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lundi, 28 février 2011

Gaston Compère, l'écrivain wallon qui hisse le Duc "Karle le Hardi" au rang de mythe...

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Gaston Compère, l’écrivain wallon qui hisse le Duc « Karle le Hardi » au rang de mythe… après quelques autres et dans un contexte qui ne serait plus « politiquement correct »

Les thèmes de la littérature belge depuis Charles De Coster et son “Tijl Uilenspiegel” méritent d’être redécouverts, tant ils véhiculent un message identitaire fort. Voici un premier échantillon d’une recherche qui s’amorce dans nos cercles. Il y en aura d’autres.

par Benoît Ducarme

Après son indépendance en 1830, la Belgique s’est d’abord cherché une identité politique, voire une identité tout court, dans l’illusion d’un libéralisme constitutionnel présenté comme une panacée universelle, ensuite dans celle d’un industrialisme triomphant, idéologie progressiste des possédants, puis d’une littérature enracinée sans être niaise, ce qui demeure, in fine, la plus belle réussite des quatre-vingt premières années de cet Etat ouest-européen. Le libéralisme constitutionnel, parce qu’il est un libéralisme, a corrodé les âmes comme toutes les autres formes de libéralisme, dans la mesure où il a basculé rapidement dans un partage entre les factions politiciennes, toutes aussi cupides, intrigantes et myopes les unes que les autres. Arthur Moeller van den Bruck, le traducteur allemand de Dostoïevski, ne disait-il pas, que les peuples périssent du libéralisme ? L’industrialisme a généré des familles de grippe-sous bornés et incultes, dont les rejetons pourris continuent leur œuvre de déliquescence. Et le tissu industriel, lui, est parti à vau-l’eau en Wallonie, restructurations, « consolidations » à la Di Rupo et délocalisations aidant. En Flandre le tissu industriel est trop faible, trop axé sur les services, pour constituer une alternative. Seule la proximité des grands ports donne à la Flandre une bouffée d’air et un sursis. L’avenir ne s’annonce pourtant pas rose.

La révolution littéraire du 19ième siècle, avec Charles De Coster, Camille Lemonnier, Georges Eekhoud, Emile Verhaeren et Maurice Maeterlinck, est donc la seule chose qui subsiste, avec panache et avec honneur, de la Belgique triomphante de la fin du 19ième. Charles De Coster, avec son « Uylenspiegel », a créé le mythe d’une Flandre (et par extension d’une Belgique à dominante flamande), rebelle et espiègle, en lutte contre tous les pouvoirs abstraits, compassés, autoritaires. Lemonnier, dans la veine rabelaisienne, a réclamé le triomphe d’une « race au sang rouge campée sur des jarrets d’acier », avec des femmes généreuses sur le plan sexuel et aux formes marmoréennes, face aux « hystériques à face pâle et morose » du parisianisme et face à une bourgeoisie qui n’a qu’un destin : sombrer dans la fange la plus abjecte. Georges Eekhoud voulait, à son tour, l’avènement d’une humanité aux torses et aux mollets bien dessinés, prélude à celle que voulait Montherlant, avec la même connotation homosexuelle (ce militant pour l’émancipation homosexuelle était un nationaliste social, qui frayera avec l’activisme flamand en 1914-18, par amour pour l’Allemagne !). Eekhoud n’en demeurait pas moins un penseur national révolutionnaire qui appelait à une juste haine contre l’argent et contre ceux qui le servaient et à un amour chaleureux pour les hommes du peuple, sains et généreux. Emile Verhaeren, dont l’amour fut constant pour sa chère épouse, chantait les vertus du peuple, disait son effroi face à l’amplification constante des « villes tentaculaires » qui « hallucinaient les pauvres campagnes » et souhaitait l’avènement d’un socialisme esthète, appelé à triompher, avec Edmond Picard, des forces de l’argent. Car, Picard, avocat et chef de file du POB socialiste, était le précurseur d’un certain antisémitisme (il est d’ailleurs l’auteur d’une « Synthèse de l’antisémitisme »). Verhaeren lui-même devrait répondre aujourd’hui de son poème « Croisade », devant un tribunal constitué selon la « Loi Moureaux » ou une « dix-septième chambre » de Paris, celle qui a eu l’effroyable ignominie de condamner Brigitte Bardot et Guillaume Faye. Les temps ont changé, on ne le voit que trop bien. Les libertés se sont évanouies. Le souffle d’un Verhaeren est devenu impossible. Quant à Maurice Maeterlinck, Prix Nobel de littérature en 1911, il a réhabilité le germanisme, le médiévisme et la mystique médiévale de Ruysbroek l’Admirable et nous a laissé, outre son théâtre, une collection formidable de textes sur la mort, les grands mystères de la Vie, le destin, autant de textes aux interrogations serrées que l’on retrouve chez un Ernst Jünger ou même chez un Julius Evola.

Après cette première phalange, ajoutons Maurice des Ombiaux, avec son « Maugré », qui ne serait pas considéré aujourd’hui comme « politiquement correct » et qui jette les bases d’un « mythe franc » ; et aussi avec son beau libre sur le « bâtard » valeureux, féal et modeste, de Charles-Quint, Don Juan d’Autriche, vainqueur des Turcs à Lépante en 1571 ; sans oublier, non plus, son bel ouvrage sur les « gardes wallonnes » des rois d’Espagne et leur épopée ; ajoutons enfin Michel de Ghelderode, persécuté à partir de 1944 pour son option « hispano-flamande », mais sauvé d’une opprobre définitive par le succès qu’il se taille à Paris à partir de 1947, ce qui lui a permis de rire haut et clair, sardonique, face aux sales trognes de ses persécuteurs analphabètes, de les écraser sous ses sarcasmes et de les conspuer sans pitié.

La Belgique dès les années 30 du 19ième se pose comme un royaume germanique, parmi les autres royaumes germaniques de la Mitteleuropa. Cette auto-perception s’effondre en 1914, où le pays est entraîné dans l’alliance française, alors qu’il s’était toujours affirmé comme une vigoureuse « anti-France », en lisière de l’hexagone, dont la mission était de détruire le jacobinisme et tous ses sinistres avatars (les manifestes politico-littéraires du 19ième sont clairs et éloquents à ce propos ; on y dit explicitement qu’il faut éradiquer « la lèpre républicaine », plaidoyer prémonitoire quand on sait à quelle effroyable et stupide mise au pas, à quelles exportations idéologiques vénéneuses, sert le discours « républicain » dans la France d’aujourd’hui). Après 1918, alors que la Flandre intellectuelle a plutôt choisi le camp allemand, ou plutôt celui de la germanité culturelle, et ne cessera plus de défendre ses « activistes » tant décriés, que devient la pensée politique belge francophone ou wallonne ? Doit-elle passer sous les fourches caudines du parisianisme, courber l’échine, gommer son identité, sa personnalité, jeter par-dessus la haie son « provincialisme » ? Certains trahiront et franchiront ce pas. Mais ce ne fut pas la majorité, loin s’en faut.

L’ersatz au premier « nationalisme belge germanisant », celui que le Prof. Jean-Marie Klinkenberg a nommé le « mythe nordique », sera le mythe « bourguignon », tandis que la Flandre se radicalise et scande, avec ses étudiants en faluches et armés de solides cannes, « Los van Frankrijk », comme les Bismarckiens allemands avaient scandé « Los von Rom ». Le VVV (« Vlaamse VolksVerweer ») entendait ainsi dénoncer les pactes militaires franco-belges, avec une verve étudiante impavide, avec l’enthousiasme d’une jeunesse qui ne reniait pas ses racines paysannes, campinoises ou scaldiennes, et voulaient venger les « fusillés de Malines » (titre d’un récit d’Eekhoud, écrit à la gloire d’une bande de paysans brabançons qui avaient fait le coup de feu contre les gendarmes républicains et avaient été massacrés contre les murailles de la cathédrale archiépiscopale de Malines).

Le mythe bourguignon a reçu l’aval de hauts lieux politiques, c’est indubitable, on le devine en butant sur quantité de dissimulations, de non-dits, de silences embarrassés. L’histoire des soutiens apportés à cette nouvelle cause n’a pas encore été faite. Le choix bourguignon, dès les dernières années du règne d’Albert I, n’est pas innocent. Il perpétue la volonté de mettre la France félonne au pas, de lui faire perdre toute prépondérance en Europe, de réduire à néant l’œuvre de mort du laïcard haineux Clémenceau dans l’espace danubien unifié par l’Autriche-Hongrie. La réhabilitation de Philippe le Bon et de Charles le Hardi (dit « le Téméraire » par les Français) induit une diabolisation simultanée de Louis XI, surnommé l’ « universelle aragne » (et ceux qui ont encore eu de bons instituteurs se souviendront comme on nous a appris à la haïr, cette aragne aux habits gris, au long pif triste et à la mine chafouine, du plus profond de nos tripes de gamins). Une « universelle aragne » posée comme l’ancêtre des jacobins, comme le prouve aujourd’hui le magnifique ouvrage, scientifique et démystificateur, que lui a consacré l’historien lillois Jacques Heers.

Dès les années 20, pour parer à l’étranglement militaire, culturel et géopolitique, que la France maçonnique et radicale faisait subir à la Belgique, tout en la flattant, elle et son « roi-chevalier », les cercles traditionnels du pays, une petite phalange de fidèles, qui refusaient l’amnésie, se met discrètement à une sorte d’heure bourguignonne. Il reste de cet engouement téléguidé la décoration du Sénat fédéral belge : d’immenses portraits, en style néo-médiéval, des grands ducs de Bourgogne. Un ouvrage sur ceux-ci paraît, dû à la plume d’un grand critique d’art, Paul Colin, qui avait introduit, quelques années auparavant, l’expressionnisme allemand à Paris et à Bruxelles.

Quand, en Flandre, Joris van Severen passe du néo-activisme flamingant à sa « nieuwe marsrichting » grande-néerlandaise, qualifiée erronément de « néo-belgiciste », il reconstitue mentalement, comme projet, le « Cercle de Bourgogne », institué par l’Empereur Maximilien, époux de Marie de Bourgogne ; un « Cercle / Kreis », rappelons-le, qui comptait Dix-Sept provinces, comme la « Grande-Néerlande » que van Severen voulait construire.

Dans ses « Ducs de Bourgogne », Paul Colin jette les bases d’une « grande politique » nouvelle, où il appelle à songer et à rêver à un « grand dessein », comme celui des Ducs depuis Jean Sans Peur, et à cesser d’ergoter, de susciter des querelles de chapelles, comme les villes bourgeoises de Flandre et d’Alsace aux temps de « Karle le Hardi ». Paul Colin finira par s’engager totalement dans la collaboration la plus ultra et sera abattu dans sa librairie à Bruxelles en avril 1943, justement par le descendant « pâle et livide » d’une lignée d’industriels, vouée, comme il se doit, à la déchéance morale et physique, comme l’avait si bien prophétisé Lemonnier, en utilisant des qualificatifs très cruels. Léon Degrelle, et le Prévôt des Jeunesses rexistes, rebaptisées « Jeunesses légionnaires » en 1941, John Haegemans (ancien communiste et ancien « Dinaso » de van Severen), embrayeront sur le mythe bourguignon, l’élargiront à une fidélité historique à l’Espagne et à l’Autriche, ce qui leur servira de justification à leur engagement aux côtés du III° Reich pendant la seconde guerre mondiale.

Le « mythe bourguignon » des Colin, Degrelle et Haegemans a évidemment posé problème après la défaite du Reich hitlérien. Le mythe était considéré comme « brûlé », sentait subitement le souffre, donnait des coliques aux opportunistes de tous plumages. Le réanimer équivalait à s’aligner sur ceux qui étaient devenus des « réprouvés », des « inciviques », des « salauds ». On retrouve trace de cette angoisse dans le bel ouvrage de Drion du Chapois, « La vocation européenne des Belges ». Mais Drion du Chapois ne baisse pas la garde : il enjoint ses lecteurs à réhabiliter le mythe bourguignon, en dépit de son utilisation par les germanophiles et les rexistes. Mieux, Drion du Chapois appelle à restaurer l’ancienne « Lotharingie », avec les Suisses, ennemis de « Karle le Hardi », les Lombards et les Autrichiens.

La géopolitique de Drion du Chapois est dans la droite ligne du « Testament de Charles-Quint ». Elle est même plus ample, plus vaste dans ses projets, que ne l’était l’optique « Dinaso » ou rexiste. Quoique solidement charpenté et bien écrit, le livre de Drion du Chapois est malheureusement tombé dans l’oubli.

Les vulgarisations de Jo Gérard, destinées au grand public et aux lecteurs du médiocre hebdomadaire libéral « Pourquoi Pas ? », -tout poisseux de cette crasse mentale matérialiste, vulgaire et libérale, qui caractérise la veule bourgeoisie laïque bruxelloise, aujourd’hui par bonheur disparu,- n’ont pas eu l’impact qu’elles méritaient, malgré les rodomontades « belgicaines » qu’elles contenaient, mauvais esprit du temps oblige. Même si beaucoup d’historiens considèrent ce Jo Gérard comme une outre d’orgueil, un plastronneur suffisant, une sorte de gros gastronome à nœud papillon, force est de reconnaître l’excellence de bon nombre de ses chapitres, dont ceux qu’il a consacré à la géopolitique du diplomate Pierre-Paul Rubens. Ce dernier n’était pas seulement le peintre célèbre que tous connaissent, mais aussi et surtout un brillant diplomate au double service de l’Espagne éternelle et du Saint-Empire immortel. Avant Friedrich List, l’économiste et planificateur du 19ième siècle, Rubens préconisait de relier par canaux la côte de la « Mare Germanicum » au Rhin pour souder définitivement les Pays-Bas du Sud, alors espagnols, au reste de l’Empire et, avec l’appui intellectuel du juriste Pieter Stockmans, de damer ainsi le pion à Louis XIV, qui poursuivait la politique de l’ « universelle aragne » et de François I.

Le mythe bourguignon n’a donc pas disparu avec la défaite du Reich en 1945. Il est même bien vivant, hélas, seulement dans quelques très rares cerveaux hardis, qui connaissent encore la bonne littérature. Mais le mythe a souffert du mal qui ronge la Belgique depuis toujours : l’indifférence aux lettres, aux arts, à l’histoire. Ils se sont bien battus, les publicistes et les hérauts du réveil, depuis un certain Pierre Claes, vers 1830, jusqu’à Ghelderode, Drion du Chapois et Gérard, pour faire passer un supplément d’âme et de mémoire historique dans cette masse matérialiste, auprès de ces mercantiles mangeurs de poulets et de patates, et de ces épargnants ladres, étroits et sans vision, de ces employés sinistres, moroses ou alcooliques, casés dans des sinécures inutiles et budgétivores, mais ils se sont battus en vain. Le désastre est plus énorme que jamais aujourd’hui. L’émiettement postmoderne parachève le massacre. Dissout tout ce qui peut encore l’être.

Compere.jpgDans ce magma de brics et de brocs, de débris de choses jadis glorieuses, flotte un roman étonnant, celui de Gaston Compère [photo], écrivain complexe, à facettes diverses, avant-gardiste de la poésie, parfois baroque, et significativement intitulé « Je soussigné, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne ». Né dans le Condroz namurois en novembre 1924, Gaston Compère a mené une vie rangée de professeur d’école secondaire, tout en se réfugiant, après ses cours, dans une littérature particulière, bien à lui, où théâtre, prose et poésie se mêlent, se complètent. Dans le roman consacré au Duc, Compère use d’une technique inhabituelle : faire une biographique non pas racontée par un tiers extérieur à la personne trépassée, mais par le « biographé » lui-même. Le roman est donc un long monologue du Duc, approximativement deux ou trois cent ans après sa mort sur un champ de bataille près de Nancy en 1477. Compère y glisse toutes les réflexions qu’il a lui-même eues sur la mort, sur le destin de l’homme, qu’il soit simple quidam ou chef de guerre, obscur ou glorieux. Les actions de l’homme, du chef, volontaires ou involontaires, n’aboutissent pas aux résultats escomptés, ou doivent être posées, envers et contre tout, même si on peut parfaitement prévoir le désastre très prochain, inéluctable, qu’elles engendreront. Ensuite, Compère, musicologue spécialiste de Bach, fait dire au Duc toute sa philosophie de la musique, qu’il définit comme « formalisation intelligible du mystère de l’existence » ou comme « détentrice du vrai savoir ». Pour Compère, « la philosophie est un discours sur les choses et en marge d’elles ». « Si la musique, ajoute-t-il, pouvait prendre sa place, nous connaîtrions selon la musique et en elle. Alors, notre connaissance ne resterait pas extérieure ; au contraire, elle occuperait le cœur de l’être ».

Mais le chapitre intitulé « Mirages de l’Est » contient un indubitable message politique. Celui-ci : l’objectif du Duc était de forcer l’Empire, par le truchement de son Empereur Frédéric, mou et indécis, jaloux de la magnificence du Duc, à forger une alliance continentale et à contraindre Louis (= Louis XI) à mettre un terme à ses folles ambitions et à son sinistre projet de centralisation et d’homologation du royaume. L’indécision de l’Empereur, sa vision étriquée et bornée du destin de ses états, ont empêché l’avènement d’une grande Europe, solidement unie autour des lances des Bandes d’Ordonnance des Pays-Bas, cette chevalerie formée par l’idéal d’Antoine de Lalaing, dont Compère aime à décrire, toujours dans ce chapitre, le pas cadencé des destriers sur les routes de la Grande Bourgogne, de l’Alsace ou de la Rhénanie.

En faisant parler d’outre-tombe le « Téméraire », qui n’aime pas ce surnom et le dit et le répète, en créant cette distance, en imaginant ce regard très critique, mais fataliste, sur lui-même, en faisant vivre cette terrible tristesse du Duc, affligé d’entrer dans l’oubli, de ne pas voir un nouveau Prince réactiver ses projets, Compère forge véritablement un mythe, car il montre un échec, en dit les causes, mais dévoile simultanément qu’il n’y a pas de beaux possibles sans revenir, d’une façon ou d’une autre, à la toile inachevée de Charles. C’est effectivement ce mort qui nous parle, sans être entièrement mort, qui nous montre sa tristesse de ne pas avoir réussi à donner un destin de Beauté, un destin taillé sur la Musique qui est la voix de l’être, sans médiation humaine autre que celles des instruments, bref un destin axé sur tout que d’autres ont nommé les « fastes de Bourgogne ». L’ambiance est funèbre dans le roman de Compère sur « nostre Duc Karle le Hardi », mais cet état de l’âme n’est-il pas justifié par un air du temps rétif à toute grandeur ?

Compère a complètement dégagé le mythe du Duc de la cangue politique où il s’était enferré malgré lui, dans la mesure où il avait été l’un des mythes cardinaux des vaincus, devenus « réprouvés » au sein d’une société qui avait, finalement, beaucoup de compromissions à « oublier ». Mais, pour qui souhaite conserver, du moins en coulisses, de manière cryptée, la « longue mémoire » bourguignonne, la seule capable de donner une « épine dorsale » (Ortega y Gasset) à nos régions, le mythe ne pouvait pas purement et simplement disparaître, comme le craignait Drion du Chapois. Celui-ci voulait toutefois qu’il demeure une sorte d’étoile polaire pour les décideurs réels de la politique, un leitmotiv étendu à tout l’espace lotharingien voire à tous les pays d’entre-deux, où les traditions germaniques et romanes, voire slaves en Autriche ou en Croatie, confluent, se fructifient mutuellement.

Chez Compère « Karle le Hardi » devient un mythe pur, allié à une réflexion universelle sur le destin de l’homme d’action, qui pose ses actes au risque d’obtenir un effet contraire au but recherché, d’obtenir la défaite ou les prémisses d’une future défaite, en voulant, par exemple, une victoire immédiate et spectaculaire. La distance créée par le monologue du Duc mort, qui juge, critique, les actes de sa vie passée, permet toute cette réflexion sur l’hétérotélie des actes politiques et sur la nécessité de forger une culture hissée aux plus hautes sphères de l’ « être » par une musique pure. Sur base d’une telle culture, dégagée des étroitesses du calcul politicien, ou de l’économisme et des intérêts matériels trop immédiats (les reproches adressés dans le monologue ducal aux Flamands et aux Alsaciens), ou de celles d’une rationalité trop étriquée, trop sorbonnarde, trop administrative (comme l’amorçait l’ « universelle aragne »), il sera sans nul doute possible de raviver une renaissance, qui aura toute les chances de réussir. La musicologie de Compère rejoignant ainsi le projet de Richard Wagner.

Le mythe créé par le génie littéraire de Compère n’est sans doute pas mobilisateur au sens militant et politique du terme. Certainement pas. En revanche, il nous donne une épine dorsale intérieure, tout en nous incitant à la prudence face aux hétérotélies possibles. Cela, assurément, est la force de ce livre.

Compère a donc ravivé un mythe avec génie, l’a renforcé encore par d’audacieuses techniques littéraires ; il reste à méditer cette phrase prononcée par le personnage mort du Duc, dans son roman : « L’histoire de ma vie ne fera vivre personne. Tout au plus ferai-je naître dans l’imagination de certains de grands et fertiles mouvements. Cela suffit. C’est plus qu’on ne peut demander à un homme, ce peu de chair éprise de fantômes. C’est plus que je n’en puis demander, moi, ce rien de poussière dépris de ses spectres ».

De grands et fertiles mouvements….. Oui….. Etonnant langage pour un Compère qui s’est toujours justement défié de la politique. Quand surviendront-ils, ces grands et fertiles mouvements ? Aurons-nous l’immense bonheur d’y participer ? D’y apporter notre petite pierre, aussi modeste soit-elle ?

Gaston COMPERE, « Je soussigné, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne », Editions Labor, Bruxelles, 1989. Lire dans ce volume la très bonne postface de Christian Angelet.

Breizh Atao !

Breizh Atao !

Plato & Indo-European Tripartition

Edouard RIX

Ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Greg Johnson

plato.jpgIn 1938, Georges Dumézil discovered, the existence of a veritable Indo-European “ideology,” a specific mental structure manifesting a common conception of the world. He writes:

According to this conception, which can be reconstructed through the comparison of documents from the majority of ancient Indo-European societies, any organization, from the cosmos to any human group, requires for its existence three hierarchical types of action, that I propose to call the three fundamental functions: (1) mastery of the sacred and knowledge and the form of temporal power founded upon it, (2) physical force and warlike valor, and (3) fruitfulness and abundance with their conditions and consequences.[1]

On the social plane, one finds this tripartition in the whole Indo-European realm, from India to Ireland, the three functions corresponding schematically to the priest-kings, the warriors, and finally to the producers, peasants, and craftsmen. In traditional India, the Brahmins correspond to the first function, the Kshatriyas to the second, and the Vaishyas to the third. According to Julius Caesar, in the extreme west of the Indo-European realm, Celtic society was composed of Druids, of Equites or Knights, and Plebs, the people.

In ancient Greece, however, there had been a tendency quite early on to eliminate any trace of the trifunctional ideology. According to Dumézil, “Greece is not helpful to our case. Mr. Bernard Sergent made a critical assessment of the expressions of the trifunctional structure, isolated most of the time in the process of fossilization, that one might recognize there: it is next to nothing compared with the wealth offered by India and Italy.”[2] However, an attentive reader of the works of Plato can find proof there of the survival of functional tripartition in traditional Greece.

The Platonic Ideal City

In the Republic, Plato discusses the ideal city, affirming that “the classes that exist in the City are the very same ones that exist in the soul of each individual.”[3] According to Plato’s analysis of human nature, the human soul has three parts: reason, located in the head, which enables us to think; feeling, located in the heart, that enables us to love; and desire, located in the belly, that drives us to sustain ourselves and reproduce. Each part of the soul has its own specific virtue or excellence: wisdom, courage, and temperance. Justice is the proper relationship of the three parts. According to Plato, the constitution of the city is merely the constitution of the soul writ large.

Concretely, the philosopher distinguishes three functions within the city. First, “those who watch over the City as a whole, enemies outside as well as friends within,”[4] the guardians, who correspond to the head, seat of intelligence and reason, the Logos. Then, the “auxiliaries and assistants of the decisions of the rulers,”[5] who correspond to the heart, seat of courage, Thymos. Finally the producers, craftsmen and peasants, who correspond to the belly, seat of the appetites. “You who belong to the City,” Plato explains, “are all brothers, but the god, in creating those among you able to govern, mixed gold in their material; this is why they are the most valuable. He mixed silver into those who are able to be auxiliaries, and as for the rest, the farmers and craftsmen, he mixed in iron and bronze.”[6]

Plato emphasizes that, “A city seems to be just precisely when each of the three natural groups present in it performs its own task.”[7] Indeed, just as an individual must subject his stomach to his heart, and his heart to his reason, the crafts must be subjected to the art of the warriors, who themselves must be subjected to the magistrates, i.e., to politics—this last being inseparable from philosophy, for the magistrates must become philosophers.

Plato also distinguishes three kinds of political regimes, each of which is related to the one of the functions of the city and by extension with one of the parts or faculties of the human soul. Regimes ruled by reason include monarchy, government by one man, and aristocracy, or government by the best. “Timocracy” is Plato’s term for government by warriors, which is ordered by the noble passions of the heart. Regimes ruled by the lowest passions of the human soul and material appetites include oligarchy, or rule by the rich; democracy, or rule by the majority; and tyranny, the rule of one man who follows appetite, not reason.

Without a doubt, this Platonic ideal city resting on three strictly hierarchical classes, reproduces the traditional Indo-European tri-functional organization of society. Indeed, in Greece which completely seems to have forgotten tripartition, Plato entrusts the political life of the city to philosopher-kings, the guardians, assisted by a military caste, the auxiliaries, who reign over the lower classes, the producers.

Plato is convinced that only the guardians, i.e., the sages, have the capacity to use reason equitably for the community good, whereas ordinary men cannot rise above their personal passions and interests. On the other hand, the members of the ruling caste must lead an entirely communal life, without private property or family, as well as many elements of egoistic temptation, division, and, ultimately, corruption. “Among them, no good will be private property, except the basic necessities,” decrees the philosopher, who recommends, moreover, “that they live communally, as on a military expedition,” and who among the inhabitants of the city “they are the only ones who have no right to have money or gold, or even to touch them; they are the only ones forbidden to enter private homes, wear ornaments, or drink from silver and gold containers.”[8]

“Because,” he adds, “as soon as they privately own land, a dwelling, and money, they will become administrators of their goods, cultivators instead of being the guardians of the city, and instead of being the defenders of the other citizens, they will become their tyrants and enemies, hated and hating in turn, and they will pass their lives conspiring against the others and will become the objects of conspiracy, and they will often be more afraid of their interior enemies than those outside, bringing themselves and the whole city to ruin.”[9] Moreover, their children will be removed at birth in order to receive a collective military education.

This “Platonic communism,” a virile and ascetic communism that has nothing to do with the Messianic nightmares of Marx and Trotsky, is not unrelated to the national communitarianism of Sparta.  As Montesquieu put it with some justice, “Plato’s politics is nothing more than an idealized version of Sparta’s.”

Notes

1. G. Dumézil, L’oubli de l’homme et l’honneur des dieux et autres essais. Vingt-cinq esquisses de mythologies (Paris: Gallimard, 1985), p. 94.

2. Ibid, p.13.

3. Platon, La République (Paris: Flammarion, 2008), p. 262.

4. Ibid, p. 199.

5. Ibid, p. 200.

6. Ibid, p. 201.

7. Ibid, p. 245.

8. Ibid, p. 205.

9. Ibid, pp. 205–206.

Source: Réfléchir & Agir, Winter 2009, no. 31.

dimanche, 27 février 2011

Egitto: i movimenti sociali, la CIA e il Mossad

Egitto: i movimenti sociali, la CIA e il Mossad

di James Petras

Fonte: campoantimperialista

 

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I limiti dei movimenti sociali

I movimenti sociali di massa che hanno obbligato Mubarak a ritirarsi rivelano nello stesso tempo la forza e la debolezza dei sollevamenti spontanei.
Da una parte, i movimenti sociali hanno dimostrato la propria capacità di mobilitare centinaia di migliaia di persone, forse milioni, per una lotta vincente che è culminata con la caduta del dittatore che i partiti di opposizione e le personalità preesistenti non hanno voluto o potuto far cadere.
D'altra parte, a causa della leadership politica nazionale, i movimenti non sono stati capaci di prendere il potere politico e trasformare in realtà le loro richieste. Ciò ha permesso alle alte cariche militari di Mubarak di prendere il potere e definire il post mubarakismo, garantendo la continuità e la subordinazione dell'Egitto agli Stati Uniti, la protezione della ricchezza illecita del clan Mubarak (70 miliardi di dollari), il mantenimento delle numerose imprese di propretà dell'élite militare e la protezione dei ceti alti.

I milioni di persone mobilitate dai movimenti sociali per far cadere la dittatura sono state praticamente escluse dalla giunta militare, autoproclamatasi “rivoluzionaria”, al momento di definire le istituzioni e la politica, per non parlare delle riforme socioeconomiche necessarie ai bisogni basilari della popolazione (il 40% della popolazione vive con meno di due dollari al giorno e la disoccupazione giovanile supera il 30%). L'Egitto, come nel caso dei movimenti sociali e studenteschi popolari contro le dittature di Corea del Sud, Taiwan, Filippine e Indonesia, dimostra che la mancanza di un'organizzazione politica in ambito statale permette a personaggi neoliberali e conservatori “d'opposizione” di rimpiazzare il regime. Tali personaggi, stabiliscono un regime elettorale che continua a servire gli interessi imperialisti e difende l'apparato statale esistente. In alcuni casi, vengono sostituiti i vecchi complici capitalisti per altri di nuovo conio. Non è casuale che i media lodino la natura “spontanea” della lotta (e non la domanda socioeconomica) e presentino sotto una luce favorevole il ruolo dei militari (senza tenere conto dei 30 anni nei quali sono stati il baluardo della dittatura). La massa è lodata per il suo “eroismo” e i giovani per il loro “idealismo”, ma in nessun caso li si riconosce come attori politici centrali nel nuovo regime. Una volta caduta la dittatura, i militari e l'opposizione elettorale “hanno celebrato” il successo della rivoluzione e si sono mossi rapidamente per smobilitare e smantellare il movimento spontaneo, al fine di dare spazio alle negoziazioni fra politici liberali, Washington e l'élite militare al potere.

Mentre la Casa Bianca può tollerare o persino fomentare movimenti sociali che conducano alla caduta (“sacrificio”) delle dittature, essa ha tutto l'interesse a preservare lo Stato. Nel caso dell'Egitto, il principale alleato strategico dell'imperialismo degli Stati Uniti non è Mubarak, è l'esercito, con il quale Washington è stata in costante collaborazione prima, durante e dopo la caduta di Mubarak, assicurandosi che la “transizione” alla democrazia (sic) garantisca la permanente subordinazione dell'Egitto agli interessi e alla politica per il Medio Oriente degli Stati Uniti e di Israele.


La ribellione del popolo; le sconfitte della CIA e del Mossad

La rivolta araba dimostra, ancora una volta, le varie falle strategiche in istituzioni come i servizi segreti, le forze speciali e le intelligence degli Stati Uniti, così come nell'apparato israeliano, nessuno dei quali è stato capace di prevedere, non diciamo di intervenire, per evitare la vincente mobilitazione e influire nella politica dei governi e governanti che erano in pericolo.
L'immagine che proiettavano la maggior parte di scrittori, accademici e giornalisti dell'imbattibilità del Mossad israeliano e dell'onnipotente CIA è stata sottoposta a dura prova, con il suo fallimento nel riconoscere la portata, la profondità e l'intensità del movimento di milioni di persone che ha sconfitto la dittatura di Mubarak. Il Mossad, orgoglio e allegria dei produttori di Hollywood, presentato come un “modello di efficienza” dai suoi ben organizzati compagni sionisti, non è stato capace di intercettare il crescere di un movimento di massa in un paese vicino. Il primo ministro israeliano, Benjamin Netanyahu, si è mostrato sorpreso (e costernato) per la precaria situazione di Mubarak e il collasso dei suoi clienti arabi più vicini, proprio a causa di errori dell'intelligence del Mossad. Ugualmente, Washington, con i suoi 27 organismi di intelligence oltre al Pentagono, è stata colta di sopresa dalle massicce rivolte popolari e dai movimenti emergenti, malgrado le sue centinaia di migliaia di agenti pagati migliaia di milioni di dollari.

Varie osservazioni teoriche si impongono. S'è dimostrato che l'idea di alcuni governanti forzatamente repressivi, che ricevono migliaia di milioni di dollari di aiuti militari dagli Stati Uniti e possono contare con all'incirca un milione di poliziotti, militari e paramilitari per garantire l'egemonia imperiale, non è infallibile. La supposizione che mantenere vincoli a larga scala e per lungo tempo con tali governanti dittatoriali salvaguardi gli interessi USA è stata smentita.
L'arroganza di Israele e la sua presunzione di superiorità in materia di organizzazione strategia e politica rispetto agli “arabi”, è stata seriamente danneggiata. Lo Stato d'Israele, i suoi esperti, gli agenti segreti e gli accademici delle migliori università statunitensi, rimangono ciechi di fronte alle realtà emergenti, ignoranti circa la profondità dello scontento e impotenti ad evitare l'opposizione di massa ai propri clienti più importanti. I propagandisti di Israele negli Stati Uniti, che non resistono a qualsivoglia opportunità per mettere in luce la “brillantezza” delle forze di sicurezza d'Israele, sia che si tratti di assassinare un leader arabo in Libano o a Dubai o che si tratti di bombardare un'istallazione militare in Siria, sono rimasti temporaneamente senza parole.

La caduta di Mubarak e il possibile insediamento di un governo indipendente e democratico significherebbe che Israele potrebbe perdere il suo principale alleato poliziesco. Un'opinione pubblica democratica non coopererebbe con Israele per il mantenimento dell'embargo a Gaza, né condannerebbe i palestinesi a morire di fame per piegare la loro volontà di resistere. Israele non potrà contare su un governo democratico per spalleggiare le violente occupazioni di terre in Cisgiordania e il suo regime fantoccio palestinese. Se ci sarà un'Egitto democratico, gli Stati Uniti non potranno più contarci per spalleggiare i loro intrighi in Libano, le loro guerre in Irak e Afganistan o le sanzioni contro l'Iran. D'altra parte, il sollevamento dell'Egitto è servito d'esempio ad altri movimenti popolari contrari ad altre dittature clienti degli Usa. In Giordania, Yemen e Arabia Saudita. Per tutte queste ragioni, Washington ha appoggiato il golpe militare con il fine di dare forma ad una transizione politica in accordo con i propri gusti e interessi imperiali.

L'indebolimento del principale pilastro del potere imperiale degli USA e del potere coloniale di Israele in Nord Africa e in Medio Oriente pongono in evidenza il ruolo essenziale dei regimi collaboratori dell'Impero. Il carattere dittatoriale di questi regimi è il risultato diretto del ruolo che svolgono in difesa degli interessi imperiali. E i grandi pacchetti di aiuti militari che corrompono e arricchiscono le élite dominanti sono la ricompensa per la sua buona disposizione a collaborare con gli Stati imperialisti e coloniali. Data l'importanza strategica della dittatura egiziana, come spiegare il fallimento delle agenzie di intelligence degli USA e Israele nell'anticipare le rivolte?

Tanto la CIA quanto il Mossad, hanno collaborato strettamente con i servizi segreti dell'Egitto e da essi hanno tratto le loro informazioni, secondo le quali tutto sembrava sotto controllo. I partiti dell'opposizione sono deboli, decimati dalle infiltrazioni e dalla repressione, i suoi militanti languiscono nelle prigioni e soffrono di fatali “attacchi al cuore” a causa di severe “tecniche di interrogatorio”, affermavano. Le elezioni sono state manipolate per eleggere i clienti degli USA e Israele, in modo che non ci fossero sorprese democratiche nell'orizzonte immediato o a medio termine.
I servizi segreti egiziani sono istruiti e finanziati da agenti israeliani e statunitensi, ed hanno una naturale tendenza a compiacere la volontà dei loro padroni. Erano tanto obbedienti a produrre informazioni che compiacessero i loro mentori, che ignoravano qualsivoglia informazione di un crescente malessere popolare o la agitazione in Internet. La CIA e il Mossad erano tanto incrostati nel vasto apparato di sicurezza di Mubarak che sono stati incapaci di ottenere qualsiasi informazione sui movimenti indipendenti dell'opposizione elettorale tradizionale che controllavano.

Quando i movimenti di massa extraparlamentari sono scoppiati, il Mossad e la CIA hanno continuato a confidare nell'apparato statale di Mubarak per mantenere il controllo attraverso la tipica operazione della carota e il bastone: fare concessioni simboliche transitorie e riversare nelle strade l'esercito, la polizia e gli squadroni della morte. Mano a mano che il movimento cresceva da dozzine di migliaia a centinaia di migliaia a milioni di persone, il Mossad e i principali congressisti statunitensi sostenitori di Israele chiedevano a Mubarak di “sopportare”. La CIA si è limitata a presentare alla Casa Bianca il profilo politico di funzionari militari affidabili e di personaggi politici flessibili, “di transizione”, disposti a seguire i passi di Mubarak. Una volta ancora, la CIA e il Mossad hanno dimostrato la loro dipendenza dall'apparato statale egiziano per ottenere informazioni su ciò che poteva rappresentare un'alternativa possibile pro statunitense e israeliana, omettendo le più elementari esigenze del popolo. Il tentativo di cooptare la vecchia guardia elettoralista dei Fratelli Musulmani attraverso negoziazioni con il vicepresidente generale Omar Suleiman è fallita, in parte perché i Fratelli Musulmani non avevano il controllo del movimento e in parte perché Israele e i loro seguitori statunitensi si sono opposti. D'altra parte, l'ala giovanile dei Fratelli ha fatto pressioni affinché l'organizzazione si ritirasse dalle trattative.

Le lacune in materia di intelligence hanno complicato gli sforzi di Washington e Tel Aviv per sacrificare il regime dittatoriale e salvare lo Stato: né la CIA né il Mossad avevano vincoli con nessuno dei leader emergenti. Gli israeliani non sono riusciti a trovare nessun “volto nuovo” che avesse consenso popolare e fosse disposto a svolgere il poco decoroso ruolo di collaboratore dell'oppressione coloniale. La CIA era totalmente coinvolta nell'uso dei servizi segreti egiziani per torturare sospettati di terrorismo (…) e nella vigilanza dei paesi arabi vicini. Come risultato, sia Washington che Israele hanno cercato e promosso il golpe militare al fine di anticipare una maggiore radicalizzazione della situazione.

In ultima analisi, l'insuccesso della CIA e del Mossad di prevedere e prevenire il sorgere del movimento democratico popolare, mette in rilievo la precarietà della base del potere imperiale e coloniale. Alla lunga, non sono le armi, le migliaia di milioni di dollari, i servizi segreti, né le camere della tortura ciò che decide la storia. Le rivoluzioni democratiche avvengono quando la maggior parte di un popolo si solleva e dice “basta”, occupa le strade, paralizza l'economia, smantella lo Stato autoritario ed esige libertà e istituzioni democratiche senza tutela imperiale o sottomissione coloniale.


Traduzione di Marina Minicuci


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

Rébellion n°46: Renverser l'oligarchie!

Sortie du numéro 46 de la revue Rébellion

Renverser l'oligarchie !

michel drac,t. meyssan,paul adam,révolution arabe,thibault isabel

Au sommaire :

- Editorial : L'empire occidental destabilisé.

- International : L'Egypte au bord du sang ( par T. Meyssan).

- Entretien : La question raciale avec Michel Drac.

- Pensée : Michel Clouscard et le capitalisme de la séduction. 

- Philo : Les Etats idéaux par Thibault Isabel 

- Littérature : Paul Adam, le Dandy au tarot. 

Disponible contre 4 euros à notre adresse :

Rébellion C/O RSE

BP 62124 - 31020 TOULOUSE Cedex 02 FRANCE

Règlement par chèque ou timbres possible. 


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Laibach - Geburt einer Nation

Laibach - Geburt einer Nation

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Walsh, le génie sauvage du cinéma

Walsh, le génie sauvage du cinéma
par Nicolas Bonnal
 

Comparer un film de Walsh à un film hollywoodien ou cannois actuel, c’est comme comparer un Dostoïevski à l’un des 667 ouvrages de la rentrée littéraire ; autant dire impossible. Essayons modestement d’expliquer pourquoi c’est impossible en quelques lignes, à l’aide des quelques DVD qui nous tombent entre les mains.

Walsh a vécu 90 ans, c’est un catholique hispano-saxo-celte, il a réalisé des centaines de films, il a été un des grands acteurs du muet, il est devenu borgne comme Ford, Horatius Coclès ou le dieu Odin précédemment cité, il est le plus grand maître du cinéma d’épopée, d’action, et d’amour noble, il est Homère avec une caméra.

***

La quête solaire du héros walshien est souvent suicidaire, comme on dirait aujourd’hui : le héros walshien va au bout d’un destin de fou, il est tragique et épique à la fois. C’est Errol Flynn cherchant la mort dans la peau du général Custer, alors qu’il est l’ami des Indiens et qu’il a combattu les intrusions du gouvernement fédéral. C’est Humphrey Bogart cherchant l’impossible liberté dans les montagnes rocheuses de High sierra, alors qu’il est miné par son destin de loser solitaire, gangster raté et récupéré par la mafia au pouvoir. C’est Joel McCrea dans Colorado territory, qui reprend le même sujet, mais aux temps du western, quand il est encore possible de se croire au temps des Grecs, flanqué de montagnes et de chevaux, de vrais indiens et de faux dieux...

Cet héroïsme s’accompagne d’une flamboyance féminine incomparable ; la femme walshienne est sublimée par l’amour fou que lui inspire son héros de compagnon ou de mari, souvent bien plus âgé (la fille est Antigone et Iseut à la fois) ; ils sont comme un couple nietzschéen près pour une danse lyrique avec la mort : voir la fin sublime, incomparable de Colorado territory, lorsque Virginia Mayo accompagne McCrea pour son règlement de comptes final avec le sheriff et ses tueurs. La nature est encore le témoin neutre et silencieux de la brutalité humaine, non le macrocosme où celle-ci s’accomplit.

***

Walsh est le cinéaste de deux appétits inconciliables ; celui de l’individu doté de courage et d’esprit tragique, et celui de la société ou de l’Etat moderne, de plus en plus monstrueux, de plus en plus froid. Le montage technique du cinéaste, qui renvoie aux oubliettes le montage numérique d’aujourd’hui, marque cette accélération de la folle efficacité étatique, sa froide et noire science du malheur : voir les plans de sirènes et de radios dans High sierra, les télégraphes et les journaux dans la Chevauchée fantastique, la maîtrise spatiale et routière dans The Big Heat, son plus terrible chef-d’oeuvre.

Si l’on veut comprendre en effet ce qu’est un dictateur, on verra ou reverra ce film de 1949, plus nerveux et stressant qu’aucun spectacle actuel, au moins dix fois : on comprendra ce qu’est le dictateur en voyant ce passage muet où James Cagney apprend en prison que sa mère est morte et assomme en hurlant la moitié du personnel du pénitencier ; on comprendra en voyant ce passage où il tire sur le coffre d’une voiture parce que son prisonnier, enfermé dedans, lui demande de l’air pour respirer ; où, lorsqu’il apprend que son meilleur ami et lieutenant est un flic infiltré, professionnel glacial et post-humain, un « expert » avant l’heure, il devient et se lance dans la folle conquête du monde, une centrale thermique en l’occurrence, sur laquelle il explose littéralement, tout en riant aux armes.

***

Dans une de ses dernières oeuvres, Walsh offre une vision décalée, conservatrice, provocatrice, anarchiste de droite de l’esclavage et de la guerre de Sécession. A la brutalité des yankees, voleurs, violeurs, assassins, bien sûr prédicateurs, Walsh oppose le monde de la féodalité sereine et traditionnelle du Sud, qui font que les esclaves sauvent le bon maître dans le respect des règles du devoir, de l’honneur et de la charité. Ce sont eux qui le libèrent et de ses fautes passées et du monde moderne qui arrive. Clark Gable (c’était l’acteur US préféré d’Hitler, qui aurait dû se reconnaître dans James Cagney...), sublime, mûr et seigneurial d’un bout à l’autre y est inoubliable, notamment dans la scène où il liquide, en guerrier froid et désabusé, la mythologie vague du duel.

Walsh est dans un monde épique, serein, solitaire, aérien, il est avec les dieux de l’Olympe, il est avec les neuf muses ou avec les scaldes scandinaves, il est au panthéon avec Virgile, avec Hugo, auquel on l’a souvent comparé. Il maîtrisait comme personne un art d’industrie, de masse, promis le plus souvent à la plus creuse distraction, promu par lui à la plus haute distinction.

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James J. O'Meara on Henry James & H. P. Lovecraft

James O’Meara on Henry James & H. P. Lovecraft

The Lesson of the Monster; or, The Great, Good Thing on the Doorstep

James J. O'Meara

Ex: http://www.counter-currents.com/

We’ve been very pleased by the response to our essay “The Eldritch Evola,” which was not only picked up by Greg Johnson (whose own Confessions of a Reluctant Hater is out and essential reading) for his estimable website Counter-Currents, but even managed to lurch upwards and lay a terrible, green claw on the bottom rung of the “Top Ten Most Visited Posts” there in January.

Coincidentally, we’ve been delving into the newer Penguin Portable Henry James, being a sucker for the Portables in general, and especially those in which a wise editor goes to the trouble of cutting apart a life’s work of legendary unreadability and stitching together a coherent, or at least assimilable, narrative, for the convenience of us amateurs, from Malcolm Cowley’s first, the legendary Portable Faulkner that rescued “Count No-Account,” as he was known among his homies, to the recent Portable Jack Kerouac epic saga recounted by Ann Charters.

The “new” Portable Henry James attempts something of the sort (as opposed to the older one, which was your basic collection) by recognizing the impossibility of even including large excerpts from the “major” works, and instead gives us some of the basic short works (Daisy Miller, Turn of the Screw, “The Jolly Corner,” etc.) and then hundreds of pages of travel pieces, criticism, letters, even parodies and tributes, as well a a list of bizarre names (Cockster? Dickwinter?) and above all, in a section called “Definition and Description,” little vignettes, often only a paragraph, exemplifying the Jamesian precision, a sort of anthology of epiphanies, the great memorable moments from “An Absolutely Unmarried Woman” to “An American Corrected on What Constitutes ‘the Self’” from the novels, and similar nonfiction moments from James’ travels, such as “The Individual Jew” to “New York Power” to “American Teeth” and “The Absence of Penetralia.”

The latter section in particular is part of a defense which the editor seems to feel needs to be mounted in his Introduction, of the Jamesian “difficult” prose style (as are the collection of tributes, including the surprising, to me at least, Ezra Pound).

I bring these two together because I could not help but think of ol’ Lovecraft himself in this context. Is Lovecraft not the corresponding Master of Bad Prose? As Edmund Wilson once quipped, the only horror in Lovecraft’s corpus was the author’s “bad taste and bad art.”

One can only imagine what James would have thought of Lovecraft, although we know, from excerpts here on Baudelaire and Hawthorne, what he thought of Poe, and more importantly, of those who were fans: “to take [Poe] with more than a certain degree of seriousness is to lack seriousness one’s self. An enthusiasm for Poe is the mark of a decidedly primitive stage of reflection”; James may even have based the poet in “The Aspern Papers,” a meditation on America’s cultural wasteland, on Poe. However, his distaste is somewhat ambiguous, as compared with Baudelaire, Poe is “vastly the greater charlatan of the two, as well as the greater genius.”

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For all his “better” taste and talent for reflection, it’s little realized today, as well, that James’s reputation went into steep decline after his death, and was only revived in the fifties, as part of a general reconsideration of 19th century American writers, like Melville, so that even James could be said to have, like Lovecraft, been forgotten after death except for a small coterie that eventually stage managed a revival years later.

Are James and Lovecraft as different as all that? One can’t help but notice, from the list above, that a surprising amount of James’s work, and among it the best, is in the ‘weird’ mode, and in precisely the same “long short story” form, “the dear, the blessed nouvelle,” in which Lovecraft himself hit his stride for his best and most famous work. (Both “Daisy Miller” and “At the Mountains of Madness” suffered the same fate: rejection by editors solely put off by their ‘excessive’ length for magazine publication.) The nouvelle of course accommodated James’ legendary prolixity.

The editor, John Auchard, puts James’s prolixity into the context of the 19th century ‘loss of faith.’ Art was intended to take the place of religion, principally by replacing the lost “next world” by an increased concentration on the minutia of this one. Experience might be finite, but it could still “burn with a hard, gem-like flame” as Pater famously counseled.

That counsel, of course, took place in the first, then self-suppressed, then retained afterword to his The Renaissance. René Guénon has in various places diagnosed this as the essential fraud of the Renaissance, the exchange of a vertical path to transcendence for a horizontal dissipation and dispersal among finite trivialities, usually hoked-up as “man discovered the vast extent of the world and himself,” blah blah blah. As Guénon points out, it’s a fool’s bargain, as the finite, no matter how extensive and intricate, is, compared to the infinite, precisely nothing.

Baron Evola, on the other hand, distinguishes several types of Man, and is willing to let some of them find their fulfillment in such worldliness. It is, however, unworthy of one type of Man: Aryan Man. See the chapter “Determination of the Vocations” in his The Doctrine of Awakening: The Attainment of Self-Mastery According to the Earliest Buddhist Texts.

So the nouvelle length accumulation of detail and precision of judgment, in James, is intended to produce some kind of this-worldly ersatz transcendence. Was this perhaps the same intent in Lovecraft, the use of the nouvelle length tale to pile up detail until the mind breaks?

Lovecraft of course was also a thorough-going post-Renaissance materialist, a Cartesian mechanist with the best of them; when he finally got “The Call of Cthulhu” published, he advised his editor that:

Now all my tales are based on the fundamental premise that common human laws and interests and emotions have no validity or significance in the vast cosmos-at-large. One must forget that such things as organic life, good and evil, love and hate, and all such local attributes of a negligible and temporary race called mankind, have any existence at all.

But as John Miller notes, this is exactly what is needed to produce the Lovecraft Effect:

That’s nihilism, of course, and we’re free to reject it. But there’s nothing creepier or more terrifying than the possibility that our lives are exercises in meaninglessness.

What is there to choose, between the unrealized but metaphysically certain nothingness of the Jamesian finite detail, and the all-too-obvious nothingness of Lovecraft’s worldview?

What separates James from Lovecraft and Evola is, along the lines of our previous effort, is precisely what T. S. Eliot, in praise of James (the essay is in the Portable too): “He has a mind so fine no idea could penetrate it.” Praise, note, and contrasted with the French, “the Home of Ideas,” and such Englishmen, or I guess pseudo-Englishmen, as Chesterton, “whose brain swarms with ideas” but cannot think, meaning, one gathers, stand apart with skepticism. One notes the Anglican Eliot seeming to flinch back, like a good English gentleman, from those dirty, unruly Frenchmen like Guénon, and such Englishmen who, like Chesterton, went “too far” and went and “turned Catholic” out of their love of “smells and bells.”

What Evola and Lovecraft had was precisely an Idea, the idea of Tradition; in Lovecraft’s case, a made-up, fictional one, but designed to have the same effect. But that’s the issue: when is Tradition only made up? For Evola and Guénon, the mind of Traditional Man is indeed not “fine” enough to evade penetration by the Idea; he is open to the transcendent, vertical dimension, which is realized in Intellectual Intuition.

I’ve suggested elsewhere that Intellectual Intuition, or what Evola calls his “Traditional Method” is usefully compared with what Spengler called, speaking of his own method, “physiognomic tact.” I wrote: “A couple years ago I found a passage in one of the few books on Spengler in English, by H. Stuart Hughes, where it seemed like he was actually giving a good explication of Guénon’s metaphysical (vs. systematic philosophy) method. I think it could apply to Evola’s method as well” Hughes writes:

Spengler rejected the whole idea of logical analysis. Such “systematic” practices apply only in the natural sciences. To penetrate below the surface of history, to understand at least partially the mysterious substructure of the past, a new method — that of “physiognomic tact”— is required.

This new method, “which few people can really master,” means “instinctively to see through the movement of events. It is what unites the born statesman and the true historian, despite all opposition between theory and practice.” [It takes from Goethe and Nietzsche] the injunction to “sense” the reality of human events rather than dissect them. In this new orientation, the historian ceases to be a scientist and becomes a poet. He gives up the fruitless quest for systematic understanding. . . . “The more historically men tried to think, the more they forgot that in this domain they ought not to think.” They failed to observe the most elementary rule of historical investigation: respect for the mystery of human destiny.

So causality/science, destiny/history. Rather than chains of reasoning and “facts” the historian employs his “tact” [really, a kind of Paterian "taste"] to “see” the big picture: how facts are composed into a destiny. Rather than compelling assent, the historian’s words are used to bring about a shared intuition.

I suppose Guénon and Co. would bristle at being lumped in with “poets” but I think the general point is helpful in understanding the “epistemology” of what Guénon is doing: not objective (but empty) fact-gathering but not merely aesthetic and “subjective” either, since metaphysically “seeing” the deeper connection can be “induced” by words and thus “shared.”

What Guénon, Evola, and Spengler seek to do deliberately, what Lovecraft did fictionally or even accidentally, what James’s mind was “too fine” to do at all, is to not see mere facts, or see a lot of them, or even see them very very intently, but to see through them and thus acquire metaphysical insight, and, through the method of obsessive accumulation of detail, share that insight by inducing it in others.

 

To do this one must be “penetrated” by the Idea, Guénon’s metaphysics, Evola’s historical cycles, Lovecraft’s Mythos, and allow it be be generated within oneself. Only then can you see.

 

“You are privileged to witness a great becoming. . . . Do you see? Do you see now?”

Speaking of “penetration,” one does note James’s obsession with “penetralia”; also one recalls the remarkable way Schuon brings out how in Christianity the Word is brought by Gabriel to Mary, who in mediaeval paintings is often shown with a stream of words penetrating her ear, thus conceiving virginally, while in Islam, Gabriel brings the Word to Muhammad, who recites (gives birth to) the Koran. Itself a wonderful example of the Traditional Method: moving freely among the material elements of various traditions to weave a pattern that re-creates an Idea in the mind of the listener. Do you see how Christianity and Islam relate? Do you see?

Finally, we should note that Lovecraft, for his own sake, did get in a preemptive shot at James:

In The Turn of the Screw, Henry James triumphs over his inevitable pomposity and prolixity sufficiently well to create a truly potent air of sinister menace; depicting the hideous influence of two dead and evil servants, Peter Quint and the governess, Miss Jessel, over a small boy and girl who had been under their care. James is perhaps too diffuse, too unctuously urbane, and too much addicted to subtleties of speech to realise fully all the wild and devastating horror in his situations; but for all that there is a rare and mounting tide of fright, culminating in the death of the little boy, which gives the novelette a permanent place in its special class.– Supernatural Horror in Literature, Chapter VIII.

Source: http://jamesjomeara.blogspot.com/

Eurofaschismus und bürgerliche Decadenz

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Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz

 

 
Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz
Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz
Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz

Europakonzeption und Gesellschaftskritik bei Pierre Drieu la Rochelle

Pierre Drieu la Rochelle (1893–1945) schied im März 1945 durch Freitod aus dem Leben. Fluchtofferten ins befreundete Ausland lehnte der französische Intellektuelle, der im Zweiten Weltkrieg mit der deutschen Besatzungsmacht kollaboriert hatte, kategorisch ab. „Man muß Verantwortung auf sich nehmen“, schrieb er kurz vor dem Suizid in seinem Geheimen Bericht.

Drieu la Rochelle war nicht nur ein gefeierter Romancier von Weltrang, er galt auch seinen Zeitgenossen als Ausnahme-intellektueller. In seinen Romanen, besonders in Die Unzulänglichen, kritisierte Drieu die Dekadenz des von ihm so verachteten Bürgertums. Parallel zum Reifungsprozeß seiner Romanprotagonisten entwickelte sich auch Drieu zum Mann der „Tat“, der „direkten Aktion“... zum Faschisten.

Die Kollaboration Drieus mit der deutschen Besatzungsmacht in Frankreich war keine Kapitulation vor dem Feinde, sondern vielmehr der Versuch, eine ideologische Front zu schmieden. Der wahre Feind sei nicht der boche, der „Deutsche“, sondern der bourgeois, der „Bürger“. Gegen die Dekadenz könne, so glaubte Drieu, nur gemeinsam vorgegangen werden: einzig ein im Faschismus geeintes Europa habe die Kraft, sich innerer Dekadenz und äußerer Feinde zu erwehren und genuin europäisch zu bleiben.

Die vorliegende Studie erkennt in Drieu la Rochelle einen modernen Europäer, der den Nationalismus hinter sich gelassen hatte. Benedikt Kaiser bettet den französischen Intellektuellen und sein Werk in den historischen Kontext der diversen europäischen Faschismen ein. Im Anhang findet sich ein Auszug aus Drieu la Rochelles Geheimem Bericht, der sein politisches Testament darstellt und das Handeln des Denkers nicht entschuldigen will, sondern es in einem letzten Akt bekräftigt.

Mit einem Vorwort von Günter Maschke!


 

Inhaltsübersicht:

Vorwort

von Günter Maschke

1. Zum Anliegen der Arbeit

1.1 Fragestellung und Methodik
1.2 Forschungsstand und Quellenkritik

2. Pierre Drieu la Rochelle und die politische Theorienbildung

2.1 Politische Biographie

2.2 Ein früher Begleiter: der „Lehrmeister“ Friedrich Nietzsche
2.3 Ideengeber Georges Sorels: décadence, Mythos, Gewalt
2.4 Charles Maurras und der integrale Nationalismus

3. Gesellschaftskritik im schriftstellerischen Werk Drieu la Rochelles

3.1 Der Frauenmann
3.2 Verträumte Bourgeoisie (Revêuse bourgeoisie)
3.3 Die Unzulänglichen (Gilles)

4. Drieus Position in der faschistischen Ideologie Frankreichs

4.1 Drieu la Rochelle und die Action Française
4.2 Verhältnis zum Partei-Faschismus: Der PPF und Jacques Doriot

5. Zwischen Engagement und Enthaltung: Drieu la Rochelle und die französischen Intellektuellen

5.1 „Feindliche Brüder“? – Die antifaschistischen Schriftsteller
5.2 Versuchung Faschismus: Von Paul Marion bis Lucien Rebatet
5.3 Die Selbstwahrnehmung Drieu la Rochelles

6. Der faschistische Traum von Europa

6.1 Eurofaschismus? Begriffsklärung eines Phänomens
6.2 Eurofaschismus unter Waffen: Der Weg Léon Degrelles
6.3 „Europe a Nation!“ – Wesen und Wollen Sir Oswald Mosleys
6.4 Europakonzeption bei Pierre Drieu la Rochelle

7. Zusammenfassung

8. Appendix

9. Literaturverzeichnis


9.1 Sekundärliteratur
9.2 Quellen

10. Abkürzungen

11. Namens- und Sachregister

 

In der Reihe KIGS sind des weiteren erschienen:


Kämpfer um ein drittes Reich:

Arthur Moeller van den Bruck und sein Kreis
(KIGS 2).
 



Dritter Weg und wahrer Staat:

Othmar Spann – Ideengeber der Konservativen Revolution
(KIGS 3).
 





Autor: Benedikt Kaiser
Veröffentlichungsjahr: 2011
Verlag: REGIN-VERLAG
Reihe: Kieler ideengeschichtliche Studien, Band 5
Seitenzahl: 160
Abbildungen: s/w.
Bindeart: engl. Broschur (Klappenbroschur) im Großformat (14,5 x 22,5 cm)
Preis: 18,95 Euro

samedi, 26 février 2011

Réfléchir et agir n°37: Pour une économie enracinée et solidaire

Le numéro 37 (hiver 2011) est disponible.

Pour une économie enracinée et solidaire !

Vous le trouverez chez nos diffuseurs

(librairies et kiosques)

 

Sull'Egitto l'onda lunga di Otpor

Sull'Egitto l'onda lunga di Otpor

di Miriam Pace

Ex: http://www.clarissa.it/

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Ahmed Maher è il fondatore e attivista dell'organizzazione "6 aprile", il network che ha dato vita al movimento di protesta che ha cacciato Hosni Mubarak dal potere in Egitto dopo trenta anni. In una intervista al quotidiano Il Riformista, Maher svela alcuni retroscena dell'attività segreta per preparare le proteste di gennaio/febbraio. Ecco alcuni brani del suo racconto:

"La mia avventura di attivista non è stata improvvisata, erano anni che mi muovevo nei sotterranei egiziani per minare le fondamenta del regime. Tutto è iniziato con Kifaya - il movimento che già dal 2003 aveva provato a spodestare Mubarak. Kifaya non centrò il suo obiettivo e molti di noi iniziarono a muoversi nella sfera virtuale.
[...] Abbiamo studiato i movimenti non violenti che si erano mobilitati in tutto il mondo, volevamo cercare degli esempi soprattutto in Europa. Abbiamo incontrato gli attivisti serbi di Otpor che avevano aiutato a rovesciare la dittatura di Slobodan Milosevic e, consultandoci con loro, abbiamo iniziato a studiare il pensiero dell'accademico americano Gene Sharp, perché ci sembrava che la sua teoria di rovesciare non violentemente i regimi militari facesse al caso nostro. Studiavamo la teoria sui libri, guardavamo video di mobilitazioni precedenti in televisione e cercavamo di coinvolgere e preparare sempre più persone utilizzando internet. Volevamo creare una massa di persone che potesse fare pressione sul regime e spingerlo verso la capitolazione finale. Volevamo che diversi settori della società iniziassero a spingere il regime fino a farlo crollare.
[...] I diversi movimenti di giovani attivisti hanno cominciato a coordinarsi la scorsa estate. Alcuni erano attivi solo nella sfera virtuale, altri anche in quella reale. Circa un anno fa ho conosciuto Wael Ghonim - amministratore della pagina Facebook degli Amici di Khaled Said, l'altro gruppo protagonista della rivoluzione del 25 gennaio (ndr) - durante un seminario nel quale abbiamo studiato programmazione strategica: da quel momento abbiamo cominciato a coordinarci. Ai nostri due gruppi si sono uniti molti altri movimenti giovanili, tra i quali anche gli Shabab al Ikhwan, un gruppo di giovani Fratelli Musulmani che, diversamente da quanto deciso dalla leadership del movimento, sono stati con noi sin dall'inizio.
[La rivoluzione tunisina] ha rivoluzionato il pubblico virtuale egiziano. Su Facebook moltissimi hanno iniziato a dire che era giunto il momento che anche l'Egitto si accendesse. Il 18 gennaio mi sono incontrato con Wael Ghonim a Doha e abbiamo iniziato a mettere nero su bianco le nostre rivendicazioni. Quando sono sceso in strada il 25 gennaio pensavo che quella sarebbe stata una marcia capace di aprire una nuova epoca dell'attivismo egiziano, ma non pensavo che la rivoluzione sarebbe scoppiata. Non appena vidi quanta gente si aggiungeva a noi, capii che la rivoluzione era già iniziata. Anche se non ci eravamo fissati una data, era scoppiata".

Fonte: Azzurra Meringolo, "Per rovesciare Hosni studiavamo Belgrado", Il Riformista, 23/02/2011

Sull'argomento: Simone Santini, "Affittasi Rivoluzione", Clarissa.it
http://www.clarissa.it/editoriale_int.php?id=144&tema=Divulgazione

The Radical Tradition

  • TOMISLAV SUNIC – History and Decadence: Spengler’s Cultural Pessimism Today
  •  
  • JONATHAN BOWDEN – A Polyp Devours Its Feed, Paracelsus Unzipped: An Analysis of F.W. Murnau’s Film, Nosferatu
  • TROY SOUTHGATE – Heidegger: The Application of Meaning in An Increasingly Transient World
  •  
  • WAYNE JOHN STURGEON – Anarcho-National-Syndicalist: Some Reflections on Being Shot by Both Sides
  •  
  • ALEX KURTAGIC – Lessons From the Music Industry

BRETT STEVENS – The Civilisation Cycle and its Implications for the Individual

MAXIM BOROZENEC – An Introduction to Intertraditionale

DR. K.R. BOLTON – The Art of Rootless Cosmopolitanism: America’s Offensive Against Civilisation

VINCE YNZUNZA – The Manifesto of the Psychedelic Conservative

TROY SOUTHGATE – Schopenhauer and Suffering: Eternal Pessimist or Prophet for our Times?

WAYNE JOHN STURGEON – Anarcho-Gnosticism: Golgotha of the Absolute Mind 

SEAN JOBST – Towards a Sufi Anarch: The Role of Islamic Mysticism Against Modernist Decay

BEN CRAVEN – Are Human Rights a Fiction of Modern, Western Liberal Democracies That Bring Us No Closer to a Shared Ethical Framework?

TONY GLAISTER – 50 Years On: Notes on the New Right

WAYNE JOHN STURGEON – The Impossible Dream: An Introduction to Christian Anarchism

KEITH PRESTON – The Nietzschean Prophecies: Two Hundred Years of Nihilism and the Coming Crisis of Western Civilization

TROY SOUTHGATE – Transcending the Beyond: Third Position to National-Anarchism

GWENDOLYN TOYNTON – Reforming the Modern World: Addressing the Issue of Cultural Identity

You may recognize some of these names from around here. We’re looking forward to this interesting release which takes politics from beyond the narrow linear confines of self-interest into a concept of human life as more than the sum of its parts.

Available in March 2011 from Primordial Traditions.

Principes stratégiques fondamentaux

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Principes stratégiques fondamentaux

Edouard RIX

Ex: http://tpprovence.wordpress.com/ 

Si l’on estime, comme Spengler, que « la politique n’est qu’un substitut à la guerre utilisant des armes plus intellectuelles » (1), appliquer la grille de raisonnement propre à la stratégie militaire au combat politique peut s’avérer fécond.

 

Les grands principes en matière de stratégie militaire, sont au nombre de cinq. Le 1er, la concentration des forces, consiste à frapper avec le maximum de puissance l’ennemi, en un point choisi comme étant le plus faible de son dispositif, pour obtenir soit une percée, soit sa destruction totale. En effet, seule l’attaque du fort au faible est payante, l’attaque du fort au fort ne conduisant qu’au carnage, comme l’Histoire l’a montré. Tel fut le cas de Gettysburg en 1863, qui coûta 23 000 hommes aux Nordistes et 28 000 aux Confédérés, soit un tiers de leurs troupes. Même résultat tragique pour l’offensive anglaise de la  Somme, en juillet 1916, qui entraîna des pertes ahurissantes, la résistance allemande n’ayant pas été entamée par les tirs d’artillerie préalables : 19 240 morts le 1er jour, et plus de 600 000 jusqu’en novembre ! A noter que la concentration des forces implique la maximisation de la puissance de feu : il faut impérativement concentrer son feu pour s’assurer la destruction de l’ennemi, plutôt que de le disperser sur plusieurs cibles…

2ème grande règle, l’économie des forces, qui consiste à privilégier un objectif principal sans s’attarder sur des objectifs secondaires. La défense cherche à disperser l’attaquant, alors que ce dernier doit se concentrer sur son objectif.

3ème principe, la surprise, l’un des éléments les plus importants de la stratégie militaire. On distingue deux niveaux : la surprise stratégique, qui consiste à cacher son plan de campagne, ses objectifs et ses manœuvres; la surprise tactique qui consiste à dissimuler la marche ou la position de ses armées, un nouveau matériel ou une supériorité technique. Pour profiter pleinement de la surprise, il importe que celle-ci débouche sur un avantage décisif : on revient à la concentration des forces, car il faut à tout prix « tirer pour tuer ».

4 ème règle de base à respecter : l’unité de commandement, qui garantit la rapidité de réaction et l’intégrité du plan initialement mis en œuvre. Elle doit être entendue comme unité de pensée, que se soit entre les armes (Terre, Air, Mer) ou entre les conceptions stratégiques. Mais ce principe est rarement atteint, même au sein d’une armée nationale, encore moins entre des commandements alliés de plusieurs nations. Les Américains ont toujours su unifier leur direction, que ce soit pendant la guerre de Sécession, celle du Pacifique, ou en Europe avec Eisenhower. Le commandement interallié de Foch, nommé commandant en chef du Front de l’Ouest en mars 1918 est un autre exemple de commandement unifié voulu par les Alliés. A l’inverse, les Allemands ont, au cours des deux guerres mondiales, totalement échoué à mettre en place cette unité de commandement, que ce soit au niveau des stratégies nationales ou des armes (Wehrmacht, Luftwaffe, Waffen SS).

Dernier élément, l’initiative des opérations : c’est le but essentiel de la manœuvre, qui découle de la maîtrise des autres principes stratégiques. Le camp qui dispose de l’initiative bénéficie d’un avantage moral considérable. Mais celui qui déclenche les hostilités n’est pas forcément celui qui engage les opérations : en 1939, si les Alliés surprennent Hitler en lui déclarant la guerre, ils restent sur leurs positions, abandonnant toute initiative stratégique au führer.

UN EXEMPLE DE MAITRISE DES PRINCIPES STRATÉGIQUES : AUSTERLITZ

La bataille d’Austerlitz, menée de main de maître par Napoléon, est le meilleur exemple d’une stratégie réussie.

Apprenant la formation de la 3ème coalition, Napoléon exécute un retournement complet de son armée massée à Boulogne, qu’il envoie à Ulm battre l’Autriche, s’emparant de l’initiative stratégique. Face aux Russes et aux restes de l’armée autrichienne, il étudie soigneusement la carte de Moravie et sélectionne le site d’Austerlitz, imposant le champ de bataille aux Coalisés.

Le commandement est unitaire chez les Français. Clausewitz, fortement influencé par Napoléon, retiendra le principe du « généralissime ». A l’inverse, le conseil de guerre coalisé est bicéphale (Autriche-Russie), et le plan finalement adopté est un compromis boiteux entre les deux alliés.

Le plan de bataille français est simple et expliqué la veille aux soldats par Napoléon : il consiste à attirer l’aile gauche coalisée dans un piège en faisant reculer l’aile droite française, afin de prendre le plateau de Pratzen avec le gros des forces et, à partir de cette brèche, effectuer une manœuvre en tenaille. Au contraire, le plan des Coalisés est compliqué, exposé lors d’un interminable conseil de guerre où le maréchal Koutouzov s’endort ! Pis : les ordres sont donnés aux officiers russes au dernier moment et en allemand !

Les Français pratiquent la concentration des forces avec comme objectif principal le plateau de Pratzen. Les Coalisés se donnent plusieurs objectifs, d’où une dispersion de leurs forces qui sont battues en détail. Résultat : l’emploi des grands principes stratégiques offre sa plus grande victoire à Napoléon.

LA BATAILLE DE FRANCE DE MAI 40

Autre exemple parlant, la campagne de France de 1940. L’avantage de l’initiative stratégique est perdu par les Alliés lors de l’invasion allemande de la Pologne, et ils ne la retrouveront plus.

L’état-major allemand fait preuve de flexibilité en changeant son plan sous l’impulsion d’Hitler. La réédition du plan Schlieffen de 1914 initialement prévu (poussée massive vers le nord de la France à travers la Belgique) est abandonné. Alors que le plan français prévoit une avance du gros des forces alliées pour contrer l’avance ennemie, les allemands attaquent la Belgique et la Hollande tandis que leurs blindés percent à Sedan, dans les Ardennes, un endroit considéré par la doctrine française comme infranchissable par les chars (cours d’eau plus massif forestier). Les Allemands exploitent à fond la surprise.

Sur l’objectif principal, Hitler concentre 7 divisions blindées, face à 7 divisions d’infanterie et 2 divisions de cavalerie légère françaises. Le principe de l’attaque du fort contre le faible est respecté, les Allemands cherchant à réaliser la percée à un point précis, le Schwerponkt, point de rupture, en l’occurrence à Sedan. Grâce à la mobilité de leurs divisions blindées, ils foncent vers la Mer du Nord et isolent le gros de l’armée alliée en Belgique par un « coup de faux ».

PRINCIPES STRATÉGIQUES ET COMBAT POLITIQUE

Ces principes stratégiques ne visant qu’un but, la victoire, il semble donc pertinent de les appliquer aussi sur un plan politique.

Incontournables, la concentration et l’économie des forces, qui consistent à frapper avec le maximum de force militante le point faible de l’adversaire politique. En 1968, Alain Robert créera le GUD en partant du constat qu’un noyau dur de militants concentrés sur un bastion universitaire valait mieux que des centaines d’adhérents éparpillés (cf Occident). Le nid de résistance, véritable Nanterre à l’envers, ne pouvait qu’être Assas, plus favorable sociologiquement. Si l’on excepte Jean-Marie Le Pen, candidat gyrovague (Paris, Auray, Marseille, Nice), tous les dirigeants du FN se sont efforcés de constituer un fief électoral inexpugnable : le couple Stirbois à Dreux, Bruno Mégret à Vitrolles, Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. A chaque fois, l’on retrouve les mêmes ingrédients qui assurent la victoire finale : concentration des forces vives du parti sur un point faible de l’ennemi – en l’occurrence, une mairie socialiste gangrénée par l’insécurité, l’immigration et les scandales -, et au final percée électorale décisive qui ouvre une brèche dans le mur du silence politico-médiatique.

Sur le plan idéologique aussi, il s’agit de frapper du fort au faible, et sur un nombre limité d’ «objectifs ». Pour percer, un mouvement politique doit se limiter à quelques idées simples et porteuses. L’émergence du FN dans les années 80 s’explique ainsi par « la règle des trois I » : Immigration, Insécurité, Impôts. Lorsque Le Pen reniera ce triptyque, en 2007, il obtiendra son pire score présidentiel. En revanche, l’attaque du faible au fort, c’est-à-dire sur des thèmes totalement verrouillés par le Système – antisémitisme, révisionnisme – déclenche immédiatement un violent tir de barrage médiatique et relève du grand suicide politique… Lancer l’offensive sur ces forteresses puissamment défendues par 50 ans de terrorisme intellectuel, c’est faire bien peu de cas de l’élément primordial de toute stratégie : la surprise.

Autre principe à ne pas ignorer, l’unité de commandement. L’expérience a montré la supériorité du principe du chef (qui a parlé de « führerprinzip » ?…) sur une direction collégiale. Initiative nationale, mensuel du Parti des forces nouvelles, présentait deux photos, l’une de Le Pen, l’autre du bureau politique du PFN, ainsi sous-titrées : « Face à face : Président (…) et Bureau Politique. Deux conceptions de l’action » (2). L’histoire a tranché entre un leader charismatique et une direction multiple et, au final, acéphale. Alors que Le Pen persévéra dans la dénonciation du giscardisme et de la « fausse droite », les jeunes gens du PFN multiplieront les stratégies les plus variées, passant d’un soutien à VGE en 1974, à un ralliement à Chirac en 1977, puis au lancement de l’Eurodroite avec le MSI néo-fasciste !

Ces principes stratégiques théorisés par les auteurs classiques suivent ce que l’historien de l’Antiquité gréco-latine Victor D. Hanson a appelé Le modèle occidental de la guerre (3), qui repose entièrement sur la recherche de la bataille décisive, chère à Clausewitz – bataille qui doit conduire à l’écrasement de l’adversaire -, ignorant d’autres formes de guerre, comme la guerre assymétrique.

Edouard Rix, Réfléchir & Agir, automne 2010, n°36.

NOTES

(1) O. Spengler, L’Homme et la technique, Gallimard, 1969, p. 120.

(2) Initiative nationale, novembre 1977, n°22, pp. 18-19.

(3) Victor D. Hanson, Le modèle occidental de la guerre, Les Belles Lettres, 2001, 298 p.

 

Le désenchantement du monde (de Marcel Gauchet)

Le désenchantement du monde (M. Gauchet)

Gauchet reprend l’expression de « désenchantement du monde », utilisée par Max Weber pour décrire l’élimination du magique dans la construction du Salut, mais ce qu’il désigne par là va au-delà de l’objet désigné par Weber. Pour Marcel Gauchet, le religieux en tant que principe extérieur au social, et qui modèle le social depuis l’extérieur, c’est fini. Et l’originalité de l’Occident aura consisté, précisément, à opérer cette incorporation totale, dans le social, des fonctions traditionnellement allouées au religieux.

Le « désenchantement du monde », version Gauchet, ce n’est donc pas seulement l’élimination du magique dans le religieux, c’est bien encore la disparition du religieux en tant qu’espace collectif structurant et autonome.

Il s’agit donc ici de comprendre pourquoi le christianisme aura été, historiquement, la religion de la sortie de la religion. L’enjeu de cette histoire politique de la religion : comprendre, au-delà des naïvetés laïcardes, quelles fonctions la religion tenait dans les sociétés traditionnelles, et donc si d’autres moyens permettront de les maintenir.

 

*

 

Commençons par résumer « l’histoire politique de la religion », vue par Marcel Gauchet. C’est, après tout, pratiquement devenu un classique – un des très rares grands textes produits par la pensée française de la fin du XX° siècle.

Le fait est que jusqu’ici, le religieux a existé dans toutes les sociétés, à toutes les époques connues. Qu’il ait tenu une fonction dans chaque société, à chaque époque, n’est guère douteux. Une première question est de savoir si cette fonction fut constamment la même, et, dans le cas contraire, comment elle a évolué.

Pour Gauchet, il faut mettre à jour une structure anthropologique sous-jacente dont le religieux fut l’armature visible à un certain stade du développement historique. Cette structure fondamentale, c’est ce qu’il appelle : « L’homme contre lui-même ». Il entend par là la codification par l’homme d’un espace mental organisé autour du refus de la nature (celle du sujet, celle des autres hommes, celle de l’univers), afin de rendre possible un contrepoids salvateur, le « refus du refus » (qui permet d’accepter les autres hommes au nom du refus du sujet auto référant, d’accepter le sujet au nom de son refus, et finalement d’accepter la nature de l’univers au nom du refus général appliqué à la possibilité de la refuser). Le religieux a été, pour Marcel Gauchet, la forme prise, à un certain moment de l’histoire de l’humanité, par une nécessité incontournable induite par la capacité de refus propre à l’esprit humain : l’organisation du refus du refus, de la négation de la négation – bref, du ressort de la pensée même.

Gauchet renverse ici la conception classique, qui voit dans la religion un obstacle à la perspective historique. Faux, dit-il : la religion a eu pour mission de rendre possible l’entrée de l’humanité dans l’histoire, précisément en organisant une entrée « à reculons ». L’humanité ne voulait pas, n’a jamais voulu être historique. L’historicité lui enseigne une mortalité qu’elle redoute, qu’elle abhorre. La religion, en organisant le refus dans l’ordre symbolique, a été la ruse par laquelle l’humanité, tournant le dos à son avenir, pouvait aller vers lui sans le voir. Une méthode de gestion psychologique collective, en somme : en refusant dans l’ordre symbolique, on rend possible l’acceptation muette du mouvement permanent qu’on opère, par ailleurs, dans l’ordre réel, à un rythme si lent qu’on peut maintenir l’illusion d’une relative stabilité.

Sous cet angle, la « progression du religieux » peut être vue comme son oblitération progressive, au fur et à mesure que l’humanité accepte de regarder en face son inscription dans l’histoire, et d’assumer, donc, son refus de la nature. Des religions primitives au christianisme, on assiste ainsi à une lente réappropriation du fondement du religieux par l’homme, jusqu’à ce que « Dieu se fasse homme ».

C’est un long trajet car, au départ, dans la religion primitive, les Dieux sont radicalement étrangers à l’homme. Leur puissance le surpasse infiniment. Les succès humains ne peuvent être dus qu’à la faveur divine, les échecs à la colère (forcément juste) des divinités offensées. Voilà toute la religion primitive. Elle est étroitement associée à un système politique de chefferie, où l’opposition pouvoir-société est neutralisée par l’insignifiance (réelle) du premier, rendue possible par l’insignifiance (volontairement exagérée) de la seconde. La création d’une instance symbolique de régulation au-delà de la compétence humaine a d’abord été, pendant des millénaires, une manière de limiter la compétence des régulateurs humains. Le holisme fondamental des sociétés religieuses, nous dit Gauchet, ne doit pas être vu comme le contraire de notre individualisme, mais comme une autre manière de penser le social : un social qui n’était pas, et n’avait pas besoin d’être, un « social-historique ». C’était un social « non historique », où la Règle était immuable, étrangère au monde humain, impossible à contester.

Cette altérité du fondement de la règle, propre aux religions des sociétés primitives, est, pour Gauchet, « le religieux à l’état pur ». En ce sens, l’émergence progressive des « grandes religions » ne doit pas être pensée comme un approfondissement, un enrichissement du religieux, mais au contraire comme sa déconstruction : plus la religion va entrer dans l’histoire, moins elle sera extérieure au social-historique, et moins, au fond, elle sera religieuse.

Cette remise en cause du religieux s’est faite par étapes.

D’abord, il y eut l’émergence de l’Etat. En créant une instance de régulation mondaine susceptible de se réformer, elle a rendu possible le questionnement de la régulation. Il a donc fallu codifier un processus de mise en mouvement de « l’avant » créateur de règles. Les dieux se sont mis à bouger ; jusque là, ils vivaient hors du temps, et soudain, ils ont été inscrits dans une succession d’évènements. L’intemporel s’est doté de sa temporalité propre. Enjeu : définir, par la mythologie, une grille de cautionnement de la domination politique, ancrée dans un récit fondateur. La hiérarchie des dieux impose la hiérarchie des hommes à travers la subordination des hommes aux dieux, subordination rendue possible par le début de l’effacement de la magie (où le magicien maîtrise les forces surnaturelles) et l’affirmation du cultuel (où le prêtre sert des forces qui le dépassent). Le processus de domination mentale (des prêtres par les dieux, des hommes par les prêtres) devient ainsi l’auxiliaire du processus d’assimilation/englobement par l’Etat, donc de la conquête. Ce processus s’est accompli progressivement, en gros entre -800 et -200, dans toute l’Eurasie.

Le contrecoup de ce mécanisme, inéluctablement, fut le tout début de l’émergence de l’individu. Le pôle étatique définit un universel ; dès lors, le particulier devient pensable non par opposition aux autres particuliers, mais par opposition à l’universel. L’individu commence alors  à être perçu comme une intériorité. Et du coup, l’Autre lui-même est perçu dans son intériorité.

D’où, encore, l’invention de  l’Outre-Monde. Pour un primitif, le surnaturel fait partie du monde. Il n’existe pas de rupture entre le naturel et le surnaturel, entre l’immanent et le transcendant. Au fond, il n’existe pas d’opposition esprit/matière : tout est esprit, ou tout est matière, ou plutôt tout est esprit-matière, « souffle ».

Et d’où, enfin, le mouvement interne du christianisme occidental.

 

*

 

Progressivement, dans le christianisme, la dynamique religieuse se déplace pour s’installer à l’intérieur de l’individu. Le temps collectif étant historique, le temps religieux devient le temps individuel. Ce déplacement de la dynamique religieuse est, pour Gauchet, le mouvement interne spécifique du christianisme occidental.

Les autres mondes sont restés longtemps bloqués au niveau de la religion-Etat, du temps historique religieux ; seul le monde chrétien, surtout occidental, a totalement abandonné le temps collectif à l’Histoire, pour offrir à la religion un terrain de compensation, le temps individuel. Gauchet écrit : « Avec le même substrat théologique qui a porté l’avènement de l’univers capitaliste-rationnel-démocratique, la civilisation chrétienne eût pu rejoindre la torpeur et les lenteurs de l’Orient. Il eût suffi centralement d’une chose pour laquelle toutes les conditions étaient réunies : la re-hiérarchisation du principe dé-hiérarchisant inscrit dans la division christique du divin et de l’humain. »

Il n’en est pas allé ainsi. L’Occident est devenu une exception, et sa dynamique religieuse est allée jusqu’à son terme.

Il en est découlé, dans notre civilisation et au départ seulement dans notre civilisation, un accroissement des ambitions et de l’Histoire, et de la religion.

Jusque là, les deux termes étaient limités l’un par l’autre. De leur séparation découle la disparition de leurs limitations. L’Histoire peut théoriquement se prolonger jusqu’à sa fin. Elle a cessé d’être cyclique. La religion, de son côté, peut poursuivre la réunification de l’Etre à l’intérieur de la conscience humaine.

L’adossement de ces deux termes ouvre la porte à une conception du monde nouvelle, dans laquelle l’homme est son co-rédempteur, à travers la Foi (qui élève son esprit jusqu’à l’intelligence divine) et les œuvres (qui le font participer d’une révélation, à travers l’Histoire). Seul le christianisme, explique Gauchet, a défini cette architecture spécifique – et plus particulièrement le christianisme occidental.

Progressivement, à travers le premier millénaire, d’abord très lentement, le christianisme élabore cette architecture. Avec la réforme grégorienne et, ensuite, l’émergence des Etats français et anglais, l’Occident commence à en déduire des conclusions révolutionnaires mais logiques. Le pouvoir politique et le pouvoir spirituel se distinguent de plus en plus clairement.  La grandeur divine accessible par la conscience devient étrangère à la hiérarchie temporelle, elle lui échappe et fonde un ordre autonomisé à l’égard du politique. En retour, le politique se conçoit de plus en plus comme un produit de l’immanence. Le souverain, jadis pont entre le ciel et la terre, devient la personne symbolique d’une souveraineté collective, issue des réalités matérielles et consacrée avant tout à leur administration. Avec la Réforme, l’évolution est parachevée : l’Etat et l’Eglise sont non seulement distincts, mais progressivement séparés.

Les catégories de la « sortie de la religion », c'est-à-dire le social-historique dans le temps collectif, le libre examen dans le temps individuel, sont issues directement de cette évolution. Ici réside sans doute un des plus importants enseignements de Gauchet, une idée qui prend à revers toute la critique classique en France : notre moderne appréhension du monde en termes de nécessité objective n’est pas antagoniste de la conception chrétienne de l’absolu-divin personnel : au contraire, elle en est un pur produit.

 

*

 

La conclusion de Gauchet est que la « sortie de la religion » ouvre la porte non à une disparition du religieux, mais à sa réduction au temps individuel (une évolution particulièrement nette aux USA, où la religion est surpuissante comme force modelant les individus, mais quasi-inexistante comme puissance sociale réelle). Et d’ajouter qu’avec l’émergence puis la dissolution des idéologies, nous avons tout simplement assisté à la fin des religions collectives, qui sont d’abord retombées dans le temps historique à travers la politique, et s’y sont abîmées définitivement.

Sous-entendu : voici venir un temps où il va falloir se débrouiller sans la moindre religion collective, et faire avec, dans un cadre en quelque sorte purement structuraliste, en nous résignant à être des sujets, sans opium sacral pour atténuer la douleur de nos désirs. Car c’est à peu près là, au fond, la seule fonction du religieux qui, aux yeux de Gauchet, ne peut pas être assurée par le social radicalement exempt de la religion.

En quoi, à notre avis, Gauchet se trompe…

L’expulsion du religieux, retiré totalement du temps collectif, implique que ce temps-là, le temps collectif, ne peut plus être pensé en fonction de la moindre ligne de fuite. S’il n’y a plus du tout de religieux dans le temps collectif, alors la mort des générations en marque les bornes. Et donc, il n’y a plus de pensée collective sur le long terme, au-delà de la génération qui programme, qui dirige, qui décide (aujourd’hui : la génération du baby-boom).

Eh bien, n’en déplaise à Marcel Gauchet et sans nier que le structuralisme soit une idée à creuser, il nous semble, quant à nous, que les ennuis de l’Occident commencent là, dans cette désorientation  du temps collectif. Tant que le religieux se retirait du temps collectif, il continuait à l’imprégner d’une représentation du très long terme, et aspirait en quelque sorte le politique vers cette représentation : ce fut la formule de pensée qui assura l’expansion de l’Occident, le retrait du religieux ouvrant un espace de développement accru au politique, à l’économique, au scientifique, tous lancés secrètement à la poursuite du religieux qui s’éloignait. MAIS à partir du moment où le religieux s’est retiré, l’espace qu’il abandonne est déstructuré, et il n’y a plus de ligne de fuite pour construire une représentation à long terme.

La dynamique spirituelle de la chrétienté occidentale a suscité des forces énormes aussi longtemps qu’elle était mouvement ; dès l’instant où elle parvient à son aboutissement, elle débouche sur une anomie complète. Oserons-nous confesser que le vague « structuralisme » de Gauchet, conclusion mollassonne d’un exposé par ailleurs remarquable, nous apparaît, à la réflexion, comme une posture de fuite, et une manière pour lui de ne pas tirer les conclusions logiques de sa propre, brillante et tout à fait involontaire enquête sur la décadence occidentale ?

 

Swantje Swanhwit - Mutter

Swantje Swanhwit - Mutter

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vendredi, 25 février 2011

Entre "xénophobie" démocratique et démophobie totalitaire

ENTRE « XÉNOPHOBIE » DÉMOCRATIQUE ET DÉMOPHOBIE TOTALITAIRE

 

 

Chronique de Baptiste Algan

Ex: http://agoradedroite.fr

Il est de ces paradoxes en démocratie où ce qui va pour les uns ne tiens pas pour les autres, où le peuple n’a raison que lorsqu’il répond aux attentes des élites de la mondialisation. Outre cela, toute oraison politique tendrait au néfaste, à la non-raison, à un dangereux crime de subversion et d’aliénation des populations. Rappelons toutefois, que la démocratie, c’est avant tout Demos qui prédispose Kratos, le dose, et parfois s’y oppose. En théorie, cela présume que Demos dispose d’une véritable capacité de réflexion lui permettant de juger avec raison sur tout sujet lié aux affaires et la bonne gestion de la Cité en question. C’est en tout cas, la voie prise par les nations civilisées d’Occident comme aboutissement des grandes révolutions. On pourrait traiter longuement du bien-fondé de la démocratie comme système politique privilégié et un démocrate, comme l’infâme auteur de cette chronique, ne serait pas tendre avec cette moderne dulcinée. Mais la démocratie est. Entendons, qu’elle eut été assez forte pour s’être imposée parmi tant d’autres modèles concurrents ou opposés. Là réside peut-être d’ailleurs sont seul grand mérite. Et il faut la traiter comme un état, un fait qui pour l’heure, ne peut être écarté. Alors, est-il plus utile de lui reconnaître davantage ses affres, ses complications et ses exceptions. Et si la démocratie, c’est autant d’uniformisations que de divisions, c’est aussi avant tout une liste infinie d’exceptions dressées par ceux qui en tiennent les cordons. Et chaque jour, nous observons un peu plus l’étendue de tout ce ménage démocratique dirigé par les affres du politique, de l’idéologique, osons dire, du gastrique, tout n’étant qu’affaires de panse bien remplie et de bourses chatouilleuses.

Quand quelques uns peuvent se permettre de dicter la direction d’une population, milles autres sont appeler à se taire, parfois enclin à des poursuites judiciaires quand ce ne sont pas les sirènes de la dite conscience de l’humanité que l’on sommerait d’hurler, afin de repousser ces voix fâcheuses, ces dangereux réfractaires marginaux, dans le fin fond d’un sac de chaux.

Dernière affaire en date, la Suisse, celle-là qui s’attelle depuis quelques années à irriter le beau monde des démocrates exaltés. Tout avait déjà commencé pendant la seconde guerre mondiale (peut-être même la première). Neutre d’apparence que la Suisse se présentait. En vérité, une bien efficace banquière pour les deux camps adversaires. Et puis ensuite, leur refus de participer à la nouvelle ère, de paix et de prospérité, tout juste ont-ils accepté quelques accords avec l’Union économique et financière. Quasi isolée est-elle restée pendant toutes ces années, narguant les autres Etats, les autres ensembles politiques, de sa belle vitalité. Dernièrement, voilà aussi qu’ils voulaient nuire à l’immense carrière d’un violeur avéré en faisant de la lèche et du pied à l’Empire américain. Ah ces salauds de Suisse !

Mais encore, la liste se poursuit. Le 29 novembre 2009, la Suisse met la vitesse supérieur sur l’autoroute du populisme et de la « fascisation » en interdisant la construction de minarets (la construction de mosquées restant autorisée) sur son sol grâce à un référendum d’initiative populaire au cours duquel le « oui » l’emporta à 57,5% pour une participation (considérée élevée) de 53%. Déjà, ce fut l’émoi général en Europe et même dans le monde, où les chantres du droits l’hommisme et de la démocratie (d’un autre genre…) hurlèrent au scandale, au populisme, au racisme et même pour certains même, au fascisme ! Mais la Suisse, non contente de faire trembler tous ses beuglants du « No, pasaran ! », s’est récemment décidé à les torturer, les faire souffrir jusqu’au bout de ce clou déjà planté. Et paf ! Encore un coup ! Voilà qu’une autre initiative populaire est venue aggraver le cas Suisse : le 28 novembre 2010, 52,9% des électeurs suisses ont voté le renvoi automatique des délinquants étrangers notamment pour les crimes graves ou contrevenant à la bonne gestion de la richesse publique, notamment les cas de fraude fiscale – un crime mineur dit-on ailleurs en Européïe, à l’heure où partout l’on agonisse d’angoisses face à la dite explosion de la dette publique…

La Suisse, ses vallées, ses montagnes, ses chalets et Lausanne. Ah la Suisse, la Suisse… Autrefois, on y allait le cœur tranquille, l’esprit léger, se reposer la coquille, éventuellement cacher son blé… Et son système politique, tellement parfait, puisque confédérale, démocratique, semi-directe où prédominait subsidiarité et proportionnalité, apparaissait comme un modèle de sainteté… Qu’en n’ont-ils fait de tout ce beau pays, de toute cette belle politique ? Oh certes, il n’a pas changé mais dieu qu’il en fut perverti. Quel danger pour notre Européïe chérie…

Cesse de gazouillements et au diable ce discours d’émasculé, tout juste bon pour les enfoutrés. Voilà qu’aujourd’hui, celle qui fut un exemple, un ami, un allié, une banque, un paradis, en somme toute la bonne vielle Helvétie, est aujourd’hui un bien monstrueux voisin rappelant des temps sinistres et malsains. En clair, la Suisse « xénophobe »… ou comment une démocratie absolue, au sens intégral et accompli, n’est plus la bienvenue au sein du grand jeu des Etats parvenus, et devient la cible de toutes les haines des démocrates dégénérés, des ploutocrates totalitaires et de tous ses maîtres en ingérence diplomatique, qui se frustrent quand leur infâme modèle idéologique est repris contre eux-mêmes.

Ah ces infâmes ordures de l’UDC…démocratique osent-ils se revendiquer…

Parti de centre-droit, libéral, conservateur et souverainiste pour les braves populations de la confédération ; parti de la diabolique extrême droite, nationaliste (évidemment de tendance fasciste), populiste (évidemment de tendance raciste) et éminemment ultra-conservateur, pour les européistes totalitaires. Voilà bien les grandes différences sémantiques et idéologiques entre une démocratie éclairée et des démocraties sombrant de plus en plus dans l’obscurité, c’est-à-dire qui ne tiennent plus compte ni de la réalité ni de la vérité, préférant se rallier au caractère opaque et abstrait de discours biaisés par les crevasses de l’idéologique et de l’économique.

Alors oui, on peut assurément émettre quelques critiques à l’égard de l’UDC et plus généralement de la situation politique en Suisse. Il ne s’agit pas de faire de la Suisse un modèle politique, encore moins idéologique. On peut admettre qu’il y a du bon dans cette démocratie décentralisée et participative pour ce peuple à l’esprit encore quelque peu patriotique. Cependant, si certains courants de la « droite dure et radicale » ou d’ailleurs fantasment sur le modèle suisse, d’autres courants, certainement plus pragmatiques et patriotiques, lui préfère un modèle à la française. A chacun son modèle politique, adapté à sa situation historique et aux réalités organiques, sociétales, économiques etc. Tel est en tout cas l’esprit de ceux qui se réclament du « pays réel » (1) et authentique.

Au delà de cette parenthèse, on peut également suspecter que ce ne sont finalement seulement quelques intérêts économiques qui dirigeraient tous ces nouveaux retranchements politiques. A moins que ce ne soit une réaction de bon sens, en adéquation avec toute morale un temps soit peut humaine et naturelle. Car  le pain sur la table est donné à tous, dés lors qu’on ne le vole pas, dés lors qu’on ne leur retire pas de la bouche de celui qui l’a produit. Le pain, on le produit ou on le mérite. Et c’est assurément là que réside la véritable foi démocratique.

La Suisse est reconnue coupable, sans possibilité d’être acquittée. Coupable de quoi, on ne sait trop. Racisme, populisme disent certains. A moins que ce ne soit de trop de républicanisme…

Reste-t-il néanmoins que la Suisse est en train – n’y est-elle déjà pas parvenue – de construire le grand idéal grec, peut-on dire aristotélicien et platonicien, en terme de démocratie. Si démocratie il doit y avoir, c’est parce qu’il y a République. Et la République, ce n’est pas « un vivre ensemble » mais un vivre ensemble dans l’intérêt de la Nation. La Chose publique au service de la Cité. Dés lors qu’elle quitte les carcans de l’homogénéité, de la cohésion, de l’ordre et de l’autorité, la démocratie ne devient que la forme déviante et corrompue d’une République qui ne sert plus que les intérêts de telle ou telle communauté, souvent celle des privilégiés.. Ainsi, comme dans la typologie aristotélicienne des régimes politiques, la Suisse est une République accomplie. Ailleurs, dans nos pays, la République ne défend plus l’intérêt public mais des intérêts propres, personnels ou communautaires. La République corrompue devient démocratie, comprenons démagogie, où l’intelligence, la force et la vertu sont réduits en esclavage face à la l’emprise de la ruse, du faible et du vice. Et non content de leur perversité, les démagogues actuels sont même allés plus loin en y incorporant les formes déviantes d’autres régimes : l’oligarchie, en somme toute l’entente de quelques uns pour faire régner la tyrannie.

Eh oui, car tous ces vautours ne supportent pas quand les peuples tendent à sortir du moule dogmatique, européiste et démocrato-humanitariste, qui plus est encore quand ces peuples refusent  tout bonnement de l’intégrer, d’y participer. Ce sont ces rapaces même qui viennent faire des leçons de gouvernance aux peuples d’Europe : démocratie participative, subsidiarité, proportionnalité disent-ils. Et les voilà aussi à encenser les démocraties décentralisées et participatives d’Amérique Latine. De la bonne gouvernance, affirment-ils. Usurpateurs, mystificateurs et oppresseurs ! Voilà tout. Rien ne les insupporterait plus que des peuples, des communautés, des identités – comprenons charnelles et historiques et non pas de simples créations idéologiques, stratégiques ou administratives – qui échapperaient à leur main de fer. Des démophobes qui haïssent les peuples, non seulement en tant qu’entité morale et politique mais également d’un point de vue ethnique, voilà la vérité. Si un jour les membres de l’union économique et financière parvenait à construire un modèle proche du modèle suisse, en vue de l’effusion des thèses prônant la gouvernance, elle ne serait qu’une forme autre de gestion des intérêts économiques de certains via l’administratif et le politique. Aucune réelle reconnaissance politique, encore moins culturelle ou ethnique. Et dire que certains avortons, se laissent attraper par les verves régionalistes des ploutocrates européistes…Peut-être est-ce dans ses moments là qu’il faut haïr le démocratique…

Et les anti-populistes de notre chère Européïe ont bien compris qu’il ne fallait d’aucune façon que la démocratie soit une liberté infinie. Tout ce beau monde dit qu’il faut et veut des limites, des moyens de contrôle de l’application faite de leur idéal démocratique. Des limites…peut-on en citer quelques unes déjà appliquer : le non-respect, la surdité (volontaire) des élites politiques, l’éternel « cause toujours » inhérent au modèle démocratique. Voyez tous ces élus suisses sociaux-démocrates, néolibéraux ou écologistes, chez eux ou en Européïe, l’air pisseux, devant les gros yeux des grands guides et architectes du monde de Oui-Oui, expliquaient qu’ils s’attelleront à ce que le projet de loi ne contrevienne pas au dogme européen, le seul et unique bon choix…C’est certain, la Suisse y reviendra…

Alors, c’est un peu comme des Méluche d’un autre genre qu’il faut leur cracher : « Dehors ! Ouste ! Du balai ! Nous ne vous regretterons pas ! ». Les poubelles de l’histoire européenne ne suffiront pas pour se débarrasser de toute cette clique putride et toutes leurs pensées perfides.

Qui sont-ils pour dicter aux nations libres, le chemin à suivre ? Des professionnels, des experts ? C’est bien peut-être cela. Ils ne sont que des êtres qui doivent assurer une carrière, leur place dans le monde de la performance et du fric, où les places y sont très chères. Alors, le destin des patries, des nations, il y a longtemps qu’ils l’ont jeté dans un gouffre, sans même y porter quelconque considération.

Ils ne sont donc personne et rien ne rend légitime l’ingérence démocratique qu’ils exercent contre toute entité souveraine et authentique. Totalitaires sont-ils seulement. Des criminels, des génocidaires. Car « La vérité c’est que partout où il y a des patries, c’est-à-dire des groupes historiques ayant conscience de leur continuité, toute atteinte à l’intégrité et à la liberté de ces patries est un attentat contre la civilisation » (2). Et ces gens là massacrent les patries, les nations. Ils saccagent et tuent notre civilisation européenne, autrefois grande et pérenne, parce que pleine de nations souveraines.

Goscinny et Uderzo avait fait choix de placer leurs valeureux résistants gaulois en Armorique. Finalement, c’est en terre helvétique que s’incarne peut-être le mieux cet idéal « d’isolement » (comprendre prise de distance, éloignement) et de résistance contre l’occupation des tenants du Monde et de l’Etranger. Mieux encore, c’est un protectionnisme éclairé que la Suisse s’emploie à construire, car ne perdant rien de son dynamisme ni de sa prospérité. Oh que non, ils n’auront pas l’Helvétie ! Et vive la Suisse !  A d’autres maintenant de savoir faire preuve de solidarité, et d’engager leur patrie sur la voie de la liberté, non pas avec le système politique suisse en modèle, mais à leur façon, selon les déterminants qui constituent leur peuple, leur nation. Ce n’est pas un manque d’hospitalité que de vouloir maintenir l’ordre et l’homogénéité au sein d’une société. Bien au contraire, cela en est une condition, pour qu’une nation préserve son hospitalière tradition. Et l’on ne peut reprocher à la Suisse, sa croix et ces 20% d’étrangers, que de pécher par manque d’hospitalité, tout comme toutes ces nations qui se laissent prendre dans les filets du sur-accueil et de la diversité.

« Il s’agit de savoir si nous sommes chez nous en France ou si nous n’y sommes plus ; si notre sol nous appartient ou si nous allons perdre avec lui notre fer, notre houille et notre pain : si, avec les champs et la mer, les canaux et les fleuves, nous allons aliéner les habitations de nos pères, depuis le monument où se glorifie la cité jusqu’aux humbles maisons de nos particuliers. Devant un cas de cette taille, il est ridicule de demander si la France renoncera aux traditions hospitalières d’un grand peuple civilisé. Avant d’hospitaliser, il faut être. » (3) Charles Maurras


(1) : Notion théorisée par Charles Maurras, selon la méthode de l’empirisme organisateur. Le pays réel caractérise ce qu’est ou devrait être de ses structures sociales et politiques, en vertu de tout son héritage historique, de la psychologie de son peuple et des réalités contemporaines. Le pays réel s’oppose au pays légal, qui ne serait que la mise en application de pensées et notions idéalisées.

(2) : Jean Jaurès, L’Armée Nouvelle, 1910

(3) : Charles Maurras, L’Action Française, 6 juillet 1912

"Lahme Ente" contra chinesischer Drache

»Lahme Ente« contra chinesischer Drache

 

von Dr. Kersten Radzimanowski

 

Ex: http://www.deutsche-stimme.de/

 


 Supermächte: Der neue Start-Vertrag symbolisiert ein verändertes Kräfteverhältnis in der Welt


chine-dragon.jpgEs war kurz vor Weihnachten. US-Präsident Obama durfte seinen letzten Auftritt als »starker« US-Präsident absolvieren, bevor mit Jahreswechsel Senat und Repräsentantenhaus in neuer Zusammensetzung zusammentreten, die ihn vollends zur lahmen Ente degradiert.


Wie im griechischen Drama wurde zunächst die Spannung hinsichtlich des Abstimmungsergebnisses angeheizt, damit der mit dem Friedensnobelpreis ausstaffierte Präsident 43 A die politische Bühne nutzen konnte, um die heimische wie internationale Öffentlichkeit zu täuschen: Obama als Architekt atomarer Abrüstung und Retter der Welt!
Doch was steckt dahinter? Was sieht der nun von den USA ratifizierte neue Start-Vertrag tatsächlich vor? Ist er wirklich ein Meilenstein auf dem Weg zur atomaren Abrüstung der Kernwaffenstaaten? Oder soll er ein Alibi gegenüber den atomaren Habenichtsen darstellen, die immer stärker auf eigene Verfügungsgewalt über Atomwaffen drängen, um sich der politisch-militärischen Erpressung von Staaten wie den USA und Israel zu erwehren?
In den nächsten Jahren werden es an die 40 Länder sein, die über eigene Atomwaffen verfügen, und der Kreis derer, die mit dieser militärischen »Lebensversicherung« liebäugeln, wird immer größer. Da bedarf es der Augenwischerei, Taschenspielertricks à la Obama, um zumindest den Eindruck zu erwecken, auch die atomaren Schwergewichte USA und Rußland würden sich in Richtung Reduzierung ihrer Atomwaffenpotentiale bewegen, um ihre Verpflichtungen aus dem Atomwaffensperrvertrag zu erfüllen. Obamas Zauberstab für die Vorführung hieß START. Start steht für »Strategic Arms Reduction Treaty«, zu Deutsch: »Vertrag zur Verringerung der strategischen Waffen«.


Washington ringt um die Hegemonie


Der neue Start-Vertrag sieht eine Reduzierung der Zahl der nuklearen Sprengköpfe innerhalb der nächsten sieben Jahre auf 1550 und der Zahl der Trägersysteme auf jeweils 800 vor. Damit braucht Washington seine aktiven strategischen Trägersysteme nur um wenige Dutzend zu reduzieren, um die neue Höchstgrenze von 800 Trägern zu erreichen, Moskau gar keine. Es hat nur noch 556 Träger.
Ähnlich das Bild bei den Sprengköpfen: Da nur aktiv stationierte Sprengköpfe zählen, hat Hans Kristensen von der Federation of American Scientists berechnet, muß Washington die Zahl seiner aktiven Sprengköpfe rechnerisch nur um 100, Moskau um 190 reduzieren.
Hinzu kommt, daß das Pentagon seine alten Pläne zur Modernisierung der nuklearen Trägersysteme umsetzen darf. Eine neue nuklearfähige Jagdbomberversion, der Joint Strike Fighter, wird weiter entwickelt. Die Arbeit an einer neuen Generation strategischer Raketen-U-Boote geht ebenfalls weiter. Auch die Entwicklung eines neuen luftgestützten Langstreckenmarschflugkörpers wird ebenso in Angriff genommen wie die Planungen für einen neuen strategischen Bomber. Selbst die Voruntersuchungen für eine neue Generation von Interkontinentalraketen sollen anlaufen.
Zusätzlich haben die Republikaner sich ihre Zustimmung zum neuen Start-Vertrag damit »versüßen« lassen, daß in einem Zusatz zum Vertrag von den USA einseitig festgelegt wurde, daß dadurch der Aufbau der US-Raketenabwehr und die Einführung von Langstreckenraketen mit konventionellen Sprengköpfen nicht berührt werden.
Gerade die Pläne zur Raketenabwehr ließen das russische Parlament nicht wie vorgesehen noch zum Jahreswechsel den Start-Vertrag ratifizieren. Es sucht vielmehr nach diplomatischen Formeln, um eben diese Zusätze wieder aufzuheben. Nach Ansicht des Verfassers waren auch die angenommen Zusätze nur Tricksereien. Denn den herrschenden Kreisen in den USA ist sehr daran gelegen, Moskau auf ihre Seite zu ziehen. Zumindest aber zu neutralisieren, wenn es zur (militärischen) Konfrontation mit China kommen sollte.


Glanzleistung der chinesischen Diplomatie


Die Eindämmung und das »roll back« des weltpolitischen Einflusses Chinas hat für die USA höchste Priorität. Davon zeugt nicht nur die Eskalation der Spannungen auf der koreanischen Halbinsel und im Gelben Meer, sondern auch die massive Formierung eines antichinesischen militärischen Blockes mit Japan, Korea, Australien und weiteren Staaten.
Der Start-Vertrag offenbart aber die Erkenntnis der Plutokraten, daß die USA allein nicht mehr in der Lage sind, die weltweite Herrschaft des Geldadels durchzusetzen. Deshalb die Kurskorrektur der USA, um den einstigen Hauptfeind an das eigene Lager zu binden. Doch dieses Ansinnen ist nicht sehr aussichtsreich. Weiß Rußland doch zu gut, daß der mächtige Nachbar im Osten kraftvoll, dynamisch und zudem verläßlich ist, während die USA ihren Zenit längst überschritten haben und zudem nur auf ihren eigenen Vorteil bedacht sind.
China hingegen betreibt seit längerem eine kluge und weitsichtige Außenpolitik, die sich nicht der andernorts üblichen Großmachtallüren bedient, sondern auf Interessenausgleich und beiderseitigen Nutzen abzielt. Das »Reich der Mitte« hat das diplomatische Meisterstück vollbracht, auch sein Verhältnis zum wichtigsten Konkurrenten Indien konstruktiv zu gestalten, ohne seine engen Beziehungen zu Pakistan zu beschädigen.
China und Indien stellen heute zusammen mehr als ein Drittel der knapp sieben Milliarden Erdbewohner. Ein auch für die hochgerüstete USA uneinnehmbares Bollwerk, das zudem die »gekaufte Demokratie« des Westens entschieden ablehnt. Beide Länder gehen sehr verschiedene politische wie wirtschaftliche Entwicklungswege, aber sie sind keine Kopie des von ihnen verachteten westlichen Herrschaftsmodells, das das Volk in Geiselhaft der mächtigen Interessengruppen genommen hat, wie etwa bei der »Bankenrettung« oder dem sogenannten Euro-Rettungsschirm. Asien geht seinen eigenen Weg.


Das amerikanische Zeitalter endet


Auch im Handel sind die USA längst als Weltmacht abgeschrieben. Der innerasiatische Warenaustausch wächst kräftig. Indiens wichtigster Handelspartner ist heute China und das Handelsvolumen zwischen beiden Ländern betrug im Jahre 2010 etwa 60 Milliarden Dollar. Es dürfte sich laut Schätzungen bis 2015 mehr als verdreifachen.
Doch während Merkel und die bundesdeutschen Medien gegen China wegen der Verletzung von Menschenrechten wettern und dabei selbst im Glashaus sitzen, tränenreich und pflichtschuldig die Verurteilung des jüdischen Millionenbetrügers, Geldwäschers und Ex-Oligarchen Michail Chodorkowski in Rußland beklagen, haben deutsche Unternehmer schon längst die Zeichen der Zeit erkannt und arbeiten eng mit russischen und chinesischen Partnern zusammen.
Dabei besinnen sie sich sogar ihrer alten deutschen Werte und produzieren kundengerecht, so etwa Daimler, der in Indien eine komplette Modellreihe einfacher Lastwagen entwickelt, die so billig sein sollen, daß sie im Preiswettbewerb mit dem indischen Marktführer Tata Motors mithalten können.
In China und Indien gibt es zusammen etwa eine Milliarde Menschen, die man zur dortigen Mittelschicht zählen kann und die technisch solide Produkte zu günstigen Preisen benötigen. Qualitätsarbeit aus Deutschland, damit können wir in China, Rußland und Indien punkten und getrost Uncle Sam jenseits des Atlantik vergessen, der wie so viele Fremde in Deutschland und der EU zwar nicht gewillt ist, selbst etwas Konstruktives zu schaffen, aber von unserer Hände Arbeit ein gutes Leben führen will.


Unser Autor Dr. Kersten Radzimanowski war letzter geschäftsführender Außenminister der DDR

Krantenkoppen - Februari 2011 (3)

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Krantenkoppen
 
Februari 2011 (3)
 
Komische musical over Adolf Hitler in de maak
Johnny Kraaikamp jr en Noortje Herlaar spelen de hoofdrollen in de musical De Producers, over theaterproducenten die een musical over Adolf Hitler willen maken.
http://www.elsevier.nl/web/Nieuws/Cultuur-Televisie/29004...
 
Minder rechtsbijstand asielzoeker
Vluchtelingen die voor een tweede keer aan asielaanvraag doen, krijgen minder of geen vergoeding voor hun advocaat als ze geen nieuwe feiten op tafel weten te leggen en het verzoek wordt afgewezen.
http://www.gelderlander.nl/algemeen/dgbinnenland/8201776/...
 
Oosterhuis noemt uitspraken 'beetje dom'
Theoloog en dichter Huub Oosterhuis vindt zijn uitspraken over de censuur op de kersttoespraak van koningin Beatrix ,,een beetje dom''.
http://www.gelderlander.nl/nieuws/algemeen/binnenland/819...
 
Gala-avond "Solidariteit met Israël" lokt protestactie uit
"B'nai  B'rith Antwerpen, een Joodse vereniging, organiseerde zondagavond te Antwerpen in samenwerking met een andere vereniging, "Christenen voor Israël België", een-jaarlijkse- steunconcert voor Israël.
http://www.dewereldmorgen.be/foto/2011/02/22/gala-avond-s...
 
Witteman: cartoon stompzinnig
Paul Witteman valt zijn collega’s van de VARA-site Joop.nl af. Hij noemt de cartoon waardoor Geert Wilders vorige week afhaakte bij het door Jeroen Pauw en Witteman gepresenteerde lijsttrekkersdebat ,,een stompzinnig tekening”.
http://www.telegraaf.nl/binnenland/9094589/__Witteman__ca...
 
Man pakt SS’er
Mark Gould, een 43-jarige joodse man, heeft zich vier jaar voorgehouden als neonazi om de moordenaar van zijn familie achter de tralies te krijgen. Dat meldt bild.de.
De man kroop in de wereld van de neonazi’s om erachter te komen of de 97-jarige Bernhard Frank inderdaad opdracht had gegeven tot een moordpartij. Bij die moordpartij kwamen 28 familieleden van Gould om het leven. Pas toen hij zeker wist dat Frank de SS’er was die hij zocht, gaf hij hem aan.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/02/man...

De tijd voor de unie is nu

De prof heeft gelijk: de tijd voor de unie is nu

Thierry Vanroy

Ex: http://n-sa.be/

320px-Languages_Benelux.pngNa 249 dagen tegen dezelfde nieuwscarrousel aan te moeten kijken, ontwikkelt een mens zo onderhand een filter om zin van onzin te scheiden. Zo waren er de afgelopen week twee berichten die door mijn persoonlijke crisisfilter raakten:

BENELUX-landen gaan samen voor IMF en G20

'Belgische Unie met vier deelstaten'

De twee artikels gecombineerd leggen een eigenaardige paradox bloot: kleine landen beginnen enerzijds de krachten te bundelen in unies, anderzijds zich te versplinteren... in unies. Want is dat niet hetgeen wat Van de Lanotte nu eigenlijk voorstelt met zijn Belgische Unie? Een unie is iets anders dan een federale staat, dat moet mijnheer de professor staatsrecht ook weten. Het is in de eerste plaats een praktische staatsvorm, gebaseerd op een agenda (doorgaans vastgelegd in een of ander charter), waar romantisch patriottisme weinig bij te zoeken heeft. En dat laatste is handig bekeken, want het maakt dat vermaledijde woord 'België' een stuk minder beladen in de ogen van het publiek.

De liberale euro-regionalisten van de N-VA lachen het voorstel van de professor ongetwijfeld weg. Het is voor hen immers zo duidelijk als wat dat de Belgische deelstaten gewoon Europese deelstaten moeten worden. Wat Van de Lanotte daar op tegen heeft? Kerntaken van zijn Belgische Unie moeten onder meer worden: "defensie, buitenlands beleid en ontwikkelingssamenwerking, migratie en asiel en de financiering van de sociale zekerheid" (DS). Kwestie van solidariteit, maar ook een kwestie van de zaken praktisch te bekijken. De rest moet 'homogeniseren à la Belgique'.

En om dan maar meteen op de reactie van de N-VA te anticiperen: Waarom homogeniseer je niet met Europa? We homogeniseren toch binnen de EU? En die kerntaken kunnen toch naar de EU worden overgedragen mettertijd, zelfs als de sociale zekerheid daardoor afgebroken wordt (wat de N-VA toch wil)?

Van de Lanotte zijn visie is dat het neutrale vehikel van een unie de deelstaten toestaat om de gezamenlijke belangen te vrijwaren op basis van een gezamenlijke agenda. Voor de N-VA is de EU echter het vehikel bij uitstek, omdat deze net zo ultraliberaal is als zij zelf. Waarom je dan beperken tot België?

En daar zit het hem dan ook. Nu stelt Reynders dat Van de Lanotte zijn voorstel reeds in zijn eigen top secret nota stond. De N-VA is niet akkoord, het net sluit zich zodoende: een onduidelijk Belgisch alternatief of een al even onduidelijke Europese toekomst? En hier volgt het leuke: of we nu de linksliberale Belgische Unie krijgen of de rechtsliberale Europese Unie, de sociale verworvenheden zullen hoe dan ook verloren gaan. Wegens intern, resp. extern onhoudbaar liberalisme. Over de weg moet je geen 249 dagen zeuren wanneer de bestemming al bekend is.

Na 249 dagen weten we een ding nu wel zeker: de Unie België of de EU-regio Vlaanderen, het nationale proletariaat is hoe dan ook de klos. Wie nu denkt in de trad van 'Vlaanderen onafhankelijk en de grenzen toe' zal even realistisch moeten blijven. Wij kunnen geen volledig onafhankelijk Vlaanderen oprichten en ons niets aantrekken van de globale context. En vooral dan omwille van een hele resem economische factoren. Er zijn belangen te verdedigen in de wereld die het nationale overstijgen. Er valt wat te zeggen voor de synergie van economische kernsectoren (zoals de Belgische en Nederlandse waterwegen). Je moet wat gewicht in de schaal kunnen leggen om over eigen loon- en prijszetting te mogen beslissen. Je mag niet gechanteerd worden door buurlanden als je besluit te hernationaliseren. En ga zo maar verder.

Hoe dus de paradox tussen versplinteren en krachten bundelen overstijgen ten dienste van het volk? Veel van de sociale belangen die Van de Lanotte voor het Vlaamse volk ziet, gelden inderdaad ook voor het Waalse volk. Maar ook voor de omliggende regio's, zoals Nederland en het Duitse Noordrijn-Westfalen. Wij zijn allemaal sociale volkeren met een vergelijkbare West-Europese economie en een lange geschiedenis van vergelijkbare sociale verworvendheden. Ze gelden voor ons, jazeker, maar ze gelden niet voor half het continent. Ofschoon, ze zullen niet beschermd worden door het halve continent te verenigen,zoals de N-VA wil

Een voorspelling die wij bij het N-SA nu al jaren maken, is dat wereldwijd de komende decennia gekenmerkt zullen worden door een toenemende herverkaveling van landen en machtsverhoudingen. Met de PIGSI-crisis en de steeds creatievere toetredingsnormen voor aspirant-lidstaten in het voormalige Oostblok (Visumplicht EU afgeschaft voor Albanezen en Bosniërs), is de toekomst van de Europese Unie nog nooit zo onzeker geweest. De Belgische loonindexering behouden, en van ons mag die zelfs uitgebreid worden, is ipso facto een dreigement om uit de Euro te treden, die na 9 jaar nog nooit zo ver van haar doel heeft gestaan als vandaag (Onkelinx wil België uit de Euro). Sinds 2008 stelt men openlijk het Wallstreet-kapitalisme in vraag en komt de zon op in het Oosten (Vaarwel Amerika).

Tekenen aan de wand, maar hoe in zo'n toekomst de Vlaamse sociale republiek voorbereiden en vrijwaren? Gezien deze onzekerheden, gaan keuzes gemaakt moeten worden, gebaseerd op nuchtere economische en politieke belangen. Zo zullen landen die geo-economische belangen delen elkander moeten vinden, zoals Vlaanderen en de omliggende continentale Noordwest-Europese regio's, ingesloten tussen de centralistische Duitse en Franse grootmachten. En dat is inclusief de randregio's van die grootmachten, die hoe langer hoe meer uit de boot van Berlijn en Parijs vallen. Er is in die zin dan zowel nood aan integratie alsook homogenisering van relevante sectoren. Ja, Wallonië heeft ook mee te doen als ze daar weten wat goed voor hen is.

Het antwoord is niet in de oude tegenstellingen van Belgisch, Vlaams, Waals of Europees te denken, maar in de nieuwe zin van unies, meer bepaald: de tegenunie. Op basis van economische en politieke compatibiliteit. En liefst net zo min beladen zoals de professor zijn Belgische Unie (en minder mag), we moeten Belgisch frietnationalisme niet inruilen voor een al even romantisch kroketnationalisme.

Waar het hier om gaat is geen eng staatsnationalistisch imperialisme, we zullen onze kleinzerigheid op dat vlak moeten bijschaven. We moeten ons openstellen voor het concept van de tegenunie. Vrije volksstaten, die uit wederzijds belang in tijden van onzekerheid de krachten bundelen om sterk te staan binnen grotere gehelen. Wij kunnen morgen een Noordwest-Europese Unie met een gezamenlijk BNP van minstens een biljoen EUR op de kaart zetten. Het is zo simpel als een papiertje in te vullen waarin men akkoord gaat voortaan samen te spannen. Dat geeft ons meteen een toegangskaartje tot de meeste grote internationale instituten en laat ons toe een eigen weg uit te stippelen binnen de EU en de wereld, zoals nu ook Duitsland en Frankrijk doen (en zij doen dit ten koste van zowel ons als hun randregio's, overigens).

Terugverwijzend naar het artikel over de BENELUX, dat world governance instituten zoals het IMF en de G20 een gevaar op zich stellen, houdt niets tegen. Wel integendeel, sloganesk het einde van de EU, de NAVO etc. wensen is leuk, maar dat zijn problemen die zichzelf uiteindelijk zullen oplossen, zoals hierboven geschetst. Het is de zaak van randgebieden zoals Noordwest-Europa, niet bekaaid achter te blijven wanneer het zover is.

De Belgische institutionele crisis kan met wat goede wil binnen het jaar gestroomlijnd worden met een institutionele uitbreiding met de randregio's. Wij kunnen zo niet alleen de spot van de planeet worden vanwege een wereldrecord, wij kunnen de wereld versteld doen staan met een ongezien precedent. België opsplitsen, daar zal men niet meer van opkijken, maar stel je nu eens voor dat hier een Noordwest-Europese grootmacht uit groeit volgens een geheel nieuw concept? Tegelijk met het concept België, het concept Europa failliet verklaren. Het zou andere landen wel eens op ideeën kunnen brengen.

Nu is de tijd aangebroken van de nieuwe unies, om gezamenlijk de problemen in een ontregelde toekomst het hoofd te bieden. Laat ons dan ook in deze globaliserende wereld staan als grootse, sterke unie met grootse, sterke volksrepublieken. Laat ons bekwaam en zelfzeker de uitdagingen van de toekomst met geheven hoofd aangaan. Laat ons de Belgische komedie en de Europese tragedie overstijgen. Daar is geen nieuwe vlag, lied of diet voor nodig, een motto volstaat om de hoofden in dezelfde richting te draaien:

When the going gets tough, the tough get going.

Democracy Needs Aristocracy

Democracy Needs Aristocracy, by Sir Peregrine Worsthorne

Democracy Needs Aristocracy
by Sir Peregrine Worsthorne
221 pages, Harper Collins, $15.

In the early pages of Democracy Needs Aristocracy the author mentions Alexis de Toqueville and his groundbreaking Democracy in America and not surprisingly, the newer work continues in the footsteps of that classic with a broad-reaching thesis on the nature of government that sides with the organic over the mechanistic.

Experienced writer Peregrine Worsthorne mixes his far-reaching thesis with personal narrative and precise examples in the form of contradictions that eliminate exceptions to his arguments. He writes in a hybrid style somewhere between relaxed academia and vivid popular non-fiction but with the logical thoroughness of a legal brief. Like the topic of the book itself, his style spans a vast breadth of knowledge and distills it into a single voice, like condensation turning mist to rain.

As a consequence, Democracy Needs Aristocracy is both one of those books that zooms by at light speed as massive ideas thrust the reader across time and space, and is also like a textbook an exacting read that requires the full attention of the reader. Each chapter drops important pieces into our understanding of history and how we arrived at the present time, not all of them controversial assertions so much as forgotten and decontextualized ones.

The style is not circular so much as it returns to core concepts after breaking them apart, bringing the forgotten but necessary counterpart to deconstruction, re-integration, to the reading process. As a result reading this book is like peeling an onion, with each layer revealing more of the big picture. It offers what few books can manage anymore: a vertiginous sense of discovery and concepts dropping into place that can explain the subtle mysteries of our present political climate.

Worsthorne’s thesis suggests that aristocracy, or an organic social order of the most qualified who enforce a balance that linear-thinking government cannot, not only arises naturally but if well-selected, provides an elite who are dedicated to public service more than themselves. It succeeds because it is decidedly non-mechanistic: he delights in the social aspects of an elite dedicated to stewardship, and illustrates how civility as a guiding principle ensures politics do not become abandoned to abstractions unrelated to life itself.

Finally, he contrasts society under rule by aristocracy, whose members are secure in their position and steeped in its tradition, with the “meritocratic” rise of the “classless society,” and points out in detail how the classless society fails to achieve its objectives and may achieve instead the inverse. As both an aristocrat and a journalist, Worsthorne describes the view from both sides of the bench on this issue.

A good part of the book addresses the necessary conditions of his thesis, including the most difficult to define parts such as “civility” and the notion of an organic, non-governmental caste who nonetheless provide the backbone to all governmental activities. For moderns, understanding caste is like trying to understand the use of a pressure cooker inside a black hole; Worsthorne elaborates slowly, but works up to his point:

“Aristocracy, however, is different because the bonds forged at birth and maintained at every subsequent stage in life, create a degree of loyalty between members as strong as, if not stronger than, those that bind together the members of a nation. The Old Etonian George Orwell tried to escape them but never wholly succeeded, concluding sadly, at the end of his life, that it was easier to change your party than change your class. Speaking personally, I cannot imagine life without class, which is not a passive condition but one that provides you with a general culture, a network to which you naturally belong, a stream of history in which you feel free and safe — almost a collective individuality.” (86)

In his retelling of history, the UK survived the time of the French Revolution because unlike the French, the English did not centralize their power into a single agency, but made government less efficient and instead cultivated a class of experts, united by a code of civility or “gentlemanly” conduct, such that they could conduct the appropriate circumventions of authority in smoke-stained lounges over glasses of cognac.

In this Worsthorne’s view is a hybridization of elitism and anarchy, in which the purpose of aristocracy is to avoid a powerful central government and its Boolean rules, and instead to cultivate a pool of talent that can organically and covertly address problems that are beyond the understanding of the electorate. His appeal to civility, the mode of aristocracy, is a call for a moral renovation to the modern state.

“For as a result of this method of selection, Britain’s political class had inherited enough in-built authority — honed over three centuries — and enough ancestral wisdom — acquired over the same period — to dare to defy both the arrogance of intellectuals from above and the emotions of the masses from below; to dare to resist the entrepreneurial imperative; to dare to try to raise the level of public conversation; to dare to put the public interest before private interests; to dare to try to shape the nation’s will and curb its appetites.” (50)

Bureaucracies, which he describes as the “natural enemies” of aristocrats, rely on rigid rules of a binary nature. When triggered, they must follow through blindly, causing periodic outrages so ludicrous they remind us of the rote actions of a machine out of control. In contrast, Worsthorne advocates the reliance on a class of people he describes as devoted to public duty, and their ability to intervene in place of blind rules.

As he reminds us, good leadership is unpopular because it does not pander to the arrogant intellectuals or emotional masses. In fact, it avoids special interests so that the nation as a whole can thrive. He describes it with a metaphor from his boarding school:

“I wanted the best of both worlds: authority figures who at one and the same time both protected me and left me alone; who came to my aid in emergencies but otherwise allowed me to mind my own business. Officious busybody prefects who kept an eye on one all the time were more a liability than an asset. But unofficious prefects who noticed what was going on from a corner of the eye were the opposite. Even more to be desired were the few older boys who turned down the office of prefect but were natural authority figures on the side of justice and order requiring, by virtue of strong individual character, no official badge of office.” (22)

This winding book, arcane like an ancient castle yet refreshing like finally finding the answer to your research in a footnote in the last book even tangential to your “official” topic, provides many such challenging ideas. Underlying every part of it is a distrust in the idea of a government that unites its public and private faces and thus is manipulable by special interests; Worsthorne argues for an older yet, if you look at it critically, more mature form of government, where rule by quality of people predominates under rule by book of rules.

Democracy Needs Aristocracy is a challenging and engrossing read, and even for those hostile to aristocracy, provides a thorough exploration of where our current systems of government fail. His thesis is flexible, and deliberately written from a liberal-friendly position, to show that democracy becomes anti-elitist mob rule without some mediating elite to keep anti-egalitarianism from becoming crowd revenge. As such, it is every bit as eternal as de Toqueville, and presents a vision of government that none can afford to fully ignore today.

You can find this book at Amazon for $15 or from Harper Collins UK for £9.

Laïs - De wereld vergaat

Laïs - De wereld vergaat

jeudi, 24 février 2011

Démocratie, islam et destin

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Démocratie, islam et destin

par Claude BOURRINET

Il n’est sans doute pas inutile de se moquer, comme le fait  dans Valeurs actuelles du 10 février 2011, dans son article « Où va la Tunisie ? », Hervé Coutau-Bégarie, directeur de recherches en stratégie à l’École de Guerre (ex-Collège interarmées de défense), des éloges dithyrambiques qui accompagnent les « révolutions » du Maghreb et du Proche-Orient, perçues comme des pas importants vers la démocratie. Il ne pouvait pas en être autrement, la « démocratie » et les « droits de l’homme » étant plus une religion qu’un régime. Nos sociétés désacralisées, laïcisées, partagent plus de traits qu’elles le croient avec des régimes qu’elles s’attachent à honnir. Ses intellectuels et ses journalistes s’emballent facilement, et ont des accents de bonnes sœurs dominicales sous leur parapluie vaticanesque. On a beau jeu alors de rappeler certains « dérapages », comme le fait Couteau-Bégarie, qui cite le cas de Foucault soutenant la révolution islamiste d’Iran. Il est exact que les thuriféraires d’un moment peuvent changer, comme les ex-staliniens ou maoïstes à la Adler, B.H.L., etc., sont devenus de farouches (et sournois) partisans de l’Amérique, tout en restant par ailleurs fidèles à Israël. Aussi laissons Foucault en paix : nous ne savons pas ce qu’il aurait dit de tout cela.

Je ne discuterai pas pour savoir comment des kleptocraties corrompues, policières, considérant leurs peuples comme des indigènes colonisés, se comportant donc comme des forces d’occupation, ont pu se maintenir si longtemps. Il fallait bien qu’ils rendissent quelque service à l’oligarchie transnationale et, subsidiairement, à l’État sioniste. Le complexe militaire (lié au pétrole ou à la manne américaine) est, dans ces pays, un État dans l’État, une caste dont les racines sont à chercher dans l’atavisme ottoman. Le plus amusant est la capacité pour l’ordre mondial de recycler de vieux modèles pour les postmoderniser.

Cependant, nous voyons bien que ce système globalisé possède des failles, singulièrement dans ses composantes techniques, médiatiques, communicationnelles, qui le fragilisent après l’avoir renforcé. On serait, pour le moins, presque marxiste, en avançant que la dialectique de son processus productif l’entraîne à sa perte. Au demeurant, il faut avouer que l’islam se met aussi à la page, et qu’il a su se plier aux exigences techno-scientifiques contemporaines. De nombreux intellectuels d’ailleurs en sont d’ardents défenseurs, parfois davantage que des classes populaires affamées et abruties par la propagande.

Il faut donc prendre acte qu’un ensemble de peuples reprennent lentement conscience de leur identité profonde, tentent de rejeter les éléments allogènes qui nuisent à leur destin historial, et font ce qu’il faut pour cela. J’ai beau tourner la question dans tous les sens, à moins d’être un sioniste ethnocentrique (c’est un pléonasme), ou un « identitaire » d’une ignorance crasse (c’est aussi un pléonasme), je ne vois pas ce qu’il y a de scandaleux à ce que des musulmans veuillent une société musulmane, et que des peuples souhaitent être libres, se débarrassant du même coup des auteurs de leur misère et de leur humiliation. On les accuse d’antisémitisme. Qu’on me montre quels services a pu leur octroyer l’État hébreux, sinon un appui logistique et militaire pour les abaisser. À quoi sert donc l’armée égyptienne, armée et entraînée par les fidèles alliés d’Israël ? À qui devrait-elle faire la guerre ? Elle a été conçue comme une armée de guerre civile.

En tout cas, on devrait s’inspirer, nous, Européens, de ce qui se passe outre-Méditerranée. Ne sommes-nous pas dépossédés de notre destin, nous aussi ?

Maintenant, je suis consterné par l’importance que l’on accorde à certains mots, sans s’interroger sur les connotations qui s’y attachent, positives ou négatives. Il me semble que la tâche d’un intellectuel est de prendre des distances par rapport au lexique, qui draine tout un tas de pièges sémantiques. Les termes « islam » et « démocratie » sont de ceux-là. Le premier traîne à sa suite des préjugés et pas mal d’ignorance, dans la mesure même où il n’existe pas un seul islam, ni une seule forme politique, sociologique ou idéologique s’y attachant. Quel rapport entre l’islam d’Erdogan et celui de Ben Laden ? Entre le chiisme et le sunnisme ? Entre le Hamas et le F.I.S. ? Au sein des Frères musulmans égyptiens, nous voyons aussi des lignes de fracture, entre les tenants de la modernité et les autres. Ce que nous pourrions désirer le plus, c’est que ces pays redeviennent eux-mêmes, retenant ou attirant leurs peuples, au lieu de les voir filer chez nous. La période des cinquante dernières années est-elle si probante en ce domaine ?

D’autre part, je pense qu’il n’est pas besoin de trop revenir sur ce qu’est la démocratie, non seulement dans les pays arabes, mais même chez nous. Je n’ai pas l’impression de vivre dans une démocratie exemplaire. Et nous savons très bien comment les décisions du « peuple » (quel peuple ?) sont pipées, décidées, manipulées, télécommandées. Donc, nous n’avons pas de leçon à donner aux autres.

Pour ma part, la question de la forme de gouvernement est un faux problème. Ce que je demande à mon pays, c’est qu’il soit libre, fier, digne, fort. Le reste m’intéresse peu. Napoléon est la seule excuse de la Révolution.

On est loin du compte. Au lieu de nous occuper des islamistes, regardons de plus près ce que font chez nous les atlantistes et les sionistes.

Claude Bourrinet


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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Laïs - Le loup,le renard et la bellette

Laïs - Le loup, le renard et la bellette

 

 

Ernst von Salomon, mémorialiste de la révolution conservatrice allemande

Ernst von Salomon, mémorialiste de la révolution conservatrice allemande

Par Francis Bergeron

  

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

Article publié dans le dossier consacré à la Révolution conservatrice allemande du numéro 21 (janvier février 2011) de la revue Synthèse nationale.

 

NAZIWEIM19230055.jpgAssez récemment, les éditions Bartillat ont eu l’excellente idée de rééditer Ernst von Salomon, auteur culte, certes, mais seulement pour un petit nombre d’adeptes. Et ses livres majeurs n’étaient plus disponibles depuis plusieurs années. Jean Mabire notait, dans son Que lire ? de 1996, pour le regretter,  que « la mort d’Ernst von Salomon, en 1972 n’avait « pas fait grand bruit, et, aujourd’hui, on parle fort peu de cet écrivain singulier ».

 

Et bien parlons-en, précisément dans ce numéro de Synthèse nationale, car l’auteur des Réprouvés est certainement, avec Ernst Jünger, l’écrivain qui a le mieux raconté la révolution conservatrice allemande. Car il en a été aussi un acteur majeur.

 

La famille von Salomon descendait semble-t-il de protestants français ayant émigré au moment des guerres de religion. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes que  de constater que cet ancien cadet se voulait l’héritier des chevaliers teutoniques. Quant à son nationalisme, il est avant tout prussien.

 

Né en 1902 à Kiel, le grand port de guerre allemand, von Salomon s’engage dans une école militaire, - ces fameux cadets -, alors même que la guerre vient de s’achever sur l’humiliation de la défaite de 1918, et que le pays sombre dans la révolution et la guerre civile. Il participe aux aventures politico-militaires des corps francs, reçoit le baptême du feu à Berlin et combat les spartakistes (bolcheviques). Il est de tous les complots : depuis le putsch de Kapp (1920) jusqu’à l’assassinat du ministre Rathenau (1922). « Nous voulions liquider tout ce qu’il y avait en Allemagne comme politiciens favorables à la politique « réaliste », avouera-t-il, peu avant sa mort, en 1972, dans un long entretien télévisé. Nous voulions les tuer les uns après les autres, jusqu’à ce que le peuple se réveille ».

 

A la suite de ce dernier attentat, Von Salomon est arrêté, et condamné à cinq années de forteresse, et c’est en prison qu’il va écrire Les Réprouvés, publié en Allemagne en 1930, et en France l’année suivante. C’est un livre militant, ardent, qui traduit une pensée aristocratique, médiévale. Von Salomon n’est pas un doctrinaire, et pour lui, l’action et la volonté se justifient en soi. « La patrie brûlait sourdement dans quelques cerveaux hardis ». Cette phrase, on la trouve dans Les Réprouvés. Elle fut reprise bien des fois, aussi bien par les jeunes fascistes français d’avant-guerre et de l’Occupation, que par de jeunes résistants, ou encore par les activistes de l’OAS. Et von Salomon devint le maître à vivre (plus que le maître à penser) de beaucoup d’intellectuels qui se rêvaient hommes d’action. A commencer par Drieu la Rochelle.

 

Une grande partie du récit des Réprouvés est consacrée à la préparation du meurtre de Rathenau. Et comme le note Jean Mabire, le livre semble prôner « l’action pour l’action, dans une optique de violence et de pureté qui se soucie peu des préoccupations doctrinales ».

 

A peine libéré, von Salomon se rue à nouveau dans l’action. Il est une nouvelle fois condamné à trois ans de prison, après une violente bagarre. Libéré, il se lie avec Ernst Jünger et les cercles politico-littéraires de la révolution conservatrice. Mais ils entend rester d’abord un activiste, et le voici compromis dans la révolte armée des paysans du Schleswig-Holstein contre le pouvoir central. Von Salomon dirige leur journal, et on le soupçonne d’avoir participé à une série d’attentats à la bombe. A cette époque (1929), rappelle le journaliste Jean-Pierre Bonicco, qui a postfacé la réédition des Cadets, les quatre fils von Salomon sont tous en prison en raison de leurs engagements extrémistes, parfois opposés, d’ailleurs.

 

ernst-von-salomon-revolutionr-ohne-utopie-31409860.jpgLe roman La Ville parait en 1932 (en 1933 en France). C’est le portrait d’un agitateur vagabondant dans le radicalisme absolu, c’est encore une sorte d’autobiographie, autour de ses engagements « paysans ».

 

Puis sont publiés Les Cadets (1933), dont la traduction française ne paraitra, pour la première fois, que vingt années plus tard, récit à la première personne de son intégration à l’école des Cadets royaux, texte essentiel : « C’est ici que tout a commencé. Ici s’est forgée sa formidable capacité de résister aux pouvoirs établis… Ici, il a découvert ses affinités électives avec le prussianisme considéré non pas comme un système, un ordre substitué à d’autres, mais bien comme « le système, l’ordre sans appel possible » (François Nourissier, La Nouvelle NRF, mai 1953).

 

Curieusement l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, le 30 janvier 1933, ne remplit pas von Salomon de joie. C’est pourtant bien l’écrasement du Rote Front et l’avènement d’un régime à la fois socialiste et nationaliste, que l’on pourrait penser assez proche des idéaux de la révolution conservatrice. Mais von Salomon a commencé à perdre sa fibre militante. Peut-être après la nuit des longs couteaux, où furent assassinés tant de ses anciens camarades des Freikorps. Ou parce que sa compagne était d’origine juive. Ou plus simplement parce que, pour lui, comme pour tous les vrais révolutionnaires de droite, « c’est dans l’échec seul que la liberté vit », selon la formule du polémiste Philippe Murray.  J’aurais tendance à privilégier cette dernière hypothèse.

 

Pendant l’Occupation, il voyage, en France, notamment, mais ne participe pas au culte national-socialiste, pas plus qu’au complot contre Hitler. Néanmoins il est interné par les Américains, en 1945, qui l’ont classé big nazi. Cet internement de dix-huit mois (son quatrième emprisonnement, en fait) va être l’occasion, une fois de plus, pour lui, d’écrire un nouveau chef d’œuvre : Le Questionnaire. Dans cet énorme livre (800 pages dans la version allemande, 650 pages dans la traduction française de Gallimard), von Salomon subvertit le « questionnaire de dénazification » en 131 questions qui lui a été soumis, et le transforme en un formidable pamphlet consacré aux cinquante dernières années de l’histoire de l’Allemagne. Le livre est un grand succès, de part et d’autre de la frontière (publié en 1951 en Allemagne, et en 1953 en France).

 

Mort en 1972, von Salomon n’a pas connu la chute du mur de Berlin, la fin du communisme, la réunification de l’Allemagne. Ses dernières années, il les avait passées, tranquillement, dans une maison au toit de chaume près de Hambourg. François Brigneau et Dominique Venner le rencontrèrent l’un et l’autre peu avant sa mort. Ils avaient cherché en vain dans « ce visage replet » les traits du jeune aventurier terroriste qu’il avait été. Mais c’est dans ses livres qu’ils sont gravés, et à jamais.

 

Les Réprouvés, La Ville, Les Cadets et Le Questionnaire constituent donc l’essentiel de l’œuvre de von Salomon. Commencez par Les Cadets (1), puis reprenez l’ordre chronologique de parution. Vous reconstituerez alors l’autobiographie de notre aventurier, une autobiographie transcendée par ce sens de la rébellion absolue qui fascina tant un Drieu la Rochelle ou un Roger Stéphane.

 

Note

1 - Les Cadets, par Ernst von Salomon, postface de Jean-Pierre Bonicco, Bartillat, 2008.

Futurisme et dadaisme chez Evola

Futurisme et dadaïsme chez Evola

 

Salvatore FRANCIA

 

653-b.jpgNous devons également mentionner l'influence qu'exerça sur Evola adolescent le groupe qui s'était constitué autour des revues de Giovanni Papini et du mouvement futuriste. Le jeune Evola ne tarda pas à reconnaître toutefois que l'orientation générale du futurisme ne s'accordait que fort peu avec ses propres inclinaisons. Dans le futurisme, beaucoup de choses lui déplaisaient : le sensualisme, l'absence d'intériorité, les aspects tapageurs et exhibitionnistes, l'exaltation grossière de la vie et de l'instinct, curieusement mêlée a­vec celle du machinisme et d'une espèce d'américanisme, même si, par ailleurs, le futu­risme se référait à des formes chauvines de nationalisme.

 Justement, à propos du nationalisme, ses divergences de vue avec les futuristes appa­raissent dès le déclenchement de la première guerre mondiale, à cause de la violente campagne interventionniste déclenchée par le groupe de Papini et le mouvement futuris­te. Pour Evola, il était inconcevable que tous ces gens, avec à leur tête Papini, épousas­sent les lieux communs patriotards les plus éculés de la propagande anti-germanique, croyant ainsi sérieusement appuyer une guerre pour la défense de la civilisation et de la liberté contre la barbarie et l'agression.

 Evola, à l'époque, n'avait encore jamais quitté l'Italie et n'avait qu'un sentiment confus des structures hiérarchiques, féodales et traditionnelles présentes en Europe centrale, a­lors qu'elles avaient quasiment disparu du reste de l'Europe à la suite de la révolution française. Malgré l'imprécision de ses vues, ses sympathies allaient vers l'Autriche et l'Al­lemagne et il ne souhaitait pas l'abstention et la neutralité italiennes, mais une interven­tion aux côtés des puissances impériales d'Europe centrale. Après avoir lu un article d'E­vola dans ce sens, Marinetti lui aurait dit textuellement : « Tes idées sont aussi éloignées des miennes que celles d'un Esquimau ».

Après 1918, Evola est attiré par le mouvement dadaïste, surtout à cause de son radicalis­me. Le dadaïsme défendait une vision générale de la vie sous-tendue par une impulsion vers une libération absolue se manifestant sous des formes paradoxales et déconcertan­tes, accompagnées d'un bouleversement de toutes les catégories logiques, éthiques et esthétiques. « Ce qui vit en nous est de l'ordre du divin, affirmait Tristan Tzara, c'est le ré­veil de l'action anti-humaine ». Ou encore : « Nous cherchons la force directe, pure, sobre, unique, nous ne cherchons rien d'autre ». Le dadaïsme ne pouvait conduire nulle part : il signalait bien plutôt l'auto-dissolution de l'art dans un état supérieur de liberté. Pour Evo­la, c'est en cela que résidait la signification essentielle du dadaïsme. C'est ce que nous constatons en effet à la lecture de son article « Sul significato dell'arte modernissima », re­produit en appendice de ses Saggi sull'idealismo magico, publiés en 1925. En réalité, le mouvement auquel Evola avait été associé n'a réalisé que bien peu de choses. Evola en avait espéré davantage. Si le dadaïsme représentait la limite extrême et indépassable de tous les courants d'avant-garde, tout ne s'auto-consommait pas dans l'expérience d'une rupture effective avec toutes les formes d'art.

Au dadaïsme succéda le surréalisme, dont le caractère, du point de vue d'Evola, était ré­gressif, parce que, d'une part, il cultivait une espèce d'automatisme psychique se tour­nant vers les strates subconscientes et inconscientes de l'être (au point de se solidariser avec le psychanalyse elle-même) et, d'autre part, se bornait à transmettre des sensations confuses venues d'un « au-delà » inquiétant et insaisissable de la réalité, sans aucune ou­verture véritable vers le haut.

 Il est difficile de parler de la peinture d'Evola, vu l'abstraction des sujets. En contemplant les tableaux d'Evola et en lisant ses poèmes dadaïstes, on comprend que le monde mo­derne, tel que le percevaient les élites des premières années de notre siècle, apparais­sait comme le symbole du dénuement et de la purification. Ces élites rejetaient les ori­peaux de la culture bourgeoise du XIXème et voulaient créer rapidement une « nouvelle objectivité » que certains ont cru découvrir dans le bolchevisme et d'autres dans le nazis­me.

 À 23 ans, Evola cesse définitivement de peindre et d'écrire des poésies. Ses intérêts le portent vers une autre sphère.

 (Extrait de Il pensiero tradizionale di Julius Evola, Società Editrice Barbarossa, Milano, 1994 ; ouvrage disponible auprès de notre service librairie. Prix: 240 FB ou 45 FF, port compris).