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mardi, 04 octobre 2011

Erdogan et le “printemps arabe”

 

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Matthias HELLNER:

Erdogan et le “printemps arabe”

Le voyage qu’a récemment entrepris le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en Egypte, en Tunisie et en Libye a suscité la méfiance des observateurs occidentaux. Il ne s’agit pas tant de la visite d’un chef d’Etat mais de la réorientation générale de la politique extérieure turque pour les prochaines années. Comme l’adhésion de la Turquie à l’UE ne se fera pas dans de brefs délais, en dépit des avocats de cette candidature à Bruxelles, Erdogan cherche un nouveau champs d’action. D’après le député européen des Verts, Daniel Cohn-Bendit, qui participe allègrement au lobbying pro-turc qui sévit au Parlement européen, “Merkel et Sarközy ont tout fait pour que la Turquie ne puisse adhérer prochainement”. L’Europe aurait ainsi refusé pendant trop longtemps l’intégration de la Turquie et Erdogan n’a plus guère d’autre choix: il doit jouer la carte de la “puissance régionale” dans le monde arabe, prétend Cohn-Bendit, pour qui les dérapages d’Erdogan s’expliquent “par l’attitude intransigeante d’Israël”.

Or c’est bien par sa nouvelle politique à l’égard d’Israël qu’Erdogan pourra effectivement réussir à installer solidement la Turquie dans le rôle d’une puissance régionale et d’asseoir sa crédibilité en tant que telle. Déjà, la Turquie semble être un pays plus démocratique et plus séculier que les autres dans la région et, ainsi, servir de modèle pour tous les Etats qui se trouvent aujourd’hui dans une phase de transition. C’est pourquoi, sans doute, les insurgés libyens prétendent désormais avoir la Turquie pour modèle, quand ils bâtiront leur nouvel Etat post-Khadafi. “Nous voulons devenir un pays démocratique et musulman selon le modèle turc”, a déclaré le chef du “Conseil de Transition”, Moustafa Abd al-Djalil, lors d’une rencontre avec Erdogan. On aurait toutefois pu penser que la visite d’Erdogan en Libye aurait soulevé bon nombre de complications car Erdogan a pendant très longtemps soutenu l’ancien régime libyen de Khadafi – à ce propos, il faut mentionner qu’il y a eu des manifestations anti-Erdogan à Benghazi. Cependant, Erdogan se trouvait en Libye pour affaires commerciales: des consortiums turcs de la construction avaient signé des contrats pour des milliards avec le régime de Khadafi. Il s’agit bien entendu de sauver ces contrats dans le cadre de l’ère nouvelle. La Turquie entend égalemet intensifier ses relations économiques avec l’Egypte. Les investissements turcs pourraient, en deux ans, passer de 1,1 milliard à 5 milliards de dollars.

Sur le plan politique, l’effet que fait aujourd’hui la Turquie, modèle qui inspirent les acteurs du printemps arabe, semble intact et inaltéré. D’après le journal “Zaman”, proche des milieux gouvernementaux turcs, un grand nombre d’intellectuels égyptiens plaident pour que leur pays suive le modèle turc et mette un terme aux relations qu’il entretient avec Israël. Pour ne pas envenimer encore davantage le conflit qui oppose dorénavant la Turquie à Israël et pour ne pas alourdir les liens déjà fort distendus avec l’UE, Erdogan a renoncé à rendre visite aux Palestiniens de la Bande de Gaza. Il a toutefois rencontré le président palestinien pour soutenir la requête en reconnaissance qu’a formulée l’entité palestinienne auprès de l’ONU et qui a été présentée fin septembre à New York.

Matthias HELLNER.

(Article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°38/2011 - http://www.zurzeit.at/ ).

Evgueni Zamiatine

Evgueni Zamiatine

par

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

 

On ne doit pas oublier Zamiatine, si étrange et parfois déplaisant soit le personnage, car il est peu d’écrivains «soviétiques» aussi étonnants, totalement inclassable au temps du tsar, de la révolution et de l’exil, solitaire entre les solitaires.

Evgueni Ivanovitch Zamiatine est né le 20 janvier 1884 à Lebedian, dans la province de Tambov. Son père est un pope de l’Eglise de l’Intercession de la Vierge et sa mère une pianiste, elle-même fille de prêtre. Après ses études au lycée de Voronej, il prépare l’Institut polytechnique de Saint-Petersbourg. Mais ses idées avancées lors de la révolution de 1905 lui valent séjours en prison, assignations à résidence et même deux ans de déportation dans une bourgade du golfe de Finlande.

Malgré tous ces aléas révolutionnaires, il devient, à 24 ans, ingénieur des constructions navales, songe à une carrière littéraire et épouse une étudiante en médecine. Il a déjà écrit une évocation de sa vie carcérale: Seul, ainsi qu’un récit prometteur, Province, d’un ton elliptique très personnel.

Bénéficiant d’une amnistie il regagne Saint-Petersbourg, où il publie dans un journal, en mars 1914, une longue nouvelle, Au diable vauvert, qui vient d’être traduite en français. Le sujet fait scandale tant il dénonce les turpitudes d’une poignée d’officiers russes en garnison dans un poste perdu d’Extrême-Orient, sur les bords de l’océan Pacifique. Jugé antimilitariste et même pornographique, le livre est interdit par la censure et son auteur, âgé maintenant d’une trentaine d’années, est à nouveau déporté, cette fois à Kemi, en Carélie, dans le Grand Nord.

Au diable vauvert. Le titre indique que l’action se déroule loin, très loin, dans quelque garnison perdue. Un jeune officier, Andreï Ivanytch, originaire de Tambov, comme Zamiatine, a l’impression d’arriver au bout du monde. Il fait peu à peu connaissance de ses camarades, après une visite à son général, cuisinier à ses heures. Tous sont d’assez tristes personnages: paillards, ivrognes, tricheurs, brutaux, voleurs même, puisque telle la seule loi de cet univers corrompu, rongé jusqu’à l’os par tous les vices.

La femme du capitaine Netchessa accouche de son neuvième enfant et la grande question qui se pose est de savoir
qui en est le père, puisqu’il s’agit à chaque fois d’un officier différent. Cette interrogation lancinante n’empêchera pas un baptême fort arrosé. Bagarres, duels, suicides semblent les seules distractions de ces soldats perdus, pour qui la visite d’une escadre de marins français deviendra le seul dérivatif: nous sommes à la belle époque de l’alliance franco-russe. Quelques figures de femmes, comme la belle Maroussia, l’épouse de l’ignoble capitaine Schmidt, n’apportent même pas une note de joie dans cet univers désespéré.

On comprend la hargne de la censure tsariste, d’autant que n’importe qui serait désarçonné par le style d’un Zamiatine qui, sous prétexte de réalisme, bouscule allégrement la langue russe et la simple logique. Comme doit l’avouer le traducteur Jean-Baptiste Godon dans sa préface à l’édition française: «On rencontre de nombreux archaïsmes, des régionalismes, des proverbes, des néologismes… et les formules intempestives du langage parlé succèdent aux longues phrases ciselées: l’ordre des mots est bouleversé, les phrases sont tronquées, les pensées et dialogues, inachevés, interrompus par des points de suspension, des tirets. Zamiatine n’écrit pas, il narre…» On plaint le traducteur. Et encore bien davantage le lecteur.

Zamiatine n’est pas seulement un écrivain, c’est un ingénieur qui a beaucoup voyagé, de Constantinople à Salonique et de Beyrouth à Port-Saïd. Pendant la guerre, il sera envoyé en Angleterre pour y construire des navires brise-glaces. Il revient en Russie en 1917, juste pour la Révolution, dont il est un partisan résolu avant d’en être assez vite saturé et déçu.

Il se réfugie dans des récits brefs et des pièces de théâtre comme La Puce, qui sera par la suite interdite. Son roman Nous autres, impubliable en Russie communiste, est publié (sans son autorisation, dira-t-il) en Angleterre et en Allemagne en 1923. Situé dans des siècles futurs, c’est l’histoire d’une «Révolution qui a mal tourné», alors qu’elle devait apporter «le bonheur mathématique et exact, en forçant les gens à être heureux».

Dirigés par un grand Bienfaiteur qui a sur eux droit de vie et de mort et les a définitivement privés de toute inquiétude héritée des religions absurdes d’autrefois, hommes et femmes ne sont plus que des «Numéros», étroitement surveillés par le Bureau des Gardiens. Tout est organisé pour leur bonheur par l’Etat unique, qui a planifié leur travail, leur repos et même leurs amours, grâce à des carnets à souches de couleur rose destinés à organiser leurs «Heures personnelles». Un mur de verre sépare cette cité soit-disant idéale du monde extérieur et il y a bien longtemps qu’a été oublié tout ce qui constituait l’âme des époques d’autrefois, avant la guerre de Deux Cents Ans, entre la ville et la campagne, entre les sédentaires et les nomades où ces derniers furent vaincus.

L’ingénieur D.5O3, dont la confession est écrite à la première personne, est chargé de construire un vaisseau intersidéral qui porte le nom d’Intégral. Il fait la connaissance d’une femme, I.330 qui va le subjuguer en lui faisant entrevoir une autre vérité que celle du monde dans lequel vivent les sujets soumis à la loi des «Tables», ces codes rythmant leur vie: «Tous les matins, avec une exactitude de machines, à la même heure et à la même minute, nous, des millions, nous nous levons comme un seul numéro. Nous commençons notre travail et le finissons avec le même ensemble».

Le seul idéal: «Rien n’arrivera plus». Le seul péché, c’est d’être original, car c’est détruire le fondement de la société nouvelle: l’égalité, condition de l’éternité du néant.

Il arrive un drame: on découvre que D.5O3 est malade: « Ca va mal, lui dit le médecin. Il s’est formé une âme en vous». La conscience personnelle est une maladie et une maladie si grave qu’elle ne peut être éradiquée que par une opération chirurgicale. En attendant cette intervention, l’ingénieur rencontre I.33O à la Maison Antique, sorte de fragment du vieux monde oublié, «le monde déraisonnable et informe des arbres, des oiseaux, des animaux…». Lors de la fête du Jour de l’Unanimité, il n’en courbera pas moins la tête sous le joug du «Numéro des Numéros», ce Bienfaiteur qui lui ordonnera l’opération décisive, celle qui le débarrassera des quelques gouttes de «sang solaire et sylvestre» qui lui venaient des temps anciens. Il va redevenir comme tous les autres.

Une telle contre-utopie ne pouvait qu’attirer la fureur des autorités soviétiques. En 1931, Zamiatine écrit à Staline pour lui demander l’autorisation d’émigrer, sans perdre sa nationalité pour autant. Il part pour Prague puis pour Paris, où il meurt dans la misère et l’oubli le 10 mars 1937, ayant conscience de faire partie de la grande confrérie des hérétiques: «Seuls les hérétiques découvrent des horizons nouveaux dans la science, dans l’art, dans la vie sociale; seuls les hérétiques, rejetant le présent au nom de l’avenir, sont l’éternel ferment de la vie et assurent l’infini mouvement en avant de la vie».

* * *

(National-Hebdo n. 1126 – 16-22 fevrier 2006).

Houellebecq and the narrow, very liberal culture of nationalism in America

Houellebecq and the narrow, very liberal culture of nationalism in America

by Graham Lister

Ex: http://majorityrights.com/

michel-houellebecq.jpgIt is my opinion that Michel Houellebecq should be on the reading list of any committed non-liberal - assuming, of course, this paragon of nationalist virtue is interested in culture. And I think people who are seriously interested in understanding the grotesque spectacle of post-modern, ultra-liberal, hyper-modernity should be so interested. Cultural values are at the core of self-conception and define the contours of the political imagination.

The malaise facing the West goes far deeper than PeeCee and multiculturalism, even if they can be regarded as the most egregious symptoms of our total embrace of liberalism (that is, liberalism as the foundational paradigm for politics, culture, economics et al, rather than a secondary “corrective” ideology which is how classical liberalism arose).

Unfortunately no-one has a positive agenda to rebalance the West upon a sustainable course. There are of course some excellent critiques of the problems but, as yet, no really credible, putative solution has coalesced into a substantive form.

A comments elsewhere on the blog mentioned the spurning of Houellebecq, and I want to return to that. It strikes me that American nationalists in particular have a very narrow range of “cultural resources” that they bring to their politics. This also is true of many ‘nationalists’ across the board. How many times have the virtues of institutional religion (typically in the ‘Jesusland’ style) been offered as the “solution”, or indeed some bizarre “new” version of fascism offered up? Pardon the paradox but both are deeply trivial non-answers (for rather obvious reasons). The exhaustion of the already exiguous political and cultural imagination of nationalists is palpable (neo-Nazi techno anyone??? - Jesus wept). There is, sadly, a lack of genuine radicalism or innovative thought – in the true sense of thinking about these issues both deeply and widely, and in being ruthless in the analysis of old assumptions and outdated or discredited shibboleths.

Returning to Houellebecq, he is deeply anti-American in outlook, and this animosity is not without very good reason. It seems that, in general, Americans - nationalists often included - completely fail to understand that their own nation is the most profoundly liberal nation in history. America was conceived as an inorganic “social experiment” in terms of Enlightenment-derived individual liberty. Individualistic liberalism is the true American ideology/religion. To be sure, it is not the only theme in American life but the others have been peripheral to the cardinal (liberal) impetus animating American culture and society. I have encountered very few American non-liberals (a Hayekian liberal who thinks he is a conservative is still a sub-species of the liberal genus). The axiomatic and defining role of liberal philosophy in American society is something that the overwhelming mass of American people, even self-described conservatives and nationalists, have a very hard time understanding. Collectively, America has drunk from that particular (liberal) well more deeply, and for longer, than any European society.

Of course, all of the West has caught the liberal disease which is deeply corrosive to the collective well-being of ordinary Europeans – truly, we are Voltaire’s bastards. To be sustainable, any society must balance the collective interests - those unifying forces that build cohesion and social capital - and the legitimate individual impulses that invariably tend to differentiation and fragmentation. Equally, a balance must exist between the interests and desires of the present generation and those to whom we will bequeath our collective life and national community. That is why post-liberal politics is actually the “radical centre”. It is a fulcrum conceptualised, for me, in more Aristotelian terms. It is not simply the centre as conceived in the conventional political spectrum, which presently represents only relative variations of liberal political philosophy.

A final thought on American nationalist thinking. I note that the ideal of white Zion has been floated on the blog. Nothing ... nothing illustrates the difference being the inorganic, propositional societies of the New World and the organic ones of “old” Europeans. The idea that whites should move to one place is the ultimate in white-flight fantasies, and is a council of despair. No European patriot could possibly think that abandoning our ancestral homelands represents anything other than the nadir of complete and humiliating defeat. 

Why should the British tribes (the Anglos and the Celts) give up our homelands? When I am in the beautiful Highlands of Scotland I reflect on all those generations that lived in this land before me and bequeathed it to us, and I feel deeply connected to the past. What right do we have to surrender our inheritance? Do we really want to run off like cowards scared into self-destruction when faced by some uppity Africans and Pakistanis? Our American friends must try to solve their own problems in a way they judge is appropriate to their situation. However as a European patriot, I for one, will never surrender – anything else is little short of traitorous.

P.S. So we have Houellebecq as a dissector of liberal cultural values, and I would also suggest Ballard and Coetzee in this regard also. But who else might be on the “contemporary literature” reading list for the by no means narrow-minded non-liberal?

Dans le monde, l’obésité tue plus que la faim

Dans le monde, l’obésité tue plus que la faim

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

D’après le rapport annuel de la Fédération internationale de la Croix-Rouge, il y a plus de personnes obèses dans le monde que de personnes souffrant de malnutrition. Une constatation qui soulève la question de l’accessibilité aux denrées alimentaires d’une part, et celle du déséquilibre alimentaire d’autre part.

Le monde compte désormais plus d’obèses que de personnes souffrant de malnutrition mais le poids des privations augmente dans un contexte de crise alimentaire croissante, a mis en garde la Fédération internationale de la Croix-Rouge dans un rapport publié jeudi à New Delhi.

L’organisme humanitaire basé à Genève a centré son rapport annuel sur les catastrophes dans le monde sur les problèmes de nutrition en soulignant la disparité entre riches et pauvres ainsi que la récente envolée des prix. Selon les statistiques de la Croix-Rouge, 1,5 milliard de personnes souffraient d’obésité dans le monde en 2010 tandis que 925 millions d’autres souffraient de malnutrition.

« Si la libre interaction du marché a abouti à une situation où 15 % de l’humanité a faim tandis que 20 % est en surpoids, il y a quelque chose qui n’a pas marché quelque part », a résumé le secrétaire général Bekele Geleta, cité dans un communiqué.

 

Le directeur de la Croix-Rouge pour la région Asie-Pacifique, Jagan Chapagain, a qualifié ces statistiques « de scandale à double tranchant », lors d’une conférence de presse dans la capitale indienne. Il a souligné que « les excès de l’alimentation tuent aujourd’hui plus que la faim ».

En 2011, les prix des denrées alimentaires ont flambé

Selon lui, le problème de la faim n’est pas dû à une pénurie de nourriture dans le monde mais à une mauvaise distribution, au gâchis et à une hausse des prix qui rend les denrées alimentaires moins accessibles. Les prix des denrées alimentaires ont flambé en 2011 à l’échelle mondiale, faisant craindre une crise alimentaire similaire à celle de 2008 qui avait provoqué des émeutes et une instabilité politique dans de nombreux pays.

La hausse des prix alimentaires, que la Croix-Rouge attribue entre autres facteurs à la spéculation sur le marché des matières premières et au changement climatique, a été perçue comme l’un des éléments déclencheurs des mouvements de protestation populaire au Mahgreb et au Moyen-Orient cette année.

« Un nouveau cycle d’inflation [...] plonge un grand nombre de personnes parmi les plus pauvres au monde dans une plus grande pauvreté et dans des situations de grave malnutrition », a dénoncé l’organisation.

Futura Sciences

Alexandre Soljénitsyne sur "Apostrophes" - 11 avril 1975

Alexandre Soljénitsyne sur "Apostrophes" - 11 avril 1975

lundi, 03 octobre 2011

La Chine veut y voir plus clair avant d’aider la zone euro

La Chine veut y voir plus clair avant d’aider la zone euro

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

La Chine ne peut prêter assistance aux pays lourdement endettés de la zone euro sans avoir un aperçu clair des solutions au problème de la dette souveraine, a déclaré jeudi le président du fonds souverain chinois CIC.

Jin Liqun, président du conseil de surveillance de China Investment Corporation (CIC) qui gère un actif de l’ordre de 230 milliards de dollars, a également jugé que l’Europe devait supprimer les obstacles aux flux d’investissement et commerciaux en provenance de Chine et d’autres pays à forte croissance.

« Nous sommes en Chine préoccupés par la façon dont la situation évolue dans la zone euro. La Chine ne peut apporter son soutien les yeux fermés. On ne peut attendre de la Chine qu’elle achète des instruments à haut risque de la zone euro sans avoir un aperçu clair des programmes de gestion de la dette.« 

« Les pays de l’Union européenne jouissent encore d’un avantage compétitif dans bien des domaines, comme la science et la technologie, la fabrication industrielle et les produits de luxe (..) Avec le temps, les économies de l’UE se tireront d’affaire ; nous sommes optimistes pour leurs perspectives.« 

Les épargnants chinois boudent les banques

 

On pouvait le redouter en Europe… mais c’est en Chine que cela se passe. Selon la presse officielle, les quatre plus grandes banques commerciales chinoises voient les épargnants se tourner vers d’autres alternatives – telles que particuliers et entreprises privées – pour déposer leur argent, poussés en cela par une inflation élevée et des taux d’intérêt faibles.

Selon le Zhongguo Zhengjuan Bao (Journal des valeurs mobilières de Chine), les dépôts de l’Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), de la China Construction Bank (CCB), de la Bank of China et de l’Agricultural Bank of China (ABC) ont régressé de 420 milliards de yuans (48,6 milliards d’euros) durant les 15 premiers jours de septembre. Le quotidien économique affirme par ailleurs qu’une grande partie des fonds ont été placés sur un marché du crédit parallèle.

Si particuliers et des entreprises ne sont certes pas dotés de statut d’établissement bancaire, ils offrent néanmoins des rémunérations environ dix fois plus élevées que celles des dépôts bancaires. Rappelons que la hausse des prix à la consommation s’est élevée à 6,2% au mois d’août, alors que la rémunération des dépôts à un an n’est que de 3,5%. Au final, les épargnants perdent donc du pouvoir d’achat en plaçant leur argent en banque.

Précisons par ailleurs que début septembre, l’agence de notation Fitch a indiqué  qu’elle pourrait baisser la note souveraine de la Chine dans les deux prochaines années. Raisons invoquées : les lourdes créances du secteur bancaire chinois, ce dernier ayant massivement octroyé des crédits ces derniers mois.

Investir & Le Blog Finance

La Turquie demeure l’ “homme malade du Bosphore”

 Richard MELISCH:

La Turquie demeure l’ “homme malade du Bosphore”

Analyse des rapports entre la Turquie et le monde arabe et entre la Turquie et Israël

Depuis les pentes de l’Atlas jusqu’aux rivages de l’Océan Indien, de l’Europe centrale jusqu’à la première cataracte du Nil et jusqu’aux littoraux de la Caspienne et de la Mer Rouge, toutes les traditions, que ce soient celles des Arabes ou des Berbères, des Kurdes ou des Arméniens, des Grecs ou des Hongrois, des Serbes ou des Autrichiens, parlent de raids turcs ou de rafles d’esclaves pendant les cinq ou six siècles qu’a duré la terrible domination ottomane. Les oppresseurs turcs suscitaient rejet et horreur, au point que lorsqu’éclate la première guerre mondiale et que le Sultan Mehmet V, calife des musulmans, appelle à la guerre sainte contre les puissances de l’Entente, aucun peuple ou tribu du monde musulman sous domination française ou britannique, que ce soit en Afrique ou en Inde, ne se déclare prêt à se joindre à une djihad sous l’égide turque. Au contraire: la plupart des cheiks arabes et des princes musulmans se sont rangés derrière les Britanniques (qui, bien entendu, ont promis et donné subsides et formulé moults promesses).

En 1919, après que les vainqueurs de la première guerre mondiale soient parvenus à imposer aux Allemands, aux Autrichiens et aux Hongrois vaincus les clauses scandaleuses des “Diktate” de Versailles, de Saint Germain et du Trianon, ce fut le tour des Turcs à Sèvres un an plus tard. Les conditions imposées à la Turquie étaient si inacceptables qu’un mouvement nationaliste turc, sous la houlette de Mustafa Kemal, a pu appeler la population à la révolte et à la résistance. Kemal a réussi à rassembler derrière sa personne les restes de l’armée ottomane et, pendant l’été 1921, à arrêter et à repousser la puissante offensive grecque en direction d’Ankara. En 1923, Kemal devint le premier Président de la République turque. En 1924, il put signer à Lausanne un traité de paix favorable à son pays. Le successeur de Kemal, Inönü, a réussi, pour sa part, à maintenir la Turquie hors du second conflit mondial, grâce à une magistrale et habile politique d’équilibre entre les puissances occidentales, l’Union Soviétique et le Troisième Reich.

N’importe quel touriste qui visiterait les pays arabes du Machrek ou du Maghreb pourrait admirer les monuments prestigieux construits jadis par les Anciens Egyptiens, les Phéniciens, les Babyloniens, les Grecs ou les Byzantins mais chercherait en vain les témoignages tangibles de la culture turque... alors que les Turcs ont dominé souverainement ces pays du 14ème au 20ème siècle. La mémoire vive de tous les peuples de la région retient en revanche l’oppression et l’exploitation qu’ils ont subies par la volonté des pachas ottomans et par l’arbitraire des sultans auxquels ils ont été soumis pendant plusieurs générations.

Ces mauvais souvenirs légués par l’histoire font en sorte, aujourd’hui, que les anciennes colonies ottomanes, devenues des Etats arabes souverains, ne prêtent finalement qu’une oreille assez inattentive aux chants de sirène que profèrent les dirigeants turcs actuels, qui leur promettent d’avantageuses alliances. A cela s’ajoute qu’au ballast de l’histoire, s’ajoute un nouveau ballast:

-          La Syrie réclame aux Turcs le retour de la province d’Hatay, avec le port d’Iskenderun (Alexandrette) et la ville d’Antakya (l’antique Antioche), qu’elle avait dû céder à la Turquie à l’époque du mandat français, en 1939. La France avait cédé cette province arabe/syrienne contre la promesse turque de ne pas se ranger derrière le Troisième Reich pendant la guerre.

-          Les Etats arabes, surtout les pays qui se trouvent en état de guerre permanente avec Israël, comme la Syrie, le Liban, l’Egypte ainsi que le mouvement de libération de la Palestine, n’oublieront jamais que la Turquie, membre de l’OTAN, est restée neutre (au mieux) au cours de quatre guerres israélo-arabes dans la région, mais, si l’occasion s’était présentée, aurait été tout aussi prête à se tenir aux côtés d’Israël. En 1996, la Turquie a signé un traité d’alliance avec Israël. Et, lorsque, la même année, les troupes de Tsahal entrèrent une nouvelle fois en territoire libanais, les Turcs organisaient des grandes manoeuvres le long de la frontière syrienne, afin de clouer au Nord les régiments de Damas.

-          Les Irakiens, qui, comme on le sait, ont été “libérés” par les Américains, n’oublieront jamais que les Turcs ont cherché l’appui américain pour obtenir la sécession des provinces du Nord de l’Irak autour des régions pétrolifères de Kirkouk et Mossoul. Les Turcs espéraient faire de ces provinces kurdes de l’Irak un Etat kurde “indépendant et souverain”, qui aurait eu la bénédiction de Washington et d’Ankara. De cette façon, les Turcs auraient pu devenir indirectement une puissance pétrolière, entrer dans le club du “Big Oil” et, par la même occasion, refouler vers cette nouvelle république “souveraine” kurde, les révoltés kurdes d’Anatolie orientale, que les autorités d’Ankara baptisent “Turcs des Montagnes”.

-          Plus de 70% des entreprises agricoles syriennes et irakiennes dépendent des barrages anatoliens (sur territoire turc) que les autorités d’Ankara ont construits sur le cours supérieur des deux fleuves mésopotamiens que sont le Tigre et l’Euphrate. Ces fleuves prennent leur source dans le massif montagneux anatolien. Pour les Syriens comme pour les Irakiens, il est plus qu’évident que les Turcs jouent sur le niveau et le débit des deux fleuves, selon que les positions politiques ou militaires de Damas ou de Bagdad leur conviennent ou leur déplaisent. A plusieurs reprises, les Turcs ont d’ailleurs prétexté de “pannes techniques” pour stopper temporairement l’alimentation en eau. Tout cela constitue pour les Mésopotamiens de dangereux précédents. Leur question est dès lors la suivante: que se passera-t-il si le temps de la mise à sec de nos fleuves dure plus longtemps? La Turquie va-t-elle toujours accorder la quantité convenue de 500 m3 par seconde ou va-t-elle consacrer la bonne eau de ses barrages à l’agriculture et à l’industrie d’Anatolie centrale, dont les besoins ont centuplé?

Tandis que le creuset urbain et métropolitain d’Istanbul était dominé par une “élite”, superficiellement occidentalisée, d’affairistes levantins de tous poils bénéficiant de relais internationaux, 90% du peuple entre Üsküdar et Kisilçakçak demeuraient constitué de pauvres paysans et artisans, restant fidèles au Coran, qui voyaient d’un très mauvais oeil les campagnes de modernisation entreprises par le gouvernement laïque.

L’ “élite” levantine pensait pouvoir recouvrir d’un fin vernis d’européisme la Turquie tout entière au fil des décennies. Mais ce vernis présentait de plus en plus de lézardes et de fissures au fur et à mesure que l’on s’éloignait de la Corne d’Or pour s’enfoncer loin dans les territoires de l’Asie mineure. Au cours des deux dernières décennies, des partis politiques islamistes se sont constitués et ont ainsi contribué à affaiblir les détenteurs du pouvoir qui jouaient aux occidentalisés.

C’est un secret de polichinelle de dire que toute la politique turque, jusqu’à un passé encore fort récent, était entièrement formatée à Washington. Pour les partisans de la globalisation, la Turquie représentait l’un des meilleurs tremplins territoriaux contre les “Etats voyous” qu’étaient l’Irak, la Syrie et l’Iran, d’une part, et l’hegemon régional russe, réveillé, d’autre part. C’est surtout pour cette raison que les Etats-Unis exerçaient une pression constante sur l’UE pour que celle-ci accepte l’adhésion et l’intégration politique et économique de la Turquie, pays musulman dont le territoire se situe à 95% en Asie.

Les Turcs se sont mis à régimber progressivement et à refuser cette inféodation à la politique globalisatrice et ce rôle de vassal au service des Etats-Unis, au fur et à mesure qu’ils se laissaient influencer par les effets de leur renaissance islamique. Ils se sont rappelé leur rôle d’antan, celui d’une puissance hégémonique, à la fois spirituelle et géopolitique.

Dans les années 90 et jusqu’en 2010, les plans GAP (Great Anatolian Projects) avaient été conçus pour faire accéder la Turquie à un âge d’or économique, où un nouveau Jardin d’Eden verrait le jour en Anatolie. Ces projets devaient réduire à néant le retard turc et faire fondre la légende de “l’homme malade du Bosphore”. On allait exporter de l’électricité, des productions industrielles et agricoles, des véhicules automobiles modernes et du matériel pour chemin de fer loin au-delà des frontières turques, vers les pays de l’espace transcaucasien, vers l’Asie centrale pour faire advenir une nouvelle civilisation touranienne, qu’on dominerait sans problème. Hélas, cette grande offensive axée sur l’exportation a échoué lamentablement. Les acheteurs et clients potentiels se sont vite aperçu que la qualité des produits turcs, comparés aux produits européens, laissait à désirer, que leurs prix avaient été gonflés, que les délais de livraison et les garanties n’étaient que rarement respectés. Après cet échec, les Turcs ont essayé de prendre pied sur les marchés très convoités des riches Etats pétroliers du Golfe Persique mais ont subi, là aussi, la même déveine qu’en Asie centrale, et pour les mêmes raisons. Le rêve de faire partie de la “ligue des champions” du “Big Business” mondial s’était évanoui.

En l’an 2000, la Turquie a voulu faire des affaires avec Israël: en échange d’une livraison annuelle de 50 à 100 millions de m3 d’eau potable, les Israéliens devaient s’atteler à moderniser l’arme blindée turque. En mars 2002, le journal turc en langue anglaise, “Daily News” annonçait: “Il y a longtemps déjà que nous parlons avec les Israéliens à propos de la vente d’eau. Ils s’insurgent contre les prix trop élevés. En réalité, ils craignent que nous collaborions avec un autre Etat musulman et ils voudraient avoir l’eau pour rien. Maintenant, ils veulent ajouter à ce contrat six contrats supplémentaires pour la construction de systèmes d’irrigation...”. Cette transaction a elle aussi échoué.

Après la victoire de son parti politique, l’AKP, Recep T. Erdogan est devenu premier ministre en mars 2003; l’islam avait acquis le pouvoir au sein de l’Etat turc. Depuis lors, Ankara a pratiqué une politique étrangère en zigzag, tant et si bien que la Turquie se trouve aujourd’hui entre six chaises, sans avoir trouvé sa place! En effet:

·         le fait que la Turquie soit membre de l’OTAN fait d’elle une sorte de “mouton noir” dans la communauté des Etats musulmans;

·         sa nouvelle politique d’islamisation rigoureuse lui interdit l’accès à l’UE;

·         Moscou n’abandonnera jamais ses visées, désormais pluriséculaires, de contrôler au moins un port en eaux chaudes dans les Dardanelles;

·         en souvenir d’expériences douloureuses, vécues dans le passé, les Arabes n’offriront jamais une place pleine et entière à la Turquie;

·         Israël ne considèrera jamais la Turquie comme un partenaire égal;

·         les positions islamistes, assez tranchées, que prennent Erdogan et l’AKP puis la menace proférée par le premier ministre turc de geler les relations entre la Turquie et l’UE si la république de Chypre assume la présidence de l’UE pendant six mois de juillet à fin décembre 2012 comme le veut la règle de fonctionnement des institutions européennes, lesquelles prévoient un changement de présidence tous les semestres; cette attitude intransigeante exclut définitivement la Turquie de toute adhésion à l’UE;

·         les Etats-Unis, qui ont protégé la Turquie pendant des décennies, ont eux-mêmes besoin d’aide, et d’urgence.

Alors, quo vadis, Osman?

Richard MELISCH.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°38/2011; http://www.zurzeit.at/ ).

A Prophecy for the Future of Europe

A Prophecy for the Future of Europe

By John Morgan

Ex: http://www.counter-currents.com/

 

The 2009 French film A Prophet, directed by Jacques Audiard, is one of the best prison/crime films (it contains elements of both) I have seen in a long time. In its gritty realism, it is a throwback to the greatest prison films of bygone eras. I’m thinking of classics like A Man Escaped, Escape from Alcatraz, Papillon, or even the 1985 Runaway Train.

These disappeared after the Tarantino age was ushered in with Reservoir Dogs and Pulp Fiction, and after that, prison and crime films, with their slick, fast-paced cinematography, jumbled morality and glamorous characters, came to resemble long music videos more than dramas. (The 2004 British film Layer Cake is a prime example of this type of film.)

A Prophet, however, shows criminals and prison life as I imagine they are really like: dirty, ugly and unpleasant, inhabited by people who have to be both brutal and cunning just to survive from one day to the next. In this sense, the film is a great success, and that alone would make it worth viewing. Many other people have sung its praises as well, and it won the Grand Prize at the Cannes Film Festival in 2009.

There is another layer to A Prophet, however, and that is primarily what I would like to discuss here. It is also the story of the rise of a criminal mastermind from nothingness to absolute power, similar to the paradigm we’ve seen before in The Godfather films and Scarface. Mixed with this is a none-too-subtle parable about the position of immigrants in France, and, by extension, Europe, in both the present and the future.

Alarm bells should immediately ring when Wikipedia quotes a French interview with director Audiard about the film in which he said that he was “creating icons, images for people who don’t have images in movies, like the Arabs in France,” even though he added to this that it “has nothing to do with [his] vision of society.” I’m sorry, Monsieur Audiard, but I don’t believe that you simply wanted to make a movie about Parisian criminals.

My discussion requires that I give a quick summary of the film’s plot, so if you haven’t seen the film and don’t want to know the story before doing so, turn back now. The film begins as 19-year-old Arab Malik El Djebena is being thrown into a prison in Paris. The prison is run by two gangs of inmates: one consisting of the Muslims; and the other, which is much more successful and wealthy, run by Cesar Luciani, a Corsican crime boss who is still running his empire from inside the prison, along with his Corsican cohorts.

Malik, weak and defenseless, is at first easy prey, and he is attacked and robbed by fellow Muslims shortly after his arrival. Typically, the Corsicans will have nothing to do with the Arabs, but an Arab prisoner arrives who they know intends to testify against them. Not having any allies in the Muslim section of the prison, they recruit Malik by offering to give him protection in exchange for murdering the witness.

Malik carries out the assassination, and thereafter becomes a servant to the Corsicans, who protect him but treat him with contempt and hold him at a distance. At the same time, the other Muslims regard Malik as a traitor for working with them, and as a result he is kept safe but isolated.

This situation continues for some time until most of the Corsicans are freed, leaving Cesar with only a handful of followers. After this he is forced to rely to a much greater extent on Malik, but gives him occasional, brutal reminders not to think that he can live without Cesar’s continued protection. Still, Malik’s life begins to improve considerably, and he is able to have many goods brought to his cell from the outside, including White prostitutes. Eventually, because of his good behavior in the eyes of the prison authorities, he is allowed to begin taking day-long leaves out of the prison, and Cesar uses him as a messenger to negotiate deals with his own bosses in Paris, becoming even more indispensable to him.

Meanwhile, Malik finally befriends one of the Muslim prisoners, Ryad, who finishes his sentence and helps Malik, in spite of Cesar’s threats, to set up a hashish smuggling operation which begins to win Malik contacts among the Muslim inmates. We later learn that Ryad is dying of cancer, but he continues to help Malik to build his network in return for Malik’s promise that he will care for Ryad’s wife and family after he dies.

Malik continues to become more and more important to Cesar’s operations, and simultaneously begins to win the respect of the Muslim gang leaders both inside and outside the prison, as they recognize that Malik occupies a unique position, being the only person to straddle both sides of the underworld. Things come to a climax when Cesar, suspecting that his Italian boss is plotting against him, asks Malik to arrange for the Don’s assassination during one of his leaves outside the prison.

Malik agrees, and initially the Arabs and the Corsicans plan to carry out the attack together, but the two groups despise each other and cannot cooperate. On the day of the attack, Malik deserts the Corsicans, and he and Ryad successfully carry out the hit on their own. Knowing that the remaining Corsicans in the prison will now turn on each other, Malik deliberately returns from his leave late and is thrown into solitary confinement – for forty days and forty nights. By the time he emerges, all of the Corsicans apart from Cesar himself have either been killed or sent to other prisons.

In the last part of the film, Malik is returned to the prison population, and we see him come out into the yard, which has traditionally been split between the Corsicans and the Muslims, only now, Cesar sits by himself. Malik is welcomed by the Muslims as their new leader, and he takes his place at the center of their group.

Cesar signals for Malik to come and speak with him, but Malik ignores him. Getting desperate, Cesar finally attempts to cross over to the Muslim side, but some of them stop him and beat him up before he can reach Malik. Realizing he has lost, Cesar staggers back to his side of the yard.

Shortly thereafter, Malik completes his sentence, and on the day he is released, he is met by Ryad’s wife and children. As he walks home with them, we see several vehicles pull up behind them, discreetly keeping their distance, and we realize that it is Malik’s new security detail. The film ends, the transfer of power now complete.

The subtext of this story should be easy to read without much analysis. If we view the prison as a microcosm of Europe, Cesar and the Corsicans represent the White European establishment, while Malik and the other Muslims represent the disenfranchised immigrants. Malik suffers repeated humiliation at the hands of the Whites, and even does their dirty work, but he is really just biding his time. He slowly builds his power base, and after he gains their trust, he uses it against them, and manages to displace them in the prison that formerly belonged to them.

There is even a giveaway line in the middle of the film, when Cesar remarks to Malik that at one time the Whites were in the majority in the prison, but that they are rapidly becoming outnumbered by the Muslims. Indeed, if present trends continue, the story of A Prophet is very likely going to be the story of Europe in the twenty-first century. Muslim immigrants will tolerate the system as long as they have to, but as soon as they have the strength and are in a position to do so, they will surely shove their hosts aside and suck whatever remains of Europe dry, leaving the descendants of the original inhabitants of Europe to simply watch and mourn while it happens – those who don’t switch sides, that is.

As Greg Johnson has expressed it, the new masters of Islamic Europe will be like teenagers who steal a car: they’ll take it for a joy ride, drive it until it crashes, and then move on to the next car. Why? Because, fundamentally, it’s not theirs. Why should they be concerned with what happens to the culture of Homer, Goethe, and Baudelaire?

While it is very possible that this tale was born from the imaginations of ethnomasochistic French liberals, I don’t find much in this parable with which to disagree. Whatever their motivations, the filmmakers have caught the essential truth of what is happening in Europe today.

It is worth noting that one of the measures of Malik’s success is his screwing of White whores, and there is also a quick shot of a White woman embracing a Black man on a Paris street during one of Malik’s leaves. The ability of non-Whites to dominate White women through sex, thus robbing us of future progeny which we can call our own, is among the trophies of their success, as we’ve been seeing for a long time in our own country.

And, interestingly, it is not any of the Muslims who deliver the death blow to the White power base in the prison. Rather, the Whites do themselves in, rather as we have seen continuously among the European nations over the past century. Non-Whites will just need to step in once the Whites have finished killing themselves off.

Similarly, in the film, the process begins when Cesar admits an outsider to serve his own purposes, believing that he can keep him under control, just as the elites of the United States and Europe began to admit non-White immigrants in large numbers out of economic expediency and with little thought that the future might bring something altogether different from what they imagined. So, again, I challenge Audiard’s claim that his film has nothing to say about European society. Furthermore, this film could easily be remade in America with a Latino in the main role, and the message would remain the same.

One criticism the film has received from some quarters is in its treatment of Islam, and in particular the references to Malik as a prophet. I myself, given the film’s title, had assumed that eventually, Malik was going to undergo some sort of religious awakening, but it never happens. At no point in the film does he evince any interest whatsoever in his Muslim heritage.

We get occasional glimpses of more devout Muslim inmates in the background, and at one point Malik brings some of his hashish profits to a mosque (only because he didn’t think it was worth the risk to keep it himself, we learn). On another occasion, high on heroin, he sees another inmate spinning in the style of the whirling dervishes and chanting the names of Allah, and imitates him, working himself into ecstasy. But it never goes beyond this, and Malik’s actions could hardly be described as those of a good Muslim.

Still, the film draws a number of deliberate parallels between Malik and the lives of the Prophets of Islam. Malik, we learn, is illiterate, just as Muhammad was. Malik is kept in solitary confinement for forty days and nights, just as Moses and Jesus had fasted and prayed for the same length of time in isolation before being granted divine revelations. Muhammad also received many revelations through dreams, and Malik himself has a dream of deer running across a road. When he is in a car driving through a forest with a Muslim gang leader, he recognizes the area from his dream and warns the driver seconds before he hits a deer, henceforth becoming known as “a prophet.”

But if he’s not a religious leader, in what way is Malik a prophet? Is it really just a tasteless joke, as some critics have claimed?

I would say no, and the reasons for this have to do with my own views on Muslim immigration into Europe, and not Muslim immigration into the United States, I hasten to add, which I do not view as a threat of the same order. Many Rightists conflate Muslim immigration into Europe and America as if they are the same thing, but the fact is, they are not. The truth is that Muslims in the United States comprise less than 1% of the population, while Hispanics account for over 16%, and they are coming into the country at a much faster rate, both legally and illegally, than Muslim immigrants are. This is beside the fact that the majority of Muslims in Europe are poor and uneducated, while Muslims generally come to the United States to receive education and enter the middle class. The situations are simply not comparable. So, personally, I think those who believe that we have to protect ourselves from shariah law before it overtakes America, and who are trying to pass legislation to this effect, are wasting their time. The threat of immigration to America is real, but comes from different sources.

As a traditionalist, I respect Islam in its genuine forms, primarily Sufism, as a manifestation of the supreme, metaphysical truth. Unlike many of my political colleagues, my own problem with Muslim immigration has little to do with the religion itself, and I think A Prophet successfully illustrates my own thoughts on the matter.

There are some traditionalists, particularly followers of the teachings of René Guénon or Frithjof Schuon who have converted to Islam themselves, who view Muslim immigration into Europe as a positive thing, since they believe that Europe, having lost its own sacred traditions, will be resacralized by being reintegrated into a spiritual culture, regardless of the fact that it is a foreign tradition.

Even Ahmed Huber, the Swiss German banker who, rather like Malik, occupied a unique place where the worlds of Islamic fundamentalism and the European Right met, contended that, eventually, Muslim immigration into Europe would give rise to a unique form of “European Islam.” Muslim scholars, including the Scots convert Shaykh Abdalqadir as-Sufi and the Swiss Egyptian Tariq Ramadan, have likewise predicted the rise of such a thing.

On the surface, this might seem like a good idea, since it is undeniable that Europe is in desperate need of a return to spirituality. Unlike Guénon or Schuon, however, I believe that a religion has to be connected to one’s racial and cultural makeup, and the mere fact of a system of beliefs being associated with the Primordial Tradition is insufficient by itself. A “European” Islam would remain as inherently anti-European, no matter how many concessions it makes, as Christianity has always been, and surely its impact would be just as destructive as the last attempt to alter the spiritual foundations of our people was.

However, even this is not the main issue for me. The fact is, as we see in A Prophet, the culture of the majority of Muslims in Europe is not the high-minded Sufi Islam of Martin Lings or Seyyed Hossein Nasr (two prominent contemporary traditionalists). Mostly, it does not even rise to the purely exoteric, black-and-white level of political Islamism.

The culture of Muslims in Europe is a ghetto culture, a culture of the lowest form of materialism, which is the only thing that can emerge from generation after generation of poverty, ignorance, resentment, and petty violence, all the while being encouraged in this by their cheerleaders among the ethnomasochistic liberal elites. It is no more “Islamic” in the true sense than the culture of urban Blacks in America is reflective of African culture.

There will be no restoration of spirituality or traditional values, European or Muslim. What I imagine would emerge from their triumph would be something like the city of Detroit over the past half-century, in which the underclass came to power only to set about stripping down and selling off anything of value with no thought for the future, quickly reducing the entire area into a depressing wasteland that is beyond recovery, and bearing only the faintest traces of having once been something better.

This is the true prophecy that Malik offers us: a vision of the brutal rise of a criminal-minded underclass which is interested in nothing but its own survival and material enrichment, and one which will have little regard for the welfare of its former overlords. I do not blame immigrant populations for being this way. They come to the West to seek a better life, which is only natural, and it cannot be denied that their lives here have been rough and humiliating.

However, we cannot let understanding of their plight to any degree lessen our resolve to protect what is rightfully ours. As John Michell once wrote, every people is given a space in which to realize itself. Europe, at least for the time being, still has its space, and the Muslims have theirs (apart from Palestine). There should be no shame in asserting ourselves, even though many of us, under the influence of negative and culture-destroying ideologies, have come to feel shame about it.

Therefore it remains to be seen if Europe will actually resign itself to having reached the end of its natural life cycle, or if it still retains enough vitality to bring about a restoration of some sort. But the hour is getting late, and there is much to be done. And Malik and his cohorts are already dreaming of their prophecy with their eyes wide open.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/09/a-prophecy-for-the-future-of-europe/

Hergé, notre copain

Hergé, notre copain





Il neopaganesimo di Otto Rahn

Il neopaganesimo di Otto Rahn

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Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

Otto Rahn (Michelstadt, 18 febbraio 1904 – Söll, 13 marzo 1939)

Otto Rahn (Michelstadt, 18 febbraio 1904 – Söll, 13 marzo 1939)

Il caso di Otto Rahn è ormai noto: è la storia di un giovane romantico, che insegue un sogno. Un giorno entra in contatto con un potere sensibile al mito – il Terzo Reich -, che lo lancia e lo valorizza: ciò che presto lo porta a credersi una specie di nuovo cavaliere templare. Il mito del Graal, quello di una società di puri e di idealisti, di un regno dello spirito, popolava il suo immaginario. Certo del legame storico tra l’eresia dei Catari e la poesia dei trovatori medievali, l’una è l’altra viste come sopravvivenza pagana sotto la scorza del cristianesimo ufficiale, Rahn si convinse che il fulcro di questa cultura si fosse trovato un tempo nel castello provenzale di Montségur, alle pendici dei Pirenei. Proprio il luogo dove, nel 1244, avvenne il finale sterminio dei Catari da parte della Chiesa. In questa zona, intorno al 1929, Rahn svolse ricerce, percorse grotte e camminamenti, rintracciò graffiti e interpretò simboli arcani. Alla fine raccolse il tutto e scrisse il celebre libro Crociata contro il Graal, pubblicato nel 1933. L’incontro fatale con Himmler, anch’egli interessato alla storia delle eresie e all’universo dei simboli pre-cristiani, il pronto arruolamento e la rapida ascesa nelle SS, portarono però Rahn a inciampare nel suo piccolo-grande segreto. Sembra infatti che una mal vissuta omosessualità sia stata all’origine delle sue dimissioni dall’Ordine Nero nel 1938 e infine del suo suicidio, avvenuto per congelamento tra le montagne del Tirolo, nel marzo del 1939. Rahn rimase vittima di un trauma, per esser stato coinvolto in un piccolo scandalo omoerotico? Non resse il clima ideologico delle SS? Venne forse spinto a quel gesto? O ci arrivò da solo, per evitare l’isolamento sociale e magari la persecuzione?

A queste domande cerca di fornire riposta un testo molto buono, da poco tradotto in italiano dalle Edizioni Settimo Sigillo: Otto Rahn e la ricerca del Graal. Biografia e fonti, di Hans-Jürgen Lange. Diciamo subito che questo libro, a differenza di altri usciti anni fa sul medesimo argomento, si segnala per serietà e credibilità storiografica. Una volta tanto, la materia viene lavorata non dal dilettante, ma dallo studioso. E a parlare non sono le sparate a sensazione, ma i documenti. Lange infatti dedica un’intera sezione del suo libro all’interessante e in gran parte inedita documentazione rinvenuta in vari archivi tedeschi. Eloquente quella relativa alla corrispondenza tra Rahn e lo scrittore Albert Rausch prima del 1933, in cui, insieme alla passione per il santo Graal, traspaiono chiari cenni all’omosessualità del giovane intellettuale. Inoltre, viene presentato al lettore italiano un corpus di lettere, appunti, lavori radiofonici, comunicazioni di Rahn con lo studioso Antonin Gadal, con le SS, con Himmler in persona e con Wiligut, il bizzarro collaboratore austriaco del Reichsführer in materia di esoterismo.

L’idea centrale da cui Rahn era tutto pervaso sin giovane era che l’eresia catara fosse un giacimento culturale risalente all’epoca pagana e che nella sua teologia nascondesse rimandi ai saperi sacrali pre-cristiani. Questo assunto, per la verità, è stato da tempo smentito in sede storica e lo stesso Lange non mostra di tenerlo in gran conto. Il catarismo era un’eresia manichea tutta incentrata sul rifiuto del mondo, sul disprezzo del corpo, sulla negazione della fertilità del matrimonio: una teologia cupa, che metteva l’uomo nella disperante condizione di vivere la vita con un senso di ostilità, solo aspirando alla morte liberatrice, ricercata volontariamente nel suicidio rituale chiamato endura. Come si vede, si tratta dell’esatto contrario dell’antico paganesimo, sia il greco-romano che il nordico, che al contrario attribuiva alla bellezza del corpo, alla vita, alla figura umana e alla discendenza nobilitazioni di sacra potenza. Tuttavia, qualcosa di pagano certamente filtrò presso quegli eretici: la loro quasi sicura provenienza orientale – identificata con il “bogomilismo” – unitamente a tratti di neo-platonismo, si intrecciava alla concezione manichea di una costante lotta cosmica tra i principi luminosi del bene e quelli tenebrosi del male. E di queste speculazioni era ricolma l’antica mitologia europea. Tutto preso dall’idea di essere stato eletto dal destino per portare al mondo la sua rivelazione, Rahn si diceva un predestinato. E dall’aver frequentato da ragazzo la zona di Ketzerbach (il “torrente dei Catari”) nei pressi di Marburgo, egli traeva sicuri indizi della sua missione: doveva rivelare ciò che la Chiesa aveva occultato, cioè il legame tra i catari e il paganesimo e quello tra gli eretici e i poeti trovatori del medioevo.

Rahn vedeva in Wolfram von Eschenbach, il famoso poeta cortese autore del Parzival, il terminale di una tradizione che si sarebbe tramandata dai Catari sino in Germania, diventando il patrimonio della cultura europea duecentesca, incentrata sull’asse provenzale-germanico. La stessa etimologia di Wolfram – argomentava Rahn – rimandava a quella di Trencavel, nome di una nobile famiglia della Linguadoca. Attraverso questi sottili legami, insomma, sarebbe avvenuto quel transfert culturale che aveva costruito nel cuore dell’Europa cristiana un’enclave neopagana, alla fine distrutta dalla crociata albigese guidata dalla Chiesa. Non è tanto l’entrare nel merito della questione, che qui ci interessa. La stessa nascita della poesia italiana in Sicilia e in Toscana, del resto, è stata da più parti giudicata come il frutto di legami europei che avevano al loro centro la Provenza, i suoi miti cavallereschi, il perdurare di tradizioni pagane sub specie cristiana. Ciò che interessa è invece verificare che la figura storica di quel singolare ricercatore che fu Rahn ha un suo spessore. Troppo spesso affidato a ricostruzioni improvvisate, infatti, Rahn si presenta come un intellettuale impegnato nella lotta per l’identità europea, ricco di spunti e non di rado affascinante. La sua è piuttosto una metastoria, una cripto-teologia, e non importa molto che venga o meno confermata dai fatti. Egli si muove nell’ambito della cerca mitica. E il mito ha bisogno di un alone di mistero. Lo sforzo di Rahn era quello di uscire dal dogma e di agitare un mito europeo. Di qui la sua rielaborazione della figura di Lucifero, l’angelo caduto, rivalutato ad annunciatore di un mondo buono fatto di luce: «Che cos’è Graal? Graal è la terra della luce, della purezza. Graal è il sogno più profondo dell’anima umana, che dalle angustie terrene aspira alla perfezione immacolata», scrive Lange.

E lo stesso Lange ricorda come, secondo Rahn, il Graal non fosse una coppa, ma piuttosto la pietra lucente che Lucifero recava sulla fronte, simbolo di purezza, di una ricerca che in antico si era espressa con l’immagine del Vello d’oro: qualcosa che solo a pochi eletti toccava in sorte di raggiungere. Rahn sosteneva che fu il trovatore Guiot di Provins a passare a Wolfram il tema di Parzival e quindi a dare vita a questo complesso poetico che sfuggiva alla teologia cristiana, presentandosi come un sapere alternativo. Un sapere arcaicissimo. Lange scrive assai bene che l’origine iranica della saga di Parsifal, intuita da Rahn, è stata recentemente comprovata dagli studiosi: ecco che dunque un concatenamento con il catarismo diverrebbe più credibile, dato che anche a quest’ultimo si danno origini legate all’Oriente. Rahn lavorava dunque su materiali mitici, ma non irrealistici. Tanto bastò per far drizzare le antenne a Himmler, avido di qualunque cosa richiamasse l’idea di “purezza” e di “elezione”, e che come capo delle SS andava setacciando ovunque nel mondo ogni sorta di tradizione arcaica, per vedere se non celasse tracce di antica sapienza ariana. Il contatto fu presto stabilito. Nel marzo del 1936 Rahn viene arruolato nelle SS col grado di Unterscharführer e subito entra nell’entourage di Himmler, per il quale compie ricerche genealogiche. È da notare che Rahn, che oggi spesso viene presentato come “nazista per caso” o peggio niente affatto nazista, ci tenne a far sapere che, quando era in Francia negli anni Venti, aveva compiuto studi che andavano nel senso dell’ideologia nazionalsocialista, prima ancora di sapere che la NSDAP esistesse: presentava se stesso come un precursore. Rahn era amico di Hans Peter des Coudres, curatore della biblioteca del “santuario” nazista di Wewelsburg, era in rapporti stretti con Kurt Eggers, editorialista dello “Schwarze Korps”, la rivista ufficiale delle SS, riceveva favorevoli recensioni da parte di Hermann Keyserling, famoso intellettuale vicino al regime, lavorava fianco a fianco con Wiligut, lo studioso di runologia e ideologo radicale dell’esoterismo nordicista, e alla fine venne promosso a Untersturmführer. Si può dire dunque che fosse perfettamente inserito nel sistema ideologico e di potere del Terzo Reich. Nel 1937 venne degradato per una storia tra omosessuali e temporaneamente spedito a Dachau per “rieducarsi”: doveva semplicemente addestrare le reclute. Presto reintegrato nei ranghi, Rahn entrò in una spirale psicotica. Cominciò a riempirsi di paure e di dubbi, gli cedettero i nervi: «egli stesso sapeva di non essere adeguato alle alte esigenze morali di questo Ordine a causa della sua omosessualità», commenta Lange. Chiese e ottenne le dimissioni dalle SS nel febbraio 1939, e nel marzo fu trovato morto tra i monti tirolesi. Ma nella sua biografia rimangono zone grigie. Non sappiamo veramente come andò il finale.

Ciò che viene chiarito è invece il forte attaccamento di Rahn per il mondo delle SS, in cui vedeva una specie di Ordine neo-medievale che gli appariva ideale per assecondare il suo disegno ideologico. La riedizione del suo libro del 1937 La corte di Lucifero – una sorta di viaggio europeo alla ricerca di testimonianze pagane – venne sollecitata dalle SS ancora nel 1943 in quanto testo ideologicamente importante ed ebbe vasto successo negli ambienti del radicalismo nordicista. E il suo suicidio venne celebrato dalle SS come un esempio di fedeltà nibelungica al senso germanico dell’onore. Lo stesso Karl Wolff, braccio destro di Himmler, vergò l’annuncio mortuario. Lange riporta che qualcuno ha testimoniato, molti anni dopo, che a Rahn fu lasciata la decisione tra il suicidio con onore e il campo di concentramento. Può essere. Pare però discutibile che il regime si volesse sbarazzare di un valido intellettuale ben allineato, solo per una piccola storia omosessuale, facilmente tacitabile. A certi livelli, si sa, le cose si accomodano. Non sarebbe stata la prima volta. Fu lo stesso Ordine Nero a dare disposizione che non si parlasse più delle debolezze di Rahn, ma solo del suo valore di studioso… Per altro, crediamo che le SS avessero i mezzi per mettere a tacere lo scandalo, se mai scandalo ci fu. Probabilmente, si è più vicini al vero se si ipotizza un crollo caratteriale: Rahn era un emotivo, forse – almeno da quanto si legge nella sua corrispondenza – anche un po’ immaturo e insicuro… un carattere diciamo non proprio adattissimo a stare nei ranghi delle SS. Alle quali teneva molto. Lo scrisse lui stesso direttamente a Himmler nel 1937: «Farò di tutto, nello svolgimento dei miei doveri in modo impeccabile… per riscattare, almeno in parte, il mio comportamento lesivo dell’onore delle SS…». Questa frase è una spia: sarà stato proprio la delusione inferta a se stesso e all’Ordine Nero a farlo crollare. E dunque possiamo dirlo: Rahn cercò la morte perchè dovette sentirsi colpevole di aver macchiato la purezza del santo Graal.

* * *

Tratto da Linea del 25 ottobre 2009.

dimanche, 02 octobre 2011

"Der Orgasmus steht rechts, das ist die Schlüsselerfahrung der Postmoderne"

Warum macht man sich eigentlich die Mühe und seziert das Gedankengut eines philosophischen Vielschreibers, wenn eigentlich alles Wesentliche in einem Satz gesagt werden kann.

Im FOCUS-Archiv bin ich auf ein Interview mit Peter Sloterdijk aus dem Jahr 1997 gestoßen, daß als ein Bericht über die Leichtigkeit von metaphorischen Gegenwartsanalysen gelesen werden muß:

FOCUS: Der heutige Sexualstil sei „medikalisiert, versportlicht, diätisch“, haben Sie geschrieben, und: „Der Orgasmus steht rechts, das ist die Schlüsselerfahrung der Postmoderne.“ Warum?

Sloterdijk: Weil Genießen etwas ist, was Menschen extrem privat und idiotisch werden läßt, und ein gewisser idiotischer Privatismus auch im Kern von reaktionärer oder rechter Politik steht. Die Unfähigkeit zur Generosität, die fanatische Entschlossenheit, eine Politik zu betreiben, die den eigenen Vorteil über alles stellt: Das sind Kriterien der ewigen Rechten.

Der Interviewer stellt nun die nachvollziehbare Frage, was dann eigentlich die 68er-Sexrevolution gewesen ist. Oder mit einem Reaktionär gesprochen: “Devise für den jungen Linken: Revolution und Fotze.” (Nicolás Gómez Dávila in: Einsamkeiten)

FOCUS: Was Sie idiotischen Genuß nennen, kann man auch mit dem im Schwange befindlichen Begriff Hedonismus bezeichnen – und das ist ein Hauptschimpfwort der Konservativen, wenn sie gegen die linksliberale Spaßkultur zu Felde ziehen.

Sloterdijk: Man muß hier unterscheiden. Es gab vor langer Zeit einmal einen asketischen Konservatismus, der hinsichtlich seiner sozialen Energie viel potenter war als die sogenannte hedonistische Linke. Es gab eine aus dem alten Adel herkommende Gesinnung, sich für den Staat zu verbrauchen und dabei die eigenen Genußansprüche zurückzustellen. Aber diese Selbstopferkultur ist untergegangen. Im Augenblick führen alle Begründungen von Lebensentwürfen letztendlich in den Selbstgenuß der letzten Menschen. Die Orgasmusdebatte, wenn sie auch skurril anfängt, ist in letzter Instanz sinnvoll, weil sie den Horizont einer projektlosen Gesellschaft beschreibt, die keine Zukunft kennt, sondern nur die Vorspannung auf die nächste Entladung. Die letzten Menschen sind an der Macht.

Oh, Nietzsche also …

FOCUS: Die letzten Menschen haben, laut Nietzsche, das kleine Glück für jedermann erfunden – und das sollen tendenziell Rechte sein?

Sloterdijk: Insofern als die anthropologische Wette der hedonistischen Linken, daß der sexuell und kulinarisch genießende Mensch der sozial nützlichere sei, verloren ist. Die Lebensverbesserung der einzelnen hat keinen Überlauf ins Allgemeine. Die Vermehrung der Privatvergnügen macht die Gesellschaft als ganze nicht froh – auch das war ein Teil der alten linken Utopie. Es entsteht vielmehr eine Frustrationsklassengesellschaft, eine rasende Neidgesellschaft.

Wir lernen: Die hedonistische Frustrationsklassengesellschaft ist gescheitert und trotzdem verbleiben wir in diesem Modus, weil wir keinen Ausweg wissen. Aber der Sloterdijk, der Philosoph, weiß doch sicher einen … Oder doch nicht? Na dann machen wir weiter im Fragebogenstil.

FOCUS: War Ernst Nolte taktlos?

Sloterdijk: Er hat intuitiv exakte Taktlosigkeiten begangen und damit gegen ein linksliberales Kartell verstoßen. Wer überhaupt einen Sinn für die Funktion eines intellektuellen Feldes besitzt, der muß mit Bestürzung beobachten, daß man gegenüber einer Person wie Nolte nicht argumentative, sondern exorzistische Methoden anwendet. Es wäre mir übrigens lieber, man müßte solche Plädoyers für Linke halten statt für Rechtsintellektuelle. Was auf dem Spiel steht, ist die Würde des intellektuellen Feldes im ganzen. Darum müßten jetzt auch die deutschen Intellektuellen eine Amnestie für Toni Negri* fordern!

FOCUS: Würden Sie bitte zu den folgenden Personen je einen Satz sagen: Michael Jackson.

Sloterdijk: Der erste perfekte Mutant. Ich bin von ihm fasziniert, weil er wie noch nie jemand vor ihm es fertiggebracht hat, für eine absolute Lächerlichkeit vergöttert zu werden.

FOCUS: Ernst Jünger.

Sloterdijk: Ich bin bereit, ihn auf einer kalten Ebene bedeutend zu finden.

FOCUS: Joseph Ratzinger.

Sloterdijk: Auf die Gefahr hin, daß das hochmütig klingt: Er gehört zu den Menschen, die mir auf eine bestimmte Art leid tun. Er spielt in einer Komödie mit, wo Männer in Frauenkleidern durch große Gebäude laufen und so tun, als würden sie kochen. Der Priester ist ja ein Koch des Heils, der an einem Tisch steht, ein Gericht zubereitet und einer angeblich hungrigen Menge verabreicht – aber er versteht nie, daß das kein Drei-Sterne-Restaurant ist.

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Les anxiétés anti-européennes de la Turquie

 Andrea PERRONE:

Les anxiétés anti-européennes de la Turquie

Ankara persiste dans sa demande d’adhésion à l’UE mais, simultanément, élève la voix contre Bruxelles et contre Chypre

La Turquie est prête à respecter n’importe quelle décision de l’UE quant à la demande d’adhésion turque, même un “non”, mais le processus des négociations doit être mené jusqu’au bout. Telle est la teneur de la requête formulée récemment à Berlin par le président turc Abdullah Gül, au cours d’une visite de quatre jours en Allemagne, pays où vivent 3,5 millions de personnes d’origine turque, et en présence de son homologue allemand, Christian Wulff. “Nous accepterons de ne pas être membres de l’UE si le peuple d’un seul pays de l’UE le refuse ou considère que la Turquie constituera un poids”, a souligné Gül lors d’une conférence de presse, en présence de Wulff; Gül se référait à l’éventualité d’organiser des référendums nationaux à propos de l’adhésion d’Ankara à l’Union. “Je pense que les débats récents sur l’adhésion ou la non adhésion de la Turquie ne sont pas nécessaires. Avant toute chose, la Turquie doit recevoir la possibilité de mener les négociations jusqu’au bout”, a poursuivi Gül. Ces paroles ont reçu l’accord du président allemand, qui semble avoir pris ses distances par rapport à la Chancelière Merkel, qui demeure ferme dans son opposition claire et nette à toute adhésion turque. Pendant le dîner officiel organisé en l’honneur de son hôte turc, Wulff a affirmé que les négociations en vue d’une adhésion à l’UE doivent être menées de manière plus correcte, plus ouvertes aux espérances turques. “L’UE, elle aussi, doit travailler de manière plus active, afin que le processus d’adhésion puisse progresser, et doit également garantir à ses interlocuteurs turcs une attitude réceptive jusqu’au moment où la Turquie, finalement, aura concrétisé toutes les conditions nécessaires pour entrer dans l’Union”, a souligné le chef de l’Etat allemand.

Madame Merkel, tout comme le chef de l’Elysée Nicolas Sarközy, propose un partenariat privilégié entre l’UE et la Turquie, soit un projet que Gül a défini “difficile à comprendre”, vu que l’Union douanière en vigueur consent déjà des rapports privilégiés. Ankara, en 2005, avait entamé les négociations en vue de l’adhésion après avoir reçu le feu vert unanime des partenaires de l’Union. Mais ces négociations se déroulent au ralenti: seuls treize chapitres sur vingt-cinq ont été abordés. Qui plus est, la Chancelière allemande a exprimé au Président turc ses préoccupations à propos des tensions croissantes entre Ankara et le gouvernement israélien, tiraillements qui ont miné les rapports entre les deux pays du Proche Orient.

Lors de l’entrevue qui eut lieu dans les bureaux de la Chancellerie, les deux parties ont réitéré leurs positions quant à l’entrée de la Turquie dans l’UE et abordé ensuite la question du printemps arabe. Gül a répété publiquement que la Turquie demeurait toujours candidate à devenir membre à part entière de l’UE. Officiellement, l’Allemagne est ouverte à cette éventualité mais le parti de la Chancelière, la CDU, entend offrir aux Turcs une forme différente d’association, c’est-à-dire un partenariat stratégique qui excluerait l’adhésion à plein titre à l’UE. Au cours de la même journée, les interlocuteurs ont abordé aussi les attaques proférées par le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu contre les pays européens, accusés par lui de donner asile aux séparatistes kurdes du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) qui, au départ de l’Europe, continuent à financer des activités terroristes, à procéder à du recrutement, à diffuser de la propagande et à se livrer au trafic d’armes. Cette attaque du chef de la diplomatie turque s’est effectuée à l’occasion d’une conférence sur la lutte internationale contre le terrorisme, qui s’est tenue à New York pendant la 66ème Assemblée générale des Nations-Unies. Davutoglu a expliqué qu’au cours de ces derniers mois, la Turquie a été confrontée à une recrudescence des attaques du PKK, une formation politique, a-t-il ajouté, “qu’Ankara continuera à combattre avec toutes les mesures qui s’avèreront nécessaires”, toutefois dans le respect des principes démocratiques.

Mais les tensions entre Ankara et Bruxelles ne se limitent pas à la question kurde. Il y a aussi les rebondissements dans la question cypriote: Nicosie entend aller de l’avant dans les travaux de prospection, lancés en vue de découvrir des gisements d’hydrocarbures dans la zone économique exclusive de la République de Chypre. Or cette zone d’exclusivité cypriote, les Turcs la réclament pour eux aussi. Un fonctionnaire responsable de l’énergie auprès du département du commerce à Nicosie a confirmé que la firme “Noble Energy”, basée à Houston, a commencé ses explorations en vue de trouver pétrole et gaz au large de la côte méridionale de Chypre. Entretemps, un communiqué, publié sur le site du ministère des affaires étrangères de Nicosie, a répété “que la République de Chypre maintient ses propres droits souverains sur la plateforme continentale en accord avec les lois internationales et aucun autre accord ou aucune décision de la part de la Turquie aura des conséquences sur l’exercice de ces droits”. Et le communiqué souligne: “L’annonce faite par la Turquie constitue un nouvel acte de provocation contraire aux lois internationales”. Ces termes condamnent expressis verbis la décision du gouvernement turc de faire surveiller par des navires de guerre et des avions militaires, prêts à intervenir, les opérations de forage et de sondage que Chypre vient d’entamer en mer. Ces moyens militaires devront en outre défendre le bon déroulement de travaux de même nature que la Turquie commencera très prochainement.

Les tensions actuelles éloignent encore davantage dans le temps le projet de réunifier l’île, divisé en un sud grec-cypriote et un nord colonisé par les Turcs. Ankara a en outre menacé de suspendre les relations avec l’Union Européenne si, l’an prochain, Bruxelles concède à Chypre la présidence des institutions européennes, à laquelle l’île a droit selon le principe de rotation en vigueur. Nous faisons donc face à une ligne politique, délibérément choisie par Ankara, qui contribue à éloigner toujours davantage la Turquie de l’UE. La Turquie a donc bel et bien opté pour une stratégie néo-ottomane visant le contrôle direct et absolu d’Ankara sur toute les zones voisines, au Proche Orient comme en Méditerranée orientale.

Andrea PERRONE;

( a.perrone@rinascita.eu ).

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 21 septembre 2011; http://www.rinascita.eu ).

La fabrique du temps nouveau

« La fabrique du temps nouveau » de Jean de Maillard

 

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Jean de Maillard, inspecteur du travail dans les années 1970 puis magistrat spécialisé dans la criminalité financière, répond dans « La fabrique du temps nouveau » aux questions de Karim Mahmoud-Vintam, éditeur de Temps présent.

Une analyse en profondeur de la mondialisation financière dans ces attendus et ses conséquences.

La fabrique du temps nouveau est une généalogie du néo-libéralisme (que l’auteur ne distingue pas de l’ultralibéralisme ou encore du mondialisme, en tant que système) – replacé dans le temps long de l’Histoire, ce temps long dont Dominique Venner dit qu’il est la seule mesure pertinente de l’évolution des sociétés humaines.

Il est aussi manifestement une autopsie anticipée de l’humanité de l’homme.

Pour Jean de Maillard, le néolibéralisme est en effet une arme de destruction massive de l’ensemble des entités naturelles qui ont porté la conception traditionnelle de la nation, telle que Renan l’a définie dans sa fameuse conférence de 1882 : « Une nation est une âme, un principe spirituel (…) une grande solidarité, constituée par le sentiments de sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore (…) Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation ».

La socialisation horizontale remplace l’héritage et la transmission

 

La société qui émerge est pour Jean de Maillard une société de réseaux, qu’il qualifie également de fractale – par analogie avec ces objets mathématiques dont chaque partie est isomorphe au tout -. Cette société de connexion, façonné par le néolibéralisme, est en rupture radicale avec la société traditionnelle, fondée sur la transmission. « On peut relire les évolutions contemporaines, écrit l’auteur, comme le passage d’une société verticale, intergénérationnelle, reposant sur des institutions qui en quelque sorte évoluent à l’intérieur et transmettent un savoir vivre ensemble, à une socialisation horizontale, reposant sur l’instantanéité de la connexion des réseaux, des individus, des choses, à la place de la mémoire et de la transmission ».

La société d’avant était ainsi celle de l’héritage. De génération en génération, se transmettaient un savoir, une culture, une histoire. Ce qui supposait un socle immémoriel fondé sur la famille, le peuple, l’identité, la langue, la culture, la nation… Depuis l’après-guerre, le travail de sape néo-libéral a substitué à cet ordre qui semblait immuable une société sans mémoire collective et sans racine. Une société qui se veut cosmopolite et non discriminante. Tout individu est ainsi, virtuellement, citoyen du monde, un monde sans frontière ni hiérarchie, du moins en droit et en apparence. Car si aucune barrière ne saurait être reconnue comme pertinente entre les individus qui la compose, ni linguistique, culturelle ou sociale, ni – encore moins – ethnique ou raciale, les inégalités sociales, quant à elles, explosent. [...]

Dictature du devoir de mémoire et du politiquement correct

L’inconscient collectif, précise Jean de Maillard, est l’ensemble des croyances auxquels adhèrent les membres d’une même société. Il s’articule autour de principes réputés transcendants sur lesquels tout questionnement est intempestif, voire scandaleux. [...] Explosion des inégalités et des communautarismes, perte du sens et du lien social, dictature du devoir de mémoire et du politiquement correct, fin de l’espace public comme lieu d’expression d’individus libres, obligation d’absolue transparence, d’absolue équivalence… « Finalement, s’interroge Jean de Maillard, la question n’est-elle pas celle-ci : nous vivons dans une société ouverte, qui a perdu toute unité, et si nous n’avions pas cet inconscient et cet imaginaire pour nous obliger à la supporter [c’est nous qui soulignons], ne risquerions-nous pas de la rejeter avec une telle violence que nous pourrions voir ressurgir de nouveaux pogroms ? ». [...]

De même, fort prudemment, Jean de Maillard rejette toute téléonomie humaine dans la manière dont la convergence néolibérale s’est opérée : « [S]ans qu’il existe une quelconque coordination, et moins encore de volonté ni même de perception de cette complémentarité, tout va se mettre à peu près en même temps, et dans une direction qui va permettre la constitution d’un nouvel ordre logique et cohérent, mais sans lien visible entre toutes ces mutations ». Difficile, à vrai dire, de suivre l’auteur dans ce discours irénique et croire que la mutation néolibérale n’est que le fruit d’une succession de hasards. Chaque avènement d’un « nouvel ordre » mondial est le résultat d’un long travail de groupes de pression au sein des élites dirigeantes.

Les politiques par lesquelles, depuis un demi-siècle, les peuples de la vieille Europe ont été invités à réprimer leur identité profonde et à s’approprier l’impératif du métissage et du multiculturalisme – puissants marqueurs du néolibéralisme en acte – paraissent trop efficaces pour ne pas résulter d’une stratégie mûrement réfléchie de puissants groupes d’intérêt mondiaux. En matière d’idéologie, il ne saurait y avoir de génération spontanée…

La finance internationale réseau sanguin de la mondialisation

Le déclin du capitalisme fordien et la montée du capitalisme financier articule le passage du libéralisme au néolibéralisme, marqué par la financiarisation de l’économie. « La finance internationale est un peu le réseau sanguin de la mondialisation, et peut-être de tout le système économique de la mondialisation », souligne Jean de Maillard. Cette virtualisation des échanges nécessite elle-même une virtualisation des individus. L’auteur évoque à ce propos la réduction de ces derniers au rang de monades leibnitziennes, qui sont autant de noeuds d’un réseau totalement désincarné, au comportement égoïste, versatile et veule : « [L]‘homme post-moderne (…) n’accepte plus que les solidarités qu’il crée lui-même, quitte d’ailleurs à les briser à sa guise si elle ne lui conviennent plus ». Le travail ne crée plus de lien social, car chaque « agent de marché », plongé dans une « démocratie de marché » (Clinton), en concurrence continuelle avec tous les autres, simple « entrepreneur de lui-même » (Schumpeter) doit perpétuellement se réinventer s’il veut rester compétitif sur le marché du travail.

« Virtualisation » des individus, contractualisation et marchandisation des rapports sociaux

Les institutions – famille, école, justice… – qui constituaient autant de matrices de la socialisation, laissent place à une contractualisation des rapports sociaux, en symbiose avec l’essence-même du néolibéralisme. « Aujourd’hui, remarque l’auteur, tout se passe comme si l’enfant avait implicitement passé un contrat avec ses parents : si les parents ne remplissent pas le contrat, un tiers peut juger les parents selon différentes modalités – jugement pénal, jugement civil – et éventuellement leur retirer la garde de l’enfant (…) Aujourd’hui, les justiciables peuvent attaquer la personne du juge en déposant plainte contre lui. Il a perdu sa position transcendante (…)

[L]‘institution scolaire elle-même a banni l’asymétrie du rapport enseignant-enseigné au profit d’une contractualisation de la relation entre le professeur et l’élève, [qu'elle a] marchandisé (…) On pourra en dire de même du rapport entre hommes et femmes (…) l’homme était celui qui assurait le rapport de la famille avec l’extérieur, un rapport dominant certes, mais qui ne plaçait pas pour autant la femme dans un simple état de domination, puisqu’elle était l’élément structurant à l’intérieur de la famille ». La récente introduction de la théorie du genre dans l’enseignement des Sciences de la Vie et de la Terre au lycée est à cet égard symptomatique : cette théorie déconnecte en effet sexe et genre. Si le sexe est un fait de nature, l’appartenance à un genre est, quant à elle, le résultat d’un contrat passé entre l’individu et la société…

Les systèmes de surveillance se substituent au lien social Si l’homme de la post-modernité n’accroche plus son char à la moindre étoile, il désire néanmoins encore quelque chose, du fond de son égoïsme et de sa solitude : la sécurité. D’où l’explosion toute rhétorique des « droits à » (droit au travail, droit à la paresse, droit au logement…, avec ce résultat antinomique que « tous les droits = aucun droit »), et, plus concrètement, de la surveillance. « Ce n’est pas un État totalitaire de surveillance qui se met en place, prévient Jean de Maillard, mais une surveillance généralisée parce que tout le monde a peur de tout le monde. La société post-moderne, c’est la surveillance de tout le monde par tout le monde ». Si, comme l’affirme Jean de Maillard, « la généralisation des systèmes de surveillance [compense] la disparition du lien social », on pourra également remarquer que l’insécurité est une modalité de la bonne gouvernance néo-libérale : des individus qui ont peur sont en effet des individus dociles au système.

L’homme post-moderne, monade néo-libérale, noeud d’un vaste réseau déshumanisé, est profondément athée. Il ne rêve plus non plus de Progrès ni encore moins de Révolution. Cet absolu désenchantement du monde avait été prophétisé par Nietzsche, qui, dans le prologue de son Zarathoustra, décrit l’avènement du dernier des hommes. « Dieu est mort, mais Hegel aussi », ironise Jean de Maillard. On referme son livre avec un fort sentiment de désespérance. Si les analyses de Jean de Maillard sont fondées, les voies par lesquelles l’homo occidentalis pourrait échapper à ce destin annoncé passent nécessairement par l’effondrement du capitalisme financier, un effondrement cataclysmique dont nous pressentons les prémisses, et dont il serait illusoire de croire qu’il sera indolore…

Henri Dubost

Jean de Maillard, La fabrique du temps nouveau – Entretiens sur la civilisation néolibérale, Collection Racines & ruptures, Éditions Temps présent, 2011, 234 pages

Polémia

Francis Bergeron: Qui est Hergé?

Francis Bergeron: Qui est Hergé?



Il collasso delle colonie norvegesi in Groenlandia

Il collasso delle colonie norvegesi in Groenlandia

Autore:

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

Una pagina di storia particolarmente interessante dal punto di vista dell’equilibrio fra società umane e ambiente naturale è quella relativa alla fallita colonizzazione scandinava della Groenlandia, terminata con l’abbandono dei due insediamenti, occidentale (Vestribyggd) e orientale (Eystribyggd), posti, in realtà, entramibi sulla costa occidentale della grande isola, l’uno più a nord, l’altro più a sud, presso il Capo Farewell. A metà strada fra i due esisteva un terzo insediamento, molto più piccolo, che si può chiamare Insediamento medio.

Le fonti storiche scandinave sono incerte e confuse, per cui la fine di queste tre colonie europee, poste letteralmente all’estremità del mondo allora conosciuto, rimane a tutt’oggi avvolta nel mistero. Non sappiamo se vennero distrutte dagli Eschimesi, chiamati Skraeling dai coloni norreni, o se scomparvero per una serie di cause legate ai mutamenti climatici che, fra il 1200 e il 1600, videro in tutto l’emisfero boreale il ritorno di una ‘piccola età dei ghiacci’, come è stata chiamata da alcuni scienziati. Oltre ad impoverire ulteriormente le già magre risorse ambientali, dalle quali dipendeva la sopravvivenza dei coloni, l’espansione dei ghiacci rese assai più difficili le rotte marittime nei mari settentrionali e fece sì, che a poco a poco, cessarono di partire dalla Norvegia le navi che avrebbero dovuto assicurare i collegamenti con quell’estremo avamposto europeo.

Certo è che, abbandonati a se stessi, i coloni norvegesi scomparvero.

Le testimonianze letterarie dicono che gli abitanti dell’insediamento occidentale finirono per abbandonare la religione cristiana, probabilmente per adottare quella degli Eschimesi, con i quali, evidentemente, dovette esservi una fusione, o, quanto meno, un tentativo di convivenza pacifica, dopo una fase certamente cruenta, in cui i due popoli vennero a contatto per la prima volta. Va ricordato, infatti, che il peggioramento delle condizioni climatiche indusse gli Eschimesi a spingersi verso sud, inseguendo la loro preda preferita, la foca, dalla quale dipendevano totalmente (un po’ come gli Indiani del Nord America dipendevano dal bisonte).

Mappa della Groenlandia del XVII secolo

Mappa della Groenlandia del XVII secolo

Quanto all’insediamento orientale, che sopravvisse più a lungo – anche perché era assai più consistente -, le testimonianze archeologiche indicano che gli ultimi norvegesi vennero seppelliti secondo il rito cristiano, indossando i loro migliori abiti; per cui si sarebbe portati a credere che, in quel caso, non vi fu alcuna assimilazione da parte dell’elemento indigeno; della quale, del resto, non v’è traccia neanche dal punto di vista antropologico fra gli Eschimesi o Inuit attuali. Nulla, infatti, indica che le due stirpi si siano mescolate: nessun carattere fisico degli Scandinavi, per quanto sporadico, è osservabile negli Eschimesi odierni.

Sempre le testimonianze archeologiche attestano che l’insediamento occidentale fu occupato dagli Eschimesi a partire dal 1341, per cui la fine della colonia norvegese dovette precedere di pochissimo tale data. Nell’insediamento medio, la presenza eschimese sostituisce quella scandinava dal 1380 circa; e per quello orientale, ciò dovette avvenire nei primissimi anni del 1500. Ma, ripetiamo, non è dato sapere, allo stato attuale delle nostre conoscenze, se gli Eschimesi occuparono i fiordi già abbandonati dai norvegesi, o già spopolati dalla ‘morte bianca’; oppure se li occuparono con la forza, uccidendo gli abitanti fino all’ultimo uomo e, magari, facendo prigionieri un certo numero di ragazzi e ragazze, come è documentato che accadde in alcuni scontri di minore entità, verificatisi nei decenni che precedettero la fine della colonia occidentale.

Sappiamo soltanto che sono stati identificati i resti di numerose fattorie norrene nonché di alcune chiese, a testimonianza del fatto che, ai loro tempi d’oro (se mai ve ne furono), i colonizzatori avevano spiegato notevoli mezzi per creare condizioni di vita che fossero quanto più simili possibile a quelle che avevano lasciato nella loro lontana madrepatria, in Norvegia – e, in minor misura, in Islanda.

Scrive il saggista e scrittore gallese Gwyn Jones, nel suo importante studio Antichi viaggi di scoperta in Islanda, Groenlandia e America, ripubblicato alcuni anni fa dalla Casa editrice Newton Compton (titolo originale: The Norse Atlantic saga. Being the Norse Voyages of Discovery and Settlement to Iceland, Greenland, America, 1964, Oxford University Press; traduzione italiana Giorgio Romano, Milano, Bompiani Editore, 1966, pp. 82-110):

“La colonia di Groenlandia, che va tenuta distinta dallo stato o nazione di Groenlandia, sopravvisse fino all’inizio del secolo XVI, e il modo in cui avvenne la sua fine ha interessato a lungo gli studiosi. La Colonia di Groenlandia era il più remoto avamposto della civiltà europea e la sua fine – su un lontano lido, in un paese quasi dimenticato, in condizioni climatiche che peggioravano e in circostanze assai tetre – è stata considerata da molti la più impressionante tragedia vissuta da un popolo nordico. Essa rimane uno dei problemi insoluti della storia.

“Vediamo oggi, col senno di poi, come tutto, nella colonizzazione norrena in Groenlandia, fosse giocato al suo limite. I colonizzatori sarebbero potuti sopravvivere soltanto se non fosse intervenuto nessun mutamento in peggio. In Islanda l’Europeo del Medioevo aveva rischiato le sue ultime possibilità per vivere al nord, e aveva potuto osar questo senza rinunziare a un sistema di vita scandinavo. L’Islanda si trova all’estremo limite del mondo abitabile; la Groenlandia oltre quel limite. Papa Alessandro VI scriveva nel 1492: «La Chiesa di Gardar è situata alla fine del mondo» e la strada per raggiungerla era infaustamente nota: per mare non minus tempestosissimum quam longissimum. Era pertanto un prerequisito per i groenlandesi – se volevano dominare il destino – possedere un naviglio loro capace di solcare i mari. Ben presto invece non ebbero non ebbero a disposizione né i capitali né il materiale per costruirlo; dopo essersi sottomessi alla Norvegia fu loro esplicitamente vietato di usare navi proprie: e, da allora in poi, le condizioni per la sopravvivenza non dipesero più dalla loro volontà. I cambiamenti politici ed economici all’estero, senza loro colpa né offesa, potevano ormai distruggerli, e la loro negligenza doveva mostrarsi altrettanto letale di un attacco. Secondariamente il loro numero era pericolosamente esiguo: probabilmente non raggiunsero mai le tremila anime. La popolazione dell’Islanda dell’anno 1100 era pressappoco di 80.000 persone. Il fuoco, i ghiacci, le pestilenze e l’abbandono da parte dei norvegesi ridussero questo numero a 47.000 nel 1800: uno sciupio omicida per una razza molto prolifica. La Groenlandia non possedeva una siffatta riserva di umani sacrifici. In terzo luogo: di tutte le comunità europee essa era la più vulnerabile ai cambiamenti climatici. Per gli altri uomini dell’Europa una serie di inverni freddi e di cattive estati è una seccatura e un fastidio; per i groenlandesi rappresentava il suono di una campana a morte. (…)

“Con tutta probabilità il freddo crescente e la maggior aridità dopo il 1200 contribuirono gli eschimesi a recarsi verso sud. Man mano che il ghiaccio andava estendendosi lungo le coste ovest della Groenlandia, anche le foche si diffusero; a loro volta gli Skraeling seguirono le foche, perché ogni aspetto della loro vita dipendeva da questi animali. Trichechi e balene, caribù e orsi, pernici bianche e piccoli pesci erano tutti bene accolti dagli eschimesi, ma alle foche essi erano legati in modo particolare. I norreni si spingevano a nord, alla ricerca di territori di caccia e di legname trasportato dalle correnti; gli eschimesi scendevano a sud inseguendo le foche: il loro incontro era inevitabile. Non sappiamo quanti di questi incontri abbiano lasciato tracce di sangue sulla neve, poiché tanto per i norreni quanto per gli eschimesi la posta era alta, ed essi dovevano ben saperlo. Il futuro sarebbe stato favorevole a quel popolo che sarebbe riuscito ad adattarsi meglio al mutamento del clima. Gli eschimesi, resi autosufficienti dalle foche, ben impellicciati e protetti contro il freddo, con le loro tende per l’estate, le case per l’inverno e i velocissimi caicchi, erano invero mirabilmente attrezzati. I norreni, legati alle abitudini europee sino alla fine, della colonizzazione, attaccati ai greggi, alle mandrie e ai pascoli che andavano scomparendo, non potevano sopravvivere al loro fimbulvetr, a quel lungo, spietato, terribile inverno, il cui avvicinarsi annunciava la fine del loro mondo. (…)

“L’insediamento occidentale ebbe termine nel 1342. Abbiamo scarse prove di come ciò sia avvenuto, e sono inoltre prove discutibili. Gli Annali del vescovo Gisli Oddsson precisano sotto la data di quell’anno che: «Gli abitanti della Groenlandia, di loro spontanea volontà, abbandonarono la vera fede e la religione cristiana, avendo abbandonato il retto sentiero e le virtù fondamentali, e si unirono coi popoli dell’America (ad Americae populos se converterunt). Alcuni considerano anche che la Groenlandia si trova molto vicina alle regioni occidentali del mondo. E da questo derivò che i cristiani rinunciassero ai loro viaggi in Groenlandia». Per il vescovo i ‘popoli dell’America’ erano quasi certamente gli eschimesi, cioè quegli stessi Skraeling che i groenlandesi avevano incontrato molto tempo prima in Marclandia e in Vinlandia; e la sua asserzione dev’essere interpretata come un’indicazione che già nel 1342 si riteneva che i groenlandesi fossero divenuti indigeni per costume e religione. Fu probabilmente per esaminare il carattere e l’estensione di quest’apostasia che un anno prima, nel 1341, il vescovo Hakon di Bergen aveva inviato il prete Ivar Bardarson in una spedizione divenuta poi famosa. (…)

“Si sparse la voce che i norreni stavano ‘convertendosi’ alla fede egli eschimesi e abbandonavano la religione cristiana; si disse che bisognava fare qualcosa a questo proposito. Ma allorché Ivar Bardarson arrivò in Groenlandia, una di queste due cose doveva essere accaduta: o gli ultimi sopravvissuti dell’insediamento occidentale si erano ritirati verso il sud per cercare scampo, o erano stati vinti e sterminati dagli Skraeling. Comunque, la spedizione di Ivar non servì che a confermare questo fatto: «attualmente gli Skraeling occupano tutta la Colonia occidentale». La cultura tipicamente scandinava scomparve ovunque al di là della latitudine 62° nord. Dopo il 1350 circa l’esistenza di colonie norrene in Groenlandia era limitata a Eystridyggd.

“I documenti storici e archeologici dimostrano che l’insediamento orientale combatté tenacemente per la propria esistenza. Lì viveva gran parte della popolazione norrena, e lì si trovavano anche le terre migliori. Ciononostante la perdita dell’Insediamento occidentale rappresentò per quello orientale un’irreparabile calamità. Da un lato portò alla perdita del Nordseta, il miglior terreno di caccia della Groenlandia, che si trovava più a nord dell’insediamento perduto e, sebbene la richiesta di prodotti del Norseta fosse in declino, ciò costituì una drastica riduzione delle risorse dei coloni. Ma ancora più grave fu la sensazione che un destino analogo minacciasse anche l’insediamento rimasto. Certamente gli eschimesi stavano reagendo duramente alla presenza dei bianchi nel sud; e noi apprendiamo dagli Annali islandesi (Gottskalksannal) che intorno al 1379 «gli Skaraeling attaccarono i groenlandesi, ne uccisero diciotto e rapirono due ragazzi che fecero schiavi». (…)

“Le testimonianze relative alle comunicazioni tra la Groenlandia e il mondo esterno, dopo la metà del secolo XIV, si possono così sintetizzare: nei primi decenni una nave, protetta dal monopolio regale, compì, a intervalli frequenti se non proprio ogni anno, il tragitto Norvegia Groenlandia. Era questo il Groenlands knörr, il Corriere della Groenlandia; ma non sembra che sia stato sostituito dopo che andò perduto nel 1367 o ’69. In seguito le comunicazioni furono scarse. Tutte le prove che possediamo di viaggi in Groenlandia riguardano una strana serie di uomini: Bjorn Einarsson Jorsalafari, detto il Pellegrino di Gerusalemme, fece naufragio in Groenlandia e vi rimase per due anni; un gruppo d’islandesi, smarrita la rotta, vi arrivò nel 1406 e vi rimase quattro anni; una coppia alquanto misteriosa, Pining e Pothorst, fece un viaggio piuttosto chimerico in Groenlandia, e pare anche oltre, nell’oceano occidentale, forse anche fino al Labrador, poco dopo il 1470, aggiungendo così nuove sfumature fantastiche alla cartografia del Rinascimento e qualche luce, ma anche molte ombre, alle vaghe conoscenze che il XVI secolo ebbe del più remoto settentrione. (…)

“Quando e come si sia estinto l’Insediamento orientale non sapremo mai. Con ogni probabilità il fenomeno si verificò subito dopo la fine del 1500. Deve esserci stato un progressivo indebolimento della Colonia. A Herjolfsnes, e ancor più probabilmente a Unartoq, ci sono prove di sepolture collettive che possono far pensare a una morte per epidemia, forse per peste, sebbene non se ne trovi conferma nelle fonti storiche. Come per Vestribyggd, dobbiamo immaginare che la Colonia si sia andata ritirando sotto la pressione eschimese, mentre le famiglie che vivevano ai confini indietreggiavano verso le zone centrali, e alcuni (non necessariamente gli spiriti più deboli) coglievano l’occasione per far ritorno in Islanda o in Norvegia. Altri furono rapiti da violenti predoni europei, tra i quali par che predominassero gli inglesi; ed è logico ritenere che l’isolamento, profondamente sentito, unito alle altre sciagure, abbia alimentato una debolezza fisica e morale che ridusse la volontà di sopravvivenza. Nel complesso la vecchia teoria che la Colonia groenlandese sia andata morendo tra l’indifferenza del resto del mondo rimane sostanzialmente valida. (…)

“Quando nel 1586 l’inglese John Davis riuscì a sfuggire all’atroce desolazione delle coste sud-orientali della Groenlandia e contemplò con sollievo «semplice paesaggio campestre con terra ed erba», all’interno dei fiordi occidentali, non trovò nessuna traccia di bianchi, «né vide alcuna cosa a eccezione di avvoltoi, corvi e piccoli uccelli, come allodole e fanelli». Questi erano i fiordi dell’antico Insediamento occidentale, ma la stessa cosa era di quello orientale. La terra, l’acqua e tutto ciò che esse potevano offrire appartenevano ormai agli esuberanti e tenaci eschimesi. La vicenda norrena in Groenlandia era giunta alla fine”.

La Groenlandia era stata visitata da arditi navigatori vichinghi già al principio del X secolo e colonizzata a partire dal 982 per opera di Erik il Rosso, che la chiamò “Terra Verde” perché tale, in estate, è l’aspetto di alcuni fiordi riparati, ove fioriscono alcuni verdi prati e si concentra buona parte della fauna dell’isola.

Grazie alla presenza di correnti marine calde, era la costa più lontana dall’Europa, ossia quella occidentale, a presentare le condizioni più favorevoli per un insediamento; e fu lì che si concentrarono gli sforzi di quei primi coloni, provenienti tutti dall’Islanda. Il loro numero si stabilizzò intorno alle tremila unità; la loro economia, oltre che su di una limitata attività silvo-pastorale, era basata essenzialmente sul commercio delle pelli di foca e sulle ossa di balena (cfr. Enzo Collotti, La storia della Groenlandia, in Enciclopedia Geografica Il Milione, Novara, De Agostini, 1970, vol. X, p. 135).

Anche il cristianesimo si organizzò presso quelle comunità scandinave, tanto che nel 1126 fu insediato in Groenlandia, per la prima volta, un vescovo norvegese.

Scrive il Collotti (loc. cit.):

“Seppure per breve tempo, i legami con la Norvegia erano destinati a divenire ancora più stretti ed istituzionali, allorché nel 1261 fu riconosciuta sull’isola la sovranità del re di Norvegia. Successivamente, il progressivo allentamento dei rapporti con la penisola scandinava fu conseguenza della creazione di un nuovo equilibrio di forze politiche e di nuove correnti di traffico, che dirottarono il commercio norvegese verso gli interessi dei mercanti tedeschi, che avevano finito con l’assumere di fatto il controllo dei traffici della Norvegia”.

Anche se si tratta di una pagina di storia generalmente poco conosciuta, il collasso della colonizzazione norvegese in Groenlandia offre un esempio, che si potrebbe definire paradigmatico, di come una società umana non possa reggersi indefinitamente in un ambiente in cui essa non è in grado di adattarsi in maniera adeguata.

Non vi sono prove del fatto che i Norvegesi abusarono delle risorse locali offerte dalla magra vegetazione e dalla fauna artica; è certo, invece, che non furono in grado di fronteggiare il peggioramento climatico con gli scarsi mezzi di cui disponevano. Il colpo di grazia venne poi da una serie di circostanze concomitanti: il disinteresse del re di Norvegia, che di fatto li abbandonò al loro destino, dopo averli obbligati a rinunciare, per legge, all’esercizio di una propria marineria; le migrazioni verso sud di gruppi, relativamente numerosi, di Eschimesi, assai meglio adattati alla sopravvivenza in quell’ambiente ostile; alcune probabili pestilenze, testimoniate da un certo numero di sepolture comuni; e, infine, le incursioni di alcuni pirati europei, specialmente inglesi, che rapirono gli abitanti e devastarono le loro fattorie.

Ad ogni modo, la lezione che possiamo trarre da quella lontana vicenda è chiara: un gruppo umano non può mantenersi su un determinato territorio, a meno che sappia integrarsi con l’ambiente, usufruire adeguatamente delle sue risorse, adattarsi ai cambiamenti climatici ed ecologici e introdurre quelle innovazioni, nei suoi metodi di lavoro e nella sua psicologia, che gli consentano di attenuare l’impatto dovuto ai mutamenti stessi.

Il risultato della incapacità dei coloni norvegesi in Groenlandia di adattarsi a condizioni di vita sensibilmente diverse da quelle esistenti in Scandinavia fu la decadenza della loro società, il suo progressivo restringimento, che dovette essere anche morale e spirituale oltre che materiale, e infine la loro scomparsa totale e irreversibile.

Il loro principale errore, se così possiamo chiamarlo, fu, in altre parole, quello di aver cercato di colonizzare la Groenlandia come se fosse stata la Norvegia o magari l’Islanda: non si resero conto che le condizioni del clima e del suolo erano sostanzialmente diverse e che solo sforzandosi di elaborare nuove forme di caccia, di pesca, di architettura e di riscaldamento, avrebbero potuto sopravvivere e, forse, prosperare. Il loro fu un vero e proprio collasso tecnico e morale: ed è impressionante pensare che dei coraggiosi e valentissimi marinai, quali essi erano stati, alla fine, quando ciò sarebbe stato questione di vita o di morte, non seppero mettere in mare neppure una nave per ristabilire il collegamento con l’Europa o, almeno, per evacuare ordinatamente i loro sfortunati insediamenti.

Per trovare un esempio altrettanto drammatico di come la decadenza dell’arte della navigazione possa segnare il destino di una importante società umana, bisogna spostarsi di molte decine di migliaia di chilometri, fino nel cuore dell’Oceano Pacifico meridionale, sull’isola di Pasqua (Rapa-Nui in polinesiano). Gli studi più recenti hanno ormai ampiamente dimostrato che la civiltà che aveva saputo costruire gli sbalorditivi monumenti di pietra, i Moai, che tanto colpirono i primi coloni europei, dopo la scoperta dell’isola da parte di Roggeveen nel 1722, subì un collasso irreversibile a causa del dissennato disboscamento praticato dagli indigeni. L’isola di Pasqua, allorché vi giunsero i colonizzatori polinesiani provenienti da occidente – probabilmente da Tahiti – era ammantata da una straordinaria, lussureggiante foresta primigenia. Ma, nel corso di alcuni secoli, essa venne ridotta a una landa sassosa battuta dai venti, a causa della deforestazione incontrollata, il cui scopo era mettere a coltura nuovi terreni fertili, procurare legname per le imbarcazioni da pesca, per le abitazioni, e per il riscaldamento, nonché la stessa tecnica di trasporto delle statue colossali, dalle pendici del vulcano centrale fino alle coste dell’isola, che richiedeva l’uso dei tronchi degli alberi in funzione di rulli.

Allorché l’ultimo albero venne abbattuto, la pratica della navigazione d’alto mare andò irrimediabilmente perduta e quei fieri navigatori, regrediti a coltivatori sedentari del tutto isolati dal resto del mondo, precipitarono in una serie di guerre intestine che cancellarono perfino il ricordo della passata grandezza.

Al giorno d’oggi, gli uomini fanno totalmente affidamento sui continui progressi della tecnica per imporre un controllo sempre più forte sull’ambiente in cui vivono; sono convinti, infatti, di poter padroneggiare qualsiasi ambiente naturale, tanto è vero che sono allo studio persino dei progetti di colonizzazione spaziale.

Ma, in questo modo, ci sembra che la lezione della fallita colonizzazione norvegese in Groenlandia (e del collasso della civiltà dell’isola di Pasqua, di cui ci occuperemo in un prossimo lavoro), sia andata interamente perduta. Non bisognerebbe puntare, infatti, su una radicale trasformazione dell’ambiente ai fini delle esigenze umane, bensì puntare al raggiungimento dell’equilibrio fra le esigenze della società umana – economiche, culturali e spirituali – e l’ambiente medesimo. In altre parole, l’uomo dovrebbe cercare di vivere in armonia con la natura, e non di imporre ad essa, in tutto e per tutto, le sue necessità, cercando di creare quasi una seconda natura “artificiale”. Procedendo in quest’ultima direzione, infatti, egli crea con le sue stesse mani le premesse per una degenerazione degli equilibri ambientali, che prima o poi gli si ritorcerà contro; senza contare che la tecnologia, quanto più è sofisticata, tanto più è settoriale e non adeguata a fronteggiare situazioni impreviste, quali un rapido cambiamento climatico.

I piccoli Eschimesi, ben coperti nelle loro calde pellicce e ben attrezzati per la caccia alla foca, sia per mare che a terra, sopravvissero all’avvento della ‘piccola età glaciale’, che si abbatté sulla Groenlandia a partire dal XIII secolo; mentre gli alti e forti Norvegesi si estinsero miseramente, senza lasciar di sé alcuna traccia, tranne alcune fattorie in rovina e poche chiese abbandonate, con i loro malinconici cimiteri.

La lezione, ripetiamo, è piuttosto chiara.

Qualora le circostanze climatiche e ambientali dovessero mutare, anche a livello globale, non sarebbe una tecnologia sempre più invasiva a salvarci, ma, al contrario, la capacità di elaborare una tecnologia a misura di ambiente, ossia la capacità di creare condizioni di adattamento eco-compatibili che, rispettando le altre specie viventi animali e vegetali, offrirebbero anche a noi maggiori possibilità di sopravvivenza.

È evidente che, in una simile prospettiva, dovremmo rinunciare alla funesta ideologia dello sviluppo illimitato e al delirio di onnipotenza che le filosofie scientiste hanno veicolato, dal 1600 ad oggi; per ritrovare, invece, le ragioni di una presenza umana sul pianeta Terra che non sia più vista in termini di ‘crescita’ e di sfruttamento indiscriminato delle risorse, ma di armonioso inserimento nell’ambiente naturale.

samedi, 01 octobre 2011

Erdogan à la conquête du Maghreb

 Matteo BERNABEI:

Erdogan à la conquête du Maghreb

Le premier ministre turc attaque verbalement Israël et est accueilli en héros par les Egyptiens à son arrivée au Caire

Après avoir échoué dans ses tentatives de dégager le monde arabe à l’Est de Suez de toute influence saoudienne ou iranienne, la Turquie jette son dévolu sur l’Afrique du Nord

Apparemment, les paroles fortes prononcées début septembre par le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont entraîné l’effet espéré: pour accueillir le chef du gouvernement d’Ankara à son arrivée au Caire, il y avait une foule hurlante de joie, qui voulait souhaiter la bienvenue à celui qu’elle surnomme “le sauveur de l’islam” et même l’ “envoyé d’Allah”. Ces deux surnoms, Erdogan veut continuer à les mériter, du moins aux yeux de la population égyptienne: il a encore fulminé contre Israël, l’ancien allié inconditionnel de son pays, apparemment devenu le nouvel ennemi juré de la Turquie. D’après ce que rapporte le quotidien “Today’s Zaman”, Erdogan, dans son premier discours tenu aux citoyens du plus peuplé des pays d’Afrique du Nord, a déclaré avec force que, compte tenu de l’assassinat de neuf civils turcs par Tsahal (lors de la fameuse opération humanitaire pour soulager Gaza bloquée) et, plus récemment, de cinq gardes-frontière égyptiens, “Israël continue à affaiblir sa propre légitimité”, parce que cet Etat se comporte comme un “enfant gâté”. Le premier ministre turc a ensuite défini comme “nul” le rapport Palmer des Nations Unies qui défend le point de vue israélien sur l’embargo infligé à la ville palestinienne et a répété que la Turquie “ne reconnaissait pas le blocus imposé à la Bande de Gaza”. Ensuite, explicitant son point de vue quant au prochain vote à l’ONU pour sanctionner l’adhésion de la Palestine, il a déclaré: “Nos frères palestiniens doivent avoir leur Etat et leur drapeau doit pouvoir être déployé devant le siège des Nations Unies”. Après avoir plaidé ouvertement en faveur de la naissance d’un Etat palestinien et invité la Ligue Arabe à soutenir une telle initiative, Erdogan s’est adressé directement aux chefs de gouvernement des pays arabes en les invitant à donner des suites concrètes aux demandes et aux aspirations de leurs propres populations. “Sans retard, il faut adopter des réformes politiques et sociales qui iront dans le sens des requêtes légitimes en matière de justice, de sécurité et de démocratie”, a ajouté Erdogan, définissant du même coup “notre époque comme celle qui, dans une bonne partie du monde arabe secouée par des révoltes populaires, constitue un véritable moment où s’écrit l’histoire”.

Quand on a entendu ces paroles du numéro un d’Ankara, on a l’impression que la Turquie, après avoir échoué dans ses tentatives d’arracher le Machrek et la péninsule arabique à la double influence de l’Iran et de l’Arabie Saoudite, cherche à jouer un rôle de premier plan dans les pays musulmans du Maghreb, tout en exploitant la vague des révoltes populaires, qui ont renversé plusieurs gouvernements dans la région. Le premier ministre turc devra toutefois affronter en Egypte les Frères Musulmans qui ont déjà, à plusieurs reprises, fait comprendre à l’actuel gouvernance militaire egyptienne qu’ils n’étaient pas disposés à accepter le rôle marginal qu’on leur a laissé jusqu’ici dans la vie politique et administrative de l’Egypte.

Erdogan, dans un des nombreux entretiens qu’il a accordés durant son séjour au Caire, n’a pas manqué d’aborder le thème épineux de la crise syrienne, tirant ainsi la sonnette d’alarme: il est en effet possible que se déclenche, dans ce pays arabe voisin de la Turquie, “une véritable guerre civile”, du moins si le gouvernement syrien ne met pas fin “à la répression violente des manifestations en faveur de la démocratie”.

“Je crains que tout cela ne finisse par une guerre civile entre alaouites et sunnites”, a affirmé Erdogan lors d’un entretien accordé au quotidien égyptien “al Shorouk”. Ensuite: “Nous ne voyons pas beaucoup d’issues potentielles à cette crise tant que le président continuera à garder dans son entourage ceux qui soutiennent la politique répressive exercée contre le peuple syrien”. Ces paroles démontrent qu’Ankara a définitivement abandonné Damas pour poursuivre ses nouveaux objectifs.

La Turquie qui, pendant qualques mois a émis de véritables signaux discordants sur l’échiquier diplomatique proche- et moyen-oriental, est bel et bien redevenue la tête de pont de l’OTAN au Proche Orient, une tête de pont qui, de surcroît, vise à consolider ses propres positions en Afrique du Nord, tout en cherchant à prendre le contrôle de la dérive islamiste que craignent tant Israël et les Etats-Unis.

Les actions diplomatiques d’Ankara se déroulent en marge d’un récent message du nouveau leader d’al-Qaida, Ayman al Zawahiri, diffusé à l’occasion des débats suscités par le dixième anniversaire des événements du 11 septembre 2001. Le successeur d’Ousama Ben Laden a effectivement fait l’éloge du dit “printemps arabe”, en le définissant comme une voie pour faire advenir “le véritable islam” et ainsi accélérer la défaite des Etats-Unis et du gouvernement laïque d’Assad en Syrie. Est-ce un hasard? L’histoire, en général, nous enseigne que de tels hasards n’existent pas.

Matteo BERNABEI.

(m.bernabei@rinascita.eu).

(article tiré de “Rinascita”, Rome, 14 septembre 2011; http://www.rinascita.eu ).

L’histoire de l’Afrique doit-elle être enseignée dans le secondaire aux dépens des fondamentaux de l’histoire de France ?

L’histoire de l’Afrique doit-elle être enseignée dans le secondaire aux dépens des fondamentaux de l’histoire de France ?

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par Bernard Lugan

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

L’histoire des mondes non européens a toujours figuré dans les programmes scolaires, cependant, elle n’était pas enseignée aux dépens de l’histoire de France. De plus, cette nécessaire ouverture ne se faisait qu’à partir du moment où les fondamentaux de notre histoire étaient acquis par les élèves. Aujourd’hui, il en va tout autrement avec la réforme Darcos qui prépare le délitement de l’imaginaire historique national, ce précieux socle auquel les Français sont encore arrimés.

Les ravages commencent désormais dès la classe de 5° qui a subi des amputations insensées et même proprement « ubuesques » de son programme d’histoire. Or, ces amputations ont été rendues nécessaires afin de dégager autant de plages horaires destinées à l’étude des civilisations non européennes, qu’elles soient africaines, asiatiques ou autres. Pour ce qui concerne l’Afrique, seront ainsi étudiés plusieurs royaumes avec un point central, celui du Mali. Pour leur « faire de la place », Louis XIV a donc été relégué en toute fin de programme et il ne sera donc « survolé » que si le Monomotapa (!!!) a été vu. De même que les crédits de l’armée constituent la variable d’ajustement des déficits de l’Etat, l’histoire de France devient quant à elle la variable d’ajustement des apprentis sorciers du ministère de l’Education nationale

Toute éducation supposant l’acquisition de fondamentaux et de connaissances de base sans lesquelles il est impossible ou vain de vouloir aller plus loin, il est donc insensé de vouloir faire apprendre l’histoire du Mali à des enfants qui ne savent pas si Napoléon a vécu avant ou après Louis XIV…Les « docteurs Folamour » du pédagogisme ne l’ignorent pas. Ils en sont même parfaitement conscients, mais ce sont d’abord des militants dont le but est de casser tous les enracinements européens considérés par eux comme susceptibles de déclencher des réactions identitaires.

Ne nous cachons pas derrière notre pouce et disons les choses clairement : le premier but de cette aberrante réforme de l’enseignement de l’histoire est de toucher le public de ces établissements mosaïques dans lesquels 30 à 40% d’élèves possédant moins de 350 mots de vocabulaire, ne sachant ni lire, ni écrire, ni même raisonner et encore moins comparer, pourrissent littéralement l’apprentissage de classes entières. Les assassins de notre mémoire espèrent, grâce à cette réforme, capter l’attention de ces auditoires « difficiles » et avant tout peu intéressés par l’histoire de France, en leur proposant une histoire sur mesure, une histoire à la carte, une histoire ethno sectorielle en quelque sorte.

Les élèves d’origine mandé-malinké de Tremblay en France seront peut-être attentifs à l’histoire de l’empire du Mali qui fut constitué par leurs ancêtres, mais il risque de ne pas en être de même avec les petits soninké de Garges les Gonesse, héritiers, eux, du royaume de Ghana qui fut détruit par les premiers…De plus, comment vont réagir les rejetons des nombreux autres peuples africains ? N’y a-t-il pas une forme de discrimination à leur égard ? En effet, pourquoi privilégier le Mali ou le Ghana et passer sous silence l’empire Luba et le royaume zulu ?

Un autre but de ce programme qui fait naturellement de continuelles références à la traite des esclaves vue comme une sorte de fil conducteur de la matière, est de tenter de faire croire aux élèves que l’histoire du monde est d’abord celle de la confrontation entre les méchants, lire les Européens, et les bons, lire les autres. L’ethno culpabilité est décidément sans limites !

De plus, et là est peut-être le plus important, l’histoire de l’Afrique a son propre temps long qui n’est pas celui de l’Europe. Elle s’appréhende avec une méthodologie particulière impliquant une maîtrise de la critique des sources orales, une connaissance approfondie de l’anthropologie, de l’archéologie, de la linguistique, etc., Or, les professeurs qui vont devoir enseigner cette histoire à leurs jeunes élèves n’ont pas été formés pour cela.

Un exemple : la connaissance que nous avons de Philippe le Bel repose sur des dizaines de milliers d’études, de thèses, de documents d’archives, de mémoires, de correspondances, de traités etc. Son contemporain, Abu Bakr II empereur du Mali (+- 1310-1312), dont l’existence n’est même pas certaine, n’est connu que par des traditions orales tronquées, des sources arabes de seconde ou même de troisième main et par une chronologie totalement erronée établie par Maurice Delafosse en 1912. L’histoire de son bref règne, s’il a véritablement eu lieu, est pourtant largement enseignée en Afrique où ce souverain est présenté comme une sorte d’explorateur conquistador parti à la tête de 2000 ou même 3000 pirogues pour découvrir les Amériques.  

Les professeurs des classes de 5° qui vont devoir parler du Mali, cœur du nouveau programme, devront évidemment étudier cet empereur. Or, sont-ils formés pour expliquer à leurs élèves que l’histoire scientifique ne se construit pas sur des légendes? De plus, le seul fait, dans un cours, de consacrer le même temps d’étude à un personnage historique attesté d’une part, et à un autre, largement légendaire d’autre part, conduira automatiquement les élèves à prendre le virtuel pour la réalité, ce qu’ils sont déjà largement enclins à faire avec les jeux électroniques.   

Mais allons encore au-delà et abordons l’essence même de la question. Face à ces élèves « en difficulté» (traduction en langage politiquement incorrect : enfants dont la langue maternelle n’est pas le français), les enseignants oseront-ils, sans risquer un hourvari, expliquer qu’un tel voyage n’a jamais eu lieu?  En effet, si tout est faux dans cette légende c’est parce que les Africains de l’Ouest -à la différence de ceux de l’Est-, ne pouvaient affronter la haute mer car ils ignoraient l’usage de la voile ainsi que celui de la rame et parce que leurs pirogues étaient sans quille. 

Les mêmes enseignants sont-ils armés pour faire comprendre à leurs classes que pour atteindre l’Amérique, les hommes d’Abu Bakr II auraient été contraints de pagayer durant plus de mille kilomètres à travers l’océan atlantique avant de rencontrer enfin le courant des Canaries, seul susceptible de leur permettre de dériver ensuite vers l’Ouest… et cela sur 6 000 km ? Enfin, seront-ils en mesure de mettre en évidence l’incohérence majeure de cette légende que certains considèrent comme une histoire vraie, à travers un exemple clair : comment l’expédition de l’empereur malien aurait-elle pu atteindre l’Amérique alors que les Africains ignoraient l’existence de l’archipel du Cap-Vert situé à 500 km « à peine » de la péninsule du Cap-Vert, point le plus occidental du littoral ouest africain contrôlé par l’Empire du Mali et qui leur barrait la voie du grand large ? En effet, cet archipel était vierge et vide d’habitants en 1450,  au moment de sa découverte par le Génois Antonio Noli qui était au service du Portugal...L’enseignement de l’histoire africaine ne s’improvise pas !

Hier la méthode d’apprentissage de la lecture dite « globale » fabriqua des générations d’illettrés et de dyslexiques; la réforme des programmes d’histoire donnera quant à elle naissance à des générations de zombies incapables de rattacher des évènements ou des personnages à une chronologie et ayant pour toute culture historique celle du volapük mondialisé.

 

Le blog de Bernard Lugan cliquez ici

Dopo le rivolte arabe: il nuovo Mediterraneo ‒ Seminari di "Eurasia"

Dopo le rivolte arabe: il nuovo Mediterraneo ‒ Seminari di "Eurasia" 2011/12 ‒1/2

 

Dopo le rivolte arabe: il nuovo Mediterraneo ‒ Seminari di "Eurasia" 2011/12 ‒2/2

UN sollen anerkennen, dass »Junk Food« jährlich 36 Millionen Menschen tötet

UN sollen anerkennen, dass »Junk Food« jährlich 36 Millionen Menschen tötet

Sherry Baker

 

In diesem September findet in New York der UN-Gipfel zu nichtübertragbaren Krankheiten (NCD) statt. Mehr als 140 internationale Nichtregierungsorganisationen (NGO) und Gesundheitsorganisationen wollen das Treffen dazu nutzen, die UN mit einem wichtigen Problem zu konfrontieren. Sie wollen erreichen, dass die Vereinten Nationen einen klaren Standpunkt im Umgang mit der so genannten »Junk-Food«-Industrie (die als minderwertig und ungesund angesehene Lebensmittel produziert) und der Getränke-Industrie beziehen. Vertreter der Gruppen hatten zuvor bereits in der Internet-Vorabausgabe Online First der renommierten medizinischen Fachzeitschrift The Lancet ihre Kritik deutlich gemacht und gefordert, es sei nun an der Zeit, dass die Vereinten Nationen endlich klarstellten, dass viele Produkte und Vermarktungsstrategien für Produkte wie Erfrischungsgetränke, Zigaretten, Alkohol und minderwertige Lebensmittelerzeugnisse das Aufkommen und die Verbreitung von nichtübertragbaren Krankheiten fördern, an deren Folgen alljährlich 36 Millionen Menschen sterben.

 

»Hier zeichnen sich deutliche Konflikte für die Unternehmen ab, die von den Verkäufen von alkoholischen Getränken, Nahrungsmitteln mit einem hohen Salz-, Fett- und Zuckeranteil sowie Tabakprodukten profitieren – alle diese Produkte zählen zu vorrangigen Ursachen nichtübertragbarer Krankheiten«, erklärte einer der führenden Vertreter der NGO in einem Schreiben an Lancet.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/enthuellungen/sherry-baker/mehr-als-14-organisationen-fordern-von-den-vereinten-nationen-offiziell-anzuerkennen-dass-die-ju.html

« Rouges » et « fascistes » sans haine ni rancune

« Rouges » et « fascistes » sans haine ni rancune : le témoignage édifiant d'un enfant de la Guerre d'Espagne

par Arnaud IMATZ

Ex: http://www.polemia.com/

Polémia a reçu récemment de l’historien espagnol, Arnaud Imatz, (*) contributeur occasionnel du site, un message émouvant, accompagné d’un article, écrit en novembre 2006, qui donne un éclairage peu connu de certains des événements qui se sont déroulés en Espagne durant la Guerre civile de 1936 à 1939.
L’heure est à la « diabolisation » et à la réécriture de l’histoire. L’Espagne de Zapatero n’y échappe pas. La bien-pensance y oppose les « bons » (les « Républicains ») et les « méchants » (les « Fascistes »).


La réalité fut plus complexe. Des Rouges furent victimes des Franquistes. Et des Franquistes furent victimes des Rouges. Sans parler des Rouges nombreux à être victimes d’autres… Rouges. Des familles furent partagées. Et s’il y eut des horreurs, il y eut aussi beaucoup de noblesse chez certains combattants, des deux camps. Arnaud Imatz apporte ici le témoignage de José Ataz Hernández : un fils de rouge devenu responsable phalangiste qui vient de disparaître. Un texte à lire pour ceux qui ne croient pas à l’histoire en noir et blanc et qui préfèrent la mémoire historique à la mémoire hystérique. On trouvera ici le message de l’historien et son article.

Polémia

« Je viens d'apprendre avec infiniment de tristesse le décès de José Ataz Hernández survenu le 11 septembre 2011. Ses qualités humaines, son extrême générosité, sa profonde intelligence et sa force de caractère faisaient de lui l'archétype de l'aristocrate de l'esprit, un authentique hidalgo espagnol. Merci de trouver, ci-joint, l'article que j'avais consacré à sa terrible jeunesse, il y a quelques années. Amicalement. Arnaud Imatz »

Comprendre la guerre civile espagnole c'est savoir qu'elle fut « un mélange de vanité et de sacrifice, de clownerie et d'héroïsme », écrit Arthur Koestler dans son autobiographie The Invisible Writing. Guerre totale, devrait-on dire, guerre totale entre totalitaristes de gauche et autoritaristes de droite. Dans l’Espagne de 1936, il n’y a plus de démocrates. La haine et le sectarisme s’emparent des deux camps. Mais le respect de l'autre, la noblesse et la générosité transcendent parfois les divisions. Voici le témoignage émouvant de José Ataz, un jeune « hijo de rojo » (fils de rouge), qui a connu les horreurs d’une guerre fratricide et les terribles privations de l’immédiat après-guerre. Une histoire humaine, vraie, qui à elle seule permet de comprendre la complexité de ce terrible événement historique qui a été commémoré en 2006. Une histoire qui ne juge pas, qui ne dit pas le bien, qui ne poursuit pas la diabolisation, la discrimination entre purs et impurs mais qui contribue honnêtement et modestement à la recherche de la vérité et à la sincère réconciliation.

Au mois d'août 1936, José, petit garçon de huit ans, est le témoin d'une scène atroce qui le marque à jamais. Son père, Joaquín Ataz Hernández, secrétaire du Syndicat des cheminots de l'UGT de Murcie et dirigeant provincial du PSOE, vient d'être désigné par son parti pour siéger dans le Tribunal Spécial Populaire de Murcie. Les tribunaux populaires ont été crées, fin août 1936, par décret du gouvernement. Ils sont composés de 17 juges dont 14 sont nommés d'office par les partis et syndicats du Front Populaire (libéraux-jacobins de gauche, socialistes, communistes, trotskistes et anarchistes). Le 11 septembre, le TP de Murcie siège pour la première fois : sur 27 personnes jugées, 10 sont condamnées à mort, 8 à la réclusion perpétuelle, les autres à de lourdes peines de détention. Parmi les condamnés à la peine capitale, figurent le curé de paroisse Don Sotero González Lerma et le chef provincial de la Phalange de Murcie, Federico Servet Clemencín.

Joaquín Ataz Hernández a voté la peine de mort pour le jeune chef phalangiste. L'ordre qu'il a reçu de son parti ne peut être discuté : le « fasciste » doit être exécuté. « Mon père connaissait Federico depuis son enfance, témoigne José. Ils n'étaient pas amis, mais ils s'appréciaient et se respectaient. Aussi, juste après la sentence, il s'approcha pour lui dire: "Federico, je regrette vraiment..“. » mais avant qu'il n'ait pu ajouter un mot, Federico l'interrompit : « Ne t'en fais pas pour ça, j'aurais fait la même chose avec toi, donne moi donc une cigarette! ».

Deux jours plus tard, de très bonne heure, dans la matinée du dimanche 13 septembre, plusieurs camions bourrés d'hommes et de femmes réveillent José. Le bruit court que le Gouvernement veut gracier les condamnés et la foule en ébullition, exige de faire « justice » elle même. Affolé, le gouverneur civil ordonne de procéder en hâte aux exécutions. La foule furieuse pénètre bientôt dans le patio de la prison. Elle s'acharne sur les cadavres : les corps sont profanés et mutilés sans pitié. Au milieu de la matinée, le petit José, qui joue dans la rue, voit et entend la populace vociférer. Des hommes et des femmes surexcités semblent tirer un étrange fardeau à l'aide de cordes. Avec toute la curiosité et l'agilité de son âge, José s'approche... il est saisi d'effroi. Devant lui gît un corps ensanglanté, que les chocs sur les pavés de la chaussée ont converti en lambeaux. Aucune des viragos présentes sur les lieux ne l'empêchent de voir la scène. Personne ne lui vient en aide lorsqu'il vomit et tombe inconscient sur le sol. À peine remis, il court chez ses parents en pleurant. Sa mère le console. Comment de tels actes de sauvagerie peuvent-ils être tolérés, demande-t-elle écœurée à son mari ? Le père ne répond pas tant sa honte est grande. A cet instant, ils ignorent qu'il s'agit du cadavre du curé Don Sotero Gonzalez Lerma, qui a été horriblement mutilé, trainé dans les rues et pendu à un réverbère de la façade de son église, après qu'un milicien lui a triomphalement coupé une oreille et exigé d'un tavernier qu'il la lui serve bien grillée avec un verre de vin...

Dès que possible, Joaquín Ataz Hernández, renonce à sa charge de membre du Tribunal Populaire. Fin avril 1937, il est nommé chef de service du corps des Prisons. Il dirige bientôt le camp de travail de Totana (Murcie) ou près de 2000 prisonniers politiques, condamnés à la réclusion perpétuelle ou à 30 ans de détention, vont purger leurs peines dans des conditions très difficiles mais néanmoins humaines. Le 1er avril 1939, les cloches sonnent et les pétards éclatent. José et ses deux frères observent leur père : imperturbable, il se peigne calmement pendant que leur mère sanglote : « Ne vous inquiétez pas les enfants, la guerre est terminée mais je dois partir quelques jours en voyage ». Les quelques jours vont se convertir en années.

Sous le sceau du secret, José apprend par sa mère que son père a réussi à s'embarquer vers le Mexique. Pour survivre, le petit garçon doit travailler. Il est tour à tour marmiton, apprenti charpentier, magasinier et boulanger. Il retourne enfin avec enthousiasme à l'école. Dans sa classe, tous les enfants connaissent les antécédents politiques de chaque famille mais personne ne dit mot. En octobre 1942, à l'occasion d'un cours d'instruction civique, José entend par hasard son maître expliquer que José Antonio Primo de Rivera, le leader de la Phalange, condamné à mort par un Tribunal Populaire et exécuté en novembre 1936, « considérait que la naissance du socialisme était juste ». Ces mots, dans la bouche d'un adversaire, lui paraissent si insolites qu'il se plonge dans la lecture des Oeuvres Complètes du fondateur de la Phalange. Il en ressort enthousiasmé et convaincu.

José affronte une grave crise intérieure. Serait-il en train de trahir les idéaux pour lesquels son père a lutté si honnêtement durant toute sa vie? Par chance, il peut en débattre avec lui. Depuis quelque temps, il sait que son père n'est pas exilé au Mexique mais qu'il vit caché chez ses grands-parents. Sans plus attendre, il lui rend visite et lui fait lire les discours et le testament de José Antonio. « Je lui posais franchement mon problème de conscience, dit-il, et il me répondit avec toute la générosité et la noblesse que j'attendais de lui: "Écoute mon fils, je n'ai aucune autorité morale pour te conseiller dans un domaine ou, parce que je me suis engagé à tort ou à raison, vous devez maintenant souffrir toute sorte de privations et connaître la faim. Une personne seule peut aller jusqu'au bout de ses idéaux, sans limites, mais un homme qui a une femme et des enfants n'a pas le droit de compromettre la survie de sa famille. Fais ce que ton cœur te dicte, mais fais toujours en sorte de ne pas compromettre les autres par tes décisions. Tu m'entends bien Pepe, agis toujours avec honnêteté et cohérence “. La conscience enfin libre, "ayant obtenu l'autorisation du seul homme dont je reconnaissais l'autorité sur ma personne, ajoute José, j'adhérais au Front de la Jeunesse et je pouvais enfin porter ma première chemise bleue" ». Chef de centurie du Front de la Jeunesse, il entreprend alors des études de droit et est nommé chef du SEU (syndicat officiel des étudiants) du district universitaire de Murcie.

A la fin de l'année 1948, le père de José, qui vit cloîtré depuis plus de neuf ans, décide de sortir de sa cachette. Il prend le premier train pour Madrid. Grâce à l'amitié reconnaissante de gens qu'il a aidés pendant la guerre, il trouve du travail. Pendant deux ans et demi, il est employé dans un magasin de lampes électriques de la Puerta del Sol, puis dans une fabrique de conserves, sans jamais être inquiété. Mais un jour d'octobre 1951, son fils José, alors aspirant dans un régiment de Séville, apprend qu'il a été arrêté, victime de la dénonciation d'un employé renvoyé pour malversation.

José décide de tout mettre en œuvre pour aider son père. Au printemps 1952, un Conseil de Guerre est réuni. De nombreux témoins à décharge se succèdent à la barre. Tous expliquent que la conduite de l'accusé pendant la guerre a été irréprochable. Parmi eux, certains lui doivent même la vie. C’est le cas du professeur de droit commercial de l'université de Murcie, Salvador Martinez-Moya, qui a été sous-secrétaire à la Justice dans le gouvernement du radical Alejandro Lerroux. Inflexible, le procureur demande la peine de mort. Le jury se retire et délibère de longues minutes. Enfin de retour, la sentence tombe de la bouche du président: l'accusé est condamné à 30 ans de prison... mais, en raison des diverses remises de peine et des grâces accordées, il est immédiatement libéré.

Une fois ses études terminées, José intègre le cabinet juridique de Don Salvador Martinez-Moya, qui était un témoin capital dans le procès de son père. Les hasards de la vie font qu’il y est bientôt rejoint par le fils ainé de Federico Servet, le chef provincial de la Phalange dont son père avait voté la mort. « Je m'entendais très bien avec Ramón, écrit José. Nous ne parlions jamais de nos pères, mais nous savions la tragique relation qu'ils avaient eue. Ramón était très déçu de voir que l'Espagne s'éloignait de ce que son père avait rêvé. Finalement, il partit au Mexique et nous nous perdîmes de vue ». Intelligent et travailleur, José présente plusieurs concours de l’administration. C'est le début d'une fulgurante ascension. En 1964, le sous-secrétaire d'Etat aux finances fait appel à lui. Dix ans plus tard, il est sous-directeur général du ministère des finances.

A près de quatre-vingts ans, José Ataz Hernández, veut avant tout témoigner: « Ni moi, ni mes frères (dont un est aujourd’hui socialiste), n'avons jamais eu à nous réconcilier avec personne parce que personne ne nous a jamais dressés contre les autres. Au contraire, nous avons connu de très nombreux cas, discrets et anonymes, de générosité et de grandeur d'âme, qui seraient inconcevables aujourd'hui. Un exemple : lors de l'enterrement de mon père, Manolo Servet était présent. Manolo était un de mes amis du Front de la Jeunesse et le compagnon de travail de mon frère Joaquín. C'était le second fils de Federico, le jeune chef provincial de la Phalange de Murcie qui avait été condamné à mort avec la participation de mon père. Lorsqu'il s'approcha de moi pour me présenter ses condoléances et me donner une accolade, je dus faire un effort surhumain pour ne pas me mettre à pleurer »...

Témoignage de José Ataz
recueilli par Arnaud Imatz [Madrid, novembre 2006]
20/09/2011

Note de la rédaction:

(*) Arnaud Imatz, docteur d’état ès sciences politiques, diplômé d’études supérieures en droit, ancien fonctionnaire international à l’OCDE ; historien de la Guerre d’Espagne, il a publié de nombreux livres et articles sur ce thème.

Voir notamment :

Guerre d'Espagne : mémoire historique ou mémoire hystérique ?
Retour sur l'affaire des fosses du franquisme : Garzón, juge intègre ou prévaricateur ?

Correspondance Polémia – 25/09/2011