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mardi, 09 décembre 2014

Beijing commence à comprendre le petit jeu sournois de Washington

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De la province de Hong Kong jusqu’au lointain Xinjiang…, Beijing commence à comprendre le petit jeu sournois de Washington baptisé «Changeons le régime»

Auteur : Aeneas Georg
Ex: http://zejournal.mobi

Même si elle a un nom sympa, la récente révolution à Hong Kong suit assez bien le schéma standard de changement de régime et de déstabilisations politiques formatées par les USA. Et les Chinois n’ont pas besoin de sous-titres !

Désormais, nous savons que la Russie connaît bien les méthodes des changements de régime, dont l’empire du Chaos use et abuse afin de maintenir sa suprématie. C’était apparu très clairement dans l’allocution de Poutine au Club Valdaï :

« De fait, depuis un bout de temps, nos collègues (les USA) ont tenté de gérer les dynamiques politiques, en utilisant les conflits régionaux et en concevant des “révolutions de couleur” correspondant à leurs intérêts, mais… le génie aux trois vœux s’est échappé de la bouteille. Il semble que les pères de la théorie du “chaos sous contrôle” ne savent plus eux-mêmes qu’en faire ; c’est une complète débandade dans leurs rangs. »

La Chine a aussi été l’objet de tentatives de changement de régime dans sa province du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, et plus récemment à Hong Kong. La question est : dans quelle mesure la Chine est-elle consciente du rôle des USA dans ces mouvements de protestation ? Une récente vidéo sur Youtube fait clairement apparaître que la Chine a une très nette compréhension de l’échiquier géopolitique et de ses enjeux, même s’il n’est pas sûr que les opinions présentées sont celles du peuple chinois en général.

La vidéo relève douze étapes utilisées par les USA pour changer un régime politique, et poursuit en expliquant comment ces dynamiques de changement de régime, partout dans le monde, ainsi que l’antagonisme envers la Russie et la Chine, s’inscrivent dans un schéma qui pourrait mener à la troisième guerre mondiale.

Les douze étapes employées par les USA pour changer un régime
(telles qu’explicitées dans la vidéo, chinois sous-titré en anglais)

1- Envoyer des agents de la CIA, du M16 et d’autres officines vers le pays cible, comme touristes, étudiants, volontaires, hommes d’affaires ou encore journalistes.

2- Lancer des ONG estampillées h», luttant pour la démocratie et les droits de l’homme, afin d’attirer les promoteurs de la liberté et des idéaux supérieurs.

3- Attirer les traîtres, en particulier des universitaires, des politiciens, des journalistes, des soldats, etc., par l’argent, ou le chantage, pour ceux qui ont commis quelque chose de répréhensible.

4- Si le pays a des syndicats, les contrôler par la corruption.

5- Choisir une appellation sympa ou une couleur pour la révolution, par exemple le printemps de Prague (1968), la révolution de velours dans l’Est-européen (1969), la révolution des roses en Géorgie (2003), la révolution du cèdre au Liban (2005), la révolution orange en Ukraine, la révolution verte en Iran, la révolution de jasmin, le printemps arabe ou encore la révolution des parapluies à Hong Kong.

6- Commencer des manifestations sur n’importe quel motif, juste pour lancer la révolution. Ça peut être les droits de l’homme, la démocratie, la corruption du gouvernement, une fraude électorale. Pas de preuves nécessaires, une justification suffit.

7- Écrire les calicots et autres banderoles en anglais, afin qu’ils puissent être lus aux USA, et ainsi impliquer les politiciens et citoyens américains.

8- Laisser les politiciens, les intellectuels et syndicalistes corrompus rejoindre les manifestations, et en appeler au peuple pour qu’il se joigne à eux, toute doléance étant la bienvenue.

9- Faire en sorte que les médias officiels, tant US qu’européens, soulignent que la révolution est causée par l’injustice, de façon à gagner l’opinion de la majorité silencieuse.

10- Quand le monde entier regarde, monter une opération sous fausse bannière. Le gouvernement ciblé sera très vite déstabilisé, et perdra du crédit auprès de son propre peuple.

11- Faire intervenir des agents provocateurs, pour forcer la police à utiliser la violence. Le gouvernement ciblé perd alors soutien des autres pays et devient délégitimé aux yeux de la communauté internationale.

12- Envoyer des politiciens locaux aux USA, en Europe et aux Nations-Unies demander des sanctions économiques à l’encontre du gouvernement ciblé, des zones d’exclusion aérienne, voire des frappes aériennes, et soutenir un soulèvement de rebelles armés.

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Quiconque a fait un peu attention aux événements récents de ce monde peut reconnaître le schéma décrit. Les psychopathes ne sont pas à ce point imaginatifs. Ils utilisent jusqu’à la corde les mêmes méthodes, encore et encore. Et la plupart du temps, cela bénéficie à ces psychopathes qui gouvernent, pour qui ça ne pose pas de problèmes si, une fois leur marionnette installée au pouvoir, on révèle leur rôle dans la combine. Les médias de masse, serviles et obéissants, sont toujours disponibles pour poursuivre le travail de propagande et annihiler toute contestation qui dévoilerait la main du marionnettiste derrière le décor, ou salir des réputations, quand les arguments manquent. Un exemple édifiant de ce genre de situation est à trouver à Hong Kong, dans les événements récents, est à voir dans un article intitulé Le New York Times part en vrille à propos de la liberté d’association en Chine.

Et, ça tombe bien, la mémoire du grand public est assez courte, avec les distractions à la sauce d’Hollywood, les médias sociaux sur internet, et carrément la Loi constitutionnelle au sens strict pour faire bonne mesure.

La vidéo se poursuit :

« Si les douze étapes n’aboutissent pas à renverser le régime, les USA trouvent une excuse pour intervenir militairement et finalement faire tomber le gouvernement ciblé par la force. En fait, cette démarche a montré sonefficacité.
[...]
Ainsi ce n’est pas par des mouvements civils spontanés que des pays sont renversés. Bien au contraire, les révoltes sont préparées avec soin, et orchestrées jusqu’au moindre détail. En fait, renverser un pays par civils interposés est de loin meilleur marché qu’envoyer des troupes pour attaquer et détruire ledit pays. C’est pourquoi les USA continuent à appliquer ces douze étapes contre les pays qu’ils considèrent comme des ennemis. »

La vidéo blâme les francs-maçons, mais il serait plus pertinent d’accuser l’élite psychopathe. Un de ses traits majeurs est le fait qu’elle n’a aucune conscience spirituelle, et donc se moque absolument des souffrances humaines, et même du nombre de morts occasionné. On pourrait même avancer qu’elle goûte la souffrance…

Comme toujours, il ne tient qu’à nous de prendre conscience de ce cauchemar et de nous réveiller, de comprendre qu’il y a, parmi nous, des prédateurs dénués de valeurs éthiques ou d’humanité. C’est devenu plus facile, à mesure que l’empire du Chaos, dans sa lutte désespérée pour maintenir son hégémonie, montre sa vraie nature, à qui veut voir. Et ainsi donc, l», une réalité que les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), et même d’autres, commencent à pleinement saisir. Il est certain qu’une plus grande coopération parmi ces pays a permis de diffuser la prise de conscience du modus operandi de ces psychopathes. La vidéo référencée ci-dessus en est une de ses illustrations.

 - Source : Aeneas Georg

La guerre froide du XXIe siècle a commencé

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La guerre froide du XXIe siècle a commencé

La Chambre des représentants adopte la résolution 758

Auteur : Esther Tanquintic-Misa
Ex: http://zejournal.mobi

… les USA disent à la Russie d’arrêter de s’auto-isoler

Les États-Unis ont effectivement appuyé sur le bouton de la guerre froide du XXIe siècle. Jeudi, la Chambre des représentants a adopté la résolution 758, un décret disant que les Etats-Unis, l’Europe et leurs alliés « doivent garder la pression de manière agressive » sur la Russie et son président Vladimir Poutine, jusqu’à ce que ces mesures « modifient son comportement ».

Mercredi, le Président américain Barack Obama a affirmé que M. Poutine est « en train de complètement isoler la Russie sur la scène internationale » et qu’il sait que le dirigeant russe ne va pas « soudainement changer son état d’esprit… C’est une des raisons pour lesquelles nous allons continuer à maintenir cette pression ». Le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry a exhorté la Russie à ne pas s’isoler, lors d’une réunion des 57 membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe dans la ville de Bâle au nord de la Suisse. La résolution 758 avait demandé le renforcement de l’OTAN et des ventes de gaz naturel étatsunien à l’Europe, sous-entendu, au détriment des exportations énergétiques russes.

La résolution a également donné au gouvernement du Président ukrainien Petro Poroshenko le signal de départ pour lancer des actions militaires contre les « séparatistes » dans l’est de l’Ukraine. La résolution 758 a appelé le Président américain à « fournir au gouvernement ukrainien du matériel de défense, des services et des formations pour défendre efficacement son territoire et sa souveraineté ».

« Ce n’est pas seulement une déclaration de guerre froide US contre la Russie mais c’est aussi une déclaration de guerre de Kiev contre Donetsk et Lougansk, », a déclaré à RT News Daniel McAdams, directeur exécutif à l’Institut Ron Paul. La résolution 758, décrite comme un décret qui condamne fermement les actes d’agression de Moscou contre ses voisins, est un document qui ouvre la boîte de Pandore des conflits militaires mondiaux.

McAdams a déclaré qu’il trouvait la résolution comique dans le sens qu’en accusant la Russie d’organiser des élections frauduleuses en Ukraine, elle justifiait une guerre totale, engageant les forces des Etats-Unis et de l’OTAN alors que, en fait, l’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN. Il a ajouté que le projet de loi mentionne le chapitre cinq du traité de l’OTAN plusieurs fois, mais ce n’est pas sûr que le Congrès comprenne ce que cela signifie. Sous le couvert de la résolution 758, la Chambre des représentants a exhorté M. Obama à vérifier et examiner l’état de préparation des forces armées américaines et de l’OTAN à la lumière du Traité sur les Forces armées conventionnelles en Europe (FCE).

Jeudi, M. Poutine a dit que la résolution 758, qu’il a décrite comme une « politique de dissuasion » contre la Russie par les autres États, venait juste d’être formellement instituée. Mais il croit que la politique de dissuasion a toujours été en place vis-à-vis de la Russie « depuis des décennies, voire des siècles » et devait être immédiatement activée si les autres Etats sentaient que la Russie devenait trop puissante et indépendante.

Il a fustigé les États-Unis, leur reprochant de manipuler les relations entre les voisins de la Russie. « Parfois vous ne savez même pas à qui il vaut mieux s’adresser : les gouvernements de certains pays ou directement à leurs patrons américains ». US House Resolution 758 a été adopté à une écrasante majorité 411 – 10 par le 113ème Congrès.

¿La paz “imposible” de Putin con Obama?

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Ahora que me encuentro en San Petersburgo –la segunda ciudad rusa en importancia y joya cultural humanista con casi 6 millones de habitantes–, donde interactúo gratamente con los rusos locales, me cuesta demasiado trabajo entender cómo Rusia puede ser desvinculada cultural, económica y políticamente de Europa, en particular, y en general de Occidente–una distorsión semántica de la orwelliana propaganda anglosajona (en inglés equivale a “ misnomer”)–, que cuenta en el seno del G-7 al oriental –desde el punto de vista cultural y geográfico– Japón.

La semiótica distorsión geoeconómica/geopolítica de la dupla anglosajona de Wall Street/La City (Londres), que controla a sus respectivos gobiernos pusilánimes cuan impopulares –Obama compite en repudio ciudadano con David Cameron, el premier británico–, incrusta a Japón, de raza amarilla y cultura oriental, y excluye a Rusia, de raza blanca y cultura occidental genuina, del Nuevo Occidente adulterado y desbrujulado.

En un enfoque holístico, San Petersburgo –la metrópoli más occidental de Rusia, válgase la tautología cultural y geográfica– representa uno de los crisoles modernos de la auténtica civilización occidental humanista: desde sus incomparables Ballets Russes del Teatro Mariinsky –lo óptimo de Occidente– hasta su maravilloso Museo L’Hermitage, que detenta la mayor colección de pinturas de Occidente, sin contar otros notables atributos civilizatorios, como sus iglesias del rito ortodoxo cristiano –una religión medio-oriental adoptada por la primera, segunda y tercera Roma (respectivamente la original, luego Bizancio y por último Moscú)– y sus característicos palacios de ensueño, de arquitectura similar a la de Italia, Gran Bretaña (GB), Francia y Alemania.

El inconmensurable sabio chino Confucio solía decir que la máxima señal del caos es cuando existe confusión lingüística: no sólo excluir a Rusia –tanto del fenecido G-8 como de la entelequia de Occidente adulterada por los urgentes imperativos geopolíticos de la dupla anglosajona–, sino peor aún, comparar grotescamente a Hitler con Putin, cuyo país contribuyó en la derrota de la Alemania nazi, denota una grave pérdida de la sindéresis, a la par de una incontinencia verbal.

Otra confusión lingüística en el campo de la geopolítica radica hoy en discutir casi bizantinamente si Estados Unidos y Rusia se encuentran ya en un nueva guerra fría –a la que han advertido solemnemente Kissinger y Gorbachov– o si se confrontan en una guerra multidimensional, donde destaca la guerra económica a la que ha hecho alusión prístinamente el mismo presidente ruso Vlady Putin (http://goo.gl/5WCUlP) y quien, en su célebre entrevista a la televisión alemana ARD (http://goo.gl/syTXSI), reclama y exclama que la OTAN y Estados Unidos poseen bases militares esparcidas en todo el globo, incluyendo áreas cercanas al territorio ruso y cuyo numero sigue creciendo. Luego Putin confesó que, frente a la decisión de la OTAN de desplegar fuerzas especiales cerca de la frontera rusa, Moscú ha respondido con ejercicios similares (v.gr en el Golfo de México).

La “nueva guerra fría” ya empezó y su epítome es la guerra económica que ha desplomado deliberadamente el precio del petróleo, que daña enormemente a Rusia.

En un extenso documento (http://goo.gl/CHwJUS), Vladimir P. Kozin –jefe de los consejeros del Instituto Ruso de Estudios Estratégicos– aborda la “segunda guerra fría” que Estados Unidos y la OTAN han impuesto a Rusia y pregunta cuál es la forma de superarla, a lo que propone cuatro axiomas:

1) Estados Unidos y sus aliados de la OTAN deben cesar cualquier edificación militar cerca de las fronteras rusas –que incluya una serie de acuerdos estratégicos sobre armas convencionales y nucleares a los que ya se llegó– y deben contemplar a Rusia como su aliado (sic) permanente y no como su enemigo permanente.

2) Levantar sin condiciones todas las sanciones económicas y financieras contra Rusia.

3) “Ucrania tendrá que declarar su promesa para conservar su estatuto de no alineado y no nuclear para siempre (sic). Aquí vale la pena un comentario: al momento de la disolución de la URSS, Ucrania cedió parte de su dotación de armas nucleares –al unísono de Belarús y Kazajs­tán–, sin haber sido recompensada por la ingrata comunidad internacional.

Y 4) La comunidad internacional debe oponerse firmemente a las tentativas de revivir los resultados de la Segunda Guerra Mundial, y combatir consistentemente todas las formas y manifestaciones de racismo, xenofobia, nacionalismo agresivo y chovinismo.

Tales cuatro puntos deberán ser tratados en una cumbre especial entre Estados Unidos y Rusia, pero no con Barack Obama, ya que el geoestratega Kozin juzga imposible (¡supersic!) realizarla durante lo que queda de su presidencia.

Kozin plantea que en el umbral de una guerra nuclear definitoria, las guerras hoy son híbridas: guerras convencionales sumadas de ciberguerras y guerras de desinformación mediante infiltraciones en asuntos domésticos ajenos bajo la forma de caos controlado y guerras por aliados interpósitos (“proxy-wars”).

Kozin se pronuncia por una “distensión (détente) global”, que implemente bajo el principio del mundo multipolar una seguridad mutua garantizada.

Llama la atención el profundo grado de animadversión personal de los geoestrategas rusos a Obama, que no alcanza los niveles de rusofobia masiva del polaco-canadiense-estadunidense Brzezinski quien, después de haber tendido una trampa letal a la URSS en Afganistán, contempla(ba) balcanizar lo que queda de Rusia en tres pedazos, con el fin de incorporar a Ucrania a la OTAN, como enuncia en su libro hoy caduco El gran tablero de ajedrez mundial, que no previó las derrotas militares de Estados Unidos en Irak y Afganistán ni el advenimiento del nuevo orden tripolar geoestratégico (EU/Rusia/China).

El verdadero asesor geoestratégico de Obama es Brzezinski, ex asesor de Seguridad Nacional de Carter, atormentado por sus fobias atávicas todavía a sus 86 años.

Los geoestrategas rusos han perdido la esperanza de alcanzar un acuerdo con Obama –la paz imposible–, a quien también le conviene el conflicto congelado de Ucrania mientras cede la batuta a un Congreso hostil.

Quizá los rusos prefieran esperar al nuevo presidente de Estados Unidos en los próximos tres años para poder negociar.

Un error de focalización subjetiva consiste en atribuir a los mandatarios de Estados Unidos y Rusia sus políticas que son producto de sus maquinarias de guerra y sus intereses grupales.

Una cosa es la postura de un think tank de la talla del Instituto Ruso de Estudios Estratégicos y otra cosa es la trivialización de la guerra sicológica de viciosa propaganda negra a la que se consagran dos publicaciones financieristas anglosajonas, The Economist (22/11/14) y The Wall Street Journal (4 y 15/11/14), quienes desde su comodidad bursátil no se agotan en incitar a una guerra de Estados Unidos contra Rusia.

¿Tendrán suficientes refugios nucleares los malignos banqueros de Wall Street y La City de Londres?

AlfredoJalife.com

Twitter: @AlfredoJalife

Facebook: AlfredoJalife

La Resolución delirante del Congreso de EE.UU. se interpreta como una declaración de guerra a Rusia

Ex: http://elespiadigital.com

El excongresista estadounidense Ron Paul considera que la nueva resolución adoptada por el Congreso de EE.UU. son "16 páginas de propaganda" contra Rusia y puede acarrear graves consecuencias, incluida la guerra.

La resolución 758 adoptada por el Congreso de EE.UU. es "uno de los peores documentos legislativos de la historia", opina el exmiembro del Congreso Ron Paul en un artículo que ha publicado en su página de Facebook. En el texto, titulado 'El Congreso temerario declara la guerra a Rusia', el político califica la nueva resolución del legislativo estadounidense de "propaganda de guerra en 16 páginas" y pone en evidencia el carácter infundado de cada una de las acusaciones contra Rusia.

En primer lugar, Paul señala que la resolución acusa "sin ningún fundamento" a Moscú de haber invadido Ucrania y condena la "violación de la soberanía ucraniana" por parte de Rusia. Pero si fuera verdad, replica el político, ¿por qué no existen videos ni imágenes que lo demuestren con todos los satélites sofisticados de EE.UU.? Paul prosigue con otra pregunta lógica: "¿Por qué no es una violación de la soberanía ucraniana cuando EE.UU. participa en el derrocamiento del gobierno elegido de este país como hizo en febrero?"

Según Paul, la resolución acusa a la gente del este de Ucrania de haber realizado "elecciones ilegales y fraudulentas" en noviembre. "¿Por qué cada vez que las elecciones no producen los resultados deseados por el Gobierno estadounidense se llaman "ilegales" y "fraudulentas"?", replica el excongresista. "¿Es que a la gente del este de Ucrania no se le permite la autodeterminación? ¿No es un derecho humano básico?".

Asimismo, la resolución constata que el avión de Malaysia Airlines que se estrelló sobre suelo ucraniano en julio fue derribado por un misil "lanzado por fuerzas separatistas apoyadas por Rusia en el este de Ucrania", a pesar de que en el informe preliminar las causas de la tragedia aún no fueron establecidas. El informe final no se publicará hasta el año siguiente.

La resolución también afirma que Rusia invadió Georgia en 2008, cuando incluso la Unión Europea, recuerda Paul, tras realizar una investigación "llegó a la conclusión de que fue Tbilisi el que empezó una guerra injustificada contra Rusia y no al revés".

Una de las ideas más peligrosas, según Paul, es que la resolución da la luz verde al presidente ucraniano Piotr Poroshenko para volver a iniciar ataques militares contra las provincias favorables a la independencia, insistiendo en "el desarme de los separatistas y fuerzas paramilitares en el este de Ucrania". Para conseguirlo, la resolución directamente implica al Gobierno estadounidense en el conflicto pidiendo al presidente que "proporcione al Gobierno de Ucrania elementos de defensa letales y no letales, así como servicios y entrenamiento necesario para defender de forma eficaz su territorio y soberanía".

La nueva resolución del Congreso fue aprobada el pasado 4 de diciembre con solo 10 votos en contra.

Los medios de EE.UU. silencian la resolución aprobada contra Rusia

El economista Michel Chossudovsky, fundador del Centro para la Investigación de la Globalización Global Research, denuncia que la aprobación de la resolución de la Cámara de Representantes de EE.UU. contra Rusia se silencia en los medios. "Puedo decir que casi nadie sabe de esta resolución y había un acuerdo previo con la prensa estadounidense y europea para no comentarla, ni siquiera informar al público de que había sido adoptada", reveló el académico canadiense a RT.

A su juicio,  tanta desinformación en EE.UU. no es algo nuevo, sino "algo que ya existe desde hace mucho tiempo".

Chossudovsky opina que si "el público estadounidense estuviese informado de lo que realmente sucede tanto en Oriente Medio como en la frontera con Rusia, habría convocado un movimiento de protesta de envergadura, un movimiento antiguerra".

El economista tacha la resolución de "tremendamente impactante", ya que "en cierta manera da la luz verde al presidente de EE.UU. para declarar la guerra a Rusia".

Putin ha dado una señal clara a los políticos de Occidente

En su mensaje anual a la Asamblea Federal el presidente Vladímir Putin ha dejado claro que Rusia no a cambiará su posición respecto a Ucrania pese a las presiones. Algunos expertos, como Vladímir Olenchenko, perciben un aviso claro a Occidente.

En su discurso ante la Asamblea Federal, el presidente ruso advirtió que, a pesar de la presión, Rusia nunca seguirá el camino del autoaislamiento ni buscará a enemigos, pero enfatizó que "hablar con Rusia utilizando el lenguaje de la fuerza no tiene ningún sentido".

"Es una especie de señal o estímulo para aquellos que se adhieren al sentido común en la política. Hay que entender claramente que cuando nos referimos al régimen de sanciones ello no quiere decir que la población de los países que imponen esas sanciones esté plenamente de acuerdo y se solidarice con tales medidas. No es así. Por ejemplo, en Alemania las encuestas de opinión pública indican que los alemanes no comparten las sanciones [contra Rusia]", explicó a la radio 'Sputnik' el abogado y representante del Centro de Estudios Europeos Vladímir Olenchenko, citado por RIA Novosti.

Además, Olenchenko recordó que contra las sanciones no solo se manifiestan empresas alemanas, sino que entre los líderes germanos tampoco hay unanimidad sobre esta cuestión. "Algunos políticos subrayan la importancia de pasar al lenguaje de diálogo y, en un sentido más amplio, señalan que es necesario encontrar maneras de salir del régimen de sanciones", recordó Olenchenko.

A juicio del experto, la situación es más o menos semejante en otros países de la UE. "Alemania es un país líder en Europa y lo que está sucediendo en este país muestra claramente lo que sucede en otros países de la Unión Europea", aseguró.

Por qué EE.UU. quiere desintegrar Europa en microestados

Olenchenko también hizo hincapié en las palabras de Putin respecto a que es imposible que en Rusia se dé un "escenario yugoslavo de desintegración". Este jueves el mandatario ruso indicó que en Occidente "querían desintegrar Rusia como hicieron con Yugoslavia". "Fracasaron porque los detuvimos", aseveró. 

El experto respalda al presidente y explica: "Uno de los escenarios era reducir el tamaño de los estados y su fragmentación en otros más pequeños. Por supuesto es más fácil presionar a los países pequeños de Europa: es más fácil ofrecerles propuestas. Si lo tomamos en un sentido más amplio, ello quiere decir que es más fácil promover sus intereses y políticas. Este es uno de los enfoques principales de los EE.UU. y ha habido intentos de aplicar esto a Rusia".

dimanche, 07 décembre 2014

Los enemigos fantasmales de la OTAN

 

por Harry J. Bentham*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Aún con la caza de submarino fantasma de los rusos en las costas de Suecia y el Reino Unido, la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN) no puede explicar que sus gastos superan el 70 % del gasto militar mundial. Pues podemos esperar más operaciones contra fantasmas rusas en las costas británicas en los próximos años, mientras el llamado valiente “Occidente” lanza una segunda febril y completamente injustificada Guerra Fría contra enemigos que no existen.

 

Recientemente, el 29 de octubre, la rama aérea de las Fuerzas Armadas Británicas, la Real Fuerza Aérea (RAF, por sus siglas en inglés) lanzó una operación de defensa cuando un supuesto bombardero ruso entró en el espacio aéreo británico. El atacante, que la RAF incluso amenazó con destruir, resultó ser un avión de carga de Letonia en un vuelo de rutina perteneciente a la era soviética.

 

Letonia, que anteriormente formaba parte de la Unión Soviética, es oficialmente un miembro de la OTAN o sea, un aliado de los Estados Unidos y del Reino Unido. Parece que este lazo carecía de interés para la RAF cuando amenazó con derribar el pobre avión y por lo tanto, hacer más daño a su propio supuesto aliado en comparación con lo que la ex Unión Soviética (ahora Rusia) jamás haya amenazado con hacer.

 

El incidente en el espacio aéreo británico, sigue a otro incidente parecido que tuvo lugar poco antes; la persecución sin sentido de un supuesto submarino ruso que nunca se materializó en el Mar Báltico. Por su parte, la Armada de Suecia, gastó tontamente una enorme cantidad de dinero persiguiendo un supuesto intruso bajo el agua debido a los rumores y habladurías. Los medios de comunicación, se apresuraron a identificar al intruso como un submarino ruso, a pesar de que no había prueba alguna que apoyara la existencia de un submarino en la región, ni algo que demostrara una disputa entre Rusia y Suecia.

 

El único beneficiario de la situación es EE.UU., que busca ampliar su ocupación militar a Europa y va a inventar tantas excusas y enemigos como sean necesarios para justificar su presencia en el viejo continente.

 

Lo lamentable es que la interceptación errónea del avión de Letonia por las paranoides fuerzas armadas del Reino Unido, en vez de convertirse en una enorme fuente de vergüenza, fue descrita en algunos medios de comunicación como prueba de la creciente amenaza que constituye Rusia para el Reino Unido. En otras palabras, el hecho de que no podemos encontrar pruebas de una amenaza se presenta como evidencia de una amenaza. Esta, es parte de una sicópata tendencia más amplia que tienen el Reino Unido y sus llamados “aliados” para impresionar al poderoso régimen de los EE.UU. mediante infligirse peores daños militares y políticos a sí mismos de los que cualquier enemigo puede hacerlos.

 

En medio de las “amenazas” falsas con las que los EE.UU. nos está alimentando, el Reino Unido no puede tener confianza alguna en que sus fuerzas armadas protejan los ciudadanos británicos. Los títeres de EE.UU., arribistas y sin escrúpulos que están al mando de las fuerzas del Reino Unido, priorizan las vidas de los estadounidenses y los intereses de los estadounidenses a los de británicos, y están dispuestos a poner en peligro y a sacrificar a su propia gente en guerras sin sentidos para impresionar a este poder extranjero.

 

Los EE.UU. no es aliado del Reino Unido sino un enemigo despiadado y caprichoso que se ha abierto su camino hasta la cima de las Fuerzas Armadas británicas anteriormente poderosas que se han deteriorado bajo el control de los EE.UU. Desde los aviones militares británicos estrellados y las vidas perdidas de los soldados en Afganistán hasta los inocentes, caídos a tiro por la Policía terrorista “contra terrorismo”, la relación especial entre EE.UU. y el Reino Unido mata a más británicos de los que salva.

 

Ni Rusia ni el grupo terrorista EIIL (Daesh, en árabe) están teniendo un efecto perjudicial tan grande en la seguridad del Reino Unido. La cooperación irreflexiva del Reino Unido con los EE.UU. se está erosionando nuestra seguridad y matando a los británicos. Lo mismo puede decirse de todos los grandes “aliados” de la OTAN, que son usados como escudo humano por parte de los EE.UU. para reducir sus bajas militares en sus imprudentes guerras expansionistas.

 

Esta política negativa, basada ​​en el miedo que coloca a los medios de comunicación supuestamente “independientes” en el mismo campo que están los gobiernos paranoides, es sólo comparable con el vil complot que organizaron los medios de comunicación y los belicistas después de los ataques del 11S.

 

Halcones psicópatas de la guerra, una vez más trabajan a lo alto de los medios de comunicación y los gobiernos del Reino Unido y EE.UU. para legitimar el fanatismo, el odio, la ignorancia y el miedo como instrumentos políticos, tal como lo hicieron en contra de la comunidad musulmana en el polémico ambiente reinante después de 11S.

 

La política del miedo no es nueva e sigue las mismas tácticas que hemos visto en la llamada guerra contra el terror. Adam Curtis, en su premiado documental, El Poder de las Pesadillas producido en 2004, explica cómo los enemigos fantasmas han sido utilizados, en ausencia de cualquier evidencia convincente, por ciertas élites de la política exterior para mantener la relevancia y credibilidad de las ideologías nacionalistas. También, al explicar el proceso del secuestro de la política exterior estadounidense por el movimiento neoconservador, nos ilumina sobre las medidas políticas basadas en la pesadilla que los EE.UU. impone a Europa.

 

Al tratarse de temas como el grupo terrorista EIIL, la presunta participación de Rusia en Ucrania, e incluso la propagación del Ébola, el Gobierno de Estados Unidos se basa en exagerar y distorsionar los temores del pueblo para dar al país norteamericano el papel del “líder” del mundo. Lo que hace aún más irónica esta lista de amenazas para la humanidad que Obama utilizó durante un discurso en las Naciones Unidas, es que los EE.UU. trató en su momento de utilizar al menos dos de ellas como armas: Ébola y EIIL. ¿El mundo debe ser sermoneado sobre las amenazas a la humanidad, por el mismísimo doctor Frankenstein que cultivó y promocionó estas amenazas en el primer lugar?

 

La amenaza a la humanidad es un poderoso instrumento de los Estados Unidos para aterrorizar, detener y torturar al pueblo estadounidense detrás de la farsa mentira de “democracia” bipartida y la creación de enemigos fantasmas para distraer la atención del pueblo de sus verdaderos enemigos.

politique internationale, géopolitique, otan, atlantisme, occidentalisme, états-unis, europe, affaires européennes,

 

 

Un círculo malévolo de los diseñadores neoconservadores de la política, que han arraigado en Casa Blanca como un tumor maligno, es el origen de todas y cada una de estas crisis, y las abusa para ampliar la sombra de sus militares en otros países y el chantaje económico de la humanidad.

 

Contrariamente a los argumentos de política exterior de los EE.UU., la OTAN no salvaguarda la seguridad de Europa. Si tratamos de nombrar una sola guerra dirigida por la OTAN que haya sido lanzada para proteger los intereses nacionales de un país distinto de los EE.UU., nos daremos cuenta de que no hay ninguno.

 

Muchos miembros de la OTAN han estado en peligro a lo largo de su historia, sin embargo, la OTAN ha actuado sólo cuando los EE.UU. ha estado en peligro. Debemos considerar esto como un ejemplo de la cantidad de lo poco que vale la pena la “seguridad colectiva” prometida por la OTAN a sus estados miembros. La OTAN ha sido siempre una organización para proteger la seguridad de un solo régimen a expensa de todos los miembros.

 

El Pentágono y la OTAN son los fantasmas que están persiguiendo. Su obsesión por crear problemas y enemigos ficticios para enfrentar, sean las enfermedades, Estados rivales o grupos terroristas, es parte de su campaña negativa para apoyar la gran cantidad de dinero que gastan en su presupuesto militar. No tienen nada positivo ni progresivo para ofrecer, lo que les convierte en las más graves amenazas a la paz en Europa.

 

*Harry J. Bentham es un especialista británico en asuntos políticos. En la actualidad, es parte del consejo asesor de laboratorio de ideas, Lifeboat Foundation.

 

Fuente: El Espía Digital

samedi, 06 décembre 2014

The Straussian Assault on America’s European Heritage

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The Straussian Assault on America’s European Heritage

By Ricardo Duchesne

Ex: http://www.counter-current.com

Grant Havers
Leo Strauss and Anglo-American Democracy: A Conservative Critique [2]
Northern Illinois University Press, 2013

Havers-200x300.jpgAmain pillar sustaining the practice of mass immigration is that Western nations are inherently characterized by a “civic” form of national membership. Western nations express the “natural” wishes of “man as man” for equal rights, rule of law, freedom of expression, and private property. Mainstream leftists and conservatives alike insist on the historical genuineness of this civic definition. This civic identity, they tell us, is what identifies the nations of Western civilization as unique and universal all at once. Unique because they are the only nations in which the idea of citizenship has been radically separated from any ethnic and religious background; and universal because these civic values are self-evident truths all humans want whenever they are given the opportunity to choose.

To include the criteria of ethnicity or religious ancestry in the concept of Western citizenship is manifestly illiberal. Even more, it is now taken for granted that if Western nations are to live up to their idea of civic citizenship they must relinquish any sense of European peoplehood and Christian ancestry. Welcoming immigrants from multiples ethnic and religious backgrounds is currently seen as a truer expression of the inherent character of Western nationality than remaining attached to any notion of European ethnicity and Christian historicity.

The reality that the liberal constitutions of Western nations were conceived and understood in ethnic and Christian terms (if only implicitly since the builders and founders of European nations never envisioned an age of mass migrations) has been conveniently overlooked by our mainstream elites. These elites are willfully downplaying the fact that the liberal nation states of Europe emerged within ethnolinguistic boundaries and majority identities. Those states possessing a high degree of ethnic homogeneity, where ancestors had lived for generations—England, France, Italy, Belgium, Holland, Sweden, Norway, Finland, and Denmark—were the ones with the strongest liberal traits, constitutions, and institutions. Those states (or empires like the Austro-Hungarian Empire) composed of multiple ethnic groups were the ones enraptured by illiberal forms of ethnic nationalism and intense rivalries over identities and political boundaries. In other words, the historical record shows that a high degree of ethnic homogeneity tends to produce liberal values, whereas countries or areas with a high number of diverse ethnic groups have tended to generate ethnic tensions, conflict, and illiberal institutions. As Jerry Muller has argued in “Us and Them” (Foreign Affairs: March/April 2008), “Liberal democracy and ethnic homogeneity are not only compatible; they can be complementary.”

Mainstream leftists and conservatives have differed in the way they have gone about redefining the historical roots of Western nationalism and abolishing the ethnic identities of Western nations. Eric Hobsbawm, the highly regarded apologist of the Great Terror [3] in the Soviet Union, persuaded most of the academic world, in his book, Nations and Nationalism since 1780: Programme, Myth, Reality [4] (1989), that the nation states of Europe were not created by a people sharing a common historical memory, a sense of territorial belonging and habitation, similar dialects, and physical appearances; no, the nation-states of Europe were “socially constructed” entities, “invented traditions,” “imagined” by people perceiving themselves as part of a “mythological” group in an unknown past. Hobsbawm deliberately sought to discredit any sense of ethnic identity among Europeans by depicting their nation building practices as modern fairy-tales administered by capitalists and bureaucrats from above on a miscellaneous pre-modern population.

Leftists however have not been the only ones pushing for a purely civic interpretation of Western nationhood; mainstream conservatives, too, have been trying to root out Christianity and ethnicity from the historical experiences and founding principles of European nations. Their discursive strategy has not been one of dishonoring the past but of projecting backwards into European history a universal notion of Western citizenship that includes the human race. The most prominent school in the formulation of this view has come out of the writings of Leo Strauss. This is the way I read Grant Havers’s Leo Strauss and Anglo-American Democracy: A Conservative Critique (2013). In this heavily researched and always clear book, Havers goes about arguing in a calm but very effective way that Strauss was not the traditional conservative leftists have made him out to be; he was a firm believer in the principles of liberal equality and a unswerving opponent of any form of Western citizenship anchored in Christianity and ethnic identity.

9782253111177-T.jpgStrauss’s vehement opposition to communism coupled with his enthusiastic defense of American democracy, as it stood in the 1950s, created the erroneous impression that he was a “right wing conservative.” But, as Havers explains, Strauss was no less critical of “right wing extremists” (who valued forms of citizenship tied to the nationalist customs and historical memories of a particular people) than of the New Left. Strauss believed that America was a universal nation in being founded on principles that reflected the “natural” disposition of all humans for life, liberty, and happiness. These principles were discovered first by the ancient Greeks in a philosophical and rational manner, but they were not particular to the Greeks; rather, they were “eternal truths” apprehended by Greek philosophers in their writings against tyrannical regimes. While these principles were accessible to all humans as humans, only a few great philosophers and statesmen exhibited the intellectual and personal fortitude to fully grasp and actualize these principles. Nevertheless, most humans possessed enough mental equipment as reasoning beings to recognize these principles as “rights” intrinsic to their nature, so long as they were given the chance to deliberate on “the good” life.

Havers’s “conservative critique” of Strauss consists essentially in emphasizing the uniquely Western and Christian origins of the foundational principles of Anglo-American democracy. While Havers’s traditional conservatism includes admiration for such classical liberal principles as the rule of law, constitutional government, and separation of church and state, his argument is that these liberal principles are rooted primarily in Christianity, particularly its ideal of charity. He takes for granted the reader’s familiarity with this ideal, which is unfortunate, since it is not well understood, but is generally taken to mean that Christianity encourages charitable activities, relief of poverty, and advancement of education. Havers has something more profound in mind. Christian charity from a political perspective is a state of being wherein one seeks a sympathetic understanding of ideas and beliefs that are different to one’s own. Charitable Christians seek to understand other viewpoints and are willing to engage alternative ideas and political proposals rather than oppose them without open dialogue. Havers argues that the principles of natural rights embodied in America’s founding cannot be separated from this charitable disposition; not only were the founders of America, the men who wrote the Federalist Papers, quite definite in voicing the view that they were acting as Christian believers in formulating America’s founding, they were also very critical of Greek slavery, militarism, and aristocratic license against the will of the people.

Throughout the book Havers debates the rather ahistorical way Strauss and his followers have gone about “downplaying or ignoring the role of Christianity in shaping the Anglo-American tradition” – when the historical record copiously shows that Christianity played a central role nurturing the ideals of individualism and tolerance, abolition of slavery and respect for the dignity of all humans. Havers debates and refutes the similarly perplexing ways in which Straussians have gone about highlighting the role of Greek philosophy in shaping the Anglo-American tradition – when the historical record amply shows that Greek philosophers were opponents of the natural equality of humans, defenders of slavery, proponents of a tragic view of history, the inevitability of war, and the rule of the mighty.

9782743612375.jpgHavers also challenges the Straussian elevation of such figures as Lincoln, Churchill, Roosevelt, Hobbes, and Locke as proponents of an Anglo-American tradition founded on “timeless” Greek ideas. He shows that Christianity was the prevailing influence in the intellectual development and actions of all these men. Havers imparts on the readers a sense of disbelief as to how the Straussians ever managed to exert so much influence on American conservatism (to the point of transforming its original emphasis on traditions and communities into a call for the spread of universal values across the world), despite proposing views that were so blissfully indifferent to “readily available facts.”

Basically, the Straussians were not worried about historical veracity as much as they were determined to argue that Western civilization (which they identified with the Anglo-American tradition) was philosophically conceived from its beginnings as a universal civilization. In this effort, Strauss and his followers genuinely believed that American liberalism had fallen prey to the “yoke” of German historicism and relativism, infusing the American principles of natural rights with the notion that these were merely valid for a particular people rather than based on Human Reason. German historicism – the idea that each culture exhibits a particular world view and that there is no such thing as a rational faculty standing above history – led to the belittlement of the principles of natural rights by limiting them a particular time and place. Worse than this — and the modern philosophers, Hobbes and Locke, were to be blamed as well — the principles of natural rights came to be separated from the ancient Greek idea that we can rank ways of life according to their degree of excellence and elevation of the human soul. The modern philosophy of natural right merely afforded individuals the right to choose their own lifestyle without any guidance as to what is “the good life.”

Strauss believed that this relativist liberalism would not be able to withstand challenges from other philosophical outlooks and illiberal ways of life, from Communism and Fascism, for example, unless it was rationally grounded on eternal principles. He thought the ancient Greeks had understood better than anyone else that some truths are deeply grounded in the actual nature of men, not relative to a particular time and culture, but essential to what is best for “man as man.” These truths were summoned up in the modern philosophy of natural rights, though in a flawed manner. The moderns tended to appeal to the lower instincts of humans, to a society that would merely ensure security and the pursuit of pleasure, in defending their ideals of liberty and happiness. But with a proper reading of the ancient texts, and a curriculum based on the “Great Books,” the soul of contemporaneous students could be elevated above a life of trivial pursuits.

This emphasis on absolute, universal, and “natural” standards attracted a number of prominent Christians to Strauss. The Canadian George Grant (1918-1988), for one, was drawn to the potential uses Strauss’s emphasis on eternal values might have to fight off the erosion of Christian conviction in the ever more secular, liberal, and consumerist Canada of his day. Grant, Havers explains, did not quite realize that Strauss was neither a conservative nor a Christian but a staunch proponent of a philosophically based liberalism bereft of any Christian identity. Grant relished the British and Protestant roots of the Anglo-American tradition, though there were certain affinities between him and Strauss; Grant was a firm believer in the superiority of Anglo-Saxon civilization and its rightful responsibility in bringing humanity to a higher cultural level. The difference is that Grant affirmed the religious and ethnic particularities of Anglo-Saxon civilization, whereas Strauss, though a Zionist who believed in a Jewish nation state, sought to portray Anglo-American civilization in a philosophical language cleansed of any Christian particularities and European ethnicity.

Strauss wanted a revised interpretation of Anglo-American citizenship standing above tribal identities and historical particularities. Strauss’s objective was to provide Anglo-American government with a political philosophy that would stand as a bulwark against “intolerable” challenges from the left and the right, which endangered liberalism itself. The West had to affirm the universal truthfulness of its way of life and be guarded against the tolerance of forms of expression that threaten this way of life. Havers observes that Strauss was particularly worried about the inability of liberal regimes, as was the case with the Weimar republic, to face up to illiberal challenges. He wanted a liberal order that would ensure the survival of the Jews, and the best assurance for this was a liberal order that spoke in a neutral and purely philosophical idiom without giving any preference to any religious faith and any historical and ethnic ancestries. He wanted a liberalism that would work to undermine any ancestral or traditionally conservative norms that gave preference to a particular people in the heritage of America’s founding, and thereby may discriminate against Jews. Only in a strictly universal civilization would the Jews feel safe while retaining their identity.

Havers brings up another old conservative, Willmore Kendall (1909-68), who was drawn to Straussian thought even though substantial aspects of his thought were incompatible with Strauss’s. Among these differences was the “majoritarian populism” of Kendall versus the aristocratic elitism of Strauss. The aristocrats Strauss had in mind were philosophers and statesmen who understood the eternal values of the West whereas the majoritarian people Kendall had in mind were Americans who were conservative by tradition and deeply attached to their ancestral roots in America, rather than believers in universal rights concocted by philosophers. While Kendall was drawn to Strauss’s scepticism over unlimited speech, what he feared was not the ways in which particular ethnic/religious groups might use free speech to protect their ancestral rights and thereby violate – from Strauss’s perspective – the universality of liberalism, but “the opposite of what Strauss fear[ed]”: that an open society unmindful of its actual historical roots, allowing unlimited questioning of its ancestral identities, against the natural wishes of the majority for their roots and traditions, would eventually destroy the Anglo-American tradition.

Havers brings up as well Kendall’s call for a restricted immigration policy consistent with majoritarian wishes. While Havers is primarily concerned with the Christian roots of Anglo-American democracy, he identifies this view by Kendall with conservatism proper. The Straussian view that America is an exceptional nation by virtue of being founded on the basis of philosophical propositions, which somehow have elevated this nation to be a model to the world, is, in Havers view, closer to the leftist dismissal of religious identities and traditions than it is to any true conservatism. Conservatives, or Paleo-Conservatives, believe that human identities are not mere private choices arbitrarily decided by abstract individuals in complete disregard of history and the natural dispositions of humans for social groupings with similar ethnic and religious identities.

These differences between the Straussians and old conservatives are all the more peculiar since, as Havers notes, Strauss was very mindful of the particular identities of Jewish people, criticizing those who called for a liberalized form of Jewish identity based on values alone. Jews, Strauss insisted, must maintain fidelity to their own nationality rather than to a “liberal theology,” otherwise they would end up destroying their particular historical identity.

Leo-Strauss-De-la-tyrannie.jpgNow, Straussians could well respond that the Anglo-American identity is different, consciously dedicated to universal values, but, as Havers carefully shows, this emphasis on the philosophy of natural rights cannot be properly understood outside the religious ancestry of the founders, and (although Havers is less emphatic about this) outside the customs, institutions and ethnicity of the founders. As the Australian Frank Salter has written:

The United States began as an implicit ethnic state, whose Protestant European identity was taken for granted. As a result, the founding fathers made few remarks about ethnicity, but John Jay famously stated in 1787 that America was ‘one united people, a people descended from the same ancestors,’ a prominent statement in one of the republic’s founding philosophical documents that attracted no disagreement (230) [5].

This idea that Western nations are all propositional nations is not restricted to the United States, but has been applied to the settler nations of Canada and Australia, and the entire continent of Europe, under the supposition that, with the Enlightenment, the nations of Europe came to be redefined by such “universal” values as individual rights, separation of church and state, democracy. As a result, mainstream liberals and conservatives today regularly insist that Europe is inherently a “community of values,” not of ethnicity or religion, but of values that belong to humanity. Accordingly, the reasoning goes, if Europe is to be committed to these values it must embrace immigration as part of its identity. Multiculturalism is simply a means of facilitating the participation of immigrants into this universal culture, making them feel accepted by recognizing their particular traditions, while they are gradually nudge to think in a universal way. But, as Salter points out,

This is hardly a complete reading of Enlightenment ideas, which include the birth of modern nationalism, the democratic privileging of majority ethnicity, and the linking of minority emancipation to assimilation. The Enlightenment also celebrates empirical science including biology, which culminated in man’s fuller understanding of himself as part of nature (213).

Liberals in the 19th century were fervent supporters of nationalism and the essential importance of being part of a community with shared traditions and common ancestry. Eric Hobsbawm’s claim that Europeans nations were “ideological constructs” created without a substantial grounding in immemorial lands, folkways, and ethnos, should be contrasted to the ideas of such liberal nationalists as Camillo di Cavour (1810–1861), Max Weber [6] (1864–1920), and even John Stuart Mill (1806–1873). While these liberals emphasized a form of nationalism compatible with classical liberal values, they were firm supporters of national identities at a time when a “non-xenophobic nationalism” was meant to acknowledge the presence of what were essentially European ethnic minorities within European nations. None of these liberals ever envisioned the nations of Europe as mere places identified by liberal values belonging to everyone else and obligated to become “welcome” mats for the peoples of the world.

Moreover, Enlightenment thinkers were the progenitors of a science of ethnic differences [7], which has since been producing ever more empirical knowledge, and has today convincingly shown that ethnicity is not merely a social construct but also a biological substrate. As Edward O. Wilson, Pierre van den Berghe, and Salter have written, shared ethnicity is an expression of extended kinship at the genetic level; members of an ethnic group are biologically related in the same way that members of a family are related even though the genetic connection is not as strongly marked. Numerous papers – which I will reference below with links — are now coming out supporting the view that humans are ethnocentric and that such altruistic dispositions as sharing, loyalty, caring, and even motherly love, are exhibited primarily and intensively within in-groups rather than toward a universal “we” in disregard for one’s community. Strauss’s concern for the identity of Jews is consistent with this science.

The Straussian language about “natural rights” belonging to “man as man” is mostly gibberish devoid of any historical veracity and scientific support. Hegel long refuted the argument that humans were born with natural rights which they never enjoyed until a few philosophers discovered them and then went on to create ex nihilo Western civilization. Man “in his immediate and natural way of existence” was never the possessor of natural rights. The natural rights the founders spoke about, which were also in varying ways announced in the creation of the nations of Canada and Australia, and prescribed in the modern constitutions of European nations, were acquired and won only through a long historical movement, the origins of which may be traced back to ancient Greece, but which also included, as Havers insists, the history of Christianity and, I would add, the legal history of Rome, the Catholic Middle Ages [8], the Renaissance, Protestant Reformation, the Enlightenment, and the Bourgeois Revolutions.

The Straussians believe that the way to overcome the tendency of liberal societies to relativism or the celebration of pluralistic conceptions of life without any sense of ranking the lifestyle of citizens is to impart reverence and patriotic attachment for the Anglo-American tradition by emphasizing not the heterogeneous identity of this tradition but its foundation in the ancient philosophical commitment to “the good” and the “perfection of humanity.” But this effort to instill national commitment by teaching citizens about the classics of ancient Greece and the great statesmen of liberal freedom is doomed to failure and has been a failure. The problem of nihilism is nonexistent in societies with a strong sense of reverence for traditional practices, authoritative patriarchal figures, and a sense of peoplehood and homeland. The way out of the crisis of Western nihilism is to re-nationalize liberalism, throw away the cultural Marxist notion that freedom means liberation from all identities not chosen by the individual, and accentuate the historical and natural-ethnic basis of European identity.

Recent scientific papers on ethnocentrism and human nature:

Oxytocin promotes human ethnocentrism [9]

Perhaps goodwill is unlimited but oxytocin-induced goodwill is not [10]

Oxytocin Increases Generosity in Humans [11]

Oxytocin promotes group-serving dishonesty [12]

We Take Care of Our Own [13]

Source: http://www.eurocanadian.ca/2014/06/the-straussian-assault-on-americas.html [14]

 

 


 

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

 

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/12/the-straussian-assault-on-americas-european-heritage/

 

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/12/Havers.jpg

[2] Leo Strauss and Anglo-American Democracy: A Conservative Critique: http://www.amazon.com/gp/product/0875804780/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0875804780&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=ZWUAQYNFHAR6IFWN

[3] apologist of the Great Terror: http://blogs.spectator.co.uk/coffeehouse/2013/03/eric-hobsbawm-keeping-the-red-faith/

[4] Nations and Nationalism since 1780: Programme, Myth, Reality: http://www.amazon.com/gp/product/1107604621/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1107604621&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=SGA5FVCJO5LHXAKN

[5] (230): http://www.amazon.com/On-Genetic-Interests-Ethnicity-Migration/dp/1412805961

[6] Max Weber: http://www.jstor.org/discover/10.2307/3654673?uid=3739448&uid=2&uid=3737720&uid=4&sid=21104391042883

[7] science of ethnic differences: http://www.amazon.com/Cambridge-History-Eighteenth-Century-Philosophy-Haakonssen/dp/0521418542

[8] Catholic Middle Ages: http://www.amazon.com/Catholic-Church-Built-Western-Civilization/dp/1596983280

[9] Oxytocin promotes human ethnocentrism: http://www.pnas.org/content/108/4/1262.abstract?ijkey=b9ad2efdf008b041812724e617989f6f23ccae23&keytype2=tf_ipsecsha

[10] Perhaps goodwill is unlimited but oxytocin-induced goodwill is not: http://www.pnas.org/content/108/13/E46.full

[11] Oxytocin Increases Generosity in Humans: http://www.plosone.org/article/info:doi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0001128

[12] Oxytocin promotes group-serving dishonesty: http://www.pnas.org/content/111/15/5503.abstract

[13] We Take Care of Our Own: http://pss.sagepub.com/content/early/2014/05/06/0956797614531439.abstract

[14] http://www.eurocanadian.ca/2014/06/the-straussian-assault-on-americas.html: http://www.eurocanadian.ca/2014/06/the-straussian-assault-on-americas.html

 

À qui profitent les émeutes de Ferguson ?

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À qui profitent les émeutes de Ferguson ?

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

L'émotionnel mondial occasionné par de tels événements amène légitimement le chroniqueur à s'interroger à propos de la révolte autour de la mort d'un jeune Afro-Américain dans le Missouri et de la décision du grand jury de ne pas poursuivre le policier responsable de ce drame.

Sans aucune honte aujourd'hui je démarque donc largement, maladroit traducteur, l'article publié par Thomas Sowell dans "National Review" ce 2 décembre.

Je commets de la sorte ce quasi-plagiat la conscience tranquille, n'ayant pas pris le temps de contacter cette excellente publication qui aura inspiré depuis 1953 le mouvement conservateur américain et qui fut saluée à ce titre par son meilleur disciple le président Reagan lors de son 30e anniversaire.

Je me contente de la citer, sachant je facilite ainsi la tâche de ceux de mes gracieux lecteurs qui s'inspirent avec quelques jours de retard de "L'Insolent" sans jamais en mentionner l'existence.

Économiste de l'école de Chicago, l'auteur, natif de Caroline du nord, ayant grandi à Harlem, met en exergue une remarque du sociologue démocrate américain Daniel Patrick Moynhian (1927-2003) : "vous êtes en droit d'avoir vos propres opinions, vous n'êtes pas en droit d'avoir vos propres faits".

On va voir en effet combien cet apophtegme s'applique à l'affaire présente.

Peu de temps après le coup de feu qui tua Michaël Brown le 9 août 2014, ce jeune homme de 18 ans pesant 130 kg était décrit comme un "gentil géant". Mais après que fut divulguée une vidéo le montrant en train de brutaliser un commerçant auquel il avait volé de la marchandise, le procureur général des États-Unis et ministre de la Justice Éric Holder exprima le désagrément que lui causait cette divulgation. En d'autres termes, aux yeux de Holder la vérité constituait une offense mais non le mensonge.

Beaucoup de prétendus témoins oculaires du drame ont donné des recensions contradictoires de l'événement. Certains se sont même contredits dans leurs propres versions successives.

Fort heureusement le grand jury n'avait pas à se fonder sur de telles déclarations, quoiqu'une partie des médias se soit crus obligés d'y souscrire.

Ce dont disposait le grand jury, et que le reste du public ignorait jusqu'à l'annonce de sa décision, était un ensemble de faits matériels qui racontaient une histoire bien différente de celle qu'on entendait partout. Trois médecins légistes différents, dont l'un représentait la famille de Michaël Brown, ont examiné les éléments matériels. Ceux-ci comprenaient les résultats de l'autopsie, les traces d'ADN de Michaël Brown sur la porte du car de police et sur l'arme du policier, les photographies du visage meurtri et enflé du policier Darren Wilson et les taches de sang dans la rue où Brown a été abattu.

Ces éléments de preuves matérielles étaient difficilement conciliables avec les affirmations, proclamées haut et fort, et selon lesquelles Brown avait été abattu dans le dos, les mains en l'air, tout en essayant de se rendre. Au contraire, ils coïncidaient avec le témoignage du policier.

En outre, ils étaient conformes aux déclarations d'un certain nombre de témoins noirs, ayant déposé sous serment, malgré les craintes qu'ils exprimaient pour leur sécurité, menacée par des foules déchaînées.

Les médias ont présenté les émeutes, les pillages et les départs de feu comme autant de réactions populaires à la décision du grand jury de ne pas inculper le policier. En fait elles ont commencé longtemps avant le grand jury ait même commencé son enquête, et bien avant qu'ait été annoncé la moindre décision.

Pourquoi certaines personnes persistent à croire ce qu'elles veulent croire, il est difficile de répondre à une telle question.

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Mais plus importante est la question de l'évaluation des conséquences à attendre de l'explosion d'anarchie ayant commencé à Ferguson, puis s'étant étendu au Missouri avant de se propager à travers tout le pays.

Les premières victimes des saccages commis par la foule à Ferguson furent des gens qui n'avaient rien à voir avec Michaël Brown ou avec la police. Il s'agit notamment de personnes, beaucoup de noirs ou de membres d'autres minorités, dont les entreprises qui les employaient ont été détruites, et ne pourront peut-être jamais être relancées.

Mais ce ne sont là que les victimes directes. Si l'on se réfère à l'expérience des autres communautés ravagées par de telles émeutes dans les années antérieures on peut soutenir que des noirs encore à naître paieront encore, dans les années à venir, pour le prix de toutes les émeutes.

Parfois, c'est un quartier en particulier qui ne parvient pas à se rétablir, et parfois c'est toute une ville. Detroit en offre un exemple classique. Il s'y produisit l'émeute la plus grave des années 1960 : 43 morts – dont 33 Noirs. Les entreprises ont déserté Detroit quitté, emportant avec elles les emplois et les recettes fiscales qui eurent été indispensables pour sauver la ville. Les gens de la classe moyenne – aussi bien les noirs que les blancs - ont fui, eux aussi.

Harlem était au nombre de ces nombreux ghettos qui ne se sont jamais remis des émeutes des années 1960. Plusieurs années plus tard, une de mes nièces, ayant grandi dans le même immeuble de Harlem où j'avais moi-même grandi quelques années avant elle, se plaint amèrement de la façon dont les magasins et autres entreprises ont quitté le quartier.

Il y avait beaucoup de magasins dans ce quartier où j'ai grandi. Il y avait un dentiste, un pharmacien et un opticien, tous à moins d'un pâté de maisons. Mais c'était avant que le quartier ait été balayé par des émeutes.

Qui tire bénéfice des émeutes de Ferguson ? Les plus grands bénéficiaires sont les politiciens démagogues et communautaristes. En tant que maire de Detroit Coleman Young fut l'un des nombreux démagogues politiques qui assurèrent leur propre réélection, en utilisant une rhétorique de nature à faire fuir les gens susceptibles, certes, de créer des emplois et de payer des impôts, mais qui ont aussi vocation à voter contre les politiciens démagogues.

Les démagogues politiciens ont prospéré, tandis que Detroit est devenu un terrain vague.

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jeudi, 04 décembre 2014

Record number of anti-government militias in USA

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The Militia Movement Continues to Grow: Record number of anti-government militias in USA

Dissent is on the rise.

By Donna Leinwand Leger

USA Today& http://www.attackthesystem.com

Radical anti-government “patriot” groups and militias, galvanized against gun control, will continue to grow even as the number of groups operating in the USAreached an all-time high in 2012, a report Tuesday by the Southern Poverty Law Center finds.

The center tracked 1,360 radical militias and anti-government groups in 2012, an eightfold increase over 2008, when it recorded 149 such groups. The explosive growth began four years ago, sparked by the election of President Obama and anger about the poor economy, the center says. That growth is likely to continue as the groups recruit more members with a pro-gun message, the center’s senior fellow Mark Potok said.

President Obama’s second term and a gun control movement bolstered by the massacre at Sandy Hook Elementary School is intensifying anti-government rage and will lead to more growth for the groups, Potok said.

The Southern Poverty Law Center, a non-profit civil rights advocacy group based in Montgomery, Ala., defines the patriot movement as groups of people who believe the federal government is conspiring to confiscate Americans’ guns and curtail liberties to create a socialist government or “new order.” Most are non-violent citizens groups. Some groups also include militias, which arm themselves and conduct military-style training, the center said.

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Conservative critics say the center uses its rhetoric to undermine right-wing and conservative groups.

The Southern Poverty Law Center uses its extremism report as a way to raise funds, says Bill Hahn, a spokesman for the John Birch Society, a conservative, anti-communist group based in Appleton, Wis, that advocates limited government. The group is on the center’s list of anti-government groups.

The center “is very adept at creating the specter that armed groups will overthrow the government or that the continuously dying supremacy movement is lurking behind every rock,” Hahn said in a written statement. “The SPLC will continue to utilize fear to fill their bank accounts.”

The John Birch Society opposes violence and urges its members to take action to restore and preserve constitutional freedoms, Hahn said.

Everett Wilkinson, whose Florida-based National Liberty Federation is not listed in the report, says many of the groups simply engage in peaceful rallies and letter-writing campaigns aimed at promoting free markets, fiscal responsibility and limited government.

“The Southern Perversion Law Center is a liberal organization that likes to spread propaganda about right-wing and conservative groups,” Wilkinson said.

He recently sent an e-mail addressed to “Patriots” seeking land “to hold training sessions for prepping, Constitution classes, militia training, medical, alternative communications, etc.” Wilkinson said some of his members had expressed interest in firearms training.

“We do respect people’s right to defend themselves, but we are not a military-type organization or anything like that,” he said. “We’re a grassroots activist organization focused on legislative issues and changing what’s happening in government. We’ve had thousands of rallies since 2009 and we’ve yet to have a violent incident.”

The patriot groups’ rhetoric and some groups’ threats of domestic terrorist plots mirror the mood in the six months before the Oklahoma City bombing, a domestic terror attack in 1995 by anti-government militia sympathizer Timothy McVeigh that killed 168 people, center President J. Richard Cohen said in a letter to Attorney General Eric Holder and Homeland Security Secretary Janet Napolitano. The center has called for a task force to assess the groups.

“In the last four years we have seen a tremendous increase in the number of conspiracy-minded, anti-government groups as well as in the number of domestic terrorist plots,” Cohen wrote. “We now also are seeing ominous threats from those who believe that the government is poised to take their guns.”

The number of anti-government groups grew 7% from 1,274 in 2011 to 1,360 in 2012. The center gathers its data from the groups’ publications, websites, law enforcement, news reports and other sources.

Daryl Johnson, a former domestic terror intelligence analyst at the Department of Homeland Security whose report on the resurgence of the radical right in April 2009 was withdrawn by the department after criticism by conservative groups, said the center’s estimate of radical anti-government groups is low and does not account for some of the most radical groups that operate underground.

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Some groups stockpile weapons and their “ability to inflect mass violence is quite high,” Johnson said.

A January study from the Combating Terrorism Center at West Point found a dramatic rise since 2007 in the number of attacks and violent plots originating from people and groups identified with the far right of American politics.

The Southern Poverty Law Center’s latest count surpasses the record number of groups formed in the 1990s in response to the passage of sweeping gun-control measures in 1993 and a ban on assault weapons in 1994. In 1996, the number of patriot groups peaked at 858, then declined until 2009, the center reports.

Recently, some of the groups have threatened politicians who have proposed gun-control measures, the report says. In one instance, neo-Nazi Craig Cobb posted Rep. Diana DeGette’s address and photograph on the racist, anti-Semitic VanguardNews Network forum after the Colorado Democrat proposed a ban on high- capacity magazines, the report says.

The report cites groups that predicted civil war and tyranny after Obama’s executive orders on gun control, including Fox News Radio host Todd Starnes, who tweeted, “Freedom ends. Tyranny begins” and ConservativeDaily.com’s Tony Adkins, who wrote, “Martial law in the United States now a very real possibility.”

The center quotes the United States Patriots Union, which in a letter to legislators in several states called the federal government “a tool of International Socialism now, operating under UN Agendas not our American agenda.” The group said states should defend freedom and liberty “or we are headed to Civil War wherein the people will have no choice but to take matters into their own hands.”

“Their rhetoric is a barometer of the rage that is building in certain quarters,” Cohen said.

dimanche, 30 novembre 2014

Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et nouveau visage de l'Ennemi selon Washington

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Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et nouveau visage de l'Ennemi selon Washington

Auteur : F. William Engdahl
Ex: http://zejournal.mobi

Le refus du Premier ministre Viktor Orbán et de son parti dirigeant, Fidesz, de se joindre à la nouvelle Guerre froide menée contre la Russie par les États-Unis et l'Europe — d'abord en acceptant la traversée de son territoire par le gazoduc paneuropéen South Stream, mais aussi à travers sa politique cinglante contre les banques et compagnies énergétiques étrangères — a déclenché toutes les alarmes dans les capitales occidentales.

Pour F. William Engdahl, la question qu'il faut désormais poser est la suivante : la Hongrie sera-t-elle la prochaine cible d'une tentative de changement de régime financée par les USA et l'Union européenne ?

Depuis quelque temps, la Hongrie et son Premier ministre populiste et nationaliste Viktor Orbán sont dans la ligne de mire des élites politiciennes de Washington. Quel péché a donc commis M. Orbán ? Ne pas avoir courbé l’échine sous les diktats souvent destructeurs de la Commission européenne ; et chercher à définir une identité nationale hongroise. Mais le plus grave de ses péchés est son rapprochement croissant avec la Russie et sa méfiance envers Washington, matérialisés par un accord conclu avec Gazprom pour laisser passer par la Hongrie le gazoduc South Stream, qui doit relier la Russie à l’Union européenne.

Orbán lui-même a parcouru un long chemin politique depuis 1998, année où il devint Premier ministre de Hongrie, l’un des deux plus jeunes que ce pays ait élus à cette fonction. À cette époque, il avait supervisé, malgré l’opposition de la Russie, l’entrée de la Hongrie dans l’Otan — en même temps que la Pologne et la République tchèque — et dans l’Union européenne. Durant ce mandat de Premier ministre effectué en des temps où l’économie de l’UE était beaucoup plus prospère qu’aujourd’hui, Orbán réduisit les impôts, abolit les droits d’inscription à l’université pour les étudiants qualifiés, augmenta les allocations maternelles et attira l’industrie allemande avec une main-d’œuvre hongroise bon marché. L’un de ses « conseillers » états-uniens était James Denton, lié à Freedom House, une ONG de Washington impliquée dans les révolutions colorées. Orbán était alors le chouchou des néoconservateurs de Washington. En 2001, il reçut le « prix de la Liberté » de l’American Enterprise Institute, un groupement néoconservateur.

Pourtant, en 2010, après avoir passé six ans dans l’opposition, Orbán fit son retour, doté cette fois d’une majorité retentissante par l’intermédiaire du Parti hongrois d’union civique (connu sous le nom abrégé de Fidesz). Dans les faits, Fidesz disposait d’une majorité de 68 % au Parlement, ce qui lui assurait tous les votes nécessaires pour modifier la Constitution et adopter de nouvelles lois, ce dont il ne se priva pas. Ironiquement, dans une logique typique de paille et de poutre, l’administration Obama et le Parlement européen lui reprochèrent d’avoir doté Fidesz d’un pouvoir excessif. Orbán fut accusé par Daniel Cohn-Bendit et les Verts européens de prendre pour modèle le Venezuela du président Hugo Chávez. Le moins qu’on puisse dire est qu’il ne respectait pas le cahier des charges bruxellois à l’usage des hommes politiques européens obéissants. Dans l’Union européenne, on se mit à diaboliser Fidesz et Orbán, faisant passer le premier pour la version hongroise du parti Russie unie et le second pour le Poutine magyar. C’était en 2012.

Et maintenant, la situation devient réellement préoccupante pour les atlantistes et l’UE, car Orbán vient de passer outre aux exigences européennes d’interrompre la construction du grand gazoduc russe South Stream.

Le gazoduc russe South Stream et le gazoduc germano-russe Nord Stream garantiraient à l’Union européenne un approvisionnement en gaz tout en contournant le conflit en Ukraine, ce à quoi Washington s’oppose farouchement, pour des raisons évidentes.

En janvier 2014, le gouvernement de M. Orbán a annoncé un accord financier de 10 milliards d’euros avec la Société nationale russe d’énergie nucléaire pour rénover l’unique centrale nucléaire de Hongrie, située à Paks. Conçue selon la technologie russe, cette centrale avait été construite sous l’ère soviétique.

Cette annonce éveilla l’attention de Washington. Il en fut de même à l’été 2014, lorsque Orbán critiqua les États-Unis, observant qu’ils avaient échoué à résoudre la crise financière mondiale qu’ils avaient eux-mêmes provoquée par le truchement de leurs banques. Il fit à cette occasion l’éloge de la Chine, de la Turquie et de la Russie, qu’il considérait comme des modèles plus positifs. En des termes assez proches de ceux que j’ai souvent employés, il déclara que les démocraties occidentales « risquent, dans les prochaines décennies, de se révéler incapables de conserver leur compétitivité, et paraissent vouées au déclin à moins qu’elles ne parviennent à se transformer profondément ».

Non content de cela, Orbán est parvenu à libérer la Hongrie de plusieurs décennies d’une catastrophique mise sous tutelle par le Fonds monétaire international. En août 2013, le ministre hongrois de l’Économie déclara qu’il avait réussi, au moyen d’une « politique budgétaire disciplinée », à rembourser les 2,2 milliards d’euros que le pays devait au FMI. Finies les privatisations forcées et les conditionnalités exorbitantes exigées par le FMI ! Le président de la Banque centrale hongroise exigea alors du FMI la fermeture de tous ses bureaux à Budapest. En outre, et comme l’avait aussi fait l’Islande, le Procureur général de Hongrie assigna en justice les trois Premiers ministres des gouvernements précédents en raison du niveau criminel d’endettement dans lequel ils avaient plongé la nation. C’était un précédent qui ne manqua pas de provoquer des sueurs froides dans quelques capitales, à Washington ou à Wall Street.

Mais l’alarme la plus retentissante fut sonnée pour de bon lorsque Orbán et son parti Fidesz, en même temps que leurs voisins autrichiens, donnèrent le feu vert à la construction du gazoduc russe South Stream sans se soucier des protestations de l’Union européenne, qui avançait que ce projet était contraire à ses lois. Es lebe die österreichisch-ungarische Energiemonarchie ! (Vive la monarchie énergétique austro-hongroise ! »), proclama Orbán lors d’une rencontre avec Horst Seehofer, ministre-président de Bavière, le 6 novembre à Munich.

Il n’en fallait pas plus pour que les élites états-uniennes déclenchent immédiatement l’alerte. Le New York Times, soutien très zélé de l’establishment, fit passer en « une » un éditorial intitulé « Le glissement dangereux de la Hongrie ». « Le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, y déclarait-on, dérape vers l’autoritarisme et défie les valeurs fondamentales de l’Union européenne — et tout le monde le laisse faire. »

En ces termes, le Times révélait la véritable raison de cette panique à Washington et à Wall Street : « Encore une fois, la Hongrie a témoigné de son mépris pour l’Union européenne en faisant passer, lundi dernier, une loi autorisant la traversée du territoire hongrois par le gazoduc russe South Stream. Cette nouvelle loi est une violation flagrante de l’ordre donné en septembre dernier par l’Union européenne à tous ses États membres de refuser la construction de South Stream, ainsi que des sanctions économiques imposées par l’Union européenne et les États-Unis contre la Russie à la suite des actions de ce pays en Ukraine. Au lieu de protester du bout des lèvres contre ces mesures antidémocratiques, l’Union européenne ferait mieux d’ordonner elle aussi des sanctions contre la Hongrie. Et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, devrait user de son pouvoir pour obliger M. Navracsics à démissionner ». Tibor Navracsics vient d’être nommé à Bruxelles commissaire européen à l’Éducation, à la Culture, à la Jeunesse et aux Sports, fonction dont on cherche en vain le rapport avec les gazoducs.

Et maintenant, nous pouvons nous attendre à voir le National Endowment for Democracy et les ONG de service soutenues par les États-Unis trouver une bonne excuse pour organiser des manifestations de masse contre Fidesz et Orbán afin de punir ceux-ci de leur crime impardonnable : chercher à délivrer la Hongrie de la situation démente qu’ont créée les États-Unis en Ukraine.


- Source : F. William Engdahl

Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

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Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

par Vincent Satgé

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Le vrai choix, L’Amérique et le reste du monde fut publié alors que les États-Unis étaient engagés dans l’opération Iraqi freedom. Au vu des tensions internationales qui ont accompagné cettecampagne militaire, on pouvait raisonnablement attendre de Zbigniew Brzezinski qu’il choisisse avec précaution les formules et les tournures à employer. Peine perdue car, dès l’introduction, ce dernier expose sa thèse crûment : « Notre choix ? Dominer le monde ou le conduire » [1].

Appelant de ses vœux une « communauté internationale d’intérêts partagés » sous supervision américaine, il se plaçait ainsi dans une position intermédiaire assez inconfortable, fustigeant les influents néoconservateurs comme les colombes libérales.

Zbigniew Brzezinski est habitué à être sous le feu des critiques. Détenteur d’un doctorat de l’Université d’Harvard, il s’est surtout fait connaître pour avoir été le principal conseiller des affaires étrangères de Jimmy Carter lors de la campagne présidentielle de 1976.

Une fois l’élection remportée, il fut de 1977 à 1981 son conseiller à la Sécurité nationale durant une période agitée (particulièrement lors de l’échec de l’opération Eagle Claw visant à libérer les diplomates américains pris en otage en Iran).

Depuis, il a notamment exercé la fonction de conseiller au Center for Stategic and International Studies (CSIS) ainsi que de professeur de relations internationales à la Johns Hopkins University à Washington D.C.

Quelles sont les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial ?

S’il a publié de nombreux ouvrages (Illusion dans l’équilibre des puissances en 1977 ou L’Amérique face au monde co-écrit en 2008 avec Brent Scowcroft), Zbigniew Brzezinski est surtout connu pour Le grand échiquier (1997). Il y détaille notamment les alternatives dont disposaient les Etats-Unis pour maintenir leur influence sur l’Europe et l’Asie, clés du contrôle sur le reste du monde. Seul défaut de cet ouvrage qui fit date : il ne couvre pas la période postérieure au 11 septembre, évènement qui a considérablement réorienté la politique étrangère des Etats-Unis.

actualité,géopolitique,livre,stratégie,géostratégie,politique internationale,zbigniew brzezinski,brzezinski,états-unisLe Vrai Choix, à l’inverse, nous livre un regard plus actuel sur les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial.

Le raisonnement de Zbigniew Brzezinski peut être dès lors décomposé en trois temps. Il constate tout d’abord que le choix de la domination n’est pas, à moyen ou long terme, possible ni même profitable aux États-Unis. Il va ensuite s’interroger sur la manière pratique d’exercer un leadership sur les affaires mondiales. Enfin, il pointe les faiblesses institutionnelles qui risquent de mettre à mal la mise en œuvre de la diplomatie américaine.

La guerre contre le terrorisme ainsi que l’unilatéralisme amoindrissent la sécurité des États-Unis

La position géographique privilégiée des États-Unis les a souvent amenés à considérer leur sécurité comme définitivement acquise. Encadrés par des voisins peu puissants, placés entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique, les États-Unis étaient quasiment en situation d’insularité jusqu’à la Guerre Froide. Une fois le rival soviétique disparu, le sentiment d’invulnérabilité repris le dessus jusqu’aux attentats du 11 septembre.

Le monde et les États-Unis prirent ainsi définitivement conscience que la mondialisation permet aux menaces de s’affranchir des distances, du fait de la prolifération des technologies ou du terrorisme le plus « artisanal » qui soit. Face à ce nouveau défi, la réaction politique des Américains ne fut, pour l’auteur, clairement pas à la hauteur. « L’insécurité peut être socialement désagréable, elle doit être politiquement gérable » [2].

Ainsi les pouvoirs publics ont-ils investi énormément sur des dispositifs tels que le bouclier anti-missile, oubliant que le type d’attaque que ce dernier prévient est rendu improbable par les représailles que courrait l’État agresseur. Un attentat terroriste, par contre, pourrait causer des dégâts matériels aussi importants tout en empêchant de répliquer et de neutraliser l’organisation responsable. Le meilleur moyen de se prémunir des attaques qui visent le territoire américain reste de renforcer les capacités des services de renseignement.

Par ailleurs, cette lutte contre le terrorisme doit être accompagnée d’un effort d’identification de la menace. Il apparaît en effet absurde de désigner le terrorisme comme l’ennemi en ce sens qu’il ne s’agit que d’une « technique meurtrière d’intimidation », utilisée par tous types de mouvements [3] (les attentats suicides, de 1981 à 2001, auraient ainsi majoritairement été menés par les Tigres Tamouls du Sri Lanka, marxistes donc s’opposant aux religions).

Derrière le terrorisme, c’est l’acte politique qu’il s’agit de comprendre. Or, sur ce point, « les États-Unis ont montré une extraordinaire réticence à prendre en compte la dimension politique du terrorisme et à restituer celui-ci dans son contexte politique » [4].

Outre la guerre contre le terrorisme, c’est bien les interventions unilatérales qui mettent en péril la sécurité des États-Unis. Le discours du Président G. W. Bush à l’académie de West Point le 1er juin 2002, a largement justifié le concept d’« attaque préemptive » (lorsqu’un acteur estime qu’un autre État est sur le point de mener une action offensive) à l’encontre d’« États voyous ».

Une telle attitude sur la scène mondiale ne peut qu’entraîner une détérioration des rapports avec les Européens et donner à penser que la guerre contre le terrorisme peut être réduite à une initiative exclusivement américaine aux fortes connotations anti-musulmanes.

Le « conflit des civilisations » de Samuel Huntington adviendrait alors à titre de prophétie auto-réalisatrice. Au final, la sécurité des États-Unis seraient encore moins garantie vu que « l’acquisition clandestines d’armes de destruction massive prendrait vite le rang de priorité parmi les États déterminés à ne pas se laisser intimider. Ils trouveraient là une incitation supplémentaire à soutenir les groupes terroristes, lesquels, animés par la soif de vengeance, seraient alors plus enclins que jamais à utiliser, de façon anonyme, ces armes contre l’Amérique » [5].

Bref, on passerait du paradigme MAD (mutual assured destruction) de la Guerre Froide à celui de SAD (solitary assured destruction) ce qui pour Zbigniew Brzezinski s’assimile à une « régression stratégique ».

Loin de poursuivre dans une posture dominatrice et isolante, les États-Unis doivent redéfinir leur position sur la scène internationale.

Le premier volet de cette redéfinition concerne l’identification des zones sensibles de la planète. La première est celle des « Balkans mondiaux » [6] qui, avec le Moyen-Orient en particulier, doit être traitée avec le plus grand soin sous peine de détériorer les relations entre les États-Unis et l’Europe et les États-Unis et le monde musulman. Vient ensuite l’Asie qui est « une réussite économique, un volcan social et une bombe politique » [7], constat plus que jamais d’actualité avec les rivalités économiques et territoriales exacerbées, sans parler de vieux contentieux historiques (colonisation du Japon et timide repentir pour ses crimes de guerre ; relations indo-chinoises ; conflit latent entre le Japon et la Russie à propos des îles Kouriles et Sakhaline ; le dossier nord-coréen ; Taïwan, « 23e province chinoise »).

Une approche régionale sur tous ces points chauds devrait permettre une résolution (et une prévention) des conflits qui y sévissent, surtout de ceux dont on parle peu. L’auteur pointe ainsi la question assez peu posée du Cachemire, occulté par le conflit israélo-arabe. Avec 1,2 milliards d’habitants, deux États nucléaires et des populations très sensibles aux rengaines nationalistes, la zone mérite plus d’attention que celle dont elle bénéficie actuellement.

Les États-Unis ont besoin d’alliés… et réciproquement

Une fois les situations à risques identifiées, les États-Unis ont besoin d’alliés pour y faire face. Selon Zbigniew Brzezinski, le seul partenaire digne de ce nom est, à la vue de son potentiel politique, militaire et économique, l’Union européenne. Leur association, au-delà de l’utilité pratique, permettrait de désamorcer les critiques d’unilatéralisme (ou au moins de les affaiblir).

Ensemble, Europe et États-Unis sont « le noyau de la stabilité mondiale ».

Cela ne veut pour autant pas dire que leur entente aille de soi. Deux menaces planent au-dessus de leur entente cordiale. Les questions de défense et le « partage du fardeau » sont primordiales. Les Américains se plaignent souvent du manque d’investissement des Européens dans leurs dépenses militaires, tandis que le Vieux Continent dénonce souvent sa tutelle américaine.

Toutefois l’un autant que l’autre sortent gagnant du statu quo. En effet, l’Europe ne doit sa cohésion interne qu’à la présence américaine tandis que la prééminence américaine ne pourrait s’accommoder d’une Europe militairement autonome.

L’observation se vérifie surtout dans des régions telles que le Moyen-Orient (qui accueillerait l’Europe à bras ouvert vu la détérioration des rapports avec les États-Unis) ou encore l’Amérique latine (qui a des liens historico-culturels importants avec l’Espagne, la France et le Portugal).

La seconde entrave à un rapprochement du couple Europe-Etats-Unis concerne la question des règles qui sous-tendent l’ordre mondial. Brzezinski le reconnaît sans détour : « c’est en fonction de son utilité ponctuelle que telle ou telle doctrine est mise en œuvre de façon sélective [...] Pour le monde extérieur, le message est clair : lorsqu’un accord international contredit l’hégémonie américaine et pourrait brider sa souveraineté, l’engagement des Etats-Unis en faveur de la mondialisation et du multilatéralisme atteint ses limites » [8]. Ainsi fut-ce le cas pour le protocole de Kyoto ou encore la Cour pénale internationale.

Pour parvenir à ses fins, l’Amérique doit s’évertuer à sauvegarder des institutions démocratiques et capables de produire du consensus sur la diplomatie à mener.

Selon Zbigniew Brzezinski, l’évolution de la composition ethnique des États-Unis risque, à terme, de compliquer la définition de la politique étrangère américaine. En effet, si le pays à longtemps été dominé par une majorité WASP (White Anglo-Saxon Protestant), la progression des communautés tierces qui réclament et qui obtiennent une reconnaissance politique est un phénomène tendant à s’amplifier.

Ainsi la victoire du Président J. F. Kennedy en 1960 (seul président catholique des États-Unis à ce jour), la nomination d’Henry Kissinger au poste de secrétaire d’État (réfugié juif d’origine allemande) en 1973, ou encore celle de Colin Powell au même poste en 2001 en sont divers exemples (la présidence Obama n’étant pas citée car postérieure à l’écriture de l’ouvrage).

La diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique compte tenu de l’évolution des composantes de la société.

Le bât blesse lorsque chaque communauté vise, à travers des groupes de pression, à faire prévaloir son influence sur celle des autres. Avec la banalisation de « groupes de veto ethniques », la diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique (voire impossible à réaliser).

Que ce soit par le vote d’amendements au Congrès, le financement de campagnes électorales ou encore la constitution de comités parlementaires autour d’intérêts ethniques, la politique étrangère des États-Unis est sensible aux revendications infra-nationales. La Maison Blanche pourrait être, hors campagne électorale, assez peu concernée : seulement, c’est bien le Congrès qui vote le budget (et l’affectation des aides financières internationales montre d’ailleurs assez fidèlement le poids de chaque groupe particulier).

Ainsi, plutôt que d’être une synthèse ne satisfaisant personne, la politique extérieure des États-Unis devrait s’efforcer de rester bâtie sur un compromis visant l’intérêt général de l’Amérique. D’aucuns avancent que la politique étrangère du Canada, rôdé à gérer une société multiculturelle, pourrait constituer un modèle à suivre pour les États-Unis. Seulement ces derniers, à l’inverse de leur voisin, exercent des responsabilités internationales d’une ampleur totalement différente.

En outre, le rôle de « nation indispensable » tenu par les États-Unis met en péril le caractère démocratique de leurs institutions. Lorsqu’ils ont accédé au statut de grande puissance au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un appareil administratif imposant s’est mis en place afin d’assumer les nouvelles responsabilités du pays à l’international (représentations diplomatiques, directions des forces et des bases à l’étranger, services de renseignement…).

Cette « bureaucratie impériale », sous la conduite de l’exécutif américain, est en principe contrebalancée par la surveillance du Congrès (qui vote ses crédits et organise des comités sur son activité). Seulement, dans des périodes politiquement troubles, il arrive que le Congrès lâche la bride de l’exécutif.

Ce fut le cas en 2002 lorsque les parlementaires abandonnèrent le droit de déclarer la guerre à l’Irak au Président des États-Unis. Cette procédure a, ponctuellement mais indiscutablement, brisé l’équilibre des pouvoirs constitutionnels américains. Le même constat peut être fait avec le Patriot Act du 26 octobre 2001 qui a réduit l’étendue du pouvoir judiciaire (en particulier les écoutes effectuées sur demande gouvernementale). Au final, l’hégémonie des États-Unis peut menacer leur propre démocratie autant que leur mixité sociale toujours plus hétérogène peut entraver leur capacité à décider et mettre en œuvre leur diplomatie.

Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale.

Le vrai choix semble, de prime abord, assez révélateur de l’époque où il a été rédigé. Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale. S’il reconnaît que les États-Unis ont un discours sur la mondialisation trop frappé de messianisme, il n’hésite pas à vilipender les élites russes et européennes qui seraient tout autant dans l’excès dans leurs critiques (on notera avec amusement que deux Français, Jean Baudrillard et Pierre Bourdieu pour ne pas les citer, sont particulièrement visés).

Enfin, la « destinée manifeste » est à ce point intégrée dans le raisonnement de l’auteur qu’il n’hésite pas à conclure sur ces quelques lignes qui ont de quoi faire hausser les sourcils : « « Laissez rayonner vos lumières devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres » [9]. Que rayonne l’Amérique. » [10]

Lorsque l’on a accepté ces nombreuses réserves, il nous reste un ouvrage très bien structuré aux raisonnements pertinents, documentés et toujours d’actualité. Pour ne rien gâcher, l’auteur a, avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, gagné son pari.Les Etats-Unis ont, ces dernières années, favorisé le leadership au détriment de la domination unilatérale. Reste à savoir s’il s’agit d’un changement de doctrine définitif ou bien, comme l’avance Serge Sur, d’« une stratégie à plus long terme de reconfiguration de la puissance américaine et de reconstruction d’une hégémonie durable » .

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Notes :

[1] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.12

[2] Ibid, p.34

[3] Robert Pape, “Dying to kill us”, New York Times, 22 septembre 2003

[4] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, P.53

[5] Ibid, p.57

[6] « Le grand échiquier », Zbigniew Brzezinski, Ed. Bayard Jeunesse, 1997 : “Région instable qui s’étend approxiamtivement du canal de Suez au Sinkiang et de la frontière russo-kazakh au Sri Lanka”.

[7] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.146

[8] Ibid, p.203

[9] Évangile selon Saint Matthieu, 5 : 14-16

[10] Serge Sur, « Les nouveaux défis américains », Questions internationales, n°64, novembre-décembre 2013

Le Vrai choix – L’Amérique et le reste du monde

Odile Jacob

samedi, 29 novembre 2014

USA: Bons baisers du post racisme

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USA: Bons baisers du post racisme
 
Obama, Président noir des émeutes raciales

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
 
Il faudrait rechercher les analyses sur la fin de la fracture raciale aux Usa, après l’élection d’Obama. Il faudrait surtout que ceux qui ont écrit des niaiseries, par idéologie, reconnaissent leurs erreurs. On peut toujours rêver.

L’évidence est là! La communauté noire se sent toujours discriminée même en ayant son président à la Maison blanche.  Elle dénonce l’attitude de la police blanche. Elle se dit victime de violences racistes. Et les émeutes raciales se multiplient avec pillages. Il ya sans doute des bavures, mais, sorties du contexte américain de la criminalité, cela ne veut rien dire. « C’est toujours les mêmes que l'on tue ». On connait l’argument, mais il y a le contexte.

La population carcérale s’élevait l’an dernier aux Etats-Unis à quelque 2,3 millions de personnes, sur une population adulte de 230 millions, soit le taux le plus élevé dans l’histoire américaine, selon le Pew Center. Les statistiques sont particulièrement frappantes parmi les minorités : alors qu’un adulte américain blanc sur 106 est incarcéré, c’est un Hispanique sur 36 et un Afro-américain sur 15 qui sont en prison.

Alors une communauté persécutée ou  plus criminogène ? Dans la tranche d’âge de 20 à 34 ans, c’est un jeune Noir sur neuf qui est derrière les barreaux. 20 % des Noirs américains (Afro-Americans) nés entre 1965 et 1969 ont fait de la prison, contre seulement 3 % des Blancs nés pendant la même période. Le racisme de la police blanche n’explique pas tout et même, au regard du danger permanent, s’explique.

Mais la conséquence, c’est le retour sur le devant de la scène politique américaine de la fracture raciale. Et Obama n’a rien changé, pire cela s’est aggravé. Darren Wilson, le policier qui a abattu en août dernier à Ferguson le jeune Noir Michael Brown, dit avoir la « conscience tranquille » car il estime avoir « effectué son travail dans les règles », dans une interview accordée à ABC News en partie diffusée mardi 25 novembre. M. Wilson, qu'un grand jury a décidé de ne pas inculper, explique qu'il n'aurait pas pu agir autrement lors de son altercation avec Michael Brown, qui a abouti à la mort de cet adolescent de 18 ans.



Après les émeutes et les pillages de lundi, des dizaines de manifestations ont été organisées à travers les Etats-Unis, mardi, pour protester contre la relaxe du policier…. Les émeutes sont raciales et donc racistes. «Pas de justice, pas de paix», scandaient les manifestants en colère, sourds aux appels au calme lancés dans la soirée par le président Barack Obama et la famille Brown. Devant la Maison Blanche, la foule brandissait des pancartes réclamant «Justice pour Mike Brown» et scandait «les mains en l’air, ne tirez-pas». Pour ceux qui doutent, heureusement, il ya le tweet de notre Taubira nationale si on ose dire. "Quel âge avait #Mickael Brown ? 18 ans. #Trayvon Martin ? 17. #Tamir Rice ? 12. Quel âge le prochain ? 12 mois ? Tuez-les avant qu'ils ne grandissent Bob Marley" a écrit la ministre de la Justice ce mardi matin.

Une phrase polémique qui pourrait bien choquer aux Etats-Unis. Invitée à expliquer ce tweet sur France Info ce mardi matin, elle a indiqué qu'elle voulait simplement exprimer sa "solidarité". «Je ne porterai pas de jugement de valeur sur les institutions des États-Unis. Cependant, il est évident que, lorsque le sentiment de frustration est aussi fort, aussi profond, aussi durable et aussi massif, il y a à s'interroger sur la confiance dans ces institutions, et donc la capacité des institutions à assurer cette paix sociale» a-t-elle dit avant d'ajouter «il est évident qu'on se rend compte que ça n'arrive qu'aux mêmes. Ce sont des gamins afro-américains, donc il y a le problème d'un certain nombre de clichés, de représentations, de préjugés qui peuvent créer des réflexes terribles. Quand ce sont des réflexes d'injures, c'est déjà difficile à supporter, quand ce sont des vies qui sont arrachées ainsi, c'est encore plus insupportable».

Retour à Ferguson et au “ remplacement” à l'américaine

Devenue le centre de l'attention médiatique américaine, la petite ville de Ferguson ne comptait que 21 203 habitants en 2010, selon les chiffres officiels. Parmi eux, 67% de Noirs et 29% de Blancs. Les effectifs du commissariat de Ferguson sont très loin d'être représentatifs de la diversité de la population de la ville. En effet, 94% des policiers de la ville sont blancs et seulement 6% noirs, selon le maire (blanc) et le chef de la police (blanc, avant d'être remplacé par un Noir), cités respectivement, le 13 août, par les chaînes KSDK et CBS. «Nous recrutons tous ceux que nous pouvons», a expliqué le maire, pour qui «beaucoup de jeunes Afro-Américains ne veulent pas entrer dans la police». 

La mort de Michael Brown  a donc ravivé le débat sur l’attitude des forces de l’ordre et les relations raciales aux États-Unis, 22 ans après l’affaire Rodney King et les émeutes qui avaient embrasé Los Angeles, après l’acquittement de quatre policiers blancs filmés en train de passer à tabac cet automobiliste noir.

Dans son message, le président Obama a d’ailleurs mis en garde contre la tentation de «dissimuler les problèmes» liés au racisme aux États-Unis. «Dans trop de régions du pays, il existe une profonde défiance entre les forces de l’ordre et les communautés de couleur», a-t-il souligné. «C’est une chose qu’ils ont toujours faite. J’ai 63 ans, j’ai vu cela à l’époque de Martin Luther King. Ils n’ont pas changé et ne changeront jamais», déclarait un homme interrogé par l’AFP dans une rue de Ferguson.

Entre le racisme réel et le racisme ressenti c’est comme pour le froid à la météo…mais en tout cas aux Usa, malgré l’astre Obama, période glaciaire dans les relations raciales.

Le faux-semblant de la régularisation de l'immigration décidée par Obama

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Le faux-semblant de la régularisation de l'immigration décidée par Obama

par Jean Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
La presse européenne a récemment applaudi Barack Obama d'avoir osé affronter la majorité au Congrès en décidant de régulariser les immigrés d'Amérique latine dont des millions étaient depuis des années en situation illégale.
 
 
Ainsi, même s'il n'avait accompli aucune des grandes promesses sur lesquelles il s'était fait élire, au moins, à la fin de son mandat pourrait-il mettre l'une de celles-ci à son actif. La télévision a montré des foules de « latinos » pleurant des larmes d'émotion à la perspective de se voir régulariser. Le geste, a-t-on fait à juste titre remarquer, n'engageait guère la présidence puisqu'il pouvait être contré soit à la Chambre, soit au Sénat. Au moins cependant, l'intention était là.

Mais lorsque l'on regarde le détail de l' «executive action on immigration » décidée le 21 novembre par la Maison Blanche, dont Obama s'est félicité dans le cadre d'une intervention à la télévision, on constate qu'elle n'engage pas à grand chose. Le document (voir www.migrationpolicy.org/pubs/administrativefixes.pdf ) comporte trois sections . La première renforce les mesures destinées à bloquer l'immigration à la frontière.De nouveaux moyens sont mis à disposition de la police aux frontières et centralise celle-ci sous un commandement unifié, afin de faire plus efficacement la chasse aux immigrants clandestins.Ajoutons que cette "chasse" aboutit à un nombre de décès sans doute aussi nombreux que ceux enregistrés en Méditerranée dans le cadre de Frontex. 

Une seconde section vise à « déporter » c'est-à-dire renvoyer chez eux, non plus les familles comme aujourd'hui, mais seulement les individus dès lors qu'ils sont suspects de comportements « criminels ». Parmi eux, inclus dans les maffieux et terroristes, se trouvent ceux qui traversent la frontière de façon illégale.

La troisième section, jugée la plus libérale, exonère pendant 3 ans de tout risque d'expulsion les résidents de plus de 5 ans, payant des impôts et dotés d'enfants ayant la nationalité américaine. Après ce délai, les expulsions pourront reprendre.

Lors de ses deux premières années à la présidence, alors qu'il disposait d'une majorité au Congrès, Obama n'avait rien fait pour limiter les expulsions de masse, entreprises sous l'administration de Bush et qui ont intéressé environ 400.000 personnes. Après que les Républicains aient pris le contrôle de la Chambre, le Sénat sous majorité démocrate avait poursuivi cette action. Le service en charge, Immigration and Customs Enforcement , avait encore accru le nombre des contrôles et des expulsions.

Les nouvelles mesures recommandées par Obama, et si vivement applaudies dans les médias, prévoient des mesures si complexes pour conférer le droit à résidence que le nombre de ceux susceptibles d'en bénéficier, soit environ 3,7 millions de personnes, hésiteront à se faire connaître de l'administration. Ils préféreront conserver le statut de clandestin, d'autant plus que leurs employeurs, eux-mêmes illégaux, les y pousseront.

Les gouvernements et citoyens des pays européens, si soucieux eux-mêmes de contrôler les clandestins et prévenir les immigrations illégales, considéreront qu'Obama n'a fait que ce qu'il devait faire pour rendre de facto l'immigration très difficile. Ils souhaiteront que l'Europe fasse preuve d'une même sévérité. Peut-être ont ils raison. Mais alors, plutôt que présenter Obama comme un grand philanthrope, nous ferions mieux de reconnaître que le POTUS s'est inscrit en fait dans une tradition répressive bien affirmée.

Jean Paul Baquiast

vendredi, 28 novembre 2014

Is Israel Losing the Battle to Wage War on Iran?

 

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On the Long-Term Agreement Between Iran and the P5+1   

Is Israel Losing the Battle to Wage War on Iran?

by SASAN FAYAZMANESH
Ex: http://www.counterpunch.org

The world’s attention is focused once again on the negotiations between Iran and the five permanent members of the UN Security Council and Germany, commonly referred to as P5+1. Many are speculating about whether these negotiations will bear fruit by November 24, 2014, and reach a long-term agreement on curtailing Iran’s nuclear activities in exchange for removal of sanctions imposed on the country. Whatever the outcome, however, one thing is certain: the role of Israel in these negotiations has diminished considerably.

Last year’s short-term Joint Plan of Action (JPA), which was signed between Iran and the P5+1 on November 24, 2013, was a milestone in the US-Iran relations. As I analyzed it elsewhere, the JPA resulted in limiting some of Iran’s nuclear activities—which allegedly would enable her to make nuclear weapons—in return for a minimal reduction in certain kinds of sanctions. But this was not the real significance of the agreement. After all, and contrary to popular belief, the dispute between the US and Iran has never really been a technical dispute over nuclear issues. The dispute has always been a political clash; and the clash started in 1979, following the Iranian revolution. Since then the US has refused to accept the independence of Iran and has tried, using various excuses, to subdue a political system that would not fit the American vision of “world order.” These excuses, as I have shown elsewhere, have included, among others, issues such as Iran not accepting a ceasefire offered to it by Saddam Hussein in the 1980s Iran-Iraq war, Iran’s support for “terrorist” groups opposed to Israel and pursuit of weapons of mass destruction in general, Iran destabilizing Afghanistan, harboring Al-Qaeda, lacking democracy, being ruled by unelected individuals, violating human rights, not protecting the rights of women, and Iran not being forward-looking and modern. It has only been since 2002, when an Iranian exile group working hand in hand with the US and Israel made certain allegations against Iran, that the issue of Iran’s nuclear program was added to the list of accusations and became the cause célèbre and even casus belli. The JPA removed, at least for six months, the most major excuse for the US to wage a military attack on Iran.

In its clash with Iran, the US has always had a very close partner, Israel. The partnership started in 1979, but it took different routes. Up until the end of the Iran-Iraq war and the first US invasion of Iraq, Israel’s attention was primarily focused on Iraq, which was viewed by Israel as the most immediate obstacle to achieving its goal of annexing “Judea and Samaria.” Thereafter, Israel turned its attention to Iran, the other main obstacle in fulfilling the Zionist dream of Eretz Yisrael. Starting in the early 1990s Israel not only joined the US in its massive campaign against Iran, but it actually took over the sanctions policy of the US. With the help of its lobby groups, Israel pushed through the US Congress one set of sanctions after another, hoping that ultimately the US would attack Iran, as it had done in the case of Iraq.

Israel and its lobby groups also installed influential individuals in different US administrations to formulate US foreign policy toward Iran. This included the first Obama Administration. Various Israeli lobbyists shaped President Obama’s policy of “tough diplomacy,” a policy which, as I have analyzed elsewhere, meant nothing but sanctions upon sanctions until conditions would be ripe for military actions against Iran. Among these were Dennis Ross and Gary Samore. The first, Ross, well-known as “Israel’s lawyer,” was Obama’s closest advisor on Iran. He came from the Washington Institute for Near East Policy (WINEP), an offshoot of American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), and when he retired in 2011 he returned to his lobbying activities through WINEP and JINSA (Jewish Institute for National Security Affairs). The second, Samore, who served as Obama’s advisor on “weapons of mass destruction,” was one of the founding members of the Israeli lobby group United Against Nuclear Iran (UANI), an establishment that has been lately in the news for receiving classified US government information on Iran and is being protected by the Obama Administration in a law suit. Samore left the Obama Administration in 2013 and returned to UANI to become its president. He also became the executive director of the Harvard University’s Belfer Center that is also linked to UANI, according to some investigative reports.

The policy of “tough diplomacy” pursued by the Israeli lobbyists did not produce the desired result. The harsh sanctions imposed did enormous damage to Iran’s economy. But, as Samore himself admitted in a talk at the International Institute for Strategic Studies in London on March 11, 2014, there were no “riots on the streets” and no “threat to the survival of the regime.”

With the departure of the most influential Israeli lobbyists from the Obama Administration, the policy of “tough diplomacy” started to wither away. The disintegration of policy was also helped by John Kerry replacing Hillary Clinton, the most hawkish Secretary of State who often mimicked the belligerent language of Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu when it came to Iran. Kerry—who, as the Chair of the Senate Foreign Relations Committee, had once stated in an interview with The Financial Times that Iran has “a right to peaceful nuclear power and to enrichment in that purpose”—abandoned the policy of “tough diplomacy.” In the P5+1 meetings in February of 2013, Kerry offered the Iranian government a deal that it could live with. However, the Iranian government under President Ahmadinejad hesitated, haggled over the deal, and ran out of time as the Iranian presidential election approached. The new Iranian President, Rouhani, accepted the deal and ran away with it. The result was the JPA.

Israel, which had hoped that a military attack on Iran by the US would follow the tough sanctions imposed by the Obama Administration, was quite unhappy with the JPA. Even before an agreement was reached, Israeli leaders and their US allies led a massive campaign against it. For example, according to The Times of Israel, on November 10, 2013, Netanyahu sent an indirect message to French Foreign Minister Laurent Fabius, telling him that if France did not toughen its positions, he would attack Iran. Netanyahu also asked his supporters around the world to stop the deal. A news headline in Haaretz on November 10, 2013, read: “Netanyahu urges Jews: Rally behind me on halting Iran nuclear program.” Surrogates of Israel in the US Congress followed suit. The title of a news item on Reuters on November 10, 2013, read: “U.S. lawmakers seek tighter Iran sanctions before any deal.” Among the lawmakers were Senators Mark Kirk and Robert Menendez, as well as Representatives Eric Cantor, Ed Royce and Eliot Engel. Israeli lobbyists, too, went into action. This included former advisor to Obama Dennis Ross. “We must not let Tehran off the hook, says Dennis Ross at Jewish Agency for Israel’s 2013 Assembly,” was The Jerusalem Post headline on November 10, 2013. Yet, in the end, the short-term agreement between Iran and the P5+1 could not be stopped.

Failing to stop the JPA, Israel then tried to nullify it by passing a new and severe set of sanctions through the US Congress. The move was led by Kirk and Menendez, two senators who often appear on the list of the biggest recipients of campaign cash from pro-Israel public actions committees. The Kirk-Menendez bill, titled “Nuclear Weapons Free Iran Act,” was introduced on December 19, 2013, with the sole purpose of ending the agreement between Iran and the P5+1. The bill gained momentum as various Israeli lobby groups, particularly AIPAC, exerted pressure in the Senate. On January 4, 2014, AIPAC had a summary of Kirk-Menendez bill on its website and was instructing its members to “act now.”

The number of senators signing the Kirk-Menendez bill rose from 33 in early January to 59 in mid-January, 2014. This was despite the fact that some officials in the Obama Administration, including Secretary Kerry, referred to the bill as an attempt to push the US into a war with Iran. This was also in spite of Obama’s threats to veto the bill. On January 28, 2014, in his State of the Union Address, Obama reiterated his stance on any congressional bill intended to impose a new set of sanctions on Iran and stated that “if this Congress sends me a new sanctions bill now that threatens to derail these talks, I will veto it. ”

Israel, its lobby groups and its conduits in Congress, nevertheless, pushed for passing the resolution. However, they could not muster the strength to get the two-thirds majority in the Senate to make the bill veto-proof. They threw in the towel and AIPAC declared on February 6, 2014: “We agree with the Chairman [Menendez] that stopping the Iranian nuclear program should rest on bipartisan support . . . and that there should not be a vote at this time on the measure.” As many observed, this was the biggest loss for Israel, its lobby groups and its conduits in the US Congress, since Ronald Reagan agreed, contrary to Israel’s demand, to sell AWACS surveillance planes to Saudi Arabia. Subsequent attempts to nullify the JPA also failed. This included an attempt by some Senators, a few days before March 2014 AIPAC policy conference, to include elements of “Nuclear Weapons Free Iran Act” in a veterans’ bill.

In the end, Israeli lobby groups had to settle for a few letters written by US law makers to President Obama, telling him what the final deal must look like. The AIPAC-approved letter in the House of Representative on March 3, 2014, was circulated by Eric Cantor and Steny Hoyer. The Senate letter was posted on AIPAC website, dated March 18, 2014, and, as many Israeli affiliated news sources joyously reported, the letter gained 82 signatures. Finally, 23 Senators also signed the Cantor-Hoyer letter, as Senator Carl Levin’s website posted it on March 22, 2014. If some of the harsh measures proposed in these letters were to be adopted by the Obama Administrations, no final deal could be reached with Iran.

The JPA was supposed to lead to a final settlement in six months, and, consequently, there were many rounds of negotiations between Iran and the P5+1 before the deadline. The final and the most intense negotiations that took place behind closed doors in July 2014 lasted for more than two weeks. However, in the end there were “significant gaps on some core issues,” as a statement by EU Representative Catherine Ashton and Iranian Foreign Minister Mohammad Javad Zarif read on July 19, 2014. It was therefore decided to close the so-called gaps by November 24, 2014.

We are now approaching the 2nd deadline for reaching a long-term agreement between Iran and the P5+1. It is unclear whether the gaps can be bridged. It is also unclear how much of these gaps are due to the relentless Israeli pressure that is still being exerted even on the Obama Administration and its team of negotiators. We know that these negotiators, as they have readily admitted, consult Israel before and after every meeting with Iran. Indeed, even after the latest round of meetings between Iran and the US in Muscat, Oman, Kerry called Netanyahu to “update” him on the negotiations. Yet, we also know that Israel does not have the clout that it once had in the White House. The most influential Israeli lobbyists have left the Obama Administration and their policy of tough diplomacy is in tatters. Israel has also been unable to stop the short-term P5+1 agreement with Iran, it has failed to nullify the agreement after it passed, and it has not even been able to garner the two-thirds majority in the Senate to make veto-proof a Congressional bill designed to start a war with Iran. In other words, in the past two years Israel has been losing the battle to engage the US in another military adventure in the Middle East. But has Israel lost the war to wage war on Iran? The newly configured US Senate is already seeking a vote on another Israeli sponsored war bill called “Iran Nuclear Negotiations Act of 2014.”

Sasan Fayazmanesh is Professor Emeritus of Economics at California State University, Fresno, and is the author of Containing Iran: Obama’s Policy of “Tough Diplomacy.” He can be reached at: sasan.fayazmanesh@gmail.com.

Traité transatlantique : l’ingérence des multinationales dans la vie politique

Traité transatlantique : l’ingérence des multinationales dans la vie politique

Auteur : Bruno Poncelet & Alex Anfruns 
Ex: http://zejournal.mobi

 

Entretien avec Bruno Poncelet, animateur de la plateforme No-Transat (www.no-transat.be), et auteur des livres « Europe, une biographie non autorisée », et « Le Grand Marché Transatlantique ».

Quelle est votre analyse des révélations de l’espionnage de la NSA, exposées au grand jour par son ex-agent et lanceur d’alerte Edward Snowden, qui ont été à l’origine de réactions très variées de la part de chefs d’état comme Dilma Roussef, Angela Merkel ou François Hollande il y a un an ?

Les ingérences américaines dans la vie européenne ne sont pas nouvelles, notamment au niveau sécuritaire. Rappellons-nous l’épisode des armées de l’ombre : après la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont encouragé le recrutement de nazis et de criminels de guerre pour constituer des armées secrètes en Europe, à l’insu des Parlements nationaux. Seules quelques élites européennes triées sur le volet (Premiers ministres, hauts gradés militaires, services secrets) étaient au courant et participaient activement à l’organisation de ces réseaux militaires clandestins…

Donc, l’ingérence américaine n’est pas une chose nouvelle, pas plus que l’accord tacite (ou la complicité active) d’une partie de nos dirigeants à développer ces projets à l’insu des populations. À la limite, le fait nouveau avec la NSA et l’espionnage des conversations téléphoniques d’Angela Merkel, c’est que l’ingérence américaine se fasse dans le dos… de nos décideurs politiques. Est-ce pour autant un cas majeur de casus belli entre eux et les Etats-Unis ? Franchement, je ne le crois pas.

Revenons un instant sur les armées de l’ombre de l’OTAN : quand ce scandale a éclaté (dans les années 90), le Parlement Européen exigeait de faire toute la lumière sur cette affaire dans laquelle on suspectait notamment des morts et des attentats… avec la complicité de nos services secrets et de certains militaires occidentaux !

Mais la suite de l’histoire, c’est très peu de lumière sur ce qui s’est réellement passé… et beaucoup de nouveaux accords d’entente sécuritaire entre l’Europe et les États-Unis ! Il y a donc de la marge, beaucoup de marge, entre les discours officiels d’un moment et les pratiques réelles qui s’inscrivent dans la durée…

Croyez-vous alors que la complicité entre les élites politiques et économiques européennes et états-uniennes va rester totale ?

Comme je viens de le dire, quand l’Europe est prise la main dans le sac, ou quand elle surprend les États-Unis la main dans le sac, à faire des trucs pas très démocratiques, pas très citoyens, eh bien on pousse certes des cris d’orfraie… mais ensuite c’est « business as usual », même si ce business, c’est la sécurité. Je veux dire par là qu’on revient vite à des méthodes d’entente et de complicité entre les États-Unis et l’Union européenne. Ainsi, suite aux révélations d’Edward Snowden, le Parlement Européen a voté deux fois sur le sujet, il y a un an.

Lors du premier vote (le 23 octobre 2013), les députés européens se sont demandés si l’espionnage de la NSA ne justifiait pas d’interrompre, au moins provisoirement, le programme d’échanges de données SWIFT.

Par ce programme, les États Unis ont accès aux données bancaires d’organisations et de citoyens européens, à condition qu’Europol, l’agence de police européenne, donne son accord. Ils ont donc un accès légal, mais conditionné à l’accord d’Europol. Or, on soupçonne fortement la NSA d’avoir espionné le serveur SWIFT pour accéder à l’ensemble des données, c’est-à-dire également celles auxquelles les Etats-Unis n’ont normalement pas accès. D’où le questionnement des Parlementaires européens : fallait-il interrompre, provisoirement, cet accord SWIFT avec les Etats-Unis (le temps de mener une investigation indépendante pour apprendre ce qui s’était réellement passé) ?

Une majorité du Parlement Européen a voté pour suspendre l’accord. C’est donc une très bonne chose. Malheureusement, ce vote était purement consultatif car le pouvoir de décision, dans ce dossier, est entre les mains de la Commission européenne qui a dit : « on continue comme avant notre programme d’échanges de données financières avec les États-Unis ».

Le second vote du Parlement Européen a eu lieu le 18 novembre 2013 et la question posée était la suivante : pour montrer aux États-Unis qu’on est fâché de leur espionnage illégal, ne faut-il pas geler les négociations transatlantiques sur le TTIP (autrement dit, le projet de création d’un grand marché commun UE-USA) ? Sur ce point précis, le Parlement européen a estimé que l’espionnage illégal des États-Unis n’était pas un motif suffisant pour arrêter les négociations transatlantiques (TTIP) en vue de créer un grand marché commun.

Donc voilà, ces deux exemples récents sont une illustration concrète du maintien d’une très vieille réalité politique : que les Américains nous espionnent ou que nos dirigeants s’entendent avec eux pour développer des stratégies sécuritaires antidémocratiques, cela fait certes scandale si c’est découvert et mis sur la place publique… Des instances élues (comme le Parlement Européen) vont notamment réagir et s’indigner… Mais tout compte fait, ces indignations sont comme des tempêtes dans un verre d’eau et rien de fondamental n’est remis en cause dans la politique commune européenne et américaine…

Ainsi, Angela Merkel n’aura vraisemblablement pas du tout apprécié le fait d’avoir été espionnée personnellement, mais ça ne suffit pas à remettre en cause le lien structurel entre l’Europe et les États-Unis.

Vous venez d’illustrer parfaitement ce que beaucoup de gens ressentent aujourd’hui, à savoir la méfiance vis-à-vis de tout ce qui concerne la vie politique. Pensez-vous que les élites financières puissent avoir un quelconque intérêt à décrédibiliser les répresentants politiques?

Honnêtement, je pense que non. Tout simplement parce que les élites financières ont besoin d’une partie du monde politique pour faire avancer leur projet de société. Prenons les négociations en vue de créer un marché transatlantique (TTIP) : ces négociations sont politiques et réclament donc des représentants politiques dotés d’une certaine légitimité.

En l’occurrence, il s’agit ici d’« experts » – ou plutôt de technocrates – désignés par la Commission européenne avec l’aval des gouvernements nationaux. Bref, les élites financières (mais aussi industrielles et marchandes) cherchent à déplacer, au sein du monde politique, la légitimité du pouvoir. Ce qu’elles veulent promouvoir, ce sont des formes de gouvernance opaque, éloignées des gens, et peuplées de décideurs non élus. À contrario, ce qu’elles ont intérêt à décrédibiliser, c’est la légitimité du pouvoir politique à une échelle locale (notamment nationale), ainsi que les finances publiques lorsque celles-ci sont au service de la solidarité.

On l’a bien vu avec la crise de la zone euro où, grosso modo, le scénario s’est joué selon moi en trois temps. Le premier temps est celui de la crise financière proprement dite, soit le moment où les banques (à force d’avoir spéculé sur les subprimes, qui incitaient des millions de pauvres à emprunter bien au-delà de leurs capacités financières) devaient logiquement faire faillite. Le deuxième épisode, c’est quand les gouvernements sauvent les banques de la faillite.

Selon la Commission européenne, ce sauvetage bancaire a coûté aux finances publiques européennes (autrement dit : à nous qui payons des impôts) la somme totale de 1.600 milliards d’euros.

À ce moment précis, nos élus politiques ont dit : « certes, ce n’est pas très moral de sauver les banques de la faillite alors qu’elles ont spéculé massivement, mais… on vous promet qu’on va mettre une muselière aux marchés financiers ». Vient alors l’épisode suivant, c’est le moment qu’on vit aujourd’hui lorsqu’on entend : « oh la la, les finances publiques ont vraiment trop déconné, la sécurité sociale est dans le rouge, on ne peut plus se permettre le luxe de la solidarité, il faut faire de l’austérité ».

À partir du moment où nos gouvernements acceptent ce scénario de l’austérité et lui donne même une force juridique contraignante en adoptant de nouveaux traités européens (ce qu’on appelle la nouvelle gouvernance économique européenne), je suis persuadé que les élites financières n’ont pas du tout intérêt à décrédibiliser les représentants politiques… qui agissent exactement dans le sens souhaité par les grandes multinationales. Le véritable enjeu, pour les réseaux d’affaires et leurs lobbies, consiste plutôt à rendre illégitime certaines politiques, et plus particulièrement les politiques de solidarité et de services publics. Ainsi, décrédibiliser les finances publiques, par exemple en disant des Grecs « qu’ils ont vécu au dessus de leurs moyens », etc…ça oui, je pense que c’est clairement à l’œuvre.

Pouvez-nous nous expliquer quel est le volet sécurité du TTIP ?

Je parlerais plutôt d’un volet « sécuritaire » que d’un volet « sécurité ». Après le 11 septembre 2001, les gouvernements américains et européens ont surfé sur la vague d’émotion et de peur pour faire passer de nouvelles législations, notamment antiterroristes. Officiellement, il s’agit de nous protéger contre les « méchants ». Le problème, c’est que ces législations sont conçues de la manière suivante : tout citoyen est un terroriste potentiel et doit pouvoir être surveillé de près par les autorités. Chemin faisant, on perd des libertés fondamentales (comme le droit à la vie privée) qui ne sont pas là par hasard…. mais qui résultent d’expériences historiques tragiques, notamment des répressions étatiques contre des mouvements sociaux jugés dérangeants. C’est pourquoi je parle de politiques « sécuritaires » : sous couvert de mieux nous protéger, on met en place un nouveau cadre juridique qui donne de nouveaux droits aux pouvoirs répressifs des Etats (forces de police, tribunaux), le tout étant basé sur une interprétation très libre – j’entends par là : trop floue et arbitraire – de qui est (ou n’est pas) un terroriste. Dans ce cadre-là, les États-Unis et l’Union européenne ont mis en place plusieurs accords sécuritaires transatlantiques.

En 2010, deux accords sont entrés en vigueur. Le premier est un accord d’enquête judiciaire transatlantique, qui prévoit que des enquêteurs américains puissent travailler sur le sol européen mais autorise également l’usage de vidéoconférences pour auditionner des témoins ou des experts situés aux États-Unis lors de procès en Europe, et vice-versa. Le deuxième accord entré en vigueur facilite grandement les extraditions judiciaires transatlantiques : à l’instar du mandat d’arrêt européen, son but est d’extrader beaucoup plus rapidement des détenus ou des suspects de l’UE vers les États-Unis. Pour y parvenir, on laisse tomber toute une série de garde-fous visant, par exemple, à garantir un procès équitable ou à s’assurer que la personne ne soit pas recherchée pour des raisons politiques. De fait, la seule réserve importante qui reste de mise, c’est la possibilité pour l’Europe de refuser l’extradition si la personne extradée risque d’être condamnée à la peine de mort aux États-Unis. Toujours dans le cadre de l’antiterrorisme, des accords transatlantiques d’échanges de données sont aussi en vigueur aujourd’hui. L’accord nommé Passenger Name Record transfère aux États-Unis, de façon automatique, toutes les données des compagnies aériennes sur les personnes qui vont atterrir ou survoler le territoire des États-Unis. Cela comprend votre numéro de compte en banque, votre adresse privée, le poids de vos bagages, les personnes en compagnie desquelles vous voyagez…

Il y a de cela quelques années, un avion a ainsi été détourné en plein vol parce qu’il avait parmi ses passagers… un juriste du groupe de la GUE (Gauche unitaire européenne) au Parlement Européen. Pour avoir critiqué la politique européenne en Amérique du Sud, ce passager était considéré comme potentiellement terroriste et dangereux pour les États-Unis ! Concrètement, l’avion a été obligé de refaire son itinéraire en plein vol, de modifier ses escales, ce qui a prolongé le voyage de plusieurs heures imprévues. Quant au juriste (qui se rendait en Amérique du Sud), il a été obligé de renégocier de nouveaux billets (et un temps de voyage beaucoup plus long) pour son vol retour, la compagnie aérienne refusant de l’embarquer pour un vol devant passer au-dessus du territoire des États-Unis.

L’autre grand accord transatlantique d’échange de données, c’est l’accord SWIFT dont nous avons parlé plus tôt : pour autant qu’Europol (l’agence de police européenne) donne son accord, les États-Unis reçoivent toutes les informations bancaires (comme les virements effectués) de telle personne ou de telle organisation… Ces accords sont en vigueur aujourd’hui et le restent malgré les viols de notre vie privée dont se sont rendus coupables les États-Unis (notamment via les écoutes de la NSA, mais aussi par l’enlèvement, sur le sol européen, de personnes extradées clandestinement par la CIA dans des pays tiers pour y être torturées). (5)

Quelle est selon vous la menace fondamentale que présente ce traité transatlantique ?

L’ambition première des actuelles négociations en vue de créer un grand marché transatlantique (le TTIP), est d’accorder davantage de pouvoirs aux multinationales. Notamment en leur laissant le choix des législations sous lesquelles elles veulent travailler : aujourd’hui, avec le marché unique européen, les multinationales peuvent déjà choisir entre 28 pays différents – donc entre 28 normes fiscales, salariales, sociales différentes – tout en ayant l’assurance que leurs produits peuvent circuler librement. Voilà ce qui tue, concrètement, les bons salaires, la sécurité sociale et les politiques de solidarité…. qui sont effectivement trop chers quand on décide de les mettre en concurrence avec des systèmes de travail (je devrais plutôt dire : d’esclavage) dignes du XIXème siècle. Or, l’enjeu des négociations transatlantiques, c’est d’offrir aux multinationales encore plus de choix de délocalisations opportunistes en ajoutant, aux 28 pays européens, 50 États américains qui ne sont vraiment pas des paradis sociaux pour travailleurs.

Dans ces négociations transatlantiques, l’enjeu prioritaire n’est pas sécuritaire. L’un des enjeux prioritaires consiste à transférer des pouvoirs politiques vers des instances de décision de plus en plus éloignées du citoyen. Un autre enjeu déterminant vise à mettre en concurrence des régimes démocratiques à forte protection sociale ou environnementale avec des régions aux normes juridiques bien plus faibles. L’arbitre de cette concurrence entre démocraties et zones de non-droit étant constitué de multinationales, il n’est pas très compliqué de deviner comment et pourquoi les législations écologiques et sociales protégeant le mieux la population sont appelées à disparaître ou à s’étioler… Sur certains points précis, ces négociations transatlantiques peuvent embrasser des thématiques sécuritaires : c’est notamment le cas des négociations touchant aux nouvelles technologies et au secteur numérique, dont de nombreuses applications (caméras, drones, robots) peuvent servir à « surveiller et punir ». Il y a donc moyen de faire des liens entre les accords sécuritaires (déjà en vigueur) et les négociations politiques (en cours).

À mes yeux, le lien principal résumant toute l’affaire est celui d’un manque crucial de démocratie et d’une confiance, bien trop aveugle, dans des pouvoirs éloignés de nous, à commencer par celui qu’exercent les multinationales.

États-Unis: le premier danger pour le monde, avant l’islam

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États-Unis: le premier danger pour le monde, avant l’islam

Jamais nous n’avons été aussi près d’une guerre nucléaire!

Ex: http://www.bvoltaire.fr

Jamais nous n’avons été aussi près d’une guerre nucléaire. Ce sont des « gôchistes » américains comme Noam Chomsky qui le déclarent. Loin d’être « gôchiste », mes observations, comme mes échanges avec des personnalités de haut rang russes et allemandes, me mènent à la même conclusion. Les analyses du journaliste américain de référence, Paul Craig Roberts, ne manquent pas d’aller dans ce sens. Ainsi que celles du très sérieux Deutsche Wirtschaft, qu’on ne saurait classer à « gôche ». J’entends déjà les procès en complotisme ! Non, depuis Bill Clinton, l’Amérique n’est plus une démocratie. Les administrations consécutives de ce grand pays sont devenues des entités d’assassins sans scrupules, qui s’affranchissent des lois internationales. La dernière menace est Obama, faux démocrate, qui dénonce les « comportements illégaux » du président Poutine qu’il a comparé à Ebola durant le G20 à Brisbane, et que Hillary Clinton traitait préalablement de « Hitler ». Déclarations provocatrices, que les Européens suivent comme des vassaux. La France se distingue particulièrement par son aplaventrisme politico-médiatique. Elle sert les États-Unis, occupés à mettre en œuvre leur nouvel ordre mondial, qui servira leurs seuls intérêts. Ça n’est pas de bon augure pour le monde. C’est pourquoi il est urgent que l’Europe se reprenne – et la France en particulier – pour se rapprocher de la Russie, de la Chine, de l’Inde, de l’Amérique du Sud, et contrer l’hégémonie de l’administration américaine, dont l’évolution politique ne garantit plus la paix mondiale.

L’administration américaine entreprend la déstabilisation de deux grandes puissances nucléaires – la Chine et la Russie – comme s’il s’agissait du Honduras ou de la Grenade. C’est sans précédent. Ils fomentent des émeutes et des guerres en Géorgie, en Ukraine. Des protestations à Hong Kong, et très récemment en Hongrie et en Tchéquie, où les manifestants manipulés scandaient par milliers : « Nous refusons d’être les esclaves des Russes. » Pas un mot ici. Comme si la Russie était toujours l’URSS. Les États-Unis incitent les pays baltes et la Serbie, à se détourner de la Russie. En réponse à toutes ces manigances, destinées à déstabiliser la Russie, une association militaire entre la Chine et le pays de Poutine est en train de se construire. Des premiers exercices sont prévus au printemps 2015 en Méditerranée, puis en mer de Chine, dans le but de montrer aux USA qu’ils ne se laisseront pas intimider. Les États-Unis font monter la pression depuis cette semaine, en déclarant qu’ils vont armer l’Ukraine, alors qu’ils se contentaient jusqu’à présent de livrer des fournitures militaires non létales. La Russie le leur déconseille vivement… Nous sommes dans une escalade mortifère. Nous estimions que l’islam était le plus grand danger mortel mais, depuis quelques semaines, un danger bien plus important s’annonce. L’administration américaine va-t-en-guerre qui ne veut pas reconnaître que les choses ont changé et que, désormais, un monde multipolaire est en train de se construire. Dont ils sont seuls responsables, puisqu’ils en sont les instigateurs malgré eux.

jeudi, 27 novembre 2014

L’Europe prendrait-elle ses distances vis-à-vis des États-Unis au sujet de la Russie ?

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L’Europe prendrait-elle ses distances vis-à-vis des États-Unis au sujet de la Russie ?

Auteur : Finian CUNNINGHAM
Ex: http://zejournal.mobi

On a failli attendre, mais mieux vaut tard que jamais : assisterions-nous à un rétropédalage de l’Europe face à l’agressivité des États-Unis envers la Russie ? La visite cette semaine à Moscou du Ministre des affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier, qui évoque plutôt à un voyage d’affaires, donne à penser que l’Europe reprend ses esprits et recherche une solution diplomatique à l’escalade des tensions autour de la crise ukrainienne, tensions qui pourraient conduire à une guerre continentale étendue, voire pire.

Steinmeier a rencontré son homologue russe Sergei Lavrov, et tous deux ont insisté sur la nécessité de trouver une issue politique à la violence en Ukraine. Le diplomate allemand, premier envoyé de l’Europe à Moscou depuis plusieurs mois, a également évoqué la normalisation des relations entre son pays et la Russie, ainsi que la nécessité de lever les sanctions économiques que Bruxelles a imposées à Moscou ces derniers mois.

Cette semaine, les ministres de l’UE à Bruxelles ont regimbé à l’idée d’imposer une quatrième série de sanctions, révélant un fossé qui ne cesse de s’élargir entre les politiques des différents gouvernements européens.

Relevons que M. Steinmeier a déclaré que sa visite dans la capitale russe faisait suite à des entretiens constructifs le week-end dernier avec le président Vladimir Poutine, au sommet du G20 en Australie. Le ministre des affaires étrangères allemand a déclaré qu’il s’agissait désormais d’empêcher une nouvelle spirale de la violence en Ukraine.

Sachant que l’Allemagne est la première puissance économique de l’Union Européenne, on peut affirmer sans crainte de se tromper que l’attitude politique de Berlin a de bonnes chances d’influer sur le reste du bloc.

D’ailleurs, le contraste entre l’attitude européenne incarnée cette semaine par M. Steinmeier et celle de Washington ne saurait être plus tranché.

Le Congrès, dominé par les Républicains, a fait adopter une résolution qui renforcera notablement le soutien militaire au régime de Kiev. La kabbale d’extrême-droite, malgré son revers électoral du mois dernier, n’a clairement manifesté aucun intérêt pour l’application du cessez-le-feu conclu le 5 septembre à Minsk, la capitale de la Biélorussie. Le nombre de victimes civiles ne cesse d’augmenter dans la population russophone de Donetsk et Lougansk, les forces militaires de Kiev poursuivant leurs bombardements aveugles de villes et de villages au moyen d’armes interdites telles que les bombes à fragmentation et les missiles balistiques non guidés.

Faisant fi des violations de l’accord de Minsk, l’offensive meurtrière de Kiev se traduit par une multitude de crimes de guerre.

Pourtant, cela ne désarme pas le Congrès américain qui, en fait, se prépare à légaliser une aide militaire massive à ce régime dont les dirigeants, notamment le président en titre Petro Porochenko, sont de plus en plus déchaînés, allant cette semaine jusqu’à déclarer « ne pas craindre une guerre totale avec la Russie ».

Le député Républicain Michael Burgess, auteur du manifeste au titre provocateur de Soutien à la loi Liberté pour l’Ukraine, a déclaré cette semaine : « L’Ukraine [sic] a besoin d’armes, de munitions, de gilets pare-balles et de moyens de communication. Certes, une aide financière est importante, mais pas autant que des armes et des munitions pour repousser les troupes russes qui ont envahi un pays souverain. »

Notez l’aplomb avec lequel il parle d’invasion russe sans se sentir la moindre obligation d’étayer son propos. Il a probablement entendu cela sur Fox News ou CNN et se sent libre de le régurgiter comme s’il s’agissait d’un fait indiscutable.

Le militarisme téméraire du régime de Kiev depuis sept mois a mis l’économie ukrainienne à genoux. Sa monnaie s’effondre et sa dette étrangère explose, le principal créancier étant justement la Russie. Pourtant, Washington considère que la priorité n’est pas tant une aide financière qu’un militarisme accru pour exacerber l’agressivité envers la Russie.

Suite à la victoire des Républicains à l’élection de mi-mandat au début du mois, il y a fort à parier que cette motion sera adoptée par le Congrès. Le gouvernement étatsunien aura ainsi les coudées franches pour fournir ouvertement du matériel de guerre, tel que des systèmes de défense antichars et aérienne, des lance-grenades, des mitrailleuses et des fusils pour tireurs d’élite. Cela constitue une escalade dangereuse de l’intervention militaire de Washington en Ukraine, qui a prétendu jusqu’ici apporter au régime de Kiev une « assistance pacifique ».

Et c’est précisément ce que les Républicains réclamaient à cor et à cri. La semaine dernière, un sénateur John McCain halluciné a déclaré : « Nous voulons donner aux Ukrainiens [sic] des armes pour se défendre contre les Russes, qui sont en train de démembrer leur pays. » McCain, encore un politicien qui répète comme un perroquet ce que dit Fox News, faisait partie des principaux sponsors internationaux des troupes de choc néo-nazies qui ont pris le pouvoir à Kiev au début de l’année et diabolisent aujourd’hui ouvertement leurs compatriotes ukrainiens dans les régions orientales, les traitant de « sous-hommes et de Moskals ».

Jusqu’à une date récente, Washington et Bruxelles ont entonné le même hymne de propagande que le régime de Kiev, qu’ils ont contribué à mettre au pouvoir en février dernier lors d’un coup d’état contre le gouvernement ukrainien élu. Dans une inversion stupéfiante des rôles, l’axe US-EU accuse la Russie d’avoir envahi et renversé l’Ukraine. Aucune preuve n’est apportée à ces allégations et le discours de Kiev, criminel, ouvertement hostile et haineux vis-à-vis des Russes, est considéré comme parole d’évangile.

Pour le moment, Bruxelles est sur la ligne de Washington, qui consiste à imposer des sanctions à la Russie pour avoir prétendument violé la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Le vote libre et massif du peuple de Crimée en faveur de la séparation vis-à-vis du régime de Kiev installé par l’Occident pour rejoindre la Fédération russe, suivi par des référendums similaires sur l’autonomie des régions orientales de Donetsk et de Lougansk, est attribué dans ce modèle de double langage à l’intervention de Moscou.

Cependant, suite aux sanctions occidentales et aux contre-sanctions russes qui frappent principalement une Europe déjà en pleine récession, la suspicion face à des mesures contre Moscou présentées comme la panacée est appelée à se développer. Pour Washington, tenir un discours ferme ne coûte pas cher, et peut même rapporter. Ce n’est pas le cas pour les Européens.

« Les exportations allemandes en Russie s’écroulent » titrait le Financial Times à la fin du mois dernier, par suite des distances prises avec Moscou, qui constituent la pire rupture dans les relations entre les deux pays depuis la fin officielle de la Guerre Froide il y a plus de vingt ans. Ailleurs, on signale que les industriels et les entreprises allemands se livrent à un lobbying fiévreux à Berlin en vue de revenir sur la politique de sanctions, qui menace des milliers d’emplois en Allemagne ainsi que le plus gros partenariat commercial bilatéral entre l’Europe et la Russie.

S’agissant de la locomotive économique de l’Europe, ce qui est mauvais pour l’Allemagne l’est automatiquement pour le reste de l’Europe.

La nouvelle responsable de la politique étrangère de l’UE Frederica Morgherini, précédemment ministre en Italie, a fait part dernièrement de ses doutes quant à l’efficacité des sanctions. Mme Morgherini a repris le poste de la Britannique Catherine Ashton, qui a joué un rôle déterminant dans le changement de régime à Kiev sous les auspices de l’Occident et affiché une servilité pitoyable vis-à-vis de Washington.

D’autres États européens se montrent également de plus en plus critiques envers de ce qu’ils considèrent comme une hostilité insensée et suicidaire envers la Russie.

« La Hongrie s’interroge sur les sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie », signale le Financial Times le 16 octobre. La Slovaquie, la République Tchèque, la Roumanie, la Bulgarie et l’Autriche l’ont rejointe pour interroger la position officielle de l’axe Washington-Bruxelles, qui vise à isoler la Russie.

Le Premier Ministre de Serbie, Aleksandar Vucic, a déclaré hardiment que son pays n’appliquerait pas les sanctions de Bruxelles contre la Russie, faisant état de liens historiques et culturels solides avec Moscou, même si Belgrade a actuellement le statut de candidat à l’entrée dans l’UE. À cela s’ajoutent de fortes relations économiques et d’investissement entre la Russie et la Serbie.

Tous ces pays dissidents ont autant intérêt à voir se concrétiser le projet South Stream de pipeline de gaz géant en provenance de Russie qu’à entretenir des relations de bon voisinage, même de façade. Pour eux, les sanctions contre la Russie équivalent à se couper un bras.

Le discours de Vladimir Poutine et d’autres dirigeants russes commence peut-être à porter ses fruits en appelant à la raison et à l’évidence empirique, ou à son absence. Au Club de Valdaï à Sotchi, fin octobre, l’un des principaux éléments à retenir du discours de Poutine était que la politique US vise à enfoncer un coin entre l’Europe et la Russie pour défendre des intérêts américains égoïstes. La domination de l’énorme marché européen de l’énergie est un objectif évident, de même que la subordination de la politique économique européenne à Wall Street et à la Réserve Fédérale américaine. En bref, la subordination de l’Europe à l’hégémonie capitaliste américaine.

Le chef de cabinet du Kremlin Sergei Ivanov a déclaré récemment que le principal motif de l’hostilité américaine vis-à-vis de Moscou était le fait que « la Russie osait avoir une opinion » sur l’orientation future de l’évolution mondiale. Cette indépendance se manifeste, par exemple, dans la promotion par la Russie d’un système bancaire international alternatif au FMI dominé par Washington, ou dans un marché eurasiatique de l’énergie emblématique, où les paiements sont effectués dans les devises des pays signataires plutôt qu’en dollars.

Quiconque est doté d’un peu de bon sens peut voir que la politique russe est entièrement légitime, voire souhaitable pour une économie et une politique mondiales plus équilibrées. L’arrogante nation américaine, autoproclamée exceptionnelle, se couvre de ridicule en criminalisant la Russie pour de telles raisons. C’est d’ailleurs ce qui a incité Washington à exploiter la crise ukrainienne comme couverture pour des visées impérialistes inacceptables.

Les gouvernements européens seraient bien inspirés de réfléchir aux propos auto-accusateurs du vice-président étatsunien Joe Biden. Lors d’une réunion à l’université de Harvard le mois dernier, il a déclaré que les états européens étaient initialement réticents à adopter les sanctions américaines contre la Russie. « Le président Obama a dû pousser les dirigeants européens dans leurs retranchements », a-t-il déclaré avec une satisfaction à peine dissimulée quant à la capacité de Washington à rudoyer l’Europe. N’est-ce pas atroce ?

Washington a en effet tout à gagner en plongeant ses soi-disant alliés européens dans une nouvelle Guerre Froide avec la Russie. Et l’Europe a tout à y perdre.

Pourtant, il semble que des groupes de pression européens s’éveillent enfin pour se dresser contre la folie imposée à quelque 500 millions de citoyens par des marionnettes pro-américaines telles que Herman van Rompuy, José Manuel Barroso, David Cameron et Catherine Ashton. La chancelière allemande Angela Merkel ou le président français François Hollande auront-ils le courage de suivre la voie diplomatique défendue par plusieurs courageux états-membres dissidents de l’UE ?

Espérons que l’Europe prenne ses distances vis-à-vis des orientations US concernant la Russie, qui ne font que conduire au désastre.

Il ne fait aucun doute que le monde politique américain est le plus contrôlé par les grandes entreprises, celui où le lavage de cerveau est le plus flagrant, le plus creux intellectuellement et le plus dangereux que le monde ait jamais connu. L’achat des dernières élections au Congrès, financées à hauteur de 4 Md$ en fonds de campagne (autrement dit, en pots-de-vin) par les grandes entreprises, atteste que les États-Unis ne sont pas une démocratie, mais une ploutocratie. S’il reste aux Européens un soupçon d’indépendance démocratique et de pensée éclairée, ils doivent le retrouver et l’affirmer de toute urgence. L’Europe et la Russie sont des alliés beaucoup plus naturels que les dirigeants américains va-t-en-guerre le seront jamais.

Obama régularise les clandestins

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Obama régularise les clandestins. Pourquoi? Vers l’explosion des USA?

 Passant par dessus l’avis du Congrès et utilisant la procédure du ”décret exécutif”, le président Obama vient de régulariser 5 millions de clandestins ”latinos”, originaires du Mexique et d’Amérique latine ; sur un total estimé (ou sous-estimé) de 11 millions de sans-papiers présents aux États-Unis. C’est la plus grande régularisation de toute l’histoire du pays, celles de Clinton et de Reagan ayant été beaucoup plus limitées. Un journal new-yorkais parle d’ « obamnestie ».

La vague hispanique

Après sa déroute aux élections législatives de mi-mandat le 4 novembre face aux Républicains hostiles à la régularisation des sans-papiers, Obama a décidé de passer en force. John Boehner, le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants l’a accusé d’agir « en roi ou en empereur ». Joe Arpaio, un shérif du comté de Maricopa (Arizona) qui lutte depuis longtemps contre l’arrivée incessante des illégaux depuis le Mexique a lancé une procédure en justice contre le président. Les gouverneurs du Texas, Rick Perry, et du Wisconsin, Scott Walker, menacent de l’imiter. 

Le Congrès pourrait aussi refuser les crédits que nécessiteront cette régularisation en provoquant un shutdown (”verrouillage”) budgétaire. Les partisans de cette régularisation de grande ampleur avancent un argument sophistique auquel il fallait penser : cela fera 5 millions de contribuables en plus, puisqu’ils ne travailleront plus au noir ! 

Cela fait longtemps que les États-Unis font face à une véritable invasion migratoire venue d’Amérique latine. Pourtant, ils essayent de se protéger beaucoup plus efficacement que l’Europe de Schengen par la construction d’un mur et l’organisation de patrouilles de nombreux garde-frontières, le long du Rio Grande. La population blanche du Midwest est de plus en plus inquiète de cette vague hispanique qui bouleverse l’équilibre démographique, racial et culturel de la région. Autant dire que la décision d’Obama apparaît comme une aggravation de la menace et une catastrophe. L’élue républicaine du Minnesota, Michelle Bachman a déclaré : « tout ce que nous allons récolter, ce sont des électeurs illettrés  », en créant un scandale dans la sphère du politiquement correct, même dans son parti. 

En effet, cette régularisation va avoir un effet d’attraction sur  les millions d’autres candidats qui, au Mexique et en Amérique latine (voir venus d’ailleurs dans le monde !) ne rêvent que d’entrer illégalement aux Etats-Unis. Maintenant, ils peuvent espérer pénétrer d’abord et être régularisés ensuite, un jour. D’autant que, comme en Europe, les expulsions de clandestins, bien que plus sérieuses, ne touchent qu’une minorité. De plus, cette obamnestie risque évidemment d’avoir un effet en Europe et notamment en France où l’on pratique déjà des régularisations à petit flux continu et où l’on va être tenté par une opération massive de régularisation des fameux sans-papiers, tant choyés par l’oligarchie.

L’idéologie d’Obama

Que cherche Obama ? Passons sur les cuisines électorales internes : on prétend qu’il vise à diviser un peu plus le GOP (”Great Old Party”, le Parti républicain) déjà partagé sur l’immigration entre les opposants et ceux qui recherchent un électorat latino de tempérament conservateur, et aussi déstabilisé par le mouvement des Tea Party. Mais Obama ne se représentera pas, donc l’électoralisme ne l’intéresse pas. Sa démarche est peut-être idéologique. Mr. Obama n’est pas d’abord un politicien. Il a des idées derrière la tête, c’est un militant.

En effet, le premier président noir de l’histoire n’a jamais caché sa sympathie pour un modèle qui ne serait plus une ”Amérique blanche”  mais  un pays totalement multiracial et multiculturel.  Historiquement, le melting pot (”creuset”) américain n’a jamais signifié la multiracialité mais la fusion dans une même nation d’immigrants de diverses origines européennes ; les Etats-Unis se pensant comme une nouvelle Europe, c’est-à-dire comme un pays tout de même globalement homogène d’un point de vue ethnoculturel. (1)

Or, nous assistons à un basculement capital : pour des raisons démographiques et migratoires, les États–Unis sont en train, au cours de ce début du XXIe siècle, de voir les ”Blancs” (terme légal outre-Atlantique) passer en dessous de la barre des 50%. Il se pourrait qu’Obama cherche tout simplement à accélérer le mouvement. Il suit ses convictions : ”déseuropéaniser” l’Amérique. En faire le creuset du monde entier. Lui-même étant d’origine mêlée, keynianne et anglo-saxonne, il projette sur ses conceptions politiques sa situation et sa psychologie personnelles. Une Amérique majoritairement ”blanche”, d’origine ethnique européenne, ne lui semble pas acceptable. En ce sens, il est en phase parfaite avec l’idéologie dominante dans tout l’Occident, de Saint-Germain-des-Prés à Yale. L’Amérique profonde de la low middle class  (milieux populaires) ne partage pas cette vision des choses.

L’hypothèse de l’éclatement des États-Unis

Mais les mêmes lois produisant partout dans le monde les mêmes effets et  les pays multiraciaux et multiculturels ayant tendance à verser dans l’instabilité, la division et le conflit endémiques (comme le remarquait déjà Aristote), le risque existe pour les Etats-Unis de connaître de grave troubles voire des partitions au cours de ce siècle. Les rêves de fusion et de métissage pacifiques n’existent que dans le cerveau des utopistes cosmopolites.  Surtout en Amérique, espace continental aux dimensions immenses, où les métissages ne se pratiquent pas. Et où toutes les séparations sont possibles.

Ce qui peut donc se produire aux Etats-Unis où la cohabitation entre populations d’origines différentes risque d’échouer, de tourner au vinaigre, au conflit, c’est un éclatement et une partition territoriale.  Déjà, dans tous les États du sud, de la Californie à la Floride, la population hispanique est en train de devenir majoritaire. Au Mexique, il y a même des mouvements nationalistes qui militent pour une récupération de ces États perdus au XIXe siècle.

L’hypothèse suivante est donc possible :  après des troubles de haute ou de basse intensité, des États à majorité hispanique font sécession, ce qui ampute les É–U d’une partie du territoire fédéral.  Dans la foulée, il est possible que se créent des enclaves afro-américaines semi-indépendantes. Des mégalopoles cosmopolites comme New-York ou Los Angeles  pourront même accéder à un statut spécial. 

Ce sera évidemment la fin de la superpuissance américaine qui n’aura été qu’une comète dans l’histoire – trois siècles. Ceux qui balayent cette hypothèse devraient se rappeler la fin de l’Empire romain millénaire : les installations ”contrôlées” de Barbares ont fini aux Ve et VIe siècles par déboucher sur le démantèlement, le dépeçage de la romanité au profit de royaumes indépendants. (2) Partout, l’histoire se répète au fil des siècles, sous des lumières différentes mais avec la même logique, implacable.

Bien sûr, la doctrine officielle est que les É-U vont paisiblement devenir une nation multi-ethnique, à la fois anglo-saxonne, hispanique et tout ce qu’on veut d’autre, tout en conservant son dynamisme. Un modèle pour l’Europe, en somme. C’est une hypothèse possible mais je ne parierai pas un dollar sur elle.  Il y aura certainement  des Européens qui pourront se réjouir de ce possible éclatement ethnique de l’Amérique. Qu’ils fassent bien attention : ce spectre menace aussi l’Europe et il y sera beaucoup plus grave qu’aux É–U. Eux, risquent une sécession d’États ”hispanisés” et nous, en première ligne, nous affrontons déjà bien pis et plus urgent : une installation expansive, dans tous nos territoires, de populations fondamentalement hostiles, une hostilité ancrée dans l’histoire. Il est facile de comprendre de qui je parle. Notre destin est à la fois différent et commun. Mais la perspective de la victoire n’est pas exclue. 

(1) La thèse de l’identité européenne des É-U, consubstantielle à sa nature, est défendue par le think tank American Renaissance, présidé par Jared Taylor. 

(2) Cf. Michel De Jaeghere, Les derniers jours, la fin de l’empire romain d’Occident, Les Belles Lettres.  Paris, 2014.  

lundi, 24 novembre 2014

A Permanent Infrastructure for Permanent War

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A Permanent Infrastructure for Permanent War
 
Ex: http://www.tomdispatch.com

In a September address to the United Nations General Assembly, President Barack Obama spoke forcefully about the “cycle of conflict” in the Middle East, about “violence within Muslim communities that has become the source of so much human misery.” The president was adamant: “It is time to acknowledge the destruction wrought by proxy wars and terror campaigns between Sunni and Shia across the Middle East.” Then with hardly a pause, he went on to promote his own proxy wars (including the backing of Syrian rebels and Iraqi forces against the Islamic State), as though Washington’s military escapades in the region hadn’t stoked sectarian tensions and been high-performance engines for “human misery.”

Not surprisingly, the president left a lot out of his regional wrap-up. On the subject of proxies, Iraqi troops and small numbers of Syrian rebels have hardly been alone in receiving American military support. Yet few in our world have paid much attention to everything Washington has done to keep the region awash in weaponry.

Since mid-year, for example, the State Department and the Pentagon have helped pave the way for the United Arab Emirates (UAE) to buy hundreds of millions of dollars worth of High Mobility Artillery Rocket Systems (HIMARS) launchers and associated equipment and to spend billions more on Mine Resistant Ambush Protected (MRAP) vehicles; for Lebanon to purchase nearly $200 million in Huey helicopters and supporting gear; for Turkey to buy hundreds of millions of dollars of AIM-120C-7 AMRAAM (Air-to-Air) missiles; and for Israel to stock up on half a billion dollars worth of AIM-9X Sidewinder (air-to-air) missiles; not to mention other deals to aid the militaries of Egypt, Kuwait, and Saudi Arabia.

For all the news coverage of the Middle East, you rarely see significant journalistic attention given to any of this or to agreements like the almost $70 million contract, signed in September, that will send Hellfire missiles to Iraq, Jordan, Saudi Arabia, and Qatar, or the $48 million Navy deal inked that same month for construction projects in Bahrain and the UAE.

The latter agreement sheds light on another shadowy, little-mentioned, but critically important subject that’s absent from Obama’s scolding speeches and just about all news coverage here: American bases. Even if you take into account the abandonment of its outposts in Iraq -- which hosted 505 U.S. bases at the height of America’s last war there -- and the marked downsizing of its presence in Afghanistan -- which once had at least 800 bases (depending on how you count them) -- the U.S. continues to garrison the Greater Middle East in a major way.  As TomDispatch regular David Vine, author of the much-needed, forthcoming book Base Nation: How U.S. Military Bases Overseas Harm America and the World, points out in his latest article, the region is still dotted with U.S. bases, large and small, in a historically unprecedented way, the result of a 35-year-long strategy that has been, he writes, “one of the great disasters in the history of American foreign policy.” That’s saying a lot for a nation that’s experienced no shortage of foreign policy debacles in its history, but it’s awfully difficult to argue with all the dictators, death, and devastation that have flowed from America’s Middle Eastern machinations. Nick Turse

The Bases of War in the Middle East 
From Carter to the Islamic State, 35 Years of Building Bases and Sowing Disaster 

By David Vine

With the launch of a new U.S.-led war in Iraq and Syria against the Islamic State (IS), the United States has engaged in aggressive military action in at least 13 countries in the Greater Middle East since 1980. In that time, every American president has invaded, occupied, bombed, or gone to war in at least one country in the region. The total number of invasions, occupations, bombing operations, drone assassination campaigns, and cruise missile attacks easily runs into the dozens.

As in prior military operations in the Greater Middle East, U.S. forces fighting IS have been aided by access to and the use of an unprecedented collection of military bases. They occupy a region sitting atop the world’s largest concentration of oil and natural gas reserves and has long been considered the most geopolitically important place on the planet. Indeed, since 1980, the U.S. military has gradually garrisoned the Greater Middle East in a fashion only rivaled by the Cold War garrisoning of Western Europe or, in terms of concentration, by the bases built to wage past wars in Korea and Vietnam.

In the Persian Gulf alone, the U.S. has major bases in every country save Iran. There is an increasingly important, increasingly large base in Djibouti, just miles across the Red Sea from the Arabian Peninsula. There are bases in Pakistan on one end of the region and in the Balkans on the other, as well as on the strategically located Indian Ocean islands of Diego Garcia and the Seychelles. In Afghanistan and Iraq, there were once as many as 800 and 505 bases, respectively. Recently, the Obama administration inked an agreement with new Afghan President Ashraf Ghani to maintain around 10,000 troops and at least nine major bases in his country beyond the official end of combat operations later this year. U.S. forces, which never fully departed Iraq after 2011, are now returning to a growing number of bases there in ever larger numbers.

In short, there is almost no way to overemphasize how thoroughly the U.S. military now covers the region with bases and troops. This infrastructure of war has been in place for so long and is so taken for granted that Americans rarely think about it and journalists almost never report on the subject. Members of Congress spend billions of dollars on base construction and maintenance every year in the region, but ask few questions about where the money is going, why there are so many bases, and what role they really serve. By one estimate, the United States has spent $10 trillion protecting Persian Gulf oil supplies over the past four decades.

Approaching its 35th anniversary, the strategy of maintaining such a structure of garrisons, troops, planes, and ships in the Middle East has been one of the great disasters in the history of American foreign policy. The rapid disappearance of debate about our newest, possibly illegal war should remind us of just how easy this huge infrastructure of bases has made it for anyone in the Oval Office to launch a war that seems guaranteed, like its predecessors, to set off new cycles of blowback and yet more war.

 

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On their own, the existence of these bases has helped generate radicalism and anti-American sentiment. As was famously the case with Osama bin Laden and U.S. troops in Saudi Arabia, bases have fueled militancy, as well as attacks on the United States and its citizens. They have cost taxpayers billions of dollars, even though they are not, in fact, necessary to ensure the free flow of oil globally. They have diverted tax dollars from the possible development of alternative energy sources and meeting other critical domestic needs. And they have supported dictators and repressive, undemocratic regimes, helping to block the spread of democracy in a region long controlled by colonial rulers and autocrats.

After 35 years of base-building in the region, it’s long past time to look carefully at the effects Washington’s garrisoning of the Greater Middle East has had on the region, the U.S., and the world.

“Vast Oil Reserves”

While the Middle Eastern base buildup began in earnest in 1980, Washington had long attempted to use military force to control this swath of resource-rich Eurasia and, with it, the global economy. Since World War II, as the late Chalmers Johnson, an expert on U.S. basing strategy, explained back in 2004, “the United States has been inexorably acquiring permanent military enclaves whose sole purpose appears to be the domination of one of the most strategically important areas of the world.”

In 1945, after Germany’s defeat, the secretaries of War, State, and the Navy tellingly pushed for the completion of a partially built base in Dharan, Saudi Arabia, despite the military’s determination that it was unnecessary for the war against Japan. “Immediate construction of this [air] field,” they argued, “would be a strong showing of American interest in Saudi Arabia and thus tend to strengthen the political integrity of that country where vast oil reserves now are in American hands.”

By 1949, the Pentagon had established a small, permanent Middle East naval force (MIDEASTFOR) in Bahrain. In the early 1960s, President John F. Kennedy’s administration began the first buildup of naval forces in the Indian Ocean just off the Persian Gulf. Within a decade, the Navy had created the foundations for what would become the first major U.S. base in the region -- on the British-controlled island of Diego Garcia.

In these early Cold War years, though, Washington generally sought to increase its influence in the Middle East by backing and arming regional powers like the Kingdom of Saudi Arabia, Iran under the Shah, and Israel. However, within months of the Soviet Union’s 1979 invasion of Afghanistan and Iran’s 1979 revolution overthrowing the Shah, this relatively hands-off approach was no more.

Base Buildup

In January 1980, President Jimmy Carter announced a fateful transformation of U.S. policy. It would become known as the Carter Doctrine. In his State of the Union address, he warned of the potential loss of a region “containing more than two-thirds of the world’s exportable oil” and “now threatened by Soviet troops” in Afghanistan who posed “a grave threat to the free movement of Middle East oil.”

Carter warned that “an attempt by any outside force to gain control of the Persian Gulf region will be regarded as an assault on the vital interests of the United States of America.” And he added pointedly, “Such an assault will be repelled by any means necessary, including military force.”

With these words, Carter launched one of the greatest base construction efforts in history. He and his successor Ronald Reagan presided over the expansion of bases in Egypt, Oman, Saudi Arabia, and other countries in the region to host a “Rapid Deployment Force,” which was to stand permanent guard over Middle Eastern petroleum supplies. The air and naval base on Diego Garcia, in particular, was expanded at a quicker rate than any base since the war in Vietnam. By 1986, more than $500 million had been invested. Before long, the total ran into the billions.

Soon enough, that Rapid Deployment Force grew into the U.S. Central Command, which has now overseen three wars in Iraq (1991-2003, 2003-2011, 2014-); the war in Afghanistan and Pakistan (2001-); intervention in Lebanon (1982-1984); a series of smaller-scale attacks on Libya (1981, 1986, 1989, 2011); Afghanistan (1998) and Sudan (1998); and the "tanker war" with Iran (1987-1988), which led to the accidental downing of an Iranian civilian airliner, killing 290 passengers. Meanwhile, in Afghanistan during the 1980s, the CIA helped fund and orchestrate a major covert war against the Soviet Union by backing Osama Bin Laden and other extremist mujahidin. The command has also played a role in the drone war in Yemen (2002-) and both overt and covert warfare in Somalia (1992-1994, 2001-). 

 

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During and after the first Gulf War of 1991, the Pentagon dramatically expanded its presence in the region. Hundreds of thousands of troops were deployed to Saudi Arabia in preparation for the war against Iraqi autocrat and former ally Saddam Hussein. In that war’s aftermath, thousands of troops and a significantly expanded base infrastructure were left in Saudi Arabia and Kuwait. Elsewhere in the Gulf, the military expanded its naval presence at a former British base in Bahrain, housing its Fifth Fleet there. Major air power installations were built in Qatar, and U.S. operations were expanded in Kuwait, the United Arab Emirates, and Oman.

The invasion of Afghanistan in 2001 and of Iraq in 2003, and the subsequent occupations of both countries, led to a more dramatic expansion of bases in the region. By the height of the wars, there were well over 1,000 U.S. checkpoints, outposts, and major bases in the two countries alone. The military also built new bases in Kyrgyzstan and Uzbekistan (since closed), explored the possibility of doing so in Tajikistan and Kazakhstan, and, at the very least, continues to use several Central Asian countries as logistical pipelines to supply troops in Afghanistan and orchestrate the current partial withdrawal.

While the Obama administration failed to keep 58 “enduring” bases in Iraq after the 2011 U.S. withdrawal, it has signed an agreement with Afghanistan permitting U.S. troops to stay in the country until 2024 and maintain access to Bagram Air Base and at least eight more major installations.

An Infrastructure for War

Even without a large permanent infrastructure of bases in Iraq, the U.S. military has had plenty of options when it comes to waging its new war against IS. In that country alone, a significant U.S. presence remained after the 2011 withdrawal in the form of base-like State Department installations, as well as the largest embassy on the planet in Baghdad, and a large contingent of private military contractors. Since the start of the new war, at least 1,600 troops have returned and are operating from a Joint Operations Center in Baghdad and a base in Iraqi Kurdistan’s capital, Erbil. Last week, the White House announced that it would request $5.6 billion from Congress to send an additional 1,500 advisers and other personnel to at least two new bases in Baghdad and Anbar Province. Special operations and other forces are almost certainly operating from yet more undisclosed locations.

At least as important are major installations like the Combined Air Operations Center at Qatar’s al-Udeid Air Base. Before 2003, the Central Command’s air operations center for the entire Middle East was in Saudi Arabia. That year, the Pentagon moved the center to Qatar and officially withdrew combat forces from Saudi Arabia. That was in response to the 1996 bombing of the military’s Khobar Towers complex in the kingdom, other al-Qaeda attacks in the region, and mounting anger exploited by al-Qaeda over the presence of non-Muslim troops in the Muslim holy land. Al-Udeid now hosts a 15,000-foot runway, large munitions stocks, and around 9,000 troops and contractors who are coordinating much of the new war in Iraq and Syria.

Kuwait has been an equally important hub for Washington’s operations since U.S. troops occupied the country during the first Gulf War. Kuwait served as the main staging area and logistical center for ground troops in the 2003 invasion and occupation of Iraq. There are still an estimated 15,000 troops in Kuwait, and the U.S. military is reportedly bombing Islamic State positions using aircraft from Kuwait’s Ali al-Salem Air Base.

As a transparently promotional article in the Washington Post confirmed this week, al-Dhafra Air Base in the United Arab Emirates has launched more attack aircraft in the present bombing campaign than any other base in the region. That country hosts about 3,500 troops at al-Dhafra alone, as well as the Navy's busiest overseas port.  B-1, B-2, and B-52 long-range bombers stationed on Diego Garcia helped launch both Gulf Wars and the war in Afghanistan. That island base is likely playing a role in the new war as well. Near the Iraqi border, around 1,000 U.S. troops and F-16 fighter jets are operating from at least one Jordanian base. According to the Pentagon’s latest count, the U.S. military has 17 bases in Turkey. While the Turkish government has placed restrictions on their use, at the very least some are being used to launch surveillance drones over Syria and Iraq. Up to seven bases in Oman may also be in use.

 

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Bahrain is now the headquarters for the Navy’s entire Middle Eastern operations, including the Fifth Fleet, generally assigned to ensure the free flow of oil and other resources though the Persian Gulf and surrounding waterways. There is always at least one aircraft carrier strike group -- effectively, a massive floating base -- in the Persian Gulf. At the moment, the U.S.S. Carl Vinson is stationed there, a critical launch pad for the air campaign against the Islamic State. Other naval vessels operating in the Gulf and the Red Sea have launched cruise missiles into Iraq and Syria. The Navy even has access to an “afloat forward-staging base” that serves as a “lilypad” base for helicopters and patrol craft in the region.

In Israel, there are as many as six secret U.S. bases that can be used to preposition weaponry and equipment for quick use anywhere in the area. There’s also a “de facto U.S. base” for the Navy’s Mediterranean fleet. And it’s suspected that there are two other secretive sites in use as well. In Egypt, U.S. troops have maintained at least two installations and occupied at least two bases on the Sinai Peninsula since 1982 as part of a Camp David Accords peacekeeping operation.

Elsewhere in the region, the military has established a collection of at least five drone bases in Pakistan; expanded a critical base in Djibouti at the strategic chokepoint between the Suez Canal and the Indian Ocean; created or gained access to bases in Ethiopia, Kenya, and the Seychelles; and set up new bases in Bulgaria and Romania to go with a Clinton administration-era base in Kosovo along the western edge of the gas-rich Black Sea.

Even in Saudi Arabia, despite the public withdrawal, a small U.S. military contingent has remained to train Saudi personnel and keep bases “warm” as potential backups for unexpected conflagrations in the region or, assumedly, in the kingdom itself. In recent years, the military has even established a secret drone base in the country, despite the blowback Washington has experienced from its previous Saudi basing ventures.

Dictators, Death, and Disaster

The ongoing U.S. presence in Saudi Arabia, however modest, should remind us of the dangers of maintaining bases in the region. The garrisoning of the Muslim holy land was a major recruiting tool for al-Qaeda and part of Osama bin Laden’s professed motivation for the 9/11 attacks. (He called the presence of U.S. troops, “the greatest of these aggressions incurred by the Muslims since the death of the prophet.”) Indeed, U.S. bases and troops in the Middle East have been a “major catalyst for anti-Americanism and radicalization” since a suicide bombing killed 241 marines in Lebanon in 1983. Other attacks have come in Saudi Arabia in 1996, Yemen in 2000 against the U.S.S. Cole, and during the wars in Afghanistan and Iraq. Research has shown a strong correlation between a U.S. basing presence and al-Qaeda recruitment.

Part of the anti-American anger has stemmed from the support U.S. bases offer to repressive, undemocratic regimes. Few of the countries in the Greater Middle East are fully democratic, and some are among the world’s worst human rights abusers. Most notably, the U.S. government has offered only tepid criticism of the Bahraini government as it has violently cracked down on pro-democracy protestors with the help of the Saudis and the United Arab Emirates (UAE).

 

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Beyond Bahrain, U.S. bases are found in a string of what the Economist Democracy Index calls “authoritarian regimes,” including Afghanistan, Bahrain, Djibouti, Egypt, Ethiopia, Jordan, Kuwait, Oman, Qatar, Saudi Arabia, UAE, and Yemen. Maintaining bases in such countries props up autocrats and other repressive governments, makes the United States complicit in their crimes, and seriously undermines efforts to spread democracy and improve the wellbeing of people around the world.

Of course, using bases to launch wars and other kinds of interventions does much the same, generating anger, antagonism, and anti-American attacks. A recent U.N. report suggests that Washington’s air campaign against the Islamic State had led foreign militants to join the movement on “an unprecedented scale.”

And so the cycle of warfare that started in 1980 is likely to continue. “Even if U.S. and allied forces succeed in routing this militant group,” retired Army colonel and political scientist Andrew Bacevich writes of the Islamic State, “there is little reason to expect” a positive outcome in the region. As Bin Laden and the Afghan mujahidin morphed into al-Qaeda and the Taliban and as former Iraqi Baathists and al-Qaeda followers in Iraq morphed into IS, “there is,” as Bacevich says, “always another Islamic State waiting in the wings.”

The Carter Doctrine’s bases and military buildup strategy and its belief that “the skillful application of U.S. military might” can secure oil supplies and solve the region’s problems was, he adds, “flawed from the outset.” Rather than providing security, the infrastructure of bases in the Greater Middle East has made it ever easier to go to war far from home. It has enabled wars of choice and an interventionist foreign policy that has resulted in repeated disasters for the region, the United States, and the world. Since 2001 alone, U.S.-led wars in Afghanistan, Pakistan, Iraq, and Yemen have minimally caused hundreds of thousands of deaths and possibly more than one million deaths in Iraq alone.

The sad irony is that any legitimate desire to maintain the free flow of regional oil to the global economy could be sustained through other far less expensive and deadly means. Maintaining scores of bases costing billions of dollars a year is unnecessary to protect oil supplies and ensure regional peace -- especially in an era in which the United States gets only around 10% of its net oil and natural gas from the region. In addition to the direct damage our military spending has caused, it has diverted money and attention from developing the kinds of alternative energy sources that could free the United States and the world from a dependence on Middle Eastern oil -- and from the cycle of war that our military bases have fed.

David Vine, a TomDispatch regular, is associate professor of anthropology at American University in Washington, D.C. He is the author of Island of Shame: The Secret History of the U.S. Military Base on Diego Garcia. He has written for the New York Times, the Washington Post, the Guardian, and Mother Jones, among other publications. His new book, Base Nation: How U.S. Military Bases Abroad Harm America and the World, will appear in 2015 as part of the American Empire Project (Metropolitan Books). For more of his writing, visit www.davidvine.net.

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Copyright 2014 David Vine

dimanche, 23 novembre 2014

Defective Faith

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Defective Faith

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Review of Malcolm D. Magee, What the World Should Be: Woodrow Wilson and the Crafting of a Faith-Based Foreign Policy (Baylor University Press, 2008), x + 189 pgs., hardcover.

9781602580701_p0_v2_s260x420.jpgAlthough I purchased this book soon after it was published, other commitments compelled me to add it to my mountainous stack of books “to be read.” Since this year is the one hundredth anniversary of World War I, and I have already reviewed two books on World War I (Jack Beatty’s The Lost History of 1914 and Philip Jenkins’ The Great and Holy War), I figured that if I was ever going to read What the World Should Be, I might as well read it this year.

George W. Bush was not the first president to have a “faith-based” foreign policy. Most people know that Woodrow Wilson (1856-1924) was the U.S. president from 1913 to 1921. Some perhaps know that he was the governor of New Jersey from 1911 to 1913. But few probably know that he was the son of a Presbyterian minister, president of Princeton University—then a Presbyterian institution that had always been headed by clergymen until Wilson—from 1902 to 1910, and had a faith-based policy of his own.

But like the faith-based foreign policy of Bush, Wilson’s was shaped by a defective faith.

Malcolm Magee is the director of The Institute for the Study of Christianity and Culture, “an academic research organization,” not “affiliated with any church or religious organization,” that “examines the intersection of religion, and particularly the Christian faith, and its surrounding culture.”

He doesn’t specifically say in his important and insightful book What the World Should Be: Woodrow Wilson and the Crafting of a Faith-Based Foreign Policy (hereafter What the World Should Be) why he became so interested in Wilson, but it is clear that Wilson among all the U.S. presidents is the president who is the most suitable candidate for studying the intersection of religion and culture

Magee plainly states the book’s thesis in his introduction: “The thesis of this book is that the future president was immersed in a particular Princeton and Southern Presbyterian tradition that he absorbed, quite literally, at the knees of his father, Joseph Ruggles Wilson, his devout mother, Janet Woodrow Wilson, and the religiously active clergy, family, and friends he was surrounded by from his youth onward.”

What the World Should Be “is an attempt to let Wilson be Wilson, the man who throughout his life used such terms as covenant and freedom not in terms of their modern secular definitions but in terms of a very specific Calvinist rhetorical tradition, one largely unfamiliar today, especially among scholars of American foreign relations.”

After his important introduction, Magee develops his thesis in four chapters:

1. The Development of Woodrow Wilson’s Thought to 1913

2. The Challenge of the Present Age: The Persistence of the International Order

3. Keeping to the Principles in Peace and War

4. Negotiating the Tablets of Stone

After a brief epilogue, there are four appendixes, notes, a bibliography, and an index.

Magee deems Wilson to be “one of the most complicated individuals to occupy the White House.” To understand Wilson and his approach to foreign policy “requires an awareness of the religious convictions that informed his world view, his ideals, his assumptions and prejudices.” Wilson’s “religion was inseparable from the other aspects of his philosophy.” Magee believes that John Maynard Keynes’ “insight” that Wilson “thought like a Presbyterian minister, with all the strengths and weaknesses of that manner of thinking” is “missing, for the most part, from modern historical scholarship concerning U.S. foreign relations during the Wilson presidency.”

Wilson, who supported the views of his uncle James Woodrow on Theistic Darwinism (see Gary North for more detail on this), “believed the United States was divinely chosen to do God’s will on earth.” The United States was the “redeemer nation” destined by God to “instruct and lead the world.” While president of Princeton, Wilson said in a speech that the mighty task before us was “to make the United States a mighty Christian nation, and to Christianize the world.” Wilson viewed himself as “the divinely appointed messenger.” The United States was his parish, and he would “be an evangelist, a missionary, for the export of Christian democracy.” He compared himself to the prophet Ezekiel. He equated patriotism with Christianity and the United States with God’s chosen people.

What is of most interest in What the World Should Be is how Wilson viewed himself and the United States during World War I. He said soon after the war began that it “may have been a godsend.” Comments Magge: “He was unshaken by the conflict since, despite the carnage, it seemed to open possibilities for his own mission to bring God’s order to the world. He was called by God.” Being “predisposed to be an Anglophile,” Wilson interpreted information “in a way that favored British interests and penalized Germany while continuing to believe that he and the country were being absolutely neutral.” Wilson had some strange ideas about neutrality. His “active” neutrality “allowed America to act on behalf of the righteous.” The United States would “use its power as an aggressive neutral to conquer the forces of disorder and selfishness in the world on all sides.” Wilson referred to his policy of neutrality as the “peaceful conquest of the world.” U.S. neutrality would “conquer, convert, and change the nations.” The United States was chosen by God to be the “mediating nation of the world.” America was the “house of the Lord” and the “city on a hill.” The entrance of the United States into the war meant “salvation” to the Allies.” Wilson believed in using “neutral force to mediate peace.” Even as American soldiers were dying in Europe, the United States was “neutral in spirit” in fighting a “righteous war.” Naturally, before he led the country into war, Wilson advocated an increase in the military, the reserves, and military spending, but “purely for defense.” If war became necessary, it “must be a peacemaking war.” He wanted a “new international order” that would prevent such a war from happening in the future. The Versailles Treaty would allow him as president to “do great good for the downtrodden inhabitants of the world.” The paternalistic Wilson had a tendency to “see the nonwhite peoples as being in need of instruction.”

Everything that Magee says about Wilson’s religious political ideas is well documented, and he writes in a neutral tone. The problem with Wilson, as I see it, is not that he rejected his faith, but that his faith was defective. For another old-time Presbyterian whose views were contrary to those of Wilson, see J. Gresham Machen (1881-1937), a New Testament scholar who taught at Princeton Theological Seminary from 1906 to 1929.

There are only two redeeming things about Wilson. One, he vetoed the Volstead Act, but his veto was overridden. And two, he criticized the 1846 Mexican War, but later sent U.S. troops to Mexico in 1914. And, of course, we can “thank” Wilson for the signing into law the Federal Reserve Act and the Revenue Act of 1913.

For a recent analysis of Wilson that is anything but neutral, see Judge Napolitano’s Theodore and Woodrow: How Two American Presidents Destroyed Constitutional Freedoms.

Niet VS, maar Iran stopte ISIS in Irak

Edward Azadi:

Niet VS, maar Iran stopte ISIS in Irak

Iraanse troepen in Irak, terug van nooit echt weggeweest

Ex: http://www.doorbraak.be

Juni 2014: ISIS neemt Mosul in: de 2de grootste stad van Irak. Het Iraaks leger slaat op de vlucht, en laat veel van haar wapens achter. September 2014: In Parijs komen vertegenwoordigers uit meer dan 30 landen samen om een coalitie te smeden in de strijd tegen ISIS. Iran is niet uitgenodigd. 

Volgens Franse diplomaten is Iran niet welkom op uitdrukkelijke vraag van een aantal Arabische landen. Maar ook de VS zijn duidelijk: er kan geen sprake zijn van samenwerking met Iran. November 2014: Volgens de krant Washington Post schrijft President Obama een brief naar Ayatollah Khamenei, waarin hij de deur opent voor een militaire samenwerking nadat er een akkoord wordt bereikt over Iraans nucleaire programma. Iran bevestigd de ontvangst van de brief, het Witte Huis wil in een reactie enkel kwijt dat hun standpunt ongewijzigd is: de VS werken niet militair samen met Iran. Maar intussen stapelen de bewijzen zich op dat Iran wel degelijk militair actief is in Irak. En dat is geen nieuws. Iran heeft al jaren 'boots on the ground' in haar buurland.

Tussen september 1980 en augustus 1988, vochten Irak en Iran een bloedige oorlog uit. Saddam Hoessein veronderstelde dat na Iran militair verzwakt uit de Islamitische Revolutie gekomen was, en probeerde een deel van het land te annexeren. Maar hij misrekende zich. Iran vocht vurig terug. Saddam Hoessein had op papier een sterker leger, en hij had de steun van het Westen. Maar Ayatollah Khomeini had meer kanonnenvlees in de strijd te werpen. Het conflict zou eindigen op een 'Status quo ante bellum'. Een uitkomst waarvoor honderdduizenden doden vielen, waaronder 95 000 Iraanse kindsoldaten.

Net zoals Irak tijdens de oorlog de steun krijgt van de Iraanse Volksmoedjahedien, gaat ook Iran op zoek naar Iraakse bondgenoten. Iran richt verschillende Sjiitische milities op in Irak, waaronder de Badr Brigades. Iraakse Sjiieten vechten met Iraanse wapens, en onder bevel van Iraanse officieren, tegen Saddam Hoessein, en blijven dat ook doen na 1988. De opstand van 1991, de Koerdische burgeroorlog of de Amerikaanse inval in 2003: telkens er in Irak een gewapend conflict losbarst, zijn de Badr Brigades en andere Sjiitische milities erbij betrokken.

Na de omverwerping van het regime van Saddam Hoessein, vormt de Badr Brigade zich om tot de 'Badr Organisatie': een politieke beweging. Officieel leggen ze de wapens neer. Leden van de voormalige brigades, sluiten zich bij het Iraakse leger aan. Maar in werkelijkheid behoudt de Badr Organisatie een militaire vleugel. Sinds de opmars van ISIS, komen ze daar ook opnieuw openlijk voor uit. Hadi Al-Amiri, leider van de Badr Organisatie en minister van Transport in de Iraakse regering, vertelt trots in interviews met Westerse media hoe zijn Badr milities de opmars van ISIS hebben gestopt. Omwille van de militaire successen van Badr (of misschien omwille van de militaire catastrofes van het Iraakse leger) plaatste Eerste Minister Nouri al-Maliki alle Iraakse troepen in de provincie Diyala onder het commando van Al-Amiri. Het ziet er niet naar uit dat de huidige Eerste Minister Haider al-Abadi die beslissing zal terugdraaien. Ook hij heeft de steun van de Badr Organisatie hard nodig. En met de steun van Badr, komt de steun van Iran. In de woorden van Al-Amiri: 'Zonder de hulp van Iran, was ISIS nu al in Bagdad'.

Maar Iran is ook rechtstreeks actief in buurland Irak. Qasem Soleimani stond tot augustus 2014 aan het hoofd van de Quds Eenheid: een speciale eenheid van de Iraanse Revolutionaire Garde. Hij was eerder al actief in Libanon en Syrië, en staat erom bekend de publiciteit te schuwen. Maar sinds augustus duikt hij geregeld op in foto's, genomen in Irak, en gepubliceerd in Iraanse media. De boodschap is duidelijk: de Quds Eenheid is in Irak, en Iran wil dat de wereld dat weet. De Quds trainen Iraakse soldaten, Sjiitische milities en Koerdische Peshmerga. Ze voorzien hen van wapens en munitie, en zouden ook deelnemen aan gevechten. Bronnen binnen de Iraakse regering bevestigden aan de BBC dat het niet zozeer de luchtbombardementen zijn die de ISIS opmars hebben gestopt, maar wel het snelle optreden van Iran.

Ook ISIS zelf bevestigt de aanwezigheid van Iran. De organisatie verspreidt foto's van een neergehaalde Iraanse verkennings-drone. En terwijl de VS officieel een samenwerking met Iran blijven uitsluiten, laat Australië weten dat ze 'gezien de aard van de dreiging', geen graten zien in een samenwerking met de Islamitische Republiek. Volgens het Australische ministerie van defensie is het algemeen geweten dat Irak de hulp gevraagd heeft van Iran in de strijd tegen ISIS. De Australische houding is niet onbelangrijk, aangezien het land met 200 speciale eenheden deelneemt aan de internationale coalitie tegen ISIS.

Maandag 24 november verloopt de deadline om tot een akkoord te komen in de onderhandelingen rond het Iraanse nucleaire programma. De VS lijken elke mogelijke samenwerking met Iran in de strijd tegen ISIS te laten afhangen van het bereiken van een akkoord. Maar intussen is de realiteit dat Iran al volop militair actief is in Irak. En eigenlijk is dat sinds de Iraans-Iraakse oorlog nooit anders geweest. Als het Westen iets wil bereiken in Irak, dan zal het met de factor Iran rekening moeten houden. Met of zonder nucleair akkoord.

Foto: Qasem Soleimani poseert met Peshmerga in Irak. Bron: tadbirkhabar.com

Elections américaines de mi-mandat

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Elections américaines de mi-mandat

L'Europe comprendra vite son malheur

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Si elle continue à croire que le « modèle américain » doit continuer de s'imposer à ses institutions, et que les objectifs politiques que va proposer la nouvelle majorité républicaine doivent devenir les siens, l'Europe comprendra vite son malheur.
Les thèmes sur lesquels, tant bien que mal, les gouvernements européens avaient commencé à s'entendre, seront directement combattus par Washington. N'abordons pas ici les questions de politique internationale, les rapports avec la Russie, la lutte contre le prétendu Etat islamique, mais des questions beaucoup plus générales, intéressant directement l'avenir du monde et par conséquent le sort des citoyens européens eux-mêmes. Mentionnons ici quelques uns des mots d'ordre sur lesquels se sont fait élire sénateurs et députés:

* Le réchauffement climatique est un mythe. Sur ce thème se sont retrouvés la plupart des Républicains, mais aussi un certain nombre de Démocrates. Il faut donc continuer à extraire le maximum de combustibles fossiles, pétrole et gaz. L'Amérique doit refuser de se rapprocher d'autres grands ensembles, Chine, Inde, Europe qui s'efforcent de trouver d'autres voies de développement.

* La crise financière mondiale de 2008 et ses suites n'ont pas existé, ou du moins les institutions financières de Wall Street n'y ont pris aucune responsabilité. Ce furent les interventions des gouvernements qui ont provoqué les dysfonctionnements. Il ne faut donc pas prétendre contrôler les banques et les bourses, il faut laisser la Banque fédérale de réserve continuer à jouer librement avec le dollar en appui des stratégies américaines.

* Le monde doit s'organiser en un vaste système de libre échange et de déréglementation, dont l'Amérique sera le centre, s'appuyant vers l'Europe sur le Traité de Libre-échange Transatlantique et vers le Pacifique sur le Partenariat trans-Pacifique, une troisième zone vers l'Amérique latine étant en cours de négociation.

* Les services de santé et les systèmes de sécurité sociale doivent plus que jamais être privatisés, soit au profit d'entreprises ne s'adressant qu'aux plus riches, soit au profit de Fondations dite charitables (telle celle de Bill et Melinda Gates) qui sous une apparence plus désintéressée, poursuivent exactement le même objectif. En Afrique de l'ouest aujourd'hui, confrontée à l'épidémie d'Ebola, aucun effort ne sera donc fait pour redresser des structures hospitalières déjà largement démantelées sous l'influence du modèle libéral prédominant dans les pays concernés.

* Plus généralement les services publics, dans quelque domaine qu'ils interviennent, notamment en matière de grands équipements collectifs, d'enseignement et même de sécurité-défense, sont des sources de mauvaise gestion et de gaspillage. Il faut partout laisser jouer la libre-entreprise.

* En conséquence, plus que jamais, où que ce soit dans le monde, les gouvernements doivent continuer à réduire leurs dépenses (tighten their belts, selon l'aimable expression du représentant John Boehner bientôt speaker de la Chambre). Il faudra évidemment aussi cesser de vouloir réformer la fiscalité, en prétendant faire payer les riches. Plus généralement il faudra cesser de légiférer.

La démocratie du dollar-roi

Obama, défendait-il des politiques différentes? Sans doute pas, malgré les apparences. Il a été dès sa nomination l'otage consentant de la finance. Néanmoins il n'affichait pas avec la même brutalité les objectifs qui seront ceux de la nouvelle majorité. Mais pourquoi Sénateurs et Représentants, quasi unanimement et sans le moindre esprit critique, se préparent-ils face à un monde qui bouge, face aux Brics, à imposer à l'Amérique une posture qui la fera inévitablement rejeter plus encore qu'actuellement par ceux qui veulent se faire enfin entendre?

La réponse n'est pas compliquée. Un article du New York Times 1), pourtant journal peu enclin à s'opposer, est révélateur. Jamais autant de millions de dollars n'ont été dépensés lors des dernières élections par les grands intérêts financiers pour faire élire les défenseurs de l'ultra-libéralisme et déconsidérer leurs adversaires. A ce niveau, la démocratie politique corrompue par l'argent se révèle plus que jamais un cancer.


1) New York Times.  Dark money helped win the Senate

http://www.nytimes.com/2014/11/09/opinion/sunday/dark-money-helped-win-the-senate.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&module=c-column-top-span-region&region=c-column-top-span-region&WT.nav=c-column-top-span-region&_r=0

 

Jean Paul Baquiast

Freedom and Democracy Are No Excuse for U.S. Interventions Overseas

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Freedom and Democracy Are No Excuse for U.S. Interventions Overseas

d8b053a37230b5a812021e59d390ed7280f4b26681c68faa5ae3f05ca281420e.jpgWhen U.S. governments take Americans into war, we hear them justify it as a fight for freedom. Often they rationalize it as an anti-tyranny fight, a pro-peace fight and a pro-democracy fight.

Freedom appeals to Americans. It is a core American value, even if it’s not honored in practice here at home.

When politicians use freedom to justify war, they are making an emotional, not a reasoned, appeal. Why? It’s because freedom, while a good thing, is never alone a sufficient reason for the government to commit Americans to a fight for freedom in some foreign land. The war may cost Americans more than they benefit, and America’s wars have. American interventions may cost foreigners more than they gain, and America’s interventions have.

To justify American interventions on grounds of reason or rational interest, the government needs to present arguments. Costs and benefits have to enter the picture. Leaders are reluctant to make such arguments for fear of exposing their war policies as lacking justification from the point of view of American welfare. When they do present their arguments, they are invariably faulty, weak, deficient, exaggerated, illogical and mistaken. They are nonsense. Leaders cannot tell Americans what their real reasons for intervention are, if indeed they themselves are aware of them.

President Truman addressed the nation several times about American intervention in South Korea, such as on July 19, 1950 and September 1, 1950. He made the case for sending American armed forces to Korea. Consequently, between 1950 and 1953, Americans lost 33,686 dead and suffered 92,134 wounded.

The July address made a domino theory argument:

“This attack has made it clear, beyond all doubt, that the international Communist movement is willing to use armed invasion to conquer independent nations. An act of aggression such as this creates a very real danger to the security of all free nations.”

We now know that great doubt surrounded the meaning of the North Korean attack and its motivation. We now know that there was no monolithic international Communist movement, and that this imagined entity was not on any march to conquer independent nations of which South Korea was the first. There was no “very real danger” to America’s national security or other free nations far from Korea.

Truman went on with a freedom appeal: “This [attack] is a direct challenge to the efforts of the free nations to build the kind of world in which men can live in freedom and peace.”

The assertion he made is that war in Korea somehow undermined the work of other nations to live in freedom and peace. Somehow a war anywhere challenges peace everywhere. This linkage makes no obvious sense unless the war in question is the work of an incipient or active empire that has the intent of territorial expansion. Regional wars do not routinely meet that condition. North Korea was not such a power.

However, despite the limited nature of the war, Truman argued a second domino theory version:

“The free nations have learned the fateful lesson of the 1930′s. That lesson is that aggression must be met firmly. Appeasement leads only to further aggression and ultimately to war.”

The lessons of the 1930s are that America should not have entered World War I, should not have created a monetary system that led to inflation and a Great Depression, and should have stayed out of Europe’s wars. The victors in World War I should not have imposed a draconian peace at Versailles. Not all aggressions must be met by American force. Not all neutrality is appeasement. Not all aggression creates further aggression. Not all situations parallel those in the 1930s. Not all dictators are Hitlers. Truman’s domino theory of appeasement did not justify American intervention in Korea.

Truman’s September address deepened his appeals. He added that the war was for the sake of peace, and he embedded the freedom appeal in the millennia of history:

“These men of ours are engaged once more in the age-old struggle for human liberty. Our men, and the men of other free nations, are defending with their lives the cause of freedom in the world. They are fighting for the proposition that peace shall be the law of this earth.”

This passage includes an appeal to universal, earth-wide law and order, brought about by American soldiers in Korea.

Truman appealed again to a third domino theory: “If the rule of law is not upheld we can look forward only to the horror of another war and ultimate chaos.” The argument is that without someone like America upholding the international rule of law of the UN, war and chaos will result.

This theory is false. Not only have U.S. interventions created war and chaos, but many wars have been launched after 1950 despite the fact that the U.S. government chose to intervene in Korea, Vietnam and other places, with or without international approval.

Such welcome peace as there has been as compared with the two world wars has causes far afield from the U.S. intervening to keep the peace or intervening in places like Korea, Vietnam, Yugoslavia, Iraq, Libya, Syria, Mali, Yemen, Afghanistan, and Ukraine.

The upholding of international law by American force, a pax Americana, is imaginary. This is neither a necessary condition for peace nor a sufficient condition for peace.

524dc7abe691b226d3c4428e_736.jpgTo gain domestic support for an unpopular war, Truman raised the ante in his freedom appeal:

“It is your liberty and mine which is involved. What is at stake is the free way of life–the right to worship as we please, the right to express our opinions, the right to raise our children in our own way, the right to choose our jobs, the fight to plan our future and to live without fear. All these are bound up in the present action of the United Nations to put down aggression in Korea.

“We cannot hope to maintain our own freedom if freedom elsewhere is wiped out. That is why the American people are united in support of our part in this task.”

None of these exaggerations were true in 1950. None are true in 2014. They are no more true than the recent false idea that jihadists are intent on wiping out American freedoms.

Lyndon Baines Johnson continued the same rhetoric in his message to Congress of August 5, 1964:

“1. America keeps her word. Here as elsewhere, we must and shall honor our commitments.

“2. The issue is the future of southeast Asia as a whole. A threat to any nation in that region is a threat to all, and a threat to us.

“3. Our purpose is peace.. We have no military, political, or territorial ambitions in the area.

“4. This is not just a jungle war, but a struggle for freedom on every front of human activity.”

His point #1 adds a new rationale, which is the circular rationale that we will fight to maintain our credibility, having earlier made a statement or signed a treaty that we would fight. This is not an independent justification.

#2 is a domino theory, and #4 is Truman’s grandiose idea that this particular war is a much larger war to defend freedom. Truman’s idea no doubt has earlier roots too. #3 is an argument that we can go into this war because we have no ambitions but the noble one of peace. This argument is as false as the others. There are always other ambitions that may be called imperial.

Bill Clinton’s rhetoric on intervention in Kosovo is like that of his predecessors. He invoked the appeasement theory, once again referring to the irrelevant Hitler analogy. He provided a twist on a domino theory by worrying about the conflict spreading to neighboring lands. (This argument hasn’t bothered Bush or Obama In the Middle East.)

And Clinton added a new argument that American prosperity depended on Europe being “safe, secure, free, united, a good partner”. Whew! War for international bankers and international companies! Kosovo matters!

This argument is highly implausible, and it never explains why Europeans cannot intervene on their own if Kosovo’s so important. Now, just extend Clinton’s argument to all the rest of the world in which Americans have trade and investment relations and you have the makings of interventions anywhere on the planet.

The question arises as to whether the U.S. government exists to further American economic relations with the rest of the world, using war as one means. This is hardly what is meant by keeping the peace or defending the nation.

As for Bush, let us note one phrase in his Iraq speech that echoes Truman:

“Intelligence gathered by this and other governments leaves no doubt that the Iraq regime continues to possess and conceal some of the most lethal weapons ever devised.”

Bush’s phrase “leaves no doubt” eerily matches Truman’s “beyond all doubt”. Bush was totally wrong on this score, as wrong as was Truman in his day. Presidents have to make big and unproven claims because they are taking America into war, and war is big. They do not have to be false claims. Why then are they false? After all, in his speech, LBJ lied about the Gulf of Tonkin, as the U.S. Navy detailed account now admits:

“Questions about the Gulf of Tonkin incidents have persisted for more than 40 years. But once-classified documents and tapes released in the past several years, combined with previously uncovered facts, make clear that high government officials distorted facts and deceived the American public about events that led to full U.S. involvement in the Vietnam War.”

This rhetoric, this emotional appeal to intervene militarily in some remote land for the preservation of freedom in America, continues to this day. This is Hillary Clinton:

“There really is no viable alternative. No other nation can bring together the necessary coalitions and provide the necessary capabilities to meet today’s complex global threats.”

“The things that make us who we are as a nation — our diverse and open society, our devotion to human rights and democratic values — give us a singular advantage in building a future in which the forces of freedom and cooperation prevail over those of division, dictatorship and destruction.”

Like Truman, Hillary still wrongly thinks that American forces are necessary and sufficient to produce peace. Additionally, she adds that only America is capable of this task, i.e., America is the indispensable nation in keeping the peace. Icing on the cake is her belief  that America has a comparative advantage in understanding and therefore implementing freedom and cooperation.

Wow! Aren’t we Americans great?!

Hillary’s rhetoric is unanchored to reality. She sweeps under the rug the long list of U.S. foreign policy debacles while grossly impugning and insulting the peoples of other lands.

It is easy for war advocates to speak of spreading freedom and democracy or defending them. This is a justification for possibly making war that is altogether too vague and too broad. This justification can never suffice for such legislation because a multitude of foreign situations fall into these categories or can be construed as falling into these categories. Specific interference by the U.S. needs specific justification, but when has that justification been accurate? Not in the case of Vietnam, not in Iraq, not in Serbia, not in Afghanistan, not in Korea, and not even in World War I. The U.S. interference that led to Pearl Harbor is another instance.

Is it the policy of the U.S. government to assure freedom and democracy in every land on earth and for all of its peoples? This is a practical impossibility that results in continual war. If it ever succeeded, the result would be global tyranny. Have Americans appointed themselves the unilateral and universal crusaders and administrators of freedom and democracy? This role is impossible too. It runs up against the individual developments in one nation after another. It runs aground on the ambiguities of what freedom means, what democracy means, and the flaws of democracy. It runs aground on the self-interests and imperial interests of those who control the U.S. government. This too is why freedom and democracy are not sufficient arguments for interventions.

Those who want to justify U.S. interference in Ukraine or Syria or anywhere else cannot use freedom and democracy as justification. They do not hold up. Being invited in doesn’t hold up. Stopping an aggression doesn’t hold up. A supposed foreign need doesn’t hold up. Upholding a mutual defense treaty doesn’t hold up, for these are really guarantees of the protection of a U.S. military umbrella.

Freedom and democracy are invoked by American leaders in favor of interventions overseas as if they were arguments, when they are nothing more than emotional appeals. America has declared itself a god, indispensable and uniquely qualified. Americans collectively are the god. Americans will enforce freedom and democracy everywhere. America goes to war under the banner of peace, freedom and democracy. Heathens shall be converted by the sword if need be. The freedom appeal is religious. Just as people fall away from religions, they fall away from allegiance to endless wars. The preachers stir them back up and incite them with new enemies and new fears. Your freedoms are under attack. You must fight or chaos will follow.

One president after another uses the rhetoric of freedom and democracy to bolster the appeal of their wars and interventions. They use them by themselves and linked to actual arguments. The linked arguments are typically domino theories or appeasement theories. These are either known to be false at the time or shown to be false later. Presidents assert certainties and absence of doubts when in fact the circumstances surrounding events are clouded and much more complex than they allege.

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Should Americans believe what their presidents tell them when they make important war messages? The general answer seems to be that they should not. Do presidents systematically lie in their war messages? The answer is not clear. It is hard to assess this without deeper study of the circumstances surrounding their speeches. But because the messages are so faulty and mistaken as a rule, it appears that either presidents lie or else they intentionally exaggerate or else they believe in their own largely false rhetoric or else their information is poor. No matter what’s going on, the fact remains that if history is any guide, Americans should not believe what their presidents tell them when they ask them to go to war.

Common sense should tell Americans the same thing, not to believe these war messages, because most of the wars involve no direct attacks on America anyway. Germany didn’t attack the U.S. in either world war. Russia never attacked the U.S. during the Cold War. North Korea didn’t attack the U.S., and neither did Serbia, Vietnam, Iraq, Yemen, Pakistan, Afghanistan, Grenada, Libya, Panama, Haiti or Syria, all places in which the U.S. has intervened, usually accompanied by some sort of justifications coming out of the White House.

Partenariat transpacifique: la nouvelle ruse de Washington

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Partenariat transpacifique: la nouvelle ruse de Washington

Auteur : Daniel Zoubov
Ex: http://zejournal.mobi

Le partenariat transpacifique, ou TPP, est un ensemble de nouvelles règles économiques qui vont s'appliquer à 800 millions de personnes – les citoyens américains, mexicains, canadiens et japonais si Tokyo rejoignait les négociations – et encore 200 millions d'habitants de la région Asie-Pacifique.

Pour reprendre les propos de l'ex-premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, "le partenariat transpacifique n'est qu'une ruse des USA pour faire face à une probable continuation de la croissance économique chinoise, en réunissant dans la même poche tous les pays de la région Asie-Pacifique".

Une partie essentielle de l'accord est gardée secrète, à l'abri du regard de ceux qui seront justement soumis à ses dispositions. Cependant, certains termes ont fuité dans la presse et permettent de comprendre les intentions des États qui ont rédigé ce document, notamment sur la protection de l'environnement et de la propriété intellectuelle.

Dans la section "Mécanismes volontaires d'amélioration de la protection de l'environnement", les parties s'engagent à reconnaître que les "mécanismes souples construits sur une base de volontariat, comme un audit volontaire et la publication de ses résultats, les stimulations de marché, l'échange volontaire d'information et d'expérience et le partenariat public-privé peuvent contribuer à la création et au maintien d'un niveau élevé de protection de l'environnement et compléter les mesures nationales de réglementation".

Comprendre: une reddition totale face aux corporations énergétiques, qui risque d'entraîner des victimes humaines et des catastrophes écologiques d'envergure, comme les Américains et les Australiens ont pu s'en convaincre à leur dépens.

Le gouverneur de Caroline du Nord Pat McCrory, qui travaillait auparavant chez Duke Energy, appelait activement à renoncer au rôle régulateur de l’État dans la protection de l'environnement et à octroyer à la compagnie un droit d'"autorégulation". En février 2014, Duke Energy a été responsable du déversement de cendres de charbon et des égouts dans la rivière Dan, empoisonnant cette source d'eau pour des milliers d'habitants de l’État.

Sans entrer dans les détails des autres termes de cet accord, on comprend facilement que les auteurs du document ont été guidés par les intérêts des compagnies énergétiques. Le texte indique également que les gouvernements doivent encourager ces compagnies à promouvoir leurs produits en partant de "l'authenticité, de la véracité et en tenant compte des informations scientifiques et techniques". Les autorités américaines et canadiennes prônent aujourd'hui la production d'huile de schiste. La question est de savoir si ses consommateurs connaîtront la vérité sur la nuisance de ce procédé pour l'environnement. Ou si les gouvernements d'autres pays se soumettront également aux compagnies énergétiques en dissimulant la réalité.

Le sénateur républicain de l’État d'Oklahoma, James Inhofe, qui présidera la commission pour l'environnement et les travaux publics, insiste sur le fait que le réchauffement climatique est une "grandiose mystification". Inutile de dire que sa campagne électorale a été généreusement financée par l'oligarchie pétrolière et gazière, qui tirera beaucoup de profit du futur poste de son protégé. Le même profit se cache derrière les exigences américaines - que la "réglementation volontaire" soit la norme pour l'exploration et l'exploitation des sources d'énergie dans les pays du TPP.

La subordination de la protection de la santé et de l'environnement aux intérêts des multinationales, obtenue au cours de négociations secrètes, est présentée comme un moyen de développer l'économie de la région Asie-Pacifique.

Il se pourrait que les pays asiatiques participant à ces négociations tels que Brunei, la Malaisie, le Viêt Nam et Singapour utilisent ce fait comme moyen de pression sur la Chine. Avec pour objectif de parvenir à signer un accord sur la création de leur propre version du TPP – une zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP).

La tentative des USA de renforcer leur influence dans le bassin Pacifique ne s'arrête pas là. Ces dernières années, on note une intensification de la coopération militaire entre les USA, la Corée du Sud et le Japon - Séoul et Tokyo sont ainsi devenus les principaux alliés de Washington hors Otan.

L'ampleur de leur coopération militaire est un autre sujet. Dans le contexte de l'accord commercial, elle se présente comme une tentative agressive des USA de déstabiliser la situation dans la région tout en isolant et en encerclant la Chine et la Russie par une ceinture d'États amis de Washington.


- Source : Daniel Zoubov

samedi, 22 novembre 2014

Obama en Australie: une quasi déclaration de guerre à la Chine

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Obama en Australie: une quasi déclaration de guerre à la Chine

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Les commentaires faits par les médias concernant le sommet du G20 n'ont pas suffisamment insisté sur les propos tenus le 15 novembre par Barack Obama à l'Université de Queensland. On peut en fait y voir l'affirmation que les Etats-Unis utiliseront tous les moyens dont ils disposent, y compris sans doute des moyens militaires, pour empêcher la Chine de menacer l'hégémonie américaine en Asie-Pacifique.
Une bonne partie de son intervention a été consacrée à recenser les manoeuvres diplomatiques contre la Chine que Washington a menées depuis l'annonce par Obama du « pivot vers l'Asie » devant le parlement australien en 2011. Il s'est vanté de la manière dont les Etats-Unis ont renforcé leurs liens avec le Japon, la Corée du Sud et les Philippines, ont ouvert de nouvelles bases en Australie et à Singapour, ont encouragé l'Inde à jouer un plus grand rôle militaire dans la région et poursuivi des relations plus serrées avec le Vietnam, la Malaisie et la Birmanie.

Il a souligné que le pivot vers l'Asie était indissociable de la guerre menée par les Etats-Unis au Moyen-Orient, de ses interventions en Ukraine contre la Russie et de l'escalade des opérations menées en Afrique sous le mot d'ordre de la lutte contre le virus Ebola. Il a demandé en conséquence que le pivot, autrement dit le rééquilibrage des engagements militaires américains vers l'Asie ne consiste pas seulement à ce que les Etats-Unis s'investissent davantage en Asie, mais aussi que la région Asie-Pacifique s'investisse plus avec eux dans le monde entier. A l'encontre de la Chine, il a répété que Pékin devait « adhérer aux mêmes règles que les autres pays » pour éviter tout conflit.

Obama a précisé ce que devaient être selon lui ces règles. « Nous pensons qu'un ordre de sécurité efficace pour l'Asie ne doit pas être basé sur les sphères d'influence, la coercition ou l'intimidation des grands pays envers les petits, mais sur des alliances pour la sécurité mutuelle, un droit international et des normes internationales qui sont respectées. ». L'Amérique défend « l'ouverture des marchés et un libre négoce qui soient équitables et libres » En termes à peine diplomatiques il voulait ainsi stigmatiser l'action de la Chine à l'égard des autres pays de la zone. Il ne mentionnait évidemment pas les sphères d'influence que l'Amérique avait développé dans cette région du monde immédiatement après sa défaite au Viet-Nam. Il n'a pas insisté non plus sur le fait que l'Amérique cherche à former des blocs commerciaux discriminatoires tels le partenariat transatlantique (Trans-Pacific Partnership, TPP) qui exclura la Chine et forcera ses membres à accepter les termes fixés par les entreprises américaines.

La démocratie à la mode américaine

Les principaux alliés en Asie, courtisés par Obama, sont l'Australie et le Japon. Il a été moins disert concernant la Corée du Sud, certainement soucieuse de conserver un minimum de bonnes relations avec la Chine. Personne malheureusement n'a osé lui rappeler que Washington n'avait jamais tenu compte du droit international dont il se vante pourtant d'être le garant. Le gouvernement américain se conduit sur la scène internationale avec un total mépris des lois, s'arrogeant le droit d'intervenir partout où il estime que ses prétendus intérêts nationaux sont menacés. L'ensemble de sa politique étrangère est fondé sur la coercition et l'intimidation. Reprendra-t-il en Asie une politique qu'il avait couramment pratiqué depuis des décennies en Amérique centrale et latine, et qu'il a depuis trois ans remise en service à l'est de l'Europe?

Dans l'intention évidente de donner des leçons à la Chine à la face du monde, Obama a déclaré: « Nous croyons en la démocratie – que l'unique source de légitimité est l'approbation de la population, que chaque individu est né libre et égal en droits, des droits inaliénables, et qu'il incombe aux gouvernements de faire valoir ces droits. » Or le monde commence à comprendre, même en Europe, pourtant profondément américanisée, que le gouvernement américain est au service d'une oligarchie financière contrôlant tous les aspects de la vie politique et qui a supervisé le renforcement d'un massif appareil de renseignement pour espionner le monde entier. Les Etats-Unis prennent de plus en plus le caractère d'un Etat policier, que dénoncent, mais jusqu'alors sans grand succès, un opposition libérale interne encore très minoritaire.

On peut se demander ce qu'il adviendrait si l'actuel gouvernement chinois décidait de contrer systématiquement les efforts de l'Amérique pour dominer encore plus qu'actuellement la zone Asie Pacifique. La Chine ne dispose pas de moyens militaires comparables, mais des réactions locales de type militaire pourraient être décidées pour pousser l'Amérique à une riposte armée massive, c'est-à-dire pour transformer en ennemis avérés de l'impérialisme américain 2 à 3 milliards d'asiatiques et d'indiens qui cherchent encore des accommodements entre les deux blocs.

Jean Paul Baquiast

lundi, 17 novembre 2014

États-Unis: de McDo à Coca, le lent déclin des icônes de la malbouffe

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États-Unis: de McDo à Coca, le lent déclin des icônes de la malbouffe

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

 

Je ne suis pas certain que la place d’un fast-food soit au sein d’un hôpital“, raconte à l’AFP son ex-directeur, John Bluford, aujourd’hui retraité après avoir dirigé TMC pendant 15 ans.

C’était une décision fondée sur des raisons de santé. On s’est dit qu’on avait besoin de changer les règles du jeu et commencer à créer une culture de la santé“, se remémore-t-il.

Impensables dans les grands pays européens et notamment en France, ces partenariats se sont développés dans les années 90. Un peu moins d’une dizaine d’hôpitaux les ont rompus depuis cinq ans, date de début d’une campagne menée par l’ONG Corporate Accountability International.


Le centre pédiatrique Kosair dans le Kentucky (centre-est), qui avait fait entrer les “Big Mac” et autres Nuggets au chevet des patients dès son ouverture en 1986, a suivi l’exemple de TMC, confie à l’AFP Maggie Roetker, porte-parole de l’hôpital.

Désamour

Les ventes de McDonald’s, fondé en 1955, ont baissé de 3,3% aux Etats-Unis au dernier trimestre. La consommation de sodas est retombée l’an dernier aux niveaux de 1995, selon le centre de données spécialisé Beverage Digest. Les Américains qui buvaient en moyenne 51 gallons (1 gallon = 3,8 litres) de sodas en 1998 n’en buvaient plus que 44 gallons l’an dernier.

Cette baisse est encore plus marquée pour les boissons dites “light”: leurs ventes cumulées ont baissé de 6% aux Etats-Unis dans la foulée d’études controversées sur les effets supposés cancérigènes des édulcorants de synthèse comme l’aspartame.

Sollicités par l’AFP, ni McDonald’s, ni Coca-Cola ni PepsiCo n’ont donné suite.

On commence à voir poindre un désamour pour l’alimentation de masse au profit d’une cuisine faite maison“, analyse auprès de l’AFP le professeur et nutritionniste Keith-Thomas Ayoob de l’Albert Einstein College of Medicine à New York. “En tant que nutritionniste, je n’avais jamais pensé que la salade deviendrait à la mode dans ce pays“.

De plus en plus d’Américains font le lien entre la malbouffe, les sodas et les maladies comme l’obésité ou encore le diabète, assure à l’AFP Sriram Madhusoodanan de Corporate Accountability International. En décembre 2011, la ville californienne de San Francisco a obligé les chaînes de fast-food à augmenter la part de fruits et de boissons moins sucrées dans les menus pour enfants.

Ces efforts commencent à aboutir. Les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont annoncé fin février une baisse de 43% de l’obésité chez les enfants de 2 à 5 ans depuis 10 ans dans un pays où un fast-food est à tous les coins de rue.

Beaucoup reste à faire, selon l’organisation Trust for America’s Health: deux-tiers (68,5%) des adultes sont en surpoids ou obèses, selon son dernier rapport publié en septembre.

Nouvelles envies

L’industrie a “drastiquement réduit de 40% la part de sucre dans les sodas sur les dix dernières années“, défend auprès de l’AFP Christopher Gindlesperger, porte-parole de l’American Beverage Association, le lobby des producteurs de boissons. “Quand on regarde les données gouvernementales on voit que la part des calories issues des sodas n’est que de 4%“.

Mais le succès de la chaîne de restaurants Chipotle Mexican Grill symbolise les nouvelles envies du consommateur américain.

Créée en 1993, Chipotle affirme que ses “viandes ne sont pas élevées avec des hormones; nos légumes sont bio, cultivés par des producteurs locaux“, vante auprès de l’AFP Chris Arnold, un porte-parole. Ses ventes ont augmenté de 31% à 1,08 milliard au troisième trimestre et il se développe aussi en Europe.

McDonald’s laisse désormais les mains libres à ses franchisés mieux placés, selon lui, pour s’adapter aux goûts de leurs clients.

Mais pour Sriram Madhusoodanan, une réelle volonté de changement passe par “arrêter de cibler les enfants avec les jouets gratuits dans ses ‘Happy Meal’ et sa mascotte Ronald McDonald“. La chaîne Taco Bell a, elle, renoncé en juillet 2013 aux menus pour enfants.

Coca-Cola et PepsiCo multiplient les engagements à réduire davantage le sucre dans leurs boissons et se lancent dans les sodas fait-maison en s’associant aux spécialistes comme Keurig Green Mountain (Coca-Cola) ou SodaStream (PepsiCo) pour parer à la baisse des ventes. Un autre relais de croissance – les boissons énergisantes très prisées par les jeunes- s’offre également à eux.

Ils sont en train de changer. Ils doivent changer“, commente John Bluford.

AFP (via Le Parisien)