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vendredi, 01 mai 2015

Racines jacobines des crimes turcs

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Racines jacobines des crimes turcs

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

Traditionnellement, et même désormais légalement en France, la journée du 24 avril commémore le massacre génocidaire des Arméniens en 1915. Mais on pourrait commencer par évoquer le centenaire d'un événement dont découla ce crime de masse.

Ce que les historiens considèrent comme la seconde étape de la révolution jeune-turque se déroula, en effet, le 24 avril 1909. Et elle fut accompagnée d'un début d'extermination oubliée, visant les chrétiens de Cilicie et qui fit 30 000 victimes. Les événements troubles de cet épisode virent d'abord une tentative du dernier [véritable] sultan de ressaisir le pouvoir qui lui avait été ôté l'année précédente.

L'année 1876, 30 ans auparavant, avait été marquée par une crise dynastique. Le sultan Abdül-Aziz avait été destitué (30 mai) puis assassiné (4 juin). Un intermède donna le pouvoir au malheureux réformateur Mourad V. Il sera destitué comme dément le 31 août, au profit de son frère Abdül-Hamid II. Solennellement enfin le 13 décembre, la Constitution avait été adoptée. Elle était préparée depuis 1847 par une concertation entre représentant des chrétiens et des musulmans des différentes provinces. Aboutissant au programme de l'ottomanisme, elle accordait l'égalité politique aux sujets de l'Empire des différentes religions. Leur égalité avait instituée au plan civil par le rescrit impérial de 1856. règne ne fonctionna que deux ans. En 1877 le vizir libéral Midhat pacha était chassé par le sultan. En 1878 la constitution était suspendue.

En août 1908, le fameux "renard rouge" Abdül-Hamid II avait fait mine d'accepter le retour à un gouvernement constitutionnel et à des élections libres. Or, celles-ci avaient donné au parti jeune-turc une majorité dont il allait abuser.

La petite organisation militaire, elle aussi opposée à l'ottomanisme qui prit le pouvoir en 1908-1909 était dirigée par 3 hommes, Enver Pacha, Talaat Pacha et Djemal Pacha (1). Elle avait été fondée à Paris le 14 juillet 1889 en l'honneur du centenaire de la Révolution française. Elle avait été organisée sous le nom de comité Union et Progrès, mais, comme le grand orient de France sous la forme et l'apparence rituelle d'une loge maçonnique (2). Elle ne comptait guère, 20 ans plus tard, en 1908 que 300 membres. Mais par comparaison avec les autres "partis" concurrents, ceux-ci ne faisaient figure que de petites coteries surtout actives à Constantinople.

1915-1916-Génocide-arménien-caricature.jpgOr le malheur des Turcs, et de leurs victimes, aura été, il y a exactement un siècle, après une dernière année de règne ambigu d'Abdül-Hamid II, la victoire de ces habiles révolutionnaires. Ils admiraient la révolution jacobine française. Leur chef Enver pacha devint alors ce 24 avril 1909 le maître véritable du pouvoir. Un nouveau sultan, le fantoche Rechad Effendi allait régner nominalement sous le nom de Mehmed V jusqu'à sa mort en juillet 1918. Le grand vizir, et le parti de l'Union libérale, en même temps que les alliés de l'Ancien régime furent peu à peu éliminés, au fur et à mesure des désastres rencontrés lors des deux guerres italo-turque de 1911-1912 puis balkaniques de 1912-1913 qui avaient pratiquement mis un terme à la présence turque en Europe.

En France, on se gargarise de la francophilie du parti Union et Progrès "Ittihad". En fait ils admiraient les germes du futur totalitarisme moderniste, et laïciste, dont, à l'époque, Paris symbolisait, annonçait le modèle. Et, sous les gouvernements radicaux-socialistes, la bienveillante Ville Lumière offrait aussi un foyer pour toutes sortes de révolutionnaires. Rappelons-nous qu'en 1917, quand Lénine revient d'exil, à la gare de Petrograd on l'accueille au chant de La Marseillaise, alors qu'il se propose de trahir l'alliance franco-russe. Ce que ces gens considèrent de la France ne tient aucun compte de l'identité, ni même de la culture de celle-ci, mais de sa référence idéologique. On doit cependant noter que les socialistes allemands, les "socialistes du Kaiser" avaient pris fort honorablement le relais. À partir de 1913, ayant définitivement éliminé les libéraux constitutionnalistes représentés par le grand vizir, ils se rapprocheront des Empires centraux dont ils deviendront les alliés pendant la première guerre mondiale. Leur défaite militaire de 1918 conduira au traité de Sèvres de 1920.

Au moment des débats, d'ailleurs difficiles, sur la reconnaissance, et le statut, du génocide arménien on a curieusement peu évoqué le procès qui avait effectivement condamné à Constantinople en 1919 les dirigeants jeunes-turcs. Ainsi cette appellation est supposée aujourd'hui encore "sympathique", et même "politiquement correcte". De la sorte, dans le vocabulaire courant, elle est passée en français, quoique moins à la mode, pour désigner un gentil réformateur de bon aloi. Jacques Fauvet dans son "Histoire de la Quatrième république" parle ainsi des "jeunes-turcs du radicalisme". Et les exemples abondent, sans qu'on semble se rendre compte qu'un "jeune-turc", c'est très proche d'un "nazi", terme [légèrement] plus péjoratif. On se reportera, ou on revisitera au besoin, les talentueux écrits de Benoist-Méchin à la gloire de Kemal. Ils ont intoxiqué, et désinformé, le public français pendant des années. Et cela permet de comprendre l'évolution de cette turcophilie française. Elle est parfois présentée pour "traditionnelle depuis François Ier." L'auteur de ces lignes reconnaît lui-même s'être longtemps contenté de telles sources et références illusoires.

On doit comprendre également qu'il n'existe guère de différence entre l'appareil et l'idéologie du régime jeune-turc et le système kémaliste. À plus de 90 % on a pu établir qu'il s'agit exactement des mêmes cadres.

Le jacobinisme jeune-turc s'oppose aux constitutionnels libéraux et autres "jeunes ottomans" sur le droit des minorités. Ce point décisif conduira au génocide arménien de 1915-1917, et plus généralement à la destruction de la plus ancienne des chrétientés, celle d'Asie mineure. Les chrétiens représentaient 30 % des habitants de l'Anatolie au début du XXe siècle, ils ne comptent plus aujourd'hui que pour 1 %.

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Ce que nous tenons anachroniquement pour des nationalités se trouve représenté dans le système ottoman par divers "millet". Ceux-ci sont exclusivement déterminés par les juridictions religieuses. Celui des Romains, en turc "rum", ne désigne pas les Grecs au sens ethnique du terme. En turc Grec se dit "yunan", "Ionien". Le Rum millet-i englobe tous les ressortissants du patriarcat œcuménique de Constantinople. À un moment donné, pour soustraire les Bulgares à la tutelle jugée pesante de la hiérarchie de langue grecque on organise un petit schisme etc. Les Arméniens, ressortissant du catholicos de cette très ancienne nation chrétienne, séparée de l'orthodoxie byzantine depuis le Ve siècle, ont été longtemps considérés comme le "millet fidèle" (millet-i sadika). Leur ont été rattachés dès le XVe siècle des communautés chrétiennes avec lesquelles ils forment la même communion comme les Syriaques et les Coptes, et même les catholiques, jusqu'en 1829. Mais à mesure de la poussée russe on les soupçonne d'entretenir des relations avec l'ennemi moscovite, lui-même allié des Bulgares, comme on suspecte tels autres d'agir sous l'influence des petits États balkaniques apparus au cours du XIXe siècle et de leurs protecteurs, réels ou imaginaires.

Ces inquiétudes obsidionales créeront le mécanisme cynique de l'enfermement géopolitique totalitaire. Cela conduira au décret de Talaat du 24 avril 1915, qui organise le massacre abominable, le plus connu, le plus massif, mais hélas ni le premier, ni le dernier : celui des Arméniens.

Teinté des saveurs et des couleurs de l'orient, on retrouve les logiques du génocide vendéen, celles aussi des famines organisées en Ukraine ou de la répression des koulaks, car ne l'oublions pas tous les Arméniens sont supposés riches même le plus modeste des tailleurs, des boutiquiers, des cordonniers. Relisons les discours de Robespierre et de Saint-Just, préfigurant Hitler et Staline, Pol Pot et Mao Tsé-toung. La racine jacobine semble indiscutable comme paraît oublié, le tout petit massacre génocidaire des pauvres chrétiens de Cilicie en avril 1909, hors d'œuvre jeune-turc des gros bains de sang du XXe siècle.

JG Malliarakis


Apostilles

  1. L'actuelle graphie "Cemal" ne restitue pas en français la prononciation approchée, du "dj" et de plus elle introduit une fâcheuse confusion avec Mustapha Kémal qui apparaîtra quelques années plus tard.
  2. Faut-il rappeler ici que cette organisation athée n'applique plus les fameuses Constitutions d'Anderson remontant au XVIIIe siècle et d'inspiration déiste. Elle se veut elle aussi obédience maçonnique mais elle avait rompu depuis 1877 tout lien avec la Grande Loge Unie d'Angleterre, et n'en entretient aucune avec la franc-maçonnerie américaine, etc.
  3. Les "amis de la Turquie" citent ainsi : "Si les chiffres donnés par Marcel Léart dans son célèbre ouvrage sur la question arménienne sont exacts, l’Anatolie comptait vers le milieu du XIXe siècle, sur un total de 166 importateurs, 141 Arméniens, 12 appartenant à diverses autres communautés et seulement 13 Turcs. De même, sur 9 800 boutiquiers et artisans, 6 800 étaient arméniens et 2 550 turcs. Les Arméniens prédominaient aussi dans les secteurs de l’exportation (où ils étaient au nombre de 127, contre 23 Turcs), de l’industrie (sur un total de 153 industriels, il y en avait 130 d’origine arménienne) et de la banque (32 sur un total de 37). Dans la région désignée par certains sous le nom d’Arménie turque, les Arméniens disposaient de 803 écoles, fréquentées par 81 226 élèves et comptant au total 2 088 enseignants." Cf. le site des Amis de la Turquie http://www.tetedeturc.com/home/spip.php?article28

jeudi, 30 avril 2015

La piste du corporatisme

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La piste du corporatisme

Ex: http://fortune.fdesouche.com


 

 

 

Pourquoi ce manque d’intérêt sur le corporatisme, alors même qu’il peut apparaître, mieux qu’une « troisième voie », comme une juste voie sociale, conciliant production de richesses et protection des producteurs, en particulier des ouvriers et des paysans mais aussi des chefs d’entreprise, harmonisant le souci environnemental avec la qualité du travail et de ses fruits matériels, et évitant les pièges d’un libéralisme sans frein et ceux d’un étatisme stérilisateur ?

Bien sûr, il y a l’histoire propre de la France et le sentiment que les corporations appartiennent trop à l’Ancien Régime pour pouvoir fournir une réponse aux problèmes économiques et sociaux contemporains. Mais il y a aussi, comme le fait remarquer l’économiste Alain Cotta, cette fâcheuse récupération du terme par les régimes totalitaires en Italie comme en Allemagne : pourtant, ces corporatismes d’État n’ont rien à voir avec la nature même des corporations telles qu’elles existaient en France avant 1791 et du corporatisme tel que le prônait et le définissait La Tour du Pin, véritable théoricien du monarchisme social et corporatiste au XIXème siècle, monarchisme qu’il défendit jusqu’à sa mort en 1924 sans toujours être compris de ses lecteurs comme de ses contempteurs…

Pourtant, il eut quelques héritiers : il se dit parfois que le général de Gaulle lui-même y trouva quelque inspiration, désireux de ne rien céder ni au capitalisme débridé (qu’il méprisait) ni au socialisme étatique, et que son idée de la Participation n’aurait pas déplu à La Tour du Pin, associant les salariés aux bénéfices de la production des biens et des richesses.

Il faut rappeler que, aujourd’hui, le terme de corporatisme est utilisé comme un repoussoir sur le plan social comme les termes de nationalisme, protectionnisme, et, dans une certaine mesure, de socialisme auquel la Gauche de gouvernement préfère la formule de social-démocratie, voire de social-libéralisme pour les plus « progressistes ». L’actuel ministre de l’économie, M. Macron, n’a pas hésité à pourfendre, en octobre dernier, « les trois maladies de la France » qui seraient, selon lui, « la défiance, la complexité et le corporatisme » : ce à quoi le dirigeant du syndicat Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a répondu, après une évocation critique du fascisme italien (d’ailleurs fort réductrice, y compris sur le plan historique), que « Quand le gouvernement veut déréglementer on cite toujours le mot de corporatisme, comme on cite le populisme, ça fait partie de la com », ce qui n’est pas faux !

Le corporatisme est souvent employé comme un « élément de langage » par les libéraux pour dénoncer les résistances, dont toutes ne sont pas illégitimes, de certaines professions ou catégories socio-professionnelles, qu’il s’agisse des notaires, des chauffeurs de taxis ou des fonctionnaires. M. Macron, nouveau Le Chapelier, veut en finir avec tout ce qui constitue un obstacle au libre marché et à la « liberté du travail », celle qui, selon le mot célèbre, se définit en une formule simple : « le renard libre dans le poulailler libre »

Maurras, quant à lui, parlait de « liberté de mourir de faim », rappelant que la liberté du travail était d’abord et avant tout celle du détenteur de capitaux avant que d’être « imposée » aux travailleurs qui n’avaient guère les moyens de la refuser, n’ayant alors aucune (ou si peu…) de protection sociale réelle depuis le décret d’Allarde de mars et la loi Le Chapelier de juin 1791.

Au moment où les Français se sentent désarmés, pour nombre d’entre eux, face à une « économie sauvage » et une mondialisation peu favorables aux droits des travailleurs et des producteurs de base, repenser le nécessaire équilibre entre les libertés économiques et les droits légitimes du monde du travail s’avère indispensable.

En passer par un « corporatisme associatif » tel que le souhaitait La Tour du Pin (mais aussi Schumpeter au sortir de la guerre) ne serait sans doute ni scandaleux ni inutile, n’en déplaise à MM. Macron, Attali et autres « libéralistes » sans scrupules…

Action Sociale Corporative

lundi, 27 avril 2015

Durée de la journée de travail au Moyen-Âge

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Durée de la journée de travail au Moyen-Âge

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Cette idée admise, il restait à déterminer les limites de la journée de travail. La presque unanimité des statuts en fixe le commencement au lever du soleil ou à l’heure qui suit ce lever. Pour beaucoup de métiers, le signal précis de la reprise du travail était donné par le son de la corne annonçant la fin du guet de nuit. En revanche, le travail ne finissait pas à la même heure pour tous les métiers. Parfois, il ne se terminait qu’à la tombée de la nuit, c’est-à-dire à une heure variable selon les saisons. Parfois, au contraire, le signal de la cessation du travail était donné par la cloche de l’église voisine sonnant complies, ou par le premier crieur du soir comme pour les batteurs d’archal ou les faiseurs de clous. D’autres métiers quittaient l’ouvrage plus tôt encore, à vêpres sonnées : ainsi des boîtiers et des patenôtriers d’os et de corne.

 

Le motif le plus souvent donné pour justifier cette limitation de la durée du travail est la crainte que la fatigue de l’ouvrier et l’insuffisance de la lumière n’exercent une influence fâcheuse sur la qualité de la fabrication. « La clarté de la nuit, dit le statut des potiers d’étain, n’est mie si souffisanz qu’ils puissent faire bone œuvre et loïal ». Mais l’intérêt de l’artisan lui même n’est évidemment pas étranger à l’adoption de cette mesure. D’après le statut des baudroiers, la limitation de la journée de travail a été instituée « pour eux reposer ; car les jours sont loncs et le métier trop pénible » (Livre des Métiers).

Par exception, quelques rares corporations autorisent le travail de nuit (ouvriers de menues œuvres d’étain et de plomb, teinturiers, tailleurs d’images, huiliers, boursiers). Chez les foulons, le travail finissait au premier coup de vêpres (en carême, à complies), ce que les statuts expriment en disant que les valets ont leurs vesprées (leurs soirées). Mais si le maître avait métier (besoin d’eux), il pouvait les allouer par contrat spécial pour la durée de la vêprée, après s’être entendu avec eux sur le prix. Toutefois cette vêprée ne pouvait se prolonger au delà du coucher du soleil, ce qui signifie sans doute ici : jusqu’à la disparition complète du soleil. La journée ouvrable était ainsi, moyennant un salaire supplémentaire, allongée de deux ou trois heures.

Les règles qui précèdent permettent de déterminer assez exactement la durée de la journée normale de travail dans les corps de métier. La journée, commençant presque uniformément avec le jour (ou tout au moins dans l’heure qui suivait le lever du jour) et se terminant le plus souvent au soleil couchant, sa durée était évidemment variable selon les saisons.

Théoriquement, cette durée de la journée de travail eût dû varier d’un minimum de 8 heures 1/2 en hiver à un maximum de 16 heures en été. Mais ce maximum de 16 heures n’était jamais atteint, et le travail effectif ne devait dépasser en aucune saison 14 heures à 14 heures 1/2. En effet, les règlements ou la coutume accordaient à l’ouvrier deux repos d’une durée totale d’environ 1 heure 1/2 pour prendre son repas (chez les ouvriers tondeurs de drap, au XIVe siècle, il était accordé une demi-heure pour le déjeuner et une heure pour le dîner) ; en outre et comme il vient d’être dit, dans un grand nombre de métiers, le travail se terminait en toute saison à complies (7 heures), ou même à vêpres (4 heures du soir).

Quelques statuts renferment des dispositions spéciales. Ainsi, les statuts des foulons du 24 juin 1467 paraissant constater un ancien usage, fixent la durée du travail en hiver à 11 heures (de 6 heures du matin à 5 heures du soir) ; et en été à 14 heures (de 5 heures du matin à 7 heures du soir) ; mais il y a lieu de déduire de cette durée au moins 1 heure 1/2 pour les repas, ce qui suppose une journée de travail effectif de 9 heures 1/2 en hiver, à 12 heures 1/2 en été. Chez les ouvriers tondeurs de drap, la journée d’abord fixée en hiver à 13 heures 1/2 avec travail de nuit fut réduite en 1284 à 9 heures 1/2 par suite de la suppression du travail de nuit ; en été, ces ouvriers commençaient et finissaient le travail avec le jour.

En résumé, dans les métiers où le travail commençait et finissait avec le jour, la journée variait, déduction faite du temps des repas, de sept à huit heures en hiver à environ quatorze heures en été. Pour d’autres métiers en assez grand nombre, la journée de travail effectif évoluait entre huit à neuf heures en hiver et dix à douze heures en été.

La journée de travail de l’artisan du Moyen Age telle qu’elle vient d’être évaluée paraît au premier examen plus longue que celle de l’artisan moderne : elle était surtout plus irrégulière. Mais pour se faire une idée de la somme de travail fournie annuellement par l’ouvrier, il ne suffit pas d’apprécier la durée de la journée de travail, mais il faut tenir compte du nombre de jours de chômage consacrés au repos ou à la célébration des fêtes. Si l’on prend en considération cet élément d’appréciation, il devient évident que l’on n’exigeait pas de l’ouvrier du Moyen Age un travail sensiblement supérieur à celui de l’ouvrier du XIXe siècle : l’artisan du XIIIe siècle paraît même avoir été sous ce rapport plus favorisé que celui du XIXe siècle. L’énumération suivante des chômages obligatoires démontrera cette proposition. Le chômage est partiel ou complet selon les circonstances.

Chômage complet 

Le travail est entièrement suspendu à certains jours consacrés au repos et à la célébration de cérémonies religieuses. Il en est ainsi :

1° Tous les dimanches de l’année. L’interdiction du travail se retrouve dans tous les registres des métiers et est sanctionnée par de sévères pénalités. On lit notamment dans les Registres du Châtelet, à la date du 17 mars 1401 : « Condémpnons Jehan le Mareschal esguilletier en 10 sols tournois d’amende pour ce que dimanche passé il exposa esguillettes en vente ».

2° Les jours de fêtes religieuses. Ces fêtes étaient alors très nombreuses, et le statut des talemeliers les énumère. La liste en est longue :

Les fêtes de l’Ascension et des Apôtres, le lundi de Pâques et la Pentecôte, Noël et les deux jours qui suivent Noël…

1° Janvier. – Sainte Geneviève et l’Epiphanie
2° Février. – La Purification de la Sainte Vierge
3° Mars. – L’Annonciation
4° Mai. – Saint Jacques le Mineur et saint Philippe ; l’Invention de la Sainte Croix
5° Juin. – La Nativité de Saint Baptiste
6° Juillet. – Sainte Marie Madeleine ; Saint Jacques le Majeur et Saint Christophe
7° Août. – Saint Pierre ès-Liens ; Saint Laurent ; l’Assomption ; Saint Barthélemy
8° Septembre. – La Nativité de la Sainte Vierge ; l’Exaltation de la Sainte Croix
9° Octobre. – Saint Denis
10° Novembre. – La Toussaint et les Morts ; la Saint Martin
11° Décembre. – Saint Nicolas

Au total 27 fêtes auxquelles il faut en ajouter sans doute encore, si l’on veut tenir compte des chômages collectifs ou individuels, une demi-douzaine d’autres : la fête du saint patron de la confrérie, celle des saints patrons de la paroisse, de chaque maître en particulier, de sa femme, etc. En somme le travail était complètement suspendu chaque année pendant environ 80 à 85 jours.

Chômage partiel 

L’ouvrier bénéficie d’une réduction de la journée de travail :

1° Tous les samedis, soit 52 jours par an.

2° Les veilles ou vigiles de fêtes religieuses communément chômées « que commun de ville foire ». Ces veilles de fêtes représentent un nombre de jours sensiblement moindre que les fêtes elles-mêmes, car on ne compte qu’une vigile pour Noël contre trois jours fériés (Noël et les deux jours suivants) ; qu’une vigile contre les deux fêtes consécutives de la Toussaint et des Morts, etc. Les vigiles de certaines fêtes comme celles du patron de la confrérie, du patron de l’église paroissiale, etc., n’étaient pas chômées. Il n’en reste pas moins une vingtaine de vigiles de fêtes pendant lesquelles on chômait une partie de la journée. Il s’ensuit que pendant 70 autres journées environ le travail quotidien était sensiblement diminué.

Mais ici se pose une question très délicate. Dans la majorité des métiers le travail doit cesser le samedi au premier coup de vêpres ; dans certains autres à none ou à complies ou à tel signal donné par les cloches d’une église voisine. Parfois la cessation du travail à lieu : en charnage après vêpres ; en carême à complies. A quelles heures correspondaient ces offices et quel temps désignent ces dénominations charnage et carême. On est d’accord pour admettre que none correspondait à trois heures de l’après-midi. Mais en ce qui touche l’heure réelle de la célébration des vêpres et des complies au Moyen Age, de sérieuses divergences se rencontrent entre les érudits.

D’après de Lespinasse, l’heure de vêpres était au Moyen Age six heures du soir environ et celle de complies neuf heures du soir. La même opinion est adoptée par Eberstadt et par Alfred Franklin (Dictionnaire des corporations des arts et métiers, 1906). En revanche, Fagniez (Etudes sur l’Industrie à Paris au XIIIe siècle) émet cette opinion que vêpres se chantaient à quatre heures et complies à sept heures. Sans prétendre apporter ici une affirmation qui ne pourrait s’appuyer sur des preuves catégoriques, la fixation proposée par. Fagniez semble la plus conforme à la vérité, et nous pourrions même dire que vêpres se chantaient entre 3 et 4 heures (peut-être avec un changement d’horaire selon la saison).

En faveur de ce système milite tout d’abord un argument de bon sens. La disposition des statuts qui ordonne de cesser le travail le samedi à vêpres ou à complies a évidemment pour but, en abrégeant la durée du travail quotidien la veille du dimanche, de permettre à l’artisan d’assister ce soir là aux offices religieux ; c’est une mesure de faveur. Où serait la faveur si le travail ne devait cesser l’hiver pendant les jours les plus courts qu’à 6 heures du soir et l’été pendant les jours longs qu’à 9 heures ? Cette disposition serait alors non plus une réduction, mais plutôt une prolongation de la durée habituelle du travail quotidien qui doit finir normalement avec le jour. Car le jour finit en hiver bien avant six heures et même en juin et juillet, pendant la saison des jours les plus longs, avant neuf heures !

Par exemple, le statut des garnisseurs de gaines et des faiseurs de viroles (titre LXVI) renferme cet article 4 : « Nus du mestier ne doit ouvrer en jour de feste que commun de vile foire ne au samedi en charnage (de) puis vespres, ne en samedi en quaresme (de) puis complies, ne par nuit en nul tans ». Il est clair que cette prohibition de travailler la nuit en nul temps eût été violée chaque samedi en plein hiver si les ateliers étaient demeurés ouverts jusqu’à six heures et chaque samedi d’été où la nuit tombe avant neuf. Si au contraire on fixe vêpres à 4 heures environ et complies à 6 ou 7, il en résulte une abréviation notable de la durée du travail chaque samedi, surtout l’été en ce qui touche ceux des métiers où ce travail du samedi finit en toutes saisons à vêpres.

La tradition ecclésiastique est du reste favorable à cette interprétation. Selon l’abbé Martigny dans son Dictionnaire des Antiquités chrétiennes, « tous les témoignages prouvent que la psalmodie de vêpres – vespertina – avait lieu (dans la primitive église) après le coucher du soleil. Aussi soit en Orient soit en Occident, l’heure de vêpres fut-elle appelée lucernarium parce qu’on allumait les flambeaux pour cet office. On continua à chanter vêpres après le coucher du soleil chez les Grecs comme chez les Latins jusqu’au VIIIe et au IXe siècle. Ce n’est qu’à partir de cette époque que s’introduisit en Occident l’usage de l’Eglise de Rome qui récitait vêpres immédiatement après nones, avant le coucher du soleil ». Nones est fixé d’un avis unanime à trois heures du soir. Il n’est donc pas téméraire de conclure que vêpres devaient être chantées vers 4 heures, peut-être même plus tôt en hiver vers 3 heures ou 3 heures 1/2. La même cloche aurait alors sonné none et vêpres qui suivaient immédiatement none.

Nous disposons à cet égard d’un témoignage fort intéressant. En ce qui touche au moins le XVIe siècle, l’heure de la célébration de vêpres à Paris est fixée par un texte précis. « Tous compagnons apprentys du-dit métier (portent des lettres patentes de Charles IX de juin 1571 confirmant les statuts des patenôtriers d’os et de corne) seront tenuz de laisser besognes les quatre festes annuelles… après le tiers coup de vêpres qui est à trois heures après midy » Le texte cette fois est formel ; il date, il est vrai du XVIe siècle et non du XIIIe ; mais dans cet intervalle la fixation de l’heure des vêpres avait-elle changé à Paris ? A priori non. En 1514 en effet, une sentence du prévôt de Paris rendue à la demande des cordonniers, vise une requête de ces derniers disant que par les anciennes ordonnances du dit métier « avait été ordonné que nuls cordouenniers de Paris ne pourront ouvrer le jour du samedi depuis que le dernier coup de vêpres serait sonné en la paroisse ». Ces anciennes ordonnances sont le titre LXXXIV du Livre des Métiers dont le texte est expressément visé dans la sentence de 1514.

Or si l’heure à laquelle vêpres étaient sonnées avait été avancée ou reculée de 1268 à 1514, il paraît presque certain que les cordonniers en requérant en 1514 toute liberté de travailler désormais de nuit comme de jour et le samedi même après vêpres eussent fait mention de ce changement d’horaire ; ils insistent en effet avec détail sur les modifications survenues dans la technique de leur métier (plus grande difficulté dans la façon des souliers), alors qu’ils présentent la réglementation du temps de travail comme demeurée invariable depuis deux cents ans. « Lorsque icelles ordonnances avaient été faites ne y avait à Paris grand nombre de cordouenniers-varlets ne serviteurs et que de présent audit métier l’on ne se réglait sur lesdites ordonnances parce que deux cents ans et plus avaient été faites… » Nous conclurons donc qu’au XIIIe siècle les vêpres devaient être chantées entre 3 et 4 heures. Quant à complies, l’heure de neuf heures paraît également beaucoup trop tardive ; les données précises d’une fixation manquent encore plus que pour vêpres ; mais 6 à 7 heures paraissent bien correspondre à l’esprit des statuts qui font finir le jour ouvrable à complies en charnage pendant les jours longs.

Que faut-il entendre maintenant par charnage et par carême, termes que les statuts de métiers opposent l’un à l’autre pour faire finir le travail du samedi et des vigiles à vêpres en charnage et à complies en carême ? « Le temps du charnage ou carnaval qui précède le carême a été, dit de Lespinasse, employé chez les gens de métier pour désigner les jours courts depuis la saint Rémi (9 octobre) jusqu’aux Brandons, premier dimanche de Carême, comme l’ont dit quelques-uns. Puis le carême et le dimanche des Brandons qui coïncident avec les premiers jours de printemps ont été le point de départ de la saison des jours longs ». L’explication est certes séduisante, certains textes établissant en effet la division de l’année en deux saison : de la Saint-Rémi aux Brandons ; des Brandons à la Saint-Rémi suivante.

Mais aucun de ces textes n’identifie clairement les deux termes de cette division avec le charnage et le carême. L’opinion qui considère le mot carême comme comprenant dans le langage des métiers environ six mois de l’année – avril à octobre – la saison des jours longs, cette opinion paraît néanmoins assez vraisemblable ; car il serait étrange que le carême fini, et pendant toute la belle saison (d’avril aux premiers jours d’octobre), on fût revenu à des règles qui ne conviennent qu’à la saison d’hiver. Toutefois on ne peut ici apporter aucune certitude.

En définitive et tout compte fait, il résulte de ce qui précède que l’ouvrier du Moyen Age : 1° commençait et finissait son travail avec le jour. La journée était donc parfois plus courte, parfois plus longue que la journée du XIXe siècle ; 2° l’ouvrier fournissait dans une année un nombre de journées et d’heures de travail plutôt inférieur à celui que l’on exige de l’artisan du XIXe siècle. La moindre activité de la production, l’absence de toute spéculation, la régularité de la demande permettaient au maître de prévoir la quantité et la nature des objets qu’il devait fabriquer sans être obligé d’imposer à l’ouvrier des efforts extraordinaires. L’ouvrier travaillait donc moins longtemps, mais aussi son travail mieux équilibré, moins nerveux, moins surmené était plus soutenu, plus appliqué, plus consciencieux.

La France pittoresque

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jeudi, 23 avril 2015

An Army of Lions, Led by Asses

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An Army of Lions, Led by Asses

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One hundred years ago this month – April 1915 – the Allies and Germany were stalemated on the Western Front. Winston Churchill, the young, ambitious First Lord of the British Admiralty proposed a scheme first advanced by France’s prime minister,  Aristide Briand.

The best way for Britain and France to end the stalemate and link up to their isolated ally, Russia, would be a daring “coup de main,” or surprise attack, to seize the Ottoman Empire’s Dardanelles, occupy Constantinople (today Istanbul) and knock Turkey out of the First World War. Though rickety, the Ottoman Empire was Germany’s most important wartime ally.

Churchill’s plan was to send battleships of the British and French navies to smash their way through Turkey’ decrepit, obsolete forts along the narrow Dardanelles that connects the Aegean and Mediterranean with the Sea of Marmara, Constantinople and  the Black Sea, Russia’s maritime lifeline. 

This bold naval intrusion, that some predicted would rival Admiral Horatio Nelson’s dramatic attack in 1801 on Danish-Norwegian Fleet sheltered at Copenhagen, would quickly win the war and achieve for Churchill  his ardent ambition of becoming supreme warlord.

Once the Dardanelles was run,  480,000 Allied troops from Britain, France, Australia and New Zealand would land at Gallipoli and other beaches, march north and keep the strategic strait open.

The Dardanelles are relatively narrow, some 1.6 km, a mere rife shot from the European to Asiatic side. In 1810 the British romantic poet Byron swam the Dardanelles to emulate the feat of the ancient Greek hero,  Leander.

Churchill convinced his reluctant cabinet colleagues to adopt the bold plan. They should have been more cautious: the French-originated plan was unsound, and the French do not have a happy history in naval affairs.

Efforts by 18 older British and French battleships to force the strait failed miserably. Krupp cannon in the old brick Turkish forts and newly laid mines sank three Allied battleships and badly damaged three others.

The much-heralded French battleship “Bouvet” hit a mine and capsized taking 600 crewmen to their deaths.

Two British and two French battleships were put out of action. This was the last significant French naval action in the Mediterranean until World War II when the British sank the rest of its fleet at Toulon.

Meanwhile, a vast amphibious operation was underway, landing tens of thousands of Allied troops on the Gallipoli Peninsula, mostly on the Aegean side. The landing at Sulva Bay was particularly bloody: the Allied troops were caught in a withering enfilade by Turkish machine guns that turned the sea red.

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Churchill’s Gallipoli expedition was a triumph of amphibious daring, a precursor to the Pacific island campaign of World War II. But it was also a planning and logistical disaster in which tens of thousands of brave soldiers were sacrificed for the glory of the politicians.

Churchill at least had seen war fighting the Dervishes up the Nile in Sudan (see his “River War”). So too his dashing colleague Lord Kitchner. Fighting natives armed with spears and swords was one thing.

Fighting Germans and Turks quite another. When Britain’s Imperial Army met the Germans on the Western Front it was savaged. The same is likely to happen if and when the US imperial army, also used to fighting natives, has to face Russian or Chinese regulars.

Churchill and his entourage had failed to properly understand Gallipoli’s torturous topography. What looked easy on maps (many of them incorrect) turned out to be deep gulches, and steep, waterless slopes that proved a nightmare for infantry. Just walking up and down them left me exhausted and winded.

With the racism typical of Imperial Britain,  Churchill and the government in London dismissed Turks as backwards, cowardly Muslims. Gallipoli taught them the very opposite.

Out of this fierce battle emerged its hero, Col. Mustafa Kemal Ataturk who defeated the Allies, founded the Turkish republic eight years later, and saved his nation from invasions by Greece, Russia, Italy, Russia and France.

By December, 1915, the Allies began evacuating their troops, a humiliating and bloody defeat at the hands of the “backwards” Turks and their German advisers. The supposed “knockout” blow to the Ottoman Empire ended up knocking out Winston Churchill who was demoted but remained in cabinet for a while. His boss Prime Minister Asquith resigned.

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Churchill was at least man enough to take up command of a Scots infantry unit on the Western Front, unlike so many other politicians who sent men to their deaths from the safety of their private clubs in Whitehall.

It is often said that modern Australia and New Zealand were really born as independent nations at Gallipoli, just as the same is said of Canada at the battle of Vimy.

True to a degree, but we should also remember that the British Empire often used its “white troops” from Australia, New Zealand, South Africa and Canada as cannon fodder to spare British regiments from the home islands.

The Gallipoli disaster and the surrender of a British army at Kut in Mesopotamia undermined the power and invincibility of the British Empire.  The usual patriotic guff aside, 250,000 Allied troops died or were wounded for no good purpose. A similar number of Turkish troops died, but the Turks could at least claim victory and the defense of their nation.

The Australian and New Zealand troops (ANZAC) who had not previously seen combat fought with honor and gallantry. But their commanders and Churchill made one grave blunder after another, recalling the devastating description of the British forces in the 1854 Crimean War, “an army of lions, led by asses.”

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mercredi, 22 avril 2015

Aux sources de l’islam, la folle histoire des judéonazaréens

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Aux sources de l’islam, la folle histoire des judéonazaréens

L’islam s’est constitué progressivement durant plusieurs siècles. Son origine est due à une secte qui avait pour doctrine la reconquête de Jérusalem, la reconstruction du Temple et l’arrivée du Messie Jésus.

Où et quand est né l’islam? Comment cette religion a-t-elle évolué jusqu’à la cristallisation de ses textes fondateurs? Le père Edouard-Marie Gallez a fait un travail historique magistral, synthétisé dans sa thèse.* Il a assemblé les pièces d’un vaste puzzle qui rejoint les travaux de nombreux autres chercheurs. L’un de ses admirateurs et ami, «Olaf», a écrit «Le grand secret de l’islam» qui vulgarise cette approche scientifique.
Cette présentation d’un ouvrage particulièrement complexe est forcément sommaire. Je ne prétends ici que donner envie d’aller à la source. Et c’est facile: «Le grand secret de l’islam» est accessible en ligne, avec moult références et mentions de documents historiques.
C’est au début de l’ère chrétienne que se noue le fil de cette histoire. Jésus apparait en Israël vers l’an 27, dans une configuration marquée par le polythéisme et la présence déjà longue du judaïsme. Jésus est lui-même rabbin, il connait parfaitement la Torah et les écritures et enseigne dans les synagogues. Mais son discours se révèle totalement nouveau. Ses adeptes se multiplient.
A cette époque, les courants spirituels sont multiples, l’effervescence religieuse extrême et souvent meurtrière.
Avant et après la mort de Jésus, de plus en plus d’hébreux adhèrent au message de Jésus, ce sont les judéo-chrétiens. Persécutions et dispersion des apôtres rendent nécessaire une fixation par écrit du canevas de l’enseignement tel qu’il était récité par cœur à Jérusalem. C’est l’apôtre Mathieu qui en est chargé.
Ce sont les judéonazaréens qui joueront un rôle central dans la naissance de l’islam. Après 70 (destruction du temple de Jérusalem et répression), ils partent en exil et y resteront, d’abord sur le plateau du Golan, puis en Syrie, au nord d’Alep. Ils développent une nouvelle approche qui rompt radicalement avec le judéo-christianisme. Ils se considèrent comme les juifs véritables et comme les seuls vrais disciples de Jésus. Ils conservent la Torah, la vénération du temple et de la terre promise, se considèrent comme le peuple élu par Dieu.
Pour eux, Jésus n’est pas d’origine divine, n’a pas été exécuté, il a été enlevé par Dieu vers le ciel. Il est le Messie qui viendra à la libération -par les armes- de la Terre sainte et de Jérusalem rétablir la vraie foi et le vrai culte du temple. Avec lui à leur tête, les judéonazaréens sauveront le monde du mal. Ce courant accuse les judéo-chrétiens d’avoir associé à Dieu un fils et un esprit saint: «je témoigne de ce que Dieu est un et il n’y a pas de Dieu excepté lui». (Paroles de l’apôtre Pierre dans les Homélies Pseudoclémentines). Une profession de foi que l’on a retrouvée gravée sur des linteaux de portes datant des 3e et 4e siècles en Syrie.

Mahomet, propagandiste judéonazaréen


Après une vaine tentative de reconquête, entre 269 et 272, la secte réalise que s’allier aux arabes locaux, combattants aguerris, garantirait des combats plus efficaces. Parmi ces arabes se trouve la tribu des Qoréchite installée à Lattaquié en Syrie.
Les judéonazaréens s’attellent à convaincre les groupes arabes nomades de leur projet de reconquête messianiste. Nous sommes au VIe siècle. Leur thème principal de prédication : Nous sommes juifs et partageons le même illustre ancêtre, Abraham, fondateur de la vraie religion. Nous sommes cousins, nous sommes frères. Nous formons une même communauté, une même «oumma», nous devons donc partager la même vraie religion. Nous vous conduirons, et ensemble nous libèrerons Jérusalem et la Terre sainte. Le Messie reviendra alors et son retour fera de nous et de vous ses élus dans son nouveau royaume.
Les propagandiste judéonazaréens, de langue syro-araméenne, expliquent leur croyance aux arabes, forment des prédicateurs parmi eux, leur traduisent des textes. Ils réalisent de petits manuels, des aide-mémoires en arabe, des livres liturgiques qui présentent des lectures et commentaires de textes sacrés, les «lectionnaires». Ces feuillets-aide-mémoire joueront un rôle capital. Ils étaient appelés qur’ân (coran). Le nom désignera plus tard le nouveau livre sacré des arabes.
Mahomet est un surnom, on ne connait pas son nom. Selon Gallez, il est probablement né en Syrie dans la tribu des Qoréchites. On ne sait s’il est né chrétien ou dans une famille judéonazaréenne, il a en tout cas été le propagandiste de cette doctrine et deviendra un chef de guerre à son service.

A la mort du futur prophète, l’islam n’est pas né


En 614, les arabes et les judéonazaréens aident les Perses conduits par le général Romizanès à prendre Jérusalem, mais le général cède le gouvernement aux juifs locaux et expulse les judéonazaréens et leurs alliés. «C’est sans doute à cette époque que le chef arabe gagne le surnom de Muhammad.»
Lorsque les Romains conduits par Héraclius reprennent le dessus sur les Perses, les Qoréchites et les judéonazaréens craignent leur vengeance. Ils s’enfuient à Médine, une oasis du désert de Syrie où une importante communauté judéonazaréenne est installée. Les membres de l’oumma s’appelleront désormais «les émigrés». Ce sera l’an 1 de l’Hégire selon l’histoire musulmane revue et corrigée. La communauté soumet d’autres tribus par les armes et se renforce. Des sources historiques relatent la prédication de Mahomet, qui s’oppose radicalement au discours musulman. Il envoie sans succès des troupes à la conquête de la «Terre promise» et meurt à Médine entre 629 et 634. Les sources musulmanes relatives au prophète datent de près de deux siècles après sa mort.
Le premier calife, Abu Bakr, poursuit le projet judéonazaréen. Omar son successeur conquiert la Palestine vers 637. Les vainqueurs rebâtissent le temple et attendent le Messie. Il tarde...
Trois ans plus tard, les arabes ont compris: ils se sont fait berner. Ils se débarrassent des judéonazaréens. Mais les arabes possèdent un royaume et poursuivent leurs conquêtes. Une justification religieuse qui reprenne la promesse messianiste est impérative. Les califes vont alors forger au cours des siècles un nouveau message destiné à légitimer l’extension de leurs terres et leur pouvoir.

Trier, supprimer, modifier…


L’islam, son prophète, ses hadiths, sa biographie se modèleront progressivement jusqu’à une cohérence approximative de la doctrine. Il faudra pour cela tordre l’histoire, effacer certains protagonistes, faire disparaitre de nombreuses traces, inventer des lieux et des événements.
«Mais avant qu’elle ne prenne forme comme doctrine, il faudra plus de 100 ans et avant qu’elle ne s’impose et ne se structure définitivement, au moins deux siècles de plus.»
Pour la religion en devenir, les arabes sont désormais le peuple élu. Ses créateurs effacent le souvenir de l’alliance avec les judéonazaréens, et même la présence historique de la secte. Ils reformulent la promesse messianiste. L’objectif impose de rassembler les textes, notes et aide mémoires des prédicateurs, de modifier, supprimer, ajouter, réinterpréter. Et de faire disparaître le nom même des judéonazaréens qui deviendront dans les textes les chrétiens.
Ces manipulations ne vont pas sans incohérences. Elles suscitent des résistances et des contestations qui vont conduire à la première guerre civile (fitna) entre arabes. Elle ne cessera pas jusqu’à aujourd’hui.
L’effacement des judéonazaréens doit beaucoup au calife Otman (644-656). Les juifs et les chrétiens qui forment l’écrasante majorité du nouvel empire mettent en évidence les faiblesses des justifications religieuses des arabes. Eux possèdent des livres savamment organisés à l’appui de leurs croyances. La nécessité d’un livre pour les nouveaux élus se fait jour.

D’un calife à l’autre, l’histoire recréée


Les feuillets et les textes qui structurent la nouvelle religion sont collectés, et ceux qui ne la servent pas sont détruits. Otman organise un système de domination par la prédation: répartition du butin -biens et esclaves-, levée d’un impôt sur les populations conquises. Les territoires occupés jouissent d’une relative liberté religieuse tant qu’ils paient l’impôt. Les « Coran d’Otman » (sous la forme de feuillets) sont les premiers de cette religion. Ils ont disparu.
Le calife Muawiya (661-680) transfère sa capitale de Médine à Damas. La destruction et la sélection de textes se poursuivent. Il s’agit de créer un corpus plus pratique que les collections de feuillets.
Pour remplacer le rôle de Jérusalem et de son temple, Muawiya invente un sanctuaire arabe, vierge de toute influence extérieure: ce sera La Mecque. Cette localisation est dès l’origine l’objet de nombreuses contestations. La Mecque est un choix absurde: elle est désertique, sans végétation pour les troupeaux, sans gibier. C’est une cuvette entourée de collines et de montagnes sujette à des inondations régulières. Elle ne se situe pas sur l’itinéraire des caravanes. Elle est censée avoir subsisté depuis Abraham, mais aucun chroniqueur, aucun document historique ou vestige archéologique n’atteste de son existence jusqu’à la fin du 7e
siècle, soit plusieurs dizaines d’années après la mort de Mahomet.
C’est vers les années 680 que Mahomet est qualifié d’envoyé de Dieu. Un nouveau rôle lui est attribué. Ibn al-Zubayr qui établit son califat à la Mecque est le premier à se réclamer de lui. Des pièces à son effigie représentent le premier témoignage «islamique» de l’histoire à mentionner Mahomet.
Le calife Abd Al-Malik (685-705) est le personnage-clé de l’unification de l’empire arabe et de la construction du proto-islam. Il récupère à son profit l’image de Mahomet et c’est sous son règne que la paternité du Coran est attribuée au nouveau prophète. Al-Malik intègrera La Mecque à sa doctrine religieuse, fera reconstruire le sanctuaire sous la forme approximative d’un cube. Il lie les éléments fondateurs du futur islam. La religion nouvelle commence à afficher une certaine cohérence pour la première fois depuis l’escamotage, en 640, du fondement judéonazaréen.

Une succession de manipulations


Les manipulations se succèdent, « chaque calife tentant à la fois de contrôler l’oumma par la force et de justifier son pouvoir par cette logique à rebours de la reconstruction de la religion et de l’histoire ».
L’invention, probablement au 9e siècle, du «voyage nocturne» de Mahomet depuis la Mecque permet de témoigner du passage du prophète à Jérusalem, légitimant par là son statut de ville sainte et la dévotion rendue au Dôme du Rocher. Mahomet monte au ciel pour y recevoir la révélation qui justifie le caractère sacré et absolu du Coran. Un accord céleste permet de mentionner un livre préexistant à sa dictée, verset par verset, à Mahomet.
La diffusion du Coran rend désormais difficile des ajouts. Il faudra construire autour du texte une tradition extérieure. Au long des siècles qui suivent vont proliférer d’innombrables Hadiths (paroles et actions du prophète) qui vont être triés selon les intérêts politiques des gouvernants et cristalliser cette tradition. Ils vont enjoliver, voire recréer le personnage historique et les évènements du proto islam. Ils expliqueront a posteriori un texte coranique souvent incompréhensible.
Parallèlement est écrite la Sira, la biographie officielle de Mahomet, de sa généalogie et de tous les événements de l’époque. Produite sous l’autorité du calife, elle donne des clés de lecture du Coran.
A la chute de la dynastie omeyade en 750, Bagdad est choisie comme capitale par la dynastie abbasside qui règnera jusqu’au XIIIe siècle. C’est durant la première partie de ce pouvoir, que l’islam tel que nous le connaissons aujourd’hui est modelé.

La doctrine se fossilise


La cristallisation de l’islam a lieu aux alentours du Xe siècle. Parallèlement aux Hadiths et à la Sira, la charia est élaborée «qui ressemble déjà beaucoup à ce qu’elle est aujourd’hui».
Après le règne d’une série de califes de Bagdad qui ont favorisé le développement des arts, des techniques et de la pensée, trois décisions majeures sont prises au Xe siècle, qui vont fossiliser la doctrine: l’affirmation du dogme du Coran incréé; la doctrine de l’abrogation (pour supprimer les contradictions du Coran); la fermeture de l’effort de réflexion et du travail d’interprétation.
Avec la sacralisation absolue de Mahomet, l’islam a très peu évolué dans sa doctrine. Sa pratique en revanche a varié au cours des époques et des lieux. Mais pour les musulmans pieux, le choix aujourd’hui encore consiste à choisir entre l’islam moderne du Xe siècle et l’islam rigoriste du VIIe (source du salafisme). «Cela revient à condamner chaque génération à refaire perpétuellement ce que l’islam pense avoir été, à répéter le fantasme construit par des siècles de manipulations.»
L’imposture de la tradition musulmane est mise à jour par ce travail de Gallez qui s’appuie sur bien d’autres scientifiques. Mais « il reste beaucoup à faire aux chercheurs pour démêler les différentes couches de réécriture et de manipulation des textes et du discours islamique. »

Mireille Vallette

*Parue sous le titre Le Messie et son Prophète, 2 vol., 2005-2010.

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mardi, 07 avril 2015

Ian Morris

Ian Morris: Why the West Rules -- For Now

Ian Morris, Professor of History at Stanford University, lecture Why the West Rules -- For Now: The Patterns of History, and What They Reveal About the Future at the Oriental Institute on October 2, 2013.

Conversations with History - Ian Morris

Ian Morris - Jean and Rebecca Willard Professor of Classics and History, Stanford University

Conversations host Harry Kreisler welcomes Stanford Professor Ian Morris for a discussion of his new book, Why the West Rules - For Now. Professor Morris uses the insights of biology, geography and sociology to identify the essential features and patterns of global history. Focusing on the complex relationship between geography and social development, he emphasizes humanity's capacity to adapt to the changing constraints and opportunities presented over time. He uses these variables to explain the dominance of the West and the rise of the East. He then sketches the future--anticipating, on the one hand, extraordinary changes in social development and, on the other hand, global problems that could mean catastrophe for humanity.

http://conversations.berkeley.edu

Ian Morris - Why the West Rules — For Now

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jeudi, 02 avril 2015

Charles Maurras : un portrait politique

Charles Maurras : un portrait politique

Entretien avec Olivier Dard

Entretien du Cercle Henri Lagrange avec Olivier Dard (historien, agrégé, docteur en histoire contemporaine et professeur à l'université Paris-Sorbonne - Paris IV)

dimanche, 29 mars 2015

Il y a quarante ans, l’étrange assassinat du roi Fayçal d’Arabie

Il y a quarante ans, l’étrange assassinat du roi Fayçal d’Arabie

Auteur : Laurent Guyénot
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fayçal.jpgLe 25 mars 1975, le roi Fayçal d’Arabie, défenseur authentique de la cause palestinienne, était assassiné par son neveu Fayçal ibn Musad, un jeune homme fragile tout juste revenu de Berkeley (Californie) où, sous le charme d’une jeune actrice, il était devenu toxicomane. Retour sur la vie et la mort de ce grand souverain.

C’est en 1932, alors âgé de vingt ans, que Fayçal ben Abdelaziz al-Saoud a été nommé ministre des Affaires étrangères par son père Abdelaziz al-Saoud, le fondateur de la dynastie saoudienne. Foncièrement anticommuniste, il cherche une alliance avec les États-Unis. C’est sous son influence que son père accepte l’invitation du président américain Roosevelt (revenant de Yalta), sur le croiseur USS Quincy en février 1945. À l’issue de cette rencontre est scellé le Pacte du Quincy, par lequel les États-Unis s’engagent à protéger le royaume et la famille régnante en échange d’un approvisionnement énergétique privilégié. Une close tacite de ce pacte est la promesse de Roosevelt de ne pas autoriser la création d’un État juif indépendant en Palestine. Le 5 avril, Roosevelt réaffirme par écrit à Ibn Saoud son engagement à n’entreprendre « aucune action, en tant que chef de l’exécutif de ce gouvernement, qui pourrait se révéler hostile au peuple arabe ».

Roosevelt meurt sept jours plus tard, le 12 avril. En 1947, Fayçal se sent profondément trahi lorsque Truman, pour des raisons de financement électoral essentiellement, se prononce pour le plan de partage de la Palestine. À l’issue du vote, Fayçal dénonce publiquement les manœuvres de corruption et d’intimidation qui ont permis d’obtenir deux tiers des votes à l’Assemblée générale de l’ONU et déclare que, pour ces raisons, son gouvernement « ne se considère pas lié par la résolution adoptée aujourd’hui par l’Assemblée générale ». Néanmoins, Fayçal, qui avait tenté de rassurer les délégations arabes, est sévèrement critiqué pour son « inexplicable naïveté », et d’autant plus lorsque Truman reconnaît l’État d’Israël quinze minutes après sa proclamation.

En 1964, Fayçal est appelé sur le trône à la demande des princes, pour remplacer son frère, jugé incompétent. Il sauve le pays du naufrage économique et le guide vers la modernisation. En matière de politique étrangère, sa grande ambition, qu’il exprime dans son discours inaugural à la Conférence islamique mondiale en avril 1965, est de faire basculer le monde arabe dans le camp américain, que Nasser a quitté à contre-cœur en acceptant l’offre d’aide militaire de l’URSS (les Américains ayant posé des conditions inacceptables à leur aide militaire). En contrepartie de sa fidélité aux États-Unis, Fayçal s’engage à avoir une attitude intransigeante vis-à-vis d’Israël (dont il refuse toujours la légitimité), de soutenir le peuple palestinien dépossédé, et d’user de son influence sur les cercles dirigeants américains en faveur de la cause palestinienne.

Lorsque Gamal Abdel Nasser meurt le 28 septembre 1970, le roi Fayçal devient le principal soutien de Yasser Arafat et de l’OLP. C’est grâce à lui qu’Arafat sera accueilli à l’Assemblée générale des Nations unies le 13 novembre 1974 et traité comme un chef d’État.

Nixon n’est pas un président pro-israélien, loin de là. Mais en 1973, Henry Kissinger, déjà conseiller à la Sécurité nationale de Nixon, devient aussi secrétaire d’État, à l’issue d’une lutte d’influence se soldant par la démission de William Rogers, partisan d’un soutien à la cause palestinienne. Sous l’influence de Kissinger, les États-Unis viennent en aide à Israël durant la guerre du Kippour, en octobre 1973, par laquelle l’Égypte et la Syrie ont tenté de récupérer les territoires illégalement occupés. Après la guerre de 1973, l’assistance militaire des États-Unis à Israël se renforce.

En avril 1974, le roi Fayçal envoie son ministre du pétrole Sheikh Yamani à Washington, pour déclarer à Kissinger qu’il n’augmenterait pas sa production si les Américains ne forçaient pas Israël à se retirer des territoires occupés. Nixon tente de reprendre la main et envoie le directeur adjoint de la CIA, le général Vernon Walters, pour une rencontre secrète avec les leaders de l’OLP, sans en informer Kissinger. Walters revient convaincu de la bonne foi d’Arafat. En juillet 1974, Nixon lui-même se rend en Égypte, Arabie Saoudite, Syrie, Israël et Jordanie et exprime une position très ferme, tançant Israël pour son intransigeance. Le 6 août 1974, Nixon annonce à Kissinger qu’il entend couper toute aide militaire et économique à Israël si l’État sioniste refuse de se plier aux résolutions de l’ONU.

Le 9 août 1974, Nixon démissionne, contraint par l’intensification du scandale du Watergate. Cette affaire, qui passe communément pour la preuve de l’indépendance des médias américains et de leur efficacité comme contre-pouvoir démocratique, est en réalité la démonstration de la puissance des grands médias (et du Washington Post en particulier) comme arme sioniste dans la politique des profondeurs.

Nixon est remplacé par le vice-président Gerald Ford. Connu pour ses positions pro-israéliennes, Ford prend comme première décision de reconnaître officiellement Jérusalem comme la capitale de l’État hébreu. Cette décision unilatérale, qui bafoue les résolutions de l’ONU, suscite la colère du roi Fayçal d’Arabie.

Le 16 août 1974, Fayçal décide d’utiliser l’arme pétrolière et provoque la première crise pétrolière en réduisant le volume d’extraction, dans l’espoir d’infléchir la politique pro-israélienne des États-Unis. Puis il procède au retrait des réserves d’or saoudiennes entreposées aux États-Unis. Kissinger menaçe d’utiliser la force pour desserrer ce qu’il qualifie d’ « étranglement du monde industrialisé ». Des manœuvres militaires sont menées par le commandement américain dans le Golfe et des simulations de débarquement ont lieu à Oman. Un accord est finalement négocié lorsque Fayçal envoie à Washington son ministre de la Défense, l’émir Sultan. En échange d’un recul du gouvernement américain sur la question de Jérusalem et de son engagement à exiger d’Israël le retour aux frontières de 1948, Fayçal recrute un millier de conseillers militaires américains pour former la Garde nationale saoudienne, chargée de protéger les puits de pétrole et la famille royale. Par ce geste, Fayçal place son sort et celui de sa famille entre les mains des États-Unis, comptant sur la bonne foi des Américains pour rééquilibrer leur politique au Moyen-Orient.

Ce rééquilibrage n’aura pas lieu. Le 25 mars 1975, le roi Fayçal est assassiné par son neveu Fayçal ibn Musad. Le régicide est condamné à mort et promptement décapité sans avoir expliqué son geste, et ses motivations restent inconnues à ce jour. On sait qu’il était d’un naturel calme, qu’il vivait aux États-Unis depuis dix ans, que durant ses études à l’Université du Colorado, il était tombé sous le charme de l’actrice Christine Surma, laquelle l’avait convaincu de s’installer à Berkeley, l’avait introduit dans un milieu gauchiste et l’avait rendu addict du LSD. Avant de rejoindre Riyad en mars 1975, il avait brièvement suivi un traitement psychiatrique à Beyrouth. Selon une enquête publiée par l’Executive Intelligence Review du 26 décembre 1978, Fayçal ibn Musad aurait été la cible d’un projet inspiré par Bernard Lewis (futur inventeur du « Choc des civilisations ») et orchestré par une cabale de sionistes liés à l’Aspen Institute du Colorado et au Council on Foreign Relations, visant à utiliser des étudiants saoudiens résidant aux États-Unis pour déstabiliser l’Arabie Saoudite.

Quelques heures seulement après la mort de Fayçal, son frère Khalid bin Abdulaziz Al Saud est proclamé roi par un conseil restreint ne comprenant que cinq membres de la famille royale. Le nouveau roi se montre beaucoup mieux disposé à l’égard d’Israël. Il n’exprimera durant son règne, jusqu’en 1982, aucun intérêt particulier pour la cause palestinienne, et se montrera incapable de la moindre action significative lors de la Guerre civile qui ravagera le Liban à partir de 1975. En 1979, il n’est certainement pas en position d’empêcher Sadate de signer une paix séparée avec Israël, ce dont Fayçal s’était efforcé de le dissuader, car cela rendrait à jamais impossible toute coalition militaire contre Israël.

L’assassinat de Fayçal présente une ressemblance avec celui de Robert Kennedy, le 6 juin 1968, juste après l’annonce des résultats des primaires de Californie qui faisaient de lui le favori pour l’investiture démocrate. Son assassin, Sirhan Sirhan, était un jeune homme de tempérament calme et, depuis bientôt cinquante ans, clame depuis sa prison qu’il ne se souvient ni d’avoir tué Robert Kennedy, ni d’avoir souhaité le faire – amnésie confirmée par plusieurs expertises psychiatriques. Il pense avoir été drogué et/ou hypnotisé. Le fait que Sirhan ait été palestinien et qu’on ait expliqué son geste par sa haine supposée d’Israël, faisant de lui l’un des premiers « terroristes palestiniens », suffit à orienter les soupçons vers le réseau sioniste, qui avait tout intérêt à empêcher Robert Kennedy d’accéder à la Maison Blanche et, de là, de rouvrir l’enquête sur l’assassinat de son frère.


- Source : Laurent Guyénot

vendredi, 27 mars 2015

Démocratie bourgeoise contre démocratie populaire : un enjeu au cœur de la Constitution de 1958

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Démocratie bourgeoise contre démocratie populaire : un enjeu au cœur de la Constitution de 1958

Auteur : Michel J. Cuny
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c1958_09_28_03.jpgJe poursuis ici nos investigations dans les documents de mise en oeuvre de la Constitution de la Cinquième République telle qu’elle a été portée sur les fonts baptismaux par Charles de Gaulle en 1958.
(Cf.http://reseauinternational.net/quand-le-vote-populaire-bloque-a-lextreme-gauche-en-1958-revient-par-lextreme-droite-un-demi-siecle-plus-tard/ )

Nous avions laissé Edmond Barrachin au moment où il s’inquiétait d’obtenir du général de Gaulle et de son gouvernement que soit mise en place, par le biais d’une loi organique dûment prévue dans la nouvelle Constitution, une barrière à l’expression des voix communistes. Cela se passait à l’occasion de la séance du 31 juillet 1958 du Comité consultatif constitutionnel, et concernait la rédaction de l’article 23 dont la première phrase était ainsi libellée :

« Une loi organique fixe la durée des pouvoirs de chaque Assemblée, le nombre de ses membres, leur mode d’élection et le calcul de leur indemnité. » (Volume II, page 576)

Nous apprenons que, dans sa réunion spécialisée du 1er août 1958, le groupe de travail a reçu communication d’une suggestion d’amendement tendant à retoucher, non plus l’article 23 qui traite de cette loi organique, mais l’article 2 qui définit la « souveraineté nationale », en lui adjoignant un article 2bis dont voici la première phrase :

« La liberté de pensée, d’expression ou d’association, considérée comme une conquête essentielle et inaliénable, est garantie à tous. » (Vol. II, page 118)

Jusqu’à cet endroit, il n’y a rien à redire. Au contraire, il vaut la peine de noter l’extrême importance des éléments qui sont ici rassemblés : liberté de pensée, d’expression ou d’association. En tant que tel, un peuple peut-il renoncer à quoi que ce soit sur ce terrain-là ? Non, certainement. Ou bien alors, c’est qu’il est question de se référer à un système étatique dans lequel le peuple est subordonné à une autorité sur laquelle il est censé n’avoir pas la moindre prise. Mieux : entravé dans sa liberté de penser, de s’exprimer et de s’associer, il se trouverait sous un diktat permanent en ce qui concerne ses allées et venues, ses paroles et son for intérieur.

À le tenir ainsi, on le soumet à une dictature qui risque de ne plus avoir de fin et qui pourra tout se permettre, puisque, au moindre dérapage de quelque individu que ce soit et dans quelque direction que ce soit, il y aura une infraction à sanctionner, jusques et y compris dans le cerveau de quiconque.

Voici, alors, ce contre quoi met en garde la suite de l’amendement proposé :

« Cependant, cette liberté ne saurait être invoquée pour couvrir les idéologies ou entreprises qui tendent à l’abolir. »

Ici, la contradiction est criante. Il s’agit d’abolir la liberté dans les cas où elle-même risquerait d’être abolie… Mais qui décide d’abolir quoi ? De fait, l’amendement organise l’une des abolitions au détriment de l’autre : à quel titre ? C’est ce que la suite nous apprendra :

« Les partis politiques et tout groupement dont le programme intéresse le corps social sont libres. Mais leurs structures et leur vie intérieure doivent être limitées et ils ne doivent avoir aucune obédience envers les États étrangers. » (Vol. II, page 118)

La liberté est donc « limitée ». Rappelons qu’il s’agit de la liberté de se réunir, de s’exprimer et même de penser… Voilà ce qu’il faut « limiter ».

Mais, « structures » et « vie intérieure » des partis en question… Y aura-t-il la moindre « limite » à l’ensemble de ces « limites »-là ?

Non, dès qu’il y a soupçon d’ »obédience envers les États étrangers« . Lesquels ? Les États-Unis ? L’U.R.S.S. ? La Chine ?

Pour l’instant, nous n’en savons rien… La suite et fin de l’amendement nous en disent-ils davantage ?

« Une loi organique fixe les obligations de civisme auxquelles doivent satisfaire les groupements pour qu’ils puissent devenir une menace pour la souveraineté publique, la liberté d’opinion et l’indépendance nationale. La participation des individus ou des groupements à l’exercice de l’autorité est réglementée par la loi. » (Vol II, page 118)

Ne sera donc « citoyen » que l’individu répondant à certaines « obligations de civisme« . Et lui seul ou les groupements soumis aux mêmes « obligations de civisme » pourront interférer dans « l’exercice de l’autorité« .

Maintenant que nous tenons la bride qu’il s’agit d’ajouter à l’article 2, revenons vers celui-ci… Dans son état initial, cet article décisif est remarquable pour ses trois premiers alinéas :

« La souveraineté nationale appartient au peuple.

Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.

Le peuple l’exerce par ses représentants et par le référendum. » (Vol. II, page 564) On le voit : le peuple est ici indivisible. Sans doute est-ce trop démocratique…

Voici maintenant la version définitive de l’amendement tendant à anéantir cette indivisibilité par un article 2bis ainsi libellé :

« La liberté d’opinion et d’expression est garantie à tous. Toutefois les associations et groupements politiques doivent s’inspirer de principes démocratiques et n’accepter aucune obédience étrangère. » (Vol II, page 118)

Ils étaient trois à faire ce sale boulot, et nous reconnaissons l’un d’eux : MM. Bruyneel et Barrachin (Indépendants et paysans d’action sociale) et M. Chardonnet (professeur à l’Institut d’Études politiques de Paris), membre désigné par le chef du gouvernement, Charles de Gaulle…


- Source : Michel J. Cuny

Les Grecs de la Mer Noire

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Erich Körner-Lakatos :

Les Grecs de la Mer Noire

Quand les Pontiki, les Grecs de la Mer Noire, rêvaient d’un Etat à eux

Vers les heures du midi, le 29 mai 1453 la Rome orientale, soit l’Empire byzantin, bascule définitivement dans le passé. La nuit précédente, l’Empereur Constantin XI Paléologue et ses sujets, Grecs et Latins réunis, avaient prié en commun dans Sainte-Sophie. Ensuite, chacun s’en est allé à son poste. Juste avant les premières lueurs de l’aube, les Turcs lancèrent leur attaque contre Constantinople, dernier bastion de l’ancien Empire byzantin. Cette « Polis », jadis très étendue, a été réduite à une population de 36.000 habitants. Pendant quelques petites heures, les défenseurs soutiennent l’assaut des janissaires puis, par une poterne de la muraille, ceux-ci parviennent à s’engouffrer dans la ville et à atteindre son centre. Les chrétiens succombent à la puissance musulmane. Les Ottomans sont sous le commandement de Mehmet II, qui vient de prendre le titre de « Mehmet le Grand », parce qu’il s’est rendu maître de la capitale byzantine.

La métropole est tombée mais quelques restes épars de l’ancien Empire byzantin continuent à se défendre bec et ongles contre les fidèles de Mohammed. D’une part nous avons la Morée byzantine dans le Péloponnèse qui résistera pendant six ans sous le commandement de Demetrios, un frère du dernier empereur. D’autre part, deux Etats du Pont Euxin (la Mer Noire), peuplé de Grecs dits « pontiques » (Pontiki), résistent aussi : Trébizonde et Theodoros.  A l’est du littoral méridional de la Mer Noire se trouve l’Empire de Trébizonde, qui existe depuis 1204, l’année où les chevaliers catholiques de la Quatrième Croisade ont pris Constantinople et l’ont pillée. L’Empire grec-byzantin survit alors en exil à Nicée et autour de cette vieille Cité grecque d’Asie Mineure. L’Empire de Trébizonde, lui, va tenir jusqu’en 1461. Le dernier empereur de Trébizonde, David Comnène (Komnenos) sera exécuté le 1 novembre 1463.

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La principauté de Theodoros se trouvait en Crimée, dans l’arrière-pays d’un littoral alors dominé par les Génois qui tenaient le port de Caffa (Theodosia pour les Grecs, Feodossia pour les Russes aujourd’hui). Cette principauté s’était constituée au 13ème siècle comme partie de la région byzantine de Cherson en Crimée, qui ne sera jamais une colonie génoise. Elle fut toujours étroitement liée à l’Empire de Trébizonde. Les habitants de Theodoros étaient un mélange de Grecs, de Goths de Crimée (qui parlaient toujours leur langue germanique), d’Alains et de Karaïmes (variante très particulière du judaïsme). Tous cependant se servaient du grec comme langue véhiculaire et avaient adopté la religion grecque-orthodoxe.

En mai 1475, les Ottomans prennent la ville de Caffa et chassent définitivement les Génois de la Crimée. Le tour de la principauté de Theodoros est venu : le Grand Vizir ottoman, commandant de l’armée, Ahmed Pacha, entame le siège de la capitale Mangup qui durera six mois. Les défenseurs ne capitulent qu’en décembre 1475. Ce morceau byzantin de la Crimée sera le dernier territoire indépendant qui relevait de l’Empire. Alexandre, le dernier Prince de Theodoros, appartenait à la dynastie grecque-arménienne des Gabras. Son sort sera pitoyable : il sera réduit en esclavage et mourra prisonnier à Constantinople.

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Revenons au 20ème siècle. Pendant la première guerre mondiale, les Français font distribuer en secret dans toute l’Anatolie des cartes d’une future République Pontique ou République du Pont. Les Grecs pontiques, habitants du littoral méridional de la Mer Noire se soulèvent en mai 1919. Au même moment, les puissances de l’Entente donnent le feu vert au premier ministre grec Eleftherios Venizelos pour qu’il envahisse l’Anatolie : il ne se passe pas un mois pour que les troupes grecques débarquent à Smyrne. D’autres puissances européennes débarquent également des troupes en Asie Mineure : les Italiens à Adalia (aujourd’hui Antalya) et les Français plus à l’est, en Cilicie. Tous veulent un morceau aussi gros que possible du gâteau anatolien.

Les Grecs pontiques descendent de la population de l’Empire de Trébizonde. Les insurgés de mai 1919 réclament la création d’un Etat grec pontique. Leur métropole, la ville portuaire de Trébizonde n’est pourtant pas habitée que par des Grecs pontiques ; il y a aussi des Arméniens et ceux-ci réclament la ville pour que la future Grande Arménie, dont ils rêvent, puisse disposer d’une fenêtre sur la Mer Noire. Venizelos déclare devant le Parlement d’Athènes qu’il ne voit aucun inconvénient à ce que la future Arménie prenne Trébizonde. Ilkomonos, Président de la Ligue nationale du Pont, déçu, critiquera sévèrement la Grèce pour cet abandon. L’Etat des Grecs du Pont ne sera qu’un rêve et une ébauche : il n’existera jamais, d’abord parce que Trébizonde et toute la région du Pont ont été attribués à la République d’Arménie lors du Traité de Sèvres en 1920. Ce sera un autre plan non réalisé : à la fin de l’année 1920, les troupes nationalistes turques battent et repoussent les Arméniens. Le rêve des Grecs du littoral méridional de la Mer Noire s’évanouit définitivement. Pire : le Traité de Lausanne de 1923, dont les clauses sont plus favorables aux Turcs que celles du Traité de Sèvres, prévoit un échange de population entre la Grèce et la Turquie. Après avoir vécu pendant plus de 3000 ans dans la région, les Grecs orthodoxes du Pont sont contraints de quitter leur pays. 300.000 d’entre eux sont évacués de force vers la Grèce, où la population autochtone ne les accueille pas de manière amicale parce qu’ils parlent un dialecte jugé bizarre et qu’on les prend pour des « demi-Turcs ».

Aujourd’hui encore, existent de par le monde des associations de Grecs pontiques qui se donnent pour but de cultiver leur héritage culturel.

Erich Körner-Lakatos.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°10/2015, http://www.zurzeit.at ).

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La « Megali Idea »

« Megali idea », la « Grande Idée », pour les Grecs, est l’union de toutes les régions peuplées de Grecs ethniques, la création d’une très grande Grèce. Cette idée s’est développée à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème : à cette époque, le Royaume de Grèce, qui, au départ, en 1832, ne comprenait qu’une infime partie des terres habitées par des Hellènes, s’était agrandi. En 1864, les Iles ioniennes autour de Corfou se joignent au royaume. En 1881, c’est au tour de la Thessalie. En 1913, les Grecs héritent de la Crète et de la Macédoine. Lors des traités de la région parisienne de 1919, le premier ministre grec Venizelos réclame l’annexion de toute la Thrace, y compris Constantinople, qui ne serait plus la capitale ottomane d’Istanbul. Constantinople serait reconquise, rêve de tous les patriotes grecs. Venizelos demande aussi le retour à la mère –patrie de toutes les îles de l’Egée, la région de Smyrne sur la côte occidentale de l’Anatolie jusqu’à l’actuelle Antalya, une bande territoriale de 400 km de long et de 50 km de profondeur sur la côte méridionale de la Mer Noire (le territoire peuplé de Grecs pontiques) et, enfin, Chypre.

Le Traité de Sèvres ne satisfait pas les Grecs. Ils reçoivent certes toute la Thrace, sauf Istanbul. Egalement les îles de l’Egée, à l’exception de l’archipel du Dodécanèse, autour de Rhodes, donné à l’Italie, et la région de Smyrne. Le littoral méridional de la Mer Noire reste turc. Les Anglais ne cèdent évidemment pas Chypre, car l’île est un élément stratégiquement trop important sur la route des Indes. Après l’échec de leur campagne d’Anatolie et le Traité de Paix de Lausanne, les Grecs perdent la Thrace orientale et la région de Smyrne. La « Megali idea » appartenait au passé.

EKL.

jeudi, 26 mars 2015

Michael Torigian’s Every Factory a Fortress

Michael Torigian’s Every Factory a Fortress

By Eugène Montsalvat

Ex: http://www.counter-currents.com

tor1ARSVm+yTL._UY250_.jpgMichael Torigian
Every Factory a Fortress: The French Labor Movement in the Age of Ford and Hitler
Athens, Ohio: Ohio University Press, 1999

Michael Torigian’s Every Factory a Fortress: The French Labor Movement in the Age of Ford and Hitler chronicles the rise and decline of the French Labor movement from the years surrounding the First World War to the outbreak of the Second, culminating in a storm of labor agitation from 1934-1940.

It tells the story of how the working class responded to the social changes introduced by the Fordist-Taylorist model of production that became prevalent during World War I. The rise of the labor movement in these decades lead to the establishment of the Parti Communiste Français (PCF) as a major political force. They faced a great deal of challenges that manifested as strife on the factory floor, within the unions, against the various other factions in French politics, and internationally.

Torigian focuses particularly on the most powerful and radical element of the labor movement, the metal workers, termed métallos in French. These workers were involved in the various trades of steel making, shipbuilding, re-forging, mechanical manufacturing, electrical manufacturing, airplane, automobile, and defense manufacturing, and other miscellaneous metal fabrication. They would play a pivotal role in the wave of strikes and factory occupations that occurred in the years immediately preceding the Second World War.

In addition to the labor struggle, the threat of a Fascist coup in 1934 and the impending war with Germany, made the labor movement a part of the left wing French resistance to Fascism, yet the tension between the international political concerns and economic issues facing the workers would prove to deleterious to the unions and the PCF as the nation lurched towards the Second World War.

Every Factory a Fortress begins with an overview of the transformation of the French metal industry in the years surrounding the First World War. Perhaps the most drastic of all the changes was the adoption of the Fordist-Taylorist mode of production. In the years before the First World War, the metal industry was essentially based in craft workshops, which required a certain amount of skilled labor, and some familiarity with mathematics and drafting as well as manufacturing. It was an essentially artisanal trade.

The First World War would be the beginning of the end for the small workshop. Industrial production would be concentrated in large factories, often employing thousands of workers, which would utilize mechanized, standardized mass production techniques as developed by Henry Ford and Frederick W. Taylor. These would be detrimental to the conditions of the worker. In the old workshops, the craftsman enjoyed a degree of independence and the respect of the foremen. Management rarely intervened in the day-to-day life of the worker.

The Fordist-Taylorist system would replace much of the skilled labor needed with machines, and their operators would be subjected to dehumanizing “scientific management.” Engineers and management would dictate the most effective means of production to the workers, who were reduced to performing repetitive and often dangerous industrial routines as part of an assembly line, often timed by a stopwatch. Failure to keep pace would result in the dismissal of the worker, thus making employment less secure.

This was compounded by the fact that the bosses, termed the patronat, viewed themselves as rulers of the workers, and refused to recruit higher level positions from the laborers, preferring to hire engineers and managers from outside. This lack of social mobility would compound the divide between the workers and the patronat.

The conditions of the war furthered the problems inherent in the system. The fact that many men were out at the front, and would die as a result of the war, meant that women, immigrants, and boys were brought in to fill their roles in the war years and those following. Paid less and easily replaced, this furthered the degradation of skilled labor.

The high turnover in the metal industry following the First World War would have serious social consequences as well. The lack of job security and the flux of employment that resulted from workers constantly leaving factories in search of higher wages led to a fairly nomadic existence. The rooted communities based upon the skilled workers of the workshop ceased to exist and workers crowded into hastily constructed suburbs, which lacked adequate electricity, sanitation, and other basic amenities. Tuberculosis, diphtheria, and other communicable diseases took their toll, and child mortality increased.

The decline of the traditional working communities and the rise of atomized life in the slums provided an opening for mass, consumer culture to replace the organic bonds of society. Sports, radio broadcasts, and cinema became popular diversions French culture became Americanized, Hollywoodized, as one trade unionist noted, “Today, life inside and outside the factories is similar to life in America and has no other aim than the pursuit of crass material satisfaction . . . To achieve this satisfaction people seem willing to accept any kind of servitude.” Moreover, the rise of consumerism distracted the working class from political and economic goals.

The labor movement in France was descended from the ideology of revolutionary syndicalism, which held that the workers would rise up and seize control of the workshops. In the aftermath of the First World War, it proved to be antiquated, as it focused on the concerns of skilled workers in the atmosphere of the workshops that dominated before the rise of the mass industrial system.

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Represented by the Confédération Générale du Travail (CGT), they adopted an anarchist position and refused to negotiate with political parties or form their own to represent themselves, codifying their beliefs in the 1906 Charter of Amiens. Opposed to negotiation with bosses and politicians, the CGT used wildcat strikes, boycotts, and sabotage to advocate for worker control. However, membership remained low, and poor organization stifled its ability to pursue extended strikes.

Divergences between the more reformist and the revolutionary wings began to arise and were furthered by the First World War, as the working class was unequivocally patriotic in their support of the war effort. This lead the CGT to reject direct action in favor of negotiation. However, the new workers in the war industry did not take to the CGT, preferring more mass movement-oriented action over the skilled labor elite of the CGT.

In 1917 there was a round of strikes, opposed by CGT representatives, who sought to protect the interests of skilled laborers from the demands of the masses. In March 1918, another round of strikes lead by anti-reformist dissident stewards broke out. Furthermore, the Russian Revolution had piqued the interest of the more revolutionary segments of the labor movement.

In the waning months of the war, reformist elements sought to codify some of the state-directed socialist aspects of the war economy to mitigate the threat of revolution, proposing nationalization, collective management, and state resolution of contract disputes. However, the end of the war restored the full free market, and the unions lost whatever leverage they enjoyed during the war.

This strengthened the hand of revolutionary syndicalists and the new Soviet-oriented groups. In June 1919, anarchist stewards lead nearly 180,000 workers in a month long strike, where a Soviet was proclaimed in Saint-Denis. The refusal of the CGT leadership to endorse the strikes only exacerbated tensions between the revolutionaries and the reformists. This led to creation of the PCF from a split in the Socialist Party in 1920, and workers began to rally to this new “worker’s party.”

The reformist leadership began to purge the revolutionaries aligned with the PCF, who formed the Confédération Générale du Travail Unitaire (CGTU) in 1922. The CGTU experienced infighting between syndicalists, anarchists, and communists, but by 1923 had enough control to bring the CGTU into the Soviet backed Red International of Labor Unions and organize the union according to Bolshevism. The Unitaires, as CGTU members were called, in the metal industry were used as the political laboratory of the CGTU, where “every change of line, every new directive, every political imperative cooked up by the French and international communist movement would thus find its way into the union’s daily operations.”

One particular organizational change used by the CGTU was to shift the base of operations from the section locale, which represented union by neighborhood, to the section syndicale, which represented workers directly on the factory floor, thus implanting the CGTU into the daily workings of the factory. Unfortunately, the factory sections were hampered by management intimidation and logistics. Both the CGTU and the “confederal” CGT failed to achieve much progress throughout the twenties in terms of concrete gains for their members.

It was the onset of the Great Depression that would strengthen the hand of labor in France. The contraction in the labor movement would end the high turnover in the factories. Immigration, migration from the countryside, and female labor participation decreased, and skilled workers and family men were given priority. This essentially stabilized the environment on the factory floor, which would allow the labor movement to take root. Moreover, the conditions inside the factory worsened in terms of stagnating wages, production speedups, and longer hours. The stabilization of the workforce, combined with more unpleasant conditions lead to a greater need for labor activism.

The CGT tried to organize within the communist dominated suburbs, but were hampered by the union locale mode of organization where unions were represented by locals outside the factory, which led to a lack of contact between the worker and union. The unitaires were better prepared to unionize the métallos, using the section syndicale to reach workers directly on the factory floor. The PCF also utilized factory cells to recruit.

In 1930, direct orders from the Soviet Union forced the CGTU and PCF to reduce their revolutionary rhetoric and focus more on the day-to-day struggles of the workers, which helped end the marginalization they suffered in the preceding years. In 1932 the CGTU started making more concrete demands than full scale revolution like the 40 hour week, guaranteed minimum wages, collective bargaining, and health and safety guarantees. However, the revolutionary core was still present in the party, though reigned in. These radical activists would prove useful in leading future agitation. An increase in strike activity by the CGTU from 1931 to 1933 would result from the turn towards the concerns of the common worker. The CGTU took on the prominent French auto manufacturer, Renault, in November 1931 after a large wage cut was announced. The strike broke out on a shop by shop level, leading to a two month struggle with management. While the strike failed, it raised the credibility of the CGTU in the eyes of the workers. In 1933, the CGTU fomented a massive strike at the plant of Citroen after wage cut announcements were made. After a work stoppage by 300 craftsmen, CGTU agitation eventually caused Citroen to lockout 18,000 workers. Strike committees were formed as intermediaries between union leadership and the workers. Citroen eventually reopened its factories and the promised a mitigation of the wage cut, and the workers returned in blocs, who would engage in slowdowns to force the factory to keep their promises and rehire strikers. While the strike did not bring Citroen to heel completely, it solidified the role of the CGTU as the leader of labor activism in the metal industry.

The events of February 1934 France would have a major impact on the labor movement. The Stavisky Affair, which revealed that several members of the cabinet were connected to the Jewish swindler Serge Stavisky, inflamed the passions of the far right, and led to a series of demonstrations in January 1934 by organizations like Action Française and Croix de Feu of a generally an anti-democratic character.

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On February 3rd, Premier Daladier dismissed the right-wing prefect of the police, leading to massive demonstrations on the 6th. 100,000 rightists marched on the Chamber of Deputies, and police opened fire, killing 18 and leaving 18,000 wounded. Fearing impending civil war, the government resigned.

Maurice-Thorez.jpgThe initial response of the communists was indifferent. PCF leader Maurice Thorez stated that there was “ no difference between bourgeois democracy and fascism. They are two forms of capitalism . . . Between cholera and the plague one does not choose.” On the 7th of February, the PCF rejected a socialist overture to form a united front against what was widely perceived as a Fascist coup attempt.

Interestingly enough, it was PCF member and future Fascist Jacques Doriot that broke ranks with the party leadership to propose an alliance with the Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) against the anti-republican forces. In response, Thorez announced a demonstration on February 9th against fascism and Daladier’s cabinet. The demonstration was banned, but it went ahead anyhow, resulting in street fighting that left six dead. In response a general strike was called on February 12th, mobilizing four million workers across the country.

In this action, the strikers saw themselves not as agents of revolutionary class struggle, but as defenders of French democratic institutions derived from the French Revolution. This in turn would lead to the formation of alliances between the PCF and the less revolutionary factions of the French left. The PCF joined the SFIO to formulate a “united action pact.” With German rearmament posing a threat to Soviet Union, the PCF was forced to abandon its criticism of French democracy and seek alliances with potential allies against a future German assault within the political sphere. Steps were taken to reunify the CGT and the CGTU, but they had yet to produce any results. The new-found moderation of the PCF and CGTU and their symbolic defense of the republic proved to be quite successful in convincing workers to join, swelling the ranks in the metal union enough for them to put out a weekly paper, Le Métallo.

The Franco-Soviet Pact of Mutual Assistance in May 1935 forced further rapprochement between the PCF and the French state, which opened the way for an alliance with the Radicals, the bourgeois liberal party. The PCF increasingly appealed to French patriotism against the threat of Germany, wrapping themselves “so tightly in the French flag that the hammer and sickle would barely be visible.” The May 1935 election would also see the formation of a People’s Front observing “republican discipline,” where voters would vote for the strongest Left-wing party on the second ballot. This lead to massive gains for the PCF, moving the number of cities and towns under PCF control from 150 to 297.

In June 1935, the Comité de Rassemblement Populaire was formed to bring together the PCF, SFIO, CGT, CGTU, and Radicals to organize a pro-republican Bastille Day rally. However, it decided to maintain itself afterwards and align with the People’s Front in support of republican defense. However, the various factions were in dispute on a number of issues, and it would take until January 1936 for them to codify a program, based around international defense against fascism, suppression of the right-wing leagues, and some fairly vague promises of restoring the worker’s purchasing power harmed by the depression through a fairly Keynesian program. A GCT-CGTU merger would follow in March of 1936.

The political gains and consolidation of the left would help support and organize labor activism in the future. In 1935, the first major successes of the CGTU soon followed, the Gnome-et-Rhône aircraft works granted labor demands after the threat of a strike, and similar victories in the Panhard-Levassor auto plant, the Chausson auto works, Hispano-Souza, and the aircraft plants of Bloch, CAMS, and Loiré-Olivier soon followed.

The 1936 parliamentary elections would intensify the momentum of the French labor movement, the Communists growing from 10 to 72 seats. However, parties of the extreme right had also made significant gains. The atmosphere of polarization grew as the moderate bourgeois liberal parties were reduced in strength. 120,000 workers rose in a May Day strike. The Bréguet aviation plant fired two militants in reprisal for their role in the May Day strike, which triggered an occupation. When police arrived to evict them, they barricaded themselves into the workshop bearing the company’s prototypes. The management recalled the police and opened negotiations when they refused to leave. The striker’s demands were satisfied. Another strike broke out, possibly encouraged by the PCF’s Toulouse branch, in the Latécoère aviation plant and it was settled in the workers favor in a manner similar to the Bréguet strike. The wave of factory occupations struck the capital region, notably at the Bloch plant, where a strike aided by PCF deputies and the Communist mayor of Courbevoie succeeded in granting a new contract with a large raise to the workers.

However, the leadership of the PCF, was not entirely pleased by these actions, as they had joined the People’s Front to maintain the force of the French government against the rising power of German Fascism. PCF organ L’Humanité urged the workers to “refrain from wild revolutionary gestures.” However, the new People’s Front government had buoyed the worker’s hope for economic reform, and they would go ahead with or without Communist support.

A demonstration in memory of the Paris Commune of 1871 on May 24th drew 600,000 workers, furthering the fervor of the movement, as syndicalist Pierre Monatte remarked, “When you feel strong in the streets, you can no longer feel like a slave in the factory.” The Tuesday following the commemoration of the Commune, 4,000 workers occupied six metal plants. This strike would spread, on Thursday 33,000 Renault workers would join. Attempts to resolve the strikes on June 1st failed when the employers refused to sign a contract. On June 2nd, 60 factories were occupied, and the strike had spread to other regions of France. The union leaders who had advocated caution in order to maintain their political position were ignored as the movement gained a life of its own.

On June 7th, an agreement, dubbed the Matignon Accords, was reached, which promised recognition of the union, a 7 to 15 percent raise, and a system of shop stewards. Other demands would be resolved later. However, the employers immediately had reservations, and the most of the striking workers saw no reason to leave, believing the accords were too loose. By the 9th of June, four million workers remained on strike.

Fear of a revolution reached fever pitch as labor delegates rejected the employers’ concessions, demanding four non-negotiable things: a serious wage increase, paid vacation, payment for the days on strike, and satisfaction of the striking technicians’ demands. The government, fearing civil war, hurriedly passed a forty-hour week, paid vacation, and collective bargaining. Thorez, fearing that that the strike would break the People’s Front, called on workers to bring the strikes to an end, and on the 12th of June, the union signed a contract with the employer’s collective, the UIMM, which granted paid vacation, raises, and shop stewards, and the union was recognized as the sole bargaining agent of the workers. Further bargains between individual factories were struck on the 13th and 14th, and work resumed on the 15th. The workers viewed this as a great triumph, and the strikers evacuated the plants to great fanfare.

The employers responded to the new system with a series of indirect attacks on the Matignon Accords, firing stewards, reclassifying categories of workers, and delaying the implementation of the contract. The employers’ actions intensified the workers’ defiance, augmented by the fact that many of the new union recruits were inexperienced in dealing with the formalities of negotiation and came to unionism in the surge of labor radicalism. The union leadership was presented with problems from the confrontational attitude of the new stewards, who sought to flex their new found power at the least provocation from management. The PCF worried that further conflicts with the patronat would damage the political strength of the People’s Front. CGT leader Jouhaux urged employees to ignore “employer provocations” and wait for the government to arbitrate disputes.

The advent of the Spanish Civil War would further the rifts developing in the People’s Front further. The Blum government bowed to public pressure and refused to aid the loyalists in the conflict. For the PCF and the CGT this was akin to the endorsement of fascism. A one-hour general strike in protest of France’s non-intervention was called for on the 7th of September. While supported by the Communists, it had the effect of inflaming the tensions between them and the syndicalists and socialists opposed to further warfare in Europe, and the SFIO announced its opposition to the strike on the grounds that it would threaten the People’s Front government.

To counter the Communist influence in the factories, the SFIO formed the Amicales Socialistes d’Enterprise, a rival union. Some former confederals in the CGT also took an anti-communist, pacifist line spread through their organ Syndicats. About a third of the CGT, sympathetic to revolutionary syndicalism supported the Syndicats group. At the first meeting of the Metal Federation’s congress after CGT-CGTU reunification, attempts were made to preserve the spirit of unity, and two of six executive positions were reserved for confederals. However, following the passage of a compulsory government arbitration bill for strikes, which the CGT accepted, and Blum’s increasingly conservative policies in the midst of financial crisis, workers became increasingly disgruntled with the union’s willingness to support the government, and anarchist and Trotskyites formed the Cercle Syndicaliste “Lutte de Classes” in opposition to CGT.

tract-sfio-1936-1.jpgWorker support for the People’s Front government was further eroded in 1937 following the rise of the fascist Parti Sociale Français (PSF). Following the fatal shootings of six workers by policemen in an anti-fascist demonstration at Clichy on March 16th, which lead to a call for a half-day strike in protest of the killings, Blum threatened to resign if the strike went ahead, and then failing to do so, ordered the police to crackdown on the workers who allegedly instigated the violence at Clichy.

Worker anger at the PCF’s collaboration with Blum was unabashed; one Communist stated, “They massacre the workers, they let revolutionary Spain perish, and it’s L’Humanité and the party that makes us swallow it all.” Violent protests erupted in factories throughout the Paris metal industry. In response, employers increased their repression of the unions, locking out workers and firing militants, even refusing to abide by settled contracts in some cases.

The resignation of Blum, who was replaced by Chautemps, only diminished the workers’ faith in the People’s Front and increased the anger they felt towards the union leadership for collaborating with it. The Amicales, Cercle Syndicaliste, and Syndicats, as well as Catholic and Fascist unions attracted workers. Following the failure of the unions and the employers to agree on a new contract after the expiration on the 31st of December 1937, and the failure of the government to arbitrate new terms, the stage was set for another major wave of conflict between labor and management.

1938 saw the reinstatement of Blum as premier following Chautemps’ resignation. This in turn gave the union leadership impetus to demand an anti-fascist foreign policy in addition to their contractual demands. Blum would increase defense spending to counter Germany’s rearmament, but he demanded the unions make a concession concerning the forty-hour work week. The union was willing to abide by this, provided they received a new contract, but the proposed deal fell through. This failure strengthened the hand of the anti-CGT, anti-PCF groups like the Amicales, Cercle Syndicaliste, and Syndicats, who claimed that the union was overtaken by “war psychosis” to the extent that it ignored the economic objectives close to the workers. The metal unions attempted to convince the Blum government that the employers were sabotaging war production through their treatment of the workers. In twenty metal plants workers struck in 20- to 90-minute waves for a new contract and the opening of the Spanish border. However, this in turn lead to large scale strikes, shutting down Citroen’s seven Paris plants, which did not mention foreign policy concerns at all. The union leadership was unprepared for an intensification of the strike activity, but they had no choice but to allow them to continue if they want to maintain the respect of the laborers. However, when the sections syndicales initiated more strike activity, under orders from the central leadership, the leadership then refused to take responsibility or seize the initiative to guide them, torn between the demands of the workers and the political imperatives of maintaining the government against German rearmament. The indecision of the union leadership, combined with their failure to adequately provide strike pay, soup kitchens, or elect strike committees, left the strikers feeling abandoned, which in turn provided an opportunity for Trotskyites to demonstrate leadership of the strike and agitate for further work stoppages. The PCF response was violent and decisive, and PCF thugs beat any Trotskyite agitators approaching the factories. To compound issues, Catholic and Fascist unions were also attempting to turn the workers against the union leaders, and this resulted in several violent confrontations. In the face of mounting divides in the strikers, the employers saw no reason to soften their stance towards them and adamantly refused to entertain their demands. An offer by union leaders to end the strike following government arbitration and a token wage increase was rebuffed by the employers. This failure only spurred further strikes, by April 8th it consisted of 68,000 workers occupying 40 factories. Blum once again resigned in the face of mounting pressure after failing to obtain special powers to end the strikes.

The Daladier succeeded in gaining the special powers denied to Blum and he ordered troops to occupy Paris. A deal called the Jacomet Sentence was struck for workers in the nationalized aviation sector, providing a 45-hour week and a 7 percent wage increase. This was extended to private sector plants on April 13th, and ratified on the 14th. The entire Paris metal industry returned to work on the 19th.

However, workers began to notice how much the agreement curtailed their rights, effectively destroying many of the gains won with the Matignon Accords. Section meetings, posting of union information, and the collection of dues were restricted or prohibited. Furthermore, employers used punitive firings against labor militants, in express violation of the contract they agreed to. Membership in the metal unions declined by nearly a third. In response to criticism among the ranks, CGT leadership labeled unruly members Trotskyites, fascists, or provocateurs.

Further pressure on the unions arose when the Daladier government appointed center-right politician Paul Reynaud as Finance Minister. His decrees proved particularly intolerable, raising taxes, imposing new pro-employer mechanisms to resolve industrial strife, reestablishing the six-day work week, and giving employers the right to fire or blacklist employees for refusing overtime. These decrees would give the CGT a reason to strike against the Daladier government, with the intent of forcing its resignation. A series of strikes on November 21st to the 24th broke out and raised further pressure of a general strike, forcing police to use violence to remove the occupying strikers. They police succeeded in evicting the strikers from all the plants but Renault, whose management further inflamed tensions by announcing an increase in hours. Union leaders attempting to defuse the situation were ignored and workers prepared a last stand, barricading the doors, and gathering pieces of metal to use as projectiles in the face of a coming police onslaught. 6,000 police faced down 10,000-15,000 workers. The ensuing “Battle of Renault” saw the police deploy tear gas to clear the factory and resulted in serious injury to 46 police, 22 workers, hundreds of lesser injuries, and 500 arrests. Renault locked out 28,000 workers the next day and declared their contract null and void. Between the 25th and 30th, union leadership wavered, giving the government time to prepare further measures against future unrest. A general strike planned for the 30th of November was impeded by the government’s deployment of troops and its requisitioning of workers necessary to the basic functioning of national infrastructure. It is estimated around 75% of the Paris region metal industry participated in the strike, but the end result was total defeat. Entire factories were locked out or had their workforce dismissed, union stewards were fired, 500 strikers were sentenced to prison. Rehired workers had to deal with significantly less protections than the ones they had earned two years earlier, and the non-socialist factions of the state shunning cooperation with the unions and communists.

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Following the March 1939 annexation of the remainder of Czechoslovakia by the Germans, repressive conditions in the factories only intensified as a result of hurried military production. However, labor leaders following the Comintern anti-German line, were loath to interrupt the militarization of France against Germany. Then the Molotov-Ribbentrop Non-Aggression Pact between the Soviet Union and Germany threw the leadership into chaos. Daladier accused the PCF of being unfaithful to France and CGT leader Johaux condemned the pact, but resisted calls to remove communists from the CGT. The PCF was thrown into even worse disarray than the CGT, as a third of its elected officials resigned in protest, and the government seized their publications. The German invasion of Poland, forced PCF leader Thorez to accept the war effort, but a direct Soviet order demanded that the PCF denounce the war and sabotage the French war effort. The CGT responded by purging the Communists from its ranks. The PCF was proscribed and forced to go underground. The Communist- dominated metal union was disbanded on the 26th of September. The government’s polices towards labor once again became more repressive, banning collective bargaining, strikes, and freezing wages. Those who objected were interned.

However, government concerns about the threat of labor unrest let to an agreement between labor and management to collaborate in the war effort, called the Majestic Agreement. Yet this collaboration failed to deliver any concrete benefits to the workers. Finally, German victory over France in May 1940 would put the factories at the disposal of the victors, thus ending the period of labor strife that had lasted for six years.

Lessons for White Nationalists

The rise and fall of the French labor movement provides many lessons for any budding political movement. Those on the right should not be afraid of learning from the successes and failures of a supposedly left-wing movement. Indeed, many of the concerns articulated by the labor movement were inherently conservative, if not reactionary, as Torigian notes in his Epilogue.

The rise of the unions had its origin in the reaction to the social dislocations caused by mass production and industrialization. Economic events tore asunder the traditional communities centered around the craft workshop; the spirit of camaraderie that craft workers enjoyed was replaced by mechanized drudgery. The strikes provided the first opportunity in years for workers — who stood shoulder-to-shoulder, bound to machines — to form bonds with one another. During the six years of labor unrest, the unions set up schools, concerts, and vacation homes for their members, giving them some semblance of a community they had lost in the preceding years. The goal of restoring the historical ties of a community severed by modernity shows the deep conservatism beneath the outward trappings of leftist unionism.

Another conservative facet of labor’s rise was the fact that it was jolted from its previous malaise by an appeal to patriotism. It was the call to defend the Republic, and the heritage of the French Revolution, that started the six years of struggle in 1934. As Alain Soral states in “Class Struggle Within Socialism: 1830-1914 [2],” “It is historically demonstrated that the people are always patriotic,” noting that even the Communards of 1871 were reacting against the defeat of Sedan and the Prussian occupation agreed to by the bourgeois government. It was the leadership’s willingness to follow the foreign dictates of Comintern, at the expense of economic and social concerns dear to the average worker, that destroyed the benefits they had achieved through the Matignon accords.

The failure of the People’s Front should also be a lesson to any radical political movement about the dangers of mainstreaming. The willingness to sacrifice the gains the union had achieved for the survival of a political party proved disastrous. The equivocation and willingness to compromise demonstrated by the CGT and PCF in the years following Matignon weakened the resolve in the ranks, diminished membership in the movement, and opened the door for more radical elements to outflank them. The concerns of the people within the movement should take priority over any desire for political expediency. The idea that some politician will be the savior of any particular extreme struggle, left or right, has been disproved time and time again. Those who fail to grasp that would greatly benefit from reading Every Factory A Fortress.

Furthermore, anyone wishes to see how a mass movement can become strong enough to challenge the entrenched interests of the political and economic elite should read Every Factory a Fortress. As the struggles of labor continue in the face of globalization, multiculturalism, unchecked immigration, and other consequences of untrammeled neo-liberalism, the need for a movement to raise its banner against this brazen exploitation grows daily. Only by assimilating the lessons of the period from 1934 to 1940 will it emerge victorious.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2015/03/michael-torigian-every-factory-a-fortress/

URLs in this post:

[1] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/03/EveryFactoryaFortress.jpg

[2] Class Struggle Within Socialism: 1830-1914: http://openrevolt.info/2012/03/23/alain-soral-class-stuggle-within-socialism-1830-1914/

mercredi, 25 mars 2015

Het einde van (de) geschiedenis

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Door: Dirk Rochtus

Ex: http://www.doorbraak.be

Het einde van (de) geschiedenis

Nee, dit is niet Fukuyama revisited. Dit gaat over linkse plannen om het vak geschiedenis af te schaffen.

Leraars geschiedenis in Duitsland maken zich zorgen. De regering van de Oost-Duitse deelstaat Brandenburg wil namelijk het vak geschiedenis in zijn huidige vorm afschaffen. De vakken geschiedenis, aardrijkskunde en politieke vorming zouden moeten versmelten tot het vak 'Gesellschaftslehre' (maatschappijleer). Ook fysica, chemie en biologie zouden onder de gemeenzame noemer 'Naturwissenschaften' vallen. De regering, die bestaat uit SPD (sociaaldemocraten) en 'Die Linke' (radicaal-links), meent dat het onderwijs meer moet worden afgestemd op de leefwereld van de scholieren. In plaats van in vakjes te denken moet er een overkoepelende leerinhoud komen, in plaats van een chronologische aanpak van het geschiedenisonderwijs moet er rond thema's gewerkt worden. De leraar zou bepaalde thema's kunnen uitdiepen in functie van de situatie in de klas en de competenties van de leerlingen.

De bedoeling is om de hervorming vanaf het schooljaar 2016-'17 te laten ingaan in Brandenburg. Volgens de christendemocratische oppositie (CDU) doelt het plan van de rood-rode regering erop het tekort aan leerkrachten 'statistisch' weg te cijferen. Als een leerkracht biologie immers ook onderwijs geeft in vakken waarvoor hij of zij niet opgeleid is, lost dat probleem zich immers vanzelf op, merkt de CDU in deze deelstaat schamper op. Maar het verzet tegen de hervormingen stoelt natuurlijk op een nog veel fundamentelere bezorgdheid. Als de chronologie uit het geschiedenisonderwijs wordt gebannen, bestaat het gevaar dat de leerling geen overzicht meer heeft en geen verbanden meer zal kunnen leggen. Een puur chronologische benadering van de geschiedenis kan tot datafetisjisme, een puur thematische tot een onderwijs à la carte leiden. De ideale aanpak is een evenwichtige koppeling van chronologie en thematiek. Het is ook een goede zaak dat er dwarsverbindingen worden gelegd tussen geschiedenis, aardrijkskunde en politieke vorming, maar al die vakken in één pot gooien heft de consistentie op die elk van hen eigen is.

Plannen zoals die van de rood-rode regering in Brandenburg hoeven niet te verwonderen. Ze passen in een tijdgeest waarin het geheugen niet meer 'getergd' mag worden met feitenkennis, waarin discuteren over thema's leuk is, en meer algemeen geschiedenisonderwijs als saai en irrelevant wordt beschouwd. Maar wanneer de geschiedenis niet meer gekend is, zal het woord van Karl Marx in de praktijk nog bewaarheid worden, namelijk dat ze zich herhaalt 'das eine Mal als Tragödie, das andere Mal als Farce' (uit: Der achtzehnte Brumaire des Louis Bonaparte, 1852). Overigens, Louis Bonaparte wie?

Bismarck’s system of continental alliances

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Bismarck’s system of continental alliances

By Srdja TRIFKOVIC (USA)
Ex: http://orientalreview.org

In an interview for the German news magazine Zuerst! (April 2015) Srdja Trifkovic considers the significance of Otto von Bismarck’s legacy, 200 years after his birth.

Dr. Trifkovic, how would Bismarck react if he could see today’s map of Europe?

Trifkovic: He would be initially shocked that the German eastern border now runs along the Oder and Neisse rivers. Otto von Bismarck was a true Prussian. In his view, cities such as Königsberg, Danzig or Breslau were more properly “German” than those in the Rhineland. His first impression therefore would be that Germany has “shifted” to the West, and that an important social and cultural aspect of his Germany has been lost. Once he’d overcome this initial shock, he would look at the map of Europe again in more detail. The considerable distance between Germany and Russia would probably amaze him. What in Bismarck’s time was the border between Germany and Russia is now a “Greater Poland” which did not exist at his time. And former provinces of the Russian Empire are now independent states: the three Baltic republics, Belarus and Ukraine. Bismarck would probably see this as an unwelcome “buffer zone” between Germany and Russia. He had always placed a great emphasis on a strong German-Russian alliance and would no doubt wonder how all this could happen. He would probably consider how to bring back to life such a continental partnership today. That would be a diplomatic challenge worthy of him: how to forge an alliance between Berlin and Moscow without the agitated smaller states in-between throwing their spanners into the works.

What would he advise Angela Merkel?

Trifkovic: He would probably tell her that even if you cannot have a close alliance with Russia, at least you should seek a better balance, i.e. more equidistant relations with Washington on the one hand and Moscow on the other. The concept of the Three Emperors’ League of 1881 is hardly possible today, but there are other options.

Security and the war in Ukraine would focus Bismarck’s attention…

Trifkovic: Merkel has adopted a very biased position on Ukraine, which Bismarck would have never done. He was always trying to cover his country from all flanks. In Ukraine we can clearly observe a crisis scenario made in Washington. Bismarck’s policy in the case of modern Ukraine would be for Berlin to act as a trusted and neutral arbiter of European politics, and not just as a trans-Atlantic outpost.

You said earlier that Germany since the time of Bismarck has shifted to the west. Do you mean this not only geographically?

Trifkovic: Even as a young man, as the Prussian envoy to the Bundestag in Frankfurt, Bismarck detested the predominantly western German liberals. At the same time, he later endeavored to ensure that Catholic Austria would be kept away from the nascent German Empire. Even at an early age we could discern Bismarck’s idea of Germany: a continental central power without strong Catholic elements and liberal ideas. He also knew that such a central European power must always be wary of the possibility of encirclement. Bismarck knew that he had to prevent France and Russia becoming partners.

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At all times the rapport with Russia appeared more important than that with France…

Trifkovic: Here is an oddity in Bismarck’s policy. After the 1870-71 war against France, the newly created German Empire annexed Alsace and Lorraine and thus ensured that there would be permanent tensions with a revanchist France. In real-political terms it should have been clear that any benefits of Alsace-Lorraine’s annexation would be outweighed by the disadvantages. French irredentism made her permanently inimical to Germany. No political overture to Paris was possible. The entire policy of the Third French Republic (1870-1940) was subsequently characterized by deep anti-German resentment.

As an American with Serb roots, you know East and West alike. Are there some differences in their approach to Otto von Bismarck?

Trifkovic: Apart from a few individuals in the scientific community, I am sorry to say that Otto von Bismarck is not adequately evaluated either in the West or in the East. On both sides, you will often encounter a flawed caricature of Bismarck as a bloodthirsty warmonger and nationalist who was ruthlessly pursuing Germany’s unification and whose path was paved with corpses. Nothing is further from the truth. The three wars that preceded unification were limited armed conflicts with clear and limited aims. Bismarck ended two of those wars without unnecessarily humiliating the defeated foe; France was an exception. The war against Austria in 1866 in particular showed that Bismarck’s only concern was to secure Prussia’s supremacy in German affairs. Only a few years later he concluded an alliance with Austria-Hungary. Let me repeat: Bismarck was not a brutal warmonger; he was a brilliant political realist who quickly grasped his advantages and his opponents’ weaknesses. Therein lies an irony that today’s moralists find difficult to explain: Bismarck was a cold calculator and his decisions were rarely subjected to ethical criteria – but the result of his Realpolitik was a relatively stable German state which under Bismarck’s chancellorship managed Europe’s adjustment to its rise without armed conflicts. Between 1871 and 1890, the German Empire was on the whole a stabilizing factor in Europe. During the Berlin Congress to end the Balkan crisis in 1878, Bismarck effectively presented himself as an honest broker, respected by all of Europe. However, with Bismarck’s departure in 1890, this period of the relaxation of European tensions and Germany’s stabilizing influence was over.

What changed after 1890 for Europe?

Trifkovic: After Bismarck there was no longer a steadfastly reliable Chancellor and the German policy lost its sureness of touch. Suddenly the neurotic spirit of the young Emperor, Wilhelm II, started prevailing, a feverish “we have-to-do-something” atmosphere. The massive naval program was initiated, while the Reinsurance Treaty with Russia was not renewed – and it was the cornerstone of Bismarck’s scenario to prevent a war in Europe. Initially the Czarist Empire urged the renewal of the bilateral agreement with Berlin. The Kaiser took the view that the Reich could be better protected by its own military buildup than through alliances. And suddenly, Bismarck’s nightmare came true. Since Russia abruptly found herself with no international allies, and the German-Russian relations cooled more and more, it approached France and arranged the military convention of 1892. In 1894 a firm alliance was signed. It was not ideological. The liberal, Masonic, secular and republican France was allied with the Orthodox Christian, deeply conservative, autocratic Russian Empire. And Germany was in the middle. Bismarck always dreaded this sort of two-front alliance, which laid the foundations of the blocs of belligerent powers in World War I. You can see some current parallels in the policy shift of 1890.

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In what way?

Trifkovic: The often neurotic policy of Berlin after Bismarck’s dismissal reminds one of the aggressive style of the likes of Victoria Nuland and John McCain today. Looking at Germany from 1890 to 1914, one sees striking parallels with today’s U.S. neoconservatives. The obsession with Russia as the enemy is one similarity. After Bismarck’s dismissal, Russia was depicted in the media of the German Empire in darkest colors, as backward, aggressive and dangerous. If we take today’s Western mainstream media – including those in Germany – this image has just been reinforced: the dangerous, backward, and aggressive Putin Empire.

Bismarck was not a German Neocon?

Trifkovic: (laughs) No, he was the exact opposite! He was not a dreamer, nor an ideologue. He did not want to go out into the world to bring Germanic blessings to others, if necessary by the force of arms. Bismarck was always a down-to-earth Prussian landowner. While Britain as a naval power opened up trading posts and founded colonies all over the world, and British garrisons were stationed all over in India or Africa, Bismarck’s Germany was created as a classic land-based continental power. I would even suggest that Bismarck himself had an aversion to the sea. Very reluctantly he was persuaded in the 1880’s to agree to the acquisition of the first protectorates for the German Reich. On the whole, Germany’s colonial program was economically questionable. What Germany was left with in the 1880’s was what the other major colonial powers had left behind, especially the United Kingdom. Bismarck knew that, and he saw that all the important straits and strategic points, such as the Cape of Good Hope, were under British control. In Germany the colonial question was mostly about “prestige” and “credibility” – and Bismarck the master politician had no time at all for such reasoning.

Bismarck also had a clear position on the Balkans. In 1876, he said in a speech that the German Empire in the Balkans had no interest “which would be worth the healthy bones of a single Pomeranian grenadier.” This seems to have changed, however: Today German soldiers are in Kosovo, the Federal Republic of Germany was the first country to recognize the independence of Slovenia and Croatia from Yugoslavia in 1991…

Trifkovic: Otto von Bismarck was always weary of tying Germany’s fate to that of Austria-Hungary. His decision to steer clear of the conflicts in the Balkans was sound. After Bismarck’s dismissal Germany saw the rise of anti-Russian and anti-Serbian propagandistic discourse which emulated that in Vienna. Incidentally, there is another quote by Bismarck which was truly prophetic. “Europe today is a powder keg and the leaders are like men smoking in an arsenal,” he warned. “A single spark will set off an explosion that will consume us all. I cannot tell you when that explosion will occur, but I can tell you where. Some damned foolish thing in the Balkans will set it off.” In relation to Serbia there are parallels to the current situation in Europe. In 1903 a dynastic change in Belgrade ended Austria-Hungary’s previous decisive influence in the small neighboring country. The house of Karadjordjevic oriented Serbia to the great Slav brother, to Russia. Vienna tried to stop that by subjecting Serbia to economic and political pressure. But out of this so-called “tariff war” Serbia actually emerged strengthened. We recognize the parallels to Russia today: one can compare the Vienna tariff war against Belgrade with the sanctions against Russia. Sanctions force a country to diversify its economy, thus making it more resistant. In Serbia it worked well a hundred years ago, in Russia it may work now. When Austria-Hungary annexed Bosnia and Herzegovina in 1908, there was a serious emergency and only Germany taking sides with Vienna ended the Bosnian crisis. In the end Germany picked up the tab: After the outbreak of World War I Austrian-Hungarian troops failed to defeat Serbia. They needed military assistance from Germany. Prussian Field Marshal August von Mackensen finally defeated Serbia, and proved to be a truly chivalrous opponent: “In the Serbs I have encountered the bravest soldiers of the Balkans,” he wrote in his diary. Later, in 1916, Mackensen erected a monument to the fallen Serbs in Belgrade with the inscription “Here lie the Serbian heroes.”

When we in Germany think of Bismarck today, we come back time and over again to the relationship with Russia … [Trifkovic: Indeed!] … Is it possible to summarize the relations as follows: If Germany and Russia get along, it is a blessing for Europe; if we go to war, the whole continent lies in ruins?

Trifkovic:  The only ones who are chronically terrified of a German-Russian understanding are invariably the maritime powers. In the 19th century the British tried to prevent the rise of an emerging superpower on the continent, such as a German-Russian alliance. Looking at the British Empire and its naval bases, one is struck by how the Eurasian heartland was effectively surrounded. Halford Mackinder formulated it memorably: “Who rules East Europe commands the Heartland; who rules the Heartland commands the World-Island; who rules the World-Island commands the world.” Dutch-American geo-strategist Nicholas J. Spykman developed Mackinder’s theory further. It is the “Rimland” – which surrounds the heartland – that is the key to controlling the land mass. Spykman is considered as a forerunner of the U.S. containment policy after the war.

Spykman was focused especially on the communist Soviet Union, not so much on Germany…

Trifkovic: He was concerned with controlling the “Heartland” quite independently of the dominant land power’s ideology. Spykman wrote in early 1943 that the Soviet Union from the Urals to the North Sea, from an American perspective, was no less unpleasant than Germany from the North Sea to the Urals. A continental power in Eurasia had to be curtailed or at least fragmented – that is exactly the continuity of the global maritime power’s strategy to this day.

On sanctions against Russia, and U.S.-EU disputes, Germany is in the middle. What would Chancellor Bismarck do today?

Trifkovic: He would swiftly end the sanctions regime against Russia because he’d see that Germany was paying a steep price for no tangible benefit. He would also seek to reduce the excessive U.S. influence on German policymaking. But Europe does not necessarily need a new Bismarck: as recently as 50 years ago we had several European politicians of stature and integrity. People like Charles de Gaulle or Konrad Adenauer had more character and substance than any of the current EU politicians. Europe in its current situation is in great need of them.

Source: Chronicles

samedi, 21 mars 2015

L’AUSTRIA TRA PASSATO E PRESENTE

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L’AUSTRIA TRA PASSATO E PRESENTE

Cristiano Puglisi

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

Le relazioni austro-russe hanno costituito una costante dello scenario geopolitico dell’Europa centrale fin dal XVIII secolo. Ai tempi in cui l’Austria era parte dell’allora Sacro Romano Impero, le relazioni tra le due corone imperiali (quella degli zar e quella della casata d’Asburgo) furono centrali nel costituire una barriera cristiana all’espansione dell’Impero Ottomano verso nordest e nordovest. A testimonianza di quanto strategiche a livello territoriale fossero considerate queste relazioni da parte della corona d’Asburgo, va ricordato che le prime notizie di carattere etnografico sul popolo russo, entrarono in Europa occidentale nel XVI secolo grazie al Rerum Moscoviticarum Commentarii, opera del diplomatico imperiale Sigmund Von Heberstein, che fu due volte ambasciatore del Sacro Romano Impero in Russia(1).

Peraltro è curioso osservare come, già ai tempi di Von Heberstein, sul piano ideale e spirituale le due corone fossero unite non solo da interessi strategici, ma anche dalla stretta correlazione di stampo tradizionale tra il potere politico e il potere religioso. Il termine slavo “Tsar” derivava infatti dal latino “Caesar”(2), utilizzato quindi per indicare una monarchia di stampo imperiale nel senso medioevale del termine. Tre secoli più tardi tale unità ideale trae nuova linfa nell’ambito delle guerre napoleoniche, quando fu lo zar Alessandro I a farsi promotore di quella Santa Alleanza che includeva anche l’Austria e la Prussia e il cui compito, sconfitto Napoleone, era quello di prevenire il riemergere di focolai di carattere antimonarchico in Europa occidentale, ponendovi come argine un significativo blocco mitteleuropeo(3). A suggellare la sacralità di tale missione era venuta in soccorso, già dal biennio 1806-1807, la presa di posizione della Chiesa Ortodossa russa, da parte della quale il Bonaparte era frequentemente presentato come l’Anticristo(4). Tale affinità ideologica tra Russia ed Austria perdurò in maniera significativa fino alla conclusione dei moti del 1848.

Dalla seconda metà del XIX secolo, le pulsioni panslaviste dell’impero russo, che minavano le sostanziali fondamenta dell’impero austroungarico, accesero un periodo di ostilità intermittente tra i due Paesi che si concluse solamente al termine del secondo conflitto mondiale, quando l’Austria fu suddivisa in quattro zone d’influenza (americana, francese, inglese e sovietica), salvo recuperare pienamente la propria sovranità nel 1955. Fu allora che le relazioni tra due Paesi (l’Austria democratica e l’Unione Sovietica) ripresero quota, questa volta su un filo conduttore per certi aspetti diametralmente opposto a quello che aveva caratterizzato il sodalizio di un secolo prima, dato che all’opposizione al liberalismo si sostituì, quale collante, il socialismo. Primo cancelliere, già dal 1945, dell’Austria liberata dai nazisti fu infatti il socialista Karl Renner, il quale godeva del favore di Stalin(5) e che per questo solo dopo diversi mesi fu riconosciuto quale legittimo governante dalle altre forze alleate.

Proprio Karl Renner fu uno dei leader della corrente cosidetta “austromarxista” che, formatasi nella polveriera culturale dell’ultimo impero austroungarico, sviluppò all’interno del Partito Socialdemocratico (SPO) una propria e autonoma visione del socialismo che tentava di realizzare una sintesi tra il rispetto dell’autodeterminazione delle comunità etniche locali e il concetto di stato nazionale(6). Tale terzietà di pensiero rispetto alle posizioni politiche dominanti a livello globale (gli austromarxisti si opponevano decisamente alla critica dell’interesse nazionale quale “stratagemma borghese”(7)), all’interno del mondo politico austriaco non fu tuttavia esclusiva del fronte socialista. Basti qui citare la figura di Julius Raab, cancelliere del Partito Popolare Austriaco (OVP) dal 1953 al 1961 e precedentemente membro del Governo di Engelbert Dollfuss (1934-38). Raab nel 1955 si fece promotore della Commissione congiunta dei prezzi e dei salari, una chiara rievocazione del pensiero corporativista, che era appunto alla base dell’esecutivo Dollfuss ma anche, come è noto, della dottrina economica fascista(8). E proprio in una prospettiva di collaborazione consociativa e corporativa, a differenza di altri Paesi europei, l’Austria si caratterizzò nel dopoguerra per una coalizione tra le due principali forze politiche (socialisti e popolari) che fino agli anni ’60 produssero governi di unità nazionale che procedettero alla nazionalizzazione di comparti industriali strategici e alla costruzione di un moderno sistema di welfare.

Sia tale carattere di terzietà, che la presenza di un forte partito socialista come il SPO, ebbero un ruolo non secondario nel determinare il comportamento dell’Austria durante la Guerra Fredda. Il 26 ottobre del 1955, il giorno seguente all’abbandono del territorio austriaco da parte delle ultime truppe alleate, il parlamento approvò infatti la neutralità del Paese, che è ancor oggi parte del diritto internazionale(9). Questo fu un successo della diplomazia di Mosca, che, tramontato definitivamente nel 1950 il tentativo di inglobare il Paese nella sua orbita con l’appoggio di socialisti e comunisti, evitò in questo modo una “nuova Germania” contesa tra il blocco atlantico e quello sovietico. Che il sentimento di indipendenza rispetto ai principali attori geopolitici fosse sentito realmente dalla classe dirigente austriaca è del resto ben rappresentato dal fatto che il 26 ottobre è tutt’ora celebrato come giorno festivo.

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Dalla fine degli anni ’80, con il progressivo venir meno della pressione di Mosca a Est per il mantenimento di una rigida posizione di neutralità, si ripropose la questione di un ingresso del Paese nella Comunità Europea(10), che fu infine formalizzato nel 1995 e, salvo eccezioni nell’ala sinistra dell’SPO, appoggiato trasversalmente negli anni dalle forze politiche di Governo. Un’integrazione del Paese alla NATO, opzione questa tradizionalmente vista, soprattutto a partire dagli anni ’60 che videro la fine dei governi di coalizione, con favore dai popolari dell’OVP e invece osteggiata dai socialdemocratici del SPO(11). Il ruolo del SPO nei rapporti con l’Unione Sovietica meriterebbe una trattazione più approfondita. Basti però citare come, negli anni ’50 e ’60, il partito fosse frequentemente sospettato di lassismo nei confronti dell’intelligence sovietica(12).

Tali atteggiamenti restarono sostanzialmente immutati fino ai primi anni 2000. Gli eventi subirono un’accelerazione con la guerra in Bosnia Erzegovina, che vide l’Austria siglare il documento Partnership for Peace (1995) per poi inviare le proprie truppe a sostegno dei contingenti NATO nei balcani e di nuovo nel 1999 in Kossovo. Nel luglio 2002, il presidente austriaco Thomas Klestil incontrò il Segretario Generale della NATO, Lord Robertson, incontro che precedette l’invio di truppe austriache a supporto del contingente atlantico in Afghanistan. Nel giugno 2011 si registrò la visita ufficiale di Anders Fogh Rasmussen (Segretario Generale della NATO) a Vienna(13). Politicamente significativo è infine stato il processo di valutazione svoltosi dal 21 al 30 maggio del 2013 alla base di Allentsteig, dove funzionari NATO hanno supervisionato il livello di preparazione delle truppe destinate al progetto PfP per verificare che fossero compatibili con gli standard dell’alleanza per il progetto EURAD13(14). D’altra parte è bene dire che, se da un lato i servizi di intelligence sovietica ebbero per l’Austria un interesse particolare, dall’altro sebbene al di fuori della NATO oggi il Paese ha sul suo territorio due basi militari americane: si tratta di Neulengbach e Konigswarte, gestite e coordinate dal Comando generale statunitense della National Security Agency di Fort Meade (nel Maryland) e organizzate in cooperazione con i servizi segreti britannici, canadesi, australiani e neozelandesi(15).

Il processo di integrazione europea non ha però troncato le relazioni dell’Austria con la Federazione Russa. Anzi. Secondo un analista della The Jamestown Foundation, lo scomparso austro-americano Roman Kupchinski, anche dopo la fine della Guerra Fredda, l’Austria è rimasto uno degli hub favoriti dall’intelligence di Mosca tanto che, secondo il medesimo autore, l’SVR (servizio di intelligence russo all’estero) avrebbe proprio a Vienna la sua centrale più importante in Europa(16). Quel che è certo tuttavia, è la presenza proprio in Austria di numerose compagnie legate al mercato delle commodities e connesse con la compagnia di stato russa Gazprom. Proprio il comparto energetico è centrale nell’attuale assetto di relazioni commerciali tra Austria e Russia. Il 24 aprile del 2010, la partecipata statale OMV, prima tra le aziende dei Paesi europei a siglare accordi commerciali con l’Unione Sovietica nel 1968, siglò un accordo di cooperazione con Gazprom per la costruzione della sezione austriaca di South Stream mentre il 29 aprile del 2014, già in piena crisi ucraina, il CEO di OMV, Gerhard Roiss siglò con Gazprom un memorandum che prevedeva la partecipazione della compagnia russa nel Central European Gas Hub, situato nel piccolo comune di Baumgarten, nello stato federato del Burgenland(17). Un luogo quasi simbolico: governato dal 1964 da esponenti dell’SPO, il Burgenland, trovandosi al confine con l’Ungheria, Paese del quale ospitava un significativa minoranza etnica, era negli anni della “cortina di ferro” strategicamente significativo.

Lungi dal rappresentare un atto di sudditanza, l’accordo tra OMV e Gazprom rientrava in una logica di mutuale convenienza. Dipendente per il 60% dalle forniture di gas provenienti dalla Federazione Russa, OMV aveva avviato nel 2012 un progetto per estrarre gas dalle coste rumene del Mar Nero attraverso una partnership tra la Petrom (compagnia rumena controllata a maggioranza da OMV) ed Exxon Mobil. In questo modo OMV, qualora South Stream avesse visto la luce, avrebbe paradossalmente potuto utilizzare le infrastrutture realizzate con la collaborazione di Gazprom per ridurre la propria dipendenza dal mercato russo, come osservato anche dal New York Times in un articolo dello scorso 22 luglio(18).

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Visto lo scenario, non sorprende dunque che nel mese di dicembre, anche in seguito all’annuncio da parte del presidente russo Vladimir Putin della cancellazione del progetto South Stream, il cancelliere austriaco del PSO Werner Faymann abbia preso rigidamente posizione sia contro le sanzioni alla Russia (17 dicembre)(19), sia contro il Trattato transatlantico di libero scambio (TTIP)(18 dicembre)(20), che prevede un’integrazione tra il mercato europeo e quello nordamericano. Relativamente al TTIP, Faymann ha spiegato come l’Austria non intenda avallare una concessione di privilegi alle affermato multinazionali americane, mentre relativamente alle sanzioni, il cancelliere ha che l’Unione Europea non deve essere “una versione in abiti civili della NATO”.

Tale dichiarazione, più che la prima, è significativa in quanto rappresenta non solo una presa di posizione squisitamente pratica, ma anche e soprattutto ideologica (per il rifiuto di un trattato estremamente liberomercatista) rispetto ai rapporti di Vienna con l’alleanza atlantica che, come abbiamo visto, dalla metà degli anni ’90 si sono evoluti in un sostanziale crescendo. Tale presa di posizione dimostra come l’Austria, sebbene oggi integrata nel contesto dell’Europa comunitaria, sia ancora pronta a tornare a svolgere, all’occorrenza, un ruolo di autonomia, terzietà e alterità nel contesto politico europeo. Una possibilità questa che, rispetto ad altri Paesi europei, deriva, oltre che dal diritto internazionale, anche da una ridotta presenza militare straniera sul proprio territorio. L’Austria può dunque appresentare, nell’ambito dell’attuale momento di forte criticità nei rapporti tra la Federazione Russa, l’Unione Europea e la NATO, un cuscinetto in grado di ammorbidire in seno all’Europa le posizioni atlantiste più intransigenti, rappresentando così per Mosca un potenziale partner di primissimo piano anche per gli anni a venire e, data la sua lunga storia, un punto di riferimento strategico per il panorama mitteleuropeo.

NOTE
1. http://www.hs-augsburg.de/~harsch/germanica/Chronologie/16Jh/Sigismund/sig_intr.html
2. G.Davidson, Coincise English Dictionary, Wordsworth Editions Ltd. 2007, ISBN 1840224975, pag.1000
3. cfr. H.Troyat, Alessandro I. Lo zar della Santa Alleanza, Bompiani, 2001, ISBN 8845291170, 9788845291173
4. P.G.Dwyer, Napoleon and Europe, Routledge, 2014, ISBN 1317882717, 9781317882718, pag.255
5. H.Picks, Guilty victims: Austria from the holocaust to Haider, I.B.Tauris, 2000, ISBN 1860646182, 9781860646188, pag.35
6. M.Cattaruzza, La nazione in rosso: socialismo, comunismo e questione nazionale, 1889-1953, Rubbettino Editore, 2005, ISBN, 8849811772, 9788849811773, pag.17
7. M.Lallement, Le idee della sociologia, volume 1, EDIZIONI DEDALO, 1996, ISBN 8822002024, 9788822002020, pag.108
8. P.S.Adams, The Europeanization of the Social Partnership: The Future of Neo-corporatism in Austria and Germany, ProQuest, 2008, ISBN 0549663916, 9780549663911, pag.171
9. J.A.K.Hey, Small States in World Politics: Explaining Foreign Policy Behavior, Lynne Rienner Publishers, 2003, ISBN 1555879438, 9781555879433, pag.96
10. R.Luther – W.C.Mueller, Politics in Austria: Still a Case of Consociationalism, Routledge, 2014, ISBN 1135193347, 9781135193348, pag.203
11. G.Bischof-A.Pelinka-M.Gehler, Austrian Foreign Policy in Historical Context, Transaction Publishers, 2006, ISBN 1412817684, 9781412817684, pag.212
12. B.Volodarsky, The KGB’s Poison Factory, Frontline Books, 2013, ISBN 1473815738, 9781473815735 , pag.118
13. http://www.nato.int/cps/en/natohq/news_75912.htm?selectedLocale=en
14. http://www.aco.nato.int/nato-evaluates-the-capability-of-the-austrian-armed-forces.aspx
15. http://www.eurasia-rivista.org/dal-mare-nostrum-al-gallinarium-americanum-basi-usa-in-europa-mediterraneo-e-vicino-oriente/15230/
16. http://www.jamestown.org/single/?no_cache=1&tx_ttnews%5Btt_news%5D=34516#.VJ2_KV4BY
17. http://www.south-stream.info/press/news/news-item/south-stream-returning-to-austria/
18. http://www.nytimes.com/2014/07/23/business/energy-environment/an-austrian-company-in-gazproms-grip.html?_r=0
19. http://derstandard.at/2000009627760/Faymann-zieht-EU-Sanktionen-in-Zweifel
20. http://www.krone.at/Oesterreich/Faymann_droht_im_Ernstfall_mit_TTIP-Klage-Auch_im_Alleingang-Story-432130

vendredi, 20 mars 2015

Drieu la Rochelle, la petite mort dans la Grande Guerre

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Drieu la Rochelle, la petite mort dans la Grande Guerre

La Première Guerre mondiale a détruit Drieu la Rochelle, comme elle a emporté avec elle toute la génération des « 20 ans en 14 ». Sauvagement touché par les épreuves du feu et inspiré par ses expériences de l’arrière, la Grande Guerre marquera pour toujours sa vie et son œuvre littéraire jusqu’à son suicide, il y a 70 ans, le 15 mars 1945.

charleroi-407790-250-400-e1404663208812.jpgPierre Drieu la Rochelle n’a éjaculé qu’une seule fois dans sa vie : c’était le 23 août 1914, lors d’une chaude journée de guerre dans la plaine de Charleroi. Ce jour-là, le caporal de 21 ans vit sa première épreuve du feu. Soudain, au milieu de l’affrontement, il se lève, comme s’il n’avait plus peur de la mort, charge son fusil et entraîne plusieurs camarades. L’enivrement que lui procure la sensation d’être devenu le chef qu’il a toujours rêvé d’incarner est comme un orgasme sexuel. « Alors, tout d’un coup, il s’est produit quelque chose d’extraordinaire. Je m’étais levé, levé entre les morts, entre les larves. […] Tout d’un coup, je me connaissais, je connaissais ma vie. C’était donc ma vie, cet ébat qui n’allait plus s’arrêter jamais »*, écrit-il dans La comédie de Charleroi (1934) qui rassemble, sous forme de nouvelles, ses expériences de la Grande Guerre.

L’espace de quelques instants, il pense être le surhomme de Nietzsche, lui qui a mis Ainsi parlait Zarathoustra dans sa besace de fantassin. Ce sera l’expérience la plus forte de sa vie, confessera-t-il. Drieu, dont le premier émoi littéraire fut les épopées napoléoniennes, rêve d’être un héros. Et pas n’importe lequel : un chef viril, dont l’héroïsme prend les traits d’une érection. « Qu’est-ce qui soudain jaillissait ? Un chef. […] Un chef, c’est un homme à son plein ; l’homme qui donne et qui prend dans une même éjaculation. […] J’ai senti à ce moment l’unité de ma vie. Même geste pour manger et pour aimer, pour agir et pour penser, pour vivre et pour mourir. La vie, c’est un seul jet. C’est un seul jet. Je voulais vivre et mourir en même temps », décrit-il cette journée du 23 août.

Vivre, éjaculer, mourir : voilà les trois temps du héros que Drieu croit expérimenter en ce jour de guerre. Sous l’élan de vitalité point l’attrait morbide, comme l’éjaculation conduit à une petite mort. Cette pulsion de vie dans laquelle couve la pulsion de mort est le nœud du psychisme de Drieu. L’enivrement dure peu car, ce 23 août, son régiment doit battre en retraite après une belle percée. Son ami André Jéramec, dont il épousera la sœur Colette, est tué. Drieu, lui, doit être évacué ; un shrapnel l’a blessé à la tête ; il est interné à l’hôpital de Deauville. Durant la Première Guerre mondiale, Drieu ne cessera les allers-retours entre le front et l’arrière, le combat et l’hôpital, les obus et les mondanités.

Syphilis, gale et dysenterie

Le front, il en a deux autres expériences. Quelques mois après sa blessure, il passe sergent et retourne à l’avant, en Champagne, à l’automne 1914. Puis, il est envoyé dans le stratégique détroit ottoman des Dardanelles, pour un combat voué à l’échec. La promesse de l’exotisme oriental se fracasse vite contre la réalité. « J’ai des morpions que ma crasse engraisse. J’ai pioché et j’ai des ampoules. Mes muscles me font mal. J’ai soif tout le temps. Tondu et barbu, je suis laid. Je ne reçois pas de lettres. Je mourrai totalement ignoré », s’écrie le narrateur du Voyage des Dardanelles (1934). L’année 1915 est un cauchemar. Lorsqu’il revient en France, son corps est déliquescent. En sus de la syphilis, probablement contractée dans un bordel de Marseille d’où il est parti dans les Dardanelles, il revient avec la gale et la dysenterie – maladie qui le fait rapatrier. Surtout, la blessure est psychologique : l’insupportable sensation du corps souillé, à rebours du héros nietzschéen qu’il rêve d’incarner, contribuera à son affinité avec le fascisme dans lequel il retrouve l’obsession du corps pur, viril et athlétique.

Ce corps décadent rend aussi plus compliqué son rapport avec les femmes. Drieu, dont les tendances homosexuelles ont rejailli à plusieurs moments de son existence, a connu sa première expérience sexuelle peu avant la guerre. À 18 ans, il suit une femme dans la rue à qui il fait l’amour contre de l’argent dans un hôtel miteux. En plus, elle lui refile la « chaude-pisse » : une blennorragie. Dans ses Notes pour un roman sur la sexualité jamais publiées de son vivant, il confesse n’avoir connu aucune « femme propre » avant la guerre. Ce dégoût du corps n’empêche pas l’auteur de L’homme couvert de femmes d’accumuler les conquêtes autant dans les bordels qu’ailleurs. Obsédé par ces souillures, il songera à écrire une histoire de son corps.

En attendant, le voilà reparti au front. Et pas n’importe où : à Verdun. Il est à la pointe d’une contre-attaque lancée le 26 février 1916 par des « chefs derrière […] chargés de déverser des trains de viande dans le néant » (Le lieutenant des tirailleurs, 1934). L’expérience est atroce. « Qui n’a vu le vide d’un champ de bataille moderne ne peut rien soupçonner du malheur perfide qui est tombé sur les hommes et qui anéantira l’Europe », prophétise Drieu. Le jeune homme de 23 ans est au milieu d’un « pays lunaire, où les volcans pressaient les gueules béantes les unes contre les autres » et où « toute la ligne était calomniée par la continuelle diatribe que vomissaient dix mille bouches noires ». L’artillerie fait pleuvoir une pluie de ferraille sur le champ de bataille peuplé par des fantassins aux pantalons souillés par la colique. Quand, soudain, « l’univers éclata. L’obus arriva et je sus qu’il arrivait. Énorme, gros comme l’univers. » Un obus qui lui arrache un hurlement. « J’allais mourir ; j’étais au fin fond du monde » (Le lieutenant des tirailleurs). Drieu est gravement touché au bras et il perd un tympan. Après un jour de combat, il est évacué comme à Charleroi. Mais, cette fois-ci, sa blessure est plus importante. On le reverse en décembre 1916 dans le service auxiliaire.

 

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« Des masses de ferraille dans la tête »

De cette journée d’enfer, qui clôt ses expériences du feu, Drieu garde deux marques indélébiles : l’impression de profonde absurdité de la Grande Guerre, dont le titre même de La comédie de Charleroi témoigne, et l’horreur moderne de ces combats de fer, qu’il oppose à la grandeur de l’affrontement chevaleresque. « On fabrique des masses de ferraille dans les usines, et puis on se les jette à la tête, de loin sans se regarder et en geignant. […] Nous sommes loin de la guerre décrite par Joinville ou même par Montluc », regrette-t-il dans Le lieutenant des tirailleurs ; comme dans La comédie de Charleroi : « Et cette guerre est mauvaise, qui a vaincu les hommes. Cette guerre moderne, cette guerre de fer et non de muscles. Cette guerre de science et non d’art. Cette guerre d’industrie et de commerce. […] Cette guerre de généraux et non de chefs. […] Cette guerre faite par tout le monde, sauf par ceux qui la faisaient. Cette guerre de civilisation avancée. […] Il faut que l’homme apprenne à maîtriser la machine, qui l’a outrepassé dans cette guerre – et maintenant l’outrepasse dans la paix. » Cette haine de la civilisation décadente des machines le conduira à voir dans le fascisme un renouveau souhaitable. Avec Socialisme fasciste, publié en 1934, Drieu est le premier intellectuel français à se revendiquer de cette idéologie. Trois ans plus tard, il adhère au Parti populaire français (PPF) du futur collaborationniste Jacques Doriot.

En quittant Verdun, Drieu renoue avec l’autre Grande Guerre. La douce, celle des bourgeois de derrière, dans un contraste vertigineux qu’il évoque au début de son roman phare, Gilles (1939). Le personnage empruntant des traits de l’auteur arrive à Paris pour une permission, un soir d’hiver 1917. Gilles se rend au Maxim’s pour boire un verre de champagne. Et revit : « Il but, et tout le délice de ce premier soir coula dans ses veines. Il était au chaud, au milieu de corps vivants, bien habillés, propres, rieurs ; il était dans la paix. » Une paix où les femmes « ignoraient absolument cet autre royaume aux portes de Paris, ce royaume de troglodytes sanguinaires ». Gilles, comme Drieu, « avait faim des femmes, […] de paix, de jouissance, de facilité, de luxe ». Durant cette année 1917, Drieu se perd dans des soirées de débauche au Maxim’s et au bordel pour oublier, exorciser l’enfer du front. Son ami, l’écrivain Maurice Martin du Gard, raconte qu’au Maxim’s Drieu se rappelle avec nostalgie ses années d’avant-guerre, les souvenirs peuplés de camarades tombés. Sa débauche est une fuite en avant qui préfigure celle que vivra, avec lui, la France des « années folles » pour conjurer le douloureux souvenir. Une France qu’Aragon décrit dans Aurélien (1944), double romanesque de Drieu, son ami surréaliste devenu adversaire fasciste. Colette Jéramec a affirmé que son ancien époux lisait Aurélien le jour de son suicide, le 15 mars 1945.

 

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Un cadavre qui s’appelle Drieu

1917 n’est pas seulement une nouvelle expérience de l’arrière faite de soirées et de femmes ; c’est une année rendue majeure par deux événements. Le premier est le mariage avec Colette Jéramec. Cette union est à l’image du rapport torturé de Drieu aux femmes. Elle représente ce qu’il abhorre car elle est une juive issue de la grande bourgeoisie d’affaires. Colette a été sa confidente depuis leur rencontre à l’été 1913, mais le mariage – non consommé – n’est pas heureux. Myriam, que Gilles épouse, est une représentation à peine voilée de Colette contre laquelle Drieu excite par la plume son antisémitisme et son dégoût d’une femme honnie. Mais il sait en profiter. Colette, qu’il trompe dès le début, lui donne 500 000 francs avec lesquels il mène une vie de luxe : tailleurs prisés, cabarets chics, restaurants à la mode… Ce mariage, lui permettant une vie bourgeoise qu’il exècre en idéologie, place Drieu face à ses contradictions et lui fournit un thème littéraire qu’il ne cessera d’exploiter : outre Myriam (Gilles), Lydia (Le Feu follet) et Béatrice (Drôle de voyage) captent son goût refoulé des femmes fortunées.

1917 marque aussi son entrée en littérature. Interrogation, un recueil de poèmes sur la guerre, paraît à l’automne chez Gallimard. Trois ans plus tôt, il avait écrit un premier texte, à l’hôpital de Deauville. Mais il ne fut jamais publié : il l’avait oublié dans un train. En 1920, Drieu reprend, avec un nouveau recueil de poèmes, Fond de cantine, le thème de la Grande Guerre. A-t-il vraiment le choix ? « Du jour au lendemain, la guerre me remplit du besoin impérieux de crier, de chanter », confesse-t-il dans l’inédit Débuts littéraires, en 1943. La guerre le hante et devient le moteur de son œuvre, car il en est mort comme tous ceux de la génération des « 20 ans en 14 ». De la pulsion de vie mystique du 23 août 1914 à Charleroi, il ne reste qu’un cadavre. Et ce cadavre, qui s’appelle Drieu, voudra croire au surréalisme dans les années 20, au fascisme dans les années 30, un temps au stalinisme à la fin de la guerre, puis, faisant le constat de ses fuites en avant, se suicidera. L’avant-veille de ce 23 août déjà, enfermé dans un cabanon, harassé par des jours de marche sous le soleil de plomb, Drieu ôte sa chaussure pour placer son orteil sur la gâchette de son fusil chargé et regarde le trou du canon. « Je tâtai ce fusil, cet étrange compagnon à l’œil crevé, dont l’amitié n’attendait qu’une caresse pour me brûler jusqu’à l’âme » (La comédie de Charleroi). L’arrivée d’un camarade fit cesser la contemplation.

Toute sa vie, Drieu est resté dans la tranchée. « Nous y sommes encore dans ce trou, nous n’en sommes jamais repartis », jure-t-il dans La comédie de Charleroi, pourtant écrit vingt ans après la guerre. De ce nihilisme profond, qui rejaillit sur toute son œuvre, Le feu follet (1931), narrant la marche d’Alain vers le suicide, prospère sur son attraction de la mort. Pour trouver une issue à son obsession de la décadence, cette mort de la société, il fut prêt à verser dans des croyances qui, de Breton à Staline en passant par Hitler, lui ont donné l’espoir d’un renouveau. Toutes furent des impasses. Et c’est ainsi que se dénoue — peut-être — avec la Grande Guerre l’énigme des engagements paradoxaux de Drieu. Dans quelques mots, écrits en 1934 sur ses souvenirs de Verdun : « Je sentais cela. Je sentais l’Homme mourir en moi. »

* Drieu la Rochelle évoque ses expériences de la Grande Guerre dans de nombreux romans. Les extraits qui en sont insérés, s’ils référent à des expériences vécues par l’auteur, impliquent une nécessaire distance.

Photo d’en-tête : Pierre Drieu la Rochelle par Jacques-Émile Blanche, 1924 (© Jean-Louis Mazieres, avec modification).

mercredi, 18 mars 2015

Il ’68 lo ha inventato D’Annunzio a Fiume

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Il ’68 lo ha inventato D’Annunzio a Fiume

È un tale anticipatore che ha rinnovato la letteratura italiana dell’800 quando pubblicò Il Piacere, subito diffuso in tutto il mondo, quando all’estero nessuno conosceva Manzoni. Ha rinnovato la poesia italiana, i rapporti con la borghesia, con la politica, con la vita militare. Soprattutto ci lascia oggi un messaggio molto importante, “Conservare intera la libertà fin nell’ebbrezza” e “Non chi più soffre ma chi più gode conosce”. E qui non si tratta di edonismo, ma di godimento come vita intellettuale libera e gioiosa. Questi sono i suoi messaggi, oltre a quello di guardare sempre avanti, progettare e imporre il proprio futuro, saper far sognare agli altri uomini i propri sogni.
 
di Giordano Bruno Guerri
 
Ex: http://www.lintellettualedissidente.it 

ann12445931.jpgCi racconti un episodio OFF dell’inizio della tua carriera?
Un giorno ho pubblicato il mio libro su Bottai, che era la mia tesi di Laurea, da Feltrinelli. Ebbe un immenso successo soprattutto di discussioni sollevate, perché per la prima volta si sosteneva e si dimostrava che non solo era esistita una cultura fascista, ma che erano esistiti anche dei fascisti onesti e in gamba come Bottai. Il fatto poi che l’avesse pubblicato Feltrinelli… puoi immaginare l’emozione e il disorientamento che provocò. Un giorno ricevetti una chiamata da un ragazzo a me ignoto, mi disse che aveva letto il libro e avrebbe avuto piacere di incontrarmi con alcuni amici. Andai volentieri a quel pranzo in Corso Sempione, dove trovai e conobbi le menti migliori della Nuova Destra di allora, che erano Solinas, Cabona, Tarchi, e non so quanti altri. La cosa buffissima, che mi fece molto ridere, era che il ristorante – tutt’altro che ‘Nuova Destra’ – era tenuto da un signore in camicia nera che ci salutò con il saluto romano e che aveva l’intero ristorante tappezzato di ritratti di Mussolini. Fu un curioso incontro, abbastanza OFF, mi sembra!

Sei uno scrittore, un giornalista, uno degli storici più apprezzati d’Italia e in questo momento sei il Presidente del Vittoriale degli Italiani, la casa museo di Gabriele D’Annunzio. Quest’anno si chiudono le celebrazioni del 150° anniversario della sua nascita, che cosa ha lasciato D’Annunzio all’arte e alla cultura italiana?
D’Annunzio non solo ha lasciato, ma dona ancora. È un tale anticipatore che ha rinnovato la letteratura italiana dell’800 quando pubblicò Il Piacere, subito diffuso in tutto il mondo, quando all’estero nessuno conosceva – e tuttora nessuno conosce – Manzoni. Ha rinnovato la poesia italiana, i rapporti con la borghesia, con la politica, con la vita militare. Soprattutto ci lascia oggi un messaggio molto importante, “Conservare intera la libertà fin nell’ebbrezza” e “Non chi più soffre ma chi più gode conosce”. E qui non si tratta di edonismo, ma di godimento come vita intellettuale libera e gioiosa. Questi sono i suoi messaggi, oltre a quello di guardare sempre avanti, progettare e imporre il proprio futuro, saper far sognare agli altri uomini i propri sogni.

Le battaglie politiche di D’Annunzio oggi sono ancora attuali?
Sono sempre attuali. Contrariamente a quello che si pensa, con questa etichetta di ‘filofascista’ che gli è stata attribuita – lo era anche, perché era un superuomo e quindi aveva adottato il superomismo che poi combaciava in qualche modo con il fascismo –, era sostanzialmente un libertario e la difesa della libertà dell’individuo deve essere un nostro compito, dovrebbe essere una delle missioni della Destra, peraltro…

D’Annunzio fa di Fiume “città di vita, città di arte”, quella è una pagina molto importante…
È una pagina straordinaria, qualsiasi Paese disponesse di un episodio simile nella propria storia lo avrebbe mitizzato con film, romanzi e quant’altro, invece sembra quasi che ce ne vergogniamo. Fiume fu un’anticipazione del ’68 da destra, perché nello spirito libertario di Fiume e di d’Annunzio c’era anche questa componente superomista, per cui il ‘capo’ era gran parte della cosa, ma Fiume fu un’avventura indimenticabile che insieme al futuro ripercorre il passato dell’Italia, il Rinascimento. D’Annunzio conquistò Fiume come un condottiero rinascimentale e la mantenne come un pirata di oggi.

La musica è un elemento centrale nella Carta del Carnaro…
Sì, nella costituzione c’è la musica come strumento di vita e di elevazione del popolo, che deve essere quasi distribuita, donata nelle scuole e a tutti quanti, così come la bellezza delle città; l’arredo urbano, così chiamato oggi con una definizione tremenda, non è stato inventato dagli assessori dei vari Comuni, ma è stato inventato da d’Annunzio.

Nell’ultima biografia “La mia vita carnale” racconti un D’Annunzio privato, quotidiano, amante: come corteggiava le donne il Vate?
Lui aveva il grande vantaggio di essere corteggiato, arrivava in un salotto e le donne erano tutte lì a pendere da un suo sorriso – sdentato, peraltro – perché il suo carisma, la sua fama, la sua eleganza, soprattutto il suo eloquio erano tali da incantare tutte quante. Credo che le seducesse con la parola straordinaria di cui disponeva; a trent’anni disse di aver usato, e gli si può credere, 15.000 parole, mentre noi ne usiamo mediamente da 2.000 a 3.000. Faceva sentire le donne regine della propria vita – questo era un dono magnifico – e secondo il suo motto riceveva quel che donava, una dedizione assoluta.

annDannunzio_Giornale.jpgUn aspetto poco conosciuto di D’Annunzio è l’esoterismo, il suo rapporto con l’aldilà. È vero che ti è capitato di metterti in contatto con il fantasma di D’Annunzio al Vittoriale?
Vivo nella casa dell’Architetto Maroni – come tutti i Presidenti quando sono al Vittoriale – dove Maroni, D’Annunzio e Luisa Baccara facevano delle sedute spiritiche e si mettevano in contatto con l’aldilà. Ogni tanto mi passano accanto dei venti, sento dei soffi, però credo fermamente che sia dovuto alle finestre, che sono ancora quelle degli anni Venti!

Un’altra biografia molto importante che hai affrontato è quella di un grande uomo e artista italiano del Novecento, Filippo Tommaso Marinetti…
Marinetti fu l’ultimo uomo importante che vide D’Annunzio vivo; venti giorni prima della morte andò a trovarlo con tutta la famiglia e gli portò un dono magnifico: una scultura che era il doppio comando di un bimotore Caproni con una dedica che diceva: “Noi siamo i motori della nuova Italia”. Ho scritto questi due libri insieme, prima è uscito D’Annunzio e poi Marinetti, perché fanno parte di uno stesso magnifico progetto culturale inconscio della cultura italiana e mondiale. Due innovatori, uno che parte dal passato (D’Annunzio), uno che guarda direttamente al futuro, ma entrambi vogliono cambiare tutto, due rivoluzionari.

All’inizio tra i due correva buon sangue, poi ci fu uno scontro di personalità. Tu citi sempre una battuta bellissima di D’Annunzio nei confronti di Marinetti…
Marinetti lo stuzzicava dandogli del passatista, del vecchio trombone, e D’Annunzio, da grande creatore della lingua, lo fulminò con un epiteto straordinario: ‘cretino fosforescente’. È futurista al massimo!

Secondo te la vita di D’Annunzio è stata più futurista dei Futuristi? Lui veniva nominato ‘passatista’, in realtà la biografia del Vate affronta tutte le tematiche dell’uomo futurista…
Non tutti i Futuristi sono riusciti a vivere una vita futurista, D’Annunzio sì. Basti pensare a quello che ha fatto con il Vittoriale. Si dice che i Futuristi volessero distruggere i musei, non è vero, era una provocazione. D’Annunzio, al rovescio, creò il museo della propria vita che in realtà non è un museo, è il tempo che si è fermato al momento della sua morte per perpetuare la sua vita. Ha progettato il proprio futuro nel mondo dopo la propria morte ed è riuscito a realizzarlo straordinariamente. Il Vittoriale oggi gode di una salute pienissima, ti voglio dire con orgoglio in anteprima per OFF (perché i dati ufficiali verranno comunicati soltanto a fine anno) che a fine novembre avevamo già avuto 16.000 visitatori in più, ovvero l’8% in più del 2012, e che gli incassi sono di conseguenza aumentati. Il Vittoriale non produce solo cultura e bellezza, ma anche ricchezza. Credo che D’Annunzio, a 75 anni dalla morte, possa essere contento.

Qui su OFF abbiamo intervistato Mimmo Paladino e Velasco, che hanno collaborato con te…
Sono due donatori del Vittoriale, hanno dato al Vittoriale delle opere straordinarie, Mimmo Paladino il suo cavallo blu, che è diventato quasi un simbolo del nuovo Vittoriale, così dominante sul lago, e Velasco la sua muta di cani che accompagnano D’Annunzio e i suoi dieci compagni seppelliti nel Mausoleo, quindi mi fa piacere questa comunione.

Oggi che cosa farebbe D’Annunzio nella situazione politica italiana?
Verrebbe d’istinto dire che cercherebbe di prendere in pugno la situazione. Purtroppo sono smentito dal fatto che non lo fece nel 1921 quando avrebbe potuto, ma era tale la disillusione di Fiume – ricordiamoci che fu costretto ad abbandonare Fiume a cannonate dal governo in carica di Giolitti – che si disgustò profondamente e si ritirò al Vittoriale. Chissà, oggi magari non lo farebbe, certo non passerebbe per il Parlamento!

Le similitudini che qualcuno ha fatto, secondo me azzardando un po’, tra Grillo e D’Annunzio, secondo te sono giuste?
Ma per carità, prima di tutto c’è una differenza culturale pari alla Fossa delle Marianne di 11 km. Certo, i grandi eversori sono sempre accostabili, non a caso Grillo tempo fa mise nel suo mitico blog una frase che sembrava totalmente sua ed era di D’Annunzio. Era una frase che incitava alla necessità di rovesciare l’attuale mondo politico per rinnovare tutto, per riprenderci la gioia di vivere, l’economia, la libertà. Erano parole di d’Annunzio che Grillo ha fatto proprie. Dubito che D’Annunzio avrebbe fatto proprie delle parole di Grillo…

Fonte:
Il Giornale

dimanche, 15 mars 2015

Ein deutscher Revolutionär

Ein deutscher Revolutionär

von Philip Stein

Ex: http://www.blauenarzisse.de

 

RDf2a.jpgVor 75 Jahren wurde der führende 68er Rudi Dutschke geboren. Etablierte Medien erinnern an ihn als „Ikone der Linken”. Doch Dutsche war Patriot und Querdenker.

Als am 11. April 1968 vor dem Büro des „Sozialistischen Deutschen Studentenbundes” (SDS) am West-​Berliner Kurfürstendamm drei Schüsse fallen, geht ein Ruck durch Deutschland. Rudi Dutschke, das charismatische Sprachrohr, die Ikone einer ganzen Generation, war Opfer eines Attentates geworden und schwebt in Lebensgefahr.

Die Bilder dieser hinterlistigen Attacke, bei der Dutschke zweimal in den Kopf und einmal in die linke Schulter getroffen wurde, füllen tagelang die deutschen Fernsehsendungen und Magazine, beschäftigen Journalismus und Politik.

Linksnationale 68er?

Unter den Studenten verbreitet sich die Nachricht vom Dutschke-​Attenat wie ein Lauffeuer. Es folgen Massenproteste, Kundgebungen und schlussendlich schwere Ausschreitungen vor dem Gebäude des Springer-​Verlags. Der schwerverletzte Dutschke überlebt knapp das Attenat. Doch auf die große Bühne kehrt er nie zurück, bleibt fortan ein Schatten seiner selbst. Der Mythos um Dutschke lebt jedoch weiter. Auch heute ist der einstige Studentenführer, der Provokateur und charismatische Intellektuelle der 68er-​Generation, nicht aus den Diskursen von links bis rechts verschwunden.

Der Name Dutschkes steht vor allem für das linke, sich als revolutionär begreifende studentische Milieu von 1968. Bei genauerer Betrachtung symbolisiert er jedoch auch für eine merkwürdige Art von Querfront, eine bisweilen linksnationale Ausprägung der 68er-​Generation. Diese sprach durchaus deutlich von einer nationalen Identität und deutschen Traditionen. Wie stark Dutschke selbst dieser Identität verbunden blieb, zeigt schon seine Biographie: Auch durch seine Verwurzelung im evangelischen Christentum hat er viele konservative Werte gelebt.

Politisch links, privat konservativ

Dutschke war ein absoluter Familienmensch, vom bäuerlichen Leben geprägt, und als seine Freunde die freie Liebe predigten, heiratete er früh – nämlich im Alter von 26 Jahren. Mit seiner US-​amerikanischen Frau Gretchen Dutschke-​Klotz hatte er drei Kinder. 75 Jahre nach seiner Geburt fragen wir uns nun: Wer war Rudi Dutschke? Und wie national tickte er?

Der im brandenburgischen Luckenwalde am 7. März 1940 geborene und dort aufgewachsene Dutschke verbrachte seine Jugend in der DDR. Schon in jungen Jahren entwickelte der sowohl evangelisch als auch sozialistisch geprägte Dutschke eine Renegatenhaltung: Sie äußert sich vor allem in der Ablehnung der SED und der von ihr angestrebten Gesellschaft. Als im August 1961 der Bau der Berliner Mauer beginnt, handelt Dutschke wie viele junge Deutsche in der DDR. Er begeht „Republikflucht“ gen Westen.

Mit seiner Immatrikulation an der Freien Universität (FU) in West-​Berlin – in den Fächern Soziologie, Philosophie, Ethnologie und Geschichtswissenschaft – beschreitet der junge Student einen Weg, der ihn zum entscheidenden Kopf der 68er-​Bewegung machen sollte. Zusammen mit Bernd Rabehl gründet Dutschke 1962 die Berliner Gruppe der „Subversiven Aktion“ und wird auch politisch tätig.

Hassobjekt des Bürgertums

Ab 1965 – Dutschke war nun im politischen Beirat des SDS – bestimmt er maßgeblich dessen Richtung und organisiert in Folge eine Vielzahl von provokanten, doch wirksamen Demonstrationen und bundesweiten, international besuchten Kongressen. Der SDS verknüpft realpolitische Probleme – vorrangig den Vietnamkrieg und die Notstandsgesetze der ersten großen Koalition – mit der angeblich fehlenden sowie verdrängten gesellschaftlichen Aufarbeitung des Nationalsozialismus durch die deutsche Eltern– und Großelterngeneration.

Was 1967 folgt, verändert die junge Bundesrepublik nachhaltig. Im Mittelpunkt stehen nun die Erschießung Benno Ohnesorgs und die bundesweiten Proteste und Ausschreitungen der Studentenbewegung. Dutschke wird medial und politisch zum Rädelsführer einer aufsässigen, unverständlichen Generation stilisiert. Er gilt nun als Symbol des Bruches zwischen Jung und Alt, zwischen der „autoritären“ Bundesrepublik und einer neuen, herbeigesehnten freien Welt der Gleichheit und des Sozialismus. Dutschke wird aber nicht nur zur Ikone einer jungen Generation, sondern auch zum Feind und Hassobjekt der etablierten Medien und Politik. So wird er mehrfach körperlich attackiert, in Zeitungen und Magazinen als „Volksfeind“ dargestellt und schlussendlich Opfer eines beinahe tödlichen Attentates.

Antikapitalistischer Patriot

Er wollte für die „Abschaffung von Hunger, Krieg und Herrschaft“ durch eine „Weltrevolution“, und gegen eine „autoritäre“ und „faschistische“ Gesellschaft kämpfen. Einen weltweiten, ausbeuterischen und unfreiheitlichen Kapitalismus sah er als Wurzel des Übels an. Doch Dutschke äußerte sich nach dem Attenat auf seine Person auch oft und dezidiert zur nationalen Frage. Seine Äußerungen – immerhin die Worte eines überzeugten „revolutionären Marxisten“ – werden in heutigen linken Zusammenhängen gerne und kategorisch verschwiegen.

Verschiedene Renegaten der 68er-​ Bewegung, etwa Günter Maschke, Horst Mahler oder Dutschkes Freund und Weggefährte Bernd Rabehl, haben nach ihrem „Seitenwechsel” zur politischen Rechten versucht, die Geschichte Rudi Dutschkes aus nationaler Sicht zu rekonstruieren. Viele Renegaten behaupten überdies, Dutschke würde im Deutschland dieser Tage mit seinen politischen Ansichten rechts der Mitte stehen. Dass solche Prognosen gehört, doch durchaus auch kritisch beleuchtet werden müssen, steht außer Frage. Die nationalen Traditionslinien innerhalb der „Neuen Linken“ werden durch Dutschke jedenfalls deutlicher denn je.

Gegen die Besatzer

So sprach Dutschke etwa von einer „Kontinuität von Dresden bis Vietnam“, scheute sich nicht, von „Kriegsverbrechen gegen das deutsche Volk“ zu schreiben oder die Teilung Deutschlands auch als Verlust der eigenen deutschen Identität zu titulieren. Zur Teilung seiner Heimat äußerte sich Dutschke vielfach. Er schreibt etwa: „Gleichermaßen empfinde ich es aber als Beleidigung, Jahre nach dem Kriege noch besetzt zu sein. Die Amerikanisierung der BRD und die Russifizierung der DDR, drückt die Spaltung, die Verunmöglichung der Einheit des Landes aus.“

Und weiter: „Es ist für mich außer Zweifel: In der DDR ist alles real, bloß nicht der Sozialismus, in der Bundesrepublik ist alles real, bloß nicht die Freiheit, Gleichheit, Brüderlichkeit, bloß keine reale Demokratie. Wie gesagt, Amerikanisierung und Russifizierung sind vorangeschritten, leider aber nicht die Wiedergewinnung eines realen Geschichtsbewusstseins der Deutschen. Ganz zu schweigen von einem nationalen Klassenbewusstsein der deutschen Arbeiterklasse.“

Mit seiner gleichermaßen vorhandenen Ablehnung sowohl der Sowjetunion als auch des Westens unter Führung der USA ist Dutschke derzeit aktueller denn je.

Denn ein nicht unerheblicher Teil der deutschen Rechten sowie verschiedener Querfrontbewegungen blickt gegenwärtig hoffnungsvoll gen Osten. Als „Putin-​Versteher“ erhoffen sie, der Russe bringe dem Deutschen als neuer Bündnispartner die nationale Identität zurück.

Weder Ost noch West

RD17.jpgDoch Dutschke argumentiert dagegen unverblühmt national. Er weiß klug zu differenzieren: „Anlässlich des ungarischen Volksaufstandes von 1956 wurde mir eines klar. Welches Volk sich auch immer in Mitteleuropa erheben möge, die Amerikaner und Russen werden ihre Herrschaftszonen mit allen Mitteln verteidigen und die andere nicht berühren. Selbstständigkeit, heute Autonomie genannt, ist nicht erwünscht.“

In Bezug auf die Wiedervereinigung erklärt Dutschke weiter, dass beide Großmächte selbstverständlich imperiale Interessen verfolgten: „Warum ist die Linke in der Bundesrepublik so blind in Bezug auf die deutsche Frage? Die USA wünschen sich so wenig ein wiedervereinigtes Deutschland wie die Sowjetunion. Wünschen es überhaupt noch die Deutschen?“ Schlussendlich bringt er mit einer Kritik an den Linken seiner Zeit zum Ausdruck, dass die nationale Frage für ihn von ungeahnter Bedeutung ist: „Die Verquickung der Nationen im internationalen, kapitalistischen Produktionsprozess hat nicht die geschichtlich nationale Substanz aufgehoben. Das gilt besonders für unser Land, für die sozialistische Wiedervereinigung zwischen Rhein und Oder-​Neiße. Diese Aufgabe wird immer mehr eine der Arbeiterklasse in der DDR und BRD.“

Linke Ansätze zum Nationalismus

Dutschke machte sich also für die nationale Frage stark, ohne dabei zu verkennen, dass sowohl „Amerikanisierung“ als auch „Russifizierung“ auf das deutsche Volk einen destruktiven Einfluss ausübten. Ein weiteres prägnantes Dutschke-​Zitat bringt es auf den Punkt. Es stammt aus einem 1978 publizierten Aufsatz Dutschkes mit dem bemerkenswerten Titel Wer hat Angst vor der Wiedervereinigung?: „Über die kapitalistische Amerikanisierung ging der zyklische Auflösungsprozess der geschichtlichen und nationalen Identität bruchlos vor sich. Über die asiatische Russifizierung erfolgte dagegen eine subversive und widersprüchliche Festigung derselben – das ist eine These von mir.“ Eine solch kluge und differenzierte Analyse zu finden, die vor allem die nationale Frage sinnvoll in den Vordergrund stellt, ohne sich klar gen Westen oder Osten zu richten, ist heute äußerste Mangelware. Schon deshalb lohnt sich eine eingehende Lektüre der Schriften Rudi Dutschkes. Zahlreiche der hier genannten Zitate – und interessante Aufsätze – finden sich in der Dutschke-​Textsammlung Mein langer Marsch. Reden, Schriften und Tagebücher aus zwanzig Jahren.

rd5q.jpgSein langjähriger Weggefährte und Freund Bernd Rabehl äußerte überdies schon 1967: „Die marxistische Linke muss Ansätze des Nationalismus weiterentwickeln, gerade auf den neuralgischen Punkt, dass Deutschland geteilt wurde, durch den Bundesgenossen USA, der diese Teilung ab Teheran sanktionierte. Der Nationalismus in dieser Form ist eine Art Sammlung, schafft ein Bündnis zwischen den einzelnen Sozialisten, die dadurch aktiv werden können.“ Dutschke selbst greift das erst nach dem Attentat auf seiner Person dezidiert wieder auf. Er schreibt zehn Jahre nach Rabehl folgende Sätze im Allgemeinen Deutschen Sonntagsblatt: „Unter solchen Bedingungen fängt der linke Deutsche an, sich mit allem möglichen zu identifizieren, aber einen Grundzug des kommunistischen Manifestes zu ignorieren: Der Klassenkampf ist international, in seiner Form aber national.“

Die nationale Arbeiterklasse

Schon 1977 ernteten Dutschkes Aussagen innerhalb der deutschen Linken Empörung, Distanzierung und Unverständnis. Doch auch heute hagelt es für Dutschke Kritik. Der ehemalige Maoist und heutige Politikwissenschaftler Götz Aly stellt Dutschke in seinem Buch Unser Kampf. 1968 – ein irritierter Blick zurück etwa indirekt in Reihe mit Dr. Joseph Goebbels, wenn er schreibt: „Ähnlich wie später Dutschke forderte Goebbels sein akademisches Publikum zur Bildung revolutionärer Bewusstseinsgruppen auf (…)“. Auch Jürgen Elsässer, der heute vor allem durch sein Magazin Compact bekannt ist, übte am 22. April 1998 in der Jungle World noch in dem Artikel Rudis Reste-​Rampe scharfe Kritik an „Rudi Dutschkes Metamorphose“.

Es ist erstaunlich, wie sehr Dutschke die nationale Frage in den Siebzigerjahren zu beschäftigen schien. Von einem Wandel seiner politischen Ansichten zu sprechen, ginge vermutlich zu weit. Doch Sätze wie die folgenden, geschrieben im Jahr 1976, lassen wenig Zweifel an einem nationalen Verständnis des eigentlichen Marxisten: „Die deutsche Sozialismusfrage ist auch eine Frage der Identifikationsgeschichte. Die italienischen Sozialisten und auch die französischen haben einen ungeheuren Vorteil: Sie haben noch eine nationale Identität, nicht die Identität der Bourgeoisie, sondern eine nationale Identität des Volkes und der Klasse. Nach dem 2. Weltkrieg, durch die Teilung des Landes, ist eine Situation entstanden, wo die Arbeiterklasse in diesem Land einen besonderen Identitätsverlust erlitten hat. (…) Auf der einen Seite gilt es, die nationale Besonderheit als solche zu reflektieren, und damit wieder Identität zu gewinnen. Schwer genug, in der Tat — ein gebrochenes Land — damit Identität zu gewinnen, national und sozial, extrem schwierige Angelegenheit. Aber auf der anderen Seite unerläßlich, um die Sozialismusfrage hier stellen zu können.“

Weder links noch rechts

rdutschke.jpgBei allen nationalen Bekenntnissen Rudi Dutschkes darf jedoch nie vergessen werden, dass er schlussendlich auch für eine antiautoritäre und marxistische Welt eines „Internationalismus“ kämpfte und nicht leichtfertig, gar ausschließlich national interpretiert werden kann. Ihn ohne entsprechende Hinweise als „nationalrevolutionär“ einzuordnen, so wie Henning Eichberg es tat, geht fehl. Dutschke war vieles, aber ein Nationalist im klassischen Sinne definitiv nie. Vielmehr kann Dutschke als Beweis dafür gesehen werden, dass die Kategorien „links“ und „rechts“ schon damals nicht mehr aktuell waren.

Ob Dutschke nun einen neuen Typus des „Linksnationalen“ verkörperte, ist nicht von Relevanz. Viel wichtiger ist es, in ihm einen Anstoß zu sehen, Gedanken aus einem vermeintlich anderen politischen Lager nicht kategorisch abzulehnen, sondern sich zumindest stückweise gegenüber einer sogenannten „Querfront“ aus kompatiblen Elementen offen zu zeigen. Unsere europäischen Mitstreiter haben das längst erkannt. Dutschke ist mit seinem Engagement bei den frühen, nationalen Grünen – u.a. mit Herbert Gruhl und Baldur Springmann – diesen Schritt kurz vor seinem Tod am 24. Dezember 1979 noch gegangen.

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samedi, 14 mars 2015

Le premier propriétaire esclavagiste américain était noir

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Le premier propriétaire esclavagiste américain était noir

« Avant 1655 il n’y avait aucun esclave légal dans les colonies américaines britanniques qui deviendront les Etats-Unis, seulement un contrat bilatéral appelé « indenture » pour des serviteurs qui proposaient leur service en échange d’une aide matérielle. Concrètement des noirs acceptaient de partir dans ces colonies britanniques et de travailler pendant un certain nombre d’années pour rembourser leur voyage et leur entretien. Avec cette pratique tous les maîtres étaient tenus de libérer leurs serviteurs après un certain temps. La durée limite de ces contrats était de sept ans. À leur départ on leur accordait 50 acres de terre (environ 20 hectares). Cela était valable pour n’importe quel Africain acheté à des marchands d’esclaves. Eux aussi avaient droit à leurs 50 acres à l’expiration de leur contrat.

Anthony Johnson était un africain venu de l’actuel Angola. Il avait été amené aux Etats UnL’Histoire inacceptable : Le premier propriétaire esclavagiste américain était noiris pour travailler dans une ferme de tabac en 1619. En 1622, il  a failli mourir quand des Indiens Powhatan attaquèrent sa ferme. 52 des 57 personnes présentes périrent dans l’attaque.  Et c’est aussi pendant son passage dans cette ferme qu’il épousa une servante noire.

Quand Anthony fut libéré, il fut aussi légalement reconnu comme “Noir libre” et fit fructifier son lopin de terre avec beaucoup de succès grâce à son dur labeur et son intelligence. En 1651, il possédait 250 acres et cinq serviteurs africains en « indenture ».

Puis, en 1654, Johnson aurait dû libérer John Casor, un de ses serviteurs. Au lieu de cela, Anthony  dit à Casor qu’il prolongeait son temps. Casor s’enfuit et devint l’employé d’un fermier blanc, Robert Parker.

Anthony Johnson poursuivi aussitôt en justice Robert Parker devant  le tribunal de Northampton et en 1655 la cour jugea qu’Anthony Johnson pourrait retenir John Casor indéfiniment. La cour autorisa ainsi les noirs libres à posséder des êtres de leur propre race comme  biens meubles, c’est-à-dire comme esclaves. Voilà comment John Casor est devenu le premier esclave à vie et Anthony Johnson le premier propriétaire américain d’esclave.

Les blancs eux par contre ne pouvaient toujours pas  légalement avoir un serviteur noir comme esclave. Mais en 1670 l’assemblée coloniale passa une loi donnant le droit à des blancs libres (ndlr : des blancs pouvaient aussi être en « indenture ») ainsi qu’aux noirs et aux indiens de posséder des noirs comme esclaves.

En 1699 le nombre d’africains libres suscita de telles craintes de voir une insurrection raciale que l’état de Virginie  ordonna le rapatriement des noirs libérés en Afrique. Beaucoup de noirs se vendirent alors à des maîtres blancs pour ne pas retourner sur le continent Africain. Mais des milliers d’autres furent rapatriés dans des pays comme la Sierra Leone et le Libéria qui de fait devinrent des colonies d’anciens esclaves africains américains longtemps financées par les divers gouvernements d’Amérique.

Monrovia, la capitale du Libéria a été ainsi nommée en honneur du Président US James Monroe et Freetown, la capitale du Sierra Leone, en honneur à la liberté accordée par l’Amérique.

Néanmoins les propriétaires noirs d’esclaves noirs continuèrent à prospérer aux États-Unis.

En 1830 il y avait 3775 familles noires vivant au Sud ayant des esclaves noirs.
Et avant la guerre de sécession en 1860 il y avait environ 3,000 esclaves appartenant aux ménages noirs dans la seule ville la Nouvelle-Orléans.

Des faits qui nous donnent à méditer la vision d’Orwell : « Qui contrôle le passé contrôle le présent. Qui contrôle le présent contrôle le passé. » »

Source : Henri Guillaumet ici

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vendredi, 13 mars 2015

World War Two, a View From Different Eyes

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World War Two, a View From Different Eyes

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

I have in the past written much about the Second World War, from Pearl Harbor to the dropping of the bombs on Hiroshima and Nagasaki; from Roosevelt’s manipulations to get the US into the war to the forced migrations of millions of Germans and other Europeans after the war.  While much of this was based on work from revisionist historians (even Herbert Hoover!), most of the authors on which my posts were based were from the United States or otherwise affiliated with the victorious side.

I am now beginning to go through another history of the war, this one by a German revisionist historian.  The book is entitled “1939 – The War That Had Many Fathers,” by Gerd Schultze-Rhonhof.

About the author:

Schultze-Rhonhof was born in Weimar. He entered military service in 1959 a few years after the Bundeswehr was founded. When he retired in 1996, he was Territorial Commander-in-chief in charge of Lower Saxony and Bremen and held the rank of Generalmajor (Major General).

The book is quite controversial, even (or especially) in Germany:

In his book “Der Krieg, der viele Väter hatte” [The War that had many Fathers], he argues that Adolf Hitler had not wanted to risk war right until September 1939. Thus, Schultze-Rhonhof especially blames Poland for the outbreak of World War II as a result the rejection of German willingness of negotiations. Besides, also Great Britain, France, the United States and the Soviet Union had taken their part in the outbreak of the war because they had driven Poland into the war.

It should be noted that the author does not seem to be introducing a book that exonerates Hitler.  He suggests that the war had many fathers – not just one.  This is certainly an uncontroversial suggestion to anyone with even a moderate understanding of the roots of the war.

From my past reading, it is quite clear that the US, Great Britain, and France did, in fact, push Poland into war and did cause Poland to not negotiate with Hitler and Germany, for example from “Freedom Betrayed,” by Herbert Hoover:

Further American activities were disclosed after the Germans had invaded Poland in September 1939 and seized the Polish Foreign Office records.  The Germans released a mass of documents which certainly indicated that the American Ambassador to France, William C. Bullitt, who could only act on Mr. Roosevelt’s authority, had made a profusion of oral assurances to officials of Poland and France which they could only interpret as a promise of assistance of some kind of force from the United States.

Hoover documents his conversations with US Ambassador to Britain, Joseph Kennedy, during the run-up to the war.  Hoover met with Kennedy in May, 1945.  According to Kennedy:

…Roosevelt and Bullitt were the major factors in the British making their guarantees to Poland and becoming involved in the war.  Kennedy said that Bullitt, under instructions from Roosevelt, was constantly urging the Poles not to make terms with the Germans and that he Kennedy, under instructions from Roosevelt, was constantly urging the British to make guarantees to the Poles.

He said that after Chamberlain had given these guarantees, Chamberlain told him (Kennedy) that he hoped the Americans and the Jews would now be satisfied but that he (Chamberlain) felt that he had signed the doom of civilization.

Kennedy said that if it had not been for Roosevelt the British would not have made this most gigantic blunder in history.

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Further from the Polish Ambassador Potocki to the Polish Foreign Office, dated two months before the British guarantee to Poland, in which he summarizes his conversations with U.S. Ambassador Bullitt:

…2) the war preparations of the United States on land, sea, and air, which will proceed in an accelerated tempo and will cost the colossal sum of $1,250,000,000.  3) the definite opinion of the President that France and Britain should abandon all policy of compromise with the totalitarian countries and should not enter into any discussion with them which might be directed towards any territorial changes.  4) a moral assurance that the United States is abandoning the policy of isolation and is ready, in case of war, to participate actively on the side of Great Britain and France, placing all its resources, financial and in raw materials, at their disposal.

So I find no reason on this basis to take exception with Schultze-Ronhof.

Others apparently criticize the author for ignoring certain other well-known sources, for example:

Well-known sources revealing Hitler’s will to war (for instance the Halder War Diary) are ignored or doubted.

Overall, the response to the author’s work was not favorable:

Schultze-Rhonhofs writings on the origins of World War II have not been accepted as accurate by professional historians. His claim that Hitler had been against a war with Poland goes against the conventional opinion in historical research and academic teaching. Schultze-Rhonhofs book has been reviewed by important German newspapers as Die Welt and Frankfurter Allgemeine Zeitung. Both articles assessed it as “myth-creating” and “abstruse”.

In other words, a good candidate for a revisionist view of the war from the German perspective!  As with every historical work – mainstream or revisionist – there are certain to be gems of truth to be discovered.  Just as I have found items of significant note in books generally acceptable to the mainstream – despite my cynical bent – I expect there will be worthwhile tidbits buried within this book.

I will begin with two, both found in the preface written by the author.  First, the author suggests that the victors of the Second World War imposed on Germany the requirement that documents be made consistent with, and in the future all official versions of the history of the war align with the official, desired version as told by the victorious powers:

It was baffling for me to find in the German literature that the early historiography after the war was obviously drawn up under the effect of legal requirements which gave to German research a quite definite direction.  In the Transition Treaty (Überleitungsvertrag) of 1954, Article 7 (1), it is bindingly laid down that “all judgments (Urteile) from the Nuremberg Trials “remain valid and effective in every regard according to German law and are to be treated accordingly by German courts and authorities.”  Included, as an integral part, in the text of the judgments of the main Nuremberg Trial of 1946 is an exactly 200 pages long account of the German war and pre-war history from the perspective of the Soviets, the Americans, the British and the French….this account of “German history” from the victors’ perspective was recognized by the (German) Federal Government as “in all respects valid and effective” (rechtswirksam und rechtskräftig) and thus binding for German courts and authorities. (Pages 12-13)

I find nothing terribly shocking in this claim. Victorious governments have chosen to ensure that history is written as they want it to be written.  They do so in their own countries – why not do so in the defeated nations as well?  Allied leaders made such statements regularly in any case, stating that the Germans, blamed for causing both major wars, must be cleansed of their lust for war.  Where better to start than with the history?

Certainly, and understandably, the Allies implemented a policy of denazification.  It also seems that they went further (from Wikipedia):

After World War II, the Allied powers (Soviet Union, France, Britain, and the USA) ensured that Nazi ideology was eliminated from the curriculum. They installed educational systems in their respective occupation zones that reflected their own ideas.

The author states something similar:

Included among these authorities [bound to respect German history from the victors’ perspective] are the regional ministers of culture who examine and authorize the contents of the school history textbooks.

The effect of this treaty is still in force.  The author describes that the Transition Treaty was replaced in 1990 by a new Two-Plus-Four Treaty, with this entire clause inserted intact.  (Page 13)  This treaty allowed for the reunification of East and West Germany:

The Treaty on the Final Settlement With Respect to Germany, German: Vertrag über die abschließende Regelung in bezug auf Deutschland (or the Two Plus Four Agreement, German: Zwei-plus-Vier-Vertrag; short: German Treaty) was negotiated in 1990 between the Federal Republic of Germany and the German Democratic Republic (the titular “Two”), and the Four Powers which occupied Germany at the end of World War II in Europe: France, the Soviet Union, the United Kingdom, and the United States of America. In the treaty the Four Powers renounced all rights they held in Germany, allowing a united Germany to become fully sovereign the following year.

While all rights might have been renounced, many conditions were included in the treaty, including conditions regarding the size and scope of the German military, for example.

The second interesting bit of information I found in the preface regards the first threats of war between Poland and Germany.  The author claims that it was Poland that first made threats regarding the port city of Danzig:

It was pronounced in March 1939 by the Polish Ambassador in Berlin, even before Hitler gave the command to the Wehrmacht’s High Command to prepare for war against Poland. (Page 12)

This is an interesting point.  To my recollection, nothing is directly mentioned of this in Hoover’s book, although a hint might be found in the warning from Beck to von Moltke:

[Hitler] now turned his attention to Poland.  On March 21, 1939, less than a week after his armies had rolled into Prague, he made a demand upon Poland for the annexation of Danzig, the return of other Germans in Polish territory, and restrictions of the Polish Corridor to the Baltic.

On March 25, the Polish Government replied, denying Hitler’s claims and refusing any consequential concessions.  Three days later, Foreign Minister Beck of Poland warned H. A. von Moltke, the German Ambassador in Warsaw, against any German action involving Danzig. (Page 128)

From Patrick Buchanan’s book, “Churchill, Hitler, and the Unnecessary War,” is a further clue – perhaps a somewhat corroborating bit of evidence.  As an aside, Buchanan describes the guarantee to Poland as a “fatal blunder,” “the most fateful British declaration of the twentieth century.”

Buchanan writes of a secret directive from Hitler:

… [On] March 25, Hitler had issued a secret directive to his army commander in chief: “The Feuhrer does not wish to solve the Danzig question by force.  He does not wish to drive Poland into the arms of Britain by this.”  Hitler did not want war with Poland, he wanted an alliance with Poland. (Page 254)

Buchanan attributes this quote to a book by Simon Newman, “March 1939: The British Guarantee to Poland,” page 184.

From “Perpetual War for Perpetual Peace,” Edited By Harry Elmer Barnes

In this new and exalted mood Chamberlain moved rapidly in the direction of a momentous pledge to Poland.  In March, 1939, Hitler was exerting strong pressure upon Poland in favor of concessions which seemed quite reasonable. He wished to incorporate Danzig within the Reich (after confirming Polish economic privileges in the city) and desired permission to construct an extra-territorial motor road across the Corridor.  In 1933 President Roosevelt had spoken of the possibility of a German elevated railway across the Corridor. But, in 1939, the Polish Foreign Minister refused to grant these concessions, and war clouds gathered along the Polish horizon.

Following the German and Soviet invasion, no help from Britain or France materialized:

Poland was betrayed by both Britain and France and her own statesmen were too stupid to understand the simplest lessons in Realpolitik.

So, perhaps, there is some truth in the claim by Schultze-Rhonhof.

I will continue to write on this book.  From my reading so far, there are several topics worth further exploration.

Reprinted with permission from Bionic Mosquito.

jeudi, 12 mars 2015

The Pearl Harbor Myth: Rethinking the Unthinkable

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The Pearl Harbor Myth: Rethinking the Unthinkable

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Review: The Pearl Harbor Myth: Rethinking the Unthinkableby George Victor

phgv.jpgIn this book, George Victor addresses the several questions regarding Pearl Harbor: did U.S. Intelligence know beforehand? Did Roosevelt know? If so, why weren’t commanders in Hawaii notified? It is a well-researched and documented volume, complete with hundreds of end-notes and references.

Twelve days before the attack on Pearl Harbor, President Franklin Roosevelt surprised his advisors by saying that war with Japan was about to begin. Secretary of War Stimson noted in his diary:

The question was what we should do. The question was how we should maneuver them into the position of firing the first shot without allowing too much danger to ourselves.

Mr. Victor admits he is an admirer of Roosevelt. While he is clear that Roosevelt manipulated the country into war, he does not condemn him for it:

History has recorded many, many rulers’ manipulations of their people into war without their subordinates blowing the whistle. Presidents James Polk, Abraham Lincoln, William McKinley, and Woodrow Wilson did it before [Roosevelt], and others have done it after him.

This is difficult for many to accept, especially the idea that honorable and upright military leaders would allow such a thing to occur. General George Marshall, in testimony to various tribunals after Pearl Harbor was clear, however:

He testified to a congressional committee that withholding vital information from commanders was routine practice.

Roosevelt had warnings of the coming attack. It was fortunate for Roosevelt that his political enemies did not know

…that [intelligence officers] had been reading the most confidential Japanese ciphers even before the attack, and that the Japanese war plans were no secret to American intelligence.

Despite the documented warnings received by administration intelligence (eventually turned over to various committees), the administration took the stand that no warning had come in. Further it seems clear that no warnings were sent to Pearl Harbor on the eve of the attack.

Victor goes into some background of the U.S. involvement in the war well before December 7. He outlines the aid to the allies in Europe. He goes into detail regarding attempts to get Germany to shoot first. When this failed, the U.S. changed its focus to Japan. These actions have been well-documented elsewhere – termination of trade treaties, embargoes of material and the like. The big blow was the oil embargo.

His military advisors were strongly against the embargo, rightly anticipating that this would lead to war with Japan. Yet Roosevelt went ahead with the embargo in the summer of 1941 – abruptly reversing his prior position. At the same time, he took other measures within days of the embargo decision: freezing Japan’s U.S. assets, breaking off diplomatic talks with Japan, and arming the Philippines.

Something happened at this time to get Roosevelt to change so abruptly and go against his military advisors. Victor cites historian Waldo Heinrichs with a “unique idea.”

Roosevelt changed his attitude about pressuring Japan in order to save the Soviet Union. Germany had just invaded Russia, and Japan was contemplating when and how to support its German ally. Roosevelt was aware of these Japanese deliberations and preparations – Japan would make war plans for both the Soviet Union and the United States, but would only fight one of them. Victor believes it is quite credible that Roosevelt abruptly changed his approach and became more provocative with Japan for the purpose of reducing the risk that Japan attacks the Soviets.

Even in the last days of November and early December, Japan is still seen as making overtures for peace. These were rejected by Washington, in fact Japan notes Washington’s provocative tone (from an intercepted message from Tokyo to Berlin):

The conversations…between Tokyo and Washington now stand broken…lately England and the United States have taken a provocative attitude…war may suddenly break out.

In late November, Roosevelt had knowledge that the Japanese fleet was sailing east toward Hawaii, as supported by William Casey of U.S. intelligence. “The British had sent word that a Japanese fleet was steaming east toward Hawaii.” That this information was sent to Washington is confirmed by various British intelligence officers as well.

The U.S. commanders in Hawaii, Kimmel and Short, were not forwarded relevant and important intelligence about the situation. This is confirmed by the intelligence officers both in Washington and in Hawaii. For example,

[I – [Bratton]] never received a definite prohibition on [sending warnings] but every time that I tried to send a message of this sort, and the Navy found out about it, the Chief of Naval operations would call up the Chief of Staff on the telephone and object most vociferously and emphatically. He in turn would call [Miles] and object strenuously, and by the time it got to me…it was disapproval expressed in no uncertain terms…And I in each case would be instructed not to do it again.

Finally, Victor outlines the messages from Tokyo to its Ambassadors in Washington known as #901 and #902. These were sent on December 6. Message #901 is known as the pilot message, outlining the upcoming message #902 (in fourteen parts) and steps to be taken by the diplomats when received. Importantly, message #902 was to be sent in English to ensure there were no delays by Washington to translate the message.

Based on this, a member of the army’s Signal Intelligence Service later wrote, “Shortly after midday on Saturday, December 6, 1941… [we] knew that war was as certain as death” and “it was known in our agency that Japan would surely attack us in the early afternoon the following day…Not an iota of doubt.” Early afternoon in Washington was early morning in Hawaii.

Administration officials claimed message #901 was not delivered to key officers until the next day. Bratton, however, testified that the messages were delivered that evening to most people on their list.

To Victor, there is no doubt that the administration took steps to provoke Japan and knew when and where Japan would attack. As noted, he makes no judgment on this beyond noting that this is what political leaders do.

Events are poorly explained by making assumptions that crucial acts by competent, conscientious leaders were capricious, careless, or negligent. And U.S. leaders who figured in the Pearl Harbor disaster were highly competent and conscientious.

After Roosevelt stationed the fleet at Pearl Harbor, Commander McCollum wrote a memo for him, recommending its use as a lure. Roosevelt implemented the recommendation. Admiral Richardson concluded the administration use of the fleet endangered it gravely, and he argued the point over and over with his superiors. When he took measures to protect his fleet, Roosevelt relieved him. Stark then kept Kimmel uninformed of Japan’s plans to attack it at Pearl Harbor. And Marshall kept Short uninformed.

To most Americans, manipulating one’s nation into war is something done by foreign tyrants – not our own leaders. Since 1942 U.S. history has been distorted by the idea that presidents simply do not do what Roosevelt’s enemies said he did.

These few paragraphs found in the afterword of the book best sum up George Victor’s views regarding the Pearl Harbor myth.

Reprinted with permission from Bionic Mosquito.

L’incroyable carte de Piri Reis

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PORTULANS MYSTERIEUX
 
L’incroyable carte de Piri Reis

Patrice Zehr
Ex: http://metamag.fr

Certaines cartes géographiques sont des énigmes.  Comment en effet des cartes peuvent-elles représenter des terres encore « incognita » à leur époque, des terres non découvertes et réputées inconnues. C’est le mystère que nous allons aborder autour notamment du plus célèbre des portulans de l’impossible : la carte de Pirus Rei.

La carte de Piri Reis a un avantage considérable par rapport à d’autres énigmes liées à divers documents anciens énigmatiques, on peut la voir. Elle est exposée dans le célèbre musée de Topkapi à Istanbul. Elle y a été retrouvée par hasard, car elle était abandonné et perdue puis découverte en 1929 lors de la restauration du palais de Topkapi. Elle est attribuée à l'amiral et cartographe ottoman Piri Reis qui l'aurait tracée en 1513. 

Dessinée sur une peau de gazelle, elle détaille les côtes occidentales de l'Afrique et les côtes orientales de l'Amérique du Sud. L'une des caractéristiques de cette carte est la figuration détaillée d'une côte connectée à la zone australe de l'Amérique du Sud, qui ressemble point par point à la côte de l'Antarctique, continent qui n'a été découvert officiellement qu'en 1818. C’est le cœur de l’énigme.

La carte de Piri Reis n'est cependant que le fragment d'une carte plus grande représentant le monde connu à l'époque où elle a été réalisée, et dont le reste est aujourd'hui, hélas, perdu. L'amiral turc dit, dans des notes explicatives, s'être inspiré d'une vingtaine d'autres cartes, allant de cartes antiques grecques à celles alors très récentes établies par un pilote de Christophe Colomb, capturé en Méditerranée par l'oncle de Piri Reis qui était un redoutable pirate barbaresque, ou encore à celles établies par des navigateurs portugais. Il s’agit en tout cas d’une carte incroyablement complète pour l'époque.

Piri Ibn Haji Mehmed dit Piri Reis était un grand amiral ("reis" en turc) de la flotte ottomane au XVIe siècle, né à Karaman (province). Neveu du célèbre pirate Kemal Reis dit Camali, il est surtout connu pour son œuvre de cartographe. Lettré, il se passionnait pour les cartes et les collectionnait. Sa carrière maritime a été moins convaincante et beaucoup plus tragique. Piri Reis est fait amiral de la flotte d'Égypte basée à Suez qui opère dans la Mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le golfe Persique. Il dirige en 1552, la campagne ottomane contre Ormuz depuis Suez afin de conquérir la forteresse portugaise, à l'entrée du golfe Persique. L'expédition initiale se solde par un échec. Piri Reis, après avoir pris le comptoir portugais de Mascate ne parvient pas à forcer l'entrée du fort d'Ormuz. Contraint de se replier à Bassora, au fond du golfe Persique, il choisit de rentrer en Égypte avec quelques navires seulement et est condamné à mort pour son échec.

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L'opération est un échec total pour les Ottomans. Ils ne réussissent pas à prendre leur objectif et leur flotte est détruite lors des opérations visant à la ramener à son port d'attache. L'amiral ottoman est malgré ses explications décapité au Caire sur ordre du sultan en raison de sa défaite. 

Sa vraie postérité, il la doit donc à sa passion et à ses qualités de cartographe. Il est aussi et surtout un collectionneur. Et l’une de ses acquisitions est l’objet de grandes querelles scientifiques.

Certains auteurs considèrent la carte comme un « OOPArt », estimant qu'elle a été réalisée 300 ans avant la découverte de l'Antarctique et qu'elle montre la côte telle qu'elle se présente sous la glace (ce qui ferait remonter les informations à 10 000 ans). OOPArt est un sigle utilisé en langue anglaise pour Out of Place Artifact, c'est-à-dire « objet fabriqué hors de place » ou « objet hors contexte » en français. Ce terme est attribué au zoologiste américain Ivan T. Sanderson pour désigner un artéfact archéologique ou historique dont la présence sur le site de découverte constitue a priori une énigme. Beaucoup d'entre eux sont considérés comme des canulars. Pour certains objets, la contestation concerne leur interprétation et non leur appartenance à la culture ou à l'époque concernée. Des historiens qui considèrent la carte de Piri Reis comme ancienne expliquent les contours dits « de l'Antarctique » par l'imagination du dessinateur ou une déformation due au regroupement de plusieurs cartes plutôt que par des connaissances exceptionnelles pour l'époque. Pour d’autres, il s’agit de la preuve de connaissances perdues que la science officielle veut écarter par facilité. 

C’est le cas de  Charles Hapgood, professeur américain d'histoire des sciences, dans son livre Cartes des Anciens Rois des Mers. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Hapgood travailla dans les services stratégiques (OSS), dans les services de la CIA ainsi qu'au sein de la Croix-Rouge. Il fut également agent de liaison entre la Maison Blanche et le Bureau du Secrétaire de la Guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, Hapgood enseigna l'histoire au Collège de Springfield dans le Massachusetts. Il étudia avec ses élèves des théories sur le continent perdu Mu ainsi que sur l'Atlantide, ce qui lui valu le discrédit de la science officielle malgré ses compétences indiscutables. En 1955, Hapgood écrit son premier livre, The Earth's Shifting Crust. La préface fut écrite par Albert Einstein, peu de temps avant sa mort en 1955. 

Dans ce livre, ainsi que dans deux autres livres, Les cartes des anciens rois de la mer (1966) et Le chemin du Pôle (1970), Hapgood proposa la théorie radicale que l'axe de la Terre a changé de nombreuses fois au cours de l'histoire géologique. Cette théorie n'est pas acceptée par les géologues orthodoxes. Le professeur Hapgood, dans son ouvrage Les cartes des anciens rois de la mer concluait, avec le soutien d’Albert Einstein, « Il semble que des informations géographiques d’une grande précision se soient transmises de peuple en peuple. Ces cartes, selon toute vraisemblance, ont été dressées par un peuple inconnu, puis léguées à d’autres civilisations, peut-être les Crétois de l’époque de Minos et les Phéniciens. (…) La plupart de ces cartes concernaient la Méditerranée et la mer Noire. Certaines représentaient le continent américain, ainsi que les océans Arctique et Antarctique. Aussi incroyable que cela puisse paraître, nous avons la preuve qu’un peuple ancien a exploré l’Antarctique quand ce continent était encore libre de glaces. Il est manifeste que ce peuple disposait d’une technologie nettement supérieure à toutes celles des peuples de l’Antiquité, du Moyen-âge et jusqu’à la seconde moitié du 18e siècle ». 

Son livre remet en cause le darwinisme et réhabilite les fois religieuses et le créationnisme. Il rencontre un très grand succès aux Etats-Unis et est traduit en plusieurs langues dont le français 

Que dit Piri Reis lui ?

Dans ces notes, il explique avoir utilisé une vingtaine de cartes pour parvenir à ce résultat ; certaines cartes ayant appartenu à Alexandre le Grand ! Certaines même auraient été plus anciennes encore. L’aspect mystérieux de cette carte est en premier lieu sa grande précision, à une époque où les calculs de longitude étaient inconnus. L’île de Marajó, notamment, y est dessinée avec une exactitude anachronique. De plus, comme c’était d’usage à l’époque, la carte est ornée de dessins de bateaux dans les océans ou d’espèces locales sur les continents. Justement, l’Amérique du Sud, à peine découverte, est représentée avec un lama, inconnu à cette époque. Finalement, le plus grand mystère de cette carte réside dans la représentation d’îles, près de l’équateur, qui n’existent pas (ou plus : par exemple, l’une de ces îles a été identifiée comme étant un plateau aujourd’hui englouti) ainsi que de l’Antarctique, libérée de glaces ! Certains détails représentés (comme des îles antarctiques) ne seront corroborés qu’au XXe siècle !

La controverse scientifique

Différentes études scientifiques remettent radicalement en question les interprétations faisant intervenir des phénomènes fantastiques. Ainsi, suivant une proposition d'Aristote développée par Ptolémée dont s'inspiraient les cartographes de la Renaissance, les cartes à partir du XVe siècle représentent une Terra australis qui, selon l'opinion géographique commune de l'époque, devait logiquement exister pour équilibrer la masse continentale de l'hémisphère nord. Ce serait ce continent imaginaire qui figurerait en bas de la carte de Piri Reis et la ressemblance avec l'Antarctique serait pure coïncidence. D’autres scientifiques comme Steven Dutch pensent que l'assemblage de cartes réalisé par Piri Reis aurait comporté une distorsion au niveau de Curitiba au Brésil, et que le dessin ne représenterait pas l'Antarctique mais la côte sud du Brésil, de l'Uruguay et de l'Argentine. Diego Cuoghi affirme que la carte n'était que la compilation de celles de Christophe Colomb et que la représentation de l'Antarctique n'était qu'un fantasme de la part de C. Hapgood.Gregory C. McIntosh, dans son livre The tale of two admirals - Columbus and the Piri Reis Map of 1513 a examiné en détail les énigmes posées par la carte de Piri Reis et estime aussi qu'elle correspond à un assemblage de plusieurs cartes de Christophe Colomb 

Le support de la carte a été daté par le carbone 14 et il remonte bien au XVIe siècle. L'encre a également été testée chimiquement et date aussi du XVIe siècle. Tous ces tests ont été effectués par W. Mc Crone un spécialiste qui a déjà travaillé sur le suaire de Turin .

La carte de Piri Reis est donc authentique et montre en tout cas que les Turcs, bien qu'étant loin de l'océan Atlantique et de l'Amérique, se tenaient au courant des dernières découvertes de l'époque. C’est déjà une révélation.

Sauf à croire bien sûr qu’elle  est d’une manière ou d’une autre, une synthèse de cartes anciennes venues de civilisations maritimes englouties et de savoirs perdus. Des civilisations antiques et supérieures du temps pré-diluviens d’énigmatiques rois de la mer.

lundi, 09 mars 2015

Un ouvrage sur le Maréchal Mannerheim

 

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Méconnu en France, le Maréchal Carl Gustaf Emil Mannerheim incarna, dans la première moitié du XXe siècle, l'héroïque résistance nationaliste et anti-communiste du peuple finlandais face aux prétentions impérialistes des soviétiques.

Mannerheim fit preuve d'un pragmatisme original grâce auquel la Finlande est sortie victorieuse de sa guerre de libération nationale. Certes, il s'entendit avec les puissances de l'Axe, mais cela ne l'empêcha pas de continuer à jouer un rôle politique important jusqu'à sa mort survenue en 1951.

Jean-Claude Rolinat, à qui nous devons un livre consacré à Salazar cliquez ici et un autre à Mandela cliquez là (publiés aux Bouquins de Synthèse nationale), nous fait revivre dans ce n°5 des Cahiers d'Histoire du nationalisme ce grand patriote qui mérite d'être mieux connu.

Vous pourrez aussi lire des documents historiques consacrés à Mannerheim :

- Un article du professeur François Duprat publié en 1973 dans Défense de l'Occident.

- Un entretien avec Alfred Fabre-Luce publié dans Les Ecrits de Paris en 1952.

- Une contribution de Philippe Vilgier, auteur d'une biographie de Jean Fontenoy (Editions Via Romana 2012) qui fut volontaire pendant la guerre d'Hiver en 1939 en Finlande dans les rangs des troupes nationalistes.

200 pages, 20 €

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samedi, 07 mars 2015

Les kamikazes japonais

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Les kamikazes japonais

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

« Je me suis levé à 6 heures ce matin pour respirer l’air pur de la montagne. Et tout ce que je ferai aujourd’hui le sera pour la dernière fois. » Tsuka Akio, avant de s’envoler pour une mission kamikaze au large d’Okinawa, le 28 avril 1945.

Les éditions Flammarion viennent de publier Kamikazes, une étude historique signée par Constance Sereni et Pierre Souyri. Les deux auteurs sont universitaires et spécialistes de la culture japonaise. On doit notamment à Pierre Souyri Une Histoire du Japon médiéval (Tempus, 2013).

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Kamikazes, ou la chronique d’une mort ordonnée

Automne 1944. Le sort du Japon en guerre semble désormais scellé face à la déferlante militaire américaine. Le pays résiste encore mais il faudrait maintenant un vrai miracle pour vaincre l’Amérique. Dépourvu d’armes miracle, l’état-major nippon met alors sur pied des unités spéciales d’attaque.
Des  pilotes choisis et entraînés pour aller se jeter contre des cibles militaires américaines.  Des pilotes baptisés kamikazes (vent divin) transformés en bombes humaines. Dans la propagande japonaise, ces hommes, volontaires pour mourir pour la gloire du Japon, sont présentés «comme la réincarnation des samouraïs qui perdaient la vie par fidélité, tels des pétales de cerisier qui se dispersent au vent

Mais la réalité était-elle conforme à la légende, véhiculée par les écrits et le cinéma? Une question qui sert de fil rouge à ce document historique publié chez Flammarion et rédigé par Constance Sereni et Pierre-François Souyri, deux enseignants spécialistes de la culture japonaise. Deux auteurs qui retracent l’historique de cette arme désespérée, bien loin de l’image d’Epinal du pilote obéissant, fier de donner sa vie. Comme ils le rappellent, la mission des kamikazes est unique dans l’histoire militaire, car dépourvue de cet élément présent dans les missions les plus dangereuses : l’espoir, même ténu, de revenir vivant.
«Ce n’était pas une mission avec une chance sur dix d’en revenir. C’était une mission zéro sur dix

Bien documenté, l’essai n’est pas un livre de guerre. Il constitue plutôt un ouvrage qui voyage entre histoire et sociologie. Il retrace en bref toute la campagne du Pacifique, certes, mais pour expliquer la folle motivation des créateurs de cette arme. On s’attarde davantage sur le gros chapitre lié à l’endoctrinement de ces pilotes qui ne furent pas tous, loin de là, des soldats fanatisés.

Des pilotes qui furent entraînés, endoctrinés en sept jours. Ni plus, ni moins. Peu formés, ils vont souvent manquer leurs cibles par erreur de pilotage ou par confusion des objectifs. Les navires de transport alliés seront souvent confondus avec des navires militaires. Déjà fortement diminuée par le «grand tir aux pigeons des Mariannes», une bataille disputée en août 1944 et dans laquelle le Japon a perdu le tiers de ses porte-avions, l’aviation japonaise va ponctionner plusieurs milliers de pilotes supplémentaires pour les utiliser comme kamikazes, lors de missions sans retour. Prévue comme une solution temporaire, cette arme du pauvre sera utilisée jusqu’en août 1945. Soit 10 mois de sacrifices.

Avec quel bilan ? Côté japonais, on estime les pertes à plus de 3.800 pilotes tués, pour 60 navires américains coulés et 6.830 soldats alliés tués. Des chiffres toujours imprécis aujourd’hui.
Mais force est de constater que cette tactique, absente de la philosophie occidentale, a provoqué une sacrée psychose à bord des navires américains.
Quand la DCA échouait à abattre le kamikaze, il ne restait plus que le miracle pour sauver sa peau. Si les marins américains considéraient les Japonais comme des tueurs et des imbéciles, les analystes de l’US Navy avaient un avis bien différent. «L’avion suicide était de loin l’arme la plus efficace inventée par les Japonais contre les vaisseaux de surface. Alors qu’ils n’ont été utilisés que sur une période de 10 mois, les avions suicide ont été responsables de 48,1% de tous les dégâts infligés à des navires de guerre américains, et de 21,3% des bâtiments coulés pendant la guerre» soulignent-ils.

Créée pour retarder la fin de la guerre, cette «détermination suicidaire des Japonais» a, au contraire, précipité la fin du conflit avec l’usage du feu nucléaire, les 6 et 9 août 1945. À noter, enfin, le cahier photographique qui permet de mettre un visage sur ces kamikazes, parfois très jeunes. Comme ce pilote, âgé d’à peine 17 ans et envoyé à la mort, sans regret. Comme bien d’autres, et dont on peut lire les dernières lettres en guise d’épilogue à ce document qui ouvre un large pan sur la culture japonaise.  Dans laquelle domine notamment la culture de la mort et la notion de sacrifice.  «Comment imaginer, explique le duo d’auteurs, que, lancés dans leur machine folle, certains d’entre eux devaient hurler en appelant leur mère, ou tout simplement fermer les yeux lors du dernier instant avant le choc. Ce furent des victimes du système autant que des héros, qui sont morts, le corps broyé dans leurs machines

Kamikaze. Un terme toujours d’actualité mais galvaudé par les médias. Comme l’explique une petite parenthèse qui remet fort justement les pendules à l’heure. Dans les attentats au Moyen-Orient ou ailleurs, les journalistes baptisent, à tort, les terroristes de kamikazes car ils se suicident dans leur action. Un usage erroné du terme qui énerve les Japonais, qui parlent plutôt de jibaku (ceux qui se font exploser). Les kamikazes, à l’inverse des terroristes, n’ont quant à eux jamais attaqué de cibles civiles, sans défenses. Ils ont, par ailleurs, obéi à un ordre en temps de guerre. Une précision bien nécessaire pour saluer la mémoire de ces pilotes envoyés à la mort dans leurs cercueils volants. «Il est difficile d’imaginer pire gâchis d’une jeunesse sacrifiée

Philippe Degouy (L'Echo, 19 février 2015)

 

IWO JIMA: Chanson pour la défense

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IWO JIMA: Chanson pour la défense

par Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr
 
Il y a 70 ans, l’armée impériale japonaise a été engagée dans une bataille sans espoir face à l’armée américaine. Le contrôle de l’île et de ses deux bases aériennes étaient un objectif stratégique majeur pour les alliés : Iwo Jima a été pour cela régulièrement et intensivement bombardée à partir du mois d’août 1944. L’île servait aussi de relais de transmission, informant l’état-major des mouvements des bombardiers à grand rayon d’action décollant des Mariannes pour détruire les villes du Japon. 
 
C’est pour protéger leurs femmes et leurs enfants, résidant dans les grandes villes de l’archipel, que ces hommes vont s’efforcer de retarder l’inéluctable : « Dans un endroit comme Tôkyô, je pense qu’il y aura plus de victimes qu’on ne l’imagine. En particulier, comme l’ennemi utilisera sans doute aussi des bombes incendiaires qui créeront donc forcément des incendies, la panique et les dommages seront sans doute très importants. Il faut t’y résigner et bien te préparer.... » (lettre du général Kuribayashi à sa femme, 2 novembre 1944, in Lettres d’Iwo Jima, Les Arènes, 2011,p.209).
 
La position, après évacuation de la population civile, a été défendue par 22 000 hommes (principalement de la 109e division), dirigés par le général Kuribayashi Tadamichi, officier profondément humain et critique à l’endroit de l’état-major. Les troupes nippones se sont enterrées, comme à Tarawa ou à Okinawa, pour compenser la supériorité numérique et technique des troupes américaines. En vain. Le bilan humain de la bataille est désastreux : 20 703 tués et 1152 disparus du côté japonais et plus de 26 000 hommes (dont 19 000 blessés) dans le camp américain.
 
Les lettres d’Iwo Jima (le livre de Kakehashi Kumiko et le film de Clint Eastwood) ont rendu un vibrant hommage aux soldats japonais morts au combat sur cette île de 22 km2. Ces lettres apportent un éclairage significatif sur les soldats japonais engagés dans cette bataille, et même si la propagande militariste de l’époque instrumentalisait les sentiments des soldats, on ne peut qu’être touché par ces documents et cette chanson patriotique de l’époque...(vidéo ci-dessous)  Il est aisé de deviner les motivations de ces hommes à combattre ou à se donner la mort. Les soldats japonais étaient loin d’être des fanatiques.
 

Dresden and Poznan: Two Different Ways to Wage War

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Dresden and Poznan: Two Different Ways to Wage War

Yuriy RUBTSOV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
The Red Army and British-American forces had one enemy - the German Wehrmacht but quite often they waged different wars. The liberation of Polish city of Poznan by Red Army and the bombing of Dresden by allies – one event following another in a week - took place 70 years ago, February 1945. These examples provide a good illustration to support the point of view stated above. 

During the Vistula-Oder Offensive the 1st Belarussian Front under the command of Marshal Georgi Zhukov Marshall, the «Hero of the Soviet Union», managed to secure two bridgeheads west of the Vistula River between 27 July and 4 August 1944 opening the way to Berlin. The concentrations of German forces were left blocked but not defeated at Schneidemüh and Poznan. With the main forces continuing advance in the western direction, it took time and effort to rout the German grouping at Poznan. General Vasily Chuikov, the commander of the 8th Army (to become later Marshall of the Soviet Union) was responsible for the operation planned to smash the enemy forces there. In his memoirs he said the Germans-built fortifications were classic Vauban-style fortresses (Sébastien Le Prestre de Vauban was a Marshal of France and the foremost military engineer of his age, famed for his skill in both designing fortifications and breaking through them). The design envisioned the construction of underground forts in the center and citadels at the junctures to accommodate a large garrison…

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In Poznan the city and fortifications were strongly defended and integrated into a single defence plan to coordinate fire. The Fort Winiary citadel stood on a hill to the north of the city centre. Around the perimeter of the city were 18 massively-built forts spaced at intervals of about 2 kilometres in a ring with a radius of about 5 kilometres. General Chuikov described the forts as «...underground structures each with several storeys, the whole projecting above the surrounding terrain. Only a mound was visible above ground -- the layer of earth covering the rest. Each fort was ringed by a ditch ten metres wide and eight metres deep, with walls revetted with brickwork. Across the ditch was a bridge, leading to one of the upper storeys. Among the forts, to the rear, there were one-storey brick bunkers. These were clad in concrete almost a full metre thick, and were used as stores. The upper works of the forts were sufficiently strong to provide reliable protection against heavy artillery fire... the enemy would be able to direct fire of all kinds against us both on the approaches to the forts and within them, on the rampart. The embrasures were such that flanking fire from rifles and machine-guns could be directed from them». Together with Volkssturm (a German national militia of the last months of World War II) Poznan was defended by a 60 thousand-strong garrison. 

The offensive started early in the morning on January 26. The first strike was delivered from the south. It was unexpected by the enemy. Two southern forts were seized on the Warta River’s western bank. As a result, the troops and tanks penetrated the ring of forts to attack the enemy from behind. The attack from the north produced little results. The Soviet troops did not attack from the west. Chuikov remembers that there was a way out left on purpose to let the enemy withdraw from the city-fortress. But Germans did not leave. A long and hard battle was ahead. On January 28, another attack was launched. Chuikov addressed the German troops surrounded in Poznan to put forward an ultimatum. It read «Officers and soldiers of the Poznan garrison. You are surrounded. There is no way you can leave the city. I, General Chuikov, offer you to immediately lay down your arms and surrender. I guarantee life and return home after the war is over. Otherwise you’ll be wiped out. The death of civilians in Poznan will be your responsibility. Do not hesitate. Raise white flags and come to our side. General Chuikov». 

But the garrison had no intention to surrender. Soviet aviation and artillery delivered strikes at fortifications trying to avoid damage to the buildings inside the city and avoid casualties among civilians. The Fort Winiary citadel was ruined. The soldiers hid underground. 

 

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By February 5 the assault teams fully had liberated the residential areas. After February 12 the Fort became the main target. As the Soviet troops approached, the resistance grew. The 5-8 metre high brick walls protected the enemy preventing tanks from advance. Heavy artillery pieces were moved near to fire at the Fort from the distance of 300 metres. But even 203mm projectiles did not inflict much damage to the thick walls. 

At the time the 1st Belarus Front forces moved to the west reaching the Oder. The general assault started on February 18 to last without stop for four days. Having built an assault bridge, Red Army tanks and assault guns of the 259th and 34th crossed into the main grounds of the citadel early at 3 o’clock on 22 February commencing the final struggle for the old fortress. The groups of 20-200 men started to surrender. Only 12 thousand troops remained out of 60 thousand strong garrison. The bloody fighting ended on February 23, 1945, the day of the 17 anniversary of the Red Army. 224 artillery pieces fired 20 salvos to salute the victory. 

Here is the example of war waged by allies. On February 13-15, they delivered air strikes against Dresden with the inflicted damage comparable with Hiroshima and Nagasaki attacks. 

Americans called the operation «Thunderstrike». Who was it targeted against? 

The city had no significant defence industry facilities and was flooded with refugees. 

A Royal Air Force (RAF) memo issued to airmen on the night of the attack said: «Dresden, the seventh largest city in Germany and not much smaller than Manchester is also the largest unbombed builtup area the enemy has got. In the midst of winter with refugees pouring westward and troops to be rested, roofs are at a premium, not only to give shelter to workers, refugees, and troops alike, but to house the administrative services displaced from other areas». Why raze to the ground a city that had no substantial importance for the war effort? The very same memo was rather cynical about it. It read «The intentions of the attack are to hit the enemy where he will feel it most, behind an already partially collapsed front... and incidentally to show the Russians when they arrive what Bomber Command can do». That’s what RAF really did by bombing from safe altitude the city flooded with demoralized people. 

 

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As the end of war was approaching the British-American aviation started to more frequently deliver politically motivated strikes destroying cities of no significance for German war effort to be soon liberated by Red Army, for instance Prague, Sofia etc. Dresden is the brightest example of how this vicious tactics was employed. The devastated area in Dresden exceeded 4 times the devastated area of Nagasaki. 1,500-degree heat hit the larger part of the city. People running to reach city’s outskirts fell into melting asphalt. Smoke was 45 metres high. At least 25 thousand died. Some experts say the death toll was as high as 135 thousand. Günter Wilhelm Grass, a German writer and recipient of the 1999 Nobel Prize in Literature, called the bombing a war crime. This point of view is supported by many. 

Dr. Gregory Stanton, president of Genocide Watch, expressed himself more bluntly saying the Allied firebombing of Dresden and the nuclear destruction of Hiroshima and Nagasaki were war crimes and also acts of genocide.