné leur lutte classique, comme les maoïstes de la Gauche prolétarienne. C'est cette France « sauvage » comme l'expliquait la magazine « Actuel » dans les années 70 qui comporte donc les éléments pertinents et positifs que l'on peut retirer. Si effectivement nombre de ces communautés ont échoué car elles ont elles-aussi voulu plaquer une idéologie sur le réel, elles ont cependant appliqué un certain nombre de valeurs, notamment le refus du productivisme, celui du technicisme et la recherche d'une vie ­saine et communautaire, qui sont les nôtres et qui rappellent notamment ce que les non-conformistes des années 30, plus particulièrement les personnalistes, dont Ellul et Charbonneau, voulaient aussi retrouver et appliquer car cette société techniciste et productiviste était déjà là avant-guerre.

La lutte écologique qui devient un véritable engagement politique date aussi de cette époque, notamment à travers la revue « La Gueule ouverte » qui était bien loin des inepties du développement durable. Sans oublier la candidature de René Dumont à l'élection présidentielle de 1974 qui était marquée déjà par un certain nombre de thèmes décroissants, surtout au niveau démographique. Ainsi que le fameux rapport du club de Rome de 1972.

cohn-bendit-poing-lev-e25c-diaporama.jpg

De même, dans la postérité positive de Mai 1968, on peut adjoindre, avec une certaine critique bien entendu, les luttes corses et bretonnes, y compris le FLNC et le FLB. Luttes de réenracinement, défense de l'environnement (cf. l'affaire dite des Boues rouges en Corse, voir sources), là aussi, malgré un discours gauchiste un peu dépassé, ces luttes participent d'éléments positifs de l'après Mai 68 dans les années 1970.

Si Mai 68 et sa suite ont été l'explosion due à l'étincelle gauchiste, comme le rappelle en partie « Generation », il est cependant nécessaire de rappeler les causes dues au gaullisme productiviste et techniciste. En effet, si certains résument le gaullisme à la politique étrangère du Général, la France de cette époque est surtout l'âge d'or techniciste et productiviste où des hauts fonctionnaires issus des grandes écoles de la République, avec certes une volonté de bien faire, vont pousser au maximum la logique centralisatrice et bureaucratique dans les questions économiques, écologiques, voire anthropologiques. Alors certes, on peut fantasmer sur le Concorde et autres prouesses techniques (comme le TGV et les centrales nucléaires dans les années 70), pour autant cette décennie que l'on peut qualifier de gaullo-pompidollienne est surtout celles des technocrates qui modifient radicalement la société française, que ce soit dans les campagnes, entre remembrement, mécanisation et chimie à outrance, avec l'exode rural, sans parler du réaménagement du territoire via la Datar et que ce soit dans les villes avec la logique dit des grands ensembles et la transformation des quartiers, avec la place privilégiée accordée à la voiture. Comme le rappelle Thierry Paquot dans « Désastres urbains » (cf. sources). Ces technocrates pensant faire le bien pour les gens, ils ont tellement modifié les structures traditionnelles de la France (ce que les gauchistes ne pouvaient leur reprocher) qu'ils ont préparé le terrain à Mai 68 que ce soit le Mai 68 gauchiste ou les éléments positifs de Mai 68 que nous faisons nôtres. C'est la raison pour laquelle nous ne pouvons défendre ce gaullo-pompidolisme contre les gauchistes... Au contraire, nous le mettons dans le même sac que les gauchistes.

Certains analystes ont voulu voir dans la Manif pour Tous et le Printemps français une sorte de Mai 68 de droite. Si on peut s'inquiéter de voir ces deux mouvements reprendre le côté buzz médiatique et uniquement médiatique de Mai 68, pour autant, issu notamment du mouvement des Veilleurs, tout un pan du monde catholique s'est interrogé sur la limite, la mesure, l'interrogation techniciste... A ce sujet, l'ouvrage « Nos Limites » de Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Nørgaard Rokvam est particulièrement intéressant. Sans oublier bien sûr l'encyclique papale « Laudato si ». Là encore une reprise de l'héritage positif de Mai 68 se dessine.

Donc, sans pour autant mythifier Mai 68, nous ne devons rien nous interdire et tout reprendre et donc se servir de cet événement et de sa postérité comme autant d'éléments quant à l'écologie, le refus du technicisme, du productivisme et la volonté d'une bonne vie.

Arnaud Naudin

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

Sources :

1- « Génération », « Les Années de rêve » (tome 1) et « Les années de poudre » (tome 2) Patrick Rotman et Hervé Hamon, Seuil, 1987. Véritable bible pour comprendre la période « gauchiste » de 1958 à 1980. Ecrit par un ancien de la LCR et un ancien maoïste, il oublie cependant plusieurs organisations essentielles.

2- « Le Mai 68 de la Nouvelle Droite », collectif, éditions du Labyrinthe, 1998. Ouvrage intéressant pour voir comment de nombreux acteurs de la Nouvelel Droite ont vécu et perçu ces événements. D'autant que le GRECE a été fondé en mai 68... Source connexe : « La nouvelle Droite française et son rapport avec Mai 68 » par Jean-Yves Camus. http://tempspresents.com/2009/08/31/jean-yves-camus-la-no...

3- « Contre-histoire de la philosophie - la résistance au nihilisme, dialactique de Mai 68 » Michel Onfray, émission du 27 juillet 2015, France Culture, http://www.franceculture.fr/emission-contre-histoire-de-l...

Plan détaillé du cours : http://mo.michelonfray.fr/wp-content/uploads/2014/11/1Dia... Onfray reste indispensable,à l'instar de Michéa, pour une analyse pertinente dite de « gauche » de Mai 68.

4- « Nous sommes révolutionnaires malgré nous », Bernard Charbonneau, Jacques Ellul, Seuil, 2014. Compilation de textes personnalistes qui montrent en quoi ces deux non-conformes des années trente avaient vu l'essentiel près de 30 ans avant les événements de Mai 68. Un retour aux sources indispensable.

5- Affaire des boues rouges en Corse : http://laterredabord.fr/?p=7124

6- « Génération FLNC » (la voix off est Patrick Rotman) part 1 : https://www.youtube.com/watch?v=LhR40ZbDI0k et part 2 : https://www.youtube.com/watch?v=F73PASO7suU

7- « Désastres urbains, les villes meurent aussi », chonique du Cercle Non Conforme :

http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2015/08/0...

8- « Nos limites », Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Nørgaard Rokvam, éditions du Centurion, 2014

Julien Langella: La jeunesse déclare la guerre à la génération de mai 68 au pouvoir !

Julien Langella: La jeunesse déclare la guerre à la génération de mai 68 au pouvoir !

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, actualité, france, mai 68, idéologie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 26 août 2015

MITO DEL SANGUE E METAFISICA DELLA RAZZA NELL’ETNONAZIONALISMO VÖLKISCH

pag36187194.jpg

MITO DEL SANGUE E METAFISICA DELLA RAZZA
NELL’ETNONAZIONALISMO VÖLKISCH

Recensione di Fabio Calabrese

Ex: http://www.ereticamente.net

Raramente capita di leggere un testo così nettamente in controtendenza rispetto agli orientamenti politico-culturali attualmente dominanti, e questo non può fare altro che piacere, perché questi orientamenti politico-culturali dominanti imposti settant’anni fa all’Europa con la forza dai vincitori del secondo conflitto mondiale, sono a mio parere quanto di più deleterio e innaturale possa esistere, la faccia ideologica, la pseudo-giustificazione di quel sistema di potere tirannico che conosciamo come democrazia.

Come io stesso ho spiegato più volte su queste pagine, la democrazia è un sistema tirannico. Libertà? Ci vuole faccia tosta per parlarne in presenza di un sistema giudiziario dove le fattispecie di reati di opinione si moltiplicano. Sovranità popolare? Parlarne è un tragico sarcasmo, quando ai popoli non è concesso di decidere nulla, nemmeno di continuare a esistere come tali, ma il potere dietro le quinte ha deciso che debbano sparire nell’universale meticciato.

misticamagine.jpgLa democrazia è stata imposta all’Europa settant’anni fa con la conclusione disastrosa della seconda guerra mondiale, ma i suoi effetti deleteri hanno cominciato a diventare evidenti dopo la fine della Guerra Fredda, con la messa in atto della decisione di trasformare l’intera umanità in un’orda meticcia facilmente manovrabile dal potere dietro le quinte del sistema democratico, di recidere il legame sempre esistito e che rappresenta l’ordine normale delle cose, tra sangue e suolo.

L’ideologia democratica oggi dominante tende a cancellare  il concetto stesso di nazionalità, il legame naturale fra un popolo e la sua terra, per sostituirlo in tutto con la finzione burocratica nota come cittadinanza, si pretende che un extracomunitario diventi un europeo solo perché si è deciso di scrivere sui suoi documenti la cittadinanza di un Paese europeo, sebbene l’esperienza anche tragica, a cominciare dalla diffusione in Europa di simpatizzanti e fautori del terrorismo islamico come conseguenza dell’immigrazione, dimostri chiaramente che questi presunti “inglesi”, “francesi”, “italiani” a cui concediamo irresponsabilmente diritti che mai e poi mai noi potremmo ricevere nei loro Paesi d’origine,  di europeo non hanno nulla anche quando sono immigrati di seconda o terza generazione, nati sul nostro suolo.

Questo testo costituisce dunque un salutare richiamo al fatto che l’identità di un popolo è data dalla nazionalità, dal legame inscindibile tra sangue e suolo, ma è anche qualcosa di più, infatti questo legame ineludibile fra la terra e il popolo è la base di una concezione che possiamo tranquillamente definire religiosa. Non a caso, parliamo di mistica Volkisch. Come ha messo bene in evidenza Alfred Rosenberg nel Mito del XX secolo, “Razza è anima vista dall’esterno, anima è razza vista dall’interno”: razza e anima, razza è anima, occorre ribadire la falsità del dogma democratico dell’uguaglianza degli uomini: alle diverse caratteristiche fisiche che distinguono le varie razze, corrispondono qualità psichiche differenti. La nostra anima razzialmente determinata, cioè NOI STESSI, è il lascito più importante che abbiamo ricevuto dai nostri antenati, e non possiamo rinnegare la loro eredità, la nostra origine senza rinnegare noi stessi.

Sangue e suolo sono semplicemente due elementi di una triade che andrebbe meglio completata: spirito, sangue e suolo, poiché la scoperta del legame identitario profondo con le nostre origini, il nostro passato, noi stessi in ultima analisi, ci proietta in una dimensione sacrale, ci porta a riscoprire quel fondo di religiosità originaria dell’Europa anteriore all’avvento del cristianesimo.

Se ci liberiamo dal contesto abramitico-cristiano che concepisce la religione come rapporto individualistico con un Dio immaginario, allora ci accorgiamo che non c’è nulla di più SACRO di questa eterna catena della vita che ci lega ai nostri antenati e ci proietta verso il futuro attraverso i nostri discendenti sempre mediante il legame della continuità di sangue.

Al riguardo, mi vengono in mente i versi di una bella poesia di Helmut Stellrecht che ben avrebbero potuto figurare in questo libro:

«Tu porti nel tuo Sangue la santa eredità dei tuoi Padri e dei tuoi
Antenati./Tu non conosci coloro che sono scomparsi in file interminabili
nell’oscurità /del passato. Ma tutti loro vivono in te e nel tuo Sangue, camminano
sulla Terra/ che li ha logorati nelle battaglie e nelle fatiche /e in cui i loro
corpi da tempo si consumano. /Perciò il tuo Sangue è qualcosa di sacro”.

Questo testo rappresenta una sorta di manifesto redatto dai suoi autori per il decennale dalla fondazione dell’associazione etnonazionalista Vokisch “identità e tradizione”, e i suoi autori, Federico Prati, Luca Lionello Rimbotti, e soprattutto Silvano Lorenzoni, il grande Silvano Lorenzoni, sono tre fra i più reputati intellettuali della nostra “area”. Forse occorre chiarire il concetto di etnonazionalismo, un’espressione che può sembrare ridondante, dal momento che etnia e nazione possono essere considerati sinonimi. In realtà, si vuole evidenziare che il “classico” nazionalismo ottocentesco che faceva coincidere la nazione con lo stato, qui non interessa; quello che conta è la nazione, l’etnia come “ghenos”, come comunità umana stretta da legami di sangue, che è come dire di spirito e di destino, cioè l’esatto contrario di qualsiasi delirio multietnico, cioè in ultima analisi ciò che è normale perché disposto dalla Provvidenza (una Provvidenza che almeno io personalmente non riesco proprio a immaginare come possa coincidere con il Dio cristiano, un Dio apertamente “mondialista”), il che si ricollega alla venatura religiosa o per meglio dire SACRALE di questa concezione.

Va detto anche che l’associazione di cui abbiamo detto non è un partito, e si propone di agire piuttosto in campo metapolitico che non politico; gli autori, difatti, esprimono la convinzione che finché ci sarà un’élite intellettuale e spirituale ferma e consapevole su questi  principi a un tempo politici e religiosi, le forze della sovversione democratica, del disordine che sconvolge e distrugge qualsiasi ordine tradizionale, qualsiasi normalità, non riusciranno a prevalere in modo definitivo.

Questo testo, nel quale le mani dei tre autori fondono il loro lavoro senza discontinuità apparenti, sì che è assai arduo attribuire un brano all’uno o all’altro dei tre, è suddiviso in quattro parti che sono: “Il mito del sangue”, “sangue e spirito”, “anima della razza” e “metafisica del sangue”. Ora, probabilmente non in maniera casuale, il titolo della prima di queste tre sezioni richiama quello di un testo di Julius Evola, un pensatore la cui lezione i tre autori hanno tenuto sempre ben presente.

fidus_gral.jpgRiguardo a Evola, è importante precisare che molti hanno voluto vedere in Evola il teorico di una dottrina spirituale della razza in contrapposizione alla visione nazionalsocialista e in particolare dell’ideologo del nazionalsocialismo, Alfred Rosenberg, che si è voluta riduttivamente interpretare come un rozzo materialismo biologico. Questa interpretazione, ci assicurano i nostri autori, è completamente falsa, riesce a stare in piedi solo se si evita e si impedisca che sia accessibile la lettura di prima mano dei testi nazionalsocialisti, e in particolare del ponderoso Mito del XX secolo  di Rosenberg, secondo la prassi democratica che consiste nella censura e nell’impedire il confronto delle idee, altrimenti sarebbe chiaro che il nazionalsocialismo e Rosenberg ebbero ben chiara la dimensione spirituale connessa al “mito del sangue”.

D’altra parte, i nostri tre autori non hanno la pretesa di aver inventato nulla: l’etnonazionalismo volkisch (termine che significa “popolare”, e sottolinea con questo aggettivo che non si tratta affatto di un movimento “di destra” che guardi agli interessi delle classi dominanti, anzi, contiene in embrione l’idea del nazional-socialismo), infatti, nacque in Germania nel tardo XIX secolo, sviluppando alcuni aspetti della visione del mondo romantica, e soprattutto contrapponendosi all’illuminismo, quindi al liberalismo e alla democrazia, di cui rifiuta in particolare la visione individualistica e contrattualistica dei rapporti sociali e politici. Dopo la prima guerra mondiale, esso confluì nel movimento nazionalsocialista, e qui ebbe certamente un ruolo chiave la figura di Alfred Rosenberg di cui il libro propone una significativa rivalutazione.

Noi possiamo sostanzialmente vedere l’etnonazionalismo volkisch come una salutare reazione al rifiuto illuministico, liberale, democratico, di considerare il differente valore delle persone e delle comunità nazionali, in uno col rifiuto della dimensione spirituale, per puntare in definitiva a una società atomizzata, retta esclusivamente dalla legge del denaro, dove i rapporti fra le persone sono ridotti a rapporti fra cose, e le persone stesse sono ridotte a cose.

Questo si vede bene dal fatto che nella dialettica democratica persona e comunità sono sostituiti da individuo e massa (il liberalismo pone l’accento sul primo, il marxismo sulla seconda; entrambi sono manifestazioni di una dialettica distorta nella quale è negata ogni dimensione spirituale).

Alla persona, ridotta a individuo, è ancora concesso di avere una psiche, ma non già spirito e anima. Non a caso, una delle parti più significative del libro è costituita da un testo di Adriano Segatori che è una disamina della psicanalisi. Ciò che caratterizza il pensiero freudiano, la pseudo-scientifica psicanalisi, è infatti la soppressione dell’io inteso come arché, come principio guida della personalità, che resta totalmente in balia di pulsioni e istinti, una marionetta che potrà essere fatta danzare al ritmo di qualunque musica il meccanismo sociale, o meglio il potere economico e politico dietro le quinte del meccanismo sociale decida di imporre, il tutto mascherato dall’alibi della falsa libertà della democrazia.

A questo riguardo vorrei ricordare che sempre sulle pagine di “Ereticamente” tempo addietro vi avevo segnalato il bel libro di Michel Onfray: Crepuscolo di un idolo: smantellare le favole freudiane dove si dimostra in tutta evidenza e dati alla mano che nella psicanalisi non c’è nulla di scientifico, che Sigmund Freud era un ciarlatano che ha falsificato i protocolli delle sue sedute, che non ha mai guarito nessuno, e che ha causato la morte di almeno quattro dei suoi pazienti attribuendo a isteria disturbi che invece avevano una base organica ed erano sintomi di malattie reali. La psicanalisi è con ogni probabilità la più grossa bufala pseudoscientifica dell’età moderna.

D’altra parte il saggio di Segatori contenuto in questo libro ci fa comprendere che essa è pienamente funzionale a quell’insieme di tendenze: liberalismo, marxismo, democrazia, potere usurocratico, scientismo materialista che nel loro insieme possiamo chiamare modernità, l’uomo freudiano è esattamente ciò che la modernità vuole che l’uomo sia, un uomo che non avendo più l’arché in se stesso, deve necessariamente riceverlo dall’esterno, in definitiva un perfetto schiavo, un uomo-macchina.

La modernità, la negazione degli eterni principi dello spirito, del sangue e del suolo, svela allora il suo carattere demoniaco.

Per dirla con le parole del testo:

“Materialismo, ateismo, lotta di classe, deboli ideali eudemonistici, suicidio razziale, atomismo sociale, promiscuità razziale, decadenza dell’arte, erotomania, disintegrazione della famiglia, perdita del senso del sacro, dell’onore sia nell’ambito pubblico che privato, sciatto femminismo, fluttuazioni e catastrofi economiche, guerra civile nelle famiglie europee, degenerazione pianificata della gioventù per mezzo di film e libri abietti e l’introduzione di nevrotiche dottrine nell’educazione. Le Forze della Sovversione hanno cercato di far imputridire l’Europa, di affievolire i suoi istinti razziali, di privarla di eroismo, onore e virilità, del suo sentimento di avere una missione mondiale da compiere, del suo senso di costituire un’unità razziale e spirituale, e persino del suo codice cavalleresco. Essi desiderano paralizzare la capacità di decisione europea e distruggere la sua volontà portando la sifilide morale ed etica di Hollywood ad avvelenare il suolo d’Europa” (pag. 63).

L’etnonazionalismo volkisch si presenta come una reazione salutare contro tutto ciò, un mezzo per far sì che gli Europei ritrovino il contatto con se stessi, la loro civiltà millenaria, l’eredità dei loro antenati, la loro identità.

“L’etnonazionalismo volkisch costituisce un’Idea-forza che rappresenta l’opposto, l’antitesi stessa dell’ideologia posta a base della rivoluzione illuministica francese, la quale è basata sull’idea massonica dell’uguaglianza degli individui e delle razze. Tale nefasta ideologia, approfittando di un particolare momento storico, adattandosi in mille modi, ha prodotto terribili rivoluzioni, ha gettato l’Europa in un seguito di convulsioni rivoluzionarie e belliche da cui è emerso trionfante il dominio di Aasvero-Giuda (…) Ma la disgrazia di questa epoca darà vita nei Popoli d’Europa a una nuova presa di coscienza che li porterà alla rigenerazione” (pag. 85).

Si tratta di un auspicio e di una battaglia  che io personalmente non posso altro che condividere in toto, ma credo di poter parlare da questo punto di vista a nome di tutti noi di “Ereticamente”. Non ci si può augurare altro se non che questo libro abbia la massima diffusione possibile. Potrebbe servire a risvegliare le coscienze di molti.

Federico Prati, Luca Lionello Rimbotti, Silvano Lorenzoni: Mistica Volkisch, Effepi edizioni settembre 2014. €. 20,00

mercredi, 19 août 2015

François Mitterrand: European Statesman, Anti-American, & Judeophobe

mitt_167595920_0.jpg

François Mitterrand:
European Statesman, Anti-American, & Judeophobe

President François Mitterrand is a notoriously ambiguous figure and one which, indeed, is an object of both interest and repulsion for the European Right. In his trilogy of little memoirs, hastily written at the end of his life, the president and founder of the European Union makes clear that his passion for “European integration” was founded upon a hostility to the United States of America’s domination of the Old Continent. Intense hostility to American power as well as Jewish power is also evident from private comments he made to his friends and associates. Yet, Mitterrand was also instrumental in the ostracism and persecution of French nationalists from the 1980s onwards.

Mitterrand had been traumatized by the Fall of France in 1940 – during which he had been captured as a soldier before escaping to Vichy after two previous failed attempts. He had personally witnessed European nations’ fratricidal war and calamitous fall from world-hegemony to imperial dependencies of the American and Soviet superpowers. The solution, as he saw it, was eternal peace in Europe and the creation of a European superpower through a fusion of nations, and in particular of France and Germany.

Hostility to American power is evident throughout Mitterrand’s memoirs. He says he rejected the proposed European Defense Community in the 1950s – which would have created a kind of European army made up of French, West German, Italian, and Benelux troops – because it would have been under effective American control:

To refuse the [European Defense Community] was to take the risk of knocking down the fragile edifice of the emerging Europe. To accept it would be a contradiction. To build the Europe of generals before a serious embryo of political authority existed, especially in this period of cold war, left the field too open to general staffs who would have been in a position to determine the fate of Europe and of the countries making it up through the military necessities they would have alone been judges of. And as speaking of general staffs in the plural was in addition no more than a fiction, this defense community would only have been an additional instrument at the service of the Pentagon. That is to say of the Americans. I had not forgotten that at [Georges] Bidault’s request [John] Foster Dulles had gone so far as to imagine deploying the atomic bomb in Vietnam. I could not conceive of Europe being so colonized, and I feared would be destroyed both the body and the soul of what appeared to me as the great ambition of men of my time.[1]

Mitterrand’s attitude towards U.S. influence in Europe had not fundamentally changed between the 1950s and 1990s. He said on the American view of post-Cold War Europe: “the concept of European unity did not mean the same reality depending on if one was American or French.”[2] He rejected closer ties with British Prime Minister Margaret Thatcher, who was gravely concerned about the return of German power, citing the same concerns:

Great Britain did not have sufficient leeway to escape the control of the United States, and I would not exchange European construction, of which Federal Germany was one of the pillars, for a Franco-English entente which was desirable but reduced to good wishes.[3]

In private, Mitterrand would go further, telling the journalist Georges-Marc Benamou, with whom he was co-writing one of his memoirs:

France is at war with America. Yes, a constant war, a vital war, an economic war, a war without death. In appearance. Yes, they are very tough, the Americans, they are rapacious, they want undisputed power over the world . . . You saw, after the Gulf war, that they wanted to control this part of the world. They left nothing to their allies.[4]

Certainly, those on the Right have long lamented that after the Second World War all the nations of Europe were subjected to the Soviet and American Empires. The Soviet Union imposed crude military coercion. The United States in contrast reduced Western Europe to a fluctuating combination of economic, military-atomic, political, and, most perniciously, cultural dependence.[5]

But why was Mitterrand so concerned with American power over Europe? What, exactly, is the problem from a so-called universalist liberal-democratic perspective? Mitterrand’s private comments perhaps provide an indication. On May 17, 1995, his last day in office as president, Mitterrand told a friend inquiring about the continuing media-political campaign surrounding his association with former Secretary-General of the Police René Bousquet (who had deported Jews during the Second World War): “You are observing here the powerful and harmful influence of the Jewish lobby in France.”[6] If France, according to François Mitterrand, suffers from “the powerful and harmful influence of the Jewish lobby,” well then what dark forces of disintegration, eternally hostile to Europe, are lurking in America?

Mitterrand the European and Prussophile

Perhaps surprisingly for a Frenchman, Mitterrand saw the shattered German realm of Prussia as an important part of Europe’s redemption. He considered Prussia’s destruction by the Allies in 1945 as a great injustice designed to “strike Germany to the head,” reducing that great nation to decerebrated impotence. Mitterrand notes: “The influence of the United States exercised itself more strongly over the Federal Republic than over France – or at least with more success.”[7] But the Germans, unlike the British, at least wanted to “build Europe.”

Mitterrand sharply distinguishes between the culture and civilization of Prussia and National Socialism.[8] He seems to imagine German Reunification as a kind of return of Prussia to the Federal Republic:

Prussia, home of civilization and culture, inseparable from the civilization and culture that we, Frenchmen, claim as our own . . . before the end of the century Prussia would reappear in her real dimension, one of the richest reservoirs of men and means of Europe and Germany.[9]

Germany would then find its “head” through reunification with “Prussia,” which in turn would free Europe, through Germany’s union with France.

Indeed, Mitterrand went so far, in one of his last speeches in Berlin, to praise the courage of the Third Reich’s soldiers, offending many Jews:

I knew what there was of strong in the German people, its virtues, its courage, and his uniform matters little to me, and even the idea which inhabited the spirit of these soldiers who would die in such large numbers. They were brave, they accepted to lose their lives. For a bad cause, but their gesture had nothing to do with that. They loved their country.[10]

In any event, Mitterrand’s Prussophilia was too optimistic to not say archaic. Prussia is not reborn. Reunification, in destroying the oddly national socialist German Democratic Republic,[11] actually furthered Germany’s demographic collapse with a sharp fall of fertility in the east and continued economic retardation. But there are flickers in the embers: The Patriots Against the Islamization of the West (PEGIDA) protests are strongest in former Prussia, and it is eastern Germans who have radicalized Alternative for Germany (AfD) towards focus against immigration.

Mitterrand rejected the “Europe of Generals” in the 1950s. Yet he proved was the single most important figure in pushing for the “Europe of Bankers” created by the Maastricht Treaty in the 1990s, with its unlimited free movement of capital and its formal reduction of states to dependence upon financial markets. But Mitterrand apparently hoped this would be compensated by the creation of a European common currency – the écu or the Euro – and a powerful, autocratic European Central Bank. In destroying the Deutsche Mark and creating a formidable European currency to rival the U.S. dollar, Mitterrand believed the monetary dominance of the German Bundesbank and of the U.S. Federal Reserve would be ended. The Mitterrandian poetry reaches its greatest heights on this theme of Franco-German reconciliation and European power:

The incessant tumult of History teaches the vanity of treaties as soon as the balance of power changes. . . . I cannot give up however of the idea that a society can survive only by its institutions. So it will be with Europe. Given that everything thus far rests upon force which itself gives way only to violence, let us break this logic and replace it with free contract. If the community, the daughter of reason, adopts lasting structures, victor, vanquished, these notions will belong to our prehistory. The smallness of our continent, the birth of the [European] Community which includes two thirds of its inhabitants, the need felt in both the east and West of Europe to exist and influence the destiny of the planet by widening the vice which, from Asia and America, is closing upon us, are pushing for this realization. I dream of the predestination of Germany and France, which geography and their old rivalry designate to give the signal. I also work towards this. . . . If they have kept within themselves the best of what I do not hesitate to call their instinct of greatness, they will understand that this here is a project worthy of them. I am drawing a design which I know will be muddled, compromised year by year, beyond this century. . . . France is always tempted by withdrawal upon herself and the epic illusion of glory in solitude . . . The great powers of the rest of the world will seek to ruin the arrival of an order which is not theirs. Those nostalgic for death on the street corner, of the hospital one crushes beneath bombs, of car bombs for the sole honor of raising up a plot of land as a nation, with its border posts at the first hedge, will wrap themselves in the folds of a thousand and one flags . . .[12]

mittpet17945co.jpg

Pétain and Mitterrand

Mitterrand’s Failure

France, whether embodied in a De Gaulle, a Mitterrand, or a Le Pen, has often provided inspiration for Europeans in other countries who dream of freeing the Old Continent from foreign domination. The French enjoyed a relative freedom and national ambitions far beyond anything the occupied Germans could be allowed to have.

France’s decline is viscerally-felt and painful for the French. Indeed, the French political class, at least from the beginning of the presidency of Charles de Gaulle in 1958 to that of Nicolas Sarkozy in 2007, was sincerely motivated to strengthen French and Europe as a power in the world. This was evident in autonomy within NATO, a relatively independent “Arab policy,” the push for European integration, efforts to promote French language and culture through various protectionist measures, and opposition to the 2003 Iraq War. These efforts were overwhelmingly conservative ones, however, and completely disregarded the deep roots of the nation’s decadence, and were thus doomed to failure.

Mitterrand himself was haunted by the decline of France. He told Benamou:

In fact, I am the last of the great presidents . . . Well, I mean the last in the line of De Gaulle. After me, there will be no more in France . . . Because of Europe . . . Because of globalization . . . Because of the necessary evolution of institutions.[13]

Charles de Gaulle had a similar view. But while the General believed Europe had been strongest, most free and alive, when there had been vigorous warring nations, Mitterrand famously declared that “Nationalism is war!”

Mitterrand was entirely complicit in the demonization of European nationalisms and the rise of the Shoah to what Éric Zemmour has called “the official religion of the French Republic,”[14] notably with the passage of the Fabius-Gayssot Act criminalizing critical historical study of the Holocaust. He empowered Jewish “anti-racist” organizations such as the CRIF, the LICRA, and SOS Racisme. He participated in a concerted police and politico-media campaign to frame the Front National for the desecration of a Jewish cemetery at Carpentras in 1990, indefinitely excommunicating that party from respectability in the eyes of mainstream public opinion. Mitterrand did this for personal and political gain, pandering to the most powerful ethnic networks in the country, and working to keep the Socialist Party in power, despite its manifest economic failures, by dividing the opposition into a “mainstream” right and a “far-right.”

Alain Soral has said that whomever rises by the Jews must fall by the Jews. And, sure enough, Mitterrand was caught in his web of sins: He empowered Jewish organizations to persecute revisionist historians and nationalist activists in the name of the Shoah, but in turn an ever-more-vocal fraction of this same community resented Mitterrand’s own so-called “ambiguities” on the Vichy period, namely his youthful admiration for Marshal Philippe Pétain, his postwar association with Bousquet, and his refusal to officially debase France by recognizing collective and national guilt for participation in the Holocaust.[15]

Characteristically, Mitterrand chose to write his three memoirs with the collaboration of three Jews: the infamous Elie Wiesel, the young Georges-Marc Benhamou, and the atrociously-botoxed publisher Odile Jacob. This no doubt reflected the density of Jewish networks around Mitterrand, many in which still had affection for the old leader, but also (especially in the case of the High Priest of Holocaustianity Wiesel) an attempt by Mitterrand to secure his legacy and respectability before the Jewish community.

Mitterrand’s attempts to appease ethnocentric Jews[16] naturally failed. He continued to be attacked until his dying day and, after his death, Wiesel all but called the recently-departed president a liar, accusing him of “a deformation of facts” and “falsehood” concerning “that bastard Bousquet.”[17] Benamou also repeatedly tried to get Mitterrand to confess some imagined guilt, but failed:

Actually, François Mitterrand did not believe in the specificity of the holocaust, despite his fascination for the Old Testament and his ‘friendship for the Jewish people.’ He had not understood the Twentieth Century and its tragedy. . . . He had always been indifferent to the Jewish question, and that is a positive point, in view of his milieu. The flip side is that this indifference never allowed him to understand the scale of the Jewish tragedy. He was a man of the Nineteenth Century, that is, a man who considered the greatest tragedy of all time to be Verdun, those thousands square kilometers overturned by bombs, that ossuary. . . .

But the cornered monarch had closed in on himself. This confrontation had taken for him such an obsessive turn that to concede apologies on behalf of France, in his eyes, was a personal humiliation. He had convinced himself of this and became again, in these movements, that Gaulish chieftain that I did not like very much.[18]

Indeed, neither Wiesel nor Benamou could tolerate the arrogance of a goy prince who would put his own dead, those French peasants rooted for millennia, before those of their own Tribe. Mitterrand could protest to Benamou that wartime was complicated: “Young man, you do not know what you are talking about,” to no avail.

Mitterrand apparently believed that Europe could become a world-power despite the hegemony of a hostile anti-European culture, despite the demonization of any European ethno-national self-assertion, and despite the founding of the “European Union” on fundamentally neoliberal and plutocratic principles of open borders.

So far, his œuvre has singularly failed, with the Eurozone in particular being a byword for economic failure and permanent crisis. Perhaps this is unsurprising. Indeed, even in his own day Mitterrand had a singular contempt for the man he had appointed to oversee – or perhaps, merely, spectate over – his grand design: European Commission President Jacques Delors. Mitterrand mocks Delors as a non-entity, doing who-knows-what in Brussels, superficially idealized by the French media. He reacts to Delors’ declaration that he would not be running for president despite the superficial polls in his favor: “Oh, what a non-event on live television, that doesn’t happen every day!”[19] It seems very strange of Mitterrand to be so invested in the European Union as his “legacy,” and yet be so mocking of his chosen executor. Indeed, elsewhere he argues that European leaders will know to be conciliatory and push forward with integration precisely because of the fragility of the project: “They know that the European Meccano would collapse if one piece were removed.”[20] That is not exactly a vote of a confidence in a sound foundation.

The ultimate legacy of the flawed Union Mitterrand bestowed upon Europe remains unclear. Perhaps, it is a bridge too far in transnationalism which will, in a dialectical response, bring about a nationalist regime firmly dedicated to the restoration of the nation-state. Perhaps, as Guillaume Faye hoped, the Union can in time be hijacked as an effective power which would enable Europe’s emancipation from the small-states’ seductive temptation of collaboration with American political and military power. Perhaps the whole EU project will simply prove irrelevant to the continued steady decline of Europeans in the face of American cultural-political hegemony and Afro-Islamic demographic submersion.

And what can we conclude on Mitterrand? Every man is indelibly marked by the world of his childhood. In the case of Mitterrand, he was raised a French-speaking, Right-wing Catholic milieu in which America, Jewry, and high finance were seen with suspicion as corrupting and overlapping entities. The values of Mitterrand’s childhood milieu had many similarities with those of a Charles de Gaulle, a Léon Degrelle, or a Hergé, men who also dreamed, each in their way, of a Europe free from America.

There is little logic in Mitterrand’s sinuous rise to power besides perhaps a hostility to an overbearing De Gaulle, openness to alliance with the French Communists, and a good feel for the political center of gravity of the country. Mitterrand served as a decorated Vichy official, joined the Resistance, quickly rose as a postwar minister in the corrupt, parliamentary Fourth Republic and pledged to defend French Algeria. After over two decades in the desert of opposition, he finally became the first Socialist President of the Fifth Republic in 1981, after which he quickly had to renege upon his exaggerated social promises, but maintained his power in part through collaboration with ethnocentric Jewish networks.

In a sense, Mitterrand betrayed the values of his childhood and yet he never went far enough to fully appease a large fraction of the Jewish community. I cannot help but think, in his sincere reconciliation with Germany and his clumsy efforts to set the foundations for a European superpower, Mitterrand also sought to redeem his European soul.

Notes

1. François Mitterrand, Mémoires interrompus (Paris: Odile Jacob, 1996), 212-3.

2. François Mitterrand, De l’Allemagne, de la France (Paris: Odile Jacob, 1997), 45.

3. Mitterrand, De l’Allemagne, 43.

4. Georges-Marc Benamou, Le dernier Mitterrand (Paris: Plon, 1996), 52.

5. Kevin B. MacDonald, The Culture of Critique: An Evolutionary Analysis of Jewish Involvement in Twentieth-Century Intellectual and Political Movements (1st Book Library: 2002).

6. Renaud Dely, “Quand Mitterrand parlait du ‘lobby juif’,” Libération, August 27, 1999. http://www.liberation.fr/politiques/1999/08/27/quand-mitterrand-parlait-du-lobby-juif-jean-d-ormesson-revele-des-propos-tenus-en-1995_280524

7. Mitterrand, De l’Allemagne, 139.

8. Indeed, anti-Nazism is the stated center of Mitterrand’s moral universe. In fact there are both breaks and continuity between Frederick the Great’s Prussia and Adolf Hitler’s Germany. Among the points of continuity: autocracy, militarism, and sacrifice.

9. Mitterrand, De l’Allemagne, 125.

10. Jean Guisnel, “Mitterrand célèbre les soldats morts, allemands compris,” Libération, May 10, 1995. http://www.liberation.fr/evenement/1995/05/10/mitterrand-celebre-les-soldats-morts-allemands-compris_133400

11. The GDR, despite its obsessive anti-Nazism, appeared very national socialist in its Prusso-Stalinism. Indeed, from a demographic point of view East Germany was a superior regime, maintaining higher birth rates and encouraging the more educated to have children.

12. Mitterrand, De l’Allemagne, 128-9.

13. Benhamou, Mitterrand, 146. Indeed, Mitterrand seems to be the last French president whose name American journalists can remember, as miserable an indicator as any. http://www.ohmymag.com/le-petit-journal/le-petit-journal-les-journalistes-americains-ont-du-mal-avec-le-president-francais_art73699.html

14. Éric Zemmour, “The Rise of the Shoah as the Official Religion of the French Republic,” The Occidental Observer, May 12, 2015. http://www.theoccidentalobserver.net/2015/05/eric-zemmour-the-rise-of-the-shoah-as-the-official-religion-of-the-french-republic/

15. Towards the end of his term as president, Mitterrand famously rejected on live television the Sephardic journalist Jean-Pierre Elkabbach’s relaying Jewish organizations’ demands for “apologies” for Vichy:

Mitterrand: “They will wait a long time. They will not get any. France has no need to apologize, nor has the Republic. I would never accept it. I consider that it is an excessive demand from people who do not deeply feel what it means to be French and the honor of being French, and the honor of the history of France. . . .

Elkabbach: “[You successors] will also feel the pressure.

Mitterrand: [Scoffs.] “Perhaps in a hundred year still too? What does this mean? This maintains hatred and it is not hatred which must govern France.” https://www.youtube.com/watch?v=owFF0K9-jcs

16. And Wiesel is truly absurdly ethnocentric in his unenlightening book of interviews with Mitterrand. He opens the book with: “For us, Jews,” and never stops. At least half the questions must have a Jewish focus or framing. I am sorry if I must appear unkind but such selfish self-centeredness is rightly mocked. In his interventions, Wiesel mentions the synagogue, the concentration, the psychoanalyst, the Talmudic sage, a Talmudic saying, “the death of a Hasidic master,” the trauma of forgetting his speech scrolls while in Israel (because he is “very pious,” he says), his being raised “the Bible” [sic], the Jewish tradition, the Yiddish writer, the rabbi, Kafka’s equaling Dostoevsky, and on and on and on. As the libertarian comedian Doug Stanhope has put it: “Jew, Jew, Jew, Jew, Jew, Jew, Jew, Jew!” Wiesel also repeatedly, and quite transparently, emotionally manipulates through selective righteous indignation, either to distract (Biafra, Yugoslavia) or to harass the Jews’ enemies (Islamic fundamentalism in Iran and Algeria, Iranian and Libyan efforts to get nuclear weapons . . .) without a peep on Israel’s crimes against the Palestinians or its nuclear weapons. François Mitterrand and Elie Wiesel, Mémoire à deux voix (Paris: Odile Jacob, 1997).

17. Christophe Barbier, “Wiesel Contre Mitterrand,” L’Express, October 3, 1996. http://www.lexpress.fr/informations/wiesel-contre-mitterrand_618526.html

18. Benamou, Mitterrand, 199-201.

19. Benamou, Mitterrand, 90.

20. Mitterrand, De l’Allemagne, 129-30.

jeudi, 13 août 2015

Eric Bogosian’s Operation Nemesis

bog50x366.jpg

Eric Bogosian’s Operation Nemesis

Ex: http://www.counter-currents.com

Eric Bogosian
Operation Nemesis: The Assassination Plot that Avenged the Armenian Genocide
New York: Little Brown, 2015

For years I have been waiting for a book on Operation Nemesis, the secret Armenian organization that in 1921 and 1922 assassinated virtually the entire leadership of the deposed and exiled Young Turk regime for being the architects of the Armenian genocide. Thus I was delighted that Eric Bogosian’s Operation Nemesis was published this spring to coincide with the 100th anniversary of the beginning of the Armenian genocide, on April 24, 1915.

The Armenians are an ancient Near Eastern Caucasoid people, closely related genetically to Kurds, Georgians, and other peoples of Upper Mesopotamia, Eastern Anatolia, and the Caucasus. Like the Persians, as well as the ancient Hittites and Mittanians, Armenians speak an Indo-European language. The Armenians are probably a continuation of the kingdom or Urartu, which appears in Assyrian chronicles in the 13th-century BC. Because of its location between larger empires to the East and West, Armenia frequently lost its independence, but often regained it by serving as a buffer state between its larger rivals. In 301, Armenia became the first Christian kingdom. In 1071, Armenia was conquered by the Seljuk Turks. From 1198 to 1375, an Armenian kingdom existed in Cilicia but fell to the Egyptian Mameluks. Eventually, all of Armenia was absorbed by the Ottoman and Persian Empires

In 1915, about 3 million Armenians lived in the Ottoman Empire, most of them in the ancestral Armenian homeland in Eastern Anatolia. (Persian Armenia had been absorbed by the Russian Empire.) During the 19th century, the Ottomans had an “Armenian Question”: as one Christian land after another threw off the Ottoman yoke — Greece, Romania, Serbia, Bulgaria, etc. — and the Russian Empire encroached on Ottoman territory, the Sultans naturally regarded the rising national consciousness of the Armenians with some anxiety. They were a populous, ancient Christian people, solidly entrenched in the Ottoman heartland, in the upper and middle classes of the empire, and even in the Ottoman bureaucracy. The personal fortune of the Sultans, for instance, was traditionally managed by an Armenian. (Armenians played similar roles in the Byzantine Empire. Indeed, many Byzantine Emperors were ethnically Armenian.)

In 1894-’96, the “Red Sultan” Abdul Hamid II, who was under Western pressure to give greater autonomy to Armenians, launched as series of massacres in which 80,000 to 300,000 Armenians were killed. This naturally gave rise to an armed Armenian resistance movement, which killed Turkish leaders and Armenian collaborators and almost blew up the Sultan himself on July 21, 1905. When Abdul Hamid was removed from power in the July 1908 Young Turk Revolution, Armenians and other oppressed minorities were elated.

The Young Turks, however, inherited the Ottoman Armenian Question. They wished not only to preserve but expand the Ottoman Empire to include all Tukic peoples across Central Asia to the borders of China, and an independent Armenia would have blocked this Ostpolitik. So, under cover of the night and fog of the First World War, the Young Turks hatched a plan to exterminate the Armenians and other Christian minorities in the East, including Greeks and Assyrians. (A minor flaw of Bogosian’s book is that he does not place the Armenian genocide in the context of a wider policy of exterminating Christian minorities.)

bogNNON-blog427.jpgChristian soldiers — who, thanks to their new constitutional equal rights, could now serve in the military — were disarmed and put in work battalions, after which they were worked to death or slaughtered outright. On April 24, 1915, the Armenian community was decapitated. Some 250 prominent Armenians in Constantinople were arrested and subsequently murdered. In the Armenian homelands in the East, the genocide took place under the pretext of deportation and resettlement. Armenians packed and cataloged their valuables, handed over assets, and were marched out of their towns, where they were plundered and massacred, often with sickening Oriental sadism. Those who were not killed outright were marched to desert internment camps where they perished through disease, hunger, and violence. Between 800,000 and 1.4 million Armenians died, as well as more than half a million Greeks and Assyrians. Hundreds of thousands became refugees. By the end of the war, the Ottoman Empire had virtually eliminated its Armenian population.

In 1918, after the fall of the Russian Empire, Russian Armenia became the first sovereign Armenian state since 1375, but in late 1920, it was conquered by the Red Army and incorporated into the Soviet Union. On August 23, 1990, Armenia seceded from the Soviet Union. Modern Armenia is but a sliver of the Greater Armenia of old. Its population stands at just under three million, and another seven million Armenians live in a diaspora around the world, the largest populations being in Russia, the United States, France, Georgia, and Iran.

At the end of World War I, Constantinople was occupied by the British, who wished to try the Young Turk leadership for war crimes, including the Armenian genocide. Before they could stand trial, however, they fled the country. Thus they were tried in absentia, and five were sentenced to death: the Three Pashas, Talat Pasha (Interior Minister and later Grand Vizier), Enver Pasha (Minister of War), and Djemal Pasha (Minister of the Navy), as well as Dr. Mehmet Nazim and Dr. Behaeddin Shakir, the leaders of the Special Organization that coordinated and executed the genocide.

As the Paris Peace Conference dragged on and the Allies dithered about their plans for Turkey, General Mustapha Kemal, the hero of Gallipoli, rallied Turkish forces in Anatolia and began its reconquest from British, French, and Italian occupiers, Armenian guerrillas, and Greek invaders and insurgents. In the meantime, the Young Turk leaders, exiled in Berlin, Rome, Moscow, and elsewhere, plotted their return to power.

The Armenian exiles, however, had other plans. A small group of Armenian businessmen, intellectuals, ex-diplomats, and guerrilla fighters came together to form Operation Nemesis, as it was christened in Boston on July 8, 1920 at the 27th Regional Conference of the Armenian Revolutionary Association. Operation Nemesis was funded primarily by Armenian-American businessmen and based in the United States.

Although the primary purpose of Operation Nemesis was to assassinate both the Turkish architects and the Armenian collaborators responsible for the genocide, it did, in fact, mark the emergence of a new leadership caste for a nation that — save for the small, embattled, and doomed Armenian Republic — was decapitated and stateless. Operation Nemesis performed the function of a sovereign as defined by Carl Schmitt: standing above all human laws and institutions, in the space opened up by the existential clash between two peoples, it made life and death decisions to preserve a people facing the ultimate emergency, genocide. In Bogosian’s words, “. . .  Operation Nemesis did what governments could not. They were appealing to a higher, final justice. One that exists somewhere between heaven and earth” (p. 302).

The assassinations served several purposes: for the dead, vengeance; for the living, the well-needed feeling of winning a round; for the enemy, a warning; for the world, an occasion to learn of the plight of the Armenian people.

The first assassination was of Talat Pasha in Berlin, on March 15, 1921, by Soghomon Tehlirian. His mission was not merely to kill Talat but to stand trial for his murder and use it as a platform to tell the world about the Armenian genocide. As Bogosian demonstrates, to protect the operation, Tehlirian claimed he acted alone and perjured himself extensively about the details of his life and travels. But the core of his testimony was true, and he very successfully publicized the plight of the Armenians to the world. Astonishingly, Tehlirian was acquitted.

Nemesis also assassinated Djemal Pasha. The third Pasha, Enver, escaped Operation Nemesis. A longtime collaborator with the Soviets, they killed him on August 4, 1922 after he raised an army against them in Central Asia. Other Nemesis victims were Said Halim Pasha, a former Grand Vizier; Behbud Khan Javanshir, Minister of Interior of Azerbaijan, who presided over massacres of Armenians in Baku; Cemal Azmi, Governor of Trebizond, who massacred the local Armenian community; and Dr. Behaeddin Shakir, one of the leaders of the Special Organization. The other Special Organization leader, Dr. Mehmet Nazim, escaped Operation Nemesis and eventually returned to Turkey, where in 1926 he was tried and hanged for plotting to assassinate Mustapha Kemal, now known as Ataturk, the father of modern Turkey.

Decades after the end of Operation Nemesis, the story slowly surfaced as the various conspirators published their memoirs. We can thank Eric Bogosian, the Armenian-American author of Operation Nemesis, for surveying these obscure sources, including Armenian-language ones, and synthesizing them masterfully, with a dramatist’s eye for detail. Bogosian is a novelist and playwright, but he is probably best known as an actor. (He did four seasons of Law and Order: Criminal Intent as Captain Danny Ross.) Generally, his flair for drama serves him well, but I found his account of Sogomon Tehlirian’s life and trial overly detailed and somewhat draggy.

The Armenian genocide illustrates the necessity of ethnonationalism, for stateless peoples are far more likely to be victimized than peoples with their own sovereign homelands. Bogosian, being a typical liberal, indicts Turkish nationalism for the genocide, but the problem was Turkish imperialism. The underlying problem was too few nation-states rather than too many.

Operation Nemesis itself illustrates how a decapitated and stateless people can form a leadership caste, capable of exercising sovereign functions. Indeed, Operation Nemesis was what Turks today call a “deep state” apparatus, namely an organization that operates outside of a state and its laws, performing sovereign acts to preserve the state — or, in this case, a people — in an existential crisis in which the state cannot protect them, or when there is no state to protect them.

I highly recommend Operation Nemesis, not just as a historical study but as food for political thought.

 

mercredi, 12 août 2015

Route des épices et conquête du Pacifique

navneg.jpg

Route des épices et conquête du Pacifique

Robert Steuckers

Recension : Carlos Canales y Miguel del Rey, Naves negras – La Ruta de las especias, EDAF (http://www.edaf.netedaf@edaf.net ), Madrid, 2015.

La collection historique EDAF, publiée en Espagne, est remarquable à plus d’un titre. Elle se focalise essentiellement sur l’histoire militaire espagnole depuis les Celtibères. Le dernier volume paru est consacré tout à la fois à la recherche tâtonnante et épique des meilleures routes pour obtenir les épices si convoitées, quand l’Europe était bloquée en Méditerranée par le verrou ottoman, installé surtout depuis la conquête de Constantinople en 1453. L’Europe, acculée par la pression turque, risquait d’étouffer, dos à l’Atlantique alors res nullius, et se trouvait donc devant une nécessité impérieuse : renouer commercialement avec les Indes et la Chine, alors principales créatrices de richesses, soit en faisant sauter le verrou ottoman (opération impossible à l’époque), soit en contournant l’Afrique (le projet portugais), soit en dégageant la Volga de l’étau des Tatars islamisés (l’option russe), soit en voguant vers la Chine par l’Ouest (le projet de Colomb). Ce sont les deux projets ibériques qui obtiendront le plus retentissant succès, bien que les efforts russes en direction de la Caspienne n’aient pas été vains. Les Portugais et les Espagnols contourneront l’Afrique en direction de l’Océan Indien prenant ainsi les Ottomans à revers qui riposteront en conquérant le Levant, la Mésopotamie et l’Egypte.

Colomb, en voulant aller au Cathay (Chine) et aux Indes des épices par les voies maritimes de l’Ouest atlantique, croyait à la véracité des calculs faux d’un géographe et cartographe italien, Toscanelli, qui, en 1474, avait dessiné une carte où l’île de « Cippangu », soit le Japon, se trouvait à hauteur du Mexique et le Cathay au large de la Californie. Toscanelli, inspiré par Eratosthène, imaginait que la Terre avait une circonférence de 29.000 km, alors que le chiffre exact est de 40.000 km. Entre les côtes portugaises et l’hypothétique emplacement de Cippangu, il n’y avait donc pas une distance maritime facilement franchissable mais d’abord la colossale barrière d’un Nouveau monde américain, s’étendant de l’Arctique à l’Antarctique, et, derrière elle, une immense « Mer du Sud », l’Océan Pacifique. L’ouvrage très documenté et richement illustré de nos deux auteurs raconte l’histoire héroïque de la conquête du Pacifique par les forces ibériques, à commencer par la recherche d’un passage à travers l’immense barrière américaine lors de l’expédition de Magellan.

Cette expédition inaugure la conquête du Pacifique, gigantesque espace maritime, que n’avaient même pas deviné les plus méticuleux des cartographes prédécesseurs de Mercator, dont la maîtrise, on le verra, assure la domination mondiale. En s’installant aux Philippines, les Espagnols tiennent en échec les marins chinois et japonais et deviennent les premiers Européens à dominer cet immense espace maritime qui leur sera successivement contesté par les puissances protestantes (Hollande et Angleterre) puis par les Etats-Unis qui les évinceront suite à la guerre de 1898, où l’Espagne perd les derniers de ses atouts impériaux. Cet effondrement provoque la fameuse crise politique et culturelle de 1898 qui force l’Espagne à se penser autrement qu’en l’instrument d’une impérialité voulue par la divine providence. L’Allemagne prend brièvement son relais dans le Pacifique, au nom de l’ancienne fraternité impériale du temps de Charles-Quint, et s’installe aux Mariannes, dominant provisoirement le Pacifique sans pour autant y déployer une volonté géopolitique suffisante. Quand le géopolitologue Karl Haushofer rencontre Lord Kitchener aux Indes, alors qu’il faisait route vers le Japon pour y assumer les fonctions d’attaché militaire allemand, leur conversation, amicale, tourne autour de la maîtrise du Pacifique : Kitchener semblait privilégier une entente anglo-allemande dans cette région maritime. Il ne souhaitait ni une présence américaine accentuée (au-delà des Philippines) ni une conquête japonaise, en dépit de l’alliance anglo-japonaise contre la Russie en 1904-1905. Pour Kitchener, l’éviction des puissances européennes hors de cet espace maritime sonnerait le glas de la prééminence européenne dans le monde. Le vieux général britannique a été prophète, tout en se mettant en porte-à-faux par rapport aux options impérialistes anglaises habituelles. Le Japon déclarera la guerre à l’Allemagne en 1914 pour pouvoir s’emparer, à peu de frais, des Mariannes et des bases chinoises de la marine du Kaiser. Cet élargissement de son assiette géopolitique dans le Pacifique lui vaudra l’inimitié implacable des Etats-Unis qui, à l’occasion de la seconde guerre mondiale, s’empareront à leur tour des Mariannes, ex-espagnoles, ex-allemandes, ex-japonaises, scellant de la sorte leur pouvoir dans la « Grande Mer du Sud », fortement consolidé par leur présence au beau milieu de l’Océan Indien, à Diego Garcia, île minuscule transformée en une formidable base aéronavale à partir de laquelle les Américains sont capables de frapper tous les littoraux et arrière-pays de l’Océan Indien ou de la « Zone des moussons », de l’Afrique du Sud à la péninsule arabique, de l’Inde à Singapour et de Singapour à l’Ouest de l’Australie. C’est à partir de Diego Garcia que les bombardiers américains ont frappé l’Afghanistan dès l’automne 2001. Demain, ce sera au départ de cette même base qu’ils pourront, le cas échéant, frapper les îles ou atolls conquis ou fabriqués par la Chine dans la Mer de Chine du Sud. Avec leurs maîtrise du Pacifique et leur domination de l’Océan Indien au départ de la petite île de Diego Garcia, les Etats-Unis peuvent prétendre être une puissance globale, la première puissance globale de la planète, dont la prééminence est toutefois contestée aujourd’hui par des forces politiques sud-américaines, russes, indiennes, persanes et chinoises.

Lord Kitchener et Karl Haushofer, qui deviendra bien vite un grand spécialiste du Pacifique, avaient raison : la maîtrise de la « Grande Mer du Sud » est la clef de la puissance globale qu’exercent aujourd’hui les Etats-Unis. Cette puissance, initialement, a été espagnole et habsbourgeoise, seule synthèse légitime à nos yeux (l’Angleterre et la France n’ont aucune légitimité traditionnelle en Europe : elles représentent toutes deux des forces obscures et malsaines, issues de la forfaiture anti-templière de Philippe le Bel, des platitudes morales de Louis XI ou de la piraterie utilisée par Elisabeth I). Il faut sans cesse rappeler que cette synthèse du 16ème siècle de Charles Quint est celle qui unit les légitimités bourguignonne (Marie, fille de Charles), habsbourgeoise (Maximilien, fils de Frédéric III), castillane et aragonaise (Ferdinand et Isabelle), celle que l’historien catholique belge Luc Hommel nommait la « Grande Alliance », celle en laquelle voulait nous ancrer un autre historien oublié, Drion du Chapois. C’était le seul projet européen valable, qui aurait pu sauver l’unité de notre civilisation, empêcher préventivement que nous ne tombions dans les abjections actuelles : il a été contrecarré par toutes les voyoucraties incapables d’avoir une vision synthétique et longue-termiste de l’histoire et du destin européen.

navneg2.jpg

L’ouvrage de Canales et del Rey a été rédigé sur le ton épique, mettant l’accent sur le caractère résolument aventureux des expéditions espagnoles et portugaises en Extrême-Orient, où deux éthiques guerrières se sont affrontées : celle du chevalier (le caballero) et celle du samourai. Les conflits entre Espagnols, d’une part, et seigneurs de la guerre chinois (comme le célèbre Li Ma Hong) ou Indonésiens musulmans se succédaient pour la maîtrise des ports littoraux, de Taiwan, des Philippines, des Moluques (où le Sultan de Ternate a essayé d’expulser les Ibériques des « épiceries ») ou de Malacca (où le Sultan d’Aceh harcelait les Portugais). Le gouvernement portugais de Goa, face à ces assauts continus, voulait capituler, se replier sur les seules Indes et abandonner les comptoirs indonésiens et pacifiques. Le Roi Sébastien, qui mourra les armes à la main au Maroc en 1578, envoie un capitaine exceptionnel, pétri des idéaux de la vieille chevalerie, Luis de Ataide, Comte d’Atouguia et Marquis de Santarem. Celui-ci déclare : « Je veux tout conserver et, moi vivant, nos ennemis ne gagneront pas un pouce de terrain ». La mort héroïque de Sébastien et de la fine fleur de la chevalerie portugaise sur le champ de bataille marocain d’Alcazarquivir en 1578 plongera l’empire lusitanien dans le chaos, avant que l’on ne se décide à donner la couronne du Portugal à Philippe II d’Espagne en 1580. Le contrôle effectif des possessions portugaises se fera à partir de Manille, pourtant assiégée par la piraterie chinoise et japonaise, par les éléments musulmans de l’archipel philippin et par les Moluquois.

L’ouvrage de nos deux auteurs nous révèle également une quantité d’informations aujourd’hui oubliées en Europe sur le Japon et la Chine des 16ème et 17ème siècles. Les activités d’un commerçant armé japonais Luzon Sukezaemon, hostile à toute présence ibérique dans le Pacifique, montrent déjà les lignes de force de la future expansion japonaise après l’ère Meiji : Sukezaemon, en effet, a cherché, y compris avec l’aide du chef chinois Li Ma Hong, à maîtriser les Philippines pour assurer son commerce florissant avec les ports chinois et avec le Cambodge, activités marchandes qu’il poursuivra après être tombé en disgrâce au Japon. On peut dire que Sukezaemon est un précurseur inconscient mais pragmatique de l’idée d’une « sphère de co-prospérité est-asiatique », contrariée dans son développement endogène par une présence étrangère à l’espace asiatique et pacifique, qui bouleverse, par sa simple présence, des flux locaux que les autochtones auraient voulu voir se développer sans cette immixtion. Déjà, à cette époque, le Japon faisait pression, depuis le Nord de l’espace pacifique, sur les Philippines devenues espagnoles et dont les gouverneurs tentaient plutôt de se projeter vers le Sud indonésien, comme il fera pression sur les Philippines américaines après 1898, tout en visant le pétrole indonésien pour parfaire l’industrialisation envisagée par l’ère Meiji. Cette menace japonaise du 16ème siècle avait été bien perçue par le vice-roi du Mexique Martin Enriquez qui a ordonné à l’explorateur Juan de la Isla de cartographier l’océan jusqu’au 60° degré de latitude nord, soit jusqu’au Kamtchatka russe d’aujourd’hui, et de dresser un inventaire aussi complet que possible des populations indigènes et de leurs mœurs. L’objectif est de tenir en échec un Japon qui a certes pour atout une chevalerie belliqueuse et héroïque, admirée par les hidalgos castillans et aragonais, mais pour désavantages une marine peu expérimentée et des navires mal équipés en artillerie.

D’autres capitaines, particulièrement audacieux, interviendront au Siam et en Indochine. Quelques explorateurs découvrirent même l’Australie mais sans pouvoir exploiter cette découverte : leur expédition a donc été oubliée et redécouverte par un chercheur australien Lawrence Hargrave en 1909. Ces aventures extraordinaires seront freinées par deux facteurs : les querelles entre jésuites portugais et franciscains espagnols dans le camp catholique, dont les arguments pseudo-théologiques rencontrent l’incompréhension des Asiatiques ; la concurrence entre Anglais et Hollandais dans le camp protestant, pour des motifs essentiellement commerciaux. Les rapports privilégiés entre Japonais et Espagnols, pourtant promis à un avenir fécond, prendront fin avec l’irruption des Hollandais dans la région, dès les expéditions de Joris van Spielbergen. Les Hollandais seront plus tard évincés par les Anglais, sauf, bien sûr, en Indonésie, dont la conquête totale s’achèvera une grosse vingtaine d’années après Waterloo, les Pays-Bas unis étant alors libérés de la menace française. Le 17ème siècle, déplorent nos deux auteurs, sera une guerre entre Européens en Extrême-Orient, dont tâcheront de tirer avantage Chinois, Japonais, Javanais, ressortissants de Bornéo, etc. Les premiers perdants de cette lutte quadrangulaire furent les Portugais, qui ne bénéficient plus de l’appui espagnol à partir de 1640, où les deux couronnes se séparent après avoir été unies pendant soixante ans. Les Anglais maîtriseront les Indes, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et quelques comptoirs épars mais sans jamais se tailler une présence dans la partie la plus œcuménique de l’espace pacifique, entre le Japon, les Philippines, l’Indochine, Formose et le littoral chinois : il faudra attendre le 19ème siècle et les sales guerres de l’opium pour que la pression anglaise se fasse sentir lourdement sur les côtes chinoises. L’Espagne gardera les Philippines envers et contre tout jusqu’en 1898. L’aventure commencée avec les navires que les Japonais nommaient les kurofune, les « navires noirs » prenait alors fin, réduisant à néant les efforts héroïques de soldats, de marchands, de vice-rois, de gouverneurs, de religieux et de marins qui s’étaient déployés dans les pires difficultés depuis le début du 16ème siècle, depuis la mort au combat de Magellan aux Philippines.

Enfin, dernière remarque, l’épopée que retracent Canales et del Rey, est tellement époustouflante qu’on a peine à croire qu’elle ait été effacée des mémoires et qu’aucune agence cinématographique européenne ne se soit emparée de ces souvenirs magnifiques pour produire quantité de films passionnants afin d’éclipser définitivement ces navrantes historiettes de cow-boys, de gangs new-yorkais ou de gangsters de Chicago et les navets américains. Il faut aussi se rappeler, dans ce contexte, que l’Espagne est la première victime du système propagandiste occidental (franco-anglais) visant à répandre des « légendes noires ». Ses œuvres, pourtant cardinales pour l’histoire de l’humanité, doivent dès lors impérativement être « oubliées » comme on tente aussi d’effacer la geste russe dans le Pacifique (nous y reviendrons) ou toutes les gestes allemandes ou autrichiennes de l’histoire européenne.

Robert Steuckers,

Madrid, juillet 2015.

samedi, 04 juillet 2015

Pour commémorer la Grande Guerre autrement

Soldats_14_18.JPG

Pour commémorer la Grande Guerre autrement

par Georges FELTIN-TRACOL

Depuis le 3 août 2014, la France, plus généralement l’Europe ainsi que leurs anciennes possessions d’outre-mer commémorent le déclenchement dramatique, puis le déroulement tragique de la Première Guerre mondiale. Films, émissions d’archives, séries télévisées, expositions muséographiques déferlent autour de ces événements qui constituent le point nodal et la matrice primordiale du XXe siècle au point que Dominique Venner avait raison de parler à ce propos du « Siècle de 1914 ». Les éditeurs ne sont pas en retraite de cette actualité historique brûlante.

 

Dans le flot considérable de mémoires, de récits plus ou moins romancés, d’études universitaires et de témoignages, soulignons la présence de deux ouvrages qui tranchent par rapport à l’offre publiée. Il est intéressant de souligner que les deux maisons d’éditions, de modestes structures si on les compare à leurs homologues parisiennes, sont lorraines, l’une installée à Metz, l’autre à Nancy. Cette dualité de localisation n’est pas anodine d’autant que leur perception de la Grande Guerre ne peut que diverger avec celle qui prévaut à Brest, à Bordeaux, à Marseille ou à Grenoble. Le traité de paix de Francfort en 1871 scinda en deux ensembles distincts la Lorraine : une partie qui correspondait au département de la Moselle (Metz) germanophone fut intégrée avec sa voisine alsacienne dans un Reichsland du tout nouvel empire allemand; l’autre partie autour de Nancy demeura française. Afin d’éviter de possibles contentieux politico-juridiques, le traité autorisait les Alsaciens-Lorrains volontaires et attachés à la nationalité française de déménager en « France de l’intérieur », voire en Algérie…

 

Cependant, de nombreuses familles alsaciennes et lorraines, guère fortunées, préférèrent rester et acceptèrent la tutelle de Berlin. C’est le cas de Pierre Jacques (1879 – 1948). Cet enseignant catholique de Metz, parfait bilingue, rédigea pendant l’Entre-Deux-Guerres un roman métaphorique sur les Lorrains mobilisés sous l’uniforme allemand. Inapte physiquement pour la guerre, Pierre Jacques n’effectua que sept mois de service militaire au cours de laquelle il se liait avec un certain Robert Schuman. Pour ce Prussien malgré lui, il utilisera surtout les témoignages de ses frères et amis qui souffrirent dans les tranchées de l’Ouest.

 

Prussien malgré lui n’est donc pas une autobiographie. C’est une sorte de prise de distance nuancée avec des événements sanglants au nom de la réconciliation franco-allemande en prenant l’exemple de la Lorraine désormais duale. Le héros de Prussien malgré lui, Paul Lorrain, travaille dans les forges industrielles de Moyeuvre, non loin de la France et du Luxembourg. « Originaire de Sierck, petite cité vénérable des bords de la Moselle (p. 26) », Paul Lorrain est un dynamique chef d’équipe trentenaire. Régulièrement, une fois la journée de travail terminée, il apprécie les discussions avec ses collègues et amis dont certains sont de nationalité française. Si les tensions dans les Balkans les préoccupent en cet été 1914, ils pensent qu’une éventuelle guerre se limiterait à cette partie lointaine du continent.

 

Quand le beau temps le lui permet, Paul aime se promener dans la campagne et n’hésite pas à franchir une frontière franco-allemande peu contrôlée. Il va souvent saluer les Stadtfelder dont le fils est un ami d’enfance et la fille, Jeanne, sa fiancé. Sa future belle-famille a opté pour la France en 1871 et attend la « Revanche », d’où une certaine rugosité dans l’appréciation des rapports franco-allemands. Au contraire de Paul Lorrain qui « avait été éduqué […], sans chauvinisme dans un véritable amour de la terre natale. […] Ainsi, Paul était davantage lorrain qu’allemand ou français (p. 48) ». Cette affirmation régionale désarçonne ses interlocuteurs. N’explique-t-il à son futur beau-père qu’« un fort pourcentage de la population actuelle n’est plus de souche lorraine ou alsacienne; il ne serait pas correct d’expulser les immigrés allemands; car beaucoup sont nés chez nous et n’ont pas d’autre patrie (pp. 51 – 52) » ? Or, en 1918 – 1919, la République française, grande donneuse de leçon à la Terre entière, pratiqua – c’est peu connu dans l’Hexagone – une vaste épuration ethnique, chassant sans ménagement de l’ancien Reichsland les populations d’origine allemande au moyen de « commissions de triage » qui agirent aussi en véritable police politique à l’égard des autochtones alsaciens-lorrains. Seul point positif : ce triste précédent étayera l’inévitable réémigration de populations allogènes indésirables en France et en Europe un jour prochain…

 

 

bg2.jpg

 

 

Quand Paul Lorrain reçoit son ordre de mobilisation, il s’exécute et se dirige vers la caserne où convergent Lorrains et Allemands. Là, « un adjudant tenant à la main les listes des classes d’âge fit l’appel et nota avec satisfaction la présence de frontaliers aux noms français. Lorrain, lui aussi, s’étonna du petit nombre d’absents parmi les frontaliers (pp. 64 – 65) ». Incorporé dans un régiment, le héros entend les bobards sur la trahison intrinsèque des élites lorraines francophones et leurs actions subversives. Il pâtit aussi de l’animosité d’un de ses sous-officiers qui voit dans chaque Alsacien-Lorrain un traître potentiel… L’accueil est en revanche plus fraternel avec les soldats allemands venus d’autres régions qui découvrent leurs nouveaux frères d’arme.

 

Paul Lorrain connaît rapidement les premiers combats et reçoit pour sa bravoure la Croix de Fer. Son âme reste toutefois tiraillée surtout après l’occupation par les Allemands du village détruit de sa fiancée. Il affronte plus tard au front son beau-frère ! Gravement blessé, Paul Lorrain décède finalement du fait de ce déchirement intérieur entre Lorraine, France et Allemagne !

 

Le beau récit de Pierre Jacques démontre l’absurdité de la Guerre civile européenne et les dégâts considérables qu’elle provoqua dans les familles. Prussien malgré lui fait aussi découvrir au lecteur toute la complexité de l’âme lorraine-mosellane.

 

L’absurdité du grand conflit continental entre 1914 et 1945 se retrouve dans la belle nouvelle de Jean-Jacques Langendorf. Historien militaire suisse de renom international et aventurier – écrivain, Jean-Jacques Langendorf narre (romance ?) la vie d’Albéric Magnard. Fils unique du gérant du Figaro, Francis Magnard, Albéric fut un célèbre compositeur français né en 1865. Élève de Massenet et D’Indy, il s’inspire de ses maîtres ainsi que de Wagner et de Beethoven. Très tôt orphelin de mère, c’est son père, un « homme [qui] avait toujours été un solitaire doublé d’un cynique, qui méprisait l’humanité et qui trempait sa plume dans le venin distillé inlassablement par son cerveau, ce qui était loin de déplaire aux lecteurs de ses chroniques (p. 8) », qui l’élève.

 

Misanthrope et casanier, Albéric Magnard « ne tolérait pas la présence de domestiques dans son entourage (p. 22) » et préférait lui-même cirer le parquet et cuisiner pour ses enfants. Bien que ne goûtant guère les voyages, il accepte néanmoins de séjourner à Berlin où il dirige avec succès un orchestre qui joue ses œuvres. Il reçoit même les félicitations d’un officier de carrière qui l’admire.

 

Quand éclate la guerre, Albéric Magnard vit dans son Manoir des Fontaines à Baron dans l’Oise, détesté par le voisinage. Le dictionnaire encyclopédique Larousse précise que « l’auteur mourut dans l’incendie de sa demeure par l’armée allemande lors de l’offensive d’août 1914 ». Jean-Jacques Langendorf détaille les circonstances de la mort du compositeur. Irrité par l’intrusion des troupes allemandes dans sa résidence, le propriétaire irascible tire sur eux. En représailles, les Allemands incendient son domicile. Magnard se suicide alors. Ô ironie ! Le responsable allemand qui commande la destruction n’est autre que l’officier berlinois qui le complimentait naguère… Cet Allemand comme d’ailleurs Paul Lorrain n’a fait qu’obéir « à la loi, à la dure loi de la guerre (p. 34) ». Saloperie de guerre civile européenne !

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Pierre Jacques, Prussien malgré lui. Récit de guerre d’un Lorrain 1914 – 1918, Éditions des Paraiges (4, rue Amable-Taste, 57000 Metz) – Éditions Le Polémarque (29, rue des jardiniers, 54000 Nancy), 2013, 128 p., 12 €.

 

• Jean-Jacques Langendorf, La mort d’Albéric Magnard. 3 septembre 1914, Éditions Le Polémarque, 2014, 34 p., 8 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=4415

 

lundi, 29 juin 2015

Carpet-Bombing History

Carpet-bombing.jpg

Washington’s Anti-Monuments Men

Carpet-Bombing History

by NICK ALEXANDROV
Ex: http://www.counterpunch.org

J. E. Curtis, Keeper of the British Museum’s Middle East collections, was on grim business in Iraq. Armed occupiers held an ancient city there—“tantamount to establishing a military camp around the Great Pyramid in Egypt or around Stonehenge in Britain,” he wrote. The site was “irrevocably contaminated,” he added, suffering “permanent damage that will last forever.”

Curtis was describing Babylon in 2004, under U.S. occupation. But commentary on ISIS ignores Washington’s legacy of cultural ruin, assuming Islamic State has some unique capacity for wrecking artifacts. The group’s “obliterators,” as historian Simon Schama termed them, “all act from the same instinct of cultural panic that the supreme works of the past will lead people astray from blind, absolute obedience.” Toppling Palmyra would reveal “Isis’s littleness,” architecture critic Rowan Moore asserted, asking “how could anyone be so threatened by ancient ruins, unless they lacked belief in their ability to create something themselves?”

“Palmyra,” Moore emphasized, “is an ancient Roman site whose significance and value is exceeded by very few others: those in Rome itself, Pompeii, possibly Petra in Jordan.” So in his view, a “littleness” rivaling Islamic State’s would motivate, say, bombing raids on Pompeii—which the U.S. and British Air Forces carried out in 1943. The first strike happened August 24, “ironically the anniversary of the eruption of Vesuvius,” according to the Getty Museum’s Kenneth Lapatin. “Damage was incurred at various points throughout the archaeological site (over 160 hits were recorded), and some of its most famous monuments were struck,” with dozens “totally destroyed,” he explains.

The Allies bombed the Cathedral of Benevento that same month. “For 1,100 years this medieval church stood as a small but precious religious monument,” LIFE reported, though after the attack only “the bell tower, parts of the façade and one side wall” remained. “Fire that swept the cathedral burned rare Sixth Century Langobardic manuscripts,” though perhaps “the loss of the cathedral’s famous 12th Century bronze doors” was worse.

monte-cassino-harper-1.jpg

Six months later, in February 1944, Allied bombers demolished the Abbey of Monte Cassino, where “the only people killed,” David Hapgood and David Richardson clarify, “were among the civilians.” Dating from the 6th century, the Abbey was “the site where St. Benedict himself had founded the world-famed Benedictine Order,” John S. D. Eisenhower noted. He pointed out that Nazi officials ordered Monte Cassino’s Abbot, Gregorio Diamare—who “could not bring himself to believe that the Allies would destroy such a venerated edifice as the Abbey”—to send its art and archives to a safe location.

Allied bombers brutalized German historic sites for the rest of the war. “The center of Trier, for instance, was subjected to twenty raids between 14 August and 24 December 1944, causing severe damage to the fourth-century AD basilica and the Liebfrauenkirche, one of the oldest Gothic churches in Germany,” Nicola Lambourne writes. After the January 1945 raid on Nuremberg, much “of the historic center was destroyed, including the Albrecht Dürer house and the nineteenth-century building housing the German National Museum.” Sönke Neitzel explains that the February 1945 attack on Dresden badly damaged nineteen of the city’s thirty most significant cultural structures, leveling the other eleven.

And the U.S. Army Air Forces, while firebombing Japan, leveled Kobe’s 700-year-old Yakusenji Temple, Nagoya’s 17th-century Castle, and Tokyo’s Taitokuin mausoleum—“a spectacular complex,” historian William H. Coaldrake affirms—built in 1632. Mark Michael Rowe writes that “Isshinji, an extremely popular Jōdo temple in Osaka, began collecting anonymous remains in 1887. The ashes were ground up, combined with concrete and molded into life-sized, seated Bone Buddha statues.” When U.S. incendiaries razed it, “the remains of nearly one million people, abandoned and otherwise, had been entrusted to the temple.” Washington’s campaign to ignite these cities also “accounted either directly or indirectly for the destruction of 50 percent of the total book resources in Japanese libraries,” Rebecca Knuth writes.

The destruction was equally broad in North Korea, years later. “Pyongyang is usually presented as an ancient city,” Andrei Lankov observes. “The area has been the site of a major settlement for nearly two millennia,” he acknowledges, but adds that “the present Pyongyang was built almost from scratch in the mid-1950s”—mainly because “a major US bombing campaign that reached its height in 1952” wiped out “some 90 percent of the city,” erasing much of its history. Justin Corfield, in his Historical Dictionary of Pyongyang, lists what was lost. The Kwangbop Buddhist Temple dated to 392; Potong Gate “was one of the ancient city gates of the walled city of Pyongyang, built in the mid-sixth century;” Sungryong Hall, a temple, “was built in 1429,” and like the other structures “destroyed during the Korean War,” Corfield concludes.

Or consider Mỹ Sơn Sanctuary. The Global Heritage Fund explains it “is one of Vietnam’s only archaeological sites to be inscribed as a UNESCO World Heritage site and was inhabited from the 4th- through the 15th centuries AD,” when the Champa Kingdom blossomed. But “a large majority of Mỹ Sơn’s exquisite architecture was destroyed by aerial bombing during a single week of the Vietnam War.” A team of scholars, involved in the “ongoing conservation effort” there, admit their work “cannot change one sad truth: one of the towers that the [B-52] bombing crew saw that day [in August 1969], the temple once described as the ‘most perfect expression of Cham architecture,’ is gone forever.’”

Anthropologist Christina Schwenkel uncovered “another buried history of US aerial bombing in Vietnam: that of the demolished city of Vinh, provincial capital of Nghệ An.” From 1964-1973, “the city was subjected to more than 4,700 air strikes,” during which its “historical and cultural patrimony”—including the 18th-century Diệc Pagoda and 19th-century imperial citadel—was finished off. Mervyn Brown, in his memoir recounting years spent in Laos, describes a similar U.S. bombing. “The destruction of Xieng Khouang, a former royal capital with many beautiful temples and other buildings of historical and artistic interest, was a particular act of cultural vandalism.” The ruin was so complete “that it was not feasible to rebuild the town,” he laments.

There were, in other words, precedents for what the British Museum’s Curtis saw in U.S.-occupied Babylon. And that city’s damage stemmed from Washington’s antiquities policy. “During preparations for the 2003 war on Iraq,” writes journalist Robert Bevan, “US military planners identified 150 important archaeological sites to be avoided. US archaeologists responded with a list of 4,000 vital locations—a degree of ‘duty of protection’ that the Pentagon rejected despite international law demanding it.” Familiar results followed. Vandals torched the National Library and Archives and the Ministry of Religious Endowment’s Koranic Library. Looters hit the Museum of Archaeology. “The US forces did not seek to prevent the destruction here and elsewhere,” Bevan argues, “despite being implored to do so.”

“Why does the nihilistic effort to wipe out an ancient civilization echo so strongly?” Thanassis Cambanis asked in the Boston Globe. He was writing about ISIS, with justifiable outrage. But we should ask another question: Why doesn’t Washington’s global bombing of cultural sites—accompanying mass slaughter—echo at all?

Nick Alexandrov lives in Washington, DC.  He can be reached at: nicholas.alexandrov@gmail.com

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, stratégie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 26 juin 2015

Belle Alliance, 18.VI.1815 – eine geschichtspolitische Notiz

blucher096571.jpg

Belle Alliance, 18.VI.1815 – eine geschichtspolitische Notiz

von Konrad Gill

Ex: http://www.sezession.de

Napoleons Ende gehört, mehr noch als sein Aufstieg zur Macht, zu den historischen Episoden, für deren Erzählung ein Romanautor als unglaubwürdiger und theatralischer Phantast gescholten würde. Es sei kurz an die wesentlichen Eckdaten erinnert:

Der Offizier aus bescheidenen Verhältnissen, der nach einem Aufstieg als republikanischer Revolutionsgeneral sich selbst zum Kaiser gekrönt und nahezu ganz Europa unterjocht hatte, scheiterte zuerst an Rußland, das soeben noch sein (unfreiwilliger) Bundesgenosse gewesen war. Scheinbar endgültig besiegt war er dann in der gewaltigen „Völkerschlacht“ bei Leipzig worden, deren Ergebnis der mit gigantischem Aufwand zur Neuordnung Europas geführte Wiener Kongreß [1] war.

Den Diktator glaubten die Sieger endgültig befriedet auf der Insel Elba, die ihm Sympathisanten als Fürstentum erhandelt hatten. Dieweil man zu Wien konferierte, wurde Napoleon der Miniaturparaden und Entwicklungsmaßnahmen auf dem Eiland überdrüssig und setzte ungehindert mit den ihm verbliebenen 1000 Soldaten nach Frankreich über. (Sein britischer Bewacher weilte gerade auf dem Festland bei seiner Geliebten.) In einem Gewaltmarsch, schwankend zwischen schier übermenschlicher, heldischer Größe und nacktem Wahnsinn, durchquerte Napoleon Provence und französische Alpen und erreichte schließlich Paris. Der bis heute als „Adlerflug“ in Erinnerung gehaltene Siegeszug gelang gegen manche Wahrscheinlichkeit, sämtliche (schußbereiten!) Soldaten, die ihn aufhalten sollten, liefen nach kurzen Ansprachen zu ihm über, der König floh.

Doch die folgenden hundert Tage zweiter napoleonischer Herrschaft nahmen kein gutes Ende für die Franzosen: Die in Wien verbundenen Großmächte waren zu keiner Verhandlung bereit und rüsteten sofort für einen neuen Krieg, der heute vor 200 Jahren in der Schlacht bei Belle-Alliance (nebst flankierenden Schlachten bei Ligny und Quatre-Bras) sein Ende fand. Nord- und westdeutsche (vor allem preußische), britische und niederländische Truppen schlugen Napoleons letztes, aber imposant schlagkräftiges Aufgebot endgültig und vernichtend, während Russen und Österreicher noch auf dem Marsch waren. Diese „vielleicht berühmteste Schlacht der Weltgeschichte“ (Marian Füssel) hatte neben der auf Jahrzehnte hinaus nicht mehr überholbaren Entscheidung über das Machtgleichgewicht in Europa vor allem eine ausufernde, interessenpolitisch bedeutsame Erinnerungskultur zur Folge.

Wie geschichtspolitisch bedeutsam der Sieg über Napoleon wurde, zeigt schon die Benennung der Schlacht im folgenden Jahrhundert: „La Belle Alliance“ in deutscher Zunge (traditionsgemäß vom Sieger so benannt, und das war Blücher), „Waterloo“ im britischen Sprachgebrauch (weil dort Wellingtons Hauptquartier war), „Mont Saint Jean“ nach französischer Übung (was geographisch am meisten überzeugt). Heute freilich spricht alle Welt von „Waterloo“, die britische Sichtweise hat sich – wie so oft – durchgesetzt.

Die Briten, die nur knapp und durch preußische Rettung eine drohende Niederlage in einen verlustreichen Sieg hatten wenden können, stellten sich so der Nachwelt gegenüber als strahlende Sieger dar, denen deutsche Truppen nur Hilfsdienste geleistet hätten. So wird in oberflächlichen Darstellungen bis heute Wellington, und nicht Gneisenau, als strategischer Kopf hinter dem Sieg präsentiert; Wellington, nicht Blücher, gilt als erfolgreichster Feldherr. Dieser Ruf, Napoleon besiegt zu haben, verschaffte – neben dem tatsächlichen „Sieg“ im diplomatischen Ringen in Wien – den Briten die Stellung als „Erster unter Gleichen“ in der Pentarchie des 19. Jahrhunderts. Als „Balancer from Beyond“ sah man sich selbst, und war doch allzu oft lediglich der lachend am Feldrand stehende Dritte, der von der Schwäche der einander, und nicht das britische Reich, bekämpfenden Kontinentalmächte profitierte.

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, 19ème siècle, waterloo, bataille de waterloo, 1815 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 22 juin 2015

Numéro hors-série de la NRH: éternel retour de la guerre

L'éternel retour de la guerre...

NRH HS 10.jpg

Le dixième numéro hors-série de La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque. Il est consacré à la guerre et à ses métamorphoses.

Au sommaire de ce numéro :

Éditorial : Vers l'explosion de la poudrière mondiale ?
Par Philippe Conrad

L'histoire des guerres, l'histoire du monde
Entretien avec le général Vincent Desportes, propos recueillis par Grégoire Gambier

La préhistoire de la guerre
Par Philippe Conrad

La guerre dans les anciennes sociétés indo-européennes
Par Henri Levavasseur

La chevalerie ou le modèle médiéval de la guerre
Par Bernard Fontaine

Les ordres militaires médiévaux
Par Bernard Fontaine

La Révolution militaire à l'époque moderne
Par Jean-Pierre Bois

La petite guerre, auxiliaire de la "grande"
Par Sandrine Picaud-Monnerat
La "guerre de course" des Bretons
Par Yves de Tréséguidy

De la guerre des rois à la guerre des peuples
Par le général Maurice Faivre

Guerre industrielle, guerre totale
Par Philippe Conrad

La Grande Guerre des écrivains
Par Philippe Colombani

La permanence de la guerre économique
Par Pascal Gauchon

La guerre révolutionnaire,"le pouvoir au bout des fusils"
Par Yves Nantillé

L'école française de la contre-insurrection
Par Mériadec Raffray

La guerre n'est plus un tabou
Entretien avec le colonel Michel Goya, propos recueillis par Philippe Conrad

Comment le cinéma voit la guerre
Par Philippe d'Hugues

dimanche, 21 juin 2015

El Imperium a la luz de la Tradición

por Eduard Alcántara

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

El Mundo Tradicional siempre se caracterizó por tener las miras puestas hacia lo Alto. El hecho Espiritual impregnaba su discurrir (1). En lo Alto oteaba orden: el Orden del Cosmos, los siete Cielos enunciados y descritos por cierta metafísica,… Y si en lo Alto oteaba un orden que se había impuesto a la nada (2) o al caos previos, quiso -dicho Mundo de la Tradición- instaurarlo aquí abajo como si se tratase de un reflejo del imperante allá arriba. Pretendió hacer de la Tierra un espejo de lo que veía en el Cielo, pues siempre concibió que el microcosmos debía de asemejarse al macrocosmos o, lo que es lo mismo, lo de abajo a lo de arriba (3). Y para que ese Orden cósmico imperase en la Tierra debería de existir –aquí abajo- una fuerza centrípeta que evitase la disgregación de los diferentes elementos que debían acabar tomando parte de él –de ese nuevo orden- y que debían acabar haciéndolo realidad. Y esa fuerza centrípeta aglutinadora no podía revestir otra naturaleza que la espiritual.

La Idea (en el sentido Trascendente) sería el eje alrededor del cual giraría todo un entramado armónico. Una Idea que a lo largo de la historia de la humanidad ha ido revistiéndose de diferentes maneras. Una Idea que -rastreando la historia- toma, por ejemplo, cuerpo en lo que simbolizaba la antigua Roma. Y Roma representará a dicha Idea de forma muy fidedigna. La Idea encarnada por Roma aglutinará a su alrededor multitud de pueblos diversos (4) que, conservando sus especificidades, participarán de un proyecto común e irán dando cuerpo a este concepto de orden en el microcosmos representado por la Tierra. Estos pueblos dejarán de remar aisladamente y hacia rumbos opuestos para, por contra, dirigir sus andaduras hacia la misma dirección: la dirección que oteará el engrandecimiento de Roma y, en consecuencia, de la Idea por ella representada. De esta manera Roma se convertirá en una especie de microcosmos sagrado en el que las diferentes fuerzas que lo componen actuarán de manera armoniosa al socaire del prestigio representado por su carácter sacro (por el carácter sacro de Roma). Así, el grito del “Roma Vincis” coreado en las batallas será proferido por los legionarios con el pensamiento puesto en la victoria de las fuerzas de lo Alto; de aquellas fuerzas que han hecho posible que a su alrededor se hayan unido y ordenado todos los pueblos que forman el mundo romano, como atraídos por ellas cual si de un imán se tratase.

Roma aparece, se constituye y se desarrolla en el seno de lo que multitud de textos Tradicionales definieron como Edad de Hierro, Edad del Lobo o Kali-yuga. Edad caracterizada por el mayor grado de caída espiritual posible al que pueda arribar el hombre: por el mayor nivel de oscurecimiento de la Realidad Trascendente. Roma representa un intento heroico y solar por restablecer la Edad Áurea en una época nada propicia para ello. Roma nada contracorriente de los tiempos de dominio de lo bajo que son propios de la Edad de Hierro. Es por ello que, tras el transcurrir de su andadura histórica, cada vez le resultará más difícil que la generalidad de sus ciudadanos sean capaces de percibir su esencia y la razón metafísica de su existencia (las de Roma). Por ello -para facilitar estas percepciones sacras- tendrá que encarnarlas en la figura del Emperador; el carácter sagrado del cual -como sublimación de la naturaleza sacra de Roma- ayudará al hombre romano a no olvidar cuál es la esencia de la romanidad: la del Hecho Trascendente. Una esencia que conlleva a la sacralización -a través de ritos y ceremonias- de cualquier aspecto de la vida cotidiana, de cualquier quehacer y, a nivel estatal, de las instituciones romanas y hasta de todo el ejercicio de su política.

Con la aparición de la figura del Emperador Roma traspasa el umbral que separa su etapa republicana de la imperial. Este cambio fue, como ya se ha señalado, necesario, pero ya antes de dicho cambio (en el período de la República) Roma representaba la idea de Imperium, por cuanto la principal connotación que, desde el punto de vista Tradicional, reviste este término es de carácter Trascendente y la definición que del mismo podría realizarse sería la de una “unidad de gentes alrededor de un ideal sacro”. Por todo lo cual, tanto la República como el Imperio romanos quedan incluidos dentro de la noción que la Tradición le ha dado al vocablo “Imperium“.

Así las cosas la figura del Emperador no podía no estar impregnada de un carácter sagrado que la colocase al nivel de lo divino. Por esto, el César o Emperador estuvo siempre considerado como un dios que, debido a su papel en la cúspide piramidal del Imperio, ejercía la función de ´puente´ o nexo de unión entre los dioses y los hombres. Este papel de ´puente´ entre lo divino y lo humano se hace más nítido si se detiene uno a observar cuál era uno de los atributos o títulos que atesoraba: el de Pontifex; cuya etimología se concreta en ´el hacedor de puentes´. De esta manera el común de los romanos acortaba distancias con un mundo del Espíritu al que ahora veía más cercano en la persona del Emperador y al que, hasta el momento de la irrupción de la misma -de la figura del Emperador-, empezaba a ver cada vez más alejado de sí: empezaba a verlo más difuso debido al proceso de caída al que lo había ido arrastrando el deletéreo kali-yuga por el que transitaba.

Los atributos divinos del Emperador respondían, por otro lado, al logro interno que la persona que encarnaba dicha función había experimentado. Respondían a la realidad de que dicha persona había transmutado su íntima naturaleza gracias a un metódico y arduo trabajo interior que se conoce con el nombre de Iniciación. Este proceso puede llevar (si así lo permiten las actitudes y aptitudes del sujeto que se adentra en su recorrido) desde el camino del desapego o descondicionamiento con respecto a todo aquello que mediatiza y esclaviza al hombre, hasta el Conocimiento de la Realidad que se halla más allá del mundo manifestado (o Cosmos) y la Identificación del Iniciado con dicha Realidad. Son bastantes los casos, que se conocen, de emperadores de la Roma antigua que fueron Iniciados en algunos de los diferentes Misterios que en ella prevalecían: de Eleusis, mitraicos,… Así podríamos citar a un Octavio Augusto, a un Tiberio, a un Marco Aurelio o a un Juliano.

La transustanciación interna que habían experimentado se reflejaba no sólo en las cualidades del alma potenciadas o conseguidas sino también en el mismo aspecto externo: el rostro era fiel expresión de esa templanza, de ese autodominio y de ese equilibrio que habían obtenido y/o desarrollado. Así, el rostro exhumaba gravitas y toda la compostura del emperador desprendía una majestuosidad que lo revestían de un hálito carismático capaz de aglutinar entorno suyo a todo el entramado social que conformaba el orbe romano. Asimismo, el aura espiritual que lo impregnaba hacía posible que el común de los ciudadanos del Imperio se sintiese cerca de lo divino. Esa mayoría de gentes, que no tenía las cualidades innatas necesarias para emprender las vías iniciáticas que podían hacer posible la Visión de lo metafísico, se tenía que conformar con la contemplación de la manifestación de lo Trascendente más próxima y visible que tenían “a su alcance”, que no era otra que aquélla representada por la figura del Emperador. El servicio, la lealtad y la fides de esas gentes hacia el Emperador las acercaba al mundo del Espíritu en un modo que la Tradición ha definido como de ´por participación´.

Hecho este recorrido por la antigua Roma -como buen modelo para adentrarse en el conocimiento del significado de la noción de Imperium-, no deberíamos obviar alguna otra de las cristalizaciones que dicha noción ha visto en etapas posteriores a la romana. Y nos referimos, con especial atención, a la que se concretó, en el Medievo, con la formación de un Sacro Imperio Romano Germánico que nació con la vocación de reeditar al fenecido, siglos antes, Imperio Romano y convertirse en su legítimo continuador.

El título de ´Sacro´ ya nos dice mucho acerca de su fundamento principal. También, en la misma línea, es clarificador el hecho de que el emperador se erigiera en cabeza de la Iglesia; unificando además, de esta manera, en su cargo las atribuciones o funciones política y espiritual.

De esta guisa el carisma que le confiere su autoridad espiritual (amén de la política) concita que a su alrededor se vayan uniendo reinos y principados que irán conformando esta idea de un Orden, dentro de la Cristiandad, que será el equivalente del Orden y la armonía que rigen en el mundo celestial y que aquí, en la Tierra, será representado por el Imperium.

La legitimidad que su carácter sagrado le confiere, al Sacro Imperio Romano Germánico, es rápidamente reconocida por órdenes religioso-militares que, como es el caso de la del Temple, son dirigidas por una jerarquía (visible u oculta) que conoce de la Iniciación como camino a seguir para experimentar el ´Segundo Nacimiento´, o palingénesis, que no es otro que el nacimiento al mundo del Espíritu. Jerarquía, por tanto, que tiene la aptitud necesaria para poder reconocer dónde se halla representada la verdadera legitimidad en la esfera espiritual: para reconocer que ella se halla representada en la figura del emperador; esto sin soslayar que la jerarquía templaria defiende la necesidad de la unión del principio espiritual y la vía de la acción –la vía guerrera- (complementariedad connatural a toda orden religioso-militar) y no puede por menos que reconocer esta unión en la figura de un emperador que aúna su función espiritual con la político-militar (5).

Para comprender aún mejor el sentido Superior o sagrado que revistió el Sacro Imperio Romano Germánico se puede reflexionar acerca de la repercusión que tuvo el ciclo del Santo Grial en los momentos de mayor auge y consolidación de dicho Imperio. Una repercusión que no debe sorprender a nadie si nos atenemos a los importantes trazos iniciáticos que recorren la saga griálica y a cómo se aúnan en ella lo guerrero y lo sacro en las figuras de unos caballeros que consagran sus vidas a la búsqueda de una autorrealización espiritual simbolizada en el afán mantenido por hallar el Grial.

Aclarados, hasta aquí, en qué principios y sobre qué base se sustenta la noción Tradicional del Imperium no estaría de más aclarar qué es lo que se hallaría en sus antípodas, como antítesis total del mismo y como exabrupto y excreción antitradicional propios de la etapa más sombría y crepuscular que pueda acontecer en el seno de la Edad de Hierro; etapa por la que estamos, actualmente, transitando y a la que cabe denominar como ´mundo moderno´, en su máxima expresión. Un mundo moderno caracterizado por el impulso hacia lo bajo –hacia lo que degrada al hombre- y por el domino de la materia, en general, y de la economía (como paradigma de la anterior), en particular.

Pues bien, en tal contexto los Estados (6) ya han defenestrado cualquier aspiración a constituir unidades políticas que los sobrepasen y que tengan la mira enfocada en un objetivo Elevado, pues, por contra, ya no aspiran a restaurar el Imperium. Sus finalidades, ahora, no son otras que las que entienden de mercado (de economía).

En este afán concentran sus energías y a través de la fuerza militar o de la colonización financiera (a través de préstamos imposibles de devolver por los intereses abusivos que llevan implícitos) someten (7) a gobiernos y/o países a los dictados que marcan sus intereses económicos; intereses económicos que, por otro lado, son siempre los de una minoría que convierte a los gobiernos de los estados colonizadores en auténticas plutocracias.

Por estas “artes” estos estados ejercen un imperialismo que no es más que la antítesis de lo que siempre representó la idea de Imperium y lo más opuesto a éste que pueda imaginarse.

Notas

(1) Un ´discurrir´ que, en el contexto expresado, no hay que confundir con el concepto de ´devenir´, de ´fluir´, de lo ´pasajero´, de lo ´caduco´, de lo ´perecedero´,…

(2) Aquí la expresión ´la nada´ debe ser asimilada a la del ´caos´ previo a la configuración del mundo manifestado (del Cosmos) y no debe de confundirse con el concepto de No-Ser que determinada metafísica -o que un Réné Guénon- refería al Principio Supremo que se halla en el origen y más allá de la manifestación.

(3) Como curiosidad podríamos detenernos en el conocido como “Parque del Laberinto de Horta”, en la ciudad de Barcelona, y observar de qué manera su autor quiso reflejar estas dos ideas de ´caos´ y de ´orden´ cósmicos… Lo hizo construyendo el parque en medio de una zona boscosa que representaría el caos previo en el que, a modo de símil, los árboles crecen de manera silvestre y sin ningún tipo de alineamiento. Por contra, el parque implica poner orden dentro de este desorden: construir a partir de una materia prima caótica y darle forma, medida y proporción. Edificar el Cielo en la Tierra.

(4) Estos pueblos diversos que se agruparán alrededor de la empresa  romana no serán pueblos de culturas, costumbres o   religiosidades antagónicas, ya que, en caso contrario hubiera  sido muy difícil imaginarse la integración de los mismos en la Romanidad. Sus usos, costumbres y leyes consuetudinarias en ningún caso chocaron con el Derecho Romano. Sus divinidades fueron, en unos casos, incluidas en el Panteón romano y, en otros, asimiladas a sus equivalentes romanas. Sus ceremonias y ritos sagrados fueron perviviendo en el seno del orbe romano o fueron, también, asimilados a sus semejantes romanos. La extracción, casi exclusivamente, indoeuropea de dichos pueblos explica las semejanzas y concordancias existentes entre los mismos (no debe olvidarse que remontándose a épocas remotas,  que rozan con el mito, todos estos pueblos constituían uno solo; de origen hiperbóreo, según muchas tradiciones  sapienciales).

(5) Hay que tener presente que el mismo vocablo ´emperador´ deriva del latín Imperator, cuya etimología es la de ´jefe del ejército´.

(6) A caballo entre finales de la Edad Media y principios de la Edad Moderna se van debilitando los ideales Superiores supranacionales y van siendo suplantados por otros impregnados por un egoísmo que redundará en favor de la aparición de los Estados nacionales.

Bueno es también recordar que el Emperador Carlos (I de España y V de Alemania) fue, allá por la primera mitad del  siglo XVI, el último que intentó recuperar las esencias y el espíritu, ya mortecinos, del Sacro Imperio Romano Germánico. Al igual que no está de más reconocer en el imperio que España construye -arrancando de fines del siglo XV- a lo largo del s. XVI, el último con pretensiones espirituales (al margen de que, en ocasiones, pudiesen coexistir con otras de carácter económico) de entre los que Occidente ha conocido. Y esto se afirma en base a los principales impulsos que se hallan en la base de su política exterior, como los son, en primer lugar, su empeño en evitar la división de una Cristiandad que se veía seriamente amenazada por el crecimiento del protestantismo o, en segundo lugar, sus esfuerzos por contener los embates del Islam protagonizados por turcos y berberiscos o, en tercer lugar, su decisión de evangelizar a la población nativa de los territorios americanos incorporados a la Corona (aparte de la de otros territorios; como las Filipinas,…). Estos parámetros de la política exterior de España seguirán, claramente, en vigencia también durante el siglo XVII.

A medio camino entre el imperio español y otros de corte eminentemente antitradicional (por lo mercantilista de los mismos), como el caso del imperio británico (que alcanzó su máxima expresión en el s. XIX) o del conocido como imperialismo ´yanqui´ (tan vigente en nuestros días), podríamos situar al de la Francia napoleónica. Y no sólo lo situamos a medio camino por una evidente razón cronológica, sino que también lo hacemos porque a pesar de haber perdido cualquier orientación de carácter espiritual (el laicismo consecuente con la Ilustración y la Revolución Francesa fue una de las banderas que enarboló), a pesar de ello, decíamos, más que motivaciones de naturaleza económica (como es el caso de los citados imperialismos británico y estadounidense), fueron metas políticas las que  ejercieron el papel de motor de su impulso conquistador. Metas políticas que no fueron otras que las de exportar, a los países  que fue ocupando, las ideas (eso sí, deletéreas y antitradicionales) triunfantes en la Revolución Francesa.

Percíbanse los métodos agresivos y coercitivos de que se vale el imperialismo antitradicional (como caracterización que es de  un nacionalismo expansivo) y compárense con la libre decisión (Sacro Imperio Romano Germánico) de participar en el proyecto común del Imperium que, a menudo, adoptaron reinos y principados. Compárense dichos métodos con la rápida decisión de integrarse en la Romanidad a la que optaron (tras su  derrota militar) aquellos pueblos que se enfrentaron a las legiones romanas.

Fuente: Septentrionis Lux

Sobre imperio e imperialismo

por Francisco Núñez Proaño

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Si un día fuimos grandes, ¿Cómo no hemos de volver a serlo cuando sirvamos en plenitud a nuestros no igualados destinos? (…) Os decía que como imperialismo, no. Imperialismo es el sentido hegemónico de un pueblo sobre otro pueblo, que salta sobre las cuestiones de derecho, que salta por encima de la justicia. Esto no es de nosotros. Debemos ir a una reintegración de los pueblos hispánicos” (Jorge Luna Yepes)

En el estudio de los sistemas políticos comparados, que decepcionantemente la mayoría de veces se reduce a las distintas formas de democracia, Imperio e imperialismo parecerían sinónimos, sin embargo, a la luz de la concepción tradicionalista de Julius Evola por un lado, y nacionalrevolucionaria o de tercera posición de Jorge Luna Yepes por el otro, son antítesis “lo más opuesto” que pueda concebirse.

En la historia de las ideas, en particular de las ideas políticas ecuatorianas, pocos pensadores han alcanzado un grado de claridad y penetración sobre las causas de la decadencia de la idea política y su expresión plasmada en la realidad: el Estado. Jorge Luna Yepes, prácticamente un desconocido en nuestros días, fue un líder político ecuatoriano, así como historiador, y figura máxima del movimiento de tercera posición Acción Revolucionaria Nacionalista Ecuatoriana durante la segunda mitad del siglo XX.

En el caso particular de este artículo nos interesan sus ideas políticas desarrolladas y expuestas en sus escritos a lo largo de las décadas, específicamente la de Imperio y la de imperialismo; Luna entendía a ambos conceptos como enfrentados entre sí, y así nos lo señala claramente, definiendo al Imperio de la siguiente forma:

“Vosotros sabéis que una vez fuimos tan grandes que en nuestras lindes el sol no se ponía. Y siendo esto una verdad en el campo físico, lo era más profundamente en el campo del espíritu… (el) Imperio español de la decadencia, fue quedar confiadamente en el campo de la inactividad. Nosotros tenemos que reaccionar contra algo que se hizo vicio nuestro, pero que no fue de nuestros mayores. Esta inactividad después del éxito no es consustancial con el genio hispano… Si un día fuimos grandes, ¿Cómo no hemos de volver a serlo cuando sirvamos en plenitud a nuestros no igualados destinos?… tenemos que lanzarnos a la reconquista de lo que fue nuestro. ¿Qué fue nuestro? Nuestra fe, nuestra grandeza imperial. El Imperio. ¿Imperialismo? Imperialismo, no…” [1].

En cambio, imperialismo para él significa lo siguiente:

“¿Y cómo no vamos nosotros a volver por lo que antes fuimos? ¿Cómo vamos a rehacer este Imperio? Os decía que como imperialismo, no. Imperialismo es el sentido hegemónico de un pueblo sobre otro pueblo, que salta sobre las cuestiones de derecho, que salta por encima de la justicia. Esto no es de nosotros. Debemos ir a una reintegración de los pueblos hispánicos. ¿Qué se llame Imperio? Es discutible. El nombre es menos importante…. Afirmación imperial, no… imperialista” [2].

A su vez, históricamente concebía un orden específico dentro de la estructura cultural de la colonia, describiendo una vida que “discurre sencillamente, sin ostentación… la vida hogareña y ciudadana de Quito en la unidad del Imperio” [3], y cuando se refiere a al quiteño Miguel Jijón y León (nacido en Cayambe), primer Conde de Casa Jijón, acentúa sus “grandes trabajos a favor de la Patria y del Imperio” [4]. Queda entonces asentado por Jorge Luna Yepes que el Imperio es una unidad física y sobre todo espiritual, que debe ser recuperada, y además; el imperialismo no equivale a Imperio, sino que es su adversario de alguna manera al ser un sistema político hegemónico de un pueblo sobre otro, es decir, un sistema de opresión y explotación del centro hacia la periferia, contrario al sentido de unidad trascendente y en función del bien común explícita e implícita del Imperio.

PAVIA escudo imperial.jpgDe por sí son destacables los conceptos de las ideas políticas de Imperio e imperialismo que presenta Jorge Luna Yepes, con una visión desprejuiciada y nada común en el Ecuador, por aportar con estas a un mejor y más pleno entendimiento de nuestra realidad política-histórica en el continente americano; donde la palabra Imperio se volvió sinónimo de la explotación capitalista estadounidense, siendo usual escuchar a los sectores ideológicos de izquierda –sobre todo- referirse despectivamente a Estados Unidos como “el imperio”, e incluso haciendo alusiones similares –en el sentido de explotación capitalista- a otros países, en particular a España por su claro pasado imperial en América.

Por su parte el pensador tradicionalista italiano Julius Evola, también desarrolló no solo la contraposición de Imperio e imperialismo, sino que dota al Imperio de un sistema relacionado de aplicación para estos tiempos, basado en la experiencia y el desarrollo histórico de los imperios a lo largo de la historia universal [5]. “El fundamento de todo Estado verdadero es la trascendencia de su principio de la soberanía, de la autoridad y de la legitimidad” [6]. Evola pudo definir el Imperio de esta manera:

En épocas precedentes se pudo hablar de un carácter sagrado del principio de la soberanía y del poder, o sea del Estado [7]… idealmente, una única línea conduce de la idea tradicional de ley y de Estado a la de Imperio [8]… Un ordenamiento político, económico y social creado en todo y por todo para la sola vida temporal es cosa propia exclusivamente del mundo moderno, es decir, del mundo de la anti tradición. El Estado tradicionalmente, tenía en vez un significado y una finalidad en un cierto modos trascendentes, no inferiores a los mismos que la Iglesia católica reivindicó para sí en Occidente: él era una aparición del ‘supramundo’ y una vía hacia el ‘supramundo’ [9]… Después, los Imperios serán suplantados por los ‘imperialismos’ y no se sabrá más nada del Estado a no ser que como organización temporal particular, nacional y luego social y plebeya[10].

Marcos Ghio, el principal traductor de la obra de Julius Evola al castellano y uno de sus principales estudiosos, detalla ejemplificando históricamente estas diferencias entre Imperio e imperialismo:

Por una parte “el romano buscaba el Imperio, más que para poder vender sus productos y comerciar mejor, más que para enriquecerse, tal como acontece con los actuales ‘imperialismos’, para plasmar en la existencia de una idea de justicia y de sacralidad; y era dentro de tal contexto místico como Roma se erguía a sí misma como el centro espiritual del universo, en la cual los distintos pueblos de la tierra hallaban un orden superior a su mera inmediatez y a sus apetitos materiales, consiste en un equilibrio dador de sentido último a sus acciones. Así como el alma es el centro ordenador de un cuerpo evitando por su acción que sus partes se desintegren en una lucha incesante entre sí y en un flujo espontáneo hacia la nada, el Imperio es ese mismo orden superior en el seno de los pueblos y partes diferentes en que se compone una civilización, o aun la humanidad en su conjunto, de arribarse a la idea última de Imperio universal”. [11] Y por otra “la idea moderna de imperialismo, el que no representa otra cosa que una extensión de la economía, queriendo significarse con ello además el otro dogma moderno de que los hombres en última instancia solo se movilizan en la vida en función de satisfacer apetitos materiales y que por lo tanto la política y el imperio no serían sino la consecuencia o ‘superestructura’ de dicha disciplina” [12].

A todo lo expuesto, me ha llamado poderosamente la atención; y considero este mi aporte particularísimo al estudio de las ideas políticas comparadas (en el Ecuador y el mundo); la coincidencia que se genera entre los postulados del pensador y político ecuatoriano Jorge Luna Yepes y los del pensador de la Tradición italiano Julius Evola, y no solo eso, además el hecho de que se generaron estas ideas casi simultáneamente en ambos. Siendo conceptos políticos inéditos hasta entonces tanto en América como en Europa: la dicotomía entre Imperio: unidad política con un fin común trascedente y espiritual (descontando de por sí el bien común); e imperialismo: función de explotación económica internacional [13] y sus definiciones detalladas más arriba. Surgiéndome esta interrogante: ¿Cómo es posible que dos personas, al parecer del todo inconexas [14], llegaron a coincidir en sus tesis? La respuesta que puedo darle a esta es que existe algo llamado la verdad.

Addendum:

Jorge Luna Yepes desde su particular visión histórica -alguien incluso la calificó de historicista-, así como Julius Evola desde la suya -desde la Tradición-, mantuvo la idea del retorno a la unidad perdida fundamentada en el Imperio hasta el final de su vida, en el caso específico de la América hispana, en torno al Imperio Hispano:

“La guerra de la Independencia crearon odio contra España, porque la guerra fue brutal: de parte y parte. Las autoridades españolas aplicaban la ley vigente de pena de muerte para los sublevados con armas; y frente a eso, Bolívar decretó la guerra a muerte: nada de prisioneros: todos fusilados. Cuanto odio y desolación, y de inmediato, la insurgencia dentro de las mismas filas patriotas, las conspiraciones contra Bolívar; la destrucción de sus sueños que le hicieron exclamar: ‘América es ingobernable… los que han servido a la Revolución han arado en el mar… A cambio de libertad hemos perdido todos los demás bienes. Estos pueblos caerán indefectiblemente en manos de la multitud desenfrenada, para después pasar a las de tiranuelos imperceptibles de todos los colores y razas, devorados por todos los crímenes’. Y vino la anarquía a nuestro país y vino la decadencia de España. Muchos grupos se olvidaron que España había hecho la unidad de América, con una lengua; una religión, una raza mestiza, una concepción especial de la vida. Pero, ahora, tenemos que pensar en la reacción racional. Tenemos que formar un frente común de Hispanoamérica y España: y, más aún, de Iberoamérica y España y Portugal… Desde California y Nueva York, hasta Madrid y Filipinas, y la Guinea que habla español, podremos hacer fe de inteligencia… ” [15]. Estas palabras fueron escritas en 1991.

Notas

[1] Luna Yepes, Jorge, Mensaje a las juventudes de España, Ediciones para el bolsillo de la camisa azul, Madrid, 1949. Las cursivas son mías.

[2] Ibídem. Las cursivas son mías.

[3] Luna Yepes, Jorge, Síntesis histórica y geográfica del Ecuador, 2da Edición, Ediciones de Cultura Hispánica, Madrid, 1951, pp. 297.

[4] Ibídem, pp. 309.

[5]Ver: Evola, Julius, Los Hombres y las Ruinas, Ediciones Heracles, Buenos Aires, 1994

[6]Ibídem pp. 33

[7] Ibídem. Las cursivas son mías.

[8] Evola, Julius, Rebelión contra el mundo moderno, Ediciones Heracles, Buenos Aires, 1994, pp. 59

[9] Ibídem, pp. 55 y 56. La cursivas son mías.

[10] Ibídem, pp. 62. La cursivas son mías.

[11] Ghio, Marcos, en la Introducción a la obra de Evola: Imperialismo pagano,Ediciones Heracles, Buenos Aires, 2001, pp. 8 y 9.

[12] Ibídem

[13] Eduard Alcántara, estudioso de la metafísica y la metapolítica, señala: “A medio camino entre el imperio español y otros de corte eminentemente antitradicional (por lo mercantilista de los mismos), como el caso del imperio británico (que alcanzó su máxima expresión en el s. XIX) o del conocido como imperialismo ´yanqui´ (tan vigente en nuestros días), podríamos situar al de la Francia napoleónica. Y no sólo lo situamos a medio camino por una evidente razón cronológica, sino que también lo hacemos porque a pesar de haber perdido cualquier orientación de carácter espiritual (el laicismo consecuente con la Ilustración y la Revolución Francesa fue una de las banderas que enarboló), a pesar de ello, decíamos, más que motivaciones de naturaleza económica (como es el caso de los citados imperialismos británico y estadounidense), fueron metas políticas las que ejercieron el papel de motor de su impulso conquistador. Metas políticas que no fueron otras que las de exportar, a los países que fue ocupando, las ideas (eso sí, deletéreas y antitradicionales) triunfantes en la Revolución Francesa. Percíbanse los métodos agresivos y coercitivos de que se vale el imperialismo antitradicional (como caracterización que es de un nacionalismo expansivo) y compárense con la libre decisión (Sacro Imperio Romano Germánico) de participar en el proyecto común del Imperium que, a menudo, adoptaron reinos y principados. Compárense dichos métodos con la rápida decisión de integrarse en la Romanidad a la que optaron (tras su derrota militar) aquellos pueblos que se enfrentaron a las legiones romanas.” En su artículo “El Imperium a la luz de la Tradición”: http://septentrionis.wordpress.com/2009/02/08/el-imperium-a-la-luz-de-la-tradicion/ consultado a 27 de septiembre de 2011.

[14] No poseo ningún tipo de registro que avalen el conocimiento de Luna Yepes sobre Evola o viceversa.

[15] Luna Yepes, Jorge, “LA ANTIHISTORIA EN EL ECUADOR” -discurso de incorporación a la Academia Nacional de Historia del Ecuador- aparecido en Boletín de la Academia Nacional de Historia del Ecuador, Vol. 74, N° 157-158, Quito, ene-dic. 1991, pp.160 y siguientes.

Fuente: Hispanoamérica unida

dimanche, 14 juin 2015

American Capital's Love Affair with Soviet Communism

sovus.jpg

Our Kind of Enemy

 

American Capital's Love Affair with Soviet Communism

Ex: http://us2.campaign-archive2.com

Soviet Communism has not been fashionable in elite media and academic circles since 1992. Stalinists are now more often depicted as “conservatives” than leftists, and Communism is seen as a symptom of “nationalism.” A BBC documentary on North Korea declared that country to be a “fascist dictatorship,” on the “right of the political spectrum.” Apparently, if we are to condemn something in the modern world, it must be right-wing.

From a historical perspective, Communism was never really viewed as the enemy by American policymakers. Nationalism was. It has been difficult to discern this, since the true nature and motivations of U.S. policy-making have been shrouded by the myth of the Cold War—the notion that the U.S. and Soviet Union were engaged in an all-or-nothing battle between Freedom and Socialism, with the soul of the world hanging in the balance. In reality, the U.S. and Western Europe invested billions of dollars in the Soviet economy. And at critical times, the USSR was bailed out by cheap grain sales from Archer-Daniels-Midland and other conglomerates.

There was a Cold War of sorts, but it had little to do with “fear of Communism,” which policymakers did not fear nor properly understand. The real antagonism arose when the East sought to create a large, powerful trading bloc outside Western control. Then—and only then—would chatter about “tyranny” and the “Red Menace” be heard. Even in those exceptional times, corporate America continued to invest in “building socialism.”

So it is not entirely surprising to read that President Ford refused to meet with Alexandr Solzhenitsyn, so as not to “prejudice” Brezhnev at a summit held later. Reagan did the same, only meeting with liberal dissidents like Andrei Sakharov. Both Presidents, ostensible “anti-Communists,” were willing to work with Soviets and liberals—but never Russian nationalists.

Sanctions have been put on Putin's Russia that would never have been advocated at the height of the GULAG system. Indeed, the President of Russia has been the target of what scholar Stephen Cohen calls “ongoing, extraordinary, irrational, and nonfactual demonization” from the West. No Soviet dictator was treated so harshly. While Washington was never close to an armed conflict with the Soviet Union, today, a shooting war with Russia is a very real possibility.

The West is deeply indebted, bereft of leadership, and slowly falling into poverty. Yet Washington’s main foreign-policy objectives are to overthrow pro-Russian governments in Uzbekistan, Belarus, Kyrgyzstan, and Armenia. At a low point in American legitimacy, Washington is willing to risk a nuclear war.

In such a context, antiwar protests have been conspicuously absent, mainly because the corporate behemoths that financed them during the Cold War are no longer engaged. There is no peace movement calling for negotiation with Russia, just like there is no peace movement protesting the absurd Afghan war. The U.S. engages in provocative war games in Ukraine and Bulgaria with little domestic protest. This would have been unimaginable during the Cold War. The “no nukes” groups no longer exist, precisely at the time where nuclear war is actually possible.

The U.S. defends the “integrity” of Ukraine today, but demanded her independence during the Soviet era. The U.S. sends agents into Ukraine to overthrow the government, but refused to countenance the idea in 1956 or 1968. The U.S. military is lauded, by Left and Right alike, as heroic, superhuman, and morally spotless. Yet soldiers coming home from Vietnam were attacked physically by protesters at the behest of major media. Apparently, for the official Left, we can peacefully coexist with the USSR; however, nationalist (and non-Communist) Russia is a threat to us all.

To understand this mentality, one must turn to the untold story of the Cold War.

The Greatest Open Secret

On December 17, 2014, the Obama administration rescinded the “trade embargo” on Cuba. Many jumped to the conclusion that Cuba was the last front of Washington’s battle against socialism and Marxism. Nothing can be further from the truth. The West built socialism, not only in the early stages but throughout the Soviet period. (Cuba was exceptional, owing mostly to its geography.)

Bolshevik and early Soviet leaders were open about their desire to bring Russia up to speed with the industrialized West and their willingness to collaborate with European and American firms. In turn, Western capitalists envisioned the Revolution and development of Socialism as an opportunity for Russia to enter the global market. Jacob Schiff—of Kuhn Loeb and Company and the founder of the American Jewish Committee—is probably the most notorious Western capitalist who financed Socialism. According to his grandson, Schiff donated some $20 million to Trotsky to finance world revolution, which would amount to a quarter of a billion in today’s dollars.[1] While Schiff was eager to overthrow regimes (such as Tsarist Russia) that he viewed as threats to the Jewish people worldwide, other American capitalist saw Bolshevik Russia as an investment opportunity.

A key to understanding this relationship between Big Business and Communism is the Congressional Overmann Commission of 1919, a document that is universally ignored by standard texts on the Cold War. The Overmann Commission was called, in large part, to gauge the opinions of American capitalists regarding the USSR. The consensus was that it was quite positive.

One who testified was Roger Simmons, from Hagarstown, Maryland, who was in a Commerce Department Mission in the USSR as Trade Commissioner with the Red State. He was there for 11 months in the transitional period. His entire purpose was to help build the Soviet Union through grants and raw materials from the U.S. He attended a huge business consortium taking place in Grand Rapids, Michigan, where about 800 businessmen were deciding how best to begin investing in the USSR. He spoke of their “misinformed” admiration for the Soviet Union and the potential for profit there. [2]

George A. Simons, the head of the Methodist Mission to Petrograd, noted, “I have a firm conviction that this thing is Yiddish, and one of its bases is in Brooklyn, NY” [3]. (It’s worth noting that Simons said this even though he publicly disavowed anti-Semitism.)

Raymond Robbins, who was part of the Red Cross in Petrograd and elsewhere from 1917-1918, described the work of William Thompson, a wealthy banker negotiating loans for the Soviet government, who used the Petrograd branch of the National City Bank to funnel about 12,000,000 rubles to the revolutionaries (not merely the Bolsheviks), which was, in 1918, about $1 million. Moreover, he was speaking to the Red Cross about coordinating an infrastructure for an entire set of new newspapers supporting the revolutionaries.

What becomes clear in the testimony is that even the most motivated Americans had no idea who was who. There was a sense that there were leftist “revolutionaries,” and that's where the bulk of foreign money went. The Red Cross was granted about $3 million monthly, from both private and state sources in America, to “interpret the revolutionary groups to the army and to peasant villages of how absolutely indispensable to save the revolution to keep the front and defeat the German militarist autocracy.”[4]

This dirty secret of western economics is rarely mentioned, let alone analyzed, by major historians. One of the few is TW Luke writes, who studied Soviet technology.

The Bolsheviks stressed to Soviet workers, managers, and intellectuals the centrality of industry over agriculture in the NEP of 1921. Trotsky notes, 'We [the Soviet Union] are in a process of becoming a part, a very particular part, but nonetheless an integral part of the world market . . . Foreign capital must be mobilized for those sectors of [Soviet] industry that are most backward.' . . . These technological imports were to be limited because the Bolsheviks recognized the dangers of dependencies on the core, especially technological dependence. For example, resolutions of the 14th Party Congress in 1925 stressed the 'whole series of new dangers' in Western trade and advocated domestic technical development to prevent the USSR from becoming, in Parrot's words, 'an appendage of the capitalist world-economy'. Still, as Sutton notes 'the penetration of early Soviet industry was remarkable, Western technical directions, consulting engineers and independent entrepreneurs were common in the Soviet Union.' Even so, throughout the 1920s the Soviet state tightly regulated foreign access to suit its technological needs.[5]

Not only did the U.S. and Western Europe build the USSR, but did so as their own populations were struggling. The West was so involved in the development of the USSR that the 14th Party Congress, mentioned above, was concerned about the loss of Soviet independence.

Luke continues,

The impact of imported technologies differed from industry to industry and from region to region. In the oil industry, for example, they were vital. Petroleum exports in 1926-1927 doubled 1913 exports. Alone, they provided 20 percent of Soviet foreign exchange earnings: 'the importation of foreign oil-field technology and administration, either directly or by concession, was the single factor of consequence in this development (Sutton, 1968:43). While the overall imports of expertise and technology dropped in value from the 1893-1913 levels, the Bolsheviks' bureaucratically planned economy stressed the need for post-1918 imports to be directed toward cost-efficient and economically necessary production to fit the planned industrial program of the regime. [6]

In no other war (“cold” or otherwise) did combatants feverishly invest in building up their opponent.

Had the West not subsidized the USSR, Communism would likely not have survived. Stalin himself admitted that two-thirds of early Soviet industrial products and development were of American origin.[7] Trade and aid to the USSR were constant and often included the most advanced technology available. There were no meaningful sanctions on the USSR throughout most of its history. Hence, the Cuban embargo or the Vietnam War had little to do with Marxism or the USSR. The fact is that the infrastructure of Castro and Ho Chi Minh was largely produced in the US.

The propulsion systems for much of the Soviet Navy and, significantly, at Haiphong Harbor were from American firms. Nixon and Johnson actively went out of their way to stop any move to stifle trade with the USSR, even in the midst of the Vietnam War. The Gorki Truck plant was shipping hundreds of vehicles a month to North Vietnam, with the full blessing of the State Department. It was, of course, a Ford Motors plant, and it was largely staffed by Americans. Henry Ford created the Soviet automotive industry, especially in the development of trucks. His Gorki plant was also making rockets and other military equipment for the USSR, without comment from Washington. Soviet rockets were fired on Ford GAZ-69 chassis.[8]

In 1968, Fiat motors created the world's largest automotive plant in the world at Volgograd. ZIL was created by New Britain Machine Company. In 1972, Nixon personally approved the Kama truck plant deal, the creation of an automotive and trucking plant manufacturing 100,000 vehicles per year, which at the time was more than all U.S. automakers combined. The plant itself came to occupy 36 square miles, every inch created by the U.S.[9]

In Korea, the North Korean Army and China were using trucks made by Ford and tractors by Caterpillar. Soviet fighters were equipped with Rolls Royce engines sent to Stalin by the British automaker. As Anthony Sutton explains, it was the elite, including Maurice Stans, Peter G. Peterson, Peter Flanigan, Averell Harriman, and Robert McNamara, that created the infrastructure for constant and lucrative trade with the “enemy.”[10] The Ural Steel complex that served as the heart of Soviet industrialization was “100% American.” The McKee Corporation built the world's largest steel and iron plant in the world in the USSR:

Organization methods and most of the machinery are either German or American. The steel mill “Morning” near Moscow, is said to be one of the most modern establishments of its kind in the world. Constructed, organized and started by highly paid American specialists, it employs 17,000 workers and produces steel used by motor plants, naval shipyards and arms factories. [11]

The 1932 KHEMZ plant in eastern Ukraine was created by GE, and was 250 percent larger than anything GE had in the U.S.

Anthony Sutton writes:

Major new units built from 1936 to 1940 were again planned and constructed by Western companies. Petroleum-cracking, particularly for aviation gasoline, as well as all the refineries in the Second Baku and elsewhere were built by Universal Oil Products, Badger Corporation, Lummus Company, Petroleum Engineering Corporation, Alco Products, McKee Corporation, and Kellogg Company.[12]

The Federal Reserve Bank of New York sent $1 billion in aid to Trotsky and the Red Army.[13] The First Five year plan had all of its military equipment built by American firms. Sergei Nemetz of Stone and Webber, along with Zara Witkin, supervised most of the military construction for the first two Five-Year Plans, using American capital desperately needed at home. Carp Exports, based in New York City, supplied the Soviet Union with all its high-tech military parts. Electric Boat Company of Groton, Connecticut built the Soviet submarine fleet with express permission of the State Department in 1939. Skoda Armaments of Czechoslovakia was a subsidiary of the Simmons Machine Tool Corporation of Albany, New York. Ball bearings were built in the USSR by Bryant Chucking Grinder Company of Springfield, Vermont.

All told, 90 percent of all Soviet industry was created in the U.S. or Western Europe.

What such a history reveals is that capital does not require markets in order to be profitable. The Western financial elite saw the Soviet system as a perfected version of itself: a totally centralized economy run by experts from one source. Capital looked upon Gosplan—the USSR’s central planning committee—with envy; and it was so similar in its powers to the small group of financial conglomerates that governs the U.S. economy in 2015. The Gosplan board approved investments, set targets, measured economic growth, dictated the amount of money in circulation, manipulated statistics—down to the last detail. This system is little different, institutionally or ideologically, from the American financial elite and the Federal Reserve Board, which organizing the American economy, with remarkable freedom from markets and the influence of politicians.

Once one rejects the formulaic division of the world into “Soviet” and “American” camps, all of 20th-century history appears differently.

One of the most telling quotations is from a Russian-language work, The Political History of the Russian Emigration, written by SA Alexander:

Despite the growing popularity of the right wing in the émigré environment, it is only the leftists that found a response in Western governments. Most significantly, the leftists in exile were feted by the financial and industrial sector interested in trade with the Soviet Union. The “All Emigre Russian Unity” conference was called at the behest of American capital, and the Soviet financial elite were invited. Conferences subsequent to this were called by capital in Cannes, Genoa, The Hague and Lausanne.[14]

Apparently, U.S. capitalists rarely feared Soviet advances.

As an ally of the victorious capitalist core powers, the USSR gained many unexpected technological windfalls in the aftermath of World War II. New technical inputs in weaponry, electronics, nuclear power, aircraft, and chemicals were expropriated from Germany and other Axis powers from 1945 to 1950. Allied Lend-Lease equipment, especially heavy bombers and airplane engines, was also 'reverse engineered' from 1942 to 1953. The USSR dismantled and shipped home 25 percent of the industrial plants in the Western zones of Germany, along with additional industrial equipment constituting 65 percent of all motor vehicle production, 75 percent of all rubber tire capacity, and 40 percent of all paper and cardboard-producing capacity in eastern Germany.[15]

This is extremely significant in that these patents were at least in part financed by American firms. They represent decades of research and millions of dollars in grants. Yet, Stalin brought them home without a peep from the West.

vietnamese-labour-party1.jpg

The Vietnam Era

Between 1965 and 1985, the Soviet Union, Cuba, Vietnam and the rest of the Soviet Bloc was given tremendous boosts by American firms. Alcoa built Soviet aluminum. American Chain and Cable created the machine-tool industry. Ingersoll Rand built much of the heavy-duty transport infrastructure (under Automatic Production Systems, a shell company). Betchell created the construction industry. Boeing was heavily invested in Soviet aviation, while, at the same time, building the bulk of the American Air Force. Dow Chemicals, DuPont, and Dresser industries were competing to see who would build the more advanced Soviet chemical plants. IBM helped create the modern computer industry, while Gulf General Atomic was helping put nuclear missiles together for the USSR.

Much of this was made easier in the 1980s by the U.S.-USSR Trade and Economic Council, a pet project of then-Vice President George H.W. Bush and Commerce Secretary Malcolm Baldrige. Just a partial list of members include Abbott Laboratories, Allen Bradley Gleason Corporation, Allied Analytical Systems, Ingersoll Rand, International Harvester, Kodak, American Express, Archer Daniels Midland, Armco Steel, Monsanto, Cargill, Occidental Petroleum, Caterpillar, Chase Manhattan, Pepsi Co., Chemical Bank, Phibro-Salomon, Coca Cola, Ralston, Continental Grain Seagram, Dow Chemical, and Union Carbide. All members of this Council had substantial investments in the “Soviet enemy” and, through their philanthropic organizations, created the “peace movement.”[16]

In 1985, the San Jose Mercury News reported confirmation from State and Commerce Departments that “[t]he most sensitive, state-of-the-art semiconductor manufacturing equipment went to the Soviet Union after first being shipped to Switzerland.

Creed [spokesman for Commerce] said the material shipped to Cuba, and additional equipment the Cubans were unable to obtain, would have given them the capability to produce semiconductors and integrated circuits. The report stated that such trade was “illegal.”[17]

The State Committee of the Council of Ministers of the USSR sealed a huge deal with Data Control in 1973. While openly denying it in public, Norris and the Department of Commerce squashed all inquiries into the investment and aid project. The Soviets stated that Data Control will “[b]uild a plant for manufacturing mass storage devices based on removable magnetic disk packs with up to 100 million byte capacity per each pack.”

The brunt of the Soviet computer industry was created by American firms. In 1959, the Model-802 system was sold to the USSR from Elliot Automation ltd., an English firm. This was part of General Electric, one of the major offenders in this category. European branches of US firms were selling advanced computer equipment to the USSR at roughly $40 million per year.

During the Vietnam War, giants such as Union Carbide, General Electric, Armco Steel, Bryant Chucking Grinder, and Control Data were just the wealthiest of American capitalists with regular deals in building Soviet industry. This was in 1973, and every bit of it was approved by Johnson and Nixon during the war.

Conclusion

By the 1950s, the Soviets had educated enough of their own in Western methods of production such that they achieved a great deal of independence in most every sector of the economy. Regardless, the USSR was fed on a constant stream of food from American capitalists; American universities praised the USSR as a matter of course (or some form of socialism); and all major capitalists enterprises were invested in the USSR and satellite states. Both before and after Stalin's Great Purges, the U.S. was contributing massively to the Soviet industrialization drive and the creation of its “experimental” economy. When the Cold War got hot, such as during the Vietnam conflict, Washington was never motivated by “anti-Communism” but the fear in the breasts of American business that if China and Russia were to combine forces, the U.S. might become superfluous.


  1. New York Journal—American, February 3, 1949.
  2. Overmann, Congressional Record, 294, 304; all pages come from the Report itself.
  3. Ibid., p. 112.
  4. Ibid., 777.
  5. Luke, TW (1983), “The Proletarian Ethic and Soviet Industrialization,” American Political Science Review 77 (3): 588-601, drawing from Antony Sutton, The Best Enemy Money Can Buy (Montana: Liberty House Press, 1986, Dauphin Publications, 1991),

    http://reformed-theology.org/html/books/best_enemy/index.html.

  6. Ibid., 339-340, also drawing on Sutton.
  7. Chase-Dunn, C, “Socialist States in the Capitalist World Economy,” Social Problems 27(5), 1980: 505-525.
  8. See Sutton, The Best Enemy Money Can Buy.
  9. See Berliner, The Innovation Decision in Soviet Industry (Cambridge, MA: MIT Press, 1976).
  10. All evidence from the State or Commerce Departments has not been declassified. Only through insistent demands have these documents been granted to the public. It is highly likely that the unclassified papers from 70 years ago are largely detailed agreements between American capital and the Soviet Union.
  11. U.S. State Dept. Decimal File, 861.5017, Living Conditions/456, Report No. 665, Helsingfors, April 2, 1932
  12. Sutton, Western Technology and Soviet Economic Development: 1945–1965, Chapter 4 (Stanford, CA: The Hoover Institution, 1973).
  13. Washington Post, Feb. 2, 1918.
  14. S. A. Aleksandrov, Politicheskaia istoriia zarubezhnoi Rossii, http://www.rovs.atropos.spb.ru/index.php?view=publication&mode=text&id=17, translation by the author.
  15. Luke, “The Proletarian Ethic and Soviet Industrialization,” American Political Science Review 77 (3), 1983: 588-601.
  16. Erikson, 1991.
  17. There is no evidence that any law against such a practice existed. Even if it did, it would have made little difference, since the technology would have already been transferred.

vendredi, 12 juin 2015

Spronck le visionnaire

6900.jpg

Spronck le visionnaire

par Georges FELTIN-TRACOL

À l’orée du XXe siècle gravitent autour d’une Action française naissante pas encore subjuguée par les qualités intellectuelles de Charles Maurras quelques personnalités qui célèbrent l’héroïsme et le vitalisme. Les plus éminentes sont Hugues Rebell et Maurice Spronck. Le premier est le pseudonyme de Georges Grassal de Choffat (1867 – 1905). Auteur d’une abondante œuvre pornographique, il déteste le gaz et l’électricité, préfère le chauffage au bois et l’éclairage à la bougie, et se proclame « royaliste et réactionnaire ». Ce connaisseur de Schopenhauer, de Wagner et de Nietzsche qui voyage en Belgique, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et en Allemagne, écrit en 1894 Les Chants de la pluie et du Soleil profondément païens et une Union des trois aristocraties, dans lequel il prône l’alliance de l’hérédité, du talent et de l’argent. Le second se nomme Maurice Spronck. Dans La République ou le Roi (1), Maurice Barrès et Charles Maurras le mentionnent à quatre reprises dans leurs échanges épistolaires.

 

Avocat brillant, président de la conférence Molé – Tocquenville en 1889, Maurice Spronck naît le 18 février 1861 à Paris. Élu conseiller municipal de sa ville natale en 1900, il est envoyé deux ans plus tard à la Chambre des députés grâce aux électeurs du VIIe arrondissement qui le rééliront constamment jusqu’à son décès en 1921. Ce nationaliste anti-dreyfusard participe à la fondation de l’Action française avant de s’en détacher pour cause de divergences institutionnelles. Comme Barrès, Spronck se proclame en effet républicain. Mais sa République se veut nationale et autoritaire. Membre de la Ligue des Patriotes, il défend son président, Paul Déroulède, exilé en Espagne après sa fumeuse tentative de coup d’État en 1899.

 

Le VIIe arrondissement, foyer contre-révolutionnaire parisien

 

Tribun redoutable et redouté qui siège assez paradoxalement à l’Union libérale, Maurice Spronck combat l’oligarchie avec outrance. Cette exagération lui assure une belle popularité auprès du petit peuple du VIIe arrondissement. Aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd’hui, l’arrondissement de la fastueuse Rachida Dati est sous la IIIe République un « vrai réduit de chouans au cœur de Paris républicain [qui] n’a aucun attrait pour les idées nouvelles (2) ». Cette particularité politique perdurera en partie sous les Républiques suivantes avec les députations successives d’Édouard Frédéric-Dupont (1902 – 1995) qui en sera même l’édile de 1983 à 1995. Tantôt indépendant, tantôt gaulliste, tantôt élu du Rassemblement national derrière Jean-Marie Le Pen en 1986 avant de redevenir chiraquien en 1988, le « député des concierges » avait saisi et su profiter de l’esprit foncièrement protestataire de cet arrondissement avant que le remplacement sociologique de la population n’en fasse un fief droitard.

 

msp82865532629.jpgInfluencé par Nietzsche et Carlyle, Maurice Spronck publie en 1894 une contre-utopie (ou dystopie). Thomas More, Francis Bacon, Tommaso Campanella pariaient sur l’avenir ou l’onirisme pour élaborer des systèmes politiques et sociaux parfaits dans lesquels les êtres humains s’épanouiraient harmonieusement au contraire de la dystopie popularisée par les écrivains de science-fiction et d’anticipation (Eugène Zamiatine, écrivain de Nous autres, Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes, George Orwell avec 1984, René Barjavel pour Ravage, Ray Bradbury et son Fahrenheit 451). L’an 330 de la République fait de Maurice Spronck un étonnant précurseur.

 

Les Éditions Jean-Cyrille Godefroy viennent de le rééditer agrémenté d’une présentation d’E. Marsala, collaborateur à Causeur. Spronck situe son histoire à venir en 2105 à Orléans. Les États se sont effacés au profit de communes libres autogérées. En 112 de la République, soit 1904, un terrible conflit a dévasté l’Europe. « En cinq semaines, quinze millions de baïonnettes avaient été levées des confins de l’Oural au détroit de Gibraltar. […] En cinq mois, les milliards engloutis ne se chiffraient plus; quatre millions d’hommes avaient péri (p. 60). » La paix revint finalement par le triomphe immédiat de la Révolution universelle fraternitaire. La société européenne se donna au Progrès et entra dans la « Fin de l’Histoire ».

 

La société du dernier homme

 

En 313 de la République, une atmosphère béate de paix perpétuelle domine les esprits. L’égalité sexuelle est complète. Les mets naturels, végétaux et carnés, sont remplacés par une « chimie alimentaire [… qui donne] à profusion […] une nourriture falsifiée aussi savoureuse et presque aussi saine que la véritable (pp. 37 – 38) ». L’obésité touche toutes les classes d’âge d’autant que chaque citoyen se déplace uniquement dans un fauteuil roulant électrique si bien que « passé vingt-cinq ou trente ans, tout le monde s’en servait et ne le quittait guère que pour dormir (p. 42) ». On pense en outre à l’excellente nouvelle de Marc Dem intitulée « Le dernier piéton » (3). Il est probable qu’il connaissait la contre-utopie de Spronck… De nombreux contes rapides dépeignent à l’avance une société abjecte et matérialiste qui émerge sous nos yeux. Bientôt, la navigation aérienne « supplanta tous les autres modes de locomotion à grandes distances, de manière à annihiler les vastes organisations plus ou moins gouvernementales qui dominaient les sociétés européennes et maintenaient le souvenir vague des centralisations de jadis (p. 66) ». N’annonce-t-il pas la mondialisation ? Spronck décrit même une société automatisée sinon robotisée : « l’outillage des manufactures se chargeait amplement de subvenir aux besoins, de la consommation, pourvu que chaque citoyen lui consacrât quelques instants de sa semaine (p. 64). »

 

L’ère radieuse de la République garde cependant quelques défauts. Les communes entretiennent par exemple « collectivement un certain nombre d’ouvriers chinois; et, comme il était à craindre que la présence de ces étrangers constituât un péril, chaque commune se composa par prudence une milice de mercenaires musulmans (pp. 64 – 65) », soit l’immigration de main-d’œuvre surveillée par des vigiles de couleur… En outre, acmé de l’homo festivus cher à Philippe Muray, l’Européen dystopique récuse toute violence et condamne la moindre agressivité. « La dislocation des nationalités avait entraîné la suppression presque complète de toute marine et de toute artillerie sérieuse (pp. 88 – 89). » Riche, désarmée et impuissante, l’Europe devient une proie tentante.

 

La prospérité sans fin dans laquelle se satisfait le dernier homme de Nietzsche engendre inévitablement un ennui pesant vite insupportable pour certains qui ne s’en échappent que par le suicide. Par ailleurs, la mode est à l’ovariotomie (l’amputation des ovaires) chez les jeunes filles au point que « l’excédent des décès sur les naissances augmentait avec une régularité déconcertante (p. 71) ». On demeure pantois devant ce récit ultra-réaliste tant il paraît prémonitoire.

 

L’administration des choses et le pacifisme intégral admis par tous excluent totalement le politique. Or celui-ci revient via le tragique. En 300 de la République, l’Islam incarné par un royaume chérifien au Maroc envahit l’Andalousie. Les communes andalouses ont beau protesté, négocié, cherché à apitoyer leur conquérant de leur sort, voire résisté, elles sont éliminées ! Face à ce péril, de rares Européens tels Frédéric Ledoux réclament une forte réaction et créent une Ligue contre la paix. Mais l’avachissement intellectuel et moral étant à son apogée, « elle mourut faute d’adhérents (p. 103) ».

 

L’islam conquérant

 

Les conquérants mahométans se contentent d’abord de l’ancienne Ibérie. Le successeur du sultan, son fils Ibrahim III futur el-Kébir, parvient à regrouper sous sa seule autorité les peuples africains. « Descendant de Mahomet, il affirma recevoir directement l’inspiration du prophète; et il le fit croire. En même temps qu’il démolissait et reconstruisait à sa guise un continent immense, il osait retoucher les textes coraniques; et sa réforme, au lieu de le perdre, portait son renom de sainteté et son influence morale aux derniers confins du monde asiatique Un jour vint où se réalisa en sa personne le rêve le plus prodigieux de despotisme absolu qui ait jamais pu hanter un cerveau humain. Il fut à la fois le pape infaillible et le césar vainqueur de cinq cents millions d’hommes fanatiques et belliqueux (p. 110). » En 330 donc, il attaque la péninsule italienne et la Provence tandis que l’Est européen subit une double offensive asiatique : « L’Asie et l’Afrique barbares débordaient à la fois sur l’Europe (p. 113) » comme aujourd’hui à Lempedusa et aux Cyclades !

 

Tout le continent européen tombe comme un fruit pourri dans les mains de ce sultan, hormis « les cantons de la Suisse montagneuse et de l’Écosse, où persistent encore aujourd’hui quelques débris de familles européennes (p. 122) ». Précédemment, « moyennant une soumission immédiate, les communes étaient respectées; sous promesse solennelle de se convertir à la religion du Prophète et de reconnaître l’autorité du sultan, les citoyens avaient la vie et la liberté sauves, et conservaient la pleine propriété de leurs biens (pp. 99 – 100) », sinon ils abandonnent sans retour leurs foyers.

 

L’histoire de Maurice Spronck retentit cent vingt-et-un ans plus tard avec une acuité certaine en Orient. Embryon avancé du futur califat universel, l’État islamique du dénommé Ibrahim qui se dit apparenté à la famille de Mahomet, pourrait être cet islam conquérant qui étend ses métastases du Levant à l’Afrique du Nord, du Sahel au Nigéria, ainsi que dans les banlieues de l’immigration en Europe. Michel Houellebecq a-t-il eu connaissance de L’an 330 de la République avant d’écrire Soumission (4) ? L’éditeur a profité avec raison du tintamarre fait autour de ce roman pour présenter ce petit bijou pessimiste. Maurice Spronck avait pressenti que la civilisation occidentale moderne serait médiocre, eudémoniste et fémelline. Le message de sa dystopie est par conséquent évident : les autochtones européens ne se sauveront des périls extérieurs grandissants que si et seulement si ils entreprennent enfin leur révolution intérieure et renouent avec leur essence archaïque et ancestrale en dégageant libéraux, féministes, gendéristes, humanistes, multiculturalistes et autres métrosexuels occidentaux ultra-modernes.

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : La République ou le Roi. Correspondance inédite 1898 – 1923, Plon, 1970, réunie et classée par Hélène et Nicole Maurras, commentée par Henri Massis, introduction et notes de Guy Dupré.

 

2 : Bruno Fuligni, La Chambre ardente. Aventuriers, utopistes, excentriques du Palais-Bourbon, Éditions de Paris – Max Chaleil, coll. « Essais et documents », 2001, pp. 60 – 61.

 

3 : Marc Dem, 70 contes rapides, Les éditions Choc, 1989.

 

4 : Michel Houellebecq, Soumission, Flammarion, 2015.

 

• Maurice Spronck, L’an 330 de la République. XXIIe siècle de l’ère chrétienne, présenté par E. Marsala, Éditions Jean-Cyrille Godefroy (12, rue Chabanais, 75002 Paris), 2015, 127 p., 12 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=4380

dimanche, 07 juin 2015

L'héritage bolchévique en Russie et en Ukraine

L'héritage bolchévique en Russie et en Ukraine

par Xavier Moreau

mercredi, 03 juin 2015

Achtergrond bij het kalifaat

kruistocht.jpg

Door: Koenraad Elst

Achtergrond bij het kalifaat

Ex: http://www.doorbraak.be

Pieter Van Ostaeyen is internationaal bekend als online rapporteur van en onderzoeker naar Syriëstrijders. Hij schreef een boek over de achtergrond van IS.

Het beknopte boek Van Kruistocht tot Kalifaat van geschiedkundige en arabist Pieter Van Ostaeyen is zeer rijk aan feiten over de dramatische gebeurtenissen van de jongste jaren in het Midden-Oosten, van Tunesië tot Irak. Het geeft bij wijze van nieuwe informatie heel wat nationale eigenaardigheden van de demoratiseringsbewegingen die samen de Arabische Lente uitmaakten, en somt de specifieke kenmerken van de verschillende islamgroeperingen op.

Zo is de Jabhat an-Nusra (ik volg hier de gegeven transcriptie, eigenlijk Engels en gebaseerd op de feitelijke Arabische uitspraak) in Syrië, inmiddels bij al-Qaida aangesloten, zeer geheimhoudend, anders dan de rivaliserende Islamitische Staat met zijn gesofistikeerd gebruikt van klassieke en digitale communicatiekanalen. De Nusra-’verzetsbeweging’ onderwerpt nieuwe recruten aan een strengere selectie. Nochtans, al heeft de Islamitische Staat veel meer buitenlanders in zijn rangen, ook an-Nusra stelt Vlaamse en Nederlandse vrijwilligers te werk. De Tsjetsjenen en Tunesiërs hebben er zelfs eigen brigades.

Strategisch zijn deze gewapende groepen helemaal mee met hun tijd. Zij inspireren zich op de maoïstische beginselen van de guerrilla en de ‘asymmetrische oorlog’: terugtrekken wanneer de vijand sterk is, aanvallen wanneer hij zwak is. Een aantal jaren geleden was Norman Finkelstein te gast op Het Andere Boek en beschreef hij hoe de Hezbollah het onoverwinnelijk lijkende Israël qua organisatie en effectiviteit aan het inhalen was. Deze evolutie wordt nu doorgetrokken door an-Nusra en het Kalifaat, wat de spectaculaire militaire successen (hun vrij geringe aantal manschappen en niveau van bewapening in acht genomen) verklaart.

Voor verdere bijzonderheden verwijzen wij naar het boek. De rijkdom aan minder bekende feiten maakt het alvast tot een goede investering. Dat gezegd zijnde, toch enkele kritische bedenkingen.

De VS volgde in Syrië een beleid van halfhartige steun aan de oppositie van ‘gematigden’ tegen de regering-Assad, maar: ‘In april 13 werd evenwel duidelijk dat het State Department er alleszins gedeeltelijk naast zat.’ (p.85) Op zich een feit, maar wel één dat om commentaar vraagt. Sedert de opbouw naar de inval in Irak in 2003 is het Amerikaanse engagement in het Midden-Oosten één opeenstapeling van dwaasheden, een bevestiging van het Europese stereotype van de ‘stupid Americans’ die zich zonder enig gevoel voor werkelijkheden op het terrein overal mee moeien als een olifant in een porseleinwinkel. Dat gaat van de inval in Irak zelf tot het in de rug schieten van hun bondgenoot Hosni Mubarak (vraag maar aan de ‘vrienden’ van de VS hoe een dolk in de rug aanvoelt: Tsjiang Kai-sjek, Fulgencio Batista, Van Thieu, de Sjah, Mobutu Sese Seko, allemaal zodra het erop aankwam aan de genade van hun vijanden overgeleverd) en het steunen van de Syrische ‘oppositie’, zelfs op gevaar van een confrontatie met Syriës bondgenoot Rusland.

En dwaasheid is soms nog een te milde beoordeling; het kan ook over glasharde perfiditeit gaan. Het verhaal van de Iraakse ‘massavernietigingswapens’ is welbekend, en we moeten toegeven dat het als bewijs van westerse interventiezucht in moslimlanden heel wat moslimjongeren over de drempel geholpen heeft. Van theoretisch overtuigd door het voorbeeld van Mohammeds strijd kantelden zij naar daadwerkelijke terroristen of Oostfrontvrijwilligers (‘Syriëgangers’). Op p.63 vermeldt Van Ostaeyen terloops Nakoula Nakoula, de koptische immigrant in de VS die de internetfilm The Innocence of Muslims gemaakt had. Inmiddels weten wij dat de Amerikaanse regering hem onder valse voorwendselen heeft doen opsluiten (‘de eerste Amerikaan opgesloten wegens overtreding van de islamitische wet tegen godslastering’) en dat de film ten onrechte de oorzaak genoemd werd van de aanval op het VS-consulaat in Benghazi waar ambassadeur en islamofiel Christopher Stevens doodgemarteld werd. Het State Department wist al dagen eerder dat deze aanval gepland was, en dat hij niets met moslimverontwaardiging over de film te maken had.

carica-daesch.jpg

 

Niet dat Europa het zoveel beter doet: de moralistische, door schertswijsgeer Bernard-Henri Lévy geînspireerde tussenkomst in Libië heeft talloze doden, de ontwrichting van het land en de vloed van ‘bootvluchtelingen’ veroorzaakt. Beter te laat dan nooit moet men inzien dat in die regio een verlichte sterke man het beste was waar men geredelijk op kon hopen. Democratie is goed, maar vooronderstelt een beschavingsniveau dat daar nog niet vervuld blijkt te zijn. In ieder geval kan men ze niet van buitenaf opleggen.

Ook de hoera-sfeer in de media omtrent de Arabische Lente heeft hem op het verkeerde been gezet: ‘Toen de Arabische Lente door Noord-Afrika een spoor van hoop trok, hadden weinigen verwacht dat de situatie er uiteindelijk ging verslechteren.’ (p.141)

De als ‘islamofoob’ weggezette islamcritici hadden het nochtans al voorzien: de enige georganiseerde kracht die een alternatief voor de bestaande dictaturen kon bieden, was niet enige liberaal-democratische partij, wel de Moslimbroeders of gelijkaardige islamscherpslijpers. Om er nogmaals de strategische inzichten van Mao bij te halen: een revolutie is onmogelijk zonder revolutionaire voorhoedepartij. De overgang van dictatuur naar democratie vergde een groep die vooruit dacht, die een recept had en dat in wijzigende omstandigheden consequent nastreefde, die leiding kon geven aan de massa, en die haar gevoelens over waar zij van weg wou, kon omzetten in een positieve formule over waar men naartoe moest. Zulk een demokratisch gezinde voorhoede die als aantrekkingspool voor de onbestemde volkswoede had kunnen dienen, was er niet.

In een titel op p.30 heten de kruistochten ‘de eerste tekenen van kolonialisme’. O, en wat was de vier eeuwen oudere Arabische bezetting van Spanje dan? En de Turkse bezetting van de Balkan, en eerder al die van Anatolië (‘Turkije’)? Als we per se over kolonialisme moeten spreken, dan waren de kruistochten een anti-koloniale bevrijding van een door de islam bezet christelijk gebied. Uiteraard hadden de christenen het eerdar dan weer van joden en heidenen afgesnoept, maar dat geldt voor de islam buiten christelijk gebied ook, te beginnen met Medina en Mekka.

Maar het ergst van al is deze bewering, na de opsomming van de ‘vijf zuilen’ van de islam: ‘Deze richtlijnen zijn louter religieus van aard, politeke aspiraties heeft de islam in se niet.’ (p.42) Ik weet niet wat de U-Gentse prof. Gino Schallenbergh, die hier de inleiding schreef, in zijn lessen islamkunde zoal vertelt, maar het inzicht dat de islam een intrinsiek politieke religie is, lijkt me nogal fundamenteel. Toen Mohammed zijn leer startte, was het van meet af aan zijn bedoeling, een staat te stichten. Hij zelf werd de eerste islamitische dictator van Medina en uiteindelijk van heel Arabië. Zijn levenswerk bestond erin, Arabië om te vormen van een bestaande en geslaagde multiculturele samenleving in een monolithisch-islamitische staat.

Zonder dat basisinzicht is men gedoemd, de politieke strijd in het Midden-Oosten, ondanks magistrale feitenkennis die ik geenszins betwijfel, verkeerd te begrijpen. Dan zegt men bv. met veel aplomb: ‘Het gaat het Kalifaat (of eender welke andere betrokken partij) niet om religie maar om macht.’ Ja,wiens macht? Het gaat in de islam altijd om de macht. Misschien wordt dat beginsel voor mijn ‘gematigde’ lezers wat verteerbaarder als ik erbij zeg dat dat zijn goede kanten heeft. Dat de moslims in het Midden-Oosten christelijke gemeenschappen hebben laten bestaan, komt doordat zij niet puristisch een volledig islamitisch-bevolkt rijk wilden, maar wel de macht binnen dat rijk. In ieder geval: met moet niet de christelijke scheiding van staat en religie (‘Mijn rijk is niet van deze wereld’, ‘geeft den keizer wat des keizers, en Gode wat Godes is’) op de islam projecteren. Mohammed overviel karavanen, nam gijzelaars voor losgeld, nam en verkocht slaven enz., en voor hem was dat allemaal ‘inspanning (jihad) op de weg van Allah’.

Ziedaar wat er met het hele islamvertoog in westerse middens scheelt, ook in onze arabistiekdepartementen: men bekijkt de situatie niet door moslimogen. Onze islampleitbezorgers en multiculturalisten zijn heikneuters die niet wezenlijk verder zien dan hun klokkentoren. Ze komen wel in moslimlanden, maar blijven de van huis uit meegekregen westerse denkcategorieën hanteren. Global village, travelling peasants.

Beoordeling : * * *
Titel boek : Van kruistochten tot kalifaat
Subtitel boek : Arabische Lente, Jihad, Kalifaat
Auteur : Pieter Van Ostaeyen
Uitgever : Pelckmans
Aantal pagina's : 152
Prijs : 17.5 €
ISBN nummer : 9789028973749
Uitgavejaar : 2015

00:05 Publié dans Actualité, Histoire, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, islam, eiil, daesch, isis, syrie, levant, irak, proche orient | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 30 mai 2015

Ancient Explorers: Discovery of America Before Columbus

Carl Lehrburger:

(Hour 1)

Ancient Explorers: Discovery of America Before Columbus

Carl Lehrburger is an environmental activist, renewable energy entrepreneur, researcher and author. He has studied archaeological and sacred sites in the Americas for over 25 years with a focus on the ancient peoples who came to the Americas long before Columbus. The culmination of his investigations is his book, Secrets of Ancient America, which is the topic of our discussion. Carl tells us about the true history of Columbus, one that reveals the conquistador knew exactly where he was going and what he would encounter based on a vast number of maps he possessed. He describes petroglyphs found in North America that place the Celts in New England several thousand years prior to Christ. These Ogham writings, found carved in stone on cave walls, address rituals around celestial days such Equinox and Solstice. Carl explains archaeoastronomy and diffusionism, controversial studies that have been the subject of much critique and discrediting. Then, he talks about many historical accounts that have been largely suppressed and contrived by the Archaeo Priests, evidence encoded in stone of our early European history that has been destroyed, and why the truth about our past is not being told. In the second half, we learn about the studies of famous diffusionist Thor Heyerdahl, whose most compelling work about the Americas has never been published in English. We discuss evidence of Old World groups living across North America that were wiped out by drought, and the remnants of European cultures that can be found in modern Native American tribes. Later, we consider motifs found in Native American culture that can be traced to the Indus Valley people. Further, Carl points to accounts of numerous maps uncovered in China and elsewhere that collectively prove the ancients had knowledge of the Americas and the rest of the globe, and also held superior technologies and capabilities. We end by considering evidence that humanity has in fact been in a state of decline for thousands of years.

Listen to HOUR 2:

http://www.redicecreations.com/radio/2015/02/RIR-150206.php

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, découverte de l'amérique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 27 mai 2015

Centralization and War

MedievalWar2.jpg

Centralization and War

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

A History of Medieval Europe, RHC Davis

One stereotype of the Middle Ages is that of continuous war.  Conflicts during the time tended to be small and local – more like feuds between families involving the lords and nobles, rarely the serfs or other freemen.  Decentralized government resulted in decentralized warfare, drawing in only those who were obligated due to voluntary commitment.

I have previously examined the centralizing desires of Charlemagne, and the warfare that this required.  He not only consolidated many disparate kingdoms, he brought together Church and State – being the first emperor crowned by the Pope in some three hundred years – and at least minimizing the beneficial conflict between competing institutions of authority.

Centralization

After the demise of Charlemagne’s Carolingian Empire, decentralization returned to much of Europe.  Thereafter, political development took different turns in different regions.

…the civilization of Latin Christendom was by no means uniform.  On the contrary, there were at least two distinct cultural traditions, one in the north and west, the other in central Europe.  The first was primarily French….

In Germany and Italy there was a different culture and different political background.  The Germans, indeed, might have been described (from a French point of view) as ‘backward.’  They were slow in developing feudalism beyond its Carolingian stage, being in this respect a century behind France and England.

There you have it: modern France and England, backward Germany and Italy.

The distinction between Italy and Germany on the one hand, and France and England on the other, was fundamental for the whole period from 900 to 1250.

I suggest it was fundamental for at least another two-hundred years beyond this, but I am getting ahead of the story.

What was this distinction?

It was not merely cultural in the narrow sense of the word, but it was political also.  Italy and Germany were the home of the Papacy and Empire, France and England of feudal monarchies and (ultimately) of nation-states.

During this period – beginning in the tenth century – what is today known as France began to take political form; the Capetian dynasty.  Around the same time, the monarchy in England took form – of course to include a defining event of conquest by the Norman William the Conqueror in 1066, who thereafter took all of the land in the king’s name.

It was not until the latter part of the nineteenth century that Germany took its centralized political form (of “nation-state”); the timeframe was similar for Italy.

War

The Hundred Years’ War was a series of conflicts waged from 1337 to 1453 between the House of Plantagenet, rulers of the Kingdom of England, against the House of Valois, rulers of the Kingdom of France, for control of the latter kingdom.

Hence, I suggest that the distinction was fundamental for at least another 200 years. Since the fall of Rome, Europe had seen nothing like this.  Sure, there were wars – but never before was it possible to command enough wealth and servitude to fight almost continuously for 100 years on behalf of another.

It was the most notable conflict of the Middle Ages, wherein five generations of kings from two rival dynasties fought for the throne of the largest kingdom in Western Europe.

It took centralized nation-states to make this happen – a one-hundred year war between England and France.  While Germans and Italians were involved in their feuds (think Hatfields and McCoys), life was a multi-generational hell for those living to the north and west:

Bubonic plague and warfare reduced population numbers throughout Europe during this period. France lost half its population during the Hundred Years’ War. Normandy lost three-quarters of its population, and Paris two-thirds.

War and the centralized state went hand-in-hand…:

The Hundred Years’ War was a time of rapid military evolution. Weapons, tactics, army structure and the social meaning of war all changed, partly in response to the war’s costs, partly through advancement in technology and partly through lessons that warfare taught.  The feudal system was slowly disintegrating throughout the hundred years war.

…and re-invigorated nationalism…

The war stimulated nationalistic sentiment. It devastated France as a land, but it also awakened French nationalism. The Hundred Years’ War accelerated the process of transforming France from a feudal monarchy to a centralised state.

…and made possible the re-introduction of the common man as an asset to the war-fighting state:

By the end of the Hundred Years’ War, these various factors caused the decline of the expensively outfitted, highly trained heavy cavalry and the eventual end of the armoured knight as a military force and of the nobility as a political one.

No longer was significant wealth necessary to be a fighting man.  Equal opportunity employment was offered, making possible standing armies:

In 1445 the first regular standing army since Roman times was organised in France partly as a solution to marauding free companies.

And, unlike the small and localized feuds between members of the noble class, this war ushered in the emotion of national pride in the people:

The conflict developed such that it was not just between the Kings of England and France but also between their respective peoples. There were constant rumours in England that the French meant to invade and destroy the English language. National feeling that emerged from such rumours unified both France and England further.

And this all occurred not in “backward” Germany and Italy, but between the progressive, modern, and centralized nation-states of England and France.

Reprinted from Bionic Mosquito.

00:05 Publié dans Histoire, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, guerre, centralisation, moyen âge, militaria | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 23 mai 2015

Pour un programme eurocentré d’enseignement de l’histoire!

Pour un programme eurocentré d’enseignement de l’histoire!

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Car_of_history.jpgFace aux réformes europhobes et même eurocidaires, car destinées à briser la mémoire historique des Européens, et notamment celles en préparation par le gouvernement PS en France, nous devons opposer un contre-programme de résistance. Voici quelques éléments de réflexion en ce sens de ce que pourrait être un programme d’enseignement de l’histoire de l’Europe destiné à promouvoir notre longue mémoire au lieu de chercher à la détruire au nom d’un « multikulti » délirant destiné à faire place libre. J’utiliserai ici la terminologie française classique (6ème à terminale) mais des équivalents existent dans tous les pays d’Europe.

L’enseignement de la sixième doit être exclusivement centré sur la Grèce classique, de l’époque mycénienne à l’époque hellénistique. C’est notre matrice civilisationnelle, aussi un an complet dédié est un minimum. On pourra l’associer à une initiation au grec ancien. Les élèves devront connaître la mythologie, les grands évènements historiques, la résistance de la « petite » Grèce face aux appétits de l’Asie conquérante, la démocratie athénienne.

En cinquième, une année sur Rome, des origines à la fin de l’empire romain. L’élève devra apprendre le destin exceptionnel d’une cité de paysans qui put conquérir en quelques siècles tout le bassin méditerranéen. Il méditera sur la ruine de cette civilisation, sur les raisons internes et externes de sa chute. Le christianisme sera analysé sans complaisance mais sans hostilité de principe non plus. C’est à ce moment là qu’on associera l’initiation au latin.

En quatrième, l’Europe « barbare » sera enfin évoquée et en détail. L’élève européen saura qui étaient les Celtes, les Germains et les (Balto-)Slaves. On lui fera découvrir nos origines communes indo-européennes, avec en outre quelques heures dédiées à l’Iran et à  l’Inde. Les invasions « barbares », à l’ouest comme à l’est, seront étudiées. L’enseignement englobera les temps mérovingiens et jusqu’à Charlemagne. La christianisation du monde barbare fera partie de cet enseignement. Elle sera là encore étudiée sans a priori.

En troisième, c’est l’Europe médiévale au sens fort qui aura son année. Cela comprendra l’Europe occidentale, le monde scandinave et l’empire byzantin. L’islam ne sera étudié que par son impact sur la civilisation européenne. Les conquêtes arabes et turques seront en ce sens évoquées, de même que la chute de Constantinople et la Renaissance.

En seconde, la période 1500-1789 sera étudiée. On évoquera la dimension scientifique du renouveau de la civilisation européenne, les grandes découvertes, la reconquête balkanique, l’expansion de la Russie, la colonisation de l’Amérique.

En première, l’année d’histoire sera dédiée au grand XIXème siècle, depuis 1789 jusqu’à 1914. La révolution et l’empire, la naissance des nationalismes, l’unification de l’Italie et de l’Allemagne seront à l’honneur. Il s’agira aussi de comprendre ce qui en nous a mené à la première guerre mondiale, si funeste en toutes choses.

Enfin, la terminale sera consacrée à une période charnière, à savoir 1914-1957. Elle sera étudiée dans une perspective européenne et non pas nationale. Les révolutions totalitaires, fascistes comme communistes, seront analysées sans ménagement et à égalité. Leur impact et leurs conséquences sur l’Europe contemporaine seront décryptées. Il ne s’agira pas de faire dans l’hypermnésie compassionnelle mais dans une analyse rigoureuse de ce qui a amené à la ruine morale de notre civilisation. L’objectif n’est pas de jeter au visage des élèves un passé « qui ne veut pas passer » et dont il devrait se sentir coupables, mais de comprendre pour ne pas répéter les mêmes erreurs. La mort de Staline en 1953 clôturera cet enseignement. La période ultérieure, trop récente, ne permet pas de s’apprécier avec suffisamment de recul et certainement pas pour des élèves de collège ou de lycée.

Cet enseignement de l’histoire sera clairement eurocentré, de même que le sera aussi la géographie (vaste programme). Il n’a pas pour but de faire découvrir d’autres civilisations mais de comprendre la sienne, car « connais-toi toi-même et tu connaîtras le monde et les dieux », disait la Pythie de Delphes il y a 2500 ans. L’enseignement des cultures non-européennes n’est pas la mission de l’instruction publique. Celle-ci doit former des citoyens européens, non des « citoyens du monde », et doit rappeler à chacun qui il est et d’où il vient, de quel riche patrimoine il est l’héritier.

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

mardi, 19 mai 2015

Lo Zollverein come strumento economico di unificazione della Germania

zollverein.jpg

Lo Zollverein come strumento economico di unificazione della Germania

di Domenico Caldaralo

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org

Il dibattito storiografico degli ultimi secoli sul ruolo dello Zollverein, ovvero dell’Unione doganale tedesca portata a termine su impulso dello Stato prussiano, è stato orientato a due filoni interpretativi. Un primo, espresso sul finire dell’Ottocento da Heinrich von Treitschke, ha visto nell’Unione doganale il primo passo verso l’unificazione tedesca (tesi sostanzialmente sostenuta anche da John Murphy ai giorni nostri), mentre un secondo, in contrasto con questa ipotesi, risalente alle interpretazioni di Alan John Percival Taylor e Martin Kitchen, ha rinvenuto nelle mosse della Prussia delle motivazioni inizialmente economiche e solo in un secondo tempo politiche, esaltando i risvolti economici. Oggi il dibattito storico-economico sembra enfatizzare piuttosto «i vantaggi fiscali derivanti dalle economie di scala all’interno dell’amministrazione doganale».

La creazione dello Zollverein trova i suoi antecedenti nelle riforme ultimate nel 1818 quando la Prussia stabilì un nuovo regime tariffario, armonizzando la struttura doganale interna ai propri territori che includevano enclave e altri piccoli Stati. Per dieci anni queste riforme avevano garantito benefici finanziari, avevano favorito una più libera circolazione delle merci e consentito di raggiungere l’unione doganale del paese. Portate a termine dal Ministro delle Finanze prussiano Friedrich Von Motz (1825-1830), le riforme di liberalizzazione condotte dal governo prussiano furono alla base della successiva creazione dello Zollverein. Tra gli ispiratori dell’Unione doganale vi fu l’economista Freidrich List. Già nel 1819, intervenuto in qualità di capo dell’Unione dei mercanti al Bundestag tedesco (il parlamento della Confederazione con sede a Francoforte), così si pronunciava:

«Le numerose barriere doganali bloccano il commercio interno e producono gli stessi effetti degli ostacoli che impediscono la libera circolazione del sangue. I mercanti che commerciano tra Amburgo e l’Austria, o Berlino o la Svizzera devono attraversare dieci Stati, devono apprendere dieci tariffe doganali, devono pagare dieci successive quote di transito. Chiunque viva al confine tra tre o quattro Stati è ancora più sfortunato, spendendo i suoi giorni tra ostili esattori fiscali e ufficiali della dogana. È un uomo senza patria».

Dopo la liberalizzazione del mercato prussiano, l’Unione doganale tedesca avrebbe conseguito, stavolta su scala regionale, l’abolizione delle tariffe di transito tra un Paese e l’altro (con una consistente riduzione dei costi di trasporto delle merci) e l’implementazione di una sola tariffa esterna per i non membri. Oltre a consentire una uniformazione progressiva di pesi e misure tra i Paesi che ne sarebbero entrati a far parte e una liberalizzazione dei commerci, avrebbe garantito la riscossione dei dazi esterni e la condivisione delle entrate doganali (in base alla popolazione degli Stati), creando le condizioni per un mercato integrato. Ma la conseguenza più importante doveva essere un impatto evidente e forte sulla crescita economica, sulla convergenza dei prezzi e sull’industrializzazione della Germania (“precondizioni” e successivo take-off o big spurt industriale). Quest’ultima è collocabile cronologicamente in coincidenza con l’implementazione dell’Unione doganale, tra gli anni Trenta e Quaranta e l’inizio della grande depressione del 1873 o al più tardi avvertibile secondo W.W. Rostow dal 1850, processo alla fine del quale il Paese poteva affacciarsi come potenza economica sullo scenario mondiale. David Landes ha così efficacemente sintetizzato l’impatto della creazione dello Zollverein sul commercio in Germania:

«Riguardo alla domanda, l’unificazione interna dei mercati nazionali fu sostanzialmente completata nell’Europa occidentale con la formazione dello Zollverein tedesco: le lunghe file di carri che nel gelo della notte di Capodanno del 1834 aspettavano l’apertura delle barriere doganali erano una prova eloquente delle nuove possibilità che si aprivano insieme ad esse».

L’allargamento dello Zollverein

L’allargamento dell’Unione doganale procedette per assimilazione dei singoli Stati a partire da un embrione di Paesi costituenti un ristretto mercato allargato. Quando nel 1827, senza che si fosse giunti ancora all’inizio formale dell’Unione doganale, l’Assia-Durmstadt strinse accordi tariffari con la Prussia, l’influenza economica di quest’ultima era già una realtà di fatto. L’intesa, poi concretizzatasi nell’unione tariffaria nel 1828, costituì il primo accordo doganale della Prussia con un vasto Stato della Confederazione tedesca, andando a costituire la “zona core” all’interno del futuro Zollverein.

Questo primo nucleo doganale iniziava a minare la stessa filosofia della Confederazione germanica, che era concepita come perpetuazione dello status quo in Germania, mentre una unione doganale condotta da un Paese egemone contribuiva a stravolgere l’ordine uscito dal Congresso di Vienna. Il peso politico, più che commerciale o economico, di questo accordo fu chiaro in quanto non comportava vantaggi sul lato prussiano, quanto su quello dell’Arciducato d’Assia. Tale accordo, tuttavia, rappresentava una sorta di ingresso dell’antico Langraviato nel “sistema politico” della Prussia.

L’anno dell’intesa con l’Assia-Darmstadt fu anche l’anno della reazione alle manovre prussiane di un congruo numero Stati della Germania centrale, che nel settembre 1828 addivennero ad un accordo formale per un’area di commercio alternativa, nata con finalità difensive rispetto a quella messa in atto dalla Prussia. Più che un’area di libero scambio, la Mittledeutcher Handelsverein (siglata inizialmente tra Hannover, Sassonia, Assia-Kassel e le città libere di Brema e Francoforte sul Meno) nasceva come un trattato che impegnava gli Stati aderenti a non prendere parte ad altre unioni doganali prima della fine del 1834, data nella quale l’accordo tra Prussia, Assia e Darmstadt si sarebbe concluso e, inoltre, a non innalzare barriere doganali contro gli Stati membri. Essa era animata sostanzialmente dall’obiettivo di forzare il regno prussiano ad avviare trattative multilaterali con i potenziali Paesi aderenti al proprio blocco.

Egemonie contese

Gli statisti prussiani sospettarono l’Austria di essere dietro i tentativi di sovvertire la propria unione doganale per tramite della Mittledeutcher Handelsverein. Nelle parole rivolte al Ministro degli Affari Esteri dal ministro delle Finanze prussiano Friederich Von Maltzen, l’unione di Stati centrali tedeschi appariva «favorita e promossa dall’Austria». Veniva agitato il sospetto delle macchinazioni del rivale asburgico finalizzate a far deflagrare il progetto di unione doganale allargata. Tale convinzione si fece strada presso le alte sfere dell’amministrazione prussiana e subito ne fu informata la corte: «l’Austria era dietro l’unione doganale della Germania centrale».

Per quanto dietro le iniziative prussiane non vi fosse l’esplicita intenzione di scalzare l’egemonia austriaca all’interno della Confederazione, l’unificazione economica fatta a spese dell’Austria avrebbe consentito alla Prussia di conseguire proprio questo obiettivo. D’altra parte non minore peso avevano i timori, ancora vivi al tempo, di un’invasione francese. La Prussia coltivava l’intenzione di compattare gli Stati minori della Confederazione attorno a sé contro un’eventuale minaccia francese, ma per far questo, doveva ridurre il peso politico dell’Austria, quindi i condizionamenti e le influenze austriache su questi Paesi (specie quelli vicini della Germania meridionale). I Prussiani, dal canto loro, affermavano che la loro politica si esprimeva in conformità alla Legge federale della Confederazione Tedesca (art. 19), che invitava gli Stati tedeschi ad avviare contatti intorno ad una armonizzazione doganale finalizzata a comuni interessi commerciali. L’Austria non poteva che nutrire invece ostilità verso il trattato prussiano con l’Assia-Darmstadt. In un certo senso la Prussia era ricambiata nella propria ostilità verso l’impero austriaco.

Per quanto riguarda la minaccia rappresentata dalla Francia, ben prima della rivoluzione di luglio del 1830, che sembrò riproporre scenari vecchi di almeno trent’anni, i timori per le ambizioni francesi sul Reno erano abbastanza diffusi. Gli uomini di Stato che gettarono le basi per la successiva unione della Germania per mezzo dello Zollverein, apparivano ossessionati dalla paura di una Germania debole e divisa contro un potere monoblocco francese. Friedrich List guardava proprio alla Francia come modello di coesione doganale e unità politica. I burocrati prussiani dell’epoca della Germania post-napoleonica, che lavorarono alacremente per creare l’Unione doganale prussiana, animati da una profonda francofobia, provenivano per la maggior parte dal servizio nell’amministrazione svolta ai tempi dell’impero napoleonico (Motz aveva servito in Vestfalia sotto Girolamo Bonaparte). Gli eventi di luglio avrebbero spinto a mettere da parte le acrimonie con gli Asburgo e a un temporaneo riavvicinamento con l’Austria, al quale appariva disposta la monarchia Hohenzollern (nel 1830, come nel 1866, quando Guglielmo I tentò di evitare la guerra con l’Austria).

L’eversione dell’unione doganale centrale

Riguardo la sfida rappresentata dall’unione doganale centrale, i burocrati prussiani meditarono, al fine di contrastarla, financo la guerra economica e la riconsiderazione dei rapporti con alcuni Stati facenti parte di essa, in particolare l’Hannover (dietro il quale v’era il sostegno inglese) e l’Assia-Kassel. La Prussia considerava tale unione, per citare le parole del diplomatico e uomo di Stato prussiano d’origine danese Albrecht von Bernstorff, alla stregua di un “aggregato di interessi” ostile.

Nel tentativo di sfilare membri importanti dall’unione rivale, la Prussia perseguiva una strategia di contatti bilaterali, stabilendo trattative esclusive con il Paese candidato a entrare nella propria area commerciale. Era la stessa strategia di contatti seguita con l’Assia Darmstadt nel 1828. Facendo ciò essa rifiutava di avviare negoziazioni multilaterali, esercitando tutto il proprio peso politico ed economico e la propria superiorità in termini di persuasione diplomatica nei riguardi di ogni singolo Stato potenziale aderente. Questa metodologia fu utilizzata per spingere l’Assia-Kassel, incastonata tra i possedimenti prussiani occidentali e orientali, ad abbandonare l’Unione centrale e aderire al blocco prussiano, passaggio che si concretizzò nel 1831, consentendo ai Prussiani di realizzare la saldatura tra province divise territorialmente.

bund9873-st-galerie.jpg

Il Ministro delle Finanze prussiano, del resto, era ben consapevole del forte legame che univa l’integrazione economica ad una possibile futura unità politica della Germania. Nelle sue memorie Motz sottolineava:

«È una verità politica che importazioni, esportazioni, strumenti di transito sono il risultato delle divisioni politiche (tra gli Stati tedeschi, ndt), e ciò è vero, perciò anche l’inverso è altrettanto vero, cioè che l’unificazione di questi Stati in una unione tariffaria e commerciale può condurre ad una unificazione in un unico e medesimo sistema politico».

Al fine di concretizzare queste aspirazioni, Motz, Bernstorff (che espresse le medesime posizioni in un memorandum, Denkschrift, del 1831) e gli altri statisti prussiani si adoperano per l’ingresso nello Zollverein della Baviera-Wurttemberg, costituitasi unione doganale propria nel 1827-1828, che fu avviato sin dopo il primo ingresso dell’Assia-Durmstadt. Al 1828 risalgono i primi negoziati segreti e nel 1829 avvenne la firma di un importante accordo commerciale che includeva la creazione di una rete di strade. Nel 1833, l’anno prima dell’entrata in funzione dello Zollverein, Baviera, Wurttemberg, Assia-Hesse entrano a far parte dell’Unione doganale prussiana. Le prime due aderirono grazie a laute concessioni, tra cui la possibilità di stringere accordi con Stati stranieri. La Prussia, benché conseguisse l’adesione formale di questi Stati fondamentali sul piano geopolitico, tuttavia incorporava un rischio concreto di futura scissione e di cambio di fronte, soprattutto con riferimento alla Baviera e al Wurttemberg (e che rimarrà vivo fino alla vigilia della guerra franco-prussiana).

L’ingresso della Baviera infatti è importante non tanto per ragioni economiche, quanto politiche e militari. Solo «in alleanza con la Baviera il fianco della Prussia renana dalla bocca della Saar di Bingen può essere adeguatamente difeso contro la Francia», scrive Motz nelle sue memorie. Complici i sommovimenti rivoluzionari del 1830 in Francia e Paesi Bassi, il rischio infatti di un intervento francese a sostegno dei focolai in Sassonia e Assia-Kassel appariva reale dopo le dichiarazioni pronunciate dal diplomatico Hector Mortier in merito al fatto che la Francia non avrebbe potuto ignorare le attività rivoluzionarie lungo il Reno.

L’istituzione formale dello Zollverein

Gli eventi della rivoluzione di luglio spinsero la Prussia ad accelerare il processo di consolidamento dell’Unione doganale, ferma a un formale trattato commerciale con gli Stati meridionali. Dopo due anni di pausa nelle trattative, nel 1831 le negoziazioni furono riaperte dal nuovo Ministro delle Finanze Karl Georg von Maassen (1830-1834). Nel 1833 infine (22 marzo) fu firmato il trattato con cui nasceva lo Zollverein, che sarebbe entrato in vigore il 1° gennaio dell’anno dopo. L’atto successivo dell’allargamento dello Zollverein fu l’intesa raggiunta due mesi dopo con la Sassonia e i principati della Turingia, con i quali furono stipulati trattati che mettevano un punto decisivo alla entrata in funzione dell’Unione doganale. L’adesione della Baviera-Wurttemberg svincolava la Sassonia dalla partecipazione alla Mittledeutcher Handelsverein, che infatti abbandonava in favore dell’altra unione.

Dopo l’istituzione formale, il coinvolgimento del Baden fu il passaggio immediatamente successivo del suo consolidamento. Posto all’intersezione tra Francia, Svizzera e il resto degli Stati tedeschi, il Granducato costituiva una porta d’accesso fondamentale per i commerci, rimasta isolata dopo l’adesione di Baviera e Wuerttemberg. Lo stesso accadde ad altri due importanti Stati assiani, Nassau e la libera città di Francoforte, i cui timori per un completo isolamento dai mercati tedeschi avevano portato a sottoscrivere un accordo commerciale con la Francia nel 1835, però poi annullato a beneficio della partecipazione allo Zollverein nel dicembre dello stesso anno.

In particolare la città di Francoforte subiva esternalità negative dalla adesione di Nassau, perdendo lo sbocco alla regione renana. Il fattore dell’economia esterna riveste una importanza fondamentale nel processo di smottamento degli Stati tedeschi verso l’unificazione commerciale con la Prussia. La Prussia e gli Stati settentrionali detenevano un altro vantaggio competitivo rispetto alle controparti meridionali. Essi, potendo contare sui porti di sblocco aperti ai mercati internazionali, subivano esternalità inferiori rispetto ai mercati meridionali resi asfittici dalla chiusura loro contrapposta dal blocco dello Zollverein. Ciò consentiva agli Stati tedeschi settentrionali (riuniti nella Confederazione tedesca del Nord nel 1866) di ridurre le tariffe di importazione e potenziare le rotte verso il Baltico e il Mare del Nord.

Come reazione allo Zollverein, Hannover e Brunswick, dopo la fine dell’Unione doganale centrale, conclusero una propria unione doganale nel 1834-1835, denominata Steuerverein (Unione fiscale), alla quale prese parte l’Oldenburg nel 1836. Essa ebbe fine quando il Brunswick, per rompere anch’esso l’isolamento, optò per l’adesione allo Zollverein (1842), seguito dall’Hannover (legato in unione personale con l’Inghilterra) e dall’Oldemburg nel 1851 e nel 1852, che contribuirono alla saldatura ulteriore delle province prussiane scollegate. I rimanenti Stati tedeschi non ancora inglobati furono annessi dopo la guerra austro-prussiana del 1866 (Meclemburgo e Lubecca) o cedettero infine alle pressioni della nuova entità imperiale costituita a Versailles nel 1871, come nel caso di Amburgo e Brema (1888).

Il ruolo degli Stati circonvicini

Austria e Francia operarono scarso impegno, dovuto anche a fattori geografici, economici e a blanda volontà politica, nel contrastare la politica di espansione doganale prussiana. La Francia mantenne sempre alte le tariffe doganali impedendo l’ingresso di merci tedesche, ma così facendo contribuiva ad accrescere diseconomie in quegli Stati rimasti esclusi dallo Zollverein e che avrebbero avuto bisogno di mercati di sbocco. Anche l’Austria, sebbene supportasse l’Unione degli Stati centrali, perseguì sempre una politica accomodante verso la Prussia che finì per agevolarne i disegni. Sebbene avesse stabilito un accordo commerciale con lo Zollverein nel 1853, e il Ministro delle Finanze austriaco Karl Ludwig von Bruck (1855-1860), avesse proposto l’adesione dell’impero asburgico nella sua interezza nello Zollverein, tale iniziativa incontrò l’opposizione di alcuni gruppi di interesse nell’impero (produttori di ghisa e cotone), timorosi della politica di basse tariffe praticata dai Prussiani. Un nuovo tentativo di ingresso nel 1865 fu infine anch’esso respinto, ma l’Austria riuscì comunque a ritagliarsi un ruolo di nazione privilegiata negli scambi con l’Unione.

L’Austria, un Paese dalla crescita economica debole alla metà del secolo se paragonata a quella prussiana, aveva già tuttavia conseguito una sorta di unione doganale interna, armonizzando le tariffe tra Austria e Ungheria. Essa però non era pronta ad essere accettata dagli Stati di media grandezza dello Zollverein, che avevano attuato politiche di condivisione delle entrate con la Prussia. Essi erano disposti ad accettare una primazia dell’Austria nel Bundestag, non nello Zollverein.

La Danimarca, soccombente nella guerra con la Prussia nel 1864, il Belgio (separatosi dai Paesi Bassi nel 1830) che non impedì il passaggio del Lussemburgo (sotto la sovranità olandese) nello Zollverein nel 1842, dopo aver tentato esso stesso un’associazione dopo il 1840 (fallita per l’opposizione francese) e la Svizzera, la cui neutralità assoluta era stata sancita a Vienna nel 1815, non compirono alcuno sforzo per contrastare i piani prussiani, se non altro per il loro scarso peso economico e politico.

Conclusioni

L’Unione doganale tedesca servì dunque, immediatamente dopo il conseguimento dell’indipendenza dalla Francia, come strumento della Prussia per affrancarsi dal suo dominio e per legare a sé gli Stati disposti a Nord del Meno, al fine di inibire la minaccia dell’egemonia francese (obiettivo che si pose lo stesso “sistema bismarckiano” di alleanze europeo). L’impatto della politica economica di armonizzazione tra i regimi tariffari, incentivata dalla spinta ad aprirsi a mercati nuovi (o a vie rimaste precluse dalla barriera dello Zollverein) ebbe ricadute inevitabilmente politiche, pesando sull’assetto degli Stati confederali e spingendo a una loro sempre più forte coesione. Infine, una volta estromessa definitivamente l’Austria come potenza gravitante attorno alla Confederazione, formalmente abolita, lo Zollverein esaurì il suo ruolo, venendo inglobato nella neonata struttura federale imperiale.

NOTE:

Domenico Caldaralo è laureando in Scienze storiche e della documentazione storica presso l’Università degli Studi di Bari “Aldo Moro”.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

vendredi, 15 mai 2015

Le national-bolchevisme remis à l’endroit

harroxxx7.jpg

Le national-bolchevisme remis à l’endroit

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Depuis la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, et la disparition du bloc soviétique en 1990 – 91, le national-bolchevisme soulève un engouement réel au sein de certaines franges des « droites radicales » tant en France qu’en Italie. Collaborateur à la revue socialiste révolutionnaire-européenne Rébellion, Franck Canorel entend replacer cet ensemble d’idées méconnu dans son contexte historique initial.

 

Il ne faut pas se méprendre sur le titre de l’essai quelque peu réducteur. L’ouvrage ne traite pas que de Harro Schulze-Boysen qui, par anti-nazisme militant, collabora au réseau d’espionnage soviétique implanté dans le Reich, baptisé « L’Orchestre rouge ». Franck Canorel veut surtout retracer la généalogie politique du courant national-bolchevik en Allemagne. Il rappelle qu’il résulte du choc conjoint de la révolution bolchevique russe de 1917 et du traumatisme psychologique de l’armistice de 1918. Malgré des tentatives de républiques soviétiques qui échouent rapidement outre-Rhin et « face à l’appétit de la France et de l’Angleterre, certains militants communistes considèrent l’Allemagne comme un pays dominé : il faut donc le libérer. Ce contexte favorise l’émergence à Hambourg d’un courant national-communiste (p. 11) ».

 

En dépit d’une proximité sémantique, national-communisme et national-bolchevisme ne sont pas synonymes, même si Lénine et autres responsables soviétiques condamnent très tôt ce « gauchisme nationaliste ». Activistes à Hambourg et inventeurs du national-communisme, Heinrich Laufenberg et Fritz Wolffheim parviennent à fonder une Ligue des communistes bien vite entravée par les militants du K.P.D. Cette méfiance persistante n’empêche toutefois pas une coordination de facto avec des mouvements nationalistes lors de l’occupation de la Ruhr par les troupes franco-belges si bien que des nationalistes découvrent l’Ostorientierung et en viennent à réclamer une alliance avec l’U.R.S.S. de Staline.

 

L’auteur souligne l’apport intellectuel considérable de deux grands théoriciens. Le premier est le véritable théoricien du national-bolchevisme. En effet, Ernst Niekisch « plaide pour une orientation vers les “ valeurs primitives ” de l’Est, “ le retrait de l’économie mondiale ”, la “ restriction des importations de l’industrie des vainqueurs de Versailles ”, “ la création de barrières tarifaires élevées ”, “ l’emploi des jeunes dans les activités agricoles, la construction des routes, etc. ” et “ un style de vie simple ” (p. 30) ». Le second, au profil plus surprenant puisqu’il s’agit du chef de file des « jeunes-conservateurs », se nomme Arthur Moeller van den Bruck. Traducteur de Dostoïevski et attiré par la civilisation russe, Moeller van den Bruck est principalement connu pour son essai politique, Le Troisième Reich (1923) qui aurait pu s’appeler Le troisième point de vue ou La Troisième Voie.

 

« Même si le romantisme qui sous-tend l’Ostorientierung amène nombre d’entre eux à idéaliser l’U.R.S.S. (p. 27) », certains militants nationalistes n’en tirent pas moins des conclusions géopolitiques novatrices en proposant l’entente avec Moscou. C’est dans ce vivier romantique politique qu’émergent bientôt « des nationalistes anti-N.S.D.A.P., qui vomissent la bourgeoisie allemande, [qui] poussent leur engagement jusqu’à prendre fait et cause pour l’U.R.S.S (p. 37) ». leur ouverture d’esprit ne se focalise pas que vers l’Est. Maints d’entre eux s’intéressent aux débats français. Ainsi, Harro Schulze-Boysen se sent-il en affinité avec la revue non-conformiste réaliste française Plans de Philippe Lamour. Par ailleurs, Schulze-Boysen accueille dans ses colonnes les contributions de Niekisch et d’autres futurs opposants nationaux-révolutionnaires à Hitler.

 

Franck Canorel en profite pour rectifier quelques légendes propres à accroître la confusion. La « scission de gauche du N.S.D.A.P. » réalisée par les frères Strasser, rapidement qualifiés de représentants éminents du national-bolchevisme en Allemagne, n’est en rien un départ ordonné et réfléchi de nationaux-bolcheviks : « mysticisme, impérialisme teinté de romantisme chevaleresque, vitalisme, biologisme völkisch : en clair, la “ révolution allemande ” qu’appellent de leurs vœux les strasseriens n’est rien d’autre que la mise en pratique, sous une forme condensée, des idées réactionnaires qui avaient cours au siècle passé en Allemagne (p. 33) ».

 

L’auteur s’afflige en outre de la pauvreté des travaux non allemands traitant de son sujet. « Il s’agit pour la plupart d’ouvrages écrits par des auteurs d’extrême droite qui n’ont manifestement pas creusé leur sujet et se mélangent les pinceaux, associant le national-bolchevisme à des courants politiques qui lui ont été hostiles (p. 47). » Selon lui, le national-bolchevisme est d’abord « un courant inclassable […] Synthèse – dialectique -, non des “ extrêmes ” mais de la tradition (du latin traditio, tradere, de trans “ à travers ” et dure “ donner ”) et du mouvement : reconnaissance, pour chaque peuple, sur le plan anthropologique, de la valeur socialisante de sa culture (habitus, langue, mœurs) : nécessité, sur le plan économique, du socialisme (du latin socius, “ ensemble ”, “ associé ”) (p. 50) ».

 

Dans cette perspective synthétique est aussi évoqué Karl Otto Paetel, responsable de La Nation socialiste et du Groupe des nationalistes sociaux-révolutionnaires. Comme Wolffheim, Paetel est d’origine juive. Il s’enthousiasme en 1932 pour Le Travailleur d’Ernst Jünger, s’oppose à l’influence des frères Strasser et condamne le nazisme officiel. Bref, « si le national-bolchevisme est un aigle bicéphale, un labrys, c’est parce qu’il combat des deux côtés : contre la “ gauche ” et contre la “ droite ”, béquilles du système capitaliste (p. 61) ». Il va de soi que le nazisme réprimera férocement cette opposition originale. Exilé aux États-Unis, Paetel reste fidèle à lui-même, se montre « ardent partisan de la libération des peuples (p. 92) » et soutient, comme Maurice Bardèche dans son célèbre Qu’est-ce que le fascisme ?, Fidel Castro, Nasser et même Ho Chi Minh.

 

Franck Canorel revient enfin sur la floraison francophone des mouvements nationalistes-révolutionnaires dans la décennie 1990 qui, pour lui, trahissent en fait l’idéal national-bolchevik en raison d’un programme économique « habituel », capitaliste de grand-papa. Canorel en conclut que « tout bien pesé, Niekisch, Paetel et Schulze-Boysen sont restés sans descendance directe (p. 99) ». Cette étude remarquable éclaire vraiment une aventure intellectuelle typiquement germanique.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Franck Canorel, Harro Schulze-Boysen. Un national-bolchevik dans « L’Orchestre rouge », Alexipharmaque, coll. « Les Réflexives », 2015, 190 p., 18 € (Alexipharmaque, B.P. 60359, F – 64141 Billère C.E.D.E.X.).

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=4343

mercredi, 13 mai 2015

Das Schicksal der Deutschbalten

Riga-middelalder-med-Svarthodenes-hus-til-hoyre.jpg

Das Schicksal der Deutschbalten

von Georg Schäfer

Ex: http://www.blauenarzisse.de

baltend.jpgVor fast 100 Jahren wurden die meisten Deutschen aus dem Baltikum vertrieben. Die komplexe Vorgeschichte schildert Siegfried von Vegesacks packende Romantrilogie Die Baltische Tragödie.

Die Worte von Leutnant Kay im Roman Die Geächteten von Ernst von Salomon stoßen heute bei vielen Deutschen auf Unverständnis: „Riga. Eine deutsche Stadt immerhin, von Deutschen begründet, aufgebaut und bewohnt.“

Vielen heutigen Deutschen ist die Leidensgeschichte der Baltendeutschen unbekannt. Dabei lebten sie fast 700 Jahre im Baltikum und gehörten der zur oberen sozialen Schicht an. Die letzten Jahre der deutschen Siedlung im Baltikum und den Untergang dieser Kultur beschreibt von Vegesacks Romantrilogie von 1935.

Kindheit auf dem Blumbergshof

Der baltendeutsche Schriftsteller hat hier eine stark autobiographische Darstellung vorgelegt: Sie beginnt mit der unbeschwerten Kindheit auf einem Gutshof in Livland, das im Gebiet des heutigen Estlands und Lettlands liegt. Aurel von Heidenkampf wächst auf dem Blumbergshof, irgendwo in Livland, sorgenfrei auf. Zahlreiche lettische Diener umsorgen ihn und seine Familie von früh bis spät. Aurel spürt schon früh, dass eine unsichtbare gläserne Mauer die Welt der deutschen Herren und der lettischen Knechte trennt. Diese Mauer wird etwa dann sichtbar, wenn sich die lettischen Bauernkinder nicht trauen, die Kinder der deutschen Herren bei einer Rauferei zu stark anzugehen. Denn andernfalls müssten sie befürchten, dass ihren Vätern das gepachtete Land gekündigt wird.

Aurel bleibt bei der Bewertung dieser sozialen Verhältnisse zwiegespalten. Einerseits erkennt er das Unrecht, dass der lettischen Bevölkerung widerfährt und schämt sich für sein luxuriöses Leben. Andererseits aber kann er auch nicht aus den Traditionen seiner Familien und der deutschen Oberschicht ausbrechen. Aurels Familie besteht neben seinen drei Brüdern und einer Schwester auch aus vielen Tanten und Onkeln. Diese Tanten und Onkeln sind untereinander sehr verschieden. Zum einen ist da der „angerusste“ Onkel Jegor, der in einem hohen Posten der russischen Regierung in Sankt Petersburg dient. Denn zu dieser Zeit stand das Baltikum unter der Herrschaft des Zarenreiches.

Die Russifizierung der Baltendeutschen

Eine andere Position nimmt Aurels Onkel Rembert ein, der sich gegen den Einfluss der russischen Regierung und der russischen Nationalisten auf das Baltikum verwehrt. Auf Aurel wirkt er wie ein alter Ordensritter. Die Idylle der frühen Kindheit wird allerdings immer wieder durch die Verlusterfahrungen gestört, die Aurel macht. Alle Personen, zu denen er eine innere Bindung herstellt, versterben bald darauf. Zuerst sterben seine Betreuerin, sein Hauslehrer, sein Cousin und sein engster Freund Boris. Schließlich folgt der Vater, nachdem Aurel zu ihm ein innigeres Verhältnis aufgebaut hat.

Nach dem Tod des Vaters zieht die Familie nach Riga. Hier erlebt Aurel, die starke Russifizierungsbestrebungen der russischen Regierung in der Schule, der sich die Baltendeutschen ausgesetzt sehen. Aurel weigert sich, die Erklärung „ Ich bin ein Russe!“ des russischen Geschichtslehrers zu schreiben. Sein Widerstand wird mit Schikane bestraft. Daraufhin nimmt Aurel eine noch stärkere russland-​kritische Haltung an. In Riga wird er von den dort lebenden Verwandten aus zwei völlig unterschiedlichen Seiten kritisiert. Sein russlandfreundlicher Onkel Jegor fordert Aurel und die Balten insgesamt auf, mehr Integrationswillen gegenüber dem russischen Zarenreich zu zeigen.

Vom Baltikum nach Berlin

Seine Klavierlehrerin, Tante Arabelle, hingegen kritisiert die baltische Gemütlichkeit. Sie schätzt den Arbeitssinn der Reichsdeutschen. Aurel orientiert sich aber am stärksten an seinem Onkel Rembert. Rembert fordert für die Baltendeutschen gegenüber der russischen Regierung ihre verbrieften Rechte ein. Eine starke Belastungsprobe für die Baltendeutschen ist die Revolution von 1905. Die schwappt von Russland auch nach Livland über. Die zuvor von der russischen Regierung aufgehetzten Letten ermorden deutsche Gutsbesitzer und brennen deren Höfe nieder. Auch einige von Aurels Verwandten fallen dem lettischen Mob zum Opfer. Erst durch eine russische Militärintervention kann das Gemetzel gestoppt werden.

Doch gleichzeitig lässt die russische Regierung die Hintermänner entkommen. Es ist klar, dass die Baltendeutschen dem zwiespältigen Treiben der russischen Regierung hoffnungslos ausgeliefert sind. Sie sind Herren ohne Heer, so der Titel des zweiten Bandes. Die Weltgeschichte überrollt die gemütlichen Balten. Doch für Aurel geht das Leben weiter. Nach dem Gymnasium studiert er – nach langem Ringen – zunächst Geschichte in Dorpat im heutigen Estland, um dort wie seine Brüder Mitglied bei der Studentenverbindung Livonia zu werden. Nachdem er bei einer Mensur am Auge verletzt wird, bricht er sein Studium ab. Er studiert danach in Berlin Musik. Berlin jedoch bleibt Aurel fremd, ebenso wie die Reichsdeutschen. Er ist irritiert und auch verletzt von ihnen als „Deutsch-​Russe“ abstempelt zu werden. Haben doch gerade die Auslandsdeutschen aufgrund der Verteidigung ihres Volkstums ihr Deutschtum stärker bewahrt als die Reichsdeutschen.

Doch trotz der Ablehnung fühlt er, dass in Deutschland auch nach siebenhundert Jahren noch immer seine Wurzeln liegen. Wieder zuhause angekommen, währt das Glück nur kurz. Schon kurz darauf, nach dem Ende des Ersten Weltkriegs, werden die Deutschen endgültig von den Letten aus dem Baltikum vertrieben. Die deutsche Kultur im Baltikum geht in den Wirren des Russischen Bürgerkriegs und des Kampfes zwischen Freikorps und Letten unter.

Ein unheimlich aktuelles Werk

Siegfrieds von Vegesacks Roman ist ein epochales Werk. Man findet keinen besseren Roman, wenn man sich mit dem Schicksal der Deutschen im Baltikum beschäftigen möchte. Hieran ändert auch der Schreibstil von Vegesack nichts. Die zum Teil bandwurm-​artigen Sätze stören den Lesefluss aber nur leicht. Zudem wohnt seinem Werk auch eine zum Teil ungeahnte Aktualität inne. Wird unsere deutsche Kultur nicht auch immer mehr durch eine große, fremde Macht von außen beeinflusst? Und drohen uns nicht, wenn auch unter anderen Vorzeichen, ähnliche Bürgerkriegsszenarien wie im Baltikum? Die Antwort auf diese Fragen finden sich in von Vegesacks Trilogie.

Siegfried von Vegesack: Die baltische Tragödie. Reihe Die Vergessene Bibliothek. Verlag F. Sammler 2004. 520 Seiten. Gebunden. 19,90 Euro.

lundi, 11 mai 2015

The Cold War Against Cuba Changed us

cuban-missile-crisis-radio-rover.jpg

The Cold War Against Cuba Changed us

By

The Future of Freedom Foundation

Ex: http://www.lewrockwell.com

During the 1950s and 1960s, the CIA made multiple attempts to assassinate Cuba’s ruler, Fidel Castro. Let’s assume that the CIA had succeeded and that Castro had been shot dead on the streets of Havana.

It’s not difficult to imagine what U.S. national-security state officials would be saying today: “If we hadn’t assassinated Castro, the United States would have fallen to the communists and, today, Fidel and his brother would be running the IRS, Social Security, Medicare, public schooling, and other socialist programs owned and operated by the U.S. government.”

Soon after Castro took power on January 1, 1959, when President Eisenhower was still in office, and continually through the Kennedy administration, the CIA steadfastly maintained that a communist-ruled Cuba was a grave threat to U.S. “national security” — a communist dagger situated 90 miles away from American shores and pointed directly at the United States.

It was all a Cold War farce, one that served as one of the biggest protection rackets in history — one by which the national-security establishment was able to keep the American people in a constant, never-ending state of anxiety, fear, and depression, which assured ever-increasing budgets and power for what Ike called the “military-industrial complex” and what has ultimately become known as the “national-security establishment.”

CubaHavana50thAnniversaryPlayaGiron-19.jpgHow do we know it was all a farce? Because they didn’t succeed in assassinating Castro and yet the United States is still standing! Sure, we’ve got the same types of socialist and interventionist programs that Castro has in Cuba — income taxation, Social Security, Medicare, Medicaid, economic regulations, a Federal Reserve, etc. — but that’s not because Castro conquered the United States but rather because Americans love socialism and interventionism as much as Castro does.

What difference did it make to the American people that Cuba was ruled by a self-avowed communist? It didn’t make any difference at all. The plain truth is that under Castro, Cuba never initiated any acts of aggression toward the United States. Castro’s own national-security establishment never invaded the United States. It never tried to assassinate U.S. officials. It never initiated acts of terrorism inside the United States.

The only reason that U.S. officials ultimately decided to list Cuba as an official “sponsor of terrorism” was because of Castro’s support of insurgencies in other Latin American countries in which people were trying to oust U.S.-supported right-wing dictatorships, much like the brutal U.S.-supported Fulgencio Batista dictatorship that Castro succeeded in ousting from power in Cuba.

Throughout the Cold War and beyond, the CIA issued severe warnings about the danger that other Latin American countries would end up with communist regimes. It was all a farce too. It wouldn’t have made any difference to the United States if every other Latin American country went communist. That’s because there was never any possibility that Latin American countries were ever going to mount up their military forces and invade, conquer, and occupy the United States.

Consider all the Latin American countries that have gone leftist — including many of the ones that the CIA was so concerned with during the Cold War. Nicaragua, Bolivia, Venezuela, Brazil, Chile, and more. Do you see them mobilizing their armies to invade the United States? It’s a ridiculous notion. And it was a ridiculous notion throughout the Cold War.

That’s not to say, of course, that it’s beneficial for people to live under a socialist or communist regime. That’s where libertarians part company with leftists. Living in Cuba, Venezuela, or other socialist regime is pure misery from an economic standpoint and a civil-liberties standpoint. But the fact is that such regimes never had any interest (or financial means — they were too broke) to even think of invading, conquering, and occupying the United States.

What all too many Americans have still not confronted is what the adoption of the national-security apparatus did to our country — in the name of the anti-communist crusade.

In the post-9/11 era, Americans are now fully accustomed to assassination. Most everyone accepts the fact that the CIA assassinates people with regularity and with impunity and immunity. It’s become a normal part of America’s governmental structure, justified as part of the “war on terrorism,” a war, we are told, is certain to last longer than the Cold War. It’s just another great big protection racket, one designed to maintain the Pentagon, the CIA, the NSA, and the entire national-security apparatus in high cotton for the indefinite future.

The CIA has been an assassination machine practically since its inception. In its 1954 regime-change operation in Guatemala, for example, the CIA had a kill list of Guatemalan officials who were to be assassinated. There were the multiple assassination attempts against Castro. There were the plans to assassinate Rafael Trujillo, the ruler in the Dominican Republic. There was Operation Phoenix in Vietnam. There was the kidnapping-assassination of Gen. Rene Schneider of Chile. There were the assassinations of Americans Charles Horman and Frank Teruggi. There was the CIA’s partnership in Operation Condor, one of the biggest assassination rings in history, one that assassinated former Chilean official Orlando Letelier and his young assistant Ronni Moffitt on the streets of Washington, D.C. And as the mounting circumstantial evidence has inexorably disclosed, there was the assassination of President Kennedy, on grounds of “national security,” as I detail in my book Regime Change: The JFK Assassination.

At one time, CIA assassinations were kept secret or “covert.” That’s because most people recognized assassination for what it was — murder. Even President Lyndon Johnson, who wasn’t exactly the paragon of political virtue, called the CIA’s assassination program a “Murder Inc.”

And that’s precisely what assassination is– murder. What right, either moral or legal, did the U.S. government have to assassinate Fidel Castro or any other leftist ruler? From where did that authority come? It certainly didn’t come with the Constitution, which doesn’t authorize either a CIA, assassination, or regime-change operations. Under what moral, religious, legal, or constitutional authority did the U.S. national-security state murder people because of their political or economic philosophy?

Throughout the Cold War, Americans weren’t supposed to ask those types of questions. They were expected to defer to the national-security establishment. Conscience, reason, and independent thinking were submerged to the judgment of the national-security state. The citizen’s creed became: Assassination is normal and necessary. Our national-security state officials know what’s best. Trust them. Don’t ask questions. Secrecy must be maintained. “National security” is at stake.

 

cubaD84057.jpg

 

The grafting of a national-security apparatus onto America’s founding governmental system was the worst mistake in the history of the United States, for in the name of protecting “national security” from Fidel Castro and communism, it moved America in the direction of the socialist and totalitarian regimes it was opposing.

How ironic that we now live in a society that has adopted the same socialist and interventionist programs found in Cuba and that why we now live in a society in which the government wields the omnipotent power to torture and assassinate its own people and others. How ironic that modern-day Americans celebrate their socialism, interventionism, assassinations, torture, coups, invasions, regime-changes, and their entire welfare-warfare state as “freedom.”

Reprinted with permission from The Future of Freedom Foundation.

The Best of Jacob G. Hornberger

samedi, 09 mai 2015

Les kamikazés à l’UNESCO

Ailes_defaite_photo1-640x425.jpg

Les kamikazés à l’UNESCO : les armes, les lettres et le patrimoine de l’humanité 

par Christian Kessler & Gérard Siary

Ex: http://www.larevuedesressources.org

Au début de 2014, à l’initiative de la ville de Minamikyûshû (préf. de Kagoshima), qui abrite le musée de Chiran dédié aux kamikazés, l’État du Japon soumettait à l’Organisation des Nations-Unies un dossier proposant l’inscription de 333 lettres de kamikazés au patrimoine mondial de l’humanité. Les réactions tombent vite. La Chine, la Corée s’émeuvent de cette proposition qui, par les missives envoyées par les pilotes à la veille leur première et ultime mission, esthétise, voire justifie la guerre [1]. Le Japon n’a donc pu faire entrer jusqu’à nouvel ordre lesdites lettres à l’UNESCO.

Au-delà de l’incident, l’affaire prolonge le contentieux historique entre le Japon et les nations d’Asie Orientale qu’il a soumises à de rudes traitements sans jamais faire amende honorable. Elle pose la question du lien entre les lettres des kamikazés à leurs chères familles, fort émouvantes et non sans style, et l’implication du Japon, massive et ravageuse, durant la guerre d’Asie-Pacifique. Si le contexte martial sous-tend certes le propos épistolaire, cela n’entraîne pas que l’émotion du sujet écrivant justifie peu ou prou la guerre, voire la glorifie. Et il convient d’examiner de près le contenu de ces lettres, au demeurant peu connues.

En 1944, à la veille de la bataille de Leyte, alors que sa logistique militaire se dégrade, l’état-major japonais laisse la voie libre à la formation des tokubetsu.kōgeki.tai / unités spéciales d’assaut, tokkō en abrégé. Ce groupe nominal est parfois précédé de tai.atari / percussion au corps, ou bien de shinpū, vent divin. Tai.atari dénote l’opération où le pilote, pour être sûr de toucher sa cible, va la percuter de son corps, qui ne forme plus qu’un avec l’avion. Shinpū, expression symbolique, est la désignation générique de toute unité, indépendamment de son nom de baptême imagé, martial ou poétique, tels Jinrai / Tonnerre violent ou Kikusui / Chrysanthème flottant sur l’eau. Les deux sinogrammes de shinpū, terme le plus usité durant la guerre, se lisent aussi kami.kazé en lecture japonaise et sont passés en français dans le mot kamikaze. L’appellation courante de « mission-suicide » est déviationniste, qui déforme en suicide, i. e. en acte pathologique pour nous autres Occidentaux, une tactique strictement militaire.

Après une sélection nécessaire – selon le nombre d’avions –, et rigoureuse – les malades, tel Yukio Mishima, futur grand écrivain, sont réformés –, les heureux élus reçoivent une formation sommaire, puis sont affectés à la base où, très encadrés, parfois choyés, ils attendent l’heure de leur mission. Leurs missives écrites avant la sortie censément fatale, plus ou moins soumises à la censure militaire, parfois aussi clandestines, figurent dans les anthologies de soldats morts à la guerre [2], dans certains recueils spécifiques [3] ou dans les vitrines des musées [4]. Classées le plus souvent en lettres, tegami, ou messages ultimes, isho, mais sans distinction générique, elles n’ont jamais fait l’objet d’inventaire, d’édition critique ou de présentation muséale un tant soit peu satisfaisants. Leur traçabilité laisse à désirer. Seules sont publiées les lettres des trépassés, jamais celles de ceux dont la fin de la guerre a annulé la mission sacrée. Force est donc de s’en tenir aux lettres éditées, lestées d’un discours d’escorte idéologique, qui rend hommage aux victimes ou aux héros.

Il convient d’abord de les différencier des lettres écrites par d’autres combattants voués à mourir. Voici trois extraits significatifs de missives d’un résistant français de la Deuxième Guerre mondiale d’un kamikazé nippon, et d’un shahid ou martyr iranien de la guerre Iran-Irak :

(France, 9 mars 1942) Maman, Papa chéris, / Vous saurez la terrible nouvelle déjà, quand vous recevrez ma lettre. / Je meurs avec courage, je ne tremble pas devant la mort. Ce que j’ai fait, je ne le regrette pas si cela peut servir mon pays et la liberté. / Je regrette profondément de quitter la vie parce que je me sentais capable d’être utile. Toute ma volonté a été tendue pour assurer un monde meilleur. J’ai compris combien la structure sociale actuelle était monstrueusement injuste. J’ai compris que la liberté de dire ce que l’on pense n’était qu’un mot et j’ai voulu que cela change. C’est pourquoi je meurs pour la cause du socialisme. (...) / Je suis sûr que vous me comprendrez, papa et maman chérie, que vous ne me blâmerez pas. Soyez forts et courageux : vous me sentirez revivre dans l’œuvre dont j’ai été un des pionniers. (...) / Je pense à vous tous de toute ma puissance, jusqu’au bout, je vous regarderai. / Je pleure ma jeunesse, je ne pleure pas mes actes. Je regrette aussi mes chères études ; j’aurais voulu consacrer ma vie à la Science. [5]

(Japon, 6 avril 1945) Père, Mère, de tous les bons soins que vous lui avez si longtemps prodigués, Seishi vous sait gré. Venu en ce monde il y a plus de vingt ans, il dit son regret de s’en aller sans avoir rien accompli. Depuis les temps jadis, de même qu’on dit : « laisser trace de son ongle sur terre », l’être humain se doit de laisser sa trace. Il regrette vraiment d’avoir péché par impiété filiale. Est-ce à dire que sa vie doive inspirer pitié ? Mais Seishi va laver d’un seul coup tout ce déshonneur. / Père, Seishi est bienheureux. Il a découvert le lieu où mourir. Il est sûr de mourir en cet endroit. Il ne songe qu’à éradiquer l’ennemi, aux dépens de sa propre vie, et il ira jusqu’au bout. Il accomplira ce devoir sans faute. Comme soldat de l’Empire, il tombera superbement en assumant sa charge. / Après ma mort, je vous prie de bien vouloir vous occuper de tout. [6]

(8 février 1983) Au nom d’Allah miséricordieux ! / Mon but en venant au front, c’est de défendre l’Islam, le Coran, la religion sacrée de l’Islam […]. / Si je meurs en martyr, je serai parvenu à réaliser mes vœux. Si je mérite de devenir martyr, vous m’enterrerez au cimetière des martyrs de mon village. Ainsi, je serai auprès de mes parents, de ma femme et de mes enfants, de ma sœur et de mon frère, ainsi que de ma maison, et je serai content. Versez pendant une semaine de l’eau sur ma tombe, car on enterre les martyrs sans les laver. / Mes parents, ma sœur et mon frère, vous ne devez pas pleurer et faire la joie de nos ennemis. Partagez également mes biens entre mon fils, ma fille et mon épouse. Si ma femme ne se remarie pas, donnez-lui mes biens et ceux de mes enfants. Elle a toujours été gentille avec moi […]. / À mon sens, si on meurt sans avoir appliqué les paroles de l’Imam Khomeiny, on mourra comme une bête, faute d’avoir compris l’humanisme et connu l’Islam. Je n’ai qu’un corps, mais si j’avais cents corps, je les sacrifierais pour l’Islam, amen. / À bas l’Amérique, l’Union soviétique, Israël et l’Angleterre ! À l’espoir de la victoire contre l’injustice ! [7]

Ces différents discours présentent, mutatis mutandis, une forte uniformité. Le plus souvent, la valeur à laquelle adhère le signataire (libéralisme, christianisme, etc.) ne supplante pas la valeur nationale, censée mobiliser le combattant. Il arrive que les deux valeurs se recouvrent, et que le combat pour la foi soit aussi le combat pour la patrie. Cependant, si mourir pour l’empereur équivaut à mourir pour le Japon, mourir pour l’Islam ne se confond pas forcément avec mourir pour la nation, comme dans le cas de la guerre Iran-Irak, car la foi religieuse l’emporte sur tout le reste. Sinon, avec l’imminence du trépas, le sujet va à l’essentiel : consoler sa famille, dont l’avenir le préoccupe ; énoncer la cause pour laquelle il tombe ; marquer son regret de quitter si tôt la vie. Pas de différence notable d’une pièce à l’autre [8].

Chiran_high_school_girls_wave_kamikaze_pilot2.jpg

En quoi dès lors le propos des kamikazés se singularise-t-il ? La seule étude de contenu à ce jour, fondée sur un corpus de 661 lettres, comparé à un autre corpus de 402 lettres d’hommes du rang, et échantillonné sur trois périodes (25.10.44-5.4.45, 6.4-22.6.45, 23.6-8.8.45) selon la courbe d’efficacité décroissante des opérations, a produit les résultats suivants : 71.9% (contre 52.9% pour les hommes du rang) postulent une mort honorable, 28.4% (contre 9.7%) une belle mort ; 26.9% (contre 0.5%) aspirent à fournir un apport crucial à l’effort de guerre, 6.7% (contre 2.7%) à être une source inspirer les autres ; 18.9% (contre 18.4%) expriment leur piété filiale ; 10.0% (contre 11.9%) se donnent rendez-vous au sanctuaire Yasukuni dédié au repos des soldats morts à la guerre, mais aucun ne dit mourir pour ses croyances ; 36.0% (contre 23.4%) disent faire cela pour le Japon (la patrie), 32.5% (contre 25.6%) pour l’Empereur, 0.8% (contre 1.7%) pour le terroir ; 16.8% (contre 8.0%) disent le faire pour la famille confondue avec la patrie ; 0.1% (contre 0%) le font pour l’unité et les camarades ; nul ne fait état de contrainte. Il apparaît, par comparaison avec le propos des hommes du rang, que les kamikazés ne s’en distinguent ni par la piété filiale ni par la motivation religieuse, mais plutôt par le choix d’une mort glorieuse. À mesure que la situation militaire se dégrade, le propos sur l’honneur décline, tandis que croît l’insistance sur le « mourir utile » [9].

Le commentaire qualitatif consonne le plus souvent avec l’analyse quantitative. La lettre-type serait à peu près comme suit. Le pilote écrit donc à sa famille, à sa très chère maman, l’instance matricielle, l’être à sauver du cruel ennemi. Il est d’autant plus reconnaissant de l’éducation reçue que sa mort volontaire est une impiété filiale : au lieu de vivre pour honorer ses parents, lui décide de mourir. L’identité invoquée entre piété filiale et loyauté envers l’empereur n’excuse pas son acte. Mais ses proches sont assurés de sa présence tutélaire après sa fin. La splendeur escomptée de la mort justifie le sacrifice. Mourir bravement, honorablement, pour le grand Japon impérial, en entraînant avec soi un maximum de Yankees, voilà l’idéal : « Le guerrier du Japon mâlement part à la guerre » [10]. Mourir en beauté aussi, telle la fleur de cerisier qui tombe, selon l’image classique. La crainte de mourir en vain, sans avoir touché sa cible ni sauvé le pays, n’en est que plus forte. Notre homme aime la vie, il exprime des désirs qu’il ne réalisera pas. Mais il proclame, impavide, sa sérénité face à la mort. La poupée mascotte, sa fiancée morganatique, ersatz de la vie de couple impossible, l’accompagne en vol et l’aide à passer le cap. Fort est l’espoir de revoir les chers camarades disparus à Yasukuni. Et un poème d’adieu peut ponctuer la lettre, avec en particulier la figure du sakimori, le garde-côte du Japon ancien, le loyal bouclier impérial, réincarné en kamikazé, selon une autre image classique. Voilà, sous une forme recomposée, la vulgate des lettres. Certaines, plus rares, offrent des dissonances apparentes, qui affichent le scepticisme, voire la défiance. On épanche son dépit de partir, on critique l’armée ou la politique, on raille la sérénité affectée de certains, on parodie le stéréotype de la fleur de cerisier, on scrute avec lucidité ce moment juste avant la mort qui annule la comédie de la vie telle qu’on a pu la jouer jusqu’ici [11]. Ces textes-là, autant que les autres, attestent que le sujet ne se cache point la tension entre l’instinct de vie et le devoir de mourir pour la patrie, le regret de quitter ce monde et la satisfaction de connaître le moment, voire le point de sa chute – amor fati.

La tension qui se manifeste ainsi entre sérénité et scepticisme pose la question de la sincérité du sujet. On a objecté que face à la mort insensée ou intempestive à ses yeux, le pilote se rabattait sur des valeurs banales ou des généralités attrape-tout, comme l’amour de la nation [12]. Il est vrai que certains comportements démentent la façade patriotique. Tel rescapé s’étonne parfois de ses écrits de temps de guerre, de leur ferveur nationaliste quand, amené à les réécrire après-guerre, placé dans un contexte autre, il obéit à de nouvelles règles d’écriture et en adoucit le contenu [13]. Il arrive aussi que le pilote, si sa sortie est annulée, retrouve l’amor vitae et peine alors d’autant plus à se reprendre afin de réitérer son acte fatal [14]. L’adhésion affirmée à une autre idéologie qu’à celle de l’empereur, le libéralisme ou le christianisme, manifeste enfin une contradiction ou du moins un paradoxe. Toutes ces réactions relativisent apparemment la foi du guerrier en sa cause.

Cela ne signifie pourtant pas que le membre des tokkōtai se mente à lui-même. Les lettres invitent à dépasser ce débat sur la sincérité. En fait, quitte à recourir à la doxa et aux topoi, l’intéressé ne cesse de se mobiliser pour concilier le deuil de soi avec le devoir de guerrier, de s’encourager à agir avec et sous le regard de toute la communauté. L’écriture l’aide à déterminer sa substance éthique [15]. D’une part, il se construit comme sujet moral de sa propre conduite, c’est-à-dire en guerrier résolu à faire son devoir (sacrifice à l’empereur, défense de la patrie, salut de la famille, etc.). D’autre part, il fait son deuil de soi pour arriver à la phase ultime d’acceptation de la mort [16]. Dans ce bricolage de l’ethos guerrier, il est sincère en situation. [17] De ce qu’il puisse craquer ou ne pas se reconnaître, il ne s’ensuit pas qu’il se mente à lui-même dans le moment où il profère son credo. Mais il suffit que le contexte change pour que le sujet évolue de même. Rien que de très banal, à vrai dire, mais c’est ce travail sur soi qui fait la force émouvante de ces lettres et qui rend compte – bien au-delà de l’effet de propagande – de l’investissement individuel et collectif du soldat.

Quoi qu’il en soit, indépendamment des raisons qui sous-tendent la réaction chinoise à l’inscription des lettres des kamikazés au patrimoine de l’humanité et qui peuvent mériter considération dans un autre débat, le contenu des pièces en question ne tranche ni par la ferveur belliciste – pas plus en tout cas que dans les missives émanant d’autres morituri – ni par leur émulation esthétique, de sorte que l’argument de l’esthétisation de la guerre à des fins idéologiques en devient douteux. En revanche, la détermination de sa substance éthique de guerrier par un sujet qui ne l’est pas, et qui est d’autant plus déchiré entre ses attaches sentimentales et son engagement absolu de soldat, l’émotion qui se dégage de ce heurt entre le devoir de mourir et la passion de vivre, cela mérite bien, oui, d’entrer un jour dans quelque patrimoine de l’humanité [18].

Gérard Siary, professeur à l’université de Montpellier III, traducteur, spécialiste du Japon. Dernier livre paru : Ferando Morais, Olga, Allemande, Juive, Révolutionnaire, Revue, Préfacée et Annotée par Gérard Siary, Chandeigne, janvier 2015

Christian Kessler, historien, professeur détaché à l’Athénée Français de Tokyo, enseignant aux universités. Dernier livre paru en collaboration : Le Japon, Des samourais à Fukushima, Fayard/Pluriel, octobre 2011.

 
 
 

Notes

[1] Voir Kill Yoon-hyung, « Nihon jisatsu tokkōtaiin isho Yunesko isan suishin » [La promotion des messages ultimes des membres des unités spéciales d’assaut au patrimoine de l’UNESCO], The Hankyoreh Japan, 5 février 2014, japan.hani.co.kr/arti/international/16225/html

[2] Exemple : Nihon.senbotsu.gakusei.kinen.kai / Société japonaise commémorative des étudiants morts à la guerre (éd.), Kike Wadatsumi no koe / Écoute la voix de Wadatsumi [dieu marin], Tokyo, Iwanami, 157-1, 1995 (1950), 157-2, 2010 (2003).

[3] Exemple : Shōko Nagasaki (éd.), Gunjō – Chirantokkôkichi yori – Chirankōjonadeshikokaihen [Bleu outremer à partir de la base d’attaques spéciales de Chiran], Kagoshima, 1996 ; Tokkōtai.senbotsusha.irei.heiwa.kinen.kyōkai / Association commémorative pour la paix et la consolation des esprits des membres des unités spéciales d’assaut morts à la guerre, Tokkōtai.ieishū [Poèmes d’adieu des unités spéciales d’assaut], Tokyo, PHP, 1999.

[4] Sur les musées du Japon (et d’ailleurs), consulter le site « Kamikaze Images », rubrique « Museums », kamikazeimages.net, qui cite parmi les lieux d’exposition le Yasukuni Jinja Yūshūkan, ainsi que les musées de Chiran, de la base aéronavale de Kanoya, du Kaiten [torpille sous-marine] et de la base aérienne de Tokushima, mais omet le chaleureux petit musée Wadatsumi no koe de Tokyo.

[5] Lettre de Tony Bloncourt, citée dans Guy Krivopissko (éd.), A vous et à la vie. Lettres de fusillés du Mont-Valérien (1940-1944), Tallandier, 2010, p. 121.

[6] Lettre d’Ōhira Seishi, citée dans S. Nagasaki (éd.), Gunjō – Chirantokkōkichi yori – Chirankôjonadeshikokaihen, 1996, p. 28-30.

[7] Lettre de Mohammad Hossein, citée dans Fahmi Sayed Mahdi, Mehrabadi Mohssen (éd.), Les testaments, culture du front, Ministère de la Culture et de la Conduite Islamique, Téhéran, Farhang Gostar, 2002 (1381), p. 153.

[8] Gérard Siary, Christian Kessler,« Kamikaze’s Letters », The Oriental Economist, vol. 82, 3:2014, p. 15.

[9] John Orbell, Tomonori Morikawa, « An Evolutionary Account of Suicide Attacks. The Kamikaze Case », Political Psychology, 32, 2:2011, p. 297-322.

[10] Lettre de Minoshima Takeichi, citée dans S. Nagasaki (éd.), Gunjō – Chirantokkōkichi yori – Chirankôjonadeshikokaihen, 1996, p. 56-57. Dans la phrase Ooshiku iku Nihonbushi, ooshiku dit la bravoure virile, iku l’acte d’aller se battre, et Nihonbushi, le samouraï national.

[11] Pour une déconstruction de l’approche du trépas par les kamikazes, voir Kaiko Miyazaki, « Début de la mort. Derniers écrits et travail d’acceptation de « la mort volontaire » au sein du Kamikaze Tokkôtai », Textuel, 48:2005, p. 139-156, et « Derniers écrits des membres du kamikaze tokkôtai : au-delà de l’écriture stéréotypée » in Yves Cadot (éd.), Japon Pluriel 10, Picquier, 2015, p. 327-335.

[12] Amélie Blom, « Les “martyrs” jihadistes veulent-ils forcément mourir ? », Revue française de science politique, 61, 5/2011, p. 890.

[13] Aaron William Moore, « The Chimera of Privacy : Reading Self-Discipline in Japanese Diaries from the Second World War (1937-1945) », The Journal of Asian Studies, v. 68, 1:2009, p. 165-98.

[14] Ellen Schattschneider, « Violence and the Gift in Wartime Japan », Journal of Japanese Studies, v. 31, 2:2005, pp. 329-356 ; « The Work of Sacrifice in the Age of Mechanical Reproduction : Bride Dolls and Ritual Appropriation at Yasukuni Shrine”, in Allan Tansman (éd.), The Culture of Japanese Fascism, Duke U. P., 2009, p. 296-317.

[15] Michel Foucault, Histoire de la sexualité 2 L’usage des plaisirs, Gallimard, 1984, p. 36-40.

[16] Elisabeth Kübler-Ross, On Death and Dying, Londres, Routledge, 2009 (1969), “VII. Fifth Stage : Acceptance”.

[17] Voir Pierre Bourdieu, Ce que parler veut dire. Economie des échanges linguistiques, Fayard, 1982, ou, mieux encore, Platon, Hippias mineur, 371d-e, avec l’exemple d’Achille, qui dit toujours vrai en situation même s’il change d’avis par la suite.

[18] Voir Gérard Siary, Christian Kessler, Les Kamikazés, entre Armes et Lettres, Tallandier, à paraître.

Le corporatisme : genèse et perspectives

Le corporatisme: genèse et perspectives

Entretien avec Jean-Philippe Chauvin

Entretien du Cercle Henri Lagrange avec Jean-Philippe Chauvin (professeur d’Histoire, animateur du blog nouvelle-chouannerie.com)