mercredi, 26 octobre 2011
Libéralisme, corporatisme et populisme
Libéralisme, corporatisme et populisme
par Benjamin GUILLEMAIND
Bonsoir aux auditeurs.
J’ai accepté de vous traiter cette chronique, car l’évolution de la situation suscite bien des observations, auxquelles le « Libre-Journal des Artisans » apporte des solutions, qui rompent avec le discours très universitaire des grosses têtes qui s’expriment sur Radio Courtoisie.
En effet, je suis souvent consterné par certaines analyses formulées ici et de solutions proposées à la crise actuelle. Crise qui est plus qu’une crise. C’est la fin d’un cycle. C’est un effondrement : l’effondrement d’un « système », installé il y a plus de deux siècles, dont les artisans ont été les premières victimes, et qui produit aujourd’hui tous ses effets. Un « Système » qui est vicié en lui-même dans sa conception même de l’organisation sociale et auquel on se contente de n’apporter que des correctifs partiels pour en limiter les méfaits, sans réformer, ni changer le « système » lui-même.
Même des personnalités, qui sont d’excellents amis à Radio Courtoisie, qui ont compris la dérive culturelle, éducative, familiale, artistique, médicale, éthique… (Bravo ! à chacun), en même temps se tirent une balle dans le pied en se laissant gagner au libéralisme économique, qui est la cause première, la cause fondamentale de tous les autres désordres, qui s’enchaînent les uns aux autres. Très peu apportent de solutions d’ensemble pour changer le système.
Tout le discours libéral focalise le public sur l’emprise croissante de l’État, pendant que des pans entiers de l’économie se libéralisent. En tirant à boulet rouge sur l’État, on se trompe d’adversaire. Le problème n’est pas là : plus d’État…, moins d’État…; l’excroissance de l’État n’est qu’une conséquence du système libéral : dès lors qu’il n’y a plus face à face que l’individu et l’État, celui-ci se substitue aux corps intermédiaires où devraient normalement être prises les décisions être organisées les solidarités et les « économies » de chaque secteur professionnel. Tant que l’on n’a pas compris cela, on n’a rien compris à la situation. C’est un premier point.
Je voudrais maintenant attirer votre attention sur d’autres points, pour que les auditeurs de Radio Courtoisie ne se laissent pas entraîner et égarer vers des voies de garage.
L’ultra-libéralisme
Récemment j’entendais des intervenants traiter de la crise du livre : l’un en attribuait la cause à « l’ultra-libéralisme », qui ne met aucun frein à des ventes concurrentielles parallèles. Cette formule de « l’ultra-libéralisme » est souvent utilisée par d’autres invités, pour limiter leur hostilité aux méfaits évidents du libéralisme, comme s’il y avait un bon et un mauvais libéralisme. C’est exaspérant. L’autre intervenant, bien qu’il déplorât cette injustice commerciale, offre les colonnes de sa publication à un auteur qui termine toujours ses articles en vantant les vertus du marché : le marché ! le marché ! le marché !…, c’est-à-dire la concurrence sans limite doit tout résoudre. Ils n’ont pas compris que c’est la doctrine même du libéralisme qui est en cause. J’y reviendrai tout à l’heure. Ce n’est pas une question de degré, c’est une question de nature et de valeurs.
Corporatisme et populisme
D’autres emploient à tort et à travers les termes de corporatisme et de populisme. Ils qualifient de corporatisme des structures maffieuses, comme les syndicats du livre ou des dockers, ou encore des lobbies qui défendent des intérêts financiers très sectoriels. J’ai même entendu un jour quelqu’un assimiler le corporatisme au fascisme, au prétexte que les régimes nationaux-socialistes allemands et fascistes italiens avaient intégré les communautés naturelles corporatives à l’État. En sorte qu’avec de tels commentaires et une telle désinformation – même sur Radio Courtoisie – personne ne s’y retrouve plus.
Il a même fallu que le Pr. François-Georges Dreyfus, lors d’une émission d’août 2011 sur le Maréchal Pétain rectifie l’assertion en ce sens d’un intervenant de la première partie et rétablisse la vérité pour rappeler que sous Pétain le « corporatisme à la française » qui fut mis en œuvre (je précise bien : « à la française ») était dans la droite ligne de l’application de la Doctrine sociale de l’Église.
Soyons clairs : le corporatisme, c’est l’auto-organisation professionnelle, indépendante de l’État, pour assurer le BIEN COMMUN d’un métier, c’est-à-dire le bien vivre de ses membres, selon le principe de subsidiarité, et assurer des salaires décents.
Quant au populisme, c’est un courant d’origine centre-gauche, qui met en cause, à juste titre, les oligarchies, qui se sont installées dans le système de démocratie représentative et dirigent le pays par-dessus le peuple organisé. Mais avec le populisme, « le peuple » est considéré globalement dans son expression électorale et représente toujours les partis, composés d’individus et de classes en fonction de leur idéologie et du nombre de votants. On reste dans la démocratie du nombre. Les libéraux qui aujourd’hui dénoncent ces oligarchies, sont les premiers à en avoir créé les conditions, en considérant « le peuple » globalement hors de ses communautés naturelles.
De plus le populisme se réduit souvent au référendum d’initiative populaire. On est très loin de la démocratie directe où les communautés gèrent leurs propres affaires. Tant qu’on n’a pas compris ces mécanismes du libéralisme, qui a fondé nos institutions sur les individus regroupés en partis, on n’a rien compris au système, installé à la Révolution, avec la loi Le Chapelier, qui a aboli les communautés professionnelles avec leurs libertés pour édicter leurs propres lois privées.
Ce caractère individualiste du libéralisme a entraîné son expression dans la représentation parlementaire. C’est là aussi un aspect mal perçu de nos concitoyens. À la Révolution, on est passé d’une démocratie organique à une démocratie « représentative », où le député que vous élisez n’est plus votre avocat, mais devient « député de la Nation ». Il y a un député de la droite républicaine qui à chaque fois qu’il vient à Radio Courtoisie ne manque pas une occasion de rappeler ce caractère. Grâce à Radio Courtoisie, il ne cache pas sa couleur : il n’est pas là pour émettre vos souhaits ou doléances. Il est là pour représenter « la nation », l’intérêt de la nation, il « sublime la nation ». Au moins c’est clair.
Primauté du Bien Commun
Ainsi s’affirme nettement ce caractère individualiste qui s’est substitué à la notion de BIEN COMMUN. Toute la vie sociale, économique, politique s’organise autour de l’individu. En politique, on compte des individus-électeurs, regroupés en partis, qui définissent, la loi générale, l’intérêt général en fonction du nombre. En économie, c’est pareil. L’individu est libre de créer son entreprise, en fonction de son intérêt individuel, indépendamment du « bien commun » de ses collègues de même métier, qu’il peut concurrencer sans règles.
Il faut le redire inlassablement, la toute première cause du désastre actuel, le péché originel en quelque sorte, c’est la promotion de l’individu, l’individualisme libéral, qui considère l’individu hors de toute communauté
Le Bien Commun a complètement disparu. Les libéraux ne parlent jamais de bien commun, mais d’intérêt général. Alors que dans la société traditionnelle, le bien commun est la fonction primordiale en fonction de laquelle on se détermine pour apprécier une situation. C’est d’ailleurs un point essentiel de la Doctrine sociale de l’Église. Tous les papes insistent beaucoup pour réhabiliter la notion de Bien Commun. Car elle prend en compte, non seulement les avantages matériels, les intérêts financiers, mais les valeurs éthiques, morales, culturelles, spirituelles : l’octroi par exemple d’un salaire décent, des conditions de travail décentes, en fonction des besoins familiaux, valeurs qui priment sur les avantages matériels.
Les quatre critères du libéralisme
Enfin dernier point pour comprendre le système et proposer des solutions cohérentes.
Quand on met en cause le libéralisme, certains objectent : seriez-vous contre la liberté d’entreprendre ? Comme si cette liberté était la seule en cause ?
1) Bien sûr que nous sommes – sur le principe – pour la liberté d’entreprendre. Mais pour les libéraux, adeptes de l’intérêt individuel, il ne doit y avoir aucune condition, aucune limite à son exercice. N’importe qui peut faire n’importe quoi, même sans compétence. L’entreprise, organe de combat et pilier de l’économie doit pouvoir prospérer, sans règle, grossir même au détriment des concurrents : toujours plus grand au nom de la liberté de concurrence et des lois du marché ?
Alors que dans une économie de Bien Commun, une économie organique, c’est la profession (tous les membres de la profession associés, patrons et salariés) qui fixe les règles pour exercer un métier, garantir au consommateur une qualité de fabrication, et ne pas nuire à la liberté d’entreprendre des collègues.
2) La liberté d’entreprendre n’est pas le seul élément à mettre en cause dans le système libéral. Il y a la liberté des prix et des salaires. Les libéraux revendiquent la liberté totale en matière de prix. Dans un système fonctionnant en fonction du Bien Commun, il s’agit de fixer les règles de la concurrence pour que s’établisse un marché équitable, permettant un revenu décent et des conditions de travail conformes à la dignité des personnes.
Sans règle c’est la porte ouverte à la mondialisation, qui uniformise les économies de chaque pays; c’est la porte ouverte à la concurrence mondiale entre entreprises, qui tend à mettre sur un pied d’égalité le salarié chinois et français.
3) Le troisième aspect du libéralisme économique, c’est la liberté de circulation des hommes et des marchandises. Elle découle de la précédente liberté des salaires. C’est l’abolition des frontières, des douanes….
4) Quatrième aspect : c’est l’abolition des monnaies locales et nationales. Ce ne sont plus les États qui créent leur propre monnaie nationale. Ce sont les banques. Le système mondialisé est devenu incontrôlable.
On entend souvent sur Radio Courtoisie des émissions fort savantes sur l’endettement d’économistes qui traitent de l’endettement : endettement de l’État, des collectivités locales des entreprises, des particuliers, comme le fléau majeur à combattre. Mais personne ne veut s’attaquer à la cause première de cette situation : le libéralisme économique et la création monétaire par les banques.
Pour conclure
La cause première de nos malheurs, c’est le libéralisme économique. Ce n’est pas le socialisme qui n’en est qu’une conséquence, dû au fait que le libéralisme, après avoir supprimé les corps intermédiaires naturels professionnels, composé de l’association patrons et salariés, a laissé face à face l’individu de l’État.
C’est à cette cause première qu’il faut s’attaquer en priorité, et non aux effets secondaires : l’endettement, la fiscalité, les taux de croissance, les taux d’intérêts, l’étatisation des charges sociales, le chômage, l’investissement… Il faut s’attaquer aux quatre critères rappelés tout à l’heure et remettre en cause le système globalement.
Et reconstituer la démocratie directe ou démocratie organique à partir des deux réformes fondamentales et de trois secondaires.
Deux réformes fondamentales :
1) Sortir du système des partis : en restaurant une représentation parlementaire, fondée sur les communautés naturelles : familles, professions, associations…
1) Relocaliser les économies, à l’échelon des États et des régions, de façon que chaque État ait son autonomie alimentaire, son autonomie financière, son autonomie industrielle avec un réseau très diversifié de petites entreprises.
2) Retour à la création monétaire par les banques centrales des États. Création d’un réseau de banques professionnelles, gérées paritairement par tous les membres de la profession.
3) Calcul des charges sociales sur la valeur ajoutée des productions – et non plus sur les salaires.
Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com
URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=1335
00:05 Publié dans Philosophie, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : libéralisme, corporatisme, populisme, théorie politique, idéologie, sciences politiques, politologie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
US-Bundesbeamte versorgten auch unter Bush verdächtige Kriminelle mit Waffen
US-Bundesbeamte versorgten auch unter Bush verdächtige Kriminelle mit Waffen
Paul Joseph Watson
In der Nachrichtensendung Face the Nation des amerikanischen Fernsehsenders CBS räumte die republikanische Kongressabgeordnete Darell Issa, Vorsitzende des Ausschusses für Aufsicht und Regierungsreform, am vergangenen Sonntagnachmittag ein, unter der Regierung Bush habe bereits ein Programm existiert, dass mit der jüngst in die Schlagzeilen geratenen »Operation Fast and Furious« praktisch identisch gewesen sei. Auch damals hatten Bundesbeamte Schusswaffen direkt an verdächtige Kriminelle geliefert.
Das Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosivs (ATF) ließ bereits vor Operation Fast and Furious zu, dass Waffen unkontrolliert den Besitzer wechseln.
»Wir wissen, dass unter der Regierung Bush ähnliche Operationen stattfanden, aber sie waren mit Mexiko abgesprochen«, erklärte der Abgeordnete aus Kalifornien. »Sie haben alles versucht, die Waffen die ganze Zeit im Auge zu behalten. Wir sind daher nicht der Ansicht, dass dieses Verfahren, [die Weitergabewege von] Waffen zu verfolgen, grundsätzlich eine schlechte Idee ist.«
Das Programm der Regierung Bush mit Namen Operation Wide Reciever lief in der Zeit zwischen 2006 und Ende 2007 und wurde von Arizona aus koordiniert. Ähnlich wie im Falle der Operation Fast and Furious ließ das ATF (eine amerikanische Bundesbehörde mit polizeilichen Befugnissen, die dem Justizministerium untersteht) zu, dass Schusswaffen in die Hände mutmaßlicher Rauschgifthändler gerieten, ohne dass dies unterbunden wurde.
Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/paul-joseph-watson/us-bundesbeamte-versorgten-auch-unter-bush-verdaechtige-kriminelle-mit-waffen.html
00:05 Publié dans Actualité, criminologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, criminalité, etats-unis, mexique, amérique, affaires américaines, politique internationale, trafic d'armes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La notion de tradition indo-européenne par Jean Haudry
00:05 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tradition, traditions, indo-européens, jean haudry | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 25 octobre 2011
Krantenkoppen Oktober 2011 / 4
Krantenkoppen
Oktober 2011 / 4
THE CHRISTIANS OF THE ORIENT STAND UP AGAINST THE WESTERN COLONIALISM:
"The war against Syria, planned by the US, France and the United Kingdom for mid-November 2011, has been blocked in extremis by the Russian and Chinese vetoes at the Security Council. According to Nicolas Sarkozy (...), the plan contemplates the expulsion of Middle East Christians by the Western powers. In this context a press campaign is underway in Europe to accuse the Christians of the Orient of collusion with the dictatorships. Mother Agnès-Mariam of the Cross, mother superior of the monastery of James the Mutilated in Qara (Syria) responds to this war propaganda":
1 MILLION PEOPLE ON STREETS OF DAMASCUS:
"Over a million people rallied on 12 October 2011 in Damascus (...) to express their support to President Bashar al-Assad in the face of the foreign aggression against their country. They also intended to thank China and Russia for having saved it from destruction by opposing their veto at the UN Security Council":
"There has been much speculation over who is financing the disparate protest, which has spread to cities across America and lasted nearly 4 weeks. One name that keeps coming up is investor George Soros. (...) Critics contend the movement is a Trojan horse for a secret Soros agenda":
WAT POLITICI U NIET VERTELLEN: DEXIA-DEBACLE MAAKT VAN ALLE BELGEN GRIEKEN EN IEREN:
"Zoals steeds in de schuldencrisis blijft het recept beproefd: de winsten zijn het afgelopen decennium vakkundig geprivatiseerd, de kosten voor de opruiming worden even vanzelfsprekend gecollectiviseerd. (...) Als het fout afloopt, zadelt deze regering de volgende generatie op met een vergelijkbare schuldslavernij als die in Griekenland of Ierland.
http://www.express.be/business/nl/economy/dexia-debacle-maakt-van-alle-belgen-grieken-en-ieren/154100.htm
"Hoe kan het dat in 2011, bijna driekwart eeuw nadat (...) de doodsklokken over het kolonialisme luidden, Israël nog steeds wegkomt met de kolonisatie van Palestina? Hoe is het mogelijk dat Israël met egards wordt behandeld, hoewel het land tientallen VN-resoluties naast zich neerlegt, de Palestijnen op zijn grondgebied discrimineert, op de Westelijke Jordaanoever een apartheidsregime uitbouwt, d...e bevolking van Gaza in een openluchtgevangenis opsluit en zich in de regio aan staatsterrorisme bezondigt en van de collectieve bestraffing van de Arabische volkeren een vaste beleidslijn maakt? (Libanon 1978, 1982-2000, 2006; Palestina tijdens de 2 intifada’s 1987-1993 en 2000-2005; Gaza 2009)?":
30 AMERIKANEN AANGEKLAAGD VOOR FRAUDE HOLOCAUSTFONDS:
"Im atlantischen Sklavenhandel und im Niederschlagen von Sklavenaufständen standen Juden – ähnlich wie heute in Palästina – an vorderster Front":
De EU hoopt met het navigatiesysteem Galileo een alternatief te bieden voor het alom gebruikte Amerikaanse GPS-systeem. Het systeem zou nauwkeuriger en betrouwbaarder moeten zijn dan GPS. (...)
Het is de bedoeling dat Galileo in 2014 gebruiksklaar is. In totaal zijn daar 30 satellieten voor nodig, die vanaf nu met 2 tegelijk ieder kwartaal zullen worden gelanceerd":
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20111021_101
Allen waren al hun ganse leven in dienst van reuzenondernemingen. De moeilijkheden van het ondernemerschap waren hen volledig vreemd. Te laat bedacht ik dat managers van grote bedrijven meer gemeen hebben met ambtenaren dan met ondernemer...s en start-ups. Dacht ik ooit dat het grootste verschil in zakendoen zich tussen privé en overheidsondernemingen bevond, dan besef ik nu dat het echte verschil zich tussen de grote en de kleine ondernemingen situeert: tussen enorme bureaucratieën en door de baas geleide bedrijfjes":
"Daarom zullen na Griekenland en Ierland ook de besparingsplannen in Italië en Spanje mislukken en zal ook daar het netto-effect van de besparingsplannen een verhoging, geen vermindering van de staatsschuld worden. En zullen er na mislukte besparingsprogramma’s nieuwe besparingen worden afgekondigd ...
http://www.express.be/business/nl/economy/nederland-is-belastingparadijs-voor-multinationals-en-popsterren/154345.htm
http://www.vonk.org/201110142791/wat-voor-dexia-kan-moet-ook-voor-arcelormittal-kunnen.ht
http://www.express.be/sectors/nl/media/helft-van-oplage-wall-street-journal-europe-verkocht-voor-1-tot-5-eurocent/154317.htm
http://theuglytruth.wordpress.com/2011/10/15/israel-and-libya-preparing-africa-for-the-%E2%80%9Cclash-of-civilizations%E2%80%9D/#more-30033
I can and will say this. (...) It doesn’t matter if the brother-Leader wa...s martyred in combat against the pigs and rats or if he has escaped to reemerge and physically lead the Resistance against the globalists, Mahdi like, when the time is correct. Either way he has proven himself our hero and inspiration. (...) Wether his body is alive or dead Colonel Gaddafi’s spirit lives on":
http://openrevolt.info/2011/10/22/open-revolt-on-colonel-gaddafi/
18:51 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, flandre, pays-bas, europe, affaires européennes, presse, journaux, médias | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Gaddafi ist tot – Gedanken für Libyen
Gaddafi ist tot – Gedanken für Libyen
John Lanta
Er ist so gestorben, wie er es angekündigt hatte: im Kampf. Sein Sprecher Ibrahim Moussa blieb bis zuletzt in seiner Nähe, mit vielen anderen Getreuen, und wurde gefangengenommen. Manche Namen, wie der des Ex-Oberkommandierenden der Libyschen Armee, Abu Bakr Yunis Jaber, stehen jetzt auf den Listen der getöteten Anhänger Gaddafis. Der »Oberst«, wie sich Gaddafi stets (korrekt) titulieren ließ, muss versucht haben, die Zahl der Opfer in den letzten Stunden möglichst gering zu halten, denn die Verteidiger seiner Geburtsstadt Sirte zogen sich plötzlich überall zurück – und er selbst setzte sich in einen Konvoi: ungefähr das Gefährlichste, was man angesichts des laufenden Nato-Luftwaffeneinsatzes in dieser Lage tun kann. Zum Schluss sei alles ganz schnell gegangen, berichteten denn auch die überraschten Ex-Aufständischen, die jetzt offiziell die libysche Armee darstellen. Der Konvoi kam am Vormittag nach übereinstimmenden Berichten unter Beschuss aus der Luft, Gaddafi wurde verletzt – und starb in den Händen seiner Widersacher; ob er auch durch ihre Hände starb, wird sicherlich noch geklärt – das üble Youtube-Video deutet darauf hin.
Youtube-Videos und Fotos sowie verschiedene Berichte deuten jedoch inzwischen darauf hin, dass es unter Aufständischen und Sympathisanten Uneinigkeit gab, wie mit Gaddafi zu verfahren sei. Das lässt Böses ahnen für den inneren Zustand dieser Milizen, die mit weniger prominenten Gegnern kaum besser verfahren werden. Denn seit mehreren tausend Jahren ist es weltweit üblich, dass der feindliche Anführer nicht irgendwo auf der Straße erschlagen (oder erschossen) wird, sondern zum eigenen Chef geschleppt wird, der diese besondere Leistung dann mit einer freundlichen Belohnung (Beförderung et cetera) würdigt – und so ganz nebenbei die Disziplin der Truppe fördert. Und niemand wird behaupten wollen, die Nato-unterstützten »Ex-Aufständischen« hätten nicht zumindest geahnt, Gaddafis Anwesenheit am Ort könnte den geradezu heldenhaften Widerstand seiner Anhänger motiviert haben. Wenn jedoch eine derart wichtige Beute in Aussicht steht, dann muss die Führung entsprechende Sicherheitsvorkehrungen treffen – oder sie ist zumindest ausgesprochen chaotisch, wenn nicht gar: verbrecherisch.
Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/john-lanta/gaddafi-ist-tot-gedanken-fuer-libyen.html
18:36 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : libye, politique internationale, afrique du nord, afrique, affaires africaines, monde arabe, monde arabo-musulman | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Bashar el Assad: dernier bastion contre le néo-ottomanisme d’Ankara
Alessia LAI:
Bashar el Assad: dernier bastion contre le néo-ottomanisme d’Ankara
Le projet du Premier Ministre turc Erdogan de faire de la Syrie aussi une “démocratie” islamo-modérée a échoué: Damas a dit “non”!
L’arabisme contre l’ottomanisme: tel est l’enjeu aujourd’hui au centre des débats au Proche Orient. Le défi est le suivant: pour être au diapason du grand projet occidental, il faudra forger une aire proche-orientale totalement rénovée et ravalée, avec partout des pays alliés à Washington, souples à l’égard d’Israël, qui, de surcroît, ne seraient plus que des réservoirs énergétiques, prompts à satisfaire les exigences de l’économie globale. Après les révolutions d’Afrique du Nord —qui ont été habilement déviées et orientées vers des objectifs fort différents de ceux qu’espéraient voir se réaliser les protagonistes premiers de ces effervescences révolutionnaires et populaires— la pièce maîtresse qui devait rapidement tomber, pour faire triompher le projet occidental, était la Syrie. Cependant, il s’est vite avéré impossible de renverser El Assad par une simple révolte populaire téléguidée: une bonne partie des Syriens continue à appuyer le gouvernement, surtout quand on s’aperçoit, à l’évidence, que les “manifestations pacifiques” contre le régime ne sont en réalité et dans la plupart des cas que des actes terroristes de facture islamiste perpétrés contre les autorités du pays. Damas résiste donc à toutes les tentatives de déstabilisation intérieure comme à toutes les menaces extérieures. Et Damas résiste surtout aux pressions qui voudraient faire perdre au régime ses dimensions laïques pour faire du pays une nouvelle pièce dans la mosaïque d’Etats islamistes modérés, qui devraient tous devenir les meilleures alliés de l’américanosphère occidentale. Le modèle que l’on suggère aux Syriens est le modèle turc et c’est justement Ankara qui s’est mis en tête de gérer cette “islamisation modérée” que l’on peut parfaitement définir comme un “néo-ottomanisme”.
Il y a quelques semaines, le premier Ministre turc Erdogan s’est rendu dans les pays du “printemps arabe”, l’Egypte, la Tunisie et la Libye. Cette tournée diplomatique a été célébrée par les médias turcs comme une volonté d’amorcer de nouvelles relations avec les gouvernements issus de cette “révolution”, dans l’optique de réaménager les équilibres au Proche Orient. Au même moment, Erdogan a changé de ton vis-à-vis de la Syrie et, quelques jours plus tard, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, il a, lors d’un entretien avec Obama, officialisé le “changement de front”, en annonçant “qu’il avait bloqué les pourparlers entamés avec Damas” et qu’il était désormais prêt à participer aux sanctions que l’on imposerait à la Syrie. Mais ce ne sont pas les violences présumées que l’on attribue au régime syrien qui ont poussé Erdogan à se ranger contre un ancien allié de la Turquie, posé désormais comme ennemi. Il s’agit bien plutôt du “non” catégorique qu’a opposé Bashar El Assad au projet turc de subvertir subrepticement le caractère laïque de la république arabe syrienne. C’est au cours du mois de juin 2011 que la rupture réelle a eu lieu, quand “le premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan a proposé au Président syrien Bashar El Assad de réserver un quart voire un tiers des postes de ministre dans son gouvernement aux Frères Musulmans et d’user alors de toute son influence pour mettre un terme à la rébellion, si Assad s’exécutait”. Erdogan a essuyé un refus clair et net. C’est ce qu’a révélé un diplomate occidental à l’AFP, du moins d’après ce que rapportait, vendredi 30 septembre, le quotidien libanais en langue anglaise, The Daily Star.
Cette nouvelle a été confirmée par un autre diplomate européen, qui a, lui aussi, préféré garder l’anonymat: “Les Turcs, dans un premier temps, proposèrent que les Frères Musulmans occupassent quatre ministères importants, en arguant que les Frères sont une partie importante du paysage politique syrien”. Les Frères Musulmans, en réalité, ont été mis hors la loi en Syrie dès 1980, à la suite d’une campagne terroriste particulièremet sanglante que leurs affidés avaient menée à cette époque-là; aujourd’hui, ils font partie de ceux qui, ouvertement de l’extérieur et clandestinement depuis la Syrie elle-même, sèment la terreur dans toutes les régions du pays. Le 9 août 2011, le Ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu a indirectement confirmé l’alliance de facto entre les Frères et les néo-ottomans turcs en confiant au Président syrien un message écrit par le Président turc Abdullah Gül, dans lequel ce dernier explique qu’avant de former le parti pour la Justice et le Développement, actuellement au pouvoir à Ankara, il avait appartenu à une organisation proche des Frères Musulmans. Dans un débat face à face avec le Président syrien, Davutoglu a, une fois de plus, “réclamé le retour des Frères Musulmans en Syrie”. El Assad a répondu qu’à titre individuel, certains Frères pourraient récupérer leur citoyenneté syrienne mais ne pourraient pas se constituer en parti politique parce qu’un tel parti serait basé sur des principes religieux incompatibles avec le caractère laïque de la Syrie”.
Revenu en Turquie, dès son débarquement à l’aéroport d’Ankara, Ahmet Davutoglu, bien loin de révéler le contenu de ses discussions avec El Assad, a lancé un ultime message à Damas: “Nous espérons que certaines mesures seront prises dans les prochains jours pour mettre fin aux effusions de sang et pour ouvrir la voie à un processus de réformes politiques”. Vingt jours plus tard, le 28 août 2011, le Président turc Gül affirmait qu’Ankara avait “perdu confiance” en la Syrie. Peu de temps auparavant, lors d’une rencontre avec une délégations des associations chrétiennes du Moyen Orient, El Assad avait déclaré —et ses déclarations avaient été répercutées par de nombreux médias— “qu’il avait refusé que l’ottomanisme se substitue à l’arabisme et qu’Ankara redevienne le centre majeur de décision pour le monde arabe”. El Assad répétait ainsi son opposition à toute participation des partis religieux dans la politique syrienne, parce que “cela permettrait aux Frères Musulmans, qui ont un siège à Ankara, de contrôler toute la région”. Toutes les démarches qui ont suivi vont dans le sens d’un rejet par l’alliance américano-turque de ce laïcisme arabiste: les sanctions prises par la Turquie contre Damas; la Syrie devenue un pays ennemi de l’Occident car trop laïque pour s’insérer dans le nouveau Moyen Orient islamo-modéré voulu par Washington et les projets atlantistes.
Alessia LAI.
( a.lai@rinascita.eu ).
(article paru dans “Rinascita”, Rome, 1 & 2 octobre 2011 – http://www.rinascita.eu ).
18:24 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, turquie, monde arabe, monde arabo-musulman, asie mineure, méditerranée, proche orient, géopolitique, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Pierre Vial présente "Le loup-garou" d'Hermann Löns
Pierre Vial présente "Le loup-garou" d'Hermann Löns
00:05 Publié dans Littérature, Livre, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nouvelle droite, pierre vial, nouvelledroite, littérature, lettres, lettres allemandes, hermann löns, littérature allemande | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Hans Blüher: Der Kulturrevolutionär der männerbündischen Jugend
Hans Blüher: Der Kulturrevolutionär der männerbündischen Jugend |
Geschrieben von: Daniel Bigalke |
|
Einsam und vergessen verstarb 1955 in Berlin-Hermsdorf ein Schriftsteller, der das Verhältnis von Politik und Männlichkeit um 1900 neu definierte und sein Leben lang ein dorniges und nicht immer erfolgreiches, dafür aber konsequentes Schriftstellerleben führte. Es ist der Philosoph Hans Blüher (1888-1955), der sich selbst als konservativen Revolutionär bezeichnete. Schon als Jugendlicher entwickelte er seinen eigenen Schreibstil, dessen versierte und provokante Art von einem messerscharfen Geist zeugte. Dies brachte Blüher nicht immer Erfolge. So verließ er etwa die Universität wegen polemischer Schriften ohne Abschluß, konnte dafür aber umso mehr sein Leben eines zielsicheren Schriftstellers und notfalls auch Einzelgängers verwirklichen. Seine Leistungen indessen wurden nur von wenigen Kennern gewürdigt. Darunter befinden sich die Schriftsteller Thomas und Klaus Mann sowie Franz Werfel und Franz Kafka. Auch die Dichter Gottfried Benn und Rainer Maria Rilke pflegten Kontakte zu Blüher. |
00:05 Publié dans Mouvements de jeunesse, Révolution conservatrice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hans blüher, révolution conservatrice, allemagne, mouvements de jeunesse | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 24 octobre 2011
Pierre Vial présente "Nouveaux Cathares pour Montségur" de Saint-Loup
00:13 Publié dans Littérature, Livre, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nouvelle droite, saint-loup, marc augier, pierre vial, littérature, lettres, lettres françaises, littérature française | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Who's a Fascist?
Who's a Fascist?
by Paul Gottfried
Ex: http://www.lewrockwell.com/
Having participated this weekend in an Internet discussion courtesy of Paul Craig Roberts, it seems to me that "fascist" is bandied about on the right in the same careless way as one finds on the left. Note that the anti—New Deal American Right in the thirties fell over themselves denouncing FDR and his minions as American Mussolinians. The Old Right associated the fascists with a corporatist economy, welfare programs, and military rearmament, all of which they despised. The fact that the New Republic and other American leftist organs then raved about the virtues of Latin fascism and often considered it soft Communism may have contributed to the illusion that big-government boosters at home were fascists in a state of denial. Recently the Old Right has revived the same charge of fascism and hurled it at the neoconservatives. Because neocons are imperialists, militarists, and enthusiasts for centralized government (all of which they admittedly are), they must also be fascists. After all, didn't Mussolini teach his nation to do everything for the state and nothing against it? How is this different from Bill Kristol's view that to be an American patriot one must love the American state?
While Kristol's "state" does not differ from Mussolini's fascist creation by being truly lovable (God knows it is not!), it may be possible to point out certain palpable differences between the two forms of state worship. Neoconservatives and fascists do not share the same historical context; nor are they reacting against the same enemies. Fascism was an interwar phenomenon and one bound up with a reaction against the revolutionary Left in Italy, Spain, Austria, and other European countries. It was also profoundly reactionary, in the sense that it valued certain classical conservative principles, like hierarchy, patriarchy and the restoration of antiquity, but believed it was only possible to bring about what it wanted through a constructivist project. Therefore Mussolini and his counterparts created a neoclassical version of a pre-bourgeois society, which was cobbled together with Roman republican and Spartan models. Fascists also stressed the organic unity of the nation, something that points to the semantic problem incurred by critics of the neoconservatives who wish to see them as "multicultural" fascists. Although not all fascists were racialists (the German case was the lunatic exception), most of them were avowed anti-internationalists and would not have approved of anything as destabilizing as immigration expansion. In the 1930s the Italian fascist government even tried to make sure that government workers would marry ethnic Italians.
Peter Brimelow was correct to observe in last weekend's Internet chat that neoconservatives believe not in fascism but in "Goldbergism" when they push for open borders and an aggressive foreign policy in the name of human rights. Jonah Goldberg, one of their major political theorists, has explained on NROnline that European conservatives like Joseph de Maistre were really on the left, seeing that they rejected "human rights," which is the essence of a conservative belief system. No matter how silly Goldberg's interpretation may seem, what he enunciates is the current neoconservative dogma that justifies imperial expansion. And it is hard to grasp anything fascist about Goldberg's redefinition of conservatism. Goldberg arrives at his view from reading the English social democratic historian Isaiah Berlin, who plays up the derivation of fascist thinking from Maistre's attack on the universalism and abstract ideals of the French Revolution. Although Berlin overstates this connection, he is nonetheless justified in perceiving the fascists as being connected to European counterrevolutionary traditions. The neoconservatives are not only not connected in any way to such traditions but are clearly on the side of what Michael Ledeen calls the "creative destruction" of the social and cultural traditions of other peoples.
Without judging the merits of this project, it seems that those who pursue it are not definable as fascists. They may in fact be far more destructive but are not a subgenus of interwar fascists who have landed up in our society. Depicting them as such depends on an underdetermined definition that serves strictly polemical ends. Just because all modern Western industrial states have large administrations that socialize the family and feature public education does not make them "fascist." Fascists took advantage of a political paradigm they shared with non-fascist modern governments, in order to achieve in some cases counterrevolutionary ends. But they did not initiate the welfare state, which flourished without the fascists, on the Euro-American left. Nor were the fascists unique in having military dictators and wars of expansion. Both Tom Woods's The Politically Incorrect Guide to American History and Tom DiLorenzo's study of the Great Emancipator as state-builder provide illustrations of Lincoln's authoritarian manner that show bad European habits could crop up here as well. But that happened generations before there was a fascist movement.
It is not accurate to refer to Abraham Lincoln as a "fascist," because he applied military force to quell the Southern secession and ruled as a military dictator. Political leaders can do things that are open to condemnation without being fascists. It would also not be irrelevant to cite the case of one of Lincoln's precursors, Oliver Cromwell, who also slaughtered secessionists, to reunite the United Kingdom, and whom the young Lincoln saw as someone he wished to emulate. Yet curiously the two men, long viewed as being alike in their nationalist fervor, connection to an Anglo-Saxon Protestant culture, and role as social modernizers, have contributed to very different cults. After being identified for centuries with republicanism and Protestant sectarians, Cromwell became a hero for rightwing English nationalists, including the fascist followers of Sir Oswald Mosley in the late thirties. Lincoln, by contrast, has become a god figure for the Left, from the communist Abraham Lincoln Brigade fighting in the Spanish Civil War down to the civil rights movement and his current apotheosis, as the incarnation of global democratic ideals. My friend Tom Di Lorenzo has made this last point clear by debating Lincoln-admirers, who invariably bring with them leftist agendas. But neither Cromwell nor Lincoln produced the twentieth-century cults that sprang up around their putative achievements. The Irish are certainly entitled to dislike Cromwell and his son-in-law for devastating their land during the English Civil War and like Paul Craig Roberts, I cannot find any sane reason for a Southerner whose family suffered during Lincoln's invasion of the South to revere this brutal nationalist. But neither figure belonged to the twentieth century or to its ideological wars; and both have been co-opted to symbolize battles that are no longer theirs. Like Cromwell, Lincoln was neither a fascist nor a neocon.
Paul Gottfried [send him mail] is Horace Raffensperger Professor of Humanities at Elizabethtown College and author of, most recently, Multiculturalism and the Politics of Guilt.
Copyright © 2004 LewRockwell.com
00:05 Publié dans Réflexions personnelles, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etats-unis, paul gottfried, fascisme, théorie politique, réflexions personnelles, politologie, philosophie, sciences politiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La seconde invasion de l'Italie par Alaric (408-410)
00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, germains, wisigoths, goths, antiquité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 23 octobre 2011
Egypte : du « printemps arabe » à l’hiver chrétien
Egypte : du « printemps arabe » à l’hiver chrétien
00:14 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, egypte, afrique, affaires africaines, coptes, monde arabe, monde arabo-musulman, islam, chrétienté | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La tolleranza di Voltaire non è che la maschera di una nuova e più feroce intolleranza
di Francesco Lamendola
Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]
Abbiamo già visto come il gran padre del liberalismo, John Locke, abbia proclamato, fin dal 1689 (l’anno della “Glorious Revolution” inglese) il sacro principio della tolleranza universale; escludendone, però, per ragioni di fatto e di principio, tutta una serie di categorie umane e specialmente religiose: guarda caso, i non inglesi, i non protestanti, i non cristiani, i non religiosi (cfr. il nostro articolo «Locke auspica tolleranza religiosa per tutti, ma invoca la persecuzione di cattolici islamici e atei», apparso sul sito di Arianna Editrice in data 10/02/2011).
Ci resta da vedere come il suo legittimo successore in terra di Francia, Voltaire, abbia a sua volta ripreso ed esposto le proprie idee in fatto di tolleranza, questo roboante slogan dell’Illuminismo che, nel 1793, non varrà a risparmiare la vita di forse un milione di Vandeani, cattivi cittadini che non vorranno accogliere con il berretto frigio e l’Albero della Libertà le deliziose parole d’ordine: libertà, fraternità, uguaglianza, ma che preferiranno farsi massacrare, potenza dell’ignoranza e della superstizione, in difesa del loro re, della loro Chiesa e dei loro signori.
Per farsi un’idea dell’estensione che Voltaire accorda al suo soggetto, basta andare a cercare il codicillo, l’avvertenza, la specificazione in cui esplicitamente, come già aveva fatto il padre nobile Locke, vengono esposte le categorie di cittadini immeritevoli di godere anch’essi dei benefici della tolleranza, perché non sono veramente esseri umani, ma “lupi”: e con i lupi, si sa, non bisogna mostrare alcuna pietà, perché la pietà sarebbe un crimine verso gli altri, cioè verso i “bravi” cittadini, rispettosi dei Lumi della ragione e di tutto l’armamentario liberale.
Ecco dunque cosa afferma Voltaire, nel capitolo XVIII del suo «Trattato sulla tolleranza» del 1763, circa ottant’anni dopo quello di Locke, che in realtà, era stato scritto nel 1685-86 (titolo originale: «Traité sur la tolérance à l’occasion de la mort de Jan Calas»; traduzione italiana di Glauca Michelini, Demetra Editrice, 1995, pp. 79-80; capitolo intitolato esplicitamente: «I soli casi in cui l’intolleranza è di diritto umano»):
«Perché un governo non abbia il diritto di punire gli errori degli uomini è necessario che questi errori non siano delitti; essi sono delitti solo quando turbano la società: e la turbano non appena ispirano il fanatismo. È necessario dunque che gli uomini comincino col non essere fanatici per meritare la tolleranza.
Se alcuni giovani gesuiti, sapendo che la chiesa ha in orrore i reprobi, che i giansenisti sono condannati da una bolla papale e che sono perciò dei reprobi, vanno ad appiccare il fuoco ad una casa dei Padri dell’Oratorio perché l’oratoriano Quesnel era giansenista, è chiaro che si sarà costretti a punire questi gesuiti.
Nello stesso modo, se hanno diffuso massime delittuose, se il loro istituto è contrario alle leggi del regno, non si può fare a meno di sciogliere la loro compagnia e abolire i gesuiti per trasformarli in cittadini, cosa che in fondo è un male immaginario, e per loro un bene reale, perché che cosa c’è di male nel portare un abito corto invece che una sottana, e nell’essere liberi invece che schiavi? Tranquillamente si riformano reggimenti interi, che non se ne lamentano: perché i gesuiti lanciano così alte grida quando li si sottopone a riforme per ottenere la pace?
Se i francescani, trasportati a sacro zelo per la Vergine Maria, andassero a demolire la chiesa dei domenicani, che sono convinti che Maria è nata nel peccato originale, si sarebbe allora obbligati a trattare i francescani quasi come i gesuiti.
Si dirà la stessa cosa dei luterani e dei calvinisti. Avranno un bel dire: “Noi seguiamo i moti della nostra coscienza, è meglio obbedire a Dio che agli uomini; siamo il vero gregge, dobbiamo sterminare i lupi”. È evidente che allora sono lupi anche loro.
Uno degli esempi più singolari di fanatismo è stato quello di una piccola seta in Danimarca, i cui fondamento era il migliore del mondo. Costoro volevano procurare la salute eterna ai loro fratelli; ma le conseguenze che ricavano da questo principio fondamentale erano singolari.
Sapeva che tutti i bambini che muoiono senza battesimo sono dannati, e che tutti quelli che hanno la fortuna di morire subito dopo aver ricevuto il battesimo godono del la gloria eterna: andavano quindi sgozzando i bambini e le bambine appena battezzati che incontravano. Era senza dubbio un modo di fare loro il più grande bene possibile: li si preservava dal peccato, dalle miserie di questa vitae dall’inferno; li si mandava infallibilmente in cielo. Ma queste caritatevoli persone non consideravano che non è permesso fare neppure un piccolo male in vista di un grande bene; che non avevano alcun diritto sulla vita di questi bambini; che la maggior parte dei padri e delle madri è abbastanza materialista da preferire di avere con sé i propri figli e le proprie figlie anziché vederli sgozzare per mandarli in paradiso; che, in una parola, il magistrato deve punire l’omicidio, anche se commesso con buone intenzioni.
Sembra che gli Ebrei abbiano più diritto degli altri di derubarci e di ucciderci: infatti, benché ci siano cento esempi di tolleranza nell’Antico Testamento, tuttavia vi sono anche esempi e leggi di rigore. Dio ordinò loro talvolta di uccidere gli idolatri, e di risparmiare solo le figlie nubili: essi ci considerano idolatri, e anche se noi oggi li tollerassimo, potrebbero bene, se fossero loro a comandare, non lasciar al mondo che le nostre figlie.
Sarebbero soprattutto assolutamente obbligati ad assassinare tutti i Turchi, cosa ovvia; infatti i Turchi posseggono i territori degli Etei, dei Gebusei, degli Amorrei, dei Gersenei, degli Evei, degli Aracei, dei Cinei, degli Amatei, dei Samaritani. Tutti questi popoli furono colpiti da anatema: il loro paese, che si estendeva per più di venticinque leghe, fu donato agli Ebrei con successivi patti. Essi devono rientrare in possesso dei loro beni: i maomettani ne sono gli usurpatori da più di mille anni.
Se gli Ebrei ragionassero così, è chiaro che non ci sarebbe altro modo di rispondere loro che mandandoli in galera.
Questi sono i soli casi, all’incirca, in cui l’intolleranza sembra ragionevole.»
Questa pagina di prosa è notevole perché in essa si concentrano tutte le principali caratteristiche di Voltaire “filosofo”; se mai è lecito parlare di filosofia a proposito di una delle menti più eminentemente antifilosofiche nella storia del pensiero europeo, se mai ve ne fu una.
L’esordio è una tipica professione di fede nel Vangelo dei “diritti naturali” e della concezione dello Stato liberale come semplice strumento di tutela affinché il singolo cittadino possa esercitare i suoi diritti: i quali coincidono con la libertà di fare tutto ciò che, non potendosi qualificare come crimine, non incorre nei rigori della legge. In altri termini, la legge è quell’insieme di norme coercitive che colpiscono il crimine e di altro non si interessa; anche se vi sono molti comportamenti che, pur non essendo criminali, danneggiano gravemente la società, per Voltaire solo il delitto la turba e quindi solamente esso va punito.
Non solo: per Voltaire pare che un solo crimine turbi la società, il fanatismo; ecco allora che, per non incorrere nei rigori della legge, bisogna astenersi dal fanatismo: solo a questa condizione gli uomini diventano meritevoli di tolleranza.
A questo punto la tolleranza non risulta più l’atteggiamento fondamentale dell’uomo verso il suo simile e dello Stato verso il cittadino, bensì il prerequisito per meritare di essere trattati, a propria volta, con tolleranza: se non si è tolleranti, si è fanatici e se si è fanatici, non si merita alcuna tolleranza né dagli altri uomini, né, tanto meno, dalla società organizzata secondo i dettami della ragione, vale a dire dallo Stato.
Ovviamente, il primo esempio di fanatismo immeritevole di tolleranza che viene in mente al Nostro è quello dei gesuiti, i quali, come tutti sanno, impiegano la maggior parte del loro tempo andandosene in giro ad appiccare il fuoco alle chiese dei giansenisti: dunque, nessuna tolleranza con essi, ma, al contrario, il pugno di ferro dello Stato: nessuna pietà per quanti sono anatema rispetto al Vangelo del fondamentalismo illuminista.
Subito dopo Voltaire passa dal caso particolare al generale e insinua che i gesuiti, essendo seminatori di dottrine velenose, meritano che il loro ordine venga sciolto e che essi siano ridotti allo stato laicale. Di fatto, i Gesuiti erano stati espulsi da tutti gli Stati europei entro il 1767, per cui, quando Voltaire scriveva il suo “pamphlet”, la cosa era già avvenuta; anzi poco dopo, nel 1773, il papa Clemente XIV procedette allo scioglimento della Compagnia di Gesù.
Subito dopo, con il suo solito ghigno derisorio, Voltaire si abbandona a una pesantissima ironia, affermando che la cosa migliore, per i gesuiti, è proprio quella di essere ridotti allo stato laicale, perché, in tal modo, lo Stato li spoglia di un bene immaginario e dona loro un bene reale: infatti li trasforma da schiavi in uomini liberi e da portatori di sottana, in cittadini dal vestito corto, come tutti gli altri.
Ci vuole una bella faccia tosta per parlare così, vantando la violenza statale come un atto di generosità e deridendo il sentimento religioso altrui, anzi, facendosene beffe nella maniera più triviale: parlando di bene immaginario, infatti, egli butta nel cestino della carta straccia ciò che per migliaia di esseri umani è stato una ragione di vita e prefigura quel che accadrà con la Costituzione civile del clero durante la Rivoluzione francese, allorché migliaia di sacerdoti, di frati e di monache dovranno scegliere se accettare il sopruso oppure rimanere fedeli ai loro ideali, andando incontro al carcere, alla deportazione o alla morte sulla ghigliottina.
Poi, per fare sfoggio d’imparzialità, Voltaire se la prende con i francescani, con i luterani, con i calvinisti, con i giudei; ma il suo particolare, astioso malanimo verso il cattolicesimo e verso i gesuiti, traspare dal fatto che egli afferma che se altri, per esempio i francescani, dovessero comportarsi con altrettanto fanatismo dei membri della Compagnia fondata da Ignazio di Loyola, allora essi meriterebbero di essere trattati “quasi” - quasi, si badi - come questi ultimi.
Il brano dedicato ai Giudei è particolarmente interessante perché Voltaire, che pure si proclama loro difensore e loro estimatore, sottolinea che tutti i non ebrei, per questi ultimi, sono “infedeli” e che probabilmente verrebbero sterminati, qualora i rapporti di forza si capovolgessero; aggiunge pure che gli Ebrei, se tornassero padroni della Palestina, sterminerebbero migliaia e migliaia di musulmani. Il tutto in un crescendo di tale intensità, da mettere seriamente in crisi l’assioma secondo il quale l’antisemitismo sarebbe stato coltivato da tutti, tranne che dagli illuministi, perché questi ultimi, essendo i campioni della libertà e della tolleranza, non POTEVANO essere antisemiti (cfr. Il nostro recente articolo «Ma quanti contorsionismi per giustificare l’antisemitismo dell’”illuminato” Lichtenberg», apparso sul sito di Arianna Editrice il 26/09/2011).
La considerazione finale di Voltaire, secondo il quale, se tutti gli Ebrei ragionassero da nemici degli altri popoli e delle altre fedi, meriterebbero di essere “mandati in galera”, suona particolarmente sinistra, perché un popolo intero non si potrà mai mandare in galera, ma solo nei campi di concentramento, il che è precisamente quanto accadrà durante la seconda guerra mondiale; e, anche in quel caso, la motivazione dell’inumana decisione sarà di tipo difensivo: poiché gli Ebrei tramano contro la razza ariana, della quale sono divenuti mortali parassiti, allora è necessario metterli in condizioni di non nuocere, costi quel che costi…
E così, chi lo avrebbe detto, ecco che il campione della tolleranza universale assume le vesti, alquanto inquietanti, di un precursore dello sterminio del popolo ebreo, nonché di tutte le pratiche che il totalitarismo ha sempre prediletto per sbarazzarsi dei propri oppositori, dopo averli dipinti come nemici del genere umano, come nemici della pace e della tolleranza: perché, una volta che l’avversario sia stato trasformato non solo in un nemico irriducibile, come insegna Carl Schmitt, ma addirittura in un lupo feroce, che altro rimane da fare, se non abbatterlo senza pietà, come una fiera irrimediabilmente feroce e pericolosa?
Tolleranza per tutti, dunque: tranne che per chi non s’inchina alla Buona Novella della ragione.
Vengono in mente quei gesuiti del Paraguay che vennero espulsi dal marchese di Pombal, al solo scopo di “liberare” i poveri indios dall’odioso fanatismo cattolico e non certo perché i latifondisti portoghesi potessero farli schiavi impunemente: ma quando mai, questi sono solo cattivi pensieri…
Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it
00:05 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, 18ème siècle, voltaire, france, tolérance, intolérance | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les rites d'initiation germaniques
Les rites d'initiation germaniques
00:05 Publié dans archéologie, Histoire, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : archéologie, histoire, moyen âge, germanie, germanie antique, tradition, traditions, traditionalisme, initiation, chevalerie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 22 octobre 2011
Türkische Drohungen
Türkische Drohungen
Die Türkei darf EU-Staaten nicht länger sanktionslos drohen
Von Andreas Mölzer
Die Drohungen der Türkei gegenüber Zypern haben ein inakzeptables Ausmaß angenommen. Denn der türkische Premierminister Recep Tayyip Erdogan beläßt es leider nicht bei Wortdrohungen, die schon schlimm genug sind, sondern läßt mittlerweile ein Kriegsschiff in den Gewässern vor Zypern kreuzen.
Die Ursache der derzeitigen Kraftprobe zwischen Türkei und Zypern sind Probeölbohrungen in zypriotischen Gewässern, die die Türkei nicht akzeptieren will. So droht man den Zyprioten: „Wenn sie [Anm.: damit] weiter machen, werden sie die Haltung der Türkei sehr gut kennenlernen“. Solche Äußerungen und Handlungen gegen ein EU-Mitgliedsland sind auf das schärfste zu verurteilen und müssen dazu führen, daß die EU-Beitrittsverhandlungen sofort abgebrochen werden.
Anstelle von klaren Reaktionen gegenüber der Türkei gibt es von seiten der europäischen Politiker jedoch nur Demutsgesten. So ist am 28. September in Straßburg eine Absichtserklärung zwischen der EU-Kommission und der Türkei unterzeichnet worden, wonach hinkünftig auch sog. Nationale Experten aus der Türkei bei der Kommission angestellt werden sollen. Dies stellt jedoch ganz klar einen unzulässigen Vorgriff auf eine zukünftige Mitgliedschaft der Türkei dar und ist entschieden abzulehnen. Es ist sachlich nicht nachvollziehbar, daß türkische Beamte, deren Land nicht Mitglied der EU ist, hinkünftig als Nationale Experten in der Kommission tätig sein sollen. Dies muß Staatsangehörigen von Mitgliedstaaten vorbehalten bleiben.
Was wir brauchen, sind gute politische und wirtschaftliche Beziehungen mit der Türkei, jedoch keine trojanischen Pferde in einer durch den ständigen EU-Zentralismus immer mehr gestärkten EU-Kommission, die verantwortlich für die Gesetzesvorschläge der EU ist.
00:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, turquie, chypre, europe, affaires européennes, union européenne, parlement européen, méditerranée | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Dominique Venner, électrochoc des esprits pour un choc de l'histoire
Dominique Venner, électrochoc des esprits pour un choc de l'histoire
Par Olrik
Ex: La Droite strasbourgeoise (cliquez ici)
Dans un livre d’entretien conduit par la journaliste Pauline Lecomte, « Le choc de l’histoire » publié aux éditions « Via Romana », Venner se penche une nouvelle fois sur notre époque en crise. On retrouvera en filigrane la grille d’analyse affûtée qu’il avait déjà exposée dans son ouvrage « Le siècle de 1914 », mais cette fois pour en dépasser le cadre restreint de la discipline historique.
Selon lui, la grave crise actuelle clos un cycle historique amorcé en 1914 et qui aura secoué tout le XXème siècle. Après avoir favorisé un lent processus de déchristianisation, les idéaux des Lumières ont vu, au cours du dernier siècle, les grands récits idéologiques qu’ils avaient enfantés s’effondrer les uns après les autres. Après avoir tordu le cou aux aventures fascistes en Europe, le communisme et le capitalisme mondialiste, qui se sont imposés à une Europe réduite à la sujétion, se sont révélés finalement incapables de surmonter les contradictions systémiques internes qui les taraudaient.
Le communisme s’affaissera brutalement sur lui-même sans prévenir, en 1989, laissant le mondialisme des droits de l’homme porté par les Etats-Unis bien seul face à ses propres apories. Passée une brève période d’euphorie, la faillite de Lehmann Brother en 2008 est venue signifier à une planète incrédule la mort par KO technique de la dernière illusion issue des ruines du XXème siècle et partant, le début du déclin de l’empire américain.
Pour Dominique Venner, la grande faute qui caractérisa toutes ces expériences idéologiques fut de ne s’inscrire qu’exclusivement dans le champ trop temporel du politique ou de l’économique. Malgré les prétentions eschatologiques et les abords religieux que ces aventures n’ont jamais manqué d’emprunter, toutes se révélèrent in fine bien incapables de bâtir des modèles durables de société, comme su par exemple le faire en son temps le christianisme. Les mythes du progressisme égalitaire, de l’homme nouveau ou encore de la fin de l’histoire auront finalement buté sur l’amère réalité de leur impossible avènement. Leurs échecs successifs laissent donc aujourd’hui les Européens à la fois exsangues et durement désemparés devant un sérieux questionnement identitaire.
Même le christianisme, passablement épuisé, ne présente plus la moindre possibilité d’un recours. Son universalisme - qui put être un atout lorsqu’il s’agissait de légitimer l’hégémonie de l’Europe sur le monde - se révèle désormais totalement inopérant à offrir des solutions pour des Européens ramenés à un monde multipolaire et violemment chaviré par un rééquilibrage des puissances entre ex-dominés et ex-dominants. Pire encore ! Ce résidu d’universalisme, qui nimbe encore tout l’Occident, les handicape aujourd’hui dans leur capacité à répondre au réveil identitaire, et souvent revanchard, des civilisations concurrentes.
L’état des lieux est clair : l’Europe, assommée par le traumatisme de deux guerres mondiales, est entrée en dormition depuis plus de 50 ans. Mais l’effondrement annoncé de l’empire américain provoquera inévitablement le retour souverain des nations du vieux continent dans le jeu de l’histoire. Inutile de s’illusionner ! Ce réveil ne se fera pas sans de déchirantes et profondes révisions. La grande démonstration de ce livre tient précisément dans l’évidence que la solution dépasse largement le champ des contingences du politique stricto sensu.
Dépourvue de religion identitaire, à la différence de l’Inde, du Japon ou de la Chine, l’Europe va devoir retrouver ce qui la singularise en renouant avec sa plus longue mémoire. Une mémoire amenée à former les bases d’une mystique identitaire apte à produire un imaginaire collectif opérant face aux nouveaux enjeux de la modernité. Les Européens vont devoir se réarmer moralement s’ils ne veulent pas tomber en servitude. A cet égard, il nous donne l’exemple du renouveau hindouiste actuel en Inde, amorcé grâce à la création par Nagpur en 1925 d’un mouvement identitaire à vocation plus culturelle et spirituelle que politique.
Sur ce chemin qui remonte dans notre plus longue mémoire, Dominique Venner nous indique des pistes. Il nous renvoie d’abord à son ouvrage « Histoire et Tradition des Européens : 30 000 ans d'identité » et évoque ensuite une « histoire européenne des comportements [pouvant] être décrite comme le cours d’une rivière souterraine invisible et pourtant réelle. » Pour lui, cette rivière qui coule en nous, souvent à notre insu, prend sa source dans la Grèce antique en général et dans l’œuvre fondatrice d’Homère en particulier. Dans l’Iliade et l’Odyssée, qu’il qualifie de « mémoire des origines », il est possible de retrouver tout l’imaginaire européen dans sa substance la plus parfaite. Notre vision du monde, notre rapport à la nature, au vivant, à la mort, notre cœur aventureux, notre façon d’enchanter les éléments et de sublimer nos sentiments, cette relation entre les hommes et les femmes sur un pied d’égalité, tout est là sous nos yeux, écrit il y a presque 3 000 ans déjà.
Venner nous avise toutefois à ne pas confondre tradition et folklore. La vraie tradition consiste à entreprendre des choses neuves dans le même esprit que celui des anciens. Alors que le folklore, c’est justement l’inverse. En exemple, il nous donne des figures contemporaines d’Européens, sur lesquelles, selon lui, l’esprit de la tradition a indéniablement soufflé. Parmi ceux-ci, il s’attarde longuement sur le cas du colonel Claus von Stauffenberg. Cet officier qui incarna la fidélité à la tradition aristocratique allemande fut l’instigateur décisif de l’attentat manqué contre Hitler.
En conclusion, nous citerons cette phrase de Dominique Venner : « ce n’est pas rien de se savoir fils et filles d’Homère, d’Ulysse et de Pénélope. »
Livres de Dominique Venner (NDLR) :
Le Choc de l'Histoire, Dominique Venner, Editions Via Romana, 185 pages, 2011, 20,00 € (cliquez ici)
Le Siècle de 1914, Dominique Venner, Editions Pygmalion, 408 pages, 2006, 22,50 € (cliquez là)
Histoire et tradition des Européens : 30 000 ans d'identité, Éditions du Rocher, Monaco et Paris, 2002, 273 pages, 17,50 € (cliquez là)
00:15 Publié dans Livre, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominique venner, livre, nouvelle droite, histoire | | del.icio.us | | Digg | Facebook
5 to 9 Conservatism
5 to 9 Conservatism
By Greg Johnson
Ex: http://www.counter-currents.com/
Years ago, the friend who had the most influence on my awakening on race and the Jewish question offered a quite clarifying distinction between “9 to 5” and “5 to 9” conservatism.
The 9 to 5 conservatives take their name from the standard 9:00 a.m. to 5:00 p.m. work day. These conservatives focus on the economic realm. They wish to preserve economic freedom from government interference. They also focus on cutting taxes and resisting new taxes, so that productive people can keep more of the fruits of their labor. 9 to 5 conservatism, in short, is just economic liberalism. Its most ideologically pure advocates in America today are libertarians and the Tea Party.
5 to 9 conservatives take their name from the rest of the day. They focus on preserving the non-economic realms of life: the family, civil society, religion, culture, history, the environment, etc.
Many 5 to 9 conservatives are actually political liberals. For instance, environmentalists, historical preservationists, and promoters of walkable communities, mixed-used development, human-scale architecture, and public spaces are all objectively conservatives of the 5 to 9 variety (regardless of any genuinely liberal positions they might also hold). But politically they tend to be left-of-center and at odds with the commercial interests championed by 9 to 5 conservatives.
There is good reason why the two kinds of conservatives are at loggerheads. Unlimited economic freedom tends to corrode the other realms of society. The best way to appreciate this is to consider working hours. In America today, we do not have a 9 to 5 economy. We have a 24/7 economy.
As a bohemian intellectual, I can’t complain about this. I find it very convenient to be able to go out at 4:00 am to buy a carton of milk from a meth-zombie. Americans living in Germany are shocked that most stores are closed by 6:00 pm and are not open at all on weekends. It forces them to actually plan ahead, one of the many faculties that American life has allowed to grow slack.
The reason why Germany and other countries regulate the hours of businesses is not because they are “socialists” or “liberals.” It is because they are 5 to 9 conservatives. They realize that shop clerks have friends and families and communities. Work days are regulated so that more people can spend the 5 to 9 hours, and weekends, with their families and friends. Yes, such laws inconvenience us insofar as we are consumers. But we are more than consumers. We have families, friends, communities. Or we should have them.
Why does the government have to get involved? Say that there are no laws regulating the hours of retail establishments. If one firm decides they will extend their evening hours to increase their market share, others will be pressured to follow. Eventually, through the magic of the marketplace, we will compete our way into a 24/7 economy, in which there will be entire industries where the entry level jobs often taken by young people who have children (or should have them) are on aptly-named “graveyard” shifts.
From a social point of view, this is a profoundly destructive development. And from an economic point of view, it is destructive too, since the same amount of milk is sold in a 24 hour day as would be sold in a 10 hour day, yet all are forced to keep the lights on and the buildings manned 24/7 lest they lose their market share.
F. Roger Devlin uses an excellent analogy [2] to illustrate the nature of destructive competition. Imagine you are seated at a sports event. It might be to your advantage to stand up to see an exciting play. But if one person stands, then others will be forced to stand as well. Eventually, everyone will be standing, so the advantage to any individual of standing will be erased. Everyone will have just as good a view of the game as when they started, but they will all be less comfortable . . . because they are standing. The only way to stop this sort of destructive competition is for people in authority to legislate and enforce rules against it. The same goes for the economic realm.
The idea of 5 to 9 conservatism is useful to White Nationalists, because we are 5 to 9 conservatives ourselves. After all, we are concerned to preserve our race, and we are willing to do battle with the 9 to 5 conservatives who are destroying us by importing non-white labor to take white jobs, or exporting white jobs to non-white countries.
The distinction between 5 to 9 and 9 to 5 conservatism is also helpful for envisioning new political alliances—and breaking up existing ones. In America today, the major political parties are coalitions, both of which include significant numbers of 5 to 9 conservatives.
Among Republicans, the 5 to 9 conservatives tend to be religious conservatives and traditionalists. Among Democrats, the 5 to 9 conservatives tend to be environmentalists, consumer advocates, historical preservationists, new urbanists, and the like.
In both parties, the 5 to 9 conservatives tend to be overwhelmingly white. Furthermore, in both parties, 5 to 9 conservatives are exploited by party leaders for their votes. Finally, in the end, 5 to 9 conservative interests are vetoed by the leaders of the major parties, because their primary focus is the promotion of socially corrosive ideologies: economic liberalism for the Republicans, social liberalism for the Democrats. It would be enormously subversive/productive if 5 to 9 conservatives could free themselves from the corrosive ideology of liberalism, whether of the left or the right.
It would be interesting to bring together 5 to 9 conservatives from across the political spectrum to begin a dialogue. I think they would discover that they have a lot more in common than they think. It is a conversation in which we White Nationalists need to take part. We need to be there to help bring their implicit whiteness to full consciousness. We must show them that their values are the products of homogeneous white communities and cannot be preserved without them. We need to explain to them that the leaders of the major parties are exploiting and betraying them. And we cannot neglect to explain to them why both parties pursue Jewish interests at the expense of white interests.
It is also important to help them understand that before the emergence of the modern aberrations of economic and political liberalism, the mainstream of Western political thought from Aristotle through the American Founders recognized that a free society requires private property broadly distributed and stably possessed, and that to achieve this end, a certain amount of economic regulation is necessary.
In the end, White Nationalists are more than mere conservatives, for although a lot of what we want can be captured by the idea of 5 to 9 conservatism, it is not enough. From my Nietzschean/Spenglerian point of view, mere conservatism is not really an alternative to decadence. Instead, it is a form of decadence, for a healthy organism does not merely preserve or repeat the past, but carries it forward and transforms it creatively. But politically speaking, conservatism comes first, since our race needs to survive before we can worry about the luxury of self-perfection.
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/10/5-to-9-conservatism/
00:13 Publié dans Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conservatisme, ringards, etats-unis, réflexions personnelles | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Eustace Mullins - The Global Financial Situation
Eustace Mullins - The Global Financial Situation
00:05 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : finances, économie, eustace mullins, monnaie, usure, usurocratie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 21 octobre 2011
Crise systémique globale
Communiqué public GEAB N°58 (15 octobre 2011) -
C'est d'ailleurs cet environnement financièrement très insalubre qui va générer la « décimation (1) des banques occidentales » au cours du premier semestre 2012 : avec leur rentabilité en chute libre, leurs bilans en pleine déconfiture, avec la disparition de milliers de milliards USD d'actifs, avec des Etats poussant de manière croissante à la réglementation stricte de leurs activités (2), voire à leur mise sous tutelle publique et avec des opinions publiques de plus en plus hostiles, l'échafaud est désormais dressé et au moins 10% des banques occidentales (3) vont devoir y passer dans les prochains trimestres.
Pourtant, dans cet environnement de plus en plus chaotique en apparence, des tendances se dégagent, des perspectives parfois positives apparaissent, … et surtout, l'incertitude est beaucoup moins forte qu'on pourrait le croire, pour peu qu'on analyse l'évolution du monde avec une grille de lecture du monde-d'après-la-crise plutôt qu'avec les critères du monde-d'avant-la-crise.
Dans ce numéro 58 du GEAB, notre équipe présente également ses anticipations 2012-2016 des « risques-pays » pour 40 Etats, démontrant qu'on peut décrire les situations et identifier les tendances lourdes à travers le « brouillard de guerre » actuel (4). Dans un tel contexte, cet outil d'aide à la décision s'avère très utile pour l'investisseur individuel comme pour le décideur économique ou politique. Notre équipe présente également l'évolution du GEAB $ Index et ses recommandations (or-devises-immobilier), y compris bien entendu les moyens pour se protéger des conséquences de la prochaine « décimation des banques occidentales ».
Pour ce communiqué public du GEAB N°58, notre équipe a choisi de présenter un extrait du chapitre sur la décimation des banques occidentales au premier semestre 2012.
Premier semestre 2012 : Décimation des banques occidentales
. une décimation de leurs effectifs
. une décimation de leurs profits
. et enfin, une décimation du nombre des banques.
Elle s'accompagnera bien entendu d'une réduction drastique de leur rôle et de leur importance dans l'économie mondiale et affectera directement les établissements bancaires des autres régions du monde ainsi que les autres opérateurs financiers (assurances, fonds de pension, …).
En l'occurrence, depuis des lustres, quand on pense « banques », on pense avant tout à la City de Londres et à Wall Street (13). Et pour cause, depuis plus de deux siècles pour Londres, et près d'un siècle pour New York, ces deux villes sont les deux cœurs du système financier international et les tanières par excellence des grands banquiers de la planète. Toute crise bancaire mondiale (comme tout phénomène bancaire d'envergure) prend donc sa source dans ces deux villes et y termine sa course aussi, puisque le système financier mondial moderne est un vaste processus d'incessants recyclages de la richesse (virtuelle ou réelle) développée par et pour ces deux villes (14).
La décimation des banques occidentales qui débute et va se poursuivre dans les prochains trimestres, phénomène d'ampleur historique, ne peut donc se comprendre et se mesurer sans analyser avant tout le rôle de Wall Street et Londres dans cette débâcle financière. La Grèce et l'Euro y jouent indéniablement un rôle comme nous l'avons analysé dans des GEAB précédents, mais ce sont ceux de facteurs déclencheurs : la dette de la Grèce, ce sont les turpitudes bancaires d'hier qui explosent sur la place publique aujourd'hui ; l'Euro c'est l'aiguillon de l'avenir qui perce la baudruche financière actuelle. Ce sont les deux doigts qui pointent le problème ; mais ils ne sont pas le problème. C'est ce que sait le sage et ce qu'ignore l'idiot d'après le proverbe chinois (15).
Pour anticiper l'avenir des banques occidentales, c'est en effet à Londres et Wall Street qu'il faut regarder, car c'est tout simplement là que le troupeau bancaire se rassemble et vient boire sa dose de Dollars chaque soir. Et l'état du système bancaire occidental peut se mesurer à travers l'évolution des effectifs des banques, de leur profitabilité et de leurs actionnaires. De ces trois facteurs on peut déduire assez directement leur aptitude à survivre ou disparaître.
La décimation des effectifs des banques
La décimation du nombre des banques
Notes:
(1) La décimation était un châtiment militaire romain consistant à punir de mort un légionnaire sur dix quand l'armée avait fait preuve de lâcheté au combat, de désobéissance ou de comportement inacceptable. Le système romain de décimation fonctionnait par tirage au sort.
(2) Des réglementations qui amputent fortement les activités les plus lucratives des banques. Source : The Independent, 12/10/2011
(3) Notre équipe estime la proportion plutôt entre 10% et 20%.
(4) Brouillard de guerre auquel les médias dominants contribuent d'ailleurs fortement au lieu d'essayer de clarifier la situation.
(5) En prenant le sens de décimation au sens large, c'est-à-dire, une diminution brutale pouvant être largement supérieure aux 10% de l'époque romaine.
(6) Pour LEAP/E2020, ce type de classement ne présage en rien des événements puisque le choc en cours est très largement supérieur en intensité et en durée aux hypothèses des stress tests. Et cela vaut également pour les banques américaines bien entendu.
(7) Tout est bon désormais pour Barack Obama, en difficile position pour la future élection présidentielle du fait de son bilan économique catastrophique et de la déception profonde d'une grande partie de son électorat de 2007 du fait de ses multiples promesses non tenues. Il doit à tout prix essayer de rejeter sur n'importe qui ou n'importe quoi l'état désastreux de l'économie et de la société américaine. Alors pourquoi pas la Grèce et l'Euro ? Quand cela ne marchera plus (d'ici un ou deux mois), il faudra trouver autre chose mais la gestion à courte vue étant une spécialité de l'administration Obama, nul doute que le fidèle relais de Wall Street qu'est Timothy Geithner, son ministre des finances, trouvera une autre explication. En tout cas, cela ne sera pas la faute de Wall Street, avec lui on peut au moins être certain de cela. Sinon, l'administration Obama pourra toujours ressortir le « spectre iranien » pour tenter de détourner l'attention des problèmes internes aux Etats-Unis. C'est d'ailleurs ce qui semble être d'actualité avec l'histoire abracadabrante de la tentative d'assassinat de l'ambassadeur saoudien à Washington par les narcotrafiquants mexicains payés par des services iraniens. Même Hollywood hésiterait devant l'improbabilité d'un tel scénario ; mais pour sauver le soldat « Wall Street » et tenter une réélection, que ne ferait-on pas ? Sources : Huffington Post, 26/07/2011 ; NBC, 13/10/2011
(8) Ces grands médias (financiers ou généralistes) ont en effet un passé brillant en matière d'anticipation de la crise. Vous vous souvenez sûrement de leurs titres en 2006 vous mettant en garde contre la crise des subprimes, en 2007 vous annonçant l' « implosion » de Wall Street pour 2008, et bien entendu, début 2011, vous prévenant d'un grand retour de la crise dès l'été 2011 ! Non, vous ne vous en souvenez pas ? Pas de panique, votre mémoire est bonne … car jamais ils n'ont fait ces titres, jamais ils ne vous ont prévenu de ces événements majeurs et de leurs causes. Alors, si vous persistez à considérer que comme ils le répètent tous les jours, les problèmes actuels ont pour cause « la Grèce et l'Euro », c'est que vous croyez qu'ils sont subitement tous devenus honnêtes, intelligents et perspicaces… et vous devez donc aussi croire au Père Noël dans la même logique. C'est charmant, mais pas très efficace pour affronter le monde réel.
(9) Notre équipe a depuis longtemps souligné les problèmes européens et a anticipé plutôt correctement l'évolution de la crise sur le « Vieux continent ». En revanche, nous essayons d'éviter d'être victime du syndrome de l'arbre européen cachant la forêt de problèmes majeurs américains et britanniques.
(10) Petit rappel pédagogique : ceux qui ont parié pour un effondrement de l'Euro il y a un mois ont à nouveau perdu de l'argent. Au rythme de « crise de fin de l'Euro » tous les 4 mois environ, il ne va pas leur en rester beaucoup d'ici 2012.
(11) Alors que les Etats-Unis par exemple n'ont toujours pas été capables de démontrer leur capacité à surmonter les oppositions entre Républicains et Démocrates concernant la maîtrise de leurs déficits.
(12) A ce sujet, il est consternant de voir le G20 se préoccuper de l'Euro alors que la question centrale de l'avenir reste le Dollar. Visiblement, l'immense opération de manipulation médiatique lancée par Washington et Londres aura réussi à repousser pour un temps encore l'inévitable remise en cause du statut central de la devise US. Comme anticipé par notre équipe, il n'y a donc rien à attendre du G20 jusqu'à la fin 2012. Il va continuer à discourir, à prétendre agir et en fait à ignorer les questions clés, celles qui sont les plus difficiles à mettre sur la table. Les récentes annonces d'un accroissement des moyens du FMI font partie de ces discours vides qui ne seront pas suivi d'effets car les BRICS (les seuls à pouvoir accroître les fonds du FMI) ne mettront pas leurs moyens financiers dans une institution où ils continuent à être marginaux en termes d'influence. En attendant, ces annonces font croire qu'il existe toujours une volonté commune d'action au niveau international. Le réveil en sera d'autant plus douloureux dans les mois à venir.
(13) Si vous pensez à la Grèce, c'est que vous êtes Grec ou bien que vous êtes dirigeant ou actionnaire d'une banque ayant trop prêté à ce pays au cours des dix dernières années.
(14) Et d'une certaine manière aussi pour les deux Etats concernés. Mais c'est un aspect déjà plus discutable, et d'ailleurs largement discuté, de savoir si de telles places financières sont une bénédiction ou une malédiction pour les Etats et les peuples qui les accueillent.
(15) Source : L'Internaute
(16) Entre l'intégration accrue de l'Euroland qui prive la City de juteux marchés et le rapprochement économique, financier et monétaire des BRICS, court-circuitant Wall Street et la City, ce sont des parts croissantes du marché financier global qui échappent aux banques de Londres et New York.
(17) Voir GEAB N°57
(18) Source : Telegraph, 19/08/2011
(19) Aux Etats-Unis, le « pink slip » est le formulaire de couleur rose qui signifie un licenciement. Source : Wikipedia
(20) Il faut plus de temps pour délocaliser de l'industrie lourde que pour déplacer un bureau de trader.
(21) C'est à peu près le processus suivi aux Etats-Unis et en Europe.
(22) Voir graphique ci-dessus.
(23) Bank of America est décidément à la confluence de problèmes majeurs et croissants : un procès lui réclamant 50 milliards USD pour dissimulation de pertes lors de l'acquisition de Merrill Lynch fin 2008 ; un rejet populaire massif de la part de ses clients suite à sa décision d'imposer un coût de 5$ par mois pour les cartes de retrait ; un crash durable et inexpliqué de son site web ; des procès en série concernant les subprimes impliquant propriétaires individuels et collectivités locales ; et une menace de mettre en faillite Countrywide, un autre de ses rachats de 2008, pour limiter ses pertes. Selon LEAP/E2020, elle incarne la banque US idéale pour un scénario de crash entre Novembre 2011 et Juin 2012. Sources : New York Times, 27/09/2011 ; ABC, 30/09/2011 ; Figaro, 29/06/2011 ; CNBC, 30/09/2011 ; Bloomberg, 16/09/2011
(24) La banque US qui en 2008 avait déjà reçu le plus gros soutien financier public et qui affole à nouveau les marchés. Sources : Bloomberg, 30/09/2011 ; Zerohedge, 04/10/2011
(25) Une des banques les plus vulnérables en Europe. Source : Telegraph, 14/10/2011
(26) Qui voit approcher lui aussi l'heure de la dégradation de sa notation de crédit. Source : Telegraph, 12/10/2011
(27) La première banque allemande est déjà exposée à un abaissement de sa notation de crédit. Source : Spiegel, 14/10/2011
(28) UBS est aussi sur le chemin d'une baisse de sa notation de crédit. Source : Tribune de Genève, 15/10/2011
(29) Société Générale, Deutsche Bank et UBS ont un point commun particulièrement inquiétant : toutes les trois se sont ruées sur l' « El Dorado » US au cours de la dernière décennie, investissant sans compter dans la bulle financière US (subprimes comme Deutsche Bank, CDS comme société Générale et évasion fiscale comme UBS). Aujourd'hui, elles ne savent pas comment se sortir de ce maelström qui les entraîne chaque jour un peu plus vers le fond. Au passage, nous rappelons, que dès 2006, nous recommandions aux établissements financiers européens de se dégager au plus vite des marchés américains qui nous apparaissaient comme très dangereux.
(30) Source : Copenhagen Post, 10/10/2011
(31) Même la BBC, certainement marquée par les émeutes britanniques de l'été 2011, se pose une question « impensable » il y a seulement un an pour ce type de médias : les Etats-Unis peuvent-ils connaître des troubles sociaux ? Se poser la question, c'est déjà y répondre. Et en Europe, un pays comme la Hongrie, au gouvernement social-nationaliste, accuse directement les banques, notamment étrangères, d'être responsables de la crise que connaît le pays. Source : BBC, 20/09/2011 ; New York Times, 29/10/2011
(32) Dont un nombre croissant commence à se rebeller contre les pratiques du système bancaire notamment aux Etats-Unis où le rejet de Wall Street est en croissance exponentielle, fragilisant chaque jour un peu plus les grandes banques US. Sources : CNNMoney, 11/10/2011 ; MSNBC, 10/11/2011
(33) Et c'est même pire que de l'inutilité économique puisqu'une étude récente montre que les banques qui ont bénéficié des soutiens publics se sont ensuite montrées les plus sujettes à réaliser des investissements risqués. Source : Huffington Post, 16/09/2011
(34) Les fonds de pension publique aux Etats-Unis sont désormais face à un gouffre financier évalué entre 1.000 et 3.000 milliards USD. Les autorités publiques US préfèreront-elles sauver les banques ou les retraites des fonctionnaires ? Car il va falloir choisir bientôt. Source : MSNBC, 23/09/2011
(35) Source : Telegraph, 02/10/2011
(36) Aucune de ces grandes banques n'est en mesure de résister aux conditions de récession mondiale et de fusion implosive des actifs financiers qui vont prévaloir dans les mois à venir.
(37) Nous aurions aussi pu développer le fait qu'on assiste à un processus de « décimation des actionnaires des banques ».
00:25 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, crise, crise financière, banques, usure, usurocratie, finances, actualité, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'Afrique Réelle N°22
L'Afrique Réelle N°22 - Octobre 2011
Numéro spécial : Les Berbères
- Un peuple aux origines multiples
- L'Egypte : une création berbère ?
- Les pharaons berbères
- Les Berbères durant l'antiquité
- Comment les Berbères furent-ils arabisés ? Entretien avec Bernard Lugan
La guerre de Libye a replacé les Berbères au coeur de l’actualité. Le contentieux les opposant au régime du colonel Khadafi était à ce point fort qu’ils furent parmi les premiers à se soulever, juste après les Arabes de Benghazi en Cyrénaïque. Sans les Berbères, le régime libyen ne serait pas tombé puisque c’est en effet le front qu’ils ouvrirent depuis le djebel Nefusa, sur les arrières du bastion régimiste tripolitain, qui permit de couper la frontière avec la Tunisie, puis d’isoler Tripoli, ce qui permit ensuite la prise de la ville. Tout à son nationalisme arabo-islamique, le colonel Khadafi niait la question berbère. En 2007 il déclara ainsi :
« (…) les tribus amazighs (berbères) se sont éteintes il y a longtemps, depuis le temps du royaume de Numidie. Personne n’a le droit de dire « je viens d’ici ou de là-bas ». Celui qui le fait est un agent du colonialisme, qui veut diviser pour régner ». (Mouammar Khadafi, Discours à la Nation, le 2 mars 2007).
Les Berbères qui se désignent sous le nom Imazighen (Amazigh au pluriel), ce qui signifie « homme libre », constituent le fond ancien de toute la population de l’Afrique du Nord, depuis le delta du Nil jusqu’à l’Atlantique et de la Méditerranée jusqu’au Sahel. Les berbérophones ne subsistent plus aujourd’hui en tant que groupes homogènes que dans quelques isolats généralement montagneux ou dans des oasis.
Le monde berbère a eu son histoire propre durant plusieurs millénaires. A la différence de ceux de l’Est, les Berbères de l’Ouest ont constitué des Etats qui s’étendirent sur tout le Maghreb. A partir du VIIe siècle, l’islamisation, avec l’arabisation linguistique qu’elle implique, modifia en profondeur la berbérité, au point de lui faire perdre sa mémoire et ses racines.
Après les indépendances, les nouvelles autorités gouvernementales développèrent une extrême méfiance à l’égard de la langue berbère, le fait berbère lui-même étant vu comme un ferment de division, sa propre existence contredisant le mythe de l’ « arabité » du Maghreb. L’enseignement du berbère disparut ainsi au Maroc avec la suppression en 1956 de la chaire de berbère de l’Institut des hautes Etudes Marocaines de Rabat, et en 1962 avec la suppression de celle de l’université d’Alger.
Au Maroc, le nationalisme s’affirma initialement contre la berbérité, son adversaire principal n’étant pas tant la France que la montagne féodale et berbère. Comme l’amazighité affirmait la double composante du pays, arabe et berbère, le parti Istiqlal représentant les Arabes et les arabo andalous des villes, parla alors de dérive « ethnique », « raciste » et « xénophobe » menaçant de détruire l’Etat. L’inquiétude des élites arabo-musulmanes pouvait être compréhensible face aux déclarations de certains berbérophones. Aussi tard qu’en 2004, le grand intellectuel berbère Mohammed Chafik publia ainsi un article dont le titre explosif était « Et si l’on décolonisait l’Afrique du Nord pour de bon ! »,[1] et dans lequel il écrivait que « Les Imazighen en sont réduits à se sentir étrangers chez eux (…) Au fait, pourquoi le Maghreb arabe n’arrive-t-il pas à se former ? C’est précisément parce qu’il n’est pas arabe ».
En Algérie, figé dans sa gangue idéologique, le régime demeure aujourd’hui encore un jacobinisme arabo-musulman fondant sa légitimité à la fois sur la négation de l’histoire du pays et sur celle de sa composition ethnique. Ici, la question kabyle s’est posée avec une acuité particulière dès l’indépendance de 1962, rythmée par des épisodes sanglants ayant débuté par la guérilla du FFS en 1963, suivie par le mouvement du « Printemps berbère » en 1980, puis par la « grève du cartable » durant les années 1994-1995, par les émeutes de 1998 qui suivirent l’assassinat du chanteur Matoub Lounès et enfin par le mouvement dit des « Aarchs » en 2001 et 2002. Ces derniers mois, la tension n’est pas retombée.
Bernard Lugan
00:10 Publié dans Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue, afrique, affaires africaines, berbères, afrique du nord, ethnologie, anthropologie, bernard lugan | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Nos ancêtres à la conquête de la Méditerranée, il y a 130.000 ans
Nos ancêtres à la conquête de la Méditerranée, il y a 130.000 ans
Ex: http://tpprovence.wordpress.com/
Une découverte archéologique au sud de la Crète bouleverse l’histoire de la conquête des mers et des peuplements des îles méditerranéennes. La nouvelle, annoncée à l’origine par Hesperia
, bulletin de l’Ecole américaine d’archéologie d’Athènes, a été saluée par le magazine Archeology comme l’un des dix événements de l’année 2010.
3 janvier 2011. Le ministère grec de la culture annonce que des recherches archéologiques menées en Crète, dans le sud de la Grèce, ont livré la première preuve au monde que les ancêtres de l’homme prirent la mer il y a plus de 130 000 mille ans. A l’issue de deux ans de fouilles autour de la localité de Plakias, dans le sud de l’île de Crète, une équipe gréco-américaine a mis au jour des pierres taillées paléolithiques, remontant à 130 000 ans au moins. Ces trouvailles, qui attestent pour la première fois d’une installation d’hominidés sur l’île avant le néolithique (7000 – 3000 avant notre ère), apportent aussi « la plus ancienne preuve de navigation au monde », précise encore le communiqué officiel. Les outils, des « haches », ont été trouvés près de vestiges de « plate-formes marines remontant à au moins 130 000 ans, ce qui apporte la preuve de voyages marins en Méditerranée des dizaines de milliers d’années plus tôt que ce que nos connaissances établissaient jusque là » relève le ministère. Et de conclure : ces découvertes, faites près de la très touristique plage de Prévéli, « modifient aussi l’estimation des capacités cognitives des premières espèces humaines », les outils retrouvés renvoyant à des populations d’ « Homo erectus et Homo heidelbergensis ».
La découverte d’outils de pierre taillée
Cette formidable aventure scientifique commence sur la côte sud de la Crète, près du site de Plakias, où existe aujourd’hui une station balnéaire dont la baie, très ventée, attire – clin d’œil de l’histoire – de nombreux véliplanchistes. On trouve là de hauts reliefs de calcaire forgés par la tectonique des plaques, des terrasses laissées par la baisse du niveau de la mer qu’elles surplombent d’une centaine de mètres, des grottes et des abris rocheux. Ce n’est pas par hasard si l’Américain Thomas Strasser, professeur au Providence College de Rhode Island, aux Etats-Unis, et la Grecque Eleni Panagopoulou, de la direction de la paléoanthropologie et de la spéléologie de la Grèce du sud, ont engagé des fouilles précisément à cet endroit. L’équipe a été guidée par des critères simples, comme la présence d’eau potable et de cavités habitables, critères qui ont déjà permis de localiser des implantations préhistoriques en Grèce continentale.
Au cours de campagnes de fouilles réalisées en 2008 et 2009, les chercheurs découvrent un véritable trésor. Plus de 2000 pierres taillées, façonnées dans du quartz blanc, du quartzite et du chert – une roche siliceuse – dont la taille varie de vingt centimètres pour les plus grands, à moins de un centimètre pour les plus petits éclats. On y trouve des bifaces, des hachereaux, des racloirs, des grattoirs, des perforateurs, des burins. « Notre première réaction a été l’incrédulité, a déclaré Eleni Panagopoulou. Nous étions tout à la fois heureux, stupéfaits et troublés. Puis nous avons dû nous rendre à l’évidence. Car ces outils sont très caractéristiques ».
Restes de haches retrouvés sur le site
L’œuvre d’Homo erectus ou d’Homo sapiens ?
Les pièces mises à jour sont impossibles à dater directement. Mais les couches sédimentaires et les terrasses marines où ils ont été retrouvés laissent présager deux vagues de peuplement. La plus récente, au début de l’holocène, voilà 9000 à 11000 ans, et la plus ancienne au pléistocène, il y a 130 000 ans au moins. Cette phase d’occupation, pense la chercheuse grecque, a même sans doute été « beaucoup plus précoce ». Pascal Depaepe, directeur scientifique de l’INRAP (1) et spécialiste du paléolithique, qui a examiné la facture plutôt grossière de ces vestiges, pense, lui, que les plus anciens pourraient avoir en réalité plusieurs centaines de milliers d’années. Toutefois, précise-t-il, « pour les dater avec certitude, il faudrait pouvoir les associer à des ossements humains qui font défaut ».
Un biface qui daterait de plus de 130 000 ans !
Cette découverte extraordinaire pose bien des questions. Premier mystère : quels représentants du genre humain en furent les artisans ? Si les plus vieux objets lithiques remontent « seulement » à 130 000 ans, ils pourraient bien avoir été façonnés par des néandertaliens ou des hommes modernes, les Homo sapiens. Certes, si l’on en croit la doxa imposée par la science officielle, ceux-ci sont censés n’avoir quitté leur supposé berceau est-africain, où ils seraient nés voici 200 000 ans, il n’y a qu’environ 60 000 ans, pour « conquérir » l’Asie et l’Europe. Dogme quasi religieux, remis en question par nombre de découvertes, ainsi par exemple, ces dents datant de 400 000 ans, trouvées récemment par des chercheurs israéliens, qui auraient appartenu à des Sapiens archaïques. Si, en revanche, les outils ont plusieurs centaines de milliers d’années, ils seraient alors l’œuvre de très anciens cousins, Homo erectus ou Homo heidelbergensis…
Les premiers navigateurs !
Un second mystère, plus insondable encore, se pose aux scientifiques. Effectivement, la Crète est séparée du continent depuis plus de cinq millions d’années, sans qu’aucune glaciation ou baisse de niveau n’aient jamais permis de la rejoindre à pied. Les tailleurs de pierre du pléistocène y sont donc obligatoirement arrivés sur une embarcation. Il suffit de lire une carte pour mesurer l’exploit accompli. Même en imaginant des eaux plus basses d’une centaine de mètres, comme lors du dernier maximum glaciaire, il y a 21 000 ans, la bathymétrie (2) montre qu’il leur a fallu parcourir plusieurs dizaines de kilomètres en haute mer, en partant soit de la Grèce continentale, soit de la Turquie, en tenant compte d’éventuelles escales sur les îles de Cythère et d’Anticythère dans le premier cas, de Karpathos et de Kasos dans le second. Depuis la côte libyenne, ils auraient dû voguer sur 200 km, ce qui rend cette troisième hypothèse peu probable.
Le plus vraisemblable, suppose le linguiste Christophe Coupé (3), qui travaille sur les liens entre langue et navigation, est que les premiers marins hauturiers furent « des peuples familiers de la mer, habitués à voyager le long des rivages », qui se sont ensuite enhardis et aventurés plus loin. Evacuons le scénario selon lequel quelques naufragés, emportés par les courants, auraient échoué à Plakias. « Le très grand nombre d’outils trouvés, comme le seuil de population nécessaire à sa survie et à sa reproduction, laisse penser que la colonie devait compter au moins une cinquantaine d’individus » évalue Eleni Panagopoulou. Et qu’il y a donc eu, sans doute, « plusieurs voyages ».
Jusqu’à présent, les paléoanthropologues tenaient pour établi que les premières implantations humaines sur les îles méditérranéennes (Sicile, Sardaigne, Corse) remontaient à une période plus récente. Les colons de Plakias font reculer de plus de cent mille ans, et probablement bien davantage, les débuts de la navigation en Méditerranée, devançant largement les Sapiens qui, il y a 60 000 ans, accostèrent en Australie, où leur présence est attestée par des outils de pierre, mais également des ossements et un bouleversement de l’écosystème fatal à de gros marsupiaux. Ils restent cependant battus par les premiers occupants de l’île de Florès, en Indonésie, où a été mis au jour un outillage lithique datant, lui, de 700 000 à 800 000 ans. Mais le chapelet formé par les îles indonésiennes permettait, lors des pics glaciaires, de passer de l’une à l’autre en franchissant des bras de mer d’une dizaine de kilomètres au maximum.
Pour les professeurs Strasser et Panagopoulou, ces fouilles jettent une nouvelle lumière sur l’histoire « de la colonisation de l’Europe par des hominidés venus d’Afrique ». Dans un article publié par Hesperia, ils écrivent : « L’approche d’un peuplement de l’Europe seulement par la terre doit clairement être repensée (…) il y a peut-être eu des routes maritimes empruntées par des navigateurs sur de longues distances ». Par contre, ils relèvent ne pas pouvoir, en l’état, déterminer d’où venaient les navigateurs paléolithiques de Crète, « une origine africaine ou proche-orientale étant aussi probable qu’une provenance d’Anatolie ou de Grèce continentale ». Encore un effort, Messieurs les chercheurs, pour vous affranchir du dogme de l’out of Africa, et conclure qu’une provenance d’Anatolie ou de Grèce continentale est aussi probable qu’une origine africaine ou proche-orientale !
Jean-François Vilhet, Hyperborée, automne-hiver 2011, n°12.
Notes
(1) Institut national de recherches archéologiques préventives.
(2) Mesure des profondeurs marines.
(3) Chargé de recherche au Laboratoire dynamique du langage, CNRS-Université de Lyon.
Références :
Thomas Strasser, Eleni Panagopoulou, Curtis Runnels, Priscilla Murray, Nicholas Thompson, Panayiotis Karkanas, Floyd McCoy, et Karl Wegmann, « Stone Age Seafaring in the Mediterranean: Evidence from the Plakias Region for Lower Palaeolithic and Mesolithic Habitation of Crete », Hesperia, 79.2, pp. 145-190.
00:05 Publié dans archéologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : archéologie, grèce, grèce antique, méditerranée, méditerranée protohistorique, protohistoire, histoire, crète, indo-européens, préhistoire | | del.icio.us | | Digg | Facebook
The Sunic Journal - AltRight Radio - The European New Right
The Sunic Journal
AltRight Radio
The European New Right
00:05 Publié dans Nouvelle Droite, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tomislav sunic, new right, nouvelle droite, entretien | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 20 octobre 2011
Atlantic Bridge, ou la perfection de la corruption postmoderniste
Atlantic Bridge, ou la perfection de la corruption postmoderniste
00:15 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, manipulations médiatiques, atlantisme, etats-unis | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Autour de la Fête de la Fédération
Autour de la Fête de la Fédération
par Georges FELTIN-TRACOL
Le 25 juin 2011 se tenait à Paris un colloque consacré à un grand moment de la Révolution française bien oublié aujourd’hui : la Fête de la Fédération.
Co-organisé par le Comité La Fayette, le Carrefour des Acteurs sociaux et La Fédération – Mouvement fédéraliste français, cette manifestation a rassemblé des historiens, des philosophes, des hauts fonctionnaires (comme le légitimiste Daniel de Montplaisir) et des personnalités telles le prince Jean d’Orléans. Les actes de ce colloque viennent de paraître. Comme il est de règle pour ce genre d’ouvrage, l’ensemble est inégal. Il faut néanmoins en saluer la publication.
Certaines contributions méritent cependant quelques critiques. Par exemple, Emmanuel Le Roy Ladurie évoque, à la suite de Fernand Braudel, l’incroyable diversité linguistique de la France. Après avoir traité du basque, du breton, du flamand, de l’alsacien, de l’occitan, du corse, des parlers d’oïl, il en arrive à « une étrange région qui n’a pas de véritable identité : la région franco-provençale puisque personne ne vous dira : “ je suis Franco-Provençal ”. On vous dira : “ je suis Savoyard, je suis Dauphinois ” et pourtant cela correspond à peu près à Rhône-Alpes, un peu élargi, avec en plus la Suisse romande qui n’est pas “ française ”, plus le Sud de la Franche-Comté, plus le Velay, le Forez et le Nord des Alpes du Sud : tout sur des bases essentiellement linguistiques (p. 14) ». Il soutient que « la franco-provençalité est une poly-ethnie extrêmement bizarre, centrée sur Rhône-Alpes […]. Il s’agit, hors de la Bourgogne proprement dite, d’une sorte d’identité qui fut burgonde, mais qui ne l’est plus qu’à titre mémoriel. […] La vague unité de l’ensemble se disperse, comme les pièces d’un miroir brisé, en une infinité de dialectes un peu français, un peu provençaux, unifiés les uns aux autres sans le savoir et parfois en le sachant (p. 19) ». L’historien de Montaillou semble méconnaître que le synonyme de « franco-provençal » est arpitan, d’où l’Arpitanie pour désigner ce territoire qui inclut le Val d’Aoste en Italie, mais pas le Velay dont le dialecte est haut-languedocien, donc occitan. Outre des considérations linguistiques et la référence haut-médiévale à la Burgondie, l’aire arpitane correspond en partie à la partie gauloise du Saint-Empire romaine germanique. À la Renaissance, une part non négligeable de ces territoires arpitans appartiennent au domaine de cette haute personnalité européenne, couverte d’opprobes par une historiographie hexagonale officielle et stupide, qu’est le Connétable de Bourbon…
Il n’est pas anodin que parmi les co-organisateurs figure « le Mouvement fédéraliste français “ La Fédération ” [qui] œuvre depuis plus de 65 ans, dans la discrétion, pour l’émergence du principe fédéraliste dans tous les domaines de notre société; en particulier par l’application du principe de subsidiarité, dans ses dimensions tant verticale (commune, pays, région, nation, continent, monde) qu’horizontale, par la reconnaissance et le développement des corps intermédiaires (familles, associations, entreprises, syndicats, églises…) (p. 6) », explique son président Laurent Grégoire.
Genèse d’une fête civique
Le colloque ne débat pas que la la seule Fête de la Fédération. Les interventions portent aussi sur la pertinence de l’idée fédérale. Il ne faut toutefois pas se méprendre sur la signification du mot « Fédération ». En 1790, la France n’est pas devenue une entité fédérale. Certes, les départements ont remplacé et rationalisé les anciennes généralités, subdélégations d’intendance, provinces (ou gouvernements militaires), pays d’État et pays d’élection, mais la « Nation » demeure unitaire, malgré une large décentralisation départementale, de district (futur arrondissement), cantonale et municipale. La Fédération que les Parisiens célèbrent ce 14 juillet 1790 n’est pas la fédération des « collectivités territoriales », mais celle des milliers de membres des gardes nationales des localités. Cette manifestation civique marque l’aboutissement d’un mouvement spontané, « partant des communes, petites ou grandes, venant de tous les horizons, du Dauphiné à la Bretagne, de l’Alsace au Languedoc, signale François Cailleteau. Partout des rassemblements de gardes nationaux s’opèrent quasi spontanément, parfois massifs, 10 000 à Valence en janvier, 50 000 à Lyon en mars, où l’on répète le serment français ou civique de fidélité à la nation, à la loi et au roi, l’ordre de ces trois fidélités étant d’une radicale nouveauté (p. 10) ».
L’expression même de « fédération » n’est pas surprenante pour l’époque si l’on en croît Benoît Lagarde : « Dans la correspondance ministérielle, reçue et expédiée par des militaires, il n’apparaît pas un terme unique, fixe, réglementaire. On parle avec libéralité de fédération patriotique, acte de fédération, pacte fédératif, fédération générale, confédération. Jusqu’à la période qui nous intéresse, ce sont des termes absents des rassemblements militaires dans le royaume de France. Ce sont des termes popularisés par les Insurgents de la Guerre d’Indépendance américaine; ce sont des termes qui engagent le militaire dans un processus civique, pour ne pas dire politique. Dans tous les cas le caractère de dualité partagé entre le législatif et l’exécutif est répété : la fédération est décrétée par l’Assemblée nationale et proclamée par le Roi; la loi et le roi seront présents lors de cette fête; reste à convoquer la Nation (p. 38) ». Jacques-Olivier Boudon ajoute, pour sa part, qu’« il faut […] mesurer le chemin parcouru depuis l’été 1789 quand s’organisent les premières fédérations locales, et le mois de juillet 1790. Le mouvement naît, dès le début du mois d’août, dans la région de Millau, dont le maire est un certain Louis de Bonald. Se forme alors une “ Confédération avec les villes de Rodez et de Villefranche et toutes autres villes qui voudraient y adhérer ”. D’autres villes font de même. Puis en janvier 1790, une autre étape est franchie quand se réunissent à Pontivy les milices de 69 villes et bourgs de Bretagne (p. 23) ». Quant à Emmanuel de Waresquiel, il insiste sur le fait que « l’idée de fraternité reprise autant du message évangélique que des Encyclopédistes et de Rousseau est à l’œuvre dès les débuts de la Révolution même si elle ne figure pas explicitement dans la Déclaration des droits du 26 août 1789. Cette confédération fraternelle du peuple français est souhaitée dès les derniers mois de 1789 par nombre de communes du royaume, comme celle de Dijon qui le 3 décembre lance le projet d’un “ traité fédératif ” censé faire respecter les décrets de l’Assemblée et l’autorité du roi. À partir du mois de janvier 1790, les fédérations se multiplient dans les départements, à Pontivy, Dôle, Lyon, Strasbourg (p. 32) ». À ce phénomène s’intègre la mode de l’Antiquité gréco-romaine. La référence à l’âge classique est si présente que « dans le serment du 14 juillet 1790, […] certains témoins de la scène trouveront à juste titre que la cérémonie rappelait plutôt “ une fête de l’ancienne Grèce qu’une cérémonie de l’Église chrétienne ”. On est là déjà quelque part entre les anciennes fêtes de la monarchie et les fêtes laïques de la république (p. 31) ».
François H. Briard considère, lui, que « le fédéralisme est surtout une pratique, avant d’être une théorie, une pratique qui rend vivante dans une communauté humaine la tension entre unité et diversité. Ensuite, le fédéralisme ne saurait survivre sans une dose de “ nationalisation ”, sans le développement d’un niveau supplémentaire de légitimité (p. 102) ». Est-ce la raison qu’« actuellement, l’Union européenne est une Union d’États qui revêt un caractère fédéral et qui évolue vers un nouveau type de fédéralisme (p. 89) », se demande-t-il ? Or il prévient plus loin qu’« on ne saurait parler de ” Fédération ” à propos de l’Union européenne, au sens classique du terme, dans la mesure où celle-ci ne connaît pas d’intégration politique (p. 91) ».
Chantal Delsol estime, quant à elle, que « l’Europe a été faite à l’envers en raison du problème de souveraineté qui s’est posé à juste titre d’ailleurs; c’est-à-dire que les compétences des entités inférieures ont été dévolues en haut alors que les entités inférieures étaient parfaitement capable et en revanche il n’y a pas eu véritablement d’organisation des compétences pour lesquelles les entités inférieures étaient insuffisantes (p. 104) ». Georges-Henri Soutou tente, pour sa part, de mieux cerner le fédéralisme. Il remarque d’abord que « les États fédéraux présentent des caractéristiques communes. Tout d’abord les parties constituantes (États, Länder, cantons…) ont des pouvoirs clairement définis, et sont dans beaucoup de domaines incontournables : pour des pans entiers et importants des prérogatives régaliennes tout passe par eux et non pas par le centre. Les Länder, les States, les cantons jouissent d’une personnalité législative; dans le cas suisse, pour prendre un exemple frappant, la nationalité helvétique n’existe pas de façon immédiate en tant que telle mais est la conséquence de la possession de la combourgeoisie d’un canton. La souveraineté est réellement partagée, les éléments constitutifs en détiennent une partie. Cependant dans un certain nombre de domaines clés le pouvoir central dans les États fédéraux est fort : aux États-Unis, en R.F.A., en Suisse, en ce qui concerne les affaires étrangères, la défense, la monnaie, et un certain nombre de domaines et d’institutions bien choisis, le centre décide seul. Il ne faut pas identifier fédéralisme et dilution du pouvoir : l’organisation gouvernementale des trois pays cités en exemple ici est très cohérente et ramassée sur l’essentiel (p. 80) ». Le fédéralisme sait s’adapter aux spécificités culturelles de chaque pays, d’où sa grande plasticité. Ainsi, « le système fiscal est beaucoup plus centralisé en R.F.A. qu’en Suisse ou qu’aux États-Unis, avec une forte péréquation des ressources entre les Länder. Dans la pratique, cela se traduit par une cogestion entre les Länder et le Bund, avec des rapports de force changeants (p. 81) ». Il en conclut que, « pour qu’une fédération se maintienne, il faut qu’elle dispose d’un pouvoir central stable et puissant, et que les divisions entre les composantes ne soient pas trop fortes, en particulier ne soient pas uniquement selon des lignes ethniques. C’est le cas des États-Unis, de la R.F.A. et même de la Suisse, malgré la division entre Romands et Alémaniques (mais on notera que la carte des cantons, d’ailleurs nombreux, ne se superpose pas avec celle des ethnies existant en Suisse) (p. 81) ». Georges-Henri Soutou considère par conséquent que « le projet européen se trouve […] en quelque sorte coincé entre le niveau inférieur (le régionalisme) et le niveau supérieur (le mondialisme) (p. 83) ».
On retrouve la faiblesse inhérente d’un certain fédéralisme qui est le refus, explicite ou non, de la limite géographique, territoriale ou géopolitique. Soutou rappelle que, « pour les Pères fondateurs, nourris par la réflexion des courants européanistes depuis les années 20, la réponse était évidente : l’Europe reposait sur une unité de civilisation, une histoire partagée et désormais réconciliée, et sur des valeurs communes (dont la démocratie, la liberté et l’État de droit). Cette vision a perduré jusqu’aux années 1980. Si les traités de Rome de 1957 disaient seulement que “ tout État européen ” pouvait être candidat, et ne définissaient pas ce qu’était un pays européen, pour les responsables européens des années 60 et 70 les choses étaient cependant très claires. Comme le disait le préambule du Plan Fouchet d’union politique dans sa version de janvier 1962, l’Europe reposait sur une “ civilisation ”, sur un “ patrimoine spirituel ”, sur les “ principes de la démocratie ” et sur les “ droits de l’homme ”. Et la Déclaration sur l’identité européenne adoptée par les chefs d’État ou de gouvernement des Neuf à Copenhague le 14 décembre 1973 ne disait pas autre chose : “ nécessités européennes fondamentales ”, “ civilisation commune ”, “ valeurs d’ordre juridique, politique et moral ”, “ principes de la démocratie représentative, du règne de la loi… ”. On avait là une Europe clairement définie, qui reposait certes sur des valeurs universelles (ou qui se prétendent telles) comme la démocratie et les droits de l’homme mais qui affirmait clairement sa spécificité comme espace géographique, historique et de civilisation. Or à cette Europe clairement définie et donc délimitée par l’histoire et la civilisation, s’est progressivement substitué à partir des années 1980 une notion de l’Europe beaucoup plus abstraite et vague, et sans rivages. C’est ainsi que le préambule du traité de Maastricht de 1992 ne soulignait plus comme ciment de l’Europe que la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit. Et désormais c’était le discours admis dans les enceintes européenne : l’Europe, c’était la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit. Il n’était plus question d’une civilisation commune et d’une histoire partagée, qui marqueraient une spécificité européenne. Cette évolution récente correspond bien entendu à une évolution parallèle dans nos différents pays : on est passé un peu partout d’une vision historique, spirituelle et culturelle de la Nation comme de l’Europe à une conception “ civique ” reposant uniquement sur la démocratie, l’État de droit et les droits de l’Homme (p. 84) ». Si, pour Aristote, la démocratie tend vers l’anarchie, le fédéralisme risque, lui, de verser dans le confusionnisme, le chaos ethnique de grande ampleur et le nivellement culturel. En parlant de la France, Jean-Paul Gourévitch avance que « nous sommes une nation diverse. 7,7 millions de personnes d’origine étrangère (les immigrés et leurs descendants directs) soit 12,5 % de la population vivent sur le territoire de la métropole. Le fait qu’un certain nombre d’entre eux aient choisi la nationalité française et que d’autres l’obtiendront automatiquement à 13, 16 ou 18 ans sans la demander en vertu du droit du sol n’est pas suffisant pour que chacun se sente partie prenante de la communauté nationale. Ceci d’autant plus qu’il existe en métropole deux communautés très fortes – 3,4 millions d’originaires du Maghreb, 2,4 millions originaires de l’Afrique subsaharienne sans compter les Turcs, les originaires de la Péninsule balkanique ou de l’Extrême-Orient – qui ne partagent pas toujours les valeurs qu’on veut leur imposer (p. 107) ». Le fédéralisme est-il encore viable dans ces conditions ? On n’en a pas l’impression. Les auteurs ne semblent pas voir le fédéralisme passer d’une pratique moderne à des modalités nouvelles, post-modernes, fondées sur le retour des communautés, un fédéralisme communautaire/communautarienne.
De la Fédération à l’Empire en passant par Mistral
L’alternative à la France unitaire et à la non-Europe actuelle serait logiquement une fédération de communautés populaires organiques. En d’autres temps et en d’autres lieux, cette fédération s’appellerait l’Empire. La référence à l’Empire traditionnel est peu ou mal abordé par les participants. Concernant la monarchie danubienne des Habsbourg, Soutou lance, contre toute évidence historique, que « l’Autriche-Hongrie n’a pas été assassinée, elle est morte toute seule, certes après avoir été affaiblie par la guerre et la défaite (p. 81) ». N’a-t-il donc jamais lu Requiem pour un empire défunt (1988) de François Fejtö qui apporte de façon définitive les preuves de cet assassinat ?
Jacques-Olivier Boudon rapporte une anecdote peu connue qui devrait faire réfléchir les Français. « Un membre non identifié de la Société des Jacobins, avait le 17 juin [1790] suggéré qu’à l’occasion de la manifestation du 14 juillet, les représentants de la nation substituent au “ Vive le roi un vive Louis empereur ”, ajoutant : “ Ce titre nouveau conviendrait parfaitement au nouvel ordre des choses ”, avant de convoquer le souvenir de Charlemagne. “ Louis XVI doit donc reprendre un titre d’honneur que les rois fainéants ont laissé passer chez nos voisins. Effaçons les noms de roi, de royaume, de sujets, qui ne s’unirent jamais bien avec le mot de liberté. Les Français qui ont la souveraineté et qui l’exercent, sont soumis à la loi et ne sont sujets de personne. Le prince est leur chef, non leur maître : Imperat, non regit. Qu’il revienne donc du Champ de Mars la couronne impériale sur la tête; et que son auguste épouse soit, comme sa nièce, saluée du nom d’Impératrice ”. Cette proposition est rapidement balayée, mais elle montre que l’idée d’un retour à l’empire ne naît pas ex nihilo en 1804 (p. 24) ». En consultant les archives, on sait qu’à partir du règne de Louis XVI, le terme « Empire » signifie dans les documents administratifs officiels « État » et désigne le royaume de France. Quant au titre d’« empereur des Français » de Napoléon Ier, il doit se comprendre comme « chef de l’État des citoyens français ».
L’idée impériale rejaillit indirectement avec le fédéralisme régionaliste dans l’allocution de Martin Motte consacrée à Frédéric Mistral. Prix Nobel de littérature en 1905, Mistral est le grand défenseur de la langue provençale. « Remarquons l’insistance du poète à souligner que toutes les écoles font la guerre au provençal, la privée comme la publique; de ce fait, sa défense transcende les clivages partisans, remarque Martin Motte. Sous-jacente à toutes ces propositions, on retrouve l’idée fédérale : la Provence est née d’une fédération de races; le combat pour sa langue est le seul thème fédérateur qui puisse imposer silence aux haines politiques; quant à la poésie, elle est la forme de littérature la plus fédératrice parce qu’elle s’adresse aux strates profondes du psychisme humain, non aux couches superficielles où sévit l’esprit de parti (p. 56). » Il rappelle que Mistral a soutenu le Second Empire, surtout dans sa période libérale (1860 – 1870) : « Mistral prend ici acte d’une divine surprise : en faisant du principe des nationalités l’axe de sa politique extérieure, le Second Empire réalise les promesses de 1848. Encore faudrait-il qu’il se montrât aussi libéral à l’intérieur, ce pour quoi le poète l’appelle à respecter “ le vieux parler roman ” de Provence. La langue est en effet la première des libertés, “ car, face contre terre, qu’un peuple tombe esclave, s’il tient sa langue, il tient la clef qui le délivre de ses chaînes ”. De la reconnaissance du provençal en France et du catalan en Espagne, Mistral espère la résurrection d’une communauté culturelle “ des Alpes aux Pyrénées ” qui préfigurera un temps où l’on verra “ l’amour seul joindre les races ”. En somme, l’identité régionale forme la thèse du poème, l’identité nationale son antithèse et l’idée fédérale sa synthèse (p. 58). » C’est en toute logique qu’il appuie l’Union latine, puis prône une Confédération latine entre la France, l’Espagne et l’Italie.
En 1871, Frédéric Mistral s’oppose à la Commune qui pervertit, selon lui, le fédéralisme régional. Son fédéralisme entend « soustraire les esprits au nivellement technicien comme aux sirènes du socialisme, celui-ci se nourrissant de celui-là et tous deux conduisant au nihilisme; réinscrire l’homme dans ses cercles de sociabilité réels, à commencer par la commune et la région; donner à ces dernières les moyens de traiter la question sociale à la base et désamorcer par là même les menaces de guerre civile, tels étaient les défis de l’heure (p. 59) ». Pour Mistral, « par sa nature même, le fédéralisme permettait le dépassement du clivage droite – gauche. Il avait d’ailleurs le vent en poupe dans le débat politique français en tant que carrefour des diverses oppositions : on l’avait vu dès le boulangisme, auquel Mistral avait été attentif, on le revit avec Barrès et son journal La Cocarde (1894 – 1895), auquel collaborèrent Maurras et Amouretti et qui fut le lieu par excellence d’une synthèse entre nationalisme et fédéralisme. Mistral n’eut aucun mal à se reconnaître dans cette synthèse, autour de laquelle ses intuitions tournaient depuis longtemps. C’est donc tout naturellement que, l’affaire Dreyfus venue, il adhéra à la Ligue de la Patrie française (p. 63) ».
Martin Motte mentionne fort à propos une combinaison nationaliste – fédéraliste – régionaliste qui conduira à l’« Union sacrée » de 1914. « En octobre 1913, souligne-t-il, Raymond Poincaré, de passage en Provence, voulut apporter à Mistral l’hommage de la nation française tout entière : il vint le prendre lui-même à Maillane pour l’emmener déjeuner à bord du train présidentiel. Amplement médiatisé, l’événement avait une finalité politique très précise : Poincaré, désireux de mobiliser les énergies du pays dans un contexte international tendu, venait sceller l’alliance du nationalisme et de “ ce régionalisme dans lequel notre France aura […] son rajeunissement ”. Mistral lui répondit que la province était en effet la “ mère des paysans et des soldats de France ”, et qu’à cet égard au moins elle méritait qu’on ne la négligeât pas (p. 65). »
Malgré les disparités propres à ce type de livre collectif, La Fête de la Fédération du 14 juillet 1790. Histoire et héritage apporte un éclairage intéressants autour des notions de fédéralisme régional, national et européen. Marc Bloch écrivait qu’« il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération ». Le jugement est abrupte et partial. Plutôt qu’avoir des émotions, préférons la nostalgie d’un événement manqué.
Georges Feltin-Tracol
• Georges-Henri Soutou (sous la direction de), La Fête de la Fédération du 14 juillet 1790. Histoire et héritage, Actes du colloque du 25 juin 2011, Paris, 117 p., 18 €, à commander par chèque bancaire à l’ordre du Carrefour des Acteurs Sociaux, 103, avenue Parmentier, F – 75011 Paris, France.
Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com
URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2153
00:15 Publié dans Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fédération, fédéralisme, notion d'empire, empire, france, théorie politique, politologie, philosophie, sciences politiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Petites réflexions éparses sur la découverte de l’Amérique par les Scandinaves
Robert STEUCKERS:
Petites réflexions éparses sur la découverte de l’Amérique par les Scandinaves
En me demandant d’écrire un petit article sur la découverte de l’Amérique par les Scandinaves, Bernard Levaux, sans aucune intention maligne, ouvre, une fois de plus, ma secrète boîte de souvenirs d’adolescent. C’est une fois de plus parce que l’article qu’Yves Debay a écrit récemment dans les colonnes de ce bulletin, avait déjà ravivé quelques bons et solides souvenirs car ce sacré Yves Debay était un camarade d’école, forcément inoubliable vu sa personnalité, et un compagnon de voyage en Grèce en 1973. Enfin, parce que le thème que Bernard Levaux me demande d’aborder me ramène en fait à la même année: The Vinland Saga – The Norse Discovery of America est le tout premier livre sérieux, le tout premier classique, que j’ai acheté en anglais, sans vraiment connaître encore tous les secrets de la langue de Shakespeare. Généralement, en anglais, j’achetais en temps-là des livres ou des revues sur les maquettes d’avions ou de chars, comportant profils ou guides de peinture. A cette époque, j’avais la même habitude que le Professeur Piet Tommissen, dont on vient de déplorer la disparition à Bruxelles en août 2011, celle d’inscrire la date d’achat de chaque livre sur un coin de la première page. C’est donc avec émotion que j’ai repris entre mes mains de quinquagénaire ce premier bon livre anglais de ma bibliothèque et que j’ai retrouvé la mention “20 Jan. 1973”.
Ce petit livre de la collection “Penguin Classics”, à dos noir, voulait compléter l’exposé, fait un an auparavant, d’un camarade de classe, Eric Volant, passionné par la saga des Vikings. Si Debay a connu une brillante carrière de soldat puis de journaliste militaire à “Raids” ou à “Assaut”, Eric Volant, lui, a connu un destin tragique et n’a vécu que vingt ans: ce garçon, au sourire toujours doux et franc, les joues constellées de taches de rousseur, désirait ardemment devenir historien. Et se préparait à un tel avenir. Mais rapidement, le couperet est tombé: son paternel refusait de lui financer des études. A 18 ans, au boulot! Et hors de la maison! Eric est devenu sombre: son éternel sourire s’est effacé. Son ressort intérieur était brisé. Du jour au lendemain, il est devenu communiste! Nous ne pensions pas que le père allait mettre son projet à exécution et flanquer son aîné à la porte du foyer parental au lendemain même de la proclamation de fin de secondaires. Mais, hélas, il l’a bel et bien fait et Eric est venu sonner chez moi début juillet: il avait trouvé un cagibi absolument sordide, au fond d’une cours, où habiter. Il n’avait pas de meubles, juste un sac avec ses hardes et quelques livres: mon père, bouleversé, lui a aussitôt donné une table, une bibliothèque, deux chaises et quelques autres babioles, que nous avons amenées aussitôt dans la triste annexe qui devait lui servir de logis. On l’a ensuite vu errer dans les rues, de plus en plus sombre et rancuneux. Et, deux ou trois ans plus tard, nous avons appris sa mort tragique: il s’était porté volontaire pour servir de passeur à l’ETA basque, que les Républicains espagnols, fort nombreux dans son quartier et quasi les seuls militants communistes dans le Bruxelles du début des années 70, estimaient être la seule force politique capable de ramener une mouture modernisée du “Frente Popular” au pouvoir dans les premières années du post-franquisme. Eric a été descendu par des tireurs embusqués, au moment où il franchissait un ruisseau dans les Pyrénées. On a retrouvé son corps quelques jours plus tard. Il a été enterré à la sauvette, paraît-il, dans un petit village basque. Personne n’a voulu rapatrier le corps. Nous avions perdu un garçon qui avait été un très bon camarade. Il avait marché jusqu’au bout de la passion qu’avait généré son immense déception.
Voilà, je viens de payer mes dettes à mon passé, à ceux qui ont disparu.
Revenons au thème du modeste exposé scolaire d’Eric Volant, c’est-à-dire à la conquête de l’Atlantique Nord par les Scandinaves. Aujourd’hui, on devine qu’ils ne furent pas les premiers Européens à avoir abordé le continent de l’hémisphère occidentale. Déjà Louis Kervran, dans son “Brandan, le grand navigateur celte du VI° siècle” (Laffont, 1977), posait la thèse que les Scandinaves, lancés à l’aventure sur les flots glacés de l’Atlantique Nord et tous probablement proscrits ou en fuite, ont suivi des routes maritimes découvertes antérieurement par des ermites irlandais ou bretons, qui s’en allaient méditer aux Orcades, aux Féroé, en Islande et, pourquoi pas, plus loin, au Labrador, ou sur les terres que les Vikings nommeront “Helluland”, “Markland” ou “Vinland”. On retrouve leur nom sur une carte des “terres hyperboréennes”, dressée vers 1590 par un géographe, Sigurdur Stefansson. Louis Kervran rappelait fort opportunément que les peuples de la façade atlantique des Gaules et de la “Britannia” romaine possédaient une solide tradition maritime et que les multiples récits des voyages de Saint Brandan ont constitué une thématique littéraire très répandue et très appréciée tout au long du moyen âge européen. Kervran conclut que Brandan a très problablement suivi un itinéraire de Saint Malo ou de l’Irlande vers les Orcades et les Féroé, l’Islande, les côtes canadiennes pour aboutir probablement aux Antilles: certains textes de la matière “Brandan” décrivent des îles luxuriantes et des animaux exotiques. La légende rappelle, très précisément, que Brandan est parti avec douze compagnons pour entreprendre un voyage de neuf ans sur l’Atlantique. Par ailleurs les pêcheurs de morue poussaient très vraisemblablement jusqu’au large du Labrador, qu’ils aient été scandinaves, flamands, bretons, galiciens ou portugais. Colomb connaissait-il les secrets de ces pêcheurs ou de ces itinéraires scandinaves? La question demeure ouverte.
Pour les deux spécialistes allemands de l’ère mégalithique, Gert Meier et Hermann Zschweigert, Ulysse, dont la légende remonterait à la proto-histoire mégalithique de la vieille Europe, aurait déjà testé les flots atlantiques: en cinglant de Gibraltar vers les Açores (l’île Ogygie) et, poussé par le Gulf Stream de celles-ci vers Heligoland, il aurait abouti en face des côtes aujourd’hui danoises qui recelaient l’ambre, matière très prisée par les peuples méditerranéens. L’histoire marine de l’Europe, pour nos deux savants allemands, est bien plus ancienne qu’on ne l’a cru jusqu’ici. Les embarcations faites de peaux pourraient bien remonter à 10.000 ans. En 1976, l’historien anglais Tim Severin traverse l’Atlantique sur une copie du bateau attribué à Brandan, démontrant que de telles embarcations étaient parfaitement capables de tenir l’océan, exactement comme le Norvégien Thor Heyerdahl avait traversé le Pacifique sur le Kon-Tiki en 1947, pour démontrer la véracité des récits traditionnels polynésiens et prouver que des peuples marins de l’aire pacifique avaient été capables de cingler jusqu’à l’île de Pâques. Les Maoris néo-zélandais construisaient des embarcations capables de transporter de 60 à 100 guerriers, couvrant parfois des distances de 4000 km en l’espace de plusieurs semaines. Ces embarcations étaient mues par rames et/ou par voiles. L’aventurier allemand Hannes Lindemann a réussi à traverser l’Atlantique au départ des Canaries en 65 puis en 72 jours, sur un petit bateau africain, en se guidant par les étoiles: la navigation en haute mer étant plus aisée de nuit que de jour, du moins à hauteur des tropiques et de l’Equateur (au nord, vu la nébulosité permanente, elle est plus “empirique” donc plus hasardeuse et plus aventureuse, plus risquée). Nos ancêtres avaient un atout complémentaire par rapport à nous, dégénérés par la civilisation et par ce que le sociologue Arnold Gehlen nommait les “expériences de seconde main”: celui de pouvoir correctement s’orienter en connaissant à fond la carte du ciel. Le lien de l’homme à la mer n’est pas récent mais quasi consubstantiel à toute forme de culture depuis la préhistoire. Mais ce lien à la mer n’est pas pensable sans connaissances astronomiques précises, fruit d’une observation minutieuse du ciel.
Meier et Zschweigert évoquent aussi la voie “terrestre” vers l’Amérique, qu’il était possible d’emprunter, il y a environ 16.000 ans. La calotte glaciaire pesait à l’époque sur l’ensemble de la Scandinavie, sur une bonne partie des Iles Britanniques et sur tout le pourtour de la Baltique et sur l’Allemagne du Nord. L’actuel Canada et une bonne frange du territoire des Etats-Unis se trouvaient aussi sous une épaisse calotte. Mais la côte orientale de la Mer Blanche et l’Alaska étaient dégagés de l’emprise des glaces. Il y avait possibilité, en longeant la banquise arctique et en passant de la Sibérie occidentale à la péninsule de Kola, d’aller vers les Spitzbergen et, de là, au Groenland. Au nord de cette grande île atlanto-arctique se trouvait le “Pont Blanc” qui menait au Canada puis à la terre ferme et dégagée des glaces que constituait alors l’Alaska. On pouvait suivre ensuite la côte pacifique jusqu’en Californie et au Mexique actuels. De la Mer Blanche à l’Alaska, la distance est de 2500 km. Elle devait s’effectuer en 60 jours environ. Selon cette hypothèse, désormais dûment étayée, l’Amérique n’a pas seulement été peuplée par des ethnies sibériennes venues du nord de l’Asie par le Détroit de Bering mais aussi par des éléments venus d’Europe, encore difficilement identifiables au regard des critères de l’archéologie scientifique. Comment cette migration par le “Pont Blanc” s’est-elle opérée avant les nombreuses submersions qui eurent lieu vers 8500 avant notre ère et qui détruisirent notamment la barrière Tanger/Trafalgar et la bande territoriale qui liait l’Italie et la Sicile au continent africain, faisant du lac méditerranéen initial une mer salée? Ces voyages s’effectuaient par traineaux à traction canine, à la mode lapone, le chien étant l’animal domestique par excellence, la première conquête de l’homme; ou ne devrait-on pas plutôt parler d’une fusion “amicale” entre deux espèces morphologiquement très différentes pour que toutes deux puissent survivre en harmonie? Le chien est effectivement un allié dans la chasse, un chauffage central qui chauffe en hiver (les Aborigènes australiens parlent de “five-dogs-nights”, de nuits où il faut cinq chiens pour chauffer un homme; l’expression est passée dans l’anglais moderne), un pharmacien qui lèche les plaies et les guérit vu l’acidité de sa salive, un gardien et un compagnon, qui, en guise de récompense, reçoit les reliefs des repas.
Magnus Magnusson et Hermann Pàlsson ont rédigé une brillante introduction pour mon petit livre de 1973, qui n’est autre que le texte même de la “Vinland Saga”, de la saga du voyage vers le Vinland américain. Cette introduction relate l’histoire de la colonisation scandinave de l’Islande et du Groenland et retrace l’épopée nord-atlantique des marins norvégiens et islandais. La colonisation de l’Islande s’est déroulée à la suite de l’émigration de proscrits norvégiens, chassés pour “avoir provoqué mort d’homme”, à la suite de méchantes manigances ou pour raisons d’honneur voire pour refus d’être christianisés. Celle du Groenland procède de la même logique: Eirik le Rouge est banni d’Islande au 10ème siècle. Il fonde les premières colonies scandinaves du Groenland. Un marin prudent, Bjarni Herjolfsson, dévié par les vents et les éléments déchaînés de sa route entre l’Islande et le Groenland, aperçoit les côtes de terres inconnues vers 985 ou 986. Leif Eirikson, dit Leif l’Heureux, achète le dernier bateau survivant de l’expédition incomplète et chamboulée de Bjarni et décide de partir à la découverte des terres aperçues au loin par son prédécesseur. C’est ainsi que fut découvert le “Vinland”, terre sur la rive méridionale du Saint-Laurent, où les explorateurs nordiques ne découvrent pas seulement une baie qui ressemble au raisin mais surtout la principale matière première dont ils ont besoin, le bois, ainsi que du gibier en abondance, du saumon à profusion et du blé sauvage prêt à être récolté. Leif ne restera pas en Amérique: c’est son beau-frère Thorfinn Karlsefni qui tentera d’installer une première colonie permanente sur le sol américain. Thorfinn fait le voyage accompagné de sa femme. Elle met un bébé au monde sur la terre américaine. Mais elle meurt peu après l’accouchement. Thorfinn passe l’hiver avec l’enfant qu’il parvient à sauver de la mort. Ce petit Snorri Thorfinnson a probablement été le premier Européen attesté et non mêlé d’Amérindien ou d’Esquimau à avoir vu le jour dans l’hémisphère occidental. Quant à Thorvald, fils d’Eirik, il est un des premiers Européens tombés au combat face aux natifs du continent américain: il a été frappé d’une flèche en défendant une implantation dans l’actuel Labrador canadien.
L’âge viking, l’ère en laquelle les Normands se répandirent en Europe, en Russie jusqu’au comptoir de Bolgar sur la Volga et dans l’espace nord-atlantique, est une époque où l’Europe ne connaît plus la gloire de l’Empire romain: en ce temps-là, nous explique le Prof. Roger Grand, le trop-plein démographique scandinave descendait calmement la Weser germanique, jusqu’à hauteur du premier grand affluent du Rhin, la Lippe, pour aller se présenter dans les castra des légions de l’Urbs et trouver une affectation militaire ou civile dans l’Empire. La chute de l’Empire romain interdit cette transhumance: la masse démographique germanique-continentale s’est déplacée à l’intérieur de l’Empire, dans les provinciae de Germania Inferior et Germania Superior et dans le nord de la Gallia Belgica, voire dans la vallée du Rhône pour les Burgondes, installés principalement dans la “Sapaudia” (la terre des sapins) jurassienne, entre Besançon et le lac de Neuchâtel selon l’axe Ouest-Est, et entre Belfort et Grenoble, selon l’axe nord-est/sud-ouest. L’Europe est trop pleine et, en plus, elle est désorganisée. Les Germains continentaux n’ont plus d’affectations à offrir à leurs cousins du Nord. L’Europe est dangereusement ouverte sur la steppe qui s’étend de la Puszta hongroise jusqu’à la Mandchourie. Entre le Danube à hauteur de Vienne et l’Atlantique, les populations romanisées et germanisées sont acculées, dos à l’Océan, d’où les Nordiques viennent pour remonter leur fleuves et piller leurs villes et abbayes. En Méditerranée, elles sont harcelées par le débordement démographique sarrazin, c’est-à-dire hamito-sémitique.
La recherche d’échappatoires est donc une nécessité vitale: la Russie offre un tremplin vers la Mer Noire et l’espace byzantin et, via la Volga, vers la Caspienne et l’Empire perse. Mais, là aussi, l’élément scandinave, finalement trop ténu, ne pourra pas, comme avaient partiellement pu le faire avant eux les tribus gothiques, maîtriser le cours des grands fleuves russes et ukrainiens pour avancer les pions des populations européennes vers l’espace persan. La seule route pour trouver terres, matières premières et espaces apaisés est celle de l’Atlantique septentrional. Cette donnée stratégique est une constante de l’histoire européenne: elle sera reprise par Henri le Navigateur, roi du Portugal, désireux de contourner la masse continentale africaine pour éviter la Méditerranée contrôlée par les puissances musulmanes et atteindre l’Inde par voie maritime et non plus terrestre. Elle sera reprise par Ivan le Terrible quand il descendera la Volga pour l’arracher au joug tatar, sous les conseils d’un marchand anglais, qui n’avait pas oublié la route varègue (suédoise) vers le comptoir de Bolgar, vers la Caspienne et l’espace persan. Les recettes norroises et varègues ont donc servi de source d’inspiration aux tentatives européennes, en l’occurence portugaises et russes, de désenclaver l’Europe.
La première tentative de désenclavement par l’Ouest atlantique a donc été celui du quatuor Bjarni, Eirik, Leif et Thorsinn. Elle est importante dans la mesure où les marins scandinaves, paysans sans terre à la recherche d’un patrimoine, cherchent non plus à fusionner avec d’autres sur une terre étrangère, comme le fut peut-être la Normandie, mais à créer des communautés scandinaves homogènes sur des sols nouveaux. Ce sera le cas en Islande, où les colonies se sont maintenues. Ce sera le cas au Groenland, du moins tant que durera l’optimum climatique médiéval. L’installation en Amérique, dans “l’Anse aux Meadows” sera, elle, éphémère: elle se heurtera à la résistance des indigènes d’Amérique du Nord, les “Skraelinger” des sagas, que les Scandinaves ne pourront vaincre, en dépit de la supériorité de leurs armes en fer. Les “Skraelinger” disposaient d’armes de jet, des arcs mais aussi une sorte de catapulte ou de balliste, qui leur permettaient de tenir tête à des guerriers dotés d’armes de fer mais qui ne disposaient plus, au Groenland, de forges et de mines capables d’en produire à bonne cadence. Tout devait être importé d’Europe. La logistique scandinave en Atlantique nord était trop rudimentaire pour permettre de se tailler une tête de pont, comme le firent plus tard les Espagnols ou les Anglais, pourvus d’armes à feu.
Le trop-plein démographique scandinave, à la suite de mauvaises récoltes, ne s’est plus déversé en Europe, à partir d’un certain moment quand l’espace impérial carolingien s’organise et s’hermétise, mais dans les îles de l’Atlantique (Shetlands, Féroé, Orcades, Hébrides) et en Islande. Cet exode d’audacieux répond aussi à une nouvelle donne politique: le pouvoir royal, imité du pouvoir impérial carolingien et armé de la nouvelle idéologie chrétienne, marque des points dans les vieilles terres scandinaves et déplait car jugé trop autoritaire et irrespecteux tant de la liberté personnelle que de la liberté des communautés d’hommes libres. L’Islande sera ainsi le laboratoire d’une démocratie populaire et originale: le pouvoir sera d’emblée limité par des lois; le chef, élu temporairement, devra respecter un contrat avec les représentants du peuple siégeant au “Thing” (= Assemblée, parlement); le médiateur au sein de ces assemblées de paysans libres, les “bondi” ou les “godhar” (“les chefs”, désignés par leurs propres communautés) joue un rôle capital. L’île de Thulé, que mentionnent les sources de l’antiquité et du haut moyen âge telles celles d’Orose, de Boèce (“à six jours de navigation” du continent) et de Bède le Vénérable, est indubitablement l’Islande.
En 825, le moine irlandais Dicuil, actif à la Cour de Charlemagne, écrit un traité de géographie (“Liber de mensura orbis terrae”), où, pour la première fois, on peut lire une description détaillée de cette “Thulé” de l’Atlantique nord, grâce à des renseignements transmis par trois ermites irlandais qui l’avaient abordée en 795, au moment où les Vikings lançaient leurs premiers assauts contre l’Irlande et ses monastères. Quand les premiers colons norrois abordent l’Islande vers 860, l’île est déjà occupée par quelques moines irlandais, comme le mentionnent d’ailleurs les sources scandinaves et l’attestent des noms de lieux comme “Papey” (“L’île aux moines”) et “Papyli” (“Aux moines”). En 870, Ingolf Arnarson doit quitter la Norvège, car “il y a commis mort d’homme”, et fonde la première colonie permanente et non monacale en Islande, sur le site même de l’actuelle capitale Reykjavik. C’est au départ de l’installation d’Ingolf et des siens qu’un système politique démocratique original, alliant pouvoir temporel et religieux, s’implante dans le pays et que celui-ci devient la base de départ de nouvelles découvertes: non seulement le Groenland et le Vinland, mais des îles stratégiques à la jonction des eaux de l’Atlantique et de l’Arctique, telles les Spitzbergen (vers 1170) et l’île Jan Mayen en 1194.
L’Islande médiévale fut donc à coup sûr la société la plus originale d’Europe, en marge du continent soumis aux assauts sarrazins et mongols ou disloqués par les querelles intestines. Elle développe un commerce intense, surtout avec la Norvège et l’Angleterre; elle exporte de la laine, du tweed, des peaux de mouton ou de phoque, du fromage, du suif (pour les chandelles), des faucons et du soufre en échange de bois (rare sous ces latitudes boréales), de goudron, de métaux, de farine, de malt, de miel, de vin, de bière et de lin. Mais, rappellent Magnusson et Pàlsson, l’exportation majeure, la plus étonnante et forcément la plus originale de cette Islande en apparence isolée et géographiquement marginale, ce sont les productions littéraires; en effet, les Islandais, lettrés et producteurs de sagas qui sont les premières manifestations d’une littérature achevée en Europe, produisent une poésie courtisane, des chants et des éloges pour les rois et les princes, qu’affectionnaient tout particulièrement les “earls” des Orcades, les grands féodaux anglais et les riches habitants de Dublin (colonie norvégienne). Ces récits, poèmes ou chants se payaient au prix fort. Ensuite, les contextes géographiques dans lesquels se déroulaient les récits des sagas sont minutieusement décrits et échappent à toute exagération ou falsification d’ordre mythique ou légendaire. La saga du Vinland ou le “Landnàmabök” (le livre de la colonisation de l’Islande) confirment parfaitement cette objectivité narrative. La première littérature “moderne” (pour autant que ce mot soit adéquat) en Europe a été islandaise. Né en Islande en 1067, Ari Thorgilsson peut être considéré comme le premier historien d’Europe en langue vernaculaire, alliant précision, érudition et volonté d’inscrire l’histoire islandaise dans un cadre général européen. C’est lui qui nous a transmis la plus grande partie du savoir dont nous disposons sur l’âge dit des sagas (930-1030). Il y a dix siècles, l’Islande fournissait à l’Europe un historien qui relatait des faits sans les embellir de légendes, de merveilleux ou de paraboles hagiographiques.
L’Islande a donc été le centre d’un monde thalassocentré, aux institutions politiques originales et uniques, que décrit remarquablement l’historien américain Jesse L. Byock, de l’université de Californie (UCLA). Quand les deux colonies du Groenland se sont mises à péricliter, l’Islande est redevenue marginale, une simple excroissance occidentale du monde scandinave. Mais elle n’a certainement pas exclu de sa mémoire l’épopée aventureuse, commerciale et colonisatrice vers le Groenland et les terres situées plus à l’Ouest. Une carte controversée, probablement une falsification car elle fait du Groenland une île à part entière (ce que l’on ne savait pas avant 1890), montre les trois terres (Helluland, Markland et Vinland) découvertes par Leif. Les falsificateurs dataient cette carte de 1440, cinquante-deux ans avant le voyage de Colomb. Falsification ou non, les terres extrême-occidentales devaient être toujours présentes dans la mémoire des Islandais, comme devaient au moins les deviner les pêcheurs normands, bretons, flamands, anglais, galiciens, portugais ou norvégiens qui cherchaient les bancs de morues. Vers 1020, les tentatives d’installation au Vinland ont dû définitivement cesser, du moins dans le sillage immédiat de Leif et de ses proches. L’évêque Eirik du Groenland a toutefois tenté une nouvelle expédition en 1121, pour “aller voir s’il y avait là-bas des chrétiens survivants”. Il aurait constaté le contraire. En 1347, des Annales mentionnent le retour d’une petite embarcation qui avait été au “Markland”, avec dix-huit hommes à son bord. On sait que les résidents des deux colonies groenlandaises ont évacué leurs installations, sans que l’on puisse dire avec toute la certitude voulue s’ils sont revenus en Islande ou en Norvège ou s’ils ont cinglé vers l’Ouest, pour disparaître sans laisser de traces.
L’universitaire britannique Gwyn Jones, dans une étude consacrée aux Vikings et à l’Amérique, relève deux hypothèses convergentes, non étayées mais plausibles, et qui mériteraient d’être vérifiées: celle de l’Islandais Jon Dùason et celle du Canadien Tryggve Oleson. L’une date des années 1941-1948, l’autre de 1963. Ces deux hypothèses postulent que, vu la détérioration du climat et les difficultés logistiques à vivre à l’européenne (ou du moins à la mode norvégienne) en terre groenlandaise, bon nombre de Scandinaves de ces deux colonies extrême-occidentales ont fini par adopter le mode de vie esquimau, non seulement au Groenland mais aussi au Canada, c’est-à-dire au moins au Helluland et au Markland. Réduit à la précarité, les colons islando-norvégiens auraient traversé la mer entre le Groenland et le Canada pour s’y fixer et finir par se mêler aux populations autochtones de la culture dite du Dorset et former ainsi une nouvelle population, voire une nouvelle ethnie, celle de la culture dite de Thulé, qui aurait repris pour son propre compte l’ensemble du territoire groenlandais, après le recul ou la disparition de la population scandinave homogène qui y avait résidé depuis l’arrivée d’Eirik. Duason et Oleson pensent dès lors qu’une fusion entre Scandinaves résiduaires et chasseurs-trappeurs de la culture dite de Dorset a eu lieu, ce qui a donné à terme la nouvelle culture dite de Thulé. Ensuite, les ressortissants métis de la culture de Thulé seraient entrés en conflit avec les derniers Islando-Norvégiens du Groenland qui auraient alors plié bagages et se seraient installés, très peu nombreux et fort affaiblis, dans l’île actuellement canadienne de Baffin, en se mêlant à la population locale et en disparaissant par l’effet de ce métissage en tant que communauté scandinave homogène. La seule source qui pourrait étayer cette thèse est importante et fiable, c’est un écrit tiré des annales de l’évêque Gisli Oddsson, écrite en latin en 1637, probablement inspirée par une source antérieure disparue et évoquant les événements en “Extrême-Occident” scandinave (ou atlanto-arctique) de 1342: “Les habitants du Groenland ont abandonné la vraie foi et la religion chrétienne de leur propre volonté, ayant déjà rejeté toutes les bonnes manières et les véritables vertus, et se sont tournés vers les peuples d’Amérique (“et ad Americae populos se converterunt”)”.
Si les ermites irlandais ou celtiques cherchaient des terres, c’était pour aller y pratiquer la méditation en solitaire et non pour la colonisation. Pour le celtisant anglais Geoffrey Ashe, comme d’ailleurs pour Louis Kervran, les moines irlandais cherchaient le “Paradis terrestre”, qui, à leurs yeux, n’était nullement un “au-delà” mais une contrée bien terrestre quoiqu’inconnue. Les sources de diverses “matières celtiques” évoquent tantôt la Terre d’Avalon (ou “Avallach” ou encore “Ablach”) tantôt la Terre de “Tir na nOg”, un pays de jouvence éternelle située loin à l’Ouest, au bout de l’Océan. Religion biblique, mythes celtiques et fonds factuel se mêlent de manière trop inextricable dans les récits de la matière de Brandan, qui ne recèlent par conséquent aucune fiabilité scientifique, sauf peut-être si on les lit avec l’acribie dont fit montre Kervran, dans son livre paru en 1977. La colonisation scandinave est rationnelle et les récits qu’elle suscite sont réalistes. Les Irlandais ont toutefois été les premiers à aborder l’Islande et probablement le continent américain. Mais rien n’atteste objectivement de leurs voyages, sauf en Islande, où Dicuil mentionne la présence d’ermites voyageurs. Cette volonté de fuite vers l’Ouest, au-delà de l’Océan Atlantique, indique pourtant que l’humanité de souche européenne a été, pendant quasi tout le moyen âge, depuis la chute de l’Empire romain, un ensemble de populations assiégées et contenues dans l’espace étroit de la péninsule européenne, ce promontoire au Ponant de l’immense masse continentale eurasienne. Les assiégeants, comme l’indique d’ailleurs l’auteur anglais du 12ème siècle Guillaume de Malmesbury après l’invasion seldjoukide des “thermes” orientaux de l’Empire byzantin, sont les peuplades turques, mongoles, hunniques, berbères et arabes. Pour bon nombre d’Européens du haut moyen âge, et pour les Scandinaves qui ne trouvent plus d’affectations suffisantes dans l’espace euro-méditerranéen suite à l’effondrement de la civilisation romaine, l’Europe est une terre que l’on cherche à fuir: en effet, les Nordiques ne sont plus des barbares intégrables de la périphérie (Altheim, Toynbee, Grand) ni dans l’espace catholique-romain ni dans l’espace byzantin (en dépit de l’aventure de la “Garde varègue”); l’Europe leur est devenue un espace fermé tant à cause de la détresse provoquée par les siècles de gabegie mérovingienne et par les assauts sarrazins et hongrois qu’à cause de la fermeture qu’instaure le système carolingien pour procéder à une réorganisation interne du continent. La seule exception, c’est-à-dire la seule colonisation réussie dans l’espace jadis romanisé, est la Normandie et probablement l’aire réduite que constitue l’embouchure du Rhin et de la Meuse en Hollande actuelle, sans compter le Yorkshire anglais (le “Danelaw”). A l’Est, la Russie de Novgorod est une autre terre de colonisation possible pour les Varègues de l’actuelle Suède. Mais ces terres sont bien étroites et soumises à des institutions féodales qui déplaisent aux hommes libres du Nord. La tentative de contrôler l’espace scaldien (de l’Escaut), en établissant un vaste camp militaire dans l’actuelle ville de Louvain sur la petite rivière qu’est la Dyle, a été réduite à néant par les armées d’Arnold de Carinthie, un général pugnace du clan carolingien.
La tragédie scandinave est une tragédie européenne: la volonté de conserver une autonomie politique aussi complète que possible, dans des espaces ethniquement homogènes, sans le moindre compromis sur ce chapitre, se heurte à la nécessité d’une organisation impériale, seul moyen de verrouiller en Méditerranée et sur la steppe les voies d’accès potentielles au coeur du continent. L’Europe a besoin de la liberté scandinave comme elle a besoin de l’organisation impériale: quand trouvera-t-on le juste milieu, le mode politique qui parviendra à réconcilier ces deux aspirations essentielles?
Robert STEUCKERS.
Fait à Forest-Flotzenberg, septembre 2011.
Bibliographie:
- Geoffrey ASHE, Kelten, Druiden und König Arthur – Mythologie der Britischen Inseln, Walter-Verlag, Olten, 1992.
- Régis BOYER, Le Livre de la colonisation de l’Islande (Landnàmabök), Mouton, Paris, 1973.
- Jesse BYOCK, L’Islande des Vikings, Aubier, Paris, 2007-2011.
- James GRAHAM-CAMPBELL, Das Leben der Wikinger – Krieger, Händler und Entdecker, Kristall-Verlag, Hamburg, 1980.
- Gwyn JONES, “The Vikings and North America”, in R. T. FARRELL, The Vikings, Phillimore, London, 1982.
- Louis KERVRAN, Brandan, le grand navigateur celte du VI° siècle, Laffont, Paris, 1977.
- Jean MABIRE, Les Vikings à travers le monde, Ed. de l’Ancre de Marine, Saint-Malo, 1992.,
- Magnus MAGNUSSON / Hermann PALSSON, “Introduction”, in The Vinland Saga – The Norse Discovery of America, Penguin, Harmondsworth, 1965-1971.
- Gert MEIER / Hermann ZSCHWEIGERT, Die Hochkultur der Megalithzeit – Verschwiegene Zeugnisse aus Europas grosser Vergangenheit, Grabert, Tübingen, 1997.
00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, vinland, scandinavie, islande, groenland, atlantique, atlantique nord, vikings, moyen âge, découverte de l'amérique | | del.icio.us | | Digg | Facebook