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jeudi, 15 octobre 2009

L'antiracisme, la gauche et le "juif imaginaire"

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L'antiracisme, la gauche et le "juif imaginaire"

ex: http://unitepopulaire.org

 

« Nous vivons une situation d’abdication généralisée devant l’argent, devant le show-business, devant la mode, devant l’économie. Et notamment de la part de la gauche. L’antiracisme est son dernier supplément d’âme. L’antiracisme fait de nous des gens de gauche et des gens de bien en dépit de toutes nos capitulations. Nous avons besoin sans cesse de l’antiracisme pour redonner à notre identité du lustre, pour nous prouver à nous-mêmes que nous restons fidèles à nos principes au moment même où nous les laissons tomber. Cela me paraît très dangereux parce que cela tend à substituer à l’antiracisme de combat une sorte d’antiracisme identitaire.

 

alain-finkielkraut-cliche-sipa_1212993596.jpgIl ne faudrait quand même pas que les antiracistes riches, qui énervent prodigieusement ceux qui sont dans des situations difficiles, donnent sans cesse des leçons de morale aux pauvres ! Les pauvres en ont marre d’être sans cesse accusés de racisme… Nous avons perdu contact avec la réalité. Je crois qu’il faut prendre les problèmes avec humilité. Nous retrouverons le sens de la réalité le jour où la nécessité s’imposera de vraiment combattre le racisme au lieu d’y voir le moyen, pour la gauche la plus compromise dans la modernité médiatique, de préserver son identité et de s’embellir à ses propres yeux. […]

 

Beaucoup de ceux qui réagissent aujourd’hui en tant que "juifs imaginaires" n’ont pas souffert de l’antisémitisme. Ca donne à leur vie une sorte de supplément épique. Ils sont à l’affût des manifestations d’antisémitisme et s’en réjouissent quelquefois plutôt que de s’en désoler. Que dit le "juif imaginaire" ? "J’ai hérité d’une souffrance que je ne subissais pas, du persécuté je gardais le personnage mais je n’endurais plus l’oppression, je pouvais jouir en toute quiétude d’un destin exceptionnel". Le "juif imaginaire" actuel a reçu du renfort de toute une gauche imaginaire, venue se greffer sur l’antiracisme alors qu’elle a cessé d’être de gauche vis-à-vis de l’éducation, de l’économie, de l’argent, de l’industrie culturelle. Le "juif imaginaire" a été comme absorbé dans cette grande gauche imaginaire qui entonne l’air de l’antiracisme… »

 

 

Alain Finkielkraut, interviewé par Serge Moati & Jean-Claude Raspiengeas, La Haine Antisémite, Flammarion, 1991, p.214-215, 218

Tres millones de italianos en la pobreza

733662.jpgTres millones de italianos en la pobreza

El 4,4% de las familias pasa hambre

El 4,4% de las familias residentes Italia, lo que equivale a unos tres millones de personas, viven por debajo del límite de pobreza alimentaria, según una investigación llevado a cabo por la Fondazione per la Sussidarieta, la Universidad Católica de Milán y la Universidad de Milán-Bicocca.

El parámetro utilizado para fijar el límite de la pobreza alimentaria ha sido fijado en 222,29 euros de gasto mensual en comida y bebida por familia, teniendo en cuenta las variaciones regionales en el costo de la vida: 233-252 euros en el Norte, 207-233 en el Centro y 196-207 en el Sur del país.

En base a este estudio, fue trazado un retrato-promedio de las familias italianas que tienen dificultades en comprar productos alimentarios básicos, como el pan, la pasta o la carne.


Los más pobres en Italia, afirma la investigación son familias numerosas que viven en el Sur del país, cuyos miembros no tienen trabajo y disponen de un nivel bajo de instrucción.

La causa principal del descenso por debajo del límite de la pobreza alimentaria es el desempleo (60% de los casos), dato confirmado por la diferencia en la incidencia de la tasa de pobreza entre quien tiene un trabajo (3,4%) y quien no (12,4%).

El segundo factor crucial es la extensión del núcleo familiar: la pobreza alimentaria afecta sólo el 1,7% de los solteros que viven solos, y el 10,3% de las familias que tienen por lo menos tres hijos. Los ancianos que viven solos se sitúan en el promedio nacional (4,5%).

El estudio confirma asimismo la fuerte diferencia entre las regiones más ricas y más pobres de Italia: en Sicilia y Cerdeña más del 10% de la población se encuentra debajo del límite de la pobreza alimentaria, mientras en regiones como Toscana, Liguria, Veneto y Alto Adigio la tasa desciende por debajo del 3%.

Extraído de Argenpress.

Entretien avec Mary de Rachewiltz, fille d'Ezra Pound

ezra_pound.jpgARCHIVES DE SYNERGIES EUROPEENNES - 1997

Entretien avec Mary de Rachewiltz, fille d'Ezra Pound et gardienne d'un mythe

 

BRUNNENBURG (Bozen). Près du village de Tyrol (cette fois il s'agit du village et non de la région) se trouve le château de Brunnenburg, ensemble composé de deux constructions bizarres: d'un côté le Musée Agricole, qui abrite les reliques de la culture paysanne, et de l'autre, le corps de logis parsemé d'escaliers en colimaçon aussi raides que nombreux. Mary de Rachewiltz, la fille d'Ezra Pound, est une dame divinement courtoise qui aime étudier ses interlocuteurs de ses grands yeux un peu scrutateurs. Au deuxième étage, nous pénétrons dans un salon bien aéré, décoré de dizaines de masques africains, de papyrus patiemment collectionnés par le prince Boris, le fameux égyptologue, mari de notre hôtesse, et de précieux petits livres de poèmes alignés minutieusement dans des vitrines.

 

«Au printemps  —explique Mme de Rachewiltz—  l'étage inférieur est le siège de l'Association Temps Réel, qui organise des expositions d'art. Par contre, pour les expositions consacrées un peu partout à Pound, je mets toujours à disposition les documents, les livres et les portraits. Voulez-vous voir la tête de Pound sculptée par Henri Gaudier-Brzeska?». Nous revenons au rez-de-chaussée. Dans une vaste salle tapissée de livres et de photos, avec les escabeaux et les supports que le poète construisait lui-même à l'aide d'équerres et de colle, nous pouvons admirer la tête du poète. Gaudier est mort en l915, à 23 ans. Pound est mort à 87 ans en 1972.

 

Madame, dans votre très bel ouvrage intitulé Discrétions, publié il y a quelques années chez Rusconi, votre mémoire s'arrête subitement quand paraît à l'horizon le monsieur qui est devenu votre mari, et vous ne nous racontez plus rien de la période la plus terrible de la vie de Pound, quand il fut interné à l'asile criminel de Saint-Elisabeths pendant plus de douze ans, entre 1945 et 1957. Pourquoi?

 

Dans la version italienne, il manque ce que j'appelle la queue, le Happy End de l'odyssée de la famille. Je ne l'ai pas incluse simplement parce que j'en avais assez de m'auto-traduire et peut-être aussi parce que je n'avais pas compris le message de Pound jusqu'au bout.

 

C'est-à-dire?

 

Voyez-vous, quand mon mari et moi achetâmes cette maison nous étions deux jeunes gens de vingt ans, complètement sans le sou, riches seulement de rêves et de fantaisies, des espoirs et des mythes de notre génération. Combien de fois n'avais-je pas entendu mon père parler de la Tour de Yeats! Pendant combien de temps n'avais-je pas espéré, tout comme lui, reconstruire le monde, avec les bras et le cerveau en syntonie, pour venir à bout de ce mystère qu'est la vie? Mais Brunnenburg, à la fin de la guerre, n'était plus qu'un tas de ruines inhospitalières et il absorbait tout notre temps.

 

En d'autres mots, vous êtes en train de me dire que...

 

Je veux simplement dire que pendant plusieurs années nous ne pûmes pas nous offrir le luxe d'aller aux Etats-Unis pour rendre visite à mon père. Cela nous fut possible seulement en 1953.

 

Quel genre d'établissement était le Saint Elisabeths?

 

Ce n'était pas un asile. C'était plutôt un enfer qui suscitait l'angoisse à chaque pas. Mais cela n'était pas grave pour mon père.

 

Comment cela?

 

Il avait trouvé l'équilibre intérieur des sages, celui dont parle Confucius que, comme vous devez le savoir, mon père traduisait lors de son arrestation par les partisans, le 3 mai 1945. Dans sa cellule, en plus du lit, on lui avait concédé une table où il pouvait écrire; on lui donnait les livres qu'il demandait à lire, et il écrivait, il écrivait... Cela faisait huit ans que je ne l'avais pas vu, et j'étais extrêmement troublée. Mais lui, étrangement, par son comportement savait redonner l'espoir, il savait consoler. Il nous invita, assez péremptoirement, à lire l'“Epître au Grand Khan”, de Dante Alighieri, et, avant de le quitter, il m'admonesta en se servant des mots de Brancusi qui, dans ses moments de désespoir, rappelait à ses parents que, certains jours, il n'aurait pour rien au monde donné ne fût-ce que cinq minutes de son temps.

 

Que fîtes-vous dès votre retour en Italie?

 

A l'aide de mon mari et de ma mère, j'étudiai la possibilité de transformer Brunnenburg en un lieu extraterritorial, une espèce de petit Etat, pour garantir à mon père, une fois sorti de l'horreur, toute la tranquillité dont il avait tant besoin.

 

Craigniez-vous que les persécutions auraient continué même après la “Libération”?

 

Je ne vous dis que ceci: aujourd'hui la cellule d'Ezra Pound au Saint-Elisabeths a été complètement rénovée... depuis que l'intérêt pour ses études et pour son œuvre se sont multipliés, cette cellule est devenue un paradis! Peinte en azur, elle est devenue un but de pèlerinage dans un lieu voué à un culte.

 

Quelle aurait été la réaction de Pound?

 

Je pense que rien ne l'aurait moins intéressé: figurez-vous que dès son arrivée ici il ne fit qu'insister fermement pour transformer la maison en un espace assez vaste à la fois pour l'échange d'idées et pour l'Usine.

 

Pour l'Usine?

 

Le Musée Agricole devait devenir le creuset d'où surgiraient simultanément “un morceau de pain et un verre de vin”. Il était hanté par l'idée que tout pouvait lentement tomber en ruine et que les mots, comme les objets, pourraient être oubliés. Pour cette raison la maison prit soudain une grande importance. Elle était pour lui une petite forteresse obstinée et tenace, le témoignage de l'amour pour la terre qu'il partageait avec les Tyroliens et l'endroit idéal de toute expérience, depuis l'amalgame des sons jusqu'à la culture du maïs avec des graines importées des Etats-Unis.

 

Si Pound était un citoyen du monde, vous, qui avez passé toute votre enfance au milieu des pics et des prairies du Haut-Adige, qui avez appris le dialecte de la Val Pusterie avant l'Allemand, l'Anglais et l'Italien, ne vous êtes-vous jamais sentie en conflit avec des cultures si opposées?

 

Allons donc! Grâce à Dieu, j'ai vécu dans une époque pré-freudienne. Le passage d'une langue à l'autre, dans mon cas, a représenté une nécessité et certainement pas un problème de conscience.

 

Le mot “conscience” se rencontre souvent dans l'œuvre de Pound.

 

Il disait toujours qu'il fallait vivre en harmonie avec cet hôte qui ne nous abandonne jamais. Sa conscience l'empêcha toujours de divorcer de sa femme Dorothy qui, telle une bizarre Pénélope le seconda pendant les années où l'Amérique, le marquant du sceau de “traître”, l'enferma à l'asile. C'est dommage que les choses se soient passées ainsi. Je pense que si à la place de Dorothy qui était une créature douce, il y avait eu Olga Rudge, ma mère, avec sa dialectique inflexible, Pound aurait été libéré beaucoup plus tôt.

 

Quand Pound arriva ici, au début des années 60, dans une société complètement différente de celle qu'il avait connu, comment réagit-il?

 

Il se plaignait du manque de relation, de plus en plus évident, entre le langage et la réalité. L'Europe, pour qui il avait combattu en incitant, à travers les micros de la Radio italienne, l'Amérique à ne pas intervenir dans le conflit européen, n'existait plus, au contraire, elle se désagrégeait sous ses yeux. Mais il s'intéressa à la question tyrolienne et puis, sous l'influence de mon mari, il étudia profondément l'esthétique et la civilisation des Pharaons, tant et si bien que dans les Cantos  on retrouva une section égyptienne qui n'y était pas auparavant.

 

Qui, aujourd'hui, poursuit le chemin que Pound a tracé?

 

Parmi les artistes qui étaient ses contemporains, tous ont subi, d'une façon ou d'une autre, son influence: depuis un poète comme Montale jusqu'à un peintre comme Marco Rotelli qui, dans ses tableaux, déclare avoir pris l'inspiration de la lumière qui règne dans les Cantos.  Parmi les autres, je voudrais rappeler en particulier l'Américain Robinson Jeffers, tellement éloigné de Pound mais en même temps si proche. Ce fut le seul poète qui prit position contre l'intervention des Etats-Unis pendant la dernière Guerre Mondiale, et de ce fait il fut censuré et interdit.

 

En changeant de sujet, avez-vous un souhait particulier?

 

Oui. Je souhaite voir représentée Cavalcanti, l'opéra en musique que Pound écrivit en 1932. C'est un vrai chef-d'œuvre. Croyez-moi, les sons ne vous abandonnent jamais.

 

(Entretien paru dans le quotidien Il Giornale de Milan, 1997. Propos recueillis par Enrico GROPPALI).

mercredi, 14 octobre 2009

Obama's Nobel Peace Prize

Obama's Nobel Peace Prize

(updated below - Update II)

When I saw this morning's top New York Times headline -- "Barack Obama Wins Nobel Peace Prize" -- I had the same immediate reaction which I'm certain many others had:  this was some kind of bizarre Onion gag that got accidentally transposed onto the wrong website, that it was just some sort of strange joke someone was playing.  Upon further reflection, that isn't all that far from the reaction I still have.  And I say that despite my belief that -- as critical as I've been of the Obama presidency regarding civil liberties and Terrorism -- foreign affairs is actually one area where he's shown genuine potential for some constructive "change" and has, on occasion, merited real praise for taking steps in the general "peace" direction which this Prize is meant to honor. 

Obama has changed the tone America uses to speak to the world generally and the Muslim world specifically.  His speech in Cairo, his first-week interview on al-Arabiya, and the extraordinarily conciliatory holiday video he sent to Iran are all substantial illustrations of that.  His willingness to sit down and negotiate with Iran -- rather than threaten and berate them -- has already produced tangible results.  He has at least preliminarily broken from Bush's full-scale subservience to Israel and has applied steadfast pressure on the Israelis to cease settlement activities, even though it's subjected him to the sorts of domestic political risks and vicious smears that have made prior Presidents afraid to do so.  His decision to use his first full day in office to issue Executive Orders to close Guantanamo, ostensibly ban torture, and bar CIA black sites was an important symbol offered to the world (even though it's been followed by actions that make those commitments little more than empty symbols).  He refused to reflexively support the right-wing, civil-liberty-crushing coup leaders in Honduras merely because they were "pro-American" and "anti-Chavez," thus siding with the vast bulk of Latin America's governments -- a move George Bush, or John McCain, never would have made.  And as a result of all of that, the U.S. -- in a worldwide survey released just this week -- rose from seventh to first on the list of "most admired countries."

All that said, these changes are completely preliminary, which is to be expected given that he's only been in office nine months.  For that reason, while Obama's popularity has surged in Western Europe, the changes in the Muslim world in terms of how the U.S. is perceived have been small to nonexistent.  As Der Spiegel put it in the wake of a worldwide survey in July:  "while Europe's ardor for Obama appears fervent, he has actually made little progress in the regions where the US faces its biggest foreign policy problems."  People who live in regions that have long been devastated by American weaponry don't have the luxury of being dazzled by pretty words and speeches.  They apparently -- and rationally -- won't believe that America will actually change from a war-making nation into a peace-making one until there are tangible signs that this is happening.  It's because that has so plainly not yet occurred that the Nobel Committee has made a mockery out of their own award.

But far more important than the lack of actual accomplishments are some of the policies over which Obama has presided that are the very opposite of peace.  Already this year, he not only escalated the American war in Afghanistan, but has ordered air raids that have produced things like this:

That was from a May airstrike in which over 100 Afghan civilians were killed by American jets -- one of many similar incidents this year, including one only a week ago that killed 9 Afghan civilians.  How can someone responsible for that, and who has only escalated that war, possibly be awarded the Nobel Peace Prize in the very same year that he did that?  Does that picture above look like the work of a Nobel Peace laureate?  Does this, from the May airstrike?

Beyond Afghanistan, Obama continues to preside over another war -- in Iraq:  remember that? -- where no meaningful withdrawal has occurred.  He uttered not a peep of opposition to the Israeli massacre of Gazan civilians at the beginning of this year (using American weapons), one which a U.N. investigator just found constituted war crimes and possibly crimes against humanity.  The changed tone to Iran notwithstanding, his administration frequently emphasizes that it is preserving the option to bomb that country, too -- which could be a third war against a Muslim country fought simultaneously under his watch.  He's worked tirelessly to protect his country not only from accountability -- but also transparency -- for the last eight years of war crimes, almost certainly violating America's treaty obligations in the process.  And he is currently presiding over an expansion of the legal black hole at Bagram while aggressively demanding the right to abduct people from around the world, ship them there, and then imprison them indefinitely with no rights of any kind.

It's certainly true that Obama inherited, not started, these conflicts.  And it's possible that he could bring about their end, along with an overall change in how America interacts with the world in terms of actions, not just words.  If he does that, he would deserve immense credit -- perhaps even a Nobel Peace Prize.  But he hasn't done any of that.  And it's at least as possible that he'll do the opposite:  that he'll continue to escalate the 8-year occupation of Afghanistan, preside over more conflict in Iraq, end up in a dangerous confrontation with Iran, and continue to preserve many of the core Bush/Cheney Terrorism policies that created such a stain on America's image and character around the world.

Through no fault of his own, Obama presides over a massive war-making state that spends on its military close to what the rest of the world spends combined.  The U.S. accounts for almost 70% of worldwide arms sales.  We're currently occupying and waging wars in two separate Muslim countries and making clear we reserve the "right" to attack a third.  Someone who made meaningful changes to those realities would truly be a man of peace.  It's unreasonable to expect that Obama would magically transform all of this in nine months, and he certainly hasn't.  Instead, he presides over it and is continuing much of it.  One can reasonably debate how much blame he merits for all of that, but there are simply no meaningful "peace" accomplishment in his record -- at least not yet -- and there's plenty of the opposite.  That's what makes this Prize so painfully and self-evidently ludicrous.       

 

UPDATE:  Remember how, during the Bush years, the GOP would disgustingly try to equate liberals with Terrorists by pointing out that they happened to have the same view on a particular matter (The Left opposes the war in Iraq, just like Al Qaeda and Hezbollah do! or bin Laden's criticisms of Bush sound just like Michael Moore's! ).  It looks like the Democratic Party has learned and adopted that tactic perfectly ("'The Republican Party has thrown in its lot with the terrorists - the Taliban and Hamas this morning - in criticizing the President for receiving the Nobel Peace prize,' DNC communications director Brad Woodhouse told POLITICO"; Republicans are "put[ting] politics above patriotism," he added). 

Apparently, according to the DNC, if you criticize this Prize, then you're an unpatriotic America-hater -- just like the Terrorists, because they're also criticizing the award.  Karl Rove should be proud.  Maybe the DNC should also send out Joe Lieberman's 2005 warning that "in matters of war we undermine Presidential credibility at our nation’s peril."  Hamas also thinks that Israeli settlements should be frozen -- a position Obama shares.  So, by the DNC's Rovian reasoning, doesn't this mean that Obama "has thrown in his lot with the terrorists"?

 

UPDATE II:  On Democracy Now, Naomi Klein calls Obama's award "disappointing, cheapening of the Nobel Prize," and adds:  "I think it’s quite insulting. I don’t know what kind of political game they’re playing, but I don’t think that the committee has ever been as political as this or as delusional as this, frankly."  On Daily Kos, Michael Moore writes ironically:  "Congratulations President Obama on the Nobel Peace Prize -- Now Please Earn it!"  Mairead Maguire, the 1976 Nobel Peace Prize Winner, says she's "very disappointed" with this award, noting:  "President Obama has yet to prove that he will move seriously on the Middle East, that he will end the war in Afghanistan and many other issues."   And my Salon colleague, Alex Koppelman, adds several thoughts about the efforts by the DNC and some Democratic groups to explicitly equate opposition to the Prize with "casting one's lot with terrorists."

-- Glenn Greenwald

Ce qui se cache derrière les privatisations

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Ce qui se cache derrière les privatisations

Ex: http://unitepopulaire.org

« Le marché, parce que sa dynamique est tellement contraire à celle de la nature, de l’homme et de la vie sociale, ne peut s’imposer à des citoyens rétifs qu’au prix d’incalculables dislocations et souffrances : faute d’être retenue par l’intervention régulière de l’Etat, la "main invisible" inventée par Adam Smith eût partout abouti à la démolition de la société qu’on observa en Russie pendant l’ère Elstine. […]

 

 

Même si ses partisans enflammés le prétendent aussi naturel que la liberté, même si ses adversaires découragés l’imaginent aussi irrésistible que la géométrie euclidienne, le laisser-faire oblige à ne jamais cesser de faire. Pour parachever la construction de la cathédrale libérale, pour consolider l’ordre marchand, il faut toujours un traité de plus, une protection constitutionnelle de moins, une nouvelle étape dans la foulée de la précédente : en Europe, la convergence des politiques monétaristes a facilité la libération des capitaux, qui a préparé le terrain au traité de Maastricht, qui a imposé l’indépendance des banques centrales, qui a garanti le maintien de politiques sacrifiant l’emploi.

 

Cet étouffement programmé du secteur public s’inscrit bien sûr dans cette perspective. Les entreprises nationalisées ont eu pour vocation de suppléer aux insuffisances du marché, d’être le fer de lance d’une politique économique démocratique, d’assurer des missions de service public, de favoriser l’égalité des citoyens, de jouer un rôle d’aiguillon social. Or aucun de ces objectifs ne constitue plus la priorité des gouvernants, une partie de l’opinion s’est mise à douter qu’ils restaient accessibles, et la vente des entreprises nationales a semblé constituer un gisement financier facilement exploitable. Pourtant, privatiser, c’est oublier ce que soixante ans au moins d’histoire économique ont enseigné.

 

Et d’abord les défaillances de l’entrepreneur privé. Des activités à haut risque, à forte exigence de capital et à cycle long (espoir de profit plus éloigné que l’horizon des marchés financiers) réclament l’intervention de la puissance publique, qui en est souvent le seul ou principal client (nucléaire, spatial, armement), faute de quoi devraient se constituer des monopoles industriels tellement puissants qu’ils deviendraient vite, comme le craignait Charles de Gaulle, "en mesure de faire pression sur l’Etat".

 

La volonté collective d’orienter l’économie, ensuite. Tantôt frileux, tantôt aveuglé par le tropisme du dividende, le capitalisme n’accouche naturellement ni d’une politique industrielle, ni d’une stratégie d’aménagement du territoire, ni d’un équilibre de plein emploi. Sans l’intervention de l’Etat, le Japon se fût enfermé dans des activités à faible valeur ajoutée, la désertification et l’enclavement de régions entières seraient devenues inexorables parce que cumulatives, la neutralité de la dépense publique n’eût pas permis de combattre l’insuffisance de la demande globale. […]

 

Toute avancée du marché exige un travail minutieux de préparation idéologique. Cela est d’autant plus facile que les principaux moyens d’information, eux-mêmes propriété de grands groupes privés (Bouygues, Lagardère, LVMH, etc.) opèrent comme autant de relais de presse sur le patronat : dans ce rôle, les éditorialistes économiques de TF1 ou d’Europe 1 sont seulement plus caricaturaux que les autres. Toutefois, la contrainte financière qui pèse sur un Etat de plus en plus privé de recettes fiscales joue également son rôle : reprenant à son compte une idée maîtresse du reaganisme, Alain Minc n’avait-il pas expliqué : "Le système public ne reculera que pris en tenaille entre des déficits devenus insupportables et des ressources en voie de rétraction" ? Créer une contrainte pour ensuite s’y prétendre soumis est la démarche habituelle qui précède tous les reculs sociaux. »

 

Serge Halimi, "Déréguler à tout prix", Manière de Voir n°102, décembre 2008-janvier 2009

EE.UU. reactivarà radar y financiarà baseen Costa Rica

EE.UU. reactivará radar y financiará base en Costa Rica

Estados Unidos reactivará un radar y financiará la construcción de una base naval en Costa Rica, como parte de un plan rechazado hoy en la región por las amenazas a la soberanía y la seguridad.

El subcomandante del Comando Sur del ejército norteamericano, Paul Trivelli, anunció la decisión de poner nuevamente en operación un moderno radar en la provincia de Guanacaste, con el supuesto objetivo de combatir el narcotráfico.

Según Trivelli el aparato funcionará en el mismo lugar donde estuvo instalado hasta 1995, cuando fue cerrado tras varios años de operación.


El poderoso radar estará en Cerro Azul de Nandayure, un sitio de difícil acceso, protegido las 24 horas por la policía, precisó el subcomandante.

En una entrevista al diario La Nación, Trivelli informó también sobre la inversión de 15 millones de dólares en una base naval que ya se está construyendo en la localidad de Caldera, de la provincia de Puntarenas.

Allí funcionará, además, una escuela para el adiestramiento de oficiales de guardacostas.

Aunque según el responsable del Comando Sur estas acciones forman parte de la lucha contra el narcotráfico, el anuncio causó preocupación por el renovado interés de Washington de implantar más bases en la región.

En una reciente reunión celebrada en Argentina, varios presidentes de la Unión de Naciones Sudamericanas expresaron su rechazo al pacto militar que permitirá a Estados Unidos usar siete enclaves militares en Colombia.

El ministro de Gobierno y Justicia de Panamá, José Raúl Mulino, declaró recientemente que Washington planeaba también establecer bases en las provincias de Darién y Veraguas, pero la información fue negada por el gobierno istmeño poco después.

Extraído de Radio Mundial.

Jacques Barrot et les mafias balkaniques

arton12693-1239713227.jpgJacques Barrot et les mafias balkaniques

 

Le Commissaire européen à la Justice, le Français Jacques Barrot, réclame de l’Europe une vigilance face aux mafias balkaniques. Ces réseaux de criminalité organisée constituent un problème international qui ne concerne pas uniquement les pays du versant occidental  des Balkans. Cependant, l’ancrage géographique de ces mafias dans cette région-là revêt désormais une importance cruciale, parce que ces pays demandent à adhérer à l’UE. Par les effets pervers de la présence de ces mafias, ils perdent leur stabilité intérieure et, partant, risquent de ne pas recevoir de feu vert de Bruxelles. C’est en gros la teneur des propos de Barrot lors d’une conférence sur la lutte contre la criminalité organisée qui s’est tenue récemment à Belgrade. D’après Barrot, 100 tonnes d’héroïne, d’une valeur sur le marché noir de 416 millions d’euro, ont été introduites frauduleusement dans l’UE rien qu’en 2008.

 

En juillet, la Commission européenne a suggéré de supprimer l’obligation d’obtenir un visa pour entrer dans l’UE à tous les ressortissants macédoniens, serbes et monténégrins. Et cela, dès le début de l’année 2010. La décision finale tombera fin 2009. En novembre, la suggestion sera débattue au Parlement européen. Le Président serbe Boris Tadic a promis de combattre durement les organisations criminelles en Serbie, et au-delà des frontières serbes. Mais pour pouvoir passer à l’action, il demande l’aide de l’UE.

 

(source: “Junge Freiheit”, n°41/2009)

 

Commentaires:

 

-          Le développement des mafias balkaniques a été rendu possible parce que les Etats-Unis ont appuyé certains réseaux lors de leur guerre contre la Serbie en 1999. Les principales puissances européennes de l’OTAN ont été complices de cette guerre inutile et inique.

 

-          Voilà que l’Europe réclame maintenant de lutter contre des structures mafieuses qu’elle a contribué, via l’OTAN, à consolider.

 

-          Les Etats-Unis vont-ils lâcher leurs alliés mafieux au risque de perdre toute influence dans les Balkans au profit de l’Europe?

 

-          Les Etats-Unis vont-ils faire pression sur le Parlement européen pour qu’on lève l’obligation du visa et introduire ainsi des ferments supplémentaires de dissolution dans l’Union européenne?

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-          Qui dit “mafias  balkaniques” songe immédiatement aux mafias albanaises, dénoncées en France par Xavier Raufer. L’Albanie est pressentie pour adhérer à l’OTAN. On sait que les Etats-Unis insistent pour que chaque nouveau membre de l’OTAN devienne automatiquement membre de l’UE. Dans un tel contexte, l’intervention de Barrot est-elle une gesticulation inutile?

 

-          La présence serbe au Kosovo permettait d’immuniser cette province contre la contagion mafieuse. Pourquoi dès lors l’avoir délogée?

 

-          L’Europe nage dans ses contradictions.

Gilbert K. Chesterton, la ironia hecha inocencia

chesterton.jpgGilbert K. Chesterton, la ironía hecha inocencia

Un escritor y pensador ameno en él que incluso sus novelas más ligeras tienen un mensaje

Ex: http://www.arbil.org/

Gilbert K. Chesterton fue uno de los más famosos y polémicos escritores ingleses de este siglo.

Este periodista británico nació en el seno de una familia pudiente de mentalidad liberal y protestante.

Sin embargo, su búsqueda de la verdad le llevó a ser después de Newman uno de los casos más llamativos de conversión al catolicismo en la Inglaterra victoriana.

Nacido el 29 de mayo de 1874 en el barrio londinense de Kensington, en una familia de corredores de fincas.

A los cinco años nació su hermano Cecil, con quien discutiría de temas intelectuales.

Ya en la escuela demuestra su interés por la polémica y forma parte de un club de debate.

De joven, su padre le hace inscribirse en Bellas Artes, es más fácil que el joven Gilbert viva del dibujo, que de escritor.

Pero desde 1895, Gilbert abandona el dibujo y decide dedicarse a escribir para una pequeña editorial.

Con ingresos mínimos se enamora de Frances, una anglocatólica de pobres recursos, menuda y tímida, con la cual iniciará un largo noviazgo que les llevará al matrimonio en 1901.

Como era natural, a Gilbert se le perdió la corbata, perdieron luego el tren y finalmente llegaron tarde al hotel donde les esperaban para la luna de miel.

Por cuestiones de salud de élla nunca pudieron tener hijos lo que les unió más en una simbiosis platónica castigada por la ausencia de descendencia.

A pesar de todo, su casa se convirtió en lugar de reunión deescritores y periodistas, donde siempre encontraban cerveza y salchichas.

Gilbert recorría las tabernas vecinas y polemizaba aficionado al borgoña y al jerez.

Sin embargo, de su excesivo trabajo, acompañado de la bebida le llevó a tener problemas cardiacos.


Gilbert K. Chesterton, con un descomunal físico y maneras de sabio despistado, fue un gran literato en la lengua inglesa con Un hombre llamado jueves, Las historias del P. Brown, La esfera y la cruz, La balada del caballo blanco, Magia, Ortodoxia, San Francisco de Asís, Santo Tomás de Aquino y otras más.

No obstante, no pasará a la historia únicamente por su labor literaria, al haberse cruzado en su camino un escritor anglofrancés de firme carácter católico, Hilarie Belloc.

Belloc era un defensor a ultranza de la justicia social frente al liberalismo capitalista y al socialismo marxista.

Pronto el anglofrancés convenció a Cecil Chesterton, hermano del novelista, para que colaborase con él en varias revistas, donde difundieron sus teorías inspiradas en las ideas que León XIII había desarrollado en la Encíclica Rerum Novarum.

Estas ideas que fomentaban la formación de una sociedad orgánica como mejor sistema para evitar las desigualdades sociales fue conocido en Inglaterra como distribucionalismo.

Pero, cuando en la Primera Guerra Mundial falleció Cecil en Francia, su hermano Gilbert decidió ocupar su puesto y colaborar con Belloc en la difusión del corporativismo católico.

Del mismo modo, en que Cecil se había convertido al catolicismo, Gilbert aceptó la Fe romana en julio de 1922, ya que había llegado al convencimiento de que las diferentes formas anglicanas eran pálidos reflejos de la verdadera Iglesia encabezada por el Papa.

El P. O`Connor, un sacerdote irlandés, con el cual tuvo sus polémicas y una antigua amistad, sirviéndole el clérigo de inspiración para su personaje literario el P. Brown


La conversión de Gilbert K. Chesterton fue tomada como la máxima provocación.

Pero Frances, su esposa, le acompañará en 1926 en su entrada en la Iglesia Católica, como su secretaria Dorothy Collins poco después.

Gilbert mantiene una gran intensidad de trabajo con conferencias que le lleva por Canada, Estados Unidos, Polonia y España.

Al mismo tiempo que publica "El retorno del Quijote" y "La vida de Santo Tomás de Aquino", Chesterton fue un periodista crítico y contracorriente que defendió el nacionalismo británico en contra del imperialismo victoriano dominante, lo que le llevó a posicionarse a favor de los böers en la guerra sudafricana y de los fascistas italianos en su toma de Abisinia.

Pero su lucha principal fue contra el parlamentarismo, al que acusaba de representar a la plutocracia política que dirigía el país y oprimía a la mayoría de la población.

Para Chesterton y Belloc, las elecciones no tenían importancia al no variar substancialmente la política.

Los resultados producían alternancias del poder entre miembros de una élite política entrelazada en intereses comunes, pero que no representaban los de la sociedad.

En cambio, el corporativismo representaría más fielmente los intereses de la sociedad real.

Chesterton y Belloc creían que esta forma política se había dado ya en la historia con éxito en la Edad Media y había que readaptarla a la época contemporanea.

El organicismo natural de la sociedad se había perdido definitivamente con la aparición del protestantismo.

Al ser la Iglesia católica la inspiradora de esa tercera alternativa al capitalismo y al socialismo.

No es raro ver como los hermanos Chesterton decidieron dar el paso hacia el catolicismo después de su lucha política por la justicia social

Su último viaje le lleva de peregrinación a Lourdes y Lisieux, pero a su vuelta debe guardar descanso.

Frances le cuida con esmero y únicamente el P. O`Connor es recibido por el obeso escritor.

Los problemas económicos se mantienen, las ganancias obtenidas por los éxitos publicados y las conferencias dadas suplen las deudas que proporciona la revista que mantiene con Hilaire Belloc.

Sin embargo, en junio empeora su estado, el P. Vincent Mc Nabb O.P. le reza el Salve Regina, costumbre que tiene la orden con sus miembros moribundos.

El 14 de junio de 1936 murió Gilbert, su mujer Frances, únicamente le sobrevivivó dos años

J.L.O.

Voyage au bout de l'école

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1997

Voyage au bout de l'école

 

Faut-il que les enseignants soient abrutis par un système hiérarchique hyper-autoritaire pour appliquer les règles stupides qui les humilient un peu plus chaque jour? Faut-il qu'ils soient encore attachés à ce système consumériste, dont l'aboutissement pour eux consiste à rembourser les traites d'une grosse automobile ou d'une maison pour accepter encore ce qui devrait être l'inacceptable: violence dans des classes déjà surchargées, heures supplémentaires imposées, réunions administratives mul­tipliées... Comment peut-on s'accrocher à des avantages de plus en plus ténus?

 

La pratique, en tant que témoin intéressé, en apprend un peu plus chaque jour sur le désarroi moral de cette profession cor­robo­rant en cela des indicateurs qui se dégradent lentement mais sûrement.

 

Ces signes qui ne trompent pas peuvent être de nature très différente. Il peut s'agir de ce professeur de mathématique, à la re­traite depuis peu, disant que, par ses cours, sa principale utilité sociale a été d'éviter aux gamins de faire des bêtises dans la rue. Il peut s'agir également de ce professeur de français de collège qui avoue spontanément que, pour pouvoir tenir, elle doit prendre un psychotrope à la mode: le Lexomil (90 % des professeurs de collège ont, d'ailleurs recours à ce procédé, situation estimée comme normale pour la plupart des médecins, étant donné la fatigue nerveuse qu'entraîne la pénibilité de ces classes).

 

Je ne parle même pas ici des cours les plus difficiles à assurer, où l'on peut mesurer l'intérêt porté par les élèves dans un Iycée professionnel industriel, du fait, par exemple, que ceux-ci ne savent même pas l'intitulé de la discipline d'enseignement général à laquelle ils assistent: je ne me porterai pas garant de cette affirmation si je n'avais pas pu par moi-même en vérifier la véra­cité. Au-delà même des problèmes de discipline, il est aussi lassant d'assister à la routine déprimante à laquelle cette profes­sion est par essence soumise: «J'ai corrigé 3656 copies l'année dernière: cette année j'en suis à 1355», me disait l'autre jour ce collègue en salle des professeurs. Soumettre toute une carrière à ce genre de comp­tabilité, c'est se rapprocher un peu plus du monde de la modernité, du taylorisme, de sa quotidienneté répétitive, exactement comme celle du poinçonneur des Lilas, si bien chanté par Serge Gainsbourg et qui faisait des petits trous, des petits trous, encore des petits trous, toujours des petits trous... des copies, encore des copies, toujours des copies...

 

La massification contemporaine fait que l'on met tout en chiffres, tant et si bien que ce malaise peut être évalué d'une cer­taine manière:

- Chaque année, le corps enseignant bat son record d'absentéisme établi l'année précédente et ce, notamment, pour cause de dépression nerveuse, d'où un coût de plus en plus catastrophique pour la nation.

- Un enseignant réussit son suicide chaque jour.

- Le numéro vert mis a la disposition des enseignants par le Ministère de l'Education Nationale ne fait que relayer le travail fait par les syndicats chez qui plus d'un appel sur trois émane d'enseignants en désarroi.

 

Mais si ces chiffres ont une signification, c'est parce qu'ils correspondent avec une période de fin de civilisation et notam­ment chez nous avec la crise de l'Etat-Nation et son système d'école républicaine déja mort. Lorsqu'il s'écroulera, le sys­tème ces­sera d'exister. Ce constat fait dans l'école pourrait être aussi valable dans beaucoup d'autres secteurs d'activités.

 

L'on se prend alors à s'interroger pour savoir jusqu'à quand on verra ce spectacle, partout le même, où l'on voit des profes­seurs qui traînent leur cartable suivi de leur classe: on leur donne vingt ans de plus que leur âge, comme les sous-officiers alcoo­liques de l'armée, mais eux sont vieillis par le stress et non pas par la jaja. L'on se dit qu'avec un peu de chance, à un moment donné, la machine va se gripper, ne plus pouvoir avancer, qu'une objection de conscience verra le jour.

 

C'est une généralité lorsque l'on est professeur de musique, de dessin ou de philosophie, qu'une pagaille indescriptible règne dans sa classe parce que le public s'avère totalement inapte à aborder ces questions. Alors pour subsister, les pro­fesseurs sont obligés de faire dans toujours plus de démagogie. On a même pu voir, lors d'un reportage télévisé, lors de la rentrée de septembre, une professeur agrégée de philosophie échanger des recettes de cuisine avec certaines de ses élèves: nous ne sommes plus là dans l'auberge espagnole de la cuisine politicienne mais celle-ci, par son incurie, nous a amenés au fast-food de la consommation pédagogique qui, en fin de compte, n'arrivera même plus à distribuer un RMI culturel!

 

Les incidents, de plus en plus fréquents, suscités, une fois encore, par l'influence de l'américanisation de la société, gagnent en violence: insultes, grossièretés et même, souvent, agression physique à l'égard des professeurs ou du personnel, sont monnaie courante; dans un établissement où j'ai moi-même travaillé, deux surveillantes viennent de subir une sévère cor­rec­tion à coups de batte de base-ball, sur le parking du lycée, par un adolescent de 15 ans.

 

Mais c'est surtout la violence entre élèves qui semble se répandre avec le plus de rapidité. La presse, dans une très faible pro­portion des cas, s'en fait l'écho car la plupart du temps les chefs d'établissement font le maximum pour étouffer les af­faires, soucieux de l'image de marque de leur école, complices avec l'institution qui ne veut pas de vague, et affichant un bilan positif attesté par des statistiques flatteuses, comme le faisait le régime soviétique encore dans ses dernières années. Il n'empêche que quotidiennement le racket, le trafic de drogue, les menaces de mort, les violences avec arme ont lieu dans les classes, les cours de récréation et à la sortie des écoles et souvent pour des motifs qui semblent complètement ridicule pour tout individu normalement constitué: ainsi, pour ne citer qu'un seul exemple, récemment à Antony, dans la banlieue parisienne, un adoles­cent de 16 ans a blessé avec un pistolet à air comprimé un de ses camarades qu'il jalousait: «parce qu'il était plus fort que lui et possédait une belle casquette...».

 

J'ai pu vérifier dans un lycée professionnel, lorsque les professeurs n'étaient plus capables de faire régner une discipline de fer (c'est le cas pour l'immense majorité d'entre-eux), les élèves s'agressent constamment dans le meilleur des cas, en s'insultant entre membres de communautés différentes: Maghrébins contre Noirs, Européens contre Maghrébins, etc... Sous le poids écra­sant de la réalité raciale, le mythe d'une société pluri-ethnique et irénique vole en éclats: comme le disait fort bien Guillaume Faye, il y a de cela quelques années: «société multiraciale égale société multiraciste».

 

Effectivement nous n'assistons pas à la disparition du racisme ou des racismes antagonistes traditionnels, mais à l'accumulation de racismes nouveaux et inédits qu'aucune propagande, cherchant à les freiner ou à les atténuer, ne pourra mal­heureusement éradiquer. Les politiciens en restent à une vision pacifique et niaise de l'anti-racisme; leur naïveté est véhiculée par des officines de vigilance composées d'aigris, de marginaux diplômés, d'utopistes délirants qui s'imaginent pouvoir corriger la réalité à coup de procès et de paragraphes répressifs, en faisant appel aux juges, dévalorisant du même coup cette fonction sociale et soumettant le droit à l'arbitraire d'opinions idéologiques bancales. Le spectacle que ces per­sonnages nous donnent chaque jour est pitoyable. Les cerveaux exigus qui pontifient dans ces sinistres officines, les petits idéologues sans envergure qui y donnent le spectacle de leur hystérie, sont incapables de penser la multiplication inquié­tante des racismes et de créer se­reinement un droit souple tenant compte de la multiplicité humaine  —multiplicité légi­time—  et des multiples conflictualités que cette multiplicité génère par définition, le réel étant en ultime instance tissu de contradictions et de conflits sans bonne fin. Non: ces médiocres faiseurs d'opinion restent dans l'exigüité d'un droit et d'un jusnaturalisme étroits et étriqués, dont la faillite est patente, et refusent de renouer avec les modes de droit différentialistes.

 

Dans cet univers qui se rapproche de plus en plus d'Orange mécanique d'Anthony Burgess, l'impuissance et la désorienta­tion du corps enseignant, issu la plupart du temps de la classe moyenne calme et conformiste, sont totales. Ce sont deux mondes qui n'ont rien en commun. Ainsi une collègue désenchantée, d'un certain âge, m'expliquait l'autre jour qu'il y a l5 ans, elle citait les Maghrébins en exemple d'intégration dans les conférences du club huppé qu'elle fréquentait: et son plai­doyer, il faut le dire, était souvent juste. La première vague des étudiants nord-africains était composée de garçons et par­fois (mais moins souvent) de filles de grande valeur. Or, aujourd'hui, très souvent le petit frère de 15 ans, le cadet de l'aîné(e) cité(e) en exemple, travaillé par un fondamentalisme islamique mal compris, se comporte maintenant comme un fauteur de trouble. Il arrive alors fréquem­ment que la classe devienne ingérable. L'an dernier, le principal à qui cette dame généreuse qu'on ne peut accuser d'aucun ra­cisme, demandait des sanctions pour remédier à un problème, lui a rétorqué simplement: «Madame, vous êtes fatiguée, vous devriez prendre un congé de longue maladie», ce qui en dit long sur l'attitude de l'administration à envisager les vrais pro­blèmes. Sur l'intégration impossible, comme d'ailleurs beaucoup de ses collègues, cette femme a une réaction de lucidité, malheureusement elle a trop cru aux utopies des syndicats de gauche. Elle a été trompée, elle a le cran de l'avouer. Mais c'est un peu tard!

 

Frappé aussi par le repli sur la sphère privée qui caractérise l'individualisme contemporain, le système éducatif subit de plein fouet le manque d'engagement militant de ses membres pour leur école: réticence générale à assister aux réunions, pourtant propres à toute institution, refus de participer à la vie associative qui se traduit sur le terrain par une très nette baisse d'activité socio-éducative. Dans les années 70, dans la dynamique créée par mai 68, avait surgi dans les établisse­ments tout un tas d'activités comme les clubs animés par des soixante-huitards, soucieux de faire passer leurs idées dans la réalité: souvent déçus par les resultats: peu d'élèves volontaires, manque de dynamisme et de participation des présents, activités encore en­travées par la réglementation administrative trop importante et tatillonne. Ces professeurs créatifs et volontaires ont la plupart du temps baissé les bras. Les nouvelles générations de professeurs quant à elles, se contentent d'assurer le plus convena­blement possible leurs cours avec le souci permanent de ne pas se laisser trop déborder. Là où l'engagement s'avère le plus nécessaire, dans les fameuses banlieues, on s'enfuit et là où il sert un public déjà favorisé, il a subsisté, accroissant par là même les différences entre les classes sociales.

 

Hurlant au racisme dans les années 70, lorsque Valéry Giscard d'Estaing, alors Président de la République, a voulu sim­ple­ment limiter l'immigration sauvage prenant même encore aujourd'hui la tête des manifestations de soutien aux sans-papiers (en fait simplement clandestins), par l'intermédiaire de son syndicat majoritaire, la Fédération Syndicale Unitaire (la FSU), le corps enseignant français, après avoir été un soutien infaillible à la politique d'immigration incontrôlée, refuse paradoxalement d'aller assimiler le million d'étrangers officiellement scolarisé, sans tenir compte naturellement des fraî­chement naturalisés (encore plus nombreux). Ainsi, personne parmi ces innombrables antiracistes de salon, n'a envie d'aller travailler en banlieue où se concentre la population étrangère et mal assimilée. Bien sûr, il est plus confortable de continuer à jouer les professeurs de mo­rale antiraciste dans les lycées de centre ville, auprès des fils de famille confor­mistes et politiquement corrects. Bien que le nombre des titulaires soit trop élevé, les recteurs ont toutes les peines du monde à recruter des auxiliaires dans les endroits ré­putés les plus difficiles. Ainsi, on mesure un peu mieux les dégâts causés par les idéologies égalitaristes et mondialistes, dé­versées continuellement dans ce milieu depuis des décennies, avec la bénédiction des libéraux d'abord, par les communistes ensuite, puis par leurs successeurs réformistes, qui ont amené au pouvoir le parti socialiste avec les résultats que l'on sait.

 

Dans un monde totalement vidé de sens, un dernier carré de militants pédagogiques très minoritaires certes, mais qui existe pourtant, s'est retranché sur ces idées et essaie d'en faire passer sur le terrain quelques linéaments. Depuis tou­jours, des idéo­logues marxistes, reconvertis dans la psycho-pédagogie, leur ont fait croire que tous les élèves étaient égaux en intelligence, en capacité de travail, mais que le milieu, simplement, était à mettre en accusation pour expliquer les diffé­rences de niveaux. Tel un croyant s'appuyant sur un livre sacré, on se donne l'illusion que Philippe Meirieu, “pape” des sciences de l'éducation dans Apprends oui... mais comment? (quelle finesse d'esprit déjà rien que dans le titre!) détient la vérité, que l'analyse transac­tionnelle peut être efficace, que le “brainstorming  marche bien” et qu'il peut remplacer un cours pour traiter une question...

 

Tout cours magistral s'avère désormais impossible. Alors, une partie de ceux-ci est transformée en études encadrées, di­rigées, surveillées ... L'Etat-Providence, déjà exténué par les ponctions démesurées, tentera encore de prélever un peu plus les contri­buables pour payer des Contrats Emploi-Solidarité, à aider les élèves en difficulté à faire leurs devoirs ainsi que les MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) afin de se subsituer encore une fois au rôle d'éducateur dévolu normalement aux parents. Il est vrai que la famille se retrouve, la plupart du temps, noyée dans le flot télévisuel, souvent éclatée, mais surtout incapable de maintenir la moindre apparence de sa mission civilisatrice.

 

Mais le camouflage est de plus en plus grossier et seuls, quelques grands naïfs, se laissent prendre à cette dernière tenta­tive du système pour masquer ses faiblesses derrière un vocabulaire de circonstance sommairement «ripoliné», pour oc­culter la po­rosité des murs prêts à s'effondrer même jusque dans leurs fondations. On pense bien entendu, que les mots peuvent changer la réalité des choses ou du moins le faire croire pour un certain temps: alors les SES (Sections d'Education Specialisées pour les déficients mentaux legers) deviennent des SEGPA (cela les rendra sans doute plus intel­ligents), les études dirigées de­viennent encadrées, on parle de pédagogie pour objectif, différenciée; un cours devient une séquence pédagogique...

 

La décomposition sociale en cours se fait sentir jusque dans le personnel, à commencer par d'ancien étudiant diplômés qui se retrouvent obligés d'accepter, pour pouvoir survivre, des postes sous-qualifiés. La frustration sociale s'amplifie et finit par at­teindre son paroxysme lorsque des agents de service, titulaires d'une licence, cotoient le balai à la main, des Professeurs d'enseignement général des collèges (PEGC) qui souvent ne sont même pas bacheliers. Avec une utilisation aussi aberrante des compétences (valable dans bien d'autres secteurs de la societé), on ne voit pas comment on pourrait faire autrement que d'aboutir à autre chose, tôt ou tard, qu'à une explosion sociale.

 

Dans ce domaine social on pourrait multiplier les exemples à l'infini. Pour s'en tenir à un fait saillant, il est vraiment affli­geant de constater que beaucoup de formateurs d'enseignants, que ce soient les inspecteurs, les intervenants de la forma­tion conti­nue, ou bien encore les responsables IUFM (Insituts Universitaires de Formation des Maîtres) que tous ces gens, qui ont la pré­tention d'apprendre aux enseignants à devenir des éducateurs plus efficaces, ont la plupart du temps des en­fants en situation d'échec scolaire qui souvent ensuite sombrent dans la marginalité, l'alcool, la drogue. Quel délicieux pa­radoxe! Comment pour­raient-ils leur faire croire que leurs méthodes peuvent fonctionner, alors que dans leur sphère pri­vée, elles ont totalement fait la preuve de leur incurie? Mais il y a belle lurette que nous n'en sommes plus à un paradoxe près: toutes les expériences qui ont été tentées ces dernières décennies se sont avérées désastreuses. Pourquoi en serait-il autrement pour celles que l'on veut tenter d'expérimenter maintenant? Conscient de certaines insuffisances, l'institution commande des rapports rédigés par des “experts”, comme la technocratie sait si bien en générer. Il faut bien rire du dernier de ces rapports rédigé par Roger FaurouxA, archétype même du dirigeant de la technostructure et qui, à la demande du ministre de l'Education Nationale, après de longs mois de concertation, fini par enfoncer quelques portes ouvertes en affir­mant que l'école devrait avoir l'obligation d'obtenir trois résultats fondamentaux:

- la transmission effective des savoirs primordiaux, ce qui est avouer implicitement que ceux-ci ne sont plus assurés;

- la transmission de notion de civilité et de citoyenneté dont l'acquisition de la langue française;

- une meilleure orientation par le renforcement du rôle des Conseillers d'Orientation Psychologues, pour que l'élève puisse bâtir son orientation professionnelle. On se demande si cela peut avoir encore une signification lorsque l'on sait que la France con­nait une crise de l'emploi sans précédent, où le chomage n'a jamais été aussi élevé dans la jeunesse: plus d'un jeune sur quatre (27% selon la revue Alternative économique!!!)  de moins de 25 ans est à la recherche d'un emploi, pro­portion qui s'accroît chaque mois: dès lors toute orientation, quelle qu'elle soit, a t-elle, avec de telles perspectives de dé­bouchés, encore un sens quelconque?...

 

Au total, comme l'avait déjà prédit Oswald Spengler, dans Le déclin de l'Occident, partout des goulots d'étranglement de la civi­lisation font sentir leurs effets, dans ce secteur avec encore plus d'acuité qu'ailleurs.

 

Les arguments par lesquels on encourageait les populations à faire une utilisation assidue de l'école et qui permettaient sa jus­tification éthique et intellectuelle ne sont plus valables. La mission civiliatrice et intégratrice de l'école, telle que l'avait pensée Jules FERRY, n'a plus lieu d'être (comme l'explique Raoul Vaneigem dans son opuscule Avertissement aux éco­liers et ly­céens, voir notre recension dans NdSE n°16). Ainsi, le fameux schéma classique de la République qui prévoyait une ascen­sion sociale en trois générations est cassé, semble-t-il, bien définitivement: le grand-père paysan, le père institu­teur ou em­ployé et le fils capitaine d'industrie, cadre, deputé. Il n'y a plus de paysans bretons et les instituteurs d'aujourd'hui (on dirait pro­fesseurs des écoles) sont bien souvent des fils de bourgeois déclassés qui enseignent à des petits Africains qui n'ont nulle­ment l'intention de devenir des Français dans un système où ils n'ont aucune chance de réussir à l'intérieur des structures tradi­tionnelles, ce dont ils ont à juste titre bien conscience. Confusément, dans le désordre psychologique inhé­rent de la jeunesse, ces masses africaines, musulmanes ou animistes ou christianisées en surface, sentent que ces struc­tures rationalistes et ré­publicaines ne sont pas faites pour leur cœur profond. Mais le sont-elles pour les Européens de souche? Ceux-ci peuvent-ils encore se déployer dans ces rationalités légalitaires figées?

 

Depuis la royauté jusqu'à Charles De Gaulle, en passant par Napoléon Ier, ce qui maintenait l'unité artificielle de la France, c'était sa fonction publique forte et unifiée dont le meilleur fleuron était l'école. Au moment même où celle-ci vient de se do­ter d'un corps unique de la maternelle à la terminale, la société française, sous les coups de boutoir conjugués de l'immigration in­contrôlée et trop diversifiée, de l'américanisation des moeurs et peut-être de la crise du capitalisme libre-échangiste, est en train d'éclater irrémédiablement.

 

Le processus est en voie d'achèvement. Mais qu'y aura-t-il après?

 

Pascal GARNIER.

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mardi, 13 octobre 2009

Warmonger Wins Peace Prize

OFRWR-NOBEL-PAIX-OBAMA-20091009_01-original.jpgWarmonger Wins Peace Prize

By Paul Craig Roberts / http://vdare.com/

It took 25 years longer than George Orwell thought for the slogans of 1984 to become reality.

"War is Peace," "Freedom is Slavery," "Ignorance is Strength."

I would add, "Lie is Truth."

The Nobel Committee has awarded the 2009 Peace Prize to President Obama, the person who started a new war in Pakistan, upped the war in Afghanistan, and continues to threaten Iran with attack unless Iran does what the US government demands and relinquishes its rights as a signatory to the non-proliferation treaty.

The Nobel committee chairman, Thorbjoern Jagland said, "Only very rarely has a person to the same extent as Obama captured the world’s attention and given its people hope for a better future."

Obama, the committee gushed, has created "a new climate in international politics."

Tell that to the 2 million displaced Pakistanis and the unknown numbers of dead ones that Obama has racked up in his few months in office.  Tell that to the Afghans where civilian deaths continue to mount as Obama’s "war of necessity" drones on indeterminably.

No Bush policy has changed. Iraq is still occupied. The Guantanamo torture prison is still functioning. Rendition and assassinations are still occurring. Spying on Americans without warrants is still the order of the day.  Civil liberties are continuing to be violated in the name of Oceania’s "war on terror."

Apparently, the Nobel committee is suffering from the delusion that, being a minority, Obama is going to put a stop to Western hegemony over darker-skinned peoples.

The non-cynical can say that the Nobel committee is seizing on Obama’s rhetoric to lock him into the pursuit of peace instead of war.  We can all hope that it works.  But the more likely result is that the award has made "War is Peace" the reality.

Obama has done nothing to hold the criminal Bush regime to account, and the Obama administration has bribed and threatened the Palestinian Authority to go along with the US/Israeli plan to deep-six the UN’s Goldstone Report on Israeli war crimes committed during Israel’s inhuman military attack on the defenseless civilian population in the Gaza Ghetto.

The US Ministry of Truth is delivering the Obama administration’s propaganda that Iran only notified the IAEA of its "secret" new nuclear facility because Iran discovered that US intelligence had discovered the "secret" facility.  This propaganda is designed to undercut the fact of Iran’s compliance with the Safeguards Agreement and to continue the momentum for a military attack on Iran.

The Nobel committee has placed all its hopes on a bit of skin color.

"War is Peace" is now the position of the formerly antiwar organization, Code Pink.

Code Pink has decided that women’s rights are worth a war in Afghanistan.

When justifications for war become almost endless—oil, hegemony, women’s rights, democracy, revenge for 9/11, denying bases to al Qaeda and protecting against terrorists—war becomes the path to peace.

The Nobel committee has bestowed the prestige of its Peace Prize on Newspeak and Doublethink.

Paul Craig Roberts [email him] was Assistant Secretary of the Treasury during President Reagan’s first term.  He was Associate Editor of the Wall Street Journal.  He has held numerous academic appointments, including the William E. Simon Chair, Center for Strategic and International Studies, Georgetown University, and Senior Research Fellow, Hoover Institution, Stanford University. He was awarded the Legion of Honor by French President Francois Mitterrand. He is the author of Supply-Side Revolution : An Insider's Account of Policymaking in Washington;  Alienation and the Soviet Economy and Meltdown: Inside the Soviet Economy, and is the co-author with Lawrence M. Stratton of The Tyranny of Good Intentions : How Prosecutors and Bureaucrats Are Trampling the Constitution in the Name of Justice. Click here for Peter Brimelow’s Forbes Magazine interview with Roberts about the recent epidemic of prosecutorial misconduct.

Rusia espera detalles del nuevo escudo antimisil de EEUU en Europa

Rusia espera detalles del nuevo escudo antimisil de EEUU en Europa

Rusia espera conocer los detalles del nuevo escudo antimisil de EEUU (DAM) en Europa en las consultas bilaterales previstas para el próximo 12 de octubre en Moscú, informó hoy el ministerio ruso de Asuntos Exteriores.

“Contamos con que la parte estadounidense nos suministrará información detallada y completa sobre las nuevas iniciativas de la administración sobre la creación del DAM”, dijo un funcionario del departamento de prensa de esa cartera a RIA Novosti.

En las consultas, la delegación rusa estará presidida por el viceministro Serguei Riabkov y la delegación estadounidense por la subsecretaria de Estado para el Control de Armamento Ellen Tauscher.


Recientemente, el presidente estadounidense, Barack Obama y el jefe del Pentágono Robert Gates anunciaron correcciones a los planes del DAM en Europa, que inicialmente tenía previsto la creación de una estación de radar en la República Checa y el emplazamiento de misiles interceptores en Polonia.

Los nuevos planes de EEUU no suponen una renuncia al emplazamiento de elementos del DAM en el territorio europeo sino que posterga ese proceso para el año 2015.

La nueva estructura del DAM incluidos los elementos terrestres se desarrollará en cuatro etapas y deberán estar operativas para el año 2020.

Moscú siempre se manifestó en contra de la configuración inicial del DAM estadounidense en Europa porque consideraba que la estación de radar en territorio checo, y los misiles en el polaco, amenazaban su seguridad nacional al alterar el equilibrio estratégico nuclear entre Rusia y EEUU.

Extraído de RIA Novosti.

Suisse: immigration et connaissances linguistiques

naturalisations08.jpgSuisse: immigration et connaissances linguistiques

 

La Suisse vient de voter une loi qui oblige tous les étrangers résidant sur le territoire de la Confédération helvétique à s’intégrer rapidement en apprenant les langues du pays. L’immigré qui ne parviendrait pas à maîtriser avec célérité l’une des quatre langues officielles de la Confédération, soit l’allemand, le français, l’italien ou le rhéto-romanche, pourrait se voir retirer son permis de séjour et être expulsé. Cette décision a été prise début octobre 2009 par le Conseil National et par le Conseil des Etats (“Ständerat”). Ce dernier, qui constitue la deuxième chambre du Parlement suisse et qui représente les cantons, a accepté par 15 voix contre 12 cette proposition de loi introduite par l’UDC/SVP.

 

(source: “Junge Freiheit”, Berlin, n°41/2009).

 

Commentaires:

 

-          L’intégration d’une population procède toujours par l’acquisition de la langue du pays-hôte. Sans cette acquisition, l’intégration échoue, engendre un mal-être général et une inadaptation problématique des jeunes strates démographiques immigrées, conduisant parfois, dans les cas extrêmes, à des troubles ou des émeutes comme dans les banlieues françaises ou certaines communes de l’agglomération bruxelloise.

 

-          La concentration de populations immigrées crée des ghettos autonomes et fermés sur eux-mêmes, qui rendent l’acquisition de la langue du pays-hôte inutile. Cette ghettoïsation empêche le développement harmonieux d’une solidarité inter-ethnique, comme le législateur a voulu la promouvoir.

 

-          Cette absence d’intégration linguistique concerne avant tout les femmes qui restent au foyer. Celles-ci, comme de tous temps, ont pour rôle de transmettre la langue véhiculaire du pays aux jeunes enfants. Sans ce rôle de transmission, l’intégration des nouvelles générations s’avère impossible à moyen terme. La ghettoïsation se renforce, avec tous les problèmes connexes qui y sont liés.

 

-          Il y a une ou deux décennies, l’intégration linguistique se faisait sans aucun problème en Belgique, tant en néerlandais qu’en français. De jeunes immigrés studieux acquéraient de bonnes connaissances linguistiques via les médias et l’école. Et parvenaient à gravir les échelons de l’ascension sociale.

 

-          Cette intégration linguistique d’il y a une ou deux décennies est freinée sinon bloquée par divers facteurs, dont, notamment, l’apparition des antennes paraboliques dans les foyers immigrés. Par le truchement de ces antennes, les grands-mères, maîtresses du foyer, écoutent et imposent l’écoute de chaînes télévisées marocaines (en arabe ou en berbère) ou turques à la communauté familiale, privant les enfants d’un environnement familial où domine le français ou le néerlandais. L’acquisition de vocabulaire ne se fait pas uniquement à l’école: elle se fait par les médias, par des lectures et surtout par des conversations familiales. Pire: ces chaînes véhiculent soit des modes de vie, certes intéressants sur le plan de l’ethnologie ou des traditions mais unadaptés à nos sociétés post-industrielles, soit des formes d’intégrisme religieux qui condamnent automatiquement ceux qui les adoptent à la marginalisation sociale.

 

-          Les pouvoirs publics, s’ils sont soucieux de parfaire l’intégration qu’ils ont promis, doivent lutter énergiquement contre la diffusion de ces antennes paraboliques, taxer à du 500% (au moins) l’achat de ces objets, interdire leur installation en façade et, éventuellement, donner aux forces de police le droit de perquisition pour les confisquer et les détruire. Ils doivent également prévoir des amendes très lourdes à payer par tous les adultes de la communauté ménagère si les enfants du foyer présentent des déficits en connaissances linguistiques. Avec éventuellement  la possibilité de soustraire les enfants à cette influence néfaste, en levant la puissance parentale et en les confiant à des institutions scolaires, du type pensionnat, qui leur permettront de se développer en toute harmonie, dans un environnement culturel fécond et utile, y compris dans la sphère des loisirs. De toutes les façons, la possession d’une antenne parabolique devrait être considérée comme un délit contre les lois favorisant l’intégration, assortie d’une suppression totale des allocations familiales.

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-          Le législateur doit prévoir, avant de telles mesures, qui ne frappent finalement que les victimes de marchands sans scrupules, de juguler définitivement le commerce d’objets et d’engins électroniques néfastes à la santé mentale et physique des jeunes. L’appareil répressif doit frapper d’abord ce commerce, coupable de saper les fondements mêmes  de la société: la famille, l’école et la santé. Les jeunes immigrés en sont victimes tout autant que les jeunes autochtones, voire davantage puisque certains objets, comme les antennes paraboliques, les handicapent dangereusement sur le plan linguistique, ce qui entraîne marginalisation, inadaptation et chômage à grande échelle. La première mesure pourrait être de confisquer les fortunes acquises par ce commerce, à tous niveaux, du patron d’entreprise au plus modeste de ses employés, car chaque employé qui vit d’un commerce pervers est un complice, comme le petit dealer est complice du grand trafiquant de stupéfiants. Si le législateur prévoit de réprimer les “bandes” d’adolescents qui se livrent à des violences dans la rue, il doit aussi considérer comme “bandes” néfastes à l’ordre social les entreprises qui  vendent des instruments et objets qui contribuent grandement à marginaliser un trop grand nombre de jeunes. 

Der Hofgeismarkreis der Jungsozialisten

Wappen_Hofgeismar.pngDer Hofgeismarkreis der Jungsozialisten

 

1923: Osterwoche der Jungsozialisten in Hofgeismar. Sozialdemokratische Antworten auf die nationale Frage

 

von Sascha Jung

 

Quelle: wir selbst 02/1998 und

http://www.fahnentraeger.com/

 

 

„Uns ist die Nation kein Durchgangspunkt zu einem kulturlosen Menschenbrei, sondern die schicksalsgebundene Lebensform, in der wir an den übernationalen Zwecken der Menschheit allein mitarbeiten können und wollen.“ (Hermann Heller)

 

Als Oskar Lafontaine sich 1990 über die deutsche Einheit nicht freuen konnte und sie wohl auch nicht wollte (und mit dieser Haltung die Bundestagswahlen für die SPD vermasselte), grollten ihm die „DDR“-Deutschen und mit ihnen zahlreiche Sozialdemokraten. Ein sächsischer SPD-Bundestagsabgeordneter formulierte die Wirkung Lafontainescher Politik: Viele der neuen Bundesbürger kamen sich trotz vollzogener Vereinigung wieder ausgeladen vor.

 

Abkehr von den nationalen Wurzeln der SPD

 

Das Versagen der SPD im Falle der deutschen Einheit war das Ergebnis einer stetigen Entfernung von den nationalen Wurzeln der Partei und der gleichzeitigen Andienung etlicher Parteistrategen an das kommunistische SED-Regime in Ost-Berlin. Der Schumacherschen SPD der Nachkriegszeit haben die postnationalen 68er, die unter Willy Brandt in die Partei strebten und heute zumindest im Westen den wohlstandsgesättigten Funktionärskörper stellen, den Garaus gemacht. Unwidersprochen blieb das freilich nicht – so widmete Tilman Fechter, einst Mitglied des SDS, seiner Partei ein Buch zum Thema „Die SPD und die Nation“. Er skizzierte darin das Verhältnis vierer verantwortlicher Generationen der Nachkriegszeit zur Nation und forderte seine Partei auf, aus dem Desaster von 1990 zu lernen und sich zu einer wirklich gesamtdeutschen Volkspartei und Führungskraft in einer neuen Berliner Republik zu wandeln.

 

Zahlreiche andere Autoren boten in den 90ern hilfreiche Handreichungen für einen solchen Prozess, indem sie die verborgene und vergessene nationale Tradition der SPD freizulegen versuchten. Gefruchtet hat dies freilich alles nicht viel. Zwar scheint die SPD heute mit der Schwäche der CDU ihr historisches Tief überwunden zu haben, und die wohldurchdachten Entscheidungen des Kanzlerkandidaten peilen zielstrebig die Ablösung der Regierung Kohl an. Dass sich aber die SPD schon in ihrer Gesamtheit zu der handlungsfähigen, strategisch denkenden und moralisch integren Kraft entwickelt hätte, die dieses verwahrloste Land aus der Krise führen könnte, muss bezweifelt werden. Man mag von Gerhard Schröder noch einiges erwarten können – in der Partei dominieren nach wie vor die tief im Adenauerschen Weststaat verwurzelten 68er.

 

1923: Die Osterwoche in Hofgeismar

 

So wundert es auch nicht, dass die 75. Wiederkehr eines Treffens von Jungsozialisten, das in der SPD einst als die Geburtsstunde eines demokratischen staatsbejahenden Sozialismus angesehen wurde, an den Jungsozialisten und der heutigen SPD-Führung vorbeigegangen ist. Die Rede ist von einer Tagung, zu der sich auf Einladung von August Rathmann und Franz Osterroth 1923 über 100 Jungsozialisten im hessischen Hofgeismar eingefunden hatten. Ziel der Teilnehmer sollte es sein, so Rathmann in den „Jungsozialistischen Blättern“, „das in der sozialistischen Bewegung noch immer lebendige Misstrauen gegenüber unserem eigenen Staat und Volk zu überwinden und ein neues positives Volksbewusstsein, eine klar entschiedene Staatsgesinnung zu erarbeiten“. Die Tagung selbst sollte ebenso wie der daraus hervorgegangene Hofgeismarkreis schnell zu einem Mythos werden: Die Gegner der Hofgeismarer schildern das Treffen als eine Orgie an nationalistischem Hurrapatriotismus, vor allem die Veröffentlichungen seit den siebziger Jahren folgen diesem Tenor.

 

Nach dem Ersten Weltkrieg entstanden, wurde die jungsozialistische Bewegung stark beeinflusst von den Ausdrucksformen der bürgerlichen Jugendbewegung des Hohen Meißner von 1913 und des Wandervogels der Jahrhundertwende. Fügten sich die Angehörigen der Sozialistischen Arbeiterjugend vor dem Kriege noch sittsam der Leitung der politisch gereiften alten Genossen, so bestanden die jungsozialistischen Gruppen auf Autonomie. Man wollte mehr als die Alten, Sozialismus sollte auf jugendliche Weise erlebt werden, was ein „neues Gemeinschaftsgefühl, ein neues Kulturgefühl, ein neues Lebens- und Weltgefühl“ einschloss. Eine Schlüsselszene der Hofgeismartagung stellt sich dann auch so dar:

 

Zunächst behandelte der Arbeiterdichter Karl Bröger in einem Vortrag das Thema „Deutscher Mensch und deutscher Geist“. Nach einer aufwühlenden Diskussion trug er einen Gedichtzyklus „Deutschland“ vor, dessen letzte Verse lauteten:

 

Nichts kann uns rauben

Liebe und Glauben

zu diesem Land

Es zu erhalten

und zu gestalten

sind wir gesandt.

 

Mögen wir sterben!

Unseren Erben

gilt dann die Pflicht:
Es zu erhalten

und zu gestalten.

Deutschland stirbt nicht.

 

„Noch erregt von der Diskussion, unterwegs mit Liedern gegeneinander streitend, zogen die Tagungsteilnehmer in der Dämmerung auf den Schöneberg, wo ein Hamburger Voraustrupp bereits einen Holzstoß für das Osterfeuer geschichtet hatte. Die aufzüngelnde Flamme begrüßte ein Lied und Nietzsches Feuerspruch. Als die mit dem Gesicht zum besetzten Ruhr- und Rheinland gesprochene Feuerrede Osterroths in den Ruf ausmündete: `Es lebe Deutschland`, antwortete ein aufspringender Junger mit dem sich überstürzenden Gegenruf: `Es lebe die Internationale`.“

 

Die weiteren Referenten diskutierten die Begriffe Demokratie, Wirtschaft, Kultur, Volk, Staat und Nation, vor allem aber ihr Verhältnis zueinander. Höhepunkt der Veranstaltung war nach Osterroth aber das Schlussreferat von Prof. Hugo Sinzheimer, der mit seinen Thesen gleichsam die Zusammenfassung, das richtungsweisende Ergebnis der Tagung, formulierte. Sozialismus sei eine neue Ordnung und Ordnung gleichwohl immer nur Mittel. Für die deutsche sozialistische Bewegung seien Volk und Staat deshalb objektive Existenzformen, sie müsse diese deshalb nicht nur bejahen, sondern auch diejenigen Kräfte technischer und sittlicher Art aus sich heraus entwickeln, die beide zu tragen und fortzubilden fähig sind.

 

Zum Selbstverständnis des Hofgeismarkreises

 

Ausgehend von dem Treffen in Hofgeismar sollte sich ein lockerer Kreis von Jungsozialisten bilden, der als Hofgeismarkreis in den nächsten Jahren die Diskussion in den jungsozialistischen Gruppen prägte, bald aber auch von den marxistisch-orthodoxen Jungsozialisten, die sich zum Hannoveranerkreis zusammengeschlossen hatten, bekämpft wurde. Ein „Politischer Rundbrief“, von dem fünf Ausgaben erschienen sind, wurde herausgegeben, weitere Arbeitstagungen, u.a. zur deutschen Außenpolitik, wurden organisiert. Nicht an die „geistig zähflüssige Masse gewisser Parteibürokraten von rechts und links“, sondern „an alles, was jung und stark ist im Sozialismus und im deutschen Volk“, wandte sich der Leipziger Staatsrechtler Dr. Hermann Heller in seinem Buch „Sozialismus und Nation“, das schnell zu einem Grundtext der Hofgeismarer avancierte. Wie für Sinzheimer gehören für Heller „die nationale wie die soziale Volksgemeinschaft“ zusammen. Die Nation sei eine endgültige Lebensform, die durch den Sozialismus weder beseitigt werden könne noch beseitigt werden solle; Sozialismus bedeute nicht das Ende, sondern die Vollendung der nationalen Gemeinschaft. Nationales Bewusstsein und kapitalistische Wirtschaftsgesinnung waren für Heller geradezu ein sittlicher Widerspruch, und er sprach deshalb den rechten Gegnern die Berechtigung ab, sich auf nationale Interessen zu berufen und die Volksgemeinschaft zu beschwören. Andererseits griff Heller mit seiner Staatstheorie auch konsequent den zur bloßen Worthülse verkommenen Marxismus der verknöcherten Parteiführung an. Die Fixierung der sozialistischen Theorie auf die unpolitische Marx-Engelssche Formel vom Staat als Ausbeutungsinstrument verwarf er als unerträglich und stellte dem die Staatsidee Lassalles entgegen, für den der Staat Sicherung des menschlichen Zusammenwirkens, ja der archimedische Punkt über einer handlungsfähigen Gesellschaft sei: „Sozialismus ist nicht die Aufhebung, sondern die Veredelung des Staates.“ Wirkten solche Töne für zahlreiche sozialdemokratische Funktionäre der Weimarer Zeit schon befremdlich, so riefen sie erst recht den erbitterten Widerstand glühend marxistischer Jungsozialisten hervor. Diese sahen in der Diskussion der Hofgeismarer nichts anderes als den Versuch, die Klassengegensätze in der Weimarer Republik zu verschleiern: „Republik, das ist nicht viel, Sozialismus heißt das Ziel!“ hieß ein gängiges Motto. Der offene Krach zwischen beiden Juso-Strömungen ließ nicht auf sich warten. Nach hitzig geführter Debatte mussten die Hofgeismarer auf der Reichskonferenz Ostern 1925 in Jena eine bittere Abstimmungsniederlage hinnehmen. Die Mehrheit der Delegierten beschloss gegen die Stimmen der Hofgeismarer eine Erklärung, in der es unter anderem hieß, die derzeitige Demokratie verschleiere nur die Klassengegensätze: „Die Reichskonferenz ist sich daher darüber klar, dass das sozialistische Proletariat dem bürgerlichen Klassenstaat gegenüber keine staatspolitische Verantwortung übernehmen darf, wenn dies dem Interesse des internationalen Klassenkampfes widerspricht.“ Dass eine solche Erklärung von den Hofgeismarern nur als kommunistische Agitation angesehen werden konnte, hatte schon Theodor Haubach in seiner Gegenrede zu dem Antrag deutlich gemacht.

 

Die Niekisch-Debatte

 

Zwar versuchten die Hofgeismarer in den nächsten Monaten, zu einer Zusammenarbeit mit den Hannoveraner Jungsozialisten zu gelangen, indem sie beispielsweise anboten, ihre Arbeitstagungen und die dafür gespendeten Gelder dem Gesamtverband der Jungsozialisten zur Verfügung  zu stellen. Ihre Anliegen wurden von der Mehrheit der inzwischen gekippten Reichsleitung aber brüsk abgelehnt. Zu einer weiteren Krise innerhalb des Verbandes kam es durch die Instrumentalisierung des Falles Ernst Niekisch durch die Hannoveraner. Einige Hofgeismarer waren an diesen sozialdemokratischen Gewerkschaftsfunktionär und früheren bayerischen Landtagsabgeordneten herangetreten, weil sie vor allem aus dessen Schrift „Der Weg der deutschen Arbeiterschaft zum Staat“ auf Gemeinsamkeiten schlossen. Niekisch wurde Gelegenheit gegeben, im „Politischen Rundbrief“ seine außenpolitischen Ansätze zu erläutern, und die gipfelten in einer radikalen Ablehnung der auf Ausgleich mit den Westmächten und schrittweiser Wiedergewinnung deutscher Geltung gerichteten Außenpolitik Stresemanns. Stattdessen forderte Niekisch einen revolutionären Nationalismus und eine Anlehnung an das bolschewistische Russland. Sicherlich faszinierten die konsequenten und mitreißenden Aussagen Niekischs manchen Hofgeismarer, gleichwohl entsprachen sie nicht im Geringsten den damaligen politischen Bedingungen. Revision der Versailler Grenzziehung und Überwindung der deutschen Ohnmacht, dafür traten in der damaligen Sozialdemokratie fast alle ein. Aber Ablehnung des Völkerbundes, Feindschaft mit England und Frankreich und dazu noch Anschluss an Russland – solche Thesen, wie Niekisch sie vertrat, mussten von einem nationalen Sozialismus zu einem sozialen Nationalismus und damit aus der SPD heraus führen. Entsprechend regte sich auch sofort Widerstand im Hofgeismarkreis. Während die Hannoveraner sich aber in ihrer Sichtweise des „jungsozialistischen Faschismus“ bestätigt fühlten und den Fall Niekisch zu weiterer aggressiver Propaganda gegen den Hofgeismarkreis nutzten, setzte bei den Hofgeismarern als Reaktion auf Niekischs Artikel im „Politischen Rundbrief“ eine heftige politische Debatte ein, in der die politische Differenzierung des Hofgeismarkreises deutlich wird. Als deren Ergebnis formulierte Gustav Warburg für die Mehrheit der Hofgeismarer: „Mir erscheint als Ziel deutscher Außenpolitik die Herstellung eines Zustandes, in dem Deutschland eine seiner Größe, Volkszahl und geistigen Bedeutung entsprechende Stellung einnimmt, frei von jeder Unterdrückung durch Versailler Fesseln, wo sein Wort wieder beachtet wird, wo seiner Leistungsfähigkeit keine Schranke gesetzt ist. Also kurz: ein Zustand, wo Deutschland unter keiner Unterdrückung leidet, aber wo es auch nicht unterdrückt.“

 

Treu geblieben waren die Hofgeismarer Jungsozialisten, nicht nur im Falle Niekischs, aber auch hier, der jungsozialistischen Tradition, stets aufgeschlossen für alles neue Denken, Streben und Gestalten zu sein und auch Kontakt zu anderen Gemeinschaften und Jugendbünden zu pflegen, was zur Beseitigung von mancherlei Vorurteilen und zum achtungsvollen Verstehen anderer Haltungen führte.

 

Da eine kameradschaftliche Diskussion der Gegensätze und eine Zusammenarbeit im Geiste der Jugendbewegung mit den übrigen Jungsozialisten nicht mehr möglich zu sein schien, beschlossen die Hofgeismarer Anfang 1926, die Organisation zu verlassen und ihren Kreis aufzulösen; die Zeit sei jetzt gekommen, von allen Angehörigen des Kreises in unmittelbarer Verantwortung die ausschließlich direkte Arbeit in Partei, Gewerkschaften und Reichsbanner im Geiste des Hofgeismarkreises zu fördern.

 

Anmerkung der Redaktion: Nur wenige Hofgeismarer folgten Ernst Niekisch in dessen Widerstandskreis (zu nennen ist hier wohl vor allem Benedikt Obermayr). August Rathmann redigierte die „Neuen Blätter für den Sozialismus“, die den Hofgeismarern am Ende der Weimarer Republik noch einmal ein viel beachtetes Forum gaben. Die meisten Hofgeismarer (Karl Bröger, Theodor Haubach, Franz Osterroth oder Carlo Mierendorff) verteidigten die Republik aktiv in den Reihen des Reichsbanners. Mitglieder des Kreises waren nach der NS-Machtergreifung in erheblichem Maße am Widerstand beteiligt, was viele mit Zuchthaus und Konzentrationslager büßten. Theodor Haubach war in den Putschversuch am 20. Juli 1944 verwickelt und wurde in Berlin-Plötzensee hingerichtet. Hermann Heller musste emigrieren und starb im Exil.

 

1992: Anknüpfung auf Schloss Windischleuba

 

Mit dem Denken und Fühlen der Hofgeismarer konnten die 68er-Honoratioren des westdeutschen Wohlstandsgebietes natürlich nichts anfangen. Eine Nation hatte man dort nicht mehr nötig, als kluger deutscher Intellektueller hatte man aus den Schrecken und Miseren der deutschen Geschichte von 1871 bis 1945 gelernt, man rechnete es sich hoch an, keiner Nation mehr anzugehören – Europa, das war jetzt der Vaterland-Ersatz. Dass man also im sozialdemokratischen Westen buchstäblich aus den Latschen kippte, als zwei Dutzend junge Sozialdemokraten sich 1992 auf Schloss Windischleuba in Thüringen zusammenfanden und die Tradition des Hofgeismarkreises als Vorbild einer Erneuerung der Sozialdemokratie empfahlen, war eigentlich nicht verwunderlich. Dass die einsetzende empörte Presseberichterstattung zunächst nur zum Ruf nach raschem Ausschluss aus der SPD führte, war es ebenso wenig.

 

Gemeinschaftserleben, Demokratie und eine Kultur des Sozialismus

 

War der neu gegründete Hofgeismarkreis zunächst vor allem eine Protestantwort auf den verkorksten Dogmatismus der westdeutschen Jusos, die Zerrissenheit der westdeutschen Gesellschaft und die auch aus mangelndem historischen Bewusstsein fließende Unfähigkeit der Sozialdemokratie, sich zum Motor der deutschen Einheit zu entwickeln, so knüpfte man mit der Namensgebung doch auch ganz bewusst an eine 70 Jahre zurückliegende Diskussion innerhalb der SPD an. Die Frage, was man für die Zukunft eigentliche wollte und welche Anleihen der historische Hofgeismarkreis dafür liefern sollte, musste von ernstzunehmenden Kritikern gestellt werden. Das schlichte Postulat eines neuen Gemeinschaftsbewusstseins konnte auf Dauer nicht reichen.

 

Relativ schnell waren sich die neuen Hofgeismarer mit ihren Diskussionspartnern darüber einig geworden, dass der Hofgeismarkreis der Weimarer Zeit keinen nationalen Ausrutscher in der SPD-Geschichte darstellte, sondern an eine viel ältere Tradition, vor allem an die Zeit vor 1871, anknüpfte.

 

Wie aber sollten die Diskussionen des historischen Hofgeismarkreises für die heutige Zeit nutzbar gemacht werden? Franz Walter ist skeptisch: Was wolle man schon mit der ungemein poetischen und rauschenden Sprache eines Karl Bröger oder Paul Natorp anfangen, wenn man sich in die aktuelle Politik der SPD einmischen will? Walter mag insoweit Recht haben, dass sich politische Strategien daraus nicht ableiten lassen; rationale Politik ist aber auch nicht alles. Als inzwischen abgeklärter Rationalist vergisst Walter, dass gerade die Jugend, aber nicht nur sie, Sehnsucht nach in gewisser Weise romantischen Gemeinschaftserlebnissen hat. Das Irrationale ist im Menschen tief verwurzelt, und darin ist grundsätzlich auch nichts Negatives zu sehen. Die Frage ist, wer instrumentalisiert es und zu welchem Zweck. Den Nationalsozialisten ist im Gegensatz zur Weimarer SPD eine geschickte Instrumentalisierung des jugendbewegten Gemeinschaftserlebens gelungen, woraus sich ein Gutteil ihres Sieges über die alten Parteien begründen lässt. Fahrten, Lagerfeuer und Symbolfreude, das hat die jungen Leute damals begeistert.

 

Der einseitig rationalen Einstellung unserer Zeit antworten heute immer mehr Menschen mit der Flucht in Sekten und andere Gruppen. Die Esoterik-Literatur erlebt geradezu einen Boom. Die 68er flüchteten sich in ihre Hasch-Parties, von den Gemeinschaftserlebnissen randalierender Skinheads und Autonomer wollen wir gar nicht reden. Ob gemeinsame Fahrten, um Heimat und Welt kennen zu lernen, und Lagerfeuerromantik, bei der die eigene kulturelle Tradition vermittelt wird, da nicht pädagogisch sinnvoller sind? Dass die etablierten Parteien jedenfalls nicht in der Lage sind, die irrationalen Bedürfnisse im Menschen zu kultivieren, halte ich für politisch gefährlich.

 

Eine andere Frage, die sich der Hofgeismarkreis stellen lassen musste – und sie ist im Kern wesentlich politischer – war die, ob wir bereit seien, die Demokratie als Lebensform zu akzeptieren. Oberflächlich betrachtet erschien diese Frage suggestiv und konnte wohl eher dazu gedacht sein, uns die Möglichkeit zu geben, mit einem entschiedenen „Ja“ den Angriffen von ganz links außen die Grundlage zu entziehen. Sie leitet aber auch zu einer anderen hochinteressanten Diskussion über: Was heißt für uns heute eigentlich Demokratie? George Orwell schrieb bekanntlich, dass jeder, der eine Regierungsform verteidigt, sie, wie sie auch sein mag, für demokratisch erklärt. Sind Demokratien diejenigen, die nur einen Rechtsruck, nicht aber einen Linksruck fürchten oder sind es diejenigen, die nur einen Linksruck fürchten und nicht auch einen Rechtsruck? Demokraten wollen heute alle sein – ein bloßes Bekenntnis will also nicht viel heißen. Auch die willkürliche Festlegung (von wem auch immer), wer links und rechts noch dazu gehören darf, führt nicht weiter.

 

Da sich die traditionellen westlichen Demokratiemodelle, so auch in Deutschland, in einer tiefen Krise befinden, befürchtet mancher, dass auch sie nur die Probebühne für neue Diktaturen darstellen könnten. Ein sanfter Faschismus, ein sanfter Kommunismus oder auch die Diktatur der internationalen Konzerne könnten sich als erfolgreicher erweisen. Wer also die Demokratie als Volksherrschaft versteht und unsere grundlegenden Freiheiten erhalten will, muss die Frage nach den Unzulänglichkeiten unseres politischen Systems stellen. Die Demokratie muss von ihren Gegnern zur Rechten wie zur Linken lernen. Von den Rechten: offensive, aggressive, emotionale Vorwärtsverteidigung des uns Eigenen – Demokratie als positiver Mythos. Von den Linken: Kehrtwendung gegen den Brutal-Kapitalismus samt dessen Hauptprodukten Arbeitslosigkeit, Lohndrückerei und Sozialabbau.

 

Ernstzunehmende Verfassungsrechtler analysieren weiterhin, dass wir vor einer Auflösung unserer verfassungsrechtlichen Institutionen stehen, weil sich die politische Klasse verselbständig habe. Die Kontrolle durch das Volk funktioniert nicht mehr. Stimmt das, so ist es nur konsequent, wenn Hans Herbert von Arnim unser politisches System als Pseudodemokratie bezeichnet. Der Sozialdemokratie stünde es jedenfalls gut an, diese Debatte anzunehmen, zum ersten Verfechter des demokratischen Gedankens in Deutschland zu machen, anstatt einzelnen Vertretern zu gestatten, mit in anderen politischen Systemen entwickelten Verleumdungstechniken ihnen Unangenehme zu erledigen. Der Hofgeismarkreis hat die Debatte zum Wesen der Demokratie in Deutschland begonnen, sie harrt einer Fortsetzung.

 

Wie durch den historischen Hofgeismarkreis vorgezeichnet, gewinnen im Rahmen einer Demokratie-Debatte auch die Worte Nation bzw. Volk eine besondere Bedeutung. Das Volk ist nämlich in jeder Demokratie, die diesen Namen verdient, der Träger des Staates, der Souverän. Theoretisch kann man dieses Volk als Summe aller Einzelmenschen auffassen, die nichts als das Faktum, dass sie zufällig im gleichen Staatsgebiet leben, gemeinsam haben. Dies kann allerdings kein sozialdemokratischer Ansatz sein, wenn im Sinne Hellers Sozialismus als Kulturaufgabe zu verstehen und damit auch die immer feinere Ausprägung der einzelnen Nationen als kulturelle Bereicherung der Welt verbunden ist, ja wenn Demokratie nicht nur als formale Struktur begriffen, sondern auch gelebt werden soll.

 

Auf den Willen des Volkes müssen sich in einer Demokratie in ununterbrochener Legitimationskette alle politischen Entscheidungen zurückführen lassen. Da es ein europäisches Staatsvolk nicht gibt und es auch auf absehbare Zeit illusorisch ist, dass ein solches künstlich (durch Zusammenschluss der einzelnen Nationalstaaten zu einem neuen Bundesstaat) erschaffen wird, stellt sich die Frage nach der demokratischen Legitimation der mit immer mehr Kompetenz ausgestatteten europäischen Behörden. Darüber hinaus ist die Frage zu klären, wie die sozialdemokratische Linke sich eine für einen europäischen Parlamentarismus notwendige künstliche Verschmelzung von historisch gewachsenen Nationen überhaupt vorstellt und wie sie eine als Worthülse angebetete multikulturelle Gesellschaft demokratisch organisieren will. Um solche Fragen hat sich die Linke in der Sozialdemokratie zugunsten platter Lippenbekenntnisse bisher aus gutem Grund gedrückt. Hier warten interessante Probleme für eine Debatte des Hofgeismarkreises.

 

Deutschland erneuern

 

Mit Gerhard Schröder will die Sozialdemokratie in diesem Jahr wieder den Kanzler des Nationalstaates Deutschland stellen. Das Land, das dieser regieren will, ist industriell in die zweite Liga abgestiegen, es ist in keiner technologischen Schlüsselindustrie des 21. Jahrhunderts führend, die Arbeitslosenzahl liegt bei über vier Millionen, Innovationen fehlen; der Rückgang unserer Leistungsfähigkeit ist unübersehbar. Wie will eine regierende Sozialdemokratie dieses Land aus der Krise wieder an die Spitze der Welt führen (wenn sie das will), ohne einen letztendlich vom Volk getragenen nationalen Aufbruch? Wer von gemeinsamen Opfern spricht, kann von der Nation nicht schweigen.

 

Der Hofgeismarkreis hat in den letzten Jahren intensiv die Fragen der sozialdemokratischen Geschichte sowie der Aufarbeitung von kommunistischem und nationalsozialistischem Unrecht bearbeitet. Mit Hilfe von Friedrich-Ebert-Stiftung und Kurt-Schumacher-Gesellschaft hat diese Diskussion zu sehenswerten Ergebnissen geführt. Zur Deutschland erneuernden Kraft ist die SPD hingegen bisher nicht geworden. Es ist deshalb an der Zeit, nun verstärkt Lösungsmodelle für die Fragen unserer Zukunft zu erarbeiten, wie ich sie in den letzten Absätzen angedeutet habe. Dabei sollte uns der Grundsatz der Untrennbarkeit von nationalem und internationalem Gedankengut leiten, eine Verabsolutierung des nationalen Gedankens müssen wir vermeiden. Zurückgreifen sollten wir nicht nur auf die staatstheoretische Diskussion des historischen Hofgeismarkreises, sondern auch auf dessen Diskussionskultur. Geistige Freiheit müssen wir uns nehmen, obwohl mancher versuchen wird, uns daran zu hindern. Die westdeutsche antinationale Linke hat sich aus der politischen Debatte bis auf wenige Ausnahmen abgemeldet. Sie hat genug damit zu tun, ihren ideologischen Herrschaftsanspruch zu verteidigen. Gerade deshalb aber sollten wir uns mit allen unkonventionellen Gedanken, sollten sie sich nun als links, rechts oder überhaupt nicht in die herkömmliche Skala passend vorstellen, sorgfältig auseinandersetzen. Unsere Aufgabe könnte es sein, eine heute winzige nationale Linke zu stärken. Für die alte Rechte war die Nation im Zweifel nur Vorwand für die Durchsetzung egoistischer Gruppen- bzw. Klasseninteressen, die dann sogar zur Übersteigerung in einen aggressiven Nationalismus führen konnten. Nationales, untrennbar verbunden mit sozialem Denken und eine rechte Positionierung passen nicht zusammen. Dieses Land braucht eine nationale Linke, weil die Nation als einzige Grundlage, auf der Demokratie und Sozialstaat bestehen können, immer eine linke Angelegenheit gewesen ist.

 

Nachbemerkung der Redaktion: Unseres Wissens nach ist der „neue“ Hofgeismarkreis von 1992 mittlerweile sanft entschlafen. Die alte Kontaktadresse lautete auf Hofgeismarkreis, Postfach 10 11 33, 04011 Leipzig. Als nicht ganz uninteressante Publikation mit wichtigen Diskussionsbeiträgen zum Thema „nationale Sozialdemokratie“ sei der „Politische Rundbrief“ genannt, der von den Leipziger Genossen herausgegeben wurde.

 

Literaturhinweise (Auswahl):

 

Tilman Fichter: Die SPD und die Nation. Vier sozialdemokratische Generationen zwischen nationaler Selbstbestimmung und Zweistaatlichkeit, Berlin: Ullstein 1993

Peter Grasmann: Sozialdemokraten gegen Hitler 1933-1945, München: Olzog 1976

Hermann Heller: Sozialismus und Nation, Berlin: Arbeiterjugend-Verlag 1925

Peter Kratz: Rechte Genossen. Neokonservatismus in der SPD, Berlin: Elefanten Press 1995, kostenloser Download unter: http://home.snafu.de/bifff/buch3.htm

Ernst Niekisch: Der Weg der deutschen Arbeiterschaft zum Staat, Mainz: Helios 1985 (Nachdruck der 1925 im Verlag der Neuen Gesellschaft, Berlin, erschienenen Schrift)

Ernst Niekisch: Grundfragen deutscher Außenpolitik, in: Politischer Rundbrief des Hofgeismarkreises, April 1925

Ernst Niekisch: Locarno, in: Politischer Rundbrief des Hofgeismarkreises, Januar 1926

Franz Osterroth: Der Hofgeismarkreis der Jungsozialisten, in: Archiv für Sozialgeschichte 4/1964

Michael Rudloff (Hrsg.): Sozialdemokratie und Nation. Der Hofgeismarkreis in der Weimarer Republik und seine Nachwirkungen, Leipzig: Friedrich-Ebert-Stiftung 1995

Franz Walter: Nationale Romantik und revolutionärer Mythos. Politik und Lebensweisen im frühen Weimarer Jungsozialismus, Berlin: Europäische Perspektiven 1986

Heinrich August Winkler: Der Schein der Normalität. Arbeiter und Arbeiterbewegung in der Weimarer Republik 1924 bis 1930, Berlin: Dietz 1988

 

La colonisation financière

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1997

LA COLONISATION FINANCIERE

 

Une nouvelle ère de colonisation a commencé avec l'éreintement de l'Europe. Aux colonies de peuplement s'ajoute la co­lonisation financière par le dollar, à nouveau sur le devant de la scène à l'approche de la décision européenne en faveur de l'Euro, et après les dernières fluctuations des monnaies asiatiques très liées à cette monnaie. Depuis 1945 la colonisation à la romaine avait repris une grande importance, avec des Américains installant des bases à statut spécial au sein des autres pays; mais avec la vassalité financière “la colonisation reprend des formes oubliées, celle des fiefs vénitiens ou des ma­hones génoises, celle peut-être des Phéniciens et des Carthaginois” (1).

 

Le fondement du pillage financier: créer la crédulité

 

De 1945 à l985 s'est déroulé une guerre de quarante ans, guerre froide, gagnée par ceux qui ont été capables d'en financer les coûts (2). Le système de Bretton-Woods jusqu'en 1971 en fut la première étape. La seconde, qui se termina en l980, fonctionna avec la planche à billet; la titrisation, l'emprunt, se développèrent à la troisième étape. La crise des paiements internationaux de 1973 à l990 se ramène donc à un processus respiratoire tout à fait spécifique aux financiers: le gonflement des croyances (des creances), suivi d'un dégonflement. De 1973 à 1982, les soviets de la finance ont fait naître de nouvelles créances: exporter vers les PVD (Pays en Voie de Développement) en leur accordant prêts et crédits. De 1980 à 1985, la politique monétaire américaine fit naître de nouvelles créances, le déficit budgétaire, dont la contrepartie était les exporta­tions vers les USA. Chaque fois, les stratégies gagnantes sont: détenir et faire naître de nouvelles créances puis racheter les occasions décotées lorsque la valeur de ces créances s effondre.

 

Depuis l990, la nouvelle stratégie des colonisateurs financiers est de transformer les opinions en réalité grâce aux nou­veaux instruments financiers créés sur les marchés à terme. Ces nouveaux instruments ont deux effets :

- Ils font advenir les phénomènes redoutés. Les ventes et achats pour se couvrir contre les fluctuations, les engendrent...

- Ils accroissent le rôle des spéculateurs. Ceux-ci se présentent comme crédibles, et trouvent en face d'eux des crédules.

 

La méthode n'est rien de plus qu'une extension des procédés de fabrication de l'histoire sainte au travers des miracles : le prédicateur se rend crédible pour faire des dupes. En affectant une valeur de vérité à ses inventions, il les transforme en réalités. A l'heure présente, le colonisateur financier observe que des regroupements régionaux sont à l'œuvre, qu'il lui faut empêcher ou “investir”. Les différentes variantes sont: délocalisation, fusion-acquisition, partenariats, transferts de technologie, cessions de brevets, licences. Dans le cas de l'Asie, le mécanisme de création de créances et la tentative de les racheter après dévaluation forcée est enclenché. Un exemple paradigmatique de la méthode du colonisateur est tiré d'un cas brésilien: une créance de 10 millions de $ est vendue 2,5 millions. Une entreprise l'achète et propose au Brésil de l'abandonner en échange de cruzeiros. L'entreprise peut ainsi acheter des entreprises brésiliennes...

 

Dans le cas de l'Europe, comment se présente la situation face au colonisateur?

 

L'Europe et les Etats-Unis, un conflit potentiel

 

Les faux-monnayeurs américains, en soumettant le monde au dollar, installent partout la dépendance matérielle et suppri­ment la liberté de penser. Et celui qui travaille simplement pour exécuter les ordres de maîtres étrangers ou de leurs sei­gneurs “raquedenare” locaux perd sa joie de travailler, ses forces créatrices, son élan, ses plus hautes aptitudes. Les dol­lars mis en circulation dans le monde ne deviendront de la fausse monnaie que lorsqu'un fournisseur soupçonneux la décla­rera fausse et ne reconnaitra pas qu'elle est un pouvoir d'achat. C'est en dénonçant la création ex nihilo  de dollars que cette devise deviendra de la fausse monnaie. Car c'est le degré d'acceptabilité ou de refus d'une monnaie qui permet de la quali­fier de vraie ou de fausse. Mais il existe une solidarité entre faux-monnayeurs et receleurs: on ne dénonce pas la monnaie que l'on détient soi-même sous peine de se ruiner. Que va-t-il se passer avec l'Euro?

 

Les USA, de fait, sont passés aux antipodes des intérêts de l'Europe et, sans le déclarer, sans fanfares, agissent pour em­pêcher son union. Les USA refusent l'équilibre des forces. Tous les équilibres ont été rompus à leur profit. Ils exercent une hégémonie sur l'économie (finance, commerce, services, ressources) et sur la stratégie mondiale. «La monnaie unique, loin d'être une innocente innovation, constituera, dès sa création, un casus belli  justifiant pour les USA, la plus grave des crises» (3). La quête de l'or et le pillage de la planète s'accompagnent d'un continuel besoin de justifier ces atrocités par des arguments tirés de la morale biblique. Pour les Al Capone américains, il est impératif d'associer le pillage du monde à une mission acceptable moralement. Déjà, en 1870, les USA avaient imposé aux Mexicains un régime de paiement financier qui réduisit l'économie de ce pays au statut de colonie... Par le biais de la seconde guerre mondiale, les soviets financiers américains ont conquis l'espace économique allemand et ont éliminé en prime la France et la Grande-Bretagne. Ils ont conquis le marché japonais et son espace économique. La fin de la guerre froide a cédé les zones d'influence soviétique. La guerre du Golfe, en 1990-91, leur a permis de prélever une dime supplémentaire sur l'Europe et, par l'usage infernal des superstitions de l'ancien testament, de faire financer à celle-ci leur mainmise sur le Moyen-Orient. En 1997, les USA sont les seuls maîtres de l'économie mondiale. Or le monde, vu de Washington, est un vaste marché où les frontières nationales sont considérées comme une “inconvenance”. Les congrégations de trafiquants pieux cherchent le monopole et la rente en liant le monde, pays par pays, aux USA, par un enchevêtrement d'accords et l'usage de leur mon­naie.

 

Les USA ne s'attaquent pas de front à l'Europe, mais cherchent à l'étouffer.

- Au plan militaire: l'OTAN vassalise l'Allemagne et la France. Récemment, l'Irak puis la Bosnie ont été deux occasions de mettre les Européens sous commandement US.

- Au plan commercial: les USA ne veulent pas céder l'accès à leur marché, alors que tous les pays doivent laisser ou­verts les leurs. Et la bataille est permanente sur les marchés internationaux. Une fois, les industries étrangères sont ex­clues du marché public US; une fois, il y a des sanctions fiscales sur les importations. Etc.

- Dans la technologie de pointe, le multimédiat, le monopole US a été acquis par une astucieuse utilisation des tech­niques d'inscription des brevets. Le brevet US est accepté partout dans le monde. Le brevet étranger doit être évalué aux USA.

 

Il est impossible de discuter avec les USA. Leurs exigences, leurs intérêts et leurs croyances deviennent des impératifs religieux, au nom de l'humanité et autres billevesées, qui doivent devenir la politique de tout un chacun. La monnaie unique est donc nécessaire et urgente car les mesures internes à l'Europe sont vaines: les eurosceptiques proposent de se rapprocher des USA et de dupliquer leur modèle. Ils sont tombés dans le piège du leadership US. Hier, certains politi­ciens prenaient leurs ordres à Moscou. Aujourd hui, ils obéissent à Washington... La monnaie unique ne sera pas seulement la monnaie de l'Union Européenne, mais aussi une deuxième monnaie internationale. Des producteurs de matières pre­mières pourront demander de signer des contrats en euros. Alors, l'investissement étranger aux USA en dollar, qui est de 500 à 800 milliards par an, cessera en grande partie. De plus, la vente internationale de dollars provoquera un excédent de liquidités.

 

La réaction des USA peut être de détruire l'Euro par une manœuvre politique interne à l'Europe; par exemple en déclen­chant une nouvelle guerre civile ou en faisant appel à la Russie dont la dette pourrait être épongée, si elle œuvrait contre l'Europe et en faveur des USA.

 

Le colonisateur financier brise les économies et détache l'homme de ses frères. Partout, désunion, solitude. Les soviets financiers américains sont des mangeurs d'âmes, froids comme la goule des cimetières. Longtemps en Europe, la plupart des banquiers se sont efforcés de maintenir la vie financière sur des voies conformes à l'esprit social et à l'honnêteté. Mais la guerre de 1914-1918, avec son lot de profiteurs, ses dettes, et les ententes entre soviets du prolétariat et soviets du capital a détruit cette civilisation sans la remplacer. Les Européens vont-ils continuer à se comporter comme une délégation d'Athènes vaincue face aux satrapes perses? Vont-ils se secouer au bord de l'abîme?

 

Frédéric VALENTIN.

 

Notes:

(1) René SEDILLOT, Histoire des colonisations, Fayard, 1958, p.638.

(2) Alain SIMON, Géopolitique et stratégies d'entreprise. Créances et Croyances, Interfaces, 1993.

(3) Emile COURY, L'Europe et les Etats-Unis, un conflit potentiel, Editions de l'aube, 1996, p.10. [115 pages, 95 FF].

 

lundi, 12 octobre 2009

Obama: ?Premio Nobel de la Paz o de la Guerra?

Obama: ¿Premio Nobel de la Paz o de la Guerra?

El presidente de Estados Unidos (EEUU) ha obtenido el premio Nobel de la Paz. Dicen los miembros del jurado que han valorado la apuesta del presidente de EEUU por un mundo sin armas nucleares, y por la paz mundial.

Poco hay que decir. Como mucho, reseñar que han premiado a quien aún no ha hecho nada en beneficio de la paz, y sólo “apuesta” por el desarme, algo que no resulta novedoso, pues sus antecesores en el cargo hicieron lo mismo y siempre se quedó todo en promesas vacías. Los cantos de sirena de Obama sobre el desarme, son tan falsos como él, pues no ignora que EEUU está en pleno declive y, en consecuencia, necesita potenciar, aún más, su poderío militar para generar nuevas guerras que prolonguen su agonía como potencia hegemónica.


Obama, hasta ahora, no ha tomado ninguna decisión determinante en aras de la paz o el desarme. El presidente del país que riega terrorismo y genocidios por todo el orbe, y primer exportador de armas, no tiene intenciones inmediatas de retirar las tropas de Iraq (más de un millón de muertos iraquíes, hasta ahora); no sabe qué hacer con la guerra de Afganistán, donde sus jefes militares provocan matanzas de civiles; concede patente de corso a Israel para que continúe masacrando al pueblo palestino; se niega a levantar el bloqueo criminal contra Cuba y amenaza a Irán por desarrollar un proyecto nuclear al que Teherán tiene pleno derecho. ¿A eso le llaman trabajar por la paz y el desarme?

Hace tiempo que el Nobel de la Paz cayó en barrena, incluso Menajem Beguin (un terrorista criminal) obtuvo ese galardón. Está tan envilecido que basta con fijarse en algunos candidatos (Bill Clinton, o el mafioso Berlusconi) para comprender que necesita regenerarse con urgencia, y retomar su concesión a personas honestas y sin doble moral. Adjudicárselo a Obama es un chiste malo, a no ser que estén pensando cambiar su denominación actual, por la de “Premio Nobel de la Guerra”.

J. M. Álvarez

Extraído de JMAlvarez.

~ por LaBanderaNegra en Octubre 10, 2009.

Le crépuscule du dollar

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Le crépuscule du dollar

Voilà maintenant plus de deux ans, bien avant que la crise économico-financière mondiale n’éclate, que Polémia s’est fait l’écho d’une rumeur qui circulait dans les milieux financiers internationaux, en livrant quelques articles prélevés dans la grande presse anglo-saxonne : certains pays du Moyen et de l’Extrème-Orient, grands producteurs de pétrole et de gaz ou grands consommateurs de matières énergétiques, envisageaient, devant la volonté hégémonique des Etats-Unis, d’abandonner le dollar comme monnaie de référence pour les facturations de pétrole et de se replier soit carrémént sur l’euro soit sur une nouvelle monnaie spécifique qu’il restait à définir.
Cette idée semble aujourd’hui prospérer.
Robert Fisk, correspondant de The Independent au Moyen-Orient, fait état de « réunions secrètes » réunissant les Pays du Golfe, les Bric, le Japon, la Chine et la France, pour mettre fin à l’usage du dollar pour les transactions énergétiques et le remplacer par un panier de monnaies dans lequel entreraient notamment le yen japonnais et le yuan chinois, l’euro, l’or et une nouvelle monnaie commune émise par le Gulf Co-operation Council, réunissant l’Arabie saoudite, Abu-Dhabi, le Kowëit et le Qatar. Des réunions secrètes auraient déjà été tenues entre les ministres des finances des pays concernés auxquels se seraient joints les gouverneurs des banques centrales de la Russie, de la Chine, du Japon et du Brésil.
L’article de The Independant, publié le 6 octobre, a inévitablement provoqué une certaine nervosité sur les marchés des changes et de l’or, bien que de nombreuses informations reprises ici soient déjà du domaine public.

Polemia ( http://polemia.com/ )


Les pays Arabes du Golfe Persique planifient - avec la Chine, la Russie, le Japon et la France - de mettre fin à la facturation du pétrole en dollars, et vont utiliser à la place un panier de monnaies, dont le yen japonais et le yuan chinois, l’euro, l’or et la nouvelle devise commune que doivent adopter les nations appartenant au Conseil de Coopération du Golfe, incluant l’Arabie Saoudite, Abu Dhabi, le Koweït et le Qatar. C’est là un tournant majeur sur le plan financier pour le Moyen- Orient.

Des réunions secrètes ont déjà eu lieu, auxquelles participaient les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales de Russie, de Chine, du Japon et du Brésil, afin d’élaborer ce projet qui aura pour conséquence que le cours du pétrole ne sera plus exprimé en dollars.

Ces plans, confirmés à The Independent par des sources des milieux bancaires du Golfe et de Hong Kong, pourraient expliquer la hausse soudaine du cours de l’or, mais ils annoncent également une transformation en profondeur sur le marché du dollar dans les neuf ans à venir.

Les Américains, qui savent que des réunions ont eu lieu - bien qu’ils n’aient pas encore appris les détails - vont sûrement lutter contre ces manoeuvres internationales auxquelles participent des alliés jusque-là fidèles comme le Japon et les pays Arabes du Golfe. Parallèlement à ces rencontres, Sun Bigan, l’ancien envoyé spécial chinois au Moyen-Orient, a mis en garde contre le risque d’aggraver les différends entre la Chine et les Etats-Unis dans leur lutte d’influence pour le pétrole du Moyen-Orient. Les « querelles bilatérales et les affrontements sont inévitables », a-t-il déclaré à la Asia and Africa Review. «
Nous ne pouvons pas relâcher notre vigilance sur [l’apparition d’une] hostilité au Moyen-Orient au sujet des intérêts énergétiques et de la sécurité. »

Cela sonne comme une dangereuse prédiction d’une guerre économique à venir opposant les USA et la Chine pour le pétrole du Moyen-Orient - qui une fois encore transformerait les conflits régionaux en une bataille pour la suprématie entre grandes puissances. La Chine utilise progressivement plus de pétrole que les États-Unis parce que sa croissance est moins économe en énergie. La devise de transition pouvant être utilisée durant cet abandon du dollar, selon des sources bancaires chinoises, pourrait être l’or. Une indication des montants énormes impliqués est fournie par le total des réserves détenues par Abou Dhabi, l’Arabie saoudite, le Koweït et le Qatar, estimées à 2 100 milliards de dollars.

Le déclin de la puissance économique américaine résultant de la récession mondiale actuelle a été implicitement reconnu par le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick. « L’un des héritages de cette crise pourrait être la prise de conscience que les relations de pouvoir économique ont changé », a-t-il déclaré à Istanbul, avant la tenue cette semaine des réunions du FMI et la Banque Mondiale. Mais c’est l’extraordinaire nouvelle puissance financière de la Chine - alliée au ressentiment des pays producteurs et consommateurs de pétrole contre la puissance d’intervention de l’Amérique dans le système financier international - qui a motivé ces dernières discussions impliquant les Etats du Golfe.

Le Brésil a manifesté son intérêt pour participer à ces règlements de pétrole hors dollar, ainsi que l’Inde. De fait, la Chine semble être la plus enthousiaste parmi toutes les puissances financières impliquées, notamment en raison de ses énormes échanges avec le Moyen-Orient.

La Chine importe 60 pour cent de son pétrole, dont une majeure partie en provenance du Moyen-Orient et de la Russie. Les Chinois ont des concessions de production pétrolière en Irak - qui sont bloquées par les États-Unis jusqu’à cette année - et depuis 2008 ont signé un accord de 8 milliards de dollars avec l’Iran pour développer les capacités de raffinage et les ressources gazières. La Chine a également conclu des accords pétroliers au Soudan (où elle s’est substituée à des intérêts américains) et a négocié des concessions pétrolières avec la Libye, où tous les contrats de ce type prennent la forme de coentreprises (joint-ventures).

En outre, les exportations chinoises vers la région représentent désormais pas moins de 10 pour cent du total des importations des pays du Moyen-Orient. Elles concernent un large éventail de produits, allant des voitures aux systèmes d’armes, l’alimentation, les vêtements, et même des poupées. Confirmant la puissance financière croissante de la Chine, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a demandé hier à Pékin de laisser le yuan s’apprécier par rapport à un dollar dont le cours est à la baisse - ce qui par voie de conséquence desserrerait la dépendance de la Chine envers la politique monétaire américaine - afin d’aider à rééquilibrer l’économie mondiale et d’alléger la pression à la hausse sur l’euro.

Depuis les accords de Bretton Woods - qui furent signés après la Seconde Guerre mondiale et avaient défini l’architecture du système international financier moderne - les partenaires commerciaux de l’Amérique ont dû faire face aux conséquences de la prééminence de Washington et plus récemment à l’hégémonie acquise par le dollar, qui sert de principale monnaie de réserve mondiale.

Les Chinois pensent que les Américains ont persuadé la Grande-Bretagne de rester en dehors de l’euro afin d’éviter un mouvement plus précoce de désaffection par rapport au dollar. Des sources chinoises du secteur bancaire indiquent que les discussions sont allées trop loin pour être désormais bloquées. « Les russes finiront par introduire le rouble dans ce panier de devises », nous a déclaré un important courtier de Hong Kong. « Les Britanniques sont coincés entre les deux, et ils entreront dans la zone euro. Ils n’ont pas le choix car il ne leur sera pas possible d’utiliser le dollar américain. »

Nos sources chinoises dans la finance estiment que le président Barack Obama est trop mobilisé par le redressement de l’économie américaine pour pouvoir se préoccuper des conséquences considérables qu’aura l’abandon du dollar dans neuf ans. La date limite pour la transition entre les devises a été fixée à 2018.

Les États-Unis ont brièvement abordé cette question au sommet du G20 à Pittsburgh. Le gouverneur de la Banque Centrale de Chine et d’autres officiels ont manifesté à voix haute leurs inquiétudes sur le dollar depuis des années. Leur problème est qu’une grande partie de leur richesse nationale est conservée sous forme d’avoirs libellés en dollars.

« Ces plans vont changer la face des transactions financières internationales », déclare un banquier chinois. « L’Amérique et la Grande-Bretagne doivent être très inquiètes. Vous comprendrez à quel point ils sont préoccupés en entendant le tonnerre de dénégations que cette information va provoquer. »

L’Iran a annoncé le mois dernier que ses réserves de devises étrangères seraient désormais conservées en euros plutôt qu’en dollars. A coup sûr, les banquiers se souviennent de ce qui est arrivé au dernier pays producteur de pétrole du Moyen-Orient qui ait décidé de vendre son pétrole en euros plutôt qu’en dollars. Quelques mois après que Saddam Hussein eut claironné sa décision, les Américains et les Britanniques ont envahi l’Irak.

Robert Fisk
The Independent
06/10/2009


Publication originale The Independent, traduction Contre Info
http://www.independent.co.uk/news/business/news/the-demise-of-the-dollar-1798175.html


Correspondance Polémia

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Vicomte Louis de Bonald

 

Louis_de_Bonald.jpgLOUIS-GABRIEL-AMBROISE,

VICOMTE DE BONALD

Biography


The French statesman, writer, and philosopher, Louis Vicomte de Bonald belongs to the theologist school of the Traditionalists. Bonald was born on October 2nd, 1754 at Monna, near Millau a town in the Rouergue region (Aveyron) of southern France, into an aristocratic family. He studied at the Oratorian Collège de Juilly. As an aristocrat, military service was expected, so in 1773 he joined the king's musketeers. The musketeers were dissolved in 1776 by Louis XVI, thus freeing Bonald of his military duties. So he returned to his own province, where he became involved in public affairs. He was elected mayor of Millau in 1785, and in 1790 chosen member of the departmental Assembly for Aveyron.


During the early phases of the French Revolution he directed his efforts at the local and regional level to maintain order. Even after the National Assembly abolished the aristocracy, Bonald was reelected as mayor and then elected to the departmental assembly. The turning point in Bonald's relation to the Revolution came with the Civil Constitution of the Clergy, which subordinated the Catholic Church to the new national government. Bonald believed it wrongly stripped the Church of its position in society. By refusing to force the clergy to take the oath of allegiance, Bonald disqualified himself from holding public office, though he was still largely supportive of the Revolution. By October 1791, however, Bonald had joined the counterrevolution and had emigrated from France. Hoping to overthrow the Revolution from without, he became a soldier in the army of Condé, and, when the army was disbanded, retired to Heidelberg, where he took charge of the education of his two elder sons.


Bonald published at Constance, in 1797, his first work: "Théorie du pouvoir politique et religieux", which was suppressed in France by order of the Directory. In 1797 Bonald returned to France under the name of Saint-Séverin, and published "Essai analytique sur les lois naturelles de l'ordre social" (1800); "Du divorce" (1801); and "La législation primitive" (1802). He also collaborated with Chateaubriand and others in the "Mercure de France", contributing several articles which were published in book form with other studies in 1819 under the title "Mélanges littéraires, politiques, et philosophiques".


His hiding continued until 1802, when he received a pardon from Napoleon. Later, Bonald entered the Napoleonic government, serving on the Great Council of the Imperial University. In 1808 he declined to be a member of the Council of the University, but finally accepted in 1810. He refused to take charge of the education of the son of Louis Bonaparte, King of Holland, and of the King of Rome, the son of Napoleon I.


After Napoleon's abdication in 1814, Bonald quickly joined the restoration monarchy of Louis XVIII. A monarchist and royalist by nature and by principles, Bonald welcomed the restoration of the Bourbons. He was appointed a member of the Academy by royal decree in 1816. He was elected to the Chamber of Deputies, the lower house of the national legislative body. From 1815 to 1822 he served as deputy from Aveyron, and in 1823 became a peer of France. He then directed his efforts against all attempts at liberalism in religion and politics. The law against divorce was proposed by him in 1815 and passed in 1816. He took a prominent part in the law of 1822 which did away with the liberty of the press and established a committee of censure of which he was the president. In 1815 he published his "Réflexions sur l'intérêt général de l'Europe"; in 1817, "Pensées sur divers sujets" in 2 vols. 8 vo. (2d., Paris, 1887); in 1818 "Recherches philosophiques sur les premiers objets des connaisances morales"; in 1827, "Démonstration philosophique du principe constitutif des sociétés". Meanwhile he collaborated with Chateaubriand, Lamennais, and Berryer, in the "Conservateur", and later in the "Défenseur" founded by Lamennais. Bonald continued to serve under the next monarch, Charles X.


Bonald refused to serve under Louis Philippe, who had come to power in the Revolution of 1830. In 1830 he gave up his peerage and withdrew to his country home to lead a life of retirement in his native city. — "There is not to be found in the long career", says Jules Simon, "one action which is not consistent with his principles, one expression which belies them." He died in Paris, 23 November, 1840.

Introduction

A number of thinkers have endeavored to comprehend the nature of modernity. Their analyses differ, but many thinkers agree about key points on the road to modernity: the Renaissance, the Reformation, the Scientific Revolution, to name a few. To understand the modern world one has to exmine one of those periods: the French Revolution. To some, the Revolution heralded political liberalism with cries of "liberté, egalité, and fraternité." To others, the Revolution signified the rejection of the West's heritage of the past two millennia. As the Revolution was occurring, a number of thinkers sensed its challenge to the old order (not only politically, but more importantly, philosophically). Louis De Bonald described the political problems of the Revolution. In doing so, however, he also developed a theory of language, interrelating with his theory of government. According to de Bonald, man is essentially a social being or, as Aristotle said, a zoon politicon. His development comes through society; and the continuity and progress of society have their principle in tradition. Since language is the instrument of sociability, speech is as natural to man as is his social nature itself. Language to Bonald meant the entire system of communication, not only words but syntax and relation of words. Man cannot think without language. Hence, language could not have been discovered by man, for "man needs signs or words in order to think as well as in order to speak"; that is "man thinks his verbal expression before he verbally expresses his thought"; but originally language, in its fundamental elements together with the thoughts which it expresses, was given him by God His Creator (cf. Législation primitive, I, ii). This thought is the basis for Bonald's claim that language ultimately had a divine source. This claim rests upon his argument that if thought and language are co-dependent, one cannot begin without the other. Then to start the language process, some outside idea is necessary. If this is the case, language serves as a type of apologetic for the existence of God as the originator of language. Such an apologetic would not be airtight, and it might only demand a deistic first cause. Still, it is a large and important claim. The evolutionist claim is that through chance developments over time, the appearance of design can develop. To evolutionists, the evolution of language fits nicely into their account of the evolution of life and perception.


The above mentioned fundamental truths, absolutely necessary to the intellectual, moral, and religious life of man, must be first accepted by faith. They are communicated through society and education, and warranted by tradition or universal reason of mankind. Society, state and law are of divine origin and therefore subject to religion and the church. There is no other basis for certitude and there remains nothing, besides tradition, but human opinions, contradiction, and uncertainty (cf. Recherches philosophiques, i, ix).

L'exemple du héros

131135_main.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1997

L'EXEMPLE DU HEROS

 

Dans la quatorzième livraison de la revue bimensuelle des Diipetes (Athènes, Grèce), un article de Thomas Mastakouri traite de la notion du Héros dans nos sociétés européennes antiques. Les idées développées par l'auteur, tout en étant discutables, ont cependant le mérite de nous interpeller et nous invitent à une profonde auto-réflexion critique.

 

Nous vivons à une époque de grande aliénation morale et il va de soi que de puissants intérêts économiques nous dirigent. Pour que ceux-ci puissent continuer à croître, ils n'ont besoin que d'une chose: transformer la masse des individus en troupeau, le citoyen devenant une unité docile, ne réagissant qu'en fonction de la volonté et des avantages des bergers. L'avilissement, la destruction de la personnalité sont à l'ordre du jour et la passivité a gagné la plupart des hommes. Qu'en est-il des réactions éventuelles? Qu'entend-t-on le plus souvent? “Laisse tomber”, “c'est un mauvais moment à passer”, “c'est nous qui allons sau­ver le monde?”, “il y a pire”, “on est bien comme ça”,  etc... Et ceux qui tentent de réagir? Des mots creux, quelques insultes de­vant l'image du politicien qui apparaît sur le petit écran en attendant le jeu télévisé habituel avec ses cadeaux et ses starlettes.

 

La voie suivie aujourd'hui par l'humanité est celle du martyr; celui qui baisse la tête, parce qu'il a été ainsi éduqué par sa reli­gion, ses gouvernants, son école, et ses parents. Mais est-ce que cela a toujours été ainsi et plus particulièrement dans nos contrées? Celui qui a quelques connaissances historiques et un peu d'esprit critique connaît la réponse. La civilisation qui, à une époque, a régné sur cette terre hellène ne se fondait pas sur l'exemple du martyr et de l'esclave mais sur celle du Héros qui, comme une flamme, se cache dans chacun d'entre nous et ne se transforme que rarement de nos jours en feu pour réchauf­fer, éclairer, brûler et se consumer.

 

L'hellénisme et la civilisation européenne en général ne se sont pas fondés sur la notion de masse comme d'autres civilisa­tions antiques pour bâtir le monde contemporain mais au contraire sur celle de la personne.

 

Nos ancêtres adoraient les Héros comme des Dieux. Pour eux, il n'y avait pas de gouffre entre l'Homme et le Dieu et chaque Cité hellène honorait certains de ses morts comme des Déités. Ainsi, Athènes honorait Thésée et Cecrops, Sparte Castor et Pollux, les frères jumeaux d'Hélène et Clytemnestre, Thèbes Kadmos, la Théssalie Jason, l'Etolie Méléagre, la Crête Minos, Corinthe Belléphoron. Les Héros, mythiques ou historiques représentaient des exemples moraux et chaque Cité-Etat avait les siens exactement comme les saints patrons par la suite. Les Héros se réveillaient de leur profond sommeil et apparaissaient dans des circonstances de crise pour sauver leur cité chérie d'un danger qui les menaçait. Ainsi, Thésée apparut aux Athéniens avant la bataille de Marathon et la légende dit que les Galates furent mis en déroute à Delphes par le fantôme de Néoptolème, le fils d'Achille. Cet article n'a pas pour but de dresser la liste de tous les Héros du passé mais de mettre en valeur les caractéristiques essentielles de leur comportement qui servait de modèle à nos aïeux et a profondément transformé et re­levé la civilisation hellène. Vivant, comme nous l'avons dit, à une époque de relachement et de dégénérescence des cons­ciences, la mise en relief de ces particularités pourra sûrement nous fournir des armes qui nous permettraient de lutter contre l'aliénation qui menace de toutes parts.

 

Ainsi, le premier caractère du Héros est son individualité absolue. Il n'est jamais intégré dans la masse et ne suit ni ses réac­tions ni ses désirs. Sa volonté est exclusivement la sienne et, s'il devait être influencé par une quelconque obligation morale, il le fait sciemment, conscient des limites qu'il s'impose. L'héroïsme ne peut se développer au sein d'une société despotique que celle-ci soit théocratique ou absolutiste.

 

En second lieu, le Héros aime le changement. Sans évolution, quelque chose dort en nous et ne se réveille que rarement. Bien qu'il contribue à l'instauration de l'ordre au sein d'une société chaotique, lui-même préfère le désordre et l'incertitude. L'héroisme tel un aiguillon s'oppose aux acquis, refuse le compromis, secoue les fondements pourris d'une collectivité. Tout est en perpé­tuel mouvement, disait le grand philosophe Héraclite, et toute société figée, sans Héros pour la sortir de son marasme est, à plus ou moins long terme, vouée à disparaître. C'est ce qui est arrivé aux anciens Egyptiens. Pendant des millénaires, ils ont bâti une civilisation dont les vestiges sont encore visibles aujourd'hui. Cependant, leur système despotique et théocratique étouffait toute individualité. Qui peut nous citer un grand Héros égyptien? Quelqu'un —à l'exception des pharaons— qui, dans un éclat d'individualité ait fait évoluer l'Histoire?... Qu'en est-il advenu de cette brillante civilisation? Elle est enterrée sous les sables de l'Histoire, faute de Héros.

 

Les re'igions étrangères se sont abattues sur un empire romain décadent dont l'absolutisme démentiel s'était attelé à supprimer toute forme d'individualité et à niveler les membres de la société. Dès le début, le modèle du Héros fut remplacé par celui du martyr. Celui de l'individu qui se donne à une collectivité souveraine, un Dieu, un Gouvernement, un Empereur. L'exemple de celui qui vit et meurt sans se poser de questions, ne remet pas en cause les Dogmes qui lui sont imposés, croyant aveuglé­ment et se remettant à d'autres pour son salut, sa protection et sa sécurité.

 

Certains confondent à tort Héros et martyr. Comme nous l'avons déjà dit, le Héros se bat jusqu'à son dernier souffle, ne rend ja­mais les armes, ne subit pas passivement son destin. Son principal souci consiste à valoriser l'immortalité de son âme, à la perfectionner au fil des luttes afin de gagner sa place parmi les Dieux et ce, sans l'aide de personne.

 

Il n'ignore pas que le combat est inhérent à la nature humaine, qu'il ne peut y avoir de progrès sans les contraires. Il ne s'avoue jamais vaincu même s'il sait que tout est perdu d'avance. Il place sa dignité et son honneur au-dessus des problèmes quoti­diens. Ainsi, Achille était conscient de son destin funeste s'il devait venger la mort de Patrocle mais cela ne l'a pas empêché de le faire. Cucchulainn, le plus grand des Héros irlandais n'a pas hésité à prendre les armes alors même que son druide-ins­tructeur lui avait prédit qu'il allait connaître la gloire et la grandeur mais qu'il allait en mourir avant que ne lui pousse un seul cheveu blanc sur la tête. Lorsque le dragon Fafnir, agonisant, menace Siegfried de sa malédiction, ce dernier lui répondit que bien que chacun voulut garder ses trésors pour toujours, l'heure de la mort arrivait pour tous. Ils sont tous Héros, c'est-à-dire des Hommes capables de défier leur destin et mêmes les Dieux s'ils pensent avoir raison où si une obligation morale le leur com­mande.

 

Il vient en aide aux faibles et aux veillards mais ne supporte ni les fainéants, ni les profiteurs et les voleurs. Il les considère comme des “fardeaux de la terre”, un poids pour la Terre-Mère. Il sait être courageux face au danger et patient devant les difflcul­tés de la vie quotidienne sans pour autant rechercher l'affliction et l'adversité. Il sait profiter des joies de la vie là où il les trouve, en écoutant une chanson, après un baiser, devant un endroit idyllique ou l'hilarité d'un enfant par ce qu'il sait que chaque instant est unique et qu'il ne se reproduira peut-être jamais. De plus, il n'est pas stupide. Il sait utiliser son intelligence chaque fois qu'il en a besoin. Il représente la supériorité de l'Homme face à l'animal. Il sait rire avec ses propres malheurs, car le rire est comme le vent qui chasse les nuages de la misère et du défaitisme. Il essaie de résoudre seul ses problèmes tout en respectant la Nature qu'il considère comme vivante et sacrée.

 

Les lectrices seront sans doute lasses d'entendre parler exclusivement de Héros masculins. En effet, les traditions euro­péennes ne sont pas exemptes d'Héroïnes. Ainsi, la Béotienne Atalante tua les deux centaures qui avaient tenté de la violer, participa à l'expédition des Argonautes et fut la première à toucher le sanglier de Calydon au cours d'une chasse. La reine Kathe initia Cuchulainn à l'art de la guerre. La reine des Iceni  de Grande-Bretagne, Boudicca (Bodicée), “la victorieuse” condui­sit son armée contre l'envahisseur romain, mettant hors de combat de nombreuses légions. Tacite racontait que les femmes germaniques combattaient aux côtés de leurs hommes. Les Déesses étaient, dans l'antiquité, aussi nombreuses que les Dieux et étaient honorées et adorées avec la même ferveur. Cependant, le fait de tenir.une épée et de combattre comme un homme ne suffisait pas pour faire d'une femme une Héroïne. Antigone représente le modèle le plus significatif de l'Héroine qui ne renonça ni à son dévouement ni à sa grandeur d'âme pour lutter contre le pouvoir en place tout en sachant qu'elle allait connaître une fin atroce. Mais avec l'avènement d'un système patriarcal étranger à l'Europe, la femme allait bientôt être transformée en simple ob­jet sexuel et de procréation.

 

Et aujourd'hui qui pourrait être considéré comme Héros? Citons quelques exemples: l'employé qui refuse de contribuer à s'enrichir sur le dos des autres tout en sachant qu'il risque de perdre son emploi, la mère qui élève seule son enfant et affronte avec fierté les ragots du voisinage, celui qui éteint sa télévision pour lire un livre ou écouter de la musique, la femme qui dé­cide d'entreprendre des études dans une école qui n'admettait auparavant que des hommes. L'héroïsme se reconnaît à des mil­liers de petites et grandes choses de la vie quotidienne.

 

Les modèles de références de nos ancêtres étaient leurs propres Dieux. Les Olympiens, les Dieux des Celtes et ceux des Scandinaves étaient eux-mêmes des Héros, c'est-à-dire des êtres qui luttaient contre leur propre destinée, se battant comme les Hommes, avec leurs défauts et leurs qualités, à la recherche de leur propre éveil.

 

Les anciens Dieux n'étaient pas invincibles ni savants ni des modèles de bonté et cela les rapprochait des humains par rapport au Démiurge souverain, sans visage et inapprochable. Que cela n'en déplaise à certains, les anciens Dieux ne prodiguaient pas que des faveurs, ils ne considéraient pas tous les individus de la même façon. Ce n'est que grâce à son propre degré d'éveil que l'Homme pouvait atteindre l'Olympe, le Valhalla ou les Iles des Bienheureux. Les autres entamaient la descente dans le monde d'en bas dans l'attente de leur prochaine réincarnation et tenter à nouveau de se détacher de ce cycle infernal en accédant à la divination. Avec l'avènement de la nouvelle religion, le serviteur fut mis au même pied d'égalité que le maître et, pire encore, le Héros fut considéré comme un Homme ordinaire. Le régime totalitaire de l'ancienne et de la nouvelle Rome ne pouvait fonctionner autrement. Tous devaient être égaux sous la férule du Régime, de l'Empereur et de Dieu. Les conséquences ne se sont pas faites attendre. Chaque science ou philosophie contraires au dogmes ambiants étaient éradiquées. Toute re­cherche de la Beauté était considérée comme un tabou. Toute liberté de pensée et de choix fut condamnée. Ceux qui s'exprimaient différemment des normes établies étaient considérés comme hérétiques, jetés dans des geôles et brûlés vifs.

 

Les guerres des anciens fondées sur les mises en valeur individuelles et qui pouvaient être comparées à des scènes théâ­trales ont cédé la place aux guerres d'intérêts ou de religions, inconnues jusqu'alors et qui ont tant fait couler de sang sur notre vieux continent. Le Héros guerrier a cédé la place au combattant sans volonté, simple pion au service d'un stratège qui, autre­fois, dirigeait les combats sur le terrain, aujourd'hui, du fond d'une salle, entouré de spécialistes en guerres de tous genres, dé­cide des batailles en se fondant sur des chiffres, des statistiques et des comparaisons. Le citoyen inconscient a, depuis fort longtemps, perdu son identité à l'exception d'un pseudo-droit ou obligation de voter de temps en temps pour ceux qui le domi­nent, sans pour autant qu'il puisse réellement s'exprimer sur la manière dont il est gouverné. L'agriculteur, l'artisan, le philo­sophe se sont mués en unités de consommation, qui doivent acheter de plus en plus en suivant les prescriptions de la publi­cité et du marché, indifférents à la catastrophe écologique qui se produit autour d'eux.

 

L'amour, ce cadeau des Dieux, cette communion des corps et des esprits, tel un feu ardent, a été transformé en péché, déprava­tion alors qu'au même moment il est utilisé de la façon la plus vile qui soit pour placer toutes sortes de produits auprès de ré­cepteurs décérébrés jusqu'à leur dicter des modes de comportements. L'Homme sain qui était en contact permanent avec ses Dieux a, aujourd'hui, besoin d'intermédiaires, de “représentants de Dieu” sur Terre auto-proclamés, sous la menace permanente d'une damnation éternelle s'il lui venait à l'idée de douter ou de contester les dogmes en place. L'acception même de la notion de Héros a été déformée de la façon la plus ignoble qui soit, lorsqu'elle est utilisée de nos jours pour décrire des individus qui ne savent pas placer correctement trois mots mais se contentent simplement de planter quelques ballons dans des filets ou des paniers, vêtus comme des publicités ambulantes aux couleurs des généreux sponsors qui les financent. Les anciens Olympiens concouraient pour la gloire et un rameau d'olivier, les “héros” d'aujourd'hui pour la belle voiture que leur offrira le Président ainsi que les nouveaux et juteux contrats qui les attendent.

 

Un Homme censé ne peut qu'être affligé devant une telle situation. La voie du martyr, de l'individu aveuglé et passif qui confie son destin entre les mains de tierces personnes a conduit la société au bord du précipice. Que peut faire celui qui veut résis­ter? Qui a la volonté de réagir différemment du bétail? La réponse est simple; il doit avoir du courage et continuer à être lui-même. S'il rencontre des compagnons qui partagent des points de vue identiques, entrer en contact avec eux sans pour autant abandonner son individualité. Le Héros n'a point besoin de maître ou de gourou car personne ne pourra le sauver à part lui-même.

 

Aussi, si vous ne craignez pas de vous promener dans des endroits sombres et affirmer que vous êtes dans le vrai; si vous croisez un enfant et que vous avez envie de jouer avec lui, de même que si vous rencontrez un vieillard et que vous voulez partager ses connaissances; si pour vous l'amour est un cadeau irremplaçable et non quelque chose dont vous avez honte; si chaque défi n'est pas pour vous ni trop difficile pour l'affronter ni trop facile pour l'ignorer; si vous permettez à chacun d'exprimer son opinion sans pour autant vous faire influencer; si vous voulez vider le verre de la vie jusqu'à la dernière goutte sans craindre les conséquences; si vous vous sentez ainsi, alors vous êtes sûrement sur le chemin du Héros. Et ceux qui regardent des cieux la destinée des Hommes doivent sûrement êtres fiers de vous.

 

Thomas MASTAKOURI.

(traduit en français par Nikiforos PERIKLIS).

 

dimanche, 11 octobre 2009

Il bilancio occulto della "difesa" americana

pentagono

A fine giugno, Mother Jones ha pubblicato un’approfondita analisi sul bilancio militare degli Stati Uniti d’America, partendo dalla richiesta del presidente Barack Obama al Congresso di stanziare 534 miliardi di dollari per il Dipartimento della Difesa. Ma l’ammontare reale di ciò che gli USA spendono per la “difesa” è molto maggiore. Per rendere il tutto più facilmente digeribile, ve ne proponiamo una sintesi divisa in quattro parti.
L’Office of Management and Budget ha elaborato un calcolo totale che tiene in considerazione le diverse parti del governo, e comprende i soldi assegnati al Pentagono, le attività relative alle armi nucleari svolte presso il Dipartimento dell’Energia ed alcuni esborsi nel campo della sicurezza effettuati dal Dipartimento di Stato (il ministero degli esteri statunitense) e dall’FBI. Nel bilancio 2010 (che in realtà ha il suo momento iniziale nell’ottobre 2009) la cifra ammonta a 707 miliardi, più della metà della spesa governativa cosiddetta “discrezionale” per l’anno prossimo. La spesa discrezionale è quella per cui gli stanziamenti sono decisi annualmente dal Congresso, a differenza di programmi quali ad esempio quello sanitario denominato Medicare il cui finanziamento è obbligatorio e ricorrente.
Ma la cifra reale è ancora più alta perché, fra le varie cose, l’ufficio governativo del bilancio non tiene conto della spesa aggiuntiva per le guerre in Iraq ed Afghanistan. Riepilogando tutte le diverse fonti di spesa in campo militare per l’anno 2010 che emergono dai documenti contabili, si ha:

  • bilancio del Pentagono: 534 miliardi
  • stanziamenti extra per il personale militare: 4,1 miliardi
  • stanziamenti aggiuntivi Iraq-Afghanistan (anno fiscale 2010): 130 miliardi
  • stanziamenti aggiuntivi Iraq-Afghanistan (anno fiscale 2009, ancora da legiferare): 82,2 miliardi
  • armi nucleari ed altra spesa “atomica” (Dip. dell’Energia): 16,4 miliardi
  • sostegno militare ed economico ad Iraq, Afghanistan e Pakistan (Dip. di Stato): 4,9 miliardi
  • sicurezza, controterrorismo ed aiuto militare a Paesi stranieri, incluso il Medio Oriente ed Israele (Dipartimento di Stato): 8,4 miliardi
  • Guardia costiera (Dipartimento per la Sicurezza Interna): 583 milioni

Spesa totale: 780,4 miliardi di dollari

In questo calcolo sono incluse solo le risorse direttamente collegate ad attività militari, non viene quindi preso in considerazione il Dipartimento dei Veterani la cui spesa di 55,9 miliardi porterebbe il totale a 836,3; e la parte restante del Dipartimento per la Sicurezza Interna (altri 54,5 miliardi), arrivando così alla colossale cifra di 890,8 miliardi di dollari, rispetto ai 534 ufficialmente stanziati.
Si tenga poi presente che i bilanci degli apparati di intelligence (CIA, NSA…) sono segreti e che perciò non possono essere aggiunti a questa contabilità.

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Nel 2008, il Pentagono ha calcolato che gli impegni correnti per i programmi di armamento costeranno al governo, ad ultimazione avvenuta, 1.600 miliardi di dollari. Una parte consistente – 296 miliardi – è rappresentata da costi aggiuntivi. Questi 296 miliardi non sono il risultato di grandi programmi che, in via eccezionale, hanno sfondato il tetto di spesa e sbilanciato i conti, ma rappresentano la norma. Tali incrementi di costo sono spesso significativi: considerando tutti i programmi, la media dell’aumento rispetto alle stime iniziali è pari al 26%. Rappresentano la normalità anche i ritardi nel loro completamento, che riguardano ben il 72% dei programmi.
Incrementi di costo e ritardi hanno subito un peggioramento durante le due amministrazioni Bush terminate nel 2008, ma se si volge lo sguardo ancora più all’indietro si scopre che i costi aggiuntivi sono aumentati ad un ritmo serrato per tutti gli ultimi quindici anni, ad una media del 1,86% annuo per essere precisi. Se la spesa del Pentagono continuerà a crescere al tasso attuale, la media degli incrementi di costo raggiungerà il 46% in dieci anni.
Facendo qualche confronto, lo spreco militare USA è quattro volte tanto l’intera spesa per la difesa della Cina (che oggi rappresenta il secondo bilancio militare nazionale al mondo con 70 miliardi di dollari) ed è anche superiore al bilancio militare di tutti i Paesi dell’Unione Europea messi insieme (pari a 281 miliardi).

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Passiamo ora in rassegna i principali programmi militari statunitensi:

- cacciabombardiere F-22 Raptor: progettato per sfidare i velivoli di concezione sovietica, un F-22 costa 351 milioni di dollari, più del doppio delle stime originali.
Fu messo in produzione ancora prima di essere pienamente testato e – non sorprendentemente – è incorso in ogni genere di intoppi; non ha partecipato a nessuna azione di combattimento in Afghanistan né in Iraq. Il titolare del Pentagono Robert Gates ha deciso di acquistarne altri quattro, per un totale di 187 rispetto ai 243 che inizialmente l’USAF voleva.
Addirittura, all’inizio di quest’anno, 194 deputati e 44 senatori statunitensi hanno scritto ad Obama per sollecitarlo ad acquistare più F-22, ed a metà giugno i parlamentari del comitato militare della Camera hanno previsto uno stanziamento per altri 12 caccia. Sollecitazioni che però non sono servite a rianimare la morente linea di produzione del velivolo, almeno per l’uso domestico. Infatti
è notizia fresca il via libera da parte del comitato finanziario del Senato statunitense allo sviluppo di una versione del F-22 per l’esportazione, privato degli accorgimenti tecnologici “segreti” presenti nella versione originale. Probabilmente la decisione vuole far fronte alla perdita di migliaia di posti di lavoro causata dallo stop della produzione per l’aviazione USA; fra i probabili acquirenti figurano Giappone, Corea del Sud, Australia ed Israele;
- aereo da trasporto C-17 Globemaster III: l’aeronautica USA ne possiede 205 esemplari e non ne chiede di ulteriori,
ma il Senato intende introdurre nel bilancio per la difesa del 2010 l’importo di 2,5 miliardi per comprarne altri 10;
- Future Combat Systems: si tratta di apparati in cui armi, veicoli e robot coesistono, uniti da un comune sistema di comunicazione, ed è un altro caso in cui le intenzioni di spesa sono state messe in pista prima che la tecnologia in questione sia stata effettivamente testata. Dal 2003, il costo totale è aumentato del 73% fino ad arrivare a 159 miliardi, tanto che Gates nei mesi a venire vuole ripensare l’intero programma;
- elicottero presidenziale VH-71: Lockheed Martin ed Agusta Westland (del gruppo Finmeccanica) vinsero nel 2005 la commessa per il sostituto dell’attuale “Marine One”, un Sikorsky VH-60 entrato in servizio nel 1989. La flotta di 28 (!) esemplari doveva costare inizialmente 6 miliardi di dollari, ma poi i correttivi introdotti durante l’amministrazione Bush avevano portato il conto totale quasi a raddoppiare fino ad 11,2 miliardi (400 milioni ad esemplare). Il programma è stato cancellato a maggio, ed una conferma pubblica del suo annullamento è stata data dallo stesso presidente Obama ad agosto in un discorso ai veterani di guerra;
- DDG-1000 Destroyer: navi che dovrebbero costare 4 miliardi di dollari ma fonti alternative stimano un costo reale vicino ai 6 miliardi. Mentre la marina statunitense inizialmente desiderava acquistarne fra un minimo di 16 ed un massimo di 24, Gates tenterà di ridurre il programma a soli 3 Destroyers.

E’ comunque inquietante notare come Gates abbia dato il via libera ad un paio di palesi catorci. Del primo abbiamo già parlato su questo blog, si tratta del Littoral Combat Ship (LCS), un altro progetto Lockheed Martin sviluppato prima di completare i test. Nonostante i suoi costi siano quasi raddoppiati rispetto alle prime stime, Gates si è impegnato ad acquistare 55 di queste unità navali.
Ma
forse l’indizio più evidente della continuità del bilancio militare USA è la decisione di più che raddoppiare l’ordine di cacciabombardieri F-35 Lightning II Joint Strike Fighter (JSF), facendone il più grande programma di acquisizione del Dipartimento della Difesa (quasi a voler placare l’industria produttrice, l’onnipresente Lockheed Martin, per la cancellazione del F-22). Ciò nonostante l’F-35 sia ben lontano dall’essere pronto, visto che a novembre 2008 era stato implementato solo il 2% dei voli di prova previsti.
Secondo l’attuale calendario, gli Stati Uniti spenderebbero 57 miliardi di dollari per acquistarne 360 unità prima che i test siano completati. Per velocizzare i tempi, la Lockheed ha elaborato un piano per svolgere solo il 17% delle prove richieste mediante test di volo, il restante 83% affidandole ai simulatori. Sfortunatamente, secondo un rapporto della Corte dei Conti americana (GAO) “la capacità di sostituire i voli di prova con laboratori di simulazione non è stata ancora dimostrata”.
Ciò non fa che aumentare i dubbi sulla decisione del Dipartimento della Difesa di acquistarne 2.456 (sì, avete letto bene, duemilaquattrocentocinquantasei!).
Fonti ufficiali hanno stimato un costo per l’intero programma superiore al trilione di dollari (più di mille miliardi) – circa la stessa cifra del deficit nazionale -, sommando ai 300 miliardi per l’acquisizione dei velivoli i 760 miliardi per la loro operatività, manutenzione compresa. Ma poiché il Pentagono ha deciso di comprarne così tanti esemplari prima di verificare l’efficienza della tecnologia, ritardi ed incrementi di costo saranno inevitabili.

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Il Dipartimento della Difesa è presente dal 1995 nell’elenco di apparati governativi ad alto rischio stilato dalla Corte dei Conti statunitense. Per gestire gli acquisti, la contabilità e la logistica, le varie agenzie e servizi del Pentagono mantengono 2.480 diversi sistemi informatici, molti dei quali non sono interconnessi. Di conseguenza, nessuno conosce con sicurezza quanto il Pentagono abbia speso in passato, stia spendendo adesso e spenderà in futuro. Al contrario, esso fonda le sue decisioni di bilancio prevalentemente sulle informazioni delle aziende private vincitrici degli appalti.
Un rapporto del Defense Science Board Task Force on Developmental Test and Evaluation rileva che, fra il 1997 ed il 2006, benché il 67% dei sistemi d’arma non abbia superato i parametri di prova, molti di essi sono stati egualmente messi in produzione. Il concetto che il Pentagono dovrebbe “provare prima di comprare” risale almeno agli anni Settanta, ma i funzionari della difesa ed i parlamentari statunitensi non l’hanno mai veramente messo in pratica. Anzi, i funzionari sono fortemente incentivati a sottoscrivere contratti sottostimati perché se rendono noti i veri costi fin da subito, rischiano di non poter avere i loro “giocattoli”. Ogni tanto il Congresso o la Casa Bianca chiedono di insediare un’agenzia indipendente in grado di produrre stime attendibili dei costi, ma ciò è estremamente difficile a causa dello stretto rapporto tra i funzionari del Pentagono e l’industria bellica.
Nel 2006, 2.435 ex funzionari del Pentagono, generali ed ufficiali lavoravano per aziende private operanti nel settore della difesa, ed almeno 400 di questi erano impiegati nell’ambito di appalti direttamente collegati al loro precedente datore di lavoro governativo. Quando i calendari slittano di anni ed i bilanci sforano di miliardi, le aziende sono già state pagate; inoltre, è prassi fra i parlamentari dare il via libera al proseguimento dei programmi nonostante la legge preveda che essi devono essere informati su quei programmi che sforano il bilancio per più del 30% e che quelli con aumenti superiori al 50% devono essere ricertificati o cancellati.
Quest’anno, la Casa Bianca ha promesso di impiegare altri 20.000 funzionari nel prossimi quinquennio per tenere sotto controllo i contratti militari e la relativa spesa, ma bene che vada ci vorranno diversi anni prima che ciò porti frutti. La legge di riforma circa l’acquisto dei sistemi d’arma patrocinata dal candidato repubblicano alle ultime elezioni presidenziali, John McCain, prevede anche l’istituzione di un ufficio per l’accertamento imparziale dei costi che però non dovrebbe occuparsi di tutti i programmi. Ufficio il cui primo direttore, comunque, è William Lynn, lobbysta precedentemente al servizio proprio di un’azienda privata del complesso militare, la Raytheon.

L'Amiral Raphael Semmes, héros sudiste

semmeslast.jpgKlaus GRÖBIG:

L’Amiral Raphael Semmes, héros sudiste

 

Il y a 200 ans naissait celui qui devriendra le “Requin de la Confédération”

 

Raphael Semmes est né le 27 septembre 1809 à Charles County dans le Maryland, l’Etat de l’Union dont le Parlement, par l’intervention musclée et autoritaire de Lincoln, n’a pas pu décider seul s’il allait ou non rejoindre la Confédération. En 1826, Raphael Semmes s’engage comme matelot dans l’US Navy et, plus tard, lors de la guerre contre le Mexique, il commandera le brick “USS Somers”. En avril 1861, Semmes met un bâtiment en service, pour le compte de la Confédération, le “CSS Sumter”. Il fut l’un des rares officiers de marine expérimentés qui s’engagea pour la cause sudiste. Il devint donc d’abord le capitaine de ce vapeur de commerce, transformé en croiseur, et emporta, avec lui, ses premiers succès, en coulant de nombreux navires de commerce du camp yankee. Finalement, le “CSS Sumter” mobilisa contre lui de nombreux bâtiments de guerre de l’Union, chargés de le repérer; ainsi, Semmes contribua à alléger le blocus des ports de la Confédération. Dans les Caraïbes, devant les côtes du Brésil et à proximité des Açores, Semmes lançait ses opérations avec son croiseur. En avril 1862, il dut voguer vers Gibraltar pour y parfaire des réparations; pendant le trajet, il avait rencontré trois navires de guerre de l’Union, qui entendaient bien couler le “CSS Sumter”. Ils l’attendent devant Gibraltar. En un trourne-main, Semmes vend alors le “CSS Sumter”, fort abîmé, à un armateur anglais, quitte le port de Gibraltar avec tout son équipage et se rend en Angleterre.

 

Là-bas, le croiseur auxiliaire “CSS Alabama” venait d’être achevé dans un chantier naval: Semmes le met en service le 24 août 1862 à proximité des Açores. L’équipage du nouveau croiseur était constitué d’un mélange bigarré d’Américains et d’Européens. Parmi les vingt-huit officiers du croiseur, il y avait deux sujets prussiens, un Irlandais, trois Britanniques et trois ressortissants d’Etats de l’Union. Les autres officiers venaient tous d’Etats de la Confédération. Dans l’équipage, on comptait également un homme de couleur, ce qui est difficile à faire comprendre aujourd’hui, à tous ceux qui sont prisonniers des schémas inamovibles et intangibles du “politiquement correct”. Les qualités de chef de Semmes étaient hors du commun, de même son charisme personnel. Le 5 septembre 1862, le “CSS Alabama” emporte sa première victoire. Il en remportera au total quatre-vingt contre les bâtiments ennemis (certaines sources disent qu’il n’en a remporté “que” soixante). Le 10 janvier 1863, Semmes est devant la côte du Texas pour tenter d’entamer le blocus yankee: il y rencontre le croiseur “Hatteras” de l’Union et le coule à coups de canon, en tout six coups au-dessus de la ligne de flottaison. Il sauve 118 marins de l’Hatteras, les prend à son bord et met le cap sur la Jamaïque, pour y faire réparer les dégâts encaissés lors du combat. Ensuite, partout, Semmes a laissé sa “carte de visite”: dans l’Atlantique Nord comme dans l’Atlantique Sud, au cap de Bonne Espérance et dans l’Océan Indien. Au printemps 1863, dans l’Atlantique Sud, il forme équipe avec deux croiseurs auxiliaires, les “CSS Florida” et “CSS Georgia”.

 

Le 11 juin 1864, le “Requin de la Confédération” mouille dans le port normand de Cherbourg. A l’arsenal bien équipé de la marine de guerre française, Semmes espère pouvoir faire exécuter tous les travaux  de réparation nécessaires. Il estime que cela durera deux mois. Le sort de la guerre était à ce moment-là très défavorable pour les Sudistes. En Europe, tous escomptaient désormais la victoire de l’Union. Le Président Lincoln adressait des menaces aux Européens qui oseraient encore soutenir la Confédération. Les Français se révélèrent maîtres en matière de diplomatie. Le commandant du port de Cherbourg expliqua à Semmes que les installations du chantier naval étaient la propriété de la marine française et, de ce fait, réservées exclusivement aux navires de guerre français. Mais, ajouta-t-il, au Havre, il y avait un chantier naval privé, avec cale sèche, où il pouvait faire exécuter les travaux nécessaires. En attendant, le Capitaine John A. Winslows, du croiseur “USS Kearsarge”, venait d’arriver devant les côtes françaises. Le dimanche 19 juin 1864, très tôt le matin, le “CSS Alabama” quitte Cherbourg à toute vapeur. Le combat se termina  en faveur des Nordistes et le “CSS Alabama” fut coulé. Au grand dam des Yankees, un yacht privé britannique, le “Deerhound”, prit à son bord Semmes, blessé, et quelques-uns de ses officiers. Entre-temps, le blocus yankee se faisait de plus en plus hermétique; pour rentrer au pays, Semmes dut faire le détour par un port mexicain.

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Pour défendre Richmond, la capitale sudiste, on mit sur pied une flotille fluviale. Semmes fut promu amiral et obtint le commandement du “James River Squadron”. Après la chute de Richmond, Semmes fut contraint de couler ses bateaux. Ses matelots sont alors versés dans l’infanterie et Semmes, avec le grade de général de brigade, reçoit la mission de commander ses propres hommes devenus fantassins. Même après la capitulation de l’armée de Virginie du Nord, qui avait été commandée par le Général Lee, Semmes ne déposa pas les armes. Le 30 août 1865, l’armée du Général Joseph E. Johnston doit capituler à Raleigh.

 

Gideon Wells, le ministre de la marine de l’Union, qui ruminait vengeance, fit arrêter Semmes en décembre 1865. Quelques avocats marron, sous la houlette du Colonel US J. A. Bolles,  furent chargés de collationner des faits ou des ragots pour construire de toutes pièces une accusation de “crime de guerre”. Mais rien de ce genre ne pouvait être reproché à Semmes. La volonté de fabriquer de tels “procès” démontre que la guerre civile américaine était, sur ce chapitre, une guerre bien “moderne”, car les crimes flagrants des Yankees, comme par exemple la marche en avant de Sherman, qui ravagea tout en Géorgie, n’a jamais fait l’objet d’une “enquête” similaire. Semmes eut toutefois plus de chance que d’autres généraux de la Confédération. Il fut libéré assez rapidement, devint professeur et connut le succès économique comme éditeur de journaux.

 

Semmes meurt le 30 août 1877. Il venait de rendre visite à sa fille, chez qui il avait mangé des scampis gâtés. Les médecins sont arrivés trop tard pour enrayer l’intoxication alimentaire. Semmes fut enterré dans le cimetière catholique de Mobile en Alabama, situé dans la Government Street, à côté de son épouse. On peut encore se recueillir sur sa tombe aujourd’hui. 

 

Klaus GRÖBIG.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°40/2009; trad. franç. : Robert Steuckers).

 

Pour en savoir plus:

Lire le cahier n°146 de la série “Schiffe – Menschen – Schicksale” (= “Navire – Hommes – Destins”) qui paraît chez  l’éditeur Rudolf Stade, à Kiel.

(ndt) : Ajoutons aussi l’excellente notive biographique sur Raphael Semmes dans Helmut Pemsel, “Biographisches Lexikon zur Seekriegsgeschichte”, Bernard & Graefe Verlag, Koblenz, 1985.

 

En français:

Se référer à l’ouvrage d’Indro Montanelli et Mario Cervi, “Les guerres américaines – la Sécession”, Ed. Atlas, Paris, 1985 (traduction française: Philippe Conrad); cf. le chapitre intitulé “Corsaires et sous-marins”, pp. 123 et ss.; lire également, Dominique Venner, “Gettysburg”, Ed. du Rocher, Paris, 1995; plus  particulièrement: le chapitre intitulé “Une armée et une marine surgies de rien”, pp. 93 à 111.

 

L'enjeu esthétique des pamphlets céliniens

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1997

 

 

L'enjeu esthétique des pamphlets céliniens

 

L'œuvre de Céline suscite un nombre croissant d'études et nous nous en réjouissons. Ainsi, Nicole Debrie, auteur d'un L. F. Céline préfacé par Marcel Aymé en 1961, fait paraître un essai intitulé Quand la mort est en colère. L'enjeu esthétique des pamphlets céliniens. Elle écrit: «Certaines approches se voulant historiques ont cherché à commenter les pamphlets en les mettant en rapport avec l'extrême-droite des années 30. Approche absurde, non sens, qui n'éclaire rien. Céline écrit toujours en réaction à ce qu'il rencontre. Voyage  le montre rencontrant la guerre, les colonies, l'Institut Pasteur... l'Amérique. Les pamphlets le montrent rencontrant la gauche et en réaction contre elle. Le contexte historique est celui du Cartel des gauches et du Front Populaire. Une approche historique se doit donc d'étudier les pamphlets dans leurs rapports avec cette gauche, si l'on ne veut pas se condamner à ne rien comprendre de ces écrits. Cette approche devrait être facilitée par nombre d'ouvrages écrits à la suite de l'ouverture des archives soviétiques —éclairant les années au cours desquelles la propagande soviétique pénètre tous les milieux intellectuels en France mais aussi en Amérique par le biais des hommes d'Angleterre. Etudes propres à montrer que Céline était loin de fabuler ou de se faire le propagandiste de l'extrême-droite quand il signale le rôle des agitateurs à la solde de Moscou. Situons 1e thème de cette étude: l'enjeu esthétique des polemiques céliniennes... Comme le terme d'enjeu l'indique, il s'agit d'une dispute en vue de faire triompher une valeur; ce à quoi Céline attache du prix. Céline se bat. Il se bat au nom de la création, autrement dit au nom de la poésie, au sens étymologique de “faire”, “créer”. Il se bat contre une littérature absorbée par différents types d'imposture. Littérature au service de visées commerciales; standardisation, art robot; littérature au service d'une idéologie, en l'occurence la propagande soviétique en pleine expansion; littérature postiche où l'œuvre est remplacée par des théories, ce qui revient au même que par des idéologies. Bagatelles  proteste globalement contre les imposteurs et les tricheurs. Cette protestation s'accompagne d'une revendication fondamentale, incessante, répétée comme une basse chiffrée: la poésie authentique» (P. MONTHÉLIE).

 

Nicole DEBRIE, Quand la mort est en colère. L'enjeu esthétique des pamphlets céliniens, Editions Nicole Debrie (23, rue du Cherche Midi, F-75.006 Paris), 1997,126 pages, 90 FF. Le livre est en vente aux librairies Duquesnes (27, avenue Duquesnes, F-75.007 Paris) et Touzot (38, rue St. Sulpice, F-75.006 Paris).

samedi, 10 octobre 2009

M. van Creveld: un regard sur les causes des victoires et des défaites au 20ème siècle

Michael WIESBERG:

Martin van Creveld: un regard sur les causes des victoires et des défaites au 20ème siècle

 

Martin van Creveld est Israélien: il vit à Jérusalem et est historien militaire de réputation internationale. Dans les démonstrations de son ouvrage le plus récent, il reste fidèle à lui-même en analysant les conflits armés qui ont sévi sur la Terre depuis 1900. Etre fidèle à soi-même signifie, ici, conserver en toute conscience un argumentaire froid, dépourvu d’émotions, qui ne tient quasiment pas compte des habituels aspects “moralisateurs”, car ceux-ci ne s’avèrent jamais pertinents. Le point de départ de toute l’argumentation de van Creveld est uniquement celui de l’efficacité militaire, ce qui irritera à nouveau tous ceux qui ont pris l’habitude de poser l’histoire des conflits comme l’équivalente de l’histoire des crimes de guerre.

 

Ce point de départ conduit van Creveld à examiner l’armée impériale allemande et la Wehrmacht sur base de leurs seules vertus militaires et de leurs seules capacités à résister jusqu’au bout: il ne tient compte d’aucun autre critère. Ce n’est pas la première fois que l’on découvre une telle approche sous la plume de van Creveld: déjà, dans son livre intitulé “Kampfkraft” (= “Force combattive”), où il compare la Wehrmacht et l’US Army, il exprime son respect pour les forces allemandes parce qu’elles avaient une plus puissante “force combattive” que leurs adversaires, même lors de la phase finale du conflit. Dans son nouvel ouvrage, van Creveld n’évoque qu’en marge les conditions préalables à cette “force combattive”, notamment ce qu’il appelle “l’institutionalisation des hautes prestations militaires” par l’état-major général allemand et que l’historien militaire américain Trevor N. Dupuy avait dûment examiné dans son livre “Der Genius des Krieges” (= “Le génie de la  guerre).

 

Le nouvel ouvrage de van Creveld tourne essentiellement autour d’une question: quelles sont les raisons décisives qui font que l’on gagne ou que l’on perd une guerre? Pour y répondre, van Creveld nous offre une promenade dans l’histoire militaire du 20ème siècle, partant de la Bataille de la Marne pour aboutir à l’invasion américaine de l’Irak. Au cours de cette promenade, il fait une pause et nous résume brièvement sa thèse pour la première moitié du 20ème siècle: “L’histoire de l’art de la guerre de 1914 à 1945 correspond (...) pour une bonne part à l’histoire de l’armée allemande, à ses manières de procéder et aux réactions de ses adversaires face à ses initiatives”.

 

Mais, alors, deuxième question, pourquoi l’armée impériale de Guillaume II et ensuite la Wehrmacht ont-elles finalement échoué? Martin van Creveld explique principalement cet échec par la situation géopolitique de l’Allemagne, une situation géopolitique difficile dont les sphères politiques, qui gouvernaient l’Allemagne, n’ont pas tenu suffisamment compte. A titre d’exemple contraire, notre auteur cite l’Angleterre: face à cette puissance, située en marge du continent européen mais ouverte sur toutes les mers du globe, les Allemands n’ont ni prévu ni mis en oeuvre une  stratégie cohérente visant son élimination définitive, ni pendant la première guerre mondiale ni pendant la seconde. Pour y parvenir, les Allemands auraient dû déployer une stratégie globale, qui aurait mis l’Angleterre en échec sur le plan économique. Cette impéritie géopolitique allemande dérive certainement du fait que ni l’Allemagne impériale ni l’Allemagne hitlérienne ne voulaient au départ faire la guerre à l’Angleterre. Cette bienveillance allemande, poursuit van Creveld dans sa démonstration, n’excuse nullement l’impéritie, dont le Reich a fait preuve, deux fois  consécutivement, car, en effet, les infléchissements de la politique allemande, juste avant 1914 et juste avant 1939, laissaient bel et bien prévoir un heurt avec l’Angleterre. Les Allemands n’ont donc pas, selon van Creveld, développé un programme politique et géopolitique cohérent, appelé à connaître le succès, pour l’éventualité d’une guerre contre l’Angleterre; c’est là qu’il faut voir l’une des raisons majeures de la défaite décisive subie par l’Allemagne lors des deux guerres mondiales.

 

Dans son livre, van Creveld démontre avec brio que le visage de la guerre s’est modifié rapidement au cours de la première moitié du 20ème siècle, vu les innovations techniques. Mais, en dépit de la nouvelle donne qu’elles constituent, les innovations techniques ne sont qu’une face de la médaille; l’autre face, c’est la puissance économique et la capacité à déployer une production de masse, qui y est liée. C’est ce que van Creveld appelle la “mobilisation des ressources”. C’est bien sûr cette capacité-là qui a fait la décision au cours des deux guerres mondiales. Les ingénieurs allemands ont peut-être été les plus créatifs mais le rouleau compresseur matériel des Alliés, surtout après l’entrée en guerre des Etats-Unis, s’est montré irrésistible. Martin van Creveld rappelle: “Du point de vue technique, les Allemands se sont montrés très inventifs. Et, de fait, nombreux sont ceux qui affirment que tous les systèmes d’armement qui ont été déployés de 1945 à 1991 (...) avaient déjà été ébauchés en 1944/1945 dans des bureaux d’étude allemands”.

 

Mais cette inventivité foisonnante avait aussi un revers: “Elle a eu pour résultat qu’un très grand nombre de modèles, types et versions différents de ces armements a été fabriqué”, ce qui a entraîné de fréquentes modifications dans les cycles de production et d’interminables problèmes d’entretien. Pour ne citer qu’un seul chiffre, rien que le groupe d’armées du Centre avait besoin, à la fin de l’année 1941, d’un million de pièces de rechange pour être à même de poursuivre le combat.

 

En outre, ce fut Erich Ludendorff, qui, très influent du côté allemand pendant la première guerre mondiale, avait prévu, de la manière la plus réaliste, la forme que prendrait bientôt la “guerre totale”. Les “visions” ludendorffiennes de la “seconde guerre mondiale” se sont parfaitement concrétisées. Le fait de citer ainsi Ludendorff prouve l’impartialité de van Creveld, car Ludendorff demeure encore et toujours une personnalité stigmatisée. Et van Creveld ne se borne pas à la citer mais, en plus, commente ses thèses de manière positive.

 

Aux Etats-Unis, cette mobilisation totale de toutes les ressources a débouché, en fin de compte, sur la bombe atomique dont l’utilisation, le 6 août 1945, représente, pour van Creveld, une mutation définitive dans l’histoire de la chose militaire. Après le lancement de cette première bombe nucléaire, il n’y a plus eu de confrontations directes entre grandes puissances militaires; on a assisté, tout au plus, à des “guerres par acteurs interposés”, dans les zones périphériques du monde. Lorsqu’une grande puissance militaire ou une superpuissance partait en guerre, c’était contre un adversaire qui, au mieux, était une puissance de second rang.

 

La seconde moitié du livre se penche, pour une bonne part, sur le phénomène de la “guerre asymétrique” et sur une question très actuelle: pourquoi les confrontations avec les groupes terroristes ou insurrectionnels ont-elles été perdues, malgré l’écrasante supériorité de leurs adversaires? Une raison: si ces conflits durent trop longtemps, alors intervient une phase d’usure et de démoralisation: les soldats les plus motivés sombrent alors dans la résignation, contre laquelle même la mobilisation la plus intense des armes de haute technologie ne peut rien faire.

 

Une telle situation doit s’éviter à tout prix. Pour tenter de nous expliquer comment y parvenir, van Creveld ne cite que deux exemples: d’abord, la stratégie adoptée par les Britanniques en Irlande du Nord contre l’IRA; ensuite, le procédé utilisé par le régime d’Assad en Syrie contre les frères musulmans locaux. Les Britanniques ont réussi, en renonçant consciemment à toutes armes lourdes, à reconquérir petit à petit la sympathie des Irlandais du Nord et de couper ainsi l’herbe sous les pieds de l’IRA. Le procédé utilisé par Assad contre la ville de Hama relève d’une stratégie toute différente: cette ville ayant été le centre névralgique des frères musulmans en Syrie, Assad l’a fait complètement raser, en exterminant bon nombre de ses habitants. Selon les critères de bienséance, nous avons affaire ici à un massacre pur et simple. Mais Assad a eu la paix et ce résultat lui donne raison a posteriori, constate sèchement van Creveld. On ne s’étonnera pas, dès lors, que le politologue berlinois Herfried Münkler, en lisant de telles thèses, écrit, dans une recension parue dans “Die Zeit” (Hambourg) qu’on peut certes tirer profit de la lecture du livre de van Creveld mais qu’elle s’avère aussi “accablante et irritante”.

 

Michael WIESBERG.

(recension parue dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°40/2009; trad. franç.: Robert Steuckers).

 

Références:

Martin van CREVELD, “Gesichter des Krieges – Der Wandel bewaffneter Konflikte von 1900 bis heute”, wjs-Verlag, Berlin, 2009, 352 p., 22,95 euro.

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Francia y Espana al rescate del imperialismo yanqui

soldados_espanoles_afganistan.jpgFrancia y España al rescate del imperialismo yanqui

Volverán a la base aérea en Kirguistán

Kirguistán dio pasos el lunes para permitir que soldados franceses y españoles vuelvan a su base área de Manas, un puesto de paso para las operaciones militares encabezadas por Estados Unidos en Afganistán.

Kirguistán canceló los acuerdos con Francia y España en marzo, cuando rechazó un pacto similar con Estados Unidos para el uso de la base. El personal de Francia y España tenía que salir del país para el 13 de octubre.

“Se ha decidido aprobar los acuerdos (con Francia y España) y enviarlos al Ministerio de Exteriores”, dijo Erik Arsaliyev, responsable del comité parlamentario para asuntos internacionales, a los periodistas.


La base, que sirve como punto de repostaje para aviones usados en Afganistán, es importante para Washington y sus aliados de la OTAN porque sustituye a rutas que atraviesan Pakistán y que han sido atacadas por los integristas.

El viceministro de Exteriores, Ruslan Kazakbayev, dijo que el Parlamento revisaría los acuerdos tras la aprobación gubernamental.

El Parlamento está dominado por los leales al presidente Kurmanbek Bakiyev, lo que deja poca duda de que los acuerdos se aprobarán.

Bakiyev anunció la cancelación del acuerdo con el Ejército de EEUU en una visita a Moscú, donde Rusia dijo que ofrecería 2.000 millones de dólares en ayuda para el empobrecido país, en lo que los analistas consideraron una batalla entre Moscú y Washington para ganar influencia en el Asia Central.

Washington renegoció después una renta mayor y continuará usando la base para sus operaciones en Afganistán.

Según los borradores a los que tuvo acceso Reuters, Francia podrá tener 40 efectivos y un avión de repostaje en Manas. El acuerdo no da detalles sobre el número de personas o equipamiento que se permitirán a España.

Extraído de SwissInfo.

Ernst Jüngers "Abenteuerliches Herz", revolutionär gelesen

000314987.jpgErnst Jüngers „Abenteuerliches Herz“, revolutionär gelesen

 

Roland Lorent ( http://www.fahnentraeger.com/ )

 

Im Februar 1929 veröffentlichte Ernst Jünger seine Fragmentsammlung „Das abenteuerliche Herz“. Das Buch entstand u.a. vor dem Hintergrund einer gedanklichen Synthese aus Metaphysik und Technikakzeptanz. In der modernen Welt kann der Individualismus als Relikt des liberalen Bürgertums nur noch in einer subjektiven Scheinrealität entfaltet werden. Als Ausweg erscheint der Gedanke, nur eine auserwählte revolutionäre Elite sei bestimmt, nicht nur die Revolution herbeizuführen, sondern alles Vorhandene zugunsten einer völlig neuen Ordnung zu vernichten.

 

„Es ist mein geheimer Stolz, dass ich hinter der Mathematik der Schlachten den prächtigen Traum witterte, in den sich das Leben stürzte, als ihm das Licht zu langweilig ward. Daher ist es mir gelungen, den Krieg den Spießbürgern aus den Zähnen zu reißen, was in einer Zeit der allgemeinen Wehrpflicht nicht einfach ist und wofür mir mancher wackere Kerl seinen Dank ausgesprochen hat. Aber was in den feurigen Traumlandschaften des Krieges gültig war, das ist auch in der Wachheit des modernen Lebens nicht tot. Wir schreiten über gläsernen Boden dahin, und ununterbrochen steigen die Träume zu uns empor, sie fassen unsere Städte wie steinerne Inseln ein und dringen auch in den kältesten ihrer Bezirke vor. Nichts ist wirklich, und doch ist alles Ausdruck der Wirklichkeit.“ Die moderne Gesellschaft ist gekennzeichnet durch Misstrauen, Bedrohung, Vereinsamung. „So lebt der Einzelne inmitten der Millionenstädte der Zeit in einer eisigen Isolation. So aber auch bereitet sich die Stunde der Rattenfänger vor, der großen Zauberer, denen die alten, furchtbaren Melodien überliefert sind.“ Jünger kritisiert in scharfen Worten die deutsche Schläfrigkeit und die farblose Humanität sowie den traditionellen Mangel an revolutionärer Haltung. „Gerade dies, das Ausweichen vor der Verantwortung dort, wo sie ernsthaft zu werden beginnt, und das Billige der Erfolge, die heute zu ernten sind, hat mich die politische Tätigkeit sehr bald als unanständig empfinden lassen...Man kann sich heute nicht in Gesellschaft um Deutschland bemühen; man muss es einsam tun.“

 

„Es gibt heute in Deutschland vielmehr nur ein Verbrechen, und dies kann nur von den wertvollsten Kräften begangen werden. Es besteht, ob man nun denkt oder handelt, in der Unterlassung des Bestrebens, jede Fragestellung bis in die letzte Schicht der Verantwortung hineinzutreiben. Ein einziger Schlageter ist unendlich wertvoller als die öde Soldatenspielerei von hunderttausend anderen. Dieses Beispiel zeigt, wie das der Idee gemäße Handeln einer höheren als der zweckmäßigen Ordnung angehört und Bilder von höchster Fruchtbarkeit und Abgeschlossenheit erzeugt, an denen der gemeine Sinn nicht teilhaben darf.“

 

„Unsere Hoffnung ruht in den jungen Leuten, die an Temperaturerhöhung leiden, weil in ihnen der grüne Eiter des Ekels frisst, in den Seelen von Grandezza, deren Träger wir gleich Kranken zwischen der Ordnung der Futtertröge herumschleichen sehen. Sie ruht im Aufstand, der sich der Herrschaft der Gemütlichkeit entgegenstellt und der der Waffen einer gegen die Welt der Formen gerichteten Zerstörung, des Sprengstoffes, bedarf, damit der Lebensraum leergefegt werde für eine neue Hierarchie.“

 

„Es ist die kalte, niemals zu sättigende Wut, ein sehr modernes Gefühl, das im Spiel mit der Materie schon den Reit gefährlicherer Spiele ahnt und der ich wünsche, dass sie noch recht lange nach ihren eigentlichen Symbolen auf der Suche sei. Denn sie als die sicherste Zerstörerin der Idylle, der Landschaften alten Stils, der Gemütlichkeit und der historischen Biedermeierei wird diese Aufgabe um so gründlicher erfüllen, je später sie sich von einer neuen Welt der Werte auffangen und in sie einbauen lässt.“

 

„Erkennt man die heroische Weltanschauung als verbindlich an, so muss man auch fühlen, dass der Schmerz, den die Gewalt verursacht, weit erträglicher ist als der, der mit den vergifteten Waffen des Mitleids trifft. Der Verbrecher ist ein Mann, der den Krieg erklärt - nun gut, und er selbst ist am wenigsten darüber erstaunt, dass man mit ihm nach Kriegsbrauch verfährt...Entsprechendes lässt sich von der Haltung des Anarchisten sagen, nicht aber vom Kommunismus, vom deutschen Kommunismus, wohlbemerkt, der einen weit geringeren Zusatz vom Metall der Anarchie in sich verbirgt als etwa der russische - einem äußersten Kleinbürgertum, einer Aktiengesellschaft im Schrebergartenstil, deren Grundkapital der Schmerz und seine Reaktionen und deren Ziel nicht die Vernichtung, sondern eine besondere und langweiligere Ausbeutungsform der bestehenden Ordnung ist.“

 

„Diese Ordnung wird nicht angegriffen als Qualität, (...) sondern in bezug auf eine ihrer quantitativen Eigenschaften, weshalb denn auch jedes Schwungrad munter weiterläuft und sich im Wesentlichen nichts verändert...Dem entspricht eine Haltung, die zwar wenigstens auf kriegerische Taktik und Gewaltanwendung nicht verzichtet, ihr aber nicht jene Not, die von äußeren Dingen ganz unabhängig ist, zugrunde legt, sondern Leid und Mitleid, das sich dazu noch auf materielle Umstände bezieht.

Daher ist es auch ganz unmöglich, dass anstelle von Intelligenzen führende Geister von Rasse in den Kommunismus einströmen, der ein Ausfluss der Unterdrückung, nicht aber der Selbstherrlichkeit ist - oder in dem Augenblick, wo das geschähe, bliebe vom Kommunismus nur noch der Name übrig. Denn Geister dieser Art sind unfähig, sich rein in der materiellen Schicht zu verständigen. Auch spielen die Leiden keine entscheidende Rolle für sie, sie scheuen sie nicht - ja sie suchen sie auf. Außerdem wird man ihnen nicht klarmachen können, warum ein Zustand, der unwürdig ist, von dem Augenblick an, in dem er sich besser bezahlt macht, aufhören sollte, unwürdig zu sein. Sie fühlen wohl, dass in diesem Falle der Wille zu einem weit gründlicheren, zu einem qualitativen Umsturz aufzutreten hätte, der freilich ohne seelische Voraussetzungen gar nicht als notwendig empfunden wird, und der von Bettelleuten, das heißt von Naturen, deren Gesinnung vom Geld abhängig ist, nicht aufgebracht werden kann.“

 

„Demgegenüber stellt sich der Anarchist klar aus der Ordnung heraus; er greift sie nicht als eine in sie eingebettete, infizierte Zelle an, sondern er sucht das Verhältnis eines selbständigen, kämpfenden Organismus auf...So kommt es, dass der Kommunist warten muss, bis die Gesellschaft reif ist, ihm als Beute anheim zu fallen, und dass er wiederum nur in Gesellschaft, nur en masse, diese Beute verwerten kann. Anders ausgedrückt: der Kommunismus ist zum entscheidenden Kampf gegen die Gesellschaft ganz unfähig, weil diese zu seinen Anschauungsformen gehört. Er ist kein Aufstand gegen die Ordnung, sondern ihr letzter und langweiligster Triumph.“

 

„Jeder Einzelne, sofern er nur in sich selbst die Gesellschaft entschieden vernichtet hat, kann sofort dazu übergehen, diese Vernichtung auch am äußeren Bestande der Gesellschaft zu vollstrecken...(...)

Aus diesem Grunde ist denn auch die Lösung des Anarchisten Karl Moor so durchaus menschlicher, die des Sozialisten Karl Marx aber nur humanitärer Natur, wie denn überhaupt der Sturm und Drang eine äußerst erfreuliche Epoche ist, weil hier der Deutsche einer seiner selteneren Eigenschaften an die Oberfläche bringt und zeigt, dass ihm die Ordnung auch einmal langweilig werden kann.“

 

„Er sieht dort, wo jeder für sich im Kampfe liegt, die durchlaufende Front. Daher ist es seine Stimme, die inmitten der Verwirrung von einer höheren Einheit Kunde gibt oder die gleich der eines Meldeläufers bei Nacht das Herz in seiner Verlassenheit darüber beruhigt, dass der Anschluss besteht...Nur von diesem Punkte aus, als Ausdruck einer innersten und entschiedensten Rangordnung, scheint mir auch der Kultus des Unbekannten Soldaten...fruchtbar zu sein. Der weiße Flammenstrahl, der aus dem Asphalt schlägt, sollte der Jugend, die ihn  grüßt, ein Symbol dafür sein, dass unter uns der göttliche Funke noch nicht ausgestorben ist, dass es immer noch Herzen gibt, die sich der letzten Läuterung, der Läuterung der Flamme, bedürftig fühlen, und dass die Kameradschaft dieser Herzen die einzig erstrebenswerte ist.“

 

"Le cauchemar américain" de Robert Dôle

dole.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1996

Le cauchemar américain

 

L'éditeur québecois VLB a publié Le cauchemar américain. Essai pamphlétaire sur les vestiges du puritanisme dans la mentalité américaine contemporaine de l'Américain Robert Dôle. D'origine puritaine, Robert Dôle a fait ses études à Harvard puis a vécu et enseigné en Europe aux universités de Metz, de Bonn et de Lodz. Il est actuellement professeur d'anglais dans une université du Québec. Nous lisons dans son introduction: «L'hypothèse fondamentale du présent essai veut que la mentalité américaine d'aujourd'hui soit le produit du puritanisme du XVIIième siècle. Cette idée parait banale à première vue, surtout si on pense à l'hypocrisie en matière sexuelle  —par exemple, les hommes politiques n'ont pas le droit de faire ce que font les citoyens—  ou au mouvement des born-again christians.  Ce qui m'intéresse pourtant, ce sont les vestiges de la mentalité puritaine précisément là où on ne les soupçonnerait pas de prime abord. Je pense, entre autres, à la politique extérieure des Etats-Unis, au mouvement de libération des homosexuels et au féminisme américain. Dans l'esprit des Américains, toute intervention militaire ou politique dans d'autres pays est justifiée par le fait que les Américains sont toujours le peuple élu de Dieu, ce dont les puritains du XVIIième siècle étaient entièrement convaincus. Le féminisme américain hérite aussi de cette tradition de pensée en donnant aux femmes le statut de peuple élu par rapport aux hommes déchus. Le mouvement homosexuel est une manifestation de la tradition de confession publique qui joue un rôle primordial dans le comportement puritain. Etablir des liens entre les sermons des pasteurs du XVIIième siècle et l'articulation des mouvements homosexuel ou féministe ne sera pas toujours tâche facile, mais le plaisir d'un raisonnement est aussi grand que le défi qu'il présente (...). Les vestiges du puritanisme dont il sera question ici ne sont pas limités aux Etats-Unis, bien qu'ils y trouvent leur origine. Le XXième siècle est le siècle américain par excellence. Les tendances sociales et culturelles qui y naissent se propagent dans tous les autres pays du monde, surtout dans les pays capitalistes avancés. Depuis la chute du socialisme en Europe et ailleurs, plus rien n'empêche l'américanisation de la planète. La critique de la situation actuelle de mon pays d'origine peut donc servir d'avertissement aux autres nations qui continuent à suivre, qui seraient tentées de le faire, l'exemple américain. Le malaise spirituel et social des Etats-Unis d'aujourd' hui risque fort bien de se reproduire dans les sociétés qui abandonnent leur mode de vie traditionnel pour adopter celui de la société de consommation».

 

Pierre MONTHÉLIE.

 

Robert DOLE, Le cauchemar américain, VLB éditeur (1010, rue de la Gauchetière Est, Montréal, Québec H2L 2N5), 1996. Distribué en France par Inter Forum.

00:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, lettres, puritanisme, etats-unis, protestantisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook